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Full text of "Dictionnaire d'épigraphie chrétienne : renfermant une collection d'inscriptions des différents pays de la chrétienté, depuis les premiers temps de notre ère ; suivi d'une classification géographique des inscriptions, et augmenté de planches, facsímile, et d'une liste d'abréviations servant à déchiffrer les inscriptions des différents siècles"

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NOUVELLE 


ENCYCLOPEDIE 

THËOLOGIQCE , 

OU  IfOUTEUrK 

risa  Di  Di(nno]iiAiaE8  sur  toutis  les  parties  de  la  scibsce  reuaibuse  , 

m 

orrmAMTy  ■«  rmiL«çAis  mr  wmm  oedeb  aiiFhabéti9ub, 

LA  PLUS  CLAIRE,  LA  PLUS  FACILE,  LA  PLUS  COMMODE,  LA  PLUS  VARIÉE 

ET  LA  PLUS  COMPLÈTE  DES  THÉOLOGIES. 

'CBS  DlCnOHHAIRES  SONT  CEUI   : 

K8  LinUES  APOCRYPHES,  —  DES  DÉCRETS  DBS  CONGRÉGATIONS  ROMAINES,  —  DE  PATROLOGIE, 

—  DE    MOGRAPUB    CHRÉTIENNE   ET    ANTI-CHRÉTIEHNE ,    —  DES    CONFRÉRIES,    —   D*HISTOIRE    ECCLÉSIASTIQUE, 

-7  DES  CROISADES, —  DES  MISSIONS,  —  D*ANECD0TE8  CHRÉTIENNES,  —  * 
D^ASCÉTISME  ET  DES  INVOCATIONS  A  LA  TIERCE,  —  DES  INDULGENCES,  —  DES  PROPHÉTIES  ET  DES  MIRACLES, 

—  DE  STATISTIQUE  CHRÉ11ENNB,  —  D^ONOMIE  CHARITABLE  , 
—  DES  PERSÉCUTIONS,  —  DES  ERREURS  SOCIALES  , 
—  iC    PWLOSOPHIE  CATHOLIQUE,  —  DE  PHTSIOLOGIE   SPIRITUALI8TB,  —    D*ANTIPHILOSOPBISME, — 

DES  APOLOGISTES  IMYOLONTAIRES, — 

d'Éloquence  chrétienne,     —   de  littérature     îd.,  —  d*archéologib    id.^ 

—  »*ARCHITECTURB,  DE    PEINTURE    ET    DE    SCULPTURE      td., —  DE  NUMISMATIQUE      f(/.,  —  D^ÉRALDIQUB     td, 

—  DE  MUSIQUE    id.y  —  DR  PALÉONTOLOGIE   td.» —DE  BOTANIQUE    td., — DE  XOOLOGIB   td., 
—  DE  MÉDECINE-PRATIQUE,  —  D'AGRI-MLTI-VITI-ET  HORTICULTURE,  ETC. 

PUBLIEE 

PAR  M.   L'ABBÉ  MIGRE, 
ÉsxvauE  sa  la  aiaLxovBÉ^ua  uaivaataLfta  au  Oftaaa*. 

ou 
DBS  covms  conunri  sur  chaque  brancub  de  la  science  ecclésiastique. 


IMI  :  6  ra.  LE  fOL.  POUR  LE  SOUSCRIPTEUR  A  LA  COLLECTION  ENTIÈRE,  7  PR.,  8  FR.,  ET  MÊME  10  FR.  POUR  LS 

S0U8CRIPTBUB  A  TEL  OU  TEL  DICTIONNAIRE  PARTICULIER. 


TOME  TRENTIÈME. 


DICTIONNAIRE  D'ÉPIGRAPHIE. 


TOHB  PSBMIKB. 


S*IMPRIBfE  ET  SE  VEND  CHEZ  J.-P.  MI6NB ,  ÉDITEUR, 

AUX  ATELIERS  CATHOLIQUES,  RUE  D'AMROISE,  AU  PETiT-MONTROUGB, 

BAKRJliKB   D'BRFBB   BB    PABIS. 

1853 


07      i     11 


Imprimerie  Mione,  au  PcUt-Monirouge. 


DICTIONNAIRE 


D'ÉPIGRAPHIE 


CHRÉTIENNE, 


UNE  COLLECTION  D'INSCRIPTIONS 

dmèrcnte  pay»  de  la  duréticBlé,  dt^^Èm  lea  premieini  temp»  de  notre  érei 

SUIVI 

D'UNE  CLASSIFICATION  GÉOGRAPHIQUE  DES  mSCRIPTIONS, 

ET  ADCMENTe 

DBPUNCHES,  FAC-SIMILE,  ET  D'UNE  LISTE  D'ABRÉVIATIONS  SERVANT  A  DECHIFFRER 

LES  INSCRIPTIONS  DES  DIFFÉRENTS  SIÈCLES. 


PUBLIÉ 

PAR  M.  I/ABBÊ  MIGNE . 


DES  GOVM  OOMVUR0  SUR  CBAQUB  nAMGBB  VB  Là  SCIENCE  ECCLÉSUSTIQUE. 


TOME  PREMIER. 


Deux  toluhes.  pbix  :  ih  fbaiics. 


S'IMPRIME  ET  SE  VEND  CHEZ  J.-P.  MIGNE,  EDITEUR . 

AUX  ATELIERS  CATHOUQUES,  RUE  D'AUBOISE,  AU  PETIT  -  MONTROUGE 

BiRHliSB  d'BNFER  DB  PABIS. 

1852. 


A  SON  ÉMINENCE  RÉTËRENIHSSUIE 


MONSEIGNEUR  LE  CIRDIIAL  ANGELO  M«ï. 


Émin 


ENCB 


Daignez  me  permettre  de  publier  sous  vos  auspices  et  de  vous  offrir  un  choix  d'ins- 
criptions chrétiennes  formé  en  grande  partie  de  Timportant  Recueil  que  vous  avez  donné 
dans  le  tome  Y*  de  la  Nouvelle  Colleetion  éTaneiem  écrivainê  (1). 

Au  nombre  des  difficultés  qu'implique  la  réalisation  du  projet  d-une  Épigraphie  générale 
chrétienne,  celle  de  la  limite  chronologique  qu'il  faut  choisir  et  è  laquelle  il  convient  de 
8'arrèter,  n'est  pas  la  moindre. 

Vous  avez  pris  pour  dernière  époque  chronologique  la  fin  du  x*  siècle,  et  n'avez  admis 
dans  votre  belle  Collection  que  des  inscriptions  antérieures  à  l'an  1000 

Divers  savants,  en  s'occupant  plus  particulièrement  de  préparer  les  plans  d'une  épi* 
graphie  française,  ont  cru  pouvoir  étendre  cette  limite  et  recueillir  les  inscriptions 
concernant  l'histoire  de  notre  pays  jusqu'au  xvi*  siècle. 

C'est  la  limite  à  laquelle  je  me  suis  aussi  arrêté  le  plus  souvent  dans  les  additions  nou- 
velles que  j'ai  jointes  à  votre  Recueil,  en  le  distribuant  par  ordre  alphabétique  et  géogra- 
phique ;  toutefois,  je  n'en  ai  pas  fait  une  loi  absolue,  et  l'on  ne  s'étonnera  pas  de  trou- 
ver quelquefois  dans  ce  Dictionnaire  d^a  inscriptions  appartenant  aux  deux  siècles 
suivants. 

Quelque  incomplète  que  soit  cette  collection,  quelques  lacunes  qu'elle  présente,  nous 
osons  espérer  qu'elle  fournira  des  matériaux  d'une  étude  intéressante  au  clergé  et 
aux  personnes  désireuses  de  s'instruire  de  la  science  épigraphique 

Daignez  l'accueillir  avec  indulgence,  Ueaseigmiir  le  Gardinal,  et  daignez  croire  que  je 
suis  avec  le  plus  profond  respect, 

de  Votre  Éminence  révérendissime, 

le  très-humble  et  très-dévoué  serviteur, 


X*** 


Paris,  jaillet  1852. 


(I)  Scriptorum  velerum  JSova  CoUeelio  e  Vattcanii  codicibui  édita  ab  AngetoMal^  U\,  Rouie,  1831,  in-4*. 


DICTIONNAIRE 


DlPIlilliPHIl  CHRlTIEOE. 


é^ 


A 


Acrostiches  dans  les  Epltaphes.  Voyex 
t>ijOff  y  et  è  la  suite  du  mot  chronographe. 

ADRIA,  près  de  Rovigo,  dans  le  royaume 
Lombarde-Vénitien,  en  Italie. 

Aux  portes  de  Tédise  délia  Tomba; 

1. 

t  Ad  honore  beat!  iô&  Bapû  lob  epc  fieri  curavit 

posl  ind.  i. 

Eèsirà-dire  :  Ad  honore  (sic)  beati  Johennit 
piiua  (sic),  Johannes  epispopui  fieri  curavit 
poit  iiuiictionem  primam.)^ 

Cet  évèque  d'Adria,  du  nom  de  Jean,  a  été 
omis  par  Ùghelli  dans  Vltalia  sacra.  Mura- 
tori  pense  qu'il  vivait  au  ix*  siècle,  et  avant 
Léon  qui  siégeait  en  860. 

{Cardinal  Mai,  pag.  101.) 

H. 

In  noniine  Domini 

Jesu  Christi 

Temporibus 

domino  Bono  episco^k)  (1) 

t 
et  Romualdos 

Lupici  presbyteri 
.  .  •   Sanclo  Johanni 

magister  Julianus 

el  Julianus  Martinus 

per  indiclionê  XY  renovala 

fons. 

[Cardinal  Mai,  177,3.) 
AFF  LIGHEM,  ancienne  abbave  de  Saint- 

(1)  Apud  Naraloriom,  pag.  1895,  3  :  Hinc  dedu* 
àlur  baptisterium   ipsum  fàbricatum  vel  renovalum 

!'ms$e  indiclionê  xv  sub  reaimine  episcopali  antitfiiit 
?Oftî,  sacerdoiio  illitu  eccUsiœ  fungenlious  RomuaLdo 
etLupico,  Operis  hujus  artifices  fuere  duo  eodem 
nomine  Juliani,  et  aller  vocabulo  Martinus,  Quonam 
vero  tempore  flonieht  Bonus  iste  episcopus,  ex  nullo 
alio  anliquilatis  monumeulo  discimus.  Is  cerle  cata- 
logo  episcoporum  Hadriensium  apud  Ugheiiium  in 
luuia  sacra  est  adjungendus.  A.  M  (Les  notes  si- 
pUes  de  ces  lettres  sont  de  M.  le  cardinal  Mai.) 

DlGTiO!«N.   D*£PIGRAPHIE.  I. 


Pierre  et  Saint-Paul  au  diocèse  de  MalineSt 
en  Belgique. 

Epitaphe  d'une  fille  de  Philippe-Auguste 
roi  de  France^  et  d'Agnès  ae  Méranie. 

Maria  Phllippi  Régis  filia,  quondam  Pbilippi 
marcbionis  Namurcensis,  et  poslea  Henrici  Bra- 
banliaeducis  uxor,  femiha  omnium  pulcherrima, 
bic  petiit  sepeliri  anno  mccixiyui  Kal.  Aug. 

(Labbe,  Thés.  Epist.y  p.  615.) 

AGRIMONT£,enLucanie)ddns  le  royaume 
de  Naples. 

Inscription  dans  la  cathédrale. 

D.  0.  H.  IHP.  H.  FLAVIO  VALER.  CONSANT. 

{Deo  eplimo  maximo  imper ante  Marco  Flavio 
Valerio  Cons[i]antino.) 

[Cardinal  Mai,  p.  3  ;  Dghelli,  Ilalia  sa-* 
cra,  t.  VII.  p.  M3.) 

AIGUESMORtËS.  La  ville  d'Aiguesmortes, 
si  intéressante  par  ses  souvenirs,  méritait 
bien  d'être  l'objet  d'un  travail  spécial  à  une 
époque  où  les  plus  modestes  ae  nos  cités 
trouvent  des  historiens,  ou  du  moins  des 
annalistes.  L'ouvrage  de  M.  di  Pietro  (1|  se 
distingue  entre  toutes  les  histoires  particu- 
lières de  villes  qui  ont  paru  depuis  quelques 
années,-  par  l'érudition  des  recherches  et 
surtout  ()ar  ce  talent,  assez  rare  de  nos  jours, 
qui  consiste  à  choisir  avec  discernement,  et 
è  raconter,  dans  un  langage  clair,  sobre  et 
élégant  sans  emphase,  tous  les  faits  locaux 
dignes  de  mémoire.  Une  première  édition  de 
ce  livre  avait  paru  en  1821,  sous  le  titre  de  : 
Notice  sur  la  ville  d'Aiguesmortes.  M.  di  Pie* 
tro  a  reconnu  que  ce  travail  était  incom- 
plet; il  s'est  livré  à  de  nouvelles  inves- 
tigations ;  il  a  compulsé  les  archives  de  la 
ville,  et  l'ouvrage  qu'il  a  donné  au  public 
n'est  plus  une  simple  notice,  mais  une  his- 
toire approfondie  et  développée  de  la  cité  de 
saint  Louis.  Après  un  premier  chapitre,  qui 

{{)  Histoire'  d'Aigue$mortes  par  F.-Em.  di  Pictro. 
Paris,  impriment  de  Guyot  el  Scribe;  librairies  de 
Furne  et  Perrotin  ,  et  de  Dumoulin.  ln-8«  de  504 
pages,  avec  une  vignette  et  une  carte. 

1 


Il 


AIG 


DICTlONrUIRE 


Ail 


12 


traite  de  Taspoct  g^Snéral  d*Aiguesmortes  et 
fie  son  territoire,  l'auteur  s^occupe  de  i'ori- 
gine  de  la  ville.  Quelques  écrivains,  crovant 
qu*on  devait  chercher,  sur  le  territoire  d'Ai- 
guesmortes,  remplacement  des  fosses  Ma- 
rinnes  creusées  par  Marins,  attribuaient  à  ce 
général   romain  la  fondation  de  cette  ville. 
M.  di  Pietro,  après  D.  Vaissète,  se  prononce 
contre  cette  opinion.  11  avoue  qu'on  ne  peut 
faire  que  des  conjectures  sur  lepociue  où  des 
habitations  commencèrent  à  s'établir  sur  les 
bords   de  la   grande   Roubiue,  canal  dont 
Texistence  a  précédé  sans  doute  celle  de  la 
ville,  et  qui  a  dû  en  être  le  principe.  Tout  ce 
qu'on  sait,  c'est  que  sur  le  sol  actuel  d'Ai- 
guesmortes  s'éleva,  à  la  fin  du  viii*  siècle,  la 
tour  de  Malifère,  bAlie par Charlemagne,  pour 
défendre  la  côte  et  protéger  une  réunion  de 
colons,  comme  on  le  voit  dans  un  diplôme 
daté  du  mois  de  juilltt  791,  par  lequel  cet 
empereur  donne  à  Corbilien,  abbé  de  Psal- 
modi,  et  à  ses  successeurs,  cette  tour  de  Ma- 
tifèrn  «  qu'il  avait  fait  construire.  »  Aigues- 
roortes  n'a  d'autre  histoire,  dans  ces  pre- 
miers temps,  que  celle  du  monastère  de 
Psalmodi,  dont  elle  était  une  dépendance. 
Bl.  di  Pietro,  en  traitant,  dans  le  chapitre  3, 
des  faits  de  cette  époque  reculée,  se  borne 
donc  à  suivre  les  annales  de  l'abbaye  elle- 
même.  La  ville  et  son  port  commencèrent  à 
être  plus  connus  au  xii*  siècle.  Un  roman 
célèbre,  composé  en  1178,  V Histoire  de  Pierre 
de  Provence  et  de  la  belle  Maguelone^  en  fait 
mention.  Mais  c'est  au  siècle  suivant  qu'Ai- 
guesmortes  acquit  une  véritable  importance. 
Saint  Louis  acheta,  en  12i8,  de  Raimond, 
abbé  de  Psalmodi ,  le  territoire  de  la  ville, 
accorda  de  nombreux  privilèges  aux  habi- 
tants, y  jeta  les  fondements  d'une  forteresse, 
la  tour  de  Constance,  et  fit  faire  à  son  port 
des  travaux  considérables.  L'histoire  d'Ai- 
guesmortes  prend  dès  lors  un  intérêt  réel. 
Après  avoir  raconté  l'embarquement  de  saint 
Louis  dans  ce  port  en  1248,  Tauteur  revient 
sur  une  question  géologiaue  très-controver- 
sée, qui  se  rattache  naturellement  au  sujet  de 
son  livre,  et  q\x\\  avait  déjà  traitée  dans  sa 
première  édition  en  1821.  Un  grand  nombre 
d'écrivains  ont  f  rétendu  que  depuis  le  règne 
de  saint  Louis,  la  mer  s'est  retirée  de  tout 
l'espace  qui  sépare  aujourd'hui  Aiguesmort es 
du  rivage.  M.  di  Pietro  prouve  que  cette  as- 
sertion est  erronée,  et  que  la  ville  se  trou- 
vait, au  xiir  siècle  comme  aujourd'hui,  si- 
tuée à  une  lieue  environ  de  la  mer.  Des  dé- 
bris de  sépultures  du  moyen  âge  découverts 
récemment  entre  la  ville  et  le  rivage,  le  dé- 
montrent évidemment.  C'est  là,  près  d'un 
lieu  appelé  les  Tombes^  que  s'élevait  Tbôpi- 
tal  que  saint  Louis  fit  bâtir  pour  les  croisés 
et  les  pèlerins.  «  Ainsi,  dit  l'auteur,  ces  rui- 
nes sont  demeurées  pour  nous  rappeler  la 
piété  de  ce  monarque  et  pour  nous  désij^ner 
en  même   temps  la  place  où  deux  fois  il 

Îuitta  le  sol  de  la  'France.  »  Non  loin  des 
'ombes,  la  direction  du  Canal-Vieil  et  la 
tradition  indiquent  l'emplacement  du  grau 
Louisy  dont  le  nom  subsiste  encore,  et  en 
face  duquel  s'ouvre  sur  la  côte  le  large  bas- 


sin où  mouillèrent  les  vaisseaux  de  saint 
Louis.  Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  suivre 
plus  loin  M.  di  Pietro  dans  les  développe- 
ments de  son  savant  et  curieux  travail.  Le 
récit  des  faits  historiques  proprement  dits 
est  suivi  de  la  description  d'Aiguesmortes  e* 
de  ses  monuments,  parmi  lesquels  l'auteur 
n'a  pas  oublié  la  statue  de  saint  Louis  inau- 
gurée récemment  sur  la  place  de  rhôtel  de 
ville.  On  lit  également  avec  plaisir  et  avec 
fruit  des  notices  biographiques  sur  les  hom- 
mes célèbres  qu'Aiguesmortes  a  vus  naître, 
et  de  judicieuses  réflexions  sur  le  climat, 
l'industrie  et  le  commerce  de  cette  ville.  Des 
pièces  justificatives  terminent  le  volume. 
Nous  y  avoiiS  remarqué  particulièrement 
les  lettres  de  privilège  accordées  par  saint 
Louis  aux  habitants  d*Aiguesmortes  eu 
12i5  et  12i8. 

AIX  en  Provence,  département  des  Bou- 
ches-du-Rhône,  en  France. 

L 

Inscription  du  iv*  au  v*  siècle, 

FpiUphium  praefccti  cojosdjm  et  (sic)  (1)  elhn*GO  ClirU 

sUaoi  (acU. 

Stemmate  praecipaam  trabeatis  fascibus  orlam 

1d  cdium  leti  hic  sopor  allus  babet 
Qui  po&l  Patricia  praeclarus  Cimjola  reeiur  (2) 

Subjecit  Chrisii  colla  subactu  jogo  (3) 
Postponens  ultra  mundi  protendere  pompas 

Et  nolens  domeno  (4)  solvere  vola  malens 

[sic]  (5). 
Sic  gemens  (6)  Follx  perfunclus  munere  gaudel 

Egregius  mundo  placelus  (7)  et  Domeno 
Hoc  tomolo  ciijus  tantum  nam  membra  quiescuni 

Laelatur  pairia  mens,  paradise,  tua. 
(Inscript,  en  vers,  par  M.  Rouard,  Aix,  1839.) 

M.  Rouard»  au  2*  vers,  n'hésite  pas  à 
changer  m  odium  en  Evodium,  correction 
heureuse  par  laquelle  il  s'agirait  ici  d'Evo- 
dius,  consul  en  386  avecUonorius,  et  préfet 
du  prétoire  des  Gaules.  C'est  d'Ëvodius  que 
Sulpice-Sévère  a  dit  :  Consul  Evodius ,  vir 
quo  nihil  unquam  justius  fuit, 

[Mémoire  de  la  Soc.  arch.   du  Midi , 
tom.  IV,pag.  239.) 

IL 

..  ..  Oiar 

Basilio  episcopo 

Anno  XXIII 

*  vni  die.  ii  t 

...  no  oclobris 

Turcio  Asterio  consule 

Trouvée  par  le  président  de  Saint-Vin- 
cent, dans  le  cimetière  de  Saint-Laurent  le 

(1)  Peui-étrc  pour  ex  (?) 

(2)  rector. 

(3)  subactajugo. 

(4)  domino. 
(5)malo(?) 

(6)  gemino. 

(7)  piacilus'inuudo. 


îi 


AIX 


DEPIGRAPIHE 


AIX 


14 


premier  établi  à  Ait  par  les  chrétiens,  cette 
épitaphe  prouve  que  Basile  était  éféque 
dAix  sous  le  consulat  de  Turcius,  RuQus, 
Apronianus,  Asterius  (hQh)^  ce  qui,  iusou'ici, 
était  douteux.  Papon  croit  que  le  cniffre 
XXIll  indique  Tannée  de  répiscopat  de 
Basile.  Il  peut  aussi  se  rapfiorter  à  Tage  du 
mort  9  d'autant  gue  ce  qui  suit  :  YllI  die 
[huit  jours),  serait  une  mention  tout  è  fait 
mutile  s'il  s'asissail  de  Tépiscopat  de  Basile. 
Ce  Basile  est  déjà  cité  comme  prêtre  en  ^9, 
mais  cela  ne  prouve  rien  c{uant  à  Tépoquo 
de  son  élection  au  rang  épiscopal. 

(Mém.  de  la  Soc.  orch.  du  Midif  tom.  IV, 
pag.  257.) 


m. 

Châsse  dans  la  sacristie  de  la  cathédrale. 

Hic  ossa  Scorum  Menelfall  episcopi, 

N€C  non  Arroeutarii  ab  ecclesia  beati  Laurentll 

Transvecta  posila  sont. 

Transitas  Meneifali  X  Cal.  Mail 

Armenlarii  yero  Non.  Oclob. 

On  croit  qu'Armentaire  succéda  à  Lazare, 
évèque  d'Aix,  vers  420,  et  que  Menelfale  le 
remplaça.  Ni  Tun  ni  Tautre  n*est  cité  dans 
le  CkUlia  Christiana  au  nombre  des  évêques 
d^Aix. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  duMidij  tom.  IV, 
pag.  268.) 

IV. 

il  Véglise  Saint-Sauveur  avant  la  Révolution. 

Hic  in  pace  rcquiescet  Adjutor  ,  ,Qiii  post  ac- 
ceptam  poeniteniiam  migravit  ad  Dominum, 
ann.'LXT.  mcnses  vu.  dies  xv.  depositus  S.  D. 
(sob  die)  viiii  Kalendas  JunuariasAnaslasio  V.  G. 
(vire  clarissinio)  consule. 

(Voyage  dans  le  Midi  du  Mxllin;  Mém.  de 
laSoe.arch.du Midiy  tom.  H,  pag.  196: 
Labbe,  Thés,  epit.,  pag.  hSù.) 

V. 

Autrefois  chez  M.  de  Saint-Vincens. 

D.  M.  S.  defunctus  est  Capreolas  vixit  an- 
nos  nu.  menses  n  dies  ni  horas  un.  paier  ± 
fecil. 

Les  siglesD.  M.  S.  pourraient  s'expliquer, 
Dits  manibus  sacrum  ^  si  le  monogramme 
n'indiquait  pas  une  tombe  chrétienne  et  ne 
donnait  la  signification  :  Deo  maximo  sa- 
tfum. 

[Mém.  de  la  Soc.  arch.  duMidij  tom.  II, 
pag.  181.) 

*  . 

VI. 
12T7.  —  .4  la  cathédrale. 

ADnoDominomillesimocccxxvn  xxi  (1)  octobris, 
hic  tumuUta  sunl  inteslina  et  cèlera  viscera 

(1)  X.  XI  pour  X  KL. 


Jon.  (1)  Aiani  Cislericen.  Epi.  qui  reliquid  (2) 
pro  anniversarlo  suo  xxx  soldes  bic  annuali  (d). 
Super  domu.  suam.  Orale  pro  eo. 

Jean  Alanus,  compté  quelquefois  par  er- 
reur au  nombre  des  archevêques  d'Aix,  mou- 
rut en  1277  évèque  de  Sisteron. 
Voy.  Gallia  Christiana,  1838. 
'Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi^  t.  IV, 
p.  299.) 

VII. 

Epitaphe  de  Peiresc^  par  Honoré  Bouche. 

TErlla  LYXqVa  se  GanCro  faX  eXlYIlorbls, 

Pel  resCVm  seXlis  ConiVMVLAVU  aqVls. 
Obijl  Aquis  Sextiis  die  Jouis  23  Junij,  an.  1657. 

M.  CCCC.  LL.  L.  XX.  XX.  VV.  VV.  VV.  VV.    niH.  II. 

(Labbe  ,  Thés.  Epitaph.y  p.  135.) 

VIII. 

(Lieu  incertain.) 
Epithaphe  de  Pierre  Pilhou. 

Si  dlVas  LYgere  pLaCci,  LVgele  CaMœnae  : 
PlihœVs  Vesler  PilhlYs  oCCVbYll. 

M.  CCCC.    LL.  L.  VV.  VV.  W.  VV.  Illll.  I. 

(Labbe,  p.  136.) 
Voy.  au  mot  Cbronogbaphes  de  notre  DiC" 
tionnairey  d*autres  épitaphes  analogues  aux 
deux  dernières. 

AIX-LA-CHAPELLE,  en  Prussi 

I 

Vers  sur  Charlemagne^  attribués  à  Paul  ou  à 

Alcuin. 

De  Carolo  magno  rersas  éâS  magistri  in  ault.  * 

Hanc  libi,  praecursor  Dni,  Fradclfus  opiinam 
Condidil  ornalam  divinis  cullibus  aulam  ; 
Yota  libi  reddens  supplex  quae  voveral  olim, 
Exilii  priinum  cœpildum  nosse  laborem. 
Anouii  bis  Carolds  dictis  pulcberrimus  beros, 
Quem  placidum  voluil  vesiris  sibi  reddere  Cbris^us 
Pro  merilis  famulum  magnis  el  bonoribus  auxll. 
Nunc  sibi  soivendi  voli  est  concessa  poleslas. 

[Cardinal  Mai,  pag.  102  ;  Duchesme,  Script. 
Rer.  Francic.f  tom.  II,  pag.  645.) 

II. 

Epitaphe  de  Charlemagne^  à  la  basilique  de 
Sainte-Marie^  diaprés  Eginhard. 

SVb  boc  condilorio  silum  esl  corpus  Karoli, 
MngnialqueOrlbodoxilmperatoris,  qui  Eegnum 
Francorum  nobililer  ainpfiauil,  el  per  annos  47. 
feliciler  rexil.  Decessil  seplua^enarius  anno  ab 
Incarnaliorie  Domini  814.  Indiclione  7.  quinio 
Kaleudas  Februarias. 


III. 

Autre  épitaphe  de  Vempereur^  diaprés  Ago- 
bard^  archevêque  de  Lyon^  et  diaprés  un  mor 
nuscrit  de  La  Novalaise. 

KArolvs  Rex   Francorum  aique.Imperalor  el 
Pairicius  Romanorum  poslquam  7*6.  annis  vilae 

i\\  Joannis. 

(2)  rcliquil. 

(3)  annualim.  ' 


15 


ALA 


DICTIONNAIRE 


ALB 


16 


vixerat  in  saeculo  migrauit  ex  orbe  quiiilo.  Kal. 
Februarij.  Nam  régna  tenens  ipsa  qiiadraginla 
et  sex  annîs  féliciter,  jam  ab  Incarnaiione  Do- 
mini  anul  euolati  octocentics  et  quatuordecim» 
Sic  enim  in  suo  Epilaphio  legitur  : 

Aiirea  cœlonim  postquam  de  Virginc  Ghristos 
Sumpseral  apla  sibiroundi  pro  criminejnembra, 
lam  decimus  quartus  post  cenlies  octo  volabat 
Annus  fluctiuagi  meniit  quo  feruida  secli 
iEthereî,  Càrolus,  Francorum  gloria  gentis, 
iEquora  transire  et  placidum  côprendere  porlû 
Qui  deciesque  quater  per  sex  féliciter  annos 
Sceptra  tenês  regni  et  reftio  Rex  régna  rejûgês 
Febro  migrauit  quinto-ari-ex  orbe  Kalendas, 
Septuaginta  sex  yïtx  qui  terminât  annos. 
Quapropier  flagito  precibus  si  flecteris  vilis 
Quique  buius  reiegis  versus  epigrâmata  Lecior , 
Astriferam  Caroli  teneat,  die,  spiritus  arceni. 

IV. 

Autre  épitaphe. 

Tutor  opum,  Tindex  scelerum,  largitor  honorum, 
CiEOLOsorbis  honor,  orbis  et  ipse  dolor. 


V. 
Autre  dans  CiacconiuSf  Vit.  Pontificum  Rom. 

Magni  CaroU  Régis  Gbristianissiroi  Romanorum- 
que  knperatoris  corpus  hoc  sepulcro  conditum 
jacet. 

(LiBBBy  Thés,  epit.^  pag.  569.) 

VI. 

Defiarolo  M,  versus  domini  magistri  in  aula^ 
sive  is  Paultts  diac.  sive  Alcuinus  fuit. 

Culuiîna  cementi  lectori  litlera  promo 

Fardulfus  Garcrio  condidit  ista  suo. 
Quem  quondam  proprisp  fuerat  dum  sceptra  secutus 

Gentis  in  adversas  fata  tulere  vias. 
Attamen  hic  fidei  dominis  servaWt  honorem, 

His  regni  quamvis  ultima  meta  foret. 
Tandem  victoris  Garoli  felicibus  armis 

Gessit,  et  in  melius  fors  sibi  cessit  iter. 
Unie  quoque  dum  Adei  salvaret  munera  régi» 

Rex  sibi  pnecelsus  pi  uni  ma  dona  dédit. 
Intcr  quae  sancti  Dionysi  rector<ut  aulae 

Fieret  induisit  pacificus  Garolus. 
Hanc  benefactori  construxit  providus  sedem, 

In  qua  cum  famulis  gaudeat  ipse  suis. 
Ipse  8ni%  servis  ûdei  quos  vincula  nectunt 

Lxtiiiam  princeps  prxbeat  armipotens. 
More  taroen  veterum  consurgere  iussit  avorum 

Gulmina,  praefulgeiit  régis  honore  domus. 
Ut  quoties  regni  païclara  palatia  lustrât, 

Fardulû  famuli  sit  memor  ille  sui. 

{Cardinal  Mai,  pag.  276.) 

ALADJA,  sur  la  route  de  Cararaan  à  Sc- 
lefkeh,  en  Asie  MiDeure,  ou  Turquie  d'Asie. 

H.  le  comte  de  Labordc,  dont  tout  le 
monde  connaît  les  grands  voyages  et  les  sa- 
vantes publications,  a  découvert,  au  milieu 
des  ruines  de  Tantique  église  d*Alacya,  une 
inscription  chrétienne  qu'il  a  fait  connaître 
dans  la  Revue  archéologique  de  18W,  t.  IV, 
pag.  175. 

L'inscription  est  gravée  sur  le  rocher  qui 
supporte  régiise  et  le  couvent  d'Aladja,  et 
dans  les  flancs  desquels  ont  été  creusés  de 


nombreux   tombeaui.  En  voici  la  lecture 
et  la  traduction  d'après  M.  de  Laborde  s 

*Ey9â9c  xarénttirat 

TafiéuTioç,  iiç  ytvofirifoç 

repiffSxntpoç  xai  itapayiOitâpio^ 

irocooixqaoc  cv  rû  tottu 

rovrta  iato  vnartiaç  TaSa- 

Xotinrou,  cv^cxTtfiiivoc.  cd'.  itiÇ  ht^txx'iMtùi 

vTTotxiiaç ÇiqoIkc  rà 


Ttocnct,  tm. 


Traduction. 

Ici  repote  Taratitu^  deux  fois  prêtre  (de  cette 
église)  ei  desservant  (sacristain)  ayant  exerce 
les  fonctions  sacerdotales  en  ce  lieu  depuis  le 
consulat  de  Gadalapus,  la  \A^  indiction^  jusqu^à 
la.,,,  indiction  tous  le  contulat  de,...  il  a  vécu  en 
tout....,  ans. 

Le  Tra/sa^cvâficoc  ost  le  titre  olficiel  de  l'ec- 
clésiastique cnargé  de  la  carde  d'un  édifice 
religieux;  il  répond  à  celui  de  mansionarius 
ou  custos  de  rÈglise  latine.  La  IV  indiction 
correspond  à  l'année  461,  qui  eut  pour  con^ 
suis  Dagalaxphus  et  Severinus;  seulement, 
et  ce  point  est  di^ne  de  remarque,  le  nom 
de  ce  consul,  écrit  par  un  contemporain, 
est  ici  Gadalaippus.  «  Que  ce  fait  serve  d'en- 
seignement aux  voyageurs,  ajoute  avec  rai- 
son M.  de  Laborde,  et  leur  apprenne  à  ne 
dédaigner  aucun  monument.  Qui  se  serait 
attendu  à  trouver,  dans  la  modeste  épitaphe 
d'un  pauvre  prêtre  grec,  au  milieu  des  rui- 
nes d  un  couvent  du  Taurus,  une  rectifica- 
tion aux  fastes  consulaires  de  l'empire  ro- 
main? » 

ALAIS,  département  du  Gard,  en  France* 

Inscription  de  Pan  1250  à  la  cathédrale. 

Anno  incamati  Verbi   MGGL....   Septembris, 
obiit  Oragist  Sacerdos. 

(Mémoire  de  la  Soc,  archéoL  du  Midi^ 
tome  III,  pag.  198.) 

ALBA,  dans  le  Montferrat,  dans  le  royaume 
de  Piémont,  l'ancienne  Alha  Pompeia. 

Imp.  Gsesari.  FI.  Val. 

Conslantino  pio  fel. 

invicto  aug. 

divi  G<mst(anlii)  pii  aug. 

filio  civiias  Albae 

Pompeiae  bono  reip.  nato. 

^Cardinal  Mai,  2M),  3;  Vernazza,  ilf on. 
Alb.  Pomp.y  pag.  56.) 

ALBENGA,  en  Piémont. 

Autrefois  au  palais  Costa^  aujourd'hui  au  pa- 

lais  Balestrini, 

Gonstanli  virtus  studium  Victoria  nomen 

Gum  recipit  Gallos,  constituit  Ligures. 
Mœnibus  ipse  locum  dixit  duxitq.  rccenti 

Fundamenta  solo,  iuraq.  parla  dédit. 
Givcs  tecta  forum  porlus  commercia   portas 

Gonditor  exslruclis  %dibus  iiisliluit. 
Dumque  refert  orbem,  roc  primnm  prolulit  urbci&. 

Nec  ronuit  titulo  limina  noslri   loqui. 
Et  rabidos  contra  fluctus  genlesq.   nefandas 

Gonstanti  murum  nomiiiis  opposuit. 

{Cardinal  Mai,  p.  327  ;  Mur.,  p.  692, 
3;  BuRMAN.,  Anthol.y  1. 1,  p.  kTÀ.) 


17 


ÂLB 


DEP1GRAPH1E. 


ÂI^ 


IS^ 


ALBI,  cheMieu  du  déparlemcnt  du  Tarn, 
en  France. 

La  description  de  Sainte-Cécile  d'Albi  par 
M.  Crozes  renferme  un  grand  nombre  d'ins- 
criptions conserTées  dans  cette  église.  A 
défont  de  cet  ouTrage  assez  récent  et  que 
nous  n*ayons  pu  trouver  à  la  Bibliothèque 
nationale,  nous  donnerons  le  compte  rendu 
qu*eD  a  lu  H.  le  baron  de  Guilhermy,  dans 
bsein  du  comité  des  arts  et  monuments  (1). 

Kapport  fait  au  Comili  des  artsei  montunents 
par  M,  de  Guilhermy^  membre  du  comité, 
sur  ta  monographie  de  la  cathédrale  d*Albi, 
pubtiée  par  M.  H,  Crozes, 

Vous  m*ayez  chargé  de  vous  faire  un  rap- 
port sur  la  Monographie  de  ta  cathédrate 
fAlbi^  par  M.  Hippoiyle  Crozes.  C'est  d'a- 
près la  demande  de  l'auteur  que  le  comité 
a  confié  l'examen  de  cet  ouvrage  à  l'un  de 
ses  membres.  Dans  une  lettre  écrite  à  notre 
président,  le  19  janvier  dernier,  M.  Crozes 
déclarait  qu'avant  de  modiQer  et  d'étendre 
son  travail  primitif,  comme  il  en  avait  formé 
le  projet,  il  recevrait  avec  reconnaissance 
les  observations  et  les  conseils  que  le  co- 
mité voudrait  bien  lui  adresser. 

Deux  éditions  de  la  Monographie  de  la  ca- 
thédrale dAlhi  ont  déjà  paru.  La  seconde, 
Îubliée  en  1850,  présente,  comparativement 
la  première,  de  nombreuses  et  très-nota« 
blés  améliorations.  L'ouvrage  se  divise  en 
quatre  parties  :  notice,  appendice,  notes. et 
explications,  biographie.  La  première  coui- 
tient  Ijne  description  sommaire  de  Tédifice. 
Dans  la  seconde,  l'auteur  expose  ses  idées 
sur  le  symbolisme  de  l'architecture  et  de 
l'ornementation,  soit  peinte ,  soit  sculptée, 
de  l'église  de  Sainte--Cécile.  La  troisième 
est  consacrée  à  une  description  particulière 
et  plus  détaillée  des  peintures,  des  sculp- 
hires  et  des  monuments  funéraires.  Enfin , 
l'histoire  de  l'Eglise  d*Abi,  et  dos  prélats 
qui  l'ont  gouvernée  depuis  saint  Clair  au  m' 
siècle,  jusqu'à  l'archevèqueauiourd'hui  placé 
à  la  tète  de  cet  illustre  diocèse,  remplit  la 
quatrième  et  dernière  partie.  Nous  croyons 
que,  dans  la  nouvelle  édition  qu'il  préparc, 
M.  Crozes  ferait  bien  de  fondre  ensemble  le^ 
trois  premières  parties,  qui  n'en  doivent 
former  réeHement  qu'une  seule.  IL  trouve- 
rait dans  ce  système  l'avantage  de  grouper 
des  faits  oui  se  servent  mutuellement  de 
preuves.  La  division  que  je  viens  de  vous 
faire  connaître.  Messieurs,  résulte  d'ailleurs 
hien  moins  d'un  plan  arrêté  d'avance,  que 
de  retouches  successives  laites  au  premier 
travail. 

La  notice  est  un  discours  élégant,  facile, 
agréable  à  lire,  sur  les  beautés  de  la  cathé- 
drale. Ce  serait  plutôt  un  euide  pour  les 
gens  du  monde  qu'un  travail  véritaolement 
archéologique.  L'auteur  a  craint  évidemment 
d'effaroucher  ses  lecteurs  en  leur  pré- 
sentant une  trop  grande  abondance  de  dé- 
tails techniques  et  de  recherches  minutieu- 
ses. Nous  sommes  persuadé,  d'après  VQ\d.- 

{\)Buneiindet  Comités,  nov.  1851,  p.  204. 


men  auquel  nous  nous  sommes  livré,  que 
M.  Crozes  aurait  pu,  sans  rien  sacrifier  de 
l'élégance  de  son  style,  traiter  avec  plus  de- 
développement  les  importantes  questions 
d'esthétique,  d'iconographie  sacrée  et  d'at- 
chéologie  qui  ressorlaient  naturellement  de, 
son  sujet.  La  forme  n'y  aurait  pas  perdu, 
et  le  fond  y  aurait  beaucoup  gagné.  Au- 
jourd'hui d'ailleurs,  les  personnes  qui  sem-* 
blent  les  plus  étrangères  aux  études  sérieu- 
ses, trouvent  un  singulier  plaisir  à  être  ini- 
tiées aux  mystères  les  plus  secrets.de  nos 
vieux  monuments.  Nous  prierons  donc 
M.  Crozes  de  nous  donner  prochainement 
un  inventaire  aussi  complet  que  possible  de 
toutes  les  richesses  de  sa  belle  cathédrale. 
Nous  lui  demanderons  surtout  de  nous  dire 
tout  ce  qu'il  aura  pu  savoir  des  artistes  qui 
ont  couvert  de  si  magnifiques  peintures  la 
grande  voûte  et  les  chapelles  de  Sainte-Cé- 
cile. Un  seul  nom  ancien  se  trouve  cité  dans 
la  Monographie^  celui  de  Jean-François  Do- 
neja  ,  peintre  d'Italie,  qui  se  lit  en  latin, 
avec  la  date  1513,  sur  une  cartouche  de  la 
voûte.  Mais  il  n'est  pas  possible  d'admettre 
qu'une  œuvre  aussi  considérable  ait  été  en- 
treprise et  conduite  à  sa  perfection  par  la 
môme  main.  Nousavonsia  conviction  qu'une 
colonie  entière  de  peintres  et  d'ornemen- 
tistes  a  travaillé  aux  peintures  de  Sainte^Hé* 
e:le,  et  nous  ne  nous  résignerons  pas  facile^ 
ment  à  croire  qu'il  ne  soit  resté  dans  les 
archives  locales  aucune  trace  de  son  passage. 
L'artiste  qui  a  dirigé  l'œuvre,  peut-être  ce- 
lui dont  nous  venons  de  rappeler  le  nom« 
n'était  pas  un  de  ces  hommes  vulgaires  qui 
abandonnent  leur  patrie  sans  v  laisser  un 
souvenir.  Peut-être  faudrait-il  aller  chercher 
jusqu'en  Italie  des  renseignements  précis 
sur  la  vie  et  sur  la  réputation  des  pemtres 
de  Sainte-Cécile,  sur  leurs  ouvrages  an- 
térieurs et  sur  les  causes  qui  ont  déterminé 
leur  émigration  en  France.  Quelle  était  aussi 
cette  Lucrèce  Cantora  de  Bologne,  dont  le 
nom  se  trouve  dans  une  chapelle  de  la  ckr 
thédrale  et  dans  les  galeries,  au  milieu  d'en)- 
blêmes  et  de  devises?  Noujs  rappellerons  à 
ce  aujet  à  M.  Crozes  les  nombreuses  iosccip- 
tions  recueillies  sur  les  peintures  d'Albi,  et 
communiquées  à  notre  comité  par  M.  Clé- 
ment Compayré,  correspondant  (Bulletin  ar- 
chéologique^ t.  II,  p.  15,  et  t.  m,  p.  401). 
Les  peintures  de  la  chapelle  de  l'hOtel  do 
Cluny  à  Paris,  exécutées  par  les  soins  de 
Jacçiuesd'Amboise,  offrent  la  plus  grande  ana- 
logie avec  celles  que  le  cardinal  Louis  d'Am- 
boise  fit  faire  dans  sa  cathédrale.  En  recher- 
chant l'origine  des  unes,  M.  Crozes  pourrait 
découvrir  aussi  celledes  autres.  Cette  illus- 
tre maison  d'Amboise,  dont  la  noble  magni- 
ficence est  encore  attestée  par  tant  de  monu- 
ments, et  qui  a  laissé  dans  l'histoire  un  si 
glorieux  renom,  serait  bien  digue  d'avoir 
un  chapitre  consacré  à  sa  mémoire  dans  la 
prochaine  édition  de  la  Monographie  de 
Sainte-Cécile.  M.  Crozes  nous  ajpprendrait 

auelle  influence  ont  exercée  sur  le&  progrès 
es  arts,  dans  la  période  qui  a  immédiate- 
ment précédé  la  renaissaace  en  France,  des 


19 


ALB 


DIGTIONiNÂIUE 


AI^ 


20 


monumonls  comme  ceux  que  la  maison 
d'Amboise  a  laissés  à  Rouen,  à  Gailion,  à 
Paris,  à  Glermont  et  dans  le  diocèse  d'Albi.' 
Jamais  famille  ne  s*est  montrée  plus  éclairée 
et  plus  généreuse  dans  sa  protection  accor- 
dée à  tous  les  genres  de  mérite. 

C'est  dans  l'appendice  que  M.^Crozes 
s'est  occupé  de  la  question  du  symbolisme. 
Je  suis,  pour  ma  part,  tout  à  fait  disposé  à 
accepter  Texplicalion  donnée  par  l'auteur 
d.u  système  suivi  dans  l'arrangement  des 
peintures  de  la  voûte.  Les  deux  Testaments 
sont  en  présence.  Les  personnages  de  l'an- 
cienne loi  représentent  la  génération  tem- 
porelle du  Sauveur,  les  promesses,  les  figu- 
res, les  prophéties.  A  mesure  qu'on  appro- 
che de  Jésus-Christ,  placé  dans  l'abside,  les 
figures  deviennent  plus  claires,  les  prophé- 
ties plus  nombreuses  et  plus  positives.  Puis 
enfin  apparaît  le  fils  de  Dieu ,  le  type  des 
figures  oibliques,  le  désiré  des  patriarches 
et  des  prophètes,  entouré  d'un  merveilleux 
cortège  d'apôtres,  de  martyrs,  de  docteurs, 
de  confesseurs.  Au  milieu  de  cette  impo- 
sante assemblée,  une  place  d'honneur  a  été 
donnée,  en  mémoire  de  sainte  Cécile,  aux 
vierges  chrétiennes  et  aux  saints  personna- 
ges qui  se  sont  particulièrement  voués  à 
célébrer  les  louanges  de  Dieu ,  soit  par  le 
chant,  soit  avec  le  secours  des  instruments. 
Nous  demanderons  seulement  à  M.  Crozes 
de  rendre  son  ex[)licalion  plus  sensible  et 
plus  évidente  en  lui  donnant  pour  accompa- 
gnement un  plan  indicateur  de  la  place  oc- 
cupée par  chaque  personnage. 

Nous  n'avons  pas  été  aussi  frappé  que 
M.  Crozes  des  intentions  symboliques  qui  se 
manifesteraient  dans  le  plan  de  la  cathédrale 
d'Albi.  Nous  avons  peine  à  croire  qu'on  puisse 
retrouver  la  figure  du  corps  du  Christ  expi- 
rant dans  un  édifice  oui,  comme  celui-ci,  n'a 
pas  même  la  forme  d'une  croix.  Le  clocher, 
placé  au  bout  de  la  nef  à  l'ouest,  représen- 
terait la  tète,  et  le  chœur  la  partie  infé- 
rieure du  corps.  Ce  serait  le  contraire  de  ce 
qui  arrive  ordinairement  dans  les  grandes 
églises  cruciformes.  D'ailleurs ,  en  suppo- 
sant le  corps  du  Christ  ainsi  placé  sur  la 
croix,  il  regarderait  l'Orient,  ce  aui  est 
contredit  par  toutes  les  traditions,  suivant 
la  croyance  constante  des  saints  Pères,  le 
Christ  sur  le  Calvaire  avait  le  visage  tourné 
vers  les  nations  occidentales,  comme  pour 
les  appeler  d'une  manière  particulière  à  la 
grÂce  de  la  rédemption. 

La  lecture  de  la  partie  du  livre  de  M.  Cro- 
zes réservée  aux  notes  nous  a  confirmé  dans 
les  regrets  que  nous  avons  déjà  exprimés. 
Nous  continuerons  à  réclamer  une  plus 
grande  abondance  de  détails  de  toute  es- 
pèce ,  et  h  prier  l'auteur  de  n'épargner  dans 
sa  prochaine  édition  aucune  de  ces  descrip- 
tions d'attributs,  de  costumes,  de  mise  en 
scène  pour  ainsi  dire,  qui  peuvent  don- 
ner la  clef  du  système  suivi  dans  la  déco- 
ration générale  de  l'édifice.  Dans  la  multi- 
tude de  saints  personnages  qui  couvrent 
les  voûtes,  une  ligure  de  saint  Louis  nous 
9  paru  digne  d'un  inlérôt  tout  spécial.  Elle 


date  des  premières  années  du  xvr  siècle. 
Peut-on  croire  Qu'elle  ait  été  peinte  d'après 
quelques-unes  des  nombreuses  représenta 
lions  authentiques  de  ce  grand  roi  qui  sub- 
sistaient encore  à  cette  epoaue,  et  qui  de- 
puis ont  été  complètement  détruites?  Nous 
signalons  cette  question  aux  études  de  M. 
Crozes.  Les  inscriptions  funéraires  remplis- 
sent tout  un  chapitre.  Une  description  do 
plusieurs  monuments  sur  lesquels  elles  sont 
gravées,  semblerait  nécessaire. 

M.  Crozes  a  rassemblé  dans  la  biographie 
une  foule  de  renseignements  tout  à  fait  cu- 
rieux sur  l'église  d'Albi,  sur  les  saints  lo- 
caux, sur  les  droits  et  les  prérogatives  des 
évoques,  sur  certaines  cérémonies  particu- 
lières h  la  cathédrale  ou  au  diocèse.  Il  nous 
indigue  la  date  précise  de  la  fondation  de 
plusieurs  villes  importantes,  telles  que  Cas- 
tres, Gaillac,  Lombers,  etc.  Il  fait  1  histoire 
de  la  cathédrale,  en  écrivant  celle  des  pré- 
lats qui  l'ont  construite  et  embellie,  et  en 
rappelant  les  faits  mémorables  qui  se  sont 
passés  autour  de  ce  monument. 

Nous  engagerons,  en  terminant,  M.  Cro- 
zes à  revoir  la  terminologie  dont  il  a  fait 
usa^e  dans  les  parties  les  plus  anciennes  de 
sou  travail ,  et  qui  s'est  modifiée  depuis  à 
mesure  que  la  langue  de  l'archéologie  chré- 
tienne a  pris  plus  d'assurance  et  de  netteté. 
Nous  avons  cru  remaraucr  aussi  quelques 
légères  erreurs  dans  des  indications  d'ar^ 
moiries ,  et  dans  la  traduction  en  français 
des  noms  latins  de  quelques  diocèses  ou 
monastères.  L'auteur  reconnaîtra  facilement 
ce  que  nos  doutes  pourraient  avoir  de  fondé. 

Nous  n'avons  pas  besoin  d'mouler  que  les 
principes  professés  dans  la  monographie  de 
Sainte-Cécile  sur  les  mutilations  et  les  res- 
taurations de  nos  monuments  du  moyea 
Age,  sont  ceux  aue  le  comité  a  constam- 
ment cherché  à  répandre  par  la  publication 
de  son  Bulletin. 

Que  l'excellente  notice  dont  je  viens, 
Messieurs,  de  vous  faire  connaître  bien 
sommairement  la  valeur,  se  transforme 
donc  en  un  grand  et  beau  livre.  La  cathé- 
drale d'Albi  est  digne  assurément  d'un  pa- 
reil honneur,  et  M.  Crozes  a  prouvé  qu'il 
réunit  toutes  les  conditions  nécessaires  pour 
mener  à  bonne  fin  une  œuvre  aussi  impor- 
tante. 

Nous  ferons  suivre  le  rapport  de  M.  do 
Guilhermy  par  l'extrait  d'une  notice  inté- 
ressante, sur  la  cathédrale  d'Albi  due  à  M. 
S.  Dauriac,  de  la  Bibliothèque  nationale,  en 
faisant  toutes  nos  réserves  sur  les  questions 
diverses  que  touche  l'auteur.  Sa  notice , 
publiée  chez  Dumoulin,  en  1851,  a  pour  titre  : 
Preuves  de  l'existence  de  deux  églises  dédiées 
a  sainte  Cécile  dans  r Albigeois ,  au  x*  siècle. 

L'origine  de  la  première  cathédrale  d'Albi, 
dit  M.  Dauriac ,  est  assez  incertaine.  Cette 
église  n'est  point  signalée  dans  les  histo- 
riens anciens;  et  nos  écrivains  modernes 
n'hésistent  pas  à  en  faire  remonter  la  con- 
struction aux  premiers  temps  du  christia- 
nisme dans  l'Albigeois.  Mais  celle  opinion 
ne  repose  sur  aucune  preuve,  et,  quoiqu'ello 


SI 


ALB 


DEPIGRAPHIE. 


ALB 


IS 


soit  généralement  acceptée,  nous  pensons 

3u*on  ne  doit  pas  lui  accorder  plus  de  con- 
ance  qu*à  celle  qui  reconnaît  saint  Clair 
pour  premier  évoque  de  ce  pajs. 

Malgré  Tantique  légende  qui  veut  que 
saint  Firmin,  disciple  de  saint  Honest  et  de 
saint  Honorât,  deuxième  évoque  de  Tou- 
louse 9  ait  fait  connaître  les  vérités  de  la  re- 
ligion chrétienne  aux  peuples  de  TAlbi- 
ris  (1),  une  tradition  plus  accréditée  dans 
pays  en  attribue  la  gloire  à  saint  Clair, 
dont  on  ne  connaît  pas  bien  Torigine,  et 
que  Ton  nomme  tantôt  évèque ,  apôtre , 

Î)rètre  ou  simple  laïque  (2).  Les  auteurs  de 
a  vie  de  ce  saint  le  font  venir  d'Afrique  à 
Rome,  et  ils  disent  qu'envoyé  dcns  les  Gau- 
les pour  y  porter  la  lumière  de  l'Evangile  , 
il  convertit  les  peuples  de  la  Narbonnaise 
avant  d'entrer  dans  TAlbigeois.  On  affirme 
encore,  d*après  ses  actes,  qu'il  ne  horna  pas 
là  sa  mission,  et  on  pense  que,  toujours 
poussé  par  l'esprit  do  Dieu,  il  parcourut 
successivement  les  villes  de  Bourges,  Li- 
moges, Périgueux,  Bordeaux,  Auch  et  Lec- 
toure  où  il  trouva  enfin  le  martyre  (3), 

l>oît-on  croire  qu'un  même  saint  ait  prê* 
ché  dans  tous  ces  lieux  ?  C'est  une  question 
assez  difficile  h  résoudre.  Les  Bollandistes 
et  Le  Nain  de  Tillemont  avouent  qu'il  n'y 
a  rien  de  certain  dans  la  vie  de  saint  Clair, 
et  nous  pouvons  ajouter  qu'on  ne  trouve 
aucun  document  qui  justifie  les  prétentions 
de  réalise  d'Albi  à  le  considérer  comme  son 
premier  évêque.  Cependant  on  peut  croire 

Sue  cette  église  eut  pour  fondateur  quelque 
lèTB  de  saint  Saturnin  ou  de  ses  disciples. 
Saint  Firmin,  qui  avait  été  instruit  par  saint 
Honest,  se  fil  probablement  accompagner 
de  saint  Clair,  qui  avait  drjà  commencé  ses 
prédications  à  Cologne ,  pet  te  ville  à  quel- 
ques lieues  de  Toulouse;  puis  il  dut  le  lais* 
ser  à  Albi  pour  y  continuer  son  œuvre.  Si 
maintenant  on  admet  que  ce  saint,  ne  re- 
nonçant pas  à  SCS  courses  apostoliques, 
ait  été  chercher  le  martyre  a  Lfîcloure , 
nous  pensons  qu'il  doit  être  regardé  moins 
comme  le  premier  évoque  d'Albi  que  comme 
l'apôtre  de  l'Aquitaine. 

Kous  venons  de  dire  que  l'on  ignorait  Té- 
poque  précise  de  la  fondation  de  Sainte- 
Cécile.  En  effet,  on  ne  trouve  pas  un  mot 
dans  les  historiens  anciens  qui  puisse  gui- 
der dans  une  semblable  recherche.  Mais  si 
l'origine  de  cette  première  cathédrale  reste 
couverte  d'un  voile,  rem|)lacement  qu'elle 
occupait  in  declivi  ripœ  Tarni  (4),  n'a  pu 
échapper  aux  recherches  d'un  savant  pour 
lequel  le  midi  de  la  France  n'a  peut-être 
plus  rien  de  caché.  M.  du  Mége  a  uécouveri 
les  substructions  de  cet  édifice  auprès  de 
l'évèché,  dans  le  jardin  des  Frères  de  la  doc- 
trine chrétienne;  il   a   retrouvé  quelques 

(1)  Histoire  Uuéraire  de  France,  l.  I,  p.  307. 
(i)  Baillet.  Vies  des  Saints,  Nouv.  cdit.  p.  1759, 
t.  Vil,  p.  535. 

(3)  Tillemont.  31  ém,  pour  servir  à  r histoire  eccU- 
siasiigue,  U IV,  page  506.  —  du  sal-ssay,  Martyr. 
Ca//tca  RU  ni,  pag.  1 1 2i. 

(4)  GalUa  Christ,  nova,  1. 1,  pag.  22. 


arcs  de  l'ancien  cloître  dans  une  maison 
particulière  :  ces  arcs  sont  à  plein  cintre. 
Enfin,  guidé  par  des  traces  certaines  qui  lui 
ont  permis  de  constater  qu'une  porte  laté- 
rale s'ouvrait  au  nord-est,  et  par  des  colon- 
nes extérieures  qui  devaient  servir  à  la  dé- 
coration des  contreforts,  cet  infatigable  anti- 
quaire a  pu  lever  le  plan  de  l'ancienne  ca- 
thédrale. Ce  monument  avait  environ  cin- 
quante-sept mètres  de  longueur,  et  il  était 
situé  entre  l'ancien  palais  des  comtes  d'Albi 
et  la  métropole  actuelle  (1).  Avant  la  décou- 
verte de  M.  du  Mége,  un  écrivain  albigeois 
avait  reconnu  quelques-unes  de  ces  ruines, 
mais  il  leur  attribua  une  autre  origine.  Il 
crut  y  retrouver  les  vestiges  d'un  château- 
fort  qui  commandait  à  la  rivière  du  Tarn  et 
défendait  la  commune  de  Castelviel,  actuelle- 
ment réunie  à  la  ville  d'Albi  (2).  Aujour- 
d'hui l'opinion  de  l'archéologue  toulousain 
a  prévalu,  et  personne  ne  doute  qu'il  ait  re- 
tracé les  fondations  de  la  première  cathé^ 
drale  d'Albi. 

La  position  qu'occupait  cette  église  étant 
établie,  nous  pouvons  indiquer  quelques-uns 
des  lieux  qui  l'entouraient  au  xir  siècle.  Et 
d'abord,  on  travaillait  encore  aux  construc- 
tions du  cloître  en  1079,  et  les  chanoines 
n'étaient  point  forcés  d'y  vivre  en  commua  : 
aussi  l'évéque  Frotard  ne  pouvait-il  les 
soumettre  à  son  obéissance  (3).  Devant  ce 
même  cloître  s'étendaient  des  pâturages  ap- 
partenant à  Arnaud  d'Alaman  et  à  Aimar, 
son  frère,  qui  en  firent  don  au  chapitre 
entre  les  mains  de  l'évoque  Humberl  vers 
l'an  1130  (k)  ;  une  rue  venait  vers  l'église, 
dans  la  partie  opposée  à  la  rivière,  et  elle  se 
continuait  jusqu  à  un  ruisseau  sortant  du 
jardin  des  chanoines  ;  enfin  ce  ruisseau,  dit 
de  la  Barreira,  une  nouvelle  rue  et  un  fossé- 
formaient  la  clôture  de  la  cathédrale  du  côté 
du  Caslelnau  (5).  Un  traité  conclu  entre  Guil- 
laume Pétri  et  ses  chanoines,  en  1209,  nous 
apprend  qu'à  cette  époque  l'évéque  avait 
toutes  les  terres  ou  prés  de  la  Torreta,  de- 
puis les  murs  do  la  ville  jusqu'à  ceux  du 
chapitre,  auprès  de  l'église  de  Saiole-Cécile. 
11  les  céda  aux  chanoines  qui  lui  donnèrent 
alors  en  échange  les  prés  de  las  Bacconas^ 
qui  étaient  entre  le  ruisseau  de  la  Barreira 
et  le  château  de  l'évéque  (6). 

Cependant  Massol  est  tombé  dans  une  er- 
reur très-f^F^nde  sur  le  nom  de  cette  an- 
cienne église,  en  alfirmant  qu'elle  avait  été 
placée  sous  l'invocafion  do  la  Sainte-Croix. 
Cet  historien  pensait  sans  doute  que  l'an- 
cienne vénération  du  peuple  albigeois  pour 

(I)  Vues  pittoresques  de  la  cathédrale  d^Albi^  par 
Cbapuy,  avec  un  icxie  historique  par  Alex,  du 
Mége,  p.  4829. 

(z)  MAS80L.  Denription  du  département  du  Tarn« 
suivie  de  Vllistoire  de  l'ancien  pays  d'AltfigeoU  et  ùe 
la  ville  d'Albi.  Albi,  4818. 

(3)  Archives  de  Vévéché  d'Albi.  Fonds  IVoal., 
n»  105,  fol.  26. 

(4)  Archives  de  Vétéché  d'Albi,  Fonds  Doal.. 
Il»  105,  fol.  44. 

(5)  Archives  de  Nvêché  d'Albi.  fol.  89. 

(6)  id.  fol.  171 


23 


ALB 


DICTIONNAIRE 


ALB 


U 


la  croix  suffisait  pour  justifier  cette  origine, 
et  il  écrivit,  en  parlant  du  cardinal-évêque 
Jouffroy  :  «  Venant  «de  Rome,  où  il  avait  vu 
que  sainte  Cécile,  vierge  et  martyre  du 
m*  siècle,  attirait  une  dévotion  extraordi-r 
naire  et  pour  ainsi  dire  à  la  mode,  Jean  Jou- 
froy  apporta  en  France  de  belles  reliques  de 
cette  sainte  ;  il  les  plaça  solennellement  dans 
sa  nouvelle  cathédrale,  et  dès  lors  t7  en  chan- 
gea la  dédicace,  puisqu'elle  ne  fut  plus  con- 
nue que  sous  le  titre  de  Sainte-Cécile, 
tandis  que  Vancienne  église  avait  été  dédiée 
de  temps  immémorial  à  la  croix  (1).  » 

Depuis  la  publication  de  cet  ouvrage,  il 
ii*est  personne»  voulant  écrire  sur  la  cathé- 
drale d*Albj,  qui  n'ait  accepté  cette  version, 
et  elle  s*est  ainsi  propagée  sans  examen 
comme  sans  preuve.  L  Histoire  de  rancien 
pays  d'Albigeois  est  le  premier  ouvrage  spé- 
cial écrit  sur  cette  province  et  sur  la  ville 
d'Albi.  Quoique  le  cadre  en  soit  restreint, 
on  y  trouve  neaucoup  de  faits  nouveaux  ; 
mais  leur  addition  n'est  justifiée  par.  aucune 
preuve,  et  l'on  reconnaît  que  l'auteur  eut 
rarement  recours  aux  textes  originaux.  Aussi 
est-il  difScile  de  comprendre  sur  quels  do- 
cuments il  s'est  appuyé  pour  donner  le  nom 
de  Sainte-Croix  à  la  catnédrale.  Quoi  au'ij 
en  soit,  nous  ne  craignons  pas  de  le  aire, 
Massol  s*est  étrangement  trompé  en  affirmant 
ce  fait,  et  nous  croyons  qu'il  est  dé  notre 
devoir  de  le  rectifier. 

Frappé  de  l'assertion  de  cet  écrivain,  nous 
9vons  voulu  remonter  aux  sources,  et  bien- 
tôt nous  avons  acquis  la  certitude  que  la  ca- 
thédrale d'Albi  n'avait  jamais  été  dédiée  à  la 
sainte  Croix. 

Mais  avant  de  donner  aucune'  preuve  de 
ce  que  nous  avançons,  qu'on  nous  permette 
d'émettre  ici  une  pensée  sur  l'origine  de- 
cette  église.  Si,  comme  nous  allons  le  dé- 
montrer, ce  monument  fut  d'abord  dédié  à 
sainte  Cécile,  il  est  impossible  d'en  faire  re- 
monter la  construction  avant  le  vi*  siècle. 
Sans  nous  attacher  à  la  vie  de  Cécile,  dont 
on  ne  peut  préciser  avec  certitude  l'époque 
du  martyre,  il  nous  suffit  de  faire  remar- 
quer que  son  nom  n'est  pas  encore  men- 
tionné dans  le  calendrier  romain  dressé, 
sous  le  pape  Libère,  vers  le  milieu  du 
IV*  siècle  (2).  Plus  tard,  vers  Tan  500,  nous 
voyons  qu'il  existait  à  Rome  une  église  pla- 
cée sous  l'invocation  de  sainte  Cécile.  Dans 
le  concile  qui  y  fut  tenu  par  le  pape  Sym- 
maque,  cette  église  est  signalée  comme  Tune 
des  stations  des  fidèles  pour  le  carôme  (3)  ; 
mais  il  ne  parait  pas  qu  elle  contint  le  corps 
de  la  sainte,  car  Anastase  nous  apprend  que 
ses  restes  furent  retrouvés,  par  Pascal  i", 
dans  le  cimetière  de  Prétextât»  près  de  la 

Ï>oi-te  Appienne,  et  transférés,  l'an  821,  dans 
a  nouvelle  église  que  ce  pape  venait  de  faire 
construire  (*). 

(i)  Hisl,  de  rancien  patfi  d* Albigeois,  pag.  380. 

(i\  Baillet  ,  Vief  de%  Saints,  t.'VUl,  p.  150. 

(5)  J.  Fronto,  Kalendarium  romanum,  p.  45  ei 
150. 

(4)  Baromus,  Annale»  ecclcsias.,  au.  8ÎI. —  Sige- 
fSkRTi  Chronicon.f  an.  8i4 


Le  culte  de  cette  sainte,  qui  est  devenue 
très-célèbre  en  Occident,  ne  commença  à  se 
répandre  en  France  que  longtemps  après 
Rome.  Cependant  sainte  Cécile  parait  avoir 
été  honorée  en  Aquitaine  dès  le  commence- 
ment du  vil*  siècle,  car  Ion  trouve  un  grand 
office  de  sa  fête  dans  le  Sacramentaire  de  la 
liturgie  gallicane  qui  fut  en  usage  parmi  ces 
peunles  depuis  cette  éjooque  jusgu  au  temps 
de  (^harlemagne  (l).  On  pourrait  donc  con- 
clure, d'après  cet  indice,  qu'une  église  fut 
élevée  à  AIbi  en  l'honneur  de  sainte  Cécile, 
dès  le  vil*  siècle  ;  mais  cette  hypothèse  ne 
repose  sur  aucune  preuve,  et  nous  devons 
avouer  que  les  documents  qui  parlent  de 
sainte  Cécile  ne  sont  pas  antérieurs  au 
X'  siècle.  Nous  verrons  bientôt  qu'il  existait 
à  cette  dernière  époque  deux  églises  de  ce 
nom  dans  l'Albigeois. 

Parmi,  les  pièces  qui  peuvent  appuyer 
notre  opinion  sur  le  nom  de  la  catnédrale 
d'Albi,  nous  citerons  en  première  ligne  un 
document  déjà  connu  :  le  testament  de  Ray- 
mond I",  comte  de  Rouergue  et  marouis  de 
Gothie,  fait  au  commencement  de  l'an  961  (2), 
et  par  lequel,  dit  H.  Roger,  «  Raymond  donna 
«  plusieurs  alleus,  châteaux  ou  domaines  à 
c  Véglise  de  Sainte-Croix  (3).  »  Dans  cet  acte, 
il  n'v  a  pas  une  église  un  peu  considérable 
de  la  province  à  laquelle  Raymond  n'ait 
laissé  des  marques  de  sa  piété  et  de  sa  mu-r 
nificence,  et  nous  avons  pu  nous  convaincre, 
par  une  lecture  attentive  de  ce  document, 
qu'il  n'y  est  fait  mention  d'aucune  église  du 
nom  de  Sainte-Croix. 

Nous  sommes  donc  porté  à  croire  que  rau<^ 
teur  des  Archives  historiques  de  VAlbigeois 
a  adopté,  sans  la  vérifier,  1  erreur  de  Hassol; 
il  a  de  plus  cité  un  texte  au'il  n'avait  pas 
sous  les  yeux,  et,  nous  le  repétons,  rien  ne 
justifie  les  paroles  de  l'ancien  bibliothécaire 
d'Albi  que  l'on  reproduit  beaucoup  trop  fa- 
cilement aujourd'hui 

Si,  malgré  ces  preuves  et  beaucoup  d'au- 
tres que  nous  omettons  à  dessein,  on  per- 
sistait à  croire  que  le  nom  de  la  sainte  Croix 
s'appliquait  à  la  cathédrale  d'Albi,  il  serait 
Impossible  de  l'admettre  seul,  et  l'on  devrait 
supposer  que  cette  église  ayant  été  dédiée 
tout  à  la  fois  à  sainte  Cécile  et  à  la  sainte 
Croix,  elle  fut  plus  généralement  connue 
sous  le  premier  cie  ces  deux  noms.  Hais  cette 
hypothèse  n'est  pas  admissible  ,  puisqu'il 
existe  des  actes  en  tête  desquels  on  trouve 
le  nom  de  Marie  à  côté  de  celui  de  sainte 
Cécile.  Pourquoi  donc  n'a-t-on  pas  dit  alors 
que  fa  cathéarale  avait  été  dédiée  à  la  sainte 
Vierge  ?  Lès  doci^ments  qui  la  mentionnent 
donneraient  assurément  autant  de  valeur  à 
cette  opinion  qu'à  celle  que  nous  venons  de 
combattre.  En  efl'et,  on  voit  dans  le  cartu- 
laire  d'Albi,  qu'au  mois  de  juillet  1211,  Bor- 

(1)  Mabillon,  De  liiurgia  gallicana,\ib.  m.  Ifû- 
taie  gothicum,  pag.  21 6. 

(î)  Histoire  générale  de  Languedoc,  1. 11,  pag.  95. 
Pr.,  pag.  108. 

(5)  P.  Roger.  Archives  historiques  de  l'Albigeois^ 
et  du  pays  Castrais, 


25 


ALB 


t)*EPlGRAPIUE. 


AL 


26 


nard  Juvenis  et  Bcguo*  sa  femme,  donnèrent 
la  chapelle  d'Ambuet  Domino  Deo  et  beatw 
Mariœ  et  sanctœ  Ceciliœ  (i).  Trois  ans  aupa- 
rarant,  Pierre,  abbé  de  Ôastres,  et  les  reli- 

S'eux  de  ce  monastère,  avaient  fait  à  la  ca- 
édrale  une  donation  commençant  par  ces 
mots  :  Dfsanus  et  concedimus  in  perpetuum  Do- 
mino Deo  et  beatœ  Mariœ,  et  beatœ  Ceciliœ  et 
tibi  Guillelmo  prœposilo  ecclesiœ  sanctœ  Ce- 
ciliœ Albiensis  seais  (2).  Après  cette  pièce, 
émanée  d'une  abbaye  du  diocèse,  on  peut 
encore  citer  un  acte  du  mois  de  mars  12O89 
dans  lequel  Tévèque  d'Albi  lui-même  ins- 
criTait  le  nom  de  la  Vierge  avant  celui  de 
sainte  Cécile.  C'est  un  échange  fait  entre 
Guillaume  Pétri  et  Ifss  chanoines  de  la  ca- 
thédrale ;  ce  prélat  y  dit  :  Ego  Guillelmus 
Petri^  Albiensis  episcopus^  per  me  et  per  stic- 
eessores  meos  dono  et  concedo  Deo,  et  beatœ 
iiariœ^  et  beatœ  Ceciliœ  virgini,  et  matri^  et 
omnibus  clericis  Albiensis  sedis(3). 

Faudra-t-il  admettre,  d'après  ces  titres,  la 
dédicace  de  l'église  à  la  sainte  Vierge?  On 
ne  le  pense  pas,  car  on  doit  considérer  les 
diverses  formules  employées  par  les  dona- 
taires comme  autant  d'invocations  différen- 
tes. Une  dernière  preuve,  puisée  dans  une 
charte  antérieure  d'un  siècle  à  celles  qu  on 
vient  de  lire,  justiGera  notre  assertion.  C'est 
une  donation  faite  en  1106  par  Aimard  , 
Pierre,  Ravmond  et  Arnaud  d'Alaman  frères, 
par  laquelle  ils  cèdent  tous  leurs  droits  sur 
une  chapelle  de  Nofre-Dame  qu'ils  avaient 
dans  le  château  de  Castehiel,  à  Dieu,  à  la 
Croix  victorieuse,  à  la  sainte  Vierge  et  à  la 
cathédrale  d'Albi  :  Domino  Deo,  ejusque  vie- 
toriosissimœ  Çrucin  et  beatœ  Yirgini,  et  matri 
Albiensi  ecclesiœ  {h). 

Que  devrons-nous  donc  conclure  de  ce  qui 
précède?  Que  la  cathédrale  d'Albi  fut  de 
tout  temps  consacrée  à  sainte  Cécile;  que  le 
nom  de  la  sainte  Croix,  ])lacé  en  tête  de  plu- 
sieurs actes,  doit  être  considéré  comme  un 
gage  de  la  foi  du  donateur;  enfm,  que  si 
Ton  remarque  un  changement  dans  la  for- 
mule des  chartes  vers  le  xu*  siècle,  c'est 
qu'à  cette  époque  on  n'invo(|uait  pas  seule- 
meut  le  nom  du  Seigneur,  ainsi  que  la  croix 
de  souffrance  de  son  divin  Fils,  mais  on 
commençait  encore  à  se  mettre  sous  la  pro« 
tection  de  la  mère  du  Christ. 

Après  avoir  constaté  et  réfuté  une  première 
inexactitudeconstammentadmise  auxix'  siè- 
cle par  tous  les  écrivains,  depuis  le  biblio- 
thécaire Massol  jusqu'à  M.  l'abbé  Bourassé, 
iluous  reste  à  relever  une  erreur  non  moins 
grande  qui  a  été  como^ise  au  sujet  de  la  ca- 
thédrale d'Albi.... 

II  est  démontré  qu'il  y  avait  deux 

éjglises  de  Sainte-Cécile ,  parfaitement  dis- 
tinctes, Tune  appelée  tantôt  ecclesia ,  tantôt 
tapeUa^  située  m  villa  quœ  dicitur  Avanis 
ou  Avanes,  in  pago  Albiensi ,  in  ministerio 
Montaniense:  l'autre  nommée  cathédrale,  ma-r 

(I)  Arckire9  de  Véglhe  cathédrale  d'Albi,  fol.  i81. 
it)  id.  fol.  174. 

(S)  id.  fol.  172. 

(4)  id.  fol.  40. 


ter  ecclesia,  construite  dans  les  murs  de  la 
ville  d'Albi,  infra  muros  Albiœ  civitatis.  11 
suffirait'  d'insister  sur  h  différence  qui 
existe  entre  lepaûruset  lactrtïa»,  pour  qu'il 
ne  restât  aucun  doute  sur  l'existence  d'une 
église  de  Sainte-Cécile  autre  que  la  cathé- 
dralj.  Cependant  nous  avons  cru  devoir 
pousser  nos  investigations  plus  loin  et  ap- 
porter ,  s'il  était  possible ,  une  dernière 
preuve  matérielle  établissant  l'eiistence  si- 
multanée des  deux  Sainte-Cécile. 

Toutes  nos  recherches  pour  découvrir  un 
district  du  nom  de  Montagnac,  dans  l'ancien 
pays  albigeois,  ont  été  infructueuses;  mais 
nous  pensons  qu'on  peut,  sans  se  tromper, 
appliquer  les  mots  Ministerium  Montaniense 
à  la  commune  do  Montans,  sur  le  territoire 
de  laquelle  on  trouve  un  grand  nombre  d'an- 
tiauités  qui  semblent  prouver  qu'il  exista 
jadis  en  cet  endroit  une  ville  assez  puis- 
sante. Constatons  égaleraient  que,  auprès  do 
Montans,  et  sur  la  rive  droite  du  Tarn,  il 
existait  un  bourg,  nommé  Aveins,  qui  pos- 
sédait un  château  dans  lequel,  selon  D.  Vais- 
sète,  Charles  le  Chauve  s'arrêta,  vers  l'an 
84-3,  et  où  il  signa  une  charte  en  faveur  de 
l'église  de  Toulouse.  «  Charles  le  Chauve, 
dit  aussi  Massol,  aimait  beaucoup  le  peuple 
d'Albigeois,  où  il  avait  une  maison  royale 
qu'on  nommait  Aveins,  sur  les  bords  du 
Tarn,  entre  Gaillac  et  Lisie  (1).  » 

Si  maintenant  on  adoiet  avec  nous  que, 
au  IX*  siècle,  Aveins  faisait  partie  du  terri- 
toire de  Montans,  enclavé  aujourd'hui  dans 
l'arrondissement  de  Gaillao,  et  situé  à  six 
lieues  environ  d'Albi,  il  faudra  traduire  ainsi 
le  passage  que  nous  avons  rapporté  plus 
haut dans  le  pays  d'Albigeois,  au  terri- 
toire de  Montans,  dans  le  bourg  nommé  Aveins, 
où  est  élevée  une  église  en  l'honneur  de  sainte 
Cécile.  Ajoutons  encore  que  l'on  voit  de  nos 
jours,  au  lieu  que  nous  mentionnons,  une 
ancienne  église  connue  sous  le  nom  do 
Sainte-Cécile  d'A  veins,  et  l'on  sera  convaincu 
que  cet  édifice  religieux  ne  peut  être  que  la 
chapelle  plusieurs  fois  nommée  dans  la 
charte  de  Benebert. 

En  signalant  le  premier  ici  l'existence  de 
la  petite  église  d'A  veins  à  une  époque  aussi 
reculée,  nous  pensons  rendre  service  aux 
historiens,  et  nous  espérons  que  les  archéo- 
logues ne  négligeront  plus  un  monument 
dont  Tantiquité  leur  est  si  clairement  dé- 
montrée. Et  maintenant,  à  quelle  époque 
remonte  la  construction  de  ce  monument? 
Quelles  sont  les  parties  qui  ont  été  ajoutées 
ou  détruites,  et,  s'il  y  a  eu  quelques  recons- 
tructions, dans  quels  tem[)s  furent-elles  fai- 
tes? Enfin,  après  les  changements  qui  peu- 
vent être  survenus  à  cet  édiûce,  quelle  est 
sa  position  actuelle?  Telles  sont  les  ques- 
tions  que  l'on  doit  se  faire  tout  d'abord,  et 
que  nous  nous  proposons  d'étudier  très-pro- 
chainement. Mais,  actuellement,  nous  ne 
pouvons  que  prouver  l'antiquité  de  Sainte- 
Cécile  d'Aveins  à  l'aide  du  document  que 
nous  avons  sous  les  yeux,  et  notre  seul  dé- 

(!)  Uiitoire  de  la  ville  d'Albi,  page  312. 


«7 


ALE 


DICT103i3(AIRE 


sir  est  d*apjielt'r  r<i(len(ion  sur  celte  petite 
église,  oubliée  jusqu'à  ce  jour. 

ALCALA  DE  HENARÈS,  ville  et  éréché 
sufTragant  de  Tolède  en  Espaçne. 

Dans  les  environs  de  la  ville  se  trouve  le 
monastère  de  San-Pedro  de  Montes ,  où  se 
voit  cette  ancienne  inscription  : 


Aeccle. 

1 

sce. 

a 

crucis. 

In.   honore,    sce. 

• 

13 

crucis.    sce. 

[g 

Marie,  soi.  Ins. 
Baple.  sci.   la. 

i 

cobi.    sci.    Matei. 

• 

sci.  Clcine- 

mis. 

L*inscription  marginale  ERE  913,  Kalen^ 
des  de  décembre ,  répond  à  Tannée  875  de  Jé- 
sus-Christ. 

{Cardinal  Maï  ,  p.  93  ;  Florez  ,  Spana 
sagrada,  t.  XVI,  pag.  137.) 

Au  monastère  de  Saint- Pierre  des  Monts. 

Insigne  meritjs  bcalus  Fracluosas 
posiquam  cooiplotcnse  coudidil 
Cœnobium  iiomine  Saocii  Pelri 
brevi  opère  in  boc  loco  fecil  ora- 
torium.  Post  quem  non  iwpar  roeri- 
lis  Valerios  sanctus  opère  ecclesi- 
ae  dilalavil.  Novissime  Gennadius 
prcsbyler  cum  duodecim  fralribus 
rcsuuravit,  era  DCCCCXXXIil.  pon 
ttfei  cffeclus,  a  fundamcnlis  mi- 
ritice,  ut  cernitur,  dcnuo  ereiil, 
non  oppressione  vulgi,  sed  largila- 
le  prelii,  el  sndore  fmtrum  huius 
monaslerii.  Consccratum  est  boc 
templuiii  ab  episcopis  quatuor  Gen- 
iiadio  asloricense,  Sabarico  du- 
niiense,  Frunimio  legiouense,  el 
Dulcidio  salinalicense ,  sub  era 
novies  cenlena  decies  quina  ter- 
ua  cl  quatema,  nono  kal.  nov.  (1). 

(Cardinal  Mai,  [lag.  165, 166.) 

ALEK ,  près  de  Cara-hissar  en  Asie  Mi- 
neure ou  Turquie  d'Asie  (2). 

(I)  Flores,  1/fsp.  «acr.,  i.  XVI,  p.  13i,  ubi  de 
S.  Gennadio.  Vide  él  p.  529.  Tuai  Morales,  lib. 
xif,  cap.  55  el  xv,  4;  ei  lot  cincu  libros,  p.  19^, 
cum  biscë  varielalibus  iub  nomina^  opus  ecclesiœ. 
Sabario  Fruminio^  decies  quatema,  Poslreiuam  par- 
lem  habel  Florcsius,  t.  II,  p.  86,  ex  Morales  ;  spcc- 
tilque  ad  annum  :ene  bisp.  944  ;  aflerlurque  ab  eo 
ul  probei  consecrationes  ecciesiaruin  fieri  soiitas 
die  dominico  ;  super  qua  re  P.  Lazzerius  ia  Pan- 
iheone, 

(i)  Marin  a  copie  celle  inscription  Irès-allérée 
ilans  Pocock>  cl  Vu  r upporléc  à  i'auncc  331  de  Jésus- 
Christ. 


ALE  23 

Iprier 

a  dvilas, 
GmstaaliDOpoli 
imp.  Cxs.  ConsUDlinus 
NaiiBos  Golli.  viclor  ac  Iriamp- 
kalor  aof .  el  Fbvia  CoostaDlina. 
abmana  et  Fbviift  Conslanlios  NN  BB 
Caess.  saluiem  dicnot 
ordini   civil.  OrcisUnonim. 
Aclom  esl  indulgenline  nos- 
irje  roanere...  s  vobis  civita« 
lis  lribaloiD...OD...  o  remo- 
lere  ol  nbertalis  eliam  privl- 
legium  coseiNfife  ilaque  n 
dienomm  iniariam  ultra  iu- 
dulgeoiis  noslra  .bénéficia 
perdu ranlein  praesenti 
scriplione  removemns  ;  iclqoe 
oralis  vesiris  peliiîooique 
deferiroos  ol  pcconbm  quaiii 
proculeis...  iesolebalis  in- 
ferre, minime  deinceps  dépend  > 
lis  boc  ill...  ituna  viram  perfe- 
ctifesimom  rationalem  asia- 
lue  diceceseos  lenitas  noslra 
perscribsit,  qui  seculus  for- 
mam  indulgenlix  concessae 
vobis  pecuniam  deinceps  pro 
supradida  specie  expeli  a  vo- 
bis postularique  probibebil. 
Beiie  vakre  vos  copimos. 
Tasso  el  Abiabio  cens.  (I). 

ALEXANDRIE,  en  Egypte. 

Sur  une  pierre  trouvée  en  1746. 

Piissimo  el  felicissiuio 
D.  N.  FI.  Val.  Consianlino 

P.  F.  inviclo  Auguslo 

Val.  Epifanius  V.  P.  niag. 

privai,  a^.   ei  lib. 

D.  N.  M.  2.  ejiis. 

{Cardinal  Haï,  2V5,  2;  Do.nat.,  Ii8,  8; 
BoNADA,  cl.  XI,  n'  17.) 


Autre  pierre  trouvée  à  la  même  époque. 

Defensori  quielis  publicae 
dn  humanissimo 
inviclissiinoque 
Consianlino 

(i^  Le  cardinal  Maï  ajoute  en  note  : 

€  In  allero  lapidis  lalere  sequunuir  legum  alia. 
fragmenta,  qu£  versus  48  explenl;  verum  adeo 
prodigiosis  in  scheda  erroribus  scalenl,  ul  ea  salins 
silomillere,ne  quidridiculum  el  inutile  lecloribus 
cxbibcam.  Inler  cetera  perspicue  legilur  Hâve 
abiabi  carissime  nobis  ;  qux  salulalio  consonal  cum 
leguni  coftsiauiiniaiiaruni  el  M.  Aurelii  epislolarum 
a  me  ediiarum  formuiis. 

{Cardinal  Mai,  pag.  317,  3I8.J 


S9 


ALG 


DEriGRAPIIlE. 


Aix; 


50 


aelerno  auguslo 

Arrius  Diolimus  Y.  P. 

nat.  aeg.  N.  M.  Q.  eius 

dicatissiinus. 

{Card.  Mm,  p.  2kl;  Bonada,  cl. XI,  16; 

DONAT.,  p.  IW,  7.) 

Autre  pierre, 

Dominî  nosiri    inviclissinii  et 

vcnerabiles  ac  perpelui    augu- 

sti  Tbeodosius  el  Arcadius 

toio  orbe  victores 

Hatcrno  Cynegio  omnium  virtu- 

tiim  viro  cl  ad  iiisignem  laudein 

gloriamque    progenilo,  pcr  oni- 

lies  bonorum  gradus  meriiorum 

coiitemplalionc    provecto, 

praefeclo  pnelorio  per  orien- 

lem,  slatuam   civiii   bahitu    ad  peli- 

tura  primorum  nobiliiim  Alexan- 

drinae  urbis  în  eadem  spleiidida 

urbe  ad   perpeluitalis  Tamara  loco 

celebcrrirao  couslilui  collocari- 

que  iusserunt   pcr   clarissimos 

Alexandrinac  civilalis. 

{Card.  Mai,  p.  285  ;  Gruter.,  p.  1098  ; 
Fabretti,  p.  10.) 

ALGARVE,  province  méridionale  du  Por- 
tugal dont  le  chel-lieu  est  Tavira. 

Epitaphe  de  Jéro me  Osorio ,  évêque  des  A  Igarves. 

IHeronymus  Osorîus  Algnribus  Episcopus  vere 
plus  ;  Divinae  gloriae  valde  sludiosus,  Chrislianae 
rcUgioiiis  propiignalor  insignis,  excellens  Theolo- 
gus,  in  «!eteris  disciplinis  non  mediocritei  eruili- 
itis,  post  Tullium  Romanx  eloquentix  Princeps, 
palriae  suœ  decus,  cujus  utililatem  suis  rebug 
semper  pnelulU,  veritalis  amator,  tirooris  et  am- 
bitionis  omnino  expers,  verxquc  gloriae  cupidus, 
sepluagesimo  quarto  xtatis  sux  anno  salutis 
huraanx  1580.  Augusti  mensis  die  20.  obiit. 

(Labbe,  Thes.Epit.y  p.  525.) 

ALGER  ,  chef-lieu  et  centre  administratif 
de  l'Afrique  française. 

Les  antiquités  de  l'ancienne  régence,  sou- 
mises aujourd'hui  à  une  étude  suivie,  four- 
niront incontestablement  des  matériaux 
précieux  à  l'histoire  de  l'église  d'Afrique. 
On  trouvera  quelques  inscriptions  chrétien- 
nes du  pays  dans  notre  dictionnaire,  aux 
noms  d'ANNOLNAH,  Bone,  Orléanstille  , 
Sétif,  etc.  [Voy.  aussi  Carthage.) 

La  rareté  momentanée  des  inscriptions  pu-, 
renaent  chrétiennes  de  notre  colonie  nous 
engage  à  faire  une  exception  à  la  règle  que 
nous  avons  sévèrement  suivie,  et  à  donner 
quelques-unes  des  inscriptions  antiques,  si 
nombreuses  et  si  intéressantes,  qui  existent 
encore  sur  son  sol. 

Le  musée  d'Alger,  formé  par  les  soins 
éclairés  de  M.  Berbrugger,  ancien  élève  de 
TEcolc  des  chartes,  on  renferme  déjà  un 
grand  nombre. 


Nous  reproduirons  trois  de  ces  inscriptions. 
Les  deux  premières  sont  de  ces  résumés  de 
la  carrière  administrative  d'un  fonctionnaire 
public,  dont  quelque  parent  ou  ami  consta- 
tait sur  la  pierre  ce  qu'on  appelait  le  cursu$ 
honorum.  L'une  fait  mention  d'une  cohorte 
impériale,  qui  empruntait  son  nom  à  la  ville 
de  Bragance  en  Portugal,  ce  qui  peut  aug- 
menter d'une  dénomination  la  liste  connue 
des  surnoms  divers  des  corps  de  la  milice  ro- 
maine. En  voici  le  texte,  où  nous  indiquons 
la  séparation  des  lignes  par  des  tirets. 

P.  Aelîo.  P.  fil.  Palaii — na.  Marciano — praef. 

cob.  I.  Avgvstac — Bracarvm — praeposito.  al.  II- 

lyricorvm — trib.  cob.   Ael.  Expeditae — ^praep. 

al.  Avg.  II.  Tbracvm — praeposito.   al.   gemin. 

— Sebasian. — praeposito.  classis — Syriacae.  ei. 

Avgvstae.  —  praef.  classis.  Moesiaticae  —  C. 

Ciesivs.  Marcellvs  —  veter.  ex.  dec.  —  al.  ii. 

Tbracvm. 

Ce  qui  doit  se  lire  ainsi  : 

Publio  jElio,  Publ'n  filio ,  Palalina  ,  Marciano  ; 

prœfecto  cohoriU   primœ  Augustœ  -  Brccarum  ; 

prœponUo  alœ    iUyricorum  ;    tribuno    cohorlu 

jElice-Expeditcr;    prœpaito   alœ  Atigustœ   se- 

cundœ  Thracum;  prœposito  alœ  geminœ  Sebn- 

iianœ;  prœposilo  classis  Stjriacœ  et  Augustœt 

prœfecto  classis  Mœsiaticœ  :  CaiusCœsius  Marcel- 

lus  veteranus,  ex-decurio  alœ  secundœ  Thracum, 

C'est-à-dire  : 
A  Piibiius  JEVius  Marcianus,  fils  de  Publius,  d*) 
la  tribu  Palatina,  commandant  de  la  première 
coborte  des  Braganlins,  clicr  de  Pescadron  des 
lllyrîens,  tribun  de  la  coborte  i£lia  légère,  cbef 
du  deuxième  escadron  impérial  des  Tbraces , 
cbef  de  Fescadron  lyonnais  bis,  cbef  de  la  flotte 
Impériale  de  Syrie,  commandant  de  la  flotle  de 
Mcsie , 

Caïus  Cxsius  Marcellus,  vétéran,  ex-décurîon 
du  deuxième  escadron  des  Tbraces. 

L'autre  énumération  de  ce  genre  est  con- 
signée sur  une  inscription  trouvée  à  Plii- 
lippeville,  et  qui  fait  mention  de  l'ancienne 
ville  de  Rusicada,  dont  Philippeville  paraît 
occuper  à  peu  près  l'emplacement  : 
C.  Caecilivs.Q.  f.  Ga|.  Gallvs.  bab— eqvvm.  puo. 
aed.  hab.  ivr.  die.  q.  pro— praet.  praef.  pro.  ui. 
viniii  praef.  fabr.  cos— net.  praet.  ii.  hab.  orn. 
qvinq.  d.  d.  ex.  v.  decvrîis  —  dec.  m  qvinqven- 
nalis.  praef.  i.  d.  Rvsicadi.— flam.  Divi.  Ivli. 
Caius  CœcUius,  Quinli  filius,  Galeria,  Gallus  ha- 
buii  equum  publicum  œdilis  ;  habuit  juri  dicundo  ; 
quœstor  pro  prœtore  ;  prœfeclus  pro  iriumviro 
quartum;  prœfeclus  [abrum;  consul  bis;  et  prœ- 
lor  bis;  habuit  ornamenta  quinquennalia  decreto 
decurionum  ex  quique  decuriis;  decurio  ter  quin- 
quennalis  ;  prœfecto  juri  dicundo  Rusicadi  ;  ftamen 

Divi  Juin. 

Caïus  Cxcilius  Gallus,  fils  de  Quintus ,  de  la 
tribu  Galeria,  a  été  bonorc  d'un  cbeval  aux  frais 
du  public  pondant  son  cdilitécl  pendant  sesfonc- 


SI 


ÂMA 


DICTIONNAIRE 


AMI 


3i 


fions  judiciaires  ;  a  été  inicii  lanl  du  préleur  et 
quatre  fois  olticier  des  triumvirs,  préfet  des  ou- 
vriers, deux  fois  consul  et  deux  fois  préleur;  il 
a  été  décoré  des  disltuciions  quinquennales  par 
décret  des décurionsdans cinq  décuries;  a  rempli 
trois  fois  la  charge  de  décurion  quinquennal , 
cello  de  chef  du  tribunal  de  Uusicada  et  a  été 
prêtre  du  divin  Jules. 

La  dernière  de  ces  inscriptions,  qui  offre 
un  inlérôl  tout  à  fait  historique,  a  été  trou- 
vée àCherchell,  et  fait  mention  d*une  razzia 
exécutée  au  iv*  siècle  par  les  troupes  ro- 
maines contre  une  tribu  d'indigènes  afri- 
cains et  avec  un  plein  succès  : 

lovi.opiira.maxim. — ceterisqve.Diis — inimortali^ 
bvs— gratvm.  referens — qvod.  erasis.  fvoditvs — 
barbaris  Transiagnen — sibvs.  secvnda  praeda — 
facla.  salvvs.  ei.  incolvniis —  cvni.  omnibvs. 
mililibvs — d.  d.  nn.  Diocletiani.  et.  Maximiani. 
Avgg. — regressus,  Avrcl.  Litva.  v.  p.  p.  p.  U. 
C. — votvm.  libens.  posvi. 
Jovi  optimo  maximo  cœterisque  Dis  immortali- 
buSt  gratum  referens  quod,  erasis  fundUus  barba- 
ris TraiislagcnsibuSf  secunda  prœda  facla,  saivus 
et  incolumis,  cum  omnibus  militibus  dominorum 
nostrorum  Diocleliani  et  Maximiani  Augustorum, 
regressus  ,  Aurelius  Litua,  vir  perfectissimus^ 
prœter  provinciœ  Maurilaniœ  Cœsariensis^  volum 
libens  posui, 
C'esl-à-dire  : 
A  Jupiter,  très-excellent,  très-grand,  et  aux  au- 
tres dieux  immortels,  en  action  de  gr&ce  pour 
rentier  anéantissement  des  barbares  d'au  delà 
du  lac,  pour  les  dépouilles  gagnées  sans  aucune 
perle ,  et  pour  son  heureux  retour  avec  toutes 
les  troupes  de  nos  seigneurs  Dioclélien  et  Maxi- 
mien, Augusles  ; 

Aurelius  Lilua,  de  la  classe  des  v'ri  perfeciissimi, 
président  do  la  province  de  la  MauriUnie-Césa- 
rienne,  a  accompli  volontairement  ce  vœu. 

Les  mots  vir  perreclissimus,\uA'n]ués  par 
deux  abréviations  (le  ravant-dernièrc  ligne, 
désignent,  malgré  leur  suprême  emphase, 
le  titre  bonoriOque  de  la  quatrième  clnsse 
à  la  cour  des  empereurs  romains  de  cette 
époque,  où  les  trois  premières  classes  étaient 
Jllustrissimus  ,  spectabilis  et  clarissimus, 
Voy.  Lambèsb  et  TuévESTE. 

ALÏINO ,  dans  le  royaume  Lo  iibardo- 
Vénitien,  près  les  lagunes  de  Venise 

Dn.  imp.  Caesari 

FI.  Gonstantino  maxim. 

PI.  F.  viclori  aug. 

pou.  max.  Iri.  V,  XXHI. 

iiiip.  XXII.  cons.  Yll. 

PP.  pro  cons. 

bumanarum  reruin 

optimo  principi 

divi  Constanti  lilio 

bono  HP.  nato. 

{Cardinal  AI  aï,  p.  2^ï^;  Grutur,  p.  283.3.) 


AMALFI,  au  royaume  de  Naples. 

ffOxTiipcov  TO 
xvpQÇ  OOâpou  [M] 
vou  Tov  ôcyrwTaTOu 
Tcav  iroXcuf.  p.nvi  ox- 

(Cardinal  Mai,  p.  194.) 
. AMfiËRG ,  ville  de  Bavière. 

D.  M.  0.  S. 
D.  D.  JonANNi  Ingelstetero,  Medico  Arcbi-Palat. 
pra'stanlissimo,  Philosophe  acutissimo,  Tbeo- 
logo  sincère,  marito  et  Parertli  desideralissimo, 
Yidua  et  Liberi  mœstissimi  monumentum  hoc 
p.  p.  Yixil  annos  lvi.  Obiit  anno  m.dc.xix. 
mens  Febr.  d.  xv. 

(  Gros,  appendix  aux  épitaphes  de  Bâie^ 
pag.  Wl .  ) 

AMIENS,  en  France,  chef-lieu  du  départ, 
de  la  Somme. 

Inscription  du  Labyrinthe  qui   existe  à  la 

cathédrale. 

Mcmore  quand  Teuvre  de  Tegle. 
De  chéens  fu  commenchié  et  fine 
11  est  escript  el  moilou  de  le 
Maison  de  Dalus  (1)  : 
En  Tan  de  grâce  m  ne  (sic) 
Et  XX  fu  Teuvre  de  chcens 
Premièrement  encommenchiee 
Adont  yert  de  clieste  evesquié 
Evrart  evesque  bénis, 
Et  roy  de  France  Loys, 
Qui  fu  fils  Phelipe  le  Sag^, 
Cbil  qui  maistre  y  est  de  Tœuvre 
Maistre  Robert  eloit  només 
Et  de  Luzarches  surnomés  ; 
Maistre  Thomas  fu  après  luy 
'  De  Corniont  et  après  son  fils 
Maistre  Rcgnault,  qui  mestre 
Fit  à  chest  point  cbi  cheisto  leilre 
Que  rincamalion  valoit 
XIII*  çans  (2)  moins  xii  en  falloit. 

Cette  inscription  est  citée  par  M.  Doublet 
do  Boisthibault ,  dans  une  notice  sur  le  la- 
byrinthe   de    la    cathédrale    de    Chartres. 
(Revue  archéoUgique,  octobre   1851,  p. 
UO.)  ' 

Extrait  d'un  Mémoire  de  iL.  /.  G  armer  ^ 
sur  les  monuments  du  département  de  la 
Somme  (3). 

L'égnse  cathédrale  d'Amiens  réunit,  plus 
que  toute  autre  du  même  âge,  toutes  les 
perfections  du  genre  vulgairement  appelé 
gothiaue.  La  hardiesse  de  sa  construclion, 
la  belle  simplicité  el  Tiinité  de  sa  décoration 
intérieure,  en  font  l'édiûce  le  plus  complot 

(i)  Dédale. 

(2)  Date  douteuse.  Probablement  xuii  çans. 

(3)  Amiens,  1839,  in-8«. 


S3 


AMI 


DEPIGRAPHIE. 


AMI 


Si 


que  Tart  catholique  ait  laissé  sur  notre  sol. 

La  cathédrale ,  commencée  en  1220,  par* 
Robert  de  Luzarches,  sous  Tévèque  Evrard, 
fut  continuée  par  Thomas  de  Cormont,  et 
achevée  par  Renault  son  fils,  en  1288. 

Rivoire,en  1806(1), M.  Dusevel,enl830(2), 
et  M.  Gilbert,  en  1833  (3),  en  ont  publié  des 
descriptions. 

Avant  notre  première  révolution,  des 
sommes  considérables  étaient  consacrées 
chaque  année,  tant  à  Tentrelien  qu*à  Tem- 
belhssement  intérieur  de  la  cathédrale.  A 
partir  de  cette  époque,  pendant  près  de 
trente  années,  elle  fut  négligée.  Aussi  s*est- 
elle  ressentie  de  cet  abandon,  auquel  on  peut 
attribuer  en  partie  Tallération  des  parties 
architecturées  les  plus  délicates  de  Vexté- 
rieur. 

Après  la  cathédrale,  TédiGce  religieux  le 
plus  régulier  que  possède  Amiens  est  Saint- 
Germain.  Cest  un  ioli  vaisseau  de  stjle 
ogival  flambojrant,  d  une  architecture  assez 
délicate  et  qui  date  du  commencement  du 
XV'  siècle.  £lle  fut,  jusau*en  1526,  sous  le 
vocable  de  Saint-Blaise  (4). 

L*église  des  Cordeliers,  aujourd'hui  Saint- 
Rémi,  existait  avant  1420,  où  Isabelle  de 
Saint-Fuscien  la  faisait  restaurer  (5).  Elle 
renferme  le  tombeau  de  Nicolas  de  Lannoy, 
connétable  héréditaire  du  Boulonnais  et  gou- 
verneur du  comté  d'£u,  et  de  Madeleine  Ma- 
turel,  son  épouse.  Il  fut  exécuté  en  1632  par 
le  sculpteur  Blasset  (6).  Ce  monument,  de 
marbre  blanc,  noir  et  jaspé,  égale  en  magni- 
ficence ceux  de  nos  rois. 

Il  se  compose  d*un  grand  soubassement 
quadrangulaire  adossé  contre  le  mur.  Dans 
la  niche  pratiquée  au-dessous,  sont  cou- 
chées à  côté  Tune  de  Tautre  les  statues  nues 
des  deux  époux,  en  marbre  blanc  et  de  gran- 
deur naturelle.  Celle  de  la  femme  est  très- 
bien  conservée;  Tautre  a  les  pieds  brisés. 
Une  tête  d*ange  en  marbre  blanc  parait  sou- 
tenir cette  nicne,  au  fond  de  laquelle  on  aper- 
çoit un  bas-relief  représentant  la  résurrec- 
tion de  Lazare. 

Sur  les  côtés  du  tombeau  sont  représen- 
tées en  marbre  blanc  la  Tempérance  ^  la 
Justice^  la  Force^  la  Prudence  avec  leurs 
attributs.  Au-dessus  de  ces  allégories  sont 
gravées  sur  des  tablettes  noires  qu^rtre  ins- 
criptions latines,  composées  chacune  de  trois 
distiques,  dont  le  texte  général  est  la  mort, 
sans  un  seul  root  qui  désigne  les  person- 
nages ou  quelque  circonstance  de  leur  vie. 

Sur  la  plinthe  reparaissent  en  costume  de 
Tépoque,  à  genoux  sur  des  coussins,  la  face 

(1)  Description  de  Nglise  cathédrale  d'Amiem,  par 
Maurice  Uivoîre;  Amiens,  Marielle,  i806,  in-8». 

(2)  Notice  historique  et  descriptive  de  réglise  ca- 
thédrale d'AmienSf  par  Dusevel;  Amiens,  i850, 
io-8o. 

(3)  Description  de  ta  cathédrale  d'AmienSf  par  Gil- 
bert ;  Amiens,  Caron-Viiet,  1855,  in-8^ 

(4)  Daire,  Histoire  d'Amiens,  (om.  11,  pag.  215. 

(5)  Daire,  tom.  Il,  pag.  S8i. 

(6)  Voyage  pittoresque  à  Amiens,  par  Devermont 
'aine;  in-1t^,  Amiens,  1785,  png.  40. 


tournée  vers  lautel,  le  comte  et  la  comtesse. 
Au  milieu,  un  ange  debout,  tient  de  la  main 
droite  une  trompette  renversée  et  de  l'autre 
reçu  des  Lannoy,  échiqueté  d'or  et  d'azur 
de  25  pièces. 

Le  revêtement  du  mur  contre  lequel  s'ap- 
puie le  mausolée  est  divisé  en  trois  compar- 
timents par  quatre  colonnes  qui  soutiennent 
la  frise.  Au  centre,  est  un  médaillon  repré- 
sentant la  résurrection;  à  droite,  les  armes 
du  défunt  ;  à  gauche,  celles  de  son  épouse. 
Le  couronnement  est  surmonté  d'un  écu 
aux  armes  des  Lannoy,  soutenu  par  deux 
lions.  Il  ne  reste  plus  que  les  épées  du  tro- 
phée d'armes  qui  était  au-dessous. 

A  trois  lieues  d'Amiens  est  l'église  de  Cor- 
bie,  reste  de  la  célèbre  abbaye  du  même 
nom,  commencée  sous  l'abbé  d'Ostrel,  en 
1501  (1),  et  terminée  à  la  fin  du  xyu'  siècle. 
Négligée  depuis  la  suppression  de  l'abbaye, 
elle  se  trouvait  dans  un  tel  état  de  ruino, 
que,  pour  en  sauver  une  partie,  on  fit  le  sa- 
crifice de  Tautre.  Il  y  a  une  vingtaine  d'an- 
nées que  l'on  a  démoli  tout  le  bras  de  croix 
et  le  chœur,  pour  conserver  la  nef  qui  a  été 
convenablement  restaurée. 

La  partie  la  plus  remarquable  est  le  por- 
tail, qui  se  compose  de  deux  tours  dans  le 
style  ogival.  Le  porche  principal  et  les  deux 
portes  latérales,  avec  leur  tympan  de  forme 
sphérique,  sont  de  style  bâtard.  Les  arabes- 
ques qui  en  décorent  les  faces  sont  habile- 
ment sculptées.  C'est  un  mélange  d'ogives 
anciennes  et  de  rosaces  modernes.  Les  nom- 
breux souvenirs  qui  se  rattachent  à  l'abbaye 
de  Corbie  intéressent  à  la  conservation  de 
cet  édifice,  et  les  ressources  de  la  commune 
ne  sont  pas  suffisantes  pour  l'assurer. 

Je  passe  à  Airaines.  L'église,  bâtie  au 
XIII*  siècle ,  était  d'abo^d  une  chapelle  des 
Templiers,  qui  avaient  une  maison  dans 
cette  commune.  Elle  est  ensuite  passée  aux 
chevaliers  de  Malte.  Elle  n'offre  rien  de  re- 
marquable que  des  vitraux  peints,  dont  les 
inscriptions  sont  interrompues  par  des  la- 
cunes et  des  bouleversements  et  qu'une 
main  habile  pourrait  facilement  réparer  si 
quelques  fonds  étaient  alloués  à  cet  effet. 

A  1  extrémité  de  ce  bourg  et  vis-à-vis  les 
ruines  de  l'ancien  château,  est  la  chapelle 
de  l'abbaye,  desservie  autrefois  par  un  prêtre 
relevant  de  Clleaux.  Celle  chapelle,  connue 
sous  le  nom  de  Notre-Dame,  est  enterrée 
jusqu'au  toit.  Elle  présente  les  caractères 
d'un  monument  fort  ancien,  et  parait  re- 
monter au  IX'  ou  X'  siècle.  Elle  se  compose 
d'une  nef,  de  deux  bas-côtés  terminés  cir- 
culairement  par  le  chœur  et  d'un  transept. 
Des  piliers  bas,  peu  ornés  et  rongés  par  le 
temps,  supportent  les  arcades  plein  cintre 
qui  soutiennent  l'entablement.  Il  n'y  a  point 
de  voûte;  une  simple  charpente  reçoit  une 
toiture  en  tuiles.  Les  murs  latéraux  et  ceux 
du  chœur  sont  percés  de  petites  fenêtres  cin- 
trées, étroites  et  profondes.  Le  portail  ne 
présente  qu  un  simple  pignon  triangulaire 
en  pierres  et  en  briques  avec  une  seule  porle 

({)GaHia  Christiana^  iom,  X,  pag.  1286. 


55 


AMI 


DlCTlONiNAlUE 


ANA 


56 


au  ceutre.  Sous  la  première  arcaJe  on  voit 
des  fonts  baptismaux  en  pieire  fort  curieux. 
C'est  une  gronde  cuve  carrée,  décorée  de 
petites  colonnes  et  de  figures  grotesques 
avec  les  bras  enlacés.  On  éprouve  un  senti- 
ment pénible  en  voyant  le  mauvais  état  des 
lieux  et  Tamas  de  décombres  qui  s*entassent 
dans  une  pelite  trésorerie  adossée  ^contre  le  • 
mur  latéral  de  droite.  On  dit  cependant  en- 
core la  messe  dans  cette  chapelle,  à  la  porte 
de  laquelle  est  attaché  un  bénitier  de  cuivre 
donne  en  l'an  1000,  comme  l'indique  l'ins- 
cription de  cette  époque  gravée  tout  autour. 
Je  terminerai  la  revue  des  églises  par 
celle  de  Picquigny.  Elle  fut  fondée.en  1066(1) 

ÇarEuslachedePicquigny.  En  1197,  Tévêque 
hibault  loue  Enguerrand  de  Picauigny  d'y 
avoir  fondé  deux  chapelles  (2).  Elle  a  subi 
depuis  de  nombreux  changements,  et  le  ca- 
talogue des  reliques  qualiQe  de  patron  et 
fondateur  Charles  d'Ailly,  gouverneur  de 
Bretagne  qui,  en  1668,  rapporte  de  Rome, 
où  il  était  ambassadeur  extraordinaire,  le 
corps  de  saint  Gaudence. 

La  maison  des  Vergeaux,  rue  des  Ver- 
geaux,  à  Amiens,  a  un  titre  h  notre  intérêt, 
c'est  là,  dit-on,  que  naquit  Du  Cange,  en 
1610. 

Il  ne  reste  plus  dans  l'arrondissement 
(TAmiens  de  ces  châteaux  où  la  puissance 
féodale  s'était  réfugiée.  Las  Anglais,  les 
Bourguignons,  les  Ligueurs,  les  Espagnols 
les  ont  successivement  ruinés,  et  la  révolu- 
tion a  achevé  d'en  faire  disparaître  les  der- 
niers débris. 

Les  châteaux  d'Argucl ,  d'Airaines ,  de 
Poix,  de  Conty,  de  Lœuilly,  de  Boves,  n'of- 
frent plus  que  quelques  fondations,  quelques 
restes  de  mur  ou  de  tourelles  ruinées,  de- 
bout sur  les  hauteurs  ou  ils  étaient  bâtis. 
Un  seul,  celui  de  Picquigny,  théâtre  de  tant 
et  de  si  mémorables  événements,  a  échappé 
en  partie  à  la  destruction.  Les  ruines  occu- 
pent une  éminence  qui  s'élève  perpendicu- 
lairement dans  la  vallée  de  Somme ,  en 
face  d'un  ancien  camp  romain.  Elles  présen- 
tent de  ce  côté  un  point  de  vue  très-pilio- 
resque.  Entre  deux  hautes  murailles  bien 
conservées  est  la  porte  principale.  Au  sud, 
la  porte  d'entrée  au-dessus  de  laquelle  on 


lisait  sur  un  marbre  noir  la  fiùre  devise  des 
barons  : 

Me  Deus  et  virtui^  $ummi  genuere  parentety 
Qui  caret  hi$  ei  me,  nobilitate  caret. 

Les  hautes  murailles  qui  s'élèvent  de  ce 
côté,  et  dont  les  croisées  ont  conservé  leurs 
grilles,  de  fer,  annoncent  la  puissance  des 
maîtres  du  lieu. 

Guillaume  Longue-Epée  est  assassiné  à 
Picquigny,  le  11  décembre  94-2,  par  Arnol- 
phe  de  Flandre. 

En  1307,  le  vidame  Régnauld  de  Picqui- 
gny, sur  Tordre  du  roi  Philippe,  arrête*  les 
Templiers  dans  le  bailliage  d  Amiens;  et  les 
souterrains  de  son  château  leur  servent  de 
prison  (i). 

En  1*70 ,  dit  une  inscription  des  tours, 
Louis  XI  régnantf  le  comte  de  Charolais  Pin-- 
quigny  a  prtnt. 

En  1475,  une  conférence  a  lieu  entre 
Louis  XI  et  Edouard  d'Angleterre.  On  y 
conclut  le  fameux  traité  de  Picquigny,  par 
lequel  Louis  XI  s'engage  à  payer  tous  les  ans 
50,000  écus  à  TAnglais. 

Bientôt  ces  restes  disparaîtront  aussi.  Tous 
les  jours  on  en  détache  quelques  pierres,  et 
Ton  cherchera  vainement  les  traces  d'un 
lieu  si  fécond  eu  souvenirs  historiques. 

AMPURIAS ,  au  diocèse  de  Girone,  en  Ca- 
talogne (Espagne). 

Athdessus  de  la  porte  de  Véglise  Saint-Mar- 

tin  de  Ampurias. 
Vers  Taa  928. 
Aula  jacc'bat  hec  longis  neglecia  riiinis 

Momine  Marlini  dudum  sacrala  beati. 
Cum  ter  Irecenlos  bis  denos  1er  quoqui  inos  (i) 

Corporeos  IHS  annos  XPS  baberet. 
Cœpcratannis  terquinis  indicio  volvi, 

Blve  (3)  quaier  dénis  Karolus  regoabat  in  annis. 
Tune  conies  banc  Gaumbertus  ovans  acres  renova\  il 

S.  nerii  (4)  proies  Ermengardis  de  maire  nalus. 
ScpUambris  id.  pridie  fine  bealo  quievit. 

Ilunc  paler  et  natus  parit  quoctsalmui  (5) 
Ignoscat  delicla,  requiem  delqiie  beatam.  Am. 

{Cardinal  Maï,  138,  2;  Florbz,  Spana 
sagrada,  t.  XXVIII,  pages  U,  75,  76.) 

ANAGNI,  dans  les  États  de  l'Église. 


Inscription  gravée  dans  la  cathédrale. 


po 
le. 


•  .    .    Di  genitrix  Maria  qui  dignasti  abere  ta- 

•  •    •    maidu  eps  parba  parabimus  intra  vre  ecclesia 
cum .  •    .    olibaru  cot  nos  plantabimus  seu  me  do   .    •    « 

taeum  qui  N.  YI.  kasalis  positi  sunt  quos  D  N.  Léo  PP.  intra    .    •    •    auk 
abit  et  nos  det    .    •    •  tibi  donis  cumparabimus  domina  mea 
uncias  II.  et  in  fund.  orti  diacononim  uncias  duas  cum  lasa 
suas  seu  mediu  fund.  Pelegrioi  uncias  II. 

\)  DusEVEL,  Histoire  d'Amiens^  tom.  F,  pag.  2^8. 

2)  Ter  quoque  quinos. 

3)  Bisque  ou  sive. 

4)  Su  nerii. 
(5)  Parilcr  quoque  spirilus  almus. 


({)  Gallia  Christiana,  tom.  X,  pag  290. 
(2)  Delahorlière,  Recueil  des  tl lustres  maisons  de 
Picardie,  pag.  11. 


ANC  D^EPIGRAPHIE.  ANC  28 

•     .     vinea  iii  ipso  fund.  quod  Eubarbarika  ciim 
.     .    dicilur  al  balncu  seu  met.  vinea  qui  es  Suico  gc- 
.     .    .    in  fund.  Qiioriiano  quantum  Odo  ibi  (encre  dibclur 

•  .    .     iussione  dïTi  N.  aposlolici.  Recolissim  fund.  Macérai  a  in 

•  •  '  •    do  Simprinianuro  uncias  nobe,  et  in  fund.  Ilariano  unciain 

•  •    •    ani  uncia  III  de  fund.  Balnearea  uncias  sex  seu  met.  fund. 
•  lolegro  cum  casis  et  bineis  silbis  terris  et  in  ipso  kasali 

sta  Di  genitrix el  binea 

{Cardinal  Mai,  p.  235;  fiiAifCHiNi,  Préf,  a  Anastas.y  t.  I,  n.  50.) 

,  —  annos  plus  minus 

llll  bene  usque. 
{ici  une  femme  en  prière  les  mains  életées.) 

{Cardinal  Mai,  WO,  5.) 


II 


Egïiie  des  Saints-Côme-et-Damien. 

Dorolheo  ±  filio  diiU 
cissiroo  qui  viiit  M.  VI. 
D.  XX.  or.  nu.  in  pace 

!Card.  Mai,  375, 1  ;  Murât.,  p.  1860,  2.) 

m. 

Même  église. 

Clemes.  qui  Tixit. 
anos.  XXYUIl.  M.  YlIU.  dep. 
\ini.  Elianus  fralri  in  pace. 

{Cardinal  Mai,  p.  370.) 

IV 

Même  église. 
Tirée  du  cimetière  de  Thrasoo  de  Berne 

Quintu  Idus  Ma- 

ias  inclusa  est 

Macrina  que  Jov- 

ina  defuncta  est  a- 

nnorum  sex  nov, 

mesis  XXI 

diem. 

{Cardinal  Mai,  M9,  9.) 

V. 

Eglise  des  Vierges. 

Avec  1^  corps  de  U  martyre  Auféoie  trouvé  au  cimetière 

de  Thrtsoa. 

Anima  dulcis  Aufenia  Yirgo 
benedJcta  que  vixit  an.  XXX. 
dormit  in  pace. 
(Card.  Mai,  W9,7;  Murât.,  p.  1833, 11.) 
ANCONE,  dans  les  États  de  TÉglise. 

Inseriptions  et  reliques  venant  du  cimetière 
de  Prétextât  de  Rome^  aujourd'hui  dans  la 
chapelle  de  la  famille  Mancinfortia^  à  An^ 

I. 

Maria  bona  ferai- 

na  que  bene  bixit 

cum  cojugem  suum 


11. 

Manille  Marullas^  grec. 

SIanilio  Marcllo,  patria  Constantioopol.  vêtu- 

stiss.  Mamllorum  génère  nato,  qui  ex   D.  D. 

Gordianis  MaruUis  Rom.  Imp.  originem  ducunt, 

omnibus  virtutibus  bonestisq  ;  moribus  pnediio  : 

à  Turcis,  forlunis  ampliss.  spolia to,  patriaq  ; 

ejecto  :  summis  Magistralibus,  legationibus  va- 

riis,  terra  marique,  laboribus,  vita  denique  Idib. 

Novemb.  Anconi  defuncto,  Pbilippus,  Theodo- 

rnsq;   fliii  parenti   pientiss.    qui  vixit  annos 

LxxxxT.  pos.  Anno  Sal.  h.  ccccc. 

(Gros,  Supplém.  aux  Epitaphes  de  Bàle^ 
p.  327.) 

Les  inscriptions  suivantes  sont  extraites 
de  Galletti,  Inscriptiones  Bononienses. 

III. 

Eglise  cathédrale. 

Cliapelle  débiter  du  ctiœur,  au-dessous  de  l*adorailoD  des 

maget. 

Cônes  Petrvs  Ercvles  Faba  accad.  Clemeniinvs 
Bononiensis  fccit  anno  Dili  1729.  ac  eiïïo  Lam- 
bertîoo  eivs  prolectori  mvniflcentiss.  d.  d.  d. 

IV. 

Autour  du  sarcophage  de  saint  Autoioe. 

Corpvs  beat!  Antonii  de  Fatalis  episcopi,  et  pa- 
tritii  Ancooiiani  instavratvm  liberalilate  cini, 
et  eiÏÏi  card.  de  Lambertinis  epi  a.  d.  hdccxxx. 


Sur  la  route  qui  conduit  à  Saint-Cyriaque 
devant  Téglise  des  Carmélites. 

Has  vias 

per  qvas  coliis  ascenditur 

et  qvas  incvria,  cl  xtas  turpe  devaslaverani 

propriis  svroptibvs 

ad  tvtiorem,  et  pvlcriorcm  Tormam  redegit 

etîîvs,  et  riTivs  cardinals 

Prosper  de  Lambertinis 

Epvs  Anconi lanvs 

a.  D.  MDCcxxx. 


A5C 


MCnONNilKE 


AIID 
X. 


M 


VI. 


à  b  cour  do  cncnr  de  U  estbéJrale. 

Prosper  S.  R.  E.  cardioalis  de  Lirobertinis 
episeopTS  Aoconx  alure  et  chomn  renorafit 
amio  Domini  skciixi. 

TIL 

Socs  no  ubleao  de  U  Résorrection  dans  la  néme 

calbédralA. 

Cornes  Peinrs  ErcTles  Faba  accaderoicTS  Cle- 
mentinvs  Bonon.  fecil  anno  DiiflT^i.  ac  emi- 
nentiss.  Lambortino  cîts  protectori  niToificen- 
Ufsimo;  Bonoo.  arcbiepîsc.  et  prin.  d.  d.  d. 

VIII. 

Salle  du  palais  de  la  ville.  Sous  le  buste 
de  Benoît  XI V. 

Benediclo  XIV.  ponliflci  inaiimo  Aneonitanae. 

vrbis.  olim*  sacrorvin.  antisliti.  ac.  parenti. 

opliino 

ob 

egregîaiD.  tvnc.  navatam.  operam 

in  relig.  cvUt.  ac.  div.  nom.  honore,  aroplilicandis 

in.  pvblicis.  popvli.  commodis.  cvrandis 

mYniiis.  eo.  aYctore.  viis 

TÎcorvmq.  asperitale.  leni.  acclÎTitaie.  emollila 

locYpletatis.  commercii.  reslitytione.  civib?8 

portvq.  eivs.  slvdio.  imvnitate.  donalo 

8.  p.  q.  a; 

mvaiflcerilis.  princ.  novis.  benefic.  cetera,  cvmvlanli 

in.  grali.  animi.  argvm 

m.  p.  d. 

cvraniibTS 

Natale,  de.    Nappis.    co.   loseph.    Bonomini. 

i.  T.  d.  io.  franco,  nembrini  gonzaga.  march. 

loseph.  slorani.  prêfo.   et  franco,    q.  barth. 
irîonfi. 

▼.  Tiris.  pvblicis.  negoc.  CYrat. 

anno  Dûi  mdccilve 

IX, 

Cathédrale. 

ÀQ  grand  Aotel,  ï  droite,  sons  le  buste  de  Benoit  IIV. 

Benedicto  XIV.  pont.  max. 

quod 

Anconitanam  ecclesiam  sanctissimis  rexerit  legibus 

innocentia,  et  svavitate  morvm  ornaverit 

praeclaris  mTneribvs  aYxerit 

et 

qvain  animis  Anconilanorvm  altissime  impressam 

mTuiûcentisslmi  principis  memoriam 

nvlla  delebit  oblivio 

ut  ipsa  etiam  eivs  imago  perpctvo  renovaret 

Nicolavs  Mancinforte  episcopvs 

anno  C13I3CCXLVIII.  p. 


A  gaocbe.  Piédesul  d*uD  ange. 

Benediclo  XIV.  pont.  max. 

cvivs  liberalitate 

Senogaliensero  primvm  ecdesiam  consecrtos 

deinde  ad  Anconitanam  advectos 

svmmis  et  îmmortalibvs  beneOciis 

indvigentissimo  principî 

sentiens  in  perpetvvm  se  esse  devinctTooi 

Nicolavs  Manciforte  episcopvs 

sempitemvm  eivs  erga  se  roeritorvm  testem 

hoc  moDvmentvro  posvit  anno  cdioccxltiii. 


Xi. 

Sur  la  porte  de  Sainte-Marie  de  Platea. 

Benedicto  XIV.  p.  o.  m. 

ecclesiae  restavralori 

s.  p.  q.  a. 

m.  p. 

anno  Ddi  hdcclh. 


XII. 

Au  port, 

Benedictvs  XIV.  p.  m. 

ad  tvtam  navivm  stationem 

prodvclo  vitra  hvnc  lapidem  aggere 

et  iacta  mole 
in  altilvdînem  maris  pedvm  fere  XLé 

opvs 

a  Clémente  XII.  decessore  svo 

inchoatvm 

perfici  ivssit 

cvrànte 

Nicolao  Perellio 

apostoUci  iEraril  praefecto 

an.  MDCCLvi. 

ANDELOT,  dans  la  Haute-Marne,  en 
France. 

L*église  de  cette  localité  renferme  une 
dalle  tumulaire  qui  offre  un  beau  spécimen 
de  paléographie  lapidaire  du  xiil*  siècle  ; 
nous  en  donnons  le  fac-similé  dans  nos 
planches,  et  nous  allons  transcrire  ici  la  lecture 
de  ses  inscriptions  : 

Au  cenire  : 
Guillaume  dit  Lonbart. 

Autour, 

t  Cit-git  Guill.  dit  Lonbart. 
Que  Dame.  Deu  traia  à  sa  part* 
Mil.  douz  cens  septante  et  sept. 
11  dévia  si  con  Deu  sait. 
Proiez  celui  qui  tout  a  fait 
Que  de  soue  ayme  marci  ait 
Si  avrail  par  sa  douçour 


il 


AMN 


DICTIONNAIRE 


ANV 


42 


I 


' 


Que  tout  dona  pour  soue  amour 
Ans  abbaiesy  aus  ibbeis 
Et  si  randi  autrui  chateiz 
Tu  qui  ci  Tas  la  bouche  douze 
Garde  loa  cors  qui  ci  repouse. 
Teis  dim  tu  eis,  et  je  jà  fui 
Et  tu  seras  teis  cum  je  suis. 

{Bulletin  du  Comilé  des  arts,  18<h9,  n*  7.) 

A'NDUJAR ,  ea  Catalogne  (Espagne),  Tan- 
cien  Ililurgo. 

Inscription  de  Van  627. 

Ihesu  Christo.  Dno.  oostro. 

regn  A  +  ^  ante 
ooDStruaum.  Era  dclxv. 
anno  yii  régis  Suinqhile. 

{Cardinal  Haï,  p.  87;    Florez,  uvana 
sagrada,  t.  O,  p.  307,  et  t.  XII,  p.  366.) 

ANNECY,  au  rojaume  de  Piémont. 

Epitaphe  de  saint  François  de  Sales  à  l'église 

deN.'D*  d* Annecy, 

Qfisquis  ad  hune  tumulum  prostas,  Sia,  At- 
tende, Yenerare,  Mirare,  Profice.  Sta,  ad  no- 
bile  monumentum  palmis,  oleis,  iaurisinum- 
bratom.  Attende  ad  Antistitis  nostri  omnium 
sensibus,  vocibus,  lacrymis,  praeconijs  vere 
Magni  Francisci  De  Sales  depositum  diues  : 
qoem  immatura  morte  raptum,  alienis  erep- 
tom,  suis  redditura,  caelo  reddendum,  hic  mœ- 
renies  filij  colunt.  Yenerare  in  hoc  deposito 
prsdarum  Ecdesix  lumen,  Fidei  columen, 
Pnesulum  paradigma,  Patrum  supparem,  Doc- 
toram  arlHtrum,  Deuotionis  Magisirum,  Praeco- 
nem   Apostolicum ,   Scriptorum  Philotheum , 
Theoiimum,  nouatorum  nouatorem,  nutantium 
§nnat«>rem,  virtutum  spéculum,  Principum  de- 
lidas,  popoli  amores.  Mirare  tôt  omamentis 
hominem  de  caelo  lapsum,  Angelum  apotro- 
paeam,  domesticum  Deum,  omnium  luctu,  om- 
niom  solatio  subductum.  Profice,  si  caelum  co- 
gitas, cogita  tanio  iumine  praekistrem.  Intérim 
hrtheniis  ^us  ossibus  et  cœlestes  spirantibus 
odores,  sparge  lilia  et  rosas.   Obdormivit  in 
Domino,  Lugdoni,  die  26  mensis  decembris, 

aDDO  1622. 

(Labbb,  Thés,  epit.f  513.) 

ANNODNAH,  en  Algérie,  entre  Constan- 
tine  et  Ghelma. 

Cette  localité  renferme  de  nombreuses 
antiquités  romaines  et  puniques,  et  les  ves- 
tiges encore  remarquâmes  du  temps  où  le 
christianisme  florissait  en  Afrique.  On  y 
Toîl  notamment,  les  restes  des  aqueducs, 
des  arcs  de  triomphe  et  d'une  église  chré- 
tienne en  forme  de  petite  basilique  romaine. 
Cette  petite  église  était  divisée  en  trois  nefs 
par  des  colonnes. 

Sur  la  clef  de  voûte  d'une  porte,  se  trouve 

icore  une  croix  latine  avec  !'«  et  4  «. 


Les  anciens  chrétiens  habitants  de  TAI- 
gérie,  dit  M.  de  La  Mare,  dans  une  notice 
d'où  nous  extrayons  ces  détails  (1),  parais- 
sent avoir  fait  simultanément  usage  des 
croix    latines  ou    grecques  accompagnées 

auelquefois  des  lettres  sacramentelles.  Dn 
es  nombreux  exemples  de  la  croix  latine 
seule,  se  voit  sur  une  pierre  envoyée  de 
Bone  à  Paris,  en  1833,  et  qui  est  incrustée 
aujourd'hui  dans  le  mur  du  vestibule  qui 
conduit  au  département  des  livres  imprimés  . 
à  la  Bibliothèque  nationale. 

On  trouve  encore  parmi  les  ruines  d'An- 
nonnah.des  fragments  antiques  sur  lesquels 
sont  grossièrement  gravées  au  trait  des  figu- 
res de  personnages  qui  tiennent  ou  qu'en- 
tourent des  palmes,  dfes  poissons,  des  cadu- 
cées ou  des  ancres.  H.  de  La  Mare  avait  vu 
dans  ces  monuments  des  tombeaux  d'anciens 
chrétiens  de  la  Numidie,  se  fondant  sur  la 
similitude  de  ces  emblèmes  avec  ceux  qui 
décorent  les  tombeaux  chrétiens  des  cata- 
combes; mais  un  hal>ile  antiouaire,  H.  Al- 
fred Maury ,  a  très-justement  lait  remarquer 
que  ces  emblèmes  se  retrouvaient  sur  des 
monuments  puniques  ou  phéniciens,  et  que, 

f»ar  conséquent,  il  était  très-probable  que  les 
ragments  où  ils  se  trouvent  à  Announah 
ont  appartenu  à  des  tombeaux  païens. 
ANTIBES,  département  du  Var,  en  France. 

Sur  ta  porte  de  Vancienne  basilique. 

Imp.  Gces.  Val.  Gonstantino  aug. 

{Cardinal  Mai,  2*^1,  2  ;  Gruter,  284,  3.) 

ANTIOGHE,  en  Syrie. 

Sur  un  ancien  tombeau  de  porphyre. 

Margarita  hic  est  ter  quinis  martyr  m  annis 
Yirgineam  cœlo  reddfdit  ipsam  animam. 
{Card.  Mai,  p.  kkO;  Boldetti,  p.  374.) 

ANVERS,  en  Belgique  (2). 
Epitaphes  de  Véglise  de  Notre-Dame. 


Christophoro  Plantino,  Turonensi  civi  et  An- 
tuerprie  incolœ  architypographo  regio,  pieiate, 
prudentia,  acrimonia  ingenii  magna,  constant 
lia  ac  labore  maximo  ;  cuius  industria  alquc 
opéra,  vetera,  noua,  magoo  et  huius  et  futuri 
seculi  bono  in  lucem  prodierunt  :  loanna 
Riuiera  coniux  et  liberi  beredesque  ilia  oplimo 
viro,  hi  parenli  roœsii  posuerunl.  Tu  qui 
transis  et  hase  legis,  bonis  manibus  precare. 
Vixit  annos  lxxv  desijt  hic  viuere  Kalendîs 
Quinclilibus  anno  Christi  ii.  d.  xxcix. 

(Labbe,  Thésaurus  Epitaph.,  p.  505.) 


encore 


DlCTlONN.    D'EPIGRAPBIE.  I 


(i)  Revue  archéologique,  i849,  t.  YI,  p.  20. 
h)  Voy.  en  outre  une  épigraphe  d'Anvers  à  Yat* 
ticle  Bemtbeiii. 

3 


05 


âMV 

II. 

Jean  Momt. 


DEPlGRAPHiE. 


AM? 


44 


V. 


CmtTO  BiSTBCKHTi  Sacriui  loawti  Harao  Anr 
tiÊêtrpumd^  oiagni  fi^mim  geiaro»  emdon  w- 
tDtiMi  atque  arlÎMB  Labaru .  et  CêMUuK^  Iw- 
Ptdi  :  qnete  joaento  seneteeniem  Moeinn  jonlt 
Tîtà  Amctain  mipenles  çxpressit  :  publiée  oti- 
UttimaSy  piiaaiim  benigous,  passim  inodesias, 
probu^,  prudeps,  ommum  booorum  elogîo 
booitt.  Yixit,  pnodamm  saU  baia$U  exenH 
ploM»  araûft  Lxvn.  Meoset  iv.  ûb^i  îMig mb 
ÎB  Desm  pieuten  tesutot  10.  Kal.  Oct.  m.  ».gi. 
Jf«itliM  IHmitma  optimo  marito  cnm  lacrymis 
opUmè  apprecata  sibi  ei  posteris  mortalitatis 
memar  F,  G. 

LXX. 

(Laub,  TktMowrm  EpUopk.y  p.  S3S.) 


lU. 

D.  O.  H. 

Lsenimis  Torrentins  Patria  GandensU  lileris  et 
legalionibus  domi  (kw^^ue  speclaUis,  ex  Archî- 
diacono  et  PrinctpU  Eccksiae  Leodîepais  Yv* 
cario  Geucrali  D.  AstuerpieDsis  Ep.  IH.  Macli* 
nienslQM  Ardi.  desîgnatas,  Coltegif  S.  I.  apiid 
LoaaDienses  fundaior,  ad  rerum  status  BeJgici 
GoDsiliom  adscUus  duni  praecipiiantem  rempu- 
blicam  fraetus  virttoa  animo  iofracto  Consilijs 
susteoio  BruxeUae  decessi  6.  Kal.  Maij  1595. 
Vixi  aniios  70.  mensem  vnum,  dies  18. 

^LiBBBt  D.  585.; 

IV. 

Eglise  de  Saint-Michel. 

Abraham  Ortblius. 

Abeahami  Ortelii,  quem  urbs  urbium  Antverpia 
edidit  :  Rex  Regam  Pbilippiis  Geegraphum 
babuit,  roonumentuni  btc  vides  :  brevis  terra 
eum  capit,  qui  ipse  orbem  terrarum  cepit  ;  stilo 
et  tabulis  illustniTit  ;  sed  nente  conteiBiit,  qui 
cxénm  et  aha  suspexit  :  eonstans  adTersan  apea 
aut  metus  r  amiciti»  cullor,  eandare.  flde,  ofB- 
ciis  :  quietfs  cultor,  sine  lite,  uxore,  proie  :  ti- 
lam  habuit  :  quate  alius  voium  ;  ul  Niuie  quoqve 
«terna  ei  quies  ait  :  Votis  fave  Leclor.  Obiit  5. 
loi.  an.  cb  b  xciix.  \ixit  annos  lxxi.  mena.  ^ 
dies  lixx.  GoMî  ex  sorore  Nepoies  b.  m.  poss. 

Lipsiofl  fecit. 

Pis  memoriae  Sacr. 

Abraiiamo  Ortelio  Aniverp.  Géographe  Regio 
Ihitri  charissimo  Anna  Ortelia,  cœlebs  cœllbi 
h.  m.  p.  anno  1598. 

Uœc  meta  laoorum. 

(Labbe,  p.  tô^;   Gros,  Epitaph.  urbis 

BasiL,  Appendix,  p.  589.) 


Eglise  de  Saint- Jacques. 


UCttBI€flBRTU  ML 

In  D.  imeôèi  Ântuerjnœ. 

Hospes  qood  dico  paullain  est  asta  ac  perlege. 
BoDis  probatttSy  osus  sam  nuflam  probnim. 
L^gum  periluSf  juris  ac  oionini  scIbr, 
Stilo  atque  Yoce  creperis  adsui  reîs» 
Dum  Jforla,  quoi  praescribier  non  est  quîtuin, 
Jiihi  supremam  dîxît,  et  dnxit  domani. 
Sic  ego  deoatus,  heîc  quîesco,  heic  aum  silus, 
Manens  beoignam  iodicis  senteotiam 
Quod  Ti  poteotî  prouoces  ii  Numioa 
Ore  adlabora,  ac  Manibus  meis  beae 
Precare  Tantom  est  Hicet.  Muiem  Taie. 
Hospes  Mânes  meos  ne  lœdê,  muus  lœsi  neminem, 

(Labbb,  p.  398.) 

VI. 

ALVARO    NONIO    LVD.  F. 

Nato  an  lx  Denalo  t.  Id  DecenO».  m  rciii.  Pbik^ 
sophoet  Arcbiatro  doctrina  etvirtute  clarû, 
Priodpibus  caro,  pioliià  in  oiDoes  eomitale  : 
cui  in  vit4  nibil  earius,  quam  alijs  eam  dare, 
Bîbil  in  marte  iucuudius  quam  ad  meliorem 
tnmalre.  Vxor  mariio,  libori  parenti  m.  m.  ii.  p. 
Àmimerfnœ  in  D.  lëcobi  templo. 

(LJiBBBy  p.  kfn.) 

VII. 

DUQtfCI   WENI  PVERI. 

Anlnwrjfim  %n  D.  I^eoki. 

Inboc  aepulcro  hand  pulcfo  p«icbfilltts  inftins 
dormit  Henricns  Benrici  VVeni  magnî  Gon- 
silij  Senatoris  filius  :  quem  puerum  mox  cradells 
Parea  fedt  senem,  nuiliôlque  soperis  quam  bo- 
minibHS  diu  iongi.  Pranoit  ille,  leetor,  ego  to- 
que sequimur  :  morulitalls  vitare  legem  nullus 
qui  Tiuit  polest.  Ergo  faue  Leclor,  et  innoooe 
àoic  aiiiBMe  bene  féliciter  apprecare.  Deuixii  an- 
nos  IX.  Ob$t  anno  à  Virginia  partu  b.  dciy 
léiboa  Iimij  Uenricus  Vuenus,  Senalor  ordine 
naiurae  turbato  ûlio  pientissîmo  mœrens  P.  sub- 
scribente  altero  filio  Géorgie  S.  P.  Q.  A.  à  Se- 
cretis, 

(Labbb,  p.  526.) 

VIII. 
Epitaphes  et  inscripti<ms  diverses. 

lOAlOflS    FLEBINGI. 

Antnerpiœ  referenU  fr.  Svssrlio  m  ins^rjpêij^, 
bus  ei  Mmmnmiis  Brabantwt. 

Hoc  quis  sub  lumuio  cnbet,  Viaior 
Hue  illuc  oculos  agens  requiris, 


tô  ANV  MCnONMAlllE 

Qai  rem  te  doceat  Doceoo.  Quis  tu  ? 

Qui  tecum  loqaor,  Vmbra.  Qux?  Poétae. 

Ybi?  Post  labulam.  Qatd  ergo  dicis? 

Hoc  quod  tu  loqueris.  Quod  illud?  fpsum 

Quod  nescis.  Maneas,  Inepte  ;  necdum 

Scis,  quod  nescieras.  Flemîngus  ille, 

Omnes  quem  poteranl  aroare  praui, 

Omnes  debueranl  amare  sani, 

Hic  iacet  :  nihil  addo,  nec  necesse. 

Noait  caetera  mundus  yniuersus. 
Etuêdem  libri  pagina  227.  habes   hngiuulum 
ÂHoereonlicum  Dialogum  in  honorem   îoannis 
Coitery  auct.  lacobo  Latomo, 

(LabbBi  p.  148.) 


AîfV 


40 


XI. 


IX. 


GORRBIO  IILUNO  DVFLiBO. 


Gonslantis  laboris  et  perennis  induslri»  lau- 
de  onato  et  amato  viro.  L.  aoois  Plantinianae 
tjpofpraphiae  correctorem  gessit»  quam  fideliier, 
perité,  doclè  ipsos  rogale  libros  elegantiâ,  ni- 
lore,  famà  aeternae  artis  prlmos.  Nec  semper 
alienoslractauit,  cum  et  snos  reliqnerît;  Latioâ 
oratiooe  disertns,  versiftcalu  felix»  Patriam  quo- 
qoe  doquentiam  excoluit,  cultumque  eius  et 
proprietatem  reuocauit.  Obijt  selate  operibqsque 
grauis  «.  dgyii.  ipso  Pascbali  festo. 
Beferlinier  Antuerpiensia  Fr.  Severuu$  pag.  99. 

(Labbb,  p.  508. 

X. 

EpUaphe  de  Juste  Lipse. 

Quis  hic  sifBltBS,  quaeris?  ipae  ediMeraiB. 
Nuper  locutuset  stilo,  et  Uiiguà  fui; 
Muuc  alteri  licebit.  ego  soin  Lipsius» 
Cui  literae  dant  nomen,  et  tMS  favor  . 
Sed  nomen  :  îpse  abivi  :  abibit  Imm  quoque. 
Et  nibil  hoc  orbis,  quod  pereimet^  possîëet. 
?is  altîore  voce  me  tecum  loqmï 
Humana  cuncta  fumo»,  urobra,  Tanitas^ 
Et  scenae  imago,  et  vetbo  ut  absolvam;  Mihil. 

Extremum  hoe  te  alloquor  : 
iEtemum  ut  gaudeam,  tu  apprecare. 

Ftxft  Qxmn  58.  men$.  5.  Obnl  amto  1606.  10  K<A,  ÀpriL 
Sibi  ipse  fedt  Meanlo  aote  ebilMii. 

Sarcophago  marmoreo  nœc  épigraphe  addita 

est. 

lUSTl    LlPSlb 

quod  daudi  poluil, 

hk  j^u:e|^ 

S.  P.  Q.  AntrevpiaBft. 

indyli  \\ià 

famae  orbî  nolaa. 

Tirtuii  ccelo  rei^ptae 

H.  IL  P. 

(Gros,  |).  395.} 


Genuine  sincerus  ex  Bertoldi  generatus 
Est  hic  Waltuei  de  Bbrchbh  sublumulalus, 
Militix  Rector,  manibus  forlissimus  Hector. 
Defensor  juris  durissirous  ut  Léo  durus, 
Paciflcus,  roitis,  ut  inos  solet  esse  peritis. 
Audax,  formosus,  sapiens  fuit  et  generosus. 
Pollebal  verbo  dulci,  non  corde  superbo, 
Quem  Rex  Christe  bone  oœli  conjuge  corooae. 

Âé  eapM  : 
Ter  Idos  sexto  jam  qaater  L.  quoque  lexto. 


L.  cum  milleoo  decessi  One  sereno. 

(Gros,  p.  326.) 

XU. 

Baetholobj(o  Tochcr,  ex  Norica  iUa  gente, 
quae  ab  Henrici  IV.  Aug.  teroporibus,  continua 
Majorum  série  Reipubl.  suae  praeesl,  Anno  1542. 
die  26  Oclob.  defuncto  :  Herbetœ  Deus  ejus 
uxori  Anno  1557.  die  29.  Mart.  posieris  omnib. 
et  conjugibus  eorum,  in  spe  resurrectionis  heic. 
quiescentibvs. 

(Gros,  p.  Shk.) 

xin. 

Gnuui  Frisu. 

Quis  lapis  hic?  GiBMiB.Gemmam  lapis  an  tegit  fhiquis. 

At  condi  in  gemma  debuerat  potius. 
Non  ita.  nam  quxTis  minor  iHà  gemma  futseet. 

Et  posita  a  Gemma  fit  iste  lapis. 

Antverp.  obiit  anno  1555. 

(Gros,  p.^357,) 

XIV. 

M.  Petro  à  Wesenbecke,  primum  Secretario , 
defnde  praeclarae  hujus  urbis  (Antverp.)  Sena- 
tori,  ac  D.  BARBAEiB  KiELS,  ejus  conjugi  suatiss. 
quorum  hxc  cùm  Tixisset  annos  lxiii.  obiit  f  9. 
Octob.  M.  D.  LU.  ille  vero  annos  lxxv.  decessit 
18.  die  Feb.  Anno  à  Christo  nato  u.  n.  lxii. 
chariss.  parentib.  è  regione  sepultis  Imc  mon. 
liberi  dolentes  pos.  Iconoclasiae  tempore  muii- 
latum,  iEgidius  Gerardi  iËgidii  f.  Consul  Urba- 
nus  A?o,  ATisequc  matemis  R.  G* 

(GnoSt  p.  363.) 

XV. 

D.  0.  M. 

D.  Philippo  11.  Catholico , 

Hispp.  Indiarumq;  Regî, 

totius  Orbis  Monarchge  potentiss. 

qui  maximis  rébus  terra  manque  geetîs, 

împerio  ampliss.  Lusilani»  regnis  aucto, 

ac  Belgicis  Provinciis  IsabellaB  Û\m  in  dotem 


47 


ANV 


D*EPfGRAPBIE 


ANV 


41 


rum  Alberto  Austriaco  datls, 

aeUtift  Lxxi.  inler  iri? of  esse  desiii 

Idib,  Sept.  cbl3fic. 

S.  P.  Q.  Antverp.  celeliratis  bie  hooorilEcé 

eseq.  piae  ac  aeteriue  memorâ 

couiecraTîl. 

TGros,  I).  3G7.) 

XVI. 

Hooorabili  Domino 

GviucLao  RECI5ALDO,  aliàs  Rossaeo, 

pio  exoll  Angio» 

viro  doctiss.  et  bojos  Ecclés.  (Aji/p.)  minislro. 

Obiil 

xxiY.  AogasL  AoDO  cb  b  xcit. 

In  te  Domine  tperavL 

(GioSt  Appendix  aux  Epiiaphes  de  Bdle 
p.  387.) 

xvu. 

Epitaphes  de  FiglUe  de  Saint-Michel. 

GEEAEOI  DE  LIEA  ÀBBATIS. 

In  ÂbbaUà  D.  Michaèlit  Ordimt  Prœmon$traien$is 
Anluerjriœ  referente  Suuertio. 

Me  quern  petra  tegit  Gerardum  lira  creamt. 
Et  qui  cuocta  regii^  btc  me  Rex  exanimauU. 
Viaens  dictas  eram  praesentis  paslor  ouHis. 
Mon  «un  qui  fueram^  sed  f;aex,  potredoque  vHi$. 
Qaod  som,  Lector  em,  tempos  traiTsit,  gemc,  plora; 
Noleos  me  uqneri$.  Dominum  pro  me  precor,  ora. 
Me  tumtUant  an.  Do,  mil.  ducem.  quinquag.  octo, 

XVIU. 

MAATnil  LOTS    XXII.  ABBATIS. 

STb  petra  iacet  h&c  tetrà  Martinus  humatus 
Lofft  éictui  super  affictm  inopum  miuratuê^  etc. 

(Labbe»  p.  177.) 

A  la  suite  de  ces  épitaphes  en  vers  léonius, 
Labbe  donne  comme  exemple  de  cette  poésie 
rimée  Tbymne  sur  la  Trinité,  que  composa 
Hildebert,  évéque  du  Mans,  archevêque  de 
Tours.  Nous  reproduisons  aussi  ce  curieux 
document  littéraire  du  xii*  siècle. 


Alpba  et  a,  magne  Dem 
Eli,  EU,  Deus  meut. 
Culus  virtus,  totum  pos$e; 
Cuius  sensus  totum  noue: 
Cuius  esse,  summum  bonum  ; 
Cuius  opus  quidquid  bonum  : 
Subter  cuncta,  super  cuncia  ; 
Extra  cuncta,  inlra  cuncia: 
lotra  cuocla,  nec  inclusus; 
Extra  cuncta,  nec  exciusus  : 
Super  cuncta,  nec  elatut  ; 
8ubter  cuncta,  nec  subit ratus. 


Saper  Uitas^  prtnidtnâo; 
Sakler  toCBS,  t»ii«fw<o  : 
Extra  lolaB,  eompleetenào  ; 
latra  lotas  es  mfieaâo  : 
Intra,  — sqiiam  eomramriê; 
Exln  Dosquam  dilmUris  ' 
Sabler,  doUo  fmiqaris  ; 
Soper,  Dollo  susiemtaris  : 
Mondaio  rnooeos, dod  wumeriê; 
Locom  tenens,  non  teneris  : 
Tempos  mataos  non  wtmtmriê; 
Taga  firmans,  non  rëgaris  : 
Yis  extema.  Tel  nect$u^ 
Non  alternat  toum  «sse. 
Heri  nostnim,  cras,  et  prtaem^ 
Semper  tOrâ  nonc  et  idem  : 
Tuom  Dens  hodlemum^ 
IndÎTÎsom  Sempitemmm. 
In  boc  lotom  prœridiui^ 
Totom  simol  perfecisti  : 
Ad  exemplar  snnmix  mentis, 
Formam  praestans  eiementis. 

Nate  Patri  coœquâlit, 
Patri  eonsnkUanlialiê, 
Patris  q^lendor  et  /S^vrà, 
Factor  ùctas  ereatura^ 
Camem  nostram  induitti, 
Causam  nostram  iuscepiui 
Sempitemas  temporalis, 
Morîturus  immortalis  : 
Vems  home,  veras  Dtut  ; 
Impermixtus  Homo-Deus. 
Non  conuersos  bic  îo  camem, 
Nec  minutus  propter  camem  : 
Hic  assumptos  est  in  Demm, 
Nec  consumptus  propter  Denm. 
Patri  compar  Deitate, 
Minor  camis  veritate  : 
Deus  pater  tanlom  Dei 
\irgo  mater  sed  et  Dei. 
In  tam  noua  ligatura 
Sic  utraqoe  stat  natura  : 
Ut  conseruet  quidquid  erat, 
Facta  quiddam  quod  non  erêU 
Noster  iste  mediator, 
Iste  noster  Ugislator; 
Circumcisus,  baptizatus, 
GrucifixoSy  tumulatus, 
Obdormivit  et  descendit, 
Resurrexit  et  ascendit  : 
Sic  ad  cados  elevatuê, 
ludicabit  iudieatus. 

Paracletus  inereatus, 
Neque  factus,  neque  natui 
Patri  compar  Fidoque, 
Sic  procedit  ab  utroque; 
Ne  sit  minor  potestate 
Vel  discrelus  qualitate. 
Quanti  iJli,  lantus  iste; 
Qtiales  illi)  talisti/e; 


49  ANV 

Ex  qiio  iili,  ex  lune  fs/e, 
Semper  ille,  semper  itte. 
Pater  alter,  sed  gignendo  ; 
Natos  alter,  sed  nascendo  ; 
Flamen,  ab  las  procedendo  : 
Très  sunt  anum  $ubsisîendo. 
Quisque  Irium  plenus  Deus  : 
Non  ires  tamen  dii,  sed  Deus; 
In  hoc  Deo  iino  vero^ 
Très  et  anum  astevero  ; 
Dans  usiae  unitatem 
El  personis  Trinilalem, 
In  personis  nulla  prior, 
Nnlla  maior,  nulla  minor . 
Unaquaeque  semper  ipsa^ 
Sic  est  constans  atquc  fixa  ; 
Ut  nec  in  se  variétur, 
Nec  in  ullam  tratumutetur. 
Raec  est  Fides  orthodoxa  ; 
Non  hic  error,  sive  noxa  : 
Sicntdico,  sic  et  credo; 
Nec  in  pravam  partein  cedo. 
Iode  venit,  boue  Deu$^ 
Ne  desperem,  quainuis  rem  : 
Reos  iDorlis  non  despero  ; 
Sed  in  morte  vitam  quœro, 
Qao  te  placem  nil  prœtendo, 
Nisi  fidem  quam  defendo, 
Fidem  vides,  bac  imploro; 
Leva  fascem,  quo  laboro  : 
Per  hoc  sacrum  cataplasma^ 
Cooualescat  ȣprum  pla$ma, 

Oratio  ad  domincm. 

Extra  portam  iam  delatum, 
lam  fœtentem  tumulatum, 
YitU  ligat,  lapis  urgei; 
Sed  si  iubes,  hic  resurget. 
lobe,  lapis  revolMCtur  ; 
lobe,  viita  ditrumpetur  : 
Exitums  nescit  moras^ 
Postquam  clamas;  Exi  fora$. 
In  hoc  salo  mea  ratit^ 
Infestalura  piraii$: 
Hinc  assullus,  inde  fiuetut; 
Uinc  et  inde  mors  et  luetus. 
Sed  tu  bone  nauta  vem  : 
Preme  Tentos,  mare  Uni; 
Fac  abecedant  hi  piratœ^ 
Doc  ad  portom  salua  rate. 
Infœcmuda  mea  ficus, 
Càius  ramus  ramas  siccus, 
Incidetur,  incendetur; 
Si  promalgas  quod  iubetur. 
Sed  hoc  anno  dtmiuaiur^ 
Sterooretor,  fodiatur. 
Qaod  si  necdum  rapondebil^ 
Flens  hoc  loquor,  tune  ardebU 
Venu  hosUs  in  me  furit, 
A^ois  mersal,  ^nii3  uHf  ; 


DIGTIONNAIRe 


ANV 

Inde  languens  et  afflicfuê, 
Tibi  soli  sum  relictut,  . 
Ut  bic  bostis  evaneseat. 
Ut  infirmus  convale$eai; 
Tu  Tirtutem  ieiunandi 
Des  infirme,  des  orandi; 
Per  baec  duo,  Ghristo  ieUê 
Liberabor  ab  bac  peste. 
Ab  bac  peste  solui  mentemp 
Fac  devotum  pœnitentem  : 
Da  timorem,  quo  proieeto^ 
De  salute  nil  coniecto. 
Da  spem,  Fidem,  Charitatem 
Da  discretam  pietatem  : 
Da  contemptum  terrenorum^ 
Appetitum  supernorum. 
Totum  Deus  in  te  spero  ; 
Deus  ex  te  lotum  quœro  : 
Tu  laus  mea,  meum  bonum' 
Mea  cuncta,  tau  m  donum. 
Tu  solamen  in  labore^ 
Medicamen  in  ianguore  : 
Tu  in  luctu  mea  lyra. 
Tu  Icnimen  es  in  ira. 
Tu  in  arcto  iiberatory 
Tu  in  lapsu  retevalor  : 
Mctum  prxslas  in  provectu, 
Spem  conseruas  in  defectu. 
Si  quis  laedit  lu  rependis  ; 
Si  nûnatur,  tu  défendis  : 
Quod  est  anceps  tu  dissoluis; 
Quôd  tegendum  tu  tituo/uM, 
Tu  intrare  me  non  nnas 
Infernales  officinas  : 
Vbi  mœror,  vbi  tnetus^ 
Vbi  fœtor,  vbi  fîetus; 
Vbi  probra  deteguntur, 
Vbi  rei  confunduntur  ; 
Vbi  iOTiOT  semper  cœdens, 
Vbi  vermis  semper  edens  ; 
Vbi  totum  hoc  perenne. 
Quia  perpes  mors  gehennœ. 
Me  receptet  Sion  t7/a, 
Sion  Dauid  vrbs  iranquilta  : 
Cuius  faber  auctor  lucis^ 
Cuius  portaelignum  Crucis 
Cuius  claues  lingua  Pe/rt, 
Cuius  ciues  semper  lœtt^ 
Cuius  mûri  lapis  viuus, 
Caius  custos  Rex  festinus. 
In  bac  vrbe  lux  soiennis, 
Ver  aeternum,  pax  perennis  : 
In  bac  odor  implens  cœlos^ 
In  bac  semper  festum  mêlas. 
Non  est  ibi  corruptela. 
Non  defectus,  non  querela  : 
Non  minuti,  non  déformes  ; 
Omnes  Christo  sunt  conformes^ 
Vrbs  caelestis,  vrbs  beata, 
ISupra  petran)  collocata  ; 


r/i 


^5 
'Il 


Yrbs  in  |)ortu  bâtis  itito, 
De  lougingao  te  saltUo  ; 
Te  sa1uto>  te  sutpiro^ 
Te  affecte,  te  requiro. 
Quantum  lui  gratuUntur, 
Quam  festiue  conuiuentur  ; 
Quis  affectus  eos  $trim/aty 
Aut  quac  gemma  luuros  pinyat^ 
'     Quis  Ghalcedoo»  quis  'tacirahu$  ; 
Norunt  illi  qui  sunt  inius. 
In  plateis  huius  vrbi$ 
Sociatus  pijs  turbiê^ 
Gum  Moyse  et  Elia^ 
Pium  cauiem  Alléluia, 

AOSTE,  ville  des  Etats-Sardes,  dans  la 
vallée  d'Aoste. 

Inscription  du  v*  siècle. 
Hic  requiescit  in  pace  beatae  mémorise  Euse- 
bia.  Sacra,  dîîo  puella.  cujus.  probabilis  vita 
instar  sapienliun^  puellarum  sponsum  emeruit 
babere  XPM  eu  m  quo... 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midiy  t.  H, 
p.  187;  et  Maffei.) 

AQUILÉE  (1)  en  lllyrie,  gouvernement  de 
Trieste. 

I. 

Baptistère  de  Saint^ean. 

Quos  regat  trinitas  vera  f  Ex  aqaa  et  Spu 

renatus  fuerit  nisi  testante  vitam  6nô  quis  non 

vîdebit  aeternam.  Mysticum  baptismate  sacrabit 

veniens  XPS  hoc  in  Jordane.  Nitens  pîorum 

patuit  regnum.  TeguYium   Cernîtes    vibrante 

marmorum  scema  quod  CalisU  beati  omabit 

M.  Uil.  LXIII.  rehedifieatnm  hoc  Baptisterium. 

(  Cardinal   Mii ,  170 ,    2  ;'   Huratori 
p.  18ih9,  3.) 

II.     ^ 

Eglise  Saint-Félix. 

Gonstanlios 
et  Theodora 
et  Théo... 
runi... 
concor 
dian  US 


D*EPIGRAPHIE. 


ARG 


m. 


Malchus 

et  Eufeniia 

cum  suis 

de  donis 

dd  votum 

solveruBt. 
{Cardinal  Mai,  196, 4  ;  Bartoli,  ^n^i^ut- 
tates  Aquil.y  p.  3M,  3U;  Muratori, 
p.  1906,  k.) 

{{)  Voyez  de  nombreuses  inscriptions  chrétiennes 
dans  les  Antiquités  dWquilée  de  Bartoli. 


Sur  une  pierre  trouvée  en  1731   dans  le 
verger  d'un  couvent  de  religieuses. 

Deo 
seterno 
pro   salute 
1.  comat. 
Dionysi 
Glodia 
chrisa. 
V.  s.  1.  m. 

Bartoli,  Antiquités  d'Aauilée,  p.  3S9  ; 
RATORi,  p.  cvi,  7  ;  Cardinal  Mai,  p.  3.) 

ARCI,  au  pays  des  Sabius,  Etats-Pontifi- 
caux, près  de  Remplacement  de  Cures. 

I. 

Pierre  trouvée  en  1765,  aujourd'hui  au  Muses 
du  Vatican  à  Rome. 

Imp.  Gaesari 

Gaio  Flavio 

Gonstantio  pfo 

felici  auguste  .  . 

do  Guriuu.  sabino 

rum 

D.  N.  M.  Q.  E. 

[Cardinal  ^uai,  p.  242.) 

II. 

Cippe  déterré  en  1776. 

Imp.  Gaes. 
Gaio  Flavio  .  .  . 
Gonstantio  P.  .  .  . 
Felici  auguste  .  .  . 
Po.  Gurium  8abi(no) 

rum 

D.  N.  M.  Q.  E. 

[Cardinal  Maï,  359,  3.) 

ARGENTEUIL,  près  Paris,  en  France. 

Sur  le  mur  de  l'église,  du  côté  soplen- 
trional,  derrière  le  banc  de  l'œuvre,  on  lit 
cette  inscription,  qui  est  en  caractères  go- 
thiques : 

La  mort  toujours  présente  aux  périlleux  faits  d^armés, 
Yoyant  de  Ghambellan  le  laurier  sur  le  front, 
Gombatlre  vaillamment  aux  plaines  de  Piedmoni, 
Sous  le  grand  roi  François  entre  ses  preux  Gens-d'anncs 
Le  sauva  des  hasards  courus  en  faits  d\ilhrmes  ; 
Par-tO!it  à  main  hardie,  et  le  courage  pront 
Pour  n*estranger  ses  os  qui  à  jamais  seront 
Honorez  en  ce  lieu  de  copieuses  larmes  : 
Car  lu  sçais,  Argenteuil,  jqo'ayant  fait  de  son  corf « 
Un  boulevert  pour  toi,  et  dedans  et  dehors, 
Il  a  fondé  les  murs  dont  Taccint  t'environne. 
Pourtant  garde  ici  son  tombeau  de  nies  chef. 
Gomme  assure  là  haut  il  porte  sur  le  chef 
Des  Anges  bienheureux  Fimmortel  couronne. 


ARG  DHineilNAlRE 

David  Chambellan ,  écnyer  ci-gissanl ,  décède 
le  dernier  jour  de  décemlMre  1545;  et  damoiselle 
Marguerite  de  BreHe ,  m  fefliilie ,  gissante  au 
même  lieu,  décéda  Tan  1559. 

Frère  Jérôme  de  Chambellan^  leur  fiis,  grand- 
prieur  de  Saint-Denis  en  France,  leur  a  consa- 
cré ce  monument. 

(HuRTAUT  et  Magnt,  Dtct.  deê  etittroiu 
de  Paris.) 

ARGOSy  dans  le  royaume  de  Grèce. 

à  Argoê, 

A>cxfluvc96«  ô  Ocibc  xaî  «ràvTcjxoc  ttoÀç  outoc  tnç 
xhnptcyiai/S  teorôxov  deà  ^OLitccmç  tûv  TifuwTirruv 
àp^^GVTuv  TQC   roXiTKtaç  "Apyooç  xui  irtr/ro^  toû 

Traduction, 

Ce  temple  divin  et  honoré  de  la  très-sainte  niere 
de  Dieu  a  été  reconstruit  aux  frais  des  très-res- 
pectables chefs  du  gouvernement  d'Argos  et  de 
toute  la  population  chrétienne,  comme  un  monu- 
ment durable  de  leur  piété  et  pour  le  salut  de 
leors  Ames. 

L*an  1669. 

'ÂMXftmffOn  el4x  Px9^v  Tyct/Bt  OU  àxiytc/ai,  dOTlt 

on  voit  d'autres  exemples,  sont  des  expres- 
sions coasacrées,  surtout  chez  les  Byzantins, 
pour  indiquer  les  reconstructions. 


ARG 


H 


II. 


ARIANO,  près  de  Ferrare,  royaume  Lom 
bardo-Vénitien. 

Pierre  trouvée  en  1784,  au  lieu  dit  Feudo  di 

S,  ELEUTÊftIO. 

...  P.  Cœsar 
divin  .  .  .  voe  f. 

Nerva  Trajtinus 

Aug.  (Germanie.)  dacic. 

front,  max.  trib.  pot. 

Xill  imp.  VI.  Cos.  V. 

P 

viam  a  Benevento 
Brundusium  pecun. 

sua  .  .  *  .  . 
D.  D.  D.  .  •  .  Theodoa. 
Arcadi  et  Honor. 

{Cardinal  Mai,  33!^,  1.) 

ARLES,  département  des  Bottehes^u- 
Rhône,  en  France. 

On  lisait  sur  le  manteau  d*une  ancienne 
statue  de  saint  Tropbime  l'inscriplion  sui* 
vante  : 

I. 

Cemitur  eximius  vir  Ghritt?discipiilorum 

De  numéro  Trophimus  hic  septuaginta  dnorum. 

(PismBB  Sanic,  Hist.  pontif.  Arelat.  p.  1  ; 
Card.  Mai,  p.  86.) 


Au  sanctuaire  de  la, grande  égAse. 
Sur  une  cloche  de  graad  modèle. 

Mentem  sanctam  spontaneam  voluniatem  et 
patriae  liberationem. 

Amalricus  Archiepiscopus  me  fecU  fieri  anuo 

millésime. 

{Cardinal  JAkU  208,  1  ;  PicaHESAXi^fli»!. 
pontif.  Arelat.f  p.  196.^ 

ni. 

Imp.  Ca&s.  FI.  Yal.  Gonstantino 
P.  F.  aug.  resiituiori. 

{Cardinal  Mai,  2<k0,  5  ;   Muratobi,  p. 
258,  7.) 

IV. 

A  rhôpital. 

Imp.  Gœs. 
Fi.  Val 
Gonstan- 
tino 
P.  F.  Aug. 
divi 
Gonstan- 
ti  aug. 
pu 
fillo. 


Cardinal  Maï,  â5T,  1  ;  Mur.,  260,  3,  et 
258,  8  ;  DoNAT.,  p.  151,  9.) 


V. 

Sur  une  cotonnCf  dans  une  maison  partieun 

Hère. 

Salvis  DD.  NN. 
Theodosio  et 
Valentiniano 
P.  F.  \.  ac  tnum.. 
semper  aug  XV 
cens.  vir.  inl...       • 
^  Auxiliaris  prae.,. 

praclo.  Gallia... 
de  A  relaie  ma... 
niiliaria  poui  s... 
M.  P.  I. 

{Cardinal  Mai,  p.  270.) 

VI. 

U.9.  —  Bpitaphe  de  saint  Hilaire. 

3acro  sanctae  legis  Antestis  Bilarlas  hic  (itrieddt. 
Autistes  domini  qui,  paupertalis  amoretn 
Praeponens  auro  rapuit  cœlestia  régna 
Hilarius  cui  palma  obitus  et  vivere  XPS. 
Gontemnens  fragilem  terreni  corporis  usuiu» 
Ific  carnis  spolium  liquit  ad  astra  voians 


55  ARL 

Sprevit  opes  dum  quaeril  opes,  morlaiia  mutans 
Perpetuis,  cœlum  donis  ierrestribus  émit. 
Gemma  sacerdoturo  plebisque  orbisque  roagister. 
Rustica  quin  etiam  pro  XPO  munia  saroens 
Senrile  obsequium  non  dedîgnatas  adiré 
Oilicio  vixit  minimus,  et  culmine  surorous. 
I4ec  minim  aï  post  haec  meruit  tua  limina,  XPE« 
ÂDgelicaaque  domos  intravit  et  aurea  régna  ; 
DÎTitias,  paradise,  tuas  !  flagrantia  semper 
Gramina  ;  et  balantes  divinis  floribus  hortos, 
Subjectasque  Tidet  nubes  el  sidéra  cœli. 

{Mém,  de  la  Soc.  arch.  du  Midi^  t.  II, 
D   183.^ 

VII. 

Cinquième  siècle. 

\ir  Agripinensis  Noie  Geminus  hic  Jacet  qui 
post  dignilatem  prsesidiatus  administrator  ra- 
tionum  novem  provinciarum  dignus  est  habiius 
hic  post  annos  xxxviii  m.  ii  d.  vi  (i)  fidelis  in 
ùta  ooncessit  cujus  insignem  gloriam  cives  sui 
sepulchri  gratia  adornaver...*  (2) 

Tombeau  de  marbre  blanc  orné  de  trois 
figures  ;  celle  du  milieu  représente  Jésus- 
Christ,  qui  d'une  main  présente  l*£vangile 
h  Geminus  Paulus  ;  et  de  Tautre,  lui  donne 
sa  bénédiction. 

.  {Mém.  de  la  Soc.  areh.  du  Midi,  t.  II, 
p.  188.) 

VUI. 

Neuvième  siècle  (883). 

EESTAIJEAGIO   8BPULCRI  8ANCTI  CES^ail. 

Gemitur  hic  varîo  renovatum  marmore  tectum 

Patri  Gesario  (3),  pontificique  sacro 
Quod  scelerata  cohors  rabie  destruxit  acerba  (4) 

Hanc  virlute  Dei  sorbuit  ira  maris 
Presule  Rostagno  (5)  ac  Arelati  sede  locato 

Gemuus  id  Paulus  strenue  compsit  opus 
Gui  Ghrisius  tribuat  cœlestis  premia  vite 

Getibus  angelicis  oonsocietur  ovans 
El  nobis  venerande  Pater  miserere  precando 

Diluât  ut  nosQsr  crimina  cuncta  Deus. 
Anno  domini  dccclxxxhi  indictione  xv  Remigaudo 

magistro. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi.  t.  IL 
p.  219.) 

li)  Menses  ii,  dies  vi. 
(ij  Adomaverunt. 

(5)  Saint  Gésaire,  premier  évéque  d'Arles,  élu  en 
5(n,  mort  en  542. 

(4)  Allusion  à  une  expédition  malheureuse  des 
Sarrasins  en  850.  Ils  étaient  remontés  depuis  Tem- 
bouchure  du  Rhône  jnsqu'h  Arles,  en  pillant  les  deux 
rives  du  fleuve,  quand  une  tempête  les  fit  échouer 
sur  les  côtes,  où  les  habitants  massacrèrent  tous 
ceux  aui  avaient  échappé  au  naufrage.  (Papon.) 

(5)  RosUng  !•%  archevêque  d*Arîes  en  870,  mort 
en  913. 


D*EPiGBAPHIE. 


ARL 


M 


IX. 

Dixième  siècle. 

Trophimus  hic  colitur  Arelatis  presul  avitas 

Gallia  quem  primum  sensit  apostolicum 
En  hanc  Ambrosium  proceres  fudere  nitorem 

Glaviger  ipse  Petrus  Paulus  et  egregius 
Omnis  de  cujus  suscepit  Gallia  fonte 

Gara  saluiiferae  dogmala  lune  fidei 
Hune  constanler  evans  cervicem  Gallia  flectit 

Et  matri  (1)  dignum  prcbuit  obsequium 
Insignisque  dus  prestanti  gloria  semper 

Gaudet  apostolicas  (2)  se  meruisse  vices. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midij  t.   II, 

p.  222.) 

X. 

1155.  —  Eglise  de  Saint-Trophime. 

XV  Kalendas  Mail  obiit  dominus  Raymondus 
de  Monterotundo  bonae  memori»  Arelatensis 
episcopus,  anno  dominic»  incamacfonis  MGLV. 
Orale  proeo. 

R.  de  Montrond,  d'abord  évèque  d'Agde, 
fut  vicaire  de  l'Empire  et  évèque  d'Arles  en 
IIM,  sous  Conrad  III,  roi  d'Arles  et  empe- 
reur. C'est  pendant  l'épiscopat  de  Montrond 
et  apparemment  par  lui  que  fut  composée  la 
charte  du  consulat  d'Arles.  R.  de  Montrond 
mourut  en  1155. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  jftdt,  t.  III, 
p.  102.) 

XI. 
1196.  —  Saint  Trophime. 

Secundo  nonas  Augusti  obiit  Raimundus  de  la 
Youeta  miles  et  canonicos  Sancti  Trophimi. 
Anno  domini  MGXGVI.  Orate  pro  eo. 

C'est,  selon  M.  de  Castellane,  le  premier 
exemple  de  la  réunion  de  ces  deux  mots 
miles  et  canonicus. 

(Mém.  de  la  Soe.  arch.  du  âftdt,  t.  lY, 

p.  28fc.) 

XU. 

1183.  —  Mime  lieu. 
Anno  domini  MGLXXXm   obiit  Pondus  Re- 
hoUi,  sacerdos  et  canonicus  regularis  et  opéra- 
rius  ecclesie  Sancti  Trophimi.  Orate  pro  eo. 

On  a  écrit  que  P.  Ainard  (Papon  l'appelle 
Isnard),  archevêque  d'Arles,  fit  embrasser  la 
règle  de  Saint-Augustin  à  son  chapitre  (Mo- 
réri  place  ce  fait  en  1180).   L'inscription 

(i)  Vers  Tan  450,  dix-neuf  évéques  des  Gaules 
réclamèrent  auprès  du  pape  saint  Léon  pour  la  pri- 
ma tie  du  siège  d*Arles,  que  leurs  églises  considéraient 
comme  leur  mère. 

(2)  Saint  Trophime,  au  v«  siècle,  passait  ppor  en- 
voyé par  les  apôircs  mêmes  et  pour  fondateur  de  la 
religion  chrétienne  en  Gaule.  11  fut  1^  premier  évéque 
d*Arles  vers  150.  ^     ' 


57 


ARL 


DICTIONNAIRE 


ARL 


M 


prouve»  Ainard  ayant  été  élu  en  IISS,  Tannée 
luème  de  la  mort  de  son  prédécesseur,  et 
ReboUi  étant  mort  aussi  en  1183  (26  décem- 
bre)! que  cette  réforme  fut  opérée  par  le 
iiouTel  éyéque  aussitôt  après  son  installa- 
tion. 

[Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midij  t.  IV. 
p.  285.) 

XIII. 
IWO.  —  Saint  Trophtme. 

Omnîa  sont  tenui  hominnm  pendeoiia  filo 
Et  subito  casu  quae  valuere  ruuot. 
Unde  sicut  deo  placuit  anno  milleoo  quater 
œoteno  corn  quinque  deno,  lace  vero  sexta 
meDSÎs  Septembris  décima,  bonae  memoriae  re- 
yerendus  in  Cbristo  Pater  et  dominas  Ladovi- 
eus  sacrosanctae  Romanae  Ecclesîae  titalî  S. 
Caedlîae  presbiter  cardinalls,  Arelatensis  valgo 
noncnpatoSySacrae  bujusce  basilicae  administra- 
tor,  bene  méritas  princeps  Tilae  laudabilis  et 
conversationis  bonestae  ad  majus  vocalus  tri- 
buDsd,  dévote  Tîtam  est  nniversae  camis  et  ca- 
tbdlcae  (ne)  ingressus,  orate  pro  eo  ui  anima 
«ios  reqaiescat  in  pace. 

Né  vers  1390,  Louis  Alamand,  chanoine 
deLvon,  puis  précenteur  de  Valence,  évoque 
de  Maguelone,  archevêque  d'Arles  (1^23). 
tut  nommé  cardinal  par  Martin  V  (1«30).  11 
se  mêla  beaucoup  du  schisme  sous  Félix.  V, 
et  fut  privé  de  son  siège,  que  Nicolas  V  lui 
rendit.  Il  mourut  en  1^50. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midij  t.  III« 
p.  280.) 

XIV. 

Eglise  de  Saint-Julien. 

La  Notice  hittoriaue  sur  les  reliques  de  saint 
Antoine^  publiée  récemment  par  un  membre 
de  la  Société  archéologique  d'Arles,  a  pour 
objet  Texamen  d'une  question  de  faits  ana- 
logue à  celle  que  M.  'Letronne  a  résolue 
avec  tant  d'érudition,  dans  son  Mémoire  sur 
le  tombeau  de  saint  Eutrope  à  Saintes.  On 
sait  que  vers  la  un  du  xvi*  siècle,  une  dis- 
pute  fSajneuse  s'éleva  entre  les  reli^eux  du 
couvent  de  Saint-Antoine  de  Viennois  et  les 
Bénédictins  de  l'abbaye  de  Mont-'Majour 
d'Arles,  sur  la  possession  des  reliques  de 
saint  Antoine  du  désert.  Le  pape  Inno- 
cent VIII  se  montra  favorable  aux  prétentions 
des  Antonins  ;  mais  les  moines  de  Mont- 
Majour  ne  se  tinrent  pas  pour  battus  ;  ils 
répétaient  à  leurs  concitoyens  : 

Yîri  Arelatenses, 
QQidquid  dicant  Yiennenses, 
HabetisAntoniam. 

Avec  l'appui  de  rarcbevèque  d'Arles  et  de 
députés  spéciaux  nommés  par  les  Etats  de 
mvence,  ils  réclamèrent  énergiquement 
auprès  du  Saint-Siège,  et,  par  une  bulle  du 
31  décembre  ik9Sf  le  pape  Alexandre  VI» 


successeur  d'Innocent  VIII,  leur  donna  défi- 
nitivement gain  de  cause.  Il  fut  dès  lors  re^ 
connu  que  les  ossements  de  saint  Antoine 
reposaient  dans  l'église  de  Saint-Julien  d'Ar-i 
lesydépendant  du  monastère  de  Mont-Mai  our. 
La  reine  Claude  de  France,  femme  de  Fran- 
çois I",  vint  les  visiter  en  1515,  et  deux  ans 
plus  tard,  le  pape  Léon  X  envoya  demander 
aux  consuls  a'Arles  une  parcelle  de  ces  res-' 
tes  vénérés  qui,  depuis  cette  époque  jus-' 
qu'en  1789,  continuèrent  d'être  1  objet  de  la 
dévotion  des  fidèles.  En  1839,  l'autorité  dio- 
césaine ayant  fait  procéder  à  la  vérification 
des  reliques  déposées  dans  l'église  de  Saint- 
Julien  d  Arles,  une  commission  nommée  par 
l'archevêque  reconnut  l'identité  des  osse- 
ments de  saint  Antoine  avec  ceux  qui  étaient 
conservés  sous  ce  nom  avant  1789.  Mais  le 
curé  de  la  paroisse  déclara  qu'il  avait  des 
raisons  graves  pour  douter  de  l'authenticité 
des  ossements  réputés  jusque-là  être  ceux 
du  patriarche  des  cénobites;  il  fit  suspendre 
les  opérations  de  la  commission  et,  sans  at- 
tendre une  décision  supérieure,  il  fit  descen- 
dre secrètement  ces  restes  dans  les  caveaux 
de  son  église,  et  livra  aux  flammes,  comme 
objets  de  nulle  valeur,  les  parchemins  qui 
en  attestaient  l'origine  et  les  antiques  enve- 
loppes q[ui  les  recouvraient.  L'auteur  de  la 
Notice  ajoute  qii'en  18i5,  le  maire  et  le  con- 
seil municipal  a'Arles,  émus  de  la  disparition 
d'un  trésor  confié  depuis  un  temps  immé- 
morial à  la  garde  des  administrateurs  de  la 
citéy  ont  fait  exhumer  les  reliques  enfouies 
par  le  curé  de  Saint-Julien.  Cette  exhumation, 
faite  en  présence  d'un  médecin,  constate  que 
la  tète  et  huit  autres  fragments  du  corps  ont 
été  reconnus  conformes  h  un  procès-veri)al 
de  visite  de  la  chAsse  de  saint  Antoine, daté 
du  S6  mai  1609,  dont  une  expédition  est  dé- 

f)Oséedans  les  archives  de  la  ville.  Tels  sont 
es  principaux  faits  exposés  dans  la  Notice 
sur  les  reliques  de  saint  Antoine.  L'auteur 
demande  que  les  ossements  exhumés  par 
ordre  de  1  autorité  municipale  de  la  ville 
d'Arles  soient  rendus  à  la  vénération  pu- 
blique. C'est  une  question  qu'il  ne  nous 
appartient  pas  d'examiner  ;  mais  nous  croyons 

f)Ouvoir  dire  qu'au  point  de  vue  historique, 
a  Notice  nous  parait  établir  solidement  la 
proposition  suivante  :  Le  corps  réputé  être 
celui  de  saint  Antoine  fut  apporté  à  Mont- 
M^gour  en  l'année  1290,  quand  les  Bénédic- 
tins de  cette  abbaye  quittèrent  le  prieuré  do 
la  Motte-Saint-Didier,  et  fut  transféré,  le  9 

envier  iik90,  de  l'église  abbatiale  de  Mont- 
ajour  dans  celle  de  Saint-Julien  d'Arles,  où 
il  a  toujours  reposé  depuis  cette  époque  (1). 

ARLES  en  Roussillon  ou  Arles-sur-Tech, 
département  des  Pyrénées-Orientales,  en 
France. 

Inscription  du  dixième  siècle. 
Pulvere  coDcretos  jacet  hic  ia  pulvere  velus 
Araulfas  Christi  (2) venerandus  aluainus 

(1)  Bulletin  de  la  Société  de  riiistpire  de  FraiiC^. 
—  Nov.  1850,  pag.  346. 

(2)  Il  manque  un  mol, . 


M 


AEL 


D*EPI6RAPH1E. 


ÀRL 


Hic  Pater  egrefpus,  vivens  semper  sludiosus 
Mystico  davidioo  deproinere  carcoina  nablo  (1) 
ï%essit  moDachis  Bcnedicti  dogmata  Patris. 
Ule  quidem  saoctas  Romanis  veiil  ab  oris 
SancU  relliquias  Senneii  mariiris  el  Abdon. 
Cœlica  Guneiipotens  iili  da  scandere  régna 
Agmina  florigeris  retinent  ubi  fulgida  secils  (t) 
Ergo  Kalendaram  nono  cum  pace  Ifotembrîs 
Spiritus  illîns  seculo  migravit  ab  isto. 
Carpe  viator  iter  :  supplex  die  :  parce  Redemplor. 

On  ne  sait  à  quelle  époque  se  fit  eelte 
irâoslatioD  des  saints  Sennen  éi  Abdon  :  les 
uns  la  fixent  au  x'  siècle,  d'autres  remoa- 
ienl  jusqu'au  règne  de  Cbarlemagne. 

[Mémoires  de  la  Société  arch,  du  Midi^ 
t.  II,  p.  326). 

M.  de  Portalon  a  publié  dans  le  Butietin 
du  Comité  de$  artSf  la  note  suivante  sur  IV- 
ffûe  d'Arles-iur'Tech  et  ses  antiquités  (S). 

L'église  paroissiale  d'Arles-sur-Tech  ap* 
partenait  à  une  abbaye  de  Bénédictins  fon- 
dée vers  la  fin  du  yiii'  siècle,  et  enrichie  par 
les  pieuses  libéralités  de  Cbarlemagne  et  de 
lei  successeurs. 

L'édifice,  divisé  en  trois  nefs,  a  reçu,  pos- 
térieurement à  sa  construction,  une  voûte 
3m  m'a  paru  b&tie  en  briques.  Quelques 
étails  de  son  ordonnance  intérieure,  ro- 
mane dans  son  essence,  ont  été  modifiés  à 
diverses  fois. 

Ses  chapelles  sontornées  de  retables,  d'une 

Îrande  richesse  pour  la  plupart,  et  repro- 
uisant  les  uns  par  des  bas-reliefs  enlumi- 
nés, les  autres  par  la  peinture  seule,  des 
scènes  de  TËcriture  sainte,  des  épisodes  de 
la  vie  des  saints  martyrs  Abdon  et  Sennen, 
patrons  de  la  ville,  ou  des  faits  historiques 
relatifs  à  l'aDcienne  abbaye.  Quelques  bla- 
sons d'abbés  se  voient  encore  sur  les  clefs 
de  voûte. 

J'ai  remarqué,  dans  une  chapelle,  une 
chaire  portative,  dont  une  délicieuse  pein- 
ture du  XVI*  siècle  et  de  l'école  italienne 
décore  un  panneau  latéral.  C'est  une  figure 
de  sainte,  aux  traits  calmes  et  purs,  entourée 
d'emblèmes  divers. 

Le  clocher,  de  forme  carrée,  construit  en 

Sierres  de  petit  appareil  irrégulier,  est  it>ercé 
e  baies  à  plein  cintre  accolées  par  trois  ou 
par  quatre. 

La  façade,  bitie  en  petit  appareil  égale- 
ment irrégulier,  a  sa  porte  couronnée  crune 
archivolte  romane  dont  le  bandeau  en  mar- 
bre blanc  est  orné  de  palmettes.  De  chaque 
côté,  une  figure  de  louve  ou  de  lion  (l'état 
un  peu  fruste  des  sculptures  ne  permet  pas 
de  bien  déterminer  la  nature  du  sujet) 
étreiut  dans  ses  griffes  un  autre  animal , 
qu'il  a  terrassé.  La  corniche  qui  les  sup- 
porte à  son  extrémité  se  prolonge  de  droite 
et  de  gauche  sur  toute  la  longueur  du 
mur. 


(i)  Pour  nablio. 

(2)  Peut-être  pour  Sertis. 

rS)  Bulletin,  l.  Il,  p.  147. 


Dans  l'axe  de  la  porte  est  une  petite  fenê- 
tre romane,  entourée  d'un  large  cadre  de 
marbre  blanc  à  rinceaux  et  rosaces,  avec  un 
aspic  à  la  base  entrelacé  dans  des  feuillages* 
Ces  sculptures  sont  traitées  avec  une  grande 

Kureté  de  goût  et  beaucoup  de  délicatesse. 
les  fenêtres  géminées  semi-circulaires,  à 
colonnettes  et  chapiteaux  romans,  sont  pra- 
tiquées sous  les  remparts  du  sommet  de  la 
façade.  Tout  ce  travail  d'architecture  et  de 
sculpture  est  l'expression  de  l'art  aux  xi* 
et  xir  siècles. 

On  a  incrusté  dans  ce  mur  des  tables  de 
marbre  blanc  portant  des  inscriptions  que 
je  n'ai  pas  eu  le  temps  de  déchiffrer,  que  je 
crois  néanmoins  appartenir  au  xin*  siècle. 
Au-dessus  de  la  porte,  se  trouve  enchâssé 
un  bas-relief  en  marbre  blanc  de  la  coupe 
d'une  croix  grecque  ;  dans  chaque  bras  est 
inscrit  un  médaillon  portant  un  des  sigaes 
figuratifs  des  évangélites  :  l'aigle  au  sommet, 
l'ange  à  gauche,  le  lion  à  droite,  le  bœuf 
dans  le  médaillon  inférieur.  Chacun  de  ces 
attributs  est  nimbé  et  ailé.  Le  bœuf  seul 
m'a  paru  dépourvu  de  nimbe.  Les  médail- 
lons, bordés  d'un  cadre  à  boudin  dans  un 
double  filet,  se  rattachent  par  une  petite 
rosace  à  un  ovale  aigu  inscrit  au  centre  de 
la  croix  avec  un  cadre  de  même  profil. 

Dans  cet  ovale,  Dieu  le  Fils  est  représenté 
assis,  nimbé  et  légèrement  barbu  ;  il  bénit 
de  sa  main  droite,  à  moitié  fermée.  Un  ob- 
jet dont  la  nature  me  paraîtrait  problémati- 
tique,  si  ce  n'était  un  livre  fermé,  repose 
sur  le  genou  gauche.  Le  Christ  est  vêtu  dé 
la  tunique  et  du  manteau  ;  la  saillie  des  jam- 
bes est  rigoureusement  indiquée  sous  la 
draperie  ;  les  pieds  sont  nus.  Ce  sujet  a  été 
conçu  et  exécuté  dans  le  xi*  siècle. 

Sous  un  angle  entaillé  au-dessous  est  un 
demi-cercleavecunecroix, placé  au  milieu  de 
Valpha  et  de  Voméga. 

A  côté  et  en  retour  de  la  façade,  se  trouve 
une  enceinte  fermée  par  une  grille  en  fer  et 
se  reliant  h  une  chapelle  ouverte,  protégée 
seulement  par  une  grille.  Un  sarcophage  en 
marbre  blanc,  dont  Je  couvercle  a  quatre 
versants  a  été  solidement  scellé  avec  des 
crampons  en  fer,  est  posé  au  milieu  de  l'en- 
ceinte sur  deux  pierres  qui  l'isolent  de  tous 
les  côtés.  La  face  intérieure,  bordée  de  lé- 
gers filets  en  saillie  formant  encadrement, 
EDrte  un  médaillon  avec  le  monogramme  du 
hrist,  entouré  d'un  cordon  d'oves. 

Ce  sarcophage,  qui  appartient  évidem- 
ment aux  premiers  siècles  de  l'ère  chré- 
tienne, est  en  grande  vénération  dans  toute 
la  contrée.  D'après  la  tradition,  et  les  traces 
de  cette  tradition  se  trouvent  dans  des  ma- 
nuscrits du  XV'  siècle,  il  aurait  contenu  lea 
ossements  des  saint  Abdon  ot  Sennen,  prin- 
ces persans,  martyrs  pendant  les  persécu- 
tions de  Dioclétien.  Ces  ossements,  exhu- 
més des  catacombes  de  Rome  dans  le  viir 
siècle,  furent  accordés  h  la  pieuse  sollicita- 
tion des  moines  de  l'abbaye  et  des  habitants 
d'Arles,  dans  le  but  d'éloigner  les  fléaux 
qui  désolaient  le  pays.  Ces  reliques  véné- 
rées furent  mystérieusement  portées  dans 


•  « 


9i 


ARL 


MGTIONNAIRE 


ARS 


cette  Tille,  cachées  daos  des  barils  pleins 
d*eau  et  conservés  dans  le  sarcophage  avec 
Teau  qui  les  recouvrait  (1).  Depuis  cette 
époçiue»  celui-ci  est  devenu  une  source  qui 
D*a  jamais  tari,  quelle  que  soit  la  quantité 
d'eau  qu'en  retire  la  dévotion  populaire  (2). 

Par  quelle  voie  Feau  s*introduit-elle  dans 
le  tombeau  ? 

£xiste-t-il  quelque  tuyau  souterrain  ? 

Le  tombeau,  posé  sur  deux  pierres  de  pe- 
.  tite  dimension,  est  isolé  d*une  manière  pres- 
que complète.  Il  a,  d'ailleurs,  été  renversé 
en  1793,  et  nul  tube  secret  ne  fût  mis  à  dé- 
couvert è  cette  époque,  où  la  moindre  super- 
cherie émanée  du  fanatisme  religieux  eût  été 
signalée  à  *la  risée  ou  à  l'animad version  pu- 
blique. En  outre,  il  a  été  déplacé,  il  y  a  peu 
d'années,  pour  recevoir  quelques ré[)a rations, 
et,  parmi  les  nombreux  témoins  qui  Tont  vu 
dans  cet  état,  aucun  d'eux  n'a  pu  constater 
une  ouverture  secrète. 

Introduirait-on  cette  eau  par  le  petit  ofBce 
latéral  ? 

Le  tombeau  est  placé  hors  de  Téglise,  sur 
une  place  ouverte  à  tous  les  regards,  et  une 
pareille  manœuvre,  souvent  répétée,  n'aurait 

?u  être  tenue  assez  secrète  pour  ne  pas 
veiller  1  attention  de  quelques  témoins, 
heureux  de  se  faire  les  échos  de  cette  dé- 
couverte. 11  faudrait  supposer  d'ailleurs  aue, 
parmi  les  hommes  qui  se  sont  succéaés, 
nombreux  dans  l'administration  de  la  pa- 
roisse ,  nul  ne  s'est  rencontré  assez  éclairé , 
assez  ennemi  du  mensonge  pour  refuser  de 
se  prêter  secrètement  à  une  action  odieuse, 
si  elle  n'était  ridicule.  L'ancien  curé  cons- 
titutionnel lui-même,  qu'on  ne  peut  raison- 
nablement soupçonner  coupable  de  fona- 
tisme^  a  déclaré  qu'il  ne  reconnaissait  dans 
ce  fait  extraordinaire  aucune  trace  de  mau- 
vaise foi. 

La  pierre,  enfin,  serait-elle  d'une  nature 
assez  poreuse  pour  absorber  l'humidité  at- 
mosphérique et  la  laisser  transpirer  intérieu- 
rement? Mais  c'est  un  marbre  qui,  par  sa  na- 
ture^  ne  peut  laisser  admettre  une  pareille 
supposition.  D'ailleurs  cette  tran$8udalion 
oe  pourrait  évidemment  fournir  une  aussi 
grande  Quantité  d'eau. 

Jusquici  aucune  explication  n'a  satisfait 
moji  désir  d'éclairer  l'obscurité  de  ce  fait. 

Des  bas-reliefs  en  mjirbre  blanc,  assem- 
blés en  forme  de  croix  latine,  sont  incrustés 
dans  le  mur  en  face  du  sarcophage.  Le  plus  , 
grand  représente  un  personnage  debout, 
vêtu  d'une  tunique  et  d  un  manteau,  les  bras 
croisés  sur  la  poitrine.  Les  plis  des  draperies, 
très-peu  fouillés  et  em|>reints  d'une  raideur 
uniforme,  serrant  le  corps  comme  le  feraient 
des  bandelettes.  Le  visage  est  barbu  et  enca* 

Ji)  Ils  reposent  aujourcTîiul  sur  Tautel  qui  leur  a 
consacré  dans  une  des  Chapelles  de  Tëglise. 
{%)  Le  cnré  de  la  paroisse  iira  dit  qu*à  certains 
jours  de  Tannée  il  a  relire  jusqu'à  50  litres  de  cette 
esn,  sans  ravoir  jamais  épuisée. 

Les  prêtres  attachés  an  service  de  la  paroië^e  iiH 
troduisent  un  linge  dans  un  petit  orilice  latéral,  et 
recueillent  dans  des  fioles  Teau  dont  ce  linge  est  im- 

bftHÎ. 


dré  dans  une  coiffure  retombant  de  chaque 
côté  sur  les  épaules. 

Le  personnage  affecte,  dans  les  lignes  et 
la  nature  de  sa  coiffure,  les  formes  de  la  sta- 
tuaire égyptienne,  ou  mieux  encore  des  mo- 
mies de  la  vieille  Egypte.  Le  nez,  indiqué 
par  une  cavité  triangulaire,  a  fait  attribuer 
oe  portrait  à  un  homme  qui,  atteint  d'un 
ulcère  dans  cette  partie  du  visage,  se  trouva 
guéri  par  l'usage  de  l'eau  miraculeuse.  A  mes 
yeux  ce  doit  être  plutôt  la  pierre  tumulaire 
d'un  abbé  ou  d'un  dignitaire  quelconque  de 
l'abbaye,  velu  de  l'aube,  de  la  chappe,  et 
couvert  du  capuchon  monacal,  que  le  sculp- 
teur, dans  l'ignorance  de  son  art,  aura  rendu 
avec  peu  de  précision  et  de  vérité. 

Au-dessus,  se  trouve  un  bas-relief  repré- 
sentant une  croix  pectorale  portant  une 
main  divine,  bénissant  à  la  manière  des  La- 
tins. De  chaque  côté  et  au  point  de  jonction 
des  deux  sculptures,  de  manière  à  figurer  les 
bras  d'une  croix,  deux  autres  bas-reliefs  re- 
présentent deux  anges  en  adoration.  Ces 
deux  figures,  par  la  roideur  des  lignes  et 
Tabseiico  des  proportions,  appartiennent  è 
l'enfance  de  l'art. 

Ces  quatre  si^gets  étaient-ils  destinés  à  se 
trouver  réunis  et  à  affecter  la  combinaison 
actuelle  ?  A  considérer  la  nature  du  calcaire, 
la  dimension  des  parties,  le  peu  de  saillie 
des  reliefs  et  l'ensemble  de  leur  style,  qui 
m'a  paru  être  celui  des  xr  et  %\V  siècles,  on 
pourrait  répondre  affirmativement. 

ARQUA TO,  dans  le  royaume  Lombarde- 
Vénitien,  près  de  Padoue. 

Au  tombeau  de  Pétrarque. 

Frigida  Francisa  lapis  hîc  lenet  ossa  Petrarchœ, 
Suscipe  Virgo  parens  animam ,  sate  Virgine  parce^ 
Fessaque  jam  terris  oœli  reqniescat  in  arce. 

Ob.  XIX.  lulii  M.  GOC.  LXtlV. 

(Labbb,  Thés.  epit(tph.j  p.  195.) 

ARRAS,  chef-lieu  du  département  du  Pas- 
de  Calais,  en  France. 

Ancienne  abbaye  de  Sainl-Waast. 

£pitaphe  du  roi  Thierry  I"'. 

Rex  Tlieodoricus  ditans  vt  venis  amiciis 
Nos  ope  muïlmoda  jacel  hic  cum  conjuge  Doda. 
Régis  larga  manus  et  prxsul  Vinéicianus, 
Nobis  Regaley  dant  et  lus  pontificaCe. 
In  decies  nono  cum  quinqtiagtes  àaodeno 
Anno  defunctum  ndel  bute  qui  quatoOr  ^ôdet, 
Qoa  legis  haec  /rora,  Dominum  pic  RegOms  om, 
Muneribus  quorum  stat  vita  Dei  fainulorKm, 

(Labbe,  Thés,  epitaph.^  p.  625.) 

Cette  épitaphe  est  dans  le  goût  de  celles 
des  XI'  et  xii*  siècles.  Voyez-en  de  semUa*- 
blés,  en  vers  léonins,  à  Tarticle  Clvny. 

ARSOLI,  dans  les  Etats  de  l'Eglise. 

Sur  un  autel  près  de  Véglise  de  la  Sainte^ 

Vierge. 

Salvis  DD.  N    .    .    . 


DICPIGRAPHIE. 


65  ATH 

perpet  .    . 
formam.    .    .    (i) 

(Cardinal  Mai.  p.  3fc9) 

ASCOLI  dans  les  Etats  de  TEglise  (Italie). 

I. 

Dixième   siècle,    —   Sanctuaire    de    Vigliie 

principale. 

IIîc  jacet  hamatas  in  terris  amie. ..s 
Régi  aeterne  Aaguslinus  sess.  cum  ienit 
Suos  pro  XP....  ae  coronalus  cui 
P.P.  corpus  Elle)...  episcopas  ex  dlbersis 
A.  moris  bac  pictor...  circumdedît 
decoris  in  qua  modo  propter  angelorum 
decoris  consortes  animae  bona  illi  qui  pro 
XPi  amore  suo  aniro  circum  fluxit  honorem. 

(Cardinal  Mai,  149;  5  ;  Ughelu  »  1. 1 . 

p.  W2.) 

II. 

inscription  au  faubourg  de  la  ville. 

Propagatori  romani 
imperii  D.  N.  FI.  \alen- 
tinfano  aug.  sem- 
per  victori  or- 
do  dévolus  H  ... 
mes  P.  C.  Auc...  ' 
D.  D. 
{Cardinal  Haï,  p.  260;  Murât.,  p.  264. 2.) 

ASTORGA,  en  Espagne. 

Sur  une  ancienne  châsse  en  argent  renfermant 

des  reliques. 

Alfonsus  rex. 
Xemen  regina. 

(Morales»  los  otros  cinco  libros,  eic.j 
p.  180  ;  Mai,  p.  50.) 

ASTYPALIA,île  de  rArchipel,au  royaume 
de  Grèce. 

On  lit  sur  la  muraille  intérieure  d'un  châ- 
teau fran 


A13B 


M 


»  • 


-^  Johannes    +    Quirinus 
cornes  t    Aslineas  (?) 
qui  eo  duxit 

accolas       an  no 
M»     CCCC-  XÏU-  die 

XXX<>       Marcii 
transla.       S.  Quirini 

(BuGHON,  Atlas  des  nouv,  recherches  de 
la  MoréCf  planche  xlii,  n*  2.) 

ATHENES,  capitale  de  la  Grèce. 
M.  Ross  a  publié,  dans  la  Revue  archéolo- 
gique de  1845,  p.  434,  différentes  inscriptions 
Grecques  récemment  découvertes  en  Grèce, 
laus  le  nombre  se  trouve  l'inscription  chré- 
tienne oue  nous  reproduisons  ici. 

(i)  Fabreu.  de  aquaeaucl.  p.  i09  ;  Cassius  T.  |. 
p.  9^4, 


KOlMHTh 
PIONSEO 

AOÏAOÏK 

COZOME 

NHG. 


SLOlfOtTÔpiW 

8cou  douXoD  x[a21 

S^ulture  de  Tbeodoulos  et  de  Sozomène. 

{Armures  franques  au  Musée  d* Athènes. 
Voy.  Chalcis.) 

AUBERVILLIERS,  près  Pans,  en  France. 

L'église  d'Aubervilliers,  quoique  dédiée 
anciennement  sous  l'invocation  de  saint 
Christophe,  est  beaucoup  plus  connue  de- 
puis longtemps  sous  le  nom  de  Notre-Dame 
dés  Vertus:  c'est-à-dire,  des  Miracles^  à 
cause  des  prodiges  étonnants  que  l'on  dit 
qui  s'y  sont  opérés  par  l'intercession  de  la 
sainte  Vierge.  On  peut  consulter  à  ce  sujet 
les  Antiquité  deParis^  par  Jacques  Dubreul, 
religieux  de  Saint-Germain  des  Prés,  qui 
rapporte  différentes  pièces  de  vers  compo- 
sées à  l'occasion  des  miracles  les  plus  frap- 
pants. Le  premier  est  de  1338;  le  second,  Je 
troisième  et  le  quatrième,  sont  sans  date; 
le  cinquième  est  de  1582.  Il  en  ajoute  un 
sixième  arrivé  le  23  septembre  1598,  et  il  le 
constate  par  une  inscription  que  l'on  voyait 
de  son  temps  sur  un  tableau  placé  dans  la 
chapelle  de  la  Vierge. 

Dubreul  et  autres  antiquaires  rapportent 
qu'en  1529,  sous  le  règne  de  François  I", 
toutes  les  paroisses  de  Paris  s'assemblèrent 
dans  l'église  cathédrale,  et  delà  allèrent  en 
procession  à  Notre-Dame  des  Vertus  à  la 
clarté  d'un  si  grand  nombre  de  flambeaux, 
que  ceux  qui  étaient  sur  les  hauteur  de 
Montlhéry,  crurent  gue  le  feu  était  dans 
Paris.  Cette  procession  avait  pour  objet 
de  demander  à  Dieu  la  destruction  do 
l'hérésie. 

Ce  fut  sous  le  règne  de  Henri  Ii  que  i  on 
travailla  à  la  façade  de  l'église  d'Aubervil- 
liers» et  que  l'on  bfltit  le  grand  clocher,  dont 
la  tour  parait  d'une  assez  bonne  construc- 
.♦'on. 

On  lit  dans  ceiie  même  egnse  i  epiiapne 
d'an  Pierre  de  Montholon^  fils  du  dernier 
garde  des  sceaux  de  ce  nom.  11  était  docteur 
et  professeur  en  Sorbonne,  et  chanoine  de 
Laon.  S'étant  retiré  dans  ce  village,  dont  il 
était  seigneur,  pour  éviter  la  peste  qui  ra- 
vageait Paris  en  1596,  il  ne  put,  quoique 
éloigné,  échapper  à  ce  fléau.  U  donna,  en 
mourant,  à  l'église  d'Aubervilliers  quelques 
droits  qui  lui  appartenaient    comme   sei- 

gieur.  Il  fut  inhumé  à  c6té  de  l'autel  de 
otre-Dame.  Son  épitaphe  est  énoncée  en 
ces  termes  : 

Avili  hiyus  terrlloni  ac  vivarii  Domimis; 
•ed  maj^e  cirrus  ^uod  |Aire  et  nvo  y\c^^^- 


€5 


AUT 


DICTHWNAIRE 


AUT 


66 


cellariis  Cnnclae  iiatus;  dum  fugit  labem 
anno  iSISff,  Lutetiam  populaDtem,  ipsemet  con- 
fidtar  uoe,  prius  Ecciesi»  huic  legatis  decimis 
qoas  în  feodum  habebat. 

Charles-François  de  Hontholon,  premier 
président  du  parlement  de  Toulouse»  mou- 
rut en  1703,  dans  sa  terre  d'Aubervilliers. 

Le  célèbre  Isaac  de  la  Peyrère,  de  Bor- 
deaux» auteur  du  Livre  des  Priadamitesj  a 
demeuré  à  Aubervilliers  :  il  y  resta  dix  ans 
en  pension  chez  les  Pères  de  TOratoire*  et 
y  mourut  le  31  janvier  1676»  flgé  de  auatre- 
Yingt-deux  ans. 

(HuRTAUT  et  Magnt»  Dici.  de  Paris  et  de 
ses  environs.) 

ACGH»  département  du  Gers»  en  France. 
1398.  —  CloUre  de  Saint-Orens, 
Anno  Domini  MGCXGVUI  quarto  Kalendas 
AogosU,  obiil  magister  B.  de  Savesio  qui  lega- 
viu...  orientioquinque  solides  morlanos,  annua- 
tim.  Orale. 

IMém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  111» 
p.  293.) 

AULENDORFF»  ville  du  royaume  de  Wur- 
temberg» en  Allemagne. 

A  réçlise  principale,  on  conserve  des  re- 
liques de  saint  Sébastien»  martyr,  avec  cette 
inscription  originale  tracée  sur  la  oierre  ve- 
nant des  catacombes  de  Rome. 

Edoneconjugi  Sabiniano  in  pace. 

i 
{Cardinal  Maï,  p.  &02;  Gbrbert»  iler 
manie,  j  p.  (^32.) 

ADTEUIL,  villaee  près  Paris. 

Son  église  est  dédiée  sous  le  titre  de  la 
Sainte-Vierge»  et  tous  les  ans»  le  jour  de 
TAssomption^  il  s'y  fait  un  grand  concours 
de  peuple  qui  y  vient  de  Paris  et  des  envi- 
rons. Le  portail»  dit  M.  l'abbé  Lebœuf»  parait 
être  un  ouvrage  du  un*  siècle»  aussi  bien 
que  la  tour  du  clocher»  gui  est  terminée  en 
pyramide  octogone  de  pierre. 

O^ns  le  chœur  est  inhumé  Antoine-Nicolas 
Nicolai»  premier  président  de  la  chambre  des 
comptes  de  Paris»  mort  à  Auteuil  le  15  juin 
1731. 

Dans  la  chapelle  à  côté  du  chœur»  est  atta- 
chée  sur  le  mur  une  plaque  d'airain»  sur  la- 
quelle on  lit  répitaphe  suivante»  qui  est  du 
célèbre  M.  Lebeau»  secrétaire  perpétuel  de 
FAcadémie  royale  des  inscriptions  et  belles- 
lettres. 

D.    0.    M 

Hic  dtas  est  Clandius  Desbàis  Gendron,  Fa- 
coltails  MoBspelieDsis  doctor,  et  Philippi  Aure- 
lianeDsium  ducis»  regni  moderatoris,  medlcus 
ordinarius  :  Vir  in  saDandis  morbis  peritug  et 
efficax  :  ingenio  magno  rectoque  ;  antiqua  reli- 
gicae,  virtute  ac  fide  ;  affabilior  egeno  quam 
divili»  cùm  et  aegriuidioes  simul  et  pauperlem 
depeUeret.  Gonlemplor  opum  el  grali»  ;  lamae 
pcrtaesus  iDgeniis,  qus  vd  lovidia  vel  secessu  se- 
enta  est.  Ibi  nequlequam  latens»  ipso  noroine 
proditus  ;  quautiun  potuit  taaten  subducere  se 
es  oculb  »  aetenHUDB  hnuen  coofemplans  obtutu 


irretorlo;  et  opns  niitarae  et  samini  artiflcis 
manum,  praevia  religionis  face,  assidue  rlmatus, 
vitam  et  sibi  et  aliis  utiiem  explevit  cœlo  matu- 
rus  senex.  \ixit  annos  lxxxvu.  Obiit  die  3  s^- 
tembris  1750. 

REQUIESGAT  IN  PACB. 

Claude  Deshais  Gendron  était  d'une  illus- 
tre famille  de  Beauce.  Il  fit  d'excellentes  étu- 
des» après  lesquelles  il  se  livra  tout  entier  à 
celle  de  la  médecine.  Après  avoir  été  reçu/ 
docteur  dans  la  Faculté  de  Montpellier,  il' 
fut  successivement  médecin  de  Monsieur» 
frère  unique  du  roi  Louis  XIV»  et  de  M.  le 
duc  d'Orléans,  son  fils.  Il  pratiqua  la  méde-' 
cine  à  Paris  avec  le  plus  grand  succès»  et  se 
fit  des  amis  de  la  plus  haute  considération. 
11  eut  des  liaisons  habituelles  avec  les  plus 
grands  esprits  de  son  temps»  et  entre  autres» 
avec  l'illustre  Boiieau  Despréaux,  qu'il  ve- 
nait souvent  voira  Auteuil.  Après  la  mort  do 
ce  fameux  poëte»  il  acheta  sa  maison»  et  y 
vécut  dans  la  plus  grande  retraite»  ne  s'oc- 
cupant  que  de  la  grande  affaire  de  son  salut» 
et  ne  se  communiquant  au  dehors  que  pour 
le  service  des  pauvres,  auxquels  il  donnait 
abondamment  des  secours  de  toutes  espè- 
ces ;  il  V  mourut  en  1750,  âgé  de  87  ans. 

En  1735»  fut  inhumée»  dans  le  cimetière  de 
cette  paroisse ,  madame  Anne  Le  Febvre 
d'Ormesson,  femme  de  Henri-François  d'A- 
guesseau»  chancelier  de  France,  un  des  plus 
grands  hommes  que  la  ii]n:^istratureait  ja^ 
mais  eus.  Madame  la  chancelière  étant  morte 
à  Auteuil»  et  ayant  demandé  d'être  enterrée 
dans  le  cimetière»  au  milieu  des  pauvres» 
on  obéit  h  sa  volonté,  et  on  couvrit  sa  sépul- 
ture d'une  tombe  d'airain»  inscrite  en  bosse» 
et  fermée  d'un  grillage. 

L'épitaphe  qu'on  lit  sur  la  tombe  de  cette 
dame  est  l'ouvragé  de  M.  le  chancelier.  Ce 
grand  magistrat  mourut  à  Paris,  le  9  février 
1751  ;  et,  ayant  ordonné  qu'on  l'inhumât  au- 
près de  sa  chère  épouse,  son  corps  fut  porté 
a  Auteuil  le  11  du  même  mois,  et  enterré 
dans  le  cimetière.  On  éleva  sur  l'endroit  de 
sa  sépulture,  une  tombe  semblable  à  celle  do 
madame  la  chancelière,  avec  une  épitaphe. 
Deux  ans  après  (en  1753)  MM.  d'Aguesseau 
firent  transporter  plus  loin  de  l'église»  et 
proche  rentrée  occidentale  du  cimetière» 
ces  deux  tombeaux,  à  la  tête  desquels  ils 
ont  fait  ériger,  sur  une  magnifique  nase  de 
marbre  noir,  une  haute  pyramide  d'un  marbre 
différent»  qui  supporte  un  gioble  au-dessus 
duquel  est  une  croix  de  cuivre  doré.  C'est  le 
roi  qui  a  donné  les  marbres  qui  entrent  dans 
la  composition  de  ce  monument. 

Sur  les  pieds  de  la  pyramide»  sont  des  ins- 
criptions en  lettres  d  or»  dont  on  fera  men- 
tion après  avoir  rapporté  les  épitaphes  de 
monsieur  et  de  madame  d'Aguesseau.  Pour 
suivre  l'ordre  des  temps ,  on  commencera 
par  celle  de  madame  la  chancelière,  morte 
en  1735. 

Hic  Jagit 

Anna  Le   Febvre   d'Ormesson,  Hennci-Fran- 
ciêci  d'hevEhSEAv,  Galliarum  tanceUaril»  Begio- 


01 


AUT 


D'EPIGhAPHlE. 


AUT 


68 


rum  Ordinum  Commendatoris  uxor.  PeliciUte 
indolis,  morum  leni  graviiale,  fidei  et  religionis 
simpliciiate,  tam  bene  comparata,  at  ad  omne 
▼irtutis  el  ofQcii  genus  nata  poilus  qaàm  instt- 
tuta  videretur.  Mulier  chrisUane  forlis,  min- 
quant  oliosa,  semper  quieta,  non  elaia  prospe- 
ris,  non  adversis  fracia,  graves  et  longos  corpo- 
ris  cruciatus  tnlit  patienter  et  placide,  mortem 
etîam  libenter  obiit  anno  setatls  58.  Kal.  Decemb. 
an.  I7$S. 

Qu«  io  lerri^  velut  ho^pes  vi^erat,  (ac  in 
villa,  divina  ita  disponente  Providentia,  tan- 
quam  in  hospitio  moriua  est,  et  inter  pauperum 
cineres»  pauper  ipsa  spiritu,  et  pauperum  mater, 
beatam  resurrectionem  expectare  maluit,  quàm 
inter  divitum  sepulcra.  Maritus  mœren^  et  me» 
rentes  uberi  doloris  simul  et  venerationis  monu- 
mentum  pmuese ,  sic  in  benedictione  memoria 
illius,  et  08sa  ejns  pullulent  de  loeo  suo. 

Hic  Jacet 
Henricuê-^Franciscus  d*Agdesseau  ,  Galliarum 
Ganœllariu^,  Regiorum  Ordinum  Gommenda- 
tor.  Vtr,  eloquio  cseteris,  ratione  sibimet  impe- 
rana  :  ingenii  matura  gravitate  venerandus  juve- 
nis,  «emper  iorenti  lepore  ^mabilis  senex,  toto 
Ttt«  tenore  aequabilis.  Gapaci  mente  et  im- 
mensa  memoria  bumanas  omnes  doctrinas  corn- 
plexus,  sacris  in  litteris  praecipue  conquiescens  : 
res  secundas  in  patrix  commoda,  infaustas  sibi 
in  fnigem  vertit.  Gvis,  conjux,  parens  optimus  ; 
leguB  egregius  interpres,  custos,  conditor  ;  eru- 
ditis,  etiam  exteris,  lux  et  patroiius  :  egentium 
tutor  et  pater  ;  ad  consilium,  ad  praesidium,  pa- 
tens  omnibus  :  prodesse  singulis,  non  praestare 
expetens  ;  quantum  prodesset,  unus  non  senlie- 
bat«  SoUas  sapientlae  cupidus,  et  illam,  et  ea 
quae  non  petierat,  adeptus,  primam  in  regno  dî- 
gttilatem,  ultro  delatam,  accepit,  ad  xxxit  an- 
nos  splendide  gessit,  sponie  abdicavit.  Terre- 
nonim  immemor^  superna  sitiens,  clayis  dolo- 
rum  confixus  cruci,  obiit  v  idus  februarii  m.  o. 
GG^  u.  anno  asiatis  lxxxiu  ioeunie  desideratis- 
sÛB»  eoEJugi ,  ut  in  omnibus,  sic  et  Gbristiana 
bumiKtate  ooncors  in  boc  cœmelerio  jungi  vo* 
luit,  liberi  lugentes. 

P.  ?. 

Inscriptions  sur  le  piédestal  de  la  croix  du 
cimetière  d'Auteuity  au  pied  duquel  sont  les 
tombeaux  de  M.  le  chancelier  et  de  madame 
la  chancelière  d'ÀQuesseau. 

Sur  une  Ues  laces  du  plédestai  : 
Gbristo  servatori  spei  credentium ,  in  quo 
crediderunt  el  speravemnt  Uenricus-Franciscus 
4'A6i)E&6EAii)  Galliarum  Ganceliarius,  et  Atma  Le 
FeavRS  ft'Oiui£s%[>|f,  ^u%  coi^ia,  eorum  liberi, 
juxta  utriusque  pareutis  exuvias,  banc  erucem 
dedicavere  anno  repai:at^  sakitis  m.  d.  ce.  lui. 

Sur  Taulre  face  : 

Sdbrie,  juste  et  pic,  conversa ti  in  boc  saecuk), 


expeetant  beatam  spem  et  adventiim  glofiae  «Sla- 
gni  Del  el  Salvatoris  nostri  Jesu  Christi,  qui 
dédit  semetipsum  pro  nobis  in  cruce,  ut  no9  n^ 
dimeret  ei  mundaret  sibi  populum  acceptabl- 
lem,  sectatorem  bonorum  operum.  Ora  pro  ciB, 
Stator. 

(Hi}RTAUT  et  M46NT,  Z>tc^  de  Paris  H  de 

ses  environs.) 

ADTDN,  en  France. 

On  a  découvert  en  1829  à  Autun,  dans  le 
vieux  cimetière  de  la  ville,  une  inscription 
grecque  sur  marbre  d*une  haute  importance, 
qui  depuis  lors,  étudiée  et  interprétée  par 
les  savants  les  plus  éminents  de  la  France 
et  de  ritalie,  M.  Raoul  Rochette,  M.  Le- 
tronne,  M.  Lenormant  et  le  savant  Jésuite 
Secchi,  a  pris  place  parmi  le^  antiquités 
chrétiennes  de  premier  ordre.  Cette  inscnp- 
tion  appartient  au  m*  siècle  de  notre  ère. 
Elle  offre  cela  de  particulier,  qu'elle  est  com- 
posée de  beaux  vers  hexamètres  et  penta- 
mètres à  facture  homérique,  tandis  que  jus- 
qu'ici on  n'avait  trouvé,  parmi  les  monu- 
ments chrétiens,  que  des  inscriptions  en  gé- 
néral d'un  style  commun  et  barbare.  La  pré- 
cieuse inscription  d'Autun  rappelle  et  con- 
firme les  principales  croyances  de  TEglise 
catholique,  apostolique  et  romaine  ;  la  atvi- 
nité  du  Verbe,  le  sacré  cœur  du  Chrisi^  Fin- 
carnation  du  Verbe,  qui  s'y  trouve  désigné 
sous  le  nom  mystérieux  du  Poisson^  comme 
dans  les  inscriptions  des  catacombes  de 
Rome,  la  justification  du  baptême^  VEucharis-' 
tie,  le  baptême  du  martyre:  entia  la  prière 
pour  les  morts.  Les  protestants  de  bonne  foi 
ouvriront-ils  les  yeux  à  la  lumière  d'un  si 
antique,  si  vénérable  el  si  authenliqiiemouu- 
ment? 

L'inscription  d'Autun  a  été  signalée  d'a- 
bord par  le  savant  domPitra,  alors  professeii^ 
au  séminaire  d'Autun,  dans  les  Annales  4e 
Philosophie  chrétienne  de  M.  Bonnetty,  tom. 
XIX,  juillet  —  déc.  1839,  pag.  Id5.  Elle  a 
formé  ensuite  la  matière  de  six  dissertations 
du  môme  auteur  insérées  dans  le  m^mo  re- 


cueil des  Annales  (3*  série,  t^  XXX.  fk  197  ; 

L  p. 
et  85;  tom.  V.  p.  165.);  d*une  notice' de 


3*  série,  t.  L  p.  165;  tom.  II,  p.  7 


IX.  p,1 

;  t.  m. 


p.7 


M.  Rara>  prêtre,  Ànmales  de  philosophie  (3*  sé- 
rie), t.  VU,  p.  â32;  et  d'un  mémoire  du 
P.  Secchi,  intitulé  :  Epigramma  greco-ihris- 
tiano  de^primi  secoli  trovato  non  ha  guari 

Îresso  rantica  Augustoduno,  oggi  Autun»  in 
VanciaySuplito  dove  era  d'uopo  e  commentato 
dalP.  Giam-Pietro  Secchi,  délia  Compagnia 
di  Gesu  ;  Rome.  18V0. 

Le  texte  grec  de  rinscriptiou  a  été  publié 
en  fac-similé  et  en  lecture  courante  dans  les 
Annales  de  Philosophie  au  tome  XIX,  p.  197 
de  la  3'  série,  et  au  tome  Ili^  p*  10  de  la 
3*  série.  -^  Nous  ne  le  reproduirons  pas, 
nMiis.  nous  en  donneroos  une  traduction  en 
extrayant  qudques  fragments  des  disser- 
tations de  Dom  Pilra.  Nous  regrettons  de  ne 
pouvoir  faire  connaître  en  totaKto  l'examen 
que  le  docte  Bénédictin  a  fait  de  l'inscription 
d'Autun  sous  tes-  rapports  religieux,  dogma^ 
tique,  liturgique  et  pnih)sof)faique. 


69 


kxn 


MimONNAIRE 


AUT 


70 


c  L'étude  des  marbres  d*Autun  touche  à  sa 
fin,  dit  dom  Pitra  dans  son  troisième  arti- 
cle (1)  ;  les  travaux  partout  entrepris,  avec 
un  concours  digne  de  l'importance  du  monu- 
menU  sont  comme  achevés  ;  les  difficultés 
s'aplanissent,  la  lumière  se  fait,  ces  vénéra- 
bles pierres  parlent;  et,  grâces  au  ciel,  ce 
langage  sacre  n'a  pas  été  abandonné  aux  dis- 
putes d'une  science  .incrédule  et  défiante.  La 
loi  a  recueilli  les  saintes  paroles  de  la  foi  des 
anciens  jours;  et  voici  que,  du  sein  de 
Rome,  une  voii  qui  a  puissance,  planant  des 
hauteurs  de  la  science  et  de  la  théologie, 

[promulgue  ce  symbole  de  quinze  siècles,  le 
ivre  avec  confiance  aux  savants  qui  l'admi- 
reront, le  présente  avec  autorité  aux  sectai- 
res qu'il  confondra,  et  félicite  de  cette  dé- 
couverte l'Eglise  d'Autun,  la  cité  éduenne,  la 
France  entière,  qui  doit  au  christianisme  ses 
meilleures  gloires. 

«  La  doctrine  catholique,  dit  encore  le  R 
V.  Secchi ,  dont  nous  abrégeons  à  regret  les 
paroles,  n'a  pas  seulement  pour  preuve  la 
possession  permanente  de  la  prescription, 
l'infaillible  enseignement  de  fa  chaire  de 
Pierre,  l'autorité  des  conciles  généraux  ,  la 
tradition  légitime  des  Pères,  la  pratique  des 
dogmes  continuellement  vivante  dans  les 
liturgies  de  VOrient  et  de  TOccident;  le  con- 
sentement même  des  hérétiques,  plus  op- 
posés entre  eux  qu'avec  nous,  et,  enfin,  cette 
m/biM  génération  de  manuscrits  et  d'impri- 
més, ou  on  pourrait  appeler  la  Bibliothèque 
cKuaUnime  de  l'Eglise.  Elle  a  pour  elle  en- 
core, grâces  à  Dieu,  un  autre  trésor  d'invin- 
cibles ai^uments,  non  pas  négligés  par  nos 
pères ,  mais  moins  emplové$,  par  excès  de 
richesses,  monuments  a  demi  enfouis  sous 
ten^,  di^es  de  former  le  vénérable  mmée 
du  christianisme...  Y  a-t-il  un  genre  depreu- 
Yes  qui  démontre  mieux  le  consentement  de 
toute  l'Eglise  en  une  même  foi ,  que  l'im- 
mense trésor  de  l'antiquité  chrétienne  ? 
«  Déjà  par  le  passé ,  remarque  le  savant 
jésuite,  et  de  nos  jours  encore,  il  n'a  pas 
été  trèâr-rare  qu'au  moment  où  les  sectai- 
res attaquaient  avec  arrogance  une  vérité 
catholique,  une  pierre  apparaissait  pour 
la  défendre.  Ce  sont  des  arguments,  il  est 
vrai,  dont  on  peut  se  passer;  car  ce  n'est 
pas  là  la  pierre  sur  laquelle  est  bâtie  TE- 
glisede  Jésus-Christ*,  mais  il  est  bien,  tou- 
leloi^  <}ue  les  pierres  mêmes  crient  contre 
lesoh^liés  mensonges  des  protestants.  Et, 
voyez  la  Providence  1  au  temps  où  l'édifiant 
et  apostolique  clergé  de  France  se  plaint 
amèrement  aue  les  émissaires  des  sociétés 
bibliques ,  aans  les  derniers  soupirs  de 
rikéresie  agonisante,  cherchent  à  propager 
en  France  leurs  erreurs  ;  au  moment  où 
dao^  l'Angleterre,  sérieusement  prête  à  se 
détromper  du  passé,  Ils  attaquent  le  dogme 
catholique  de  l'eucharistie ,  et  soutiennent 
de  leur  mieux  la  machine  croulante  de 
Calvin,  voici  en  France  un  antiqtie  marbre 
grec  qui  réfute  à  lui  seul  la  plus  grande 
partie  des  accusations  qui  ont  fait  aban- 

(t)  Annaleê,  janvier  1841,  5*  série,  t.  III,  o.  7. 


«  donner  le  sein  oc  l'Eglise  aux  orgueilleux 
«  sectaires  du  xvi*  siècle. 

«  Nous  (jouterons,  avec  le  P.  Secchi,  en 
développant  sa  pensée  :  La  Providence  a 
Toulu  qu'un  pieux  évêque  allant,  au  jour  de 
fête  de  l'un  de  ses  plus  anciens  prédéces- 
seurs, visiter. l'antique  Polyandre,  où  furent 
déposés  les  corps  des  apôtres,  des  martyrs 
et  des  premiers  évêques  de  l'église  d'Autun, 
sauvât  ces  tronçons  de  marbre  au  moment 
où  ils  sortaient  de  terre  pour  être  brisés  de 
nouveau,  au  moment  où  le  zélé  prélat,  gé- 
missant de  l'obstination  des  momiers  à  in- 
fester son  diocèse ,  signalait  dans  ses  man- 
dements l'erreur  des  sacramentaires,  et  forti*- 
fiait  la  foi  des  fidèles  en  la  divine  eucharis- 
tie (1). 

<c  Mais,  avant  tout,  rapporteur  inconnu  des 
travaux  a'autrui,  nous  devons  décliner  les 
autorités,  exhiber  les  titres  sur  lesquels  re- 
poseront nos  dernières  assertions. 

<c  Dabord,  nous  invoquerons  les  marbres 
eux-mêmes,  étudiés  sur  place;  nous  en  pré- 
sentons sous  les  yeux  du  lecteur  la  copie  la 
plus  fidèle  qui  ait  encore  été  publiée.  Cette 
copie  est  prise  sur  te  portrait  de  grandeur 
naturelle  déposé  à  la  Bibliothèque  royale. 
L'habile  et  patient  auteur  de  ce  dessin,  M.  de 
Saint-Géran ,  s'est  attaché ,  sans  préoccupa- 
tion d'aucun  système  d'interprétation ,  à  re- 
produire, non-seulement  les  caractères  sai- 
sissables,  mais  jusqu'aux  taches  et  aux  pi- 
qûres du  marbre  qui  peuvent  accuser  quel- 
ques linéaments  de  lettres. 

«  Nous  traduirons  dans  ses  plus  importan- 
tes parties  le  mémoire  lu  par  JeR.  P.  Secchi 
à  l'Académie  pontificale  romaine  d'antiquité, 
inséré  dans  se^  Actes ,  et  digne  de  prendre 
place  à  côté  des  beaux  travaux  du  savant  épi- 
graphiste,  sur  le  texte  grec  du  Nouveau-Tes- 
tament et  sur  les  inscriptions  restituées  de 
l'ile  Ruad  et  des  monuments  d'Italie. 

a  Au  premier  coup  d'œil  jeté  sur  ces  frag- 
ments rongés  de  vétusté,  la  légèreté  et  la 
maigreur  des  traits,  la  forme  élancée,  expé- 
diée de  certaines  lettres,  l'exiguité  de  quel- 
3ues-unes,  les  aspect^  divers  et  multipliés 
e  la  plupart,  l'inégal  espace  qu'elles  occu- 
pent, Tallure  incertaine  et  tremblante  de$ 
traits,  la  barre  horizontale  placée  comme 
dans  les  manuscrits  grecs  sur  les  noms  pro- 
pres, tout  accuse  une  écriture  presque  cur- 
sive,  tracée  par  une  main  plus  exercée  à 
écrire  sur  le  papyrus  qu'à  graver  sur  le 
marbre. 

«  On  aperçoit  des  dystiques  jusqu'au 
sixième  vers,  à  partir  duquel,  malgré  1  iné^ 
galité  des  lignes,  suivent  des  hexamètres. 
Les  deux  parties  sont  très-différemmeat  con- 
servées :  la  première  plus  importante  et  plus 
riche,  est  à  peu  près  sauvée  et  lisible  d'un 
bout  à  l'autre;  la  seconde,  où  l'on  entrevoit 
d'obscurs  détails  de  famille,  est  très-mutilée 
et  à  demi-perdue.  » 

Après  une  analyse  détaillée  de  tous  les 

(i)  Voir  les  niandemenis  de  Monseigneur  Kévéque 
d*Autun  pour  le  carême  de  485$,  i&9,  4840,  sur 
Peucharislie,  le  saint  sacrifice  de  la  niesse,  le  saccr 
doce 


71 


ALT 


D^EPIGRAPHIE 


A1IT 


ft 


élémeDls  paléographiques  de  TinscriptiMi  , 
I>oni  Pitra  en  donna  le  teite  restitué  par  ses 
soins  et  les  soins  du  P.  Secchi.  Puis  Tient 
rinlerprétatiOD  latine  suirante  : 

Tratadioa  blîM  de  FiMUieUoo  dréOeaoe  crAiftn. 

h'  iiuiqiu.   IX0TC.  Pâtre  Deo  Deos ,  isBMftalia 
Mortales  inler  corde  locolos  ait  :  [sancto 

II.  Riie  sacris  aaima  sepeiitor,  amice,  sob  aodis, 

Difes  ab  aeternis  iBente  redîbis  aqois. 
IH.  Same  dbnn,  sasctis  quein  dal  senralor  aleodis  ; 
Mande»  bibe,  ampleclens  ixeTS  olraqoe  maoo. 
IV.  Orba  Tiro  mater  GaJibw  pisce,  redemptor, 
Cemere  te  prece  me  petiit,  lui  lace  caientom. 
Ascaodee  paier»  Tita  mibi  cador  ipaa. 
Ta  com  maire  mea,  nalo  lacrjmaDlet  plains 
Pecloriif  paler,  îpse  toi  memor  eslo  precaotis. 

TraducUoo  fraBçaise. 

I.  Le  céleste  ixeTC  fils  de  Dieu   do  fond  de  son 

[cœur  sacré 
A  rendu  des  oracles  et  pris  au  milieu  des  mortels 

[une  immortelle  vie 

II.  Amf,  rajeunis  ton  àme  dans  les  eaui  dÎTines» 
Aoi  MHirces  intarissables  de  la  sagesse,  prodigue  en 

[trésors 
m.  Prends  Taliment  doux  comme  le  miel  du  Sau- 

[Teur  des  saints 
Prends,  mange  et  bois  !  IChtts  est  dans  tes  mains 
IV.  Veuille  Ichius  répandre  ses  grâces,  c'est  mon 

[ardent  désir,  6  maître  SauTeor  ! 
Que  ma  mère  le  contemple  dana  la  joie;  nous  t*en 
[prions  tous  deux,  ô  lumière  des  morts. ^ 
Ascandius,  père  bien-aimé  de  mon  cceor. 
Et  vous,  très-douce  mère,  et  vous,  mes  frères. 
Dans  la  paix  du  Sauveur  souvenez-vous  de  Pecto- 

[rius! 

c  Quelles  que  soient  les  restitutions  ado- 
ptées, on  reconnaîtra  toujours  dans  le  monu- 
ment d'Autun  ce  parfum  de  poésie  oui  ca- 
ractérise les  inscriptions  grecques  cie  nos 
contrées,  ce  mélange  de  grandeur  et  de  grâce 

S|ue  l'on  a  remarqué  dès  le  principe,  et  qui 
ail  de  ce  petit  poëme,  selon  le  P.  Secchi,  la 
plos  suave  composition  de  la  poésie  grecque 
asiatique.  Nous  n'hésitons  pa^  à  croire  avec 
lui  que  l'auteur  de  cette  inscription  est 
Pectorius  lui-même,  et  nous  ajouterons 
que  lui-fflôroe  probablement ,  ne  trou- 
vant pas  d'artiste  dans  une  ville  toute 
païenne,  grava  sans  art  et  comme  à  la  bâte 
sa  ravissante  poésie,  comme  il  l'eût  jetée  sur 
des  tablettes  de  cire. 

«  On  a  dès  longtemps  désigné  le  lu*  siècle 
comme  l'époque  probable  de  ce  monument  ; 
on  plaçait  sa  date  entre  Tintroduction  du 
christianisme  è  Autun  et  son  triomphe  sous 
Constantin  ;  depuis  ,  resserrant  l'espace  , 
nous  avons  indiqué  la  période  qui  sépare 
la  persécution  de  Sévère  de  celle  de  Valé- 
rien,  de  l'an  202  à  257.  —  Le  R.  P.  Secchi 
s'arrête  à  Tan  255^  et  toutes  ses  preuves  forti- 


fient les  inductions  que  nous  avions  k  tirer 
des  études  précédentes. 

«  Voici,  continue  Dom  Piîra,  une  ces  paus 
curieuses  observations  du  P.  Secchi.  Nous 
la  livrons  textuellement  à  l'attention  des 
érudits. 

«  Cette  inscription  est  surtout  curieuse 
pour  la  fameuse  Question  des  rers  sibjliins. 
Il  est  très-probable  oue  Tacrosticbe  des  pre- 
miers Tcrs  y  fait  allusion.  Or,  établissons 
d'alx)rd,  en  cette  matière  difficile,  quelc][ues 
points  de  critique  inattaquable  ;  les  voici  : 
1*  c'est  une  vérité  de  fait  historique  que 
dîrers  oracles  rrais  ou  faux  existaient  sons 
le  nom  d'oracles  sibyllins  avant  la  venue  de 
Jésus-Christ.  2*  C'est  encore  une  vérité  bis- 
torique,  s'il  en  faut  croire  Yarron,  Cicéron, 
Denys  d^alicarnasse,  que  ces  vers,  au  moins 
dans  quelques  oracles,  étaient  acrostiches, 
et  de  telle  sorte  que  toutes  les  lettres  de 
chaque  mot  du  premier  vers  servaient  d'ini- 
tiales è  tous  les  vers  suivants.  3*  C'est  pa- 
reillement une  vérité  de  fait  que  plusieurs 
de  ces  oracles  sibyllins  étaient  applicables 
au  Sauveur  ;  car,  sans  citer  les  applications 
faites  par  saint  Clément  de  Rome,  saint  Jus- 
tin, le  martyr,  Eusèbe  et  d'autres  pères,  le 
Pollion  de  Vireile ,  oit  ce  poète  chante  le 
dernier  âge  prédit  par  les  oracles  de  Cumes, 
fut  appliqué  par  Tempereur  Constantin  à  la 
naissance  de  Jésus-Christ  et  Ton  peut  faire 
encore  ce  rapprochement.  V  Enfin  c'est  un 
fait,  ce  semble,  appuyé  de  bonnes  autorités, 
que,  si  les  chrétiens  n'ont  pas  emprunté  aux 
anciens  oracles  des  sibylles  le  symbole  du 
poisson,  ils  ont  du  moins  pris  le  grand  usage 
du  mot  ixerc  dans  cinq  vers  sibyllins  ap- 
plicables au  Sauveur,  où  ce  mot  se  lisait  en 
acrostiche.  Lors  donc  que  la  plus  grande 
partie  de  ces  oracles  seraient  interpolés  et 
apocryphes,  toujours  sera-t-il  vrai  qu'an  u* 
siècle,  un  poëte  chrétien  aura  voulu,  k 
l'exemple  des  juifs  et  des  païens,  faire i)reuve 
de  bel-esprit  en  ce  genre  de  poésie  hiérati- 
que ;  et  bien  que  plusieurs  écrivains  du  m* 
siècle  se  soient  trom{)és  en  ne  discernant 
pas  les  oracles  authentiques  des  apocryphes, 
puisqu'il  y  a  parfaite  ressemblance  entre  les 
acrostiches  et  les  cina  premiers  vers  de  notre 
inscription  oit  se  lit  te  mot  ixerc,  il  faut 
en  conclure  que  cette  inscription  est  pour 
le  moins  antérieure  au  nr*  siècle,  et  que 
c'est  l'unique  monument  qui  reproduise  fi- 
dèlement imitée  l'antique  forme  acrostiche 
des  vers  sibyllins. 

Le  moment  précis  de  notre  inscription  est 
évidemment  celui  oit  les  derniers  apAtres 
venus  de  l'Orient  et  repoussés  de  Lvon 
évangélisaient  les  contrées  éduennes,  ou  le 
gnosticisme  oriental  cherchait  à  altérer  dans 
nos  églises  les  notions  chrétiennes  sur  Jésus, 
le  baptême,  l'eucharistie;  oit  saint  Irénéo 
et  ses  disciples  combattaient  ces  erreurs  par 
des  écrits  et  des  poésies  grecques  populaires. 
Un  siècle  plus  tard ,  l'arianisme  remplace  le 
gnosticisme  qui  a  disparu;  son  dernier  théâ- 
tre a  été  la  Gaule  éduenne;  %  il  a  reçu  de 
la  main  dlrénée  le  dernier  coup,  et  notre 


75 


AUT 


DEPIGRÂPniE. 


AUT 


74 


inscription  est  comme  un  chant  triomphal 
qui  proclame  sa  défaite. 

«  Que  celle  inscription  ,  dit  le  R.  P.  Sec- 
chi,  soit  pleinement  orthodoxe  et  donne  à 
J'Eglise  romaine  un  témoignage  authentique 
de  la  perpétuité  de  la  croyance  aux  mômes 
dogmes,  c'est  un  fait  palpable  pour  qui  veut 
s*eD  enquérir.  » 

Le  savant  jésuite  énumère  ensuile  distique 
par  distique  toutes  les  croyances  catholiques 
qui  se  trouvent  rapiieiées  par  les  marbres 
d*Âutun. 

!•'  dvstiqne.  —  La  divinité  de  Noire  Sei- 
gneur Jésus-Christy  ses  litres  et  ses  noms  de 
Sauveur  t  de  Christ  y  de  Jésus,  cachés  sous 
le  symbole  ixerx,  —  la  prédication  des  ora- 
eles  évangéliques 9  —  Vincarnation,  —  une 
mention  spéciale  du  cœur  sacré  de  Jésus, 
c  Notre  poète  aflirme,  dit  le  P.  Secchi,  que 
Ja  poitrine  sacrée  d^ixerz  est  un  sanctuaire 
d'amour  d*où  partent  des  oracles  ;  or  cette 
expression iQTOjBc  o^cfxvûainsi  entendue  est  assu- 
rément remarquable  pour  une  époque  aussi 
reculée,  et  renferme  en  germe ,  ce  semble, 
toute  la  dévotion  au  sacré  cœur,  dont  Tobjet 
moral  est  l'amour  du  Sauveur  pour  les  hom- 
mes, et  l'objet  matériel,  son  cœur  divin,  n 
2*   dystîque.   —  Vantiquiié  du  baptême ^ 
son  efficacité  divine,  les  grâces  qu'il  con.fère, 
et  que  donne  la  sagesse,  ou  l'Esprit  Saint, 
comme  parle  quelque  part  saint  Iréiiée. 

3*  dystique.  —  L'eucharistie ,  nourriture 
des  saints,  sacrement  des  vivants.  —  L'anti- 
quité et  l'authenticité  des  paroles  sacramen- 
telles, —  la  présence  réelle  de  Noire  Seigneur 
donné  substantiellement  aux  sainis,  —  Tan- 
\  tique  usage  de  recevoir  Veucharistie  sur  les 
fnatfM,  —  la  communion  sous  une  seule  es- 
pèce,  «  J'avertis,  dit  le  P.  Secchi,  que  le 
dogme  catholique  de  l'eucharistie  surabonde 
de  preuves,  et  que  celle-ci  n'est  qu'une  pe- 
tite goutte  surajoutée  au  fleuve  inépuisable 
de  la  tradition.  Toute  faible  qu'elle  soit,  re- 
cueillons-la, d'autant  qu'elle  démontre  évi- 
demment que  la  foi  de  l'auteur  de  Tinscrip- 
tioû  et  de  l'antique  Eglise  qui  la  lisait,  ne 
s'arrêtait  pas  aux  espèces  du  sacrement , 
mais  voyait  dans  le  pain  et  le  vin  seul  ixbtz, 
Jésus,  Fils  de  Dieu.  » 

Dernière  partie.  —  L'effusion  de  la  grâce 
nar  la  prière,  —  la  prière  pour  les  morts,  — 
la  prière  des  morts  retenus  en  purgatoire,  — 
la  vision  béatifique  pour  les  justes,  —  rinier^ 
cession  des  saints  pour  leurs  frères  vivants 
eu  terre,  et  tous  ces  liens  amoureux  et  di- 
vins qui  resserrent  dans  l'Eglise  la  douce 
communion  des  saints  ;  —  c'en  est  assez  pour 
aftirmer  qu'il  y  a,  dans  les  vénérables  mar- 
bres d'Autun,  tout  un  symbole  catholique  de 
seize  cents  ans. 

•  Ainsi,  dans  le  sein  de  l'Eglise  rien  n'est 
nouveau ,  rien  n'est  isolé  ;  tout  se  perpé- 
tue et  s'étend  par  une  génération  graduée 
dont  les  premiers  germes  sont  déposés  dans 
J'Evangile  et  dans  les  traditions  apostoliques: 
Le  Christ  est  aujourd'hui  ce  qu'il  fut  hier,  et 
ce  quHl  sera  toujours.  El  quand  une  institu- 
tion en  apparence  nouvelle  est  bénie  et  pro- 
pagée par  l'Eglise,  regardez  de  près,  vous 

DiCTIONN.   D*EPIGRAPniE  I. 


verrez  ses  racines  plonger  loin  dans  le  passé. 
Ainsi,  entre  autres  nouveautés  prétendues, 
la  dévotion  au  Sacré-Cœur  n'est  pas  d'hier; 
remontez  d'âge  en  âge,  et  du  cœur  divin  vous 
arriverez  justju'à  la  croix  par  une  chaîne  de 
traditions  d'amour,  nulle  part  plus  visible 
que  dans  l'Eglise  éduenne  et  lyonnaise,  où 
prièrent,  non  loin  de  la  vénérable  vierge  do 
Faray,  Bossuet  et  saint  Irénée,  saint  Bernard 
et  saint  Rhétice ,  deux  commentateurs  du 
Cantique  des  cantiques.  C'est  sur  la  poitrine 
du  disciple  bien-aimé  que  les  compagnons 
de  saint  Polycarpe  puisèrent  la  foi  aimante 
et  vivante  de  Lyon.  C'est  à  Smyrne,  c'est  à 
Ephèse  qu'lrénéc  recueillit  lun  des  plus  an- 
ciens hommages  à  M^rie,  avocate  et  seconde 
Eve,  seconde  mère  des  hommes.  Ce  sont  les 

f)remiers  apôtres  de  Lyon  qui  ont  inspiré 
e  culte  de  la  Vierge  dont  les  plus  anciens 
sanctuaires  dans  la  Gaule  sont  h  Autun,dont 
Fourvière  est  encore  le  pèlerinage  le  plus 
fréquenté,  et  dont  la  dernière  manifestation, 
la  fête  qui  semble  être  maintenant  le  dernier 
etlort  de  la  grâce  pour  toucher  et  ramener 
les  pécheurs,  la  fête  du  Cœur  saint  et  imma- 
cule de  Marie,  est  due  à  la  piété  d'un  évoque 
d'Autun.  —  Ce  sont  nos  premiers  apôtres 
qui  ont  déposé  sur  les  marbres  d'Autun, 
avec  tant  d  autres  inestimables  paroles,  le 
premier  mot  d'une  dévotion  touchante,  long- 
temps cachée  dans  le  dogme  eucharistique, 
dégagée  plus  tard  et  révélée  dans  l'œuvre 
providentielle  de  Beizunce.  Ce  sont  eux  enGn 
qui  laissèrent,  fortement  imprimés  sur  la 
pierre,  ces  éclatants  témoignages  sur  l'eu- 
charistie et  la  prière  des  morts,  qui  repor- 
tent la  pensée  parmi  les  vieux  bénédictins 
de  Clunv,  fondateurs  de  la  commémoration 
solennelle  des  morts,  renommés  par  leur 
foi  ingénieuse  et  délicate  envers  le  sacrement 
de  Tautel. 

«  Et  maintenant,  lecteurs  chrétiens,  amis 
et  frères,  recueillons-nous  avec  gratitude 
et  disons  pieusement  avec  le  vénérable  P. 
Secchi  :  «  Veuille  donc  le  Seigneur  que  les 
«  descendantsdes premiers  réformateurs exa- 
«  minent  avec  un  peu  de  leur  sang-froid  nro- 
«  verbial,  au  moins  avec  une  franche  volon- 
«  té  de  s'instruire,  ce  monument  et  tant 
«  d'autres  qui  attestent  la  vieillesse  toujours 
«  verte  de  l'Eglise  catholique  ;  puissent-ils 
«  et  reconnaître  et  détester  l'orgueil  de  ces 
«  coryphées  superbes  qui  \qs  ont  arrachés 
«  du  sein  de  leur  antique  mère.  Retournant 
«  avec  bonheur  dans  ses  bras,  eux-mômes 
«  admireraient  l'immutabilité  de  ses  dogmes 
<c  sous  le  choc  des  âges  et  parmi  les  tempe- 
«  tes  des  passions.  S'ils  sont  sincères,  ils 
a  confesseront  qu'au  milieu  des  vicissitudes 
a  continuelles  des  choses  humaines,  une  im- 
«  mutabilité  si  prodigieuse,  si  divine,  ne 
«  peut  venir  que  de  l'invincible  force  de  ce- 
«  lui  qui,  selon  la  vaste  pensée  de  saint  Paul, 
«  est  le  Dieu  éternellement  immuable  par 
«  nature  :  Chrisius  heri  et  hodie,  ipse  et  in  sa^ 
«  cula,  » 


Une  nouvelle  édition  de  l'inscription  d'Au< 


75 


ALT 


DICTIONNAIRE 


AIT 


W 


liin  vient  de  pnralire  dans  le  premier  volume 
do  Spiciléqede  Solesme^  savant  recueil  publié 
par  les  soins  de  Dom  Pitra,  bénédictin  de 
Soiesmes  et  de  ses  collaborateurs. 

Le  Spiciiegium  SoUnmente  complétera  di- 
gnemrrnl  les  six  grandes  collections  d'au- 
teurs inédits  données  dans  les  deux  derniers 
siècles  par  les  religieux  du  môme  ordre, 
savoir  le  SpiciWge  de  d'Achery  (1655-1677), 
\çsAnnlecta  tétera  ùe  Mahiilrm  (1675-1689), 
les  Annlecla  grœca  de  Monîfaucon  (1688),  le 
Thesanrux  anecdotornm  (1717),  et  lAmplis^ 
sima  coUrctio  !'I72V-I733j  do  DD.  Marlène  et 
Durand,  et  le  Tlicêaurux  miecdotorum  novis- 
ximun  de  Bernard  Pcz  (1721  -1729).  Ce  recueil 
comprendra  des  ouvrages  inédits  des  saints 
Pères  et  des  écrivains  ecclésiastiques  latins, 
grecs  et  orientaux,  depuis  le  i"  siècle  jusqu'à 
la  fin  du  \\V  siècle.  Le  premier  volume  est 
principalement  consacré  aux  écrivains  an- 
térieurs au  V  siècle.  II  est  divisé  en  deux 
parties,  dont  la  première  comprend  les  œu- 
vres originales,  les  traités  spéciaux  ;  la  se- 
conde partie  renferme  les  extraits  ou  les 
commentaires  écrits  à  une  époque  posté- 
rieure, mais  d'après  des  sources  anciennes. 
Los  auteurs  compris  dans  la  première  partie 
sont  au  nombre  de  dix,  disposés  dans  Tor- 
dre suivant:  L  Papias,  disciple  de  l'apôtre 
saint  Jean,  de  inlerpretatxone  dominicorum 
oraculorum^  libri  IV,  fragmentum  a  RR.  PP. 
Âtecharistis  latine  donatum,  texte  syriaque  et 
traduction  latine.  IL  Saint  Irénée,  martyr, 
évêquc  de  Lyo'i  :  Fragmentum  syriacum  de 
llesurrectione  Domini  ;  fi  agmentum  armenia- 
cum ejusdem  argumenti  ;  fragmentum  s^ria- 
cum  de  Chrinlo  Deo  in  homine  ;  ad  libros 
contra  Ilœrcses  prologus,  auctore,  ut  videlur, 
Floro  Lugdunensi.  UL  De  solemnitatibus^ 
$nbbalin  et  neomcniis,  par  un  auteur  anonyme. 
IV'.  Mnrinns,  d'Alexandrie,  fragmentum  ho- 
miliaî  de  Pascha.  V.  Saint  Denys,  d'Alexan- 
drie, Fpistoia  ad  Ccnonerriy  analecla  e  corn- 
mentario  anonymi  in  Ecclesiasten.  VL  Com- 
modianus,  évoque  d'Afrique,  Carmen  apolo- 
geticum.  VIL  Saint  Hilaire,  évêque  de  Poi- 
tiers, Tractatus  in  epistolam  ad  GalataSy  in 
epistolas  ad  Philippcnses,  ad  Colossenses,  ad 
Thessalonicos,  ad  Timotheum,  ad  Tituniy  ad 
Philemonem  ;  fragmentum  commentarii  in 
Gen'esim  ;  fragmentum  commentarii  in  Psal- 
moSf  Hilario  perperam  ascripti  ;  carmen  ei- 
dem  aut  alteri  tribuendum  Hilario.  VllL 
Saint  Rheticius,  évéque  d'Autun,  fragmen- 
tum commentarii  in  Lantica  canticorum.  IX. 
Caius  Vetlius  Aquiiius  Juvencus  ;  fragmen- 
tum meiri  in  Genesim,  metrum  in  Exodum, 
in  canticum  Moysis,  in  librum  Josue:  selecta 
fragmenta  ;  glo^sœ  theotiscœ  ad  Historiam 
evangelicam  Juvenci.  X.  Godfridi  S.  Swen- 
Ihuni  Vintoniensis  versiculi.  On  trouve  dans 
la  seconde  parlie  des  œuvres  inédites  de 
saint  Victor,  évêque  de  Capoue,  de  Jean, 
diacre  de  l'Ëglise  romaine,  de  saint  Nice- 
phore,  patriarche  de  Constantinople.  L'ap- 
pendice renferme  trois  documents  impor- 
tants :  1*  le  texte  arménien  et  la  traduction 
latine  d'une  homélie  attribuée  à  saint  Irénée  ; 
1*  des  fragments  de  la  version  copte  du  livre 


synodal  du  premier  concile  de  Nicée,  avec 
des  corrections,  une  version  latine  et  des 
notes,  par  M.  Ch.  Lenormant  ;  3*  le  texte  de 
la  célèbre  inscription  grecque  chrétienne 
d'Autun,  accompagné  de  notes  et  de  disser- 
tations de  divers  auteurs.  Le  volume  est 
précédé  de  savants  prolégomènes  contenant 
une  notice  historique  et  littéraire  sur  chaque 
auteur  et  Tindicalion  des  manuscrits  dont 
s'est  servi  l'éditeur.  11  est  terminé  par  plu- 
sieurs tables  rédigées  avec  soin  et  accompa- 
gné d'une  planche  de  fac-similé. 

Le  Spicilége   de  Soiesmes  sera   divisé  en 
deux  séries  fermant  chacune  cinq  volumes. 
La  première  série  est  réservée  aux  auteurs 
des  neuf  premiers   siècles  et  aux  pièces  se 
rapportant  à  cette  époque  par  leur  argument 
principal.  La  seconde  séné  contiendra  les 
auteurs  et  les  monuments  des  x%  xi*  et  xir 
siècles.  Le  second  volume,  dont  la  publica- 
tion prochaine  e^l  annoncée,  renfermera  un 
ouvrage  de  saint  Méliton,  évêque  de  Sardes 
au  IV  siècle  de  notre  ère,  intitulé  Claris.  Cet 
ouvrage,  mentionné  par  Eusèbeet  saint  Jé- 
rôme, est  le  plus  ancien   formulaire  connu 
du  symbolisme  chrétien  et  de  l'allégorisrae 
biblique.  Le  texte  latin,  seul  conservé,  est 
antérieur  à  saint  Jérôme  et  à  la  Vulgale.  H 
sera  collationné  sur  sept  manuscrils  et  illus- 
tré par  un  choix  de  scoliastes  et  de  glossai- 
res symboliques,  également  inédits,  de  di- 
verses époques,  jusqu'au  xii*  siècle.  Les  pro- 
légomènes éclairciront  les  origines  et  le  dé- 
veloppement du  symbolisme  chrétien.  L'édi- 
teur fait  connaître  dès  à  présent  les   noms 
des  principaux  auteurs  ou  monuments  qui 
entreront  dans  le  volume  suivant.  La  pre- 
mière série  com[)rendra,  après  l'ouvrage  de 
S.  Mélilm,dont  nous  venons  de  parler,  des 
écrits  d'Anatole  de  Laodicée,  de  saint  Denys 
Taréopagite,  de  saint  Epiphane,  de  saint  Au- 
gustin, (le  Philon  rhistorien,  de  saint  Jean 
Chrysostome,  de  Philiponus,  de  saint    P<i- 
trice,  de  Verecundus,  évoque  d'Afrique,  de 
saint  Maxime,  de  saint  Germain  de  Constan- 
tinople, de  Tétradius,  du   vénérable  Bède, 
d'Egbert  d'Yorck,  d'Ingelramn  de  Metz,  de 
saint  Nicéphorede  Constantinople,  de  Char- 
lemagne,  d'Alcuin,  de  saint  Théodore  Stu- 
dite,  de  Photius,  de  Jean  Scot,  de  Frédé- 
gise,  de  Dungale,  d'Eginhard,  de  Claude  de 
Turin,  d'Alvarez  de  Cordoiie,  de  Florus  de 
Lyon,  d'Hincmar  de  Reims,  deRabanMaur, 
de  Réginon,  de  Sédulius,  de  Gildas,  d'Anas- 
tase  le  bibliothécaire,  de  Walafrid  Strabon  ; 
les  annales   de  saint  Waast,  le  carlulaire 
fïbirde   saint  Florent  de  Saumur,  etc.  On 
trouvera  dans  la  seconde  série  diverses  œu- 
vres des  écrivains  dont  voici  la  liste  :  Milon 
et  Hucbald  de  saint  Armand,  saint  Abbon  de 
Fleury-sur-Loire,  Micon   de  saint  Riquier, 
Notger,  Walon,  Éraclede  Liège,  Higramnus 
de  Trêves,  Héréfride,  le  B.  Richard  de  Ver- 
dun, Herman  Contract,   Radbode  et  Adel- 
bolde  d'Utrechl,  Gerbert,  Rémi  d'Auxerre, 
saint  Odilon,  saint  Mayeul,  saint  Hugues  et 
Pierre  le  Vénérable  de  Cluny,  Guillaume  de 
Champeaux,  Hildebert  du  Mans,  Marbode  de 
Rennes,   Pierre  de  Celles,  saint  Bernard, 


n  AVI 

Raoul  de  Saint-Tron,  Hervé  de  Déols,  Alain 
de  Lille,  Guibert  de  Nogeol,  Abailard,  Yves 
de  Chartres,  Clarembault  d'Arras,  Sigebert 
et  Anselme  do  Gembloux,  Pierre  de  Riga» 
Richard,  Robert,  Adam  de  Saint-Victor, 
Tabbesse  Herrade,  sainte  Hildegarde. 

AVIGNON  (1),  chef-iieudu  dé{>artement  de 
Vaucluse,  en  France. 

I. 
Ancienne  inscription  trouvée  dans  une  étable. 
t  Laugerius  •  psul  .  iac  . 
urbis  •  et  «  eccle  .  s  .  • 


ergo  . 

Dei  . 

i  .  .  lu  .  SI 

qui  . 

ben  . 

•  .  vod  .  • 

idibus 

.  iul 

.  bina  .  • 

{Cardinat  Mai, 

P- 

i95.) 

H. 

Uaù.  —  Ancienne  Eglise  des  Célestins,  plus 
tard  Hôtel  des  Invalides. 


Hic  jacet  vjiïbiis  vir  dîTs  Oliverius  Daria  liceiial» 
ÎA  legib*  et  bacheTari*  in  dcctis  canoic"  PlTien" 
ei  Archidiâôni"  biierrën  csiliari*  régis  Fracie, 
ac  magisler  reqslar  bospicii  ej"  [qui  obiit] 
dte  XX  m^*  februarii  âîîô  a  naûvâie  bui 
no  cccc*  xxxvi**  cûj*  acâ  reqescat  in  pace.  Ameo. 

Cette  épitaphe  est  rernarquable  par  la 
qua:iiité  d'abréviations  qui  s'y  trouvent. 

La  seule  qui  puisse  omirau  premier  abord 
quelque  difficulté  est  reqsiar  pour  requesta- 
mm. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi^  t.  III, 
D.  276.) 

III. 

1U9.  —  Trouvée  en  1730  à  V église  de  Saint- 
Antoine. 
E|iiUpbe  d'Alain  Chartier,  mort  ^  50  ans. 
Hic  jacet  virtutibus  insignis,  scieutia,  eloqueniia 
daras  Alanos  Cbartier  ex  Bajocis  in  Normania 
nalos,  Parisiensis  Archidiaconus,  et  conciliarius 
regio  jussu,  ad  imperatorem  muliosque  reges 
ambascialor  transmissus,  qui  libres  varies  stylo 
eiegantissinio  composait,  et  tandem  ob  dormivit 
io  bac  Avenionensi  civitate  anno  Doinini  1449. 

(Mém,  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi  y  i.  IV, 
p.  316}. 


IV. 
1^64.  —  Eglise  des  Frères  Mineurs. 

Epiiapbe  da  cardinal  de  Folx. 
Sab  hoc  humiii  jacet  loco  Petrus  de  Faxo,  crea- 
108  cardinalis  anno  aRtatis  suîe  vigesimo  secundo, 
qui  in  concilie  conslantiensi ,  ium  cardinalibus 
et  in  Hispania  legatns  scbisina  delevit  et  duos 
liispaniae  reges  confederavit  tiaram  B.  Silvestri 

(1)  Vaw.  répitaphe  du  cardinal  Nicolas  du  Prat, 
inbnmé  a  Avignon,  parmi  les  épiinphes  en  vers 
léonins  diëes  à  rarticle  Cldmv. 


D'EPIGRAPIIHS.  AVI  78 

bteranensi  ecclesise  restituit  Avenionem  et  di- 
versas  provincias  ut  pater  palrix  annis  xxxii 
rexit.  JacolH  et  Salome  Marias  alla  locavit 
roense  decembri  animam  cœlo  reddidit  quam 
sancta  suscepil  de  Terra  Lucia  Paul!  pontiûcis 
maximi  anno  primo. 

Nous  donnons  plus  loin  d'autres  leçons  de 
cette  épitaphe. 

Pierre  cardinal  de  Foix  était  fils  d'Archam- 
baud  Captai  de  Buch  et  d'Elisabeth  com- 
tesse de  Foix.  D'abord  franciscain ,  puis  car- 
dinal à  vingt  deux  ans  (1^08) ,  il  devint  ar- 
chevêque d  Arles  IWO,  ut  bâtir  à  Toulouse  le 
collège  de  Foix  pour  vingt-cinq  jeunes  gens 

f)auvres,  et  mourut  à  Avignon  dont  il  était 
égat  en  U6&,  à  soixante-dix-huit  ans,  avec 
la  réputation  d*un  bon  négociateur. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  III, 
p.  283.) 

Le  musée  Calvct,  musée  de  la  ville  d'Avi- 
gnon, confié  toujours  à  des  hommes  de  goût 
et  des  hommes  savants,  s'enrichit  peu  à  peu 
des  vieux  débris  que  Ton  recueille  aux  en- 
virons de  la  ville  ou  dans  les  anciens  monu- 
ments de  rintérieur.  On  a  réuni  depuis  peu 
au  musée  les  inscriptions  tumulaires  de  quel- 
ques-uns des  cardinaux  qui  furent  inhumés, 
soit  à  Avignon  soit  h  Villeneuve-lèz-Avignon, 
à  répoque  où  la  Cour  apostolique  résidait 
dans  le  Comtat.  Si  nous  sommes  bien  infor- 
més c'est  en  partie  aux  soins,  de  M.  le  comte 
de  Blégier  et  du  savant  archiviste  du  dépar- 
tement de  Vaucluse,  M.  Amédée  Achard, 
(|u'est  due  la  conservation  de  ces  monu- 
ments. \ 

Une  copie  des  épitaphes  se  trouvait  déjà 
dans  le  Ms.  662,  de  la  collection  Dupuy  à  la 
Bibliothèque  royale  à  Paris;  nous  donnons 
ce  texte  en  même  temps  que  le  texte  nouveau 
conféré  sur  les  dalles  originales,  et  quelques 
variantes  de  Barjavel  et  de  Ciaconius.  | 

Les  notes  oui  sont  jointes  aux  épitaphes 
sont  dues  à  11.  A.  Achard  ;  les  dernières, 
relatives  à  Tépitaphe  de  Raymond  de  Tu- 
renne,  sont  de  M.  le  comte  de  Blégier. 


V. 

Epiiaphe  du  cardinal  de  Foix. 
{Voyez  ci'desstti,  année  U64.) 

«  Pierre  de  Foix,  fils  de  Gaston,  comte  de 
Foix,  de  Tordre  des  Cordeliers,  archevêque 
de  Tholose,  crée  presbyter  cardinalis  tiiuli 
S.  Stephani  in  Cœlio  monte  par  Beuedict  xiij 
antipape,  et  en  après  faict  episcopus  cardi^ 
nalis  Albanus  par  Eugène  un*,  l'an  1409, 
troisiesme  légat  en  Avignon  oui  a  fondé  et 
édifié  une  somptueuse  chapelle  aux  Céles- 
tins,  où  se  voient  encores  le  ncm  et  armes 
de  ses  frères,  faict  rebastir  la  plate  forme 
devant  Nostre  Dame  de  Doms  [cathédrale 
d*Avignon]  et  la  façade  des  Cordeliers,  mou- 
rut en  Avignon,  la  première  année  du  pon- 
tificat de  Paul  ij,  l'an  U69  (1),  gist  aux  Cor- 
deliers,   au  devant  du  grand  autel,  soubz 

(i)  Barjavel  dit  que  le  43  décembre  1464,  il  fui 
enseveli  niu  Cordeliers,  dans  un  tombeau  de  inarbrt 


■» 


AVI 


DICTIONNAIRE 


AVI 


W 


une  lame  de  bronze^  autour  de  laquelle  se 
lit  cest  escriteauy  en  lettre  romaine.  » 

Sob  hoc  hamili  jacet  loco  R.  P.  de  Fuxo  créa- 
tns  cardinal,  an.  sux  xlatis  xxii.  qf.  î.  concilie 
coDSUii.  cum  R.  cardinalib*  el  in  Hispania  le- 
gatus  schisma  dele?it  et  duos  Hispanis  reges 
coiifederavit  ryaram  LÏTsylVrl  laleranensis  ecce 
restituit,  Aviniôô.  ac  di?ersus  proTincias  ut 
palcr  pâîr.  an.  xxxu<'  rexil  Jacobi  et  Salo  Ma- 
rias alto  loca?il.  Tandê  m.  cccc.  ixini.  de  Mense 
decembr.  aiaiu  celo  reddidil  quem  scâsuscepit 
de  terris  Lucia.  Paulo  pon.  luax.  anop. 

(Dlpuy,  vol.  662,  folio  95./ 

Le  cardinal  de  Foix  fut  appelé  le  bon  lé- 
gat d'Avignon.  Comme  Henri  IV,  son  petit 
neveu,  il  fit  la  conquête  des  pays  commis  à 
son  gouvernement. 


VI. 

Epiiaphe  da  cardinal  de  La  Grange. 

Jehan  de  La  Grange,  évesques  d'Amiens, 
crée  presbyter  cardinalis  tituli  sancti  Mar- 
celli  par  Grégoire  XI,  et  en  après  faict  épis- 
copus  Tusculanus  par  Clément  VI  mourut 
en  Avignon  Tan  l'^02  (Ij,  et  gist  dans  [Vé- 

sur  lequel  il  fut  représenté  agenouillé.  Cet  auteur 
De  donne  pas  son  épilapbe. 

L^abbé  de  Yéras  dit  formellemenl  :  c  Immédiale- 
inenl  après  les  marches  du  sanctuaire  on  voit  à  terre 
une  grande  tombe  de  cuivre  tout  autour  de  laquelle 
sont  ces  mots  :  Sub  hoc  hutnili  loco  jacet  F.  F.  Pe- 
trus  de  Fujo  Creatus  Cardin.  annoAel.  $uœ  il. 
qui  in  concilia  Constanciensi  cum  Rdumii  Cardlib^ 
el  in  hi$pania  legaïus  ichiima  delevil^el  duoi  Ui$pu^ 
niœ  Reges  confœderavtl.  

Tàiaram  B'^  Silvestri  Laleranenti  eceUœ  restiiuii 
Avenionem  ac  diversas  provincias  ut  palriœ  pater 
viginti  auatluor  anno$  rexit. 

Jacooi  et  Salomé  Marias,  in  alto  coUocavil. 

Tandem  anno  1464  mense  dec.  animnm  cœlo  reddi- 
dil quam  S*  suscepil  de  terris  iMcia  Paulo.  2.  Pon- 
tifice  Maxime,  anno  primo. 

Ce  cardinal  est  représenté  en  b.ibil  pontiGcal,  4a 
mitre  sur  la  tète,  et  ses  armes  à  ses  pieds  avec 
cette  devise  :  Servire  deo  regnare  esl. 

Il  était  archevêque  d*Aries  de  Bourdeaux,  et  évc- 
que  d'Alhano,  éiait  de  Tordre  des  FF.  Mineurs  et 
mourut  âgé  de  7iî  ans,  à  Avignon  dont  il  avait  été 
légat  a  latere. 

(\\  Baijavel  ajoute  :  en  avril.  Il  ajoute  que  ce  car- 
dinal s*était  fait  de  son  vivant  élever  un  tombeau  à 
Amiens  où  il  voulait  être  inhumé  dans  le  cas  où  il  ne 
mourrait  pas  à  Avignon  ou  a  une  journée  de  dis- 
tance de  c^tte  dernière  ville.  Diaprés  les  ordres  du 
défunt  les  os  durent  être  secrètement  transportés  à 
Amiens  par  les  ordres  de  ses  neveux.  Il  avait  là 
aussi  une  épitaphc  que  reproduit  Giberti  dans  son 
histoire,  H.  S.  de  Pernés  (a).  Le  mausolée  d'Avi- 
gnon, renfermant  le  cœur,  les  chairs  et  les  entrailles, 
était,  dit  le  même  aue\:ur,  en  marbre  blanc  et  en 
albi^tre  de  Gcnes  :  il  s^élevait  du  pavé  jusqu'à  la 
voûte,  à  dioite  du  grand  autel  de  l  église  des  Béné- 
dictins (  ordre  auquel  avait  d'abord  appartenu  le 
f;prdinal).  On  y  voyait,  entre  plusieurs  statues  esti- 
\9ées  des  connaisseurs,  des  bas  reliefs  représentant 

(a)  r>ihi»rti  l'a  puisée  dans  Aubéry,  Histoire  générnle 
dcè  carà.naux,  pttg.  569. 


glise  du  collège  Saint-Martial]  à  costé  droid 
du  grand  autel,  où  est  son  effigie  relevée  en 
marbre,  au-dessus  de  laquelle  il  y  a  cinq 
estages  représentant  la  vie  de  Nostre  Dame 
et  au  dessoubz  une  mort  avec  ce  dicton  em 
lettre  antique,  le  tout  de  marbre  : 

Spectacnhim  facti  sumns  monde  at  majores  et 
minores  !  nôb.  clare  ppendant  ad  quem  sialam 
redigâur  nemine  excipiendo  cujusvis  statoi 
sexus  vel  xtatis  ergo  misereare  super  bis 
cinis  es  et  in  cadâûm  fetidum  cibum  el 
vermium  ac  ciuerem  sic  ut  nos  reverteris. 

(Dlpuy,  v.  662,  p.  98,  r.) 

les  mystères  du  Christ  et  de  la  Vierge;  on  y  renir- 
quait  notamment  un  chef  d'oeuvre  tle  l'art,  conna  éa 
peuple  sous  le  nom  du  Transi  ;  c'était  un  squelette 
couché  sur  le  côté  droit,  placé  au-dessous  de  TeA- 

Î[ie  scidptée  du  défunt,  et  entre  ces  deux  figures,  oa 
isait  cette  inscription  en  lettres  gothiques  :  SpecUh 
culum  facti  sumus  mundo,  ut  majores  et  minorée  im 
nobis'clare  pervideant  ad  quem  siatum  redigentmr^  af- 
minem  excipiendo  cujusvis  status  sexus  vel  œtuàs. 
Ergo  miser  cur  superbis?  fium  cinis  es,  et  in  emltf- 
ver  fettdum  cibum  et  escam  vermium  ae  cinermm  ticui 
el  nos  reverleris. 

En  décembre  1829,  en  déchargeant  le  sol  de  Tah* 
cienne  église  de  Saint-Martial,  on  découvrit  la 
pierre  qui  porte  le  Transi  et  son  inscription  ;  eUe 
fut  placée  avec  hoimeur  au  musée  Calvet.  Oo  dit 
qu^elle  avait  été  enfouie  à  dessein,  en  1791.  Je  vais 
la  voir,  la  décrire  comme  je  pourrtii  et  copier  fidèle* 
ment  rinscriptioti.  Voici  très  exactement  Tinscrip- 
tion  ;  elle  est  sur  une  banderole  qui  est  censée  flot- 
ter au-dessus  du  Transi  et  sur  deux  lignes  seulement: 

Soectaculum  facti  sum*  mudo  ul  maioVÊA  bt  mIm* 
tes  i  noS  clare  pvideat  ad  que  statu  redigetur  n 
EJ.cipiendo  cujusvis  status,  Sexus  vel  etatis.  Ergo 
ser  cur  superbis^  Nam  cinis  es.  et  in  cadau  feUau  âbu 
et  escam  vermiu  ac  cinere  sic  et  nos  reverterit. 

Les  parties  en  petites  majuscules  ne  sont  plus  str 
la  pierre  à  cause  des  mutilations  qu*elle  a  subies. 

Véras,  page  217,  dit  :  c  Joignant  le  grand  aulei 
de  Saint-Martial  et  à  la  droite  on  voit  un  mausolée, 
tout  en  marbre  blanc  el  albâtre  où  sont  représen- 
tés les  principaux  mystères  de  Noire-Seigneur  et  de 
la  très-sainte  Vierge,  depuis  la  voûie  jusqu'au  pavé* 
Selon  les  voyageurs  et  les  curieux  c*est  un  des  piss 
superbes  monuments  qu'il  y  ait  en  France.  On  lit  «s 
plus  bas  rang,  entre  la  statue  du  cardinal  de  la 
Grange,  et  du  squelette  appelle  vulgairement  le 
Transi,  qui  est  un  chef  d'œuvre  dans  son  genre» 
rinscription  suivante  eu  lettres  gothiques,  trè^d&lfi* 
ciles  à  déchiffrer  : 

c  Spectaculum  facti  sumus  mundo^  «I  majores  ei 
minores  in  nobis  clare  pervidcant  ad  quem  statum  rf- 
digentur,  neminem  excipiendo  cujusvis  status,  sexus^ 
vel  œtatis.  Ergo  miser  cur  superbis  ?  nam  dms  es  d 
in  cadaver  fœiidum,  cibum  et  escam  Vermium  ae  Ch 
nerein  sicut  et  nos  reverteris. 

c  Ensuite  on  voit  sur  un  petit  cadre  contre  la 
muraille,  répitaphe  suivanjle  écrite  à  la  main  : 

f  Ilic  jacet  Russmus  in  Xo  Pater  dnus  Dans  fraUr 
Joannes  de  Grangia  gallus,  monachus  Cluniacemm 
Decretorum  doctor,  abbas  Fiscauensis,  deindeepiscO' 
pus  Ambianemis,  postremo  vero  S.  R.  E^ardui  T»- 
sculanus  //«  S  ^  Marcelli,  qui  obiit  an.  Dni  M.ccccuv 
diex\i\  aprils. 

c  Orale  deum  pro  eo  ul  requiescat  in  pace.  Amen*  • 

La  statue  du  Transi  n*est  point  un  squelette  mais 
un  cadavre  hideux.  La  reproduction  du  squelette  et 
<tu  cadavre  était  fréquente  à  Aviguon.  Dans  Téglise 
Saint-Agricol  il  y  avait  ua  cadavre  au  tombeau  de 


81 


hXl 


DXPIGRAPHIE. 


AYI 


82 


VII. 

Epliaplie  da  cardinal  d*Âigrefeuill6. 
GaiPaume  de  Aigrefeuille  crée  ^re^yfer 
eardinalis  tituli  sancti  SUphani  in  Cœlio 
monte  par  Urbain  V,  et  eo  après  faict  episco* 
pus  Sabinus  par  Benedict  XllI»  mourut  en 
Avignon  Tan  ÎM5,  et  gist  dans  [i'égjise  du 
collège  Sainct-Martiai]  h  la  chapelle  Sainct- 
Estieane  soubz  son  tombeau  sur  lequel  est 
son  effigie  relevée  eu  marbre  avec  cesi  es- 
criteau  au  dessoubs  : 

Hic  jacel  revcrendissimus  ki  chrislo  paler  dns 
Gtiilhelinus  de  Agrirolio  decretorum  doctor  car- 
dioalis  qui  obiil die  anno  noce  v  ciijus  anima  re- 
quiescat  in  pace.  Amen. 

(H*»  pas  d*anide  dans  le  Diciîoooak'e  biographique 


(DupuT,  V.  662,  fol.  99.) 

L'abbé  de  Veras  di^,  p.  220  :  «  Le  cardinal 
d'Aigrefeuil  enseveli  dans  la  dernière  cha- 
pelle de  Téglise  en  entrant,  sur  la  droite/ 
elle  est  au  milieu  de  son  mausolée,  en  go- 
thique et  presque  illisible  : 

Hic  jacet  R^mus  in  xô  Pater  dnûs  Guilelmus 
de  Agrifolîo  Decretoriim  Doctor  UluH  S^  Sle- 
phani  in  cœlio  monte  S.  R.  Ë.  presbyter  car- 
dûs  qui  obîU  die  13  mensis  Januarii,  an.  a  nat* 
DÂiUOi 
ÂuT  cjus  in  pace  requlescat  amen. 

Pompée  Caliliiia  dont  on  a  fait  disparaître  les  der- 
niers resles  lors  'fune  reslauralion  très-mal  enlen- 
diw  que  celle  église  a  subie  vers  183i.  Un  sqiielelle 
était  à  b  métropole  sur  le  tombeau  d*Hyacinte  de 
Uielli  arcbevètiue  d* Avignon,  il  n*en  reste  égale- 
ment plus  de  traces.  Le  bloc  qui  porte  le  Transi  et 
son  inscription  n'est  point  en  marbre  comme  on  Ta 
Al,  mais  en  pierre  tiiie  des  carrières  de  Saint-Di- 
dier (Yaucluse),  d'où  on  a  tiré  presque  tontes  les 
découfiores  gotbiques  qui  se  sont  faites  à  Avignon 
et  aux  environs.  Il  est  couclié  sur  le  cdté  droit,  le 
bout  des  pieds,  le  nez,  le  bras  gaucbe  et  plusieurs 
doigts  de  la  main  droite  manquent.  Plusieurs  écus- 
sons  plaoés  entre  le  cadavre  et  Tinscriplion  oui  été 
olevéB  pendant  la  révolution,  comme  emblèmes  féo- 
daux :  c  est  là  tout  le  mal  qu'elle  a  fait  à.  ce  monu- 
Beat  que  beaucoup  de  contemporains  ont  vu  et  dont 
tOQS  s'accordent  à  vanter  la  belle  ordonnance  et  la 
riebesse  d'ornementation. 

En  l'an  VIU,  M.  Puy,  alors  maire  de  la  ville  d*A- 
▼ignon,  établit  dans  L'ancienne  église  de  Saint-Mar- 
tial one  école  publique  de  dessin  :  c'est  alors  qu'on 
cxtiaossa  le  sol  eique  les  énergumènes  sortis  de  l'é- 
cole de  David  firent,  en  renversant  de  fond  en  comr 
bte  ce  monument,  une  œuvre  digne  des  iconoclastes. 
Le  Transi  fui  noyé  dans  les  décombres  qui  servirent 
i  exhausser  le  sol.  Les  dentelles  sculptées  furent  mi- 
sei  en  poussière  et  les  centaines  de  statuettes  de 
marbre,  d'albâtre  ou  de  pierre  de  Saint- Didier  qui 
peuplaient  les  clochetons  devinrent  la  proie  des  ma- 
çons et  des  manœuvres  qui  comprirenl,  mieux  que 
ceux  qni  dirigeaient  leurs  travatix  ,  que  tout  ceUi 
valait  la  peine  d'être  conservé.  M.  Requien  en  a  de 
pos  jours  acheté  autant  qu'on  a  voulu  lui  en  vendre; 
il  en  a  réuni  une  douzaine,^  représentant  pour  la 

Ëjrt  des  apôtres.  Le  Transi  était  vraiment  popu- 
j  à  Avignon.  De  nos  jours  encore,  quand  on 
parle  de  qneiqu^un  d'exténué,  on  dit,  parmi  les  gens 
dt^ peuple:  Semblou  lou  Trami  deSan-Martiaou, 


Et  le  cardinal  Pierre  de  Crosio-^  mort  h 
Avignon  le  16  novembre  1388,  et  enseveli 
dans  Téglise  de  Saint-Martial  où,  du  temps 
de  Véras,  on  voyait  sa  statue  sépulcrale  et 
ses  armes  au-dessus  des  stalles  du  chœur. 
—  Voir  son  épitaphe  dans  la  Gallia  cAm- 
tiana  de  Dom  Deuis  de  Sainle-Marthe,  1715; 
Tiuscription  était  sur  une  plaque  do  bvowiti 
que  cachait  la  boiserie  du  chœur. 

VIIL 

Epitaphe  du  cardlual  Berlrind  de  Qiaoac. 

{ïnseriplioii  presque  entièrement  semblable  dam  Ciacomus. 

tom.  Il,  |)ag  65i.) 

Bertrand  de  Canaco  ,  natif  de  Limoges, 
crée  presbiter  cardinalis  se  Potentianœ  tituli 
Castoris  par  Clément  VII,  et  eu  après  faict 
episcopus  cardinalis  Sabinus  par  Béné- 
dict  XlII,  mourut  en  Avignon,  1  an  iW*  et 
gist  aux  Jacobins,  a  costé  droict  du  grand 
autel,  où  est  son  effigie  relevée  en  marbre 
sur  un  toaibeau,  où  se  lit  en  lettre  antique  : 

Bic  jacetTë"*  in  x»  pF.  diîs  Bertrâd*  de  chanaco 
LemoviceiT  dioc~genê  nobilis  utriusque  juris 
doctor  et  arcbieps  Bituriceu.  postmôd  patriar- 
cba  eccUa  Nicieîî  extitit  et  deinde  !  scâ  romlîn 
ecclia  tt.  ste  Potentiana  pbum  cardinalem  as- 
sumptus  et  demum  sabincïî  eps  eflectus  obdor- 
mivit  î  dïïb  die  \x  an»  dni  m.cccc.iv  cujus 
aia  requiescal  in  pace.  Amen. 

(Dlpuy,  v.  662,  f.  99,  r.) 

(  N'i  pas  d*ariicle  dans  le  diclionoaire  biographique  de 
Barjavef.) 

L*abbé  de  Véras,  p.  124,  dit  :  Il  y  a  aussi 
dans  le  chœur  deux  autres  cardinaux  qui  y 
sont  inhumés,  à  sçavoir  le  cardinal  de  Cha- 
nac.  Voici  Tépitapne  qui  est  tout  autour  de 
sa  pierre  sépulcrale  : 

llicjacel  Rdlsmus  inlco  pater  D.  Bertrandus  de 
Chanaco  Lemovicensis.  dkecesis  génère  nobilis. 
J,  V.  IK  Archiepiscopus  f .  Bilurricensh  postmo- 
dum  palriarcha  J^rosolimiiauHS,  et  adminislra" 
tor  ecleœ  AbricensiSt  deinde  in  S.  R^  E,  Cardi- 
nalem  presbiterum  assnmptus  et  denuum  Sabi- 

nensîs  ecleœ  epcus  e/fcctus, 

Obdormivit  in  domina  die  21.  maii  U04. 


IX. 

Epitaphe  du  cardinal  de  Neufchàleau. 

iinseriptian  tota  à.  fait  différente  dans  Ciacomus,  tom.  If, 

col.  680.) 

Frère  Jehan  de  Neufchasleau,  de  Tordre 
des  Jacobins,  parent  de  Clément  VH,  crée 
presbyter  cardinalis  tituli  sanctorum  1111 
coronatorum  ,  et  en  après  episc/jpus  os- 
tiensis  et  veliternus  par  Clémen't  VII  anli 
pape,  mourut  en  Avignon  Tan  1398,  et  gisl 
dans  la  chartreuse  do  Villeneufve  a  costé 
droict  du  chœur  sous  une  pierre  de  manire 
tout  autour  de  laquelle  se  lit  r/est  escriteau 
en  lettre  antique  : 


S3 


AVI 


DICTIONNAIRE 


AVI 


SI 


Ific  jacet  reverendissimiis  xro  pater  domînus 
Joannes  miseratione  diviiia  episcopus  Tulten. 

sacie  romane  ecclesie  carJinalis  de  Novo  Castro 
nuncupatus  qui  obiil  die  prima  mensis  novem- 
bris  anno  millesimo  lercenlesimo  nonagesiroo 
oclavo  cujus  anima  rcquiescal  in  pace.  Amen. 

{DupuY,  V.  662,  f.  102,  W) 

Par  erreur.  Du  Chesne  indique  celle  épi- 
taphe  comme  eiistanl  à  Bonpas. 

(N*a  pas  d'article  dans  le  dicttonaaire  biographique  de 
Barjavei.) 

11  ne  resle  plus  rien  h  Bonpas  el  Tabbé 
de  Véras  ne  s'en  esl  pas  occupé* 


X. 

Epiiapbe  du  cardinal  Blavf. 

Pierre  Blavi,  nalif  de  Gévaudan,  crée  dia- 
eonus  cardinalis  sancli  Angeli  par  Bi^né^^ 
dicl  XII  dicl  XIII ,  mourut  en  Avignon 
)'an  1W9  el  gist  dans  l'abbaye  Sainl  Aîîdré 
lèz  Avignon,  au  milan  du  chœur,  où  est  son 
efllgie  relevée  en  marbre  sur  un  lumbeau 
toul  autour  duquel  se  lit  en  lellre  anlique  : 

Hic  jacet  revercndus  in  Trô  pater  et  dns  dlîi 
Petrns  Biavi  naone  Gaballitan.  ex  ulroqtie  pëiê 
de  militari  geoere  procreatus  ac  de  propinqiio 
génère  felicis  recordationis  urbani  papœ  V  de- 
cretor  doclor  cgregius  Sancli  Aogeli  diaconus 
card.  qui  obiit  anno  dTîF  si^ccccix  el  die  xu 
decembris  cujus  aia  requiescal  in  pace. 

(DtPLY,  V.  662,  f.  103.) 

A  fa  suite  esl  une  pièce  de  vers  en  l'hon- 
neur de  Pierre  do  Blavi. 

(  N'a  pas  dVlicle  dans  le  diaionnaire  biographiqoe  de 
Barjavel.) 

11  ne  reste  plus  rien  de  celle  épitaphe  à 
Saint-André-de-Villeneuve. 


XI. 

EpUaphe  da  cardinal  Martin  de  Paropelone. 

Martin  de  Salve,  nalif  el  évesque  de  Pam- 
pelonne  crée  presbyler  cardinalis  liluli 
sancli  Laurenlii  in  Lucina  par  Clément  VII 
antipape,  mourut  en  Avignon  Tan  1W3,  et 

Î;ist  è  la  chartreuse  de  Bonpas,  au  milan  de 
a  chapelle  qui  est  à  coslé  gauche  du  grand 
autel  où  est  son  effigie  relevée  ^n  marbre 
sur  un  lumbeau  de  mcsme,  tout  autour  du- 
quel se  lit  en  lellre  anlique  : 

Hic  requiescit  revercndissimus  î  xro  "pî  dus 
dus  Martinus  de  Salva  niïcbne  uavarrus  de  civi- 
tate  Pamp.  oriund»  ïmïîTo  decrelorum  doctor 
postiuôd  refercdar*  p  uin  Ggbriû  ppam  xT°. 
Jiîde  eps  Pampilon.  fT  cTdcmumïTsïrLauren- 
tii  î  Lucia  pbr.  Canlil  p  dîîni  clémente  "ppam 
Tii"  assumptusqui  obiit  die  xxvij  mensis  oclo- 

bris  ann.  ôûi  moccccui.  cujus*aïirrequiescat  in 
paee.  Amen. 

(Di'PUT,  V.  662,  f.  lOV.). 


Autre  leçon 

Martinus  de  Salva  natione  Navarrus  de  civitate 

pmp.  oriitnd.  primo  decrelorum  doctor  postmo- 

duro  referendarius  per  dïïin  ggoriuro  papam  xi 

deinde  eps  pampiionensis. 

Celte  partie  de  rinscription  est  à  terre»  c* 
qui  suit  est  contre  le  mur. 

Hic  jacet  R.  P.  D.  Martinus  de  Salva  civis  et 
Episcopus  pampilon.  decrelorum  doetor  R.  car- 
dinalis prsb.  t.  S.  Laurentii  in  lucina  obiit  aven. 
VI.  cal.  novembris  mcdui. 

(D'après  le  manuscrit  de  l'abbé  de  Massif 
lian,  bibliot.  publique,  salle  Requieo,  cx>l« 
Section  Moutte.) 

.(  N*a  pas  d'article  dans  le  dieUoonaire  biographique  de 
earjafel.) 

Xlï. 

Epitapbe  du  cardinal  Micbel  de  Paropehnie. 

Michel  de  Salve,  nalif  el  évesque  de  Panï- 
pelonecrée  Diaconus  cardinalis  sancti  Geor- 
gii  ad  vellus  (sic)  aureum,  ncfiveu  de  Mar- 
tin de  Salve,  gist  à  la  charlreuse  de  Bonpas, 
en  la  raesme  chapelle  contre  la  muraille, 
■soubs  un  lumbeau,  sur  lequel  esl  son  efligie 
relevée  en  marbre  avec  cesl  escritcaa  au 
dessoubs,  en  lettre  anlique  : 

Hic  reverendissimus  pater  Michael  de  Salva 
legQ  doclor  naliôe  Navarrus  sii  Georgii  ad  veld 
aureum  diacon*   card.  obiit  npud  [Monachum] 

Nicien  diûc.  die  xvi  men<%is  augusti  anno  duî 

M.cccGvi  et  fuit  nepos  dTïî  Martini  cardinalis 
Pampilon.  vulgarit.  nuncupati  in  bac  c.*pella  se* 
pulti  quorum  anime  requiescaiu  in  pace.  Amen. 

(DuPLY,  V.  662,  f.  104,  V.) 

Aalre  leçon. 

f  Hic  reverendissimus  pater  Micbaél  de  Salva 
legum  doctor,  natione  navarrus  S*t  Georgii  ad 
vélum  aureum  Diaconus  cardinalis  obiit  apud 
Avêneho  Tricien.  dioc.  die  xvi  mensis  Augusti 
anno  duT  mcccvi  et  fuit  nepos  JÏÏi  Cardinalis 
pampelouensis  vulgariter  nuncupati. 

(M.  de  Blégier,  d*après  le  manuscrit 
de  Tabbé  de  Massiiiao.) 

(N'a  pas  d'article  dans  ie  dictionnaire  biographique  de 
Barjavel.l 

XUI. 

Epitaphe  de  cardinal  de  CabassoUe. 

Philippe  de  Cabassole  évesque  de  Cavail- 
lon,  nalif  d'Avignon  (1),  crée  presbyler  car- 

(1)  On  le  croit  généralement  natif  de  Cavaillon, 
et  Giberti  (Jfs.  de  la  bibliothèque  de  Carpentras),  le 
fait  naiire  à  Pernes  où  on  trouve  encore  des  desccn- 
danls  de  celte  famille.  II  fut  compris  dans  la  promo- 
tion du  ^  septembre  1568;,  sous  le  litre  de  cardi- 
nal prêlrc  de  Saint-Marcellin  et  de  SainlT Pierre^ 
pourvu  le  31  mai  1370  de  révôcbé  de  Sabine;  il  en 
prit  le  titre  de  cardinal  de  Sainte-Sabine  (Voir,  ré- 
pitaphe). 


85 


AVI 


DEPIGRAPIUË. 


AVI 


86 


dinalis  tituli  S.  SàbiiKB  et  en  après  faict 
episcopus  cardinalis  Sabinos  par  Urbaio  V, 
iQOurut  à  Pérouse  le  27  août  1372  et  gist  à 
la  cbartreuse  de  Boupas  a  costé  droict  du 
grand  autel  soubs  uii  tumbeau  sur  lequel 
«2>t  son  eiligie  relevée  en  marbre  avec  cest 
escrileau  au  dessus  en  lettre  romaiue  : 

ilic  jacet  r"«*  in  xro  p.  dïïi  PliiUppus  de  Ca- 
bassole  dm  TsDardî  mililis  filitis  qui  primo  fuit 
êps  cavalliôiii.  deiude  pairiarclia  Uierosoliuiitao* 
post.  S.  R.  E.  pbr.  Cardinal.  TT.  SS.  Murcellini 
et  potri  inox  cps  sabiiiên  deniuin  legaliis  iiiisi>os 
a  due  Gregorio  papa  xi  Âveuioiie  bcdeule  in 
llaliam  ad  gubernandas  ecdesiaî  rôlû  terras  et 
obiît  Penisii  vi  calendr.  septeiubr.  an.  dol 
BCcxLXXii.  cujas  corpus  ad  hoc  monasteriaiu 
Uiartusie  boui  pass*  delalum»  ibidem  sepultum 
fuit  cura  dui  Argidii  Aycellini  de  Monte  Acuto 
epi.  card.  Tusculaiii  et  alioriuu  executorum  tes- 
tainenti  ejus. 

(DiPLY,  V.  662,  f.  lOi,  V  105.) 

Par  suite  de  la  démolition  de  Tancienne 
Cbartreuse  de  Bunpas ,  les  osson)(^nts  du 
cardinal  avaient  été  déposés,  en  1816,  dans 
le  caveau  funéraire  d  une  cliapeile  dite  des 
Templiers^  dépendant  du  niônie  couvent.  Le 
M  août  1833  on  lus  Iranslera  solennelle- 
iiieiit  dans  l'église  paroissiale  do  Caumont. 
La  petite  caisse  qui  contenait  ces  ossements 
fîil  alors  ouverte.  On  remarque  que  les  deux 
niAclioires  avaient  toutes  leurs  dents;  on 
s'assura  à  la  dimension  des  os  longs  que  ce 
cardinal  n'avait  guère  que  cino  pieds  un 
pouce  de  taille.  (Echo  de  Vaucluse  du  29 
août  1833.) 

BarjaveU  dans  son  Dictionnaire  biographie 
fuf,  donne  ainsi  Tépitapbe  de  Cabassol. 

Hic  jacet  U<**  in  X^<>  P.ilor  D"*  Pbilippus  de 
Caba^sola,  0*^^  Isuardi  niililis  lilius,  qui  primo 
fuit  ep.  Cabcli.,  deinde  pairiarcba  Uierosolyiui- 
tanus,  post  S.  R.  E.  Cardinalis  pbr  lit.  SS. 
llarcellini  el  PtAri,  niox  cp.  Sabinensis.  demum 
legatus  missus  a  Do**  Gregorio  papa  XI'',  Ave- 
nione  sedente,  in  llaliam  ab  Gubcrnandum  S. 
R.  Ecdesie  terras.  Obiit  Perusii  Yl*  Kal. 
septembris,  anno  mccc.  lxxu;  cujus  corpus  ad 
lioc  moaaslcrium  Cbartusiensium  Bonipusiiis 
delatum,  ibidem  scpulliim  fuit  cura  domiui 
Aegidii  Aycelini  de  Monle-Aculo,  episcopi  card. 
Tiisculani,  et  aliurum  executorum  Teslamenii 
ejus. 

XIV. 

EpiUpbe  du  cardinal  de  Langhan. 

Le  cardinal  de  Langhan  fut  enterré  dans 
Téglise  de  Bonpas  qu'il  avait  fait  rebâtir. 

Ilic  jacet  dominus  Simon  de  Langhan  de  Anglia 
qnocidara  Archiepiscopus  Gantuarcensis  S.  R. 
E.  PrenesUneosepiSvOpus  Gardinaiis,  qui  istam 
ecdesiaro  de  novo  coiishuxit  et obiil  xxii  mensis 
julii  anno  dom.  137G.  Orale  pro  co. 


XV. 

Epiiaphe  du  cardiual  de  Braacis. 

Brancas  (Nicolas),  archevôaue  de  Cosenza 
(Etals  de  Naples),  évoque  d'Albano,  protec- 
teur de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem, 
cardinal  sous  Clément  VU;  passa  en  Frat>ce 
avec  son  frère  Bulilie,  et  lit  bAlir  à  Avig'ion 
une  cliapulle  dans  Téglise  des  P.  P.  Prô- 
cbeurs,  sous  Tinvocatiou  de  saint  Nicolas  ; 
il  y  fut  inhumé  le  29  juin  U12.  C'e^t  lui 
qui,  en  HOO,  donna  la  bénédiction  nuptiale 
au  roi  Louis  II  d*Anjou,  et  à  la  reine  Yolande 
d'Aragon. 

Les  débris  de  son  monument,  dont  Barja- 
vel  nindique  pas  la  destinée,  furent  trans- 
portés des  Dominicains ,  alors  atelier  de 
ibnderies,  au  mu^ée  d'Avignon»  où  il  vient 
d'être  remonté  avec  soin  sous  la  direction 
intelligente  de  M.  Rcquien. 

Véras,  page  126  :  «  Dans  la  chapelle  de 
sainte  Buse,  qui  est  la  troisième  du  cùlé  da 
celle  de  Notre-Dame  du  Rosaire,  et  qui  ap- 
partient à  Tillustre  et  ancienne  maison  de 
brancas,  est  un  très-beau  mausolée  eu  mar- 
bre et  en  albâtre. 

«  C'est  là  où  sont  ensevelis  les  cardinaux 
Nicolas  de  Brancas,  qui  fit  bÂâr  cette  clia« 

Selle  en  1V02  et  mourut  en  iH'l^  et  Pierre 
icolas  de  Brancas.  »  L'auteur  ne  rapporte 
aucune  inscription ,  et  le  monument  lui- 
môme,  tel  qu'il  est  aujourd'hui  n'en  révé- 
lant aucun  débris,  il  est  probable  qu'il  n'y 
en  avait  pas. 

XVI 

Epiuphede  RayuionJ  de  Ueaatort  ou  de  Tureniie,  ait  mu- 

née  d'Avigiiua. 

Hic  jacet  magnifie*  ac  puions  virq[  illustris  dus 
Kayiimndus  de  Belloforti  qdam  cornes  Bellifor- 
tis  ac  vice  comes  Valezne  qui  d~m  mcccc\x<> 
diciii  suuin  cluusii  exlreminn  sciiicct  XXI  die 
mciisis  maii  cujus  aïârequiescal  iii  pace.  Amen. 

«  L*a(imini$tration  du  musée  Calvet  a  fait 
retirer  de  l'ancienne  église  des  Bénédictins 
(Saint-Marlial) ,  la  pierre  tumulaire  de  ce 
Baymond  de  Turennu  qui,  il  y  a  plus  de 

auatre  cents  ans,  porta  le  fer  et  la  Gamme 
ans  la  Provence  et  le  Comlal,  et  dont  les 
ruines  de  quantité  de  îjhàleaux  et  de  villages 
attestent  encore  aujourd'hui  et  les  ravages 
et  les  fureurs  (1). 

«  Cette  pierre  était  enchâssée  dans  la  mu- 
raille, à  la  chapelle  de  messieurs  de  Canil- 
lac,  qui  était  située  près  le  cloître.  Elle  re- 
présente un  guerrier  revêtu  d'une  cotte 
d'armes  armoiriée,  la  tête  nue,  les  mains 
jointes  sur  la  poitrine.  Cette  figure,  qui  est 
droite  et  non  à  genoux,  comme  l'a  uit  Ho 
noré  Bouche  (2j,  est  [)lacée  sous  une  espèce 
de  portique  {gothique  fleuri)  également  gravé 
sur  la  pierre.  On  a,»er(;oit  encore  le  reste 
d'un  mastic  colorié,  dont  on  avait  rempli 

(1)  Vou,  ce  qu'en  disent  les  historiens  dp  Pro- 
vnnciî,  à  la  dale  *le  1589  et  années  suivantes. 
(2}  Hist,  de  Provence,  t.  II,  p.  425. 


87 


ÀVI 


DICTIONiNAIRE 


AVI 


.88 


le  creux,  plus  ou  moins  prononcé,  des  li- 
gnes formant  ce  dessin.  Ce  dernier  fait  ex- 
pliçiue  peut-être  pourçiuoi  Honoré  Bouche, 
qui  avait  vu  cette  pierre  sépulcrale,  il  y  a 
plus  de  deux  cents  ans,  l'appelle  une  vieille 
peinture.  Deux  écussons,  aux  armes  de  la 
maison  de  Roger  de  Beaufort,  sont  au-des- 
sus de  la  tête  de  Turenne. 

«  Quant  aux  traits  et  à  la  physionomie  de 
cet  homme  cruel,  ils  répondent  parfaite- 
ment à  ce  que  nous  en  apprend  César  Nos- 
tradamus  qui  en  avait  vu  un  portrait  au 
château  des  Baux  :  «  Ce  fléau  ae  la  pro- 
«  vence,  dit-il  (1),  ce  Got  et  cruel  Altile,es- 
«  toit  de  taille  pleine  et  quarrée,  plutôt 
«  grand  que  petit,  avait  les  membres  forts 
«  et  robustes,  la  tête  grosse  et  ronde,  le  vi- 
«  sage  plein  et  gros,  le  teint  de  couleur  de 
«  miel  et  tirant  sur  le  bazané  :  avoit  le  poil 
«  crespe  et  noir,  les  sourcils  et  les  yeux  de 
«  mesme,  à  l'entre  deux  des  sourcils  ayant 
«  la  chair  surenflée,  ce  qui  causait  deux 
«  plis  qu'il  faisait  en  se  renfroignant  (  ce 
«  dernier  trait  est  parfaitement  indiqué  sur 
«  notre  pierre),  avait  le  nez  tirant  sur  Pa- 
«  quilin,  les  lèvres  grosses  et  rouges,  avec 
«  un  peu  de  moustache  noire,  et  ravallée 
«  sur  les  deux  gonds  ou  bouts  de  Tare  de  la 
«  bouche;  le  reste  du  visage  et  le  menton 
«  sans  poil  :  au  demeurant  ayant  l'aspect 
«  assez  fier  et  agréable  tout  ensemble,  res- 
«  sentant  à  son  homme  de  bonne  et  haute 
«  maison,  et  qui,  facilement,  ne  supportait 
«  une  injure.  » 

«  Autour  de  la  figure  du  vicomte  de  Tu- 
renne  règne  l'inscription  suivante  en  lettres 
gothiques. 

Hic  jacet  magnificas  et  potens  virque  illiistris 
diius  RaymuDilus  debelloforli  quondam  cornes 
belloforlis  et  vicecomes  valerne ,  qui  anno 
Oui  Mccccxx  dicni  suum  clausit  extremum,  scili- 
cet  die  xii<*  maii.  ejus  anima  requiescat  in 
pace.  Amen. 

«  Tous  les  historiens  provençeaux  ont 
connu  12)  cette  inscription;  qiielques-uns 
même  la  rapportent,  et  cependant  ils  ont 
persisté  à  dire  que  le  vicomte  de  Turenne 
s'était  noyé  en  1399,  dans  le  Rhône,  vis-à- 
vis  Tarascon,  en  fuyant  le  prince  de  Tarente 
qui  le  poursuivait  avec  des  forces  supé- 
rieures aux  siennes. 

«  Parmi  les  historiens,  le  seul  père  Pa- 
nin  (3),  tout  en  le  faisant  mourir  dans  le 
Rhône,  à  Tarascon,  reculerait  de  deux  ans 

(1)  HUtoire  et  chronique  de  Provence .  Lyon , 
Degoud  i6i4,  p.  5??i. 

(2)  César  de  nostre-dame,  lieu  cité.  —  Saxi  pon- 
tificium  arelatense  ;  Xqu'is  scxlis,  16i9,  p.  584. — 
Honoré  Bouche,  //û/.  de  Provence;  Avignon,  1644, 
l.  il,  D.  425.  —  Gaufridi,  Uhl.  de  Provence,  l.  I, 
p.  270.  —  Teyssier,  Hisl.  des  papes  qui  ont  siégé 
à  Avignon;  Avignon,  1774,  p.  4i9. —  Bouché  le- 
JEUNE,  Essai  sur  CHist,  de  Provence;  Marseille, 
1785,  t.  I,  p.  595.  Lemodlb  de  la  Lalrière,  Abrégé 
chronologique  de  l' H  lit,  d'Arles;  Arles,  i808,p.  261. 

(V\  fiist.  générale  de  Provence;  Paris,  1784,  l.  UI, 
p.  2^0. 


l'époque  ae  cet  événement  tragique,  arrifë, 
selon  lui,  en  1401. 

«  Cependant  il  paraît  que  Raimond  de 
Turenne  vivait  encore  en  1W)8  (1),  puisque 
celte  année-là,  il  fut  absous,  par  Pantipape 
Btnoit  XIII,  de  toutes  les  censures  qu*il 
avait  encourues.  Mais  la  date  de  1420  que 
rinscriplion  susdite  assigne  à  sa  mort,  n  en 
est  pas  plus  exacte  pour  cela,  puisque  Tu- 
renne avait  déjà  cessé  de  vivre  en  1417,  si 
l'on  en  croit  1  Art  de  vérifier  les  dates  (2). 
En  effet  Eléonore,  sa  sœur  et  son  héritière, 
rendit  hommage  au  roi  Charles  VI,  des  ter- 
res qu'avait  possédées  son  frère,  le  5  juil- 
let 1417.  » 

XVil. 

£;  iia|ibe  el  biographie  abrégée  du  cardiml  d*Aigpe- 

fouille. 

{ExtraH  du  Us.  de  la  BibL  Royale.  Suppl  [ranc.,  d«  891.) 

a  Guillaume  d'Aigrefeuille,  Lymosin,  doc- 
teur en  décretz,  notaire  du  pape  Urbain  V 
fut  crée  prebstre  cardinal  au  litre  de  S.  Es- 
tienne  du  mont  Cœlius  à  la  seconde  création 
qu'il  fit  à  Marseille  le  douziesme  may  1367, 
où  il  fut  crée  seul.  11  fust  à  Tesleclion  de 
Grégoire  W  en  Avignon  et  à  celle  d'Urbain 
VI  à  Rome  ef  à  celle  de  Clément  VU  à  Fon- 
dy,  en  la  campagne  de  Rome,  lequel  l'en- 
voya légat  en  Allemagne  au  commencement 
de  son  [)ontificat  pour  persuader  à  l'empe- 
reur Charles  qnatriesme  et  aux  primas  du-* 
dicl  pays  que  ledit  Clément  estoit  le  vray  el 
légitime  pape  et  partant  que  Urbain  Vi  es- 
tait à  rejecler;  desquels  toutefois  il  ne  fust 
receu,  ains  rejecté  et  suy virent  ledit  Urbain. 
Il  fust  depuis  crée  evesque  cardinal  Sabin 
(titre)  que  souloil  avoir  son  oncle,  par  Be- 
noist  XIII.  Et  lors  il  estoit  archi prebstre  de 
la  sainte  église  Romaine  el  doyen  des  cardi- 
naux. Soubzle  pontiticat  duquel  il  mourust 
en  Avignon,  et  là  enlerré,  en  Tesglise  du 
collège  deS.  Martial,  congrégation  deClunv, 
assavoir,  en  l'an  1405,  le  xi*  liudictpontiliccà, 
avant  sa  première  abrogation  au  concile  de 
Pis.e,  assemblé  pour  oster  le  schisme  causé 
par  ledit  pape  Cléuïent,  en  France  el  inno- 
cent sepliesmo  à  Rome. 

«  L'auteur  du  manuscrit  de  St-Victordit 
qu'il  estoit  vicaire  du  S.  Siège  lorsqu'il  fut 
faict  cardinal  et  plusieurs  s'esmcrveilioient 
comme  estant  si  jeusne  il  avait  esté  promeu 
au  cardinalat  el  d'aullanl  qu'il  n'availencore 
atteint  l'Age  de  vingl-huicl  ans  et  n'espiToil- 
on  point  lorsqu'il  y  deusl  estre  advancé, 
mais  on  disait  que  lé  pape  avoit  esté  meu  à  le 
faire  en  considération  de  Guillaume  d'Aigre-  , 
feuille  prebstre  cardinal  au  litre  de  Sainte- 
Marie  au  delà  le  Tybre,  duquel  lepapea.voil 
esté  compagnon  etlamilior  lors  de  sa  petite 
fortune,  lei^uel,  après  Dieu  disait  avoir  esté 
1eprincif)al  promoteur  et  auteur  de  son  es- 
lection  à  la  papaulté  duquel  Guillaume  estait 
nepveu,  cesluy,  portant  meismes  nom,  sur- 
nom et  armes,  lequel,  comme  le  dit  susdit 

(1)  Baluze,  Hist.pap.  Avenio.;  t.  H,  p.  1156. 
(i)  An  de  vérifier  les  dates,  5*  éilil.,  Paris,  iï&4, 
t.  il.  p.  iOô. 


» 


BAI 


n^EPlGRAPttlE. 


BAI 


90 


auteur  dès  le  temps  de  ses  estuae  et  jeu- 
nesse jusquesa!ors(fut)de bonne  renommée, 
de  Tie  louable  et  conversation  honneste.  Et 
disoit-on  qu'entre  ceulx  de  son  aaze  il  estoit 
assez  suffisant.  Il  estoit  fort  beau  deTisatge, 
de  belle  stature  et  autrement  disposé  à  tout 
bien. 

c  Ce  cardinal  fust  du  nombre  de  ceulx  de 
sa  robbe  que  Grégoire  XI  commit  pour  vérif- 
ier les  escriptz  touchant  les  révélations  de 
Saincte  Brigitte,  vcfve  dTIphus  d*Ulphase, 
prince  de  Néricie,  diocèse  de  Licope ,  au 
rojauDie  de  Suetie»  Inquelle  estoit  décédée  à 
Rome  Tan  3*  du  pontilicat  dudict  pape  *en 
r/lge  de  soixante  et  dix  ans  et  enterrée  h  St- 
Laurent  de  Panisperna,  puis  transfferée  en 
son  pajs.  Lesquelles  révélations  traduittes 
de  son  langage....  en  latin  auroient  esté  pré- 
sentées audict  pape  par  la  tille  de  sainte 
Brigitte  qui  avoit  nom  Catherine  et  par  le 
confesseur  de  la  deffunte  et  ce  aux  fins  de 
procéder  après  i  la  canonisation  ;  laquelle 
toutefTois  ne  fut  faite  que  soubz  le  pontifi- 
cal de  Boniface  neufviesme,  lequel  entre 
autres  cardinaux  députa  Martin  Salva,  doc- 
teur ès-droitz,  évesque  de  Pampelune  et 
référendaire  du  pape  Clément  septiesme, 
séant,  en  son  obédience  en  Avignon  pour 


voir  le  recueil  aesdites  révélations  gu*avaiC 
faictPtinm^f  de  Turrecremata  qui  fust  de- 
puis cardinal,  et  ce  par  Eugène  IV*,  suc- 
cesseur immédiat  de  Martin  V,  lequel  ap- 
prouvra  la  canonisation  que  ledict  Boniface 
avait  faict.  Clément,  le  constitua  en  Pan 
premier  de  son  pontificat  légal  à  (Litomitz^) 
au  royaume  de  Boesmc  et  aux  provinces  de 
Trieveset  autres  situées  en  Allemagne. Lors 
de  laquelle  légation  il  exécuta  et  confirma 
les  lettres  de  chartre  d*Ademarius,  evesque 
de  Metz,  touchant  Texceiilion  et  privilège  de 
Tabbaye  de  St-Arnoul,  stctuéc  audict  lieu. 
Le  susdit  ms.  porte  que  icelluy  Clément 
ayant  esté  esleu,  entre  les  plus  capables, 
il  renvoya  à  Tempereur  pour  faire  entendre 
sa  justice. 

«  Le  tombeau  duquel  cardinal  est  presque 
tout  ruyné,  et  ne  peut  on  lire  que  bien  peu 
de  molz  en  son  épitaphe  : 

Hicjacet  reverendissimus  dominus  Guilielmus 

t  Ailleurs  on  trouve  cecy  : 

Guilielmus  de  Agrifolio  decrelorum  doclor 
presbyter  cardinalis  Sii  Siepliani  in  Cœlio 
monte  qui  obiit  Avenione  sub  Benediclo  XIU.  i 


B 


BAGNACAVALLI,  dans  les  Etals  de  TE- 
glise. 

I. 

Eglise  de  Saint-Pierre  insilvis. 

Fragiii€ol  de  ciboire  en  marbre  de  Paros,  sur  i'aulel  6ga- 
lemeDl  eu  marbi  e  de  P^ros. 

flVedonisFi   et  sci   Pelrl  apostoli  icmpori- 

btts  Dn.  Deusdedit Joaiinis  umilis  ûbépc 

pr  fecil  per  iud.  v. 

[Cardinal  Maï,  p.  185.) 

Il 

lieu  incertain.— Cathédrale    de  Saint-Léon, 
peut-être  à  iiagnacavalli. 

Sv  on  ciboire  de  marlire  placé  aujourd'hui  aux  foots 

bapttsiiiaiix. 

t  Ad  honoré  dni  lir  xFl  et  scô  Di  ienilricis 
sempcrque  virginis  Marie  ego  quidem  Ursus 
peccalor  dux  fieri  jussii.  Rogo  vos  qui  hune 
legilis  orale  pro  me  Temporibus  domno  luh. 
PP.  et  Karoli  terlioimp.  iud.  KV. 

(Card.  Maï,  185,  3  ;  Muratori,  1962,1.) 

BAILLAY  ou  Baillet,  anciennement  Bail- 
LF1L,  village  î  six  lieues  de  Paris. 

Son  étatise  est  déJiée  sous  le  titre  de  S. 
Martin. 

Au  pilier  du  chœur,  on  lit  cette  in$cri))tion  : 

Cï-GiST 
Haolèl  puissant  seigneur  messire  Charles d'O  (1), 
descendu  en  première  origine  de  la  maison  de 

(I)  Ce  nom  singulier,  composé  d*une  seule  lettre, 
Tient  d^m  vilkige  du  diocèse  deSeez,  en  Normandie, 
faire  Sécz  et  Âi|[entan. 


Bretagne,  en  son  vivant  chevalier  de  Tordre  da 
roi,  gentilhomme  de  la  chambre  et  capitaine  de 
cinquante  hommes  de  ses  ordonnances,  sei- 
gneur châtelain  des  ch.Mellenies,  terres  et  sei- 
gneuries de  Frauconviile-au-Bois,  Buillel  en 
France,  Bazemont,  Avenues,  Moliens,  Yillers, 
la  Muette  de  Fresne,  Loconville,  Thibivilliers, 
Moutmorin,  Laillcraut,  Vecquemont  et  de  Me- 
zelan  en  partie,  tils  de  très- haut  et  puissant 
seigneur  messire  Jacques  d*0,  qui  fut  tué  en  la 
bataille  de  Pavie,  eu  son  vivant  chevalier  de 
Tordre  du  roi,  gentilhomme  ordinaire  de  fta 
chambre ,  et  enseigne  de  cent  gentilshommes 
de  sa  maison  ;  et  de  haute  et  puissante  dame 
Louise  de  Villiers-TIsle-Adam,  lequel  mesure 
Charles  d*0  trépassa  en  sa  maison  de  la  Muette 
de  Fresne,  le  7  mai  1584,  âgé  de  65  ans. 
Et  haute  et  puissante  dameMagdeleine  de  TOs- 
piial-Yitry,  dame  de  Galetas,  descendue  en  pre- 
mière origine  des  ducs  de  Milan  et  de  Nnples, 
en  son  vivant  femme  dudit  messire  Charles  d^O^ 
laquelle  trépassa  en  ce  lieu  de  Baillet,  le  22  mai 
i597,  âgée  de  73  ans. 

Ils  sont  tous  les  deux  flgurés  sur  une 
tombe. 

Au  soncluairerst  une  représentation  en 
pierre  d'un  chevalier  à  genoux  avec  sa  fem- 
me, sur  deux  pilastres  d'ordre  corinthien. 
L'inscription  marque  que  c'est  Jacques  d'O, 
chevalier,  gentilhomme  ordinaire  de  la  cham- 
bre du  roi^  seigneur  de  Baillet,  Franconville^ 
Martin-Ravenel  et  Vienne  sous  l'Eglantier  ; 
et  Dame  Anne  huilier  son  épouse;  lequel  a 
fondéf  audit  Franconville^  le  premier  couvent 


91  BAL 

de  la  réforme  du  Tiers  Ordre  de  Saint-Fran-' 
çois.  Il  mourut  le  3  janvier  1613,  âgé  do  56 
ans,  et  elle  le  30  avril  1628,  Âgée  deâi  ans. 
Au  bas  se  ht  en  latin,  nue  c^esi  Jacques  d^Of 
marquis  de  Franconvilfe,  Seigneur  de  Baii- 
let,  (lui  a  fait  ériger  ce  monument  en  IGi^. 
iHuRTAUT  et  Magnt,  Dictionnaire  de  Pa 
ris  et  de  ses  environs.) 

BALDOCH,  en  Angleterre. 

Epitaphe  de  Reynaud  d'Argentan. 
Duos  régtise  de  KalUock. 
Reynaud  :  de  :  Argentan  :  ci  :  gist  : 
[Geste  ?]  Chapelle  :  fère  :  fisl  : 
Fu  :  cliivaler  :  seynl  (e  M;irie  ?) 
'^•x)doni  :  lii  :  pur  :  Talme  :  prie. 

(Sainte-Marthe,  t.  I'%  cxvii  ) 
BALE,  en  Suisse  (1). 

Ancienne  cathédrale. 

1. 

Georgius  ab  Andlo  primus  Rector  Acad.  Basil.  Addo 

Doniini  1460. 
Nnbile  gemma  milii  pro  avis  abavis<|ue  décorum. 

Quorum  virtutem  Tcutona  terra  stupet. 
Conjunxi  doctas  clara  cum  stirpe  Camœnas 

Omatu  hoc  plncuit  condecoraia  genus. 
Posi,  primuftgcssi  regalis  scepira  Lycaîi, 

Jsla  quod  visum  est  condere  in  urbe  Deo. 
Nunc  niea  mens  sese  cœlesti  obleclat  in  aula; 
Ast  hoc  in  tumulo  rooiliter  ossa  cubant. 

II. 

Aa-dessons. 
Hic  jacet  insiguis  virtnlc  insignior  omni 
Georgius  de  Andlo,  nohili  vir  sanguine  clarus, 
rraelalorum  decus  cunctis  gratissimus  uiius, 
Fulserat  hoc  Teniplo  pariter,  et  in  Leuteiibaco, 
Fgregius  ambannn  Pru'posilus  Ecclesianmi 
Alque  in  hoc  primus  Ûoruit  dignissimus  urbe 
Siudii  Rector  almi,  nunc  sine  nomine  pulvis. 
Sic  spes,  sic  gaudium,  sic  transit  gloria  Mimdi. 
Omnibus  stat  brève  et  irrccuperabiie  tenipus. 

III. 
A  gauche. 

D.        0.        M.        S. 

GATBAEiNiE,  IIuLORicHi  Comît.  Tliierslcinl, 

e 
Rodoin  Marchionis  Ilachhurgens. 

Landgravii  Brisgo.'e, 

primi  ex  ea  faïuilia  Rœielx  Domini 

Conjugi, 

(1)  Les  épitaphes  que  nous  donnons  ici  sont  ex- 
Iraiies  de  Touvrage  iiililulé  : 

Urbis  BoêiL  epUaphia  et  in$criptione$  omnium 
lemplorum  curiœ,  academ,  et  atiar.  œdium  public, 
lat,  et  german,  quitus  reliauarum  orbis  urbium  mo- 
numenta  et  inscriptiones  seteclihê.  et  elegantUs,  acces- 
serunt.  De  quorum  usu  in  prœfatiotie  disêeri  «r,  cura 
et  tabore  M.  JonA!<f?ris  Grossi  ,  pastoris  Ecctes.  Lf^o- 
nard.  f6tr/.,  cum  indice  nominum  et  rerum;  un  vol. 


DICTIONIUIRE  BAL 

RoBOLFi  Matri, 

WiLHELHi  Avke, 

RoDOLFi  Proaviae, 

Pbilippi  (in  quo  stirps  mascula  desiit)  A 

multarum  ejus  sa^culi  caUimiUU 

spectatrici, 

Anno  post  exequias  ccxii. 

virtutis  ergo 

S.  P.  Q.  Basil.  Tcmpliini  inslaurti 

ullimi  leuiporis 

Anno  M  D  m  c. 

M.  H.  L.  p. 


IV. 

Au-dessous  de  son  porirs't. 

Anno  Domini  m.  cr.c.  lxxxv. 

xu.  Kal.  April. 

obiit 

Nobilis  Domina 

Katbarina  de  Tliierstein,  etc. 

V. 

Près  de  la  crypte. 

Anno  Domini  u.  cccc.  xxvi. 

IV.  Non.  Martii 

obi  il 

Dn.  Johannes  de  Hohenstbip 

Decaniis  hiijus  Ec- 

clcsi;e  : 

Ejus  anima  requicscat  .n  pace. 

VI. 

Dans  la  nef,  !li  droite. 

Anno  M.  ccc.  lxvii. 

ux.  Idus  Octobr. 

obiit 

GONRADVS  SCALARIVS, 

Archipresbyler  hujus  Le- 
clesix. 

VU. 

Obiil  Strenuus  Vir 
Werkuardus  de  Rotberg  Miles. . . 
Anno  Domini  1470. 

Vlll. 

Laudibus  seternum  Pra;sul  cclebrandus  in  s 
Anioldus  jacet  hic,  queni  stirps  clarissima 
Edidit,  et  clara  vexit  ad  asthera  virtus. 
Lux  Praesulum  aima,  dccens  et  régula  cler 
Canonum  eximius  floruit  et  ipse  Doctor. 
Arduuni  impcnderat  paci  ubicunciue  labore 
Et  ndus  Patria:  scmper  zelator  erat. 
Cunctis,  pius  animo,  ceu  aiter  amore  parei 
Fato  rapttis  lugubri  annis  florentibus  héros. 
Obiit  et  totam  replevit  Incrymis  urbem. 

Auno  Domini  ii.  cccr..  lxux.  die  7  me 

IX. 
Anno  M.  ccc.  lxvii. 
X.  Kul.  Febr.  obiil 


>5  BAL 

ThimiiiGcs  de  Ramstein 

PraeposilQS  liojus  Eccle»ix  : 

^uju8  anima  requiescat  in  pace. 

X, 

Anno  Domini  m.  ce.  lxxit. 

Idib.  Septembr.  ohiit 

llenricus  de  Nuvvenburc, 

hiijus  Ecclesi»  Episcopiis  : 

Cujas  anima  requiescal  in  pace. 

XI. 

Ânno  Domini  m.  ccc.  xit. 

XVI.  Kal.  Aprii. 

obiit 

Gerbaruos  de  Wipiiice!!, 

hujiis  Lccleslae  Episcopiis  : 

Cuj:is  anima  requiescal  in  pace.  Amea 

XII. 

Anno  Domini  v.  ccc.  lxxxiii. 

111.  Kal.  Jiinii,  obiit 

Dn.  BcRKUÀnDus  de  Màsmu!(Stcr, 

Miles. 

XIU. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiii. 

obiil 

Arckiepiscopus  Mcdiolauensis. 


rEPlGRAPHlE. 


XIV, 

Anno  M.  cccc.  xli. 

lerlia  Idus  Jauuarii 

ol)iit 

OcFRiOâ  de  RoFLETO,  M^uriensis 

Episcopiis  ex  Allobrogibus. 

XV. 

Anno  M.  cccc.  li. 

postrid.  Epipban. 

.    obiit 

RcTer.  Dn.  Fridericos  ze  Kbbui, 

Episcopus  Babil.,  etc. . 

XVI. 

Anno  Domini  m.  ce.  xc. 
T.  die  mens.  Septcmb. 

obiit 

Reverendns  Dominus 

Petrus  Rïcii  de  Richehstew 

Fpi'copns  Basiliens. 

Ciijiis  aninta  requiescat  in  p  .ce. 

XVII. 

Anno  M.  cccc.  xxxvi. 
in  profeslo  S.  Tliom;c. 

obiil 
Reverendiis  Dominus 

D.  i0HA.^!CE$  de  FLEr.KE.^STEl!>(, 


BAL  i4 

Episcopns  Basiliensis. 
ijus  anima  requiescat  in  pace. 

XVIII. 

Anno  Ddmini  u.  ccc.  xcti» 
circa  festum  Quadrag. 

obiit 

Rodolpbus  Monacbus, 

Decanus  hiijus  Ecclesiae 

«       

XIX. 

droite  de  l^aulel. 

Cbristo  ScrvatoriS. 
Des.  ERASMO  roterodamo  ,  viro  omnibTS  modis 
maximo,  cvivgjncompambileni  inomni  discipli- 
narvm  génère ervditionem  pari  coiivinclam  prv- 
dcntla  posteri  et  admirabvnivr  et  praedicabvnl , 
Boiiifacivs  Amerbacbivs ,  Hier.  Frobeiiivs , 
Nie.  Episcopivs,  baeredes,  et  nvncvpaii  STpremae 
svx  volvntatis  vindices»  patrono  optimo,  non 
memori»,  qvam  imm'ortalem  sibi  editis  Ivcv- 
brationibvs  comparavit,  iis  tantisper,  dvm  or- 
bis  terrarvm  stabil»  super  fvtvro  acervditis  ubi- 
qve  geiitivm  coUoqvvtvro,  sed  corporis  mortalis, 
qvo  recouditvm  sit,  ergo  »  boc  saxvm  posvere. 
Morlvvs  est  iv.  eidvs  Ivl. 

iain  seplvagenarivs 

An.  a  Cbrisio  na to 

M.   0.    XXXVI. 

Dis.  Eras.  RonnooAUf  m  amici  svb  boc  saxo  oo.^KBAirr. 

XX. 

Devaat  le  cbœar. 

Anno  Domini  m.  c.  lxvii. 

XV.  Kal.  Seplemb. 

obiit 

Rêver.  Dn.  Ortliervs  de  Yrobvbg 

Episcopus  Basiliensis,  etc.  (I). 

XXÎ. 

Chapelle  de  Saiot-Gail. 
Anno  Domini  m.  c.  lxxvii. 

obiit 
Rêver.  Hvco  de  Hasenbvrg 

Episcopus  Basiliensis. 

XXII. 

Devant  la  sainte  table. 
Hic  sepuHus  est 

JOBANNES  de  YeNNINOEN 

Episcopus  bu  jus  Ecclesise 
Anno  M.  cccc.  lxxviii. 

XXII.  Decembr. 
Ciijus  anima  requiescat 
in  pace. 
•  Voealur  Frincepi  pfudenê 

XXIII. 

G.    S. 

S.MOIf  SVLCERVS 

(I)  Epitapbe  de  1167,  retrource  en  1381. 


95  BAL 

TbeologTS 

«dis  hvivsce  ann.  xxxiiu 

vervs  vigilaiisq; 

aatisles, 

▼traa.  manv  vincain  Domink 

8vi  excoWit, 

Schokin  Tbeologicam  erexit 

alq  ;  rexil  : 

ûda  doeendî  adsidvitate 

svspiciendvs, 

viue  sanctimonia  ei 

Drol}is  mortbvs 

imUandvs» 

VixU  annos  Lxxvn* 

6.  An.  Sal.  cb  b  xacT* 

XII.  Ivni* 

XXIV. 

Dans  h  nef,  k  gauene. 

Anno  M.  ccc.  lxt.  ult.  lonît 
obiit 

I0H4NXES  SeMN  de  MuNSlIfCEN 

bujus  Ecclesiae  Episcoptis. 

Ejus  anima  re<|uiescat  in  pace. 

Honortficse  mémorise 

Rêver,   el  Clariss.   Yiri 

D.   loH    Beatî  Helii  Bas. 

Qui  ciim  X.  An.  Oral.  Profess. 

elxxx.  An.  Gymnasiarcb. 

Ingeniis  quaniplijt*ini. 

Virlutis  ei  Uonor.  œdes 

singulari  cum  dexieriiale  aperuissel» 

in  cœlest.  beaiit.  sacrarium 

11.  An.  et  Yi.  mens,  septuagenario  roinor 

sine  doloris  indicio  Cal.  Jan. 

Anno  M.  m:,  xx.  placide  Iranslalus, 

bum.    morlalilalis  exuvias 

bic  ubi  sacris  interfuil^ 

dcposuit. 

XXV. 

Anno  M.  cccc.  Lxxr. 
▼I.    Dec.   t)biit   venerab.   Dii. 

JOHANMKS  de    SCHELLENBERG 

Canonicus   bujus    Ecclesiae. 

Anno  Domini  m.   cccc.  lxxxth. 

m.  mens.  Juli  obiit 

Hcnncvs  de  Oberkirch 

Canonicus   bujns    Ecclesiae. 

Quorum  animae  r<Hiuiescuui  in  pace. 

Orate  pro  iis  : 

Quia  multum  valet  precatiojusti  assidu.i. 

XXVI 

Obiit 
JoH/u«NES  David  Capellanus, 
fuudator  perpetu;»,  et  4!iet. 


MCTIONNAIRE 


BAL. 

Missae  fratemitatis  beatae  Mariae». 
bujus  Ecclesiae. 

XXVII. 

Iohannes  Rodolphds  de  HALvvLf 

bujus  Ecclesiae  Canonicus 

et  Custos» 

PrxbloFum  Ganonicoruroque 

religione  et  integrilate 

nulle  inferior, 

Anno  M.   D.  xxvii.  xii.  Fc!:r. 

magno  multorum  bictu 

[^Itciler  decessit. 

XXVIIK 

lebovae  S. 

JoHANifi  ab  Vlii 

Wellenberg.,  etc.  Dora. 

Viro 

Vere  nohili  el  stren. 

ptelat.  humilii.  candore. 

prudent,  speciatiss. 

nhistr.  Marchio.n.  Badensis. 

et  Uacbberg. 

Schopfenbeim.  An.   iv.  Prœfecto» 

Badenvvil.  An.  xii.  Satrapae, 

Rœiel.  An.  xx.  Arcbipnes. 

et  Annis  x. 

Consilîario  emerito, 

pie,    placide  defuncto» 

Filii  Par.  desîderatiss. 

c.    L.    p. 

B.  ann.  lxiu.  m.  2.  d.  9 

e.   ann.    cb   b    cxiix» 

m.  iul.  d.  5. 


XXIX. 

Deo  Exercituum  a. 

VDOLPHvs  Baro  Salicvu  de  Salis 

quem  Avi  Rodolphi,  Patris  Herculis 

avita  virtus  ad  militaris  gloriae  spem  etexit: 

cum  xvk  xtal.  anno  in  Galliis  Dux 

Heurici  II.  munificentia 

inter  auratos  Equités  altectus  esset: 

Venetuni  militen» 
Archîsiraiegus  prudenter  rexisset  : 

Divis  Caesaribvs 

Maximiliano  II.  Armamentarit  Tribun. 

RoooLPHO  U.  CbiUarchus  ordinar. 

in  Senatu,  in  Castris» 

fidem,  prudent,  fortit.  sum.  com probasset  : 

Ylriusoue  favore  auralus  Eques; 

Hujus  insuper 

Liberi  Baronis  iilustri  tit.  œcoratas, 

fessa  tand.  aetate 

solalîo  div.  verltatls»  puraeque  relig. 

Basileae  gmio  sibi  bospit.  perfmitus 

In  cœleslem  stationera  septuagenar.  proxiia 


96 


BAL 

lento  decedit  aslbniate. 

Clavma  Comivnx 

ei  aniiq.  Griniellor,  Equit.  prosap. 

oriunda  marito  desideraliss. 

M.  c.  L.  parent. 

^.  an.  Cbr.  cl3  lac.  Maiii.  vit. 

XXX. 

Qoadriennio  post, 

Haritiiin  desideratiss.  secuta 

Clavdia  Griiiella> 

Heroina 

Corporis  animîqne   dotili. 

supra  sexuni  speciatias. 

aslat.  Lxiik 

Gbron.  languere  exhaastal 

TeraB  fidd 

palinam ,  in  Cbrislo  Iriumphans, 

obtinuit» 

xxiT.  April.  M.  DC.  !▼• 

XXXI. 

Sl€ISMVtfDO  A   PnRT* 

qftm  pvrioris  religion,  proressio 
ab  Ecclesiae  Basil,  praep. 

arcere  non  potvit, 

YIro  Dobîliss.  bistorianrm 

periliss.  mecbanicanrm 

art.  stvdîosiss. 

¥xor  roœrenscTm 

lib.    p. 

B.  ann.  xxciii. 

6.  An.  Cbrisli  mdlxxit* 

Kl.  Febr. 

XXXII. 

Anno  Dn.  m.  ccc.  lxxxt. 

Kal.  Aiigust. 

RoDOLPHos  Frowblart 

Presbyter ,  TbesaHrarius, 

et  Canonicus  bujns  Ecclesi», 

Aliaris  civium  supern«  hujus  Gapel- 

lae  dotalor» 

cujus  anima  requiescat 

•in  pace. 

XXXIII. 

Bernard v8  Brand  Basil. 

armis  pariter,  togaque  clarus 

polit,  lillerarixqiie  Reipubl. 

omaroentum, 

post  Jnris  utriiisque  licentiam, 

Aquila  in  Gallias  la  la, 

Tribunitiae  dignitati,  ad  quam 

Redax  ascenderat, 

otii  se  lilerarii  amore  subtrahens 

Yarnspurgens.  Gomitatul 

per  aliquot  anno^  praeflcitur  : 

Trépidant!   înde  Reipubl,  statut 


DXPIGRAPHIE. 


BAL 

duobus  yix,  tribusve  annts  reddît. 

sepiuagenario  major 

pestilenti  sopore  occombit. 

Heu  patriae, 

heu  uxori ,  liberisque  roopstlss. 

Anno  cb.  lo  xcihi.  yi.  IJ.  Juli 

XXXIV. 

Fermants  £sdra8  heic 

Straboq  ;  conditvr. 

Si   pWra  qvaeris,  audtes  : 

Sebast.  MTnstenrs  IngeHi. 

Tbeolog.  et  Cosmogr. 

in  ter  prinu»  svmmys, 

Soiennem  Asoensionis  mem. 

anno  sal.  hdlii. 

ougor  sexag.  morie  pia 

illrstraviu 

XXXV, 

iEtemitati, 
iOHANNES  OPORINYS 

Bas.  TfpographTs, 

doctes,  operesvs,  elegans 

libris  innYmeris 

irirlTtTm  baerede  ex  it. 

eooiTge  Tnico 

reliclo, 

pvblicis  lacryniis,  pri?. 

pietate,, 

sexagenar.  maior 

Helc  cond. 

XXXVI. 

Operosvs  OpoRimrs 

beie  sitTS  est. 

ergo  requiescit  Arion  ! 

dixisse   plvra  fas  nefasl. 

an.  sal.  imlxiix. 

pr.  eid.  ivl. 

aet.  Lx. 


XXXVII. 

Heus  quisquis  es. 

Qui  claror.  Tiror.  memoriam  colis, 

adesto: 

Et  Acad.  hujus  incl.  immo  Reip.  liter 

îceni  doleio. 

Qua 

Samtele  Grtneo  J.  G.  Celebbr. 

(Magni  iiiius  Simouis  Filio) 

orbata 

squalore  languet. 

At  quo  Tiro? 

Jus  Komanor.  annos  p.  m.  xxx. 

magna  dexteritate  docuit  : 

Juris  consultor.  Infulîs  (qiiod  mirere) 

'ultra  trecenlos  etscxaginta 
Quorum  magna  pars  ad  Reip.  clavuw 


n 


BAL 

Tariii  îit  lucjg  sedet. 


Palriani  consUio,  manu,  llSigua 

prudciiier  juf  it  : 

Hamanitaiem  erga  omn.  peregrinos  maiime 

bonorum  plaiisn  excrcuil. 

Homo  (ut  niulla  paucis)  omnium  horar. 

H«c  si  le  moveut  Vialor, 

lloc  unum-saltem',  ut,  qux  iMipersuni,  Acad.  luinina 

diu  vivant,  lecum  igise  precator. 

Amict  coliimna  )iac  et  solatio 

privati 

Exig.  boc  magnai  devotimis  HoDamenl. 

tnœsii 


p.p. 


1.  Ann.  Lixiii.                e.  ann.  cb.  b.  le. 

i-iilPI 

i 
§ 

■^ 

3 

^îîilIlilHlîijî 

i 

i 

i 

h 
il 
1 

i 

"liJèliÉifsji 

*fs:ris-hl.ilif 

|-'3l.  5iii.ï=îîf 

Hsl-nUum 

1 
! 
1 

XXXIX. 

D.  HwKON  CEMVSi£( 

Hed.eL  Philos. 

et  POLVCAKPI  OUÏ  f 

TTpograpbi  : 

ille  ixu.  Un.  M.  iil. 
sai.  MDxuT. 


AUtE  BAL 

bic  rero  Ht.  Hart.  d.  xiiit. 
■ai.  HDuciit. 
pie  decessit. 

XL. 

Ch.  S. 

Iacobo  Sigishvkik) 

E  iiobili  Trurhsessiorom  de  Rbeinfelden 

familia  oriundo, 

eu  m  post 

eiactam  forliler  in  mililia 

juvenlutem 

dômes  L  quieli  se  dedisset, 

frequentibus  Podagrx  dororibus 

-  exercilalos , 

affiscii  corpom  languorem 

spiritualis  grattx  incremento  abunde 

resarcivisset  : 

tandem 

Cardiaise  tyranntde 

eneclo, 

Habia  Cleopme  Bhenneu 

mariio  desideraiiss. 

bumame  peregrinat.  consorti  detideratiss. 


B.  AnnnsiT.  m.  xi, 
o.  Anno  cla  b  ctit.  Uaii  xix. 

xu. 

En  libi  Vialor, 
UcoBi  Meiebi  Tbeologi  inculpât! 

humaiias  relliquiag  :* 

Qui  Pronvo  Henrico  Senatore  : 

Avo  Jacobo  Console  : 

Paire  Itodolplio  Senatore.  Depot.  Acad. 

Annbcb.  b.  sivi.  Basilex  nalus, 

a  Simone  Grynxo  e  5.  fonte  sascepbis, 

rcnascenlis  pietalis  castra, 

Di  ici  bu  s  es  ira  lis, 
Osvraldo  Mjcowa  Basilese^ 

Woir.  Fabric.  CapiLone, 

Hart.  Bucero ,  Argentin»  , 

Pbii.  Melanlh.  Wiltebergie 

provide  seculus, 

Posteaquam  Ecclesiae  Dei  domi  Torisque, 

aniiisplus  minus  tL. 

conciaiiando,  consolandoque, 

erga  pauperes  liberalis,  ei^a  xgrolo* 

oISciosus, 

pari  promtitndiiie,  deilcrilate, 

constaniia  miiitstraBsel  : 

ocluagenario  p  roi  i  mu  s 

e  Tuncbri  suggegtn  apoplexix  turbine_ 

non  pneler  spem  v»tumque  abreptus 

coclesLîs  consolaiLonis  gaudia 

fldeiis  vigilansqoc  «ervus  ingressut  est  : 

Agne  Conjuge 

Capiioiiis  Glja,  Buceri  privigna. 

eitius  mater  Wtbrandis  a  Rvsenblaii, 


101 


BAL 


DEPIGRAPIIIE. 


Oecoiampadio,  primo  roariu  impu  fiierai, 

ciiin  sena  proie 

manio,  pralique  pienliss. 

M.  c.  L.  par. 

obiit    Anno  1604.  27.  Nov. 

Positom  a  D.  Jacobo  Zfingero 

XLH. 

-     C.  S. 

lOBANNI    RaHTI?IO 

Ainbi^^o 
Clinico  elcgaïUi,  Cbirvrgo 

felici 

XL.  ann.  tst  alq.  frrctT 

Civit.  Rasil. 

qvam  sîncerae  pielat,  stvdio 

ann.  sel.  xxxii. 

primvin  incolere  ceperat, 

graliose  adeplo  : 

qvnc  menses  vix  xi.  aed 

ocieniiio  minor, 
«vpervixil  : 

Tt  ihori  et  peregrînat.  sic  beati 

qvoqve  reditvs  soci» 

fidiss. 

lohannea  et  Gaspanrs  F.  F. 

Nejicictiii  irib.  sororib. 

earvniq.   maritis 

mœsltas. 

Parenlîbvs  desideralîss. 

P. 

Ob.  paler  xxiii.  ian.  nat. 

d.  barbtoloin. 

Ob.  mater  xxx.  dec. 

M.  D  XXCII. 

TifpbMi  Domino  ?i?iis,  niiiir  fimore  fandiiSy 
VîTo  magià  DouiiuOp  diairo>quc  eipecio  ?ie|JOies. 

XLllI. 

Rie  Jacel  in  cespite  Canoiiicus  et  Scholasticus  isie, 
De  I>omo  nalus  moribus  et  a  ne  probatus, 
Qui  fiiii  binominis  dicliis  Ioanties  Ulricus, 

Anno  niillesimo  cccc.  quadnigesiino  quarto, 

ni.  Januarii  roense  obiil,  quarto  die 

Cfii  s'a  propiiius  Deus  qui  est  triiius  et  unus. 

XLIV. 

flic  jacel  arte  Plato,  Cato  vi^,  Tvllivs  ore; 

Verines  corpvs  alit  :  sp'.ritvs  astra  tenet. 
Anno  salvt.  m.  ce.  lxxxii. 

XLV. 

es. 

lOH.  ^RIII.  MeXXIXGCRO, 

Vîro  Clariss. 
Qui  Senatus  Patriae  Serin. 
Subinde  Reipubl.  Arcliivo 

Aiin.  XXXI. 
FIde  bona,  iamaq  ;  intégra 

pnefuit  ; 
Ael.  ans,  lxit.  ex  paralysi 


BAL 

apoplectico, 

mœsia  Lihb.  pieUa 

Par.  incompar. 

P. 

M.  D.  \XC1V.  VI.  VlIiE. 

XLVI. 

Barra RiE  Nicolai 

fœ]nin;e  pudiriss, 

Qn;e  Guil.  Gralarul.  M.  D. 

Cliristi  causa  exuleni 

Conjugal!  fide  comitala, 

Patria  Bergamo,  ann.  xx. 

spouie  caruit, 

El  ut  eundem  cœlcsti  donatum 

ci  vi  la  te, 

posl.  iL  an. 

niortalis  Exilii 

sequcretur, 

aeternac  rcaiituta  est  pairiaR. 

ËLISARETn  GrATAROLA 

aniital.  b.  m.  m.  cum  1. 
cb  b  Lxix. 


XLVII. 

D.  0.  y. 

Gtlielxo  Gratarolo 

Bergameusi, 

ariium  ac  medic.  Doclori, 

Me<lîciq;   filio, 

in  Medicorum  Basil.  Colieg.  cooplaU>, 

ob  Kclig.  exuli, 

coiijugi  cariss. 

Barrara  Nicolai 

f.  c. 

Obiit  aeiat.  sux  ann.  ui. 

Cbristi  mdlxviii. 

d.  16.  April. 

XLVllI. 

Anno  M.  ccc.  lxxvi. 

xviii.  Febr.  Obiit. 

Ctnradvs  de  Sogre. 

Capellanus  S.  Pauli,  vit»  dcvotissimae. 

XLIX. 

HVLDRICHI  ISELII   I.-V.  D. 

Cultor  Jusliiiie  fui  severus, 

El  ver»  Pielatis  indagator  : 

Vtramq  ;  ad  Superos  comes  secutus, 

Hoc  Naios  moneo  ac  seros  nepotes» 

Discant  Jusiilix*,  ac  Deo  parère. 

0!)iil,  Ann.  Clir.  m.  d.  lxiv. 

L. 

Epitaphe  a* un  anonyme, 
Vila  abit,  morsvenit. 
Fac  ci  10,  qvod  voles. 
Fac  bcne,  qvod  ooiea. 


lot 


103 


BAL 


DlCTlONiNAlRE 


BAL 


104 


LI. 

Anno  Boiniiii  m.  cccc.  l. 
quinU  posl  fesiiim  S.  Bartholomaci 

obiit 
Veneralnlis  et  egreglus  Yir 

Dn.  loUANMEsWlLER, 

Doctor  Decreloruni, 

el  hujus  Ecclesix  Decaiius. 

Fjus  aiiinia  requiescal  in  pace.  Amen. 

LIL 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxit. 

vigiiia  Sancli  MallUxi» 

obiil 

Tenerabilis  Dominus 

NlCOLAVS  SWNER  dC 

Lin. 

Epitaphe  (THotroan. 
Trinuno  S. 
Franciscts  HOTM^miTS 
ex  an  t.  el  nob. 
OUnannor.  famil.  ap.  Siles.  Germ.  Pop. 
Lulei.  Paris,  nalus, 
plus,  iuiegerq  ;  Juris  justiliaeq  ; 
Anlistes , 
Jus  C.  Rom.  scrip.  illustr. 
Valent.  Cavarr.  el  Avarici  Bilur. 
ann.  mullos  docull  : 
De  8um.  Reipub.  consullus 
sap.  resp. 
Légat.  German. 
Bub.  Karol.  IX.  Franc.  Keg. 
prospère  gcss. 
Patriam  ob  civil,  bell.  sponte  lînq, 
In  German.  ceu  Pair.  allr. 
conccss. 
Priucipib.  cb  scient,  et  prob. 
acceptis. 
Basileœ  Rauracor. 
publ.  damno  luctaque 

plac.  fato  funct. 
b.  An.  Lxv.  m.  5.  d.  20. 
lob.  F.  amicique  Basileai 

P. 

Francisci  Hotomani  J  C. 

roorlales  exuvias  tantisper 

asservandas» 

du  m 

Chrislo  jal)enie  immorulcs 

exsurgani , 

amici  bub  boc  saxo 

deposuere  ; 

loco  bonoris  ergo  ab  Acdis 

Curatorib  liberaliter 

concesso 

\ixil  An.  Lxiii.  mens.  5.  d.  iO. 

Obiit  prid.  eid.  'Febr. 

An.  cl3  b  xc. 


Gallia  progenult  :  serval  Ba^lea  sepolimi  : 
luieriius  eipers  ncmeo  ubique  vigel. 


LIV. 

CàSPARI  D'anglvex 

BuNAcvRTii  Barouis 

Chastellartii,    mortales 

reliqvise. 

LV. 

WVNEBALDVS  HeIDELBECK 

Episcopal.  Canceliarius, 

obiit  6.  Kal.  Jan. 
Anno  M.  cccc.   lxxxiii. 


LVÎ. 

D.    0. 

lOAMHES    IaCOBVS     GrINAVS 

Tlieolog.  Celeber. 
Basil.  Eccles.  quarlvs  Anlisies» 
el  Acad.  Professer  : 
Posleaqvam  in  lviu.  annos, 
Roeielx  in  Marcbion.  Bad. 
el  Heidelbergae  in  Palatinalv  : 
irOliss.  vero  Basile»  Ravracorvm 
sinipliciiaie  cordis, 
sincerilale  doclrinae, 
vilxq;  inlegritate, 
Gonscienliam    Deo 
probasset, 
cvris,  laboribvs,  senio, 
doloribvs   coUcis 
confeclvs, 
tandem  lenia  febre  extinclTS, 
morulitaii  avream 
imposvil  coronid. 
el  in  boc  Templi 
Xysto 
aelern.  beaiii.  coronam 

pnesiolalvr. 

m.  cal.  sept.  ann.  xyii. 

decimi  sept,  a  Cbrislo  nato  secvli 

aelai.  climacl.   viidecimo, 

hoc  monum.  pro  mvnere  exiremo» 

gêner,   filia,  nepotes» 

cvm  laciym.  p. 


LVII, 

Vialoris  S. 

MlCHAELI  ISINGRIMO, 

Civi  Basil,  egregio,  acpio» 

Typographo 

industrio,  doclissimo, 

Anno  11.  i>.  LVii  Mari.  m.  iEtal.  sus  LTU. 

ELIZABETHiE    LiNDERiB 

Conjiigi  Icctis. 


I«S 


aàL 


d*epk;raphie. 


AnnôM.  D.  Lxxnx.  7.  Cal.  Not.  st.  lut. 

£em  fuBClis 
Parenlibas  .optimis: 

TDOMiE  GOÀEUIO 

Belgae 

Tomco  Pallia,  obpîeutem 

pTofug<s 

marito  dilecUssimo, 

fido  aitis  Soceri  imilaiori, 

aetenueqoe  felicit.  illius  invido 

ànno  M.  D.  xcii.  6.  Maji  xUt.  suae  liiil 

e  teiiebrîs,  in  lucem  xternam 

migranti, 

Elisabetha  Isingrina  m.  f. 

Coi^ugalis  fidei  ac  sortis 

•bsenrantiss.  mœsUss. 

P.    C. 

LVIII. 

HiERONtm  Ctbionis 

luTen.  florenliss. 

lUastriss.  Principi  Màtritio 

Uassis  Landgravio,  etc. 

a  consiliis  intimis  : 

et 

Cbrislianiss.  Gallorum  Regii 

noper  designati  Gapitaneit 

"ex 

ipso  terren.  mllit.  apparalo, 

in  cœlesiero, 

die  T.  Nartii  Ann.  Sal.  m.  k.  im 

*   »tat.   xxxT. 

diev  propere  rapli 

eorpos 

in  terrenam  bocce 

Angcljb,  CoBLiiB,  Felicis, 

c.  s.  c.  Filiarum 

Virg.  nobiliss.  et  casiiss. 

greniium 

deponi  coraTii 

Flaminia    MaralU, 

mater  mœstiss» 

GoMiliîsiiiiictos,  I.egalM  ad  ardas  Catto 
Deliciae  fueram,  l'riDCiplbiis  plaçai. 

Prindpibos  tilacsisM  virts,  laos  maxin*  eerte  » 
Sed  placnfase  Deo,  Isos  mihi  prima  fuit. 

LIX. 

Lboni  Gtrioni 

Gœliî   Sec.  F. 

Religionis  pnrioris  causa 

euro  Parenlib.  exuii, 

Dobili,  ÎDiegro,  sincero, 

peregrinalionib.  caplivil.  laboribus 

attrilo 

jiDiio  Cbristi  m.  dc.  i.  Oclob.  ti. 

aetat.  sux    ann.  lxv. 

extinclo 

Gonjunx  el  Liberi 

amoris  et  pieiaiis  ergo 

b.    m.    p. 

DiCTiONN.  d^Epigr^phib.  I. 


BAL 

LX. 

Simon  GariiiTs 
vixi, 
Gbristo  nunc 
vere  vivo 
Heidelberga  îTvenem 
excepit, 
TirL    el  enrd. 
insirvxit, 
Matbemau  pvb.  doceutem, 
morbos    CYrautem 
fovit  ; 
Concordi  cedentem  Diseord. 
Acad.  Basil. 
MorTm  Pbilosopbiae 
praefecit. 
Sed  Tinrm  ebev 
incorop. 
Clara  Simelbecbia  ro.  ctto  L 
extvlit 
m.  Mon.  Septembris 
M.  D.    xxcii. 

LXI. 

D.    0.    M.    S. 

AlINJS  AoGVSTiB 

Barcardi  Gomitis  Hobenburgens. 

Filiae 

Rodolfi  I.  Imp.  Aug.  Gomit.  Habsb. 

Gonjngi 

et  foecundae  Parenti 

Austriae  Principum  Sereniss. 

Alberii  I.  Imperat. 

Matri 

una  cum  Garolo  filio 

Ann.  Dn.  u.  ce.  lxxxi.  xix.   Martii 

beic    sepulue, 

S.    P.    Q.    B. 

quû  S.  banc  iEdem  nilori  sao  prist. 

restiiuendam  curaret, 

boooris  ergo,  oirciter  cccxyi. 

post  exequias, 

b.    m.    1.    p. 

LXII. 

Anno  M.  CG.  xxxviii. 

obiit 

Reverendus 

in  Gbristo  Pater 

Henricus  de  Thon, 

Episcopus  Basiliensis. 

Ejiis   anima  requiescat  in  pace. 

LXIII. 

Eglise  de  Saint^Pierre. 

Anno  M.  cccc.  lxx**** 
obiii 


iOi 


tm  BAL 

Dm.   Petrvs   Rot, 
Coosul    bujas  Urbis* 
Hierosolyuûlanus  Eques,  etc.  (i). 

LXIV. 

Daniel    DTHOWSiif 

NobiU  PolODUS, 
postquam  Basilea» 
Sept.   Die   Oct. 
Add.   Gh.    M.  DC.  XI. 
Anima  m  Immortal. 
Creator.  Reddidis^ 
Exnvias  mortales  ^ 

beic  deposuit» 

LXV, 

Anno 
M.  cccc.  xxxiiii.  XIX.  Aag. 

obiii 

Kev.  Pater  et  Domious, 

HoGO  Archiepisçopus  Rotomagensis 


DICTIONNAIRE 


BAL 

Fraicciscys  de  Insylâ» 

Nobil.Ligar. 

qui 

postquam  sub  Patruo  suc, 

lob.  Baptisu  de  Insula,  Arcbistratego, 

militaris  scientix  fundam. 

Aquilifer  In  ItaU 

jecisset  : 

in  Germania  demnm 

Garol.  y.  Imp.  invictisa. 

bellorum  Commissarium, 

supremumque  annonx  miiitaris  Prxfeclain 

egisset  : 

▼erae  tandem  Rdig.  lumine 

accensns, 

Ghristo  militare, 

ejusq  ;  nomine  exulare, 

quam  patriis  ImhiIs  et  bononbus, 

in  superstitione  perfrai 

maluit  : 

Obiit  XVI.  Dec.  An.  m.  d.  lxxxi. 

Tixlt  An.  LYi.  m.  ▼• 


m 


LXVI. 

Cbr.    Sait.  S. 
Gvàrnerio-  Castillioiieo» 
Nob.  Insubri. 
Tiro  de  mult&s  bene  merîto  : 

qui 

postquam  in  exUio  voluntar. 

quo 

patria»    honoribus,  opibus 

carere» 
quam  impiis  superstitionibus 

inaenrire    maluit» 

ano.  p.  m.  L.  anhni  quietus 

Tixisset  : 

BOlUt  RoNCiJS  conjug.  Innopentiss. 

cum  qua  sinejurgio 

annos  xlyi. 

Tixit: 

EsTBERjt  item  Isarelubq. 

filian  pnedefunct.  solatio 

orbatus, 

mortales  exuvlas  cum  cœlesti 

stola 

commutavit  : 

lob.  Franciscus  Castillioneus, 

Parent,  sororumque 

ope 
memoriae  mœrens 

P- 
b.  annos  lxxix. 

LXVIl. 

G.  S. 
Sub  boc  condilur  lapide 

(I)  n  commandait  800  Râlois  au  combat  deGran- 
son»  et  un  corps  trés-considérable  à  Moral. 


LXVIII. 

Trinvno  S. 

Theodorys  Zymcerys 

Basiliensis, 

CTm 

ex  pbilosoptiîa  tenebras  » 

es  arte  med.  bvmanas  miserias 

deprehendisset» 

STinmi  boni  cognoscendi 

potivndiq.  desiderio 

accensvs , 

cbristiano  philosopho 

dign.  mortis  commentationem 

insiitvit, 

vivensqve  mortVYS  est» 

vt  mortYTS  Yîveret, 

b.  annos  lit.  v.  vii.  d.  iix. 

*  6  tnn.  cbr.  cb  b  xtic. 

vi.  eid.  mart. 

Aima  Fides  àbiit,  Spes  iodobitaU  rêcesslt  : 
Perfruor,  intueor.  Soins  Amorreaunet. 

LXIX. 

Cbristo  (S. 
Gyilielmvs  Arragosits, 

Nat.  Gallus, 

in  Gœl.  Patria  oriundus» 

in  matern.  terne  Tolosan»  tenebr. 

educatus , 

Caes.  ac  Regius  Medicus, 

plur.  corp.  et  animas  bostes  longo  certamina 

expugnavit  : 

sed  cum  ex  tali  pugna 

bumanis  mentis 

Sal.  xtcm»  Victoria  potiri  non  posset» 

sola  Cbristi  gratia 


'   io  cflriestem  Patriam  revocatas  est 
•  Ano.  ChrisU  do  b  ex.  xiii.  Maji. 


LXX. 

Lomiimin  datori  S. 

Non  Hennés  heic  Trismegistus, 

sed  acolus  Philosophas,  elegans  Medicos, 

sineerus  Theologns, 

Heîdelhergeiis.  Acad.  Colnmeo, 

Basiiiensis  Lomeo  « 

eai  imCricia  sua  libéral,  rependit  » 

docUspiisq;  amabilis, 

et  4|MdâdPatritt  splendorem  facial, 

Helvet  Aqoensis 

Thomas  EaiSTTS  sexagenarins 

oondic 

An.  Sal.  cid  b  xxciii.  Prid.  Kal«  lar 


LXXI. 

JEterniiati. 
Ltd.  Deioliiio  RoscHEroRTio  Blesati  GaDo 

qp\ 

Vrbis   hiijas  literar«  seceatom 

aulico  s^endori  Inbens 

anteposiiU 

tîiaeque  satur, 

aeiai.  an.  Lvnu 

X.  Mart. 

spiriiiun  virtote  ac   enid.  nobilem 

misericordl  Patri, 

reliqoias  corposcnli 

magns  Matri 

redd* 

Tbeod.  Zoingerus 

extr.  boece 

non  mttluum  amoris  moUii  mun. 

b«    m.    p. 

cl3    b    XXCli. 

LXXU. 

Anne  Domini  1466.  d.  14.  Deoemb  * 

obUt 

lUostris  Dr.  loHAjacBS  d.  Linenfir 

Praepositus  Aquen. 


Lxxin. 

Eglise  de  Samt-Léanard. 

Anno  1459.  xi.  Kal.  Jul. 

obiit 

Du.  loHàmiBS  de  Schwàktzenberc« 

SdiolasUcos  Ecdesiae  Treverensis. 

CuJQS  anima  reqniescai 

in  pace. 


D^EPiGRAPHlE. 


BAL  |I0 

LXXIV- 

Anno  Domini  m.  ccg.  lxxxu. 

xuji.   Kal.  August. 
obiit 
Dn.  bAHiiBs  EscumiR, 
Presbyler  bojus    MonasL  ^ 

LXXV. 

Eglise  de  Saint-Marttn» 

Anno  M.  CCG.  lxxx*** 

obiit 

Pyliântts  de  Eptingeii» 

Eques  auratus,  consul,  etc. 

LXXVL 

Akmo  M.  ccc.  LXX'*- 

obUt 

Strenaus  Du*  Pktrcs  de  LAum». 

TribonQs  plebis. 


LXXVIL 

Anno  1423.  hebdom.  ante  Martini  festoro, 

fatali  somno  conclus 

obiit 

ComuDTS  Hblli^  de  Lauffen 

SchafOiuf. 

Decretorum  Doctor, 

Acialis  primum   Gonstantiens. 

pMea  Archidiac.  Basil. 

LXXVIIL 

NiCOLATS  IrMITS 

Sen.    Bas. 

belli   pacîsque  artib. 

danis, 

elvtliorum  sub  Henrico  U.  Gall.  Rege 

ex  foed  Archislrategus, 

cum 

et  fidem  suam  sodis, 

et  fortitndinem  hoslibus 

remm  gestar*  gloria 

probassel, 

armis  invictus 

morbo  tandem  exiinclas  est, 

et  patri»  quid.  ingens  sui   desid. 

exempkir  virtotum  civib. 

Lib.  deniq;    moesUss. 

extremae  pietaiis  argumentum 

reliquit» 

Anno  Christi   m.  d.  lu. 

XY1.  Gai.  April. 

aetatis  suae  xliiii. 

LXXIX. 

Eglise  de  Saint-François. 

Anno  Sal.   m.  d.xxv. 

obiit 

Adàmvs  Pétri 

Typographus  Basil. 


I"  BAL 

LXXX. 

Egliie  de  Saint^Dominique. 

Ânno  M.  cccc.  lxxit. 
^  obiil 

Gaspard  Maiœr  Theol.  Magisler, 
I^otninicanus. 

LXXXI. 

Obiit  frater  Hex^ricvs  Rtm, 
Magister  Tbeol.  Anno  UM. 

LXXXII. 

Obiil  frater  Iobànnes  Stockler 
de  Slndkardia,  confr.  Anglicac  porta 
bic  sepultus  Anno  1500. 

LXXXIII. 

AnnoM.  D«  iT. 

obiit 

Frater  loBANNBs  Wilbelmts 

Lector  et  Supprior  hajus  Gonvent. 

LXXXIV. 

Anno  Domlni  m.  cccc.  xxxiii. 

obiit 

Frater  Hbiiricts  de  Rtnfelou, 

Magister  in  Theologia. 

LXXXV. 

Hic  obiil  lOHANflES  WlIfSZIIR, 

die  Sabbalhi  posl  Egidii,  Anno  1439. 
sac  Gondl.  Basiiien.  duran. 

LXXXVI. 

Sepuicnim  Pétri  Diyitis  de  Ober***'pt. 
et  Mezzitij:  sororis  suae,  matris  **r** 
lobannis  et  Pétri  P.  Sept.  An.  1541. 

LXXXVII. 

Obiil  frater  Dominicvs  Gockerli 

Prier  Ratisbonen.  Ânno  1515. 

18  Septemb. 

LXXXVIII. 

BALTHAS4R  Brynjcer,  Sacerdos, 

Anno  1516.  22.  Febr. 

obiit. 

LXXXIX. 

Anno.M.  cccc.  lxxi. 

obiit 

Dominus  Iohan^es  Bvrck4rdi 

Capellanus  S.  Aiitonii. 


DICTIONNAIRE 


BAL  IIS 

XC. 

• 

Anno  M.  cccc.  lxxtiii. 

obiil 

D.  NIC0L4Y8  MàNBR  de  Rynfeldia» 

Capelianiis  Ecclesi»  Galhedraliâ  Basil. 

Requiescal  in  pace. 


XCL 

OOOARDTS  BiSETTB 

ex  Trojàna  nobilitaie  ortue 
singulari  ingenio,  virtate,  Laiinis,  Graecisq;  liter 

exomalaSy 

dum 

militarem  sub  Henr.  II.  Gallor.  Rege 

qineslaram  exercet, 

quod  ingenio,  et  arte  invenire  non  poterat, 

fide  a  Cbrisio  gratis  accepit  : 

ac 

bnmanis  miseriis  exulus 

corporisquc  viiiculis  solutus 

patriam  cœlestem  repetens 

cum  Uno  per  Unum  nnnc  in  vila  beala 

quiescit,  ' 

vitsR  curriculum  explevit 

annis  lxxyi.  Basileœ 

zviii.  Gai.  Aug. 

cb  b  Yic. 

UNI 

HrEMONI 
TPISATIÛ 

XCIL 

Anoo  M.  cccc.  xviii.  die  13.  Marlii 

obiil 

Glâra  Ritterin, 

liater  Rev.  Palris  Dn.  Georgii  Episcopi  D***  irions. 

Ordinis  Praedical. 

XCIII. 

M.    9* 

Quem  Gallia  omnis,  boniq;  omnes 

exUncium  lugent  : 

ciijus  pietalem,  erudiu  yar. 

facund.  sing.  prud. 

judicii  dexteriutem  graTÎss. 

Eccles.  polit.  negoL 

comprob. 

praedicanl  omnes  «t  admiranlar  : 

Iacobvs  GoTETTê  Parlsicns. 

Tlieolog.  sincer. 

fidus  Ghrisli  Minisiër  et  exal 

gêner,  et  ingenio  nobiliss. 

a 

roullis  Principib.  vocalns 

summi  tandem  imperatoris  Ttkô^ti 

respondil» 

An.  Dn.  m.  dc.  viu.  xtiu*  Jan. 

xtat.  Lxii. 

Parenti  optaliss* 


IIS  BAL 

Lib.  moesliss. 

pieut.  exirem.  h.  m. 

P. 


XCIV. 

Eglise  de  Saini^Jean  de  Jéruialem. 

Anno  Domini  m.  d.  iy. 

die  ait.  Mens.  Jun. 

obiit 

Yenerabîlis  frater  Bero  de  Melchingen, 

Coromendator  bujus  domus. 

Cujus  anima  requieseal  in  pace. 

XCV. 

Anno  M.  D.  T. 

obiit 

Fr.  Pbtrts  Hygonis,  Ordinis  S.  Johannis. 

Cujus  anima  requiescal  in  pace. 

XCVI. 

Dans  te  cbœar. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xi. 

in  festo  S.  Jacobi  Apostoli. 

obiit. 

Frater  HBRMAimrs  dietns  ze  Rin, 

Magisler  generalis  per  totam  Almaniam 

Ordinis  S.  lobannis. 

Orate  pro  eo. 

XCVII. 

Anno  Dn.  m.  ccc.  lxxxt..  • 
T.  Non.  Junii 
obiit 
Frater  Webnhbrts  dictus  de  EPTUiciif» 

Miles. 

Cnjus  anima  reqniescat  in  pace. 

Orate  pro  eo. 

XCVIII. 

Anno  Do.  m.  cccc.  lxxxiii. 

obiit 

Talidys  Erytints  Losel 

et 

PbtROIŒLLA   SCHENCKllI.**** 

XCIX. 

Anno  Dn.  Hé  cccc.  LX;i 

viu.  dfe  April. 

obiit 

Tenerabilis  frater  Iohaunis  Losel, 

Magister  generalis  pêm  Airoanise» 

Ordinis  S.  lobannis. 

Orate  pro  eo. 

C. 

Egliee  des  Chartreux^ 

Kombreuses  ioicriptiODS  de  personnages  du  coodle  de 

pftie. 

l'OVU  POUTAlfO»  nOTOMOTAlRB  DU  SlINT-SlÉGE. 


DISPIGRAPHIE. 


BAL 


iU 


Vers  en  son  booneor  faits  par  iEaeu  Sjrl? lus,  plus  tard 

pape  Pie  II. 

Si  mille  an  ttottdem  rapuisses  nsque  Yirorum 

Peslis,  adhuc  poteram  parcere  sseva  tibi. 
Yivens  quo  nusquam  fuerat  praestaniior  alter, 

Extinctum  potius  reddis  iniqua  lues. 
Quem  flelis  Leges,  quem  iletis  jura,  sacriq; 

Nanc  Canones  :  obiit,  quem  coluislis,  herus. 
Hic  vos  ornarat,  vestras,  ubicunque  fuerunl, 

Solverat  ambages  :  nunc  sine  voce  jacet. 
Heu  voees,  beu  verba  Yiri  divina,  memovq. 

Ingenium«  quo  vis  nunc  tua  multa  loco  est  1 
Heu  Romane  jaces,  quo  non  Romanior  uUus 

Ante  fuit,  quo  nec  forte  futurus  erit  ! 
Te  pater  et  cbarus  retur  modo  vivere  frater, 

Heu  quantos  gemitus  ille  vel  ille  dabit! 
Te  RoMA  atq.  omnis  plorabit  Etruria,  tcq. 

Tota  petetlacrymis Itala  terra piis! 
Te  nunc  Goucilium,  te  nunc  nlulatibus  unum 

Ipsa  quoq.  extinctum  quaeritat  Ecclesia! 
Heu  vanas  bominum  mentes,  beu  peetora  ca^ca  ! 

Cuiq.  dies  certum  est  fata  dédisse  suos. 
Et  nos,  cum  superi  statuent,  veniemus  ad  illos  : 

Nemo  parvm  vixit,  cvl  bona  vita  fuit. 

Ob.  ex  pestil.  5.  Id.  Jul.  lempore  Coodl.  Basil. 

Cl. 

Sur  son  tombesa  est  gravé^  : 
Anno  Domini  m.  cccc.  xxxix.  obiit  révérend vs 
in  Christo  pater  dn.  Lvdovicvs  Pontauvs  de  Ro- 
ma,  vtrivsq.  ivris  doctor  egregivs,  s.  sedis  apo- 
stolicae  protoootarivs,  cvivs  anima  reqviescat  in 
pace.  Amen. 

Cil. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiii. 

prima  Septemb. 

obiit 

Reverendus  in  Cbristo  Pater  acf  Dominus, 

Dn.  Thomas  Polton, 

Dei  gratia  Epîscopus  Yigoruiens. 

in  Anglia, 

bic  sepultus, 

tempore  peslis, 

generalis  Concilii  Basil. 

CIU. 

Hic  requiescit  corpus 
Révérend,  in  Cbristo  Patris, 

Dr.  Iohannis  Langdon 
quondam  Episcopi  Roffens. 

de  Anglia, 

ac  Sacras  paginas  Professer  : 

qui  obiit 

die  sancti  leronymi, 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxiin. 

CIV. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxnr 
quiuto  Idus  Septemb* 


i 


«^  BAL 

oUit 

RevereDdos  In  Chrislo  Pâter 

Db.  FftMicuart  Eg^sicopas  Comanns^ 

(génère  Cornes  de  Bonis, 

Doctor  olriosq  ;  Jor. 

Cojns  anims  requescal' 

inpaee. 

CV. 

Anno  Domini  h.  eccc.  xxxii». 
22*  d.  mens.  Seplemb. 

obiit 

Re?.  in  Qiristo  Paler, 

Dn.  SvEKETS  de  Gtlenborcsv 

Bei  gntia  Episcopus  Tngeclens. 

Cujus  anima  requiescai 

inpaee.  Amen. 

• 

GVI. 

Anno  Bn»  h^  gcgc.  zxxnr. 

T.  Kal.  MarUi 

ebiit 

Reveiendiss.  in  Gbristo  Pater 

Bd.  ALroNSvs  de  Gvrillo» 

^  Gardîoalis  S.  EusUchii. 

CVII. 

Anno  Dn.  it.  cccc.  xxxix* 

die  Mercur.  xix.  Aug* 

obUt 

ReTorendiss.  în  Cbristo  Pater, 

Illustrisskutts  Prineeps  ac  Bominas, 

Bn.  Ltboiticvs,  Patriarcba  Aquilegiens*. 

et  Primas  baliae^Buxq.;  de  BeclL^  etc.. 


CVHI. 

Anno  Bn.  m.  ccee.  xiiii; 
tertia  die  mens.  Martii 

obiU 

Venerabilis  Bominiis 

UcoBVS  Ztml,  CKvis  Basil. 

Fandator  bujus  Monasterii  et  Tribunus  pleK 

Requiescat  inpaee. 


BICTiONIlAIRK 


BAL 

Bn.  GANGnuoTS, 

Abbas  sancti  Benedieti  Urinens. 

Becretonim  Boelor. 

Hie  sepuitos 

lempcnesacri  generalis  Basil  GoncilB^ 

Orale  pro  eo. 

CXI. 

Anno  Bn.  m.  ccgc.  Lxxt* 

die  28.  mens.  Ang.. 

obik 

Tenerabills  vîr» 

in  Artibas  et  Medic.  egregias  Magistet, 

Bif.  Hsioiievs  Ah 

Gifitat.  BasiL  Pbysicos 

et  stadii  llontispessalan.  multis  annis. 

Oiïiinarias» 

R.  I.  P.  Amen. 


cxn. 

Anno  Bomini  h.  ccgc.  xxxTf.. 
..«..  Septemb. 

obiit  Venerabilis  Bfagisier 

RoBERTvs  Galion  de  Anglia, 

Becrelorum  Boctor» 

Cancellarius  Episcq^i  *"'*^  idi,  hic  sq^ullus;. 

Orate  pro  eo. 

exiit. 

Sepultara 
Bomin»  Grkdiânjs  de  Layffen» 
nxiMis  quondam  Bomieelli  Anionii  de  Eptingi 

qoae  obiit 

Anno  Bomini  n.  cccc.  lxu. 

die  xxux»  AugustL 

CXIV. 

Anno  Bomini  n.  cccc.  xxxiz. 

d.  22.  mens.  Junii 

obiit 

lOBANNES  PrESGH  de  ZUCHTEL» 

Ganonicas  Coloniens.  Biosces. 


CIX. 

Anno  Bn.  m.  cgcc.  xxxiii.. 

prima  die  mens.  Aag. 

obiU 

BOVICELLTS  BVRCàRBYS  ZtEOL, 

fllios  fundatoris  bujus  Monasierii. 
Requieseat  in  pace. 


cxv. 

Anno  Bomini  m.  cccc.  xxxnn. 

xr.  Gafc  lulii 

obiit 

loHAzmBs  Gâtraib  de  Medioiaiio 

bie  sq[»ultus 

Secretarius  Bn.  GardinaKs  Bononiens. 

Gujus  anima  requiescat  in  pace. 


ex. 

Anno  Bn.  m.  cccc.  xxxti. 

penult.  die  meus.  Mariii 

obiit 

Venerabilis  Pater 


CXVI. 

Hic  jacet 
qiiondam  vererabilis  Vir 

10R4!f5ES  LE  GALOIE 


ilT  BAL 

Sacr.  Tbeolog.  Professer  Parisiens. 
Decanas  de  Salceya 

et  Ganoiiicus»  ac  Prociirator  Ecclesûe 

Rolhomagens. 

qui  obiit  xv.  die  Maji 

Anno  M.  cccc.  xxxv. 

CXVII. 

Aimo  Dbmini  m.  cccc.  xxxir*** 

die  Yeneris,  ténia  mens.  Jul. 

obiîi 

Yenerabilis  Yir 

Do.  Pbtrus  de  Arsseu , 

Praepositas  et  Archidiaconus 

Ambeimens. 

Anima  ejus  requiescat  in  pace. 

Amen. 

CXVIII. 

Obiit 

Gencrosus  Yir» 

Dn.  loBAif.  de  Sancto  Cléments 

natione  Calhalonns 

Décréter.  Doctor  egreglus 

Orgellens.  Archidiaconus  et  Canon. 

Anno  M.  cccc.  xxxix* 

XXI.  JuL 

CXIX. 

Anno  M.  cccc.  xxxinu 
xxz.  mens.  Aug. 

obiit 
Yenerabilis  Yir 

WlDENLERS  de  nAMMOEfE, 

Canonicus  Eccies.  Coloniens* 

Requiescat  in  pace. 

Amen. 

cxx. 

'Anno  M.  cccc.  xxxru^» 

XV.  Januar. 

obiit 

Yenerabilis  Yir, 

Dn.  Alfonsys Conchensis. 

Hic  sepultus 

lempore  generalis  Concil.  Basile 

Orate  pro  eo. 

CXXI. 

Hîc  jacet 

Dn.  Peteys  MoNERif. 

Canonicus  Lausanens. 

Caoellanus  et  Confesser 

Révérend,  in  Chrisle  Patris 

D.  LVDOYICl'SCilsCECILIJS 

(^rdinâlli  Xreiatens 

qui  oblin.  April. 
Anno  m.  cccc.  xluii. 

Concil.  Basil,  xiv. 


irmGRAPHIE. 


BAL 

CXXII. 

Hic  jacet 

Dn.  Henricys  de  Boni» 

Rev.  Patris 

Dn.  LvDovici  Cardinal.  Arelatens. 

CapeUanus. 

Qui  obiit  Anno  Dn.  m.  cccc.  xxxix. 

d.  XXI.  Jul. 

CXXIII. 

Hicjacet 

Magister  Ioéannes  Antonits 

Pinam. 

Secretarius  D.  Cardlnalis  Arelatens. 

qui  obiit  Anno  m.  cccc.  xxxix. 

d.  IX.  mens.  Sept. 

tempère  S.  Ceneilii  Basiliens. 

Clericus  Rothomagensis. 


CXXIV. 

Hic  Jacet 

Càrolvs  de  YiLiERt 

anonieus  Cenomanensis, 

Cobicularius 

S.«i  Dn.  LvDOYiGi  U  Se»  Cecilise 

Presbyteri 

Cardinal.  Arelatens. 

Yice-Cancdlarii  Sacr.  Basil.  Concil 

qui  obiit  ▼.  Aug.  m.  cccc.  xliu. 

cxxv. 

Henricts  Arnoldi  Saxo 

Prier  Monasierii  Carthusiens. 

NoUrius  Concil.  Basil. 

obiit 

Anno  Sal.  m.  cccc.  Lxxxnr. 

CXXVL 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxit. 

prid.  Id.  Sept. 

obiit 

DomcELLYS  Stoene  de  Barslape 

Anglicus. 

Ciijus  anima  per  misericordiam  Dci 

recuiescat  In  sancta  pace. 

Amen. 


cxxvir. 

Anne  Domini  m.  cccc.  xxxyiii. 

xnr.  Kal.  Septemb. 

obiit 

Yenerabilis  CnRiSf  iunnys  Ioncier, 

Nelarius  in  S.  gênerai.  Bi.«il.  Concil. 

Ci\[us  anima  requiescat  in  pace. 


Il» 


I  iO  BAL 

cxxvni. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xlit. 

die  Lunae  xx.  mens.  April. 

obiit  Honorabilis  Yir 

Dn.  Ernestvs  Stoltzenberg  de  Elburga 

Presbyier  Warmiens.  Dîœces. 

Requlescat  in  pace. 


CXXIX. 

An.  M.  cccc.  XLViii.  Sept.  xx.  obiit  Honestus 
Magister  BàRTHOLOMiEvs  Zimmbrman  de  Bus- 
choten,  S.  Concil.  BasiL  Apostolicar.  literar. 
Scriptor  et  Abbreviator.  Resquiescat  in  pace. 

cxxx. 

Anno  M.  cccc.  xxxiv. 

X.  die«April. 

obiit 

Tenerabilis  frater 

Magister  Generalalus  Lesch, 

Commendator  domus  InRûdikei" 

Ordinis  S.  lohannis. 

exxxi. 

EgUêe  de  Vordre  teutonique.. 

Anno  Sal.  m.  cccc.  lxxx. 

m  die  S.  Laurentii 

obiit 

Fr.  Andréas  Schmid, 

Commendator  huxus 

domus. 

Cujus  anima  requiescat  in  pace* 

CXXXJl. 

Arma  R.  P.  D.  Ludovici  Albmandi, 

S.  Scae  Ecdesiae  Romanae  Cardinalis» 

Archi-Episcopi  Arelatensis, 

Epîscopi  Manguelon.  etc. 

Anno  Domini  m.  cccc.  xxxfjii* 

CXXXIII. 

Cimetière  du  coitvent  de  Saint-Alban,, 
Rina  R.  P.  et  Dni.  Dni 
Burckhardi,  Dei  gralia  episcopi 
Basiliensis,  nati  Baronis  de 
Hasenburg,  Amdatoris  hujlis 
Monasterii.  A.  D.  m.  lxxxuu 

(Anno  Domiui  1085.) 

Renovatum  anno  m  .  d  .  xct. 

Ancien  couvent  de  Sainte-Marie-Madeleme. 

CHRISTOPHORUS 

Dei  et  Apostolicse  sedis  gralia 

Episcopus  Basil. 

Spei  mea  crux  Ghristi,  ^rad'am,  non  opera^  quaro» 

Anno  1522. 

BALIGNA  y  à  deux  milles  d^Aquilée ,  ea 
lllyrie. 

Inscription  sur  •e  c  ocner. 
Stiuiim'i  sunie  boiiû  Ds  banc  tiirrîm  accipe  donû 
Atisfredi  patria  quem  tuus  a  propria 


DIGTlOMNAllUEr 


BAR  iîO 

Egit  amor.  Merces  sitei,  qulcuncta  coerces. 
Pax  Bit,  amena  quies,  perpetuosque  dies. 

{Cardinal  Mai,  207,  3.) 

Muratori,  p.  1828,2,  au  lieu  de  hanc  turrim^ 
donne  :  Deus  £. . .  «  accipe  donum. 

BALSHAM  (comté  de  Cambridge),  en  An- 
gleterre. 

Epitaphe  de  John  Sleford^ 

Evèqoe  selon  le  FordhanCt  regUter^  page  686  et  présenté 
ici  corame  recteur  et  patron^  de  Berkkme,  mort  e» 
1401. 

Johanner  Sleford  dictus  rector,  roundoqne  relidos 

Bursa  non  strictus,  jacet  bic  sub  roarmore  pictos- 

Fautor  justorum  constans,  ultor  viciorum, 

Quem  Rex  Edwardus  dilexeral,  ad  mala  tardus, 

Gardrobam  rexit  illius  dum  bene  vixit 

Ecclesiam  struxit  banc  :  nunquam  poslea  loxiu 

Haec  fecit  stalla,  large  fundensque  métal  la 

Canonicus  primo  Weliens  :  Rippon  fuit  Imo- 

Edwardi  festo  decessit  fine  modeste 

Régis  et  anglonim  qui  detnlit  acta  reorum. 

Anno  milleno  quadrîngeno  qiioque  pleno- 

Huic  addens  priraum  corpus  deducilur  ad  imomv 

0  clemens  cbriste  celos  precor  intret  ut  iste 

Nil  babeat  triste  quia  pretulit  omnibus  iste 

{Sépulcral  monuments,  II,  9-10.) 

BALZIBAL,en  Afrigue  (cégence  de  Tunis),, 
à  un  mille  de  la  localité  ainsi  nommée  (PrK 
mo  lapide  a  loco  Baizibal  in  Africa). 

Se  trouvent  les  inscriptions  suivantes  ^ 

I. 

•  D.  NN.  Flavio 

Valentiniano  et 

Valenti  augg. 

muni.  Mizado 

Teren    •    • 

{Card.  Màï,  p.  263  ;  Maffbi,  Mtuée  d^ 
Véroncy  p.  460,  3;  Donàt,  p.  151,  8.) 

IL 

Salvis  et  propiliis  DDD.  NNN.  Gratia- 

no  Valentiniano  Theodosio  inviclissimis  princi* 

pibus  de  pa...  ex  more  condit  décret.    • 

{Card.  Mil,  339,  2;  Miffbi,  Mus!  Tér.\ 
MO,  6;DonâT,  222,  5.) 

BANNOS^  district  de  Valladolid,  en  Espa- 
gne. 

Eglise  de  Saint- Jean-Baptiste. 

Praecursor  Domini  martyr  Baptista  Johannes 
Posside  constructam  in  aeterno  munere  sedem, 
Quam  devotus  ego  rex  Reccesuintbus  amator 
Nominis  ipse  tui  proprio  de  juredicavi, 
Tercio  post  decimum  regni  cornes  iiiclytus  anno 
Sexcentum  decies  era  nonagesima  novem 

[Card.  Màï  ,  102,  1  ;  Morales,  lib.  xn, 
cap.  32;  Burmann,  Anthologie^  t.  II , 
p.  4;  Raban  Maur,  t.  VI,  p.  219,230; 
Paciauoi,  de  S.  Joh.  Bapt.y  p.  35;  Ba- 
ronius,  t.  XI,  p.  526.) 

BAR^  arrondissement  de  Grasse,  départe. 


ni 


BAR 


D^PIGRAPHIE. 


BAR 


lit 


ment  du  Var.  M.  Henry,  correspondant  du 
ministère  de  rinstruction  publique,  a  donné 
la  notice  suirante  sur  un  tableau  et  une  ins- 
cription conservés  dans  Téglise  paroissiale 
de  celte  ville  (1). 

Le  tableau  en  bois  sur  lequel  se  trouve  la 
peinture  a  i  mètre  75  centimètres  de  hau- 
teur* sur  une  largeur  de  85  centimètres* Le 
dessin  ne  prend  qu'un  peu  moins  du  tiers  de 
celle  hauteur;  le  reste  est  occupé  par  une  ins- 
cription en  trente-trois  vers  monorimes,  tra- 
cés en  beaux  caractères  gothiques,  en  deux 
colonnes.  Le  style  de  cette  inscription  et  les 
mots  qui  la  composent  attestent  la  dégéné- 
ration  la  plus  complète  delà  langue  romane 
en  Provence  à  Tépoque  où  elle  a  été  écrite, 
et  ne  permettent  pas  de  la  faire  remonter  plus 
haut  que  la  première  moitié  du  xvr  siècle. 
Je  joins  au  oessin  la  copie  de  cette  inscrip- 
tion» telle  qu'elle  m'a  été  envoyée  par  M.  Sé- 
séquier,  de  Grasse,  membre  du  conseil  géné- 
ral du  département  et  amateur  de  (teinture, 
de  musique,  d'archéologie,  comme  il  seqiia- 
liGe  lui-même  dans  la  lettre  qu'il  m'a  fait 
l'honneur  de  m'écrire  en  me  faisant  cette 
intéressante  communication. 

Le  sujet  du  tableau  est  une  danse  exécutée 
au  son  du  galoubet  et  du  tambourin  par  des 
hommes  et  des  femmes.  Un  petit  diable  peint 
en  noir  gambade  au-dessus  de  la  tôle  de  tous 
ceux  qui  prennent  part  à  cet  amusement. 
La  Mort,  armée  d'un  arc,  décoche  ses  flèches 
sar  les  danseurs.  Ceux  qu'elle  atteint  tom- 
bent à  la  renverse,  et  le  diable  qui  les  pos- 
sède, figuré  par  ceux  qui  gambadent  sur  leur 
tète,  accourt  aussitôt  à  leur  bouche  pour 
saisir  au  passage  l'âme  dont  ils  se  sont  rendus 
maîtres.  Chacun  d'eux  place  TAnGe  devenue 
sa  proie  dans  l'un  des  bassins  de  la  balance 
que  tient  l'archange  saint  Michel,  laquelle 
a  pour  contre-poids,  dans  l'autre  bassin,  le 
livre  de  vie.  De  peur  que  l'acte  de  la  danse 
ne  soit  pas  assez  fort  pour  amener  la  con- 
damnation, un  autre  démon  s'allonge  pour 
peser  sur  le  bassin  où  est  l'âme,  avec  une 
«agnette  qu'il  tient  à  la  main.  Un  autre  esprit 
malin  s'empare  deTAme  reconnue  coupable, 
et  la  précipite  dans  la  géhenne,  figurée  par 
une  gueule  de  Lévialhan,  d'où  s'élèvent  des 
flammes. 

M.  Sénéquier  et  le  professeur  de  philoso- 
phie du  collège  de  Grasse  ayant  eu  avis,  il 
y  a  plusieurs  années ,  de  l'existence  de  ce 
tableau,  se  rendirent  à  Bar  pour  le  voir« 
«  Nous  trouvâmes ,  m'écrit  le  premier,  ce 
tableau  placé  dans  une  tribune  occupant  le 
fond  de  réglise,  et  b&ti  contre  un  des  murs 
latéraux.  Nous  en  primes  l'inscription  en 
cwactères  ordinaires,  et,  perché  sur  une 
échelle,  j'en  copiai,  avec  beaucoup  de  peine, 
les  figures;  ce  n'était  qu'en  ravivant  les  cou- 
leurs au  moyen  d'un  linge  humide,  que  je 
parvins  à  en  découvrir  les  lignes. 

c  Nous  traduisîmes  l'inscription,  continue 
M.  Sénéquier,  et  quelques  mois,  quelques 
vers  nous  ayant  présenté  des  incertitudes, 

(I)  Bulletins  da  comités  du  minittère^  février  18ol, 
f.  SO. 


des  difficultés ,  mon  ami  soumit  le  tout  à 
M.  Honorât ,  de  Digne ,  homme  versé  dans 
les  écritures  anciennes,  et  auteur  d'un  grand 
dictionnaire  provençal  fort  remarquable  et 
très-estimé.  M.  Honorât  releva  des  fautes, 

aue  nous  reconnûmes  et  rectifiâmes  en  face 
u  tableau.  Cette  fois  nous  calquâmes  plu- 
sieurs mots  douteux.  Nous  fîmes  plus  :  mu- 
nis de  feuilles  de  papier-calque,  nous  mouil- 
lâmes la  peinture;  nous  passâmes  de  la  craie 
sur  les  contours,  et  nous  en  obtînmes  la  co- 
pie au  moyen  de  laquelle  je  complétai  mon 
dessin  primitif. 

«  Jusqu'alors,  dans  le  pays,  on  avait  con- 
sidéré cette  inscription  comme  écrite  en  ca- 
ractères hébreux  ou  allemands;  personne 
n'eu  avait  jamais  lu  un  seul  mot,  et  depuis 
longtemps  ce  tableau  était  oublié.  Nous  lui 
redonnâmes  de  la  vie,  à  tel  point  que,  dans 
une  réparation  de  cette  église,  il  a  été  net- 
toyé, mais  sans  ménagement  et  sans  précau- 
tion, et  avec  la  saleté  on  a  enlevé  une  partie 
de  la  couleur,  d 

L'inscription  patoise  qui  suit  est  accom- 
pagnée d  une  traduction  la  plus  littérale 
f)Ossible,  afin  de  conserver  le  sentiment  et 
a  manière  de  l'auteur,  en  faisant  remarquer 
que  la  très-grande  difficulté  à  laquelle  cet  au- 
teur s'est  astreint,  en  donnant  à  ses  trente- 
trois  vers  une  rime  unique,  l'a  contraint  plu- 
sieurs fois  de  défigurer  les  mots,  poifr  leur 
donner  cette  terminaison  forcée. 

*  Première  colonne. 
0  paures  pecadours  haias  grât  recordâsa 
Que  vos  mourres  làtost  non  hi  fassas  doutâsa  ; 
E  vous  ballas  souvêl  e  menas  folla  dansa, 
E  Cases  autres  mais  âbe  grant  seguransa. 
En  vô  cargat  forment  de  mortala  grevàsa, 
E  nô  doutas  en  rë  de  far  grât  rebellansa 
Al  giât  rey  iesu*  crisl  que  souslé  vrâ  slâsa  : 
Longamêt  a  sperat  la  vostra  melhuransa. 
Si  vô  mourias  êsin  ses  haver  reparansa, 
Sensa  doute  aleû  liaurias  malahuransa. 
Pesas  hi  ben  souvent,  non  fassas  demouransa 
De  vos  levar  ben  prest  de  tât  grada  pesansa  ; 
Quar  si  vous  enlendias  la  terribla  veniâsa 
Que  fara  Dieu  après  la  dura  separansa 
De  vrâ  ama  doulêt,  quât  sera  en  balansa, 
Meravilha  séria  si  nô  sentîas  treinblansa 
En  vostre  paure  cor  e  mais  en  vrâ  pansa. 

Seconde  colonne. 

Haias  grâda  paonr,  quar  cascu  jour  savansa 
La  fin  e  vostra  mort  de  mala  sabouransa  ; 
Si  ella  vous  férias  en  souta  deyssoutansa 
Vous  tôbarias  de  tout  en  grât  desesperâsa  ; 
E  pueis  vous  ballarias  en  la  terribla  dasa 
La  quai  sapella  ben  perpétuai  cremensa. 
En  fasêt  plours  e  crils  e  grâda  bUstemàsa 
De  Dieu  e  mai  de  vô  ses  mais  hayer  cessisa  ; 
Aras  tât  que  vives  c  baves  la  poyssansa, 
Fuges  tât  grât  perilh  e  tât  giât  trabucâea  ; 
Quar  si  vô  intrares  una  fes  en  tal  dansa, 
\ô  en  repêtires,  mas  tart  s^s  pronfictâsa.. 


Iâ5 


BAR 


DICTIONNAIRE 


BEA 


124 


Pregui  nre  senbour  voû  donc  lai  poyssaiisa 
Que  aquistes  lo  ben  que  dura  ses  mâcansa 
Ques  tout  lêps  lauses  Dieu  âbe  grât  alegrâsa 
Dôt  io  prîce  défera  baia  grât  douleansa. 

Amen. 

TRADUCTION. 

Première  colonne. 
0  pauvres  pécheurs,  ayez  grande  souvenance 
Que  vous  mourrez'bieniôt;  n*en  ayez  pas  de  doute  : 
fit  TOUS  dansez  souvent  et  menez  folle  danse, 
Et  TOUS  faites  d*autres  maux  avec  grande  assu- 

[rance. 
En  TOUS  chargeant  fortement  d*une  mortelle  gré' 

[vance^ 
Et  TOUS  n^bésilez  en  rien  de  faire  grande  révolte 
Contre  le  grand  roi  Jésus-Christ  qui  soutient  vo- 

[tre  être  1 
Longuement  il  a  espéré  votre  amélioration  ; 
Si  TOUS  mouriez  ainsi  sans  avoir  fait  réparation. 
Sans  aucun  doute  vous  auriez  du  malheur. 
Pensez-y  bien  souvent,  ne  différez  pas 
De  vous  alléger  bientôt  d*un  si  grand  poids  ; 
Car  si  vous  entendiez  la  terrible  vengeance 
Que  fera  Dieu  après  la  dure  séparation 
De  votre  àme  dolente,  quand  elle  sera  en  per- 

I  [plexité, 
Ce  serait  merveiOe  si  vous  n'éprouviez  un  trem- 

[blement 
En  votre  pauvre  corps  et  plus  dans  vos  entrailles. 

Seconde'  colonne. 
Ayez  grand  peur,  car  chaque  jour  s'avance 
La  (in,  et  votre  mort,  de  mauvaise  saveur, 
Si  elle  vous  frappait,  par  une  soudaine  cessation 

[des  sauts 
Vous  tomberiez  entièrement  en  grand  désespoir. 
Et  puis  vous  danseriez  en  la  terrible  danse. 
Laquelle  se  nomme  bien  perpétuelle  combustion 
En  faisant  pleurs  et  cris  et  grands  blasphèmes 
De  Dieu  et  de  vous,  sans  jamais  avoir  de  cesse. 
A  présent,  tant  que  vous  vivez,  et  en  avez  la  puis- 

[sance,* 
Fuyez  si  grand  péril  et  si  grande  chute  (trébuche- 

[ment)  • 
Car  si  vous,  entrez  une  fois  en  telle  danse. 
Vous  vous  en  repentirez,  mais  tard  et  sans  profit. 
Je  prie  Notre-Seigneur  qu'il  vous  donne  telle  puis- 

[sance 
Que  voâs  acquériez  le  bien  qui  dure  sans  cesse. 
Qu'en  tout  temps  vous  louiez  Dieu  avec  grande 

[allégresse 
Dont  le  prince  d'enfer  ait  grande  douleur. 

Amen. 

BARBARANO,  dans  les  États  de  TÉgHse, 
diocèse  de  Vilerbe. 

D.    0.    M. 

Vetvstiori  collapso  templo 

In  honorem  beatae  Mari»  Virginis 

In  cœlvm  assvmptx 

Dco  dicato 


Et  novo 

In  avgvsiiorem>hanc  formam 

Pvbilco  aère,  popvliqve  svffragiis 

Sedente 

Bénédicte  XIY.  pont.  max.  benemerita 

lacobo  S.  R.  E.  card.  Oddi  episc 
A.  C.  marchionibvs 
Francisco  sacrati  Giraldi 
Alexandre  eqvite  Vettori 
Gaspare  de  Terres 
Almae  vrbis  conservatoribvs 
Terra;  Barbarani  patronis 
Mariano  Aloysio  Bemini  C.  R.  vrfo.  priore 

Excitato,  ornatoqTe,  et 
Marco  Antonio  Grassi     . 
Co.  Horatio  Mariscotti  i  D.  Trb.  cons. 
Io.  Pavlo  de  Cinqve       ) 
Marcb.  Yincentio  Origo  C.  R.  vrb.  prioie 

Expleto 
Marmor  positvm  anno  sa!,  mdccliu. 

BARCELONE,  en  Espagne. 

Pierre  trouvée  à  la  cathédrale^ 

Daos  une  urae  où  l'ôvéque  Frodoîoas  t? ait  but  meiire  le 
corps  de  sainte  Euialie,  en  877. 

(Hic)  requiescit  beata  Eulalia  mar- 

tiris  XPl  qui  passa  est  in  civita- 

te  Barchinona  sub  Daciano 

préside  II.  ids.  fbas.  et  fuit  inventa 

A  Frodoino  êpô  cum  sue  clero  in 

.  .  domussi^Mariae[V]Kl.  Dotr.  Deogras.. 

(Card.  Maï,  429,3;  Florez  Spana  lo- 
grada,  t.  XXIX,  p.  31*. 

BAUBIGNY.  Village  situé  à  une  demi-lieue 
au  delà  de  Pantin  et  à  une  lieue  et  demie  de 
Paris,  sous  le  titre  de  Saint- André,  apôtre. 
Quelques  anciennes  tombes  prouvent  la  vé- 
tusté du  bâtiment.  Le  prieur  de  Saint-Hartin 
est  nominateur  de  la  cure.  Voici  Tépitaphe 
d*un  curé  deBaubigny.  Le  style  simple  et  naïf 
des  vers  qui  la  composent  mérite -d'être  vu. 

Ci -dessous  gist  de  Dieu  le  léal  serviteur, 
Jehan  Bruneau^  Prêtre,  de  Bobigny  Curé, 
Clerc  de  la  Chambre,  Chapelain  de  Monsikb, 
Servans  à  tous  tant  comme  il  a  duré  : 
Par  dard  mortel  fust  le  corps  séparé, 
De  avec  Tàme  Tan  mil  cinq  cent  et  quatre. 
Le  jour  treizième  de  juillet  mal  paré  ; 
Dieu  par  sa  grâce  veille  ses  maulx  rabattre. 

Ce  curé  exerçait  à  Paris  la  fonction  de 
greffier  de  la  chambre  ecclésiastique,  et  celle 
de  chapelain  d'Etienne  de  Poncher,  évèque 
de  Pans.  Il  fut  assassiné  entre  Paris  et  Bau 
bigny. 

(HuRTAUT  et  MAomr.) 

BEAUNE,  q,\x  département  de  la  Côto- 
d'Or,  en  France. 

VîS3.  —  Eglise  Notre-Dame. 
Ci-git-Mons-Jehan-Rfossin, 
jadis-cardinal  cvêqueDostun, 


125 


DTPiGRAPHlE. 


BEM 


426 


GC>cccainxx-el-tieit. 
pries-IHei^poor-lai. 

(Ifîâii.  de  la  Soc.  arehéol.  du  Midiy  t.  IV, 
p.  319.) 

BEC-HELLOUDi,  département  de  l'Epre , 
eo  France. 

On  a  découvert  en  1846,  dans  les  ruines 
de  FabiMije  bénédictine  de  Beo-Hellouin,  en 
Normandie»  une  t>otto  de  plomb  renfermant 
quelques  ossements,  et  des  fragments  de  ga- 
lons d'argent,  et  l'inscription  suivante  : 

Ossa  illostrisMinae  D.  D.  Mathildis  imperatricis 

iofira  majore  altare  rqierta  2  marii.  1684,  in 

eodem  looo  ooUoeata,  eodem  mense  et  anno. 

Cette  botte  renferme,  comnie  l'on  voit,  les 
ossements  de  l'impératrice  Hathilde,  ûlle 
d'fleori  !•*,  roi  d'Angleterre  et  duc  de  Nor- 
mandie, Teuye  d'Henri  y,  empereur  d*Alle- 
magoe,  et  mère  d'Henri  II,  roi  d'Angleterre. 
C'était  la  petite-fille  de  Hatbilde,  femme  de 
Guillaume  le  Conquérant.  Elle  mourut  à 
Rouen,  en  1167,  et  fut  inhumée  dans  l'é- 
glise du  prieuré  de  Notre-Dame-du-Pré, 
aujourd'hui  Bonne-Nouvelle.  Ses  restes  fu- 
rent ensuite  transférés  de  Notre-Dame-du- 
Pré  à  rabbaje  du  Bec-Hellouin,  comme  le 
constate  la  chronique  de  l'abbaye. 

{Revue  archéologiquef  III,  p.  690.) 

BEDFORD ,  au  comté  de  ce  nom,  en  An- 
gleterre. 

EpUaphe  de  Simon  de  Èeauchamp  comte  de 

Bedfordf 

Mort  le  9  Juin  1106  devant  le  matire-aotel  de  l'église 
de  Sftial-PMil  à  Bedford. 

De  BeUo  campo  jacet  hic  snb  marmore  Simon 
Aindator  de  Newenbam. 


(Sainte-Harthe,  t.  I,^p.  CI.) 

BÊJA,  dans  la  province  de  l'Alentejo,  en 
Portugal. 

Musée  ipiscopal. 

liicrlptioB  ebréiieBoe  da  ti*  siècle. 

Deposi 

tk).  Pav 
U.  Famu 

las.  Dei. 

Yixsit. 

annos.  L.  E. 

T.  une.  requi 

evit.  in  pace. 

D.  m.  idus.  M. 

arlias.  Er 
a.  DLXXXU. 

I  Tradue^m. 

Ci  gtl  Paul,  le  senriteor  de  Dieu,  qui  vécut  5! 
ans.  Il  moanit  en  paii  le  5«  jour  des  ides  de 
mars  de  Tére  562. 

Tannée  582  de  l'ère  d'Espagne,  employée 
dans  cette  inscription,  répond  à  l'année  54^, 
de  J.-C. 

(MuapHT,  Voy.  en  Portugal ^  pi.  xiv,  n®  D. 
et  page  335.) 

BhPSM,  monastère  royal  sur  le  Tage,  à 


cinq  milles  au  sud-ouest  de  Lisbonne,  en 
Portugal. 

Ce  magnifique  monastère  a  été  fondé  pour 
les  moines  de  l'ordre  de  Saint- Jérôme  par  le 
roi  Emmanuel,  en  1490,  et  terminé  par  le 
roi  Jean  III,  son  fils.  Au-dessus  de  la  porte 
d'entrée  on  lit  l'inscription  suivante  compo- 
sée par  le  célèbre  André  de  la  Résende. 

YasU  mole  sacrum  divinae  in  littore  inatri. 

Rex  posait  regum  maximus  Emmanuel. 
Âuxit  opus  haeres  regni,  et  pietatis  uterque 

Structura  certant,  religione  pares. 

TraducUonm 

Le  roi  de$  roh,  le  grand  Emmanuel,  fonda  sur 
les  bords,  ce  vaste  édifice,  et  le  consacra  à  la  mère 
de  Dieu.  Héritier  de  sa  gloire  et  de  sa  puissance, 
sou  fils  Tacheva.  Egaux  en  piété,  ils  le  furent  aussi 
en  magnificence. 

(MuEPHT,  Voy.  en  Portugal^  p.  195.) 

BEMFICA,  près  de  Lisbonne,  en  Portugal. 

Epitaphe  du  célèbre  don  Juan  de  Castro. 

D.  Joannes  de  Castro 

XX  pro  religione  in  u  traque 

Mauritania  stipendiis  faclis  : 

Navata  strenue  opéra  Thunetano 

beUo 

Mari  rubro  felicibus  armis  penetrato 

Debeliatis  inter  Euphratem  et  Indum 

naiionibus. 

Gedrosico  rege,  Persis,  Turcis 

une  praelio  fusis  : 

Servato  Dio,  imo  reipubl.  reddito  : 

dormit  in  magnam  diem  : 

non  sibi.  sed  Deo  triumphator  : 

Publicis  lacrymis  compositus,' 

publico  sumpttt  prae  paupertate 

funeratus. 

Obiit  oct.  id  jun.  anno  m.d.xlvui. 

^tatis  XLvin. 

TraducUon. 

Don  Jean  de  Castro, 

après  avoir  exposé  sa  vie  en  vingt  combats 

dans  les  deux  Mauritanies. 

pour  défendre  la  religion, 

et  8*étre  distingue  sur  mer  dans  la  guerre 

contre  Tunis, 

après  avoir  pénétré  en  vainqueur  , 

dans  la  mer  Rouge, 

dispersé  les  nations  placées  entre  TEuphrate 

et  rindus 

défait,  en  un  seul  combat,  le  roi  Gédrosicus, 

les  Persans  et  les  Turcs, 

et  conservé  ou  plutôt  reconquis  Din 

^  à  la  république, 

repose  ici  dans  Tattente  du  grand  jour» 

plein  de  confiance  en  celui 

auquel  seul  il  rapporta  ses  triomphes. 

il  mourut  le  8  des  ides  de  juin 

de  Tannée  1548, 

^gé  de  48  aus^ 


iî7                         BEN                               DICTIONNAIRE  BEN                         i9S 

et  honoré  des  regrets  de  la  nation  entière.  et  Honorii. 

Il  fui  enterré  aux  frais  du  trésor  public  4 

YQ  son  extrême  pauvreté.  Domino  nostro 

(MuRPHY,  Voyage  en  Portugal^  p.  302  FI.  Theodoslo 

303.)  augusio 

BENA  ou  Bagienna,  en  Piémont.                         .  Faltonius  Probus 

Oolimo  Alypius  V.C.  praef.  urb. 

Fhvio  Valeriô  ^^''''^'  **^  »  P-  ^^  ^  ^^^^^^^^  P-  ^86,  6.) 

Gonstantino  nobilissimo  Gaesari 

Âugustales  Baggieun.  ^^* 

ex  voio.  Socle  trouve  dans  les  ruines  du  Cetpitole  ù$ 

{Cardinal  Mai,  2i8,  1  ;  Durand,  Pedem,  Bénévenf. 

cisp,,  p.  175.)  ANICI  BASSI 

BÉNÉVENT,  au  royaume  de  Naples.  Anicîo  Anchenio  fiasseo  V.  C. 

Socle  trouvé  dans  les  fondations  de  V église  des  proconsuK  Campani» 

Frères  des  écoles  pies.  ^»<«  sacia  judicanti 

I. •  • 

ANICI.  BASSI.  ,;  ;  '  '  :  '  f®^^*\"' 

A  ---^  A     u    •    D        V  />  ^^"»  patria  lam  inde                  * 

Anicio  Auchenio  Basso  V.  0.  «k  ^^il.i^^ 

^         n                .  j  *"  origine  patrono,  qui 

procons.  Camp.  sup.  jud.  .  ^.^  -u      •                 . 

^      I    I-    •        •  omnibus  m  commun! 

praes  an  issimo  viro.  ;  est  decori  Benevent.  plebs.  (!) 

.  .  .  nomini  (ej)  us  si  (ngu)  lan  .^     ,;    ,  _//        ___ 

eximium  munus  et  peculia-  {Cardinal  Mai,  p.  283.| 

re  pneter  alteros  hono- 
res Insigne  regio  exquili-  ^' 
na  recte  factorum  omni-                               ^^^^  ^^^  boutique  devant  la  grande  église. 
um  memor  Ioc:ivlt.  '^'  Antonio  Marcellîno 
{Cardinal  Mai,  278, 1  ;  Pratilli,  Consul,  ^'  ^-  <^o"»-  Camp,  patra 
p.  86;  Cf.  pALÊSTitiNA,  pierre  trouvée  "<>  dignissimo  ab  insig- 
en  1778.)  nia  bénéficia  quibus 

—  longa  |>opuli  tae- 
II.  dia  sedavit  universa 

Devant  Véglise,  aujourd'hui  détruite^  du  plebs  BenevenU- 

Saint'Esprit.  na  censuit  po- 

nendam. 

justitia  admirabili  castiiaie  conspicuo  {Cardinal  Mai,  p.  283.) 

...  asori  fori  pro.  .  parle  conlapsi  în  min.  

conditori  mœnium,  restitutori  regionis,  y. 

viae  novœ  repara  tori,  thermarum  commodia- 

nanim  restitutori,  coUegiorum  reparatori,  ^^^  *****  muraille  de  l'église  détruite  de  Saint-- 

porticus  Dianœ  reparatori,  basilic»  Lon-  "^^^  ^*  Fraola. 

gini  actotiuspropecivitatis ADELFI 

hostile  îiicendiuin  conditori Clodio  Celsino 

insignia  ejus  in  omuem  pro....  in.  .  .  insigni  et  G.  Y.  praestanti 

pnecipua  que  in  se  et  patriam....  mérita  benivolentia   auctoritate  iustitia 

populus  Benevent.  <^rr.  regionum  duarum  memo- 

ad  xlemani  memoriam  ^bil>  ^^  praeteritonim  iudicum 
statuam  coUocavit.                                                        exempla  virtutibus  omnibus  supergresso 

{Cardinal  Mai, 293, 3  ;  Borgia,  1. 1,  p.  145  ;  ^^"^^  splendidissimus  BenevenUnae 

Db  Vita,  t.  I,  p.  271,  n.  26.)  civitatis  patrono  dignissimo.  (2) 

De  Vita  a  publié  en  outre  une  dissertation  {Cardinal  Maï^  p.  284.) 

sur  cette  inscription,  dans  le  journal  de  Pise  — 

Diario  di  Pisa,  t.  XVI,  p.  287.                -  y,I 

—  ....  mvictissimw 
111^                                                               Theodosii 

Sur  une  colonne  pris  de  la  maison  Lucarelli.         H)  De  Vita,  p.  xxiu,  n.  27;  Pratilli.,  Consul.^ 

DW  NNN  Thco-  **'(2)  Mur.,  p.  1032,  5  :  De  Vm,  p.  xxiii,  n.22; 

dosii  Arcadii  Pratilli,  Co/isk/.,  p,  106. 


M)  BEM  DEPIGRAPIIIË.  BES 

ayiniano  ioRCius  cubai  sepulcro  lioc  SoHNiud, 

dus  RuGnus  Vir  docius,  integer,  modesuis,  ei  pius« 

•  •  .  •  .  errimi  ord.  Constansque  veritalis  assertor,  scbolis 

slaluam  In  inclytis,  Marpurgiana  et  allera 

in  abditis  lo-  Nostra  bac,  Deo  Musisque  grala,  liberûm 

cis  reperlara  ad  privatum  Senûm  pater,  lum  nasciluri  poslhumi. 

et  publicum  (loco)  celeber-  Quanto  dolore  conjugis  mœstissimae 

rimo  consiitnendam  Lapis  sit  iste  postus,  ipsa  noverit. 

caravit  insislaule  YL.  firmo.  Partum  ante  quse  parem  maritum  amiserit, 

[Cardinal  Haï,  336, 1  ;  Donat.,223,  1  ;  Db  In  copia  teneliul»  prolis  pari, 
ViTAy  Antiq.  Benev.f  p.  XIX,  a.  10.}  Obiit  aoao  589  m.  April.  d.  25  set.  58. 


130 


VIII. 
Sous  le  pont  Lépreux^  grande  pierre. 

Taieniis  et  Gratiani  auguslor. 
(Mur.,  711,  5  ;  Cardinal  Mai,  336,  6.) 

IX. 

Chœur  de  Varcheviché. 

Clodius 

Oclavianus 

y.  G.  de  proprio 

Ornatui  dédit. 

(Gritt.,  193,  2;  Cardinal  Mai,  336,  8.) 

BENTHEIM,dansle  royaume  de  Hanovre, 
CD  Allemagne. 

I. 

S.  Gbristo  S. 
JoANHES  WiERus,  nobiU  Zelandiae  inundat»  b- 
niDia  ortas,  pietaie  in  Deum,  probitate  erga 
qoosyis,  eruditione  eximia^  Medicin»,  rerumque 
politicanim  scientia,  usu,  felicitate,  publicis 
iageDii  monumenlis,  Imperatorum  Caroli  Y. 
minislerio,  Ferdinandi,  Maiimilianî  et  Rodol- 
pbl  singulari  gratia,  magnorumque  per  Germa- 
oiam,  exterasqkie  nationes  virorum  amicitia  et 
testimoniis  clarissimus  :  lUuslrissimi  Gliviae  et 
Joli»  Dttcis  Guilielmi  Arcbiater;  Deo,  Principi, 
et  Patriae  fide,  consilio  et  opéra  ad  vitas  suse 
fioem  devotissimus.  Quum  illustrem  Dominum 
Arooldum  Gomitem  in  Bentem;  et  Teckeien- 
borch  sammo  gralificâdi  studio  inviseret,  bujus 
Kculi  satur,  invicu  in  Gbristum  flducia,  pla- 
cide animam  Deo  reddidit,  corpus  btc  ad  diem 
oniTersalis  resurrectionls  déposait,  et  mœslis- 
fiimam  soi  desiderium  superslilibus  ûliis,  Tbeo- 
'  dorico,  Heinrico,  Galeno,  et  Joanni  Wieris  re- 
liquit,  Anne  nati  Ghristi  1588.  meus.  Feb.  d. 
Si.  aiiDO  aetatis  suae  72. 

Vtv«,  ut  vwa$. 
(Gros,  Supplément  aux  évitaphes  de  Bâle^ 
p.  383.) 
A  la  suite  de  cette  épitaphe.  Gros  en  rap- 
porte deux  autres  que  nous  insérons  ici.  La 
première  est  sans  indication  de  provenance, 
la  seconde  appartient  à  Anvers  et  doit  être 
ajoutée  à  celles  que  nous  avons  données 
précédemment. 


II. 

Epiiaphe  de   Louis  Guicciardini^  neteu  de 
François  Cruicciardini. 

Magni  Lodovici  Guic.  Pairitii  Florent. 

vere  magni  Francisci  Guicciard.  Nep. 

quem  gemma  orbis  Belgica 

et  urbium  urbs  Antverpîa 

sortita  est  Hisloriograpbum, 

temporaneum  monumentum  hic  habes 

Yiator, 

quod  Franciscus  Suvertius  f. 

Yiri  de  posleritate  b.  m.  pos. 

donec   oobil.  Fiorentina  natio, 

dignom  cive, 

roarmoreum  et  aelemum  erigai  epitapbium. 

Obiit  XI.  Kl.  April.  cb  b  lxxxix. 

xtat.  sa»  Lxvi. 

BERGAME ,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Yénitien,  en  Italie. 

Colonne  apportée  du  bourg  de   ferdelle  au 

Musée  de  la  ville. 


Yalenliniano 

et  FI.  Yalenti 

devinis   fratribus 

ei  semper  augustia 

devoia  Yenetia 

conlocavii. 

'Cardinal  Mai,  264,   4;  Maffbi,  Mus. 
Ver  on.,  379,  4.) 

BERG-OP-ZOM,  en  Hollande. 

Eglise  de  Sainte-Gertrude. 

Epitaphe  de  Jean  Beyerliock. 

Yiator  adsia,  et  quae  in  rem  tuam  fient,  vide. 

Joannes  Beyerlinck  ciuis  et  hurus  urbis  patri- 

cius,  in  quà  non  unum  munus  cum  laude  obiui, 

te  hic  expecto.  Fui,  praeiui,  nunc  es,  praeibis 

quoque  alios.  Sic  omnes  cogimur.  Abi,  et  mihi 

id  adprecare,  quod  optaueris  tibi.   Obijt  anno 

sal.  hum.  MD.  L.  Id.  Martij  Anna  de  Bie  conjnx 

et  liberi  mœsti  posuere.  Yiue  pius,  moriere 

pius. 

(Labbe,  Thés,  epit.y  p.  533.) 

BESSAUCOURT,  ou  Bessangourt,  près 
Paris,  dans  la  plaine  de  Pierre-Laye. 

L'église  est  une  des  plus  grandes  et  des 
mieux  bâties  de  ces  cantons-là.  Elle  a  deux 
ailes  et  une  croisée,  mais  cependant  sans 


m 


DiCnONNAlRE 


BEZ 


ta 


qn^OD  puisse  faire  le  tour  de  .*au(el  et  saos 
grieries.  Le  chœur  est  certainement  un  ou- 
Trtge  du  xiu*  siècle.  La  nef  n*est  que  de 
deux  à  trois  cents  ans;  le  bras  méndional 
de  la  croisée  est  aussi  du  xiii*  siècle;  Tautre 
ii*esl  que  du  xv*  ou  du  xn*.  A  rentrée  de 
celte  église,  à  main'  gauche,  est  bâtie  une 
belle  four.  Les  inscriptions  qui  s'y  remar- 
quent dénotent  assez  le  temps  de  sa  cons- 
truction. Sous  Tun  des  piliers  qui  la  sup 
portent,  est  une  sentence  en  langue  grecque 
écrite  en  caractères  latins,  sur  une  bande 
soutenue  par  deux  anges,  et  au  commence- 
ment se  lit.  Mil  y*  xx?ii.  On  voit  aussi  au 
portail,  sous  les  pieds  d*une  image  de  la 
sainte  Vierge,  en  lettres  grecques  capitales 
et  dentelée,  le  reste  d'une  sentence  qui 
exprimait  ce  que  nous  rendons  en  latin  par 
ces  mots  :  O  Mater  Dei^  mémento  met.  Cette 
église  est  dédiée  sous  Tinvocation  de  saint 
Crervais  et  de  saint  Protais.  On  y  montre  une 
châsse  de  bois,  qui  contient  des  ossements 
de  Quelqu'une  des  compagnes  de  sainte 
Ursule*  lesquelles  ont  été  données  par  une 
abbesse  de  Maubuisson.  Ces  reliaues  ve- 
nues de  Cologne,  ont  été  fort  répandues 
dans  Tordre  de  Ctteaux,  dont  est  ce  monas- 
tère. Les  vitrages  du  sanctuaire  sont  de 
verre  très-épais ,  chargé  de  quelques  cou- 
ches de  peinture  grise,  ainsi  que  les  statuts 
de  cet  ordre  voulaient  qu'on  en  mtt  dans 
les  ^lises  des  monastères.  Ces  sortes  de 
vitrages,  en  forme  de  grisailles,  étaient  fort 
en  usage  aux  xn*  et  xui*  siècles.  On  y  voit 
prêtre,  représenté  à  genoux,  lequel  a  fait 
présent  de  ce  vitrage,  et  son  nom  au-des- 
sous en  capitales  gothiques ,  Mestre  Robert 
de  Berceueort...  Clumoine  de  Paris.  Au-des- 
sous est  un  panneau  ajouté,  qui  représente 
une  abbesse  de  Maubuisson  à  genoux,  dont 
les  armes  sont  :  d'azur  parti  de  sable  à  la 
face  d'argent,  chargée  de  trois  merleltes  de 
sable.  Ce  Rooert  de  Berceucourt  était  offi- 
ciai de  Paris  en  1S70,  et  mourut  doyen  de 
Baveux. 

Il  y  a  dans  le  chœur  de  Bessancourt  deux 
tombes  ou  épitaphes,  assez  dignes  d'être 
remarquées.  La  première  est  de  Thomas 
Cloûet,  prêtre  natif  de  cette  paroisse,  en  son 
vivant  procureur  au  parlement.  Chanoine 
de  Saint-Hilaire  le  Grand  de  Poitiers  et  de 
Saint-Martin  de  Montmorency,  curé  de  So- 
rel  au  diocèse  de  Chartres,  mort  le  6  juillet 
15(6.  Ou  lit  rinscription  suivante  au  côté 
droit  du  chœur  : 

C^  giiieBt  véaénUes  et  discrettes  personnes, 
WÊemut  Pierre  de  Grooeanx,  Etienne  Charton 
et  pyyppe  MenUon,  prêtres,  curés  de  cette 
paroine  de  Bessancourt,  qui  ont  été  Pespace  de 
plas  de  trob  siédes  de  nevea  en  neveu. 

flest  ensuite  marqué  que  jnessire  Jean- 
Louis  Mention,  en  son  vivant,  prêire,  cha- 
noine de  l'église  cathédrale  de  Wissembourg, 
en  Allanagne;  honorable  homme  Jean 
Meoticm,  commissaire  de  Police  de  Pontoise, 
ont  lait  des  fondations  dans  celte  église, 
l'âD  1705.  (Hlrtai-t  et  Magî^y.) 


BETHLÉEM,  en  Syrie,  près  de  Jérusalem. 

Dans  la  chapelle  de  la  Nativité,  sur  une 
étoile  d'argent,  est  cette  inscription  véné- 
rable : 

HIC 
DE  V1RG1!IB    MARIA 
lESOS    CHRISTUS 
NATOS  EST* 

Voyez,  sur  les  monuments  chrétiens  de 
Bethléem,  des  extraits  des  Mémoires  de  MM. 
de  Villeneuve,  de  Mas-Latrie  et  Batissier,  que 
nous  donnons  à  l'article  général  de  Jéeusa* 

LEM» 

BEYROUTH,  en  Syrie. 
Inscription  tmeimne  nonloi*  de  la  vUU. 
T^  xupûi  ÔTCft»  GYANOIG 

Au  Seigneur  saint, plein  de  reconnaissance, 

dédia. 
(Lmi,  Noiit.j  ann.  1768,  p.  lX)6;  Mai, 

p.âo.) 

Voyez  ce  qui  est  dit  des  monuments  de 
Beyrouth,  dans  les  rapports  insérés  à  l'article 
général  de  JéRusALBM. 

BÉZIERS,  dans  le  département  de  l'Hé- 
rault, en  France. 

I. 

Vers  composés  par  saint  Paulin  de  Nole^ 

Ki  eDToyés  il  800  ami  Solpice  Séfère  pour  être  écrits  aa- 
deasus  des  peintures  da  iMpUstère  qa«  âalpice  Séf  ère 
atait  fait  ooustniire  près  de  réglise  de  rriiiwififl 
localité  qui  était  près  de  Bétiers,  mais  dont  oa  œ 
natt  i>as  la  situation  précise.  Dans  ces  pelntaros 
goraieia  saint  Martin  et  aaint  Paalia  (i). 

Abluitisquicumque  animas  et  membra  lavacris, 
Cemite  proposilas  ad  bMia  facia  vlas. 

Adslal  perfeclae  Martinus  régula  viiae, 
PauUnus  veniam  quo  mereare  doeet. 

Hune  peccatores,  illum  spectate'beati  : 
Exemplar  sancUs  iUe  sit,  iste  rêls. 

U. 

Dives  opum  Qirisio,  pauper  sibi,  pnlchra  Sevens 

Culmina  sacratis  fontibus  instiuilt. 
El  quia  caelestes  aulam  condebat  in  actos, 

Qua  renovarenlur  fonte  Deoqne  homlnes  ; 
Digna  sacrameniis  gemina  sub  imagùM  pinxit, 

Discerel  ut  vitae  dona  renatnsbomo. 
Martînuro  veneranda  virom  testatur  Imago, 

Altéra  Paulinuro  forma  refert  bomilem. 
111e  fidem  exemplis  et  dictis  fortUms  annal. 

Ut  menti  palmas  intemerata  ferau 
Isie  docet  fusis  redimens  sua  crimina  nomis 

ViUor  ut  sit  res  quam  sua  cuique  salus. 


(1)  Ex  e^stola  xn  sancti  Paulini  ad  SnlpicUns 
Severum.  Mdesis  éd.  Veron.,  p.  195;  Hem  Rskor- 
Di!i,  t.  1,  p.  407;  L  D.  p.  146;  ALAHAic.,-par.  laier. 
p.  81;  BoiXAND.,  t.  Vn,  Jun.,  p.  89,  90,  156, 
137,  i58,  139,  Ui;  Baro:«.,  vrœf.  ad  Uartffet.^ 
cap.  3.  —  Mr. 


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BEZ 


DEPIGRAPHIE 


BEZ 


f^ï 


UI. 


IHi  baptistère. 
Hic  lepanuidamm  generator  fons  animanim 

ViTum  divino  luniine  flumen  agit. 
SanclDs  in  himc  caelo  descendit  spiritus  amoem» 

Caelestique  sacras  fonte  maritat  aqnas. 
CoDcipii  anda  deum,  sanctamque  liquoribos  almis 

Edii  ab  aeterno  semine  progeniem. 
Mira  Dei  pietas  !  peccator  mergitur  undis  ; 

Moz  eadem  emergit  iusUficatus  aqua. 
Sic  homo  eloccasu  feiid  functus  et  ortu 

Toreois  moritur,  perpetuis  orilur. 
Culpa  pcril,  sed  viu  redit  ;  i^tus  interit  Adam» 

El  noTus  aeternis  nasciiar  imperiis. 

IV. 

Aox  peintures  de  Tégllse. 
Corpore  mente  fide  casiissimus  Incola  Ghristi 

Gondidit  ista  Deo  templa  Severus  ovans. 
Totus  et  ipse  Dei  templum  ^iget  bospite  Ghristo 
GaodeDtemque  bumiii  corde  gerit  dominum. 
Eece  velot  trino  colit  nnam  nomine  roentem, 

Sic  trinum  sancta  mole  sacravit  opus. 
Aaplt  dédit  populo  geminis  fasligia  teciis» 

Ugtbos  ot  sacris  congrueret  numenis. 
hoï  qaia  latorem  duo  tesiamenta  per  unum 

Pacta  Deom  in  Cbristo  copulat  nna  ûdes  ; 
Isle  dnas  inter  diversi  culminis  aulas 

Tnrrilo  fontemltegmine  constitnii. 
Lieta  noTOS  geminis  at  mater  ecclesia  partus 

Exciplat  sinibos  qoos  aqua  protulerit. 
Anh  duplex  teclis,  ut  ecclesîa  testamentis 

Una,  sed  ambobus  gratia  fontis  adest. 
Lex  antiqua  novam  firmat,  veterem  nova  complet 

In Ycteri  spes  est,  in  novitate  ûdes.. 
Sedietos  atque  wmm  coninngit  gratia  GbrisU, 

Propterea  medio  fons  datus  est  spatio. 
Isde  parens  sacro  ducit  de  fonte  sacerdos 

lofantes  nhreos  corpore  corde  babitu. 
Grcomdansque  rudes  festis  altaribus  agnos 

Crada  salutiferis  Imbult  ora  cibis. 
fiioc  senior  sociae  congaudet  turba  catervae, 

Âllelnia  novis  balat  ovlle  cboris. 


V. 

Du  bois  de  la  vraie  croix  et  des  reliques. 

IMTionm  veneranda  tegunt  altaria  foedus, 

Composîtis  sacra  cnm  cruce  martyribus. 
€on€ta  salutlferi  coeunt  martyria  Cbristi, 

Grux,  corpus»  sanguis  martyris,  ipse  Deus. 
Namque  Deus  semper  vobis  sua  munera  servat» 

Âlqne  ubi  Ghrislus»  ibi  Spiritus  et  Pater  est. 
Sic  obicrux»  et  martyr  ibi  ;  quia  martyris  et  crux 

Xartyrîi  sanctis  quae  pia  causa  fuit. 
DiatibQmTitae  mortalibus»  illacoronas, 

Qoie  Domino  famulos  participant,  peperit. 
la  cruce  fixa  caro  est  aua  pascor,  de  cruce  sanguis 


llle  fluit,  vitam  quo  bibo,  corde  la?o. 
Ghriste  too  coeant  simul  baec  tua  doua  Sevcro, 

Portilor  et  tesUs  sit  crucis  iste  tuae. 
Garne  tua  vivat,  tuus  ilii  pocula  sanguis 

Praebeat,  in  verbo  vivat  agatque  tuo. 
Quaque  tuum  socio  Marlinum  ascendere  daro 

Vidit»  et  ipse  tuo  munere  iunaus  eat. 

VI. 

Des  reliques. 

Pignora  sanctorum  divinae  gloria  mensae 

Velat  apestolicis  édita  corporibus. 
Spiritus  et  Domini  medicis  vîrtulibus  instans 

Per  documenta  sacrés  viva  probat  cineres. 
Sic  geminau  piis  aspirât  gratia  votis, 

liifra  martyribus»  desuper  acta  sacris. 
Vota  sacerdotis  viventum  et  commoda  parvo 

Pulvere  sanctorum  mors  pretiosa  lavât. 

{Cardinal  Mai,  p.  171.) 


VU. 

1123.  —  Sainte-Aphrodùe  à  Bézien. 

Praesulis  hic  almi  sunt  condita  membra  Geraldi 
Hic  vir  honestatis  et  mirae  simplicitatis 
Moribus  omatus  fuit  et  flos  lUtemeratus. 
Hune  meruit  florem  Cacianus  babere  priorem. 
Hic  spéculum  terris,  fit  praesul  in  urbe  biterris 
Eximitur  membris  quinla  sub  luce  novembris 
Quo  Deus  in  pannis  jacuit  vergentibus  annis 
Bis  quingenlis  centum  tribus  et  duo  dénis 

Géraud»  évèque  de  Béziers,  abbé  de  Cas- 
san  avant  1106,  où  il  fonâa  un  hôpital  et  une 
belle  église.  Né  en  1070  il  mourut  e^  11^3 
6t  fut  mis  au  rang  des  saints. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midiy  1. 111^ 
p.  105.) 


VIII. 

ti87.  —  Eglise  Sainte-Aphrodiie  à  Béziers. 

Moribus  omatus  abbas  jacet  bic  tumulatus 
Vir  bonus  et  gratus,  Petrus  fuit  iste  vocatus, 
Largus,  discretus,  omni  bonitate  repletus. 
Ut  decuit  letus  agnus,  leo  morte  quietus 
Ut  deus  adàit  ei,  summe  quoque  flos  speciei 
Mater  virgo  Dei,  die  :  miserere  mei. 

Addo  domini  MCaXXXVII,  YIII  idus  Jonii  obiit  discretus 
dominus-Petrus  Veziani  abbas  bujus  ecdesie. 

Qui  tumulum  cemis,  cur  non  mortalia  spernis, 
Tali  namque  domo  clauditur  omnis  homo. 

Die  :  pater  noster. 

L'élection  de  P.  de  Vézian  (1265)  occa- 
sionna un  conflit  entre  le  chapitre  de  Sainte- 
Aphrodise  et  l'évêque  de  Béziers,  qui  se 
plaignait  qu'eflle  eût  été  faite  sans  sa  partiel^ 
nation  ;  elfe  fut  cassée,  et  Vézian  réélu  avec 
l'assentiment  de  Tévêque. 


1S5  BOG 

DUcrettês  dominus  est  un  titre  peu  usité 
pour  un  abbé. 

IMém.  de  la  Soc.  arckéol.  du  Midi^  t.  III» 
p.  215.) 
BISOGNËouPisoGNB,  au  diocèse  de  Trente, 
dans  le  Tyrol,  Empire  d'Autriche. 

Sur  la  muraille  de  V église. 

Ad  honore  Dl  et  scT  Zenonis  lôE*  pbf*  hune  or' 

edificavl. 
f  loh  pbr  aedificator  titu- 
li  hic  optât  reqiiiescere 
tûïblo.  DS  ilH  donet  secum  requi- 
em. Félix  sil  ilii  mansio. 

'Cardinal  Mai,  p.  166;  Tartarottus,  Me- 
mor.  anliq.  É{oboret.^  p.  66,  qui  legit 
sanctam  requiem;  Muratorivs,  pag. 
1889,  %  seu  requiem.  Idem  existimat 
pertinere  inscnplionem  ad  médium 
œvum,  quo  tempore  vocabulum  titu- 
lus  designare  consuevit  templum  ali- 
quod,  semper  fere  parochiale.) 

BOCJNO,  l'ancienne  Volceia^  en  Lucanie. 
royaume  de  Naples. 

Fragment  d'inscription  trouvé  récemment^ 

.  •  Sacro  d(!.  nn.  Constantini  maximi  veneren- 

dissimorumque  Caesarum 
Yulceianae  ciTiialis  Acilio  severo  et  YettioRaflno 

cens.  Peturci 

.  .  Paco.  .  .  ana.  M.  D.  CGCCXCI. 
.  .  XL.  F.  Macerianus.  M.  L\l. 

•  .  X.  F.  Marcellianus.  M.  LVL 

•  •  X.  F.  Mlcerianas.  M.  XY. 

•  .  YI.  F.  Casinianus.  M.  X. 
.  .  YUI.  K.  Oppiana.  M.  XI. 

.  •  XY.  K.  Poslumia.  M.  1... 
.  .  LXX.  Jag.  quinquaginta.  M.  III. 
.  .  XVm.  Paco.  Forensi.  M.  D.  CGC.  YlII. 
•    .  .  XI.  F.  Pubiicianus.  P.  M.  XI. 
.  .  XVI.  F.  Pescenianus.  P.  M.  XIII. 
.  .  Illi.  F.  Pupianus.  P.  M.  YIU. 
.  .  .  YI.  F.  Agelfus.  M.  Yllll. 
K.  YeUiana  ...  M.  XYUI. 
F.  Fuflcianus.  G.  sal. 
F.  Gurianus.  M.  XVllL 
F.  Furianus.  M.  XL. 
F.  Agellus.  P.  M.  X. 
F.  Agellus.  inf.  nob.  M..  X. 
F.  Medanus.  M.  XYI. 
F.  P.  .  •'nianus  .  .  .  XLYII. 
Paco.  Naraoo.  M  oo  G.  LXXXUI. 


an 


Pr.  Sicînianus.  G.  P.  M.  GXX. 
F.  Yisupianus.  M.  XX. 

K  »  V.  .  •  •  •  US  ......  aAAU. 

FF.  .  .  vanus.  M.  XL  Y, 
P.  Ferocianus.  M.  XII. 
F.  Gastra.  .  .  .  M.  XXIIII. 
F.  Fornianus.  M.  XXYI. 
F.  Modianus.  M.  XYIII. 
K.  Gorviana.  M.  XII. 


DIGTIONNAIRE  BOL  W 

F.  Pecuriaria.  G.  Per.  XXYIII. 

F.  Glodianus.  M.  XXYI. 

F.  Spetianus.  M.  XI. 

F.  Yenerianus.  M.  XXIHI. 

F.  Auricius.  M.  XXYUI. 

F.  Gampus.  Nar.  XXXX.  .  • 

F.  Giceralis.  M.  XXX.  .  . 

Paco.  Aporiana.  •  •  • 

F.  Muscinianus.  M.  ..  . 

F.  Luporianus.  M.  '.  • 

F.  Geronianus.  M.  •  . 

F.  Oppianus.  M.  .  . 

Paco.  Trasim.  •  MDG.  .  »^ 

K.  Gedriana.  M.  X.  .  . 

F.  Gesiuianus.  M.  X.  . 

F.  Yivianus.  M.  X.  . 

Fab.  Augustaliana.  M.  X.  .  . 

F.  Yiscileianus.  M.  LX. 

F.  Paterianus.  M.  XX.  . 

F.  Vene  •  .  .  nus.  M.  X.  .  • 

F.  Gecîn  ....  M.  X.  • 

F cisus.  M.  X.  . 

F.  .  .  Ulpi.  .  .  • 
(Cardinal  Haï.  232,  i  ;tiRUTER,  p.  209, 
2.) 
BOLOGNE,  dans  Jes  Etats  de  TEglise,  en 
Italie. 

I. 


f  Ghristus  f  rex 

f  venii  t  in  f  pace 

t  et  f  Deus  t  homo 

t  fatus  t  est  f 

(Hardouin,  Opéra  selecta^  p.  648;  Blar* 
coLiNi,  Ecîes.  vtre.f  t.  III,  p.  199; 
Mai,  p.  6.) 

II. 

Eglise  de  Sainf-Etienne.  Dans  la  cour. 

(ïD)*  siècle.) 
[Ab]  umilibus  vota  suscipe  dominis  nostrîs  Linl^ 
pranl  et  Ilprant  regibus,  et  D.  N.  Barbata 
episc.  sanctae  eccl.  Bonnss.  hic  ihl  saa 
praecepta  obtulerunt,  unde  hune  vas  in- 
plealur  in  cenam  domini  Salvatoris. 
Et  si  qua  muiia  G.  mînuerit  DS.  RQ. 

{Cardinal  Mai,  p.  192;  Muratori,  p. 
1840;  Marillon,  Iter  Italie. ^  1. 1,  pag. 
198;  Ughblli,  t.  Il,  p.  112.) 

III. 

A  un  mille  de  la  ville^  au  lieu  dii  La  Bbrta- 
LIA,  sur  une  colonne. 

DN-  FI-  Yalerio  Go- 
nstantio  pio  feli- 
ci  invicto  augu. 
Fi.  Yalerio  Constant!  d- 

ivi  augusli  pi!  filio 
Bono  LXXYII.  reip.  nato. 

DD*  NN*  Magno  Maximo 


IS7  BOL 

et  FI-  Yictorî  piîs 
felieibus  perpeUiis 

semper  aug. 
boBO  R.  P.  natis. 

{Cardinal  Mai,   p.  254;  HAFnu»  Mu$. 
Veron.j  p.  106.) 


IV. 

Hors  la  ville. 

Benemerenti 

martyrie  filie 

qast  vixit  ann.  XIID. 

dies  Tl.  defuDcta  est 

im  Kal.  jimias  in  pace. 

{Cardinal  Mai,  hk%  5.) 

V. 

Grana  mUel  des  PP.  Chartreux 
Cantabria 

Serena 

Gonslaotia 

bona  femina 

qae  Tixit  ann.  xxxTini. 

M.  m  dies  yn. 

{Cardinal  ](f  ai,  422,  9.) 
Voyez  <f  autres  inscriptioDS  de  Bologne, 

article  Roux,  chap.  YII  et  VIII,  Epitaphes 

ia  tnartyrt. 
On  lisait  autrefois  sur  rancieune  porte 

Sainte-Marie  de  Bologue  : 

VI. 

SitilHINikrt  domns,  si  splendiaa'mensa  ;  quid  inde? 
Si  spedes  aori,  argenti  quoqiie  massa  ;  quid  inde? 
Si  libi  sponsa  decens,  si  sît  generosa  ;  qaid  inde? 
Si  tibi  sint  nati,  si  pranlia  roagna  ;  quid  inde  ? 
Si foeris  pulcer,  fortis,  divesve;  quid  inde? 
Si  ioogus  senronim  inserviat  ordo  ;  quid  inde? 
Si  doœas alios  in  qualil>et  arte  ;  quid  inde? 
Si  fa?eat  mundus,  si  prospéra  cuucta  ;  quid  inde? 
Si  Prier,  aot  Abbas,  si  Rex,  si  Papa  ;  quid  inde? 
Si  rot»  fortunae  le  toilat  ad  astra  ;  quid  inde? 
Si  felix  annos  règnes  per  mille  ;  quid  inde  ? 
Tam  cito  tam  cito  prœtereunt  hxc,  ut  nihil  inde. 
Sola  manet  virtus,  qua  gloriflcabimur  inde. 
Ergo  Deo  serTÎ,  quia  toi  tibi  provenit  inde, 
QaoïXecisseJKOles-ia  iempore  que  moriecis, 
Hoc  facias  juvenis,  dum  corpore  sanus  haberis. 

(Gros»  Supplém.  aux  inscripl.  de  Bâle 

p.  489.) 

VII. 

biSC&IPTIOllS  Uf  L*H0iaiEUR  DU  VhX%  BsifOIT  XIV,    D*A 

Boa»  CAïAiiiAL  PaosPER  Lambertini  (1) 

(i)  Ces  inscriptions  sont  extraites  de  Touvrage  du 
laTant  Galletti,  Inseriptiones  Bononienus  ;  Rome , 
1759,  in-i«.  Nous  donnerons,. à  Tarticle  Rome,  les 
inscriptions  concernant  les  papes,  les  cardinaux  et 
lesévéques  qu'a  donnés  la  ville  de  Bologne,  inscrip- 
tioos  qui  forment  la  majeure  partie  du  recueil  de 
GalletU. 

DlGTIONlf.   D*£PI6RAPHIB.  I. 


D^EPIGRAPHIB.  BOL  151 

Chapelle  de  Sainte-Marie  de  Craliera. 

Sur  le  mur. 

Or^torivm  hoc 

Deiparae  in  coehm  assvmptae 

et  S.  S. 

Philippe  Nerio  et  Barbarae  V.  M. 

Dicatvm 

ab  em.  et  rêver,  domino 

cardinale  prospère  Laml^ertino 

Bononiae   archiepiscopo 

solemni  benedictione 

inavgvratvm  fvit 

die  décima  tertia  avgvsti 

anno  domini  m.  d.  ce.  xxxiii. 


VIII. 

Eglise  cathédrale. 


A  gauche. 

Bononiae 
archiepiscopvs 
et  S.  R.  1.  priaceps 

A.   D.   MDGCXXUY. 


QnùAe  chapelle  à  droite. 

Sacellvm  hoc 
magniûce  resta vrari 
et  elegantivs 

oruari  ivssit 

An  milieu. 

Prosper 

T.  S.  Crvcis  in  lervsalem 

cardinaiis 

de  Lambertinis. 

IX. 

Eglise  des  Saints-Jacques  et  Philippe,  pris  d$ 

la  Savenne. 

Sur  le  mur. 

D.  0.  M. 

Ecclesia  haec  divis  lacobo  et 

Philippe  apostolis  dicata 

cnn  ab  antiqvo,  cvivs  initii  memoria 

non  exlat  popvlo  hvic  tanqvam 

parochialis  inservierit  svmma  benignitate 

emi  Prosperi  cardinaiis 

Lamberiini  Bononiae  archiepiscopl 

fvit  ad  archipresbyteralis  ecclesix  pleb. 

honorem,  et  characierein  evecta 

et  bapiisterio  donata  svo  décrète 

svb  die  xxii.  decembris  hdccxxxv  emanàto 

vti  leslanivr  tabulae  ser  Antonii 

Manni  notant  actvarii  fori  arcbiep. 

ad.m  R.  D.  Anionivs  M.»  Franceschelli 

primvs  hvivs  ecclesiae  archipresbyter 

m  grati  animi  svi  tesseram  erga  tantvm 

k>eneractorem  aetemvm  dédit  hoc 
•monvmentvm  die  xxii.  martii  mdccxxxvk 

X. 

A  l'église  cathédrale. 

Par  terre,  dans  la  chapelle  de  la  Saiote  Eucharistie. 

Prosper  card.  Laml)ertinvs 
arcbiep.  Bonon.  et  S.  R.  1.  pceps 

5 


IM  BOL 

post  eredam  are  svo  arâm 

divo  ignatio  hoc  sibi 

et  faniiliae  vivens  posyit 

Étmo  diii.  H.  ».  Gc.  xxxTii. 


XI. 

Au  collège  Montalto. 

Sixii  V.  ponU  opt.  max. 
niTnificent  q?ani  animo  svo  aieiisvs  est, 

fvndatoris  • 

si  qvid  desideralMilvr,  accessit 

totivs  coUegii  commodvm,  ornatvs,  reparatio 

svb  avspkiis  Emorvm,  ac  Revînorvm  D.  D. 

Annibalis  Âlbaiii  cardiis  tit.  S.  démentis 

episcopi  Sabinen.  sacrae  R.  E.  camerarii 

magni  ex  Clémente  XL,  ex  se  maximi 

protecloris 

ac  Prosperi  Lambertini  cardîis  tit.  S.  crvclSln  mlïlfeiii 

S.   R.  Imp.  [)rincipis,  et  arcbiepiscopi  BèvMMiien., 

sibt  vni  aeqviparandi 

ab  £mo  proiectore  del^fi 

visitatoris 

lUmo,  ac  RnTo  D.  Lactatizio  Felice  Sega 

sac.  tbeol.  doct.  colieg.  metropHe  praeposito 

viceprotectore  sfectaliaiiifM) 

anno  doRiini  hdccxxxyii. 

KU. 

Eglise  de  Sainte-Marie-Madeleine  de  Galiera. 

Mur  de  la  sacristie. 

Aedem.  hanc 
in.  qva.  B.  Imelda.  ex.  Lambertina.  familia 

qviescit 

A.  fyndamentis.  in.  splendidiorem.  formam.  redactam 

X.  kal.  decemb.  an.  rep.  sal.  é.  ».  ce.  xxxix. 

solemnS.  fit?,  sacravit 

Prosper.  S.  R.  E.  Cardinalis.  LaiâMfIfnys 

Bononiae.  arcliiepiscop?!( 

nono.  deinde.  Mehfie 

svmmvs.  poniifex.  etèetas 

Beoedicti.  XIY.  noftntnef.  stmfM» 

rempvbiicam.  chrlstiMiâtii 

solicita.  proYideiiiia.  et  eàriliie 

moderatvr 

XIII. 

Salle  de  Voratoire  de   la  congrigaiion    de 
Sainte-Marie  de  la  Mort. 

Sor  le  mur. 

D.  0.  M. 

Qvod 

Einvm  et  ttmvm  B.  Prospervm   cardînalem 

Larobertinvm 

patritivm  et  archiepiscopvm  Bononiensem 

ad  svmmytn  pontificatym  'etexerit 

confratres  S.  Mariae  de  Morte 

de  tanta  tanti  eorvro  confratris  dignitalo 

sîbimet  pne  gavdio  plavdoDle^ 


BKTHKOiAIRB 


BOL 

débitas  gratiai 
persolvvnt 


141 


xrii. 

Hôpital  délia  ^ta. 

Sur  lé  mur. 

D.  6.  M. 

Benedictvs.  xiy.  pont  max. 

chinrrgicas  operationes 

in  BonoDieosîbvs  atchinospcomiis 

qyotaimis  pvblice  demonstrari  ivssil 

ectissimam  ferramentorym  sypellectilem 

perpetyo  bic  asservandam 

adiccit 

demonstran^î  nivnvs 

annYO  constitvto  s^ipendio  primym 

Peiro  Pavlo  koilh(?nR) 

pbil.  med.  dbcf.  ebllcgialo 

chir.  profes.  prb.  demandavit 

aniib  iniccxtji. 


IktV. 

D(vi^  ili  riff  (^*  Jfa/coiUefi<f . 

Autour. 

Q.  0.  M. 
a  S.  Pio  Y. 

catechvmenis  paratam 

Benedictvs  XIV.  P.   M. 

hvc  transterri  ivssit 

aoQO  Dm  i|iK:ciMi. 

XV. 

A  régiis0  çmbédralê. 

A  U  (ilMe  MllSt#uttê  pÉr  le  tUttimi 

a.  0.  M. 

BèMeàibif^  i\y.  p.  k. 

pM  èxlitihi  sSrà  in  pàtriatn  bènefféentiÉ 

Véii.  càpyt  S.  Petroirii 

èx  iede  S.  Stephani  edfctvtii 

hvfc  avgysi»  molfè  teinplo 

fù  tionorem  éyi  qtondam  episoopi 

a  bonontensibvs  exdt^lb 

pérpetTo  habendmi  addixît 

pompclvs  card.  aldroyandys 

oro  sva  in  commvnem  yrbis  patrontÉi 

religione 

sacro  pignori  honoriûce  cvstodiendo 

b'cellvm  extrvxit  éniiiif^i 

éi  ihuxo  ceràr  dotà'Hl 

tvoivlo  ibidem  sîbi 

Mf  éwiiiëticis  omnibys  oonsUM» 

an.  rep.  sal. 

UWXXLIU 


u 


141 

XVI. 

A  rhâpital  éUla  fita. 

Sur  le  OHir. 

La  S.  di  N.  S.  Beoedelto  XIY.  felic.  regn. 

ha  voila  a  qvesio  spédale  di  S.  Maria  Délia  Vila 

L*  eredila  del  Q.  Âlfonso  Cesari 

destinata  i{ia  per  fondare  vn  nvovo 

ndla  parrocchia  di  s.  mar.  roascharella 

obligando  nel  «to  ehirographo  u.  Wg.  mdccxlti. 

maiilenere  sei  leiU  per  gf  infernii  di  detta  parnî 

far  cekbrare  in  yna  délie  infermarie 

la  messa  ogni  giorno  per  1*  anima  del  testre 

pagare  lire  qvindici  a  detla  parroccbia 

<)er  la  mvsica  ogni  prima  doroenica  del  mese 

e  tenere  ne  sabati  lampade  accesa 

aïiir  \ma^ne  di  Mâr.  Yêrg.  che  era  nel  porlico  Cesari. 

come  oegli  atli  di  sig.  Gaspare  SacchetU  nôt.  arcivês. 

XVII. 

Egliêe  eaihédrale, 

Porle  iatérieore. 

D.  0.  M. 

BenediclTs  XIV. 

Font.  Max. 

Boooni»  arcbiepisc. 

melropolit.  hoc  lemplum 

teriia  ferme  parte 

ampliavit 

atqve  inlvs  et  foris 

magnifiée  exornatum 

preliosa  svpeliectili 

Gopiose  avxit 

anuo  domini 

MDCCXLYII 

XVIU. 
SaUe  au  palai$  LamberHni. 

Sons  an  portrail  de  BenoU  XIV. 

Prospero 

de  Lanibertinis 

Marcelli  fiUo 

AwnrAi  8?avitaie  ingenif  splendoire 

sacror.  can.  péri  lia 

plvrib.  svounis  pootificib. 

accepiisalmo 

a  Benediclo  XUl. 

caid.  tilvli  S.  Cnrcig  in  lenisalem 

et  Ancooae  episcopo 

ere^lo 

a  Clémente  Xll.  opu  max. 

Bonon.  in  arcbiep*  reDvntiato 

ik  irero  xvii.  augus.  poniifici  creata 

anno  m.  dcgxl.  nomine  Benedicli  XIV 

Eganv» 

loan.  sénat.  Illivs  sénat.  Bononien. 

patnro  beiiemerenii 

M.  P. 

anno.  mdccxlvii. 


BOL 


141 


XIX. 

Oratoire  Sainte-Marie  du  Saint-Amour ^  dan$ 

a  rue  Saint-Félix. 

Sur  le  mur. 

Aposlolicas  missiones 

Ylillime  ad  Jvnivm  an.  mdccslvii.  habenie 

P.  Leonardo  a  Poriv  Mavrilio 

ex  minoribus  obsenranlibvs  reformatis 

Romx  demym  piissime  svblato 

qvx  ipso  ivnc  promoveule  inavgvrala  fvit 

congregaiio  B.  M.  Y.  Del  Santo  A  more  nvncvpala 

die  XXV.  maii  udcclii.  canonice  iiide  firmala 

eadem  comparalo  svo  acre  ad  diem  xi  v  nov.  mdgcxlvii 

boc  loco  ibi  qvoqve  propriis  impensis 

sacellvm  boc  a  fuiidamenlis  excilavit 

Deoqve  opiimo  maximo 

in  bonorem  eivsdem 

inlaclx  Virginis  Deiparse 

svb  lavdalo  lilvlo  dicalvin 

solemni  Penlecosiis  die  secvnda  Ivnii  mdccilviii. 

Benediclo  XIY.  Lamberiini  P.  0.  M.  régnante 

effusa  gralvlalioue  apervil. 

XX. 

Au  palaii  dei  Magistrats  S0us  un  buste  de 

BenoU  XIV. 

MDCGL. 

Adroite.  À  gauche. 

Nibiicarius,  Kihiï  negat 

Benediclo  XIY.  Pont,  inaximo 

qvod  annva  pnegrandi  pconia 

monli  Iviio  solvenda  civilaleni  liûeraverit 

idicis  aliorvniqve  torreniivm  alveos 

ad  calainilosissiinas  exvudaliones 

lollendas  arceodasqve 

xre  svo  maximo  fodi  ivsseril 

medicinam  el  Gauzanigvm 

svb  Bononieusium  ivra  redsgeril 

aliaqve  innvmerabiiia 

in  senaivm  in  scientiarvm  iuslilvtvm 

in  palriam  vniversam  bénéficia  cimlvleril 

S.  P.  Q.  B. 

XXI. 

Hors  de  »a  villef  auxjûortiques  qui  conduisent 
à  l'église  des  (Jarmes  éUchaussés. 

D.  0.  M. 

Benedicli.  XIY.  P.  0.  M. 

liberalissima.  largilate 

ultro.  exhibiu  eu  peramanier.  impensa 

Carmelitse.  Discaiceari 

svpremo.  henefaciori.  siemvm.  devinctl 

qvolqvou  exlant.  proprii.  ivris.  portievs 

bellorvro.  ac.  lemporvm.  inivria.  deformalaa 

pvblico*  inlenU.  comœodo 

reformandas.  cvrarvnt 

anno.  reparaiœ.  salvlis.  cidijcc.  li. 

pontificalvs.  vcro.  SiDiiclissiini.  palris.  xi. 


149 


BOL 


XXII. 


DICTIONMÂIRK 


A  Véglise  des  Mineurs  conventuels. 
Chapelle  de  Salnl-Françoii. 

D.  0.  M. 

hoc  secvndvm  aliare 
omnipolenti  deo  in  bon.  S.  Francisci  ereclum 

privilégie 
in  die  omnivm  fidelivm  defvnct.  acper  eonimoctayam 

et  in  qvolibet  sabbalo 

pro  iisdem  defvnciis  ad  qvoscvmq.  sacerdotes 

'  cvm  nvmero  qvalvordecim  mille  inissarvin 

qvoiannis  in  bac  ecclesia  celebrandanrm 

a  Benedicio  PP.  XIV.  dte  x.  hlii  mdccli.  decoratum 

ac  vigorebrevis  eivsdem  Bened.  PP.  XIY.  die  iy 

OClOb.  MDCCLI. 

in  perpel.  gênerai,  confirroaivm  atq.  de  novo 

concessvm. 

XXIII. 

Même  lieu. 

D.  0.  M. 

altare  hoc 
omnipotenli  deo  in  bon.  SS.  Crvdfixi 

erectvm 

privilegio  qvoUdiano  perpelvo  ac  libero 

pro  OGiiiJb.  defvnciis  ad  qvoscvmq.  sacerdotes 

per  Greg.  XUl.  ûïcsu.  î^epieoîbris  mdlixvh. 

insignitvm 
ac  vigorebrevis  Bened.  PP.  XIV.  die  iv.  oclob.  hdcoli. 
generaliier  de  novo  fvit  confirmat?m 


h. 


r 


XXIV. 

Au  Séminaire. 
Premier  escalier. 

Benedicio  XIV. 

qvi  boc  collegivm 

addicUe  sacris  ivvenlvli 

mvllo  ante  resera  tvm 

sqvalidvro  angvslvmqve 

et  laiivs  et  ornalivs  eicilavit 

cvmqve 

ad  pontificat  maximum 

evectus  esset 

et  Bonon.  rem  sacram  moderari  pergeret 

redditibvs  avxit 

nova  aedium  accessione 

ampliticavit 

beneficiis  innvmeris 

cvmvlavit 

un  viri  eidem  administrande 

praefecti 

pontifici  opiimo  maximo 

P.P. 

A.  MDCCLII. 


BOL  lU 

XXV. 

Second  escalier. 

Bénédicte  XIV. 

P.  0.  M. 

qvod  hoc  coUegiym 

vt  pietas  litteraeq?e 

et  res  domestica 

procvrarentvr 

congrégation!  S.  PavUi 

moderandvm  tradiderit 

tresqve  bonorarias  catbedras 

qvibvs  ob  domesticvm  mniTS 

scientiarum  roagistri 

in  pvblico  gymnasio 

decorarentvr 

Bononîensis  S'G 

decerni  mandaverit 

eivsdem  ordinis  sacerdotes 

beneficii  bonorisqve 

memores 

D.  D. 


XXVI. 

Salle  de  la  maison  Aldobrandi. 

Bénédicte  Xim.  P.  M. 

qvod  testamenli  tabulis 

qvas  pro  magnitodine  animi  ac  pietate. 

Pompeivs  card.  Aldrovandus 

asse  ampliores  condiderat 

s£mma  xueqvjiate  etsapicntia  moderatis 

praecisisqve  matvre  litibvs 

loDgam  civivm  et  serani  posterorym  expectationes 

antevertens 

piae  conditoris  volvntati  satisfecerit 

alqve  intégra  familiae  ivra  servaYerit 

Raynerivs  Aldrovandvs  com.  et  seo* 

principi  beneficentissimc 

M.  P. 

anno  mdccliii. 

XXVII. 
Au  couvent  des  PP.  Mineurs  Conventuels. 

D.  0.  M. 

Benediclvs  XIV. 

hvivs  bospitii 

nm  P.  magistri  Garoli  Antonii  Galvi  Bononienais 

ord.  min.  S.  Franc,  cody. 

ex-gencralis  ministri 

bcneficentia  et  svmpiibvs 

refecli,  copieseqve  instrvcti 

svpellectilem 

bine  extrabentes,  vel  extrabeatîYm  participes 

anathematis 
ac  privationis  vtrivsque  vocis»  et  officil 

pœnis 
ee  ipso  mvlctatos  velvit 
diplomale  édite  vu.  ivlii  ndccly 


Ui  lOL 

XXVIH. 

Salle  de  la  Société  des  Lombaras. 

Benedicto  XIIII 

|Yod  inter  roax.  symmi  ponlif.  cvras 

MagislratTiD  Societ.  Lombardor.  mililaris 

qvi  eidem  anno  mdccliy.  sortiio  obligerat 

neqTaqraro  dedignatvs 

rem  soc.  sartara  teclam  serrant 

aedem  carnrent.  svis  svmpL  reslavrarit 

itlam  ineyndis  consilîis  novam  pararit 

et  STbselliis  item  novis  instrvxerit 

SodiLombardi 

patri  opt.  mvnif.  priocipi 

tf .  P. 
anno  a  part?  virg.  mdcclv. 

XXIX. 

Eglise  cathédrale, 

Sor  le  mur. 

Metropoliticam  S.  Pelri 

apostolorvm  principis  aedem 

qvam 

Benedictvs  XIV.  pont.  max. 

fravissimis  cvris  probibentibvs 

Deodicare 

qTod  ipsi  optatissimvm  erai 

non  pot?it 

TioeeQtîfs  M.  S.  R.  E.  card.  MaWelifs 

ab  eo  pvrpvra  dooatvs 

Ipdqre  in  Bononiensi  archiepiscopatT 

STCcessor 

Tfcarivs  et  mvneri  delegatvs 

solemni  rity  consecravit 

xruu  kalendas  septembris  mdcglti 

cl  fldelibvs  religiose  ad  ecclesiam 

accedeuiibvs  S.  S.  die 

Indvigentiam  plenariam 

amiiyersaria  vero  celebritate  recyrrente 

Mptem  annor.  et  totidem  qyadragen.  yeniam 

i¥mmi  pontificis  aylhoritate 

perpetvo  concessit 

iyssyqye  eiys 

M.  R.  C. 

XXX. 

Institut  scientifique. 

A  la  biUîoUièqiie. 

Benedicto.  XIV.  pont.  max.  PP. 
qvod.  praeter.  oonlata.  in.  omnes.  ordinea.  ingentla. 

bénéficia 
icietttianrm.    iihfttityto.  roaximis.    ti,  innymerif, 

largîttonibys 
•▼do.  aiFYO,  omato.  post.  iegatam.  ipso,  syadente* 

a.  pbiiippo 
iDiria .  S.  E.  E.  card.  de .  montibys  .  bibliothecam* 

syam .  eiiam  ;  libronrm 
€opia    el  •  delecty  .  praestantissimam     mynifice  • 

donayerit 


D*Cn«RAPHl£. 

senatores 


BON  144 

.  instiiyto  .  praefecti  .  g rato .  iybento 
senatv  .  P.  P.  A.  ndccly!. 


XXXI. 

Eglise  cathédrale, 
Sor  le  mur. 

Benedicto  XIV.  P.  M. 

qvod 

aygysti  teropli  aedificationem 

cvm  omni  cvlty 

perfecerit 

Imiymera  et  pretiosissima 

donaria 

.    mynifice  obtvierit 

atqve  in  solenmi  dedicatione 

card.  ^incentivm  Malvelium 

sibi  in  arcbiepiscopaiY  sYccessorem 

vices  svas 

svppiere  ivsserit 

digniias  et  canonici 

ob  tanta  aliaqve  pivrima 

inordinem  svvm 

colla  ta  bénéficia 

patri  opiimo  et  beneficentissiroo 

G.  A.  M. 

PP. 

A.  D.  CD.  19.  ccxyii. 

>  ONAL,  dans  les  montagnes  de  la  pro« 
Tincede  Léon,  en  Espagne. 

A  Véglise  de  Saint-Jean  de  Bonal 

(Année  920  do  J.C.) 

(k)nsecratum  est  templum  àb 

Episcopis  Frunimio  Gixila  et  Fortl 

Era  DccccLyiii.  iv.  idus  oct. 

{Cardinal  Mai,  p.  161  ;  Florbz,  Spana 
sagrada,  l.  XVI,  p.  148.) 

BONE,  l'ancienne  Hippone,  en  A.çene. 

Saint  Augustin  ayait  fait  grayer  Tinscrip- 
âon  suiyante  sur  sa  table  à  manger  : 
Qalsqoîs  amat  dictis  absentum  rodere  yltam 
Hanc  mensam  indignam  noverit  esse  sibi. 

^SiRMOND.  opera^  t.  Il,  o.  1061  ;  Cardinal 

Mai,  p.  75.) 

On  lira  ayec  intérêt  la  dissertation  sui- 
yante sur  les  atfributs  iconographiques  du 
grand  saint  d*Hippone,  communiquée  aux 
comités  du  ministère  de  Tlnstruction  publi- 

Îue  par  M.  Tabbé  Barraud,  du  clergé  de 
eauyais. 

Kotice  iconographique  sur  saint  Augiutin  (1). 

Au  nom  de  saint  Augustin,  on  se  rappelle 
DaturelUment  les  noms  de  Tagaste,  de  Mo- 
nique et  d'Hippone  :  de  Taçaste  qui  yit  naî- 
tre, au  milieu  du  iv'  siècle,  le  plus  beau 
génie  de  TAfrique;  de  Monique,  cette  pieuse 
mère,  qui  se  confond  dans  la  mémoire  des 
hommes  ayec  Tenfant  de  ses  larmes,  comme 

(1)  BuUeUn  des  CQmUés,  février  1851,  p.  57. 


M? 


BDM 


DICTIONNAIRE 


BON 


dans  notre  fouvenir  le  nom  de  Blanche  se 
mêle  au  nom  mille  fois  béni  de  Louis  IX; 
et  d'HippO!ie,  enlin,  qui  sYnlilia  longtemps 
des  vertus  épiscopales  d'Augustin.  Augustin 
avait  reçu  avec  la  vie  tous  ks  dons  d'une 
heureuse  nature.  L'esprit  et  le  cœur  se  dé- 
veloppaient en  lui  dans  une  pnrfa»le  harmo- 
nie, et  sans  piéjudice  do  l'un  à  l'autre.  Mais 
vinrent  les  passi<»ns  cjui  brouillèrent  l'intel- 
ligence et  la  sensibilité  d'Au^uslin.  L'esprit 
eut  la  I  art  que  st*s  exigences  forçaient  le 
jeune  homme  de  lui  faire;  mais  le  cœur  fut 
satisfait  outre  mesure,  et  il  en  vint  à  diriger 
tyranniquement  toute  la  conduite  du  fils  de 
Monique.  De  le»  ses  chutes  à  Tagaste,  à  Car- 
thage,  à  Rome  et  à  Milan  où  il  trônait,  pour 
ainsi  dire,  dans  sa  cliairede  professeur.  Au- 
gustin, maître  d'éloquence  dans  la  seconde 
ville  de  l'Italie,  quel  succès,  ou  plutôt  quelle 

[permission  de  laProviJence  !  C'est  là  qu'elle 
'attend.  La  réputation  d'Ambroise  attire  Au- 
gustin dans  l'église  où  le  saint  évèque  ex- 
plique la  parole  de  Dieu.  Déjà  son  mani- 
chéisme était  bien  alTiiibli.  Ambroise  Té- 
branle  encore  davanta;4e.  De  son  côté,  Mo- 
nique presse  de  ses  larmes  l'œuvre  tardive 
de  la  grâce;  enfin,  la  grâce,  l'emporte,  et' le 
cœur  d'Augustin  est  vaincu  dans  ce  jardin 
où  se  passa  entre  Alype  la  scène  qu'il  a 
rendue  d'une  manière  si  dramatique  dans 
ses  Confessions.  Augustin  n'a  plus  qu'une 
pensée,  celle  d'étudier  à  fond  la  religion  des 
chrétiens,  et  il  va  à  Cassiacum  se  livrer  avec 
i|tielques  amis  à  de  doctes  entretiens,  comme 
ceux  d'où  sortirent  les  Tusculanes  de  Gicé- 
ron.  Bientôt  il  reçoit  le  baptême  des  mains 
du  saint  évècrue  de  Milan  :  il  paratt  qu'alors 
Ambroise  s'écria  :  Te  Deum  laudamus^  et 
qu'Augustin  répondit  :  Te  Dominum  confite^ 
mur,  de  sorte  que,  se  répondant  ainsi,  ils 
composèrent  ensemble  ce  beau  cantique  de 
l'Eglise.  Une  fois  baptisé,  le  nouveau  chré- 
tien veut  reprendre  le  chemin  de  l'Afrique  : 
mais  il  perd  sa  mère  à  Ostie,  et  fiasse  un  an 
entier  à  pleurer  celle  qui  lui  avait  appris  à 
prononcer  le  doux  nom  de  Jésus.  L'année 
suivante,  il  se  retire  près  de  Tagaste,  dans 
une  espèce  de  solitude  d'où  il  se  rend  4 
Hippone,  qu'il  crojait  plus  propre  à  le  déli-* 
vrer  des  assiduités  importunes  de  ses  amis. 
Vain  espoir!  l'évoque  d'Hiopone,  Valère, 
avait  besoin  d'un  prêtre  auxiliaire  pour  l'ai- 
der dans  l'administration  de  son  diocèse. 
C'est  Augustin  qu'il  choisit,  et  il  l'ordonne 
prêtre  à  celte  fin,  sur  le  stiffrage  du  peu- 

Ïle,  qui  le  lui  désigne  comme  l'élu  de  la 
roridence.  Plus  tard,  du  vivant  même  de 
Valère,  Augustin  échange  son  titre  de  coad** 
juteur  contre  celui  d'évêqued'Hippone.  Voilk 
saint  Augustin,  voilà  l'homme  tel  qu'il  faut 
le  connaître,  avant  de  le  considérer  sous  le 
rapport  iconographique  :  voyons  maintenant 
les  différents  symboles  avec  lesquels  l'art 
religieux  Ta  conçu. 

Le  premier  emblème  de  saint  Augustini 
et  le  plus  usité  peut-être  de  tous  ceux  qu'on 
lui  attribue,  c'est  le  cœur  tantôt  simple,  tan- 
tôt percé  de  fièches,  avec  leuuel  il  nous  ap- 
paraît dans  les  tableaux  qui  le  représentent. 


Ce  cœur,  quand  il  est  simple  (comme  la 
cathédrale  de  Beauvais  le  reproduit  sur  l'un 
des  panneaux  du  portail  nord) ,  exprime 
l'hommage  que  le  saint  fit  h  Dieu  de  ses  af- 
feclionsles  plus  vives,  et  la  pieuse  direction 
qu'il  sut  imprfmerà  son  amour  après  l'avoir 
arrêté  trop  longtem))S  sur  les  créatures.  Cette 
pa.oje  :  «  Mon  fils,  donne-rAoi  ton  cœur, b 
avait  |)lu  à  la  sensibilité  d'Augustin.  Il  la  ré- 
pétait souvent  à  ceux  qu'il  était  chargé  d'i- 
nitier à  la  vertu,  et  mieux  encore,  il  prècliait 
d'exemple  ce  beau  précepte  d'un  Dieu  ai- 
mant qui  impose  à  ceux  qu'il  chérit  l'obli- 
gation de  1  aimer  à  leur  tour.  Le  cœur  est 
donc,  par  excellence,  l'emblème  de  saint 
Augustin.  Mais  que  dire  du  cœur  percé  de 
flèches  que  l'on  substitue  parfois  au  ccBur 
simple,  tel  que  nous  venons  de  renvisa{;erf 
Il  faut  y  voir  la  même  pensée  symbolique 

3ue  dans  l'autre,  mais  la  même  pensée  tra- 
uite  avec  plus  d'énergie  et  d'exnr  ssioo, 
sous  la  forme  un  peu  tragique  qu'elle  affecte. 
Bien  des  fois  on  a  comparé  l'amour  de  Dieu 
à  des  traits  ou  à  des  flèches,  imprimant  dans 
l'âme  chrétienne  leurs  profondes  blessures. 
C'est  aussi  le  sens  de  notre  emblème,  dV 
près  saint  Augustin  lui-même,  qui  l'expli- 
que de  cette  manière  au  ix'  livre  de  ses 
Confessions.  Ce  symbole  est  pris  de  la  na- 
ture elle-même  :  car  on  l'a  souvent  em(>lojé 
pour  signifier  un  amour  vivement  senti,  oa 
cruellement  éprouvé,  comme  celui  de  la 
Mère  des  sept  douleurs.  Telle  est  l'iuferpré- 
tation  commune  du  cœur,  soit  simple»  sdt 
percé  de  flèches,  que  l'art  religieux  a  bit 
entrer  dans  les  images  d'Augustin.'  Chet^ 
chons  maintenant  celle  qu'il  faut  donner  aa 
second  de  ses  emblèmes,  c'est-à-dire  à  l'en* 
faut  que  Ton  représente  quelquefois  à  o6té 
du  docteur.  Pourquoi  cet  enfant  qui  s'efforea 
de  vider  la  mer  dans  un  réservoir  presque 
imperceptible  qu'il  a  creusé  de  ses  débiles 
mains?  Pourquoi  cette  scène,  qui  ne  doit 
son  intérêt  qu'à  la  naïve  simplicité  de  son 
tout  jeune  acteur,  a-t-elle  trouvé  place  au- 
près d'un  personnage  aussi  grave  qu'Augos* 
tin?  11  fallait  une  raison,  et  il  y  eti  a  une  en 
eifet.  Cet  enfant,  ce  n'est  point  un  enfant  de 
la  torre  :  il  en  a  la  figure,  mais  il  tient  aa 
ciel  par  des  liens  invisibles;  c'est  un  ange 
ou  un  saint  que  Dieu  envoie  au  fils  de  Mo- 
nique, pour  arrêter  en  lui  la  témérité  de  la 
science  et  les  hardiesses  du  génie.  Augustin 
voulait  comprendre  un  mystère  et  saisir» 
dans  son  essence  impénétrable,  le  Dieu  un 
et  trois  que  la  foi  seul  nous  révèle.  Tout  oc- 
cupé de  ce  difficile  problème»  il  aperçoit 
un  ange  sous  la  forme  d'un  petit  enfant,  qiiL 
prétendait  sérieusement  transvaser  rOcéarr^ 
en  le  versant  goutte  à  goutte  dans  un  trou 
peu  profond.  Augustin  rinlerrôge,  et,  sur  sA 
réponse,  s'efforce  de  lui  faire  comprendre 

Îu'il  ne  réussira  jp'uais  dans  son  9utreprisa. 
lors,  l'enfant  en  qui  Dieu  avait  mis  sa  sa- 
gesse confondit  le  docteur  |)ar  sespropre§ 
paroles  :  «  J'aurai  plus  tôt  fini,  lui  cnt-il,  dé 
verser  les  eaux  de  la  mer  dans  ce  bassin,  que 
vous  de  comprendre  le  mystère  de  la  sainte 
Trinité.  »  Augustin  vit  la  lumièrCi  non  pa^ 


VEHCBAPUIE. 


BOR 


150 


i*H  dierchait,  mais  une  autre  qui  lui 
i  contenir  son  intelligence,  qui  était 
de  Dieu  comme  le  bassin  de  Tenfant  à 
I  étendue  des  mers»  comme  uu  atome 
lensité;  ou  bien,  à  ce  que  porte  une 
ersion»  saint  Augustin  s^efTorçait  de 
ndre  le  bonheur  des  justes  dans  le 
*8que  saint  Jérôme,  le  jour  mémo  de 
natif  vint  se  présenter  à  ses  yeux 
I  traits  d'un  enfant  et  Tcihorter  à  at- 
jusqu'au  jour  des  divines  récompeo- 
jr  comprendn* ,  en  les  goûtant*  le^ 
dont  l)ieu  fait  le  partage  de  ses 
Cette  interprétation  vient  d'une 
on  peu  suspecte,  et  parait  moins 
m  que  la  première.  L'eniant  nous  est 
cpliqué,  et  avec  lui  le  second  de  se^ 


Honori  Augusii  sext.»  posuii 
Pater  Maurusius  ci  Ursia  mater.... 


lie  dernier,  qui  consiste  dans  le  sce? 
ùm  capuchon  noir  des  moines  Aur 

H  y  a  controverse  au  ^yjet  de  cet 
6.  Les  uns  prétendent  qu^Augustint 
ir  de  Tordre  qui  porte  son  nom, 
li-même  Thabit  des  religieux  de  sa 
)*autres  soutiennent  le  contraire,  et 
leur  opinion,  qui  paraît  assez  ap- 
la  représentation  de  saint  Augustin 
pocnlle  ou  ca[>ucbon  noir  reposerait 
ait  problématique,  pour  ne  rien  dire 

C  est  un  rapf)ort  de  circonstance^ 
lui  hommes  qui  en  eurent  de  biev 
ml  étroits,  et  do  bien  plus  honorer 
même  temi»,  saint  Augustin  et  s^int 

l^'avanl-ilernier  emblème  de  saint 

àon  habit  de  cardinal,  s'explique 
la  euculle  de  saint  Augustin,  par  ua 
donne  matière  à  controverse,  liai^ 

I  deux  cas,  les  emblèmes  êe  comr 
É.  Car«  (K)ur  ne  parler  que  de  celui 

Augustin,  on  s'explique  la  cucull^ 
Imal  que  le  saint  a  fondé  un  ordrp 
OTie,  et  il  n'est  pas  nécessaire  pour 
lYoir  Qu'il  ait  revêtu  lui-même  cette 
te  iiTree  de  la  nénitence. 
Mftîcularité  reinarquttble  dans  l'ico- 
ie  de  l'évêque  d'Hippone,  c'est  que 
ilèmes  sont  l'expression  fidèle  de  sk 
\s  reflètent  dans  ses  nuances  les  plus 
»  et  les  plus  vives.  La  euculle  mar- 
rie régBiière  et  mortifiée,  dès  qu'il 
les  premiers  pas  dans  la  voie  de  la 
»;  renfant  rappelle  la  science  émi- 

II  docteur,  aspirant  même  à  conoal- 
secrets   qui  n'appartiennent  qu'à 

e  cœur  entiu,  le  plus  beau  des  em- 
l*Augustin,  exprime  cette  puissance 
'  qai  fit  du  saint  docteur  le  modèle 
anté,  et,  dès  lors,  il  est  pour  noire 
I  plus  beau  de  tous  les  hommages  ; 
gré  de  l'estime  publique,  Télément 
r  est  le  dernier  trait  qui  achève  les 
lommes. 

^EADX,  chef-lieu  du  département  de 
idcy  en  France. 

I. 

An  ik05.  —  Au  musée, 
Mo  Adelfi  Annonim  1.  mens.  Y. 
Mbo  poftt  coiisolatum  domini  noslri 


Cette  épitaphe  a  été  trouvée  par  M.  Jouan* 
net  entre  Sninte-Croix-du-Mo'ïl  et  Violes 
^Gironde);  elle  est  de  405,  le  sixième  consu- 
lat d'Honorius  étant  de  ^0^. 

(Mém.  de  la  Soc.  arch.  du  Midij  t.  II» 
p.  182.) 

11. 

643.  —  f^/ise  de  Sainte-Croix, 

Hic  reqiiiecct  boac  reconlaiiones  humlis  Cbri- 
6ti....  Mommolenus  qui  vixit  annus  plus  minus 
tQptuagenla,  apud  quem  nullus  fuil  dolus  mnlus, 
qui  fuit  Stfine  irajocundushoc  est,  accepii  irans- 
ilum  suum  diae  vi*,  idus  Auguslas,  ubi  fecit 
AugusUis  dics  septem  anrio  v*  regnum  domni 
nostri  Ghlodovci  rogis. 

Epitaphe  de  saint  3Iaumou!in,  ahbé  de 
Fleury.  —  On  y  voil  requiecet  pour  requi- 
escit;  bone  recordntiones  pour  bonœ  recorda' 
tionis;humilis  christi  peut  s'ex()liquer  par 
humilii  $ervus  christi^  ou  humilis  christia- 
%ui  ;  êeptuagenta  pour  septuaginta;  seine  pour 
sine;  annus  |)Our  annos;  diae  pour  die;  au- 
gusta  pour  augustus  ;  ubi  fecit  augustus septem 
atf«  peutse  traduire  «  quand  le  mois  d^oût 
a  fini  sept  jours.  »  Kn  effet,  les  Ides  d'août 
étant  le  18,  le  6  des  ides  est  ie  7  de  ce  mms. 
îKegnupi  |K)ur  regni.  — Ubi  fecit  ^  loquendi 
formula  frequens  in  actis  quinti  et  sexti 
sœculi  pro  diei  ac  mensis  caractère.  (  Du 
Càngb.)  —  La  cinquième  année  de  Clovis  II 
répond  à  l'an  643.  Ce  ne  peut  être  Clovis  1"; 
car  il  ne  s'empara  de  Bordeaux  que  la  vin^t- 
sixième  année  de  son  règne,  a|)rès  la  défaite 
d'Alariû,  roi  desVisigoths  (507j. 

(Mém.  de  la  Soc.  Arch.  du  Midi^  t.  \h 

p.  a»i.) 


III 

îHxiime  siècle.  —  Au  musée. 

Hic  jacet  Arnaldus  noster  saiictissimus  abbas. 
Voverat  boc  aliare  Petro  et  prope  jussil  huiuari, 
Veste  senectutis  cum  despoliaius  abiret 
Langoida  membramea  bicmibi  reddidii  illico  sana, 
Tune  ego  Wesj^nus  Prior,  hoc  regale  sepulcbroui 
Nunc  abbas  liiulum  feci  semper  que  rogabo 
m.  TTT  TTT  Ul 

{Académie  de  Bordeaux f  M.  Jouinnet, 
1833.) 

C'est  répitaphe  d'Arnault,  abbé  de  Saint- 
Pierre-de-Lille  en  Médoc.  M.  Jounnnet  (loc. 
cit.)  la  rapporte,  dV)rùs  la  l'orme  des  lettres, 
au  X*  siècle  ou  au  comiiicncement  du  xi' 
siècle. 

Les  six  I  et  les  six  T  de  la  dernière  ligne 
renferment,  selon  lui,  ou  une  formule  reli- 
gieuse, infinitam  trinitatemy  par  exemple, 
ou  la  date.  Dans  cette  dernière  hypothèse, 
les  trois  premiers  I  annulant  les  trois  der- 
niers, il  ne  resterait  que  six  T  dont  chacua 


151 


BOR 


DICTIONNAIRE 


BOR 


iSt 


vaut  160.  T  quoque  centenos  et  sexagtnta  ^e- 
nebit  (vers  cilé  par  V Encyclopédie).  Ce  qui 
donnerait ,  pour  la  date  de  rinscriolion, 
160  X  6  =  960. 

(Mém.  de  la'Soc,  archéol,  du  Midij  t.  II, 
D.  224,  223.) 

IV. 

Eglise  souterraine  de  Saint-Emilion. 

VII.  idus  deccmbris 

Dedicalio  * 

Sancti  Emilionîs  * 

Acad.  de  Bordeaux,  1820;  Mém,  de  la 
Soc»  arckéol.  du  Midi^  t.  II,  p.  225.) 

V. 

1591.  — Eglise  Saint- André. 

Yitac  bene  actae  mors  beaia. 
mortaiis  incola  cœliluum  colonus  fio 
non  est  vivere  vila,  sed  mori  : 
viTere  desine,  vivere  desinam. 

Epitaphe  d'Antoine  Prévôt  de  Sansac,  mort 
en  1591,  après  avoir  été  quarante-sept  ans 
archevêque  de  Bordeaux. 

[Mém,  delà  Soc.  archéol.  duMidij  t.  III, 
p.  302.) 

Extrait  du  compte  rendu  des  travaux  de  la 
commission  des  monuments  historiques  du 
département  de  la  Gironde^  pendantT  année 
18tô-46. 

Rapport  présenté  au  préfet  de  la  Gironde  par  MM.  Baba- 
nis,  président,  et  L.  de  Lamothe.  secrétaire.  Bordeaai, 
1840, 10-8^ 

Antique  tombeau  chrétien  au  musée  de 
Bordeaux.  —  En  marbre  et  muni  de  son  cou- 
vercle, oBrant  un  évasement  sensible  depuis 
sa  base  jusqu'à  son  ouverture,  et  présentant 
sur  sa  face  apparente  trois  compartiments 
divisés  par  dej  pilastres  canelés.  Sur  le  pan- 
neau principal,  le  monogramme  du  Cnrist 
encadré  dans  une  colonne  à  trois  rangs  d*or- 
nemenls,  puis-  des  guirlandes  avec  des 
fruits,  des  vases,  etc.;  sur  les  panneaux 
extrêmes,  deux  rangs  de  c^nelures  en  zig- 
zag, séparées  par  une  bordure. 

Couvercle  en  retrait  sur  le  cercueil,  pris- 
matique et  à  bouts  rabattus,  et  divisé  en 
compartiments,  otfrant  une  décoration  ana- 
logue à  celle  de  la  face  principale. 

Eglise  Saint- Seurin.  —  Baptistère.  — 
Corps  offrant  un  évasement  depuis  la  base 
jusqu'à  l'ouverture,  et  dont  la  grande  face 
apparente  est  divisée  par  des  pilastres  en 
huit  compartiments;  les  quatre  du  centre 
plus  petits  que  les  deux  de  choque  extré- 
mité ;  dans  chacun  de  ces  compartiments, 
des  fruits  et  des  feuillages. 

Crypte  do  Saint-Seurin.  —  Deux  tombeaux 
de  mômb  formo  que  le  précéJoiU,  ol  munis 
de  leur  couvercle  à  toits  inclinés  et  à  bouts 
rabattus. 

La  grande  face  du  premier,  décorée  do 
feuilles  de  vignes  placées  dans  des  enroule- 


ments;*au  milieu  un  fer  de  lance;  dans  la 
partie  inférieure,  quelques  grappes  de  rai- 
sins. Sur  les  faces  latérales,  an>res  avec 
larges  feuilles  disposées  symétriquement. 

Sur  le  couvercle,  d*un  côté  des  feuilles  de 
palmiers,  et  au  centre  l'a  et  Tu,  le  X  et  leP; 
de  l'autre  côté,  des  imbrications  à  recouvre- 
ment. 

Sur  le  second  tombeau,  monogramme  da 
Christ ,  sur  la  face  principale,  renfermé 
dans  une  couronne  que  tient  une  main  sor- 
tant de  draperies. 

De  chaque  côté,  cadre  contenant  un  yaao 
d'où  s'élèvent  des  grappes  de  raisins  que 
des  oiseaux  becquètent.  Aux  angles  du  tom- 
beau, colonnes  engagées  dont  les  chapiteaux 
sont  décorés  de  feuilles  de  vignes. 

Tombeau  connu  sous  le  nom  de  tombeam  4$ 
saint  Fort.  —  Formé  de  deux  parties  : 
1*  Partie  ancienne  et  probablement  de  ménM 
date  que  les  pierres  qui  précèdent,  consis- 
tant en  une  pierre  brute,  haute  de  0^»n» 
large  de  0^65,  longue  de  2",33;  S*  partie 
superposée  à  la  précédente  et  datant  delà 
i^enaissance  ;  formé  de  six  petites  colonnes 
accouplées  et  posées  sur  ce  premier  touh* 
beau  ;  au-dessus^  caisse  ornée  de  Qlets  siiiH 
pies.  Couvercle  arrondi  en  voûte  à  côtes  ds 
melon  et  décorée  de  trois  rinceaux.  Aux 
extrémités,  d'un  côté  la  RésurrecliOD,  ds 
l'autre  deux  anges  tenant  une  table  dlo- 
scription. 

Les  hagiographes  ont  été  embarrassés  pour 
déterminer  la  réalité  du  personnelle  dassM 
Fort.  11  paraît  gu'à  Bordeaux  Thistoire  ci 
la  légenae  relative  à  ce  saint  n*a  pas  es 
d'autre  fondement  que  l'usage  qui  yéisft 
suivi,  comme  dans  beaucoup  d'aulresloet- 
lités,  relativement  au  serment  judiciaii% 
lequel  se  prétait  ordinairement  sur  des  rs* 
liques  ou  des  objets  ayant  appartenu  à  dl 
samts  personnages.  Nos  *  anciennes  eontu- 
mes  attestent  que  le  serment  se  prêtait  msfm 
forte  sancti  Severini^  c'est-à-dire  sur  le  mt 
de  Saint-Seurin;  mais  qu'était-ce  qpie  te 
fort?  Quelques  érudits  rapprck^baut  téU$ 
expression  de  celle  de  fierté  usitée  dans  il 
Nord,  et  qui  parait  venir  du  latin  fereinmt 
ont  cru  que  c  était  le  cercueil  même  ou  toal 
au  moins  une  châsse  renfermant  quelqiM 
parties  du  corps.  D'autres  ont  expliqué  le 
terme  forte  par  celui  de  virga^  c*est4-dire  de 
crosse,  et  cette  explication  était  autorisés 
par  quelques  titres  anciens, relatifs  aux  cou- 
tumes. Ce  qui  n'est  pas  douteux,  c'est  quCi 
dès  le  XI'  siècle,  l'abbaye  Saint-Seurin  pos- 
sédait une  verge  ou  bftton  pastoral ,  objet 
d'une  ancienne  vénération.  Nous  l'appre- 
nons de  Turpin,  qui  nous  dit  que  là  était  la 
sainte  verge  que  notre  Seigneur  avait  donnée 
à  saint  Pierre^  et  saint  Pierre  à  Martial.  Avec 
cette  verge,  sainte  Bénédicte  avait  chassé  le 
diable  d'une  tour  de  la  ville ^  et  guéri  Phili- 
bert qui  était  duc  de  Bordeaux.  Turfân  ajoute 
(juc  toutes  les  reliques  données  à  cette 
e^^lise  par  Bénédicte  avait  été  mises  sur  le 
tombeau  de  saint  Séverin,  près  de  Tautel  de 
saint  Amand,  en  une  cropte  sousterre^de 
|.eur  du  roi  maure  Ai^oland•  Ces  dâtiails 


i 

•s 

i 


BOR 


D^EHGAAPHIE. 


BOR 


^H 


formellement  d*accord  avec  toutes  les 
liions  postérieures  relatives  au  forte 
a  virga  sur  laquelle  on  orétait  sér- 


ia tradition  relative  à  saint  Fort  eût 
i  au  moment  de  la  publication  de  la 
"d  chronique  de  Turpir),  le  fabuleux 
tear  en  eût  certainement  fait  mention. 
donc  rignorance  des  populations  qui 
isformé  une  châsse  ou  un  bâton  épis- 
proTcnant  de  saint  Seurin,  en  un  saint 
aurait  quelque  peine  maintenant  à 
lu  calendrier. 

iieau  à  Tabanac.  —  En  marbre  blanc  ; 
dans  le  cimetière  de  cette  commune. 
ircle  casséy  et  dont  les  débris  ont  été 
^jés  à  des  réparations  dans  l'église. 
,  du  tombeau,  en  polyèdre  diminué 
ta  base.  Une  grande  face  et  les  deux 
dtaf  ornées  de  feuilles  de  vignes ,  de 
»  d'autres  feuillages;  cannelures  aux 

u 

wkmu  dans  VéglUe  de  Pujols  (canton). 
marbre  gris;  les  faces  ornées  de  sculp- 
el  bas-reliefs.  Sur  la  grande  face  ap- 
te, le  monogramme  du  Christ  au  mi- 
Tune  couronne;  et  de  chaque  côté  de 
rouronne»  des  strigiles  (ornements  en 
de  S);  colonnes  aux  angles. 
iX>UTercle  à  pans  coupés  présente  des 
1res  en  torsade  sur  les  angles  et  une 
cation  sur  les  faces. 
résumé,  ce  tombeau  offre  nne  grande 
Dblance  avec  celui  du  musée  de  Bor- 
;  et  ceux  de  Saint-Seurin  de  cette  ville; 
le  un  de  ceux  de  cette  église,  il  a  été 
iMiné  en  cuve  baptismale.  La  tradition 

re  ce  tombeau  a  été  celui  d'un  Dur- 
oe  serait  pas  impossible  qu*en  rai- 
[es  hautes  fonctions  remplies  à  Bor- 

rir  ces  seigneurs,  dont  un  était 
de  Guyenne  en  HIO,  ce  tombeau 
ë  un  don  de  la  ville  de  Bordeaux,  ou 
bbaye  de  Saint-Seurin,  et  eût  été  trans- 
de  Bordeaux  h  Pujols. 
i$e  Saintt'Eulalie  à  Bordeaux.  —  Des 
s  graphiques  ont  été  accomplies  avec 
ioup  de  soin  par  MM.  Courau  et  Du- 
I,  architectes.  La  notice  sur  ce  monn- 
ayant été  publiée  par  l'auteur  (1),  nous 
kes  dispensés  d'eu  présenter  ici  une 


dUer  Pey-Berland    à    Bordeaux.   — 
Paul  et  Léo  Courau  ont  procédé  à  des 
Sa  accomplis  avec  un  soin  qui  a  mérité 
les  éloges  de  la  commis^on  ;  les  plus 
détails  ont  été  mesurés  i)ar  eux  avec 
ittention  minutieuse,  et  la  délicatesse 
HT  dessin  a  exprimé  toujours  avec  vê- 
les ornements  les  plus  légers.  Ce  mo- 
iût  a  été  décrit  trop  souvent,  pour  que 
ayons  à  reproduire  ici  une  analyse  de 
tice  qui  a  été  rédigée  par  un  membre 
société. 

ipc//e  du  collège  royal  à  Bordeaux.  — 
irectiun  cul  lieu  au  conimencement  du 

CkPiX  det  types  les  plus  remarquables  de  Car-- 
\mre  a¥  moyen  âge  dans  le  dépnriement  de  la  Ci- 
,  Iii4olîo;  planches  cl  icxte;  Bordeaux,  1846. 


XVII*  siècle  et  fut  l'œuvre  des  Feuillants; 
dont  le  monastère  occupait  les  bâtiments 
contigus.  Cette  chapelle  remplaça  la  célèbre 
église  de  Saint- Antoine,  dans  laquelle  se 
trouvait  Tun  des  autels  privilégiés  on  Ton 
prétait  les  serments  judiciaires,  comme.sur 
ceux  de  Saint-Martial  ou  de  Saint-Seurin» 
et  qui  relevait  au  xv«  siècle  du  Qef  de  Po- 
thon  de  Xaintrailles.  Le  mur  de  façade  de 
Téglise  actuelle  était  un  ancien  mur  de  cette 
première  église;  l'inscription  suivante  at- 
teste en  effet  que  cette  face  est  antérieure 
au  reste  du  corps  de  la  chapelle  : 

Dos  Petrus  deo  chai  psïir  (presbyler). 

Insiitail  unâ  visitationê 

Perpétua  p  {propter)  pceptorë  (preceptorem) 

Et  donatos  hic  colidie  p  [frês  (fratreê) 

Magnà  missam  solepiiiter 

Fieodâ  qui  obiit  qûtl  di 

Meusis  Mail  aiino  Dïni 

M  cccc  X  L  nu. 

Rectangle  se  rétrécissant  à  1  ouest,  et  se 
terminant  de  ce  côté  pr  un  chevet  à  trois 
pans  coupés,  profond  ae  5  met.;  longueur 
de  la  nef  20  met.  70  cent.,  largeur  10  met. 
50  cent.;  nef  portée  par  cinq  piliers  à  sec- 
tion rectangulaire  entre  lesquels  ouvrent  de 
chaque  côté  trois  chapelles  de  h  met.  80 
cent,  de  profondeur,  dirigées  perpendiculai- 
rement à  l'axe  de  Téglise  ;  autreiois  quatre 
chapelles,  la  construction  de  la  tribuue  avant 
Traisemblablement  fait  disparaître  les  ueux 
extrêmes. 

Au-dessus  de  ces  chapelles,  galerie  pre- 
nant jour  dans  la  nef  par  des  fenêtres  cor- 
respondantes par  couple  aux  arcatures  des 
chapelles  inférieures;  entre  chaque  couple 
de  renétres,*des  armoiries;  au-dessus,  rang 
de  fenêtres  géminées  avec  œil  supérieur. 

Les  armoiries  qui  décorent  les  parements 
des  chapelles  et  leurs  clefs  de  voûtes  annon- 
cent que  des  familles  avaient  leurs  sépultu- 
res dans  ces  sanctuaires.  L'histoire  de  ce 
monastère  donne,  en  effet ,  les  noms  sui- 
vants : 

Première  chapelle  à  gauche.  —  Tombeau 
en  pierre  de  Michel  de  Montaigne  ;  il  est  re- 
présenté en  costume  guerrier,  étendu  sur  le 
mausolée. 

Les  armes  de  Michel  de  Montaigne  sculp- 
tées sur  son  tombeau  ;  d'azur  semé  de  trè- 
fles d'or,  à  une  patte  de  lion  du  même  armé 
de  gueules,  mise  en  fasce. 

Sur  les  faces  de  ce  mausolée,  deux  ins- 
criptions que  dom  Devienne  a  reproduites 
dans  son  Histoire  de  Bordeaux.  Restauration 
en  1803. 

Sur  le  pilier  qui  sépare  cette  chapelle  de 
la  suivante  : 

Virtvli  et  mémorise 
Martini  de  Hovdan  Domnii 
Des  Landes  avorvm  gencreclac^ 
Oh  vitœ  prol>italeni,  niorvm 
Affabilitatem,  ûdci  inlegritatero 
Animiq.  roagnitvdiuem 


ia  BOR  DICTIONNAIRE 

Francisco  S.  (sanetœ)  R.  ^{romanœ)  E. 

[(Fxcletiœ)  cardinaii 
De  Sovrdis  aqvii  priin.  prx 
Caîleris  svis  aviicis  vuKIè  sibi 
Cari  qvi  lioc  monvmenlvm 
P.  C^*  piorvin  precibvs  Deo 
Anima  illivs  coiiiniendetvr 
Tixil  an.  50  obiit  16  seplcmb 
An.  1618  in  palalio 
llWsl.*»*  car.i»«qvi  cos 
Die  anniv.ptrp.  fvnd. 

Deuxième  chapelle  à  gauche.  —  Conces- 
sion à  inessire  Alphonse  u'Ornano,  maréchal 
de  France  et  lieulenanl  du  roi  ;  el,  après  la 
renoncialion  de  celui-ci,  nouvelle  conces- 
sion à  la  famille  Le  Blanc 

Troisième  chapelle.  —  Première  conces- 
sion à  Antoine  de  Roqueiaure,  chevalier  de 
deux  ordres  du  roi,  et  poslérieurement  à 
Léon  Guitard  de  Lescure,  conseiller  au  par- 
lement de  Bordeeiui. 

Quatrième  chapelle.  —  Concession  au 
baron  de  La  Tre>ne  et  au  sieur  de  Beyssac. 

Première  chapelle  à  droite.  —  Concession 
faite  à  Paul  Leclerc,  avocat  au  parlement  de 
Bordeaux. 

Deuxième  chapelle  à  la  suite.  —  Conces- 
sion faite  à  Jean  de  Briet,  conseiller  au  par- 
lement de  Bordeaux. 

Troisième  chapelle.  —  Concession  faite  à 
la  dame  Jeanne  Darrerac,  veuve  d*Antoine 
Dusoiier,  avocat  au  parlement. 

Quatrième  chapelle.  —  Concession  faite  à 
la  dame  de  Briand,  veuve  Lestonnac  Du- 
parc. 

Eglise  de  Lalandtj  canton  de  Fronsac.  — 
Le  corps  du  bâtiment,  de  st^  le  roman  ;  bas- 
cAté,  à  gauche,  du  xt*  siècle;  abside  à 
sept  pans  coupés,  décorés  a'at*catures  qui 
descendent  jusqu'au  pied  ;  crénelée  au  xt* 
siècle. 

Portail.  —  Quatre  arcades  en  retraif,  por- 
tées sur  des  colonnes,  et  dont  les  archivoltes 
iont  décorées  d'entrelacs,  de  chevrons,  d'oi- 
seaux, de  personnages  et  de  feuillages  en- 
lacés, de  musiciens,  de  personnages  tenant 
des  livres. 

Sur  le  tympan,  le  Christ,  les  bras  étendus; 
au-dessus  de  sa  main  droite,  sept  étoiles 
dans  un  médaillon  circulaire  ;  au-dessous  de 
sa  main  gauche,  restes  des  sept  chandeliers 
d'or;  épée  à  deux  tranchants  sortant  de  son 
oreille  droite;  à  gauche,  saint  Jean  tourné 
vers  le  Christ  tenant  un  livre  de  la  main 
gauche;  à  la  droite  de  ce  personnage,  sept 
arcatures  plein  cintre,  quatre  en  bas,  trois 
en  haut;  le  tout  surmonté  d'une  croix,  el  fi- 
gurant les  sept  éi^lises. 

Inscription  autour  de  ce  tympan  : 

f.  lobés.  VII.  eccliis.  qve-sviil.  in If. 

...  .  1er.  VII,.  cnniielabra.  avrea. 

Au-dessous  du  tympan  : 

Principiv....  fine. 

Porche  militaire. 

i^lother  qu  idrilalère  sur  l'entrer^  du  chœur. 

A   imtérie^n-  ue  Téglise,  voûte  du  xiv* 


fiOR  iM 

siècle  à  tores  arrondis  au-dessus  de  la  pre^ 
mière  travée  et  du  clocher;  maître  autel 
orné  de  tableaux  remarquables,  représentant! 
l'un  saint  Paul,  l'autre  saint  Pierre,  el  le 
troisième,  au  milieu,  le  Christ  sur  la  croix, 
entouré  de  la  Vierge,  de  saint  Jean  et  de  la 
Magdeleine.  Dans  la  partie  suiiérieuredti  re- 
table, beau  tableau  représentant  le  Père 
éternel. 
Inscription  relative  à  ces  tableaux  : 

Dono  (lederunt  inagislri  P.  Cbameyrac 
Arvernus  rector  el  Ba"<i  Faugcre  prier  saocti 
Pétri  de  Lalande  1642. 

Le  prieuré  en  face  do  l'église  sert  d'école. 

Chapelle  de  Condaly  près  Liboume, — Cemo^ 
Duiiient,  sur  lequel  M.  (je  Lamolhe  avait  ap* 
pelé,  en  mai  184^2,  l'attention  de  la  commissioa 
des  monuments  historiques,  fut  classé  d*aprèl 
la  description  qu'il  mit  sous  les  yeuxde  la  so* 
ciété,  et,  dès  lors,  des étudesgraphiques furent 
demandées  à  des  artij^tes.  Mais  diverses  cil»» 
constances  empêchèrent  les  personnes  dési- 
gnées en  premier  lieu  de  se  livrer  à  ce  travail 
et  ce  n'est  que  tout  récemment  que,  sur  là 
demande  de  M.  Habanis.  MM.  LéoCouraufll 
Salomon  ont  adressé  des  dessins  géomë* 
traux  et  pittoresques  qui  complètent  les  éto» 
des  sur  ce  monument. 

Une  seule  nef,  orientée;  32  mètres  sur 7 
environ;  abside  à  cinq  pans  coupés;  eiof 
travéts,  divisées  par  des  arcs  doubleauxet 
ogive,  et  décorées  de  nombreuses  rosaces, 
dont  quelques-unes  en  poteries. 

Preluière  travée;  chœur.  —  Douze  nerfii*. 
res  partant  de  la  clef  centrale,  six  marquait 
les  grands  compartiments  de  la  voûte,  it 
descendant  en  colonnettes  dans  les  ao^aA 
et  six  liernes  terminées  par  des  fleuroH 
d'où  partent  des  tiercerets. 

Sur  la  clef  centrale,  les  armes  de  France) 
sur  les  autres,  ornements,  divers  feuillagel 
contournés  et  flamboyants  ;  armoiries  ;  Ut 
doubleau  qui  termine  le  chœur  découpé  et 
trente-deux  lobes,  dont  chaque  extréfllMf 
porte  un  ornement  différent  ;  au  sommet,  un 
ange  tenant  une  banderolle. 

Deuxième  travée.  —  Quatre  nerrures  sè 
croisant  h  la  clef  centrale,  qui  porte  les  al^ 
mes  de  France  avec  une  couronne  ducaM^ 
supportée  par  deux  animaux.  Au  sommet  d| 
l'arc  doubleau  qui  sépare  cette  travée  delii 
suivante,  un  ange  tenant  sur  la  poitrine  Técqi 
de  France. 

Troisième  travée.  —  Ménae  nombre  A 
nervures  se  croisant  au  centre  ;  la  clef  ce»^ 
traie  entouré(^  de  quatre  rosaces  satelliteik 
Au  centre,  la  Vierge  et  l'enfant  Jésus  ;  sot 
les  côtés,  enroulements;  fleurs  de  lis,  deitt 
personnages. 

Quatrième  travée.  —  Môme  nombre  de 
nervures,  môme  nombre  de  clefe  qu'à  \^ 
lravé(î  précédente.  Au  centre,  un  évèque; 
sur  les  côtés,  enroulements  ;  puis  deux  grou- 
pes de  deux  personnages  ;  un  ange  à  chaque 
grouj'e. 

CiiKpiième  travée.  —  La  constructioo 
d'une  cage  d'escalier  dans  l'angle  ûord-ouest 
donne  à  cet  esnace  une  disposition  irrégii* 


\ 


BOR 


D^EPIGRAPHIE 


BOR 


451 


ini  semble  avoir  motivé  la  forme  bi- 
le la  voûle  de  cette  travée.  Clef  cen- 
î'où  partent  >e|)t  norvun^s,  dont  cinq 
ent  à  cinq  clefs  secondaires;  (|ualre 
dernières  clefs  devenant  cliaiune  le 
de  quatre  nervures,  et  une  cinquième 
it  de  réunion  de  cit:q  nervures.  Au 
,  agneau  niinhé,  la  croix  avec  pavillon 
;  contre  la  face  sud,  Adam  et  Kve 
ant  le  fruit  déOmdu;  euroulemonts 
;  deux  inscriptions. 
qtie  tout  cet  ensemble  appartienne 
ement  à  la  période  du  gothique  tbm- 
t  cependant  des  différences  de  profil 
iS  nervures,  d.ms  le  style  des  bases 
iers,  des  dillerences  de  niveau,  des 
mal  ajustées  i'idi(juent  d'une  manière 
le  des  rc^prises  dans  la  coistrutiion. 
labinis,  après  avoir  visité  cette  cha- 
Ml  18i5,  a  chorclié  à  préciser  la  date 
ionslructions  qu'elle  a  subies  et  des 
mis  qu*elle  présente  encore.  Il  est 
lable  que  le  Pri  ice  Noir,  auquel  ap- 
lil  le  château  de  Condat,  a  contribué 
f aucun  autre  h  rembelli>sement  de 
larquable  édifice.  La  profusion  de 
re  qu'on  retuaniue  aux  nervures  et 
fs  des  voûtes  indique  sullisainment 
lîlice  fut  traité  aveo  u'ie  muiiiiicence 
)yale-  Lare  triomphal  du  chœur  dé- 
m  lobes,  commo  ceux  ((ue  Ton  ren- 
ii  fréquemment  dans  les  églises  d'£s- 
semblerait  même  i'idii]urr  Téjmque 
de  ces  embellissemenls.  Ce  serait 
on  retour  de  Castille,  que  le  duc  de 
e  aurait  voulu  probablement  renro* 
lans  sa  résidence  favorite  quelque 
lu  style  et  de  la  richesse  des  églises 
Péninsule.  Dans  tous  les  cas,  après 
»on  des  Anglais,  les  ornements  qui 
ient  leur  séjour  fureit  soigneusement 
;  et  lorsque,  un  siècle  «près,  le  Prince 
harlesde  Guienne,  frère  de  J^ouis  XI, 
I  à  son  tour  le  manoir,  on  substitua 
is  fleurs  de  lys  aux  armes  d*Angle- 
lans  les  écussons  de  la  voûte. 
e  de  Mauriac.  —  Sur  la  proposition 
labanis,  la  commission  a  mis  à  Té- 
tte  curieuse  é^^lise,  dont  elle  avait 
n  18^2,  un  cnxiuis  dressé  par  M.  de 
),  corres[)ondant. 

sensiblemeiU  en  croix  grecque  ;  bran- 
ncipale  de  la  croix  21  mètres  ;  lon- 
lu  transsept  15  mètres;  trois  absides 
irculaires;  les  deux  absides  secon- 
luvrant  sur  le  bras  transversal  de  la 
ces  trois  absidi'S  voûtées  en  cul  de 
l'interseclio:!  des  bras  delà  croix, 
Qcement  de  coupole  à  ouverture  cir- 
mais  dont  les  angles  se  prononcent 
ivant,  et  portée  sur  des  arcades  légè- 
ogivales. 
on  Toûlée. 

itérieur,  chapiteaux  historiés  ;  corni- 
échiquier  ;  guérite  à  inaohico  ilis  sur 
;  wintures.  Celle  é.^lise  afiparlenait 
I  révolution  à  Tordre  d«'  Mailo. 
e  de  Labrède,  —  l'Ian  piiiuihf  •n  croix 
ibside  à  cinq  paus  coU|>éSy  et  accom- 


pagnée sans  doute  primitivement  de  deux 
ab?»ides  secondaires  posées  ^ur  les  bras  de 
la  croix,  et  dont  une  seule,  celle  de  gauche, 
subsiste.  A  droite,  bUiment  carré  en  place 
de  cette  abside*.  Décoration  de  l'abside  prin- 
cipale, deux  rangs  d'arcatures  figurées  por- 
tées sur  u'i  soubassement. 

ïrnnssepl  remanié,  sinon  reconstruit,  au 
xvr  siècle. 

Nefs  latérales  et  voûtes  de  la  grande  nef 
modernes. 

Longueur  totale  28  mètres  environ  ;  lar- 
geur totale  16  mètres  environ. 

A  Touesl  deux  parties;  une  centrale,  ro- 
mane et  fort  remruvjuahie  ;  les  parties  cor- 
res|)ondanles  aux  bas  côtés  modernes  comme 
ceux-ci. 

La  façade  romane  divisée  en  trois  étages  : 
1®  porlail  ouvrant  sous  trois  arcatures  en 
retrait,  entre  deux  niches  pratiquées  sur  des 
murs  en  retrait;  2*  rangée  de  trois  fenêtres 
feintes,  dont  uue  au  ceitre  d  fi.^iirée  et  trans- 
formée en  une  ouverlure  circulaire,  le  tout 
reposant  sur  un  cordon  porté  par  neuf  con- 
soles ;  3*  nouvelle  ouverture.  Resserrement 
de  la  largeur  de  cette  façade  à  la  hauteur  du 
troisième  étage  ;  couronnement  en  pignon. 

Chapiteaux,  cous  des  historiés.  A  I  inté- 
rieur, Samson  à  cheval  sur  le  lion  dont  il 
déchire  la  gueule. 

Eglise  de  Sainte-Croix  du  Mont.  —  Un 
dessin  du  portail  de  c^'tte  église,  remis  par 
M.  Léo  Drouyn,  est  venu  couipléter  une  no- 
tice avec  croquis  envoyée,  il  y  a  plusieurs 
années  par  M.  Itié,  ainsi  que  des  notes  adres- 
sées par  M.  Dubroca. 

Plan  primitif, rectangle  delC mètres  60  cen- 
timètres de  long  sur  6  mètres  50  centimètres 
de  largeur,  style  roman.  Chevet  formé  de 
deux  faces  planes  se  joignant  sous  un  angle 
de  129';  xv*  siècle. 

Chapelle  contre  la  face  latérale  sud ,  érigée 
à  la  tin  du  xW  siècle  par  Gérard  de  Tasle, 
seigneur  de  Sainte-Croix  du  Mont  ,  sous 
rinvocation  de  Notre-Dame  de  la  Piété; 
7  mètres  53  cenlimètres  de  long  sur  h  mè- 
tres 30  centimètres  de  large,  servant  aujour- 
d'hui de  sacristie  ;  en  1789,  démolition  du 
tombeau  do  la  famille  de  Léon  ;  il  ne  resté 
plus  aujourd'hui  que  Tinscription  suivante , 
gravée  sur  une  pierre  lumulare  : 

Si  gist  noble  François  de  Léon  sinor  de 
Sain  le  f  i|  irespasa  le  desrien  (dernier)  jours  de 
oust  Mii  V«  X"  X  heures  de  mui«. 

Vers  le  milieu  du  xv  siècle,  construction 
de  la  voûte  de  l'abside  à  cinq  pans  et  addi- 
tion dune  nouvelle  chapelle  dédiée  à  saint 
Rojh  contre  la  face  latérale  nord  ;  8  mètre» 
9d  centimètres  de  long  sur  5  mètres  10  cen- 
timètres de  large.  Agrandissement  vers  Test 
au  comme  icement  du  xvi*  siècle;  ce  qui 
porte  la  dime  ision  de  8  mèlres  90  cenlimè- 
tres h  li  mèlres  62  centimôlres  ;  elen  1700, 
recul  à  l'ouest  do  9  mètres  63  centimètres; 
ce  qui  transforme  celte  chapelle  on  bas-cAté. 

La  tagade  o  lest  a  été  <lé;igurétî  en  1740; 
autrefois  ou  voya;t  au-.lessus  du  portail  trois 

feuèlres  avec  colonnes  aux  angles,  celle  du 


m 


BOR 


DICTIONNAIRE 


BOR 


160 


centre  posée  sur  un  cordon  ;  les  aeux  au- 
tres placées  h  un  niveau  supérieur^  et,  au 
milieu  du  fronton,  doux  arcades  pour  les 
cloches.  Aujourd'hui  Ja  décoration  romane 
du  porlail  est  seule  digne  d'inlérêt  ;  cinq 
bandeaux  en  retraite  offrent  pour  ornemen- 
tation des  chevrons  brisés,  des  dents  de  scie, 
des  entrelacs  et  une  rangée  de  personnages 
tirant  une  corde,  comme  à  Sainle-Ooix  de 
Bordeaux,  à  Haux ,  à  Saint-Genès  de  Lom- 
baud,  etc.;  ceux-ci,  afin  de  rendre  l'effort 
plus  puissant,  appuient  un  pied  contre  le 
dos  de  leur  voisin  supérieur. 

Eglise  de  Cars.  —  Corps  de  l'ensemble  de 
forme  rectangulaire  de  15  mètres  de  long  sur 
16  de  large,  terminé  à  Test  par  une  abside 
centrale  de  7  mètres  de  long  et  de  k  mètres 
60  centimètres  de  large  ;  abside  secondaire 
au  sud,  de  2  mètres  66  centimètres  de  long 
sur  2  mètres  16  centimètres  de  large;  du 
côté  nord,  pièce  carrée  avant  plus  tard  rem- 
placé une  abside  semblable  à  celle  du  sud. 

Les  deux  absides  voûtées  en  berceau  ;  la 
travée  qui  occupait  autrefois  1^  centre  de  la 
croix  voûtée  en  voûte  d'arête  h  nervures  ogi- 
vales saillantes  ;  extrémité  sud  du  transsept 
voûtée  en  berceau  ;  extrémité  nord  couverte 
en  coupole  sur  laquelle  s'élève  un  clocher 
rectangulaire  h  quatre  étages  :  1*  soubasse- 
mertt  ;  2^  galerie  d'arcades  tigurées  et  portées 
sur  des  colonnes  ;  3*  vaste  fenêtre  à  nom- 
breux cordons  ;  iSh*  enQn  étage  sans  style  et 
postérieur. 

Le  plan  primitif  de  cette  église  a  été  de- 
formé  par  1  addition  des  bas-côtés  établis  en 
prolongement  des  absides  latérales. 

Eglise  de  Pellegrue.  —  Plan  en  croix  latine; 
abside  plus  resserrée  que  le  chœur  et  termi- 
née en  demi-cercle  ;  longueur  totale  32  mè- 
tres, sur  laquelle  3  mètres  50  centimètres 
pour  l'abside,  5  mètres  pour  le  chœur,  7  mè- 
tres 50  centimètres  pour  le  transsept,  et  16 
mètres  pour  la  net,  cette  dernière  dimension 
égale  à  la  somme  des  autres  parties  ;  lon- 
gueur du  transsept,  16  mètres  30  centimè- 
tres. 

Abside  et  transsept  voûtés  ;  au  point  d'in- 
tersection des  bras  de  la  croix,  coupole  avec 
bordure  en  échiquier  assez  délicate. 

Dans  la  nef,  traces  de  remaniements  pos- 
térieurs à  la  construction  primitive 

Portail  ouvrant  sous  quatre  arcalures  prin- 
cipales portées  sur  des  colonnes  à  chapi- 
teaux à  crochets,  à  pommes  de  pin. 

Clocher  sur  la  façade  postérieur  au  por- 
tail ;  une  fenêtre  ogivale  formant  la  baie  de 
la  cloche. 

Eglise d'Izon.  —Eglise  formée  primitive- 
ment d'une  nef  de  27  mètres  50  centimètres 
environ  sur  5  mètres  50  centimètres,  voûtée 
en  berceau  ogival  ;  addition,  au  xv*  siècle, 
de  chapelles  qui  changent  ce  plan  en  croix 
latine;  prolongement  ultérieur  à  l'ouest  de 
ces  chapelles  ;  ce  qui  les  transforme  en  bas- 
côtés  de  17  mètres  environ  de  longueur.  La 
différence  d'appareil  et  la  forme ,  comme  la 
position  des  contreforts,  rendent  ce  prolon- 
gement évident. 

A  l'intérieur,  ornements  romans  des  cha- 


piteaux ,  semblables  a  ceux  d'Angleterre  et 
du  nord  de  la  France. 

Abside  c^  cinq  pans  coupés  séparés  par  des 
faisceaux  de  quatre  colonnes,  éclairée  par 
des  fenêtres  dont  les  archivoltes  à  tête  de 
clous  reposent  sur  de  lourdes  colonnes  à 
chapiteaux  ornés  d'oiseaux,  dé  lions,  etc. 

Clocher  quadrilatère  sur  la  façade  :  dirisé 
en  quatre  parties  par  trois  cordons  ;  le  pre- 
mier étage,  au-dessus  du  portail,  offrant  cinq 
arcatures  cintrées  portées  sur  des  colonnes 
séparées  par  un  pilastre  ;  le  deuxième  perte 
d'ouvertures  ogivales  de  transition  posté- 
rieures aux  parties  inférieures  ;  le  troisidoie 
sans  caractères. 

Eglise  Saint-Georges, ^Vhw  en  croix  latino 
terminée  à  Test  par  une  abside  demi-circn* 
laire  moins  large  que  la  nef;  longiieor  de 
la  nef  21  mètres,  largeur  6  mètres  oO  centi- 
mètres; largeur  du  chœur  5  mètres,  profon- 
deurprimitive  6  mètres,  réduite  à  5  mètres 
par  la  construction  d'un  mur  qui  s'insèft 
dans  le  demi-cylindre  du  fond. 

Sur  le  bras  nord  de  la  croix,  clocher  haut 
de  22  met.  50  cent.,  divisé  en  cinq  parties: 
8  met.  20  cent,  pour  le  soubassement  ;  îmèL 
50  cent,  pour  le  deuxième  étage,  percé  d*!im 
ienêtre  avec  colonnes  aux  angles  sur  chaqui 
face  ;  3  met.  80  cent,  pour  le  troisième  étage 
percé  d'une  fenêtre  semblable  aux  précéden- 
tes,  mais  dépourvue  de  colonnes  auxangles; 
3  met.  30  cent,  pour  le  quatrième  étage,  {me6 
d'une  fenêtre  géminée  avec  colonnes  aax an- 
gles ;  2  met.  60  cent,  pour  la  couverture. 

Les  consoles  historiées  de  l'abside  sont  di<i 
gnes  d'intérêt,  mais  c'est  surtout  son  clœhea. 
qui  recommande  cette  église;  il  mérite d*é^ 
tre  signalé  comme  un  modèle  aussi  simple 
que  correct  pour  les  constructions  sembla- 
bles à  élever. 

Chapelle  de  Mons^  à  Belin.  —  Nef  romane 
terminée  par  une  abside  demi-circulaire*  Il 
met.  50  cent,  sur  5  met.  62  cent.  ;  bas  cOli 
nord  ogival  de  18  met.  38  cent.,  sur  h  met  N 
cent.,  terminé  à  l'est  par  une  dépeudaneei 
sans  <iouto  autrefois  la  sacristie.  < 

Sur  les  chapiteaux,  personnages,  enroole- 
ments,  quadrupèdes,  oiseaux,  damiers,  etcr 
fenêtres  meurtrières. 

Croix  de  Saint-Pey  d'Armens.  —  Dans  le  < 
cimetière  et  près  de  l'église  de  cette  oostàf  / 
mune,  hauteur  totale,  h  met.  25  cent.),  depuis  a 
le  niveau  supérieur  d'un  palier  formé  de 4  5^ 
marches  jusqu'au  sommet.  k 

Etablie  sur  une  base  carrée  avec  colon-' 
nettes  cannelées  aux  angles. 

Le  fût  arrondi  et  décoré  de  deux  rangs  de 
statues  séparées  horizontalement  par  des  cor- 
dons et  verticalement  par  des  pilastres  car- 
rés. 

A  l'étage  inférieur,  quatre  statuettes  d*ap6- 
très,  saint  Paul  avec  Tépée,  satnl  Pierre  avec 
les  clefs,  saint  Jean  tenant  de  la  main  gauche 
un  calice  qu*il  bénit  de  la  droite  ;  saint  Jac- 
ques un  bourdon  à  la  main. 

A  l'étage  supérieur,  quatre  statuettes,  un 
évê  îue  et  trois  femmes  ;  l'une  d'elles  tient 
une  épée;  h  ses  pieds  est  une  tête. 

Les  parties  qui  viennent  d'être  décriteif 


fiOR 


D'EPIGRAPHIE. 


fiOR 


i(ft 


ixvr  siècle;  la  croix  proprement  dite, 
•vue  d'ornementation,  est  probable- 
loderne. 

lapart  des  monuments  érigés  à  Tépo- 
a  moyen  âge,  sinon  tous,  étaient 
i  rintérieur,  mais  la  peinture  n'é- 
8  uniforme;  les  nefs  et  les. grandes 
des  églises  étaient,  comme  on  le 
Dore  dans  Téglise  monolithe  de  Saint- 
n,  el  dans  d*autres  localités,  divisées 
»  sens  de  la  hauteur  par  des  lignes  fi- 
rfes  assises  de  pierre,  les  alignements 
divisés  en  carrés  ou  cartons  dans  les- 
ft  trouvaient  des  lozanges,  des  arabes- 
ite.  D*autres  parties  étaient  réservées 
leevoirde  véritables  peintures  ou  plu- 
tableaux  représentant  les  scènes  de 
n  et  du  Nouveau  Testament.  C'est  à 
Bier  genre  qu'appartiennent  celles  que 
lUoos  décrire.  Ces  sortes  de  peintures 
temps  a  fait  disparaître  des  monu- 
qD*eiles  ornaient,  ne  présentent  mal- 
seaient,  là  où  on  les  rencontre,  que 
pes  vagues  et  incertaines.  Elles  ont 
aatant  plus  de  valeur  que  laconserva- 
&i  plus  entière,  attendu  leur  rareté. 
1  avons  donc  cru  convenable  de  pré- 
ici  une  description  sommaire  des  pein- 
es mieux  conservées  et  que  Ton  trouve 
i^ise  de  Saint-Macaire,  dans  l'église 
iriac»  dans  la  Tour  de  Veyrines  à  Mé- 
dans  la  chapelle  de  la  Trinité  à  Saint- 
n. 

le  de  Saint-Macaire.  —  Les  descrip- 
ubliées  sur  cette  église  n'ont  accoraé 
I  simple  mention  aux  peintures  mura- 
i  décorent  son  abside  et  son  transsept 
arrondis  (1).  M.  Lapouyade,   corres* 

•  Titet  a  cm  reconnaître  un  caractère  by- 
aos  Ja  forme  deséglises  à  transseplssemi-cir- 
.  Il  voit,  dans  le  plan  de  ces  églises,  Texpres- 
ridée  de  la  Trinité  et  de  Tidée  de  la  croix. 
i  Mise  de  Saint-Saiiveur,  à  Saint  Macaire, 
ODiier,  lui  suggère  les  observations  suivantes  : 
ae  remontant  à  Tépoque  romane  et  construit 
lent  à  plein  cintre,  ce  monument  est  de  date 
p  plus  récente  que  les  deux  autres.  L'église 
-Sauveur  doit  avoir  éié  conslruile  vers  lu  fm 
îèele,  et  peut-être  mémo  au  commencement 
Le  plan  en  est  admirablement  pur  ;  il  est 
lie  de  mieux  réaliser  Tidée  d'une  église  à 
I  semi-circulaire.  Les  trois  hémycicles  ne  sont 
iemeot  parfaitement  seml)1:ibles,  mais  leur 
esi  ât  peu  près  égale  à  leur  profondeur  ;  et, 
oinls  de  jonction  laissent  apercevoir  quelques 
BCtangulaires ,  ces  accessoires  n'ont  pas  plus 
ance  que  dans  les  églises  de  Cologne  et  n'ai- 
I  rien  la  pureté  du  plan.  Mais  nous  devons 
narquer  un  détail  de  construction  qui  ne  s'est 
«ésenté  dans  aucun  des  plans  que  nous  ve- 
laminer  ;  les  hémicycles  ne  sont  semi-circu- 
B*à  l'intérieur  ;  extérieurement,  leur  forme 
pmale.  Cette  altération  du  type  primitif  sufPi- 
r  indiquer  que  Téglise  n'est  pas  d'une  con- 
I  très-ancienne.  Ces  absides  polygonales  sont 
leheminement  vers  le  style  à  ogive,  il  parait 
"èce,  où  Ton  voit  aussi  quelques  églises,  eu- 
es celles  d'Âracbova  et  du  Docharion,  dont 
«eptssont  ainsi  arrondis  en  dedans  et  à  pans 
"S,  il  est  admis  par  la  tradition  (juc  la  con- 
I  eo  est  postérieure  à  celle  des  églises  dont 


pondant,  a  complété  sous  ce  rapport  ces  no- 
tices, eh  décrivant  avec  soin  les  sujets  qui 
couvrent  les  voûtes  de  l'abside  et  du  chœur 
et  qu'il  attribue  au  xiy*  siècle;  les  peintu- 
res des  extrémités  des  bras  de  la  croix  ont 
disparu  sous  les  couches  d'un  épais  badi- 
geon ;  celles  qui  subsistent  ont  aussi  été  l'ob- 
jet d'une  restauration  fâcheuse  ;  cependant 
les  contours  das  objets  n'ont  pas  éprouvé 
de  variation. 

Abside.  —  Trois  auréoles  elliptiques  ;  au 
centre»  le  Christ  assis  sur  un  trône,  tenant 
de  la  main  droite  le  globe  du  monde,  de  la 
gauche ,  deux  clefs  ;  à  sa  bouche ,  un  glaive 
transversal  ;  à  son  cou,  un  crucifix  à  quatre 
clous  suspendu  ;  robe  à  manches  larges  re- 
couverte d'une  tunique;  sept  chandeliers 
d'or  au-dessus  du  siège  du  Cnrist,  quatre  à 
droite ,  trois  à  Kauche. 

Auréole  portée  par  une  large  bande  per- 
pendiculaire et  fleuronnéCy  de  chaque  côté 
de  laquelle  deux  anges  adossés  et  portés  sur 
des  nuages,  puis  le  bœuf  et  le  lion,  emblè- 
mes de  saint  Luc  et  de  saint  Marc. 

Auréole  à  droite ,  chargée  de  quatre  cir- 
conférences qui  se  pénètrent  et  donnent 
lieu  à  quinze  compartiments,  renfermant 
des  bustes,  des  anges,  des  personnages  di«- 
vers,  une  barque  dans  laquelle  sont  quatre 
personnages,  etc. 

Auréole  à  gauche ,  présentant  au  centre 
un  personnage,  peut-être  saint  Jean,  éle* 
vaut  les  bras  vers  un  livre  à  sept  attaches, 
ie  livre  des  sept  sceaux.  Derrière  ce  person- 
nage, un  ange  sonnant  de  la  trompette; 
agneau  nimbé  entre  saint  Jean  et  le  livre 
des  sept  sceaux. 

Entre  les  auréoles ,  des  anges. 

Arcs  doubleaux  divisés  en  caissons  char* 
gés  de  divers  personnages  ;  à  l'est  dix  ca- 
dres, au  nord  six,  au  midi  cinq;  on  recon- 
naît au  nord  saint  Jean  l'évangéliste  ;  au 
midi,  saint  Marc,  saint  Luc,  des  écus,  etc. 

Intersection  des  bras  de  la  croix.  —  Les 
nervures  qui  se  croisent  au  centre  de  cette 
voûte  la  divisent  en  quatre  compartiments. 

Compartiment  oriental.  —  Deux  scènes  ; 
dans  l'une,  un  château  fort  et  de  nombreux 
personnages;  dans  la  seconde,  le  Christ 
assis,  bénissant  de  la  main  droite ,  abais- 
sant la  gauche  vers  saint  Jean  à  genoux 
qui  appuyé  sa  tête  sur  les  genoux  du  Sau^ 
veur.  De  chaque  côté,  deux  personnages, 
dont  Tun  tient  un  glaive,  l'autre  une  clef. 

Compartiment  occidental  .-Deux  tableaux  ; 


les  traussepts  sont  arrondis  en  dehors  comnoe  eo 
dedans,  i 

L'un  de  nous  avait  déjà  remarqué  depuis  longtemps 
que  Tabside  et  les  transsepts  de  Saint-Macaire  pré- 
sentaient à  Textérieur  onze  faces.  11  avait  retrouvé  le 
même  nombre  dans  une  des  trois  absides  de  Sainte- 
Croix  à  Bordeaux.  Ajoutons  ici  que  ces  nombres  il 
et  5  sout  les  facteurs  premiers  de  33,  âge  du  Christ 
au  moment  de  sa  mort.  Un  rapprochement  aurait-il 
existé  dans  Tidée  de  Tarcbitecie?  Les  vocables  de  ces 
égliÀCS  seraient  peut-élre  la  conlinnation  de  cette 
hypothèse,  qui,  du  reste,  a  besoin,  pour  être  admise 
à  titre  définitif,  d'être  vérifiée  sqr  un  grand  oombre 
de  monuments. 


m 


BGR 


DICTIONNAIRE 


BOR 


dans  te  premier,  une  tour  et  des  person- 
nages, les  uns  dans  la  tour,  les  aulros  au- 
dehors;  dans  l'autre,  le  Christ  assis  ;  une 
femme  nimbée  d'un  disque,  Jes  pieds  sur 
le  croissant  ;  deux  anges. 

Compartiment  méridional.  —  Au  premier 
tableau,  personnage  plongé  à  mi-corps  dans 
une  chaudière  ,  soldat ,  personnages  ;  au 
haut  du  tableau ,  la  main  da  rEternel.  Au- 
dessous,  on  lit  : 

Christop...  T8,  (Christophorus)  erosas 

«  Au  deuxième  tableau,  divers  personna* 
ges;  l'un  d'eux  prolongé  dans  une  cuve, 
recevant  le  baptême  des  mains  d'un  autre 
personnage. 

Compartiment  septentrional.  — Sur  le  pre- 
mier tableau,  château  composé  de  nom- 
breuses tours  ;  trois  évêques  portant  le  nal- 
Hum  ;  personnages  divers.  Au  deuxième 
tableau,  personnage  étendu  sur  un  lit  ou 
dans  un  tombeau. 

«  Il  eût  été  intéressant,  dit  M.  Lapouyade, 
en  terminant  le  travail  très-délailié  auquel 
il  s'est  livré  sur  ces  peintures,  il  eût  été 
intéressant  de  donner  l'explication  des  su- 
jets représentés  ;  mais  il  valait  mieux  y  re- 
noncer que  de  s'exposer  à  tomber,  à  chaque 
instant,  dans  de  graves  erreurs  ». 

a  En  1825,  écrivait  récemment  M.  Ferbos 
fils,  correspondant  à  Saint-Macaire,  lorsque- 
la  commune  de  Sainl-Hacaire  fit  restaurer 
son  église ,  en  voyait  à  la  voûte  du  chœur, 
et  notamment  au-dessus  du  sanctuaire,  des 
restes  assez  bien  conservés  d'anciennes  pein- 
tures qu'on  supposait  être  à  fresque.  La  plu- 
{)art  des  sujets  étaient  tirés  des  visions  de 
'Apocalypse  :  c'étaient  les  vierges  folles, 
les  sept  sceaux,  les  visions  dt;  saints  Jean. 
Quelques-uns  réprésentaient  des  traits  du 
martyrologe,  tels  que  les  supplices  des  Ma- 
cbabées,la  décollation  desaint  Jean-Baptiste. 
D'autres  portaient  le  cachet  d'une  époque  où. 
l'imagination  des  pieux  artistes,  guidée  par 
une  foi  naïve,  aimait  h  personnifier  les  mys- 
tères et  à  les  mettre  en  scène.  Les  démons  y 
apparaissaient  sous  toutes  les  formes  :  ainsi 
Lucifer  et  le  purgatoire  y  trouvaient  place  ; 
je  crois  aussi ,  le  pèsement  des  âmes.  Quel- 

3ues  médaillons  représentaient,  ce  semble, 
es  rois  de  Juda.  Ces  créaliotjs  étaient 
bizarres  et  d'un  ensemble  étrange  et  in- 
correct, mais  elles  avaient  une  véritable 
valeur  pour  l'histoire  de  l'art  au  moyen 
4ge. 

«  La  restauration  qu'on  en  fit  fut  telle 
qu'on  suivit  à  peu  près  les  types  primitifs , 
f&als  qu'on  prodigua  l'ocre  et  le  rouge  dé- 
layés a  l'eau  pure. 

«  Une  vérification  que  ie  fis,  dans  le  temps, 
sur  l'invitation  de  M.  F.  Leroy,  me  conduisit 
à  constater  que  jamais  il  n'y  avait  existé  de 
fresques,  comme  on  l'avait  supposé  ». 

Eglise  de  Mauriac.  —  Ces  peintures  déco- 
corent  la  chapelle  qui  forme  l'abside  secon- 
daire de  droite,  et  re[)résentent  les  douze 
apôtres,  caractérisés  par  les  instruments  de 
ieur  supplice  ou  par  les  autres  signes  que  la 
tradition  a  attribués  à  chacun  d'eux. 


M.  Rabanis,  après  avoir  visité  ce  monu- 
ment, signala  ces 'peintures  comme  un  des 
restes  les  pins  curieux  de  l'art  du  xiv*  siè- 
cle. Elles  sont  remarquables  par  la  largeur 
et  l'aisance  du  style  ;  les  physionomies  oui 
de  l'expression  et  do  la  dignité  ;  les  détails 
sont  traités  avec  le  soin  minutieux  que  les 
peintres  de  celte  époque  ap(>ortaient  à  leur 
composition,  et  elles  reproduisent,  en  grand, 
l'effet  de  ces  délicates  miniatures ,  dont  las 
livres  d'église  du  moyen  âge  sont  ornés. 

Tour  de  Veyrines  à  Mérignnc.  —  Cette  tour 
recouvrait  sans  doute  auti-efois  le  passage 
d'entrée  du  château  qui  a  été  détruit  ;  lai 
arrachements  sont  apparents  contre  les  la- 
ces. Au  XIV*  siècle,  une  autre  entrée  fut 
donnée  h  la  forteresse,  et  le  rez-de-cbaosséa 
de  cette  tour  devint  une  chapelle  ;  tes  pein- 
tures que  nous  allons  décrire,  et  qui  en  dé- 
corent les  quatre  faces  et  ta  voûte  en  ber* 
eeau,  appartiennent  à  cette  époque. 

Première  face,  vis-à-vis  la  porte  d'eoCrée. 
—  Sous  un  arc  surbaissé  (ancienne  porte)  la 
Christ  sur  la  croix  ;  trois  personnages  nioi- 
bés  de  chaque  cô;é,  parmi  lesquels  la  Viergf 
et  saint  Jean.  Sous  la  voûte  de  ces  arcs,  uocT 
tête  de  Christ  nimbée  du  nimbe  crucifère,  et 
sur  les  pieds-droits  deux  personnages  niiÂ-: 
bés,  portant  l'un  un  livre,  l'autre  une  mitif. 

Au-dessus  de  cette  pénétration,  sooi  Ii[ 
cintre  de  la  voûte,  le  Père  éternel  tenant 
sur  ses  genoux  le  Christ  sur  la  croix;  4^ 
chaque  côté,  un  personnage  agenouillé  pire* 
sente  par  un  autre  personnage  debout;  À\ 
droite  et  à  gauche ,  deux  anges. 

De  cha(]ue  côté  de  cette  scène,  un  p«i$j 
sonnage  niiiibé  ;  celui  de  la  gauche  dansu 
jardin,  celui  de  droite  recevant  une  appari» 
tion  du  Christ,  peul-être  saint  Fraugoil 
d'Assises. 

Deuxième  face,  l  gauche.  —  Huit  scèotf, 
relatives  à  la.  vie  du  lihrist.  ^ 

Rang  supérieur  :  [premier  compartiment^ 
gauche ,  le  Christ  portant  sa  croix  et  con- 
duit au  supplice  par  quatre  personnages; 
un  d'eux  vôtu  d'une  couleur  sombre  et  son- 
nant de  la  trompette.  —  Deuxième  ccimpar^ 
timent  :  le  Christ  sur  la  croix  entre  hî' 
deux  larrons,  un  serpent  sur  la  tète  du  m 
vais  lai  ron  ;  deux  personnages  montés 
des  échelles  ;  au  pied  de  la  croix,  la  Vii 
et  saint  Jean,  personnage  à  cheval,  pei 
pluie  figurée  par  les  hachures.  —  Troii 
compartiment  :  le  Christ  au  tomt^eau  ;  lilt 
trois  Maries,  saint  Joseph  d'Arimatbie,  W 
codème  et  un  sixième  personnage.  —  Qo^ 
trièine  compartiment  :  la  résurrection  ;  1k 
Christ  sortant,  du  tombeau  cinq  gardes  élP 
dormis. 

Rang  inférieur  :  Premier  compartiment  I 
gauche  :  le  Christ  tenté  par  le  démon,  -r 
Deuxième  compartiment  :  apparition  à  Mat^ 
deleine  de  Jésus  sous  la  forme  d'un  jardi> 
nier.  —  Troisième  compartiment  ;  appari* 
tion  du  Christ  à  ses  apôtres  au  nombre  ds 
onze  ;  le  Christ  tenant  la  boule  du  monde; 
dans  l'angle  supérieur  du  compartiment» 
tète  ailée,  l'Ësprit-Saint.  —  Quatrième  com^ 


a 


BOR 


D^EPIGRAPHIE. 


Dent  :  le  Christ  dans  uno  aurdole  (  t  au 
u  de  nuages,  TAsccnsion. 
»sième  face,  à  droite.  —  Premier  com- 
oent  à  gauche  :  rAnnonciation.  —  Deu- 
)  compartiment  :  la  Fuile  en  Egypte.  — 
ième  compartiment  :  saint  Georges  à 
1  terrassant  )e  dragon;  personnage  qui 
itemple.  —  Quatrième  compartiment  : 
Christophe  portant  le  Christ  sur  ses 
es.  et  se  soutenant  de  la  main  gauche 

itnème  face,  celle  d'entrée.  —  Dans  le 
in  de  la  TOûte ,  Jésus  devant  Caïpbe. 
rist  a  les  yeux  bandés,  et  le  soldat  qui 
mande  :  Christ,  distionêqui  fa  frappé? 
M9  la  main  sur  Dieu  le  Fils.  Derrière, 
Iftoité  du  tableau  ,  Simon  Pif^rrc  et 
JbTmcipIe  qui  ont  suivi  le  Christ, 
mBàés.  A  gaucho  de  Pilale  ,  le  grand 
îrisnnant  à  Judas  le  prix  do  sa  trahison, 
diable  entre  eux;  en  tout  onze  per- 


aess 


IjBSSOUS  de  cette  scène,  et  à  gauche  de 
le'  d^eolriée,  la  flagellation  ;  cinq  per- 

le.  —  Au  centre,  dans  une  auréole  en 
liv  posée  sur  un  qûatre-fuuille  ,  dont 
.es  débordent  le  quadrilatère,  le  Christ 
(or  Tarc-en-ciei  tenant  la  boule  du 
ïy  et  bénissant  de  la  main  droite  ;  dans 
bM  du  quatre-feuille ,  les  animaux 
iliqrues  des  évangélistes. 
iuohe,  les  anges  jouant  de  divers  in- 
Mita,  parmi  lesquels  on  remarque  la 
Ilie,  aes  bagnettos  qui  frappent  sur 
M  méconnaissable ,  le  tympanum 
de  tambour  de  basque),  Torganistrum 
de  guitare) ,  le  cythre  en  forme  de 
le  rectangle,  dont  Thypothènuse  est 
de  cercle  (uno  harpe  renversée). 
roile,  sept  anges  parmi  lesquels  des 
lios,  et  jouant  tous  do  divers  inslru- 
»  la  flûte,  la  mandoline,  la  basse,  le 
,  la  trompette,  la  ilûte  double, 
"emarque,  au  milieu  des  débris  qui 
ni  le  sol  de  cette  tour,  une  moitié  de 
une  table  d'autel  et  quelques  restes 
reaux  émaillés. 

ie//e  de  la  Trinité  à  Saint-Emilion.  — 
leur  de  l'abside  de  ce  monument 
te  sept  pans  coupés,  aux  angles  des- 
ODtaes  nervures  qui  divisent  la  voûte 
|Dt  de  compartiments,  et  chacune  de 
es  a  été  décorée  de  peintures  ,  qui , 
>  celles  de  la  tour  de  Veyrines ,  ne 
is  postéiieures  au  xiv'  siècle. 
lier  compartiment  à  gauche.  —  Per- 
le l>éiiissant  et  tenant  un  livre,  porté 
épaules  d'un  autre  personnage;  peut- 
lus  sur  saint  Christophe. 
dème  compartiment.  —  Deux  per- 
jee  à  droite,  une  femme  debout  pré- 
.  un  personnage  agenouillé  h  un  autre 
gauche.  Au-dessus  de  cette  scène, 
Eiage  de  pure  décoration,  les  bras  éle- 

sèème  compartiment.  —  Saint  Jean 
,  télu  d'une  longue  ruhc  ,  ayant  sur 
ine  l'agneau  avec  la  croix  en  pal ,  ce 


symbole  dans  une  auréole;  au^^essous,  (été 
de  femme. 

Quatrième  compartiment.  —  Le  Christ  te- 
nant la  boule  du  monde,  et  entouré  des  ani- 
maux symboliques  des  évangélistes. 

Cinquième  compartiment.  —  La  Vierge 
tenant  l'enfant  Jésus. 

Sixième  compartiment.  —  Le  Christ  sur 
la  croix  entre  la  Vierge  et  saint-Jean  ;  au- 
dessous,  tètes  d'anges. 

Septième  compartiment.  —  Méconnaissa- 
ble. 

Eglise  Saint-Michel ,  d  Bordeaux.  —  Les 
quatre  inscriptions  snivanles  sont  peintes 
sur  les  arêtes  des  voûtes;  les  plus  ancien- 
nes uppartienr:ent  à  la  Qn  du  xv'  siècle. 

1*  fias  côté  droit  : 

Aqiieste  boate  aa  feyl  far  los  xleaitors  de 
Joan  de  Belero  qiie  Dms  pdo  (Dieu  pardonne) 

après  lo  deces  de  los  efeins  (enfants)  Tan 

lo  mes  de  novembre. 

2r  Bas  côté  gauche,  vis-à-vis  la  chapelle  de 
Saint-Joseph. 

Aqucste  voûte  an  fer  far  los  excecutors  de 
Johan  de  Belle  après  lo  deces  de  los  enfans  que 
Dus  pdo 

3*  Même  bas-côté,  ris-à-Tis  la  chapelle  du 
Sacré-Cœur,  autrefois  chapelle  Saint-Marc  : 
Aqiieste  boute  an  fey  far  los  excecutorsi  Be- 
nonictine  Belle  après  Jo  deces  de  lou  efens  que 
Diu  p<lo.... 

k''  Dans  la  nef  centrale  : 
Aqueste   voule  en   far  fa  los  excecutors  de 
Johan  de  Bellem  après  lou  deces  de  lous  enfans 
ian  M  UlU  G  et..... 

Deux  inscriptions  semblables  ont  été  ef- 
facées. La  première,  tirée  des  archives  de 
l'église,  élait  au-devant  de  Tabsidc  centrale, 
et  portait  : 

Aquesla  boula  a  fcyt  far  Vital  de  la  Combelie 

qui  la  fit  far  (ecu  ?) 

La  seconde,  communiquée  par  M.  Pelau- 

3 ne,  secrétaire  général  de  la  commission 
es  hospices,  était  peinte  sur  le  mur  de  la 
chapelle  de  Saint-Louis  de  Gonzague  et  de 
Saint-Stanislas  de  Rotska. 

L^am  mil fit  far  aquesla  boula  Johan  deu 

Bo3C  marchant  demeurant  sur  los  fossals* 

La  galerie  qui  couronne  extérieurement 
la  chapelle  de  Saint-Joseph  offre  en  carac- 
tères évidés  dans  la  pierre. 

Henry  de  Valois,  ray. 

Inscription  qui  n'est  pas  sans  doute  une 
simple  oate,  mais  qui  indique  aussi  vrai- 
semblablement que  cette  splendide  chapelle 
est  au  moins  en  partie  Tœuvre  de  la  mu- 
niflcenee  royale. 

Eglise  de  Gaillan.  —  Dans  le  bas-côté ,  à 
droite,  on  lit  : 

Hic  :  jacet  :  Dns  :  Pelrus 
de  Taunac  :  hius  :  eccHiê. 
recior  :  q  roulta  :  bona 
dédit  eidê  :  eccGê  :  obiit 


167  BOR 

nltlma  :  die  :  mensis 
Januarii  :  anno  : 

M«  CCCC®  L  XXX  ¥«. 

Eglise  de  Bèghs.-- Les  deux  textes  sui- 
vants rectifient  ceux  déjà  publiés  par  Bau- 
rein  et  Jouannet.  1"*  Inscriotion  contre  un 
contrefort  de  Taside  : 

L*an  MIL  ccc<>  nonite  et  y 
fut  fait  le  cap  de  glUe  posa 
la  pmire  piere  roos^  Emeric  de 
Segur  chevalier  et  S'  De  Francs, 
estant  obrier  Joliam  Garic 
et  mos  Esteve  Celis  vicari. 

2*  Contre  le  mur  méridional  »  près  d'une 
petite  porte  aujourd'hui  murée  : 

L'an  MIL  Y««  xxxvii  le  xvii* 

jour  de  may  fut  fondée  la 

pnte  chapele  et  poosa  la  p 

miere  pierbe  Jehan  de  Segur 

écuyer  S^  de  Francs  estant 

ouvriers  M''  Estiene  de 

Gazen  et  Jehan  de  Lacrou. 
Eglise  de  Sainl-Aubin,  canton  de  Blanqui^ 

fort. 

Ci  gist  Lancelot 

de  Feirron  escvier 

seignevr  des  ma^sôs 

nobles  de  Ferro  de 

S^  Avbin  de  Copian 

de  firigaile  et  avlre 

Uevx  et  maisôs  noble 

Dv  U«  aovst  1583. 

Eglise  dePujols.  -—  Inscription  gravée  sur 
un  contrefort  placé  au  sud  de  cette  église 

cesle  église 
ou  suis 
Laurês 
1535. 


DICTIONNAIRE  BOR  168 

Le  même  terme  se  trouve  reproduit  $ir 
l'inscription  suivante  à  l'extérieur  de  l'aln 
side  : 

a  an.  ce  grâce,  h.  cccgc 

xxxvni  a.  este,  ediffie.  le 
presët.  cheur.  p.  maistre. 
Marsault.  Roux.  Masso 
Estant,  comptz.  maistre 


L*an  M  y^ 
du  bas  voul 
mise  sindiç 


XXX  V  fut  achevé 
pet  pilles  mesaides 
csPeydeMôberolet 

de  Tallarel 

E^  lise  de  CadillaCy  sur  Dordogne, 
Aqsta  voûta  flt  far  lo 
honble  home  mestre  Pey 
den  Bosqiial  Tan  mil 
nii<:  XXVII  a  honor  de 
Diu  et  de  la  glosa 
YgesMietdeS 
George  Amen. 

Eglise  de  Créon.  —  inscription  gravée  sur 
le  portail  : 

Mil  iiii  un  XX  et  X 

fut  fait  ce  portail  issi 
esloit  de  céans  Mauvoisi 
conte  et  Benoit  Pichanu 

Nous  devons  faire  observer  qu'il  serait 
possible  que  le  mot  comte  ne  fût  pas  un  nom 
propre,  mais  la  qualification  donnée  pen- 
dant le  moyen  âge  aux  syndics  des  commu- 
nautés rurales  qui  étaient  nommés  en  géné- 
ral comtes  ou  mandes. 


Eglise  de  Langoiran.  —  Inscription  plaete 
sur  un  pilier  de  la  chapelle  de  la  Vierge  : 

L*an  de  grâce  mdcxli.  a 
estee.  ediûée.  la.  pre 
santé,  chapelle,  par 
les.  meigns.  de  Mrêt.  Marda 

L.  Rovs.  et  po.  les.  bits  (kMtmâ^ 

[deUgeifO. 

Eglise  de  Targon.  —  Au-dessus  d'une  fc- 
nôtre  du  clocher,  on  lit  : 

M.  J.  Courtes,  notaire  royai,  syndic  de  régtiaa 

de  Targon,  a  fait  achever  le  clocher  d^ais  fat 

dernière  plelnthe  en  haut  par  AvineU  c.  L  v. 

m.  1673. 

Eglise  de  Lalande ,  canton  de  Fromao.  — • 
Inscriptions  de  cloches. 

Diedier  dobble  machie  mi  in  iahr  m.  cgcg  XLfn. 

Cette  cloche,  fondue  par  un  Allemand  pen- 
dant Toccupation  anglaise,  semble  donner 
l'indice  que  dans  notre  province,  comme 
dans  la  plupart  des  autres,  les  cloches  des 
campagnes  étaient  fondues  par  des  ouvrieif 
ambulants  qui  étaient  en  général  des  Aile» 
mands.  On  sait  qu'il  n'eSt  pas  rare  de  re* 
trouver  dans  les  paroisses  rurales  d'ancieni 
fours  à  cloches  qui  ont  été  pris  très-soo» 
vent  pour  des  restes  d'antiquités  ondes  vei» 
tiges  d'incendies. 

Eglise  de  Notre-Dame  de  Flouais. 
Sancla  Maria,  ora  pro  nobis  17$5. 
Messire  Charles  Antoine  dv  Pis  chevalier  Si'  de 
Pvybarban  Basa»»  conseigneur  de  La  Mothe  et 
de  Serres  P.  M*'  M  Rollet  épouse  de  Messke 
Nicolas  de  Meslon  O^  Sb'  de  la  Gavterie  €*«•  ce 
la  grand  chambre  D^  P.«'it 
Cette  cloche  a  été  refondve  par  les  soins  de  F.  Momii 

Eglise  de  Sainte-Croix  de  Loupiac  {La  RioU^ 

Parrain  sievr  Jean  Darman  grand  owrier  el 
sindic  dépvté  par  le  roi  ;  marraine  dame  Marthe 

de  Lovpe  vevve  de  messire delajvrisdictioo 

de  La  Reolle.  Pierre  Yincens  de  Chavmds  che- 
valier  président,  trésorier  général.  M'  M«  Piene 
Dvmolin  curé  1751. 

Eglise  de  Saint-Saturnin  de  Blagnae. 

Je  fus  iaicie  Tan  mtL  y  x  un  pour  S  Martin  de 
Monphelix  furent  mes  'peyrins  Raymond  Dan* 
glade.  Marie  de  Sansaric 

Eglise  de  Romagne. 
Jésus  Salvator    hominum.   Maria.    l*àn  m  v* 
L  ni  je  fu  fecte  pour  seignur  Bfbieu  de  Romagae 


109 


BOR 


D*EP1GRAPHIE. 


60R 


i70 


et  fure  mes  pasrios  Charles  et  Zuzanne  de  Gas- 
tetia,  seigneurs  de  Saubannac. 

Eglise  de  Brannens. 
J.  H.  S.  M.  (Jésus  hominum  salvator,  Blaria) 
Tan  un.  T«  XI  fat  fet  pour  sent  Suplicii  de  Bra- 
oeois. 

Eglise  de  Croignon. 

Geste  présente  cloche  a  esté  faicte  refondre 
par  M  Yves  Boismartel,  pbrê  curé  de  Grognon  et 
par  Goillen  Âudeiau  fabriqueur  et  ouvrier  par- 
rain noble  homme  Jacques  Philippe  Darrenges 
ecoler  sie?r  da  dict  lieu  de  la  maison  noble  de 
LiBfiiissan  marraine  noble  vertuerluze  damois- 
adle  Isabeaa  de  Gères   de  Gamarsac  le  24 

Eglise  de  Louptac. 
M.  Plan  Bovan  archipretre;  M.  Nicolas  de 
Gorababessonse  doyen  du  parlement  de  Bor- 
deanx  parrain  ;  Marguerite  de  Gombabessouse, 
^MNise  de  M  Montaigne  marraine,  i749  ;  Jean 
Caxeam  oavrier;  vital  Bechade  sindic. 

Eglise  de  Monségur. 

IHS.  M.  la.  pnte.  est.  pour. 

servir,  en. 

la.  grand,  église 

de.  Nre.  Dame,  de  Montsegur  en 

Baxadodys.  Tan. 

MIL  GGCCC  Ll  VII. 

Eglise  du  PeM-Palais. 

nS.  Maria  je  este  faite  povr  labbeye  de  Feixe 
n»  19i4  ;  abbe  Ramon  Martin  prieur  Lacroix 
Baonzie  Tilenvfve  Dvxac  Ferris  p  (parrain)  Dv- 
pnt  m  (wsarrmne)  Jane  Fevereav  F  P  Lalay  m 
(•'•)f(/at«) 

Eglise  de  Neuffons. 

IHS.  ft.  M.  Y«.  1.  ii.  H.  Groleut.  nous. 
fidct.  tous.  deux.  pour.  S.  Martin,  de.  Torignat. 

dict.  de.  Neuffons.  I.  de.  L.  R. 

Porte  et  tours  de  YHÔtel  de  Ville  de  Bor- 
itaux.  —  Suivant  un  document  déposé  aux 
irebiTes  départementales,  ces  tours  étaient 
précédées  yers  Test  de  deux  couples  de 
tomrs  semblables,  le  couple  du  centre  moins 
déreloppé.  Il  fallait  donc  franchir  deux  por- 
tas, avant  d^arriver  à  celle  qui  donnait  ac- 
cès dans  la  ville. 

La  base  seule  de  la  porte  actuelle  remonte 
l  l'époque  du  mur  de  clôture  ;  en  Ibtô,  ces 
tmsrs  fiêreni  élevées  jusqu'au  haui^  dit  De* 
lorbe  ;  en  1548,  elles  furent  découronnées 
par  ordre  du  connétable  de  Montmorency, 
et  leur  démolition  fut  même  prescrite  ;  ce- 
pendant cette  décision  fut  révoquée,  et  une 
toiture  fut  placée  en  1SS6.  En  1757,  ces  tours 
ont  été  réparées  de  nouveau  et  le  mode  de 
leur  couverture  a  encore  été  modifié. 

Voûte  ogivale  se  noyant  dans  un  massif 
ftrroDdi  aux  angles,  et  percé  dans  sa  partie 
Bopérieure,  au-dessus  d  un  premier  cordon, 
d'une  vaste  ouverture  ogivale  qui  a  regu  la 

Digtiokh.  ii*Epi6haphir. 


cloche  de  ville.  Vers  le  sommet,  cordon 
donnant  naissance  à  un  encorbellement. 
Dimensions  de  la  base  du  massif,  14  mètres 
sur  5  mètres,  cette  dernière  dimension  ex- 
primant la  longueur  du  passage  sous  la 
r^rte.  Hauteur  totale,  ki  mètres,  sur  laquelle 
mètres  jusqu'à  la  clef  de  voûte  de  la  porte 
(le  sol  a  été  considérablement  exhaussé]  ;  13 
mètres  depuis  cette  clef  jusqu'au  premier 
cordon  ;  10  mètres  de  ce  point  à  l'encorbel- 
lement ;  3  mètres  jusqu'au  sommet  ;  9  mè- 
tres ])0ur  la  couverture. 
Sur  la  cloche,  on  lit  l'inscription  suivante  : 

Cette  cloche  a  été  faite  par  iean-Jacques  Tur- 
meau  fils  atné,  et  aidé  de  Jean  Turmeau  son 
frère,  sous  la  conduite  de  Jacques  Turmeau 
père,  fondeur  de  la  ville,  le  25  juin  1775. 

ConvocolSipol  Note  |Gompello|Goncino|  Ploro 
arma.  |  dies.|  horas.|  numla.  |  lœta.  |  rogos 

Cette  cloche  est  ornée  des  armes  du  roi , 
de  la  ville,  de  M.  le  maréchal  duc  de  Riche- 
lieu, de  M""*  la  duchesse  d'Aiguillon,  et  de 
H.  le  maréchal  duc  de  Mouchy. 

Fort  Louis  à  Bordeaux.  —  Situé  sur  la  ri- 
vière, à  l'angle  sud-ouest  de  la  ville,  c'est- 
à-dire  à  l'angle  opposé  à  celui  occupé  par  le 
fort  Trompette,  ériçé  par  ordre  de  Louis  XIV 
en  1676,  à  la  suite  des  troubles  de  la  Gabelle; 
deux  bastions,  avec  contrescarpe  et  chemin 
couvert,  du  côté  de  la  ville  ;  demi-lune  et 
fossés  du  côté  de  la  campagne.  Démoli  com- 

Elétement  vers  1828  pour  faire  place  à  l'a- 
attoir  général. 

On  a  déposé  au  musée  'des  antiques  de 
Bordeaux  un  bas-relief  qui  était  situé  sur  la 
porte  de  VEsi^  et  qui  représente  les  armes 
de  France  unies  à  celles  de  la  ville,  et  sou- 
tenues par  des  griffons.  Au-dessus  de  la 
porte  d'entrée,  était  une  inscription  gravée 
sur  une  plaque  de  marbre  noir  que  Ton 
cherche  vainement  au  Musée  de  la  ville. 
H.  Arnaud  d'Etcheverry,  correspondant,  a 
bien  voulu  communiquer  le  texte  de  cette 
inscription  : 

Régnante  Ludovico 

decimo  quarto 
invictissimo  Galliarum  rege 
sub  administralione  Goesaris  Phœbi  d*Albret 
pro  régis  Aquitanise  curis  Guillelmi  de  Sève 
niissi  dominicî  arx  ista  tribus  mensibus  erecta  est 
annoDomioi  millesimo  sexcentesimo  septuagesimo 

[sexto. 

Porte  d'Aloret.  —  Du  nom  du  gouverneur 
de  la  province,  sous  lequel  elle  fut  ouverte 
dans  la  deuxième  moitié  du  xviii*  siècle. 

Armes  de  la  Ville.  "—  De  gueules  à  la  porté 
de  ville,  dite  tour  de  la  Grosse  Cloche,  d'a- 
zur, ûanquée  de  deux  tours  fuyantes  du 
même  ;  le  massif  de  celte  tour  percé  au- 
dessus  de  la  porte  d'une  deuxième  ouver- 
ture pour  la  cloche  d'argent  pavillonnée  du 
même,  et  supportant  un  lion  de  haute  gran- 
deur et  du  même  ;  au  chef  d'azur,  chargé  de 
fleurs  de  lis  d'or,  et  portant  en  pointe  un 
croissant  tourné  d'argent. 

6 


171 


BOR 


bI€TIOlNNÂlRE 


BOft 


m 


Sxtraiti  d'une  notice  mr  les  Grands  Carmes 

de  Bordeaux. 
VarM.L.  LaiDotiie(t}. 

Lé  couvent  des  Grands-Carmes  n'h  laissé 
afacûnè  trace;  mais  les  anciens  plans  de 
Bordeani  indiquent  qu'il  occupait  l'espace 
guadràngulaire  compns  entre  les  rues  Éou- 
Ëanty  Labirat,  des  Carmes  et  les  fossés  de 
raôtel-de-Ville  :  plus  tard,  la  rue  Figuières 
a  traversé  ce  terrain.  Ainsi  ce  couvent  se 
trouvait  placé  entre  le  premier  et  le  deuxième 
accroissement  de  l'enceinte  de  cette  ville; 
mais  sa  fondation  était  antérieure  à  ces  lignes 
murales.  Une  tradition  adoptée  par  tous  les 
auteurs  l'attribue  à  la  fiimitle  noble  de  La^ 
lande;  mais  sur  la  date  de  cette  fondation 
naissent  des  doutes,  et  les  auteurs  sont  loin 
d'être  d'accord. 

On  ne  saurait  prêter  la  moindre  attention 
à  une  inscription  rapportée  par  les  cbroni- 
qaest  et  qu'on  lisait  dans  l'église  de  ce  mo- 
nastère, a  cdté  d'un  pilier  du  chœur,  contre 
lequel  était  fixé  un  grand  collier  de  fer  avec 
une  lance.  Nous  la  rapportons  néanmoins, 
puisqu'elle  se  trouvait  dans  l'église  de  ce 
monastère. 

L*aD  de  grâce  environ  mille  cent 
Fonda  premier  un  seigneur  de  Lalande 
Âm  Carmes  Tîeils  cette  église  et  couvent 
Pour  ce  qu'en  Dieu  obtînt  TÎctoire  grande 
Contre  un  géant  qui  conduisait  la  bande 
Des  Espagnols  po'urBordeaux  assaillir 
Ci-dessus  dit,  lui  fit  payer  Tamende 
Car  il  hii  fit  la  tête  à  bas  saiUir. 

L*an  onze  cent  avec  six  vinpt  moins  trois 
Mettire  Gaillard  de  Lalande  seigneur, 
L*édifia  pour  la  seconde  fois. 
Tout  de  nouTeau  Ait  réédificateur 
En  ce  lieu  d,  outre  il  fût  fondateur 
De  la  mesae  qu*on  dit  de  Notre-Dame 
Un  chacun  jour  prions  le  Créateur 
Qu*ii  TeuiUe  avoir  en  paradis  son  &me. 

Et  tiercement  la  très-sage  et  bénigne 
De  droite  ligne  et  propagation 
De  Lalande  madame  Catherine 
Oofrit  tes  yeux  de  la  vraie  compassion 
Mille  quatre  cents  de  rincarnation 
Et  de  einq  croix  la  nouante-septième 
Fit  de  nouveau  cette  fondation 
Dedans  iuiilet  le  jour  vingt-deuxième. 

Cette  église  avait,  d*après  d^ancions  plans, 
deux  nefs  d*inégale  longueur  :  celle  du  sud, 
de  57  met.  de  longueur  totale  à  Tintérieur; 
'celle  du  nord,  de  55  met.  50,  terminées  cha- 
cune par  une  abside  à  trois  pans  coupés;  la 
nef  septentrionale  bordée  au  nord  par  quatre 
pièces,  dont  la  suite  pouvait  être  considérée 
comme  formant  une  troisième  nef.  Ces  cha- 
pelles bordaient  immédiatement  les  fossés 
deraôtel-de-Ville;  et  les  deux  pièces  du 
centre  étaient  percées  de  portes  ouvrant  sur 

(I)  BuUêîin  des  ComUés,  juin  1851,  p.  169. 


ces  fosses  et  mettant  ainsi  l'église  en  rela- 
tion avec  le  public. 

Contre  la  race  méridionale  était  le  cloître 
entouré  de  galeries;  et,  à  Test  de  celn-oi, 
une  vaste  pièce,  sans  doute  le  réfectoire  ou 
la  sacristie. 

Les  bâtiments  d'habitation  étaient  à  l'ouest 
de  Téglise  et  du  cloître.  Le  jardin ,  au  sud 
du 'Cloître  et  séparé  de  celui-ci  |>ar  d'autres 
constructions,  bordait  la  rue  Labirat,  qui  ne 
se  prolongeait  pas  alors  au  delà  de  ui  rue 
des  Carmes. 

Le  procès-verbal  des  dégradations  stiUre- 
nues  en  1657  a  déjà  appris  que  l'Oise  ren- 
fermait des  autels  placés  sons  le  TO<MMe  de 
^aint  Simon  Stock,  de  saint  Rodi,  etc. 

La  chapelle  de  Saint-Simon  ^ock  reafi»>- 
mait  les  reliques  de  ce  saint;  et  on  âevine 
facilement  qu*elle  devait  être  l'objet  d*aDe 
dévotion  particulière  :  tout  le  monde  Ait 
que  c*est  à  ce  saint  que  remonte  la  tradition 
qui  a  donné  naissance  à  la  dévotion  du  aei- 
pulaire. 

Il  avait  été  enterré  à  la  porte  de  réi^in. 
selon  ses  volontés  dernières,  «  voulant,  M 
fait  dire  un  de  ses  hagiogr^phes,  être  sani 
cesse  foulé  aux  pieds  des.passanta,  en  oom- 
pensation  des  fautes  qu'il  croit  aVoir  com- 
mises en  présidant  à  la  conduite  de  ses 
frères.  » 

A  peine  fut-il  enterré  qu'une  lumière  écla- 
tante, raconte  le  même  auteur,  jaillit  pen- 
dant plusieurs  jours  au-dessus  de  son  tom- 
beau. L'archevêque  Pierre  Roscidival,  témoii 
de  ce  prodige ,  ht  sortir  le  'éorps  de  tMVB, 
trois  jours  après  sa  mort  (souvenir  évkM  \ 
de  la  résurrection  du  Chhst  :  on  sait  éÛÊh  " 
bien  les  allusions  de  ce  senre  sont  fréqdmii 
dans  les  vies  des  saints};  il'Ie  fit  éxposiArte 
l'autel  à  la  dévotion  des  fidèle,  et  wûffi  ' 
pelle  fut  érigée  l'année  suivante  sur  l'Mb 
cernent  de  la  chambre  qu'il  avait  oocaj^... 
Les  religues  v  furent  transportées  en  pomM 
et  il  fut  immédiatement  invoqué  obnum  saut 
dans  toute  l'étendue  du  diocèse,  privilégeqri 
fut  confirmé  en  1S76  par  le  pap»Nieolas  UL  ^ 

Sa  réputation  de  sainteté  lui  faisait  Mri-  | 
buer,  en  effet,  de  nombreux  miracles^  et,  i 
jusqu'en  1595,  on  venait  à  Bordeaux.de  4XMh  L 
trées  fort  éloignées,  du  nord  de  la  FraiMsa;  '< 
d'Espagne,  pour  invoquer  sa  médiation.  Mab 
à  cette  époque  le  nombre  des  pèlerins  dini* 
nua,  des  fragments  de  ces  reliques  ayant  êâ 
envoyés  en  plusieurs  endroits,  et  notamoMÉl  » 
à  Salamanque  et  à  Orléans.  Le  pape  Paul  t  % 
(1605-1621]  accorda  une  indulgence  pléniifl  i 
pour  l'église  des  Carmes  de  Bordeaux,  le  .; 
jour  de  la  fête  de  saint  Simon  Stock;  et  h  ^ 
pape  Innocent  IX  rendit,  en  faveur  du  pèflia  1 
couvent,  deux  bulles  :  la  première,  du  li  ^ 
mai  1680 ,  qui  institue  une  confrérie:  Il  .g 
deuxième,  du  S7  du  même  mois,  qui  étwil  | 
un  autel  privilégié  dans  la  chapelle  de  €6  | 
saint.  ^ 

En  1617,  on  ouvrit  de  nouveau  soptom-  f 
beau  pour  détacher  un  fragment  de  reUÎnM  \ 
qui  fut  transmis  au  couvent  des  Carmélites  ; 
à  Paris;  et  les  parties  conservées  à  Bordeaux 
furent  renfermées  dans  une  chAsse  en  bois 


Bcm 


D^EMMéPfflE. 


BOO 


iU 


iris.  Afin  d*en  augmenter  l'éclat,  od 
Torner  de  la  représentation  peinte  du 
Hais  9  dit  Tauteur  d'une  instruction 
a  confrérie  du  Saint-Scapulaire ,  on 
t  la  léffèreté  de  s'adresser  à  un  héré- 
qni  s^amusa  h  donner  à  la  figure  du 
ne  expression  grotesque.  A  1  instant 
ition  du  ciel  se  fit  sentir;  sa  main 
le  se  desséoba.  Cependant»  touché  de 
r,  et  étant  venu  au  tombeau  du  saint 
iplorer  le  pardon  de  sa  faute,  il  obtint 
uoDi  et  la  peinture  put  être  accom- 
p  lui.  Touché  alors  d  une  vive  recou- 

t,  il  se  convertit. 

I.  par  ordre  du  R.  P.  général  Jé- 
lyyles  reliques  furent  mises  dans  des 
BOUTeaux,  le  reste  du  corps  dans 
i4*argent  orné  de  pierreries  et 
„jmges  de  goût ,  le  chef  dans  un 
iplpd'argent,  une  des  mâchoires  dans 
ne  d'argent. 

châsse  est  placée  sur  l'autel,  dans  la 
a  de  notre  saint,  dont  l'ouvrage  est 
horcfaé  et  très-curieux  en  sculptures 
MS  peintures  de  goût  et  de  très-belles 
\  :  tout  y  est  précieux,  et  les  ome- 
nerreilleusement  variés  et  prodigués 
it  avec  beaucoup  de  vivacité  et  d'a- 
t««x  yeux  des  spectateurs  des  objets 
s  qui  nous  rappellent  une  partie  des 
•  que  saint  dimon  Stock  a  opérés 
sa  vie  et  après  sa  mort.  On  expose 
a  4e  saint  Simon  Stock  à  la  vénéra- 
8  fidèles  aux  jours  les  plus  solennels, 
IM  anlel  de  l'église;  la  boite  d'ar- 
iilètmée  dans  un  des  reli(}uaires  du 
4Vitel  est  destinée  à  satisfaire  la  piété 
nuance  des  malades  de  la  ville  de 
OXf  chez  qui  on  la  porte,  lorsqu'ils  en 
e&t  le  désir.  Autrefois  cet  usage  était 
tt;  ces  précieux  reliquaires  et  cette 
iqae  chapelle  sont  en  partie  le  fruit 
mlUMs  de  cette  ville  ;  ce  qui  prouve 
4Uii  alors  leur  vénération  et  leur 
ee  envers  saint  Simon  Stock,  leur 
i  reconnaissance  pour  les  secours 
els  et  temporels  qu  ils  ont  retirés  de 
tsante  protection,  et  le  zèle  pour  son 
lui  semble  oublié  et  presque  entière- 
peidu  de  vue  dans  le  temps  où  nous 
,  dans  ces  jours  malheureux  où  la  foi 
tare.  Aussi  ne  soyons  pas  surpris  si 
racles  ont  presque  entièrement  cessé; 
18  en  prenons  qu'à  notre  tiédeur  dans 
ÎM  de  Dieu  et  à  notre  peu  de  con- 
flfffin  les  miracles  et  l'intercession  des 

QipeUe  de  Saint-Roch  contenait  aussi 
mi  que  Ton  croyait  avoir  appartenu  à 
It  et  qui  était  l'objet  d'une  vénération 
iSère.  En  1774,  rarchevéque  de  Bor- 
II  eesser  un  scandaleux  abus  qui  s'é- 
iséà  ce  siqet.  Des  bouchers,  tanneurs, 
lers  prenaient  ce  bâton  en  ferme  chez 
eur  se  préserver  des  dangers  résul- 
la  mauvaise  odeur  de  leurs  marchan- 
Ce  marché,  qui  se  passait  le  lende- 
lordeaax,  Jeau- Baptiste   Séiogrmé  ;  1799, 


main  deiafôte  du  saint,  devant  le  procureur 
du  roi  ou  sénéchal,  s'éleva  une  lois  à  cin- 
quante ^eos.  Les  Carmes  allaient  déposer  et 
retirer  processionnellement  ce  reliquaire 
chez  celui  qui  en  était  fermier 

Lorsque  le  gouvernement  fit  fermer  les 

couvents,  celui  des  Carmes  contenait  vingt- 

^  six  religieux,  dont  les  pensions  furent  fixées 

'  de  300  francs  à  1,000  francs  ;  en  totalité,  à 

16,600  francs. 

En  1792,  le  district  de  Bordeaux  et  le  di- 
rectoire du  département  approuvèrent  la 
mise  en  vente  et  le  plan  de  aistribution  des 
terrains  occupés  par  ce  monastère.  Un  grand 
nombre  de  ventes  furent  en  conséquence 
consenties;  le  principal  acquéreur  fut  le  sieur 
Peixosto. 

Vers  la  fin  de  1T9%,  la  rue  Figuères  était 
ouverte  sur  ce  terrain,  et  lé  théâtre  Mayeur 
s'élevait  sur  une  partie  de  l'emplacement  de 
l'église. 

BOTTESFORD,  comté  de  Leicester,  en 
Angleterre. 

Joh*n  Fremau  G*his  jacet  bic  foeaa  iuimilatiis 
Bector  hajas  ftindi  qui  sprevit  gaudia  mundi 
Este  tibi  Xriste  judex  prias  et  miserere 
Matemit  precibus  ipsum  sioe  fine  tuere 
Aofelicîaque  choris  instei  de'  oiunibus  boris 
Mon  ioler  re  plKM  maneat  qui  pavii  egenaa. 

{Sépulcral  monummU^  IL  coxcix..) 

BOTTESHAM,  comté  de  Cambridge,  en 
Angleterre. 

Elioê  de  Bekingham^  mort  aprèê  1299. 

Hic  jacet  Elias  de  Bekingham  quondam  justi- 

dariusdomiui  régis  AngUe  ciyus  Anime  lin|pi- 

lietur  Deos. 

{SepulcnU  $non¥m$iUêf  1, 78.) 

BOUGIE,  en  Algérie. 

On  lit  sur  la  porte  de  la  Casbah  l'insorip- 
tion  suivante  qui  se  rapporte  au  temps  de 
Charles-Quint. 

Ferdiuandus 

V.  rex  Hispa- 

ni^e.  inclitus 

vi  arroonim 

pedldis  Âga- 

renis  (i)|lianc 

asbtulil  ur- 

bem  anno 

MDvnu. 

Quam.  mûris 

castellisq.  mo- 

nivît  imp.  Ka- 

relus  Y  Âfrican- 

us  Ferdinan- 

di  memorati 
«nepos  et  ba- 

eres  aoli  Dec 

honor  et  glorla 

anno  1515. 

(1)  Filt  d*Agar,  les  Arabes  ou  Saratina* 


175 


BOU 


DICTIONNAIRE 


fiRE 


176 


Deux  ans  après  que  celte  inscription  fut 
placée,  le  gouverneur  de  Bougie,  vain- 
queur des  Arabes  révoltés,  fit  incruster  sur 
les  murs  de  la  Casbah  les  têtes  de  sept 
chefs  Kabiles  tués  dans  un  combat.  On  voit 
encore  les  excavations  où  étaient  les  têtes. 
Au-dessous,  sur  une  plaque  de  marbre,  on 
lit  l'inscription  suivante  : 

Ecce  testes  victorie  oblinle 
in  Epipbania  propreside  Seba- 
stiano  de  Gastillo  pro  Ludovico 
de  Peralta  generali.  1545. 

C'est  ce  même  Louis  de  Peralta  oui  fut 
décapité  à  Badajoz  en  1548,  accusé  d'avoir 
traite  avec  les  Algériens. 

{Revue  d'archéologie^  décembre  1851, 
vm*  année,  p.  576.) 

BOUGIVAL,  village  à  trois  lieues  de  Pa- 
ris, vers  le  couchant,  et  à  une  lieue  de  Saintr 
Germain-en-Laye,  L'église  est  sous  le  titre 
de  la  Sainte-Vierge  ;  l'Assomption  est  la  fête 
principale  :  mais  comme  cette  fête  est  con- 
mune  à  tous  les  autres  lieux,  les  habitants 
ont  pris  saint  Avertin  pour  second  patron,  et 
ils  en  chôment  la  fête  le  5  mai. 

Cette  église  désigne,  par  sa  construction 
antique,  que  quelque  abbaye  a  contribué  à 
son  élévation  ;  et  en  ce  cas,  ce  ne  peut  être 
que  celle  de  Saint-Florent  de  Saumur.  A  la 
vérité,  elle  est  petite,  mais  très-solidement 
bâtie  :  le  chœur  pàvati  être  de  la  fin  du  xu' 
siècle.  Il  est  étroit,  ainsi  qu'on  les  bâtissait 
alors  ;  mais  voûté,  aussi  i)ien  que  le  sanc- 
tuaire, au-dessus  duquel  est  élevée  une 
basse  pyramide  de  pierres  taillées  en  écail- 
les. Les  arcs  sont  en  demi-cercle  sans  pointe, 
et  quatre  petits  pavillons  de  pierre  en  or- 
nent les  quatre  coins.  La  nef,  quoique  seu- 
lement lambrissée,  a  des  galeries  bouchées, 
et  des  colonnades  qui  sont  au  plus  tard  du 
XIII*  siècle.  L'église  a  aussi  deux  ailes,  ter- 
minées par  des  chapelles  bâties  également 
dans  le  même  siècle.  Dans  le  bout  occidental 
de  l'aile  méridionale,  est  une  épitaphe  sur 
du  marbre  blanc,  laquelle  porte  ces  mots  : 

Cy  gissent  honorables  personnes  sieurRenne- 
quin  Sualenif  seul  inventeur  de  la  niacbinc  de 
Marly,  décédé  le  29  juillet  1708,  âgé  de  64  ans  : 
et  dame  Marie  Nouelle^  son  épouse,  décodée  le 
4  mai  17i4,  âgée  de  84  ans. 

Au  portail,  du  côté  du  midi,  est  la  statue 
d'un  saint  évêque,  laquelle  paraît  du  xu* 
siècle,  ou  même  du  xi%  et  qui  a  un  nimbe 
derrière  la  tête.  De  la  main  gauche,  il  tient 
Tin  livre  ;  le  bras  droit  a  été  cassé,  et  on  n'y 
voit  point  de  crosse.  Il  n'est  pas  aisé  d'indi- 
quer le  nom  de  ce  saint  évêque. 

La  chapelle  de  Saint-Avertm,  que  Ion  in- 
voque contre  les  maux  de  tête,  est  dans  le 
fond  du  même  côté,  et  l'on  y  voit  son  buste 
de  bois  doré,  élevé  au-dessus  du  retable, 
avec  une  capsule  de  reliques  sous  ce 
buste,  dont  la  principale  est  un  morceau  de 
son  chef,  placé  sous  un  cristal. 

(Uurtàut  et  Magny,  Dict.  des  Environs 
de  Paris.) 


BOUILLAS,  ancienne  abbaye  en  France 
département  de  Tarn-et-Garonne. 

Inscription  de  1264. 

Anno  Domini  mcclx  quarto  xviii  kaleodas  Fe- 

bruarii  obiit  Willelmus  de  Montelacduoo  domi- 

cellus  fiiius  Amoldi  de  Montelucduno  qui  dkî- 

tur  Pelages. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  IV, 
p.  293.) 

BOUTENAC,  anciennement  du  diocèse  de 
Narbonne,  département  de  l'Aude,  eo 
France. 

Année  1133. 
XVII  kalendas  Januarii.  Simeoa  episcopos  fH 
monacbus  apud  Boltenacum  in  pace  qaievil, 
qui  post  multa  tempera  a  bonis  vlris  xvi  kftte- 
das  Septembris  inventus  euro  maguo  gaadiod 
honore  hoc  in  ioco  conditus  est,  anno 
ab  incarnatione  Domini. 

Cette  inscription  a  été  retrouvée  et 
avec  les  reliques  en  1604>  par  Louis  de  Y«- 
vins,  archevêque  de  Narbonne,  à  BouteM 
même.  Le  nom  de  de  Siméon  n*est  pas  sv 
la  liste  des  évêques  ou  archevêques  deNv* 
bonne* 

{Mém.  delà  Soc.  archéol.  du  Midi,  UIBL 
p.  80.) 
BREDËNBERG,  dans  le  Jutland,  auroyaii- 

me  de  Danemarck. 

Epitaphe  de  Henri  de  Ranizau. 

Svbsiste,  Viator,  et  Henrico  Ranzouio  triim 
Daniae  Regum  inDucaUbus  Yicario,  vlro  optiiM^ 
patri  mœstissimo  pro  pielale   tua  condolelo^ 
Hic  conditur  Caius  ex  noMIssima  ei  antiquii- 
sima  Ranzouioum  gente  apud  Gimbros  orioh 
dus  :  spes  patris  et  patriae,  solameo,  oobiiiiei    < 
famiii»,  qui  Revefendissi.  Bremensis  Ardiî* 
episcopi  HolsaUae  Ducis  loannis  Adolfi  Gooalia* 
rius   et  arcis  Gottorpiœ  Praefectus,  in  medii 
vit»  cursu,  cum  hebdomaiico  quarto  complelo 
vixisset,  annos  octo  et  viginti  menses  ocio^ 
diesque  vndecim,  pro  thalamo,  quem  cogitabal, 
lumulum  adit  A.  G.  md.  ici.  xx.  Aprilis. 

Pater  hoc  stlfi  paraoU  morlalilalis  memor. 

h\  hoc  Sarcophage  conditus  est  Henricos  Ras- 

zouius  loannis  Equilis  aurati  fiiius,  Henrid  D^ 

pos,  Bredonis  pronepos,  Gaij  abnepos,  Regii 

DaniaeGhristiani  III,  Friderici  U  et  GhrisUarnlV 

olim  vices  in  Ducalibus  Slesvuicensi,  Ilolsttîx 

et  Ditmarsix  gerens,  Pi^sefectus  ards  Segebo^ 

gensis,  Dominus  in  Bredenberg,  Ranioa,  Ban- 

zouistrotus,  Nustchoou,  Melbeck,  etc.  Vixil  an- 

nos  mortuus  anno. 

Bt ego tcio  Redemplùrem ,mewn vivere :  eiiê 

ms  e  fmkfere  exdlabU. 

Viuus  lapideum  hune  mihi  paraui  lecUiloin, 

hi  que  iacerem*mortuu8. 
Noii  obsecro  me  mortuum  lacessere 

Qui  vivus  obfui  nemini. 
Hcnricus  ille  manque  sum  Ransottiu 


177  BRE 

Régis  Dani  vîcarius. 
Ooem  plarimam  plures  amarant  principes, 

Soiqae  passim  subditi. 
Qoeni  docii  honeslarunt  viri,  cumque  improbis 

Laude  cumulaueront  probi. 
Nonc,  hospeSy  ecqais  sim,  aut  mage  fuerim,  tenes  : 

Temmumen  qoi  tu  sies, 
NiMi  cogniUim  est  mihi  :  Igitur  vt  teipsum  bene 
lioscas,  rogo  His  longuro  Vale. 
Ploca  iuee  ex  quampluribus  quae  Vir  ille  illu- 
flris  Ttque  eruditus  singulari  libroipublicaait 
qooniBi  maximam  parlem  transtulit  in  suas  Va- 
in Europa   iUoenim  Delicias  Nathan 


D^EPIGRÂPUIE. 


(Labbe,  Thés.  Epii.y  p.  k9k.) 
Foyrx  ConNHAGCE. 
BgÛkHEf  Tille  libre  d'Allemagne. 

Aneiemu  inscription  à  VHÔpital  des 
Sourds'Mueis. 

,  Reipiililicae,  post  Deuro,  nullo  roonimento  tu- 
Ikires  snnl,  quam  Tirtnte  civium.  Civis  vero  is 
est,  qui  sincère  patriam  diligit,  ac  bonos  omnes 
mItos  incolomesque  desiderat/ 

(Gmos»  Supplém.  aux  Inscript,  de  Bâle^ 
p,  493.) 

BBSNDOLA,  bourg  près  de  Vicence»  au 
loyaume  Lombardo-VéDitien. 

Imp.  Cces.  D.  N. 

(Sic) 

Talenti  pio  fœlicis»« 

Semper  augusto 

Vicent  ciWt. 

(Cordino/HAÏ,  264,2  ;  Mdratori,  1094, 5.) 

nUBSGIAy  dans  le  royaume  Lombardo- 
TénitieD. 

I. 

Ancienne  inscription  d'autel. 

Fauslino  et  lovitae  niartyribus 

Victor  Maurus  ex  voto 
Posuit  mensam  civibus  suis. 

(Cardinal  Màïy  p.  76;  Fletwood,  p.  405; 
Bollàndistes,  avril,  t.  II,  p.  48  ;  Du 
Gange,  au  mot  Mensa.) 

II. 

A»Baptistirevulgairement  nomméla  Rotonde. 

Domina  nostra  Flavia  Tbeudolin^a 
cdificare  fecit  hoc  baptisterium 
▼ivente  domino  nostro  Flavio  Âgilulpho. 
Domina  nostra  Flavia  Theudolinda 
coosecrare  fecit  hoc  baptisterium 
▼irente  domino  nostro  Flavio  Adelvaddo 
salutis  saeculo  ccccccxvii. 
(Cardinal  Mai,  170,  3;  Frisi,  Memor 

Modoet. ,  diss.  ii,  p.  79.  —  Voy .  Thesaur 

diplom.j  t.  II,  p.  207.) 


BRE  178 

III. 

Dans  réglise  de  Bottonagoy  campagne  de 

Brescia. 

Sur  uoe  colonne. 

D.D.  N.N.  D.D.D.D.  N.N.N.N. 

Magno  ...  FI.  Gonstaniino  max. 

•    •    .    tori  semper  augusto  et 

•    .     •     .    tori  invicto 

.    .    .    et  perpetuis 

aug.  FI.  Gonslanlio  nob.  Gaes. 

.    .    .    tis  R.  P.  N. 

UIllI 

(Cardinal  Mai,  p.  255;  Muratori,  p. 
463,8.) 

IV. 

Au   lieu   de   Bidicciolaf    campagne   de 
Brescia^  près  de  Chiesx. 

DD.  NN.  Fi.  ValenUniano 

et  FL  Valenti  divinis 

fratribus  et  semper 

anguslis  devola  Venetia 

conlocavit. 

Voyez  une  inscriplion  semblable  àBer- 
game,  inscription  du  Musée. 

(Cardinal  Mai,  p.  263.) 

V. 

Cor.  Gauden 
tius  V.  P.  cornet. 
Gorruen.  et 
llist.  curavit, 

(Cardinal  Maï,  336,  7  ;  Mafp,  Ter.  ill., 
t.  IV,  n'47;  t.  I,  p. 340;  Gruter,  356, 
3  ;  Muratori,  694,  1.) 

En  820,  révoque  de  Brescia,  Ramperl,  fit 
placer  au  haut  du  clocher  de  la  cathédrale 
un  coq  en  bronze,  avec  cette  inscription  : 

DoMiNvs  Rampertvs  episcop.  Brixianus  galium 
hunciieri  pwecepit  an.  D.  N.  YHV.  XPI.  R.  M. 
octogentesimo  vigesimo,  indictione  xiii,  anno 
translat.  SS.  decimo  quarto,  sui  episcooatus  vero 
sexto  (i).     ^  '^      *^ 

Traduction. 

Le  seigneur  Rampert,  évêque  de  Brescia,  a  fait 
faire  ce  coq  Tan  de  Noire-Seigneur  Jésus-Christ, 
Rédempteur  du  monde,  820,  indiclion  15«  Tan 
de  la  translation  du  saint,  14«,  de  son  pontifi- 
cat le  6*. 

M.  l'abbé  Barraud  a  rappelé  cette  inscrip- 
lion dans  une  notice  sur  les  coqs  des  égfi- 
ses,  communiquée  au  Comité  des  arts  (2), 
et  dont  nous  reproduirons  quelques  ex- 
traits. 

\?  Andeonelé  des  coqs  de  nos  églises. 
Andronic  de  Cyrrhes,  au  rapport  oe  Vi- 
truve,  fit  bâtir,  à  Athènes,  une  tour  octo- 
gone en  marbre,  et  graver  sur  chacune  de 
ses  faces  les  figures  des  huit  vents  priiici- 
paux,  en  regard  des  points  du  ciel  d\)ù  ils 

m  UgheUi,  Italia  sacra,  t.  IV,  p.  535,  éd.  i719, 

\?L*'**'^*"  ^^  coimtif*,  novembre-décembre  1850. 
p.  268.  ' 


179 


BKE 


DICTIONNAIRE 


BRE 


m 


soufflent.  Au-dessus  de  cette  tour,  u  plaça 
une  pyramide  en  marbre  et,  sur  la  pyra- 
mide, un  triton  de  bronze  ayant  dans  la 
main  droite  une  baguette.  Ce  triton  était 
tellement  disposé,  au'au  moindre  change- 
ment il  tournait  sur  lui-même  pour  venir  se 
présenter  au  vent  qui  soufflait  alors  et  en  in- 
diquer la  figure  avec  sa  baguette  (1).  Le 
monument  aAndronic,  connu  sous  le  nom 
de  Tour  des  vents,  existe  encore.  Il  sert  au- 
jourd'hui de  mosquée  à  des  derviches. 
Comme  il  est  construit  en  gros  blocs  de 
marbre,  il  n'a  pas  éprouvé  de  grandes  dé- 
gradations, et  le  couronnement,  seul  eu  est 
détruit.  On  juge,  par  le  style  déjà  corrompu 
de  cette  construction,  et  par  la  médiocrité 
des  bas-reliefs,  qu'elle  est  postérieure  au 
siècle  de  Périclès  (2). 

D'après  l'auteur  anonyme  d'un  ouvrage 
ayant  pour  titre  :  De  Arte  architectonica^ 
auteur  que  cite  Bu  Cange  dans  son  Glos- 
saire^  au  mot  Yeniihgium,  un  triton  de  cui- 
vre, semblable  à  celui  d'Andronic,  aurait 
été  placé  à  Rome  sur  le  temple  d'An- 
drogëe. 

Ces  faits,  qu'il  m'a  paru  utile  de  consigner 
ici,  prouvent  évidemment  que  l'invention 
des  girouettes  ou  anémoscopes  est  anté- 
rieure à  notre  ère.  Il  n'est  donc  pas  impos- 
sible qu'on  ait  placé  des  machines  de  ce 
genre  sur  les  premiers  temples  chrétiens, 
et  qu'on  leur  ait  même  donné,  dès  lors,  la 
disposition  qu'elles  présentent  aujourd'hui  ; 
rien  ne  prouve,  toutefois,  qu'il  en  ait  été 
ainsi.  L'époque  de  l'adoption  de  celte  forme, 
que  l'on  a  dans  la  suite  invariablement  con- 
servée, ne  saurait  être  indiquée  d'une  ma- 
nière précise  :  il  en  est  de  cela  comme  de 
tant  d^autres  choses  dont  l'origine  est  abso- 
lument inconnue.  Ce  que  nous  pouvons 
dire,  c'est  qu'au  xi*,  au  x%  et  môme  au 
commencement  du  ix*  siècle,  époque  déjà 
fort  reculée,  il  y  avait  des  coqs  placés  au- 
dessus  des  églises.  Les  témoignages  de  plu* 
sieurs  auteurs  qui  ont  écrit  dans  ces 
trois  siècles,  ou  qui  rapportent  des  faits 
arrivés  dans  le  même  temps,  ne  permettent 
pas  d'élever,  à  ce  sujet,  le  moindre  doute. 

Le  premier  passage  que  je  citerai  est  tiré 
de  l'ouvrage  où  Guibert  de  Nogent  fait  sa 
propre  histoire.  Avant  de  devenir  abbé  du 
monastère  qui  lui  a  donné  son  nom,  ce  qui 
eut  lieu  vers  l'an  llOi,  ce  pieux  et  savant 
écrivain  avait  longtemps  demeuré  comme 

(1)  c  Sed  qui  diligentius  perquisiveruDt,  iradide- 
nint  eos  (ventes)  esse  octo,  maxime  quitiem  An- 
dronicus  Cyrrhestes.  Qui  eliam  exemplnm  collocavit 
Albenis  iurrim  marmoream  octogonon,  cl  in  singu- 
lis  iateribus  oclogoiii,  singulonun  venlorum  imagi- 
nes exsculptas,  conlra  sues  cujus^ueflalus  desigiiavit. 
Supraque  eam  iurrim  marmoream  metaui  perfecit, 
et  insuper  Iriloncm  xreuiii  collocavit,  dextra  manu 
virgam  porrigenicm,  cl  ila  est  machinatus,  uti  vento 
clrcumagerelur,  et  semper  contra  flalum  consisteiet, 
sdpraque  imaginem  flantis  venti  indicem  virgam  te- 
neret.  •  (Vitrdv.,  De  Architectural  lib.  i,  cap.  6, 
p.  4iderédiiiondei657). 

(2)  Span,  Weier,  J.  D.  Lerov  et  Sluart  ont  parlé 
Itec  détails  de  ce  monument  singulier. 


simple  religieux  dans  l'abbaye  de  Saint* 
Germer,  et  il  se  plaît,  dans  le  livre  de  st 
vie,  à  raconter  les  moindres  événements 
qui  y  étaient  arrivés  pendant  son  séjour. 
Voici  comment  il  décrit  en  particulier  des 
désastres  occasionnés  par  la  foudre  dans 
l'église  de  ce  couvent  : 

«  C'était  la  veille  des  saints  martyrs  Ger- 
vais  et  Protais.  Des  nuages  orageux  ét«iêiit 
amoncelés,  l'on  entendait  de  faibles  coups 
de  tonnerre,  et  de  rares  éclairs  sillonnaient 
le  ciel.  Nous  venions  de  nous  lever,  car  il  y 
avait  peu  d'instants  que  l'on  avait  donné  la 
signal  de  prime.  Nous  nous  rendons  à  l'é- 
glise avec  une  vitesse  inaccoutumée,  puis, 
après  une  courte  prière,  nous  entonnons  fe 
Deus  in  adjutorium  meum  intende.  Nous  al- 
lions contmuer,  mais  tout  à  coup  un  brait 
violent  se  fait  entendre  et  la  foudre  pénè- 
tre dans  l'église.  Elle  fond  d'abord  on  ren- 
verse le  coq  placé  au-dessus  de  la  tour,  ainsi 
que  la  croix  et  son  support;  elle  ébranle 
la  nièce  de  bois  à  laquelle  ces  objets  étaient 
flxés  ;  elle  arrache,  en  les  brûlant  à  moitié, 
les  lattes  de  la  couverture,  malgré  les  doos 
qui  les  retiennent,  et  s'introduit  par  la  fe- 
nêtre occidentale  dans  la  tour.  Bientôt  elle 
atteint  le  crucifix  placé  au-dessous  et  elle 
le  brise  en  faisant  sauter  la  tête  et  le  cdté 
droit.  Elle  ne  brûle  pas  toutefois  ces  par- 
ties, mais  elle  consume  tellement  le  oras 
droit  de  la  croix  et  du  Christ,  qu'on  ne  pal 
retrouver  que  le  pouce etc.,  etc.  (1).  » 

Le  Livre  Noir  de  Coutances,  indique  par 
M.  Bouet,  dans  le  Bulletin  de  la  Soetéti 
française,  contient  aussi  la  relation  d'uo 
orage.  Pendant  cet  orage,  arrivé  en  1091,  It 
foudre  renversa  plusieurs  parties  de  la  ca- 
thédrale de  Coutances  et  détruisit,  en  parti- 
culier, le  coq  qui  se  trouvait  au-dessus  de 
la  grande  tour.  Le  rétablissement  de  ce  coq 
est  rapporté  de  la  sorte  : 

«  L'évéque  sentant  sa  mort  approcher  et 
gémissant  des  désastres  oui  étaient  arrivés 
à  l'église,  envoya  en  Angleterre  chercher  le 
))loiiJbier  Brisonel.  11  Bt  boucher  toutes  les 
l'entes  de  la  tour  de  plomb,  réparer  les  tours 
et  le  chevet,  refaire  et  replacer  sur  la  grande 
tour  le  coq  doré  que  la  loudre  avait  détruit. 
Quand  on  lui  eut  appris  que  le  coq,  tout 

(1)  f  Yix  paucae  hebdoroades  emens»  fuerant, 
cnm  esset  vigilia  martyruni  Gervasii  et  ProtasH, 
parvo  emergenie  lonitruo,  nec  crebrescente  corusco, 
tempesluosi  aeris  iiubilus  eminebal.  Mane  ergo  nobU 
surgentibus  parvo  admodum  spalio  primas  bÎDrae  ai- 
gniini  insontierat.  Ad  ecclesiam  insolila  celerilale 
convenimus;  post  brevissimam  orationem,  Den$M 
adjutorium  meum  intende  dixeramus  ;  sed  cuni  vel- 
lemus  aggredi  sequenlia,  ictu  ruciile  grandisouo  ful- 
niiiiis,  lioc  Hiodo  peneiralur  ccclesia.  Gallum,  qui 
super  lurris  erai  crucem.  columque  aul  dispergit  aul 
cremal;  irabem  cui  haec  insidebant  debiliial ,  et 
sciiuiulas  clavis  afûxas  semiureudo,  convelleas  per 
occidcnlalûm  lurris  viiream  inlrat.  Crucifixi  Douiiui 
imaginem  subler  sianlem,  illiso  usque  ad  niînam 
capile,  fixoque  lalere  dexiro,  frangit,  non  ustiilat; 
dexlrum  vero  brachium  et  crucis  et  iniaginis  sic  urii 
et  Iruncal,  ut  prêter  manus  pollicem  de  tolo  bra- 
chio  (|uidpiam  nemo  reperiat.  »  (Guibert,  De  Vita 
$ua^  lib.  I,  cap.  ^^2,  p.  483  de  rédition  de  1631.) 


181 


BRE 


DEPIGRAPHIE. 


BRE 


482 


éclatant  de  dorure,  était  rétabli  et  replacé  h 
l*eadroit  qu*il  occupait  auparavant,  il  or- 
donna qu'en  le  soulevant  avec  les  deux  bras 
et  les  deux  mains,  on  le  mit  sur  son  séant. 
Assis  de  la  sorte  dans  son  lit,  il  pria  et  ren- 
dit grâces  à  Dieu;  puis  s*étant  recouché  : 
c  J'aurais  craint,  dit-il,  si  ma  mort  était 
fl  arrivée  plus  tôt,  que  ce  coq  ou  un  autre 
«  semblable  ne  fût  jamais  remonté  en  cet 
c  endroit  (1).  » 

Dans  le  livre  de  la  Vie  de  saint  Switin, 
Wolstan,  auteurdu  x' siècle,  parle  en  termes 
pompeux  du  coq  placé  au  haut  de  Téglise 
que  révAque  Eiiége  avait  fait  bAtir  à  Win- 
chester : 

«  Un  coq  d'une  forme  élégante,  dit-il,  et 
tout  resplendissant  de  l'éclat  de  Tor  occupe 
le  somnwt  de  la  tour  ;.  il  regarde  la  terre  de 
haut;  il  donine  toute  la  campagne.  Devant 
lui  se  jsrteotent  et  les  brillantes  étoiles  du 
nord  aC  les  nombreuses  constellations  du 
xodiaque.  Sous  ses  pieds  superbes,  il  tient 
le  sceptre  du  commandement  et  il  voit  au- 
dessous  de  lui  tout  le  peuple  de  Winches- 
ter. Les  autres  cogs  sont  les  humbles  sujets 
de  celui  qu'ils  voient  ainsi  planant  au  mi- 
lieu des  airs  et  commandant  avec  fierté  à 
tout  l'Occident.  Il  affronle  les  vents  qui 

Eenl  la  pluie  et,  en  se  retournant*  sur 
[nèmey  if  leur  présente  audacieusement 
Il  tète.  Les  efforts  terribles  de  la  tempête 
DO  rébranlent  point  ;  il  reçoit  a^vec  courage 
et  la  neige  elles  coups  de  Touragan;  seul, 
il  aperçoit  le  soleil,  à  la  fin  de  sa  course,  se 
précipitant  dans  l'Océan,  et  c'est  à  lui  qu'il 
est  donné  de  saluer  les  premiers  rayons  de 
r^urore.  Le  voyageur  qui  Taperçoit  de  loin 
6xct  sur  lui  ses  regards,  sans  penser  au  che- 
min qu'il  a  encore  à  faire  :  il  oublie  ses  fa- 
tigues; il  s'avance  avec  une  nouvelle  ar- 
deur. Quoiqu'il  soit  encore  en  réalité  assez 
lûii(  du  terme»  ses  veux  lui  persuadent  ou'il 
r  touche  (2).  » 

(1)  c  Cemens  aatem  beaiae  memoriae  praesol,  mor^ 
teoi  sibi  imminere,  et  condolens  casihus  ecclesiai^ 
nsîtio  ÂDgiiani  et  vocavii  ad  se  Brisonetuin  pkiin- 
bsrium,  fecitque  omnes  discissiones  cooperirc  turris 
^mbe»  et  insuper  lurres  et  capitia  redintcgrarc , 
ma  eiSam  dêëuralum  gallum  quem  pnedtciuin  (\ilgiir 
telniierat,   sludiose  reslaurari   m^joriquc   liirri 

ϔinpoui.  Ut  ergo  uuntiatuin  esl  ei  quia  gallus 
ot  resliUitus  esset,  et  superimposiius  siio  loco, 
jMHÎt  se  manibut  ambabus  et  brachiis  in  sessuni 
nniai  erigi,  ticque  sedens  in  lecto,  Deo(iuc  grali^s 
igeas,  oravit;  et  quum  postmodum  repausasset  : 
f  Tinebam,  inquit,  quod,  si  meus  obilus  pncvonis- 
fl  let,  aouquam  gallus  ille,  vel  illi  consimilis,  illuc 
I  ollariw  aseendisset.  »  (Bulletin  monumental  de 
M.  de  Gaumont,  t.  XV,  p.  552.) 
(2)  Additur  ad  spécimen  stal  ei  quod  verticc  gallus 

Aureus  omatu,  grandis  et  intuilu. 
Despicltomne  solum,  cuuctis  supereminet  arvis, 

Signiferi  et  Boreae  sidéra  pulchra  videus. 
Imperii  scâ^nim  pedibus  lenet  ille  superbis, 

mat  super  et  cunctum  Wintoniae  populum. 
Imperat  et  cunctis  evectus  in  aéra  gallis. 

Et  régit  occiduum  nobills  imperium. 
Implger  imbriferos  qui  suscipit  undique  ventes 

Seque  rotando  suam  praebet  eis  faciem. 
Tnrliinis  horrisonos  sufferlque  viriliter  ictus 
lotrepidus  perstans;  flabra,  nivestoleraus. 


Enfin  Ughelli,  dans  son  ïtalia  sacra,  nous 
apprend  que,  de  son  tem[)s  (en  1670),  on 
voyait  encore  è  Brescia,  ville  du  royaume 
lombard-vénitien,  un  cog  en  bronze  que 
l'évéque  Rampert,  la  sixième  année  de  son 
épiscopat  (ci)  820),  fit  fondre  et  placer  au 
haut  du  clocher,  el  sur  lequel  était  gravée 
l'inscription  dont  nous  donnons  le  texte  ci- 
dessus,  col.  178,  commençant  par  ces  mots  : 
DoMiNvs  Rampertvs,  etc 

S*  Symbolisme  do  coq  des  égUses. 

L'exactitude  avec  laquelle  le  coq  marçjue 
les  heures  de  la  nuit  en  chantant  ordinaire- 
ment par  trois  fois  différentes,  à  minuit,  à 
deux  heures  et  au  point  du  jour,  l'a  fisiit 
considérer,  par  les  anciens,  comme  l'em- 
blème de  lactivité  et  de  la  vigilance,  et 
leurs  mvlhologues  rapportent  qu'Alectryon, 
favori  de  Mars,  fut  métamorphosé  en  cet 
oiseau,  parce  qu'il  s'était  enaormi  au  lieu 
de  veiller  à  la  porte  du  palais  de  Vénus, 
comme  il  en  avait  été  chargé 

Les  Grecs  et  les  Romains  aimaient  beau- 
coup les  combats  do  coqs.  Témoins  de  l'a- 
charnement avec  lequel  ces  animaux  s'atta- 
quaient et  se  di/fendaient  dans  ces  sortes  de 
luttes,  ils  les  placèrent  encore  sur  leurs 
monuments  el  leurs  médailles,  pour  figurer 
l'intrépidité  et  la  valeur  guerrière  (1). 

Comme  les  idées   symboliques   que  les 

Saïens  avaient  attachées  au  coq  étaient  fon- 
ées  sur  ses  mœurs,  sur  ses  habitudes,  sur 
Theure  à  laquelle  il  fait  entendre  son  chant 
pendant  la  nuit,  et  qu'elles  ne  renfermaient 
rien  d'idolâtri(j[ue  ni  de  sui)erstitieux,  les 
chrétiens  ne  firent  aucune  difficulté  de  les 
adopter  en  les  appliquant  à  la  religion. 
Plusieurs  tableaux  des  catacombes  de  Rome 
représentent  l'oiseau  qui  annonce  le  lever  du 
soleil;  et  si,  dans  quelques-uns*  placé  à 
côté  de  saint  Pierre,  il  rappelle  le  renie- 
ment de  l'apôtre,  dans  la  plupart  des  autres, 
il  est  le  symbole  do  la  vigilance  chrétieQne  ^ 
et  du  zèle  pour  le  service  de  Dieu  et  le  sa- 
lut des  flmes  (2). 

Des  raisons  analogues  à  celles  qui  avaient 
fixé  la  signification  générale  du  coq  le  tirent 

E  rendre  encore  dans  l'Eglise  comme  l'em- 
lème  particulier  des  ministres  de  la  reli- 
gion, et  surtout  des  prédicateurs,  qui,  pu- 

Oceano  solem  solus  vidit  ipse  ruentem  : 
AuroRB  primum  cernit  et  hic  radium. 

A  lonçe  adveniens  oculo  vicinus  adhaeret, 
Figit  et  adspectum  dissociante  loco. 

Quo  fessus  rauitur  visu  mirante  viator. 
Et  pede  disjunctis  luminc  juncius  acle>t. 

(Acta  tanctorum  ordinis  tancti  Bénédicité  saec.  v, 
pag.  631.) 

(1)  Voir  MiLUN,  Dictionnaire  de$  beaux-artê,  U  I, 
p.  560. 

(î)  Bosio,  Borna  êotterranea,  lib.  iv,  cap.  41.: 
Delgallo,  p.  67i  de  rëdiliuo  de  1650.  —Raoul  Ro- 
chelte,  Jranoire  iurlet  pierres  sépulcrales  des  cata- 
combes  chrétiennes  de  Bome,  dans  le  tome  Xlil  des  . 
Mémoires  de  CAcadémie  des  inscriptions  et  belles- 
lettres,  p.  SOS  et  i06. 


185 


BRE 


DICTIONNAIRE 


BRE 


484 


vriers  infatigables  de  l'Evangile,  doivent 
travailler  avec  une  ardeur  incessante  au  sa- 
lut de  leurs  frères,  leur  montrer  les  écueils 
qu'il  leur  importe  d'éviter,  leur  rappeler  la 
\ie  future  et  combattre  courageusement,  par 
leur  parole  éloquente  et  forte,  les  ennemis 
de  la  religion.  «  Sous  le  nom  de  coq, 'dit, 
dans  son  traité  des  Formules  spirituelles, 
saint  Eucher,  qui  mourut  vers  l'an  454, 
sont  désignés  les  saints  prédicateurs,  parce 

au'au  milieu  des  ténèbres  de  la  vie  présente, 
s  s'appliquent  à  annoncer  par  leur  prédi- 
cation, comme  par  un  chant  sacré,  la  lu- 
mière de  l'éternité  ;  ils  disent  :  a  La  nuit 
disparaît,  le  jour  approche,  etc.  (1). 

Le  coq  ayant  été  ainsi  choisi,  dès   les 

f crémiers  siècles,  pour  figurer  la  vigilance, 
'intrépidité  du  chrétien  et  le  prédicateuir 
zélé,  il  ne  nous  serait  guère  permis  de  dou- 
ter, lors  môme  que  nous  n'aurions  d'ailleurs 
aucun  témoignage  positif,  qu'en  le  plaçant 
au-dessus  des  églises,  l'on  n'ait  voulu  rap- 
peler l'un  de  ces  sens  mystérieux  et  symboli- 
ques ;  mais  les  auteurs  liturgiques  du  moyen 
Age  s'expriment  à  ce  sijyet  de  la  manière 
la  plus  lormelle  :  nous  en  citerons  quel- 
ques-uns. 

Bans  son  traité  liturgique  intitulé  De 
gemma  anirncBy  Honoré  le  Solitaire,  écolâtre 
de  l'église  d'Autun,  qui  écrivait  vers  l'an 
1120,  dit  que,  par  le  coq  du  clocher,  le 

Srôtre,  coq  de  Dieu,  est  averti  d'appeler  à 
latines  ceux  qui  dorment  (2). 

Roinerus,  religieux  de  l'ordre  des  Frères- 
Prôcheurs,  auteur  du  xin*  siècle,  dans  son 
livre  contre  les  Vaudois,  reprochant  aux 
pauvres  de  Lyon  de  ne  vouloir  reconnaître 
aucun  sens  mystique  dans  la  sainte  Ecri- 
ture et  dans  les  paroles  et  les  rites  de  l'E- 
glise, cite,  comme  exemple  d'une  interpré- 
tation de  ce  genre  au'on  doit  admettre,  l'i- 
dée de  docteur  attacnée  au  coq  placé  sur  le 
clocher  des  églises  (3). 

Mais  aucun  auteur  n'est  entré  dans  plus 
de  détails  sur  la  signiQcation  mystique  du 
coq  des  églises  que  Guillaume  Durand, 
évêque  de  Mende,  mort  en  1296.  Voici  com- 
ment il  s'exprime  dans  son  Raiionale  dirtno- 
rum  officiorumy  liv.  i,  chap.  1,  nombre  22  : 

<x  Le  coq  placé  au-dessus  de  l'église  dési- 
gne les  prédicateurs.  L'animal  qu'il  repré- 
sente veillant  toujours,  divise  par  son  cnant 
les  heures  des  nuits  profondes,  il  éveille 
ceux  qui  dorment,  il  annonce  Je  retour  du 

(1)  c  GaUinominedesignanturpraedicatoressanctl 
qui,  inter  tenebras  viue  j^rsesenlis,  student  venturam 
lucem  praedicando,  quasi  cantando  nuntiare.  Dicunt 
enim  :  Nox  prxcessii,  dles  autem  appropinquavit,  etc.  » 
(S.  EucBER,  de  Spiritual,  form.  c.  5.) 

(i)  <  Per  galluro  admoiielur  presbyter,  gallus  Del, 
ut  per  campanam  dorinienfes  ad  malutinas  exeitel.  > 
(HoNORiDS  AuGOST.,  de  Gemma  animœ^  lib.  i,  p.  145.) 

j[3)  c  Item  inysticum  seiisum  in  divinis  Scripturis 
réfutant  prsecipue  in  diclis  et  actis  ab  Ecclesia  tra- 
diiis,  ut  quod  gallus  super  campanile  signîilcat  doc- 
torein.  i  (Reiherus,  lib.  contra  Valdennsy  cap.  v, 
in  Magna  Bibliotheca  veterum  Patrum^  a  Margarino 
(ie  la  Signe  collecta,  t.  Xlll,  p.  30i,  col.  1.  A.) 


jour  ;  mais  auparavant  il  s'excite  lui-même 
à  chanter  en  se  battant  les  flancs  de  ses  ai- 
les. Chacune  de  ces  circonstances  a  son  ap- 
plication. La  nuit  est  le  siècle  au  milieu  du- 
quel nous  vivons  ;  ceux  qui  dorment  sont 
les  enfants  de  cette  nuit,  plongés  dans  le 
sommeil  du  péché.  Dans  le  coq,  il  faut  re- 
connaître les  prédicateurs  qui  prêchent  avec 
force,  excitent  ceux  qui  dorment  à  rejeter 
les  œuvres  de  ténèbres  en  leur  criant  :  Mal- 
heur à  ceux  qui  sont  ensevelis  dans  le  som- 
meil ;  réveillez-vous ,  vous  qui  dormez.  Ces 
ministres  de  la  parole  sainte  chantent  le  jour 
qui  va  paraître,  lorsqu'ils  annoncent  le  ju- 
gement de  Dieu  et  la  gloire  éternelle.  Avant 
de  prêcher  aux  autres  les  vertus  chrétien- 
nes, ils  repoussent  eux-mêmes  prudem- 
ment le  sommeil  du  çéché  en  chitiant  leur 
corps,  comme  le  faisait  l'Apdtre,  qui  s^é- 
criait  :  <c  Je  traite  rudement  ma  chair  et  je 
<K  la  réduis  en  servitude.  »  Les  prédicateurs, 
enfin,  comme  le  coq,  se  tournent  contre  la 
vent,  quand,  en  s'élevant  contre  les  rebellai 
et  les  reprenant,  ils  leur  résistent  fortemeDl, 
afin  qu'on  ne  leur  reproche  pas  d'avoir  fin 
à  l'approche  du  loup. 

L'auteur  du  Rational  ne  s'arrête  pas  là; 
il  yajusqu*à  indiquer  la  signification  de  la 
tige  qui  supporte  le  coq,  et  la  position 
même  de  cette  ti^e  au  sommet  db  l'é- 
4iGce. 

a  La  verge  de  fer  est  l'emblème  de  k 
droiture  des  paroles  du  ministre  de  l^Evan- 
gile,  qui  jamais  ne  doit  se  laisser  conduira 
par  des  motifs  humains,  mais  parler  toiH 
jours  d'après  les  inspirations  de  Dieu,  ail» 
qu'il  est  écrit  :  «  Si  quelqu'un  parle,  qu'il 
«  paraisse  que  Dieu  parle  par  sa  bouche,  i 
{I  Peir.  ly,  11.)  Quant  à  la  position  de  cette 
verge  de  fer  au-dessus  de  la  croix  ou  du  ftlte 
de  l'église,  elle  indique  que  les  paroles  de 
la  sainte  Ecriture  ont  été  accomphes  etoop- 
sommées,  et  c'est  pour  cela  que  Jésus-Christ 
sur  la  croix  s'est  écrié  :  Tout  est  con- 
sommé (1).  )» 

(i)  f  Gallus  supra  ecclesiam  posiUis  praedicftioici 
désignât.  Gallus  enim  profundae  noctis  pervigil  bem 
suc  cantu  dividit  :  liormienles  excitai ,  diem  appi^ 
pinquantem  prsecinit ,  sed  prius  seipsum  aUm 
verbere  ad  cantandum  excitai.  Hascsiogula  mysuri» 
non  carenl.  Nox  enim  est  hoc  saecaium  :  dormieBiei 
sunl  filii  hiijus  noctis  in  peccaiis  jaceotes.  Gilte 
pnedicatores  qui  distincte  prsBdicanl  et  dormienlM 
excitant,  ut  abjiciant  opéra  tenebramm  damantes  : 
vae  dormientibvs.  Ëxsurge  qui  dormis.  Lucem  venta- 
ram  praenunliant,  dum  diem  judlcii  et  futnram  glo- 
riam  praedicant  :  et  prudenter  antequam  aliis  virta- 
tem  praedicent  se  a  somno  peccati  excitantes  :  oorpiii 
suum  casligant.  Idem  tesialur  Âpostolus,  aude  ca- 
stigo  corpus  meum,  etc.  Ili  etiam,  sicut  et  gaUns, 
contra  ventum   se  veriunt,  quando  Incrqpando  et 
arguendo  contra  rebelles  fortiter  resistunt  :  ne  lopo 
ve;)iente  fugisse  arguanlur.  Yirga  ferrea  io  qoa  gal- 
lus sedet,  rectum  repraesentatpràedicanUssermoiieiii» 
ut  non  loquatur  ex  spirilu  hominis,  sed  Dei  :  iuxu 

illud  :  si  quis  loquiiur  quasi  sermones  Dei Qood 

vero,  virga  ipsa  est  supra  crucem,  seo  summitatem 
ecclesiae  posita  innuil  sermonem  Scriplurarum  coii« 
summaium  esse  et  confirmatum.  Unde  Dominus  în 
passione  ail  :  c  Gonsiwiiiiatttm  est.  »   (GuiUelm. 


185 


BRE 


D*EP1GRAPHIE. 


RRE 


186 


S*  Fome  det  ooqs.  —  Matière  a? ee  laquelle  on  les  a 
fabriqués ,  place  qii*OQ  leur  a  assignée  sur  les 
égUses^ete. 

Il  est  impossible  de  dire  quelque  chose  de 
précis  sur  la  forme  qu*on  a  donnée  autrefois 
aux  coqs  des  églises.  Il  n'existe  guère  main 
tenant»  soit  dans  les  musées  soit  au  haut  des 
édiGcessacrés,  de  monuments  de  ce  genre  qui 
aient  une  certaine  ancienneté  ;  et  les  représen 
tations  qu*on  trouve  sur  les  tapisseries,  sur 
lesTÛmettes  des  manuscrits,  sur  les'vitraux, 
sont  Tune  trop  petite  dimension  et  trop  im- 
parfaites pour  aonner  une  idée  exacte  de 
Fcdgel  quelles  retracent.  On  aura  cherché, 
sans  doute,  à  se  rapprocher  autant  que  pos- 
sible de  la  nature,  et  on  l'aura  imitée  davan- 
tage aux  époques  où  l'art  était  le  plus  en 
progrès.  Si  l'on  devait  rencontrer  des  coqs 
apparfeDant  au  moyen  Age,  ce  serait  d'après 
J^aCal  de  la  sculpture  et  de  la  ciselure  aux 
diffi^nts  siècles  de  cette  période ,  qu'on 
pourrait  leur  assigner  une  date  plus  ou  moins 
eertaine. 

Maintenant,  les  coqs  de  nos  églises  ont 
ordinairement  les  ailes  baissées,   et  sont 
dans  la  position  d'un  oiseau  qui  marche  ou 
se  tient  perché.  C'était  là  l'attitude  qu'on 
avait  coutume  de  leur  donner  autrefois.  Ce- 
pendant» celui  qu'on  observe  dans  la  tapis- 
serie de  Bayeux,  au-dessus  de  l'église  de 
Westminster,  parait  avoir  les  ailes  éplo^rées. 
Cette  figure  est  peut-être  la  plus  ancienne 
représentation  du  monument  qui  nous  oc- 
cupe. On  sait  que  la  tapisserie  de  Bayeux 
date  au  moins  du  xii*  siècle. 

11  y  a  tout  lieu  de  croire  qu'on  s'est  tou- 
jours servi  de  cuivre  pour  la  fabrication  des 
coqs,  comme  on  s'en  sert  encore  ainour- 
(fhui.  Ce  métal  a  Tavantage  de  ne  pas  s^oxy- 
der  profondément  comme  le  fer,  et  l'pn 
peut,  en  le  réduisant  à  une  certaine  épais- 
seur, donner  aux  objets  pour  lesqruels  on 
remploie  toute  la  légèreté  désirable,  sans 
nuire  à  la  solidité,  ce  qu'on  n'obtiendrait 
pas  avec  le  plomb.  Il  était,  du  reste,  d'un 
usage  ordinaire  pour  les  reliquaires,  les  sta- 
tuettes, les  vases  et  les  instruments  em- 
ployés dans  la  décoration  des  églises  et  les 
eéremonies  du  culte.  Lis  coq  de  Brescia,  fa- 
briqué au  IX*  siècle  était  de  cuivre. 

ITaprès  le  témoignage  de  plusieurs  écri- 
vains ecclésiastic^ues,  u  parait  qu'assez  sou- 
fent  Ton  enrichissait  les  coqs  de  dorures. 
La  description  de  Wolstan  et  le  Livre  Noir 
nous  apprennent  que  ceux  de  Coutances  et 
de  Wincnester  avaient  été  dorés,  et  Eck- 
hard,  auteur  du  x*  siècle,  dans  son  livre 
de  Coiibuê  sancti  Galli^  parle  d'un  coq  que 
deux  voleurs  avaient  voulu  dérober,  parce 
qu'ils  s'étaient  imaginé  qu'il  était  d'or  mas- 
sif. Cette  dorure,  en  préservant  de  l'oxyda- 
tion le  mét^  avec  lequel  on  les  avait  formés, 
leur  donnait  un  brillant  éclat,  et  en  faisait 
un  riche  ornement,  capable  de  couronner 
dimement  le  sommet  du  temple  chrétien. 
Cétaient  surtout  les  tours,  parties  des 

DrauKD,  Baîionale  div.  offic.»  lib.  i,  cap.  1,  n»  22; 
1. 1,  p.  7,  edit.  an.  1574.) 


églises  plus  élevées  que  les  autres,  qui  su])- 
portaient  ces  anémoscopes,  mais  on  en  or- 
nait quelquefois  encore  le  haut  des  combles, 
au-dessus  du  chevet.  Leurs  tiges  étaient  tan- 
tôt placées  sur  une  croix  de  fer,  et  tantôt, 
quoique  moins  fréquemment,  elles  étaient 
immédiatement  fixées  sur  la  toiture.  Les 
tapisseries  de  la  cathédrale  de  Beauvais,  qui 
ont  été  exécutées  dans  la  première  partie  du 
xvr  siècle  et  qui  représentent  les  villes  de 
Paris, de  Reims  etde  Beauvais,  montrent  par- 
tout des  croix.  Sur  celle  de  Bayeux ,  on 
ne  voit  qu'une  verge  simple  et  sans  traverse. 
Tels  sont  les  documents  que  j'ai  pu  me 

Erocurer  par  mes  recherches.  Ils  sont 
ien  insuffisants.  D'autres,  j'ose  l'espérer, 
les  compléteront,  et,  après  avoir  donné  des 
notions  précises  sur  l'architecture  de  nos 
églises,  sur  les  différents  objets  d'art  qu'elles 
renferment,  on  parviendra,  sans  doute  aussi, 
è  tracer  d'une  manière  satisfaisante  l'his- 
toire du  monument  qui  les  surmonte. 

BRESLAU,  en   Silésie,    au  royaume  de 
Prusse 

EpUaphes  diverses  données  par  Gros,  au  Sup- 
plément des  inscriptions ^de  Bâle^  p.  Jfli 
385,39*.     ^ 

Johannes  Graio  a  Crafftelm 

hoc  sibi  fecit  Epitapbiiun. 

Saucius  iuvidiae  morsu  :  sed  vulnere  sanus, 

Ghriste,  luo,  jacet  hic  in  requlele  Grato. 

'GoDscia  mens  recti,  Ghristo  considère  docla, 

Omuia  fert,  ferat  ut,  scire  Deum,  salis  est. 

Yralislavlae,  anno  1S85.  9  Nov.  »Ul  76. 

Triwn  imneratorum  tomliarius  fuit  ferdinandi  MaxnnUiaÊH 
et  RùdolphL  nempe  vatris,  fuH  et  nepotis  :  id  quod  ipu 
dmnœgratiœ  atque  feOeitati  acceptum  reiuHl,  et  Mêjsr- 
tibm  dectaramt^  qws  paulo  ante  otritum  incutetidoêm 
œ$  curavU,  quod  effigiem  ipiius  eoruimnt. 

Osaribus  placuisse  iribas,  dod  vltima  laus  est  : 
Me  pater  hac  ornanl,  filius  atque  nepos. 

GoDsiliis  osum  reetis  mens  coascia  gaudei  : 
TeaUs  ei  ars  Medica  ;  leslis  ei  Invidla. 

D.    0.   M.    S. 

Pétri  Monavii,  Yralislaviensis,  patricia  familia 
nati,  S.  Gaes.  Majest.  Medici,  viri  Irium  lingua- 
rum  et  bonarum  omnium  disciplinarum  cogni- 
tione  cum  singulari  pietate  conjuncta,  claris. 
memor.  Obiit  anno  m.  d.  lxxxvui.  xu.  Ifi^ji» 

setat.  xxxvu. 

Du  même. 
Monavius  placide  cubât  hac  Jacobus  in  orna; 

Nosse  satis  fuit  hoc  fors  :  sed  et  isU  lege  ; 
Dives  erat  virtute,  fide  integer,  impiger  arte, 

Gonsilio  felix,  Relligione  potens. 
His  quia  surripuil  morli  se  dolibus,  ipsa  in 

Morte  suae  famae  nomine  vivit  adhuc 

Eteostichon  ou  Chronographe. 

Contenant  rannée,  le  mois  et  le  jour  de  la  mort. 

Trlêtl orItCeLio  LVX  uXta  oCtobrlsabaXe^ 

MonaVIdiVt  CeLerIs  itat  ne  CI$  hora  plo. 

Erat  îs  Patritius  Yratialaviens.  et  ConsilUrlua  Ligio-Berg. 
de  cajos  obita  acripalt  Epinolam  D.  1. 1.  Grynsus. 


«7 


BBE 


DIGT10:«NAmE 


BRI 


188 


Jusiificantet  muUo$  ut  steiiœ  in  iempiterna  ucuia 

erunt. 
ioluinni  Aurifiibro  Vraiislav.  S.  Th.  D.  el  Ec- 
oles. bujas(  Vratiêl  )  Paslori  :  Acad.  Witemberg. 
et  Rofticb.  quoadam  Professorî  :  ante  rediliun 
yero  in  Ratriam  Samlandiae  Pomessianae  que  in 
Borissia  per  plures  annos  Pnesidi  :  viro  pune 
Reiîgionis  gludio  et  totius  Philosophie,  inprimis 
Ycro  Matbes.  ac  lingg.  pnecipp.  cogullione  cL 
vita  in  bis  terris  an.  5i.  m.  7.  d.  17.  boneste 
el  laudabililer  acta  :  Anno  vero  1568.  d.  mens. 
Octobris.  17.  supersUie  conjuge  Sara,  loan. 
Helsi  Tbeol.  D.  filia  :  quse  quadrienno  post  re- 
lictis  quatuor  Ûliis  et  duabus  ftliabus  diem  suum 
oI>iit ,  féliciter  et  saacle  morluo  :  Laurenlios 
Scbollilus  Vralisi.  Phil.  et  Med.  D.  socero  ei 
soenii  apt.  hîc  conditis,  officios»  pietalis  ergo 
p.  Anno  1590. 

In  memoria  œtema  eritjustus. 

BRETIGNT,  en  France. 

En  1706,  des  ouvriers  qui  construisaient 
un  caveau  pour  le  comte  ue  Fontaine-Martel 
dans  le  chœur  de  Saint-Pierre-de-Brétignj, 
ouvrirent  une  voûte  sous  laquelle  ils  trou- 
vèrent deux  cercueils  de  plomb,  l'un  du 
mari,  l'autre  delà  femme,  nommée  Anne  de 
Saint-Bertevin  :  celui  du  mari  avait  éprouvé 
Teffet  ordinaire  du  temps ,  il  ne  reniermait 
que  de  la  cendre  ;  celui  de  la  femme  parut 
plus  pesant  lorsqu'on  le  remua  ;  les  ouvriers 
se  hâtèrent  de  l'ouvrir, croyant  y  trouver  des 
richesses  ;  ils  y  virent  un  corps  dans  son 
entier,  sans  la  moindre  corruption,  et  qui 
même  avait  une  certaine  fraîcheur  et  aes 
couleurs  vermeilles  ;  les  bras  étaient  flexi- 
bles ;  le  temps  avait  épargné  jusqu'aux  ru- 
bans qui  étaient  autour  de  la  tête  ;  le  linceul 
était  un  peu  roux,  mais  du  reste  il  était 

f)resque  entier.  On  remarqua  seulement  que 
a  défunte  avait  le  bout  du  nez  un  peu  noir, 
comme  s'il  eOt  été  meurtri  ;  ce  que  l'on  at- 
tribua à  quelques  coups  que  l'on  avait  peut- 
être  donné  à  son  cercueil,  en  voulant  l'ou- 
vrir: on  exposa  ce  corps  dans  l'église  à  vi- 
sage découvert;  le  peuple  y  accourut  de 
toutes  parts  pendant  trois  jours  ;  les  couleurs 
commencèrent  alors  à  perdre  un  peu  de  leur 
vivacité,  et  les  chairs  ne  conservèrent  pas 
long-temps  la  même  consistance,  mais  Mgr 
l'archevêque  de  Paris,  le  cardinal  de  Noailles, 
ne  donna  pas  le  temps  à  l'air  de  déployer 
tout  son  effet  sur  ce  cadavre  qui  eût  été  bien- 
tôt réduit  en  poussière  ;  il  ordonna  q^ue  l'on 
remit  cette  femme  dans  le  caveau  qui  l'avait 
si  bien  conservée  tout  un  siècle.  On  avait 
fait  poser  au-dessus  de  ce  caveau  une  pierre 
carrée,  sur  laouelle  est  gravée  cette  ins- 
cription : 

Ci  gtt  Anne  de  Berthevin,  aame  verlueuse  de  ce 
lieu,  décédée  l'an  1587,  et  trouvée  entière  et  $an$ 
corruption  le  30  avril  1706; 

Mais  M.  de  Yinlimille,  archevêque,  l'a  fait 
ôter. 

(HuRTAUT  et  Magnv,  Dict.  de  Paris  et  aes 
environs.) 


BRIE-COMTE-ROBEBT,au  diocèse  de  Pa- 
ris, en  France. 

Cette  ville  a  produit  quelques  personnages 
distingués. 

Nicolas»  deBraya,  dont  le  nom  doit  être  tra- 
duit par  Nicolas  de  Braye,  est  celui  qui  a 
écrit  en  vers  hexamètres  au  xui*  siècle,  la 
vie  et  les  actions  de  Louis  YIII,  père  de 
Saint-Louis,  qu'il  dédia  à  son  évêque  Guil- 
laume d'Auxerre,  qui  fut  assis  sur  le  siège 
épiscopal  de  Paris,  en  1SS8.  Son  ouvrage  est 
imprimé  dans  le  cinquième  volume  de  Du- 
chesne. 

Nicolas  de  Braye,  différent  du  précédeoli 
fut  chanoine  de  Chartres  sous  Philippe  le 
Bel,  par  lequel  il  fut  chargé  de  la  levéq  de 
la  subvention  en  la  sénéchau^ée  de  Cacças- 
sonne,  Tan  1314. 

Thierry  de  Braye  fut  doyen  de  la  métro- 
politaine de  Sens  sous  le  règne  de  Phi|imie 
de  Valois.  Sou  épitaphe  qui  est  daii$  cfiTle 
église,  commence  ainsi  :  Eio  Thierrycm  as 
Broya  Comitis  Roberti  Paris.  Diœee$h.  B 
mourut  en  1349. 

Henri  de  la  Motbe,  curé  des  Saipts-Inpp- 
cents  il  Paris,  sous  le  règne  de  Louis  X|. 
voici  son  épitaphe  gravée  sur  la  pierre»  1 99 
pilier  contre  Téglise  :* 

Cy-devant  contre  ce  pilier 

Gisi  avee  d'autres  un  laîHier, 

MeuH  de  èa  Motke^  jadis 

Préire,  à  qui  Dieu  doint  Pani^ 

Natif  de  la  ville  de  Braye, 

Contre  Robert,  c'est  chose  vraie; 

fiénéûcier  en  TEglise 

Saint-Benoit  k  Paris  assise^ 

El  Chapelain  en  cette  cuie: 

Lequel  fut  mis  en  sépulture, 

L*aa  mille  quatre  cent  quatre-vingt, 

Le  vingtième  octobre  comprins. 

U Index  (uneretês  des  célèbres  cbii^arglm^ 
de  Paris  fait  mention,  à  Tan  1715,  de  ChaqfM 
Gilles,  natif  de  Brie-Comte-Roberl,  quia  9M 
la  première  dignité  de  leur  collège,  et  dor^t 
l'habileté  avait  été  connue  dans  les  hôpitaa^ 
de  Flandre  et  d'Italie,  " 

(HuRTAUT  et  Mioir  «) 
BRINDES,  au  royaume  de  Naples. 
Colonne  de  la  Tour  de  Saint-Basile. 
Illustris  pius  aclibus  atque  refulgens 
proto  spalha  Lupus  urbem  banc  struxlt  at>  ûo'^ 
quam  imperatores  magnlficique  beoigni 

{Card.  Mai,  828,3  ;  Muratori  1905,  U 

BRIOUDE,  en  France. 

On  conservait  autrefois  dans  l'église  d 
couvent  de  Saint-Julien  une  ancienne  croi 
ornée  de  lames  d'argent  et  de  pierreries,  0: 
y  lisait  cette  inscription  du  xi*  siècle  : 

In  Chrisli  nomine  et  in  honore  sancti  luUani 
roarlyris  banc  crucem  Berna rdus  cornes  el  Uut- 
gardis  coniux  fleri  insserunt. 

(Mabillon,  AnnaL  Bénéd.^  t.  III,  p.  264; 
Gallia  Christ. ,  Saihtb-M artbb  ,  t.  (1, 


» 


BRU 


p.  Wl;  Balczb,  HiH.  de   la  maison 
d'Auvergne 9  t.  I,  p. 5  :  Cardinal MkU 

p.».) 
BRISACH,  dans  le  Haut-Rhin,  en  France. 

Au  château. 

Ifonc  Dm  Bercbtoldds  portaro  strnxisse  do- 

[talur]. 
A  quo  pro  fraude  Bargundîa  depopulatur. 

Circa  Anoum  Chrlsti  m.  c. 
(Gnos^suppl.  aux  inscr.  deBàle^  p.  494.) 
BRISTOL,  en  Angleterre. 

f>ilafiA<  découverte  à  Bristol  (17V9)   dans  la 

Meeting-House  des  Quakers: 
Eefoald.  Tolde  :  gisl  :  ici  :  deu  :  de  -  sa  :  aline 

ëimercL 

[Sepukral  Monuments^  t.  1,  p.  cix,  10.) 

BRUGES,  en  Flandre,  Belgique. 

I. 
Epiimphe  de  Charles^  duc  de  Bourgogne. 
Cf  gisl  tresliaolt  irespuissaiit  el  magnanime 
MoceCharies  Duc  de  Bourgoigne,  (te  Lothryck, 
ée  LymlMorg,  Lyxcmbourg  etc.  Malines,  lequel 
calaet  grandement  doue  de  force,  constance  et 
nagDanioûté,  prospéra  long  temps  en  haultes 
e&treprinses  batailles  et  victoires  tant  à  Mont- 
kberi,  en  Normandie,  en  Artois,  en  Liège  que 
«ritre  part,  juaques  à  ce  que  fortune  luy  tour- 
mni  le  dos,  Toppressa  la  nuict  des  Roys  1476. 
deruit  Nancy,  le  corps  duquel  deposité  audict 
Nancy  fust  despuis,  par  le  treshault  irespuissant 
et  tresvictorieux  Prince  Charles  empereur  des 
Bminins,  5«  de  ce  nom  son  petit  neufe  héritier 
de  son  nom,  Ticioires  et  Seigneuries,  transporté 
à  Bmget,  ou  le  Roy  Phiiipp  de  Gasiilla,  Léon, 
Anfon,  Navarre  etc.    (ils  dudici  Empereur 
(Mes  la  faiei  mettre  en  ce  tombeau  du  costé  de 
a  lUe  el  unique  héritière  Marie  femme  et 
eipavie  de  treshault  et  trespuissant  Prince  Ma- 
naitian  Archiduc  dAuslriche,  depuis  Roy  et 
Enperear  des  dicts  Romains.  Prions  Dieu  pour 
Mn  ame.  Amen, 
(Gros,  app.  aux  Epit.  de  Bdle^  p.  323.) 

II. 

Epitaphe  de  Jean  Hulsden. 
Dvm  multis  annîs  vixisset  hic  gradmtus 
Tandem  Prœlatus  htiius  lenipli  bcnc  gratus, 
ViUm/Tnitif/,  et  régna  supcrna  peliujty 
Anno  milleno  Domini  D.  qiialer  quoque  deno, 
Bis  mensiis  Februi  :  sis  niemor,  Alpha,  sut. 

(Labbe,  Thés,   epit.^  p.  404.) 

III. 

Epitaphe  de  Jean  Vischer^ 


en  son    Eglise  de  Saint-Donatien, 
^^e  graiium  ;  hens  Vialor,  et  quid  mundus  est, 
A^^i  '  Tbeatrum,  in  quo  peragitur  fabula. 


D*EP1GRAPH1E.  BRU  190 

Personal  vbi  nu  ne  vna,  nu  ne  est  altéra. 
Abi.  loannei  Vi$cher  hoc  dixi.  Yale. 

Labbb,  p.  405.) 

BRUNDISCH,  comté  de  Suffolk,  od  Angle- 
terre. 

Epitaphe  d'Edmond  de  Brundisck  (en  habit 

de  prôtre). 

Sire  Esmounde  de  Brundisch  jadis  persone  Del 

Eglise  de  Castre  gist  icy.  Dieu  de  Salme  est 

mercy. 

{Sépulcral  Monuments ^  1, 218.) 

BRUNOY,  département  de  Seine-et-Oise» 
on  France. 

L'antiquité  de  ce  lieu  est  très-constante 
par  les  monuments  de  Tabbaye  de  Saint-De- 
nia,  où  il  en  est  fait  mention  dès  le  vu*  siècle 
de  Jésus^hrist.  Le  livre  des  Gestes  du  roi 
Dagobertj  composé  par  un  moine  de  ce  mo- 
nastère, après  avoir  parlé  du  testament  de 
ce  prince,  dont  on  place  la  mort  à  J'an  638, 
dit  qa*il  n'oublia  pas  son  patron  particulier 
saint  Denis,  et  qu'il  lui  légua  vt7/am  nomine 
Brannadum  ;  et  dans  ce  testament,  cette  terre 
est  désignée  située  dans  la  Brie,  villam 
Brannate  in  Briegio. 

Le  bâtiment  de  l'église  de  ce  lieu  est  de 
différents  temps.  Le  chœur  est  du  xiii*  siè- 
cle, comme  le  désignent  quelques  piliera.Fll 
est  voûté  et  finit  en  demi-cercle.  La  nef  n'est 
ni  aussi  ancienne  ni  aussi  solide.  Sa  la  tour, 
qui  Qnit  en  pignons,  est  une  inscription  qui 
commence  par  ces  mots  : 

L*an  mil  v.  c.  xsxix  le  su  mo.  de  lang  fat  possé 

la  première  pierre  par  noble  DameFrançoise  de 

Rouy,  veuve  de  défunt  Messire  sieur  deLannay 

en  son  vivant. 

A  l'un  des  piliers  du  bas  de  cette  tour  par 
le  dehors,  se  voit  un  écusson*  penché  avec 
huit  coquilles,  el  la  barre  du  petit  écu  est 
en  bosse  ;  et  à  l'autre  pilier  de  la  tour  est  un 
autre  écu  droit. 

L'église  est  sous  le  litre  de  Saint  Médard, 
évêque  de  Noyon.  La  cure  est  à  la  pleine 
collation  de  l'Ordinaire,  et  le  curé  est  gros 
décimaleur. 

Tout  le  monde  sait  les  dépenses  considé- 
rables que  M.  le  marquis  de  Brunoia  faites 
dans  cette  paroisse,  après  la  mort  de  M.  de 
Monlmartel,  son  père.  Ce  jeune  seigneur  n'a 
rien  ménagé  pour  la  magnificence  des  so- 
lennités des  grandes  fêtes,  qui  se  célèbrent 
dans  l'église  catholique,  et  il  serait  difficile 
de  faire  l'énumération  de  toutes  les  œuvres 
pies  qu'il  v  a  faites.  L'église  de  Brunoi  lui 
est  redevable  d'une  infinité  de  beaux  orne- 
ments d'étoffes  riches,  d'un  dais  de  fer;  chef- 
d'œuvre  de  serrurerie,  sorti  de  la  main  du 
sieur  Girard,  et  que  Ton  estime  valoir 
30,000  liv.  sans  la  dorure  ;  d'un  soleil  de 
grand  prix,  pour  exposer  le  saint-sacrement, 
et  d'autres  effets  sans  nombre.  Il  n'a  pas 
moins  enrichi  le  village  par  la  magnifique 
procession  du  Saint-Sacrement,  qui  s'y  e.st 
faite  pondant  plusieurs  années  consécutives 
le  jour  de  la  Fêle-Dieu,  pour  laquelle  il  fai- 
sait venir  de  Paris  jusqucs  à  trois  cents  ecclé- 
siastiques, dont  le  (>lu6  fpàM  nombre  4tai( 


i91 


fiRU 


DICTIONNAIRE 


BRU 


1« 


revêtu  de  chasubles  et  de  ehappes  plus  belles 
les  unes  que  les  autres,  et  au'il  louait  à  grands 
frais.  On  pourrait  dire  quil  n'y  a  point  do 
seigneur  qui  ait  fait  tant  de  bien  à  sa  paroisse, 
qu'en  a  fait  M.  de  Brunoi  à  la  sienne. 

.A  quelaue  distance  de  Brunoi,  et  dans 
la  forêt  de  Sénart ,  est  un  monastère  de 
religieux  camaldules,  oui  se  consacrent 
à  la  vie  hérémitiaue.  Ils  lurent  institués  au 
commencement  au  xi'  siècle,  par  saint  Ro- 
muald,  et  furent  appelés  Romualdins  ;  dans 
la  suite,  on  les  nomma  Camaldules,  de  Camal- 
doli,  en  Toscane,  où  ils  furent  d'abord  établis, 
et  qui  est  encore  le  chef-lieu  de  cet  ordre. 

En  1634,  Louis  Xill  leur  accorda  des  lettres 
patentes,  pour  leur  permettre  de  demeurer 
en  France  ;  et  en  1640,  ils  vinrent  au  nom- 
bre de  quatre  ou  cinq  s'établir  dans  la  Brie, 
et  se  placèrent  sur  une  montagne  appelée 
Hont-Ety,  qui  est  du  diocèse  de  Paris,  dans 
l'archidiaconé  de  Brie.  Ce  fut  le  ducd'Angou- 
lême,  alors  seigneur  de  Grosbois  et  d'autres 
lieux  circonvoisins,  qui  leur  accorda  cette 
retraite.  Ils  n'y  restèrent  qu'environ  un  an, 
et  passèrent  ensuite  sur  le  territoire  de  la  pa- 
roisse d'Hière,  où  ils  sont  encore  aujourd'hui. 
Cette  retraite  est  dans  la  forêt  de  Bouron. 

On  voit  par  quelques  monuments  que 
différentes  personnes  de  considération,  ani- 
mées de  l'esprit  de  retraite,  se  sont  retirées 
dans  cett^  solitude,  pour  s'y  édiQer  par  la 
vie  exemplaire  de  ces  saints  religieux. 

En  1691,  M.  de  Fieubet,  conseiller  d'Etat, 
et  chancelier  de  Marie-Thérèse  d'Autri^e, 
femme  de  Louis  XIY,  se  retira  dans  une 
maison  de  l'enclos  des  Camaldules^  et  y 
mourut  en  1694.  Voici  son  épitaphe  :  elle  est 
du  célèbre  abbé  Anselme,prédicateur  du  roi* 

JusUlias  Judicanti. 

A.  û.         ' 

Exspeclat  hic  donec  ventât  immutatio  sua  illu- 
strlsslmus  vir  DD.  Gaspard  de  Fieubei,  conslsto- 
rianus  Cornes  Theresi»  Auslriaca,  Ludovic! 
Magni  conjugis  Cancellarius ,  quo  non  habuit 
palria  cariorcm  civem,  toga  prxclarius  lumen, 
saeculum  pnestanlius  ingenium,  opUmus  quis- 
que  paratiorem  amicum  qui  natus  in  magnis 
diviliis,  Yagatus  per  varia  oblectamenta  erectua 
ad  mullos  honores ,  dum  in  Republica  magna 
obtineret,  maxima  sperare  posset,  dixil  :  va- 
nîtas  vanitatum  et  omnia  vaniias,  utque  vera 
post  vana  quaereret,  banc  in  solitudinem ,  ubi 
Veritas  loquitiir  ad  cor  sumpUs  eolumbae  pennis 
advolavit,  ibique  piorum  Ascetarum  exemplis 
excitalus,  turniîs  pauperum  quos  liberis  carens, 
pro  liberis  habuit  cinctus,  per  multos  labores 
doloresque  bajulans  sibi  cnicem  in  studio  pœni- 
tenliae  giganteo  passu  cucurrit.  Quo  cursu  con- 
Bummato  bravium  accepturus,  obiit  iv  idus 
septembris ,  anno  saluiis  m.  d.  g.  xciv  ,  aetatis 
Lxvifi.  Manus  arnica  publicis  votis ,  non  mo- 
deslissimi  viri  volunlati  obsequens,  id  enim  ve- 
taerat,  po$uiL 

H.  Bachelier,  gentilhomme  attaché   au 


roi  de  Pologne  Sobieski,  et  employé  par  a 
prince  dans  différentes  affaires,  tant  politi 

2ues  que  militaires,  choisit  le  couvent  àm 
amaldules  pour  sa  retraite,  et  y  moiirol 
en  1707,  après  14  ans  passés  dans  les  exer 
cices  de  la  pénitence  la  plus  austère.  Soi 
épitaphe  est  énoncée  en  ces  termes  : 

iETERNAE  MEMORIJ:. 

Lucœ  Bachelier^  Equitis 
Domini  in  Clotomont  JoannU 
SobieAi,  Polonorum  Régis, 
Bellicis  expeditionibus  Cornes 
Assiduus,  et  ab  ipso  ad  summum 
Pontificcm  Innocentium  undecimam, 

Et  adRepubllcam  YeneUm 
Extra  ordinem  Legatus  ;  Undem 

Hune  in  Eremum  iransfugic. 
In  quo  cum  quatuordecim  annis 
Quasi  unus  ex  solilariis  vixisset, 

Etiam  voluit  tumulari. 
Obiit  die  28  Aprilis,  anno  salotis  17<I7* 

M.  de  la  Bourdonnaye,  magistrat  distin- 
gué par  sa  naissance,  son  mérite,  et  les  em- 
plois de  confiance  dont  il  fut  honoré  par  la 
roi,  voulut  aussi  terminer  ses  jours  daDs 
cette  sainte  retraite,  où  il  mourut  le  27  août 
de  l'année  17â6.  On  lit  sur  sa  tombe,  lépi-- 
taobe  suivante  : 

HiG 

Quicquid  habuit  mortale ,  deponi  volait  Tit- 

Maria  de  la  Bourdonnaye, 

Gente  salus  apud  Ârmoricos  anliqua  nobHiUle 

Ecdesi»,  Militiae,  Togae  honoribus  decorata, 

magni  vir  Ingenii,  majoris  animi,  quem  nec  spes 

unquam  nec  metus  inflexit  primum  in  Annonça 

Curia  cum  Pâtre  Senator;  deinde  LibeUoraoi 

supplicum  Magister  ad  Piclones,  ad  Normanos 

Superiores,  ad  Aquitanos ,  ad  Aurelianenses 

Missus  Dominicus  Réglas  rationes  sic  convit, 

ut  Régi  et  Plebi  satisfaceret,  egenomro  pater, 

vexatorum  hostis,  sui  desiderium  discedens  obi- 

que  reliquit,  nii  retulit  pneter  populonim  amo» 

rem  et  vota.   Denique    Consistorianus  Cornes 

postquam  cum  familiis  justitiae  inclilis,  Qnnesso- 

uibus,  Talonibus  affinitates  oputas  conlraxisset, 

sibi  et  Deo  in  hoc  secessu  unice  vacans ,  fldd 

quam  illabatam  retinuerai,  pietalis  a  qua  nec 

inter  saeculi  iliecebras  unquam  recesserat,  pa- 

tientiae,  visu  déficiente,  exercitœ  praemium  ob- 

tinuit,  felicem  ad  Deum  iransitum  anno  mille- 

simo  septingentesimo  vigesimo  sexto,  die  vige- 

sima  seplima  mensis  augusti.  Anno  natas  septua- 

ginta  très  de  la  Bourdonnaye  ^  Libellomm  sop- 

plicium  Magister ,  filius.  D'Ormeuon ,  Cotnes 

Consistorianus,  et  rei  aerariae,  Praefcctus,  gêner, 

parenti  opiimo  mœrentes  posuere. 

On  voit  dans  le  cimetière  de  cette  com^ 
munauté,  un  monument  élevé  h  la  mémoire 
de  François-Léopold  de  Bagotski,  prince  d^ 
Transilvanie. 

Le  nom  de  Ragotski  s*est  rendu  redouta^ 
ble  eu  Allemagne,  par  les  mouvements  quop 


193 


BRU 


D^EPIGRAPHIE. 


BRU 


i9i 


les  princes  de  cette  maison  excitèrent  en 
Hongrie  dans  le  xyii*  siècle.  La  crainte  que 
]*on  eut  que  le  prince  dont  il  s'agit  ici  ne 
suivit  les  traces  de  ses  ancêtres,  détermitaa 
Tempereur  k  le  faire  arrêter. 

Il  fût  mis  en  prison  à  Neustad,  en  1701  : 
on  l'accusait  alors  d^avoir  voulu  soulever  la 
Hongrie  contre  l'empereur.  11  se  sauva  de 
prison  quelques  mois  après,  et  se'retira  d'a- 
bord en  Pologne,  d'où  il  alla  se  mettre  à  la 
tête  des  mécontents  de  Hongrie.  Cette  dé- 
marche lui  attira  de  nouveau  l'indignation  de 
l'empereur,  qui  lui  fit  faire  son  procès  :  par 
un  jugement  prononcé  par  le  conseil  im]^ 
riai,  du  mois  d'avril  1703,  Ragotski  fut  con- 
damné à  avoir  la  tête  tranchée,  et  en  même 
temps  déclaré  déchu  de  tous  ses  litres,  et 
privé  de  ses  biens. 

Ragoldd,  loin  de  paraître  s'inquiéter  de 
ce  rigoureux  jugement,  continua  ses  hostili- 
tés contre  l'empereur,  et  lui  fit  la  guerre 
avec  quelques  succès.  Les  Hongrois,  pour 
reconnaître  ses  services ,  le  proclamèrent 
protecteur  de  la  Hongrie  et  prince  de  Tran- 
silvanie.  Cela  se  passa  en  1704  :  ces  mêmes 
titres  lui  furent  confirmés  de  nouveau  par 
les  Etats  de  Hongrie,  en  1707. 

Quelaues  années  après,  les  afi'aires  chan- 
gèrent de  face.  Les  Hongrois  s'étant  accom* 
modes  avec  l'empereur,  le  prince  Ragotski  se 
réfugia  en  France,  sous  le  nom  de  comte  de 
Saaron,  et  eut  l'honneur  de  saluer  Louis  XIY, 
le  13  février  1713.  Ce  fut  alors  qu'il   se 
mit  en    retraite   aux  Camaldules  ,  où  il 
passa  quelques  années  dans  une  profonde 
retraite,  paraissant  ne  s'occuper  gue   de  la 
grande  affaire  de  son  salut  :  mais  dans  le 
temps  qu'on  le  regardait  comme  un  homme 
absolument  détaché  de  toute  idée  de  fortune, 
il  partit  subitement  et  se  rendit  à  Marseille, 
où  il  s'embarqua  le  ik  septembre  1717.  11 
alla  mouiller  aux  îles  d'Hières,  où  il  avait 
un  rendez -vous    avec  l'ambassadeur    du 
Grand-Seigneur.  Il  mit  à  la  voile  dès  le  len- 
demain de  son  arrivée,  et  se  rendit  à  Galli- 
poli,  où  il  arriva  le  10  octobre  :  il  fut  reçu 
partout  en  prince  souverain,  par  ordre  du 
Grand-Seigneur,  et  fit  une  entrée  solennelle 
à  Andrinople,  le  18  du  même  mois.  Il  mé- 
ditait sans  doute   encore  quelques  çrands 
projets  ;  mais  les  conjonctures  ne  lui  per^ 
mettant  pas  de  les  exécuter,  il  se  retira  à 
Rodoste,  ville  située  sur  les  bords  de  la  mer 
de  Marmora^  entre  les  Dardanelles  et  Cons- 
antinople,  et  y  vécut  paisiblement  pendant 
plusieurs  années,  estimé  généralement  de 
tous  ceux  qui  avaient  occasion  de  le  prati- 
quer. Il  mourut  le  8  avril  1735,  flgé  d'envi- 
ron 56  ans. 

Ce  prince,  quoiqu'éloigné  de  France  pen- 
dant plusieurs  années,  se  ressouvenait  tou- 
jours avec  plaisir  du  séjour  qu'il  avait  fait 
dans  la  maison  des  Camalaules,  et  il  en 
donna  des  preuves,  en  ordonnant  que  son 
cœur  leur  fût  envoyé,  pour  y  être  inhumé 
dans  le  cimetière  de  ces  saints  religieux. 
Ses  ordres  furent  exécutés,  et  ce  gage  de  son 
amitié  fut  remis  entre  les  mains  de  Dom 
Uachaire  Pen,  majeur  ou  général  de  cet  or- 


dre. Il  l'était  déjà  dans  le  temps  que  le  prince 
avait  demeuré  aux  Camaldules,  et  ils  s'é- 
taient liés  ensemble  de  l'amitié  la  plus  ten- 
dre, fondée  sur  l'estime  réciproque  qu'ils 
avaient  l'un  pour  l'autre.  Le  pieux  solitaire 
avait  eu  dessein  dès  lors  de  faire  élever 
une  espèce  de  monument ,  pour  conserver  à 
la  postérité  la  mémoire  du  séjour  que  le 
prince  avait  fait  dans  cette  retraite,  et  de  la 
conduite  édifiante  qu'il  y  avait  tenue  ;  mais 
ce  prince  s'y  opposa  fortement ,  et  il  fallut 
renoncer  à  ce  projet.  La  mort  de  Ragotski 
leva,  dans  la  suite,  cet  obstacle  ;  et  lorsque 
son  cœur  eut  été  déposé  aux  Camaldules, 
Dom  Machaire  eut  la  liberté  de  donner  des 
preuves  solennelles  et  permanentes  de  son 
attachement  pour  cet  illustre  ami.  Il  fit  donc 
élever  le  monument  que  l'on  voit  dans  le 
cimetière  de  cette  maison»  et  il  y  fit  graver 
l'inscription  suivante  : 

In  hiùuscœnobiicœmeterio  jacet  cor  sanctissîmi 
Francisi  IL  D.  G,  Sa,  Rom,  Imp,  et  Transilva- 
nlae  Principis  Ragotski ,  Paiium  Regni  Htin- 
gariae  Domini ,  Siculorumque  Comitis,  etc.  Qui 
miro  divinae  Providentiae  ordine,  per  varia  vilae 
discrimina  ductus,  in  Domino  requievit  Rodostii 
ad  Proponiidem,  anno  salutis  mundi  1735,  die 
8  mensis  aprilis,  aetatis  suae'59.  Pro  grati  animl 
monumento,  ipsi,  dum  viveret  nolenli  serenis- 
simo,  repugnanlique  prae  modestia  Pnncipi,  post 
mortem  R,  P,  Macariuê  Pen ,  Camaldulensium 
Major,  Eremique  hiijus  Prior,  hune  posait  lapi- 
dem.  Anno  Domini  millésime  septingeniesimo 
trigesimo  septimo. 

(HuRTADT  et  Magnt,  Dict.  de  Paris  et  des 

environs,) 

BRUXELLES,  en  Belgique. 

Epitaphe  d'Alix  et  d'Henri  III  de  Lorraine 

son  mari. 

'  Cette  epitaphe  se  trouve  dans  le  cloître 
des  Dominicaines  d'Onderghem  près  de 
Bruxelles,  ou, suivant  d'autres,  dans  l'église 
des  Dominicains  de  Louvain. 

Hic  subtus  jacet  Dominus  HeitncM  hujusnominis 

Terlius,  Princeps  iliustris,  Dux  Lolharingiae  et 

Brabantiae  sextus  ,  hujus  Clauslri  fundator,  ac 

tolius  fundi  dalor,  qui  obilt  anno  1260.  ullima 

die  Febriiarii. 

Hic  jacel  Domina  Aleidi»  de  Burgundia  Pucissa 

ejus  nxor,  illius  clauslri  d'Oudergbeem  pia  fun- 

datrix,  necnon  Ordinis  Prxdicaloruro  benigna 

amalrix,  quae  bbiit  anno  Domini  4273 ,  die  25. 

Octobris. 

(Labbe,  Thés.  Epit.^  p.  562.) 

BDCHWORTH,  en  Angleterre. 

Epitaphe  trouvée  à  Buchworth  (peut  être  d'un 

ancien  recteur). 

Vous  qui  par  ici  passés  pour  Talme  à  Grâce  ver- 
rose  merci  lui  praes. 

{Sépulcral  monuments  t.    I,   pi.  iv*  p. 
cix,  7.) 

BULLIFORD;  abbaye  en  Irlande. 


i95 


BUL 


DlCnONNAIRE 


BUR 


m 


Pbelip  de  h  chapele  ghit  ioi.  Deu 
de  sa  aime  eyig  merci  Pale  [r  noster]. 

(Transact,  phloêophique$y  abrégé,   trad. 

Franc.,  Ànt.  beaux  artSy  t.  I,  1789; 

Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi  t.  III, 

p.  2W.) 

M.  Tabbé   Texier,   dans  son  savant  Jlfa- 

nuel  d'épigraphie^  a  consacré  à  Tinscription 

précédente  cette  dissertation. 

«  En  1700  un  aniiquaire  anglais  J.  Hicks 
trouva  dans  Tabba^e  de  Bullifort,  en  Irlande, 
une  inscription  en  vieux  langage  français. 
Cette  inscription  curieuse  fut  publiée  dans 
les  Transactions  philosophiques  (t.  I,  pi.  1 
p.  ik3  de  l'abrégé  français)  ;  la  voici  : 


raELip 

• 
• 

DE 

:  LA  i 

CHAPELE 

:  GHIT 

• 
• 

ICI  :  ] 

M 

DE 

• 
• 

ftà 

ALMC 

:  ETIT    : 

MERCI 

• 

• 
• 

PATE 

• 
• 

«  Comme  on  le  Voit,  chaque  mot  est  se- 
par'é  du  précédent  par  trois  points. 

«  Dans  l'impossibilité  d'expliquer  le  der- 
nier mot,  les  Transactions  lisent  ainsi  ; 

Philip  de  In  Chapele  ghut  ter,  Deu  de  sa  aima  eyit 


MERCIPTE. 


«  Nous  ne  relevons  pas  toutes  les  fautes 
d'orthographe  de  cette  copie  ;  nous  consta- 
tons seulement  la  fusion  de  deux  mots  bien 
distincts  et  la  supression  d'un  a,  fusion  et 
suppression  auxquelles  nous  devons  le  mot 
mercipte,  gui  n'exista  jamais  et  dont  l'intro- 
duction détruit  la  rime. 

«  Un  savant  antiquaire  moderne,  M.  de 
Castellane  (Mém.  des  aniiq.du  Midiy  III,  275), 
lit  en  rectifiant  la  version  anglaise  ; 

Pbelip  de  la  Chapele  ghit  ici  Deu 

de  sa  aime  eyiG  merci,  pace 

«  Il  avoue  ne  rien  comprendre  à  ce  der- 
nier mot.  Grâce  à  la  gravure  anglaise,  il  est 
facile  de  reconnaître  que  les  deux  lettres 
dont  M.  de  Castellane  fait  des  G  sont  simple- 
ment des  T,  et,  ceci  noté,  nous  lisons  sans 
ambages,  sans  difficulté  : 

Phelip  de  la  Chapele  ghit  ici,  Deu 
de  sa  aime  eyit  merci  Pâte  [r  noslerj. 

«  Vingt  inscriptions  du  xiir  et  du  xiv* 
siècle,  contemporaines  de  celle-ci  et  publiées 
par  nous,  se  terminent  par  la  môme  formule. 

«  On  nous  permettra  une  autre  rectifica- 
tion. En  18b6,  M.  Jules  Courtet,  sous-préfet 
de  Die,  découvrit  dans  le  pinacle  de  l'église 
de  Saumanes  une  cloche  portant  la  date  de 
910.  Cette  découverte  était  fort  intéressante  ; 
mais  M.  Didron,  secrétaire  du  comité  des 
arts,  exprima  des  doutes  bien  légitimes  sur 
l'authenticité  de  cette  date.  Sur  sa  demande 
un  dessin  accompagné  d'un  estampage  mon- 
tre bien  : 

BEX  :  VEIT  :  (venit)  i  :  (in)  pace  : 
DED8  :  HO  :  (homo)  factcs  :  est  : 

A  :  D  (?)  CCGC      X 

«  Mais  lés  caractères  sont  du  xiv*  siècle. 
Reste  à  expliquer  la  date  apparente  910,  fon- 
due en  caractères  du  xiv*  siècle  ;  nous 
croyons  être  sur  la  voie  de  l'explication  vérita- 
ble. Nous  remarquons  d'abord  que  ces  carac- 
tères ont  été  obtenus  par  le  procédé  moderne  ; 
l'identité  des  mêmes  lettres  prouve  que  le 


fondeur  s'est  servi  de  lettres  coulées  en  cire 
qui,  placées  sur  la  chemise,  ont  fondu  ao 
feu,  et  fait  place  plus  tard  au  métal*.  Pour 
ajuster  ces  types,  le  fondeur  ,  afin  d'obtenir 
des  lignes  exactement  parallèles,  a  couché 
sur  le  flanc  les  caractères  qui  n'auraient  pas 
continué  la  ligne  horizontale;  dès  le  second 
mot,  nous  trouvons  une  lettre  ainsi  dispo- 
sée :  c'est  le  T  du  mol  venit^  Le  prétendu  B 
de  la  date  n'est  donc  qu'une  M  en  gothique 
arrondi,  posée  sur  le  côté  droit   (1).  » 

BURES,  département  de  Seine-et-Oise,  en 
France. 

Dans  le  côté  droit  du  chœur  de  l'église  de 
ce  village,  entre  les  deux  premiers  piliers, 
est  un  mausolée  sur  lequel  sont  représentés 
à  genoux,  en  pierres,  et  de  Ja  hauteur  natu- 
relle, Antoine  de  Chaulnes,  seigneur  de  Bu- 
res, et  Françoise  Arnault,  sa  femme,  à  sa 
gauche  ;  et  au  bas  dans  les  deux  côtés,  se  li- 
sent deux  inscriptions,  que  l'on  assure  avoir 
été  com()osées  par  le  cardinal  Duperron. 

On  voit  sur  un  marbre  noir,  au-dessous  de 
la  femme,  les  lignes  suivantes  : 

Consorie  vit»,  imo  vlta  ipsamet  mea.   .... 


Francisca  sumÂrnalta  Avarice  Biiurigum  orion- 
da,  qu»  Parisiis  ultlma  falo  concessi  amiosUlis 
37  primi  ipensis  1585. 

Au-dessous  du  mari  : 

Deo  Maximo. 
Aotonio  de  Chaulnes ^JEtutu  bellici  abstioentis- 
simo  et  Censori  aeqaissimo,  plurimarum  aliarun 
dignitatum  tractaiione  clarissimo,  viro  civique 
optimo,  qui  talem  potius  esse  quam  dkit  ant 
videri  semper  tenuissime  studuit,  uxore  castis- 
sima,  VII  ingenuis  liberis ,  amiconim  multitu- 
dine,  et  re  benc  parta  felicissimo ,  ipsi  libcri 
propter  orbitatem  infelicissimi  PP.  ob'iii  xx 
ociobris  1593,  pr^eteriens  annos  lv. 

En  face  est  attachée  au  pilier  du  chœur 
une  plaque  de  cuivre  contenant  seize  vers 
français,  composés  par  Jean  Aniault,  frère 
de  la  défunte,  ainsi  qu'il  est  marqué  au  bas. 
Cet  AntoinedeChaulnes  était  natif  d'Auxerre. 
L'épitaphe  de  ses  ancêtres  s'y  lit  encore  sur 
le  vitrage  d'une  chapelle  de  la  paroisse  de 
Saint-Eusèbe       (Hurtaut  et  Magny). 

.BURGOS,  en  Espagne. 

Monastère  San  Pedro  da  Cardenas^  au  dio- 

cêse  de  Burgos. 

Era  DcccLxxii.  un.  F.  \in  idus  ag.  adlisa 

est  Karadigna 
et  inferfecti  simt  ibi  per  regeoi  Zepbaiii 

ce.  monacbi 

(fe  grege  Domini  in  die  SS.martyrum 

Jusli  et  Pasioris. 

Cardinal  Maï  y   387,1;    Florkz,  Spona 
Sagradaj  i.  xxvii,  p.  223.) 

(1)  Manuel  d'Epiaraohie  de  M.  Tabbé  Texisa, 
page  17. 


ïfl 


CAb 


DllPlCftAPHtE. 


CAG 


m 


SDTRI»  château  près  de  Bologne,  Etats 

Romains. 

S^me  croix  de  bronze^  dans  V église  SainU- 

Julienne. 

Inscription  de  l'aDoée  887. 

[o.  n.  Siful  nri.  iht*  xpi.  leinpore.  (RTn.  Hlu» 
davvicos.  eufllourias.  élus,  -filio.  an.  imperii. 


eoitim.  xpo.  iuyante.  quarto,  decimo  et  sexto, 
die  octavo.  me.  novemb.  per.  ind.  sexta  (1) 
Pelnis.  presbiier.  fieri.  roga. 

{Cardinal  Mai,  p.  4;  Moratori,  Inscrive 
fions,  p,  IWfc.  7;  Antiquités  d'ItaRe^ 
t.  V,  p.  554.) 


c 


CABASSE,  près  de  Brignoiles,  dépane- 
méat  du  Var,  en  France. 

'fhtr  ¥fliefp\erre'mUiair^ 

Inp.  Goes. 
•»*'l.  Val. 
GoBetaniino 

P.  F.  A. 


nepoli 

divi  GoDSlanti 

aug.  pii 

filio. 

xxxin 


(CardinM  Vaï,  2S0,  1;  Mur.,  463,7; 
BouRQUBLOT,  InseripUons  antiques  de 
JHnj  deCimiez  et  de  quelques  lieux 
environnants.  Paris,  IKiO,  p.  102.) 

CABRA,  près  de  Cordoue  en  Espagne. 

A»  àsnetière  de  l' église  Saint- Jean ,  sur  un 

autel  carré. 

t 
Ara 


mi 

+ 
•Oonseerata  est 

'iHiselica  liaec 

'Seae  Marrnc 

11.  kl.  iiinias 

*E.  DCXXXVIII. 

DedicatU 
iianc  aedem 

fi  M  S 
Bacàada 

ëps   cpsT 

t 

Farïdavit  earo 

àUissimiis 

oer  Eulaliani. 

et  filhim  cius 

'Paulnm  mo- 

nachum. 

iParitnal  Mai,  p.  162  ;  Fr.OREZ,  Spana 
Sagrada,  p.  33,34,  t.  Vil.) 


CAEN,  département    du   Calvados  i,  en 
France. 

Epitaphe  de  Mahaud  ou  Mathilâe ,  femme  ide 
G.  le  Conquérant,  enterrée  à  Caen,  au  mo' 
nastère  de  la  Sainte-Trinité^  1086. 

En  fen  Monins. 

Egregie  pulchri  tegit  hsoc  structura  sepulchri 
Moribus  Insîgnem,  germeo  regale,  Matliildem. 
Dux  Flandrita  pater  buic  extitit  badala  mater, 
Francorum  gentis  Roberti  filia  régis 
Et  soror  Henrici  regali  sede  poiiii 
Régi  magnifico  Wlllermo  juncta  marito, 
Praesentem  sedem,  pnesentem  fecit  et  aedem, 
Tarn  multis  terris  quam  multis  rébus  boneslit, 
A  se  dltatam,  se  procurante  dicatam. 
Haec  consola  irix  miseruin,  pietatis  lamatrix. 
Bonis  dispersia  pauper  sibi  dives  egenis. 
Sic  infinitae  petiit  consortia  Tilde, 
In  prima  mensis  post  primamhicenovembris. 

{Sépulcral  Monuments  of  the  Greaê^Bri* 
tain^  t.  1,  p.  13.) 

CAGLIARI,  en  Sardaigne. 

I. 

Crypte  de  Véglise  de  Saint-Antiochus^  dans 

l'île  Sulco. 

t  Auia  mlcai  obi  corpus  beatisandi 

Antîoci  quiebit  in  gloria. 
Virtùtis  opus  r^arante  ministre. 
Pontificts  XPI.  Sic  decet  esse  domum 
Quam  Petnis  autistes  cultus  splendore 
Renobabit  marmoribus  titulis 
Mobilitate  fidei  dedieaturus 

XII.  k.  Februs  (sic). 

(Cardinal  Mai,  p,  95;Muratori,  p.  18.29, 
6;  BoNFANTi,  p.  154;  EsQUiVEL,  p.  106,; 
BoLLANDisTBs,  t.  Y,  mars,  p.  ^.) 


IL 

Chez  les  PP.  Mineurs,  au  bourg  de  Stam^ 

pace. 

SS.  DD.  NN. 
Claudi  us    .....  us 

(I)  Indiciione  sexla  répond  à  rannée  887» 


199 


CAN. 


DIGTI(»(NÀmE 


CAP 


prudenli  modo 
conlocavit. 
{CardimlMkU  Sd8,k;  Muràtori,  266,  2.) 
CAMBRAI. 

Epitaphe  de  Pierre  d'Ailly^  cardinal  de 

Cambrai. 

Mors  rapuit  Peirum,  petram  subijt  putre  corpus, 

Sed  Pelram  Christum  spiritus  ipse  petit. 
Quisquis  ades  precibus  fer  opem,  semperque  me- 

[mento, 
Quod  praeter  mores  omnia  morte  cadunt. 
Nam  quid  amor  Regum,  quid  opes ,  quid  gloria  du- 

[rent, 
Aspicis,  hadc  aderant  Dunc  mihi,  nuuc  abeunt. 

(Làbbe,  Thés.  Epilaph.,  p.  116.) 
CAMBRIDGE,  ea  Angleterre.  . 

Hic  situs  est  Doctor  Whitakerus,  Regius  olim 
Scripturae  interpres  :  queni  ornabat  gratia  linguae' 
Judiciique  acies,  et  lucidus  ordo  :  memorque 
Pectus ,  et  invictus  labor,  et  sanctissima  vita. 
Una  sed  enltuit  virtus  rarissiroa  tanlas 
Ingenii  inter  opes  submissio  candida  mentis, 
Hujus  Gymnasii  super  annos  octo  magister 
Providus,  et  recii  defensor,  et  ultor  iniqui. 

Obiit  anno  Sal.  1595.  4  Decemb.  «lat.  47. 

(Gros,  Suppl.  auxEpU.  deBdlCy  p.  387.) 

::AMP0,  Portugal. 

D.  N. 

Imperatorî 

semper  aug. 

Maximo 

Magoeotio 

terra  mariq. 

victori  Prov. 

dedicaverit. 

{Cardinal  Mai,  257,  k  ;  Muratori,  1995, 
3;  Masdeu,  Hist.  Hisp.y  t.  II,  p.  y, 
p.  330.) 

CANGAS,  bourg  de  la  Galice,  en  Espagne. 

Ancienne  inscription  dans  Véglise  de  Sainte- 

Croix. 

Resurgit  a  preceptis  divinis  haec  macina  sacra 

Opère  suo  comptum  fidelibus  votis. 

Perspicue  clareat  hoc  templum  obtutubus  sacris 

Demonstrans  iigulariter  signaculura  aime  crucis. 

Sit  christo  placens  bec  aula  ob  crucis  trophée 

[sacrataj 

Quam  famulus  Tafila  sic  condidit  fide  provata, 

Gum  Troiliuba  coi^uge  ac  suorum  proiium  pignera 

[nata.] 

Quibus,  Chrisle,  tuis  muneribus  sit  gracia  plena, 

Acpost  hujus  vite  decirrsum  pervcniat  niiseri- 

[cordia  longa,] 

Hic  valeas  Kirio  sacralas  ut  allaria  Glirislo 

Dieijrevolutis  teroporis  aonis  ccc. 

Seculi  etate  porrecla  per  ordinem  sexia. 

{Cardinal  Mai,  p.  89  ;  Morales,  Hb.  xiii, 
cap«  9.) 


CANOSA,  dans  la  terre  de  Bari,au  roj 
de  Naples. 

ji. 

On  lit  des  deux  côtés,  sur  une  coloim« 
loin  de  la  ville 

Yalerio  Gonstaotino 
pio  fel.  invictoaug 
Cens,  in  imp.  VU.  P.P. 
procos. 

(Cardinal  Mai,  250,  h;  Chaupt, 
p.  W9.) 

II. 

Devant  la  porte  de  la  mll$. 

A  gauche. 

DDD.  NNN.  FFF. 

Theodosio 

Arcadio 

et  Honorio 

oono  rei  public» 

natis. 

A  droite. 

Vorlurono  sacrum 

P.  Gurlius  P.  F.  Salaxus 

P.  Pitius  L.  F.  UU  vir 

de  muncre  gladiatorio 

ex  S.  G. 

(Cardinal  Mai,  269,  6  ;  MuratorIi 
12,  13.) 

III. 

Sur  un  arc  au  milieu  de  la  plocf 

Incliie  venerunde- 

que  memorie  viro 

Flavio  Theodosio 

genilori  domini 

nostri  inviciissimi 

perennisque  priocipis 

Theodosii  perpetui  aug 

cuius  virtute  félicita  ' 

te  iusiitia  et  priocipa- 

lu  terrarum  orbis 

retentus..  slatuam 

cquestrem  subaura- 

tam  Apuli  et  Galabri 

pro  voio  et  devotiona 

posuerunt 

curante  ac  perficien- 

te  Flavio  Sexione 

viro  perfcctissimo 

correctore  Apuliae 

et  Galabriae 

[Cardinal  Mai,  p.  270;  Bamâs,  et 
62  ;  Pratilli,  p.  522  ;  Chaupt, 
p.  504.) 

CAPO  DISTRIA,  en  Illyrie,  empire 
triche. 


r,t 


Ami 


SOI    '  GAP 

EglUe  de 

Snt  on  tOBibeia  de  marbre. 
Hmepatriam  serra  Nazari  saocte  gaberna 
fjfà  paler  et  reccor  iostini  diceris  urbis. 

(Cardinal  Miiy  39kf  5;   Ughelli,  t.  Y» 
p.  381.) 

CAPOUE9  au  royaume  de  Naples. 

L 
Véglùe 


D^ËPIGRAPHIE 


CAR 


V. 


de   Sonia  Maria  délia  £0- 
reeca. 

Ego  Jouannes  imperialis 
paU'ilius  filius  UdÎ        • 
Bocivili  ypala  i  fan 
damenlis  edificavi. 

Sur  (a  iewr  du  clocher  de  la  petite  église. 

Bec  edificium  feci  ego  Jobannes 

iflifterialia  paU'icius  filius  domini 

DocîTili,  qui  in  traiecto 

HniniDe  post  dissipalionem 

Agarenonin)  reaedificavi  banc 

▼eoendiilem  indîtaiu  domum  , 

Elîâindio  (!)  turrem  diiecto  fiiio 

DocifUi  ypala  donavi 

Maï,  p.  9kf  95  ;  GssNiLD  ,  na 
affa,  p.  m.) 

U. 

Au  grand  temple  à  la  porte  au  nord. 

Hoc  pins  anlistes  deri  lux  osso  para  vit 

Ecdesiaeqiie  pater  resmores  amplilicavit. 

[Cardinal  Haï,  85,  i;  voyez  CiAXPniiy 
Yetera  monum.^  t.  II ,  p.  167  ;  Muha- 
TOEiy  Antiq.  ItaHœ^  t.  111|  p.  701.) 

III. 

Végliee  détruite  de  Saint  -  Jean    des 
Nobles-Hommes. 

MeûïÀf  Jobannes  XPI  precursor  Idulfus, 
jHjjns  ecdesiae  sacer  ci  arcbipreviter  aiiie 
Ofero:  tu  dneres  serva,   lu  criininis  umbias 
Terge,  nt  ab  allilono  venîaro  merar  :  miserere 
Ix  oeli  lucem  post  ignem  leiiebrarum.  Amen. 

{Cardinal  Haï,  102,  2  ;  Pratill.«  Hist 
princip.  Longob.f  t.  111,  p.  324.) 


IV. 

ton  pris   de  la  basiliqtêe  Conr 
stantinienne. 


ecius  alb 

n.  cons  • 

ilicaru  .  < 

,  barba  . 

.ionib  .  . 


•*) 


{Cardinal  M  Alt  V-   1^«  Paatill.,  Con- 
sol.  délia  Camp.y  p.  117.) 

ine  du  mol  vulgaire  Eziandto, 

DlGTIOBiM.   D*EpiGRÂPHin.     1. 


Eglise  de  Saint-Yineeni. 
FI.  Anldo  Basse  V.  €.  cons.  Camp. 
viro   iniegerrimo  indulgenlissimoq. 

qui  lil)eraliiaie  summa  forum 

tbermas  et  portic.  sac.  basil.  column. 

.  .  .  sua  impensa  .  .  curav. 

ordo  et  populus  capuensis. 

{Cardinal  Mai,  280, 2  ;  Pratilla,  p.  99.) 

VI. 

Socle  trouvé  entre  Capoul  et  Sinuessa^  pris  du 
YoUomoj  dans  le  pays  dit  Majorité.  Lettres 
grossières. 

AETEV. 

Miimcio  Aeierio 

fabenle  majestate 

Dei  tracialum  mensil)- 

us  noslris  erit  mérita  cjus 

omnibus  oaoribus  gestis  patrie 

noslre  eiiam  et  in  urbe  sacra  admi- 

nislrationem  adminislravit  digne  pa- 

Irono  cenlo  auri  slaiuam 

sed  ....  ponend  ....  cens ' 

e \I  Idus  maias  Lupidno  et 

VI  .  .  .  VV.  .  . 

{Cardinal  Mai,  285,  1  ;  Pratill.,  t.  A.. 

p.  253.) 

;  VII. 

Eglise  Saint-Barthélemy. 
G.  Minucio  Aeserio  Sen.  Induslrio  vire  cunctns 
populus  civilalisForopopiliensium  lal)oribus  tais 
patri»  nostrae  genclalis  indicat  majorem  bono- 
rem  dignus  curise  et  populi  palronus  fiiios  pri- 
mes in  ordine  nepotes  diem  magistratuos  juri 
veniam  accepisti  sibi  digiio  palrono  unitus  po- 
pulus una  cum  liheris  noslris  slaiuam  leco 
celeberrimo  palriae  noslne  pouendam  censue- 
runt  .  .  dcd  .  .a.,  n.  .o.  .i.  .os.  .m 

m 
•  ••••••••••• 

Cardinal.  Maï,  286,    2;  Pratilla,  p 
254.  ;  Peregrin.,  Annales. ^  Cap.p  X.  I, 
p.  476.) 

CARCASSONNE,  chef-lieu  du  département 
de  TAude,  eu  France. 

I. 

1266.  —  Eglise  Cathédrale  de  Saini^Na^ 

zaire. 

Tilulus  roonumenii  venerabilis  patris  GalUdmi 

Radulphi,  Dei  gratia  Carcassonensis  episoopl 

qui  praeseniem  capellam  conslruxit  et  in  ea 

sacerdolem  insliiuit.  Scdil  aulem  in  episco- 

palu  annis  XI,  diebus  XXV,  et  defidens  obiit 

in  seneclule  bona  el  misericordia  uberi,  anno 

Domini  MCCLXVI,  VI  Feria,  kal.  oclobris  bora 

vesperlina. 

7. 


t05 


CàR 


DICTIONNAIRE 


CAR 


On  avait  toujours  ignoré  la  date  de  la 
mort  de  cet  évêque,  lorsque  Tinscription  fut 
découverte  en  juin  1839. 

IMém.  de  la  Soc.  ÀrchéoL  duMidL  t.  IV, 
p.  2d8.) 

II. 

Treizième  siède.  -r-  Sous  le  Porche  de  IV- 
glisede  SainhVinçent. 

BenodiçUini  sii  aomen  demi  ni  noslri  Deî  iesu 
€hristi  et  sancle  virginis  matris  cjiis  amen. 
Hic  est  Tiimulus  Barlholomei  Ëudrardi  el  Giiil- 
lelnii  Ëudrardi  fratrum  nolarioruni  carcasso 
oeDSum,  quoniDi  anime  per  Dei  luisericordiaiB 
requiescani  in  pace.  Amen. 

{Mém,  de  la  Soc.  ÀrchéoL  du  Midi^  t.  IV, 
p.  300.) 

Nous  voudrions  pouvoir  donner  ici  en  en- 
tier le  Précis  de$  monuments  de  Carcassonne 
au'a  publié  M.  Cros-Mayrevieille,  président 
e  la  Société  des  arts  de  Carcassonne.  Pour  la 
clarté,  la  concision  el  la  scit/nce,  ce  précis  est 
un  modèle  i  arfail.  Nous  ne  pouvons  qu'eu  dé- 
tacher quelques  {uiragraphes  rdalifis  aux 
monuments  religieux  de  Carcassûnfte^ 

VILLE-HAUTS. 

Viglise  Saint-Nazaire  et  Saint-Celse. 

L'église  Sttint-Nazaire  et  Bainl-Cetse  est 
située  dans  la  partie  méridionale  de  la  Cité  ; 
elle  était  la  cathédrale  du  diocèse  de  Carcas- 
sonne avant  le  réiablissement  du  culte  en 
îrance.  L'édifice  que  nous  allons  décrire  a 
été  construit  sur  la  place  où  était  la  pre- 
mière éi^lise  bâtie  daiis  la  Cité,  et  qui  fut 
déihOiiepi^ndanl  le  xii' siècle.  Ce  monument 
a  aujourd'hui  la  forme  d'une  croix  latine, 
dont  le  sommet  e5>t  tourné  du  cdté  de  Test  ; 
sa  longueur,  depuis  l'abside  jusqu'à  Teitré- 
mité  des  nefs,  est  de  59  mètres  ;  la  largeur 
des  trois  nefs  réunies  est  de  16  mètres,  la 
longueur  des  transsepis  de  36  mètres.  Deux 
tours  octogones,  remartiuables  de  léj^èreté 
et  do  ^ce,  flanquent  i  absidf ,  surmontée 
d'une  balustrade,  el  ornée  de  modillo<^shis- 
tories,  dispositions  fort  rares  dans  les  mo- 
numents (le  cette  époque;  deux  portes  prin- 
cipales s*ouvrent  au  nord,  l'une  atioutissant 
aux  nefs,  Taulre  aux  transsepis  ;  une  petite 
porte  à  plein  cintre  au  !bnd  de  Téglise  où 
s'élève  un  clocher  de  construction  moderne  : 
tel  est  l'ensemble  de  l'extérieur. 

On  entre  par  la  [)orte  principale,  qui  est 
à  plein  cintre,  avec  des  colonneltès  et  des 
chapiteaux  historiés  dans  le  style  roman  du 
XII'  siècle,  sauf  deui  c^lonnetl'es  et  les  cha- 
piteaux de  marbre  qui  les  décorent,  lesquels 
proviennent  d'ua  aifttire  rnoomnaot.  £b  en- 
trant dans  ré^i2«e  on  est  frappé  par  la  diffé- 
rence que  présentent  deux  genres  bien 
tranchés  d'architecture.  La  grande  nef  et  les 
deux  nefs  latérales  sont  soutenues  par  des 
piliers  ronds  ou  carrés  avec  colonnes  enga- 

Sées,  surmontées  de  modillons,  de  damiers, 
e  palmettes,.  d  oiseaux,  etc.  La  nef  et  Ws 
bas-cotés  étaient  terminés  par  trois  absides 


semi -circulaires  avant  la  construction  du 
chœur  actuel.  L'édifice  avait  autrefois  It 
forme  d'une  basilique  :  il  fut  consacré  par 
le  pape  Urbain  II,  lors  'de  son  passaga  à 
Carcassonne,  au  mois  de  juin  lOW*  Aprii 
les  premières  croisades  l'imagiQatîoD  des 

f)euples  ayant  été  exaltée  par  le  spectacle  do 
'Orient,  les  églises  romanes  parurent  tris- 
tes et  sombras.  Saint  Louis,  sensible  aiix 
Yœux  du  chapitre  et  de  la  population,  ocm- 
eéda  gratuitement  un  espace  ue  terrain  pour 
agrandirl'église.Onfonda  alors  les  traBss6|ill 
et  le  chœur,  qui  ne  furent  terminés  que  sous 
répisco()at  de  Pierre  et  de  Rochefort  (lau- 
1321). 

On  admire  l'abside  légère  et  ornée  de  vi- 
traux peints,  avec  des  transsents  divisés  cha* 
cun  en  trois  parties.  A  l'extrémité  du  traos- 
sept  nord'se  trouve  une  porte  en  ogive  rifih» 
ment  décorée  à  l'extérieur,  désignée  sous  le 
nom  de  Porte-des-Morts,  et  au-dessus  de  la- 
quelle brille  une  rose  oui  a  son  pendant  vis- 
à-vis.  En  entcant  dausl'abaide  on  a  à  droite 
et  à  gauche  deux  sacraires  construits  en  ma- 
gnifique pierre,  et  ornés  de  sculptures.  L'ab- 
side est  tellement  légère  qu'elle  aeftibie  p«^ 
cée  à  jour  ;  on  a  cependant  placée  auprès  des . 
piliers  qui  séparent  les  lanceMeo  les  staliMS 
du  Christ,  de  ki  ViergOy  dee  date  apôCf«% 
du  painMA  del'<^gliae  et  du  tottërtu»  da. 
sanctuaire  ;  ce  sont  là  aytMl  de  flbfSSVBU»  ' 
yre  de  la  sculpture  du  xiv*  siècIeTTout  le 
chevet  est  aussi  construit  en  pierre  de  taiUe 
et  enrichi  de  |)lusieurs  morceaux  de  scu]|h 
ture  remarquâmes. 

Après  ce  coup  dœil  général,  nous  allcw ,j 
pat  courir  les  d»a{»elles  en  fmftfeafier.  tar* 
procéder  avec  ordre,  nous  ooqraieDeemi 
par  la  première  chapelle  qui  ê(k  iioov^  k 
gauche  en  entrant  par  la  graïKde  porte  I 
plein  cintre,  et  nous  suivroni  le  i^urtov 
intérieur  du  monument. 

Chapelle  Saini-Aodré,  aujourd'hui  Stiot-AotoiBe. 

Cette  chapelle,  dont  l'arcbitectureraiml 
le  commencement  du  xvi'  siècle,  tire* M. 
non)  de  son  fondateur  :  Andrft  Caivières,ii> 
che  préhendé  de  la  oaihéilMÉei  ^igÊ^  bs 
sommes  oécasaarires  poer  sa  ronslnictieii  si 
sou  entreli^D.  L'autel  était  eu  tr^MBêOVMi 
ét^t  en  175S^,  époque  de  la  visite  paatoiêh^ 
faite  par  l'évègue  de  Besons;  cepeudilit «Ha 
avait  alors  sa  forme  primftite*  AVjOurÂoi 
elle  est  diTisée  en  deux  parties,  m  AJsiBl 
disparaître  les  mortiers  et  les  piflifts  dont 
on  a  recouvert  les  deux  colonnes  torses  da 
rentrée»  on  dégagerait  une  gracieuse  cha» 
pelle  bAUe,  il  est  vrai,  postérieureoieat  à  k 
porte  ogivale  de  l'église,  et  un  peu  tropiM 
de  la  porte  romane,  mais  avec  un  certaiL 
goût  et  de  manière  à  oe  pas  masquer  les  vi* 
traux  de  la  cnapelle  Saint-Jean. 

CliapeUeSaiDl-Pierre.Stlol*Pi«iTeeiSiiBl-PaoLa«iow>  S 

d^hoi  StiakrJeaa.  ^^^    5 

Après  avoir  fait  quelques  pas,  on  eutre  à  f 
gauche  dans  une  chapelle,  bâtie  en  1321,  où  ' 
se  trouve  le  tombeau  de  Kerre  de  Itoebeforf,  \ 
évoque  de  Carc^issonne,  le  conslrurtou;  du  ^ 
chevet.  Cette  chapelle  a  été.  |^laON  MQft  TiiH 


CAR 


irEncftAPHiE 


CAR 


M* 


ion  de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul.  On  y 
a  statue  de  Rocheforl,  doboul,  acrmn- 
\  (le  deux  diacres.  Les  st.iliioUes  qui 
osent  le  sarcophase  plnité  au-dussous 
remarquables  par  leur  exécution  et  la 
té  des  Têtements  sact-rdotaux  qu'elles 
nient. 

in«l  le  cheTet  gothique  eut  été  cons- 
les  trois  nefs  qui  formaient  Tancienne 
que  contrastèrent  fortement  avecichaut 
glise»  dont  Tabsidc  nuancée  do  mille 
ars  était  seule  admirée  des  fidèles.  C'est 
pplaudissements  de  la  foule  nue  le  mur 
18  côté  du  nord  fut  alta jué.  A  mesure 
1  brèche  s'aj^randissait,  la  vieille  basi- 
était  moins  sombre  et  [)erdait  de  son 
tère;  les  murs  de  la  chapelle  furent 
A  de  deux  fenêtres  aussi  .légères  que 
ide.  Leurs  tympans  sont  ornes  de  trè- 
el  de  quatre  feuilles  sur  (rois  ran^s  :  au- 
Mis  de  ces  ornements  (]ui  formofit  une 
d'imposte,  on  voit  trois  compartiments 
lés  garnis  de  vitraux.  Cette  chapelle 
flstruiteaux  frais  de  Tévùque  Roche- 

sl  fâcheux  que  plusieurs  couches  de 
e  chaux  cachent  une  partie  des  reliefs 
ioorent  le  tombeau.  On  peut  remarquer 
a  cbape  dont, révoque  est  revêtu  le- 
ixt  exactement  le  roc  d*échiquier  placé 
M  de  Toûte  de  Tabside,  et  qui  est  la 
s  la  plus  significative  des  armes  de  Ro- 
irt.  Le  s<4  de  la  chapelle  présente  en- 
mais  à  demi  effacée,  la  pierre  qui  cou- 
1  tombe  de  ce  prélat.  Le  nom  de  Roche- 
f  était  lisible  du  temps  dt>  Gérard  de 
M07),  auteur  de  la  Chronique  des  évé- 
de  Carcassonne, 

r  suite  de  réparations  mal  entendues  , 
partie  de  la  chapelie  de  Pierre  de  Ro- 
irt  fut  sacrifiée.  Oi  peut  admirer  en- 
aujourd'hui  \i'S  belles  fenêtres  qui  la 
raient,  mais  il  ne  reste  presifu;  rien  des 
>tores  de  Tautel.  En  1765,  1  évoque  de 
issoniie  y  fit  placer  le  retable  de  la  cha- 
•  de  Sainte-Anne  ;  bientôt  le  chapitre  ac- 
»  l'olfre  du  chanoine  de  No^!e,  (pii  fit 
d*UDe  grille  en  fer  dont  on  voit  liîs  tra- 
;ar  les  piliers.  En  1770  ei  1771,  du  riou- 
8  donations  perm ire  it  d'achever  cette 
mdue  restauration.  Il  est  j)robahle  que 
ieas- petits  baldaquins  qui  sunnantcit 
[eux  statues  que  l'on  voit  encore  dans 
i  chapelle,  faisaient  partie,  comme  les 
lea  elles-mêmes,  de  la  décoration  primi- 
:  celle  de  saint  Paul  est  d'une  exécu- 
remarquable. 

1  procès-verbal  de  visite  do  Tévèque  de 
ms  nous  apprend  que  cette  cha[>elle 
i  interdite  en  175^;  celte  mesure  fut 
a  à  la  suite  d*un  horrible  crime  commis 
e  Heu  :  le  sonneur  de  la  cathédrale  fut 
*gé  sur  les  marches  mêmes  de  Tautel. 
[His  avons  fa*.t  rétablir,  le  21  octobre 
^  sur  le  pilier  de  lu  chapelle  et  à  la 
e  où  elle  était  autrefois,  uie  dalle  de 
bre  blanc  destinée  à  perpétuer  le  souve- 
d*une  fondation  piousi',  l'aile  par  l'évô- 
Martin- de -Saint -André.  Cotte  dalle 


était  employée  comme  pavé  dans  la  granue 
nef. 

Chjpene  Saioi-Vioeenl,  He  ton^  les  Saints,  aojoaidliQi 

Saiule-'Aone. 

Cette  chapelle  est  la  première  du  transsent 
nord,  du  côté  gauche.  Cnlel,  d.ms  ses  mé- 
moires sur  Vhistoire  du  Languedoc^  nous  ap- 
prend qu'il  existait  une  verrière,  au-dessus 
de  l'autel,  où  éiait  inscrit  le  nom  de  Petrus 
deAuxilione  II  paraît  que  Pierre  d'Auxillon, 
évépie  de  Carcassonne,  de  1497  à  1512, 
avait  fait  restaurer  h  ses  frais  la  chapelle 
dédiée  auiourd*hui  à  Sainte-Anne.  C'est  à 
cause  de  l'existence  de  l'ancien  faubourg  de 
Saint-Vincent  que  l'autel  fut  primitivement 
dédié  à  la  mémoire  du  martyr  de  ce  nom. 
L'autel  de  Saint-Vincent  fut  placé  au  nord 
et  celui  de  Saint-Michel  au  midi  ;  de  même 
que  les  églises  de  Saint-Vincent  et  de  Saint- 
Michel,  dont  le  chapitre  de  Saint-Nazaire 
était  le  curé  perpétuel,  avaient  été  bAtie^,  la 
première  au  nord,  la  seconde  au  midi  de  la 
cité. 

Cbapt'lle  Saint-Germain,  Sainte- Anne,  du  Saint-Sacrment, 
l'aiiiel  df"  la  Paruls^e  en  175 1,  aujourd'hui  chapelle 
Siiul-Seroin. 

La  confrérie  de  Sainte-Anne  fut  instituée 
le  26  mai  1397,  par  £lie,  àhbé  de  Montolieu, 
sous  l'épiscopat  de  Simon  de  Cramaud,  et 
s'établit  dans  cette  chapelle.  L'évoque  de 
Rochebonne  fit  de  grands  embellissements 
à  l'auiel  de  Sainte-Anne  (1723).  C'est  le 
sculpteur  Parent  qui  en  fut  chargé.  Cet  ha- 
bile artiste,  origin  lire  du  diocèse  de  Carcas- 
sonne, connu  par  |i*s  Iravaux^qu'il  exécuta 
è  Matirid  et  à  i  E  curial,  est  Tauteur  de  pres- 
que tons  les  meilleurs  ouvragos  de  sculpture 
surbcisque  l'on  voyait  ii  Carcassonne,  dans 
le  i^oût  du  t'  mps,  avant  la  révoiution  de 
178i).  L'évôjuede  Bes'His  éri,^ea  en  paroisse 
Tantel  dédie  alors  à  sainte  Anne,  et  le  cha- 
pitre plaça  sous  Tinvocation  «ie  la  sainte,  la 
chapelle  acluillement  dé<iiée  à  saint  Roch, 
dont  nous  parlerons  plus  bas,  pour  en  faire 
la  paroisse, 

L'évô:|uv  ChristOi^hedeTEstang  etVitalis 
de  lEstang,  son  neveu,  qui  fut  d  abord  son 
coadjuteur  et  ensuite  son  successeur,  ont  été 
enterrés  dans  cette  cha[)elle.  Les  deux  écus 
en  marbre  blanc  de  la  famille  de  l'Estang, 
qui  tiguraient  sur  le  toinb.  au,  ont  survécu  à 
sa  démolition  ;  Tun  a  été  placé,  sans  auaun 
motif  raiso'uiable,  sur  la  porte  de  Téglise 
Saint-Gimer,  dans  le  faubourg  de  la  Barba- 
cane  ;  Tautre,  que  nous  avons  découvert 
dans  les  fouilles  nratiquées  à  l'église  de 
Sainl-Nazaire,  a  été  placé,  sur  notre  indica- 
tion, à  Tuu  des  piliers  de  la  chapelle  Saint- 
Sernin. 

Chapelle  Moire-Dame 

Nous  croyons  que  dans  Téglise  primitive 
ainsi  que  dans  la  basilique  romane,  qui  n'a- 
vait que  trois  nefs  sans  transsepts,  le  maltre- 
autel  était  flantiué  dedeux  chapelles  dont  les 
noms  étaient  ks  mêmes  qu'aujourd'hui  : 
Tune  au  nord,  diMliéo  à  Notre-Dame  ;  l'autre 
au  midi,  dédiée  à  Sainte-Croix,  comme  l'in- 


S07 


CAR 


DICTIONNAIRE 


CAR 


dique  le  regislre  de  l'Ave-Maria,  déposé  à 
rérêché  de  Carcassonne. 

L'auteur  de  la  Chronique  des  iviqutt  dit 
que,  en  1177,  TévAquè  Othoii  consacra  Tau- 
tel  de  la  chapelle  Noire-Dame.  Il  est  question 
évidemment  de  Tune  des  chapelles  de  Té- 
glise  qui  se  construisait  encore  à  cette  éi  o- 
que  ;  car  l'église,  qui  fut  consacrée  en  1096, 
n'était  pas  terminée,  elle  ne  le  fut  que  dans 
le  courant  du  siècle  suivant.  La  chapelle  de 
Notre-Dame  était  moins  avancée  vers  l'est 
qu'elle  ne  l'est  anjoufd'hui ,  puisaue  Tan- 
cienne  basilique  se  terminait  dans  le  trans- 
sept  actuel  ;  mais  du  moins  elle  était  dans 
une  position  analogue. 

En  1703,  l'évoque  de  Grignan  fl!  opérer 
un  grand  nombre  de  changements  dans  l'é- 
glise de  Saint-Nazaire  ;  c'est  sans  doute  à 
cette  époque  que  la  pierre  toinbaie  de  Pierre 
d'Auiiilon,  uue  nous  savons  avoir  été  en- 
terré devant  le  maître-autel  de  la  cathédrale, 
fut  placée  dans  la  chapelle  de  Notre-Dame, 
On  y  lit  rinscri[)tion  suivante 

Hic  jacei  revcrendus  paler  dominus  Petrus  Auxi- 
Ijone,  qui  ohiit  in  Doinino  anno  ab  Iiieamalione 
MDXH  XXIV  seplembris.  Ëjus  anima  requiescal  in 
pace.  Amen.  Factus  prsesens  lapis  A.  M.  V. 


ixxiv. 


Cette  inscription  s'efface  de  jour  en  jour 
plus  rapidement. 

Le  matlre-autel. 

Le  maître-autel  élait  piac^  autrefois  aune 
très-petite  dislance  du  mUr  de  l'abside.  L'é- 
véque  de  Grisnan  le  fit  avancer  .vers  la 
grande  nef,  et  Te  remplaça  par  un  autel  de 
marbre,  dont  l'exécution  fut  contiée  à  un 
sculpteur  appelé  Mazelli  (1710).  Les  deux 
premières  travées  de  la  grande  nef  furtmt 
transformées  en  un  grand  sanctuaire  où  Ion 
entrait  par  trois  portes.  Tout  cela  fut  fait 
aux  frais  de  l'évéque  de  Grignan,  dont  les 
armes  ornaient  autrefois  les  grilles.  Quels 
qu'aient  été  pour  ce  prélat  Teolnousiasme  et 
les  applaudissements  de  ses  contemporains, 
nous  croyons  que  ses  largesses  envers  l'é- 
glise Sairït-Nazaire  furent  une  véritable  cala- 
mité pour  le  monument.  Le  niveau  du  sol 
fut  changé,  les  piliers  de  la  nef  lurent  di'li- 
gurés,  les  transsepts  furent  divisés  en  plu- 
sieurs parties  ;  en  résumé,  cette  restauration 
fut  plus  nuisible  à  la  cathédrale  Saiut-Nazaire 
que  la  première  république. 

Le  20  février  1793 ,  un  grand  nombre 
d'habitants  de  la  cité  demandèrent  au  con- 
seil du  district  la  permission  de  réparer  l'é- 
glise. Le  18  mars  suivant,  les  administra- 
teurs le  permirent  à  condition  que  les  répa- 
rations seraient  payées  au  moyen  du  produit 
'ie  la  vente  des  grilles  du  chœur.  Un  procès- 
verbal  de  pesage, du  20  juillet  1793,  constate 
qu'il  fut  extrait  alors  109  quintaux  de  fer. 
Nous  croyons  que  ce  n'était  là  qu'une  partie 
des  grilles,  et  qu'on  en  laissait  sur  place  une 
plus  grande  Quantité  ;  car  le  4-  septembre  1793, 
uo  ordredudfistrict, donné  au  nomduComilé 
du  salut  public,  enjoigni'l  de  livrer  les  gril- 
les de  Saint-Nazaire  pour  fabriquer  des  af- 


fûts de  canon.  L'ingénieur  Denovés  fit 
un  devis  dans  le  but  de  rendre  l'église  ! 
Nazaire  pro  «re  au  service  d'une  par 
dénuée  de  chapitre.  Il  proposait  de  ch 
de  place  le  maître-autel,  de  supprime 
stalles,  de  pratiquer  l'exhaussement  d 
rain.sur  certains  points,  l'abaissemeD 
d'autres  :  ce  projet  ne  fut  exécuté  qu'ei 
tie. 

Chapelle  Saiaie-Croix. 

(Voir  ce  crue  nous  avons  dit  sur  celt 
pelle  en  panant  de  celle  de  Notre-Daui 

On  remarque  au  mur  du  transsept  m^ 
nal  une  grande  dalle  représentant,  at 
et  en  creux,  un  chevalier  que  Ton  cro 
Simon  de  Montfort.  Quoi  qp'il  en  » 
cette  conjecture,  le  héros  de  lacroisad 
tre  les  Âlbig(  ois  fut  enseveli  dans  Tégl 
Saint-Nazaire,  à  l'extrémité  (est)  de 
latérale  droite,  à  gnelques  pas  de  la  cl 
Sainte-Croix.  Mais  trois  années  aprt 
restes  furent  exhumés,  et  portés  pars 
au  monastère  des  Hautes-Bruyèro» 
Montfort-l'Amaury  (département  de 
et-Oise).  N'éanmoins  la  comtesse  de  H< 
voulut  qu'à  perpétuité  une  lampe  a 
fût  entretenue  devant  Tautel  de  Sainte- 
en  mémoire  de  son  époux,  et  qu'une 
y  fût  quotidiennement  célébrée  pour 
pos  de  son  âme.  Cette  fondation  a 
dans  les  nécrolognos delà  cathédraleJl 
la  révolution  de  1789. 

La  dalle  dite  de  Simon  de  Montfori 
placée  dans  l'église  Saint-Nazaire,  le  S 
Jet  18^5. 

Chapelle  Saiot-Jpao,  da  Saint-Stcremoat»  StM 
aujourd'hui  Saint-Roch. 

Nous  avons  fait  connaître  les  change 
que  l'évoque  de  Besons  introduisit  di 
service  du  culte.  (Voir  ce  que  nous  avi 
sur  la  chapelle  de  Saint-Sernin.)  La  di 
du  Saint-Sacrement  fut  placée  sous  I^ 
tion  de  Sainte-Anne  en  Vl^.  Poatiti 
ment  une  société  de  secours  mumeia 
ouvriers  s'élant  établie  sous  rin?ocati 
saint  Koch,  cette  chapelle  lui  fut  affec 

Chapelle  Saiut-Micbel,  aujoard*hui  SaÎDt-JoM 

(Au  sujet  du  nom  de  Saint-Michel, 
primitivement  à  cette  chapelle,  vpir  c 
a  été  dit  en  parlant  de  la  chapdie  I 
Vincent.) 

L'évéque  Louis  de  Nogaret  fît»  en 
une  nouvelle  dédicace  de  cette  chape 
voulut  que  le  supérieur  de  Saint-Li 
les-Paris  en  fût  le  patron.  Arnaud  de 
mels,  doyen  du  chapitre,  mort  le  3  f 
1627,  y  fut  enterré.  On  voyait  encore  « 
la  première  révolution,  une  eiligie  ( 
lief  avec  une  épitaphe  gravée  sui 
plaque  de  marbre  tîoir,  incrustée  et 
mur.  »  Au  pied  des  balustres  de  cett< 
neile  est  la  tombe  de  Pierre  d'Olivie 
lit  sur  la  pierre  tumulaire  : 

cy  gii  le  corps  de  mes  ire  Pierre  d*Oilvier, 
sellier  el  magistral  présidial  à  Carcassonne 
décéda  le  17  aousl i02â. 


109 


CAR 


D*£PI6RÂPHIE. 


CAR 


SiO 


Od  Toit  deux  portes  à  rextrémité  dutrans- 
sept  méridioDal  ;  l'une  amène  à  la  chapelle 
Radulph.  Cet  édifice  ayant  é.\é  construit  à 

S  H  et  antérieurement  au  chevet  de  Saint- 
zaire,  nous  lui  consacrerons  un  article 
particulier. 

La  sacrlsUe. 

Là  porte  en  ogive  conduit  à  la  sacristie  que 

Ton  appelait  autrefois  la  grande  sacristie'par 

opposition  è  la  chapelle  Radulph,  désignée 

sous  le  nom  de  sacristie  des  Fcriesou  (x.'tite 

sacristie.  C*est  un  édifice  en  pierre  de  taille, 

TOÛté»  de  forme  à  peu  près  carrée,   ayant 

trne  longueur  de  9  mètres  et  une  largeur  de 

1  mètres.  Il  a  été  bâti  nostérienrement  à  la 

tDvdulranssept  méridional,  auprès  diKiuol 

ll'ieM  pbcé.  Nous  pensons  qu'il  renfermait 

autrefois  Fan  tel    de  la   Très-sainte  Trinité 

(SMeiistmm  Trinitatis).  <iont  il  est  question 

dans  le  registre  de  TAve-Maria,  et  dans  le 

proeès-vverbal  de  la  visite  que  Pierre  d*Auiil- 

mn  fie  dans  son  église  cathédrale  le  13  juin 


S«iaUBMlhéleiD:r,  Saint-Erasme,  Saint-Giincr, 
I  -  aujourd'hui  Sainl-Laureni. 

*lba  face  de  la  chapelle  Saint-Jean,  c*est-h- 
Ijia  k  droite  de  la  grande  nef,  on  trouve 
liHdiapelle  érigée  par  Tévèquc  Pierre  Ro- 
[  m;  Ton  des  succcesseurs  de  Rochefort 
pBk);  elle  est  digne  de  fixer  ra.tent.on  à 
tmse  de  Tampteur,  de  la  légèielé  ol  de  la 

ecede  la  fenêtre  ogivale  et  des  vitraux  à 
d  vert  qui  la  décorent.   La  voûte  de  la 
diapeHe  est  formée  de  quatre  nrcs  (]ui  s*en- 
Irmoiseot  :  les  clefs  présentent  les  mêmes 
inssoDS  que  les  verrières  ;  ces  armes  appar- 
feiheiit  au  fondateur  de  la  chapelle.  Les  fe- 
Bltras  sont  d*un  beau  style.  Au  c(  ntre  de 
rhnposte  est  un  quatre-feuilles  qui  sert  de 
'  tœ  k  huit  tr«Qngles  dont  les  extrémités 
lovebant  légèrement  le  cercle.  Tous  les  côtés 
le  rimposle  sont  garnis  de  trèfles.  Le  mur 
il  couchant  est  plein,  mais  orné  d'une  rose 
ûnalée. 
Nous  savons  qu*en   1668  cette  chapelle 
iTait  déjà  perdu  le  nom  de  Saint-Barthélémy, 
et  portait  celui  de  Saint-Erasme.  En  ITo^, 
lous  l*épiscopat  d'Armand  de  Besons,  elle 
kt  consacrée  à  saint  (jimer.  En  voici   les 
Boti&:  révêque  Pierre  de  Rochefort  avait 
neneilli  les  reliques  de  saint  Gimer  ainsi 
que  celles  d'autres  saints  (de  1301  à  1320),  et 
bavait  déposées  dans  une  châsse  d'argent. 
Rerred'Auxillon  voulut  véritier  les  authen- 
tiques de  Rochifort  (1508).  De  son  côté  Ar- 
naud de  Besons  ,  sur  la  demande  du  chapi- 
tre, lit  ouvrir  la  châsse,  et  Texposa  à  la 
vénération  des  fidèles  sur  Taulei  de  Saint- 
Erasme.  Dès   ce   moment   la   chai^elle  fut 
placée  sous  l'invocation  de  saint  Gimer  et  la 
châsse  y  fut  déposée^  elle  a  été  fondue  en 
1793;  mais  les  reliques  ont  été  recueillies 
et  sont  encore  l'objet  de  la  vénération  des 
fidèles  dans  l'égliscî  Saint-Nazaire.  La  tradi- 
tion raconte  que  l'évoque  Gimer  était  ori- 
ginaire de  Carcassonne,  et  que  sa  maison 
paternelle  était  dans  le  faubourg  de  la  Bar- 


bacane,  sur  le  lieu  môme  oîi  a  été  élevée 
l'église  qui  lui  est  dédiée. 

On  peut  voir  dans  celte  chapelle  l'épita- 
phe  (le  Gérard  de  Vie,  auteur  do  la  Chronique 
des  évoques  de  Carcassonne,  et  celle  de  l'é- 
voque de  Grignan.  On  y  reniaraue  aussi  un 
bas-relief  qui  représente  une  scène  tragique 
du  siège  de  Carcassonne  en  12i0.  11  est  du 
plus  haut  intérêt  pour  l'étude  des  armes  et 
de  l'art  militaire»  h  cette  époque.  On  le  trouve 
cité  dans  h^s  Instructions  sur  l'architecture 
militaire,  rédig(''es  par  ordre  du  gouverne- 
ment (page  1(5).  Nous  l'avons  fait  placer,  le 
7  octobre  ISVV,  dans  la  chapelle  Saint-Lau- 
rent. II  (tait  auparavant  employé  comme  re- 
vôtom.^'it  ,  an  bis  d'un  mur  ,  dans  une 
des  parties  les  i  lus  obscures  et  les  plus 
humides  do  Tégiise. 

CbaprUe  de  Notre-Dame  de  Ronoe  Nouvelle,  aujoord'hnl 

It^sfoois  l>ap:is  iiaux. 

Cette  chapelle  est  dans  h;  style  ogival  croi- 
selé.  On  voit  encastrée  dans  le  mur  voisin 
du  côté  de  l'est  la  partie  antérieure  d'un 
sarcophage  des  premiers  siècles,  quo  nous 
avoiïs  trouvé  an  bas  de  la  tour  du  clocher, 
au-dessous  de  la  première  marche  de  l'es- 
calier. 

Les  vitraux  de  Saint-Nazarre  méritent  une 
mention  particulière  :  les  uns  sont  du  xiv* 
siocle,  les  autres  du  xvi'.  Aucune  éslise  du 
raidi  de  la  France  n'otfre  d'aussi  belles  ver- 
rières. Nous  signalerons  :  1"  celle  de  la  cha- 
nelle  Notre-Dame,  où  l'on  voit  représenté 
le  jugement  dernier  et  l'arbre  de  Jessé  sur 
lequel  on  peut  lire  les  mots  <:e  Roboam,  Ezé- 
duel,  etc.  ;  2"  la  première  verrière  de  l'abside 
du  côté  gaucho,  où  l'on  voit  représentés, 
dans  une  série  de  médaillons  à  fond  bleu, 
la  décollation  de  saint  Paul,  le  crucifiement 
de  saint  Pierre  et  d'autres  actes  de  leur  vie; 
S'*  la  première  verrière  du  côté  droit  de 
l'abside,  où  sont  représentés  la  vie  de  saint 
Nazaire  et  celle  de  saint  Ceisc;  4"  la  verrière 
de  la  chaf)elle  Sainte-Croix,  qui  représente 
l'ancienne  loi  et  la  nouvelle,  ou  les  textes  de 
l'Ancien  Testament  rapprochés  de  l'Kvan- 
gile.  On  ne  connaît  pas  de  verrière  qui  offre 
un  aussi  grand  nombre  de  lettres  ;  cest  une 
page  de  verre  unique  en  son  genre.  Nous 
avons  déjh  parlé  des  verrières  de  la  chapelle 
de  Saint-Vincent. 

Toute  la  partie  ogivale  de  Saint-Nazaire 
est  généralement  regardée  comme  un  des 
plus  beaux  modèles  des  constructions  reli- 
gieuses du  xiV  siècle.  Le  caractère  saillant 
et  le  type  architectur/d  offerts  par  cette 
église  ont  iixé  sur  elle  l'attention  particulière 
du  gouvernement.  Le  20  novembre  18W,  en 
(jualité  d'inspecteur  des  monuments  hislori- 
qu»?s,  nous  avons  adressé  une  monographie 
complète  de  Saint-Nazaire^'à  M.  le  ministre 
de  Tintérieur,  en  signalant  cet  édifice  comme 
unique  en  son  genre  dans  le  midi  de  la 
France.  Cet  envoi  était  accompagné  d'un 
ra[)port,  dans  lequel  nous  signalions  le  dé- 
plorable état  du  monument.  Quelques  allo- 
cations de  fonds  permirent  alors  de  faire  des 
réparations  urgentes.  Sur  de  nouveaux  rap- 
ports le  ministre  de  l'intérieur  confia,  en 


îii 


CÂB 


DICTlONiNAIRE 


CAR 


Mi 


• 

184^ ,  h  M.  Viollet-Leauc,  architecte  du 
gouvernemeni ,  la  restauralion  de  Téglise 
Sainl-Nazaire  :  le  chevet  a  été  déjh  en  grande 
partie  rétabli  dans  son  état  primitif;  une 
somme  de  cent  mille  francs  environ  a  été 
dépensée  à  cet  objet.  I/enlière  restauration 
de  ce  monuraeni  no  s'élèvera  pas  à  moins  de 
quatre  cent  mille  francs.  C'est  le  budget  des 
monuments  historiques  qui  fournit  à  cette 
belle  entreprise  ;  mais  la  commune  de  Car- 
cassonne,  jalouse  de  posséder  un  édifice 
aussi  remarquable,  y  contribue  annuelle- 
ment autant  que  le  permettent  les  ressources 
locales. 

La  chapelle  et  le  tomtieeo  de  Radolph. 

Pendant  que  nous  préparions  la  monoera- 
phie  deTéglise  Saint-Nazaire,  et  que  cna- 
cune  des  parties  de  ce  monument  devenait 
pour  nous  l'objet  d'un  examen  particulier, 
nous  reconnûmes  qu'un  édifice  conligu,  dé- 
signé sous  le  nom  de  Petite-Sacristie  ou 
sacristie  des  Fériés  avait  subi  des  change- 
ments notables  depuis  sa  conslruclion.  Nous* 
jugeâmes  alors  convenable  de  faire  Ojiérer 
quelques  fouilles  ;  elles  furent  commencées 
le  18  juin  1839,  et  le  même  jour  nous  signa- 
lions à  l'autorité  une  importante  découverte 
pour  l'étude  de  l'art  chrétien  au  moyen 
âge. 

La  chapelle  Radulph  forme  à  elle  seule 
comme  une  petite  église  distincte  ;  elle  a 
été  bâtie  avant  le  chevet  actuel  de  Saint-Na- 
zaire  auquel  elte  est  contigîië.  Sa  longueur 
est  de  13  mètres  50  c.,  sa  largeur  est  de  5 
mètres  10  c. ,  les  voûtes  et  les  murs  sont 
construits  on  grès  calcaire,  d'appareil  rt^gu- 
lier.  Le  haut  de  la  chapelle  est  en  forme 
d'abside ,  laquelle  est  placée  du  côté  du 
levant,  et  otlre  une  particularité  remar- 
quable :  c'est  une  fontaine  ornée  d'un  mas- 
caron,  qui  coulait  dans  une  auge  de  pierre. 

La  chapelle  date  du  xiii'  siècle  ainsi  que 
le  tombeau  de  l'évAque  Radulph.  On  y  voit 
l'évoque  debout  avec  ses  habits  pontili(*aux, 
qui  ditfèrent  beaucoup  de  ceux  qui  sont  en 
usage  aujourd'hui;  le  manipule  est  très- 
étroit,  la  chasuble  n'ost  pas  échancrée  et  se 
replie  sur  les  bras  ;  Tétole  ,  qui  tombe  jus- 
qu'aux pieds,  est  aussi  étroite  que  le  mani- 
pule ;  révoque  tient  dans  la  main  la  crosse 
pastorale  ornée  d'une  espèce  de  bandelette, 
il  lient  l'autre  main  à  moitié  ouverte,  comme 
pour  donner  la  bénédiction  épiscopale. 

La  statue  se  dresse  sur  une  corniche  élé^ 

gmtequi  sert  de  couvercle  h  un  sarcophage. 
n  y  voit  de>  feuilles  (le  chêne  avec  leurs 
glands,  des  feuilles  de  vigne  avec  leurs  grap* 
pes,  qui  s'enruulent  et  s'entrelacent  avec 
divers  autres  ornements  ;  sous  la  feuillêe» 
unchien  esti»  la  j/bursuite  d'un  lièvre.  Tous 
ces  détails  sont  du  meilleur  goût.  Au-des^- 
sous  de  la  corniche  on  lit,  sur  trois  lignes 
l'inscription  suivante  : 

f  Tilulus  inonunicnti  venerabilis  palris  Gnillel- 
lui  Radiilplii  Dei  gratia  carcassoiiensis  episcopi 
qui  praesentein  capell 
na  constru&il  et  in  ea  sacerdolem  instilult  se- 


xxT  el 


dit  aulem  in  episcopalu  annis  xi 

deficieiis 

obiii  iii  senecluie  ooua  et  roîsericordfa  aberi 

anno  doniini  mcclxvi.  vi  feria  kal.  oclob.  hora 

vespcrlina. 

La  Chronique  des  évéques  de  Carcassofun 
nous  apprend  que  Radulph  avait  construit 
une  cha;;elle  pour  l'usage  dr  l'inûrmeriit  del 
chanoines  qui  vivaient  alors  sous  la  rè^ 
de  Saint-Augustin  ;  mais  l'auteur  de  la  CÀr#- 
nique  i^orait  quelle  était  cette  chai^elle, 
L'inscription  nous  donne  cette  indicaliofL 
et  nous  apprend 'en  outre  que  ce  monamev 
est  le  tombeau  du  fondateur  de  la  chapeljai 
et  qu'il  est  mort  en  1266,  et  non  en  tML 
comme  l'ont  supposé  les  auteurs  dunouT^ 
Gailia  christiana. 

Au-dessous  de  l'inscription  est  un  sarefr 
phage  oui   représente   une  église  ,  el  im 
cloître  lormé  de  douze  arcades    trîlobéeif 
Sous  ces  orcades  sont  sculptés  des  cbnnoiaii 
avec  la  chemise  romaine,  la   tète  rasée  il 
portant  l'aumusse.  A  l'arc  du  milieu  on  wH 
Radulph  étendu  mort,  ayant  autour  de  M 
l'évoque,  les  prêtres  et  les  acolytes  qui  fiîal 
l'absoute  ;  l'flme  de  Radulph  est  portée  &^ 
ciel  par  des  anges.  Ce  monument  de  pîenf 
est  d'une   admirable  conservation,   qoT  nf 
s'explique  que  parce  qu'il  est  demeuré  eun 
foui  pendant  un  très-long  espace  de  tempd 
Nous  croyons  que  le  comblement  de  la  coif 
pelle  date  au  moins  de  trois  siècles.  N 
avons  exposé   les  motifs  de  notre  opi 
dans  la  notice  sur  la  chanelle  et  le  tom 
de  l'évèque  Radulph,  publiée  en  IMO. 

Le  mérite   de  l'objet  en  lui-même  n*a4  ''■ 
pas  moins  remarquable  que  sa  conserfatia^  ] 
Les  slntuos  n'onr  pas  cette  raideur  et  ecîii 
immobilité  qui  rendent  di^Tormes  les  sei|f  ^ 
plures  du  xiii*  siècle  :  on  y  trouve  du  dopi 
sin,  du  mouvement  et  même  une  cerUMi 

?;râce.  Les  costumes  religieux  du  temps  dp,^ 
rent  un  sujet  fécond  d'études  liturgiquMii 
Les  personnages  sont   représentés  presqJM* 
en  ronde-bosse,  la  grande  statue  de  I  évéqil 
est  seule  d'un  relief  moindre.  Il  existe  uni 
grande  variété  dans  l'ornementation  de  l'fc 
glise  figurée  sur  le  sarcophage.  Aucune  d^ 
roses  qui  sont  entre  les  petites  eties  grande 
ogives  n*est  l'imitation  d'une  autre  ;  tantt 
c'est  un  quatre-feuilles,  tantôt  un  trèfle»  m 
c'est  une  figure  triangulaire,    là  une  esfièai 
d'étoile,  puis  des  entrelacs;  mais   tout  vi 
fouillé  avec  la  même   patience  et  la  mèqi| 
habileté.  Les  piliers  sont  tout  à  faitensailliéi 
ceui  qui  forment  les  angles  sont  même  d$ 
tachés  et  ne  tiennent  au  corps  du  monumeflit 
que  par  leurs  socles  et  leurs   chapiteaiUU 
Les  caractères   de  l'inscription  sont  d'uQ| 
rare  élégance  et  présentent  une  arête  vivai 
qui  témoigne   de   leur    rare  consenratioil* 
Toutes  les  parties  de   ce  monument  sodt 
traitées  avec  une  si  grande  délicatesse  qu'od^ 
n'exagère  nas  son  mérite  en  le  plaçant  aK 
rang  diis  [)ius  précieux  morceaux  que  nom 
ait  légués  le  moyen  âge. 


CASL 

TILLE-BTASSB. 

M^numentê  religieux. 


ITEMeftAPHIË 


CAH 


«U 


t  Louis,  en  autorisant  lea  habitants 
liés  d*hérésie  à  construire  la  Ville- 
leur  avait  imposé  l'obligation  de  re- 
certaines  églises  qui  faisaient  partie 
ciens  faubourgs  ;  ils  se  conformèrent 
lijoDelions,  et  de  plus  ils  fondèrent 
Mpelles  ou  églises  qui  furent  placées 
kDYOcation  de  saint  Michel  et  de  saint 
iC,  en  mémoire  de  celles  qui  existaient 
A  anciens  faubourgs  ;  elles  furent  mè- 
cées  l'une  au  sud  et  Tautre  au  nord, 
-dire  dans  la  position  respective 
s  occupaient  autrefois.  Lors(]ue  le 
aU  Ville-Basse  fut  tracé,  la  rue  Mage, 
dln  la  Grand*R:ie,  divisait  la  ville  en 
aôriies.  LVglisc  dédiée  à  saint  Michel 
eée  au  point  central  entre  cette  me 
ileau  oQ  est  aujourd'hui  situé  le  oi- 
s  du  Sud  ;  Péglise  dédiée  à  saint  Vin- 
t  aussi  placée  à  un  point  à  peu  prds 
,  entre  la  rue  Mage  et  le  coteau  de 
le.  Mais  lorsqu'on  1355  Tenceinte  4o 
)  dut  être  réduite»  la  moitié  de  la 
1  cOté  du  nord  étant  d'une  largeur 
•e  que  celle  du  midi,  J'église  Saint- 
t  dut  être  comprise  dans  l'intérieur 
Ule,  tandis  que  l'église  S;iint-Michel 
Tant  sur  les  limites  de  l'encelntè,  son 
1  sod  devint  une  partie  de  la  fortifka* 
es  deux  églises  demeurèrent  debout 
ieu  de  la  destruoliou  générale  de  la 
asse,  qui  eut  lieu  en  1335.  Avant  les 
lions  laites  dans  le  cours  du  xviii* 
on  y  distinguait  encore  sur  les  mu- 
les traces  de  l'incendie  allumé  par  le 
de  Galles.  Saint^Michel  et  Saint-Vin- 
ant  regardées  pendant  les  premiers 
comme  les  églises  des  anciens  fau- 
I  le  chapitre  de  Saint-Nazaire  les  fai- 
sseftrir  (»ar  un  prêtre  qu*ll  désignait. 
I9  là  reine  Marie  d'Ai\|0Q,  k  s^on  pas- 
Carcassoune,  fit  instituer  à  Sdint-Mi- 
I  vicaire  peri^élttel  qui  prit  plus  tard 
1  de  curé«  Quelques  années  après 
I  Saint-Vincent  obtint  la  même  ftt^ 

L*églti€  Sainf-ntteM. 

ise  Saint-Mfchet  est  fbmiée  d^e 
itre  les  contfè^erft^  Ont  été  j>lacées 
1rs  chapelles  qui  se  trouvent  aiAsi 
9  raturellement  au  nord  et  au  sud; 
)  est  gracieuse  et  les  arcs  de  la  nef 
iDl  de  légères  ogives  ;  au  fond  de  la 
nie  une  rose  ornée  de  vitraux  do 
rs.  Les  deux  princioales  portes  ont 
Kjuées  :  l'une,  celle  du  côté  du  nord, 
massif  de  maçonnerie  auquel  est  at- 
actuellenie?U  la  chaire  à  prêcher; 
parla  cha[:elle  du  fond  de  réglise, 
e  forme  une  espèce  de  norche.  Ces 
ortes  sont  postérieures  à  la  construc- 
îmitive;  ca:-,  sans  parler  des  restau- 
Ciites  sans  inte'Iigeuce,  et  qui  sont 
up  plus  modernes,  Tégiise  a  été  ornée 
lupart  des  sculptures  (ju^oa  y  remar* 


que  pendant  It  xv*  et  le  xvi*  siècio.  Au 
nombre  des  morceaux  de  sculpture  moderne, 
on  doit  cependant  citer  le  tabernacle,  en 
marbre  blanc,  qui  représente  le^groupe  allé-* 
^orique  des  quatre  évangélistes,  placé  au- 
jourd'hui sur  10  maitre-autel. 

Lors  du  rétablissement  du  culte  en  France, 
le  cardinal  légal  Caprara,  dans  la  bulle  d*ins- 
titution  canonique  ,  prescrivit  entre  autres 
objets  au  nouvel  évoque  de  Carcossoiuie  de 
rétablir  la  cathédrale  et  le  chapitre  de  so^i 
diocèse.  Le  18mai  1803,  M.  do  Laporto  rendit 
une  ordonnance  par  l.tquelle  il  statuait  (|ue  la 
cathédrale  serait  provisoirement  placées  dans 
l'église  Saint -Michel  do  la  Ville-Basse. 
Le  iDêioe  jour  le  nouveau  chapitre  y  fut 
installé.  Le  saint-siége  approuva  l'ordon- 
nanoe  épiscopale  du  18  mai  1803;  dès  lors, 
comme  on  serait  (enté  de  le  croire,  la  cathé- 
drale du  diocèse  de  Carcassoune  n'a  pas 
cessé  d*être  sous  l'invocation  de  Sainl-Na* 
zaire  el  de  Saint-Celse,  mais  l'ancienne  ba- 
silique qui  porte  ce  nom  n'est  |)lus  le  siège 
des  cérémonies  capitulaires. 

Dn  incendie  ajant,  le  6  novembre  1849, 
considérablemeot  détérioré  le  chœur  de  Té- 
giisf  Saini^Mtchel,  on  songe  non-seulement 
è  réparer  les  ravages  du  feu,  mais  à  restau- 
rer et  à  agraïKlir  ce  monument. 

V église  et  la  tour  de  Saint-Vincent.  —  La 
pierre  du  méridien. 

L'église  Saint-Vincent  a  une  forme  ana  0- 
gue  à  celle  de  Saint^Mkhel,  mais  la  nef  est 
pluâ  vèsie^  elle  mérite  d'être  remarquée  à 
cause  de  sa  belle  largeur.  Cet  éditice  devait 
avoir  \^b  plus  grand  nombre  de  travées;  la 
réduction  du  projet  dans  sa  longueur  a  don- 
né iin  aspect  a'ampteur  aux  arcs  dé  la  voûte, 
qui  f)o  seraft  pas  aussi  firappaat  si  l'édiâce 
eût  été  aehevé. 

La  grande  porte  de  l'église  date  du  xv* 
sièek»«  celle  du  sud  et  celle  du  nord  ont  été 
bfllies  dans  le  cours  du  xiv*  siècle  ;  les  par- 
ties intérieures  de  ces  deux  dernières  portes 
sont  du  yY'.  On  lit  è  la  porte  du  sud,  sur  le 
mur  latéral  de  l'ouest,  l'inscription  suivante, 
en  catactères  gothiques  : 

iencdioiwii  sît  nomeii  Donnai  Nostri  i>ei  Jesu 
Ghrisii  el  ssndsi  Virginis  Matris  €jui.  Amen. 
Hic  est  taiDuIus  Bariholomei  Eudrardi  et  Guil- 
lelmi  Eudrardi  fraUiim  noiarlorum  Carcassonen- 
sium  quorum  anioiae  per  Dei  mibcricordiam  re- 
quiescaut  in  pace.  Amen. 

Les  panneaux  élevés  des  vitraux  de  l'abside 
datent  de  la  fln  du  xv*  siècle  ;  on  y  distingue 
encore  quelques  caractères  :  sur  les  ver- 
rières qui  sont  au  côté  gauche  de  l'église, 
on  lit  quelques  passages  du  symbole  des 
apôtres  ;  sur  celle  de  la  partie  droite  on  voit 
les  noms  des  personnages  qui  y  sont  repré- 
sentés. II  est  à  regietter  que  ces  verrières 
aient  subi  de  nombreux  remaniements  et  dj 
plus  nombreuses  réparations  :  ainsi  l'écu 
de  la  famille  de  l'Rstang  et  d'autres  écus  ont 
été  re[»lacéssur  les  verrières,  sans  discerne- 
ment, longtemps  après  leur  exécution  pri-> 
mitive 


SIS 


CAR 


DlCTfONNAIRE 


La  tour  qui  ser.1  de  clocher  à  l'église  Saint- 
Vincent  n'est  pas  terminée  ;  elle  est  élégante 
et  hardie  ;  si  elle  eût  été  continuée  avec  les 
proportions  indiquées  par  sa  base,  elle  aurait 
atteint  une  nauteur  remarquable.  Elle  mé- 
rite aussi  d'être  citée  à  cause  des  iùapor- 
tantes  observations  géodésiques«qui  y  ont 
été  faites.  En  17W,  Cassini  y  vérifiait  ses 
calculs  sur  la  mesure  de  la  terre  ;  en  1760, 
ses  fils  y  poursuivirent  une  épreuve  de  ce 
beau  travail,  dans  le  but  de  composer  la 
grande  carte  de  France,  qui  porte  encore  leur 
nom.  A  la  fin  du  xvm*  siècle,  Méchain  et 
Delambre  se  «servirent  de  ce  point  pour  cal- 
culer larcdu  méridien  de  Paris,  d'où  a  été 
tinée  l'unité  de  mesure  qui  a  servi  de  base 
à  notre  système  métrique. 

Le  passage  de  la  ligne  méridienne  fut  alors 
fixé  à  570  toises,  ou  1111  mètres  ouest  de  la 
tour  Saint-Vincent.  A  cette  occasion  et  sur 
ce  point,  voisin  du  pont  d'iéna,  a  été  placée 
une  pierre  monumentale,  sur  laquelle  est 
gravée  la  direction  du  méridien,  et  cellade 
la  perpendiculaire,  qui  part  de  la  tour  de 
Sairtt-Vincent.  Il  est  à  remarquer  que  la 
pierre  du  méridieil  est  à  une  distance  de 
l'observatoire  de  Paris,  égale  à  la  6*'  partie 
de  la  circonférence  de  la  terre. 

CARPENTRAS,  département  de  Vauciose, 
en  France. 

Epitaphe  du  cardinal  Sadolet. 

D.  0.  M. 

lacobo  Sadoicto  Episcopo  Garpentoractis  S.  R. 
E.  Presbytère  Gardioali,  Yiro  morum  graui- 
tate,  prudeniiâ,  et  vîlae  integritate  praeslantis- 
simo,  doctrina  et  eloquentia  com  ijs  quos  roi- 
rata  est  antiquitascoroparando.PanlusSadoletas 
Episcopus  Garpentoractis  et  GamlUus  Sadoletus 
Fratrum  fliij  mœstissimi  mullis  cum  lacrymis 
Patruo  B.  M.  pro  tempore  posaenint.  Yixit 
année  70.  roenses.  3.  dies  6. 

(Labbe,  Thés,  Epitaph.^  p.  528.) 

CARTHAGE,  en  Afrique,  près  de  Tunis.' 

L  . 

Dans  les  Thermes  Gargiliens,  construits  par 
Thransmundf  roi  des  Vandales. 

Tranquille  nymphje  decurrite  fluminis  orta. 

Hic  proba  flagrant!  succedit  vimine  flebo 

Rudibus  excelsis  ubi  nunc  fasUgia  surgant, 

Aequaniurque  polo  tectis  prsecelsa  lavacra 

Sedibus  bic  magnis  exardent  marmora  signis,     . 

Ardua  sublimes  praevincunt  culmina  thermse 

Muneraque  eximius  tanli  dat  luminis  auctor 

Uni  conlinuse  pr^noscens  pnemia  faroae. 

Non  hic  flamnia  nocebo.  Tandem  discite  carmen, 

Discile  vcl  quaiila  vivat  sub  gurgile  lympha. 

VaniJalicum  liic  rénovai  clarum  de  scmine  nomen, 

Subcujus  liiulo  merilis  stal  grulia  facli. 

(Cardinal  Mai,  3*j0,  2  ;  Blrmann,  i4n- 
thoLy  t.  I,  {).  /*79.  —  Il  donne  au  vers 
1"  Lumine-Pliœbi  et  vers  9.  nocet  Tan-^ 
(ummodo..,) 


eu 
IL 


Bains  de  Hilderic^  roi  des  Vandalei, 

Hildrici  régis  fulget  mirtbile  factam 
Ârie  opère  ingénie  divitiis  pretio. 

Hinc  radios  sol  ipse  capit  quos  huic  dare  p< 
Altéra  marmoribus  crediiur  esse  dies. 

Hic  sine  nube  solum,  nix  jimcla  et  sparsa 

Dum  steteris,  credas  mergere  posse  pedei 

{Cardinal  Maï,  352, 1  ;  Burxann«  A 
t.  I,  p.  476.) 
Voy.  Tunis. 

CARTHAGÈNE,  en  Espagne. 

Carthagenœ. 

t  Quiquis  ardua  turrium  miraris  calmina 
vestibulumq.  urbis  duplici  porta  firmatun 
dextra  levaq.  binos  positos  arcos 
quib.  saper  imponitur  caméra  curia  com 
Gomitiolus  sic  haec  fieri  iussit  patrictiis 
i!)issus  a  Mauricio  aug.  contra  hoste  bail 
magnus  virtuie  magister  mil.  Spaniae. 
Sic  semper  Spania  tali  reclore  laeietur 
dum  poli  rotantur  dumq.  sol  circuit  orbe 
Ann.  YllI.  aug.  ind.  YHI.  (1) 

[Cardinal  Maï,  ( 

GARTAMA,  en  Andalousie;  royai 
Grenade,  près  de  Malaga,  en  ^pagiM 

D.  N. 

Magno 

Decentio 

imp.  nostro 

piissimo 

florentis- 

simo  Gae- 

sari. 

[Cardinal  Haï,  257, 5  ;  Hurat,  S 
Masdbu,  Hist.  Éisp.f  t.  II,  p 
pag.  332.) 

CASATORRES  en  Espagne. 

Chapelle  de  Casatorres  de  la  Garrige  i 
tido  de  Granotters  [Catalogne.] 

iDsrripUoa  de  Tan  945. 

Hic  requiesci  t  bone  memorie  Gbiiiloni  Dec  < 
fllia  Wifredi  comitis,  dimittat  ei  Deus  à 
Quse  obiit  vin  kalendas  Martis,  era  dccccli 
Anne  domini  dccccxlv  anno  vini  régnante 
dovico  rege. 

(BOFARULU, 

Le  Roi  Louis  dont  il  est  question  est 
d'Outremer,  roi  de  France,  n^onté  sur  1( 
en  936  :  par  conséquent  Tan  9^5  est  I 
neuvième  année  de  son  règne. 

Lcre  sans  autre  désignation  est  Ter 

(l)  Floresils  il  s.,  t.  V,  p.  75.  In  aliis 
erai  porticos  non  posilost  in-4*  curba  non  cm 
inilioii  uienlio  fit  in  ciiaria,  sive  capitula 
tribuiiur  S.  Gregorio  M.  ad  Joh.  defensoren 


M7 

fègBÊ  iBtérieare  de  trente-huit  ans  à  Tère 
chrétienne. 

IMém.  de  la  Soe.  arehéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  274.) 
CASERTA,  au  royaume  de  Naples. 

I. 

Farius  Âudentius 

Aiiiiianus  v.  c. 

camp.  cons. 

fieri  curavit. 

(Cardinal  Haï,  336,  2.) 


II. 


Pierre  trouvée  à  Naplee  chez  M.  Daniel. 

m 

f  Hoc  opus  bel 
ascensam 
qoam  cerni 
lis  Joli.  diac.  et 
Georgius  raagister 
fecît. 

{Cardinal  Mai,  354,  3.) 

CASTEL  ou  Castello  SANT  'AGATHA 

èos  les  Etats-Pontiûcaux. 

Au  cimetière. 

D.  0.  M. 

coUegiatam  hanc  aDtiipissimam 

Bb.,  el  RmT8  DD.  Prosper  card.  archiep.  de 

Lambertinis 

Palrke,  et  orbis  Ivmen  eximivm 

personali  visitatione 

Atq.  lolemni  confirmationis,  et  ordinig  administrât» 

insigoivit 

anDO  domini  miAiouxii. 

qTO  tenopore 

iDTro  hoc  circvmqvaqfo  constnrcto 

'colvinnam  istam  svis  STinptibTS  erigi 

leq.  Tt  Tnivs  e  vetystîs  titvlis  possessorem 

S.  Agathe  canonicTm  inscribi  volvit 

tanti  principis 

mmificentiam  pielaiem  hvinilitatem 

'   irmma  cvm  sapientia  ac  dignitaie  coni?nctas 

aeterno  scvipi  cvravii  in  silice 

ffierooymvs  de  Ferris  sac.  ibeol.  docl.  Bonooien. 

archipraesbyier,  el  vie.  for. 

(Gallbtti,  Inscript.  Bon,,  p.  191.) 

CàSTEL-FRANCO,  dans  les  £tats-Pontifi- 
cmx. 

A  VEgliee  de  Saint-Joseph. 

D.  0.  M. 

Bénédicte  XIY. 

qyod  nonnvllis  confratribas 

aniio  ivbilaei  mdccl. 

Romani  profeclis 

corpYS  S.  Prosperi  ma  ni  ris 

hic  condiivm  donc  dederit 

confrateriiilas  vniversu  in  ;elernym 

grali  aninii  uionvmenivin  p. 

GAusTTi,  Inscriptiones  Bonon»f  p.  192.) 


0*EPIGRATHIE.  CAS  fM 

CASTEL-GANDOLFO,  Etats-Pontificaux. 
Eglise  Saint-Antoine. 

D.  0.  M. 

Bcnediclo  XIV,  pontifie!  maxime 

BonoDÎae  archiepiscopo 

qvod 

hanc  archipresbiteralem  ecclesiam 

preliosa  STpelleclîli 

îndTlgeniiis  in  perpetwm  concessis 

sanclorvin  reliqviis 

insigni  mvnificcmia  dilaverit 

Sigismvndvs  Malvelivs 

Gastri  Gvelfi  ninrchio 

loannes  losepn  Zanini  S.  T.  D.  archipresbiter 

et  parochiani 

posvenrnt 

idib.  novemb.  anno  Sal.  mdccxlviii. 

(Galletti,  p.  193.) 

CASTEL  SAN  PIETRO,  Etals-Pontiflcaux. 
Chapelle  de  Sainte-Marie  du  Rosaire. 

A  droite. 

Bénédicte  XIV.  P.  0.  M. 
qyi  xu  kalendas  octobris»  anni 

IIINICIL. 

SSi.  Rosarii  Casul  S.  Pétri  sodalilîTm, 

amplissimo  archicoatratemitatis  honore  decoravit  ; 

oronesqve  cIyb  institvta  observantes  sodaiitates, 

sibi  ipsi  aggregare  posse, 

insigni  adeo  benignitate  concessit  ; 

Lavrentivs  Grafli,  ac  conivx  Maria  Catharina  Cappi, 

eîarsdem  praefectvram  gerentes, 

in  perenne  grati  animi  argvmentvm, 

P.  P. 

A  gauche. 

Benedicti  XIV.  P.  0.  M. 

mvnificentissimœ  liberalitati, 

qvod  VI.  idvs  ivlii,  anni 

MDCCLVI. 

archiconfra terni lali  SSi.  Rosarii  Gastris.  Pétri, 

vexillvni  vvlgo  confalone  nvncvpatvm, 

perpetvo  in  svpplicatioiiibvs  déferre  indvlserit, 

nec  non  id  vnqvam  prohiberi  posse  sanciverit; 

Lavrenlivs  Grafli,  pnefecti  mvnere  fvngens, 

seiernvm  velvt  graliarvm  actionis 

monvmentvm, 

P.  C. 


CASTILLO-DE-BA/NELA,  bourg  de  la 
nouvelle  Castille,  en  Espagne. 

f  In  nomine  Dni.  I^ocuberacsi  indignas 
abba  (ecit,  et  duos  coros  ic  cons- 
tnixii,  et  sacrale  suni  scoruni 
Di  eglesiae  pridie  idus  ma  xxviiii 
quarto  regiio  gloriosi  dni.  noslri  Egicani. 

{Cardinal  ^Wi,  p.  163.  noy.  plor.,  ann. 
1753,  p.  76.) 


Il 

Stptième  siècle  (après  675).  —  Anciennement 
sur  le  portail  de  Iranienne  église  de  Saint- 
Benoit^  remplacé  par  un  autre  après  1317. 

Fausiinus  lapsis  a  Mauri  morte  decem  octo 

Lusiris  ;  bas  sanclo  benedicto  dedical  arns 

Impensisque  suis  loia  e»!  structura  peracla, 

Aptaïaque  suis  humeris  de  more  cucuUa 

Relligiouis  amans  cellis  se  devovet  istis, 

Atque  âblMs  faclus  mira  pietate  refuisit 

On  Ht  dans  le  Gallia  Christiana  (sic): 
«  Paustinus  abt>as  G^strensis  basilicam  ma 
gnis  eitruiit  suoiptibus.  » 
Saint  Maur  mourut  en  585. 
(Mém,  delà  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  IV, 
p.  264.) 

III. 

698.  —  Dans  les  ruines  de  V abbaye. 

Hic  dormit  in  domino  Celruinus,  episcopus  Al- 

biensis ,  quondam  abbas  Caslreusis ,   legatus 

episcopi  Garcassonensis  in  concilio  Toietano. 

Morituriethali  morbo,  m  cal.  junii  annoDcicvuL 

(Gallia  Christiana:  Mém.  de  la  Soc.  ùr- 
çhéol.  du  Midi,  t.  IV.  p.  265.) 

IV. 

Huitième  siècle^  -rr-  4utrefois  à  la  cathédrale 

ilic  tumulatur  prtn«ep9  Beru  nepos  Addonis  ré- 
gis barchiiioneiisis,  qui  liorlationibus  fratris 
Uelisacbar  prions  moiiaslerii  de  Casiris  faisam 
deposoit  religtonem  et  veram  suscepit  uno  et 
eodem  die  bapiizatur  moriiur  et  vivit  in  i£ler- 
num^  Anno  imarnati  verbi  octingenie&imo  idus 
Septembris 

(Voyage  littéraire  de  deux  Bénid). 

On  dit  que  ce  roi  Addo  et  Beru  son  neveu 
étaient  maures,  et  qu'étant  venus,  en  800  ,à 
Narbonne,  ils  y  furent  arrôlés,  conduits  à 
Castres  et  enfermés  «iaiib  la  grosse  tour  de 
l'abbaye»  appelée  Ueraclia,  où  Beru  mourut 


1252. 


Mt  CAS  OICTIONNAIIIS 

CASTRES»  €léparteineat  duTarn,  en  France. 

I. 

Sur  le  fronton  de  la  grand'porte  de  Véglise 
Saint-Benoit. 

Faustinus  lapsis  a  Mauri  morte  decem  octo 

Lustris,  bas  sanclo  Benedicto  dedicat  aras. 

Impensisque  suis  toi  a  est  siniclura  peracta  : 

Aptavitque  snis  hiufieris  de  more  ciicullam. 

Religionis  amans  eeilis  se  devovei  istis, 

Atque  abbas  factus  mira  pietate  refuisit. 

(Cardinal  Mai,  120,  4-  ;  le  cointe,  Annal, 
francor.j  t.  ïll,  p.  703;  baluze,  5pt- 
ci7.,  p.  338;  Mabillon,  ActaS.  Bened.^ 

t.   I,  |).   XX.1II.) 

Le  cardinal  Mai  pense  que  les  vers  ne  sont 
pas  aussi  anciens  qu'on  Ta  cru  jusqu'ici;  le 
savant  éditeur  ne  les  croit  pas  antérieurs 
au  XII'  siècle. 


dans  les  ti^is  mois  qui  sirivirent  Imt  eapiit 
sonnement.  Cette  épitaphe  parait  «uaptili 
aux  historiens  du  Languedoc. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IL 
p.  209.) 


Aux  Cordeliers  oA  cé  tombeau  fui  Um 
truiten  1567. 


lîfçliw  Saint-François. 
Armoise  de  Lanirec  recluse 
De  Saix  dans  cy  caveau  ot  cluse 
YeuiHant  le  paradis  aquerre 
A  tois  bobauts  Hst  aspre  guerre 
Isabelie  de  Paris  dainei 
Sur  qui  plore  ma  bien  ùmAt 
Le  monument  en  volter  it 
0  de  pardieu  a  tos  vqa  dis 
Que  disiez  ly  de  profundii 
L'an  mil  deui  cens  quarante  et  dix 
Armoise  absconsa  faits  et  dits  : 
Dieu  veuille  enberguer  li  délits 
Et  partier  li  paradis. 

Isabella  illustrSssima  soror  Lodovid 
Francorum  rcgis,  suis  impensis  boc  fecît 
Dumenium  in  pignus  amoris  erga  Armoisefli  de 
Lautrec  anno  domini  1252. 

Isabelle,  sœur  de  saint  LouiSfdont  iljMtid 
uestion,  mourut  en  i269  au  monastère  de 
Longchamp  qu'elle  avait  fondé. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  \.% 
p.  228.) 

VI. 

1269.—  Espital  viel  (Hépital  Saint^acqm). 

Anno  incarnacionis  domini  uccLiviiii  bie  reqoh 

escit  corpus  Pétri  Derl  qui  hedîftcavîl  tl  con- 

stnixit  isiud  hospiiale  ad  honorea  Dei  e|  knie 

Marie  matris  cjus  et  beali  Jacobi  K^mtiçfu 

Retrouvée  en  1839  et  portée  au  llûsée  de 
Toulouse. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéoL  du  Mliif  t;  %    ] 
p.  210.) 

VII. 

Vers  1368.  —  Eglise  Saint-^BeUpU. 

Ego  Stephanus  de  '^Abavo,  bwnHis  ecefcM 
Gastrensis  episcopus,  boc  conditas  iumalo  dth 
dormio  In  Domino.  Scio  qaod  Cbristos  a  mor* 
tuis  resurrexit,  et  cfedo  q«od  et  resurrecturos 
sum  in  novissimo  tfie;  hane  (sic)  docui  vivendo 
et  mortuus  banc  ij^nt  ^fttear. 

(Mém.  de  h  Soc.  archéoL  du  Midi.  t.  0^ 

p.  264.) 

VIII. 
1382. 

Ego  Martinus  presbiter  et  disoipiilus. 
rendi  ia  Gbristo  patrie  Siepliaal  oepiteépi 


i 


G4T 


DWGfUPHVk. 


m 


et  fjfiê  oonoessione  hviic  tninuluni 

B0pi  el  kic  expeeio  in  pace  resuiTectkNieoi, 

M  «01:0.11»  cal.  aag. 

1 1366»  il  s*é1eya  à  Castres  une  hérésie  * 
bopup  dVcclésiastiques  suivaient  la  doo; 
t  aes  Sadducéens,  niant  la  résurrection 
fésus-Cbrist.  C'est  ce  qui  explique  les 
^ioDS  de  foi  cootenues  dans  ces  Epi* 


tMAn.  de  la  Soc.  arebéol.  du  Midi,  t.  II 
p.  867.) 

IX. 

1  lit  oans  tes  Annahê  de  Toulouse ,  par 
n.  i.  11,  p.  187  : 

)  Sèint  homme  Allaripa,  Hauierive^  mou- 
kCasIfts,  d'où  il  était  natif,  et  fut  enterré 
Véi^iH  des  CurdelierSy  où  est  cette  épi- 

OfidieMi  Aliaripa,  prêlre  recommandable 
rats  homiliié,  et  pour  le  don  de  prophétie. 
HMnit  le  i5  mai  dé  Tao  m.ccc.lxiix,  âgé 
ans.  Pries  Dieu  pour  lui. 


I  1630  et  1633,  Alphonse  d'Elbène,  évA-' 
d*AU)i ,  faisant  démolir ,  par  ordre  du 
le9  fortiOcations  de  la  ville  de  Castres , 
«▼I  ii  celte  inscription,  qu'on  a  conservée' 
ainsi  : 


M.     CCC.      XXXVI. 

je  faisois  mes  prières  devant  P Autel  ^ 
<  fÊfosetU  les  Reliques  du  bienheureux  S,  Vim* 
ws^je  vis  «s  Lisre  de  Prophétie^  a»  était  écrit  : 
due»  Frère  Jeaa,  dans  deux  cents  ans  d'ici 
Mkilc  ReligioQ  de  tes  pères  commencera  k 
Irç  profanée  dans  Castres.  11  s'élcvera  des  faux 
raphéies,  qui  n*annonceroni  rien  moins  que  la 
lî^  On  ne  verra  alors  (|ue  guerres  et  brîganda- 
■1  fieste  et  famine  ;  les  lonibeaui  seront  vio- 
aB^HMaements  et  ceux  de  les  pères  seront 
Wfknéè  ;  les  Maisons  de  S.  Dominique  et  de 
»  françois  de  la  ville  de  Castres  seront  sept 
es  rainées,  et  six  fois  rebâties  avant  la  con- 
nmation  du  siècle.  Après  cela,  douleur,  gé- 
lÎKemeus,  oppressions  des  peuples,  et  désola* 
OD  extrême* 
lATANEy  en  Sicile. 

I. 

Vonaslire  Saini-Nicalas. 

Domioœ  noslr»  Flavin  (sie^ 

Elene  pisim»  aug.  gean- 

atrici  D.  N.  Coiistanlini  ma* 

ximi  victori  cfemeniisi- 

mi S.  F.  N.  R. 

fford.  Mai,  238, 1;  /lucr.  SicU..  p.  36.) 


tl. 


Pierre  trouvée  m  1769 
.    .     .    Vernanlibus 

Httqriis  DOD.  NNN« 


genio  splendid»  nr- 

Biscatinaî 
Facundus  Por  fyrius 

Mimaliilius  V.  C. 

Cons.  ejus  dem. 

(NoT.  Plor.,  a.  1770,  p.  508';  Cardinal 
M  AÏ,  337,  8.) 

CENTO,  dans  les  Etats-PontiQcaux. 

I. 
Eglise  de  Sainl-Blaise. 

A  droite. 

Bénédicte  XIV. 
Svnnio  christianâB  legis  Aatlaltll 

quod 
âran  maxlmam  eleganli  talrvle 

omaverit, 

cberi  svbeeliis  pvicre  refectis 

psallentium  commode 

consvlverit 

coll.  can.  pont,  mvnificentisi. 

P- 
Anne  C]3i3GGXLrv. 

II. 

A  gaodie. 

Bénédicte  IIV.  Pont.  Max. 

qnod 

ad  apostolicae  maieslatis  fastiginm 

nondvm  provectvs 

in  metropoli tanne  Bonon.  eccleafai 

procvratione 

sacram  hanc  aedem  respexerlt 

vetvstate  fatiscentem 

a  rvîna  vîndicaverit 

in  hanc  elegantlam 

restitverit 

coll.  canon,  principi  beneâceatlas 

P. 

AUUO  CIDI3CCXUV. 

III. 

Au  palais  arehiépiscopcU^ 

D.    0.    M. 
Bçnedfctvs  XIV.  P.  M.  Bononiae  arcbiepiscopti 

has  aedes  carceres  horea  promptvarla, 

coeieraqve  adiacentia  hvic  archieptscefatt  denvl 

vttlia,  atqve  necesstria 

sd  vsvm,  et  commodvm  eîvsdeM 

pecvliaribvB  expensis  provida  liberalîtate 

adivnxit 

Philippvs  M.  de .  Alazzis  1.  V.  D« 

RR.  mensse,  et  SS.  Pont,  primarivs  miniater 

talem^ac  tantam  Svmmi  Pontifids 

mvnificentiam  testatam  volvit 

anno  domini  mdccxxxxv. 


88S 


GER 


DICTIONNAIRB 


CER 


IV 

AU  palais  public, 

Aa  bas  du  buste  du  Pape. 

Benediclo  XIV. 

Pontiûci  Maximo  patri  optimo 

benefactori  mviiificeDlissimo 

centenses. 
(Galetti,  Inscrip.  Bonon.j  p.  201.) 

CEPHALONIE,  île  de  TArchipel. 

On  trouve  encore  en  divers  endroits  de 
]*tle  ainsi  que  dans  l'Ile  de  Naxos,  des  armes 
des  Tocco  délie  Onde,  comtes  de  Céphalonie 
et  de  Leucade.  L'écu  est  traversé  de  quatre 
rangées  d*ondes.  Au  bas  on  lit  :  Si  qua  fata 
sinani, 

CEPRANO ,  bourg  des  Etats-Poatiûcaux, 
au  sud-est  de  Frosinone. 

Eglise  de  Sainte-Marie-Majeure. 
le  celuiii  terris  lunguniur  et  ima  superiiis, 
Nexo  reiaxantar;  ic  et  non  nexa  ligantur 

(Cardinal  Mai,  p.  19.) 

CERCAMPS  (abbaye  de),  en  Artois,  dé- 
partement du  Pas-de-Calais,  en  France. 

M.  d'Héricourt  a  signalé  l'existence  d'un 
recueil  manuscrit  d'épi laphes  de  cet  an- 
cien monastère,  dans  une  lettre  adressée 
à   M.   le  ministre  de   Tlnstruction   publi- 

3ue,  que  nous  reproduisons.  Le  recueil 
'épilaphcs  a  été  dressé  par  un  religieux 
de  Cercamps,  nommé  Laderrière  ;  la  ïellre 
de  M.  d'Héricourt  a  été  publiée  dans  le 
Bulletin  des  comités  novembre-décembre 
1850,  p.  26^. 

«  Dans  diffi^rentes  instructions  adressées  à 
vos  correspondants,  vous  leur  avez  recom- 
mandé de  ne  point  négliger  les  noms  d'ar- 
tistes qu'ils  pourraient  découvrir,  soit  sur 
les  monuments  qu'ils  ont  élevés,  soit  dans 
les  comptes  des  argentiers,  soit  dans  toute 
autre  source  authentique.  Vous  avez  couj- 
plété  cette  pensée,  en  confiant  à  M.  le  secré- 
taire du  comité  des  arts  et  monuments  le 
soin  de  coordonner  les  divers  documents 
qui  vous  étaient  adressés  et  d'en  faire  un 
travail  dont  i!  est  facile  de  juger  l'impor- 
tance. J'aurai  l'honneur  très-prochaine- 
ment de  vous  adresser  une  liste  complète 
des  maîtres  es-œuvres  et  artistes  produits  par 
la  ville  d'Arras,  et  sur  lesquels  il  existe  des 
documents  dans  les  archives  municipales 
de  cette  ville.  Il  y  avait  à  Arras  quatre 
magistrats  inférieurs,  qui  prenaient  le  titre 
de  commis  aux  ouvrages,  et  qui  étaient 
chargés  de  la  surveillance  des  divers  tra- 
vaux entrepris  au  compte  de  la  ville.  Les 
registres  sur  lesquels  ils  inscrivaient  leurs 
dépenses  existent  encore,  et  c'est  le  résultat 
de  mes  recherches  que  j'aurai  l'honneur  de 
vous   adresser  très-prochainement. 

«  Aujourd'hui  je  me  contenterai  de  vous 
signaler  une  note  ajoutée  à  un  Mémorial  de 
l^ercamps,  de  laquuileilrésulteque,lel6mai 
1682,  le  clocher  do  Tabba  ve  a  esté  achevé  de 
monter  et  fait  par  M' Michel  Caulier^  duvillage 
deSartf  et  le  22'  dudit  mois  dom  Pierre  UattCy 


sous-prieur  de  Cercamps^  a  béni  la  c 
a  esté  montée  ledit  jour  par  ledii  Ci 

«  L'abbaye  de  Cercamps  dépendai 
dre  de  Citeaux  et  relevait  du  dioo 
miens,  quoique  située  dans  la 
d'Artois  ;  elle  avait  été  fondée  par  K 
Campdavaine,  comte  de  Saint-PoU  < 
Ce  seigneur  avait,  à  la  tôte  de  ses 
marché  contre  Saint-Rîquier,  ruiné 
et  passé  au  Ql  de  Tépée  tous  les  1 
qui  s'y  étaient  retirés.  Le  clergé  lam 
lui  l'analhème,  et  le  comte,  recon 
ses  fautes,  s'humilia,  abdiqua  sa 
et  jeta  les  fondements  d'une  abbi 
enrichie  par  les  libéralités  des  s 
voisins,  devint  l'un  des  plus  puissa 
nastères  du  nord  des  (iaules. 

«  Une  église,  consacrée  en  1262,  ft 
dans  les  guerres  du  xvi*  siècle  (1 
s'empressa  de  relever  les  murailli 
il  paraît,  d'après  la  note  que  nous 
de  citer,  que  le  clocher  ne  fut  term 
la  fin  du  XVII*  siècle. 

Quant  au  mémorial  d'où  est  extra 
cument,  il  mérite  d'être  sommaireii 
crit.  On  lit  sur  le  premier  feuillet 
Pierre  de  Laderrière ,  religieux  dem 
Cercamps  et  prêtre  indigne.  Un  peu  ji 
Je  prie  celui  de  mes  confrères  qu% 
livret  que 9  en  mémoire  de  mes  faute 
prêtre,  me  dise  une  messe  après  mo\ 
1591.  Vers  la  tin  de  sa  chronique,  i 
nous  apprend  qu'il  était  prieur  du 
tère  :  ce  sont  les  sanls  détails  biogn 
que  nous  ayons  sur  cet  homme,  do 
s'écoula  sans  doute  tranquille  au  rr 
cloître,  et  dont  le  temps  fut  parta( 
la  prière  et  les  devoirs  de  son  minis 
date  de  sa  mort  ne  nous  est  pas  plus 
que  l'époque  de  sa  naissance. 

De  Laderrière  avait  la  prétentio 

Eoëte  ;  il  était  de  cette  école  des 
adam,  des  Loys  de  Douai,  que  la  i 
des  bibliophiles  serait  impuissant 
de  l'oubli,  s'ils  ne  s'étaient  attacha 
peler  des  faits  historiques  sur  les( 
donnent  des  détails  (|ue  Ton  clu 
vainement  ailleurs.  Le  manuscrit  d 
rière,  conservé  encore  aujourd'h 
les  archives  du  Pas-de-Calais,  co 
3ar  une  pieuse  invocation  du  comte  < 
ol  à  la  Vierge,  qui  lui  répond  : 

Ta  prière  tn'esl  agréable 
Noble  comle  scace  de  vraye 
Soys  conslans,  feriiie  cl  slable 
El  ton  désir  accompliray. 

«  Viennent  ensuite  les  titres  d'hoi 
l'abbaye.  De  Laderrière  a  consacré 
train  à  la  mémoire  de  tous  les  abl>< 
a  été  confiée  l'administration  du  m 
de  Cercamps.  Une  seule  citation  fe 
du  peu  de  mérite  de  ce  travail.  Ai 
XXXIV,  comparaissant  devant  le 
du  poëte,  rend  ainsi  compte  des 
qu'il  a  accomplies  : 

Boucqiicniaison  jay  acheté 
Aussy  la  croix  près  de  la  porte 
Le  beau  sepulclire  forl  bien  paré 
Quy  de  soy  devoiioii  porte. 


g 


CER                           rEPlGRAPlIIE.  CfliL                           tM 

Son  successeur  est  encore  moins  bien  seulement  do  Brie-Comte-Robert,  sur  le  bord 

té,  si  faire  se  peut:  do  la  ion.^iio  pliiinc  qui  conduit  à  cettepetite 

En  dis  ans  «pie  inainiins  ce  lieu  "'"'''  ^'  ;'•■"'«  ""  l'^YS  '!«  l''"'  s  l«bourables, 

Ung  inolin  a  vent  esicvav  "^■^^  quil(pios  pr.nnes  et  étangs,  L  église  est 

Puh  je  rendis  mon  ame'a  Dieu  ""  édifice  (pii  a  niénlé  l'alleulion  du  célèbre 

llarys  qoe  mieuls  re  proHuy.  abbé  Ciiaslelin,  au  moins  quant  au  chœur. 

A  ces  quatrains  succèdent  les  énilaphes  La  galerie  oaraîl  être  du  xiir  siècle,  et  la 

SBDdaleurs  de  l'abbaye.  On  sait  que  les  ^o*^'*  "\^<5  les  orneinenl|  ne  semblent  être 

laphiers  sont  utiles  surtout  pour  la  chro-  *!"«  '{^  •  «*«"»  dernier.  Sainte  Colombe  est 

ogie  ei  permettent  de  fixer  d'une  ma-  '«  patronne.  La  statue  de  cette  sainte,  avec 

«certaine  les  dates  jusqu'alors  con-  "îl^T*?.^  ses  pieds,  est  placée  dans  le 

<M.   Celui  de  Laderrière  est  fait  avec  côté_  droit  ou  méridional,  et  celé  de  saint 

»  de  soin:  il  ne  se  contente  pas,  en  Louw  est  de  I  autre  côté.  Elles  ont  été  faites 

t,  de  mentionner  les  comtes  de  Saint-  ^?  *®5*'  P*''  P»erre  de  Jroussy.  A  droite  du 

qui  ont  eu  leur  sépulture  dans  l'abbaye,  S''*?"^  "'  '«  "Paufol^e  d  un  ancien  seigneur, 

s  il  rapporte  aussi  les  noms  de  ceui  <*«  'f  hauteur  de  trois  meds,  au-dessus  du- 

,  pu  leur  piété,  ou  leur  libéralité,  ont  9"«1  sont  représentés  11  genoux  le  mari,  la 

•on  cet  honneur,  et  il  enregistre  avec  ^«ï»'?®  «'  '««  enfants,  vêtus  h  1  antique.  Il 

a  les  donations  dont  l'abbaye  a  profité.  ^"'  «'"'«««l  P»'  '««  «o"»*  ^u  mari  après  la  mort 

idoit  à  l'auteur  de  la  reconnaissance  d'à-  i«  »»"  f}'^^^^'  "  enferme  Marguerite  de 

ir  fnoscrit  en  quelque  sorte  pour  son  Herbert  (IJ,  femme  de  Jacques  du  Moullin, 

0»  particulier  cei  documents  perdus  au-  seigneur  de  Brus  et  .Servon  en  Brie,  échan- 

Stiuî,  et  qui    non-seulement  peuvent  jon  ordinaire  du  roi  Henri  II,  morte  le  2* 

rir  aux  généalogiste»,  mais  offrent  des  ^^*"«'"  *?52,  et  Etienne,  Pierre  et  Jacques 

leignemenls  utiles  à  consulter.  du  Moullin,  ses  enfants. 

Mais  l'ouvrage  le  plus  important  de  La-  „<?"  ^  *9»»  «»««».  '^f  épitaphes  de  Claude 

rière  est  un  poème  en  l'honneur  de  l'abbé  **«"'«••'  seigneur  de  la  Houssaye,  Servoii. 

lachimont,  et  intitulé  :  S'ensuivent  toutes  g"^-  '  ^«  "«"''Jf  ^e  Lyonne,  aussi  seigneur  de 

wrret  que  a  fait  Monseig'  l'abbi  de  Bachi-  ^c^V»'  trésorier  du  prince  de  Condé. 

ily  M  de  eheans,  en  36  ans  qu'il  fut  vi-  (Hcrtaut  et  Mashy,  Dtct.  de  Pans  et  des 

t  en  ladite  preslature.  Il   suffira  d'une  .    environs.) 

ition  pour  faire  juger  de  la  valeur  de  ce  CÉSÈNE,  dans  les  Etats-Pontificaux. 

»ment.  ainsi  que  du  mérite  poétique  de  „.  N.  Imperatori  Caesari 

oernère.  L  abbé  de  Bachiniont  parle  lui-  _,,   Il     ... 

me  ;  il  raconte  qu'il  a  été  élu  au  mois  de  '''  C«>««nt">o 

rrier  1512,  qu'il  a  été  béni  aux  Bernardins  maximo 

Paris,  puis  ensuite  :  P>  F>  vici.  aug. 

P»ar  aux  ouvrages  commenchies  .P""**  ""^',_ 

De  cbeans  estans  nécessaires  'ri**'  P**-  iXlD. 

Mostre  gil)et  je  lis  dresser  imp.  XXII.  consuli  VU 

Car  le  viel  ne  valloii  gueres.  p,  p,  proconsuli 

De  cabinet  êi  galeries  '  humanarura  rerum 

Sjr  fusi  paré  leiiict  jurdin  optiino  priucipi 

&  de  painiiires  l.ien  jollles  divj  Constanli  fil. 

roar  eu  esté  boire  1)011  vin.  ,.      »  •»   _.,_ 

uono  U.  F.  nato 

Affln  davoir  plus  grande  lumière  M.  P.  XV. 

En ipotte  cœur  dessus  lauiel  (Cardinal  uû,  pag.  251;  mubatobi,  p. 

fefis  faireeii  lia.ili  irois  verrières  463.  g.  ^jh,  à  Pan  328-329;  gruter, 

Ce  qui  ma  semble  bon  et  bel.  ^    Ikq  g  ) 

La  passion  du  rédempteur  CHALCIS,  dans  le  royaume  de  Grèce  (île 

Au  petit  réfectoire  fut  paindre  de  NégrepODt). 

grru't^mSrS  lÙŒare.  ^'<-^^'  *^?«"  gothique  d^Hagia  Parascevt. 
Inscription  sur  le  même. 

Su  parlant  des  cloîtres  :  Hic  jacet  nobilis  et  egregius  vir  Dominus  Petrus 

Ausquelz  lî^ux  Turent  essachiez  Lîpporoano  nec  non  honorabilis  consiliarius 

Des  r^scriptures  non  vaillables 

Aussi  de  petite  durée 

Et  aux  lisanspeu  proufitables.  (I)  Suivant  la  tradition,  Marguerite  de  Herbert, 

était  taiile-d'Anne  de  Boulen,  femme  de  Henri  VHI, 

Dudit  pepilre  les  iniaiges  i*oi  d'Anglelerre.  Ainsi,   il  ne  faut  point  chercher 

Par  Jehan  Ha  furent  composées  ailleurs  dans  la  Brie  la  terre  où  qnelques  historiens 

Ung  hurlan  paiiitrc  do  village  d'Angleterre  assurent  qu'Anne  de  Boulen  fut  élevf^e, 

Les  a  de  painlui^s  ornées.  et  qui  appartenait  à  un  gt^itilhomme.  C'est  à  Cer- 

Eic,  Ole,  »  von  et  non  à  Foiiienay  on  Brie,  que  celle  fdie  de 

>•  ^                                         '  l'honias  de  Boulen,  ainl)assadeur  du  roi   Henri  VIU 

-  mRVON  ou  Sebvon,  village   (Moigné    do  en  France,  lit  la  résidence  qu'ils  disent.  (L'abl)é  Le- 

^  lieues  de  Paris,  et  d'une  petite  lieue  beur,  £^t«/.  rfu  rfjorèie  rfij  Par.,  tome  XIV,  page  78.) 


tl7  CHA 

Nigripontis  a  Yencloruni  diicali  Dominîs 
CofisUtulus  qui  ab  hoc  scciilo  niigravit  Domiiii 
8ubannis  (salulis)  1598  die  sepliino  incnsis 
Sqilerobris.^x  (pcnsis)  suoruni  hereiiuin. 

(Bl'GUO!!,  Attas  des  nouvelles  recherches 
historiques  sur  la  Morée;  descrii)tion 
de  la  pi.  XL.) 

Des  fouilles  faites  ,  il  y  a  quelque  leraps, 
ûaus  les  souterrains  du  fort  de  Chalcis,  y 
ont  fait  découvrir  une  assez  grande  quantité 
d*armures  du  moyen  âge ,  oui,  d'après  les 
ordres  du  roi  Othon,  ont  elé  ai»j>orlées  à 
Athènes.  M.  Bucljon ,  auteur  de  plusieurs 
travaux  sur  rhisloirc  de  la  Grèce  pendant 
la  domination  des  Francs ,  examina  ces  ar- 
mureSy  et,  à  ce  sujet,  adressa  à  un  journal 
d*Athènes  la  lettre  suivante ,  qui  jette  une 
vive  lamière  sur  leur  origine. 

c  Athèoes,  12  (ti)  février  i84i. 

«  Monsieur,    • 

c  Je  me  fais  un  véritable  plaisir  de  mettre 
I  votre  disposition  tous  les  renseignements 
qu'il  m'a  été  possible  d'obtenir  sur  les  ar- 
mures du  moy»?n  âge,  trouvées  récemment 
en  grande  quantité  à  Chalcis,  et  appoi  tées  à 
Athènes  depuis  peu  de  semaines.  Sa  Majesté 
a  bien  voulu  m'autoriser  à  les  examiner  à 
mon  aise  en  lis  faisant  transporter  dans  une 
des  salles  du  palais  neuf,  et  M.  le  général 
Schmalz  a  mis  la  plus  parfaite  obligeance  à 
me  faciliter  cette  étude.  Ces  armures  re- 
montent à  la  Qn  du  xiii*  et  au  commence- 
ment du  XIV*  siècle  ,  et  ce  sont ,  je  pense , 
celles  des  Catalans ,  des  Turcopules  et  des 
Français,  qui,  en  1309,  se  sont  disputé  la 
possession  du  duché  d'Athènes,  l.i  première 
des  douze  grandes  haronnirs  ou  pairies  de 
la  principauté  française  de  Morée.  Mais  pour 
mieux  vous  faire  comprendre  ce  que  sont 
ces  armures,  et  comment,  du  grand  champ 
de  bataille  sur  les  bords  du  lac  Copaïs,  elles 
ont  pu  être  transportées  5  Chalcis  et  s'y 
retrouver  aujourd  nui,  il  est  nécessaire  que 
je  dessine  ici  une  légère  esquisse  des  évé- 
nements de  cetîe  époque.  Bien  que  ces  faits 
soient  i»ropreinenl  une  épisode  des  guerres 
étrangères  de  la  France  à  la  suite  de  la  qua- 
trième croisade ,  ils  appartiennent  aussi  à 
rhisloirc  moderne  de  la  Grèce,  qui  ne  sau- 
rait [»as  plus  les  rejeter  de  ses  annales  que 
nous  ne  pouvons  nous-mêmes  rejeter  de 
notre  histoire  de  France  l'établissement  de 
la' première  et  de  la  seconde  race  de  nos 
souverains,  bien  qu'ils  fussent  des  guerriers 
de  race  germanique ,  cantonnés  sur  le  sol 
de  France,  au  milieu  des  désordres  qui  sui- 
virent raffaiblissement  de  l'empire  romain. 
Le  tableau  de  ces  éjioques  de  conquête  et  de 
lutte  sera  toujours  une  grave  et  féconde 
iDStruction  pour  les  peuples,  et  l'histoire 
se  compose  aussi  bien  d>'S  souffrances  sup- 
portées en  commun  et  avec  courage,  que 
des  triomphes  obtenus  dans  des  temps  plus 
heureux.  Tout  se  lie  dans  la  vie  des  nations, 
et  le  mal  comme  le  bien  du  passé  doivent 
porter  leurs  fruits  dans  le  présent. 

«  A  la  liu  du  xii*  siècle^  l'empire  de  By- 


DICTIONNAIRE 


CHA 


zance  avait  perdu  toute  sa  force  et  son  res- 
sort. Les  Turcoinnns  d'Asie  le  pressaient  et 
le  mcnnç.û:  nt  déjh  ,  ci  Ws  Turcomans  Sel- 
joucides  avaient  fondé  un  empire  puissant 
a  sa  |)orte  et  sur  ses  débris.  En  Europe,  les 
Bulgares  avaient  reconçiuis  leur  înaé|>en- 
dance.  Les  provinces  éloignées  n'obéissaient 
déjà  plus  aux  ordres  venus  de  Constanti- 
nople.  Chypre  avait  passé  entre  les  mains 
de  Richard  <'œur-de-Lion,  puis  des  Lusi- 
gnan  de  France.  Candie  était  cédée  GOinme 
dot  au  marquis  de  Mont-Ferrat.  Le  Péli^Hh  ' 
nè^e  (tait  entre  les  mains  de  plusieurs  p^li 
tyrans  indigènes.  La  conquête  de  Constan- 
tmople  par  les  Francs  fut  le  dénoûmenl 
de  ce  drame  de  discord<*s  intestines.  Un 
empire  franc  fut  fondé  h  Constantinople,  mi 
royaume  franc  à  Saionique;  une  prideipaolf 
franque  dans  l'Attique,  la  Morée  et  les  lles^ 
depuis  les  Thermopyles  jusqu'au  cap  Malfr* 

fan.  L'empire  franc  de  Constantinople  dunf 
peine  soixante  ans  ;  le  royaume  franc  àé 
Salonique  eut  une  existence  plus  précaire 
encore  ;  mais  la  principauté  francqae  d*A-^ 
ehaïe  se  conserva  plus  ou  moins  puissanls,- 
plus  ou  moins  compacte,  pendant  près  êi 
trois  siècles. 

a  Le  prince  fr/inc  d'Achaïe  n'était  que  hf 
ehef  féodal  de  dou/e  grands  vassaux,  doM 
les  plus  puissants  étaient  le  duc  d'Athènes^ 
crée  duc  par  sfiint  Louis  de  France»  en  tKBf 
le  duc  des  €y(;lades  ou  Dodécannèse i  lé 
marquis  de  Budonitza  en  Locride,  le  eoiiil0« 

tialatin  de  Zante,  Céphalonie,  et  autres  fleff 
oniennes  (moins  Corfou,  qui  anpartentti 
aux  rois  de  Nafiles],  et  les  trois  barons  dri 
l'Eubée.  De  tous  les  grands  vassaux  éé 
princes  français  de  Morée  qui  étaient  de  h 
faniiile  Villehardoin,  le  duc  d'Athènes  élut 
incohtestal)l(Hi)ent  le  plus  puissant.  Ses  pos- 
sessions s'étendaient  le  long  de  la  cMe, 
depuis  Armyro  jusqu^au  cap  Sunium,  etdu 
ca,)  Sunibui  aux  portes  de  Coriuthe,  englo- 
haut  ainsi  plusieurs  autres  feudataiies.  U 
avait  droit  de  haute  et  basse  justice»  droit 
de  guerre  privée,  et  faisait  frapper  monnaie 
comme  les  souverains.  J'ai  pubiié,  dans  mes 
Recherches  sur  la  principauté  franptite  ù 
MoréCf  quatre  monnaies  de  ces  seigneurs  et 
ducs  (le  la  maison  de  la  Roche^  et  de  It 
maison  de  Brienné,  m  nson  qui  se  tentait 
d'avoir  donné  un  roi  à  Jéru>alem,  un  em^te- 
reur  à  Conslaininople  (Jean  de  Briennel.Le 
dernier  duc  d'Athènes  de  la  maison  ae  U 
Koche  avait  à  Athènes  une  cour  des  plus 
brillantes,  et  y  donnait,  en  13<  0»  des  fetes 
et  des  tournois  célèbres  dans  toute  la  chré- 
tienté ,  et  dont  le  soutenir  s'est  conserté 
dans  les  chroniques  de  l'époque  conioie 
dans  les  poëmes  po[)Ulaires  de  la  Grèce  elle- 
même.  Sa  cour  et  sa  bourse  étaient  ouvertes 
à  tous  les  chevalie.  s  qui  venaient  le  visiter 
ou  désiraient  s'établir  chez  lui.  Au  noiubre 
de  ces  derniers  se  tiouvaient  quelques  Ara' 
gonnais  (]ui ,  sous  le  commandement  d'un 
noble  [>ersonnage,  Fernand  Ximénès,  lié 
par  parenté  avec  les  rois  d'Aragon,  s'étaieu^ 
détachés  de  la  grande  Compagnie  calaient 
après  ses  guerres  en  Asie»  et  avaient  pri^ 


1 


a 


CEk 


D*EPIGRAPHIE. 


GHA 


^ 


)  parmi  les  chevaliers  et  les  servants 
'S  du  duché  d'Athènes.  Cette  gra^^do 
\gn\e  avait  quitté  le  service  au  moment 
laix  vint  terminer  les  louâmes  t^uerres 
aient  suivi  les  V<>|)res  Sieiiiennes,  et 
illée   servir   ]*empereur  de  Byzance 
lea  Turcs  d'Asie.  Leur  secours  avait 
1  été  utile  à  lempire,  mais  bientôt 
lioat  d«  leur  chef  par  le  (ils  de  Tem* 
Andronic«  et»  d*une  autre  part  »  leur 
pline  et  leurs  excès  .dlumèrent  la  dis- 
mtre  eux  et  les  Grecs.  Sans  s'arfôler 
irw  lea  forces  d'un  immense  empire» 
alana  envoj'èrent  un  des  leurs  délier 
rrar  de  Constantinople  sur  son  trône 
il,  et,  pendant  sept  ans,  ils  portèrent 
ge  jusqu'aux  jmrtes  do  C<ms(antino- 
I  de  leurs  chois,  Ramon  Muntaner»  a 
avec  chaleur  l'histoire  de  ces  sept 
1^ pendant  lesquelles,  dit-il,  «  les  Ca- 
If  ne  semaient,  ni  ne  labouraient,  ni 
illaienl  la  vigne»  et  cependant  recu^il- 
I  chaque  année  autant  de  vin  qu'il 
en  fallait  pour  leur  usage,  et  autant 
ovnent,  et  autant  d'avoine,  et  vivaient 
s  et  dans  toutes  leurs  aises.  »  Le  ré- 
léceasaire  de  tant  de  désordres  était 
soient  total  du  pays,  épuisement  dont 
ilana  eux-mêmes  éprouvèrent  les  fu- 
conaéquences.  11  fallut  songer  à  se 
aur  des  provinces  uioins  épuisées. 
\X  la  forteresse  de  Galliiiolis,  (|ui  était 
iiit  de  refuge,  ils  résolurent  d*alier 
[uérir  un  étal  séparé  dans  le  voisi- 
es  Francs  du  Pél(»ponèse.  La  récei»- 
le  par  Guy  de  la  Hoche,  duc  d'Alhe- 
quelques-^uns  d(?s  leurs,  après  Tex- 
D  en  Asie ,  semblait  leur  promettre 
accueil;  ils  se  mirent  donc  en  route, 
èrent   la  presqu'fîe  de  Cassandria, 
Macédoine,  puis  la  Tliessalie,  et  ar- 
it  «nfin  sur  les  contins  de  la  Béotie. 
duché  d'Aihùnos  était  échu  depuis 
née  à  Gautier  de  B.ienne,  comte  do 
dans  le  royaume  de  Naplus,  et  neveu, 
mère  Hélène,  du  dmiitr  duc  de  Guy 
loche.  C'était  un  Français ,  d'un  ca- 
imf>étueu\  ,  d'ttn  courage  bouillant, 
prétléchi.   Il  refusa  la  demande  des 
iS,  et  leur  interdit  môme  l'entrée  de 
ritoire.  Ceux-ci,  forcés  par  la  néces- 
l'eurent  plus  d'autre  parti  à  prendre 
t  se  faire  iour  les  armes  à  la  maiu , 
venaient  de  brûler  leur  ilolte ,  pour 
prouver  aux  Grecs   leur   intention 
e  de  ne  plus  se  rembarquer  pour  la 
;ne.  Ils  se  préparèrent  donc  au  com- 
de  son  coté,  ie  duc  d' Athènes  niar- 
Bur  rencontre.  Ici,  je  laisserai  parler 
ivain  grec  conteuiporain,  Nicéphore 
as;  il  expose  les  laits  avec  netteté.  » 
retour  du  prinlemns  (de  l'an  1309), 
icéphore  Gréi^oras,  les  Catalans,  ayant 
desThessaliens  do  grandes  richej^ses 
s  guides,  franchissent  les  montagnes 
'étendent  au  delà  de  la  Thes.<alie,  et, 
Tsant  les  Thermo[)\  les,  vii.'nnent  pla- 
eur  camp  dans  la  Locride  et  sur  les 
9  du  Céphise.  Ce  grand  tleuve  découle 


«  des  cimes  du  Parnasse  et  dirige  son  cours 
«  à  rOrieni,  ayant  au  nord  les  Locriens,  au 
«  sud  el  au  sud-est  to-ites  les  ijarlies  médi- 
«  terranéimnes  dcî  1  Achaïo  et  de  la  fiéotie  ; 
«r  puis,  sans  se  diviser  el  toujours  considé- 
«  rable,  arrose  les  champs  de  la  Livadie  et 
«  de  THalinrle;  nuis,  se  partageant  en  deux 
«f  branches,  change  son  nom  en  ceux  d'Asope 
«  et  d'Ismène;  enfin,  sous  le  ncnn  d*Asope, 
«  coupe  l'Atliqui*  en  doux  pour  aller  se  ner- 
«  dre  dans  la  mer,  et,  sons  celui  d'Ismène, 
«  va  se  jeter  dans  la  mer  d'Eubée,  tout  nrès 
«  d'Auhs  ,  où  autrefois  ,  dit-on  ,  dans  leur 
«  navigation  vers  Troie,  abordèrent  el  s'ar- 
«  rêtèrenl  [K)ur  la  prennère  fois  les  Grecs. 
«  Aussitôt  que  le  seigneur  de  Thèbes  et 
«  d'Athènes  et  de  loutce  territoire,  nommé, 
«  comme  je  l'ai  dit,  Mégas  Kirios  (Grand 
«  Sire),  jwr  corruption  du  nom  de  Mégas 
«  Primikorios  nu'il  portait  autrefois ,  eut 
«  appris  l'arrivée  des  ennemis,  il  refusa, 
«  malgré  les  vives  instances  des  Catalans, 
«  de  leur  <lonner  passage  sur  ses  terres , 
a  nour  aller  se  jeter  de  là  où  bon  leur  sem- 
«  nierait;  mais  il  leur  parla  au  contraire 
«  avec  la  plus  grande  hauteur,  les  poursui- 
«  vit  de  SCS  moqueries  comme  des  gens 
«  dont  il  ne  prenait  nul  souci,  et,  pendant 
«  tout  Tautomne  et  l'hiver  ,  s'occupa  do 
«  réunir  ses  forces  pour  le  printemps  sui- 
«  vant.  Au  printemps  (1310),  les  Catalans 
«  passèrent  le  Céphi.se,  et  placèrent  leur 
«  camp  non  loin  des  rives  du  fleuve,  sur  lo 

^       • l.^,.. 1^.^      V         1     -._-ll_ 

« 

« 

« 


territoire  béotien,  décidés  h  livrer  bataille 
en  ce  lieu.  Les  Catalans  étaient  au  nombre 
de  3,500  hommes  de  cavalerie  et  de  3,000 
hommes  d'infanterie ,  parmi  lesquels  se 
trouvaient  plusieurs  <le  leurs  prisonniers 
a  Jmis  dans  leurs  rangs  à  cause  de  leur 
habileté  h  tirer  de  l'aie.  Dès  qu'il  leur  fut 
annoncé  que  rennomi  approchait,  ils  la- 
boulèrent  tout  ie  terrain  où  ils  avaient 
«'résolu  de  livrer  bataille,  cin'usôronl  à  l'en- 
«  tour  et  y  amenèrent  des  cours  d'eau  tirés 
«  du  fleuve,  et  arrogèrent  copieusement  cette 
((  plaine ,  de  manière  à  la  transformer  nour 
«  ainsi  dire  en  un  marais,  et  à  faire  crian- 
«  celer  les  chevaux  dans  leur  marche,  par 
«  la  boue  qui  s'attacherait  à  leurs  pieds,  et 
«  dont  ils  ne  pourraient  qu'avec  peine  se 
«  dégager.  Au  milieu  du  printemps,  le  sei- 
gneur d'Athènes  se  présenta  enOn,  ame- 
nant avec  lui  une  nombreuse  armée  com- 
posée de  Thébains,  d'Athéniens,  et  de 
toute  l'élite  des  Locréens,  des  Phocidiens 
et  des  Mégariens.  On  y  comptait  6,^00 
«  hommes  de  cavalerie  et  plus  de  8,000  hoiu- 
c  mes  d'infanterie.  L'orgueil  et  l'arrogance 
«  du  seigneur  d'Athènes  dépassaient  toutes 
«  bornes  convenables,  car  il  se  flattait  non- 
ce seulement  d'exterminer  en  un  infant  tous 
<K  les  Catalans,  mais  de  s'emparer  de  tous 
«  les  pays  et  villes  de  l'empire  jusqu'à  By- 
«  zance  même  ;  mais  il  arriva  tout  le  con>- 
«(  traire  de  son  espéran('o,  car  en  plaçant 
«  toute  sa  confiance  en  lui  seul,  et  non  dans 
a  la  main  de  Dieu,  il  devint  bientôt  la  risée 
«  de  ses  ennemis.  £n  voyant  cette  plaine 
«  couverte  d*uQ  si  beau  vôtemeut  de  Ter-! 


« 
« 


831 


CIIA 


DICTIONNAIRE 


CHA 


«  dure,  et  ne  soupçonnant  rien  de  ce  qui 
«  avait  été  fait,  il  pf^usse  le  cri  de  guerre, 
«  excite  !es  siens,  et,  avec  toute  la  cavalerie 
«  qui  l'entourait,  s'avance  contre  l'ennemi, 
«  qui,  au  delà  de  cette  plaine,  se  tenait  im- 
«  mobile  sur  le  terrain,  attendant  son  atta- 
«  que.  Mais  avant  d'être  parvenus  au  mi- 
«  heu  de  cette  plaine  humide,  les  chevaux, 
«  comme  s'ils  eussent  été  embarrassés  par 
«  de  lourdes  chaineb,  et  ne  pouvant,  sur  ce 
«  terrain  glissant ,  poser  leurs  pi(^ds  avec 
«  fermeté ,  tantôt  roulaient  dans  la  boue 
«  avec  leurs  cavaliers,  tantôt,  débarrassés 
«  do  leurs  cavaliers,  s'emportaient,  et  tan- 
te tôt,  sentant  leurs  pieds  s'enfoncer,  res- 
te taient  immobiles  au  même  lieu  avec  leurs 
«  maîtres ,  comme  des  statues  équestres. 
«  Les  Catalans,  encouragés  par  ce  sjDectacle, 
«  les  accablèrent  de  leurs  traits  et  les  égor* 
«  gèrent  tous.  Bientôt,  se  lançant  avec  leurs 
«  chevaux  sur  la  trace  des  fuyards,  ils  les 
«  poursuivirent  jusqu'à  Thèbes  et  à  Athè- 
«  nés,  et,  attaquant  ces  villes  à  l'improviste, 
«  s'en  emparèrent  avec  facilité,  ainsi  que 
«  do  tous  leurs  trésors,  de  leurs  femmes  et 
«  de  leurs  enfants.  Ainsi ,  comme  dans  un 
«  jeu  de  dés,  la  fortune  ayant  tout  à  coup 
«  changé,  les  Catalans  devinrent  maîtres  de 
«  la  seigneurie  d'Athènes  et  mirent  fin  à 
«  leurs  longues  courses  vagabondes,  et,  jus- 
«  qu'aujourd'hui,  ils  n'ont  pas  discontinué 
«  a'étendre  les  limites  de  leur  seigneurie.  » 
«  Ce  fut,  en  effet,  à  partir  de  ce  jour,  que 
les  Catalans  obtinrent  la  possession  du  du- 
ché d'Athènes,  et  substituèrent  leur  seigneu- 
rie à  celle  des  seigneurs  français ,  qui  con- 
tinuèrent à  posséder  le  Pélononèse  et  plu- 
sieurs villes  de  l'Acarnanie,  de  l'EtoIie  et  de 
la  Phocide.  Le  roi  Frédéric  de  Sicile  envoya 
à  s.es  Aragonnais  de  Grèce  un  de  ses  tils 
pour  les  gouverner,  avec  le  titre  de  duc  d'A- 
thènes et  do  Néopalras ,  et  ce  titre  se  con- 
serve encore  aujourd'hui  parmi  ceux  que 
portent  les  rois  dTspagne,  héritiers  des  rois 
d'Aragon  et  de  Sicile.  Mais  écoutons  main- 
tenant le  récit  d'un  autre  chroniqueur  con- 
temporain ,  mais  d'oriçine  franque,  le  Cata- 
lan Ramon  Muntaner,  1  un  des  chefs  de  cette 
grande  Compagnie. 

«  Le  duc  d'Athènes  (Gautier  de  Brienne, 
«  comtedeLecce,dansle  royaume  deNaples) 
«  avait  avec  lui  200  hommes  à  cheval  cata- 
«  lans,et  environ  300  hommes  d'armes  à  pied, 
«  et  ceux-là  il  les  avait  uxis  de  sa  maison, 
«  leur  avait  donné  franchement  et  quittement 
«  des  terres  et  possessions.  Quant  aux  autres 
c  Catalans,  il  leur  ordonna  de  s'éloigner  de 
«  son  duché,  et  en  attendant  il  avait  fait  ve- 
«  nir,  soit  de  la  terre  du  roi  Robert  de  Naples, 
«  soit  delà  principauté  de  Morée,  700  cava- 
«  liers  français.  Quand  il  les  eut  réunis ,  il 
«  rassembla  également  2,k0i)  Grecs,  hommes 
«  de  pied  de  son  duché,  et  alors ,  en  bataille 
«  rangée,  il  marcha  sur  la  Compagnie;  mais 
«  ceux-ci  qui  le  surent,  sortirent  avec  leurs 
«  femmes  et  leurs  cnlants,  et  se  rangèrent 
^  dans  une  belle  plaine  près  de  Thèbes.  Dans 
^  ce  lieu  il  y  avait  un  marais,  et  de  ce  marais 
la  Compagnie  se  lit  comme  un  bouclier. 


«  Mais  quand  les  200  hommes  d^armes  à  che- 
«  val  catalans,  et  les  300  hommes  d  armes  à 
<t  pied  virent  que  cela  était  sérieux»  ils  allé» 
a  rent  tous  ensemble  trouver  Gautier  de 
<c  Brienne,  et  lui  dirent  :  Seigneur,  ici  sont 
«  nos  frères,  et  nous  voyons  que  vous  voaiei 
«  les  détruire  à  tort  et  a  grand  péché  ;  cW 
«  pourquoi  nous  voulons  aller  mourir  avee 
«  eux,  et  ainsi  nous  vous  défions  et  noua  nous 
<c  dégageons  envers  vous.  Et  le  duc  leur  dit 
«  qu  ils  s'en  allassent  à  la  malo  heure,  et  qae 
«  cela  était  bon  pour  qu'ils  mourussent  aree 
«  les  autres.  Alors  tous  réunis  allèrent  se  COD- 
«  fondre  avec  le  reste  de  la  Compagnie,  et 
«  ilsse  disposèrent  tous  aucombat...QueTO!is 
«  diraiHe?le  duc  en  belle  bataille  ranxéet 
«  avec  200  chevaliers  français,  tous  aux  epe- 
«  rons  d'or,  avec  beaucoup  d'autres  cava- 
«.'liers  du  pavs,  et  avec  les  gens  de  pied, 
«  marcha  sur  les  Catalfins;  lui-même  se  plaça 
«  à  l'avant-garde  avec  ses  bannières,  et  alla 
«  férir  sur  la  Compagnie,  et  la  GoDQjMgDie 
«  férit  aussi  sur  lui.  Que  vous  dirai-jefles 
<c  chevaux  du  duc ,  aux  cris  aue  poussèrent 
«  les  Almogavares  (hommes  ae  pied  des  C^ 
«r  talans),  s'enfuirent  du  côté  du  marais,  d 
«  là  le  duc  tomba  avec  sa  bannière.  Tons 
a  ceux  qui  formaient  l'avant-garde  arrifè" 
«  rent  alors.  Les  Turcs  et  ïurcopu]eSi(aIIiés 
«  des  Catalans),  voyant  qjae  l'affaire  était  se- 
«  rieuse,  brocnèrent  à  l'instant  des  éjferùDSp 
«  et  allèrent  férir  sur  eux,  et  la  bataille  fiit 
«  terrible;  mais  Dieu,  qui  en  tout  tempip 
<c  aide  au  bon  droit,  aida  si  bien  les  Catalans 
«  que  de  tous  les  700  chevaliers  français  fl 
«  ne  s'en  échappa  que  deux  :  tous  les  ao( 
«  périrent,  ainsi  que  le  duc  et  les  autres 
<K  rons  français  de  la  principauté  de  Mou^ 
tf.  qui  étaient  accourus  pour  anéantir  la  Gorih 
«  pa^nie.  De  ces  deux,  l'un  fut  messire  Be- 
«  niiace  de  Véronne,  seigneur  de  la  tieraa 
<x  partie  de  Négrepont,  qui  était  fortprud'bom- 
«  me  et  loyal,  et  avait  touioursaimé  laComi 
«  pagnie;  aussi,  dès  que  les  nôtres  le  reoCMl- 
c  nurent  sur  le  champ  de  bataille,  ils  le 

«  sauvèrent Après  la  prise  de  possession 

«  du  champ,  les  Catalans  pressèrent  messire 
«  Bonil'ace  d'être  leur  chef,  mais  il  refusa, 
«  absolument.  » 

a  Considérez  maintenant  les  faits,  les 
hommes  et  les  lieux,  et ,  après  cela ,  les  in- 
ductions à  tirer  de  ce  récit  vous  paraitrent 
naturelles.  Le  champ  de  bataille  est,  vous 
le  voyez,  sur  la  rive  droite  du  Céphise,  en- 
tre le  lac  Copais  et  Thèbes,  entre  les  petits 
lacs  Likeri  et  Paralimni«  et  à  bien  peu  de 
distance  de  Chalcis.  Ce  n'est  pas  en  écriTaot 
à  Athènes,  et  pour  des  Athéniens,  qu*on  a 
besoin  d'entrer  dans  un  plus  long  dé? elop» 
pement  lopographique  sur  une  semblable 
question  :  ici  tous  connaissent  des  lieux  si 
voisins.  Quant  aux  combattants,  ce  sont  des 
chevaliers  français,  avec  leurs  troupes  légè» 
res  d*une  part,  et  les  Catalans  et  Turcopules 
de  1  autre.  A  C(;lte  bataille  livrée  par  les  Fran- 
çais, survit  un  chevalier  feudataire  des  prin- 
ces français  de  Morée,  le  seigneur  de  ChaJ- 
cis.  Sauvé  du  champ  de  mort ,  il  reçoit  de 
ses  vainqueurs  roffre  du  commandement  en 


CHA 


DT.PlGliAPlllE. 


CHA 


234 


chef,  et  il  refuse.  N'est-il  pas  tout  naturel 
de  supposer  qu'après  la  grande  bataille  dans 
laquelle  avaient  succombé  ses  amis ,  le  sei- 

Seur  de  Cbalcis»  qui  était  en  faveur  auprès 
s  Catalans ,  aura  obtenu  d'eux  de  remplir 
un  deYOir  pieux,  auquelles ennemis  les  plus 
acharnés  oe  se  refusaient  jamais,  celui  d'en- 
terrer les  morts?  Les  Catalans  avaient  Tu- 
Mg^»  après  une  bataille,  de  lever  le  champ^ 
c'est-à-dire  d'aller  sur  le  champ  de  bataille 
dépouiller  les  morts  de  tout  ce  qu'ils  possé- 
daient de  précieux,  et  certes  ils  n'avaient 
pas  manqué  de  s'emparer  des  éperons  d'or 
et  des  armes  de  prix,  aussi  bien  que  des  ar- 
mes oCrensives  qui  pouvaient  leur  servir. 
Les  armes  défensives ,  plus  grossières  ou 
trop  endommagées,  furent  laissées  sur  la 
place  au  milieu  des  marais  et  des  terres,  et 
et  sont  ces  armes,  qiie,  suivant  mes  conjec- 
tures» le  seigneur  de  Chalcis,  après  avoir 
Ait  sDlerrer  ses  amis  ,  aura  fait  relever  du 
ebamp  de  bataille  et  transporter  dans  son  chû- 
teau de  Chalcis,  voisin  de  ce  lieu.  La  forme  des 
armures,  leur  grossier  travail,  les  coups  ter- 
ribles qui  les  ont  toutes  endommagées,  tout 
atteste  que  ces  armures  n'étaient  pas  conser- 
vées dans  un  arsenal  pour  Tusage  des  hom- 
mes d*armeSf  mais  seulement  comme  un 
pieux  souvenir  et  loin  de  tout  regard  ;  et  en 
effet,  ce  n'est  que  cinq  cent  trente  ans  après 
qa^on  pan  de  muraille,  en  s'écroulant,  a  fait 
eonnaltre  la  salle  voûtée  et  sèche  dans  la- 
(|aeUe  elles  étaient  conservées. 

«  Ces  armures  consistent  en  une  centaine 
éb  casques  de  fer  de  trois  formes  différeutes, 
adoD  qu'ils  appartenaient  à  des  servants 
dteines  français,  catalans  ou  turcopules.  Les 
eaaqoes  turcopules  sont  plus  légers  et  plus 
luttraités ,  et  il  y  en  a  aussi  beaucoup  moins. 
Cest  la  même  forme  qui  se  conserve  en- 
core aujourd'hui  dans  l'Asie  Mineure  et  en 
Pêne.  Puis,  viennent  des  cuirasses  ornées , 
m  flénéral ,  de   petits  clous  de  cuivre,  dont 
la  tite  est  assez  élégante  ;  puis  des  épau- 
lières,   brassards ,  cuissards,   genouillères , 
jambards ;  puis  un  nombre  considérable  de 
plattes ,  c'est-àndire  de  plaques  de  fer  de 
sonne  concave,  qui  se  plaçaient  les  unes  près 
des  autres,  comme  une  sorte  d'écaillesi  atta- 
diéesau  galiganou  vêlement  de  lin  supé- 
rieur, et  couvraient  tout  le  dos  de  l'homme 
d'armes^jusqu'à  sa  jonction  avec  sa  cuirasse. 
L'an  des  galigans  avec  ses  plattes,  attachées 
de  manière  à  envelopper  tout  le  corps  en 
passant  sous  les  bras ,  est  encore  conservé 
en  son  entier  ;  plusieurs  autres  sont  en  lam- 
beaux, mais  en  lambeaux  assez  considérables 
rr  indiquer  leur  place.  Dans  plusieurs 
casques  sont  les  coitfes  de  lin  et  de  cuir 
qoe  l'on  plaçait  dessous  le  casque  pour  prê- 
ter la  tête.  A  beaucoup  de  cuirasses  sont 
tttadiées  les  courroies  de  cuir  et  les  bou- 
des qui  les  réunissaient.  Un  casque  des  plus 
épais  porte  l'empreinte  d'un  coup  de  masse 
à  armes ,  asséné  alors  d'une  main  si  puis- 
sante, qu'il  suffisait  à  faire  jaillir  la  cervelle. 
Dans  llntérieur  d'une  des*  cuirasses  est  la 
marque  du  fondeur,  des  M  gothiques  d'une 
forme  que  l'on  reconnaît  aisément  pour  celle 

DiGTIONN*   n'EPlGRiPHIB*  L 


usitée  au  commencement  du  xiv*"  siècle.  Les 
plattes  abondent  en  telle  quantité,  que  j'ai 
été  obligé  de  les  faire  placer  dans  une  pièce 
du  rez-de-chaussée,  pour  qu'elles  ne  fissent 
pas  crouler  les  plafonds.  Enfin,  à  tout  cela 
ajoutez  de  ces  pointes  de  javelots  à  quatre 
faces,  que  les  Catalans  frottaient  sur  les  cail- 
loux pour  les  aiguiser ,  des  pointes  de  flè- 
ches, des  bouts  de  fer  pour  les  épieux,  dont 
une  partie  du  bois   subsiste,   et  un  grand 
nombre  d'étoiles  de  fer  destinées  à  être  je- 
tées sous  les  pieds  des  chevaux,  dans  les  en- 
droits plus  secs,  pour  les  arrêter  dans  leur 
course  et  les  blesser ,  et  vous  serez  con- 
vaincu que  les  armures  de  Chalcis  peuvent 
offrir  un  objet  intéressant  d'étude.  Je  rends 
grâce  pour  ma   part  à   S.  M.   d'avoir  bien 
voulu  les  faire  venir  à  Athènes,  où  plus  tard 
elles  peuvent ,  avec  les  monnaies  françaises 
de  Constantinople,  les  monnaies  françaises 
de  la  principauté  de  Morée ,  existant  ici  en 
grand  nombre,  et  celles  des  ducs  d'Athènes, 
et  aussi  avec  tous  les  restes  de  blasons  sculp- 
tés sur  le  marbre,  et  quelques-uns  avec  leurs 
devises ,  trouver  place  dans  un  établisse- 
ment public.   Tous  ces  débris  de  l'histoire 
{cassée  sont  toujours  des  enseignements  uti- 
es  pour  les  peuples.  Il  ne  saurait  être  in- 
différent à  la  Grèce  de  se  reporter  vers  une 
époque  où,  pour  la  première  fois,  après  son 
adyonction  au  grand  empire  de  Rome,  puis 
deByzance,  elle  a  commencée  ressaisir  une 
existence  qui  lui  fût  propre,  et  à  prendre  sa 
place  au  rang  des  souverainetés  qui  ont  un 
nom.  Si  pendant  les  trois  cents  ans  qui  s'é- 
coulèrent depuis  la  conquête  de  Constanti- 
nople par  les  Francs  jusqu'à  la  conquête  de 
la  Morée  par  les  Turcs,  presque  toutes  les 
provincesquiforment  aujourd'hui  le  royaume 
de  la  Grèce ,  furent  régies  par  des  hommes 
étrangers  au  pays,  par  des  Français ,  dont 
les  chroniques  grecc^ues  elles-mêmes  pro- 
clament la  bonne  foi  sans  tache,  la  généro- 
sité chevaleresque  et  l'insouciante  bravoure, 
du  moins  la  Grèce  put,  par  cette  existence 
nouvelle,  reprendre,  dans  le  malheur  même, 
des  idées  de  fierté  et  d'indépendance,  qui , 
«plus  tard,  devaient  porter  de  si  heurevix 
fruits.  Et  quand  on  a  rhonneur  d'appartenir 
aune  nation  qui,  comme  la  France,  a  si  no- 
blement et  si  puissamment  contribué  à  laf- 
franchissement.actuelde  la  Grèce,  et  que  soi- 
même  on  a  donné  à  cette  belle  cause  des  se- 
cours non  inefficaces,  on  peut,  sans  craindre 
de  blesser  une  honorable  susceptibilité  natio- 
nale, aimer  à  se  rappeler,  et  à  rappeler  aux 
autres ,  qu'avant  d  assurer  à  la  Grèce  d'au- 
jourd'hui cette  nationalité  que  lui  ont  con- 
quise et  méritée  tant  de  sacrifices  généreux, 
tant  de  malheurs ,  tant  de  courage  enfin  dé- 
ployé dans  une  lutte  obstinée,  les  chevaliers 
français  avaient  été  les  premiers  à  lui  con- 
quérir ,  sinon  une  existence  nationale ,  du 
moins  une  individualité  qui  n'était  ni  sans 
fierté,  ni  sans  gloire.  » 

CHAHELIÈRES,  ancienne  abbaye  de  Béné- 
dictins au  diocèse  de  Clermont,  en»France. 

On  conservait  autrefois  dans  l'église  du 
monastère  le  corps  de  Saintc-Tliccle.  En 

8 


t35 


CHA 


DICTIONNAIRE 


€Iià 


1699,  on  découvrit  dans  la  chftsse  où  repo- 
saient les  reliques  de  la  sainte,  une  lame  de 
plomb  sur  laquelle  était  gravée  Tinscription 
suifante  : 

He  sunt 

reliquie 

béate 

Tecle .  vir . 

giois .  que  Uico- 

nie  (1)  oriunria 

'  fait .  dehinc  ve 

ro  a  Paulo.  âplo. 
conversa  Se- 
Uiciam  (2)  requi- 
evit 

(Habullon,  AnnaL  Benedict.,  1. 1,  p.  hk3; 
nouveau  traité  de  Diplomatique  y  t.  II, 
p.  594-60a  ;  Cardinal  Mai,  p.  U.) 

CBAB^TES ,  lapidaires  ou   gravées    sur 

Sierre,  —  Voyez  Anagniy  Civita-Castellana^ 
tilam^  Bavenncy  Subiaco,  Tivoli,  Viterbe,  le 
chapitre  m*  des  Inscriptions  de  Rome  dans 
notre  Dictionnaire,  et  une  dissertation  au 
mot  Pierre  Latte. 

CHARTRES,  chef-lieu  du  département 
d'Eure-et-Loire,  en  France. 

I. 

hMcriptiom  placées  sur  les  tombes  de  deux 
évéques  de  Chartres. 

GommoiiictjlkMi  de  M.  Ctoubiet  de  BoisUiibaoIt,au  comité 
def  aru  et  monoiento,  da  miiiiitère  de  rlMtrueUoo 
pnbliqae  (5). 

A  un  dami-myriamètre  de  Chartres  existe 
l'hôpital  des  incurables,  fondé  par  M.  d'A- 
ligné, dans  le  même  emplacement  oi^  se  trou- 
vait avant  la  révolution  l'abbaye  de  Josa- 
£bat,  construite  près  de  la  montagne  dite  de 
.èves,  en  1180,  par  Geoffroy  et  Gosselin, 
son  frère,  évéques  de  Chartres. 

Plusieurs  évéques  de  Chartres  furent  in- 
humés à  Josaphat,  entre  autres  Geoffroy  et 
Gosselin  de  Lèves,  Robert,  Jean  de  Salisbu- 
ry.  Celles  et  Regnauld  de  Mauçon. 

L'ancienne  église  n'existe  plus.  C'est  donc 
chose  fort  difficile  que  de  retrouver  les  in- 
scriptions qui  étaient  gravées  sur  les  tombes. 
Je  viens  de  découvrir  celles  relatives  à  Gos- 
selin de  LèYQs  et  à  Jean  de  Salisbury  ;  je 
m'empresse  de  les  porter  à  la  connaissance 
du  comité. 

Première  imeription. 
HicJacetDomnus  Goslenus  de  Leugis,  episco- 
pus  Gsmotensis ,  nepos  et  successor  Domni 
Gaufridis  de  Leugis,  episcopl  Carnoteiisis,  fun- 
datoris  abbati»  B.  M.  de  Josaphat,  anno  1117, 
cujug  lui  abbaafuit  D.Girardus,virpoiens opère  et 
sennooe.  Bona  ejusdem  monasterii  ampliavit 
D.  (poslenus  et  fundavit  abbatiain  S^i  Ga- 
rauDi  (A).  OWit  anno  1155. 

(1)  Pour  Iconii;  Iconiuiu,  aujourd^liui  Kouieb,  eo 
Asie  Mineure. 

(2)  Pour  Seleuàtm,  Séieucie,  aujourd'hui  Selef- 
Kieh. 

(3)  Bulletin,  septembre  1851,  p.  227. 

(4)  L\ibl>aye  «le  Saîiit-Chën>n,  près  Charïrcs. 


Seconde  loscripUos. 

HicjacetDomnus  Joannes  Salisbumnsis, 
copus  Garnotensis.  Erat  capellanus  sancti  Tho- 
nue,  arcbiep.  Gantuariensis,  cum  ipse  maptjrâvn 
passus  est  apud  Angles»  cuyus  capnilam  dedîi 
abbatùe  Sancti  Pétri  Garnotensis.  Obîii  9^ 
Joannes  anno  1180,  cui  soocessit  in  episoopili 
Domnus  Petms  GeUensis  (i),  abbas  Sancti  Be- 
mlgiilRbenjensIs,  vir  eximius.  Jacei  in  dmo 
ubi  epislola  legitur. 


II. 

Inventaire  des  vêtements  et  des  reliçpiu  po^ 
sédés  par  la  cathédrale  de  Chartres  aii  xvu* 
siècle, 

Commaoication  de  M.  Doublet  de  Bolsiblbaok  aa 
des  arts  et  roonumeots  (S). 

Dans  la  sacristie,  en  entrant  à  main  gi». 
che,  se  trouvaient  cinq  coffres  garnis  chMM 
de  cinq  tiroirs. 

Premier  eoflire. 

1.  Une  chasuble  et  deux  tuniques^  S^^^W 
de  deux  étoles  et  de  trois  manipule^  ^  t^^ 
de  velours  i)]auc  chargé  de  figures  de.  T^iiura 
de  Jessé  ;  les  manteaux  et  arbres  sont  d\)r 
couché  à  petite  pointe,  le  reste  des  vête- 
ments à  point  de  bouture  de  soie  bien  Que; 
les  orfrois  à  fond  de  velours  rouge  chargé 
de  figures  d'anges  d*or  nué,  enrichis  de  se- 
mence aux  armes,  en  chef  de  Bourboo,  et 
deux  écussons  ensuite  portant  écartelé»-  « 

|>reiaier  et  dernier  d'azur  semé,  de  VrmpJ 
a  bande  de  çueules  chargée  de  trois  USi 
d'argent,  qui  est  Bourbon  ;  ajij,  d^ux  et^R^ 
sième  d'argent,  au  chef  de  gueiJilés,  919.  Iqa 
d'azur  armé  et  lampassé  d'or  brochant  sqr. 
le  tout,  qui  est  l'ancien  Vendôme. 

Cet  ornement,  qui  fut  donné  paj^  Unàs^ 
comte  de  Vendôme,  était  nommé.  ](j9^Deti$ 
arbre  de  Jessé.  ~ 

2.  Dne  chasuble  et  deux  tuniques  de  ve- 
lours rouge,  les  orfrois  fleuronnés  de  veçtt 
avec  leurs  deux  étoles  ;  trois  manîpalç^fii^' 
armes  de  Joyeuse,  qui  est  écart^lé,  àii,  pp^- 
mier  et  quatrième  paie  d'or  et  d'azur,  au 
chef  de  sueules  chargé  de  trois  hjdreis  d*or« 
-'ui  est  Joveuse  :  au  deuxième  et  troisième 

'azur  au  lion  d'argent  couronné  dç  même, 


3 


du  roi,  surmonté  d'une  couronne  d'or  enri- 
chie de  diamants,  rehaussée  de  flenroDS 
d'or  et  de  perles,  appelée  de  Joyeuse. 

3.  Une  cnasuble  doublée  d'un  taflbta^  in- 
cârnadin  et  deux  tuniques  garnies  de  leurs 
étoles  et  manipules  de  drap  d'or  fleuronné 
de  velours  rouge,  les  orfrois  brodés  (Tc^,  les 
figures  à  manteaux  d'or  couché,  et  le  reste 
des  vêtements  de  points  de  bQuture  appelés 
de  colonia,  chargés  d'armes  qui  sopC  xèb 
écusson  d'argent  au  chevroa  de  gùeufes» 
chargé  ea.ppinte  d'une  étoile  d'azur  accQift- 


( 


i)  Celles. 

4)  Bii//e/tfi,  janvier  1851,  p.  13. 


CHA 


D*EPfGRAPHlE. 


CHA 


)  de  trois  roses  de  gueule  bouton- 
d*or,  deux  en  chef,  une  eu  pointe , 
r  ornement  de  Tun  est  un  bâton  can- 
ne chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
rs^étoles  et  trois  manipules  ;  la  chasu- 
>iii>Iée  de  taffetas»  les  étoles  à  fond 
ut  fleuronné  d'or,  fermé  de  velours 
;  les  orfrois  d*or  nué»  aux  figures  de 
iioD  des  rois,  de  Thistoire  de  la 
I»  aux  armes   de  France  et  de  Lor- 

aé  par  Henri  III. 

ne  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
rs  étoles  et  manipules  à  fond  satiné 
.  chargé  de  rosettes  veloutées  rouges 
:ées  de  lauriers  d'or  filé  ;  les  orfrois 
aé  oontenant  Thistoire  de  la  Passion, 
lea  de  FAncien  Testament,  appelé  Tor- 
il des  rosettes. 

;  patr  le  chapitre  et  servant  au  Saint- 
aenU 

QA  chasuble  et  deux  tuniaues  garnies 
li  étoles  et  trois  manipules  de  drap 
nt  fleuronné  d'or;  les  orfrois  d'or  nué 
ides  armes  de  Louis  Guillard,  évéque 
irtres»  qui  sont  de  gueules,  aux  deux 
CMUS  d*or  posés  en  cnevrons,  accompa- 
to  trois  rochers  d'argent,  deux  en  cnef 
on  pointe. 

Drailtae  ooflr«. 

Jk>e  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
m  étoles  et  manipules  de  taffetas  blanc 
I  de  fleurs  de  lis  d'or,  entouré  de  lau- 
dfVir  et  de  soie;  les  orfrois  à  figures  de 
points  représentant  l'histoire  de  la 
e,  aux  armes,  parti  au  premier  de  Je- 
»m  ;  ou  deuxième  semé  de  fleurs  de  lis, 
bordure  de  gueules,   au  lambel  de 


Qne  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 

étole  et  de  deux  manipules  de  velours 
I  semé  de  petits  lis  brodés  d'argent  ; 
irois  brodés  de  soie  verte  avec  auel- 

petits  ornements  d'or  iilé,  chargé  de 
mrs  armoiries  en  losanges,  là  pre- 
I  d'Evreux,  semée  de  France,  è  la  ban- 
mponée  d'argent  et  de  gueules  :  la  deu- 
),  parti  au  premier  de  Navarre  et  au 
dme  de  France,  la  troisième  de  Bout- 
I  ancien. 

[Tne  chasuble  et  deux  tuniques,  garnies 
lars  étoles  et  manipules  toutes  b  jr- 
d'or  et  d  argent  et  enlevées,  le  tout  vi- 
oor,  et  dessous  la  broderie  une  toile 
sot  trait  ;  les  orfrois  aussi  bordés  d'or 
tg/dnXf,  semés  de  perles  et  semences  où 

plusieurs  croix  Je  Lorraine  garnies  de 
ticeset  perles,  auxarmes  qui  sont  parti, 
emier  coupé,  eu  chef  de  France,  au  bà- 
e  gueules  péri  en  bande,  en  pointe  de 
se,  à  la  bordure  componée  d  argent  et 
leules  ;  au  deuxième  de  Lorraine,  au 
al  de  gueules  à  trois  pans,  le  tout  sur- 
é  d'one  couronne  de  fleurs  de  lis,  ap- 
Tomement  de  la  duchesse  de  Lor- 
• 

Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 


de  leurs  étoles  et  manipules  de  velours 
rouge,  les  orfrois  semés  de  flammes  de  bro- 
derie d'or  et,  au  milieu  de  la  chasuble,  un 
grand  Saint-Esprit  en  broderie  d'argent  en- 
vironné de  rayons  d'or  avec  les  armes  de 
France  et  de  Navarre.  Donné  par  le  roi 
Louis  XIII. 

11.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  de  drap  d'ar- 
gent à  fleurons  d'argent  pleins,  garnis  de 
passement  plein  d'or  de  Milan,  aux  armes 
de  feu  M.  d'Etampes,  évéque  de  Chartres, 

Îui  sont  eironnées  d'or  et  d'azur,  au  chef 
'argent   a    trois    couronnes    ducales    de 
gueules. 

Troisième  coffre. 

12.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  ;  manipules  de  drap  a  fond 
d'or,  fleuronnés  d'or  et  d'areent,  formés  de 
velours  rouge,  et  le  bord  de  broderie  guippé 
de  Bouillon  et  clinquant  formant  les  orfrois, 
aux  armes  de  losanges,  écartelé  au  premier 
et  dernier  d'azur,  à  six  croix  fichées  d'or, 
trois  en  chef  et  trois  en  pointe,  au  croissant 
d'argent  en  cœur,  aux  deux  et   trois  de 

Sueules,  à  la  croix  ancrée  d*or;  sur  le  tout 
cartelé,  au  premier  et  dernier  d'or  au  dau- 
phin d'azur,  auxdeux  et  trois  de  Champagne, 
appelé  l'ornement  de  Sancerre. 

13.  Une  chasuble  et  deux  tuniques  garnies 
de  leurs  étoles  et  manipules  en  moire  d'ar- 

Sent,  l'orfroi  brodé  d'or  de  Milan,  figure 
e  l'arbre  de  Jessé  d'or  nué,  qui  est  nareil- 
lement  sur  le  fond  de  la  chasuble  et  aes  tu- 
niques, aux  armes  d'Uliers,  qui  sont  écar- 
telés  au  premier,et  dernier  d'Uliers,  d'or  à  six 
annelets  de  gueules,  deux  et  un,  au  deuxiè- 
me paie  d'or  et  de  gueules  de  six  pièces, 
oui  est  d'Amboise  ;  au  troisième  d'or  au  lion 
ue  sable,  qui  est  de  Flandre,  sur  le  tout  de 
Vendôme  ancien,  le  lion  chargé  d'une  fleur 
de  lis  d'or  sur  l'épaule.  Donné  par  Milon 
d'Uliers,  évéque  de  Chartres. 

Armoires  renfermiot  des  ehtpet. 

ik.  Cinq  chapes  à  fond  de  satin  rouge,  à 
rosettes  de  velours  rouge  entourées  de  lau- 
riers d'or  filé,  aux  armes  du  chapitre  sur  la 
bille,  qui  sont  une  chemisette  ;  les  orfrois 
d'or  nué  enrichis  d'ovales  où  sont  représen- 
tés la  descente  du  Saint-Esprit,  la  gloire  des 
saints,  Tiustitution  du  Saint-Sacrement,  le 
martyre  de  saint  Pierre,  l'histoire  de  Zacha- 
rie  et  de  saint  Jean-Baptiste. 

On  l'appelle  Tornement  du  Saint-Sacre- 
ment. 

15.  Cinq  autres  chapes  de  drap  d'or  de 
grand  ramage  velouté  de  rouge,,  les  orfois 
brodés  et  les  figures  à  manteaux  coucliés 
d'or,  le  reste  des  vêtements  à  point  de  bou- 
ture; l'orfroi  de  celle  de  l'officiant,  une  bor- 
dure bordée  et  élevée  d'or  de  trois  doiy;ts  de 
large,  les  fibres  brodées  d'or  nué  ;  aui  cha- 
peron est  1  histoire  des  Innocents,  appelée 
colonia. 

16.  Cinq  autres  chapes  de  drap  d'iir^eul  h 
fleurons  aor  et  d'argent,  ornées  de   velouti* 


t39 


GHA 


DICTIONNAIRE 


CHA 


S40 


rouge,  les  orfrois  d'or  nué  chargés  de  l'his- 
toire de  la  Vierge. 
Don  de  Henri  III. 

17.  Une  chape  à  fond  d'or  velouté»  violet 
et  à  grands  ramages,  les  orfrois  de  drap 
d'or,  chargés  de  cercles  où  sont  les  figures 
des  apôtres  de  points  de  bouture,  ayant  sur 
la  bille  une  chemise  de  Chartres;  le  chape- 
ron chargé  de  l'histoire  des  Innocents,  au- 
dessous  duauel  est  un  écusson  écartelé  au 
Kremier  et  dernier  de  deux  chevrons  dou- 
lés  d'azur,  posés  en  face,  au  deux  «et  trois 
d'argent  à  trois  lézards  de  sinople  *posés  en 
pal.  Don  de  M.  le  doyen  NanXier  et  ser- 
vant à  M.  le  doyen  aux  grands  solennels 
d'hiver. 

iS.  Una  auHre  chape  brodée  à  fond  d'or, 
tant  les- orfrois  que  le  corps  de  la  chape  ;  les 
orfrois  garnis  de  quantité  de  semence  dis- 

1)0séeen  compartiments  en  forme  de  feuil- 
age  ;  sur  le  corps  de  la  chape  est  représenté 
un  fleuve  se  croisant,  rempli  de  dfilTérents 
poissons,  et  dans  la  croisière  il  y  a  de  gran- 
des écrevisses.  Au-dessous  du  chaperon  de 
la  chape,  il  y  a  un  crucifix  accompagné  de 
saint  Jean  et  de  la  Vierge,  au  bas  de  la  chape 
une  Vierge  assise  dans  une  chaire,  et  sur  le 
corps  de  la  chape  sont  les  ''apôtres  accompa- 
gnés de  divers  oiseaux.  Sur  le  côté^  droit  de 
l'orfroii  il  y  a  des  armes  :  la  première  d'pr 
à  trois' chevrons  brisés  de  gueules,  la  deu- 
xième d'or  à  la  fasce  de  gueules  surmontée, 
en  chef,  d'un  chevron  de  gueules  brisé  dont 
les  extrémités  joignent  la  fasce,  et  un  che- 
vron brisé  de  même  en  pointe  ;  ensuite  sont 
reproduits  les  mêmes  écussons  alternative- 
ment sur  l'orfroi  ;  du  côté  gauche  sont  six 
autres  écussons  posés  de  même  alternative- 
ment, le  premier  de  gueules  au  lion  d'or,  le 
second  ae  gueules  à  trois  lions  passants 
d'or  ;  ladite  cnape  ayant  un  chaperon  pointu 
à  l'antique  enrichi  de  deux  anges  qui  encen- 
sent ;  cette  chape  était  réservée  à  l'évêque 
lors  de  son  entrée. 

19.  Une  chape  de  velours  blanc  earnie  de 
deux  gi'os  crochets  d'argent  à  la  bille,  les 
orfrois  à  fond  d'or  gaufré,  le  tout  chargé  du 

f;rand  arbre  de  Jessé,  au  bas  de  lac^^uelle  se 
it  en  lettres  brodées  :  Carolus  d'Ilhers  de^ 
canut  Camotensis  hoc  me  veste  contexit 
1522  ;  parcat  illi  Deus  I  Dans  le  chaperon  est 
une  Assomption  et  au-dessous  sont  les  armes 
d'illiers  en  écusson  carré,  ornées  d'une 
crosse,  ayant  au  premier  et  dernier  d'Illiers, 
au  deuxième  pale  d'or  et  de  gueules,  au 
troisième  d'or  au  lion  de  sable,  et  sur  le  tout 
de  Vendôme  ancien  comme  ci- dessus 
(voyez  n*  1). 

90.  Une  chape  à  fond  de  velours  blanc, 
chargé  de  figures  de  l'arbre  de  Jessé,  dont 
les  manteaux  et  arbres  sont  d'or  couché  à 
petit  point,  les  orfrois  à  fond  de  velours 
rouge  chargé  de  figures  de  chérubins  d'E- 

zéchiel  sur  de aux  armes  de  Louis 

de  Bourbon,  comte  de  Vendôme,  qui  sont 
semées  de  fleurs  de  lis  d'or  à  la  bande  de 

Sueules,  et  autres  écartelés  au  premier  et 
eroier  de  Louis  de  Bourbon,  au  deuxième 


et  troisième  de  Vendôme  ancien  ;  le  chape- 
ron représentant  la  Trinité. 

21.  Cinq  chapes  de  drap  d'argent,  à  fleu- 
rons d'argent  irété,  garnies  de  passement 
d'or  de  Milan,  avec  armes  de  feu  M.  Léooor 
d'Estampes,  évêqiie  de  Chartres. 

22.  Une  chape  a  fond  de  satin  rouçe  bro- 
dée à  plein-  d'or  et  d'argent  couché,  les  or- 
frois de  velours  rouge  brodés  à  plein  d*or 
guipé,  remplis  de  l'histoire  d'Eue,  donaée 
par  M.  Elle  Fougère,  doven  de  Ghartre», 
avec  ses  acme&,  qui  sonl  a'aznr  à  deux  che- 
vrons brisés  d'argent,  surmontés  en  chef  dt 
deux  étoiles  d'or,  au  croissant  d'argent  ea 
pointe  d'où  sort  une  flamme  de  gueules  en 
pal.  La  chape  doublée  de  taffetas  rouge  et 
ayant  deux  grands  crochets  d'argent. 

•  23.  Cinq  chapes  de  velours  rouée,  les  or- 
frois brodés  et  semés  de  flammes  aor  guipÂ, 
et,  sur  les  chaperons,  un  gros  Saint-Esprit 
d'argent  entouré  de  flammes  d'or  arec  lei 
armes  de  Louis  XJII,  servant  à  la  Pentecôte 
et  aux  messes  du  Saint-Esprit.  Les  oifroii 
brodés  d'une  broderie  d'argent  semée  de 
soie  bleue. 

24*.  Cinq  chapes  de  brocart  à  fond  d^argeol 
fleuronné  d'or  et  d'argent,  pour  clôture  dai 
chaperons  et  orfrois.  Le  tout  doublé  de  taf- 
fetas isabelle  avec  les  armes  de  Villeroy 
d'azur  au  chevron  d'or  à  trois  ancrées  cb 
même,  deux  et  une. 

25.  Une  chape  de  velours  à  fond  vioM 
fleuronné  à  grands  ramages  d'or,  les  orfrois 
de  broderie  de  feuillages  et  de  chemises  ds 
Chartres  et  le  chaperon  pareil,  le  tout  %m* 
miné  de  galon  de  soie  verte  ;  appelée  b 
manteau  du  roi  Jean  ,  servant  aux  M» 
maines  des  dimanches  de  l'A  vent  et  Ai 
Carême. 

26.  Quatre  chapes  de  velours  rouge,  les 
orfrois  de  brocart  à  fond  d'or,  arec  fleurons 
d'or  et  d'argent  frété,  forme  de  velouté  vert» 
aux  armes  de  Joyeuse. 

27.  Deux  chapes  de  drap  d'argent,  fleu- 
ronnées  d'or  et  d'argent  frété,  les  orfrois 
d'or  nué  à  figures  représentant  l'histoire  de 
la  Vierge  ;  aux  armes  de  M.  Guillard,  évéqoe 
de  Chartres  sur  ses  billes. 

28.  Quatre  chapes  à  fond  d'or,  fleuron- 
nées  de  velouté  rouçe,  l'une  ayant  la  des- 
cente du  Saint-Esprit  sur  le  chaperon  et  les 
orfrois  de  broderie  avec  figures  ayant  les 
manteaux  d'or  couché  et  le  reste  des  vête- 
ments de  pièces  de  bouture  :  la  deuxième 
ayant  même  orfroi,  de  même  broderie  avec 
un  chaperon  où  il  y  a  apparence  d'une  Na- 
tivité ;  la  troisième,  les  orfrois  pareils,  et 
sur  le  chaperon  une  Cène  ;  la  quatrième,  les 
orfrois  brodés  d'or  nué,  avec  figure  de  même 
et  le  chaperon  de  même  représentant  la  Ré- 
surrection :  laquelle  chape  porte  sur  la 
bille  un  écusson  au  champ  d'argent,  au 
chevron  de  sable  ou  d'azur  surmonté  de 
deux  roses  de  même,  une  tête  en  pointe, 
appelée  Sancerre. 

29.  Deux  chapes  de  damas  rouge  fleuronné 
d'or,  les  orfrois  brodés  d'or,  d'arçent  et  de 
soie  ;  sur  le  chaperon  de  l'une,  I  apparition 
de  l'ange  aux  Maries,  et  sur  l'autre  Noire- 


CHA 


D'EPIGRAPHIE. 


CHA 


2ii 


enr  portant  sa  croiiL  apparaissant  à 
Pierre ,  aux  armes  de  Guillard. 
Dein  chapes  de  velours  vert  toutes 
08,  histoires  différentes  ;  garnies  d'ao- 
loaot  de  divers  instruments  et  semées 
taons  aux  armes  de  France. 
Une  diape  à  fond  d*or,  ramagée  de  ve- 
▼erl  etde  petites  fleurs  en  trèfle  velouté 
;  les  orfrois  brodés  d*or  et  de  figures 
es  manteaux  sont  couchés  d*or,  et  le 
la  vêtement  do  point  de  bouture  ;  ayant 
chaperon  une  Trinité. 
Une  chape  de  velours  rouge  remplie 
1res  des  douze  apôtres  ;  les  manteaux 
I  el  couchés  d'or  à  petit  point  et  le 
les  TÔtements  à  petit  point  :  au  bas, 
rd  de  feuillage  brodé,  les  orfrois  par 
^dont  Tun  est  de  velours  rouge  chargé 
Mrs  environné  de  lis,  Tautre  au  fond 
e  blanc  trélissé  d*ar^ent,  avec  un  car- 
e  à  fond  vert  rempli  d*uu  cygne  d'ar- 
•u  troisième  carrelés  armes  de  Berrv, 
de  France,  à  la  bordure  engreslée  de 
»,  et  ainsi  en  continuant  pour  le  reste 
Très. 

Une  chape  de  damas  rouge,  tout  le  ra* 
fermé  d  un  cordonnet  d*or  de  Milan, 
rfrois  d'or  violet  brodé  de  feuillage 
re  d'or  et  d'argent,  avec  des  ronds  rem- 
e  figures  :  sur  le  chaperon,  un  saint 
e  ayant  un  chanoine  à  ses  pieds,  et,  au 
1  chaperon,  un  écusson  d'or  de  trois 
if  au  chef  de  gueules  à  trois  étoiles  d'or, 
isce  de  sable,  et  en  points  d'or  à' trois 
>ns  de  sinople. 

Une  chape  de  damas  rouge  fleuronné 
les  orfrois  de  brocart  d'argent  où  est 
e  Fhistoire  de  là  manne. 
Une  chape  de  damas  ffiguré  de  grands 
us  d*or,  les  orfrois  brodés  d'or  et  de 
sur  le  chaperon  un  saint  Thomas  met- 
1  main  dans  le  côté  de  Notre-Seigneur. 
Une  chape  à  fond  d'or  couché  où  il 
nsieurs  ronds  remplis  du  martyre  de 
»ars  saints,  avec  des  anges  qui  encen- 
[dusieurs  endroits  ;  les  orfrois  de  bro- 
B  de  soie  rouge  et  aurore. 
Une  chape  de  damas  rouge  à  fleurs  d'or 
ompartiment;  les  orfrois  brodés  d'or 
les  figures  dont  les  manteaux  sokit  cou- 
for  et  le  reste  des  vêtements  brodés  à 
loint  sur  le  chaperon  :  en  pointe,  un  com- 
ament  de  la  vierge,  et  en  bas  un  écus- 
teartelé  porté  par  deux  ançes,  au  pre- 
et  dernier  de  France  à  trois  fleurs  de 
A  deuxième  et  quatrième  d'or  à  deux 
lins  d'azur. 

Une  chape  de  velours  à  fleurs  rouge 
lisi;  les  orfrois  de  velours  vert  brodés 
fe  avec  des  ronds  où  il  y  a  partie  des 
as:  sur  le  chaperon,  un  samt  Michel 
un  chanoine  à  genoux  auprès  de  lui, 
i  bas  du  chaperon,  un  écusson  d'azur  à 
nrire  d'argent  au  chef  d'or  à  trois  trèfles 
lople. 

Une  chape  de  velours  rouge  brodée 
osienrs  feuillages  d'or  formant  un  com- 
nentdans  lequel  sont  représentés  plu- 
I  martyrs  ou  saints,  dont  les  manteaux 


sont  brodés  d'or  et  le  reste  des  vêtements 
brodés  de  soie  à  petit  point  avec  de  petits 
oiseaux  semés  en  plusieurs  endroits  ;  les  or- 
frois brodés  d'or  avec  figures  brodées  d*or 
sur  les  manteaux,  et  le  reste  de  soie,  à  petit 

[)oint.  Le  chaperon  en  pointe  sur  lequel  est 
e  trépassement  de  la  Vierge  ;  ladite  chape 
appelée  la  chape  des  martyrs. 

&0.  Une  chape  de  velours  rouse  semée  de 
croix  d'or  de  masse  ;  les  orfrois  brodés  aussi 
d*or  de  masse,  avec  plusieurs  figures  bro- 
dées de  même.  Appelée  la  chape  de  la  croix. 
hi.  Cinq  chapes  de  velours  noir,  les  orfrois 
de  satin  blanc  bordés  d'une  gaufrure  d'or  de 
Milan,  avec  figures  d'anges,  et,  sur  l'un  des 
chaperons,  l'histoire  de  la  résurrection  du 
fils  de  la  veuve  de  Naïm;  sur  le  deuxième,  la 
résurrection  de  sa  fille,Piie//a,  tibi  dico^surge^ 
par  Notre-Seigneur  ;  sur  la  troisième  par  Elie, 

et  sur  la  cinquième  la  résurrection  de 

avec  ces  paroles  :  Jlfu/ter,  toile  ûlium  tuum  : 
toutes  lesquelles  figures  sont  d'or  nué  sur 
satin  blanc. 

III. 

Reliq}Aes, 

1.  La  première  ch&sse  en  vermeil  doré  (sic) 
travaillée  à  jour,  avait  été  donnée  par  Hen- 
ri IV,  le  jour  de  son  sacre  en  l'église  cathé- 
drale de  Chartres,  le  28  février  159b. 

2.  Deux  grands  calices  de  vermeil  avec 
leurs  patènes,  servant  aux  jours  solennels  : 
l'un  donné  en  1582  par  Henri  III  ;  l'autre, 
par  l'amiral  de  Grœsville,  est  orné  de  ses 
armes,  sous  Charles  YIII,  en  ik8i;  l'un  et 
l'autre  de0'',325de  haut.  Le  second,  porté  à 
Paris  en  1563,  afin  d'y  être  vendu  pour  les 
besoins  de  l'État,  fut  estimé  à  100  liv.  (1)  et 
rapporté. 

3.  Deux  grosses  burettes  de  vermeil,  ou- 
vrage antique  de  0",162  de  hauteur. 

4.  Deux  mstruments  de  paix,  l'un  d'argent, 
ayant  0",217  de  hauteur  et  0",135  de  largeur  ; 
l'autre  de  vermeil,  donné  en  1600  par  M. 
Boeto,  doyen,  a  0",217  de  hauteur  et0*,i08 
de  la^seur. 

5.  Une  croix  de  0~,325  de  hauteur,  dont  le 
pied  de  la  colonne  et  le  fût  sont  d'émeraudes  ; 
le  pied  composé  de  trois  tables  triangulaires, 
dans  le  milieu  desquelles  il  y  a  des  onyx 
taillés.  Ce  pied  est  posé  sur  trois  agates  au- 
dessus  desquelles  est  une  colonne  torse  d'une 
seule  émeraude  ;  le  fût  de  la  croix  aussi  d'é- 
meraudes en  tables  de  0"',027  de  large  ;  le 
tout  enchAssé  d'or,  enrichi  de  perles,  (rubis 
et  turauoises,  donné  par  Henri  UI,  en  1582  ; 
estimée  30,000  livres. 

6.  Une  Vierge  de  vermeil  doré  portant  son 

fils ayant  Or^ikï  de  hauteur  et  pesant 

2  marcs  6  onces,  donnée  en  1256,  par 
Alaïde,  abbesse  de  Moutreuil,  en  Picardie. 

7.  Une  grande  Vierge  d'argent,  de  0"',650 
de  hauteur,  pesant  10  marcs  et  demi,  nom- 
mée Notre-Dame  Blanche,  ou  de  lacie.  Au 
milieu  du  reliquaire  est  une  petite  boite  d'or, 
dans  laquelle  il  y  a  une  petite  fiole  de  cristal 
pleine  de  lait  de  la  sainte  Vierge. 

(i)  F^e  marc  d^argent  valait  alors  15  liv.  15  a, 


U5 


CHA 


DiCTlONNAIRE 


CHA 


114 


8.  Une  autre  Vierge  d'ambre  gris  en  demi- 
relief  de  O^yTGO  en  hauteur  et  largeur.  Le 
▼isage  et  les  mains  de  la  Vierge  et  de  Van- 
fant  Jésus  sont  d'albâtre  ;  ils  portent  Tun  et 
l*autre  une  couronne  d'or,  enrichie  de  perles; 
au  bas  du  tableau  sont  è  genoux  deux  anges 
d'or  émaillé 

9.  Présent  fait  par  la  république  de  Ve- 
nise à  Henri  III,  qui  le  donna  à  l'église  de 
Chartres  le  jour  de  la  Chandeleur,  en  1583. 
La  république  de  Venise  depuis  a  voulu  le 
racheter,  et  en    avait    offert    10,(M)0  liv. 

jBenri  III  fit  ce  présent  avec  la  croix  d'é- 
iDeraudes  et  le  calice  de  vermeil  n^*  2  et  S 
ci-dessus. 

10.  Un  saint  Laurent  de  vermeil,  ayant 
0*,515  en  hauteur  et  pesant  ik  marcs,  dans 
lequel  est  enchâssée  une  dent  de  ce  saint 
martyr. 

11.  Buste  à  mi-corps  de  vermeil  doré,  de 
sainte  Ampionie,  de  la  hauteur  de  Or^k&if 
po«é  sur  un  grand  pied  aussi  de  vermeil, 
porté  par  quatre  lions  ;  le  tour  du  col  bordé 
de  rubis  et  d'émeraudes,  dont  celle  du  mi- 
lieu qui  sert  comme  d'agrafe ,  est  d'un 
prix  considérable  pour  sa  grandeur  et  sa 
beauté.  Donné,  en  1503,  par  la  cardinal  Per- 
rault, à  qui  MM.  de  Cologne  ea  avaient  fait 
présent. 

12.  Une  Vierge  d'or  émaillé  (hauteur 
0*,b60),  ayant  un  grand  manteau  émaillé  de 
bleu,  et  à  cause  de  cela  nommée  Notre-Dame 
Bleue  ;  elle  tient  par  la  main  gauche  son  fils 
debout  è  côté  d'elle  et  qui  est  aussi  en  or. 
L*or  et  l'argent  de  cette  figure  pèsent  en- 
semble 35  marcs.  La  Vierge  est  assise  dans 

une  chaise au  pied  de  cette  chaise  est 

un  reiiauayire  contenant  des  cheveux  de  la 
sainte  Vierge.  Donnée  en  138^,  par  le  pape 
Clément  Vil  à  Jean  de  France,  duc  de  Berry, 
lequel  en  a  depuis  fait  présent  à  Téglise, 
avec  cette  belle  figure  de  la  Vierge,  comme 
SI  parait  par  les  registres  de  l'œuvre  de  l'an 
iwi.  Les  mêmes  registres  constatent  encore 
qu'en  11^16,  Jean  Tarenne,  changeur  et  bour- 
geois de  Paris,  donna  le  pied  ou  base  de 
cette  châsse,  qui  est  d'argent  doré,  environ- 
né de  panneaux  de  même,  émaillés  de  bleu 
et  semés  de  fleurs  de  lis. 

13.  La  sainte  châsse  (longueur  0",6T7,  lar- 
geur 0-,271,  hauteur  0-,569j,  posée  sur  un 
brancart  de  vermeil  doré,  semé  de  fleurs  de 
lis  en  bosse.  Cette  châsse  pesée,  avec  son 
brancart,  le  1"  octobre  1706,  fut  trouvée  de 
93  livres. 

Cette  châsse  est  faite  de  bois  de  cèdre, 
couverte  de  grandes  plaques  d'or  (1)  et  enri- 
chie d'une  infinité  de  perles, diamants,  rubis, 
émeraudes,  saphirs,  jacinthes,  agates,  tur- 
quoises, opales,  topazes,  onyx,  «  rysoliles, 
améthystes,  grenats,  girasols,  sardoines,  as- 
troïtes,  cassidoines,  calcédoines,  héliotropes 
et  autres  joyaux  et  présents. 

L'inventaire  présente  la  description  de  105 

(I)  Il  ¥  avtit  60  marcs  d*or  ei  10  d'argent  sur  la 
sainte  châsse,  comme  il  parait  par  le  procès-verbal 
d'estimation  qu'on  en  iil  en  15Uâ,  par  ordre  du  roi 
Charles  IX,  pour  la  vente  des  reliquaires* 


bijoux  d'or,  d'argent,  de  vermeil  et  de  pier- 
reries diverses,  voici  les. principaux  : 

1"*  Une  ceinture  d'or  (pesant  3  marcs  1  once, 
estimée  500  écus)  environnant  le  bas  de  Ht 
châsse  et  enrichie  de  15  rubis,  iO  saphirs  et 
6&>  perles.  A  l'un  des  bouts  il  y  av«ii  «me 
grosse  agrafe  en  or,  à  l'autre  an  onyx  ser- 
vant de  bouton.  Donnée  par  la  reine  Anne 
de  Bretagne,  qui  y  joignit  deux  bra^eti 
d'or,  émaillés,  attachés  au-dessous  de  eattt 
ceinture. 

En  1563,  elle  consistait  en  67  couplets  et 
avait  68  perles  et  30  pierres  pnécieuses;  le 
tout  pesant  3  marcs  1  once,  estimé  SM 
écus.  Portée  è  Paris  pour  être  vendue  k  raî* 
son  des  besoins  de  l'État,  elle  fitt  ren- 
voyée. Par  un  inventaire  de  1687,  il  y  avait 
16  rubisi  10  saphirs,  6k  perles  et  aa  boni  m 
onyx. 

2**  Une  grande  croix  de  pierreries,  delroii 
ou  quatre  doigts  de  large  et  presoue  de  toute 
la  hauteur  de  la  chftsse,  faite  de  M  rubis  ba- 
lais et  grenats,  18  saphirs,  2i  perles,  8  éoie» 
raudes,  18  onyx  et  4jacintbest  letoutdiaporf 
en  trois  ran^s  et  enchâssé  en  çros  chatOM 
d'or.  11  y  a  plus  de  MO  ans  qu'elle  est  sur  la 
sainte  châsse,  comme  il  parait  oar  un  vieil 
inventaire  de  1353. 

3*  Au-dessus  du  bras  de  cette  eroii,  aofit 
deux  grandes  pièces  d'orfèvrerie  antiques 
(de  plus  de  400  ans),  en  manière  de  cor  de 
chasse»  représentant  les  quatre  saisons^  et  au 
milieu  des  tableaux  la  Vierge,  Sarnsonécar-' 
tant  la  g;ueule  d'un  lion.  Jésus  à  mi-eorps  et 
un  Christ  accompagné  de  deux  anges*  Sor 
l'un  des  tableaux  se  lit  :  Rich.  Wari.  mê  fk 
Ces  deux  beaux  morceaux  enrichis  de  beau* 
coup  de  perles  et  pierres  précieuses. 

4«  Une  agate  ovale,  de  près  de  0*»03(de 
haut,  représentant  une  Diane  à  la  chasse. 

6*  Sur  le  toit  ou  couverture  de  la  sainte 
ciiâsse,  trois  gros  saphirs  en  cabochons  noo 
taillés,  celui  du  milieu  enchâssé  dans  un 
cercle  plat  de  vermeil  que  l'on  croit  Tenirdu 
roi  Robert.  (Il  y  a  plus  de  400  ans  qu'ils  sont 
sur  la  sainte  châsse,  ainsi  qu'on  le  voit  par 
l'inventaire  de  1353.) 

6**  Deux  aigles  plats  d'or ourrage  de 

saint  £loi,  posés  sur  les  deux  bouts  du  loit. 
Donnés  en  098  par  Rotelinde,  mère  deOJon 
(Eude),  évoque  de  Chartres. 

T  Un  diamant  non  taillé,  de  la  longueur 
de  0",027  sur  0,020  tant  de  largeur  que  de 
hauteur,  encastré  dans  un  chaton  d'or  ovale 
de  Gligrane,  enrichi  de  petits  rubis  et  tur- 
quoises ;  il  est  d'une  très-belle  roche,  et  se- 
rait d'un  prix  considérable  s'il  était  travaillé, 
étant  plus  gros  que  le  tiers  de  celui  du  duc 
de  Toscane,  estimé  plus  de  â  millions»  lequel 
passe  pour  le  second  des  diamants  taiilés^  le 
premier  étant  au  grand  Mogol. 

8**  Sur  le  second  côté  de  la  sainte  châsseï 
une  manière  de  portique,  au  milieu  une 
Vierge  d'or  tenant  son  iils  ;  pèse  un  marc, 
une  once,  deux  gros. 

9°  Un  tableau  d'or,  ovale  à  deux  faces  :  sur 
l'une  sainte  Hario-Madeleine,  accom^iagnéê 
de  Louis,  comte  de  Vendôme  ;  sur  l'autre  se 
Ut  :  «  Nous  Louis  de  Bourbon,  cumtê  de 


CBA 


D*£PIGRAPII1E. 


GHA 


«4C 


iddme,  avons  donné  ce  tableau  à  l*église 
D.  de  Chartres,  et  y  donnons  par  chacun 
à  toujours*  une  once  d  or  à  prendre  sur 
redil  comté  de  Vendôme.  Fait  Tan  1404», 
mois  d'août.  »  Et  fut  donné  par  lui  au 
is  d'octobre  suivant. 

D^  Un  autre  tableau  d*or,  en  manière  de 

B  ouTrant en  haut  du  pignon  est  une 

ide  agate  ovale,  sur  laquelle  est  taillé  un 
iter...,.  Le  cadre,  qui  est  ovale,  est 

au  bas,  un  écusson  couronné  aux 

es  de  France.  On  lit  sur  la  couronne  : 
iroi  Charles  V,  fils  du  roi  Jean,  donna 
»  agate  k  Téglise,  en  1367  »  :  estimée 

0  livres. 

est  dans  cette  châsse  qu*étnit  conservée 
iiemise  de  la  Vierge,  donnée  en  896  uar 
oi  Charles  le  Chauve. 

beadon,  Cfaartrain,  la  fit  couvrir  d'or, 
i  qu'il  est  constaté  par  le  nécrologe  de 
ise  de  Chartres  qui  porte  que,  outre 
3  libéralité,  il  fit  encore  bâtir  le  froutis- 
de  la  porte  royale,  entre  les  deux  clo- 
8,  et  qu'il  contribua  aussi  beaucoup  de 
moyens  à  la  couverture  de  Téglise.  Il 
rut  en  911,  et  fut  inhumé  à  Saint-Père. 
.  Un  grand  reliquaire  d'or  ovale,  posé 
6  haut  d*une  colonne  de  vermeil,  semée 
eurs  de  lis,  soutenu  par  deux  anges  à 
»ax  sur  une  grande  base  à  huit  pans 
i  de  vermeil.  Il  y  a  entre  autres  reliques 
ois  de  la  vraie  croix.  Hauteur  de  tout  le 
[oaire,  9",6â3.  L'or  de  Tovale  et  du  ta- 
II  de  la  vraie  croix  estimé  800  livres^ 
le  et  la  colonne  estimés  200  écus  sol. 
anges  et  la  base  dorée  pèsent  27  marcs 
ces  ;  au-dessous  de  l'ovale  est  un  rubis 
très-grand  prix,  dans  un  chaton  d'or, 
fté  en  1562,  par  ordre  du  roi,  à  80  écus. 

1  beau  reliquaire  fut  donné  par  le  duc 
de  Berry,  en  U06. 

.  Une  ceinture  de  0*,&61  de  long  sur 
re  doiçts  de  large,  faite  de  grains  de 
elaine  blancs  et  noirs,  bordée  de  soie  de 
-épie  rouge.  Il  s'y  lit  :  Virgini  pariturœ 
m  Huronum.  Elle  fut  envoyée  par  les 
>QS  en  1678. 
.  Une  autre  ceinture  de  l",9/k9  de  long 

e  0*,162  de  large Le  fond  est  de 

is  de  porcelaine  couleur  violet  foncé, 

cette  inscription  :  Virgini  Matri  Abna- 
i  D.  D.,  en  grains  blancs,  tous  lesquels 
au  nombre  dé  onze  milliers.  Envoyée 
les  Abnaquiers,  sauvages  de  la  Nbu- 
H-France,  en  1695,  et  reçus  en  septembre 
• 

•  Une   médaille  d'or  ayant  d'un   cdté 
;  Louis  et  de  Tautre  deux  mains  de  ius- 

sur  le  revers  une  couronne  de  lau- 
i  avec  ces  mots  :  A  V immortalité  l  et 
ar,  prix  d'éloquence^  1673.  Donnée  en 
y  par  l'abbé  Matthieu  de  Melun  de  Mau- 
uis,  chanoine  de  Chartres,  qui  Tavait 
e  pour  le  prix  par  lui  obtenu  de  TAca- 
ie  française.  (Pèse  h^  onces,  2  deniers, 
Dt  900  hv.) 

I.  Un  ange  d'argent  tenant  une  main  d*or 
\  laquelle  est  une  partie  de  celle  de  saint 


Thomas.  (Hauteur  0"650.j  La  main  pèse  1 
marc,  5  onces. 

19.  Un  soleil  de  vermeil  ou  porte-dieu 
(hauteur  0»,iih33,  longueur  0»650,  largeur 
0»9l62),  porté  par  deux  anges  ;  au-dessus 

un  dais  de  vermeil  porté  par  quatre 

Le  tout  orné  de  pierreries. 

20.  Un  saint  Georges  à  cheval  (hauteur 
0»,M7,  longueur  0»",325|,  en  vermeil,  le- 

Suel  se  démonte  en  plusieurs  endroits, 
onné  en  1634  par  Nicole,  duchesse  de  Lor- 
raine. 

21;  Une  grande  croix  de  vermeil,  enrichie 
de  nierreries,  servant  aux  processions  solen- 
nelles (hauteur  0«,921); 

92.  une  autre  croix  en  vermeil  qui  se  met 
sur  l'autel  aux  jours  solennels  (hauteur 
0«,623,  pèse  3  marcs  3  onces).  Donnée  par 
MM.  de  la  ville  dlssoudun.  le  15  mars  1630. 

23.  Un  bflton  de  brésil  (hauteur  de  1",705), 
virole  d^argent  en  plusieurs  endroits;  au 
haut,  une  grosse  fleur  de  lis  en  vermeil 
C'est  le  bourdon  que  le  roi  Jean  portait  en 
ses  pèlerinages.  Il  sert  de  bAton  cantoral  aux 
petits  solennels. 

24.  Un  autre  bâton  cantoral  (hauteur  de 
1°',786,  pesant  15  marcs,  5  onces).  Donné  le 
13  mai  1559,  par  M.  Thiersant  chanoine  ;  sert 
aux  grands  solennels. 

25.  Un  missel  couvert  de  vermeil  (hauteur 
0»,460,  largeur  0»»,298). 

26.  Un  textuaire  d'évangiles,  aussi  de  ver- 
meil, dont  les  deux  couvercles  pèsent  11 
marcs,  2  onces. 

27.  Un  textuaire  d'épltres,  aussi  couvert 
de  vermeil. 

28.  Une  châsse  de  bois  doré  (longueur 
1°*,056,  hauteur  0»,569},  contenant  deux  sacs 
renfermant  des  reliques. 

29.  Un  reliquaire  de  vermeil  doré  (hauteur 
0B,i06),  contenant  un  morceïiu  d'une  cein- 
ture de  la  Vierge  et  un  morceau  d'une  côte 
de  saint  Louis.  Donné  en  \Wî  par  le  comte 
de  Vendôme. 

30.  Une  châsse  de  vermeil  (longueur 
0-,623,  largeur  0«»,379,  hauteur  0«,812). 

31.  Le  chef  de  sainte  Anne  (hauteur 
0"',542),  dans  un  buste  de  vermeil  doré. 
Donné  en  1204  par  Louis,  comte  de  BIdis 
et  de  Chartres,  qui  l'avait  envoyé  de  Con- 
stantinople. 

32.  Un  buste  de  vermeil  doré,  représen- 
tant un  évêque  (hauteur  0",704),  lequel  ren- 
ferme le  chef  de  sairil  Lubih,  évoque  do 
Chartres,  mort  en  551. 

33.  Un  petit  tableau  de  vermeil ,  fermant 
à  volets,  dans  lequel  il  y  a  du  bois  de  la  vraie 
croix,  apporté  de  la  Terre  sainte  par  Huré, 
chanoinedeChartres  (hauteur  0",135à0*,162, 
largeur  0-,108  à  0-,l35). 

3*.  Uta  calice  en  vermeit  avec  sa  patène,  de 
0*,162  ;  c'est  celui  de  saint  Yves. 

35.  Le  chef  de  saint  Matthieu,  renfehné  en 
un  buste  de  vermeil  (nailteur  V*,460).  On  a 
scié  au  bas  du  crâne,  par  derrière,  plusieurs 
morceaux  pour  donner  è  des  personnes  de 
grande  qualité.  Apporté  de  Constantinople 
en  1205,  par  Gervais,  comte  de  Châteauneuf» 
qui  le  donna  à  l'église  de  Chartres  en  1853, 


Ul 


CIIA 


DICTIONNAIRE 


CHA 


M 


Le  Chapitre  fit  faire  ce  busle  par  Jean  Du- 
han,  orlévre,  et  donna  54-  marcs,  9  onces,  en 
deniers  d'argent,  et  25  écus  d'or. 

36.  Une  main  de  vermeil  renfermant  des 
reliques  de  saint  Etienne,  pa[)e,  premier  de 
ce  nom.  Elle  porte  les  armes  de  Jacques  Fouré 
de  Mainvilliers,  évêque  de  Châlons.  (Lon- 
fçueur  0*480,  largeur  I0",13o,  hauteur 
0~,2W). 

37.  Un  grand  calice  d'argent  avec  sa  pa- 
tène, pesant  12  marcs  et  demi.  Donné  par 
le  maréchal  d'Ornano,  le  jour  de  la  Chande- 
leur, 1602. 

38.  Le  chef  de  saint  Théodore,  donné  en 
1120,  par  Geoffroy  de  Lèves,  évoque  de 
Chartres,  enfermé  dans  une  châsse  à  6  faces 
(hauteur  O-'WO,  largeur  0~,2W). 

il  y  avait  dans  cette  châsse  deux  écrits  sur 
parchemin  ;  l'un,  des  commis  de  l'œuvre, 
certifiait  que  le  chef  de  Théodore  était  autre- 
fois dans  une  châsse  d'argent  doré  qui  fut 
prise  sous  Charles  IX  et  qu'il  fut  remis  en 
celle-ci  sous  Henri  III,  laquelle  fut  bénie  par 
M.  deThou,  évoque;  l'autre  était  un  ci^rti- 
licat  de  M.  Mahon,  orfèvre,  attestant  avoir 
refait  cette  châsse  en  1576.  Le  chef  qui  était 
dedans  avait  été  dépouillé  de  sa  première 
châsse,  qui  pesait  19  marcs  d'argent  doré, 
du  temps  de  Charles  IX.  Il  fut  pris  en  même 
temps,  en  ladite  église,  120  marcs  d'or  et  6 
à  700  marcs  d'argent  de  toutes  sortes  d'ou- 
vrages de  reliquaires  de  l'église,  par  ordre 
(lu  roi,  à  cause  des  nécessites  du  rovaume, 

f>our  écarter  les  hérétiaues  ;  on  enleva  de 
a  sainte  châsse  ki)  belles  pièces  d'or  de 
Plusieurs  histoires.  Il  y  avait  de  beaux  ru- 
is  balais,  témeraudes  et  belles  perles,  qui 
furent  vendues  en  1562  et  par  lui  estimées 
à  10,000  livres.  La  sainte  châsse  ne  sortit 
point  de  l' église,  les  habitants  de  la  ville  s'y 
opposèrent  et  donnèrent  des  otages  pour  la 
représenter. 

39.  Un  reliauaire  composé  de  deux  cylin- 
dres de  cristal  en  croix,  ayant  des  reliques 
de  saint  Luc,  évangéliste,  et  de  saint  Vin- 
cent, martyr;  il  est  porté  par  un  chérubin. 
Sur  le  haut  du  second  cylindre  on  lit  sur  un 
vélin  :  De  S.  Marci  evangelistœ  corpore,  Deus 
S.  Sixti  primi  Remorum  episcop. 

M).  Un  reliquaire  appelé  des  Marées,  fait 
d'un  cylindre  de  cristal;  sur  deux  morceaux 
de  vélin  on  lit  : 

Hic  sufU  i$tœ  reliquiœ  :  V  de  lacté  beaiœ 
Virginis^  de  ligne  crucis  B,  Pétri  apostoli 

2*  Ceeiliœ^  Vincentiiy  Nicasii.... 

ki.  Une  vierge  d'argent  tenant  son  fils 

S  hauteur  0~,352),  proche  d'elle  est  une  femme 
i  genoux,  représentant  Madame  Marie  de 
Luxembourg,  veuve  de  Philippe-Emmanuel 
de  Lorraine,  duc  de  Mercosur,  laquelle  fit 
don  de  cette  figure,  en  reconnaissance  de  la 
guérisoD  qu'elle  obtint,  en  1618,  par  l'inter- 
cession de  la  sainte  Vierge,  pour  Madame  la 
duchesse  de  Vendôme,  sa  fuie. 

42.  Deux  grands  chandeliers  d'argent  d'en- 
viron 1*,624  de  hauteur,  pesant  chacun 
80  marcs.  Présent  du  roi  Louis  XIII,  en  1637, 
lequel  donna  en  outre  500  livres  de  rentes  à 
prendre  sur  sa  généralité  d'Orléans ,  pour  y 


entretenir  des  cierges  de  cire  blanche  au 
jour  des  grandes  fêtes 

43.  Une  châsse  de  bois  doré  (longueur 
0-,596,  largeur  0- ,217,  hauteur  0-,MO),  ren- 
fermant les  reliques  de  sainte  Thècle.  Il  s'y 
trouve  des  reliques  de  saint  Gôme  et  dei 
morceaux  d'une  grande  botte  d'ivoire,  sur 
lesquels  est  représenté  le  martyre  de  sainte 
Thècle.  Ces  reliques  étaient  autrefois  dans 
une  châsse  d'argent  pesant  17  marcs,  qui  fat 
vendue  en  1562. 

kk.  Une  châsse  couverte  d'argent  doré 
(longueur  0~,650,  largeur  0^,325,  hauteur 
0'',623),  renfermant  le  corps  de  saint  Tog«   .; 
dual,  évoque  de  Tréguier.  Il  vivait  en  SU. 

45.  Une  châsse  d'un  bois  tout  uni,  de  U 
longueur  d'un  corps  entier  (longueur  1*,HS, 
largeur  0*,514,  hauteur  0",623);  celai  de 
saint  Piat,  martyr,  était  dedans. 

46.  Une  châsse  (longueur  0~,731,  largeur 
0'',352,  hauteur  0*^,650),  contenant  des  re- 
liques de  saint  Caltri,  évéque  de  Chartres, 
mort  en  557. 

kl.  Le  bénitier  de  l'église  de  Chartres  pèse 
10  marcs,  3  onces,  avec  l'anse;  le  goupillon 
pèse  7  onces  et  demie. 

k8.  Une  châsse  (longueur  0*,M8,  largeur 
0*,W)6,  hauteur  0'',731),  couverte  de  laroei 
de  cuivre,  renfermant  le  corps  de  saiol  Tau- 
rin, évèque  de  Chartres. 

h9.  Une  châsse  (longueur  0"',758,  largeur 
0",352,  hauteur  0*,623),  contenant  partie  du 
corps  et  le  chef  de  saint  Bohaire  alioê  Bé- 
thaire,  vingtième  évèque  de  Chartres,  qd 
fut  élevé  à  l'épiscopat  en  5%. 

50.  Une  châsse  (longueur  O'^yGSS,  laqgnr 
0*,325,  hauteur  0",569),  contenant  dirers  os- 
sements de  sainte... 

51.  Deux  grands  tableaux  en  broderies 
(l'un  de  4" ,223,  sur  2"',599  de  hauteur),  re- 
présentent l'Assomption  delà  sainte  Vierge. 
Au  bas,  d'un  côté,  est  le  roi  Jean  avec  ses 
deux  fils,  Charles  V  et  Louis  d'Anjou;  de 
l'autre  côté,  la  reine  Bonne  de  Luxembourg, 
sa  femme,  accompagnée  de  ses  deux  filles. 
L'ouvrage  est  une  broderie  extrômement  re- 
levée :  les  vêtements  sont  d'or  nui^  enrichis 

V  de  pierreries  et  de  perles.  Les  carnations 
sont  d'un  point  refendu  plus  fin  que  le  satin. 
Le  duc  de  Berri  en  fit  présent  en  1146,  pour 
servir  de  retable  au  grand  autel  ;  il  a  coûté 
100,000  écus. 

L'autre,  ayant  aussi  (*,223  de  long  sur 
2-,274  à  2-,599,  représente  l'histoire  de  la 
passion  et  de  la  résurrection  de  Jésus-Christ. 
Cet  ouvrage  est  admirable;  dessin  beaucoup 
plus  moderne  que  celui  du  roi  Jean.  Il 
est  d'or  nué  en  broderie  mêlé  de  différents 
points.  Les  contours  et  les  bords  des  drape- 
ries sont  enrichis  de  perles  fines;  il  y  en  a 
trois  extraordinairement  grosses  formant  la 
tête  des  clous  avec  lesquels  le  Sauveur  est 
attaché  à  la  croix.  Le  cadre,  qui  est  d'archi- 
tecture faite  de  point  traîné,  est  aussi  rempli 
de  perles.  Il  fut  donné  le  12  avril  1SIS6,  oai 
M.  François  Bohier,  évéque  deSaint-Malo, 
chanoine  et  dévot  de  Normandie,  en  l'églisf 
de  Chartres  ;  était  estimé  50,000  écjift 


t49 


CHA 


DT.PIGRAPIIIE. 


CHA 


250 


Proeès-Yerbil  àt  dépoolllemeot  do  It  stiote  cbâne. 

Aujourd'hui  mardi»  17  septcml)re  1793 , 
Tan  II  de  la  République,  en  présence  des 
citoyens  administrateurs  du  département 
dTure-et-Loir  et  des  officiers  municipaux 
de  cette  rilie,  a  été  enlerés  par  le  citoyen 
Sergent  (1),  représentant  du  peuple,  et  du 
citoyen  Lemonnier,  cintre  {êic)^  tous  deux 
membres  de  la  commission  des  monuments, 
en  yertn  des  pouvoirs  qui  leur  ont  été  don- 
nés par  la  loi  au  27  juillet,  de  la  ch&sse  de  la 
Vieràe  qoi  était  dans  le  trésor  de  la  ci-devant 
cathédrale  de  Chartres, 

Les  bycux  et  objets  qui  suivent...  (Suit 
TémÊméraiian  de  ces  objets.) 

IV. 

IfiKee  tur  le  vêtement  dit   chemise  de  la 
Vierge  conservé  autrefois  dans  le  tré- 
de  la  cathédrale  de  Chartres. 
ffMmiflUoa  de  M.  Doublet  de  Boisibibault  (S). 

Ce  voile  aurait  été  donné  à  Téglise  de 
Chartres  en  876  par  Charles  le  Chauve.  Ce 
voile  s'appelait  supparum  (Voir  Gall.  Christ. 
U  VIII,  col.  1008).  Willemin,  qui  en  a  pu- 
blié un  dessin  dans  ses  Monuments  français 
méiiiê  (pi.  16),  donne  à  ce  voile  0-,488  de 
lineeur. 

Ce  qui  attribuerait  à  ce  voile  une  haute 
antiquité,  ce  serait  le  témoignage  de  M.  A- 
drien  de  Longpérier,  lequel  trouve  dans  le 
tissu  une  ressemblance  frappante  avec  la 
toile  qui  enveloppait  les  momies  trouvées  en 
B^rpto.  ' 

Nous  donnons  ici  la  copie  du  procès- 
veHnU  (3)  dressé  et  renferme  par  M.  de  Lu- 
bersac,  ancien  évèque  de  Chartres,  dans  le 
reliquaire  où  il  a  déposé  la  portion  par  lui 
recouvrée  du  voile  de  la  très-sainte  Vierge. 

«  Nous,  Jean-Baptiste-Joseph  de  Lubersac, 
ancien  évoque  de  Chartres,  premier  aumô- 
nier de  feu  madame  Sophie  de  France,  etc. 

c  Au  retour  d*un  long  exil  que  nous  avons 
subi  ainsi  que  la  plupart  des  ministres  de 
Franco  âdèies  à  la  religion  catholique  ro- 
maine et  au  gouvernement  qui  avait  fait  le 
bonheur  de  nos  pères  depuis  tant  de  siècles, 
noas  avions  à  peine  pose  le  pied  sur  le  sol 
de  notre  patrie,  où  nous  avions  laissé  de  si 
tristes  souvenirs  et  des  regrets  si  chers,  que 
BOUS  nous  sommes  enquis  avec  empresse- 
ment et  inquiétude  de  Tétat  présent  de  notre 
troupeau  et  de  notre  église,  autrefois,  hélas  I 
si  illustre  et  si  florissante;  motif  suffisant 
pour  la  supposer  plus  maltraitée  par  la  horde 
impie  et  sacrilège  qui  avait  promené  la  dé- 
vastation sur  tout  le  territoire  envahi  par 
elle. 

«  Ce  triste  présage,  trop  bien  fondé,  ne  se 
trouva  aussi  que  trop  réalisé  par  la  spoliation 
générale  des  églises  de  France,  en  particu- 
lier du  riche  trésor  de  notre  église  cathé- 
drale; mais  ce  qui  a  excité  le  plus  éminem- 
ment notre  indignation  et  la  vivacité  de  nos 

(1)  Mort  à  Nice,  le  24  juillet  1847. 

BuUetin  det  Comitéi,  déccmb.  4850,  p.  280. 
Celte  pièce  appartient  au  cabinet  de  M.  Dou« 
Mtde»Bpistliibaiat, 


regrets,  c'est  Tenlèvement  et  la  profanation 
de  la  précieuse  relique  dite  la  Cnemise  de  la 
três-sainte  Vierge  (présent  d'un  empereur 
d'Orient  à  Charlemagne),  donnée  h  l'église 
de  Chartres  par  Charles  le  Chauve,  son  petit- 
fils  et  arrière-successeur,  en  876,  d'après  les 
chroniques  de  ladite  église,  et  conservée, 
depuis  cette  époque,  dans  une  magnifique 
chAsse  ou  arche  couverte  en  totalité  d'une 
feuille  d'or,  sur  laquelle  étaient  représentés 
les  douze  apôtres,  soutenue  aux  quatre  an- 
gles par  autant  d'anges  d'or  massif,  et  sur- 
chargée d' ornements  en  pierreries,  perles, 
pierres  gravées  et  autres  bijoux  précieux, 

{presque  tous  dons  de  la  piété  des  souverains 
rançais  et  étrangers  envers  la  mère  de  Dieu, 
le  plus  grand  nombre  par  reconnaissance  des 
bienfaits  miraculeux  en  leur  faveur  de  la 
puissance  infinie  et  de  son  insigne  pro- 
tection. 

«  Quelques  renseignements  à  nous  parve- 
nus par  1  effet  de  nos  recherches,  recueillis 
avec  soin  et  poursuivis  avec  autant  de  cons- 
tance que  d'ardeur,  nous  ont  conduit  aux 
découvertes  suivantes  : 

«  Au  mois  de  décembre  1793,  des  commis- 
saires des  trois  corps  constitués  de  la  ville 
de  Chartres  s'étant  réunis  dans  la  sacristie 
de  notre  église  cathédrale,  se  firent  représen- 
ter par  les  sacristains  la  sainte  chAsse,  qui 
était  confiée  à  leur  carde ,  ainsi  que  tous  les 
objets  précieux  renlermés  dans  le  trésor. 

«  A  l'aspect  de  cette  vénérable  relique,  ils 
furent  saisis  d'un  sentiment  religieux,  et  ils 
arrêtèrent  que  la  sainte  châsse  ne  serait  ou- 
verte que  par  des  ecclésiastiques.  En  consé- 
quence de  cette  décision,  M.  l'abbé  Jumen- 
tico,  ci-devant  curé  de  Saint-Hilaire  de 
Chartres  et  ancien  promoteur  de  notre  dio- 
cèse, fut  requis,  avec  un  autre  ecclésiastique, 
de  se  transporter  à  la  sacristie.  Lorsqu'ils  y 
furent  arrivés,  M.  Guillard,  le  jeune,  en  sa 
qualité  de  procureur  svndic  de  fa  commune, 
les  invita  de  procédera  l'ouverture  de  ladite 
chAsse,  et  d'en  extraire  eux-mêmes  toutes 

les  reliques  qui  y  étaient   enfermées 

Cette  ouverture  fut  faite  en  présence  au 
moins  de  cinquante  personnes,  toutes  péné- 
trées de  respect  pour  les  objets  qui  avaient 
été  depuis  si  Ipngtemps  exposés  à  la  véné- 
ration des  peuples.  Ce  resoect  redoubla 
lorsqu'on  retira  d'une  petite  cnAsse  d'argent 
le  précieux  voile  appelé  la  Sainte  chemise: 
cette  antique  relique,  qui  consistait  en  deux 
voiles,  dont  l'un  servait  d'enveloppe  à  l'au- 
tre, fut  présentée  à  tous  les  assistants. 

«  Sur  la  réquisition  des  commissaires,  il 
fut  dressé  un  procès-verbal  contenant  la  dé- 
signation des  deux  voiles,  la  nature  de  l'é- 
toffe, leur  longueur,  leur  largeur,  et  la  des- 
cription des  animaux  et  oiseaux  qui  bor- 
daient celui  qui  servait  d'enveloppe;  ensuite 
les  deux  voiles  furent  repliés  et  allaient  être 
replacés  dans  la  petite  cnAsse  qui  les  conte- 
nait, lorsque  plusieurs  personnes,  dirigées 
par  un  sentiment  que  nous  ne  pouvons  qua- 
lifier, en  demandèrent  quelques  fragments; 
malgré  les  observations  religieuses  des  deux 
eccl]^siastiques,  qui  firent  tous  leurs  e^orti 


Mi 


CHA 


DICTIONNAIRE 


CflA 


pour  les  conserver  dans  leur  intégrité,  les* 
deax  voiles  furent  coupés  et  divisés  en  plu- 
sieurs morceaux,  et  lurent  donnés  à  ceux 
qui  en  demandèrent. 

«  Par  le  mdme  procès-verbal ,  il  fut  arrêté 
que  ce  qui  restait  des  deux  voiles  serait  en- 
voyé à  M.  l'abbé  Barthélémy,  célèbre  anti- 
9 uaire  orientaliste,  et  membre  de  TAcadémie 
es  sciences  et  belles-lettres  de  l'Institut  de 
Paris,  pour  le  soumettre  à  son  jugement  et  à 
ses  observations,  sans  l'informer  sur  son 
origine,  sa  qualité  et  son  mérite.  Les  com- 
missaires reçurent  pour  réponse  que  c'était 
une  étoffe  en  soie  qui  devait  avoir  plus 
de  mille  ans,  et  semblable  à  celle  qui  servait 
de  voile  aux  femmes  dans  les  pays  orietH 
taux. 

«  Ce  n'était  donc  pas  ce  que  l'on  nomme 
de  nos  jours  une  chemise,  comme  on  l'avait 
cru  constamment,  mais  un  vêlement  qui, 
ayant  appartenu  à  la  plus  pure  de  toutes  les 
créatures,  et  servi  fidèlement  à  lui  couvrir  la 
tête  et  à  revêtir  toute  sa  personne  sacrée, 
n*en  était  pas  moins  digne  de  Tenquête  que 
nous  faisions  pour  le  recouvrer  et  le  réinté- 
grer dans  ce  haut  degré  de  respect  et  de  vé- 
nération dont  il  avait  joui  jusqu'à  l'époque 
de  son  extraction  en  1793. 

c  D'après  ces  données,  nous  sommes  par- 
venu à  recouvrer  quelques-uns  des  irag- 
menls  qui,  comme  nous  avons  dit,  en  avaient 
été  séparés  et  livrés  ensuite  à  différentes 
mains,  et  par  divers  motifs  de  dévotion  ou 
de  curiosité.  Il  ne  nous  a  pas  été  difficile  d'en 
obtenir  la  restitution,  en  exposant  aux  dé- 
tenteurs qu'en  outre  de  l'affreuse  profanation 
dont  ils  se  rendaient  journellement  cou- 
pables, ils  annulaient  jusqu'à  l'existence  de 
l'objet  sollicité  de  notre  part,  s'ils  laissaient 
s'écouler  un  temps  suffisant  après  lequel 
toutes  les  preuves  de  sa  qualité  originelle 
seraient  su  périmées.  Ce  malheur,  leur  avons- 
nous  dit,  doit  être  empêché  par  un  person- 
nage ayant  caractère  pour  constater  son 
identité  avec  la  célèbre  relique  remise,  au 
u'  siècle,  par  un  de  nos  rois  aans  le  trésor  de 
l'insigne  église  de  Chartres,  où  elle  avait 
été  vénérée  depuis  par  tous  les  fidèles.  L'éclat 
des  miracles,  témoignages  si  authentiques , 
opérés  à  presque  toutes  ses  ostensions  et 
expositions,  si  souvent  répétées  dans  les  oc- 
casions les  plus  critiques,  a  maintenu  la 
sainteté  et  la  célébrité  de  ce  précieux  gage 
de  la  protection  de  la  mère  de  Dieu,  envers 
un  peuple  tput  dévoué  à  son  culte,  et  jusqu'à 
l'époque  de  la  révolution  si  fatale  à  la  religion 
elle-même. 

«  Nous  avons  d'abord  réussi  à  nous  eu 
procurer  deux  portions  notables  de  la  mri 
de  deux  diocésains,  M.  Loret  et  M.  Guittard 
l'atoé,  le  premier,  juge  au  tribunal  de  pre- 
mière instance  à  Paris,  le  second,  homme 
de  lettres  et  frère  de  M.  Guillard,  susnommé, 

Erocureur  syndic  de  la  commune  de  Chartres, 
l'un  et  l'autre  décédés  depuis  peu,  et  aux- 
quels nous  avons  concédé  deux  petits  reli- 
Juaires  ovales,  d'argent,  ornés  d'un  cercle 
'or|  contenant  uu  ^chanlillQO  dQ  U  pré^ 


cieuse  relique,  dont  nous  en  avons  ti 
un  autre  pour  notre  croix  de  cérémoni 

«  Sur  l'avis  que  nous  avons  fait  pas 
Chartres  de  cette  intéressante  conqo 
M.  l'abbé  Costé, prêtre...  ci-devant  dha 
de  Saint-André  cfe  Chartres,  notre  anci< 
crétaire  et  celui  de  notre  évftché,  il 
empressé  de  seconder  notre  zèle  e' 
efforts  par  des  informations  scniDulf 
mais  discrètes,  sur  les  suites  de  la  8 
tion  du  trésor  de  notre  église,  et  paru 
rement  de  la  sainte  châsse... 

«  11  nous  a  appris  que  M.  GuiUl 
jeune  avait  retenu  et  conservé  les 
des  deux  voiles  que  M.  l'abbé  Barth 
lui  avait  renvoyés  en  sa  qualité,  à  cett 
que,  de  procureur  syndic  de  la  comi 
avec  la  réponse  adressée  aux  commis 
qui  l'avaient  consulté;  que  ledit  M.  Gu 
avant  sa  mort,  les  lui  avait  confiés  pot 

Rar  lui  remis  à  M.  Maillard,  alors  ci 
otre-Dame  de  Chartres;  et  que  mad 
selle  Maillard ,  sa  sœur  et  unique  héri 
en  était  restée  nantie... 

«  Il  nous  a  même  ajouté  que  M. 
Jumentico,  susnommé,  auquel  il  les 
fait  voir  avant  de  nous  les  envoy^er,  lei 
reconnus  pour  être  de  ceux  remis  à  M. 
lard,  après  l'extraction  de  la  sainte  chl 
laquelle  il  avait  assisté  el  coopéré. 

«  La  pieuse  et  respectable  deoM 
Maillard,  instruite  de  tous  les  moure 
que  nous  nous  donnions  pour  retron 
qui  devait  contribuer  aussi  essentielle! 
relever  la  gloire  de  la  très-sainte  Vier 
ranimant  son  culte  dans  notre  cité  6l 
une  église  qui  lui  sont  consacrées  c 
l'origine  du  christianisme,  s'est  fait  u 
voir  de  s'en  dessaisir  et  de  nous  les  fai 
mettre. 

(t  Fen  M.  de  Mérinville,  celui  de  oa 
décesseurs  qui,  le  dernier,  avait  fait  l'c 
ture  de  la  sainte  arche,  y  avait  renfen 
procès-verbal  constatant  l'état  où  il 
trouvée  et  celui  où  il  l'avait  mise, 
mars  1712.  Celte  pièce  essentielle  à  l'i 
tion  de  notre  dessein  est  due  aux^sc 
aux  recherches  do  M.  l'abbé  Jumei 
précité,  comme  nous  ayant  déjà  four 
détails  de  faits  et  d'autres  circons 
dont  il  a  été  le  témoin,  et  va  être  joii 
présent. 

«  Ayant  perdu  l'espoir  de  recouvi 
surplus  des  morceaux  dispersés  du  vo 
la  très-sainte  Vierge,  lequel,  d'après  1 
ces -verbal  de  1712,  devait  avoir  c 
aunes  et  demie  de  largeur,  et  dont  la  p 
pale  pièce  qui  nous  reste  est  réduite 
aune  trois  quarts  environ  »  à  laquelle 
avons  réuni  un  des  fragments  à  nous 
par  MM.  Loret  et  Guillard  l'aîné,  d'en 
sept  à  huit  |>ouoes  carrés,  à  quoi  nous 
ajouté  quatre  autres  fragments,  savoir  : 
petits  représentant  chacun  un  petit  li 
i)roderie  d'or,  et  terminés  d'un  côté  pi 
franges  de  soie  rouge;  un  troisième» di 
pouces  de  long  sur  cin^  de  I:  rge;  et  iii 
Irième,  d'une  dimension  assez  considé 
mais  difficile  à  estimer  el  à  décrire^  ap 


CB4 


DEPIGHAPHIE. 


GflA 


iM 


eUqBeié  par  les  ciseaux  en  différents 
d  âisant  tous  quatre,  éyideni aient, 
le  la  pièee  ^ui  servait  d'enveloppe. 
rteavoir  plié  le  plus  décemment  |H)s- 
s  etijels  que  nous  venons  de  désigner, 
rons  enveloppé  la  relique,  c*est-à-dire 
CMD  ijoi  nous  en  reste,  dfans  ce  qui  nous 
asm  de  TétoiTe  qui  semble  avoir  été 
à  la  préserver  des  piqûres  du  temps. 
is  avons  ensuite  inséré  le  tout  dans 
1  Bac  d'étoffe  en  soio.jauncclos  et 
«r  ttti  ruban  de  soie  jaune,. entrelacé 
a  œillets  pratiqués  autour  dudit  sac, 
de  recevoir  le  ruban,  sur  lequel  nous 
pposé  le  sceau  de  nos  armes  ancien* 
ravoDs  déposé  dans  une  châsse  de 
en  forme  a'arche,  surmontée  d'une 
ornée  extérieurement  de  quelques 
.  en  relief>  portée  sur  quatre  petits 
a  mdme  métal,  et  surmontée  d'autant 
ide  chérubins,  ladite  arche  ayant  dix 
im  longueur  et  cinq  de  largeur;  les 
inaces  opposées  au  couvercle  garnies 
t  glaces  ae  quatre  à  cinq  |K)uces  de 
ir  à  peu  près  deux  de  large;  les  sur- 
iérales  supérieures  oirrent  aussi  cha- 
mx  petites  glaces,  et  les  deux  fonds 
une,  lescjuelles  laissent  entrevoir 
enents  et  inscriptions  de  saints. 
IIS  devons  supposer,  sans  oser  Taflir- 
ae  ces  ossements  méritent  respect  et 
lion,  comme  ayant  fait  partie  d'une 
on  considérable  de  la  môme  espèce, 
LU  M.  de  Fleurj^,  notre  prédécesseur 
iat,  avait  extrait  des  reliques  intro- 
par  lui  dans  les  autels  p(»rtatifs  et 
destinés  au  culte  public,  te  surplus 
lar  lui  dans  des  bottes  scellées  et  trou- 
ir  nous  dans  notre  habitation. 
afant  de  clore  ladite  chftsse  et  d'y  aç« 
notre  sceau,  nous  avons  cru  devoir 
3rer  l'autorité  de  notre  témoignage  et 
iaent  écrit  par  le  témoignage  et  la  si- 
9  de  ceux  qui  sont  par  nous  désignés 
ette  relation,  ainsi  que  de  plusieurs 
tous  résidant  à  Chartres,  et  que  nous 
connus  particulièrement ,  les  uns 
i  commensaux,  les  autres  comme  cou- 
vains et  ayant  vécu  sous  nos  yeux. 
ivent  les  noms  des  signataires  : 
Lesage,  curé  de  Saint-Pierre  et  mem- 
conseil  épiscopal; 
Chasics,  curé  de  Notre-Dame; 
Billard,  maire  de  Chartres  ; 
Masson,  ancien  président  de  l'élection, 
lier  de  préfecture  et  marguillier  de 
Dame; 

Hache,  conseiller  de  préfecture; 
le  marquis  de  Ligneris,  chevalier  de 
rojal  et  militaire  de  Saint-Louis; 
Foreau,  ancien  conseiller  au  bailliaue 
;eprésidial  de  Chartres,  puis  maire  de 
ville  ; 

Verchères,  chanoine  de  la  cathédrale 
rtres; 

.  Texier,  chanoine  Je  Chartres  et  an- 
iat)elain  de  la  feue  reine; 
!.  Jumentico,  ancien  (-uré  de  Saint-Hi- 
|e  Chartres  et  promoteur  du  diocèse; 


«  M.  Lesage,  ancien  chanoine  et  syndic  du 
chapitre  de  Saint-André  de  Chartres; 

«  M.  Hérisson,  ancien  avocat; 

«  M.  Costé,  prôtre,  ancien  chanoine  de 
Saint-André  de  Chartres,  ancien  secrétaire 
de  Mgr  l'évéque  de  Chartres  et  de  l'évôché. 

«  Ledit  procès-verbal  nous  ayant  été  ren* 
voyé  revêtu  des  signatures  par  nous  désirées, 
*nous  y  avons  joint  l'original  de  celui  drçssé 
par  M.  de  Mérinville  en  1712,  écrit  en  latin 
sur  une  feuille  de  |)archemin,  revêtu  de  la 
signature  de  M.  de  Mérinville  et  de  celle  des 
témoins  par  lui  appelés,  scellé  du  sceau  de 
M.  de  Mérinville,  et  contresigné  Langlais,par 
mandement  de  Monseigneur  l'évéque  de 
Chartres,  et  nous  l'avons  déposé  dans  ladite 
châsse,  sur  laquelle  nous  avons  apposé  le 
sceau  de  nos  armes  anciennes,  en  présence 
de  M.  de  Fontenav,  cindevant  chanoine  de 
notre  église  cathédrale  de  Chartres,  notre 
ancien  vicaire  général  et  évoque  de  Nevers  ; 
de  M  Verguin,  prêtre,  ancien  supérieur  de 
notre  séminaire  à  Chartres,  chanoine  et  vi- 
caire général  de  Versailles  et  supérieur  ac^ 
tuel  du  grand  séminaire  de  Versailles;  de 
M.  l'abbé  Feutrier,  |)rêtrei  secrétaire  général 
de  la  grande  aumonerie  do  France  ;  et  de 
M.  Taboé  Latour,  prêtre,  vicaire  de  l'église 
paroissiale  de  la  Madeleine  de  Paris,  lesquels 
ont  signé  avec  nous  le  présent,  à  Paris,  eu 
notre  demeure,  rue  Duphot,  n*  18,  le  8 
mars  1830,  ainsi  signé  : 

a  Joannes  Henricusde  Fontenay,  olim  ca- 
nonicus  vicarius  generalis  Carnotensis,  epis- 
copus  Nivernensis. 

«    Verçiuin,  vicarius  generalis,   superior 
seminarii  Versaliensis. 
«  F.  J.  H.  FauTaiEE.       i\.  J.  F.  S.  DaLATOua. 

a  Le  comte  de  Courtarvel  de  Pezé,  cheva- 
lier des  ordres  militaires  de  Saint-Louis  et 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  ex-député  du 
département  d'Eure-et-Loir. 

«  S  Jean-Baptiste-Joseph ,  ancien  évêque 
de  Chartres.  » 

CHAUVIUNY,  dans  le  département  de  la 
Vienne,  en  France. 

Notice  sur  une  fresque  du  xv*  siMe  et  une  ins- 
cription du  xyV  découvertes  à  Chauvignv, 
par  M.  f  abbé  Auber^  président  de  la  Société 
df  Antiquaires  de  V Ouest  (1). 

Les  amis  du  moyen  Age  apprendront  avec 
intérêt  qu'une  découverte  récente  vient 
d'ajouter  une  belle  fresque  à  la  collection  de 
celles  qu'on  a  retrouvées  depuis  quelque 
temps ,  en  assez  grand  nombre,  dans  certai- 
nes églises  où  pendant  plusieurs  siècles  le 
badigeon  les  avait  soustraites  aux  regards. 

Cette  fresque  appartient  à  l'église  Notre- 
Dame  deChauvigny,  joli  petit  édifice  du 
Xi'  siècle,  décoré  de  tout  le  luxe  du  roman 
fleuri,  et  qu'on  s'afllige  de  ne  voir  pas  mieux 
apprécié  par  la  commission  des  monumenis 
historiques.  Personne  ne  se  souvient  d'avoir 
vu  la  moindre  trace  de  cette  |:»einture.  Plu- 
sieurs couches  de  chaux  l'avaient  cachée  de 
temps  immémorial,  il  a  fallu  qu'une  de  ces 

(i)  finW^tii  ic  ia  Société,  1849.  p.  3M. 


tS5 


CHA 


DICTIONNAIRE 


CHA 


circonstaDces  insignifiantes  en  elles-mêmes, 
et  qui  presque  toujours  ont  amené  les  décou- 
vertes de  ce  genre  >  révélftt  son  existence 
ignorée.  Au  mois  de  mars  1849,  une  échelle 
appuyée  le  long  du  mur  en  écailla  la  sur- 
face, et  laissa  à  nu  quelques  traits  diverse- 
ment colorés  qui  donnèrent  l'éveil.  On 
chercha  donc,  et  M.  Dubost ,  curé  de  cette 
paroisse,  voulut,  en  amateur  éclairé ,  pren- 
dre tous  les  soins  que  méritait  un  objet 
peut-être  d'une  grande  valeur  artistique. 
Son  jugement  ne  T'avait  pas  trompé.  Appelé 
par  lui,  je  me  rendis  à  Cnauviçny ,  et  nous 

Procédâmes  ensemble  audébadigeonnage.  Je 
s  faire  des  lames  de  bois  blanc ,  avec  les- 
quelles, aidés  que  nous  fûmes  de  deux  ou 
trois  personnes  intelligentes,  et  en  mouillant 
au  préalable  notre  sunace  avec  de  l'eau  tié- 
die qui  pénétrait  la  chaux  et  facilitait  sa 
chute,  nous  pûmes  en  moins  d'un  jour  dé- 
barrasser du  voile  épais  qui  l'obstruait  une 
immense  page  tenant  toute  la  largeur  du 
croisillon  sud  de  l'église  ;  c'est  dire  qu'elle 
n'ajpas  moins  de  5  mètres  60  cent,  d'étendue 
sur  une  hauteur  de  2  mètres  60  centimètres. 
€eux  qui  se  sont  occupés  une  seule  fois 
d'une  telle  œuvre  comprennent  seuls  quelle 
anxiété  éprouve  l'archéologue  quand,  livré 
à  son  travail  qu'efiTectue  tour  à  tour  l'éponge 
ou  le  couteau  de  bois ,  il  voit  apparaître 
successivement  les  parties  d'abord  inexpli- 
cables, énigmatiques,  de  ce  tout  qui  bientôt 
se  déroule  tout  entier  et  vient  réaliser  ses 
conjectures  ou  déconcerter  ses  prévisions. 
Ainsi  vîmes-nous  se  dégager  d'abord  de 
leur  nuage  trois  tiares  ,  des  visages ,  des 
pieds  et  des  mains ,  des  draperies  et  mille 
détails  inexplicables,  mais  oui  ne  lardèrent 
pas  à  prendre  un  sens  et  ennn  à  se  complé- 
ter; car  j'avais  fait  attaquer  sur  quatre  ou 
cinq  points  à  la  fois ,  pendant  qu'au  bord 
inférieur  du  tableau ,  a  2  mètres  du  sol , 
j'employais  toute  mon  industrie  à  délivrer 
une  longue  inscription  dont  les  caractères 

Sothiques  se  déroulaient  dans  toute  reten- 
ue de  ma  muraille. 

Eniin  se  montra  à  nos  yeux  un  vaste  por- 
tement de  croix,  mais  avec  de  tels  accessoi- 
res ,  qu'ici  le  sujet  s'est  adjoint  un  épisode 
spécial  que  je  ne  lui  ai  vu  nulle  autre  part, 
et  qui  lui  donne  un  précieux  caractère  d'ori- 
ginalité. Le  Sauveur,  courbé  sous  une  croix 
longue  et  pesante,  la  soutient  sur  ses  épau- 
les, et  marche  péniblement.  Cette  croix  n'a 
pas  moins  de  longueur  que  le  mur  lui-même  : 
c'est  qu'elle  devait  être  partagée  par  un 
grand  nombre  de  personnages.  En  effet,  à  la 
suite  de  la  Victime  sainte  ({ui  s'en  chargea 
pour  sauver  le  monde,  voici  ce  même  monde 
représenté  par  les  différents  ordres  de  la 
hiérarchie  catholique.  Et  d'abord  une  femme 
et  un  pape  également  coiffés  de  la  tiare  : 
ce  dernier,  d*un  âge  avancé,  porte  sous  sa 
triple  couronne  une  espèce  de  capuce  qui 
lui  enveloppe  les  côtés  et  le  derrière  de  la 
tête  ;  il  est  revêtu  d'une  longue  robe  qui 
semble  bordée  d'hermine;  elle  est  fournie 
de  manches  pendantes  comme  celles  de 
certains  k^ligieux.  L'autre,  ^^nt  le  sexe  S9 


reconnaît  parfaitement  à  ses  traits  j 
licats,  à  ses  cheveux  lisses  et  éei 
chaque  côté  du  front,  ne  laisse  voir 
qu'elle  est  par  le  pontife  qui  ehc 
côté  d'elle,  que  son  épaule  droit 
main  qui  passe  par-dessous  la  croix, 
le  raccourci  est,  par  parenthèse,  ass 
vais ,  comme  deux  ou  trois  aatr 
troisième  tête  les  suit;  c'est  cell 
homme  dont  tout  le  reste  demeu 
perçu,  mais  qu'on  ne  devine  guè 
toque  ronde  et  plate ,  à  qui  il  ne 

3ue  des  perles  pour  en  faire  une  c< 
e  baron ,  que  quelques  dentelur 
devenir  une  couronne  royale.  La 
postérieure  de  cette  tête  est  couverl 
d'une  draperie  qui  descend  jusque 
poitrine.  En  quatrième  lieu ,  un 
femme  se  présente  encore,  coiffée , 
la  première,  d'une  tiare  posée  sur  i 
qui  descend  de  sa  tête  à  ses  épaule 
mêle  à  sa  longue  robe  plissée,  d( 

Î guimpe  cache  le  haut.  Ses  traits,  prêt 
acés,  laissent  bien  distinguer  cepenc 
sa  figure  ovale,  le  caractère  féminin, 
deux  mains  elle  soutient  la  croix  ;  i 
taine  inclinaison  de  son  corps  et  la 
de  ses  mains,  dont  l'une  encore  e 
mal  réussie ,  font  bien  supposer  q 
efforts;  de  même  que  la  première,  i 
regard  plein  de  sollicitude  fixé  sur  l 
elle  parait  vouloir  alléger  le  fardeau 

Ï[ui  en  prend  la  plus  grande  part  et 
e  premier.  De  ces  deux  femmes  » 
est  l'Église  marchant  de  concert  ave< 
verain  Pontife;  Tautre  est  la  Religic 
bolisée  par  une  religieuse;  et  tout 
se  distinguent  de  la  foule  par  la  tri 
ronne,  marque  vénérée  de  la  suj 
spirituelle.  On  voit  venir,  après  cei 
chefs,  des  prêtres  et  des  religieux  re< 
sables  à  leurs  têtes  tonsurées,  et  ai 
desquelles  s'élève  une  double  croix 
puis  un  évêque  et  un  abbé ,  que  s 
une  croix  et  une  crosse.  Le  derniei 
fiuet,  dégagé  par  le  vide  ménagé  dei 
est  couvert  d'une  chape  dont  la  fo 
curieuse,  et  qui  semblerait,  n'ayant 
échancrure,  aucun  fermoir  sur  la  j 
se  prendre,  comme  une  chasuble,  eu 
la  tête  par  une  ouverture  supériei 
prêtres  suivent  encore,  dont  la  robee 
vue  d'un  large  collet  de  fourrure;  j 
foule  de  personnages  laïques  qui,  la  t 
qui  en  plus  grand  nombre  boiffésd'ui 
ou  d'un  chaperon  ;  leurs  cheveux  plats 
dent  sur  le  cou.  Des  femmes  aussi  p 
part  à  l'action  commune  ;  la  seule  qi 
raisse  très-distinctement  est  jeune 
d'une  longue  robe  fendue  médio< 
au-dessous  du  cou  ;  elle  porte  une  coiff 
sur  la  tête,  et  dont  la  forme  carrée  en 
la  figure  et  vient  se  confondre  sur  k 
les  avec  le  corsage  de  la  robe.  Toun 
elle,  est  un  jeune  homme  portant 
tume  de  la  bourgeoisie  :  on  dirait  q 
parlent  avec  une  sorte  de  recueilleo 
semblent  deux  époux  personnifiant  j 
du  mariage  au  milieu  de  }a  ^ur( 


CBk 


D*EnGRAPHl£. 


GHA 


258 


ils  occupent  les  rangs/Un  valet  arrive 
eux,  avec  sa  cotte  aux  manches  ou- 
I  descendant  jusqu'à  mi-cuisses ,  et 
laé  de  bottines  retroussées  au-dessous 
«rets.  Derrière  lui ,  le  populaire  est 
aenlé  par  deux  ou  trois  tètes  nues 
lee  à  moitié  dans  une  large  éraillure 
Umu»  et  devant  lui,  un  jeune  enfant , 
BOa 'fille,  en  jaquette  et  debout ,  s'ef- 
d*atteindre  è  la  croix  pour  en  soute- 
■uesi  une  part  qui  lui  revient  comme 
te  humaine  créature, 
ite  cette  compagnie  se  range  de  suite 

Cupe  du  câte  de  la  croix  opposé  à 
spectateurs  y  sauf  le  pape,  qui 
le  de  notre  côté,  et  s'avance  suivi  d'un 
Ml  et  d'une  religieuse  également  espa- 
pris  loi.  Aux  pieds  du  cardinal  est  un 
Hris  gravement,  et  qui  fait  probable- 
ilasion  aux  armoines  de  ce  haut  di- 
de  l'Église. 
bien  tous  les  ordres  du  monde  ca- 


pu  représentés  par  les  différentes  con- 
te sociales.  L'action  est  ici  bien  cara- 
ie  dans  son  ensemble.  Mais  les  détails 
ta  plus  haut  intérêt,  et  méritent  d'être 
Si  arec  attention. 

ese  connue  aujourd'hui  à  Cbauvigny 
vocable  de  Notre-Dame  ne  l'a  reçu 
Mt  récemment.  Elle  portait  encore  en 
eeloi  de  Saint-Just,  et,  à  son  origine, 


que  soit  l'époqi 
raly  une  scène  de  la  passion  était  bien 
ie  pour  ^;amir  une  des  principales  por- 
de  l'édifice  sacré.  Mais  le  peintre  ne 
il  pas  se  contenter  de  la  donnée  ordi- 
.  Arec  le  Dieu-Homme  portant  le  bois 
oit  servir  à  son  immolation,  il  nepou- 
Vtee  remplir  le  large  espace  qu'il  avait 
ementer  ;  il  a  donc  amplifié  sa  pensée 
joatant  au  fait  historique  l'enseigne- 
qni  en  découle ,  l'interprétation  mys* 

Ïi'en  a  donnée  le  Sauveur.  «  Il  disait 
monde  :  Si  quelqu'un  veut  être  mon 
lie,  qu'il  renonce  à  soi-même;  qu'il 
sa  croix  tous  les  jours  et  qu'il  me 
u  »  {Lue.  IX,  23.)  £1  encore  et  plus  ex- 
ement  :  «  Celui  qui  ne  prend  pas  sa 
à  ma  suite  n'est  pas  digne  de  moi.  » 
IL  Tf  38.)  De  là,  évidente  nécessité 
imU  le  monde  de  combattre  ses  pas- 
f  de  supporter  avec  la  résig[nation  et 
tieace  du  divin  modèle  les  peines  de  la 
têtf  d'où  qu'elles  viennent  et  quelles 
les  soient,  c'est  Dieu  qui  les  permet  et 
iéoage,  pour  rendre  méritoire  la  car- 
du  chrétien,  et  lui  donner  part  à  une 
Hme  acquise  par  l'effusion  de  son  sang. 
est  l'idée-mère  du  tableau,  où  nous 
DS  diacun,  à  quelgue  rang  qu'il  appar- 
e  de  l'échelle  sociale,  sans  distinction 
t»  de  sexe,  de  condition  et  de  forces, 
presser  à  partager  avec  le  Maître  un 
sa  que  personne  ne  peut  décliner.  La 
lé  wétienne,  bien  comprise,  est  toute 
ce  mystère  de  son  existence  terrestre. 
liacoQ  a  sa  portion  de  la  charge  ;  tous  se 


soulagent  en  s'aidant  :  fraternité  véritable, 
communisme  divin  qu'une  indiçne  parodie 
de  ces  mots  sacrés  ne  profane  jamais  sans 
altérer  profondément  l'existence  du  monde. 

Eu  comparant  par  un  examen  attentif  .ce 
que  je  viens  de  décrire,  avec  la  planche  fort 
exacte  que  l'habile  crajon  de  M.  l'abbé  Du- 
bost  a  mise  sous  nos  yeux,  on  reconnaît 
clairement  que  les  trois  personnages  à  tiare 
ne  sont  point  réellement  trois  papes,  mais 
que  deux  d'entre  eux  sont  allégoriques, 
comme  je  l'ai  dit,  puisqu'un  seul  des  trois 
peut  être  regardé  comme  un  homme  à  ses 
traits  et  à  son  costume.  Quant  à  ce  costume 
et  aux  autres,  ils  me  paraissent  être  ceux 
qui  se  portaient  par  les  différentes  classes 
peintes  ici,  sous  les  reçues  de  Charles  VIII 
et  de  Louis  XII.  Les  tnples  couronnes  pon- 
tificales, qui  ne  dataient  guère  alors  que 
d'une  centaine  d'années,  ont  bien  la  forme 
qu'on  leur  retrouve  à  la  fin  du  moyen  &ge(i)  ; 
les  mitres  seules  pourraient  donner  quelque 
doute  sur  une  époque  aussi  éloignée,  par 
leur  hauteur,  qui  surpasse  de  beaucoup 
celles  des  xiv*  et  xv*  siècles,  et  no  diffèrent 
que  très-peu  dans  leur  ensemble  de  celles 
qu'on  voit  déjà  au  xvii*  jusqu'à  présent  : 
mais,  en  considérant  que  tout  le  reste  indi- 
que bien  le  temps  que  j'assigne  à  notre  pein- 
ture (de  1U3  à  1S0\),  il  faudrait  plutôt  con- 
clure qu'alors  les  mitres  étaient  faites  déjà 
sur  ce  modèle,  quoiqu'il  ne  fût  pas'  adopté 
généralement  et  que  les  preuves  en  soient 
rares.Onvoit  aussique  latêteduChrisl,  ceinte 
delacouronned'épines,estentouréed*uneau- 
réole  formée  derayons  etfleuronnée.  M.Du- 
sommerard,  dans  son  Album  des  arts  au  moyen 
dae^  a  reproduit  un  tableau  sur  bois  du  xv'  siè- 
cle, conservé  à  Amiens,  et  dans  lequel  onre- 
marque  ce  nimbe  donné  à  la  tête  du  Christ, 
comme  une  particularité  antérieure  à  l'inva- 
sion des  artistes  italiens  en  France. 

On  croit  reconnaître  d'ailleurs  quelque 
chose  du  profil  de  Louis  XII  dans  le  person- 
nage coiffé  d'une  toque  placé  à  côté  de  la 
femme  tiarée^  que  je  prends  pour  la  figure 
de  la  Religion.  Pourquoi  n'a-t-il  pas  sa  cou- 
ronne? Pourquoi  aussi  la  draperie  qui  enve- 
loppe la  tête  et  descend  sur  le  cou  ?  L'expli- 
que qui  pourra  ;  toujours  est-il  que  la  place 
assignée  à  ce  personnage  lui  suppose  quelque 
importance.  Éntin  la  grosseur  des  traits  et  la 
rondeur  de  la  figure  du  pape  rappellent  assez 
Alexandre  VI,  qui  régna  de  ikm  à  1S03. 

L'œuvre,  dans  son  ensemble,  a  été  assez 
heureusement  conservée,  sauf  deux  ou  trois 
mutilations,  occasionnées  par  des  récrépis- 
sements  plus  modernes.  Le  mur  a  gardé  sa 
surface  unie  ;  la  peinture,  dans  une  obscu- 
rité de  plus  de  trois  siècles,  a  échappé  aux 
atteintes  qui  auraient  pu  nous  en  priver. 

(i)  Marenffoni,  cité  par  D.  Glémencet  et  ses  colla- 
borateurs (Art  de  vénfier  let  datet^  t.  111 ,  p.  595, 
in-8»),  auribuc  à  Boniface  IX,  de  1389  à  U04, 
Tadjonclion  de  la  5«  couronne  à  la  liare  ;  on  en  a 
cependant  des  exemples  plus  anciens  dans  la  sculpr 
turc  du  XIV*  siècle,  iu>lamment  au  portail  de  Saint- 
André  de  Bordeaux. 


Î59 


CUE 


DICTtONNAIRE 


cm 


QoAnt  au  dessin,  il  n'a  certes  ni  trop  de  sé- 
cheresse ni  trop  de  maniéré.  Si  quelques  fi- 
Sures  sont  à  peu  près  effacées,  ce  n'est  pas  au 
étriment  de  toute  expression.  Un  senti- 
ment de  piété  grave  règne  sur  toutes  les 
autres  ;  les  poses  sont  très-convenables,  les 
draj[)erie&  amples  et  bien  traitées. 'La  tête  et 
Tattitude  du  Christ  méritent  surtout,  à  ces 
divers  titres,  d'ouvrir  cette  série  de  trente-et- 
uo  personnages  groupés  avec  beaucoup  d'en- 
tente et  de  perspective. 

J'ai  parlé  d'une  inscription  oui  règne  au 
bas  du  tableau  dans  toute  la  longueur  du 
mur.  Cette  découverte  me  persuada,  dès 
1  apparition  des  premières  lettres,  que  nous 
aurions  une  date  certaine  et  une  eiplica* 
tion  du  sujet  dont  je  ne  voyais  d'abord  que 
des  portions  inexplicables.  le  fus  bientôt 
détrompé,  quand  je  m'aperçus  que  la  date, 
écrite  en  toutes  lettres,  et  les  caractères  gé- 
néraux qui  se  dépouillaient  enfin  de  leur  en* 
veloppe  calcaire,  ne  pouvaient  s'accorder. 
Voici  le  texte,  sauf  aeux  ou  trois  des  der- 
niers mots  qu'on  ne  j^eut  lire,  vu  le  mau- 
vais état  de  conservation  : 

t'an  mille  quatre  et  cinq  cens  :  Jean  Fransçois 
Morin  de  céans  :  prieur  fist  faire  cest  hospice  et 

le$  aultiers  de  cest  oratoire  : blanclûr 

marqueter  :  TégUse  de  céans  et  paver  :  Prion 

Dieu  quaeux et  • .  pdon  leurs 

face.  Amen. 

Pour  comprendre  ces   souvenirs  épigra- 
phiaues,  il  faut   se  rappeler  que  1  église 
du  Saint-Sépulcre  était  un  prieuré,  dont  la 
maison  prieurale  existait  déjà  au  xv*  siècle,* 
sous  les  murs  du  sud,  et  qu'une  porte  en  en- 
corbellement était  ouverte  dans  le  mur  occi- 
dental du  transept,  à  la  suite  de  l'inscrip- 
tion. C'est  là  sans  doute  que  Jean-François 
Morin  avait  fait  construire  un  hospice,  par 
quoi  il  faut  bien  entendre,  non  point  la 
maison  même,  mais  sans  doute  un  hôpital 
destiné  aux  lépreux,  aux  pestiférés  ou  à 
ceux  des  malades  attaqués  par  quelqu'une 
des  épidémies  si  nombreuses  à  cette  époque, 
et  pour    lesquelles  se  signala  en  tant  de 
lieux  la  charité  du  clergé.  J'entends  par  les 
aultieri  de  cest  oratoire^  les  autels  auxquels 
étaient  attachés  quelques  titres  de  la  cba- 
pellenie,  dans  cette  portion  du  transse])t  qui 
pouvait  former  un  oratoire  particulier.  —  Je 
regarde  lo  mot  suivant  comme  à  peu  près  il- 
lisible, tant  les  syllabes  en  sont  confondues. 
Blanchir  et  marqueter  s'expliquent   par  ce 
cjue  nous  voyons  encore  au-dessus  de  notre 
fresque.   La    même   nappe    de  chaux  qui 
l'a  recouverte  cachait  encore  un  autre  en- 
duit blanc  coupé  en  carreaux  oblongs,  tra- 
cés à  la  sanguine  et  garnis  chacun  d'une 
étoile  à  huit  branches.  C'était  là  probable- 
ment la  décoration  de  toute  Téglise,  et  nous 
avons  rendu  à  ce  croisillon  sud  toute  celle 
qu'il  avait  eue  autrefois.  Quant  au  blanchis- 
sage de  la  fresque  même,  notre  prieur  n'en 
est  certainement  pas  coupable  ;  il  doit  être 
de  beaucoup  postérieur,  puisque  cette  pein- 


ture conservait  si  bien  dès  ce  temp9-là  sa 
fratcheur  et  son  intégrité.  Nous  voyons  eofio 
que  le  pavé  de  l'église  fut  alors  renouveléi 
ce  qui  explioue  suffisamment  pourquoi  hê 
pierres  tombales  qu'on  y  voit  sont  en  si  pe- 
tit nombre ,  et  toutes  plus  récentes  que  le 
commencement  du  xvi*  siècle. 

Après  tout,  on  ne  comprend  guère  me,  h 
prieur  figurant  seul  ici,  on  parle  de  loi  a^ 
pluriel  :  <k  Prion  Dieu  qu'à  eux  pardon  lews 
lace.  »  Le  premier  moi  altéré  ae  la  5*  ligne 
ne  serait-il  pas  un  nom  propre? 

L'inscription  de  François  Morin  est  ma 
page  de  sa  vie  oubliée  ;  c  est  aussi  un  fbojl» 
let  de  registre  où  l'église  trouve  des  rensei^ 
gnements  perdus  pour  son  histoire.  Les  to* 
niers  mots  en  sont  disparus,  je  m'emprass» 
de  le  dire,  antérieurement  à  notre  tnvA 
Au  reste,  il  nous  a  fallu  beaucoup  de  pié* 
cautions  et  de  soins  pour  conserver  eeNe 
longue  ligne  de  beaux  caractères  gothiqaei^ 
adossés  presque  toujours  deux  à  deux  par 
des  doubles  lettres,  d'une  exécnUoD  CnraNy 
correcte,  et  n'ayant  rien  de  ces  ornement 
parasites  qui,  aès  le  milieu  du  xn*  siède^ 
tourmentèrent  cette  charmante  écriture  elk 
rendirent  si  capricieuse  et  si  biz&rre.  Las 
jambages  de  nos  lettres  ont  deTèSceuCiiiiè- 
tres  de  haut  sur  6  ou  7  millimètres  de  larg». 
Ecrites  avec  une  simple  couche  de  neir  éi 
fumée,  autre  preuve  qu'elles  ne  se  np|ior> 
tënt  pas  à  la  fresque  et  lui  sont  pos(ériewei| 
elles  s^effacent  sous  la  moindre  approche  4| 
l'eau.  Quelques  «unes  même  ont  cédé  à  Fto' 
tion  de  la  brosse  qui  badigeonna  ee  V#' 
cieux  spécimen.  Il  sera  facile  et  très-ittftt^ 
tant  de  repasser  l'ensemble  de  PinsepipasB 
avec  un  pinceau  qiii  en  respecte  tous  les 
traits,  et  de  la  reconstituer  à  l'aide  d^une 
tière  plus  solide,  que  l'air  et  le 
frottement  ne  puissent  pas  altérer. 

Une  question  importante  se  préseate  na- 
turellement ici.  Cette  ligne  historique,  que 
nous  avons  été  forcé  de  diviser  en  six  pov 
la  reproduire,  est-elle  postérieure  au  ta- 
bleau qui  la  domine?  Je  n'en  doute  pas. 
Parfaitement  étrangère  à  la  peinture  exécu- 
tée peu  d'années  avant  elle,  sans  doute,  elle 
n'en  fait  aucune  mention,  et  si  nous  la 
voyons  placée  aussi  bas,  c'est  que  déjà  ea 
150&-,  dont  elle  porte  la  date,  notre  tableaa 
occupait  l'espace  supérieur  sur  une  haateor 
de  huit  pieds. 

Mais  ne  pourrait-on  pas  croire  aussi  que 
le  tableau  servait  aussi  de  retable  aux  eii(- 
tiers  dont  il  est  ici  question,  et  qu'avait  ftit 
faire  le  prieur?  —  Sans  doute  ;  mais  nous 
demanderions  toujours  comment  l'inscrip- 
tion se  tairait  sur  une  œuvre  plus  remarqua- 
ble que  toutes  celles  qu'elle  signale? 

Les  couleurs  de  la  fresque  ont  souffert 
dans  leur  éclat  du  contact  prolongé  de  la 
chanx,  dont  le  principe  caustique  ne  s'ao* 
nihile  jamais.  Beaucoup  d'égrati(^ures  aussi 
répandent  à  sa  surface  des  points  Uancf 
plus  ou  moins  considérables  qui  en  déjta- 
rent. l'ensemble.  Je  pense  qu'il  ne  faudrait 
entreprendre  de  les  effacer  qu'après  s'être 
assuré,  par  des  essais  réitérés,  que  la  teinte 


Ui 


Gffl 


D^EPIGRAPBIE. 


GHR 


2é* 


générale  n'en  souffrirait  pas.  Ce  n*est  po^lt 
un  beau  tableau,  jugé  au  point  4^  vue  4q 
Fart  actuel»  que  nous  avons  là  ;  c'est  une 
OHiffe  qui  a  sa  nature  propre  et  exception- 
nelle, et  à  laquelle  il  lauî  conserver  avant 
tout  son  allure  sociale,,  son  â^e,  sa  physio- 
oômie.  L*essentiel  »  n*est  point  que  notre 
Fortement  de  croix  paraiss^e  joli  aux  yeux 
du  vulgaire,  qui  le  ferait  yolôntiérs  refaire 
pour  Vembellir;  le  point  important,  c*est 
qaéTartiste  y  retrouve  les  souyenirs  d'tine 
époque  qui  oonuoença  à  Cimabué  et  se  pro- 
1mm  l>ar  ^iotto  et  l'angélique  peintre  de 
nasole,  jusqu!à  André  dei  Sarte,  et  Jes  quel- 
les, huîtres  qui,,  avec  eux^  firent  école.  Si  ce 
n*eif  pas  là,  à  beaucoup  près,  leur  touche 
gradinse  et  leur  ravissante  délicatesse,  c'est 
BénBOins  du  sentiment  chrétien,  et  )'exé- 
eutio»  n^  pas  trop  mal  servi  oe  qu'il  y  a  de 
pèîloiophie  catholique  dans  la  pensée  géné- 
i^lpiee.  La  planche  qui  en  a  été  publiée, 
nprésente  bien  le  caractère  de  Fœuvre,  et 
ILTatAié  Dubost  en  a  rendu  Tensemble  et 
kis  oâails  avec  une  remarquable  fidélité.  Il 
Mréeie  donc  à  sa  juste  valeur  ce  morceau 
Mr  peinture  du  moyen  Age,  l'un  des  meil- 
iNn,  dea  plus  considérables  et  des  mieux 
feiMs  de  notre  diocèse.  |La  petite  ville  si 
nminmandable  aux  antiquaires  par  ses  ma- 
pMunm  ruines  et  ses  deux  belles  églises 
iMBioeSy  le  devient  plus. encore  par  cette 
iMTelle  richesse  archéologique ,  et  nul 
fomgeur»  cherchant  les  traces  de  Ticonogra- 
imb  du  moyen  Age,  n'y  viendra  désormais 

ris  inscrire  sur  ses  tablettes  (e  PorttmeiU 
croix  de  Chau/vigny. 
CHSMNITZ,  en  Saxe. 

D.  0.  M. 
hiiTini  Hbvio  Chemnicenn^  Doctorl  pnecel- 
kill,  doclrina,  et  magoa  in  arte  experientia 
pg  GenDaniam  eeleberr.  ob  eamquo  a  Rom. 
Gmaie  Ferdinando  iu  valeUidioe  periculosis- 
ûn  aeeersilo,  duoin  Seplemviruiii  linperii 
Priacipû  Saxonîae  Maaritii  et  Âuaiiati  fralnim 
ftt  amios  XXX.  Medico  Ûdelissimo  :  in  sludiosos 
ft  pauperes  eiiam  perliberali  ac  publ.  optima- 
nuB  arUû  sludia  munifico  :  propter  pietaiem 
VKO  et  iotegritatem,  coiniiatem,  et  graliûcandi 
isgolarem  promptiludinem  omnibus  cliaro , 
vocante  Dso  ex  bac  vita  et  fmictione  ad  fi- 
nsq  ;  Uboriosiss.  cum  luctù  bonorum  magno 
wk  éesiderio  relicto  exces^i  >  conjux,  firalres, 
fatriiq;  liberi  haeredes  marilo  amantiss.  fratri 
cbrisB.  patruo  observando  praeclare  de  singulis 
■erito  hoc  monumenlum  gratiludinis  el  sempi- 
tas  aiemoriae  ergo  coosecrarunt. 

fUHaimM  Lzxiv.  m,  x.  d.  fi. 
Ikrkur  aonon.  ».  lxxiv.  m.  Jul.  d.  tii. 

(Gao8,5upp/.  aux  imcr.  deBàUf  p.  37i.) 

CHEST£RF1£LD,  dans  le  Derbysbire  en 
Angleterre. 

Eglise  de  Cheslerfield» 

Hic  sobter  humantur  ossa  Domini  Johannis  de 
^erdon  qaondam  Recloris  de  Lyndeby  in  comi- 


tatu  Notygamie  Eboracensis  diocesis.  Ei  Capel- 

laoi   CanUrie  sancti  Michaelis  Archangeli   in 

Ecclesia  parrochiali    Omniam  Sanctorum  de 

Chesterftld  Qi  obiit  secundo  die  menais  maii 

anno  Dominr  if<>  v«  :  pro  cigns  anima  sic  quaesc 

orate  prout  pro  vesiris  animabos  orare  voluerat. 

{Sépulcral  Monum.  of  the  gréai  Britain. 
t.  IL) 

CHEVRY,  près  Paris.  Village  connu  depuis 
le  XII'  siècle.  Il  est  bAti  dana  une  grande 
plaine  de  labourages,  où  l'oa  ne  voit  au- 
cunes vignes.  Sa  distance  de  Paris  est  de  six 
lieues,  vers  l'orient,  au  nord-est  de  Brie- 
Comle-Robert.  L'église  est  un  grand  vais- 
seau carré  oblong,  sans  ailes,  simplement 
lambrissé,  supporté,  du  côté  du  septentrion, 

Sar  une  grosse  tour  qui  s'aperçoit  de  loin, 
ans  le  bas  de  laquelle,  par  le  dedans,  il  y  a 
des  piliers  du  xu*  siècle.  La  sainte  Vierge  est 
la  patronne. 

On  lit  sur  la  grosse  clocbe  cette  inscrip- 
tion : 

Je  fuê  faite  pour  Chewry.  Noblb  -homme  Anlhotne 
de  Villeblanche^  Seigneur  de  Chevry,  Can  1534. 

(HoRTAUT  etMAGNY.  Dict.  de  Paris,  ei 
des  environs.) 

CHIAVES,    l'ancien  Àqum   FUmus^  en 
Portugal,  dans  la  province  Tra  I03  Montes. 
Dom.  N.  Constantin.  NB.  Ca^. 

{Cardinal  Màï,  2<h3, 2;' Mumt.,  VtOky  9.) 

GHIDDIBAL,  en  Afrique,  probablement 
dans  les  limites  de  la  régence  de  Tunis. 

Ruines  du  municipe  de  Chiddibal. 

T.  FI 

Conslan • . 

nobilib.  .  .- 

Caçsaribus  nomi- 

ni  eorum 

....«•■ 

Sua  pecunia 

MujDÎcijifi  Cl^îdibb. 

{Cardinal  Mai,  2ill,  6;  Sha.w,  Voyages, 
t.  I,  p.  217;  DoNAT.,  p. 348,  6.) 
Voy.  Seluquia. 

CHIESI,  dans  la  campagne  de  Brescia 

Inscripiion  antique  dans  Véglise  de  Saint- 

Laurent. 

Thomas  tribunus 

pro  voto  dédit. 

(MuRATORi,  p.  1949  ;  Mai,  p.  15.  n*  4.) 

GHIUSI,  l'ancien  C/ttWum ,  en  Toscane. 

Eglise    de  Saint^Mustiola. 

L 

f  Ego  Hanastasius  diac.  obtuli 

t  Marlire  XPI. 

Hic  dilecta  Deo  recubans  MusUola  quiescit 

Clara  parenUlum  clarîor  et  merito. 

Deo  gratias. 


tes 


CHR 


II. 

Dans  U  'coar. 
f  Sparge  rosas  lector  et  lilia  candida  pone, 
Et  rite  sacnim  sic  benerare  locum. 
Virtutom  gemmis  et  inorum  flore  \eDusta 
Hanc  imiure  velis,  si  bonus  esse  cupis  (1). 

C    t  XPB  fabe  yoUs  Gregorio  et  Austreconde  docis 

L  Qaod  Mastioie  optulerunt  martire  xpi 

V  Hoc  t^;men  ciburii  sublata  betustas 

S  Que  melioTe  cultu  noviliore  rediu 

I  Gedat  Dovitati  diruti  autiquius  ligni, 

0  Polcrius  ecce  inicat  nitenti  marmoris  decus 
D  Domus  Mustiole  meritu  benerandaque  fedis 

1  Roseis  virgineis  crocis  amore  paralus.  ] 

G       Mo¥ÎUor  prosapia  qui  et  de  Glaudii  prolein  : 
I         Cuius  aule  mœnia  a  fundamentis  dicayit 
I       Gregorius  armipoteus  et  robustissimus  Dô. 

m. 

Autre  pierre,  U  U  sacristie. 
Nobilis  vasia  nilensrediviva  an  fabrica  templi 
Regia  progenies  ornarunt  culmina  puicre 
FolgidusYita  pius  Gregorius  aptus  ubique 
Hoc  opus  patrarunt  Lîusprandi  tempore  régis 
Tramîtes  ut  recto  Arcadi  poiiet  in  alto 
MuBliola  praeveat  tu  post  gaudia  iliis 
Gelsus  ubique  suis  concédât  prospéra  votis 
Mox  dabltur  placide  si  non  dubitarit  oberrans 
Martyra  Sisebuti  sis  memor  aima  miselli 
XPB  fabe  votis  Gregorio  et  Austreconde  docis 
Quod  Mustiole  optulerunt  martyre  xpi 
Hoc  tegmen  ciburii  sublaia  betustas 
Que  meliore  cultu  noviliore  redit 
Cedat  novitati  diruti  antiquitas  ligni 
Pulchrius  ecce  micat  nitenti  marmore  decus 
Quod  cucumen  cuhnenis  faciendum  curavit 
0  Mustiole  meritum  veneravili  poUet 
Roseis  virgineum  croces  amore  paratum 
Guius  aule  mœnia  a  fundamentis  dicavit 
Pristina  sublata  innovavit  potestas 
Temporibus  D.  N.  Liutprandi  catholico  régis 
Exactis  tribus  lustribus  et  aristis  duobus 
Arcadi  praeoli  tempore  restituta  est  aula 
Multa  per  innomerus  complexa  modico  vorsu 
Gregorio  cristicole  complevit  iussa  mon. 

IV. 

Eglise  cathédrale. 

fable  de  marbre  fixée  au  mor.  Ancieiue  ioseriplioD  en 

letures  rooges. 

t  Hanc  ecclesiam  una  cum  pavimento 

Arjaldus  ëps  Ûeri  jussit.  A.  D.  M 

B.  hoc  tectum novatum. 

{Cardinal  Mai,  p.  83;  Gori,  t.  II,  p.  401, 
n.3.) 

(  I  )  Hi  sunt  versus  S.  Ensenii  lU,  episcopi  Toletani, 
Oxsuntque  in  1. 1.  PP.  ToUt.f  p.  28«  A.  M« 


DIGTlOMMAmE  CHR  Î64 

CHRONOGRAPHES.  (1)  Espèces  de  rébuê, 
dont  l'art  consiste  à  marquer  la  date  de 
quelque  événement ,  ou  de  la  constractioii 


(îe  quelque  édifice  en  chiffres  romains,  dési- 
gnés jpar  des  lettres  mfljuscules  ,  que  Pod 
plaçait  dans  les  mots. 

On  voyait  autrefois  à  Paris  le  chronogn- 

phe  suivant  sur  la  i)orte  d'entrée  de  l'hôtel 

de  Daupbiné,  ayant  issue  dans  les  rues  des 

Boucheries  et  des  Quatre-Vents. 

BIetà  Dejb  Gârmji  skCsul  este  paXqYe  sIt  bmi. 

(Ces  leures  désignent  raimée  17.17.) 

Sur  la  maison  attenant,  appelée  1*^^ 
royale  : 
os  MaDeàt  bâCGho  :  thoraX  bXhaVeUt  IgMi. 

(Anoée  i7«7.) 
Dans  l'intérieur  du  susdit  hôtel  : 
EN  MuTATA  DoMus,  CandesGit  PiX  VbldtI  m* 

(Année  1716.) 

Du  côté  de  la  rue  des  Quatre-Vents ,  oo 
lisait  celui-ci  : 
oMnes  poeta  DbGbt  :  neG  obeX  eXaspebat  AtÉaL 

(Année  1730.) 

(HuRTAUT  et  Hagnt,  Diciionn.  de  Paru.) 

On  trouvera  quelques  chronographes  his- 
toriques à  différents  articles  de  noire DicHmi^ 
naire.  Nous  en  grouperons  ici  quelques  au- 
tres empruntés,  comme  la  plupart  des  pre- 
miers, au  Trésor  des  inscriptions  du  P.  Labbe. 

I. 

Epitaphe  d'Adrien  Tumêbe. 

QVYM  soL  aesaVI  LYstrat  GanGrI  IgoeVS  oriW 
TYrnebVS  exhaYsto  Ck)rpore  fraGtuS  ohlU 

M.  CCCC.  LL.  X.  VV.  W.  W.  W.  W.  MU. 

(Année  1565.) 

II. 

Epitaphe  duprince  CharleSffi%s  de  PUUppeli 
FILIYS  ante  DIeM  patries  InqYlif t  In  annos. 
M.  D.  L.  w.   nui.   uu  Ex  libre  L  Mttemer 
plioseon  Ouidij.  (Année  1518.) 

III. 

CATHEBUfiE  BARATONIiB. 

D.  Claudij  Le  Begue^  apud  Biturigas  Âduoemi 
Regijt  charissmœ  coniugiSf  quœ  Penteco^es  [em 
teriia^  die  Maij  13,  Aim  4636,  cum  annes  mm 
80  expleuisset  féliciter  migrauit  ad  Superes. 
LVstra  bis  oGto  eXpLens  Gatbaris  Baratooh  Mal* 
Yno  aG  bis  seXto  soLe  reCiepta  poLo  est 

M.  CCCC.  LL.  LL.  XX,  W.  IIU  IIU 

IV. 

Chronographe  de  Christophe  de  Thau 
par  Etienne  Robert. 

FAtls  €k)nC;essit  quYa  noGle  ThYanVs,  apaCo. 

Tros  pYer  e  Gœlo  Mane  rYebat  aq  Yas. 

M.  ccccc.  L.  w.  w.  w.  n. 

(1)  Vou.f  aux  noms  d*ORLÉANS  et  de  Ukvaaif 
d'autres  epitaphes  et  épigrapbes  avec  *caiF  de  lettrei 
et  jeux  de  mots* 


ŒK 


V. 


Bbodn  liesse^  poète. 

bYS  qVinla  oGtobrIs  sVa  fala  pereglt 
liessVs  gralVs  Casla  LloqVc  Clioro. 

U  CCCC.  LL.  VV.  VV.  VV.  V.  lllll. 

VI. 

onographes  de  la  composition 
du  P.  Jean  Henri  Aubry, 

Il  ,  GALL1JE  ET   :iAVARR£  REGIS  CHRISTIAN. 

Ihronologicus,  quo  dies  mentis  et  annu$ 
ejus  ortus  âesignantur. 

I  feUciss.  au5piciisi7  Sept.  1601. 
i  6  !  qVanlls  regiio  eXoplale  loi  annos 
blls  palrlas  dlgiiVs  obire  VlGels. 
^Ve  iVosLodoICe  slbl  aiTOgal,  orlYs 
d  Vl  VIQes  lerqVe  qValcrqVc  dles. 
Aêtrœamque  inter^  ne  Castior  uUus , 
,  tê  loto  luêtior  Orbe  foret. 
ironologici.  m.  cccc.  ll.  xx.  \v.  v\\  w. 
w.  nui.  nui.  uni.  i. 

VII. 

nCI    BORBONII  DYGIS  d'aKGHIEN 

"IkronotogieuSf  quo  dies  menus  et  annus 

ejus  ortus  designantur. 
iciss.   auspiciis  8  die ,  qui  sacer  B.  Y. 

Daiali  mense  Sept;  16il. 
s  orerls  slgno  LoduICe,  dleqYe 
orllla  orlYs  lessca  Yirgo  sYos. 
Ills  orerls  bliiae  qVI  Ylrglnls  aslrls 
^Mlna  PRhCEPS  aVsplCk;  qVanlYs  cris  ! 
fres  Chronologici.  M.  ccccc.  l.  vv.  vv.  \v. 
u  nin.  uni.  uni.  i. 

VIII. 

(ANDl  BORBOMI  PRINGIPIS  COT^TII 

ïronologicus.    Natus  est  fel.  ausp,  undec. 
•  Octob.  16SD.  Die  Jouis,  horaquinla, 
YiideCles  soL  ora  ostcndcral  :  hora 
A  eral  :  atqVc  lo  VI  rite  slalVla  dics. 
ilhereas  Ycult  genllrlCe  sYb  a  Vras 
Ts  he?(rICo  MargarItaqVe  satVs. 
,  Chronol.  m.  ccccc.  l.  x.  vv.    vv.  vv.  yv. 
.  nni.  nii. 

IX. 


DEP1GR.VPU1I:;.  Cll.\  ^ii6 

''    FrVslra.  Ipso  sponsa  est  dlgnlor  Viia  loYe. 
Ckar.  Chron.  u.  cccc.  ll.  xx.  vv.  vv.  vv.    vv.  vv. 
vv.  w.  vv.  iiiii.  nui.  nui.  lui. 

A  propos  des  chidres  romains  quifiguriMit 
seuls  dans  les  ehronographcs  nous  croyons 
devoir  rapiieler  les  résultats  auxquels  est 
arrivé  M.CnasIes,  professeur.d'astronomii;  à 
racole  polytechnique,  au  sujet  des  cliifVrcs 
arabes  (1).  Par  lîi  se  trouve  résolue  Tuiit^ 
des  plus  importantes  questions  qui  aient 
été  discutées  parmi  les  savants.  On  enseigne 
généralement  que  nos  chiiFres  et  notre  sys- 
tème de  numération  nous  sont  venus  \le 
l'Inde  par  les  Arabes  ,  et  Tlionncur  de  les 
avoir  importés  en  Europe  a  été  attribua' , 
par  les  uns  à  Gerbert ,  qui  les  aurait  appris 
des  Sarrasins  d'Espagne  ,  par  les  autres  à 
Fibonacci,  mathématicien  de  Pise,  qui ,  an 
commencement  du  xiir  siècle  ,  aurait  étudié 
les  sciences  chez  les  Arabes  d'Afrique.  En 
expliquant  le  traité  de  VAbacus  de  Gerbert  ; 
m  montrant  que  les  règles  de  calcul  don- 
nées par  cet  homme  célèbre  reposent  toutes 
sur  le  principe  de  la  valeur  de  position  des 
chiffres,  qu'il  opérait  sur  un  tableau  à  co- 
lonnes, avec  des  caractères  mobiles  ressem- 
blant à  nos  chiO'res  arabes,  entln,  en  faisant 
connaître  plusieurs  traités  do  r^6acu«, com- 
posés par  uivers  auteurs,  dans  la  période  de 
temps  qui  s'est  écoulée  entre  Gerbert  et 
Fibonacci,  M.Chaslesa  complélementanéanti 
les  titres  du  mathématicien  pisan  à  la  gloire 
d'avoir  importé  en  Europe  les  chiffres  et  hi 
numération  arabes. 

Quand  à  Gerbert,  il  a  certainement  connu 
et  enseigné  ces  éléments  du  calcul  arithmé- 
tique; M.  Chasles  le  démontre  jusquàTévi- 
dence.  Mais  avail-il  pris  cette  doctrine  chez 
les  Sarrasins  d'Espagne  ,  comme  rniririno 
Guillaume  de  Malmesbury,  chroniqueur 
anglais  du  xiv  siècle?  Uicher,  contemporain 
et  ami  de  Gerbert,  ne  parle  pas  de  cet  em  - 
prunt  ;  il  se  borne  h  dire  nue  Gerbert  s'était 
livré  à  l'élude  de  la  géométrie,  qu'il  se  ser- 
vait, pour  ses  calculs,  d'un  tabeau  divisé  en 
vingt-sept  colonnes  et  de  chiffres  mobiles ,  et 
que  ses  théories  sont  exposées  dans  le  traité 
uu'il  a  adressé  à  l'écolâlre  G.  C'est  l'ouvrage 
dont  M.  Chasles  vient  de  donner  le  texte,  la 
traduction  et  le  commentaire,  et  qu'il  a  fait 
précéder,  pour  en  rendre  l'interprétation  plus 
facile,  de  1  analyse,  du  texte etde  la  traduction 
d'un  autre  traite  de  l^Abacus,  écrit  par  un  ano- 
nyme après  répoque  où  vivait  Gerbert,  mais 
antérieurement  au  xiir  siècle.  Nous  allons 
donner  en  peu  de  mots  les  résultats  les  plus 

mportants  du  travail  de  M.  Chasles. 
Le   mot  Abacus  désiirnait  h  la   fois  In 


:  BORBONIjE  DVCIS  L0NGAVILLAN£. 

féliciter  27  Augusti  memis  die,  an.  1619. 
i  ol  qYanlo  deCorarls  honore,  Yl  Cenae 
DXqYe  dies  Yi  nllVere  tibl. 
dYM  DEA  regaLl  de  sangYIne  nata 
llYr,  dio  qY»  pr.e  II  ore  deas. 
pater,  aLCLIcs,  phœbYs  pro   Yli-frine 

[CcriaiK. 
DiCTiQ>N.  D'Epiï;R\rnii:. 


science  de  Tarithmétique  et  une  espèce  de 
table  avec  laquelle  on  exécutait  les  calculs  , 
soit  sur  la  poussière,  soit  au  moyen  d  m 
chiffres  mobiles.  Celte  table  était  divisée 
en  un  certain  nombre  de  colonnes  vertica- 
les, terminées,  à  leur  extrémité  supérieure, 
par  un  arc  de  cercle ,  sous  lequel  était  fixé 
un  chiffre  romain.  C'était  Tunité  I  dans  la 

(1)  Voy.  les  Comptes  rendus  des  travaux  de  /Mc%' 
demie  des  sdenres,  i^^ô. 

9 


Î67 


CHR 


DIGTlONNAlRt; 


CHY 


première  colonne  ,  X  dans  la  seconde  co- 
lonne (en  allant  de  droite  à  gauche),  C  dans 
la  troisième,  M  dans  lu  quatrième,  XM  dans 
la  cinquième,  CM  dans  la  sixième,  et  ainsi 
de  suite  ;  en  un  mot  le  chilfre  romain  ins- 
crit dans  le  haut  de  chaque  colonne  était 
précisément  lu  décuple  du  chitfre  inscrit 
dans  la  coloyinc  |>récédcnlc.  Ces  colonnes 
avaient  clles-mômes  des  noms  particuliers. 
La  première  se  nommait  5m(;ii/an>,  colonne 
des  unités  ;  la  seconde  deccnusy  colonne  des 
dizaines;  la  troisième  centenus^  colonne  des 
centaines  ;  la  quatrième  millenns ,  colonne 
des  mille,  cl  ainsi  de  suite.  Les  neuf  carac- 
tères qu*on  traçait  dans  ces  colonnes,  après 
les  avoir  remplies  de  poudre ,  ou  qu'on  y 
pinçait  sous  la  IVtrnie  des  dés  mobiles  ,  res- 
semblaient presque  tous  à  nos  chiffres  ac- 
tuels. La  valeur  de  ces  caractères  variait 
suivant  la  colonne  où  ils  étaient  placés;  elle 
était  égale  au  produit  de  la  valeur  propre  et 
naturf^lle  du  chiffre,  par  le  nombre  romain 
inscrit  au  haut  de  la  colonne.  Ainsi  1,  2, 
3 9,  placés  dans  la  première  colorme  mar- 
quée I,  n'avaient  que  leur  valeur  absolue; 

1,  2,  3 9,  pla'jés  dans  la  seconde  colonne 

mar((uéc  X,  signifiaient  10,  20,  30....  90; 
la  première  colonne,  restée  vide  ,  tenait  la 
place  du  zéro.  Dans  la  troisième  colonne 
marquée  C,  ils  auraient  valu  100,  200,  300.... 
900  ;  les  deux  colonnes  restées  vides  h  droite 
finsant  roflice  de  deux  zéros.  Pour  écrire 
400U9,  par  exemjjle,  deuxcaractères  auraient 
suili  :  9  placé  dans  la  colonne  des  unités 
marquée  I ,  et  ii-  dans  la  colonne  des  dix 
mille  marquée  XM  ;  entre  ces  deux  colonnes 
il  y  en  avait  trois  autres,  cilles  des  dizaines, 
des  centaines  et  des  unités  ,  qui  restaient 
vides,  et  qui  remplaçaient  les  trois  zéros, 

11  est  imi)Ossible  do  ne  pas  reconnaître, 
dans  ces  combinaisons  ,  le  principe  fonda- 
mental de  notre  arithmétique,  d*après  lequel 
la  valeur  des  chillres  s'accroit  dans  une  pro- 
gression décu[)le,  à  mesure  ({u'ils  avancent 
d'un  rang  vers  la  gauclie.  Mais  Gerbcrt ,  en 
donnant  des  règles  qui  supposent  ce  prin- 
cipe, en  nommant  plusieurs  fois  par  leurs 
noms  de  singularis  ,  deccnus  ,  cetUenus  ,  les 
colonnes  de  VAbacus  ,  s'est  dispensé  de  dé- 
crire VAbacus  lui-môme  ,  et  d'erposer  le 
système  de  numération.  N'est-ce  ]ias  une 
preuve  qu'il  n'avait  inventé  ni  l'un  ni  l'au- 
tre ,  et  que  l'un  et  l'autre  étaient  parfaite- 
ment connus  de  ses  conten^porains? 

D'un  autre  côté,  on  trouve  les  règles  de  la 
numération,  telles  que  nous  venons  de  les 
reproduire,  formukes  dans  le  premier  livre 
de  la  géométrie  de  Boèce  ,  et  expliquées  à 
l'aide  d'une  table  ({u'il  appelle  aussi  Abacus. 
Malheureusement,  lescooistes  de  Boèce,  au 
lieu  de  cet  Abacus  ,  qu'il  avait  figuré  dans 
soi  traité  de  Céoméirie  ,  ont  placé  la  table 
de  multiplicalion  comme  sous  le  nom  de 
2'able  de  Pythagore ,  parce  que  Boèce  donne 
aussi  ce  nom  «^  VAbacus,  et  qu'il  en  attribue 
l'invention  à  des  pythagoriciens.  Il  y  a  six 
ans  que  M.  Chasles  avait  aperçu  cette  er- 
reur, et  que ,  remplaçant  la  table  de  multi- 
plication par  un  tableau  h  colonnes  vertica- 


les, il  était  parvenu  à  comprendre  le  pas- 
sage, jusqu'alors  inexpliqué,  de  Boèce»  et  k 
prouver  que  le  mode  de  numération  dont  ce 
|)hilosophe  fait  honneur  aux  pythagoriciens» 
est  identique  avec  le  système  de  numéra- 
tion actuel.  Nos  chiffres  arabes  mêmes,  ou 
du  moins  des  caractères  extrêmement  ana- 
logues à  nos  chiffres ,  existaient  du  temps 
de  Boèce,  et  il  les  a  décrits  lui-même. 

Kn  faisant  cette  découverte,  M •  Chasles 
affirmait  a  priori  que  le  traité  de  VAbacui 
par  (jerbcrt  devait  se  rapporter  ou  système 
de  numération  exposé  par  Boèce ,  et  cette 
nroposition  a  été  liiise  hors  de  doute  par  le  . 
Mémoire  dont  nous  rendons  compte. 
^  Il  résulte  donc  des  recherches  de  M.  Chas- 
les que  les  expressions  de  chiffres  arabes^ 
numération  arabe,  sont  inexactes,  erronées  ; 
que  nous  tenons  des  Romains  et  nos  chîf> 
fres  et  notre  manière  d'écrire  les  nombres; 
et  que  les  Romains  eux-mêmes  les  leuaieat 
peut-être  des  Grecs ,  puisque  Boèce  en  at- 
tribue l'invention  h  des  disciples  de  Pytha- 
gore. 

Voyez  encore    dans    notre    Dictioimmrs 
Liège  ,  Orléaiss. 

CHYPRE ,  île  de  la  Méditerranée  ,  dépeu-.. 
danl  de  l'empire  olloman. 

Le  recueil  de  Mgr  le  cardinal  Mai  ne  ren- 
ferme qu'une  seule  inscription  provenant 
de  celte  lie.  Elle  se  trouve  dans  un  iiot  près 
de  Paphos  ou  Baifo,  gravée  sur  un  rocher  à 
côté  d'une  image  de  ^aint.  En  voici  le  texte: 
sic  sic 

'ïircp  t^xïç  TMÏ  aoTt/)(aff  Ftopyiov  vxooûcx.  itml  x&t^ 
vi&)v  aÙToO  TTO..  Muç  ÏTwniifijtvtv  rèv^cov  d..  ri  x.< 


XOYTC. 


(CiiANDLEB.  Voyages 9  p.  18,  n*15;  Cardi' 
nul  Mai  ,  p.  19.) 
Les  inscri|>tions  du  moveuâgesout  très- 
nombreuses  dans  cette  île ,  ainsi  que  les 
églises  qu'y  ont  laissées  les  Français.  Nous 
ferons  connaître  ces  monuments  en  repro*' 
duisant  les  rap[)orts  où  M.  de  Mas  Latrie  les 
a  décrits.  Ces  rapports  adressés  à  M.  le  mi- 
nistre de  riustruclion  publique  ont  paru  les 
uns  dans  le  recueil  des  Archives  des  miuions 
scienlifiaues  et  les  autres  dans  la  bibhothè- 
que  de  l'Ecole  des  chartes. 

Publier  rapport  à  AI.  le  Ministre  de  Tiiu- 
Iruclion  publique,  par  M,  de  Mas  Lairie, 
chargé  en  IS'itG  d'une  mission  en  Chypre  {\). 

Monsieur  le  iuini5tro, 
En  me  rendant  dans  l'île  de  Chypre  pour 
continuer  une  étude  que  j'avais  cômmeucéa^ 
en  France  sur  Tllistoire  des  Croisades ,  j(f 
ne  pouvais  croire  que  tous  les  monuments 
élevés  par  les  Français  en  ce  nays,  au  moyen 
âge,  eussent  unticM-emeut  disparu  du  ko1i 
mais  j'étais  loin  d'espérer  qu'il  en  restât  dei 
ruines  aussi  nombreuses  et  aussi  belles  que 
celles  que  je  reconnus  dès  mes  premières 
excursions.  A  mesure  que  j'avançai  dans  le 
pays ,  j'appréciai  mieux  ses  richesses  mo- 
numentales et  j'acquis  bicntùl  la  conviction 

(1)  Archives  dei  riirssrfrs  seicnhfiques,  t.  I,  p.  80Î 
rt  stiiv. 


cm 


'D^EPIGRAPIIIE. 


CHY 


ttO 


de  Chypre  seule,  malgré  les  ravages 
s  dont  elle  a  souffert  depuis  quatre 
reoferme  encore  nulanl  de  monu- 
ntéressanls  pour  riiistoirc  de  nos 
amants  d'outre-iner  qu('  la  Syrie,  et 
s  que  Rhodes,  Constantinopic  et  les 
rArchipel  réunis.  J*ai  retrouvé,  en 
IDS  toutes  les  provinces  de  l'Ile ,  à 

à  Famagouste  ,  h  Limassol ,  h  Ca- 
,  h  Poli ,  etc.,  dans  les  montagnes 
;  de  Cérines  et  du  Car)>as ,  comme 
1  pays  de  Paphos ,  du  mont  Olympe 
i  Ikssôrée,  des  édilires  de  la  plus 
chitecturo  gothique  ,  des  églises , 
selles ,  des  couvents ,  des  chAteaux 
irnos  anciens  croisés  tixés  en  Orient. 
tribuant  ces  constructions  aux  Fran- 

ne  donne  rien  aux  conjectures  ni 
habilités.  Lors  môme  que  le  style  de 
litecture  et  le  mode  de  leur  exécu- 
iseraient  quelque  incertitude  sur  le 
li  les  a  vus  s*élover  ou  la  nation  qui 
lifiés,  les  armoiries,  les  tombeaux, 
îptions  en  français  qui  décorent  leurs 

qu'on  retrouve  dans  leur  enceinte, 
ent ,  sans  discussion ,  leur  nationa- 
;elquefois  môme  elles  précisent  la 
leur  fondation. 

rirai  ailleurs ,  plus  au  complet ,  ces 
mts  divers  en  stiivant  Tordre  de 
néraire  ;  je  crois  préférable ,  pour 
r  un  aperçu  général  de  leurs  formes 
rie  de  leur  architecture,  de  les  réu- 
Jeux  classes ,  afin  do  les  examiner 
e  suivant  la  nature  de  leur  destina- 

d'entrer  seulement  dans  quelques 
ur  les  plus  importants  ou  sur  ceux 
ervenl  le  mieux  les  cnractères  ori» 
les  tem|»s  de  leur  construction, 
linerai  donc  aujourd'hui  les  édifices 
s  élevés  par  les  Français  dans  Tile, 
t  pour  d'autres  nolicus  la  description 
uments  religieux ,  des  tombeaux  et 
)iries.  Je  ne  rai)|>ellprai  pas  les  évé- 

Sui  ont  rendu  célèbres  dans  This- 
hypre  quelques-uns  des  châteaux 
jrai  à  parler ,  les  sièges  qu'ils  ont 
;,  les  légendes  populaires  ou  les 
us  certains  que  les  temps  nous  ont 
is  sur  leur  londation ,  ou  les  évé- 

dignes  de  mémoire  dont  ils  ont  été 
e.  Les  notions  de  ce  genre  appar- 

à  l'histoire,  et  je  me  propose  seu- 
le donner  ici  une  description  ar- 
que de  ces  châteaux. 
it  me  borner  aux  monuments  édi- 
dant  le  règne  dus  princes  français , 
rai  même  qu'un  mot  des  enceintes 
ie  et  de  Famagouste,  les  seules  villes 
sment  fortifiées  de  Tilc,  parce  que 
Dparts  sont  d'une  date  postérieure  à 
de  Tartillerie  ou  d'une  construction 

B. 

inte  de  Nicosie ,  élevée  en  1507  par 
tiens,  forme  une  étoile  régulière  du 
itions  triangulaires  ,  dont  les  angles 
■s  sont  arrondis.  Le  mur  est  bâti 
système  particulier  qui  mérite  d'être 
arrivé  à  peu   près  à  moitié  do  sa 


hauteur,  il  est  brusquement  incliné  vers 
l'intérieur  du  la  ville,  sur  les  terre-pleins 
qui  le  soutiennent ,  do  nianiùre  à  présenter 
aux  projectihis  ennemis  un  angle  obtus,  dis- 
position peut-ùtre  habile,  mais  qui  n'a  pu 
sauver  la  plaou  lors  du  siège  dos  Turcs.  Il 
est  vrai  que  les  ingénieurs  vénitiens  avaient 
laissé  en  dehors  des  ouvrages ,  et  à  une  pe- 
tite dislance  des  fossés  une  suite  de  rollines 
d'où  l'on  domine  toute  rencuinte.  Ce  liou,  si 
bien  disposé  pour  laltaquo ,  fut  occupé  par 
les  batteries  de  .Mustaptia ,  en  1370 ,  et  la 
ville  fut  réduite  après  un  siège  de  quarante^ 
cinq  jours ,  malgré  sa  résistance  opiniâ- 
tre. Au  temiis  des  Lusignans ,  une  partie 
des  hauteurs  méridionales  était  renfermée 
dans  rinlérieur  des  rem))arts ,  qui  compre- 
naient un  espace  triple  de  l'étendue  actuelle 
de  la  ville.  Un  contemporain  a  constaté  que 
les  Vénitiens ,  pour  effectuer  leur  malheu- 
reux projet  d'enceinte,  avaient  détruit,  outre 
le  château  royal ,  quatre-vingts  églises  ou 
couvents,  parmi  lesquels  était  le  monastère 
de  Saint- Dominique,  de  Saint-Denis  des 
Lusignans. 

Les  fortifications  de  Famagouste  sont  in- 
tactes et  d'une  construction  remarquable  par 
le  choix,  la  taille  et  l'assemblage  des  pierres. 
Les  murs  de  l'enceinte  sont  droits  et  lisses; 
ils  sont  couronnés  de  créneaux  rectangu- 
laires et  protégeai  à  leurs  angles  par  des 
tours  d'une  construction  semblable  h  celle 
du  rempart.  Deux  portes  seulement  donnent 
accès  à  l'intérieur  :  le  port  de  mer,  s  ouvrant 
au  sud,  et  la  porte  de  terre  défendue  [)ar  un 
large  fossé,  un  pont-levis,  une  herse  et  une 
double  clôture.  Le  rempart  méridional  arrive 
au  rivage  môme ,  comme  dans  la  ville  ac- 
tuelle de  Gênes ,  enveloppe  complètement  la 
place  de  tous  cotés  et  se  termine  à  l'est  par 
un  grand  bastion  carré.  Ces  travaux  doivent 
être  de  différentes  époques.  L'histoire  de 
Chypre  nous  api^rond  (jue  Jacques  H  de 
Lusignan  répara  les  anciennes  fortifications 
de  Famagouste  ;  il  est  certain  aussi  que  les 
Vénitiens  y  ont  élevé  ou  reAiit  quelques  ou- 
vrages, car  on  trouve  le  lion  de  saint  Marc 
et  les  noms  des  nrovéditeurs  Foscarini  et 
Priuli  gravés  en  plusieurs  endroits  ;  mais  le 
plan  général  du  renceinte  actuelle  et  la  plu- 
|)art  des  constructions  existantes  doivent 
ap)>artenir  aux  Génois ,  qui  firent  de  Fama- 
gouste, pendant  un  siècle,  leur  boulevard 
commercial  dans  les  mers  de  Syrie.  Il  faut 
remarquer,  toutefois,  que  les  remparts  élevés 
dès  la  fin  du  xni*  siècle  par  les  Lusignans 
autour  de  la  ville ,  avaient  la  môme  dispo- 
sition qu'ils  ont  conservée  sous  les  Génois , 
les  Vénitiens  et  les  Turcs  ,  car  en  1378,  au 
rapport  d'André  Gataro,  les  galères  cata- 
lanes ayant  forcé  la  passe  du  port,  arrivèrent 
jusqu'au  pied  de  la  courtine  que  baignait  la 
mer. 

A  rinlérieur,  Famagouste,  sauf  quelques 
édiiices  ,  n'est  qu'un  amas  de  ruines  et  do 
décombres  ;  à  la  fin  du  siège  de  1571 ,  qui 
dura  un  an ,  et  le  lendemain  de  la  prise , 
elle  ne  devait  pas  offrir  un  aspect  plus  dé- 
solé. Los  Turcs  n'ont  songé  qu'à  faire  quel- 


2^1 


CHÏ 


DICTIONNAIRE 


CHT 


ques  réparations  aux  remparts,  dont  ils 
gardent  rentrée  avec  une  crainte  supersti- 
tieuse. 

Le  chAteau  de  Cérines ,  si  célèbre  dans 
]*lnstoire  des  Lusignans ,  n*esl  pas  encore  un 
édifice  qu'on  puisse  considérer  comrae  ap- 
partenant en  entier  au  temps  des  Français  ; 
de  notables  parties  ont  été  reconstruites  par 
les  Vénitiens  et  appropriées  au  service  de 
-  l'artillerie.  Dans  son  ensemble,  il  forme  un 
grand  quadri  iatère  entouré  d*un  fossé,  flanqué 
de  deux  grosses  tours  rondes  vers  la  mer  et 
de»  tours  carrées  vers  la  terre;  le  tout  d'une 
construction  aussi  belle  que  celle  de  Fama- 
gouste.  Le  rempart,  haut  de  plus  de  ÏO  pieds 
et  large  de  12,  est  partout  crénelé.  II  est  percé 
au  tiers  de  sa  hauteur,  et  de  distance  en 
distance  ,  de  larges  embrasures  pour  le  jeu 
des  canons.  Les  tours  rondes  ont  plusieurs 
étages  de  bouches  à  feu ,  ou  du  moins  de 
salies  destinées  h  les  recevoir  ;  il  v  reste 
encore  quelques  canons  de  fer  rouilles,  pro- 
venant de  labriques  turques ,  et  quelques 
pi'èces  de  bronze  vénitiennes.  On  lit  sur 
Tune  de  ces  dernières  :  Galeacius  Albergeli 
me  fecU  j  entre  le  lion  ailé  de  la  République 
et  récusson  du  maître  fondeur.  Les  pailies 
les  plus  anciennes  de  ce  château  me  parais- 
sent être  les  constructions  intérieures.  Tout 
autour  d'une  esplanade  qui  occupe  le  bas 
do  la  forteresse,  sont  des  pièces  et  des  salles 
voûtéesservantautrefoisdemagasinsd'armes, 
de  dépôts  de  provisions  et  de  logements 
pour  les  soldats.  Les  fours  existent  encore  : 
00  sont  de  petites  constructions  isolées  et 
en  forme  de  ruche.  Les  a[)partemeDts  que 
devaient  habiter  les  princes  quand  ils  séjour- 
naient dans  ce  château  sont  à  l'ouest  ;  quoi- 
qu'ils soient  aujourd'hui  ruinés ,  on  recon- 
naît leur  ancienne  destination  aux  ornements 
des  baies  et  de  leurs  moulures.  Du  même 
côté  est  la  chapelle  ,  petite  nef  en  ogive , 
tournée  vers  l'Orient ,  et  aujourd'hui  déla- 
brée. Trois  colonnes  de  marbre  soutiennent 
encore  la  retombée  des  arcs  de  la  voûte; 
leurs  chapiteaux,  dont  le  galbeest  plus  évasé 
que  celui  des  chapiteaux  antiques  ,  sont  or- 
nés de  grenades  et  de  feuilles  de  vigne. 

Limassol  et  Paphos  possèdent  aussi  d'an- 
ciens châteaux  élevés  sur  le  rivage  pour 
protéger  leurs  ports.  Ils  remontent  au  temps 
des  Lusignans  ,  ainsi  que  Tindiquent  leurs 
baies  en  ogive  ;  on  sait  même  que  celui  de 
Limassol  a  été  réédifié  par  le  roi  Janus ,  au 
XV'  siècle  ;  mais  les  créneaux  dentelés  que 
l'on  remarque  sur  leurs  murs  ont  été  faus 
dans  les  premiers  temps  de  la  conquête  otto- 
mane; aujourd'hui,  tes  Turcs  les  laissent 
tomber  en  ruine.  Le  consul  de  France  se 
trouvant  l'année  dernière  à  Paphos  avec  le 
gouverneur,  ou  voulut  tirer  le  canon  du  fort 
en  leur  honneur;  au  premier  coup  de  f('u , 
une  partie  du  rempart  lut  ébranlée  et  croula 
dans  la  mer  avec  sa  batterie. 

Arrivons  aux  châteaux  qui  appartiennent 
en  entier  au  temps  des  Lusignans,  et  qui 
n'ont  pu  être  altérés  par  des  constructions 
)>ostérieures,  puisque  leur  démentèlement 
ou  leur  abandon  date  du  commencement  de 


la  domination  vénitienne.  Les  p«uif 
sont  les  châteaux  de  Dieu-d'Amour 
Saint-Hilarion ,  de  Buffavenl  ou  de  la  B 
de  Kantara  et  de  Kolossi. 

Ce  dernier  est  une  grosse  tour  isoléf 
la  campagne;  quant  aux  autres,  on  n'c 
rait  pas  une  idée  exacte  si  on  se  les  i 
sentait  semblables  pour  l'ensemble  et  I 
position  aux  anciens  châteaux  de  Fi 
avec  leurs  fossés ,  leurs  ponts-levis  et 
corps  de  liâtisses  à  grandes  façades. 

Les  Lusignans,  en  fondant  ou  plu 
reconstruisant  les  châteaux  <le  l'île ,  c 
hauteurs  de  S.'iint-Hitarion,  de  Buffavi 
de  Kantara  étaient  défendues,  dès  le  i 
des  gouverneurs  grecs,  pardesfortîfica 
les  Lusignans  ne  s'étaient  pas  proposé 
quement  d'y  construire  des  demeures  i 
usage  ;  ils  avaient  déjà  les  palais  de  N 
et  de  Famagousle ,  les  maisons  de  plai 
de  Slrovilo,  de  Chili,  de  Cherokidi 
Bassilia ,  qu'ils  habitaient  quelquefois 
trois  châteaux ,  de  Saint-Hilarion,  de  1 
vent  et  de  Kantara,  situés  dans  les  mont 
du  nord  de  l'Ile,  le  premier  seul  étaj 
fois  un  château  fort  et  une  résidence  rc 
quant  aux  autres,  les  princes  francs  ai 
eu  surtout  l'intention  d'en  faire  des 
I esses  qui  pussent  leur  servir  de  prisa 
dépôt  d  armes,  et  de  refuge  poureux-OD 
dans  un  cas  extrême. 

On  avait  à  cet  effet  saisi  les  poini 
plus  escarpés  de  la  chaîne  de  montagne 
traverse  I  île  do  l'ouest  à  l'est,  entre 
machii  et  le  cap  Saint-André  ;  on  les 
enveloppés  de  remparts ,  de  pavillons 
nelés  et  d'autres  moyens  de  défense  ; 
sant  et  taillant  le  roc  quand  il  pouvait 
lieu  de  muraille;  profitant  de  toutes  les 
lies  pour  y  avancer  une  redoute,  de  toi 
endroits  planes  pour  y  asseoir  une  i 
une  chapelle  ou  une  lour.à  meurtrière 
telle  sorte  que  l'ensemble  du  ch&teau 
sentait  une  réunion  de  pièces  et  de  cor 
logis  séparés  presque  toujours ,  et  ind^ 
danls  les  uns  des  autres ,  plutôt  qu'un 
tènie  de  constructions  continu  coma 
offraient  autrefois  la  Bastille  ,  Coucy ,  oi 
nos  jours  encore ,  le  château  de  Vincei 
construit  dans  le  même  siècle  qui  a  r\ 
lever  la  plupart  des  châteaux  de  Cb 
Cette  disposition  était  foin  de  nuire  à  I 
fense,  car  on  communiquait  d'un  bftti 
h  l'autre  par  les  cours  et  les  rempar 
l'aspect  général  n'en  est  pas  augoui 
moins  imposant  que  celui  des  vieux  chà 
que  nous  venons  de  citer.  On  n'y  reti 
pas ,  il  est  vrai ,  leurs  belles  façades  et 
grands  donjons  ,  mais  on  est  étonné  d'j 
sélager,  jusi^u'aux  hauteurs  les  plusc 
pées  ,  au  milieu  de  cyprès  et  de  genévi 
de  magnifi|ues  citernes,  des  galeries 
tenassHS  crénelées,  d'élégantes  chapi 
I  ou  ne  peut  qu'y  admirer  l'art  avec  h 
I  ingénieur  a  fait  serpenter  les  rempart 
les  rochers  \es  plus  abruptes;  l'on  esK 
veillé  de  voir  comment  il  a  pu  asseo; 
un  plan  aussi  rapide  des  pavillons ,  dtt 
ridors  et  des  voûtes  superposi^es  les 


CHY 


DEPIGRAPHIE. 


CHY 


Vil 


*es9  comment  il  o  nu  tHiili<'r  de  si 
)urelies  au  soiumel  de  nx'.Iiers  h  \nc. 
sport  seul  dos  mnlériaux  h  ces  élé- 
surprenantes  a  di\  coûter  d(^s  peines 
Un  caractère  qui  distingue  enion* 
aux  de  Chypre,  et  en  ijénéral  Inutt  s 
Iructions  de  l*ile,  des  construclions 
mce,  c'est  qu^iu  lieu  des  toits  aitjus 
]ues  qui  de[»arent  (lueliiuefois  ces 
s  ,  surtout  dans* le  Nord  ,  elles  sont 
)Sf  en  Chypre  comme  en  Syrie,  par 
asses  dont  les  lignes  horizontales 
D  plus  bel  eiïet.  Ajoutons  que  dans 
rs  monuments,  principalement  dans 
lauY ,  i'oj^ive  et  lt>  plein  cintre  sont 
it  employés  pour  former  les  arcs  des 
en  que  ces  châteaux  aient  été  cons- 
1  XIII*  au  XIV  siècle,  épociuc  où  To- 
miDait   presque  exclusivement   en 

l'Amour, dont  le  nom  me  paraît  être 
rupliun  d*une  autre  dénomination 
ùenne,  est  le  plus  ^rand  et  le  plus 
Meau  de  Chy[)re.  C'était  le  seul  des 
les  Lusignails  aimassent  à  séjourner, 
Acile  de  reconnaître,  dans  fintérieur 
jis  enceintes, les  piùces(iui  servaient 
;ion  aux  princes  quand  ils  venaient 
la  saison  des  fortes  chaleurs. 
est  qu*après  une  marche  de  trois 
îur  les  flancs  de  la  monlai^ne  île  Cé- 
qu'en  fiartant  de  Fungi  Chifllick,  à 
1  de  cette  ville  ,  on  arrive  à  la  pre- 
3rle  du  château.  Klle  est  aujourd  hui 
it  il  n*est  pas  possible  de  reconnaître 
lit  son  système  de  clôture;  on  voit 
m  qu'elle  n'était  protégée  à  rexlé- 
par  un  fossé ,  ni  par  un  pont-levis  ; 
tle  entrée ,  comme  les  créneaux  et 
*s  du  petit  )iorch(ï  dans  lequel  elle 
iccès,  n'était  qu'un  ouvrage  avancé 
de  défense  ù  une  seconiie  |)orte. 
îst  au  fond  de  ravaîit-LOur.à  gauche, 
ice  au  midi  ;  elle  est  crénelée.Hsur- 
d'un  moucharaby  de  six  consoles 
re-lobes  ,  construction  doit  le  nom 
la  forme  siMuble  avoir  été  emprunté 
France  à  TOrient,  car  on  en  voit  de 
les  aux  minarets  du  Caire,  à  la  for- 
de  Damas  et  à  Tenceinte  de  la  ville 
nortes.  La  norte,  |)eu  élevée  et  en 
ntre,  était  défendue,  comme  je  Tai 
les  créneaux  et  les  tours  latérales; 
ersait  le  rempart  et  communiquait  à 
ide  cour  inclinée  sur  le  |)enchant  de 
agne.  Lors  môme  que  Tennemi  eût 
forçant  ces  premiers  obstacles ,  pé- 
lans  la  cour,  il  n'eût  surmonté  (jue 
idres  diiricultés  de  son  entreprise. 
es  construclions  supérieures  étaient 
:s  de  telle  façon  que  les  défenseurs 
3t  lancer  leurs  traits  sur  lui  pendant 
lit  à  gravir ,  par  une  montée  ardue, 
la  seconde  enceinte,  formée  de  tours 
aleries  crénelées.  Là,  en  retraite  et 
se  trouve  un  corridor  étroit,défendn 
LX  portes  en  o^^ive  ,  qui  seules  lui 
lient  d'arriver  plus  haut ,  et  qui  de- 
ui  opposer  une  résistance  d'aula:it 


plus  longue,  (]u  il  était  oblige  de  combattre 
sur  un  terrain  in^'i^al,  pierreux  et  escarpé. 
Aussi  voit-on  r|ue  h;  château  de  Dieu-d  A- 
mour  n'a  jamais  été  pris  de  vive  force  :  Je 
vieux  sire  de  Beyrouth  lui-mémo,  un  des 
plus  habiles  ca|)  laines  de  Chyi^re,*  aidé  de 
tous  les  hommes  d'armes  du  nays  ,  ne  put 
en  déloger  les  trouj^es  de  Frédéric  11 ,  et  les 
impériaux  l'assiégèrent  vainement ,  après 
(qu'une  capitulation  Teut  rendu  aux  Lhy- 
l)riotes. 

Quand  on  a  passé  le  corridor  en  voûte  d'o- 
give, on  se  trouve  véritablement  dans  l'en- 
ceinte du  château,  et  au  milieu  des  corps  do 
bâtiments  destinés,  soit  h  la  défense,  soit  h 
l'habitation.  11  est  impossible  do  suivre  au- 
jourd'hui le  plan  de  ces  constructions,  bou- 
leversées par  la  pioche  et  la  mine,  sur  un 
sol  jonché  de  débris  informes  ;  mais  on  in- 
géra do  leur  imp<irtance  et  de  leur  étendue 
fiar  ce  fait,  que  j'ai  remarqué,  malgré  les 
démolitions  elfectuées  dans  les  trois  encein- 
tes, plus  de  soixante  pièces  de  diiférente» 
dimensions,  dont  les  quatre  murs  existent 
encore.  Aussi  les  Turcs  auraient-ils  dû  ré- 
server pour  Ci<!  seul  château  la  dénomination 
|)oétiqne  du  Yuz  bir  n\  les  cent  et  une  mai- 
sons, qu'ils  donnent  également  à  Uutlavent 
et  à  K  an  tara. 

Les  édifices  renfermés  dans  la  deuxième 
enceinte  s'étendent  sur  les  deux  penchants 
de  la  montagne.  On  neut  encore  reconnaître 
la  destination  do  quelques-unes  de  ces  cons- 
tructions. Un  grand  pavillon  h  deux  étages, 
placé  hors  de  la  portée  des  traiis  et  ouvert 
sur  la  merde  Caramanie,  devait  être  une  des 
parties  principales  do  ra{)j)artement  royal. 
Il  a  deux  salles  de  80  pieds  de  long  sur  20 
pieds  de  large,  éclairées  chacune  |>ar  six  fe- 
nêtres. De  son  étage  inférieur,  cm  passe  sur 
une  terrasse,  d'où  un  escalier  conduit  dans 
une  basse-cour,  fermée  au  nord  par  un  édi- 
fice crénelé,  de  vi'igt  |)as  do  large  et  renfer- 
mant neuf  chambres  ou  magasins.  Ce  fort 
termine  ren\;einte  vers  le  nord,  côté  qui 
était  suflisamment  proté^^é  |)ar  l'escarpement 
eifrayant  de  la  montagne  et  des  rochers  sur 
le$((ùels  il  re[)Ose. 

A  coté  de  la  grande  salle  est  une  chapelle, 
autrefois  probablement  un  oratoire,  dont  la 
façade  olfro  encore  l'image  d'un  saint  avec 
un  nimbe  peint  à  frescpie.  Un  prêtre  vient 
chaque  année,  le  jour  de  saint  Hilariou,  cé- 
léSrer  la  niesse  dans  ce  lieu  solitaire.  La 
chapelle  du  château  n'est  pas  éloignée  et 
communique  avec  le  pavillon,  quoiqu'elle 
en  soit  détacliée.  Des  pilastres  et  des  colon- 
nes engagées  dans  le  mur  soutenaient  sa 
voûte,  aujourd'hui  écroulée.  Le  chevet,  tour- 
né h  l'orient,  est  terminé  on  concfuo  ou 
voûte  de  four  ;  h  côté  sont  deux  petites  ni- 
ches ou  hémicycles  où  l'on  retrouve,  comme 
sur  les  murs,  des  restes  de  fresque  roujjo  et 
bleue.  L'église  était  éclairée  par  deux  lenè- 
tres  gothiques  encore  intactes,  ot  par  une 
troisième  baie  ouverte  h  l'instar  des  iirecsv 
au  milieu  du  chevet,  comme  iiour  éclairer  le 
sanctuaire;  elle  était  précédée  d'un  porche 


175 


CllY 


DICTIONNAIRE 


GHT 


m 


on  pièce  couverte  qui  semble  avoir  fait  par- 
tie d'un  corridor. 

Une  troisième  enceinte  domine  toutes  les 
constructions  dont  je  viens  de  parler  et  com- 
plète le  système  de  défense  du  château. 
Avant  dV  arriver,  on  remarque  à  droite  une 
citerne  à  ciel  ouvert  d'une  construction  très- 
hardie.  Elle  est  comme  scellée  aux  tlancs  du 
rocher,  qui  la  ceint  de  deux  édités  ;  ses  murs 
▼ers  le  nord  et  Test  paraissent  n'avoir  pas 
moins  de  30  pieds  de  haut  ;  ils  ont  5  pieds 
«l'épaisseur  et  sont  soutenus  vers  l'oui'Sl  par 
quatre  solides  conlre-foits  de  1  mètre  de 
large.  A  Tintérieur,  la  citerne  est  longue  de 
57  pieds,  large  de  k2.  Kn  inohlant  h  la  ))orte 
de  l'enceinte,  on  aperçoit  les  traces  d'un 
escalier  qui,  à  travers  les  hlocs  de  pierres 
et  les  genévriers,  conduit  à  un  petit  fortin 
en  voûte  d'ogive,  détaché  h  l'extrémité  des 
rochers  vers  le  sud-outsl.  Six  grandes  meur- 
trières, pratiquées  dans  l'épaisseur  de  ses 
xnurs,  permettaient  de  lancer  dss  traits  au 
delà  des  bâtiments  et  des  enceintes  jusqu'au 
fond  des  vallons  du  nord  et  du  sud.  Pour 
parvenir  à  la  porte  donlj*ai  parlé,  la  pente  est 
encore  plus  rapide  que  dans  la  première  cour: 
ici  le  moindre  taux  pas  ferait  rouler  un  homme 
dans  la  citerne  ou  le  précipiterait  sur  les 
rochers.  Qu'on  son^e  a  la  position  d'enne- 
mis placés  sur  ce  terrain,  et  obligés  de  se 
couvrir  des  traits  qui  leur  étaient  lancés  des 
terrasses  supérieures  I  Biais  les  assiégeants 
n*0Jit  dû  jamais  pénétrer  jusqu'à  cette  hau- 
teur. 

L'entrée  ogivale  de  l'enceinte  est  intacte  ; 
elle  a  encore  les  trous  par  oii  Ton  passait  les 
poutres  pour  consolider  la  clôture.  La  porte 
s'ouvre  sur  une  grande  cour  plénière  entou- 
rée de  rochers  ou  de  constructions  crénelées, 
et  fermée  h  l'ouest  par  une  galerie  de  trois 
étages.  Le  milieu  du  bâtiment  a  été  ouvert 
par  la  niine  et  a  croulé  au  fond  des  préci- 
pices ;  mais  les  grandes  ruines  qui  en  res- 
tent encore,  appuyées  sur  les  hauteurs  de 
droite  et.  de  gauche,  laissent  a))précier  la 
bonne  qualité  des  pierres  emnloyées  dans  la 
c!onstruction,  leur  taille  régulière,  leur  ajus- 
tement précis  et  le  soin  apporté  dans  l'orne- 
mentation générale  de  ce  beau  corps  de  lo- 
gis, qui  a  dû  être  habité  souvent  par  les 
princes.  Sa  pièce  principale  a  20  mètres  de 
long  sur  8  mètres  de  large  ;  ses  fenêtres  sont 
divisées  en  deux  baies  à  plein  cintre,  au- 
dessus  desquelles  s'ouvrent  de  petites  ar- 
cades do  trèfles  et  de  quatre-feuilles  à  jour, 
qu'enveloppe  me  arcade  supérieure  en  ogi- 
ve. Des  bancs  en  pierre  régnent  autour  de 
ces  fenêtres  élégantes,  d'où  la  vue  s'étend 
vers  l'ouest  sur  les  riches  coteaux  de  Karava, 
de  Lapithos,  aux  magnifiques  Jardins  de 
palmiers  et  d'orangers  d'Acheropiti,  de  ïre- 
mithi,  de  Vassilia,  où  le  roi  Hugues  IV<les- 
cendait  souvent  pour  s'entretenir  avec  le 
savant  Georges  LapitIu'S  de  littérature  et  de 
philoso[)hie. 

Au-dessous  de  celte  salle  en  est  une  autre 
d'égale  dimension  ;  h  côté,  dans  les  deux 
étages  se  trouvent,  d'autres  pièces  moins 
grandes,  scrvanf  probablement  de  chambres 


h  coucher  et  dont  quelques-unes»  compan- 
bles  aux  chambres  des  maisons  de  Pompéi, 
n'ont  pas  plu<%  de  deux  fois  la  grandeur  aun 
lit.  Du  côté  opposé,  vers  le  sud-est  cl  sur  le 
pic  dominant  toute  la  montagne,  est  encore 
un  autre  petit  château  complet, avec  ses  rem- 
parts, ses  meurtrières  et  ses  tourelles.  C'é- 
tait comme  un  dernier  donjon,  un  dernier 
refuge,  ou  plutôt  ce  n'était  qu'un  belvédère; 
car,  à  ces  hauteurs  inaccessibles,  aue  pou- 
vait-on craindre  derennemi,s'il  n'était  d^à 
maître  des  cours  et  des  galeries  inférieures 
du  château  ?  J'ai  mesuré  la  hauteur  de  ee 
point,  le  plus  élevé  de  la  chaîne  septentrio- 
nale de  Tîle,  ot  jai  trouvé,  au  moyen  duba* 
romètre  Bunten,  709",  7  ou  2,329  pieds.  Ce 
sont  à  peu  |)rès  les  deux  tiers  de  la  hsulevr 
du  Vésuve  et  la  moitié  du  Puy-de-Dôme. 

De  ce  point,  la  vue  est  encore  nlus  étcndoe 
que  du  rem[)art  de  l'ouest.  Elle  cmbfeane 
vers  l'Orient  toute  la  côte  de  Chypre  jus- 
qu'au cap  Saint-André,  où  d'abord  les  regards 
se  portent  sur  Kicbini,  sur  le  château  delà 
Reine  et  le  beau  cloître  de  Lapais,  dont  je 
parFcrai  |)lus  tard.  Vers  le  sud,  une  élévation 
cache  Nicosie  et  ne  laisse  apercevoir  qu'un 
coin   de  la  Messôrée  ;   mais   par-dessus  la 
montagne,  on  voit  briller  la  mer  de  Laraaca 
et  de  Limassol  ;  au  nord,  on   suit  toute  II 
cdte  de  Caramanie,  et  l'on  distingue  aisé- 
ment, vis-à-vis  du  château  de  Saint-HilariOD, . 
les  fortifications  de  la  petite  ville  d'Anamour,   - 
qui  porta  quelque  temps,  sous  le  règne  des 
Lusignans,  le  pavillon  chrétien. 

Le  château  de  Buffavenl,  appelé  aussi  cU- 
teau  de  la  Reine,  est  situé  à  trois  lieues  nord-  - 
est  de  Nicosie,  à  une  heure  au  nord  du  con-  ' 
vent  de  Saint-Jean  Chrysoslome.  Il  est  d'ua 
accès  plus  difficile  encore  que  le  château  di 
Saiut-Hilarion,  et,  comme  ce  dernier,  il  n'i 
jamais  été  forcé  par  l'ennemi.  On  ne  peut 
croire  qu'il  n'y  ait  eu  autrefois  une  commu- 
nication praticable  avec  le  bas  de  la  monta- 
gne ;  mais  les  Vénitiens  ont  dû  détruire 
toute  trace  d*escalier,  quand  ils  prirent  le 
parti  de  diminuer  le  nombre  des  forteresses 
de  l'Ile  et  de  concentrer  leurs  garnisons  dans 
les  places  maritimes.  Aujourd'hui,  pour  par- 
venir à  la  première  porte  du  château,  il  faot 
s'aider  des  mains  autant  nue  des  pieds  dans 
un  sentier  escarpé  entre  l'es  rochers,  et  as^ 
surer  sa  marche  aux  troncs  des  cyprès  oui 
ont  poussé  dans  le  roc,  si  on  ne  veut  rouler 
dans  les  précipices. 

En  pénétrant  dans  l'intérieur,  on  voit  que 
Bulfavent  est  construit  d'après  le  même 
système  queSaipt-Hilarion.  Une  double  en- 
ceinte sé|)are  le  château  en  deux  partiesassex 
éloignées  l'une  de  l'autre,  et  formées  chacune 
de  chambres,  do  magasins  et  de  forts,  com- 
muni(piant  entre  eux  ou  isolés,  suivant  l'exi- 
gence du  terrain.  Les  constructions  princi* 
pales  se  trouvent  dans  la  première  enceinte 
et  sont  étngéos  sur  le  penchant  du  rocher 
vers  la  plaine  de  Nicosie  ;  l'enceinte  supé^ 
rieure  renferme  les  derniers  donjons,  qui 
reposent  sur  les  sommets  les  plus  élevés  et 
dominent  au  nord  et  au  suJ,  depuis  Cériiies 
et  Lapais  d'un  côlé,  jusqu'au  muni  Olvmpa 


CHT 


DEPIGRAFHIE. 


CHY 


«18 


lessArée  de  l*autre.  Comme  du  Laul 
rHilarioD  cl  do  Kantara,  on  voit  du 
Buffavent  la  mor  et  la  côte  de  Cara- 
1  nord,  la  mor  d'Egypte  au  sud.  Aussi 
ion  favorable  uvait-clh^  tait  choisir  ce 
pour  point  d*obsiTvation  parles  Lu- 
qui  y  avaient  établi  un  guet  chargé 
ler,  par  des  feux,  ra[)prociie  des  oa- 
X  gardes  do  Cérines  et  do  Nicosie. 
lies  du  château  lie  la  Heine,  les  iK)rtes 
en ty  paraissent  avoir  été  nrescfue  tou- 
jive  ;  ou  y  reconnaît  seulement  quel- 
iDS  cintres,  autant  (]u*il  est  possible 
er  depuis  que  les  pierres  de  taille  qui 
it  les  arcnaes  d'entrée  ont  été  descel- 
»  salles  d'habitation  ou  de  dépôt  sont 
'andes  et  bien  moins  nombreuses  qu'à 
larion  ;  il  n'en  reste  |)lus  que  quinze 
deux  enceintes.  Elles  sont  entières, 
urs  ont  conservé  leur  toiture  en  voûte 
i  rintérieur,  en  terrasse  au  dehors, 
lelques-unes  s'ouvrent  des  citernes 
?eaux  profonds,  qui  ont,  à  différentes 
«détenu  des  personnages  importants. 
lit  didiciie  (le  [iréciser  la  date  de  la 
n  de  ce  cliâteau  ;  ce  qui  est  certain, 
il  y  avait  un  fort  sur  la  montagne 
ivent  dès  le   xu'  siècle,  à  Tarrivée 

de  Lusi^nnn,  et  ce  qui  parait  en- 
rs  de  doute,  c'est  que  l'éilifice  ac- 
»artieut  en  entier,  sauf  peut-être  les 
ms,  au  temps  des  princes  français. 

sa  dénoniination  do  château  de  la 
il  est  possible  ({u'elle  n'ait  pas  plus 
îcle  de  date  et  qu'elle  provienne  de 

accréditée  par  l'ignorance  des  ca- 
le Saiut'JeanChrysustome,quicroient 
T  l'antique  portrait  de  la  reine  fonda- 
leur  monastère  et  du  château  voisin. 
.  lire  dans  Mnriti  et  Ali  Bey  les  fabuleu- 
itures  decette  prétendue  Veine,  simple 
e  Vénitienne  de  la  noble  famille  Mo- 
!  portrait,  conservé  avec  soin  derrière 
le  Saint-Jean  Chrvsostoine,  est  un  ex- 
celte dame  et  du  jeune  Anlonin  Moli- 
bablement  son  fils,  ainsi  que  l'indique 
scriptioD  (1)  peinte  sur  le  panneau  : 


&CHCJC  •  TIC^.  A8 

(^IALTTB?)      MO  lumo 
m  8  »     MOAINO 


ibleau  est  point  sur  bois,  h  fond  d'or, 
style  grec  suivi  h  Venise.  11  repré- 
aint  Jean  l'Aumônier  recommandant 
erge  Antonin  et  Marie  Molino,  agc- 
s  devant  elle.  L'église  du  couvent  de 

.  Scuvic-  Tnç»  ooOXïîf.  Tov.  ©loO.  ^\aùioLÇ^  xov. 
li.)  HoXtvo.  xaî.  *Av?ovivov.  tgO.  ^i/ÎTrrou.  Mo).ivo. 

^dela  senanie  de  D.cu,  Marie  de  ,  ,  ,  Molino, 
min  (fils)  de  Philippe  Molinn, 


Saint-Jeau-Chrysostomefut  peut-étredotéeou 
restaurée  au  têm)is  des  Vénitiens  nar  Marit^ 
de  Molino,  et  le  souvenir  de  cette  libéralité, 
imparfaitement  conservé  par  le  tableau  que  la 
donatrice  ou  rhégounn>ne  fit  exécuter  à  cette 
occasion, aura  fait  croire  quelque  temps  après 
que  ce  portrait  rappelait  les  traits  de  la  fonda- 
trice du  couvent  et  du  château.  Il  ne  faut  pas 
plusdecent  ans  pour  accréditer  de  semblables 
erreurs  dans  un  pays  où  Ton  n'écrit  presque 
jamais,  et  od  les  moines  ne  savent  pas  lire. 
Le  château  de  Kantara  est  situé  à  l'orient 
de  la  chaîne  des  montagnes,  dans  la  province 
du  Karpas,  entre  Daulo  au  nord,  et  Komake- 
bir  au  sud.  Restauré  et  probablement  agrandi 
par  les  premiers  Lusignans,  il  fut  rebâti  en 
partie  par  Jacques,  fils  de  Jean  11,  au  xiv*  siè- 
cleetdémanleléauxv*  par  les  Vénitiens.  Quoi- 
que la  montagne  sur  laciuello  il  est  situé  soit 
presque  aussi  élevée  <pie  relies  de  Saint-Hi- 
larion  et  de  Bulfavent,  ses  pointes  sont  moins 
escarpées  et  le  pied  du  château  plus  facile- 
ment accessible.  C'est  sans  doute  h  ces  con- 
ditions moins  favorables  que  la  forteresse  du 
Karpas  doit  d'avoir  été  prise  plusieurs  fois 

[lar  les  ennemis,  ({ui  n'avaient  [m  emporter 
es  châteaux  do  l'ouest. 

Kantara  est  moins  étendu  et  plus  com- 
pacte, si  l'on  peut  dire,  que  ces  cierniers.  Il 
semble  que  les  ingénieurs  chargés  d'assurer 
la  défense  de  ce  point,  reconnaissant  le  dan- 
ger des  pentes  praticables  qui  pouvaient  con- 
duire à  ses  pieds  du  côté  du  nord  et  de  l'est, 
aient  doublé  la  force  des  murs  et  les  aient 
ramassés  autour  d'un  plus  petit  espace.  Deux 
grosses  tours  protègent   la  porte    ouverte 
dans  l'épaisseur  du  rempart,  et  qui  commu- 
nique a   une  basse-cour  qu'entourent    les 
corps  de  bâtiments.  Les  tours  et  les  courti- 
nes du  nord  ont  sauté  sous  la  mine  ;  les  par- 
ties conservées  enveloppent  le  haut  de  la 
montagne,  en  descendant  de  l'ouest  au  sud 
et  à  l'est.  11  y  a  là,  comme  dans  les  autres 
châteaux,  une  chapelle,  des  magasiiis,  des  ca- 
veaux, des  citernes,  des  salles  voûtées  et  pt»r- 
cées  de  meurtrières,  (lui  ne  présentent  rien 
de  particulier  après  ce  que  nous  avons  dit 
des  châteaux  précédents  ;  j'ai  remarqué  seu- 
lement au  rempart  de  Kantara  une  disposi- 
tion que  je  n'ai  pas  retrouvée  dans  les  autres 
forts.  Vers  le  sud,  loin  de  la  porte  d'entrée 
et  loin  de  la  partie  des  murs  où  l'ennemi 
devait  diriger  ses  attaques,  s'ouvre  une  po- 
terne à  l'extrémité  d'un  couloir  étroit   que 
(>rolége  une  voûte  solide,  en  descendait  vers 
les  rochers.  Cette  petite  porte,  «u'on  aurait 
pu  laisser  ou  verte  sans  danger,  même  pendant 
un  assaut,  car  elle  donne  sur  des  eswïrpements 
à  pic,  laissait  communiquer  avec  la  campagne 
quand  l'entrée  principale  était  bloquée,  et 
permettait  d'envoyer  un  émissaire  au  dehors 
dans  un  moment  de  danger  ou  de  surprise. 
Je  dois  parler  avec  quelques  détails  do  la 
tour  de  Kolossi  ou  du  C'o/o*,  comme  on  l'ap- 
pelait au  tenq>s  où  elle  était  le  chef-lieu  do 
la  commanderie  des  Hospitaliers  de  Chypre. 
Les  Grecs  et  les  Turcs  la  désignent  sous  h; 
nom  de  Coula  y  dénomination  dérivée  peut- 
être  de  Colos,  et  api)liquée  aujourd'hui  in- 


i79 


CHY 


DICTIONNAIRE 


CHY 


distincloineiit  par  les  habitants  de  Tile  à  tous 
les  châteaux  isoles. 

Situe  h  une  lieue  de  la  mer  et  à  égale  dis- 
t.'ince  h  peu  près  de  Piskopi  et  de  Zagatzi,  le 
t^olos  domine  toute  la  plame  qui  s*étend  de- 
]'uis  ces  villes  jusqu'à  Liraassoi  ;  il  peut  ôtro 
classé,  pour  son  architecture  et  sa  conser- 
vation remarquables,  parmi  les  plus  beaux 
édiQccs  français  qui  aient  été  construits  au 
niojen  âge  et  (]ui  existent  encore  aujourd'hui 
danslllo.  Cest  une  grosse  tour  carrée  sans 
tourelles  aux  angles,  de  soixante-cinq  pieds 
de  côté  et  de  quatre-vin|;ts  pieds  de  hauteur 
environ,  dont Tentréc,  située  à  dix  pieds  aii- 
dessus  du  sol,  est  tournée  vers  la  mer;  un 
pont-levis  s'abattait  autrefois  du  seuil  h  la 
terre  et  livrait  passage  pour  entrer  dans  la 
tour  ou  pour  en  sortir.  On  l'a  remplacé  de- 
puis longtemps  par  une  rampe  en  maçon- 
nerie qui  facilite  le  transport  des  cotons  et 
des  garances  dans  ses  vastes  salles,  car  le 
Goios  est  heureusement  conservé  et  sert  de 
magasin  h  l'une  des  {rlus  riches  fermes  do 
Tile  de  Chypre.  Sous  la  rampe,  s'ouvre  une 
petite  porte  voûtée  donnant  dans  un  étage 
souterrain  de  trois  salles  en  ogive.  Le  mur 
est,  h  cet  endroit,  de  neuf  pieds  d'épaisseur. 

Je  n'ai  pu  retrouver  les  traces  de  l'ouvrage 
avancé  qui  protégeait  sans  doute  cette  fa- 
çade du  château  ;  mais  à  quatre  pas  en  avant 
du  rempart  oriental  existe  encore  un  mur 
crénelé  de  trois  ou  quatre  mètres  de  haut 
sur  quatre  pieds  d'épaisseur,  relié  à  la  tour 
des  deux  côtés.  Ce  mur  semble  aujourd'hui 
n'avoir  d*autre  destination  que  de  protéger 
les  fenêtres  de  l'étage  inférieur  éclairé  par 
la  petite  cour;  cependant  il  a,  outre  sa  porto 
pnncipale,  pratiquée  en  ogive  vers  la  cam- 
pagne ,  une  seconde  porte  latérale  ouverte 
dans  la  clôture  que  je  suppose  avoir  existé 
devant  la  façade  du  pont-levis. 

La  façade  méridionale  de  la  tour  où  est  le 
pont-levis  n'est  percée  que  de  deux  fenêtres 
éclairant  le  second  étage;  elle  est  défendue 
à  la  hauteur  de  la  terrasse  et  dans  l'axe  de 
la  porto  qu'elle  surmonte,  d'un  moucharaby 
è  cinq  consoles,  assez  semblable  aux  mou- 
charabys  du  château  de  Saint-Hilarion,  mais 
d'un  style  moins  sévère;  ses  consoles  sont 
formées  de  trois  contre-lobes  en  retraite,  et 
les  parties  vides  séparant  les  consoles  sont 
découpées  en  lobes  que  surmonte  une  ar- 
cade ogivale.  La  façade  orientale  est  décorée 
de  quatre  écussons  en  marbre  blanc,  incrus- 
tés dans  une  grande  croix  à  branches  égales, 
ancienne  forme  de  la  croix  de  l'ordre  de 
l'Hôpital.  Au  centre  de  ces  emblèmes  est 
l'écu  royal  des  Lusignans,  car  les  propriétés 
des  Hospitali(îrs,  en  Chypre,  étaient  toujours 
subordonnées  au  souverain  domaine  du  roi. 
L'écu  écartelé  de  la  croix  de  Jérusalem,  du 
lion  sur  champ  burelé  des  Lusignans,  du 
lion  d'Arménie  et  du  lion  de  (Chypre,  ne  peut 
être  antérieur  h  Taniiée  1393,  époque  de  la 
réunion  des  trois  couronnes  dans  les  armes 
de  la  maison  de  Chypre.  Mais  celte  circons- 
tance ne  préjuge  en  rien  l'Age  de  la  tour,  qui 
est  probablement  bien  plus  ancienne  que  tes 
nrmoirirs  dont  elle  est  aujourd'hui  décorée. 


Le  bras  gauche,  le  bras  droit  et  le  croisilloo 
inférieur  de  la  grande  croix  Ggurée  sur  b 
façade  renferment  d'autres  écussons  de  .plus 
))clite  dimension  que  l'écu  royal.  Le  premier 
écu  est  écartelé  au  premier  et  au  quatrième 
quartier  de  la  croix  de  l'ordre  de  l'Hôpital, 
disposition  qui  indique  toujours  les  armoi- 
ries d'un  grand  maître  ;  au  deuxième  et  au 
troisième  d'une  fasce,  emblème  héraldique 
d'Antoine  Fluvian,  élevé  au  magistère  en 
1^21,  et  de  Jean  de  Lastic,  nommé  pour  le 
remplac:^rà  sa  mort,  en  15^37.  L'autre  éca« 
écartelé  comme  le  précédent  au  premier  ei 
au  quatrième  canton  de  la. croix  Je  l'ordre, 
appartient  h  Jacjjnes  de  Mîlli,  grand  matlre 
de  1V5V  à  IVOl,  dont  il  porte  la  flamme  en 
chef  des  deuxième  et  troisième  quartiers  (IJ. 

Les  façades  du  nord  et  de  l'ouest  sont  per- 
cées de  fenêtres  au  premier  et  au  deuxième 
étage;  aux  mêmes  plans,  deux  constructions 
saillantes  servant  de  latrines  s'avancent  hors 
du  mur  par  deux  consoles  en  encorbelle- 
ment. Le  côté  nord  est  percé  en  outre,  àboit 
pieds  h  peu  près  au-dessus  du  soi,  de  trois 
ouvertures  étroites  donnant  jour  dans  l'étage 
souterrain.  Un  moucharaby  de  trois  consoles^ 
desservi. par  la  terrasse,  défend  l'approche 
de  ces  fenêtres  et  de  tout  le  rempart  septen- 
trional. 

Entrons  maintenant  dans  l'intérieur  du 
chûteau.  Il  est  divisé  en  deux  étages,  sans 
compter  les  basses  fosses.  L'aire  du'premier 
est  un  peu  inférieure  au  seuil  de  Ja  porte 
d'entrée;  le  second  est  recouvert  par  la  ter- 
rasse. 

Le  premier  étage,  à  la  hauteur  de  la  rampe, 
est  divisé  en  deux  grandes  salles  :  celle  de 
gauche  est  subdivisée  en  deux  pièces  voû- 
tées et  en  ogive.  Dans  celle  de  droite,  une 
trappe  mobile,  ouverte  sur  les  salles  infé- 
rieures, permettait  de  communiquer  avee 
elles  quand  la  porte  extérieure  était  marée. 
Ces  salles  ,  au  nombre  de  trois,  voûtées  en 
ogive  et  moins  hautes  que  les  autres,  étaient 
sans  doute  destinées  aux  mag^asins  et  an 
cuisines.  Les  chevaliersde  service  se  tenaient 
sur  la  terrasse  et  dans  les  pièces  du  rez-de- 
chaussée  ;  l'appartement  supérieur  était  ré- 
servé au  capitaine  de  la  tour  ou  au  comman- 
deur de  Chypre,  quand  il  venait  résider  à 
Kolossi.  Un  escalier  à  vis  de  trente-quatre 
marches,  pris  en  partie  dans  l'éjuiisseur  de 
mur,  en  partie  sur  le  pallier,  conduit  àxet 
étage  ;  il  n'est  compose  que  de  deux  gran- 
des salles  de  vingt  mètres  de  long  sur  dix 
mètres  de  large  ;  le  mur  de  refend  qui  sé- 
pare ces  chaud)res  est  ouvert  aux  deux  ex- 
trémités de  deux  portes  en  ogive  ;  au  centrai 
deux  larges  cheminées,  qui  devaient  servir 
rarement.  Quatre  fenêtres  eu  plein  cintre 
surbaissé  sont  pratiquées  dans  Tépaisseor 
du  mur,  qui  est  ici  de  cinq  ou  six  pieds  ;  leur 
embrasure  retient  des  sièges  en  pierre  sur 
ses  trois  côtés. 

L'escalier  continue  au-dessus  de  cet  étage 

(1)  J'ignore  il  quel  digiiitaîre  appirienaîi  l*éca  de 
rroisillon  vertical  dont  les  quatre  caillons  offrent  niM 

flcui'  d«  li«. 


CHY 


D^EPICRAPHIE. 


cnv 


nduit  sur  la  terrasse ,  en  déboucnanl 
un  lanlernon  h  toit  plat.  Arrivé  )è,  on 
mTesur  une  belle  plntc-forme  de  vingt 
is  carrés,  autour  de  ]a(|uolle  rùgne  un 
et  de  deux  pieds  et  demi  de  haut,  garni 
»oeaux  rectangulaires,  qui  doublent  son 
ioo.  Des,  meurtrières  vcrlicales  et  on 
isure  sont  ménagées  au  fonJ  de  chaque 

SIeine.  Les  merlons  sont  assez  rnp- 
les  uns  des  autres  ;  mais  h  certaines 
ces  se  trouvent  des  espaces  plus  grands 
rvaient  sans  doute  à  la  manœuvre  des 
s  machines  de  guerre.  Aux  côtés  ni» 
du  nord,  on  voit  les  ouvoitures  des 
moucharabys  ;  au  contre,  ini  grand 
frculaire  divisé  par  un  mur  est  la  dou- 
sue  des  cheminées  de  raf)partement 
pal.  A  l'angle  nord-ouest,  vis-è-vis  l'es- 
devait  s'élever  aulrotbis  un  petit  jm* 
dont  on  reconnaît  rassietto,  ot  qui 
<  soit  de  lion  d'observation,  soit  d'abri 
me  cloche.  Ce  signal  était  souvent  em- 
dans  les  châteaux  pour  donner  Tévoil 
>Idats  des  piècos  inférieures,  et  peut- 
D  existait-il  un  semblable  au  Colos  ; 
es  gardes  de  la  tour  avaient  un  autre 
1  de  communication  entre  ses  divers 
:  cVst  un  conduit  d*un  j*ied  de  Jar- 
l  de  huit  pouces  d'ouverture,  dont  on 
qjue  Torilice  sur  la  façade  ouest  de  la 
se,  et  qui  se  prolonge  jusqu'au  plan  du 
evis,  en  s*ouvrant  aussi  sur  Télage  du 
audeur.  Ce  canal  étroit  n'avait,  sans 
d*au(rc  destination  que  de  donner  pas- 
la  voix  d'un  étage  a  Tautre.  Il  a  dû 
plus  d'une  fois  à  signaler  rapproche 
isseaux  catalans,  génois  ou  égyptiens, 
nrent  si  souvent  désoler  do  leurs  in- 
DS  les  riches  cami)agnes  dos  pays  de 
sol  et  de  Paphos,  sous  le  règne  dos 
seurs  de  Pierre  J",  le  vainqueur  d'A- 
Irie  et  de  Salalieh. 

orne  à  ces  détails  ce  que  j*avais  à  dire 
âteaux  francs,  dont  il  reste  de  grandes 
en  Chypre.  Il  en  est  plusieurs  autres 
importants  et  moins  bien  conservés 
lax  qui  viennent  de  nous  occuper.  11 
de  les  citer;  ce  sont  :  Castria  ,  château 
impliers,  sur  un  rocher  peu  élevé,  au 
la  c6te  méridionale  de  Cnrpas,  entiè- 
t  ruiné  ;  Chity ,  maison  de  plaisance 
isignans,  h  deux  lieues  de  Larnaca,  où 
ivent  des  portes  en  ogive  donnant  ac- 
QS  une  cour,  et  de  grandes  citernes  si- 
autrefois  au  milieu  de  jarJins  ;  Pota- 
hAteau  royal  dont  il  reste  quelques 
18  près  du  village  de  ce  nom  et  sur  la 
I  de  Jalia,  au  nord-est  de  Dali  ;  Sigouri, 
]lbflteau-Franc ,  sur  le  Pidia,  construit 
roi  Jacques  l"  pour  tenir  les  Génois 
lec  dans  Famagouste,  ot  démoli  par 
aitiens;  eMfin,  Cherokidia,  au  bas  du 
ainsi  nommé,  dans  le  Masoto. 
eroicr  château,  après  avoir  ap))artenu 
impliers,  puis  aux  Hospitaliers,  était 
riété  des  Lusignans  dans  le  xv'  siècle* 
narqué  dans  les  ruines  qui  en  restent 
ranues  salles  h  doux  étages  dont  les 
s  inférieures  sont  en  baies  rectangu- 


laires et  au  second  étage  en  plein  cintre , 
tandis  q[ue  la  porte  d*entrée  est  gothique. 
L'emploi  simultané  de  ces  dilférentes  formes 
de  baies  apparli(*nt  généralement  aux  cons- 
tructions du  XIII'  siècle.  11  est  certain  d'ail- 
leurs par  l'histoire  que  le  chAteau  de  Che- 
rokidia remonte  aux  premiers  Lusignans, 
puisqu'il  existait  di\jà  au  commencement  du 
XIV*  siècle  et  que,  détruit  au  xv*  par  les 
Egyptiens,  il  fut  laissé  en  ruine  par  les  pro- 
véditenrs  de  Venise. 

A  côté  des  trois  salles,  dont  la  toiture 
n]existe  plus  aujourd'hui,  est  une  grande 
pièce  voûtée  en  ogive,  qui  est  peut-être  la 
jirison  où  une  partie  des  Templiers  furent 
incarcérés  Tan  1307,  par  suite  des  ordres 
venus  de  la  cour  d'Avignon,  qui  projetait, 
dès  cette  époque,  la  su|)pression  de  cet  Or- 
dre ambitieux.  Non  loin  du  chÂtoau  et  dans 
les  dépendances  probables  de  ses  anciens 
janHns,  on  voit  encore  une  église,  petit 
vaisseau  latin,  recouvert  aujourd'hui  de  fres- 
ques grecques.  Quoique  éloignée  du  village 
et  presque  abandonnée,  cell»'  chapelle,  an- 
pelée  Panaia  ton  Kampou,  Notre-Dame  du 
Champ,  est  bien  connue  des  paysans  des  en- 
virons, qui  viennent  souvent  y  brûler  des 
cierges  devant  une  image  de  la  Vierge.  Kam- 
po5  désigne  en  Chypre  tout  terrain  plainier; 
mais  serait-ce  faire  une  conjecture  trop  ha- 
sardée que  de  voir  conservé  dans  Ja  déno- 
mination particul'ère  de  Toraloire  de  Chero- 
kidia le  souvenir  du  sanglant  combat  de 
H:>6,  qui  coûta  la  vie  h  tant  de  seigneurs 
chypriotes,  à  tant  de  chevaliers  français  ve- 
nus pour  combattre  les  Mameloucs ,  et  qui 
se  termina  par  la  prise  du  roi  Janus  lui- 
môme?  Kendu  h  la  liberté  et  revenu  du  Caire, 
le  roi  n'aurnit-il  |)as  voulu  honorer  la  mé- 
moire de  ses  fidèles  compagnons  d*armes,  et 
marquer  le  lieu  oi!i  il  avait  été  fait  prison- 
nier, en  y  élevant  une  chanolle  sous  l'invo- 
cation de  Notru-Dame  du  Champ  de  bataille? 

Les  châteaux  forts  dont  je  viens  de  parler 
appartenaient  tous  au  riomaine  de  la  cou- 
ronne ou  aux  ordres  religieux;  on  en  cher- 
cherait vainement  en  Chypre  qui  eussent 
été  la  propriété  particulière  de  simples  feu- 
dataires,  comme  il  y  en  avait  au  moyen  âge 
un  si  grand  nombre  en  Europe  et  même  en 
Syrie.  La  diûérence  de  la  situation  et  des 
institutions  politiques  de  ces  pays  explique 
la  différence  que  l'on  remarque  dans  les 
usages  féodaux. 

En  France,  comme  dans  le  reste  de  l'Eu- 
rope, aux  XI*  et  XII*  siècles,  les  hommes  no- 
bles transformèrent  leurs  habitations  en  for- 
teresses, non  pas  seulement  dans  des  vues 
d'indéf-endance,  mais  par  le  besoin  urgent 
d'assurer  leur  défense  personnelle  au  milieu 
du  trouble  général  et  de  l'aifaiblissement  du 
pouvoir  souverain.  En  Syrie  l'action  de  la 
royauté,  quoique  plus  forte  qu'en  Europe  au 
xii«  siècle,  était  cependant  affaiblie  encore 
par  les  privilèges  des  grands  vassaux  que  les 
Assises  avaient  sanctionnés  en  môme  temps 
et  aussi  expressément  que  les  droits  de  la 
royauté;  il  y  avait  de  plus  en  Syrie  la  né- 
cessité de  fortifier  sur  tous  les  points  un  pays 


^B85 


CHV 


DICTION  NAIKE 


CHT 


snns  cesse  ouvert  aux  adressions  do  Ten- 
nenii.  De  le,  le  grand  nombre  de  forteresses 
ap|)artonai)i  au  roi ,  aux  ordres  religieux  et 
aux  .«cigneurs,  qui  se  trouvaient  dans  les 
principautés  de  Jérusalem  ,  de   Tripoli   et 
d'Antioche.Riendftsembl«l)len'existaenChy- 
pre  sous  les  Lusignans,  ni  dans  la  condition 
sociale  ni  dans  la  léj^^islalion.  La  mor  qui  en- 
vironne le  pays  lui  donna  plus  de  sécurité; 
et  dès  Torigine  de  rétablissement  qu'y  fon- 
deront les  Lfîlins  au  xir  siècle,  la   royauté 
y  fut  plus  puissante  qu'elle  no  l'avait  été  en 
France   et  en   Syrie   defiuis  deux   siècles. 
Toute  autorité  individuelle  autre  que  celle 
du  roi  fut  anéantie  par  le  consentement  des 
hommes  liges  et  par  le  contrat  qui  les  liait 
au  souverain,  dont  ils  tenaient  toutes  leurs 
propriétés.  Aussi  n'y  eut-il  jamais  dins  le 
royaume  des  Lusignans  ni  grands  fiefs  de  la 
couronne,  ni  seigneuries  indépendantes,  ni 
guerres  privéï'S  ;  et  par  suite  i-l  n'y  eut  ja- 
mais d'autres  fortifications,  outre  les  chft- 
teaux  des  contoralions  militaires,  sur  les- 
quelles  le   roi  avait   encore  autorité,  que 
celles  qui  appartenaient  à  la   c(»mmunauté 
des  hommes  liges,  ou  plutôt  au  roi,  seul 
chef  et  détenseur  de  cette  communauté.  Le 
chevalier  chypriote  ne  pouvait  élever  de  for- 
tifications sur  sa  seigneurie,  comme  le  che- 
valier de  Syrie,  parce  que,  seule,  la  haute 
cour  présidée  par  le  roi  ou  son  lieutenant, 
pourvoyait    aux    moyens   de    défense    du 
royaume  ;  il  n'avait  pas  à  se  prémunir  con* 
tre  les  attaques  de  son  voisin,  comme  le  sei- 
f^neur  de  France,  parce  que  le  roi  était  tou- 
)Ours  prêt  et  toujours  assez  fort  pour  le  dé- 
lendre  et  punir  son  agresseur. 

Aussi,  retrouve-t-on  très-peu  d'anciennes 
demeuresseigneuriales  en  Chypre,  parce  que, 
moins  fortes  que  des  châteaux,  elles  ont  été 
plus  facilement  démolies  par  les  habitants 
des  villages  voisins,  qui  s'y  sont  ai)provi- 
sionnés  de  matériaux  nour  bâtir  leurs  mai- 
sons. Les  ruines  de  celles  que  j*ai  reconnues 
à  Pyrgos  et  dans  le  Karpas  semblent  avoir 
appartenu  à  des  habitations  élégantes ,  vas- 
tes, solides  même,  mais  qui  n'avaient  au- 
cune ressemblance  avec  les  forts  châteaux 
élevés  par  les  barons  de  la  Bretagne,  de  la 
Bourgogne ,  de  la  Picardie  ou  de  l'Ile-de 
France.  • 

Je  consacrerai  un  prochain  rapport  à  la 
description  des  principales  églises  gothiques 

?ue  possède  encore  Tile  de  Chypre.  Cette 
tude  me  fournira  l'occasion  de  signaler, 
plus  à  propos  qu'il  n'était  possible  de  Te  faire 
en  traitant  des  constructions  militaires,  les 
caractères  particuliers  à  l'architecture  chy- 
priote pendant  le  règne  dos  princes  français, 
leurs  rapports  et  leurs  difTérences  avec  les 
systèmes  d'architecture  suivis  en  France  aux 
mêmes  époques. 

J'ai  l'honneur  d'être  avec  un  profond  res- 
pect   etc.  L.  DE  Mis  Latrie. 


Seoond  m  apport  adrené  à  U,  le  minîjli 
rinstruction  publique,  par  M,  de  M^t 
trie^  chargé  en  18M  d'une  mî$sion  en  Chi 

Paris,  le  30  juîllel  1841 

Monsieur  le  Ministre, 

Je  vais  décrire  aussi  exactement  que 
sible,  dans  celte  nouvelle  lettre,  les  édi 
religieux  élevés  par  les  Français  en  Cbj 
sous  le  règne  des  Lusignans.  Je  ne  par 
que  des  monuments  conservés  en  entiei 
qu'«^  nous,  ou  dont  il  reste  d'assez  gra 
ruines  pour  que  nous  puissions  en  rc 
naître  le  plan  général ,  en  apprécier  H 
mentntion,  et  déterminer,  au  moins  app 
mativent,  l'éimque  de  leur  conslructio 
signalerai,  h  la  fin  de  ma  notice,  les  rap 
nombreux  de  ces  édifices  avec  les  e{ 
gothiques  de  France,  et  j'essaierai  di 
trouver  les  causes  qui  ont  amené  quel 
diiférences  caractéristiques  entre  leurs 
tèmes  d'architecture. 

Pour  mettre  de  l'ordre  dans  cette  def 
tion,  quelquefois  minutieuse,  et  éviti 
même  temps  des  longueurs  ou  des  r^ 
tiens,  j'indiquerai  d'avance  les  division 
je  vais  suivre.  Je  m'occuperai  d*aborc 
églises  de  Nicosie,  puis  de  celles  de  F 

f;ouste,  de  Paphos,  de  Limassol,  on  de 
ieu  de  l'abbaye  de  Lapaïs. 

NICOSIE. 

Mosquée  de  Salnie-Sophlc.  (Ancieooe  cttliMn 

D'anciennes    chroniques  indiquent 
réglisedeSainte-Sophie, commencée  en 
sous  le  règne  de  Henri  P'  de  Lusignan 
l'archevêque  Albert,  fut  terminée  en 
sous  Henri  1",  par  l'archevêque  Eust 
Le  plan  de  l'église,  l'ensemble  de  son  i 
lecture  et  de  son  ornementation  répoi 
parfaitement  à  ces  dates,  car  Sainte-St 
de  Nicosie  est  une  église  gothique  de 
ogival  élancé;  ses  [)ortails,  ses  fenêtra 
meneaux,  ses  feuillages  portent  tous 
preinte  do  cette  sévérité  régulière  et  de 
simplicité  élégante  qui  appartiennent  er 

[)re  aux  monuments  du  xui*  siècle.  Tel 
a  Sainte-Chapelle  de  Paris,  à  iaquel 
peut  comparer  la  cathédrale  de  Nicosi 
tenant  compte  de  l'élévation  plus  çraoi 
la  première  église  et  des  autres  diffén 
de  détail  que  la  description  fera  conn 
Sainte-Sophie  de  Nicosie  ne  ressembi 
rien  ni  à  la  basilique  de  Constantin,  ni 
cune  autre  église  de  style  grec.  N'em| 
tant  aucun  des  éléments  de  son  pian  i 
sa  décoration  au  goût  byzantin,  elle  es 
tée  une  église  essentiellement  franqi 
gothique.  Semblable,  par  sa  disposîtio 
nérale,  aux  églises  de  la  première  muil 
xiii*  siècle,  elle  forme  une  belle  nef  c 
rallélogramme,  terminée  par  un  hém» 
à  laquelle  des  transsepts  construits  an 
de  sa  longueur  donnent  la  figure  d'une 
latine.  Elle  a  ^0  mètres  à  sa  laçade  et  7 
très  ou  200  pieds  de  profondeur  hors  < 

vre. 

L'église  est  précédée  d'une  cour  don 
trée  gothique,  décorée  dans  le  slyle  g< 
de  l'édifice,  mais  construite  peut-Atre 


CHY 


D£PiGRAi>Hl£. 


CHY 


186 


siècle,   élail  suniiontëe  (]*écussons 

par  les  Tiirs  ou  par  les  Vénitiens. 
redela  cour,  est  aujourd'hui  lc«ffr(7« 
Qusulnians  l'ont  leurs  nblulions  avant 

dans  la  mosquée  pour  la  prière. 
ataine  est  abritée  d*un  pavillon  que 
lent  des  colonnes  du  marhre  ;  non 

Ik  se  trouvent  des  blocs  en  granit 
\  mètres  de  rirconfï^rence,  i)rovenant 
sroent  de  Sainte-Sophie  >  peut-ôlre 
tl  ou  de  la  chaire. 

la  cour  et  avant  lo  portail  de  Téglise, 
larvis  formé,  non  pas  du  retrait  en 
ire  des  baies  du  portail  comme  dans 
klrales  de  France,  mais  bien  d'un 
e,  ou  plutôt  d*un  porche  véritable, 

façade  et  ses  portes  fiar(iculières. 
s  dés  conciles  de  Nicosie  fourniront 
9  quelque  lumière  sur  la  destination 
»rcne,  que  Ton  retrouve  dans  la  plu- 
églises  franquesde  Tlle.  On  ne  peut 
i*il  fût  encore  destiné,  conune  dans 
Live  Eglise»  à  renfermer  les  pénilenis 
leuir  séparés  de  l'assemblée  des  11- 
3ut  en  les  mettant  h  couvert  des 
.  de  lair;  mais  il  n*en  mérite  pas 
e  Gxer  notre  attention,  en  raison  de 
silion  et  de  la  rareté  de  construc- 
nblebles  en  France  au  xiii'  siècle. 
é  est  divisé  en  trois  aires  d'inégale 
»  les  parties  latérales  qui  correspon- 
X  bas   côtés  s'élcvapt  au-dessus  de 

qui  accède  à  la  nef  centrale.  Cette 
:e  de  niveau  existe  aussi  dans  Tin* 
ie  réglise.   Aux  trois  aires  corros- 

trois  voûtes  dont  les  nervures  se 

séparément.  Deux  grandes  tours 
terminent  le  porche  au  nord  et  au 
3S  sont  jierrées  dn  deux  portes  vis-à- 
îDtrées  collatérales.  Dans  le  milieu 
même  un  portail ,  qui  répond    de 

l'entrée  priiicipale  de  la  nef. 

cette  façade  est  d'une  grande  sim- 
mais  les  arôles  de  ses  tours  et  de  ses 

sont  si  pures,  les  tores  et  les  ner- 
)  ses  baies  sont  si  nets,  les  rares 
s  qui  les  décorent  si  vivement  sculp- 
ta ne  remarque  pas  trop  la  nudité 
smentalion,  quand  on  n*a  pas  encore 
fade  intérieure. 

rtail  et  les  portes  latérales  du  [lorcho 
mes  de  colonnettes  en  retraite  les 
is  les  autres,  surmontées d*un  mince 
u  réduit  presque  à  un  tailloir,  et  qui 
la  hauteur  des  feuilh^s  de  rose  ou 
chesde  fougère  qui  le  déer»rent.  Des 
is,  formant  les  arehivollcs,  retom- 

nombre  égal  aux  colonnettes  sur 
dteaux.  Les  deux  grandes  fenêtres 
8  sont  pareilles  dans  leur  disposi- 
urs  baies,  o^^ivales  coinine  toutes  les 
sont  divisées  en  deux  arcades  par 
eaux  à  colonnettes  ;  les  arcades  sont 
ss  par  des  découpuns  trilobées;  en- 
ympan  de  ces  briies  est  formé  de 
i  ou  de  lobes,  ciigendrés  toujours 
arcs  de  cercle ,  autant  de  caractères 
k  rarcbileclure  du  xin' siècle.  Outre 

entrées  de  la  façade,  le  porche  a 


deux  portes  latérales  ouvertes  au  nord  et  au 
sud,  entre  les  tours  carrées  et  les  tours  ron- 
des sur  lesquelles  sont  les  minarets,  dont  je 
parlerai  plus  loin.  Los  tours  sont  terminées 
a  leurs  angles  par  6es  tourelles  carrées  et 
saillantes,  bordées  elIes-mC^mes  dans  toute 
leur  hauteur  par  une  nervure  prismatique^ 
le  faîtage  est  d'un  joli  etl'el.  C'est  ur.e  Irise 
de  grosses  feuilles  rap[)rocht'es  en  bouquet 
qui  se  détachent  au  soumiel  des  tours  et  cou* 
ronnent  très-élégamment  chacune  de  leurs 
faces,  en  leur  dormant  h  l'extrémité  une 
forme  légèrement  évasée. 

Au-dessus  des  archivoltes  s'élève  un  fron- 
ton dont  les  cotés  sont  décorés,  jus(|u*au 
sommet,  de  bourgeons  nettement  détachés  de 
la  pierre.  Dans  ie  tymfian  des  trois  frontons 
et  au-dessus  des  archivoltes,  on  distinguo 
encore  la  trace  d*anciens  écussons. 

Le  haut  de  la  tour  du  sud,  le  haut  du 
fronton  central,  ainsi  que  le  sommet  d*un 
second  fro'ilon  en  ogive  qui  surmontait  le 
premier»  n'existent  plus.  Celle  partie  de  fé- 
dilico  fut  renversée  par  un  tremblement  do 
terre  vers  Tan  1V91,  et  Topinion  publique, 
peu  favorable  en  Chypre  au  sénat  de  Venise, 
ne  manqua  pas  d'atiribuer  cette  fatalité  aux 
voies  criminelles  qui  avaient  fait  passer  Tilo 
sous  la  domination  de  Saint-Marc,  en  mettant 
tin  à  la  race  des  Lusignans.  Les  Turcs  ont 
construit  à  côté,  au-dessus  des  tours  rondes, 
les  minarets  qui  leur  étaient  indispensables 
pour  faire  une  mosquée  de  Sainte-Sophie, 
mais  ils  n'ont  eu  souci  de  relever  les  fron- 
tons. 

A  six  mètres  à  fieuprès  des  portails  est  la 
façade  intérieure  de  I  église,  construite  en- 
tièrement en  marbre  blanc  et  d'une  ornemen- 
tation plus  riche  que  relie  du  dehors.  Ses 
trois  portes  s'ouvrent  en  face  des  premières, 
en  donnant  accès  dans  la  nef  et  les  deux 
collatéraux.  Celle  du  milieu,  divisée  en  deux 
baies  et  d'une  dimension  double  des  autres, 
a  été  totalement  endommagée  dans  le  haut, 
j'ignore  par  quel  accident  et  h  quelle  époque; 
on  la  restaurée  depuis  avec  des  [lierres  et 
du  plâtre,  en  conservant  la  forme  ogivale  de 
ses  arcades  primitives,  mais  sans  reproduire 
leurs  anciens  ornements.  Klle  est  reculée, 
comme  les  fiortes  latérales,  au  fond  d'une 
embrasure  formée  par  la  retraite  des  colon- 
nettes, et  sa  décoration  ne  devait  pas  différer 
des  autres.  £n  décrivant  un  des  portails  laté- 
raux, nous  les  connaîtrons  donc  à  peu  près 
tous  les  trois. 

Les  arcades  su|)érieures  des  portes  sont 
toutes  ogivales,  mais  la  baie  centrale  que 
ferment  les  battants  est  ouverte  en  plein 
cuitre  surbaissé,  dans  une  baie  supérieure 
ligurant  un  carré  long.  Un  cordon  de  roses 
en  relief  encadre  ce  parallélogramme.  A  ses 
côtés,  de  droite  et  de  g.niche,  au  lieu  des 
colonnettes  en  retraite  qui  supportent  dans 
le  porche  la  retombée  des  archivoltes,  on  a 
simulé,  sans  les  prolonger  jusqu'au  sol,  deux 
baies  de  plein  cintre  dont  les  arcs  sont  or- 
nés de  feuilles.  L'intrados  des  baies  est 
découpé  en  trèiles,  et  semble  former  un  dais 
sous  lequel  on  |»ourrait  croire  qu'étaient  pla* 


S87 


Cil  Y 


DlGTlOxNiNAlRE 


CHY 


cées  autrefois  des  statues  de  petite  dimen- 
sion. Je  ne  pense  pas  toutefois  que  cet  orne- 
ment y  ait  jamais  figuré.  Les  arcades  n'ont 
pas  le  relief  d'une  niche;  leur  base  est  incli- 
née et  ne  forme  pas  console. 

Au-d(*ssus  de  ce  premier  étage  se  déve- 
loppent le  tympan  et  rarchivollc.  Une  arca- 
turc  de  neuf  petites  niches  sans  profondeur, 
couronnées  de  frontons  aigus  ornés  de  bour- 
geons, forme  le  linteau  de  la  porte  carrée,  et 
occupe  une  grande  partie  du  tympan.  Le  haut 
des  niches  est  trilobé  comme  celles  où  l'on 
voit  souvent  des  slatuos.  Jci,  cependant,  ces 
arcatures  notaient, sans  doute  qu  un  motif 
d'ornementation.  L'archivolte  qui  recouvre 
tout  ce  travail  est  divisée  en  c|uatre  cercles 
par  des  tores  unis,  pou  volumineux  et  dis- 
posés en  retraite  régulière  les  uns  au-dessous 
dés  autres.  Chacune  de  ces  archivoltes  secon- 
daires repose  sur  une  large  feuille  détachée 
de  la  pierre  qui  la  soutient  comme  une  con- 
sole ou  une  conque.  Ces  feuilles,  assez  sem- 
blables aux  grandes  mauves,  me  paraissent 
a'p))artenir  à  la  colocase ,  plante  farineuse 
très-commune  en  Chypre.  Los  canaux  et  les 
bandeaux  compris  dans  les  arcades  entre  les 
tores  sont  décorés,  h  l'intérieur,  de  cordons 
de  fleurs  en  relief.  Mais  Tart  du  xiii*  siècle 
était  sévère  et  n'admettait  pas  cette  variété 
capricieuse  qui  amena  la  confusion  des  règles 
et  du  goût  aux  siècles  postérieurs.  Alors, 
tout  était  prévu,  rien  ne  devait  être  hors  de 
sa  place;  et  l'aspect  de  Tensemble,  raaljjré 
sa  régularité  symétrique,  n'en  étaitpas  moms 
gracieux.  La  première  arcade  des  portes  est 
uniquement  composée  de  filets  prismatiques 
et  de  tores  déliés  (pii  circonscrivent  les  au- 
tres arcs  ;  la  deuxième  est  ornée  de  quatre 
feuilles  ;  la  troisième  est  formée  de  corolles 
à  pétales  lancéolées,  qu'on  est  convenu  d'ap- 
peler des  violellos;  la  quatrième  est  une 
tresse  exclusivement  composée  de  roses. 
L'ornementation  va  toujours  en  s'enrichis- 
sant  de  la  circonférence  au  centre,  qui  oiTre 
le  travail  le  plus  recherché  et  le  plus  fini; 
dans  la  môme  pensée,  le  portail  intérieur 
est  plus  orné  que  celui  du  dehors. 

Trois  seules  statues  paraissent  avoir  dé- 
coré celte  façade.  Elles  étaient  placées  aux 
deux  côtés. et  au  centre  de  la  grande;porle, 
entre  les  deux  ballants,  sous  des  abris  sculp- 
tés qui  existent  encore.  Les  deux  premières 
niches  pouvaient  recevoir  des  statues  de 
grandeur  naturelle  qui  reposaient  sur  locha- 
j)ileau  d'une  demi-colonne  formant  piédes- 
tal; celle  du  milieu  était  plus  grande  que  les 
autres  et  était  adossée  au  pilier  central  dis- 
posé en  niche  et  surmonté  d'un  dais.  Il  ne 
faut  accuser  que  les  Turcs  d'avoir  fait  dis- 
paraître ces  statues;  car  le  Coran,  ou  ses 
commentateurs,  ne  permettent  pas  aux  Sun- 
nites de  conserver  dans  leurs  mosquées  des 
représentations  humaines,  que  les  Persans 
au  contraire,  et  tous  les  musulmans,  em- 
ploient aussi  souvent  que  nous  dans  leur 
ornementation.  C'est  à  cette  interprétation 
fâcheuse  du  Coran  chez  les  musulmans  sun- 
nites #jue  l'on  doit  attribuer  la  dégradation 
d'un  51  grand  nombre  de  monuments  do  l'an- 


tiquité et  du  moyen  Age,  dans  tous  les 
où  ont  dominé  les  sectateurs  d'Aboab 
depuis  Constantinople  et  la  Syrie  josi 
Andalousie. 

Dans  son  ensemble,  Sainte-Sophie  d 
cosieprésente  un  long  vaisseau  ainsi  dis| 
le  porche,  que  termine  en  aviint  la  loa 
rée,  en  arrière  de  la  tour  ronde;  le  > 
central  divisé  en  quatre  travées  à  feu 
élancées,  et  coupé  en  deux  étages  par 
vation  des  murs  de  la  nef  du  roiJiea 
transsepts  peu  saillants  et  arrêtés  au  pn 
étage;  une  cinquième  travée  au  deil 
transsepts,  et  vis-à-vis  du  chœttr^  enfin, 
side,  (pii  est,  comme  la  nef,  éperonni 
contrc-forls  et  percée  de  longues  fen< 
Au-dessus  des  collatéraux ,  tout  auto 
l'église,  règne  une  première  terrasse 
de  dix  [)ieils:  plus  haut,  une  seconde  | 
forme  se  prolonge  sur  toute  la  oef  cer 
et  termine  l'édilice. 

Nous  connaissons  la  tour  carrée  qui  f 
dans  la  façade  du  porche.  La  tour  n 
occupée  dans  toute  sa  hauteur  par  uU 
lier  h  vis,  est  h  cinq  étages  dessinés  i 
rieurement  par  de  gros  tores.  Elle  fait 
lie  de  l'ancienne  construction  de  Yéd 
mais  elle  s'arrêtait  autrefois  à  la  hautec 
la  tour  carrée  et  de  la  grande  terrasse.  1 
être  les  cloches  étaient-elles  dans  ce  dei 
tambour,  qui  dépasse  de  trois  ou  qi 
mètres  la  pIate-(orme,  et  qui,  libre  dm 
première  destination  du  monument,  est 
jourd'hui  rempli  par  la* continuation  de 
calier  à  vis.  Au-dessus  des  tours  rai 
déjà  très-elevées,  les  Turcs  ont  bAti  en 
deux  minarets  de  quarante  ou  cinqu 
pieds  de  haut,  qui  dominent  les  minare 
toutes  les  autres  mosquées  et  la  ville  eot 
ils  ont  une  galerie  aux  deux  tiers  de 
élévation,  et  la  flèche  qui  les  termin 
surmontée  d'un  croissant.  Ils  sont  en  p 
lisse  sans  ornements  :  leur  galerie  mAo) 
porte  aucune  moulure.  Les  minaret 
Chypre  sont  tous  dans  le  même  style 
n'ont  rien  de  remarquable  que  leur  éti 
circonférence  (six  mètres  h  peu  près]  et 
élévation.  Ils  ne  ressemblent  pas  aux  le 
beffrois  des  mosquées  de  Ssyriet  cb* 
d'un  toit  conique,  où  le  muezzim  trouv 
large  abri  contre  l'ardeur  du  soleil  ;  ; 
aussi  combien  ils  diffèrent  de  ces  élégi 
tourelles  des  mosquées  de  Damas  et 
Caire,  dont  les  surfaces,  ciselées  coiDn 
fût  d'une  colonne  byzantine  »  sont  anm 
de  gahrries ,  semblables  à  des  corbeille 
feuillages. 

Entre  la  tour  du  minaret  et  la  tour  ci 
s'ouvre  une  porte  ogivale  surmontée 
fronton  aigu,  au-dessous  duauel  élaien) 
trefois  trois  écussons,  probablement 
armes  des  Lusignans,  comme  ceux  d 
façade  principale  et  de  la  porte  de  la  c 
Les  fenêtres  des  travées  sont  semblab 
celles  des  tours  dans  leur  réseau,  leurfi 
générale  est  on  ogive  élancée.  Les  coi 
forts,  épais  pilastres  comme  ceuxdela  S« 
Chapelle  de  Paris,  adhèrent  aux  murs  i 
rieurs  de  l'église,  qu'ils  soutiennent,  c 


CHT 


DEPIGRAPIHi:. 


rilT 


S90 


en  quatre  étages  par  autant  de  lar- 
1  retraite.  Arrivés  à  la  hauteur  de  la 
e  terrasse  ,  ils  s*appuient  .sur  les 
bris  des  murs  e^lériours  de  ]a  nef, 
luent  à  s*élever  en  dépassant  un  peu 
ude  laplate-fornie  supérieun»;  leurs 
liants  reposent  sur  la  terrasse  circu- 
r  trois  arcs  d*iiiégole  linuleur,  sous 
;  on  peut  faire  le  tour  de  l'église. 
ius  s'élève  un  second  éta:j;e  d*arcades 
9-dG-bœuf,  qui  se  termine  souvent 
escalier  de  deux  pieds,  dan^'ereux 

pour  arriver  aux  combles  de  Té- 

la  troisième  travée,  à  f)ou  près  à  moi- 
;ueur  de  rédillce,  s'ouvrent  <leux 
onnant  accès  dans  les  bas  cotés  du 
du  sud.  Celle  de  la  façade  septou- 
parait  avoir  été  refaite  vers  le  corn- 
ent du  XV*  siècle  ;  elle  est  ornée  do 
Lies  supportant  des  chapiteaux  de 
!S  et  d'animaux  divers  au  milieu  des- 
n  reconnaît  très-bien  le  caméléon, 
de  lézard  à  grosse  tète  et  à  longue 
Tort  répandu  dans  Tile. 
i  de  cette  poite  sont  deux  chapelles, 
e  du  XIV"  siècle  et  en  dehors  du  plan 
de  Téglise.  Leur  exiguité,  bien  plus 
r  éioignemenl  du  clidur,  ne  peut 
re  de  croire  qu'elles  aient  servi  de 
>,  à  moins,  ce  qui  ne  me  [laraît  pas 
e»  que  des  dépenJances  plus  coiisi- 
Sy  détruites  aujourd'hui,  n'aient  été 
s  rattachées  à  ces  édicules.  11  serait 
»  qu'une  branche  du  transsept,  sépa- 
a  nef  par  un  mur  de  refend  que  les 
uront  fait  disparaître,  ait  été  ancien- 
destinée  à  la  sacristie  ;  j^aimorais 
voir  pourtant  le  sacrariuin  dans  une 
èce  ué()endanle  de  la  même  fa(;ade, 
lus  éloignée  encore  des  tran:>septs 
porte  d  entréyfs  quoique  cette  salle 
lisse  toujours  bien  insudisante  jKiur 
ise  cathédrale  où  les  rois  étaient  cou- 
où  ofliciait  un  ar(*he\è(jue  ({ui  était 
légat  né  du  Saint-Siège  en  Orient,  et 
il  la  prérogative  de  porter  les  vèle- 
te  pourpre  comme  les  cardinaux.  J*y 
:)urtant  une  cavité  cachée  [)ar  la  ma- 
e  où  Ton  a,  m'a:t-on  dit,  trouvé  des 
irécieux  depuis  rétablissement  des 
!ans  le  pays. 

ranssepts  sont  terminés  à  leur  angle 

ir»  c*est-h-dJre  a  celui  (]ui  est  le  plus 

hé  du  [>orchc  par  une  tour  en  hexa- 

l'angle  supérieur,  par  une  tour  carrée 

jp  moins  ornée  (]ue  celle  du  portail. 

a  six  faces  servant  de  cage  â  un  es- 

yis,  est  surmontée  d'un   lanternon, 

duquel  commence  la  rampe  en  d(;grés 

des   arcs-boutants  qui  atteignent  la 

rme  supérieure.  Le  milieu  des  trans- 

ait  autrefois  occupé  pai  une  grande 

nt  on  ne  distingue  aujourdMiui  que 

nférence.  L'intérieur  a  été  rempli  de 

depuis  que  régiise  est  devenue  une 

iOy  et  les  Turcs  ont  pratiqué  au  mi- 

B  baie  en  ogive  dans  le  goût  maures- 


Le  chevet,  tourné  vers  l'orient,  est  un 
hémicycle  dont  les  extrémités  s'apnuient  sur 
d«îux  gros  contre-forts  semi-circulaires.  En- 
tre cesdeux  demi-tours,  l'abside  est  soutenue 
par  six  autres  contre-forts  (multiplicité  qui 
nuit  au  cou|)  d'œil) ,  divisés  en  étages  par 
dos  larmiers  ornés  do  moulures.  La  frise  qui 
termine  carrément  les  conlre-forts  h  la  hau- 
teur de  la  (uemière  terrasse  est  découpée  en 
oves  de  goût  anti((ue.  Vers  le  bas  des  pilas- 
tres, h  la  naissance  «lu  dernier  ressaut,  un 
bouquet  de  llcurs  et  de  fruits  se  détricho  de 
la  pierre  en  |)lfin  relief.  Le  contre-fort  le 
plus  voisin  de  la  demi-tourrlle  du  midi  est 
élnyé  par  un  grand  arc-boulant  sous  lequel 
passe  une  rue. 

Le  système  de  la  fenosiration  est  le  mémo 
au  chevet  qu'aux  travées  latérales;  la  formo 
des  baies  est  toujours  l'ogive  élam:ée,  à  jour 
ou  figurée  ;  et  dans  ce  dernier  cas,  son  intra- 
dos est  découpé  en  trèlles.  Une  ordonnance 
semblable  règne  dans  les  baies  su[)érieures 
qui  éclairent  la  nef  prim'ipale,  en  prenant 
jour  sur  la  terrasse  circulaire.  Moins  haules 
et  plus  larges  cpie  les  fenOlres  du  bas,  elles 
sont  néanmoins  divisées  par  des  meneaux 
délicats  en  ({uatre  arcades  élancées  que  sur- 
monte comme  un  tympan  un  (lualre-feuilles 
de  grande  dimension,  l/ornement  de  faitago 
qui  termine  le  nmr  de  la  nef  centrale,  eu 
bordant  la  terrasse  supérieure,  se  coni[ioso 
uniquement  de  chevrons  é vidés  par  un  œil- 
de-bœuf,  placés  symélricpiement  au-dessus 
de  chaque  fenêtre.*  Il  semble  qu'un  couron- 
nement plus  élevé  (pji  eût  rappelé  les  clo- 
chetons et  les  |)ignons  à  jour  de  nos  cathé- 
d rades  gothiques  ,  sans  rejiroduire  leurs 
toitures  aiguës,  eût  mieux  répondu  an  5^tvlo 
général  de  Saiiite-So|)liie  ((uo  ce  condjle  trop 
nu,  et  eût  ajouté  beaucoup  à  l'apparence  du 
monument. 

Je  ne  vois  plus  rien  h  décrire  h  l'exlérie«r 
de  l'église,  et  nous  pouvons  nous  occuper 
de  l'intérieur,  sur  lequel  il  y  aura  moins  à 
dire. 

11  est  divisé  en  trois  nefs  par  deux  rangées 
de  colonnes  cylindriciues;  au  centre,  le  vais- 
seau principal  est  large  de  vingt  mètres  h 
peu  près;  autour  les  collatéraux,  larges  de 
dix,  cernent  le  chœur  sans  former  de  cha- 
pelles. Les  Ci  donnes  de  séparation  sont  au 
nombre  de  seize  :  douze  on  pierre  vis-à-vis 
des  contre-forts  et  des  transsepts,  quatre  en 
granit  au  pourtour  du  (-hœur.  Les  nervures 
des  voûtes  qui  répondent  sé[)arément  aux 
trois  nefs  vieiment  reposer  en  faisceau  sur 
les  chapitaux  de  ces  colonnes. 

Il  ne  reste  plus  trace  dans  les  nefs  ni  dos 
boiseries  du  chœur,  ni  de  la  chaire,  ni  des 
autels,  ni  des  fonts  baptismaux.  Les  Turcs 
ont  balayé  et  peint  tout  fintérieur  pour  l'ap- 
proprier à  leur  culte.  On  n'y  voit  aujour- 
d'hui que  Ja  tribune  où  l'imam  tatib  annonce 
l'heure  de  la  prière,  la  chaire  dite  monifrar, 
où  il  fait  les  prêches  et  les  lectures;  eniin, 
les  estrades  en  bois  établies  pour  les  lidèles 
vers  le  sud-est,  obliuuement  h  l'église,  fai- 
sant face  au  temple  de  la  Mecque,  vers  le- 
quel le  musulman  doit  toujours  porter  ses 


S91 


CIIT 


DICTIONNAIRE 


GHt 


regards  en  faisant  ses  prières.  Le  morAa6, 
niche  de  Timain,  qui  règle  celle  direction  ; 
est  pratiquée  au  foîid  du  transscpt  méridio- 
nal. Le  reste  de  Tenceinle  est  couvert  de 
nattes  et  de  lapis.  Au-(i':>ssous  existe  en  par- 
tie l'ancien  pavé  de  Téi^iise  dos  Lusignans, 
bien  souvent  remanié,  l»ien  maltraité  par  les 
Turcs,  peut-ôlro  par  les  Vénitiens  aussi,  mais 
conservant  encore  de  nombreux  fragments 
de  dalles  tumulaires  et  d'inscriptions  fran- 
çaises. 

Les  colonnes  de  granit  élevées  autour  du 
chœur  sont  surmontées  de  cliajiitaux  cylin- 
driques. De  grandes  feuilles  assez  semblables 
aux  feuilles  d'eau  antiques  se  prolongent 
comme  des  volules  en  retenant  des  pampres 
et  des  lierres  dans  leur  calice,  et  formant 
quatre  angles  élevés;  lo  tailloir  (ju'elles  sup- 
portent est  carré.  Assurément  ce  chapiteau 
est  loin  de  rappeler  par  sa  médiocre  éleçanco 
la  corbeille  corinthienne;  mais  on  doit  re- 
connaître dans  sa  composition  une  intention 
certaine  d'imiter  l'antique.  Les  chapitaux 
des  autres  colonnes  et  généralement  toutes 
les  bases  formées  de  seuls  tores,  Qlets  ou 
gorges,  sans  moulures  ni  rinceaux,  semblent 
aussi  rappeler  les  ordres  toscan  ou  dorigue  ; 
et  c'est  une  tendance  vers  le  goût  classique 
à  noter  dans  Sainte-Sophie,  car  déjà  en 
France,  au  xiii'  siècle,  les  chapitaux  s'étaient 
bien  écartés  de  ces  modèles. 

Tout  autour  de  la  nef  centrale,  h  la  hau- 
teur «les  colonnes,  règne  une  petite  terrasse 
coupée  de  distance  en  distance  par  un  double 
escalier  montant  et  descendant.  Celte  cein- 
ture de  rampes  étroites,  figurée  dans  un  but 
d'ornementation  plutôt  ((ue  d'utilité,  quoi- 
qu'elle fasse  le  tour  de  Tégiise,  rappelle  l'an- 
cien triforiumy  réservé  aux  femmes  dans  les 
basiliques  primitives.  Elle  arrive,  des  deux 
côtés,  à  la  façade  intérieure  de  l'église. 

J'ai  décrit  les  fcnôlres  latérales  en  exami- 
nant ruxtérieur  de  Sainle-Soj)hie;  je  n'ai  qu'à 
fiire  connaître  la  fenestration  de  la  façade. 
Contre  l'usage  suivi  générali^mot  en  France, 
où  celle  partie  du  tem|)le  est  décorée  d'une 
grande  rjse,  la  façade  entière  de  la  nef  cen- 
trale de  Sainte-Sophie  est  occupée  par  une 
seuie  et  grande  baie  dans  lo  système  do 
celles  que  l'on  a  nommées  fenêtres  composées: 
en  raison  des  jo'.irs  variés  qui  (igurent  leur 
réseau.  Celle-ci  est  divisée  en  trois  zones  ou 
étages  qui  s'étendent  depuis  la  voiMe  jusqu'à 
la  ()orte.  Six  fenêtres  géminées  recouvertes 
d'une  archivolte  trilobée,  occupent  la  pre- 
mière zone  inférieure;  elles  sont  détacliées 
du  mur  et  forment  une  étroite  galerie  en  ar- 
calure,  où  deux  hommes  ne  pourraient  pas- 
ser de  front,  et  qui  communicpie  de  plaiii- 


Meurs  églises  ue  rniiicc,  a  aaini-i^cnis,  a 
Reims,  à  Orléans,  etc.,  ne  s'arrêtent  pas  ainsi 
aux  bas  côtés,  mais  font  le  tour  de  l'église, 
qu'elles  contribuenl  beaucoup  à  embellir, 
aix  fenûtres  ogivales  et  géminées,  inscrites 
sous  une  ogive  supérieure,  prciinent  jour, 
au  deuxième  étage,  sur  la  terrasse  du  por- 
ctiff.  Enfin,  le  tympan  ou  dernier  segment  do 


cette  vaste  ogive  est  formé  de  triangle 
gendres  par  les  combinaisons  des  cerci 
des  lobes,  si  fréquents  dans  les  roonuD 
du  XIII'  siècle. 

Tel  est  Tensemble  de  Sainte-Sophie  d 
cosie. 

II  faudrait  maintenant  pour  se  représ 
cette  église  plus  conforme  à  son  preroi 
véritable  état,  telle  qu'elle  était  sous  le 
signans  et  peut-être  encore  au  temps 
Vénitiens,  il  faudrait  remplacer  par  dea 
rières  de  couleurs  les  treillis  de  bois  i 
menceaux  de  mortier  que  les  Turcs  on 
chassés  dans  ses  baies.  On  ne  peut  d 
qu'à  une  époque  où  l'emploi  de  celle 
lanle  décoration  était  si  commune  dan 
églises  chrétiennes,  la  métropole  du  royi 
en  fût  privée;  cl  en  effeltj'ai  retrouvé  > 
ques  restes  de  vitraux  verts  et  bleus  d^ 
seconde  zone  de  la  grande  fenêtre.  A 
sont  des  vitraux  blancs  qu'on  aura  mis 
bablement  dès  un  temps  ancien  après  la 
truction  des  premiers,  et  quand  déjà  le 
pour  ce  genred'embellissement  coûteux 
moins  vif,  ou  l'art  de  les  fabriquer  peri 
Chypre,  si  du  temps  des  Français  on  les 
entait  dans  le  pays  même,  ce  qui  est  il 
tain. 

Ceci  m'amène  à  dire  un  mot,  avant  de 
ser  à  un  autre  édifice,  des  couleurs  dor 
a  peint  l'es  colonnes  en  pierre  do  Sa 
Sophie.  Une  leinte  bianche  recouvre  en  e 
les  fûts  jusqu'à  naissance  des  chapit4 
qui  sont  rehaussés  de  vert,  de  jaune 
bleu.  11  est  visible  que  ce  badigeon  àl* 
a  été  nouvell(>ment  appliqué  ou  fraiche 
renouvelé;  mais  exisle-t-il  sous  ces  coi 
une  peinture  plus  ancienne,  et  cette  | 
ture  remonlerail-elle  au  temps  où  le 
chrétien  s'exerçait  dans  l'église?  Je  n*os 
répondre  affirmativement  à  cette  sec 
question,  lors  même  que  j'aurais  déco 
une  ancienne  couleur  sur  la  pierre  de; 
lonnes.  Mais,  pour  m'assurer  seulemei 
ce  fait,  il  m'aurait  fallu  plus  de  loisir 
latitude  <pie  je  n'en  avais  dans  une  mos 
qui  m'ofl'rait  tant  d'objets  intéressants  à 
miner,  et  où  je  ne  pouvais  entrer  qu'à 
laines  heures.  Au  reste,  ni  le  chœur,  i 
voûtes  ne  m'ont  otTert  la  moindre  trai 
peinture. 

Mosquée  de  Saiote-Olherioe. 

Parmi  les  églises  gothiques  de  Nicosii 
ont  échappé  à  la  deslruclion,  une  des 
complètes,  après  Sainle-Sophie,  est  i'é 
du  monastère  de  Sainte-Catherine,  avu 
d'hui  mos(Tuée,  sous  la  dénomination  < 
tienne  de  Uata  Katherina  djami.  Je  la 
de  la  seconde  moiiié  du  xiii*  siècle. 

Elle  n'a  qu'une  nef  assez  pelile,  mais 
élevée,  éclairée  do  neuf  fenêtres  en  i 
élancée,  trois  ouvertes  au  nord,  trois  au 
et  trois  à  l'abside,  qui  est  tournée,  co 
dans  toutes  les  autres  églises  de  Chj 
vers  l'orient. 

Toutes  ces  baies  sont  remplies  dans 
tympan  d'un  grand  quatre-fcuillcs  h  ^ 
ornement  devenu  très-commun  dès  la  h 


CMT 


DËMGHAPHIE. 


eut 


184 


^cle;  leur  longueur  csl  divisée  eu 
Hêtres  ogivales  par  une  colonriotte  ft 
lut  de  ieuilliiges.  Les  pairienni  de 
chAssés  dans  ws  fenOlres  rajipeliont 
'S  découpures  grarii^uses  les  dessins 
iennes  verrières.  De  fortes  nervures 
mt  la  voûte,  se  croiMMit  Sîins.foniier 
ODS,  conime  an  xiv  .siùi'l<s  et  viun- 
tposer  sur  des  pilastres  deini-c  y  lin- 
composés  d*un  faisceau  de  côlon- 
engagées  dans  la  muraille.  Le  pavé 
èreiuent  neuf. 

Irieur  de  l*égiise  est  reMiar(pi<ii>!e  par 
saillie  des  conlre-t'urts.  gros  soutiens 
iques,  coupés  au  niilicn  de  Icurhau- 
*  un  larmier  et  sY'Ievanl  jusipi'à  la 
du  faite  de  iV^list*.  Vers  le  snd, 
mx  contre-forts,  on  voit  un  |)elit  ler- 
ourré  de  |»ierres,  que  les  Turcs  révè- 
Qme  la  sépullun>  de  ^aintc^ Catherine. 
i  tombeau  cbréiien  existait  certaine- 
i  ce  lieu. 

portails,  d'une  ornonientation  à  peu 
iiblable,  donnent  accè^  dans  l'église, 
»t,  au  sud,  et  an  nord.  Leur  travail, 
cherché,  plus  varié  ipie  celui  de 
ophie,  me  semble  in>lii]uer  une  con- 
1  plus  avancée  vers  le  xiv*  siècle. 
ujours  uiu!  baie  rectaUr^nlaire,  bor- 
roses  sur  les  arêtes,  ipn  frirme  1»  n- 
1  linteau  seulpié  l;i  termine  en  liant, 
an, dont  rintéricurolévieiéei  Irèlles 
jatre-feuilles,  refinse  sur  ce  linteau; 
ide  archivulle,  formée  «Je  tores  et  de 
îs  rangés  encore  avec  bo!]  ordre,  en- 
le  tout;  mais  on  peut  renianjuer  déjà, 
Irados  de  ce  dernier  acie,  di.*s  Irèlles 
culplées  dans  les  ari^^lcs  d'une  den- 
lievronnée,  ornements  rari-s  au  xiii' 
l  sur  son  sonnnet  ou  sur  ses  cotés, 
iquets  de  feuiJIa^^es  ouverts,  tout  à 
5  le  goût  du  XIV'   siècle,  comme  les 

IX  ornés  de  ranu'e  ou  iranimanx  (lui 
t  ta  pluie  de  la  terrasse,  l/arclii voile 
lil  principal  estdécoréi.*  dedrux  bon- 
»anouis.  Les  colonneiles  «pii  suf)por- 

arcs  sont  en  marbre  blanc;  sa  fiise, 
!nl  en  marbre,  (*st  formée  d'anémones 
es  corolles,  alternant  avec  de  petits 

X  nommés  kourkouta,  espèce  de  sau- 
qui  font  annuellement  sur  les  mois- 

!  Chypre  des  ravages  inouïs.  A  Ja 
lérale  du  sud,  où  sendjle  avoir  été  de 
aps  l'entrée  la  plus  habituelle»  les 
Qts  du  linteau  sont  remplacés  par 
ussons  dont  lus    armoiries  otit  été 

3. 

e  du  portail  principal  les  Turcs  on  tbAti 
aret;à  gauclic  commence  Tancien  mur 
re  du  monastère,  dans  lequel  on  voit 
plusieurs  portes  gr»lhi(pics  avec  des 
s  du  temps  des  Lusignans.  Les  em- 
héraldi(]ues  ont  été  elfacés  (Mesque 
probablement  (lar  les  Vénitiens,  car 
es  ne  sont  nullement  oil'uscpiés  du 
îrneiits,  quand  ils  ne  [lortent  pas  de 
nations  humaines. 
livant  le  mur  de  la  rue  qui  longe 
Je  Sainte-Catherine,  on  arrive  à  Veni- 


Djand,  la  Mosquée-Neuve,  nommée  toujours 
ainsi,  quoiipie  Nicosie  possède  des  mosquées 
plus  modernes.  MJh*  l'ut  biUio,  il  y  a  une  cen- 
taine (raiiiiées,  aux  dépens  (rnne  église  voi- 
sine, rpii  devait  être  d'une  riche  architecture. 
Les  Turcs  9  recherchant  de  préférence  les 
pieri es  unies  et  s.ins  moulores  ,  ont  laissé 
sur  le  sol  de  beaux  restes  de  r.incien  édilice, 
des  colonnes  et  des  chapiteaux  en  marbro 
blanc,  des  claveaux  et  dis  cli-fs  de  voûte, 
qui  paraissent  avoir  été  sculptés  au  xiv'  ou 
XV' siè«;le.  Une  jolie  frise  de  marbre  blanc, 
formant  sans  doute  le  linteau  d'une  portis  a 
été  disposée  en  aicdetriom|)he  sur  des  cha- 
piteaux et  des  vou>soirs  snper|)Osés  négli- 
gtnnment;  elle  représente  d(?s  lleurs  et  des 
caméléons  auxquels  se  mêlent  des  dragons 
ailés,  motifs  qu  on  ne  voit  jias  souvent  sur 
les  monuments  chv4)riotes.  Le  clocher  de 
rancienne  église,  tour  carrée  à  sa  base  et 
cylindrique  dlins  le  haut,  est  aujourd'hui  le 
minaret  delà  mosiiuce  nouvelle,  dont  il  est 
éloigné  de  quehjues  pas. 

Eijiise  dt's  Arméniens. 

L'église  appartenant  aux  Arméniens  de  Ni- 
cosie me  parait  encore  un  ancien  édilice  de  la 
tin  du  xui' siècle  et  de  (onstruction  franque. 
C'est  une  griinde  nef,  iliviséeen  trois  travées 
|»ar  tUis  colorni«>s  eUr^a^^éesdansle  mur,  dont 
les  cha()iteanx  à  feuillages  retrtiivent  la  re- 
tond>ée  des  nervures  de  la  voûte.  Le  jtorti- 
(iiHî  en  o.^ive  (pji  piéi.ède  rég!i>e  sur  la  façade 
(lu  nonl,  où  est  l'entrée  actuelle  ])our  les 
Iminmes,  a  été  construit  ou  ri  fait  sous  les 
Vénitiens, si  ce  n'est  [nèine  ()ostérieurement> 
et  sous  les  Turcs,  coiunn.»  on  serait  tenté  do 
le  croire  en  voyant  rimilation  négligée  des 
armes  de  Jéru>alein  exécutée  sur  les  cha|n- 
teaux.  Les  tonlre-forts  et  1«'  haut  de  l'éuilice 
avec  les  gouttières  cannelées,  me  paraissent 
dater  de  la  p;'en]ièr(*  conslruetion.  Les  an- 
cieinies  fe;ièlres  existent  au.ssi  au  fond  Je 
régiise:  elles  se  composent  d'un«' double  baie 
ogivale  surmontée  d'un  quatre-l'euilles,  le 
tout  inscrit  dans  une  brie>upéri'  ure  en  go~ 
Ihique  élancé.  Le  comble  de  la  troin^ième 
travée,  séparée  aujourd'hui  du  haut  de 
l'église  et  réservée  aux  femmes,  a  été  enfoncé 
]iar  les  boulets  turcs  au  x\i*  siècle  et  refait 
ensuite  en  berceau.  On  voit,  dans  cette  (lartio 
de  la  nef,  un  tableau  sur  toile  re))résentant 
le  lion  ailé  de  saint  Marc  avec  la  légende  or- 
dinaire, inscrite  sur  le  livre  des  Evangiles  : 
Pax  tibi,  MfU'ce,  cvangclisla  mens.  Mais  c'est 
la  moindre  et  la  moins  intéressante  des  anti- 
quités de  cette  église,  autrefois  lieu  de  sé- 
pulture de  personriages  éminents,  et  (|ui  pos- 
sède encore  lesdalles  tumulaires  de  plusieurs 
abbesses,  de  chevaliers  en  grand  nombre, 
d'un  reïs  des  Syriens,  d'un  bouteiller  de 
Chypre,  d'un  maréchal  d'Arménie,  do  dllfé- 
renls  mombr.  s  des  familles  de  Tibériade,  de 
Mimars,  de  Nevilies,  de  fiessan,  de  Thenouri, 
de  Dampicrre,  noms  bien  connus  dans  l'his- 
toire de  Chypre  au  temps  des  Lusignans. 

On  ne  sait  rien  de  positif  sur  l'ancienne 
destination  de  l'église  liva  Arméniens.  D'a- 
près la  tradition  >|ue  conservent  les  papas 


{t95 


CHY 


DICTIONNAIHE 


CHY 


elle  dépendait  d'un  monastère  de  feinnios; 
mais  la  tradition  ne  dit  pas  que  ce  monastère 
appartînt  aux  Latins  ou  aux  Arméniens  :  jo 
ne  serais  pas  éloigné  de  croire  qu'elle  était 
la  propriété  de  ces  derniers,  et  je  crois  qu'il 
ne  faut  pas  tirer  une  induction  contraire  des 
seules  rormes  latines  de  son  architecture. 
Les  Arméniens  de  Chypre  bâtissaient  proba- 
blement connue  les  Francs,  puisque  les 
Grecs  eux-mêmes,  bien  [uoiîis  portés  vers 
notre  discipline,  ont  imité  notre  style  dans 
leurs  églises  de  Plianéromeni  à  Nicosie,  de 
Saint-Mama  5  Morj)lio,  et  ailleurs.  La  dilfé- 
ronce  de  rites  était,  au  moyen  âge,  nioins 
sensible  qu'aujourd'hui  :  plusieurs  fois  dans 
l'unnée,  les  communinns  grecques,  armé- 
niennes, maronites,  syriennes  et  latines,  fai- 
saient les  processions  en  commun;  elles 
ofliciaient  ensemble  dans  les  grandes  solen- 
nités. L'autorité  avait  sans  doute  inihié  sur 
ce  rapprochement,  mais  les  ell'ets  n'en  étaient 
pas'moins  réels  et  satisfaisar^ts. 

Grand  baio. 

Je  ne  connais  pas  de  monument  à  Nicosie 

aue  je  puisse  avec  quelaue  certitude  classer 
ans  les  constructions  du  xiv*  siècle,  épo- 
que qui  a  vu  s'élever  à  Famagouste  une  belle 
cathédrale,  et  à  Lapais  un  riche  monastère 
dont  je  parlerai  plus  loin.  Peut-être  le  grand 
bain,  ancienne  église  française,  appartient* 
il  h  cette  épotjue.  On  a  tout  changé  à  l'inté- 
rieur pour  acconunoder  l'édiiiceàsa  nouvelle 
destination;  mais  sa  belle  porte  est  intacte 
et  mérite  de  nous  arrêter  un  moment.  La 
double  baie  carrée  de  l'entrée  est  inscrite 
sous  un  grand  ogive;  l'archivolte  multiple 
qui  s'élève  au-dessus  est  divisée  par  des  lilets 
saillants  en  quatre  tores  :  l'un  uni  et  sans 
ornementyC'esl  le  plus  rapproché  du  lyn)()an; 
le  suivant  en  creux  et  orné  de  fleurons  en 
relief  dans  la  gorge;  le  troisième  formé 
d'une  triple  arcade  d'ondulations,  de  che- 
vrons et  de  méandres  ;  le  quatrième  entin, 
le  plus  grand,  est  un  bandeau  profondément 
t.'avaiil(ï  et  qui  roprévvLte  une  tresse  de 
grenades,  de  raisins,  de  ponnues  do  pin,  de 
l(*uillages  et  d'oiseaux.  L'archivolte  repose 
sur  un  entablement  que  su()portent  des  co- 
lonneltes  h  chapiteaux  d'un  feuillage  proba- 
blement indigène,  mais  dont  je  n'ai  pu  savoir 
le  nom  :  ce  sont  des  feuilles  à  trois  et  cin({ 
lobes,  qui  sont  renflées  au  centre  de  chacune 
de  ces  divisions,  comme  le  sont  les  cosses 
sous  la  graine. 

La  forme  générale  des  arcs  de  cette  ftorte 
n*est  nlus  l'ogive  élancée,  elle  est  plus  élar- 
gie, plus  arrondie,  et  devient  l'arcade  î\  tiers- 
point.  Les  voûtes  suivent  à  l'intérieur  la 
même  courbure;  leurs  nervures  sont  moins 
fortes  que  dans  les  précédentes  églises;  leur 
noint  d  intersection  est  quelquefois  orné  de 
fleurons.  Les  antitjuaires  ont  reconnu  que 
ces  caractères  appartenaient  h  l'architecture 
du  XIV'  siècle. 

AncicDQe  église  de  Saiot-NiGolas. 

Voici  une  belle  église  que  je  crois  être 
du  XV  siècle,  et  qui,  après  avoir  été  long- 


tem|>s  le  besesiein  ou  la  bourse  d 
ciants  grecs,  arméniens  et  turcs,  sei 
d'hiii  de  magasin  à  blé.  Elle  est 
l'extrémité  des  bazars  et  h  c6lé  d 
Sophie,  dont  um^  rue  seulement  la 

Un  porche  précède  la  nef  à  l'ouc 
de  construction  ou  de  rec  ^nslruc 
derne,  comme  toute  la  faradc.  L' 
plus  ordinaire  de  l'éi^lise'paratt 
sur  le  côté  sei»tentrional,  vis-à-v 
méridionale  de  Sainte-Sophie,  où 
encore  trois  belles  f)ortes  :  la  pli 
vers  le  chevet,  a  [)Our  archivolte  un 
de  fleurs  et  de  feuillages  en  ogive 
roses,  les  violettes,  les  bourgeons 
espèce  sont  multipliés  et  pressés 
tores.  Le  xiir  siècle  et  même  le  x. 
juger  par  Saii.l-Nicolas  de  Famago 
rait  été  moins  prodigue  dans  ses  or 
Le  fronton  aigu  c[ui  recouvre  l'a 
est  doublement  f(>stoniié,  à  i'intéri 
cordon  de  fleurons,  à  l'extérieur  d'i 
de  roses  reposant  sur  leur  tige;  au 
un  bouquet  de  f(>uillages  s'éftanouis 
colonnette.  Dans  le  tympan  du  fror 
dessus  de  l'arc  de  rarchivolte,  est  i 
dont  les  meneaux  recourbés  et  r 
dessins  curvilignes  forment  une  r 
bayante,  décoration  si  fréquente 
constructions  du  xv*  siècle,  que  le 
cette  époque  en  a  reçu  le  nom  de  st 
boyant.  Les  tores  de  l'archivolte, 
en  voussures  profondes,  reposent 
consoles  (|ue  soutiennent  h  droite 
quets  de  fleurs  et  de  fruits,  à  gai 
tètes  d'anges  ailées,  sculptées  h  pi 
la  pierre.  Deux  niches  ont  été  mena 
deux  côtés  de  l'embrasure;  leur  ci 
branches  de  i)almiers  et  de  frondes  < 
forme  un  dais ,  au-dessous  duqu 
mains  supportent  une  couronne;  qi 
tues  sufflraient  i>our  com[>léter  ces  i 
le  portail. 

L'église  de  Saint-Nicolas  servai 
au  culte  pendant  le  xvi*  siècle,  Jj 
fi'i-e  de  maitiro  que  les  Vénitiens 
castrée  au-dessus  de  la  porte  dont 
nous  de  parler,  en  place  d'un  anciei 
portant  probabienient  des  armoiri 
<;aises.  La  nouvelle  frise,  ornée  ai 
de  l'image  de  saint  Nicolas,  porte 
dans  ses  éc(is.^ons  maniérés  en  f( 
cœur,  ayant  j)our  emblèmes  héraldi 
lion  tenant  une  branche  d'arbre,  i 
élevant  une  palme,  et  un  pont  seu 
celui  du  Rialto. 

Les  autres  portes  do  Saint-Nicol 
niées  aujourd'hui  par  un  mur,  coi 
encore  de  jolis  détails  de  sculptu 
scène  touchante  est  représentée  sui 
teau  de  celle  du  milieu  :  un  moine 
sur  so'i  lit  de  mort  semble  montr 
frères  qui  l'entourent  le  ciliée  doni 
alUigé  son  corps  pendant  sa  vie.  Su 
de  voûte  de  celte  porte  est  détaché 
relief  un  saint,  tenant  le  livre  des  E 
ouvert  sur  sa  poitrine;  les  Turcs  o 
la  tête  de  cettejolie  ligure. 

Le  comble  de  l'église  est  en  terrî 


GHY 


DEPIGRAPHIE. 


CHY 


298 


18  eitërieurs  qui  arrivent  jusqu*au 

d'ane  construction  phis  élégante 
de  Sainte-Sophie  ou  ae  Sainte-Ga- 
I  tels  que  l'exigeait  un  siècle  plus 
dans  ses  décorations.  Leurs  arêtes, 

les  autres  églises^  sont  ornées,  ici 
■es  prismatiques;  leur  amortisse- 
nrramide  est  décoré  de  feuillages, 
I  anges,  de  tètes  humaines  ;  on  y 
••rarement  çà  et  là  quelque  figure 
e ou  fantastique.  Deux  des  anciens 

déyersant  les  eaux  de  la  plate- 
18  la  rue  existent  encore  :  Tun  re- 
in lion,  Tautre  un  lévrier  portant 
• 

icolas  est  une  des  édises  où  Ton 
arqUer  surtout  la  belle  couleur 
)  prennent  à  la  longue  les  monu- 
Orient,  rheureux  etfet  des  lignes 
is  horïzontaux  qui  les  terminent, 
mbient  donner  aux  constructions 

âge,  aux  bâtisses,  môme  les  plus 
»  l^pparence  et  la  forme  d'un  mo- 
itique. 

nées  et  églises  diverses  de  Nicosie. 

r  et  XIV*  siècles,  l'époque  floris- 
a  royauté  des  Lusignans,  avaient 
r  un  grand  nombre  d'églises  à  Ni- 
PamaKOuste,  à  Paphos,  à  Limassol 
mtesles  campagnes  de  Tile;  Saint- 
st  peut-être  la  seule  que  l'on  ait 
Nicosie,  au  xv*  siècle,  sous  Janus. 
malheurs  de  ce  prince,  au  milieu 
9S  et  des  révolutions  intestines  des 
"ègnes  de  sa  famille,  il  est  douteux 
hypriotes  aient  j)u  entreprendre  de 
instructions  religieuses.  Celles  qui 
suffisant  à  tous  les  besoins  reli- 
Vénitiens,  comme  les  successeurs 
»  durent  se  contenter  de  les  cou- 
de les  entretenir,  obligés  qu'ils 
porter pres(^ue  exclusivement  leurs 
les  fortifications  de  l'île.  On  recon- 
ace  des  restaurations  qu'ont  faites 
iens  à  l'église  occupée  aujourd'hui 
rméniens,  à  celle  de  Tripiotissa,  à 
ée  d'Arab  Achmet  et  à  plusieurs 
ciennes  églises  dont  je  ne  parlerai 
but  n*est  pas  en  effet  de  donner  à 
cellence  la  nomenclature  complète 
)S  latines  cmi  existent  encore  dans 
iypre  ou  à  Pîicosie  :  je  cheixhe  uni- 
,  en  étudiant  les  monuments  go- 
es  mieux  conservés  ou  plutôt  les 
raclérisés  de  Tile,  quelle  que  soit 
lui  leur  destination,  à  reconnaître 
t  été  les  principes  particuliers  de 
ture  ogivale  en  Chypre  et  à  suivre 
ppement  qu'ils  ont  reçu  durant  les 
les  de  la  domination  des  Français, 
^pendant  deux  mosquées  de  Nicosie 
us  signaler  en  raison  des  souvenirs 
X  de  celte  époque  qu'elles  conser- 
n  que  la  rareté  de  leurs  ornements 
armette  pas  d'émettre  une  opinion 
ur  leur  âge.  La  plus  ancienne  peut- 
la  mosquée  de  ÏEmerghié  ou  /sm<f- 
efois  église  des  Augusliiis  ou  des 

DlCTlONN.     I>'ElMGRAPHIE.  I. 


Hospitaliers,  on  ne  sait;  mais  probablement, 

2uel  que  fût  l'ordre  do  ses  desservants, 
glise  placée  sous  le  vocable  de  Sainte-Marie  : 
car  son  nom,  dont  les  Turcs  n'ont  pu  me 
donner.la  signiflcation,  parait  dérivé  de  celui 
de  Marie ,  en  arabe  meriem.  C'est  une  nef 
élancée,  longue  de  55  mètres,  large  de  16, 
divisée  en  sept  travées  par  des  arcs-dou- 
bleaux  tout  lisses  et  appuyés  sur  des  pilas- 
tres carrés.  Le  haut  des  arcs,  comme  la  toi- 
ture en  bois  qu'ils  soutiennent,  parait  mo- 
derne, mais  l'église  est  ancienne  et  remonte 
au  moins*au  xiv'  siècle,  comme  on  peut  le 
voir  par  la  forme  des  ogives  et  les  nervures  . 
d'une  chapelle  latérale.  Elle  est  précédée  à  '. 
l'ouest  d'un  porche  de  trois  arcades  gothi- 
ques, ornées  de  tores.  Dans  le  cimetière  qui 
1  environne  et  qui  sert  encore  de  champ  de 
repos  aux  musulmans,  on  retrouve  beaucoup 
de  débris  de  croix  de  pierres  sculptées  et  de 
clefs  de. voûtes  oui  semblent  un  travail  du 
xv*  siècle.  Non  loin  de  là  sont  deux  belles 
cuves  funéraires  en  marbre  blanc.  L'inté- 
rieur de  l'église  conserve  les  dalles  sépul- 
crales de  grandes  familles  de  Chypre,  telles 
Îue  les  Cafran,  les  d'Arsur,  les  Nephin,  les 
enouri  et  les  Mimars.  La  plus  ancienne 
date  que  j'ai  lue  sur  ces  tombeaux  est  celle 
de  l'année  13&1,  la  plus  récente  de  li35 

La  mosquée  d'Arab-Achmet,  petite  nei 
précédée  dun  porche,  comme  un  grand 
nombre  d'églises  de  Chypre,  n'est  pas  moins 
intéressante  que  l'Ëmerghié  pour  son  an- 
cienneté et  les  monuments  qu'elle  fournit  à 
l'archéologie  héraldique  et  généalogique.  Les 
principaux  personnages,  dont  j'aurai  l'hon- 
neur de  vous  faire  connaître  ultérieurement 
les  épitapfies,  t^t  qui  ont  été  inhumés  dans 
cette  ancienne  église,  sont  Antoine  de  Ber- 
game,  camérier  du  royaume  de  Chypre  ;  Gas- 
pard Morosini,  de  l'illustre  famille  de  Ve- 
nise ;  messire  Louis  de  Nores  ;  un  membre 
de  la  famille  de  Navarre,  et  plusieurs  sei- 
gneurs grecs. 

FAMAOOCSTE.  ( 

Motqaôe  et  tndeiuie  caUiédrale  de  Stint-Nioolts. 

L'évèque  de  Cérines,  homme  aussi  aimé 
des  Francs  que  vénéré  des  Grecs,  et  de  plus 
un  des  rares  prêtres  chypriotes  qui  aient 
quelque  instruction,  me  vantait  beaucoup 
1  ancienne  cathédrale  de  Famagouste.  C'était, 
me  disait-il,  un  des  intéressants  monuments 
de  Chypre,  et  probablement  une  des  plus 
belles  églises  que  sainte  Hélène  eût  bâties. 
Je  savais  quel  compte  il  fallait  faire  de  ces 
traditions  grecques  qui  attribuent  à  la  mère 
de  Constantin  la  fondation  de  presque  tous 
les  édifices  chrétiens  d'Orient;  et,  d  après  ce 
qu'on  m'avait  déjà  dit  à  Larnaca,  j'étais  cer- 
tain de  trouver  dans  la  principale  mosquée 
de  Famagouste  une  élégante  construction  de 
nos  anciens  architectes  gothiques.  Je  ne  fus 
pas  trompé;  mais  mon  attente  se  changea  en 
surprise  agréable,  quand  je  découvris  sur 
un  des  contre-foirts  du  sud  cette  inscription 
en  beaux  caractères  gothiques ,  ponctuée 
comme  une  inscription  antique  : 

10 


t90  GHY 

L*an.  de.  mil.  et.  iroi.  cens.  et.  xi. 

de.  erist.  a.  un.  jors.  d'aoust. 

fu.  despendue,  ramonée,  ordonnée. 

por.  le.  labour.  dTiglise.  de.  Famag't 

et.  comensa.  le.  labour,  le.  vcsq. 

Bauduin.  ledit,  an.  le.  premier. 

jor.  de.  septembre,  douquel.  lal)our. 

VI.  fûtes.  d\  deus.  bêles,  estoienl. 

faites,  e.  x.  votes,  des.  helcs.  aus. 

viii.  vois.  dire. 

Bt  sur  le  revers  du  contre-fort  : 

La  nave.  de  Figlise.  esloit  feste. 

Les  dernières  lisnes  de  rinscription  offrent 
quelques  difficultés  d*interprétalion.  Lu  sens 
lé  plus  vraiseuiblo  est,  je  crois,  qu'une  partie 
(les.  travées  et  la  nef  entière)  de  Tancienne 
église  élevée  par  les  évèques  francs,  prédé- 
cesseurs de  Baudouin,  car  tout  le  travail  est 
dans  le  style  de  l'ogive,  fut  conservée  pour 

t'édiQcè  iiouveau;  quand  l'évoque,  trouvant 
^e  produit  des  qiiêtes  sufllsant,  reprit  la  cons- 
truction, avec  quelque  solennité  sans  doute, 
le  1*'  septembre  1311 ,  et  termina  Tédilice 
qui  existe  aujourd'hui. 

Là  cathédrale  d(>  Fainagouste  est  plus  pe- 
tite que  celle  de  Nicosie;  elle  n'a  pas  de 
porche;  elle  manque  de  transsepts;  au  lieu 
de  la  fenêtre  composée,  elle  a  la  grande  rose 
ordinaire  des  portails  de  nos  caliiédralcs; 
enfin  le  type  de  toutes  ses  baies  est  l'arc  à 
tiers-point  au  lieu  de  l'arc  gothique  élancé 
du  xiii*  siècle.  Après  ers  différences  prin- 
cipales, je  ne  verrai  'plus  que  des  ressem- 
blances à  signaler  dans  la  dis[)Osiiion  et  l'or- 
nementation des  deux  églises,  et  j'avoue  que 
si  l'inscription  ci-dessus  ne  nous  donnait  une 
date  précise  qui  reporte  la  construction  de 
Saint-Nicolas  à  plus  d'un  demi-siècle  au  delà 
de  celle  de  Sainte-Sophie ,  jp.  l'aurais  crue 
beaucoup  plus  rapprochée  de  la  première. 

La  façade  de  Saint-Nicolas,  pareille  encore 
en  ceci  à*  la  plupart  des  façades  des  églises 
gothiques  de  France,  privées  de  porche,  est 
forcdée  de  trois  portails  dont  les  voussures 
et  les  émbrasiires  forment  seules  un  abri 
au->devant  des  befs  intérieures  qui  leur  cor- 
respondent. Deux  hautes  tours  carrées  et  à 
bordures  prismatiques  encadrent  le  mur  et 
s'arrêtent  à  Talignement  des  portails.  L'arc 


DICTIONNAIRE 


CH\ 


5M 


Deux  trèfles  de  grandes  dimensions,  ouverU 
au-dessous,  sont  remplis  aujourd'hui  comme 
la  rose,  de  boiseries  h  jour,  remplaçant  peuU 
être  d'anciennes  verrières  coloriées.  Lie  pi- 
gnon qui  surmonte  et  domine  tout  lé  portail 
est  terminé  par  un  grand  bouquet  de  fetiil- 
lages  ouverts. 

Les  faces  latérales  et  l'abside  ont  k  pea 
près  la  môme  disposition  que  celles  de  la  ca- 
thédrale de  Nicosie.  Sur  la  toiture  des  colla- 
téraux règne  une  première  terrasse  ;  les  murs 
de  ia  nef  centrale,  autour  de  laquelle  elle 
tourne,.s'élèvent  encore  de  plusieurs  mètres 
au-dessus,  et  soutiennent  une  dernière  plate- 
forme, qui  occupe  la  longueur  entière  de  la 
nef.  Des  contre-ibrts  à  larmiers  s'appliquent 
aux  murs  extérieurs  des  bas-côtés,  et»  arrivés 
h  la  première  terrasse,  se  changent  en  arcs- 
boutants  percés  d'œils-de-bœuf  qui  poitent 
sur  les  murs  de  la  nef. 

La  terrasse  inférieure  s'arrête  des  deux 
côtés  de  l'église  à  la  naissance  de  l'hémi- 
cycle;  mais  on  a  ménagé  autour  des  contré- 
forts  du  chevet  un  parapet  en  pierre  giiî  la 
continue,  et  permet  le  passage  extérieur 
d'un  collatéral  à  l'autre.  Au  nord  et  au  uied 
de  l'abside  e$t  un  puits  proîbnd  d'une  belle 
construction,  qu'ombrage  un  Svcomore^ 

Chaque  travée  est  éclairée  a  une  fenêtro 
rayonnante,  composée  de  l'assemblage,  sous 
un  seul  tore  en  ogive,  de  deux  fenêtres  gé- 
minées. Chacune  de  ces  dernières,  forniée 
de  deux  longues  baies  trilobées,  est  terminée 
par  un  qualre-feuilles.  Dans  le  tympan,  qui 
résulte  du  rapprochement  des  deux  fenêtres 
secondaires,  est  inscrit  également  un  jour 
à  quatre  lobes,  dont  les  intersectioùs  sont 
ornées  de  fleurons.  En  général,  la  décort- 
tion  de  ces  fenêtres,  celle  des  pignons,  des 
couronnements  et  du  chevet  est  plus  riche 
qu'à  Sainte-Sophie  de  Nicosie,  et  annonce 
bien  un  style  plus  recherché  que  celui  du 
xnr  siècle.  Du  côté  des  travées  méridio- 
nales et  en  dehors  du  plan  de  l'église,  sont 
deux  petites  chapelles  communiquant  autre- 
fois avec  l'intérieur  des  collatéraux.  On  voit 
encore  sur  leurs  murs  des  traces  de  pein- 
tures à  fresques  et  un  écussou  sculpte  por- 
tant une  fasce  pour  emblème  héraldique, 
comme  les  sires  de  Tibériade  en  avaient  dans 
leurs  armes.  C'est  peut-être  une  fondation 
de  cette  maison  puissante  en  Sj^rie  et  en 

-   ^  .  Chypre.  Dans  tous  les  cas,  je  crois  que  ces 

des  portes  et  de  leurs  archivoltes  est,  comme'   constructions  exiguës  annexées  à  fa  nef. 


je  l'ai  dit,  l'ogive  entr'ouverte  du  xiv*  siècle; 
maisleurs  tores,  leurs  cordons  do  fleurs,  leurs 
colonnes  et  leurs  chapiteaux  ressemblent 
à  ceux  du  siècle  précédent.  Leurs  ornements 
sont  peut-être  plus  multipliés,  mieux  tra- 
vaillés et  imitent  plus  fldèlement  la  nature. 
Au-dessus  des  arcnivoltes  extérieures  s'élè- 
vent trois  frontons  aigus  qui  recouvrent  des 
roses  :  celle  du  milieu  en  lorme  d'étoile,  les 
deux  autres  en  fenêtres  circulaires  divisées 
intérieurement  par  des  meneaux. 

La  grande  rose  éclaire  le  centre  des  nefs, 
au-dessus  du  portail  du  milieu.  Elle  est  cir- 
culaire et  forme  par  ses  nervures,  disposées 
en  roue,  le  dessin  jqu'on  appelle  une  violette. 


n'ont  pu  jamais  être  la  sacristie  qui  se  trou- 
vait peut-être  au  nord  de  l'église,  où  Ton 
voit  de  nombreux  débris  d'architecture  go- 
thique, bien  que  Ic:^  édilices  dont  ces  ruinés 
faisaient  nSirtie  fussent  séparés  de  Téglise. 

Quant  a  l'intérieur,  la  cathédrale  de  Famar 
gouste  est  privée,  comme  celle  de  Nicosie, 
de  ses  ornetnents  chrétiens,  et  n'a  plus  que 
le  mesquin  mobilier  d'une  pauvre  mosquée 
turque,  bien  digne  de  la  misère  imbécile  des 
habitants  de  Famagouste.  Les  chrétiens 
grecs,  auxquels  il  est  interdit  de  demeurer 
dans  celte  ville,  se  sont  retirés  dans  le  joli 
village  de  Varoschia.  Une  grande  nef  et  des 
collaléiaux  sans  transsepts  occupent  Tinté* 


CHY 


D*EP1GRAPH1E. 


CHY 


502 


te  réglise;  quatorze  colonnes  suppor- 
es  voûtes  ogivales  des  bas-côtés  vers 
oentrale  sur  un  tore  épais  qui  reinpiace 
liteau.  11  n'y  a  ni  faux  triforium^  ni 

iserre  pour  une  autre  lettre  les  rares 
iliODS  tumulaires  de  celle  égîise,  plus 
la,  maismoins  intéressante  que  Sainte- 
t  de  Nicosie.  J'ajouterai  seulement  un 
rani  de  la  quitter,  à  ce  que  j*ai  dit  des 

coDsidéraoles  qui  existent  du  côté 
trional  et  qui  paraissent  provenir  d'an- 
diflces  construits  du  temps  des  Francs, 
t  emplacement.  Les  Turcs  des  pre- 
.  années  de  la  conquête  n'ont  eu  qu'à 
r  les  pierres  les  mieux  conservées 

en  belles  ruines,  pour  éditier  sans 
,  à  eôté  de  la  cathrédrale,  un  oratoire 
i^td  à  péristyle  et  à  colonnes  de 
îpdont  Cassas  a  donné  la  vue  dans  son 
I  en  Orient.  Au-dessus  de  Tune  des 
«de  cette  riche  construction,  j  ai  re* 
6  un  bloc  de  marbre  portant  un  écus- 
initien  et  la  date  do  151^.  Au  milieu 
it  cimetière,  ménagé  devant  la  mos- 
dt  renfermé  aussi  dans  Tenclos  de 
Nicolas,  existe  un  beau  sarcophage  an- 

omé  de  génies  qui  su|)portent^es 
ides  de  fleurs  enlacées  autour  de  la 

Autres  églises  de  Famagouste. 

quittant  la  cathédrale  et  prenant  à 
,  je  suis  arrivé  aux  ruines  d'une  grande 
h  toit  plat,  dont  la  façade  large  et  nue, 

de  trois  fenêtres  ogivales  dans  le 
si  de  trois  portes  ouvrant  sur  lus  nefs, 
sente  aucun  ornemout.  C'est,  je  pense» 
)  de  Sainte-Croix,  dont  Mariti  parle 
leaucoup  tro|>  d'éloges,  et  qu'il  a  vue 
cle  dernier  quand  elle  servait  encore 
squée  aux  Turcs.  Elle  est  aujourd'hui 
^nnée,  et  |)0ur  y  pénétrer,  il  m'a  fallu 

une  brèche  dans  le  mur  en  pierres 
»  dont  les  Turcs  ont  fermé  l'entrée. 
connu  à  l'intérieur  tout  ce  qui  annonce 
ipsquée  :  la  niche  de  la  Mecciue,  le 
ir  et  quelques  nattes  servant  de  «ed- 
^ou^  la  prière.  C'est  un  grand  vaisseau 
[ue  divisé  en  trois  nd's,  par  huit  fortes 
les  sans  chapiiuaux.  Le  clocher,  atle- 
.  la  façade,  élait  devenu  le  nÛMaret. 
s  une  autre  parlie.de  la  ville,  vers  la 
de  mer,  j  ai  retrouvé  les  restes  d'une 
église  gothiijue  qui  passe  pour  être 
qu'un  négociant  franc  lit  élever  h  Fa~ 
iste«  au  xiV  siècle,  sous  le  règne  de 
is  IV,  en  consacrant  à  cette  œuvre  le 
'en  seul  voyage  dans  les  Etats  du  sultan 
pie.  L'importance  du  commerce  de  Fa- 
ute à  l'enoque  où  se  rapporte  celle 
ion,  ropulence  et  le  faste  de  ses  hal»i- 
rendent  très-vraisemhlable  la  réalisa- 
esbénélices  considérables  que  sup{)Ose 
riche  fondation  chez  son  auteur. 

PAPHOS  ET  LIMASSOL. 

ne  puis  omettre  de  nommer  Paphos  et 
jsol  dans  le  nnmbrr   dos  localités  do 


Chypre  qui  ont  vu  s'élever  des  églises  go- 
thiques, non  pas  que  leurs  ruines  nous  of- 
frent encore  les  traits  caractéristiques  aux- 
quels nous  nous  arrêtons  dans  cette  étude, 
mais  parce  que  ces  villes,  après  Nicosie  et 
Famagouste»  étaient  les  plus  importantes  du 
royaume  de  nos  princes  français. 

Je  ne  me  pro|>ose  pas  de  décrire  ici  ce  que 
j'ai  vu  des  grottes  et  des  constructions  anti- 
ques de  Bail),  la  Paphos  nova  des  anciens  : 
je  voudrais  seulement  me  représenter  à  peu 
près  entière  une  ues  églises  du  Paphons  des 
Lusignans,  pour  les  comparer  à  celles  que 
nous  connaissons  déjè;  mais  je  n'ai  vu  dans 
Ces  monuments  que  des^  ruines  pres^fue  in- 
formes. Rien  ne  peut  donner  une  idée  de 
l'aspect  ravagé  de  cette  ville  que  la  plus  for- 
midable artillerie  n'aurait  pas  réduite  en 
cet  état  après  un  long  siège.  11  faut  croire 

3u*eile  a  été  secouée  à  diverses  reprises  par 
e  violents  tremblements  de  terre,  fréquents 
dans  rile,  car  on  n  y  voit  pas  un  édifice,  pas 
un  seul  inur  intact.  Les  Turcs  ont  relevé  les 
pierres  qui  obstruaient  les  deux  ou  trois  rues 
principales  ^t  en  ont  formé  des  murs  de  clô- 
ture, entre  lesquels  on  circule  assez  facile- 
ment au  milieu  des  décombres.  Quelques 
musulmans  pauvres  se  sont  ménagé  une  ha- 
bitation dans  ces  tristes  ruines.  Tout  ce  qu'il 
y  avait  de  population  grecque  et  de  Turcs 
aisés  s'est  établi  au  bourg  voisin  de  Ktima. 

La  plu)>art  des  nombreuses  églises  de  Pa- 
phos étaient  en  style  ogival  à  nervures;  quel- 
ques-unes conservent  encore  leurs  meneaux 
et  leurs  roses  tlamboyantes.  D'autres  (peut- 
être  celle  des  Grecs  séparés  de  communion, 
mais  soumis  aux  influences  des  arts  latins) 
présentent  comme  un  genre  mixte  composé 
des  voûtes  ogivales  des  édifices  gothiques, 
et  des  coupoles  de  l'architecture  byzantine. 
J'ai  remarqué  les  restes  d*une  grande  église 
construite  dans  ce  svstème,  auprès  de  la- 
quelle sont  encore  debout  trois  belles  colon- 
nes de  granit;  trois  autres,  intactes  comme 
les  premières,  mais  renversées,'  sont  cou- 
vertes d'herbes.  Près  de  la  mer,  à  Terient  du 
ch&teau,  .se  trouvait  une  église  dont  il  no 
reste  que  les  fondements.  On  y  a  découvert, 
en  1844,  une  belle  dalle  tumulaire  française 
de  la  famille  de  Cherpigny. 

Ces  églises  ont  presque  toutes  des  cha- 
pelles ou  des  caveaux  souterrains  remontant 
au  moyen  ftge  et  à  l'antiquité,  car  il  y  a, 
dans  le  sol  de  Paphos,  comme  deux  ou  trois 
générations  de  ruines.  L'espoir  de  trouver 
des  trésors  dans  cette  ville  souterraine  y 
amène  souvent  des  découvertes  extraordinai- 
res. Quelques  jours  avant  mon  arrivée,  on 
avait  reconnu  au-dessous  d'une  église  go- 
thique assez  élégante,  l'entrée  d'un  caveau 
3ue  me  lit  visiter  M.  Hadji  Smith,  auteur 
e  la  découverte.  Nous  parcourûmes  plu- 
sieurs pièces,  en  parties  taillées  dans  le  roc, 
el  nous  suivîmes  vers  la  mer  un  lona  corri- 
dor dont  nous  ne  pûmes  atteindre  l'extré- 
mité. 

Limassol  est  une  jolie  ville  bien  bâtie,  pa- 
vée comme  Nicosie,  ce  qui  est  une  oxcop- 
lion  l\  peine  cro\ahle  en  pays  turc,  el  quand 


303 


CHY 


DICTIONNAIRE 


CHY 


304 


on  vient  de  Larnaca.  Ëlleavait  aussi  plusieurs 
églises  franques,  qui  ont  perdu  à  peu  près 
tous  leurs  caractères  sous  les  restaurations 
des  Turcs  et  des  Grecs.  Le  Katholiki,  au- 
jourd'hui église  grecque,  longue  nef  précédée 
d'un  porche,  et  terminée  par  un  anside  en 
voûte  de  four 'dont  le  toit  conigue  n'arrive 
pas  au  faîte  de  la  nef,  me  paraît  remonter 
aux  premiers  temps  de  l'occupation  d«^s 
Français,  et  peut-être  au  xii*  siècle.  La 
grande  mosquée  ne  me  semble  pas  moins 
ancienne.  J'ai  retrouvé  dans  ces  deux  égli- 
ses quelques  mots  d'inscriptions  en  français. 

Abbaye  de  Lapais. 

Je  venais  de  passerja  gorge  de  Cérines, 
en  partant  d'Agridi,  et  je  traversais  des  four- 
rés de  caroubiers,  quand,  arrivé  au  sommet 
d'une  éminence,  j  aperçus  la  façade  d'un 
grand  monument,  soutenue  par  six  hauts  pi- 
lastres, que  les  plis  du  terrain  et  les  arbres 
nous  avaient  cachée  jusque-là.  C'étaient  les 
ruines  du  monastère  prémontré  de  Lapais , 
reconstruit,  vers  le  milieu  du  xiv*  siècle, 
par  les  Lusignans.  Le  couvent  est  situé  près 
du  penchant  d'un  plateau  servant  de  contre- 
fort à  la  chaîne  des  montagnes  de  la  Reine, 
qui  le  sépare  complètement  du  sud  de  l'île, 
et  fait  face  à  la  mer  de  Caramanie.  Des  bos- 

3uets  d'orangers,  des  tallis  de  caroubiers, 
'oliviers,  de  lauriers-roses,  d'acacias 'et  de 
palmiers,  entourent  le  couvent  et  le  village 
voisin,  nommé  Cazzaphani  Pano.  Cette  cam- 
pagne ombragée,  ce  site  agreste  et  verdoyant, 
non  loin  des  terres  nues  de  la  Messôrée,  ces 
ruines  de  noble  apparence,  la  vue  de  la  mer, 
tout  ce  paysage  est  vraiment  beau,  et  Ton 
ne  doit  être  nullement  étonné  que  les  Euro- 
péens de  Larnaca  aient  donné  autrefois  à  la 
campagne  et  au  couvent  dans  leur  langue 
franque,  le  nom  de  Bellapaese^  sous  lequel 
l'abbaye  est  aujourd'hui  connue.  Mais  je  crois 
que  cette  dénomination,  étrangère  au  lan- 
gage français,  ne  remonte  pas  au  delà  du 
xvii"  siècle,  époque  où  les  Occidentaux, 
moins  effrayés  des  Turcs,  revinrent  en  plus 
grand  nombre  dans  les  Echelles  ;  et  certai- 
nement, ni  le  roi  Hugues,  ni  les  Français 
qui  ont  vécu  sous  les  princes  ses  successeurs 
ne  l'ont  employée.  Les  noms  du  monastère 
que  fournissent  les  monuments  originaux, 
sont  ceux  de  Lapais  et  LabaUy  d'où  sera  venu 
1.  BeltapaU  et  Bellapaese,  par  une  inversion 
'*'  bien  naturelle  chez  ceux  qui  connaissaient 
ce  beau  canton.  Quant  à  Lapais,  quelle  est 
l'origine  de  ce  mot?  je  l'ignore.  La  seule 
conjecture  à  laquelle  je  puisse  m'arréter, 
c'est  qu'il  provient  peut-être  du  nom  anti- 
que de  la  province  où  le  couvent  fut  fondé, 
la  province  de  Lapithos^  la  Lapethia^  que  les 
Grecs  prononcent  Lapesia^  racine  possible 
de  iMpesiSf  Lapasis  et  Lapais.  Remarquons 
pourtant  que  Lapithos  ne  donnait  pas  son 
nom  au  pays  du  temps  des  Lusignans,  et 

Sue  tout  le  revers  des  montagnes  depuis 
ormacbiti  jusqu'à  Klebini  et  Trapeza,  était 
compris  sous  la  dénomination  de  contrée  de 
Cérines.  Lapais,  au  reste,  ne  devait  être  que 
la  désignation  vulgaire  du  monastère  des 


Prémontrés,  qui  portait  sans  doute  le  titre 
du  patron  sous  l'invocation  duquel  Je  roi 
Hugues  le  plaça. 

En  arrivant  aux  ruines,  j'allai  voir  d'abord 
la  pièce  dont  la  belle  façadfe  m'avait  frappén 
c'est  une  salle  magnifique,  longue  de  pm 
de  trente  mètres ,  très-éievée,  éclairée  par 
deux  étages  de  fenêtres  en  ogive,  vers  la 
campagne  et  la  mer.  Le  mur  qui  la  temdDe 
de  ce  côté  et  qui  semble  soutenir  tout  l'édi- 
fice sur  le  bordde  la  montagne,  n'a  pas  moins 
dans  le  haut  de  deux  mètres  d'épaisseur  sans 
tenir  compte  des  gros  contre-forts  oui  le  sup- 

Kortent.  Les  fenêtres  sont  pratiquées  en  em- 
rasure  au  fond  de  la  muraille.  A  la  hauteur 
'  et  en  regard  du  second  étage  correspond  un 
autre  rang  defenètres  vers  le  sud^renaDtjoor 
au-dessusdelagaleriedu  cloître,  unejolierose 
intacte  et  découpée  en  quatre  feuilles  donne  la 
lumière  vers  l'est;  vis-à-vis,  à  l'ouest,  est  une 
double  fenêtre  gothique  terminée  en  lobes. 
Six  faisceaux  de  colonnettes  prises  dans  le 
mur  septentrional  entre  les  fenêtres,  soutien- 
nent les  nervures  de  la  voûte,  dont  elles  ne 
sont  séparées  que  par  de  petits  chapiteaux 
à  branches  de  fougère  ou  de  myrte.  Une 
chaire  en  pierre  travaillée  à  jour  adhère  en- 
core entière  au  mur,  entre  les  deux  derniè- 
res croisées  du  nord  ;  ce  sont  les  seuls  or-- 
nements  de  cette  salle,  belle  surtout  de  gran- 
deur, d'élévation,  de  simplicité,  et  qui  était 
bien  digne  de  recevoir  le  roi  lorsqu'il  venait 
visiter  les  religieux.  La  chaire  indique  pour- 
tant qu'elle  était  aussi  à  l'usage  de  la  com- 
munauté, et  la  dimension  de  la  pièce  permet 
d'y  placer  la  chambre  capitulaire,  le  dortoir 
ou  le  réfectoire. 

La  fontaine  que  je  remarquai  en  sortant, 
vis-à-vis  de  la  porte,  dans  le  corridor  du 
cloître,  me  ferait  tenir  plutôt  à  ce  dernier 
avis.  Elle  est  formée  de  deux  cuves  de  mar- 
bre blanc;  l'une,  celle  de  dessons,  sans  dé- 
coration est  moderne ,  c'est-à-dire  du  temps 
des  Prémontrés;  l'autre,  antique  :  c'est  un 
beau  sarcophage  orné  de  génies  et  de  cou- 
ronnes de  fleurs  comme  celui  de  Famagouste, 
que  l'on  a  percé,  dans  le  bas,  de  six  robinets, 
d'où  l'eau  tombait  dans  la  cuve  inférieure. 
Cassas  a  publié  un  fidèle  dessin  de  cette 
fontaine,  vue  de  l'intérieur  du  cloître,  et 
d'une  partie  de  la  galerie  attenante.  Le  tym- 
pan de  la  porte  devant  laquelle  en  l'a  placée 
est  orné  d  une  arcature  en  lobes,  surmontée 
d'une  archivolte  de  losanges  et  de  chevrons 
d'un  travail  qui  me  semble  bien  précipité. 
Le  linteau  en  marbre  blanc  sur  lequel  elle 
repose ,  porte  les  armes  du  roi  fondateur 
dans  trois  écussons  sculptés  en  relief.  Ce 
lui  du  milieu  a  la  croix  potencée  et  recroi 
setée  de  quatre  croisettes,  armes  de  Jérusa- 
lem; celui  de  droite,  le  champ  fascé  char^ 
d'un  lion  (sans  couronne),  qui  est  4e  Losi- 
gnan  et  de  Chypre  ;  le  troisième  est  écartelé, 
au  premier  et  au  quatrième  canton,  de  Jé- 
rusalem, au  deuxième  et  au  troisième,  de 
Chypre. 

Un  corridor  longe  cette  pièce,  fait  le  toui 
du  cloître,  dont  Tes  arceaux  gothiques  se 
dessinent  sur  le  ciel  et  les  orangers  sauvages 


505 


CHT 


D1E316RÂPHIE. 


GHY 


SOC 


ooJrt/romtVa,  qui  ont  poussé  au  milieu  du 
jardin.  Les  courbes  supérieures  de  ces  arca- 
des sont  en  ogive  à  tiers*point,  comme  toutes 
celles  du  monastère,  et  leurs  tympans  for- 
ment des  triangles  équilatéraux  où  sont 
sculptés  des  trèQes  et  des  quatre-feuilles  à 
jour,  ornements  nécessaires  des  construc- 
tion du  xiY*  siècle.  Le  réseau  de  leurs  me- 
neaux est  presque  partout  brisé  ;  deux  arca- 
des seulement  ront  encore  entier.  Du  cloître 
long  de  quarante-cinq  mètres,  large  de  qua- 
rante, plusieurs  escaliers  en  pierre  conaui- 
sent  à  la  terrasse  qui  règne  au-dessus  de  la 
galerie  du  jardin,  et  qui  communiquait  è  dif- 
lérentes  pièces  ou  terrasses  aujourd'hui 
écroulées;  au  nord,  elle  lon^c  le  deuxième 
ëlag^  des  fenêtres  du  réfectoire. 

La  porte  de  l'entrée  particulière  du  cloître, 
située  à  Tangle  sud-ouest,  est  en  ogive  cou- 
pée par  une  frise  de  marbre  blanc,  où  se 
trouTent  les  mêmes  armoiries  qu'à  la  porto 
du  réfectoire.  Du  porche  à  ciel  ouvert  dans 
lequel  elle  donne  accès,  on  entre  dans  une 
cour  plus  grande,  puis  dans  un  vestibule 
couvert  précédant  Tèglise.  Au-dessus  de  ce 
porche,  qui  permettait  de  communiquer  avec 
les  autres  bâtiments  de  Tabbaye  sans  traver- 
ser les  cours,  se  trouve  le  clor.her,  fort  sim- 
ple, composé  de  quatre  arcades  à  jour  que 
termine  un  petit  pignon.  Le  tout  remonte 
certainement  à  la  construction  primitive  du 
monastère,  car  les  Turcs  ne  permettent  pas 
aux  rayas  d'élever  des  clochers  ni  d'avoir  des 
cloches  dans  leurs  églises.  La  chapelle  de 
I^païs,  petite  comme  toutes  les  autres  piè- 
ces du  couvent  en  les  comparant  Ix  la  salle 
septentrionale,  est  divisée  en  trois  nefs  étroi- 
tes par  des  piliers  à  courtes  colonnes  dont 
les  chapiteaux,  travaillés  sans  vigueur,  sont 
loin  de  rappefer  les  nettes  sculptures  con- 
temporaines dos  églises  de  Nicosie  et  de 
Famogouste,  Le  fond  de  la  nef  est  terminé 
en  hémicycle.  Les  Grecs  de  Cazzaphani  ont 
fermé  cette   partie  par  un  iconostase;  ils 
ont  peint  une  fresque  sur  la  porte  d'en- 
trée, et  dédié  la  chapelle  à  la  Panaia  as- 
pro  phorousa^  Notre-Dame  aux  vêtements 
blancs.  J'y  ai  vainement  cherché  la  tombe  du 
roi  Hugues  IV,  qui  fut  inhumé  à  Lapais,  et 
sans  doute  dans  cette  chapelle.  Je  n'ose  m'ar- 
rêter  à  la  supposition,  malgré  tant  d'exem- 
ples alialogues,  que  le  sarcophage  antique  du 
cloître  ait  reçu  en  1360  les  restes  du  prince, 
parce  qu'on  ne  peut  croire  que  les  lieutenants 
Ténitiens,  bien  qu'ils  aient  cherché  par  tous 
les  moyens  à  faire  oublier  le  souvenir  des  an- 
ciens maîtres  de  l'Ile,  aient  forcé  les  Prémon- 
trés restés  à  Lapais  sous  leur  domination  à 
violer  le  tombeau  de  leur  bienfaiteur. 

Revenu  dans  le  porche  d'entrée,  je  me  di- 
rigeai au  couchant.  Cette  partie  du  monas- 
tère était  encore  considéraule  au  siècle  der- 
nier, à  en  juger  par  les  vues  générales  do 
Lapais  qu'ont  données  Drummond,  le  Bniyn 
et  Cassas  ;  elle  est  aujourd'hui  tout  en  ruine, 
et  dans  quelques  années  peut-être  il  ne  res- 
tera plus  que  des  décombres  de  Tabbaye  en- 
tière. Pano  Cazzaphani  garait  s'être  formé  à 
les  dépens,  et  les  habitants  du  vieux  village 


de  Cato  Cazzaphani  viennent  y  prendre  aussi 
les  pierres  qui  leur  sont  nécessaires.  Si  l'u- 
sage n'était,  en  ces  pays,  de  construire  tout 
le  haut  des  maisons  eh  "terre  sèche,  la  des- 
truction irait  plus  vile  encore.  Un  chrétien 
est  devenu  propriétaire  des  bâtiments  et  les 
a  mis  en  exploitation  réglée.  A  Tépoque  où 
je  les  ai  visités,  au  mois  de  janvier  dernier, 
on  ne  voyait  plus  que  quelques  murs  dos 
pièces  de  Touesl  ;  l'angle  nord-ouestdu  cloî- 
tre près  de  la  fontaine  de  marbre  était  déjà 
renversé,  et  allait  être  prochainement  débite. 

En  examinant  l'intérieur  des  murailles,  je 
fis  la  remarque  que  la  construction  do  Ln- 
païs,  maigre  l'étendue  des  bâtiments,  avait 
dû  être  terminée  assez  prompteraent,  pressé 
qu'était  le  roi,  sans  doute,  tle  jouir  de  son 
œuvre.  A  l'exception  de  la  façade  du  nord, 
qui  est  un  vrai  rempart  percé  de  fenêtres,  la 
plupart  des  autres  murs  malgré  leur  belle 
et  solide  apparence  sont  formés  uniquement 
de  parements  de  pierre,  moyen  appareil,  en- 
tre lesquels  on  ajeté  un  cailloutage  mêlé  de 
chaux  et  de  boue.  La  pierre  est  en  outre  de 
mauvaise  qualité  et  tres-friable. 

On  descend,  des  pièces  de  l'ouest,  à  l'é- 
tage en  partie  souterrain  qui  reçoit  le  jour 
par  six  croisées  au-dessous  du  réfectoire. 
Ces  pièces  sont  d'une  forte  construction  et 
communiauent,  m'a-t-on  dit,  avec  des  ca- 
veaux profonds.  Un  corridor  étroit  ramène 
de  cette  aile  au  petit  porche  et  au  portail 
d'entrée.  Sur  les  montants  de  la  porte,  on 
voit  sculptés  un  oiseau  et  un  quadrupède 
ailé.  Dans  le  haut,  de  longues  meurtrières  et 
un  balcon  à  mâchicoulis  protègent  l'entrée 
du  monastère;  à  côté  existent  encore  les 
rainures  d'un  pont-levis ,  bien  qu'on  arrive 
de  plain-pied  au  seuil  de  la  porte.  Je  ne  puis 
comprendre  l'utilité  de  cet  appareil  militaire 
dans  un  pays  aussi  sûr  que  Chypre  l'a  été  de 
tout  temps,  dans  un  petit  royaume  fort  uni 
qui  ne  sut  jamais  ce  qu'étaient  guerres  sei- 
gneuriales ou  révolte  de  commune,  et  je  ne 
puis  attribuer  la  conservation  de  ces  moyens 
de  défense  qu*à  l'influence  des  habitudes 
suivies  par  les  architectes  en  Europe  et  en 
Syrie,  où  les  abbayes  ressemblaient  à  de 
vraies  forteresses. 

J'ai  signalé  les  principaux  monuments  éle- 
vés en  Chypre  pendant  le  moven  ftge,  depuis 
le  temps  ou  le  contre-coup  des  événements 
de  Syrie  détacha  cette  île  de  l'empire  grec  et 
la  fit  passer  sous  la  domination  de  chevaliers 
français,  jusqu'au  siècle  où  nos  princes  en 
furent  évincés  par  la  république  de  Venise. 
J'espère  que  ces  descriptions  imparfaites  suf- 
firont cependant  à  montrer  quel  style  d'ar- 
chitecture nos  compatriotes  ont  apporté  et 
suivi  dans  ce  pays.  C'est,  comme  vous  l'avez 
vu,  le  vrai  style  gothique  de  France;  et,  cir- 
constance remarquable  dans  une  société  où 
les  hommes  du  midi  de  la  France  dominaient 
probablement  en  nombre,  c'est  l'ogive  du 
Word  plutôt  que  l'arcade  arrondie  des  provin- 
ces méridionales  que  l'on  trouve  dans  tou- 
tes leurs  constructions. 

Nous  avons  reconnu  en  outre  que  les  mo- 
numents français-chypriotes  n'avaient  rien 


507 


CHY 


DICTIONNiIRE 


CHY 


SUS 


pris  aux  idées  et  à  raichitecture  des  Grecs 
de  Conslanlinople  :  ni  les  croix  à  branches 
(''gales,  ni  les  coupoles,  ni  les  mosaïques, 
m  les  ornements  à  perles.  Tous  ceux  que 
nous  connaissons,  les  plus  anciens,  comme 
les  derniers  construits,  nous  ont  offert  tou- 
jours les  éléments  essentiels  des  édifices  de 
TEglise  liiline  et  du  gothique;  on  peut  môme 
considérer  comme  un   fait  certain,  que  les 
premiers  rois  francs  de  Tîle  eux-mêmes,  Guy, 
Amaury  ou  Hugues  de  Lusignan,  s'ils  ont 
fondé  des  églises  nouvelles  à  leur  arrivée 
en  Chypre,  ce  (jui  est  très-possii)le,  n'ont 
rien  imité  du  goût  byzantin.  Les  raisons  qui 
avaient  déterminé  ces  princes  à  donner  à 
leurs  monnaies  l'aspect  des   monnaies   de 
lempire  de  Constantinople ,  afin  de  les  ac- 
créditer pius  aisément  au  milieu  des  popu- 
lations grecques  nouvellenjent  soumises  à 
leur  autorité,  ces  raisons  ne  pouvaient  in- 
fluer on  aucune  manière  sur  la  forme  ou  la 
décoration  des  monuments  qu'ils  élevaient. 
Et  en    effet,  nous  voyons  que  Hugues  et 
Henri  I"  élèvent  Sainte-Sophie  de  Nicosie, 
église  du  pur  gothique,  en  m^rae  temps 
qu'ils  imitent  les  coins  impériaux  sur  leurs 
monnaies.  Avant  le  milieu  du  :^}iV  siècle, 
les  Lusignans  rénudièrent,  au  reste,  ces  lé- 
gers emprunts  nécessités  par  les  circonstan- 
ces, en  même  temps  qu'ils  rompaient  poli- 
tiquement avec  les  empereurs  grecs;  et,  dès 
cette  époque,  le  type  franc  fut  exclusivement 
adhérent  a  leurs  monnaies  comme  il  l'avait 
été  toujours  à  leurs  lois  et  h  leurs  habitudes, 
comme  il  avait  dû  l'être  à  leurs  églises,  à 
leurs  tombeaux  et  à  leurs  costumes. 

Le  caractère  saillant,  le  principe  constant 
de  leur  architecture,  c'est  l  ogive  dans  toutes 
les  baies,  unie  très-rarement  au  plein  cintre 
dans  les  châteaux,  jamais  dans  les  églises  : 
ce  sont  touiours  les  voûtes  élevées  et  les  pi- 
liers élances  qui  constituent  en  propre  l'ar- 
chitecture gothique.  Comme  en  France,  les 
archivoltes  des  églises  franques  sont  formées 
en  Chypre  d'archivoltes  secondaires  et  en  re- 
traite'es  unesau-dessousdesaulres;  des  roses 
ou  des  fenêtres  comf)Osées  s'ouvrent  au-des- 
sus des  portails;  l'intérieurde  l'église,  long 
vaisseau  latin,  est  divisé  en  plusieurs  nefs  par 
des  colonnes  ou  des  piliers  d'où  parlent  enxii- 
vergeantles  nervures  de  la  voûte;  son  chevet 
est  toujours  dirigé   vers  l'orient,   mais  je 
n'ai  [)oint  remarqué  que  l'axe  en  fût  incliné 
sur  celui  de  la  nef;  comme  en  France,  les 
travées  et  l'abside  sont  percéçs  de  fenêtres 
géminées  et  étroites  ;  comme  en  Fran:'e  enfin, 
du  xiir  au  xv*  siècle,  l'ornementnlion  des 
baie>,  des  archivoltes  et  des  tympans,  est 
formée  de  diverses  combinaisons  du  cercle, 
toujours  en  lobes,  d'arcatures  inscrites  sous 
une  baie  supérieure  simulée  ou  à  jour,  d'é- 
toiles, de  rieurs,  de  feuilles   isolées  et  en 
plein  relief  sur  la  pierre. 

Au  milieu  de  cette  similitude  générale  de 
foimes  et  do  décorations,  il  y  a  plusieurs 
différences  notables  (}ui  donnent  à  ce  qu'on 
pourrait  appeler  le  gothique  deChyj)re,  une 
l'iiysionomio  particulière.    Je  voudrais   eu 


2; 


rappeler  ici  les  traits  é]>ars  dans  les  descri[»- 

fions  précédentes. 

Celui  qui  frappe  d'abord  à  la  vue  du  mq- 
nument,  c'est  la  fordie  môme  de  rensembjç. 

|ui  est 'd'un  aspect  différent  de  celui  de  nos 

églises.  On  ne  louera  jamais  trop  le  style 
ogival,  comme  système  d'architecture  reli- 
gieuse ;  mais,  cependant,  n'y  a-t-il  pas  quel- 
que chose  de  disgracieux  dans  les  toits  aigus 
et  les  pignons  à  auvents  qui  écrasent  ou 
masquent  leurs  statues  et  leurs  flèches  à  jour? 
Qu'on  se  représente  cette  ornementation  se 
dessinant  en  entier  dans  l'air,  comme  à  la 
cathédrale  de  Milan,  au  lieu  de  s'effacer  sur 
la  teinte  grise  d'un  toit  escarpé,  et  Ton  verra 
quelle  différence  d'effet  elle  produira.  Dans 
aucun  des   monuments  de   Chypre  on  ne 
retrouve  ces  pyramides  d'ardoises,   néces- 
sitées par  nos  climats  pluvieux;  ils  se  ter- 
minent tous  en  terrasses  horizontales  ména- 
gées sur  les  bas  côtés,  sur  les  nefs  et  sqr  les 
tours,  ce  qui  leur  donnerait,  de  loin,  quelque 
apparence  de  constructions  antiques.  L'ab- 
sence de  combles  élevés    ne  produit  pas 
cependant  dans  ces  édifices  le  môme  effet 
(lue  dans  les  églises  gothiques  de  Milan  et 
de  Pavie,  parce  que  leurs  couronnements 
manquent  des  statuettes,  des  flèches  et  des 
clochetons  à  iour  des  é^^lises  lombardes.  En 
Chypre,  tout  le  bas  de  1  église  conserve  bien 
les  formes  %veltes  et  la  tendance  ascendente 
de  l'architecture  gothique,  dans  le  rétrécis- 
sement de  ses  voûtes,  de  ses  fenêtres  et  de 
ses  contre-forts,  mais  il  semble  que  les  ter- 
rasses y  viennent  arrêter  trop  brusquement 
cette  direction  verticale  des  lignes  qui  est  le 
principe  fondamental  de  l'art  gothique.  Il 
eût  fallu,  ce    semble,  au-dessus  de   leurç 
plates-formes,  les  acrotères  sculptés,  lés 
statues  et  les  clochetons  découpés,  qui  con- 
tinuent la  disposition  aérienne  do  la  cons- 
truction gothique. 

Les  architectes  francs  de  Chypre  et  de 
Syrie  ont  été  empêchés  de  suivre  exclusive- 
ment le  gothique  par  l'usage  généralement 
établi  dans  leur  patrie  adoplive  de  construire 
en  terrasses,  usage  de  la  plus  haute  antiquité 
en  orient  et  auquel  font  allusion  déjà  ces 
mots  des  jproverbes  :  Je  me  suis  assis  soli- 
taire et  affligé  au  bord  de  mon  toit  (t). 

On  dirait  aussi  que  le  voisinage  aes  mo- 
numents grecs  de  l'ionie  et  de  la  Morée, 
qu'ils  connaissaient ,  ceux  de  Chypre  et  do 
la  Syrie,  qui  devaient  les  frapper  davantage, 
ont  influé  en  quelque  chose  sur  leurs  œu- 
vres. 

Dans  le  style  gothique,  ce  sont  les  lignes 
perpendiculaires  et  les  baies  élancées  qui 
dominent;  dans  les  monuments  antiques,  co 
sont,  au  contraire,  les  formes  car/ées  ou 
ceintrées  et  les  lignes  horizontales^  Les  ar- 


les   toits    aigus  des  cathédrales  gothiques 
d'Europe;  ils  ont    préféré  terminer  leurs 

(1)  Vtqm.  XXI,  25,  etc.  Le  foin  croU  sur  les  toiis 
(Psaume  cxxix).  La  Bible  est  pleine  d'allusions  sem- 
blables. 


CHY 


D*EP1GRAPHIK. 


CHT 


510 


indolents  par  los  lignes  droites  ot  les 
formes  des  ai)ci(>ns.  Les  chapiteaux  h 
\  et  à  feuilles  d*eau  rpie  nous  avons 
[ués  à  Sainte-Sophie,  h  Saint-Nicolas» 
ipelle  du  château  de  Cérines,  semblent 

inspirés  par  le  goût  antique,  comme 
13  lisses  et  unis  de  leurs  colonnes, 
\  les  frises  et  les  ornomenls  en  oves 
m  trouve  au  faîtage  des  fours  ot  des 
-forts  dé  plusieurs  églises  de  Tile,  no- 
D(  h  Sainte-Sophie.  L*»s  bases  drs  co- 
sont  certainement  une  imitation  nn- 
On  y  trouve  toujours  les  tores,  lus 
t  les  réglets  et  les  plinthes  classiques  : 

ou  presque^  jamais,  les  juttles,  les 
oiseaux,  les  feuilles,  les  masques  des 
plhiques. 

saractère  qu'on  remarquera  encore, 
aeîes  anciennes  formes  de  la  basili(]ne 

modèle  quant  h  la  disposition  inté- 
de  la  cathédrale  gothique,  paraissent 
lersisté  plus  longtemps  en  Chypre  et 
le  que  dans  la  France  septentnonale. 
on  peut  se  le  rappeler,  dans  aucune 
le  Chypre  nous  n  avons  vu  trace  du 
|ui  peut-être  était  remplacé,  suivant 
)  primitif,  par  un  ambon  construit 
eux  colonnes.  Toutes  ces  églises  sont 
Ses  en  hémicycles,  la  plupart  sont 
§es  d'un  porche  comme  SaintjB-So{)hic, 
îîcolas  de  Nicosie,  TEmerghié,  Aral> 
t,  l'église  du  Sérail,  le  Kathoh'ki,  la 
e  de  Lapais,  etc.  Dans  aucune  on  ne 
de  chapelles  qui  aient  été  com])rises 
i  fondation  première  de  Téglise;  tan- 
en  France,  dès  le  xiir  siècle,  les  ab- 
iolygonales  n'étaioîit  pas  rares,  les 
s  étaient  presrjue  inusités,  et  les  cha- 
Staient  au  contraire  tellement  multi- 
' qu'on  a  peine  quelquefois  à  reconnaît 
ns  ces  extensions  diverses  le  plan 
et  imposant  de  la  basili<|ue  latine, 
principes  <Ju  véritable  syàlôme  gothi- 
est-à-îlire  du  st>le  du  xiir  siècle,  se 
orent  aussi  en  (!hypro  presque  sans 
on,  non-seulement  dans  les  églises  du 
k;le,  mais  môme  dans  celte  du  xv', 
)  à  là(]uelle  nous  ra|)i.>orlons  Saint-Ni- 
e  Nicosie. 

lementation  s'embellit  et  se  multiplie 
ire  qu'on  s'éloigne  du  type  primitif 
Ue-Sophie,  le  plus  ancien  monument 
à  date  certaine  que  je  connaisse  en 
);  mais  elle  reste  toujours  soumise  à 
a,  à  la  symétrie,  à  la  décence.  L'art 
ota  emploie  dans  ses  ornements , 
)  l'art  gothi(]ue  d'Europe,  les  roses, 
irous,  les  oves,  les  pampres,  les  feuil- 
cboux,  le  lierre,  les  crosses,  les  che- 
les  méandres;  il  y  ajoute  des  motifs 
Dtés  à  la  flore  ou  à  la  pomone  du  pays, 
eles  anémones  sauvages,  des  feuilles 
ôcases,  des  branches  de  myrte,  de 
rs,  de  caroubiers,  des  pommes  de 
is  grenades,  des  oranges;  au  règne 
,  il  prend,  pour  ligurer  ses  chéneaux 
Iqueibis  pour  orner  ses  Irises,  le  lion, 
n,  le  caméléon  et  les  kourkouta  ou 
ïs,  si  funestes  aux  agriculteurs   de 


1 


rtle.  Quand  il  représente  la  nature  humaine» 
c*est  toujours  l'homme  dans  ses  formes  no- 
bles el  naturelles,  ou  des  tètes  d*anges  ailés  ; 
il  ne  prend  jamais  ni  les  feuilles  bordées  de 
perles,  ni  les  galons  brodés  des  by/antins^ 
ni  les  serpents»  symt>oliquès,  ni  les  figures 
bizarres,  ni  les  masques  hideux,  si  chers 
aux  tailleurs  de  pierres  de  France,  et  il  est 
douteux  qu'il  en  fût  jamais  vomi,  lors  même 
que  les  révolutions  eussent  permis  son  dé- 
veloppement'complet,  h  placer  dans  ses  mo- 
numents les  traits  licencieux  que  l'on 
retrouve  jusque  sur  les  portails  de  nos  cathé- 
drales dès  le  XIV'  siècle.  Faudrait-il  attribuer 
ces  derniers  faits  à  de  fiures  circonstances 
accidentelles?  Ne  nourrait-on  voir,  au  con- 
traire, dans  celte  direction  de  l'art  gothique 
en  Chypre,  la  consétiuence  de  la  condition 
élever»  et  très-honorée,  mais  complètement 
étrangère  aux  choses  politiques,  du  clergé 
des  Lusignans,  qui,  en  s  occupant  surtout 
des  intérêts  religieux  de  ses  fidèles,  donna 
moins  de  prise  h  la  critique  ou  à  la  médi- 
sance? 

L'art  chypriote  semb.e  avoir  suivi  tou  • 
jours  des  règles  bévères  qui  n'excluaient  pas 
élégance,  la  grâce,  la  richesse,  mais  qui 
n'aimaient  pas  les  décorations  fantastiques 
et  tourmentées.  Aussi  voit-on,  parles  monu- 
ments mômes  du  xv*  siècle,  qu'il  n'est  jamais 
tombé  dans  les  excès  du  gothique  déjà  sen- 
sibles en  Europe  au  siècle  précédent.  Mais  il 
n*a  pas  aussi  les  qualités  de  ces  défauts, 
c'est-à-dire  la  hardiesse,  la  légèreté,  l'élan- 
cement des  constructions,  l'abondance,  la 
variété ,  l'expansion  des  sculptures.  Toute 
son  ornementation  se  concentre  aux  portes, 
aux  fenêtres  et  aux  archivoltes.  Il  n'a  ni  les 
If^gions  de  saints  qui  peuplent  et  embellis- 
sent nos  églises,  ni  les  clefs  de  voûte  qui 
étaient  devenues  des  tours  de  force  com- 
muns en  Euro()e.  Ses  murs,  ses  contre-forts, 
ses  faîtages,  restent  souvent  lisses  ou  sont 
ornés  de  rares  sculptures  ;  et  dans  l'enseui- 
ble,  ce  qui  frappe  surtout,  c'est  moins  l'élé- 
vation des  bâtiments,  la  délicatesse  et  la 
multiplicité  des  sculptures,  que  la  régularité 
et  les  proportions  des  parties,  la  symétrie, 
la  pureté  et  la  bonne  exécution  des  orne- 
ments. 

Néanmoins  c'est  toujours  l'ogive  élancée, 
le  gothique  du  nord  de  la  France  qui  règne 
exclusivement  dans  ses  constructions  ;  et 
c'est  un  point  essentiel  qui  le  distingue  du 
gothique  de  Syrie ,  du  moins  de  celui  que 
f  ai  TU  dans  les  constructions  frauques  de 
Beyrouth  ,  de  Sidon,  de  Saint-Jean  d'Acre, 
d'Abou-CrOseh,  de  Ramla  et  de  Jérusalem,  où 
domine  l'arcade  large  et  arrondie  du  midi  de 
la  France. 

Le  gothique  chypriote  ne  manaue  pas  de 
richesse;  le  marbre  y  a  été  employé  en  grand 
bien  plus  fréquemment  qu'en  France.  Les 
trois  portails  intérieurs  *  de  Sainte-Sophie 
sont  en  marbre  blanc,  les  polonnes  du  pour- 
tour du  chœur  sont  en  granit  ;  le  portail  de 
Sainte- Catherine  est  en  marbre  blanc,  le 
couvent  de  Lapais,  tes  églises  de  Katboliki, 
de  Saint-Nicolas,  de  Vassili ,  ont  aussi  des 


511 


CllY 


DICTIONNAIRE 


CHY 


Ml 


frises,  des  linteaax  ou  des  colonnes  de  mar- 
bre. Près  de  Yeni-Djami ,  à  Nicosie  ,  j'ai  vu 
des  débris  considérables  d'une  église  go- 
thique au  milieu  desquels  se  trouvaient  des 
frises,  des  voussoirs,  des  colonnes  et  des 
chapitaïux  en  beau  marbre  blanc.  La  qualité 
de  la  pierre  ne  répond  pas  toujours  à  la  ri- 
chesse de  cette  décoration.  Il  est  des  parties 
de  Sainle-Sopbie  de  Nicosie,  de  Saint-Nicolas 
de  Famagouste,du  château  de  Saint-Hilarion, 
et  surtout  de  l'abbaye  de  Lapais,  construites 
avec  une  sorte  de  lambourde  que  le  temps  a 
déjà  prolondément  rongée  et  qu'on  pren- 
drait pour  une  pierre  ponce.  Je  n'ai  pas  ob- 
servé qu'en  ait  employé  la  brique  dans  la 
construction  des  églises,  mais  j'ai  trouvé 
quelquefois  ces  matériaux  entremêlés  à  la 
pierre  dans  les  cintres  des  châteaux.  Le  sol 
des  plates  formes  est  composé  comme  l'aire 
de  beaucoup  de  maisons  en  Orient  et  à  Ve- 
nise, d'un  mélange  épais  de  chaux,  de  terre, 
de  cendre?  et  de  gravier,  qui  acquiert  à  la 
longue  la  consistance  de  la  nierre.  L'appa- 
reil suivi  généralement  dans  la  construction 
des  châteaux  comme  des  églises,  est  l'appa- 
reil moyen  régulier;  et  la  taille  des  pierres 
semble  avoir  été  très-étendue  en  Chypre.  On 
remarque  aux  châteaux  de  Saint-Hilarion  et 
de  Kantara  des  combinaisons  de  voûtes  et  de 
corridors  à  escaliers  qui  ont  nécessité  de 
vrais  chefs-d'œuvre  de  stéréotomie. 

Dans  aucun  ds  ces  monuments ,  pas  plus 
que  dans  les  édifices  gothiques  que  j'ai  pu 
examiner  en  Syrie,  je  n'ai  vu  la  peinture 
employée  à  l'ornementation  de  l'architec- 
ture. Je  ne  parle  pas  des  fresques  ou  des 
sujets  hagiographiques  dont  on  retrouve  des 
vestiges  dans  les  vieilles  chapelles  françiues 
de  Saint-Hilarion,  de  Lapais,  de  Sainte- 
Sophie,  d'Abou-Gosch,  etc. ,  mais  seulement 
de  la  simple  alternance  de  couleur  appliquée 
en  larges  bandes  sur  les  assises  des  façades 
ou  sur  les  claveaux  des  cintres,  comme  on 
le  voit  aux  vieilles  tours  de  Gênes,  à  Saint- 
Laurent  de  cette  ville  ,  aux  églises  de  Ma- 
guelonne,  de  Saint-Gilles  et  de  quelques 
autres  villes  du  midi  de  l'Europe.  11  eût 
semblé  que  ce  système  de  badigeonnage  po- 
jychrome. emprunté  aux  Arabes,  qui  l'appli- 
quent encore  à  leurs  mosquées  et  à  leiirs 
maisons,  à. Damas  et  au  Caire,  aurait  dû  se 
retrouver  dans  les  monuments  élevés  par  les 
Francs  en  Orient.  Mais  il  n'en  est  pas  ainsi. 
Du  moins  mes  recherches  ne  m'ont  rien  fait 
découvrir  de  semblable  dans  les  églises  go- 
thiques ni  en  Chypre*  ni  en  Syrie. 

Le  temps  seul  a  recouvert  ces  vieilles 
pierres  de  la  belle  teinte  jaune*  que  l'on  re- 
trouve sur  les  monuments  de  l'Egypte,  delà 
Grèce,  de  (la  Sicile  et  de  toute  la  partie  mé- 
ridionale de  la  Méditerranée.  11  semble  diéià 
qu'à  Constantinople  et  en  Italie  cette  bril- 
lante nuance  d'or  se  charge  un  peu  du  gris 
septentrionnal  qui  noircit  nos  monuments 
de  France  dans  un  demi-siècle. 

Je  termine  cette  longue  lettre ,  monsieur 
le  Ministre,  par  un  mot  sur  les  églises  grec- 
ques de  l'ile  de  Chypre.  Celles  que  j'ai  visi- 
tées se  rattachent  à  deux  systèmes  différents  : 


ou  elles  conservent  les  formes  anciennes  des 
basiliques  byzantines,  c'est-à-dire  la  croii 
grecque  et  les  coupoles  sur  pendentifs, 
comme  Sainte-Sophie  de  Constantinople  et 
Saint-Marc  de  Venise ,  où  elles  ont  pris  la 
longue  nef  et  les  voûtes  en  ogive  des 
Latins. 

J'ai  vu  des  églises  du  premier  modèle  à 
Nicosie,  à  Kieros-Kipos,  à  Jaillia,  etc.  J'en  ai 
retrouvé  du  second  dans  tous  les  districts  et 
presque  dans  tous  les  villages  de  l'Ile 

La  forme  générale  de  ces  églises  est  à  Hd- 
térieur  :  une  longue  nef  sans  transsepts,  peu 
élevée,  terminée  en  hémicycle  à  fenêtres. 
L'iconostase  ferme  ordinairement  cette  ab* 
side  ;  quelquefois ,  par  une  disposition  gê- 
nante, il  sépare  la  nef  en  deux  dans  le  sens 
de  sa  longueur.  A  l'extérieur  parait  seula- 
ment  une  longue  voûte  en  berceau  »  ayant 
des  deux  côtés  d'étroits  paraoets  ména^pis 
sur  l'épaisseur  des  murs,  à  l'occident  on 
porche  couvert,  et  à  l'orient  le  tçit  conique 
du  chevet  qui  n'atteint  pas  souvent  le  hâûl 
de  la  voûte.  Tels  sont  les  couvents  de  Saint- 
Georges,  près  de  Larnaca,  les  églises  de 
Phanéromeni  ,*  de  Tripiotissa ,  de  Palingné- 
tissa,  de  Bibi,  aujourd'hui  église  de  l'arche- 
vêché ;  de  Pallurgiotissa ,  d'Omoloïtades , 
d'Haïa  Paraskevi ,  a  Nicosie  ou  dans  les  en- 
virons; celles  de  Saiut-Mama  à  Horpho 
d'Haïa  Pantaleimona  dans  le  district  de  lier- 

£ho,  et  en  général  toutes  les  églises  de  k 
[essorée,  du  Karpas  et  de  l'ouest  de  l'Ue. 
Faut-il  voir  dans  ces  édifices  d'anciennes 
églises  çothiques  latines ,  appropriées  au- 

i'ourd'hui  au  culte  grec  ?  Je  ne  le  pense  pas. 
e  crois,  au  contraire,  que  la  plupart  ont  été 
construites  par  les  Grecs  mêmes  du  temps 
des'Français.  Nous  en  avons,  ce  semble,  des 
preuves  certaines  dans  les  églises  de  Phané- 
romeni ,  de  Saint-Mama  et  de  Bibi ,  qui  ont 
été  de  tout  temps  en  possession  des  Grecs, 
et  qui,  cependant,  sont  édifiées  dans  le  sys- 
tème latin.  On  ne  peut  s'étonner  de  voir  les 
Grecs  adopter  l'architecture  d'une  nation 
qui  les  a  gouvernés  et  protégés  pendant  trois 
siècles,  alors  surtout  qu'on  se  rappelle  que 
les  cultes  des  deux  peuples  avaient  autrefois 
bien  plus  de  conformité  qu'aujourd'hui,  et 
que  les  offices  se  «  célébraient  souvent  en 
commun.  L'importation  du  style  gothique  a 
laissé  en  Chypre  des  habitudes  qui  ont  duré 
plus  que  l'aliiance  un  peu  forcée  des  deux 
rites.  On  a  construit  récemment  une  ^ise 

Îîrecque  à Limassol,  elle  est  en  ogive;  ona 
ait  de^  réparations  au  couvent  de  Saint- 
Mama  et  de  Saint-Georges,  on  a  toujours 
suivi  Tancien  type  des  arcades  aiguës.  En- 
fin, ce  style  est  passé  tellement  dans  les  ha- 
bitudes des  architectes  et  des  habitants  de 
l'île,  qu'ils  n'en  connaissent  pour  ainsi  dire 
pas  d'autre.  J'ai  vu  plusieurs  mais(»is  en 
construction  à  Nicosie  et  à  Larnaca,  elles 
sont  toutes  en  ogive.  Je  livre  ces  faits  à  l'ob- 
servation des  savants  qui  se  sont  occupés  de 
rechercher  l'oricine  et  les  vicissitudes  de 
cette  forme  d'architecture  que  Ton  est  con- 
venu d'appeler  ogivale* 


CHY 
Paris,  août  1846  (1). 


DÏPKRAPHIE. 


CHY 


3i4 


llioanear  de  vous  adresser  la  série 
criptions  du  moyen  âge  que  j'ai  re- 
»'en  Chypre,  et  que  j'ai  classées  ci- 
par  ordre  chronologique,  sous  le 
»  localités  et  des  édifices  oui  me  les 
mies. 

inscriptions  étaient,  pour  la  plupart, 
I  sur  les  pierres  des  églises  que  les 
ont  remaniées,  brisées  presaue  tou- 
i  dessein ,  et  dont  ils  ont  dallé  leurs 
ies.  C'est  sur  ces  débris  du  yieux 
|a*il  m'a  fallu  rechercher  les  restes 
laphes  de  nos  anciens  Français-Chy- 
»  pour  ne  trouver  quelquefois  qu'un 
1  im  chiffre  à  demi  effacé.  Un  tel 
r  rarement  fait  à  loisir,  a  besoin  de 
otre  indulgence  ;  car  je  ne  doute  pas 
collation  ultérieure  sur  les  monu- 
originaux,  s'il  m'est  possible  de  la 
tn  Chypre  ou  à  Paris,  ne  m'oblige  à 
rs  corrections:  j'espère  toutefois 
\  ne  porteront  pas  souvent  sur  les 
t  les  noms  propres,  auxquels  je  me 
rrôté  avec   une    attention   particu- 

raduit  toujours  par  Crist  l'abréviation 
UP;  M'S,  devant  les  noms  de  gentils- 
Sf  par  messire;  CHR^  par  chevalier, 
ppléé  l'e,  qui  s'élide  souvent,  comme 
s  mots  :  dVui,  l'an  d'M.  CCC;  V  nobl\ 
9.  Ce  sont  les  seuls  changements  que 
devoir  adopter  dans  mes  transcrip- 
e  me  suis  attaché,  pour  tout  le  reste, 
►duire  fidèlement  l'orthographe  et  la 
tîon  de  l'inscription.  Vous  remar- 
sans  doute  que,  sur  certains  monu- 
la  fin  de  l'épitaplie  se  termine  ainsi  : 
m  ait  s'ame,  et  sur  d'autres  de  cette 
3  :  Que  Dieu  ait  Vame.  Il  n'y  a  point 
le  lecture  dans  cette  dernière  phrase, 
pronom  que  a  le  sens  immédiat  du 
ii/iw.  Souvent  ce  pronom  est  sous- 
1. 

cription  est  seule  sur  la  pierre,  sans 
I  m  effigie,  lorsque  je  la  donne  sans 
lion.  Quant  aux  inscriptions  de  fa- 
réunies,  quoique  différentes,  sur  les 
dalles,  je  les  ai  classées  sous  le  m^me 
►,  en  les  distinguant  par  des  lettres 
ites. 

lotes  étaient  quelquefois  nécessaires 
intelligence  des  inscriptions;  je  les 
5ées  aussi  succinctement  que  possi- 

§  1.  NICOSIE. 

■OSQUés  Dl  SAIMTE-IOPHIE. 
I. 

qui  trépassa  Tan  .  .  .  .  ei  git 

.  •  .  qui  trespassa  Tan  ....  au  mois 

vembre  Tan  m.  ce.  lv?  de  Crist 

60 la  grâce  de  leurs  armes 

•    1 4.  « le  paradis 

HtolHêqne  de  V Ecole  des  chartei,  2*  série, 
105. 


Grande  dalle  de  marbre  bianc;  eflSgies 
d'un  chevalier  et  d'une  dame  représentées 
en  relief,  à  la  différence  des  efSgies  des 
autres  tombeaux,  qui  sont  gravées  en  creux. 
Au-dessus  de  la  tète  de  chacun  des  défunts, 
on  reconnaît  encore,  malgré  l'extrême  usure 
de  la  dalle,  deux  couronnes  ouvertes.  A  cdlé 
se  trouve  l'écu  des  armes.  Celui  du  mari 
porte  trois  croix  pâtées  en  chef;  celui  de  la 
femme  est  parti,  h  droite,  des  trois  croix 

Satées,  à  gauche  de  la  croix  potencée  do 
érusalem.  Ce  monument,  remarquable 
d'ailleurs  par  la  beauté  du  marbre,  l'exécu- 
tion très-soignée  de  ses  bas-reliefs  et  de 
ses  inscriptions,  ne  peut  être  le  tombeau  de 
l'un  des  rois  Lusignans»  comme  on  le  croit 
à  Nicosie;  mais  c'est  probablement  la  dalle 
tumulaire  d'une  princesse  de  leur  san^,N  ma- 
riée à  un  seigneur  de  la  famille  de  Nores, 
dont  nous  connaissons  les  armes.  Cf.  n**  k^. 
—  Je  doute  encore  de  l'exactitude  de  la  date 
que  j'ai  écrite  dans  cette  inscription;  car  la 
forme  de  ses  lettres,  en  gros  caractères  go- 
thiques à  jambages  brises,  me  semble  assi- 
gner positivement  le  monument  au  xv* 
siècle.  Si  l'écu  du  défunt  était  de  Jérusalem 
au  lieu  d'être  de  Nores,  j'hésiterais  encore 
davantage,  et  serais  disposé  à  voir  dans 
cette  vieille  dalle  le  tombeau  commun  de 
Philippe  de  Lusignan,  prince  de  Galilée, 
seigneur  de  Lapithos,  petit-fils  de  Jacques  1" 
et  d'Echive  de  Nores,  sa  femme.  Mais,  après 
un  examen  attentif  de  l'inscription  originale, 
je  n'ai  trouvé  place  que  pour  deux  C,  entre 
l'M  et.  l'L,  et  je  conserve  la  date  de  1255, 
parce  que  le  monument  a  pu  très-bien  être 
exécute  au  xv*  siècle,  pour  recouvrir  la 
tombe  de  personnages  morts  au  trei- 
zième. 


II. 

•fCi  git  dame de  Giblet,  fillie? 

de  Sire  R de  Gil)let,  seignor  de 

digne  feme  de  Franses  Camardas, 

qui  trespassa  Tan  de  m.  ccc.  m.  a  vi  jours  dV 
tovre  ;  Dieus  ait  Farme. 

Les  Giblet  descendaient  de  Hugues  l'Em- 
briac,  Génois,  époux  d'une  dame  Sanche, 
Provençale,  qui  fut  le  premier  seigneur  de 
Gibelet  ou  Djebaïl,  l'ancien  BiblioSy  entre 
Bejrouth  et  Tripoli.  —  C'était  une  des 
principales  familles  de  la  noblesse  syrienne 
et  chypriote  qui  contracta  plusieurs  alliances 
avec  les  Ibelins  et  les  Lusignans.  L'une  de 
ses  nombreuses  branches  possédait  en  fief 
la  seigneurie  d'Avegore^  oue  je  crois  être 
Ovgoros,  petit  village  au  N.-E.  de  Larnaca, 
et  la  seigneurie  de  Files^  probablement  Pila, 
à  l'O.  dX>vgoros.  (Lignages,  ch.  21,  29,  30; 
Assises,  t.  Il,  p.  ^59,  k&^.)  Il  est  curieux  de 
voir  un  de  ses  membres,  Henri  de  Giblet, 
chancelier  de  Chypre,  désigné  au  xiv*  siècle 
sous  Tantique  nom  de  leur  seigneurie  de 
Syrie,  tombé  depuis  longtemps  en  désué- 
tude :  Henricus  de  Biblio^  cancellarius  regni 
Cipri.  Traité  de  1328,  entre  la  république 
de  Venise  et  Hugues  IV ,  roi  de*  Chypre. 


515 


ÇHY 


QjÇTIQflNAIRE 


CHY 


511 


(Archives  de  Venise,  l^ibr.  pactor,  <,  IV, 
fol.  ^.)  11  était  chancelier  de  Cfhyprè  dès  le 
règne  de  Henri  II;  et,  dans  lés  privilèges 
commerciaux  qu'il  délivra  au  nom  du  roi, 
en  1291»  aux  Catalans  et  aux  Pisans,  il  porte 
son  vrai  nôqi  de  Giblet.  Capmany,  Mem. 
sopra  la  martna  de  Barceïona^  Colec.  diplo- 
mat.;  Barcel.,  1779,  p.  56.  FI.  Dal  Borgo, 
Scelii  dipt.  fi>ant  ;  Pisa,  1765,  p.  IW.  —  Je 
ne  sais  pour  guel  motif,  si  ce  n'est  à  cause 
de  sa  célébrité,  le  sénateur  vénitien  Loré- 
dano  a  choisi  le  nom  de  Gt7>/e/pour  publier, 
à  Bologne,  sous  le  pseudonyme,  son  nistoire 
des  Lusîgnans  :' jyf5/orte  de'  re  Lusignani 
publicaie  da  Henrico  Giblet  cavalier.  Çn  sou- 
venir sanelant  est  attaché  au  prénom  de 
Henri,  qu  il  a  pris:  c'est  Henri  de  Giblet, 
vicomte  de  Nicosie,  dont  la  femme  avait 
vertueusement  résisté  à  Pierre  V%  qui  con- 
duisit les  meurtriers  dans  la  chambre  du 
roi,  et  porta  les  premiers  coups  au  prince. 
—  Les  Camardas  ou  ïTammeraas,  nom  que 
l*on  prononce  en  Orient  Cammerdas^  étaient, 
comme  les  Giblet,  des  chevaliers  de  la  haute 
cour.  Un  François  Cammerdas,  différent  de 
celui  de  notre  inscription,  fut  grand  trico- 

Blièr  de  Chypre  sous  le  règne  de  Janus,  et 
gure,  en  cette  qualité,  dans  les  traitas 
conclus  avec  la  république  de  Gènes  de  1W3 
et  lilO.  (Archives  de  la  banque  Saint-George, 
vol.X.)  • 

IIL 

A.  Ici  gît  Sire  Johan  de  Isamelle  qui  trespassa 
lejeasdi  a  xxv  jors  de  jenvier  Tan  de  m.  ccc.  xxx 
de  Grist;  que  Des  ait  Tanne.  Amen. 

B.  Et  git 

Au  lion  (le  Isamelle,  nom  inconnu  pour 
moi  en  Chypre,  peut-être  faut-il  lire  de  la 
Remelle,  famille  qui  a  donné  un  vicomte  de 
Nicosie  en  1286.  {Assises  de  Jérusalem,  t.  II, 
p.  367.) 

IV. 

A.  [Ici  git ]  espouse  jadis  de  maistre 

Nicole  de  Mantoua  le  M [qui 

trespassa  Tan  .  .  .  •]  vf  de  Grist. 

B.  Et  git  soun  fis  Berteli  (Barthélémy)  Fardin 
(lui  trespassa  .... 

G  .  .  .  .  Fardin  qui  trespassa  Pan  de  m.  ccc.  lui. 

V. 

A.  +  qi  git 

B.  [  .  .  .  .  Que  Die]u  ait  leurs  arme?.  Amen. 

Fragment  de  dalle  représentaîU  lo  buste 
d'un  joune  chevalier  depuis  les  yoni  jus- 
qu'aux genoux.  Armes  :  un(^cu  traversé  (j'unè 
bande. 

VI. 

e  de  ...  -  arsi  ....  d*G!blet 

....  et  Jorge  de  Brie?...  [qui  trejspassa  le 
d3r[nier  jour]  de  seienbre  à  m.  ccc.  lxxiu  de 
Grist.  ;  que  Des  ait  T^rme^ 


Fraçnpept  d'inscription.  Sur  les  Giblett 
voy.  ci-dessus,  n*  2.  Les  de  Brie,  originaires 
probablement  de  la  province  de  France  de 
ce  pom,  n'étaient  pas  moii)$  (^leyé3  en  Chy. 
pre  que  les  seigneurs  de  (jiblçt 

VII. 

[Ici  git ]  D  ....  es  jadis  Alitî  de 

[Pii^re  fie   f  ]afran ,  très  noble  amirail  doii 
roiaume  de  Chipre,  qui  trespassa  le  meny 
Il  jours  d'avril  Tan  de  m.  ccc.  xcni.  de  Gnst 

Frap;ment  d'une  effigie  de  femme  sans 
armoiries.  Les  Cafran  étaient  une  des  plus 
anciennes  et  des  plus  nobles  familles  de 
Chypre:  ils  comptaient  dans  la  noblesse  de 
Syrie  [Lignages  d'outre  mer,  ch.  12  et  38; 
Assises,  t.  Il,  p.  4.51,  470),  et,  dès  le  com- 
mencement du  XIII'  siècle,  ils  étaient  Mablis 
dans  l'île.  Traité  d'alliance  entre  les  Chi^ 
priotes  et  les  Génois,  de  1233.  Arr.hiv.  de  II 
Cour,  à  Turin.  Carte  sparse.  Genoù.  — 
Sanùfo  le  jeune  a  défiguré  le  nom  natronj- 
mique  de  l'amiral  Pierre,  cité  dans  l'inscnp- 
tibn  précédente.  Vite  de'  dogi  di  Venet. 
Script,  rer.  italic,  tora.  XXII,  col.  T78. 

VIII. 

A.  -f  Ici  git  ipessire  Felipe  de  Veibe  qui  tres- 
passa [  Tan  de  ]  m.  ccc  (cccc?  )... 

B.  -{•  Ici  git  S  :  (sire)  Thoumas  de  Deveibe 

fils  de  Phelipe  d*Deveibe. 

Entre  les  deux  inscriptions  sont  les  armes 
des  défunfs  :  un  écu  divisé  »  erpendiculaire- 
ment  par  Irois  pals  en  relief.  On  remarquera 
une  différence  dans  la  m^nn^ère  dont  le  nom 
de  famille  est  écrit  aux  deux  épitaphes. 

IX. 

•f  Ci  git  messire  Johan  de  Joselin.. 

Effigie  entière,  sauf  la  tête,  d'un  chevaiier 
en  costume  de  guerre.  Armes  :  un  éru  tra- 
vorsr''  d'une  fasce.  M.  le  marquis  de  Josselin, 
de  Turin,  a  peut-être  des  documents  qui 
établissent  sa  parenté  avec  les  anciens  sires 
de  losselin  de  Chypre. 

X. 

^  Ici  git  le  très  noble  baroun  messire  Pierre 

L[eU..e],  le  grand  amirail,  [qui  trépassa  Tan 

de que  Dieu]  ailTarme.  Amen.  • 

Fragment  de  pierre  conservant  les  jambes 
d'un  chevalier  armé.  A  gaucho,  un  écu  dont 
le  champ  est  occupé  par  une  figure  triangu- 
laire. Il  n'est  pas  probable  que  ce  soit 
Pierre  Leqnunus,  Cypriœ  classis  prœfectus, 
cité  dans  les  Mss  de  Du  Gange,  sous  la  date 
dé  1316,  d'après  un  document  dont  je  n'ai 
pas  connaissance,  attendu  que  le  titre  de 
Cypriœ  classis  prœfectns  indique  un  office 
irifériepr  à  celui  de  grand  amical  du 
royaume  ;  ce  serait  plulAt  Pierre  le  Jeune, 
garant  d'un  privilège  royal  do  1411  {Arch.  de 
MaUe,  lib.  Bull.  XXIV ,'  fol.  iSSt)\  e\  CQiupa- 


1! 
I 

i 


CHT 


DTPIGRAPHIE. 


ppmme  amiral  de  Chypre  dans  le 
i  $  dâpçmbre  lU^.  Sperone,  Real 
'^'^ella  reptibbl.  di  Genovaj  p.  US. 
iprès  Arab-Achraet,  n**  4-5. 

XI. 

I  |(î  très  exeleqt  et  1res  révèrent 

Amen. 
anl  de   dalle  représentant  le  bas 
ume  d*évêque  ou  d'arche vôquo.  A 
it  un  écussoii  vide,  indiquant  peut- 
le  défunt  était  noble. 


XU. 

(ire  Simon  De  la  Tour arme. 

Amen. 
(Bit.  Jambes  d'un  chevalier  éne- 
09  De  la  Tour,  qui  ont  figuré  plii- 
\s  dans  Thisloire  de  Chypre,  avniont 
;^ïnblablenïer|t  leur  fier  dans  une 
t  Masoto  qwe  j'ai  entendu  appeler 
a  Doura,  altération  probable  de  la 


XIIl. 
3t 1  chanoine  de  Faip'g|is(^. 

îDt.  Bas  d*un  costume  clérical. 


XIV. 

i  gît  le  noble  valet  Perrot  de  Gtirri  7 

înl.  Ïambes  d'un  chevalier.  Armes  : 
d'uQ  griifon  et  d'un»  étoile  ou  d'un 
jrri  est  un  village  du  distrjp^  cen- 

XV. 

il  jesir  S.  Hugue  de  Labre  quant  Dien 
[fera  de  lui]  son  comandenient. 

inscription,  un  écusson  |>ortnnt  au 
lô  sorte  de  créquier  on  fofrne  de 
renversée,  et  surmonté  d'un  asfre 
)  l'écu  au  haut  d'une  haste. 

XVI. 

ficole  Lasic  qui  trcspassa  le  mardi  a 
11  jors.... 

pi.  Tête  de  femme.  La  famille 
Jettît  encore  au  grand  conseil  de 
u  temps  des  Vénilieris. 


XVIÏ. 

[Agn]es,  jadis  fille Cafran. 


CHT 
XIX. 


Sll 


XVII J. 

I 

le  veneral)le  chapolcn  Messîrc  Sî- 
ois  asisde  Dia du  chapitre  de 


-|-  Ci  git  le  noble  chevalier  Messirc  Hodra  [de  j 

Provane  le  très  noble...  [qui  irespassa  Tan ] 

de  Crist,  Qae  Dieus  ait  Tarme.  Amen. 

Fragment  inférieur  d'une  très-belle  dalle 
de  marbre  gris  bleu.  Armure  de  fer  et  cotte 
d'armes  riches  d'ornements,  genouillères 
étoilées;  au  bas,  deux  animaux  fantastiques. 
Ecti  héraldique  portant  des  feuilles  de  vigne 
et  des  grappes  de  raisin. 

Nous  avons  probablement  ici  Tépitaphe  e 
Técusson  (VOudard  de  Provane,  qui  figure, 
comme  chambellan  de  Chypre,  dans  les 
manuscrits  de  Du  Cange,  en  1399,  et  dans  la 
procuration  du  16  aoOt  1395,  donnée  à  Ni- 
cosie par  le  roi  Jacques  I"  au  sire  de  Bey- 
routh, son  neveu,  pour  conclure  un  traité 
d'amitié  avec  le  roi  de  France.  (Paris,  Archïw 
du  Boy,^  J.  433,  n"  7.)  J'ignore  à  qiuelle 
époque  une  branche  des  Provane,  de  la 
noble  famille  piémontaise  des  Provana, 
s'établit  en  Chypre;  mais  nous  voyons,  d'a- 
près les  dates  ci-dessus,  qu'elle  y  occupait 
déjà  un  rang  considérable  longtemps  avant 
le  mariage  de  Charlotte  de  Lusignan  avec 
Louis  de  Savoie,  circonstance  où  plusieurs 
familles  piémontaises  vinrent  pour  quelque 
temps  senxer  dans  l'île.        ' 

Les  Provano  demeurés  on  Piémont  s'ipte- 
ressaient  aussi  aux  événements  de  Chypre. 
En  1381,  Johannin  et  Pierre  de  Provane 
sont  chargés,  par  le  comte  Amédée  de  Savoie, 
de  pleins  pouvoirs  pour  traiter,  en  son 
nom,  de  la  paii^  entre  le  roj  de  Chypre  et  la 
république  de  Gènes,  (limn, 4vçhiv.diCorte, 
Cipro,  ipazzQ  1**,  pièce  n"*  4.)  Pendant  les 
troubles  qui  suivirent  le  n^ariage  de  Louis 
de  Savoie,  et  qui  avancèrent  la  rqine  du 
royaume  de  Chypre,  les  Provane,  comme 
presque  toute  l'ancienne  noblesse  (\e  l'tlp, 
restèrent  attachés  au  parti  de  Charlotte,  et 
ne  furent  pas  en  faveur  auprès  du  roj,  son 
frère. 

Nous  apprenons  du  livre  des  ordonnances 
et  mandements  royaux  de  Chypre,  dont  le 
rnanuscrit  existe  aii  Vaticnn,  que  les  Prpvane 
possédaient  le  fief  de  Comy^  dans  la  contrée 
de  Paphos,  et  que  Jacques  II,  après  avoir 
probablement  confisqué  cette  terre  sur  Tblin 
Provane^  la  donna,  en  li68,  à  l'évéque  latin 
de  Paphos.  (Ms.  ottob.  28-21,  tbl  80.)  Comy 
est,  je  crois,  le  village  actuel  de  Coni  ou 
Conici,  h  deux  ou  trois  lieues  de  Bafo,  et  sa 
position  au  milieu  4*un  canton  abondant  en 
vin  estimé,  guoique  ce  ne  sqit  pas  du  vin  de 
Commanderie,  lournit  un  rapprochement 
curieux  avec  les  armes  d'Hodrade  de  Pro- 
vane, composées  de  pam|)res,  sur  la  dalle  de 
Sainle-Sopnie.  Nous  voyons  des  épis,  des 
noyers,  des  oliviers,  sur  quelques  écus 
héraldiques,  comme  symboles  d'un  nom  de 
famille  ou  de  la  production  principal  d'une 
seigneurie;  pourquoi  les  Provane  de  Chypre 
n'auraient-ils  pas  placé  dans  le  leur  l  em- 
blème le  plus  significatif  de  la  fertilité  de 
leur  fief  t 


819 


CHT 


DICTIONNAIRE 


cm 


XX. 

0.  M. 

[Subis]  ta  lapide  dormit... 
cornilla  di  blanchi 

QUONDAM   BeBNARDI  ME AnTONI    \E!ŒRI   DXOR 

nXO[ RI ]  CARIs[SIMiE] 

Les  Venier  ont  donné  des  doges  à  la  ré- 
ubliaue  de  Venise. 

XXI. 

Morale  stadiosoque  juveni  Francisco  D.  R.  de 

Meggio  nobili  cretensî,  letali  vulnere  K.  januarii 

'nnocenter  affecte  qui  xiii  K.  febraarii  corpus 

hic,  animam  vero  cœlo  reddidit,  Mater 

mœstissima  posuit 

A.  MDXLIX. 

François  de  Meggio  appartenait  probable- 
ment à  l'une  des  familles  du  dogat  établies 
par  ordre  du  sénat  dans  l'Ile  de  Crète,  où 
elles  jouissaient  de  titres  et  de  droits  égaux 
à  ceux  de  la  noblesse  vénitienne.  Cf.  Dan- 
dolo  et  Sanuto. 

XXII. 

Eglise  des  Arméoiens.  Rglise  golhiqae. 

-f  Ci  gil  seur  Sebilie  de . .  • .  ob. . .  ser  souprioure 

de  Notre  Dame  de  Tourtose  qui  trespassa  a 

M.cGc.xYiii  a  XXIII  jors  de  mars. 

11  ne  me  paraît  pas  possible  qu'il  j  eût  mi 
couvent  de  religieuses  latines  à  Tortose,  sur 
la  côte  de  Syrie,  en  1318;  il  ne  devait  pas  y 
en  avoir  même  à  Jérusalem,  où  les  religieux 
franciscains,  tolérés  par  les  sultans  d'Egypte, 
pouvaient  seuls  être  utiles  aux  pèlerins  des 
saints  lieux;  et  je  crois  que  le  couvent  de 
Notre-Dame  de  Tortosef  dont  il  est  question 
dans  cette  inscription,  se  trouvait  en  Chy- 

fre,  à  Nicosie,  où  il  avait  dû  être  transféré 
la  fin  du  dernier  siècle,  lors  de  la  perte  de 
la  terre  sainte,  comme  la  Croix  (VAniioche 
voy.  ci-après,  n"  ^3),  comme  Notre-Dame  de 
lana^  monastère  que  l'on  sait  avoir  existé 
aux  portes  de  Nicosie.  (Wauding,  Annales 
minorum^  t.  X,  p.  66.)  Nous  ajouterons, 
mais  ceci  seulement  avec  réserve,  gue  la 
présente  église  des  Arméniens  pourrait  bien 
être  l'église  même  des  religieuses  de  Tor- 
tose. 

XXIII. 

4*  Ici  glt  dame  Isabiau  fille  de  dame  Marguerite 

de feme  qui  fut  de  sire  johan  Gras,  qui 

trespassa  Tan  m.ggg  (x?)  xvui  a  vn  Jours  de 
juin;  que  Des  ait  Tarme. 

XXIV. 

#  Ici  gît  damoizelle  Marie  de  Bessao  fille  qui 
fu  de  messirc  Gautier  de  Bessaii  laquelle  tres- 
passa en  rage  -de  xviii  ans  Tan  de  m  .  occ .  xxii 
de  Crîst,  a  v  jors  de  jun  ;  que  Licus  aitTarme. 
Amen. 


ë 


Dalle  entière  représentant  une  femi 
un  livre  ouvert  sur  la  poitrine;  ses  i 
sont  appliqués  en  bandeaux  et  retei 
rière  la  tête,  sa  robe  est  à  double  jv 
manches  plates.  Pas  d'écusson  ;  ce  q 
regretter,  car  nous  connaîtrions  lai 
d'une  ancienne  et  noble  famille  or 
de  Béthune  en  France,  passée  en  S; 
elle  obtint  la  seigneurie  de  Betssan,* 
Saint-Jean  d'Acre,  et  fixée 'de  bonm 
en  Chypre,  où  elle  eut  toujours  i 
élevé.  (Voy.  Lignages^  cb.  xxvn;  1 
de  Bessan,  Assises,  t.  II,  p.  463.)  Le  c 
Gautier  de  Bessan,  père  de  Mariet 
comme  témoin,  avec  les  grands  offi 
la  couronne,  au  traité  conclu  à  Nioo: 
septembre  1328,  entre  le  roi  Hugut 
la  république  de  Venise.  (Archiv.  d 
Lib.  pact.^  m.)  C'est  un  membre  < 
famille  qui  souleva  la  noblesse  de 
contre  le  prince  de  Tyr,  pour  rappel 
Henri,  exilé  par  son  frère  en  A 
Diom.  Strambaldi.  Ms.  Vatic.  Cre 
Cipro. 

XXV. 

B.  -(-  Ci  git  Madame  Marie  de  Tabarie  c 
dou  noble  chevalier  messire  Robert  de  Bi 
trespassa  Tan  de  m  .  ccc  .  xxx  de  Crist. 
Ci  git  le  noble  chevalier  messire  Barlhek 
Tabarie  qui  trespassa  lelundi  àxm  joarEd" 
Tan  de  m  .  ccc.  i:xxxv  de  Crist.  Que  Dieu  a 

armes.  Amen.  C.  -f  Ci  git  Madame 

espouze  dou  noble  chevalier  messire  Bei 
de  Tabarie  qui  trespassa  Tan  de  m  .ggc  • 
de  Crist. 

Ces  trois  inscriptions  de  famille  se 
vées  sur  les  bords  d'une  seule  et 
,  dalle,  au  centre  de  laquelle  figure,  i 
'  Barthélémy  de  Tibériade,  couvert 
armure  en  fer  plat  et  à  genouillj 
chevalier  est  nu-tête,  comme  la  plu| 
personnages  représentés  sur  les  di 
Chypre,  et  ses  cheveux  se  mêtei 
barbe,  qu'il  porte  assez  longue;  o< 
singularisait  sans  doute  de  son  vivi 
au  XIV*  siècle  les  Francs  rasaient 
leur  barbe.  (Cf.  Nicéph.  Grégoris 
Byzant.,  VII,  5,  IX,  1;  t.  I,  p.  2U 
Son  bouclier,  qui  est  en  même  teu 
héraldique,  a  une  fasce  au  milieu  du 
Voy.  d'autres  inscriptions  de  l'illw 
mille  des  Tibériade,  issue  des  Ibe 
après,  n°-  37,  39, 66. 

XXVI 

A.  -f  Ici  git  Messire  BalianLanbert  qui  Ire 
a  XVI  jors  de i.  Tan  m  .  ccc  •  xxxvn 

B.  [ bien oches e 

qui  trespassa  a  xi  jors  de  mars  de  Tan  ■•oc 
Di[eu  ait  leurs  âmes]. 

Dalle  entière,  avec  deux  mscriptic 
centre,  un  chevalier  armé  et  cnaii 
souliers  recourbés.  L*écu  est  cott{ 


CHY 


D*EPIGRAPH1E. 


cm 


t  étaient  d'ancieDoe  chevalerie  d'O* 
Lignages  d^outre-mery  ch.  xxix  ;  il«- 

rine  C!ornaro,  redevenue  sujette  de 
lUque  de  Venise,  s'était  formé  une 
mr  ^dans  son  joli  domaine  d'Asolo, 
TréVise.  Le  spirituel  Pierre  Bambo, 
rdinal,  son  chambellan,  y  composa 
1mʀs:  David  Lambert,  chypriote, 
orétaire  de  la  reine.  (Compendio 
(■  di  Cai.  Comaroj  da  ÀfUonto  Col" 
di  Aêolo.  Venise,   bibl.   S.-Marc, 

».  TI    COd.  VIII.) 

XXVU. 

jadaiiie  Marguerite  Ëscaface,  fille  de  S. 
Dl^F^  Escarace,  espouse  de  S.  Simon 
\  fit  trespassa  a  ix  jors  de  juing  Tao  de 
[,  de  Grist  ;  Dîeus  ait  Tame.  Amen. 


I  entière,  sans  armoiries,  de  Mar- 
bcaface,  représentée  sous  le  cos- 
religieuse  qu'elle  avait  revêtu  pro- 
til  à  son  ht  de  mort,  suivant  un 
^suivi  au  moyen  âge  par  la  piété 
lus  comme  des  Grecs.  (Nicéph. 
IX,  10,  t.  I,  p.  439.)  La  famille 
,  originaire  ae  Gènes,  avait  en 
ine  position  considérée.  Ser  Henri- 
fbf  fut  un  des  négociateurs  de  la 
génoise  qui  concmt  à  Nicosie  le 
i  Si  février  1338,  avec  les  délégués 
Engues  IV.  Ser  Franciscus  Scafas 
armi  les  témoins  génois  du  même 
rdk.  di  Corte^  à  Turin.  )  Quelques- 
ses  membres  (TOrigue  de  notre 
on  devait  être  de  ce  nombre  )  parais- 
re  coinpiétement  identifiés  avec  les 
des  Français  «  Chypriotes,  et  les 
itenus  même  contre  la  mère  patrie. 
my  Scafas ,  chanoine  de  Nicosie , 
it,  comme  témoin,  à  l'adhésion  que 
srre  11  donna  à  la  ligiie  conclue  par 
Visconti,  son  beau-père,  avec  la 
ue  de  Venise.  (Arch.  de  Venise, 
4W.  VUl,  fol.  28.  6  mars  1378.  )  — 
^lais  ou  Langlès,  auxquels  Margue- 
it  alliée,  sont  aussi  connus.  Un  des 
irit  fidèlement  la  mauvaise  fortune 
otte  de  Lusignan,  et  fut  député  par 
vers  le  duc  de  Savoie,  son  beau- 
ireh.    dej[7urm,  doc.   du  7  mars 


XXVIIl. 

t  dame  Marguerite  Menagier,  espouse  de 
johan  Nardes,  qui  trespassa  le  mardi  a 
d*avrîl  Tan  de  m  •  ccc .  xl....  de  Grist; 
I  ait  Tanne. 

)  Marguerite  Ëscaface,  dame  Mena- 
It  probablement  inhumer  avec  les 
s  de  religieuse,  dont  elle  porte  le 
sur  son  tombeau.  Cette  pratique 
tombée  partout  en  désuétude  :  on 
s  les  catacombes  des  capucins  do 
les  corps  de  plusieurs  habitants  de 


la  ville»  déposés  ^epuis  peu,  et  oui  ont  été 
recouverts  avant  leur  mort  du  cuice  ou  du 
cucule. 

XXIX. 

•f  Ici  gît  s.  (Sire)  André  Âmbroise^qui  trespassa 
a  X  jors  de  seiembre  Pan  de  m  .  cgg  .  xlv,  de 
Grisi;  que  Dieu  ait  Tarme.  Amen. 

XXX. 

A.  +  Id  git  dame  [Is]  abiau   fille  de  dame 

de qui  irespassa  Tan  iicccx(l?) 

VIII  a  vn  jors  de  juing  ;  que  Des  ait  Tarme. 

B.  -(-  Ici  git  dame  Marie  de  Gras,  espouse  de 
Messire  Pierre  Lengles  qui|trespassa{a  xtui  jors 
d'avril  Fan  m  .  ccc.  xlviii  de  Grist;  Dieu  ait 
rarme.  Amen. 

XXXI. 

A.  •(-  Icigitseur  Isabelle  d'Aguller  qui  trespassa 
a  n  jors  de  feuvrier  Tan  de  m  .  ccc  .  xLviii/de 
Grist 

B.  4*  Ici  git  seur  Sabine  d*Agulier  qui  trespassa 
a  VUl  jors  d'avrill  Tan  de  m  .  ccc .  xlviii,  de 
Grist. 

L'auteur  des  Lignages  d^outre^merf  qui 
écrivait  en  Chvpre  au  xiv*  siècle,  cite  la 
famille  d'Aauillter  parmi  les  alliances  des 
Mimars.  (  Cn.  xxxix.  Assises  de  Jérusalem, 
t.  II,  p.  471.  ) 


) 


XXXII. 

Ici  git  suer  [Eu]  femie  Ëscaface  qui  trespassa  a 
XV  jors  d^avril  Tan  m  .  ccc .  xlyiii.  de  Grist; 
Dieu  ait  Tarme.  Amen. 

XXXIII. 

[Gi]  git  senr  Anne  de  Moniolif  qui  trespassa  le 
mercredi  a  xvi  jors  d*avrill  Tan  dCM .  ccc .  xlvui. 
de  Grist;  Dieu  ait  Parme.  Amen. 

Voilà  probablement  des  victimes  de  la 
cruelle  peste  de  13^8,  qui  ne  sévit  pas 
moins  en  Chypre  qu'en  Europe.  {Chron,  di 
Diom.  Strambal.  Ms.  biblioth.  Vatic.  Chron. 
di  Franc.  Amadi,  Ms.  bibl.  S.-Marc,  ann. 
139^8.  )  —  On  remarquera  les  trois  derniè- 
res épitaphes  concernant  toutes  des  reli- 
gieuses, comme  celles  des  n">  22,  3Vet  35  ; 
ce  qui  me  ferait  penser  que  l'église  actuelle 
des  Arméniens,  où  se  trouvent  ces  épitaphes;, 
était,  au  temps  des  Français,  un  couvent 
de  femmes.  Peut-être  môme  la  première 
inscription  n*  22  nous  donne-t-elle  le  nom 
de  ce  couvent. 

Sur  les  Ëscaface,  voy.  ci-dessus,  n*  27. 

Les  Montolîf  étaient  une  famille  extrô- 
mement  nombreuse,  ancienne  en  Chypre, 
trôs-noble  et  des  mieux  en  cour.  Sous  tous 
les  règnes,  ils  ont  occupé  de  grands  offices  ; 
on  trouve  parmi  eux  des  maréchaux»  des 


A9 


Cttf 


DIQTIOMNAIRE 


GHT 


chambellans,  des  auditeurs,  des  bouteillers, 
dies  tricoi>!iters,  etc. 

En  1310,  un  de  leurs  chevaliers,  Sinaonde 
Montolif,  poignarda  le -prince  de  Tyr,  A- 
mauri  de  Lusignan,  qui  avait  fait  exiler 
Henri  11,  son  frère,  en  Arménie,  de  concert 
avec  le  rdi  Oschin,  dont  il  avait  épousé  la 
sœur.  Quelques  historiens  de  Chypre  ont 
pensé  que  Simon  était  seigneur  du  Mont- 
Olympe,  et  ont  cru  cjue  les  autres  membres 
de  sa  famille  portaient  aussi  ce  titre.  Mais 
la  véritable  orthographe  du  mot  patronymi- 
que des  Montolif  est  constatée  par  un  trop 
grand  nombre  de  documents  origihaui^  potir 
qu'il  puisse  rester  la  moindre  incertitude  à 
cet  égard.  (  Areh.  de  Venise,  Gênes  et  Turin, 
doc.  de  1328,  1329,  etc.,  U73,  etc.  )  Il  faut 
donc  raver  le  beau  nom  de  Mont-Olympe 
de  la  liste  des  seigneuries  françaises  de 
Chypre,  bien  qu'il  y  eût  des  fiefs  et  des  sei- 
gneuries autour  de  cette  montagne;  mais 
ces  terres  portaient  des  noms  moins  impo- 
sants et  beaucoup  moins  connus.  Marethasse 
qui  fut  donné  en  nef,  d'après  les  Lignages 
aoutre^ner  [Assises,  t.  11,  p.  236),  au  frèfe 
de  Laurent  au  Plessie,  aux  premiers  temps 
de  rétablissement  des  Français  en  Chypre, 
est  certainement  la  belle  vallée  de  Marathas- 
sa,  au  pied  du  Troodos,  qiie  les  Grecs  ap- 
pellent ént^ord  M^rianthousa,  le  canton  aux 
mille  fleurs,  et  que  Ton  peut  comparer  aux 
sites  les  plus  nittoresçiues  de  la  Suisse  et  du 
Tyrol.  Le  village  principal  de  cette  longue 
vallée  se  nomme  Kalapanaïoti,  et  c'est  ce 
lieu  qu'il  faut,  je  crois,  reconnaître  dans  les 
textes,  quand  Marethasse  se  trouve  cité 
comme  localité  précise  et  non  comme  une 
étendue  de  pays  ou  un  district. 

XXXIV. 

-|-  Ci  gii  Suer  Marie .... 


XXXV. 

A.  -|-  Ci  git  Suer  Aunes  de  De  qui  tresj).1ëtô  a 
IX  jors  «ravrlil  Tan  de  mcccxlvui  de  Crisi.  Dieus 
ait  Tanne.  Amen. 

B.  [^  Ci  gil ]  espoUze  Jadis  Messire 

Johàn  Gorap,  laquelle  irespassa  le  j*eudi  a  xxi 
^ors  de  mars  Tan  m  .  ccc.  lxui  de  Crist. 

Grand  fragment  de  dalle  oÎji  sont  réunies 
ces  deux  inscriptions,  et  au  centre  l'efligie 
de  Marie  de  Gorap,  les  cheveux  retombant 
sur  les  épaules,  vêtue  d'une  robe  juste,  qui 
dessine  la  taille,  comme  en  portaient  les  dames 
françaises  des  xiir  et  xiv*  siècles.  Les  robes 
des  Françaises  de  Chypre  ont  en  outre  deux 
poches  ouvertes  sur  les  lés  de  devant.  (  Voy. 
n'  58.  )  Un  Beltram  de  Dé,  partisan  du  prin- 
ce Amaury,  reçut  sa  grâce  du  roi  revenu  de 
l'pxil.  Diom.  Strambaldi,  Ms.  du  Vat.,  et 
Frànç.  Amadî,  Ms.  de  S.-Marc,  à  Venise. 

Les  Gorap  ou  Gorab  sont  plus  cQuriUs  ; 
ils  appartenaient  à  la  haute  noblesse,  et  Jean, 
répoux  de  la  dame  morte  en  1363,  est  pro 
bànlefnenl   le  chevalier  Jean   Gorap,  cou 


damné,  sans  connùissance  de  courf  k  ! 
son,  par  le  roi  Pierre  I",  et  Qui  tira  i 
odieuse  vengeance  de  cet  acte  arbitra 
1369.  Aux  cris  du  prince  renversé  p 
premiers  coups  de  poignard,  Gorap  l 
lui  trancha  la  tôte  et  foula  aul  pieds  a 
davre.  Les  successeurs  dfe  Pierre  I*'  y 
rent  faire  oublier  ce  crfme^  auquel  a 
pris  part  les  princes  du  sang  eui-oQ 
et  les  meurtriers  conservèrent  leurs 
tés  ou  en  reçurent  de  nouvelles,  leail 
reparait  comme  auditeur  de  Chypn 
1376  et  1391.  Dans  divers  traités  il  pc 
titre  de  seigneur  de  Césarée.  (Gènes, 
de  la  Banque  de  Saint-Georgey  an.  139 
nise,  Lib.  pact.  1391.  ) 


XXXVL 

-f  I<^i  Bit  Messire  Johan  Pousân ,  chevalier, 
des  Suriens  de  Nicosie  qui  [  tréspassa  le; 
Tan  de  mccclvi  de  Crist;  que  Dieu  ail  ha 
Ameo. 

La  dalle  est  entière,  mais  rimà|ë 
fort  endommagée  par  le  frottemeof, 
que  les  Arméniens,  qui  ont  tant  d'i 
communs  avec  les  Turcs,  ne  Teussenj 
servée  de  leurs  tapis.  Le  chevalier  F 
est  représenté  couvert  d'un  heaume  ôi 
(jue  fermé,  portant  Tépée,  une  cotte  d* 

i'usqu'aux  genoux,  et  par-dessous  m 
)ert  à  épaulières  et  genouillères. 

L'écu  de  ses  armes  a  une  croix  seul 
dans  le  champ. 

L'inscription  qui  entoure  la  dalle 
téressante,  et  nous  fournit  quelques  in 
nouvelles  sur  la  nature  des  privilégei 
cédés  aux  Syriens  par  les  français  li 
leur  occupation  de  tile,  comme  les  n 
Jérusalem  leur  eu  avaient  accordé  en 
tiue.  (  Voy.  les  Assises  et  les  obsenr; 
de  M.  le  comte  Beu^not,  tom.  I,  pagi 
XXI,  25,  2T7.  )  On  voit  que  leur  cnef 
que,  le  reïs  ou  raïs,  qui  se  trouvait  eh 
temps  leur  juge  particuHer,  leur  prot 
et  le  gardien  de  leurs  franchises,  était 
si  j^armi  la  noblesse  des  conquérants^ 
gré  le  nom  arabe  ou  syriaque  de  sa  cl 
Et  Tadditiou  des  mots  de  Nicosie  me 
blerait  établir  suflisammeiil,  à  déîaut 
très  preuves,  que  la  nation  syrienne,  i 
essenliellemenl  commerçante,  et  aul 
très-nombreuse  en  Chypre,  avait  ru 
deux  reïs  dans  le  royaurfae  des  Lusi'gi 
Tun  à  Nico.^ie,  la  capitale;  l'autre,  à  1 
gouste,.le  marché  principal  de  l'île. 


XXXVIL 

A.  Ci  git  dame  Isâbiau  de  l4evilés  qui  Ireaj 
Fan  de  m  .  ccc  .  xcui  de  Crist. 

B.  Et  git  dame  Marie  de  Milraars  espouu 
noble  chevalier  messire  de  Neviles  InniU 
dou  roiauroe  de  Chypre,  qui  trespissa 
MGGCxcui  de  Crist. 


CHY 


D*EPtbkAPHIE. 


CHt 


S)0 


Ci  fit  dameÂlis,  ûllie  dou  noble  chevalier 
■frJobaB  Bedui.  espoa|e  de  noble  chevalier 
ê  Johan  de  Thabaris,  noble  marechau  dou 
H  irEhnimie  qni  trespassa  le  samedi  a 
MUS  de  setenbre  Tan  de  m  .  ccc  .  lvii  dé 
Qoe  Diea  ait  leurs  armes.  Âmen. 

fenlles,  les  Milmars  ou  Mioiars,  les 
ou  Bédouin,  comme  les  Tibériade, 
[tilit  probablement  parents  ou  alliés, 
î  leurs  noms  se  trouvent  sur  la  mè- 
e,  comptaient  parmi  les  principales 
I  françaises  de  Tile.  La  lamille  Bé- 
ttuien  Chypre  dès  le  commencement 
'  siècle.  Deux  de  ses  membres  fi^u- 
TÙïi  les  chevaliers  chypriotes  qui  fi- 
nance, en  1233,  avec  les  Génois  pour 
r  lès  Impériaux  de  Chyi)re  et  de  Sy- 
Irôl.  de  Turin.  Genoa,  Carie  sparse.  ) 
m  de  Mevilles  de  l'inscription  B.  pa- 
"0  le  Joannes  de  ïfivillis^  nobiïis  et 
i  dominus  de  Azolo^  aujourd'hui  Ez- 
enlre  JaOa  et  Askalon,  témoin  dans 
(tration  donnée  &  Nicosie,  le  l2  no- 
I  1330,  par  le  roi  Pierre  I''  à  Tamiral 
île  Cafran,  pour  aller  en  son  nom  a 
(  Arch.  de  Saini-Georgei^  vol.  x.  } 
îr  du  Lignage  d'outre-merf  écrit  leur 
n^viles  et  Neviles. 

;  peut-être  Marie  de  Mimars,  sa  fem- 
I  plus  probablement  Alix  Bédouin, 
!  de  Jean  de  Tibériade,  dont  les  armes 
tiiivent  ici,  qui  est  représentée  sur  la 
vêtue  d'une  robe  élevante  À  double 
boutonnée  par-devant  jusqu'au  cou, 
anches  boulFantes.  Ses  cheveux  flot- 
ir  ses  épaules.  Aux  côtés  de  la  tête 
eux  écussons  ;  Tun  porte  la  l'asce  des 
ftde  (  voy.  n**  25  ),  Tautre  six  tleurs  de 
ois  en  chef,  trois  au  bas  placées  deux 
I,  et  séparées  des  premières  par  une 
£asce  ou  un  réglet.  Ce  dernier  écus- 
^partient  peut-être  aux  Bédouin.  Nous 
les  épitaphes  d'autres  membres  de  la 
3  des  Mimars,  aux  articles  kk,  73,  et 
élément  leurs  armes  sous  ce  dernier 
ro. 


XXXVIII. 

û  gil  le  noble  chevalier  incssii*e  Johan 
mri  qai  trespassa  le  luiid^  a  x  . . .  jors 
É  rân  db  M .  ccc .  lxih  de  Crisl  ;  que  D[iett 
arille.]  Âiiien. 

e  intacte,  costume  de  chevalier  corn- 
-'écu  ou  bouclier  est  écarlelé  au  1  et  4 
fasce,  au  2  ut  3  d  un  lion.  Les  The- 

dont  le  nom  s'écrivait  aussi  Tenouris 
Dedans  les  Assises),  et  que  je  crois 
es  mêmes  que  les  Tinori  ou  Thinaly^ 
mi  partie  de  la  haute  cour,  et  ont  eu 

eux  des  chambellans  et  autres  grands 
rs.  tJn  parent  du  chevalier  Jean,  ayant 
me  prénom,  et  mort  deux  ans  avant 
fté  inhumé  à  TÉmerghié.  (  Voy,  n*  59.  ) 


XXXIX. 

-|-  Ci  git  le  noble  chevalier  monseigneur  Johan 
de  Tabarie,  fis  dou  noble  chevalier  messire 
Bartelemi  ne  Tabarie,  noble  marechau  dou 
roiaume  d'krmenie  qui  trespassa  le  mercredi  a 
xxH  jours  d^ahoust  Tan  de  11 .  cbdc .  11  de  Crist 
Que  Dîeaft  lAi  Tarme.  Amen. 

Dalle  entière  et  belle  encore ,  quoique 
un  peu  fbUste.  Le  maréchal  lean  de  Tibé- 
riade tenant  son  épée  de  la  main  droite,  son 
bouclier  de  la  main  gauche,  est  représenté 
vêtu  d'une  cotte  d'armes  oui  recouvre  une 
armure  de  fer  à  genouillères.  Les  mains 
sont  protégées  par  des  gantelets  de  fer;  les 
grèves  ne  couvrent  que  la  partie  antérieure 
des  jambes,  et  Tarmure  en  écaille  se  pro- 
longe sur  les  pieds,  qui  se  terminent  en 
pointe  effilée. 

Les  armes  des  Tibériade  nons  sont  déjà 
connues  par  la  dalle  de  Tinscription  n°  25. 
La  fasce,  qui  en  est  Tunique  emblème  héraldi- 
que, se  retrouve  ici  avec  une  addition  remar- 
quable: c'est  le  trident  m  Atp,  signe  et  nom  de 
Dieu  ou  de  la  Trinité  chez  les  Arméniens,  que 
Jean  de  Tibériade  avait  probablement  ajouté 
à  ses  armes,  comme  une  brisure,  eu  rece- 
vant le  maréchalat  d'Arménie.  Cet  office 
honoriflque,  auquel  étaient  attachés  des  re- 
venus en  Chypre,  avait  été  conservé  à  lia 
cour  de  Nicosie,  avec  les  autres  grandes 
charges  du  royaume  d'Arménie,  par  les 
héritiers  de  Léon  VI,  dernier  roi  chrétien 
de  Cilicié.  Les  Lusignans  avaient  continué 
de  même  à  nommer  aux  offices  de  la  cou* 
ronne  de  Jérusalem,  depuis  la  prise  de  la 
terre  sainte  par  les  Sarrasins.  Nous  verrons 
des  maréchaux  de  Jérusalem  au  quatorziè- 
me siècle  comme  il  y  en  a  eu  au  quinzième. 
Il  y  avait  aussi  dans  le  clergé  de  Chjrpre  un 
patriarche  de  Jérusalem,  qui  résidait  habi- 
tuellement au  monastère  royal  de  Saint-Do- 
minique de  Nicosie. 

XL. 

4*  Ci  git  Nicole  Paris  cha xlîi  de 

Grisl;  que  Dieu  ail  1  arme. 

Fragment  de  dalle  représentant  le  bas 
d'un  costume  clérical. 

XLI. 

gil  Dame  Agnes  [de  Carcasso]nne  fille  de 

Messire de  Garcussonne  [espouse]  de 

Messire  Raiiuon qui  irespassa  a  • 

mai;  Fan  de  ... . 

XLII. 

ave  de  MIrabiàu tost 

la   pris  la  mort,  dont  fu  damage êtes. 

Amen. 

Fragment  d'un  beau  tombeau  en  marbre 
blanc  encastré  sur  le  devant  de  l'autel.  La 
dalle  est  ornée  d'une  areature  sculptée  eu 
relief.  Sous  chaque  arc  est  un  écusson  por- 
tant une  croix  dans  le  champ,  comme  celle 


3t7 


GHY 


DICTIONNAIRE 


CHT 


des  Ponsan  (  n*»  36  )     L'inscription  est  tout 
autour  du  marbre. 

XLIIL 

Ci  gît  la  très  noble  dame  Madame  seur  £8[ci]ve 
De  Daopierre  digne  abaesse  de  la  Croix  d*An- 

lioche  eide  Notre  Dame  des  lr[oisRoi]8,  qui 

trespassa  .... 

Et  venerunt  fettinantes  et  invenerunt  Mariam  et 

Josephum  et  infaniem  pontum  in  prœsepio. 

Beau  cippe  carré  en  marbre  blanc,  placé 
sous  le  porche  latéral  de  Téglise.  Eschive 
(  nom  fort  en  usage  en  Chypre  )  de  Dam- 
pierre  y  est  représentée  dans  le  costume 
et  tenant  à  la  main  la  crosse  d*abbesse.  La 
sentence  pieuse,  dont  le  texte  a  un  rapport 
direct  au  titre  du  couvent  de  N.-D.  des  Trois 
Rois,  est  inscrite  au-dessus  de  la  tète  de  la 
noble  abbesse;  Tinscription  française  est 
tout  autour.  Sur  les  deux  bases  parallèles 
sont  détachés  en  relief  deux  écus,  portant 
chacun  deux  poissons  ou  bards  adossés,  k 
peu  près  comme  dans  les  armes  parlantes 
de  la  maison  des  comtes  de  Bar.  Les  Dam- 
pierre  étaient  fixés  en  Chypre  dès  le  xiii*  siè- 
cle. {  Innocen't  III,  Epist.  lib.XIYy  ep.  105, 
t.  Ily  p.  555,  éd.  Bal.  Florio  Bustron.  Ama- 
di,  etc.  ) 

Ce  tombeau,  à  la  différence  des  précé- 
dents, qui  tous  sont  renfermés  dans  Tinté- 
rieur  de  réglise  arménienne  et  scellés  dans 
son  pavé,  se  trouve  comme  nous  avons  dit, 
en  dehors  de  Téglise,  où  il  nous  semble 
avoir  été  transporté  d'un  autre  édifice,  à  une 
époque  inconnue.  Ce  fut  peut-être  au  qua- 
torzième siècle,  quand  les  Vénitiens  détrui- 
sirent 80  églises,  en  supprimant  les  fau- 
bourgs de  Nicosie  pour  fortifier  la  ville.  La 
Croix  d'Antioche  et  les  Trois  Rois  étaient 
probablement,  comme  Notre-Dame  de  Tortose 
(ci-dessusy  n"*  23),  des  abbayes  de  Nicosie  ou 
des  environs. 


V 


XLIV. 

Mosquée  d'Arab-Achmet. 

-(-  Ici  gît  Messire  Hugue  di  Mimars  qui  trespassa 
dimanche  à  xv  jors  d^avril  Tan  de  m  .  ccc .  xxni  de 
Crist  ;  Des  ait  Farmc. 

Inscription.  Le  bas  de  la  pierre  est  cassé. 
(  Voy.y  sur  les  Mimars,  n*'  37  et  73.  ) 

XLV. 

-(-  Ici  git  Messire  Pierre  Leiaune  qui  trespassa 
a  IX  jors  d'avril  Ta  [n]  de  m.  ccc.  e  xlih  de 
Crisl.  Dieus  ait  Tarme  de  lui.  Amen. 

Faut-il  lire  Le  Jaune  et  voir  ici  le  Pierre 
Legaunus  dont  il  a  été  question  ci-dessus 
(  n*  10  ),  ou  bien  Pierre  Le  Jeune,  et  comp- 
ter ce  nouveau  Pierre  dans  la  noble  famille 
des  Le  Jeune  de  Chypre?  Je  pencherai  plu- 
tôt pour  la  première  supposition,  car  le 
mot  Leiaune  est  très-lisible  sur  Tinscription. 
La  dille  sur  laoaelle  le  chevalier  se  trouve 


dans  son  costume  de  guerre  est  tr 
L'écu  malheureusement  vide  ne  n 
pas  connaître  ses  firmes,  car  on  i 
croire  que  la  lettre  A,  gravée  par  ei 
par  hasard  dans  un  des  coins  du  h 
en  fit  partie. 

XLVI. 

4-  Ici  gît  le  noble  chevalier  :  Messire  : 
d^Nores.  q*  f  passa  :  V  verredi  a  xn 
d'huiouvr*.ran  d*  m.  ggg.  lxix.  d*  x.  q*  1 
Tarme'de  [lui]. 

Dalle  entière,  mais  fruste.  L'ioscrj 
l'écu  sont  seuls  bien  conservés.  L'éc 
croix  dans  le  chef  ;  le  bas  est  vide, 
dans  les  armesdela  dallen"  t.  J'ai  con 
toutes  les  abréviations  de  l'inscriptii 
montrer  dans  quel  système  elles  so 
nairement  exprimées  sur  les  autres 
Après  les  Ibelin,  le  royaume  de  Ch 
comptait  pas  de  famille  plus  élevée 
De  Nores,  qui  ont  occupé  les  grande 
qui  ont  contracté  des  alliances  ayet 
blet,  les  Ibelin,  et  même  avec  les  pr 
sang.  J'ai  retrouvé  en  Chypre  les 
dants  de  cette  noble  maison,  auy 
bien  déchue,  et  qui  n'a  conservé  de 
cienne  position  que  son  attachemei 
tholicisme.  Elle  a  fait  la  faute  d' 
elle-même  et  d'employer,  comme  s 
habituel,  le  sobriquet  de  Calitm 
les  habitants  de  Larnaca  donnèrent 
une  cinquantaine  d'années  à  son  che 
par  sa  manie  de  souhaiter  le  bonjou 
venant.  —  Une  branche  passée  e 
après  la  conquête  de  l'île  par  les  T 
fit  un  nom  dans  les  lettres.  Jason,  s 
occupa  une  chaire  de  philosophie 
d'Aristote  à  Padoue,  et  laissa  pîusic 
vrages. 

XLVII. 

-f-  Hic  jacet  nobilis  vir  dominus  Fra 

Go quiobiitannoDominiii.GGC.L] 

die  xxYgenuarii,  cujus  anima  requiescati 

Amen. 

Dalle  entière,  efSgie.  François 
probablement  quelque  riche  etrani 
ou  passager  en  Chypre;  s'il  eût  ao 
à  la  noblesse  chypriote,  son  épitapl 
en  français.  H  est  vêtu  d'une  robe 
ses  cheveux,  tombants  et  roulés  à 
teur  du  menton,  sont  retenus  sur 
par  une  toque  ronde,  assez  semblab 
plus  basse  que  les  bonnets  de  nos  ji 

XLVIII. 

[Hic  jacet  nobilis  vir]  ac  famosus  migisl 
Dominus  Antonias  de  Perguamo,  regM 
camerarius,  qui  obiit  anno  m.  ccc.  xcm» 
mensis  aprilis  ;  ciqus  [anima  reqoîescit  i 
Amen]. 

Marbre  blanc.  La  dalle  est  pre* 
tière;  les  Turcs,  la  trouvant  trop 


cnn 


D'EPIGRAPIIIE. 


CHY 


330 


faire  lo  seuil  de  la  mosquée,  ont 
ci  une  des  eitrémités  où  étaient  les 
)  relRgie,  le  commencement  et  la  tin 
oription.  Cette  épitaphc  est  la  seule 
minaisse  où  Ton  ait  employé  le  la- 
rappelant  la  mémoire  d  un  homme 
it  nécessairemont  rang  parmi  la  uo- 
Brançaise  de  rile,  puisqu'il  était  ca- 
iu  royaume.  Remarquons  toutefois^ 
ipliqaer  celte  exception  à  un  usage 
I  consacré,  que  messire  Antoine  était 
r,  natif  probablement  do  Bergame, 
^  plutôt  que  de  l'ancienne  Pergame, 
ï  cette   ville  comptât    toujours  au 
Ige  parmi  les  principales  de  la  Mvsie. 
•  AcropoLj  §  15,  p.  30.  Bonn.  )  Re« 
DS  en  outre  que  sa  charge  n'était  pas 
offices  qu'on  peut  appeler  politi- 
aune  la  sénéchaussée,  la  connéta- 
naréchalat,  qui  ne  sont  jamais  sortis 
Hles  françaises  avant  les  désordres 
lièicle;  qu'entln,  sa  qualité  de /amo- 
iêier  indique  chez  lui  queli]ue  docte 
wr,  auquel  le  latin  devait  être  plus 
ti*aux   vrais  chcvaliors    de   la   race 
«nte  de  l'ile.  £n  effet,  nous  retrou- 
Dtoine  parmi  les  témoins  des  actes 
des  rois  Lusignans  avec  ces  titres  : 
rAntanius  de  Pergamo^arti$  medicinœ 
fTf  canonicui  Paphensis  (Privilège  de 
IrcA.  de  Venue).  Nobilis  et  teneran- 
\gîiier,..  artium  et  medicinœ  doctor 
I  de  138D,    Arch,  de  Venise).  Magis- 
'tium  et  medicinœ  doctor ^  regni  Cipri 
r  (Procurât,  du  12  nov.  1390,  Arch. 
U-Georges   à  Gênes).   On   voit  (mil 
BYeou  camérier  de  Ch^rpre  que  dans 
oières  années  de  sa  vie. 
ne  François  C.  dans  le  tombeau  pré- 
Antoine  de  Bergame  porte  la  simarre 
ongs  cheveux,  h  l'instar  des  riches 
s  de  Venise  et  d'Italie  au  xiv*  siècle. 
té»  de  sa  tôte  sont  deux  écussons  ))a- 
yanl  un  chevron  à  côtés  très-étroits 
angle,  inscrit  dans  la  partie  iufé^ 
et  trois  roses  dans  le  haut. 


XLIX. 

ora  nobilis  y\n  domini  Gasparis  Mauro- 
filii  quondam  domini  B*leli  de  Veiieciis, 
Mil  die  prima  mensis  julii  anno  Domini 
i*  Al*  ;  cujus  anima  requiescal  in  pacc. 

e  commencement  du  xiv*  siècle,  les 
na  eurent  des  franchises  commercia- 
Ihypre  et  y  établirent  des  factoreries; 
ant  nombreux  à  Famagouste,  à  Pa- 
Limassol,  où  ils  avaient  des  agents 
ires;  à  Nicosie,  où  résidait  leur  baile 
ai.  Gaspard  Morosini,  dont  nous 
n  répitaphe,  appartenait  à  la  famille 
iale  de  ce  nom,  qui  avait  déjà  plu- 
ie ses  membres  fixés  en  Chynre  pour 
ires  commerciales,  comme  les  Cor- 
es  Venier,  les  Dandolo,  etc.  —  Il 
7  avoir  eu,  à  la  fin  du  même  siècle, 
au  milieu  des  Vénitiens  et  jouissant 
•9  privilèges,  une  petite  colonie  ber- 

DiCTIONN.   D*EPIGn\PHIE.    l. 


gamasque,  d'où  était  sorti  peut-être  le  ca- 
mérier Antoine  de  l'inscription  précédente 
(n*  W).  Cf.  le  privilège  d'Amaury  aux  Véni- 
tiens, du  23  juin  1305.  {Arch.  de  Venise, 
Lib.  pact.,  m,  fol.  71  V.) 

L. 
....  irele  qui  Irespassa  [de]  ce  ciecle  Tan  de 
r[inca]malion  Jhesu  Crist  m.  ce. . . ,  en  viii 

jors  d*avril. 

LI. 

Ave  Maria  gracia  picna  doniinus  lociim, 
bcnedicta  lu  in  mulieribus. 

Cette  sentence  pieuse  est  gravée  autour 
d'une  dalle  bien  conservée ,  représentant 
une  jeune  femme  dont  le  nom  n'est  pas 
indiqué.  Ses  cheveux  flottent  sur  ses  épau- 
les; son  vêtement  se  compose  d'une  robe 
juste-au-corps,  avec  deux  longues  ouver- 
tures de  poches  sur  le  devant,  pareilles  à 
celles  que  les  dames  de  Chypre  portaient 
encore  au  dernier  siècle.  J'ai  vu  à  Lamaca 
plusieurs  costumes  de  ce  temps  qui  ont 
plus  d'analogie  avec  celui-ci  que  les  cos- 
tumes actuels  des  dames  chypriotes  (Cf. 
n*  58)  Le  dessin  du  monument  est  correct; 
il  ne  mangue  même  pas  d'une  certaine 
grftce  ;  qualité  non  moins  rare  que  la  pre- 
mière dans  les  œuvres  des  maîtres  graveurs 
de  Nicosie,  et  surtout  chez  leurs  confrères 
de  Famagouste  et  de  Limassol.  Il  fnut  ajou- 
ter, pour  l'honneur  de  Tari  chypriote,  que 
ses  architectes  et  ses  sculpteurs  ont  en 
revanche  laissé  dans  l'Ile  des  monuments 
qui  soutiendraient  sans  désavantage  la  com- 
paraison avec  nos  plus  élégants  édifices 
des  XIII*  et  xiv*  siècles. 

LU. 


•f  Ici  gît  Messire  Reimoni  don  Four. 


Fragment  d'un  chevalier  vêtu  d'une  cotte 
de  mailles.  Les  du  Four  contractèrent  des 
alliances,  au  xiii*  et  xiv*  siècles,  avec  les 
de  Brie,  les  sires  de  Beyrouth  et  la  descen  • 
dance  de  Léonard  de  Paphos.  (Lignages  d'où* 
Ire-mer,  ch.  21,22,  38;  Assises  de  Jérusalem, 
t.  II,  p.  459,  4G0,  Wl.) 

LIU. 

-|-  Ici  gît  le  noble  chevalier  messire  Eade  de 
NaTarre,  qui  irespassa.  .  •  . 

Fragment.  Jambes  d'un  chevalier  épe- 
ronné  et  portant  une  armure  en  cotte  de 
mailles.  Il  est  bien  à  regretter  que  le  haut 
de  cette  dalle,  placée  aujourd'hui  dans  lo 
jardin  de  la  mosquée,  ait  été  brisé  par  les 
Turcs;  elle  nous  ferait  connaître  sans  doute 
les  armes  de  la  noble  famille  des  Navarre, 
illustrée,  dès  les  premiers  temps  de  l'éta- 
blissement des  Français  en  Chypre,  par  la 
bravoure,  l'éloqiience  et  la  science  féodale 
de  Philipoe  de  rïavarre.  Yoy.  la  vie  de  cet 

11 


551 


CllY 


DICTIONNAIRE 


CllY 


55S 


liommo  remarquable ,  publiée  par  M.  ^  le 
romle  Bongnol,  dans  la  Bibliothèque  de  VE- 
cole  de»  Chartes,  l"  série,  tom.  II. 

LIV. 

+  Ici  «il  Dame  [Echiv]e  de  Rivet,  femc  qui 

fil.  .  .  de.  .  .  .  Rabin? 

Les  Rivel  étaient  de  la  haute  cour  et  ont 
eu  de  grands  ofTiciers  dès  le  xiii*  siècle. 
Les  Babil,  aussi  nobles  qu'eux,  ont  occupé 
las  hautes  charges  du  royaume  aux  xiv*  et 
XV'  siècles.  C'est  dans  la  maison  de  Raymond 
Rabin,  grand  bouteiller,  que  les  seigneurs 
conjurés  contre  Pierre  de  Lusigaan  tinrent 
leurs  dernières  conférences. 

LV. 

+  EKOIIVH0H.  HA[»AH  T8  ©8j 
MAPlATttKOM.(KMPON) 
4)IM  [PP6J  TB.  XP€P 


»  »  •  • 


Traduction. 
f  Fut  inhumée  la  servante  de  Dieu,  Marie,  fille 


du  seigneur  Philippe,  fils  de. 


LVI. 
EKHfvH©H  ...  (AbAOC  T«) 

©8X(H?)>Nb(HAN0Y?) 
NA KIP.  NIKOAAAttC 

XS^IVHMAeiC.... 
iù  Nf. 

Traduclion. 
f  Fut  inhumé  le  semieiir?  de  Dieu,  Jean...  fils? 
du  seignear  Nicolas...  l'an...  855.  »     - 

Cette  date  ne  peut  être  que  celle  de  Fan- 
née  6853  de  l'ère  de  Conslantino[)le  ou  de 
la  création,  suivie  alors  par  l'Eglise  d'Orient; 
elle  répond  à  Tannée  de  l'incarnation  13^5. 
Les  autres  inscriptions  grecques  de  la  mos- 
quée d'Achmet  le  Noir,  connue  les  inscrip- 
tions françaises,  paraissent  aussi  du  xiv*  ou 
du  XV*  siècle. 

LVU. 

+  [EKO|MH0HHAOYAH 
TOY]  ©8.  /m<:,  0YrAT€  PA. 
KYPS^.TO  NOCMBPIO  NHH  N€ 
CTOiKB.  exPONI*^. 

Traduetàott. 

<  Fui  inhumée  la  servante  de  Dieu ,  Anne,  fitti;  du 
seigneur  Pb.,  au  mois  de  novembre  l'an  tMii.  > 
-  —  Jîii  de  l'ère  vulgaire. 

LVUI. 
•f  EKHyH9I.O.AtiA0C(poar  HABAH)Taev. 

IH...Ttt.rA...H  ENMfH.r€«!APlOY.H..J^ 
eNX».NAC> 

TnaducHon. 

«  Fut  inhumé  le  serviu»ur  de  Dieu au  mois 

«e  Janvier.  ...» 


Bien  qu'on  lise  distinctement  o.aotaox 
sur  la  dalle,  c'est  une  femme  qui  s*jr  troiiTe 
représentée,  les  mains  croisées  sur  la  poi- 
trine, les  cheveux  tressés,  chaussée  de  petits 
souliers  à  rubans  flottants,  et  revêtue  a*uoe 
robe  à  poches,  à  doubles  mauches  et  h  dou- 
ble jupe,  qui  serre  la  taille  comme  celle  des 
tombeaux  de  Marie  de  Bessan  (n*  24)  de  la 
femme  de  Jean  Gorap  (n"  35),  d'Alix  Bé- 
douin, maréchale  d'Arménie  (n*  37),  et  de 
la  dalle  (n"  51).  Les  robes  montent  jusqu*aa 
cou  ;  les  bras  sont  couverts  par  la  tuniaue 
de  dessous,  et  je  ne  vois  rien  dans  cet  habil* 
lement  adopté,  on  en  a  ici  la  preuve,  pir 
Quelques  dames  grecques,  comme  les  dames 
françaises  le  portaient  au  xiv*  siècle,  eo 
France  et  en  Chypre,  rien  qui  pût  blesser 
la  décence.  Il  faut  croire  qu'on  avait  voulu 
respecter  la  sainteté  des  tombeaux,  et  qos 
les  dames  chypriotes  avaient  quelquefbu, 
en  leur  vivant,  des  costumes  moins  discrets 
que  ceux  dont  elles  sont  ici  vôtues,  car  un 
chroniqueur  d'Italie  se  plaint  de  Timports^ 
tion  des   modes  de  Chypre  dans  la  ville  de 
Plaisance,  sa  patrie,  et  il  blâme  surtout  la 
passion  de  ses  concitoyennes  pour  la  ry- 
priana^  vêtement  charge  de  broderies  en  or 
et  taillé   de  façon  à  couvrir  le  moins  pos- 
sible le  haut  du  corps.  (Joann,  Mut$i.  ap. 
Muralori,  Script,  rer.  tla/tc,  tom.  XVI,  et 
Anliquil,  italic,  tom.  II,  col.  319.  Cf.  Boc- 
ciCE,  Décamér.  VIH  ;  or.  nov.  X.)  C'est  bien 
là  le  sarka  que  Ton  porte  encore  à  Nicosie, 
à  Limassol  et  à  Larnaca;  mais  il  est  à  re- 
marquer que  les   dames  franques  de  m 
villes  négligent  aujourd'hui  de  plus  en  pi» 
ce  costume,  pour  prendre   les   vètetneali 
européens,  et  il  se  pourrait  bien  que  Fh»- 
billement  immodeste  dont  se  plaignait  Jeas 
Mussi  eût  été   seulement   à  Tusage  de  II 
population  indigène  de  Chypre,  qui  D'avait 
pas  de  rapport  avecla  société  franque. 

Mosquée  de  rEnerghié. 

'  On  n'a  pu  me  donner  la  signification  da 
mot  Emerghié.  Ne  serait-ce  pas,  comme  le 
pense  M.  Cerutti,  une  corruption  de  Marim 
ou  Meriem^  nom  de  Marie  en  arabe  et  en 
turc,  et  ne  pouvons-nous  voir  dans  celle 
mosquée  une  ancienne  église  dédiée  à. Il 
Vierge  ?  C'est  une  grande  nef  ogivale,  dont 
la  construction  me  Semble  dater  du  xin*  ou 
XIV'  siècle. 

LIX. 

Ci  gît  [le  Doble  chevalier  messire  ^]obaa  Te- 

nouri  fils  de  • .  i  • .  c  n  (Simoa?)  •  .  c  .  •  . 
110  »  • .  qui  trespassa  [le  mar  f)di  a  ii  jon  de 
novembre,  Tan  m.  cccxli  de  Crist. 

Dalle  et  effigie  entières,  sauf  la  têle,  que 
les  Turcs  ont  brisée,  en  haine  des  repré- 
sentations humaines,  proscrites  par    leurs 
commentateurs  du  Coran.  C'est  de  préférenee 
contre  la  tôte  et  le  buste  que  les  iconoclas- 
tes musulmans  se  sont  acharnés  dans  leurs 
destructions  ;  ce  qui  explique  le  grand  nom- 
bre de  fragments  de  dalle  ayant  seulement 
la  partie  inférieure  de  l'enigie,  que  Ton 
retrouve  dans    les  mosquées   de   Chypre* 


CHY 


D^EIiGRAPHIE. 


CHY 


534 


xles,  les  Turcs  ont  ainsi  délruit,  à 
de  marteau,  les  tètes  des  statuettes 
bas-reliefs  qui  se  trouvent  sur  quel- 

lorles. 

I  qu'endommagé,  le  tombeau  de  Jean 
on  est  encore  beau;  ie  défunt  y  est 
enté  armé,  éperonné,  tenant  un  bou- 
BD  ogive  et  échancré,  sur.  lequel  est 
906  seulement,  tandis  que  Jean  Tlie- 
du  n*  38  porte  un  écu  écartelé  d'une 
ît  d'unlioh.  Jeanne  peut  être  le  grand 
de  la  secrète  royale  de  Chypre  (Jo- 
i  Tktnuri)  qui  fut  présent  à  la  conclu- 
Q  traité  de  13G0,  entre  la  république 
lise  et  le  roi  Pierre  1",  à  Nicosie.  (Arch. 
ùse^  Lib.  pactor.j  t.  111,  fol.  37.)  Un 
i  Thinoly,  de  la  môme  famille,  était 
Ad  de  Jérusalem  ;  il  accompagna 
fhen  Europe  dans  seà  voyages  (Arch» 
km  et  de  Vetiise.  Doc.  rie  1363, 1368), 
m  reipéiiition  (fAlexandrie,  en  1365. 
^  de  Macualt,  Ms.  B.  Roy.  de  Paris, 
fol.  323.) 


LX. 

il  messire  Pierre  de  NeHn  qui  fu  ch[ani- 
d]?  qui  trespassa  en  nu  jors  d'uitouvre, 
■•  Gcc  LH  de  Grisl  ;  que  Dieu  ail  Parme. 

le  pierre,  complète  en  deux  fragments, 
ayani  quatre  rangées  d'ondulations 
le  champ.  Pierre  de  Nclîn  avait  été 
être  chambellan  du  roi,  charge  diffé- 
de  celle  de  chambellan  du  royaume. 
lom  de  famille  venait  de  la  seigneurie 
iphin,  sur  la  côte  de  Syrie,  entre  Giblet 
ipoli. 

LXI. 

Marie  Aniianme,  espose  jadis 

yre  R de  Carpass,  qui  trespassa 

jors  de  juniet  Tan  de  m  ccg  lxxxviii   de 

Carpas  est  la  partie  orientale  de  Tllo, 
te  en  comté  au  xv*^  siècle  par  Jacques 
tard  à  une  famille  d*Aragon.  Mais  il  y 
en  Chypre  une  famille  française  qui 
U  ce  nom,  et  oui  possédait  peut-être 
f,  dès  le  XIV'  siècle.  (Voy.  les  Lignages 
re-mer^  chap.  29;  Assisei  de  Jérusalem  f 
U,  p.  h6&.) 

.•••..••   noble  messire  Johan  An- 

iflie  qui  trespassa  le  mecr.  •  .  . 

2  git  le  noble  cbevalier  Jaques  de  Mont- 

ird?  •  .  .  1  un  .  •  e  .  .  •  .  arg  ....  Alt 

bme  Marie  Antiaume. 

m  ail  leur  arme  o  lui  en  paradis. 

i^eot  de  dalle  autour  de  laquel  sont 
"ois  inscriptions;  au  centre  est  TefOgie, 
8  la  tète  et  les  pieds,  d'un  personnage 
\  pour  armes  une  croix  tréQée.  Les 
lume  étaient  une  des  familles  franques 
us  anciennes  et  les  plus  honorablement 


connues  en  Orient.  En  Syrie,  ils  étaient 
cependant  encore  dans  la  bourgeoisie,  oL 
Raoul  de  Tibériade  disait  dédaigneusement 
de  l'un  d'eux,  en  causant  de  jurisprudence 
féodale  avec  le  roi  Amaury,  qu'il  ne  feroil 
pas  son  pareil  Remont  Antiaume  ne  autrô 
soutil  borgeis,  {Assises  de  Jérusalem,  tom.  1, 
p.  523.)  Les  Lusi^nans,  plus  éclairés  et  plus 
sages,  admirent  les  Antiaume  au  rang  de 
la  noblesse,  dès  les  premiers  temps  de  leur 
établissement  en  Chypre.  (Cf.  Assises,  p.  220, 
525.)— Les  Montçesard  étaient  fixés  en  Chy- 
I)re  dès  le  xiii*  siècle  (Arch,  de  Turin,  piècô 
citée  du  2  déc.  1233).  Ils  figurèrent  toujours 

r»armi  les  chevaliers  de  la  haute  cour.  Au 
ieu  de  Montgesard  peut-être  fmt-il  lire 
Montbéliard,  autre  noble  famille  française 
passée  de  Syrie  en  Chypre  avec  les  premiers 
Lusignans,  et  qui  eut  un  baile  du  royaume 
pendant  la  minorité  de  Hugues  1"  "(Inno- 
CENT  111,  Episl,  lib.  XIV,  eu.  10^,  tom.  U^ 
p.  555,  édit.  Bal.). 

LXll. 

.  •  .  andi.  .  .  le  noble  seignor  d*Arsuf  qui 
irespass«i  le  mercredi  à  xi  joi-s  de  janvier 
Tau  de  m.  ccg.  xc.  de  Grist  ;  que  Dieu  ail  Tamc 
Amen. 

Dalle  entière,  mais  un  peu  fruste.  Belle 
armure  forgée  de  chevalier  portant  cuirasse, 
brassards, cuissards,  pommeaux  aux  épaules, 
aux  coudes  et  aux  genoux.  Armes  :  un  écu 
losançé.  Les  d'Arsui  ou  d'Arsur  étaient  une 
branche  de  la  grande  et  puissante  famille 
des  Ibelin,  dont  les  tombeaux  étaient  la 
plupart  dans  l'église  détruite  de  Saint-Do- 
minique, avec  ceux  des  Lusignans.  Arsur, 
que  les  Francs  appelaient  Arsuf,  Tancienne 
Antipatris,  était  dans  la  Syrie  méridionale 
entre  Jaffa  et  Césarée.  Ce  nom  est  aujour- 
d'hui inconnu  sur  la  côte  de  Syrie 


LXIII. 

A  .  .  -1-  Ci  git  le  noble  cbevalier  Thomas  J^Pro- 

vosi] que  Dieu  ail  Tarme. 

Amen. 

B  .  .  -f  Ci  gisi  le  très  noble  escuer  sire  Ramon 

Provost  qui  irespassa  a  ix  jours  de  mai  /au 

de  M.  cccG.  XXXV.  de  Grist  ;  que  Dies  ait  Tarme. 
Amen. 

Grand  fragment.  Chevalier  éperonné,  por- 
tant une  épée  et  une  armure  avec  genouil- 
lères. L*écu  est  fascé  ou  divisé  horizontale- 
ment en  6  parties  égales  ;  la  2%  la  h'  et  la 
6*  ont  3,  3  et  1  croix.  Les  Provost  étaient 
encore  en  Chypre  au  temps  des  Vénitiens, 
et  avaient  place  au  grand  conseil.  [Voy.  Et. 
DE  Lusio.,  Descriptions  de  Chypre,  fol.  83^) 
Thomas  Provost,  du  n"  63  A,  est  probable- 
ment le  vicomte  de  Nicosie  de  ce  nom,  qui 
intervint  comme  témoin  dans  le  traité  de 
ik\k,  conclu  à  Nicosie  entre  le  roi  Jauus  et 
la  république  de  Gènes.  (Sperone,  Real  gran^ 
dezza,  p.  1(^2).  11  avait  négocié,  en  lii^lO,  au 
nom  du  roi  et  de  concert  avec  Thomas  de 


53.^ 


cnY 


DlCTIONNAmE 


ciiir 


356 


Zenières,  Je  traité  de  Faraagouste,  du  9  dé-  Fragment  portant  Teffigie  d*un  personnage 
cerobre.  (Gênes,  Arch.  de  la  banaue  de  Saint-  en  costume  ecclésiastique.  Le  haut  de  la  tète 
George^  vol.  X).  a  été  brisé. 


LXIV. 

4-  Ci  ipl  le  noble  chevalier  inessire  Eude  de  Vis 
qui  [trespassa  Tau  de  m.  ccc?]  cl.  Amen. 

Belle  dalle,  complète  en  deux  fragments. 
Au  cenfre  est  un  chevalier,  aux  cheveux 
flottants  sur  les  é[)aules,  portant  Tépée  et  les 
éperons,  vêtu  d'une  robe  courte  qui  laisse 
voir  autour  du  cou,  aux  bras  et  aux  jambes, 
la  cotte  de  mailles  dont  il  était  recouvert  en 
dessous.  Il  a  les  pommeaux  aux  coudes 
et  aux  épaules.  Armes  :  un  écu  coupé  par 
une  fasce  étroite  en  deux  parties,  qui  sont 
subdivisées  chacune  en  7  pals.  J'ignore 
entièrement  ce  qu'était  la  famille  de  Vis, 
dont  peut-être  j*ai  mai  lu  le  nom. 

LXV. 

[CI]  gît  messire  Erberi  de  Novicrs?  seignor 
de  Monfor.  .  .  [fis?]  qui  |fu?  ...]...  . 
nronn  qui  trespassa  a  xui  jours  de  aust  Tao 
de  M.  ccc[c?  x?)xv. 

Je  ne  connais  pas  de  fief  de  Moutfort  en 
Chypre,  et  ne  sais  si  Erbert  de  Noviers 
appartient  à  la  famille  de  Montfort,  issue 
des  Ibelin  de  Beyrouth  par  Echive,  dame  de 
Lapithos  en  Chyi^re,  et  femme  d^Humphroi 
de  Montfort,  seigneur  du  Toron  près  de 
Tyr;  famille  puissante,  dans  laquelle  le  roi 
Pierre  1"  prit  sa  première  femme.  L'église 
de  Montfort,  où  fut  inhumé,  au  xui*  siècle, 
Jean  de  Montfort,  ne  peut  être  la  mosquée 
de  TEmerghié;  car  on  sait,  par  le  P.  Etienne 
de  Lusignan  (fol.  90],  que  la  première  était 
située  hors  de  i^encemte  actuelle  de  Nicosie, 
et  qu'elle  fut  démdie  par  les  Vénitiens.  La 
dalie  d'Erbert  entière,  sauf  le  haut  de  la 
tète,  est  extrêmement  fruste;  elle  ne  porte 
l»as  d'écusson. 

LXVI. 

A  llci  gît ]   fille   dou   noble    chevalier. 

B  [Ici  git ]  chevalier  Pierre  de  Tabarie, 

(]ui  trespassa 

C  [Ici  gil] cccui  de  Orist. 

Que  Bieus  ait  [leurs  âmes]. 

Fragment  de  dalle  et  d'inscriptions  de 
famille.  Au  milieu,  deux  jambes  recouvertes 
d'une  armure.  (Voy,  n"  25.) 

Lxvn. 

Ci  git  le  noble  escuier  Gresien  de  Gras.  .  . 

Fragment  de  dalle  sur  lequel  on  reconnaît 
le  bas  d'une  tunique. 


Lxvm. 

[Ci  gît]  .  .  .  noble  cbapelein  du  roi, 
ac,  qiiî  Ircspnssa  le  jeusdi 


LXIX. 

[Ici  git]  Eschive,  filie  dou  noble  chevalier 

sire  Thomas  de  Cafr[an],  espouse ' 

m  de  Crist;  que  Bieu  ait  Tarme.  Amen. 

Fragment;  bas  d'une  robe.  Nous  avoiii 
vu  déjà  l'inscription  d'une  autre  Gafrio^ 
ci-dessus  fn"  7). 

LXX. 

[Hic]  jacet  nobîlis  Georgius  doctor 

tarsus  ra.  .  •  .  condam  d.  .  .  •  honorabUis 
medicus  seri 

Fragment  représentant  le  buste  et  la  tête 
du  personnage.  A  côté,  un  écusson  sur  le- 
quel est  une  fleur  de  lis. 

LXXL 

-f  Ci  git  le  noble  et  sage  docteur  des  lois  ec 
decres  messire  Joban  de  Sarasins,  de  Padmift' 

honorable  juge  de. xxvii;  que 

Bieu  ait  Tarme. 

Il  y  a  des  exceptions  à  toutes  les  règleset 
à  tous  les  usages.  Voici  un  étranger,  un  Pa- 
douan,  un  docteur  et  probablement  un  bomioa 
vivant  à  la  fin  du  xiv%  si  ce  n'est  au  xv'siècle, 
dont  on  rédige  Tépilaphe  en  français^  comme 
si  on  eût  été  au  xiir  siècle,  ou  que  le  dé> 
funt  eût  appartenu  à  quelque  famille  Doble 
et  française.  (Cf.  ci-dessus  n*»»  (^7-49,  et  d- 
après  n*  100.)  Cette  circonstance,  au  rester 
doit  nous  donner  une  idée  très-favofable 
du  mérite  de  Jean  Sarrasin  et  de  la  position 
de  ses  héritiers.  Puisqu'ils  parlaient  français, 
ils  fréquentaient  la  société  franque  ;  le  doc- 
teur Jeau  plaidait  sans  doute  devant  les 
tribunaux  royaux,  où  l'on  plaida  en  français 
jusqu'au  nw  siècle;  il  allait  peut-être  a  la 
cour.  Les  Lusignans  du  xiv*  siècle  ont  tout 
aimé  les  sciences  et  la  littérature.  (Bogcaci, 
Dédie.  Geneal.  Deor.  ;  Gbog.  Lapitb.,  iVa^H; 
ces  tt  extraits  des  mss.j  t.  XU,  p.  6,  7JÛ 
haut  du  tombeau  do  Jean  Sarrasin  est  brisée 
on  voit  dans  ce  qui  reste  le  bas  de  sa  rolM 
de  docteur. 

LXXIL 

[Ici  gil]  ...  .  dame  Bienvei^ie  de  Cacaldier.  •> 
Fragment.  Armes  :  une  aigle  à  sénestre. 

LXXUL 

[Ci  git]  noble  chevalier  messire  Phelipe  de 
Milm[ars] Bious  ait  Vi 


Il  ne  me  parait  pas  possible  de  voir  lia, 
autre  nom  que  celui  des  Miîmars  daas' 
Tabrévintion  de  Milm,  ;  et  dès  lors  la  dalle 
sur  laquelle  elle  se  trouve  a  beaucoup  d'im- 


CHY 


D*EPIGRÂPH1E. 


CIIT 


338 


ie,  puisquVIle  nous  fait  connaître  les 
M  de  eette  famille  considérable, 
t»  et  b«ut  placée  en  Chypre.  Les 
louts  ont  été  brisés  par  les  Turcs ^ 
milieu  conserve  encore  Timage  d*un 
er,  du  cou  aux  genoux,  portant  un 
r  sur  lequel  sont  ses  aru)es  :  une 
liblement  pa  ée  et  alezéo.  (Voy,  n°«  37 
Les  Hilmars  étaient  de  la  noblesse 
le  de  Syrie;  établis  en  Chypre,  ils 
iBt  seigneurs  d'Asquiêy  nrobable- 
jBcbia,  au  sud  de  Cythrea,  oe  Trais- 
[*Awa  à  l'est  d*Aschia.  Ils  conlractè- 
I  alliances  avec  les  Giblet,  seigneurs 
wm  (Ovgoros)  et  de  Pila,  avec  la 
Je  Morfo,  etc.  (Vov.  Lignages  d'outre- 
L  39.  De  ceaus  ae  Uimars;  Assises^ 
,P.  Wl.) 

LXXIV. 

Ml  Teligiosas  frater  Michael  Montegnido, 
\  Erenritanim  beatr  AugnstinK  qai  obîit 
■o  DoiDîni  M ensis  jullL 

losquée  do  TEmerghié  aurait-elle  été 
ise  des  Augustins»  dédiée  à  Notre- 


i  de  Sâinte-Cilherine;  Haia-Katherloa-Djami. 

et  élégante  architecture  duxiv*  siècle. 

LXXr. 

gic  le  très  honoral>le  bourgeois  .  .  .  • 
atx  qui  trespassa  à  xii  jours  d*ao9st  Tan 
DOC.  Lxxui  de  Crist  ;  que  Dieu  ail  Tariue. 

inscription  est  gravée  sur  une  pierre 
trouve  près  de  la  porte  latérale  de  la 
le,  où  arrivait  probablement  le  cime- 
)  l'église. 

Mosquée  du  Serait. 

e  Ogivale  qui  me  paratt  du  xiv«  siècle. 
i  est  neuf.  Les  fragments  conservés  des 
;  tombeaux  ont  servi  à  daller  le  porche 
cède  la  nef.  Je  n'y  ai  remarqué  qu'une 
erre  portant  une  date,  celledeM.cccGir, 
le  l'effigie  d*une  femme  ou  d'un  jeune 
à  cheveux  flottants.  C'est  la  seule  0- 
Dservée,  mais  non  respectée,  car  elle 
eurtrie  de  coups  de  marteau.  Toutes 
es  ont  été  brisées  par  les  musulmans, 
;  voulu  utiliser  seulement  la  partie 
ire  des  pierres,  en  défigurant  au- 
i*ils  ont  pu  leurs  ornements  profa- 
I  y  roCiUinatt  pourtant  encoie  nombre 
ons  ettaces,  de  clisvaliers  éperonnés 
\8f  d'autres  personnages  chaus^s  de 
tf  f  vêtus  de  longues  robes  bouton- 
isqu'au  bas,  et  marquées  de  croix  en 
maroits. Cette  mosquée,  qu'on  appelle 
Se  du  Séfail,  parce  qu'elle  est  voisine 
il  ou  palais  du  gouverneur,  apparte- 
ut-4tre  au  couvent  de  la  Merci.  Dans 
[Q  qui  précède  le  porche,  se  trouvent 
irs  écussons  vénitiens,  et  une  Ijtlle 


colonne  antique  avec  une  inscription  grec- 
que oubliée  par  Bœck  et  Engel.  Sur  le  pié- 
destal de  Fa  colonne  sont  deux  écussons  de 
marbre  dans  le  style  un  peu  maniéré  des  ar- 
moiries vénitiennes,  Tun  portant  quatre 
flammes  renversées  cousue^  au  chef,  I  autre 
une  fasce  seule.  Ce  dernier  appartiendrait-il 
h  quelque  ascendant  de  M.  le  comte  Augustin 
Sai^redo,  de  Venise,  éditeur  des  Annales  de 
AliUipieri^  dans  la  collection  le  Florence , 
dont  la  famille  a  eu  des  provéditeurs  h  Modon 
en  Crète  et  dans  quelques  autres  colonies 
vénitiennes? 

Les  mosquées  dites  Tourounchlou,  Tuka- 
nar  Eunu,  Iblik  Bazar,  Yéni  Djami,  sont  peu 
anciennes. 

Tekké  ou  lombeau  d'un  aanlon  lurc,  près  de  la  porle  de 

Cérines. 

On  y  voit  un  sarcophage  de  marbre  blanc, 
peut-être  antique,  sur  lequel  est  gravée  Fin- 
scriptioo  suivante  i. 

0 

LXXVf 

Augustîno.  Canaîl.  clariss.  senalori.  summae.. 
in.  Deum.  et.  patriam.  reliji;ionis.  et.  piciatis 
viro.  in.  adminislrandisque.  Reipubl.  Yencue. 
negoliîs.  doiiii.  foiisque.  pluribus.  niagistra- 
tibus.  integerrime.  fnncto.  ac.  demum.  regni. 
Cypri.  consiliar.  Marieta.  uxor.  castis.  et.  Ga- 
briel, fltius  ail.posteriialis.memoriam.  posuere. 
obiil.  xYi*  oclobris.  m.  d.  l.  iik 

Les  Da  Canale  sont  une  de?  pln5  anciennes 
lamilles  sénatoriales  de  Venise.  La  collection 

3ue  publie  M.  Vieussenx  à  Florence  viont 
e  s'enrichir  d'une  curieusiî  histoire  de  Ve- 
nise écrite  en  français  au  xiir  siècle,  par  un 
auteur  de  ce  nom,  Martin  de  Canale^  qui  ne 
peut  être  pourtant  do  cette  famille,  car  il 
n'aurait  pas  omis  de  le  dire  dans  les  nom- 
breuses occasions  qu'il  a  eues  de  nommer 
avec  éloge  les  Canale.  Martin,  quoique  habi- 
tant Venise,  n'était  peut-être  pas  môme 
sujet  de  la  république;  on  peut  le  croire 

3uand  ou  voit  qu'il  uarle  ainsi  de  Venise  et 
es  Vénitiens  :  En  Venor  de  Noslre  Seignor 
Jesu  Crist  et  par  Venor  de  messire  Renier  li 
noble  dus  de  Venise  et  por  henor  decsle  noble 
cité  que  l'on  appelle  Venise,  je  Martin  da  Ca- 
nal, sui  entremis  de  translater  de  latin  en 
franceis  les  henorées  victoires  que  ont  eues  les 
Vénitiens;  et  parce  que  hngue  franceise  cort 
parmi  U  monde  et  est  la  plus  délitable  à  lire 
et  à  oir  quenule  autre,  etc.,  chap.  1.  En  Van 
de  rincarnation  mcclwii,  au  tens  de  mon- 
seignor  Retiirr  Gcn,  tant  me  sui  travaille  que 
je  ai  trové  l'anciene  estoire  des  Veneciens, 
chap.  2.  Saint  Marc  celé  bêle  iy Use  que  les 
Vénitiens  firent  et  feront,  cha\K  î219.  Tant  ai 
dcmoré  en  celé  bêle  Venise,  que  je  ai  veues 
les  processions  que  monseigncttr  li  dus  fait 
a  hautes  festes,  chap.  237.  Et  le  nom  de 
celui  que  fu  ocis  veut  je  mètre  en  escril..,  que 
noSf  que  somes  orenaroit  en  Venise  le  veis- 
mes  as  iaus,  chap.  31.  [Archivio  slorico  iVu- 
lianOf  tome  Vlll,  Fireuze  18W.) 


88» 


CHY 

§   II.    EN?IROI«S    DE   NICOSIE. 


DICTIONNAIRE 


CHY 


EgliM  de  Pallurgioiissa,  non  loiD  de  la  porte  de 

Famagousie. 


ont  entièrement  disparu.  Aa-dessu«,  c 
écusson  contourné  portant  en  chef  une 
de  lis»  et  à  la  pointe  une  aiie  ou  demi 
d*oiseau. 


LXXVII. 

•{-  Ici  git  dsine  Isabiau  fille  de  Sire  GuiII[aniiie 

de]  Plesi[e  bail]li   dou  coamerc 

q[ui  très]  pas  [sa]  a  xyu  jours  [de  jea]Tier  [de 
l'an ] 

Du  temps  des  Français  on  appelait  en  Chy- 
pre coumtre  ou  eommeraue  les  droits  de 
douane,  et  Toflice  comme  l'hôtel  préposé  à  la 
perception  de  ces  droits. 

...  En  tout  le  profil  dou  commerque 

Que  marchandise  paie  et  nierque. 

Commerque  est  imposition. 

(G.  DE  Machaut  ,  Prise  tT Alexandrie,  ms.  7609, 

fol.  344,  V.) 

Actum  Nimolii  in  logia  ante  comerchium  réa- 
gis, (Pièces  diverses  des  arch.  de  M.  le  chev. 
Koncioni  è  Pise).  Quod  nuHus  Venetus  per 
totum  regnum  Cipri  uUam  dationem  vel  co- 
merchium solvat.  (Priv.  de  1306.  Arch.  de 
Venise),  Le  mol  était  passé  avec  le  même 
sens  chez  les  Grecs  :  lôilw....  Aarivov?  icp6ç 

T«v  T&h»  'P*)/xai&)v   TsXcty  «/»;^riv  fapî^a   fxiv  ziiv   è» 

Tov  xofifupxioxj  aùTûVf  elc.  (Georg.  Acropolit. 
s  78.  p.  174).  C'était  ce  qu'on  appelait  da- 
zio  à  Venise,  gabella  en  Toscane,  doanna 
è  Ndples.'*(BALDUG.  Pegollotti,  p.  xx.) 

Guillaume  Plesie  était  bailli  de  cet  of- 
fice, è  Nicosie  ou  dans  l'un  des  ports  de  l'île; 
Quoique  venus  en  Chypre  avec  le  roi  Gui  de 
Lusignan  {voy.  ci -dessus  n.  33,  noie)  et 
ayant  eu  part  à  la  première  et  b  la  plus  gé- 
néreuse repartition  des  Qefs  (Cf.  le  continuai. 
deGuill.  de  Tyr,  édit.  Guizot,  p.  198;  Ii- 
gnagesy  chap.  4-0;  Assises^  tora.  1J>  P*  ^72], 
les  du  Plessie  (nom  de  leur  ûef  de  Chypre) 
n'ont  pas  autant  marqué  dans  Thistoire  de 
Chypre  que  les  chevaliers  de  Morfo,  comtes  de 
Ronais  ou  d'Edesse,  leurs  proches  parents, 
£n  1329,  le  seigneur  Jean  de  Plessia,  bailivus 
talie^  probablement  préposé  à  la  perception 
des  impôts,  mais  non  bailli  de  la  secrèle,  est 
témoin  du  traité  avec  Gênes.  (Arch,  de  Turin, 
Lib.  jurium,  fol.  &63.)£n  1639,  Sire  Mathe  de 
Plessie^  bouleiller  de  Jérusalem,  fut  l'un  des 
commissaires  désignés  pour  rechercher  le 
meilleur  exemplaire  du  livre  du  comte  de 
Jaffa,  auquel  on  donna  force  de  loi,  au  début 
du  règne  de  Pierre  II.  (Assisesy  tom.  I,  pag.  6.) 


LXXVIII. 

[Hic  j]  ac  [et]  nobilis  [dom]  in  [us]  ven 

•  •  a  .  .  le  .  .  •  .  .  q     I 

o[b]iit n    0 

LCCC V 

Cette  inscription,  qui  est  certainement  du 
temps  des  Vénitiens ,  a  été  gravée  sur  un 
marbre  inégal,  taillé  en  ondulations  ;  les  let- 
tres et  les  dessins  sur  les  parties  saillantes 


LXXIX. 
+  EKOIIMOH... 

Au-dessous,  effigie  d'un  homme  ipMi»i 
longue  robe  portant  une  fraise  aofc 
cou,  et  sur  la  tète  une  toque  serobh 
celle  de  nos  juges  ou  des  papas  srees^ 

Cette  pierre,  comme  la  précraeRle 
l'intérieur  de  l'église  ;  les  autres  se  tro 
dans  le  cloître  avec  de  nombreux  firag 
de  dallos  tumulaires  françaises  ou  grei 
et  les  débris  gothiques  de  l'ancienne  i 
que  les  Grecs  ont  presque  enlièreBie 
nouvelée.  Sur  la  porte  septentrionale 
deux  écussons  dont  on  a  enlevé  les  a 
non  loin  de  là  est  un  bel  écu  en  marbre 
portant  dans  le  champ  un  moufflouqu'i 
pelle  en  Chypre  Agrino.  Un  marbre  ' 
orné  élégamment  sur  la  tranche  d'un  c 
de  roses  et  sur  sa  partie  horizontale  de 
écussons,  recouvrait  peut-être,  coû» 
dalle  n°  1  de  Sainte-Sophie,  le  tomt>e 
famille  d'un  de  Nores,  allié  à  une  prii 
du  sang  des  Lusignans.  Le  premier  éci 
est  coupé,  et.  porte  trois  croix  dans  le 
Tautre  est  écartelé  de  la  croix  de  Jéni 
recroisetlée  de  quatre  croiselles  et  d'ui 
couronné. 

Pmoloiiades,  église  à  une  demi-lieue  de  Nicosie^  d 

lie  b  porie  de  Pa|)hos. 


LXXX. 

-f-  Ci  git  le  très  noble  baron ii  roonseîgneil 
Brcsvic   1res  noble   amirail  dou    roiaume 
Chipre  qui  irespassa  le  lundi  a  n  jours  de  jli 
Tan  de  m.  cccc.  xiv  de  Crist.  Que  D[ieu  ail] 
et  miséricorde  de  Tanne  de  lui.  Amen. 

Grande  dalle,  parfaitement  conservée, 
d'un  dessin  très- incorrect.  Elle  n'en  eî 
moins  intéressante,  car  elle  nous  fait 
naître  un  amiral  de  Chypre,  el  nous  d 
une  nouvelle  preuve  qu'une  branche  » 
famille  de  Brunswick,  dont  on  conna 
l'alliance  avec  la  mère  du  roi  Pierre  I" 
tait  fixée  en  Chypre.  Philippe  de  Bru 
avait  la  dignité  de  coiinéfablo  de  Jérusj 
qu'il  avait  reçue  sans  ctonle  depuis  peu, 
que  le  roi  Pierre  confirma  les  privilège 
Vénitiens  el  des  Génois  en  Chypre,  w 
traités  de  1360, 1363  et  1365.  (Arch.  deY 
Lib.  paclor.  111,  fol.  50;  Gênes,  Bibl.del 
vers.  MS.  du  Liber  jurium  de  la  rép 
fol.  331  v^) 

L'amiral,  fils  peut-être  du  connétable, 
sur  son  tombeau  une  riche  armure  d< 
ornée  de  ciselures  et  de  moulures,  qui 
rêle  à  la  hauteur  dos  épaules.  La  gorâe 
cou  sont  protégés  d'une  cotte  de  maille 
tachée  h  un  casque  pointu  et  bizarre.  II 
des  gantelets  de  fer,  et  sa  chaussure,  n 
verte  aussi  de  fer,  se  prolonge  en  deui.g 


CllY 


D*EriGRAPHIEL 


GUY 


549 


ées.  Il  lève  le  ginive  hors  du  fourreau» 
main  gaucho  il  tient  un  bouclier  en 
ï  sont  ses  armes  :  deux  lions  léop/ir- 
Llle  supérieur  semble  tenir  un  hesant 

Sueule.  Le  champ  est  traversé,  peut- 
euteilement,  d^uneraie. 
façade  septentrionale  de  Téijlise  est 
UD  écussou  de  marbre  avec  (leurs  de 
I  Tescalier  qui  monte  à  la  tribune, 
tlérieur  de  la  nef  et  dans  la  cour  fer- 
enTÎronne  Téglise,  on  trouve  encore 
lireax  fragments  de  tombeaux  avec 
Iges  d'inscriptions  françaises  ou  la- 
:  n*ai  vu  sur  ces  débris  ni  noms  de 
M  armoiries,  et  il  est  inutile  de  les 
nais  je  signalerai  d'une  manière 
ticulière  un  beau  marbre  blanc,  orné 
écu^sons  en  relief,  qui  me  parait 
iéemuient  fait  partie  d'un  tombeau 
fieut-ètre  du  tombeau  de  Janus,  qui 
OÎr  été  fort  riche.  L*écusson  du  mi- 
•  les  armes  propres  des  Lusignans 
re:  champ  burelé  au  lion  à  dexlre. 
gauche  est  écartolé  au  1  et  k  de  la 
^encée  et  recroisetlée  de  k  c.  oiseltes, 
reçu  de  Jérusalem;  au  2  et  3  du 
arelé  des  Lusignans.  Les  lions  n'ont 
mronnes  et  sont  en  tout  semblables 
^armoiries du  roi  Hugues  IV,((u-on 
ipaïs,  près  deCérines.  Le  troisième 
3  un  lion  dans  le  champ,  emblème 
le  du  royaume  chrétien  d*Armé- 

cette  frise  est  postérieure  è  Tan 
le  de  la  réunion  fictive  des  royauuies 
"e  et  d'Arménie,  et  peut  appartenir 
)eaux  de  Jacques  P%  de  Janus  ou 
11,  derniers  rois  de  Chypre  inhumés 
ni  de  Saint-Dominique.  Ce  riclie  et 
>nastërc,  démoli  malheureusement 
V^énitiens,  était  situé  précisément 
artie  de  Nicosie  qui  s'élend.iil  vers 
i'Omoloilades  ;  il  devait  môme  se 
er  beaucoup  de  cette  église,  par  s'.'s 
ices. 

h  cœur  de  sauver  ce  fragment,  le 
l-étre  échappé  à  la  destruction  au 
$  tant  de  richesses  liislorirpies  et. 
jiques    accumulées    pendant    trois 

baint -Domini(]ue  ,  le  seul  que 
croire  avec  quelque  certitude  avoir 
a  sépulture  «l'un  de  nos  rois  Lusi- 
.  Goëpp,  notre  consul  en  Chyfîre  , 
li^eance  extrême  m'a  tout  fr'jcililé 
mission,  s'est  aussi  intéressé  à  la 
ion  de  ce  débris,  et  la  pierre,  qui 
issitôt  donnée  par  rarchevéoue  de 
i  été  transoortée  au  consulat  de  Lar- 

§  in.  Famagouste. 

qiiée,  ancienne  Cithédraie.  CousirucUoa  du 
XIV*  siècle. 

eur  de  cette  belle  église  a  été  bou- 
I  ny  reste  qu'un  petit  nombre  de 
Qulairi«  peu  intéressantes,  remar- 

Bibliothèipie  ae  l'Ecole  des  Chartes ,  t.  V, 


quables  seulement  par  l'extrême  incorrection 
ne  leurs  ornements  et  de  leurs  inscriptions. 
Je  signalerai  les  moins  insignifiantes. 


LXXXI. 

A  4-  Ici  git  dame  Dimenche  fillie  de  sii*e  Johan 
de  Lion  espoiise  de  sire  Guillaume  Belax  qui 
irespassa  le   dernier    de    novembre  Taii    de 
M.  CGC  xLix  de  Crist. 
Dieu  ait  Tarme.  Amen. 

B  -f  Ici  git  dame  Eslefenie  j>dis  espouse  de 
Johan  de  Lion  qui  trcspassa  le  mercredi  a  xxii 
jours  de  mars  Pan  de  m.  ccg.  lxiii  de  Crist* 
que  Dieu  ait  Tanne.  Amen. 

Dalle  de  marbre  gris.  L'inscription  A  est 
surmontée  d'un  écusson  nortant  un  lion, 
armes  parlantes  de  la  famille  peii  connue,  et 
vénitienne,  je  crois,  de  Lion.  Au-dessus  était 
une  première  inscription  aujourd'hui  effacée. 

LXXXIl. 

A  -f  SalToIns  filins  domini  Habramini  de  [Qui- 
bellanicis]  deCrem.ona,  sub  boc  marniore  sepe- 
litur,  qui  infra  xlalis  xvi  aiinornm  obiil,  die  u 
nieiisis  aprîlis  anuo  Domini  m.  ccc.  lxui.  Cnjns 
anima  requiescat  in  pace. 

B  Oclavlanus   filius   domini  Ahramini   Quibella 
nicis   de  [Crcniona]  snb  islo  lapide  rcqnie[ni 
babuil?]  anno  [Dumini]  m.  ccc.  lxiii,  die  prima 
mensis  jnlii.  Cnjns  anima  in  pace  rcqulescaL 

Longue  dalle  do  pierre.  Au-dessus  dfs 
inscriptions  sont  les  effigies  des  deux  jeuiws 
chevaliers,  casqués,  éneronnés  et  portant 
répée.  Plus  bas  est  lecu  de  leurs  armes  : 
deux  B  en  chef  séparés  de  la  pointe  par  une 
fasce  mince.  La  famille  de  ces  deux  enfanls 
était  italienne ,  mais  probablement  fixée  en 
Chypre,  comme  celles  dont  nous  avons  pré- 
cédemment vu  des  épitaphes  latines.  C'était 
la  polilinue  des  Lusignans  de  favoriser 
toujours  l'émigration  des  étrangers  de  tous 
pays  dans  leur  royaume,  où  ifs  lonr  accor- 
daient protection  et  privilèges  :  Quia  regnum 
Chinri  populatur  ah  antiqno  et  continue  a f (luit 
ibidem  gens  advena  omnium  et  variarum  ge- 
nerationum  el  lirtquarum  tam  orientalium 
quam  occidentalium^  et  mutuo  matrimonia 
contndiunt^  protem  procréant  et  continuam 
faciunt  residentiam  in  patria  (dans  le  pays, 
dans  rile)  et  sunl  per  hoc  subjecti  domini  ré- 
gis,.,, vocati  et  pro  Chiprienses  habit i  sinf, 
(Projet  de  traiiô  de  1367,  entre  Pierre  1"  de 
Lusignan  el  le  sultan  d'Egypte;  document 
de  1368,  Arch.  de  Venise,  Commemor.  VU, 
foi.  02.) 


LXXXUL 

Hic  jacel  nobilis venus  Rubeus 

aiino  Domini  m  •  .  .  .  lx,  die  junii.  . 


513 


CHY 


DICTIONNAIRE 


CllY 


LXXXIV. 

Hic  jacet.  .  .  Venerius?.  •  m.  d.  xxxiiii. 

LXXXV. 


A  -[-  Ici  git 

B  +  Ici  gît 

Dalle  près  du  seuil  de  la  mosquée.  Entre 
les  deux  inscriptions,  un  écusson  avec  un 
château  représenté  par  une  courtine  aj^ant 
une  porte  et  trois  créneaux. 

On  voit  encore,  dans  l'intérieur  ou  dans  la 
cour  de  la  mosquée,  d'autres  dalles  entière- 
ment frustes, conservantdesvestiges en  creux 
ou  en  relief  de  costumes  de  dames  et  de  che- 
valiers. J'ai  vu  un  écusson  avec  un  aigle  à  sé- 
nestre,  comme  portent  les  Mdrtinengi  de  Ve- 
nise; un  autre  contourné,  évidemment  de  style 
Ténitien,  et  orné  de  cotices,qui  sembleappar- 
tenir  à  un  membre  de  la  famille  des  Conta- 
rini,  nombreux  et  puissants  dans  l'Ile  dès  le 
rèçne  de  Catherine  Cornaro,  leur  parente, 
qui  les  investit,  en  H75,  des  titres  de  comtes 
de  JafTa  et  de  seigneurs  d'Àskalon,  auxquels 
étaient  attachés  des  revenus  en  Chypre.  (Doc. 
publié  par  Rrinard  ,  Geschichte  des  k&nigl. 
Cyp.^  799,  t.  I,  p.  116,  etc.)  On  reconnaît 
aussi  des  monuments  du  xiV  et  du  xvi'  siè- 
cle. Il  est  très-surprenant  de  n'y  rien  trouver 
qui  se  rapporte  au  temps  intermédiaire  mar- 
qué par  la  longue  domination  des  Génois  à 
Famagouste.  Les  Vénitiens  ou  les  Lusignans 
aaraient-ils  fait  disparaître  ce  qui  rappelait 
le  séjour  de  leurs  rivaux  dans  cette  ville? 

A*  droite  de  la  fontaine  des  ablutions  est 
une  belle  dalle  en  marbre  d<?  six  pieds  de  long 
sur  un  mètre  de  large ,  qui  semble  avoir 
formé  le  couvercle  d'une  cuve  funéraire  ;  elle 
a  été  longtemps  à  Thumidité,  et  la  mousse  a 
rongé  toute  l'inscription.  J'ai  pu  y  lire  seule- 
ment obiitannoM....^  et  plusieurs  fois  le  titre 
de  damOf  nom  qui  du  français  était  passé  dans 
l'italien  et  le  latin.  Au-dessous,  un  écu  avec 
une  bande  chargée  peut-être  de  quelque  or- 
nement. 

PâlaU. 

Le  pal.  is  royal  occupé  et  restauré  successi- 
vement par  les  Lusignans,  les  Génois  et  les 
Vénitiens,  est  en  face  de  Sainte-Sophie.  A 
l'intérieur  tout  est  ruiné  ;  la  façade  du  péris- 
tyle seule  est  debout  et  presque  intacte.  Elle 
est  formée  de  quatre  arcades  gothiques,  dé- 
corées (le  quatre  belles  colonnes  de  granit 
(provenant,  je  suis  porté  à  le  croire,  des  rui- 
nes de  Salamine  où  j'en  ai  vu  de  semblables)» 
surmontées  de  chapiteaux  de  marbre  »  ou- 
vrage probable  des  Génois.  Au-dessus  de 
l'arcade  centrale  est  un  bel  écusson  de  mar- 
bre, entouré  de  moulures  bien  sculptées,  et 
dont  le  champ  ovale  et  bombé  est  parti  d*un 
côté  de  marbre  blanc,  de  l'autre  (le  marbre 
noir.  Un  chevron  va  de  l'un  à  l'autre  ;  noir 
sur  le  aiarbre  blanc,  et  réciproquement.  Cet 
écusson  est  génois  ou  vénitien. 

A  quelques  pieds  en  arrière,  ne  cette  fa- 
çade, s'élève  le  mur  même  du  palais,  éclairé 
de  plusieurs  rangs  de  fenêtres;  le  tout  d'une 


construction  ancienne.  Une  des  fenMre 
bouchée,  probablement  après  te  tem; 
Lusignans  et  avant  celui  des  Turcs.  I 
panneau  friable  qui  la  remplit  est  grai 
aigle  à  deux  têtes  et  tout  autour  une  b 
tion^  déjà  fruste  quoique  peu  ancienoe. 
puis  lire  que  ces  mots  écrits  en  ieltref 
taies  : 

Si   ROMINIBU^PIACUIS  SENEC...  FIDII 
nim  NEC   GHARITATIVO   FROXIMO  FUIiSI 

L'aigle  retient  une  banderolle  où  est 

MISER 

Ces  inscriptions  anonymes  cachent 

3 ue  allusion  et  quelque  souvenir  douk 
ont  je  n'ai  pas  le  sens.  Elles  se  rapc 
peut-êlro  à  un  Justiniani  ou  à  un  Marti 
deux  familles  italiennes  en  relatioi 
Chypre,  et  portant  dans  leurs  armes 
impériale.  Frédéric  Justiniani  fut  lien 
de  la  république  de  Venise  en  Chvpr 
colas,  son  fils  et  les  descendants  de  ( 
nier  furent  comtes  de  la  province  d 
nommée  Le  Carpas,  que  la  fille  de  Pei 
brice  apporta  en  dot  à  Nicolas.  Les 
nengi  coopérèrent  énergiquomenl  à 
fense  de  Chypre  contre  les  Turcs.  Hi 
comte  de  Barco,  après  avoir  été  au  i 
de  notre  François  I",  comme  colonel  d 
terie,  revint  dans  les  armées  de  Veni 
envoyé  en  Chypre,  avec  le  grade  de  g) 
neur  général  des  forces  de  terre ,  et  n 
à  Famagouste.  Jérôme,  Nestor  et  Jean  '. 
ses  parents,  ont  eu  tous  des  commande] 
supérieurs  dans  l'île.  { Voy.  Il  Campi 
veneio  j  fatica  di  Girolam(i  Alo5sandr 
pellari  Vivaro,  k  vol.  in-fnl.;  Bibl.  de  S. 
Mss.  class.  VU  cod.  XV  v'  Ju$tm 
Martinengi,) 

Mosquée  abandonnée  et  ancienne  église  pris  di 

LXXXVL 

-|-  Ici  git  damoizcle  Mer ie  qui  f 

dis S.  Gui   des  Petis,   liome 

scne,  qui  Irespassa  Tan  de  rin[cania 
M.  cl  ccc.  e  xLUi  a  vi  jours  d*aoust;  que 
ait  l'arme.  Amen. 

Dalle  presque  intacte.  EfTigie  d'une  ( 
croisant  ses  mains  sur  sa  poitrine, 
droile  de  la  tête  est  l'écu  de  ses  armes 
croix  chargée  de  cinq  croissants.  Il  n'e 
probable  que  cette  demoiselle  M.,  fille 
être  de  sire  Gui  des  Petits,  qui  n'a  d 
qualité  que  celle  d'homme  sage  et  d( 
appartînt  à  la  famille  des  Le  Petit,  sit 
avec  les  chevaliers  de  la  haute  cour  c 
cosie. 

LXXXVIL 

•f  Ici  git  (lamoizelle  Loze  fille  de  S.  TodK 

ronea,  qui  Irespassa  le  jeusdi,  a  n  jours  de 

Tan  de  m.  ccc.  liui  de  Grist;  que  Diei 

Tarme.  Amen. 

Dalle  entière.  Effigie  d*une  femme 
ses  tnnins  rapprochées  sur  sa  poitrine 
écussons  auprès  de  sa  tête  :  Vun  por 


m 


an 


DXPKRAPfllE. 


CHT 


S46 


croix  a««d6mit  d*un  sntoir  ;  Fautre»  ud  lion 
MtMMK  dans  le  cbef  et  deux  cotiees  vers  la 
maie.  B  7  a»  ee  me  semble,  quelque  chose 
nliaiige  dans  ces  inscriptions  qui  ne  rap- 
■allant  paa  nos  bonnes  épitaphes  françaises 
da  Nièosia  ;  et  je  serais  porté  è  croire  que 
laa  fiuniUes  de  ces  deux  dames  étaient  ori- 
ginaires dltalie  ou  d'Espagne.  C'est  peut-être, 
^*0D  me  permette  cette  expression,  par  bon 
tpùà  que  leurs  parents  écrivirent  leur  épi- 
laphe -60  français ,  car  notre  langue  était  au 
■1%*  siècle,  surtout  en  Chypre,  comme  elle 
bM  redeTeoue  aujourd'hui  en  Europe  et  en 
Omnty  la  langue  de  la  bonne  compagnie. 
}  .Vamagouste,  à  l'exception  des  monuments 
Tenons  de  citer,  et  des  remparts 
très-beaux,  n'offre  qu'un  amas  ini- 
e  de  ruines  et  de  décombres  habités 
qiNlqoes  misérables  Turcs»  On  dit  ce- 
«  et  cela  est  très-possible,  qu'il  y 
inii  dans  cette  riche  ville,  au  temps  des 
lioHicaia  et  des  Génois,  autant  d'églises  que 
têjùon  dans  l'année. 

I  IV.  UMISSOL  OU  LIM1SS0. 
Eg}\Me  greoqoe  de  KaiboUkl. 

^  Le  nom  de  cette  église  annonce  seul  qu*e1le 
a  afipartenu  aux  Latins  ;  elle  dépendait  en 
effet  du  couvent  que  les  Franciscains  de  terre 
sainte  avaient  à  Limassol. 

LXXXVIIL 

-f  Ici  gîsl  Johaii  le  Diaque,  que  Dieu  ait  [merci 
àt  son  ame]  Tsin  de  m   ;  ce  •    lx  .  .  •  . 

C'est  la  plus  ancienne  inscription  française 
que  j'aie  vue  en  Chypre,  après  celle  du  n"  1. 


LXXXIX. 

•j-  Ici  gîst  sire  Joban  Corear  chevalier  qui  très- 
jassa  de  ce  ciecle  a  xv  jours  dou  mois  de  liui- 
lorre  Fan  de  m.  ccc  •  et  xviii  •  de  Crist.  Que 
IKeu  ail  merci  de  Tarme  de  lui. 


XC. 

f  Ici  gist  frère  Bernard  dou  Cbeniid  jadis 
trésorier  de  la  maison  de  TOspital  qui  trespassa 
a  xiu  jors  dou  mois  d'avril  Tan  de  Tincamation 
[iiot]re  seignor  [Jbesu  Crist]  mil 

Cette  pierre,  retirée  de  l'église  de  Katho- 
liki,  a  été  transportée  à  Larnaca,  il  y  a  une 
Tiogtaine  d'années,  par  M.  de  Panin,  envoyé 
extraordinaire  de  Suède  à  Constantinople. 
leo  dois  la  connaissance ,  comme  de  tant 
daatres  monuments,  à  M.  Cerutti,  consul  do 
Sardaigne. 


XCI. 

-|-  Id  gist  dame feme  de  sire 

<pii  trespassa  a  ivi  jors  de  jttn  [l'an ]  de 

Crtst;  [que  INeu  ait  merci  |  de  l'arme.  Amcu. 


Grand  fragment.  ElOgie  de  femme  toute 

fruste. 

XCil. 

-f  Ici  gist  [F?]  Raois  .  .  .  cbantre  de  Tere  ssê 
/sainte^. 

XCllI. 
Ici  gist 

Armes  :  deux  lions. 

Beaucoup  d'autres  fragments  d'inscrip- 
tions, d'écussons,  et  d'efBgies  ;  le  tout  d'un 
dessin  bien  plus  négligé  que  celui  des  dalles 
de  Famagouste,  et  d'une  exécution  vraiment 
barbare. 

Au-dessus  de  la  porte  de  l'église,  à  l'inté- 
rieur du  porche  moderne  qui  la  précède,  on 
lit  cette  inscription,  qui  n'est  pas  la  seule 
de  son  genre  en  Chypre. 

XCIV. 

a  f xpovvc  Tou  Xoxi  a<fo  ^X^X^V^  coflcyyovOowftii. 
Tradvmion, 
c  Ce  divin  temple  fut  commencé  le  i"  du  mois 
de  janvier  de  Tan  du  Cbrist  1579,  par  la  main 
de  Jean  Tbomas.  > 

Gomment  n'a-t-on  pas  rappelé  l'existence 
de  l'ancienne  église  des  Latins,  dont  vous 
avez  conservé  tant  de  débris  ?  dis-je  au 
papas  de  Kalholiki.  Ils  étaient  idolâtres,  me 
répondit 'il  fort  poliment,  car  il  savait  que 
j'étais  Latin.  Voilà  le  degré  général  de  bonne 
foi  des  papas  ou  des  caloiers  en  Orient,  et 
le  degré  d'instruction  d'une  grande  partie  du 
leurs  laïques,  auxquels  ils  s'efforcent  d*in- 
culquer  la  haine  de  tout  ce  qui  est  ou  a  été 
Franc.  Quelle  différence  chez  les  Arméniens 
dissidents  1 

Grande  mosquée. 

XCV. 

-f  Ici  git 

Dalle  au-devant  de  la  porte  d'entrée.  Les 
deux  mots  français  qu'on  y  lit  encore,  et 
quelques  détails  de  l'architecture  ancienne 
conservés  dans  la  réédiûcation ,  snOisent 
pour  montrer  que  cette  mosquée  fut  aussi 
une  église  latine. 

S  V.  KlVIDES, 

TiUage  et  ancienne  teignenrie  française  an  sod  du  mont 
Olympe,  près  de  Piscupi. 

XCVL 

+  Ici  :  gist  :  Messire  :  Nicole  Ca des  Dra- 

-  piers  :  qui  :  Irespassa  mardi  :  a  le  :  xxi  :  jour  : 
de  jugnet  :  Tan  :  de  Tincarnacion  ihesu  crist 
M  :  Gccvi  :  Seignor  :  pries  :  por  :  lui. 

Au-dessous,  un  écusson  écartelé  au  1  et 
au  k  canton  de  cotiees  chargées  d'ornements 


Hic  jacei. 


CUV 
LXXXIV. 

.  Veucrius?.  .  : 

LXXXV. 


DICTIONNAIRE  CH*" 

consiructîon  ancienne.  V  m 
bduchée,  -probablement    ■- 
"'■  Lusignans  et  nvanl  ccl  ^ 

panneau  friable  qui  I  ■ 
aigle  à  deus  tôle»  e* 
tioi>  dé\k  fruste  qr 

A  +  ici  eu puis^lirequece- 

B  +  '"  6» Si  BOmn- 

Dalle  prf'S  rfu  seuil  de  la  mosquée.  Entre     tris  me  - 

les  deux  inscriptions,  un  écusson  avec  UQ     L'aigle  r 

château  représenté  par  une  courtine  ajant     msn.. 

une  porle  et  trois  cpiJneaux.  Ce' 

On  voit  encore,  dans  l'intérieur  ou  dans  la     qup 

cour  de  la  mosquée,  d'autres  dalles  entière-     jr 

mentfrustcs,conservanldesyestige8en(!reui     ■ 

ou  en  relief  de  costumes  de  dames  et  de  che- 

Taliers.  J'ai  vu  un  écusson  avec  un  ai^lob  se-  " 

neslre,  comme  portent  tes  Martinengi  de  V  '^ 

Dise;  un  autre  coDlourné.évidemmenlder'  , 

vénitien,  etoraédecotices,qui  sembler 

tenir  à  un  membre  de  la  famille  der 
,  nombreux  et  puissants  dans  1" 


règne  de  Catherine  Cornarot  1er 

3ui  les  investit,  en  U7S,  des  titr 
e  Jaffa  et  de  seigneurs  d'AsV  .  >i 

étaient  attachésdes  revenus  -ul  ut 

publié  par  Rrinud,  Gmt 
Cyp.,  799,  t.  i,  p.  lie,  ,1, 

aussi  des  monuments  '         u^^n«. 
Ole.  Il  est  tiès-surppe'     ..^"^ 
qui  se  rapiiorte  au  * 

Ïué  par  la  longu'         -ml 
amagousle.  L'       J^gpiS  HMCPA 

sur  u-      i^'l^  HOC  {toi pour wat.) 

iT   /j'S»-eMrAM.AArieb... 

rr  f<.  f"'^  TradnctiM. 

j^temlirc,  jour  «le  ilimaiichc,  l'iiii 
•  "  '*"ïri*'.  '"'  '"''""'^  '"^  serviteur  île 
/A*"'  *  ',  Kariotis ,  fiU  Je  Marc  Einbali,  de 


>:iée  ;   iJi* 
.aller  BrocarOJ 
jer  comme  à  pe^ 
.)Ue  <'la\\.  né  avant  la  (f 
,a  fiirnilte  de  Clmriiiijnjr  n 
lie  du  royaume  do  Cn;t'pre  ;    ' 
nuit  îi  la  noblesse  française  de  It- 
nvions  alors  des  dues  d'Atbènes  ^■ 
siri'S  deïlièbes,  des  martiuis  f^  > 
I  rineps  tt  des  clievaliers  françï^    -> 
elio,  îi  Paplios,  il  Idalic,  !i  Salami  '^ 
lit)rds  de  l'Orontc,  du  iEui-otas    £> 


%  1\.  IVTIMA,  fBÈS  BaFO. 


ifune 


'  ''"'^«.riiilion  est  gravée  autour  il 
*''''V''Iarl<i-fi  Wnnc,  laisant  partie  du  ,  _  . 
,/.///«' lit'.'"   giie  représente  César  Kariolis, 
'  ^>'"  ,.;..cei.«  Iniizues.  d'une  cotte  bar- 


Ici  gîsl  ilainc  Ails  [fll^lie  Je  sire  Says  Ir  j<^ 
que  fu  fi-iiic  de  sire  Mcolosc  Saoïicis,  (Je 
vonc)  laciiiclc  arme  \ivc  en  Crisl.  I.'aii  de 
cartinrioii  de  iinHlre  M^igitor  lliesu  Cri^l  ii 
Lx\j\.  a  XXII  ?  \an  de  décembre.  Ta 
iioï]  1er. 

Cippe  en  marbre  de  5  pieds  dp  liant 
sur  un  lombcau  niusuiuian  dans  le  ciii 
turc  do  Ktima. 

AprèslesProvençausetlesLnnguedi 
les  Ciénois  sont  les  premiers  navigalo 

j,.,„  .^, -,     in  Méditerranée  qui  aient  reçu  des  pri' 

,ft"     '  Y  Ljijusscs  longues,  d'une  cotte  bar-     des  rois  de  Cliypre,  en  reconnaissai 

v«*(*»  ''*^i^,  au-dessus  des  genoux,  d'un  sur-     Icurcoopératioiï  constante  contre  les 

X    'lenv  t'"-'  broderies,  et  (inr-dossus  le  tout     riaiix.  Leurs  frniicliiscs,  qui  s'étendaie 

ri«a>  iiianleiiu  c*»""'-  l-fs  souliers  sont  ronds     habitants  des  doux  rivières  depuis  Vin 

rt  t»  <i  verts  sur  le  devant.  La  tûle,  à  cheveux     et  Savone  jusqu'à  la  Spezia,  sont  hiei 

-  K..-1.-.   ■>.>r>ncn  u..- ....  r.»..c..in       ricufes  BUX  prlvilégM  obtenus  en  < 

Kir  les  Vénitiens,  les  Pisans  et  les  Ca 
Es  le  XIII*  st(:cle,  les  Liguriens  avai( 
liisluiro     consuls  dans  l'Ile  ;  ils  étaient  élablis  i 
sic,  à  Famngousie,  ii  Limassol,  à  P 
où  leurs  principales  familles  avaient 
la  langue  et  les  habitudes  franeaisj'S. 
Le  xiii*  siècle  a  peut-être  été  l'éjK 
plus  brillante  du  moyen  d^e  pour  nos 
et  assurément  la  plus  satisfaisante  pi 
tre  amour-proprc  national.  On  iiarla 
français  on  Syrie,  on  Chypre,  h  Consl. 
^it•i\r^^ln    ot  belle  tlalle  do   marbre   blanc     pie,  en  Horée,  h  Païenne,  à  Na|iles. 
Iroii  v<îe  aumoisdavril  18VV,  dansTiritéiieur     Muntancr  [chap.  126)  remarque  mèi 


nui  ris  cl  sans  barbe,  repose  sur  un  coussin. 
Aii^  rOlés, lieux  écussonsseinlilables  portant 
iini.^  croixauchef  et  trois  givres  VOIS  1»  pointe. 
I.C-S   Kariotisu'ontj'asiuarquédans  l'iiisluiro 

g  '^'III.  pAruos  (itf/ourt/'Aiii  Bapoo. 

XCIX. 
flrocanliis  :  de  Charpigny  :  mili-s  :  pater  :  Pa- 
pli  leiisis  :  eplscopi  :  cujiis  ;  niiiiua  :  i'ei|uicscul  : 
iit    :    fiacc  :  Amen. 


S^^kS 


ITEPIGRÂPHIE. 


QY 


ZS& 


%^ 


\k 


i  \  Athènes  qu*à 

<  écrivait  en  flran- 

spectes»  comme  le 

voyages  conscîen- 

Florence  son  Tré- 

*  roman  de  lle|ia« 

^ue,  Martin  da 

ils  écrivaient 

":  dit  Canale 

'e  à  lire  et 

^si  était- 

Himmi 

'le  a 


K 


'• , 


vl 


.et 


8V>^ 


er«'„,  "^1V»\ 


îr>^ 


^.1J  Chy- 

. liaient  tou- 

iC  nombre ,  les 

4S  leurs  langiies  ma- 

*  V «lient  plus  généralement 

^l.^'en  latin.  11  est  curieux 

''liui  en  Orient  le  mouve- 

se  manifeste  partout,  et 


'^\eO  v\\'*^w^  gluant  à  la  langue,  par  des 
{v"  uos<î^  ^^*^^rents  des  anciens  le  môme 
J^  ^{oO<l^\  VW^^^n  remarquait  au  xiir  siè- 
^    JcK^c^^^  des  écoles  françaises  de 


•t^^:^   t\^  ^^lantinople,  d'Athènes,  d'A- 

^0^*  ips  ^^^x   Chypre  et  du  mont  Liban 

oO^     dOV^^\*^ats  aussi  efficaces,  et  peut- 

plO^   Ço\î^^*  Q"®  *^^  conquêtes  de  Go- 

5^  (L.  DE  Mas-Latrie.) 

f\C^       ^^    diocèse  de  Novare,  en  Pié- 

^^^  ipl*^^  ^^^  l^'  reliques  venant  des  cata- 
Ifis^^  ^  combes  de  Rome. 

Apro  bcncmereiili 

qui  vixit  annis  xxxni. 

{Cardinal  Mai,  p.  3G4.) 

-€  t»^»  en  Styrie,  district  de  Gràtz,  Tau 
ne  ^*'^û>  dans  Tempire  d'Autriche. 

^    efip^^^  ^^^'  ^*^^^^^^^^  ^^  monastère  des 
jpi^  Frères  Mineurs, 

D.  N.  Fi.  CoDstanlino 

clementissimo  alq.  vict.  aiig. 

Mariieianus  V.  P.  praeses 

provinc.  Norici  Medilerr. 

D.  N.  M.  ejus. 

[Cardinal  }Aki,  243,  5;  Gbut.,  283,5; 
Hansiz.,  Germ.  Sacra,  t.  1,  p.  kk.) 

ClNGOLl,  dans  les  Etats  pontificaux. 
goelt  au  portique  du  Palais  des  décurions, 

FI.  Fortunio 

vîro  divotlssimo 

palatifio  patrono 

dignissimo  ob  insi- 


f[nia  ejus  mérita  or- 
do  Cingulanorum 
ponendam  décriv- 
it die  VI.  idus  oc- 
tobres Mamertino 
et  Nivitla  conss. 

(Cardinal  Mai.  284, 2;  Muratori,  383, 1  ; 
Ughelli,  t.  X,59.) 

GIRESA,  en  Espagne. 

Eglise  de  Saint-Pierre. 
lussu  doinioi  et  principis  nosld 
magni  maxiini  victor.  .  .  . 

semper  aiigu&ti 
Antonius  Maximiis  .  .  . 
nova  proviiicix  ma  .  .  . 
primus  consularis  et  .  •  . 
praeses  viam  ab  .  .  • 
rupibus  faiiiosani  •  .  • 
con  ...  a  Navisso  .  .  .  opac  •  .  • 
perdomilo  a  verso  .  .  • 
inuiidaliones  o  .  .  . 

[Card.  Mai,  p.  331  ;  Muratori,  p.  465,  6.) 

CITEACX,  déparlement  de  la  Côte-d'Or, 
en  France. 

Douzième  siècle,  —  Eglise  de  V ancien 

monastère. 

Omnis  qui  nc8cil,  discal  quoniam  reqiiiescit 

Hoc  in  sarcopbago  Cœcilia  vera  virago, 

Ipsa  nionasleriiiin  fecil  rciiquasqiie  doinonim, 

Ciilta  vel  inculla,  dans  fratribiis  liic  bona  niiilta 

Ergo  présentes  orent  parilerqiic  se(|iicnles 

Et  pro  defiincla  qui!>iis  sic  prresiila  ciinrta. 

(àlém,  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi  t.  III, 

p.  97.) 

CITTA-NUOVA,  Tnncienne  JEmonia,  en 
Islrie,  Etals-Aulrichirns ,  dépendant  du 
cercle  de  Triesle. 

B'.ipiisleriiim  digno  marmore 
Mauritiiis  episcopiis  iOmoii. 


[Card.  Maï,  p.  174  ;  Ughelli,  t.  V,  p.  229.) 

GlVIDALEou  Cividale  deFriuli,  en  Istrie 
(provinces  Illyriennes),  empire  d'Autriche. 

Sur  une  plaque  d'ivoire  conservée  dans  le 
reliquaire  des  chanoines,  on  voit  une  croix 
dont  la  traverse  porte  deux  globes  repré- 
sentant le  soleil  et  la  lune  ;  au-dessous 
rinscription  : 

I. 

1B8.  NAZA.  REX.  JUDE  (orUni) 
URSUS.  0UX  FECIT. 

Ici  U  figure  du  Christ  crocitié. 


A  gaiiclie 

M.  EN.  FIL.  TLX'S. 

Maria,  en  fiJius  Iuh$, 

(AU'dt-ssca^,  i:i  siiiile 

Yierge  ) 


A  droite  : 

AP.  ECCE.  M.  TUA. 

Apostolat  eccc  mater  tua • 

(Au-dessous  l*iniagede 

sailli  Jcau  t'évangéliste.) 


Au-dessous  ' 

UR&US    DUX.  FIERI   TREP. 

Ursuz  dux  (teri  prccceint. 


DICTIONNAIRE 


jèrèconnaissables  ;  au  2  et  3,  d'uno  croix 

alésée.  ,^,    ,, 

§  VI.   Kyka, 

Village  enire  Nicosie  el  Morfo. 

xcvn. 

'ExofjL«Oïj  0  tuBtuùJtuxoç 

âpy^f^v  '^ui  5oû).off  Toû  OîoO 

'AXî5av5jD0«  ♦>«Tpoc  :  Xou  1503 

tv  fiijvi  avyoûoTTw  itaraff  5. 
c  Fui  inhume  le  Irès-noble  seigneur  cl  servileur 
de  Dieu  Alexandre  Flalros,  Tan  du  Seigneur  15()5, 
le  5*  Jour  du  mois  d*aoùl.  » 

Les  Flaire  ou  Fiatri  étaienl  une  des  fa- 
milles grecques  admises  dans  la  noblesse 
française  de  l'île,  au  xv*  siècle,  après  le  ma- 
riage d'Hélène  Paléologue  avec  le  roi  Jean  H. 
Ils  obtinrent  faveur  auprès  des  Lusignans, 
el  contraclèrenl  même  des  alliances  matri- 
moniales avec  la  branche  de  leur  famille  à 
laquelle  appartient  le  P.  Etienne,  auteur  de 
rinstoire  de  Chypre.  Hector  Flaire,  cousin 
de  la  mère  d'Etienne,  était  seigneur  de 
Tera,  l'ancienne  Treta,  et  dePisouti,  qui 

teul  répondre  à  Bootura^  enlre  Limassol  el 
aphos. 

§  Vil.     ACHEROPITI, 

Couveol  grec,  k  Touesl  de  Cérioes. 
XCVllI 

TI.IB.2€PT€MBPI8  HMCPA 
KIPIAKl  X<t>MA.  XU.EKI/V\I0I 
O.A8A0C  rS.  ©6tt/T3€CAP0C 
KAPIOTIC.  HOC  (ioçpourmos) 
T8.  MAPKS^  CMPAAK  AAriOb..- 

Traduclwn. 
c  Au  12*  de  septembre,  jour  de  dimanche,  Tan 
1546  du  Chrisl,  fui  inhumé  le  servileur  de 
Dieu ,  César  Kariotis ,  fils  de  Marc  Embali,  de 
Lapilhos...  i 

Cette  inscription  est  gravée  autour  d'une 
dalle  de  marbre  blanc,  faisant  partie  du  pavé 
de  l'église.  Elle  représente  César  Kariotis, 
vêtu  de  chausses  longues ,  d'une  cotte  har- 
die arrêtée  au-dessus  des  genoux,  d'un  sur- 
col  orné  de  broderies,  el  par-dessus  le  tout 
d'un  manteau  court.  Les  souliers  sont  ronds 
el  ouverts  sur  le  devant.  La  tôle,  à  cheveux 
courts  et  sans  barbe,  repose  sur  un  coussin. 
Aux  côtés,  deux  écussons  semblables  portant 
unecroixauchef  el  trois  givres  vers  la  pointe. 
Les  Kariotis  n'ont  pas  marqué  dans  l'histoire 
de  Chypre. 

§  VUL  Paphos  aujourd'hui  Bapho. 

XCIX. 

Brocardns  :  de  Charpigiiy  :  miles  :  pater  :  Pa- 

phiensîs  :  episcopi  :  cujns  :  anima  :  requiescal  : 
in  :  pacc  :  Amen. 

(Grande  et  belle  dalle  de  marbre  blanc 
Irouvée  au  mois  d'avril  18U,  dans  l'intérieur 


cm 


M 


d'un  jardin  près  de  la  mor,  sur  Tomplace- 
ment  probable  d'une  église  latine.  Brocard 
<le  Charpigny  y  est  rcprésciHé  dans  son  eos* 
lume  de  guerre,  armé  d'un  casque  bizane  H 
du  haubert  à  cotte  de  mailles  qui  le  oouvrf 
en  entier  de  la  tôle  aux  pieds.  Par^iess«$ 
celte  armure  est  sa  courte  tunique  ou  eoUi 
d'armes,  arrêtée  aux  genoux.  Salànceeslàfli 
droite  ;  son  épée  est  rattachée  au  ceintoran 
avec  le  bouclier,  dont  le  champ tpoinliUé 
comme  pour  indiquer  la  couleur  d*or,  noHi 
pour  armes  trois  losanges  mises  en  iasoe. 
Les  mains  du  défunt  sont  rapprochée»  aor  il 
poitrine  ;  ses  pieds  reposent  sur  deux  pcris^ 
sons,  enlre  lesquels  se  trouve  une  masse 
d'armes  surmontée  d'un  chien.  —  Noos  m 
pouvons  reconnaître,  parmi  les  év6ques  la- 
tins de  Paphos  cités  par  Leauien  dans  !'©• 
riens  christianusy  quel  est  celui  dont  la  mé- 
moire est   ici   rappelée  ;  mais  d'après  le 
costume  du  chevalier  Brocard»  son  pèrei  oo 
peut  considérer  comme  à  peu  près  certain 
que  l'évèque  était  né  avant  la  fin  du  xiirçiè» 
de.  La  famille  de  Charnigny  n'élait  pas  aa 
reste  du  rovaume  de  Chypre;  elle  apparte- 
nait à  la  noblesse  française  de  Morée.  Nous 
avions  alors  des  ducs  d'Athènes,  des  grands 
sires  deXhèbes,  des  marquis  de  Tyr,  des 
I  rinces  et  des  chevaliers  français  à  Anli<H 
che,  à  Paphos,  h  Idalie,  à  Salamine,  sur  les 
bords  de  l'Oronte,  de  l'Eurotas  et  de  IX-r 
Ivssus. 

§  IX.  Ktima,  près  Bafo. 

C. 

Ici  gîsl  dame  Alis  [ril]lie  Je  sire  Says  le  jenoeis 
que  fu  feme  de  sire  Nicolose  Saoncis,  (de  Sa- 
vone)  laquele  arme  vive  en  Crisl.  L'an  de  l'in- 
carnncion  de  noslre  seigiior  Ihesu  Crisl  a.  ce. 
Lxxix.  a  XXII?  jors  de  décembre.  Pal[er 
nos]  1er. 

Cippe  en  marbre  de  5  pieds  de  haut,  placé 
sur  un  tombeau  musulman  dans  le  cimelière 
turc  de  Ktima. 

Après  les  Provençauxet  les  Languedociens, 
les  Génois  sont  les  premiers  navigateurs  do 
la  Méditerranée  qui  aient  reçu  des  privilèges 
des  rois  de  Chypre,  en  reconnaissance  de 
leur  coopération  constante  contre  les  irapé- 
riaux.  Leurs  franchises,  qui  s'étendaient  aux 
habitants  des  deux  rivières  depuis  Vintimille 
el  Savone  jusqu'à  la  Spezia,  sont  bien  anté- 
rieures aux  privilèges  obtenus  en  Chypre 
1)ar  les  Vénitiens,  les  Pisans  el  les  Catalans. 
)ès  le  xiir  siècle,  les  Liguriens  avaient  des 
consuls  dans  l'île  ;  ils  étaient  établis  à  Nico- 
sie, à  Famagouste,  à  Limassol,  à  Paphos, 
où  leurs  principales  familles  avaient  adopté 
la  langue  cl  les  habitudes  françaises. 

Le  \iir  siècle  a  peut-être  été  l'époque  la 
plus  brillante  du  moyen  âge  pour  nos  armes, 
et  assurément  la  plus  satisfaisante  pour  no- 
tre amour-propre  national.  On  parlait  alors 
français  en  Syrie,  en  Chypre,  à  Coiistantiuo- 
pie,  en  Morée,  è  Palerme,  à  lïaples.  Hamun 
Muntaner  (chap.  126)  remarque  môme  que 


cm 


D^EPIGRÂPHIE. 


QY 


ZS& 


kngÊgd  était  aussi  correct  h  Athènes  qu'à 
iris.  I/angiais  Mandeyille  écrivait  en  flran- 
îi  Ms  péfegrimiious  suspectes»  comme  le 
iqilieii  Marc  Paul  ses  voyages  conscien- 
fvk,  Braoetto  Latioi  de  Florence  son  Tré- 
\  Busliden  de  Pise  son  roman  de  Melia* 
l^te  Monile^sa  Chcooique,  Martin  da 
aile  aoD  histoire  de  Venise  ;  ils  écrivaient 
NI -an  Irançais,  taiotie,  nous  dit  Canale 
■■lo  BronettOy  la  plus  délUtable  à  lire  et 
àr  fM  Fan  parlé  par  h  mande.  Aussi  était- 
an  livre  français  que  lisaient  à  Rimini 
;  loAuiunés  ieunes  gens  dont  le  Dante  a 
■ottalisé  la  faute  et  le  cb&timent  par  ces 
WDL  vers: 

■  lepgiavamo  un  giorno^  per  diletto» 
Lanciolotlo,  coine  amor  lo  strinse. 
Meravamoy  etc. 

{Infern,^  eant,  v,  v.  127.) 

A  Jilfo  du  IV*  siècle,  Tusage  de  notre  lan^ 
s  Hou  moins  général  au  dehors  ;  en  Chy- 
I  pAme,  où  les  Français  dominaient  tou- 
rs par  le  droit  et  par  le  nombre ,  les 
ingers  revenaient  vers  leurs  langues  ma- 
neiles  et  n'écrivaient  plus  céoéraicment 
irs  épitaphes  qu'en  latin.  11  est  curaeux 
bserver  aujourd'hui  en  Orient  le  mouve- 
nt  inverse  qui  se  manifeste  partout,  et 
i  va  amentr,  quant  à  la  langue,  par  des 
>yens  bien  différents  des  anciens  le  môme 
\l  tie  choses  qu'on  remarquait  au  \uV  siè- 
î.  La  fondation  des  écoles  françaises  de 
uyrnp,  de  Constanlinople,  d'Athènes,  d'A- 
land.ie  ,  de  Chypre  et  du  mont  Liban 
iront  des  résultats  aussi  eflicaces,  et  peut- 
Ire  plus  durables  que  les  conquêtes  de  Go- 
efroj  (le  Bouillon,  de  Gui  de  Lusignan  et 
le  Geoffroy  de  Villehardouin. 

(L.  DE  Mas-Latrie.) 

CICERA,  au  diocèse  de  Novare,  en  Pié- 

nonl. 

nicription  sur  les  reliques  venant  des  cata- 
combes de  Rome. 

Âpro  bcneinerenti 

qui  vixit  annis  xxxni. 

{Cardinal  Mai,  p.  3C4.) 

CILLY,  en  Styrie,  district  de  Gratz,  l'an 
eane  Celeia^  dans  l'empire  d'Autriche. 

^scription  dans  renceinle  du  monastère  des 
Frères  Mineurs. 

D.  N.  FI.  Gonslantino 

clemenlissimo  alq.  viol.  aiig. 

MarUnlanus  V.  P.  praeses 

provinc.  Norici  Medilcrr. 

D.  N.  M.  ejus. 

{Cardinal  M  Ai,  2i3,  5;  G  h  ut.,  283,5; 
Uansiz.,  Germ.  Sacra,  t.  1,  p.  4V.) 

:ING0LI,  dans  lesElals  pontiticaux. 
}cle  au  portique  du  Palais  des  décurions. 

FI.  Forlunio 

vire  divotissiroo 

palatine  patrono 

dîgnissiiuo  ob  insi- 


f[nia  cjus  mérita  or* 
do  Cingulanorum 
ponendam  décriv- 
it die  VI.  Idus  oc- 
tobres Mamerlino 
et  Niviua  conss. 
(Cardinal  Mai.  284, 2;  Muratori,  383, 1  ; 

UfiHBLLI,  t.  X,59.) 

CIRESA,  en  Espagne. 

Eglise  de  Saint-Pierre. 
lossa  doinini  el  principis  nosld 
magni  maxiini  victor.  .  .  . 

semper  aiiga&ti 
Antonius  Maiimus  .  .  . 
nova  proviiiciae  ma  .  .  . 
primus  consularis  el  .  .  . 
prsses  yiaro  ab  .  .  . 
ropîbus  faiiiosani  •  .  . 
con  ...  a  Navisso  .  .  .  opac  •  .  • 
perdomilo  a  verso  .  .  . 
Inandationes  o  .  .  . 
{Card.  Mai,  p.  331  ;  Mcratori,  p.  ik65,  5.) 

CITEACX,  département  de  la  Côtc-d'Or, 
en  France. 

Douzième  siècle.  —  Eglise  de  Vancien 

monastère. 

Omnis  qui  ncscil,  disent  quoniam  requiescit 
Hoc  in  sarcopbago  Cœcilia  vcra  virago, 
Ipsa  monaslcriiim  fecit  rcllquasqiie  doinonim, 
Gnlla  vel  inculla,  dans  fralribiis  hic  bona  niulla 
Ergo  présentes  orcnl  parilcrque  seipienles 
El  pro  deftincta  qiiilms  sic  prresiila  cuncta. 
(Uém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi  t.  III, 
p.  97.) 

CITTA-NUOVA,  l'ancienne  JEmonia,  en 
Istrie,  Etats-Autrichiens,  dépendant  du 
cercle  de  Trieste. 

Baplislerium  digno  marmorc 
Maurilius  episcopus  ^nion. 


[Card.  Mai,  p.  174  ;  Ughelli,  t.  V,  p.  229.) 

ClVIDALEou  Cividale  deFriuli,  en  Istrie 
(provinces  lilyriennes),  empire  d'Autriche. 

Sur  une  plaque  d'ivoire  conservée  dans  le 
reliquaire  des  chanoines,  on  voit  une  croix 
dont  la  traverse  porte  deux  globes  repré- 
sentant le  soleil  et  la  lune;  au-dessous 
l'inscription  : 

I. 

IBS.  NAZA.  REX.  JUDE  (oniiu) 
URSUS.  0UX  FECIT. 

Ici  U  figure  du  Christ  crociGé. 
A  gaticiie  A  droite  : 

M.  EN.  FIL.  TLU8.  AP.  ECCE.  M.  TUA. 

Maria,  en  fiJius  luus.         Apostole,  eccc  mater  tua. 
(Au-dtssoa^,  l:i  siiiile  (Au-dessous  Tintagede 

Vierge  )  saiiil  Jcau  t*évangéli«te.) 

Au-dessous  * 

URSUS   DUX.  FIERI   TREP. 

Vrsui  dux  fieri  pra'cepu. 


551 


OY 


Le  reliquaire  sur  lequel  se  trouvait  celte 
p.aque  d*ivoire  était  probablement  un  don 
du  doge  Orso,  élevé  au  trône  ducal  de  Ve- 
nise en  726. 

{Cardinal  Mai,  p.  5;  De  Rossi,  Momim. 
éTAquilée^  p.  326;  Muratori,  p.  1961, 
10;BoNAnQTTi,  VUr.  u.  207.) 


U. 

Dans  fattium  du  baptistère. 
-f  Hoc  lîbi  restittiit  Sig|fia!d  (I)  Bnptesln  Jol^nnnes. 

(I.  i  les  i  animaux  des  E^ansréHstes  ienaiil  des  livrer  ou- 
verts sur  lesquels  M>ni  é«-iiis  ces  vers  de  Sedulias, 
lib.  I.  Op.  Paschate.  In  fioe») 


More  volans  aqnîlse  vorbo  petit  nstra  Joliannes. 
Jura  sacerdolis  Lucas  lenet  orc  juvenci. 
Hoc  Maltheus  agens  hominem  generaliter  implet* 
Marcus  ut  alla  fremens  vox  per  déserta  leonis. 

Nisi  qtiis  ex  aqua  et  Spiritu  renatus  fiierit,  non 
videbit  vilam  aetemam,  testante  Deo  ciiin 
*  Christo.  Yeniens  in  iordanem  hoc  sncravlt  mys- 
tico  baptismale.  Nitens  pîonini  regnuro  pattu't. 
Cemile  tegurium,  beati  €allisti  quod  omavlt 
vibrante  roarmorum  scerna.  Quos  regat  trinîlas 
vera. 

{Card,  Mai,  171, 1;  Bbrtolius^p*  440.) 

IIL 

Dans  la  grande  église  du  côté  du  cimetière. 

•  •  • .  tere  Florolentos  Pemonem  Ratcbisum  atq. 

progrès. .  . 
{Cardinal  Mai,  340, 5  ;  Muratori,  p.  1922, 

CIVITACASTELLANA,  dans  les  Etats  de 
l*Eglise  en  Italie. 

Au  portique  de  la  cathédrale. 

-f  Beata  D5  genetrix  semper  Yirgo  Maria 
De  tua  tivi  dona  Léo,  indîgnus  «pc.  te 
largiente  reparavît.  Et  si  quis  ex  successo- 
rib.  nostrisqui  pos  (sic)  nosbenturi  sont  epcôpi,  et 
ex  ea  quod  hic  scripta  sunt  alienare  voluertt,  ana- 
tema  sit.  Et  de  tribunib.  velcomitib.  cleroaul  po- 
pulo qui  consenserit,  anatema  sit.  A.  DCGCLXXl 
Fund.  Gassianum  in  inlegrum. 
Fund.  Slatilianum  in  integrum. 

Fund.  MaccUmone  ut  sitscmp.  iii  sciii  Gratilîam. 
Glusura  Pomata  in  Tampiana  sub  balneum, 
cum  mola  et  ortum qp.  ad  funtesmoniu  in  integr. 

Olivitil  in  fund.  Agellû.  Nucito  av.  in  Falarî 
Fund.  Terrani  uncias  oclo. 
Fund.  Tibilianû  une.  octo.  Fund.   Maria  une. 
oclo.  Fund.  Agellû  in  integr.  Fund.  Mitilianû  in 
integr.  Domucella  qp'ante  scîn  Clémente  ciim  or- 

[tua  sua,  et  domu- 

(1)  Il  y  a  eu  un  Signait  us  évèque  de  Spolcfe,  cl 
un  SIginaldus  patriarche  d'Aquilcc  en  ^74. 


DICTIONNAIRE  CIY 

ceila  eam  orUi»  et  eurle  «bi  miiiel  ASànem  p 

[ot  sit  ta 

ambaç  de  manstonarii.  Fond  Bassani  une  III 

{Cardinal,  Mai,  p.  234;  liAFFBi,J 
cer.,  p.  359,^ 

civiTA-VECCHIA*  dans  les  Etats 
trflcHUi 

L 

Benedicto  XIY 
Pont.  Opt.  Max. 

Quod 

Yècligalia  portus^ 

remiserit 

Immvnilales  ab  Innocenlio  XO.  eollatas- 

restilverit  atqve  adavxerit 

cvrantibvs 

Annibale  S.  R.  E.  card.  Albano  camertrk 

Sylvio  S.  R.  E.  card.  Yalenti  SS.  D;  N.  a  se 

el 

Mario  Bologneltl  xrarii  pontificîl  praelL 

Di*golialores  Centvmcelienses 

L.  D.  D.  D. 

benemerenli  posvere 

aono  Sal.  mbccxui 


II. 

A  la  fontaine. 

Benodictvs  KIY* 

Ponlifex  Maximvs 

porlvm  antiqvitate 

el  opporlvnitate  clarvin 

libervm  dixit 

et  salvbrivm  aqvarvm 

fonle  ditavît 

anno  DominI 

MDCCXUII 

ponliflcatvs  m. 

IIL 

A  Varsenal. 

Bénédicte  XIY.  Ponlif.  Max. 

qvod 

expvrgato  alveo 

appvlsvm  navibvs  faciliorem 

slrvclvris  adieclis 

aream 

mercibvs  exponendis  amplioreni 

reddtderil 

anno  MoccxLvr. 

IV. 

A  r  Hôpital  des  Galères. 

Benedirtvs  XIY.  Pont.  Max* 

damnatorvm  ad  trirèmes 

valelvdini  et  commodo 

an.  MbccxiAi. 


K3  CTT 

V. 

Au  Pàhdi  deê  Magisirais. 

Beaedieto  XIV.  Pont  Max. 

qTiid 

SMxiàib  el  immoiiaKbTS  merilis 

Trbem  sibi  devincum 

idyenlT  et  pnpseittia  sva 

A.  D.  ?i.  kal.  maiî 

pontifie,  anno  vn 

ingenti  deniqve  gavdio  compl<rverit 

CeDUm  cellenses  II.  M.  P.  P. 

anno  hdccxlvii 


VL 

A  Saint e-Praxide. 

Benedicio  XIV.  P.  0.  M. 
fmU  pootifida  praesenlia  liospUivm  lioc  iHvs- 

traveril  el  animanrin  salTii  prospicicns 
opeUanis  el  triremivm  adJictis  e  vila  migran- 

tibTs  pleaariam  îndvlgeiitiam  concesseril 
I.cap.p.anttoI>oniini  MDCCXLviipridiekal.  uiay. 


VII. 
A  rhospice  de  Sainl'Jetm-de-Dieu. 

Ben^dlclo  XIV. 
P.  0.  M. 

(pod  notocomivm  hoc  m.  kalendas  maias 

GeniTmcelias  advenerit  invisent 

et  perennis  aqT»  digitvfn 

a  fori  Leandri  fonte  deilvctvm 

id  xgrotantivm  solamen  et  coinmodvm 

brgilTS  everit 

cantate  in  pavperes 

eximia  in  ordinero  S.  loannis  de  Deo 

rovniGcentia 

principi  incoroparabili 

Fr.  LeopoIdTsPivs  Sormann. 

prior  generalis 
mémorise  et  honoris  cavssa 

A.  D.  HDCCXLVII. 


Vin. 

A  la  cour  de  V Inquisition. 

Bénédicte  XIV.  Pont.  M. 

^od  bas  aedes  an.  hdccxlvii.  iv.  kal.  maias 

pnesentia  sva  décora  ri  i 

ia  eisq.  caiida  svscepla  potio"* 

Domenicanos  Fratres 

ad  osevivni  pedis 

hvmanissime  admiserit 

F.  Kaimvndvs  Zolla  vic»^» 

giis  S.  FF.  oOicii 


D*EnGRAPHIE. 


CLA  354 

IX. 

A  la  maison  délia  Sanita. 

Benediclvs  XIV.  Pont.  Opl.  Max. 

Ccntvm  cellas  accedens 

dvm  ab  flexa  elo  navale  triremivm  expellebatvr 

domvm  Iianc 

presentia  sva  specialiier  decoravit 

sicqve  livivs  domi  ramiliam 

ad  oscvliim  svorvm  pedvm  libenier  admisit 

Iftbentissime  spiritvaliler  cvmvlavit  el  graliis 

Avgvslînvs  Donali  et  Leonilda  conivges 

in  perpetuae  devotionis  argumentvm 

posvere  pridie  kal.  maii 

reparationis  noslrae 

anno  mdccxlyii. 

X. 

Au  palais  des  Magistrats. 

Sytvio  Valent! 

S.  R.  E.  cardinali  Cammerario 

Benedicti  XIV.  svpremo  administre» 

qvod  ad  avgendvm  commercivm 

porloriorvm  immvnitatem  reslitui 

constitvique  trivnvirorvm  magistratvm 

impetraverit 

vetera  privilégia  reviviscere 

novis  corroborari  avgoriqve 

cvraverit 

palrono  svo 

grali  animi  monvmentvm 

décrète  pvblico 

Centvm  cellenses  posvere 

anno  yvlgaris  acrx  hdccxlvii. 

XI. 

Aux  greniers  publics. 

Beiiedicto  XIV.  P.  If. 

qvod 

optimi  principis  providentia 

pvblicis  horreis  ad  navaiia  amplificatis 

maritimvm  rei  frvmentariae  commercivm 

avxeril 

Xaverivs  Canale  annona;  prxfectvs 

ex  avloritate 

Silvii  cardinalis  Valentis  S.  R.  E.  canierarii 

cvrator  operis 
M.  P. 
pontiflcatvs  anno  xvi. 
(Galetti,  Inscript.  Bonon.^  p.  203.) 

CLAIRVAUX,  dans    le   dé[)arteroent   de 
TAube,  en  France. 

I. 

Epitaphe  de  saint  Bernard^  abbé  de  Clairvaux. 
Par  PhiUppe  de  Bonne-Espérance,  abbé  de  Prémontré* 
Clarœ  sunl  Vallesy  sed  claris  vallibus  abbas 

Clarior,  bis  Glaruro  nomen  in  orbe  dédit. 
Clams  auis,  Clarus  meritis,  et  Glaras  honore 

Claruit  ingénie,  rclltgione  magis.  ^ 


355  eu  DlCTiOJSNAiRE  CLE 

Mors  est  Clara,  cinis  Clarus,  Glarumque  sepulcrum   ^  dans,  se  trouve  Tinscription  suivante  sur  le 
Clarior  exsuilat  Spirilus  ante  Deuin. 


(Labbe,  Thés.  Epitaph.f  p.  86). 


II. 

EpUaphe  d^ Isabelle  fille  de  saint  Louis,  femme 
de  Thibault  de  Champagne, 

Si  quemquam  forlunaTauens  a  morte  tucri 

Posset,  habellis  haud  morilura  foret, 
Filia  Francorum  Hegis,  Regina  Nauarrœ, 

Viidiquc  Fortune  cincta  faiiore  fuit. 
Forma  decens,  illustre  genuSy  florensque  juucnlus, 

Virtus  qu%  mortts  damoa  lucrosa  facil, 
Mens  deuola,  plus  aOeclus,  vita  pudica, 

Post  mortcm  melius  viuere  praeslat  ei. 
Félix  qu»  potuil  blando  specie  tenus  \ti 

Mundo,  mente  colens  seduliore  Deum. 

Autre j  au  même  lieu. 
Ilaec  quicumque  legis,  scilo  quod  filia  Uogis 
liiclyla  Franconnn  digiiissinia  laude  bonorum, 
Istum  corde  chorum  proprio  facit  esse  décorum. 
Hic  cor  Hogiuse  Nauarrœ  fragrat  odore, 
Quod  dedil  in  fine,  Conuenlus  liuius  amore, 
Régis  Nauarrœ  Theobaldi  sponsa  secundi, 
Hic  cor  liabel,  quod  non  decepit  gloria  mundi 
Huic  Campania  parui,  et  Bria,  nam  Comitissa 
Clara,  Palutina,  diues  quondam  fuit  ipsa. 
Sed  tamen  hic  mores  adjunxit  nobiliores, 
Nam  pietas,.afrabiUlas,  banc  intilularunt 
Simplicilas  et  sobrielas  in  ea  radiarunt  : 
Munditiai  spéculum  fuit  et  liiulus  probilatis, 
lUuslrans  populum  fama  proprio  bonitatis. 
llsec  sapiens,  humilis,  formosa,  diserta,  pudica, 
\ix  est  huic  similis  cui  virtus  tam  sit  arnica. 
Quidquid  fortuna,  natura  vel  ars  meditari 
Sciuit  in  bac  vna  \oIuit  Deus  accumulari. 
His  margaritis  fuit  adoraala  decenter 
Insuper  et  mitis  aduersa  lulit  patienter, 
Cum  Fatre,  cum  spouso,  cum  Fratribus  optât  adiré 
llierusalem,  sed  mors  banc  fecit  rétro  redire. 
Mors  Patris  et  Fratris  cor  pnesens  valde  grauauit» 
Sed  Sponsi  dulcis  amor  illud  plus  cruciauiL 
Nomen  si  quaeris  fuit  habella  vocata, 
Regalis  generis  flos,  gloria,  laug  celebrata. 
Hac  cor  in  Ecclesia  libi  misit  virgo  Mariai 
Vl  sibi  propitia  sit  per  te  vera  Sophia, 
Haoc  tibi  commendet  deuotus  grex  Monachorum 
Insnper  emendet  operum  forefacta  suorum. 
Dam  carmnt  annf  sub  Christo  mille  ducenli 
Septuaginta  monos,  tumulalur  honore  decentl. 
Has  res  qui  legitis,  Isabellam,  queso,  iuuate 
Yt  vestris  meritis  possit  régna re  béate. 

Voy.  quelques  épitaphes  relatives  à  Claîr- 
vaux,  h  la  suite  des  articles  de  CLUNYeld'OR- 

LÉANS. 

CLARENTZA,  en  Morée,ro}'aumede  Grèce. 

Au  couvent  de  Blacheines,  près  de  Cla- 

rentza,  près  de  la  porte  de  Téglise  et  au  de- 


pavé.  __ 

Anno  Dni.  m  ccclviii.  die  xx 

mensis  septembris.  Hic  jacet  Seine- 

iiilius  sancti  Viridi  -  Mileti  de  Lucinia 

qui  habitat  Yeneciis. 

^BuGHON,  Atlas  des  nouv.recherc.  sur  la 
Morée.  Descript.  de  la  pi.  xl}. 

CLERMONT  en  Auvergne,  aujourd'hui 
chef-lieu  du  déparlement  du  Puy-de-Dôme, 
en  France, 

I. 

Vers  de  Sidoine  Apollinaire^  gravés  sur  les 

bains  de  sa  villa. 

Si  quis  Avitacum  dignaris  visere  nostram. 

Non  tibi  displiceat,  si  quod  habes  placeat. 
Aemula  baiano  lolluntur  culmina  cono. 

Parque  colhurnalo  vertice  fulget  apex. 
Garrula  gauranis  plus  munnurat  unda  fluentîs, 

Coutigui  coUis  lapsa  supercilio. 
Lucrinum  dives  slagnum  Campania  noilet, 

Aequora  si  nostri  cerneret  illa  lacus. 
Illuc  puniccis  ornatnr  lilUis  echinis, 

Piscibus  in  noslris  hospes  utrumque  vides. 
Si  libet,  et  piacido  parliris  gaudia  corde, 

Quisquis  ades,  Baias  tu  facis  hic  animo. 

H. 

Sur  la  pfrcuie* 

Inlrale  algentes  post  balnea  torrida  fliictus. 
Ut  solidet  calidam  frigore  lympha  cateni. 
•  Et  licet  hoc  solo  mergalis  membra  liqnore, 
Per  stagnum  nostrum  lumina  vcstra  nataot  (1). 

'Cardinal  Miî,  p.  351). 

III. 

Inscriptions  sur  trois  châsses. 
vin*  siècle. 


In  nomine  Di  sumi  et  in  honore  scor- 
roartir*  Agriculi  et  Yitalis  Arvemorum  civitalis 
(sic)  [banc 

capsa  ex  elimonia  Garolo  regeann*  xvui.  regni  (i) 
sui;  nec  non  Hicterio  comité  Vel  reliquis  chri- 
(sic)  fstianis 

qui  hune  auro  Tel  gémis  congregavërT  per  animas 
eor*  Haddebertus  eps  fieri  rogavit.  Et  vos  do- 
mini  epi  successores  nostri  cum  clero  veslro  in 

mercide  vestra 
orate  pro  nobis*  Deoddlgas  fecit. 


IV. 

Hic  habes  reliquias  de  caput  ici  AgriciU  (3)  et  de 
SCI  Yitalis  schina.  Haddebertus  e^  in  Bononia 
civitate  iubente  Garolo  rege  recipil  fesio  eomm 

un.  id  decembria. 

(1)  SiRMOND,  1. 1,  p.  770;  Sioox.  Savar.^  164. 

(2)  Gclle  année  répond  à  l'a»  786    de  iéa 
Ghrist. 

(5)  Sic  et  non  Agriculi. 


CXE 
V. 


In  nomine  Ci  sumi  in  honore  scF  Mariae  sci 
Feiri  el  scî  HarciaJis,  vel  quorum  reliquiae 
hic  coudile  sunt.  Haddcbertus  eps  fieri  iussil.  (I) 

(Cardinal  Mai,  p.  52  53). 

VI. 

Sur  Veglise  construite  en  Vhonnenr  de  saint 
lUidiuM^  étéque  d  Auvergne,  par  l'évégue 
Bemou)inus^  au  coiuujenetmeiU  du  ix* 
siècle. 

Onnipotan  DomÎDus  qui  celsa  rel  ima  gnbemas 
MajesUle  potens  scmper  ubique  Dcu»; 
fte&^iee  de  solio  sancloruin  gloria  sumnio 

ÀoiUiooMiue  tuis  rex  bone  da  ramiilis. 
himpilns  pacem,  subjeclis  adde  salulem, 

Hostis  pelle  rainas  et  fera  bella  preme. 
Bw  qnoque  quœ  stalui  fulgeniia  culmina  lempli 

Berhowlnus  ego,  sinl  tibi  graia  Deo. 
ÂQgtistoet  Karoio,  cuius  viriute  peregi. 

Concède  imperii  gaudia  magna  sui. 
Quisquis  el  hinc  suminas  precibus  pulsaverii  aures, 

Effectum  Iribual  scmper  babere  Dens. 
floc  conslruxil  opus  leclor  quod  ceniis  bonesluip 

Bernowinus  ovans  duclus  amore  Dei. 
lllius  nec  non  magni  pro  palris  amore, 

Corpore  qui  sanctac  pausal  in  arce  domus. 
lu  qoa  Diuila  Deus  iam  iam  miracula  mllis 

Saepius  oslendil  iliius  ob  meriium. 
Si  Teniel  quisquis  fidei  de  munere  dives, 

Qood  peiit  invenit,  quod  cupit  ecce  lenei. 
^08  fraires  veniae  pelilores  obsecro  vobis 

Poscile  faclori  dona  superna  domus. 
fiïciibi  consliiui,  llijdi  magne  sacerdos, 

Qiw  iiilei  hic  Domini  .  .  .  clara  domus, 
Bernowbius  ego  sancloruro  parvus  amalor 

Qui  libi  pwecipue  vola  precesque  fero. 
îe  rogo  suppiiciier  pro  me  prece  posée  tonanlem 

Ulpnrgel  venia  crimina  cuncu  niea. 

El  Carolo  augu>lo,  cuius  pieiale  fovemur, 

Praebeal  aclberci  prxniia  larga  soli  (2). 

Qoi  cnpial  reruro  sludiosus  forlc  viator 

Aociorem  scire  carminis  ani  operis; 
loni  redit  quaeso  modicum  subsistai  eundo. 

El  légal  hune  litulum  qui  sibi  cuncia  refert. 
Semowinus  ego  nam  dicor  humillimus  êpû? 
Culmina  quae  feci  carmiiia  quae  cecini. 
oi  Teniet  ?eniara  scelerum  deposcere  flelu, 
Transeat  has  portas  ad  loca  sancla  silus. 


667,  Nouveau  traité  de  diplomatique,  l.  II,  p.  GUG, 

(2)  Mabillo:*,  Ann.  Ben.,  l.  Il,  p.  37i,  668,  ex 
dice  Ouoboniano,  ad  an.  8M  ;  et  in  Sœc.  Ben 
V,p.  iOo.  Voy.  BoLLAND.,  t.  III,  febr.,  p.  91  •  t.  vj' 
.i.,p.  15  * 


D'EPIGRAPIIIE.  CLO 

Corpore  lllidius  ces»  qu.  pausal  in  aula 
Kximius  merilis  el  pieiale  polens. 

lllic  inveniel  solaiia  certa  salulis. 

El  quam  cuui  lacrymis  poscct,  habet  veniam. 

(Cardinal  Mai,  p.  130). 


ZSS 


Vil 

Vers  gravés  par  Bernowinus,  évéqm  de  Cler- 
mont,  sur  sa  patène  et  son  calice 

fiemowtnus  bumilis  sua  redOit  vota  tonanti 

Hoc  corpore  humilis praesial  vita  beala. 

[Cardinal   Mai,  p.  lî)7  ;  Mabillon,  An- 
nat.  Bened.,  t.  Il,  p.  609). 

CLUNY,  département  de  Saône-et-Loire  , 
en  France^ 

1. 

Epitaphe  du  prieur  Bernard^ 

Paf  Pierre  le  Vénérable. 
Egregius  senior,  cui  nil  iunenikîcohx'sil, 

Bernardus  prier  b:»c  pansai  humains  buroo. 
Hic  p«»sl  mililiam  ea*lestia  castra  subinlrans, 

Consenuil  ccriaiis  hoc  in  agone  diu. 
Istesibi  pro  le'nnmqnam,  Clunace,  pcpcrcil, 

lluic  sibi  nulla  dios  absque  labore  fuit. 
Sic  l)ene  lolius  pondus  tolerando  diei, 

Numnium  prjcieritum  sero  reportai  ouans, 
Huins  vos  fralres  memoresestofesopulti, 

^ec  cadal  ex  animo  quod  légat  ossa  solum. 

(Labbe,  Thess.  Epitiiph.y  p.  86). 

II. 

Epitaphe  du  comte  Eustache^ 
Par  Pierre  I3  Vénérable. 
Principis  Eusiaehii,  quo  Gallia  floruil  olim 

Exuuiis  pncsens  nobililatur  humus. 
Isiius  arma  viri  Ireumerunl  Persica  régna, 

El  Babylon  limuit,  qux  timor  orbis  eraU 
jEthiopum  proprio  rubult  nigi-edo  cruore, 

Quem  fudil  Chrislo  dextera  sacra  ducis, 
Pallet  adbuc  OrkM  siupefaclus  caede  suorum, 

Dum  pauel  Occiduo  rursus  ab  hosle  premi. 
Regia  lerusalem  Christi  veneranda  tropli»is 

Hoc  duce  eapliuum  lollil  ad  nslra  caput. 
Spem  Cluuiace  sux  tibi  credidit  isle  salulis. 

Vt  sibi  placarel  le  mediante  Deum. 
Hac  spe  longînquis  veniens  peregrinus  ab  oris. 

Hic  iacet,  el  pro  se  supplical  ecce  libi. 
Aurea  crox,  geminœ  cellae,  piscesque  marini 

Clamant,  quod  nihil  huic  lure  negare  potes* 
Huins  tu  membris  sicul  tua  claustra  parasti. 

Sic  prece  spiritui  régna  superna  para. 
Ilaec  qnoque  Telici  quaî  contegis  ossa  sepulcro, 

Posl  hoc  hospitium  redde  sua%  palriœ. 

(Labbe,  p.  94). 

III. 

Hugues  I"  duc  de  Bourgogne. 

Hic  requiescil  celebrandae  mémorise,  magnu»^ 

que  sxculiconlemplor,  Hugo,  olim  Dux  Burqun- 


559  CLO  DICTIONNAIRE 

diœ^  posiea'Sacerdos  et  Monachiis  halus  sancue 
Ecclesiae  Clu$Mcensis.  ÂDÎiua  eius  requie$c;U  in 

pacc.  Âmen*  ^^,  ^ 

(LàBBE,  p.  59«.) 


au 

VII. 

Conradj  évéque  de  Wurtzbourg. 

Hoc  procuinbo  iolo,  sceleri  quia  parcere  nolo, 
Viilnera  facta  dolo  dant  habilare  poto. 


IV. 

Epitaphe  en   vers  léonins,  de   Vabbé  Pierre 

Maurice^ 

Dans  l'église  de  l'ancienne  abbaye  de  Cluny,  près  de 

raïucl  de  Saint-Jacqaes. 

Paret  in  bac  «rna,  quod  non  sil  vila  dîtima 

Qiiaiescumque  sumus  morie  coaxfual  bumus. 
Duin  Pelrus  roori/tir'pius  Abbas,  Jus  scpelilnr 

Pat  cadil,  ordo  jzcel,  flerc,  moriqne  pUicet? 
lllc  salus  palrifT,  mundi  decus,  arca  sopht(^, 

Nescius  invldt(F,  vena  fuit  vent(F. 
In  iiaiale  hei  solemnis  mane  i'iei 

Mortuus,  oblinutf  piurima  qiiae  meruH. 

.(Labbe,  Thess.  épitaph.,  p.  172). 

Nous  citerons  ici  quelques-unes  des  épi- 
taphes  en  vers  léonins  que  Lnbhe  a  insé- 
rées dans  son  recueil,  p.  156  et  suiv. 

V. 

Albert  de  RoyeSy  évéque  de  Laon» 

A  Tabbaye  de  Saiot-Yioceot  de  Léoo. 

Pi-rcsulis  Alberti  cineres  sunt  bic  cooperti 
ÏMrïhus  exptrli,  virlutum  lande  referii, 
Prudeniis^ituff,  litulo  probilatis  onusii, 
i.i  spe  robusii,  piet;ile,  fldeque  venusti, 
Nubililas  generis,  probat  bunc,  et  gloria  morum 
Coiitcmptiis  scelerisy  ac  subsidium  miserorum  : 
Ëxposuil  non  se  tantuin,  sed  opes  manifeste, 
lura  suae  sponsœ^  causasqiie  tueiido  modeste. 
Aniio  milteno  C.  ter,  bis  1er  duodeno 
Decessit  Festo  Marci.  Pius  liuic  Deus  etto,  (1) 

VI. 

Balduini  régis  lerosol. 

Ejus  sepnlcro  inscripuim,  ut  refert  YillamoQtiiis,  lib.  u 

cap.  21,  aliique. 

Rex  Balduinus,  aller  ludas  Machabaus, 

Spes  patrlœ^  vigor  Ecclesiœ,  virliis  utrinsqne, 

Quem  rormida^anf,  cui  doua,  iributa  fere^anl 

Cedar  et  jEgyptus,  Edon,  ac  bomicida  Damascus 

Prob  dolor  !  in  modico  clauditiir  hoc  tumulo. 

(1)  Labbe  ajoute  ici  :  Quani  vero  antiqua  sint 
ejusinodi  rhytbmica  cannina  docent,  quae  nubentur 
cap.  78  YilâB  ms.  S.  Faroiiis,  ep.  Meldeiisis.  Ex 
qua  Victoria,  inquil  auctor  ille  anonpmus,  carmen 

Ïiiililicuinjuxta  rusiiciiatem  per  omnium  pêne  vo- 
itabatora,  ita  cancntium,  feniinxque  choros  inde 
plaudendo  componebaut. 

De  Clotario  est  caoere  Rege  Francornn), 

Oui  iuil  |»uy;nare  in  genlem  Saxounm, 

V>ii.-<in  );raiitier  pruuenissei  Misain  Ssixonum, 

Si  uvti  fuissel  inclyius  Faro  de  génère  Iturguadioautn  ! 

Et  in  fine  liujns  carmin is 

Ouaiido  f  euiunt  Missi  Saxoniim  in  icrr.im  Prancorum^ 
l''i«ro  iilii  eral  (Mrinc'e|>s  ir«.  seuni  per  urheni  Heliionim, 
Inaiiuctu  Dei,  ne  imerUciautur  a  Itege  Fraucoruin. 


VllI. 

Evrardy  évéque  d" Amiens. 

A  Amiens. 
Qui  popuhim  pauit,  qui  fundamenta  locomt 
Uiiins  ilruclurœy  cuius  fuit  Yrbs  data  curœ 
Yir  redolens  nardus  fama,  requiescit  Euntém^ 
Yir  pius  affUctis,  vidu»  tutela^  reiièiis 
Gnsios,  quos  polerat,  recreabat  munere,  verbk: 
Mitibus  agnus  erat,  lumidis  leo,  Wmsi  ntperhiê. 

IX. 

Geoffroy  y  évéque  d*  Amiens. 

Daaif  rég'ise  cailiéJrale  de  Sainte-Marie. 

Ecce  prémuni  humile  Gaufridi  membra  cmbiU 
Seu  minus  aut  simile  nobis  parât  omnilMis  îlle^ 
Quem  laurus  gemina  decorauerat  in  medicitw 
Legequo  diuina  dccuerunt  cornua  bina, 
Clare  vir  Augensis  quo  sedes  Ambianensis 
Creuit  in  immensis  in  cœlis  auctus,  Amen^  su. 

X. 

Geoffroy f  évéque  du  Mans, 

Dans  la  chartreuse  de  Sainte-Marie. 

Hic  iacet  humains  Cenomanis  Praîsul  amaius 
Caufridus  gratus  Domino,  vilaquc  probattu^ 
Moribus  orna^tis,  humiiis,  castus,  moderatus, 
Cuius  iure  status  bene  creditur  esse  beatus. 

XL 

Gazon,  évéque  de  Laon. 

Abbaye  de  Saiot-Yiocent  de  Laon. 

Dux  Laudunensis  et  Prxsul  Gazo  vocalus, 
Laudibus  immensis  dignus  iacet  hic  tumulatus, 
Parisiensis  ex  Campnnia  Yilla  dat  ortum 
Cui  lucis  porium  tribtiat  Deus  et  requiei. 
Hic  Decretorum  Doclor  fuit,  et  generosus, 
CaslQS,  formosuSy  promotor  eratque  bonorum^ 
Largtis,  munificus  bumilisfuil,  aique^ttielMp 
Facundus,  lœtus,  sapiens,  inbonesta  perosus» 
C  ter  eum  mt//e,  septemque  decem  sociatis^ 
Danl  praescirc  salis,  dum  vivere  desiil  ilU. 
Ambrosii  festo  migrauit  fine  dieî^ 
Cnm  pielale  Dei  sint  cœli  gaudia  prœsto. 

XII. 

Gérard  Le  Blanc,  cardinal  de  Sainte-Sab 

A  Rome,  église  de  Saint- Jean  de  Latran. 

Qiiisquis  ad  altare  vcnies  hoc  sacri/icare. 
Qui  vel  adorare  mi  Gerardi  memorare, 
Ortu  Parmensis,  et  Ponlilicis  Sabinemis. 
Hoc  altendat  homo,  per  Tunus  qnid  sibi  promo»' 


GLU  D*EPIGRAPHiE. 

niide  stitfitM,  el  transiiuus  quasi  fumui, 
I  dëèunt  Ciaecomus,  Auberiuêf  aiiique  Car- 
Rwrj^œ  iUuêiratores,) 


au 


ses 


XIII. 

GerberQf  reine  de  France. 

n^BOined'Aiirillic,  depuis  souTeraia  pontife. 
iipe  9aia  rebua  specieque  beata^ 
<nMl«9  fidei  pieuie  probata, 
lista  FraneU  Gerberga  vocala^ 
n  fflto,  sed  carne  satis  decorata. 

XIV. 
GmUhierf  évique  de  Langret. 
JLTégliaedesQiartreax  de  Logoi. 

m§mieu%  sapiens  ac  mente  pwiicui^ 
i  GaUheruêf  patiens,  humilis  quoque, 
iltaiCAnsltmanet  hicque  sepultus.  [veruêf 
waimuit,  templum  pariter  dedieauU^ 
ifctfMly  Miindum  stercas  refmlauU. 
Inde  fuit  factas;  terrestria  sprent/, 
im  ienmiit  in  qoo  cum  pace  quieuit^ 
Umo  cenieno  ieptuageno 
kmo  migranit  corde  sereno 
erOy  octavo  pleno,  id  est  complelo  atque 
atqoe  adeo  currente  jam  1179,  ut  inani 
ixentar  qui  epitaphium  publicis  quibusdam 
itis  et  chronico  Benigniano  adversari  eii- 


XV. 

\  CJholetf  cardinal  de  Sainte-Cicile. 

A  Saint-Laden  de  Bauvais. 

18  êiitef  et  pensa  quantus  fuit  iste^ 
n  fmlcruM  cernis  fulgere  ieputcrum. 
sob  petra^  quam  signant  subdita  metr'' 
fiori»  vis  se  diffundit  odom, 
lioc  tnmnUo  venerabiiis  ossa  loannig 
Mtdo  decorati  pioribus  annis. 
e§atmM  fuit  indytus  atque  probatus. 
ni  Cordiit  cuius  mens  nescia  sordis^ 
ramcorum^  decus  orbis,  formaque  morum^ 
tMlomniy  constans  ultor  vitiorum, 
et  Legum  professer  erat  generalis. 
tm  Regum  consui  bonus  et  specialU. 
l  ad  fietum  pietas  recolendo  Choleium 
a  delitum  fontem  pietate  repletutn, 
id  feàiti  f  y'ïisB  reserans  iter  isii 
egi  Christi  cbarismata  subripuisti, 
et  munduSf  verax  fuit  atque  fidelii 
in  c€bU$^  quia  nunc  sibi  nemo  secundus 
epromoi  octo  de  mîHe  treceiuii 
Nimoi  quarto  lux  est  morienti$. 

XVI. 

(Antre.) 
UipuUa  latet  orbis  fulgida  Stella, 
l^are  régie  haec  fuit  aucta  in  honore. 
DicnoNN.  d'Epioraphie.  I. 


Francîa  LêffotuM  sascepit,  eum  sibi  gratum^ 
Formam  olrfiiliftfi,  Francorum  nobile  êciUum  : 
Hic  Tir  compoêitui.  Tir  verax»  Tirqne  perittu, 
lustuSy  magni/icuê,  Regum  specialis  amietu 
Ergo  ïïèeem  plores  praedari  Patris,  et  oreê 
Ut  post  bos  Flores  fructus  capiat  meliores. 

XVII. 
Jean  de  Dormans^   cardinal. 

é  Aox  Chartreox  de  Paris. 

Dormit  bic  I.  de  Dormano  : 
Gbristo  felix  est  oblatus; 
Corpus  linqnens *mtHu/o  vano^ 
Sob  marmore  lumulaïus. 
Tu  dcTOti  Patris  huiui 
^    Rex  gloriœ  lES  V  Chrisle 
Animam  suscipe  :  eujus 
Corpus  tegit  lapis  i$te. 

XVUI. 

HugueSf  archevêque  de  Lyon. 
EpiUpbe  par  Baodry,  archevdqne  de  Dole. 

Post  Lugdinensis  Praesnl,  prius  Hugo  Diensi*, 

Magnus  Romanœ  filins  Ecclesiœ. 
Quem  sibi  Legatum  Romanus  Papa  royauii^ 

Ad  Synodum  Teniens  proh  dolor!  occubuii. 
Virtutum  cellamt  diuini  nectaris  aulam^ 

Hac  tomulauit  humo  SegusiemU  homo 

XIX. 

Epitaphe  du  pape  Jean  XV. 

A  régllse  Saint-Pierre  à  Rome. 

Clanditor  bec  tumule  venerabiiis  ille  loannes. 

Qui  Legis  sacrae  diffundere  nouerai  amnes^ 

I':gregiu8  Doctor  Tcrbo  quaecumque  docebat, 

Moribus  et  Tita  tribuens  exempla  gerebat. 

llunc  a  Canonid  destriclo  iure  rigorii 

Non  timor»  aat  locruro»  non  gratia  flexit  amoris. 

Det  Deus  aetemus  cœlorum  lu  mine  pa$ci 

Gui  dat  Roma  mori,  dederat  bene  gaudia  nasei. 

€um  Tir  iste  obiit,  si  tîs  agnoscere  verum  : 

Septima  lox  Jfat;  fuit  illi  meta  dierum, 

XX. 

Jean  de  Sacroboeco. 

Aux  Mathorins  de  Paris. 

De  Saerodosco  qui  Compittista  loannes 
Tempora  discernit,  iaeet  bic  a  tcmpore  raptus. 
Tempore  qui  tequerisy  roemor  este  quod  tnorieriê. 
Si  miser  es,  plora  !  miserans  pro  me  precor  ora. 

XXI. 

Abbé  Naialis. 

Par  Baudry*  abbé  de  Bourgeoil. 

Abbas  Natalh  bas  JSdes  amptifieitrêt. 
Et  nouiter  factas  Urbanus  Papa  sacrarat^ 

12 


W5  CLU 

Cum  Mcotae  tuum  Deus  accersiuit  alumnum. 
Cui  dedh  seiernam  solemnî  ninere  somnum. 
Hic  modo  Ndtalii  pro  câtne  iacel  cineratus 
Cui  noceat  noUas  pro  carnis  sorde  reatu$. 


XXII. 

(Aotre.) 

Abbas  Nataliiy  flos  Âbbalum  specialis. 

Signal  quid  sit  homo  factus  humus  sub  humo. 
Tir  capilis  cant,  meriti  vir  sanclus  opimi, 

litiic  viuens  late  praefuit  Eecleriœ. 
Defuncius  vero  sacris  banc  ossibus  ornai, 

Quae  lamquam  nolrix  confouet  isle  lapis 
Hic  Nieolai  libi  seruus  dénotas  adhssft, 

Idcirco  $erui  duuc  memor  esio  tui, 
Chriito  coramenda,  qncm  mundo  Chriitus  ademil 

Huncque  palrocinn  iure  tuere  tui. 

XXIII 

Nicolas f  cardinal  de  Prato. 
Aqx  Dominicains  d*Avigoon. 
Eloquinm^  bona  vila  virerUf  discrelio  fulta^ 
Coniiliunif  doclrina  vigens,  prudenlia  tnit/la, 
Isia  $Uent;  hic  illa  docent,  sunl  cuncla  tepulta. 
Tirginis  a  parlu  in  numeratis  roilfe  treeentis 
Annis  hiidenk  uno  quartisque  Katendhf 
Qucm  genuil  Pralum,  Spoletum  Pontificalum, 
0$tia  ouem  dédit  Romano  Cardîue  produit. 

XXIV. 

Nieol€u,  évéque  de  Troffes. 

A    Notre-Dame. 

Anno  milletio  bîs  centenoque  noueno 
Cum  sexageno  sub  AprUis  lempore  pleno 
Prae  Marci  feêto^  ta  qui  legts  haec  memor  e$to» 
Quod  iinquens  miiiiifiim,  miserom  nimis,  et  mori^ 

Praesol  TrecensU  Ntcolaus,  sede  Briensis     [bundum 
Fons  Decretorum,  patri»  lux,  forma  bonorum 
Annis  terdems  numéro  iunciis  sibi  unis 
Mobilis  Artiua^  patria  praefulsil  influa; 
Yos  qui  transitiez  totiesque  tenilii,  et  itis 
Id  prece  tos  sitis,  quod  Chri$tu$  sit  sibi  mitis. 

XXV. 

Eudes  de  Sully^  évéque  de  Paris. 
Dêds  le  chceur  de  la  sainie  Vierge. 

QQemCitliednedecorauiilH>uor,qaem  sanguisontfiif, 

Quem  niorum  gnuiUs,  hic  iacel  Odo  mUm. 
Praesulis  huius  eral,  quod  habenl  haec  tempera  rare. 

Mens  sincera,  manus  munda,  pudica  caro. 
Lenibus  hic  tenis,  loga  nudis,  vicias  egenis 

Vila  fuit  /«ufiiii  Clara,  pudica  senis. 
Bis  Sexcenteno  Chriai  qiiarloque  bis  aimo, 

Tredecimo  UH  transyi  Odo  die. 


DlCTlOMNAmE 


GLU 

XXVI. 
M.  Pierre. 

Par  Philippe  de  Bonne-EspéraDce. 

Lucifer  occubuil  slellse  radiale  minores, 
Cuius  vos  radius  hebetabgt  ut  inferiores, 
Ulius  occasu  tandem  venislis  ad  ortufn, 
Maufragioque  lulii  vestr»  ratis  anchorft  pofHÊÊ. 
Maiurus,  docilis,  pius»  egil,  praMulit,  emic, 
Cursum,  ius,  cœlum,  lempore,  Icge,  fide 

XXVII. 

Pierre  de  Saint-Victor. 

Au  cloître  de  Saint-Tidor,  k  Paris. 

Hac  iacet  in  tumba  simplex,  humilisque  co/iiiitl«| 
Utque  fluens  unda  sua  mors  fuit  hic  gemehunéa. 
Salicibus  natus  Abbas  Petrus  est  vodlaius, 
Moribus  ornaius,  pius,  omnibus  et  bene  gratus, 
Petrus  erai  petra,  lacrymosaque  dia  pharelta. 
Tu  super  hune  plora,  frater,  Domînam  simul  or 
Omnibus  absque  mora  det  vt  alria  fellciora. 
Mille  trecenteno,  tribus  auciis,  octuù^o 
Papa  Peirum^  Marce,  cœli  liM  îùngîs  iii  arce. 

xxvm. 

Pierre  architecte. 

A  Saint-Germain  des  Prés^k  Pans. 

Flos  plenus  morum  yiueus  Doclor  lAttomomm^ 
Musterolo  natus  iacel  hic  Petrus  tumulatus  : 
Quem  Rex  cœlorum  perducat  in  alla  polorum. 
Ghrisli  milleno  bis  centeno  duodeno 
Cum  quinquageno  quarto  decessit  in  anno. 

XXIX. 

Pierrcj  évique  d*Ancône. 

Au  chœur  de  Notre-Dame  de  Paris. 

Hic  iacet  in  cella  Petrus  cognomioe  BeUa 
Pertica,  perplacidus  Tcrfois  factis,  quoqfle  /ItffS, 
Miiis,  veridicus,  prudens,  humilisque,  pfàditÊS, 
Legalis,  ptanus,  Telut  aller  Justinianks. 
Summus  Doctorum,  ceriissima  re^fOdâ  lilortiii. 
Parisinorum  Decanus  Canonieorum. 
Auiisiodorica  digne  sumpla  sibi  sede 
Tempera  post  modica  carus  secesslt  ab  mde 
Annis  sub  mille  ter  C.  septem  simol  ittê 
Sulpiiij  festo  migrauit  ab  orbe  motèsto 
Del  sibi  solamen  Spiritos  almu€.  Amen. 


XXX. 

Epitapke  d'wn  nommé  Piefre. 

A  Saint-MÉHin  Sn  Champs  de  Paris. 

Qvi  legis  hoc  metii  cognoscas  quod  pelra  Petrum, 
isia  legil  iuuenem  tempoi^,  mente  senem. 
Hic  mundi  fœcem  eonteknpsif  àmore  scolarum, 
Susiinuitque  meem  fados  sectatof  earum. 


OLO 
XXXI. 

Epiiaphe  du  cardinal  Pierre  Damien, 

Par  lui-même.. 

Qvod  nunc  es,  fuimui  :  es  qiiod  sumus  îpse  futurm 

Hit  sit  uuUa  fiàeê  qu»  periMira  ttdes. 
¥niiola  sineerh  pnrcurront,  somnia  veri$, 
Saccedanl  kreuibus  saecula  temporibus, 
Ime  niemor  morfît,  qoo  seroper  viuere  po$$ù, 

Qoidqiiid  adest  irantU  :  quod  manet,  ecce  venU  : 
Qoain  Jbeiie  j^ramiUi^  qui  te,  maie  Munde,  reiiquH, 

Mente  prios  cantiquam  tibi  carne  mon. 
Gofica  tmreniê  praefer,  mansura  caducU, 

McDS  répétât  proprium  libéra  pnncfpttim. 
Sfuîm  afia  |»0laly  qao  prodit  fonle  recurral  : 

S«b  aedcqndol  quidquid  id  îma  grauai, 
Sk  iieaar»  oro,  mei,  dneres  pius  aspice  Pétrie 
Cam  fntz  com  gonita  die  ;  sibi  parce  Deu$. 

XXXII. 

Pierre,  étique  de  Noyon. 

Eglise  Notre-Dame. 

Mmiom  Praisol  Peines  iaoet  hic  lomulatus, 
^  QBODdam  Franeorum  Philippo  Rege  creatu$, 
:  *  Citios,  fonnosics,  fustus,  mlUs,  generotm. 

Trans  mare  deuote  fuii  hic  cum  Rege  nepote 
i    Lvœ  tua  remeans,  Dionyst,  transijl  anno 
^^    Bb  sexcenteno  quinquageiiô  minus  vno. 
^  ftû  legis  eadeniis,  intrînsecus  aspice,  flùra 


D'EPIGEAPUIE.  CLU 

At  tua  magna  /ides  centum  Rainaide  Calories 
Longe  praecessit,  iustiiiaeqiie  teuor 

*n  faclis  a/acer,  in  verbis  promptus,  et  acer; 
Tu  decus  in  clerOf  lu  pecus  in  populo. 

Ecce  iaces  madico  Eainalde  solulus  in  amro: 
Omnipotens  veniam  det  tibi,  cuius  eges. 


S6a 


Soiiis  aut  eUiuê  Teoiet  iUm 


kora. 


XXXIH. 

Philippe  de  Maisières. 

Aux  Célestins  de  Paria. 

QtI  bella  êeeuius  pbgas  nondi  perluitramâp^ 
ElTanis  alUeimê  aitas  aedes  frequentando, 
IhMus  induiui,  detîcijs  mhœrendOt 
Nooc  pukûs  efecluê  aub  tomba  tubam  expecio. 

.  XXXIV. 

Raoul,  évéque  d*Arrùs 

dvem  sculpta ra  premit  Praèsul  Regale  redemtl, 
Hon  facit  AniUtes  discretos  Oiors  tua  tristeSf 
Ikm  cceli  ciuU  meriiorum  pondère  vt'uti. 

XXXV. 

Rançon f  évéque  de  Clermonl. 

Gioliiiet  hic  tumulus  Ranconiê  Praesulis  ariu$; 
FnefuU  Aruemis  annis  fere  bis  duodems, 
Tenpore  et  Henriei  Régis  sibi  semper  amiei 
TnoÈiûii  Octobri*  ter  quinis  nempe  Calendie, 

XXXVI. 

Clerc,  nommé  Reginald. 
Scripta  soient  veterum  mores  eflerre  Catonum, 
Mirandos  noslris  temporibusque  $ui$. 


XXXVll. 

5.  Regnobert,  évêque  de  BayeUx. 
(InChasoe,  tom.  IIlHistor.  pag.  Ils.) 
Hic  Reynobertus  sanctus  nrcet  inlumulalus 
Baioeenns  onus  qui  rexit  Ponlifieatuê. 
Hugo  bonus  Praesul  praesens  J'uit  ad  releuamem. 
Qui  dormitat  ibi,  reperit  de  febre  leuamen, 

XXXVIII. 

Etienne,  chancelier  et  cardinei. 

A  Saiot-Jean  de  Laon. 

De  Suisy  natus  Slephanus  hic  est  tumulaiuSf 
Qui  se  gessii  iia  viuen'do,  quod  ArchileuUa 
Brugemis  pridem,  mox  Gancellarius  idem 
Aolae  Regalis  fuit,  inde  Cardiquenalis. 
M.  semel  et  G.  1er,  V.  bis,  semel  L.  nece  teter 
Fftctns,  decesêit  Decembri,  cuf  refuieêck.         * 

XXXIX. 

Vgolin,  jurisconsulte. 
A  Saint-Yietor,  près  de  Bologne. 

Transiit,  vt  viuat,  mundans  Legis  alumimu, 
Mors  sit  ei  requies,  vltlma  Viia  Deus. 

Vrbis  honor,  mundi  spéculum,  iacet  hic  Ugolimu 
Spiritus  astra  tenet,  corpora  signât  humus. 

Mors  voluit  Mundnm  sob  certa  lege  teneri  : 
Nam  cinis  est  hodie,  qui  fuit  ignis  heri. 

XL. 

Hugues  de  Saint-Thierry. 

DansfégUse  de  Lyon,  auparaTant  dans  la  cathétfrile 

d'Orviôle. 

Ecclipsin  paiitur  sapientia,  Sol  sepelUur 
Felici  fine,  sanctœ  quoque  Cardo  Sabinœ 
Iste  fuil,  per  quem  paluil  doctrina  Sophiœ 
Praeco  Dei,  doctor  fidei,  citharista  Mariœ. 
Hugo  sibi  nomen  et  Cardo  Presbyter  omen, 

hio  alia  solula  oralione   vide  apud  Auberium 
aliosque.) 

XLI 

Héloise. 

Hoc  tûmulo  Abbafissa  iacet  prudens  Heloissa 
Paraclilum  statuit,  cum  Paraclito  requiescit. 
Gaudia  Sanctorum  sua  èunt  super  alla  polorum. 
Nos  merilis  precibusque  suis  exaltet  ab  imis. 


M7 


COI 


DICTIONNAIRE 


COU 


S6(. 


XLII. 
Le  cardinal  Henriy  abbé  de  CUeaux. 

1163, 17  May. 

Au  monastère  de  Clainraux. 

S^iacet  huic  lapidû  quondam  notissimus  Orbif 
Abbas  Henricus  Romano  Cardine  dignus, 
Lubrica  qui  vani  conlemnens  gaudia  mundi 
Terris  membra  dedit^  cœlis  animamque  remisit. 

COBHAM,  près  Rochester,  en  Angleterre. 

I. 

Epitaphes  de  VEglise. 

Jean  de  Cobbam. 

Vous  qe  passez  îcy  entour 

Priez  pour  Talme  le  corlays  \iandour 

Qe  Johan  de  Cobbam  a  voit  a  noun 

Dieux  lui  face  (e)  octray  pardoun. 

Que  trespassa  lendemain  deseint  Matbi  (eu) 

Le  puissauDt  otrie  a  demanoir  ove  (u) 

Luy  en  Tan  de  grâce  mil  cccl  qalre 

Ces  enànis  mortels  fest  abalre. 

IL 

Kpitilfae  de  sa  première  femme,  Jeanne  de  Beauchamp 

Dame  Jone  de  Cobbam  gist  Icy 
Dieu  de  sa  ailme  ayt  mercy 
Qi  pur  Talme  priera 
XI  jours  de  pardon  avéra. 
(Sépulcral  monuments^  I,  pages  105, 106.) 

Eglise  du  collège. 

III. 

Tbomas  de  Cobbam  (frère  de  Jobn)  enterré  dans  l'église 
du  ooUége  qu'il  avait  fondé  à  Cobbam,  mort  en  1367. 

Yous  qe  par  ici  passetz 

Pour  lalme  Tbomas  de  Cobbam  prietz 

Qc  trépassa  la  seynt  Tbom  le  aposire 

(Le)  Tout  (puissant)  lui  oltrie  a  demeurer  en   com- 

En  Tan  de  grâce  mil •      [panie  le  vostre 

Le  baut  Trinité  lui  soit  defender  d'inferne  abisme  : 
Et  icy  gist  Dame  Maud  de  Cobbam  qe  fust  le 
femme  de  Sire  Tbomas  Cobebam  que  delly  a  ix 
four  de  averil  Tan  de  grâce  m.  ccc...  m  Rie.  ii. 
{Sépulcral  monuments^  I,  123.) 

COIRE,  en  Suisse. 

Inscription  trouvée  en  1530. 

Divx  Helenœ 

Nobilissimœ  ac  venerabili 

matri  D.  N.  FI.   Yal. 

Constantlni  pii  Felicis 

victoris  semper 

Augusti 

M.  Avidius  Priscus 

proc.  bered.  in.  Dalmatia 

D.  N.  M.    Q.  ejus. 

{Cardinal  M A\,  239,  2. 


COLOGNE,  sur  le  Rhin,  au  royaume  d^ 
Prusse. 

I. 

Sur  le  mur  de  Viglise  paroissiale  de  Smnt^ 

Pierre, 

.    «    T.  F.  imperaUiribus  nostris 

.    .    sio  FI.  Arcadio  et  FI.  Eugenio 

.    •    1.  conlapsam  justu  Tiri  d. 

•    •    fis  comitis  et  Instantia  V.  C. 

•    •    mitis  domestioorum  et 

gus  ex  integro  opère  faclund. 

•    .    it  magisier  Praelins. 

{Cardinal  Mai,  SS»,  h) 


•    • 


n. 


.> 


Chapelle  Satnt-Eratmsn  - 

S.  Evardus  me  fecit. 

Quicumque 

bunc    locum 

destruere  voluerit, 

ira  bel  feriatur. 

Et  nemldgsul  iaoeat 

{Cardinal  Mai,  122,  l.y 

Gelenius,  deAdm.  fnagn,^  Col.  Agripp.f  p. 
2T7,  lit  œtemœ  maledictionis  subjaceai. 

m. 

Eglise  de  Saint-Cunibert. 

Epiuphe  de  Jean  Fitzer. 

Hospes  sta  pauUum,  quod  deico  pellege,  quoius 

Ossua  sont  isteic  maistissima  consita,  raptom 

Veitae  ejus  moltum  doctae  fleuere  Camœns. 

Heicce  touam  erodiit  Praeses  Moutane  inueutam 

Et  sacra  Tboulogis  nactus  diademata  clerom. 

Atque  gregem  Cuniberle  tuum  rexit,  docuitque. 

Sceiius  erat,  nûquam  leuis ,  baut  malu,  dodo,  I- 

Commodu,  loustiliae  custos,  amhter  honesti.  [deii, 

Ingenium,  quoi  nulla  roalum  ienTeotia  suant. 

Sarcophage  boc  illum  Collegae  deposierunt. 

Mens  Diuom  endo  domu  perpes  hdtatur  in  coois« 

Tbomanae  exequias  memores  iuere  Camœnae 

Carminis  bas  olli.  Hoc  volul,  ne  nescius  esses. 

(Labbe,  Thés,  epist.^  p.  i03.) 

COLONIOLA,  dans  le  territoire  de  Vé- 
rone, royaume  Lombardo-Vénitien. 

DD.  m,  FI.  Yalen- 

tiniano  et  FI.  Vaieo- 

ti  divinis  fratribus 

semper  augg. 

{Cardinal  Mai,  264,  t;  Grctbr,  285,  lOr 
Maff.,  Ver.  ///.,  t.  IV,  n"  W  ;  Pantih.! 
AA.  Ver.,  p.  226.) 

COMACCHIO,   en  latin  Cymachum,  dans 
les  Etats-Pontificaux,  près  de  l'Adriatique. 

Inscription  du  clocher  de  la  grande  églises 

^  Tëm.  dn.  FeK.  T.  RTb.  ari$.  sce  eccl. 
Kar.  cdf.  Yiiiceniius  prima 


CON 

^  tSS.  sci  Cassianici  cum 
primû  édifie,  per  indic.  YI.  ^ 


DtlPIGRAPHIR. 


\ 


\ 


felid. 
(Cardinal  Haï,  p.  207. 

CONDÉ,  département  du  Nord,  en  France. 
Les  journaux  du  Nord  ont  annoncé,  à  la  date 
du  8  octobre  18UI,  la  translation  qui  a  eu 
lien  de  Wiers  (Belgique)  à  Condé  (Nord)  de 
dii-fanit  cercueils  renfermant  les  restes  de 
dirers  membres  de  la  famille  de  Crov.  Ces 
restes,  enlevés  en  1791  d*une  cbapeile  se- 

Sierale  de  la  même  église  de  Condé,  avaient 
I  conduits  en  Belgique,  et  déposés  dans 
me  saUe  du  château  de  Wrers  par  des  per- 
ioaaes  désireuses  de  les  soustraire  à  la  pro- 
fublîoii.  M.  le  duc  actuel  de  Croy  a  obtenu 
qM  eatle  précieuse  partie  de  sou  héritage 
fid  DM  rendue.  Le  transport  a  eu  lieu  avec 
il pfcis  grande  solennité.  L'un  des  cercueils 

j  mement   excité  la  curiosité  publique. 

Cest  une  botte  en  bois  de  1   mètre  2b  de 

toogueur,  sur  laquelle  était  attachée  cette 

insaBiption  : 

•  •  •  Tsabiaiis.«.]adis  dame  deMoriamez,  feme 

de  sir  Robiers  de  Condet,  seigneur  de  Marches 

et  de  Bailleul,  laquelle  irespassa  Tan  mgccxlvii, 

Uderrenier  jour  dou  mois  d^aouts.  Priez  pour 

rame  de  li. 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  singulier,  c'est  qu'une 
ouverture  qui  se  fermait  par  une  trappe  à 
coulisse  permettait  de  voir  dans  l'intérieur 
le  cr&nc  de  la  dame,  encore  garni  de  longs 
cheveux  roux. 

CONDOM,  en  France. 

Offrande  d^Algasius  ou  AgalfiuSf  duc  (TX^ut- 

taine. 

GriTée  aar  «ne  plaque  da  cvprès ,  près  de  l*autel  de  Té- 
glise  abbatiale  de  Goadom. 

Templum  Chrisle  luis  famulator  Agalsius  offert, 

bqao  se  socias  mater  et  uxor  agunt 
Toooali  e  solio  Mrfanum  illabere  niysteii, 

Et  puram  puro  irade  fldcm  populo. 
Hic  mera  perpétue  recinunt  aliaria  Christo, 

Et  calet  arcanis  nox  vigilanda  saciis. 
fflc  el  juatorum  gaudent  componier  (?)  urna 

E  transalpinis  quae  veniunt  tumulis. 
AadHtos  hic  tempio  est,  atque  ambitus  iste  sépulcre 

Qoîaquia  sanctus  adi,  quisque  profanns  abî. 

(Plus  bas.) 

Ego  Agalsius  Aquitanorum  dux  et  mater  mea  Isam* 
borgis  et  uxor  mea  Agnes  hune  locum  dedimus 
dommo  nostro  J.  G.  Salvatori  ob  peccatorum 
oostrorum  indulgentiam  parentumque  nostrorum 

lablem. 

[Cardinal  Haï,  360,  1.) 

CONÉGLIANO,  dans  le  royaume  Lom- 
birdo-Vénitien. 

Eglise  collégiale, 

M  afee  le  corps  de  sainte  Victorioe ,  du  cimetière 
de  Calliste,  en  1661. 

Fia*  Vicioriiia 
que  vixit  an,  xxu. 


CON  570 

et  meses  viii.  et  dies  xv. 

servandus  iSinite  in  pace 
patir   bene    merenti  fecit 

felie  en  pace 

s.  inn.  v.  Ninita. 

[CardinanUU  433,  6.) 

CONFLANS,  près  Paris,  sur  le  bord  de  la 
Marne  et  delà  Seine. 
L'église  de  Saint-Pierre  de  Contlans,  de  la 

Earoisse  de  laquelle  est  le  bourg  du  pont  de 
harenton,  est  un  b'âtiment  du  xvi*  siècle. 
Il  est  tout  voûté,  et  a  un  collatéral  de  chaque 
cdté,  mais  sans  abside  ou  sans  fond  en  forme 
de  rond-point.  Cette  église  est,  dans  le 
pouillé  Parisien  du  xni*  siècle,  au  rang  de 
celles  dont  la  nomination  appartient  an 
prieur  de  Saint-Martin,  et  tous  les  pouillés 
imprimés  y  sont  conformes.  Il  a  existé  cer- 
tainement une  léproserie  au  pont  de  Charen- 
ton,  et  il  paraît  qu'il  y  a  eu  aussi  un  hôpital. 

Dans  le  dernier  siècle,  il  s'est  formé  sur 
le  territoire  de  la  paroisse  de  Conflans  deux 
communautés,  l'une  d'hommes  et  l'autre  de 
filles. 

La  communauté  de  femmes  est  un  prieuré 
de  Bénédictines,  sous  le  titre  de  la  Concep- 
tion et  de  Saint-Joseph.  Il  reconnaît  pour  son 
institutrice  Charlotte  Le  Bret,  qui ,  de  re}i- 

fieuse  de  Farmoutiers  étant  devenue  pneure 
e  Saint-Thomas  de  la  Val,  au  diocèse  de 
Sens,  jeta  les  fondements  d'un  nouveau  mo- 
nastère de  son  ordre  à  Lagny,  Tan  1641. 
C'est  ce  même  couvent  qui,  au  bout  de  douze 
ou  treize  ans , .  fut  rapproché  de  Paris,  k 
cause  des  guerres,  et  placé  à  Conflans  dans 
l'hdtèl  ou  palais  de  Bourgogne,  c'est-à-dire 
l'ancien  séjour  des  ducs,  que  la  duchesse 
d'Angouléme  lui  vendit.  Depuis  ce  temps, 
ce  monastère  a  fourni  plusieurs  abbesses  à 
diverses  maisons  de  Bénédictines. 

Près  de  la  balustrade  du  maître-autel,  du 
côté  de  l'Evançile,  on  voit  un  monument  de 
marbre  orné  de  dorure,  où  repose  le  cœur 
de  Guy  de  Duras,  duc  de  Quintin,  que  l'on 
appelait  le  maréchal  de  Lorges.  Ce  monu- 
ment est  couronné  de  ses  armes.  Il  avait 
deux  filles  religieuses  à  Conflans,  savoir, 
Élisabeth-Gahrielle  de  Durfort ,  oui  a  été 
ensuite  abbesse  d'Andeceis,  et  Claude-Su- 
sanne  de  Durfort,  morte  abbesse  de  Saint- 
Amand  de  Rouen. 

François  de  Harlay,  archevêque  de  Paris, 
souhaitant  avoir  une  maison  de  plaisance 
dans  le  voisinage  de  Paris,  en  acheta,  l'an 
1672,  de  M.  le  duc  de  Richelieu,  une  en  ro- 
ture à  Conflans,  accompagnée  d'une  île  sur 
la  rivière,  et  la  fit  rebâtir  à  neuf,  puis  la  lé- 
gua à  ses  successeurs.  M.  de  Harlay  y  mou- 
rut d'apoplexie,  le  6  août  1695.  Elle  est  si- 
tuée sur  la  pente  d*un  coteau,  qui  donne 
une  vue  charmante  sur  la  rivière  et  sur  une 
vaste  plaine.  Les  bâtiments  sont  très-irrégu- 
liers,  et  d'un  goût  assez  bizarre. 

Le  savant  Antoine  Loisel,  avocat  au  par- 
lement de  Paris,  nous  apprend,  dans  la  qua- 
trième partie  de  ses  opuscules,  que  ce  que 
nous  api)elons  aujourd'hui  le  château  de 
Conflans,  était,  au  commencement  du  xvi* 


m 


CON 


CON 


171 


sMcIt-,  la  inaison  <Je  rampagne  d'un  célèbre 
avocat,  nommé  Dii-Horames,  «  qu'on  disait, 
ajoute-t-i1 ,  être  celui  qui  avait  .ipporlô  le 
premier  les  bonnes  lettres  au  barreau.  »  Il 
arail  fait  mettre  sur  la  porte  de  derrière  de 
cette  maison,  par  laquelle  il  entrait,  lorsqu'il  - 
Tenait  h  Conflans  par  le  côté  de  la  rivière, 
ce  distique  latin,  imilé  de  Térence  : 
Consequnr  ei  boc  rare  senei  quod  comitus  olJm 

Ut  ne<|ue  agri  ajt  urbis  me  saliis  capiaL 

Il  y  a  dans  Térence  : 
^  nieo  propinquo  nire  hoc  capio  commodi 
NeqDeagri,  neque  urbisodiumme  unquam  perdpil; 
Vbi  Mlias  Oeri  cœpit,  conimulo  locuni. 

{Eunuch.,  acl.  v,  lec.  vi.) 

Celle  inscription  a  subsisté  longtemps,  et 
on  la  voyait  encore  dans  les  commence- 
ments daxvn*  siècle,  lorsque  MM.  de  Ville- 
roi  étaient  propriétaires  de  cette  maison. 

Ce  fut  au  bourg 'de  Charenton,  territoire 
de  Carrières  et  Conflan.<t ,  que  Charles  V, 
régent  de  France,  campa,  lo  30  juin  13S8, 
avec  trente  raille  chevaui,  pendant  que  Pa- 
ris ne  le  reconnaissait  pas,  mais  le  roi  de 
Navarre  :  «  Et  étoit  le  corps  dudit  régent 
logé  en  l'hôtel  du  Séjour  ès-Carrières.  Et  de 
là  il  vint  au  pavillon  ,  qui  fut  fait  vers  le 
moulin  à  vent,  pour  parlementer  avec  le  roi 
de  Navarre,  le  Siuillet.  »  Des  Drsins,  en  son 
BUtoire  de  Charles  TI,  parlant  de  Charenton, 
dit  qu'en  1403,  ■■  le  tonnerre  y  abattit  huit 
cheminées,  rencontra  un  compagnon  auquel 
il  ôta  le  chaperon  et  la  manche  Hextre  de  sa 
robe,  et  passa  sans  lui  mal  faire  :  et  par  un 
trou  entra  en  la  maison  du  Dau&n,  et  en 
une  chambre  rencontra  un  jeune  homme,  le- 
quel il  tua,  lui  consumant  les  chairs  et  les 
os  et  tout. 

Le  couvent  des  Carmes  Déchaussés  se 
trouve  sur  le  territoire  de  la  paroisse  de 
Gonflans,  et  assez  éloigné  de  cette  paroisse. 
Il  est  situé  à  l'extrémité  du  village  des  Car- 
rières, prés  du  bourg  de  Charenton.  Les 
religieux  qui  forment  ce  couvent  furent  éta- 
blis dans  cet  endroit  en  1615,  nar  Charles 
Bailly,  président  en  la  chambre  des  comptes 
et  par  Chrétienne  ou  Christine  Le  Clerc,  son 
épouse.  A  côté  du  mallre-aulel,  est  une 
cnapelle,  dans  laquelle  est  le  mausolée  des 
fondateurs  de  celte  maison.  On  voit  sur  une 
base  ornée  de  marbre  et  garnie  d'une  ins- 
cription, une  plale-t'orme  a  la  hauteur  de 
six  h  sent  pietis,  sur  laquelle  sont  les  statues 
de  Charles  Bailly  et  de  Christine  Le  Clerc, 
son  épouse.  Ils  sont  h  genoux  l'un  et  l'autre 
sur  un  prie-dieu.  Le  tout  est  d'un  Irès-beau 
marbre  blanc,  et  d'une  très-bonne  exécution. 
C'est  bien  dommage  qu'un  morceau  si  digne 
d'être  vu  soit,  pour  ainsi  dire,  enseveli  dans 
les  ténèbres.  La  chapelle  qui  le  contient, 
est,  |)ar  elle-même,  assez  obscure,  et  elle  est 
d'ailleurs  placée  de  manière  qu'on  ne  peut 
y  aborder  facilement. 

(Hdbtaut  et  Magmt,  Dict.  de  Paris  tt 
de»  tnvirons.) 

CONFLANS-SAINTE-HONORINE,  h  la 
jonction  de  l'Oise  et  de  la  Seine,  nomma 


Sainti^Honorine,  \  cause  cte  la  translation 
<lu  corps  de  celte  sainie  dans  ce  lieu,  où  elle 
avait  été  apportée  de  tîraritle,  sons  le  rè^ 
de  Charles  le  Simple.  L'église  a  d'abord  âtf 
titrée  de  Notre-Daeae  :  on  veut  qu'elle  aitéU 
surnoraméo  des  Ardents,  peut-être  k  ctosa 
de  quelque  concours  du  peupla  daos  U 
temps  que  ta  maladie  des  ardents  rtoia, 
c'est-à-dire  au  x"  siècle.  Ce    n'était  alon 

Îu'une  chapelle;  mais  les  seigneun  da 
eaumont-sur-Oise  ayant  eu  la  ddvolioQ  di 
bâlir  une  église  plus  spacieuse  au  \i'  siècle, 
et  de  faire  venir  à  Conflans  des  moines  de 
l'abbaye  du  Bec,  pour  y  demiMirer,  il  se  Bt 
alors  une  seconde  translation  du  corps  de 
sainte  Honorine,  de  la  vieille  chapelle  enta 
nouvelle  église,  à  laquelle  assista  saint  Au- 
selme,  abbé  du  Bec,  et  depuis  arclievâquede 
Cantorbéry,  avec  Geoffroy,  évéque  de  Pa- 
ris, c'est-à-dire,  entre  les  années  1079*1 
1087.  Il  se  Qt  un  grand  nombre  de  inira^Jes, 
et  l'on  réclamait  particulièrement  CPlte  saisie 
au  sujet  des  captifs  ouprisonnlurs.  Sa  chisse 
est  élevée  derrière  1  autel  de  l'i^jjlise  du 
prieuré  :  elle  est  couverte  de  plusit-urs  pla- 
ques de  cuivre,  et  autres  de  bas  argent. 

(Hdrtaut  et  MiGNT,  Dictn  de  Psrû  et  ém 
environs.) 
CONQUES,  département  de  l'ATeyron,*aa 
France. 
Vers  1060.  —  Eglise  de  Sainte-Fou  à  Vabbam 

de  Conques  {Ordre  de  Saint-BenoU). 
Hic  eal  abbas  silus  «liviaa  lege  peritui 
Vir  domino  graïus  de  noniine  Bego  vooiDS 
Hoc  peragens  clausirum   quod    versus    iMdil  i 
Sollerti  cura  cessil  el  aliera  plura  [ausinn 

IIiC£St  laudandus  per  secla  vir  venerandus 
Tivat  io  xternum  rcgcm  lauilandn  sapernnm. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  278.) 
Extrait  d'un  Rapport  adressé  au  Miniêtrfdi 

Vlntéritur,  sur  l'abbai/a  d»  Conqtut , 
Par  M.  P.  Mi^nmÉE, 


L'abbaye  de  Conques,  de  l'ordre  de  Saiafr- 
Benoit,  fut  fondée,  dit-on,  vers  la  fin  ia 
Ht*  siècle  dans  une  espèce  de  désert,  BU  ait 
lieu  des  plus  âpres  montagnes  du  Bouei^iie. 
Si  l'on  en  croit  ses  historiens,  elle  fut  suc- 
cessivement ruinée  par  les  Ariens,  puis  par 
lesSarrazjns  (730),  et  rétablie  autant  de  foie, 
d'abord  par  Clovis,  puis  par  Pépin,  roi  d'A- 
quitaine. .Mais  ce  nesl  pas  l'histoire  delà 
communauté  dont  i'ai  à  m'occuper  ici,  je  n'é- 
tudie que  celle  ou  monument,  pI  il  parait 
bien  constaté  que  l'édifice  que  nous  voyons 
aujourd'hui  fut  construit  jjresque  en  entier 
au  coinmeneement  du  xr  siècle  par  las  soins 
de  l'abbé  Oldaric  (1030-1060). 

Le  bourg  de  Conques,  pre^^que  inaoces- 
sible  pendant  une  partie  de  l'hiver  en  raison 
de  la  diflicullé  des  chemins,  s'est  élcTé  m»* 
tour  et  sur  l'emplacement  de  l'ancienne  ab- 
baye, dont  toutes  les  dépendances  ont  dis- 


GON 


D^EPItiRAPHIE. 


CON 


874 


De  après  Tautre  ,  quelques-unes  fort 
ent.  L'église  seule  s'est  conservée 
paroisse;  elle  est  située  sur  un  ver- 
rémement  roide,  ayant  sa  façade  oo 
e  tournée  vers  une  vallée  étroite , 
ofonde,  qui  sépare  deux  murailles 
ers  presque  verticales.  On  ne  pou- 
isir  un^  retraite  plus  mélancolique, 
convenable  à  des  âmes  pieuses  qui 
it  fuir  le  monde. 

le  de  Conques  paraissant  avoir  servi 
èle  à  un  certain  nombre  de  monu- 
ont  j^aurai  bientôt  occasion  de  vous 
ir,  son  architecture  mérited'élre  étu- 
nme  un  tvpe.  En  offet,  si  Ton  se 

les  grandes  richesses  de  cette  ab- 
ts  vastes  connaissances  et  les  rela- 
■Mtaes  de  ses  moines ,  on  peut  pen- 
^  la  système  qui  présida  à  sa  cons- 
Itat  comme  Texpression  complète  de 
I  une  certaine  époque  et  dans  une 
province  :  ce  dut  être  le  dernier  mot 
itedes  de  la  France  centrale  dans  la 
I  moitié  du  xr  siècle. 
an  Oçure  une  croix  latine  terminée 
ir  trois  absides  semi-ciiculaires  (1). 
rges  que  la  nef,  les  transsepts  sont 
f  comme  celle-ci  et  comme  le  chœur, 
divisions  longitudinales  par  des  ar- 
irmontées  de  vastes  galeries  qui 
t  toute  rétendue  des  bas-côtés.  Deux 
s  s'ouvrent  sur  chacun  des  croisil- 
transsept;  toutes  les  deux  tournées 

l'une  très-grande  s'appuyant  au 
'autre  d'un  diamètre  moitié  moindre 
mité  du  croisillon.  Trois  portes  dou- 
és dans  l'église  :  la  première  à  TOc- 
livisée  en  deux  vantaux;  les  autres 
dans  le  mur  occidental  des  trans- 
fort rapprochées  de  la  nef.  A  l'inter- 
ies  transsepts  s'élève  une  coupole 
e  tour  octogone  ;  deux  autres  tours 
lauquent  la  façade  occidentale. 
n,  les  piliers  de  la  nef  représentent 
Ss  flanaués  alternativomont  surtou- 
faces,  les  uns  par  des  colonnes,  les 
ir  des  pilastres.  Ceux  des  transsepts 

partie  occidentale  du  chœur  n'ont 
colonnes,  et,  suivant  une  pratique 
nérale ,  tout  l'hémicycle  du  chœur 
ur  des  colonnes  isolées  (2).  On  ob- 
que  les  piliers  qui  supportent  la 
au  centre  de  l'église  sont  beaucoup 
is  que  les  autres,  et  de  plus,  renfor- 
ce point ,  par  le  rapprochement  des 
le  la  nef  et  du  chœur.  En  eifet,  In 
les  collatéraux  des  transsepts  est 

que  celle  des  arcades  de  la  nef  et 
VTf  et  l'alignement  des  piliers  du 
t  a  déterminé  celui  des  piliers  qui 
ent  ia  coupole.  Telle  est,  je  crois, 
>Ie  raison  de  ce  rapprochement  des 

e  expression  n'est  pas  exacte  pour  Tabside 
iont   ia  courbe  décril  presque  les  deux 
cercle;  elle  a  la  forme  d'un  fer  à  cheval 
ses  extrëmiics. 

ot  faire  une  exception  pour  le  pilier  qui 
H  hémicycle  ;  il  est  carré  et  flanqué  sur  ses 
minces  colonnetiès  engagées. 


piliers  au  centre  do  l'église.  D'abord  j  étais 
tenté  de  supposer  à  l'architecte  l'intention 
de  donner  ainsi  une  plus  grande  résistance 
aux  bases  de  la  tour;  mais  après  un  examen 
plus  attentif,  je  n'y  vois  plus  qu'une  espèce 
de  hasard,  résultat  forcé  de  la  différence  de 
largeur  entre  les  collatéraux  de  la  nef  et  ceux 
de  la  croisée. 

Nulle  part  dans  l'église  on  ne  voit  d'ogi- 
ves, et  toutes  les  arcades,  bien  que  très-re- 
marquablement élevées,  sont  en  plein-cintre. 
Dans  la  nef  et  le  chœur  les  voûtes  sont  en 
berceau  :  elles  sont  d'arêtes  dans  les  bas 
côtés,  partout  renforcées  d'arcs-doubleaux 
très-épais.  Les  voûtes  des  galeries  supé- 
rieures décrivant  un  quart  de  cercle  servent 
en  quelque  sorte  d'arc-boutant  aux  voûtes 
de  la  grande  nef,  car  leur  sommet  aboutit 
nrécisément  à  la  naissance  de  ces  dernières. 
Isolée  et  accidentelle  pour  ainsi  dire  dans  le 
Rouerjgue,  cette  disposition  va  devenir  ca- 
ractéristique dans  toutes  les  églises  romanes 
de  l'Auvergne.  Je  n'ai  pas  besoin  d'ajouter 
que  ces  voûtes  n'ont  subi  aucune  répara- 
tion. Construites  avec  le  plus  grand  soin,  de 
schistes  fort  durs  noyés  dans  un  excellent 
béton,  et  épaisses  à  /a  clef  de  plus  de  0*  50, 
malgré  le  délabrement  de  la  toiture,  elles 
m'ont  paru  avoir  très-peu  souffert  jusqu'à  ce 
jour. 

Les  galeries  s'éclairent  par  des  fenêtres 

f)ercéesdans  les  murs  latéraux.  Du  côté  de 
a  nef  elles  présentent  de  grandes  arcades 
géminées  (1).  Point  de  fenêtres  au-dessous» 
et  les  arcs-doubleaux  de  la  voûte  s'appuient 
aux  colonnes  engagées  qui  séparent  ces  ar- 
cades. Aujourd'hui  les  fenêtres  de  la  gale- 
rie étant  bouchées  ,  la  nef  est  un  peu  obs- 
cure, car  elle  ne  reçoit  de  jour  latéralement 
que  par  les  fenêtres  basses  et  étroites  des 
collatéraux.  Mêmedisposition  danslechœur, 
mais  elle  se  modifie  pour  la  ()artie  semi- 
circulaire  du  chevet.  La  galerie  s'abaisse 
brusquement  de  moitié  de  sa  hauteur  :  au- 
dessus  il  y  a  trois  fenêtres  séparées  par  qua- 
tre arcades  aveugles,  répondant  les  unes  et 
les  autres  aux  arcades  inférieures  du  chevet 
et  à  celles  de  la  galerie  (2). 

Au  lieu  d'une  galerie  pour  réunir  l'étage 
supérieur  du  chœur  à  celui  de  la  nef,  il  n  y 
a  au  sud  et  au  nord  des  transsepts  qu'un 
passage  étroit,  une  espèce  de  corniche  sou- 
tenue par  une  rangée  de  consoles  historiées 
comme  celles  que  j'avais  observées  dans 
l'église  de  Figeac.  A  l'occident  de  la  nef  on 
trouve  une  disposition  pareille,  en  sorte 
qu'oiupeut  faire  le  tour  de  l'église  sans  des- 

(1)  La  séparation  entre  ces  arcades  est  marquée 
par  des  piliers  sur  lesquels  se  prolongent  des  colon- 
nes partant  de  Paire  de  la  nef  et  montant  jusqu*aux 
retombées  des  arcs-doubleaux.  Là  ou  entre  les  ar- 
cades inférieures  il  y  a  des  pilastres ,  ils  sont  sjur- 
montés  par  des  colonnes  encagées,  dont  la  base  est  à 
la  hauteur  du  plancher  de  la  galerie.  Rien  de  plus 
gauche  que  T^gustement  de  ces  pilastres  avec  les  co- 
lonnes qui  les  surmontent. 

(2)  Les  arcades  de  la  galerie  sont  simples  dans  le 
chevet  :  partout  ailleurs  elles  sont  génnnées,  divi- 
sées par  des  colonnes  accouplées  suivant  une  ligna 
perpendiculaire  à  l'axe  des  galeries. 


S79 


CON 


DICTIONNAIRE 


CON 


3 


ranceque  personne  ne  saurait  être  mal  reçu 
en  sa  compagnie.  Rien  de  plus  naïvement* 
comique  que  ces  deux  figures. 

Les  personnages  qui  composent  les  diffé« 
renls  groupes  n'occupent  pas  tout  l'espace 
de  la  seconde  zone.  Ils  sont  placés  sous 
deux  espèces  de  frontons,  et  les  intervalles 
du  fond  (entre  les  frontons  et  le  haut  de  la 
zone)  sont  remplis  par  des  anges  de  propor- 
tion plus  petite  et  dans  différentes  attitudes, 
la  plupart  tenant  des  banderoles  qui  portent 
les   noms   de   Vertus  Théologales  :  fides. 

SPES.     GARITAS.     CONSTANCIA.     VMILITAS     (sic). 

Sur  la  môme  zone,  mais  de  l'autre  côté,  c'est- 
à-dire  à  la  gauche  du  Christ,  paraissent  les 
damnés,  séparés  du  Sauveur  par  des  anges 
(lui  les  repoussent.  Un  séraphin  tient  le  livre 
de  vie  qui  se  ferme  au  Jugement  dernier, 
et  pour  plus  de  clarté  le  livre  porte  l'ins- 
cription suivante  :  hic  signatvr  liber  tite. 
Les  damnés,  ainsi  que.les  diables  mêlés  avec 
eux,  sont  rangés  sur  deux  lignes  l'une  au- 
dessus  de  l'autre.  En  preuve  de  l'impartia- 
lité des  fondateurs  de  l'abbaye ,  trois  moi- 
nes, dont  un  abbé,  flgurent  parmi  les  réprou- 
vés, pris  tous  les  trois  dans  un  filet  que 
tient  un  démon.  J'observe  ensuite  un  groupe 
ui  aurait  pu  insnirerau  Dante  la  description 
u  supplice  de  l'évoque  Ruggiero,  c'est  un 
diable  rongeant  le  cr&ne  d'un  damné 

Deux  vers  au-dessus  de  cette  zone  expli- 
auent  la  double  composition.  Le  premier  au- 
dessus  des  bienheureux  :  Sanclorvm  cetv$ 
stat Xpo  ivdice  /e/t?^;  l'autre,  du  côté  opposé  : 
Homnes  (sic)  perversi  sic  svnt  in  maria  rapti. 
Le  mot  maria  n'est  justifié  que  par  le  lilet 
dont  je  viens  de  parler. 

La  zone  inférieure  représente  encore  le 
contraste  des  supplices  de  l'enfer  avec*  les 
joies  du  paradis.  Deux  frontons  parta- 
gent ce  compartiment.  D*un  côté  les  élus 
sous  des  arcades  par  ^  groupes  de  deux  ou 
de  trois ,  se  dirigent  vers  la  porte  du  para- 
dis toute  garnie  de  ferrures  avec  un  énorme 
verrou  et  une  serrure  de  sûreté  s'il  en  fut. 
Sur  le  fond  au-dessus  du  fronton,  on  voit  un 
autel  avec  le  calice,  puis  des  morts  sortant 
de  leurs  tombeaux,  enfin  une  sainte  attirée 
par  une  main  gigantesque.  C'est  encore 
sainte  Foy,  à  ce  que  je  suppose.  Deux  légen- 
des expliquent  cette  partie  du  bas-relief, 
l'une  tracée  sur  le  cordon  qui  sépare  la  se- 
conde zone  de  la  troisième ,  l'autre  sur  les 
rampants  du  fronton.  Les  voici  :  Sic  datvr 
electiê  ad  ceii  gavdia  cxxuctis  —  Gloria  pax 
re(fvit8.  perpelvvs  que  dies  —  Casti  pacifici 
mttes  pietatts  amici  —  Sic  stant  gavdentes  se^ 
cvri  nit  metventei. 

Au  centre  de  celte  zone,  précisément  sous 
les  pieds  du  Christ,  un  an^e  et  un  diable  pè- 
sent lésâmes  ;  le  diable  a  l'air  très-fripon  et 
cherche  évidemment  h  rendre  sa  part  meil- 
leure. 

En  opposition  h  la  porte  du  paradis ,  le 
sculpteur  a  placé  celle  de  l'enfer;  c'est  une 
gueule  monstrueuse,  où  un  diable  nousso 
les  damnés.  On  voit  ensuite,  sous  un  fronton 
correspondaût  h  celui  des  élus,  un  diable 


énorme  :  c  esi,  je  crois,  Satan  en  personne^ 
assis  sur  son  trône,  tenant  un  damné  soos 
ses  pieds  en  guise  de  tabouret.  Il  est  entouré 
de  ses  ministres  et  des  réprouvés,  qui  expient 
leurs  crimes  par  différents  genres  de  suppli- 
ces.  On   remarque  englouti  par  la  gueule 
diabolique  un  chevalier  tout  armé,  préci- 
pité avec  son  cheval,  qui  s'abat  et  le  renverse 
la  tête  la  première  ;  puis  un  diable  tenant 
une  harpe,  qui  entonne  quelque  chose  dans 
la  bouche  d'un  malheureux  pécheur  (l);iiii 
gourmand,  reconnaissable  à  un  gros  ventrei 
obligé  d'avaler  quelques  plats  de  la  oisine 
infernale  ;  un  homme  et  une  femme,  deux 
amants  coupables,  je  crois,  étranglés  de  la 
même  corde  et  trouvant,  comme  il  semble, 
quelque  consolation,  ainsi  que  Francescael 
Paulo,  à  soufi*rir  le  même  supplice;  un  avare 
pendu,  sa  bourse  au  col,  pendant  qu'un  ser- 
pent lui  ronge  les  yeux;  enfin  un  damné  k 
la  broche,  entouré  de  démons,  dont  les  mis 
officient  comme  cuisiniers  et  les  autres  sei^ 
vent  de  chenets.  -^  Tels  sont  les  principaux 
groupes  de  cette  partie  de  la  compositioD. 
Au-dessus  on  lit  les  vers  suivants  : 

Pénis  inîvsti  crvciatvr  in  ignibvg  vsti 
Demonas  atq  tremvnl  perpelvoq.  gemvnt 
Fvres  mendaces  falsi  cvpidiq  rapaces 
Sic  svnt  dampnati  cvnctî  simvl  et  sceleraii 

Enfin  sur  le  linteau  de  la  porte  est  tracée 
cette  inscription  : 

0  peccatores  transmvteds  nisi  mores 
Ivdicivm  dvrvm  vobis  scilote  fvivrvm 

• 

II  faut  noter  une  particularité  assez  bizarre 
dans  ces  inscriptions.  Les  lettres  sont  en 
général  sculptées  en  creux ,  mais  il  y  en  a 

auelgues-unes  seulement  peintes^  et  de  ces 
ernières,  la  plupart  sont  enacées.  Pareiem- 
ple,  h  la  suite  du  dernier  vers,  il  y  a  une 
vingtaine  de  lettres  que  le  temps  a  rendues 
illisibles.  On  en  doit  inférer  que  rinscriptiori 
a  été  augmentée  aorès  coun  ;  peut-âtre,  h 
peinture  du  bas-relief  est-elle  fort  posté- 
rieure à  la  sculpture.  J'aurais  dû  remarquer 
plutôt  que  toutes  les  figures  sont  peintes,  et 
quoique  les  couleurs  semblent  assez  moder- 
nes, elles  sont  appli(]uées  sur  une  couche 
ancienne  de  même  teinte  et  bien  visible  en- 
core en  quelques  points. 

Si  je  ne  me  trompe,  dans  cette  variété 
immense  de  personnages  accumulés  sur  ce 
bas-relief,  il  y  a  plus  d'imagination  que  n'en 
montrent  d*ordinaire  les  compositions  de 
cette  époque,  et  les  amnnls  étranglés  delà 
même  corde,  l'abbé  protecteur  qu  roi,  le 
chanteur  et  le  gourmand  punis  par  où  ils 
ont  péché,  annoncent  une  certaine  recher- 
che d'idées  qu'on  ne  s'attend  pas  à  rencon- 
trer dans  les  ouvrages  d'une  époque  de  bar- 
barie. Je  remarque  encore,  malgré  l'incor- 
rection du  travail,  une  tentative  constante 

(1)  On  a  voulu,  je  pense,  moiurer  le  supplice  4ei 
Jongleurs" dout  la  bouclie  u'a  lait  eniciuljre  que  du 
chants  proranes. 


GOM 


river  à  rexpression  y  teDtative  quel- 
suivie  d^  succès^ 

\ée  derrière  on  a  pratiqué  une  large 
e  le  long  de  la  muraille  nord  de  U 
lulour  de  l'abside  «  qui ,  enterrées  à 
aioDdeur  notable  9  souffraient  sensi- 
t  de  l'hucoidité.  Dans  cette  fouille  on 
vert  un  grand  nombre  de  tombeaux 
re' appliqués  contre  les  murs  de  Té- 
eoipilés  les  uns  au-dessus  des  autres. 
Mruns  de  ces  tombeaux  sont  en  grès, 
rt  en  pierre  calcaire.  Dans  presque 
place  de  la  tète  est  marquée.  On  en 
eieursqui  ont  sur  le  cûle  une  espèce 
a  mobile  qui  s'ouvre  au  moyen  de 
I  4^  fer»  mais  les  couvercles  du  plus 
ombre  sont  scellés  avec  un  mastic 
*.  Les  plus  grands  de  ces  sarcophages 
W9ÊL  un  gril  en  fer  sur  lequel  le  cada- 
t  étendu.  Aujourd'hui  beaucoup  de 
beaux  renferment  encore  des  osse- 
t  pièmo  des  squelettes  entiers,  mais 
4S  entendu  dire  qu'on  v  ait  trouvé 
IX  ou  des  ustensiles  quelconques.  Il 
)rt  peu  qui  se  distinguent  par  quel- 
trationy  et  dans  ce  cas  elle  se  réduit 
»ubassement  ou  bien  à  une  niche 
I  colonnes  et  une  arcature  figurée. 
e  tomt>eau  de  Tabbé  Bé^on,  placé  à 
ur  de  la  nef,  du  c6té  sud.  L'inscrip- 
5  je  vais  rapporter  est  gravée  sur 
blettes  de  marbre  noir,  et  les  creux 
es  sont  remplis  de  plomb.  Entre  les 
blettes  se  trouve  un  bas-relief  de 
zantin  sculpté  dans  un  calcaire  gri- 
qui  représente  le  Christ  ayant  à  sa 
ainte  foy,  à  sa  gauche  un  abbé» 
deux  couronnés  par  un  ange. 

abbas  sitvs  sollerti  cvra  gess 

eue  perilvs  it  ci  altéra  plvra:  hi 

gniYs  c  est  lavdandvs  per  se 
incQego  vocalvs    cvla  Yir  venerandvs 

igens  clavstr  wival  iii  eternvm 

d  Tersvs  gem  lavdarido  svpemvm 
davstnrm 

vraisemblable  que  cette  inscription 
ibeau  ne  sont  pas  fort  [)0slérieurs  au 
cernent  du  xu*  siècle. 
[  de  l'église  attenant  au  transsept,  on 
î  un  arceau  j)orté  sur  dos  colonnes 
I  fort  basses.  Voilà  tout  ce  qui  reste 
e  bâti  vers  la  iin  du  xi'  siècle  par 
gon,  et  que  Ton  vient  d'iibaltre  tout 
nt.  Le  style  des  colonnes  ne  per- 
le douter  qu'il  no  fût  presque  con- 
D  de  la  construction  de  l'éi^iise. 
scris  les  vers  suivants  (ju^oîi  lit  au- 
jne  porte  en  ruine  qui  dormait  dans 
,  mais  je  ne  sais  à  quelle  partie  du 
)t  elle  conduisait. 

sdk  valvas  qvi — mvndvm  rex  bone  salvas 

t  portîssifaTl —  omnes  eripe  morlis. 

je  citerai  une  dernière  inscription 

I  vers  léonins,  car  il  paraît  que  les 

de  Conques  faisaient  grand  cas  de 

.  Elle  est  gravée  sur  un  linteau  do 

nt  la  forme  d'un  fronton  obtus, 


deph;raphi£.  con  sai 

Ule  inagifttrorvm  ocvs  est  simvl  et  pverorvm 
Mittviit  qvando  volvni  hic  {iic)  re»  qvas  perdere 

[nolvBt 

-  Je  me  suis  demandé  vainement  quel  pou- 
vait être  ce  lieu.  Le  dernier  vers  donnerait  à 
penser  qu'il  s'agit  d'un  trésor  ou  d'un  tronc 

f)Our.  les  pauvres,  mais  alors  je  ne  sais  que 
aire  des  maîtres  et  des  enfants. 

LTglise  de  Sainle-Foy  est  du  petit  nom- 
bre de  celles,  qui,  au  milieu  de  nos  discor- 
dres  civiles,  ont  conservé  des  vases  et  des 
reliquaires  précieux ,  soit  par  leur  matière,- 
soit  par  leurjDrigine.  Pendant  la  révolution, 
on  distribua  entre  les  habitants  du  bourg 
tous  ces  reliquaires,  et,  la  tempête  passée, 
chacun  s'empressa  de  les  rapporter.  Cet 
exemple,  je  ne  dirai  pas  de  probité,  mais  de 
respect  pour  ces  nobles  et  curieuses  reliques, 
est  malheureusement  bien  rare  en  France  et 
j'éprouve  un  vif  plaisir  à  le  rapporter. 

voici  les  objets  les  plus  remarquables  que 
renferme  le  trésor  de  l'église  : 

r  Le  reliquaire  le  plus  ancien  est  nommé 
TA  de  Chartemagne ,  et  si  la  tradition  est 
vraie,  ce  prince  en  aurait  fait  don  à  l'abbaye 
de  Conques.  Son  nom  lui  vient  de  sa  forme 
qui  se  rapproche  en  effet  de  la  lettre  A.  C'est 
un  triangle  dont  la  pointe  est  surmontée 
d'une  boule  en  cristal.  Les  côtés  sont  cou- 
verts de  cabochons  et  de  quelques  intailles 
antiques^  parmi  lesquelles  j  ai  remarqué  une 
victoire  écrivant  sur  un  bouclier,  morceau 
d'un  très-beau  travail.  Sur  la  base  du  trian- 
le  s'élèvent  deux  statuettes  en  bronze  doré 


9^ 

(ou  peut-être  en  vermeil).  Ou  reconnaît  que 

cette  base,  doublée  d'une  lame  de  cuivre  do- 
ré, a  été  raccommodée  maladroitement  avec 
des  plaques  qui  ne  proviennent  pas  du  mê- 
me reliquaire ,  comme  le  font  croire  quel- 
ques lambeaux  d'inscription  qu'on  lit  sur 
ces  fragments.  La  forme  des  lettres  et  le  nom 
de  l'abbé  Bégon  donnent  lieu  de  croire  que 
ces  fragments  remontent  au  xn*  siècle.  Peut- 
être  à  cette  époque  ajouta-t-on  une  base  à  l'A 
de  Chartemagne,  car  cette  base,  sans  en  ex- 
cepter les  statuettes,  parait  moins  ancienne 
que  les  côtés  du  triangle.  Quoi  ({u'il  en  soit, 
voilà  ce  qu'on  lit  sur  ces  lames  de  cuivre 
dorétSvm  dominus  (j[ve  crvx...  puis...  Abbas 
formavil  Bego  teliqvtasque  locavit.,, 

2»  Une  statuette  du  Sainte-Foy  en  vermeil, 
haute  d'environ  dix-huit  pouces  et  d'un  tra- 
vail qui  me  paraît  remonter  au  xi"  siècle.  La 
tête  de  la  sainte ,  fort  disproportionnée  avec 
le  corps,  est  peut-être  une  restauration  re- 
lativement moderne,  en  tout  cas  fort  infé- 
rieure au  reste,  quant  è  l'exéculion.  On  voit 
répandues  à  profusion  sur  toutes  ces  statuet- 
tes des  pierres  précieuses ,  des  intailles  et 
des  camées  antiques,  quelques-uns  assez 
grands  et  d'un  fort  beau  caractère.  J'ai  sur- 
tout remarqué  un  ciimée  représentant  la  tête 
d'un  empereur  dont  les  traits  m'ont  paru  oU 
frir  de  la  ressemblance  avec  ceux  de  Titus. 
N'étant  nullement  préparé  à  trouver  tant  de 
richesses  dans  un  pareil  désert,  je  ne  m'é- 
tais pas  pourvu  de  terre  glaise  ni  de  plâtre 
pour  prendre  des  empreintes,  et  dans  le  ca^ 


58$ 


CON 


talogue  des  pierres  antiques,  je  ne  puis  que 
citer  mes  souvenirs. 

3*  Un  émail  byzantin,  que  je  crois  de  tra- 
vail grec  et  fort  ancien.  L'exécution  en  est 
singulière.  La  figure  du  saint  a  d*abôrd  été 
gravée  en  creux  sur  une  plaque  de  cuivre,  à 
peu  près  comme  on  fait  aujourd'hui  fpour 
une  gravure  sur  bois,  puis  les  creux  ont  «été 
remplis  d'un  émail  coloré,  enfin  toute  la  pla- 
que a  été  polie.  Le  cuivre  réservé  autour  des 
parties  émaillées  en  masque  les  couleurs. 
Sous  ce  rapport,  ce  morceau  curieux  ressem- 
*ble  plut6t  à  une  incrustation  qu'à  un  émail 
à  proprement  parler. 

4'  Une  plaque  de  porphyre  rouge  carrée, 
enchâssée  dans  de  l'argent  niellé.  Celte  pièce 
est  curieuse  en  ce  qu'elle  porte  une  date  et 
peut  servir  ainsi  à  l'histoire  de  l'art  du  nielle. 
A  en  juger  par  la  perfection  du  travail,  il 
devait  être  aéjà  très-avancé  au  commence- 
ment du  XII*  siècle.  Sur  la  tranche  de  ce  re- 
liquaire, on  voit  gravés  et  niellés  avec  beau- 
coup de  soin  et  d'adresse  dix-huit  petits  bus- 
tes représentant  le  Christ ,  la  Vierge ,  sainte 
Foy,  sainte  Cécile,  saint  Capraise,  saint  Vin- 
cent et  les  douze  apôtres.  Voici  l'inscription 
également  niellée  : 

Anne  ab  Uicamacione  Domini  millesimo  :  c 
sexto,  k.  ivlii  DodiIdvs  Poncivs  Barbaslrensis 
episcopus  etSancle  Fidis  virginis  monachus 
hoc  altare  Begonis  abbatis  dedieavit 
et  de  Xpi  etsepvlcro  eivs  mvltasqve 
alias  sanctas  reliqvias  hic  reposvit 

On  conserve  encore  à  Conques  quelques 
curieuses  tapisseries  du  xvr  siècle ,  repré- 
sentant la  légende  de  sainte  Foy  et  de  saint 
Capraise  (1). 

CONSTANCE,  sur  le  Rhin,  dans  le  grand- 
duché  de  Bade. 

I 

Dana  la  crypte  de  la  basilique  du  monaslire  de 
Saint-Grégoire  près  Constance^  sur  la  rive 
du  Rhin. 

A  Taulel  élevé  ea  985  par  Gebehard,  évèqaa  de 

GoosUDce. 

Hoc  opus  exiguum  diversis  artibus  aclum 

Fert  tibi  Gregori  supplex  devotio  servi 

Prabsulis  indigni  ;  qucm  tu  cum  piebe  fideii 

Coiijungas  tu  r mis  precibus  pater  aime  supemis. 
{Cardinal  Maï,  186,  1  ;  Mabillon,  Annal. 
Bened.y  i.  IV,  p.  H.) 

II 

Epitaphe  du  chroniqueur  byzantin  Manuel 

Chrysoloras. 

Manvel  Chrysoloras  miles  Constantiuopolitanus 
ex  vetusto  geoereRomanorum  qui  cum  Constan- 
tantino  Imp.  migrarunt,  vir  doctissimus,  pruden- 
tissimus,  optimus,  qui  tempore  generalis  Gonci- 

(I)  M.  le  ministre  de  Tintérieur  a  décidé  que  Té- 
glise  de  Conques  serait  complètement  réparée.  Les 
travaux  sont  diriges  avec  beaucoup  d'intelligence  par 
M.  Boissonnade,  architecte  du  département  de  FA- 
veyron  ;  cette  r^aration  lui  fait  le  plus  grand^hon- 
neur 


DICTIONNAIRE  CON 

lij  Gonatantiensts  diem  obijt  ea  exîstimaUoiK 
ab  omnibus  Sacerdotio  digaos  baberetar, 
XY.  Aprllis  conditus  est  anno  M.  CCGCXY. 

lUe  ego  qui  Latium  priscas  imitarier  artei 
Explosis  docui  sermone  ambagibus,  et  qaî 
Eloquium  magni  Demostbenis  et  deerooit 
In  lucem  retuli  Chrysoloras  nomine  notos 
Hic  situs,  emoriens  peregrina  sede  quieso 
Hue  me  Concilij  deduxit  cura  trium  dura 
Pontificum  Ecclesiam  vexaret  schisma  péri 
Roma  meos  genuit  majores,  me  boaa  telhi 
Byzanlina  tuiit,  cineres  Constanlia  semât 
Quo  moriare  loco  nil  refert  :  vndiqoe  cœi 
Pœnarumque  locus  mensura  distat  eadem. 

(Labbe,  Thés.  Epit.,  p 


CONSTANTINOPLE,  capitale  do  YB 
Ottoman. 

I. 

Inscription  gravée  sur  le  piédestal  iTii 
lonne  antique  conservée  aujouréThui 
une  maison  particulière. 

IC.  XC.     (lH£OTS  xpcn 
NI    KA. 

D'un  autre  côté  du  piédestal. 

Fortunae  redud 

Ob  devictos  Gothos 

{Appendix  a  Gud.  prœf. ,  n.  10  ;  < 
nal  Maï,  p.  8.) 

II. 

Sur  la  châsse  des  reliques  de  saint  AoeSt 
tyr  et  saint  Alexandre^  prêtre, 

Mâprvpoc  *Axaxtoco  'JÙt^M^  $'  cijb4»C 

{Cardinal  Mil,  f 

III. 

Sur  une  grande  colonne. 

'Ayaôîî   Tvx? 

KuyoTocyTivou 

fAcyôXov  JSoro'rXiuc 


TOV 


vcxirrou 
T^  BcvctÛv 

sic 
cvya>tfuTAiy. 

{Cardinal  Maï,  254, 4  ;  Murât.,  p.  tt 
Autre  leçon^  1995,  1.) 

•  ^— " 

IV. 

Temple  de  saint  Procope^  mart^. 

iQtcripttoa  de  la  statue  de  TeoDoque  PlatoSi  M 
sous  Templrede  BasUisem» 

*0  ftcTOTcOclc  vcfiarr« 

(Cardinal  Mai,  295,  3  ;  SuméS,  an 
JIpQxÔYrcop») 


CON 


V. 


D*EP1GRAPH1£. 


CON 


58e 


Rue  des  Janissairef. 

i  kanc  slatnam  Marcîani  cerne  loniinque 
iTOvil  qood  Tatianus  opus. 
-Unal  Mil,  3ii^2,  3  ;  Spon.,  Voy.  t.  h 
•) 

VI. 

Sur  la  porte  d'Or. 

Tbeudosias  decoratpost  fa(a  lyranni. 
aada  geril  qui  porlam  construit  aaro. 

ndÎMl  Haï,  p.  3k0  ;  Bandlri,  Antiq. 
mMani.f  p.  156,  lib.  vu  ;  Du  Cangb, 
ImsI.  Christ.^  p.  52;  Burman.,  An- 
hàL,  1. 1,  p.  245.) 

VII. 

A  la  Porte  Neuve. 
lotti  ivssis  gemino  nec  mense  peraclo 
mtinus  ovans  haec  mœnia  firma  ioeavit 
lam  stabilem  .  .  .  \ix  conderet  arcem. 
trdinal  Mai,  p.  328;  Muratori,  p. 
011,  8.) 

suppléé  ainsi  aux  lacunes  do  la  der- 
gDe  [tam  cito]  tam  stabilem  [Pallas] 
ierei  areem. 

otices  suivantes  font  connaître  quel- 
les des  inscriptions  du  moyen  ftge 
Uaotinople. 

2*tm  voyage  archéologique  en  Orient, 

I  noport  adressé  UM.  le  Miaislre  de  rinstrueUon 
lÉMiqoe  par  M.  L.  de  Ma»-Latrie  (1). 

Constantinoplc,  le  18  nov.  1845. 
9  devais,  avant  de  me  rendre  en 
f  venir  à  Constantinople  demander 
seports  qui  m'étaient  indispensables 
Isiter  le  pays  avec  fruit  et  sécurité. 
Bourqueney  a  secondé  mes  projets 
ouïe  bienveillance,  et  j'ai  reçu  par 
DS  du  gouvernement  turc,  outre  le 
irdou  donné  aux  voyageurs,  un  tir- 
)écial  qui  m'ouvrira,  je  l'espère,  les 
&es  et  les  autres  lieux  souvent  inter- 
X  chrétiens. 

irotité  de  mon  séjour  à  Constantinople 
ludier  les  monuments  du  moyen  âge 
(tte  ville  conserve  encore  en  grand 
B,  et  je  serais  heureux  si  vous  trou- 
uelque  intérêt  aux  renseignements 
i  rbonoeur  de  vous  adresser  aujour- 
8ur  une  des  parties  de  la  ville  dont 
oiogie  est  le  moins  connue, 
itantiûople  se  compose,  entre  autres 
)rs  bien  distincts,  de  Stamboul,  la 
ville  bizantine ,  à  l'occident  du  port, 
tilles  de  Galata  et  de  Fera,  à  l'est  de 
le  d'Or.  Sainte-Sophie,  Sainte-Irène, 
(drome,  les  ruines  du  palais  de  Bia- 
is, les  aqueducs,  les  citernes,  les  rem- 
uccessivement  enlevés  et  réparés  par 

xtrait  de  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  de$  Char' 
leviv,  !•  11. 


les  croisés  français  et  les  Turcs  de  Mahomet  II, 
ont  été  souvent  décrits,  et  je  u'en  dirai  rien. 
11  n'en  est  pas  de  même. de  Galata,  ville 
franque,  qui  existe  en  entier  avec  son  don- 
jon, ses  tours,  ses  églises,  ses  créneaux  por- 
tant encore  plusieurs  inscriptions,  et  à  la- 
quelle les  voyageurs,  justement  captivés  par 
la  renommée  des  monuments  de  l'autre  rive, 
n'accordent  qu'une  faible  attention.  Quoique 
ville  essentiellement  génoise  par  ses  sou- 
venirs, mais  non  plus  par  son  commerce, 
Galata  mérite  cependant  notre  intérêt  comme 
l'un  des  établissements  principaux  des  La- 
tins-en  Orient. 

Galata  fut,  dès  le  xi*  siècle,  et  peut-être 
avant  cette  époque,  occupé  par  les  Génois, 
qui  fondèrent  en  ce  lieu  des  comptoirs,  et 
qui  purent ,  à  la  faveur  des  concessions  im- 
périales, s'j  régir  sous  une  administration 
indépendante.  A  mesure  que  la  colonie  s'ac- 
crut en  richesses  et  en  population,  elle  sentit 
la  nécessité  d'assurer  sa  sécurité,  que  la  pro- 
tection lointaine  de  la  métropole  ne  suffisait 
pas  toujours  à  garantir.  La  prise  de  Constan- 
tinople par  les  Français  et  les  Vénitiens  ne 
nuisit  que  momentanément  au  commerce  de 
la  république  ligurienne  dans  l'empire  grec; 
et  une  fois  rétablis  à  Galata,  à  la  un  du  xiii' 
siècle,  les  Génois  dominèrent  bientôt  tout  le 
commerce  du  Bosphore  et  de  la  mer  Noire, 
où  les  Vénitiens  ne  furent  jamais  qu'au  se- 
cond rang.  C'est  vers  cette  époque  que  la  co- 
lonie génoise  dut  protéger  ses  étabhssements 
et  ses  demeures  par  des  fortifications  qui 
furent,  en  des  temps  divers,  augmentées  ou 
refaites  en  entier. 

Aujourd'hui  l'enceinte  de  Galata  forme  un 
grand  triangle  irrégulier  dont  la  base  longe 
le  port,  depuis  Top-Hanna,  à  l'est,  jusqu'au 
bas  des  cimetières  du  Tekké,  à  Touest,  et 
fait  face  à  Stamboul,  depuis  le  sérail  jusqu'à 
la  hauteur  de  la  mosauée  du  sultan  Achmet. 
Au  sommet  du  triangle  est  le  donjon,  grande 
tour  ronde,  d'où  l'on  jouit  d'une  vue  magni- 
fique. £n  examinant  l'ensemble  de  Galata  du 
haut  de  ce  monument,  on  distingue  très- 
bien  la  ligne  de  ses  remparts,  qu'on  ne  |)eut 
suivre  toujours  dans  l'intérieur  de  la  ville, 
où  des  constructions  particulières  en  ont 
envahi  plusieurs  parties.  Je  vais  décrire 
cette  enceinte  aussi  exactement  qu'il  me  sera 
possible.  Je  donnerai  les  inscriptions  que 
j'y  ai  remarquées,  quoiqu'elles  ne  soient  j>as 
d  une  grande  ancienneté  ni  d'un  grand  inté- 
rêt, parce  qu'elles  ne  se  trouvent,  à  ma  con- 
naissance, dans  aucun  ouvrage,  pas  même 
dans  l'histoire  de  Galata  qu'a  récemment  pu- 
bliée à  Turin  M.  Sauli,  héritier  d'une  famille 
non  moins  illustre  à  Gênes  que  dans  les  co- 
lonies génoises  de  l'empire  grec. 

En  descendant  du  donjon,  vers  l'ouest, 
pour  longer  les  cimetières  et  arriver  au  pont 
de  bois,  on  voit  l'enceinte  presque  intacte, 
avec  ses  tours,  ses  courtines  et  ses  fossés.  A 
l'intérieur,  un  chemin  de  ceinture  encore 
praticable  isole  le  rempart  et  en  laisse  voir 
fa  disposition.  A  trois  ou  quatre  pieds  au- 
dessous  des  créneaux  règne  une  terrasse  de 
trois  pieds  de  large,  qui  est  soutenue  en 


S87 


CON 


DICTIONNAIRE 


CON 


partie  sur  Tépaisseur  du  parapet,  en  partie 
sur  une  suite  de  petites  arcades  extérieures. 
Les  combattants  avaient  accès  sur  la  terrasse 
par  les  tours  et  probablement  aussi  par'des 
escaliers  de  bois  aujourd'hui  détruits.  Les 
tours  et  les  courtines  qui  les  relient  sont 
crénelées  dans  le  même  système  que  celles 
d'Avignon  ;  mais  elles  ne  sont  pas,  comme 
ces  dernières,  couronnées  de  mâchicoulis,  et 
leurs  créneaux  n'ont  pas  de  meurtrières.  Leur 
construction  est  en  pierres  de  petit  appareil, 
auxquelles  se  mêle  quelquefois  la  brique. 

Huit  tours  flanquent  le  rempart  depuis  le 
donjon  jusqu'à  la  mer.  La  première  est  car- 
rée et  n'offre  rien  de  remarquable  à  l'exté- 
rieur. Du  côté  de  la  ville,  on  distingue  une 
plaque  de  marbre  dont  la  partie  inférieure, 
brisée  depuis  longtemps ,  devait  porter  une 
inscription,  et  dont  le  haut  offre  deux  écus- 
sons.  Dans  l'un  est  la  croix,  semblable  à  celle 
de  la  maison  de  Savoie ,  que  l'on  trouve  sui 
tous  les  monuments  de  Galata  ;  dans  l'autre 
est  un  aigle.  Entre  les  deux  est  Timage  d'un 
personnage  ailé,  tenant  le  glaive  hors  du 
iburreau,  qui  représente  sans  doute  saint 
George,  patron  de  Gènes. 

La  deuxième  est  carrée  et  n'offre  rien  de 
particulier. 

La  troisième  est  ronde.  Sur  le  côté  occi- 
dental on  a  encastré  une  plaque  de  marbre 
portant  trois  écussons.  Au-dessous  est  une 
inscription  raopelant  que  cette  tour  fut  ter- 
minée en  ikSSf  sous  l'administration  d'un 
membre  de  la  famille  Grimaldi.  L'écu  du 
centre  porte  la  croix,  celui  de  gauche  une 
bande  échiquetée,  celui  de  droite  un  champ 
fuselé.  L'inscription  est  ainsi  conçue  : 

f  Hec.  larris  fuit  perfecta.  te 

mpore  spectabilis  dni  fiorudi 
de  Grimaldis,  m.cccc.  xxxin. 

Elle  est  gravée  en  caractères  gothiques, 
ainsi  que  toutes  les  suivantes,  à  l'exception 
d'une  seule  que  je  signalerai. 

La  Quatrième  tour,  carrée  comme  les  deux 
premières,  offre  dans  sa  construction  plu- 
sieurs fragments  de  monuments  et  d*inscrip- 
tions  antiques.  Sur  le  côté,  et  à  une  grande 
hauteur,  se  voit  une  plaque  de  marbre 
blanc  où  sont  sculptés  quatre  écussons ,  les 
deux  du  haut  ayant  la  croix  en  relief,  les 
deax  du  bas  portant  en  chefs  de  triangles 
enlacés  et  trois  fascettes  traversées  oblique- 
ment par  quatre  bandes.  J'ignore  à  quelle 
famille  appartiennent  ces  armes.  Au  centre 
de  la  pierre  est  une  image  qu'on  prendrait 
pour  celle  d'ua  magistrat,  si  sa  tôte  n'était 
environnée  d'un  nimbe. 

La  cinquième  tour  est  ronde,  la  sixième  est 
en  pentagone,  la  septième  est  carrée.  Je  n'y 
vois  rien  à  remarquer, 

La  huitaine,  voisine  du  pont  et  formant  la 
tète  du  rempart  méridional  qui  borde  le  ri- 
vage, est  engagée  dans  les  maisons.  Je  n'ai 
pu  y  reconnaître  ni  armoiries  ni  inscrip- 
tions. 

Sur  toute  l'étendue  du  rempart  du  midi, 
depuis   le   pont  jusqu'à  l'arsenal  de  Top- 


Hanna,  le  mur  est  aujourd'hui  sepan 
mer  par  des  maisons  et  même  des  rui 
ont  dû  progressivement  empiéter  sur  h 
à  mesure  que  la  population  a  débordé  k 
la  première  enceinte;  ce  qui  a  dA  avoi 
postérieurement  à  la  prise  de  CoosUdI: 
par  .les  Turcs.  A  peu  de  distanœ  du 
part,  dans  l'intérieur,  i'ai  remarqué  di 
gasins  bas  et  voûtés,  d  une  constructio 
logue  à  celle  des  murailles.  Il  dépen 
sans  doute  de  la  douane,  qui  devait  et 
éloignée.  Huit  portes,  dont  quelque) 
s<5nt  aujourd'hui  murées»  étaient  prat 
dans  le  rempart  et  donnaient  on  accfe 
de  la  mer  à  l'intérieur  de  la  Tille.  Une 
tour  ronde,  attenante  à  la  première  pi 
voisine  de  la  mosquée  d'tlas8ad-Ka|) 
protégeait  la  partie  ouverte  sur  la  cao 
ef  se  rattachait  par  une  courtine  à  1 
tième  tour,  dont  ii  a  été  parlé.  Au  h 
la  tour  ronde  est  une  inscription  brisé 
laquelle  on  lit  cependant  : 

\  1432.  Tempore  Spectab. 

L'inscription  de  la  deuxième  porte.  < 
Moum  Khané-Kapoussi,  est  en  grande 
cachée  par  une  maison  adossée  au  rie 
J'ai  pu  y  lire  ces  mots  : 

IHS  (?)  (Jehsas)  m.  cccc.  xxx.  vl 
Erexit  praetor  Mamifus  Baldasantt. 
Mœnia  plus  aliis.  Nobile  fecit  ofw 

Aspeetu  formoso... 

Hec  sibi  servabit.... 
Cunque  diis... 

Les  armoiries  sculptées  sur  cette 
devaient  être  les  mômes  que  celles  de 
cription  suivante,  dans  laquelle  les  cil 
de  Galata  se  sont  inspirés  des  usages  d 
tiquité  pour  témoigner  leur  recooiMiJ 
au  podestat  Balthazar  Harufo. 

La  troisième  porte,  ouverte  enoor 
celle  d'Egri-Kapoussi.  Une  belle  plaq 
marbre  intacte  en  décore  le  haut.  On 
trois  écussons,  dont  l'un,  celui  du  a 

Korte  la  croix  latine;  celui  de  gauch 
ande  chargée  de  dentelures;  le  troii 
un  besant  ou  un  tourteau  traversé 
bande.  Au-dessous  est  cette  inscriptii 
lettres  capitales  : 

ATAeHI.  TTXH. 

Balusari.  B.  F.  Marufo.  Galat».  hajus  Byu 

tiaiiae.  Perx Bosphori.  darissimâe. 

Genuensinm.  colonise.  B,  M.  (bene  meien 

praîlori. 

Qui.  magistratum.  quem.   saseoperat.  digi 

gerendo. 

Suburbanis.  hac.  in.  parte.   ftnJBnibifê.  ai 

plialis.  et.  ad. 

Ghristearo.  turrim...  prise»»  altudlnis 

Daplo.  coUatis.  col.  (coloniam)  ipsain.  tati 

rem.  eximie.  propagatam.  exornataniq.  1^ 

curavit. 

Genuenses.  ac.  saburbani.  Galalei.  dvea.  i 

Ionique  dcdere. 


CON 


DEHGRAPHIE. 


GOÏN 


rat  dont  il  est  question  dans  ces  deux 
lions  existe  encore  presque  en  entier, 
eption  des  créneaux,  qui  ont  été  la 
t  renversés.  Sa  belle  construction  jus- 
I  éloges  des  Génois.  Les  arcades  qui 
tedl  la  terrasse  destinée  aux  combat- 
MMil  en  briques  et  reposent  sur  de 
s  pierres  de  taille  engagées  dans  la 
Miie.  De  distance  en  distance,  des 
forts  augpaentent  la  solidité  du  mur, 
B  lequel  il  n*y  avait  pas  de  terrasse- 
luis  le  bas,  on  voit  encore  des  em- 
tÊi  aujourd'hui  fermées,  qui  ont  dû 
I jiMer  des  nièces  d'artillerie.  Marufo 
IBM  pas  seul  ce  travail;  les  podestats 
Oeaseurs  s*y  intéressèrent  également 
iplétèrent,  comme  on  le  voit  par 
I  suivante,  placée  sur  une  des  plus 
[es  du  rempart,  et  dédiée  à  Lu- 
Fazio  : 

t  Spectabilis.  dns.  Luchioas. 

de  Facio.  poteslas  coloniae 

flec.  mœnia.  compleri.  fecii. 

anno  Dni.  m.  cccc.  xxxx.  vu. 

ste  de  l'enceinte,  rattachée  d'un  côté 
Tte  de  Top-Uanna,  et  joignant  de 
le- mur  oriental  de  Galata»  est  beau- 
os  ancien  que  la  partie  précédente, 
t  d'un  travail  moins  soigné;  au  lieu 
ides  qui  soutiennent  le  parapet,  il  y 
nent  des  avances  en  pierres  sur  les- 

on  établissait  peut-être  dans  l'occa- 
i  plancher  de  bois  pour  le  service  des 
LX.  L'inscription  suivante,  encastrée 

mur  près  de  la  porte  de  Keretch- 
aif  fixe  la  date  de  sa  construction  à 
9S  emblèmes  de  trois  écussons  qui  la 
itent  ont  été  enlevés  au  ciseau  : 

■Vaacis.  Galatae.  Ftlip.  digne.  poUs. 
iamoenia.  hiirgi.  coloni».  urbi.  gjuncsit. 
sait.  miUe.  labenlibus.  annis. 
ladrigentis.  que.  XRS.  nos  repara  vil. 

réparations  ou  réédiiications  .que  fit 
i  cette  partie  de  l'enceinte,  Nicolas- 
B  Splnola,  Tan  Ij^&l,  sont  rappelées 
te  inscription,  placée  sur  le  rempart 
§  de  la  mer,  aprj's  la  porte  de  Ke- 

Spectabilis.  nobilis.  Dns. 
Nicolaus.  Antonius.  Spinuhi. 
Potestas  Père  boc  opus  (ieri. 
(Jtnait)  ■.  cccc.  xxxxi.  die  x... 

Scii  conservé  sur  cette  inscription 
ine  face  écliiquetée,  qui  forme,  je 
as  armes  de  Spinola. 
uivi  le  mur  occidental  et  le  mur  mé- 
1;  il  me  reste  à  dire  quelques  mots 
part  oriental  qui,  partant  ciu  donjon 
itay  descend  jusqu'à  la  porte  de  Top- 
Du  côté  de  la  ville ,  les  courtines  et 
rs  sont  engagées,  en  grande  partie, 
ds  dépendances  de  rétablissement 
»  des  lazaristes  et  de  quelques  maisons 
iidres.  Les  tours  sont  habitées  ;  quel- 
les ont  perdu  leurs  créneaux  et  sont 


couvertes  d'un  toit.  A  l'extérieur,  le  fossé 
existe  presque  en  entier  et  permet  d'exami- 
ner le  mur  et  les  tours.  La  construction  est 
la  même  que  celle  du  reste  de  l'enceinte; 
mais  il  est  à  remarquer  c|ue  les  créneaux 
sont  ici  percés  de  meurtrières;  toutes  les 
tours  sont  carrées. 

La  première,  près  de  la  tour  deTo|)-Hanna, 
a  été  terminée  par  Ballhazar  Marufo,  le 
même  qui  a  fait  exécuter  les  travaux  du 
cdté  de  la  mer.  Ses  armes,  semblables  à 
celles  oui  sont  sculptées  sur  les  portes  de 
Moum-Khalé  et  d'£gri-Ka[)0U$si ,  se  voient 
sur  la  tour  avec  cette  inscription,  gravée  en 
lettres  gothiques  comme  toutes  les  autres  : 

t  K".  cccc«.  xxxx  V*.  Compléta  est 

Hec  turris.  tenipore.  potestad 

ie.  Spectabilis.  Dnu  Baldasari. 

Marmfi.  de  mense.  Maii. 

Je  n'ai  vu  rien  à  remarquer  sur  la  deuxième 
tour,  qui  est  carrée  et  crénelée.  La  troisième 
est  voisine  de  la  porte  de  Barma-Kapoussi. 
Elle  fut  terminée  sous  l'administration  de 
Jean  Sauli ,  ainsi  que  l'atteste  cette  inscrip- 
tion : 

Tarris.  ista.  fuit,  flnita.  tem 

pore,  rcgimlnis.  egregii  vin. 

Dni.  Johanis.  Sauli.  honorabilis. 

Potestatis.  Peyre.  mcccciui. 

Die.  prima.  Novembris. 

Au-dessous,  trois  écussons  :  le  premier  porte 
une  aigle  à  senestre,  pour  me  servir  des 
termes  néraldiques;  le  deuxième  la  croix,  et 
le  troisième  une  aigle  àdextre. 

La  quatrième  tour  tombe  en  ruine.  Entre 
la  troisième  et  la  quatrième  tour,  la  courtine 
est  intacte. 

La  cinquième,  plus  haute  et  plus  forte  que 
les  autres,  est  située  près  de  la  porte  et  dans 
l'axe  de  la  grande  rue  de  Péra.  Des  armoi- 
ries et  une  inscription  mutilées  s'aperçoivent 

dans  le  haut.  Il  me  semble  y  lire  IH Ces 

fondations,  ou  du  moins  la  réédiflcation  gé- 
nérale de  l'enceinte  de  Galata,  se  rapportent, 
comme  l'on  voit,  à  la  première  moitié  du  xv* 
siècle.  Les  Génois,  elrrayés  des  progrès  des 
Turcs,  qui  pressaient  déjà  Constantinople  de 
toutes  parts,  se  hâtaient  de  relever  leurs 
remparts,  mais  ne  songeaient  guère  à  porter 
un  secours  efficace  aux  empereurs  grecs. 

L'enceinte  remonte  à  Test  de  la  porte  de 
Péra  et  va  se  relier  sur  le  haut  de  la  mon- 
tagne au  mur  septentrional,  derrière  le  don- 
jon. Ce  donjon  est  une  haute  tour  ronde  iso- 
lée, percée  dans  le  haut  de  deux  rangs  de  fe- 
nêtres et  couverte  d'un  toit  conique,  qui 
semble  de  construction  moderne.  La  tour, 
pas  plus  que  les  remparts  et  les  courtines, 
n'a  de  mâchicoulis.  Du  sol  au  premier  étage, 
elle  est  partagée  par  cinq  planchers  en  bois 
qui  occupent  la  moitié  du  plan  circulaire, 
1  autre  moitié  restant  vide  pour  permettre  de 
hisser  plus  facilement  dans  le  haut  les  maté- 
riaux et  les  provisions  dont  on  pouvait  avoir 
l)esoiDdans  un  siège.  On  communique  d'un 
plancher  à  lautre  par  des  oscaliers  en  belles 


s^ 


COiN 


DICTIONNAIRE 


COR 


3W 


pierres  de  taille  pratiqués  dans  l'épaisseur 
du  mur.  L'escalier  s'arrête  au  premier  étage, 
et  Ton  ne  parvient  au  secoua  qu'au  moyen 
d'une  échelle  ou  escalier  mobile.  Cette  dis- 
position, dont  le  but  était  de  rendre  plus 
difficile  l'accès  de  la  plate-forme  ou  de  la 
saUe  qui  terminait  le  donjon ,  est  semblable 
à  celle  qu'on  remarque  au  chftteau  des  Papes 
à  Avignon. 

Ainsi  défendu,  le  faubourg  de  Galata  était 
une  véritable  ville  indépendante.  La  douane 
était  située  au  bord  de  la  mer;  le  palais  où  se 
réunissait  le  conseil  était  une  belle  maison 
en  pierre,  comme  le  sont  la  plupart  des  mai- 
sons de  Galata,  qui  servent  encore  de  maga- 
sins aux  négociants  francs  ;  on  y  remarque 
un.bas-relief  représentant  saint  George  vain- 
queur du  dragon.  L'éelise  cathédrale  de  la 
colonie  était  Ta  chapelle  de  Saint-George , 
dans  la  rue  de  l'ancienne  Poste  française. 
Saint-George  avait  sans  doute  autrefois  de 
riches  ornements  et  une  belle  paroisse;  ce 
n'est  plus  aujourd'hui  qu'une  des  plus  pe- 
tites églises  protégées  par  la  France  h  Cons- 
tantinople.  Détruite  en  1676,  elle  fut,  peu 
après,  réédifiée  par  les  soins  du  marquis  de 
Nointel,  ambassadeur  de  Louis  XIV,  comme 
l'atteste  cette  inscription  latine,  gravée  sur 
une  plaque  de  marbre  qui  surmonte  la  porte 
d'entrée, 

D.  0.  M. 

Anno  reparatae  saloiis.  1676. 

Templum  hoc  jampridem  D.  Géorgie  Marlyri 

Dicalam  incendii  generalis  ex  parte  superstes 

Excitavit  inclylum  nomen  Ludovici  14  {arobe) 

Semper  augasti. 

dévastâtes  flammarum  vi  parietes 

erexit  régis  christianissimi  suprema  maiestas 

Prislinae  struclurae  novum  decus  addidit 

ingenita  pietas  régis  ecclesia;  primogeniti 

Die  vocation!  gentium  sacro,  ob  régis  regvm 

Adorationem  a  regibus  expurgarunt  manus 

poDlibcrae  anno  1677 

Regio  patrocinio  régis  a  Deodali 

suffalsit  et  corroboravit 

occulata  pradentia  excellentissimi  domini 

Garoli  Francisci  Olier  marchionis  le  Nointel 

régis  oratoris,  innovatione  initi  fœderis 

capilum  jaminde  a  55  annis  interrupta 

Egregiam  pignus  pietatis  régi»  nec  non  et 

religionis  avitae 

ab  ipso  palribus  capacinis  provincial 

Parisiensis  missionariis  apostolicis 

restitutum. 

Sur  l'église  de  Pigi,  près  Conslantînople, 
Voy.  une  observation  dans  l'article  Gênes. 

CONTIGLIANO.  Diocèse  de]  Rieti,  Etats 
de  l'Eglise. 

Venant  ^des  catacombes    de  Saint-Calixtt  à 

Rome. 

Secuudino  bcne  merenli  qui  vivit  sic  annos  xlii 
B.  N.  F.  praest.  praet.  quiescit  in  pace  vi.  idus 
aug. 

IÇafdinal  Mai,  kQk,  6;  Mua.  7fc3,  1.) 


COPENHAGUE,  capitale  du  Danemark. 

L 

D.  0.  M.  S. 
Dn.  Jacobo  Bordingo,  Ântvverpiano,  vîro  ia  omm 
Philologia  et  Philosophia  bene  et  déganter  irer- 
sato  :  et  propterea  Sadoleti  quoq  ;  alionunque 
exlerorum  doctiss.  monumentig  poblioe  ode- 
braio,  primum  Patrîâe,  dein  Duce.  Megapp.  et 
Sereniss.  Daniae  Kegg  Ghristiani  IIL  et  Frid»-  ' 
rici  II.  Arcbiatro  :  Academiarum  Rostochiam 
et  flafniensis  oruamento  :  ob  verae  pietatis»  enh 
ditionis,  sapientiae,  et  omnium  virtntam  landes, 
memoriam  perennem  jam  pridem  adqito  :  grali 
hoc  animi  memoraculum,  Patri  optimo,  siUfH^ 
et  omnibus  bonis  desideraiiss.  in  beatae  repaia» 
lionis  spem,  Jacobus  Bordingus  F.  J.  U.  Doetor, 
Professor  et  Cancellarius  Megapol.  P.  C 

Pie  obiil  Hafai»  aooo  Ctaristi  1560.  Sept  S. 
hora  4.  vesp.  anno  «tau  80. 

(Gros,  suppL  aux  Epit.  de  Bdle,  p.  3M.) 

IL 

Epitaphe  de  Jean  de  Rantzau. 
Johann!  Ranzovio,  Equili  auralo,  Assertori  liber» 
talis,  Danorum  irium  Reguni  a  consiliis,  eomm^ 
que  duci  bellorum  summo,  hoc  loco  rem  difi- 
nam  facere  soiito,  uxor  et  filii  moestissimi  loea- 
vere.  Obiit  cura  vixissel  annos  73.  Anno  €%iM 
1565.  l^Decembr. 

(Gros,  p^.  301] 
Voy.  BREDEifBERG,  daos  notre    Dictim'. 
naire. 

CORBEIL,  département  de  Seine-et-Oise, 
en  France. 

L'Eglise  de  Saint-Spire,  —  Elle  est  la  pre- 
mière qui  fut  construite  lors  de  la  formatioD 
du  nouveau  Corbeil,  et  où  le  fondateur  mit 
des  chanoines.  L'édiQce  qui  subsiste  de  nos 
jours  porte  des  marques  de  différents  siëcIeSf 
et  n*a  rien  que  d'assez  simple. 

Eglise  Satnt-Guenaut.  —  Le  comte  Hay- 
moud  ayant  fait  bfttir  Téglisede  Saint-Spire» 
près  de  son  chftteau»  fit  pareillement  cons- 
truire celle  de  Saint-Guenaut  dans  ce  chl- 
teau  môme»  proche  l'embouchure  delaJuioe 
dans  la  Seine. 

Eglise  de  Saint-Jean  de  VHermitage.  Cette 
église,  qui  est  renfermée  dans  la  viJle,  a  élé 
fondée  avant  le  milieu  du  xV  siècle,  et  seu- 
lement quatre-vingts  ou  soixante-quinze  ans 
après  celles  de  Saint-Spire  et  de  Saint-Gue- 
naul.  Son  fondateur  est  Nanterus  ou  Nan- 
tier,  vicomte  de  Corbeil  sous  le  roi  Henri. 
Ltf  prieur  de  ce  lieu  jouissait  autrefois  d'un 
droit  fort  singulier.  Le  curé  de  Saint-Port, 
au  diocèse  de  Sens,  lui  devait,  le  jour  de 
Saint-Jean-Baptiste,  trois  chapeaux  oe  roses 
vermeilles  et  trois  paires  de  gants  rouges* 
pour  une  terre  assise  à  Saint-Port,  nommée 
la  Terre  des  Chapeaux,  et  il  devait  les  ap- 
porter en  dînant,  sous  peine  de  cinq  sols  d> 
mende. 

Eglise  de  Notre-Dame.  —  On  ignore  ea 


S95 


COR 


DEPIGRAPlliE. 


COR 


594 


Siuel  temps,  et  par  qui  celte  collégiale  a  été 
ondée,  à  en  juger  par  la  tournure  des  cin- 
tres d'un  pilier  à  l'autre,  on  trouve  l'indica- 
tion des  commencements  de  l'architecture 
gothique  :  ainsi  son  établissement  serait,  au 
plus  tôt»  du  temps  des  comtes  Bouchard  II, 
ou  d'Eudes,  son  tils,  et  sous  le  règne  de  Phi- 
lippe I'%  qui  commença  en  1060.  Quel  qu'en 
ait   été   le  fondateur,  on  voit  qu'il  voulut 
imiter  le  comte  Haymon  dans  le  nombre  des 
chanoines  qu'il  avait  fondé  en    l'église  de 
Saint-Spire.  Ces   douze  chanoines   avaient 
aussi  à  leur  tête  un  abbé.  £n  1125,  Berne- 
ras ou  Bernier  jouissait  de  cette  dignité.  Ces 
prébendes  n'étaient  point  monastiques.  Par 
la  suite,  ces  chanoines  n'eurent  plus  d'abbé 
tiré  de  leur  corps.  Dans  une  sentence  arbi- 
.  Ualederan  122^,  le  roi  Louis  YllI  s'en  dit 
être  abbé.  Enfin,  cette  dignité  fut  supprimée, 
pour  éviter  les  débats.  £n   1297,  le  curé 
dXssonnes,  sur  le  territoire  duc[uel  Corbeil 
est  bâti,  était  quelquefois  qualifié  curé  de 
Notre-Dame  de  Corbeil,  ou  bien  il  avait  con- 
senti que  le  desservant  de  la  succursale  qui 
y  était  fO^t  appelé  curé.  L'Ëglise  est  d'une 
structure  fort  massive,  et  avec  une  aile  de 
chaque  côté  et  des  paieries.  La  tour  est  plus 
délicatement   travaillée,  quant  aux  parties 
extérieures  et  élevées.  Au  portail  se  voient 
de  chaque  côté    trois   statues   longues  et 
étroites,  dont  celle  du  milieu  représente  une 
i    reine.  La  chapelle  de  Saint-Yon  servait  de 
r  paroisse  au  xv*  siècle  (1). 

f  (1)  L*églisc  de  Noire-Dame  de  Corbeil  a  été  dc- 
traite  de  ÏS20  à  18i5.  Les  déiails  suivants  sont  ox- 
iftHs  d^une  monographie  de  celte  église  que  M.  T. 
Maard  a  publiée  dans  la  Revue  archéologique  de 
ILLdeux. 

c  Corbeil  occidental  dut  ses  commencements  a  une 
forteresse  qui  fut  élevée  pour  arrêter  les  incursions 
dei  Normands,  sur  une  partie  du  territoire  d^Es- 
Mone,  là  où  la  Juisne  se  perd  dans  la  Seine.  Celle 
dié  naissante  n'avait  pas  encore  enlevé  au  Vieux- 
Corbeil,  assis  k  la  rive  droite  de  ce  fleuve,  son  nom 
et  lOB  commerce,  que  déjà  elle  avait  été  dotée  de 
deax  églises  collégiales,  par  Héinon,  premier  comte 
de  Corbeil,  pour  recevoir  les  reliques  de  deux  suints, 
objets  de  la  vénération  des  peuples  du  Bessin  ei  de 
ràrmorique  (a),  apportées  dans  nos  contrées  pour 
les  soustraire  à  la  fureur  des  hommes  du  Nord,  et 
devenues  le  butin  de  la  guerre  durant  la  lutte  in- 
cessante que  ce  pieux  guerrier  soutint  contre  eux. 
I  Les  translations  de  ces  corps  saints  se  firent 
avec  une  |iompe  éclatanle  et  digne  des  bie.dieureux 
qui  eu  étaient  Tobjet  :  la  première,  Tan  943,  la  se- 
conde. Tan  i<J07,  et  Corbeil  a  toujours  eu  depuis  Ta- 
pôlre  du  Dessin  pour  patron. 

c  Là  ne  devait  pas  s*arrôter  Télan  religieux  de  la 
dié'.ran  1U00 arriva  ;  nul  cataclysme  n'ayant  ébranlé 
le  globe,  1  apathie  et  le  découragement  dans  lesquels 
son  alterne  avait  tenu  les  esprits,  se  dissipèrent  et 
firent  place  à  cette  prodigieuse  aclivilé  qui  éleva 
tant  de  magoiûques  basiliques. 

<  Cest  à  la  première  moitié  de  ce  siècle  qu'il  faut 
apporter  la  fondation  de  Notre-Dame  de  Corbeil, 
<ltti»  par  le  luxe  de  son  architecture,  éclipsa  les  deux 
^ofliîêgiales  dont   nous  venons  de  parler,  et  put  se 

(t)  Saint  Einpère  ou  Spire,  premier  évoque  de  Uayeux 
cltmii  Guehauit,  abbé  de  Laudeveiioec,  eu  llrelagiie. 
1^ lenUmeul  de  tuiis  nos  U^gio^^raphes  osi  (|ue  le  tulle 
rendu  a  ces  saints  esi  bfauci>up|)lus  connu  que  leur  vie. 

fo)  Htwo'Ve  de  France,  t.  Il,  p.  5i7. 

(fr)  C  rbtMl  n'a  été  résMeoce  royale  qu'à  pariirdu  règne 

DiCTîONX.    D*KPIGRAPniE.    I. 


f 


On  a  élevé  dans  cette  paroisse  un  monu- 
ment très-honorable  h  In  mémoire  d'un  des 
plus  dignes  pasleurs  qu'ait  jamais  eus  cette 

comparer  aux  métropoles  élevées  dans  le  même 
temps.  Je  nesçay  point  de  tems,  dit  Mézeray(a),  où 
Von  ait  pluê  basty  d^églises  et  d'abbayes  quên  celuy- 
cy.  Le  roy  Robert  en  fonda  luy  seul  plus  d^une 
vingtaine  f  il  n'y  avoit  pas  un  seigneur  qui  ne  se  pie- 
quast  de  cette  gloire,  les  plus  mechans  affectoient  le 
titre  de  fondateur;  tandis  quils  ruisnoient  des  églises 
d^un  càté^  ils  en  rebuhlissoient  de  l'autre,  et  faisaient 
de  sacrilèges  offrandes  à  Dieu  des  biens  quils  avoieni 
ratis  au  pauvre  peuple. 

€  On  croit  que  ce  monument  dut  son  origine  à 
Bouchard  11,  comte  de  Corbeil,  qui  vivait  effective- 
ment à  cette  époque  et  mourut  en  1108.  Ne  serait-il 
λas  possible  de  conjecturer  que  le  roi  Philippe  H*" 
*ail  aidé  dans  cette  magnifique  entreprise?  Corbeil, 
il  est  vrai ,  n'était  pas  encore  devenu  résidence 
royale  (b)  ;  mais  ce  lieu  est  fort  près  de  Paris  d*un 
côté,  et  de  Tautre  de  Melun,  où  moururent  le  roi 
Robert,  qui  se  distingua  par  tant  de  dévotion,  et 
son  petit-fils  Philippe.  Toutefois,  les  seules  et  pre- 
mières traces  qu'on  rencontre  de  son  existence  au 
XI»  siècle,  consistent  dans  un  acte  de  1093  (f). 

<  Comme  Saint-Spire,  sa  sœur  ainée,  celle  collé  • 
giale  fut  dotée  du  titre  iï Abbaye  rouale,  par  la  mu- 
nificence du  roi  Louis  le  Gros,  lors  de  la  réunion  du 
comté  de  Corbeil  au  domaine  royal.  Ce  même  mo- 
narque ne  tarda  pas  à  donner  à  Tabbaye  royale  de 
Sainl-Viclor-iez-Paris,  le  droit  de  recueillir  la  pre- 
mière année  du  revenu  des  prébendes  vacantes  dans 
cette  église  cl  dans  celle  de  Saint-Guenault  de  la 
même  vdle  :  Sunt  autem  in  ecclesia  S.  Mariœ  duo- 
decim  prœbendarum  anniversaria  designata  (d).  Par 
suite  de  ce  changement,  plusieurs  de  nos  reines  eu- 
rent leur  douaire  assigne  sur  la  seigneurie  de  Cor- 
beil; et  c*est  à  ce  titre  que  Notre-Dame  se  ressentit 

Earticulièrement  des  libéralités  d*Adèle,  épouse  de 
lOuis  VU,  et  de  Marguerite  de  Provence,  veuve  de 
saint  Louis;  enfin  Louis  VIII  ne  dédaigna  pas  de 
prendre  le  titre  iïabbé  de  ceile  collégiale,  dans  une 
sentence  arbitrale  de  Tan  {"HA  (e)  ;  il  peut  donc  être 
également  compté  au  nombre  des  bienfaiteurs  de 
celte  église. 

<  Notre-Dame  était  du  style  romane -byzantin  ou 
de  transition.  Son  plan  offrait  la  figure  d'une  croix 
latifie  d'une  disposition  simple  et  sévère;  la  nef  de 
ce  beau  vaisseau  éiait  seule  accompagnée  de  colla- 
téraux. Son  frontispice,  son  absitie  et  ses  transepts 
se  terminaient  parties  murs  pignons  aigus,  soutenus 

Îiar  de  nombreux  contre-forls  liés  à  leur  maçonnerie, 
^n  1047,  rhislorien  de  Corbeil,  émerveillé  de  la 
struclore  des  voiUes  et  du  porlail  de  colle  collégiale, 
lui  donnait  le  premier  rang  sur  les  autres  temples 
de  celle  ville;  un  siècle  plus  tôt,  Zeiller,  publiant  la 
topographie  de  la  France,  y  donne  une  vue  de  Cor- 
beil et  appelle  Notre-Dame  Veglise  cathédrale. 

c  Le  porlail  de  cette  église,  où  le  bleu  cl  Tor 
avaient  été  en^ployés  à  profusion,  offrait  une  des 
représenta  lions  les  plus  complètes  du  jugement  der- 
nier. Sou  dessin  semblail  avoir  été  calqué  sur  cehii 
de  la  façade  occidenlale  de  labbaye  de  Sainl- 
Denis  (/).  Voici  la  belle  cl  savante  description  que 

de  Louis  le  Gros,  jusqu'à  ].ouis  XII. 

{c)  Alini.nuch  Je  Ctrlteil,  ann^'e  1789,  p.  21. 

{d)  Histoire  du  aiocese  de  Faris,  t.  Xi,  p.  186.  histoire 
de  Coi  Util,  p.  96. 

^C)  Il  y  est  rappelé  que  nos  rois  avaient  fondé  au  profit 
de  cei'e  éKli&euiie  toiie,qui  se  tenait  à  Corbeil,  les  vi- 
gile, lêlti  ei  leudem;<iii  de  nii-aoûi,  ainsi  que  le  druii  de 
jiisiice  sur  loults  la  vill>;  peiidani  cesliois  jours  {Histoire 
de  CorbeU,  p.  156.) 

{f)  Plus  ou  considère  celle-ci,  plus  ou  y  re:rouvtf  même 
sujei,  uiOnie  des-.iii ,  môme  taire  el  luôinu  ordoouance 
auuiii  que  la  diH'éreiice  de  largeur  des  cal'res  ogives  de 
c(  s  deux  puries  avail  pu  le  peraieilre.  Celte  contoruuiâ 

13 


:5d5 


COR 


DICTIONNAIRE 


COR 


église.  Il  5*appelait  Joseph  Adine  :  ses  ver- 
tus et  ses  talents  sont  énoncés  dans  Tépita- 
phe  suivante',  qu'on  lit  sur  un  marbre  pro- 
<ïhe  du  jubé,  en  entrant  au  chœur. 

nous  en  a  laissée  M.  Ravmond  (a)  :  i  Le  sculpteur  a 
«  choisi  le  moment  où,  le  monde  finissant,  il  ne  reste 
c  plus  qu'un  mourant  accompagné  d'un  consolateur 
t  vêtu  aune  longue  robe  ;  il  est  au  pied  du  lit,  tandis 
t  que  de  Tautre  côlé,  on  aperçoit  un  diable  qui,  la 
t  griffe  ouverte,  saisit  déjà  le  moribond.  Au  centre 
4  du  bas-relief  qui  occupait  tout  le  tympan  du  por- 

<  lail  et  sur  le  second  plan,  parait  le  Fils  de  Thomme, 
c  non  pas  seulement  dans  sa  gloire,  au  milieu  des 
t  anges  et  des  saints,  comme«le  dit  Félibien  en  par- 
^  lant  du  portail  de  Sainl-Denis,  mais  adossé  con- 

<  tre  rinstrument  de  son  supplice,  et  assis  sur  son 
c  tribunal  pour  juger  les  vivants  et  les  morts.  La 

<  Trinité,  continue  M.  Raymond,  se  montre  tout 
-€  entière  dans  ce  grand  jour  ;  au-dessus  de  la  tète  du 
c  Sauveur,  s^avance  le  bras  du  Tout-Puissant  qui 
c  crée.  Le  livre  de  vie  est  dans  la  main  du  souverain 
c  Juge.  Des  deux  côtés  de  la  face  du  Roi  des  rois, 
4  des  anges  debout  tiennent  avec  respect,  Tun  sa 
«  couronne  d'épines,  l'autre  les  clous  de  sa  passion, 
c  A  ses  pieds,  d'autres  anges  debout  sonnent  de  la 

<  trompette.  Au-dessous  du  tribunal,  porté  sur  les 
•c  nué&s  du  ciel,  on  voit  les  aiiôtres  debout. 

c  Les  morts  sortent  de  leurs  tombeaux  à  demi 
c  ouverts;  à  la  gauche  du  Fils  de  Dieu  s'étend,  le 

<  long  des  voussures,  une  chaîne  de  démons  armés 
4  de  griffes,  ministres  terribles  des  vengeances  du 
c  ciel  ;  les  puissances  des  ténèbres  rangées  en  ^be- 
c  Ions,  se  passent  l'une  à  l'autre  les  réprouvés,  afin 
f  qu'il  n'en  échappe  aucun  ;  les  damnés  vont  par 
i  milliers  s'engouffrer  dans  l'immense  gueule  d'un 
c  dragon  ;  au  delà,  on  aperçoit  quelques  méchants 
c  plongés  dans  une  chaudière  bouillante,  où  ils  don- 
c  nent  toutes  les  marques  du  désespoir.  A  la  droite 

<  de  Jésus-Christ  s'élève  une  forteresse  haute  et  es- 
4  carpée,  dont  le  comble  ouvert  laisse  une  libre 
c  sortie  à  une  foule  d'élus,  qui  se  pressent  de  mon- 

<  ter  au  ciel  :  Venez^  le$  bénie  de  mon  Père.  Au 
c  pied  de  la  citadelle,  un  malheureux  entouré  de 

<  flammes  moins  aiguës  que  celles  de  l'enfer,  est 
c  visité  par  un  ange  porteur  des  prières  des  saints, 
c  Au-dessus  du  purgatoire,  on   remarque  sur  plu- 

<  sieurs  rangs,  dans  les  contours  des  voussures,  les 

<  saints  patrons,  présentant  au  Rédempteur  du 
«  monde  les  bons  qu'ils  ont  protèges  sur  la  terre, 
€  lésâmes  purifiées  par  le  feu,  qu'ils  tiennent,  les 
c  uns  sur  leurs  genoux»  les  autres  entre  leurs  bras, 
«  d'autres  dans  le  pan  de  leur  manteau. 

€  Le  paradis  forme  la  derniéiti  et  la  plus  grande 
c  des  trois  enceintes;  vingt-quatre  vieillards,  parn'ii 
c  lesquels  on  distingue  Moïse  avec  les  tables  de  la 
c  loi,  assis  sur  des  trônes,  ayant  en  main  des  vases 
c  d'or  pleins  de  parfums,  chantent  aux  noces  de 
4  l'Agneau  un  canti(]ue  nouveau,  avec  la  harpe,  le 
^  sistre  et.le  psaltérion.  » 

t  La  décoration  de  cette  porte  était  complétée 
par  des -colonnes  cannelées  en  spirale,  qui  reposaient 
sur  des  piédestaux  non  moins  riches  d'ornementa- 
tion que  les  chapiteaux  historiés  qui  les  cx)uron- 
naient,  et  supportaient  les  voussures;  on  peut  en 
juger  par  notre  dessin  ;  dans  ces  entre-colonnements, 
des  deux  côtes  de  la  porte,  figuraient  six  superbes 
«tatues  de  grande  dimension,  qui  se  faisaient  re- 
marquer par  leurs  longs  bustes,  une  sorte  de  roi- 
deur  et  d'absence  de  mouvement,  et  par  leur  che- 
velure singulière.  Ces  personnages  étaient  vêtus  de 

n*avail  rien  d^étoanant.  L'un  a  été  exécalé  sous  Louis  le 
Jeune,  Pautre  Pavait  été  sous  Philippe  i**'. 

(a)  Lellre  à  M.  le  chev.  Millin,  Paris,  31  janvier  1818, 
deux  itûs  avant  la  destruction  complète  de  cette  œuvre 
4i(Ma  i>ieo  mutilée  avant  le  vandal  sme  de  1793,  pcnilaot 
es  guerres  de  religion. 


Hic  requiescit 
-   Deo,  proximo,  non  sibi  natos 
Joieplins  Adine,  Autissiodorensis, 
llujusce  urbis  Corbolii  dignissimus  Pasloi 
Qtiem  ad  aras  Omnipotentis 
Inccssu  gt^y'i ,  angelico  vulla. 
Omnium  in  se  oculos  habentem 
Yidimus. 
Qiicm  in  sublimi  leges  docenlem  divinit 
Justorum  virtutes  inflammantem, 
Pœniientium  animos  erigentem, 
Peccantium  corda  profligantem 
Audivimus. 
Qucm  in  secreto  verum  animaroin  medki 
Verbo,  lacrimis,  exemple 
Vidimus,  audivimus,  habaimus. 
In  quibus  omnibos  immoranlem 
Corbolium  videbat,  mors  rapuit,  Gœloi 

Voluit. 

Yerum 

iEternum  piciatis  suae  monumeatum 

Grcgi  reliquit  suo. 

Solemnia  S.  ioseph  omni  celebrando  aeio 

Oret  pro  grege  in  Cœlis, 

Quem  in  terris  paterno  fovcbat  affecto, 

Eique  requiem  qua  jam  fruitur  obtineftt; 

i£ternam. 

Obiit  die  décima  octava  aprilis, 

Anno  Domini  1684,  xutis  sa»  5SL 

Saint-Jean  en  Vile,  —  Celle  église  est 
désignée  pour  la  dislinguer  de  Saint 
du  Prieure  de  rHermitage,  quiestbëas 
plus  ancien.  Sauvai  assure  que  cette  < 
manderie  de  Saint-Jean  en  rlle  est  ai 
ment  dite  Ja  Grande-Trésorerie,  L^ésli 
ce  prieuré  est  un  grand  édifice  gothiqi 
forme  de  croix,  et  tel  que  la  reine  Isemt 
le  fil  construire.  Il  est  sans  ailes,  mais 
des  galeries  et  une  nef  lorl  longue,  i 
voil  des  sépullures  presque  de  tous  c 
La  plus  considérable  est  celle  dlsembi 
qui  étail  dans  le  chœur,  élevée  d*un  pie 
un  peu  plus,  el  qui  en  a  été  ôlée  de] 
pour  élre  placée  au  fond  de  la  croisée 
côlé  du  midi.  Celte  tombe  de  cuivre  la  n 
sente  avec  la  couronne  el  le  sceptre, 
cette  inscription  autour,  en  lettres  gotbi 
capitales  : 

Hic  jacet,  Isburgis  Regum  generosa  propage 
Itcgia  quod  Régis  fuit  uxor  signât  imago. 
Flore  nitcns  morum  vixil,  paire  Rege  Dacon 

Inclita  Francorum  Régis  adepta  tboruro. 
Nobilis  ejus  erat,  quod  in  orbis  sanguine  clar 

Invenies  raro,  mens  pia,  casta  caro. 

longues  tuniques  recouvertes  d'une  espèce  de 
teau  qui  s'ouvrait  par-devant  et  laissait  aperc 
de  riches  étoffes.  Deux  de  ces  prétendues  cari: 
nous  ont  été  conservées  par  M.  Alexandre  Leno 
sont  passées  du  musée  des  Petits- Augustins  dai 
cavaux.  de  Saint-Denis,  toujours  impropre 
baptisées  des  noms  de  Clovis  et  de  Clothilde, 
ont  aussi  été  récemment  moulées  pour  le  n 
historique  de  Versailles;  et  on  en  trouve  le  d 
dans  les  Monuments  inédits  de  Wilmio*  » 


fXm  DEPIGRAPillE. 

■^enoB  aderat  deciesque  vicenus , 
,  terqiie  decem,  cum  subit  ipsa  necera, 
Til»  sutdacU  cadacae. 

Kt  tout  de  suite  : 

BaiodB  Pkgliaoo  me  fecîu 

Mrtrait,  dans  l'une  des  galeries  de 
iiâe»  une  vielle  chaise  de  bois,  qu^on 
cît  servi  à  cette  reine  pour  entendre 


le  i^gne  de  Philippe  le  Hardi,  Jean 
BffS,  grand  mattre  aes  chevaliers  de 
SM  de  Jérusalem,  trouva  que  la  mai- 
SdDtJean  en  nie  était  très-propre 
far  les  assemblées  de  ses  chevaliers, 
miquoi  il  fit  bfltir  cette  grande  salle, 
Mia.le  palais,  joignant  le  cloître  et  le 
il»  religieux.  C^ést  probablement  ot 
logea  qniielquefois  ;  car  il  reste  des 
de  lui,  datées  de  l'hôpital  de  Cor- 

t  dans  ce  prieuré  que  descendit  le  roi 
IT,  lorsqu'il  voulut  s'assurer  la  ville 
1^;  et  le,  les  habitants  vinrent  lui  en 
sr  les  clefs. 

rait  aussi  une  chapelle  royale  &  deux 
bfttie  par  saint  Louis  en  1258. 
irille  a  été*  l'apanage  *de  plusieurs 
A3Bt  la  première  fut  Adèle  de  Cham- 

pe  Caliste  II,  retournant  de  Paris 
«d  1190,  séjourna  à  Cori)eil  ;  saint 
;  T  fut  domicilié.  Le  cardinal  Vivien, 
i  France  du  pape  Alexandre  III,  en- 
nnées  1160  et  1170,  y  conféra  avec 
umM  de  Gantorbéry.  Saint  Pierre  de 
be  yfotlogé  dans  fa  maison  du  roi, 
• 

(il  liit  aussi  l'un  des  lieux  où  le  fa- 
beilard  eut  une  école,  sous  le  règne 
8  le  Gros,  avant  qu'il  vint  enseigner 

«njJT  et  MAaNT,  Dici.  de  Paris  et 
et  enmrofM.) 

IODE,  en  Espagne. 

I. 
Sur  un  dépôt  de  reliques, 
m  régUte  oa  la  |>troi88e  Stiot-Pierre. 

t  scorum 

martyr» 

XPIIHT 

laosU    la- 
noariet 
mania.» 
...  Zoyli 
•••Taciscli 
•••  anta«*. 
••.aïo..» 

•••  D««» 

'diaaIHAÏ,U,  131;  Diplomatique  des 
éUdictins,  X.  II,  p.  589.) 

II. 

Pris  de  Cordoue. 

Dt  rriiqaiae  numéro  sanctomm. 


COR  598 

saDCti  Romani  monachi,  sancU  Martini  episeopi, 
sancUe  Marina:  Yîrginis,  aancti  Pétri  apostoli, 
sancti  loannis  Baplistae,  sanctl  Aciscli,  et 
atiomm  nmnero  sanctorum. 

(Morales,  lib.  xii,  28;  Florbz,  Spana 
sagradaj  t.  X,  p.  30^;  Cardinal  Mai, 
p.  49.) 

UI. 

Inscription  au  monastère  Saint^Martin  de 
Castanedaf  pris  de  Cordoue,  prope  pagum 
Senabriœ. 

HiclocosaDtiqoitiis  Martinus  sanctus  est  honore 
dicalos,  breyi  opère  instructus  diu  mansit  diru* 
tas,  dooec  Iboannes  abba  a  Gorduva  venit,  et 
hic  lemplum  litavit.  edis  niinam  a  /undamentis 
erexit  et  acte  saxe  exaravit  ;  non  imperialibus 
iussis,  sed  fratrum  vigilantia  instantlbus  duo  et 
tribus  mensibusperacta  sunt  bsc  operibas.  Or- 
donius  peragens  scqitra  era  noTîes  ceniena  no- 
vles  dena. 

(CardintU  Mai,  137, 2;  Moralbs,  U6.  xvi, 

cas.) 

Aumonastire  de  Saint-Jérôme. 

Inscription  en  lettres  coi^oiates,  snr  une  cloche  provenant 

de  Saint-Zoile. 

dflTert  hoc  munus  Sanson  abbatis  in  domom 

sancti  Sabastiani  martyrisGhristi,  era  dgccc  et  xui. 

(Cardinal  Mai,  p.  207.) 

iv: 

Au  puits  de  Viglise  de  Saint-Zotle. 
Imp.  Gaes    .    •    . 
FI.  Y.  Constant    •    • 
P.  F.  iuYicto  aug    .    • 
Octavius  Rufus    •    . 
P.  proT.  Bael. 
D.  N.  M.  Q.  eius. 

V. 
Pierre  trouvée  en  1752. 
D.  N.  fortissimo 
ndque  indulgentissimo 
Coff<tantino  invic. 
...  F.  aeterno  aug. 
...  s  Fanstinus  V.  P. 
•    •    .  s  prov.  Baet. 
devotns  nummi 
motettatlqueeius. 

(Cardinal  Mai,  p.  2&2;  Florez,  Spafia 
sagrada,  t.  XII,  préface.) 

VI. 

Trouvée  à  Cordoue  en  162b. 

D.  N.  Imp. Os 

Fiav.  inv.  Constantino  max 

pio  felici  aeterno  aug. 

Q.  Aedauius  Hermias  Y.  P. 

A.  Y.  praef.  praet.  et 

judex  sacramm 

cognltionum 


899  COR 

numini  majesUtiq. 
ejus  seinper 
dicatissimus. 

{Cardinal  Mai,   ^k,  2;  Florbz,  Spana 
sagradaf  t.  I,  p.  251.) 

VII. 

Eglise  Sainte-Marie . 
Fortiss.  et  indulgeniiss. 
pijncipi  domino  nostro 
Gonstantino  victori 
perpetuo  semper  âugusio 
Decîmus  Geminiaiius  ; 

vir  dariss.  constilarîs  ^ 

provinciae  Boelicai 
M.  M.  Q.  E. 
dicalissimas 
{Cardinal  Haï,  2tô»  6;  Gruter,  283,  8; 

MURATORIy  258y  3.) 

CORFOU,  lie  de  TAdriatique. 

Dans  réglise  du  monastère  de  Saint-Jason 
«t  saint-Sosipater,  au  faubourg  qui  formait  la 
ville  vénitienney  se  trouve  un  ecusson  écar- 
télé  de  fleurs  de  lis  et  des  ondes  de  la  famille 
délie  Carceri  délie  Onde.  On  lit  : 

Ave senter. 

(BucHON ,  Atlas  des  nouvelles  recherches 
deMoréCf  description  de  la  planche 

TCLI.) 

'  GORNETO,  dans  les  Etats  de  l'Eglise. 

I. 

Sur  la  porte  de  réglise. 

Non  obeuntisti  j^assi  pro  nomine  Chrisli 
Ecce  Sataniinus  Sibînnius  ei  Timotlieus 
Hic  bene  cum  caro  requiescunt  Symphoriano. 
{Cardinal  M  aï,  403,  7;  Gud.,  370,  7.) 

II. 

Les  inscriptions  suivantes  placées  en  dif- 
férents endroits  de  la  ville,  en  Ttionneur  du 
pape  Benoit  Xiy(de  Bologne),  sont  extraites 
de  Galbtti,  Inscript.  Bononiensesy  p.  207. 

Gementi  XII  et  Bénédicte  XIY. 

PP.  MM. 

qyod 

ipsorvm  avctoriiate  et  mvnificeniia 

hvnc  ad  oram  Tirrheni  maris 

oblimatvm  sinvm  repvrgaverit 

propvgnacvio  mvniverit 
navibvs  oiierariis  perfvgivm 
slationemqve  bene  tvtam  paraveril 

Pompeivs  cardinalis  Aldrovandvs 

adjiereimem  insigniym  benefactorvm 

memoriam 

monvmentvm  posvit 

anno  mdccxlviii 

> 

IIL 

fienedictvs  xni.  P.  M 
pro  maiori  agrariae  vtiliiaie 


DICTIONNAIRE 


1 


CRA 

anuon»  praefecto 

a  Pavlo 
eidero  agricvllvne 

praeposilo 

lolivs  operis  cvram 

perpetvo  mandavit 

Nicolao  Pereliio  cam.  apo.  deciM 

praefectvram  gereole 

anno  mdcclh 


IV. 

Frvmentariae  rei  secvrilati 

et  comroodiori  exportatiooi 

antiqvo  foro  Avrelio 

Clementls  XII  et  Benedicli  UT 

PP.  MM. 

avspiciis  restitvto 

ars  agraria 

cvivs  svmplibvs  opvs  perfectvm  est 

providentis  optimorvm  principvm 

M.  P. 

anno  mocclii 

CODRBEVOIE,  près  Paris. 

Le  couvent  de  Pénitents,  qui  est  sur  b 
haut  de  la  côte,  un  peu  au  delà  de  la  chapeli 
des  habitants,  fut  fondé  en  1658,  par  Jeia- 
Baptiste  Forne,  ancien  consul  de  Paris, 
ministrateur  de  THÔtel-Dieu;  et  par 
nommé  Olivier  Maréchal,  marchand  à  "^ 
et  dont  réponse,  appelée  Sainte-Jo 
est  dite  aussi  fondatrice. 

H.  Dagoumer,  proviseur  d*Harcourt, 
s'était  retiré  à  la  campagne  sur  la  fin  de 
jours,  et  occupait  à  Courbevoie  une  m 
qu'il  louait  de  ces  Pères  du  tiers-ordre 
Saint-François. 

On  lit  sou  épitaphe  sur  une  tombe  pi 
dans  leur  église. 

Hic  jacet  GuHlelmus  Da^tmmer^  natione  No^ 

mannus  (1),  professioneeliogenio  nobilis  philo»* 

phus,  universitaiis  Parisiensis  non  semel  Redtr 

et  vindex  acerrimus,  coUegii  Marcurianl  Pmfi- 

sor  beneflcus.  Hac  In  eremo  optalam  labonoi 

'    quietem,  invenit  mortuus  io  Ghristo  die  25  apn- 

Us,  anno  réparât»  salulis  mdccxlv,  aetaiis  85. 

(HuRTAUT  et  Magnt,  dictionnaire  dtP^ 
ris  et  des  environs.) 

CRACOVIE,  ville  libre  d'Allemagne. 

1. 

A   réglise   cathédrale. 
Tombe  de  saiat  Stanislas,  évèqae  de  OaeoTîe. 
Tumba  Stanwlai  cinerestegit  ista  beaii 
Régis  Boslai  qiria  non  fauet  tmptefoft. 
Martyrio  meritoê  cœli  migraait  ad  œda. 
Félix,  cuiDeitas  merce8,cul  sidéra  sedes. 

(Labbb,  Thés,  epit.f  p.  17^ 

IL 

Sur  la  porte  du  palais  du  Conclave. 
Dio^ito  compesce  labeHum.  Occasionem  nosoa* 

(1)  11  était  de  Louviers,  aa  diocèse  d*£vreax. 


Rocoe  Idpsain.  Tecnm  habita. 

U  supplément  at^  inscriptions  de 

k,  p.4d8.) 

iSEf  dans  le  royaume  Lombardo- 

CHi,  Marmor,  Cremon.  p.  279;  Car- 
mi  Haï,  p.  19.) 

,  sur  le  Rhône,  à  trois  lieues  de 
m  France. 

tiemne  église  des  Bénédictins. 
m  ne  armoire  k  livres  : 

m  qui  libres  non  co  a  dunat  ; 
fteibet  subjeclis  quero  dare  débet  ; 
Mores,  pascoDt  pecuis  expositores. 


P^EPIGRAPHIE.  DEY  A» 

Lex  nova  coroinentis  et  iex  yetos  esca  legeniis 
Sunt  epale  lete,  sed  per  commenta  prophète, 
lascriplion  de  t250  envIroD. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi^  t.  III, 

p.  22rr.) 

CDMES,  au  royaume  de  Naples. 

Pierre  trouvée  dans  les  ruines  de  la  ville» 

M*  O*  A. 

FL  Nonius  Erastns 

Y.  P.  praef.  class.  fî.  marit. 

cornes  S.  IL  praes.  Gampan. 

torres  urb.  rouros  et  port. 

refecit 

DD.  N.  lustiniano  P.  F.  ang.  ann. 

xxxii. 

z.  r.  e. 

(Cardinal  Mai,  p.  3i3.) 


D 


30,  en  Prusse. 

imscrivtion  aux  écoles  de  Sainte^ 
Marie. 

wsest  OiristOyStudilsq  ;  dicata  juventae. 
»  sacroni  violet  dedecorelq  ;  ioeum. 

S,  Supplem.  aux  inscr.  de  BdlSf.  p. 
3.) 

iÈf  monastère  près  d'Athènes,,  en 

DD.  NN. 

Arcadiu(s) 

et  llonor(ius) 

sub.  vc 

h  8pect.  N. 

Eusebio 

S. 

âinal  Maï,  272,  ^;Chandler,  Voya- 
Sf  p.  77,  n.  118,  p.  XXXII.) 

If  sur  le  Rhin,  orès  de  Cologne ,  en 

umastêre  appelé  Teusch  (Ivitium 
monastebium). 

Yirtnti  D.  D.  Constantini 
max.  pii  fel.  in  vie.  aug.  sup- 

pressis  domitisq.  Francis 

io  eorum  terris    .    .    .    mil. 

castr.  Divitensium  siib 

praesentia  principis  sut 

devoti  numini  niaie- 

statiq.  eius  duodevigin- 

ti  haec  vota  fecer. 

Unal  Maï,  p.  2V9;Muratori,  p.  259, 
;  d'après  Rrower  Dughesne,  Script. 
rancic.fU  I,  p.  14^2.) 

JES,  (Recueil  de),  extrait  principale- 
l'ouvrage  de  De  Combles  (1). 

ité  des  devises  héraldiques,  de  leur  origine 
ir  usage,   avec  un  Uecucl  des  Armes  de 


ÀAf  au  Pays-Bas,  porte  :  In  antiquioribuip 
et  pour  armes,  échiqueté  de  gueules  et  d'or 
au  franc  quartier,  chargé  d'une  merlette  de^ 
sable  (1). 

Abbis  (d')  ou  d'ALBT,  en  Provence,  porte  : 
Toujours  fidèle^  et  pour  armes,  de  gueules 
è  la  bande  d'argent,  accompagnée  de  deux 
cœurs  d'or,  l'un  en  chef  et  l'autre  en  pointe. 

Abellt  (2)  porte  pour  armes,  d'argent  au 
sanglier  passant  de  sable,  au  chef  d'azur, 
chargé  aun  croissant  d'argent,  côtoyé  de 
deux  quintefeuilles  d'or;  supports,  deur 
daims;  cimier,  un  daim  de  gueules;  devise  t- 
A  Domino  faetum  est. 

Abon  porte  :  Union  maintient.  Les  armes 
sont  :  fascé  d'or  et  d'azur,  de  huit  pièces  ;  sup- 
ports, deux  aigles;  cimier,  un  aigle  d'or  (3). 

toutes  les  maisons  qui  en  portent,  ensemble  un  pré- 
cis sur  leur  origine,  et  un  recueil  des  faits  qui  leur 
sont  particuliers  et  qui  ne  sont  point  encore  connus,, 
enrieni  de  gravures;  le  tout  pour  servir  d*inlroduc- 
tion  à  TEtat  de  la  France;  par  M.  De  Combles,  offi- 
cier dinfanterie.  —  In-12, 1785. 

Nous  avons  sjoulé  à  De  Combles  les  devises  usitées 
par  divers  papes,  et  les  devises  ou  marques  des  an- 
ciens imprimeurs. 

On  trouvera  également  dViutres  devises  dans  la 
Dictionnaire  d^ Héraldique  de  M.  Grandmaison,  faisant 
partie  de  V Encyclopédie  théologitfue  de  M.  Migne,  et 
dans  la  Revue  Archéologisue ,  in-8<*,  année  1851, 
p.  282  et  543. 

(1)  Goussuin  Vander  Aa,  chevalier,  vivait  en  1412 
avec  Elisabeth  Vanhofsladen,  de  laquelle  il  eut  Guil- 
toume  Vander  Aa,  qui  épousa  Marguerite  Vleminck, 
fils  de  Louis  et  de  Marguerite  Thonis,  de  laquelle  il  eut 
Antoine  Vander  Aa,  chevalier,  vivant  en  1456,  chef 
de  la  compagnie  du  jeune  Arbalète,  à  Matines, 
bourgmestre  en  1466,  écoutie  en  1472,  marié  à  Ca- 
therine Guyck,  etc. 

{iy  Jeanne  Abelly  épousa,  le  6  juillet  1556,  mes- 
sire  Etienne-Philippe,  écuyer,  sieur  de  la  Tour,  né 
le  5  octobre  1530  ;  elle  était  sœur  d'Antoine  Abell>, 
abbé  de  Livry,  et  tante  de  Claude  Abelly,  mère 
d'Antoine  de  Vyon,  écuyer,  seigneur  d'Héronval, 
conseiller  du  roi  et  auditeur  en  la  chambre  des 
comptes. 

(5)  Cette  maison,  qui  depuis  un  temps  immémo- 
rial habite  U  ville  de  Gap  eu  Daupbiuc,  a,  pour  pre- 


405 


DEV 


DICTIONNAIRE 


lœt 


ADHiMAR  (Le  comte  d'),  porte  :  plus 
d'honneur  que  d'honneursy  et  pour  armes, 
d'or  à  trois  bandes  d*azur,  sur  mi-partie  de 
France  et  de  Toulouse,  ainsi  que  les  portait 
au  xiir  siècle  Lambert  de  Monteil.Adbé- 
raar  ou  Azémar,  baron  de  Lombers,  treizième 
aï'eul  du  vicomte  d'Adhémar,  et  chef  des 
branches  établies  en  Languedoc  (1). 

Adorno.  Jérôme  Adorno,  chassa  de  Gè- 
nes Octavien  Fregoso,  ce  qui  lui  flt  pren- 
dre pour  devise  :  Expiabit  aut  obruet^  pour 
dire  qu'il  l'expiera  ou  qu'il  l'accablera.  Les 
armes  sont  d'or  à  la  bande  échiquetée  d'ar- 
gent et  de  sable,  de  trois  traits  ;  cimier,  un 
aigle  de  sable  ailé  d'or  (2).  , 

Adoue  de  Sailhas,  seigneur  de  Garravef, 
en  Gascogne  :  Toujours  doux  ;  et  pourarmes, 
écartelé  au  1  et  ii^  d'or  h  la  levrette  de 
gueules,  bouclée  de  sable,  à  la  bordure  de 
même,  chargée  de  huit  bezants  d'or,  qui  est 
des  comtes  d'Aure  ,  au  2  et  3  de  gueules 
h  quatre  étoiles  d'argent,  qui  est  des  premiers 
comtes  de  Comminges  ;  sur  le  tout  de  gueu- 
les à  la  fasce  ondée  d'or,  chargée  d'une  tour- 

mier  auteur  connu,  noble  Geoffroy  d'Abon,  qui  était 
mon  lors  du  contrat  de  mariage  d'Antoine,  son  (ils, 
22  juillet  1372. 

(i)  La  maison  d'Athémar  ou  Adémar,  Azémar, 
est  une  des  plus  anciennes  et  illustres  maisons  de 
Provence,  en  Lami:uedoc  et  Uouergue,  comme  il  aj^- 
pert  par  tous  les  historiens  du  xiii*  xi\^  et  xv«  siè- 
cle ;  et  si  Ton  en  croit  au  poème  italien,  sur  la  con- 
quête de  la  Corse,  intitulé  :  Ademaro^  on  verra  qu'un 
Adhémar,  désigné  parent  de  Cbarlemagne,  après 
avoir  conquis  Gènes  et  la  Corse,  en  a  été  le  premier 
souverain.  Quoi  qu'il  en  soit,  il  est  incontestable  que 
cette  maison  a  donné  les  comtes  d'Orange  de  la  pre- 
mière race,  les  vicomtes  de  Marseille,  et  qu'elle  a 
possédé,  en  souveraineté ,  par  une  filiation  prouvée 
depuis  le  x*  siècle,  des  terres  considérables  entre  le 
Rhône  et  la  mer,  et  elle  fut  maintenue  dans  ses  droits 
de  souveraineté  pr  une  ratification  de  l'empereur 
Frédéric  1*'.  La  bulle  est  conservée  dans  le  château 
de  Grignan  (De  Combles). 

(2)  L*on  trouve  qu*Ospîce  Adorne,  natif  de  Gènes, 
épousa  Agnès  d'Axèle,  fille  de  Philippe  d'Axèle  ou 
d  Éxpoèle  ;  il  mourut  en  1502,  et  gît  a  Saint-Pierre, 
il  Gand;  et  de  lui  est  issue,  au  I3«  degré,  Geneviève 
Adorne,  dame  Maruillies,  fille  de  George  Lambert 
Adorne,  seigneur  de  Nienwenkove-Marckes,  Marull- 
îiers,  Nieuvliel,'  et  de  Jeanne  de  Haynin,  laquelle 
épousa,  en  16&i,  Michel  de  Wignacourt,  comte  de 
Fleltres,  fils  de  Jacques  de  Wignacourt,  seigneur  de 
Flettres,  Cauroy,  Stracelles  ;  créé  comte  de  Fleures 
le  25  novembre  1656,  et  de  Françoise  Gallo  Salo- 
manca,  dite  Descalade,  duquel  elle  a  eu  I>enis-Fran- 
çois-Jacques  de  Wienacourt,  comte  de  Flettres,  sei- 
gneur d'Herlies-Ia-6assée,  marguillier,  grand  bailli 
héréditaire  de  Cassel,  marié  le  9  mai  1684,  à  Marie- 
Philippe-Aldegonde  de  Croix  de  Houchin,  de  laquelle 
il  a  eu,  entre  autres,  deux  filles,  chanoinesses  de 
Sainte-Aldegonde  de  Maubeuge,  dont  voici  l'épitaplie, 
qili  est  adossée  au  premier  pilier  de  l'église  de 
Sainte-Aldeffonde|de  Maubeuge,  à  droite,  en  sortantdu 
chœur,  ornée  des  écussons  de  seize  quartiers, savoir: 

€  Cy-devanl  reposent  les  cor|«  de  très-nobles 
«  et  lUostres  Demoiselles ,  Mesdemoiselles 
<  Adrieone-Charlotie  de  Wignacaurlt  dite  de 
«  MarquUly,  décéiiée  le  17  août  1765  ;  et  de 
«  Claire- Florence  de  Wignacourt,  dite  de  Fiel- 
«  ires,  sa  su;ur,  loates  deux  Cliaooiaesses,  et 
«  ainAes  du  irès-illosire  Cliapitre  de  Sainte  Al- 
«  degoode  de  Maubeiigp,  décédée  le  17 
t  priez  Dieu  |K)ur  leurs  âmes.  » 


terelle  d*azur,  becquée  et  membrée  d^ari 
qui  est  Adoue  de  Sailhas. 

Adrieiv  IV,  pape  au  xir  siècle,  portait 
devise  :  Oculi  met  semper  ad  Dommum, 
.  Affr'y  (Le  comte  d')  porte  .  d'argent  k 
chevrons  de  sable  ;  casque  couronné,  e 
haussé  d'un  bonnet  pyramidal  d'arg 
chargé  de  trois  chevrons  de  sable,  lap 
du  bonnet  surmontée  d'une  houppe  ae 
mes,  mêlées  de  sable  et  d'argent  ;  les 
brequins  d'argent  et  de  sable  ;  deTisfl 
plus  vaillant  héros  (1). 

Agoct,  en  Dauphiné,  porte:  Aviâm 
mit  ter  e  pugnam  (2). 

Agut  porte  :  Sagittœ  potentiê  acuim. 
maison,  établie  en  Provence,  et  origi 
de  Hartigues,  porte  d*azur  à  trois  t 
d*or,  posés  en  pal  et  en  sautoir,  les  p< 
en  bas.  Elle  a  pour  premier  auteur  ( 
Barthélemi  d'Agut,  conseiller  en  la  du 
des  comptes,  le  27  octobre  1569. 

Aiguillon(  duc  d')  :  d'argent  &  troii 
vrons  de  gueules,  et  au  lambel  à  trois 
dants  aussi  de  gueules.  {Yoy.  Richolim 

AiMARS  (des),  en  Daupniné,  porte:  S 
lis  agitabitamaris.  Les  armes  de  cette flii 
dont  était  Antoine  desAimars,  Tivai 
ItôO,  sont  :  d'azur,  à  trois  bandes  d'or« 
telées  d'un  parti  d'azur  et  d'or,  au  ch 
gueules,  chargé  de  deuxbesants  d'argc 

AiNEVAL,  porte  :   Nescit  labi  virttu. 
maison  de  Picardie  porte  pour  armes  : 
gent  émanché  de  gueules  à  la  bande  d' 
côtoyée  de  deuxcotices  de  même,  bro 
sur  le  tout,  brisé  d'unemolette  d'azur  ai 
senestre. 

Albert  AS,  seigneur  de  Joncques,  en 
vence,  originaire  d'Italie,  porte  :  de  gu 
au  loup  issant  d'or  ;  cimier,  deux  c 
courants,  issants  et  affrontés  au  naturel 
ports  ,  deux  chiens  de  même  ;  devise  , 
flambeaux  posés  en  sautoir,  tortillés  df 
ches  allumées,  avec  ces  paroles  :  Talisf 
amor  ;  ces  armes  sont  écartelées  des 
sons  de  Simianne,  Castdlanne,  Forçai 
et  de  Glandëves  (4). 

(1)  La  maison  d'Affry,  Tune  des  plus  illastre 
Suisse,  est  mise  au  nombre  des  plus  ancienDes,  < 
le  prouvent  les  vers  suivants,  qui  ont  été  plad 
une  épltre  dédicatoire  adressée  à  noble  se 
Louis  Vom-AfTry,  envoyé  de  la  ville  de  FribOa 

Si  gênas  a  proavis  loogom  dedooere  daiis 
Est  minas  at  magnam  est  factis  extendere  &■ 
Nobilltate  poteos  Afh-ioQS,  peetore  major 
Magnaaimo,  naclus  quum  consilioqae  mamiqit 
Sit  decus  et  laudem  laus  illi  a  nomiae  sonm 
Perduraos  et  prisca,  palrum  pietasqae  fldeaq» 

{%)  Cette  famille  est  très -illustre  par  sa  no 
ses  emplois  et  par  ses  terres.  Isoara  éThpm 
gneur  d'Agout,  épousa  Isoarde,  fiHe  d'Isoard, 
de  Die,  de  Ia<)uelle  il  eut  Isoard  et  Bertrai 
succéda  aux  biens  dMsoarde  en  1225.  Les  am 
d'or  au  loup  rampant  d'azur,  armé  et  lampa 
gueules.  Voy.  \Etal  politique  de  Dauphiné. 

(3)  Le  duché  d'Aiguillon  a  été  créé  le  10  mi 
en  faveur  d'Armand-Louis  de  Vignerot,  com 
génois,  dont  le  fils  Emmanuel-Annand  de  Yij 
comte  d'Agenois,  noble  génois,  a  succédé  à  M 
le  51  janv^r  1750  (  Voy.  Plessis-Richeueo). 

(1)  Lcandre  Alberti  et  Equicola  font  de< 


nsv 


D'£P1GRAPU1£. 


DEV 


406 


Almsiiag,  oq  ÀUrighae  ou  Aubignae  ,  en 
loaefgue,  Languedoc*  etc.,  porte  :  d'azur  à 
trois  pommes  de*pin  d'or,  posées  2  et  1,  au 
diéf  Je  même,  au  2  et  3  de  gueules,  au  lion 
rempantd'or,  armé  et  lampassé  de  gueules; 
rapports,  deux  lévriers  d'or  ;  Técu  timbré 
iftiii  casque  de  fasce,  orné  de  ses  lambre- 
wjos,  sommé  d'une  couronne  de  baron  ; 
cimier,  an  lion  d'or  ;  devise  :  Nihil  in  me 
mivalar. 

AuBsm   de    Raigny     porte:    Charitatis 

Alexaudrb  II,  pape  au  ir  siècle,  avait 
pmir  devise  :  Exaltavit  me  Detu  in  virlule 
mmckii  suù 

Ai-BXAïiDRE  m,  pape  au  xii'  siècle.;  sa  de- 
TÎM  :  Yioi  iuas^Domine^demonstra  mihi. 

AunLàHDRE  IV,  pape  au  xiii*  siècle,  sa  dé- 
cile: Dmtn^,  servum  tuumsuscipe  inbonum. 
Alkxaidke  V,  pa|i&au  xv*  siècle  ;  sadeviso  : 
Esmtiëni  me  Deus  in  virtute  brachii  $ui, 

AunuRDRE  VI,  pape  au  xv*  siècle  ;  sa  de- 
vise :  Ad  Dominum  cum  tribularerclamavi^  et 
lapwirftyii  fii€. 

Alexaudeb  "lll,  pape  au  xvii*  siècle,  avait 
pris  pour  devise  :  Vivo  ego^jam  non  ego. 

AiXAULB  porte  :  de  gueules  au  cnavron 
for,  accompagné  de  trois  papillons  d'argent, 
écarlelé  au  2  de  Laisné,  au  3  de  Perdriol. 
(fpy.  Pbmdhiol,  Mardt. 

Allbaume  en  Brie,  (2)  porte  d'azur  à  trois 
chevrons d*or,  accompagnés  de  trois  besants 
ta  même  ;  supports,  licornes;  cimier,  une 
lieorae  d'argent;  devise  :  Nutrit  (3). 

Allbma!iid,  en  Dauphiné  ,  porte  :  un  sau- 
Tige  monté  sur  un  lion  avec  ces  mots  : 
tme^  place  à  Madame  ;  et  ceux-ci,  qui  fait 
allusion  aux  fleurs  de  lis  de  Técu  :  Tôt  in 
têrdt  guot  in  armis  {k). 


maison  des  princes  souverains  de  Lucques, 
PteHie  et  Reggio,  comme  Ta  observé  Tristan  nier- 
Bile.  Anioine  Alberias,  pour  se  soustraire  aux  vio- 
faaoes  qu^exerçaieot  en  Italie  les  Guelfes,  Fan  1360. 
tes  le  temps  où  Innocent  VI  siégeait  à  Avignon, 
•Ott  le  régne  de  Jean  de  Naples,  comme  Fa  remar- 
qué Nosiradanms  dans  son  llisloire  de  Provence. 

({)  Celte  maison,  originaire  d'Italie,  habituée  en 
France  depuis  André  d*Alesso,  Ois  d*Antoiue  d'A- 
kno,  man  de  Bri^ide  MartotlUe,  sœur  de  saint  Fran- 
çois de  Paule,  qui  eut  commandement  du  roi  Louis  XI 
it  Tenir  en  ce  royaume,  où  il  se  maria,  porte  d*azur 
H  sautoir  d*or,  accompagne  de  quatre  limaçons  de 
Béme.  Cet  Antoine  laissa  deux  fils,  savoir  :  Antoine 
(TAlesso,  se^pneur  de  Raisny,  conseiller  au  parle- 
neol  de  Paris,  et  Claude  d'Aiesso,  conseiller  au  par- 
leneot  de  Rouen. 

(2)  Aleaume,  maison  noble  et  ancienne  de  Drie, 
^lisiioguée  par  ses  alliances,  et  de  laquelle  était  frère 
iean  Aleaume,  né  h  Cbenoise  en  Brie,  reçu  cheva- 
lier de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  et  qui 
perdit  b  vie  en  combattant  pour  la  religion,  en  1501. 
Cdii^  avait  pour  frère  Nicolas  Aleaume,  seigneur 
àt  Rouilly-Luet,  Courtavenel  et  de  Cbenoise,  marié 
à  Huyotte  Pinot,  fille  de  Jean  Pinot,  seigneur  de 
Aonleaux,  et  d'Antoinette  Bugnot  ;  de  ce  mariage 
Mot  issus  les  seigneurs  de  Laverrière,  audit  pays. 
(Foy.  \e  Martyrologe  de  Malte^  p.  6.  ) 

(3)  Pinot,  en  Beauce,  porte  :  d'azur  à  trois  pom- 
SMt  de  pin  d*or. 

Bugiioi,  en  Beauce,  porte  :  d'azur  à  trois  che- 
vrons d  or,  accompagnés  de  trois  éloilcs  de  même. 
'4)  il  Y  a  apparence  <luc  c'est  une  de  ces  familles 


Allutb  (le  marquis  d*),  portait  :  Mas  dex- 
tro  (1). 

Alrigs  (des) ,  en  Dauphiné,  porte  :  Tant, 
qu'il  lui  luira  (2). 

A MBEL,  en  Dauphiné,  porte:  Sed  virtutr 
-  nescia  frangi  (3). 

Amboi&e  :  Georges  d'Aniboise,  cardinal ,. 

Î>ortait  :  Telle  opffonit   acumeny  ou  Nec  me- 
abor  iste  gravabit  (4-). 

que  revenue  Isame  logea  dans  son  diocèse,  après 

^  qu'il  eut  diassé  les  Maures  :  son  origine  étant  d'Alle- 

maptne,  et  ayant  pour  premier  auteur  connu  audit 

pays,  N ,  qui  fut  dit  Allemand,  et  qui  transmit  ce 

nom  à  sa  postérité,  qui  a  été  illustrée  par  les  grandes 
dignités  et  les  charges  qu'ils  ont  eues  ;  elle  a  donné 
des  cardinaux,  des  archevêques,  des  évéques,  des 
lieutenants  du  roi  et  des  ambassadeurs.  Les  armes 
sont:  de  gueules,  semées  de  fleurs  de  lis  d'or,  à  la* 
bande  d'argent  ;  cimier,  un  lion  passant,  surmonté 
d'un  sauvage,  tenant  un  b&ton  noueux  en  sa  dextre,. 
avec  ce  mot  :  Robur  ;  supports,  deux  sauvages. 

(i)  Charles  d'Escoubleau,  marquis  de  Soiirdis  et? 
d'AUuye,  chevalier  des  ordres  du  roi,  en  1633,  mes* 
tre  de  camp  de  la  cavalerie  légère,  maréchal  des- 
camps et  armées  du  roi,  gouverneur  de  l'Orléanais», 
du  pays  Charlrain  et  du  Blaisois,  conseiller  d'Etat 
d'épée,  portait  :  d'azur  et  de  gueules,  à  la  bande 
d'or,  brochant  sur  le  tout  ;  supports,  deux  levrettes. 

Celte  maison,  originaire  du  Poitou,  a  produit  plu- 
sieurs grands  personnages  :  l**  René  d'Escoubleau,. 
Eremierdu  nom,  fut  chevalier  de  Tordre  du  roi,  gentil- 
omme  ordinaire  de  sa  chambre,  capitaine  de  cin- 
quante hommes  d'arme»  des  ordonnances  de  Sa  Ma- 
jesté ;  il  s'était  jeté  dans  la  viHe  de  Melun  avec  le 
marquis  de  Rostaing,  son  beau-père,  en  4588,  et  sut 
maintenir  cette  ville  dans  l'obéissance  du  roi 
Henri  111.  La  famille  conserve  encore  trois  lettres- 
que  ce  prince  lui  écrivit  C4^tte  année  i>our  témoigner 
la  satisfaction  qu'il  ressemait  de  ce  service,  et  que 
nous  rapporterons  dans  la  suite,  si  nous  pouvons  en  \ 
avoir  copie. 

^o  François  d'Escoubleau,  cardinal  de  Sourdis,  ar- 
chevêque de  Bordeaux,  fils  de  François  d'Escoubleau, 
marquis  d'AUuye,  et  d'Isabelle  Babou,  témoigna», 
dès  sa  jeunesse,  une  inclination  décidée  à  l'état  ec- 
clésiastique. Son  mérite  et  les  services  que  ceux  de 
sa  maison  avaient  rendus  au  roi  Henri  le  Crand,  en-: 
gagèrent  ce  prince  à  demander  pour  lui  un  chapeau 
de  cardinal  ;  le  pape  Clément  VUl  le  lui  donna  le 
3  mars  1598  :  l'année  suivante,  le  cardinal  de  Sour- 
dis fut  mis  sur  le  sié^e  de  Bordeaux^  qu'il  gouverna > 
avec  beaucoup  de  pieté.  Il  fit  divers  voyages  à  Rome», 
où  il  se  trouva  à  la  créalion  de  Léon  XI  et  de  Paul  Y, 
dont  il  fut  fort  considéré,  aussi  bien  que  de  Clé- 
ment YIIU  de  Grégoire  XV  et  d'Urbain  Vill.  En  1607,. 
il  baptisa  le  duc  d'Orléans,  second  fils  de  France  ;  et 
en  1615,  il  fit  les  cérémonies  du  mariage  d'Isabelle 
de  France  avec  Philippe,  depuis  roi  d'Espagne. 

(2)  L'an  1420,  TasU  Astorgius  ALrici,  du  dio- 
cèse de  Viviers,  et  Renaud,  son  fils,  seigneur  dit 
Rossât,  épousa,  en  1547,  Honorade  Durrc  de  Cor- 
nilhane,  dame  de  la  Baume-Cornilhane,  etc. 

Les  armes  sont  :  de  gueules  au  chevron  d'or,  ac<^ 
compagne  de  trois  croisettes  de  même,  posées  2  et  i 
au  chef  d'argent,  chargé  d'un  soleil  de  gueules.. 
(Y ou.  VElat  politique  du  Dauphiné.) 

(3)  Constantin  d'Ambel,  jim$  baccataureus^  fut  pré- 
sent, en  1473,  à  une  transaction  qui  se  fit  entre  Ai» 
mar  de  Poitiers,  seigneur  de  Saint- ValUer,  et  Isabelle 
de  Poitiers,  et  Aimar  d'Ambel,  qui  vivait  en  1507. 

Les  armes  sont  :  d'or  au  moulin  à  vent,  composé^ 
de  deux  tours,  l'une  carrée  et  l'autre  ronde,  d'argent,, 
les  ailes  de  gueules,  posées  sur  un  tertre  de  sinople^ 
(  Voy.  VEtat  politique  du  Dauphiné.) 

(i)  Les  armes  sont  :  palic  d'or  et  de  g^iieulcs^dft 


407 


DEV 


DICTIONNAIRE 


DEV 


Ambrois,  en  Dauphiné,  porte  :  Ambrosi 
tui  sumus  (1). 

Amédée  IV  •  portait  :    Fortitudine   ejus 
Jlhodum  tenuit. 

Ameryâl,  porte  :  Boulogne  (2). 

Anastase  IV,  pape  au  xii*  siècle,  avait 
pour  devise  :  Custoai  mcy  Domine,  ut  pupil- 
lam  oculi, 

Anesly,  Earl  d'Anglesey,  en  Angleterre, 
porte  :  Virtutis  amore. 

Ange  (K),  en  Nivernais  :  d'azur  au  crois- 
sant d'argent,  surmonté  d'une  étoile  de 
même,  ayant  deux  anges  pour  supports,  et 
un  autre  pour  cimier,  tenant  à  la  mam  droite 
rélendard  de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jé- 
rusalem avec  deux  couronnes,  Tune  d'épines, 
<]ui  est  à  la  main  droite,  et  Tautre  de  laurier, 
i]\i\  est  à  la  main  gauche,  avec  l'inscription  : 
Jfancad  illam^  et  pour  devise  :  Nomine  Lange 
et  homine  (3). 

Angelin,  en  Dauphiné,  porte  :  A  jamais  (k). 

Anglade,  dans  le  Bordelais  :  d'azur  à  l'aigle 
d'or  éployée,  à  deux  têtes  ;  pour  supports, 
deux  gririfons  ;  et  pour  devise  tout  autour  : 
Faisons  bien,  laissons  dire.  Cette  maison  a 
produit,  en  1W3,  un  Navarrais  d'Anglade, 
lequel  fui  un  des  enfants  d'honneur  de 
Louis  XI,  ensuite  écuyer  d'honneur  de  ce 
prince,  et  puis  son  chambellan. 

Angleterre  :  Georg  s  de  Brunswick  II, 
roi  d'Angleterre,  électeur  deHanovre,  portait  : 
écartelé  au  1  et  ^,  contre -écarlelé  de  France 
et  d'Angleterre  ;  au  2  d'Ecosse  ;  au  3  d'Ir- 
lande ;  supports,  un  léopard  d'or  à  droite,  et 
une  licorne  à  gauche  ;  Técu  accolé  de  l'ordre 
de  la  Jarretière,  chargée  de  sa  devise  :  Honni 
soit  qui  mal  y  pense. 

six  pièces.  CrUe  maison.  Tune  des  plus  anciennes  et 
(ies  plus  illustres  de  la  France,  tire  son  nom  de  la 
\i\\e  d'Ambnisc  en  Touraiiic,  éleinie  en  1256,  et  qui 
f:i(  continuée  cnsuile  par  la  maison  de  fierry,  par 
le  mariage  de  M:irg<terite  «rAmboise,  qui  est  devenue 
aussi  une  des  plus  puissantes  de  la  France,  et  une 
(!cs  plus  illustres  par  ses  alliances  avec  les  pre- 
mières maisons  du  royaume,  etc. 

(I)  François  Ambnus  vivait  en  1498,  et  dans  h 
révision  des  feux  de  Banlomesche,  en  li54,  sont 
compris  entre  les  nobles  ,  AiUonius  et  Hœrides 
à^ercevalli  AmbrosîL 

Les  armes  sont  :  fretlé  d'argent  et  de  gueides, 
cloué  d*or  à  la  bande  <razur  charj;ée  de  trois  fleurs  de 
lis  d'or,  brochant  sur  le  tout.  (  Vuy.  VEiat  politique  du 
Dauphiné,  ) 

(!£)  L'on  fait  descendre  la  maison  d*Amerval  en 
Hainaut  de  celle  de  Boulogne  ;  quoi  qu'il  en  soil,  on 
donnait  à  ces  seigneurs  la  qualité  d'écuyer,  cbeva- 
lier,  de  haut,  puissant  et  redouté  seigneur,  même 
avant  Tan  1407.  Elle  porte  pour  armes  d'argent  à 
trois  tourteaux  de  gueides,  posés  2  et  1. 

(5)  Il  y  a  eu,  eu  1548,  un  François  de  TAngc,  et 
Jean  de  TAnge  de  cette  maison,  qui  entrèrent  dans 
Tordre  «le  Saiut-Jean  de  Jérusalem ,  dit  de  Malte. 
François  eut  diverses  commanderies  et  fut  grand 
prieur  d'Auvergne  et  grand  marécbal  de  l'ordre,  etc. 

(4)  Joaiwes  Ancelli,  alias  Angeliii,  fut  maintenu 
eu  la  possession  de  sa  noblesse,  par  arrêt  du  parle- 
ment de  Grenoble,  en  1490,  qui  portait  :  d'azur  à 
uue  bande  d'argeni,  chargée  de  deux  dcmi-moleltos 
fie  gueules,  mouvant  du  bord  inférieur  et  aux  deux 
extréniilésdedeux  glands  pendants  de  sinople,  feuilles 
clincun  de  feuilles  de  même  (  Voy.  VEtal  politique  du 
Dauphiné  ), 


Angcien  (le  duc  d')  portait:  Màgno 
mine  lumen, 

Annequin.  Voy.  Lens. 

Anstrude  porte  :  Periissem  ni  perii$$i 

Anthonis,   maison   noble  de  Parii 
armes    sont    d'or    au   chevron  de 
les  ,    accompagné    en  pointe  d'un  sa 
de   même  ;    devise    :   In    sanctis    et 

{Voy.  le  P.  Anselme,  Moreri  et  le  J>i 
naire  de  la  Noblesse  [2]). 

Applaincourt,  en  Artois,  porte  :  d'aa 
croix  d'argent,  chargée  decinq  croissan 
et1,casquedeface,  couronnéd'unecoi 
ducale;  supports,  deux  licornes  d'arge 
mier,une  licorne  de  môme:  devise:  A  cr 
salus  et  lumen:  cri  de  guerre  :  Haplinca 

Arasola  d'OGNATA,  en  Espagne,  | 
Ara  soii  Deo  (3). 

Arbaleste  de  Rufet,  porte  :  Dwm 
videam[k). 

Arbalestier,  en  Dauphiné,  porte  :  I 
n'en  faut  (5). 

(1)  Cette  maison,  établie  en  France  l'anik 
est  la  même  que  celle  d'Anslruther,  en  Ecoi 
possédait  déjà,  en  1150,  comme  elle  possède 
aujourd'hui,  les  villes  et  baronnies  d'Ansi 
dans  la  province  de  TifTe.  Elle  porte  |>our 
un  écartelé  ;  savoir  :  au  1  d'Ecosse,  ait  3  i 
trois  têtes  de  sanglier  d'or,  posées  2  et  \ 
d'argent,  à  la  fasce  de  gueules,  accompagnée  • 
macles  d'azur  ;  au  4  d'or,  à  la  fasce  échiqueU 
gent  et  d'azur,  sur  le  tout  d^argent,  à  trois  c 
crés,  posés  en  pal,  de  sable;  l'écu  aceo 
manteau  semé  d'hermines,  surmonté  d*ui 
ronne  de  prince  à  cercle  d'or,  émaillée  de  < 
couleurs  et  rehaussée  de  huit  pointes  oa  raj 
giis,  surmontés  chacun  d'une  perle ,  et  troi 
entre  chacun  des  rayons,  fermée  d'une  gros» 
surmontée  d'ime  houppe  ;  cimier,  deux  brai 
tenant  ime  hache  renversée. 

(2)  Antonis  ou  Anthoids,  maison  noble  d( 
de  laquelle  était  Gilles  Anthonis,  seigneur  del 
Veymars  et  la  Douze,  gruyer  héréditaire  de  I 
eu  la  forêt  de  Cuise,  secrétaire  du  roi,  Tan  d 
rastte  notaires  de  la  cour  de  Parlement,  moi 
juin  1483  ;  et  de  lui  est  issu ,  au  cinquième 
Philippe  Anthonis,  seigneur  de  Roquemont,  el 
nette  des  cbevau-légers  de  la  garde  du  roi, 
louvetier  <le  France,  en  1629,  mort  en  1(JS 
laisser  d'enfants  de  Jacqueline  Roger,  sa  femi 
de  Nicolas  Roger,  valet  de  chambre  de  h 
mère,  et  de  Jacqueline  Hotman,  laquelle  se  re 
Alexandre  Mareuil,  marquis  de  Cauroesnily  c 
rut  en  décembre  1669. 

Les  alliances  de  cette  maison  sont  atec  c 
Baston,  Brinon,  Hennequin,  Tronillard,  Ca; 
la  Rosière,  Le  Grand,  La  Paye,  Bidan,  Roairi 
cliard,  Parcarlarre,  Perlin,  Berger,  Goroer, 
Voilant,  Thibault  de  Monticny,  Bonneval,  H 
res,  Amerval,  Foumier,  Jayer,  Prosart, 
Aubery,  Scvin,  Colas,  Crespi ,  Prudhomi 
Porie,  etc. 

(3)  Les  armes  sont  d'argent  à  l'arbre  de 
et  deux  loups  passant  l'un  sur  l'autre,  qui  i 
vraies  armes  de  Biscaie. 

(4)  Cette  maison,  qui  a  possédé  le  vico 
M(  lun,  et  qui  a  donné  un  avocat  général  au 
meut  de  Dijon,  a  aussi  possédé  les  terres  de 
geauli  et  de  Meuilly  en  Auxois  ;  elle  porte  p 
mes  :  d'or  au  sautoir  engrêlé  de  sable,  accoi 
de  quatre  arbalètes  de  gueules. 

(5)  L'on  trouve,  pour  premier  auteur,  P< 
ba^.estier  de  Chàlcaudouble,  qualifié  ac  chcvî 


DEV 


1)*EfiGRÀPinR. 


DET 


«^O 


CBL,  en  Bretaçne,  porte  :  Lhonneur  y 
esarmessonlrécarteléd'argentetd'azur. 
CBS,  en  Dauphiné,  y>OTie  :  un  buis  avec 
Ots  :  Le  tronc  est  vert  et  les  feuilles  sont 
.  D'autres  portent  un  essaim  d'nbeilles, 
ces  mots  -^Ma  pique  la  plus  belle.  D'au- 
ffil  pris  :  Charité  a Ar ces,  devise  qui  leur 
donnée  à  cause  des  libéralités  et  fon- 
isque  ceuï  de  ce  nom  ont  faites.  D*au- 
>Dt   pris  encore  :  Ni  duc  ni  prince  ne 

Ùre  (i). 

3B,  pair  d'Angleterre,  porte  :  Un  Dieu, 

■AG!f  Ac  (  le  comte  d'  ) ,  portait  :  Hinc 

,  Aine  merces  (2). 

■AND,  en  Daupbiné,  porte  :  Régi  Arman- 

t  legi  13). 

■CBT,  en  Dauphiné,  porte  :  Deum  txme: 

dTantrcs  ont  pris  :  Arma  mihi  requies  [k). 

tjUDLTFi^T  portait  :  Je  suis  famour  et  la 

T. 

ie-A8taad,nn  moîsd'avril  1581  ,oii  Ton  voilclaîre- 
foe  le  vrai  nom  de  celte  famille  esl  Arbaleslier. 
I  Iroove  encore  Claude  Arbaleslier,  coseigneur 
■Icbr,  dans  la  révision  des  feux  de  Beauforl, 
1446,  en  qualité  de  noble.  Les  armes  sont  :  de 
•  à  nn  chevron  d*argeul,  cb:irgé  tic  cinq  pom- 
t  mn  de  sinople,  el  accompagné  de  trois  étoiles 
r^y.  VEial  politique  du  Dauphiné  ). 
Celle  maison.  Tune  des  plu»  illustres  de  la 
lee,  a  donné  un  cardinal  dans  Jean  des  Arces, 
Ivail  en  4455  ;  un  archevêque  dans  (Claude 
ss,  abbé  de  Boscodon,  élu  anlievèque  d*Ëm- 
el  c*esl  de  cette  famille  que  sont  issus  le  che« 
Blanc  cl  Livarrol ,  Tun  des  favoris  de 
m.  Le  premier  nom  de  cette  maison  est  Mo- 
Hugues  de  Morard,  cbevalier,.  épousa,  en 
Giiiffre  de  d'Arces,  el  sa  postérité,  eu  ligne  di- 
en  prit  le  nom  ;  mais  les  collatéraux  ont  con- 
edai  de  Morard.  Etienne  d*Arces,  seigneur  de 
M,  Fortes ,  de  Domèue  el  de  la  Bayelie,  des- 
Je  Louis  d'Arces,  tige  de  celle  branche;  el  il 
â-méine  compris  entre  les  nobles  du  mande- 
de  Réaulmont,  dans  la  révision  des  feux  de 
oA  il  a  la  qualité  de  mistralis  regalis  mon* 
e.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  franc-quartier 
i  d*or,  à  une  bande  en  devise,  compouéc  d*ar- 
H  de  gueules  de  sept  pièces,  brochant  sur  le 
Fojf.  VÈlal  politique  du  Dauphiné  ). 
Le  comte  d*Armagnac,  de  la  maison  de  Lor- 
,  portail  pour  annes  :  parti  de  trois  coupé  d'un, 
i  forme  8  quartit^rs ,  au  i  ^e  Hongrie,  au  2  de 
B,  au  5  de  Jérusalem,  au  4  d*Aragon,  au  5 
m,  ail  6  de  Gueldres,  au  7  de  Juliers,  au  8  d*a- 
enié  de  croix  recroisellées,  au  pied  fiché  d'or, 
ox  bars  adossés  de  même,  brochant,  sur  le 
for,  à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois 
pt  d*argent,  au  lambel  de  gueules  sur  les  quatre 
iers  du  chef,  brisé  d'une  bordure  de  gueules, 
ée  de  huit  besanls  d'or, 
Celle  maison  jouissait  de  la  noblesse  environ 
400,  temps  auquel  vivait  Pierre  d'Armand  ;  el 
nd.  Ton  de  ses  descendants,  eut  trois  fils,  dont 
*enlre  eux,  nommé  Pierre,  fil  des  actes  de  dé- 
nce,  ce  qui  l'obligea  à  prendre  des  lettres  de 
ise  en  décembre  159L  qui  furent  vérifiées  au 
nenl  du  Dauphiné,  en  155:2  ;  et  ce  Pierre  d'Ar- 
recul  pour  aruies  :  d'or  au  chevron  de  gueules, 
ef  d'azur  chargé  d'une  couronne  ft;rmce,  d'or, 
0  d*un  fascé  d'argent  et  de  gueules  de  six  piè- 
le  porlaienl  ses  aïeux  (  Voy,  VElat  politique  du 
^né). 

L*on  voit  dans  cette  maison  Guillaume  Ar- 
qiiî  Ht  son  icsramcnt  e;i  liOi,  cl  que  Joan  Ar- 


Arod,  en  Dauphiné,  originaire  de  Norman- 
die, porte  :  Sans  rien  feindre.  Les  armes  sont  : 
d*or  a  la  fasce  d'argent  et  de  gueules,  chargée 
de  trois  étoiles  d'azur. 

Arras,  en  Champagne.  Ses  armes  sont  : 
d'arçent  au  chevron  d'azur,  accompagné  en 
chef  de  deux  hlairiers  alFronlés  de  sahle, 
bccqués  et  palt^^s  de  gueules  ;  devise  :  Errât 
qui  maie  putat  (t). 

AsHBURNHAM,  EaH  de  Ashhurnham,  en  Ir- 
lande, porte  :  Le  roi  et  l'Etat. 

AuBERJON.  Ses  armos  sont  :  d'or  à  la  bande 
d'azur  chargée  de  trois  hauberts  ou  cottes 
(farmes  d'argent  ;  devise  :  Maille  à  maille  se 
fait  VAuherjon  (2). 

AuGRALE  de   Dourlon.   Marguerite ,  aliis 

muet,  son  fils,  cul  de  grands  emplois ,  de  même  que 
Louis  Arniuet,  son  petit-fils,  dans  le  parti  des  catho- 
liques, durant  les  guerres  civiles  ;  el  ce  m<^me  Louis 
fut  honoré  du  collier  de  l'ordre  de  Saint-Michel,  qui 
était  la  première  distinction  que  donnaient  nos  rois. 
Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  casques  d'argent  po- 
sés 2  et  1 . 

(1)  Arras,  maison  nobic,  originaire  de  Champa- 
gne, maintenue  dans  la  noblesse  par  M.  de  Caumar- 
lin,  intenilanl  de  Champagne,  au  mois  d'août  1667, 
en  la  personne  de  noble  Acham  d'Arras,  écuyer, 
seigneur  d'tlaudrecy ,  capitaine  au  régiment  de 
Russy-Lamet,  marié,  i»  par  contrat  passé  devant  Ro- 
ger et  Clocquer,  notaires  au  bailliage  de  Vermandois, 
à  Reims,  le  5  mars  4642 ,  à  demoiselle  Charlotte  de 
Monbeton,  fille  de  Jacques  de  Monl)eton«  chevalier, 
sieur  de  Salles,  et  de  dame  Renée  de  Saint-Paul; 
marié,  2®  le  17  février  4655,  à  noMe  demoiselle 
Adrienne  de  Mathé,  veuve  de  messire  Charles  Relot, 
chevalier,  seigneur  de  Quincey  (Voyez,  pour  plus 
grande  étendue,  la  Généalogie  imprimée  dans  le  No- 
biliaire de  Champagne  ). 

Les  alliances  de  cette  maison  sont  avec  celles  de 
Nepoux,  Villelongue,  Lescuyer,  Mauguin,  Arnoul, 
Wignacourl,  Thamison,  etc. 

(i^  Auberjon  de  Murinais,  maison  noble,  de  la- 
quelle était  Guillaume  d'Auberjon ,  qui  rendit  hom- 
mage, en  1550,  au  comte  de  Yalentinois,  de  ce  qu'il 
f possédait  dans  la  terre  de  Montmevran,  où  il  est  qua- 
i fié  de  damoiseau;  el  Jacques  rÂuberjon,  seigneur 
de  Ruisson-Ron<l,  l'un  de  ses  <lescendants,  se  maria, 
le  17  mars  160*2,  à  Catherine  Dumottet,  fille  de 
Charles,  s^^igniMir  de  Sechiliennc,  gentilhomme  ordi- 
naire de  la  chambre  tin  roi,  et  d'Alix  Stuard,  de  la- 
quelle il  eut  Bertrand  d'Auberjon.  qui  épousa  Mar- 
guerite Anmiel,  fille  unique  et  héritière  de  Guillaume, 
seigneur  de  Uonrepos,  et  <rAime-<.iatherine  de  Loras- 
Montplaisant,  de  latiiielle  il  eut  Emmenand-Bernard, 
seigneur  de  Murinais,  marié  le  4  juin  1682,  à  Ca- 
therine de  Levron,  de  la  ville  de  Fossan  en  Pié- 
mont, fille  du  comte  Horace  de  Levron ,  gouverneur 
de  la  ville  de  Berne ,  de  laquelle  il  a  eu  Joseph- 
Pierre  d'Aid>erjon,  reçu  nage  du  roi,  en  sa  grande 
écurie,  le  2  mai  17(K),  sur  les  preuves  de  sa  noblesse, 
établie  depuis  Pierre   d'Auberjon ,    son    septième 

aïeul,  vivant  en  1415,  marié  en ,  de  latfuelleil  a 

eu  Gui-Joseph-François-Louis  d'Aulierjon,  seigneur 
<ie  Murinais,  successivement  capitaine  enseigne  et 
lieutenant  de  la  gendarmerie  de  France,  chevalier  de 
Saint-Louis,  lue  à  la  bataille  de  Meiuden,  marié  le 
0  février  1751 ,  à  Geneviève- Louise  de  la  Vieuville, 
marquise  de  Saint-Chamond,  de  laquelle  il  a  eu, 
1»  Antoine-Louis- Victor,  capitaine  de  dragons  au 
régiment  de  Cus'ine. 

ir  Gui-Joseph-François-Louis-Timolcon,  chevalier 
de  Malte,  officier  d'infanterie  dans  le  régimciH 
Dauphin. 

3-  Marie-Antoinelle-Lonise-Nicole  ; 

4-  Charloiie-Genevièvc-Josépliine  d'Auberjon. 


I 


411 


DEY 


DICTIONNAIRE 


DEY 


Marie  Augrale,  tiéritière  de  Dourton,  femme, 
en  14^30,  de  Louis,  seigneur  de  Wignacourt, 

Eortait  :  d'argent  au  chevron  de  sable,  à  la 
ordure  de  gueules,  accolé  des  armes  de  son 
mari  {Voy.  Wignacourt  ). 
AuLTYiLLARs,  eo  Daupbioé ,  porte  :  Nube 

Autriche  :  Anne  d'Autriche,  reine  de 
France,  portait  :  Intaminatis  fulget  honoribus; 
tantôt  :  Geminet  sol  parvus  honores  ;  tantôt  : 
Candore  notabilis  ipso  ;  enfin  :  Cala  hœret^ 
terris  lucet. 

AuYERQUERQUE,  Earl  de  Granlhan,  en  Ir- 
lande, porte  :  Je  me  souviendrai. 

AvENE ,  on  Dauphiné ,  porte  :  Tenui 
meditcUur  Avena{2), 

Atmon  (Franquières), maison  nobleduDau- 
phiné;  sa  devise  :  Fidélité  vaut  franchise  (3). 

Baglion  en  Dauphiné,  porte  :  Omne  solum 
forti  patria  est  (%]. 


(1)  Jean  d'Avena  fut  anobli  par  lettres  du  dau- 
phin Louis,  qui  fui  le  roi  Louis  XI,  données  à  Gre- 
noble le  6  décembre  1447,  et  vérifiées  au  parlement 
le  4  février  1448. 

Les  armes  sont  :  d'azur  à  six  losanges  d*or,  po- 
sées 3,  2  et  1,  au  chef  de  gueules,  chargé  de  trois 
molettes  d'or. 

(2)  Jean,  seigneur  d'Aulivillars,  fil  hommage  de 
cette  terre  au  dauphin  Humbert  11,  en  1354,  et  dés 
Tannée  1318,  le  dauphin  Je^in  en  avait  détaché  la 
juridiclion  de  celle  du  mandement  d'AlIcvard,  et  l'a- 
vait donné  à  Pierre  d'Aullvillars,  qui  mourut  en 
1565,  lequel  fut  marié  à  Eustache  de  Beaufort,  dame 
de  La  Bastie.  Les  armes  sont  :  d'argent,  l'aigle 
éployéc  de  sable,  becquée,  membrée  et  couronnée 


{[énéraliié  de  Dauphiné,  marié  à  N de  laquelle 

il  eut  Jacques  d'Aymon,  sieur  de  Franguières,  con- 
seiller au  parlement  de  Grenoble,  en  1671,  marié  à 
Anne  de  Portes,  de  laquelle  il  eut  :  1»  Madeleme,  re- 
ligieuse à  Montfleury  ;  â»  Anne,  aussi  religieuse  ;  3« 
Gabriel,  capitaine  de  cavalerie  au  régiment  de  Com- 
missaire-Général ;  4«  Louis  d'Aymon,  seigneur  de 
Franquières-le-MolIard,etc.,  conseiller  au  parlement 
de  Grenoble,  décédé  en  1779,  marié  le  18  mars  1727, 
à  Antoinette  de  Yidaud,  fille  de  Gaspard,  comte  de 
Labatie,  procureur  g<^néral  audit  parlement,  et  de 
Catherine-Françoise  de  Simiane,  décédée  le  23 
juillet  1734,  laissant  pour  enfants  :  1»  Marianne,  2» 
Marie-Catherine. 

Louis  d'Aymon  fut  marié  en  secondes  noces  à 
N de  Planelly,  sœur  de  M.  le  marquis  de  la  Va- 
lette, seigneur  de  Thorigny,  près  de  Sens,  de  laquelle 
il  eut  Laurent  d'Aymon  de  Franquicres,  conseiller 
au  parlement  de  Dajiphiné.  Les  armes  d'Aymon  de 
Franquières,  sont  :  d'azur  à  une  plante  de  millet  à 
deux  épis  d'or,  renversés,  l'un  a  dextre  l'autre  à 
sénestre,  feuillée  de  cinq  feuilles,  au  chef  cousu  de 
gueules,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 

(4)  Jean  de  Baglion  s'établit  à  Florence,  et  fut  gé- 
néral des  armées  de  l'f  glise,  et  c'est  de  lui  qu  est 
sortie  la  branche  des  Baglions  de  Pérousc  en  Italie, 
rapportée  dans  la  Généaloaie  de  La  Dufferie,  et  l'on 
y^  voit  quelle  était  alors  leur  noblesse,  et  quelle  a 
été  sa  puissance  dans  cette  ville  dont  elle  a  eu  la 
souverameté  durant  plus  d'un  siècle. 

Les  armes  sont  :  d'azur  au  lion  d'or  appuyé  de  sa 
patte  droite  sur  un  bâton  noueux  de  même,  et  en 
chef  trois  fleurs  de  lis  d'or  par  concession,  brisé 
d  un  lanibel  à  quatre  pendants  d'or.  (Voy.  VEtat  po- 
litique du  Dauphiné.) 


Baile  en  Dauphiné,  porte  :  Qui  an 

Dieu,  croit  (1). 

Bailb-la-Tocr,  en  Dauphiné»  porta: 
lus  et  ensis  (2). 

Bains- Banist,  seigneur  d^Aubigny^pc 
Peregrinatio  est  militia.  Les  armes  sont, 
gent  au  chef  de  gueules,  chargé  de  troi 
quilles  d*or. 

Ba^sset  porte  :  Assez  monte  qm  «*o6 
Les  armes  sont  :  d*azur  à  trois  quintefa 
(iargont,  posées  2  et  1.  Cette  famille  de! 
gogne  a  pour  premier  auteur  conna  , 
seigneur  tie  Saint- Baissey  dTseure 
Snint-Thibaut,  mort  en  ikk9. 

Baissey  ,  autre  famille ,  portait  :  Vi 
post  vivas. 

Balme  (La),  en  Dauphiné  ,  porte: 
nilé  (3). 

Balme  de  Mares  (La)»  porte:  Sa 
pair  {k}. 

Baktendier,  originaire  de  Savoie,  i) 
Durai  cum  sanguine  virfus  avorutn.  ù 
mes  sont  :  de  gueules  au  pal  d^or,  c 
d'un  lion  de  sable. 

Bardoxenche,  en  Dauphiné,  porte:  1 
forti  prœsidium  virtus  (5^. 

(1)  Le  premier  auteur  connu  de  cette  fan 
Jean  de  Baile,  seul  président  du  parleroeni  di 
noble,  en  4455,  lequel  fut  père  de  la  l>ieniM 
Jeanne  Baile ,  première  abbesse  du  coofc 
Sainte-Claire  de  Grenoble;  il  fut  bisaieul  é 
Baile,  mari  de  Catherine  Baile,  qui  eut  deux  il 
Les  armes  sont  :  d'or  au  croissant  d'azur,  ace 
Çné  de  trois  roses  de  gueules,  que  quelques-» 
ecarlelées  de  gueules  à  une  croix  ancrée  d*4 
est  de  Fauret.  (  Voy.  ÏEtat  politique  du  Daupk 

(2)  De  celte  famille ,  diflërente  de  la  sai 
était  Antoine  de  Baile,  lieutenant  au  baillti 
Briançon,  en  i46i,  qui  avait  pour  aieal, 
Baile,  évéque  d'Âpt,  en  4256,  etc.  Les  armes 
de  gueules  à  une  tour  d'argent,  perrooée  é^ 
marches  de  même,  crénelée  de  six  pièces,  ■ 
née  de  sable ,  et  ouverte  d'argent  ;  cimiei 
main  de  carnation  tenant  une  épée  d'argent  i 
d'or. 

(5)  De  cette  famille  était  Poncet  de  La  i 
qui  fit  son  testament  le  8  janvier  1413,  eK 
armes  sont  :  de  gueules  à  trois  paU  d*or,  à  la 
bmchante  sur  le  tout  de  sable. 

K  Quelques  historiens  croient  cette  fan! 
are  maison  de  la  Baume  :  Barthélémy  < 
Balme,  mari  d'Antoinette  Re^naud,  fit  son  test 
en  4554;  et  c'est  de  lui  qu'est  issu  Louis  de  La  I 
marié  à  demoiselle  Marie  de  Maillans,  etc.  ht 
mes  sont  :  d'or  à  la  bande  d'azur. 

(5)  Celte  famille  est  si  ancienne  et  si  reoos 
dable ,  que  nous  nous  contenterons  d'en  nf 
quelques  monuments  publics  qui  senriront  k  ii 
laliser  leur  mémoire. 

KPITAPHE. 

D.0.11. 

A  réleroelle  mémoire  de  Messire  Jacqoes>Ho 
Bareniin,  CUevilier,  Vicomte  de  ta  Mahe  de  Ha 
Ch&teUio  des  Belles-Rurves,  Mtdèret  et  MoMC 
Seigneur  d'HirdlvilUers,  Maîsoocelles,Hetoiiiesi 
Malinaison,  CbampmaDiH  Bosse,  la  Prontiere,  el 
très  lieux,  Conseiller  du  Roi  en  tou  tes  GOM 
Maître  des  Keqnètes  honoraire,  premier  ei  m 
Président  en  son  Gran(M>)nseil,qoinMMinitledei 
Février  1689,  &gé  de  soixante-trois  ^os  et  trois  i 
De  Dame  Françoise  Rybeyre,  femme  de  Me 
Charles-Honoré  Barenlin,  Chevalier,  (Ji^itetota 
Belles-Rurjes^  Madères  et  Monnoyes,  Seigneur  d* 
divilliers,  Mai^ouceiles  UetowesDit,  la  llali 


DEY 


iD^EPIGRAPHiE. 


KT 


4U 


RHBWiL,   seizième  vicomte  d'Irlande, 
:  MqIo  mori  quam  fœdari. 
loif 9  en  Dauphiné,  porte  -*  Meriti  fiducia 
ert(l). 

lOHAT  porte :Ffr^tt  à  Vhonneur  guide(%). 
iQuiBB,  en  Provence,  famille  d'ancienne 
isse,  qui  a  produit  des  personnages  dis- 
es dans  1  Eglise,  l'épée  et  la  robe,  et  à 
liée  aux  plus  illustres  maisons  dlta- 
orte  :  Dutce  et  décorum  est  pro  patria 

UIA9 ,  en  Provence,  porte  :  VaillatUs  de 

»(*)• 

tUNGTON,  trente-septième  vicomte  d'Ir- 

,  créé  le  1"  juillet  1720,  porte  :  d'argent 

I  chevrons  de  gueules,  et  un  lambel  h 

lendants  d'azur  ;  cimier,  un  frère  capu- 

it  cheveux  et  barbe  noirs,  d'argent,  avec 

Csedeméme;  supports,  deux  griffons 
dies  étendues  d'or,  colletés   d*un 

,  qai  mourut  le  25  Juillet  1694,  âgée  de 


Ire  Âcbilles  Barenlin,  Chenlier,  Sei- 
rCMirbiede  Mous,  Sceaui,  Vaux,  et  aoires 
»  GooeelUer  du  Roi  en  sa  Cour  de  Parlemeiiljet 
rahiaibre  dleelle,  qui  mourut  le  17  Julo  1008^ 
•  soIxaDte-boitans. 

Priei  Dieo  pour  eux. 

5  épitaphe  a  été  posée  par  mesiire  Charlee- 
\  Barenlin,  conseiller  dii  roi  en  ses  conseils, 
é»  requêtes  ordinaire  de  son  liôlel,  inten- 
s  Flandres ,  Gis  aîné  de  messire  Jacques-Ho- 
aientin,  mari  de  dame  Françoise  Rybeyre,  et 
de  messire  AcbiUes  Bareniin: 

D.  0.  M. 

mémoire  de  Messire  Achillea  Bareniin,  Cbe? a* 
B^neur  de  Mous,  Conseiller  au  Parlement  et 
dTCoambret  lequel,  après  avoir  rempli  pendant 
ate-fix  ans  les  devoirs  d*un  parfait  Magistrat, 
l  mm  Ame  à  Dieu  le  17  Juin  1698. 


»  Marie  Qualre-Hommes  son  épouse,  Acbilles 
wHn,  Cbarles  Bareniin^  Mestre-decamp  d'un 
iMot  de  Cafalerie,  et  Nicolas  Barentin. 

3ftade  Baron,  sieur  de  Vallonse,  a  été  un  des 
lillants  boromes  de  cette  province;  il  fut  en 
\  estime  dans  la  Suède  et  dans  la  Moscovie, 
les  plus  braves,  ce  qui  lui  mérita  des  lettres 
liesse  au  mois  de  janvier  1592,  en  {reconnais- 
le  ses  ffrands  services,  et  même  dans  le  com- 
Pontcnarra;  elles  furent  vérifiées  au  parle- 
le  Grenoble  en  1609,  etc.  Les  armes  sont  : 
on  ours  contourné  naissant  de  sable,  tenant 
patte  dextre  une  épée  baute  d*argent,  sur- 
de  deux  roses  de  gueules  et  soutenu  d^uoe 
f axar.  (Voy.  VEiai  polUioue  de  Dauphiné.) 
llelte  maison,  originaire  au  Forex,  a  pour  pre- 
lulear  connu ,  Jacques  Baronat ,  seigneur  de 
ieo  et  de  Cbalamoiit  en  Bresse,  lequel  fut 
e  Claude  Baronat,  qui  fut  pourvu  de  la  charge 
itaine  de  Sainte-Colombe  de  Vienne,  en  1543; 
ide  Baronat,  seigneur  de  Polémieu  et  de  Poll- 
Hi  ftls,  fut  Tun  des  cent  gentilshommes  de  la 
•re  du  roi,  et  fut  honoré  du  collier  de  Tordre 
Bl>Michel  en  1558,  à  cause  de  son  grand  mê- 
le Les  armes  sont  :  d'or  à  trois  guidons  posés 
l  d^axur,  au  chef  de  gueules,  cliargées  d'un 
i  d'argent.   (  Voy.    VEtat  politique    de    la 

\£A  armes  sont  :  écartelées  au  1  et  4,  de  sable, 
qninte- feuilles  d'argent;  au  2  et  5,  de  sable 
nf  passant  d'argent. 

Le»  armes  sont  :  d'azur  au  bras  mouvant  dn 
extre  de  l'écu,  tenant  une  branche  de  laurier 
l'argent,  surmonté  en  chef  de  trois  étoiles 
rargent. 


lambel  ;  devise*  :  Honesta  quam  êplendida» 

Barrington,  trente-troisième  vicomte  d'Ir- 
lande, porte  :  Honesta  quam  splendida. 

Barseou,  en  Bretagne ,  portait  :  Amserif 
c'est-à-dire,  temporiser  (1). 

Barthblibr,  aucomtat  Venaissin,  porte: 
Cœli  enarranU  gloriam»Dei  (2). 

Basbiiot«t,  en  Dauphiné,  originaire  de 
Beauce,  porte  :  Prudens  simpUcUas  (3). 

Bassbbat,  marquis  de  Pourdiac,  portait  : 
Il  m'eet  fidèle. 

Bataillb  db  Roson,  en  Bourgogne,  porte  : 
Ex  betlo  pax  (&)• 

Baomb-Pldvinbl  (La),  en  Dauphiné,  porte  : 
Vhonnewr  guide  mes  pas  (5). 

Baumb-Suse  (La),  en  Dauphiné,  porte: 
Dulce  et  décorum  est  (6). 

Bausset ,  originaire  de  Provence,  porte: 
Sola  salus  servir  e  Deo  (7). 

Bâtard  (Le  chevalier),  portait  :  Equitis  dai 
symbola  régi;  ou  :  Magnanimo  candore  nitet  ; 
ouFtrei  agminisunusnabet;  ou  :  Pestes  per- 
eundo  laeessit. 

B6arn.  Yoy.  Caudale. 

Bbaufort,  en  Dauphiné ,  porte  :  In  bello 
fortis  (8). 

Bbaumanoir  9  en  Bretagne»  oorte  :  J'aime 
qui  m*aime  (9). 

(1)  Les  armes  sont  :  fascé  d'or  et  d*axur,  de  six 
pièces. 

(2)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  étoiles  d'or, 
au  cnef  cousu  de  gueules,  chargé  d'une  colombe  d'ar- 
gent, portant  au  bec  iin  épi  d'or;  supports,  deux 
sauvages;  cimier,  un  sauvage  de  même  armé  de 
massues. 

(3)  Cette  famille,  originaire  de  Beauce,  a  pour 
premier  auteur  connu  Macé  de  Bassement ,  prési- 
dent en  la  chambre  des  comptes  de  Dauphiné.  Les 
armes  sont  :  d'azur  à  deux  serpents  adossés  et  pas- 
sés en  triple  sautoir  d'or,  mis  en  pal,  au  chef  cousu 
de  gueules,  chargé  d'une  colombe  d'argent  marbrée 
d'or. 

(4)  De  cette  famille,  était  Guillaume  Bataille,  sei- 

{^neur  du  Tillot;  qui  fut  pourvu  par  le  roi  Louis  XI, 
e  25  mai  4478,  d'un  onice  de  conseiller  au  parle- 
ment de  Bourgogne.  Les  annes  sont  :  d'argent  à 
trois  flammes  de  gueules  mouvantes ,  de  la  pointe 
de  l'écu. 

(5)  Les  iarmes  sont  :  d*or  à  la  bande  vivrée  d'azur» 
chargée  d'une  moucheture  d'hermine  de  salde,  et 
surmontée  d'une  encolure  de  cheval. 

(6)  Cette  maison,  l'une  des  plus  anciennes  et  des 
plus  illustres  de  Dauphiné,  a  pour  premier  auteur 
connu  Louis  de  la  Baume,  chevalier,  nommé  dans, 
les  comptes  de  Jean  le  Flament,  trésorier  des  guer- 
res, en  1380,  qui  eût  pour  fils  Louis  de  La  Beaume» 
seigneur  de  Balmettes,  marié  à  Antoinette  de  Salus- 
ses,  vpuve  de  Henri  de  Sassenage ,  gouverneur  de 
Dauphiné,  qui  mourut  en  1424,  à  la  bataille  de  Yer- 
neuil  :  cette  grande  alliance  prouve  assez  la  gran- 
deur de  la  noblesse  de  cette  maison,  sans  vouloir 
nous  étendre  davantage.  Les  armes  sont  :  d'or  à 
trois  chevrons  de  sable,  au  chef  d'azur,  chargé  d'un 
lion  naissant  d'areent,  couronné  d'or  et  lampassé  de 
gueules.  (Voy.  VElat  politique  de  Dauphiné.) 

(7)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  ime  montagne  à 
trois  pointes  d'argent,  surmontée  d'un  chevron  d'or, 
et  de  deux  étoiles  à  six  rais  en  chef;  supports,  deux 
génies  ailés;  cimier,  une  aigle  naissante. 

(8)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  bande  d'or,  co^ 
toyée  de  trois  molettes  de  mifhne  en  chef,  et  d'une 
tour  d'argent  maçonnée  de  sable  en  pointe. 

(9)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  onze  billeUes  d*ar- 


i 


415 


DEY 


DICTIONNAIRE 


DET 


Bbaumont,  porte  :  Impavidum  ferlent  rui- 
nœ  (4). 

Bbcdelièvre  ,  au  Bretagne ,  porte  :  Hoc 
teymine  tutus  (2). 

Begtoz,  en  Dauphiné,  porte  :  Plaisir  et 
loi  (3). 

Behague  ou  Behagle,  en  Flandre»  porte: 
Bon  guet  chasse  mat  aventure  (k). 

Bellegombe.  Voy.  Put. 

^ELLEFONDs  (Le  marquis  de), «portait  :  Una 
sen  mas  (5).  Un  autre  marquis  de  BelJefonds, 
portait  :  Fuoco  senza  famé. 

Benêt,  fËarl  de  Jankerville),  en  Irlande, 
porte  :  De  bon  valoir  servir  le  roi, 

Benoit  XI,  pape  au  xiv'  siècle.  Sa 'devise  : 
Illustra  faciem  tuam  super  servum  tuum. 

Benoit  XII,  au  xiV  siècle.  La  sentence  : 
BenediCf  Domine ,  hœreditati  tuœ. 

Benoit  XIII,  au  xyii*  siècle,  avait  pour 
devise  :  Quod  non  rapuiy  exsolvo^  allusion  à 
Ja  manière  dont  il  avait  été  élu  pape. 

Benoit  XIV  avait  pour  devise  :  Da  mihi 
sedium  tuarum  assistricem  sapientiam, 

Béranger.  Voy.  Cassard. 

Berard,  en  Dauphiné,  porte  :  Suaviter  et 
fortiter  (6). 

gent,  4, 5  et  4.  Cette  maison  est  nne  des  plus  ancien- 
nes et  illustres  du  pays  du  Maine,  dont  parle  Augus- 
tin Dupas.  Elle  a  donné  un  maréchal  de  France  et 
deux  de  Bretagne ,  ainsi  qu*on  peut  le  voir  dans  les 
grands  officiers  de  la  couronne. 

(1)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  fasce  d*arf[ent, 
chargée  de  trois  fleurs  de  lis  d'azur.  Cette  maison^ 
Tune  des  plus  anciennes  du  Dauphiné,  où  elle  est 
connue  depuis  le  xi«  siècle,  a  été  admise  dans  plu- 
sieurs chapitres  nobles;  elle  a  donné  de  grands 
personnages,  tant  à  TËglise  qu'à  FEtat,  etc. 

(2)  Les  armes  sont  :  deux  croix  tréflées,  au  pied 
fiche  d'argent,  accompagnées  d'une  coquille  oreillée, 
de  môme  en  pointe. 

(3)  Cette  famille,  a  pour  premier  auteur  connu 
Jean]  de  Bectoz,  qui  eut  pour  fils  Jean  de  Becloz, 
vivant  en  1421,  et  fut  l'un  des  treize  qui  firent  Ten- 
treprise  de  l'an  4400,  sous  le  commandement  de 
Jean  Le  Maingre-Boucicaut»  maréchal  de  France, 
ainsi  qu'il  est  rapporté  dans  La  Golombière.  Les  ar- 
mes sont  :  d'azur  au  chef  d'argent,  chargé  de  trois 
tètes  d'aigle,  arrachées  de  sable,  languées  d'or. 
(  y  ou,  y  Etat  politique  de  Dauphiné.) 

(4)  Les  armes  sont  :  parti  coupé,  au  i  parti  d'or,  à 
trois  épis  de  blé  sur  la  terrasse  de  trois  tiges  cha- 
cune de  sinople  ;  au  2  parti,  au  1  coupé,  de  sinople  à 
trois  têtes  d'aigle  arrachées  d'argent  ;  au  2  coupé  ^ 
d'azur  à  la  fleur  de  lis  d'or,  au  chef  d*argenl, 
chargé  d'une  rose  de  gueules;  supports,  deux  aigles 
éployées. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d'or 
nco4)mpagné  de  trois  losanges  d'argent,  2  et  4.  La 
maison  de  Gigault  est  une  des  plus  anciennes  de 
Normandie,  et  Tune  des  plus  distinguées  de  la  pro- 
vince par  les  grands  hommes  qu'elle  a  donnés  ;  elle 
a  pris  le  nom  de  Bellefonds,  en  conservant  toutefois 
celui  de  Gigault  par  le  mariage  d'Ilélion  Gigault, 
ccnyer,  qui  épousa  Jeanne  Grassignon,  fille  de  Jean 
seigneur  de  Bellefonds  en  Berry,  et  de  Jacquelte  de 
Boue. 

iO)  Berard  de  Berard  ,  du  lieu  de  la  Salle,  dans 
iriançonnais,vivait  en  4252,  et  c'est  alors  que  les 
montagnes  de  Crislovol,  d'Olle  et  de  Longet,  dans  la 
paroisse  de  Névache,  lui  furent  données  par  le  dau- 

Bliin  Guignes  XL  11  fut  troisième  aïeul  de  Claude 
erard,  comprîs  entre  les  nobles  de  la  paroisse  de  la 
Salie,  dans  la  révision  des  feux,  en  4445;  de  lui  et 
de  Pcronne,  sa  fcnnne,  est  descendu  François  Bc- 


Berbisbt  porte  :  Et  factum  est  itm. 

Berklet,  Earl  de  Berklej,  en  Ir 
porte  :  Dieu  avec  nous, 

Bernard  porte  :  Et  bello  et  pace  (I) 

Bernier,  en  Provence,  porte  :  Mi 
terror,  tutatur  amicos  (2). 

Bernière,  en  Dauphiné,  porte  :  Ah^  fu 

Berruter,  originaire  de  Touraine,  ] 
Meliora  sequuntur  (4). 

Bert,  en  Dauphiné,  porte  :  Securo 
cura  semota  metuque  {S), 

Bertie,  Earl  d'Abingdoo,  en  Irl 
porte  :  Virtus  arxete  fortior, 

BÉTBisT,  marquis  de  Mézières,  ma 
de  camp  en  1781,  en  Picardie,  origioa 
Flandre,  porte  :  d'azur,  fretté  dx>r  i 
pièces  ;  devise  :  Et  virtus  et  sanguiê 
ports,  deux  lions  casqués,  surmonti 
deux  pélicans  qui  se  percent  le  sein. 

BÉTHURE.  Le  chevalier  de  Béthune  p( 
Disulere  mihi  fugeo. 

Beuvron  ;  le  marquis  de  Beuvron  pc 
No  mudoj  si  no  muaan. 

BiANDos  DE  Casteja,  eu  BéarUt  port 
bello  leonesy  in  pace  colombœ  (6). 

Bigot,  en  Berry,  Bretagne,  à  Pari 
Hollande,  Orléanais,  Vendomois,  Tou 
porte  pour  cri  de  guerre  :  Tout  d 
Dieu  (7). 

rard,  avocat  au  parlement  de  Grenoble,  qui 
habilité  dans  sa  noblesse  par  lettres  de  Tan  \ 
46G8,  vérifiées  et  enlérinces  nar  arrêté  du  par 
de  Grenoble,  le  28  octobre  4670.  Les  armes 
parti  au  4  d'azur  au  lion  d^or,  au  2  de  sable  à 
tère  d'argent. 

(4)  Les  armes  sont  :  d'argent  au  chevron  d 
accompagné  de  trois  trèfles  de  sinople,  2  et  i 
ancienne  famille  de  Normandie  est  une  des^ 
marquables  de  la  province,  tant  par  son  ancic 
ses  alliances,  que  par  treize  chevaliers  de 
qu'elles  a  donnés,  etc. 

(2)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  pals  d* 
à  Vécusson  encomblé  de  gueules,  supporU 
lions;  cimier,  un  lion  de  même. 

(5)  Richard  de  Bernière ,    de  ^parochia 
Canueii,  épousa,  en  4490,  Marie  Lardaret  de 
Antoine  de  Viennois,  et  François  de  Bemièi 
petil-flls,  épousa  Françoise  Ghapona^,  etc. 

Les  armes  sont  :  de  gueules  au  lion  d'argei 
puyant  sa  patte  dextre  sur  un  bâton  noueux  d' 

(4)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  pots  oi 
pes  d'or,  couvertes  ;  supports ,  deux  léopard 
niier,  un  sauvage  naissant.  (Voy.  VEiat  dt  i 
ble$$ey  de  4782.) 

(5)  M.  Bert,  avocat  aubaillage  de  Vienne,  n 
par  son  esprit  et  par  son  savoir,  d'être  Ton  de 
très  des  requêtes  de  l'hôlel  de  la  reine  Marn 
el  c'est  lui  qui  prit  cette  devise  des  vers  de  L 
pour  exprimer  son  caractère. 

André  Bert,  sieur  du  Chaffat,  el  Jacques 
frères,  furent  anoblis  par  leUres  du  mois  d( 
4655,  vérifiées  le  9  juin  suivant,  et  confirroéi 
arrêt  du  conseil,  le  10  septembre  4668.  Les 
sont  :  écarielé,  au  4  et  4  d'azur  à  une  bande 
au  2  et  3,  d'or  à  une  bande  d'azur  chargée  de 
glands  d'or  feuilles,  tiges,  et  couverts  de  ménn 

(6)  Les  armes  sont  :  écarielées,  au  4  et  4  il 
lion  de  gueules  ;  au  2  et  3  d'argent,  à  trois  mei 
de  sable,  posées  2  et  4  ;  supports ,  deux  lion 
mier,  un  lion  de  même. 

(7)  Les  armes  sont:  de  sable  à  trois  tel 
léopard  d'or,  langues  de  gueules,  posés 2 
(  Voyei  VEiat  de  la  Noblesse,  de  4782.) 


mv 


D*EP1GRAPH1E. 


DEY 


m 


.  Vûy.  Phblippb. 

:  de  gueules  à 'deux  jumelles  d*ar- 
1  chef  échiqueté  d'argent  et  d'azur. 
'9  en  Touraine,  porte  :  Jlle  vicit  (1). 
RE,  en  Bourbonnais,  porte: Tarn  for- 
hfiobilis  (2). 

r  (Armand  de),  maréchal  de  France, 
iodiSëremment  :  Non  differt  bella 
,  ou  :  Capit  post  otia  prœaam,  ou  : 
0  majora  parat^  ou  :  Cunclando  resti- 
u  Les  armes  sont  :  un  écu  en  ban- 
ficartelé  d'or  et  de  gueules.   Voyez 

T. 

:,  en  Dauphiné,  porte  :  Sine  ma- 
» 

Blanc  de  Chaptueil,  seigneur  de  La 
a  Mas,  et  de  Mauleune,  fut  employé 
landes  négociations  par  le  cardinal 
elieu;  il  portait  pour  devise  :  Tout 
point.   La  branche  de  Blanc  établie 
lO  portait  :  En  tout,  candeur.  Armes 
M  taillées  d'argent  et  d'azur. 
rr  porte  :  Tandem  flavescent. 
rsT  de  Courbouzon,  en  Bourgogne, 
Prœmium  virtutis^  konor  [k). 
»ZEL  MoNT-GoNTiER,   eu  Dauphiué, 
hAoiqu^il  en  avienne  (5). 
liRE,    portait  :  Tout  en  paix. 
M,   en  Dauphiné,  originaire  d'Aile- 
porte:  />eo,  régi,  pêtriœpietas  et  fi- 


armes  sont  :  de  gueules  au  chefd^or,  cnargé 
ecroisellés  au  pied  fiché  d'azur  ;  supporls, 
es  ;  cimier,  une  feinine  en  buste,  velue  à 
,  au  milieu  d'un  bois  de  daim  qu'elle  lient 
lains. 

.  armes  sont  :  d'azur  à  une  rase  d'or,  fcuil- 
opie,  posée  au  milieu  de  Técu,  accompa- 
•oinie  d*une  croix  ancrée  d'argent,  au  chef 
,  chargé  d'un  lion  d'azur,  armé  ei  lani- 
gueules  ;  supporls,  deux  lions  ;  cimier,  un 
téme. 

laume,  Geoffroy  et  Antoine  Blanc,  corn- 
en  la  présence  du  Soudan  de  Babylone,  de 
talent  prisonniers,  cinquante  de  ses  plus 
bommes  et  les  tuèrent,  et  méritèrent  leur 
r  leur  valeur ,  ce  qui  est  dû  à  la  vertu  hé- 

I  Antoine  Blanc,  lils  de  Guillaume  Blanc, 
U15. 

armes  sont:  écartelé  au  i  de  Sachet,  au  2 
ly,  au  3  de  Courbouzon,  au  4  de  Cban- 
r  le  tout  de  Bocquet,  qui  est  d'or  au  sau- 
r,  chargé  d'une  coquille  d'or  mise  en  cœur; 
deux  bons  d'or  léopardcs  ;  cimier,  une  tète 
i  même. 

D  trouve  que  Pierre  de  Bocsozel  fut  pré- 
ne  donation  faiie  en  1142,  de  l'église  de 
Thôpital  de  la  ville  de  Vienne,  par  rarcbc- 
ienne  de  Bar;  Aimar  de  Bocsozel  était 
de  l'église  cathédrale  de  cette  môme  ville, 
Airoon  de  Bocsozel  et  Aimon,  son  lils,  vi- 
1200  ;  Aimar  de  Bocsozel  éiait  en  grande 
Lion  en  1289,  et  Guichard  de  Bocsozel 
[>èTe.  Cette  maison  est,  au  sentiment  de 
istoriens  de  Dauphiné,  une  des  plus  no- 
8  plus  anciennes  de  la  province,  où  une 
mches  a  possédé  le  marquisat  de  Maubec 
18  de  trois  cents  ans,  etc.  Les  armes  sont 

II  chef  déchiqueté  d'argent  et  d'azur  de 
s.  {Voyez  VEtal  politique  de  Dauphiné.) 
iremier  auteur  connu  en  cette  province  est 
Boflin,  qui  fonda  pour  les  Frères  Mineurs 
S  couvent  du  Mont-du-Calvaire  qu'ils  pos- 


BoiLEAU  DE  Gastelnau  portc  :  De  tout 
mon  cœur  (1). 

B01S6ELIN,  en  Bretagne,  porte  :  In  virtute 
eris  (2). 

BoisGUEZENGE,  en  Bretagne,  portait  :  Tout 
de  tout. 

B0188AT,  en  Dauphiné,  porte  :  Ni  regret 
du  passé,  ni  pour  de  l'avenir  (3). 

Boisseaux.  Voy.  Danès. 

BonifaceVIII,  pape  au  xiu'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Domine  Deus,  in  adjutorium  meum  tf^ 
tende. 

BoNiFACE  IX,  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Ad  te  levavi  animam. 

Bonne,  en  Dauphiné.  Devise  :  Nihil  nisi  a 
Domino  (k). 

BoNT  DE  Lavergle,  en  Limousin,  porte  : 
Bisantiis  nummis  pauperibus  adesl.  Les  ar- 
mes sont  :  de  gueules  à  trois  besants  d'ar- 
gent, posés  2  et  1. 

BooTH,  Ëarl  de  Warrington,  en  Irlande, 
porte  :  Quod  ero,  spero, 

BoREL,  en  Dauphiné, porte  :/u«9ue5 où  (5)  ? 

BossuETy  vicomte  majeur  de  Dijon,  por- 

sédaient  dans  Romans,  etc.  Les  armes  sont  :  d*or  à 
un  bœuf  passant  de  gueules,  au  chef  d'azur,  chargé 
de  trois  croix  de  Calvaire  d'or. 

(1)  Les  armes  sont:  d'azur  au  château  d^argent, 
maçonné  de  sable,  au  croissant  de  même  en 
pointe  ;  cimier,  un  pélican  d'or  donnant  son  sang  à 
ses  petits. 

(zj  Les  armes  sont  :  écartelées  au  i  et  4,  de  gueu- 
les a  une  molette  d'éperon  d'argent;  au  2  et  5 
d*aznr  plein. 

(3)  Aimon  fait  mention  du  château  de  Boissat, 
dans  le  Gâtlnais,  et  dit  qu'il  fut  un  de  ceux  que 
Charles  le  Chauve  acheta  du  vicomte  de  Fouques. 

Pierre  de  Boissat,  lieutenant^  général  civil  et  cri- 
minel au  bailliage  de  Vienne,  fût  père  de  Pierre  de 
Boissat,  son  successeur  en  cette  charge,  et  lequel 
épousa,  en  1595,  Marie  Artbaud.  Cette  famille  a  pro- 
duit des  personnages  célèbres  dans  les  armées 
et  dans  les  lettres,  et  a  pris  alliance  avec  les  plus 
illustres  maisons  de  Dauphiné.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  à  la  cotice  d'argent,  accompagnée  de  6  be- 
sanis  d*or  posés  en  orle,  trois  et  trois. 

(4)  Cette  famille  a  été  considérée  depuis  plus  de 
cinq  cents  ans  entre  les  plus  nobles  liu  duché  de 
Champ^aur,  d'où  elle  est  originaire,  et  la  noblesse 
la  moins  suspecte  et  la  plus  pure  est  celle  des  abori- 
gènes, comme  parlent  les  Latins.  Le  premier  au- 
teur connu,  dont  on  prouve.une  iilialion,  est  Boson 
de  Bonne,  qui  vivait  en  1^50,  et  l'on  peut  dire  que 
cette  famille  est  sans  contredit  la  plus  illustre  eu 
grands  hommes  et  par  ses  alliances  de  la  province, 
comme  on  peut  le  voir  dans  la  généalogie  dressée 
par  Guy  AUard,  imprimée  à  Grenoble  en  1672.  Les 
armes  sont:  de  gueules  au  lion  d'or,  au  chef  cousu 
d'azur,  chargé  de  trois  roses  de  gueules  ;  supports, 
deu*x  sauvages  au  nalurel,  feuilles  de  sinople;  ci- 
mier, deux  tètes  et  cols  de  cygne  affrontés,  becqués 
de  gueules,  tenant  ensemble  dans  leur  jjec  un  an- 
neau d'or  enrichi  de  diamants.  Le  connétable  de 
Lesdiguières  portait  :  Habet  pro  vallibus  Alpes^  ou  : 
Cenlis  formido  subaudœ,  ou  :  Sic  crevit  ab  ovo,  ou  : 
Penne  nidà  majores,  (Voyez Créqui.) 

(5)  Guillaume  Borel  vivait  en  1238,  et  Jean  de 
Borel  est  entre  les  nobles  liu  bourg  de  la  Mure,  dans 
la  révision  des  feux  de  l'an  1458  ;  le  surnom  de  Pen- 
sonatis  lui  est  donné  dans  cette  procédure.  Les  ar- 
mes sont  :  d'argent  à  la  croix  plate  de  gueules,  can- 
tonnée de  quatre  têtes  de  bœuf  Ue  sable,  musclées 
d'azur. 


419 


DEV 


DICTIONNAIRE 


BET 


tait  :  Rébus  inest  velut  orbis.  Les  arQics  sont  : 
d'azur  à  trois  roues  d'or. 

BOTOT.  Voy,  LORAS. 

BoucHERAT  porte  :  Quœ  nocent  docent,  ou  : 
Nocte  diuque  vigiL 

BouESSEAu  porte  :  Selon  le  temps. 

BouFFiER,  en  Dauphiné,  porte  :  Dextra  H- 
iium  sustinet  (1). 

BOUHAILLE.    VOZ.   PrXJNIER. 

Bouillon  (le  duc  de)  portait  :  JlfiAc  jus 
çoncurrere  solû 

Bourbon.  Tout  vient  de  Dieu. 

Bourg  (de)  en  Languedoc  :  Une  /ot,  une 
loif  un  roi. 

Bourg  (du)  de  Ternay,  en  Dauphiné,  porte  : 
Yirtute  duce. 

Bourg  du  Maine  ^du|,  même  devise. 

Bourgogne,  famille  de  Bretagne,  portait  : 
Tout  par  amour^  et  rien  par  force. 

Bourguignon.  Lamure,  enProvence,  porte  : 
Contra  hostem  surrectus. 

BouRKE  (de  ou  du),  en  Bretagne,  porte  : 
A  cruce  salus. 

Bourrelier  de  Maulpas,  porte  :  Loyal  et 

Bourrelier,  en  Franche-Comté ,  porte  : 
Loyal  et  gai  (3). 

Bouteiller,  de  Senlis,  porte  :  Franc  et 
liai  iS). 

Bouthiller  de  Rangé,  porte  :  Marte  etiam 
invita  (5). 

Bouton.  Maison  très-ancienne  de  Bour- 
gogne, et  de  laquelle  était  le  comte  de  Cha- 
milly,  qui  portait  :  Le  souvenir  iue  Bouton* 

BouYBNs,  porte  :  Plus  n'est  possible^  pour 
dire  qu'ayant  toute  la  force  et  de  la  vertu 
chrétienne,  représentée  par  la  croix  de  ses 
armes,  et  l'humaine,  désignée  par  le  sauvage, 
le  lion  et  le  taureau,  c'est  tout  avoir  (6). 

Bouvier  des  Portes,  en  Dauphiné,  porte  : 
Caveto  (7). 

(i)  Gaspard  BoufBer,  pélèbre  avocat  du  parle- 
ment de  Grenoble,  fut  pourvu  de  la  charge  d*a- 
vocai  général  par  lettres  du  30  avril  i6i9;  il  fut 
anobli,  quoiqu  il  eût  gagné  la  noblesse  par  Texercice 
de  sa  charge,  par  lettres  du  mois  d^août  1644,  véri- 
fiées en  la  cour  des  aides  de  Yienne, 

(2)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  fiisce  d'or ,  ac- 
compagnée de  trois  trèfles  d*argent,  2  et  i  ;  sup- 
ports, deux  griffons  d'or.  (Voy.  le  Nobiliaire  de  Sa" 
Uns.) 

(5)  Les  armes  sont  :  d*azur  à  la  fasce  d'or,  ac- 
compagnée de  trois  trèfles  d'argent,  2  et  i  ;  sup- 
ports, deux  griffons. 

(4)  Les  armes  sont  :  d'or  à  la  croix  de  gueules, 
chargée  de  cinq  coupes  du  champ,  au  lieu  d'un  écar- 
telé  d'or  et  de  gueules,  que  quitta  le  Grand  iBou- 
leiUer  de  France  de  cette  maison. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  losanges  d'or 
posées  en  fasce. 

(6)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  croix  den- 
telée d'argent  ;  supports,  un  sauvage  de  carnation  à 
droite,  et  un  lion  d'or  à  gauche  ;  cimier,  un  tau- 
reau. (  Voy.  Palliot.) 

(7)  L'on  trouve  Odile  Bouvier,  marié  en  1572  à 
Marguerite  Le  Maistre,  lequel  fut  pourvu  d'un  office 
de  maître  ordinaire  en  la  chambre  des  comptes  de 
Grenoble,  le  10  juillet  1572,  lequel  fut  reçu  le  22  no- 
vembre suivant. 

Les  armes  sont  :  écliiqueié  d'argent  et  de  sable  de 
quatre  traits,  au  chef  pulé  de  nièuie. 


BoTLE,  Karl  de  Bartington,  en  Irlande, 
porte  :  Honor  virtutis  prœmium, 

Bréauté,  originaire  de  Flandre,  portail  : 
Pars  est  mihi  magna  triumphi^  ou  :  It  ct- 
meSf  ou  :  Vinclis  me  retinet  vtrtus^  ou  :  Fert- 
ctor  exibit,  ou  :  Fit  via  t>t,  ou  :  Mquorafiê' 
caty  ou  :  Nescit  discrimina  pectus  impcmJm^ 
ou  :  Mens  agit  atra  venena^  ou  :  ComprimU 
ille  tumentesy  ou  :  Uni^  cuncta  mîAt,  ouzP^ 
tri  cecidere  ruina.  Les  armes  sont  :  d*argiMl 
aune  quintefeuille  de  gueules. 

Bremond,  en  Dauphiné,  porte  :  Est  Ma 
anima  mea,  ex  toto  corde  meo  (1). 

Bressieu,  en  Dauphiné,  portait  :  Àtsé 
avança^  chi  fortuna  passa;  d  autres*:  Jfanié- 
jit5  utor^  si  non  efflaverit  aura. 

Brissac.  Le  duc  de  Brissac  portait  :  JSamh 
bo  si  faveas. 

Bruce,  Karl  d*Ailesbury,  en  Irland6| 
porte  :  Fuimus.  « 

Brudnell,  de  Cardignan^  en  Irlande,  porte: 
En  grâce  affie. 

Kruslard  de  la  Borde  portait  :  Animiit^ 
laberenostris. 

Bûcher,  en  Dauphiné ,  porte  :  Neque  # 
munera,  nec  preces  (2). 

BucKELET,  seizième  vicomte  dlrlanctoy 
porte  :  Nec  temere^  nec  timide. 

Buisson,  en  Rouergue,  porte  :  Sempervi* 
rens  (3). 

Buisst,  en  Artois,  porte  :  Attente  miS, 
Buissy  (k). 

BuRLÉ,  en  Dauphiné,  porte  :  CruoreCMA 
corusco  (5). 

»  BfjssT ,  en  Bugey,  porte  :  Encore  m  m 
tenez  (6). 

Butler,  yingt-unième  pair  d*Irlaodei 
porte  :  Comme  je  me  trouve. 

Butler,  baron  de  Cahier,  en  Irlandei 
porte  :  God  be  my  guide. 

Cadhilac,  en  Rouergue,  porte  :  For& 
sub  forte  tegetur.  Les  armes  sont  :  d*ai^ol 
au  cnevron  de  sable,  accompagné  de  trois  ti- 
ges de  chardon  de  sinople,  posées  2  etl; 
supports,  deux  lévriers  ;  cimier,  lévrier  d*a^ 
gent. 

(1)  L'on  trouve  qu'Antoine  de  Bremond  fit  im 
testament  en  1519,  et  qu'il  était  marié  à  Gtoébit  de 
Bourgoin,  de  laquelle  il  eut  Louis  et  Antoine,  qui  fcl 
chevalier  de  l'ordre  de  Saint4ean  de  Jérasatai  ; 
Louis  fut  marié  à  Honorade  de  Pontèves,  delamle 
il  eut  François  et  Barthélémy,  qui  Ait  cbevalierde 
Saint- Jean-de-Jérusalem  ;  François  fat  marié  à  Amt 
de  Martin  de  Ghan.poléon,  de  laquelle  il  eut  Eiy  de 
Bremond,  marié  à  Isabeau  de  Chapat,  etc.  Les  aciaee 
sont  :  d'or  au  cœur  de  gueules. 

(2)  L'on  trouve  pour  premier  auteur  Pierre  Bi* 
cher,  seigneur  de  Saint-Guillaume  et  de  Saim-Andiol, 
qui  fut  pourvu  de  la  charge  de  procureur  géuénd  dt 
roi  au  parlement  de  Grenoble,  le  15  avril  1555.  Les 
armes  sont  :xl'azur  au  soleil  d'or,  àlabordaredenêBe. 

(3)  Les  armes  sont  d'or  à  un  buisson  de  ainople, 
et  quelques-uns  en  portent  trois. 

(4)  Les  armes  sont  d'argent  à  la  fasce  de  ffoeoles, 
chargée  de  trois  boucles  d'or;  supports,  deox  le- 
vrettes d'argent,  colletées  et  bouclées  d'or;  cimier, 
un  dogue  ailé. 

(5)  Les  armes  sont  :  d'areent  à  la  bande  d*anr, 
chargée  de  trois  annelets  d'or,  et  accotée  de  deux 
croix  tréflées,  au  pied  fiché  de  gueules  et  reoversé. 

(0)  Les  armes  sont  :  d'argent  écartelées  d^aiur. 


I 


DEY 


D*EPIGIIAPII1E. 


ns? 


422 


UBVC  porte  :  Antiqua  fortis  virtute. 
les  sont  :  écartele  au  1  et  4^  de  gueu- 
M  tètes  de  léopard  d'or,  posées  2  et 
I  et  3  de  Beauinanoir,  qui  sont  d'à- 
K  billettes  d'argent,  posées  k^  3,  2  et 


II,  pape  au  xu'  siècle,  portait  : 
wmtum  est  Dominus  timentibus  eum. 
Il ,  en  Anjou ,  originaire  des  Pays- 
ie  :  Gloriajdecus^honor  patri.  Lesar- 
it  :  de  gueules  à  trois  quintefeuilles 
9  posées  2  et  1  ;  cimier,  un  dexlro- 
argent  avec  un  sabre  de  gueules; 
I,  deux  sauvages,  l'un  ayant  la  mas- 
e,  el  l'autre  posée. 
aw,  en  Provence,  porte  :  Deo  favente. 
lU  portait  :  En^qui  chereyhé  ma  com^ 
i^est-à-dire  :  qui  se  mêle  de  donneff 
Stposer  à  recevoir. 
DiàS  DE  Saint-Remt,  porte  :  Non  me- 
d  êerentis. 

%m  (  le  marquis  de  ) ,  portait  :  Nec 
ee  omnis.  Il  V  a  tout  lieu  de  croire 
narquis  de  (Janaple  est  de  la  maison 
a^  ,  ne  connaissant  point  d'autre  fa- 
11  ait  porté  ce  nom.  Voy.  Gréqut. 
kLB  (Je  duc  de )  portait  :  Meque  asse- 
tf. 

ILE ,  en  Provence ,  porte  :  Cœlum 
mnOf  terram  autem  dédit  filiis  ho- 

m  ou  Gauler,  maison  originaire  de 
die ,  portait  :  Sicut  erat  m  i>rtncî- 
s  armes  sont  :  d'or  à  la  banae  d*a- 
irgée  de  trois  chandeliers  d'or,  posés 


le  (2). 
.,  Kl 


larl  d'Essex  en  Irlande,  porte  : 
fortitudine, 
HLisTA,  de  Pérouse,  portait  cette  de- 
Dçaise  :  Léal  désir, 

H,  en  Bretagne,  portait  :  Nihil  virtute 
If.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  une 
oestre  appaumée  d'argent,  ondée  d'à- 
rtelé  d'argent  à  une  fasce  d'azur. 
AT  DE  CoNDORCET,  cu  Dauphiué , 
laritas  (3). 

le  mai&on  lire  son  nom  de  la  terre  de  Cahi- 
Bretagne,  qu'elle  possédait  dès  le  xn*  sié- 
ju'elle  a  possédée  jusqu'au  5  octobre  ii>49, 
ne  de  Cabideuc  la  porta  à  son  mari  Fran- 
ce d^Andigné.  Elle  a  donné,  de  nos  jours, 
mirai  de  France,  cordon  rouge,  el  grand* 
Tordre  militaire  de  Saint-Louis,  dans  Em- 
LOgoste  de  Gahideuc  de  Bois  de  Lamotte,  etc. 
.  maison  de  Canler  a  été,  sans  contredit, 
[rfoB  nobles  de  Picardie,  et  Ton  peut  juger 
stre  et  de  son  ancienneté,  partout  ce  qu*ii 
dil  dans  un  livre  intitulé  :  La  noblesse  de 
|ftar  Philippe  d*£pinoy,  vicomte  de  Thé- 
lequel  dit  que  la  vicomte  de  Thérouanne  a 
s  appartenu  à  la  famille  de  Canler,  Tune 
illastres  des  Pays-Bas;  comme  on  peut  le 
re  dans  Blanchard,  dans  son  Catalogue  des 
§  du  parlement  de  Paris,  ainsi  que  dans  les 
tsde  la  chambre  des  comptes,  par  Mlle  De- 
.  VEtat  de  la  noblesse  de  1782.) 
rîer  de  Caritat  épousa,  en  1503,  Marie  de 
lomps;  mais  avant  Louis  Fouquet  de  Cari- 
A  prieur  de  Toulouse,  lors  du  siège  de  Rho- 
•  •  .  de  Caritat,  évéque  d'Orange  en  1447, 
is  actes  de  la  maison  de  Condorcet,  Ton 


Carmau,  en  Bretagne,  portait  :  Dieux  avant. 

Carpentin,  originaire  de  Ponthieu,  porte  : 
A  tout. 

Cassard,  en  Dauphiné,  porte:  Sans  ve» 
nin  (1). 

Caulaingourt,  en  Picardie,  porte i Désir 
n'a  repos. 

Gauler.  Voy.  Canler. 

Cblestin  II,  pape,  auxii'  siècle,  avait  pour 
devise  :  Fiat  pax  in  virtute  tua  et  abundantia 
in  turribus  tuis. 

CÉLESTiN  III ,  pape  au  xii*  siècle,  avait 
pour  devise  :  Perfice  gressus  meos  in  semitis 
suis. 

CÉLE8TI1I IV,  pape  au  xiir  siècle  :  Miserere 
met,  Z^offitne,  miserere  met. 

CHABERT,en  Normandie,  porte  :  Postes  por* 
tasaue  refregit. 

(!b  ABERT,  en  Provence,  porte  :  Postes  portas* 
que  refregit. 

Challudet,  porte  :  Désir  sans  vanité. 

Chalo,  ou  Chaillon,  ou  Chalon  de  Saint- 
Mars,  à  Etampes,  porte  :  d*arsent  à  la  croix 
potencée  d*or,  accompagnée  de  quatre  croi- 
settes  de  même,  qui  est  de  Jérusalem,  écar- 
tele de  sinople,  a  Técu  de  gueules ,  chargé 
d'une  feuille  de  chêne  d'argent  à  la  bordure 
d'or  ;  devise  :  Rex  Philippus  mihi  dédit  (2). 

Chalopin  porte  :  Moaica  firma. 

Chamanien  porte  :  Un  jour  loras. 

Champagne  la  Suzb  porte  :  Sta  ferme ^  Sta 
ferme. 

Changbl  porte  :  Chancel  ne  chancelle  mie. 

Chandieu,  en  Beaujolais,  originaire  du 
Dauphiné  ^  porte  :  Eternité  (3). 

Chanot  i»b  Chissbt  y  porte  :  Vous  m'avez^ 
vous  m'avez. 

Chanlegt porte  :  Virtus  mihi\numen\et  ensis. 

Chapponat,  en  Dauphiné,  porte  :  Gatlo  ca* 
nente  spes  redit. 

trouve,  selon  L.  C.  D.  B.,  la  qualité  de  noble  et  puis- 
sant, en  1520.  Cette  maison  subsiste  en  deux  bran- 
ches. Tune  dans  la  principauté  d*Orange  et  Pautre 
en  Picardie. 

(1)  Guillaume  de  Cassard  vivait  en  1339,  et  Pierre 
de  Cassard,  archevêque  de  Tours  et  cardinal,  en 
1237.  Pierre  de  Cassard  épousa  Jeanne  de  Béranger, 
en  1475,  qui  fut  Bière  de  César  de  Cassard,  marié 
à  Lucrèce  de  Poanat,  qui  fut  père  d*Alexandre  de 
Cassard,  etc. 

(2)  Le  roi  Philippe  I'%  ayant  fait  vœu  d^aller  en 
pèlerinage  au  Saint-Sépulcre,  Eudes,  dit  le  maire  de 
Chalo-Sainl-Mars,  ou  baint-Mard,  s'offrit  d'y  aller 
pour  lui,  armé  de  toutes  pièces  ;  Toffre  fut  acceptée, 
et  le  roi  donna  à  Chalo  un  privilège  d'exemption  de 
tous  droits,  péages  et  tributs,  pour  lui  et  Dour  toute 
sa  race,  de  l'un  el  de  l'autre  sexe.  Le  uIsl  unique 
c^u'Eudes  laissa  à  son  départ,  et  les  trois  ûlles,  mul- 
tiplièrent prodigieusement  sa  race  ;  les  filles  qui  en 
descendaient  étaient  fort  recherchées  en  mariage, 
et  même  sans  dot,  parce  qu'elles  apportaient  la  no- 
blesse et  le  privilège  d'exemption  pour  leurs  descen- 
dants de  l'un  et  de  l'autre  sexe;  mais  François  !«', 
Henri  III  et  Henri  IV  ont  restreint  ces  privilèges. 
{Voy.  Lemaire.J 

(3)  Cette  maison,  l'une  des  plus  considérables  et 
des  plus  anciennes  du  Dauphiné,  porte  le  nom  de  la 
terre  de  Chandieu,  qui  autrefois  n'était  qu'un  fief,  à 
trois  lieues  de  Vienne.  Nautelme  de  Chandieu  vivait 
tn  1080  ;  il  est  mentionné  dans  des  chartes  de  ce 
temps-là,  etc.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au  lion 
d'or,  paré  d*azur.  (Voy.  y  Etat  politique  du  Dauphiné.) 


433 


DEY 


mCTlONNAlRE 


DfiV 


Cbarbonnel,  en  Languedoc,  porte  :  In 
corde  decus  et  honor. 

Charles  V.  Voy,  D^guesclin. 

Charmasel  (le  marquis  de)  portait  :  F^re 
magiovaj  ou  :  Nonjuvat  ex  facili. 

Charrier,  en  Auver^jine,  porte  :  Semper  in 
orbitn. 

Chastelier,  en  Dauphiné  ,  porte  :  Fermeté 
ti  loyauté  (1). 

Chastillon  portait  :  Altin  gloria  migioisco. 

Chat  (le)  ,  en  Bretagne  ,  porte  :  Mauvais 
chat,  mauvais  rat. 

Chateaugirox,  en  Bretagne ,  porte  :  Pen- 
sez-y ce  que  vous  voudrez. 

Chatillon  (Gaucher  de)  ,  connétable  do 
France,  portait  :  Régis  tutelœ  futuri^  ou  : 
Vis  adjuvat  œqnum^  ou  :  Belgis  contraria  vir- 
tus,  ou  :  Venientia  tela  repellit^  ou  :  Terroris 
terror. 

Chauvaton  Saint -Léger,  originaire  de 
Berrj',  porte  :  Deus,  rex,  honor. 

Chevalier  du  Coudra  y,  à  Paris,  originaire 
de  Flandre,  porte  :  Multo  labor^. 

Chevalier,  en  Dauphiné,  porte  :  Je  ne  suis 
point  repréhensiqle. 

Chevalier  ,  en  Lorraine ,  originaire  de 
Champagne,  porte  :  d'azur  à  lafasced'or,  ac- 
compagnée en  chef  d*une  molette,  et  en 
pointe  de  dcui  glands  tiges  et  feuilles,  le 
tout  d'or  ;  devise  :  ^1  virtute  satus. 

Chiflot  porte  :  Flos  semper  virens  virtus. 

CtiissÉ,  en  Dauphiné,  porte:  Toujours (2). 

Christoflb,  en  Dauphiné,  porte  :  Eminent 
undique  vires  (S). 

Clavesson,  en  Dauphiné,  porte  iStatfortis 
in  arduis  ;  et  quelques-uns  portent  :  Cœtorum 
crux  mihi  clavis  erit  (4). 

Clément  111 ,  antipape  au  xi'  siècle  autre- 
meiH  nommé  Guibert,  avait  ces  diverses  de- 
vises sur  ses  sceaux  :  Confirma  hoc^  Deus^ 
quod  operatus  es  in  nobis  ;  Verbo  Domini  cœli 
Jirmatisunt  ou  iDominusnoster  Jésus  Christus. 

Clément  111,  pape  au  xii'  siècle ,  eut  pour 

(1)  Jean  de  Chastelier  élaii  trésorier  de  France 
en  Savoie,  Piémont,  ei  dans  le  marquisat  de  Sa- 
luées, en  1556  ;  il  le  fut  encore  en  Poitou,  Pieardie, 
et  au  siège  de  la  Rochelle,  auprès  du  duc  d'Anjou  ; 
ensuite  en  Dauphiné,  auprès  du  duc  de  Mayenne.  Il 
fut  conseiller  au  conseil  prive  du  roi,  au  mois  de 
juin  4590.  C'était  un  homme  de  çrand  cœur  et  ca- 
pable de  diriger  les  affaires.  11  s'était  si  bien  com- 

Korté  au  siège  et  à  la  prise  de  Quèrasque,  que  pour 
onorer  sa  vertu,  le  maréchal  de  Brissac,  comnian- 
daut  en  Piémont,  le  lit  chevalier,  en  1557,  ce  qui 
fut  confirmé  par  François  11,  en  I5G0,  et  par  Henri  111, 
en  ia/o. 

(2)  François  de  Chissé  est  nommé  enlre  les  nobles, 
dans  une  révision  des  feux  de  Tan  145U  ;  et  Pierre 
de  Chissé,  son  pelil-fils,  Tui  homme  de  grand  mèriie; 
il  fut  un  des  genlilshommes  de  la  chand)re  du  roi, 
et  chevalier  de  son  ordre,  en  15G8,  lieutenant  de  la 
compagnie  des  gendarmes  du  comie  de  Lude,  el  gou- 
verneur de  Koiiians. 

(3)  Pierre  Chrislofle ,  sieur  de  Piémenu ,  fut 
nobli  par  leUres  du  mois  de  janvier  1G09,  cxinfir- 
niées  en  1GI2,  el  vériaées  par  Nicolas  Fouquet,  in- 
tendant de  Dauphiné,  en  lOii. 

(4)  Artaud  de  Clavesson  vivait  en  1543  et  en  1570: 
iil  fut  un  des  grands  de  la  province  qui  approuvèrent 
|e  traité  dii  llumbert  II  avec  le  roi  Philippe  de  Ya- 
ui»,  en  1345,  par  leurs  souscriptions. 


devise  :  Doce  me  y  Domine  facere  volm 
fuamj  et  ce  vers  léonin  : 


Corrige,  parce,  feri,  Petre,  ponde. 

Clément  IV,  pape  au  xiii*  siècle.  Sa  d< 
Fac  mecum.  Domine,  signum  in  bonm 
Clément  V,  au  xiv*  siècle.  Sa  devise: 

dicat  nos,  Deus,  Deus  noster ,  benediet 

Deus. 

Clément  Vï,  y>ape  au  XIV'  siècle,  eui 
devises  :  In  te  Domine,  speravi,  non  et 
dar  in  œternum,  et  :  In  honor em  quinqh 
nerum. 

Clément  Vil,  pape  au  xvi*  siècle, 
pour  devises  :/)omme  refugiumfaciusei 
a  generatione  et  progenie  ;  ou  biea  :  Âfl 
ratione  in  generationem. 

Clément  VUl,  pape  au  xvi'  siècle.  ! 
vise  :  Protector  noster  aspice,  Deus. 

Clément  IX,  pape  au  xvii*  siècle,  f 
vise  :  Dominus  possessio  mea  ,  ou  :  /jm 
minus  possessio  ejus. 

Clément  X,  pape  au  xvu*  siècle,  eul 
devise  :  Jesu  tiqi  sit  gloria. 

Clément  XI,  pape  au  xvii*  siècle,  avai 
devise  :  De  vultu  tuo  judicium  meum  pr 

Clément  XH  eut  pour  devise  :  Tu  ci 
mine,  qui  restitues  hœreditatem  meam  m 

Clément  XÙl  reprit  la  devise  de  Cli 
XI  :  De  vultu  tuo  judicium  meum  prodm 

Clerc  de  la  Devéze  (le  marquis  de) 

fneur  de  Beaufort,  en  Languedoc,  p 
irtute  clara. 

Clèhe,  on  Normandie.  Le  comte  de 
portait  :  Féliciter  audax. 

Clisson  (Olivier  Je),  connétable  deFi 
portait  :  Nescit  vis  ista  teneri,  ou  :  Per  v 
ra  crescit,  ou  :  Domat  indomitos ,  ou  ;î 
adfœdera  cogit. 

doALiN  (le  marquis  de)  portait  :  In  vm 
mai. 

CoAQciN.  Le  marquis  de  Coaquin  po] 
Que  mon  supplice  est  doux. 

CoETANLEM ,  eu  Bretagne ,  porto  :  Gen 
vit  sicut  lilium. 

CoETANScouRT,  otk  Bretagne,  perle  :  E 
Ion  vat,  c'est-à-dire,  de  grand  cœur. 

CoETiVY,  en  Bretagne,  porte  :  Prêt  tf^ 
rait  temps.  Les  armes  sont  :  d  azur  au 
d'argent. 

CoETMENECH,  en  Bretagne,  porte  :  Soi 

CoETMEUR,  en  Bretagne,  porte zAuir 
ray. 

CoETQL'ELFEN,  en  Bretaguo  ,  porte  :  B 
peoch,  c'est-à-dire,  vivre  en  paix. 

CoETTADAVEL,  cu  Bretagne,  porte  :  A 

CoLLiGNY  ,  en  Bourgogne ,  |)orte  iJ 
éprouve  tous. 

Colomb  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  En  /ï 
finira  la  vita  (1). 

CoMBALLD,  portait  :  Je  ne  le  quitte  à  ma 
•  tre  (2). 

(1)  Jean  Colomb,  qui  vivait  en  ii07,  eutd*i 
neUe  de  Mencie,  dite  de  Pichoo,  Uemoiid  Go 
qui  a  coniiiiuc  1:)  postérité. 

(i)  Cette  maison,  issue  de  celle  de   Bovril 
quille,  selon  la  coutume  du  temps,  le  nom 
arnies  de  la  maison  royak^  pour  prendre  cri 
Combauld- Larrebourg. 


DET 


D*EPIGRAPU1E. 


DEY 


426 


■M»  en  Dauphiné ,  porte  :  Sub  pennU 

1160  (i). 

ni6,  en  Orléanais,  porte:  Lucet  el  fui- 

(le  prince  de)  portait  :  Crescil  ut  as- 

I  portait  :  Qui  est  sot  à  son  dam, 
I,  en  Espagne,  Allemagne  et  France, 
iomiium  virtute  vitium. 
Baissac  (Charles  de) ,  maréchal  de 
lorlait  indiiTéremment:  Hostesdomat 
•et  t  ou  .  Nec  jussus  capta  relaxât^ 
iguam  grandia  prœstat. 

96,   en  Dauphiné ,  [)orte  :  Prospi* 

portait: 

Roi  je  ne  suis^ 

prince  ne  daigne^ 

jr  suis  le  sire  de  Coucy  (2). 

'«),  en  Dauphiné,  porte  :  Discitejus- 

mili  (3). 

ELLES  DE  PoLLAiis,  porte  iJPourjaymit^. 

OL,  de  Baillancourt,  aux  Pays-Bas, 

yimina  et  astra. 

III  porte  :  Fortis  et  fidelis, 

\  originaire  de  Bourbonnais,  porte  : 

ercituum. 

zsL ,  en  Bretagne  ,    porte  :  Fidelis 

Régis  generosus  et  ardens  çonfestim 

ftusmque  utrique  repono. 

,  en  Artois,  porte  :  Non  sum  timen- 

QUBRAULT  portait  :  Tu  dispone, 
à  Paris,  porte  :  Agere  et  pccti  fortia. 
T.  Bi*audouin,  sire  de  Créquy,  prit 
rise  :  Nul  ne  s'y  frotte^  et  cela  à  cause 
Itait  grandement  distingué  contre 
ur  Henri  le  Boiteux ,  au  siège  de 
tnnes,  contre  Beaudoin  Belle-Barbe, 
le  Flandres  :  et  c'est  alors  que .  le 
Créquy  fut  fait  premier  baron  d*Àr- 


neeloi  de  Commifrs  fut  coscigneur  de  la 
Uevard,  et  liumine  de  grand  mérite;  il  vi- 
ISÎ>i;  de  lui  sont  descendus  Jacques  de 
i,  seigneur  de  la  Roclie,  fils  de  François 
niers  et  de  Françoise-Einée  de  Sainl- 
c 

jey,  en  Artois,  porte  :  fascc  de  vair  el  de 
le  six  pièces;  supports,  deux  lions  d'or; 

0  lion  naissant  de  même,  en  niéinoire  de 
nerrand,  surnomme  le  Grand,  premier  du 
neur  de  Coucy,  qui  combattit  un  lion  corps 
|ii*il  vainquit  et  fit  mourir,  ce  qui  lui  ac- 
si  grande  gloire,  et  dont  la  mémoire  se 
a  jusqu*à  la  lin  des  siècles,  par  la  fondation 
e  Tabbaye  des  Prémontrés,.  au  lieu  même 
fui  combattu. 

rand,  seigneur  de  Coucy  et  d'Oisy,  premier 
France,  fil  un  échange,  au  mois  de  de- 
tte, avec  Simon,  Damigny  et  Robert  de 
(f,  frères,  éctijrers,  seigneurs  du  Bos-d'Alas 
il  le  Bos  de  Péelu,  et  il  obligea  sa  postérité 
r  ceax  de  la  maison  de  Waroquier,  comme 

1  maison  de  Waroqtiier  sYtaienl  aussi  obli- 
lenir  ceu^t  de  la  maison  de  Coucy.  (Voj^. 
U  de  Vordre  de  Saint- Michel  de  la  maison 


',  qui  sont  du  7  juillet  1665.) 
rawi  de  la  Cour  mourut  vers  Tan  1498; 
iift,  épousa  Louise  de  Morvilliers,qui  mou- 


DiCTiONPf.  d'Epigraphic.  I. 


Croisillbs,  en  Artois  »  porte  tA  fide  aa- 
lus(i). 

Croix  (La),  |iorte  pour  cri  de  guerre  et 
devise  :  indomitum  aomuere  cruees;  et  quel- 
ques-uns portent  :  Victricia  signa  secutus  (2). 

Crozat  ,  è  Valence,  en  Dauphiné,  porte: 
Crux  cœlorum^  crux  mihi  clavis  erit  (3). 

Damville  (Le  duc  de)  portait  :  Mas  arde  et 
caracon  {h). 

Darbon,  en  Dauphiné,  porte  :  Cotirajjfe  el 
peur  (5) . 

David  de  Beauregaad  porte  :  Mémento,  Do* 
mine,  David. 

Deageant,  en  Dauuhiné,  porte  :  Sine  tna- 
cula. 

Débordes,  ou  de  Bordes,  en  Bugey,  on- 

!;inaire  de  Provence,  porte  :  Gratus  nonore 
abor. 

Desbarres  de  Rlfet  porte  :  Ad  superos 
tandem  stemmata  penna  venit. 

Desimibu,  en  Dau^ihiné,  porte  :  //  n'est  nul 
qui  désire  mieux. 

Dbslandes  portait  :  Deigratia^  sum  idguod 
sum. 

Desmoutibrs  de  Mérin  ville  iK>rle  :  Quod 
opto  est  immortale. 

Dhiéville,  seigneur  dudit  lieu,  en  Nor- 
mandie, porte  :  Fortis  et  prudens, 

D'HoziER,  à  Paris,  originaire  de  Provence» 
porte  :  Et  habet  sua  sidéra  tellus  (6). 

(1)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  dix  losanges  dV, 
posées  3,  5,  5  et  1  ;  cimier,  une  espèce  de  bonnet 
papal,  selon  Tusagc  des  Pays-Ons,  surmonte  de  deux 
vols  bannerels  aux  armes  de  Técu  ;  supports,  deux 
licornes  d^argent.  {yoy.  VElnl  de  la  noblesse,  178^.) 

(S)  Cette  famille  a  donné  deux  cvéques  à  Téglise 
de  Grenoble,  et  (rexcellenls  oflkiers  au  parlement; 
elle  a  été  divisée  en  deux  branches  :  savoir,  celle 
de  La  Croix  de  Chevriers,  et  celle  <le  La  Croix  de 
Pisanson  ;  Humbert  de  Cbevriers  fut  fait  chance- 
lier de  Savoie,  par  lettres  du  17  janvier  1460.  Les 
armes  sont  :  d^azur  à  ime  tôle  et  col  de  cheval  d'or, 
au  chef  consu  de  gueules,  charge  de  trois  croisettes 
d'argent;  cimier  et  supports,  trois  chevaux  d'or, 

Î^ortatil  chacun  un  guidon  des  mêmes  arnes.  (Yoy. 
Etat  politique  du  Dauphiné.) 
(5)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  croix  ancrée 
d'or,  terminée  de  quatre  croissants  de  même, 
adossés  à  la  cioix;  supports,  deex  lions  d'or;  ci- 
mier, un  lion  de  même.  L'on  croit  pouvoir  dire  que 
cette  maison  est  plus  ancienne  que  ne  l'a  dit  l'au- 
teur du  Dictionnaire  de  la  Noblesse,  dans  son  lom. 
IV,  pag.  58;  par  un  acte  passé  devant  Jean  Fabre, 
notaire  à  Milnau,.en  Rouergue,  le  26  mai  1674,  se 
trouve  noble  Etienne  de  Crozat,  sieur  de  La  Croix, 
et  Jacques  de  Crozat.  sieur  de  Pruniers,  etc. 

(4)  Henri  premier  de  Montmorency,  né  le  15  juin 
i554,  porta  d'abord  le  nom  de  Dainvillc,  et  fut 
connu  depuis  1566,  sous  celui  de  maréchal  de  Dam- 
ville; il  succéda  à  son  frère  aine,  devint  duc  de 
Montmorency,  et  prit  le  nom  de  maréchal  de  Mont- 
morency. 

(5)  Telmon  Darbon  vivait  en  1444  ;  il  était  marié 
à  Alix  de  Bénélice  de  Cliêlus,  de  laquelle  il  eut 
Antoine  Darbon,  qui  fut  marié  à  Manruerite  de  Pré- 
contal,  etc. 

(6)  Cette  Aimille,  devenue  célèbre  par  le  rare  nié 
rite  des  savants  généalogistes,  ilans  cette  place 
qu'elle  occupe  depuis  plus  de  cent  cinquante  ans, 
n'est  pas  moins  célèbre  par  les  vaillants  capitaines 
qu'elle  a  donnés,  non  plus  que  par  ses  grandes  al 
liances;elie  a  donné  un  chevalier  de  l'ordre  de 
Saint-Michel,  dans  lé  temps  où  cet  ordre  était  re- 

1^ 


427 


DEY 


DlCTiONNAIRE 


DET 


DiLLEAs  (Le  coMile  de)  porte  :  Poreo  duri 
purclie  minalzi. 

DiLLON  porte  :  Dum  spiro  spero. 

DiNA?i,  enBretagne,  porte  :  Hary  avant. 

DoRCi&RES,  en  Dauphiné,  porte  :  Franc 
comme  l'or  (1). 

DoRNE,  en  Daui)hiné,  porte  :  Factis  facla 
adornat  (2). 

DoRTANs,  ou  DoRTAN,  en  Bugey,  porte  : 
Mieux  f  attends  (3). 

Douglas,  ou  Duglas,  en  Ecosse,  porte  : 
Jamais  arrière, 

DuBOUGHET  porte  :  Potius  mori  quam  fa- 
dari, 

Dl'champ  porte  :  Tout  bien  du  champ, 

DucHATELy  en  Bretagne,  porte  :  Do  vat  è 
tevy,  c  est-à-dire  :  Tu  n'as  qu'à  venir  (4^). 

DucHATEL ,  en  Bretagne ,  porte  :  Mar  car 
Doi,  s'il  plaît  à  Dieu. 

DuGRos  DE  Gages,  en  Rouergue,  porte  : 
Nihil  timet  armatus. 

DuGUEscLiN  (  Bertrand  ) ,  connétable  de 
France,  portait  :  Dat  virtus  guod  forma  ne- 
gaty  ou  :  Per  me  nunc  splenaet  Iberus,  ou  : 
Penitus  discordât  ab  Anglis ,  ou  :  Etiam  mo- 
riendo  coruscat, 

DcMAT  DE  SAnT-AuBiN  porle  :  Cœlum  non 
ruinera,. 

DuNois  (Jean,  comte  do)  portait  :  Nothum 
probat  insita  virtus,  ou  :  Visus  nullis  im-- 
pune,  ou  :  Solum  natale  tuetur,  ou  :  Anglo  de 
flore  triumphat ,  ou  :  Nothi  est  spoliare  ra- 
pacem, 

cherché  par  la  meilleure  noblesse,  et  surloiil  par 
ceux  qui  occupaieul  les  premières  places  de  TElat, 
elc;  et  de  ceUe  famille  est  aujounrhui  chef  le  cé- 
lèbre Denis  Louis  (Pliozier,  conseiller  du  roi  en  ses 
conseils,  président  eu  sa  cour  des  comptes,  aides  et 
finances  de  Normandie,  et  commissaire  de  Sa  Ma- 
jesté, pour  lui  ceriifier  la  noblesse  de  ses  écuyers  et 
de  ses  pages. 

(1)  Claude  Dorcières,  seigneur  d*Orcières  et  de 
Montrosier,  fit  son  testament  en  152i.  Anlelme, 
son  fils,  eut  le  titre  de  Brave^  à  cause  de  son  cou- 
rage et  de  sa  bravoure.  Catherine  Dorcière,  fille  de 
celui-ci,  a  porté  les  biens  de  sa  maison  dans  celle 
de  Rosset. 

(2)  François  de  Dorne  fut  pourvu  d'un  ofBce  de 
conseiller  au  parlement  de  Grenoble,  par  lettres  du 
^  novembre  l<^53.  Antoine  de  Dorne,  son  fils,  fut 
conseiller  comme  lui,  en  4582,  et  président  en 
1595. 

3)  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la  fasce  d'ar- 
sent,  accompagnée  de  trois  anneleis  de  même,  posés 
S  et  i  ;  cimier,  un  ange  vêtu  de  gueules  et  d'argent  ; 
supports,  deux  anges  de  même. 

(4)  C'est  de  celle  maison  qu'étaient  issus  les 
Tanne^uy  Duchalel,  héros  de  leur  siècle,  fort  re- 
nommes dans  les  chroniques  bretonnes  par  leur 
valeur,  et  qui  furent  honorés  de  très-belles  charges 
sous  les  anciens  ducs  de  Bretagne,  ainsi  que  sous 
les  rois  de  France;  et  d'elle  sont  issus  entré  autres, 
Guillaume  Duchatel»  panuelier  du  roi  Charles-Quint, 
qui  lui  rendit  des  services  considérables  en  plusieurs 
importantes  occasions,  surtout  à  la  .défense  de  Saint- 
Denis  contre  le  siège  des  Anglais,  ce  qui  lui  mérita 
rhonneur  de  sa  s^ulture  ^  Saint -Denis,  parmi  les 
cendres  de  nos  rois;  et  de  celte  maison  sont  encore 
isbus  deux  saints  et  vertueux  personnages,  sous  le 
nom  de  saint  Tanneguy  et  sainte  Uaudc,  qui  jouis- 
sent de  la  gloire  des  bienheureux* 


DuPLAissT   (le  comte)  portait  :  Ab 
major. 

DiiPLESSis  (le  chevalier)  portait  :  J 
Lomandi  o  amore. 

DupLESSis  poi  tait  :  Amorarma  mtntfl 

DupLY,  seigneur  de  Rebourguil,  en  R 
gue,  porte  :  Sustinet  tempestates.  Celte 
son  est  la  même  que  celle  de  Puy-Montl 
si  célèbre  par  le  fameux  grand  roatli 
Malte.  Voy.  Puy-Montrrun  et  Mommbji 

Dlhas  (le  comte  de)  portait  :  De  lui  $g 
mi  ardore, 

Edobeut  porle  :  Suaviter  sed  foriiier> 

EiGUEsiER,  seigneur  de  la  Javie»  poi 
Auxilium  ex  alto. 

Elbène,  en  Bourgogne,  portait  :  JE 
fidèle. 

Eme  de  Saint-Jullien  ,  en  Daup 
porle  :  Vinco  dulcedine  robur^  et  vire$i 
dinevinco(\). 

EsNE,  en  Flandre,  portait  :  lm§ 
sumus. 

EspiNOT,  vicomte  de  Thérouanne , 
gneiir  de  la  Chapelle,  porte  :  Arumnm 
spinœ. 

Eugène  III,  pape  du  xii*"  siècle,  avail 
devise  :  Fa  mecum ,  Domine  signm 
bonum. 

Eugène  IV,  pape  au  xV  siècle.  Sa  de 
Adjutor  et  protector  meus  es  /u,  Donm 
derelinquas  me,  Deus  meus. 

Pages  de  Rochemur  porte  :  Régi  fk 
tcm  lilia  coronant;  contre-devise  :  fntaci 

Falcoz,  en  Dauphlné,  porte:  Ai 
venisti  (3). 

Faron viLLB  Clément- Nicolas-  LéoD* 
]i|)pe,  comte  de  Faronville,  porte  :  J 
contente  (V) 

Fassion  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  Full{ 
florel. 

Fauconnier  porte  :  Qui  est  quod  fuii 

({)  Oronce  Eme,  (ils  de  Guillaume  Eme,  vii 
1^0,  et  rendit  hommage  de  sa  maison  des  Ci 
auprès  d'Embrun,  more  nobilium,  en  la  cb 
des  comptes  ;  il  était  grand  jurisconsulte,  et  fu 
mage  de  Briançon,  comme  Bartliclemi  Eme,  soi 
fils. 

Les  armes  sont  :  d'azur  h  Tagneau  palssânl 
gent.  au  chef  d'or,  chargé  de  trois  rencoal 
bœufs  de  sable  ;  supports  et  cimier,  des  griffon 
(  Voy.  VElat  politique  de  Dauphiné.  ) 

(i)  Il  y  a  une  branche  de  cette  famille  étal 
Dauphiné,  qui  remonte  sa  filiation  à  Didier  d 
ges,  qui  vivait  environ  Tan  .1487;  Guillaui 
Pages  épousa  Marguerite  Toillaud,  en  1557, 
quelle  il  eut  Jean  de  Pages,  marié  à  Praiiçol 
las,  de  laquelle  il  a  eu  Guillaume  de  Pages,  n 
Anne  de  la  Baume,  de  laquelle  il  a  eu  Alain  i 
ges. 

(5j  Jacques  de  Palcoz  et  André  de  Palcoi,  « 
vivaient  en  iHl  et  1453.  Aimarus  Falcoz,  rd 
de  Tordre  de  Saint-Antoine  de  Viennoift,  el 
mandeurde  Saint-Gilles  de  Bar-le-Duc,  qui  i 
l'histoire  de  cet  onlre,  était  frère  de  Michel  I 
et  oncle  d*Ainiar  Falcoz,  qui  eut  deux  fils  de! 
de  Valins,  sa  femme,  etc. 

(4)  Les  armes  sont  :  écartelées,  au  I  et  4,  d 
lippe  ;'au  2  el  5,  de  gueules  à  la  croii  dentelé 

Î[ent  ;  supports,  deux  lévriers  colleiés  ;  dnd 
évrier  de  même.  Voy.  Phelippe. 


MT 


DEPlGRAPlilG. 


DEV 


450 


f ,  on  Bourgogne^  portait  :  Suiceptum 


jLE  Là  Tourne  (la),  en   Dauphiné» 

Tendit  ad  gloriam  (1). 

CRAT  (Foy.  Phblippe),  porte  :  Fema 

leni. 

m,  en  Dauphiné  porte  :  Ferro  cadit 

têêiê. 

js«  en  Dauphiné,  originaire  de  Savil- 

18  le  marquisat  de  Saluées,  porte  : 

rrpetua  (2). 

os  Chevamat  r)orte  :  En  déboutant  je 

r. 

Patiick    d*0$sery,  originaire   dlr- 

)orle  :  de  sable  au  sautoir  d*argent , 

cousu  d*azur,  cliargé  de  irois  fleurs 

or,  posées  on  fasco,  au  lieu  de  trois 

;;  supports,  deux  lions  de  sable  cou- 

d*une  couronne  ducale,  colletés  aux 

d*or;  cimier,  un  dragon  de  sinople, 

lé   d*un  l4on  passant  de  sable;  de- 

friis  »ub  forte  fmliscet. 

m  9    en    Daupniné  ,    porte  :    Tout 

m 

Gaston  de)  portait  :  Duas  hic  prote" 

w»  ou  :  Medxolani  me  signa  verentur^ 

I  êmtit  parte,  cadendum  est,  ou  :  Le 

tra  morlem. 

porte  :  Folium  ejus  nunquam  defluet. 

es  sont  :  de  gueules  au  liétre  d*or, 

lans  un  croissant  d*argent  ;  supports, 

irages. 

|la),  en  Daupliiné,  porte  :  Tirai  son- 

ne  dans  les  deux  (k). 

s.  Les  rois  de  France  portent  :  Lilia 

orant  neque  nent.  Cri  de  guerre  : 

f,  Saint-Denis, 

s  porte  :  Recto  tramite.  Les  armes 

seé  d*argent  et  d*azur,  chargées  de 

*s  de  lis  de  gueules,  ()Osées  de  3,  2 

DIS  II,  roi  de  France,  poitait  :  Unus 

cii  orbis. 

otdeTotbs  porte  :  Sic  Virtus  super 

4t. 

c  porte  :  Reealcitantem  cogo.   Les 

(Mit  :  d'azur  à  trois  molettes  d*épe- 

une  de  la  FayoUe   Gl   son  testament  en 

s  loi  sont  descendus  Anloiiie  de  la  Fayolle, 

I  Tourne,  et  ioachim  de  la  Fayoile,  marié 

(wrclienu. 

re  de  Ferrus,  fils  de  Barthélémy,  vivait  en 

eJai  descendait,  au  troisième  degré,  Jean 

qui  fut  père  de  Georges  de  Ferrus,  ma- 
Dore  de  fiEorel,  qui  vivait  en   i5G7,  et   de 

eut  Laurent  de  Ferrus,  marié  à  Isabeau 
^1  eut  pour  ÛIs  Etienne  de  Ferrus,  sei- 
^vache,  etc. 

ûm  de  FloUe  est  très-ancien  et  trés-no- 
tt  déjà  connu  en  i080.  Artaud  Flotte  s*at- 
IISO,  aux  intérêts  de  Bërt'nger  le  jeune, 
Provence, contre  la  comtesse  de  Baux,  et 
indc  considération,  etc. 
ilphe  de  In  Font  vivait  en  1583,  et  son 
knioine  de  la  Font,  en  4505  ;  il  est  tris- 
leau-Baptisie  de  la  Font  de  Savines,  et 
ii}ourd*bui  Charles  dt  la  Font,  né  à  £ni- 
7  ftfrier  t74^,  sacré  évéque  de  Viviers, 
let  1778 ,  ci«-devant  yicaire  général  d« 


ron  d'or;  supports,  deux  licornes;  cimier. 

Gailuac  de  Paicues,  porte  :  Elle  guide 
pour  l'honneur.  Les  armes  sont  :  d*azur  h 
une  étoile  à  seize  raies  d*or;  supports ,  ci- 
mier, un  coq  de  gueules. 

Galtier  porte  :  Cum  monte  fit  colinna.  Les 
armes  sont  :  de  gueules  à  trois  rochets  d'é- 
chiquier d'or,  il  la  bordure  componée  de  six 
pièces  d'échiquier  de  môiue  ;  quelques-uns 
ont  écnrtelé  au  1  de  Malhac  ou  Magelas,  au 
2  de  Robosel,  au  3  de  Uudelle  de  la  Frégère, 
au  k  de  Gallot,  sur  le  tout  de  Galtier;  sup- 
ports, deux  lions  armés  et  lampassés  uo 
gueules  ;  cimier,  un  lion  de  môme. 

Gamacbe  (le  marquis  de)  porte  :  Soli  suc- 
cumbit  amoris.  Les  armes  sont  :  d'argent  au 
chef  d  azur. 

Garagikol,  en  Dauphiné,  porte  :  Sur- 
sum  (1). 

Gélase  II,  pape  au  xu'  siècle,  avait  pour 
devises  :  Deus^  ou,  Dominus  in  loco  sancto 
suo^  et  quelquefois  : Con/îrma  hoc^Deus^quod 
operatus  es  m  nobis, 

GiLBERT-GoLONGES ,  on  Dauphiué ,  porte  : 
Le  dessein  est  prit.  Les  armes  sont  :  parti, 
au  1  d'azur  à  trois  bâtons  écotés  mis  en  pal 
d'or,  celui  du  milieu  mouvant  dNin  croissant 
d'argent  ;  au  2,  d'azur  à  un  lion  d'or  sur  le 
tout,  au  chef  d'argent  chargé  de  trois  étoiles 
de  gueules. 

GiLiER  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  Fortitudine 
et  humilitate  (2). 

GiifESTOus,  seigneur  de  Gravières ,  eii 
Languedoc,  porte  :  Slabit  atque  florebit.  Les 
armes  sont  :  d'or  au  lion  de  gueules;  cimier, 
un  demi-saurage,  la  massue  haute. 

GiRALD,  en  Dauphiné,  porte  :  De  près,  de 
loin  (3). 

GOAZOUBALLE ,  eu  Bretagne,  porte  :  Ober 
ha  teteU  c'est-à-dire,  faire  et  taire.  Les  armes 
sont  :  de  gueules  à  une  fasce  d'^argent,  brisé 
eu  chef  d'un  lambel  à  quatre  pendants  d'or. 

GoAZYEii ,  portait  :  Attendant  mieux.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  une  croix  engrôlée 
d'or,  au  canton  dextre  de  gueules,  chargé  de 
quatre  macles  d'or,  posés  2  et  I. 


(I)  Antoine  de  Garagnol  vivait  en  1539,  et  était 
vice-bailli  et  Heatenant  général  au  bailliage  de 
Saint-Marcellin,  en  1582  ;  charge  (|ue  cette  famille 
conservait  encore  dans  le  dernier  siècle. 

(<2)  François  Gilier  était  trésorier  général  do 
France,  en  Dauphiné,  en  1558,  et  maître  ordinaire 
en  la  chambre  des  comptes  de  Paris,  on  1361. 
Guyot,  son  flis,  qui  établit  sa  résidence  à  Romans, 
fut  huissier  d^armes  de  Daiiphiné,  en  1569.  Gaspard 
de  Gilier  fut  pourvu  d'un  olllee  de  conseiller  au  par- 
lement de  Grenolde,  et  y  fut  reçu  la  même  aimee,  et 
après  lui  Michel  Gilier,  son  llls,  etc. 

Les  armes  sont  :  écartclé,  aux  i  et  •!,  d*or  au 
chevron  d*azur,  accompagné  de  trois  macles  de 
gueules;  aux  2  et  3,  d'or  au  lion  de  sable,  à  la  bande 
de  gueules,  chargé  de  trois  pattes  de  griffon  d*Or, 
brochant  sur  le  tout.  (  Voy.  VEtat  politique  de  Dam* 
phiné.) 

(3)  Jacques  de  Giraud,  conseiller  au  parlement  de 
Grenoble,  lut  anobli  par  lettres  du  mois  de  décem- 
bre 163i,  Térittéet  en  la  coujr  des  aides  de  Vienne, 
et  cenUrmécs  -)ar  arrêt  du  conseil  royal,  du  nM>is  de 
férricTl670 


431 


DEV 


DICTIONNÂIREI 


DEV 


431 


GoESBRiAND  portait  :  Dieu  y  pourvoira.  Les 
armes  sont  :  d  azur  à  la  lasce  d'or. 

GoisLARD,  à  Paris,  porte  :  d'azur  à  trois 
roses  d'or,  posées  2  et  1;  supports,  deux 
griffons;  cimier.  Devise  :  Mstrta  tt  placi- 
das^  spargit  acerha  rosas. 

GoNTHiER  porte  :  Amour  sans  crainte.  Les 
armes  de  Gonthier,  seigneur  de  Longoville, 
sont  :  d'azur  à  la  fasce  d*or,  charg(;e  de  deux 
hures  de  sanglier  de  sable,  celle  à  dextre 
contournée  à  rétoile  de  gueules  au  milieu, 
accompagnée  de  trois  gonds  d'argent,  posées 
2etl. 

GoRREYODy  duc  de  Pont-de-Vaux  ,  porte  : 
Pour  jamais, 

G'ouLAiNE,  en  Bretagne,  porle  :  A  celui-ci ^ 
à  celui'làj.f  accorde  les  couronnes.  Allusion  à 
un  arbitrage  d'un  des  Goulaine ,  dans  les 
guerres  de  France  et  d'Angleterre.  Les 
armes  sont  :  parti  d'Angleterre  et  de  France. 

GouLLAT  porte  :  Pour  l'honneur  (1), 

GoussENcouRT ,  Jcan  de  Goussencourt , 
écuyer,  seigneur  do  Misily  et  d'Yvaul ,  en 
1^27,  portait:  Yigilanli  et  tuto.  Les  armes 
sont  :  d'hermines  au  chef  de  gueules. 

Gbammont  DE  Vachères  uorte  :  A  resistente 
coronor(2). 

Grandmont  (le  chevalier  de)  portait: 
Gelata  Auvampa,  Comme  on  ne  sait  pas  de 
quelle  maison  était  ce  chevalier,  on  se  con- 
tente de  donner  sa  devise. 

Grandpré,  en  Champagne,  porte  :  Animus 
imperat  (3). 

Gras  ,  seigneur  de  Preigne,  en  Provence , 
porte  :  Yolabunt  et  non  déficient  altiora 
petentes. 

Grasse,  en  Dauphiné,  porte  :  Bonne  re- 
nommée (k). 

Grattet,  en  Dauphiné,  porte  :  Tout  à 
•tùut  (5) 

;(1)  Hurobert  de  Guillol  de  Goullal,  sieur  de  la 
Garcnne-Garnier,  chevalier  de  Tordre  du  roi,  clait 
un  des  plus  vaillanls  capitaines  sous  Louis  XIIL 

\^)  Les  armes  de  Grainniont  de  Vachères,  en  Dau- 
phiné, sont  :  d-or  au  lion  d*azur,  armé  el  lampassé 
de  gueules  ;  supports,  un  Mars  qui  combat  contre 
lin  lion. 

^3)  Les  armes  sont  :  coupé  de  sept  pièces,  4  en 
chef  el  5  en  pointe  ;  la  première  du  chef,  d'azur  au 
lion  d*or,  semé  de  molettes  d'éperon  de  même  ;  ia 
seconde,  de  gueules  à  la  hande  d'or,  à  deux  cotices 
,de  même  ;  la  troisième,  d'azur  au  lion  d'or,  paré  et 
armé  de  gueules;  la  quatrième,  d'or  à  trois  pals  de 

gueules,  au  pied  fiché,  chacun  chargé  en  chef  d'un 
ezan  d'argent  :  la  première  pièce  de  la  pointe, 
d*azur  à  trois  tours  d'argent,  niaçonnées  de  sable, 
posées  2  et  i  ;  la  seconde,  d'or  à  trois  chevrons  de 
sable;  la  troisième,  d'azur  au  sautoir  engrclé  d'ar- 

Î;ent,  cantonnés  de  quatre  maillets  de   même  ;  sur 
e  tout  bérulé  d'or' et  de  gueules  de  dix  pièces  ; 
gupnorts,  deux  lions  ;  cimier 

(4)  François  de  Grasse  est  nommé  comme  noble, 
dans  un  nénombremcnt  des  habitants  de  Bcaure- 
paire,  en  1459.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  deux 
cors  tl'or,  rangés  en  fasce,  surmontés  d'une  étoile 
d^orcnchef.  (Moy.VElal  politique  du  Dauphiné,  ei 
1  Etal  de  la  noblesse  de  1762.) 

(5)  Antoine  de  Grattel  épousa  Angelinc  de  Dor- 
geoise,  de  laquelle  il  eut  Pierre-Jacques  de  Grattel, 
docteur  en  droit  canonique  el  civil  de  runiversilé 
û'Âvignon,  en  151^,  commandant  d^uM  compagoit 


Greffier.  Voy.  Phblippb. 

Grégoire  Vil,  pape  au  xi'  sie  e»  avait  pour 
devise  :  Miserationes  tuœ^  Domine  ^  t^tr 
omnia  opéra  tua. 

nille  était  souvent  précédée  de  ces  roots: 
Signum  Gregorii  septtmi  : 

Grégoire  VIll,  pape  au  xn*  siècle,  prit 
pour  devise  :  Dirige  me.  Domine^  in  veritÊts 
tua. 

Grégoire  IX,  au  xin'  siècle  :  Facmeeim 
Domine,  signum  in  bonum,  devise  déjà  priM 
par  Innocent  III. 

GrégoiîieX,  papoau  iiii' siècle. Sa  devise: 
Perfive  gressus  meos  m  semitis  tuis. 

(irégoirk  XI,  pape  au  xiv*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Révéla,  Domine,  viam  tuam. 

Grégoire  XII,  pa;>c  au  xv'  siècle.  Si 
devis.}  :  In  te.  Domine,  speravi. 

Grégoire  XIV,  pape  au  xvi*  siècle,  afiil 
pour  devise  :  Dextera  Domini  exaltavit  me. 

Grégoire  XV,  pape  au  xv*  siècle.  Perptê 
gressus  meos  in  semttis  tuis. 

Grégoire,  en  Dauphiné,  oorte  :  San$  dâf* 
mir  (1). 

Grenu  ou  Grenut,  originaire  de  Flandre^ 
porle  :  O  Dieu,  tu  me  vois  Grenu  (2). 

Grimaud-Becgue,  en  Dauphiné,  porte: 
Intrépide  (3J. 

Grolée,  en  Dauphiné,  porte  une  gerbe 
d'or  pour  devise ,  avec  ces  mots  :  àssqm 
avanzachi  fortuna  passa ,  cri  de  guerre  :  ft 
suis  Grolée.  Le  marquis  de  Bressieu,  de  h 
même  maison,  avait  pour  devise  ul  vaissent 
armé  et  fréttS  à  voiles  et  à  ramrs,  avec  co 
mots  :  Remigiis  utar,  si  non  af/laverit  own. 
M.  de  Grolée-Vii  iville  avait  celle-ci  :  Turbm 
sed  extollunt  (4j. 

Gruel,  en  Dauphiné,  porte  :  Vigilantial^]. 

GuFR,  portait  :  Sine  masculis.  Les  armés 

lie  cent  hommes  (Parmes,  sous  Henri  III  et  Henri  IV, 
juge  de  la  ville  de  Grenoble,  et  trésorier  gênera!  de 
France,  en  Dauphiné,  et  dans  le  marquisat  de  Si^ 
luces.  Les  armes  sont  :  d'axur  au  griffon  d*or. 

(i)  Jean  Grégoire  fut  compris  comme  noble  da^ 
la  révision  des  feux  de  Montmaur,  en  13... 

(â)  Les  armes  sont  :  écartelé,  au  i  et  4,  d'arfoit 
au  serpent  de  gueules  ,  entortillé  au  chef  d*azar, 
chargé  de  trois  luolettes  d'or  ;  an  2  et  3,  de  gueckl 
an  chevron  cour  hé  d*or,  accompagné  de  deux  lintt 
d'argent  affrontés;  el  en  pointe,  un  cœur  d*arfeiil, 
d'où  sort  une  branche  de  may  ;  sur  It  tout,  d^autrl 
trois  épis  de  blé  d'or;  cimier,  deux  ailes  d*arfeilt 
entre  les<|uelles  est  une  tête  de  serpent. 

(5)  Louis  de  Grimaud,  sieur  de  Becgue,  conseiller 
au  parlement  de  Dauphiné,  est  iils  de  Pierre  de  Gri* 
matid,  el  d'Anne  de  Gumin,  lequel  descendait  et 
Jean  de  Giiuiaud,  qui  Ut  son  testament  en  15il,oè 
il  est  fait  mention  de  Cathenne  Coct,  sa  femme. 

(4)  Le  nom  seul  de  cette  famille  fait  son  éloge  psr 
ranciennclé  de  sa  noblesse ,  qui,  au  sentiment  àt 
plusieurs  auteurs,  est  issue  de  celle  de  Gracqoes. 
Quoi  qu'il  en  soit,  l'on  voit  que  Jacques,  seigneur  de 
Grolée,  était  sénéchal  de  Lyon,  en  1108;  ei  de;  io* 
seph,  seigneur  de  Grolée,  l'un  de  ses  descendanlii 
naquit  André  Grolée,  seigneur  de  Nérieu,  qui  Ytni^ 
en  12U0,  etc. 

(5)  Pierre  Gmel,  président  unique  au  parlemeil 
de  Grenoble,  en  1461,  est  la  tige  ite  celle  CerniOe. 
Antoine  de  Gruel  vivait,  avec  Guicfaanle  «leBicoié 
riat,  en  1498»  etc. 


DF.Y 


DEPIGRAPHIE. 


DEY 


434 


azur  à  sept  macles  (L*or,  posés  3».3 

ioelatouKergorlat,  portait:  Aide- 

rgorlay^  et  Dieu  f  aidera.  Les  armes 

lire  d*or  et  de  gueules. 

H,  en  Dauphiné,  oorte  :  In  trino  om- 

no(i). 

B  (le  comte  de)  porlait  :  AlVapparir 

l'a.  Les  armes  sont  :  de  sinople  au 

for. 

Bfiox.  Le  chevalier  Guichenon,  en 

;ne,  portait  pour  devise  :  Fidelisprœ' 

(8). 

•  en  Dauphiné,  porte  :  Hue  quid 

»). 

sv  DE  Pts/  en  Languedoc  «  porte  : 
f  Guilha  Guilhem,  que  Guilhem  le 
Les  armc^s  sont  :  fascé  de  gueules 
aa  chef  d'hermines. 
o?i  porte  :  Mihi  $um  natus  [h). 

UD,  sieur  de  la  fiorieblanque,  en 
le»  porte  :  do  gueules  à  une  fasce 
x>ropagnée  de  trois  glands  de  même, 
et  1  ;  supports,  deux  lions  d*or  ;  ci- 
1  lion  de  même  ;  devise  :  A  resislente 

(le  duc  de),  portait  :  Altiora  prœ- 

)• 

(le  duc  de)  portait  :  Qu'importa  que 
i  reisuicitanl. 

inçoit  Giiérin  ,  conseiller  au  parlement  de 
,  est  peiii-fils  de  François  Guérin  ,  juge- 
la  ville  de  Romans,  aiiî  fui  anobli  à  cause 
ces  qu'il  rendil  à  la  religion  et  à  FElat 
es  guerres  civiles,  par  lettres  données  par 

nuel  Guichenon,  seigneur  de  Palnessuel, 
raphe  de  France  el  de  Savoie,  qui  a  mè- 
re de  comte  palatin,  et  d*étre  créé  cheva- 
Smpire,de  la  sacrée  religion  de  Saint-Mau- 
^  Saint-Lazare,  d'elre  honoré  du  collier  de 
i  Saiiii-Micht^l,  avec  des  lettres  d*anoblis- 
in  1Go8,  où  Ton  ne  fait  que  Téloge  de  la 
Til  a  acquise  par  son  Hhioire  de  Bresse  et 
U  de  celle  de  Savoie;  portail  :  de  gueules 
r  angoulé  de  quatre  tètes  de  léopard  d*or, 
I  des  angles,  chargé  d'une  autre  tête  de 
la  champ,  que  Louis  XIV  lui  donna,  au  lieu 
almler  de  sinople,  qu'il  portait.  Voy.  Pal- 

loine  de  Guiiïrey  du  Frevey  est  au  rang 
is  de  la  révision  des  (eux  de  Saint-Pierre 
d,  en  i458;  mais  Guignes  de  Guiffrey,  sei- 
i  Bottiéres,  amiral  de  France,  homuie  des 
très  de  son  siècle,  a  acquis,  par  sa  gloire, 
[rand  nom  à  sa  famille. 

I  armes  de  Guillon,  en  Limousin,  sont: 
au  I  et  i,  d'azur  à  deux  poissons  d'argent, 
el*Estang;  au  2  et  3,  de  sable  an  rocher 
est  de  Juié  ;  sur  le  tout  d'or  à  la  fasce  de 
iccompagnés  de  trois  trèfles  de  sinople. 

»  ducs  de  Guise  portaient  :  quatre  pièces  en 

fiialre  en  {«ointe  ;  le  premier  du  chef  est 

le  second,  Anjou,  Sicile  ;  le  troisième,  Jé- 

le  quatrième,  Aragon  :  au  premier  de  la 

*Anjou;   au  second,  de  Gueldres;  au  troi- 

e  Flandre;  au  quatrième,  de  Bar;    sur  le 

à  la  bande  de  gueules,  chargée  de  trois 

farsent,  au   lambcl   à   trois  pendants  de 

r  le  tout,  en  chef. 


GuiTAUT  (le  comte  de)  portait  :  Nota  fi- 
des  (1). 

Hargourt  Oe  chevalier  d')  portail  :  fltnc 
lumen,  hinc  fulmina. 

Hardt  à  Paris,  en  Brie,  ex.  portait  :  Nec 
leporem  féroces  procréant  imbellem  Leones,  et 
{}Our  armes  :  d*azur  au  lion  d*or. 

Hautbfort  porte  :  Force  ne  peut  vaincre 
peine. 

Hébrail  (d')  en  Languedoc,  porte  :  Egenxs 
sollicita. 

Héliand  (le  comte)  porte  :  Probus. 

Hellbs»  en  Bretagne  :  Tout  en  outre. 

Hemère  de  Beaulieu  porte  :  Antiqua  for- 
lis  virtute. 

Henri  III,  roi  de  France ,  portait  :  Manet 
altéra  cala. 

Henri  IV,  roi  de  France  :  Raptum  diadema 
reponity  ou  :  Maneat  nostros  ea  cura  nepotes, 
Clemens  Victor,  et  enûn  :  Adversatur  Iberis. 

Hérail,  ou  Héral,  en  Languedoc  et  en 
Agenais,  porte  :  Neque  Caribs,  neque  Scilla. 

Hersin,  en  Artois,  porlait  :  Recta  ubique  ; 
et  pour  cri  de  guerre  :  Hersin.  Les  armes 
sont  :  de  sinople  à  trois  croissants  d*argent» 
posés  2  et  1  ;  supports,  deux  lions  ;  cimier, 
un  croissant  d'argent,  accosté  do  deux  demi- 
vols  de  même.  Quelc[ues  historiens  font  la 
maison  de  Waroquier  puînée  de  celle  de 
Hersin,  ce  que  Ton  pourrait  affirmer,  puis- 
que la  maison  de  Waroquier,  dans  son  ori- 
S  ne,  portait  les  mêmes  armes  que  ceux  de 
maison  de  Hersin,  dont  ils  ont  eu  de  tout 
temps  le  nom  pour  cri  de  guerre.  Voy.  Wa- 
roquier. 

UoDiG  ou  HoDiOQ,  de  Courleville,  en  Bou- 
lonnais, porte  :  Pour  iamais,  de  Courteville. 

Homme  (l'),  en  Dauphiné,  porte  :  Lhomme, 
sois  homme. 

UoNORius  II,  pape  au  xii*  siècle,  avait  pour 
devise:  Oeuli  Domini  super  just os. 

Honorius  IV,  pape  au  xui*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Pars  mea  Deus  in  sœcula. 

HuMiÈRES  portail  :  Mihi  gloria  fructus.  Un 
marquis  d  uumières  portait  cette  devise 
espagnole  :  No  quiero  menas. 

Innocent  II,  pape  au  xii*  siècle,  avait  pour 
devise  :  Adjura  nos,  Deus  salutaris  noster. 

Innocent  III,  pape  au  xni'  siècle  :  Facme- 
cum,  Domine,  signum  in  bonum. 

Innocent  IV,  pape  au  xiii'  siècle  :  Notas 
fnc  mihi.  Domine,  vias  vita. 

Innocent  V,  pape  au  xiir  siècle.  Sa  de- 
vise :  Oculi  mei  semper  ad  Dominum. 

Innocent  VI,  pape  au  xiv*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Fac  mecum,  Domine^  signum  in  bonum. 

Innocent  VIII,  pape  au  xv*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Ego  in  innocentia  mea  ingressus  sum. 

Innocent  X,  pape  au  xvii*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Da  servo  tuo  cor  docile  ut  populum 
tuum  judicare  possim. 

Innocent  XI  avait  pour  devise  :  In  ttj  Do- 
mine,  speravi,  non  confundar  in  œtemum. 

Innocent  XU  avait  pour  devise  :  Tu$ei$f 
Domine^  quia  amo  te. 

(\)  Les  armes  sont  :  au  i  et  4,  de  Pechpeiron,  qui 
est  a*or  an  lion  de  sable,  armé,  lampassé  et  couronné 
de  gueules;  au  2  cl  3,  de  Comenge. 


4?S 


rEV 


DiCTIONMAlAE 


DET 


IjfNOCENT  XIII  avait  pour  devise  :  Facme-- 
mm,  Domine^  signwn  in  bonum. 

IsNARD  Oddefred«  eii  Dauphiné»  portait: 
Si  approchez,  eltef  piquent. 

Ja!«nrl,  en  Bourgogne,  portait  :  Galas  suo- 
rum  strage  fugalus.  Vàzur  au  chevron  d'or, 
accompagné  do  3  jeunettos«d'argent  ;  cimier, 
une  tour  d  argent ,  surmontée  d'une  main 
armée. 

JsjkN  XXI,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  devise: 
Dirige^  Domine  Deus  meus,  in  conspectu  tua 
viam  mcam. 

Jean  XXII,  pape  au  xiv*  siècle.  Sa  devise: 
Dominus  mihi  adjuior. 

Jean  d*Ai;stria,  fils  naturel  de  Charles  V, 
portait  :  Audaces  juvat. 

Jenlis  (le  marquis  de)  ,  portait  :  Juncta 
décent. 

JoLY  porfo  :  Mngnus  amoris  amor.  Les  ar- 
mes si.nl  :  d'azur  au  lés  d'argent,-  au  chef 
d'or ,  chargé  «l'une  croix  pattée  de  sable, 
écartelé  d*azur  au  léopard  d'or»  armé  do 
gueules. 

OUFFREY ,  en  Dauphiné»  porte  :  Luit  en 
croissant. 

Jean  Jouffrey  vivait  on  1313,  mais  Pierre 
JoufTi'ey  fut  réhabilité  dans  sa  noblesse  à 
cause  de  quelque  dérogeance ,  par  lettres 
de  1596 ,  véritiées  |Kjr  arrêt  du  parlement 
du  18  juillet  1603. 

JouRDRAiN  portait  :  Servire  Deo.regnare  est. 
Les  armes  sont  :  d'azur  au  croissant  d'argent. 

Jcles  II ,  pape  au  xvr  siècle,  avait  pour 
devise  :  Dominus  mihi  adjutor  ,  non  timebo 
quod  fncint  mihi  homo. 

Jules  lit,  pape  au  xvi'  siècle.  Sa  devise: 
Vias  tiMs^  Dommt,  denionstra  mihL 

KERAtfffOT  portait  :  Cest  mon  plaisir.  Ar- 
mes :  de  sable  au  lion  d'argent. 

Kératry  portait  :  Gens  de  bien  passant  par- 
tout.  Armes  :  d'azur  au  cor  de  cImssc  d'ar- 
gent lié  en  sautoir,  surmonté  d'une  lance  do 
même  en  fasce. 

Keraltret  portait  :  Marthese.  Les  armes 
sont  :  écliiqueté  de  gueules  et  d'or  h  six 
traits. 

Kerazzet  portait  :  Pa  elly  quand  tu  pour^ 
ras.  Les  armes  sont  :  bériilé  d'argent  et  de 
gueules  de  dix  pièces,  à  deux  guivres  affron- 
tées d'azur  en  pal,  entrelassées  dans  les 
fasces. 

Kercoint,  en  Hretagne,  porte:  Dieu  soit 
loué;  d'autres  :  Sur  mon  honneur.  Les  armes 
sont  :  losange  d'argent  et  de  sable,  en  pal, 
sans  nombre. 

Kerencet  portait  :  Dieu  m'aime.  Les  armes 
sont  :  d'azur  au  lion  vairé  d'argent  et  de 
gueules, 

Ker'goet  portait  :  Si  Dieu  ptaist.  Les  ar- 
mes sont  :  (l'azur  au  léopard  d'or  brisé  en 
l'énaule  d'un  croissant  de  gueules. 

Kbrgos,  en  Bretagne ,  porle  :  M.  qui  T. 
M.,  pour  dire  :  Aime  qui  faime. 

Kergournadech  portait  :  En  Dieu  est.  Les 
armes  sont  :  écbiquelé  d'or  et  de  gueules  à 
six  traits. 

Kra^ROADES,  en  Bf'tagne,  porte  :  En  bçnne 
heure. 

Kergroades  portait  :  En  bon  espoir.  Les 


armes  sont  :  fascé  d'argent  et  de  sao.e 
pièces. 

Kerillas  portait  :  Tout  tient  de  Ofc 
armes  sont  :  d'argent  à  deux  cheYroi 
zur,  surmontés  d'une  jumelle  de  mèn 
Kerlech  portait  :  mar  char  doué.  Les 
sont  :  d'azur  à  dix  grillets  d'argent,  |m 
3,  2  et  1. 

Keri  iviRY,  en  Bretagne,  porte  :  Jtn 
ta  volonté  de  Dieu. 

Kerloaguex  portait  :  Sans  effroi,  I 
mes  sont  :  d'argent  à  l'aigle  éployéede 
becquée  et  membrée  de  gueules. 

Kerloyer  portait  :  Meilleur  que  bem 
armes  sont  :  d'azur  au  sautoir  engrék 
accompagné  de  quatre  lionceaux  de  i 

Kerman,  en  Bretagne,  porte  :  IHem 
Diex,  c'est-à-dire  :  Dieu. 

Kermenguy,  en  Bretagne,   porte 
pour  le  mieux. 

Kerouzeré,  en  Bretagne,  porte:  Li$i 
à-dire  :  Laissez.  Les  armes  sont  :  de  p< 
au  lion  d'argent. 

Kerouzy  portait  :  Pour  le  mieux,  L 
mes  sont  :  d  or  au  lion  de  sable. 

Keroyazle  portait  :  A  bep  peu  le  a 
Les  armes  sont  :  fascé  d'argent  et  d'aa 
six  pièces,  écartelé  d'or,  au  lion  de  ga( 
couronné,  armé  et  lampassé  d'azur. 

Kbrret  portait  :  Faire  et  taire.  Les  i 
sont  :  d'or  au  lion  morne  de  sable,  à  ii 
ton  de  gueules,  brochant  h  dextre  s 
tout. 

Kerrieg  portait  :  Pa  garro  doue.  L( 
mes  sont  :  d'azur  à  une  fleur  de  lis 
cot03ée  de  deux  macles  de  même. 

KÊrsalio?!  portait  :  Tout  pour  Dieu 
armes  sont  :  d'argent  à  trois  fasces  de  | 
les,  au  lion  de  sable  couronné,  arméei 
passé  d'or,  brochant  sur  le  tout. 

Kervent  portait  :  De  peu  assez.  Les  i 
sont  :  d*azur  à  trois  pallerons  d'argeot 
qués  et  membres  de  sable. 

LABtssi^.Re.  Voy.  Phelippe. 

Lachatre  (le  marquis  de),  portait  :  G 
et  amores. 

LACOTTEBir,  en  Bresse,  porte  :  Soin 
leur. 

Lacroix  porte  :  Munditia  est  labor, 

Lacroix  de  CHEYRiERS,en  Dauphiné,| 
ïndomitum  domnere  cruces.  Les  armes 
d'azur  à  la  tète  et  col  de  cheval  animé 
au  chef  cousu  de  gueules,  chargé  de 
croix  abaissées  d'argent. 

Lafare,  en  Languedoc,  porte  :  Lux 
tris  hostibus  ignis.  Les  armes  sont  :  d'à 
trois  flambeaux  d'or  allumés  de  gueuiei 
ses  on  trois  pals;  supports,  deux  lion 
tôlos  contournées. 

Lafebté  du  Blagmy,  porte  :  Cesêpom 

Lafeuillade  (le  comte  de)  portait: 
Los  armes  sont  :  d'or  à  la  croix  ancn 
gueules. 

Lafeuillade  (le  comte  de)  portait  :  i 
negavit  amor. 

Laforest  portait  :  Point  ghumt  * 
gêne.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  six  ql 
feuilles  d*or,  pos(;es  3,  2  et  1. 

Lagrange  porte  :  Conscientia  et  finm 


VE^ 


DEPlGftAPHlË. 


DET 


451 


sont  :  d*azur  h  trois  ranchiers  d*or, 
letl. 

HB,  en  Dauphinét  porte:  en  arrousant. 
I  est  une  maison  forte  dans  la  paroisse 
it- Pierre  de  Chandieu.  Falques  de 
I  épousa,  en  ItôO,  Gabriello  de  Mions 
iDoieu»  etc.  Les  armes  sont  :  de  gueu- 
né  de  gouttes  d*eau  d'argent,  à  trois 
eSf  ondées  de  même,  en  chef.  (Voy. 
potilique  de  Dauphiné.) 
isaiiRB-MoRiN  porte  :  Celui  a  le  cœur 

qui  doit  mourir  et  ne  sait  quand.  Le 
de  Lamassière-Morin ,  cheralier  de 

de  Saint-Michel ,  était  un  des  i»1us 
idans  la  partie  héraldique  et  génealo- 
qoi  vivaient  dans  le  dernier  siècle. 
>1JSSATE,  en  Bretagne,  porte  :  Honneur 
Moye.  Les  armes  sont  :  écartelé,  au  i 
'argent  au  lion  de  gueules ,  couronné, 
ilanapassé  d'or;  au  2  et  3,  d'or  frété 
il,  de  six  pièces. 
im  porte  :  Nomine  Lange  et  homine.  Les 

sont  :  d*azur  au  croissant  d'argent, 
Dté  d'une  étoile  de  même;  supports, 
inges  ;  cimier,  un  ange  de  même,  le- 
la  main  droite  rélendard  de  Tordre  de 
fcan  de  Jérusalem,  avec  deux  cou- 
(,  Tune  d'épines,  qui  est  à  la  main 
,  et  l'autre  de  laurier  qui  est  h  la  main 
%  avec  l'inscription  :  Uanc  ad  illam. 
fiiON ,  en  Bretagne,  porte  :  Prementem 
.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois  mer- 
de sable,  posées  2  et  1,  au  chef  de 
»,  chargé  de  trois  quintefeuilles  d'ar- 

iiTiNBN  |)ortait  :  Espoir  me  conforte. 
armes  sont  :  d*azurà  la  croix  d'argent, 
lé  d'argent,  h  un  arbre  d*azur. 
mi,  porte  :  Nec  (aller e^  nec  falli.  Les 
sont  :  d*azur  à  la  couleuvre  d'argent, 
fd'or. 

DzouARN  portait:  Endurer  pour  durer. 
'mes  sont  :  d'argent  h  Técu  en  abîme 
,è  Torle  de  six  anneîets  de  gueules. 
OQUE,  porte  :  Cinxitque  decentibus  ar- 
est  de  Celte  famille  qu'est  issu  le  sieur 
-André  de  Laioque,  Tun  des  plus  cé- 

amateurs  en  Thistoire  de  blason  et 
ogieSy  dont  le  nom  sera  h  jamais  im- 
'• 

AILLE  portait  :  In   terris  régnât  et  as- 
.es  armes  sont  :  de  sable  au  lion  'd'or, 
3t  lampassé  de  mêrne. 
oucHK,originaire  de  Champagne,  porte: 
\tTiodexteroyprophanas^o\x  :  Vicrepour 
t  mourir  pour  son  roi.  Les  armes  sont: 
9  à  la  fasce  d'argent,  accompai^iiée  de 
oains  de  même. 
oucHB.  Voy.  Phelippe. 
RiMOuiLLE  porte  :  Sans  sortir  de  l'or- 
Les  armes  sont:  d'or  au  chevron  de 
}S,  accompagné  de  trois  aigles  d'azur, 
ées  et  membrées  de  gueules. 
RéifOCiLLE  (Louis  de)  portait  :  Curse- 
œlata  juventur  ;  ou  Araet  in  kostem. 
ÂL  porte  :  Eadem  mensura. 
AL  9  en  ïoiiraine,  originaire  de  Lor- 

porte  :  Spes  mea  crux  et  amor.  Les 
sont  :  d'or  semé  de  flammes  de  gueu- 


les, à  la  croix  ancrée  d  azur,  chargée  de  cinq 
flammes  d'or;  supports,  deux  salamandres 
d'or;  cimier,  trois  flammes  de  sueules,  sor- 
tant d'un  tortil  d'or,  d'azur  et  de  gueules. 

Lavalette.  seigneur  de  Latinou,  la  Borie- 
Basse,  Sainte-Colombe,  en  Kouergue,  porte: 
Plus'quam  valete  valets  et  pour  cri  de  guerre  : 
Non  est  sed  fides;  d'autres  :  Godefidus  mihi 
dédit.  Les  armes  sont  :  un  éeu  en  bannière, 
et  parti,  au  1,  de  gueules  au  gerfaut  d'ar- 
gent, ayant  la  paite  droite  levée  ;  au  2,  de 
gueules    au   lion   d'or   armé    et    lampassé 

d  argent;  supports cimier,  un  senestro 

chère  d'or  ayant  un  croiselé  d'or  pendant 
à  un  collier  de  perle  passé  au  col,  et  soute- 
nant deux  bannières,  l'une  aux  armes  de 
l'écu,  et  l'autre  chargée  d'une  croix  do  Malte, 
le  tout  environné  d'un  manteau  do  gueules, 
attache  d'or,  et  doublé  d'hermines. 

Laverg?(e  d'Athée  porte  :  Vernwn  tempus. 

Laviefville,  originaire  de  Thérouanne  en 
Picardie,  porte  :  Yxctori  gloria  merces.  Les 
armes  sont  :  fascé  d'or  et  d'azur,  do  huit  piè- 
ces, à  trois  anneîets  de  gueules  en  chef, 
brochant  surles  deux  premières  fasces  ;  sup- 

Eorts,  deux  grifl'ons  d'or,  tenant  chacun  une 
annière  aux  armes  de  l'écu. 

Lazé,  en  Bretagne,  porte  :  Paix  à  Lazé. 

Lbbarbier  de  Kerjan  portail  :  Sur  ma  vie. 

Lechat  Kersalnt  portait  :  Mauvais  chat^ 
mauvais  rat.  Les  armes  Sont  :  de  sable  à  un 
chat  effrayé  d'argent. 

Leclerc  de  la  Devèse  porte  :  Virtute  clara. 
Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d'or, 
chargé  de  trois  torteaux  de  gueules,  accom- 
pagné de  trois  pommes  de  pin  d'or,  posées  2 
eti. 

Leclerc  de  Jligné,  porte  :  Ad  alta.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  la  croix  de  gueules, 
engrêlée  de  sable ,  cantonnée  dt  quatre  ai- 
glons do  sable,  becqués,  ongles  et  pattes  de 
gueules  ;  cimier,  un  coq  aux  ailes  ouvertes; 
cri  de  guerre  :  Battons  et  abattons 

Ledivezat  portait  :  Spera  in  Deo.  Les  ar- 
mes sont  :  d'argent  à  deux  fasces  d'azur, 
accompagnées  de  six  hermines  de  sable,  po- 
sées 3  en  chef  et  3  en  pointe. 

Lepèvre  de  la  Donghamp,  seigneur  d'Ars- 
le-Cungé,  marquis d'Esne  en  Lorraine,  porte: 
Volabunt  et  non  déficient.  Les  armes  sont: 
d'argent,  au  chevron  de  gueules,  accompagné 
d'un  arbre  de  sinople  en  pointe,  et  deux 
aigles  de  sable,  bec(piécs  et  onglées  de  gueu- 
les en  chef;  supports,  deux  aigles  ;  cimier. 

Lepuselier,  en  Orléanais,  porte  :  Officiis 
partœ  sunt  mihi.  Los  armes  sont  :  d'or  à  la 
fasce  d'azur,  chargée  de  trois  fleurs  de  lis 
d'or,  posées  2  et  1,  au  lambel  è  trois  pen- 
dants d'argent;  supports,  deux  anges;  ci- 
mier, un  ange  do  niême.  Ces  armes  furent 
données  à  Jean  Lefuselier,  conseiller  et  gé- 
néral des  finances  de  Charles  de  France,  duc 
d'Orléans,  qui  fut  anobli  par  son  maître, 
prisonnier  de  guerre  en  Angleterre ,  pour 
avoir  moj^enné  sa  délivrance,  tant  auprès 
des  Anglais  que  de  Philippe  le  Bon,  duc  de 
Bourgogne,  avec  ce  droit  particulier  que  les 
femmes  de  sa  race  communiqueraient  la  oo« 
blesse  à   leurs   maris,  et  que  tous   leurf 


431 


DET 


DlCTiOiNNAlUE 


DK1 


descendants  porte'raicDt  en  jeurs  armes  une 
fasce  de  celles  d'Orléans. 

Legag  ,  portait  :  Virtus  unita.  Les  armes 
sont:  d\nzui  a  un  gantelet  ou  main  armée 
d*argeni,  tenant  cinq  flèches  d'or  en  pal,  fer- 
rées et  empennées  d'argent ,  ladite  main 
mouvante  du  côté  senesire 

Legoux  de  la  Berchère  porte  :  Inflexus 
stimuliis  omnibus. 

Legrand,  en  Bourgogne,  porte  :  In  variis 
nunquam  varius.  Les  armes  sont  :  vairé  d'or 
et  de  gueules. 

Le  Maingre  (Jean), dit  le  maréchal  deBou- 
cicault,  portail  :  Hero  fertgaudia  prœda,  ou  : 
Sterno  gigantes,  ou  :  rrœaam  de  prœdone  fa- 
citron:  Extendit  cominus  hosiem,  ou  :  Syrios 
persœpe  momordU,  ou  :  Veneta  de  clade  tro- 
phœum. 

Lemaye  de  Moisc:aux,  en  Poitou,  porte: 
Qucercus  arnica  Jovi. 

Lemps,  en  Dauphiné ,  porte  :  Le  temps 
f attends.  François  de  Lemps  est  nommé 
comme  noble  dans  la  révision  des  feux  de 
Chabons,  en  1474^;  il  fut  marié  à  Aimare  de 
Pallod,  fiHo  de  Humbert  de  Pallod,  seigneur 
de  Saint-Agnin  et  de  l'île  d'Abeaux,  et  d'A- 
lix de  Bocsozel,  de  laquelle  il  eut  Claude  et 
Hugues  de  Lemps,  vivant  en  1407,  etc.  Les 
armes  sont  :  partie  d'argent  et  de  gueules, 
au  lion  de  i'un  et  de  l'autre.  {Voy.  VEtat  po- 
litique du  Dauphiné,) 

L'Enfant  portail  :  Audacibus  Audax.  Les 
armes  sont  :  d'argent  à  4  fusées  de  sable,  po- 
sées en  pal. 

Lenfernat,  originaire  de  Brie,  porte  :  Qui 
fait  bien^  ienferh'a.  Les  armes  sont  :  d'azur 
à  trois  losanges  d'or,  posées  2  et  1;  supports, 
un  ange  et  un  sauvage. 

Lens,  maison  noble  et  très-ancienne,  qui 
tire  son  nom  de  la  ville  de  Lens,  en  Artois, 
dont  était  Hugues  ,  châtelain  de  Lens, 
en  1096,  charge  que  ses  descendants  ont 
occupée    pendant    cina    générations   (1). 

(1)  Godefroy  <le  Lens  ,  seigiieur  de  Louvrcs,  de 
llourdos,  eic,  fils  puîné  de  Beaudouin,  chàlelain  de 
Lens,  seigneur  de'Cauiblain,  et  de  Siira  de  Louvres, 
fui  marié  à  Isabeau,  dame  licritière  d*Annequin,  de 
laquelle  il  eul  Beaudouin  de  Lens,  marié  à  Margue- 
riie  d'Azincourl ,  de  laquelle  il  eul  Demidouin  de 
Lens,  Iroisiéme  du  nom,  sire  d*Aunequin«  chevalier, 
chambellan  du  roi,  gouverneur  de  Lille,  de  Douai  et 
d^Orchies,  qui  servail  en  Picardie,  el  sur  les  frontiè- 
res de  Normandie,  souS Geoffroy  de(<harny.en  1350, 
1351  et  4352;  el  en  reconnaissance  des  services 
qu'il  avait  rendus,  le  duc  de  Normandie,  régent  du 
royaume,  lui  donna,  au  mois  d'août  1558,  mille  li- 
vres de  renies,  à  vie,  à  prendre  sur  le  Trésor,  dont 
il  jouit  jusqu'à  sa  mort,  et  rinstilun  maUre  des  arba- 
léiriersde  France,  après  le  décès  du  sire  de  Honde- 
tot.  Il  suivit  le  régent  à  la  visite  des  places  de  Melun, 
de  Corbeil,  de  Occyel  dePonloise,en  février  1358. 
Il  accompagna  le  roi  de  Chypre  jusqu'à  Poitiers,  au 
commencement  de  1364,  el,  s'éuinl  trouvé  à  la  ba- 
taille de  Coclurel,  il  mourut  le  23  mai  4564.  De  cette 
famille  est  issu  Koberl  de  Lens,  chevalier,  selsneur 
de  Blandecques,  de  Hallines,  d'AUuange,  de  Leploich, 
de  LannoY  ,  etc.,  gouverneur  de  Saint-Omer,  fils 
d'Edouard ,  chevalier,  seigneur  desdits  lieux,  qui 
épousa  en  secondes  noces,  le  24  octobre  4622,  Mag- 
deleine  de  Belle  Foriére,  fdle  de  Jean,  seigneur  de 
Belle-Forière  et  de  Colincaro,  etc.,  de  laquelle  il  eut 


Lens  porte  :  écartelé  d*or  el  de  sable 
vise  :  La  lenteur  avance  souvent  plus. 

Belle-Forière  porte  :  de  sable ,  sen 
fleurs  de  lis  d'or. 

Honcbin  porte  :  d'argent  à  (rois  losi 
de  sable,  posés  2  et  1. 

Gavre  porte  :  d'or  au  lion  de  gueules, 
ronné  d'azur,  h  la  bordure  engrôlée  dei 

LÉON  IX  (Saint),  pape  au  ii*  siècle, 
pour  devise  :  Misericordia  Domini  plm 
terra.  Quelquefois  Misericordia  est  ren 
par  Gloria. 

LÉON  X,  pape  au  xvi*  siècle,  avait 
devise':  AdVominum  cum  tribularer  cIû 
et  exaudivit  me. 

Lerot  de  la  Potberie  porte  :  Donm 
porta  cœli.  Les  armes  sont  :  d'azur  an 
vron  d'or,  accompagné  de  trois  ombr 
soleil,  h  huit  rai  s  de  même,  ondées,  p 
deux  en  chef,  et  l'autre  en  pointe,  que 
ques-uns  ont  écartelé  de  celles  de  V 
qui  sont,  d'azur  au  chevron  d'or,  acce 
gné  de  trois  pommes  de  pin  de  même  ( 

Lesaint  portait  :  Sanctum  nomen  ejm 
armes  sont  :  d'argent  au  lion  de  sabl< 
compagne  de  quatre  merlettes  de  m^ 
trois  en  chef  et  une  en  pointe. 

Lesgoet,  en  Bretagne,  porte  :  Maqui 
c'est-à-dire,  Nourrisez  bien.  Les  armes  i 
d'argent  à  six  croix  rccroisetées  d*azi] 
orle,  un  écusson  de  gueules  en  abtme. 

Lesireur,  en  Bretagne,  portait  :  Die 
tue.  Les  armes  sont  :  d'argeni  k  deux 
ches  d'armes  de  gueules,  au  chef  d'or. 

Lesormel  portait  :  Le  content  et  riche, 
armes   sont  :  d'argent  à   trois  cotices 
zur. 

Lesplan  portait  :  Plaidj  me  déplaît.  Le 
mes  sont  :  d'azur  à  un  pigeon  d*argent,  i 
et  membre  de  gueules. 

Lesuzan  portail  :  Point  géhenne^  et  { 
gehennant, 

François  de  Lens,  seigneur  el  sénéchal  de  BU 
ques  et  de  Hallines,  marié,  le  6  février  IG49,  à 
nore  de  Honcbin,  Qlle  de  Pliilippe  de  Honcbin 
gneiir^de  Longastre,  de  M(»ry,  d*Anneziii,  de 
ringhem,  et  de  Françoise  de  Gavre;  celle-ci  fi 
Charles,  comte  de  Fresin,  el  de  Françoise  de  B 
de  ce  mariage  vint  Gillon  Ollon-François  de  1 
dit  de  Rebecq,  comte  el  sénéchal  de  Blandoc 
seigneur  d'Hallines,  elo.,  marié  à  Eugènc-Tb 
deSpinola,  morte  en  1601,  sœur  de  Jean-B;iB 
prince  de  Vergagne  ,  etc.  (  Voy,  le  lonie  \lH 
Grands  Officiers  de  la  Couronne,  pag.  iS;  ie  IN< 
la  Noblesse,  tome  Ylll ,  pag.  (515;  les  Quarikt 
Généalogies  des  Pays-Bas,  à  Cologne,  I77(>,  pag.! 

(1)  Epilar^he,  daiïs  la  cave  dé  la  Chapelle,  d$  tÀWH 
tion  de  Sainte- Croix  de-la-Bretonnmê. 

Dame  Renée  du  Troiicbel ,  femaie  de  Messin 
Charles  Leroy,  Conseiller  du  Rot  eu  ses  Cotiseili  d 
tat  et  Privé,  inhumée  le  1>  Septembre  l$28. 

Les  armes  sont:  d'azur  au  chevron  d'or,  ae 
pagné  de  trois  soleils  de  même,  posées  i  el  I. 

Tronchet  porte  :  d'azur  à  Taigle  d*or,  qui  rq 
un  soleil  de  même,  au  franc  quartier. 
DameCliarloUe  Piiion,  femme  de  Claude  Lerêg 
Seigneur  de  la  Poiherie,  Trésorier  extraonliBa 
des  guerres,  enterrée  le  Si  Décembre  1637. 
Les  armes  sont  :  d*azur  h  trois  pommes  de 
d'or,  écartelé  de  Lero}*. 


DEV 


D*EPlGRÂPlli£. 


DEV 


Ui 


Telueb»  en  Normandie,  porle  :  Dexlera 
i  ftcii  Fir/ti/em,  dextera  Domini  sal* 
ne.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à  la 
Targent,  accompagné  en  chef  de  deux 
es  d'éperon  de  niAme,  et  en  pointe, 
main  droite  aussi  d'argent. 
WKf  en  Dauphiné,  porte  :  Credula 
mmus,  Louis  de  Leusse,  sieur  de  Gri- 
igneur  des  Côtes-dWrey  et  de  Mont- 
ux,  et  Charles  de  Leusse»  sieur  de  la 
9  son  cousin  germain,  ont  pour  tige 

de  Leusse,  qui  vivait  on  1^5;  mais 
élé  réhabilités  en  1(307  et  1633,  \  ar 
vériliées  en  1621  et  1658,  à  cause  de 
e  dérogeance. 

|K)rlait,  tantôt  :  Dieu  aide  au  second 
»,  tantôt  Inania  pello.  Les  armes  sont 
k  trois  chevrons  de  sable. 
■ua ,  en  Bretagne,    oorte  :  Fortes 
mr  foriibus. 

■B,  en  Dauphiné,  porte  :  Scandil  fa- 
wiriuSf  et  impavidus  sursum  vigitat. 

était  une  famille  de  Nimes,  en  Lan- 
,  sous  les  Romains  ;  on  voit  encore 
iseriplion  :  T.  Homuleio  Lioni,  Vari- 
^ius.  Guillaume  Lionne  a  été  le  pre- 
bbé  de  Boscodon,  et  vivait  en  1133  : 
imille  était,  en  UOO,  comptée  parmi 
les  de  la  terre  de  Saint-Quentin.  Les 
sont  :  d*azur  h  une  colonne  d^argent, 
r  cousu  d*azur,  chargé  d*un  lion  léo- 
d*or.  {Voy.  VEtat  politique  du  Dau- 


portait  :  Antequebaryue  doublât, 
nés  sont  :  d'hermines  à  cinq  fusées  de 
s,  posées  en  bande. 
ks,  en  Dauphiné,  porte  :  Un  jour  fau- 
ntoine  de  Loras  vivait  en  1^50,  et 
»s  de  Loras,  son  Gis,  fit  son  testament 
4,  après  avoir  épousé  Claude  Botut, 

Jean  Botut,  gentilhomme  de  la  ville 
ïmieu,  etc.  L'on  trouve  encore  que 
de  Loras  était  chevalier  en  1250 , 
n  autre  du  môme  nom  était  gouver- 
u  comté  de  Viennois  pour  le  premier 
n  de  la  maison  de  France.  Les  armes 
Je  gueules  à  la  fasce  losangée  d*or  et 
;  d'autres  une  bande  au  lieu  d'une 

d'autres,  parti  au   1  de  Loras,  et  de 
se  une   bande  losangée  d*or  et  d*a- 
oy.  VElat  politique  du  Dauphiné.) 
UMB  (François  de),  duc   de   Guise, 

indiffi^remment  :  Son  ultra  metas^ 
cti  monumenta  Britnnni^  ou  :  Druidis 
Ha  potestas^  ou  :  Turpido  torporem 
l'f  tfi  hostesy  ou  :  Stabo  quocumque  /e- 

uihe  (Charles,  cardinal  de),  portait 
raniment  :  Prœbet  juga  bina  catnœnis^ 
f  stanie  virebo,  ou  :  Sfobiscum  purpura 
;f ,  ou  :  Doctos  fortesque  coronat^  ou  : 
7$  mittitque  vocatque, 
r,  marquis  de  Serignan,  en  Langue- 
>rie  :  {hio  non  ascendam.  Les  armes 
Tazur  à  un  lion  grimpant  d'or,  et  une 
d'argent  ;  supports,  deux  griffons  ; 
»  deux  étendarus  en  sautoir,  sur  les- 
ii  y  a  une  croix. 

ïMt  DE  MONTFANT.  Vot/.  PhELIPPE. 


LoLis  Xlll,  roi  de  France,  portait  :  Aqui  a 
generosior  aies  :  tantôt  :  Nunquam  sub'mole 
fatiscit,  en&n  :  Cogit  parère  rebelles, 

LouviGNY,  en  Artois,  portait  :  Furor  in 
campos.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au  lion 
d'argent,  semé  de  billetles  de  même. 

LouviGNY  (le  comte  de)  portait  :  Ceriasse 
juvabit. 

LoTSiB  porte  :  Toutàloysy, 

LuciGffE,  seigneur  de  la  Motte,  en  Bresse, 
pof  te  :  Vsquequo.  Les  armes  sont  :  bnndé 
d  argent  et  de  gueules  de  six  pièces,  écarlelé 
d'argent  à  trois  fasces  de  siuoj>le. 

Ll'cigné,  en  Bresse,  porte  :  Vsquequo,  Les 
armes  sont  :  d'azur  bandé  d  argent  et   de 

Sueules  de  six  pièces,  écarlelé  à  trois  fasces 
e  sinople. 

Lucius  II,  pape  au  xir  siècle,  portait  pour 
devise  :  Ostenae  nobis^  Domine^  miserxcor- 
diam  tiMm, 

LuDB  (le  comte  de)  porte  :  Te  sine  nomen 
iners.  Les  armes  d'Aillon  du  Lude  sont  : 
d'azur  à  la  croix  engrêlée  d'argent,  écartelé 
d'or  au  lion  coupé,  le  chef  de  gueules,  et  le 
corps  de  pourpre. 

Lude  porte  :  Jamque  instat  Olympo. 

Luxembourg  (le  duc  de)  portait  :  Magna 
major  fama.  Les  armes  de  Montmorency- 
Luxembourg  sont:  d'or  à  la  croix  de  gueu- 
le-, cantonnée  de  seize  alérions  d'azur, 
chargée  d'un  écusson  d'argent  à  un  lion  de 
gueules,  armé  et  couronné  d'or,  ayant  la 
queue  fourchue  passée  en  double  sautoir. 
roy.  Montmorency  et  Laval. 

Luxembourg  (Jean  de),  bâtard  de  Saint- 
Paul,  seigneur  de  Haulbourdin,  portait  en 
son  enseigne  un  soleil,  et  >ur  le  timbre  une 
queue  de  renard  ;  et  pour  devise  :  J'y  entre- 
rai^ si  le  soleil  y  entre, 

LuYRiEUx,  en  Bugey,  portait  :  Belle  sans 
blâme, 

LyleHJallion,  en  Provence,  originaire 
d'Ecosse,  porte  :  An  y  may.  Les  armes  sont  : 
d*azur  à  deux  palmes  d'or,  adossées,  posées 
en  pal,  et  surmontées  aussi  d'or;  supjiorts, 
deux  chats  de  sable. 

Magnin  du  Collet,  en  Dauphiné,  porte  : 
Sans  /(II,  rien.  Guillaume  Magnin  rendit 
hommage,  en  1389,  à  Pierre  Bérenger,  sei- 
gneur de  Morges,  etc.  Les  armes  sont  :  de 
gueules  au  cœur  d'argent.  (Voy,  VEtat  poli- 
tique de  Dauphiné.) 

Maladière  de  Quincieu,  en  Dauphiné , 
porle  :  Mort  non  paour, 

Barlhélemi  de  Maladièro  vivait  environ 
l'an  liOO,  et  Antoine,  son  fils,  a  le  titre  de 
damoiseau,  dans  son  testament  de  Tan  IHi, 
et  est  compris  entre  les  nobles  de  l'île  de 
Crémieu,  dans  une  révision  des  feux  de  l'an 
1U6,  car  il  vécut  longtemps  après  avoir 
testé  :  Barnabe  de  Maladière,  son  fils,  fut 
seigneur  de  la  Maison  forte  de  Quincieu,  et 
fut  marié,  en  liW,  à  Claude  Lancelot  Paslo- 
rel,  etc.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  la  bande 
d'or  chargée  d'un  lion  rempant  de  gueules. 
{Voyez  VEtat  politique  de  Dauphiné.) 

Malhac  ou  Mailqac  ,  ou  Magalas,  en 
Rouergue,  porte  :  d'argent  è  trois  montagnes 


4i3 


DEV 


DÎC  riONNAlUE 


DET 


de  gueules,  le  sommet  de  chacune  chargé 
d'un  oiseau  de  sable  :  supports,  deux  chè- 
vres; cimier,  une  chèvre  d'argent,  acoslée 
de denx demi-vols  de  gueules;  devise  iFides 
mea  saivum  fecit. 

Maillart  de  Landreville  porte  :  Etiam 
nascendo  tremendus. 

Les  armes  sont  :  d*azur  à  un  écusson  d'ar- 
gent, au-dessus  duquel  est  un  lion  naissant, 
aussi  d'argent,  ongle  et  lampassé  de  gueu- 
les. 

Maillt  porte  :  d'or  à  trois  maillets  de 
gueules;  supports,  deux  lions;  devise  :  Ro- 
gne qui  vonra, 

Maistre  (Le),  à  Paris,  porte  :  Angor  et 
Ango.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  sou- 
cis d'or,  feuille?  de  même,  posés  2  et  i  : 
supports,  deux  sauvages;  cimier  un  sau- 
vage. 

Malarmet,  en  Bourgogne,  porte  :  Amor 
in  honore:  cri  de  guerre  :  Sans  peur.  Les 
armes  sont  :  de  gueules  à  8  raies  d'escar- 
boucle  pommettées  et  fleurdelisées  d'argent. 

Mancini  (le  marquis  de),  portait  :  Prova 
et  accende.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  deux 

i)oissons  d'argent  en  pal,  écartelé  d'azur  à  la 
lache  d'armes  d'argent,  dans  un  faisceau 
d'armes  d'or  lié  d'argent ,  posé  en  pal ,  à 
une  fasce  de  gueules;  sur  le  tout,  chargé  de 
trois  étoiles  d'or,  qui  est  de  Mazarin. 

Manessier.  Guillaume  de  Manessier, 
écujer,  seigneur  de  Maisons  et  de  Mauvoi- 
sin,  vivant  en  1558,  portait  :  Aut  wor$,  aut 
vita  décora.  Les  armes  .sont  :  d'argent  à  trois 
bures  de  sanglier,  arrachées  de  sable. 

Marge,  en  Anjou,  porte  :  Arte  et  Marte, 
Les  armes  sont  :  d'argent  à  six  quintefeuil- 
les  de  gueules,  écartelé,  d'argent  h  trois 
fleurs  de  lis  de  gueules,  au  pied  coupé,  qui 
sont  les  armes  de  Marie-Charlotte-Catheriue 
de  Wignacourt,  femme  de  Michel  deMarcé, 
seigneur  d'Humbercourt. 

Marchant  (Le)  ,  en  Normandie ,  porte  : 
Nostri  servabit  odorem.  Les  armes  sont  : 
d'argent  au  chevron  de  gueules,  accompagné 
de  trois  roses  doubles  de  même,  posées  2  et 
1  :  cimier,  un  lion  d'or  naissant,  armé  et 
lampassé  de  gueules,  tenant  de  là  patte 
droite  une  épée   haute,  la   lame   aussi   de 

{gueules,  tigées  et  fouillées  de  sinople,  en 
orme  de  bouquet  :  supports ,  deux  lions 
d'or,  tenant  chacun  l'écu  d'une  patte,  et  de 
l'autre  une  épée  haute,  la  lame  de  l'épée  de 
gueules,  croisée  et  pommettée  d'argent. 

Marcillag  (le  prince  de)  portait  :  Masné 
enbré. 

Marcillac  (le  prince  de)  portait  :  Piu  ne 
câpre  che  ne  scopre. 

Marguerie,  en  Normandie,  porte  :  Cher- 
che qui  na*  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois 
marguerites  de  pré  d'argent,  posées  2  et  1. 

Maridat,  porte  :  Dextera  Domini  fecit  vir- 
tutem.  Ljs  armes  sont  :  d'azur  à  la  croix 
d'argent. 

Marin,  en  Dauphiné,  porte  :  Fragile  si  ma 
bello  (1). 

(1)  Toussaint  Marini  vint  de  Monferrat  pour  ré- 
tablissement des  verreries  en  celte  province,   sous 


Martin  IV,  pape  au  xin'  siècle.  S( 
vise  :  Portio  mea^  Domine^  sit  in  terra  i 
tium. 

Martin  V,  pape  au  xv*  siècle.  Sa  de 
Averte  mnla  inimicis  meis  et  in  veritai 
disperde  illos, 

Marville,  en  Dauphiné,  porte  :  1 
bene  et  lœtari  (2). 

Matharel,  originaire  d'Italie,  poKi 
hoc  signo  vinces  (3). 

Matignon,  en  Bretagne,  porte  :  JL£ 
Matignon.  Les  armes  sont  :  d*ârge 
lion  de  gueules,  couronné.  Voy,  GoTOf 

Maugiron,  en  Dauphiné  porte  :  /n/ 
solido  (1). 

Medigis.  Marie  de  Médicis,  reine deF 
po.tait  :  Fulgent  diademate  partus.  L 
mes  sont  :  d'or  à  cinq  tourteaux  de  gi 
posés  2,  2  ot  1,  surmonté  d'un  tourtea 
armes  de  France  :  cimier,  un  oiseau  t 
dans  sa  patte  droite  un  anneau,  aiique 
un  billet  ou  est  écrit  ce  mot  :  Semper. 

Menard  de  la  Menardière.  original 
Berry,  porte  :  Nul  ne  s'y  frotte.   Les 
sont  :  d'argent  au  lion  rampant  de  gu( 
supports,  deux  porc-épics  de  sable;  ci 
un  porc-épic  do  môme. 

Menardeau  ,  en  Bretagne ,  porte  : 
opponit  acumen.  Les  armes  sont  :  d*a 
trois  têtes  de  licorne  d'or,  posées  2  el  1 

Ménon,  en  Dauphiné,  porte  :  Ne  An 
joye.  Zacharie  de  Ménon  ayant  prouva 
Pierre  de  Ménon  son  père  était  nobi 
maintenu  dans  sa  noblesse  par  arrêt  di 
lement  de  Grenoble,  du  8  décembre 
Les  armes  sont  :  d'or  au  chardon  bén 
pourpre,  feuille  et  tige  de  sinople,  moi 
d'un  croissant  montant  de  gueules,  el 
autres  de  môme  en  chef.  (Voy.  VEtai  p 
que  du  Dauphiné.) 

le  règne  de  François  !•'  ;  el  comme  le  verre 
plus  pure  des  maiièrcs,  il  a,  pour  cette  rai» 
reliei  sur  ions  les  autres  arts  ;  car  autrefois  i 
nait  la  noblesse,  comme  aujoiinrhui  il  ne 
pas.  Les  armes  sont  :  d^argent  à  trois  fasces  ( 
de  sinople,  au  chefd^azur,  charec  de  trots 
d*or.  (  Voyez  VEtat  politique  du  Dauphiné.) 

(i)  Antoine  deMarville,  originaire  de  Part 
premier  professeur  royal  de  la  Faculté  de  dr 
runiversiic  de  Valence;  il  composa  une  dî 
tlon  latine  sur  la  noblesse,  et  a  montré  qa 
méritée,  la  connaissant  parfaitement.  Les 
sont  :  d'azur  à  trois  membres  ou  serres  d*ai|l 
glces  de  gueules,  tenant  chacune  un  globe  (ni 
sées  2  et  i.  (  Voyez  VEtat  politique  de  DuupMM 

(â)  Les  armes  sont  :  d^azur  à  la  croix  d*o 
con>puguée  de  trois  étoiles  de  même,  une  en  c 
deux  en  flanc  au-dessous  delà  croix,  coupé  de 
les,  chargé  de  trois  losanges  d*or  de  front, 
sur  l'azur,  moitié  sur  les  gueules  :  supports, 
léopards. 

(3)  Guillaume  de  Maugiron  vivait  en  I^KSK 
la  tiualilé  de  dom.ceUus^  et  Auloiiie  de  Mm 
chevalier,  seigneur  d'Ampuis,  en  1567  ;  il  fil 
à  Aimonetlede  Torchcfelon,  de  laquelle  sonl 
plusieurs  branches,  qui  se  sont  toutes  distii 
en  grands  hommes,  comme  le  rapportent  Un 
historiens  de  Dauphiné.  Les  armes  sont  '  ptrli, 
ché,  d'argent  et  de  sable.  {Voyez  VEMpê 
de  Dauphiné.) 


DGT 


D*KI1GR.4PniE. 


DEV 


U6 


B,  enDauphiné,  porte  :  Fortitudine^ 
e.  Juste!  de  Mehenze  ou  Menze,  était 
I  appellations  de  Daunhiné,  en  1^1, 
"6  des  requêtes  du  daupinn   Louis, 

;  et  Gueiis,  son  tils,  maltre-d^hùlel 
ihin,  en  U75,  etc. 

âT,  porte  :  De  rien  je  ne  mesmaye. 
nés  sont  :  d*azur  è  la  fasce  d'or, 

d*une  losange  de  gueules. 
rL  (Simon  Dt)  porte  :  Leffroi  des 
u.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  six 
Jextres  de  gueules,  les  doigts  pen- 
1  bas,  posées  3,  2  et  1  :  supports,  2 
s;  cimier,  une  hure  de  sanglier. 
nsB,  en  Daupliiné  porte  :  Et  vires 
us.  Les  armes  sont  :  de  gueules  à 
»18  affrontés  d'argent  et  couronnés 

■  y  en  Guyenne,  porte  :  Bénin  sans 
i0i  armes  sont  :  d'argent  à  un  pin  de 
fiuité  d*or,  à  huit  pommes  de  pin, 
U  3  et  k,  et  un  écusson  de  gueules, 
il  sur  le  tout,  chargé  d'un  dragon 
r,  tenant  dans  ses  nattes  un  serpent 
t  et  deux  soleils  d'or,  mouvants  du 
*  canton  de  Técu. 

àL,  en  Dauphiné,  porte  :  l*"  Le  veilU; 
uUf  vigilal.  Eme  de  Michal  fut  pourru 
Ëce  de  mattre  ordinaire  en  la  cliam* 
comptes  de  Savoie,  le  29  novembre 
barge  par  laquelle  il  gagna  la  no- 
.'O  laquelle  Eme  Michal,  son  fils,  fut 
la  par  ordre  d'Henri  IV,  par  arrêt  du 
t  1613,  etc.  Les  armes  sont  :  de  sino- 
t5oq  d'argent,  becqué,  crêlé  el  armé 
upports,  deux  çritfons;  cimier,  un 
oyex  YEtai  politique  de  Dauphiné)} 
itinB  d'Atrerey  porte  :  Juris  civium 
t. 
Are  porte  :  Cœlesti  auratum  milium 

ninat  agro. 

0TOTT;)orte  :  Invitât  mellitus  honor. 
BEL,  en  Dauphiné,  de   la  maison  de 
jorle  :  O  quel  regret  mon  cœur  y  a. 
POIX  (le  marquis  de),  oorlait  :  Mncere 
ri,  Voy.  Levy. 

AL1ER,  en  Dauphiné ,  portail  :  Quod 
(a/iir,  studio  accressit  vitœ. 
aoif  porte  :  Sine  messe  famés.  Moisson 9 
argojjne,  porte  :  de  sinoplo  à  trois 
ondées  d'argent,  au  chef  cousu  de 
s,  chargé  de  trois  étoiles  d'or. 
ic,  en  Bretagne,  portait  :  Bonne  vie': 
rhui  :  Gric  à  Molac ,  qui  signiûe  : 
lu  silence  à  Molac,  Les  armes  sont  : 
à  neuf  macles  d'or. 
CHAL  porte  :  Je  rai  gagnée^  ou,  Certa- 
aria.  Les  armes  sont  :  de  gueules  au 
or,  chargé  de  trois  molettes  d'azur, 
LUC  (le  maréchal  de)  portait  indilfé- 
int  :  Proprios  ostentat  honores ,  ou  : 
post  funera  bellat.  Il  portait  ses  armes 
é3S  au  1  et  &•  d'azur,  au  loup  d'or, 
H  les  armes  de  la  ville  de  Sienne;  au 
d*or  à  un  tourteau  de  gueules.  (Voy. 
SQUiou,  dans  le  Dictionn.  de  la  No- 

iFBT,  en  Bresse,  originaire  d' Angle- 
porte  :  J'en  rejoindrai  les  pièces. 


MoNTAFiLEN,  cu  Bretagne,  porte  :  Rary 
avant. 

HoîiTAiNARD,  en  Dauphiné,  porte  :  Plutôt 
mourir,  Rodolphe  vint  dans  cotte  province 
environ  l'an  %0,  sous  le  pontificat  d'L^^arne, 
évèque  de  Grenoble;  il  est  la  lige  de  cette 
famille.  Ainard,  son  lils,  fut  le  fondateur  du 
prieuré  de  Domème,  et  a  laissé  son  nom  à 
sa  postérité;  car  celui  de  Montainard  ne  lui 
est  devenu  propre  q^e  depuis  environ  trois 
cents  ans;  Raimond  de  Montainard  fut  lieu- 
tenant général  de  cette  province,  et  mourut 
en  liSO,  laissant  quatorze  enfants,  dont  la 
postérité  s'est  grandement  rendue  recom- 
mandable,  etc.  Les  armes  sont  :  vairé  au  chef 
de  gueules,  chargé  d'un  lion  issant  d'or. 
[Voy.  VEtat  politique  du  Dauphiné.) 

HoNTBRUff,  en  Dauphiné,  porte  :  Et  quoi 
plus.  Aimé  de  Hontbrun  fut  fait  chevalier 
en  1557,  pour  s'être  vaillamment  comporté 
è  la  bataille  de  Cérisoles,  à  Kenti,  etc.  Il  fut 
aussi  l'un  des  cent  gentilshommes  du  roi,  de 
même  qu'Antoine,  son  fils,  marié,  en  159Sk, 
à  Flore  de  la  Cour,  dont  est  issue  postérité. 

MoNTGHEfiu,  en  Dauphiné,  porte:  La  droite 
voye.  Falque  du  Mootchenu  fut  présent,  en 
13t6,  è  l'hommage  que  rendit  au  dauphin  le 
comtn  de  Valentinois,  oour  le  château  de 
Pisançon,  etc. 

MoNTDOBT,  en  Bretagne  :  porte  :  Meliuê 
mori  quam  inquinari 

Moï«TFOBT  (Simon,  comte  de),  portait: 
Numerus  non  Hercule  major ^  ou  Cœlestes  cft« 
rigit  ictus:  ou  Decus  adjicit  arts,  ou  Saxum 
tôt  delet  honores  9  ou  Si  Deus  aspicit^  ardet^ 
ou  Pereundo  numen honorât. 

MoNTHOLON  porte  :  Subvenite  oppressa. 
Les  armes  sont  :  d'azur  au  mouton  passant 
d'or,  surmonté  de  trois  roses  aussi  d'or; 
supports,  deux  lions. 

MoNTsioRENCT  (Auue  de),  pair  et  grand 
matire  de  France,  portait  :  Sicul  erat  tnprtn- 
cipio.  Le  duc  de  Montmorcnçv  d'aujourd'hui 
porte  :  Dieu  aide  au  premier  oaron  chrétien^ 
qui  est  la  vraie  devise  de  cette  maison.  Les 
armes  sont  :  d'or  à  la  croix  de  gueules,  can- 
tonnée de  seize  alérions  d'azur. 

Montmorency  (Anne  de),  connétable  de 
France,  portait  indifféremment  :  Vaillant  et 
vaillant,  ou  Nilmihi  tollit  hyemsy  ou  Morienda 
sacra  tuetur^  ou  :  'AirXavûc. 

MOREAU    DE   VlLLERS.   Voy,  PUELIPPE. 

MoREL,  en  Normandie,  porte  :  LUia  Fran" 
cigenum  defendam  hoc  vindice  ferro,  ou  Pugno 
propatria.  Les  armes  sont  :  d'or  au  chevron 
d'azur,  chargé  de  deux  coutelas  d'argent, 
avec  une  fleur  de  lis  de  gueules  en  pointe. 

MoREL,  en  Valois,  porte  :  Gloria  Domini 
in  œternum  cantabo  :  supports,  deux  anges; 
cimier,  un  ango  tenant  un  livre  d'Evangiles 
ouvert,  où  sont  ces  mots  :  Domine,  saliuin 
fac  regem. 

MoRENT,  en  Normandie,  porte  :  A  candore 
decus.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois  cor- 
morans dargent,  posés  2  et  1  :  supports, 
deux  lions  d'or,  armés  et  lampassés  de  gueu* 
les;  cimier,  un  lion  naissant,  armé  et  lam 
passé  de  gueules. 


447 


DEV 


DICTIONNAIRE 


DEV 


MoRENT  porlail  :  In  te.  Domine,   speravi^ 
non  confundar  in  œlernum. 

MoRET  (le  comte  do),  portait  :  Ola  dichiosa, 
ola  pastora, 

MoRETON  DE  Chabrillant  porlc  t  Antes  que 
braque  doublar.  Les  armes  sont  :  d'azur  à 
la  tour  crénelée  de  cinq  pièces,  sommée  de 
trois  donjons  crénelles  de  trois  pièces ,  le 
tout  d'argent  maçonné  de  sable,  à  la  patte 
d*ours  d'or  mouvante  du  quartier  seuestre 
de  la  pointe,  et  touchant  è  la  porto  de  la 
tour  :  supports,  deux  lions  d'argent  couron- 
nés, couronne  fermée. 
MoRiN  porte  :  Mori  ne  timeas, 
MoRisoT  porte  :  Feri  maluros  prudentia 
frucius. 

MoRLAix  portait  :  S'ils  te  mordent,  mords^ 
les.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  navire  équipé 
d'or,  aux  voiles  éployées  d'argent,  mouche- 
tées d*hermines. 

MoROGES  portail  :  Dieu  aide  au  More  chré- 
tien. Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron 
d'or,  accompagné  en  |)oinle  d'une  étoile  do 
môme,  au  clief  cousu  de  gueules,  chargé  de 
trois  éloiles  aussi  d'or. 

MoTiiiA  ,  en  Bugey ,  porte  :  Invia  viriuti 
nuUa  est  via.  Les  armes  sont  :  d*or  à  la  bande 
d'azur,  accompagnée  en  orle  de  6  billeltes 
de  môme,  posées  3  et  3  :  supports  deux 
licornes  d'argent;  cimier,  une  licorne  aussi 
d'argent,  grim|)ant  sur  un  rocher  de  môme. 
MuRAT,  en  Auvergne,  porte  :  Vim  utram- 

?fue  repeilo.  Les  armes  sont  :  d'azur  à  trois 
àsces  muraillées  ou  crénelées  de  sable. 

Mypont,  en  Bourgogne,  porte  :  My  pont 
difficile  à  passer. 

Navaille  (le  duc  de),  portait  :  Probasii. 
Les  armes  sont  :  écartelé,  au  1,  contre-écar- 
telé  d'or  et  de  gueules,  qui  est  de  Gontaut  ; 
au  2,  de  Navarre;  au  3,  de  Foix;  au  k,  de 
Béarn  :  sur  le  tout  écartelé  ;  au  1  et  &•,  d'azur 
à  deux  mortiers  de  guerre  d'argent,  allumés 
de  gueules,  posés  en  pal,  qui  est  de  Gon- 
taut ,  parli  d'une  croix  |)atée,  qui  est  de 
Commingcs;  au  "1  et  3,  d'azur  à  deux  lapins 
dorcourants,  l'un  sur  l'autre,  qui  est  de  Be- 
nac  de  Bigorre. 

Navaisse,  en  Dauphiné,  porte  :  fn  Domino 
confido.  Urbain  de  Navaisse,  fils  de  Jean  de 
Navaisse,  vivait  en  \h^k,  et  lut  marié  à  An- 
gélique de  Suctot  ou  de  Bologne,  etc. 

Nevers  (le  duc  de)  portait  :  Vnus  cuncta. 

Nevers  (les  ducs  de)  portent  :  Fidet.  Voy. 
Mancini. 

Nicolas  III,  pape  au  xiii'  siècle.  Sa  devise  : 
Miserere  met,  Domine,  miserere  mei. 

Nicolas  \V,  pape  au  xiii*  siècle.  Sa  de- 
vise :  Illumina  faciem  tuam  super  servum 
tuum. 

Nicolas  V,  pape  au  xv*  siècle.  Sa  devise  : 
Paratum  cor  meum,  Deus. 

NoBLET,  porte  :  Nobilitat  virlus. 

Les  armes  sont  :  d'azur,  au  sautoir  alcsé 
d'or. 

Nollent-Fastou  VILLE   porle  :  Pas  à  pas. 

Obert,  en  Flandre,  porte  :  Pro  luminevir- 
tus.  Les  armes  sont  :  d'azur  au  chevron  d*or, 
accompagné  de  trois  chaideliers  de  môme. 

Ggier,  à  Paris,  porte  :  A  Domino  factum 


est.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois  tr 
de  sable. 

Okeffe,  en  l'Ile  de  France,  originaire 
lande,  porte  :  Forii  et  fideli  nihitdiffîdl 

Ordre  du  Saint-Esprit  (i*),  en  Fra 
Duce  et  auspice. 

Cet  ordre  fut  institué  par  Henri  III, 
décembre  1578,  et  1"  janvier  1579,  en 
moire  d(^  ce  qu'il  avait  été  élu  roi  de 
gne,  et  était  monté  sur  le  trône  de  Fraii 
jour  de  la  Pentecôte. 

Ordre  de  Saint-Michel  (1'),  en  Fn 
Immensi  tremor. 

Cet  ordre  fut  institué  par  Louis  XI 1 
boise,  le  1"  août  1469;  mais  depuis  le 
de  Louis  XV,  cet  ordre  est  entièrenien 
chu,  et  nesert  plus  qu'à  récompenser  le 

Orléans,  M.    d'Orléans,  frère  de 
XVIll,  portait  indifféremment:  Redies 
omina,  ou  :  Sub  Jove  carpil  tter^  ou  :  f 
si  lendit  Apollo,  ou  :  Fratema  luce  cor 

Orléans  (la  Pucelle  d')  portait  :  Fît 
qnum  mucrone  tuetur,  ou  :  Regem  eduà 
byrintho,  ou  :  Invita  funere  vtvet,  ou  : 
hœc  feminavincit. 

OuAiLLY  (le  marquis  de)  portait  :  Jh 
florebo. 

Pacius,  en  Dauphiné,  originaire  de  B 
dans  l'Etat  do  Venise,  porle  :  Musœ 
amicœ  (1). 

Pascal,  en  Dauphiné,  porte  :  Spei 
Christus,  Les  armes  sont  :  d'aÈur  a  l*a{ 
pascal  d'argent,  arboré  de  môme:  le  gi 
chargé  d'une  croix  de  gueules.  {Voyez 
politique  de  Dauphiné.) 

Pascal  II,  pape  au  xii*  siècle,  avait 
devise  :  Verbo  Domini  cœli  firmati  sunt 

Patarin  de  Croix  portail  :  Par  la  ve\ 

Paul  II,  pape  avait  pour  devise  :  A 
Domine,  bonis  et  rectis  corde. 

Paul  III,  pa()e  au  \\\'  siècle,»avait 
devise  :  Confirma  hoc,  Deus,  quod  opi 
es  in  nobis. 

Paul  IV,  pape  au  xvi*  siècle.  Sa  de 
Dominus  mini  adjutor. 

Paul  V,  pape  au  xvii*  siècle.  Sa  d€ 
Satiabor  cum  apparuerit  gloria  tua. 

Payen,  en  Normandie,  porte  :  fn  û 
fortior.  Les  armes  sont  :  d'argent  à  trois 
teaux  de  sable,  posés  2  et  1  ;  le  premi 
droite,  chargé  d'une  rose  d'or;  supj 
deux  athlètes;  cimier,  un  athlète  de  n 

Peguillen  (le  marquis  de)  portail 
despice  an  autem  ('!). 

Pelissier,  au  cou)lé  Venaissin  et  en 
phiné,  porte  :  Virtute  non  dolo;  ci 
guerre  :  Stella  duce.  Les  armes  sont  : 
au  lion  de  sinople  rampant,  armé  et 
passé  de  gueules,  surmonté  d'une  éloi 


(1)  L(^  vrai  nom  de  rcUe  finriile  est  de  Pte 
la  paix.  Moichior  de  Pace  a  clé  le  bisaïeul  de 
Paciiis,  prcuiier  professeur  royal  en  Tuniven 
Valence,  en  iG5i.  Les  armes  sont  -  coopé, 
d*azur  à  la  colouihe  essorée  d*argcnu  leminl  < 
])cc  un  rameau  (foIiviiT  de  sinople,  ao^ 
crargenl  ei  de  sinople  de  six  pièces,  à  la  mm 
gueules,  brochanisurle  tout.  {Voyez  YEft  pî 
de  Dauphiné.) 


DE¥ 


D*£PIGRAPHIE. 


S  en  chef;  supports,  deux  lions;  ci- 
JD  lion  de  même. 

CTIER     DE     MaRTI?I?ILLE-d'EsT01JTE- 

en  Normandie,  porte  :  Adversis  moveri 
^s  armes  sont  rd'argeiil  h  la  fasco  d'a- 
argée  de  trois  besants  d'or;  supports, 
luvages 

mu  portait  :  En  bon  espoir. 
OBT,  en  Bretagne,  oorte  :  Ret  co,  qui 
:  Il  faut. 

ABCH,  portait  :  Presl  ve.  Les  armes 
•or  à  trois  meriettes  d'azur,  posées 

ARGH,  en  Bretagne,  porte  :  Be  prêt, 
s. 

ID  porte  :  Victrix  per  ardua  virtus- 
nrAUX  portail  :  S'il  plaît  a  Dieu.  Les 
ont  :  d  argent  à  trois  chevrons  d'azur. 
u,  en  Limousin,  originaire  d'Au- 
porle  :  0  Crux  ave,  spes  unica.  Les 
)nt:  d'argent  è  la  bande  de  gueules, 
Ignée  de  six  sautoirs  de  même,  posés 
îf,  savoir,  2  et  1,  et  en  pointe,  1  et 
orls,  deux  griffons. 
PPE,  à  Paris,  en  Berry,  Champagne, 
PC  de  Bretagne,  porte  :  Je  me  con- 


DEV 


4.no 


armes   de  Pholippe  de  Billy,  à  VjHers, 
rires,  soni  :  écarlolé  an  i  et  4,  d'argent  a» 
le  gueules,  accompaf^né  de  trois  glands  et 
%  couplés  et  liés  ensemble  de  sinople,  au 
[ent,  chargé  de  trois  étoiles  d'or.;    au  2  et 
'argent  el<raznr  à  (rois  f'asces  de  gucnlcs  ; 
i  de  gueules  à  la  croix  denlelée  d  argent  ; 
neux  lévriers  d'argent,  colletés  de  gueu- 
T,  un  demi  lévrier  de  même, 
ne»  de  Phelippe,  comte  de  Faronvillc,  à 
t  :  écarlelé   au  1  et  i  de  Phelippe  ;   au  2 
;  supports,  cimier  et  devise  de  même. 
<e  Charles  Phelippe,  sieur  de  la  Buisson- 
Je  du  corps  de  Sa  Majesté,  ptutait  selon 
aénéral,  de  gueules  à   la  croix  dentelée 
.bargée  en  abime»  d'un  cœur  de  gueules 
rc. 

icienne  maison  qni  existe  encore  en  Bre- 
•t  IrèS'distingnée  en  grands  houmies  rt 
isire  de  ses  alliances,  ainsi  qu'on  va  le 
s  qui  est  rapporté  dans  le  Martyrologe  des 
de  Malte,  cumposé  par  le  P.  Goussencourl, 
.  i17  et  suiv.,  el  qni  commence  par: 
is  Phelippe,  étijycr,  S4îignenr  de  Coel- 
,  et  autres  lieux,  en  Bretagne,  éponsa 
|uelie  il  eut:  i»  messire  lloland  Phelippe, 
uiversel  de  Bretagne,  en  1548,  qni  laissa 
înri  Phelippe,  chevalier,  en  1580  et  1589; 
tin  qui  auit  : 

itin   Phelippe,    écuyer,  marié  à  N...,  de 
eut: 
nd  Phelippe,  écuyer,  sieur  dej^onlgnilly, 

Charles  de  Blois,  et  monrni  à  la  bataille 
n  1564,  marié  à  N...,  de  laquelle  il  eut  : 
ues  Phelippe,  noiaire  ei  gn  Hier  du  par- 
I  1410,  marié  à  N...,  de  laquelle  il  ent, 
elippe,  écuyer,  sienr  de  Cinon,  marié  à 
Marie  de  la  Tousche,  venve  de  Mandé 
écuyer,  sieur  des  Rois,  Duplcssis,  de 
Breux,  dont  elle  avait  un  fils,  Sauvage 
mais  point  du  second  lit.  (V^oi/t'z  la  gé- 
oeite  maison,  par  Duchesiie.)  t**  Quen- 

• 
• 

in  Phelippe,  ccnycr,  marié  à  demoiselle 
pain,  et  de  1  ^quelle  il  ent  : 


Pie  II,  pape  an  xV  siècle.  Sa  devise  était  • 
Frotector  noster  aspice  Deus,  et  respice  in 
facîem  christi  tui.  i' ^^  m 

yi.  Guillaume  Phelippe,  écuyer,  marié  à  demoi- 
selle Anne  Sipin,  fille  de  René  Sapin,  secrétaire  du 
roi ,  et  de  Marie  Berlhelot,  de  laquelle  11  eut  : 
!•  Pierre  Phelippe,  chevalier  de  Malte,  rece- 
veur du  grand  maître  de  Tlle  Adam,  tué  au  siège  de 
celte  place,  en  1522,  qui  assista  au  contrat  de  ma- 
nage  de  sa  sœur  et  de  son  cousin,  qui  est  en  origi- 
nal chez  ledit  Favre  ;  2»  Nicolas  qui  suit  : 

VIL  Nicolas  Phelippe  épousa  demoiselle  Jeanne 
Cardon  d  Anglure,  fille  d'Elienne  Cardon,  écuyer 
et  d'Annetle  Mareiitiu  ;  de  ce  mariage  sont  issus* 
!•  Jeanne  Phelippe,  femme  de  Renault  de  Mauroy, 
grcflier  en  la  cour  du  parlement  ;  2<»  Etienne  oui 
suit  :  ^ 

VIII.  Etienne  Phelippe,  écuyer,  sieur  de  la  Tour, 
marie  à  Joinne  Abclly,  sœur  de  messire  Antoine 
Ahelly,  abbe  de  Livry  en  Lannoy,  puis  évéque. 
l>e  ce  mariage  vint  * 

IX.  Vincent  Phelippe,  seigneur  de  Cersa y.  etc., 
épousa  Jeanne  Targer.  De  ce  mariage  vint  :  1*»  Eli- 
sabeth Phelippe,  femme  de  messire  Julien  Lebret, 
seigneur  du  Mesiiil,  conseiller  d'Eiat;  2»  Jean  Phe- 
lippe, écuyer,  conseiller  du  roi,  trésorier  des  gardes 
du  corps,  épousa  Madeleine  Lormier,  fille  de  Char- 
les Lormier,  doyen  de  la  cour  des  aides,  dont  Marc 
et  Jean  Phelippe;  et  3«»  Vincent  qui  suit  : 

X.  Vincent  Phelippe,  écuyer,  seigneur  de  Billy  et 
de  Bonainville,  conseiller  du  roi,  audiieur  ordinaire 
en  sa  chambre  des  comptes,  mort  doyen  des  audi- 
teurs, épousa  demoiselle  Marie  Leclerc  ;  de  laquelle 
il  eut,  t»  Jean-Julien  qui  suit  ;  2»  Vincent  Phelippe, 
écuyer,  seigneur  de  Longe:ni  :  3»  Charles,  mon 
jeune  ;  4«  demoiselle  Marie  Phelippe  de  Billy,  ma- 
riée en  1043",  à  messire  François  de  Waroquier, 
écuyer,  s<*igneiir  de  Méricourt,  conseiller  du  roi  en 
ses  conseils  d'Etat  et  privé,  président,  irésoi  ier  de 
France,  chevalier  de  Tun  des  ordres  du  roi  et  son 
matire  dliôtel  ordinaire. 

XI.  Jean  Julien  Phelippe  de  Billy,  chevalier,  sei- 
gneur de  Billy,  Gagny,  Juvincourt,  etc.,  né  en  1633, 
conseiller  au  parltMiieiit,  marié  en  1608,  à  demoi- 
selle Madeleine  de  Ferrari,  morte  en  i69C,  et  son 
mari  en  1703.  De  ce  mariage  sont  issus  :  i«  Vincent 
mort  jeune,  2»  une  ûlle  religieuse  ;  3»  Jacques-Reoé 
qui  suit  : 

XII.  Jacques-René  Phelippe  de  Rilly,  seigneur  de 
Gagiiy  et  de  Villcrs,  ne  en  1671,  mort  en  1730,  an- 
rien  capitaine  de  cavalerie  dans  le  régiment  de 
RtTiy,  marié  en  1705,  îk  demoi  elle  Catherine  Mo- 
^'cau  de  Villers,  née  en  1682  ;  duquel  mariage  sont 
ISSUS  :  1"  M.irie-Catherine  Phelippe  de  Rilly,  née  en 
17o5,  mariée,  en  1755,  à  messire  An  loi  ne  Adrien  de 
Croisy,  cliev;ilier,  seigneur  de  Monialani,  né  en 
1 695,*  mort  en  1755,  dont  est  issu  messire  Domini- 
que-Anioine  de  Croissy,  lieutenant  du  roi  de  la  pro- 
vince de  Franche-Comté  ;  2»  Dominique-François 
Phelippe  de  Billy  qui  suit,  né  en  1706;  3«>  Josi^ph 
Phelippe  de  Billy,  né  eu  1709,  lequel  a  passe  à 
Cayenne,  y  a  épousé  mademoiselle  du  Poncel,  est 
mort  en....,  et  a  laissé  ti*ois  filles. 

XIII.  Dominique-François  Phelippe,  marquis  de 
Billy.  seigneur  de  Villers  et  Châssis,  eu  Berry,  né, 
comme  il  est  dit  ci-dessus,  en  1706,  ancien  oITicier 
de  dragons  dans  le  réginient  de  rilôpilal,  marié,  eu 
17c0,  à  demoiselle  Antoint^  de  Louan,  née  en  1730, 
nile  de  messire  Pierre  de  Louaii  de  Moiifant,  et  de 
demoiselle  Louise  Prisy  (le  CaVly.  De  ce  mariage  e.^t 
is:>u  :  l'^  Catherine  Philippe  de  Billy,  née  en  1752» 
mariée,  en  1780,  à  messire  Claude  Le  Roy,  baron  de 
B'.issiére  ;  2«  Jacques  Phelippe  de  Belly  qui  suit  : 

XIV.  Jacques  Phelippe,  comte  de   Billy,  né  en 


iSI 


DEV 


DICTIONNAIRE 


DEV 


Pie  IV,  pape  au  xvi*  siècle.  Sa  devise:  Si 
mei  non  fuerinl  dominati^  tune  immaculalus 
ero. 

Pie  V,  pape  au  xvi*  siècle.  Sa  devise  :  Uti- 
nam  diriganiur  viœ  meœ  ad  custodiendas  ju- 
sti/icationcs  tuas. 

Pierre  de  Bernis  porte  :  Armé  pour  le  roi. 
Les  armes  sont  :  d*azur  à  la  bande  d'or, 
chargée  d'un  lion  de  môme,  armé  et  lamnassé 
de  gueules;  cimier,  un  lion  au  naturel,  te- 
nant une  épée  d'argent;  supports,  deux  Lons 
de  môme,  tenant  une  épée  de  môme. 

PiNON  (Charles),  seigneur  de  la  Poterie,  en 
Berry,  marié  en  IWO,  à  Charlotte  de  Can- 
1ers,  portail  ;  Te  stante  virebo.  Les  armes 
sont  :  d'azur  au  chevron  d'or,  accompagné 
de  trois  pommes  de  pin  de  môme,  que  quel- 

Sues-uns  ont  brisé  d  un  lambel  à  trois  pen- 
ants  d*argont;  supports,  deux  lions  d'or; 
cimier,  un  lion  de  môme,  issant  d*un  mor- 
tier, et  le  manteau  de  orésident  passé  der- 
rière Técu. 

PiOLENC,  en  Languedoc,  porte  :  Campi  tui 
repiebunlur  ubertate. 

PiQUELiN  porte:  Nonsamorire. 

Plantade,  en  Languedoc,  porte  :  Caritate 
nescia  vinci>  Les  armes  sont  :  d'or  à  une 
plante  de  plantin  arrachée  de  sinople,  au 
chef  do  gueules,  chargé  d*un  croissant  mon- 
tant d'argent,  accosté  de  deux  pélicans  d'or, 
ensanglantés  de  gueules  ;  cimier,  un  pélican  ; 
supports,  deux  pélicans  de  môme. 

Pla^tadis  porte  :  Fructum  dabit  in  tem^ 
pore  8U0.  Cette  devise  se  voyait  en  une  épila- 
i)he  posée  h  Saint-Jacques  de  la  Boucherie 
lie  Paris,  en  1620,  et  qui  avait  pour  armes  : 
d'argent  à  un  arbre  de  sinople;  au  chef  d'ar- 

f754,  officier  au  régiment  de  Belsunce  dragons, 
^oiir  la  branche  de  Faronville,  voy.  VEm  de  la  No- 
bleue  de  1782  ;  et  sur  ccUe famille,  voy.  Vllittoire  de 
Bretagne^  par  Dargenlrc  ;  VHistoire  de  la  même  pro- 
vjfice,  par  d'Hozier,  pag.  502  ;  V Armoriai  breton,  par 
tfuy  le  Borgne,  pag.  2:28;  un  aulre,  par  Gui  Alexis 
Lobineau  ;  VHistoire  de  cette  province,  parle  uiéuic  ; 
Le  Martyrologe  de  Halle,  par  le  P.  Gausscncourl, 
pag.  117. 

Eptlaphe^  dans  le  Caveau  du  Fat-de^Grâce  à  Parié, 

Cy  Ktt  le  cœur  de  Messire  Nico!a$  Phelippe^  Maître- 
d'Uôiel  du  lloi ,   lequel  «*si  décédé  k  BuurtMiu ,  le 
7  juin  1G63;  son  cœur  a  été  apporié  en  ce  lieu  le  18  • 
dudii  mois  et  ao. 

Pbelippe  Nicolas,  ci-dovant  écuyer,  conseiller  du 
roi,  couiiuissaire  ordinaire  des  guerres  ;  portail  : 
de  gueules  à  la  croix  dentelée  d*argt»nl.  (Arm.  génér., 
Piiria.  p.  307.)  e         v  îf         . 

Plielippe  deCornou  portait  :  d'azur  à  six  étoiles 
d*or,  posées  5  en  chef  Cl  5  en  pointe,  au  croissant 
de  même  en  abinie. 

Philippe  Alphonse-Charles  Phelippes,  sieur  de  la 
Buissonnicre,  ci-devant  garde  du  corps  d  Sa  Ma- 
jesté, poruit  :  de  gueules  à  la  croix  dentelée  d'ar- 
gent, chargée  en  ahhne  d'un  cœur  de  gueules  pour 
brisure.  (Arm.  gêner.,  Paris,  p.  5.) 

Phelippe  (Angélique-Marie),  femme  de  Claude, 
grefiier,  ancien  lieutenant  général  des  eaux  et  forêts 
de  France,  portait  :  de  gueules  à  la  croix  denieléc 
d  argent.  (Arm,  génér.,  p.  1220.) 

Phelippe  (Jean- Vincent)  portail  :  d'azur  au  che- 
vron d'or,  accompagné  de  trois  glands  ei  trois  olives 
d  or  (Arm  génér.,  Paris,  p.  75.; 


gent,  chargé  d*un  croissant  d'or,  acca 
deux  étoiles  de  môme. 

Plouec  portait  :  Làmt  et  Vhonneur. 

Plumartin  (le  marquis  de),  oorlail 
mitocca  si  steugge  millustra, 

Plusqualet,  en  Bretagne,  i)orte  :  At 
veuil. 

PoiLLOT  porte  :  JUelior  fortuna  nok 

PoippE  (la),  en  Dauphiné,  pc  rie  :  J 
mère,  nec  timide.  Ce  nom  était  déjà  II 
et  cette  maison  puissante  en  1132.  Aiu 
Guillaume,  Uoslaing  et  Didier  de  lai 
frères,  firent  celte  année-là,  avec 
gués  VIII,  comte  de  Gré^ivaudan,  un  p 
considérable  à  Tahbaye  de  Tamioz.  Ë 
de  la  Poippe,  Tun  de  leurs  descei 
épousa,  environ  Tan  1261,  Guilleraetl 
Porte,  do  lac^uelle  il  eut  entre  autre* 
laume  et  Girard  de  la  Poippe,  et  t 
on  1289,  etc.,  et  ses  descendants  s 
toujours  distingués  dans  toutes  sortes 
plois  considérables.  Les  artnes  soi 
gueules  k  la  fasce  d^argent  ;  cimier,  u 
vage  de  carnation  naissant,  ayant  à  sa 
une  épée  haute,  et  à  laséneslre  une  m 
[Voyez  VEtat  politique  de  Dauphiné.) 

PoLiGNi,  en  Dauphiné,  porte  :  Vé 
fortune.  Jean  de  Poligni  fut  père  de 
de  Poligni,  qui  épousa,  environ  Tan 
Marguerite  d'Orcières,  de  laquelle  il 
Guignes  et  Pierre  de  Poligni.  Guigu 
père  de  Jacques  de  Poligni,  qui,  en 
était  gouverneur  de  la  ville  de  Gap,  e 
tenant  de  la  compagnie  d'hommes  d' 
de  Lesdiguières. 

PoLLOD,  en  Dauphiné,  porte  Coni\ 
dentior  ito.  Louis  de  Pollou  fut  un  d< 
qui  lirent,  en  1279,  le  voyage  de  la 
sainte  avec  un  des  Qls  aines  de  Hugui 
duc  de  Bourgogne;  il  s'y  acquit  tant  i 
neur  par  sa  vertu  et  par  son  courage 
les  infidèles,  que  Ton  no  douta  pa 
TE^lise,  qu'il  avait  utilement  servie, 
obligée  de  le  récompenser  elle-mfim 
dîmes  de  la  paroisse  Saint-Laurent,  d 
terre  de  Maubec,  lui  lurent  inféodées 
nom  de  Saint-Aignan  corrompu  en  ci 
Saint-Agnin;  sa  postérité,  qui,  dans  li 
des  temps,  y  a  acauis  d'autres  bieni 
est  fait  un  titre.  Saint*Aignan,  évéquc 
léans,  qui  était  né  dans  ce  lieu,  la  \ 
de  son  nom.  Hugues  de  PoUod  viva 
1338,  avec  Clouise  ou  Alix  de  Vaux,  • 
quelle  il  eut  Aiinond  de  Pollod,  q 
chevalier  en  divers  actes;  lequel  lit  se 
tament  en  1374-,  ayant  été  marié  à  A 
Bocsozel.  Les  armes  sont  :  d'or  fre 
gueules.  [Voyez  VEtat  politique  de  Dam 

Pontaillier  porte:  Vis  et  sapiend 
cunt. 

PoNTGALET  f)0rtait  :  Qui  numerat  nu 
non  maie  stricta  domus. 

PoKiTGUASTEAu  oortait  :  Dominus  i 
cuitu. 

Port  (du),  en  Dauphiné,  porte:  Ci 
obstat. 

Porte  (la),  en  Dauphiné,  porte  :  P0 
tout  mon  sang.  Pierre  de  la  Porte  hat 
Cydoclie,  alors  paroisse  du  mandem 


I)ET 


D*EriGRAPIIIE. 


DEY 


454 


elf  eu  1315;  et  Falcosc,  son  fils, 
la  même  année  Alix  do  Bastarnay; 
ime,  leur  fils,  épousa  Eynarde  de 
,  pl  fil  son  teslamenl  on  1387,  élisant 
nltnre  dans  l'église  du  prieuré  de 
b1,  etc.  Les  armos  sont  :  de  guoules  à 
:  d'or. 

très  ou!  pris  :  de  g'ieules  à  dont  bé- 
aDchées  d'argent,  qui  est  de  Theys; 
out  de  la  Porte.  {Voyez  VEtat  polUi- 
Jkmphiné.) 
m  DE  BoYiER,   en  Dauphiné,  porte  : 

■L,  en  Normandie,  porte  :  Où  tout  te 
fotfl  fappuie. 

»  LA  RooHE-NoLAT  porto  :  Tant  auant. 
■ARiÉs,  en  Languedoc,  porte  :  Vigil  et 

JDC,  en  Bretagne,  porte  :  De  bien  en 

OUTAL,  en  Dauphiné,  porte  :  Par-tout 

Guignard  de  Pracontal  possédait  la 

9*Anconne,  en  1H9,  (A  fut  marié  h 

:  de  Rhodez,  de  laquelle  il  eqt  For- 

t  Pracontal,  dont  le  petit-fils,  Jean  de 

lai,  seigneur  d'Anconne,  fut  célèbre 

les  meilleurs   chefs  dans  les  guerres 

du  XV*  siècle;  il  mourut  en  1581,  etc. 

'OST  DE  LA  Croix,  à  Paris  et  en  Bre- 

porte  :  Magis  ac  mngis.   Les  armos 

tiercé,  au  1  d*azur  à  un  croissant 

II;  au  2  d*or  à  trois  étoiles  d*azur; 

3  sable  à  une  sirène  d'argent. 

,  en  Nivernais,  porte  :  Non  degener 
Les  armes  sont  :  de  gueules  à  trois 
3uilles  d'or,  posées  2  et  1.  Aymar  de 
bef  de  la  branche  des  seignours  de 
>u^on,  etc.,  contribua  beaucoup  au 
dia  bataille  de  Marignan,  et  à  la  con- 
du  Milanais,  par  François  J".  Paul 
oui  iiartiol  qu'il  est,  en  parle  ainsi  : 
ries  raffaire  aurait  couru  le  plus  grand 
de  ce  côté-là,  si  Aymar  de  Prie  et 
gny,  Robert  Stuart,  de  la  maison 
d'£cosse,  la  môme  année,  maréchal 
ïnce;  deux  chefs  d'une  expérience 
ère»  qui  étaient  avec  le  duc  d'Alen- 
avaient  rallié  et  rasseniblt»  les  soldats 
eurs  étendards,  en  leur  reprochant 
lite,  (l  soutenu  le  combat  avec  une 
extrême.  »  Aymar  était  grand  arbalé- 
s  France,  en  1517.  (Voy.  plus  au  long 
.  à  la  Noblesse,  de  1771.) 

XIBR,  en  Dauphiné,  porte  :  Tunis  tnea 
^ette  famille,  originaire  de  Touraine, 
'  premier  auteur  Pierre  Prunier,  qui 
arec  Raoullelte  de  Beaulne,  en  U30, 
3  Prunier,  seigneur  de  la  Brèche  de 
,  et  général  des  aides  du  Lan^xuedoc, 
7,  lequel  fut  marié  h  Pénmne  de  Bou- 
cousine  germaine  du  cardinal  de  Bri- 
;  de  laquelle  il  eut  Jean  Prunier, 
ur  de  Fouchan,  l'un  des  gentilshom- 
5  la  chambre  du  roi  Louis  XI,  marié  à 
de  Rets,  etc. 

fiRAN,  en  Dauphiné,  porte  :  Prospérité, 
(du),  en  Dauphiné,  porte  :  Agere  et 
rtia.  Les  arme«sont  :  d'or  au  lion  de 


gueules,  armé  et  lamnassé  d'azur;  cimier, 
qn  lion.  Ce  nom  si  lamcux,  et  qu'aucun 
chrétien  un  peu  instruit  de  l'histoire  ne  peut 
ignorer,  doit  être  mis  au  rang  des  pius  illus- 
tres de  l'Europe  entière,  quand  môme  il 
n'aurait  quo  ce  seul  avantage  d'avoir  donné 
le  jour  au  très-grand  et  très-illustre  prince, 
Raymond  du  Puy,  élu  grand  matlre  de  Malte 
en  1118,  lequel  a  été  le  premier  des  grands 
maîtres  militaires,  que  l'on  compare  aux  plus 
saints  fondateurs  des  ordres  religieux,  et 
aux  plus  grands  capitaines  de  son  siècle.  Les 
Hospitaliers,  et  même  tous  les  chrétiens  la- 
tins de  rOrient,  qui  étaient  témoins  de  ses 
vertus,  par  une  canonisation  anticipée,  le 
reversèrent  comme  un  b'enheureux  ;  litre  que 
la  postérité  lui  a  confirmé 

Put  (Jean  Alleman  du),  employé  dans  les 

Elus  importantes  affaires  du  Dauphiné,  ha- 
itait  à  Perins,  et  Raymond  du  Puy  y  étail 
né  ;  et  de  sa  femme,  Eynarde  Rolland,  il  eul 
Gilles  du  Puy,  qui  vivait  en  1362,  et  lequel 
fut  marié  à  Alix  de  Bellecombe,  de  laquelle* 
il  eut  Charles  du  Puv,  seigneur  de  Slont- 
brun,  chef  du  parti  des  huguenots,  sous  le 
règne  de  Charles  IX  et  de  Henri  111,  etc» 

PuTVALLÉE  DB  Begny ,  en  Bcrry,  porte: 
Bien  faire  et  laisser  dire, 

Queleu,  en  Bretagne,  porte  :  Enpeb  enser 
Quelen,  c'est-à-dire.  En  tout  temps  Quelen. 
Les  armes  sont  :  burelé  d'argent  et  de  gueules 
de  dix  pièces. 

QuEROHENT  BoisRUAULT,  DOi  to  :  Sur  mott 
honneur.  Les  armes  sont  :  losange  d'argenl 
et  de  sable.  Voy.  Kercoint. 

QuiLisn  portait  :  Tevel  hac  obor.  Les  armes 
sont  :  de  gueules  au  chef  endenché  d'ar- 
gent, brise  d'un  lambel  à  trois  pendants 
d'a/.ur. 

Qi}I!<iqueran-Beaujeu,  en  Provence,  porte: 
Vis  contra  vim. 

QuiRiT,  en  Poitou,  porte  :  Va  ferme  à  Vas^ 
saut,  Quirit  à  ta  prise.  Les  armes  sont  :  do 
sino))le  au  cygne,  nageant  sur  une  rivière 
de  môme. 

Raunv  (le  marquis  de)  portait  :  Posita  fe- 
ritate  nitescit. 

Raimo^id,  au  comtat  Yenaissin,  porte  : 
Sauciat  et  défendit.  Les  armes  sont  :  d'ar- 
gent h  la  croix  de  gueules,  chargée  de  cinq 
coquilles  d*argont. 

Rambaud,  on  Dauphiné,  porte  :  Et  habet 
sua  gaudia  luctus,  Gelis  de  Rambaud  vivajl 
en  1516,  et  lit  son  testament  en  1568,  etc. 
Les  aruies  Sijni  :  de  sable  au  cyprès  de  sino- 
ple,  sur  lequel  est  perchée  une  tourterelle 
d'argent,  etc.  {Voy.  VEtat  politique  du  Dau^ 
phiné.) 

Rasoir,  en  Hainaut,  porte  :  Usque  ad  me- 
tam. 

Recourt  de  Rivière  porte  :  Sic  omnia. 

Refuge  porte  :  Victnx  innocentia, 

Regnauld  de  Bisst,  en  Savoie,  porte  :  ilr- 
dens  et  œquum. 

Remaud  de  Montauban porte:  a /ou/  perdre 
ou  tout  gagner,  ny  a  qu'un  coup  périlleux. 

Restaurand,  en  Languedoc,  porte  :  Ftr- 
t}^  vetat  mori.  Les  armes  sont  :  d'argenl  à 


455 


Dr.Y 


DlCTIONNAm  I 


DET 


iSI 


un  phénix  sur  un  bûcher,  qui  se  brûle  è 
l'ardeur  du  soleil. 

Re?el,  originaire  de  Lombardie,  porte  : 
Valore  et  prudenlia  fortior. 

RiccÉ,  en  Piémont,  porte  :  Quœ  sunt  Cœ- 
saris  Cœsari,  quœ  sunt  Dei  Deo.  Les  armes 
sont  d'argent  à  trois  buissons  de  châtaigncrs 
desinopic,  tiges  et  feuilles  de  môme,  posés 
2  et  1  ;  cimier,  un  griffon  ;  supports,  deux 
griffons  d'or. 

Richard,  porte  :  Quo  justior^  eo  âitior. 

Richelieu.  Le  cardinal  de  Richelieu  por- 
tait indifféremment  :  Candorem  purpura  scr- 
vatf  ou  :  Expertus  fidelem  Jupiter^  ou  Nec 
momentum  sine  linea^  ou  :  Sola  mihi  redolent. 
Le  cardinal  de  Richelieu  substitua  son  nom 
et  ses  armes  h  René  de  Vignerot,  seigneur 
de  Pontcourlay,  qui  épousa  Françoise  Du- 
plcssis,  sa  nièce,  le  28  août  1603.  Les  armes 
de  Richelieu  sont  :  d'argent  à  trois  chevrons 
de  gueules. 

Le  marquis  de  Richelieu  portait  pour  de- 
vise :  Ardo  para  subir, 

RicouART  d'Hérouville  Dorte  :  Lumen  ad 
revelationcm  gentium, 

RiEUx,  rn  Rrelagne,  porte  :  A  tout  heurt 
bélier^  à  tout  heurt  Rieux.  Les  armes  son»  : 
d'azur  à  dix  besants  d'or,  posés  3,  3,  3  et  1. 

Rivière,  en  Dauphiné,  porte  :  Pour  les 
deux. 

Jacques  de  Rivière,  seigneur  de  Sainte- 
Marie,  dans  le  Gaficncois,  iit  un  échange,  en 
1311),  avec  Arnaud  flotte,  seigneur  de  la 
Roche  des  Arnauds,  de  la  terre  de  Montmour 
qu'il  possédait,  contre  celle  de  Sainte-Marie 
que  Flotte  lui  donna;  et,danscet  échange, il 
est  qualifié  chevalier  et  seigneur  de  Corces; 
Renaud, son  fils, est  qualifié  Kiomiles  et  domi- 
nus  castrorum  de  Carcere  de  PommeroliOy  ac 
sanctœ  Mariœ  Vallisollœ  Vapencensis  diocesis^ 
dans  un  acte  de  1359. 

Rivière,  en  Normandie,  porte  :  iVoc/os  rir- 
tute  resolvo. 
Ri  voire  porte  :  Nec  si  cœlum  ruât. 

Roche  (la),  en  Lyonnais,  porte  :  Lassus 

flrmius  figitpcdem.  Les  armes  sont  :  do  gueu- 
es  h  la  rencontre  dt  bœuld'or,  chargée  d'une 
roche  d'argent. 

RocHEFORT  (le  marquis  de)  portait  Splen- 
dor  et  auxilium. 

RocHKLAMBERT  (la),  en  Auvergrîo,  porte: 
Amour  ou  Guerre;  Valeme  dios^  Ni  crainte  ni 
envie.  Les  armes  sont  :  d'argent  au  chevron 
d'azur,  el  au  chef  de  gueules;  supports,  deux 
sauvages  armés  de  leurs  massues. 

RocosEL,  en  Rouergue,  porte  :  Omnibus 
ralamitatibus  inflexus.  Les  armes  sont  :  d'a- 
zur à  trois  rochers  d'échiquier  d'or,  posés  2 
et  1. 

RoDDE  (la),  en  Rourgogne,  porte  :  Audaces 
fortuna  juvat. 

Roger  porte  :  Immaculalus  coronabitur. 
Les  armes  sont  :  d'hermines  à  trois  mouche- 
tures, au  chef  d'azur,  chargé  de  trois  cou- 
ronnes d'or  ;  supports,  deux  griffons  d'or  ; 
cimier,  un  griffon  de  même. 

Le  sieur  Roger,  conseiller  du  roi,  et  maî- 


tre ordinaire  en  sa  chambre  des  comptes  di 
Paris,  était  très-versé  en  la  science  héroïqae, 

RoHAN  (le  chevalier  de)  portait:  Ardtr  | 
callar.  Un  autre  chevalier  (le  Rohan  portait: 
Par  celle-ci  f  espère  celle-là. 

RoLiN,  chancelier  de  Roui^ogne,  portail: 
Nihil  agercj  pœnitendum  ;  puaffiaum,  imo  rl^• 
paranaum.  Yoy.  Palliot. 

RoLLANDS  (des),  porte  :  Volai  famaperm^ 
bem. 

Ismel  des  Rollands  était  seigneur  d'Anm» 
zune,  et  avait  pour  femme  Anne  deBoiÏL 
en  1370.  Olivier  des  Rollands,  avocat  ÛÊml 
de  la  cour  temporelle  d'Avigaon,  époasat^^j 
premières  noces,  Agnès  de  Ravère,  mèce4i|l 
i)ape  Jules  II,  et,  en  secondes  noces,  Mw^ 
guérite  Pontevès,  etc.  *'i^ 

RosLAN   poi  te  :  Fidèle  et  sincère.  Les  wt^ 
mes  sont  :  d'azur  à  la  fasce  d*or. 

Roshadec,  en  Rretagne,  porte  i  En  btmmL, 
poir.  M 

Roure  (du),  en  Vivarais,  Languedoc,  Pliji 
vence,  Angleterre,  originaire  de  BourgogQ%^ 
porte  :  Ferme  en  tout  temps. 

Rote  (le  comte  de)  portait  :  Musa  plaeH. 

RoYER  porte  :  Fortis  et  prudens  simui. 

RoYER  DE  LA  Sauvagèrb  (le),  CD  Tooraîiil^  ^ 
porte  :  Pro  fide  et  potria, 

RozEROT  porte  :  Spcro  quod  licet. 

Rldelle  DE  LA  Fregère,  OH   Rouefgoef  t 
porte  :  Non  sunt  difficiles.  Les  armes  soot: 
d'or  au  chevron  d'azur,  chargé  de  trois  Ih 
mes  d'argent. 

RuppiÈRE,  en  Normandie,  porte  :  Si^ff^ 
bia  immanis. 

Saillans  ,  seigneur  de  Rrisenot ,  porte: 
Dieu  Va  permis.  Les  armes  sont  :  d*azur  m 
château  sommé  de  trois  tours  d'or,  la  porltf 
de  sable,  au  chef  d*argent,  chargé  d'un  liott 
naissant  de  gueules,  armé  et  lampassé  d*or.  ' 

Saixt-Aignan  (le  comte  de]  portait  :  So{î. 

Sainte-Marthe  porte  :  Patrice  felicia  tSÊh  1 

pora  nebunt.  . 

Messire  Abel  de  Sainte-Marthe,  conseiller 
du  roi  en  ses  conseils  d'Etat  et  privé,  garde 
de  la  bibliothèque  de  Fontainebleau,  et  son 
conseiller  en  sa  cour  des  aides  de  Parif, 
portait  :  d'argent  à  trois  fusées  et  demie  dft 
sable,  rangées  en  fasce,  au  chef  aussi  de  Sè^ 
ble  ;  supports,  deux  lions  d'argent,  casqut 
de  fasce  de  môme.  {Voy.  le  Trophée  d^armm 
héraldique,) 

Salvaing,  en  Dauphiné,  etc.,  porte:  Qm 
ne  ferais- je  pour  elle?  d'autres:  Hegi  devotê 
Jovique  ;  cri  de  guerre  :  A  Salvaina  le  plu» 
gorgias, 

Aj^^mon  Stilvaing,  selon  La  Golombièret 
vivait  en  1012,  et  c'est  celui  qui  est  la  tige 
de  cette  maison.  GuiiTrev  de  Salvaing,  Ëli 
d'Aymon  VI,  fut  père  de  Hugues  et  de  Guîf- 
frey;  et  celui-ci  fut  grand  maître  de  Tordre 
des  Templiers,  et  Hugues  continua  la  race; 
Aymond  et  son  pelil-ûls  vivaient  en  UiS; 
et'^par  son  testament  de  l'an  M29,  il  chargea 
Artaud  et  Jean,  ses  tils,  et  leurs  desceodauts 
en  ligne  masculine,  de  porter  dans  lears 
bannières  les  couleurs  du  noir  et  du  bleOi 


ftBT 


D*EP1GRAPHIE. 


DKV 


458 


îre  porter  à  leurs  pages  ce  à  leurs 
me  manche  de  velours  noir  et  bleu, 
le  ces  deux  couleurs  étaient  sa  pas- 
I  roi  Louis  XIII  a)^ant  défendu  \)av 
âge  du  velours  sur  les  habits  des 
I  des  laquais,  dérogea  en  faveur  de 
)  Denis  Salvaing,  seigneur  de  Bois- 
de  Voure^,  conseiller  du  roi  en  ses 
,  et  premier  président  en  la  cham* 
comptes  du  Daupbiné.  Les  armes 
*or  à  Taigle  h  deux  tètes  de  sable, 
,  membrée  et  diadémée  de  gueules, 
dure  d'azur,  semée  de  fleurs  de^  lis 
nier,  un  aigle  naissant  d*or,  à  deux 
becs  ouverts,  tenant  en  leur  bec  un 
où  est  le  cri  do  guerre;  supports, 
{les  d*or  tenant  chacun  en  leur  bec 
anière  de  gueules  à  la  croix  d*or. 
Etai  politique  de  Dauphiné.) 
iiAGE,  en  Dauphiné,  porte  :  Ten  ai  la 
ipont.  Les  armes  sont  :  burelé  d*ar- 
l^zur,  au  lion  de  gueules,  brochant 

)Ut. 

'  (le  comte  de)  portait  :  Patrios  as- 
«  ungues. 

:  porte  :  Yelis  quod  prosis. 
(  10  comte  de  )  portait  :  Spes  modo, 
dus. 

NE,  en  Dauphiné,  porte  :  Sustentai  li- 
es; d*autres  :  Certamine  parla;  d'au- 
»  rai  gagnée  (1). 

IV,  pape  au  xv'  siècle,  avait  pour 
Auxîlium  meum  a  Domino  qui  fecit 

i  terram, 

V,  pape  au  xvi*  siècle.  Sa  devise  : 
^e  matris  meœ  lu  es  protector  meus. 
sBTportc:  Ailumpelity  imorelinquens, 
:ouBT  (le  marquis  do)  portail  :  Or- 
(egilque. 

M>i]RT  (le  marquis  de)  portail  :  Con 
^lustra. 

r  (Jeducde)  portait  :  Ardeo  ubiaspicior. 
lA,  en  Artois,  porte  :  Pense  à  ta  fin, 
les  sont  :  d*ar^ent  h  trois  tètes  de 
de  sable,  tortillées  d'argent;  sui)- 
eux  nègres,  tenant  chacun  une  flèche 
ain  dexlre  ;  cimier,  un  nègre  coiiTé 
.  d*azur. 

erd*Hautefelille  porieiSplendorho- 
rirluti  fidelilas.  Los  armes  sont  :  de 
à  un  lévrier  d*argenl  passant,  a^ant 
ier  de  gueules,  cloué,  bouclé  et  virolé 
irmonté  en  chef  d'un  croissant  d*or. 
kULT,  de  Sery  et  de   Reaurains  en 

forte  :  Fidetis*   Messire  Jean  Thi- 
evalier,    seigneur  de  Sery,   vivait 
L  le  règne  de  Philippe  de  Valois,  qui 
Oà  part  à  sa  faveur  et  aux  plus  im- 
3S  affaires  de  TEtat.  (Voy.  l'Etat  de  la 
de  1782.) 

arles-Emmanuel*Philibcrt-Hyacintc  de  Si- 
arqiiîs  de  Pianezze,  a  donné  au  public  This- 
éaloffiquc  de  eeite  illuslre  famille,  qu'il  fait 
e  d'Hiimlierl,  seigneur  souverain  d'Api,  et 
Caseneuve,  qui  vivait  en  993,  Guiraud,  qui 
1113,  prit  le  surnom  de  Siniiaiie  que  sa 
a  conservé.  Les  armes  sont:  d*or,  semé  de 
lUel  de  tours  d*azur.  (Voyez  VKiat  volUiaue 
kiné,  et  VEtat  de  la  nobUsu  de  1782.) 

I>1GTI0!IN.    d'EpIGRAPHIF     I. 


Thibault  DE  CouRViLLF.  portait  :  Candidûi, 
Messire  Isaac  Thibault  de  Courville,  cheva- 
lier, seigneur  de  fiellisie,  surintendant  des 
maisons  et  airaires  de  son  Altesse  Henri  de 
Bourbon,  évoque  de  Metz,  aujourd'hui  duc 
de  Verneuil,  avait  pour  armes  :  de  pourpre 
au  cygne  d'argent,  cnapé  d'azur,  soutenu  de 
deux  licornes  ;  cimier,  un  cygne  au  naturelle 
vol  étendu  ;  Técu  orné  des  colliers  des  ordres 
de  Notre-Dame  du  Mont-Carmel  de  Saint-La- 
zare et  de  Jérusalem ,  dont  il  était  doyen  en 
France.  (Foy.  le  Trophée  d'armes  héraldique.) 

TiLLT,  en  Normandie,  porte  :  Nosiro  «on- 
guine  tinetum.  Les  armes  sont  :  d'or  à  la 
fleur  de  lis  de  gueules;  supports,  deux  lions; 
cimier,  un  lion. 

TissniHD  DE  LA  TouR  DU  Bled  porto  :  En 
travail  repos. 

TixiBR  porte  :  Primi  potui,  sednon'deprimi. 

ToRCUEFELON,  On  Daiiphioé,  porte  :  ôpiima 
fada  dant  animum.  Olivier  de  Torchefelon 
tit  hommage  h  l'archevêque  Jean,  en  1S&7, 
de  tout  ce  au 'il  possédait;  et  dans  cet  acte, 
il  est  qualiué  de  miles;  mais  Jean  et  Guyot 
de  Torchefelon,  ses  descendants,  firent  la 
guerre  i  Tarchevèque  dt;  Vienne,  Thibaud  de 
Rougemont,  en  ikè2;  et  les  années  suivantes 
ils  en  eurent  tout  Thonneur,  et  Jean  mérita 
d'être  fait  maréchal  de  Dauphiné«  ctc 

ToRVEON  porto  :  Turris  fortitudinis  tu^ 
Domine. 

TouRNEMOUCHE,  Boiloou  de  Morlaix,  por- 
tait :  Plus  mellis  quamfellis. 

TouTENOL'TRE  |)0rtnit  :  Tout  passe. 

Trie?idern,  en  Bretagne,  porte  :  Hasoez 
ré,  c'esl-à-dire  :  Serait-il  étranger? 

Trikquère,  en  Languedoc,  porte  :  Ut  mo- 
rus,  Los  armes  sont  :  d'or  au  mûrier  arraché 
de  sinople,  fruité  de  pourpre;  cimier,  un 
génie  à  demi  corps  au  naturel,  revêtu  d'une 
écnarpo,  les  ailes  éployées,  tenant  dans  la 
main  droite  une  épéo  nue,  et  do  la  gauche 
un  mûrier  aux  émaux  de  l'écu;  supports, 
deux  génies  do  môme. 

Turpin  de  Crissé,  en  Anjou,  porte  :  Ftci, 
victurus  vivo. 

Tury  (  le  marquis  de)  portait  :  Gossen  la 
vista  chemen  las  plumas. 

Urbain  III,  pape  au  xii' siècle,  avait  |K)ur 
devise  :  Ad  te,  Domine,  levavi  animam  meam. 

Urbaix  IV,  pnpo  au  xiii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Fac  mecum.  Domine,  signum  in  bonum. 

Urbain  Yl.  pape  au  xiv'  siècle.  Sa  devise: 
Exsurge,  Domine,  judica  causam  meam, 

Urbain  VIII,  papo  au  xvii'  siècle.  Sa  de- 
vise :  Jn  Domino  sherans  non  infirmabor. 

Vache  (du),  en  Dauphiné,  porte  :  Di  giove 
amata  assai;  d'aulres  :  Pax  in  virtute.  Guil- 
laume du  Vache,  marié  à  Catheriue  Brenier^ 
vivait  en  H13,  etc. 

Vachon  ,  en  Dauphiné ,  porte  :  Solerli 
simplicitati. 

Vaillag  (le  comte  de)  portait  :  Ne  fienne 
tempo. 

Varangb,  en  Languedoc,  porte  :  iVti//i  eeûo; 
cri  de  guerre  :  Deojuvante.  Les  armes  sont: 
d'or  à  la  ci*oix  de  sable,  l'écu  en  bannière  ;^ 
couronneducale  ;  cimier»  une  aigle  naissante; 
supooits,  deux  hommes  d*arme5,  vtfttUB  de 

15 


! 


iS9 


DET 


DICTIONNAIRE 


DET 


460 


dalmaliques  aux  armes  do  Técu,  s'appuyant 
sur  un  ecu  en  ovnle,  ayant  chacun  un  *gui- 
don  aux  armes  de  Técu,  etc. 

Varanges  (Catherine  de)  portait  :  His  vir- 
lus  evecta  rôtis, 

Varbnnes  (Thomas  de)  portait  :  Non  est 
viortale  quod  opto, 

VASSTy  en  Normandie,  porte  :  Nodos  vir- 
tuie  resolvo. 

Vaudret,  en  Bourgogne,  porte  :  A  tout 
raudray:  d'autres  :/*ai  valu^  vaux  et  vaudrai. 

Yedbau  de  Grandmont  porte:  Exhumili- 
tate  tordis  pergam  ad  astra. 

Vercy,  en  Bour^jo^^ne,  porte  :  Sans  varier, 

Veryi^is  (Io  marquis  de)  portait  :  Et  eolitj 
et  pascit. 

ViART,  en  Poitou,  Blaisois,  Bourgogne, 
Champagne,  Brie,  porte  :  Vivit  et  araet, 

Victor' 11,  pape  au  xi*  siècle.  Sa  devise  : 
Ipse  est  pax  nostra. 

Victor  III,  pape  au  xr  siècle.  Sa  devise  : 
Dominus  Deus  meus  in  te  speravi. 

ViBNfVB.  La  maison  de  vienne,  pairie  du 
royaume,  tire  sa  devise,  en  partie,  de  son 
nom,  qui  est  :  Tout  bien  avienne. 

VieciER  de  Ricet  ))0i  te  :  Tune  satiabor. 

ViLLAiNESDB  Saint-Aubi?!,  eu  Borry  :  Dum 
spiro  spero. 

Villas,  baron  de  la  Chapelle,  i>ortc  :  Fortis 
foriunam  sperat. 

ViLLEQUiER  (le  marquis  de)  portoit  :  Uni 
militât  astro. 

ViLLEROY  (le  manpiis  do)  portait  :  Nec  sine 
gloria  cadet, 

Vi?iGENT  Sayoilhans,  en  Daupbiné,  origi- 
naire d'Orange,  porte  :  Ainsi  le  veux,  Jacques 
Vincent  fit  son  testament  en  1488,  et  Bartlié- 
lemi  Vincerit,  ^n  fils,  vivait  en  1465,  etc. 

Vincent,  en  Dauphiné,  porte  :  Omnia  vir- 
tuti  cedunt,  Antoine  Vincent  fut  plusieurs 
l'ois  échevin  de  la  ville  de  Lyon,  en  154>4. 
Jean  Vincent,  son  fds,  fut  pourvu  d*un  of- 
fice de  conseiller  au  {xarlement  de  Grenoble, 
cîi  1574.,  etc. 

Virieu,  en  Dauphiné,  porte  :  Virescit  vir- 
tus  sine  fine, 

Virieu,  qui  a  été  Tancien  domaine  de  cette 
maison,  lui  a  donné  son  nom. 

GuiÛrey  de  Virieu  vivait  en  1042;  il  est 
nommé  dans  Tacte  d*une  dcmation  faite  par 
Tempereur  Henri  au  monastère  de  Novalèze, 
où  il  a  le  titre  de  dominus^  et  il  y  confirme 
cette  concession. 

ViROT  porte:  Yirtus  vulnere  viret, 

VivoNNE  (le  comte  de)  portait  :  Tuamunera 
jacto. 

VuroNNE  (le  comte  de)  portait  :  Ultra  non 
mira. 

VoGUÂ  DR  Montlor  porte  :  Sola  rel  voce 
leones  terreo. 

Voter  d'Argenson,  à  Paris  :  d*azur  5  deux 
léopards  d'or  posant  l'un  sur  l'autre,  couron- 
nes et  armes  de  gueules;  devise  :3/a/or/r''''^« 

Waroqlier  eu  Varoquier  ,  originaire 
d'ArtoiSy  porte:  Recta iibi^ue^  et  sic  et  cor^ 
pour  d  re  :  je  porte  la  droiture  partout  aussi 
hien  que  le  cœur  ;  ou^:  Waroquier  franchise^ 

f)Our  désigner  qu*il  est  la  candeur,  la  honic 
biy  et  attaché  à  sa  patrie;  ou  :  A  jatnais  Wa- 


roquier: pour  dire  que  son  nom  s'est  reada 
immortel  dans  Fhistoire:  pour  cri  de  guerre: 
Hersin  {Voy,  Hersin),  tel  cju'il  paraît  encore 
sur  ré()ita|ihe  de  François  de  Waroquier, 
écuycr,  seigneur  de  Méricourt,   inhumé  k 
Saint-Nicolas  d*Arcy,  près  Sentis.  Les  armes 
sont  :  d*azur  à  une  main  dextre  d'argenti    - 
apaumée  et  posée  en  pal,  qu*on  a  écarteléa 
de  Wignacourt.  Ces  armes  furent  données  k 
messire  Jean  de  Waroquier,  écuyer,  qui  fol 
fait  chevalier  d^Arlois  et  capitaine  de  Beau* 
mont,  par  £udes  IV,  duc  de  Bourgogne,  pour 
s'ôtre  signalé  entre  ledit  sieur  duc  et  RobefI 
d*ArTSis,  comte  de  Beaumont-le-Roger,  de- 
vant Saint-Omer,  au  mois  de  juillet  iSU; 
lesquelles  armes  il  prit  et  porta  dès  lois» 
pour  sujet  et  pièce  honorable,  en  son  écad 
ijouclier,  laissant  les  anciennes  armes  du  A 
maison,  qui  étaient  de  sinople  à  trois  croii- 
sants  d'argent  (1). 

Louis-Charles,  comte  de  Waroquier  es 
Méricourt,  officier  de  la  compagnie  des  gr^ 
n.idiers  d'Abancourt,  attachée  au  réginieÉ 
des  grenadiers  royaux  de  la  Picardie,  le  S 
août  1782. 

Wavrin  de  Villers,  au  Tertre,  en  Artoiii 
porte  :  Moins  que  le  pas^  cri  di*  guerre  :  W^ 
vrin,  Wavrin, 

Wignacourt  ou  Vignacourt,  en  Picardie^ 
Artois,  Flandre ,  Champagne,   Alsnce,  &- 

Eagne,  etc.,  porte  :  Durum  patieniia  flmfs, 
es  armes  sont  :  d'argent  a  trois  fleurs  de 
lis  de  gueules,  au  pied  coupé  et  nourri  ;su^ 
ports,  deux  lions  u'or;  cimier,  un  cygne 

La  maison  de  Wignacourt  est  si  ancienae» 
qu'elle  est,  au  sentunent  général  de  la  na- 
tion, môme  de  toute  TËurope,  Tune  des  pr^ 
mièrcs  de  la  chrétienté,  tant|)ar  ses  alliaocei 
avec  les  premières  maisons  de  France  el  A 
étrangères,  qui  lui  donnent  des  pareTtfc  J 
avec  plusieurs  tètes  couronnées,  comme  avec  I 
celle  de  France  et  d'Espagne,  etc.,  par  le 
nombre  infini  des  grandes  possessions  qu'elle 
a  eues;  par  les  deux  célèbres  grands  mailrei 
de  Malte  qu'elle  a  donnés,  et  autres  Uhr 
grands  et  illustres  personnages;  parle  nombre 
intuii  de  Vciillants  chevaliers  du premierordif 
chrétien,  qu'elle  a  donnés  et  ne  cesse  de  don* 
ner,  que  par  le  nombre  infini  des  chapitres 
nobles  où  elle  est  admise,  depuis  le  temps  où 
elle  commence  à  être  connue  sous  le  nom  de 
Wignacourt;  et  Ton  peut  bien  dire  ici, 
commeditrépitaphed'Adriende  Wignacourt» 
décédé  grand  ma  Jtre  de  Malte,  le  ifé vrier  1695: 

Si  generii  iplendorem  quœns 
Habei  in  iolo  nomîne. 

Devises  on  marques  des  principaux  Imprir 
meurs  et  Libraires  qui  n'ont  point  mis  feitn 
noms,  ni  celai  de  la  ville  ou  du  lieu  df 
l'impression,  aux  livres  sortis  de  leurspres* 
ses  ou  de  leurs  boutiques. 

VAbtl  était  de  TAngelier,  de  Paris.  — 
V Abraham,  de  Pacard,  de  Paris.  —  V Aigle, 
des  Béliers,  d'Anvers  et  de  Douai. —  D0 

(I)  Yovez  sur  cela  la  Science  desÀrmmr,  par  P^ 
lioi,  p.  445  ;  le  Trophée  alarmes  héraldiguts,  pir 
Prado,  p.  85;  les  Orifpnes  ducbev.  Flemîcbéi;  le 
Recueil  de*  hérauU  ÏÏ'emnes  de  ^Vamte. 


DEV 


D*£PIGRAPI11E. 


DEV 


402 


[!e  Rome.  —  De  Rouvjlle  ou  RoiiilUs 
D.  —  De  Tharné.  —  De  Velpius.  — 
y,  de  Guillaume  Julien,  de  Paris. 
icre^  de  Chrislophe  Raplielingius  on 
$hein,  de  Leyde.  —  Ancre  entortillée 
àut  d'un  dauphin  ,  des  Manucos, 
lise  et  de  Rome.  —  De  Chouet,  de 
.  —  De  Pierre  Auborl,  de  Geru>vc. 
\gt  Gardien^  de  Hénant,  de  Paris.  — 
*rerd,  de  Rîcher,  d«*  Paris.— LMriow, 
n  ou  Herbsl,  de  Râle.  —  De  Brvliii- 
Bâle.  —  De  Louis  le  Roi,  de  BAIe.— 
•net,  de  Râle.  —  V Arrosoir^  de  Ri- 
le  Lyon.  —  Le  Basilique  et  les  quatre 
?j,  d'eRogny,  de  Paris.  —  Le  Bêcheur 
irdinier^  de  Maire,  de  Leyde.  —  Le 
^hon^  de  Perler,  de  Paris.— Le ^er^yer, 
I  et  de  Colomien,  de  Toulouse.  — 
wt-Foin  des  Billaines,  de  Paris.  —Le 
f,  des  Wechels,  de  Paris  et  de  Franc- 
Le  Cavalier^  de  Pierrre  Chevalier, 
s. —  Le  Cordon  au  soleil^  de  Dronarl, 
s.  —  Le  Chêne  verd,  de  Nicolas  Clies- 
e  Paris.  —  Le  Cheval  marin,  de  Jean 
|ue,  de  Cologne.  —  Les  Cigognes,  de 
et  de  Cramoisy,  de  Paris.  —  La  Ci- 
do  Mounin,  de  Poitiers.  —Le  5ainN 
d'Ambroise  de  la  Porte,  de  Paris.— 
»  de  Wigan  Hanen  Eiben,  ou  Gallus 
icfort.  —  Le  Cœur,  de  Huré,  de  Pa- 
Les  deux  Colombes,  de  Jacques  Ques- 
!  Paris.  —  Le  Compas,  de  Plantin, 
rs;  desMorels,  d'Anvers.  — DeFran- 
KFholîDgien,  .ou  Rafllenghe,  de  Leyde. 
leller,  de  Douay.  —  D'Adrien  Péirier, 
is.  —  De  Soubron,  de  Lyou.  —  Le 
r  d'or,  de  Claude  el  de  Laurent  Son- 
e  Paris.  --  Le  Corbeau,  de  George 
m  Corvin,  do  Francfort.  —  I-a  Cou^ 
de  Materne  Cholin,  de  Cologne.  — La 
ne  d'or,  de  iMathnrin  du  Puis,  de  Pa- 
Lft  Couronne  de  Fleurons,  <le  Rousse- 
Lyon.  —  De  Jac(jues  Crespin,  de  Ge- 

-  La  Crosse,  d'H[)iscopius  ou  Ris- 
le  Bâie.  —  Le  Cygne,  de  Blancher.  — 
fmenis,  dcRoigny,  de  Paris.  —  VElé- 
de  François  Reg'iaull,  de  Paris.  — 
une  el  U  Marteau,  d'Henri  Pétri,  de 

-  L'Envie ,  de  Gazeau.  —  Les  Epis 
le  Du  Bray,  de  Paris.  —  L'Espérance^ 
bin,  de  Paris.  —  De  Rarlhélenii  de 
s,  de  Venise.  —  L'Etoile  d'Or,  de  Be- 
évost,  de  Paris.  —  La  Fleur  de  Lis, 
don  et  d'Anisson,  de  Lyon. — L\ 
le,  de  Vascosan ,  de  Paris.  —  T^bs 
I  de  Paris. — La  Fortune^  de  Pb. 
et  de  Kigaud,  de  Lyon.  —  Le  Frelon^ 
rions  et  Harsy,  de  Lyon.— La  Galère^ 
lut  du  Pré,  dé  Paris.  —Les  Globes  ou 
9,  de  Ja'issou  ou  Blaew,  d*Amster- 

-  Les  Grenouilles  ou  Crapauds;  de 
over,  de  Zurich.  —  Le  Griffon^  des 
,  de  Lyon.  —  D'Antoine  Hiérat ,  da 
e.  —  De  Wyriot,  de  Strasbourg.—  La 
u  Vigilance,  d'£piscopius,  de  BâIe.  — 
n  Gymnique,  de  Cologne. — VUtreule^ 
fé»  de  Paris.  —  De  Jean  Maire,  de 

—  VBtrmathène  ou  Terme  de  Mer- 
tfaIhUf  de  Verdust,  a' An  vers.  —Le 


Janus,  de  Jean  Jaunon,  de  Sédac-^-Le  Nom 
de  Jésus ,  de  Piliehotte,  de  Lyon.  -^  La 
Lampe,  de  Perne  ou  Pernet,  de  BAIe.  ^  La 
Licorne,  de  Jean  Gymnique,  de  Cologne.  — 
De  Bnullé,  de  Lyon.  —  De  Chappelet,  de 
Paris.  —  De  Kerver,  de  Paris.  —  I-e  Lion 
rampant^  d'Arry.  —  Les  Lions  cl  l'Horloge 
desablCf  d'Henri  Pelri,  de  Bâle.  —  Des  héri- 
tiers de  Nicolas  Brylinger,  aussi  de  Bâle.  — 
Le  Loup,  de  Ponci-t  Le  Preux,  de  Paris.  — 
Le  Lis,  de  Jnnle,  de  Florence,  de  Rome,  de 
Venise  et  de  Lyon,  etc.  Ils  ont  pris  quelque- 
fois VAiûle  do  Blade,  de  Rome.  —  Le  Lis 
blanc ,  de  Gilles  Bleys,  de  Paris.  —  Le  Lis 
^Or,  d'Ouen  ,Peti!,  de  Paris,  et  de  Guil- 
laume Boullé,  de  Lyon.  —  Le  Mercure  fixé. 
rie  Biaise.  —  Le  Mercure  arrêté^  de  David 
Douceur,  de  Paris.  —  Le  Mûrier,  de  Morel, 
de  Paris. —  Le  Navire,  de  Millot.  —  Lo 
Grand  Navire,  de  la  Société  des  Libraires  de 
Paris,  pour  les  inipi'essions  des  PP.  de  l'E- 
glise. —  Le  Naufrage,  de  Ducliesne. —  L'Oc- 
casion^  de  Fouet,  de  Paris.  —  VŒU,  de 
Vincent,  de  Lyon.  —  UOlivier,  des  Etien- 
nes,  de  Paris,  et  de  Genève.  —  De  Pâtisson, 
iUi  Paris,  qui  est  celui  des  Eiiennes.  — De 
Sébast.  Chappelet,  de  Paris.  —  De  Gamonet, 
de  Genève,  qui  est  celui  des  Kliennes.  — 
De  Pierre  l'HuilIier,  de  Paris.  —  Les  Elzé- 
virs,  d'Amsterdau)  el  de  Leytle.—  L'Oranger 
de  Zanetti,  de  Rome  et  ile  Venise  ;  de  Tosi, 
de  Rome.  — L'Orme  entortillée  d'un  cep  de  vi- 
gne, selon  quelques-uns,  des  EIzévirs  dAnïS- 
terdain  et  de  Leyde.  —  L'Oiseau  entre  deux 
serpents,  des  Frohens,  dt?  BAIe.  —  La  Paix^ 
de  Jean  Heuqucville,  de  Paris.  —La  Paime^ 
de  Courbé ,  de  Paris.  —  Le  Palmier,  de 
Bebelius ,  d'Essingrcîn.  —  De  Guarin,  de 
Bûle.  —  La  Parnasse,  de  Ballard,   de  Paris. 

—  Lo  Pégase,  des  Wéi  Iiels,  de  Paris,  et  de 
Francfort.  —  De  Marnef  ou  Marnius  et  des 
Aubry,  de  Francfort  et  d'Hanaw.—  De  Denis 
du  Val,  de  Paris.  —  Le  Pélican^  de  Giraull, 
de  Paris.  —De  François  Héger,  de  Leyde. — 
Dis  dfux  Marnetl's,  de  Poitiers,  Jean  el  En- 
guilbert.  —  Le  Persée,  de  Bonhomme,  da 
Lyon.  —  Le  Phénix,  (Je  iMichel  Soly ,  de 
Paris.  — De  Pierre  Lelfen,  do  Leyde.  —  Le 
Pin,  de  Le  Franc.  —De  P.  Auberl,  de  Ge- 
nève, d'Ausbourg.  —  La  Pique  enlortillée 
d'une  branche  el  d'un  serpent,  de  Frédéric 
Morel,  de  Paris.  —  De  Jean  Bienné ,  de 
Paris,  el  quelquefois  de  Robert  Etienne.  — 
Le  Pot  cassé,  cfe  Geoffroy  Thory,  de  Paris.— 
La  Poule,  des  Myles  et  des  Birkmans,  de 
Cologne;  et  de  Meursius,  d'Anvers. —  La 
Presse  ou  Imprimerie,  de  Radius  Ascencius, 
de  Paris.  —  La  Renommée ,  des  Janssons, 
d'Amsterdam.  —  De  Haulin,  de  la  Rochelle. 
De  Sigismond  Feyrabem,  de  Francfort.  — 
La  Rose  dans  un  cœur,  de  Corrozet,  de  Paris. 

—  La  Ruche,  de  Robert  Fouet,  de  Paris.  — 
Le  Sage,  de  Sartorius,  d'ingolstad.  —  I^ 
Salamandre,  de  Zenan»,  de  Venise.  —  De 
Pesnot,  de  Lyon.  —  De  J.  Crespin,  de  Lyon. 

—  De  Denis  Moreau,  de  Paris.  —  De  Claude 
Senneton,  de  Lyou.  —  La  SamarilainCf  do 
Jacques  du  Puis,  de  Paris.— Le  Sa^nson  dé* 
clUranl  un  lioth  à»  Galeu  et  de  Quistelii  de 


403 


Mi 


DICTIONNAIRE 


Cologne.  —  Le  Samson  emportant  les  portes 
de  la  ville  de  Gaza,  de  Scipion  et  de  Jean  de 
GiibianoouGarvian,  de  Lyon;  et  de  Hugues 
de  ha  Porte,  de  Lyon.  —  Le  Saturne,  de  Co- 
Hntel  ou  de  Colincs,  de  Paris,  et  quelquefois 
d'Hervagius  de  Bâie.— Le  Sauvage,  deBuon, 
de  Paris.  —  Le  Sauveur  du  monde,  de  Caleu 
et  de  Quintel,  de  Cologne.  —  Le  Sceptre 
éclairé,  de  Vincent  de  Lyon. —  La  Science, 
(le  Lazare  Zetzner,  de  Strasbourg.  —  Le 
Serpent  mosaïque,  de  Martin  le  jeune,  de 
Paris.  —  D'Eustarhe  Vignon,  de  Genève.  — 
Le  Serpent  entortillé  autour  d^une  ancre,  du 
môme  Vignon.  —  Les  deux  Serpents,  des  do 
Tournes,  de  Lyon  et  de  Genève.  —  Les 
Serpents  couronnés,  entortillés  d*un  bâton , 
renfermant  un  oiseau,  des  Frobens,  de  Bftie. 

—  Le  Soleil,  de  Bru^^iot.  —  De  Guillard,  de 
Paris.  —  De  Vlaq,  de  la  Haye  en  Hollande. 

—  De  Basa,  de  Venise.— La  Sphère,  des 
Blaews  ou  Janssons,  d'Amsterdam.  —  Des 
Huguetans  et  Ravaud,  de  Lyon.  Il  s'est 
trouvé  aussi  diverses  éditions  de  livres  de 
Hollande  dans  ces  dernières  années ,  mar- 
quées de  la  Sphère,  sans  nom  d'imprimeur. 
— Le  Temps,  voy.  Saturne,  comme  ci-dessus. 

—  Le  Terme  des  trois  Mercures,  d'Hervagius, 
de  Bâle.  —  La  Toison  d'Or,  de  Camusat,  de 
Paris.— Le  Travail,  de  J.  Maire,  de  Leyde.— 
La  Trinité,  de  Pillehotle,  de  Lyon.  —  De 
Meturas,  de  Paris.  —  LUbertéoix  Fécondité, 
d'Hubert  Goltzius,  de  Bruges.  —  Le  Vase, 
ou  la  Cruche  penchée,  de  Barihél.  Honorât, 
de  Lyon.  —  La  Vérité,  de  Comraelins,  d'Hei- 
delberg  et  do  Saint-André,  et  de  David,  de 
Paris. —La  Vertu,  de  Laurent  Durand  de 
Paris. — Les  Vertus  Théologales,  de  Savreux, 
de  Paris.  —  Le  Victorieux,  de  Vincent,  de 
Lyon.  —  La  Vigilance  ou  la  Grue  sur  une 
crosse,  d'Kpiscopius,  de  Bâle.  —  Vipère  de 
saint  Paul,  de  Michel  Sonnius,  de  Paris  ;  de 
P.  do  la  Bavière,  de  Genève,  etc. 

DIARBEKIR,  aulreineut  dit  Amid  ou  Kara- 
Amid,  ville  de  la  Turquie  d*Asie,  sur  le  Tigre. 

Sur  une  porte   de   la   ville    réédifiée    sous 
les  règnes  de  Valens  et  de  Valentinien. 

Yirlulc  per.  .  .  . 

piis  inviclîsq.  imporaloribus 

salvisq.  Valeniiiiiano  et 

Graiiano  perpetuis  ac  scmper 

triumpaloribus  amoris 

pietalisq.  rnooiimeoto 

llairrbs  (1)  setliûcau  est 

[Cardinal  Mai,  323,2.) 

DUON,  chef-lieu  de  laCôte-dOr,  eoFrance. 

Epitaphe  de  Boucicaut ,  de  son  p^re  et  de  sa 

mire. 

Lieu  incertain. 

L 

Cy  gisi 

feu  noble  chevalier  messire 

Jean  Le  Mengre  dict  Boiiclqiiaui 

le  père 

(4)  Mantori  (1096,6)  Ul  kœe  urks. 


DU 

marescbal  de  France 
qui  irespassa  à  Dijon  le  15  jour  de  mart 


\ 


II. 

Sur  la  mèflie  dalle. 
Cy-gisl  feu  noble  dame 

Florye  de  Liiiyere, 
femme  du  dicl  maréchal 
laquelle  irespassa  en  son  chasiel  de  BurisdoK 
le  ....jour de  mil  cccc. 

111. 

Cy-gist  noble  clievalier  roes- 
sire  Jean  Le  Mengre  dict 
Bonciquaul  le  fils,  mares- 
cbal de  France,  grand  connétable 
de  rempercur  et  de  Tenipire  de 

Conslanlinople 

gouverneur  de  Junncs  pour 

le  roy,  conte  de  Beaufort, 

de  Aulx,  d'Alest  et  vicomte  de 

Turenne.  Lequel  trespassa 
en  Angleterre  illec  estant  pri- 
sonnier le  xxvu*  jour  de  ....  mil  ccccxT. 

(  Bibliothèque  nationale,  Mss.  de  Dui 
11-  661.) 

Ces  épilanhes  sont  imprimées  aussi  d 
VHistoire  au  maréchal  ae  Boucicaut  miê 
lumière,  par  Th.  Godefroy,  p.  283,  &30. 

IV. 

Abbaye  de  Saint-Benigne, 
»«posco  secla  poleus  comprendere  l  jit. 

^  iCqua  NiHi  sit  mens  et  sani  aoco  seoH 

*^  Reeia  sequi  ooxes  pr^bens  b  *ne  tula. 

ft  Corpus  et  acla  regens  iESV,mab  cuncta  repella 
S  Hosles  hiiic  tollàs         coeli  modcrator 
CQ  E>to  NiHi  adiuior  velui  es  sator,  atq 

H  Triste  fuga  tolum  cor  dirige  ad  alta 

(Labbe,  Thés.  Epitaph.,  p.  1 

Nous  donnons  ici  quelques-unes  des 
laphes  semblables  que  Ton  trouve  dar* 
recueil  de  Labbe. 

V. 

Pierre  Léon,  père  de  Vanti-pape  Anaclt 
»« Prétérit  vt  ventui,  princeps  seu  Rex  opu/«R/i 
M    Et  nosvt  fumui  ;  puluis  et  vmbra  fMmiis. 
HTotiantisque  bovis  pollens  Peints  ecce  tcMi 
90    Respice  quam  modico  nunc  tegitnr  tumolo 
-<  Yir  fuit  ïmmensus  qnem  proies,  gloria,  cewsu 
CD    Sustulil  in  viia,  non  sit  vt  aller  lîa^ 
r*  Legum  seruaior  patriae  decus,  vrfois  anMior, 
n    Exiruxil  celsis  turribus  astra  poli. 
oOmnia  prxclara  mors  oblenebrauit  aman, 
2    Nominîs  ergo  Dei  pratia  parcat  ei. 
*-  lunius  in  mundo  fulgebal  sole  secundo 
ç/:    Séparai  bune  nobis  cuni  polus  atqnc  hipti. 

(Labbb,  p.  1 


NI 


D'EPKlUPiUE. 


DOU 


4M 


VI. 

loue  ow  tombeau  detainte  Eugénie. 


•  • 


•  • 


•  •  • 


*   • 


•  • 


•  •       •• 


•    • 


lis  •  *  vvlnera 

vs  irvcvlenlum, 
qTÎ  foecviida 

lie       '  "        '  •       relenlal 
ddiioc  mervit  per  saecvla  vigent 
a  pollei  Gvriae  sanciorvm  in  arec 
ss  ipso  rvtili  svb  sole  corvscat 
s  sacri  gloriam  de  merce  cnoris 
yril  Cf i  coronaiD  persecla  fvtvra 
re  nvtibvs  martyr  nos  manda  divinîs 
b  eni  novies  centvro  ivgvlatur 
seiagies   et    vno   septem  de  Calendis 

[ApriKs, 

(Labbe,  p.  129.) 

VII. 
ioté^  abbédeSaini'EuverU  à  Orléans, 

e  sub  nitido  Michhil  Violœui  ab  orlu 

os  eximia  nobililate  lalel 

r  hic  corpus  gelidum,  sed  sîdera  cœli 

ter  felix  spiriius  alla  tenct. 
I  aethereo  \ucei  Violœus  Olympo 
lus,  natum  quem  colit  aima  cohors. 
({uisq  ;  graues  pellat,  super  aeibera  circum 
18  Pbœbea  tempora  luce  nilet. 
ieee  pdus  soliio  magis  emîcat,  orbi 

Deas  rapuH  déficiente  suo. 
aa  solero  vincil  fulgentior,  bincque 
\  orta,  taroen  sol  Violceus  erit. 
lanc  laœrei  Phœbus,  cinn  clarior  ipso 
ililel  cdsi  pictus  in  axe  poli. 

[LABBBy  p.  13V.) 

VllI. 

'£  de  Nicolas  par  Evantius,  son  fils. 

et  magno  virtutum  culmine  cels —         E. 

»nsiliis  cl  dexlro  belliger  act Y. 

Ibî  genitor,  el  vita  carior  ips A. 

i  pietas  offert  post  funera  carme —  N. 
incolumi  quod  mors  nefanda  veiaui  T. 
i  iumma  Dei,  necnon  el  gralia  Christ  1 
(rpetuo;  nec  desil  temporis  ts~-  V.  : 
lensque  lois  non  reddat  débita  culpi      S. 

(Labbe,  p.  13V.) 

donne  encore  les  épithaphes   sui- 
ites  en  l'honneur  de  l'abbé  de  Saint- 
Ce  sont  plutôt  des  chronographes. 
mot. 

IX. 

CCÊ  die  Mali  bissepleno  VlÔLaeVs 
'Mm  ConsGendll,  GVl  dlVlVrnaqVies. 

,  CCCGC.  L.  YV.  YV.  VV.  HIII.  IIIU.  I. 


X. 

Autre, 
Scclum,  Annum,  Menscmque,  Diemque,  atqoe 

insuper  Horam, 
Queis  Violffus  obii  Diui  Euurti  inleger  abbas* 
Noscere  quisqnis  aiies  :  non  peniia  ctiique  doceoil 
Te  ratio.  Hoc  e  Zodiac!  signis  gralibusque 
Disce,  quibus  septem  tune  erraucre  Planetœ, 
Hermès  bisseno  Tau  ri.  Sol  bis  daodeno  : 
Bisseno  Cypris  Geminorum,  Falciger  imo  : 
Mars  sexto  Capriconii,  extrême  Lnna  vagatur. 
Parle  louem  vndenaoppositamfertScorpius  Hermm* 

X!. 

Autre, 
MAij  adaersus  erat  pridie  Idiis  lupiier  llermœ, 

Mercurio  adaersus,  Mercuriique  clioro. 
Mercurium  gens  docta  colit.  Doclissimiis,  bea,  neo, 

Aduerso  doctis  tune  loue  Prœsul  obit. 

DOLS  ou  BOURG  DE  DÉOLS ,  départe- 
ment de  rindre,  en  France. 

1100. 

Pr»sul  Agiiinensis,  vir  canus,  nomine  Symon 

In  eaotis  Cieero,  moribus  ipse  Cato 

Ad  natale  solum  rediens  ad  Biturigenses 

Occidit,  inque  sua  subtnmulaliir  bumo 

PratoiKs  ossa  foYct  modo  saiicia  Maria  Uoleasis 

f  OYerat  et  puerum  terra  Dolensis  eum. 

{Mém,  de  la  soc.  archéol,  du  Midi^  t.  III, 

DORCHESTER  (Oxfordshire),  en  Angleterre. 

John  de  SuitoUy  abbé  de  Dorchester,  1339-1319. 

Abbatis  gessit  vices  bic  qui  requiescet, 
ohn  de  Sullona  dictus  quem,  Criste,  corona. 

(SepulcrfU  monuments  f  101.) 

DORE,  dans  le  Herefordshire,  en  Angleterre. 
Eglise  de  l'abbaye  de  Dore. 

Epitapbe  de  ieaa  Breton,  évéque  dVereford,  flaort  en 
1S75,  enterré  dans  la  nef  de  celle  cathédrale. 

PonliOcis  cor  Xriste  Jobannis. 

{Sépulcral  monumenis^i,  19^.) 

DOUE,  dans  la  Haute-Loire,  en  France. 

Ancienne  abbaye  de  Saint -Jacques  de  Doue. 

Année  1219. 

D.    0.    M. 

Et  inclite  memorie  beati  Robcrii  de  Mohun 
Aniciensis  episcopi  hic  ab  impîis  interfeeti 

Et  in  islo  loco  sepulli. 

Aniciensis  eras  praesul,  Roberie,  patemis 

Stemmalibus  clanis  sed  pietaie  magis 

Jura  luendo  sacre  caihedre  cadis  ense  cruento 

Te  civero  perhibent  asira  supema  poli. 

Robert,  évèque  du  Puv  en  Velay,  périt  as- 
sassiné par  Bertrand  de  Gares,  chevalier  qu'il 
avait  excommunié. 

(Mémoire  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi. 
t.  III,  p.  222.) 


4êl  ELN 

DUBLIN,  capitale  de  Tlrlande. 

Thomas  Crauley ,  archevêque  de  Dublin  et 
chancelier  de  l*universilé  d'Oxford,  mort 
en  1417. 

Flori  ponliGeum  Tlioinac  Graule  Deus  istuni 

Annuii  oplatum  fuDerisesse  locum 
TaJem  oulrivit  locus  is  quein  posiea  rexil 
Qiio  sibi  qiuesivit  requiem  quum  lumiiia  flexit 
M.  G.  junge  quaier  1  duplex  V  numera  1er 

Invenies  aiinuni  quo  ruit  i$ie  pater 

AdeliDÎ  leslo  cursu  migravil  honesto 

Qui  circuin  staLis  precibus  sibi  subveiilatis. 

Iiioedens  sîsie,  locus  asplce  quid  lenet  isle 

Poulificis  gHuin  d*£vclyn  corpus  tumulatum 

Traiisfiiga  quem  cernîs  diun  vita  vices  variavit 

li4>rs  carnis  vlvis  sub  huiiio  lectum  sihi  stravit. 

Annis  bis  dénis  paler  almus  alumpnus  egenis. 

Sedli  sanclus  fungens  vices  ponlificalus 

Spiriius  erupil  non  arie  valens  revocari 

Quaeso  piis  precibus  libi  velis  auxiiiari» 

Celte  épitapbe,  qui  parait  avoir  été  copiée 
et  placée  dans  h  cathédrale  de'Dublin,  existe 
en  original  au  New-Coliege  d'Oxford. 

(  Sépulcral  mon»  of  the  Great-Britain , 
t.  II,  p.  50.) 

DURHAM,  évéché  suffragant  dTork,  eu 
Angleterre. 

AncitMm  inscription  sur  le  mur  de  Vabbaye  de 
Gerby  [?]  (tiirvense  monasterium)  au  dio- 
cèse de  Durham. 

Dedicalio  basilkai 

S.  Pauii  vHi  kl.  maii. 

anno  xvi.  Ecfiridi  régis 

Ceolfritii  abb.  ejusdemque 

ecdesias,  Deo  ;>uqlore, 

condiioris  anno  nn. 

{Cardinal  Mai,  p.  163;  Bollandistes. 
t.  VII,  juillet,  p.  129.) 

H. 
WaUêr  de  Skirlaw^  évéque  de  Durham,  mort  U 

2f^  mars  1405. 

Hic  jacel  bone  memorie  Waherus  Skirlawpri- 
nimii  Episcopus  Covenlr.  et  Licbtfieid  deinde 


MCTIONiNAIRG  ELN 

Balbon.  et  Wellens,  ei  posiea  ad  banc  sacraa 
sedem  Dubehnens.  Iranslatus  qui  oblil... 
dieniensis  ....  anno  Doniiui  mcgcc. 

Deum  pro  anima  ^us. 

Les  entrailles  avaient  été  placées  èHouN 
den  (Yorckshire)  avec  cette  inscription  : 
Hic  reciuiescunt  viscera  Walteri 
Skirlaw  quondam  Dunoioiutes...  epîscopi. 

(Sépulcral  monuments  of  Ihe  Great-if^ 
tain,  2, 18.) 

m 

Epitaphe  de  Louis  de  Beawnoni^  Mfmà 
Durham^  mort  en  1817. 

EPITÂPBIOM. 

•  •  •  •  ia  Galia 
De  Beilamonte  (sic)  jaœi  hic  Lodovîcos 
Nobilis  ex  fonte  regum  comilumque  crealus 
Praesui  in  hac  sede  cœli  laeietur  in  anle 
Preleriens  siste,  memorans  quantus  fuit  isle, 
Cœlo  quam  dignus,  justus,  plus  atque  benigmii, 
Dapsilis  ac  hilaris,  inimicug  semper  avaris. 

Sur  la  tète. 

Credo  qnod  redenpior  aieos  viTit.efe.,  elb 

Sur  la  poftrtne. 
Reposita  est  haec  spes  in  sloa  mec 
Domine  misère. 

A  droite. 
Ck)nsors  sit  sauctîs  Ludovicus  in  arce  lonanUs. 

A  gaocbe. 
Spirîtus  ad  Cbrislum  qui  sanguine  libérât  istio. 
(Sep%^crat  maniMnents^  1. 1,  p.  cur. 


IV. 

Epitaphe  de  Robert  de  Marina,  étiq^  ù 
Durham,mort  en  1217,  dilapidaieur  desrt 
venus  es  V Eglise. 


\ 


Ctilmina  qui  eopl 
Est  setiata    si 
Oui  popolos  regi 
Ouod  mors  imoi 
Vobis    propdsi 
Ouod  sum  vos  eri 


Us 


laudef  pompasqoe  titi      I 
si  me  pensare  veli 
meroores  super  omnia  si  . 
oou  Dasdi  honore  fioii 
si  utiles  (sic)  fueram  benesd 
ad  me  i-urreodo  vell 


lis 


[Sépulcral  monuments,  II,  ccLXXfli.)  ' 


E 


ELNë  (en  Roussillon),  Pyrénées-Orientales, 
en  France. 

I. 

1069. 

Anno  Liviiii  posi  miilesimo  incarnatione  dnlca , 
indictione  vu,  reverentissimu«  epîTs  istius  ec- 
clesle  Raimundus  et  Gaurefredus  conies  si- 
mulque  Axalais  comitissa,  pariterque  bomnibus 
honiloibus  iilius  terre  polentes,  médiocres,  at- 
que minores,  jusserunl  hoc  allaro  in  honorem 
diiï  nottri  Jeiu-Christi  et  martiris  bac  virginis 
tjui  fiuUlle  fdjflcarc  propicr  Dcum  et   remc- 


dium  animas  illorum.  lUos  et  lUaa  qui  ad  boc 
altare  acJIjutorium  feceT  cum  eonsanguinibsi 
illorum  tam  vivis  quam  et  defunctîs  eJectoraffl 
tuorum  jungere  digncrîs  consorclo. 

M.  Mérimée  {Not.  d'un  voyage  dams  le  nnM 
de  la  France)  observe  que  ces  trois  mo<s  : 
patentes,  minores,  médiocres,  semblent  indi- 
quer (quarante-trois  ans  avant  rétablissement 
de  ia  plus  ancienne  commune  [Laon]  qui  est 
de  1112)  la  division  des  personnes  en  trois 
ordres  :  nobles,  bourgeois  et  sorib. 

(Mém.  de  la  Soc.  arehéoL  du  Midi,  1. 111» 
p.  71.) 


D*iX»K;RAPHl£ 


II. 
IIW.  -~  A  r église. 
Bm  TireoB  condaro,  nec  roarcida  flore  caduco 

MmIîs  amisso  lumine  caeca  jacet 
flebflis  ergD  dolei  el  morte  jacentis  alumni, 

KoB  iMJiitiin  parem  nec  Tiduala  pari. 
Faai  deeor  probilas  qoe  aaecula  nostra  tulcnintf 

Morte  Râimonde  tua  praecipilata  mont, 
Um  obis  qoiolo  jonii,  ChrisUque  sub  annis 

Uodedes  eenlora,  quatuor  undecies. 

Bormondde  liataplana,  arcbidiaored'Elne 

{M4m.  de  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  III, 
p.  81.) 

III. 
1186.  —  Même  ville.  Au  cloître. 

jacet  hic  Jordanus  paslor  ovilis 
qoem  jovenum  plebs  plangit  et  ordo  senilis 
IMris  el  orbi»  honos  sed  nunc  doior  urbis  et  orbis 
Pio  qoo  Ma  flet  urbs,  cui  totus  condolet  orbis 
GnMina  lux  rapit  hune  assumpta  matre  |K>tentis 
■ifeplemdempiis  anois  de  mille  ducentis. 

G.  Jordan  est  appelé  iordani  et  Jordanis 
dans  le  Gallia  ehrxtiiana, 

IMim.  de  laSoc.archiol.  du  Midi,  ibid., 
p.  83.) 

IV. 
1209.  —  CloUre  d'Elne. 

AoDO  chrîsti  mccvuii,  Idus  aprilis  obiit  Guiilel- 

nos  de  Ortofano,  episcopus  Eliiensis,  in  cujus 

lempore  ecclesia  Elnensis  acquisivit  honorera 

deÂvalrino  et  Gastrum  sancti  Cipriani  et  pos- 

tesaiones  de  Podio.  Hic  opiinu.it  aiiioriiale  pri- 

vilegiorum  Regum  francie  quod  aliquis  homo 

fd  femina  ecclesie  Elnensis  non  lirmaret  direc- 

tam  (1)  in  civia  secnlari  pro  aliquo  facto. 

{Mém.  delà  Soc.  archiol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  198.) 

iPHi!âE,  en  Asie  Mineure,  ou  Turquie 
d'Asie. 

{Cardinal  Mai,  274,  6;  Anthologie  pala^ 
tine,  2.) 

ERPINGHAM,  comlé  de  Norl'olk,  en  Angle- 
terre. 

Epitaphe  dans  rancienne  église. 
Hic  jacet  Dominus  Johannes  de  Erpingliam  mi- 
les quondam  dominus  istius  ville  qui  obiit  primo 
die  mensis  Augusti  aiino  D^i  m.  ccclxx  cnjus 
anime  propitietur  Deus.  Amen. 

{Sep.  mon.  of  the  Great-Britain,  1, 126.) 

(1)  Firmare  direclum,  juranicnluni  caiumniae 
Hoatare,  affirmare  sein  ca  causa  directum  seu  us 
lobere  (Du  Canoë). 


EVR  i7a 

EVOUA,  en  Portugal. 
Joannes  III.  Lusitan.  Indiar.  ci  in  Africa  rex 
celebrem.  aqwr.  argentex.  Ductum.  A.  Q. 
Seriorio.  an.  lxxv.  ante.  D.  Christum.  natum. 
extruclnm.  Barbarie,  et.  antiquitate.  funda 
tus.  demolitum.  nova,  forma,  libéral!,  impen- 
sa, majori.  aqnanim.  copia,  adjecta.  xvii.  nijl. 
Pass.  ductui.  Verus.  P.  P.  in.  urben.  reduxit. 
Ann.  solutis  (sabuis).  moxxii. 

Traduction . 

Jean  III,  roi  de  Portugal  et  des  Indes,  et  roi  en 
Afrique,  ce  célèbre  aqueduc  d^eau,  construit  par 
Q.  Scrtorius  75  ans  avant  la  naissance  de  J.-C. 
détruit  entièrement  par  les  barbares  et  sa  propre 
antiquité  a  été  relevé  ^us  une  nouvelle  forme 
en  accroissant  le  volume  de  ses  eaux  et  le  pro- 
longeant de  17,000  pas  jusqu'à  la  ville.  L*an  du 

salut  15i2. 

(McBPHT,  Yoy.  en  Portugal^  pi.  xu,  Qt 
p.  343.) 

EVREUX,  chef-lieu  du  déparlement  de 
TEure,  en  France. 

Vers  1245.  --A  la  cathédrale. 

Sur  la  châsse  d^argent  de  saint  Taurin 

Abbas  Gilebertus  fecit  me  fieri. 
Quadam  nocie  dum  in  lecto  suo  sancta 
Anticia  fessa  quiesceret,  vidit  sibi  aataro 
Angelum  uterum  suum  virga  tangentem 
Et  paululum  post  precedere  virgam  ad 
Instar  lilii  cujus  flores  nimium  dabant 
Odorem.  Nato  infante,  Bapiizavit  eum 
Sanctiis  Clemenspapa,  quem  sanctus 
Dyonisius  de  sacris  foniibus  suscepit 
Beatus  Dyonisius  ûliolum  suum. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  202.) 

EVRY-EN-BRIE,  ou  Evrt-les-Chateaux. 

Cette  paroisse  est  à  sept  lieues  de  Paris,  une 
lieue  par  delà  Brie-Comle-Robert,  sur  la 
route  qui,  au  sortir  de  cette  petite  ville, 
conduit  à  Melun.  L'église  est  sous  le  titre  de 
saint  Germain,  évèque  de  Paris.  Dans  le 
chœur  est  inhumé  le  cœur. de  René  de  Villes 
quier,  ancien  seigneur  d'Evry,  lieutenant- 
général  ,  gouverneur  de  riie-dc-Franco , 
comte  de  Clairvaux  et  baron  d*Aubigny,  dé- 
cédé en  1590.  Au  même  endroit,  sont  les  en- 
trailles de  Jacques  d'Aumont,  qui  avait 
épousé  Charlotte^atherine  de  Yillequier,  sa 
fille  unique,  lequel  mourut  en  1614,  et  deux 
de  leurs  enfants  morts  en  bas-Age. 

EVRYSUR-SEINE,  anciennement  Aivhy, 
village  situé  au-dessous  de  Corbeil,  à  une 
demi-lieue  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine, 
ainsi  nommé  pour  le  distinguer  d'Ëvry-en- 
Biie.  Ûéglise  est  sous  Tinvocation  de  saint 
Pierre.  On  y  voit  la  sépulture  de  Jean  Bachot, 
natif  de  Sens,  curé  de  Mormani  en  Brie,  au- 
teur de  poésies  françaises  et  latines,  impri- 
mées en  1651,  chez  Denis  Thierry,  sous  le 
titre  de  Nocles  Mormantinœ,  gros  tn  4%  et  dé- 


471  FÂL 

(liées  à  M.  Claude  Le  Bouthillier.  Il  s'était 
exercé  à  faire  son  épitaphe  en  dix  distiques, 
que  I  on  voit  en  lettres  d*or  auprès  de  sa  sé- 
pulture. En  voici  les  deux  premiers  tirés  de 
son  livre  .     . 

Procubuit  capulo  Janus  Bachotius  îsto  ; 

Jam  vennis,  nuper  nomine  diclus  homo. 
Ac  veluli  multis  in  eo  dormlvll  ab  annis 

Condidit  hxc  pariter  sanus,  et  anle  diem. 

(HuBTAUT  et  Magny,  Dict.  de  Paris  et  de$ 
environs,) 

EXËTER,  en  Angleterre. 

Epitaphe  de  Broumscomb^  évéque  d'Exeter^ 

mort  en  1280. 


DICTIONNAIRE  FER  m 

Olim  sincenis  paler  [OMNI  DIGNUS]  Amor  [e  ru- 

MVS  WàLTERVS  MàGNO  IACST]  hîc  [l^  BONORI  U\U\ 
biC  Plvra  DIGNISSIMA  LAVDE  STATVTA,  QCiB  TAUQTa 
JVRA  SERVANT  HIC  OMNIA  TVTA.  A!qiie  HOC  ÇPUJWIII 
QVOD  [GlASNEY  PLEBS  CONDIDIT  ECRECIVH  FROVOtt  dtti 
SIBl  SOMPNIS].  VOCAT  OMNIS. 

Qiiot  ioca  conslruxit  ?  PietatU  quoi  bona  fecit, 
Quara  sanciaro  duxii  vitam,  vox  dicere  qiiae  sit! 
Laudibus  immensis  jubilât  gens  Exoniensîs, 
Et  Chorus  et  lurbae  quod  notus  in  bac  fait  orbe. 
Plus  si  scire  velis,  festum  stalait  Gabrieiis. 
Gaudeat  in  celis  igîuir  pater  iiie  lldelis. 


(Les  BOIS  enire  crocbels  ont  été  suppléés  par  Izaicke  et 

Lelaod.) 


[Sepwral  mon.  of  ihe  threai-BrtUm. 

1.61) 


F 


FABAS,  ou  Favars,  au  diocèse  de  Saint- 
Bertrand  de  Cominge,  en  France. 

Ancien  monastère  de  religieuses  nommé  Lumen 

Dei.  —  1309. 

Anno  Domini  mccc.ix.  n  kalendas  novembris, 
obiit  inclytae  recordatîonis  et  illustris  vlri  Do- 
mini comitis  Convenarum  filia  Domina  Rubea 
de  Gonvenis,  Dei  gratia,  qnondam  istius  mona- 
«terii  abbatissa ,  eu)us  animaro  Domiuus  cdlo- 
care  dignetur  in  cœlesti  palatio. 

{Mém.  de  la  Soc,  arehéol.  du  Midi.  t.  III, 
p.  255.) 
FALARI,  dans  le  Picenum,  Etats  ponti^ 
ficaux. 

Sur  une  colonne. 

Devant. 

n.D.  NN. 

Flavio.  Yalereo 

Consiantio  et 

Galerie  Maxime-  {sic) 

ino  invictiset 

clementissimb 

Augg.  et  D.D.  NN. 

.  •  Flavio  .  •  rio 


Derrière. 

Cohservatori 

pacis  et  conservatori 

inperi  romani  D.  N. 

Consiantio  maxinio 

viciori  ac  triunpa- 

lori  semper  Aug. 

[Cardinal  Maï,252,  1  ;  Catalan.,  Deorifj 
Firm.  civ.,  p.  92.) 

FALLERONI,  dans  la  Marche  d'Ancône,  ou 
Picenum  (Etals  pontificaux). 

D.  D.  N.  N.  Constantino  maximo 

et  Liciniano  Licinio  augg. 

et  Flavio  Crispo  ei  Liciniano  Licinio 

cl  FL.  CL.  Constantino  Cacsaribiis 

B.  R.  P.  iN. 

[Cardinal  Maï,  p.  241.) 


FANO,  dans  les  Etats  de  TEglise. 

Sous  un  arc  de  triomphe  élevé  à  Auguste^  ë 
dédié  ensuite  à  Constantin. 

Divo  Auguste  pio  Constantino  patri  domtoonin 
curante  L.  Turcio  Secundo  Approniani  praef.  oii 

fil.  Asterio  V.  C 
corr.  Fbm.  et  Piceni. 

{Cardinal  Mai,  p.  250;  Donat.,  p.  219,7; 
Gruter,  p.  165,  2.) 

FERRARE,  dans  les  Etats  de  TEglise. 

L 

Inscription  en  Italien  de  Van  1135 

Nel    mille    cento    trenta    clnquenato 
Fo   questo    lempio    a    Zozxî    ooDsacrtio 
Fo    Nicolao    scoltore    e    Glielmo    fo    Foion 

C'est  la  plus  ancienne  inscription  connue 
en  langue  italienne. 

II. 

Monastère    de    Sainte  -  Anne  ,    aujourfhm 

Athénée. 

D.D.  N.N.  impp. 

Flavio  Valent  et 

FI.  Gratiano  Caess. 

Victor,  ac  Iri- 

itiDp.  semp.  augg. 

{Cardinal  Maï,  268,  3;  Zachar.,  Eût 
litter.,  p.  162;  Mur.,  264,  9.^ 

III. 

Eglise  de  Sainte-Anne. 

DD.  NN.  Inimp. 

et  Caesarum 

Fi.  Val.  Consiantio 

et  Constantino 

feilclss.  ac  triumpb. 

Vie. 

P.  R. 

{Cardinal  Maï,  p.  280;  M^rat.,  p.  S58f 
3.) 


479 


FLO 


DElHGRAPUiE. 


FLO 


i74 


IV. 
Dami  la  grande  église. 
eeelesiâ  ta  Dei  bonorem  ei  apostoli  sai  Bar  • 
fait  consecnU  per  me  epîscopuni  Via- 
I,  pneieiite  domino  Hugone  el  Adelberto 
pMMiiio»  aaao  Domini  dcgclxiui.  Idibus  aprilis. 

{Cardinal  Mai,  16%,  2;  Ughblu,  t.  U, 
p.  589.) 


V. 

Sur  la  place  de  Viglise  cathédrale. 

Ancienoe  dalle  de  marbre. 

De  donis  Dci  el  bcê  Marie  et  sîEi  Stefaoi 

temporibus  Georgi  urbis  episcopi  buiic  pergum 

fecit  P.  ind.  sec. 

(Cardinal  Mai,  p.  182;  Muratobi,  Antiq. 
UaU,  t.  V,  p.  357.) 


F 


ffBSOLE,  en  Toscane. 

hkiala  ville^  iur  le  fronton  iTime  vieille 
àimdu  monastère  des  sainis  Barthélémy  el 

Omnia  que- 
comq.  oranies 
pelitis,  crédi- 
te quia  acci- 
pielis  et  eTCoi- 

ent  Yobis.  •' '  * 

Cum  sUbitis 

ad  orandum, 

remittite  si 

quid  babe- 

tîs  advenus 
aliquem. 

[Cardinal  VLki  y  23,62.) 

PLEDRY-SUR-LOIRE.  Yoy.  Saint-Benoit- 

m-LoiRE. 
FLORENCE,  capitale  du  grand  duché  do 

Toaeaae. 

1. 

Ami  le  vestibule  de  la  sacristie  de  réalise  de 
tAmunxiale^  avec  des  reliques  de  saint 
Cyriee. 

Aur.  Siriciiâs 

qui  bi  (xit)  an.  \xvnu. 

isp.  cjus  in  P. 

{Cardinal  Haï,  p.  366.) 

II. 

%(ife  de  Saint-Jacques  ^  pris   de  VAmo. 

Aitierae  coionaede  marbre  «oieurdliui  déirutte. 

Ad  honorem  Deî 
banc  columnam 
fecemnt  negotia- 
tores  rotundam 
qui  résident  in 
porta  rcginc  que 
dicta  est  sancte 
Marie. 

(Cardinal  Mai,  p.  193;   Goai,  t.   III, 
p.  367.^ 


III. 


Sur  une  antique  lanterne  trouvée  à  Rome  au 

*  mont  CaliuSf  pris  de  V église  Sainl-E tienne^ 

et  provenant  probablement  des  catacombes. 

Dominus  legem 

dat  Valerio  Severo 

Eutropi  vivas 

(Cardinal  Mai,  p.  20%;  Mamachi,  t.  III, 
p.  99;  Bellor.,  Lucern.,  p.  31.) 

IV. 

Eglise  du  couvent  de  Saint e-Thérise. 
^mmuni  filio  dulcissimo  bene  merenli 
qui  vixit  an.  xxxv.  menses  ix.  dies  xxvi. 
Félicitas  mater  in  pace. 

(Cardinal  Mai.  371,  7.) 

V. 

Chapelle  de  la  famille  Aringhi. 

Sur  des  reliques  venaot  de  Rome. 
Vitalissimo  bene  merenli 
im.  ($ie)  P.  qui  vixit  ann.  xxv.  pr.  non.  jan. 

(Cardinal  Mm  9  411,  7;  Muratori 
1959,5.) 

VI. 

Au  musée  Médicis. 
Sar  une  eolooue  apportée  d'Afrique. 

Gonstantinus  maximus 
.    •    .    semperaug. 

Gaudius  Gonstantinus 
Maximus  Caes 

•      .      .      HC.  XXXII. 

(Cardinal  Mai,  p.  333.) 

VII. 

Musée  Médicis. 
Inscription  trouvée  dans  le  cfanetière  de  Calliste  k  Rome. 

Dignae  bene- 
mcrenti  eon- 


» 


DT.PIGRAPIHË. 


FON 


47S 


o^tte  qualité  la  fondation 

•^i-oiix,  jusqu'en  791,  date 

niHs  dont  il  souscrivit 

s  :  Ego  Arruso  Tolo- 

'■rmavi. 

)/.  c/a  3/W/,  t.  IV, 

Labour ,    au 


fiée  par 


jiia 

cji  Clirislus  in  agno, 
.ibio  datus  lioslia  Iclo, 
cida  sancUis  pcrfundil  hiaiitcm 
la  geiiilor  de  iiubccoronal. 
ba  quasi  iuJex  rupe  superslat, 
jeudis  discors  agiiis  geiius  lioedi 
lium  :  laevos  averti lur  lioedos 
ilos  dextra  compleclilur  agnos  (I). 

II. 

Des  reliques. 

ensis  altaribus  ossa  piorum 
poreo  niarmore  crusla  legii. 
dîcas  praesental  gralia  vires 
parvo  pulvere  pignoribus. 
idreas,  et  magno  nouiine  Lucas 
îUustris  sanguine  Nazarius. 
»  Deus  Ambrosio  post  longa  révélât 
rotat'ium  cum  pare  Gcrvasio. 
I  pKiin  compleclilur  arcula  roeium, 
LÎgiio  nomina  lanla  stnu. 

U  Miï,  p.  90;  S.  Paulin,  p.  207  ; 
fDiNi,  Hist.  Nol.,  t.  II,  p.  V*8.) 

EBLEAU,  dépàrteuicrit  do  Seine 
I  France. 

iYe  point  Qu'il  soit  fait  mention 
»leau  avant  le  règne  de  Louis  VII, 
On  voit,  par  une  charte  de  ce 
»t  de  Tan  1169,  qu'il  y  fit  bâtir 
)  en  l'honneur  de  fa  Vierge  et  de 
in,  et  qu'il  y  fonda  un  chapelain 
i.  Ces  raisons  ont  lait  regarder 
ne  comme  le  fondateur  du  cliâ- 
ainebleau.  Philippe-Auguste,  son 
mémo  goût  pour  cette  maison 
il  passait  une  bonne  partie  de 
al  Louis  s'y  plaisait  aussi  beau- 
3Dda  un  couvent  de  religieux,  de 
on  des  captifs,  sous  le  titre  de  la 
té.  Philippe  le  Bel,  Jean,  Char- 
ifies  VU  eurent  pour  ce  cbâieau 
ttacbement  que  leurs  prédéces- 

»,  éd.  Veron.,  t736.  cp.  xxxn.  p.  i06. 


scurs.  Mais  F^inçois  I"  les  surpassa  tous.; 
car  non-seulement  il  fît  réparer  les  anciens 
bâtiments;  mais  connue  il  en  fit  construire 
(I  '  nouveaux,  el  comme  il  aimait  et  protégeait 
les  sciences  et  les  arts,  il  fit  venir  des  pays 
é!rnngers  les  plus  excellents  artistes,  qui,  en 
Cinbeliissant  le  chûtcau  de  Fontainebleau, 
ramenèrent  en  France  le  bon  goût  pour  Tar- 
cliilerture  et  pour  la  peinture.  Le  Primatice 
eut  l'intendance  de  tous  les  ouvraj^es  qu'on 
y  fit,  el  ce  fut  sur  ses  dessins  qu'ils  furent 
exécutés. 

François  I*%  afin  d'aller  de  plein-pied  de 
son  appartement  entendre  la  messe,  fit  cons- 
truire une  clia|)elle  au-dessus  de  l'ancienne, 
et  dès  lors  on  commença  à  les  distinguer  par 
les  noms  de  chapelle  batse  et  de  chapelle  haute  : 
Ton  a  depuis  nommé  cette  dernière  la  char- 
pelle  du  roi. 

Cette  chapelle  haute  a  neuf  toises  de  long, 
quatre  de  large  et  six  de  hauteur.  Sa  forme 
est  ovale,  et  son  architecture  est  décorée  ili}S 
ordres  dorique  et  composite.  Sa  voûte  eu 
be.  ceau  et  son  dôme  sont  admirés  des  con- 
naisseurs. Elle  fut  entièrement  finie  en  loVa. 
Sur  la  porte  est  un  balcon  soutenu  par  deux 
colonnes  de  marbre  gris  tacheté  et  d'ordre 
ionique  :  ce  fut  Henri  II  qui  le  lit  faire,  c(! 
qu'on  connaît  par  divers  croissants,  et  plus 
positivement  encore  par  cette  inscription  en 
lettres  d'or  : 

Uenricus  Secundus,  Dei  ^raiîa,  Fraiicoruni  Rex 

Ghrisfijuissimus. 

Le  roi  Henri  IV  fit,  en  160S,  peindre  et 
dorer  les  parois  do  cette  chapelle,  et  orner  ia 
voûte  de  tôtes  de  chérubins,  de  rosaces, 
fleurons,  dauphins,  chilfres  du  roi  et  de  la 
reine,  e:i  or,  etc.  Dans  les  entre-colonnes, 
sont  six  tableaux  de  onze  pieds  de  haut,  sur 
huit  de  large,  peints  par  Ambroise  Dubois^ 
par  Jean  Dubois^  son  fils,  et  Jean  de  Ilocy.  Ils 
ont  élé  mis  en  place  l'an  1608.  Au-dessus  de 
la  porte  de  cette  chapelle  sont  ces  trois  vers 
latins,  écrits  en  lettres  d'or,  et  à  la  louange 
de  Henri  le  Grand. 

Imperio,  nalisque  potens,  et  conjuge  fe!i.\\ 
Alla  pace^tacjam  décorai  Rex  inclitus  œdcm^ 
jElernam  ut  pietas  augiuta  resptetuicai  aula. 
Uiclie  eu  biens,  en  eufauis,  en  royaume  el  eu  femme». 
Au  milieu  de  la  paix,  ce  monarque  indompté 
Décore  ce  lieu  saint,  dans  Tardeur  qui  Tenflamme, 
Pour  faire,  dans  sa  cour,  régner  la  piclé. 

La  chambre  de  saint  Louis  et  le  pavillon 
dans  lequel  elle  est,  avaient  élé  LxUis  por 
saint  Louis,  dont  ils  ont  retenu  le  nom,, 
quoique  François  I"  les  ait  fait  rebâtir. 

C'est  dans  c(  tte  chambre  que  le  roi  man- 
geait à  son  grand  couvert.  Elle  est  ornée  d'un 
riche  plafond  et  d'un  beau  lambris,  comme 
aussi  de  peintures  de  différents  peintres.  Ou 
y  voit  Louis  XIII  couronné  de  lauriers,  et 
sur  les  tableaux  qui  sont  autour,  les  Aven- 
tures d'Ulysse,  de  Nicolo  ;  et  l'histoire  de 
l'enlèvement  d'Hélène. 

La  galerie  de  la  Reine  doit  à  Henri  le 
Grand  sa  richesse  et  ses  ornements  ;  ce  qui 


475  FLO 

pari  Mercuiiâe 
quae  vixU  an- 
nis  P.  M.  XL  bine 
aliqua  querel- 
la. Dep.  Dxvii.  kal. 
nob.  héros  fecii 
8ibi  et  conipari  sue 

{Cardinal  Mai,  W2,  2;  Fabretti,  p.  551, 
STT;  FtEETWOOD,  p.  4V6;  Boll.,  t.  V. 
maii,  die  xky,  p.  12.) 

VIII. 
Julise  Leae  bonce  feminae  quae 
▼ixit  aonis  plus  minus  xxxiii. 
Et  fecil  cum  marilo  suo  an.  xiiii 
Jul.  Seplimo  cum  paci  et  idoiieae  sirop. 

{Cardinal  Maï,  436,  6.) 

IX. 

Chapelle  du  sénateur  Ginorio,  avec  les  reli- 

Îues  de  sainte   Venerosa  du   cimetière  de 
^riscilla. 

Benerosa  in  pace 

qu£  vixit  an.  xxxv. 

D.    II. 

{Cardinal  ]Aki,k22, 2.) 

X. 

A  la  cathédrale f  au  Duomo. 
Epitipbe  du  Giotlo  par  PoIiUeo. 
Ille  ego  sum,  per  quem  pictura  extiucia  revixit. 

Cui  quam  recta  roanus,  tam  fuit  et  facilis. 
Naturae  deerat  nostrx  quod  defuit  artl 

Plus  licuit  DuUi  pingere,  nec  melius. 
Mirads  tamen  egregiam  sacro  aère  sonanlem 

da^  quoque  de  modulo  crevit  ad  aslra  meo. 
Denique  su  m  Jotlus  :  quid  opus  fuit  illa  referre. 

Hoc  nomen  longi  carminis  instar  eral. 

XI. 

Lieu  incertain. 
Tombeau  de  Hugues,  duc  de  Toscane. 

Baromus,  Anna/.,  mmée  tOli,  n.  2. 
*^luctual  in  terri — S  qui  seinper  .viuere  quaeriT. 

C^    Luminis  et  suhiU  non  manet  ille  grad V. 

WEn  ego  diues  Vgo  dVx  fulsi  nomine  claru S. 

po    Rexi  iura  pi E  tegmine  carnis  in  bo C. 

HEl  doeui  mile M  prauum  sub  fasce  coeg 1. 

K    Me  raptor  furl — A  pavil  amare  mal A. 

^Afrum  me  coluil  reGnum,  et  qui  rexcrul  illu — D. 

SX'    Roma  mihi  parnli,  vt  paler  banc  domu 1. 

•-•Iste  tamen  tumuluS  meclaudiimarmorcparuuS. 
H    Tusca  manus  pIoreT  mortis  honore  sub  bo— -G. 

"^Yt  me  pœnae  ardoR  non  vrai  Lecior  ailor ^A. 

te    Mundo  corde  DeVui,  qui  l>ona  cuncla  régi — T. 

More  benigno. 

Les  lettres  capitales  réuDies  donnent  ces 
trois  vers  adoniens  : 


DlGTIOiNNAlRE 


FCM  IN 

Flere  maritum 
Siue  magistrum 
Tuscia  discaU 
(Labbe,  Thés.  EpUaph.^  p.  UL) 
FOGGIA,  au  royaume  de  Naples. 

Epitaphe  de  Renaud  de  Duraxzo^ 

é 

Dans  la  grande  église  de  Foggla. 

Hic  iaccl  insiguis  populo  deflelus  ab  oauii 
Rainaldus  palri»  flosque  decusqiie  saae, 

Quem  lulil  ingenti  Dyrrachia  laude  nitentem 
Magnorum  Regum  slemmate  clara  donius. 

flunc  pater  infclix  îuuenili  aelate  perempiuni 
Yidil,  et  extinctum  sic  dolet  esse  genos. 

I  nunc  et  mundi  rébus  spem  pone  secandU  : 
Sors  humana  mala  est,  qua  bona  tanta  cadouL  i 
Franciscus  Dyrrachius  filio  dulcissimo  qui  ^Mt 
annos  25  obijt  die  primo  Septewbris'1491  |i^. 
mens  posuii. 

(Labbe,  Thés,  epit.^  p.  ttL] 

FOIGNY,  au  diocèse  de  Laon,  en  FcaocÉi 
département  de  FAisne. 

Epitaphe  de  Barthélémy  de  Vir ,  évéqui  é 
Laon^  fondateur  de  ta  cathédrale  de  edft 
ville,  mort  simple  moine  à  Vabbaye  de  Fei- 
gnyy  où  il  s'était  retiré 

Qui  jacel  praesul  Marianam  condldlt  »dcm 
Lauduni,  pariicrque  domos  antistitis  ustas 
Templa  deccm  instruxit.  Bénédicte  contulit  ODini, 
Bernardo  quatuor,  Norberlo  qainque  piavit. 
Dat  dladema  geuus,  Lauduni  ecclesla  mitram, 
Funera  Fusniacus,  hiuream  et  astra  Deia. 

Traduction. 

Gelui  qui  repose'ici,  pieux  prélat,  bâtit  le  aalat 
édifice  de  Laon  dédie  à  Marie,  releva  les  maisoM 
incendiées  de  Tévéque.  Il  construisit  dix  autres 
églises,  Tune  aux  enfants  de  Benoit,  quatre  que 
reçut  Bernard,  cinq  consacrées  pour  Noiliert 
Une  noble  naissance  lui  donna  sa  couronne  il- 
lustre, réglise  de  Laon  la  mitre,  Foigny  h  sé- 
pulture, Dieu  les  palmes  et  le  ciel. 

Une  copie  sur  marbre  de  la  dalle  tumulaire 
de  Tévéque  Barthélémy  a  été  donnée  è  la 
cathédrale  de  Laon,  en  18&3,  par  M.  le  comte 
de  Hérode. 

{Bulletin  monum.  de  M.  de  Cauiioht, 
t.  X,  184^,  p.  604.) 

FOIX,  chef-lieu  du  département  de  TA- 
riége,  en  France. 

Inscription  de  791  environ^  à  la  bibliothkpu 

du  collège. 

Hic.  reqniescit. 
Arricho.  épis. 
Bone.  merooriae. 
Rogo.  NN.  ne  in  quietis. 

Les  deux  NN.  indiquent  sans  doute  les 
patrons  d'Arricho.  Cité  parCatel  sous  le  nom 
d'Arruso,  Arricho,  Arrichus,  Brieius  était 
évoque  de  Toulouse  au  moins  depuis  Tan 


ton 


DT.PIGIIAP1IIE. 


FON 


47S 


ail  signa  e»  cette  qualité  la  fondation 
a?e  de  Charroux,  jusqu*en  791,  date 
Hicile  de  Narl)onne,  dont  il  souscrivit 
êtes  en  ces  termes  :  Ego  Arruso  Toh- 
êtdiê  epi$€opu$  conprmavi. 
Mém.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midi,  t.  IV, 
p.  267.) 

NDI9  diins    la  terre  de   Labour,  au 
une  de  Naples. 

1. 

iMcrtVf  datif  la  basilique  fondée  par 
saint  Paulin. 

Dm  peintures  qai  la  déconleot. 

ram  labor  et  inerces  sibi  rite  cohacrenl, 
en»  pretiumque  cruels  sublime  corona. 
Wi  nobis  princcps  crucis  atquc  corona 
Ipriferi  caelesie  nemus  paradisi, 

saoguioea  nî?eo  siat  Clirislus  iii  agno« 
innocua  îniusio  daius  hosiia  lelo, 
piacida  sanctus  pcrfundit  biantcm 
m  el  mtila  genitor  de  nubccoronal. 
I  praecdsa  quasi  iuJex  rupe  superslat, 
■inae  pecudis  discors  agiiis  geiius  boedi 
BStant  solium  :  laevos  averliiur  hoedos 
Velemeritos  dexira  compleciiiur  agnos  (I). 

II. 

Des  reliques. 

asiib  aecensis  altaribus  ossa  piorum 
Ittda  purpureo  niarraore  crusta  tcgii. 
cxapottoUcas  praesental  gratia  vires 
bgnis  In  parvo  pulvere  pignoribus. 
paler  Andréas,  et  magno  nomine  Lucas 
Earlyr  et  iliustris  sanguine  Nazarius. 
(•que  suo  Deus  Anibrosio  post  longa  révélât 
iaecula  Protafîum  cum  pare  Gcrvasio. 
aiaul  ona  pK-oi  compleciiiur  arcula  roeinm, 
it  capit  exiguo  noinina  lanla  sinu. 

[Cardinal  Miï,  p.  90;  S.  Paulin,  p,  207; 
Remondini,  tiist,  Nol.,  t.  II,  p.  1^8.) 

INTAINËBLEAU,  département  do  Seine 
arne,  en  France. 

I  ne  trouve  point  au'il  soit  fait  mention 
mtainebleau  avant  le  règne  de  Louis  VU, 
î  Jeune.  On  voit,  par  une  charte  do  ce 
'Sf  qui  est  de  l*an  1169,  qu'il  y  fit  bâtir 
chapelle  en  l'honneur  de  la  Vierge  et  de 
Saturnin,  el  qu'il  y  fonda  un  chapelain 
rpétuilé.  Ces  raisons  ont  lait  regarder 
s  le  Jeune  comme  le  fondateur  du  cliâ- 
de  Fontainebleau.  Philippe-Auguste, son 
eut  le  même  goût  pour  cette  maison 
le,  où  il  passait  une  bonne  partie  de 
lée.  Saint  Louis  s'y  plaisait  aussi  beau- 
I.  Il  y  fonda  un  couvent  de  religieux  de 
idemplion  des  captifs,  sous  le  titre  de  la 
te-Tnnité.  Philippe  le  Bel,  Jean,  Char- 
^  et  Charles  VII  eurent  pour  ce  cbûieau 
lème  attachement  que  leurs  prédéces- 

S.  Pauu?i,  éd.  Veron.,  t736.  cp.  xxxii.  p.  i06. 


seurs.  Mais  François  1"  les  surpassa  tous.; 
cor  non-seulement  il  fit  réparer  les  anciens 
bâtiments;  mais  comme  il  en  fit  construire 
d*  nouveaux,  et  comme  il  aimait  et  protégeait 
les  sciences  et  les  arts,  il  fit  venir  des  pays 
élrangers  les  plus  excellents  artistes,  «lui,  en 
cadiellissant  le  château  de  Fontainebleau, 
ramenèrent  en  France  le  bon  goût  pour  Tar- 
chitecturo  et  pour  la  peinture.  Le  Primatice 
eut  l'intendance  de  tous  les  ouvrat;es  qu'on 
y  fit,  el  ce  fut  sur  ses  dessins  qu'ils  furent 
exécutés. 

François  I'%  afin  d'aller  de  plein-pied  de 
son  appartement  entendre  la  messe,  fit  cons- 
truire une  chapelle  au-dessus  de  rancienne, 
et  dès  lors  on  commença  à  les  distinguer  par 
les  noms  de  chapelle  basse  et  de  chapelle  haute  : 
l'on  a  depuis  nommé  cette  dernière  la  chor- 
pelle  du  roi. 

Cette  chapelle  haute  di  neuf  toises  de  long, 
quatre  de  large  et  six  de  hauteur.  Sa  forme 
est  ovale,  et  son  architecture  est  décorée  des 
ordres  dorique  el  composite.  Sa  voûte  eu 
be.ceau  et  son  dôme  sont  admirés  des  con- 
naisseurs. Elle  fut  entièrement  finie  en  15'kS. 
Sur  la  porte  est  un  balcon  soutenu  par  deux 
colonnes  de  marbre  gris  tacheté  et  d'ordre 
ionique  :  ce  fut  Henri  II  qui  le  fit  faire,  ce 
qu'on  connaît  par  divers  croissants,  el  plus 

Î)Ositivemeut  encore  par  cette  inscription  en 
ellres  d'or  : 

Ucnrîcus  Secundus,  Dei  ^raiia,  Fraiicoruni  Rex 

Christijuissimus. 

Le  rot  Henri  IV  fit,  en  1608,  peindre  et 
dorer  les  parois  de  cette  chapelle,  et  orner  ia 
voûte  de  tôtes  de  chérubins,  de  rosaces, 
fleurons,  dauphins,  chiffres  du  roi  el  de  la 
reine,  en  or,  etc.  Dans  les  entre-colonnes, 
sont  six  tableaux  de  onze  pieds  de  haut,  sur 
huit  do  largf^,  peints  par  Ambroise  Dubois, 
par  Jean  Dubois,  son  fils,  et  Jean  de  llocy.  Ils 
ont  élé  mis  en  place  l'an  1608.  Au-dessus  de 
la  porte  de  celle  chapelle  sont  ces  trois  vers 
latins,  écrits  en  lettres  d'or,  el  à  la  louange 
de  Henri  le  Grand. 

Imperio,  nalisqae  polens^  et  conjuge  feliXy 
Alla  pace,tacram  décorât  Rex  inclitus  œdcm^ 
jEternam  ut  pietas  auguêta  resplendcai  aula. 
Uiclie  en  biens,  en  enfants,  en  royaume  el  en  femme». 
Au  milieu  de  la  paix,  ce  monarque  imîomplé 
Décore  ce  lieu  saint,  dans  Fardeur  qui  Fenflamme, 
Pour  faire,  dans  sa  cour,  régner  la  piclé. 

La  chambre  de  saint  Louis  el  le  pavillon 
dans  lequel  elle  est,  avaient  élé  IxUis  par 
saint  Louis,  dont  ils  ont  retenu  le  nom,. 
quoi(juc  François  I"  les  ait  fait  rebâtir. 

C'est  dans  c(  lie  chambre  que  le  roi  nian- 
geaità  son  grand  couvert.  Klle  est  ornée  d'un 
riche  plafond  et  d'un  beau  lambris,  comme 
aussi  de  peintures  de  différents  peintres.  On 
y  voit  Louis  Xlli  couronné  do  lauriers,  et 
sur  les  tableaux  qui  sont  autour,  les  Aven- 
tures d'Ulysse,  de  Nicolo  ;  et  l'histoire  de 
l'enlèvement  d*Hélène. 

La  galerie  de  la  Reine  doit  à  Henri  le 
Grand  sa  richesse  et  ses  ornements  ;  ce  qui 


i 


479 


FON 


DiCTlONNAIRE 


FOE 


Saratt  par  ces  lettres  H.  D.  B.  et  ces  autres, 
[.  D.  M.  accompagnées  des  armes  de  France 
et  de  Navarre,  éc^rtelées  de  celles  de  Médi- 
cis.  Sur  Tune  des  cheminées  est  le  portrait 
de  Henri  le  Grand,  sous  la  Qgure  du  dieu 
Mars,  assis  sur  un  trophée  d'armes.  Sur 
l'autre,  est  celui  de  Marie  de  Médicis,  parée 
de  ses  habits  royaux.  Ces  deux  tableaux 
sont  d*Ambroise  Dubois. 

La  galerie  des  Cerfs  a  pris  son  nom  de 
quarante- trois  tèles  de  cerfs  qu'on  y  voit. 
Elle  a  cent  pas  de  long,  et  est  embellie  de 
peintures  qui  représentent  toutes  les  mai- 
sons royales  de  France,  leurs  forêts,  et  le 
plan  de  leurs  environs,  avec  une  exactitude 
particulière.  On  y  voit  donc  Fontainebleau, 
Folembray,  Compiègne,  Villers-Cotterets, 
Blois,  Aroboise,  Chambordr  Saint-Germain- 
en-Laye,  le  Louvre,  Versailles,  etc.  Chacun 
de  ces  plans  est  séparé  de  l'antre  par  un 
grand  bois  de  cerf,  qu'on  a  mis  sur  un  mas- 
sacre de  plAtre. 

Ce  fut  vis-à-vis  du  tableau  de  Saint-Ger- 
main-en-Laye,  gue  fut  assassiné  le  marquis 
de  Monaldeschi ,  par  ordre  de  Christine, 
reine  de  Suède,  dont  il  était  grand  écuyer  et 
favori,  le  6  novembre  de  Tan   1657. 

La  galerie  des  Chevreuils  a  pris  son  nom 
de  vingt-quatre  têtes,  de  chevreuils,  et  c'est 
Henri  Te  Grand  qui  la  fit  construire  et  orner 
dans  le  même  temps  que  celle  des  Cerfs.  Ce 
prince  y  e>t  représenté  habillé  en  chasseur, 
et  accompagné  du  dauphin,  son  fils  et  de 
plusieurs  seigneurs. 

Saint  Louis  fit  bâtir  à  Fontainebleau  une 
église  ou  chapelle  en  l'honneur  de  la  Sainte- 
Trinité,  et  y  fonda  et  dota  un  couvent  de 
cet  ordre,  par  sa  charte  du  mois  de  juif- 
let  de  l'an  1259.  Cette  chapelle  avait  sou  en- 
trée sur  le  terrain  où  est  aujourd'hui  l'esca- 
lier du  Fer-à-cheval,  et  le  chevet  répondait 
à  l'endroit  où  est  à  présent  l'escalier  qui 
conduit  à  la  galerie  des  Réformés. 

Cette  chapelle  subsista  jusqu'en  1529 , 
que  François  r%  désirant  étendre  et  aug- 
menter les  bâtiments  de  ce  château,  la  fit 
abattre,  et  bâtir,  sous  le  même  nom  de  la 
Trinité,  celle  que  nous  voyons,  qui  est  si- 
tuée entre  la  cour  du  Chevâl-Blanc  et  le  jar- 
din de  la  Reine.  Sa  longueur  est  de  vingt 
toises,  5a  largeur  de  quatre,  et  sa  hauteur 
de  huit  sous  clef  de  voûte.  Dans  sa  largeur, 
ne  sont  point  comprises  les  seize  chapelles 
voûtées  qui  régnent  au  pourtour,  huit  de 
chaque  côté.  Cette  chapelle  n'eut  d'autre 
ornement  que  son  architecture,  jusqu'à  Henri 
le  Grand  et  à  son  fils  Louis  XIII,  qui  l'ont 
fait  embellir  successivement  de  peintures  et 
des  autres  ouvrages  singuliers  qui  s'y  voient. 
Le  pavé  est  à  compartiments  de  marbre  irès- 
rare,  de  différentes  couleurs.  La  voûte  et 
les  chapelles  brillent  par  l'or  de  leurs  orne- 
ments, et  le  maître  autel  est  encore  au-des- 
sus par  ses  colonnes,  par  ses  figures,  par 
ses  riches  ornements,  et  par  les  bronzes  de 
son  tabernacle,  qui  sont  de  Girardon,  et 
n'ont  été  faits  que  sous  Louis  XIV. 

Avon  est  un  village  à  un  quart  de  lieue 
ou  environ  de  Fontaineblimu,  et  dont  l'église 


est  sous  l'invocation  de  saint  Pier 
qu'en  1661,  cette  église  était  l'église 
siale  du  bourg  et  du  château  de  F 
bleau.  On  y  voit  un  monument  trèi 
à  autoriser  le  pyrrhonisme  bisloriqi 
Moe  tombe  de  pierre  de  six  pieds 
sur  trois  de  large,  sur  laquellis  on 
inscription  en  lettres  gothiques  : 

Ici  gist  le  kœur  de  notre  Sire  le  Roi  de  Fi 
de  Navarre ,  et  le  kœur  de  Madame  Je 
Reine  de  France  et  de  Navarre^  qui  trépê> 
de  grâce  m.c.cc.iv.  lendemain  de  la  i 
d'hiver^  mois  de  décembre.  Priez  pour  /y, 

Cette  inscription  est  diamétralem 
posée  à  une  autre  qu'on  va  rappoi 
afin  qu'étant  rapprochées,  le  lectear 
mieux  la  contrariété. 

Feue  Mndame  de  Chaulnes,  abb< 
plutôt  prieure  perpélut^ile  de  Poissv 
en  168*7  réparer  le  chœur  de  son  e^ 
trouva,  dans  un  petit  caveau,  une  ] 
d'urne  d'étain  posée  sur  des  barrer 
dans  laquelle  étaient  enveloppés  d'ui 
d'or  et  rouge,  deux  petits  plats  é 
avec  cette  inscription  sur  une  1^ 
plomb. 

Cy  deden  e$l  le  cueur  du  Roi  Philippe  fHi 
cette  Eglise,  qui  trépassa  à  Fontainebleau  i 
de  S.  André,  1514. 

A  laquelle  de  ces  deux  épitaphes 
ajouter  foi?  Les  fautes  qu'on  remarq 
la  première,  déterminent  en  faveur  ( 
de  Poissy.  Au  commencement  de . 
mière,  il  est  dit  que  le  kaur  du  roi  g 
la  tombe  où  elle  a  été  mise,  ainsi 
kœur  de  la  reine  Jeanne  ;  cependant 
reste,  il  n'y  est  parlé  que  de  la  rein< 
leurs  elle  fait  mourir  cette  princesse 
mois  de  décembre  1304,  au  lieu  qu'a 
morte  dès  le  2  avril  de  .celte  année. 
(HuBTAUT  et  Magnt,  Dict.  de  Pm 
ses  environs.) 

FONTEVRAULT,  déparlement  de 
et-Loire,  en  France. 

Epilaphe  de  Henri  11^  mort   en  118 
terré  à  Fontevrault. 

Rex  Henricus  eram  :  mihi  plurima  régna 

Mulilpliciquc  modo,  luxque  comesque 

Gui  salis  ad  volum  non  essenl  oronia  terr 

Climaia,  terra  modo  suflicit  octo  pedon 
Qui  legls  liaec  pensa  discrimina  mortis,  ei 

llumanae  spéculum  condilionis  halie  : 
Sufficit  bic  tumulus  oui  non  suffecerat  orl 

{Sépulcral  monuments  of  the  Grt 
tain,  tom.  I,  p.  30.) 

FORLl,  dans  les  Etats-Romains. 

I. 

Sur    une  colonne  au  lieu  dit    Acqu 
campagne  de  Forli. 

Devant. 

Libéra  tori 
orbis  romani. 


4M  FOS 

resUtuiori  liberiatis 

et  reipublicae, 

consenratori  iniliiuin 

et  provindalium 

domino  noslro 


▼ictori  et  triumpbatori 
semper  augusto. 

Derrière. 
Imp.  D.  N. 
FI.  Iulio  Conslanlio 
«  nobilissiino  Caes. 

(Cardinal  Mai.,  p.    258;  Muratobi,  p. 

868,1.)  ^ 

II. 

Rwine  pro  Régis  caesa  cenicc  supenii 
Hic  martir  recubo  Valerianus  ego. 

Romana  suis  clanim  me  fovet  in  aiuris 
Livia  com  sociis  octuaginta  lenet. 

Hoc  beati  Valerlani  martiris 

lu  eorpus,  qui  hic  praesens  habetur,  qui  pro 

Ckristi  iioniine  niullas  in  suo  corpore  sub- 

Himiit  passiones,  deniuin  aI>sciso  (1)  aiiimam 

Dco  reddidit. 

(Cardinal  Mai,  W9,  1;    Mlratori,  d. 
1953,  5;  BoLLAND.,  1. 1,  mai,  p.  &96.J 

Ul. 

Lieu  incertain. 

•    Blordo  Flavio  Forliviensi, 

Historico  celebri, 

■ritorum  Pontif.  Rom.  Sccreiario  fideitssimo , 

Blondi  Y.  Patri  benc  mer. 

unanimes  posuere 

\ixit   annis    l  x  x  i. 

Obiit  prîd.  Non.  Jun.  Anno  Sal.  Chrislianie 

■•  CCC.   LXIII. 

Pio  Pont.  Max.  stbi  natisqne 
favenle. 

(Gros,  Supplément  aux  inscriptions  de 
Bàle,  p.  318.) 

F0RLUIPOPOU,dans  les  Etats  de  TÉ- 

Abbaye  Saint-Raphaël. 

Claudio  Justiniano 
victori  ac  iriumplia- 
tori  semper  augiisio 
an  orbis  lerraruni 
boDO  R.  P.  N. 

{Cardinal    Mai,  273,    3;   Mur.,   page 
866,  6.) 
FOSSOMBRONE ,  dans  les  Etats  poiUifi- 
ux. 

ufeime  inscription  dans  le  palais  de  jus- 
tice. 


D*EP1GRAPHI£. 


Flaviis  (Valenlinia  )  no 
[I)  Sovs-entendn  capite. 


FRË  482 

Valen(ti)   (et)  Gratiano 

Piis  felicib.  ac  trîump- 

toribus  {$ic)  semper 

(Augg.  l)ono  rei)  pub. 

natis 

(Cardinal  Mai  267.  3;  Maff..  M.  F.,  p. 
106.  3,  4;  VerJlL,  p.  1,  364;  Panvin., 
Ann.  Ver,  226;  Mlr.  M)5.  3.  Camdbii, 
Britannia^  p.  57.) 

.  FRASCATI ,  ancien    Tusculum  ,  près  de 
Rome 

Au  couvent  des  Camaldules, 

Dans  une  des  chambres  ornées  par  le  cardinal  Pasio- 

oei(l). 

Bénédicte  XIV.  P.  0.  M. 

qvod  pncseniia  sva 

bvivs  loci  desiderivm  cvltvm  et  religionem 

avxerit 
Domiiiicvs  presb.  cnrd.  Passionevs 
H.  M.   P. 
anno  mdccxli.  vu.  id.  octob. 
(Galletti,  Inscript.  Bonon.j  p.  213.) 

FRAUENBOURG,  en  Pologne. 

Epitaphe  gravée  en  1581  sur  la  tombe  de  Co- 
pernic, par  les  soins  du  savant  Martin 
Kromer^  évéque  de  Warmie. 

Copernic  était  mort  en  1813. 

D.  0.  M. 

R.  D.  Nicolao  Copemico ,  Thorunensi 

artium  et  medecinx  doctori, 

canonico  Warmiensi, 

prsestanti  astrologo  et  cjus  disciplinae 

inslauralori, 

Marliniis  Cromerus,  cpiscopus  Warmiensis, 

honoris  cl  ad  posterilateiu  memoria: 

causa  posuil 

anno  Cbrisli  mdlxxxi 

FRÉJUS  (Forum  Itvii),  département   du 
Var,  en  France. 

Ancienne  inscription  sur  rautel,  dans  Véglise 

de  Saint 'Martin. 

xima  dona  Xpl.  ad  clarit.  subeimi. 

concessa  pemmoni  ubique  diruto 

formarentur  templa.  Nlim  etinter  reliquas 

«oiarium  beati  Jobannis  omabit  pendola 

-[-  Ex  auro  pulchro  a'tare 
DiUbit  mormoris  colore  Ralechis  HidebohohrU. 

(Cardinal  Mai,  p.  77.) 

Voyez ,  au   sujet  de    cette  inscription , 

Îu'on  a  aussi  attribuée   h    Imola,  l'ancien 
orum  Cornelii  Cxscixm^ Barbar.  leg.^  1. 111, 
et  MuRATORi,  p.  1923. 
On  lira  avec  intérêt  la  notice  suivante  sur 

(1)  In  Camaldulensi  heremo.  In  fronle  unius  ex 
cellulis  Genio  nobili,  lilerario,  pio,  doctissimi  prin 
clpifi,  bonarumquc  arlium  patroni  conscrvator»  In- 
clyll  Dominici  Passionei,  S.  R.  E.  cardinalis  •^lio- 
thecarii  splendide,  exquisiteqne  eiomatis. 


i85 


FR£ 


DICTIONNAIRE 


FRE 


Fréjus,  communiquée  au  comité  des  arts  par 
M.  Roslan,  corresrondant,  à  Saint-Maxi- 
min  (1). 

Les  Romains  avaient  un  admirable  ins- 
tinct pour  choisir  la  situation  de  leurs 
villes  :  celle  de  Fréjus  est  vraiment  magni- 
fique. Sur  une  légère  éminence  qui  domine 
la  mer,  "et  d'oîi  Ton  découvre  un  horizon 
vaste  et  grandiose,  au  sein  de  riches  et  fer- 
tiles plaines  bordées  h  Tentour  fiar  une  cein- 
ture de  btîlles  monlïgnes,  sY-talenl  au  soleil 
de  Provenctî  les  splendides  ruines  de  Fréjus, 
Forum  Julii^  b  cité  de  Jules  César, 

Au  milieu  de  ces  ruines,  la  ville  moderne, 
fort  peu  importante,  semble  se  draper  dans 
les  lambeaux  de  son  antique  majesté,  et  ces 
glorieux  débris  de  la  cité  romaine  étonnent 
par  leur  ensemble  et  leur  gramleur.  On  suit 
encore  les  traces  de  son  enceinte  mulilée, 
et  on  peut  parfaitement  connaître  tout  le  pé- 
rimètre de  la  ville  ancienne,  qui  renferme 
dans  sen  sein  des  chamns  cultivés  et  des 
vergers,  d'où  Ion  voit  s'élever  de  nobles  et 
curieux  fragments  d'architecture. 

Fréjus  existait  avant  la  conquête  romaine. 
Selon  d'anciens  historiens,  il  paraît  que  cette 
ville  fut  fondée  \yàv  une  colonie  Celto-Ly- 
gienne;  selon  d'autres,  }>ar  les  Phocéens 
établis  à  Marseille.  Mais  ,  quoi  qu'il  en 
soit,  c'est  aux  Romains  qu'elle  doit  son  plus 
grand  éclat;  car  Iules  César,  comprenant 
l'importance  de  sa  position,  l'agrandit  et  lui 
donna  son  nom;  il  voulut  en  faire  un  centre 
considérable,  il  commença  des  travaux  et 
des  constructions  qu'Auguste  continua  et 
fit  achever.  Cet  empereur  mit  un  très-grand 
zèle  è  poursuivre  le  développement  de  cette 
ville  et  à  y  élever  de  remarquables  édifices, 
è  tel  point  qu'il  peut  être  considéré,  selon 
Papon  (2),  comme  son  véritable  fondateur. 
Il  y  établit  la  8'  légion,  et  entretint  une  flotte 
dans  son  port  pour  proléger  le  commerce 
sur  les  côtes  de  Provence.  Tibère,  Caligula, 
Vespasien  et  plusieurs  autres  empereurs 
suivirent  son  exemple,  et  se  plurent  aussi 
è  l'embellir.  Celte  ville  est  riche  en  souve* 
nirs  historiques.  On  prétend  qu'après  la  ba- 
taille d'Actium  (3^  les  flottes  des  vainqueurs 
et  des  vaincus  vinrent,  à  la  suite  d'Oclave, 
mouiller  dans  son  porl.  C'est  aussi  non  loin 
de  ses  murs,  sur  les  bords  d'Argeur,  qu'An- 
toine traita  avec  Lépide  du  sort  des  Ro- 
mains {V).  Des  hommes  célèbres  de  l'anti- 
quité y  ont  pris  naissance,  tels  qtie  Quintus 
Roscius,  le  célèbre  acteur  qu'admirait  Cicé- 
ron  ;  Cornélius  Gallus,  poète  et  çuerricr,  ami 
do  Virgile,  qui  lui  a  dédié  sa  dixième  églo- 
gue;Julius  (irœcinus,  sénateur  illustre  et 
écrivain  distingué  ,  que  Sénèque  appelait 
toujours  vir  egregius;  Valerius  Paulinùs, 
l'ami  de  Vesoasien,  homme  de  guerre  et  ad- 
ministrateur iiabile;  et  Julius  Agricola,  beau 

(I)  Bulletin  des  comités,  mars  i851,  p.  135. 
(i)  Hi$t.  de  Protence,  l.  I. 

(3)  PlularqiK'  cl  divers  liisloriens. 
kf  Pkp:.»,  Hi$t,  de  Provence.  —  Girabdin,  Hi$i. 
de  h  réjus^  et  plusieurs  aiiires  historiens  de  Pro- 
vence. 


père  de  Tacite,  et  l'un  des  conquérants 
Grande-Bretagne. 

Pline  et  Poniponius  Mêla  appellenlli 
de  Fréjus  CoJonia  Oc/acrmorMm,  le séjo 
la  8'  légion;  Pline  la  nomme  encore  Ck 
cl  Pacencis:  Strabon  la  désigne  sous  le 
de  Navale  Augusii  Cœsaris^  le  port  de  ( 
Auguste;  Tacite  la  qualifie  :  YetuseiM 
colonia:  Plolémée  et  tous  les  itinéraire 
mains  en  font  mention  sous  le  nom  d 
rum  Julii^  civUas  Foro  Juliensis  (Ij. 

Elle  était  située  sur  l'antique  voie  ^ 
tienne,  dont  il  subsiste  encore  des 
assez  nombreuses  dans  le  départemei 
Var,  et  qui,  partant  de  Rome,  traverti 
talie,  la  Provence,  passait  à  Arles  et. 
allait  aboutir  en  Espagne,  immense 
militaire  qui  existait  avant  Aususte.  < 
fut  restaurée  par  l'empereur  Néron,  la 
trième  année  de  son  règne. 

Cette  position  donnait  à  Fréjus  an 
portance  considérable. 

Au  iv  siècle,  cette  ville  était  cncori 
florissante;  elle  était  une  des  principe 
la  Provence  et  la  plus  renommée  poi 
port  :  les  navires  qui  venaient  de  lu 
et  de  l'Italie  y  abordaient.  Les  hist 
pensent  qu'elle  avait  reçu  la  religion 
tienne  vers  la  fin  du  m*  siècle,  et  que 
gine  de  son  siège  épiscopal  remonte  1 
époque.  Les  noms  des  premiers  éi 
sont  pourtant  inconnus.  Le  premier  ci 
souvenir  soit  parvenu  jusqu  à  nous  e 
ceptus,  nui  assista  au  concile  de  Talei 
374k,  antérieurement  par  conséquent  \ 
Léonce,  patron  du  diocèse,  qui  siégof 
les  premières  années  du  v*  siècle.  J 
lors,  ce  siège  a  été  célèbre  dans  les  a 
de  l'Eglise,  et  une  longue  successioi 
lustres  et  saints  pontifes  a  jeté  sur 
vif  éclat  (2). 

Les  Sarrasins  ^ui,  aux  viii*  et  ix*  : 
exercèrent  d(?s  ravages  fréquents  ei 
vence,  envahirent  plusieurs  fois  la  Ti 
Fréjus.  En  940,  sous  l'épiscopat  de  Goi 
ils  la  saccagèrent  entièrement,  à  tel 
aue  révoque  Riculse,  successeur  de 
tnier,  se  plaignait,  en  982,  qu'il  n'en 
plus  que  le  nom.  Aidé  par  les  Itbérali 
comte  d'Arles  (luillaume  I",  il  en  entn 
rocnnstruction  sur  un  périmètre  i>ei 
moins  étendu.  Les  constructions  de 
époque  ont  elles-mêmes  disparu,  et  s 
lustre  de  son  siège  épiscopal,  la  mém< 
cette  cité  célèbre  serait  pour  nous  j 
depuis  ce  temps.  Cependant  il  était  d 
destinée  de  son  nom  d'être  lié  aux 
événements  de  toutes  les  époques,  ca 
sur  les  sables  de  son  rivage  que  débai 

(1)  Strabon,  liv.  iv.  ~  Pu5E,  liv.  ni,  d 

—  Tacite,  liv.  ni,  el  in  Viia  Agrkofm,  — 
MLS  Mi^.LA,  liv.  Il,  ch.  v.  —  Itinéraire  d*Anfi 
Table  de  Peutinger,  —  Notice  de*  prortnces, 

{t)  Sainte  Marthe,  Galiia  Chriu. —  Do  8 
Mart,  Gall,  —  Barralis,  Chron,  Lerit.  —  Bi 

—  SaVARON.  —  NOSTRADAVUS.  —  BoUCHE,  i 

Provence.  —  Du  Four,  Vila  sancti  BauiiL  - 

NAY-MORKRI,  Dict.  ftis!.  —  PAPON,  Ifist.  dt  P 

—  GiRARDiN,  Hisi.de  Fréjus^  —  D^AoleliMb 


FRE 


D*EP1GRAPI1IE. 


FRE 


IfS 


les  temps  moJerncs,  à  son  retour 
e,  et  c*est aussi  de  là  qu'il  partit  pour 
Ibe^quandla fortune  Peut  aélaissé(l). 
donc  deTinvasion  dos  Sarrasins  que 
ruine  delà  ville  de  Frc^jus  et  celle 
Donuments,  auxquels  le  temps  n'a 
lanqué  d'ajouter  aussi  ses  atieitttes. 
subsiste  pourtant  encore  d*imnor- 
bris,  qui  attestent  l'ancienne  spien- 
celte  cité. 

■etrouve  tous  les  restes  d'une  grande 
noame  :  des  murs  d'enceinte,  des 
esporteSy  des  magasins,  des  bains, 
hilnéâtre,  un  théâtre,  des  aqueducs, 
el  des  quais,  des  fragments  de  sta- 
de colonnes,  en  un  mot,  tous  les 
eux  vestiges  des  œuvres  parlesquel- 
suple-roi  manifestait  sa  puissance  et 
ie«  précieuses  reliques  du  passé,  à 
iption  desquelles  je  vais  consacrer 
18  lignes. 

Murs  d'enceinte   et  tours, 

iste  encore  des  restes  considérables 
lens  murs  d'enceinte.  On  peut  môme 
ains  points  juger  de  leur  élévation 
'e»  et  on  en  suit  les  traces  bien  appn- 
ans  toute  leur  circonférence,  ce  qui 
.  la  ville  de  Fréjus  une  phvsionomie 
,  et  permet  d'en  reconnaître  facile- 
)ot  l'ancien  périmètre.  Ces  murs 
laoqués  de  tours  rondes,  dont  deux 
lût  encore  presque  intégralement 
nord.  Ces  tours,  voisines  Tune  de 
sont  tout  à  fait  remarquables;  elles 
me  assez  grande  hauteur.  L'appareil 
etit comme  celui  des  murs,  etd'unad- 
aspect;  il  estcomposédepierres  rec- 
reSf  placées  en  assises  horizontales. 

Portes. 

emparts  étaient  percés  de  quatre 
lans  la  direction  d(*sdi(rérents  points 
IX  ;  on  reconnaît  encore  les  vestiges 
d*entre  elles;  celle  du  nord  a  seule 
Dent  disparu  :  peut-être  était-elle 
mtreles  deux  tours. 
porte  Romaine,  à  lest,  il  ne  subsiste 
B  quelques  assises  à  grand  appareil 
beau  style,  servant  aujourd'hui  de 
il  à  une  croix  de  mission.  Le  cintre 

porte  avait  huit  mètres  d'élévation, 
orien  (lirardin  en  vante  beaucoup  la 
sence  (2). 

rtedes  Gaules,  i  l'ouest,  devait  être 
sidérable  ;  elle  forn^ait  un  hémicycle 
jsieurs  entrées,  probablement  une 
arche  flanquée  do  deux  plus  |)etiles. 
les  sont  aujourd'hui  détruites,  mais 
3gue  encore  parfaitement  l'hémicy- 
le  ampleur  majestueuse. 
du  midi,  qui  servait  de  communi- 
Dlre  le  port  et  la  ville,   est  encore 

c'est  la  Porte-Dorée^  d'un  aspect 
se  el  colossal,  ressemblant  à  un  arc 

^m  a  aassi  donne  naissance  à  Sicycs  cl  an 

lerDésaiigie  s. 

ardin  écrivail  au  cotnmcncemcnl  iln  xvin* 


de  triomphe.  On  a  pensé  que  cotte  porte 
avait  aussi  trois  arcades.  Selon  M.  Ch.  Texier, 
gui  est  de  cet  avis  (1),  elle  serait  le  reste 
d'un  i^ortique  dépendant  d'un  vaste  édifice 
en  ruine  (2).  Les  deux  arches  latérales  ont 
disparu.  L'ouverture  de. la  grande  arcade 
subsistante  a  neuf  mètns  sur  quatre  de  large. 
Le  parement  en  est  détruit  en  grande  par- 
tie: il  est  à  petit  appareil,  séparé  par  dos 
assises  de  brique.  On  a  formé  diverses  con- 
iecturessur  la  dénomination  de  cette  porte: 
les  uns  ont  prétendu  qu'elle  tirait  son  nom 
des  clous  à  tête  d'or  dont  elle  était  ornée  ; 
les  autres  des  innombrables  richesses  qui, 
arrivant  par  mer,  passaient  sous  ses  voûtes. 
Un  des  jambages  de  cette  porte  a  été  res- 
tauré en  1820  par  les  soins  de  M.  Chevalier, 
préfet  du  Var,  ainsi  que  l'indique  l'inscrip- 
tioû  suivante  sur  ardoise  qu'on  y  lit  : 

Porta  Âorea  ei  bcnevolcntia  dd.  Chevalier  prse- 
fecti  Vari  reslanram,  anno  m.  d.  ccc.  xx. 

C'est  un  majestueux  débris  de  rarchitec- 
ture  romaine  qui  étonne  par  sa  noblesse  et 
sa  grandeur. 

Bains. 

A  quelques  pas  de  la  Porte-Dorée,  en  en- 
trant dans  la  ville,  étaient  situés  les  bains 
antiques,  dont  on  n'aperçoit  plus  que  les 
fondations  et  quelques  voûtes  ruinées  mises 
à  découvert  en  1829  par  les  fouilles  qu'a- 
vait fait  pratiquer  en  cet  endroit  M.  Texier. 
Une  de  ces  voûtes,  dans  son  état  avancé  de 
dégradation,  ma  paru  être  déforme  ogivale, 
ce  qui  pourrait  fournir  matière  h  do  curieu- 
ses observations.  M.  Raoul  Rochette  a  trouvé 
h  Rome  des  exemples  ce  voûtes  odvales  qui 
avaient  précédé  les  voûtes  cintrées,  entre 
autres  celles  du  tombeau  de  Cérès  et  celles 
aussi  du  souterrain  qui  servait  de  prison  du 
temps  de  Salluste,  et  dont  Texistence  re- 
monte à  Tullus  Hostilius  (3),  ce  qui  prouve 
que  l'ogive  prise  isolément  peut  fort  bien 
avoir  été  connue  dans  les  temps  anciens, 
quoiçiue  le  système  ogival  soit  exclusivement 
une  invention  du  moyen  &^e. 

Amphithéâtre. 

Non  loin  de  la  porto  des  Gaules  se  trouve 
l'amphithéâtre,  monument  considérable  et 
assez  bien  conservé  encore,  d'un  aspect  vé- 
ritablement grandiose,  construit  &  petit  ap- 
pareil et  de  forme  elliptique.  Sa  longueur 
dans  son  grand  axe,  y  compris  les  construc- 
tions, est  de  cent  onze  mètres,  et  de  quatre- 
vingt-trois  dans  le  petit  axe  ;  le  grand  axe 
de  l'arène  est  de  soixante-huit  mètres,  le  pe- 
tit en  a  trenle-neui*  (VJ;  moins  vaste  que  ce- 
lui d'Arles,  et  moins  bien  consei-vé  que  celui 
de  Nîmes,  il  r<;sl  beaucoup  mieux  pourtant 
que  celui  de  Trêves,  avec  lequel  il  présente 
certains  points  de  ressemblance  frappants, 

(1  )  Mémoire  pi^nlé  à  TAcadémie  des  inscriptions 
et  uellcs-leiu^sct  couronne  en  1831. 

(«)  M.  StoÉQUiER. /Innuatre  du  Var,  1836.  —  Sta- 
tiuique  du  Var,  de  M.  Noyo.n. 

Cours  de  1845  à  Li  Bibliothèque  du  roi. 
Annuaire  du  Var,  1856.  —  Statistiaue  du  Var. 


Niwac  I 


487 


FRE 


DICTIONNAIRE 


FRE 


suivant  Tooservalion  do  M.  Caumont  (1).  Il  a 
quatre  entrées  principales  sur  ses  deui  dia- 
mètres, dont  deux  subsistent  encore  inté- 
gralement, et  servent  de  passage  h  un  che- 
min qui  traverse  ce  monument  (2). 

Il  y  avait  trois  précinctions  soutenues  par 
trois  massifs  séparés  par  deux  voûtes,  qui 
régnent  tout  autour  de  Tamphithéâtre  ;  ces 
précinctions  étaient  composées,  la  première 
et  1a  dernière,  chacune  de  cinq  rangs  de 
ffradins,  et  celle  du  milieu  de  six,  ce  qui 
formait  en  tout  seize  ran^s  :  ces  gradins  el 
les  escaliers  qui  y  conduisent  sont  tous  en 
ruine. 

Ce  monument,  adossé  à  la  colline  sur  lo 
penchant  de  laquelle  est  bfltie  la  ville  de 
Fréjus,  est  ainsi  engagé  dans  le  terrain  su- 
périeur par  son  côté  septentrional  ;  du  côté 
de  la  plaine,  d*épais  contre-forts  en  soutic^n- 
nent  les  galeries  et  les  gradins,  et  comme  il 
n'existe  pas  de  murs  de  revêtement  avec 
portiques  ainsi  qu*à  Arles  et  à  Nîmes,  l'exté- 
rieur de  cet  é(iin«;n  offre  un  aspect  tout  à 
fait  délabré.  A  Tinlérieur,  on  reconnaît  en- 
core les  vomitoires,  la  place  des  gradins,  le 
mur  du  podium,  Quelques  débris  d'escaliers 
et  les  couloirs  voûtés  ;  la  grande  galerie  du 
roz-de-chaussée  subsiste  môme  presque  in- 
tégralement dans  la  partie  méridionale  :  eOe 
a  quatre  mètres  de  haut  sur  trois  auarts  de 
large.  Le  sol  do  l'arène  est  comblé  h  peu 
près  jusqu'au  niveau  du  podium  :  M.  Tcxier 
avait  eu  le  soin  de  le  faire  fouiller,  et  on  y 
avait  trouvé  des  dalles  de  marbre  blanc  qui 
décoraient  tout  le  podium.  D'autres  décou- 
vertes firent  aussi  penser  à  ce  savant  archi- 
tecte que  la  ()artie  supérieure  de  Tédifice  de- 
vait être  couronnée  par  un  entablement  en 
guise  de  portique. 

Quelques  antiquaires  ont  supposé  qu'à 
l'exemple  d'un  grand  nombre  d'amphithéâ- 
tres, celui  deFréjus  pouvait  être  transformé 
en  naumachie  pour  le  spectacle  des  jeux 
Dauti({ucs  :  les  traces  de  canaux  que  l'on  dé- 
couvre semblent  confirmer  cette  opinion, 
qui  s'explique  néanmoins  diflTicilemcnt  en 
présence  d'un  port.  Si  l'on  déblayait  com- 
plètement les  arènes,  on  pourrait  se  former 
une  entière  conviction  h  cet  égard,  et  il  se- 
rait vraiment  convenable,  sous  tous  les  rap- 

(1)  Bulletin  monumental,  XII'  vol. 

(2)  L'amphitliëàire  (PArlcs  a  cciii  (rcnie-sent  iiiè< 


axe  (le  Taréne  est  de  Irenie-neuf  méiros  soixniitc- 
cinq  cenlimèlres  (EsTRANGiN ,  Descriinion  d'Arles), 
L'anipliilliéàlre  de  Niines  a  cent  Ircnlo-trois  métrés 
trente-huit  cenlinièires  à  son  grand  axe  et  cent  un 
mètres  quarante  centimètres  à  son  petit,  construc- 
Cions  comprises.  (Batissikr  ,  ilisl.  de  l'art  monu- 
mental,) 

Le'Colyséc  de  Rome  a,  sur  son  principal  diamètre, 
cent  qnatrc-ving-huit  mètres  cin<(uantc  centimètres; 
et  sur  son  petit,  cent  cinquanic-cinq  mètres  cin- 
quante centimètres;  le  grand  diamètre  de  son  arène 
est  de  quatre-vingt-six  n.ètres  et  le  petit  de  cin- 
quante-trois mètres  cinquante  centimètres;  sa  hau- 
teur totale  est  de  quarante  neuf  mètres.  (Batissilr, 
Hiêt,  de  Va'^t  monumental.) 


ports,  de  débarrasser  le  sol  des  immondîeet 
et  des  déblais  de  toute  sorte  dont  il  est  en- 
combré. 

La  construction  de  ce  monumeni  est  due 
à  Auguste  ou  aux  premiers  emperears.  Il 
serait  utile  qu'on  avisât  à  la  conservation  de 
ce  qui  en  subsiste  encore^  car  c'est  une  dei 
ruines  les  plus  considérables  de  Fr^us,  d 
dont  Texanfen  offre  le  plus  vif  intérêt. 

Théâtre. 

Il  subsiste  encore  Quelques  débris  di 
théâtre,  situé  non  loin  ae  la  porte  Romaine] 
mais  il  est  difficile  d'en  saisir  les  dispoi^' 
tions  ;  i  peine  peut-on  en  reconnaître  reo-* 
placement,  converti  aujourd'hui  en  jardh 
où  se  trouve  un  bâtiment  moderne  ;  on  8|M^^ 
çoit  cependant  quelques  restes  de  murs  9Ê^ 
tiques  et  de  gradins.  Son  diamètre  était  # 
soixante  et  onze  mètres.  L'orchestre  atd( 
vingt-huit  mètres  de  long  (1).  De  nombw 
ses  subslruclions  existent  auprès.  < 

Magasins  ou  citadelle. 

Vers  l'est  de  la  ville,  au-dessous  de  la  porto, 
Romaine,  dans  la  direction  de  la  mer,  oi* 
découvre  de  vastes  souterrains  dont  les  voA^ 
tes  à  demi  ruinées  sont  soutenues  par  dai 
piliers;  les  murs  sont  revêtus  d'une  couehn 
de  mortier,  mêlé  de  charbon  pilé,  ce  qui  a 
fait  supposer  qu'il  existait  là  un  réservoir 
pour  les  eaux,  ou  bien  des  magasins  ou  des! 
arsenaux  destinés  è  garantir  de  l'humidilé 
les  objets  qu*on  y  déposait.  La  partie  supi^ 
Heure  de  ces  constructions,  aujourdliui  dé- 
truite, a  pu  former,  ainsi  qu'on  le  croit,  una 
sorte  de  citadelle  servant  a  défendre  le  port 
et  la  ville.  A  cOté  de  ces  constructions,  dani 
le  mur  d*enceinle,  on  distingue  le  seul  exem- 
ple h  Fréjus  d'appareil  réticulé,  qu*on  dirait 
le  résultat  d*uiie  réparation  antique,  aind 
qu*a  eu  soin  de  le  faire  observer  Af.  Méri- 
mée (2). 

Aqueduc. 

L'aqueduc  qui  amenait  Teau.Jh  la  ville  était 
une  construction  tout  à  fait  gig€intesque:0 
avait  plus  de  huit  lieues  de  longueur,  depais 
l'endroit  où  il  recevait  les  eaux  de  la  Siague, 
du  côté  de  Monts,  jusqu\^  Fréjus  (trente-sept 
mille  neuf  cent  trente  et  un  mètres,  d'après 
la  mesure  exacte  prise  il  v  a  quelques  an- 
nées par  ordre  du  préfet  (3).  On  peut  suivra 
les  traces  de  cet  aqueduc  dans  toute  loa 
étendue.  Il  en  subsiste  encore  des  fragments 
considérables,  de  nombreuses  arcades  et  de 
hauts  piliers,  qui  contribuent  puissamment! 
donner  à  Fréjus  sa  physionomie  caractéris- 
tique. Aux  abords  de  la  ville,  il  fait  un  grand 
détour  pour  suivre  Tinclinaison  du  terrain, 
ou  pour  éviter  quelque  établissement  nui  a 
dû  exister  sur  son  alignement,  selon  il^- 
pothèsede  M.  Mérimée.  Il  se  divise  ensuite 
en  deux  branches,  pour  alimenter  les  di- 
verses parties  de  la  ville  :  le  point  de  jonc- 
tion de  ces  deux  branches  subsiste  encore 


(1)  Annuaire  du  V/ir,  1856.  —  SlaltalffM  4n  Ftf. 
{i\  Noies  d'un  voyane  dans  U  '"^" 
(5)  Statistique  du  Var, 


FRE 


DTPIGRArniE. 


FRE 


49Q 


•est.  Be  Ik,  l'nnc  se  dirigeait  vers  lu 
ns  la  partie  basse  ;  rniitrc  suivait  la 
1  du  mrd,  et  dcssorvait  la  partie 
le cdté  occidental.  Cet  aqueduc  est 
plus  im^iortants  qui  existent  en 
les  piles  qui  le  supportent  sont  tou- 
lil  api»areil,  souvent  ilanquécs  de 
)rts  très-saillants  et  sans  ornements. 
aes  qu'on  y  aperçoit  h  divers  en- 
îoiblent  être  le  fait  d*anoicnnes  res- 
18.  Il  n'y  a  pas  d*unilbrmilé  dans 
Ile  des  arches;  rinlérieur  du  canal 
it  d'un  ciment  très^ompacte  et  (rès- 

»s  les  historiens,  c*e$t  Auguste  qni 

>té  la  ville  de  Fréjus  de  cette  magni- 

nstruction,  dont  les  vestiges  sufli- 

çuls  pour  attester  la  grandeur  des 

i  et  1  importance  de  celte  cité  sous 

lination. 

Ae  un  projet  de  restauration  de  cet 

▼ers  son  point  de  départ,  pour  le 
rit  h  Tirrigation  des  terres  des  coni- 
e  Tourretes,Calliau  et  Montauroux. 
get  s*eiïectuait,  la  conservation  de 
lie  de  Taqueduc  serait  dès  lors  as- 
L  Bosc,  géomètre  en  chef  du  cadas- 
s  son  rapport  sur  les  cours  d'eau  du 
neot,  a  établi  que  ce  canal  serait 
Dt  mis  en  état  de  service  sur  une 

do  plus  de  cinq  mille  mètres,  au 
le  quelques  déblais  et  de  quelques 
ms  fort  minimes. 

Port. 

uvrc  aussi  deis  plus  gigantesques, 
munîGcence  des  empereurs,  était  le 
îusé  dans  Tinléricur  des  terres,  il 
mente  par  un  vaste  canal  de  deux 
ttres  de  long  sur  cent  de  large  (1).  Il 
ic  point  vrai  que  la  mer  soit  jamais 
lalurelleaient  jusqu'à  Fréjus,  d*où 
serait  ifeSensiblcmenl  retirée*  ainsi 
)  croit  communément  :  ce  sont  les 
les  hommes  qui  ont  contribué  à  l'y 
et  qui  en  avaient  fait  un  port  des 
sidérables,  aujourd'hui  comblé  par 
Tissements  successifs  d'un  torrent 
es  travaux  récemment  opérés,  afin 
(Sécher  tout  à  fait  i>our  en  détruire 
Disons  mépliitiques;  de  sorte  qu'au- 
1  de  belles  prairies  et  de  rirlies 
s  s'étalent  sur  remplacement  nuMne 
nnaient  autrefois  les  navires.  Selon 
e,  il  en  reçut  jusqu'à  trois  cents 
bataille  d'Actium,  et  dans  le  x'  siè- 
anl  plusieurs  historiens,  il  en  arri- 
tre,  puisqu'en  982  le  comte  d*Arles, 
le,  permit  à  l'évoque  de  Fréjus  de 
droit  sur  toutes  les  marchandises 
irtaient. 

tingue  encore  les  quais,  surmontés 
bien  conservés  et  s'étendant  fort 
qui  fait  supposer  de  vastes  éta- 
nts et  un  ensemble  de  cohslructir)ns 
it  considérables.  Ce  n'est  pas  sans 
ilérél  que  l'on  suit  ainsi,  au  milieu 

umireduVar,  1836.  ^Statistique  du  Var. 
lO^x.  d'Epigrapuie.  I. 


des  champs  et  de  la  verdure,  les  restes  û'un 
port  célèbre  où  abordaient  jadis  les  trirèmes 
de  Rome  et  les  richesses  des  nations. 

A  l'extrémité  de  ce  port,  on  aperçoit  une 
singulière  construction,  à  laquelle  il  est  bien 
dilîicile  d'assigner  une  destination  vraisem- 
blable. L'on  croit  vulgairement  que  c'était 
l'ancien  phare,  ce  qui,  d'après  MM.  Texier 
et  Mérimée  serait  une  grave  erreur.  Ce  petit 
édifice,  fort  bas,  est  carré  à  la  base,  octogone 
par-dessus,  et  terminé  actuellement  en  {)y- 
ramide,  depuis  une  barbare  réparation  faite 
en  1826. 

En  remontant  du  port  à  la  ville,  vers  l'ouest» 
on  trouve  dans  le  mur  d'enceinte  des  cons- 
tructions ou  plutôt  des  excavations  cylin- 
driques, dont  l'usage  est  difficile  à  détermi- 
ner en  l'état  des  choses,  et  si  des  fouilles 
ne  sont  point  opérées  vers  ce  point. 

Il  ne  subsiste  aucuns  vestiges  de  temples 
ni  de  palais;  on  pense  cependant  que  le  pa- 
lais des  empereurs  étaitsituéimmédiatement 
au-dessus  de  l'amphithéâtre.  -Papon  parle 
aussi  d*un  panthéon  qui  existait  à  cinq  cents 
pas  de  la  ville,  du  côté  de  la  mer,  et  dont  il 
est  bieïi  difficile  de  retrouver  aujourd'hui 
les  traces.  «  Les  murs  en  sont  très-épais, 
dit-il;  il  y  a  des  chambres,  des  fenêtres  plus 
larges  en  dedans  qu'en  dehors,  et  lé  tout  est 
voûté  avec  de  grands  arcs.  On  aperçoit  dans 
nn  des  murs  des  niches  qui  pouvaient  servir 
pour  y  placer  de  petites  idoles,  des  usten- 
siles ou  d'autres  cnoses  semblables  (1).  » 

On  trouve  à  Fréjus  de  nombreux  débris 
de  poterie,  des  briques  h  rebord  et  des  frag- 
ments de  marbre  épars  çh  et  là.  Il  y  a  mémo 
des  fûts  do  colonnes  qui  servent  de  bornes 
dans  les  rues  ou  qui  gisent  sur  le  sol  ;  l'on 
y  voit  aussi  des  pavés  en  marbre  de  diverses 
couleurs.  Dans  une  ruelle  attenante  à  l'Hô- 
tel de  ville,  sont  déposés  des  débris  do  sta- 
tues h  draperies  magnifiques,  qu'il  est  fâ- 
cheux de  voir  dans  un  tel  abandon  ;  l'une 
d'elles  surtout,  à  laquelle  il  ne  manque  guère 
que  la  tète,  mériterait  d'être  conservée 
comme  un  splendide  spécimen  de  l'art  anti- 
que; j'ai  vivement  recommandé  qu'on  lui 
cnoistl  un  local  plus  convenable.  Ces  statues 
avaient  été  trouvées  dans  les  bassins  à  Té- 
poque  des  fouilles  dirigées  par  M.  Texier, 
ainsi  qu'une  tête  antique  d'un  assez  beau 
style  que  l'on  voit  dans  le  vestibule  de  l'Hô- 
tel de  ville. 

Il  serait  sans  doute  nécessaire  d'assurer 
la  conservation  de  tous  ces  débris  du  passé, 
et  d'arrêter  sur  certains  points  le  ravage  du 
temps  et  des  hommes;  mais  une  chose  utile 
aussi  serait  de  dresser  un  plan  général  de  la 
ville  ancienne,  qui  en  retracerait  toutes  les 
dispositions,  ainsi  que  l'emplacement  des 
divers  monuments  parvenus  jusqu'à  nous. 
Des  plans  particuliers  et  des  dessins  de  ces 
monuments  devraient  ensuite  en  faire  con- 
naître l'ensemble  et  les  détails.  M.  Texier 
avait  fait  à  ce  sujet  un  savant  travail  adressé 
h  l'Académie  des  inscriptions,  mais  qui  mal- 
heureusement est  demeuré  inédit. 


(I)  Hisi.  de  Provence,  L  L 


13 


{ 


491 


FRE 


MCTIONNATRE 


PHÎ 


Il  ne  manque  f>as  de  cités  qui  possèdent 
des  restes  [)iits  importants  de  la  grandeur 
romaine;  mais  nulle,  peut-ôlre,  n'a  conservé 
comme  Fréjus  son  antique  physionomie  et, 
dans  Tensemble  de  ses  ruines,  le  caractère 
de  sa  construction  primitive.  Arles  et  Nîmes 
ont  des  monuments  beaucoup  mieux  con- 
servés sans  doute;  mais  ils  sont  mélangés  à 
(les  constructions  pLus  récentes,  au  milieu 
desquelles  il  faut  les  chercher;  tandis  que 
Fréjus  est  demeuré  avec  ses  ruines  éparses 
sur  son  sol  et  ses  pans  de  murs  écroulés  de 
toutes  parts;  on  dirait  le  squelette  d'une  cité 
antique»  abandonnée  depuis  l'invasion  des 
barbares,  car  la  ville  moderne  n'occupe  qu'un 
fort  pelitespace  deTenceinto  marquéeà  1  éter- 
nelle et  glorieuse  empreinte  du  peuplè-roi. 

Après  avoir  énuméré  les  antiquités  ro- 
maines dq  Fréjus,  il  est  juste  de  mentionner 
les  constructions  élevées  pendant  le  moyen 
âge  dans  cette  ville,  quoiqu  elles  n'offrent 
qu'un  intérêt  secondaire. 

Une  partie  des  remparts  du  moyen  Age 
subsiste  encore.  Plusieurs  historiens  ont 
attribué  à  l'évèque  Riculse,  qui  vivait  dans 
le  X*  siècle,  l'édlûcation  de  ces  murs  ainsi 
que  celle  de  la  cathédrale  et  du  palais  épis- 
copal.  Cependant,  les  caractères  archilecto- 
niqucs  de  ces  diverses  constructions  ne 
j)erme(tent  pas  de  les  faire  remonter  jus- 
qu'au X'  siècle.  Je  doute  môme  que  la  ca- 
thédrale, qui  porte  de  nombreuses  traces  de 
restaurations  anciennes,  conserve  quelque 
fragment  de  celte  époque;  car  la  plus  grande 
partie  de  son  architecture  parait  dater  du  xi' 
ou  môme  du  xu*  siècle.  Ses  murs  sont  à 
grand  appareil  et  révolus  de  bossages;  elle 
est  au  reste  d'une  importance  fort  médiocre 
l'intérieur  en  est  lourd  et  horriblement  ba- 
digeonné; la  tour  servant  de  clocher  qui  la 
surmonte,  a  été  probablement  exhaussée  au 
xui'  siècle  ;  elle  est  carrée  à  la  base,  dans  la 
partie  ancienne;  octogone  au  milieu,  et  se 
terminant  en  flèche  massive,  a^jourd'hui 
recouverte  de  briques  vernies.  Le  portail, 
plus  récent,  date  de  la  fin  du  gothique.  A 
gauche  du  [U)rcbe,  et  tout  à  fait  séparé  de 
l'église,  se  trouve  le  baptistère,  qui  mérite 
de  fixer  sérieusement  l'attention  :  il  est  dé- 
coré de  huit  belles  colonnes  antiques  en 
granit,  surmonléesde  chapiteaux  corinthiens 
en  marbre  blanc. 

On  voit  aussi  à  côté  de  la  cathédrale  un 
petit  cloître  du  xiii*  siècle,  à  colonnettes  ac- 
couplées. 

Le  palais épiscopal,  bâti  sur  l'emplacement 
de  l'ancien,  a  conservé  de  ce  dernier  les 
murs  de  derrière,  qui  paraissent  ôtredu  xii* 
.siècle,  ainsi  que  plusieurs  tours  carrées  à 
bossage.  L'une  d'elles  renferme  la  chapelle 
de  l'évôché,  dont  l'intérieur  est  évidemment 
du  xiir  siècle  :  sa  voûte,  ses  arcs  ogivaux 
et  ses  élégantes  nervures  ne  laissent  aucun 
doute  sur  ce  point.  Mais  on  l'a  malheureuse- 
ment décorée  d'un  détestable  autel  moderne, 
dont  le  style  jure  avec  celui  do  cet  ancien 
édifice. 

Telles  sont  les  constructions  laissées  par 
le  moyen  âge  dans  la  ville  de  Fréjus. 


Mentionnons  encore  eomme  monni 
cette  époque  l'ancienne  et  célèbre  Bit 
scrvée  au  grand  séminaire,  précieux 
crir  en  deux  volumes  in-folio  sur  parc 
qui  avait  appartenu  au  monastère  de 
et  dont  on  s'était  servi  au  concile  de 

Comme  on  le  voit,  Fréjus,  avec  i 
ronne  de  vieux  souvenirs  et  son  diad 
ruines,  peut  revendiquer  une  imi 
page  dans  Thistoire,  et  les  arche 
trouveraient  sans  nul  doute  un  cha 
dicible  et  un  profit  certain  à  visil 
souvent  cette  vieiih^  cité,  dont  les  mon 
saisissent  l'âme  par  leur  mélancoli 
pect,  et  offrent  aux  investigatioDJ 
science  le  plus  puissant  intérêt. 

FRIBOCRG,  en  Suisse. 

Anno  milleno,  ccnleno,  bis  qaoqiie  deno 

Frîburg  fundalur,  Berchtoldus  Dux  dom 

(Gros,  supplément  aux  inscri»! 
Bâle,  p.  m.) 

FRIBOURG  EN  BRISGAU,  dans  h 
duché  de  Bade. 

L 

floLDRico  Zasio,  Jiirecons.  saonim  ten 

toto  orbe  celeberrimo  :  hujiis  Acad.  oms 

singiilarî  :  et  Reipub.  Frîburg.  in  rest 

jure  municipali  jam  olim  sirenutm  open 

vanll,  aliisq;  mullis  nomioibus  de  se  bei 

TÎto  :  Magisiralus  officii  memor  fier!  jussi 

cessii  iialurae  Anno  Sal.  cb  b  xxxv.  vu 

Decemb. 

(Gros,  supplément   aux  inscript 
Bâle,  p.  339.) 

II, 

JoHANNi  Hartongo,  Miltenburgcnsi  Osto-F 
Phîlosopbo  eximio.  Graecaruin  liieraruni  i 
demia  bac  Frîburg.  xxx.  amplius  annU 
Professori,  ejusq;  singiilarî  ornamento,  S 
Acad.  ob  pielatem  praeclaraque  ejus  în  Rei 
literariam  mérita,  gratitudînîs  et  ofBci 
hoc  monumentum  p.  Qui  vlvens  hoc  sil 
Epitapbîuro  scrlpsit  : 
noXX«  xdcftMy  mal  iro)^  iràOwv  ht  naiMtH 

(1579.) 

(Gros,  | 

III. 
Lieu  incertain^  peut-être  Fribom 
Posieritall  & 
JoHANNES  Stadios  Bel|a  Brtbanlu 

b.   8.    6» 

Tantî  illtus  viri  cineres  beic  adspectas  VI 
scd  cineres  :  famam  eahiu  ^US-oodoDi  spc 

solum,  n5  vides. 
enmpse  mortuum  beic  legis  hi  basto,  qui  ] 

virom 
vives  spirabit  perpetim. 
Cerlc  illc  ipsus  est  Stadics,  qoem  potentistii 

et  Gaime 


DElMGRiPHIE. 


IUL 


m 


Mtfm  muâmh  sUpoidîii  eTakauim,  et  ad  profess. 

clariss. 
ait.  JidiciUnn  hiMioraniDt.  Grudiî  el  Parisîi 

'doceoiem 
mAtt  boDi  QUiiMM,  doGii  omnea  praeaenicra 
«HMTere»  abeonlem^omplaniere. 
fila  karaa  at,  Laclor,  florea  insparge  marroori,  vel 

potius 
iMiyaiaa  magno  faneri  mollibua  totis, 
bonia  Terbia  adprecare. 
Tnil  ao.  5S.  mena,  fere  2.  Obiit  15.  Kal.  QuiniU. 

Aûno  4579. 

in  maïama  GalUanim. 

jHioa  Rydûoa  es  Alla  N.  Ato  b.  m.  1.  pp. 

(Geos,  p.  37i.) 
fULDA,  Tille  de  Hesse-Cassel,  en  Allema- 


htcriptian  itmi-oneiale  sur  rarchitrave  des 
colonnes  de  la  basilique. 

I 

k  boDoreiD  S.  GenUrîds  MarUe  aeroper  Virginia 
ae  aandonim  Apoatolorum  Peiri  ei  PauU  et 
apaim  duodecim  Apoaiolorum  aauclorumq. 
■irlyrom  Bonifaciî,  atqae  Simplicii,  Innocenlii, 
H  caMfomni  «aanHiBi..**..  S.  curia  ab  univeraia 
eodem  die  veneratur  ei  celebrauir  ad 

et  floriaro  Dei anno  incarn 

Iianadviit......  banc  aolam  Domino  nie  dicavit. 

[Cardinal  Mai,  97,  2;  Browee,  AnnaL 
Futd.f  p,  123.) 


llac  diclone  potens  terra  caeloque  Petroa  aUtt 

Arbller  in   terris,  ianitor  in  auperis  (i). 

2. 
Anlisies  xpTDïïT  dévolus  Acbillis 

Cubnina  magna  pii  alnixii  honore  PetrI 
Mémo  poiet  vacuam  venerandi  nominis  aulan^ 

Sistere  quod  non  ail  corporis  iata  domoa. 
Magna  quidein  serval  venerabile  Roma  aepolohnim 

In  quo  pro  m  nomine  passos  obiL 
Sed  non  el  merilum  monumenta  indadere  posaoni, 

Nec  que  oorpoa  babent  aaia,  teneni  animam. 
Victor  enini  mundt  superata  morte  triamphana 

'Spi  ad  aummnro  pergit  in  astra  Deom.  . 
Ctimque  sil  in  xpo  TÎta  durante  repoatua  i 

Ad  XPM  totus  martyr  uUqoe  veniL 
lUe  sues  sancioa  conciia  credentiboa  offert, 

Per  quoa  aopplicibua  praesUt  opem  iamolia  (I). 

111. 

Eglise  Saint-Pierre. 
Arnio  Domini  nccocnii  Indictione  xt.  dedicatom 
est  boc  oratoriora  a  Reginbaide  corcpiaoop<^«  vi. 
Kalend.  Octobris,  in  honorem  beatomm  apoato- 
lorum, palriarcbarum,prophelarnm,  martymm, 
conressorum  aique  virginum,  el  S.  Felicitalis 
malris  vii  filiorum  martymm,  S.  Concordi», 
S.  Basilic,  S.  Eulropiae,  S.  Candidae,  S.  Eme- 
rantian»,  SS.  Aquil»  et  Priscilte  et  S.  Leob» 

Virginia.  ^^.    .  . 

(Cardinal  Uàîr  Itt»  ^) 


II. 

A  rabside   de   Téglise  de  Saini-Pierre-au- 

Mont. 

bce  sator  hominum  victor  super  aelhera  scamlit, 
Kidpolisque  ania  regni  sacra  limina  pandit  : 
fiaen  sic  Tenlurum  angelica  bue  oracola  spondenu 
Coetoaapoatollcaa  pariler  cum  plèbe  iidell 
tota  PÛw^ti  igné  micante  capit  (I). 

Quidnam  igitor  minim  magno  si  culmina  Petro 

Qoolibel  existant  aediflcau  loco? 
Gm  que  per  lotam  celebratur  ecdeaia  mundom 

h  fondamaalo  fixa  Petro  maneat. 
Munqoe  illi  Deaa  ipae  caput  qui  corporia  extal 

Propteraa  Petie  aomen  babere  dédit, 
Keena:  eatoFelnia  quoniam  fundabo  super  le 

Qaaaa  mibi  mine  lalo  molior  orbe  domum. 
h  le  per  cwictaa  oOMbtit  ecdeaia  gentea 

Viodt  et  faiferai  eareeris  impcrium. 
Ntm  daviboa  eadorma  daudere  potcras  ($ic), 

El  reaerarn  dedil  pro  neritis  hominum. 
QiMeoDiqiie  in  tanria  ftierit  senientia  Peiri, 

iaee  erit  in  cadia  acripu  notante  Deo. 
Kiii  enÎBD  la  ea  magno  mibi- nomine  Petrus, 

Ettibicidoram  fortia  claustra  dedi. 

in  TUow.ilnii.  Fuld.y  p.  162;  Rac.  Maur.,  t.  Vl, 
a.  315,  n.  47.  —  Mr. 


IV 

fers  de  Raban  gravés  sur  la  gatne  d'tm  Evan- 

géliaire. 

liane  thecam  ad  laudem  Christi  sic  condore  Inaall» 

Rhabanus  praesul,  servus  et  ipse  Dd. 
In  quo  et  evangdium  sanctum  gesietur  boneate, 
Qoando  leclurus  boc  diaconus  erit. 
(Cardinal  Mai,  p.  203  ;  RabaNi  t.  I,  p. 
218,  n.  107.) 

V. 

Sur  le  clocher  du  chapitre. 
Praeceplis  fratres  hoc  signe  convocat  omnea, 

Exemple  Domini  cum  lavât  unde  pedes. 
Nec  non  consiliubi  constat  si  forte  gerendoBt 

Nec  monili  signe  conveniunt  subito. 
Laudibus  et  noctis  interdum  vita  per  actia 

Captamus  somnum  si  dederit  sonitum. 
Cœperri  at  radiis  Phxbus  conspergere  lucem» 

lk>c  résonante  sopor  ocius  omnis  abil. 

(Cardinal  Mai,  208,  2  ;  Biblioth.  des  PP 
de  Lyon,  i.  XXVII,  p.  523.) 

(1)  ha  Cad.  val.  (p.  75.)  Groterds,  p.  1175,  8, 
corngil  quae,  illum,  Peiri,  porta$mo  poteraSy  ditione. 
(VidesisBarooium,!.  VU,  p.  513;  et  de  Angeiis, 
p.  6.)  —  Mr. 

(2)  lia  Cod.  pal.  (p.  75.)  Gbut.,  ibid.  n.  7,  corrigit 
Achilles,  sepulcrum^  quae,  Fleetw.,  p.  555;  Baron., 
t.  VU,  p.  515;  BoRGiA  CoHfe$$.  vol.,  p.  87;  Cardinal 
Mai,  p.  i09. 


m  GAJi 

VI. 

Ancien  manasière. 
loscripUoQ  eo  leUres  d*or. 

Poniiûces  siimini,  Roma  qiios  bicmisil  habendo», 

Rectiares  fueraiit  sedis  i^postolics. 
Hos  scrvus  Cbrisit  Hraban  suseepit  ovando, 

Illonimqiie  ossa  bic  condidît  et  h>culo. 
LeriUB  ergo  duo  pncdfcla  «x  ùrbe  seculi 

¥enenint  îsioc  digne  et  honore  sue* 
Quosidem famalus  Domini  mox  obvius  assans 

Supplex  accepitbicque&imul  posait 
Martyr  Alexander,  martyr  Favianus  et  ipse 

Ifac  venere  simiil  doclor  uterqae  pius. 
riscipuli  Xisti  pap»  dtgniqne  miiiislri 

Felicisûmus  bic  Agapelusque  manet. 
€hiiiie6  hi  pariter  aulam  banc  satis  osftibus  omaiil, 

Yirgo  Dei  genitrix  quam  dicat  et  mentis. 
Vos  quoque  qui  inlrasiis  templum  Istos  cum  prece 

[f uea 

Fatronos  vobis  quaerite  in  auxilîum. 

{Cardinal  Haï,  362,  6  ;  Râbàn  Maur, 
I.  VI,  p.  230.) 


VII. 

'Eglise  Saint-Pierre. 

Ecce  Tîros  istos  praedaros  valde  patronoa 
Aomà  decus  orbis  miserat  bue  pariter. 


DICriONNAmfe  GAN  M 

Quos  quoqne  H rabanns  bvrailis  tusoeperat  ékm 
Prxsule  cum  Humberlo  rite  locarit  et  hic. 

Hic  magnus  pausat  martyr  Januarias  alque 
Officie  insignes  atqne  sacris  meritls  : 

Qui  cum  pontiBce  Xisto  mucrone  perempt! 
Levitse  cœlo  reddiderant  animas. 

^Rab.,  t.  VI,  215;  Mab.,  Sœe.  Benei 
t.  VI,  p.  15  ;  Cardinal  Miï,  38%«  h.) 
Voy.  d*autres  inscriptions  de  Fulda,  ai 
ticle  Rome  ,    chapitré   yii ,   Epitapha  d 
martyre. 

FURNES,  en  Belgique  (Flandre). 

\. 


Epilaphe  d'Anioine  de  Bourgogntf  dm  i 

Brabant. 

Aiilomtif,justus,  acer,  ac  militans  pogna  Aift^ 

neurensi  caesus  vin.  Kal.  Noyembris  H.GCCG.ift 

cadaveribusque  hostium  obrutus  tridonm  el 

pulcberrima  morte  velut  s^ultus  Jacuit,  ut  aa- 

Jorem  buicfloriam  tumulo  inferret. 

(Labbe,  The$.  epit ,  p.  M 

II. 

Epttaphe  de  Jean  de  Bourgogne^  due  de  BH 

boni. 

Joannes  natu  major,  pietalis  ac  doctrinaa  aaMM, 

15*  tttatis  anno  dux,  10*  maritua;  ac  IbCmnII 

mox  conjugio  24.  Academiae  LoyasieMia  €» 

ditor,   diem  band  muito  post  obîil  !▼•  UL 

maias.  m.  cggg.  xxyi    .  ; 

(Labbb,  p.  899. 


G 


6AÈTE,  dans  le  royaume  de  Naples. 
A  Vautel  Saint-Erasme^  dans  la  cathédrale. 
In  hoc  ioco  inventum  est  corpus 
B.  Erasmi  martyris  illibatum 
et  integrum  temporihus  Jo«  papae 
a  Bono  episcopo  Oaielano. 

(Cardinal   Mai,  50,  3;    Ugbblu,  t.  I. 
529.) 

GAND,  en  Belgique. 

I. 

Epiifuspke  commune  de  Cornélius  Jame- 
niiAS  (1)  et  de  Guillaume  Damasi  LindanuSj 
Mques  de  Gand  au  xvi*  silcle. 

Eglise  de  Saint-Jean-Baptiste. 

Reverendis  m  Gbristo  P  P.  S.  Theologia^  D.  D* 
Ck>rnelio  lansenio,  et  Wiilelmo  Damasi  Lin- 
dano  primo  et  secundo  huius  urbis  Episcopis  ob 
luultos  in  scrutandis  et  interpretandis  sacris 
seripturis  exantlatos  labores,  et  merîu  in  Dei 
Ecclesiam  et  Rempublicam  Gbristianam  posi- 
lom.  Obiit  bic  2.  Novembris  1588.  lUe  vero  xi 
Aprllis  anno  1576. 

^1)  Au  xTn«  siècle  ce  nom  devint  célèbre  par  les 
doctrines  de  Corneille  JaiiscMiiiiS;  cvé((iie  d'Yprcs. 


Q^Qmodo  in  vila  sua  dilexerunt  u^  ita  et  ht 

non  suni  separati. 

Unicus  esPbœnix?  Gineres  hacc  tomba 
Phoenicum  vene  Relligionis  babel. 

(Labbe,  Thés,  epit.f  p  509., 

II. 

Eglise  de  V abbaye  de  Saint-Pierre. 
Tonibeau  de  Joditb,  flUe  de  Charles  le  Chauve. 

Régis  Francorum  Garoli  som  Alia  CaWI 

Nobills  illa  Judith  et  spectosa  nimb. 
Uxorem  sibi  quam  me  sumpsit  Ferreus  olim 

Balduinds,  Duce  quo  Fbindria  pacem  babolt 
Gloria  qui  veterum  mihl  quondam  magna  meoiia 

Exiiiit,  beu  !  Garolum  mors  rifait  tuvenem. 
Aller  succedcns  PatrI  regnavit^  ffâe 

tempore  sat  longo,  mors  raplt  hiinc  ad  eam. 
Omnia  deficiunt  mortalia  gaiidia  maddl. 

Et  sub  sole  nibil  permanet  hic  stabile. 
Princcps  prima  fui  Flandrensis  et  inclita  qocote 

Nunc  sed  in  angusto  contrahor  hoc  tumBlo. 
lam  mihi  nil  prosunt  vir,  proies,  patria  di«et« 

Est  mea  sed  foedis  vermibus  esca  caro. 

(LABBS,p.60( 


GEN 

!IES,  au  royaume  de  Piémont. 

M  ancienne^ croix  d'argent  conservée  à 
la  cathédrale  de  Saint-Laurent. 

vt%  TO  Occov  ZnXtn  Bû^iaç  [ih  iTCxnniaro  « 

'O  Scyl%i  *!«>•  ô  OtaXoyo;. 
*0  £710;  Mfx«09^- 
*0  «yf&c  TaCpvok. 
Hqrcp  8cov» 

e  s*agit  pas  dans  cette  inscription  du 
Barda,  parent  de  Nicéphore  Phocas, 
fun  certain  Bardas,  orfèvre,  probahle- 
et  dont  on  ignore  et  la  vie  et  l'Age. 

{Cardinal  Haï,  p.  9.) 

conserve  dans  Téglise  métropolitaine 
lint-Laurent  de  Gèneë,  une  pierre  gra- 
ur  laquelle  se  trouve  représentée  la 
I  Vierge  avec  Teniaût  Jé'sus  et  cette 
ption  : 

îp  éï 

HnBTH 

hdire  :  Ump  ecov  1»  imyii,  la  Mère  de 
la  iource.  La  sainte  Vierge  s'appelait 
ni  du  nom  seul  do  v  nijyn,  la  Source, 
rce  de  la  vie,  et  de  la  grâce. 
in  stade  de  Coostantinople  on  trouve 
mple  fameux  de  la  Vierge  bAti  par 
sreur  Justinien,  dans  un  lieu  deli- 
,  ombragé  de  Cy()rès  touffus  et  fort 
i,  dans  une  prairie  émaiilée  de  fleurs 
9sée  par  une  source  d*eau  pure  et  lim- 
h  laquelle  on  attribuait  une  vertu  mi- 
ase,  et  qui  est  encore  aujourd'hui  l'ob- 
la  vénération  et  des  pèlerinages  fré- 
i  des  Grecs.  C*cst  cette  source  qui 
donné  son  nom  de  Pigi ,  nnyn  ,  à 
irge  et  à  l'église  elle-même  ,  ainsi 
couvent  d'hommes  et  au  palais  des 
eurs  voisin  de  cette  église. 
lu  Càngb,  Conslantinop.  Chriitiana^ 
].  IV,  p.  183,  184.  p.  173,  nk;  Mém. 
de  VAcad.  des  Inscript. ^  nouvelle  sé- 
rie, t.  11,  p.  \VÎ.) 

itêêur  leSacro  Catino  de  Gines  (1). 

lom  que  je  viens  de  transcrire  est  ce- 
in  Tase  hexagone  regard<^  durant  des 
i  comme  une  relique  qu'aucun  trésor 
it  su  payer;  eu  lui  contestant  tout  au- 
trite,  on  ne  saurait  se  refuser  à  recon- 
en  lui  un  monument  d*une  haute  an- 

• 

st  d'une  belle  couleur  d'émerau'Jc , 
forme  agréable  ;  les  angles  sont  bien 
es  ;  les  anses,  prises  dans  la  matière, 
eu  placées;  les  ornements,  qui  consis- 
eulement  en  des  rangées  de  points 
sont  de  bon  goût  ;  les  soufflures  sont 
ombreuses  ;  il  est  aisé  de  voir  q,u  V 
iroir  été  fondu  en  entier,  il  a  élé  lia- 
nt céparé  au  touret. 

eftne  ÂrchMogique^^*'  nnm'^c*,  juin  18i5,  p. 
»te  uolicc  c:>l  due  à  M.  Gustave  Bruiiul. 


DTPIGRAPIUE. 


GEN 


498 


On  ne  douta  pas,  durant  une  longue  suite 
de  générations,  qu'il  n'eût  servi  au  dernier 
repas  que  Jésus-Christ  ait  foit  avec  ses  apô- 
tres. 

Lors  d«  la  prise  de  Césarée  f)ar  les  croisés, 
en  1101,  il  passa  au  ]:)Ouvoir  des  Génois 
comme  formant  la  portion  du  butin  è  laquelle 
ils  avaient  à  prétendre.  Porté  h  Gènes  il  y 
fut  conservé  avec  un  soin  extrême.  Déposé 
dans  une  niche  creusée  dans  le  mur  qui  se- 
l^are  de  la  nef  une  des  deux  sacristies  de  l'é- 
glise Saint-Laurent,  il  n'était  offert  aux  re- 
Ïards  de  la  foule  au'une  fois  par  an,  lors 
'une  des  fêtes  les  plus  solennelles;  encore 
ne  le  voyait-on  que  de  loin;  un  prélat  le  ' 
montrait  du  haut  d'une  tribune,  en  le  tenant 
dans  ses  mains  par  un  cordon,  et  il  était  lui- 
même  surveillé  par  des  chevaliers  chargés 
de  veiller  spécialement  à  la  conservation  do 
cette  gemme.  On  les  nommait  elavigeri.  Les 
clefs  de  l'armoire  qui  renfermait  le  Catino 
restaient  en  leur  pouvoir  et  il  leur  était  dé- 
fendu de  jamais  les  conQer  à  personne.  Les 
clavigeti  étaient  choisis  parmi  les  citoyens 
les  plus  éminenis  de  la  république.  Dus 
amendes  de  cent  à  mille  ducats,  et,  en  cer- 
taines circonstances ,  la  peine  de  mort , 
étaient  prononcées  contre  quiconque  aurait 
osé  toucher  le  vase  avec  de  l'or,  de  l'argent, 
des  pierres,  du  corail  ou  quelque  autre  ma- 
tière dure,  mesures  rigoureuses  que  confirma 
une  loi  du  2i  mal  1476.  Pendant  longtemps 
personne  ne  vint  combattre  l'opinion  qui 
regardait  ce  vase  comme  étant  une  émeraudo 
d'une  gigantesque  dimension  ;  mais  au 
xvni*  siècle,  il  ne  manqua  pas  d'observateurs 

3ui  affirmèrent  que  c'était  du  verre  et  rien 
e  plus  (1). 

La  victoire  mit  pour  un  moment  le  Catino 
au  pouvoir  des  Français  ;  il  sortit  de  son 
inaccessible  retraite,  et,  tout  étonné  de  voir 
le  grand  jour,  il  se  trouva  transporté  à  Pa- 
ris ;  le  directeur  du  Cabinet  des  antiques, 
Gosselin,  demanda  qu'une  commission  do 
l'institut  fût  chargée  dç  l'examiner;  il  en 
résulta  un  rapport  qui  décida  que  la  matière 
du  Catino  n'était  que  du  verre  coloré.  En 
1816,  il  retourna  à  Gènes,  mais  ces  voyages 
lui  furent  funestes  ;  il  se  trouva  brisé  à  son 
arrivée.  Aujourd'hui ,  quoique  bien  déchu 
de  la  vénération  qu'il  avait  inspirée,  quoi- 
qu'il ne  soit  plus  l'objet  do  lois  spéciales  et 
sévères,  il  est  toujours,  et  à  bon  droit,  re- 
gardé comme  un  antique  d'un  très-grand 
prix  (2). 

Un  moine  de  l'ordre  des  Augustins,  Fra 
Gaëtano«  mii  à  profit  le  loisir  dont  il  jouis- 

(1)  Voir  les  Vovages  (en  allemand)  de  Keyssler. 
Hanotre,  4751,  11,  521;  Barthélémy,  Voyage  en 
Italie,  p.  18;  De  lu  Co!«dahi!<e,  Mém.  de  VAcad,  des 
Scifiures,  1757,  p.  540;  Dolomieu,  DisserL  sur  Vé- 
meraude^  insérée  au  Magasin  Encyclop,^  an.  1,  l«  J, 
p.  17-Uo. 

(i)  Voir  d'ailleurs  MiLLiN,  Magas.  Encyc,<^  jan>. 
1807,  U  1,  p.  157-150  où  se  Irouvc  une  ligure  di 
Calino;  le  Voyage  en  Savoie  du  inôine  savant,  I.  Il, 
p.  105;  Touvrage  de  Bossi,  $ur  le  vase  que  Von  con^ 
servait  à  Géne$  $ous  le  nom  de  Snnto  Catino.  TurL'j^ 
1800,  in-8-. 


499 


GCN 


DlCTiOMNAIRE 


CEN 


sait  dans  son  couvent  de  Sainte-Thérèse,  à 
Gènes,  pour  composer  un  très-long  ouvrage 
sur  rauthenticité  de  rhistoire  du  Sacro  Ca- 
tino:  ce  travail  parut  en  1727,  in-4',  sous  le 
titre  suivant  :  Il  Catino  di  Smeraldo  orien- 
to/f ,  gemma  consecrata  da  2V.  S,  Jesu  Cristo 
nell*  ultitna  cena  degli  Azimi^  e  eustodita  con 
religiosa  pietà  dalla  serenissima  Reptiblica  di 
Genova^  corne  glorioio  trofeo  riporiato  nella 
conquitta  di  Terra  Santa  Vanno  MCI.  Si 
mostra  la  sua  antichità^  preziosità  et  san^ 
tilà  autenticata  dagli  Autori  corne  dalle  pu- 
blicke  scritture  deli  Archivio.  Opéra  istorico 
morale  arrichita  di  cognizioni  et  dottrinepro- 
fittevoli  a  studiosi  e  grate  agli  afnatori  delV 
AfUichità.  Genova,  1727,  in-^%  xxxvii  c.  et 
308  p.  L*auteiir  a  recueilli  toutes  les  tradi- 
tions qu'avait  conservées  une  piété  peu 
éclairée;  il  avance  (chap.  iv)  que  ce  fut  la 
reine  de  Saba  qui  otfrit  ce  vase  à  Salomoii 
comme  te  présent  le  plus  précieux  qu'elle 
pût  lui  faire.  Le  monarnue  hébreu  le  tit  dé- 
poser dans  son  trésor;  il  en  connaissait  tout 
Je  prix,  il  en  faisait  usage  aux  fètes'les  plus 
solennelles.  Le  Catino  ruissa  bien  plus  tard 
au  pouvoir  d*Hérode.  Jésus  ayant  célébré  la 
cène  dans  une  salle  où  Ion  s'attendait  à  la 
venue  de  ce  dernier  roi,  employa  ce  vase, 
qui  avait  été  apporté  afm  d'être  mis  è  la  dis- 
position du  monarque.  Celte  version  un  peu 
forcée  n'a  pas  obtenu  un  assentiment  una- 
nime ;  d'autres  écrivains  ont  pensé  que  le 
Catino  était  devenu,  par  voie  de  succession, 
la  propriété  du  maître  de  la  maison  chez  le- 

3uel  Jésus-Christ  réunit  ses  apôtres  pour  la 
emière  fois. 

Fra  Gaëtano  pense  que  ce  docteur  de  la 
loi  dont  rËvanglie  tait  le  nom  était  Nico- 
dème.  Lors  de  la  dispersion  des  apôtres  et 
(les  disciples,  rien  n*empôche  de  croire  que 
Micodème  n'eût  cherché  refuge  à  Césarëe; 
il  y  porta  le  Catino  qui  était  demeuré  en  son 
pouvoir,  et  aui^  pendant  près  de  dix  siècles, 
trésor  dont  des  propriétaires  jaloux  ne  révé- 
laient point  l'existence,  resta  ignoré  dans 
cette  ville,  jusqu'au  moment  où  il  passa  dans 
les  mains  des  chrétiens  (1). 

Nous  avons  recherché  dans  les  anciens 
auteurs  ce  qui  pouvait  jeter  quelque  jour 
sur  l'origine  de  cette  tradition  et  sur  la  dé- 
couverte du  monument  dont  il  est  ici  ques- 
tion. 

Nous  trouvons  dans  Mathieu  Paris  un  pas- 
sage où  cet  historien  paraît  confondre  quel- 
ques-unes des  circonstances  de  l'histoire  du 
Catino  avec  les  légendes  du  Saint-Graal. 
<c  Die  igitur  prœfi^o  convenîentes  magnâtes 
apud  Westmonasterium,  magister  enim  Tem- 
pli  et  Hospitalis  cum  testimonio  (juampluri- 
morum  sigillorum,  videlicet  patriarcIkB  Hie- 
rosolymilani  archiepiscoporum  quoque  et 
episcoporum ,  abbatum  et  aliorum  prœlato- 
rum  et  maguatum  de  terra  sancta  miserunt 
quamdam  portionem  sanguinis  Dominici, 
quem,  pro  sainte  mundi,  fudil  in  cruce,  iii 
quodam  vase  crystaliino  vetustissimo,  pcr 

(1)  Voir  VHUt,  des  Croisades  (en  allemand)»  par 
'  Wilken,  t.  Il,  p.  101;  et  Bcilagc  (addition),  II,  p.  8. 


quemdam  fratrem   Temoloniin  beil 

tum  (1).  » 

Un  récit  qui  se  rapporte  à  une  auû 
C[ue,  mais  où  se  montre  l'influence 
idée  semblable  à  celle  qui  guidait  la 
de  Mathieu  Paris,  se  retrouve  dans  ni 
vieux  chroniqueur  britannique  (2)  :  « 
lavit  etiam  rex  Ëthelstanus  et  aliam  si 
suam  Olhoni  imperatori,   a  que» 
gemmas  et  equos ,  receprt  quoudam 
onichino  transparens  et  politum,  ita  : 
cœiatoris  arte  compositum»  ut  vere  fit 
segetes,  gemmare  vites,  hominum  la 
moveri  videantur  :    recepit   etiam 
Constantini  raagni,  in  quo  litteris  aur 
men  possessoris  legebatur,  in  cujos 
super  crassas  auri  laminas  figebatur 
ferreus,  unus  de  quatuor  quo  Chri 
cruce  figebatur  ;  item  lanceura  Karoli 

3ua  vibrata  semper  victor  abiliaty  qui 
unt  aperuisse  latus  Christit  etc.  » 

Si  nous  passons  aux  historiens  de 
sades,  le  témoignage  le  plus  circonsia 
trouvera  dans  Guillaume  de  Tyr  (I 
ch.  IG)  :  «  Erat  autem  in  parte  civiti 
loco  edito,  ubi  oiira  ab  iierode  ad  hc 
Augusti  Cœsaris,  miro  opère  dicilar  ( 
tum  templum,publicum  civitatis  oraU 
in  hoc  codem  oratorio  repertum  est  ' 
loris  viridissimi,  in  modum  parobaîd 
malum,  quod  prœdicti  Januenses  smar 
reputantes,  pro  multa  summa  pecu 
sortem  recipieutes,  ecclesiœ  su»  pro 
lenti  obtulerunl  ornatu.  Unde  et  usquf 
transeunlibus  per  eos  magnatibus  Tai 

auasi  pro  miraculo  soient  ostendere,  ] 
entes  quod  vere  sit  id  quod  color  ei 
dicat  smaragdinus.  » 

Alberic  des  Trois -Fontaines  s'ei 
ainsi  dans  sa  Chronique,  insérée  pai 
nitz  dans  ses  Accession,  histor.  Lips. 
in-^*",  p.  183  :  «  Ita  Balduinus  rei 
prius  Antipatride  civitate,  quœ  nane 
Assur,  Cœsareatn  ei  vicinam  obsid< 
prius  Turris  Stratonis  dicebatur.  C 
violenter  effracta,  cives  in  quoddam 
rium  suum  confugeruut,  ubi  lanta  fui 
ges  eorum,  (juod  columnarum  bases  s 
tingeret  occisorum,  ubi  participes  illii 
toriœ  Januenses  vas  viridissimi  ccto 
pertum  et  in  modum  paropsodii  fon 
pro  multa  summa  pecuniœ  recipieo 
sortem  pro  excellenti  obtulerunt  orna 
clesi»  suœ.  » 

Marin  Sanuto,  dans  son  curieux  ou 
composé,  mais  sans  fruit»  pour  pro^ 
une  nouvelle  croisade,  d^  aoa  LU^m 
torum  fidelium  Crucis^  llb^lin*  p.  Y 
{voir  le  recueil  de  Bongart'i  Suia  È 
Francos  Hanov.,  1611,  p.  n/f^,  b.] 
de  son  côté  :  «  Ibi  Cœsareœ  Januenses 
tum  vas  pretiosum  sive  de  viridi  1 
quem  smaragdum  asserunt,  pro  parle  i 

(1)  Lib.  ni,  a.  Iii7,  Lond,  I6$6,  in-fal, 
(i)  IUdulfhus  Higdenus,  Polychronic,  lil 

92o,  dans  le  recueil  de  Gale  :  Script.  ÎLV|  Br 

p.  261 


G£N 


D*£PIGUAP1IIE. 


GEN 


50â 


)erunt  et  maf  rici  ccclesiœ  dcdcrunt.  » 
(shevëque  de  Gênes,  Jac(|ues  de  Vo- 
levenu  c<^lèbrc  grâce  h  cette  Légende 
iDt  il  fut  le  compilateur,  et  qui  a  été 
m  reproduite  durant  quatre  siècles, 
UTé  celui  des  anciens  annalistes  qui 
s  longuement  parlé  d*un  événement 
nportance  aussi  capitale  à  ses  yeux, 

cité  dont  il  était  le  métropolitain. 
!  son  récit  soit  d'une  certaine  éten- 
»U8  le  reproduirons  intégralement; 
personnes  iront  le  chercher  au  cha- 
du  Chronicon  Januense  inséré  dans  le 
icueii  de  Muratori  :  Script,  rer.  ilal.f 
>.  S2. 

tauteminprœdicta  civitate  (Cœsarca} 
Kidam  smeraldinum  ina)stimabiliter 
im  :  capta  igitur  civitate  prœdicta  a 
is  (iJanuensihus)  de  coroinuni  con- 
res  partes  omnium,  qu(e  ce|)erunt, 
roluerunt.  In  priuia  igitur  parte  su- 
um  vas  smeraldinum  assignaverunt  : 
Dda  parte  corpus  civitatis  cum  omni- 
iUsimmobiliL>us  posuerunt;  pro  tertia 
rte  totum  thesaurum  civitnlis  et  om- 
bilia  statuerunt.   Ordinuntes  autem 
lenses,  quoniam  in  captione  civitatis 
,  principales,  partem  illam  accîperent, 
oagis  vellent  et  reliquam  partem  ha- 
;otus  exercitus   :  Januenses  cœteris 
rtîbus  omissis  vas  illud  smeraldiuum 
a  parte  acceperunt  et  Januam  cum 
gaudio  déporta verunt.  Quod  autem 
IS  sit  vere  lapis  smeraldinus ,  testan- 
nés  gemmarii,  qui  illud  viderunt,  di- 
se numquam  vidisse  tam  pretiosum 
linum.  Istud  etiam  et  manifestum  per 
od  apud  Ciesaream  tanti  pretii  existi- 
ir,  quod  cum  tota  civitate  vel  cum 
esauro  civitatis  luerit  œqualiter  œsti- 
.  Qnomodo  enim  verisimile  est,  quod 
ictum  lapidem  smeraldinum  ad  valo- 
lius  civitatis  vel  tolius  Ihesauri  civi- 
t>  una  parte  œqualiter  posuissent,  nisi 
>  certo  conslitisset,  quod  rarissirnus 
dinus  esset?  Est  autem  supradictus  la- 
eraldinus  tanti  fulgoris  et  tam  mira- 
aritatis  quod  omnes  alii  smoraldini  et 
apidespretiosijuxta  illumpositi  a  suo 
s  deûciunt  et  prœ  nimio  illius  splendore 
ïlaritate  imllescunt.  Est  enim  illud  vas 

ad  instar  catini,  undo  vulgariter  dici- 
iiod  fuit  illo  calinus  in  quo  Chri^tus 
lis  discipulis  in  cœna  comedit,  de  quo 
JS  dixit  :  Qui  intingit  viecutn  manum 
no^  hic  me  tradet,  Ulrum  autem  hoc  sit 
,  ignoramus;  scd  quoniam  Dec  iiihll 
possihile,  ideo  illud  nec  constantcr  as- 
IS9  nec  portinaciter  deiiegamus;  qui 
10c  volueiltcredere  non  est  rodarguon- 
.'  levitalc»  et  qui  nuluerit  credere  non 
}rehendendus  de  temerilate.  Sed  forte 
objicient  et  dicent,  quod  in  omnibus 
suis  Christus  scmper  excmplum  habuit 
lœhumilitati;  in  catino  autem  smeral- 
tam  prelioso  comeJere  non  fuissel 
>lum  huniilitatis  pra'biMC  ,  sed  quidoin 
)lum  vanitatis  dare.  Sed  ad  islani  quîe- 
ra  potcst  dcfacili  rcsponderi  :  ccilum 


est  enim  quod  cihos  communes  in  catino 
smeraldino  comedere  esset  qujpdam  vanilas 
sive  fiompa,  sed  agnum  paschalen)  et  sacra- 
menlaleoiy  quem  Christus  in  cœna  cum  disci- 
pulis comédie,  in  catino  aurco  sive  smeral- 
dino  comedere  non  fuisset  pompa  sed  devo- 
tio  et  reverentia  magna.  Istud  autem  sub  si- 
lentio  prœtermiltendum  non  est,  quod  in 
quibusuam  libris  Anglorum  rej)eritur  quod 

3uando  Nicodemus  corpus  Chrisli  de  cruco 
eposuit,  ejus  sanguinem,  qui  adhuc  receus 
erat  et  igoominiose  dispersus  fuorat,  ipso  re- 
collegit  in  quodam  vase  sineraldino  sihi  a 
Deo  divinitus  prœsentato  et  illud  vas  dicti 
Angli  in  libris  suis  sanguiralia  appellant. 
Illud  autem  vas  Nicodemus  cum  multa  reve- 
rentia custodivit.  Tempore  autem  proce» 
dente  Oesaream  fuit  translatum  et  tandem 
Januam  est  deductum.  Dictum  ergo  fuit  ut 
illud  vas  esset  pretiosum,  in  quo  reponi  do- 
bebat  pretiosus  thésaurus,  scilicet  saoguis 
Jesu  Chrisli.  Quod  autem  illud  vas  non 
fuerit  arte  humana  factum  sed  divina  arto 
])roduc(um ,  intendimus  ostendere  dupliei 
ralione.  Una  ratio  est,  quod  si  factum  fuissel 
aliqua  arte  bumana,  videretur  .quod  rilura 
alia  vasa  similia  debuissont  in  orbe  ruissc 
aliquando  fabricata.  Sed  a  principio  nuuidi 
usque  simile  opus  non  est  invenlum  in  tiao 
orbe  terrarum.  Aliam  ralionem  ad  hoc  pro- 
bandum  inducimus  fortiorem.  Constat  enim 
quod  illud  quod  producit  natura,  ])erfec- 
tius,  etc.  »  Muratori  arrête  ici  son  extrait,  eu 
ajoutant  :  «  lleliqua  omitto,  quippe  ex  nugis 
quodiibeticis  tanlum  petita.  » 

Il  ne  faut  pas  négliger  le  témoignage  d'un 
historien  qui  écrivail  quatre  siècles  après  la 
prise  de  Césarée,  et  qui  vitlo5arro  Catino 
aux  plus  beaux  jours  de  sa  gloire.  Rappor- 
tons ici  une  page  des  Chroniques  de  LoijsXH^ 
par  Jehan  d'Aulun,  an.  1502  :  «  Le  jour  eu 
suivant  qui  fut  ung  lundi,  xxix'  jour  du 
raoys  d*aoust,  fesle  de  la  ilécollocion    de 
Sainct  Jehan-Kaplisle,  le  Uoy  fut  ouvi*  messe 
dedans  une  chapelle  dudict  Sainct  en  Téglize 
de  Sainct-Laurent,  qui  est  le  gront  doinmo  et 
calhedralle  eglize  de  donnes  où  fut  par  les 
chanoynes  de  là,  aj)rès  la  messe,  monstre  W, 
riche  vaisseau  smaraydin,  c'est  assavoir  le 
précieux  plat  ou  ({uol  Noire  Seigneur  Jhesu- 
crist  mangea  avecques  ses  apposlres  le  iour 
de  sa  ceine  et  est  celuy  plat  (pi'on  appelle  W. 
Saint  Graal,  lequel,  Sjjolon  le  dire  commun 
de  tiennes  et  ce  que  j  en  ay  véu  par  lectre, 
fui  là  apportée  par  \qs  Gennevoys  en  l'an 
mille  cent  cl  ung,  et  fut  priz  en  la  sainte  cyté 
de  Jherusalem,  en  la    manière  que  vous 
orrez.  Les  Pizans  qui  lors  estoyent  comme 
roys  en  mer  avec  les  Venissyans  et  Genne- 
voys furent  outre-mer  h  tout  grand  navigago 
et  grosse  armée  et  conquesterent  sur  les 
Turcz  et  sur  le  Souldaii  plusieurs  visslles, 
isles  et  chaléaulx  et  enlr'aulres  priudrent 
Aulioche  et  Jherusalem  et  occirenl  tous  les 
iniidelles  qui  là  rencontrèrent  ou  gaigncrcnl 
richesses innumerableset  incomparables  tré- 
sors. Après  celle  prise  de  Jherusalem,  ques- 
tioa  fut  entre  les  conquerans  du  butni  et 
appoincté  eutre  eulx  pour  es   qu»  à  en 


1*05 


CEN 


DICTIONNAIRE 


OÈN 


esloyenl  troys  coiileiidans  que  en  lro;jrs  par- 
ties seroit  cfivisé;  c'est  assavoir  la  seigneu- 
rie et  dommane  pour  une,  les  trésors,  meu- 
bles et  richesses  pourTautre,  etleprécieulx 
plat  d'esmeraude  pour  le  tiers;  lesquelles 
choses  furent  ainsi  divisées  et  pwtyes.  Et 
pour  00  que  les  Pizans  qui  }ors  estoyent  les 
plus  forts  et  avantageux  des  troys  bandes  et 
ausi  que  plus  avoient  travaillé  et  faict  de 
mises  pour  lesdites  conquestes,  fut  accordé 
entre  eulx  que  iceulx  Pizans  auroient  fe 
choix  des  part)[es  et  que  premiers  raectroyent 
la  main  au  butin,  lesquels,  après  avoir  sur  ce 
advisé,  prindrent  pour  eulx  la  terre  et  sei- 
gneurie de  Jherusalem,  comme  la  plus  ho- 
norable partie  des  troys,  et  pour  monstrer 
de  quoy  toutes  les  grandes  portes  de  la 
saincte  cyté  prindrent  et  firent  mener  à  Pize  ; 
lesquelles  ancores  y  sont  restués  deux  que 
les  Florentins  depuys  leur  ont  tollues  et 
ostées;  pour  revemr,  toutes  les  forteresses, 
places,  cbastéaulx  leur  ibrent  baillez  et  la 
possession  de  la  seigneurie  mise  entre  les 
mains,  laquelle  ilz  gardèrent  par  force  contre 
le  souldan  longue  espace  de  temps,  et 
d*icelIejouyrent  paisiblement  ce  qui  leur  fut 
et  eust  esté  à  jamais  ung  tiltre  d  honorable 
louange  si  les  mechans  maleureux  ne  Tous- 
sent par  leur  avarice  vendue  aux  inGdelles, 
oe  qu'ilz  firent;  donc  commvrent  crime  tant 
dampnable  que  pour  ce  foriaict  furent  fore- 
lax  de  toute  grâce  de  bien  faire  et  de  toute 
cure  de  profficter  en  vertus  tant  que  oncques 
seigneurie,  mais  sont  toujours  venus  en 
dcschéant  de  bon  loz  et  d'eureuse  prospérité; 
or,  après  qu'ilz  eurent  ainsi  choisi  et  pris 
les  Venissiains  suy  virent  et  comme  convoi- 
teulx  do  denaré,  ombourceront  l'or  et  l'ar- 
gent et  prindrent  pierres  précieuses,  vais- 
selles, joyauh,  draps  d'or  et  de  soye  et  de 
laine,  et  en  somme  tout  ce  de  vaHeur  ({ue 
emporter  peurent;  restueseuliementle  sainct 
vaisseau,  lequel  demeura  pour  le  partaiKe 
des  Gennevoys  qui  dedans  leur  ville  de 
Gennes  apportèrent,  qui  ores  y  est  comme 
je  say  pour  l'avoir  véu  ainsi  que  cy-après 
racompteray. 

«  Celuy  très-précieulx  vaisseau  est  une 
csmerauliie  faicte  et  entaillée  en  manière 
d'ung  grant  plat  en  largeur  de  deux  palmes 
que  nous,  Françoys,  appelons  espans,  de  si 
très-reluisant  lustre  et  tant  verde  coulleur 
que  toute  autre  esmeraude  auprès  d'elle  est 
obscurcye,  effacée  et  de  nulle  monstre  sans 
vertus,  et  contient  en  ront  nu-dessus  du 
plus  large  six  palmes  en  quadrature;  au  font 
iludict  |)lat  est  ung  autre  petit  ront  fairt  au 
compas,  sçelon  la  porpocion  de  sa  (grandeur, 
et  dès  le  bort  de  celui  rondeau  uicques  au 
hault  du  plat  sont  six  quareures  faictes  à  la 
lignes  et  pour  soustenir  celuy  plat;  au- 
dessoulx  sont  deux  ances  de  mesme  pierre, 
larges  assez  pour  là  passer  la  main  d'ung 
homme,  ce  qui  est  ung  œuvre  merveilleux  à 
regarder  et  faict  par  artifice  tant  sumptueulx 
que  mieulx  semble  miraculeux  que  manuel, 
aussi  est-il,  sçelon  le  dire  de  plusieurs  et 
Tymaginer  de  chnscun,  car  Nostre  Seigneur 
DieUj  au  jour  de  sa  ccine  come  dosprovéu  de 


riche  vaisselle  pour  manger  l'aignei 
chai  et  voulant  aux  humains  son  pou* 
vin  magnifier,  flst  miraculeusement  i 
Tille  celle  précieuse  pierre.  O  bon  alqi 
oncaues  n  en  fut  ne  ne  sera  de  tel; 
les  ucnnevoys  ce  précieulx  joyau  qi 
chier  tiennent  que  tout  l'or  du  mond 
vray  c'est  bien  ung  trésor  d'incom 
richesse  et  dlneslimable  préciosité,  le 
dedans  le  sacraire  du  grant  domme  cKe 
Laurent  de  Gonnes  soigneusement  g 
On  excusera  ces  longues  citations  ( 
géant  qu'elles  sont  extraites  d'écrivaii 
rarement  feuilletés. 

Nous  croyons  que  l'origine  de  là  U 
qui  environne  soudain  de  son  respect 
trouvé  à  Césarée  vient  des  récits  al« 
pandus  au  sujet  de  saint  Gréai,  de  < 
mystérieux,  si  célèbre  parmi  les  rom 
de  la  chevalerie;  une  légende  qui  r 
au  moins  au  vu'  siècle,  le  représentait 
ayant  été  transporté  en  Angleterre; 
veur  des  fidèles  fut  bien  aise  de  le  cet 
soudain  en  Orient,  et  cette  opinion 
trop  ^es  croyances,  les  passions  de  l'é 
pour  ne  pas  être  aussitôt  adoptée  ai 
thousiasme. 

Encore  une  citation  qui  montrera 

auité  des  idées  répandues  au  aujet  du 
réal;  le  passage  est  curieux  et  il  a  6 
aux  divers  ouvrages  que  j'ai  consulta 
chant  ce  point  de  la  mythologie  euroj 
au  moyen  Age.  Ouvrez  la  Bibliothtca 
ciensis  (1)  de  Tissier  (2). 

«  Hoc  tempore  in  Britannia  cuidai 
mitœ  monstrata  est  mirabilis  autedan 
per  angelum  de  sancto  Joseph  aecuric 
corpus  Domini  deposuit  de  cruce,  et 
tino  illo  sive  paropside  in  quo  Domim 
navit  cum  discipulis  suis,  de  quo  ab 
oremita  descripta  est  historia»  qum  i 
de  Graali.  Hauc  hisloriam  latine  so 
in venireuon  potui  ;  sed  tantum  gallice  i 
habetur  a  quibusdam  proceribus  nec 
ut  aiunt,  tota  inveniri  potest.  » 

Ajoutons  que  la  ville  de  Lyon  se  ^ 
de  posséder  une  relique  de  même  i 
voir  G.  de  Laboureur,  le$  Masures  de  T 
royale  ds  rUe  Barbe  de  Lyon;  LyoOf 
in-4'''.  chap.  2.,  p.  10  et  suiv. 

GENÈVE,  en  Suisse. 

Ancienne  inscription  chréitennsm 

Non  mcrilis  precor  ot  u  ..  . 

praevaleat  pietas  ru  .  •  . 
.  .  t  quicuniquc  legit  ec  .  . 
siiiique  suis  proNitliia  f  •  • 


«  •  • 


(i)  Cette  celleciiou  assez  pea  cpimiie  est 
tante;  elle  renferme  des  écrits  d*tin  iniérèl  n 
riiisloire  de  France  qui  ne  se  trouvent  que  li 
extrêmement  rare  de  la  rencontrer  oomi 
huit  volumes  in-folio;  il  n^est  pas  commun  i 
couvrir  des  volumes  isolés.  Lenglet  Dufresiio 
n'avoir  jamais  pu  voir  les  tomes  111,  iV  et  V« 

(2)  DoNNEFONTAiNE.  1660-1669,  t.  VII,  p.9 
sultez  Helinandi  Frigidimontu  Chromeotu 
a.  718. 


CEO 

Msit  alinilictis  viclo  .  .  . 

Anoecisus  erain  p  .  .  . 
sis  memor  ipse  niel- 

rdmal  Haï,  159,  3;  Pocockb,  Ins- 
riflionsf  p.  79,  n.  3.) 

tGIE»  proyince  de  ('empire  Russe 
du  Caucase,  et  par  conséquent 


D'EPlGlIàPlHC. 


GER 


5oa 


9 

eu 


»•  Barllioloinœi  a  découvert  en  Géor- 
re  autres  objets  précieux,  une  croix 
m  fort  ancienne,  sur  laquelle  on  lit 
lelque  peine  Tinscription  suivante  : 

TAC  TT...., 

ONAOT 
AON  COT 

opriON 

BAIOBOM 
IG 
XC 

4-dire  en  caractères  courants. 

Taç  ^v... 
'lôoeoCov 


>••• 


*lig90vcç 

oit  que  cette  croix  a  été  érigée  par 
fidu  nommé  Georges  Jacques.  Quel- 
«sier  qu'en  soit  le  travail,  cette  croix 
Qtérèt,  parce  que  c*est  un  monument 
s  du  christianisme  dans  la  Kabarda, 
aujourd'hui  toute  musulmane. 
une  plaine  de  cette  contrée,  au  pied 
thalne  de  montagnes  qui  s'étend  de 
fouest,  on  voit  un  grand  nombre  de 
s  de  diiïârentes  grandeurs,  et  cntou- 
icun  d'un  fossé.  Ces  sépultures  sont 
ment  do  l'époque  païenne  ;  cependant 
hs  de  l'un  des  grands  lumulus  on  voit 

une  croix  en  pierre,  entièrement 
te  de  Ggures  sculptées  en  relief, 
iption  qu'elle  porte  est  grecque  et  les 
res  sont  si  peu  distincts  qu'il  a  été 
ibie  de  les  copier. 

rince  Woronzoff  a  donné  les  ordres 
pansporler  la  croix  de  Georges  Jac- 

Pétigorsk,  où  seront  réunis  le  peu 
mumenls  chrétiens  que  le  fanatisme 
Danaépargnés  dans  ces  contrées.  Cette 
fifre  sur  le  côté  principal,  tourné  vers 
d,  une  inscription  surmontée  d'une 
»n  forme  de  nœud.  En  bas  de  l'ins- 
a,  on  voit  trois  croix  pâtées  et  au- 
8  un  animal,  peut-être  une  biche  al- 
un jeune  fiion.  Le  côté  opposé  offre 
«valiers  placés  l'nn  sur  l'autre  et 
s  à  droite.  Celui  d'en  haut  tient  un 
celui  du  milieu  reçoit  un  fruit  qui  lui 
)rt  par  un  enfant.  Au  bas,  on  voit  un 
vase  entre  deux,  buveurs  tenant  des 
\  à  boire  ;  entin,  un  troisième  porson- 
induit  une  brebis. 

mrtie  orientale  représente  en  haut 
oix  en  forme  de  nœud,  et  en  bas  un 


cavalier  allant  à  gauche  et  perçant  do  sa 
Jance  une  hydre  è  trois  tètes. 

La  partie  ouest  est  occupée  en  haut,  dans 
un  carré,  par  une  figure  humaine,.au-dessous 
de  laquelle  sont  placés  quatre  personnages 
coifiTés  de  bonnets  pointus  ;  et  en  bas,  un  ca- 
valier armé  d'une  knce  et  allant  à  droite, 
avec  un  homme  à  chenal  sur  un  chevreuil  el 
tenant  une  espèce  de  fleur. 

D'autres  antiquités  semblables  se  trouvent 
dans  les  défilés  au  nord  du  Caucase  et  non 
lit'  loin  du  littoral  de  k  mer  Noire,  chez  les 
Abatcbehs  et  les  Chabouchs,  peuples  musul- 
mans depuis  un  siècle  ;  ces  vestiges  du 
christianisme  seraient  seuls  des  témoigna- 

(;es  irrécusables  de  l'apostasie  de  ces  popu- 
ations. 

Voy.  Revue  archéologique  de  M.  Leleux, 
novembre  1851,  pag.  518,  8*  année. 
GEKCY-EN-BRIE,  ea  France. 

1261.  —  Dans  le  chœur  de  réglise  abbatiak. 
Hic  jacet  celsissimia  polenlissimaqiie  domina 
Joanna,  coniitissa  Tolose  et  Pictavorum,  uxor 
celslssimi  potenlissimîqiie  principis  domliii  Al- 
defonsl  fratris  sancti  Liidovici  régis,  qui  banc 
ecclesiam  fundavere  que  obiit  anno  liBi  die 
assumpiionis  B.  Marie  ;  Deum  prccamini  pro 
anima  ejus. 
Jeanne  dont  il  s'agit  ici  était  fille  de  Haj^ 

mond,  comte  de  Toulouse,  et  femme  d*AI- 

Ehonse,  comte  de  Poitiers,  frère  de  saint 
ouis  ;  comme  elle  mourut  sans  postérité 
(1271),  le  comté  de  Toulouse  fut  réuni  à  U 
couronne  en  I272« 

[Mém,  de  la  Soc.  archéol.  du  MidU  t.  Ill, 
p.  230.) 
GERMIGNY  DES  PRÉS,  département  du 
Loiret,  en  France. 

On  a  découvert  en  1847,  dans  l'église  de 
Germigny,  deux  anciennes  inscriptions  chré- 
tiennes que  M.  Vergniaud-Romagnesi  a  pu^ 
bliées  dans  la  Rerme  archéologique^  tom.  1 V, 
p.  33. 
La  première  inscription  est  ainsi  conçue  : 

Ul.  no.  jan.  dedicalio.  bujus.  ccclesix 


Ano.  incamaiionis.  Domini.  dccc.  el  vi. 
sub.  inYOcationc.  sanclsp.  Gineva;. 
et.  sancti.  Germiui. 
C'est-à-dire  :  i  le  3  des  nones  de  janvier,  celte 
église  a  été  dédiée,  Tan  de  rincarnaiion  de  Noire- 
Seigneur  806,  sous  rinvocalion  de  sainte  Gene- 
viève el  de  saint  Germain,  i 

Sur  une  mosaïque  de  la  même  église,  so 
trouve  la  seconde  inscription,  dont  voici  le 
texte  : 

Oracuhim.  scni.  et.  cberubm.  hic.  aspice.  speclans.. 

Et.  lesiamenli.  en  mica et 

Hxccelens.  precipus.  que.  sludens.  pul.  sac.  onenleni 

Theodulfum  vol lo  luis. 

Aidés  d'une  transcription  faite  autrefois 
par  Baluze,  on  a  restitué  ainsi  cette  inscrip- 
tion : 
Oraculum  sanclum  el  Chérubin  blc  aspice  spectaas, 

El  leslaïucuii  en  mical  arca  Dei 


S07  GL.\  DICTlONiNAUii!: 

Hoc  cernciisprccil)U8qiie  sludens  pulsare  Tonaniem, 
Theodulphuin  volis  jungilo  qiucso  luis. 

On  en  a  mémo  lonté  la  traduction  sui- 
vante en  vers  français  : 

Vois  Tarche  d*aUianee,  éclatant  de  lumière, 

Contemple  ici  Toracle  avec  les  chérubins, 

Pleins  de  gloire,  inclinés,  voilant  le  Saint  des  saints; 

Invoque  avec  ferveur  le  niattre  du  tonnerre 

Et  comprends  Tbéodulpiie  en  ton  humble  prière* 

Théodulpho  est  le  Gdèle  par  les  soins  et 
aux  frais  de  qui  fut  exécutée  la  mosaïque  de 
Germigny. 

GIMONT,  département  du  Gers,  en  France. 
iSOO.  - 


GOR 


5% 


-  A  V ancienne   abbaye    de   Gimonip 
ordre  de  Cikatêx, 

L*an  u.  V.  c.  mossen  Pey  de  Bidos,  abat,  fec  fe 
la  présente  caperal  (1)  et  la  clautura  et  ...  » 
L'an  mil  cinq  cents,  monsieur  Pierre  de  BIdos» 
abbé,  fit  faire  la  présente  chapelleet  la  clôture  et  .  • 

Pierre  de  Bidos,  élu  abbé  eu  ikS^,  mourut 
en  1510. 

(jU^m.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midif  t.  III, 
p.  253.) 
GLASGOW,  en  Ecosse. 

Ancienne  inecription  dans  Vintérieur  de  Fé^ 

qlise  cathédrale. 

Siderei  montes  speciosa  cacuroina  Sion, 

A  Libano  geminx  flore  comante  cedri, 
Cœlorum  portœ  lati  duo  lumina  mundi 

Ore  tonat  Paulus,  fulgurat  arce  Petrus» 
lu  1er  aposlolicas  radianti  luce  coronas, 

Dociior  hic  rooniiis,  celsior  ille  gradu. 
Corda  per  hune  hominum  reserantur,  et  astra  per 

Qiios  docet  ille  sljlo,  suscipît  ille  polo.       [ilium; 
Pandit  iter  cœli  hic  dogmate,  clavibus  alter  : 

Est  vin  cui  Paulus,  jinua  fida  Petrus. 
llic  pelra  firma  roanens,  ille  archileclus  babetor: 

Surgit  in  his  tempinm  quo  placel  ara  Deo. 
Anglia  plaude  lubens  ;  mittil  tibi  Roma  salutem 

Fulgor  aposlolicus  Glasconiam  irradiât. 
A  facic  hostili  duo  propugnacula  surgunt, 

Quot  fidei  lurres  urbs  caput  orbis  habeU 
H;cc  pius  egregio  rex  Ina  refertus  amore 

Dona  sua  populo  non  moritura  dédit. 
Toius  in  afiectu  divae  pietatis  Inhaerens, 

Ëcclesixque  juges  ampliûcavit  opes. 
Mclchisedech  noster  merito  rex  atqae  sacerdos 

Complevit  ver»  relligionis  opus. 
Puhlica  jura  regens  et  celsa  palaiia  scrvans, 

Dnica  pontificum  gloria,  norma  Tuil. 
llinc  aliiens,  illinc  merilorum  fulget  honore  : 

Hic  quoque  gcstorum  laude  perennis  erit. 

{Cardinal  Màï,  110,  1  ;  Bolland.,  t.  I, 
février,  p.  906;  Cimden,  Britannia. 
p.  165.) 

(1)  Cnperal,  en  gascon,  chapelle. 


(;LASTONBURY,au  comté  de  Sommersel, 

en  Angleterre. 

Epitaphe  du  roi  Arthur,  au  presbytère  is 

Glastonbury. 
Hic  jacet  Arturus,  flos  regom,  gloria  ragai, 
Quem  mores,  probitas,  commendan4  lande  pei««|. 

Au  nied  de  la  tombe  d'Arthur  est  i"!»- 

taphe  de  sa  seconde  femme.  ^ 

Artari  Jacet  hic  oonjux  tumulala  teeaaëa, 
Quae  meruit  cœlos  virtutum  proie  feeuudt 

{Sépulcral  monuments  L  Vf  p.  naa) 
GLODCESTER,  en  Angleterre. 

I. 


Epitaphe  de  Richard  /i,  mori  de  10f76  à 
1080  et  enterré  à  Fabbaye  de  Gloucester. 

Hic  jacet  Ricardus  Willi  senioris  régis  fiUos  et 

Beom.  Dux. 
In  tus  est  corpus  Richàrdi  Wilbelmi 
Gonquestoris  fllil  et  Bemie  ducîs. 

{Sépulcral  Monuments^  1. 1*',  li.) 

II. 

1176.  —  Epitaphe  du  fils  de  Gilbert,  lesim^ 
quérant  de  V Mande. 

A  U  Chapter-Hoiiase  de  Gloocester. 
Hic  jacet  Ricardus  Strongboa  fiiius  GUbertieo- 
mitis  de  Pembrohe. 

{Sépulcral  Monuments^  1, 23.) 
GORTYNE,  ancienne  ville  de  la  Crète,  oi 
est  aujourd'hui  le  village  de  Castei-NoTO,  sur 
la  côte  méridionale  de  Gandie. 

I. 

*Avcxcoy  B«70>ov 
Tov  X«fiir/>oTaToy 
Àv6vir«roy  Kaftsi«w«ff 
3Ô7fAaTc  ToO  xoèvov  witmc 

Aoo>cdcoc  'AoicXoirco^OTOf 
ô  XaftirjBOTttToc  virorcxoc 
rnç  KpVTûv  iinLfx^Ç 
MoTwn*  (i) 

U. 

Utxpwmun  npo^ov 

AvOûiroTOv  Mci 
icnh  vKapx^"^  itpmxupUÊPÊ 
V  dÔTfuirc  rnç  ymitnpmç 
ô  Oixov/Atvioc  Ao^iOcoc 

'Affje^mrcodoTOÇ  *". 

iotivmatit  {i). 

{Cardinal  Mai,  439,  ».) 

(1)  Grut.,  p.  1090.  90;  Pocoi,  Inur.,  p.  45. 
V.  GoRNEL.,  Cr,  sacr.,  1. 1,  p.  i45,  eiGtirr.,  p.  I<^, 
i  ;  1090.  II. 

(2)  PocoK,  p.  45,  n.  5;  GoasM. ,  de  Praef.  Drb. ,  p.  i» 


rooTe  à  rartideBiNiynT»  différentes 
tioDS  concernant  Anicias  Bassus.  — 
tussi  leRecueil  du  cardinal  Mai,  p.  295.; 
»  lOeo.  90  p.  1099.  k.  •  Corneiio  Creta 
U  I,  p.  ik%  etc. 

•BRTON,  au  comté  de  Lincoln ,  en 


VEmaAPuiE. 


SfUaphe  de  Nieolaê  de  RyCf 

immé  ô%  LiMoto,  KM»  Edouard  W  (tî78),  aor 
Bi  •vSOy  ec  enterré  à  TEglIse  de  Gosberion. 

ie  Jaeec  Nicdaiis  Rey 

■es  el  Edmandus  filios 

laiaalNis  propitielnr  Deos.  Amen* 

{Sépulcral  Monuments  ^  H.  1.  61.) 
R>,  en  latin  Gaclcs,  petite  lie,  voisine 
ito. 

Sur  un  socle  antique. 
D*aQ  edi6: 
D.  N.  Aur.  Yalerio 
Constantio  aog. 
R.  P.  Gaol.  car. 
F.  PoUione  .  •  Rafo 
M.  F  ....  m  Yirr. 


De  Tautre  cdié. 
DN.  M.  Galerie 
Yalerio  Maximiano 

aag. 
P.  Gaul.  cur.  Lu  •  .  • 
D  •  .  .  omioni  el  Rui 
a  •  •  •  •  ann  ...  H  Yîrr.  (1). 

[Cardinal  Mai,  p.  258.) 

ABEDONAy  sur  te  lac  de  Como,  près  de 
EgKse  Saint -Nicolas. 

A€RIP1NUS 
FAMUL08  XpF 
cou'.  C1VITÀTIS 
ira.  «OC  MAT* 

OaiOM  8CT£  ICS- 
TlHiC  MAETYRIS 
AimO  X  ORDIHft- 
TiemS  8IIJB  A  FUN- 
DAME1ITI8  FABRt- 
CATIT  ET  SErOLTfJ- 
RA8  IBI  Oa»ENA- 
•IT,  ET  IN  OMIII 
BXPLEBIT  AD  GLO  (ftc) 
•f  DICABIT. 

rippinus,  rév^ue  de  Como  dont  il  est 
lion  dans  cette  inscription,  vivait  eu  586. 
^Cardinal  Mai,  165,   k\  Muratori,  n. 

182^,  1;  Tass.  Ann.  sac.^  t.  I,  p.  603; 

CoESi.,  1, 15,  p.  261  ;  Rolland.,  t.  111, 

jvio,  p.  878.) 
iJX),  en  Uijne,  empire  d*Autriche. 

hmer.  Sk.,  p.  54,  qnas  vide,  ncc  non  Lupinif 
iaUi.«  i.  H,  p.  iiO;  Spon  ,  p.  492;  Barrvr., 
^.  92;  Do.NAT.,  p.  I5f),  5.  Prima  (antiini  npud 


6RA 

A  V  église  patriarcale.  I. 

Sor   QQ   pavé    en  marqueterie: 

Alria  qoae  cernis  vario  fomiala  dccore 
Squalida  8ub  piclo  caelalur  marmore  teiiua 
Longa  veluslalis  senio  fuscaverat  aelas 
Prisca  en  cesseruni  magno  noviialis  honorî 
Praesulls  Heliae  studio  praestante  beaii 
Uaec  sunt  tecta  pio  semper  devota  limorL 

Laurenlius  V.  G. 

iMaiinus  vo- 

Uim  cmn  suis 

solvit  et  de  do* 

(«0       ^ 
nu  m  Dei  fece- 

runt  P*  D*  ce* 

L  au  tus  actoa- 

nus  scîiêeccl. 
Aquil.  cum  •»- 
is  vot.  solvit 

Servus  xpi 
Lucinus  Ro- 
mana  Lucian- 
nus  et  Lucia 
fecerunt  P.  c. 

rov  o?xou  ^ou 
|]rO(iq7a  irS.  p,  (1) 

Panlus  notarius 
et  Diugenia 
cum  suis 
TotuHi  sol- 
vent 

Famuli  s^ 
niarlyri8 
Euphemine 
Nonnus  et  Eu- 
8c1)ia  Petrns 
et  luhannes 
pro  saluie 
sua  et  omniam 
suorum  ex  veto 
suo  F*  R*  P'  c* 
lohaniiis 
mil*  de  nuin* 
Cadisiano 
cum  uxorc 
sua  Severian. 
fecer  P*  xxv. 
Amara  lecl. 

MoR.,  p.  463,  4.  — Mur.  scriliît  D.  N,  C.  Aurei.  el 
7.  Poflhne,  Tum  pro  C.  Aurel.  rooiiet  scribendum 
Flav.  lui.  aut  Fia.  Va/.— A.  M. 

(1)  Lege  Muratorium,  p.  1917,  qui  scrihît  mendo» 
se,  ut  reor,  fTiôvYi^a.  Idem  compcndia  explicnt  «rôSac 
cxecTov.  Idem  in  monogrammale  adjuncto  intclligit 
Probus  vcl  Probinm.  Dcnique  aliter  disponit  bas  in^ 
criptioncs.  —  A.  M. 


su 


GRA'                            IMCTIONNAIUE                             €ttà 

el  Aiiloiiîna 

ntnt  pedea  •'  •  « 

cuni  filiis  suis 

Guderil 

Halia  ei  McilU 

cum 

la  voMitii 

suis  fect 

solvent. 

pedes 

lohannîs 

XX 

ICCt.  CVM 

SérvttsxH 

maire  sua 

Laur  •  •  .; 

Agnela 

diac 

r.  P.  XXV. 

Vîctorinus 

votum 

sdviL 

lecl  .... 

Petnis 

Anlo  .... 

notarius 

suis  vo-                     , 

votum 

tum  solvit.^ 

solvet 

In  nomine 

Dominieus. 

doniini 

notarius 

Petnis  TO* 

oum  suis  votn 

(tic)  ^  . 

solvet. 

luii  solviU 

■r^F^  w  ^r^^ 

-     CCCGC 

Ursas  et 

LXXX 

AurelianA' 

IV. 

votum 

solvent. 

seco.  .  . 

leclu  .  .  • 

Concordi- 

vens  •  •  • 

us  et  NiMa- 

tîgîsac .  •  . 

na  cum  su-^ 

fimia  fu  •  •  . 

iS  FR.  p.  XXV. 

tum  so.  .  • 

Stephanus 

Probinae  et  fillo  svo  Thomats 

nauclei*us 

notario  votam  solvoit. 

cum  suis. 

1 

— 

Marcus  Bibulns  cum  fratribus 

II. 

suis  votum  solverunt* 

n^iM*    1/1    â*A%Lr   d§£    rUÊTÀ. 

Gazeus  dtaconus 
cum  matre  sua  Bona  ne*  v*  fr* 
sol  vit. 

lohannis  milis  de  numéro 
equit-  perso*  lustioiani  voluia 

solvit. 

Laurentius  milis  de  numéro 
travisiano  et  filiu»  Bornai 
fecit  P'  XXV. 

Muqçio 
lector 
et  Bona 
cum  filiis 
suis  fecerunt* 

Vitales 
et  Vale- 
riaiius  ' 
cum  suis 

FR.  P.  XXXV. 

Domnicns  cnlîga- 
riiis  cum  coniiigc 
sua  Scveia  .  .  .  • 


Tala 

et  Ben  •  •  . 

votu  .  •  • 

Voici  quelques  autres  inscriptions  pli 
sur  d*ancieDnes  mosaïques. 

m. 

A  InùnOf  prii  Br$9cia. 

Cresoentio 
et  Patema 
cum  sots 
eg.  F.  G. 

Crescentfo 
et  Crescentioa 
cum  suis.  ■*'-  ■  '  ' 

eg.  p.  G. 

* 

IV. 

A  Rome,  à  la  tribune  de  réçlise  ib  Si 
Côme  et  Saint-Damten.  . 

lORDANES,  CEON,  PYSON,  TIGRIS*  EOnUIà 
HIERUSALEM,  RETHLEEM,  6ANC*  .«rBUX  PAPAySM 

THEODORUS. 


I  RAG  l^mCRAPHIEL 

Anh  IR'ciarii  ndht  specioM  nietallis  f 

In  qva  phis  fidei  lax  preiiosa  niîcat 
MaitjribiM  meiids  popalo  spes  certa  salatit 

Yeiiit,  et  ex  saero  crevit  bonore  locus. 
Oplafii  «lioe  6dÔ  Félix  aniisUle  dignum 
f  Mnniis  at  aeiheria  Tiyal  iu  arce  poli  (f  )• 

6KENADE,  en  Espagne. 


iMtCfHie  pierre  trouvée  dans  Téglise  paroii^ 
êiate  de  Sainte^Marie. 

ii.aoDiîiie.  dïîr.  nosiri. Eiô.  Xn.  consacrata 
«t. edesU  .Id .  Stepbam .  primi .  nartyris 
kleemi .  Nalivola.  a.  s^TPauk).  Acdiano.  ponfc. 
;, .  ^  Mao .  diiî  •  noslri .  WiUirid  »  régis 
ir .  DGXLV  •  lien .  consacrau  •  est.  edesia 

il.leliaQÎ.  martyris.  te 

1».  eonsacrata .  est .  eclesia .  se! .  Vioeentii 
«utyris.  Taleiitioi.  a.lëô.  LiUiolo.  accitano.poufc. 
n.kal.  febr.  aniio.  gl.liiu.  lieccaradi.  régis 
mDC.  XIXU. 

lecsol  tria,  tabemacula.  in.  gloriam.Trini/aft«. 
JiperaBle.  sels,  edificata.  sunt.  ab.  ml.  Gudila 
,jm,  operarios.  Temolos*  et,  samplu.  proprio... 

(Cordtfia/ M41,  p.  162;  Florbx,  Spana 
Sagrada,i.Y\hp.3S,3k.) 

fflËST- SUR -ISÈRE,  bourg  des   Etais- 
ndes,  province  de  la  Savoie  supérieure. 

4-  Eiifrasiiis  pEr. 

in  bonore  S.  Pétri 

apostoli  voto  sao  fedt. 

{Cardinal  Mai»  p.  3;  Muratori,  p.  186S  ; 
GuiCHBNON,  jETtf^  de  Savoie^  1. 1,  p.  38.) 

6R0TTA-FERRATA,  diocèse  de  Frascati, 
iTusculum,  dans  les  Etats  et  TEglise. 


IfAlf  5U 

Ikm$  régliee  an  lit  Vinscriptian  suivante  : 

Salbo.  totuuato.  épis,  .semper.  cresc. 

aat  a  divina  -f  ipsius.  temporib. 

adbuc  maiora  videvis. 

A    £    û 

Hic  .  pro  •  voto  .  Sarabo  .  prcsb  .  fedt  . 

{Cardinal  Mai,  p.  13;  Doifi,  xx,  69; 
MURATORI,  1904,  5.) 

GCBBIO,  dans  les  Etats  pontiQcaux,  eu 
Italie. 

Au  monasflmdît  délia  Fonte  Avellana,  au 
diocèse  de  Gubbio,  on  conserve  une  antique 
chAsse  de  vermeil,  représentant  Jésus-Christ, 
la  sainte  Vierge,  le  précurseur  el  les  saints 
suivants,  dontiesnoms  sont  gravés  sur  l'ar- 
gent: 

I. 

*0  &ytoç  %99(iâi\ 

*0  Syioç  Tiopyio;* 

*0  aycoc  Bà^tDmç, 

'O  oycoc  Uirt&Ç' 

'G  jéycoc  r/Mvyo/»coc  t%ç  (tnyiàvç  (sic)  •JL^iiSvimç  (sic). 

{Cardinal  Mai,  p.  10.) 


II. 


rutn€i 


Pierre  découverte  en  1785  dans  les 
de  la  chapelle  de  Saint-Jean. 

Aelianus  Arcediaco- 
nusadfabricainb... 
icae  sanctoram 
^osloionin... 

(Cardinal  Ma!,  p.  104.) 


H 


R4DGILAR,  près  de  Smyrne,  dans  la  Tur- 
ded-Asie. 

Sssr  une  colonne  au  cimetière  des  Jurca. 

•  .  .  iano  pax* 

•  •  arm.  max. 

•  •  ur  Val. 

•  •  care  Sabia 
Gonstaoti  .  .  I9N. 
Constant.  D.  D. 

Nobb.  Caes.  D.  N.  FI.  Valentiniano. 
VL  .  .  et  FL.  Valenti. 
Yictori*  S.  P. 

(Cardinal  Mai,  964,  5.) 

lAGMOND  (abbaye  d'),  en  Angleterre. 
)q  a  découvert  dans  les  ruines  de  cette 

n  IfeoN,  Sim.,  pag.  178;  Ciampin.,  V.  M.  t.  Il, 
M,  Ub.  16;  GacT.,  p.  1164.16,  excod.pal. 
SS.);  Maraugon.  Res  ethn.  p.  i07;  Babon.,  ad 
850,  t  IX.  p.  415;  Blanchin.  ad  Anast.^  t.  111, 
171;  LàHius  de  £.  A.,  p.  S38:  Flestw.,  p.  406 ; 
i;iiMs.,  p.  594.  ^  M.  Uoonios  in  ultinio  versa 
el  samat  pro  vivat.  ^  A.  M. 


ancienne  abbaye  les  deux  inscriptions  sui- 
vantes : 

h 

•f  Vous  .  ql .  passez.,  par  .  ici  .  pries  .  por  . 
ralme  .  Joban  .  flls .  AUieii  .  bi  .  qi .  git .  ici . 
Deu  .  de  .  sa .  aime  .  eit .  merci .  Amen,  (qi?) 

II. 

•f  isabel .  de  Mor  . . . .  r  .  sa  .  femme  .  acost . 
d .  1 .  Deu  .  de  .  leur  .  akii .  merci .  Amen. 

(Annales  de  philosophie  chrétienne^  t.  I, 
p.  427,  juillet-décembre  1830.) 

HAM,  au  diocèse  de  Coutances,  départe- 
ment de  la  Manche,  en  France. 

Vieille  pierre  trouvée  dans  Véglise  du  monas- 
tère  de  Saint-Pierre  de  Ham,  en  1693,  au 
milieu  et  aux  quatre  côtés  de  laquelle  étaient 
des  croix  : 

Ao  centre. 

Consiaiitlensis  nrbis  reciur  [sic)  domnns  Fredo« 
miUMbupontUèx  in  bonore  alroœ  Mariae  genetricis 


515 


BAV 


DICTIOÎiilUIIIE 


■AT 


DoDiiiii  hoc  lemplam  bocqn»  (<tc)  allait  cooalnixit 
fideUeraiqux(«tV)  digne  dedicavit  inenseagusto(f  ic) 
medio.  Et  bic  festus  celebraïus  dies  sit  per  an- 
aus  singolus  (sic)  (1). 

Sur  le  bord  extérieor  de  la  pierre. 
Annis  m.  (i)  iam  régnante  Tbeodorico  i^e 
in  Francia  boc  cinoblum  chingxit  abens 
cuiain  pasturalem  in  amore  Dei  suaram 
oviiim.  Pairavit  causas  quam  pulcfaerrime 
iiec  amor  se  bu...n]in...pascaa  perpetna 
choro  nexas  virginale  cum  Maria  almis 
sema  cum  ips.  vivant  et  exultent  in  aeter* 
na  seeoia.  Locam  rex  concessit  ad  istum 
cenubium.  Ipsi  etenlm  primus  cipit  stnie- 
re  bIc  monastîriam  demam  pontifex  ure- 
mus  atque  cetera  spam,  optinari  numéro 


HAMBOUBG,  ville  libre  d'Allemagne. 
Epilaphe  du  pape  Benoit  XII^ 

Benedictvs  Papa» 

qui, 

de  tede  ApostoUca  per  violeniîam  amoUis, 

et  post,  cum  revocaretur, 

obiil  llamburgi,  Anno  Domint  1541. 

5.  Non.  jul. 

et  scpultus  est  bic. 

(Gros»  Appendice  aux  épU.  deBdle^  p.  317.) 

HASFIELD  BROAD-OACH  (comté  d*£ssex) 

en  Angieierre. 

Epitaphe  de  Robert  I"de  Vere^  troisième  comte 
d'Oxford^  mort  en  1221. 

Sire  Robert  de  Veer  le  priniier  count  de  Oxen- 
ford  le  lierz  gist  ici.  Dieu  de  lalme  si  lui  plest 
face  merci.  Ki  pur  lalmc  priera  xl  jors  de  par- 
don avéra,  f  Pater  nostcr,  elc. 

(Sépulcral  Monuments,  1,  39.) 

HAUTVILLIERS,  déparlement  de  la  Haroe, 
en  France. 

Trouvé  en  1729  dans  Véglise  du  monastère  de 
Hautvilliers  (diocèse  de  Reims). 

Fulgida  qui  sacri  perlustras  moenia  Templi, 
Roimarus  mihi  nomen  erat  dum  vita  mancbat. 
Nam  Domino  statuente  loco  praelatus  in  islo 
Hxc  in  bonore  Pétri  rcnovavi  templa  beati  : 
Huncque  locum  lovi  rébus,  vel  sumtibus  aaxi. 
(Cardinal  Mai,  108, 3;  Gallia  Christ.,  IX, 
p.  25^,  édit.  Sainte- Marthe.) 

HAVRE,  déparlement  de   la  Seine-Infé- 
rieure, en  France. 

Epitaphe  de  Nicolas  Duchemin,  constructeur 
de  téglise  de  Notre-Dame  du  Hnwe  et  no- 
tice  sur  cette  église  par  M.  l'abbé  Cochet  (3). 

Nicolas  Duchemin,  maître  maçon,  naquit 

(I)  Mahillon.  Annal.  Bened.,  t.  I,  p.  iîM>,  et  in 
app.,  p.  U41  ;  Cardinal  Mm.    p.  90. 

g)  Hœ  notai  numérales  luxatœ  incertaMue  sunt 
arjnii  scbeda. 
(3)  Bulletin  des  Comités,  mars  1851,  p.  156. 


au  Havre  le  6  janvier  1532.  Le  i«  nar 

en  pleine  assemblée  de  ville,  deTÎnl 
rai  de  la  Hailleraye  et  Mgr  Sarlaboi 
vemeur  du  Havre,  il  présenta  les  i 

{}ouliraits  de  la  neuve  église  que  Vé 
ait  construire.  Son  plan  étant  ade 
commença  les  fondations  le  7  anîl 
même  année,  avec  son  fils  et  sonsenî 
recevait  pour  chaque  jour  ouvrableyp 
et  son  serviteur,  27  sols  6  demer8,-1 
la  pierre  du  Val  des  Leux^  aiqourd*hi 
mont.  Les  principaux  maçons  quiJ 
laient  sous  ses  ordres  étaient  NoH 
Charles  Lenoir,  Pierre  Furon,  Tboii 
vesque,  etc.  Voici  rinscription  qu'ml 
le  pilier  de  la  nef  devant  lequel  iliuiiii 

Ci-gist  le  corps  dlioniiesle  homme  Neil 

cberain,  roaitre  maçon,  qai  eommeêçk  l« 

meni  de  ee  temple  Pud  1574  et  contioM 

jusqu'à  8(tfi  décès  arrivé  le  mardi  5  mai  d 

née  1598. 

L'église  de  Notre-Dame  du  Havre  j 
œuvre  d'exception  si  Ton  fait  atteo 
temps  où  elle  a  été  élevée.  Nous  pot 
un  grand  nombre  d'églises  de  la  pi 
moitié  du  xvi*  siècle;  mais  noua  < 
naissons  très-peu  de  la  seconde.  Les 
discussions  du  protestantisme, Tébr^a 
de  la  foi  antique,  les  agitations  de  Vb 
les  troubles  de  1S62,  les  massacres 
Saint-Barlhélemy,  les  guerres  de  h 
avaient  suspendu ,  en  Normandie  e 
toute  la  France,  l'élan  des  construct 
la  ferveur  monumentale.  Aussi  les 
de  ce  temps  sont  i^rtout  en  petit  d* 
et,  dans  le  pays  qui  nous  entoure»  D 
connaissons  guère  que  l'église  du  Hai 
soit  restée  comme  un  important  spi 
de  cette  époque  pauvre  et  agitée.  1 
imments  contemporains,  que  nous  poi 
citer  sont  la  nef  et  le  portail  de  Saial 
de  Dieppe  (1605-30),  la  chapelle  du  i 
d'Eu  (1622),  le  prieuré  de  Bonne-Nou 
Rouen  (16»[>),  tin  portail  de  Téglise-d 
fleur  (1636)  et  la  chapelle  du  lycée  de 
(161i-31). 

Duchemin,  enfant  du  Havre,  qui  vi 
les  plans  et  devis  de  l'église  de  sa  pat 
posa  les  fondements  en  1575,  et  y.  t{ 
avec  son  fils  jusqu'en  1596.  IL  cou 
par  le  chœur,  qui  rut  couvert  en  1S88 
née  suivante,  il  fonda  les  premiers 
de  la  nef,  et  les  derniers  en  ISM.E 
seau  fut  complètement  achevé  en  18 
le  5  mai  suivant,  Duchemin  venait  s^ 
ser  de  ses  fatigues.  C'est  donc  sa  a 
maître  qui  a  dressé  sur  leurs  bas 
grandes  colonnes  circulaires  d'ordre  d< 
décorées  à  la  grecque  et  flanquées  de 
très,  destinées  à  supporter  les  TOÛt 
successeurs,  comme  ciernier  Testi^ed 
digalités  du  xvi'  siècle,  multiphèn 
arceaux  sur  le  fond  de  ces  voûtes  et 
cendirent  de  longs  pendentifs  sculp 
Pierre  Larbitre,  le  erand  imagier  du 

Cet  artiste  liabile  apparut  dans 
lorsque  Etienne  Hallinguas  eut  coQ4ti 
basses-nefs,  les  chapelles  et  les  porl 


HAV 


tTEPIGRAPinC. 


IIAV 


518 


Larbitre  avait  fait  ses  prouves,  en 
ma  la  charmante  croix  du  cimetière 
lÎTilIiers,  et«  en  1603,  dans  celle  du 
re  de  Lillebonne,  qui  malheureuso- 
'est  pas  venue  jus(]u*à  nous.  11  fut 
i  de  travailler  pour  son  éj^Iise  natale, 
découpa  avec  plaisir  les  balustrades 
lurent  les  nefs  et  les  chapelles;  il  fit 
du  sein  des  contre-forts,  des  gar- 
(  et  des  salamandres;  il  dessina  h.'S 
IX  des  fenêtres  dans  celte  forme  ar- 
qui  lui  était  familière.  A  mesure  que 
leaux  sortaient  de  son  habile  ciseau, 
mplissaientde  vitres  peintes, données 
commandants,  des  gouverneurs,  des 
des  capitaines  de  navires,  des  bour- 
t  des  confréries.  On  y  plaçait  à  Tenvi 
rstëres  ,  des  saints  et  surtout  des 
,  ces  Pères  de  l'Eglise  chrétienne , 
1  chers  aux  Havrais.  Qu*elle  était 
:elle  église,  lorsqu'elle  sortait  des 
farchitecies,  de  sculpteurs  et  de  ver- 
comme  Duchemin,  Robelin  (1),  Hé- 
(2],  Larbitre, Guéronnel  (8),  Morin  et 


irc  Robelin,  matlre  maçon  de  Paris,  vint 
e,  en  IG^,  pour  achever  le  grand  por- 
a  me  Saini-Nichel.  Il  remplaça  ieanCres- 
san  Lévesqne  de  Caen  qui,  en  1011,  avaient 
la  foçon  de  Tédifice. 

am-ioseph  Hérouard,  maître  maçon,  était 
Bavre  le  !«' février  1596.  En  1638,  il  re- 
*iine  manière  aussi  hardie  qu'ingénieuse  le 
^rtail  qui  menaçait  mine,  i  Deux  ans  après 
mcllon,  dit  un  chroniqueur  havrais,  le  portail 
^-Ihime  foula  sur  ses  fondements  et  a*in- 
'  la  me  de  plus  de  22  ponces.  On  était  rc- 
le  démolir,  lorsqu'un  homme  de  médiocre 
De,  maçon  de  son  métier,  s*offrit  de  le  rc- 

sans  rien  démonter,  ne  demandant  que  sa 
«e  qui  le  faisait  regarder  comme  un  vi- 
e  ;  cependant  on  le  laissa  faire.  H  commença 
iser  dans  les  fondements  du  côté  de  Téglise, 
te  ayant  chassé  des  coins  de  fer  et  de  bois 
s  assises  pour  ébranler  touirouvragc,  toute 
)  du  porUil  se  redressa  à  vued'œil  au  grand 
lent  des  liabitants  :  on  donna  ii  Touvricr  une 
)Dse  assez  modique,  environ  400  livres  en 
ses  journées.  » 

372,  Hérouard,  quoique  accablé  d'années, 
t  encore  d'achever  la  tour  de  Péglise  de 
tienne  des  Tonneliers  à  Rouen, 
ucas  Guéronnel,  architecte  et  maçon,  rem- 
D  1619,  Pierre  Legenepvois,  de  Rouen,  dans 
Blla  des  travaux  de  Teglise  de  Notre-Dame 
Te.  En  1620,  il  est  envoyé  à  Paris  pour 
r  sor  ce  qu*il  convient  de  faire  à  la  maçon- 
U  revient  au  mois  de  juin  en  compagnie  de 
iiercier,  arcbitecte  du  roi,  qui  fait  le  toisé 
ites  et  piliers.  Au  mois  de  janvier  suivant, 
«illetet  Pierre  Desmonl,  mailres  maçons  de 
tiennent  aussi  exprès  pour  faire  la  lUitaiion 
se.  En  1622,  on  commença  les  fondations  de 
elle  de  Ui  sainte  Vierge  ;  le  14  août  1625,  la 
lanl  achevée,  Guéronnel  sculpta  sur  le  pen- 
te la  clef  un  SaintrËsprit  et  les  armes  de 

Sur  la  clef  de  la  seconde  voûte,  il  grava  le 
\  Jésus,  puis  il  fit  les  quatre  premières  voO- 
la  grande  nef,  six  murs  de  refend  de  pierre 
s  aus  chapelles  des  ailes,  trois  autels  pour 
^eUes»  et  1  autel  de  la  cbapelle  de  la  \ierge. 
defde  Ui  voûte  du  Crucifix  il  attacha  un 
I  cal-de*bmpe  en  pierre  sculptée. 


BInsqucrel  (1).  La  jjîerre ,  alors  blanclm 
comme  la  neige,  n'éltiit  point  salie  parTocre 
et  le  badigeon  :  le  trait  du  ciseau  brillait 
dans  toute  sa  finesse  et  dans  sa  pureté  sur 
les  moulures  et  les  chapilaux  non  encore 
saturés  de  plusieurs  couches  de  chaux.  D'é- 
légantes clefs  {)endantes,  gracieusement  dé- 
coupées, descendaient  commodes  lampes  du 
ciel  des  voûtes,  les  fenêtres  garnies  d*anges 
et  de  bienheun^ux,  ne  laissaient  pénétrer 
qu*un  jour  pieux  et  recueilli ,  tandis  qu'à 
présent  le  jour  profane  du  dehors  pénètre 
dans  cette  auguste  enceinte  avec  les  agita- 
tions de  la  terre  et  le  fracas  des  préoccupa- 
tions matérielles. 

Le  travail  le  plus  remarquable  qui  nous 
soit  resté  dos  uiains  de  Pierre  Larbitre,  t'est 
le  portail  de  la  rue  des  Drapiers,  que  nous 
appellerons  voloiiliorsle  Portail  (h  r  Annon- 
ciation ou  de  VAve  Maria.  La  base  en  est 
formée  par  quatre  cohmncs  dori()uos  qui 
soutiennent  une  corniche.  Au  second  oraro 
sont  des  niches,  aujourd'hui  vides,  mais 
remplies  autrefois  par  les  statues  de  David 
et  d  Isaie,  d'Elie  et  d'Enoch.  Entre  elles  rè- 
gne un  espace  occupé  jadis  par  ijn  groupe 
j-eprésentant  V Annonciation  de  la  vierge  ma- 
rie. Près  de  cet  auguste  mystère,  les  patriar- 
ches et  les  prophètes  apparaissaient  comme 
les  représentants  de  l'Ancien  Testament,  ve- 
nant saluer  l'arche  de  la  nouvelle  alliance. 
Nous  regrettons  que,  dans  la  restauration  de 
ce  portail  faite  en  18i3,  on  n'ait  pas  rétabli 
les  images  de  ces  prophètes,  précurseurs  du 
Messie  et  de  sa  sainte  mère. 

La  grande  scène  de  l'Incarnation  occupait 
tout  le  développement  de  cette  façade  latérale. 
Au-dessus  de  la  rose,  que  soutiennent  des 
chérubins,  on  voit  encore,  au  plus  haut  du 
pignon,  le  ciel  avec  ses  an^es,  parmi  les- 
quels trône,  sur  des  nuages,  le  Père  éternel» 
envoyant  l'Esprit-Saint  opérer  sur  la  terre 
le  plus  grand  prodige  qui  s  y  soit  accompli 
depuis  la  création. 

Les  balustrades  qui  séparent  les  deux  actes 
de  ce  drame  sacré  portent  des  devises  ana- 
logues à  leur  destination.  Sous  les  pieds  do 
Dieu  le  Père  est  écrite  la  devise  de  l'archange 
saint  Michel  :  «  Quis  ut  Deusf  »  et  plus  bas, 
ombrageant  le  mystère  évangélique,  on  lit  le 
salut  ae  l'ange  :  Ave^  gratia  plena  :  ces 
lettres  eolhiques,  restituées  avec  bonheur» 
sont  la  dernière  ligne  empruntée  h  ces  livres 
d'heures  que  l'imprimerie  a  fait  disparaître, 
mais  qu'elle  n'a  pas  fait  oublier.  Cet  Ave 
maria  rappelle  l'hymne  de  pierre,  le  Tota 
pulchraeiy  qu'on  lit  autour  des  jolies  églises 
de  Caudebec  et  do  la  Fer  té-Bernard. 

(i)  Jehan  Masquerel,  verrier,  fait,  en  1589,  cinq 
vitres  neuves,  données  :  la  première,  par  M.  le  com- 
mandant de  Grillon  ;  la  deuxième,  par  madame  la 
maréchale  de  Joyeuse  ;  la  troisième,  par  Tabhô  de 
MontelK>urg;  la  quatrième,  par  le  capitaine  Boudon  ; 
la  cinquième,  par  la  confrérie  de  SaintrSébastien. 
¥a\  1598,11  place  dans  la  nef  trois  nouvelles  vitres 
représentant  suint  André,  saint  Jean  et  saint  Bar- 
thélémy. Kn  f  G09,  il  refait  les  vitres  de  saint  André, 
de  sainte  Anne,  du  GruciAx  et  de  la  croisée  du  bout 
de  la  nef. 


519 


HÂV 


MCTIONNAm 


un 


Le  p1u8  beau  morceau  de  celte  église 
c  est  le  grand  portail  qui  fut  exécuté,  de  1609 
h  1630,  par  le  concours  de  plusieurs  maîtres 
des  œuvres.  Nous  ignorons  si  son  dessein 
actuel  entrait  dans  le  plan  primitif  présenté 
par  Duchemin;  mais  il  ne  serait  pas  impos- 
sible que  maître  Hardouin ,  de  Rouen,  et 
Marc  Robclini  de  Paris,  aient  modifié  pro- 
fondément les  conceptions  du  maçon  havrais. 
Cette  manière  de  procéder  était  assez  dans 
le  génie  du  temps. 

A  coup  sûr,  personne  ne  voudra  soulenir 
que  le  portail  de  Sainl-Remy  de  Dieppe  ait 
figuré  dans  le  plan  de  1522.  C*est  évidemment 
un  enfant  des  règnes  de  Henri  IV  et  de 
Louis  XIII;  aussi  il  possède  avec  celui  de 
Notre-Dame  du  Havre  un  air  de  famille  qu*il 
ne  saurait  renier.  II  n'est  pas  jusqu'à  son 
aspect  ruineux,  jusqu'à  sa  forme  tronquée  et 
incomplète,  qui  n'ajoute  quelques  traits  de 
plus  à  la  ressemblance. 

En  elfet,  le  portail  de  Notre-Dame  resta 
inachevé  pendant  deux  siècles.  MarcRobelin 
n'avait  conduit  l'œuvre  aue  jusqu'au  chapi- 
teau des  colonnes  corintuionnes  ;  le  fronton 
qui  les  surmonte  se  fit  attendre  deux  cents 
ans.  Les  ravages  du  temps  et  des  révolu- 
tions, l'air  salin  de  la  mer,  rongèrent  les 
pierres  et  usèrent  les  sculptures.  Celte 
grande  misère  du  passé  contrastait  pénible* 
ment  avec  la  prospérité  toujours  croissante 
du  Havre.  En  1827,  la  ville  et  le  gouverne- 
ment s'unirent  pour  mener  à  bonne  fin  celte 
ffrande  entreprise,  qui  coûta  112,000  francs. 
M.  Lemarcis,  architecte  de  la  ville,  exécuta 
cette  restauration  dans  le  style  primitif,  et 
avec  tant  de  bonheur,que]  on  chercherait  en 
vain  le  point  de  départ  de  la  constructiou 
moderne. 

Deux  ordres  d'architecture  composent  ce 
monument.  Au  premier  rang  sont  huit  co- 
lonnes ioniques  h  chapiteaux  ornés  de  guir- 
landes, mais  dont  le  fût,  emmailloté  de  lar* 
ges  anneaux,  est  lourd  et  pesant  malgré  les 
cannelures  de  la  surface.  Trois  portes  don- 
nent entrée  dans  Téglise  ;  elles  sont  à  lin- 
teau grec  encadré  dans  un  cintre  ;  des  cinq 
niches  percées  dans  la  muraille,  quatre  sont 
vides:  celle  du  milieu  seulement  possède 
une  image  de  Notre-Dame,  replacée  en  1830. 
La  statue  renversée  par  la  révolution  était 
enlouréed'anges  tenant  des  palmes  à  la  main; 
on  lisait  autour  cette  inscription  touchante 
que  nous  regrettons  aiyourd'hui  :  5pe« pu- 
olica:  erranlium  salus. 

Terminons  la  description  de  cette  église 
par  la  partie  la  plus  ancienne,  en  d'autres 
termes,  finissons  par  où  nous  aurions  dû 
commencer.  Elevé  en  15M  et  1550,  le  clo- 
cher fut  la  première  pierre  d'allenle  de  la 
nouvelle  église.  Reléguée  à  Tangle  sud  du 
portail,  comme  celles  de  Lilleboiine,  d'Of- 
iranville  et  de  Sainl-Jacques  de  Dieppe , 
celle  tour  a  subi  la  trisle  influence  d'un  siè- 
cle qui  ne  savait  plus  où  caser  les  clochers. 
Toutefois,  plus  que  le  reste  de  l'église,  elle 
a  conservé  des  traditions  ogivales  ;  les  con- 
tre-forts qui  la  soutiennent  aux  angles  sont 
ornés  de  panneaux  simulés,  comme  des 


lambris  et  les  bahuts  du  temps  des  d< 
Valois. 

HKIDËLBERG,  au  grand  duché  de 
eu  Allemagne. 

Inscriptions  et  épitkaphes  diterm 

I. 

fixiraiies  de  VA  ppendke  aui  Epitûpltes  ée  la  mÊê 
en  Suisse,  de  Jeta  Gnos.  —  1  vol.  ii 


Reverendo'viro  On.  Hehrico  Stolomi  a  Dierl 
Ecclesiasl»  alque  scholae  Heidellierg.  (k 
natorî,  ac  Professori  ordinario,  consunlii 
doctîss.  qui  vixit  annos  lxtiii.  mens.  vi. 
vcro  anno  salut,  liuin.  f .557.  mens.  sept,  é 
Anna  uxor,  iacobus,  Bernhardus  et  Gliristf 
ni$  filil  superstites  bec  nionumcaium  powe 

II. 

Scripla  lier  ora  volant  non  tanlnm  docta  me 

Acmula  carminîbus,  culte  Tibulle,  tuis  : 
Sed  quoqiie  Grajeruro  Laiias  de  divite  gaia 

Auxil  opies  labor  et  sedula  cura  Viri. 
Exuvias  lenet  hic  tumulus,  mens  laeta  vagal 

Qua  sacra  Elysium  concilai  aura  nemos. 
Et  vati  Hutteno,  Conlo,  conjiiiictus  et  Hen 

QuSsquis  et  c  nostris  nobilc  nomen  babi!l 
Voce  canit  docta  laudes  et  carmina  Caaisn 

Aspcclu  fruiturcolloquîoq;  Dei. 

OtNit  Heidelb.  Aduo  Sal.  1S58.  »  laa.  ■ 

IIL 

lovida  clauserunt  hoc  marmere  fata  Romkj 
Agricolam,  Frisiî  spemq;  decus<|;  soli. 

Scilicet  boc  uno  meruil  Germania  laudis, 

Uuicquid  habclLalium,  Graecia  quicquid  lu 

Hennolaus  Barbarus  Palriarcha  Veneius  in  menfl 
Rod.  Aisricola  sumiNi  viri.  ob.  Heid<Hb.  Au.  li 

IV. 

V'ix  MomoH» 

Laurentii  Zixcgrefu,  J.C. 

IV.  Eltxtor.  Palat.  Gonsiliariî, 

et 

Marcarit^    Dressixa 

Couju^m. 

nie  obiit  XXIV. Jun. M.  ne.  x.  ll;£cxiv.  Mail,  m.  • 

lUL.  GuiLIELMVsZiNGGBCFIII&Fil. 

Pareniibos 
exiguum  niagni  amoris  doloris  moDumeiii 

pos. 

V. 

Danieli  Toss4ico,  Pétri  filio,  Mompelgardem 
Tlicologiai  Doctori,  et  fideli  Chrisli  senro,  i 
taiisquc  cœlcstis  expHcatori  et  Professori  ii 
strio,  acrique  ejusdem  propugnalori»  lam  A 
i  œ  in  Galliis,  tum  in  Palaliiiatu  Germaaii 
Rhenuni,  pariim  Neostadil,  parlîm  Heidelbc 
pcr  annos  ferme  40.  viro,  pieiate,  studio  w 
doxo!  Rdigionis»  cloqucntin,  jndicti  dexteril 


D'EPIGRAPHIE. 

Ugrime,  tuiinaiNtale,  benigniuie,  erga 
hennis  erga  ndei  consortes  precellenti» 
ÉMle  io  vera  Dei  invocaiione,  et  Cbri 
IM  confessione,  post  fruciuose  exanlla 
leiiliiiin»  fmictionis  labores»  niortuo  4. 
mii,  aonoChristi  m.  d.  c.  ii.  cum  vixia- 
m  u*  mena*  t.  d.  xxyi.  fllii  et  generi 
Mai  hoc  mooiiiiienluin  poiieodum  curaye 


HOR 


Btl 


III 


VL 

Stlbue€io,  Wetteraoo  Haaao» 
inauuralori  accoratissimo,  Philoso- 
■taqoe  acHiatoricorom  ScriptorumÂna- 
tïMgeiitiss.  nimiis  taudem  yigiliîs  ac  ty- 
jHa  laboribus  coosumlOt  et  die  Febr. 
U»C.  1596.  «t.  60.  e  yivia  Heidelbergs 
^-Maumentum  boc  memorîaB  et  bonoria 
rf  fecit  baeres. 

VII. 

■AoaTBius  fueram,  natus  Cerniersbeioiii 

aaUI557.  die  15.  Octobr.  denalua  Aooo 

IW7.die  24.  juu.. 

Hetdelbergœ. 

ORN,  dans  le  duché  de  Nassau,  en 


nOunriÂifiJS,  Treyirensis,  SS.  Theologi» 
ei  ficdesûe  bujus  Pastor,  qui  15.  Ilartii 
587.  in  Domino  placide  exoirayil»  bic 

r» 

M»  SuppL  aux  EpUaphes  de  Bàle. 

.881.) 

DLANUMy  près  de  Napies.  —  Non 
mines  de  cette  antique  ville,  à  l'é- 
Samla  Maria  al  Poliano^  se  voit  un 
ige  antique,  qui  a  servi  h  des  chré- 
t  sur  lequel  est  gravée  Tinscription 

iz  adoranda  per  quem  înlamiDatos 
est  totus  mundns. 

rnier  mot  écrit  en  lettres  grecques 
it  latin  :  edificabimus. 
H.f  Dissert,  isagog.^  I,  tab.  1  ;  cardi- 
a  Mai,  p.  6.) 

FORD,  au  comté  de  ce  nom,  en  An- 

1. 

f  de  Robert^  archevêque  d'Hereford^ 
mort  en  1095. 

iRobertus  de  Lolharinga  Episcopus  (de) 

lerefbrtobiit  annoDomini  i095. 

(Sépulcral  Monuments,  I.  18.) 

11. 

'4^Beynelm,écéque  deHereford,  mort 
.   ffiiuà. 

I  Reynelniiis  Episcopus  llercronli  obiit 
anno  Doroiiii  1115. 
{Sépulcral  Monuments,  18,  pi.  m.) 

DicnoxFf.  D*EpiGRapiiiE.  I. 


Epithaphe  de  Godefroy   de  Clysse^  mort  en 

1119. 

DominuaGodefridos  de  Cly  ve  EpiscopusHereford. 
ob.  ann.  Doin.1119. 

(Sépulcral  Monuments^  1, 18.) 


IV. 

Epitaphe  de  Vévique  Pierre  de  Aquablanca^ 

mort  en  1268. 

DomÎDUS  Petrus  de  Aqnablanca  Episcopus 
lleréfordensis 

Obiit  A.  D.  1268 


V. 

Epitaphe  de  Henri  JII^  roi  d'Analetepre^ 
mort  en  1272.  Enterré  à  l'abbaye  de  West- 
minsttr. 

Ici  gisl  Henry  jadis  Uey  de  Angletere  seygnur  de 
Hirlaunde  e  Doc  de  Aquitaygne  Le  fiz  li  Rey 
Johan  jadis  Rey  de  Angletere  a  ki  Deu  face  mer- 
ci. Amen. 

On  rapporte  encore  deux  autres  inscrip- 
tions qui  se  trouvaient  sur  son  tombeau  : 

VI. 

Sur  le  côté  du  nord. 
Tertioa  Henricus  est  iempli  conditor  bujus. 
Dulce  bellum  inexpertis. 
Et 


VII. 

Tertius  Henricus  jacet  bic  pielatia  aroicus; 
Eccleslam  stravit  istam  quam  post  renovaviL 
Reddet  ei  munus  qui  régnât  trinus  et  unaa. 

(Sépulcral  Monuments^  I,  58.) 

HIGHAM  FERRÀRS  (Norlhamptonshire), 
en   Angleterre. 

Henri  Denton,  chapelain  de  Chilston^  mort  en 

1398. 

Hic  jacet  Henricus  Denion  quondam  capellanus» 

deChiiston  qui  obiit  die  vnimensis  februariianno 

IVomini  roilliino  (sic)  ccclxxxvui.  Cujus  anime 

propitietur  Deus.  Amen. 

(Sépulcral  Monuments^  1, 191. 

HORNBACH,  en  Bavière. 

A    Véglise  principale. 

Anno  Domini  v . d.  uv.jxxi. Febniar. llieronyrooa 
Tragos,  anirn»  corponsque  quondam  Medicus, 
et  Canonicus  bujus  iEdis,  in  Duniino  Jesu  obdor- 
mi  vit  :  cujus  anima  in  consortio  bealoniin 
uuiescil.  Amen« 

(Gros,  SuppL  aux  Epitaphes   de  Bdle^ 
p.  355.) 

17 


519 


HÂV 


Le  plus  beau  morceau  de  cette  église 
c  est  le  grand  portail  qui  fut  exécuté,  de  1609 
h  1630,  par  le  concours  de  plusieurs  matlres 
<ies  œuvres.  Nous  ignorons  si  son  dessein 
ac:tuel  entrait  dans  le  plan  primitif  présenté 
par  Diichemin;  mais  il  pe  serait  pas  impos- 
sible que  maître  Hardouin ,  de  Rooen,  et 
M.irc  Robclin^  de  Paris,  aient  modifié  pro- 
fondément les  conceptions  du  maçon  havraia. 
Cette  manière  de  procéder  était  assez  dans 
le  génie  du  temps. 

A  coup  sûr,  personne  ne  youdra  soolei^ 
que  le  portail  de  Saiol-Remy  de  Dieppe  aît 
figuré  dans  le  plan  de  IS^.  C'est  dvideauber- ' 
un  enfant  des  rè^es  de  Henri  IV  A  '  * 
Louis  XIII;  aussi  il  possède  avec  ce^  f 
Notre-Dame  du  Harre  un  air  de  bmi^*    / 
ne  saurait  renier.  II  ii*eal  |Mia  iof 
aspect  ruineux,  jusque  sa  totm^ 
incomplète,  qui  n'ajoute  il^k 
plus  à  la  resseiMblanée. 

En  elTel,  le  fKtàil  de  ^' 
inachevé  péndmdeux  ai^ 
n*avait  conduit  rœuTr«» 
teau  des  colonnes  co>' 
qui  lessannonter 
ans.  Les  raTam     ..  '  ' ,,. 
tiona,  rairaia*       p-^-'L 
pierrea  «t   ••  o^''''''' 


DKTIONMAWC  W 

lambris  et  les  bahuts  à 
Talois. 
HteiDfiLBERG^ 

en  Allemagne.  '. 
inseripi'. 


^cle. 


tiinliM'' 


Rr 


JUS  Paitfr,  et  Filias  H 
ieus  unu^CBEDO^ 
a  sccttii  JiiiD  open  soa  jddh 


.cral  Monuments  1, 107-1111 

itre  cercles  sont  enfermées  te 
i  C  K  B  D  avec  un  petit  o  i« 
que  le  Sepuf'^ral  Manumadi  i^ 
As. 


à 


^j 


olcmcntdans 


grande  pi^' 
mentaVip 

duHav 
menf 


nobi- 
Ca»sari 


s 


TV 


.  4ure4    •     • 
.  ilevotwm    . 
ggptif'i  maieslaliVifiie 
eiiis 
D.    D.    P. 


^.sfinal  Mai,  p.  2W;  Gori  ,  t.  III, 
'    n  li*  ;  n.  120;  Maffei,  Mus.  Veron., 
p;  459, 8.) 

rE-BARBE,  près  de  Lyon,  en  France. 
j!fl  li( Vinscription  suivante  sur  la  porte 
réfectoire  de  Tantiquc  abbaye.  Les  Iftt- 
I  ,s  sont  placées  symétriquement   sur  les 
cJaveaux  do  Tare. 

Alfa  vel  0  primus  fliiis  miclii  convenit  ergo  :• 
Aspis  calcalur  baslliscus  sed  superalur  :. 
Sicq.  leo  pariterq.  draco  suiil  mistica  vero  :. 

{Précis  hist.  sur  Vile-Barbe f  par  M.  Tabhé 
Roux  ;  Bulletinmonum.  de  M.  de  C  au- 
MONT,  t.  X,  18W,  p.  77.) 

IMOLA,  ancien  Forum-Cornelii^  ville  de 
TEtat  ecclésiastique,  eu  Italie. 

Eglise  de  Santa  Maria  délia  Regola. 

I. 

loscripUon  placée  sur  une  collonnelte  sous  Taulel. 

I*  de  dunls  dïïT.  cl  scor. 

suonini.  scrviis.  tuus. 

libi.  sirvie. 

Basilius  î?ps^  (un  cœur)  F.  C. 

P.  ind.  X»  I. 


H. 

luscrlptiOQ  sur    autel,  vers  le  choeor. 

IServ  (un  cœur)  tu  {un  cœur)  tibi  (iiiir(nir)Se 

B  R 

A  £(iici 

SI  D 

L  (un  cœur)  {un  cmi^ 

S  (tin  cœur)  M. 

Cl  L. 
S  {ccsur)  M  {cœur)  E  {cœur)  F  (cœur)  P  {cm 
ind.  X.  n. 

m. 

Faubourg  de  la  porte  de  Rome. 

Ciselure  fixée  au  mur. 

{Figure  d'un  agneau,) 

Ecce  agnus  Del,  ccce  qui  tollit  peccau  maai 
miserere  nobis mus  hoc  opos. 

(Maï,   p.  187;   Paciaudi  ,   de  Bah 

p.  IM.) 

Sur  une  patène  d'argent  à  la  cathedra 

f  Quem  *plebs  tune  cara  crucîs  agnus  fixit  i 
llostia  Gl  gentis  primi  pro  labe  parentîs. 

(Cardinal  Mai,  19S 

INDE.  Nous  ne  possédons  aucune  ins 
tion  chrétienne  de  ce  pays  et  nous  n 
rions  dire  à  (jiielle  époque  précise  rei 
tent  ses  plus  anciens  monuments  épi^ 
ques  (lu  christianisme  ;  mais  au  moms 
rait-il  certain  quMl  ne  faut  pas  les  réc 
comme  on  Tavait  cru,  au  temps  de  l'ei 
reur  Constance.  Un  mémoire  de  M.  Letr 
a  démontré  que,  sous  le  nom  de  17nd 
anciens  écrivains  avaient  voulu  dés 
rKlliiopie  et  la  llaute-Esypte.  Le  raéi 
(le  M.  Lctronno,  inséré  iTâns  le  reçue 
rAradémic  des  inscriptions,  iVoiir.sèfrîf, 
p.  218,  est  intitulé  :  Mémoire  où  Ton  di 


IND 


D*£PIGaAPIllE. 


ING 


526 


ssion  arienne,  exécutée  dans 

ne  de  Vempereur  Constance, 

^.le    commencement,  qui 

et  un  résumé  général  do 

-istianisme,  clans   les 

*e  ère,  contient  plu- 

ine  manière  intime 

'•apliie  ;    ils  peu- 

')u  en    recevoir 

ux  qui    con- 

'*)i  dans  les 

fs  connu  : 

^  i  Gange. 

'întenl, 

.  naître 

.ïialthieu,  et 

cl   saint  Thomas, 

.  i^es  uns  les  ont  admi- 

0,  d'autres  les  ont  rejetées, 

e  le  résultat  d'une  équivoque 

ilnde^  per[)étuellemenl  em- 

;ner  TArabie   et  TEtliiopie. 

difficile  de  ne  point  parla- 

()inion,  quand  on  pèse  eiac- 

llégués  de  part  et  d'autre. 

388  dans  mon   plan  de   les 

louvel  examen  ;  je  me  borne 

lit  du  même  genre,  qui  se 

»ire  ecclésiastique  du  iv*  siè- 

11  ne  me  semble  pas  avoir 

éclairci;  de  l'autre,  il  se  lie 

ts  intéressants  de  la  géogra- 

)que. 

>storge,  dans  l'extrait  de  son 
Hique,  rédigée  par  Photius, 
ïssade  envoyée  par  l'empe- 
auprès  des  Homérites  de 
je,  pour  tâcher  d'introduire 
lieux. 

;es  députés  se  trouvait  un 
le,  que  Philostorçe  appelle 
),  né  dans  l'Inde,  il  avait  été 
le  en  otage  à  Constantin  par 
mpatriotes,  dont  le  pays  était 
W6u«,  qui  leur  donnait  son 

obassade,  Théophile  se  ren- 
Ue  où  il  était  né.  H  rectifia 

ses  compatriotes  des  prati- 
ites,  comme,  par  exemple, 
I  lecture  des  évangiles;  et 
oîe  doctrine,  c'est-à-dire  l'a- 

était  établi  déjà. 
Qt  chez  les  Axoumiles,  aux- 

Tarianisme,  et  il  retourna 
ireur  à  Constantinople. 
substance  du  récit  de  Phi* 
par  Photius:  on  le  retrouve 
lodification  dans  Nicéphore 
it-ôlre  n*a  eu  que  Photius 

La  seule  différence  essen- 
*ortbographe  du  nom  doZ>t- 
■t'Kîcéphore  appelle  Diabus 
trimas  qui  oui  à  peu  [irès 
é  tune  aue  l*âulre»  dans 
hne  où  Nicéphore  n'aurait 
lus  ;  car,  comme  nous  n'a- 


vons pas  le  manuscrit  autographe  de  ce  der« 
nier,  nous  ne  p^tuvons  savoir  qui,  de  son 
copiste  ou  de  Nicéphore,  a  altéré  la*]eçon 
originale.  Une  autre  différence  consiste  en 
ce  que  Nicéphore  dit  que  celte  Ue  est  grande 
[ioxi  iityôûcn];  ce  que  ne  dit  pas  Photius.  A  la 
vérité,  celte  circonstance  dérive  assez  claire-^ 
ment  du  récit,  et  c'est  môme  pour  cela  qu'on 
a  cru  qu'il  s'agissait  de  Ceyian  ;  mais  il  n'en 
reste  pas  moins  incertain  si  la  circonstance 
était  exprimée  dans  l'original,  ou  si  elle 
n'est  qu  une  addition  faite  par  Nicéphore, 
d'après  l'ensemble  de  la  description. 

«Quoiqu'il  en  soit,  d'habiles  critiques 
ont  révoqué  en  doute  le  fait  de  l'ambassado 
et  des  voyages  de  Théophile.  Baronius  la 
jugé  à  peu  près  fabuleux.  Jacques  Godefroy 
le  croit,  sinon  entièrement  faux,  du  moins 
rempli  de  détails  controuvés.  L'exact  Tille- 
mont  est  encore  plus  sévère  :  il  pense  que 
Philostorge  a  inventé  toute  cette  histoire 
dans  son  zèle  inconsidéré  pour  l'arianisme, 
et  afin  de  s'opposer  à  la  gloire  de  saint  Fru* 
mentius,  l'apôtre  de  l'Ethiopie. 

<c  Le  principal  fondement  des  doutes  que 
ces  critiques  ont  manifestés  est  le  silence  ab- 
solu que  tous  les  autres  écrivains  ecclésias- 
tiques ont  gardé  sur  cette  ambassade.  Mais, 
en  examinant  le  récit  d'un  peu  plus  près,  ou 
y  voit  bien  d'autre»  raisons  d'en  suspecter 
la  vérité.  Qui  croira,  par  exemple  ♦  qu'eu 
356,  moins  de  trente  ans  après  nue  l'hérésio 
d'Arius  avait  commencé  do  se  répandre,  il  y 
eût  déjà  des  églises  ariennes  dans  une  con- 
trée quelconque  del'Inde,  en  deçà  du  Gange? 
et  qui  pourra  comprendre  qu'un  homme  né 
dans  rjnde  aurait  été  envoyé  en  otage  à  l'em- 
pereur Constantin. 

«Nonobstant  ces  difficultés  et  les  doutes 
qu'elles  avaient  fait  naître,  plusieurs  histo- 
riens et  critiques  ont  admis  la  réalité  du  fait, 
sans  discussion,  tels  auo  Lebeau,  Fleury, 
tout  récemment  M.  Hohlenberg  et  M.  Fuhr- 
mann. 

«  Cependant  ces  difTicultés  sont  réelles  : 
1.  faut  au  moins  les  discuter;  car,  dans  l'état 
actuel  du  récit,  il  est  presque  impossible 
qu'une  critique  un  peu  sévère  consente  à 
1  admettre. 

«  Je  pense,  quant  à  moi,  qu'elles  peuvent 
s'expliquer  toutes  par  une  seule  hypothèse; 
c'est  que  Théophile  n'était  point  né  dans 
VJndey  qu'il  n'avait  point  voyagé  dans  VJnde^ 
mais  qu'ici   le  mot  Inde  ne  désigne  qu'un 

ftoint  quelconque  des  côtes  méridionales  de 
a  mer  Rouge,  soit  en  Afrique,  soit  en  Ara- 
bie. » 

INGHANS,  au  comté  de  Norfolk,  en  An- 
gleterre. 

Epitaphes  de  la  famille  Stapleton. 

Priez  pour  les  aimes  monseur  Miles  de  SlspleUin. 
et  damelohanne  sa  femine  fille  de  monseyrOli 
ver  de  Ingbam  fondeurs  de  cesle  roaîsonn  qti« 
Dieu  de  Leur^alme  eit  pilee. 

Icigtsi  moasear  Miles  de  Stapleton,  fils  al  foodeur 


5i7 


JER 


DICTIONNAIRE 


1ER 


de  cesie  mesoii  et  dame  Ela  sa  com|>agne  auxi 
de  leurs  aimes  eil  tnercis. 

{Sépulcral  Monuments^  1,  119.) 

ISERNIA,  au  royaume  de  Naples. 

Pierre  conservée  au  couvent  des  religieuses 

de  Sainte-Marie. 

L.  Abulius  Dexler 

macellum  porlicum  chalcidicum 

cum  suis  ornnmenlis  loco  ei 

pecunia  sua 

(Aulre  pierre.) 

Macellum  ternn  motibus  lapsum, 

Avieno  lustiniano  reclore  pniviuci.'e 

disponcnle,  Gastricins  vir  primarius 


lumpta  propno  fleri  curavU  cum 

Silverio  filio,  acceplis  colamnit 

et  tegulis  a  re  publica. 
[Card.  Mat^  p.  333;  Muratobi,  p 

IVIEL,  en  Espagne. 

Inscription  sur  la  montagne  d'Iviel  * 

talogne. 

D.  N 

FL  Veterennioni 

pio. 

T.  N.  0.  c. 

{Cardinal  ifol,  S 

Mnsdeu,  Hist.  Hisp.^  toro.  II,  pari, 
plique  les  quatre  dernières  lettres 
Tribertum  Narbonensiam  omnium  dm 


j 


JÉRUSALEM,  en  Syrie.  C'est  ici  que  fut 
élevée  comme  une  dérision  cette  auguste  et 
vénérable  inscription  :  I.  N.  R.  I.  Jésus  iVa- 
zarenus  rex  Juaœorum^  sur  la  croix  de  dou- 
leur et  d'opprobre  qui  devint  le  signe  du 
$alut  et  de  la  gloire. 

Après  ces  souvenirs  divins  qui  remplis- 
-sent  encore  la  ville  sainte,  les  chrétiens  ne 
peuvent  être  indifférents  aux  épitaphes  pla- 
cées sur  la  tombe  du  vaillant  héros  qui  re- 
conquit Jérusalem  sur  les  infidèles  et  sur 
celle  de  ses  successeurs.  Ces  épitaphes  et 
leurs  tombeaux  ont  été  conservés  au  saint 
sépulcre  jusqu'en  1808.  A  cette  époque,  les 
tîrecs  profitèrent  des  réparations  qui  se  fai- 
saient dans  Tintérieiir  de  l'église  pour  briser 
ces  respectables  monuments,  objet  de  leur 
jalousie. 

A  défaut  d'inscriptions  qui  nous  manquent 
a  Jérusalem,  on  sera  désireux  de  connaître, 
nous  le  pensons,  les  monuments  chrétiens 
et  français  que  renferme  la  ville;  c'est  dans 
ce  but  que  nous  insérons  ici  différents  rap- 
ports ou  extraits  de  voyages. 

Le  premier,  où  l'on  trouvera  rappelé  le 
texte  môme  des  inscriptions  funéraires  de 
Godefroy  de  Bouillon  et  de  Baudouin,  est  un 
fragment  du  voyage  en  Orient  de  M.  de 
Villeneuve,  capitaine  de  vaisseau. 

Le  deuxième  et  le  troisième  extrait,  qui 
s'étendent  h  la  Syrie  entière,  sont  des  rap- 
ports de  MM.  de  Mas-Latrie  (1845)  et  Ba- 
tissier  (1846.) 

Enfin,  nous  joignons  à  ces  notions,  une 
lettre  de  M.  de  Saulcy,  sur  son  voyage  au- 
tour de  la  mer  Morte  et  une  savante  notice 
de  M.  de  Paravey,  sur  l'ancien  nom  de  la 
Judée. 
il.  —  Extrait  du  Journal  de  M.   le  vicomte 

J.-B.  de  Villeneuve-Bar gemont,  capitaine 

de  vaiseau,  etc.  (1). 

J'éprouvais  dès  ma  plus  tendre  enfance, 
.surtout  depuis  mon  entrée  dans  la  carrière 
de  la  marnie,  un  désir  toujours  croissant 
de  visiter  cette  ville  de  Jérusalem  è  laquelle 

(1)  Extrait  des  Monuments  des  grands  mailres  de 
Rhodes  et  de  Malle,  par  M.  le  vicouile  de  Villeneuve- 
Bargemont^  tom.  I«s  p.  252 


âo  rattachent  toutes  nos  croyances 
gicuses,  en  même  temps  qu'une  i 
partie  de  nos  plus  glorieux  souvenirs 

J'avais  vainement  cherché  Toccasio 
fectuer  ce  curieux  pèlerinage,  lorsqi 
obtenu  le  commandement  de  la  C4 
d'instruction  la  Victorieuse^  je  fus  c 
au  mois  de  mai  1827,  d'une  tournéi 
les  ports  de  Syrie.  Je  vis  d'abord  Caïfl 
Mont-Carmel;  Saint-Jean  d'Acre,  Bej 
et  Seyde,  qui  n'offrent  aux  rechercii 
explorateurs  d'antiquités  aue  d'ioi 
débris  romains  servant  de  base  aux 
tructions  récentes  des  Turcs.  J'avais  f 
la  tristesse  de  tous  les  voyageurs  e 
courant  ces  célèbres  rivages  sans  y  r 
trer  un  seul  monument  qui  rappel! 
ancienne  sjdendeur.  Tyr,  cette  reii 
mers,  n'est  plus,  sous  le  nom  arabe  de 
qu'une  ville  ruinée  et  sans  commerc 
lémaïs  n'a  plus  de  port.  C'est  en  vain 
es[)ère  recueillir  un  seul  fragment  d'ai 
une  pièce  quelconque  de  monnaie  de 
lanls  croisés  de  France.  Sous  le  î( 
l'islamisme,  tout  se  perd,  se  déi 
s'effare  insensiblement,  môme  ces  tra< 
l>oj)ulaires  qui  ont  ailleurs  traver! 
siècles  de  barbarie.  Une  nation  plus  ai 
la  véritable  gloire  eût  religieusemei 
serve  des  trophées  arrachés  jadis  à  la 
française...  Mais,  au  milieu  de  rapath 
sulmane,  on  ne  retrouve  que  ce  qu'i 
au  pouvoir  de  personne  de  détruii 
noms  de  Godefroy  et  de  saint  Louis. 

Le  18  mai,  dans  l'après  midi,  aprè 
longé  la  côte  septentrionale  de  laSyrl 
arrivâmes  à  Jaffa,  l'ancienne  Jopfté») 
nom  signifie  belle  ou  agréable  (1). 

(!)  M.  Damiani,  notre  agent  consulaire,  sV 
de  venir  nous  recevoir  au  bord  de  celte  mer  < 
porié  rarche  <le  Noé  et  vu  le  miracle  de  h 
noire  espril  avail  clé  moins  plein  de  ce  f 
fjovions  trouver  eu  Syrie,  nous  nous  seriei 
être  permis  de  remarquer  en  souriant  Tl 
nicnl  bizarre  de  M.  Damiani,  dans  leonel 
vaii  ufi  mélange  singulier  de  tous  les  < 
oiieniaux  cl  européens.  Sa  longue  robe  9m 
ciaii  croisée  sur  dès  pantalons  turcs;  el  sa 
fée  d'un  immense  chapeau  militaire  à  eocai 


Wè 


3£A 


D'EPIGRAPHIE. 


JER 


55C 


tetle  Tille»  qui  gardOi  dit-OD,  les  cendres 
de  Noé,  qui  rii  DaUre  une  des  filles  de  saint 
Louis,  et  où  ce  noble  chef  des  Bourbons 
ipprit  la  mort  de  Blanche  de  Caslille,  sa 
mère,  est  bâtie  en  amphithéâtre,  et  ceinte 
d*iininur  crénelé  qui  ne  la  garantirait  qu*à 
peine  d*UD  coup  de  main;  presque  toutes  ses 
maisons  sont  surmontées  d'un  léger  dôme, 
ses  rues  sont  étroites  et  sales,  son  com- 
merce à  peu  près  nul,  et  son  port  n^oiTre 
plus  d'abri  qu  aux  petits  i)âtimeuts. 
,  Après  de  longs  préparatifs dedéparl, nous 
nous  mimes  en  route  à  six  heures,  a^ant  à 
ttttre  tête  un  janissaire  bien  monté  et  armé 
jiepieden  cap.  Le  chemin  de  Jalfa  à  Àri- 
Mlkie  est  plat,  sablonneux,  bordé  de  jardins 
ihDifsde  grenadiers,  d'abricotiers,  de  ci- 
tTQDBkrs  et  d'orangers,  dont  les  fleurs,  au 
dédioàajour  surtout,  embaument  l'air  d'un 
fiitim  suave.  Après  une  demi-heure  de 
jDiftbe,  la  vaste  plaine  de  Saron,  à  travers 
lifDelle  on  se  dirige,  et  qui  s'étend  au  nord 
josqo'au  mont  Carmei  et  jusqu'à   Gaza  au 
mnif  est  entièrement  couverte  de  riches 
jMHssons.  Partout  autour  de  nous  on  coupait 
fcs  blés;  les  chameaux,  chargés  d'immenses 
fisceaux  de  gerbes,  s'acheminaient  docile- 
Bont  vers  la  ville,  et  des  troupeaux  de  kœufs 
édaîent  répandus  çà  et  là  dans  les  champs 
dipouillés.  Ce  mouvement  varié,  qui  don- 
ifit  à  la  campagne  une  sorte  de  vie  qu'elle 
l'jerd  après  le  printemps,  rappelait  vivement 
a  notre  imagination  les  temps  primitifs  du 
■oude,  et  ces  rois  pasteurs  dont  les  Aiabes 
fDt  encore  conservé  à  peu  près  le  costume. 
Après   une   demi-heure  de   marche,   on 
KDcontre,  auprès   d'un    misérable  village 
[qn'on  laisse  à  gauche,  une  fontaine  sur- 
jaiODtéede  plusieurs  dûmes;  puis  on  arrive 
dans  une  partie  de  la  plaine  couverte  de 
beaux  oliviers,  plantés,  dit-on,  parles  Sar- 
issins.  C'est  avec    une  satisfaction   réelle 
qu*0D  retrouve  un    pareil  ombrage,  aorès 
avoir  été  longtemps  fatigué  par  la  couleur 
monotone  d'une  terre  calcinée  par  un  soleil 
érdeDl.  La  nuit  nous  empocha  d'aller  visiter 
h  citerne  de  Sainte-Hélène  et  la  tour  bÂlic 
par  cette  impératrice. 

Vers  trois  heures  du  matin,  quittant  le 
couvent  latin  de  Rama  (1)  où  nous  étions 
descendus  la  veille,    nous   traversâmes  au 

ihe,  8008  lequel  paraissaient  les  bords  de  Li  caloUe 
iMige  portée  babituellemenl  dans  le  Levant.  Nous 
débarquâmes  trente  cbez  lui,  en  mettant  aussitôt  à 
.  «oairibuUon  sa  complaisance  et  celle  de  sa  nom- 
bmse  famille  poiur  nous  faciliter  les  moyens  de 
Mos  rendre  le  jour  même  à  Rama.  Pendant  qu'on 
dttfcbait  à  réunir  des  montures,  je  fus  demander  à 
Faga  un  bouyourdi  ou  bouyourdik^  espèce  de  passe- 
port, pour  nous  a£Drancbir  du  tribut  que  Ton  paye 
•nfioairement  au  scbeick  arabe  établi  au  village  de 
Jérémie. 

(t)  Mous  avions  frappé  longtemps  à  la  porte  de  ce 
«ooûlére,  où  sans  doute  les  religieux,  effrayés  de 
'Mire  nombre,  hésitaient  à  nous  offrir  Thospitalité. 
Le  père  Th...,  Espagnol,  supérieur,  vint  enfln  nous 
'iccevoir;  la  porte  de  Thospice  tourna  en  grondant 
sur  ses  gond^,  et  nous  entrâmes  dans  un  vaste  cloî- 
tre» soutenu  par  de  largos  piliers,  qui  donnaient  à 
féffilice  Taspccl  d*une  foric  ciiadcile. 


clair  de  la  lune  Tantique  cité,  dont  le  pas  de 
nos  chovaux  et  le  cri  mesuré  de  la  chouetta 
interrompaient  seuls  le  morne  silence.  Trois 
hautes  tours  dominent  cette  ville  autrefois 
assez  commerçante,  aujourd'hui  tellement 
abandonnée,  aue  la  plupart  des  maisons  s'é- 
croulent peu  a  peu.  Ayant  devant  nous  à 
l'orient,  la  chaîne  des  montagnes  de  Jérusa-r 
lem,  nous  marchâmes  environ  trois  lieues 
dans  rimmense  plaine  de  Saron,  rencontrant 
detempsàautre  quelques  K'gères ondulations 
de  terrain.  Sur  la  première  est  un  village 
ruiné,  où  Ton  découvre  des  restes  de  cons- 
tructions romaines.  Il  se  nomme  Latroun^ 
et  la  tradition  apprend  que  c'est  le  lieu  d^ 
naissance*  du  bon  larron.  Sanslesdéceptions 
continuelles  auxauellesun  long  séjour  dans 
le  Levant  m'a  liabilué,  j'aurais  peut-être 
cherché  h  recueillir  quehpies-unes  de  ces 
roses  si  vantées  dans  THcriture,  et  dont  se 
paraient  les  jeunes  vierges  de  Sion.  11  n& 
s'en  olTrit  pas  une  seule  à  nos  regards,  et 
nous  n'aperçûmes  autour  de  nous  que  du 
blé,  de  l'orge,  et  une  (dante  à  larges  feuilles 
blanches,  ressemblant  à  l'angélique. 

Notre  troupe,  égayée  par  les  premières 
tueurs  du  crépuscule  et  le  chant  matinal  de 
l'alouette  qui  nous  rappelait  la  France,  mar- 
chait assez  serrée,  lorsqu'un  Arabe  d'une 
haute  stature  arriva  sur  nous  avec  la  rapidité 
de  l'éclair.  Je  m'avançai  aussitôt  avec  le 
janissaire  h  la  rencontre  de  cet  homme  qui,, 
peu  eiïrayé  de  notre  nombre,  et  sûr  peut- 
6lre  d'un  prompt  secours,  exigeait  impé- 
rieusement un  tribut  pour  notre  passage... 
Notre  bouvourdik  ne  le  satisfaisant  point», 
nous  le  menaçâmes  de  nos  armes,  et  il  prit 
en  murmurant  le  parti  de  s'éloigner  au  galcp. 

Vers  les  six  heures,  nous  quitlûmes  la. 
plaine  de  Saron,  pour  pénétrer  entre  les 
montagnes  qui  la  séparent  du  bassin  de  la 
mer  Morte,  dans  une  direction  du  nord  au. 
sud.  Le  sentier  uui  nous  conduisait  était, 
étroit,  sinueux,  très-glissant,  mais  bordé  da 
charmants  arbrisseaux,  narmi  lesquels  nous 
reconnaissions  des  chèvre-feuilles,  et  de 
jeunes  chênes,  dont  la  verdure  contrastait 
gracieusement  avec  la  couleur  rou^eAtre  du. 
terrain.  A^^ant  atteint  à  peu  près  le  plateau, 
de  la  première  montagne,  nous  fîmes  halt& 
h  dix  heures,  au  milieu  d'un  champ  d'oli- 
viers, à  côté  d'un  puits  dont  l'eau  nous  parut 
aussi  fraîche  que  limpide.  Au  bout  aune 
heure  d'un  repos  indispensable,  nous  con- 
tinuâmes à  gravir  le  sommet  de  cette  mon- 
tagne au  haut  de  laquelle  nous  attendait  un 
magnitiq[ue  point  de  vue.  En  se  retournant 
vers  l'orient,  1  œil  voit  en  quelque  sorte  la 
niaine  de  Saron  se  dérouler  en  entier,  ayant 
la  mer  pour  horizon,  comme  point  de  sépar 
ration  entre  deux  surfaces  également  planes» 
Au  revers  de  la  montagne  est  situé  le  village 
de  Jérémie,  remarquable  parles  décombres 
d'une  grande  église  évidemment  du  temps  de 
Constantin.  Le  poëte  des  douleurs  naquit^ 
dit-on,  en  ce  lieu  qui  conserve  son  nom« 
Dans  le  lointain,  sur  la  droite,  on  aperçoit», 
h  la  cime  d'une  haute  élévation  conique,  un» 
forteresse  qui  s'api»elle  encore  le  cbâteauL 


est 


JER 


DICTIONNAIRE 


JER 


SSI 


des  Machabées.  Jérémie  est  .a  résidence 
d*Abou-Gos,  scheick  des  Arabes,  qui  tient  du 
Grand-Seigneur  l*autorisalion  de  percevoir 
tin  tribut  sur  tous  les  chrétiens  qui  font  le 
voyage  de  Jérusalem.  Notre  bouyourdik 
nous  sauva  celte  humiliante  obligation. 
•  Dès  que  Ton  s'éloigne  de  Jérémie  qu'en- 
tourent encore  quelques  champs  cultivés, 
l'aspect  du  pays  change  totalement  :  les 
montagnes  sont  dépouillées  de  toute  végé- 
tation ;  le  terrain,  devenu  crayeux,  ne  montre 
plus  qu'un  amas  de  rochers  dont  la  l)Ian- 
cheur  et  Taridité  attristent  la  vue;  et  Ton 
éprouve  un  sentiment  indéfinissable  en  se 
disant  que  Ton  approche  de  la  ville  frappée 
de  malédiction. 

Après  avoir  descendu  par  des  chemins 
HfTreux  dans  le  fond  d'une  vallée,  et  gravi  la 
montagne  correspondante,  on  entre  dans 
le  vallon  de  Thérebinthe,  séjour  favori  d'A- 
biaham  et  de  ses  riches  troupeaux.  Il  est 
formé  par  le  torrent  où  David  enfant  ra- 
massa les  pierres  avec  lesquelles  il  devait 
abattre  Goliath.  On  voit  quelques  jardins 
80US  un  village  bâti  au  bord  de  ce  torrent 
que  Ton  passe  sur  un  pont  à  moitié  détruit, 
Je  seul  qu'on  rencontre  dans  la  route.  L'œil, 
fatigué  de  la  sécheresse  des  montagnes,  se 
repose  avec  une  sorte  de  sensualité  sur  cette 
verdure  clair-semée,  placée  comme  une  oasis 
au  milieu  du  désert.  Un  peu  avant  le  pont 
se  trouvent  les  débris  d'un  mur  considéra- 
ble, dont  la  construction  paraît  romaine.  Un 
plateau  de  rochers  grisâtres,  percés  de  trous 
et  comme  lacérés,  couronne  la  montagne  de 
Thérebinthe. 

L'espérance  d'apercevoir  Jérusalem  d'un 
mont  rocailleux  et  escarpé,  qui  se  présentait 
devant  nous,  soutenait  notre  courage  et  nous 
faisait  oublier  nos  fatigues.  Mais  de  nou- 
velles ondulations  furent  les  seuls  objets 
que  rencontrèrent  nos  regards  avides,  et 
chaque  sommet  auquel  nous  parvenions 
nous  conduisait  des  mêmes  attentes  aux 
mêmes  déceptions.  Enfin,  après  une  grande 
heure  de  marche  sur  ce  terrain  désole,  sous 
un  ciel  d'airain,  où  le  soleil  frappait  hori- 
zontalement sur  nos  tètes,  et  entre  des 
rochers  anguleux  où  les  chevaux  avaient 
peine  è  placer  le  [)ied,  les  cris  de  Jérusalem  I 
Jérusalem  l  se  firent  entendre,  et  chacun 
hâta  aussitôt  sa  marche  pour  avancer  la 
jouissance  de  comtempler  la  ville  sainte. 

Quelques  édifices  couleur  cendrée,  sur- 
montés d'un  minaret,  paraissaient  alors 
devant  nous  à  environ  deux  milles;  c'était 
la  cime  du  mont  des  Oliviers  que  je  pris 
d'abord  pour  Jérusalem;  mais  peu  de  mi- 
nutes après  je  la  découvris  dans  toute  son 
étendue  du  nord  au  sud. 

Il  faut  renoncer  à  exprimer  les  sensations 
nouvelles  et  nombreuses  que  cette  vue  fit 
naître  involontairement  à  la  fois  en  mon 
Ame.  Je  m'arrêtai  immobile,  repassant  dans 
ma  mémoire  les  souvenirs  qui  s'y  pressaient 
en  foule,  et  qui  me  rappelaient  lout  ce  que 
je  savais  de  cette  cile  mystérieuse,  depuis 
les  simples  prières  de  l'enfance  jusqu'à  la 
lecture  méditée  des  Livres  saints  et  de  l'his- 


toire; enfin,  aepuis  David  .usqu'à  Godefroj. 
Je  ne*sortais  de  mes  réflexions  que  pour 
attacher  davantage  mes  regards  sur  le  terme 
de  notre  excursion.  Les  murs  grisâtres  de 
la  cité  du  roi-prophète,  frappés  en  face  pir 
le  soleil,  n'offraient  en  ce  moment  aucone 
ombre  qui  en  dessinât  les  contours,  eldani 
cette  teinte  uniforme,  en  harmonie  par  si 
tristesse  avec  l'émotion  que  cet  aspect  nmu 
causait,  on  distinguait  h  peine  les  touii 
carrées  dont  les  remparts  de  Jérusalem  sobI 
llanaués  de  distance  en.  distance,  et  leuit 
nombreuses  crénelures.  Les  deux  massives 
tours  de  David  ou  des  Pisans,  dominaut  If 
porte  vers  laquelle  nous  devions  nous  <&ft 
ger,  scindaient  h  peu  près  vers  le  roilieuli 
ligne  droite  des  murailles.  Mais  nous,  soldM 
chrétiens,  nous  n'apercevions  ni  croix  tf 
clochers  qui  pussent  produire  la  plus  légki. 
illusion.  Le  croissant,  qui  surmontait  m^ 
minaret  élevé  auprès  des  tours  de  David, 
ne  témoignait  que  trop  l'avilissement  dans 
lequel  était  tombée  la  ville  de  Salomon. 

Les  remparts  qui  la  cernent  dans  l'ocd-l 
dent  et  le  sud  sont  bâtis  sur  un  terrain  es*  1 
carpe,  couleur  de  cendre,  planté  çà  et  là  d» 
quelques  chétifs  oliviers.  C'est  ce  qui  conH 
pose  la  vallée  de  Betzabée,  qui  se  perd  m 
midi  dans  celle  de  Sion.  A  notre  droite, 
nous  découvrions  un  immense  bassin  ou 
piscine,  que  je  n'ai  vu  indiqué  dans  aucoa 
iies  voyages  que  j'ai  lus,  et  une  multiCuda 
de  tombeaux  turcs,  au  milieu  desquels  s'é- 
lèvent d'assez  élégants  mausolées  de  sanlooi 
ou  musulmans  qui  meurent  en  odeur  de 
sainteté.  Au  delà  de  la  mer  Morte,  les  belles 
montagnes  d'Arabie,  d'un  azur  tirant  sur  h 
violet,  s'étendaient  sans  ondulations  du  noM 
au  sud,  et,  formant  la  vallée  du  Jourdain^ 
servaient  de  fond  à  cet  admirable  tableao. 
Je  ne  fus  tiré  de  ma  rêveuse  contemnlatioo 
qu'en  n'apercevant  personne  autour  dfe  moi. 
Plus  pressés  d'atteindre  le  terme  du  voyage 
que  de  se  rassasier  de  l'aspect  magique  qui 
m'avait  arrêté,  mes  jeunes  compagnoDS 
avaient  continué  à  marcher,  et  je  ne  les  re* 
joignis  qu'auprès  de  la  porte  des  Pèlerins, 
par  laquelle  nous  entrâmes  réunis  en  boa 
ordre.  Ni  notre  nombre,  ni  les  tourbilloos 
de  poussière  qui  nous  précédaient,  ni  l'é- 
clat de  nos  armes  reluisantes,  ne  purent 
réveiller  l'apathie  turque,  et,  longeant  une 
f)artie  des  remparts  à  gauche,  sans  avoir  ex- 
cité le  plus  léger  mouvement  de  curiosité» 
nous  franchîmes  l'entrée  de  Jérusalem,  gM^. 
dée  par  un  janissaire  dont  l'emploi  ne 
paraît  être  que  d'exiger  une  étrenne  dei 
étrangers.        ^ 

Laissant  à  droite  l'énorme  tour  de  Davidi 
le  même  lieu  peut-être  où,  oubliant  son 
rang  et  ses  préceptes,  il  commit  un  double 
crime,  nous  prîmes  à  gauche  une  rue  isolée 
qui,  après  queioues  détours,  nous  conduisit 
au  couvent  des  Pères  Franciscains,  gardiens 
du  couvent  de   Saint-Sauveur.   Là,  deux 
longs  et  obscurs  corridors,  précédés  d'une 
porte  de  fer,  nous  firent  arriver  dans  une 
étroite  cour  où  les  sons  voilés  d*un  orgue» 
et  les  chants  des  moines  qui  psalmodiaient 


D'EPIGRAPHIE. 


JEU 


534 


oioent  le  Magnificat^  frappèrent  nos 
.  Noa  loin  du  palais  du  roi  poëte  et 
VSépuIcre,  foulant  un  sol  qui  avait 
^rer  tant  de  merveilles,  nous  éprou- 
oas,  au  milieu  d*uue  ville  turque,  le 
attendrissant  de  ces  chants  religieux 
s  de  mélancolie  (1). 
le  touchant  comme  Tbospilalité  toute 
me  des  Pères  du  Saint-Sauveur.  Aussi 
que  francbe,  elle  n'admet  ni  céré* 
Il  embarras;  on  vous  accueille  sans 
«rde  votre  croyance,  de  vos  projets, 
I  nation,  et  Ton  se  dérobe  aux  re- 
lenls.  Vous  êtes  bomme  et  chrétien, 
;  TOUS  devez  être  chez  vous,  et  tout 
oos  le  prouver. 

(de  contempler  plus  à  loisir  la  ville 
îe  montai  sur  la  terrasse  du  couvent 
ngards  avides  ne  pouvaient  se  ras- 
b tableau  qui  s'offrait  à  eux.  A  Test, 
JBontagne  des  Oliviers,  Jérusalem 
tfuir  en  pente  douce  jusqu'au  tor- 
CMron,  qui  la  sépare  de  celte  mon- 
lor  la  droite,  à  trois  cents  pas  en^ 
9  voyais  la  vaste  coupole  en  plomb 
ise  du  Saint-Sépulcre,  vis-à-vis  la- 
'élève  une  large  tour  carrée  réduite 
il  étage,  de  trois  qu'elle  eut  autre- 
\  la  dit  construite  par  sainte  Hélène, 
le  temps  oue  le  Saint-Sépulcre.  A 
dôme  s'élance  une  autre  coupole 
ute,  qui  appartient  à  l'église  des 
st  plus  loin,  à  gauche,  dans  la  di- 
du  mont  des  Oliviers,  se  dislingue 
mosquée  d'Omar,  occupant,  sur  un 
rvjs,  l'emplacement  de  Taiicien  lem- 
sJomon.  A  droite,  on  découvre  Té- 
la  Présentation,  surmontée  d'une 
ipole  ;  puis,  sous  le  mont  des  Olives, 
\  de  Josaphat  et  la  grotte  de  Gelhsé- 
demi  cachées  par  les  remparts  de 
enfln,  dans  le  fond,  s'aperçoivent  les 
Qootagnes  de  l'Arabie,  semblables  à 
lense  muraille  au  pied  de  Inquelle 
Jourdain  et  s'étend  la  mer  Morte. 
ipres  étaient  finies  lorsque  je  des- 
Jans  la  chapelle  encore  remplie  de 

es  quelques  instants  de  repos,  nous  fûmes 
visiie  au  vicaire  du  couvent,  le  père  '",. 
laçait  le  révérendissime,  en  ce  moment 
ée  en  Chypre ,  et  ensuite  au  procu- 
lére  **\  L*un  et  Tautre ,  nous  accueillant 
ialîté,  donnèrent  aussitôt  des  Ordres  pour 
i  k  noire  disposition  une  maison  qui  leur 
t,  peu  éloignée  du  couvent,  un  cuisinier  et 
domestiques.  Comme  je  m^excusais  de  no- 
I  nombre,  les  lK)ns  Pères  me  répondirent 
ent  enchantés  de  voir  une  aussi  brillante 
e Jeunes  pèlerins;  que  notre  visite  leur 
1  moins  la  certitude  que  tout  le  monde  en 
t  les  avait  pas  oubliés  ;  qu'ils  lui  devraient 
aux  ^ux  des  Turcs,  un  peu  plus  d'égards 
Âdératlon  ;  et  qu'enfin  ils  espéraient*  que 
erverions  un  bon  souvenir  de  notre  séjour 
iainte.  Us  sMnforniaient  à  peine  des  nou- 
tiques  de  l'Europe,  et  l'on  pouvait  facile- 
dire  de  cette  indifférence  que  leur  seule 
il  Jérusalem. 

TÎons  mis  huit  heures  et  demie  pour  nous 
lafla  à  la  ville  sainte. 


l'odeur  de  l'encens,  et  éclairée  par  un  faible 
jour  qui  lui  donnait  quelque  chose  d'émi- 
nemment religieux.  Deux  Pères,  pla3és  h 
f;aucbe  d'un  autel  dont  ils  semblaient  être- 
es  perpétuelles  et  vigilantes  sentinelles ,. 
priaient  en  silence  dans  un  des  angles  de  la 
chapelle;  comme  eux,  j'adressai  ma  prière  à 
l'auteur  de  toutes  choses,  lui  demandant, 
avec  la  ferveur  que  pouvait  inspirer  la  con- 
trée pleine  de  merveilles  où  je  me  trouvais, 
les  plus  douces  bénédictions  pour  tout  ce 

2ue  j'avais  laissé  de  cher  dans  ma  patrie^ 
près  Quelques  instants  d'un  recueillement 
profond,  je  sortis  et  rencontrai  le  vertueux 
et  bon  abbé  Desmazure,  revenant  d'une  lon- 
gue course  aux  environs  de  Jérusalem  où, 
malgré  rextrème  chaleur,  il  avait  voulu 
conduire  quelques  voyageurs.  Je  revis  et 
embrassai  avec  un  vif  plaisir  cet  apôtre  mo- 
derne, missionnaire  tolérant  et  infatigable, 
qui  a  dévoué  sa  vie  et  son  éloquence  aux 
saints  lieux  que  nous  visitions  (1). 

Après  le  souper,  nous  nous  empressâmes 
de  remonter  sur  le  haut  de  la  même  terrasse 
pour  examiner  encore  une  fois  Jérusalem 
éclairée  par  les  rayons  de  la  lune.  Les  prin- 
cipaux édifices  seuls  étaient  frappés  d'une 
lumière  distincte;  mais  le  mont  des  Oliviers 
et  la  mer  Morte  avaient  totalement  disparu 
dans  la  vapeur  du  soir.  Aucun  bruit  ne 
troublait  le  silence  de  cette  cité  où  jadis 
retentirent  si  souvent  le  son  des  trompettes, 
les  cris  des  assaillants,  les  gémissements  des 
blessés,  la  douleur  des  vaincus  I  Quelques 
lumières  vacillantes  attestaient  seules  qu  elle 
n'était  ni  déserte  ni  abandonnée,  comme  on 
aurait  pu  le  croire  à  sa  lugui^re  tranquillité. 
Pendant  qu'absorbés  dans  nos  réflexions, 
nous  nous  livrions,  sans  nous  les  communi- 
quer, à  ce  spectacle  plein  d*un  si  haut  inté- 
rêt, l'horloge  du  couvent  sonna  neuf  heures- 
d'un  timbre  étoutfé,  comme  pour  ne  {)as 
éveiller  les  ennemis  du  christianisme.  En 
nous  tirant  de  notre  rêverie,  elle  nous  força 
à  songer  à  un  repos  dont  nous  oubliions  le. 
besoin. 

Le  lendemain,  au  point  du  jour  (dimanche 
20  mai),  nous  nous  trouvions  encore  tous 
réunis  surle  même  emplacement,  ne  pouvant 
nous  lasser  de  contempler  la  ville  qui  vit 
naître  et  s'étendre  notre  religion,  et  dont  la 
mystérieuse  histoire  fut  la  [)remière  placée 
sous  nos  yeux  qui  la  parcouraient  en  ce 
moment  avec  tant  d'avidité. 

A  sept  heures  nous  entendîmes  la  messe 
dans  la  chapelle,  et  il  nous  fut  enlin  permis 
de  pénétrer  dans  l'église  du  Saint-Sépulcre^, 
où  sont  admis,  les  dimanches,  seulement 
pendant  quelques  heures,  les  fidèles  qui 
n'ont  pas  assez  d'argent  pour  se  la  faire  ou* 
vrir  pour  eux. 

A  trois  cents  pas  du  couvent  de  Saint-- 
Sauveur,  après    avoir  descendu    une  rue^ 

(1)  Rentré  dans  la  maison  qui  nous  avait  été  des- 
tinée, je  trouvai  mes  jeunes  compagnons  assis  au- 
tour d'une  table,  attendant  avec  impatience  qu'on  U 
couvrit  de  quelques  mets  pour  calmer  Tappélil  le. 
plus  dévora uL 


&ffi 


1ER 


DICTIONNAIRE 


ISft 


élroîte  et  lourné  à  gauche,  se  présente  la 
façade  de  Téglise  :  lourde,  sans  élégance, 
elfe  n'a  d'autres  ornements  qu'une  corniche 
assez  riche  de  détails,  qui  couronne  le  haut 
de  l'édifice.  On  reconnaît  facilement  dans 
cette  architecture  le  style  du  siècle  de  Cons- 
tantin, €t  la  décadence  des  arts.  Deux  por- 
tiques à  plein  cintre  existaient  aulretbis, 
mais  un  seul  a  été  conservé. 

La  première  chose  qui  frappe  les  regards 
fît  afflige  surtout  le  cœur  en  entrant,  est  une 
espèce  de  niche  où  se  tiennent  les  Turcs  fer- 
miers du  Saint-Sépulcre...  Quelles  réflexions 
amères  ne  suggère  pas  l'aspect  de  ces  Musul- 
mans avides,  qui  ne  permettent  pas  à  une 
main  chrétienne  de  faire  le  signe  de  la  croix 
avant  d'en  avoir  acheté  la  permission?  Ainsi 
le  tombeau  du  Sauveur,  le  berceau  de  la 
vraie  religion,  le  théâtre  de  tant  d'événe- 
ments merveilleux,  est  devenu  la  proie  d'un 
vil  spéculateur  qui  ne  conserve  ce  monu- 
ment, dont  rindifférenco  européenne  l'a 
rendu  possesseur,  que  par  les  avantages 
qu'il  en  retire!...  Le  Saint-Sépulcre  n'tst 
donc  plus  qu'une  ferme...  une  métairie...  On 
vend  au  poids  de  l'or  la  faculté  de  s'y  age- 
nouiller. Et  des  rois  chrétiens  ont  vu  dej)uis 
des  siècles  cette  profanation  d*un  œil  iroid 
et  sec!... 

En  face  de  l'entrée,  'dans  un  baldaquin 
soutenu  par  des  colonnes  torses  de  cinq  à 
six  pieds  de  hauteur,  se  trouvé  la  nierre  de 
rOnc^tonqui  recouvre  celle  sur  laquelleNolre- 
Seigneur  fut  déposé.  Elle  est  de  marbre 
rouge,  enchâssé  dans  du  marbre  blanc,  et  sa 
longueur  m'a  paru  de  sept  à  huit  pieds.  Les 
pèleriîis  la  baisent  avec  respect. 

Tournant  à  gauche,  on  entre  sous  un  vaste 
dôme,  au  milieu  duquel  se  trouve  la  petite 
chapelle  du  Saint-Sépulcre,  haute  de  dix  à 
douze  pieds,isolée,surmontéed'unecoupole, 
et  placée  sur  deux  gradins  de  six  pouces,  le 
tout  en  marbre  rouge.  On  pénètre  de  l'une 
dans  l'autre  des  deux  parties  qui  la  séparent, 
par  une  porte  extrêmement  basse.  Au  milieu 
du  premier  sanctuaire,  et  sur  un  aulel  d'un 
pied  carré  sur  trois  de  hauteur,  se  montre 
une  pierre  blanche  enchâssée dansdu marbre, 
que  Ton  nomme  pierre  c/c  /'ap|iart7ton.  L^ange 
y  était  assis,  dit-on,  lorsqu^il  annonça  aux 
saintes  femmes  la  résurrection  du  Sauveur. 
La  deuxième  chapelle  est  celle  du  tombeau, 
placée  à  droite  en  entrant,  et  recouverte 
d'une  table  de  marbresur  laquelle  on  célèbre 
les  saints  mystères.  Cette  table  a  été  fendue 
transversalement  par  des  religieux  effrayés 
de  la  nouvelle  que  les  Turcs  devaient  venir 
l'enlever. 

Le  Saint-Sépulcre  ne  reçoitdeclartéquedes 
nombreuses  lampes  suspendues  à  sa  voûte; 
une  seule  ouverture  pratiquée  dans  la  cou- 
pole sert  de  passage  à  ia  fumée.  Les  reli- 
gieux, qui  tour  à  tour  demeurent  dans  l'é- 
glise, ont  un  soin  extrême  de  celte  chapelle, 
et  des  fleurs  renouvelées  chaque  matin  sont 
placées  sur  le  devant  de  Tautel  qu*on  lave 
fréquemment  avec  de  l'eau  de  rose.  Un  ta- 
bleau assez  médiocre,  qui  sert  de  fond,  re- 
présente la  Résurrection. 


Il  est  difficile  d'exprimer  ce  qu'on  { 
de  religieux  respect  et  de  recueilleme 
cet  espace  sacré,  objet  de  la  vénérai 
peuples  chrétiens,  centre  d'une  relif 
mirable  qui  en  est  sortie  pour  se  n 
triomphante  dans  toutes  les  parties  du 
civilisé  ;  pour  lequel  tant  de  sang  i 
tant  de  gloire  a  été  acquise,  .sur  leqi 
de  siècles  ont  passé  sans  en  diminue 
lébrité...  L'homme  le  moins  franp 
vérité  de  l'Evangile  ne  peut  quèt 
même  vivement  ému  ;  et,  prosternés 
un  marbre  qui  a  bravé  le  temps  et  le 
lutions  humaines,  on  voit  les  voyag 
toutes  les  classes,  de  toutes  les  natl 
recueillir  profondément,  penser  à  I 
mille,  et  prier  le  Dieu  fait  homme  de  la 
toujours  digne  de  lui. 

En  quittant  ce  lieu  vénéré  et  ayan 
l'église  dans  ses  détails,  nous  allfti 
Calvaire  par  un  escalier  de  vingt  m 
Nous  vîmes  la  place  où  Notre-Seign 
attaché  à  la  croix,  et  celle  où  cette 
croix  s'éleva  entre  les  deux  larrons.  Ç 
cette  enceinte  soit  entièrement  re© 
de  marbre,  on  a  laissé  la  marque  de 
des  trois  croix,  éloignées  seuiemen 
de  l'autre  de  huit  pieds  environ  (ce  ( 
supposer  qu'elles  étaient  de  petite  | 
lion).  Une  ouverture  dans  le  marbre 
d'apercevoir  en  dessous  le  rocher  fe 
moment  où  le  Rédempteur  rendit 
niersoupir.  Descendant  ensuite  dans( 
chapelles,  on  nous  montra  un  morcei 
colonne  à  laquelle  PHomme-Dieu  fut 
pour  être  flagellé,  et  celle  où  les  J 
couronnèrent  d'épines.  Au  fond  d'un» 
souterraine,  on  indique  1  emplacena 
sainte  Hélène  retrouva  la  vraie  croi 
lieu  où  se  tenait  la  mère  de  Constant 
dant  les  fouilles  ordonnées  pa**  elle. 

Nous  montâmes  immédiatement  < 
galerie  qui  règne  autour  du  dôme.  ] 
formée  de  lourds  pilastres  peints  < 
soutenant  une  coupole  ouverte  par  le 
de  même  que  le  Panthéon  de  Rome, 
bouillée  cie  longues  draperies  jai 
bleues  du  plus  mauvais  goût.  Là, 
Pères  Franciscains  tira  d'un  vieux  cofi 
moulu  l'épée  et  les  éperons  do  Go 
que  nous  ceignîmes  à  l'envi.  Cette  é 
très-simple  ;  sa  poignée,  sur  laquelle 
trouve  encore  quelque  trace  de  don 
enfer;  les  éperons  sont  mieux  con 

On  imagine  que  nous  n'avions  pas^ 
ce  moment  pour  demander  la  sépull 
héros  français  et  de  son  frère,  et  Vi 
juger  du  regret  mêlé  d'indignationi 
quel  nous  avions  appris  qu'après  I*û 
du  Saint-Sépulcre,  en  1822,  les  Grées 
lissant  leur  église,  avaient  totalem 
truit  les  deux  sarcophages  élevés  par 
et  la  reconnaissance.  Les  glorieuses  <j 
les  de  ces  rois  chevaliers  reposen 
maintenant  ignorées  dans  Tépaisseï 
mur  nouvellement  construit. 

On  lisait  les  inscriptions  suivantes 
tombeaux. 


JER 


DTEPIGRAPHIE. 


JEfl 


cel  io€lytU8  dux  Godefridus  de  Bulion, 
islam  temm  acquisî?it  culiui  chrisiiano  ; 
ciqas  anima  regnet  eu  m  Cliri:>io  ! 

Amen 
i  Baldoînus,  Judas*  aller  Macliabeus, 
(Mtriae»  TÎgor  eclesix,  virlus  ulriusque, 
formidabant,  oui  doua  tribula  ferebanl 
a  JSgyplus,  Dan  ac  honiicida  Dnmascus 
b  dolor!  in  modico  clauiJilur  tumulo. 

leat  concevoir  que  les  Pères  latins 
la  ou  voulu  s*Of)poser  à  une  sembla- 
iiDation?  Ah  I  sans  doute,  il  n*y  avait 
>rs  de  religieux  français  parmi  eux  !... 
i  d*une  telle  ingratitude,  chacun  de 
t  répéter  le  mot  énergique  du  brave 
.«  Mais,  si  ces  illustres  ossements 
Mirent  plus,  les  noms  des  célèbres 
•  croisés  vivront  du  moins  élernel- 
dans  le  cœur  des  amis  de  la  religion, 
oire  et  du  véritable  honneur. 
%i  par  la  porte  du  nord  (celle  de  Da- 
ms nous  dirigeâmes  vers  la  grotte  de 
,  située  à  un  quart  de  lieue,  et  formée 
isie  souterrain,  haut  de  dix-huit  à 
eds,  soutenue  par  de  larges  piliers 
lans  le  roc  en  formes  irrégulières. 
divise  en  deux  ce  sombre  asile  qui 
au  prophète  des  pensées  à  la  fois  si 
si  touchantes,  si  poétiques.  Il  n*est 
effet,  de  lieu  plus  prO|>re  à  de  nautes 
tons.  Parcourant  ses  sinuosités,  nous 
es  tour  à  tour  quelques-unes  des 
s  lamentations  de  ce  mâle  génie  que 
t  également  les  Turcs.  Aussi  ont-ils 
svant  sa  grotte  une  mosquée  ombra- 
"bres,  à  côté  desquels  est  creusé  un 
ès-profond  rempli  d*excellente  eau. 
I  éloignant,  nous  nous  rendîmes,  en 
les  remparts  septentrionaux,  vers  la 
le  Josaphat  qui,  formée  par  le  lit  du 
,  sépare  Jérusalem  du  mont  des  Oii- 
iprès  avoir  tourné  Tangle  des  mu- 
lu  nord-ouest,  on  rencontre,  en  des- 
dans la  vallée,  le  lieu  où  saint 
subit  le  martyre.  Plus  bas,  on  passe 
Dt  desséché,  par  un  pont  formé  d'une 
rche,  à  droite  duquel  sont  placés  les 
ax  d'Abraham,  de  Zacharie  et  de  Jo- 
A  gauche  est  bâtie  une  église  sou- 
\  dédiée  à  la  sainte  Vierge.  On  y  pé- 
ir  vingt-huit  larges  marches,  et,  arrivé 
,  on  trouve  à  droite  une  chapelle 
emblable  à  celle  du  Saint-Sépulcre, 
lant  un  autel  élevé  à  l'endroit  même 
ère  de  Jés^us  fut  inhumée.  Ce  lieu, 
par  une  multitude  de  lampes  tou- 
lamées,  est  l'objet  particulier  de  la 
ion  des  fidèles.  Au  milieu  de  l'esca- 
montre  le  tombeau  de  saint  Joseph, 
i-vis,  ceux  de  sainte  Anne  et  de  saint 
1. 

littant  cette  église  qui  appartient  aux 
et  prenant  à  gauche  un  étroit  chemin 
te  a  quarante  pieds  de  long,  on  entre 
.  grotte  de  Gethsémani,  oi!i  le  Ré- 
or,  qui  allait  y  prêcher  souvent,  re- 
ine sueur  de  sang  la  veille  de  sa  mort. 


Rien  n*inspire  un  plus  religieux  intérêt  quo 
cette  simple  grotte,  seul  objet  de  fui  qui 
soit  b  peu  près  dans  le  même  état  qu  au 
I"  siècle  f  de  l'ère  chrétienne.  Doux  reli- 
gieux italiens  qui  nous  y  accompagnaient 
allumèrent  des  cierges,  en  distriouèrent  à 
chacun  de  nous,  et,  s*agenouillant  auprès 
d'un  autel  formé  par  le  rocher  même,  enton- 
nèrent les  litanies  du  Sauveur  dans  un  ton 
à  la  foi  si  mélancolique  et  si  harmonieux, 
que  des  larmes  d'attendrissement  erraient 
sur  tous  les  yeux.  Il  est  impossible  de  ne 
pas  conserver  le  souvenir  de  cette  pieuse  sta- 
tion faite  |)ar  deux  pauvres  moines  et  des 
marins  français. 

De  là,  nous  nous  rendîmes  au  jardin  des 
Oliviers,  éloigné  seulement  de  deux  à  trois 
cents  pieds.  Jl  n'y  reste  plus  que  huit  de  ces 
arbres;  mais  comme  on  sait  que  leurs  raci- 
Dos  ne  périssent  point,  il  n'est  point  invrai- 
semblable que  ces  oliviers  soient  les  reje- 
tons de  ceux  au  pied  desquels  le  Verbe  oÙ'rit 
è  son  Père  le  sacritice  de  sa  vie. 

On  fait  remarquer,  le  long  d'un  mur,  l'en- 
droit où  Judas  consomma  sa  trahison,  et,  un 
peu  plus  haut,  trois  rochers  sur  les(]uels  on 
prétend  que  s'endormirent  les  trois  apôtres 
«  qui  ne  purent  veiller  quelques  heures  avec 
le  divin  Maître.  »  De  légères  inégalités  dans 
la  surface  de  ces  rochers  ont  accrédité  la 
crnyance  que  les  corps  des  disciples  du  Sau- 
veur y  avaient  laissé  leur  emf)reinte.  Mais, 
en  visitant  Jérusalem ,  on  a  trop  souvent 
l'occasion  de  regretter  que  les  souvenirs  au- 
thentiques dont  cette  célèbre  cité  est  rem- 
plie, soient  mêlés  à  des  traditions  populaires 
qui  blessent  évidemment  la  raison.  En  mul- 
tipliant à  chaque  pas  les  articles  de  foi,  on 
atfaiblit  nécessairement  celle  des  fidèles  qui, 
n'ayant  nul  besoin  de  se  voir  entourés  de 
prodiges,  et  cherchant  è  se  rendre  compte  de 
ce  qu  ils  voient,  n'ont  de  confiance  que  dans 
les  merveilles  indiquées  par  les  livres  sacrés. 
Les  Actes  des  apôtres  devraient  être,  comme 
ils  sont  en  etfet,  les  meilleurs  guides  sur 
cette  terre,  assez  riche  d'elle-même  pour  que 
les  esprits  enthousiastes  des  x*  et  xi*  siècles 
n'aient  pu  rien  ajouter  à  sa  renommée.  C'est 
ainsi,  cependant,  qu'en  gravissant  le  mont 
des  Oliviers  on  montre,  roulé  au  milieu  du 
chemin,  un  fragment  de  colonne  du  moyen 
âçe,  mais  qui  indique  nécessairement,  vous 
dit-on,  le  lieu  où  le  Credo  fut  composé  par 
les  apôtres.  Plus  loin,  h  côté  d'un  tronçon 
semtilable,  on  ne  permet  pas  de  douter  uue 
Notre-Seigneur  n  ait  fait  entendre  la  plus 
sublime  prière  que  puisse  proférer  un  mor- 
tel. Confondant  ainsi  ce  qu'il  y  a  de  plus 
avéré,  de  plus  respectable,  avec  ce  qu'il  y  a 
de  plus  douteux,  d'ignorants  moines,  allant 
plus  loin  que  ks  évangélistes,  et  s'écartant 
de  la  simplicité  admirable  de  leurs  récits, 
se  sont  jetés  dans  le  vague  des  invraisem- 
blances les  plus  outrées. 

La  montagne  des  Oliviers  est  composée  de 


et  la  troisième,  à  droite,  du  Scandale.  Cette 


S30 


JER 


DICTIONNAIRE 


JER. 


^ 


dernière  dénomination  vient,  dit-on,  de  ce 

Sue  Salomon  avait  fait  construire  sur  cette 
lévation  un  temple  dédié  à  Baal  et  une 
maison  de  prostitution.  I^  montagne  est 
crayeuse,  rapide,  plantée  de  quelques  bou- 
quets de  grenadiers,  d'oliviers  et  de  mûriers. 
Son  sommet  est  couronné  par  une  mosquée 
à  côté  de  laouelle,  dans  une  grande  cour 
circulaire,  s*élève  une  chapelle  ronde  où  les 
latins  célèbrent  la  fête  de  l'Ascension.  Une 
pierre  d'un  pied  et  demi  carré,  ench&ssée 
dans  du  marbre,  sur  le  pavé  de  la  chapelle, 
montre  l'empreinte  assez  incertaine  d'un 
pied  nu,  et  la  tradition  veut  encore  que  ce 
soit  celui  de  Notre-Seigneur,  le  jour  où  il  s'é- 
leva au  fiel. 

Si,  du  sommet  de  celte  montagne  sacrée, 
on  dirige  ses  regards  vers  l'occident,  l'éten- 
due entière  de  Jérusalem  vient  composer  de 
nouveau  un  de  ces  spectacles  animés  dont  le 

Erestige  ne  se  rend  point  avec  des  paroles, 
e  torrent  desséché  du  Cédron,  la  ligne 
droite  tracée  à  l'est  par  les  remparts  créne- 
lés; la  porte  Dorée,  le  parvis  et  la  grande 
mosquée,  remplissent  le  premier  plan.  Plus 
à  droite  se  dessinent  le  palais  de  Pilate,  le 
Prétoire  et  la  maison  de  sainte  Anne,  dont 
l'emplacement  est  occupé  par  une  église 
ruiuf^e.  A  gauche,  on  découvre  celle  de  la 
Présentation  avec  sa  coupole.  A  l'autre  ex- 
trémité occidentale,  on  aperçoit  encore  les 
deui  dômes  du  Saint-Sépulcre,  les  tours  de 
David;  et,  dans  le  fond,  les  arides  montagnes 
de  Thérébinthe  par  lesquelles  arrivent  les 

f)èlerins.  Si  Ton  porto  ensuite  la  vue  vers 
'orient,  au-dessous  du  large  rideau  formé 
1)ar  les  monts  de  l'Arabie,  Tœil  embrasse  à 
a  fois  plusieurs  collines  jaunes  et  ondulées, 
séparant  Jérusalem  de  la  mer  Morte,  dont 
quelques  parties,  colorées  de  l'azur  le  plus 
vif,  contrastent  avec  les  eaux  du  Jourclain, 
qui  serpente  comme  un  léger  til  d'argent. 
Enfln,  au  midi,  on  suit  à  l'horizon  les  courbures 
multipliéesdescollinesdeBethléem,etausud- 
est  le  paysage  se  termine  par  une  élévation 
en  forme  conique  qui,  rappelant  sans  doute 
quelque  belliqueux  souvenir,  porte  le  nom 
de  Mont  des  Français. 

En  revenant  de  cette  excursion,  nous 
avons  visité  un  vasteemplacement  souterrain 
divisé  en  cellules  destinées  sans  doute  à 
d'anciennes  sépultures.  Continuant  à  des- 
cendre, nos  guides  nous  arrêtèrent  devait 
le  tombeaux  extrêmement  curicuxd'Absalon, 
de  Josaphat  et  de  saint  Zacbarie,  qui,  taillés 
dans  un  rocher  de  marbre,  ne  manquent  ni 
de  grandiose  ni  d'une  certaine  élégance. 

Après  avoir  franchi  le  Cédron  et  remonté 
vers  la  ville  en  longeant  les  remparts,  près 
de  la  porte  Dorée,  par  laquelle  Noire-Sei- 
gneur vint  à  Jérusalem  le  jour  des  Rameaux, 
nous  sommes  rentrés  par  la  porte  de  Saint- 
Etienne.  Ayant  donné  un  coup  d'œil  à  la 
seule  antiquité  des  Juifs,  l'immense  piscine 
probatique  qui  en  est  tout  près,  nous  allâmes 
visiter  les  ruines  de  l'église  de  Sainte-Anne, 
bâtie  sous  le  règne  de  Constantin,  au  lieu 
même  delà  demeure  de  cette  sainte.  D(i\kf 
nous  dirigeant  vers  la  maison  du  Cyrénéen, 


delil 


on  nous  apprit  que  nous  nous  froavions  dav 
la  Voie  Douloureuse  :  on  nomme  ainsi  lei 
rues  que  parcourut  Jésus-Christ  portant  la 
croix,  en  se  rendant  de  chez  Pilate  au  Um 
de  son  supplice.  Elle  commence  à  un  escaliir 
qui  conduisait  chez  le  gouverneur,  et  qui» 
apporté  depuis  à  Rome,  y  est  vénéré  soos  \è\ 
nom  de  Scala  sancta.  L'espace  qu'il  occupiït^ 
est  muré  aujourd'hui.  •'' 

Continuant  à  gravir  cette  première  me^: 
on  arrive  : 

l**  A  l'entrée  de  la  cour  de  Pilate,  où 
trouvent  le  Prétoire  et  une  étroite  prv 
qu'on  prétend  être  la  même  où  Notre  Md 
gneuriut  enfermé. 

2^  A  un  portique  où  l'on  voyait  éoQMi 
écrit,  il  y  a  peu  d'années,  les  mots  iBm 
Homo.  Au  premier  coude  de  la  rue,  oo  n* 
trouve  un  reste  de  colonne  couché,  A 
le  Sauveur  succomba  sous  le  poids  de  h^' 
croix. 

3^  A  la  maison  de  Lazare  et  à  celle 
mauvais  riche. 

Tournantà droite,  on  parcourt  en  monl 
les  autres  stations  qui  sont  indiquées 
une  pierre,  un  tronçon  ou  un  chapiteau 
colonne,  incrustés  dans  les  murs  des  maisooi»,! 
Enfin  la  direction  des  nouvelles  rues 
perdre,  près  du  Saint-Sépulcre,  la  trace 
Voie  Douloureuse, 

Il  est  facile  déjuger,  paria  seule  iospectiot; 
du  terrain,  que  la  grande  scène  de  la  Fassioil 
s'est  passée  sur  un  espace  très-circooi 
que  le  Golgotha  n'est  guère  élevé  que 
cent  cinquante  à  cent  soixante    pieds, 
compter  du  lieu  le  plus  bas  de  Ja  ville, 
parvis  de  la  mosguée  d'Omar,  par  exempi 
et  que  le  Calvaire  proprement  dit   n'éd 
qu'une  simple  proéminence  de  vingt-cinq 
trente  pieds  au-dessus  du  Golgotha.  L'eoh' 
placement  du  crucifiement  et  des  trois  croix 
n'occupant  guère  non  plus  que  dix-huit  à 
vingt  pieds  carrés,  il  est  à  regretter  que  la 
marbre  ait  nivelé  et  égalisé  tous  les  contoon  i 
d'une  enceinte  sacrée,  qu'il  dérobe  ainsi  tut 
regards,  et  qu'au  lieu  d'une  dépense  énomie^ 
on  ne  se  soit  pas  contenté  d'une  forte  grilla 
pour  empêcher  qu'on  n'enlevât  les  pierres. 
Sa  conservalioij  dans  toute  sa  simplicité  pri- 
mitive lui  eût  attaché,  sans  contredit,  un 
bien  plus  haut  de^ré  d'intérêt. 

Après  six  grandes  heures  d'une  marcba 
continuelle,  nous  rentrAmes  au  couvent  des' 
Franciscains  vers  cin(|  heures  trois  quarts. 

Le  lundi,  21  mai,  à  la  pointe  du  jour,  nous 
partîmes  pour  Bethléem,  en  sortant  par  la 
porte  des  Pèlerins  et  longeant  la  piscine  de 
Bersabée.  Le  chemin  que  nous  suivîmes  était 
dans  le  plus  mauvais  état,  et  la  campagne 
plantée  de  quelques  oliviers  isolés  çà  et  Ik 
.sur  un  terrain  rocailleux  et  de  couleur  rou 
geâtre.  Le  long  de  celte  route  se  trouvent 
une  ruine  moderne,  appelée  cependant  I» 
tombeau  de  Kachel,  et  le  couvent  de  Saiot- 
Jérôme,  semblable  à  une  lourde  forteresse 
vis-à-vis  de  laquelle  s'élèvent  de  beaux  oli- 
viers. En  approchant  de  Bethléem,  qu'on  dé» 
couvre  près  d'une  demi-lieue  avant  iVy  par- 
venir, le  terrain,  devenu  crayeux,  est  cultivé 


JER' 


D*Et>IGIlÂPIIlE. 


JER 


54i 


rigé  d*une  foule  de  figuiers  nains»  dont 
Bxqniff*  nousdit-on,  est  très-rechercbé. 
lage  où  nous  n'arrivftmes  qu'après 
eorcs  de  marche,  bâti  sur  le  penchant 
DOllîne,  jouit  d*un  air  très-pur,  et  est 
S  de  nombreut  jardins  soutenus  de 
tes,  afin  d*enipècher  les  éboulements. 
nn  parait  comme  gardé  par  le  couvent 
lofl&iQe,èdeux  cents  pas  sur  la  gauche, 
comme  celui  de  Saint-Jérôme,  offre 
t  d'une  forte  citadelle.  C'est  dans  les 
r  de  cette  pastorale  contrée,  pairie  de 
Dl  Booz,  que  se  passa  le  si  touchant 
ide  Ruth  et  de  Noémi. 
«ras  Ja  veille  de  notre  arrivée,  les 
n  de  Bethléem  nous  reçurent  avec  la 
sable  cordialité  dans  leur  établisse- 
lé  est  immense,  mais  dont  Téglise 
priatst  abandonnée.  Elle  est  cependant 
iMs-rcmarqnable  par  la  beauté  de  ses 
«s dont  rarcliilecture  indique  aucon- 
ir  le  passage  assez  sensible  des  arls 
DMJns,  à  ceux  du  temps  des  empereurs 
^Bmpire,  et  par  les  restes  de  mosai- 
»lossales  qui  re[>résentaienl  des  figures 
is  :  la  charpenle  de  Tédifice  est  unie 
iois  de  cèdre.  L'église  moderne,  bien 
grande  et  imposante,  est  partagée 
»  Latins,  les  Grecs,  dont  la  chapelle 
(lus  richement  ornée,  les  Arméniens 
abyssins.  Un  escalier  obscur  et  étroit, 
ise  à  vingt  marches,  conduit  de  cette 
lu  lieu  de  la  crèche  devenue  aujour- 
n  léger  enfoncement  en  demi-cercle 
B  autel;  plusieurs  lampes  Téclairent, 
nilieu  du  marbre  blanc  dont  elle  est 
on  voit  incrustée  une  étoile  d'argent 
*s  mots  : 

YIEGINE    MARIA,  JESUS-CHRIST 08   NATUS   EST. 

lafond  de  la  grotte  est  formé  par  la 
même;  les  côtés  sont  ornés  de  tentu- 
si  que  de  tableaux  dont  aucun  ne  m'a 
miarquable.  Vis-à-vis  de  la  crèche  on 
)  le  local  où  la  mère  Vierge  se  reposa 
l'enfantement  divin.  A  quelques  pas 
ique  le  lieu  où  les  bergers  adorèrent 

I  Douveau-né,  et  celui  où  les  mages 
•irent  l'or,  l'encens  et  la  myrrhe.  Cna- 
)  ces  emplacements  est  consacré  par 
tel  spécial.  Dans  le  corridor  que  I  on 
mr  sortir  de  l'église,  on  voit  les  tom- 
de  sainte  Eusébie  et  de  sainte  Pauline, 
'■f  dames  romaines  attirées  à  Jérusalem 
ir  piété,  et  de  saint  Jérôme  qui,  comme 
t,  4int  longtemps  une  école  dans  cette 

te  avoir  visité  ces  vénérables  cryptes, 
DODtAmessur  le  haut  de  la  terrasse  du 

II  d'où  Ton  jouit  d'une  vue  assez 
le,  qui  plane  à  l'est  sur  la  mer  Morte 
laquelle  le  terrain  descend  en  talus, 
les  mamelons  qui  forment  de  petites 
».  Le  mont  des  Français,  que  Ton 
rre  de  la  montagne  des  Oliviers, 
ni  sud-est  de  Bethléem,  dans  la  direc- 
u  jardin  des  Pasteurs  qui  appartenait 
ihrétiens  latins  ;  mais  les  Grecs  vien- 
récemment  de  l'obtenir  des   Turcs, 


h  la  faveur  d'un  peu  d'argent  et  ae  que.ques 
bassesses.  Avec  ces  deux  moyens  fréquem- 
ment employés  par  eux,  ils  arrachent  insen- 
siblement aux  Latins  les  monuments  lus 
plus  vénérés  qu'une  longue  possession  n'a 
pu  leur  garantir  (1). 

Le  mardi,  22  mai,  à  sept  heures  du  matin, 
M.  l'abbé  Desmazure  nous  réunit  au  Saint- 
Sépulcre,  où  il  célébra  les  saints  mystères  à 
l'intention  de  ma  famille.  Après  la  messe 
que  je  servis  avec  l'officier  du  bord  qui  m'a- 
vait accompagné,  il  improvisa  un  discours 
[)lein  d'éloquence  et  de  force  sur  la  vérité  de 
a  religion  et  sur  la  manière  de  la  bien  pra- 
tiquer. Revêtu  de  magnifiques  ornements 
qu'on  assure  avoir  été  donnés  par  saint 
Louis  lui-même  (  ce  dont  il  est  permis  de 
douter ,  à  cause  de  leur  trop  belle  conserva- 
tion ),  et  filacé  en  dehors  du  saint  tombeau, 
il  paraissait  inspiré  h  la  fois  par  l'esprit  des 
apôtres,  dont  il  avait  l'aspect  vénérable,  et 
par  la  sainteté  de  ce  lieu,  témoin  de  tant  de 
prodiges...  Il  bénit  ensuite  les  croix  et  les 
chapelets  achetés  la  veille  à  Bethléem,  et, 
sortant  de  l'église ,  nous  l'accompagnâmes 
dans  tous  les  endroits  du  Calvaire  célèbres 
dans  l'Evangile.  Nous  visitâmes  aussi  les 
misérables  cellules  des  religieux,  oui  tour  à 
tour  se  consacrent  à  la  garde  et  à  1  entretien 
du  Saint-Sépulcre.  On  ne  peut  se  figurer  rien 
de  plus  infect,  de  plus  humide,  de  plus  in- 
commode que  ces  demeures,  qu'on  ne  peut 
obtenir  des  Turcs  de  rendre  moins  insalu- 
bres. La  santé  des  moines  n'y  résiste  guère 
plus  de  trois  à  quatre  mois,  après  lesquels 
d'autres  gardiens  viennent  y  consommer  le 
même  sacrifice,  y  montrer  la  même  résigna- 
tion. Leur  soin  est  d'entretenir  les  lampes,  les 
marbres,  les  tableaux,  les  fleurs  de  la  tombe 
sainte,  au  nied  de  laquelle,  venant  s'y  pro- 
sterner à  Plusieurs  heures  du  jour  et  de  la 
nuit,  ils  déposent,  espérons-le  du  moins,  le 
tribut  de  leurs  peines  et  de  leur  affliction. 

Cette  fois  nous  n'échappâmes  point  à  l'im- 

f»ôt  prélevé'  par  le  Turc  commis  à  la  garde  de 
'église.  Humiliante  obligation,  à  laauelle  il 
faut  ajouter  l'étrenne  du  drogman  du  cou- 
vent, celle  du  Grec,  chargé  des  clefs,  celle 
dujanissaire  qui  vous  accompagne,  etc.,  etc. 
A  Jérusalem  comme  ailleurs,  on  ressent  h 
chaque  pas  la  douleur  de  voir  spéculer  sur 
tout  ce  qui  tient  à  une  religion  qui  commande 
la  (^uvreté  et  le  désintéressement. 

Après  cette  pieuse  matinée,  nous  allâmes 
visiter,  à   une  demi-lieue  de    la  ville,  au 

(1)  Après  avoir  visité  tout  ce  qu'il  y  avait  de  cu- 
rieux à  Bethléem,  on  nous  servit  un  déjeuner  fort 
copieux  composé  d'œufs  et  de  mouton  rôli,  el  ans- 
silôt  après,  les  religieux  permirent  aux  nombreux 
marchands  de  chapelets  d'enlrer  dans  un  des  vastes 
vestibules  du  couvent.  Mes  jeunes  compagnons  pasr- 
sèrenl  près  de  deux  heures  à  se  pourxoir  de  croix,, 
de  chapelets  et  de  coquilles  sculptées  qu'ils  desti- 
naient à  leur  famille.  Pendant  cet  intervalle,  i*allal 
parcourir  la  camp^igne  auprès  de  la  fameuse  citerne 
de  David,  qui  avait  douze  ouvertures,  d'où  je  pris 
une  vue  de  Bethléem.  Vers  une  heure,  nous  nous 
rcmimcs  en  route  pour  Jérusalem,  où  nous  arrivâmes 
à  troia. 


IM 


JER 


DlCnONNAIRC 


JER 


nord,  les  lombeaui  des  rois,  dont  la  Toe 
excite  le  plus  haut  intérêt,  quoique  rien  ne 
puisse  indiquer  l'époque  précise  de  leur  con- 
siniclion  m  les  personnages  à  qui  ils  furent 
destinés.D'après  une  frise  Irès-bien  conservée, 
il  est  facile  néanmoins  de  conjecturer  qu'e 
leur  origine  ne  remonte  guère  au-delà  du 
siècle  de  Constantin.  One  enceinte  carrée, 
taillée  dans  le  roc ,  se  présente  d'abord  à  la 
profondeur  de  dix  à  douze  pieds,  puis  une 
espèce  de  péristyle  élégamment  sculpté, 
donnant  issue  à  une  ouverture  dans  laquelle 
on  ne  parvient  qu'en  rampant,  et  qui  conduit 
à  plusieurs  salies  souterraines  oii  des  tom- 
beaux vides  sont  rangés  à  droite  et  à  gauche. 
Les  chambres  commuuiquentderuneà  l'autre 
par  des  portes  assez  basses,  fermées  autre- 
lois  avec  la  pierre  même,  ayant  des  panneaux 
sculptés  et  des  gonds  d'une  seule  pièce,  ce 
qui  a  dû  exiger  une  grande  dextérité  et  un 
prodigieux  travail  pour  les  détacher  du 
rocher.  Ces  portes  gissent  toutes  par  terre, 
quelques-unes  dans  un  état  de  conservation 
surprenant.  Comme  je  l'ai  déjè  dit,  il  est 
difficile  d'assigner,  par  le  genre  de  sculpture 
()ui  n'est  ni  grec,  ni  romain,  ni  par  les  tradi- 
tions historiques,  l'époque  à  laquelle  ces 
monuments  ont  été  élevés;  mais  on  peut 
afQniicr  qu'ils  ont  nécessité  une  trop  consi- 
dérable dépense  pour  n'avoir  pas  été  érigés 
à  de  puissants  princes.  On  assure  qu'on  n'a 
jamais  trou  vé^'ossements  dans  ces  sépultures. 

Le  scheick  Abougos  {ow  Abou-goch)  qui 
commando  à  tous  les  Arabes  de  la  Syrie,  et 
habite  ordinairement  le  village  de  Jérémie, 
nous  attendait  au  couvent,  où  nous  le  trou- 
vâmes à  notre  reiour.  Il  nous  adressa  des 
questions  multipliées  sur  l'état  actuel  de  la 
l^rance  et  sur  le  général  en  chef  Bonaparte^ 
contre  lequel  il  avait  seryi  en  Egypte.  En 
payant  un  sincère  tribut  d'éloges  à  la  valeur 
française,  il  nous  montra  avec  orgueil  deux 
cicatrices  des  blessures  qu'il  avait  reçues  da 
nos  soldats.  Nos  armes  à  pistou  excitèrent 
surtout  au  dernier  degré  sa  surprise,  et 
après  lés  airoir  examinées,  essayées  durant 
une  demi-heure,  il  finit  par  nous  lesdemander. 
Je  satisfis  avec  empressement  un  désir  qui 
plaçait  si  haut  dans  son  esprit  la  supériorité 
de  notre  patrie  sur  tout  ce  qu'il  pouvait 
imaginer  de  plus  prodigieux. 

Toujours  guidés  par  Tinfiitigable  abbé 
Desmazure,  nous  sortîmes  de  n  juveau  de 
Jérusalem  à  trois  heures,  i  ar  la  porte  do 
Sion  (la  plus  au  sud  ),  et  nous  visitâmes  la 
maison  de  Caïfe,  aujourd  hui  un  couvent 
d'Arméniens  ;  puis  celle  d'Anne ,  dont  la 
cour  olfre  un  olivier,  auquel  on  prétend  que 
fut  attaché  Notre-Seigneur  pendant  qu'on 
délibérait  sur  son  .«or».  Nous  passâmes  aussi 
par  la  porte  de  Fer,  ouverte  à  la  voix  de 
l'ange  qui  allait  délivrer  saint  Pierre  de  sa 
prison.  Mais  ces  lieux  sont  médiocrement 
intéressants  à  visiter,  la  ville  moderne  ayant 
tout  recouvert ,  et  n'ayant  laissé  que  la  tra- 
dition des  monuments  qu'ils  occupèreia. 

23  mai,  mercredi. 
A  six  heures  du  malin,  nous  allâmes  voir 


la  fontaine  de  la  Madone,  canal  i 
dans  lequel  on  descend  par  pliisic 
ches.  On  prétend  qu'il  communi 
fontaine  de  Siloè  (située  à  quelqoe 
plus  bas)  également  dans  la  vallée 
phat.  Leur  eau  est  d'une  qualité  pa 
village  de  Siloé  ne  forme  qu'un 
chétives  maisons,  bâties  sur  d^s  rc 
environ  un  quart  de  lieue,  dans  1( 
de  Jérusalem. 

Lorsque  nous  revînmes  au  coi 
Saint-Sauveur,  nous  trouvâmes  toiu 
gieux  disposés  à  se  rendre  au  mont 
viers,  où  ils  devaient  passer  la  nnil 
tentes,  afin  de  pouvoir  célébrer,  de 
du  jour,  la  fête  de  l'Ascension,  au  li 
où  dix -huit  siècles  auparavant  < 
mystère  s'était  opéré.  Nous  leur  j 
d'aller  les  y  rejoindre  de  grand  mali 

24  mai. 

Nous  partîmes  en  effet  vers  troi 
avec  l'abbé  Desmazure,  et,  sortant 
salem  par  la  porte  Saint-Ëtienne ,  i 
vîmes  la  montagne  des  Oliviers  c 
temps  qu'une  foule  de  pieux  pèlerir 
grecs,  maronites,  etc.  Nous  avion 
atteint  le  sommet,  que  le  soleil,  pr< 
un  magnifique  crépuscule,  apparu 
hautes  montagnes  d'Arabie,  vint 
ses  premiers  leux  la  chapelle  de  I'Aj 
et  éclairer  successivement  toutes  le 
de  la  ville  sainte  ,  sur  laquelle  se 
l'ombre  allongée  du  mont  des  Oli 
légères  vapeurs  blanchâtres  s'élevaie 
des  eaux  du  Jourdain  et  de  la  me 
l'astre  rayonnant  les  eut  bientôt  d 
et  laissa  entrevoir  leurs  flots  d'azur,  | 
d'une  teinte  d'or  et  d'argent. 

Insensiblement,  toute  la  cour, 
rotoide  de  l'église  est  environnée,  s 
des  fidèles  de  diverses  sectes  et  d*i 
nombre  de  Turcs  attirés  par  la  curi 
plutôt  pour  maintenir  le  bon  or 
Arméniens  et  les  Cophtes  officiaier 
un  autel  (fès-simple,  élevé  sous  ui 
Celui  des  Grecs  otfrait  un  singulier 
par  sa  richesse  ;  les  ornements  d 
montraient  surtout  une  rare  magi 
Les  uns  et  les  autres  psalmodiaic 
cantiques  d'un  ton  nasillard.  Lei 
enfermés  dans  la  rotonde,  privilège 
est  exclusivement  réservé,  cbani 
grand'messe ,  et  chaque  processio 
tour  à  tour  se  prosterner  devant  . 
sur  laquelle  est  em^ireint  le  pied  d 
Christ.  Les  Turcs  fumant  leur  pipe 
ijant  du  café,  regardaient  avec  ind 
ces  diverses  cérémonies  qui  avaien 
raclère  particulier  très-remarquaU 
mélange  de  costumes  et  de  rites  di 
mais  du  moins,  c'était  vers  un  seul 
Dieu  que  s'élevaient  ces  prières  en 
langues. 

Placés  au  haut  des  murs  qui  ento 
cour  de  l'église,  nous  attendions 
messe  fût  achevée.  Les  Pères  nous  • 
alors  la  chapelle,  où  l'abbé  Desmazi 
bra  de  nouveau  le  saint  sacrifice»  q 


JER 


D*EP1GRAPHIE. 


1ER 


546 


une  pathétiaue  exhortation.  Nous 
es  ensuite  le  couvent  vers  huit 
ur  songer  aux  préparatifs  de  notre 
tracer  h  la  hâte  ces  lignes,  qui  de* 
er  le  souvenir  de  tout  ce  que  j^avais 
ssentî.  Je  ne  les  terminerai  point 
1er  quelques  réflexions  nées  pcn- 
i  séiour  à  Jérusalem,  et  oui  serviront 
pleter  pour  moi  le  tableau  moral, 
imerce  de  cette  cité  m'a  paru  nul,  et 
ition,  peu  industrieuse,  se  borne  à 
les  premiers  besoins  de  la  vie,  à 
loelques  chamois  de  blé,  un  peu  de 
e  coton,  un  petit  nombre  d'oliviers, 
Ue  détestable  annonce  Tenfancedes 
miques,  à  élever  des  troupeaux  et 
irsur  des  objets  de  piété.  Les  cou- 
Ireliennent  une  grande  partie  des 
iqui  che  chenl  à  s'y  rendre  utiles, 
laox  n*ont  pas  de  revenus  particu- 
mrs  ressources  proviennent  des 
et  des  legs,  bien  moins  abondants 
mi  qu'autrefois.  Ils  ont,  dans  chaque 
lIBarope,  un  d'entre  eux,  nommé 
missaire  principal,  chargé  d'exciter 
ion  des  fidèles  et  d'en  recueillir  les 
MJtefois,  l'Espagne  n'envoie  presque 
;  Naples  et  la  Sicile  >onl  également 
ble  ressource  ;  et,  chose  étonnante  ! 
'accorde  plus  de  secours  depuis 
s.  Le  Portugal,  Malte,  surtout  la 
moins  refroidis,  sont  les  meilleurs, 
insi  dire  les  uniques  soutiens  de  la 
ite  ;  mais  leurs  dons  sont  insufTi- 
e  sorte  que  le  couvent  latin  est 
;-on^  de  pr^s  d'un  million  de  dettes 
des  Turcs.  Celui  des  Grecs,  ruiné 
rolution  de  leur  malheureuse  patrie, 
•e  aujourd'hui  très-obéré.  Les  re- 
ninuant  ainsi  dans  une  proportion 
idérable  que  les  dépenses,  les  dettes 
lent,  et  il  est  h  craindre  qu'un  jour, 
u  éloigné ,  lorsque  les  derniers 
la  vente  des  objets  sacrées)  seront 
les  religieux  ne  soient  forcés  d'à- 
5r  le  Saint-Sépulcre   (ji  la    terre 

vernement  turc  le  verrait  à  regret, 
es  bénéfices  qu'y  trouve  celte  partie 
empire,  il  ne  presse  donc  [)as  le 
sèment  du  capital.  Mais  il  se  pour- 
Q  pacha  ambitieux  voulût  un  jour 
oprier,  et  alors  les  Pères  seraient 
Il  dépouillés  de  ce  que  possède  leur 
ruent.  Autrefois,  les  religieux  qui 
iraient  à  vivre  dans  la  terre  sainte, 
lient  presque  toute  leur  fortune.  11 
plus  ainsi  :  il  ne  vient  guère  eu 
que  des  moines  de  basse  extraction, 
i- seulement  ne  nossèdent  aucun 
Texistence,  mais  la  cherchent  aux 
lu  couvent.  Leur  ignorance  et  leur 
éserve  sont  portés  à  un  degré  inouï, 
avons  entendus  nous  adresser  les 
s  les  plus  absurdes  sur  ces  lieux 
loiit  l 'histoire  leur  est  bien  moins 
ju'à  nous,  officiers  de  marine,  qui  y 
pour  la  première  fois.  Ils  se  permet- 
;alemeDt  de  railler  de  la  manière  la 


plus  choquante  les  cérémonies  et  les  rites 
des  autres  communions.  En  général',  sur  les 
quarante  religieux  que  nous  avons  trouvés  à 
Jérusalem,  il  en  est  à  peine  dix  ou  douze, 
d'après  l'aveu  d^  ceux  qui  ont  appris  à  les 
connaître,  qui  soient  nu  niveau  des  respec- 
tables obligatioils  qu'ils  se  sont  imposées. 
Hors  l'abbé  Desmazure ,  qui  vient  d'être 
nommé  récemment  commissaire  général  pour 
la  France,  et  qui  a  apporté  plus  de  150,000 
francs  au  couvent  dans  son  dernier  v(»yage, 
il  n*y  a  pas  un  seul  Français  ;  tous  sont  Ita- 
liens, Espagnols  ou  Maltais. 

Ce  monastère  est  devenu  comme  une  pe- 
tite ville,  où  chacun  a  sa  maison  à  part,  ne 
se  réunit  aux  autres  qu'aux  heures  des  re- 

Eas  et  des  prières ,  et  fait  ensuite  ce  que 
on  lui  semble.  La  liberté  y  est  absolue  pour 
tout  le  monde;  l'esprit  s'afllige  néanmoins 
de  ne  pas  y  trouver  habituellement  la  tolé- 
rance, la  réserve,  le  recueillement ,  la  dé- 
cence même,  qui  caractérise  la  véritable 
piété.  Mais,  à  Jérusalt>m,  les  hommes  m'ont 
semblé  au-dessous  des  choses.  Ne  s'occupant 

Sue  de  personnalités,  leurs  moyens  se  per- 
ent  dans  une  multitude  de  niaiseries  ou  de 
faiblesses.  A  Rome,  au  contraire,  tout  paraît 
en  harmonie,  quant  aux  cérémonies  du 
moins,  et  aucune  de  celles  que  j'ai  vues  dans 
la  cité  de  David  n'offre  un  si  beau,  un  aussi 
imposant  spectacle  que  la  bénédiction  pa- 
pale urbi  et  orbi^  donnée  de  l'immense  dôme 
de  Saint-Pierre. 

Parmi  les  charges  du  couvent,  l'article  de$ 
avanies  \\\>si  pas  celui  que  les  Turcs  exploi- 
tent avec  le  moins  d'avantages.  Leur  moyen 
le  plus  ordinaire  de  se  procurer  de  l'argent 
est  d'arrêter ,  sous  le  premier  prétexte,  un 
grec  ou  un  latin,  placé  sous  la  sauve-garde 
des  religieux.  Jeté  en  prison,  injurié,  me- 
nacé de  la  bastonnade,  le  malheureux  crie 
vainement  à  l'injustice.  Il  n'est  point  écouté, 
et  il  implore  alors  la  pitié  des  moines,  qui 
se  voient  forcés  de  traiter  avec  le  gouver- 
neur,quelquefois  môme  avec  le  simple  janis- 
siaire,  de  la  liberté  du  prisonnier.  Si  le  pacha 
est  informé  de  l'événement,  il  prononce  le 
mot  de  justice,  promet  de  punir,  mais  se 
borne  là  ,  et,  au  premier  besoin  d'argent, 
l'avanie  recommence.  Les  Turcs  ont  même 
poussé  quelquefois  l'impudence  jusqu'à  ar- 
rêter ainsi  des  religieux  dans  leur  voyage  à 
Jérusalem  ou  d'un  couvent  à  l'autre,  ce  qui 
les  oblige  à  une  continuelle  réserve,  même 
dans  leurs  promenades ,  distractions  aux- 
quelles ils  n'osent  se  livrer  que  rarement. 
Le  gouverneur  envoie  fréquemment  dans 
l'année  demander  des  étrennes  de  mille  à 
douze  cents  piastres  (quatre  à  cinq  cents 
francs.  Tantôt  c'est  pour  marier  sa  lllle  ou 
acheter  une  belle  esclave,  tantôt  pour  faire 
un  bel  enterrement  à  l'un  de  ses  parents.  Le 
supérieur  accourt,  proteste  de  sa  pauvrolé, 
et  s'estime  heureux  d'obtenir  un  léger  rabais, 
dont  le  gouverneur  qui  l'a  prévu  d'avance, 
en  basant  sa  demande  là-dessus  I  se  fait  ur* 
très-grand  mérite  à  ses  yeux.  Si  une  révolte 
populaire  éclale,  ou  en  cas  de  peste ,  les 
moines  se  renferment  dans  leur  couvent  qui 


M7 


JER 


DICTIONNAIRE 


JER 


pourrait,  soutenir  un  siège  au  besoin.  Uu 
pourvoyeuj  de  conHance  est  chargé  alors 
(l'ajouter  a  tout  ce  oui  manque  aux  approvi- 
sionnements dont  ils  sont  toujours  munrs. 

Malgré  les  nombreuses  invasions  dont  Jé- 
rusalem a  été  la  victime,  on.  retrouveefncore 
dans  la  nouvelle  ville  les  traces  et  la  position 
de  l'ancienne» indiquées  par  les  auteurs  les 
plus  reculés.  Cependant, comme  elle  était  in^ 
uniment  plus  peuplée  autrefois  (au'temps  de 
Titus,  par  exemple),ilest  probable  qu'elle  s'é- 
tendait beaucoup  vers  le  nord,  dans  la  direc- 
tion de  la  grotte  de  Jérémie  et  du  tobibeau 
des  Rois.  Bornée  au  sud  par  la  vallée  deSion, 
à  l'est  par  le  Cédron,  à  l'ouest  par  une  chaîne 
de  rochers,  elle  n'a  pu  prendre  d'accroisse- 
ment successif  que  au  côté  que  je  viens  d'in- 
diquer, et  où  Ton  voit  encore  des  vestiges 
de  murs  antiques.  On  a  néanmoins  beaucoup 
de  peine  à  se  persuader,d'aprèsles  localités, 
que  Jérusalem,  dont  la  population  est  tout 
au  |)lus  aujourd'hui  de  douze  à  quinze  mille 
habitants,  ait  pu  en  renfermer  plus  d'un 
million  à  l'époque  où  Titus  en  fit  la  con- 
quête. L'eau  manquant  partout,  il  est  dou- 
teux ^ue  l'agriculture  soit  parvenue  à  y  faire 
produire  autre  chose  que  des  grains.  Je  n'ai 

Sas  aperçu  un  seul  jardin  dans  ses  environs, 
a  position  géographique  se  refuse  à  admet- 
tre que  le  commerce  y  ait  attiré  une  aussi 
immense  population.  On  est  donc  embar- 
rassé d'expliquer  et  de  croire  ce  qu'en  rap- 
portent les  historiens  contemporains,  à 
moins  qu'au  temps  des  irruptions  des  Per- 
ses, des  Romains  ou  des  croisés,  la  plupart 
des  villages  de  la  Palestine  ne  se  soient  ré- 
fugiés dans  la  ville  la  plus  forte  du  pays, 
pour  se  soustraire  au  joug  du  conquérant. 

Ainsi  que  je  l'ai  exprimé  plus  haut,  les 
objets  de  foi  sont  infiniment  trop  multipliés 
à  Jérusalem.  Les  pèlerins,  venus  dans  celte 
ville  depuis  le  vi*  siècle  jusqu'à  la  On  du 
xviii%  guidés  par  la  piélé,  mais  en  même 
temps  remplis  pour  la  plupart  d'ignorance 
et  cfe  superstition,  ont  cru  voir  dans  chaque 
amas  de  décombres  les  lieux  ou  les  édiûces 
mentionnés  par  les  apôtres  dans  la  vie  de 
leur  divin  Maître.  Ils  les  ont  signalés  à  ceux 
q^ui  leur  ont  succédé,  aGn  d'exciter  la  curio- 
sité ,  et,  de  proche  en  proche,  ces  relations 
apocryphes  ont  acquis  un  lel  caractère  d'au- 
tbenticité,  qu'il  n'a  plus  été  permis  de  les 
révoquer  en  doute.  Mais  ,  sans  encourir  le 
danger  d'être  taxé  d'incrédulité,  ne  doit-on 
pas  déplorer  hautement  que,  dans  une  con- 
trée si  empreinte  de  prodiges  et  de  souve- 
nirSt  on  donne  des  armes  contre  ce  qui  est 
véritablement  de  tradition  religieuse,  en  des- 
cendant à  des  détails  puérils,  et  voulant  at- 
tacher du  prix  à  des  ruines  qu'ont  dû  ren- 
dre plus  qu'incertaines  les  nombreuses 
guerres,  les  démolitions  et  les  reconstruc- 
tions fréquentes  dans  un  pays  tel  que  la 
Turquie,  où  les  édiûces  survivent  rarement 
à  ceux  qui  les  ont  élevés. 

Dans  la  ville  actuelle ,  bâtie  en  1534>  par 
Soliman,  fils  de  Sélim,  ainsi  que  le  disent 
toutes  les  inscriptions  placées  sur  les  portes, 
hors  quelques  assises  des  remparts  de  l'est, 


et  de  ce  qu'on  nomme  le  CbAteau  des 
(tours  de  David),  constructions  certaii 
romaines,  on  ne  retrouve  absolumen 
de  ces  temps  antérieurs  au  christiai 
pas  môme  dans  le  Saint-Sépulcre,  où  I 
qui  est  le  plus  antique  date  deConstii 

L'église,  comme  nous  l'avons  fait 
ver,  est  petite,  ornée  avec  peu  de  goft 
magnificence.  Il  n'en  est  pas  dans  tes  ] 
villes  d'Italie,  même  de  rraoce,  qui  i 
infiniment  mieux  décorée.  A  la  vérl 
marbre  y  est  prodigué,  mais  sans  ëlé 
Je  n'y  ai  pas  remarqué  un  seul  tablei 
sable,  pas  une  statue,,  (las  un  autel,  g 
noncent  le  travail  d'un  artiste.  Gomi 
serait-il  pas  préférable  de  voir  cette 
telle  que  l'édifièrent  les  premiers  cbti 

Je  n'ajouterai  qu'une  vérité  pén 
émettre,  c'est  que  la  rivalité  des  i 
grecs  et  romains  a  plus  fait  de  tort  à  ! 
du  Saint-Sépulcre,  qui  nous  appartenai 
que  exclusivement  autrefois,  que  toi) 
vexations  turques.  Ces  religieux  s'en 
des  chapelles  des  latins,  les  démolisse 
bâtissent  à  leur  guise,  et  n'aspirent 
moins  qu'à  devenir  seuls  possesseu 
saints  lieux.  La  protection  toute  pu 
de  la  France  arrêtait  autrefois  ces  lâel 
déprédations.  Aujourd'hui,  ses  maod 
en  Orient  ne  paraissent  plus  vouloii 
mêler.  On  sacrifie  des  intérêts  qui  an 
jadis  l'Europe  chrétienne  à  ceux  de  1) 
tique,  devenus  plus  importants  de  nos 
et  les  doléances  des  religieux,  tous 
gers  à  notre  nation  à  la  vérité,  dem 
sans  réponse  et  sans  appui.  De  sorte 
cet  état  se  prolonge,  il  est  impossib 
les  couvents,  privés  de  protecteurs  < 
de  secours  pécuniaires,  puissent  se  S€ 
longtemps  encore.  Mais ,  s'il  serait  d< 
reux  pour  des  Français  d'apprendre  qi 
objets  de  leur  piété  et  de  leur  vén^ 
sont  passés  en  d'autres  mains,  les  chi 
latins  n'en  pourraient  accuser  que  le 
froidissement  et  leur  apathique  indiffé 
Pour  moi,  étranger  à  la  diplomatie«  i 
mant  pas  ce  que  je  ne  puis  approfoni 
forme,avec  la  franchise  d'un  militairev  \ 
que  U  fils  de  saint  Louis ,  le  roi  très* 
tien,  jette  un  regard  de  commisératio 
cette  terre  sacrée  que  Godefroy  et 
Louis  ont  en  quelque  sorte  rendue  Tai; 
de  la  France ,  Tun  par  le  souvenir  c 
victoires,  l'autre  par  l'exemple  de  ses 
et  de  la  plus  héroïque  résignation. 

26  mai,  vendre 

J'avais  fait  la  veille  mes  adieux  aux 
supérieurs,  en  leur  témoignant  notn 
fonde  reconnaissance  pour  leur  c 
accueil,  en  les  priant  d'accepter  une 
aumône  qui  dédommagerait  le  couveii 
dépense  que  notre  séjour  avait  eeeHM 
Nous  nous  séparâmes  es  aott»  SMi 
main  avec  cette  émotion  qu'épravrei 
personnes  qui  probablement  ne  d 
jamais  se  revoir.  Ils  nous  promirent 
pas  nous  oublier  dans  leurs  prières» 
les  assur&mes  de  notre  constant  soufc 


'IBR 


D  EP1G[IAPIUE. 


JER 


oas  préparAmcs  à  monter  h  cheval. 

I  onze  heures,  sortant  en  silence  de 
te  cité  y  nous  la  saluâmes  pour  la 
B  ibis.  Au  détour  du  chemin  où  elle 

II  aux  regards,  je  m'arrêtai  par  un 
Dent  involontaire,  comme  pour  lui 
r  un  éternel  adieu.  Puis  nous  préci- 
I  notre  marche,  aOn  d 'abréger  nos 

îxtraits  de  rapports  de  M.  de  Mas- 
i  au  ministre  de  instruction  publi- 

Da  Caire,  le  17  décembre  1845. 

m  le  dessein,  avant  de  retourner  en 
de  compléter  Fétude  que  je  fais  des 
eots  des  croisés  en  Chypre ,  par  un 
en  Syrie,  dans  le  pays  même  où  les 
H  ont  eu  le  plus  grand  éclat.  La  nou- 
■tane  compagnie  d'Européens  allait 
èndre  ce  voyage,  m'a  déterminé  à 
ler  plus  tôt  que  je  ne  l'avais  pensé, 
rendre  à  Bevrouth  pour  me  joindre 
Les  routes  ae  Svrie  ne  sont  plus 
en  effet,  depuis  les  événements  de 
L  il  est  imprudent  de  les  parcourir 

de  revenir  en  Chypre,  je  m'empresse 
;  donner  connaissance  de  mon  itiné- 

ejrouth,  ancienne  ville  franque  et 
riale,  dont  les  remparts  remontent  à 
B  des  croisades,  nous  sommes  allés 
,  aujourd'hui  Saïda.  Sur  la  montagne 
imande  cette  ville  au  sud,  s'élève  un 
iftteau,  nommé  encore  château  de 
ouis ,  en  mémoire  de  ce  prince,  qui 
^construire  presque  à  neuf  pendiint 
»ur  en  terre  sainte.  A  Sour  ou  Tyr, 
remarqué  qu'une  église  ruinée  qui 
amonter  au  temps  des  Francs.  Saint- 
acre  possède  encore  les  restes  de 
ne  cathédrale  de  Saint-André,  qui 
lis  qu'une  petite  chapelle  près  de  la 
eis  l'église  de  l'ordre  de  Saint-Jean 
salem  existe  et  mérite,  comme  le  bel 
des  Chevaliers,  aujourd'hui  hôpital 
e,  de  prendre  place  dans  le  recueil 
uiments  des  croisades  oui  se  prépare 
s  auspices.  L'enceinte  cle  Césarée  est 
e,  et,  dans  l'intérieur,  on  voit  des 
gothiques,  des  tours,  des  portes, 
sooSi  portant  encore  des  écus  armo- 

1  de  distance  de  Ramla,  sur  la  route 
,  existe  une  magnifique  ruine  fran- 
est  le  reste  d'un  établissement  des 
liera,  dont  l'église  était  dédiée  aux 
e  martyrs.  Une  partie  du  cloître,  les 
es  vastes  et  solides  citernes  existent 
Téglise  est  ruinée,  mais  sa  tour  est 
e»  à  l'exception  de  la  flèche  ou  lan- 
ui  parait  avoir  été  renversée  par  un 
ment  de  terre.  L'élévation  de  ce 
ent,  la  dimension  et  la  beauté  des 
amplovées  à  sa  construction,  donnent 
ite  idée  de  la  richesse  de  l'hôpital 

Hoth.  de  VEcole  de  Chartes,  2»  série,  t.  II. 


destiné  à  recueillir  les  pèlerins  se  rendant  à 
Jérusalem,  et  qui,  en  temps  de  guerre,  pou- 
vait devenir  un  très-bon  refuge.  Les  baies 
de  la  tour  sont  les  unes  en  plein  cintre 
brisé,  les  autres  en  ogive  plus  prononcée. 
Quelques  fenêtres  sont  découpées  en  lobes; 
la  plupart  sont  étroites  et  longues.  Elles 
servaient^  sans  doute  de  meurtrières. 

A  moitié  du  chemin  de  Ramla  è  Jérusalem 
est  encore  une  ruine  bien  remarquable. 
C'est  l'église  déserte,  mais  qu'on  ne  peut 
appeler  ruinée,  d'Abou  Gosch,  l'ancienne 
Jérémie.  Les  murs,  la  voûte,  les  colonnes 
sont  intacts;  il  ne  manque  que  le  pavé  et  l'autel. 
Sur  les  murailles,  on  voit  de  nombreuses 
fresques.  Toutes  les  ouvertures  sont  en  plein 
cintre  ou  en  gothique  évasé. 

L'enceinte  de  Jérusalem  a. été  réparée  par 
les  Turcs;  mais  l'ensemble  de  la  construc- 
tion appartient  aux  Francs.  Le  haut  château 
3ui  flanque  la  ville  du  côté  de  Bethléem  et 
e  JaQia porte  encore  le  nom  de  Château  des 
Pisans.  Quant  àTéglise  du  Saint-Sépulcre,  on 
sait  qu'elle  est,  dans  ses  parties  capitales, 
du  temps  des  rois  français,  à  l'exception  de 
la  coupole  et  de  l'intérieur,  refaits  après 
l'incendie  de  1808.  Vainement  les  Grecs 
voudraient  faire  remonter  l'édifice  actuel  au 
temps  de  sainte  Hélène,  qui  aurait  construit, 
si  on  les  écoutait,  toutes  (es  églises  d'Orient, 
comme  en  France  César  est,  pour  certaines 
personnes,  l'auteur  de  tous  les  campements 
romains  dont  il  reste  quelques  traces  ;  les 
fenêtres  gothiques  du  clocher  de  l'église,  la 
frise  de  la  porte  du  parvis,  où  Jésus-Christ 
est  représenté  faisant  son  entrée  triomphante 
à  Jérusalem,  le  jour  des  Rameaux,  en  attes- 
tent suffisamment  l'origine  latine  et  fran- 
çaise, car  TEglise  grecque  n*admet  pas  de 
bas-reliefs  dans  l'ornementation  de  ses  tem- 
ples. Des  pierres  tumulaires  remontant,  dit- 
on,  à  nos  premiers  rois  de  Jérusalem,  mais 
dans  tous  les  cas  fort  anciennes,  et  devenues 

S>ar  cela  seul  vénérables,  marquaient  autre- 
bis  la  place  où  Godefroi  de  Bouillon  et 
Baudouin,  son  frère ,  furent  inhumés  ;  les 
Grecs  les  ont  descellées  et  mises  en  pièces  à 
dessein ,  en  reconstruisant  l'intérieur  du 
Saint-Sépulcre. 

L'ésiise  abandonnée  de  Sainte-Marie  de 
Bethléem  est  un  beau  vaisseau  de  basilique 
latine,  à  plafond  de  bois,  séjparé  en  trois 
nefs  par  deux  rangées  de  vingt  colonnes 
corinthiennes  de  marbre  jaune  d'un  seul 
bloc,  dans  le  style  si  simple  et  si  noble  de 
Sainte-Marie  Majeure  et  de  Saint-Jean  de 
Latran,  à  Rome. 

Askalon ,  dont  les  ruines  franques  sont 
aussi  nombreuses  que  celles  de  Césarée, 
et  Gaza,  ville  funeste  aux  croisés,  ont  été 
nos  dernières  stations  dans  la  Syrie  méridio- 
nale. 

Peu  après  avoir  quitté  cette  ville,  nous 
sommes  entrés  dans  le  désert  et  sommes 
venus  à  £1-Arisch.  Puis  laissant,  à  regret, 
sur  notre  droite  Damielte  et  Mansourah , 
nous  avons  gagné  Belbeys ,  dont  le  nom 
rappelle  une  des  incursions  les  plus  hardies 
des  croisés  et  une  des  lois  importantes  de 


m 


JER 


DICTIONNAIRE 


JEU 


leur  législation.  Eu  1168,  le  roi  de  Jérusa- 
lem, Amaury,  traversa  en  dix  jours  les 
sables  avec  une  armée  entière,  emporta 
d'assaut  Belbe.vs,  (^u'il  livra  au  pillage,  et 
marcha  sur  le  Caire,  (ju*il  ne  put  attaquer. 

On  donne  des  dates  bien  anciennes  à  plu- 
sieurs mosquées  du  Caire.  La  Djami-Bar- 
kauk,  fondée  en  1U9,  serait  aujourd'hui 
conservée  sans  altérations  ;  l'EI-Azhar  re- 
monterait à  Tan  981,  la  Djami-Toulounà876. 
Si  ces  dates  sont  bien  constatées,  les  parti- 
sans de  Torigine  orientale  de  Togive  ont,  il 
me  semble,  en  leur  faveur,  un  argument 
très-puissant ,  car  toutes  ces  mosquées,  de 
même  que  les  anciennes  mosquées  de  Damas 
et  les  tombeaux  de  la  Vallée  des  califes,  sont 
entièrement  en  ogive,  dans  leurs  formes 
générales  comme  dans  leurs  ornements. 

Nicosie,  le  49  janvier  1^6. 

Je  recherche  partout  les  traces  et  les 
souvenirs  de  nos  anciens  Français  de  Chy- 
pre. 

Alexandrie,  où  je  me  suis  embarqué  pour 
revenir  h  Larn^ca,  m'a  reporté  à  Tépoque  la 
plus  brillante  de  leur  histoire,  en  examinant 
ses  ports,  qui  sont  à  peu  près  comme  Guil- 
laume de  Machaul  les  a  décrits  au  xiv* 
siècle,  le  sire  de  Lannoy  au  xv*.  Du  côté 
des  aiguilles  de  Cléopâtre,  vers  l'orient, 
est  le  grand  port  ;  à  l'ouest  est  le  vieux  port, 
par  où  les  chrétiens,  suivant  une  ancienne 
tradition  arabe,  devaient  un  jour  attaquer  et 
prendre  la  ville.  L'événement  s'accomplit, 
en  effet,  en  1365,  lorsque  le  roi  de  Chypre, 
Pierre  I",  pénétra  dans  le  vieux  port,  repoussa 
les  Sarrasins,  donna  l'assaut  au  rempart  qui 
couvrait  alors  la  place  du  côté  môme  de  la 
mer, l'emporta  après  un  sanglant  combat,  et 
livra  au  pillage  celte  grande  ville,  «  aussi 
peuplée  que  Paris  (ce  sont  les  expressions 
du  chancelier  de  Lusignan),  aussi  belle  que 
Venise,  aussi  forte  que  Gênes;  ville  pleine 
de  richesses  et  de  marchands,  la  reine  de 
l'Egypte,  l'épée  des  inQdèles,  la  porte  des 
fldèles,  si  les  Gdèles  l'eussent  conservée.  » 
Mais  ils  ne  la  gardèrent  que  trois  jours. 
Cependant  l'effroi  aue  répandit  en  Egypte 
l'attaque  du  roi  de  (!hypre  fut  si  grand,  et  la 
crainte  de  voir  jamais  se  renouveler  Teffet 
de  la  fatale  prophétie  fut  si  vive,  que  les 
sultans  interdirent  dès  lors,  sous  les  peines 
les  plus  graves,  l'entrée  du  vieux  port  à  tous 
les  navires  chrétiens.  Cette  défense  rigou- 
reuse s'est,  m'a-t-on  dit,  perpétuée  à  Alexan- 
drie sous  les  sultans  mamelouks  comme 
sous  les  Turcs,  jusqu'aux  temps  plus  éclairés 
de  Méhémet-Ali. 

§  3.  —  Rapport  adressé  à  M.  le  minisire  de 
rinstruclton  publique  par  M.  L,  Bâtis- 
sier^  chargé  d'une  mission  scientifique  en 
Orient  pendant  l'année  1846  (1). 

Beyrouth,  le  2  août  1^46. 

Le  but  spécial  de  mon  voyage  en  Syrie 
était  de  rechercher  les  monuments  élevés 
dans  cette  contrée,  par  les  chrétiens  de 

(1)  Archives  des  missions  scienlifiques,  avril  1851. 


l'Occident ,  à  l'époque  des  croisade 
efforts  ont  été  couronnés  de  qaaIqiM 
ces,  et  je  puis  vous  fournir  des  indii 
nouvelles  sur  un  certain  nombre  d 
strictions  dont  l'origine  a  été  jnsqo' 
sent  méconnue,  et  qui  offrent  un 
tout  particulier  pour  1  histoire  de  Tai 
Par  leur  plan  et  par  les  moulures  i 
décorent,  les  édiGces  religieux  donl; 
vous  parler  ont  une  analogie  très-éi 
avec  nos  églises  du  xa*  siècle.  (^ 
leurs  ornements  sculptés,  ils  apparti 

flutôt  au  style  bvzantin  qu'au  style  < 
e  serais  porté  a  inférer  de  cette  d 
tance  que,  dans  ces  édifices,  bitis  i 
direction  d'architectes  francs,  errif 
Orient  à  la  suite  des  armées  conquéi 
les  travaux  ont  été  exécutés  par  des  oi 
syriens.  Ils  diffèrent  tellement  des 
ments  grecs,  byzantins  ou  arabes,  < 
suis  étonné  que  les  vojrageurs  qui  1 
vus  et  décrits  déjà,  n'aient  pas  été  f 
de  leur  physionomie  tout  occidentale 
Les  constructions  civiles  ou  mili 
que  la  tradition  ou  quelques  indicatioi 
toriques  attribuent  aux  croisés,  ne  p 
tent  pas,  è  beaucoup  près,  des  can 
aussi  tranchés  et  aussi  décisifs  que  les 
tructions  religieuses.  L'absence  d'orne 
et  la  pauvreté  des  moulures  font  môme 
ne  peut  se  prononcer  qu'avec  circonsp 
sur  leur  origine  franque.  Du  reste,! 
des  monuments  en  Syrie  est  entoui 
difficultés  que  le  zèle  le  plus  curie 
peut  pas  toujours  surmonter.  Com 
plupart  des  voyageurs,  j'étais  muui 
tirman  du  sultan,  et  je  le  croyais  asse 
cace  pour  m'ouvrir  toutes  les  portes  ; 
il  n'en  a  pas  été  ainsi  :  les  pacnas  foi 
de  cas  de  ces  lettres,  qu'ils  voient 
leurs  entre  les  mains  de  presque  to 
Européens,  et  ils  sont  mal  disposés  à  r 
les  services  qu'on  attend  de  leur  obligi 

Or,  nos  anciennes  églises  ont  été  pr 
toutes  converties  en  mosquées,  et  m 
teaux  sont  encore  maintenant  occupé 
des  garnisons  turques.  11  résulte  de  li 
est  impossible  de  pénétrer  à  Tinté 
Quand  donc  on  voudra  se  procurer  df 
tions  détaillées  et  complètes  sur  ces 
ûces,  il  importera  qu'on  se  munisse 
lablement  a  Constantinonle  de  leltr 
recommandation  particulières,  conteni 
mention  expresse  des  bons  offices  qu< 
aura  à  réclamer  des  gouverneurs  de 
routh  et  de  Jérusalem. 

Outre  les  monuments  que  j'ai  pu  él 
pendant  les  six  semaines  que  j'ai  empl 
à  parcourir  une  partie  de  la  Syrie,  je 
signalerai  aussi.  Monsieur  le  minisln 
verses  constructions  que  je  n'ai  pas 
mais  sur  lesquelles  j'ai  recueilli  qo€ 
indications.  De  ceUe  manière,  vous  po 
juger  de  l'intérôt  qu'offrirait  un  livre 
sacré  à  l'histoire  et  à  la  description 
Syrie  du  moyen  âge.  Beaucoup  de  cefl 
numents  sont  en  ruines,  d'autres  soDl 
un  état  do  démolition  complète,  et  il 
dtait  se  hâter  de  les  décrire  et  de  Us 


JISR 


D*KPIGRAPIIIE. 


m\ 


5U 


i  Ton  tient  à  en  conserver  le  sou- 

tste  k  Beyrouth  deux  édifices  qui 
de  l'époque  des  croisades.  Le  pre* 
it  une  espèce  de  fort  qui  avance 

mer,  et  qui  a  été,  dans  ces  der- 
mes, troue  et  déchiré  par  les  bou- 
|Iai9.  Le  port  était  défendu  i)ar  une 
tour  carrée  d*un  aspect  imposant, 
I  pierres  do  taille ,  mais  n'offrant  à 
mr  aucun  ornement  caractéristique, 
tdpale  mosquée  de  la  ville  est  une 
e  église ,  qui  date  du  premier  siècle 
npation  de  la  ville  par  les  armées 
mes  ;  elle  est  conçue  dans  le  style 
le  transition.  La  porte,  actuellement 
è  dans  diverses  constructions  pri- 
t  percée  d'une  baie  ogiirale,  clont 
Aie  repose  sur  des  colonnettes.  A 
ur,  l'église  est  divisée  en  trois  nefs 
t  rangées  d'arcades  dont  les  colon- 
t  couronnées  par  des  chajnteaux  à 
S  tout  à  fait  analogues  aux  chapi- 
u*on  observe  dans  nos  basiliques 

roman.  La  voôte  principale  est  eu 
.  Les  musulmans  ont  pratiqué  une 

porte  dans  l'abside ,  de  sorte  que 
longtemps  on  entre  dans  la  mos- 
ir  ses  deux  extrémités  opposées. 
cet  édifice,  très-régulier  dans  son 
d'un  style  sévère,  renferme,  dit-on, 
eau  d'un  chevalier  franc ,  portant 
ine  inscription  en  lettres  gothiques. 
nlté  presque  insurmontable  que  ren* 
l  les  chrétiens  pour  [)énétrer  dans 
quées  ne  m*a  pas  permis  de  vérifier 
ode  de  ce  renseignement  curieux. 
I,  en' dehors  et  à  Touest  de  la  ville, 
tite  mosquée  dont  l'extérieur  est 
tple  et  iroffre  rien  de  particulier. 
Xe  mosquée  était ,  dans  le  principe  , 
ise  consacrée  à  saint  Georges.  Sui* 

tradition,  elle  s'élève  sur  le  lieu 
ù  ce  saint  combattit  un  dragon  pour 
a  ftlle  du  roL  Los  chrétiens  preten- 
le  quand  le  muezzin   s'avisait  de 

dans  le  minaret  pour  appeler  les 
lans  à  la  prière ,  un  serpent  le  mor- 
talon.  Cette  légende ,  que  j'abrège , 
combien  cette  église  était  vénérée. 
Probable  qu'elle  aura  été  reb&tic  à 
)  des  croisades  ;   mais    il  ne  m'a 

donné  de  vérifier  si  on  y  voit  en- 
I  vestiges  d'anciennes  constructions. 
rt  de  Saïda,  l'ancienne  Sidon,  est 
par  une  petite  forteresse,  que  l'his* 
lis  apprend  avoir  été  bâtie  par  le  roi 
mis.  Cette  construction  s*élève  sur 
sr  environné  de  tous  côtés  par  la  mer, 
ittachée  à  la  terre  au  moyen  d'un 
huit  arcades  ogivales,  au  centre  du- 
dressait  une  tour,  maintenant  tout  à 
tée.  Le  fort,  qui  offre  un  ensemble 
\  rondes  ou  carrées  et  de  corps  de 
ite  de  plusieurs  époques.  La  princi- 
le»  et  la  façade  de  la  mosquée,  qui 
nprise  dans  l'édifice,  sont  des  ou- 
arabes,  autant  qu'on   peut  en  ju- 

rivage;  mais  les  mâchicoulis  qui 

DicnoK.x.  D*£piun4PHir..  1. 


couronnent  une  des  tours,  et  les  mouL-hara- 
bies  appliquées  contre  des  courtines,  en  rai- 
son de  la  forme  de  leurs  consoles,  peuvent 
facilement  être  reconnus  pour  appartenir  à 
notre  architecture  du  xiu*  siècle.  Je  ne  doute 
pas  que  ce  monument,  h  l'intérieur,  n'ait 
conservé  des  traces  encore  plus  ^évidentes 
de  son  origine  occidentale,  tl  existe ,  dans 
rintérieur  de  Saïda,  un  grand  et  magnifique 
kan  ou  okel'  rectangulaire,  à  double  étage 
d'arcades  en  ogive,  qui ,  depuis  plus  d'un 
siècle,  est  devenu  la  propriété. de  la  France  ; 
mais  cet  édifice  a  été  oâti  par  les  musulmans. 
C'est  dans  cette  ville  que  j'ai  recueilli  les 
deux  cvpes  srecs  qui  ont  été  déposés ,  par 
vos  ordres,  dans  le  cabinet  dos  antiques  de 
la  Bibliothèque  royale. 

L'ancienne  cathédrale  de  Sour  (Tyrt  existe 
encore  en  partie.  C'est  un  édifice  "^qui  pré- 
sente les  caractères  de  l'architecture  de  la 
fin  du  XII*  siècle.  Les  bras  du  transsept  sont 
arrondis,  et  le  chevet  présente  trois  chapel- 
les demi-circulaires.  Toutes  les  ouvertures 
sont  en  ogive,  sans  divisions  intérieures; 

auant  à  leur  archivolte  ,  .elle  est  rehaussée 
e  Tornement  que  nous  appelons  frette  cré- 
nelée rectangulaire.  Cette  église,  jadis  mé- 
tropolitaine archiépiscopale,  a  été  construite 
avec  de  bons  matériaux ,  et  renferme  deux 
colonnes  magnifiques  arrachées  5  quelque 
monument  antique  ;  elle  est  abandonnée  ue- 
puis  longtemps,  et  il  est  à  craindre  qu'elle 
ne  soit  bientôt  démolie. 

On  ne  voit  que  des  vestiges  informes  des 
églises  de  Saint-Jean  et  de  Saini^André,  k 
Saint-Jean-d'Acre.  Les  constructions  les  plus 
considérables  et  les  mieux  conservées  dont 
l'origine  nous  intéresse,  sont  Yarsmal  des  ga- 
lirei  et  Vauberge  des  chevaliers  de  Saint-Jean 
de  Jérusalem.  Elles  sont  situées  dans  l'inté- 
rieur de  la  ville,  dans  une  rue  parallèle  au 
])ort.  Ce  qu'il  en  reste ,  consiste  en  de  grands 
magasins  bâtis  en  pierres  d'appareil  et  voû- 
tés ;  on  n'y  remarque  d'ailleurs  aucun  orne- 
ment particulier  ni  aucune  inscription 

J'ai  vu  employer,  pour  ré|)arer  le  mur 
d'enceinte  de  cette  ville,  du  côté  de  la  mer, 
de  belles  pierres  provenant  d'Atlit,  bourgade 
située  à  deux  heures  do  marche  de  Caïfa. 
Ces  pierres  ont  été  enlevées  à  une  grande  et 
curieuse  église,  édifiée  par  les  croisés  à  la 
fin  du  XII*  siècle.  Celles  que  j'ai  vu  mettre 
en  œuvre  étaient  décorées  de  figures  de 
monstres  et  d'animaux  ,  et  avaient  évidem- 
ment servi  à  former  le  couronnement  ex  té* 
rieur  des  murs  de  la  nef.  La  basilique  d'At- 
lit était  certainement  un  des  édifices  de  Syrie 
qui  offrait  les  caractères  les  plus  évidents  de 
l'architecture  occidentale.  Par  malheur  elle 
n'a  jamais  été  dessinée  ni  décrite ,  et  peut- 
être  aujourd'hui  n'en  reste-t-il  que  le  souve- 
nir que  Je  lui  consacre  dans  ces  quelques 
lignes.  La  route  que  je  devais  suivre,  à  mon 
retour  de  Jérusalem,  était  beaucoup  trop 
éloignée  d'Atlit ,  pour  qu'il  me  fât  possible 
de  me  mettre  en  mesure  de  vous  fournir  une 
notice  plus  détaillée  sur  cette  église  et  de 
vous  faire  connaître  un  château,  contem- 

18 


5W 


1ER 


DICTIONNAIRE 


JBR 


porain  de  cet  édifice,  qui  m*a  été  signalé 
comme  existant  dans  cette  localité. 

La  Tille  de  Caïfa  ,  l'ancienne  Porphyrion^ 
an  pied  du  mont  Carmel ,  est  défendue  par 
un  mur  d'enceinte  flanqué  de  tours  de  dis- 
tance.en  distance,  mais  très-peu  formidable. 
Quelques  personnes  font  remonter  rétablis- 
sement de  ces  fortifications  jusqu'à  répo(]ue 
des  croisades  :  de  leur  examen ,  i)  résulte 
pour  moi  qu'elles  sont  beaucoup  moins  an- 
ciennes. 

Il  est  certain  que  les  princes  francs,  après 
leurs  conquêtes  en  Galilée,  avaient  érigé  des 
édifices  religieux  à  Nazareth  et  à  Cana  ;  mais 
on  n'j  rencontre  actuellement  aucune  cons- 
truction quelque  peu  ancienne.  L'église  des 
Franciscains ,  à  Nazareth,  est  même  tout  à 
fait  récente,  et  conçue  dans  un  assez  médio- 
cre stjrle  italien.  Quant  à  la  fontaine  de  la 
Viirgêf  qui  se  compose  d'un  bassin  compris 
sous  une  arcade  ogivale,  elle  n'a  aucune  dé- 
coration et  l'on  ne  peut  rien  préciser  sur  l'é- 
poque de  sa  fondation  ;  à  vrai  dire ,  elle  ne 
paraît  pas  remonter  à  une  époque  reculée. 

La  Tille  de  Naplouso,  qui  s'élève  sur  l'em- 
placement de  l'ancienne  Sichem^  est  célèbre 
dans  les  fastes  bibliques.  Une  pierre  grossière 
et  une  fontaine  rustique  sont  regardées, 
l'une  comme  le  tombeau  de  Joseph,  l'autre 
comme  le  puits  de  Jacob.  Ou  voit,  au  centre 
de  la  ville,  une  mosquée  qui  était  autrefois 
une  église  latine.  La  façade  trinitaire  de  cette 
basilique  ne  diffère  en  rien  de  celles  de  nos 
cathécirales,  si  ce  n'est  (qu'elle  est  conçue 
sur  des  proportions  moins  considérables. 
Les  jambages  des  portes  sont  décorés  de  co- 
lounettes,  sur  le  oliapiteau  desquelles  repo- 
sent les  archivoltes  des  arcades  ogivales.  Les 
moulures  sont  conformes  à  celles  qu'on  em- 
ployait en  France  au  commencement  du  xiii' 
siècle.  La  partie  supérieure  de  la  façade 
n'existe  plus;  elle  me  parait  avoir  été 
exécutée  sous  la  direction  de  l'architecte  qui 
a  fait  construire  le  portail  principal  de  I  é- 

f;lise  du  Saint-Sépulcre  à  Jérusalem.  Quant  à 
a  nef,  j'ignore  si  elle  a  été  réédiflée,  car  il 
ne  m'a  pas  été  possible  de  pénétrer  à  l'inté- 
rieur du  monument  :  ie  sais  seulement  qu'elle 
est  très-Vaste  et  que  les  retombées  des  voû- 
tes s'anpuient  sur  dos  colonnes  cylindriques, 
sans  doute  arrachées  à  des  constructions  do 
i'époque  romaine.  Dans  les  jardins,  derrière 
Ja  ville,  on  trouve  une  autre  église,  de  plus 

{petites  proportions ,  qui  ne  présente  pas 
es  caractères  bien  tranchés  de  notre  archi- 
tecture nationale.  Elle  a  trois  portes  ogivales; 
elle  est  voûtée  è  l'intérieur  ;  mais  elle  n'a 
ni  moulures  ni  ornements.  On  dit  qu'elle 
8*élève  sur  le  lieu  même  où  Jacob  se  retira 
pour  pleurer  la  mort  do  Joseph. 

C'est  surtout  à  Jérusalem  que  les  Francs 
ont  laissé  des  monuments  qui  témoignent 
de  leur  piété  et  de  leur  puissance  en  Palestine. 
L'église  du  Saint -Sépulcre  est  une  grande 
construction  bâtie  sur  un  plan  assez  compli- 

Îué,  et  conçue  dans,  le  plus  mauvais  goût, 
rûlée  à  plusieurs  reprises,  elle  a  été  raéiii- 
fiôe  par  des  architectes  çrecs  qui  n'ont  con- 
servé des  édifices  primitifs  que  la  façade 


ogivale  et  la  Gry(>te  oh  fut  découvert 
de  la  sainte  croix.  Cependant,  derrî 
sanctuaire  de  l'église  du  rite  grec,  oo  a| 
deux  ou  trois  colonnes  couronnéei 
chapiteau  corinthien  dégénéré,  qui  p 
bien  avoir  appartenu  à  la  basilique  de 
Héièue.  Quant  à  la  crypte,  dout  le  p 
celui  d'une  croix  grecque,  surmontée 
coupole,  je  n'y  vois  guère  que  les  qua 
lonnes  qui  supportent  les  quatre  grau 
du  d6me,  auxquelles  on  puisse  assigi 
poque  des  croisades.  Ce  qui  me  poi 
penser,  c'est  la  forme  légèrement 
des  bases  attiuues  un  peu  dégéné 
la  composition  oes  chapitaux.  Les  fei 
sont  bien  une  imitation  de  TacanChe 
thienne,  mais  la  partie  inférieure  de 
beille  ost  rehaussée  d'un  ornement  i 
Ces  colonnes  me  semblent  plus  aiM 
que  le  reste  de  la  chapelle. 

En  avant  de  l'église  du  Saint-SépuI 
développe  un  petit  |)arvis  dallé  t  dans 
on  pénétrait  anciennement  par  une  $< 
d'arcades  à  colonnes,  dont  il  existe  d 
tiges.  A  gauche,  on  voit  encore  le  chi 
d'une  colonne  :  il  est  imité  do  ceux 
trouvent  dans  les  galeries  supérieures 
basilique  Sainte-Sophie  à  Conslantino, 
est  cubique,  et  olfre,  sur  chacune  de 
ces,  des  galons  en  entrelacs. 

La  façade  de  l'église  du  Saint-^ 

date   incontestablement    de    l'époqu 

croisades.  Sa  disposition  est  très-irreg 

sans  doute  parce  que,  pendant  la  cor 

tion,  des  circonstances  que  nous  igi 

auront  fait  interrompre  les  travaux.  Sî 

la  partie  supérieure  de  cette  façade  ma 

peut-être  n  a-t-elle  jamais  été  achevée, 

être  a-t-elle  été  détruite  par  Tincendii 

L'idée  première  de  l'architecte  qui  i 

sidé  à  la  fondation  de  cette  partie  d 

glise  était  probablement  de  l'orner  de 

portes,  encadrées  entre  deux  clochers; 

ce  projet  n'a  pu  Aire  exécuté.  Ce  qui 

titue  aujourdliui  cotte  façade  se  compc 

deux  portes  ogivales  au  rez-de-chauss 

de  deux  fenêtres  également  ogivales  ai 

mier  étage.  Les  archivoltes  à  tores  om 

de  feuillage  des  arcs  ogives  prenneqt 

point  d'appui  sur  trois  colonneltes  pi 

dans    les   angles   rentrants    qu'offren 

jambages  de  cnaque  porte.  Le  linteai 

délimite  l'entrée  supérieurement  était 

vert  de  petites  figures  en  bas-relief,  acti 

ment  tout  a  fait  effacées.  Pour  le  tympa 

ogives ,  il  est  rempli  en  maçonnerie ,  t 

gnore  si,  dans  le  principe,  il  a  présenté 

vant  l'usage,  une  composition  sculptée. 

deux  fenêtres  de  l'étage  supérieur,  avec 

colonnes  et  leurs  archivoltes  à  tores, 

conçues  dans  le  même  style  que  lea  poi 

les  ornements  des  chapiteaux,  des  moul 

et  des  cordons  consistent  en  des  feuili 

imités  de  l'antique.  Ils  sont  probableo 

ainsi  que  je  l'ai  lait  remarquer  en  comi 

çant,  l'ouvrage  de  quelques  ouvriers  j 

employés  par  les  architectes  latins. 

A  gauche  do  la  façade,  se  détache  un 
cher,  malheureusement  tronqué»  à  base 


JBft 


D*EIifiRÀPHiË. 


JER 


5» 


ire.  Sur  deux  de  ses  faces  on  voit 
Ddlres,  et  sur  ses  deux  autres  faces 
tiétres  seulement; ces  ouvertures  sont 
\  »  saus  divisions  intérieures ,  à  co- 
is d'angle  et  à  archivolte  composée 
i.  Ud  mur,  en  retour  d'équerresur  la 
•  la  façade»  est  percé  d'une  baie  ogi- 
joint  un  second  clocher  moins  élevé, 
<li  dans  le  même  goût  que  le  précé- 
)ite  partie  de  l'église  du  Saint-Sépul- 
ftine  vous  pouvez  en  juger  par  la  des- 
suceiocte  que  ie  viens  d'en  faire,  a 
DUS  tout  1  intérêt  d'un  monument 
■ 

■6  de  Sainte-Année^  transformée  en 
e  et  appelée  Salahieh  par  les  musul- 
•t  encore  un  édifioo  franc  très-com- 
ft  j*ai  eu  le  regret  de  ne  pouvoir  visi* 
I  toutes  ses  parties.  Elle  est  située 
de  la  ville,  presque  en  face  de  la 
e  d*Omar,  et  occupe  en  partie, 
▼CUIS  le  savez,  l'emplacement  du 
le  Salomon.  Elle  appartient  au  style 
rinaire.  Sa  façade,  fort  simple,  a  une 
■give,  dans  le  tympan  de  laquelle  se 
yne  inscription  arabe,  qui  apprend 
le  basilique  fut  consacrée  à  l'isla- 
lier  le  sultan  Saladin.  Au-dessus  ré- 
atre  un  bandeau  à  facettes  losan- 
I  cordon  orné  de  billettesdemi-cy  [in- 
disposées en  damier,  et  d'oves 
■es  comme  celles  que  nous  voyons 
s  constructions  romanes  de  la  Pro- 
ïa  milieu  du  pignon  s'ouvre  une  fe- 
t^vaie  à  colonnettes  d'ansle,  dont 
nteaui  sont  une  imitation  du  corin- 
•'arehivolte  est  décorée  de  lobes,  non 
Midis,  mais  taillés  à  trois  facettes, 
la  mode  arabe.  Le  bandeau  de  l'ar- 
\  est  rehaussé  d'ornements  dans  le 
untin  ;  les  façades  latérales  présen- 
s  fenêtres  à  ogive  très-simples,  sans 
15  intérieures.  Du  côté  de  1  ouest,  on 
e  petite  porte  qui  conduit  à  une 
Je  ne  suis  pas  entré  dans  l'intérieur 
Bœ,  où  s'exécutent  actuellement  des 
de  restauration. 

rtiors  de  la  porte  Saint-Etienne,  de 
sAté  de  la  vallée  du  Cédron,  se  trouve 
elle  qui  renferme  le  tombeau  de  la 
Cette  chapelle,  en  partie  souterraine, 
m  descend  par  un  large  escalier,  date 
que  des  croisades.  Son  plan  est  très- 
er  et  a  dû  être  subordonné  à  la  dis- 
\  de  la  grotte.  La  voûte  est  d'arêtes  ; 
très  ogivales  sont  ébrasées  en  dedans  ; 
dbtivolte  a  un  gros  tore  cylindrique, 
le  sur  deux  colonnettes  d'angle.  Les 
•ox  à  crochets  et  les  bases  attiques, 
{inérées,  sont  identiques  à  ceux  que 
)jrens  dans  nos  édiflces  les  |)lus  imr- 
I  commencement  du  xiir  siècle.  La 
s  du  tombeau  de  la  Vierge,  d'ailleurs 
ree  de  belles  pierres  d'appareil,  est 
oable  par  la  pureté  de  son  style  ogi- 
Dairet  et  existe  dans  un  état  complet 
îervation.  Elle  appartient  maintenant 
jé  du  rite  grec. 
îrflrinant  cette  notice,  je  dois  ajouter 


qu'on  lit  l'inscription  suivante,  en  partie 
effacée,  à  droite  de  l'escalier,  dans  la  chapelle 
de  Saint-Joacbim  : 


•4^ fOY 

^^*^. ,. . . ,  ...iroNeic 

©PACHCICATV  ^  •• .  *>^#  ^  •  *  M^juu!^ 
A*HNAieT€R, 0... 

ii^eni'XçiP6>  NU, ,,.,, 

TO  exçi  npoc  TH^^.^ . . , ,, . 

MOyCrAN-i. 

Sur  le  mont  Sion,  s'élève  Téfflise  du  Saml- 
Cénaehf  appartenant  autrefois  a  un  eouvent 
de  Franciscains  et  actuellement  transformée 
en  mosquée.  Elle  est  enclavée  dans  diverses 
constructions  qui  la  cachent  en  partie  h  l'ex- 
térieur. On  y  pénètre  par  une  nor^e  latérale 
qui  n'a  rien  de  remarquable.  C'est  un  bel 
édifice  de  la  fin  du  \iv  siècle,  divisé,  par 
deux  rangs  do  colonnes  et  d'arcades  ogiva- 
les, en  une  nef  et  deux  bas-côtés.  Les  co- 
lonnes et  les  chapiteaux  à  feuillage  sont  de 
style  roman,  les  voûtes  d'arêtes  sont  ren- 
forcées par  des  nervures. 

A  l'extrémité  de  la  nef,  s'élève  un  mur 
qui  sépare  cotte  portion  de  l'église  du  sanc- 
tuaire, dans  lequel  se  trouvent,  suivant  la 
tradition,  les  sépultures  des  rois  Davi<l  et 
Salomon,  qui  sont  très-vénérées  des  musul- 
mans, et  dont  la  vue  est  rigoureusement  in- 
terdite aux  chrétiens. 

Dans  la  partie  haute  de  Jérusalem  se 
voient  quelques  pans  de  mur  dépendants  de 
l'ancienne  église  dédiée  à  Saint-Pierre.  Le 
clocher  est  encore  debout.  C'est  une  haute 
tour  carrée  qui  sert  anjourd  hui  de  minaret. 
Elle  est  percée  sur  chaque  face  de  deux  éta- 
ges de  fenêtres,  les  unes  géminées,  les  au- 
tres enferme  d  œil-de-bœuf.  La  partie  supé- 
rieure a  été  remplacée  par  une  sorte  de  lan- 
tornon  arabe. 

La  chapelle  polygone,  bAtie  sur  le  mmit 
des  Olitierty  tm  dehors  de  la  ville,  a  la  plus 
grande  analogie  par  son  style  avec  les  mo- 
numents romans  du  midi  de  la  France;  mais, 
en  même  temps,  ses  ornements  ont  une 
ressemblance  si  évidente  avec  ceux  <]in\  pré- 
sentent les  constructions  byzantines  do 
Constantinople,  que  je  ne  crois  pas  qu'on 
puisse  attribuer  a  cette  église  une  origine 
occidentale. 

Parmi  les  bâtiments  civils  qui  appelaient 
mon  attention,  je  dois  vous  signaler  d'abord 
le  Hazar  des  Forgerons^  rue  couverte  et  voû- 
tée en  berceau  ogival.  Il  offre,  sur  ses  deux 
longs  côtés,  une  série  do  magasins  qui  ou- 
vrent sur  le  passage  par  des  arcs  ogives 
dont  rarchivolte  est  rectangulaire,  et  qui 
s'appuienl  sur  des  pieds-droils.  Sur  quel- 
ques pierres,  sculptées  en  forme  de  console, 
on  remarque  de  ces  représentations  d'ani- 
maux comme  on  en  voit  dans  nos  éditiccâ 
romans  et  comme  n'en  ont  jomais  exécuté 
dos  artistes   musulmans.  Les  magasins  de 


mo 


JER 


DICTIOMMÂIKE 


JER 


sei 


ce  très-ancien  bazar  sont  presque  tous  aban- 
donnés depuis  fort  longtemps.  ^ 

J'ai  visité,  dans  une  rue  voisine  de  ce 
bazar,  un  grand  édiQce  ruiné,  qu'on  dit  avoir 
appartenu  aux  chevaliers  de  Saint-Jean,  et 
dans  ]eq[uei  se  trouve  actuellement  installée 
une  fabrique  de  savon.  Il  présente,  au  rez- 
de-chaussée,  une  grande  salle  rectangulaire 
divisée  en  trois  nefs  par  deux  rangées  de 
cinq  colonnes.  Les  chapiteaux  de  ces  colon- 
nes sont  cubiques  et  leurs  angles  sont  dissi- 
mulés sous  une  feuille  d'eau  épaisse  et  ai- 
guë. Les  chapiteaux  de  ce  genre  ont  été  en 
France  très-souvent  employés  au  xr  siècle. 
Les  voûtes  de  cette  salle  sont  d*ar6tes.  Le 
reste  de  cette  construction  ne  renferme,  du 
reste,  rien  qui  mérite  d'être  noté. 

Le  couvent  des  chevaliers  de  Saint-Jean  est 
dans  une  rue  qui  aboutit  h  l'église  du  Saint- 
sépulcre.  Il  présente  une  cour  en  forme  de 
cloître  ;  dans  l'angle,  à  gauche,  une  chapelle 
ruinée,  et  ^n  fond  une  grande  salle  voûtée. 
Ce  monument,  bâti  en  pierres  de  taille,  ne 
renferme,  dans  ses  détails  aucune  indication 
qui  rappelle  sa  destination  primitive.  Les 
arcades  sont  en  ogive  et  reposent  sur  des 
pieds-droits.  Il  n'y  a  nulle  part  d'ornements 
sculptés,  ni  de  ces  moulures  caractéristiques 
qui  permettent  de  se  prononcer  avec  certi- 
tude, soit  sur  l'âge,  soit  sur  la  nationalité 
d'un  monument;  toutefois,  pour  ce  qui  est 
de  ce  couvent,  son  plan  général  et  la  tradi- 
tion ne  permettent  pas  de  douter  qu'il  ne 
soit  un  ouvrage  des  Latins. 

La  forteresse  de  Jérusalem,  qu'on  appelle 
aussi  tour  de  David  ou  château  des  Pisans^ 
est  située  f)rès  de  la  porte  de  Bethléem.  Elle 
est  construite  en  grosses  pierres  d'appareil, 
provenant  de  quelque  ruine  antique.  Quel- 
ques parties  du  mur  sont  peut-ôtre  les  restes 
aun  édifice  romain.  Quant  à  la  masse  du 
bâtiment,  elle  date  évidemment  du  moyen 
Age.  Le  donjon  carré,  avec  ses  créneaux,  ses 
mâchicoulis,  a  été  bâti  [mr  les  Latins,  sans 
doute  par  les  Pisans,  auxquels  l'attribue  la 
tradition  ;  les  autres  tours  et  les  courtines 
ne  se  font  remarquer  par  aucun  ornement. 
La  porte  de  la  forteresse  est  arabe. 

Dans  la  muraille  d'enceinte  qui  enferme 
l'emplacement  du  temple  de  Salomou,  il 
existe  une  porte  murée  que  l'on  appelle 

Sorte  Doréey  et  par  laquelle  on  rap|)orto  que 
btre-Seigneur  fit  son  entrée  dans  Jérusalem, 
le  jour  des  Rameaux.  Cette  porte,  à  double 
arcade,  est  ornée  de  riches  archivoltes  et  de 
deux  colonnettes  ;  elle  est  de  style  byzantin 
et  me  parait  contemporaine  de  la  chapelle 
du  mont  des  Oliviers.  Quant  à  la  fontaine  de 
Siloéf  à  laquelle  on  descend  par  un  escalier 
qui  se  développe  sous  une  voûte  ogivale, 
bfltie  en  belles  pierres  d'appareil,  elle  n'a 
rien  dans  sa  construction  qui  puisse  faire 
reconnaître  l'époque  précise  à  laquelle  elle 
appartient. 

.  Tels  sont,  M.  le  ministre,  les  édifices  du 
moyen  Age  que  j'ai  vus  à  Jérusalem,  et. qui, 
pour  la  plupart,  peuvent  être  considérés 
comme  ayant  été  construits  sous  la, domina- 
tion des  princes  francs  :  ils  sont' là  plus 


nombreux  qu  en  aucune  autre  ville  de  Pales- 
tine ou  de  Syrie.  L'origine  de  ces  monu- 
ments, leur  ancienneté,  leur  style,  sans  parler 
des  souvenirs  religieux  ou  historiques  qu'ils 
consacrent,  leur  donnent  une  importance 
qui  sera  facilement  comprise  de  tout  le 
monde 

La  contrée  au  milieu  de  laquelle  est  située 
Jérusalem  est  riche  aussi  en  constructions 
historiques  :  ce  sont  d'abord,  dans  la  plaine 
de  Jéricho,  Hadjeleh  et  les  moulins  k  sucre 
que  l'on  voit  au-dessus  de  la  fontaine  d'Ebh 
sécj  et  ensuite,  dans  les  montagnes  au-dm 
du  Jourdain,  les  châteaux  de  &i/^  et  Cear&kj 
ruines  aue  l'on  m'a  assuré  remonter  à  l*é- 
poque  aes  croisades.  Le  couvent  et  TégHie 
de  Bethléem  ont  souvent  été  décrits,  ù 
couvent  est  moderne,  relativement  aux  M- 
fices  que  je  recherchais  ;  quant  à  régUse, 
elle  a  été  érigée  par  sainte  Hélène  :  c'est  uie 
véritable  basilique,  divisée  en  trois  nefs  par 
deux  rangées   de  belles  colonnes.  Le  mur 

3ui  règne  entre  les  arcades  et  la  elaire-voia 
e  la  maîtresse  nef  est  encore  enrichi  de  sei 
anciennes  mosaïques  à  petites  figures,  que^ 
d'en  bas,  l'on  peut  à  peine  distinguer»  el 
dont  l'étude  serait  d'un  grand  intérêt  pour 
l'iconographiechrétienne.  J'ai  remarqué  dam  * 
cette  église  un  bénitier  dont  l'intérieur  eH 
évidé  en  forme  de  quatrefeuille.  On  7  Kt 
l'inscription  grecque  que  voici  : 


4YTIEP  MMIMHC  KM  ANAIMTCEOIC  K  Ai 
AMAPrili)N(0...irC THNO  CKITAN. 

Parmi  les  localités  de  la  Palestine  que  Je 
n'ai  pu  visiter,  il  en  est  quelques-unes  sv 
lesquelles  j'ai  recueilli  quelques  renseigne- 
ments. Je  dois  indiquer  d'abord  SotAaj  oa  ii 
trouve  te  château  de  la  fille  du  roi  Finteh 
(Casr  bint  el  melik  Finteh).  Ce  nom  Fioleh 
parait  être  une  corruption  du  nom  français 
Foulques.  Béthulie^  appelée  encore  maiole- 
nant  le  mont  Français^  offre  des  vestiges  de 
forteresse.  Alngaddi^  bâti  dans  une  gorge 
profonde  et  resserrée,  sur  des  rochers  esca^ 
pés,  a  été  défendu  par  des  murailles  munies 
de  contre-forts  et  ue  moucharabies,  qui  pa- 
raissent  avoir  été  l'ouvrage  des  croisiff. 
Enfin,  je  n'ai  pu  savoir  si  la  ville  d'HAroê 
avaitconservé  quelques  antiquités  du  moyen 
âge  qui  dussent  figurer  dans  la  catégorie  de 
celles  qui  font  l'obiet  de  ce  rapport. 

Sur  la  route  de  Jérusalem  h  Jaffa,  il  y  a 
deux  petites  villes  qui  ont  de  l'intérêt  pour 
nous  :  Abou-Goch  est  un  gros  bourg,  biti  à 
mi-cête  et  en  amphithéâtre,  que  Ton  croit 
être  l'ancienne  EmmaOs^  et  que  quelques 
auteurs  appellent  le  village  <fe  Jéremie,  Au 
dehors  de  ce  bourg,  non  loin  du  chemiD, 
s'élève  une  église  qui,  au  dernier  siècle,  ap* 
partenail  à  un  couvent  de  Franciscains,  et 

aui,  aujourd'hui,  est  tout  k  fait  abandonnée. 
ette  église,  d'une  architecture  fort  simple, 
a  été  bâtie  dans  le  style  ogival  primaire.  La 
façade  se  compose  d'un  grand  mur  à  pignon 
entièrement  lisse.  La  porte  est  pratiquée  sur 
le  bas-côté  méridional  ;  elle  est  en  osive  et 
sans  décoration.  Les  fenêtres  sont  également 
en  ogive  et  ne  soùi  divisées  iolérienrement 


JER 


DEPIGRAPHIE. 


lEA 


iUD  meneau.  Je  n'ai  pas  pu  couslater 
e  ce  monument  à  rintéricur. 
ille  de  Ramla^  qu'on  regarde  comme 
remplacé  Arimalhiey  dont  Samuel  a 
i  le  souvenir,  a  été  occupée  par  les 
•  On  y  trouve  des  restes  de  fortifica- 
mais  sans  caractère  architectonique. 
M  de  la  ville,  j*ai  vu  les  restes  d'une 
{ui  fui  dédiée  aux  Quarante  martyrs  ; 
ler  en  est  assez  bien  conservé;  il  est 
solidifié  à  ses  angles  par  des  contre- 
nt percé,  sur  chacune  de  ses  faces,  de 
tages  do  baies  ogivales.  Les  musul- 
ivaient  disposé  le  sommet  de  cette 
I  forme  de  minaret.  11  existe  encore 
irs  travées  de  l'église  souterraine  et 
.es  pans  de  mur.  On  voit,  par  ces  ves- 
(ue  celte  église,  ainsi  que  les  autres 
lents  dont  j'ai  eu  Thonneur  de  vous 
(Dir,  avait  été  éditiée  sur  la  fin  du  \n' 
ou  au  commencement  du  xur.  Les 
s  sont  en  ogive,  leur  archivolte,  com- 
de  tores  cylindriques,  et  les  piliers, 
\  par  un  iaisceau  de  colonneltes.  A 
non  plus  qu'au  mont  Carmel^  ie  n'ai 
édifice  intéressant  h  vous  signaler. 
Wpo/Jt  on  observe,  sur  les  portes  de 
urs  maisons,  des  croix  et  des'  calices 
6s  en  bas-relief.  CertaiuLS  parties  des 

et  plusieurs  églises  converties  en 
iées  devraient  faire  l'objet  d'une  étude 
ilière.  Il  faudrait  également  visiter 
re,  Hammah  et  Or/ii,  où  il  peut  exister 
>numents  appartenant  à  Thistoire  des 
des,  et  sur  lesquels  on  n'a  aucune  no- 
)nsait  quà  Antioche  il  existe  desres- 
couvent  de  Saint-Georges,  fortifié  par 
Me;  le  château  bAti  |)Our  protéger  le 
de  l'armée  chrétienne,  et  enfin,  sur 
urs  points  des  murailles  septentriona- 
'S  croix  de  Jérusalem,  qui  indiquent 
es  constructions  ne  sont  pas  l'œuvre 
ipulations  musulmanes. 
e  est,  monsieur  le  ministre,  la  série 
onuments  religieux  ou  militaires  que 
ancs  avaient  élevés  en  Syrie  et  en  Pa- 
)  et  qui  existent  encore,  les  uns  assez 
ets,  les  autres  en  grande  partie  rui- 
fe  n'insisterai  pas  sur  le  vif  intérêt 
présentent  ;  ils  appartiennent  à  notre 
loe  civilisation  et  à  notre  histoire.  Or 
le  tous  ces  édifices  n'ont  jamais  été 
lés^  quelques-uns  seulement  figurent 
des  vues  pittoresques  qui  sont  loin 
donner  une  idée  vraiment  exacte.  Un 
ge  spécial,  dans  (lequel  ils  seraient  re- 
lis avec  soin,  où  ils  seraient  décrits 
tous  leurs  détails,  et  où  seraient  ras- 
és tous  les  documents  et  tous  les  faits 
ocement  jleur  fondation,  serait  certai- 
Qt  considéré  comme  unejbonne  fortune 
I  monde  savant  et  par  les  nombreux 
ateurs  de  nos  antiquités  nationales. 

recueilli  chemin  faisant  des  inscrip- 
grecques  et  latines ,  et  pris  des  notes 
ivers  monuments  antiques  ou  musul- 
de  lérusalem,  do  Damas,  de  Baalbek, 
laadrie  et  du  Caire.  J'ai  cru  devoir  me 
oser  de  joindre  ces  inscriptions  à  ce 


rapport,  dont  l'objet  est  tout  spécial.  Le 
résultat  de  mes  éludes  sur  l'architecture 
byzantine  et  arabe  se  trouve  maintenant 
consigné  dans  mon  Histoire  de  Vart  monu* 
mental,  dont  la  seconde  édition  est  à  la 
veille  d'être  achevée. 
J'ai  l'honneur,  etc.  L.  Batissier. 

%k.  —  Lettre  de  M.  deSauïcy,  membre  du  Co- 
mité des  arts  et  monumentSj  en  mission  en 
Orient  (1). 

Damas,  9  mars  1851. 
Monsieur  le  ministre , 
La  dernière  lettre  que  j'ai  eu  l'honneur 
de  vous  adresser  était  datée  de  Jérusalem. 
Je  comptais  quitter  cette  ville  beaucoup  plus 

1)romptemenl  que  je  n*ai  mi  le  faire;  mais 
a  pluie  la  plus  opiniâtre  m  a  retenu  prison- 
nier pendant  près  d'un  mois,  et  je  suis  loin 
de  le  regretter,  aujourd'hui  que  ce  retard 
forcé  m^  mis  à  môme  de  recueillir  une 
série  de  plans  très-curieux  des  monuments 
funéraires  les  plus  importants  de  la  nécropole 
hiérosolymitaine.  J'ai  levé  avec  une  scrupu- 
leuse attention  le  tombeau  des  rois,  celui 
des  juges,  celui  des  prophètes  et  une  foule 
d'autres  sépultures  moins  considérables. 
Comme  toutes  ces  tombes  sont  creusées  dans 
le  roc  vif,  j'avais  peu  à  me  préoccuper  de  la 
pluie;  et  chaque  jour  j'avais  la  consolation 
d'ajouter  quelque  bon  croquis  de  plus  à 
mon  portefeuille.  On  sera  fort  étonné  en 
France  quand  je  démontrerai ,  comme  ie 
crois  être  en  mesure  de  le  faire,  que  le 
Tombeau  des  rois  est  bien  réellement  celui 
des  rois  de  Juda.  J'espère  lever  tous  les 
doutes  à  cet  égard. 

Aussitôt  que  la  pluie  a  eu  l'air  de  s'arrêter, 
je  suis  parti  pour  Jéricho  et  pour  la  pointe 
nord  de  la  mer  Morte.  J'ai  pu  ainsi  terminer 
le  tour  possible  de  ce  lac  extraordinaire,  et 
recueillir  une  foule  de  faits  nouveaux  inté- 
ressant l'histoire  de  la  Pentapole.  Il  va  sans 
dire  que  nos  recherches  ont,  comme  précé- 
demment, été  étendues  avec  soin  à  l'histoire 
naturelle  des  lieux  que  je  visitais,  et  que 
j'ai  terminé  la  carte  du  terrain  parcouru. 
Revenu  à  Jérusalem ,  j'ai  retrouvé  la  pluie, 
comme  je  m'v  attendais.  Je  n'avais  pas 
encore  renonce  à  ma  tournée  dans  le  pays 
de  Canaan  :  mais  le  lemps  et  l'argent  s'écou- 
laient; j'ai  dû  y  renoncer,  et  je  l'ai  fait 
d'autant  plus  volontiers  que  le  scheikh  qui 
s'était  chargé  de  me  conduire  dans  ce  pays, 
n'aurait  plus  pu  le  faire  qu'en  nous  exposant 
tous  à  des  dangers  devenus  inévitables, 
grflce  à  la  convoitise  et  à  la  jalousie  des 
scheikhs  ses  voisins.  J'avais  compté  pouvoir 
descendre  à  Roulah  pour  gagner  de  le  Na- 
plouse,  el  couper  ainsi  une  portion  de  pays 
que  les  voyageurs  ne  visitent  jamais.  La 
carte  à  faire  eût  rectifié  beaucoup  d'erreurs 
comme  toiuours,  en  même  temps  qu'elle  eût 
fourni  probablement  un  certain  nombre  de 
localités  bibliques  à  identifier;  force  m'a  été 
encore  de  renoncer  à  cette  espérance,  les 
routes  des  plaines  basses  étant  tellement 


(1)  ArMves  du 


»1WI. 


S€5 


JER 


DICTIONNAIRE 


1ER 


détrempées,  que  nous  nous  fussions  infaii- 
tiblemeiU  enterrés  avec  nos  bagages  dans  la 
boue.  Enfin ,  perdant  patience,  au  premier 
moment  sans  pliîie,  j'ai  pris  le  parti  de  mar- 
cher directement  sur  Naplouse  :  j'y  suis 
arrivé  tant  bien  que  mal,  et  j'y  ai  encore  été 
arrêté  par  la  pluie  ;  mais  j'avais  là  un  point 
à  explorer  avec  soin,  le  sommet  du  Gariziro, 
où  était  le  temple  des  Samaritains.  Malgré  la 
pluie ,  j'ai  gravi  cette  montagne  ,  et  i  y  ai , 
pendant  toute  une  journée  affreuse,  levé  le 
plan  de  ce  temple  ;  c'est  une  des  plus  pré- 
cieuses conquêtes  de  mon  voyage.  Ce  tem- 
ple, j'ai  pu  pour  ainsi  dire  le  reconstruire 
en  entier,  et  je  n'ai  pas  été  peu  étonné  de  le 
trouver  entouré  des  ruines  d'une  ville  con- 
sidérable, que  les  Samaritains  nomment 
encore  aujourd'hui  Loxahr.  Quelle  est  cette 
ville  antique  ?  Je  suis  porté  très-fortement  à 
croire  que  c'est  véritablement  Sichem  ;  plus 
tard  nous  verrons  si  tous  les  textes  bibliques 
s'accordent  pour  prouver  que  cette  opinion 
est  juste.  Quant  au  Nouveau  Testament,  il 
me  donne  très-certainement  raison. 

La  veille ,  j'avais  été  visiter  Sébaste ,  l'an- 
cienne Samarie,  que  les  pèlerins  voient  en 
courant  et  sans  se  donner  la  peine  d'en  faire 
le  tour.  J'ai  eu  le  plaisir  d  y  trouver,  bien 
contre  mon  attente,  une  porte  antique  et  une 
colonnade  de  près  d'une  demi-lieue. 

De  Naplouse,  j'ai  dû  retourner  à  Nazareth, 
«fin  de  pouvoir  de  le  gagner  Tibériade  : 
«hecnin  iaisant,  il  m'a  été  possible  de  cons- 
tater l'antiquité  de  certaines  localités,  dont 
-'avais  dû  me  borner  à  rectifier  les  noms  sur 
a  carte ,  lors  de  mon  {iremier  passage.  Cela 
tient  à  ce  que  cette  fois  il  fallait  forcément 
cheminer  en  côtoyant  les  hauteurs,  aous 
peine  de  m'embourber  à  u  en  pouvoir  jamais 
sortir  dans  la  plaine  d'fisdrelon  (Meitlj-beni- 
aAmer).  J'ai  pu  juger  de  la  difficulté  de  fran- 
chir cette  plaine  h  [>ai'eille  époque  par  ce 
qui  m'est  arrivé  lorsqu'il  a  fallu,  de  toute 
nécessité ,  en  traverser  quelque  peu ,  pour 
atteindre  le  pied  des  montagnes  de  Nazareth. 
Sur  trente  chevaux  et  mules ,  trente  se  sont 
enterrés  jusqu'au  ventre,  et  ce  n'a  pas  été 
sans  (les  difficultés  extrêmes  que  nous  som- 
mes parvenus,  en  portant  nous-mêmes  nos 
bagages  pour  alléger  les  pauvres  bêtes,  à 
sortir  de  ce  mauvais  pas.  A  partir  de  là , 
nous  n'avons  plus  eu  à  nous  débattre  contre 
les  boues  argileuses  de  la  Galilée.  Nous 
avons  gagné  Tabarieh  en  passant  par  Kenna 
(Caua  de  l'Evangile)  et  par  Hattin  ,  lieu  où 
s'est  donnée  la  cruelle  bataille  de  Tibériade. 
Une  fois  descendus  im  fond  du  lac  de  Djen- 
oezaretb ,  nous  avons  retrouvé  la  tem()éra- 
Uire  des  Tropiques,  et  une  végétation  dont 
on  ne  |>eut  pas  se  faire  idée  sans  l'avoir 
vue.  Le  pays  n'est,  a  la  lettre, qu'un  immense 
tapis  dti  verdure  émaillé  des  couleurs  les 
plus  belles  par  des  myriades  de  fleurs  de 
toute  espèce.  J'ai  reçu  là  un  de  ces  coups  de 
eoleil  de  la  Judée,  qui  donnent  fréquemment 
des  fièvres  cérébrales  :  il  y  a  quinze  jours 


j'ai  eu  cette  fois  encore  le  plaisir  de  it 
ver  une  ville,  biblique  sans  aucun  i 
et  située  entre  les  eaux  minérales  de  ' 
rieh  et  les  décombres  du  village  mo 
d'EI-Karok,  placés  au  point  même 
Jourdain  sort  du  lac  de  Djennezarelh, 
à-dire  à  l'extrémité  sud  de  ce  lac.  Ces  i 
n'ont  conservé  aucun  nom  dans  le  mk 
des  Arabes.  Le  surlendemain  je  q* 
Tabarieh  pour  gagner  Safed,  en  lonçei 
bords  du  lac ,  jusqu'auprès  du  poinl 
tradition  place  Capnarnai\ni.  Les  géogi 
fixent  le  site  de  Djennczareth  au  pôini 
plage  s'élargit  pour  prendre  le  nom 
khouaïr  (le  petit  marais)  ;  ils  sont  cei 
ment  dans  le  vrai.  Là  se  voient  des 
immenses  qui  s'étendent  à  nrès  de 
kilomètres  et  jusqu'au  village  d 
Schouehed.  J'ai  retrouvé  là  un  magi 
puits  salomonien,  semblable  à  ceux  d 
sauf  qu'il  est  circulaire.  Le  lac  de  D 
zareth  était  donc,  comme  l'Asphaltite, 
à  ses  extrémités  par  deux  villes  imt 
tes,  aux  époques  primitives  de  1*6 
humaine.  De  Safed  au  Ard-el-Rheit,  U 
est  insignifiante  ;  mais  au  débouché 
vallée  qui  mène  le  voyageur  dans  la 
où  se  trouve  le  Bar-el-Houb!e ,  les  c 
qui  dominent  cette  plaine  sont  couvi 
ruines  de  l'époque  biblique.  A  quelqi 
lomètres  à  droite,  et  précisément  à  la 
sud  du  Ard-el-houleh  (vallée  marée 
où  se  trouve  le  lac  do  ce  nom),  on  vc 
arête  de  collines  couvertes  do  ruines 
ques;  à  l'autre  extrémité,  vorslepoin 
symétriquement,  sont  des  ruines  se 
blés,  une  j'ai  traversées  cette  fois,  e 
lesquelles  j'ai  découvert  une  enceinte 
wéenne  dont  j'ai  pu  lever  le  plan,  c 
laquelle  j'ai  retrouvé  identiquement 
ceinte  du  temple  construit  au  somn 
Garizim.  Là  devait  être  située  la  vi 
Dan;  mais  cette  ville  était-elle  aussi 
(iérable  que  le  veulent  les  ruines  imn 
que  j'avais  sous  les  yeux?  J'en  dou 
que  je  sais,  c'est  que  la  tradition  est 
temcnt  nv.iette  sur  leur  compte,  et  q 
Arabes  n'ont  pu  me  donner  d'autn 
pour  l'enceinte  que  j'avais  rencontré 
celui  d'£l-Khau.  Je  ne  saurais  trop  r 
mander  aux  voyageurs  qui  viendront 
moi  dans  ces  mêmes  lieux ,  d'étudh 
soin  ces  ruines  incrovables,  dans  iesc 
les  pierres  employées  par  centain 
mille,  sont  des  blocs  de  lave  non  tail 
d'un  poids  effrayant.  A  les  voir,  otiea 
de  penser  aux  géants  de  la  Bible.  Noua 
examiné  ensuite  les  ruines  de  Panéa 
jourd'hui  Banias  :  j'ai  relevé  quelque 
criptions  raturées  sur  la  paroi  de  laei 
grotte  de  Pan;  mais  elles  sont  très-nra 
Les  ruines  de  la  Cœsarea  Pkilippi  son 
sidérables,  mais  tellement  enterrées 
est  à  i)eu  près  impossible  de  recotmal 
passant  la  grandeur  de  celte  ville. 


de 


De  Banias  à  Beit-Djenn,  on  gravit  1 
l'Anti-Liban  (Djebel-es-Scheikh),  < 
tiaverse  un  |»ays  volcanique  désolé  et 
Kien  à  neter  dans  cette  route ,  <faf^ 


DIPIGRAPHIE. 


JER 


tUtA 


1  oomiué  Merdiet-Haderab,  sur  lequel 
rentides  décombres  en  grande  quan tité, 
'une'époque  évidemment  très-récento. 
teit-Djenn  je  suis;  venu  prendre  gttc  à 
iyen  traversant  les  villages  de  £afar- 
r  et  de  Beituna.  Dans  le  premier, 

à  chercher  un  monument  nommé 

Arabes  Cabr-Nimrod  y  le  tombeau  de 
iid;  je  m'attendais  à  une  merveille,  et 

bien  désappointé  en  ne  voyant  que 
{rosses  pierres  arrachées  à  quelque 
laot  peu  ancien.  II  est  vrai  que  je 
m  par  compensation  le  st^lobatQ  d'un 

en  marbre,  de  petite  dimension,  et 
ijle  assez  bizarre,  quoique  évidem- 
le  Tépoque  grœco-sjrieune.  Dans  le 
oit  d'une  porte  de  baraque  arabe,  j'ai 
\  rencontre  un  fragment  d'inscription 
e«  Irès-certainement  peu  connu.  De 
laouar  on  ^gne  Beituna,  en  traver- 
le  petite  rivière  sur  un  pont  antique 
K  arches.  De  là,  juaqu  à  Artouz,  on 
d  de  TAnti-Liban  par  gradins  succes- 
ns  végétation  et  dont  la  vue  cause  un 
qu'il  n'est  pas  possible  de  vaincre. 
112  à  Damas,  on  est  en  plaine,  et  dans 
aine  bien  cultivée  sans  douli^  mais 
ament  monotone.  Les  jardins  tant 
de  Damas  sont  d'assez  piètres  vergers, 
L  vue  n'est  pas  plus  récréative  que 
le  la  route  qui  y  conduit;  puis  on 
lans  Damas,  la  perle  de  l'Orient,  par 
dan ,  vaste  rue  bordée  à  droite  et  à 
I  de  méchantes  échoppes  de  boue,  et 
squées  en  ruine.  Tout  croule  ici  :  il 
i  que  ce  n'est  iijje  l'extérieur,  car  rien 
)  la  splendeur  intérieure  de  ces  bico- 
10  apparence.  Nous  avons  trouvé  à 
une  hospitalité  charmante  chez  notre 
[xmsul  »  M.  de  Ségur,  et  les  quelques 
de  repos  que  nous  prendrons  dans 
îile  seront  bien  vite  écoulés ,  grAce  à 
Uité  de  toute  la  famille  de  U.  de  Ségur. 
»di  prochain,  je  me  mets  en  route 
aAlbek,  et  de  là  je  regagnerai  Beyrouth 
n'embarquer  le  5  du  mois  prochain 
[Niquebot  français  qui  me  ramènera  en 
'• 
illez  agréer,  monsieur  le  ministre,  etc. 

H.  DE  Saulgy. 
.  Sans  ma  dernière  lettre,  monsieur  le 
re^  j'ai  commis  une  grosse  erreur  que 
bâte  de  relever,  pour  en  éviter  la 
I  ë'autres.  Voyageant  sur  les  bords  de 
Morte  avec  le  moins  de  bagages  pos- 
e  n'avais  pas  emporté  de  Josèphe.  Je 
I  pas  f  je  l'avoue,  le  moindre  souvenir 

Ede  Massada,  ni  de  la  description  de 
ce  tovie  donnée  par  rhistorion  juif. 
it  mes  loisirs  forcés  de  Jérusalem,  j*ai 
smps  de  relire  attentivement  le  curieux 
e  qui  concerne  Massada,  et  il  ne  m'est 
isible  de  me  méprendre  sur  le  site  de 
tUe.  La  ruine  que  les  Arabes  nomment 
d'iiui  Sebbek  est  bien  la  Massada  de 
o;et  jamais  description  encien ne  ne 
Âeux  appliquée  à  une  localité.  Ce  que 
pris  pour  la  vraie  Massada,  c'est  l'en- 
I  des  travaux  de  siège  eatrepris  par 


l'armée  romaine  afin  do  réduire  la  place.  Ils 
sont  à  peu  |)rès  intacts  aujourd'hui  après 
tant  de  siècles.  Quand  au  joli  monument  que 
j'ai  eu  l'honneur  de  vous  signaler,  et  dont 
l'ai  pu  prendre  le  plan  sur  le  sommet  de 
Sebbeh  ,  Josèphe  s'est  chargé  de  me  le  faire 
connaître;  c'est  le  petit  palais  de  refuge 
qu'Hérode  s'était  fait  construire  à  Massada , 
pour  le  cas  où  le  trône  de  JuJée  viendrait  à 
lui  échapper. 

§  5.  —  Lettre  de  M.  Saulcy,  à  M.  le  ministre 
de  rinitruction  publique  (1). 

Jérusalem,  26  janvier  1851. 

Parti  de  Jérusalem  le  5  janvier,  je  me  suis 
arrêté  d'aboi-d  à  Béel-Lehuc,  point  à  partir 
duquel  je  voulais  commencer  la  carte  du 
pays  que  j'avais  h  parcourir.  Le  lendemain, 
je  pénétrais  dans  les  montagnes  énormes 
qui  dominent  la  mer  Morte,  et  je  prenais 
gîte  au  couvent  grec  de  Mar-Saba...  Là,  j'ai 
amj)lement  constaté  l'existence  d'une  antique 
station,  certainement  an^^-romaine,  de  Mar- 
Saba.  Je  suis  descendu  en  une  journée  au 
bord  de  la  mor  Morte,  et  à  une  source  chaude 
nommée  Ayu-el-Rliouaïr.  Pour  la  première 
fois,  je  m'approchais  de  cette  rive  maudite 
où  rien  ne  vit,  dit-on,  et  je  n'étais  pas 
médiocrement  surpris  en  trouvant  cette  rive 
couverte  de  la  plus  admirable  végétation.  Le 
lendemain,  je  marchai  sur  Ayn-Djedjr  (En- 
gaddi),  mais  comme  la  mer  avait  coupé  la 
route,  il  me  fallait  consacrer  deux  jours 
entiers  à  remonter  sur  les  sommets  et  à 
redescendre  au  bord  de  la  mer.  A  Ajn- 
^^^ï%  j'ai  pu  juger  mieux  encore  de  la 
merveilleuse  végétation  que  j'allais  avoir  à 
admirer  pendant  tout  le  temps  que  je  reste- 
rais sur  cette  rive  étrange.  Le  lendemain, 
j'arrivai  au  bas  d'une  montagne  qui  domine 
de  1,000  mètres  environ  la  plage  couverte, 
en  ce  point,  de  monceaux  de  cendres  vol- 
caniques ayant  complètement  l'aspect  d'une 
ville  immense,  construite  en  marbre  blanc 
et  peuplée  de  monuments.  Sûr  le  sommet  de 
la  montagne  se  trouvait  une  ruine,  me 
disaient  mes  Arabes.  J'y  montai  avec  eux. 


l 


fuis,  luuiuu  romaine,  j  y  renconirai  ue  ires- 
olies  mosaïques.  Cette  ville  se  nomme  Seb- 
jeh.  On  l'a  assimiU^e  à  la  Massada  romaine, 
mais  je  crains  que  l'on  ne  se  soit  trompé  ; 
c'est  au  bas  de  la  montagne  et  sur  la  plage 
même  que  j'ai  retrouvé  Massada, (d'une  ma- 
nière très-nette.  De  là  j*allai  toujours  le  long 
de  la  côte  jusqu'à  l'Ouad-Ëmbarhek,  où  je 
campai  au  milieu  d'une  végétation  tropicale. 
Le  lendemain,  j'étais  de  i  autre  côte  de  la 
mer,  après  avoir  traversé  les  fuines  d'Ous- 
donne  (Sodome)  et  lonsé  le  Djebel-Melehh, 
immense  amas  de  sel  de  trois  lieues  de 
longueur  surplus  de  300  mètres  de  hauteur. 
A  notre  arrivée,  nousitlmes  assaillis  par  une 
bande  de  Bédouins  de  l'Ouady-Mousa,  qui 
Cnirent  par  avoir  plus  peur  de  nous,  que 
nous  n'eûmes  peur  d'eux,  et  qui  se  con- 

(i)  krckweiicê  mÎMfoni, '1851,  p.  52. 


M7 


JRU 


DICTIONNAIRE 


JRR 


teulèrenl  de  nous  extorquer  de  l'argent.  Nous 
étions  arrivés  là  où  nul  Européen  n'avait 
jamais  osé  mettre  le  pied  et  nos  tribulations 
allaient  commencer.  Une  fois  sortis  des 
grjffes  de  nos  Bédouins,  nous  tombâmes è  une 
heure  de  distance  entre  celles  des  Béni- 
Sakkar,  tribu  puissante  qui  se  charâcea , 
moyennant  finances,  de  nous  protéger.  Nous 

J)arlimes  donc  ;  nous  nous  avançâmes  dans 
e  Ghôr-Safieii,  et  nous  fûmes  obligés  de 
gagner  le  pied  des  montagnes,  parce  qu*un 
de  nos  chevaux  fut  englouti  dans  un  abîme 
de  sable  qui  s'ouvrit  instantanément  sous 
ses  pieds,  comme  la  chose  n'arrive  que  trop 
fréquemment.  Grâce  à  nos  Arabes,  qui 
montrèrent  cette  fois  un  dévouement  admi- 
rable, la  pauvre  bête  fut  tirée  d'affaire.  Ce 
jour-là  je  traversai  Gomorrhe  et  peu  après 
Seboïm  ;  plus,  d'autres  villes  en  ruines  do 
Fépoque  biblique.  Arrivés  au  point  où  le 
Ghùr  disparaît  et  où  la  montagne  surplombe 
jusqu'au  fond  de  sa  pointe  nord  la  mer 
Morte,  que  j'espérais  explorer  jusqu'au  bout, 
il  fallut  monter  dans  la  montagne  ;  mais 
j'avais  à  visiter  le  pays  encore  inconnu  des 
Moabiles,  et  je  n'hésitai  pas.  J'ai  oublié  de 
vous  dire.  Monsieur  le  ministre,  que, dans 
un  de  mes  campements  du  Ghôr,  peu  s'en 
fallut  qu'une  querelle  entre  Arabes,  mais  à 
notre  sujet,  ne  nous  fît  tous  massacrer  ;  en 
ce  moment  je  ne  pensais  plus  qu'au  bonheur 
fl'avoir  envoyé  mon  fils  en  France,  et  je  me 
jnéparais  à  unir  en  homme  de  cœur,  lors- 
que nos  Beni-Sakhar  tranchèrent  la  question 
à  coups  de  sabre.  Nous  étions  sauvés  une 
fois  encore.  Le  lendemain,  j'étais  chez  les 
Beni-Hammid  par  l'ouad  desquels  j'avais 
escaladé  la  montagne.  Pendant  toute  la  mon- 
tée, je  suivis  une  route  antique,  construite 
en  blocs  énormes  de  lave  noire,  et  j'allai 
camper  à  mi-côte  au  milieu  des  décombres 
d'une  cité  contemporaine  de  Moïse.  A  partir 
de  là,  les  ruines,  toutes  construites  en  blocs 
de  lave  non  équarris,  lie  cessèrent  de  se 
montrer,  et  je  compris,  pour  la  première 
fois,  pourquoi  nous  trouvons  si  souvent 
mentionnés  dans  la  Bible,  des  rois  d'une 
ville  :  une  ville  c'était  tout  un  pays.  La  plaine 
moabite  est  immense  et  admirable  :  un  seul 
monticule  la  domine,  c'est  Schihan.  J'y 
montai,  et  là  je  trouvai  les  ruines  moabites 
et  romaines  probablement.  De  Schihan  je 
redescendis  après  une  nouvelle  attaque  de 
Bédouins^  encore  avortée  gr&ce  à  la  peur  de 
nos  fusils  et  de  nos  pistolets  français,  et  je 
regagnai  notre  camp,  placé  cette  fois  au 
milieu  de  ruines  immenses. 

Le  lendemain,  je  découvrais,  en  passant, 
un  temple  du  soleil,  comparable  pour  la 
magnificence  et  les  dimensions  au  temple  de 
Baalbek  ;  ie  traversais  Rabba,  laRabbatte- 
Moab  derEcriture,  et  j'étais  prisonnier  du 
scheikh  de  Karak.   Pendant  plus  de  vingt 

Îuatre  heures,  nous  fûmes  gardés  à  vue  par 
'affreux  bandits  qui  nous  volèrent  et  nous 
insultèrent  de  toutes  les  manières  possibles  ; 
se  rebiffer  c'était  se  faire  massacrer  :  nous 
primes  donc  patience  cette  fois  encore,  et 
liprès  nous6tre  fait  rançonner  horriblement, 


il  nous  fut  permis  de  redescendre 
Nous  revenions  chez  des  brigands, 
nous  trouvions  heureux  d*étre  M 
tentes. 

Le  scheikh  de  Karah,  après  no 
écorchés  de  main  de  maître,  nous  i 
la  galanterie  de  nous  montrer  tes  i 
château  bâti  par  les  croisés,  et 
encore  trouvé  un  très-beau  débris  i 
ture  sur  lave,  de  l'époque  moabi 
dûmes  camper  à  mi-côte,  au  bas  d< 
el-Kharazele,  et  au  bord  d'un  ruiss 
Drâa,  couvert  de  végétaux  merveilh 
beaux.  £n  regagnant  le  Ghdr,  nou 
sâmes  pour  la  seconde  fois  la  Sebo: 
BiMe,  et  nous  nous  retrouvAmes  i 
amis  les  Beni-Sakliar.  Des  pluies 
nous  V  assaillirent,  et  sous  peine  d 
jusçjîi  au  mois  d'avril,  il  fallait  tw 
plaiue'fangeuse  qui  termine  la  n» 
ou  nous  jeter  chez  les  Bédouins  du( 
dernier  parti  nous  était  interdit  :  ne 
sans  argent.  11  fallut  donc  risquer  le 
Deux  mortelles  heures  à  travers  les 
res  qui  s'ouvrent  tout  à  coup  entre 
renls  effrayants  :  voilà  ce  sur  qi 
devions  compter.- Notre  attente  ni 
trompée  :  un  de  nos  chevaux  se  im 
mule  chargée  des  vivres  de  nosbét 
traînée  et  miraculeusement  rattrapi 
même  je  faillis  rester  dans  une  fl 
et  après  des  transes  indicibles,  noi 
gnîmes  le  pied  de  la  montagne  de  ë 
heures  après,  je  foulais  de  npuveau 
nés  (le  Sodome,  puis  celles  de  Zoar 
trouvent  à  l'entrée  de  l'Ouad-ez-Zoï 
lequel  j'allais  remonter  dans  le  payî 
naan.  Je  campai  à  un  mille  d'un 
forteresse  des  croisades,  et  où  l'o 
retrouver  à  tort  la  Zoar  de  1^  Bible, 
tant  ce  point,  une  nouvelle  bonne 
m'attendait  ;  je  traversais  un  cratère  il 
et  je  tombais  sur  Adama*  Voilà  don 
tapole  retrouvée  I  les  cinq  villes  i 
ont  chacune  leurs  ruines  reconnu 
et,  chose  étonnante  I  elles  ont  conse 
noms  I  C'est  cette  fois  que  j'ai  pu  i 
ter  d'être  à  même  de  questionner  à 
instant  les  Arabes  qui  m'accompa 
De  tout  le  pays  que  je  viens  de  voui 
si  brièvement.  Monsieur  le  ministre 
porte  la  carte  levée  aussi  rigoureuseï 

feut  le  faire  un  officier  d'artillerie, 
ce  genre  de  travail.  Toutes  les  carte 
celle  de  Rilter,  si  estimée  des  savai 
horriblement  fautives,  et  j'aurai  h 
subir  des  modifications  énormes.  Pc 
citer  qu'une,  par  exemple,  il  faudra 
Karak  à  plusieurs  lieues  au  nord  d 
où  on  1  a  placé  jusqu'ici ,  et  Sch 
même. 

Au  retour,  j'ai  traversé  le  pays  de  C 
mais  sous  une  pluie  glacée,  qui  m*ai 
l'impossibilité  absolue  de  continu 
travail.  Mais,  après  quelques  jours 
pos,  je  retournerai  sur  les  lieux,  et 
compléter  l'œuvre  que  j'ai  commeiu 

Malheureusement  cette  course  d 
jours  hf  pour  ainsi  dire,  épuisé  les  rei 


■»j*i 


D^EPIGRAPUIE. 


JER 


570 


lOOTAia  disposer»  et  je  me  yerral 
ijte  d'argent,  de  rentrer  en  France 
que  je  ne  Tarais  pensé.  Au  reste, 
et  les  avanies  m'ont,  \e  Tavoue, 
Binent  fatigué,  et  je  croirai  n'avoir 
e  reprocher,  si  je  laisse  à  d'autres 
s  faire  ce  que  je  n'aurai  pu  faire 
le.  Je  leur  souhaite  meilleure 
lias  que  je  ne  l'espère  pour  eux. 

aatre  ou  cinq  jours  je  repartirai 
tays  de  Chanaan,  pays  où  les  cités 
:  abondent.  Je  le  couperai  sur  deux 
In  d*en  avoir  une  carie  exacte,  au 
ur  les  points  que  j'aurai  vus,  puis, 
iricho  prendre  ma  carte  de  la  mer 
le  ce  pointjusqu'à  i'Aéjuer-Khoueïr, 
■attacherai  au  canevas  que  je  i)OS- 
•  Au  retour,  j*aurai  l'honneur  de 
Baser  un  nouveau  rapport. 

iêêertation  abrégée  sur  le  Ta^isin^  ou 
I04I  aniique  et  hiéroglyphiaue  de  la 
far  M.  Richer  de  Paravey  (i). 

di*iiooi  donoê  par  les  Chinois  3i  la  Judée,  qn'ils 
Ta-lsm.  —  C'est  le  même  nom  qae  celoi  de  la 
La  Chine  est  donc  une  colonie  de  Judée  ou  de 
Forme  et  explication  de  ce  caractère  antique. 
NMve  aue  c'est  un  pays  ob  l'on  adore  la  croix  ; 
I  offre  le  froment  ei  le  paiu  ^  Dieu.  —  Mention 
Énds  Juifs  venant  en  Cnine.  —  I/inscrIption  en 
or  qae  uortait  le  grand  prêtre  Juif  sur  le  front 
ne  oes  Chinois.  —  Les  médailles  de  Judée  ont 
les  épis  de  blé  pour  symbole.  —  Diodore  nous 
I  Ué  nt  cultivé  en  premier  lieu  dans  ce  pays. 

re  avait  bien  senti,  malgré  sa  pro- 
lorance  des  faits  qui  tiennent  h  l'A- 
a  haute  antiquité,  la  grande  impor- 
la  croix  érigée  à  Sy-ngan^fou^  dsins 
y  (province  occidentale  de  la  Chine), 
lée  781  do  Jésus-Christ  :  et,  quand 
authenticité  de  la  curieuse  inscrip- 
Se  en  chinois  sur  cette  croix  ;  quand 
idait  que  cette  pierre  immense , 
Us  noms  syriaques  de  tous  les  prêtres 
rient  dressée,  était  l'œuvre  de  quel- 
rre  et  obscur  missionnaire  jéstiite, 
bien  qu'il  contestait  un  des  plus 
monuments  de  cette  religion  cliré- 
[u*il  haïssait  si  profondément,  et  qui, 
ses  sarcasmes  et  les  efforts  des  im- 
>sistera  à  jamais. 

ste  Kirker,  dès  lors,  en  avait  donné, 
Chine  illustrée,  un  fac-similé  et  une 
m  assez  confuse;  le  savant  évoque 
iiopolis,  le  P.  Visdelou,  sans  s'occu- 
ime  Kirker,  des  noms  syriafjues  ou 
eto  gravés  tout  autour  de  Tinscrip- 
noise  (noms  appartenant  à  des  pre-* 
soldent, connus  par  les  listes  recueil- 
Assemani],  avait  refait  celte  traduc- 
18  deux  lormes  diverses,  et  l'avait 
de  notes  savantes  et  précieuses  (2). 
s  derniers  temps  enfin,  un  estimable 

traii  des  Annales  de  philosophie  chrétienne, 
IBTTT,  iS36. 

ria  BibliothèqHe  orientale  de  (rilERBELOT, 
S75,  é(tition  in-é^»,  on  aussi  le  supplément 
1  in-f*  de  cette  même  Bibi.  Orientale. 


sinologue,  M.  Molinier,  parent  de  M.  le  vi- 
comte de  Bonald ,  avait  lait  graver  de  nou- 
veau cette  curieuse  inscription,  et  se  propo- 
sait d'en  publier  une  nouvelle  traduction, 
accompagnée  de  remarques  étendues,  quand 
la  mort  est  venue  interrompre  le  cours  de 
ses  utiles  travaux. 

L'estimable  directeur  des  Annales  de  phi- 
losophie chrétienne,  en  publiant  le  fac-similé 
de  la  croix  où  est  gravée  cette  inscription, 
et  en  reproduisant  les  deux  traductions  que 
le  savant  P.  Visdelou  en  avait  faites,  et  quel- 
ques-unes de  ses  notes,  a  donc  rendu  un 
vrai  service  aux  savants  chrétiens  qui  lisent 
son  journal ,  d'autant  plus  que  les  écrits 
excellents  de  Visdelou  deviennent  de  plus 
en  plus  rares,  et  qu'en  ne  trouve  ])]us  ce 

fac-similé  de  la  croix  (1),  publié  en  premier 
ieu,  dans  la  Flora  Sinensis  du  P.  Miche. 
Boym. 

Une  foule  de  personnes,  même  très-pieu'< 
ses,  visitent,  à  la  Bibliothèque  du  roi,  Ih 
Galerie  Mazarine ,  où  elles  vont  admirer  les 
autographes  de  Bossuet,  de  Fénelon,  de 
saint  Vincent  de  Paul,  qui  y  sont  exposés, 
et  elles  ne  se  doutent  pas  que,  vers  l'extré- 
mité de  cette  riche  galerie,  se  trouve,  sur  un 
vaste  rouleau  envoyé  de  la  Chine,  l'em- 
preinte exacte  des  signatures  et  de  l'écriture 
d'apôtres  de  la  foi  chrétienne,  non  moins 
zélés  et  non  moins  illustres,  et  qui,  beau- 
plus  anciens,  n'avaient  pas  craint,  dès  Van 
^i  de  Jésus-Christ,  de  quitter  la  Syrie  ou  la 
Chaldée  et  de  traverser  l'Asie  entière,  pour 
répandre  dans  l'ouest  du  Céleste-Empire  ces 
paroles  de  vérité,  paroles  peut-être  alors, 
déjà  portées  par  une  autre  voie  dans  le 

f^  Fou  ^C  Sang,  ou  V Amérique  du  nord, 

pays  où  se  sont  retrouvées  également  des 
croix  non  moins  curieuses. 

Nous  reviendrons  un  jour  sur  ces  der- 
niers monuments  encore  beaucoup  trop  peu 
connus;  mais ,  dans  ce  mémoire,  nous  vou- 
lons spécialement  nous  occuper  du  nom  re- 
marquable que  cette  célèbre  inscription 
donne  au  pays  sacré,  où  elle  fait  naître  le 
Mi'Xi-ho,  c'est-à-dire  Messie,  pays  qui  par 
conséquent  no  peut  être  que  la  Palestine  ou 
la  ferre  promue  ;  et  l'on  éprouvera  peut-être 
quelque  étonneroent  quand  on  saura  que  ce 
nom,  sur  lequel  on  a  trop  peu  réfléchi  jus- 
qu'à ce  jour,  et  qui  est  bien  antérieur  à  la 
naissance  même  de  Jésus-Christ ,  offre  ce- 
pendant, outre  le  symbole  du  comble  ou  du 
ciel,  qui  le  surmonte  dans  sa  forme  antique, 
soit  deux  mains  qui  semblent  invoquer  une 
croix  semblable  à  celle  que  nous  adorons, 
soit  des  épis  de  blé  ou  du  froment  mystique, 
autre  symbole  chrétien,  et  que  semblent  re- 
cueillir ou  offrir  ces  mêmes  mains. 

En  écriture  Kou-wen ,  c'est-à-dire,  en  hié- 

(1)  Voir  cette  croix  et  la  irtdoctioo  de  cette  ins- 
cription, dans  les  n»  68  et  69  tome  XII,  p.  U9  et 
185  des  Annales  de  philosophie  chrétienne,  lévrier  et 
mars  1856  :  voir  aussi  la  lithographie  dessinée  pour 
ces  Annales,  d'après  Touvrage  Tort  rare  du  P.  Boym. 


571 


1ER 


DICnOMNAIRE 


roglyphes  anciens,  le  pays  où  naquit  le 
Messie  portait  donc,  même  avant  cette  nais- 
sance miraculeuse,  le  nom  de  Païus  de  la 
croix  céitstt  H  adorée^  ou  aussi  du  Pays  Ce- 
lesU,  où  te  recueillait  et  t'i^ffraii  le  blé  par 
excellence^  c'est-Mire  le  froment ^  Ijpe  mys- 
tique de  Jésus-Christ. 

Et  quand  on  observora  que  ces  noms,  qui 
remontent  au  moins  a  Tepoque  de  David, 
sont  tirés  du  dictionnaire  le  plus  parfait  et 
le  plus  authentique  parmi  tous  ceux  qui 
existent  à  la  Chine;  quand  en  môme  temps 
on  examinera  le  dessin  précieux  et  inédit 

3ue  nous  publions  d*un  marchand  venant 
e  ce  pays  sacré,  et  dn|)Ortant  en  Chine 
le  corail  rouge  recueilli  par  les  Phéni- 
ciens, et  les  étoffes,  déjà  recherchées,  fa- 
briquées à  Damas,  en  Syrie,  dès  les  temps  les 
plus  anciens,  dessin  que  nous  avons  tiré  du 
San-tsay-tou-hoey  f  ou  de  YEncyclopédie 
chinoise  (1  ,  cl  dont  nous  offrons  le  calque 
exact,  aussi  bien  que  celui  de  Tinscrintion 
remarquable  qui  le  d(^cril ,  alors  on  s'éton- 
nera peut-être,  après  tous  les  utiles  travaux 
fies  missionnaires  do  la  Chines  d'avoir  si 
longtemps  négligé  ces  livres  précieux  qu'ils 
nous  ont  envoyés,  et  dont  il  nous  ont  ouvert 
l'accès  ;  et  l'on  com[>rendra  pourquoi  nous 
avons  consacré  vingt  ans  de  notre  vie  à  ces 
études  pénibles  et,  jusqu'à  ce  jour,  beau- 
coup trop  peu  encouragées  par  ceux  qui 
avaient  robligalioa  de  le  faire. 

Il  est  vrai  que  ces  résultats,  puisés  à  des 
sources  toutes  nouvelles ,  dérangent  singu- 
lièrement les  idées  étroites  aue  M.  Gosseliii 
et  les  géographes  de  sa  déplorable  école 
nous  ont  données  des  connaissances  gâ>- 
graphiques  des  anciens  ;  et  que  Malte-Brun 
même,  malgré  son  esprit  judicieux,  malgré 
les  passages  formels  de  Pline  et  d'Hérodote, 
hésitait  à  croire  que  la  Chine,  c'est-k-dire  le 
pavs  des  Seres  cités  pour  leur  sagesse,  eût 
été  coimue  et  civilisée  par  les  anciens  Ara- 
bes, Syriens  ou  Phéniciens.  Il  est  vrai  que 
Tillustre  M.  Cuvier  (2),  égaré  par  les  aperçus 
inexacts  de  M.  Rémusat,  supposait  ce  peu- 
ple, de  type  mongol  (par  les  femmes  seule- 
ment), entièrement  étranger  à  la  racecauca- 
sique,  et  n*admetlait  chez  lui  gu'une  civi- 
lisation qui  lui  était  propre  ;  mais,  comme  il 
cherchait  essentiellement  la  vérité,  déjà, 
dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  trop  tôt 
terminée,  nous  avions  su  ébranler  ses  con- 
victions à  cet  égard.  Qu'eût-il  donc  conclu, 
s'il  avait  pu  connaître  la  masse  de  faits  que 
nous  allons  réunir  ici? 

Déjà ,  dans  son  Panthéon  chinois^  et  no- 
nobstant certaines  critiques  peu  fondées,  le 
savant  docteur  Ilager  a  montré  que  les  Phé- 
niciens et  les  Syriens,  traversant  la  Perse  et 

(i)  Voir  le  San-lsay-tou-hoev,  oa  V Encyclopédie 
chinoiêe^  e&isUBt  an  Cabinet  des  manoscrits  de  la 
BibiioUié()ue  du  roi,  liv.  xiv,  p.  18,  3«  seciion,  celle 
des  hommei, 

(2)  Vay<?«,  p.  Î2Î  et  223,  édition  in-8-,  i831,  le 
-cclèhre  Uitcours  préliminaire  sur  les  révolutions  du 
qlobe. 


les  deux  Bucharies  (1),  avaiesl  su»  i 
temps,  et  à  l'aide  de  leurs  chameaui  n 
se  rendre  en  Chine,  et  y  avaient  laii 
colonies  qui,  sorties  de  la  Sme,  v 
par  cela  même,  porté  le  nom  éè  Sffr\ 
l'Orient,  ou  des  Seres^  nom  qu*on  i 
également  écrire  Ceres^  en  employao 
du  nom  des  céréales  i2). 

Trouvant,  dans  ces  contrées lointaiD 
sauvages  grossiers,  de  race  mongole 
tre,  qui  ne  fHHivaient  prononcer  laTeili 
avec  lesquels  ils  durent  bientôt  s'all 
leur  enseignèrent  l^écriture  biérof^yi 
encore  usitée  à  cette  époque  en  Egy 
Arabie,  en  Syrie,  eu  Rabylonie  et  ea 
et,  fondant  chez  eux  une  colonie  A  li 
ils  donnèrent  tout  naturellement  1 
même  du  pays  d'oili  ils  étaient  mi 
établirent  ainsi ,  dans  le  nord-cuai 
Chine,  c'est-à-dire  dans  la  partie 
proche  de  la  Perse,  et  par  cela  ml 
moins  sauvage,  l'antique  et  illustre 

pauté  de  ^  Tsin;  principauté  doni 

toire  est  développée,  par  le  docte  M.  i 
gnes,  daus  le  tome  I"  de  sa  célèbre  i 
des  Huns^  et  qui,  nous  dit-il,  fut  état 
un  prince  célèbre^  surtout  par  son  talm 
féquitation  et  dans  Fart  d'obtenir  i 
lents  chevaux  (3). 
A  partir  de  ce  prince»  on  a  Thistoir 

détaillée  de  celte  colonie  de  ^:  Tan 


Palestine.  Les  relations  de  ces  coloi 
l'Arabie,  la  Judée  et  la  Syrie»  se  coi 

(i)  On  peut  voir  d^Herbelot,  Bibl,  oriem 
la  conquèle  du  pays  de  j^mcr-luimle  (p.(yi 
la  roule  de  la  Gbine),  par  tkamtÊr^  Tobim 
Hémyarite,  roi  dont  celle  ville  prit  alart  I 
Chamar  ou  Samar;  kund^  en  persan,  signifia 
Ou  peiil  voir  aussi  divers  géographes  arabeti 
taminenl  Aini  (doni  Texlruii  nous  a  été  oli 
ment  communiqué  par  le  docie  anleur  «le  F 
de  V empire  ottoman,  M.  le  cbevalier  de  I 
noire  savant  ami),  géographes,  qni  tous  pbi 
les  conlins  de  la  (^hine  une  tribu  arabe,  i 
£7-(i'a/f6,  pariant,  disenl-ils,  Tarabe  ancien, 
dire,  peu i- être  le  persan  (encore  nsité  dans  I 
Bucliaries,  Diéiite  en  ce  jour),  et  écrivant 
myarite  ou  Musnad^  c'est-à-dire  en  écrila 
pendue  ou  verticale.  H  ne  peut  donc  èire  ^ 
ici  que  des  liién)glyphe8,  première  et  savaii 
fciire  de  TAsie  oecideliiale  et  de  rArtlne  «tte 
el  qui  fut  longtemps,  aussi  liien  que  le  aj 
récriture  des  Ouïgours,  élaiilis  sur  ce  méiM 
élevé,  et  tout  près  de  la  Chine.  CoMmlier  Mi 
et  M,  UE  GuiOLS  lur  ces  peuples  Ouiyours* 

(2)  Ce  nom  hébreu  de  Torge  maw,  a  pu 
le  nom  de  Sercs  el  Cérès, 

(5)  On  Miit  voir  aussi  sur  ce  prince  des  T^ 
biîe  dans  rart  de  dresser  les  chevaux  et  d>i 
de  fort  beaux,  prince  nommé  fei-tse,  et  olilc 
fief  de  Tsin-tcéteou  en  892  avant  iésua'Qit 
peut  voir,  disons-nous,  soit  in  Ckronoiogk  < 
du  P.  Gaubil,  soit  le  Suppiéinent  dm  P.  Vu 
BibL  orientale,  t.  IV,  p.  8;  ci,  quant  à  Tart 
cellaient  les  Arabes,  celui  (!e  dresser  les  che^ 
de  les  diriger,  on  voit  aussi,  p.  712,  t.  IV» 
Bibl.  Orietualc  de  d*Herbei.ot,  qu'on  eîia  an 
ayant  écrit  sur  cet  ai  t,  d'après  les  anciens  ) 
de  celle  nation,  plus  de  ciuquanle  volâmes 
autre  Arabe  sachant  par  cœur,  sur  oe  mène 
plus  de  seize  mille  vers. 


D*EP1GRAPH1E. 


JER 


574 


ours.  Ce  fut  par  siiito  de  ces  rela- 
tiques,  que  les  Mongols  et  los.au- 
|èoes  de  TAsie  orioniale,  se  civili- 
«Q  à  peu  ;  et  c'étcut,  sans  aucun 
«liées  oolons  syriens,  venus  en  Chine, 
«ndaimt  les  marchands  du  Ta-tsin, 
Judée,  doot  V Encyclopédie  chmoise 
eU  curieuse  figure;  nous  af»[)renant, 
Men|)s,  qu'ils  y  apportaient  (comme 
1 4ni8si  le  dessm  que  nous  en  don- 
lit  du  corail  muge,  lire  des  pêcheries 
MMS,  soit  des  étoiï(>s  de  soie  bro- 
or,c'est-è-diredcs  étolfes  de  Damas, 
œs  perles  précieuses  et  vér-ilables, 
Bissaient  les  lies  du  golfe  Persique. 
la  grande  commotion  donnécà  loute 
ît^ntale  tmr  la  célèbre  eipédition 
dre,  qui  trouva,  môme  encore  alors, 
tl  et  le  Khorassan  assez  peu  neu- 
t  q\k  il  lui  fût  possible  d'y  établir, 
lltandabar,  diverses  cilés  grecmies 
«B  il  laissa  son  nom  oriental,  Itkan- 
Mît  que  se  fonda,  dans  ces  contrc^es, 
«  iMupire  grec  de  la  Baclriaiie,  dont 
9  nous  est  à  peine  conîiue  (l).  Et, 
le  premier  empire  réellement  fondé 

e,  celui  de  ^^  Tsin^  ne  date  que  de 

I  avant  Jésus-Christ,  et  coïncide,  à 
I»  avec  la  ruine  de  cet  empire  grec 
laetriane;  tout,  d'après  cela,  nous 
tiToire  que  le  célèbre  Chy-hoang-ty, 

ia  petit  Etat  chinois  de  ^&  Tsin, 

le  Bonaparte,  pour  le  génie  guerrier, 
aidé  de  beaucoup  aOcciuentaui , 
9  vaste  empire,  et  construisit,  le  pre- 
I  grande  muraille,  fut  [)uissamment 
dans  ses  conquêtes,  soit  par  de  nou- 
imens  venus  de  la  Palestine,  soit  par 
is  de  cet  empire  grec  de  Bactriane. 
But  consul  ter, 'à  Tégard  de  ce  prince 
DfMÛdentaui  accueillis  à  sa  cour,  la 
■ogie  {chinoise  du  P.  (iaubil,  p.  57  à 
peut  aussi  lire  le  chapitre  Tue-Ung, 
hment  des  mois,  qui  a  été  ajouté  au 
'un  des  cinq  Kings,  chapitre  que  nous 
raduity  et  qui  offre  des  pages  enliè- 
Mutarque  et  de  Diodore  ;  et  Ton  con- 
dors comment  les  hiéroglyphes  de 
3,  ses  lois,  ses  mœurs  et  ses  usages, 
introduits  en  Chine,  soit  dès  ré]>o- 

Taîde  des  précieuses  et  curieuses  médailles 
cques  et  inJo-sc^lhes,  Iroiivéïs  cl  rappor- 

notre  lioiiorablo  ami,  rimrépide  général 
II.    Raoul- Rochelle,    aide  de   M  JanfHel, 

savant  orientalisie,  se  propose  dY^claircir 
celle  imporlanle  cl  oliscurc  liibloire  dii 
)  de  Baeinaiie.  Quant  à  ces  uia^nilianes  iné- 
*or,  que  nous  a  uionlrces  lui-uieiiie  rilliistre 

nous  oliserverous  ici  qu'elles  offrenl  pres- 
ei  un  signe  hiéroglyphique,  à  la  fois  chinois 

I»  le  signe  r-M  qoi  est  la  rorme  antique  du 

ajsa  Ouan,  signiliant  Reines  des  abeilles,  cl 

ir  cela  même,  dix  mille;  cl  ce  signe»  qui  s'y 
lies  pieds  du  roi,  esl  riniilation  exacte  d'une 
coDstellalion  australe,  conservée  dans  les 
HeAes  desChhiois,  etdonliinnsparlcn-ons  avec 
détails,  dans  nos  IHustrmions  nstronomiques. 


que  des  conauètes  d'Osymandies  et  de  Sé- 
sostris»  soit  lors  de  la  dévastation  de  TE- 
gypte  par  Cambyse,  soit  enûn  par  les 
Egyptiens. et  les  Phéniciens,  qui  avaient  fui 
devant  les  armées  d*Alexandre. 

Plus  on  pénétrera  dans  Tétude  des  hiéro- 
glyphes de  TEgyple,  plus  il  nous  sera  facile 
de  montrer  cjue  ces  hiéroglyphes  existent 
encore  enChine,  et  sont  fort  peu  altérés;  mais, 

pour  en  revenir  au  nom  ^  Ta  ^^  Tsin^ 

c]est-h-dire  des  grands  Tsin,  donné  aux  Sy- 
riens de  la  Palestine  \mv  les  colonies  syrien- 
nes, fixées  chez  les  Mongols  de  la  Chiney 
nous  observerons  que  ce  nom  lui-môme, 
Tsin^  n'était  qu'une  prononciation  tartare  et 
altérée ,  de  celui  de  la  Syrie  ou  des  Seres^ 
car  il  a  des  composés  où  il  se  prononce, 
même  en  Chine,  non-seulement  Tsin  ou 
Tsir,  mais  aussi  Tsen  ou  Tser,  ou  TSeres, 
comme  le  linirnt  les  Ja;>onais. 

Le  T  et  le  CH  n'étaient  donc  ici  qu'une 
aspiration  vicieuse;  et  cela  est  si  vrai,  que 
nous  disons  encore  un  Sin-ologue,  pour  expri- 
mer le  nom  de  ceux  qui  s*oc(Mi|)ent  de  la  Inn- 
gue  (tarlée  enChine,c*est-àsiiredans  l'ancien 
empire  de  r^im,  fondé,  comme  nous  Tavons 
dit,  en  Tan  256  avant  Jésus-Christ,  et  qui  a 
donné  sou  nom  au  prétendu  Céleste-Empire. 

Hager,  dans  louvrage  que  nous  avons 
cité,  discute  et  énumère  avec  une  grande 
exactitude  toutes  les  modifications,  en  Dzin, 
Tchin  et  même  Sin^  du  nom  donné  à  cet 
empire  de  Tsin  ou  de  la  Chine,  par  les  di- 
vers peuples  antiques  et  modernes  de  l'A- 
sie; mais  il  n'observe  pas,  quant  à  la  Judée 
ou  la  Syrie,  d*oi^  ces  noms  de  la  Chine  ac- 
tuelle ont  été  tirés,  que  la  Bible  elle-même 
nous  montre,  chez  les  Hébreux,  des  familles 
antiques  de  ce  nom,  Sin  ou  Cinéens;  il  ne 
cite  pas  le  nom  de  Palestine  (i),  qui  a  pu 
peut--étre  aussi  se  prononcer  Pales-tsine;  il 
ne  remarque  p.is  que  le  nom  de  Tyriens  s'é- 
crit par  un  txade,  et  a  dû  se  prononcer  Tsy~ 
riens^  Tsiniens,  on  aussi  peuple  de  Tsin  (2); 
il  ne  nous  montre  pas,  h  une  époque  beau- 
coup plus  moderne,  et  dans  ce  môme  pays, 
le  nom  de  Sarra-sin,  ou  de  Sar-a-cene,  qui 
otTre  comme  la  combinaison  des  deux  formes 
du  même  nom  antique,  Seres  et  Tsin:  en- 
fin, il  ne  nous  fait  pas  observer  i|ue,  dès  le 
temps  de  Josèphe  l'historien,  la  ville  de  Scy- 
thopolis  des  Grecs,  ville  célèbre  de  la  Judée, 
se  nommait,  en  hébreu,  Deth-sané^  ou  la 
ville  [Beth  ou  Be)  de  Sané,  Smé  on  de  Thsen, 
par  une  contraction  très-possible  (3),  la  capi- 
talede  la  Judée  se  nommant  aussi  |TV,  Tsion, 
Nous  retrouvons  donc,  en  Judée  môme, 
pays  de  Tor-tsin  ou  des  grands  Tsin,  soit  le 

(1)  Il  serait  possible  que  exalte  finale,  stine  ou  stun, 
fût  l'ancien  nom  égyptien  Souten,  reconnu  par 
Cliampollion  pour  rotel  royaume,  norn  se  retrou- 
vant, suivant  nous,  dans  ce^ui  de  snltan  on  de  sou- 
dait d'Egypte,  et  dans  les  noms  de  Farsisirm,  Indo- 
êian,  et  autres  nonisdt^  royaumes  asiatiques. 

(2)  Tyrieus,  en  hébreu,  be  disant  D-n2?  Tsurim,  de 
-lï  Tsar,  Tyr,  Voir  /  Paralip,,  ch.  xxii,  v,  4,  cl 
Josué,  eb.  xix,  v.29. 

(3)  ],<tB  nu.  Voir  JosuÉ,  ch,  x vu,  v.  2.  et  Josèphc, 
Antiq,  jud,,  llv.  v,  ch.  1. 


575 


ICR 


DICTIONNAIRE 


JER 


son  Ttin  ou  Sin,  soit  le  son  Tsir  ou  Sir^ 
d*où  est  venu  le  nom  de  Syriens:  car  chez 
les  Syriens  (qui  avaient  le  R  dans  leur  pro- 
nonciation)»  nous  voyons  les  Chinois  se 
nommer  Seres^  c'est-à-dire  Syriens  (de  l'est); 
tandis  que,  d*une  manière  inverse,  chez  les 
Mongols,  colonisés  par  ces  Syriens  (et  n'ayant 
pas  celte  lettre  R),  nous  voyons  les  peuples 
de  Judée  se  nommer  Tsin  ou  Ja-T<tn,  nom 
donné  également,  dans  la  Haute-Asie,  au 
vaste  empire  que  fonda,  sur  les  ruines  de 
plusieurs  colonies  diverses,  le  célèbre  Tsin^ 
chy-hoang-tVj  c'est-à-dire  le  Roi  de  Tsin  ou 
SciN,  ou  de  la  Chine  actuelle. 

Ces  deux  peuples,  de  Palestine  ou  de  Syrie^ 
et  du  pays  de  Tsin  ou  des  Seres  orientaux, 
se  regardaient  donc  comme  ayant  une  ori- 
gine commune,  quant  à  leur  civilisation  au 
moins  :  et,  comme  ce  petit,  mais  important 
pays  de  Palestine  et  de  Phénicie,  avait  cepen- 
dant l'épilhète  de  ^  Ta  ou  de  Grand,  il 

est  évident  c[u'il  avait  été  la  métropole  de  ces 
colonies  orientales  et  lointaines,  devenues 
maintenant  si  riches  et  si  prospères  :  et  qu'il 
en  était  de  ces  colonies,  comme  des  colo- 
nies anglaises  de  l'Amérique,  qui  donnent 
encore  à  la  petite  île  d'où  elles  sont  prove- 
nues, le  nom  de  Grande-Bretagne,  mais  qui, 
dans  quelques  siècles  peut-être,  ayant  pros- 
péré davantage,  chercheront  à  effacer  cette 
origine  incontestable,  et  se  prétendront  sor- 
ties de  l'Amérique  elle-même,  et  de  la  race 
indigène,  qu'elles  y  ont  étoufTéeet  remplacée. 
Quand  le  dictionnaire  Kang-hy-tseu-tien, 
cherchant  à  expliquer  ce  nom  remarquable 
de  Ta-tsin,  appliqué  autrefois ,  non-seule- 
ment à  la  Judée,  mais  même  aussi,  par  ex- 
tension, à  tout  l'empire  romain,  nous  dit 
que  ce  pays  porte  ce  nom,  qui  est  aussi  ce- 
lui de  la  Chine,  parce  que  les  hommes  de 
ces  contrées  occidentales  sont  aussi  grands, 
aussi  fermes,  aussi  unis  que  les  Chinois  pro- 
prement dits,  il  cherche  donc,  tout  en 
avouant  ici  l'identité  des  races  de  la  colonie 
et  de  la  métropole,  à  faire  disparaître  cette 
origine  lointaine,  et  par  trop  humiliante 
pour  la  vanité  des  princes  du  Céleste-Em- 
pire :  il  asit  comme  le  feront  sans  doute  les 
uéo  -  Américains  dans  q^uelques  centaines 
d'années;  il  répète  enbn,  ce  mensonge 
bien  plus  ancien,  des  premiers  historiens 
chinois  qui  a  fait  appliquer  à  leur  empire, 

sous  le   nom    de  dynastie  ^  Fm ,  toute 

l'histoire  de  Perse,  pays  encore  nommé  du 

nom  de  r^  Ta  ^  Hia,  c'est-à-dire,  pay#  des 

grands  Hia,  ou  des  grandes  chaleurs  de  Vété. 
Mais  ces  explications  ridicules  tombent 
d'elles-mêmes  devant  les  considérations 
c[ue  nous  venons  de  présenter;  et  tout  esprit 
judicieux,  avec  nous  et  avec  le  docte  Ha^^er, 
Admettra  cette  colonisation,  renouvelée  à  di- 
verses époques,  et  sentira  la  force  de  ces 
noms  géographiques  conservés  dans  les  li- 
vres qui  se  sont  réfugiés  en  Chine,  noms 
3ui,  pour  les  sinologues  dignes  de  ce  titre, 
oivent  avoir  plus  de  valeur  que  toutes  les 
médailles  alphabétiques  les  plus  antiques, 


les  plus  authentioues  et  les  mieux 
vées  dans  nos  collections  occideotali 

Quand  on  a  lu,  en  efTet  »  Texoelk 
moire  (1)  où,  d'après  les  seuls  «niei 
breux,  grecs  et  romains ,  H.  DureM 
Malle,  le  fils,  a  démontré  que  le  fr^ 
les  céréales  les  plus  précieuses  ont  i 
tivés  d'abord  eu  Judée,  et  plantés  c 
mier  .lieu,  près  de  Nysa  ou  Bethrmm 
oit  San/ semble  n'être  que  riaveni 
braïque  du  nom  grec  Nysa)  ; 

Quand,  dans  la  Bible  elle-même»  i 
Moïse,  annonçant  à  son  peuple  la  tei 
mise,  s'écrier  :  «  Dieu  t'introduira  d 
bonne  terre ,  dans  une  terre  k  \ 
d'eau,  et  remplie  de  sources  jaillû 
la  terre  du  froment ,  de  Forge  et  di 
gne,  où  naissent  le  figuier,  le  gren 
1  olivier,  une  terre  d'huile  et  de  i 
dont  les  pierres  sont  du  fer  (2)  ;  » 

Quand,  d'un  autre  côté,  on  voil  . 
de  Sicile  placer  la  ville  de  Nysa  (3),  • 
quirent,  dit-il,  Osiris  et  Isis,  et  où  il 
vèrent  et  plantèrent  la  vigne,  Toini 
FROMENT,  dans  V Arabie  heureuse  f  Kv 
c'est-à-dire,  suivant  M.  de  la  Ma 
même,  dans  la  Judée  arabique,  yéritat 
de  promission  et  de  bonheur; 

Quand  on  se  rappelle  que,  d'après 
vres  sacrés  (conservés  actuellement  en 
mais  qui  furent  aussi  ceux  des  JfhA 
et  des  Egyptiens),  Heou-tsy ,  dans 
nous  voyons  Sem,  fils  de  Foe,  fut  ce 
après  le  déluge,  présida  à  l'agrii 
aussi  bien  qu'au  culte;  et  que,  d'um 
part,  divers  scoliastes  de  la  Bible  pi 
séjour  de  ce  |jatriarche  célèbre,  tige  \ 
ham,  de  David  et  du  Messie,  en  Ju 
Palestine,  pays  où  nous  voyons  eni 
roi  de  Salem  ou  le  mystérieux  ponti 
chisedech,  offrir  le  sacrifice  symbolic 
pain  et  du  vin  ; 

Quand  enfin,  comme- aurait  dû  Toi 
M.  Dureau  de  la  Malle  (au  lieu  de  cite 

(1)  \o\r  X.  X,  an.  1826,  Annales  des  sàem 
relies,  p.  64,  cei  excellent  mémoire  de  M. 
DE  L4  Malle,  donl  nous  donnons  ci-après  une 
dans  les  pièces  jusiiGcatives,  n*  4;  et  rei 
que,  suivant  M.  Bonafous,  le  mais  lui-même, 
mais,  cru,  par  M.  de  Huniboldt,  propre  à  TA 
seulement,  a  été  retrouvé  en  épi  par  le  v 
M.  RiFADD,  dans  certaines  tombes  ^[yptieniM 
était  déposé  près  des  momies  :  et  vu  par  ihm 
les  recueils  chinois  de  plantes. 

'bru  Y^  rama  y-TK-S»  ^^an  yrim  mm  ' 
man  y^»*:  "vm  rnrpaa'  d^kp  nonm  xt 
vnr\  fm  nn-y-w    i^dta   nawn,  pan 

Deutéronome,  ch.  viii,  vers  7  et  8. 

(5)  On  sait  qu'il  existe  en  Perse,  et  dans  i 
orientale,  c^est^à-dire  dans  le  Khorassam,  m 
de  Nysa  ou  de  Ntfsa'pour,  nom  où  pour  ne 
autre  chose  que  tnlle;  et  oue  ces  contrées 
aussi  bien  que  PÂrabie,  célèbres  par  lean  ta 
chevaux,  appelés  chevaux  nyséens  :  on  sii 
leurs  qu*Oitns,  aussi  bien  que  Séaertria» 
expédition  dans  les  Indes,  et  y  constmiât  m 

2U1  doit  être  cette  ville  de  Nisa.  Oa  n^ignore 
n,  que,  même  en  ce  moment,  les  Afghamu 
arabes  d'orisine.  En  tout  temps  la  Judée  I 
fut  donc  on  foyer  de  €îviU8a(û% 


JEU 


I)*EP1GIIAPHIE. 


JER 


87S 


leur  en  effet,  mais  dont  le  pays  anté- 
n  nous  est  inconnu),  nous  trouvons 
êieles  ou  médailles  antiques  des  Sa- 
D5»  non- seulement  des  grappes  de 
flpirées  sur  un  calice  sacré,  mais 
BS  épis  de  blé  ou  de  froment  ;  symbo- 
servés,  même  sous  les  Romains; 
U  nous  devons  admirer  comment  le 

^  r«n,  ou  7|C  Ta^  Tsin,  donné 

is  à  la  PaUitine^  offre   encore,  même 
I  forme  moderne   et  actuelle,  deux 

4mUei  ^,  mains  portant  ou  adorant 

if /^omwi^"^:  tandis  qu'une  de  ces 

Aott-ieen,    c'est-à-dire    en    écrilure 
I,  nous  offre,  outre  ces  mêmes  symho- 

ai  du  grand  comble  *-^,  ou  du  Ciel, 

iéroglypliique  de  DIEU, 
irys,  même  dès  les  temps  les  plus  an- 
itait  donc  celui  où  Ton  offrait  au  ciel, 
iole*  ou  le  blé^  aliment  ossentiel  des 
is«  et  dont  la  culture,  suivant  le  Pen- 
ntique  Botanique  chinoise),  leur  fut 
lie  par  dos  intelligences  divines. 
Bét, ce  nom  de  Tsin  est,  même  en- 
n  ce  jour,  comme  l'avoue  le  P.  Vis- 
l)v  le  nom  d'une  espèce  de  froment^ 
ou  de  céréale  analogue,  blé  que  cul- 
première,  après  le  déluge,  isis  ou 
mère  des  peuples  Syriens  ou  Seres,  et 
planta  sans  doute  à  Nisa  ou  è  Beth- 
'est-à-dire  dans  le  pays  de  Tsin  (2), 
e  la  Palestine  ou  de  Judée. 
s  le  répétons  donc,  soit  antique,  soit 
ne,  ce  caractère  de  Jsm,  nous  indique 
i  du  froment  ou  du  blé  mystique,  cm- 
eonnu  de  Jésus-Christ  ou  du  Messie, 
eikléem^  airr'f^f  ville  (Beth)  des  ali- 
[léem),et  dont  le  ^acriHcc  devait  illus- 
lamais  la  Judée,  et  être  remplacé  par 
le  Teucharistie. 

si   le  dictionnaire  Kang^hy-tseu-tien, 
célèbre  empereur  Kan-hy,  nous  ollVo 

1  de  ces  formes  du  caractère  Tsin 


ibole  antique,  ^fm,  où  se  voient,  1."  le 

i  le  grand  comble/^;  2*  la  croix ^f 
u  sacrifice  annoncé  par  tous  les  pro- 

.  424,  t.  IV,  in-i*,  BibL  orieniale. 
n  pourrait  facilement,  en  épclant  les  diverses 
du  groupe  antique  qu'offre  le  nom  Tim,  y 
le  son  litr,  ou  $ir^  ou  cer  ;  car  le  ciel  ou  le 
vaut  C,  dans  le  système  cgypiicn,  les  deux 
épondent  à  Viod  ou  à  1*1  ;  et  lépi  de  blé  ou  le 
b  lettre  R  :  mais  nous  nous  contenterons, 
m  nom  de  Seres,  d'observer  que  ie  caractère 

1»,  combiné  avec  la  clef  des  arbres  TfC  ^^* 

t  composé  f  S  Tsen^qm  est  le  nom  du  eou^ 

ont  les  jeunes  pousses  entouraient  les  champs 
lies,  et  servaient  à  lier  et  à  serrer  les  |[erbes 
Or,  cet  arbre  de  la  Syrie  et  de  la  Judée,  est 
s  cesse  dans  les  odes  sacrées  du  Chi-king^  et 

e  antique  «[  Tiin ,  du  nom  de  la  Judée  (forme 

enie  à  cenccitûe  ci-dossus),  semble  y  avoir 
!  rapport. 


phètes»  et  pressenti  par  Platon  lui-mèmet 
qui  fait  mourir  sur  la  croix^  ou  dans  les  op- 
probres, son  juste  idéal  ;  3*  le  bois  ^  ,  dont 
cette  croix  était  formée;  et  k*  enfin,  les  deux 
mains  élevées  jP^^,  qui  invoquent  cette  croix 

céleste  (symbole  remarquable,  et  que  nous 
retrouverions  facilement,  jusque  dans  l'anti- 
que Egypte),  il  est  évident  que  ce  nouveau 
nom  s  applique  encore  tout  aussi  bien  à  la 
Judée»  pays  où  devait  s'accomplir,  sur  cette 
croix f  jusqu'alors  gymbole  d'opprobre,  le  sa- 
crifice du  Juste. 

Ainsi  ce  nom  ou  cette  forme  antique  du 
caractère  moderne  du  Tsin,  ne  fait  que  nous 
offrir,  sous  un  autre  point  de  vue,  ce  mys- 
tère profond  de  la  rédemption  des  hommes, 
et  ce  sacrifice  sanglant,  dont  ceui  du  juste 
Abel,  ou  de  Fo-hy,  et  de  Melchisedech  en- 
suite, nefurent  que  des  figures  prophétiques, 
et  dont  tous  les  patriarches  et  tous  les  justes 
avaient  reçu  la  consolante  promesse. 

Quant  aux  vastes  contrées  qui  reçurent 
ensuite,  ce  nom  antique  et  mystérieux  de 
Ta-tsin,  nous  renvoyons  aux  savants  extraits 
des  livres  chinois,  écrits  sous  les  Han  ou 
Héoth-Han^  et  aussi  sous  les  Wey,  et  même 
sous  la  puissante  dynastie  des  Tang^  extraits 
qu*a  donnés  le  P.  Visdelou  (1),  et  où  il  a  dé- 
montré que  ce  nom  de  Ta-tsin  avait  été  ap- 
pliqué depuis,  non-seulement,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  à  la  Judée  proprement 
dite,  mais  aussi  à  tout  Tempiro  romain,  dont 
elle  dépendit,  en  effet,  après  la  mort  de  Jésus- 
Christ. 

Ces  extraits  cités  et  commentés  par  le 
P.  Visdelou ,  et  plus  tard  par  MM.  Klaproth 
et  Rémusat,  auraient  encore  besoin  d'expli- 
cations nouvelles;  mais  ces  explications, 
que  nous  donnerons  peut-être  quelque 
jour,  devraient  être  accompagnées  de  cartes 
géographiques,  pour  être  bien  comprises: 
nous  nous  bornons  donc  à  observer  qu'ici  les 
auteurs  chinois  mêl en  t  ensemble  bien  des  con- 
trées diverses,  telles  que  la  Parthie,  la  Babv- 
lonie,  la  Judée,  l'Egypte,  l' Asie-Mineure,  1 1- 
talie  ,  et  même  une  partie  de  l'Afrique , 
puisau'ils  citent ,  d'ans  ce  pays  de  Ta-tsin  : 

V  L'art  d'élever  les  vers  à  soie  (2)  ;  ce  qui 

1>rouveque  le  mûrier  blanc  existait  à  Baby- 
one,  comme  le  démontre  aussi  l'histoire  do 
Pyrame  et  de  Thisbé,  dont  le  sang  colora  eu 
rouge  les  fruits  de  ce  mûrier,  blancs  aupa- 
ravant, nous  dit  la  fable  :  de  sorte  que  les 
colonies  assjrriennes  ont  dû  porter  la  cul- 
tare  du  mûrier  blanc  et  de  la  soie  en  Chine, 
et  y  enseigner  l'art  de  ces  belles  étoffes  qui 
avaient  déjà  illustré  et  enrichi  les  yilles  de 
Damas  et  de  Babylone,villesquileur  avaient 
donné  leur  nom;  et  que  Pline, en  effet,  nous 
dépeignant  les  Chinois  on  les  Seres  de  la  mer 
Orientale,  nous  dit  qu'ils  récoltaient  la  soie, 
mais  que,  grossiers  encore  et  à  demi  sauva- 
ges, ils  la  vendaient  crue  et  non  transfor^ 

(1)  Voirie  supplément  à  Bibliothèque  orientalSf  de 
la  pge  390  à  397,  et  de  la  paure  420  à  43i. 

(2)  Voir  page  590,  tome  iV,  Yisdclov,  supplé- 
UK'nt  à  d'Herbelot. 


879 


JER 


DICTIONNAIRE 


JER 


mée  en  étoffes  brillantes,  aux  Indo-Phéni- 
ciens leurs  voisins. 

â*  La  ftle  du  iepHème  iowf^  céléturée  par 
le  roi  et  ses  sujets,  et  cela  dans  une  contrée 
où  les  hommes  noirs  et  féroces  vivaient 
d*une  espèce  de  dattes;  ce  qui  ne  peut  s'ap- 
pliquer qu'à  quelaue  peuple  d'Afrique,  dès 
lors  converti  par  des  Juifs  (1). 

9*  Des  tigres  et  des  lions  nombreux  et  at- 
taquant les  cara vannes;  ce  qui  ne  s'apptioue 
encore  qu'à  la  Babylonie  et  à  la  Paruiitj 
touchant  alors  l'empire  romain. 

Dans  l'inscription  de  Sy-n^an-fùu  elle- 
même,  le  Ta-tstn  proprementdit^ou  le  pays 
de  Palesiinej  est  décrit,  ainsi  que  ses  quatre 
limites,  et  il  produit,  v  dit-on  (2j,  du  baume, 
caractère  spécial  de  fa  Judée;  des  pierres 
,  précieuses,  art  dans  lequel  excellent  encore 
les  Juifs  et  les  Arméniens;  et  enfin,  des  toi- 
les d*amiflute  ou  d'asbeste,  peut-être  reçues 
de  la  Sicile,  et  apportées  aussi  bien  que  le 
corail  rouge^  autre  produit  cité  du  Ta-tsin^ 
par  les  colonies  phénico-juives  de  la  Médi- 
terranée et  de  la  Barbarie. 

Quant  aux  quatre  limites  assignées  au 
Ta-tsifij  pays  donné  par  les  Chinois  (3) 
comme  abondant  en  choses  précieuses^  ce  qui 
convient  essentiellement  è  la  Judée  et  h  la 
Phénicie,  et  nous  rappelle  cet  immense 
com:nerce  de  l'orgueilleuse  ville  de  Tyr, 
commerce  si  éloquemment  décrit  par  le  su- 
blime prophète  Ezéchiel,  il  est  évident,  d'a- 
près la  description  qu'en  donne  cette  ins- 
cription, que  la  mer  de  corail^  que  ce  pays 
domine  du  côté  du  midi,  ne  peut-être  que 
la  mer  Ronge  ou  golfe  Arabique,  appelée  mer 
de  Souph  dans  la  Bible,  et  de  jour  en  Jour 
s'encombrant  davantage,  par  le  faux  Corail 
qu'enfantent  les  nombn^ux  polypes  et  mol- 
lusques de  cette  mer  célèbre,  franchie  si 
Rnraculeusement  par  les  Israélites  (fc). 

Il  est  non  moins  certain  que  les  monta- 
gnes des  choses  précieuses,  qui  terminent  le 
Ta-tsin  au  nord,  doivent  être  celles  de  Tyr 
et  du  Liban,  si  riches  en  mines  de  toute 
es^)èce,  en  pierres,  en  bois  précieux,  et, 
suivant  Sanchoniaton  lui-même,  séjour  des 
premiers  hommes  qui  les  ont  explorée^  dis 
h  temps  les  plus  anciens. 

Tandis  que  les  hommes  immortels  de  VOc^ 
cident  rappellent  les  anachorètes  de  la  Thé- 
baide  et  les  oasis,  pays  de  délices,  lieux  où, 
en  effet,  cette  inscription  met  des  forêts  de 
fleurs,  et  dont  le  nom  a  été,  mais  ensuite, 
reculé  jusqu'aux  îles  Canaries  ou  Fortunées. 
Le  vent  perpétuel  et  l'eau  faible,  qui  carac- 
térisent les  pays  situés  h  l'est  du  Ta-tsin^ 
ne  sont  pas  aussi  faciles  à  expliquer,  mais 

{{)  Voir  page  596,  Visdelod,  tome  lY. 

(2)  Voir  celle  iuscripliun  ei  le  paragrnphe  ilont  il 
est  parlé  ici,  dans  le  u*  68,  tome  Xll ,  page  157,  (\es 
Ann,  de  phil.  chréî,,  on  dans  Yibdelod,  page  580, 
tome  lY. 

(3)  Page  390,  tome  lY,  Yisuelod. 

{*)  Vov,  DiODOBE  DE  SiciLE,  ciuiil  la  iradilioo  re- 
marquable des  Troglodvles  âi  demi  sauvages  des 
bords  <le  cette  m«r  élroue^  tradition  qui  aformail  : 
7K*tfii  jour  Ml  eanx  t'étaient  retirées  ^  et  qu'ils  en 
avaient  vu  le  fond. 


nous  savons  toutefois,  par  les  livres  ce 
vés  en  Chine,  que  Veau  faible^  et  où  r 
pouvait  surnager,  n'a  pu  être  la  mer  M 
comme  le  croit  le  P.  Visdelou ,  mais 
partie  du  pays  des  antiques  Amai 
quant  au  vent  perpétuel ,  Ton  o'ignoi 
(|ue,  vers  le  golfe  Persique,  c'est-4-< 
lest  de  la  Judée,  on  ressent  tous  V 
des  vents  constants  des  moussons,  vei 
règlent,  on  le  sait,  les  départs  et  les» 
des  navires  pour  Tlnde  et  pour  Tlodo- 
clle-même. 

Mais  ce  que  ne  disent  pas  les  livret  t 
par  le  P.  Visdelou,  et  ce  qui  ne  se 
pas  non  plus  dans  la  célèbre  inscripti 
Sv-ngan-fou,  c*est  que  le  roi  de  ce  p 
Ta-tsin,  quand  il  sacrifiait  ou  oaraisi 
public,  avait  la  tête  entourée  é  une  èc 
taffetas  tint ,  d'oik  ressortaient  des  letin 
or,  c'est  ce  que  nous  apprend  la  cour 
cription  qui  accompagne  la  Ggure  di 
chand  du  Tti-tsin,  que  nous  publiou 
Ja  première  fois ,  et  dont  nous  avon 
parlé  ;  et  il  est  évident  qu'ici  il  est  qn 
du  grand  pontife  des  Juifs,  portani 
front,  en  lettres  d'or,  ou  sur  une  plaqu 
les  mots  mystérieux  de  mvh  urrp  »  %à 

JÉHOVAH  fl). 

Ce  pays,  où,  suivant  la  même  inseri 
jusqu alors  inédite,  se  rasseuiblaienl 
les  marchands  étrangers  de  TOccideBl, 
à-dire  les  Phéniciens,  les  Juifs,  les  C 
néens ,  dont  W  nom  Chenaan  p22  (aass 

que  le  terme  ^S  Cang,  employé  ici,  e 

nois)  signifie  marchand,  et  surtout  mor 
ambulant  (  tels  que  le  sont  encon^  les  i 
les  Syriens,  le§  Arméniens  do  nos  io 
ne  pouvait  donc  Pitre  autre  que  la  Paiù 
et  il  résulte  clairement,  de  cette  oie 
du  grand  pontife  (dont  la  charge  fut  a 
par  les  Romains),  que  cette  inscriptio 
rieuse,  qui  accom|)agne  la  figure  du 
chand  du  Tat-sin,  <ians  VEncyclopédie 
noise,  ré'monte  avant  notre  ère;  chose 
ne  sut  [)as  reconnaître  M.  Klaproth ,  qui 
aussi  examiné  cette  partie  du  San^tsan 
mais  cjui  croyait  ces  courtes  descrip 
d<*s  peuples  étrangers  à  la  'Chine,  et 
celle-ci  n'est  qu'un  exemple  particulier, 
lérienres  au  temps  de  Marco-Polo,  ci 
moins  voisines  de  cette  époque. 

Nous  donnons  ci-après,  la  traductio 
bre  et  le  texte  de  cette  inscription  »  et  i 
y  joignons  les  fausses  explications  du 
antique  de  Ta  Tsin,  données  mv  les 
unis  actuels,  comme  par  ceux  du  temps 
Tangs,  et  reproduites,  aussi  bien  que  isj 
mes  antiques  ou  Kou-vcen  du  caractère  î 
par  le  Dictionnaire  moderne  chinois,  : 
tnlé  Kang^hy-tseu-tien  ;  et  c'est  par  là 
nous  terminons  ce  Mémoire,  peut-ètr< 
peu  long,  mais  qui  nous  a  {»aru  utile  à 
publié  en  ce  moment. 

Paris,  avril  1836. 

(i)  Tu  feras  un  diadème  d'or  pur;  tu  y  grmsn 
gravure  Je  cachet  :  Saint  a  l^Eteerel.  (  Ex 
xxvin,  36.) 


JER 

PIÈCES  JI78TIF1CAT1VES. 


D*EPlGRAPIliE. 


JER 


S8< 


M  ée  frtt  rt  rMiwf  •  rrlmêifn  au  p,ni$  de  Tn-Uin , 
fa  Jndét,  ei  uoie$  iur  le$  MédaiUe$  de  Judée 
U  foyff  det  Cérénlei. 

*  j!!.'^"^'*^  mi-Aoiy  oa  Bncfclapédie  ekîuùite, 
JMHTipiioii  de*  peupl#<i  éiraojersa  ft  Chine. 
■v.  uv,  5*  secik»,  celle  dus  kommet^  et  copiée 
L  18, 

Ift  dit  (trarfuction  fibre)  :  c  Le  Tthinn^oue, 
ne  de  Ta-uin^  c'esi  le  lien  oA  les  mar- 
rajjgenr»  (Ckattg)  et  étrairgen  (*'iiii)  des 
Dniinilales(Sî-/'/fiii7>terasseniblefil  (Tnoiiy). 
M  ti^f-raii^)  se  sert  (1),  lorsqn'il  sacrille 
iTl  paratl  en  publie  {Pen),  d'une  baniie  ou 
l|le  miieoti  île  iaff«>ca8  (Pe-rrAy),  d'oii  sor- 
Él  des  lettres  d'or  (ITm/se),  et  11  en  enloure 

gvre  produit  (Ty-t^no)  du  corail  prëcîenx 
m^  elle  engendre  (Seng)  îles  étoffes  de 
li»  Aï  llenrs  d*or  (c'est-à-dire  dos  étoffes 
•)  (ITrii-Aorf-AiN),  des  pièces  de  soe  finies 
Bé  toiles  Unes  (Pow),  «fn  peWes  précieuses 
Mes  (TcAlfi-rcAs)  et  anfres  choses  de  cette 
gif-/<y)»  c'est-à-dîre,  sans  iloiite,  des  cris- 
errolerîes  serrant,  eomine  les  perles,  à  se 

»  dëlaîls-là,  bien  que  donnés  fort  en  abrégé 
tehnent  piirfalienir'ni  et  à  la  Jmlé«*,  oii  le 
ilife  Donaîl  sur  le  front  le  nom  anguste  de 
et  à  la  yiHe  de  Tyr,  dont  Ezéchîcl  nous  dé- 
fanmenses  rich«*sses.  Et  quand  on  se  rap- 
SlolVes  préi-iciises  de  Hamas,  qnand  on  ré- 
e  les  flottes  de  David,  dlliram  et  de  Salo- 
ent  Jusqu'à  rindo-Chine.  pays  de  Tor,  «les 
»  singes  el  des  paons,  clicn-her  cet  or,  et 

brute  que  1rs  fabriques  de  Tyr  et  de  Da- 
ienC  eiisnlte  tisser  et  marier  ensemble  avec 
dmirable,  on  iiVsl  pas  étonné  de  voir  ces 

descriptions  faites  avant  notre  ère,  el  qui, 
DS  jours,  se  s«hu  coiisen'écs  en  Chine. 
lénie  tm-reniarqiiable,  que  dans  des  des- 
Mlérieures  du  Ta-uin  (citées  page  593, 
TitKLOij),  on  fasse  pénétrer  en  Chine  ces 
idsto  de  i.i  Syrie  et  de  la  Pliénicie  par  le 
'  mk  TiMimii.^et  par  le  fleuve  du  Pégu^  qui 
opays  dTNn-ff//N.  pn)viiice  C4*lébreihi  S.-O. 
se,  el  que  ce  soit  précisément  vers  Malaeea 
I  qM  les  i'(»iniiieiitateurs  les  plus  habiles  de 
ai  placé  les  piiys  irOphir  el  de  Tliai-sis. 


de  M.  Durem  de  ia  Maàêe  flii,  membre 
le  des  îMcripi  ioi^s,  otnil  [>ruuve  que  la  Judée 
fmière  pairie  du  promeni  ei  de  la  mstte. 

noire  împoruul,  el  refait  deux  ou  trois 
son  savant  auteur,  est  inséré  dans  le 
les  Annales  des  sciences  natnrelies^  p.  t)4  et 
,  L*auteur  s*y  sort  essenlielleinent  des  tra- 
Qrptiennes  e't  grecques;  il  iry  fait  aucune 
■X  mystères  du  ehrislianisme,  ei  n'y  rap- 
lement  le  sacrifice  solennel  du  pain  el  du 
■arlfelcbisedcch,  roi  de  Salem,  «<  pontife 
unit  el  cela,  dès  I  ep^Npie  si  reculée,  el  si 
M,  du  palriarebe  Abraham,  el  avant  la  des- 
•  Sodoiue  ei  de  Goiiiorriie,  pays  délicieux, 
eol  déjà  attaquer  les  hontes  guerrières  du 
(de  la  Perse mi  (rKlam. 
iqne  crAbraliam  et  de  Melehisederh,  et 
'époque  de  Joseph,  fls  de  Jandi  TEgyple 
los encore  la  inonsurm^use  id(dàtric,*que 
«ho  foulul  fuir,  et  dont  il  sut  préserver 
s. 

quo^Sara  était  la  feuuiie,  oi  non  la  sœur 
D,  le  Pharaon  égyptien,  crahnant  encoreje 
h  loi  fait  romirc,  et  le  comble  de  pri  sents  ; 
Joeeph  épouse  la  fille  du  grand-prétre  de 


la  viOe  d*Oii,  il  est  plus  que  eertain  qull  nVait 
pas  vu  en  elle  une  idolâtre. 

On  s'explique  donc  comment,  en  Egypte,  à  cette 
épo^^iie,  qui  fut  à  peu  prés  celle  des  rois  pasteurs,  le 
sacrifice  du  lh>ment  et  du  vin  pouvait  avoir  lieu 
sans  idolâtrie  ;  et  aussi,  comment  les  hiéroglyphes, 
emplojrés  dés  lors  en  ce  pays  et  dans  tous  les  Etats 
déjà  civilisés,  ont  pu  conserver  ces  précieux  souve- 
nirs de  Noé,  qui,  a  travers  le  déluge,  avait  sauvé  la 
foi  d'Abelet  de  Seth.  et  les  arts  des  premiers  hom- 
mes, el  qui,  nous  dit  h  Genèse,  étanl  agriculteur 
par  exeeUence^  fut  le  premier  qui  planU  aussi  la 
vigiie^i  après  ce  grand  cataclysme. 

Qa*oo  ait  fait  de  ce  second  ancêtre  des  hommes 
un  nouvel  Oitrii,  ou  un  nouveau  Bacehus,  lorsque 
le  temns  des  fables  et  des  niythologles  est  arrivé, 
rien  n'était  plus  naturel.  Et  ces  mêmes  noms  sacrés 
de  pairiarckes^  vénérés  avant  le  déluge,  ont  pu  être 
donnés  également  à  Sem,  celui  des  Hls  de  Noé,  qui, 
à  sou  exemple,  conserva  avec  le  plus  de  soin,  et  le 
culte  antique  d*Ad.<ni  et  d*Eiioch,  ci  les  autres  arU 
de  ragrlculture  et  de  la  civilisation  primitive.  Or. 
dans  Sem,  avons-nous  dit,  nous  voyons  Héou-isg, 

Tout  ce<'i  bien  posé  et  bien  compris,  voici  malnte- 
iiaul  les  principaux  passages  du  M  moire  de  M.  de  la 
Bialle.  Il  disi;ule  d*abord  la  position  du  lieu,  où,  sui- 
vant les  traditions,  Osiris  et  Isis  avaient  trouvé  le 
blé  el  la  visne,  et  il  dit,  page  6-i  : 

c  Selon  les  plus  anciens  monuments  de  Tliistoire 
égyptienne,  c*est  près  de  Xysa  ou  Beth-sanê^  dans  la 
dallée  du  Jourdain,  qii7ff«  et  Oiirii  trouvent  à  Tétat 
sauvaae  le  blé  (a|,  Yorge  el  la  li^ne. 

c  Homère  est  le  phis  ancien  auteur,  cité  par  Dlo- 
dore,  qui  parle  de  Nysa,  et  il  la  place  sur  nne  haute 
montagne  couverte  d'arbres  fleuris,  et  assez  loin  de 
la  Phénicie,  plus  prés  des  eaux  de  rEgvpte  (6). 

ff  Ce  passage  et  quatre  autres  de  Diodore  de  Si- 
cile (c)  fixent  d*une  manient  générale  la  position  de 
Nysa,  en  Arabie,  entre  le  Ml  et  la  Phénicie. 

c  Pline  est  plus  précis  :  il  met  Nysa  en  Palestine 
'même,  et  sur  les  frontières  d'Arabie;  la  plupart,  dit- 
il,   s'accordent  à  ctier Philadelphie,  Raphane 

(ces  villes  tirent  vers  TArabie),  Scythepotiê,  jadis 
nommée  Nusa  par  B.icchus,  en  Tlmniieur  de  sa  nour- 
rice qui  y  fut  ensevelie  ;  une  colonie  de  Scythes  lui 
a  donné  son  nom  aciiiel  {d), 

c  Etienne  de  Byzance  (e)  est  du  même  avis;  Nysa 
ou  Scytbopolis  est,  dit-il,  une  ville  de  la  Cœle-Syrie 
(dausrAmmonite). 

I  Et  Josèphc  (/}  nous  apprend  (|ue  cette  ville  i!« 
Nysa,  nommée  ensuite  Segihapolis  par  les  Gr^s, 
s'appelait  de  son  temps  Beth-Sané,  v.i  était  située 
en  face  d'une  plaine,  an  delà  du  Joiinlain. 

I  La  position  de  Nysa,  eu  Palestine,  est  donc  éta- 
blie par  ces  textes  positifs  de  Diudore,  de  Pline,  de 
Josèphe  et  d*Eliennc  de  Byzance.  Nysa,  Scythopo- 
iis  el  Beth-Sané  ou  la  ville  {Beth),  de  Sané  où  Nésa, 
bonl  Ui  mémo  ville. 

€  El  si  Diodore  donne  à  l'Arabie,  où  il  place 

[a)  Il  est  à  reiiiarqoer  qne  palay  esi  le  nom  du  ris  eu 
ma'ais,  et  que  lati  est  encore  ti<  nom  du  Idé  en  chiiMii4,  el 
qa'avec  le  P,  amele  éKyclien  un  oliileiil  le.  sum  P  tag 
(lU  R^ié  rr&  paraii  en  hébrru.  Baritg  eu  auglaii,  éiaui 
l'orge. 

(HoMftsE ,  HipMî  à  Bacckus,  dai»  Diodore  de  Sicile , 
I.  f,  eh  t,  p.  10.) 

{€)  Voir  Dhidosb  de  Sicile,  hi,  65;  i.  tO;  IV,  2;  III,  64. 

\d)  Pliiriml  tanieii  (olMervaiiU IMiiladelpIiiMii,  Hlia- 

phana.n,  oninia  in  Arabiam  recedeutia,  8ci,tkapolm  (auiea 
Ngsam,  a  Lihfro  paire,  sepulu  onirice  iti),  Scylklsde* 
duclis  (Puiia,  /iiil.  ma.,  I.  v,  ch.  ttf). 

(e)  De  Urbib.  voce  Nysa. 

{ f)  Josèphe  se  sen  dii  terme  de  iiMb^  ou  «Mv  •  mm4 
lest  écrit  en  hébreu  rUD,  leqoel  moi  lu  en  grec  de  gaucha 
a  droite,  a  pu  former  le  uooi  de  Nysa.  Voir  Amki.  Jmdaig, 
VI,  U  :  I.  lu,  8;  I.  un,  6.  —  £iaièbe  la  bomm  AA-mn., 


i 


583 


JGR 


DICTIONNAIRE 


JOI 


ceUe  ville  de  Nysa,  1  epilhèle  d'heureuse  (lOSoifuM), 

ce    ne  poul  être  qu'une  glose  insérée  après  coup 

dans  son  icxle,  ou  une  épiihètc  appliquée  à  tous  les 

pays  fertiles  et  riches  en  productions  préciouses; 

d'autan t_plus  que  Diodorc,  parlant  ailleurs  de  Taotre 

ville  d 

chant 

dit  (lu'elle.  reçut  , 

de  Nu$a,  près  de  Esvptc  (xar'  ATyvTrrov),  OÙ  il  avait 

été  âevé  ;  et  ici,  il  place  cette  Nysa   simplement 

vers  V Arabie^  et  entre  la  Phénicie  et  le  NU  (a) 

c  Or,  dans  les  temps  reculés  d'Osiris,  et  même 
encore  à  l'époque  de  Diodore,  les  limites  de  TArahie 
étaient  fort  imléterminées,  de  sorte  que  la  portion 
de  la  Palestine,  voisine  de  T Arabie,  a  pu  être  com- 
prise sous  le  nom  général  de  Syrie,  aussi  bien  auc 
sous  celui  de  la  Péninêule  arabique,  dont  elle  fait 
partie. 

fl  L'histoire  égyptienne,  nous  dît  Diodore  (6),  as- 
sure qu'Ofir»,  originaire  de  Nysa,  située  dans  l'A- 
rabie fertile,  ou  heureuse  (lOSaijuuav),  qui  avoisinc 
l'Effvpte,  aima  l'agriculture  et  trouva  la  vigne  près 
de  ISysa. 

c  'Cet  arbuste  y  était  sauvage,  très-abondant,  et 
en  général  suspendu  aux  arbres. 

€  C'est  là  aussi,  dit  encore  Diodore,  qu7sîs  trouva 
le  blé  et  Vorge,  croissant  au  hasard  dans  le  pays, 
parmi  les  autres  plantes ,  mais  inconnus  aux 
hommes  je). 

fl  Des  létes  où  Ton  portait  des  aerbes  (d)  de  blé  et 
d'^orge,  et  des  vases  (e)  remplis  dfe  ces  grains,  ser- 
vaient à  conserver  la  mémoire  de  cette  grande  dé- 
couverte, oui  (portée)  en  Egypte  (ensuite),  y  fit 
cesser  Tantoropophagie  (/}. 

f  Et  ailleurs,  Diodore  parle  des  écrivains  qui  as- 
suraient qu'une  colonne  ou  stèle,  érigée  à  Nysa, 
portait  en  caractères  sacrés,  c'est-à-dire  hiérogly- 
phiques, cette  inscription  d'isis  : 

fl  Je  suis  la  reine  de  toute  la  contrée;...  la  femme, 
la  sœur  du  roiOsiris;...  celle  qui,  lu  première,  ait 
fait  connaître  les  graint  aux  mortels;,,,  je  suis  celle 
qui  se  lève  dans  la  constellation  du  Chien  {g};...  ré- 
fouis-toi,  Egypte,  d  toi  qui  fus  ma  nourricii  (h),  i 

Faisant,  on  ignore  poui'^uoi,  abstraction  au  dé- 
loge, M.  de  la  Malle  cite  ici  Cain,  qui  fut  le  premier 
laboureur,  et  Noé  qui  planta  la  vigne,  et  fut  aussi 
agriculteur,  et  il  semble  les  placer  en  Palestine,  parce 
que  leur  histoire,  qui  se  retrouve  chez  tous  les 
peuples,  n'est  regardée  par  lui  que  comme  celle  du 
peuple  hébreu  seulement  ;  erreur  qui  est  aussi  énon- 
cée dans  Malte-Brun  et  dans  beaucoup  d*aotres  au- 
teurs célèbres;  mais,  arrivant  à  Moïse,  M.  de  la  Malle, 
à  l'occasion  de  cette  épilhète  d'heureuse,  donnée  à  la 
Palestine  arabique,  dont,  suivant  lui,  parle  Diodore 
dans  les  passades  qui  précèdent,  cite  le  nom  de 
terre  promise,  donnée  à  ce  pays  fertile  de  la  Judée, 
et  copie  le  texte  du  Deutéronome,  viii,  7,  8,  9,  que 

(a|Mmrw«o»ii9ftuiNia«».  (L.  IV,  cb.  2,  p.l48.)  > 
ib)  DicB.  DB  Sic,  1. 1.  ch.  U,  et  I.  lu,  ch.  67  et  09. 
U)  DiODûas,  1. 1,  ch.  14,  p.  17. 

(d)  Ces  gerbes  do  hlè  ou  d*orge  se  reiroavent  dans  le 
DOBi  chinois        Tsin,  ei  se  voieui  aussi  sur  les  wéddii^ff 

de  Judée,  publiées  par  ilom  Calinet.  €on&iUlez  également 
les  former  antiques  de  Tiin. 

(e)  Ces  Tises  remplis  dé  grains,  se  voient  sur  le  revers 
de  la  médaille  d*  xi,  publiée  par  D.  CaUnei. 

(f)  Où  voit  dune  que  TEgypie  était  civiti^iée,  aussi  bien 
que  les  Indos,  parles  habiuuis  primitifs  de  la  Judée  ara- 
bique ;  les  II  (mis  de  couleurs,  donnés  aux  quatre  iMri^qui 
entourent  la  Judée  ei  le  piivs  d*Alep,  le  démoiiiriuil  eu- 
^e.  Voir  Ànn.  de  ph.  chr.\  i,  \1,  p.  âlU,  u"  63,  et  notre 
Mism  sur  les  lettres,  p.  6,  liitroduciion. 

(9)  Le  pianisplièru  de  Deiiderab  offre  en  eflet  la  vache, 
syniliole  cgyplien  dMsis,  mère  et  nourrice  des  premiers 
hommes,  dans  la  région  que  devrait  occuper  Syrius  ou  le 
graod  rjiieo,  et  les  noms  des  constellaiions  diidoises  ex- 
pliqiieol  tOQtoed. 

(/i)  Voir  Uk».  de  Sw  ,  I,  i,  ch.  U. 


nous  avons  indiqué  ci-dessus,  page  {%  de  m 
moire. 

II  d)serve  que  cetle  terre  de  promiasû» 
bonheur  était  celh*,  non-seulement  oomni 
Moïse,  du  froment  (klitali),  de  Forge,  de  la  v 
figuier,  de  l'olivier,  du  grenadier,  du  miel,  d 
et  du  fer.  mais  encore  du  baume,  du  bit 
cèdre  du  Liban,  du  térébynthe,  dv  «o/amn 
gêna,  du  palmier  ^  dattes,  et  en  outre  da 
daîre,  du  chacal,  du  daman,  de  la  gerboise, 
de  l'ours,  de  U  gazelle;  et  il  s'étonne  avec 
de  cet  accord  entre  les  traditions  gréco-ég[y 
et  celles  de  la  Bible. 

Enfin,  quanlaux  espèces  de  blé,  noi  khkm 
parah  ou  ~a  bar,  ou  irv/»oc,  tritienm^  et  d^oif 
'  scborak,  ou  xp^,  en  grec,  indiquées  par  la 
les  historiens  profanes  de  l'Egypte  et  de 
judaïque,  ii  remarque  que  ces  Ues  sont  bi 
mémo  espèce  que  ceux  cultivés  encore  de  i 
eu  ces  pays  ;  car,  en  premier  lieu,  on  sail 
graminées  à  trois  étamines  changent  peu 
par  la  culture,  et  les  blés  découverts  dans  le 
des  momies  sont  reconnus  identiques  avec 
nos  jours. 

En  second  lieu,  jamais  cette  culture  des 
n'a  été  inierrom}Hie  en  Ef;ypte  ni  en  Pale 
jamais  les  noms  de  ces  blés  n'ont  été  changi 

En  troisième  lieu,  on  les  voit  sculptés  < 
groties  antiques  d'EIythia,  en  Egypte,  comi 
sur  les  divers  zodiaques  retrouves  dans  les 
de  ce  pays,  tandis  qu'ils  manquent  en  gêné 
les  zodiaques  des  Indes,  pairie  du  riz  par  esc 
et,  sur  tous  ces  monuments,  on  voit  les  épi 
et  à  longue  barbe,  du  blé  qui  se  cultive  enco 
jour  en  Egypte  et  en  Judée. 

Enfin,  ces  divers  blés  mûrissent,  auj< 
mémo,  en  Egypte  et  en  Judée  aux  époques 
Tordre  que  nous  indiquent  VExode  et  lesaotr 
de  la  Bible.  Tout  démontre  donc  qu'ils  soi 
naires  de  ces  antiques  contrées,  centre  de 
tion,  et  que  ce  lieu  du  sacrifice  du  Messie  i 
celui  où  le  pain,  sou  symbole,  fui  en  pren 
fabriqué. 

JOIN VILLE,  départi  luent  de  la  1 
Marne,  anciene  Champa^ae,  ea  Fr 
Notice  des  monuments  de  peinture ,  am 

et  autres ,  existant  dans  la  ci^devamà 

collégiale  du  chapitre  Saint-Lamn 

Joinville  (1). 

Sculpture. 

L'histoire  pouvant  trouver,  parmi  lei 
rents  morceaux  que  renferme  cette  i 
des  renseignements  intéressants  sar  1 
ciens  sires  de  Joinville,  sur  la  mail 
Lorraine  et  sur  la  branche  des  Guis 
croit  devoir  en  donner  la  notice  dan 
ordre  chronologique. 

Dans  la  cbapolle  à  gauche  du  chœi 
le  sarcophage  de  Jean,  sire  de  loii 
né  en  t^,  mort  en  1319,  célèbre  pi 
attachement  à  saint  Louis,  par  ses  vc 
en  Palestine  et  par  ses  Mémoires  de 
naïf.  Le  monument  en  pierre ,  gr«M 
ment  scu][)té ,  sur  lequel  il  est  représ 
de  grandeur  naturelle,  couché  et  an 
pied  en  cap,  est  sans  mérite  pou 
arts  (2).  A  côté,  on  voit  son  épitaphe, 
de  celle  trouvée  dans  son  tombeau»  qi 
découvert  en  1629,  lorsqu'on  voulut  n 
Tautel  du  chœur  ;  nous  la  rapporterons 
fin  de  cette  notice. 

(1)  Communication  de  M.  Férid,  aa  eooii 

arts  et  monuments,  BuUetin,  Juin  1851,  paf 

(3)  Voir  le  dessin  do  ce  tombeaa  dans  las 


101 


d'epiguaphie; 


JOI 


m 


s  la  chapelle  ^  droite  du  chœur ,  dé- 
,  la  sainte  Tierce,  sous  la  première 

qui  sépare  ladite  chapelle  de  celle 
m  Princes^  est  le  tombeau  d'Anselme 
BTille,  mort  en  13^9.  Il  est  représenté 
tes  deux  femmes  (l),  vêtu  en  guerrier 
le  costume  du  temps,  couché  sur  un 
isement  élevé  de  trois  pieds  ,  en  vi- 
de piliers  qui  supportent  un  comble 

Le  tout,  en  pierre,  n'a  de  mérite 
m  antiquité.  Le  caveau  dans  lequel 
t  inhumés  est  à'  côté  du  monument. 
la  même  ligne  au-dessus  est  aussi  le 
Ht  de  Marguerite  de  Baux,  héritière 
i  et  des  biens  des  sires  de  Joinville, 
porta  en  dot  à  Ferri  I"  de  Lorraine, 
wiy  représenté  couché  à  côré  d'elle. 
Ifcs  et  le  soubassement  sont  en  pierre 
pilent  gothiques.  Les  épitaphes  sont 
lautour  des  cintres  et  ne  pourraient 
qa*en  remplissant  de  noir  la  gravure 
Ires. 

tel  à  côté  duquel  sont  ces  tombeaux 
é  d'une  Vierge  de  Pilié  en  albâtre, 
représentée  assise  et  supportant  le 
iû  Christ.  Sçiint  Jean  est  à  côté  de  la 
et  la  Madeleine  aux  pieds  du  Christ, 
levant  pour  les  baiser.  Ce  demi-re- 
it  avoir  cinq  pieds  de  largeur  sur  deux 
ix  pouces  de  hauteur,  non  compris 
ecture  qui  lui  sert  d'encadrement.  La 
le  du  dessus  et  l'entablement  sont 
lïs  par  deux  colonnes  hermétiques  ; 
avec  le  soubassement  est  en  stuc  :  ce 
Q  D*est  pas  sans  mérite  (2). 
lançes  d'albâlre  sont  poses  au-dessus 
mtelysur  Tentablement;  ils  sont  mau- 
muti  lés  par  la  fraîcheur;  ils  portent 
lasons  aux  armes  de  Lorraine. 
jroite  de  l'autel  se  trouve  une  Vierge, 
1  marbre  blanc,  d'un  goût  gothique. 
"e  petit  demi-relief  représentant  Jé- 
rist  porté  au  tombeau,  ayant  environ 
louces  de  hauteur  sur  treize  pouces 
es  de  largeur,  en  beau  marbre  blanc» 
irait  mieux  exécuté  que  la  Vierge. 
ilieu  du  chœur  est  le  tombeau  de 
I,  duc  de  Lorraine  «  et  d'Yolande 
L  son  épouse,  tige  de  la  maison  de 
e-Autriche,  actuellement  régnante, 
maison  de  Guise  (3).  Le  soubasse- 
1  pierre,  orné  des  écussons  de  Lor- 
;  de  Bar,  accolés  aux  armes  d'Anjou, 
rert  d'une  pierre  de  louche  de  neuf 
[uatre  pouces  de  longueur,  quatre 
9  largeur  et  environ  six  pouces  d'é- 

^riquêê  inédits^  publiés  par  M.  Cliampol- 
Hi  t*  I9  P-  642-  Le  même  volume  con lient, 
me  Toe  de  Tancien  cliàieau  de  Joinville, 
Use  Saînl-Laureni  faisait  partie. 
edme  de  Joinville,  fils  de  Jean,  le  chroni- 
rait  épousé,  en  premières  noces,  Laure  de 
eh,  ei,  en  secondes,  Marguerite  de  Yaudc- 

I  élé  placé  dans  Téglise  paroissiale  de  Join- 

rorme  actuellement  le  retable  de  la  chapelle 

binl-Crépio. 

tombeau  a  été  gravé,  mais  inexactement, 

Mre  de  Lorraine  de  D.  Calmet,  Nancy,  \  752, 

pi.  IV. 

DlCTIO.NN.    d'EpIGKAPUIE.    I. 


paisseur,  sur  laquelle  sont  posées  les  figures 
de  Ferri  et  d'Yolande  d'Anjou,  en  cuivre, 
dé  grandeur  naturelle,  ayant  leurs  têtes  ap- 
puyées sur  des  coussins  et  surmontées  do 
.'  deux  espèces  dé  petits  dômes  à  jour.  Ferri 
est  armé  de  pied  en  cap  ;  Yolande  costu- 
mée, ayant  la  couronne  sur  la  tête,  et  sous 
'  ses  pieds  deux  chiens,  symbole  de  rattache* 
ment  et  de  la  fidélité.  A  la  tête  du*tombeau 
est  un  cippe  de  deux  pieds  deux  pouces  de 
hauteur  et  de  cinq  pieds  six  lignes  de  cir- 
conférence, ayant  sa  base  et  son  chapiteau, 
sur  lequel  est  posé  un  ange,  haut  de  vingt 
pouces,  tenant  le  casque  du  duc  Ferri.  Le 
tout  est  d'un  très-beau  cuivre,  excepté  la 
tète  de  Ferri,  qui  est  ajoutée  et  d'un  cuivre 
nflle  :  le  tout  est  très-massif.  Les  figures  sont 
belles,  bien  proportionnées,  et  d'une  exécu- 
tion rechercnée.  Les  ornements,  quoique 
gothiques,  ont  du  mérite,  et  sont  du  même 
artiste  que  le  monument  qui  suit  (1).  i 

Dans  la  nef,  à  gauche,  au  côté  du  cloître,' 
est  le  tombeau  d'Henri  de  Lorraine,  évèaue 
de  Metz,  frère  de  Ferri  II,  en  face  de  la  clia- 
pelle  de  saint  Nicolas.  Ce  tombeau  occupe 
absolument  l'angle  de  la  nef;  il  est  posé  sur 
une  base  de  marbre  noir  de  six  pouces  d'é- 
paisseur ;  il  a  sept  pieds  sept  pouces  de  lon- 
gueur sur  trois  pieds  six  pouces  de  largeur.  : 
Le  massif  du  tombeau  revêtu  en  cuivre,  a 
trois  pieds  sept  pouces  de  haut,  divisé  en 
dix  niches  sur  ses  deux  faces,  dans  lesquel- 
les sont  posées  des  saints  dont  chaque  fi- 
gure a  dix 'huit  pouces  de  hauteur  et  est 
fort  massive. 

L'évêque,  en  habits  pontificaux,  les  mains 
jointes,  est  à  genoux,  en  prière  devant  un 
pupitre  portant  un  livre  ouvert,  et  surmonté 
d'une  croix  ;  derrière  lui,  un  clerc  portant 
sa  crosse  est  à  senoux  également.  La  prin- 
cipale figure  a  de  hauteur  quatre  pieds  deux 
pouces;  le  clerc  peut  avoir  deux  pieds  huit 
pouces.  Le  pupitre  qui  est  devant  lui  a  deux 
pieds  de  hauteur  sur  vingt  et  un  pouces  de 
largeur  et  un  pied  d'épaisseur  ;  le  tout  pa- 
rait très-massif.  Deux  anges  incrustés  dans 
le  mur  supportent  l'écusson  de  ses  armes  ; 
ils  sont  aussi  en  cuivre,  et  occupent  en  lar- 
geur un  espace  de  treize  pieds  sur  deux  de 
hauteur. 

Une  colonne  de  même  métal,  de  neuf 
pieds  huit  pouces  de  hauteur  sur  treize  pou- 
ces de  circonférence,  porte  un  dôme  à  jour 
délicatement  percé  et  sculpté  dans  le  genre 
gothique  ;  au-dessus  s'élève  un  comble,  du 
milieu  duquel  sort  un  Christ  portant  un 
globe  dans  sa  main.  Le  pourtour  du  dôme 
est  orné  des  écussons  de  Lorraine  et  d'An- 
jou :  le  tout  en  pierre. 

L'épithaphc  en  cuivre,  a  de  largeur  envi- 
ron deux  pieds  sur  deux  pieds  six   pouces  ; 
elle  est  posée  entre  l'autel  et  le  tombeau  ;  oa 
la  lira  |>lus  loin. 
L'autel  vis-h-vis  ce  tombeau  est  dans  le 

(1)  Le  fondeur  se  nommait  Henrion  Costerel  (ou 
Costeret),  et  le  tailleur  d'ymaiges,  Jacques  Bichoi  ; 
tous  deux  étaient  de  Troyes.  (Voy.  Builelin  nrcU., 
tome  11.  page  47G,  et  Annuave  de  la  Uaute'Mrjue^ 
18 il,  p.  183  et  suiv.) 

19 


( 


587 


JOI 


DICTIONNAIRE 


JOI 


luôme  genre  que  lui,  et  n  a  rien  de  précieux 
dans  sa  sculpture,  qui  est  cependant  ornée 
de  cinq  figures  de  trois  à  quatre  pieds  de 
hauteur.  Une  passion  en  petites  figures  de 
sept  à  huit  pouces  de  hauteur  occupe  la  lar- 
geur de  Tautel  ;  il  en  sera  parlé  à  l'article 
lûarbres. 

A  la  droite  de  Fa  chapelle  de  la  Vierge  est 
celle  dite  dw  Princes;  c'est  dans  celte  cha- 
pelle cfueTon  voit  le  tombeau  de  Claude  de 
Lorraine  P%  duc  de  Guise,  et  d'Antoinette 
de  Bourbon,  son  é[)Ou$e,  aux  soins  de  la- 
«  quelle  et  de  François,  duc  de  Guise,  son  fils, 
est  dû  ce  monument  (1). 

Le  frontispice  a  dans  sa  totalité  dix-huit 
pieds  de  hauteur;  la  façade,  divisée  en  trois 
portiques,  celui  du  milieu  large,  pour  laisser 
apercevoir  le  tombeau,  qui  est  dans  le  fond. 
Le  monument  a  douze  pieds  dans  sa  largeur. 
Les  quatre  vertus  cardinales  ornent  cette 
façade  et  sont  adossées  aux  trumeaux  qui 
séparent  les  portiques.  Ces  figures  ont  six 
pieds  de  hauteur  et  sont  d'albâtre,  d'une 
très-grande  beauté.  Les  draperies,  jetées 
avec  le  plus  grand  art,  laissent  apercevoir 
les  formes;  les  attitudes  bien  contrastées, 
les  grâces  avec  lesquelles  elles  tiennent 
leurs  attributs  et  supportent  un  entablement 
dont  elles  paraissent  sentir  tout  le  poids, 
excitent  l'admiration  des  connaisseurs.  Les 
chapiteaux,  ainsi  que  la  corniche  et  tout 
l'entablement,  sont  d'une  trèsrbelle  pierre 
blanche,  dont  le  grain  fin  a  donné  à  l'artiste 
la  facilité  .de  polir  son  travail  et  de  le  faire 
avec  délicatesse  :  tels  sont  les  ornements 
qui  enrichissent  l'architecture. 

Claude  de  Lorraine,  à  genoux  devant  un 
prie-Dieu,  dans  l'attitude  d'un  homme  qui 
prie  avec  ferveur,  est  couvert  d'un  manteau 
ducal  doublé  d  hermine;  derrière  lui  Antoi- 
nette de  Bourbon,  aussi  à  genoux,  et  vêtue  de 
même,  ayant  une  couronne  en  cuivre  doré 
sur  la  tête  (2).  Ces  deux  figures,  un   peu 

Élus  grandes  que  nature,  ainsi  nue  le  prie- 
^ieu,  sont  en  albâtre,  et  travaillées  avec  au- 
tant d'art  que  les  précédentes  figures;  La 
f;alerie  au-dessus  de  l'entablement,  les  pi- 
astres et  les  corniches,  sont  de  la  môme 
pierre  que  tout  le  reste  du  monument,  et  les 
intervalles  remplis  en  stuc  et  en  marbre. 

Une  autre  galerie ,  posée  au-dessus  de 
celle  que  je  viens  de  décrire,  en  amortisse- 
ment, est  coupée  au  milieu  par  une  espèce 
de  niche  dans  laquelle  sont  en  relief  les 
armes  de  Lorraine,  en  marbre.  Dans  les 
compartiments,  dont  les  deux  côtés  sont 
composés,  il  y  a  aussi  deux  écussons  ei 
marbre  blanc,  des  armes  en  bas-relief,  et 
deux  écussons  des  chiffres  de  Claude  et 
d'Antoinette. 

Le  monument,  dans  lequel  on  entre  par 
une  des  arcades  qui  est  entre   les  caria- 

(I)  Voy.  la  descriplion  et  le  dessin  de  ce  tombeau 
dans  les  Mémoireg  de  la  Société  hi$t,  et  arch,  de 
Langres;  1847,  page  1  Gel  suiv. 

(.)  La  descriplion  esl  inexacle  sur  ce  point.  Glande 
de  Lorraine  élail  représenlé  nu-lêie;  Anloinelle  éu\\i 
roiflëe  d'un  chaperon  ;  la  couronne  ducale  de  Claude 
reposaii  sur  le  orie-DèCu  placé  devant  lui. 


tides,  a  douze  pieds  de  longueur  s 
profondeur,  et  quinze  de  hauteur, 
mine  en  voûte.  Dans  les  tympans  s( 
sentées  la  Foi,  la  Religion,  et  do  V^ 
la  Charité  et  l'Abondance.  Ces  figi 

Posées  au-dessus  d'une  corniche  t 
.  architecture  et  qui  est  bien  tra 
intervalles  des  pilastres  sont  divisée 
parliments  en  stuc;  aux  deux  e 
sont  deux  espèces  de  niches  dans  I 
il  y  a  des  bas-reliefs  incrustés;  de 
bas-reliefs  sont  posés  sous  deux  | 
traux  qui  sont  aux  deux  extrémités 
cophage.  Deux  amours  d'î  mari 
servent  de  supjiort  à  un  œil-de  bœu 
en  pleurs,  éteignant  leurs  flambei 
tète  de  mort  ailée  sert  d'agrafe  è 
bœuf;  le  tout  est  d'un  grand  goût 
rieurement  trailé. 

Le  sarcophage  a  sept  pieds  de  loi 
quatre.de  lar;geur.  Une  base  de  pien 
cne,  de  quatre  pouces  d'épaisseur, 
massif  de  deux  pieds  de  haut,  r 
bas-reliefs  sur  trois  de  ses  faces, qui 
quatre  dont  j'ai  parlé,  présentent  h 
pales  actions  de  Claude  de  Lorraii 
i)artie  est  couverte  par  une  cornic 
de  pierre  de  louche,  qui  a  envir 
huit  pouces  d'épaisseur. 

Quatre  griffes  de  cuivre  suppor 
tflbie  de  pierre  de  touche  (îe  onz 
d'épaisseur  sur  sept  pieds  de  long 
pieds  de  largeur.  Sur  celte  table  s< 
les  corps  nus  et  dans  un  état  de 
Claude  et  d'Antoinette,  ayant  so 
têtes  des  coussins.  Ces  deux  figui 
rent  l'artiste  qui  les  a  produites,  et 
des  soins  que  Ton  ne  prend  point, 
dite  altère  le  stuc  du  lieu  uù  elle 
laisse  sur  les  bas-reliefs  une  espèce  < 
nous  priverait  bientôt  d'un  des  pk 
monuments  qui   existent   en  Fiai 

Une  tradition  que  je  ne  comball 
attribue  ce  monument  à  Michel-A 
narotti,  qui  le  fit  à  Florence,  d'où 
voya.  Il  se  pourrait  faire,  parce  gu€ 
Ange  vivait  dans  ce  temps-là.  Dau 
tribuent  à  un  nommé  Gérardol.  M. 
a  fait,  sur  cet  objet,  des  disscrlatio 
conjectures  vraisemblables.  Le  sa^ 
Calmet,  dans  sa  grande  £fi.<(/otre  de  j 
en  parle,  et  en  a  môme  publié  la 
qui,  quoique  mal  dessinée,  en  do 
grande  idée.  Il  y  a  trente  ans  que  je 
et  je  me  la  rappelle  bien  faiblemen 

L'épitaphe  en  cuivre  attachée  à  c 
ment  donne  le  sujet  des  bas-relit 

(i)  Deux  des  venus  cardinales,  la  Joi 
Tempérance,  devonnes  en  1792  la  Liberi 
lîlé,  oui  élé  sauvées  tic  la  dcslniction,  el 
scrvces  à  riiôiel  de  ville  de  Joinviile.  C 
conservé,  non  sans  mulilalion,  deux  ka» 
marquables.  La  dalle  de  marbre,  sur  laqt 
saieni  les  slaïues  couchées  du  duc  el  de  la 
recouvre  aujourd'hui  les  restes  des  ancieiu 
de  Joinviile,  transférés,  le  i2  novembre  i* 
meliére  paroissial,  d'après  le  vœu  du  pei 
V Annuaire  de  la  Haute^Marne,  1844,  p.  47 
el  205;  voy  aussi  le  Moniteur  wniwrw/,  D* 
lembre  1841 ,  p.  210i,  col.  3.) 


JCI 


DTPIGRAPHIE. 


JOI 


590 


pourquoi  j'ai  jugé  à  propos  de  la  placer  ici  ; 
elle  est  sur  une  lame  ae  cuivre  de  quatre 
pieds  de  longueur  sur  seize  pouces  de  hauteur. 

Memorix  seternx. 

Qsnidto  a  Loiharingia  Renati,   régis  Siciliae  filio, 

Guisiae  et  ÂumalUe  Duci  1% 

Mardiioni  MeiKe,  loinvillac  baroui,  Campaniae 

,  Seoeschallo 

<l  te  eo  cpmitalu  primum,  mox  in  Burgundiae  etiam 

ducatu  pro-regi, 

Magno  Francia»  Cambellano 

Gallor.  Hdveiior.  ac  Germanor.  pcdiium  Duci, 

Tamue  ccntuni  Calapliracior.  cquilum  Prxfecto,    • 

.  Opiîmo  principi,  pairis  palriae  nomen  adepio 

Hfta  iasigni  Victoria  ad  Savernum  Alsatix  oppidum 

dBui^undis  ac  Belgis  civibus  conservaiis, 
iMMlMalai  morte  magno  omnium  dolore  ac  iiiclu 

extincio 

AMonia  uxor  Borbonia  marilo  iiicoroparabili 

Il  lei  filii  pari  pietate,  parcnli  optime  merilo  niœsli 

posuere. 
"Vizit  annos  luiu  menses  v»  dies  xxvi. 
Wà  anno  post  Christ,  nat.  mul  prid.  id.  aprilis. 

Le  mattre  autel  du  chœur  est  à  la  romaine  ; 
Tautel  en  tombeau.  Quatre  colonnes,  dont 
1m  bases  font  arrière-corps ,  sont  d*ordre 
ooriothien  et  supportent  quatre  consoles  avec 
10  baldaauin  sous  lequel  il  y  a  un  Jéhova 
«iTironne  d*unc  gloire  et  de  su  tèles  d*ange. 
las  gradins,  les  chandeliers  et  la  croix  sont 
'^itocalyre.  L'autel  a  de  hauteur  vingt-quatre 
'|ieds  depuis  le  socle  jusqu*à  la  sommité  du 
Bldaquin;  il  a  été  construit  en  1742  par 
lean  Gillot,  fondeur  à  Langres;  on  évalue 
ton  DOids  à  huit  mille  livres  de  cuivre;  on 
Testime  au  moins  seize  cents  livres;  il  peut 
orner  convenablement  une  paroisse,  étant 
(Toiie  belle  forme  et  bien  exécuté. 

A  droite  de  Tautel  est  un  cippe  surmonté 
d'un  aigle  éployé  servant  de  pupitre  pour 
chanter  TEvangile. 

En  face,  au  pied  du  sanctuaire,  un  Moïse 
de  la  hauteur  de  quatre  pieds,  servant  de  pu- 
pitre. Ces  doux  morceaux  n'ont  de  valeur 
^ela  matière  dont  ils  sont  formés. 

Au-dessus  de  la  boiserie,  derrière  Tautel 
du  chœur,  sont  la  sainte  Vierge,  saint  Lau- 
rent, saint  Vincent,  de  la  hauteur  de  trois 
pieds,  en  albfttre,  d'un  faire  très-médiocre. 

Dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  deux  épila- 
phes  de  cuivre,  toutes  les  deux  de  dix-huit 
pouces  de  largeur  sur  vingt-quatre  de  hau- 
teur :  Tune  d'Alexandre  le  Gruyer,  gouver- 
neur de  Charles  de  Guise  et  du  chAteau  de 
loinville,  mort  en  1602  ;  l'autre  de  Perrin  le 
6ruyer,gouverneurdeJoinville,mortenl632. 

PeiDiure. 

Le  pourtour  du  sanctuaire  est  orné  de  sept 
tibleaux,  dont  six  ont  sept  pieds  quatre  pou- 
ces de  hauteur,  sur  qualro  de  largeur,  re- 
f résentant  :  rÀnnoncialion,  la  Visitation  y 
Adoration  des  mages,  la  Purification,  Jésus 
formi  les  docteurs,  l'Assomption,  et,  derrière 
•  autel,  saint  Laurent,  qui  a  environ  un  pied 
de  largeur  et  de  hauteur  de  plus  que  les  au- 


tres tableaux.  Tous  sont  peints  par  Lallicr, 
de  Chaumont,  d'après  des  estampes,  et  mé- 
diocres. 

Dans  la  nef,  au-dessus  de  l'autel,  à  gauche» 
la  naissance  de  Jésus-Christ,  par  Jean  Har- 
maud  ;  de  peu  de  valeur. 

Dans  la  chapelle  à  gauche,  un  saint  Joseph, 
un  peu  bruni  par  le  temps,  qui  n'est  pas  mal 
peint.  Ce  n'est  cependant  pas  un  tableau*  de 
prix. 

Un  Christ  copié  d'après  le  tableau  dit  de 
saint  Luc,  sur  la  sainte  face  de  Rome  ;  les 
proportions  ont  été  prises  sur  le  suaire  de 
Chambéry,  peint  en  1530.  Ce  tableau,  bien 
conservé,  n'est  pas  sans  mérite.  Un  saini 
Hubert,  très-médiocre,  se  trouve  dans  la 
même  chapelle  (1). 

Marbref. 

Dans  le  porche  de  l'église,  la  tabie  ae  i  au- 
tel, à  gauche,  ayant  quatre  pieds  de  longueur 
sur  vingt-huit  pouces  de  largeur  et  dix-huit 
lignes  d'épaisseur  «  d'un  beau  marbre  de 
Carapan. 

A  main  droue,  une  table  ue  p  erre  de 
touche  de  quatre  pieds  cinq  pouces  de  lon- 
gueur sur  deux  pieds  cinq  pouces  de  lar- 
geur et  deux  pouces  six  lignes  d'épaisseur. 

La  table  de  l'autel  Saint-Nicolas  a  six  pieds 
quatre  pouces  de  longueur,  sur  deux  pieds 
trois  pouces  de  largeur  et  quatre  pouces  d'é- 
paisseur ;  elle  est  de  marbre  noir. 

Voici  répitaphe  de  Jean,  sire  de  Joinvillc, 
telle  qu'elle  est  dans  sou  caveau,  gravée  sur 
une  lame  de  cuivre  (2). 

Quisquis  es,  aut  dvis,  aut  vlator,' 

Adsia,  ut  lugeas,  ut  legas; 

Mosti  quem  nunquam  vidisli. 

Terris  datum  anno  Doroini  M.  GC.  XXIY  ; 

Cœlo  datum  M.  CGC.  XIX  : 

Noniine,  virtute,  scriplis  et  fama  nondum  mortaum  : 

Polo  u tique  iminortalem  et  solo, 

Dominum  D.  Joannem  de  Joinvilla 

Magnum  olim  Gampaniœ  seneschallum  ; 

In  belle  fortissimum,  in  pace  aequissimum 

In  utroque  maximum  : 

Nunc  ossa  et  cineres. 

Tanti  viri  animam  in  cœlis  vivcntem  immortales 

amant  ; 

Corpus  in  terris  superstiies  mortales  coUint. 

Ingenium  candidum,  aCfabiie  et  amabile 

Ludovico  régi  sanctissimo  gratissimum,  principibus 

laudatissimum, 

GalliaB  utilissimum,  patriœ  suae 

pcrhonorificentisimum 

(1)  Ce  tableau  et  quelques  uns  décrita  dans  cette 
notice  peuvent  se  voir  encore  à  Téglise  paroissiale 
de  Joinville,  où  ils  ont  été  recueillis. 

(2)  L'épi  ta  |)he  du  sire  de  Joinville  est  rapportée 
dans  VArl  de  vérifier  les  dates ,  mais  elle  n'est  pas 
coiipce  de  la  même  manière.  L'évoque  de  la  Rava- 
lière  a  disserté  sur  sa  valeur  et  sur  son  authenticité 

ihlém.  de  VAcad.  des  inscr.  1755,  t.  XX,  p.  310). 
f .  Pinard  a  donné  également  répitaphe  de  Joinville 
dans  la  Revue  archéologique  deM.Leleux,  t.  III,  p.  4>9« 
mais  au  lieu  de  1â^,  il  met  dans  Tinscription  1214 
et  îaU  naitre  le  céièbre  sénéchal  dix  ans  trop  tôt. 


fi^\ 


KA*> 


DICTIONNAIRE 


KAN 


511 


linmorlalcs  nninnt,  niortales  coliint,  omncs  honorant^ 
Nos,  zona  S.  Josephi  e  icrra  sancta  asporUU  (i), 

ab  eo  féliciter  donali, 

Domino  subditi,  cives  nostrati.  amici  munerarie 

Inclytis  corporis  ejus  exuviis,  cinerumque  reliquiis 

Ruilurum  nunquam  amoris  fidelissimi, 

Ainantissimxque  fidei  monumentum 

MM  :  LL  :  PPS  : 

Plura  ne  explora,  sed  plora  et  ora,  ac  abi  obiturus. 

BeqHiescat  in  pace. 

Celle  de  Henri,  évoque  de  Metz,  est  aussi 
sur  une  lame  de  cuivre  à  côté  de  son  tom- 
beau, telle  qu'elle  est  décrite  ici  ;  la  lame  de 
cuivre  a  deux  pieds,  sur  deux  pieds  six  pouces, 
et  est  attachée  au  mur. 

Epilaphiiim 
Reverendissimi   in  x^  Pris  ac   magnificentissimi 

Principis 

Hcnrici  de  Lolharingia 

Melensis  quondam  ac  Morinen.  (â)  prsesulis; 

P^eniani  ac  lugubre  de  ejus  funere  carmen 

compicctens. 

KobilePhidlaca  cœlatom  boc  arie  sepulchrum 

Cootegit  Henrîci  reddita  membra  solo. 
Qni  Morinîs  prxsiil  fuit -et  Metensibus  olim  ; 
/   S^irpe,  opiI>s,  fama,  relligione  micans. 
Nobilitas  clarum  genus  huic  Lotharînga  paternum. 

Liligero  ex  sceptre  inatris  origo  fuit. 
Oinnia  contempsit  vulgo  qux  magna  putantur 

Numinis  obsequiis  deditus  actbereî 
Sobrius  ipse  sues  dapibus  refovebat  opimi«^; 

€ui  pietatc  parem  vix  tulit  ulla  dies. 
Testis  egenonim  pasta  est  vesiitaque  turba,  . 

El  faciunt  tempirs  dona  tributa  fidcm. 
lieu  !  miseri,  queruios  inopes -nunc  édite  fletus, 

Sœpe  pater  vobis  jure  vocatus  obit  ! 
lieu  !  fera  mors,  noslri  lantum  decus  abstulit  xvil 

Post  sex  atquc  decem  lustra  peracta  seni. 
Annus  erat  supra  quingentos  millequc  quiotus 

Progenies  ex  quo  cœlica  naia  fuit. 
Prccsiabatque  suas  Tillioni  scorpius  xdes  : 

Bis  décima  oclobris  ncmpe  erat  orta  dies. 
Nunc  pia  sidereo  fundamus  vota  tonanli 

Donet  ei  solio  somper  adesse  suo. 

«  Certifié  pr  nous  Claude  Joseph  Benoist, 
peintre,  invité  à  procéder  à  l'inventaire  et 
description  des  monuments,  sculptures  et 
peintures  des  églises  supprinîées,  au  district 
de  Joinville. 


<c  Fait  audit  lieu  le  22  novembre  1791. 

«  Signé:  J.-C.  Benoist  (deNeufchateao).»* 

JODARRE,  diocèse  de  Meaux,  en  Franeei 
département  de  Seine-et-Marne. 

La  crypte  souterraine  deTéglise  do  Jouarre 
ronferme  des  tombeaux  et  des  inscriptions 
d'une  grande  ancienneté  et  d*un  grand  in- 
térêt. M.  de  Caumont  en  a  donné  la  descrip- 
tion dans  le  Bulletin  monumental  de  18U, 
tom.  IX,  p.  182  et  suiv. 

Voici  le  texte  des  inscriptions  : 

Tombeau  de  Techilde^   abbeste  de  Jouam 

au  YiV  siècle. 

I. 

Hoc  membra  postnltima'tcguntur  fata  sepolcbrobau 
Theodiecbîldis  intemerata:  virginis  génère 
nobiiis  meretis 
Ftilgens  sirenua  rooribns  flagravit  in  dogmate  hmu 

II. 

Cœnubii  hujus  mater  sacratas  Deo  vîrgînes 
Sumentes  olcum  cum  lampadibus  pruiientes  iovîJI 
Sponso  filias  occurrere  x  exultât  paradisi  in  glorâ 

Sainte  Telchide  fut  la  première  abbesse  de 
Jouarre,  dontMabillonfait  remonter  l'origine 
à  Tan  63^;  elle  paraît  avoir  vécu  jusqu'en  660. 

On  voit  sur  un  ancien  tableau  l'abbesse 
Eustochie  seconde,  du  xui*  siècle,  préseiH 
tant  une  châsse  à  limage  de  sainte  Julie,  el 
cette  inscription  : 

IIL 

Enstocbia  abbatîssa  secnnda  offert  capsaro  islam 
0       sanctx  Juliae  virgini. 

JDMIÉGES,  département  de  la  Seine-Infé> 
ricure,  en  France. 

Kn  1600  on  lisait  encore,  sur  les  ruines  de 
Tabbaye,  cette  inscription  du  yii'  siècle: 

Hic  in  honore  Dei  rcquiescit  slirps  GlodoTei 
Patris  bellica  gens  bella  saluiis  ageiis 

M  votum  matris  Batildis  penituere 
Vto  proprio  scelere,  proque  labore  pains. 

(Tiré  des  Antiquités  de  Saint-Ouen  de 
Taillepied.) 

C'est  répitaphe  de  deux  Qls  deClovis  gai, 
s'étant  révoltes  contre  leur  père,  furentiails 
prisonniers*:  leur  punition  fut,  d'après  la 
sentence  de  leur  mère  sainte  Bathilde,  dV 
voir  les  nerfs  des  bras  coupés,  d'où  le  nom 
^énervés  qu'on  leur  donna.  Ils  moururentet 
furent  ensevelis  à  l'abbaye  de  Jumié^. 
lldém,  de  la  Soc.  arch.  du  Mid%^  t.  Uf 
n.  202.^ 


K 


KANTORBKRY,  dans  le  duché  de  KenI, 
en  Angleterre. 

(!)  On  conservait  an  trésor  de  Péglisc  de  Sainl- 
Lnmeiit,  el  on  a  gardé  jusqu'à  ce  jour  à  Joinville, 
un  tissu  rapporté  de  Palestine  par  rbislorien  de 
FàtutLauis,  sous  le  nom  de  coiiilnrcde  saint  Josoph. 
(Vov.>l»»/ï/««flrc/#„purM.I)idn>n.  1845,1.11, p.  122.) 

(^i)  Henri  de  Lorraine  était  évoque  de  Melz  cl  de 
Tbcroueiine. 


I. 

Edouard  {Le  Prince  Noir)^  mort  en  1376. 

Ses  armoiries  soiU  snivies  des  mois  aUemaiidsM  ^^^ 
^Ottwo»/ ;  c'est-à-dire,  d'après  rexplicalion  qai  eB«« 
donnée  :  kh  diene  sigai.;ent je  sers,  tibochMnth  fm 
courage. 

A  la  tète  (rn  ((ua  re  lignes). 

Cy  gisl  le  noble  prince  monseigneur  Edward  ais- 

nez  fils  du  lies  noble  Roy  E<lward  licrB  jadis 


KAn  DEPiGRAPHOr. 

grince  d^Aqoiiaine.  et  de  Galles  due  de  Corne- 
miHe  el  cooate  de  Ceslre  qi  morust  eu  la  feste 
ieb  Triniie  qcsioit  le  viii  jour  de  june  Tan  de 
pice  mil  iroi&  ceol  seplaole  sisme.  Lalme  de 
^  Dieu  eil  mercy. 

—  Amen.  — 


KEN 
IJI. 


t&t 


Àueôté  sud. 

Xvt  qoi  passez  eve  bouche  close- 
Par  la  ou  ce  corps  repose 
Eiileol  ce  qe  le  dirai 
Si  corne  te.dire  le  say 
TIel  corne  lu  es  je  auliel  fu 
Tu  serras  lâel  come  je  su 
De  la  mon  ae  pensai  je  niye 
Tanl  come  j^avoi  la  vie 
En  Ire  (lerre)  avoie  grand  richesse 
Donl  je  y  fis  grand  noblesse 
Terre  uiesons  el  grand  irésor 
Draps  chivaux  argenl  et  or. 

I       Mes  ore  su  jeo  poures  el  cheillfs 
Per  fond  eu  la  lerre  gicl 
Ma  grand  heaule  (beauié)  csl  loul  alce- 
Ma  char  esi  loul  gasiee. 

Càlé  w/rd. 

MouU  esl  cslroit  ma  nieson 
En  moy  n*a  si  verise  non 
El  si  ore  me  veisez 
le  ne  quide  pas  que  tous  deiseï  ^ 
Que  je  eusse  onques  home  esie 
Si  suje  ore  de  lanl  changée 
Pur  dieu  priez  au  celeslien  roy 
Que  mercy  ail  de  lalme  de  moy 
Touz  ceux  qe  pur  moy  prieronl 
Ou  a  Dieu  nf  accorderonl 
Dieu  les  mette  en  son  paray 
Ou  nul  ne  poel  eslre  cheilifs. 

{Sépulcral  monumenh  ofthe  Great-Bri- 
tàin,  1,  137.^ 

II. 

Sbicm  Islip^  archevêque  de  cette  ville  (1366). 

(Vers  léonins.) 

SnoD  .slip oriens,  vît  bina  lege perilus, 

Ht  nascens  moriens,  sic  nunc  jacet  arcte  localus» 

Aitttu  qui  tenuîl  hic  quondam  ponliûcatus, 

Chro  qoique  fuit  regno  toli  quoque  gralus 

IMnceps  pastorum  foc  Simon  aposlolorum 

Simon  ut  isia  chorum  per  eos  pertingal  eorum 

Mil  trecenieno  sexageno  modo  seno 

Qtis  sepleno  pasloralus  quoque  deno 

ffic  kaL  maii  senorapto  camis  ecce  freno 

^  cadil  a  feno  celo  peio  qui  sil  ameno. 

0  spes^  sanclorum  decus,  et  pie  Christc  tuorum 

Ceiibas  ipsorum  prece  jungas  hune  precor  horum. 

{Sépulcral  monuments,  l,  121 .} 


Thomas  Chillendene^  prédécesseur  de  Wood^ 

nesberff. 

Qic  jacet  D**  Thomas  Chyilenoene,  qitondam 
prier  hi^us  ecclesie,  dccreiorum  doclor  egregius, 
qui  navem  islius  ecclesie  celeraque  diversa 
edificia  quani  plurima  quoque  opéra  laudabilia 
de  novo  lieri  fecit.  Preliosa  insuper ecclé- 
siastique mullaque  priviiedgia  insignia  huic  ec- 
clesie acquisivil  :  qui  poslquani  prioralum  hu- 
jjis  ecclesie  annis  viginii,  25  seplimanis  el 
quinque  dtebus  nobililer  rexisset  kindem  Ui  die 
assuroptioiiis  béate  Marie  virginis  diem  siium 
clausit  extremum  anno  domini  m  cccc  ix  ci(fus 
anime  propilieiur  Dcus  Amen. 

[Sépulcral  monuments ^  II,  88.) 

John  Woodnesbergh ,  prieur  de  Canterbury^ 

mort  en  1427. 

Est  nece  substratus  Jon  Yôodnesbergh  tummaïus 
bujus  erat  gralus  prier  Ecclesie  numeratus, 
Quem  colil  gmatus  hic  lantus  ubique  novatus, 
per  loca  plura  datus  sil  sumplus  icsiifiealus. 
Auctor  erat  morum-probitalis  laudis  honorum 
Largus  cunctorum  cunciis  dator  ille  laborum 
Quique  prioralum  rexit  sub  schemate  gralura 
Annos  hune  plenos  per  seplenos  quoque  denos  : 
Quadringentenis  mil.  ejus  bis  qtioque  dénis 
Annis  septenis  Domini  nondutn  sibi  plenis. 

Cum  libi  Chrisie,  ....  agone 

Quem  precibos  pone  radianiis  forte  corone. 

(Sépulcral  monuments^  H,  88.) 

KARPATES,  montagnes  de  l'Europe  cen- 
trale, louchant  à  la  Pologne  et  à  la  Hongrio. 

Au  sommet  le  plus  élevé  des  Karpates, 
près  du  lac  dit  VOEU  de  mer,  Mortskie  okOf 
se  trouve  une  croix  ancienne  avec  cette  ins- 
cription. 

Hic  non  plus  ulira,.  non  supra. 

Nisi  in  cruce    D.  N.  J.  Christi. 

KEMPl^EN,  ville  de  Bavière. 

Inscription  d'une  colonne  à  Vancien  mona- 

nastère, 

flildegardis  dcclxxui  fundavit. 

Carolus  dcclxxiv  conliniiavit. 

Adrianus  dcclxxvii  dedicavit. 

Andelgarius  dcclxxviu  inchoa\it. 

(Cardinal  MâU  p.  193;  Gerbert  ,   lier 
Germanie, y  p.  137.) 

KENNINGTON  (près  Londres),  en  Angle- 
terre. 

John  Warsen,  sixième  comte  de  Surrey,  mort 

en  130^. 
Vous  que  passez  ou  bouche  close 
Pries  pur  cely  ke  cy  repose  : 
En  vie  come  vous  esfis  jadis  je  fu, 
Et  vous  liel  serieiz  ronie  le  su  : 
Sire  Joban  counl  de  tiarcyn  gist  ycy  : 
Dieu  de  sa  aime  eit  uien  y. 


5i)S^ 


KHA 


DICTIONNAIKE 


KIIA 


591 


Ki  pur  sa  aime  priera 
trois  mil  jours  de  pardon  avéra. 
(Sépulcral  monuments^  t.  1",  80.) 

KHALAPSCHEH,  en  Nubie,  Afrique. 

Au  nombre  des  inscriptions  grecques  que 
M.  Gau  a  recueillies  dans  son  voyage  en 
Nubie,  la  plus  remarquable  est  celle  qu'un 
roi  nubien,  inconnu  jusqu'ici,  a  fait  graver 
dans  un  temple  égyptien  de  l'ancienne  Tal- 
WI5,  aujourd'hui  Khalapscheh,  pour  conser- 
ver le  souvenir  de  ses  victoires  contre  les 
Blémyes. 

Celle  inscription,  publiée  pour  la  première 
fois  sur  la  copie  de  M.  Gau  (1),  et  commen- 
tée par  M.  Niebuhr  (2),  est  célèbre  parmi  les 
savants,  moins  peut-être  à  cause  de  son  uti- 
lité historique,  qui  avait  paru  d'abord  peu 
importante,  que  parcequ'étant écrite  en  grec, 
comme  les  fameuses  inscriptions  d'Aiiulis 
et  d'Axum,  elle  a  paru  se  rattacher  par  ces 
caractères  h  ces  monuments  remarquables. 

M.  Lefronne,  en  examinant  de  nouveau 
celle  inscri[)tion,  en  a  tiré  des  observations 
et  des  notions  historiques  toutes  nouvelles, 
qu'il  a  exposées  dans  un  mémoin^  portant 
ce  titre  :  Nouvel  exnmende  Vinscriplion  grec- 
iiue  déposée  dans  le  temple  de  l'almis  en  Nu- 
oiCy  par  le  roi  nubien  Silco,  considérée  dans 
ses  rapports  avec  iintroduction  du  christia- 
nisme et  la  propagation  de  la  langue  grecque 
parmi  /es  peuples  de  la  Nubie  et  de  TAbys- 
sinie.  [Jkfémoires  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles-lettres f  nouvelle  série,  t.  IX,  p.  128, 
1831.) 

Le  mémoire  de  M.  Letronne  est  divisé  en 
deux  parties.  Dans  la  première,  Tillustro 
académicien  examine  le  texte  de  l'inscrin- 
tion  en  lui-môme,  le  commente,  le  rétablit 
et  rinterprète.  Nous  ne  pouvons  entrer  dans 
les  détails  philologiques  de  cette  première 
division,  La  seconde  est  consacrée  à  exposer 
les  résultats  historiques  et  géographiques 
auxquelles  conduit  l'inlerprélalion  du  texte. 
Nous  le  ferons  connaître  parde  longs  extraits. 

Voici  d'abord  la  traduction  littérale  de 
l'inscription  qu'a  donnée  M.  Letronne  : 

Traduction  de  Vmscription  arecque  de  Kha" 

lapschehf  en  Nubie. 

M  Moi  Silco,  roi  puissant  des  Nobadcs  et 
de  tous  les  Ethiopiens,  je  suis  venu  deux 
fois  jusqu'à  ïalmis  cl  à  Taphis  ;  j'ai  com- 
battu contre  les  Blémyes,  et  Dieu  m'a  donné 
la  victoire  une  fois  avec  trois  autres.  J'ai 
vaincu  de  nouveau  (les  B'émyes),  et  je  me 
suis  complètement  établi  la  première  fois 
avec  mes  iroupcs. 

<K  Je  les  ai  vaincus,  et  ils  m'ont  imploré; 
j'ai  fait  la  paix  avec  eux,  et  ils  m'ont  juré 

r>ar  leurs  idoles  (de  l'observer),  et  j'ai  cru  à 
eur  serment,  parce  qu'ils  sont  gnns  de  bonne 
foi.  Je  m'en  suis  retourné  dans  la  partie  su- 
périeure de  mes  Etals.  Depuis  que  (ou  puis- 
que) je  suis  roi  puissant,  non-seulement  je 
ne  vais  point  à  la  suite  des  autres  rois,  mais 


i 


I)  Antiquitéit  de  la  Nubie,  inscriplions,  pi.  i,  n.  1. 
t)  InH'i'ipiioncs  NubtunscSy  Roniu;,  1820. 


encore  je  marche  devant  eux;  et  ceux  qui 
veulent  lutter  avec  moi,  je  ne  leur  peniuas 
pas  de  rester  tranquilles  chez  eux,  è  moins 
qu'ils  ne  me  demandent  pardon;  car  je  sais 
un  lion  pour  les  pays  de  plaines ,  et  uœ 
chèvre  |)Our  les  î)ays  de  montagnes. 

«  J'ai  fait  la  guerre  une  seconde  foiseon- 
Ire  les  Blémyes,  depuis  Primis  jusqu'à  Til- 
mis;  j'ai  ravagé  les  terres  des  peuples  ooi 
habitent  au-dessus  des  Nubieus,  parce  quds 
m'ont  cherché  querelle. 

«Quant  aux  chefs  des  autres  nationsquien* 
trent  en  guerre  avec  moi,  je  ne  leur  permets 
pas  de  se  reposer  à  l'ombre,  et  ils  ne  peuveiil 
se  désaltérer  dans  Tintérieur  de  leurs  mai- 
sons, à  moins  qu'ils  ne  se  soumettent  h  md; 
car  ceux  qui  se  révoltent  contre  moi,  j*si- 
lève  leurs  femmes  et  leurs  enfants,  et » 

D'après  les  observations  précédentes  s« 
le  style  de  l'inscription  de  Silco,  on  doit  j 
reconnaître  ,  1°  des  imitations  des  livres 
saints;  2"  des  fautes  grossières  qui  prou* 
vent  que  le  rédacteur  savait  tres-mal  Is 
grec,  et  qu'il  en  altérait  la  syntaxe  proba- 
blement on  la  pliant  à  celle  de  sa  propre 
langue;  3'*  des  manières  de  parler  propres  à  la 
grécité  du  Bas -Empire  et  du  grec  moderne: 
ce  dernier  caractère  annonce  que  l'inscrip- 
tion  a  été  rédlg('*e  à  une  é[ioque  où  les 
étrang^Ms  qui  apprenaient  le  grec,  n'appre- 
naient [)los  qu'une  langue  dégénérée 

Examen  historique    de   r inscription  par 

M.  Letronne 

Il  suffirait  dos  caractères  que  je  viens  de 
remarquer  dans  le  style  de  l'inscriptiou  ^ 
roi  chrétien  Silco  ,  pour  établir  qu'elle  M 
peut  ôtre  antérieure  au  règne  de  Justinieu. 
Je  vais  essayer  maintenant  d'en  délermioer 
la  date,  d'après  les  données  historiques  et 
géographiques  qui  s'y  rattachent,  considi'- 
réec  dans  leur  rap[)ort  avec  l'époque  oii  le 
christianisme  s'est  introduit  parmi  les  p*'U' 
plos  du  bassin  supérieur  du  Nil. 

Cette  époque  n'est  jusqu'ici  parfaitement 
connue  que  pour  la  partie  nord-est  de 
l'Abyssinie.  La  conversion  do  ce  pays  |)ar 
saint  Frumenlius,  sous  le  règne  de  Constan- 
tin, est  un  fait  avéré,  d'après  les  récils  dé- 
taillés et  concordants  de  Socrate  et  de  Sozo- 
mène,  confirmés  en  même  temps  par  la  lettre 
de  Constance  au  prince  d'Axum,  que  noost 
conservée  saint  Athauase;  il  est  môme  cer- 
tain qu'avant  celle  conversion  générale,  les 
fréquentes  relations  maritimes  et  commer- 
ciales de  l'Eg^'ple  avoc  les  côtes  de  l'Yémen 
cl  de  la  Tniglodylique,  avaient  déjà  conduit 
d.ins  ces  régions  des  chrétiens  qui  s'y  étaient 
établis.  Ils  aidèrent  saint  Frumenlius  à  Of>é- 
rer  quelques  conversions  parmi  les  naturels; 
mais  la  conversion  totale  des  Axumites  ne 
fut  consommée  qu'après  que  saint  Frumen- 
lius, qui  était  ailé  trouver  saint  Athanaseà 
Alexandrie,  eut  été  renvoyé  à  Axum  parce 
patriarche,  en  qualité  d'évôlpie,  vers  l'an  330. 

JDu  vivant  môme  de  saint  Frumentius,  io 
christianisme  passa  du  pays  des  Axumiies 
dans  d'aulres  parties  de  l'Abyssinie;  c'est  ce 
que  prouve  la  letlre  de  l'empereur  Constante 


KHA 


DEPlGRAPniE. 


KUA 


598 


ices  Aïzana  et  Saïazana,  pour  les  en* 
chasser  cet  évoque,  ennemi  déclaré 
loisme,  comme  saint  Alhanase.  La 

chrétienne  se  répandit  aussi  parmi 
•s  des  peupli.'S  soumis  au  roi  d'Axum  : 
ara  la  preuve  tout  à  Theure.  Pénétra- 
s  lors  en  Nubie?  Voilà  le  point  qu'il 

de  déterminer  pour  fixer  la  date  de 
(ion.  Mais  la  discordance  des  témoi- 
rend  la  question  compliciuée  et  dif- 
I  l'on  ne  peut  espérer  de  réclaircfr 
cuter  en  même  temps  les  diverses 
ancesgéographiques(|ui se  rattachent 
auroent,  et  toucher  à  plusieurs  points 
de  rhisloire  de  cette  époque. 
ïriplion  de  Silco  ne  fait  mention  que 

peuples,  les  Nobades  ou  Nubiens  et 
ijff<;les  preojiers déjà  chrétiens,  les 

encore  idolâtres.  Nous  allons  suivre 
»rè8  Tautre  ces  deux  indications,  en 
igant  par  les  Blémjes. 

SECTION     l". 

roductlon  du  chriilianisme  en  Nubie 
et  en  Ahyssinie. 

)eê  Blémves.  —  (nirndtiction  du  chrlstUnisme 
chez  les  Bléiii}  es. 

sition  que  ce  peuple  occupait  lors  de 
tien  de  Silco  est  bien  déterminée 
cscription.  Silco  a  noursuivi  les  Blé- 
?nuis  Primi5  jusqu'à  Talmis;  il  a  pris 
lies;  il  s*est  établi  dans  leur  pays, 
'est  retiré  dans  le  sien;  d'où  il  resuite 
ent  que  les  Rlémyes  étaient  les  mai- 
a  vallée  inférieure  de  la  Nubie,  depuis 
Ibrim)  jusqu'à  la  frontièrede  l'Egypte. 
à  la  même  situation  que  se  rappor- 
1  textes  des  auteurs  les  plus  récents 
is  ont  parlé  de  ce  peuple,  tels  que 
n,  Ammien  Marcellin,  Sulpice  Sévère, 
urs  de  VEtymologicum  magnum^  qui 
lent  à  placer  les  B'émyes  au-dessus 
e  et  des  cataractes.  11  en  est  de  mémo 
idius  qui,  en  parlant  des  évoques 
en  406  par  suite  de  leur  attachement 
Jean  Cnrysoslome,  fait  mention  de 
»  l'évéque  Palladius  à  Syène,  dans  le 
je  des  Blémyes  et  des  Ethiopiens.  Un 
lage  plus  précis  et  plus  détaillé  est 
'Olympiodore,  qui,  vers  la  même 
(407-425),  visita  le  pays  des  Blémyes. 
mr  raconte  qu'ils  habitaient  la  vallée 

depuis  Syène  jusqu'à  Primis,  qui 
dernière  ville  de  leur  domination  ;  il 
quatre  autres  de  leurs  villes,  Phœnt" 
ChiriSf  lieux  maintenant  inconnus, 
iite  parce  qu'ils  étaient  situés  au  delà 
l  où  finissent  les  itinéraires  romains, 
;  s'arrêteni  hHiera-SycaminoSf  Thapis^ 
\$  de  l'Itinéraire  d'Antonin  et  de  notre 
ion,  et  Talmis^  qui  est  Khalapscheh. 

d*01ympiodore  se  coordonne  très- 
*c  celui  de  Piiscus,  qui  se  rapporte  à 
,  et  dont  je  f)arlerai  plus  bas.  Tous 
es  nous  repré^sentent  le  même  état  de 
que  nous  trouvons  exprimé  dans 
*ion  de  Silco.  Ainsi  l'on  doit  recon- 
[u'ati  V'  siècle  les  Blémyes  avaient 


formé  un  établissement  Qxe  dans  la  vallée  in- 
férieure de  la  Nubie.  Je  pense  qu'il  devait 
dater  du  règne  de  Dioclétien,  qui,  selon 
Procope,  retira  déQnitivement  les  garnisons 
des  villes  de  la  Nubie  inférieure,  et  s'enga- 
gea à  payer  aux  Nubiens  et  aux  Blémyes, 
afin  qu'ils  cessassent  de  faire  des  incursions 
dans  la  Haute-Egypte,  un  tribut  qu'ils  rece- 
vaient encore  du  temps  de  l'historien. 

Au  reste,  cet  établissement  (ixe  n'empê- 
chait pas  qu'ils  ne  fussent  encore  ré|)an(Jus 
dans  le  désert,  à  l'ouest  et  à  Test  de  la  fron- 
tière de  l'ËgyiUe,  d'où  ils  faisaient  des  in- 
cursions sur  cette  contrée,  comme  on  le  voit 
dans  rhistoire.  D'une  part,  les  hordes  de  ces 
l>euples,  à  une  époque  voisine  de  l'ère  chr  é- 
tienne,  s'étaient  répandues  dans  le  grand  dé- 
sert, puisque  Mêla,  Pline,  et  l'anonyme  de 
Ravenne,  placent  des  Blémyes  du  côté  des 
Garamantes,  des  Atlantes  et  des  Augiles;  et 
il  est  très-vraisemblable  que  de  leur  nom 
s'est  formé  celui  de  Bilmahy  pays  habit/^  par 
les  Tilbos,  au  nord  du  Bournou  et  au  sud 
des  Augiles,  selon  les  anciens.  De  l'autre,  lu 
nomdes  Blémyes,  à  ane  époque  plus  i  écente, 
semble  avoir  été  appliqué  aux  peuplades  ré- 
pandues dans  le  désert  à  l'est  de  l'Egypte, 
entre  le  Nil  et  la  mer  Rouge;  car  on  lit  dans 
les  Acies  des  martyrs  de  RaWie^.  nionaslùre 

Eres  du  mont  Sinaï,  gue  les  Blémyes  s'crv4- 
arquèrent  sur  un  vaisseau  d'Aïlah,  dont  ils 
s'étaient  emparés  près  do  la  c6te  d'Ethiopie. 
Il  n'est  pas  sûr  néanmoins  que,  dans  ce 
dernier  cas,  le  nom  de  Blémyes  fut  celui  que 
portaient  réellement  les  peuplades  errantes 
dans  le  désert  à  l'est  de  l'Egypte  :  du  moins 
ou  a  la  preuve  que  les  auteurs  de  ce  temps 
l'appliquaient  à  des  peuples  qui,  eux-mêmes| 
s'en  donnaient  un  autre  ;  et  c'est  peut-être 
le  moyen  d'expliquer  les  contradictions  qu'on 
a  remarquées  chez  les  divers  auteurs  qui  ont 
parlé  des  Blémyes  :  on  les  a  attribuées  à  ce 

aue  ce  peuple,  étant  nomade,  a  dû  changer 
'habitation  selon  le  temps.  Cette  explica- 
tion est  sans  doute  vraie  en  grande  partie; 
et  elle  le  serait  de  tout  point  si  l'on  ne  trou- 
vait ces  contradictions  dans  des  écrivains  de 
la  même  époque  :  elles  ont  donc  encore  une 
autre  cause,  et  tiennent  probablement  à  l'u- 
sage des  anciens,  d'étendre  Iti  nom  particulier 
d'un  peuple  à  une  multitude  d'autres  peuples 
dont  ils  ignoraient  le  vrai  nom,  mais  qui  leur 
paraissaient  avoir  les  mêmes  mœurs  et  les 
mêmes  habitudes. 
Un    passage  d'Eratoslhène    nous  montre 

aue  ce  géographe  donnait  en  général  le  nom 
0  Blémyes  aux  peuples  qui  habitaient  les 
déserts  entre  le  Nil  et  les  ïio^^lodyles,  sur  la 
mer  Rouge,  de[)uis  l'Egypte  jusaue  vers 
Méroé;  Tnéocrile,  à  peu  près  dans  le  même 
temps,  les  étendait  jusqu'aux  sources  du  Nil , 
c'est-à-dire  jusqu'en  Abyssinie;  la  uiêine 
opinion  se  retrouve  dans  le  vers  que  leur  a 
consacré  Denys  le  Périégèle,  dont  l'ouvrage 
n'est  qu'un  abrégé  en  vers  homériques  de  la 
géographie  d'Eratosthène. 

Les  classifications  souvent  artificielles  et 
purement  scientifiques  desgéographesalexan- 
drins  se  sont  perpétuées  fort  tardi  et  ont  été 


599 


KHA 


DICTIONNAIRE 


KUA 


confondues  avec  les  notions  de  la  géogra- 
phie positive.  Ainsi  l'influence  des  idées 
d*Eratoslhène  se  retrouve  dans  Plolémée, 
qui  place  encore  les  Blémyes  entre  TAsta- 
boras  et  Adulis,  et  dans  Procope,  qui,  après 
nous  avoir  montré  les  Blémyes  aux  environs 
de  Syène  et  des  .cataractes,  semble  les  re- 
porterensuite  dansTintérieur  jusqu'à  Axum  : 
ce  qui  nous  explique  le  passage  où  le  scho- 
liaste  de  Tbéocrite  dit  que  les  Blémyes  sont 
les  mêmes  que  les  Troglodytes;  les  deux 
textes  de  Vopiscus,  qui  joint  ensemble  les 
Axumites  et  les  Blémyes  comme  peuples 
limitrophes  ;  et  enOn  ce  que  nous  dit  Cosmas 
du  commerce  de  Tor  que  les  Blémyes  fai- 
saient avec  les  Axumites.  On  voit  que,  con- 
formément aux  idées  d'Kratostbène,  admises 
par  Ptoiémée,  on  continua,  au  moins  jus- 
qu'au VI*  siècle  de  notre  ère,  d'employer 
quelquefois  le  nom  de  Blémyes  comme  dé- 
signation générique  de  toutes  les  peuplades 
répandues  dans  la  vaste  région  située  entre 
le  Nil  et  la  mer  Rouge,  jusqu'au  pays  d'A- 
dulis. 

Si  Ton  pouvait  douter  que  cette  applica- 
tion du  nom  des  Blémyes  fût  purement  sys- 
tématique, on  en  aurait  la  preuve  en  exami- 
nant les  dénominations  qui  se  trouvent  dans 
les  deux  inscriptions  d'Adulis  et  d'Axum.  La 
première  contient  l'énumération  de  tous  les 
peuples  que  le  roi  d'Axum  avait  conquis  : 
il  n'y  est  fait  nulle  mention  des  Blémyes  ;  et  ce- 
pendant ce  nom  devrait  s'y  rencontrer,  puis- 
que ces  conquêtes  se  sont  étendues  dans  tout 
i  intervalle  qui  sépare  Axum  deTEgypte.  Au 
lieu  du  nom  des  Blémyes,  on  trouve  celui 
des  TangaUes^  dont  le  territoire  s'étendait 
jusqu'aux  frontières  de  l'Egypte,  c'est-à-dire 
précisément  où  les  auteurs  grecs  du  temps 
ont  placé  les  Blémyes.  Ces  Tangaïtes  ont 
laissé  leur  nom  au  fertile  pays  de  Taka^ 
outre  l'Albara  et  Souakem.  L'inscription 
d'Axum  a  pour  objet  de  rappeler  les  victoi- 
res du  roi  des  Axumites  sur  les  nations  des 
Bugaites;  on  en  reconnaît  le  nom  dans  celui 
de  Bedja  ou  Bodja,  dont  le  Taka  fait  partie. 
Ces  Bugaites  formaient  six  peuplades,  ayant 
chacune  des  chefs  particuliers,  que  l'inscrip- 
tion nomme  6a9i>î(n(oi,  reguii.  Dans  tout  cela, 
le  nom  de  Blémyes  ne  parait  nullement,  quoi- 
qu'il s'agisse  des  mômes  contrées  que  les 
auteurs  grecs  leur  assignent  ;  d'où  nous  pou* 
Yons  conclure,  avec  quelque  assurance,  que 
ce  nom  de  Blémyes  n  était  pas  celui  que  ces 
peuples  se  donnaient  eux-mêmes,  et  n'était 
qu'une  de  ces  dénominations  systématiques 
connues  seulement  des  géographes  et  des 
historiens. 

C'est  par  suite  de  l'emploi  de  cette  déno- 
mination que  les  Blémyes  ont  été  comptés 
au  nombre  des  peuples  indiens.  Je  me  con- 
tenterai de  citer,  à  ce  sujet,  un  passage  du 
commentaire  anonyme  sur  le  Télrabiblos  de 
Ptolémée  :  «  Les  Assyriens  adorent  la  lune;  il 
en  est  de  même  de  la  plupart  des  Indiens,  de 
ceux  qu'on  nomme  Blémyes,  »  Ce  passage  et 
tous  ceux  du  même  genre  ne  présenteront  au- 
cune didiculté,  si  Ton  fait  attention  que  l'an- 
cienne  Troglodyliquc  (ou  pays  des  Blémyes) 


a  été  souvent  désignée  par  la  dénomi 
d'Inde.  Si  je  ne  me  trompe,  cette  con 
des  mots  Inde  et  Ethiopie  est  un  Teslig 
géographie  homérique;  elle  reauMM 
dernière  analyse,  a  la  fameuse  di 
qu'Homère  a  donnée  des  Ethiopiei 
orientaux  et  en  occidentaux,  dinsio 
on  retrouve  plus  tard  une  applicatioi 
le  système  d  Ephore,  et  une  trace  éf 
dans  Hérodote.  Les  premiers  poètes  tra 
lièrent  à  cette  idée  les  notions  ce 
qru'ils  avaient  sur  les  fleuves  de  III 
s  imaginèrent  que  le  Nil  j  prenait  sa  s 
voilà,  je  pense,  l'explication  du  passai 
controversé,  où  Prométhée,  dans  K 
dit  que  a  le  fleuve  éthiopien  prend  nal 
chez  un  peuple  noir  qui  habite  jm 
sources  du  jour;  »   et  c  est  peut-être 


singulière,  après  les  saines  notions  i 
rodote  avait  données  sur  l'embouch 
rindus.  Il  semble  que  les  grammi 
d'Alexandrie,  par  leurs  commentaires 
vagants  du  passage  d'Homère,  contrib 
à  ramener  la  contusion  des  noms  d'Ei 
et  d'Inde;  les  poêles  surtout  s'en  empai 
et  les  auteurs  des  poëmes  dionysiaqui 
dèrent  sur  celte  confusion  même  que 
unes  des  fictions  qu'ils  rattacbèrec 
expéditions  de  Bacchus  :  aussi  nous  ei 
cevons  des  traces  dès  le  siècle  d'Ao 
dans  Tibulle,  Virgile  et  Josèphe.  Mai 
surtout  depuis  le  iir  siècle  qu'on  ▼ 
répandre  Tusage  de  donner  le  nom  de 
à  TEthiopie;  et  ce  qui  me  parait  } 
contribué,  c'est  que  les  chrétiens,  ay 
besoin,  pour  leurs  systèmes  sur  les 
fleuves  du  paradis,  d'identifier  avec  le 
Géon,  dont  les  uns  faisaient  Tlndus 
autres  le  Gange,  ont  été  presque  for 
s'oppuyer  sur  celle  erreur  géographiqu 
les  poêles  alexandrins  avaient  accri 
Nous  voyons,  par  exemple,  Philostori 
poser  comme  un  fait  très-probable  c 
Nil,  né  dans  l'Inde,  passe  par-dess( 
mer  Indienne  et  la  mer  Rouge  sans  se 
avec  leurs  eaux,  pénètre  dans  le  cou 
d'Afrique,  et  vient  ressortir  par  les 
tagnes  de  la  Lune  pour  arroser  l'Et 
et  l'Egypte.  Il  me  semble  que  telle  est 
près  l'histoire  de  celle  confusion  géog 
que;  toujours  est-il  certain  qu'elle  a  é 
mise  par  les  écrivains  des  iv*  et  vr  siè< 
notre  ère.  Cupe'r  en  a  déjà  donné  des 
pies  auxquels  on  pourrait  en  ajouterd'a 
ainsi  Procope  fait  venir  le  Nil  de  ric 
ailleurs  il  prend  le  nom  d'Indien  pour 
nyme  de  celui  d'Ethiopien.  Mais  ce  » 
écrivains  ecclésiastiques  surtout  qu 
ploient  cette  dénomination;  car  ils  dés 
conslamment  sous  le  nom  d'Indu  et 
intérieure  toutes  les  côtes  de  rArabi< 
la  Troglodyliquc. 

Voilà  comment  les  Blémt/es  ont  p 
compris  parmi  les  Indiens;  et  cette ob 
tion  peut  éclaircir  plusieurs  difliculté 
les  auteurs  de  celle  époque  ou  doni 


KHA 


D^EPIGRÂPIIIE. 


KHA 


eoi 


uiaines  fictions  par  «es  poètes  :  j'en 
jBiter  plusieurs  exemples;  je  me 
rai  d*un  seul  :  Nonnus,  dans  les  Dio- 
!S,  donne  l*orisine  des  Blémyes  ;  il 
nom  d'un  héros  nommé  Élémysy 
Indiensy  qui,  après  avoir  résisté  à 
lors  de  son  expédition  dans  Vlnde^ 
aiié  avec  ce  dieu.  Pans  celle  tiction 
I,  nous  voyons  l'usage  systématique 
domination  des  Blémyes  m(^lée  avec 
lion  du  nom  de  Vlnde  à  l'Ethiopie. 
y  a  de  curieux,  c'est  mie  les  anciens 
eurs  parlent  do  ce  néros  Blémys 
Tun  personnage  historique,  et  don- 
lYement  leur  fiction  pour  un  fait.  Si 
ait  pas  une  invention  récente  des 
lioDjsiaques,  nous  verrions  proba- 
Blémys  figurer  dans  les  anciennes 
ions  de  généalogie,  h  côté  de  Nilus 
fille  Memphisy  mère  de  Libye;  (ÏE- 
st  de  sa  lemme  Arabie^  des  héros 
êf  Médus^  Perses,  Cilix^  et  de  tant 
qui,  selon  toute  apparence,  ne  sont 
le  des  dénominations  géographiques 
poètes  ont  personnifiées. 
lumant  ces  diverses  observations,  je 
e  le  peuple  qui  se  donna  le  nom  de 
,  habita  principalement  dans  la  vallée 
re  de  la  Nubie,  sur  les  confins  de 
t,  où  le  place  Olympiodore  et  Tins- 
de  Silco  ;  et  que  les  peuples  au  sud- 
•e  le  Nil  et  là  mer  Rouge,  jusqu'à 
ît  Axum,  auxquels  les  historiens  et 
;niphes  ont  appliqué,  en  général,  la 
dénomination,  s'en  donnaient  cer- 
Dt  une  autre. 

(nécessaire  d'établir  une  distinction, 
tielle  la  fixation  de  Tépoque  du  mo- 
qui  nous  occupe  aurait  été  embar- 
ie  plusieurs  difficultés.  Ainsi,  par 
I,  il  est  clair  que  lorsqu'Eusèbe  nous 
dès  le  rè^ne  de  Constantin,  le  chris- 
)  avait  pénétré  chez  les  Ethiopiens 
lémyes,  ces  noms  désignent  seule- 
i  habitants  de  l'Abyssinie  et  de  la 
ytique,  qui  embrassèrent  la  religion 
ne  au  temps  de  saint  Frumenlius, 
()as  les  Blémyes  de  la  vallée  du  Nil 
•le  l'inscription  de  Silco. 
-ci,  au  contraire,  étaient  encore  ido- 
l'époque  de  ce  roi  nubien.  Olympio- 
11  commencement  du  v'  siècle,  les 
>uvés  païens  ;  il  parait,  d'après  les 
ons  dont  il  se  sert,  que  Talmis  était 
$f-lieu  religieux.  Cela  nous  explique 
A  Silco  a  choisi  le  temple  de  cette 
ur  y  consigner  le  souvenir  de  son 
on;  c*est  dans  le  sanctuaire  môme 
L  dieux  de  ses  ennemis  que  le  roi 
i  a  voulu  déposer  son  hommage  au 
u  qui  lui  avait  donné  la  victoire.  Je 
le  qu'avant  l'arrivée  des  Blémyes, 
sous  la  domination  romaine,  parait 
•ni  d'une  sorte  de  prééminence  reli- 
C*est,  du  moins,  ce  qui  senible  résul- 
lire  de  bourg  sacre  qui  lui  est  donné 
édit  du  stratège  d'Ombos,  apparte- 
règne  des  Pbili)>pe,  et  du  11  doccm- 
Tau  2h9  de  noire  ère.  L'historien 


Priscus  rapporte  en  détail  toutes  les  circon- 
stances d  un  traité  de  paix  conclu,  l'an  452 
de  notre  ère,  entre  les  chefs  des  Blémyes  et 
des  Nubiens,  et  Maximin,  général  de  l'em- 
pereur. Priscus  s<»  trouvait  alors  en  Egypte; 
il  était  ami  de  Maximin  ;  ainsi  son  temoi* 
gnage  est  ici  du  plus  grand  poids.  On  voit 
qu'une  des  clauses  du  traité,  à  laquelle  les 
barbares  tenaient  par-dessus  tout,  fut  qu'il 
leur  serait  permis,  selon  l'antique  usage,  de 
se  rendre  a  Philes,  au  temple  d'isis,  et  d'y 
prendre  la  statue  de  la  déesse,  pour  la  rap- 
porler  ensuite  après  un  temps  donné.  Ce 
passage  remarquable  prouve  à  ta  fois  que  les 
Blémyes  n'avaient  pas  abandonné  le  paga- 
nisme, et  que  le  culte  d'Isis'subsistait  encore 
è  Philes.  Il  en  était  de  môme  à  l'époque  où 
Marinus  écrivait  la  Vie  de  Proclus,  après  l'an 
hSf}  de  notre  ère,  puisque  cet  historien  dit 
expressément  qulsis  était  encore  adorée  à 
Philes.  Le  culte  païen  ne  fut  détruit  défini- 
tivement dans  cette  île  qu'environ  cinquante 
ans  après,  sous  le  règne  de  Justinien,  comme 
on  le  voit  dans  Procope.  De  ces  rapproche- 
mentsilfautconclurequelesrésultatsdel'édit 
deThéodose,relatifà  l'abolition  dupaganisme, 
n'eurent  pas,  du  moins  pour  la  haute  Egypte, 
toute  l'étendue  que  lui  ont  attribuée  les  his- 
toriens, puisque  le  culte  d'isis  à. Philes  sub- 
sista encore  un  siècle  et  demi,  et  qu'environ 
soixante  ans  après  la  destruction  du  temple 
de  Sérapis  à  Alexandrie  nous  voyons,  d'une 
part,  les  Nubiens  et  les  Blémyes  stipuler, 
dans  un  traité  de  paix,  qu'il  leur  sera  per- 
mis de  venir  faire  leurs  dévotions  accoutu- 
mées dans  l'île  d'isis;  et  de  l'autre,  un 
général  romain  choisir  cette  ile  de  préférence 
pour  la  signature  du  traité,  afin  que  la 
vénération  des  barbares  envers  ce  lieu  saint 
fût  une  garantie  plus  forte  de  la  sincérité  de 
leurs  serments. 

U  résulte  encore  de  ces  observations  que 
les  inscriptions  chrétiennes  découvertes  et 
copiées  à  Philes  par  il.  Gau  et  d'autres  voya- 
geurs ne  doivent  pas  être  antérieures  au 
VI'  siècle  de  notre  ère. 

D'après  la  citation  que  nous  avons  faite 
ci-dessus  du  passage  de  Procope,  on  ne  s'é- 
tonnera p<is  que  cet  auteur  nous  représente 
les  Blémyes  comme  étant  encore  païens  de 
son  temps  ,  et  adorateurs  d'isis  et  d'Osiris; 
il  nous  dit  même  qu'ils  sacrifiaient  des  hom-- 
mes  au  soleil.  Sans  garantir  cette  circonstance, 
je  ferai  remanjuer  une  coïncidence  assez 
frappante;  c'est  que  le  temple  de  ïalmis, 
chef-lieu  religieux  des  Blémyes ,  était  en 
effet  consacré  au  soleil,  qu'on  y  adorait  sous 
le  nom  de  Aïandoulis ,  comme  le  prouvent 
les  inscriptions  qui  ont  été  recueillies.  Ce 
rapprochement  prouve  du  moins  qu'au  temps 
de  Procope,  le  tem{)le  de  Talmis  appartenait 
encore  au  culte  égyptien. 

On  a  la  certitude  que  ce  temple  fut ,  dans 
la  suite,  converti  en  église  et  approprié  au 
culte  chrétien,  de  môme  que  ceux  de  Dekké, 
de  Tesah ,  d'Essaboua ,  d'Amadon ,  d'isam- 
boul,  et  en  général  de  presque  tous  les  tem- 
ples anciens  delà  Nubie  :  mais  il  doit  paraî- 
tre clair  maintenant  ([ue  ce  changement  n*a 


{ 


605 


KIIA 


pu  avoir  lieu  avant  le  règne  de  Justinien; 
ce  qui  fixe  la  limite  an  delà  de  l;ii|nolle  ou 
ne  peut  faire  remonter  les  vestiges  du  chris- 
tianisme qui  existent  dans  cette  contrée. 
C'est  ce  <jui  aclièvera  d"élal)lir  la  discussion 
des  faits  qui  se  raiiporlent  aux  Nubiens  dans 
l'inscription  de  Silco. 

§  2.  —  Des  NubaJes  ou  Nnlûms,  et  de  leur  conversion  aa 

ciiiisiiaiiisme. 

Nous  avons  vu  que  le  terriloire  des  Nu- 
biens ne  dépassait  pas  la  ville  de  Primis  ou 
Ibrim  ,  vers  le  nord.  A  Ibrim  commençait 
celui  des  Blémyes ,  peufile  qui  paraît  avoir 
été  indépendant  des  premiers,  dont  il  était 
l'allié  naturel ,  d'après  sa  situation  entre  la 
Nubie  et  TEgypte  :  aussi  nous  voyons  pres- 
que toujours  ces  deux  peuples  ligués  entre 
eux  dans  leurs  incursions  sur  la  haute 
Egypte»  et  dans  les  guerres  avec  les  Romains, 
qui  en  étaient  ordinairement  la  suite.  D'ail- 
leurs, rideïitité  de  leur  culte  religieux  ,  les 
cérémonies  qu'ils  allaient  faire  en  commun 
au  temple  de  Philes,  devaient  entretenir  la 
bonne  harmonie  entre  les  deux  peu[)les. 

Mais  jusqu'où  les  Nubiens  s'étendaient-ils 
au  midi  ?  ou  l'ignore.  Silco  dit  vaguement 
qu'il  s'est  retiré  dans  la  partie  supérieure  do 
^es  Etals,  qui  est  probablement  le  pays  de 
Dongola  ;  et  il  parle  de  ses  guerres  avec  les 
autres  peuples  situés  au-dessus  des  Nubiens^ 
qui  ont  voulu  se  mesurer  avec  lui.  Ce  sont 
peut-être  les  peuples  du  côté  de  Méroé,  du 
Sennaar  et  du  Fazoki ,  jusqu'aux  frontières 
ori^uîJiL'is  du  pays  d'Axuin. 

On  se  fait  une  idée  de  ce  que  pouvait  être 
ce  royaume  de  Nubie ,  par  un  passage  de  la 
Vie  de  Micbaël,  patriarche  d'Alexandrie,  qui 
écrivit  à  Cyriaque,  roi  de  Nubie,  en  737, 
pour  le  détourner  de  faire  une  expédition  en 
Ev^ypte.  L'auteur  de  cette  Vie  rapporte  que 
la  puissance  de  Cyriaque  s'étendait  sur  treize 
rois,  dont  le  plus  puissant  était  Elkera  , 
prince  jacobite;  un  autre  étendait  sa  domi- 
nation jusqu'aux  contrées  les  plus  australes. 
Ce  sont  probablement  des  rois  de  ce  genre 
que  l'inscription  d'Axum  dpf)elle  ^^cXro'/.oi, 
et  que  celle  de  Silco  nomme  les  despotes  des 
autres  nations  soumises  à  ce  prince. 

Dans  l'ivresse  de  sa  puissance,  Silco  prend 
le  titre  de  rot  de  tous  les  Ethiopiens;  mais 
personne  n'imaginera  sans  doute  qu'il  fût 
aussi  roi  de  l'Abyssinie  et  d'Axum ,  pays 
compris  sous  la  dénomination  générique 
û  Ethiopie,  Ce  n'est  donc  là  qu'une  de  ces 
fanfaronnades  communes  chez  ces  rois  bar- 
bares :  ainsi  Aizana  ,  dans  l'inscription 
d'Axum,  prend  le  litre  de  roi  des  rois  y 
omine  le  souverain  actuel  celui  de  negash 
negasgi,  qui  a  le  môme  sens.  Ce  litre  pom- 
peux ne  parut  pas  trop  magnifique  aux  pe- 
tits rois  du  Bosphore  ;  il  paraît  que  souvent 
on  n'y  attachait  pas  d  autre  idée  que  celle 
d'un  prince  dont  l'autorité  était  reconnue 
par  des  chefs  particuliers;  et  nous  venons 
de  voir  que  c'était  le  cas  du  roi  des  Nubiens. 
Quand  on  rapproche  les  inscriptions  d'A- 
du'lis,  d'Axum  et  de  Talmis  des  renseigne- 
ments nombreux  que  M.  Et.  Quatremère  a 
puist'S  dans  les  écrivains  orientaux,  on  en 


DJCTIOiNNAIRE  KHA  (M 

retire  l'indication  assez  claire  que  la  plu  j 
grande  partie  des  peuples  si  nombreux  qii 
habitaient  le  bassin  supérieur  du  Nil,  éttiéHl 
alors  soumis  à  l'un  des  deux  grands  rojNf 
mes  de  Nubie  et  d'Abyssinie  ;  que  ces  iitif 
\Aes  divers,  avant  de  petits  rois  particulier% 
cherchaient  de  temps  en  temps  à  se  soesï 
traire  à  l'autorité  du  peuple  dominateur» 
siiriout  aux  tributs  qui  leur  étaient  imf 
Do  là  des  guerres  dont  ces  trois  inscrip 
nous   ont  conservé    des   monuments. 
deux  grands  empires,  qui  se  touchaient 
leurs  extrémités,  et  dont  les  chefs  chercbal 
h  attirer  à  eux  telle  ou  telle  partie  do 
domination  de  son  voisin,  devaient  être . 
un  état  continuel  de  rivalité  et  de  gae . 
et  ce  qui  uppuie  cette  conjecture,  c'en 
lettre  écrite  par  Isaac,  patriarche  d'Ale 
drie,  en  687,  aux  rois  ae  Nubie  et  d' 
pie,  pour  les  exhorter  à  la  concorde. 

Je  suis  disposé  à  croire  que  ce  fut  cet 
de  rivalité  qui  contribua  è  empêcher  le  c 
tianisme  de  pénétrer  de  l'Abyssinie  da 
pays  des  Nubiens  :  en  effet,  ceux-ci»  co 
on  l'a  vu,  ne  le  reçurent  que  deux  si 
après,  par  l'intermédiaire  de  l'Egypte, 
encore  ce  qui  résulte  de  l'examen  des  di 
témoignages  relatifs  à  ce  point  curieux. 

Grégoire  Bar-Hebrœus,  ou  Abulfar 
dans  son  Histoire  universelle,  rassem. 
confusément  les  noms  des  différents  peu^ 
qui  avaient  reçu  le  christianisme  sous 
règne  de  Constantin,  nomme  les  Co 
tous  les  Nigrites,  tels  qu'Ethiopiens, 
biens  et  autres.  Cela  est  exact  en  ce 
regarde  les  Coptes  et  les  Al)yssins,  mais 
peut  être  vrai  qu'avec  restriction  pour, 
habitants  du  Noubah.  Rien  n'empêcne,  sa 
doute,  que  le  christianisme  ne  s'y  soit 
troduit  dès  les  règnes  de  Constantin  et 
Constance,  parmi  quelques  individus,  dt 
même  que  chez  les  Abyssins  il  y  eut  ua 
certain  nombre  de  chrétiens  avant  l'apos- 
tolat de  Frumentius.  Restreint  de  cette  ma- 
nière, le  texte  d'Abuifaradge  n'offre  aucune 
dilliculté  :  mais,  entendu  dans  le  sens  d'ana 
conversion  générale,  il  offre  plusieurs  diiti* 
cullés  graves.  En  etlet,  indépendamment  da 
ce  que  Priscus  et  Procope  disent,  en  terioea 
exprès,  que  les  Nobades  ou  Nubiens  ado- 
raient encore  Isis  et  Osiris,  on  pourrait  op- 
poser Abulfaradge  à  lui-même.  Nous  lisons, 
dans  sa  Chronique  syriaque  des  jacobiles, 
un  récit  des  plus  circonstanciés  sur  la  coo* 
version  des  Nubiens,  qui  fut  opérée  pendant 
le  règne  de  Justinien  par  un  prêtre  jacobite, 
nommé  Julianus.  Abulfaradge  termine  son 
récit  en  ces  termes  :  Atque  hoc  pacte  uni" 
versus  JSthiopum  populus ,  orthoUoxam  fh 
de  m  edoctusj  sedi  Alexandrinœ  se  subjecit^.: 
Assemani  s'étonne  de  ce  que  l'auteur  place 
à  cette  époque  la  conversion  de  tous  les 
Ethiopiens,  puisque  celle  des  Abyssins  da- 
tait d'environ  deux  siècles.  Mais' peut-être 
Terreur  vient-elle  de  l'équivoque  du  mot 
Ethiopiens,  qui,  comme  tous  les  termes  gé 
nériques,  a  été  pris  dans  un  sens  tantôt  res- 
treint, tantôt  étendu.  Mille  exemples  proq- 
vent  qu'il  a  souvent  été  employé  pour  dési- 


EUT 


D'EPIGRAPIIIE. 


KUT 


606 


ilement  les  Nubiens.  Dans  celte 
etUmvertusJSlhiopumpopultis  peut 
ier  que  la  toiniUé  de  la  nation  nu- 
ilors  le  passage  ne  présenterait  plus 
difficulté;  et  comme  orthodoxam 
is  la  bouche  d'un  jacohite,  s*cntond 
lie  desmonoihysitos,  nous  tirerons 
je  la  conséquence  que  celte  hérésie 
'Oduite  en  Nubie  en  même  t(Mn;s 
liristîanisme.  Les  mots  scdi  Alextin- 

9ubjecit  étonne  ont  alors  crantant 
ne»  dès  Tan  Wl,  Dioscorus,  vin;-;l- 
16  patriarche  d'Alexandrie,  infecta 

clergé  de  Thérésie  jacobite,  oui 
ntenue  jusqu'à  nos  jours  parmi  les 

les  Abyssins,  llenaudol  regardait  la 
île  en  687,  par  le  palriarciie  lsa.>fv 

de  Nubie  et  d'Abyssinie,  connue 
acien  êx«  niple  connu  des  relations 
fercbes  jacobites  d'Alexandrie  avec 
de  Nubie  et  d'Abyssinie.  Le  té- 
I  de  Grégoire  Bar-Hebrœus  mon- 
tres relations,  avec  la  Nubie  du 
JK>nt    plus   anciennes  d'un    siècle 

il  est  vraisemblable  que  l'hérésie 
biles  s'introduisit  pou  à  peu  en 
3  par  la  voie  de  la  Nubie. 
fuil  en  soit,  l'accord  des  tomoi- 
Oljmpiodore  et  de  Priscus,  de  Pro- 
de  Grégoire  Bar-Hebneus,  prouve 
m  que  le  christianisme  n*a  [)oint 
le  l'Abyssinie  chez  les  Nubiens,  et 
t  introduit  parmi  ces  der  niers  sous 
de  Justinien.  L'inscription  de  Silco 
donc  être  antérieure  au  milieu  du 

do  notre  ère.  D'une  aulre  part,  il 
île  de  la    croire   postérieure  à  la 

invasion  des  Aral)ps  en  Nubie, 
e  l'an  20  ou  21  de  l'hégire  (6^1  à 
atre  ère).  Ainsi  je  ne  pense  pas 
loigne  beaucoup  de  la  vérité,  si 
ilace  l'époque  vers  la  lin  du  vi*  siè- 
Blémyes  ne  tardèrent  sans  doute 
nbrasscr  la    religion    chrétienne  ; 

même  leur  conversion  fut-elle  la 

deux  expéditions  de  Silco.  C'est 

plusieurs  des  temples  paieis  de  la 
érieure  furent  convertis  eu  églises 
es. 

TEH,  l'ancien  Cotyœum  do  Phrygie, 
Jineure  ou  Tur.juie  d'Asie. 

"iplion  chrétienne  de  l'an  1071. 

ent  comme  en  Occident,  les  cnrc- 
adrois  les  sépultures  aux  environs 
)Ies9  6t  même  dans  les  églises; 
ce  qui  concerne  l'Orient,  les  sarco- 
e  rë|K)que  byzantine  sont-ils  les 
ibreux.  La  proximité  des  temples 
)as  la  seule  cause;  mais  l'Eglise 
rtout  depuis  les  ravages  des  icono- 
a  jamais  admis  les  sculptures  des 
imaines  comme  ornement  sur  les 
Ils  religieux.  Les  sarcophages  de 
que  ont  donc  otfert  au  fanatisme 
cause  de  moins  de  destruction. 
;e  dans  le  château  de  la  vilfe  de 
aoeien  Cotyœum ,  ville  qui  fut  lou- 
ez bieu  peuplée,  et  qui  oti're  par 


conséquent  un  très-petit  nombre  de  monu- 
ments antiques,  un  intéressant  sarcophage 
chrétien,  que  M.  Charles  Texier,.  correspon- 
dant de  l'Institut,  a  décrit  <  t  [)ublié  dans  la 
Revue  archéologique  de  18VV,  numéros  de 
juin  et  d'août.  Les  détails  que  nous  donnons 
ici  sur  ce  monumentsont  extrailsdes  travaux 
de  M.  Texier 

Le  château  de  Kutayen,  ouvrage  des  em- 
.  pereurs  byzantins ,  est  aujourd'hui  aban- 
donné; on  y  remarque  une  église  assez  bien 
conservée,  avec  des  traces  de  f)eintures.  Le 
sarcophage  qu'il  renferme  est  de  marbre 
blanc;  sa  face  antérieure  est  divisée  en  qua- 
Ire  parties  par  des  arcs  et  des  pilastres  ornés 
d'un  treillis  réticulé.  Les  deux  arcs  extrêmes 
ont  leur  partie  centrale  ornée  d'une  croix 
grecque,  entourée  d'une  rosace  foilhée  par 
huit  cercles  qui  se  coupent.  Un  des  arcs  du 
centre  présente  un  bas-relief  d'un  travail 
assez  médiocre,  mais  dont  le  sujet  se  perpé- 
tue, pour  ainsi  dire,  sans  lacune,  depuis  les 
tem()s  les  plus  reculés.  Un  lion  monstrueux 
dévore  un  daim  ou  une  gazelle.  Les  plus  an- 
ciennes représentations  de  ce  type,  purement 
asiatique,  se  rencontrent  sur  les  cylindres 
babyloniens,  sur  les  monuments  de  Persé- 
polis,  sur  les  tombeaux  de  la  Lycie.  Plusieurs 
monuments  grecs,  phrygiens  et  romains, 
nous  en  offrent  la  répétition,  sans  autre  va- 
riante que  la  nature  de  l'animal  dévoré  par 
le  lion,  mais  qui  est  louiours  un  herbivore  : 
un  taureau ,  une  antilope ,  un  daim  ,  et 
môme  un  lièvre.  Les  chré'liens  ont  adopté 
ce  type,  comme  le  prouve  notre  monument. 
On  en  voit  également  plusieurs  représenta- 
tions à  Athènes,  sur  l'église  Catholicon,  et 
sur  la  grande  porte  de  l'Acropolis.  Il  serait 
d'ailleiirs  impossible  d'énumérer  toutes  les 
répétitions  de  ce  sujet  qui  sont  connues  en 
Europe 

Il  est  proDaole  que  le  principe  de  cette  re- 
présentation a  été  d'abord  un  emblème  tout 
astronomique,  qui  a  changé  de  signiticalion 
par  la  suite  des  lemps,  jusqu'à  re[>résent(T 
aux  yeux  des  peuples  la  lUle  entre  le  bon  et 
le  mauvais  principe.  Ce  sujet  a  d'ailleurs  élé 
traité  plusieurs  fois  par  M.  Lajard.  Celte 
nouvelle  représentation  de  ce  synjbole  sur 
un  tombeau  chrétien  est  une  preuve  de  plus 
en  faveur  de  l'opinion  du  savant  acadé- 
micien. 

Il  est  rare  oe  trouver  sur  dos  monuments 
des  dates  aussi  précises  que  celle  que  l'on 
peut  lire  sur  celui-ci.  L'orthographe  de  l'ins- 
cription, horriblement  défectueuse,  est  ce- 
f)endanl  d'accord  avec  la  prononciation  de  la 
angue  grecque  telle  qu'elle  est  f)arlée  eu 
Grèce.  Ceci  doit  êlre  aujourd'hui  une  ques- 
tion jugée.  Il  serait  à  désirer  (jue  les  savants 
qui  sont  à  la  lêle  de  l'inslructiou  |)ubliquo 
prissent  en  considération  les  Iravaux  qui  ont 
été  faits  dans  les  quinze  dernières  années» 
et  pensassent  à  faire  enseigner  le  grec  dans 
les  collèges  avec  la  prononciation  helUs 
nique. 

L'inscription  du  tombeau  doit  être  expli- 
quée ainsi  : 


607 


LAB 


DICTIONNAIRE 


LAB 


'ExoiuriOn  ô  dov>o;  toO  8f  oO,  r/»î70/)à»,  D/soTOCna- 
6a/Btoc  x«t  ïrparriyoç  'Actavô?  Mijvt  AùyovoTw  f  tV  W 
T/B«axoo-Tîîv  Tr^wTTjv  (i3fxi/aav) 'ivîiXTtovoç  dcxàriQCtii 
T6J  Irtc  ÇE06  (é^ixt^tcedsç  Tisvraxôaioc  cSSofxqxovToc 
Iwca.) 

Littéralement  : 
c  S'est  endormi  le  serviteur  de  Dieu,  Grégoire, 
protospatare  (impérial)  et  général  d*Asie,  le  31 
août  de  la  dixième  indiction,  l'an  G579.  > 

Cette  année  correspond  à  Tannée  de  Jésus- 
Christ  ,  1071,  c'est-à-dire  à  l'époque  de  l'ar- 
rivée des  Seldjoukides  en  Asie-Mineure. 

Il  faut. remarquer  l'orthographe  :  EKYMiei 
pour  EKOiMHeH;  l'un  et  l'autre  mot  se  pro- 
noncent d'une  même  manière. 


KE  pour  KAi  ;  la  prononciation  coi  es 
core  plus  barbare  que  l'orthographe  de 
cription. 

HcriN  pour  EiïTHN  [sous-entenda'l 

PA>],  AA,  (31);  ETI  pour  ETEL    Oq  I'j 

cevia  sans  peine  qu'il  y  a  eu  dans  It  i| 

transposition  du  signe  ç.  /J 

L'aigle  sculpté  sur  l'autre  eompÉjC 
indique  que  le  défunt  occupait  unM 
charge  à  la  cour  des  empereurs.  En  e|| 
protospatarcy  porte-épée,  était  une  dà| 
des  fonctions  a  la  cour  de  Byzance 

L'aigle  des  Paléologues  se  retrouve  ei 
sur  plusieurs  monuments  à  Gonstantii 
et  notamment  sur  la  porte  du  bazar  i( 
Bezesiein. 


L 


LA  BARRE  (château  de),  dans  le  déparle- 
ment de  l'Indre. 

M.  de  Chergé  a  communiqué  au  comité 
des  arts  du  ministère  de  l'instruction  publi- 
que, une  notice  sur  les  peintures  murales  et 
les  inscriptions  du  château  de  la  Barre,  d'où 
nous  extrayons  les  passages  suivants  :  Ces 
peintures  se  trouvent  sur  une  tour  qui  a  dû 
servir  d'oratoire.  Le  sujet  principal  est  le 
crucifiement  de  Jésus-Christ.  Au  bas  est  le 
seigneur  châtelain  de  la  Barre,  prosterné 
aux  pieds  de  la  sainte  Vierge.  Il  est  présenté 
è  la  idère  de  Dieu  par  saint  Jean-Baptiste, 
que  l'on  reconnail  à  son  costume  et  à  l'a- 
gneau symbolique  qu'il  porte  dans  sa  main 
Sauche.  Le  châtelain,  en  grand  costume,  vôtu 
e  riches  habits  armoriés,  partie  à  ses  armes 
et  partie  à  celles  de  son  épouse,  ainsi  du 
moins  qu'on  peut  le  supposer,  car  cette  par- 
tie est  très-fruste,  a  les  mains  iointes;  son 
casque,  orné  d'un  grand  panache,  est  à  ses 
pieas ,  ainsi  que  sôn  écu  d'or  au  chevron  de 
gueules.  Derrière  lui,  se  présente  la  châte- 
laine  en   habits    de   cérémonie ,    armoriés 
comme  ceux  du  châtelain;  c'est  du  moins  ce 
que  font  supposer  les  traits  parti  et  coupé 
qui  ont  survécu  à  la  disparition  des  émaux  ; 
elle  est  conduite  par  saint  Jean  l'évangé- 
liste,  que  Ton  reconnaît  à  ses  formes  fémi- 
nines et  au  calice  symbolique  d'où  s'élance 
un  dragon.  De  la  bouche  des  deux  nobles 
personnages  sort  un  phylactère  portant  ces 
mots  :  0  mater  Deiy  mémento  mei.  Derrière  la 
châtelaine  apparaît  le  donjon  du  château  de 
la  Barre,  tel  que  de  vieux  dessins  le  repré- 
sentent encore.  Au-dessus  de  la  porte  de  la 
tour  se  voit  un  écusson  très-fruste,  timbré 
d'un  casque  posé  de  profil,  à  droite  ;  sur  le 
côté  sénestre  du  chef  de  l'écu,  lequel  est  in- 
cliné en  bande,  suivant  l'usage  des  xiV  et 
XV'  siècles,  de  grossiers  lambrequins  accom- 
pagnent le  casque,  et  les  supports  paraissent 
être  des  sauvages,  à  en  juger  par  leur  cos- 
tume velu  ;  cependant  leur  visage  ne  m'a  pas 
paru  noir.  Au-dessus  de  ces  compositions 
règne  une  sorte  de  procession  où  Ggurent 
des  saints,  dont  la  plupart  sont  reconnaissa- 
bles  aux  attributs  qui  les  distinguent  dans 
riconographie  chrétienne  :  ainsi  saint  Nico- 
las, avec  le  baquet  où  s'agitent  les  ciifa.  ts 


qu'il  a  ressuscites;  saint  André,  avecla 
qui  porte  son  nom  ;  saint  Jacques,  are 
bourdon  et  son  aumônière  de  pèterii 
suppose  que  îes  saints  qui  servent  a 
de  parrains  au  châtelain  et  è  son  épeusc 
les  patrons  de  ces  personnages,  qui  se 
maient  probablement  Jean  ^t  Jeanne»  i 
fort  communs,  comme  on  sait,  dans  les  i 
des  familles  de  cette  époque.  Au-dessou 
peu  plus  haut  que  les  lambris  ordiiM 
apparaissent  tout  autour  de  l'oratoîw 
oiseaux  symboliques,  au-dessus  de$qo< 
lisent  des  inscriptions  curieuses  et  sigr 
tives;  ainsi,  à  gauche  de  la  porte  en  eoi 
le  pélican,  emblème  de  tout  temps  si 
tien,  se  déchire  les  flancs,  et  on  lit  les 
suivants  ; 

Je  suis  d*une  (dtve  f)  natitre 
Car  je  veul  mourir  p  les  myens 
Vie  leur  rend  p  ma  morsure 
Ainsi  fu  Jesu  Christ  aux  siens. 
Dans  le  deuxième comi^artiment, le  pfl 
sur  son  bûcher  odorant,  renaît  de  sescec 
et  dit: 

Seul  je  VIS  très  longuement* 
Et  puis  meurs  par  droit  divia 
Vivre  revient  hastivemenl 
Les  bons  auront  joie  sans  fin. 

Dans  le  troisième  compartiment,  1 
s'élance  dans  les  cieux,  où  il  va  bravi 
feux  ardents  du  soleil  ;  c'est  lui  qui  le  d 
reste,  dans  son  langage  naïl  et  énergie; 

De  tous  oyseauU  je  suis  le  roy 
Voiler  je  puis  en  si  hault  lieu 
Que  le  souleil  de  près  je  voy 
Bienbeurés  sont  ceux  qui  voyent  I 

A  oroile  de  la  fenêtre,  on  voit  un 
lorabe  seule,  posée  sur  le  rameau  d'un 
dans  une  profonde  solitude;  elle  parai 
l'emblème  de  la  vie  retirée  et  sainti 
cloîtres  ;  c'est  du  moins  ce  que  font  sup 
les  vers  suivants  : 

(Uncafur.)    Je? .  .  .  .  garde  maincienenl 
Quant  je  n'ay  point  decompaîgaîe 

Vivre solietairemeot 

Dévot  ayme  sainctc  vi«. 


LÂM 


DEnCRAPHlE. 


iomposition,  qui  D^oATrc  point  des 
I  Irès-trancliés,  a  cela  de  remarqiia- 
)  son  ensemble  est  parfaitement 
mx;  appliqué  à  uo  monument  civil 
elle  n'en  est  encore  que  plus  pré- 
nssi  devons-nous  des  remercîments 
mie  de  Bondy,  qui  veut  conserver 
rar  cette  oeuvre  en  restituant  à  la 
on  ancienne  destination  religieuse. 
L  DenueHo,  artiste  éminent,  qui  a 
I  habile  pinceau  aux  peintures  de 
t»,  publiées  par  le  comité,  a  pu 
BQ  calque  des  fresques  du  château 
re;  mais  ce  calque  est  peut-être  in- 
m  ce  qui  concerne  les  inscriptions 
•s  depuis  lui,  et  dont  quelques  mots 
re  à  connaître. 

gé  snr  l'époque  h  laquelle  je  croyais 
Iribuer  cette  œuvre  curieuse,  j'ai 
inion  qu'elle  devait  dater  de  la 
I  moitié  du  xV  siècle;  je  laisse  à 
ivanls  que  moi  le  soin  de  |)ronoa- 
rnier  ressort. 
ÏE,  capitale  de  la  Hollande. 

yAe  de  la  comtesse  Marguerite. 

\}sm  on  ooQveDl  près  de  Lj  Haje. 
fk  ,  Ilermaoui  Cotnitis  lleniiebergîse 
arti  Florenlii  Gomitis  llollandix  et  Zc- 
lia,  Guilhelmi  Rcgis  Rom.  ac  postca 
len  Gut)emaloris  liiiperii  atq;  Alilhei^e 
lan'nunix  soror,  ciijiispatruus  Episcopus 
isis,  avuncirii  aulem  filius  Dui  Brabari' 
mesThuringise.  Ilaec  autem  lliustriss. 
lannos  quadragiiita  duos  circiternata, 
?arascevcs  iioiium  circiter  lioram,  aniio 
ttcenles.  septuagcs.  sexie,  irecêlos 
I  quinq;  enixa  est  pueros,  qui  prius 
16  suCTraganeo  Trajeclensi  omnes  in 
X  aère  pelvibus  baptizaii  saiil  ;  quorum 
quotquoieranl,  Johaunes,  pucUae  au- 
es  Elisabelbac  vocatac  sunt,  qui  simul 
m  inatre  uno  eodemq;  die  faiis  con- 
L,  alq;  in  hoc  Lausdensi  templo  sepuUi 
2uod  quidem   accidit  ob  pauperculam 

fœroinâ,  qux  ex  uno  partu  gemellos  in 
labat  pueros,  quâ  rem  ipsa  Comi  lissa 

dicebat,  id  per  unum  virum  ûcri 
}y  ipsamque  coiiiumcUose  rejecit.  Uiide 
lorcola  animo  perlurbata,  mox  tan- 
liam  numerû  ac  multiiudinë  ex  uno 
tmiirecabalur,  quotveltoliusanni  dies 
^tur;  quod  quidem  praelernaturxcur- 
ipeiida  quadara  ralionc  ila  factura  est;  si- 
perpetuam  biijus  rci  memoriani  ex  vctu- 
nanuscriplisquam  lypis  excusisChroni- 
erpositumetenarraluinesUDcusilieTer 
:  de  re  suspiciendus,   honorandus  ac 

extoUendus   in    scmpilcrna    sccula. 

uSupplém,  aux  inscript,  de  Bâie,  p. 

».) 

ly  en  Portugal. 


LAM  610 

Divo 
Flavio 
Julio 
Crispo 
Nob. 
Caes. 
{CardinalMAi,  p.  255^;  Gruter,  p.  28V,  7.) 

LAMRfilSE,  Lnmbesis,  improprement  a[)pn- 
lée  Lambesa^  ville  d'Algérie,  dans  la  province 
de  Constantine. 

Nous  avons  dit  les  raisons  qui  nous  eng?i- 
gent  à  faire  connaître  exnoplionnellemcnt  les 
inscriptions  antiques  découvertes  dans  ce 
pays,  bien  Qu'elles  soient  en  réalité  étran- 
gères et  antérieures  à  l'épigraphie  chrétienne 
{Voy.  Alger).  Ces  belles  découvertes  sont 
dues  h  un  voyageur  résolu  et  savant,  M.  Léon 
Renier,  sous-bibliothécaire  è  la  Sorbonne. 

Rapport  de  M.  Renier^  m  mission  dans  la 
province  de  Constantine  pour  la  recherche 
des  monuments  épigraphiques,  adressé  à  M. 
le  ministre  de  Vtnstruction  publique  (1). 

Lambcsc,  le  5  janvier  1851. 

Monsieur  le  ministre, 

Permettez-moi  de  commencer  ce  rapport 
par  une  courte  observation  sur  le  nom  de  la 
ville  dont  vous  m'avez  chargé  d'explorer  les 
ruines.  Celui  par  lequel  elle  est  désignt'^o 
dans  les  actes  administratifs ,  Lambessa, 
Lambœsa  ou  Lambœsa  (je  l'ai  vu  écrit  de  ci  s 
trois  manières  dilférentes)»  est  un  véritablo 
barbarisme  ;  ce  n'est  ni  le  nom  que  lui  don- 
nent les  Arabes,  ni  celui  qu'elle  portait  dans 
l'antiquité.  Le  premier  est  Tezzout  ou  Tez- 
zoulet;  le  second  est  Lambœsis.  C'est  là  un 
fait  que,  dès  avant  mon  départ  de  Paris,  j'a- 
vais démontré  dans  un  mémoire  qui  fait 
partie  du  XXr  volume  du  Recueil  de  la  so- 
ciété  des  antiquaires  de  France,  et  je  dois  ajou- 
ter que  si  les  preuves  que  j'en  avais  données 
pouvaient  paraître  insuflisantes,  j'ai,  pour  les 
corroborer  aujourd'hui  assez  d  inscriptions 
pour  donner  à  ma  démonstration  le  caractère 
de  l'évidence  la  plus  absolue.  Sans  doute,  on 
ne  peut  exiger  de  l'administration  qu'elle  se 
fasse  érudite,mais  il  seraitdu  moins  à  désirer 

3ue  les  résultats  des  recherches  des  érudits 
e  profession  ne  fussent  pas  perdus  pour 
elle.  Un  grand  établissement  va  s'élever  au 
milieu  des  ruines  de  Lambèse  ;  je  ne  deman- 
de pas  Qu'on  lui  donne  le  nom  ancien  de 
cette  ville,  ce  qui  pourrait  paraître  préten- 
tieux ;  mais  que  Ton  francise  ce  nom,  comme 
on  Ta  fait  pour  Constantine  et  pour  Sétif. 
Ainsi ,  les  droits  de  la  science  seront  saufs  , 
et  nous  aurons,  pour  ainsi  dire,  marqué  sur 
le  quartier  général  de  la  légion  III*  Augusta^ 
le  sceau  de  notre  prise  de  possession,  en  lui 
donnant,  pour  l'avenir,  un  nom  parfaitement 
conforme  au  génie  de  notre  langue. 

Dans  la  lettre  que  j'ai  eu  l^onneur  do 
vous  écrire  ,  le  6  novembre  dernier ,  pour 
vous  annoncer  mon  arrivée  sur  le  lieu  de  ma 
mission,  je  vous  disais  que  j'estimais  à  six 
cenis  'environ  le  nombre  des  monuments 
épigraphiques  que  je  pourrais  y  recueillir. 

(\)  Archives  des  missions  scientifiques,  avril  1831. 


611 


LAM 


DICTIONNAIRE 


LAM 


Celte  évaliintinn  ,  inon<;icurlominislre,  loin 
ci'ôlre  exag^néo,  étail  beaucoup  trop  faible: 
j'ai  tléjh  dépassé  ce  nombre,  et  jo  suis  loin 
(i*avoir  éf»uis6  la  mine  féconde  dont  j'ai  en- 
trepris Texploralion.  Je  ne  crains  pas  de  ine 
Irop  avancer  en  affirmant  que ,  lorsque  jo 
qnillerai  les  ruines  de  Lambôse,  j'y  aurai 
copié  phis  de  buil  cents  inscriptions. 

Quelques  mots  me  suffiront  pour  faire 
comprendre  l'importance  de  celte  collection 
épigrapiiiqne.  Dî^pjis  le  règne  d'Auguste 
jusqu'à  celui  de  Constantin,  cesl-à-dire  pen- 
dant plus  de  trois  siècles  ,  la  légion  lii'  Au- 
f;usla  a  eu  son  quartier  général  à  Lambèse. 
Celle  ville  est  la  seule,  dans  toute  retendue 
du  monde  ronwin,  qui  ail  joui  aussi  long- 
temps do  celle  prérojialive,  cl,  par  un  hasard 
Sue  je  puis  dire  heureux  pour  la  science, 
élruite  probablement  par  les  Vandairs,  itu 
commencement  du  v'  siècle  de  notre  ère,  elle 
n'a  pas  été  rebâtie  depuis  ;  de  sorte  que  sf  s 
ruines  sont  restées  intactes  et  n'ont  point  été 
dénaturées,  comme  l'ont  été,  par  exemple, 
celles  des  villes  romaines  des  bords  du  Rhin 
(Mayence,  Bonn,  Cologne),  qui  furent  aussi, 
pendant  longtemps  les  lieux  de  garnison  des 
légions  romaines.  On  pouvait  donc  espérer 
(fu'une  exploration  altonlive  de  ces  ruines 
ajouterait  des  faits  nouveaux  à  ce  que  nous 
savons  de  l'histoire  militaire  tiu  peuple-roi, 
et  surtout  qu'elle  jetterait  quelque  jour  sur 
une  question  qui  intéresse  particulièrement 
la  France,  celle  de  l'organisalion  des  forces 
romaines  dans  le  nord  de  l'Afrit^ue.  C'esl  ce 
double  espoir,  Monsieur  le  mmistre,  qui 
vous  avait  engagé  à  me  charger  de  celle 
exploration,  et,  dès  aujourd'hui,  je  puis  vous 
donner  l'assurance  qu'il  ne  sera  pas  trompé  : 
les  nombreux  documents  épigraphiques  que 
j'ai  recueillis  contiennent  une  foule  de  rensei- 
gnements, qui,  réunis  et  étudiés,  produiront 
des  résultats  de  nature  à  justifier  compléle- 
menl  la  mesure  que  vous  avez  prise. 

Dans  ma  première  lettre,  écrite  à  la  hâte. 
Quelques  jours  après  mon  arrivée  sur  le 
tnéâtre  de  mes  travaux,  je  n'ai  pu  vous  pré- 
senter qu'une  énuméralion  rapide  et  fort 
incomplète  des  principaux  monuments  de 
Lambèse.  Depuis,  j'ai  eu  le  temps  d'étudier 
ces  monuments,  et  je  puis  en  parler  mainte- 
nant avec  quelque  détail.  L'aspect  de  quel- 
ques-uns suffit  pour  résoudre  des  questions 
fort  importantes  et  restées  jusqu'ici  incer. ai- 
nes ;  ainsi,  par  exemple,  on  ignorait  si  les  lé- 
gions romaines  étaient  casernées,  comme  nos 
régiments,  dans  l'intérieur  des  villes^  ou  si, 
comme  les  cohortes  prétoriennes  à  Rome , 
elfes  élaieit  établies  dans  des  cam[)S,  sépa- 
rés dos  habitations  civiles  par  un  espace 
plus  ou  moins  considérable.  J'ai  eu  l'honnonr 
de  vous  dire  que  le  camp  de  la  légion  Ml* 
A ugusla  subsiste  encore  prestjue  intact,  et 
cpientre  son  rempart  el  les  f)remières  mai- 
sons de  la  ville,  au  nord,  à  l'esl  el  au  sud, 
s'élenda.l  une  sorte  cie  glacis  de  plus  de 
cent  mètres  de  largeur.  Celle  question  est 
donc  résolue. 

Ce  camp  est  situé  à  Touesl  de  la  ville;  il 
t'jvme  un  rectangle  de  six  cents  mètres  de 


longueur,  sur  quatre  cents  de  largeur, 
entouré  d'un  rempart  de  quatre  mètfi 
viron  de  hauteur,  défendu,  de  qui 
en  quarante  mètres,  par  des  tours  ei 
qui  présentent. cotte  particularité  reou 
ble,  que  leur  saillie  est  à  l'iulérieur* 

C'esl  dans  celle  enceinte  que  s*A 
ruine  la  plus  considérable  de  LanÉU 
prœtoriumj  sur  la  destination  daqud 
impossible  d'hésiter  ,  quand  on  ei 
sa  situation  et  les  emblèmes  dont  il  eM 
Tous  ces  emblèmes  sont  relatifs  à  la  U 
ce  sont  des  victoires^  des  aigles  ,  des  ti 
ties,  des  enseignes  avec  le  chiffre  de  it 


LKG.  Itl.  AVG.[  Une  grande  ioscripl 


lisait  autrefois  au-dessus  de  la  porte  | 
pale  ;  elle  est  aujourd'hui  presque  ei 
ment  détruite;  il  n'en  reste  plus  que 
({ues  lettres,  qui  nie  suffiront  cepai 
jointes  h  d'autres  indices,  pour  déflU 
que  ce  monument  a  été  construit  dansi 
iiières  années  du  règne  de  Septime  Se' 
C'est  aussi  dans  l'mlérieurdu  camp< 
été  trouvées  les  inscriptions  les  plus  1 
tantes  el  le  plus  grand  nombie  d  hiséri 
militaires.  Près  do  là,  j'ai  fait  déterrei 
grandes  pierres  de  forme  rectangulai 
88  de  hauteur,  sur  0~,71  de  largeur  et 
d'épaisseur),  sur  cnacune  desquelles  < 
au  milieu  d'un  encadrement  simple,  m 
bon  goût ,  l'une  des  inscriptions  suiv 
dont  les  lettres  ont  dix  centimètres  de 
teur:COH.  H,  COH.  111,  COH.  Vil, 
Vlll,  COH.  X.  Ces  pierres  étaient  sans 
destinées  à  indiquer,  dans  le  camp 
quartiers  des  cohortes  dont  elles  porte 
numéros. 

Ce  camp  avait  quatre  portes;  de  la 
cipale,  celle  du  nord,  qui  devait  être  la 
prœloria,  parlent  deux  voies,  bordée 
qu'à  près  de  deux  kilomètres  de  distant 
monuments  funéraires  (1)  et  se  dirif 
l'une  sur  Zana  (l'ancienne  Z>tana],  l'aul 
le  col  de  IJalna,  par  où  elle  pénètre  di 
vallée  de  Ktissour,  pour  gagner  le  dés€ 
De  la  porte  de  l'ouest ,  Porta  prim 
sinislra,  part  une  autre  voie,  qui  joigi 
camp  de  la  légion  à  celui  des  cohortes 
liaires,  situé  K  deux  kilomètres  dans 
direction,  et  orné,  ainsi  que  j'ai  eu 
neur  de  vous  le  dire  dans  ma  première! 
d'une  colonne  monumentale ,  aujoo 
renversée.  Sur  le  piédestal  de  cette  ool 
se  lisait  une  longue  inscription,  malhts 
sèment  fort  incomplète  maintenant.  J 
cependant  y  reconnaître  encore  une  a 
lion  de  l'empereur  h  des  cohortes  do 
noms  ont  disparu,  excepté  un  seul,  ce 
la  sixième  des  Commagénicns,  COH.  VI.  i 
MACKNOUVM  ,  qui  ajiparait  ici  po 
)reinière  fois  dans  l'histoire.  Le  nom 
égal  im{)érial,  mentionné  dans  celte  in 
lion,  me  permettra,  je  l'espère,  d'eu  dél 
nor  la  date,  et  de  dire  à  quoi  empen 


I 


(1)   J'ai   copié  sur  ces   monuments  deux 
soix'.inle-Keiifinsn'iplioiis  :  prcsi|ue  toules 
livos  a  (les  niililaircs,  dont  elles  présentent 
que  sorte  les  étals  de  service. 


LAM 


D*ia^iGiiAriiiE. 


ribiier  l'allocution  qu'on  y  lit ,  ot  qui 
-a  alors  une  assez  haute  inipririahco 

|UC. 

I,  de  la  porte  de  Test,  Porta  principa- 
ro,  partent  deux  autres  voies.  L'une 
ge  au  nord-est,  et  nasse,  nvnnl  de 
ïT  dans  UR  quartier  ne  Ki  ville,  dont 
scription,  m'a  appris  le  nom,  VICVS 
rV9,  sous  un  arc  de  triomphe  à  une 
«ie,  élevé  en  Thonn^^urtie  l'empereur 
Â,  aux  frails  de  la  colonie  dcThamu' 
qui  prouve,  pour  le  dire  en  passant, 
mbèse  n'civait  [>as  etle-môme  le  titre 
wUft  (1)  du  moins  à  l'époque  où  ce 
leDl  a  été  élevé. 

tre  voie  se  dirige  au  sud-est  ;  h  deux 
lètres  environ  du  ramp,  elle  passe  ont  re 
'ikédtre  et  les  thermes  ;  puis,  h  huit 
iètresf>lus  loin,  elle  entre  dans  la  ville 
lient  dite,  en  passant  sous  nn  arc  de 
ie  h  trois  baies,  le  plus  beau  et  le 
W>nservé  des  quatre  qui  subsistent 
k  Lambèse.  Entre  ce  monument  et  le 
Ip  pavé  de  la  voie,  composé  de  grandes 
fl^  dalles,  est  presque  intact.  L'ins- 
K  suivante,  que  j'ai  découverte  en 
creuser  sur  le  bord  de  cette  voie 
ènstaler  l'existence  des  trottoirs,  m'a 
maître  son  nom  et  Tépoque  de  sa  cons- 
a  : 

Impp.  Caoss 
L  Sqiiimio.  Scve 
ro.    Peilinaci 
Ârab.  A<iiab.  Pari 
Maximo.  et 
M.  Avrelio*  An 
loiiîno.  piis 


Avgg.    ac.  forlissi 


mis.  principibvs 

propagalorihvs 

iinperii, 


viain 


Sepiimiaiiani 


|leg.  HJ|  Avg.  fecit 

raionbtts  Cœsaribui  Lucio  SqHimio  Sevcro 
naci  Arabico  Adiabcnico  Parlhico  Mtiximo,  et 
o-Aurelio  Anlonino^  piis  Auguslis  oc  fortis- 
principibusj  propugatoribu$  imperii,  viam 
mianam  legio  lil  Augusta  fecit. 

%\  celte  voie  avait  été  construite  par  la 
,  pendant  le  règne  simultané  de  Sep- 
iéTère  et  de  Caracalla,  c'est-à-dire  en- 
)  et  209,  année  ou  Géta  fut  aussi  asso- 
*empire,  et  elle  s'appelait  la  Voie  Sep- 
nef  yiA  septimuna. 
IDOts  entourés  d'un  filet,  dans  les  li- 
I9  9,  10  et  11,  sont  gravés  eu  caractères 
etits  et  dans  un  creux  d'environ  cinq 
lètres  de  profondeur.  Evidemment,  ces 
ont  remplacé  les  noms  et  les  titres  de 
effacés  au  ciseau  après  l'assassinat  de 
Dce  ;  auparavant,  on  devait  y  lire  ce  qui 

e  o^ai  encore  trouvé  aucune  inscription  qui 
ne  ce  titre,  lamlis  que,  sur  plusieurs,  elle 
sdoi  de  muniiipc. 


LAM  Cli 

El.  L.  Sept 
imio.  Gclr.e 
nnbilissiuio 
Caesari 

El  Lucio  Si*ptimio  Celœ,  nobilisêimo  Ctruari. 

Les  mots  LE(j.  III  de  la  dernière  lijno 
sont  également  gravés  dans  un  croux  de  cinsi 
millimètres  de  [)rolbndeur;  mais  cette  ins- 
cription n'est  [)as  la  seule  qui  présente  cette 
particularité  ;  01  l'observe  t'»ga!ement  sur  la 
pluftart  dvn  monunipnls  publics  (1)  de  Tan- 
cienne  Numidie  où  ligure  le  nom  de  la  légion 
111*  Augusta.  Evideniuient  ces  mots  ont  aussi 
remplacé,  sur  tous  ces  monumenis,  d'autres 
mots  elfacés  au  ciseau  ;  et  ces  autres  mois 
ne  peuvent  avoir  été  que  ceux  qu'on  v  lit 
encore  aujourd'hui,  car  partout  l'épitnète 
AUCi.  qui  ne  peut  coi  venir  qu'à  la  légion  llf 
Augusta  (2),  et  qui  forme  une  partie  inté- 
grante du  nom  de  celte  légion  (3j,  a  été  res- 
pectée, et  sur  un  certain  nombre  de  monu- 
ments, les  mots  LEG.  III,  effacés  assez 
n(^gli<^emment,  et  non  gravés  ensuite  de 
nouveau,  comme  ici,  peuvent  encore  se  lire, 
sinon  distinctement,  du  moins  d'une  manière 
certaine. 

Ce  fait  d'un  nom  de  légion  effacé,  puis 
rétabli  sur  le§  njonuments,  est  extrêmement 
curieux  ;  il  est  unitjuedans  tontt*  l'épigraphie 
rouiaine,  et  ne  peut  s'expliquer  que  par  un 
lic<*nciement  de  cette  lésion,  suivi,  peu  do 
temps  après,  de  sa  réorganisation.  Mais  à 
Quelle  époque  ont  eu  lieu,  pour  la  légion  Hi* 
Augusta,  ces  événements,  dont  aucun  his* 
torien  ne  fait  mention  ?  Une  élude  attentive 
des  monuments  qui  présentent  cette  particu- 
l'ifité,  et  qui  tous  soni  antérieurs  au  régne  de 
Gordien  lïl,  m'a  fourni  la  ré.nônse  à  celte 
question,  et  je  crois  pouvoir  fixer  l'époque 
dont  il  s'agit  à  l'année  238  de  notre  ère, 
pendant  laquelle  eurent  lieu,  dans  l'esitace 
de  peu  de  mois,  la  proclamation  des  deux 
premiers  Gordiens,  leur  défaite  pir  le  séna- 
teur Capellien  et  la  terrible  réaction  qui 
en  fut  la  suite  ;  enfin,  la  mort  de  Maximin 
et  la  cbute  de  son  lieutenant  en  Afrique. 

La  plupaitdes  monuments  de  Lambèse 
témoignent  du  profond  attachement  de  la 
légion  111'  Augusia  pour  la  famille  de  Sep- 
time  Sévère,  et  l'on  est  en  droit  de  penser 
ou'elle  ne  vit  pas  de  bon  œil  Tavénement  à 
)  empire  de  Maximin,  meurtrier  d'Alexandre, 
le  dernier  «les  princes  do  cette  famille  (^). 

(1^  Je  ne  Pai  remarquée  sur  aucun  monument  fu- 
nér.jire. 

(i)llyav.^il  deux  autres  légions  Augusta,  l.i  II» 
Augusta  el  I.1  Vlll*^  Augusia  ;  niais  ou  saii  posilixc- 
nienl  «pfelles  ne  vinreiil  jamais  en  Nuuiidie. 

(3)  Sans  ceUerpilhcle,  on  u^aurail  pas  pu  la  dis- 
tinguer des  quairc  autres  légions  qui  avaioul  le 
même  numéro,  savoir  :  la  lil«  Cyrcnaica  et  la  lli« 
Gallica,  toutes  deux  forniccs  connue  elle  sous  Au- 
ffusle;  la  ilh  llali<'a,  fonnéc  sous  Marc-Aurèle,  et 
la  lU*  Parlhica,  formée  sous  Seplime  Sévère. 

(\)  Cela  est  d'autant  plus  probable,  que  la  légion 
avait  pour  ce  prince  une  alTeciion  |»articuliérc,  a  nsi 
que  le  prouve  répittiéte  d'Atexandnanay  ajoulécÀsou 
nom  sur  un  grand  nombre  de  niouuuicnls. 


615 


LAM 


DlCTIONNAinE 


LAM 


"Elle  s  y  soumil  cependant ,  coramo  h  un  fait 
accompli  et  sur  lequel  il  n'était  pas  possible 
de  revenir.  Mais  elle  dut  saisir  avec  joie  la 
})remière  occasion  qui  se  présenta  de  secouer 
un  joug  qui  lui  était  odieux  ;  et  il  est  proba- 
ble que,  si  elle  ne  contribua  pas  elle-même 
^  la  proclamation  des  deux  premiers  Gor- 
diens, elle  dut  se  montrer  très-ompressée 
de  la  reconnaître.  J'ai  dit  si  elle  ne  con- 
tribua pas  elle-même  à  leur  proclamation , 
et  cependant  une  assersion  positive  d'Au- 
rélius  Victor,  à  laquelle  on  n'a  pas  fait 
assez  d'attention  jusqu'ici,  semblerait  prou- 
ver qu'elle  eut  la  principale  part  a  cet 
événement  (1). 

S'il  en  eût  été  autrement,  le  premier  soin 
des  Gordiens,  après  qu'ils  eurent  accepté 
l'empire,  eût  été  de  chercher  à  gagner  ce 
corps  d'armée,  cantonné  à  quelques  iournées 
de  marche  de  Carlhage ,  et  dont  1  hostilité 
pouvait  leur  faire  courir  de  si  grands  dan- 
gers ;  et  cependant  Hérodien,  qui  nous  a 
raconté  avec  tant  de  détails  toutes  les  cir- 
constances de  leur  règne  éphémère,  ne  nous 
dit  rien  de  semblable  ;  au  contraire,  il  nous 
les  fait  voir  uniquement  occupés  de  s'assurer 
le  concours  du  sénat,  et  de  se  faire  recon- 
naître par  les  autres  provinces  de  l'empire. 
Evidemment,  s'ils  montrèrent,  à  l'égard  de 
l'Afrique,  une  telle  sécurité,  c'est  qu'ils 
étaient  sûrs  de  la  légion  qui  formait  la 
principale  force  militaire  de  cette  contrée. 

Mais  ils  avaient  compté  sans  la  hardiesse 
de  Capellien ,  commandant  du  pays  dos 
Maurusiens  nomades^  c'est-à-dire  de  ce  qu'on 
appelle  aujourd'hui  les  Zibân  (2).  Cet  officier, 
quoiqu'il  dûtàMaximin  son  commandement, 
ne  fit  rien  d'abord  pour  s'opposer  à  l'avéne- 
ment  des  Gordiens  ;  autrement  Jules  Capito- 
lin  et  Hérodien  ne  donneraient  pas  un  autre 
motif  à  sa  révocation.  Mais  il  avait  eu  autre- 
fois des  torts  envers  Gordien  le  Vieux,  et 
celui-ci,  commettant  la  faute  de  s'en  souve- 
nir quand  il  se  vit  revêtu  de  la  pourpre 
impériale,  lui  envoya  son  successeur,  avec 
l'ordre  de  quitter  au  plus  tôt  la  province. 
Pour  toute  réponse ,  Capellien  rassemble  à 
la  hâte  une  colonne  composée  en  grande 
partie  de  cavaliers  nomades  (3),  et,  prenant 

(1)  c  Repente  Anlonius  Gordianus,  Afriese  pro- 
consul, ab  exercUu  priiiceps  apud  Thysdri  oppidum 
absens  fit.  i  (Aurel.  Victor.,  de  Cœsaribus^x\\i.) 

(2)  Celte  synonymie  rcsulle  évidemment  des  ter- 
mes dont  se  sert  Hérodien  pour  décrire  le  comman- 
dement de  Capellien  :  <  11  commandait,  dit-il,  aux 
Maurusiens  soumis  aux  Homains,  et  appelés  Noma- 
des ;  leur  pays  est  proiégé  par  des  camps,  à  cause 
de  la  muliilude  des  Maurusiens  insoumis  dont  il  est 
entouré,  et  pour  empèclier  leurs  incursions  et  leurs 
brigandages,  i  'llyfrro  8i  Maupouo-ituv  rûv  vno  *?&)- 
uaîoïc*  Nofxâ^GJv  $s  xa>ovusvGi)v*  to  8s  f  Ovo;  crrpaTOTri- 
ottç  Tri^joairro,  hià  tô  7rfp(xsî;Aîvov  izAn^o;  Mavpovaiuv 
TÔJv  ^apêàpuy,  ù}Ç  otj  iniy^oi  «vrÂiv  xàç  iÇ  iinSpoixiiç 
UpiTU'/ûç,  (Uerodian.,  Yn,i).) 

(5)  Ctim  leciiê  Mauris  et  lumuUuaria  manu,  (Capi- 
TOLiiN.  in  Gordianis,  xiv.)  Voyez  en  outre  le  paral- 
lèle établi  par  Hérodien  entre  farmée  du  jeune  Gor- 
dien Cl  celle  de  Capellien  ;  après  avoir  décrit  la  foule 
mal  armée  et  mal  exercée  des  Carthaginois,  qui 
cumposaicnt  la    première,  il  ajoute  :  <  Quant  aux 


la  route  qui  contourne,  au  s 
chaîne  de  TAurès,  laissant, 


sud  et  k  I 
par  coDS< 
bien  loin  à  sa  gauche  le  quartier  géo 
la  légion,  il  arrive  en  vue  de  Carthaçi 
que  les  Gordiens,  informr^s  trop  tara 
mouvement,  aient  eu  le  temps  de  fair 
de  leurs  cantonnements  les  troupes 
Hères,  qui  seules  auraient  pu  arr< 
uj  arche. 

On  connaît  la  suite  des  événemei 
rencontre  entre  les  Nomades  et  les  ha 
de  Carthage,  qui  s'étaient  avancés 
eux,  ne  fut  pas  une  bataille,  mais  n 
sacre.  Le  jeune  Gordien  y  périt  ainsi 
plus  grande  partie  de  ceux  qui  1* 
suivi.  £n  apprenant  la  mort  de  son 
vieux  Gordien  s'étrangla  avec  sa  ce 
CapôUien  entra  alors  dans  la  ville  ;  i 
égorger  les  principaux  habitants,  | 
trésor  public,  les  temples,  et  n'épars 
même  les  maisons  particulières.  J 
courut  ensuite  TAfrique,  et  se  lii 
mômes  excès  dans  toutes  les  vill 
avaient  détruit  les  honneurs  conférai 
ximin  (1). 

La  légion,  qui,  très-probablement, 
aussi  rendue  coupable  de  ce  méfait,  ; 
vait  être  épargnée  ;  surprise  et  dénw 
par  la  rapidité  des  succès  de  Capeilic 
ne  dut  point  lui  opposer  de  résistan< 
savait  Maximin  dans  toute  sa  force  ; 
des  deux  Gordiens  devait  lui  faire  crc 
la  tentative  à  laquelle  elle  s'était   a 
avait  déûiiitiyement  avorté.  Elle  se 
donc  et  subit  les  conséquences  de  s 
mission  :  elle  fut  licenciée,  et  son  n< 
effacé  de  tous  les  monuments  publi 
fut   alors  aussi,  et  comme  représai 
l'outrage  inlligé  par  elle  au  nom  de  Mi 
que  celui  d'Alexandre  Sévère,  dont 
venir  l'avait  excitée  à  la  révolte,  fu 
dans  une  grande  inscription  que  j'ai 
près  du  temple  d'Esculape  (2).  Qu€ 

Nomades,  c'étaient  des  archers  sûrs  de  len 
et  d'excellents  cavaliers,  etc.  i  Oi  $é  Nofc«i2 
Tc9T«c»  TS  rvoTOXoi  xal  iirntîç  apio-TOi.  (IIerooi 

(1)  M.  Lelronne  a  publié  sur  cesévéncmei 
les  cahiers  d'octobre  et  décembre  1&47  da 
des  Savants,  un  beau  mémoire,  piein  de  re* 
savantes,  d'aperçus  neufs  et  ingénieux.'  Ma 
sèment,  trompé  par  des  renseignements  ioe 
a  commis  quelques  erreurs  ;  son  travail  péd 
base  :  il  s'appuie  sur  deux  inscriptions,  d<Ni 
fausse,  ou  du  moins  n'est  qu'une  mauvaise  • 
la  première.  On  les  lui  avait  dounées  oomi 
monuments  diflërenls,  trouvés  l'un  à  LamlM 
tre  à  Séiif  ;  le  premier  seul  existe. 

(2)  J'ai  dit  plus  haut  que  partout,  après  i 
face  les  mois  leg.  ni,  on  avait  respecté  le  n 
qui  en  forme  le  complément  nécessaire.  Si 
que  je  cherche  à  faire  prévaloir  est  vraie» 
au  contraire ,  elTacer  Tadjectir  ALEXàRoai 
tous  les  monuments  où  il  ligure  parmi  les  i 
la  légion.  C'est  ce  qu'on  observe  en  eOet  d 
grande  inscription  découverte  à  Gonslanlin 
est  aujourd'hui  encastrée  dans  le  mur  d^enc 
la  casbah.  Sur  ce  monument  où  la  légioo  é 
pelée 

LEG.  m.  AVG.  SEYERIANA.  ALEXANW 
on  a  laisse  subsister  les  deux  premières  é 


LAM 


DEPIGRAPIIIE. 


LAM 


6iS 


allien  pouvait  avoir  intérêt  à  faire 
are  à  la  mémoirô  d'un  prince  dont 
avait  causé  dans  Teinpire  de  si  una- 
sgrets? 

>endant  qu*il  poursuivait  avec  tant 
ar  les  conséquences  de  sa  victoire, 
et  le  peuple  donnaient  à  Rome  des 
îors  aux  empereurs  qu'il  avait  dé- 
De  son  côté  Maximin,  abandonnant 
onie,  marchait  contre  la  capitale 
abattre  ces  nouveaux  compétiteurs, 
M)n  entrée  en  Italie,  forcé  de  s'arrô- 
Qt  Aquilée,  il  trouvait  la  mort  dans 
irreclion  de  ses  soldats,  rebutés  des 
T8  du  siège  et  fatigués,  eux  aussi, 
rannie*.  La  nouvelle  de  ces  événe- 

!>romplement  apportée  en  Afrique, 
ever  le  courage  des  partisans  des 
8,  que  la  victoire  de  Gapcliien  avait 
abattus.  Les  historiens  ne  nous  ont 
ris  ce  que  devint  celui-ci  ;  nous  ne 
>as  s'il  se  soumit  sans  résistance  ou 
tle  combattre.  Ce  qjii  paraît  certain, 
a  le  légat  envoyé  par  les  nouveaux 
irsse  hâta  de  réorganiser  la  légion. 
lui  fut  pas  difGcile,  car  les  soldats, 
tous  Africains  de  naissance,  ainsi 
)  démontrerai,  n'avaient  pas  dû  quit- 
ays.  On  rétablit  alors,  autant  que 
f  les  choses  dans  leur  ancien  état  ; 
de  la  légion  fut  gravé  de  nouveau 
monuments  où  on  l'avait  effacé,  et 
it  autant  pour  celui  d'Alexandre  Sé- 

id  de  l'arc  de  Sévère  se  voient  les 
d*un  palais,  qui ,  à  en  juger  par 
ils  d'architecture  qu'on  y   remar- 

par  ses  imposantes  proportions , 
Ire  le  plus  beau  de  Lambèse  :  c*était, 
t)ablement,  celui  du  légat  pro- prê- 
te Septimienne  longe   au  nord  les 

ce  palais  ;  à  cinq  cents  mètres  plus 
e  passe  entre  deux  mamelons  cou- 
traces  d'habitations  ;  puiselle  tourne 
et,  après  avoir  été,  sur  une  longueur 
de  six  cents  mètres,  pour  ainsi  dire 
le  entre  les  masses  de  débris  (jui  la 

à  droite  et  à  gauche,  elle  arrive  en 
la  principale  outrée  du  temple  d'Es- 

e  Peyssonnel  a  dit  de  cet  édifice  ne 
donner  que  l'idée  la  plus  fausse  ; 
ns  un  mémoire  rédigé  avant  notre 
e  Paris,  M.  le  commandant  Delamare 
gnalé  les  singulières  inexactitudes 
lalion  de  ce  voyageur.  Depuis,  M. 
lel  Carbuccia  a  fait  faire,  sur  l'em- 
Dt  du  temple  d'Esculape,  des  fouilles 
*ables;de  nouvelles  fouilles  y  ont 
éprises  par  M.  Delamare,  et  dirigées 
xpérieoce  que   lui  ont  donnée   les 

miÂNA  ;  mais  la  dernière,  alexandriana, 
cée,  ainsi  que  les  mots  leg.  ni,  heureuse- 
s  assez  de  négligence  pour  qu'il  soit  possi- 
déeliiffrer  encore.  Les   autres  nionuuieiil^ 

cet  adjectif  ajouté  aux  noms  de  la  légion, 
lonumcnts  funéraires,  auxquels,  par  couse- 

D*a  pas  dû  toucher. 

DiGTIONN.    D^EpIGRAPHIE.  L 


nombreux  travaux  du  môme  genre  exé- 
cutés sous  ses  ordres,  comme  membre  de  la 
commission  scientiûque  de  l'Algérie  :  elles 
ont  mis  à  découvert  l'ensemble  et  les 
détails  du  plan  de  cet  édifice,  dont  il  serait 
maintenant  possible  de  tenter  une  restitu- 
tion. 

Les  quatre  colonnes,  qui  seules  étaient 
visibles  avant  les  fouilles,  ne   soutenaient 

3ue  le  fronton  de  la  cella.  En  avant,  s'élen- 
ait  une  cour  de  soixante  mètres  de  lon- 
gueur, bordée  au  nord  et  au  sud  de  petites 
chapelles,  auxquelles  on  montait,  ainsi  qu'à 
la  cella,  par  un  certain  nombre  de  marches. 
Ces  cha()elles,  dont  le  plan  est  parfaitement 
reconnaissable,  leurs  murs  s'élevanl  encore 
à  un  ou  deux  pieds  au-dessus  du  sol,  étaient 
consacrées  à  des  divinités  parèdres.  Nous 
avons  découvert  les  inscriptions  de  quelques- 
unes  :  on  y  lit  les  noms  de  Jupiter  Depulsoff 
^(T Apollon f  de  Mercure^  û'Hygie^  de  Silvanuê 
Pegasionuë.  Les  chapelles  du  côté  septen- 
trional, le  seul  qu'on  ait  pu  déblayer  entiè- 
rement, sont  au  nombre  de  neuf;  celles  du 
côté  méridional  devaient  être  en  nombre 
égal  et  symétriques,  si  l'on  peut  en  juger 
par  les  deux  premières,  qui  sont  aujourd'hui 
découvertes. 

L'inscription  de  la  cella,  qui  parait  entière, 
ne  Test  cependant  pas  ;  elle  se  complète  par 
celles  qui  se  lisent  sur  les  atliques  des  deux 
premières  chapelles,  attiques  formés  chacun 
de  trois  grancies  pierres  qui  ont  été  retrou- 
vées dans  les  fouilles  opérées  par  les  ordres 
de  M.  le  colonel  Carbuccia.  En  combinant 
ces  trois  inscriptions,  qui  en  réalité  n'en  font 

Su'imey  on  voit  que  les  principales  divinités 
u  temple  n'étaient  pas  seulement  Esculape 
et  la  Sant^fSalus),  mais  aussi  Jupiter  Valens 
et  Silvain  (1),  et  que  cet  édiiice  avait  été 
construit  par  les  soldats  de  la  légion.  Cette 
dernière  conclusion  pouvait,  d'ailleurs,  se 
tirer  de  l'examen  des  briques  trouvées  dans 
les  ruines  de  ce  temple  ;  toutes,  en  etfet, 
portent  le  cachet  de  la  légion,  particularité 
que  n'offrent  pas  celles  qui  proviennent  des 
habitations  particulières  et  des  constructions 
qui  avaient  une  destination  purement  mu- 
nicipale. 

Arrivée  en  face  du  temple  d'Ësculape,  la 
voie  Septimienne  tourne  brusquement  à 
l'est,  et  elle  longe  au  nord  les  murs  d'un 
édifice  considérable,  sur  la  destination  du- 
quel il  est  assez  difficile  de  se  prononcer  ; 
si  cependant  il  fallait  émettre  une  conjecture, 
les  nombreuses  inscriptions  munici[)nl<'s 
que  j'ai  copiées  dans  les  environs  me  fe- 
raient penser  que  c'était  le  forum  de  Lam- 
bèse. 

A  quatre  cents  mètres  plus  loin,  la  voie 
passe  sous  un  arc  de  triomphe  à  trois  baies, 
analogue  pour  le  plan  et  les  détails  de  l'or- 

(!)  Silvain  semble  avoir  été  la  principale  divinité 
de  la  Nuniidie  méridionale;  c'était  du  moins  celle 
dont  le  culte  était  le  plus  répandu  dans  cette  con- 
trée. Parmi  les  inscriptions  religieuses  -que  j'y  ai 
recueillies,  celles  qui  lui  sont  consacrées  sont  les 
plus  nombreuses. 

20 


GI9 


LA  M 


DlCTlONiNAliiE 


LAM 


620 


neraonlalion  a  celui  que  j'ai  signalé  h  son 
entrée  dans  la  ville  (1),  et  enfin,  h  cent  vingt- 
cinq  mètres  de  là,  elle  sort  de  la  ville  en 
Cassant  sous  un  dernier  arc  à  une  seule 
aie,  d*une  construction  beaucoup  plus  sim- 
^ple,  et  beaucoup  moins  orné. 

J'ai  quitté  la  voie  Commodiennc  à  son  entrée 
dans  le  vicus  SancUus  ;  ce  quartier  est  li- 
mité au  nord  par  un  ruisseau  fortement  en- 
caissé, qui  coule  de  Test  à  Touesl,  et  sur  les 
bords  duquel  on  aperçoit  de  nombreuses 
traces  de  quais  et  les  extrémités  de  quelques 
égouts.  Arrivée  près  de  ce  ravin,  la  voie 
tourne  à  Test  et  le  côtoie  sur  une  longueur 
d'environ  mille  mètres;  puis,  près  d'une 
forteresse  byzantine,  ponr  la  construction 
de  laquelle  on  a  mis  à  contribution  tous  les 
édifices  et  tous  les  tombeaux  voisins,  ainsi 
que  le  prouvent  les  fragments  d'architecture 
et  les  inscriptions  que  l'on  remarque  dans, 
ses  remparts,  elle  se  dirige  de  nouveau  vers 
le  nord,  et,  passant  le  ruisseau,  elle  pénètre 
dans  une  immense  nécropole,  où  j'ai  déjà 
copié  plus  de  deux  cents  inscriptions,  et  où 
j'espère  pouvoir  en  copier  encore  un  nombre 
au  moins  égal  (2). 

Dans  celte  revue  rapide  des  monuments 
de  Lambèse,  je  n'ai  pu  citer  que  les  pi  inci- 
paux  ;  il  y  en  a  beaucoup  d'autres  que  j'ai 
dû  passer  sous  silence,  mais  qui  seront,  aussi 
bien  que  ceux-là,  étudiés  par  mon  compa- 
gnon de  voyage,  M.  le  commandant  Dela- 
niare,  et  dont  il  se  propose  d'emporter  égale- 
ment des  dessins. 

En  suivant  l'une  ou  l'autre  des  deux  voies 
dont  je  viens  de  parler  en  dernier  lieu,  on 
arrive,  après  une  heure  de  marche,  dans  une 
vallée  désignée  par  les  Arabes  sous  le  nom 
de  Marcouna  ;  là  se  trouvent  des  ruines  fort 
considérables,  parmi  lesquelles  on  distingue 
deux  arcs  de  triomphe  dans  un  assez  bel  état 
de  conservation.  Comme  les  deux  voies  qui 
relient  ces  ruines  à  ceiies  de  Lambèse  sont 
bordées,  dans  toute  leur  étendue,  d'une  suite 
non  interrompue  de  monuments  funéraires, 
les  voyageurs  qui  nous  avaient  précédés 
dans  ce  pays,  Peyssonel  entre  autres,  y 
avaient  vu  un  quartier  éloigné,  une  sorte 
de  faubourg  de  cette  ville.  Nous  les  avons 
explorées  avec  soin,  nous  y  avons  fait  faire 
quelques  fouilles,  et  j'ai  été  assez  heureux 
pour  découvrir  leur  nom  romain,  qui  n'a  été, 
que-  je  sache,  mentionné  par  aucun  auteur 
ancien.  Ce  nom  est  Verecunda,  et  la  ville  qui 
le  portait  avait  le  titre  de  municipe, ainsi  que 

(!)  Cet  arc  esi  Ton  dégradé  ;  la  voûte  de  la  grande 
porte  est  lombéc  ;  le  pied  droil  de  Tune  des  petites 
portes  est  eniièremcni  déiruil.  Il  avait  été  construit 
avec  des  débris  d^édificcs  plus  anciens  ;  une  inscrip- 
tion, que  j*ai  copiée  sur  une  pierre  qui  en  provient, 
contient  un  nom  de  personnage  consulaire,  au 
moyen  duquel  j*espère  pouvoir  éiablir  la  limite  su- 
périeure du  temps  où  il  a  pu  être  élevé. 

(2)  Cette  nécropole  contient  plus  d*un  millier  de 
tombeaux;  mais  ceux-là  seuls  qui  sont  enterrés  ont 
consené  leur  inscription  ;  ceux  qui  sont  restés  expo- 
sés à  Pair  sont  complètement  effacés.  Il  en  résulte 
<pril  faut  acheter  chaque  monument  épigraphique 
par  une  fouille  plus  ou  moins  considérable. 


le  démontre  ce  fragment  que  j'y  ai  copié  : 

Ordo 
niviiicipii 
Verc'cvnilen 
sivm.  dcvol.  nv 
mini,  niaiesi  q 
eorum. 
Ordo   municipii    Verecundensium  devotus  numità 
v/^ajestatique  eorum. 

Mais  à  Quelle  énoque  ce  titre  lui  avait-il 
été  donné?  Probablement  sous  le  règne  si- 
multané de  Marc-Aurèle  et  de  Lucius  Vérus, 
auxquels  les  deux  arcs  de  triomphe  sont  dé- 
diés ;  car,  au  commencement  ae  ce  règne, 
à  la  fin  de  l'année  161  de  notre  ère,  ce  n'était 
encore  qu'un  simple  vicus,  ainsi  qu'il  résulte 
de  l'inscription  suivante,  gravée  à  cette 
époque,  comme  un  témoignage  de  la  recon- 
naissance des  habitants  de  cette  localité  pour 
Antonin  le  Pieux,  qui  y  avait  fait  exécuter 
d'importants  travaux  hydrauliques  : 

Divo 
Antonino 

Avg 
ex.  cvi  [vs] 
iiidvlgen  [tki] 
aqva.  vie  [i] 
Avgvslor  [vm] 
Verecvndens 
perdvcla.  est 

dcilic 
D.  Fonteio 
Froniiniano 
Icg.  Avg.  pr.  pr 
D:  d.  p.  p. 
Divo  Antonio  Auguslo,   ex  cuj[us]    indulgen[lk\ 
aqua  vic[i]    Augu8tor[um]    Verecumdensis   perducla 
est,   dedicanle  Decimo   Fonteio  Frontiniano,  legato 
AuguMiorum  proprœtore.  Decurionum  decreto,  publica 
pecHnia, 

Un  petit  mamelon,  composé  en  grande 
partie  de  décombres,  s'élevait  au  milieu  des 
ruines;  tandis  que  M.  Delamare  faisait  creu- 
ser au  pied  des  arcs  de  triomphe,  pour  en 
découvrir  les  soubassements,  et  y  trouvait 
des  fragments  considérables  des  inscriptions 
qui  se  lisaient  autrefois  sur  les  attiques  de 
ces  monuments,  j'ai  fait  déblaver  entière- 
ment ce  mamelon,  et  j'y  ai  découvert  une 
véritable  mine  d'antiquités  :  outre  une 
vingtaine  d'inscriptions  parfaitement  con- 
servées, et  toutes  du  plus  haut  intérêt,  ces 
fouilles  ont  mis  au  jour  six  bustes  en  mar- 
bre blanc,  qui  sont  évidemment  des  portraits. 
J'ai  reconnu,  en  les  comparant  avec  les  mé- 
dailles, ceux  de  Faustine  la  mire,  et  de  Lu- 
cius Vérus,  et  je  ne  doute  pas  que  les  autres 
ne  représentent  des  membres  de  la  même 
famille,  à  laquelle  ies  habitants  de  Verecunda 
semblent  avoir  voué  un  véritable  culte.  Ces 
bustes  ont  été  transportés  à  Batna,  par  les 
ordres  de  M.  le  colonel  Carbuccia  ;  vous  ju- 
gerez peut-être  convenable,  Monsieur  le  mi- 


B21 


LAM 


D*£PiGUAPIli£. 


LAM 


ait 


nistre,  de  les  faire  amener  à  Paris  et  déposer 
auBluséë  algérien  du  Louvre,  dont  iis  no  for- 
meraient pas  l'un  des  moindres  ornements. 

J'ai  recueilli  dans  les  ruines  de  Verecundd 
environ  c6nt  inscriptions  ;  la  dernière  oui  soit 
datée  est  du  règne  de  Dioclélien  :  elle  rap- 
pelle la  restauration  d'un  aqueduc,  de  ce- 
lui probablement  qui  avait  été  construit  sous 
le  règne  d'Antonin  le  Pienx  et  dont  il  est 
question  dans  l'inscription  que  j'ai  transcrite 
plus  haut. 

L'état  de  Tatmosphère  nous  promettant  une 
assez  longue  série  de  beaux  jours,  nous 
avons  cru  devoir  en  protiter  pour  visiter  les 
ruines  de  Thatnvgas  (1).  Cette  ville  était  la 
plus  riche  colonie  romaine  de  ce  pays  ;  son 
territoire  s'étendait  jusqu'aux  portes  de  F«- 
reciinda,  et  l'un  des  arcs.de  Lambèse,  celui 

?ui  est  dédié  à  l'empereur  Commode,  avait 
té  élevé  à  ses  frais,  et  par  les  ordres  de  ses 
décurions;  nous  ne  pouvions  nous  dispenser 
d'en  explorer  les  ruines;  nous  sommes  donc 
allés  nous  y  établir  avec  une  nombreuse  es- 
corte de  travailleurs,  que  M.  le  colonel  Car- 
buccia  avait  eu,  comme  toujours, l'obligeance 
de  mettre  à  notre  disposition. 

Je  suis  resté  cinq  jours  à  Timegad,  et  j'en 
ai  rapporté  soixante  et  dix  inscriptions»  fort 
importantes  pour  la  plupart  :  vous  en  juge- 
rez, Monsieur  le  ministre,  par  la  suivante 
que  je  prends  au  hasard  dans  cette  collection, 
et  que  je  transcris,  en  dédoublant  les  lettres 
liées,  atin  d'en  rendre  la  lecture  plus  facile. 
Je  n'ai  fait  d'exception  que  pour  la  lettre  qui 
termine  la  quinzième  ligne;  celle-ci,  en  effet, 
offre  de  sérieuses  difficultés,  et  je  ne  l'ai  in* 
terprétée  que  par  une  conjecture,  qui,  pour 
être  adoptée  par  les  hommes  compétents,  doit 
leur  être  présentée  avec  les  éléments  qui  ont 
servi  à  la  former. 

Vicloriae 

Parlhicac 

Avg.  sacr. 

£x.  leslamenlo 

M.  Anni.  M.  F.  Qvir 

Martialis.  mil 


LEG.  III  Avg.  dvpiic 


alae.  pann.  dec.  ai 


eivsdem.  7   LEG.  111  Avg 


el.  XXX.  Vlpiœ.  Victric 

inissi.  honesta 

inissione.  ab  imp 

Traiano.  Opllmo 

Avg.  Ger.  Dac.  Panli 

sing.  hs.  VIII.  XX.  pr.  M^ 

Annii.  M.  lib.  Prolvs 

Hilarvs.  Eros 

adiectis.  a.  se.  hs.  Tiï 

poncnd.  evraver 

idemq.  dedicaver 

D.d 

(1)  Mannert  nomme  ceUe  ville  Tamugadit;  c*e8t 
une  erreur  :  je  le  démontrerai  en  appuyant  de  nom- 
breux monuments  m:\  démonstration.  —  Le  nom 
moderne  de  ces  ruines  est  Timegad. 


Vicloriœ  Parthicœ  Augusti  sacrum»  Fa  Ustamcnto 
Marci  Anni,  Marci  filii,  Quirina  (tribu) ^  Martialis, 
militisiegionislU  Augustœ,  duplicarii  al(k  Panno- 
niorum,  decurionis  alœejusdem,  centurionis  legioniê 
lUAuguêiœ  et  XXX  Ulpiœ  Victricis,  missi  honeêta 
miisioneab  imperatore  Trajano  Optimo  Auguste  Ger- 
manico  Dacico  Parthico,  singulas  (1)  (ex)sestertium, 
YUl  (millibui  nummum),vigesima  procuratori  nu- 
merata  (2)  Anntt,  Marci  liberti,  Protuê,  Hilarus, 
Eroi,  adjectis  a  se  sestertium  Ul  (millibus  nummum), 
ponendas  curaverunt  iidetnque  dedicaverunt.  DecU" 
rionum  décréta. 

Cette  inscription  se  trouve  répétée,  d'une 
manière  identique,  sur  deux  piédestaux,  ce 
qui  explique  le  mot  SING,  qui  commence  la 

auinzième  ligne.  Ces  piédestaux  ont  l'",50 
0  hauteur;  iis  sont  octogones,  et  leurs  faces 
ont  alternativement  0"',50  et  0",30  de  lar- 
geur; ils  étaient  renversés  aux  deux  côtés 
de  la  porte  d'un  édifice  dont  il  ne  reste  plus 

2ue  les  soubassements,  et  que  je  crois  avoir 
té  le  forum  de  la  colonie. 
Ces  monuments  sont  du  nombre  de  ceux 
qui  présentent  la  curieuse  particularité  que 
j  ai  signalée  et  que  je  crois  avoir  expliquée 
à  l'occasion  de  l'inscription  de  la  voix  Senti- 
mrtenne  ;  les  mots  LEG.  111  se  lisent  deux  lois 
sur  chacun  d'eux,  et  toujours  dans  un  creux 
d'environ  cinq  millimètres  de  profondeur. 

Rapprochés  d'une  inscription  découverte 
à  Rome  et  depuis  longtemps  publiée,  i(s 
peuvent  nous  faire  connaître  l*époque  de 
rétablissement  de  la  colonie  de  Tnamugas, 
et  l'origine  de  sa  population;  voici  cette 
inscription,  qui  se  trouve  dans  le  recueil  de 
Gruter,  p.  1090,  n-  16  : 

D.M. 

1.  J£\i.  perpetvi 
legatione.  fvncti 
patri».  svae.  coloni 
ae.  VIpiae.  Tliamvga 
dis.  ex.  Nvmidia 

fecervnt 
Aelii.  tertivs.  et.  coma 
Olii.  Levcadlo 

On  voit  que  cette  colonie  est  désignée  dans 
cette  inscription,  sous  le  nom  de  colonia 
Ulpia  Thamugas^  et  l'on  s'explique  pourquoi 
la  Victoire  parthique  y  était  l'oDJel  du  culte 
particulierque  nos  monuments  viennent  nous 
révéler;  c'est  qu'elle  avait  été  formée,  après 
les  victoires  de  Trajan  contre  les  Partnes, 
de  vétérans  de  la  légion  XXX'  Ulpia  Viclrix. 
Sans  doute  ce  prince  n'avait  pas  cru  pouvoir 

(\)  le  BOUS  entends  aras  ou  statuas, 
(S)  Il  8*agit  ici  de  l'impôt  du  vingtième  des  suc- 
cessions, qui  se  prélevait  même  sur  les  fondations 
Sieuses,  lors(iu*elles  n'avaient  pas  pour  objet  une 
ivinité  exceptée  nominativement  de  la  règle  géné- 
rale, par  un  décret  des  empereurs.  Je  sais  bien  quv 
PR  n'est  pas  ^abréviation  ordinaire  du  mot  proeu- 
ratoTy  et  qn'il  faut  quelque  botine  volonté  pour  voir, 
dans  le  sigle  qui  suit,  Fabréviation  de  numerata. 
Mais  commenl  expliquer  autrement-  ce  sigle  et  ceux 
qui  le  précèdent? 


61X 


LAM 


DICTIONNAIRE 


LAM 


621 


mieux  récompenser  les  services  ae  ses  glo- 
rieux compagnons  d'armes,  qu'en  les  éta- 
blissant dans  une  des  plus  riches  et  des  plus 
fertiles  vallées  de  la  Numidie.  Leur  présence 
au  pied  de  l'Aurès  pouvait  d'ailleurs  ne  pas 
être  inutile  à  l'empire.  Habitués  dès  long- 
temps à  combattre  et  à  vaincre  les  barbares, 
i's  durent  trouver,  dans  l'esprit  turbulent 
lies  farouches  habitants  de  ces  montagnes, 
auxquels  Antonin  le  Pieux  fut  plus  tard 
obligé  de  faire  une  guerre  en  règle,  plus 
d'une  occasion  de  prouver  quils  n'a- 
vaient point  entièrement  oublié  le  métier  des 
armes. 

Le  principal  objet  de  ma  mission  étant 
d'explorer  les  ruines  de  Lambèse,  et  de 
transcrire  les  nombreuses  inscriptions  qu'el- 
les renferment,  j'ai  dû  me  hâter  d'y  revenir 
aussitôt  que  je  crus  avoir  achevé  ma  mois- 
son épigraphique  à  Thamugas.  Mais  les  mo- 
numents d'architecture  de  cette  dernière 
ville  étaient  (rop  nombreux  et  trop  impor- 
tants pour  que  mon  compagnon  de  voyage, 
M.  le  commandant  Delamare,  pût  les  -dessi- 
siner  en  cinq  jours.  Un  mois  entier  du  tra- 
vail le  plus  assidu  lui  a  suffi  à  peine  pour  l'ac- 
complissement de  cette  tâche,  et  ce  temps  ne 
vous  paraîtra  pas  exagéré,  Monsieur  le  iDi- 
nistre,  si  vous  voulez  bien  parcourir  l'énu- 
mération  des  principaux  de  ces  monuments, 
et  réfléchir  que  des  fouilles  considérables 
ont  souvent  été  nécessaires  pour  avoir  une 
idée  exacte  de  leurs  dimensions  et  des  dé- 
tails de  leur  architecture  :  ce  sont  un  arc  de 
triomphe,  le  plus  beau ,  peut-être,  de  tous 
ceux  de  l'ancienne  Numidie  ;  un  temple  de 
Jupiter  Capitolin,  dont  les  colonnes,  canne- 
lées et  d'ordre  corinthien,  avaient  1",90  de 
diamètre  à  la  base ,  et  dont  nous  avons  re- 
trouvé la  dédicace,  datée  du  règne  d'un 
empereur  chrétien  ,  et ,  qui  plus  est,  d'un 
empereur  qui  persécuta  le  paganisme,  Va- 
lenlinien  1";  un  théâtre,  une  forteresse  by- 
tantine,  dont  les  muraîHes  et  les  tours  sont 
encore  debout;  une  église  chrétienne,  cons- 
truite, ainsi  que  cela  semble  résulter  d'une 
inscription  découverte  par  M.  Delamare , 
sous  l'administration  du  patrice  Grégoire, 
qui,  nommé  en  646  préfet  du  prétoire  d'Afri- 
que, se  vit,  l'année  suivante,  enlever  son 
gouvernement  par  l'invasion  musulmane. 

M.  Delamare  vient  de  revenir  à  Lambèse, 

fiour  achever  d'en  étudier  et  d'en  dessiner 
es  monuments  d'architecture  et  de  sculp- 
ture«  Pour  moi,  si  la  saison  continue  à  nous 
être  favorable,  un  mois  au  moins  me  sera 
encore  nécessaire  pour  achever,  sous  le  rap- 
port des  monuments  épigraphiques,  l'explo- 
ration des  ruines  de 'cette  ville  ;  j'aurai  alors 
épuisé  le  temps  que  vous  avez  assigné  à  ma 
mission,  et  cependant.  Monsieur  le  minis- 
tre, quoique  le  nombre  des  inscriptions  re- 
cueillies par  moi  dépasse  de  beaucoup  me& 
espérances,  ma  mission  ne  sera  point  entiè- 
rement accomplie,  et  les  résultats  en  seront 
incomplets.  J  espérais,  après  avoir  exploré 
les  ruines  de  Lambèse,  visiter  celles  de 
Diana  Veleranorum,  dont  le  nom  seul  suffit 
pour  indiquer  que  les  inscriptions  qu'elles 


renferment,  doivent  former  le  complément 
nécessaire  de  celles  du  quartier  général  de 
la  légion  IIP  Augusta.  Au  dire  de  M.  le  co- 
lonel Carbuccia,  qui  a  visité  plusieurs  fois 
ces  ruines,  ces  inscriptions  ne  sont  guère 
moins  nombreuses  que  celles  de  Lambèse; 
mais  comme  il  me  sera  impossible  d'entre^ 

[)rendre  des  fouilles,  un  mois  me  sufQra  pour 
es  copier.  Je  devrais  ensuite  explorer  1  em- 
f  lacement  de  Sigus,  colonie  romaine  située 
dix  lieues  au  sud  de  Constantine,  et  dont 
les  ruines  sont  aussi  fort  importantes  ;  enGn, 
si  j'étais  au  printemps  dans  ce  pays,  je  pour- 
rais obtenir  de  M.  le  général  Saint-Arnaud, 
qui  prend  à  nos  recherches  le  plus  vif  inté- 
rêt, une  escorte  suflisante  pour  visiter 
Mdaoùrouch  (l'ancienne  Madaure),  Tébessa 
(l'ancienne  Theveste)  et  surtout  Khémiça 
(l'ancienne  Tipasa  de  Numidie),  et  je  suis 
persuadé  que  j'obtiendrais,  de  l'exploration 
de  chacun  de  ces  points,  des  résultats  au 
moins  aussi  considérables  que  ceux  que 
m*ont  fournis  les  ruines  de  Lambèse,  de 
Verecunda  et  de  Thamugas.  Mais,  pour  cela, 
Monsieur  le  ministre,  il  faudrait  que  ma  mis- 
sion fût  prolongée  de  quatre  mois  au  moins. 
Quelque  pénible  qu'il  me  soit  de  rester 
^ussi  longtempsiéloigné  de  ma  famille,  quel- 
ques fatigues  que  je  doive  endurer  pendaat 
celte  prolongation,  je  la  sollicite  de  vous,  et 
j'ai  reS|fK)ir  que  vous  voudrez  bien  me  l'ac- 
corder. J'attendrai  votre  réponse  à  Lambèse. 

Autre  rapport  de  M.  Renier,  en  mission  dans 
'  la  province  de  Constantine  pour  la  recher- 
che des  monuments  épigraphiques  (1). 

Lambèse,  le  2  avril  i85f . 

Dans  le  rapport  que  j'ai  eu  l'honneur  de 
vous  adresser  le  5  janvier  dernier,  je  disais 
qu'un  mois  m'était  encore  nécessaire  pour 
terminer  l'exploration  des  ruines  de  Lam- 
bœsis;  que  si  vous  m'accordiez  la  prolonga- 
tion que  je  demandais,  j'irais  ensuite  explo- 
rer celles  de  Diana  Veteranorum  (Zana),  et 
que,  dans  tous  les  cas,  j'attendrais  à  Lamnèse 
la  réponse  dont  j'espérais  que  vous  voudriez 
bien  m'honorer. 

Nous  avions  été  jusqu'alors  constamment 
favorisés  par  le  temps;  le  jour  même  oixJQ 
vous  écrivis,  la  mauvaise  saison  commença, 
et  la  neige  tomba  avec  une  telle  abondance, 
que  les  spahis,  chargés  de  porter  à  Constan- 
tine la  correspondance  de  JBatna,  ne  purent 
arriver  dans  cette  ville  avant  le  départ  du 
courrier  de  France,  ce  qui  a  dû  retarder 
d'une  quinzaine  de  jours  l'arrivée  de  ma 
lettre.  Depuis,  pendant  plus  de  deux  mois, 
l'hiver  le  plus  rigoureux  n'a  cessé  de  se  faire 
sentir  ;  toute  la  plaine  où  s'étendent  les  rui- 
nes a  été  presque  constamrnent  couverte  de 
neige.  Mon  séjour  dans  cette  Sibérie  de 
l'Afrique  étant  ainsi  devenu  inutile,  je  ré- 
solus d'aller  attendre  au  delà  de  la  chaîne  de 
l'Aurèsy  dans  le  Sahara,  le  retour  de  la  bonne 
saison.  Ma  santé  altérée  avait  besoin  d'un 
climat  plus  doux,  et  d'ailleurs  j'espérais  que 

(1)  Archives  des  misiions,  août  f  8ol. 


LAN 


DEPIGRAPniE. 


rage  ne  sepait  pas  sans  résultats  avati- 
c  pour  la  science. 

fit  notre  établissement  dans  TAfrique 
itrionale,  on  croyait  que  les  Romains 
iraient  guère  occupé  que  le  littoral; 
ard,  guand  notre  domination  s*étendit 
'inténeurdes  terres,  nos  soldats  rencon- 
tonjours  des  ruines  de  plus  en  plus 
reQses,  on  passa  d*un  extrême  à  Tautre, 
recuto  d'une  manière  presque  indéûnie 
Biles  de  Toccupation  romaine  vers  le 
^e  voulais  savoir  à  quoi  m*en  tenir  à  cet 
»  et  essayer  de  fixer,  une  fois  pour 
I9  ces  limites  insaisissables  qui  sem- 
it  fuir  à  mesure  que  Ton  s'en  appro- 

11  voies  romaines  sont  tracées  sur  la 
Ihéodosienne,  entre  Lambœsis  et  The- 
.  L'une  passe  par  Thamugas  :  c'est 
nment  celle  qui  longe  le  versant  sep- 
onal  de  l'Aurès;  l'autre  est  plus  au  sud, 
orne  on  ne  peut  supposer  qu'elle  gra- 
t  ces  montagnes  presque  inaccessibles, 
18  lesquelles,  d'ailleurs,  on  ne  trouve 
!8  tnices  qu'elle  aurait  laissées,  on  est 
de  la  reconnaître  dans  la  voie,  encore 
e  presque  sur  toute  l'étendue  de  son 
urs,  qui  se  dirige  vers  le  Sahara  en 
Dt  nar  la  vallée  de  Kessour,  le  défilé  et 
)t  d'El-Rantara,  £l-Outaia  enfin,  où.ron 
sa  trace,  pour  la  retrouver  h  l'est  de 
s  de  Sidi-Okba,  et  ne  plus  la  perdre 
'à  Badès,  qui  semble  bien  être  i'an- 
e  Badins. 

tait  cette  seconde  voie  que  je  devais 
B  :  malheureusement,  le  copiste  auquel 
devons  l'unique  manuscrit  qui  existe 
Table  ihéodosienne  ayant  oublié  Tin- 
on  de  plusieurs  distances ,  notamment 
ille  qui  séparait  le  point  de  départ  de 
voie  de  la  première  station;  à  moins  de 
iversurdes  monuments  épicraphiques 
3ms  de  quelques  stations,  j  avais  peu 
Mr  d'en  fixer  d'une  manière  certaine 
nation  (1). 

ssant  à  Lambèse  mon  compagnon  de 
;e,  M.  le  commandant  Delamare,  qui, 
L  aguerri  que  moi  contre  les  inlempé- 
les  saisons,  trouvait  d'ailleurs  à  y  em- 
r  utilement  son  temps  en  mettant  au 
es  nombreux  dessins  qu'il  avait  rap- 
s  de  Timegad,  j'allai,  le  29  janvier, 
1er  à  Batna,  et,  le  lendemain  ,  à  onze 
)S  du  matin,  je  me  mis  en  route  pour 
ra.  J'étais  accompagné  d'un  spahis  et  do 
soldats  de  la  légion  étrangère,  que 
colonel  Carbuccia  avait  bien  voulu  me 
er  pour  escorte. 

in  kilomètre  environ,  au  sud  de  Batna,^ 
1  sur  une  borne  miUiaire  l'inscription 
Dte  : 

Perpe 

ivoi 

Pour  la  voie  que  j*ai  meniionnée  plus  haut,  on 
ontrôler  les  indicaiions  de  la  T^le  théodo- 
I  au  moyen  de  riiincraire  d'Anlonin;  on  n'a 
cette  ressource  pour  celle-ci  :  elle  ne  se  trouve 
113  l'Itinéraire,  et  la  Table  est  le  seul  document 
fasse  connaitre. 


i|ip«r 

atori 

Mali 

mîan 

opiof 

elici 

Avg 

M  VIII 

Perpeluo  imperatori  Maximiano  piofelici  Augu^îo. 
Milliœ  VUL 

La  distance  exprimée  dans  la  dernière 
ligne  est  exactement  celle  oui  sépare  la  porte 
principale  du  camp  de  la  légion  III*  Augusta 
du  lieu  où  se  trouve  cette  borne. 

A  neuf  kilomètres  plus  loin,  sur  le  versant 
occidental  de  l'Aurès,  précisément  en  face 
du  pic  de  Tougourt,  s'étendent  des  ruines 
assez  considérables.  J'y  ai  lu  cette  inscrip- 
tion : 

Sex.  Lartidivs 
Sex.  fil.  Comelia 
Vervs.  Musii 
an.  XIX.  h.  s.  a. 
Sex.  Lartidivf 
Firmanvs 
palet,  filio 
piissimo 
fccit 
Sexiuê   Lartidiui,  Sexti  filiui,  CqrneHa  (tribu)^ 
Venu  (natione)  Muêti^  anuorum  xix,  hic  iitu$  est, 
Sextuê  Lartidius  Firmanuê,  patery  filio  piissimo  fecii. 

C'est  une  simple  épitaphe,  qui  n'offrirait 
u'un  faible  intérêt,  si  l'on  n'y  lisait  le  nom 
e  Muêtù  ville  de  la  province  proconsulairo 
d'Afrique,  mentionnée  plusieurs  fois  dans 
les  Itinéraires,  mais  dont  on  n'avait  jusqu'ici 
retrouvé  le  nom  sur  aucun  monument  épi- 
graphique  ;  de  celui  que  je  viens  de  trans- 
crire, on  peut  coniclure  çiue  cette  ville  avait 
au  moins  le  titre  de  mtintctpe,  et  que  ses  ha- 
bitants étaient  classés  dans  la  tribu  Cor- 
ne/ta. 

L'inscription  suivante  est  gravée  sur  deux 
fragments  d'une  même  coloime  cylindrique, 
en  calcaire  bleu,. de  0,"*,^  de  diamètre. 

Imp  Ca's  M 
Avrelio  Se 
veroAnio 
ninopioFe 
lici  Avg  Par 
(ico  Maxinia 
Britanieo  A 
rineniaco  Ma 


a 


XI. 


CI  max....^ 

pot  XVIII. M 

III  CO6  m.... 
0  COS.  pp.  A  U 
amb.xse  m\ 
lia  xiiii 

Imp$iratori  Cœiari  Marco  Aurelio  Severo  ArUonino 
pio  feUci  Angusto,  Partlh'^co  Maximo,  Briian[n]icOm 


6Î7                           LAM                            DICTIONNAIRE  LAM 

Armeniaco  Maxi[mo ,  ponlifi]ci  max[imo ,  îribuni'  Suivant    M.    le   colonel   Carbuccîa  ,   qui 

cia]  potestate  nYin,  [imperatoH]  m,  consuli  m  [i,  s'est  beaucoup   occupé   de   la   géographie 

pr]ocon8uU,  pairi  patriœ.-^A  Lambœ$e  mU[l\ia  comparée  de  ce  pays,  le  ruines  dans  les- 

*   xiiu.  quelles  j'ai  copié  Tinscriplion  qui  a  donné 

Ce  monument,  qui  est  daté  de  la  xviii*  an-  |j^"  ^Sf '^^®^^'^?  ^Î^"L^^'I?^.  "^î  '?  *^ 

née  du  règne  de  Garacalla  (216  de  notre  ère),  **i^.?,  ^r^née  dans  la  laWe   Ihéodosienoe 

pourrait  fournir  la  matière  d'une  disserta-  ^^^Lmm..^™        Basihca  Dtadumene    CeiU^ 

tion  qui  ne  serait  pas  sans  intérêt  ;  il  offre,  K,?  .  c  ®'^  ^""'^  probable,  quoiqu'elle  n© 

en  effet,  quelques  particularités  dont   on  fif  P?"  f.^^V'  ^"T^  ^-^7^  positive.  Teq 

peut  tirer  parti  pour Thisloire,  si  obscure  et  Si  h!  ^^  "^^  ^^"i®  ^^^  place.au  caravaiH 

•encore  si  peu  connue,  de  la  famille  de  Sep-  ffnjm  h? c^^^"'  l^  '^'^''^  indiquée  sous 

lime  Sévère. 'Je  me  contenterai  aujourd'hui  Va^^.o^  i''!!    m   *\  -.     •    •  x    .    u 

d'appeler  votre  attention  sur  les  mots  qui  le  dn  fn.v  nl^  ^''^'*  '  S.'^ A?''"^?^  *  ^*^  •^®?,«» 

terminent,  a  Lambœse  millia  xiiii.  J'y  vois  un  x,"J,?/' 1^5T  ^"  ®^^^'  erap  acemenl  d'un 

argument  nouveau  à  l'appui  d'une  opinion  ^nt  ê^ttf^f      "^^T"  ^r^K  \^^  «"«î^^aï 

que  j'ai  émise  dans  un  âe  mes  précédents  2f«\/^JJ/  ft"»?!-''"'*^  P^/^'^  V^  construire; 

Rapports,  à  savoir  que   Lambœsis  n'avait  Sn^^Ji^'^'i^^                           P«!  ^^«^ 

point  le  titre  de  colonfe,  ou  du  moins  qu'elle  « v«n  "^^^^^^^^      ^  1®".^  kilomètres  environ . 

ne  l'eut  qu'à  une  époque  où  ce  titre  avait  Z?}  v  J.      ^•®'^'  \^!?  ^^"^?  '""^^T  ^  '  ^"^'* 

perdu  toute  sa  valeur.  En  effet,  la  série  des  Tnn  p.^  nn'      'i  ?   des  ruines  plus  impor- 

milliaires  placés  sur  les  voies  qui  traversaient  ]Sal  ov?n     •^"^•'  ^^^^^.^^  J^  '^  «^^  ex- 

le  territoire  des  colonies  commençant  tou-  K„^fL^^/?'"' J.^.^^  *'  découvert  aucun 

jours  au  chef-lieu,  on  n'avait   pas  besoin  "^"Ti  llnt^'^'Y^'^V^Û          a         .-     • 

d'en  indiquer  le  point  de  départ  :  cela  se  rntJll^o^^'''  ^  f  ^^  ^^"'^^  ^»"  matin, je 

comprenait  de  reste.  J'ajouterai  que  les  co-  ^^ti,^!"?'.^,^"!,  ''^^'^   pour  continuer  mon 

lonies  faisant  les  frais  de  ces  monuments,,  ^^yage.  A  une  heure  après  midi,je  visitais  les 

leurs  magistrats  manquaient  rarement  d'y  chiffre  5,  qui,  ajouié  à  celui  que  porieni  les  bornes, 

consigner  cette  circonstance.  C'est  ce  qu'on  «lonne  le  nombre  14.  C'esi  celui  qui  csi  indiqnédans 

observe  notamment  sur  toutes  les    bornes  Hiinéraire  (rAntonin  pour  la  distance  enire  Th.ama- 

trouvées  dans  l'étendue  du  territoire  d'une  ^^^  ®^  Lambœsis.  Mannen  a  donc  eu  lori  de  le  rejeier 

colonie  voisine,  celle  de  Thamugas  ;  sur  une  Ennf  P  v!  ^  ^^'?'?  ^^.'  ^Tr^  *'^'  **  '^^''^^  ^^^ 

vinfftainp  niiP  i'ai  roni(5fic   m  np  citerai  oup  ««sienne;  cest  celui  ci  qui  est  faux. 

vingtaine  que  j  ai  copiées,  je  ne  citerai  aue  Le^  gj,  ^^^^^  d'Enchir-Touchin  peureni  donner 

la  suivante,  parce  que  ç  est  une  des  plus  Heu  à  une  autre  observation  :  on  avait  cru  jus(iu'ici 

complètes  et  quelle  me  paraît  intéressante  que,  lorsque  plusieurs  bornes  milliaires.  portant  le 

'  dj'ailleurs;  elle  est  datée  de  la  V  ^nnée  du  même  chiffre,  étaient  ainsi  réunies  sur  un  inéme 

règne  d*Aurélien  (274  de  notre  ère),  et  se  point,  elles  indiquaient  autant  de  réparation<%  siu^ 

trouve  chez  les  Ouled-Zaza,  près  d'Enchir-  cessives  de  la  route.  Or,  deux  des  bornes  d*Enchi^ 

Touchin,  à  huit  kilomètres  à  Test  du  camp  Touchin  sont  du  règne  de  Maximin.  lequel  ne  dura 

de  la  légion  à  Lambèse.  îî-îVc?**  ^f  (235-258), peut-on  supposer  que,  dans 

°  «n  espace  de  temps  aussi  court,  la   roule  de  Tha- 

Perpetvo.  viclon  niug.is  à  Lambasis  ait  eu  besoin  d'être  réparée  dew 

osissimo.  Indvl  fpU  ?  Voici  les  inscriptions  de  ces  deux  bornes  : 

gentissiino.  imp,  Impers  lori 

restilvtori.  or  CîEsari.  C.  Iv 

bis.L.  Domilio  lio  Vero  Ma 

Aurelanio  pio  xi,„i„o  invic 

felici.  Avg.  pont  lo  pio  felici 
inax.  trib.  pot.  v 
COS.  II.  pp.  procos 

Imperatori  Cœsari  Caio  Julio  Vero  Maxtmio  inviclo. 

pw  feltct  ...... 

viiii 

PerpetuOf  victoriositsimoj  indulgentUsmo  impera-  ^'  ^^^'^*  Vero.  Ma 

tori^  renUutori  orbis,  Lucio  Domitio  Aureliano  pio  '^'""^-  nobilissi 

feUei  Augusto,  pontifici  maximOf  tribunicia  pote$tale  '"^*  ^^^'  *™P' 

V,  contuli  II,  pan-t  patriœ,  proconsuli^  respublicti  ^**'  ^*  '^'i-  ^'-^ 

coloniœ  Thamugadensium»  viiii  ri.  Maximini.  în 

Cinq  autres  bornes  milliaires  jonchent  le  ^*^^'-  P"-  ^^^*^*^ 

»ol   autour  de  ce   monument;   trois   sont  Avg.  pont,  max 

entières,  et  elles  se  terminent  de  la  môme  [tp.  cos.  p]p.  pro 

manière  :  ^cos.  fil.  eicj 

Uesp.  col.  Tha  .                   ^ 

mvg  CaioJuUjci  Vero  Maximo^  nobilissimo  Gœ$ariyimpe' 

VI 111  (i).  ratoris  Cœsaris  Caii  JuU  Vert  M^ximini  invicii  pii 

,    (I)  En  ré  luisant  en  milles  romains  les  8  kilomè-  f^^^^^  Augusti,  poniifim  maximi,  tribunicia  pote^ 

\y^%  qui  scoarent  ce  lieu  de  Lambèse,  on  obtient  le  fa/e,  consulis^  vatris  patriiCt  vroconsulii,  |S/tt,  e^^ 


LAN 


depigraphif:. 


LAM 


630 


S  oonaues  sous  le  nom  d^Enchir  Scroun, 
uioes,  situées  au  confluent  de  deux 
es,  ont  été  considérées  comme  étant 
de  la  station  désignée ,  dans  la  Table 
osienne,  sous  le  nom  de  Jld duo  fiufnina; 
irbuccia  place  cette  station  à  quelques 
(  plus  haut,  à  environ  un  kilomètre  au 
est  du  point  bu  la  route  actuelle  ren- 
3  rOued-el-Kantara.  Il  y  a  là  aussi  des 
s  considérables,  et  deui  rivières,  ou 
t  deux  torrents  qui  se  rencontrent.  Je 
rouvé  a  Enchir  Scroun,  qu'une  inscrip- 
unéraire  sans  importance. 
6tait  trois  heures  quand  j'arrivai  au 
ifique  pont  romain  qui  a  donné  son 
i  I  oasis  d'El'Kanlara.  Les  parapets  de 
nt  sont  formés  de  tombes  romaines  as- 
lées  bout  h  bout.  J'ai  lu  sur  celles  des 
mités  les  deux  incriptions  suivantes , 
>Dt  remarquables  par  la  forme  barbare 
oins  qu'elles  contiennent ,  et  par  la  bi- 
le de  leur  construction  grammaticale  : 

D  MS 

Tbemarsa 

1.  Hariaiii      palri 

MereiUi.  vis.  anni 

s.  i.ixx.  fecit.  Ilarian 

Tliemarsa.  filivs 

DMS 

Herennie  Rvfil 

loe.  ma  tri.  vix 

annis.  lx.  fecil 

Mcrenli.  Ilari 

Themarsa.  fil 

ivs  maior 

iscription  d*un  petit  autel ,  encore  so- 
ent  scellé  dans  le  rocher  sur  lequel 
nie  une  des  culées  du  pont ,  est  plus 
'.ssante.  Grâce  au  soleil  dont  la  lu- 
S  réfléchie  par  le  rocher,  venait  la 
sr  obliquement,  je  suis  parvenu  à  la 
ffrer  entièrement,  quoiqu'elle  soit  ex- 
ïmenl  fruste. 

Silvano 

Avg.  sac.  Ti 

Cl.  Gordi 

anvs.  leg 

Avg.  pr.  pr. 

resiiivit 
2no  Auguêto  sacrum,  Tiberius  Claudius  Gor- 
f  legalus  Augusti,  pro  prœtore,  retiituit, 

te  inscription  me  permettra  de  déter- 
p  un  jour  l'époque  de  la  construction 
«nt  actuel  d'Ël-Kantara ,  car  je  ne  doute 
iue  la  reconstruction  qui  y  e>t  men- 
ée ne  s'applique  à  ce  monument ,  tout 
bien  qu  au  petit  autel  sur  lequel  elle 
•avée.  Je  connais  deux  autres  inscrip- 
dans  lesquelles  il  est  question  du  légat 
rial  Tiberius  Claudius  Gordianus;  l'une 
découverte  par  moi  à  Verecunda;  l'au- 
rovient  des  ruines  de  Cuicul  (  Djé- 
I,  et  m'a  été  communiquée  par  M.  le 
landanl  Delamare.  Ni  Tune  ni  l'autre 


ne  contiennent  de  date  ;  mais  j'espère  pou- 
voir y  suppléer  par  des  rapprochements. 

A  droite,  et  un  peu  au-dessus  de  cet 
autel,  dans  la  paroi  du  rocher  taillé  a  pic 
pour  le  passage  de  la  routé,  on  voit  un 
enfo;. cément  carré  d'environ  0*,80  de  côté, 
Jequel  a  dû  contenir  Tinscriptiom  destinée 
a  rappeler  l'établissement  primitif  du  pont. 
On  y  remarque  encore  les  traces  des  cram- 
pons au  moyen  desquels  était  scellée  la  dalle 
sur  laquelle  était  gravée  cette  inscription. 

J'employai  le  reste  de  la  journée  à  par- 
courir les  trois  villages  dont  se  compose 
l'oasis  :  j'y  ai  vu  les  ruines  d'un  monu- 
ment qui  a  dû  être  fort  considérable  ,  mais 
qui  est  tellement  dégradé  qu'il  m'a  été  im- 
possible d'en  déterminer  la  destination. 
Cette  exploration  m'a  en  outre  fourni  quel- 
ques inscriptions ,  dont  deux  seulement 
méritent  d'être  citées  dans  ce  rapport. 

La  première  est  gravée,  en  caractères  très- 
beaux  et  très-réguliers,  sur  une  grande  dalle 
de  1*,30  de  largeur  et  de  0",80  de  hauteur  : 
[Im]p.  C»8.  T.  Aclio.  Hadrian[o] 
Antonino.  Avg.  Pio.  pont,  max 
trib.  potes,  xxi.  imp.  u.  cos  in:,  pp 
L.  Matvccio.  Fvscino.  leg.  Avg.  pr.  pr 
Leg.  TÏÏ.  Avg. 
Imperatori  Cœiari  Tito  Aelio  Hadriano  Antonino  . 
Auguilo  Pio^  pontifia  maximo^  tribunicia  pote$tate 
ijjfimperatori  n,  consuli  nn,  palri  patriœ  :  Lucio 
MaUieeio  Fuicino  legato  Auguêtipro  prœtore,  legio 
tertia  Augutta. 

C'est  la  dédicace  d'un  monument  élevé  par 
la  lédon  III*  Augusta,  la  vingt  unième  année 
du  règne  d'Antonin  le  Pieux  (158  de  notre 
ère).  Les  dimensions  de  la  dalle  qui  la  por- 
tent ne  permettent  pas  de  supposer  que  ce 
monument  soit  le  pont  dont  je  viens  d'avoir 
l'honneur  de  vous,  entretenir. 

Plusieurs  monuments  découverts  par  moi 
à  Lambœsis  m'avaient  déjh  donné  le  nom  du 
légat  impérial  Lucius  Matuccius  Fuscinus; 
il  figure  notamment  dans  l'inscription  d'un 
petit  temple  d'Isis  et  de  Sera  pis,  commencé 

Ear  ses  précécesseurs  et  terminé  par  lui. 
ette  inscription  est  sans  date  ;  celle  que  je 
viens  de  transcrire  lui  en  donne  une,  appro- 
ximative du  moins,  car  la  durée  des  lon- 
ctions  des  légats  impériaux  n'était  pas  dé- 
terminée; mais  l'incerlitude  ne  peut  pas 
s'étendre  à  plus  de  deux  ou  trois  ans. 

L'autre  inscription  est  gravée  sur  un  au- 
telen  pierre  calcaire,  servant  de  seuil  à  la 
porte  d'une  maison  ;  elle  est  presque  en- 
tièrement effacée  :  je  n'ai  pu  en  déctiifl'rer 
complètement  que  les  deux  premières  li- 
gnes. Elle  n'est  pas  cependant  sans  impor- 
tance, car  c'est  un  argument  de  plus  è  laire 
valoir  en  faveur  de  l'opinion  qui  place  à  El- 
Kantara  la  station  inctiquée  dans  la  Table 
théodosienne ,  sous  le  nom  de  Calceus  Ber- 
cutis, 

Hercvli  saiiclo 

pro  salvie  et  iii 

colvmiiate.... 

C'est,  je  crois,  M.  le  comnianda.il  de  Ne- 


631 


LÂM 


DICTIONNAIRE 


LAM 


Teu,  membre  de  la  commission  scientiQque 
de  TAIgérie  et  directeur  des  Arabes  de  la  pro- 
vince dé  Constantine,  qui  a  émis  le  premier 
cette  opinion  ;  il  est  impossible  de  ne  pas  la 
partager,  quand  on  a  vu  le  site  d'El-Kantara. 
Le  1"  février,  une  heure  de  marche  me 
conduisit  au  milieu  de  ruines  que  des  Ara- 
bes, qui  faisaient  route  avec  nous,  me  dirent 
(itre  connues  sous  le  non  de  Loth-bordi.  On 
y  remarque,  en  effet,  les  ruines  d'un  oordj 
ou  fort,  dans  lesquelles  j'ai  copié  Tinscrij»- 
tion  suivante  : 

Imp.  Caes.  M.  Avrelîo 
Severo.  Antonino.  Avg.  bvr 
gvm.  specvlatorvm.  Anlo 
M.  Yal.  Senecio.  leg.  elvs.  pr 
pr.  c.  V.  fieri.  ivssît.  c.  a.  G.  Iviio.  Ae 
Ivrionc.  leg.  ni.  Avg.  Anlo.  pne 
Imperatori  Cœsari  Marco  Aurelio  Severo  Antonino 
Augusto^   burgum   $peculatorum  Antoninianorum 
Marcus  Valerius  Senecio^  legatui  eju$  pro  prœtore^ 
clarisêimusvir,  fieri  junit^  curam  agente  Caio  Julio 
Aelurione,  legionii  terliœ  Auguêtœ  Antomnianœ  prœ- 
fecto. 

Cette  inscription  est  gravée  sur  un«  dalle 
de  1"  de  longueur  et  de  0*,60  de  hauteur; 
elle  est  entourée  d'un  encadrement  de  0*,07 
de  largeur,  dans  lequel  on  remarque  des  ca- 
ractères d'une  écriture  différente,  et  qui 
semblent  avoir  été  gravés  après  coup.  Dé- 
pourvu que  je  suis  ici  de  tous  les  matériaux 
nécessaires  aui  études  épigraphiques,  je  ne 
puis  eipliaucr  ces  caractères  :  je  les  ai  ce- 
pendant relevés  avec  soin. 

Je  n'entre4)rendrai  point  de  faire  ressortir 
toutes  les  conséquences  que  l'on  peut  tirer 
de  ce  monument,  dont  vous  apprécierez,  je 
n'en  doute  pas,  toute  l'importance  ;  je  crois 
cependant  devoir  vous  soumettre  un  rap- 
prochement qui  me  parait  offrir  un  assez 
grand  intérêt  :  ainsi  que  vous  \enez  de  le 
voir,  Marcus  Valerius  Senecio  était  légat 
impérial  en  Numidie  sous  le  règne  de  Cara- 
calla  (212-217  de  notre  ère).  Or,  j'ai  trouvé 
dans  les  débris  de  la  principale  porte  du 
camp  de  \a  légion  III*  Augusta,  à  Lambèse, 
une  pierre  qui,  après  avoir  servi  de  pié- 
destal h  une  statue  élevée  à  cet  ofGcier  par 
les  éclaireurs  [spcculatores)  de  la  légion,  a  été 
ensuitelaillée  pour  faire  partiede  la  corniche 
de  la  porte  que  je  viens  de  nommer.  La  con- 
séquence à  tirer  de  ce  fait  est  facile  à  trouver: 
c'est  Que  ce  camp,  dont  les  dernières  Iracos 
vont  bientôt  disparaître  sous  la  pioche  des 
carriers  et  des  tailleurs  de  pierres,  a  été, 
sinon  construit,  du  moins  réparé  assez  long- 
temps après  le  règne  de  Caracalla. 

Après  les  ruines  de  Loth-bordj ,  jfi  visitai 
celles  de  Sidi-eUHadj,  situées  à  l'extrémité 
occidentale  de  la  vallée  d'EI-Kanlara,  au 
point  où  la  route  de  Biskara,  après  avoir 
f)assé  deux  fois  la  rivière,  change  de  direc- 
tion et  tourne  brusquement  au  sud  (1),  et 
celles  du  ^ammdm,  situées  à  &>500  mètres 

(1)  J*ai  renconlrë  en  cet  end  roi  1,  à  gauche  et  à 
gïjciquc  distance  do  la  roule»  un  vcrilal»|e(/o/m(?//. 


plus  loin  dans  cette  direction.  La  pr 
au  milieu  de  celles-ci,  d'une  ab^ 
source  thermale  et  sulfureuse,  y  afi 
mais  h  torl,  ainsi  que  je  le  démontre 
débris  de  la  station  désignée  dans  I 
théodosienne,  sous  le  nom  (ÏAquœ  B 
Je  n'y  ai  découvert  aucune  inscriptioi 
à  trois  kilomètres  plus  loin,  j'ai  re 
sur  le  bord  de  la  route  deux  bom 
liaires,  appartenant,  Tune  au  règm 
gabal  (219  de  notre  èreji  Tautrç 
de  Trébonien  Galle  (252);  celle-ci 
d*ô(re  citée  à  cause  de  la  manière 
sont  écrits  les  noms  de  cet  empereu 
son  fils. 

Imp  Caes  G  Yibi 

0  Tribonio  Ga 

ilo  invicto  p  fe 

lici  Avg  p  p  t  r  p  c 

08  bis  procos  et 

imp  C£s  G.  Vihi 

0  VeMvmio  Y 

oivssianoi 

nviclo  pio  Tel 

ici  Avg  p  p  tr  p 

cos  pr.... 

V. 
Imperatori  Cœsari  Caio  Vibio  Tribonio  i 
vifto  pio  felici  Auguêlo^  palri  patriœ,  tribm 
testate,  consuli  bis,  proconsuli,  et  imperatoi 
Caio  Vibio  Veldumio  Volussiano  invicto ,  ; 
Augusto^  patri  patriœ^  tribunicia  polestate, 
pr[oconsuli].  —  V. 

Le  fragment  suivant,  qu«î  j'ai  dé 
à  un  mille  plus  loin,  daus  les  ru'ne 
mées  parles  Arabes  Enchir-Sella-Ou 
prouvé  que  les  mill<'S,  sur  cette  n 
comptaient  du  nord  an  sud  : 


NS  llll  PHO 

pp 

M 

Or  il  y  a  précisément  une  ruine  cons 
à  six  milles  romains  au  nord  d'Ench 
Ouine,  à  trois  milles  également  au 
Hammam  :  c'est  celle  de  Sidi-el-Ha 
donc  là  qu'était  située  la  station  pri 

Celte  station  ne  pouvait  être  que  c 
guœ  HerculiSy  qui  est  indiquée,  dan 
ble  théodosienne  comme  se  trouvan 
milles  au  sud  de  celles  de  Calceus  1 
et  h  six  milles  au  nord  d'une  autn 
dont  le  nom  a  été  omis  surcedocui 
il  y  a  environ  neuf  milles  entre  El- 
et  Enchir-Sidi-el'Hadj,  et,  entre  ce 
point  et  Enchir-Sella-Ouine,  la  disti 
vient  de  le  voir  par  les  bornes  d 
dont  j'ai  transcrit  les  inscriptions,  € 
tement  de  six  milles  romains.  11 
donc  y  avoir  de  doute  :  les  ruines d( 
Hadj  sont  celles  iVAquœ  HerculiSj  et 
nés  de  Sella-Ouinc,  celles  de  la  sta 


LAM 


D'EPIGRÂPHIE. 


LAN 


6:^ 


inonyme  sur  la  Table  de  Peutinger. 
isi  qu'il  résulte  de  Tune  des  inscrip- 
que  j'ai  Iranscriles  au  commencement 
rapport,  les  milles,  sur  la  voie  militaire 
onduisait  de  Lambœsis  à  Theveste,  en 
ni  par  le  Sahara,  se  com[)laienl,  dans 
scriptions  des  bornes  miiliaires,  à  f)ar- 
I  la^première  de  ces  deux  villes.  Celles 
e  viens  de  citer  présentent  un  autre 
de  départ;  on  peut  donc  en  conclure 
les  ne  se  trouveni  pas  sur  cette  voie. 
DTet,  si,  après  avoir  passé  une  première 
(I  rivière,  à  Texlrémilé  occidentale  de 
Jée  d*Ël-Ran!ara,  au  lieu  de  la  passer 
seconde  fois  en  face  d'Enchir-Sidi-el- 
,  OD  longe  sa  rive  droite,  on  foule  une 
romaine,  qui,  suivait  tous  les  détours 
rivière,  conduit  au  point  où  jetais  ar- 
)ar  un  chemin  plus  direct,  à  Enchir- 
•Ouine  ;  et  sur  cette  voie,  à  Sbah-^Me^ 
,  loi  alité  située  à  quinze  cents  mètres 
d-ouest  d'Eîicbir-Sidi-el-Hadj,  on  ren- 
e  quatre  bornes  miiliaires  dont  M.  Car- 
a  m*a  communiqué  les  inscriptions, 
appartiennent  aux  règnes  de  Philippe, 
laiimin  et  de  Caracalla  ;  voici  le  qua- 
le,  qui,  outre  son  importance  comme 
iment  géographique,  présente,  au  point 
le  historique  et  archéologique,  un  vê- 
le iptérèl. 

Imp  Caes  P  He 

Ivio  Pereva 

ce  Avg  p  p  trib  p 

cos  11  1  Naevio 

Qvadraliun 

0.  eg  Avg  pr 

pr.  Lambaese 

imp. 

Vllll 

monument  a  été  mal  lu  ;  mais,  tout  al- 
]u*il  est,  on  peut  le  restituer  facilement 
ne  manière  certaine;  voici  ce  qu'on  doit 

• 

Imp.  Caes.  P.  Ile 

Ivio.  Per[iiii]a 

c[i].  Avg.  p.  p.  irib.  |p, 

COS.  u.  [L].  Nacvia 

Qvadraliaii 

0.  leg.  Avg.  pr 

pr.  [A].  Lambaese 

I 

m.  p. 


».  •  •  • 


raiori  Cœsari  Publia  Ilelvio  Perlincuci  Auguilo^ 
palriœj  tribunicia  poieslate,  consuli  II  ;  Lucio 
'o  Quadratiano  legato  Augusll  pro  prœtore,  A 
ifjBU  mitlia  passuum,.,,  (1). 

Les  resliiiiUons  de  la  deuxième  ligne  et  de  la 
!me  n'ont  pasjtesoin  d'être  juslifices;  à  la  qua- 
s,  la  copie  de  M.  Carbiiccia  porte  cos  m;  maïs 
ax  n'a  été  que  deux  l'ois  consul  :  il  faui  donc 
ler  un  i  du  chiffre  m  pour  y  voir  l'initiale  L  du 
men  de  Lucius  Na'vius  Quadratianus.  Ce  mo- 
itestle  seul,  jusqu'à  présent,  qui  nous  fasse 
lire  ce  légat  impérial. 


Le  chiffre  yiii  qui,  sur  la  copie  de  M.  Car- 
buccia,  termine  cette  inscription,  ainsi  que 
les  trois  autres,  est  beaucoup  trop  faible,  et 
forme  une  évidente  contradiction  avec  les 
mots  ALambœse  qui  le  précèdent.  Comme 
il  est  impossible  de  le  restituer  par  conjec- 
ture, je  me  proposais,  à  mon  retour,  de  pas- 
ser par  Sbah-Meghata,  et  de  vérifier  sur 
les  monuments  eux-mêmes  ces  curieuses 
inscriptions.  Malheureusement,  le  spahis 
qui  m'accompagnait  et  devait  me  servir  do 
guide  était  étranger  au  pa^s,  et,  comme  il' 
n'entendait  pas  un  mot  de  français,  je  ne  pus 
lui  faire  comprendre  la  direction  que  je  vou- 
lais suivre.  Quoi  qu'il  en  soit,  cette  inscrip- 
tion prouve  que  la  voie  surle  bord  de  laquelle 
*  elle  a  été  trouvée  était  la  continuation  de  la 
grandevoie  militaire.  Ainsi  que  je  Tai  dit, 
aepuis  Enchir-Sidi-el-Hadj,  jusqu'à  Enchir- 
Sella-Ouine,  cette  voie  suit  constamment  le 
cours  de  la  rivière;  elle  devait  êlre  fréquem- 
ment submergée  à  l'époque  de  la  fonte  des 
neiges  dans  l'Aurès,  et  l'on  conçoit  que, 

f)Our  éviter  cet  inconvénient,  on  ait  construit 
'embranchement,  d'ailleurs  plus  direct,  que 
j'avais  suivi. 

La  station  d'Aquœ  HercuUs  devait  exister 
avant  l'exécution  do  cet  embranchement  ; 
c'était  alois  la  station  la  plus  rapprochée  de 
la  source  thermale  dont  j'ai  parlé  plus  haut  ; 
cela  suffisait  pour  qu'elle  lui  empruntât  son 
pom. 

Il  était  deux  heures  auand  j'arrivai  h  El- 
Oulaia;  j'étais  narti  d'El-Kantara  à  sept  heu- 
res du  matin.  Quelques  Arabes  étaient  assis 
de.vant  la  porte  du  caravansérail  ;  ils  se  le- 


vèrent à  mon  approche,  et  je  vis  &ur  le  banc 
aaient  de  quitter  1  inscription  sui- 
vante : 


qu'ils  venaient  de  quitter 


Imp  Caesares  M  Avrelivs  Anloninvs  cl 
L  Avrelivs  Gomniodvs  Avg  Germanici 
Sarmaiici  fortissimi  amphilhcalrvm 
vetvstate  corrvptvm  a  solo  resli 
tvervnl  per  coh  vi  Coinmag 

a.  Ivlio  Pompilio  Pisone  Laevillo  leg 
Avg  pr  pr  cvrante  Aelio  Sereno  pracf 
Imperatores  Cœsares  Marcus  Aurelius  Antoninus  et 
Lnciuê  AureliuiCommodtti  Augusli  Germanici  Sar- 
matiei  fortissimi  amphilheatrumvetnstaiécorruptum 
solo  resliluerunt  per  cohorlem  sexiam  Commageno- 
xumjAulo  Julio  Pompilio  Pisone  Lœvillo  legato  Au- 
guslorum  pro  prœtore  ^curante  Aelio  Sereno  prœfecto. 

Ce  monument  avait  été  amené  en  cet  en- 
droit par  les  ordres  de  M.  le  colonel  Caibuc- 
cia,  qui  l'avait  trouvé,  %  une  centaine  de  pas 
du  caravansérail,  au  milieu  des  ruines  d  un 
monument  fort  considérable,  probablement 
de  l'amphithéâtre  dont  il  y  est  question.  Je 
Tai  feil  transporter  dans  l'intérieur  du  cara- 
vansérail, où  il  sera  mieux  conservé. 

A  la  deuxième  ligne,  le  mot  Commodus  a  été 
effacé  à  dessein,  mais  pas  assez  complète- 
ment pour  qu'on  ne  puisse  le  lire  encore  très- 
distinctement. 

^'ai  trouvé  à  Lambèse,  près  du  prœtoriwn^ 
une  itiscription  qui  prouve  qu'Aulus  Julius 


6^ 


LAM 


DieTIONNAlRE 


LAM 


e36 


Piso  Lœvillus  était  légat  impérial  en  Numidic 
la  trentième  année  du  règne  de  Marc-Aurèle 
{176  de  notre  ère)  ;  d'après  celle  que  je  viens 
de  transcrire,  Commoue  avait  reçu  le  titre 
iVAuguste  lorsque  cet  officier  était  revêtu  de 
ce  commandement.  Serait-ce  donc  à  tort 
qu'Eckhel  aurait  attribué  à  une  môme  année 
(177)  des  médailles  de  ce  prince  portant  l'in- 
dication de  la  première  et  de  la  deuxième 
puissance  tribunitienne,  et  ne  faut-il  pas 
attribuer  les  premières  à  Tannée  précédente, 
c'est-à-dire  à  Tannée  176  ?  C'est  là,  du  reste, 
une  simple  question  que  je  soumets,  sous 
toutes  réserves,  à  la  décision  des  numis- 
mates. 

Ainsi  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  le  dire 
dans  mon  premier  rapport,  la  6"  cohorte 
des  Commagéniens  est  une  de  celles  qui 
étaient  stationnées  à  Lambœsis,  dans  le  camp 
des  cohortes  auxiliaires,  et  c'est  la  seule  dont 
le  nom  se  lise  encore  dans  l'inscription  du 
piédestal  de  la  grande  colonne  dont  ce  camp 
était  orné.  Cette  inscription  est  d'une  épo- 

Sue  assez  tardive;  la  forme  des  caractères 
ont  elle  se  compose  ne  permet  guère  de  la 
faire  remonter  plus  haut  que  le  règne  de 
Dioclétien  (285  de  notre  ère).  Celle  que  je 
viens  de  transcrire  est  de  Tannée  176  \  ainsi 
la  6'  cohorte  des  Commagéniens  aurait  été 
chargée,  pendant  plus  d'un  siècle,  de  veil- 
ler avec  la  légion  111'  Augusta  à  la  sécurité 
des  mêmes  fronlières.  Singulière  immobilité 
dans  des  choses  qui,  chez  nous,  sont  soumi- 
ses à  de  si  fréquents  changements  I 

Quel  était  le  nom  de  la  ville  des  ruines  de 
laquelle  provient  cette  inscription  ?  J'ai  visité 
ces  ruines  avec  le  plus  grand  soin;  elles  cou- 
vrent une  étendue  de  terrain  fort  considéra- 
ble ;  j'y  ai  trouvé  plusieurs  inscriptions  fu- 
néraires; mais  aucune  ne  m'a  four,  i  de  don- 
nées pour  résoudre  la  question  que  je  viens 
de  poser  :  le  fait -on  d'une  manière  satisfai- 
sante en  disant  que  que  ce  nom  est  Mesar 
Filia,  indiqué  par  l'ouleurde  la  Table  Ihéo- 
dosienne  comme  celui  de  la  station  la  plus 
rapprochée, -vers  le  nord,  de  celle  de  ad  Pis- 
cinam^  que  Ton  s'accorde  à  Placer  à  Biskara? 
Je  ne  le  pense  pas. 

Entre  Mesar  FUia  et  la  station  anonyme 
dont  j'ai  reconnu  l'emplacement  à  Enchir- 
SeHa-Ouine,  on  remarque  sur  la  Table  l'in- 
dication d'une  autre  station  ,  dont  le  scribe 
auquel  nous  devons  la  copie  de  ce  précieux 
document  a  omis  ,'  non-seulement  le  nom  , 
mais  aussi  la  distance  aux  deux  stations  en- 
tre lesquelles  elle  se  trouve.  Il  est  donc  im- 
possible de  déterminer  la  posilion'de  cette 
station  :  mais  on  peut  affirmer  qu'elle  ne  se 
trouvait  pas  à  El-Outaia  ;  car  la  distance,  de 
deux  milles  à  peine  ,  qui  sépare  ce  dernier 
point  d'Enchir-Sella-Ouine  n  a  jamais  pu  for- 
mer une  étape,  et,  il  ne  faut  pas  l'oublier  , 
1^  Table  théodosienne  n'est  qu'une  sorte  de 
livre  de  poste  figuré  ,  ou  de  carte  routière  , 
sur  laquelle  les  gîtes  d'étape  sont  seuls  indi- 
qués. Quelque  considérable  qu'ait  donc  été 
la  ville  dont  les  ruines  se  voient  à  El-Outaia, 
elle  n'a  jamais  dû  y  être  mentionnée,  pas 
phis  que  ne  Test,  sur  la  voie  de  Lambœsis  à 


Thamugasy  le  municipe  de  Verecunda^  bien 
plus  important  cepenaant  que  Lambafudi  (1) 
dont  on  y  trouve  l'indication,  mais  qui  parta- 
geait à  peu  près  par  moitié  la  distance  de 
quatorze  milles  qui  séparait  ces  deux  villes  , 
tandis  que  Verecunda  n'était  qu'à  deux  mil- 
les de  la  première. 

••  D'Enchir-Sella-Ouine  à  Biskara  ,  par  la 
route  actuelle ,  on  compte  environ  sept 
lieues.  C'est  à  peu  près  l'équivalent  des  dix- 
neuf  milles  indiqués  dans  la  Table  entre  Me- 
sar FUia  et  ad  Piscinam  ;  la  voie  militaire 
antique  était  beaucoup  plus  longue  »  pnis- 

au'efle  offrait  deux  étapes  de  plus  que  cetl^^ 
istance  ;  elle  n'allait  donc  pas  directemeo^ 
à  la  station  ad  Piscinam  ,  et  formait  ,   ûvaa^ 
d'y  arriver,  un  coude  considérable  (2).    . 

Jo  pense  qu'au  lieu  de  pénétrer  dans  le  Sa-^ 
hara,«par  le  col  de  S  fa,  elle  se  dirigeait  droi  t 
au  sua*en  quittant  El-Outaia  ,   et  allait  ça« 

§ner,  par  un  col  d'un  accès  infiniment  moins 
ifficile,  l'oasis  de  Tolga  ,  qui  représente 
pour  moi  l'ancienne  Mesar  Filia.  J'ai  suivi 
cette  route  à  mon  retour,  et ,  dans  un  trajet 
d'environ  douze  lieues  ,  j'ai  rencontré  quel- 
ques ruines,  peu  imporlantes  il  est  vrai^ 
mais  assez  cependant  pour  que  Tune  d'elles 
puisse  être  considérée  comme  celle  d'une 
tnansio. 

Je  viens  de  dire  que  l'oasis  de  Tolga 
représente  pour  moi  l'ancienne  Mesar  FUia; 
en  effet.  Monsieur  le  ministre»  la  distance 
entre  cette  oasis  et  celle  de  Biskara  est  à  peu 
près  la  même  que  celle  qui  est  indiquée 
dans  la  Table  entre  Mesar  FUia  et  ad  Pisci- 
nam; et  le  village  de  Tol^a  occupe  certaine- 
ment la  place  d'un  établissement  romain,  et 
môme  d  un  établissement  considérable  ;  à 
Touest,  il  est  encore  entouré  de  murailles 
formées  d'énormes  pierres  de  taille  et  de 
construction  romaine  ;  dans  l'intérieur,  j'ai 
remarqué  les  soubassements  d'une  citadelle 

3ui,  autant  que  j'en  ai  pu  juger  ,  car  elle  est 
ivisée  en  un  grand  no.ubrcde  maisons,  est 
pour  le  plan,  semblable  à  celles  de  Timegad 
et  de  Lambèse  ,  et  que  j'attribue  comme 
celles-ci  à  l'époque  byzantine  ;  j'ai  vu,  dans 
le  mur  d'une  maison,  un  bas-relief  extrême- 
ment fruste,  mais  de  travail  évidemment 
romain  ;  enfin,  à  Touest  et  au  nord  de  l'oa- 
sis ,  le  sable  du  désert  est  mélangé  d'une 
immense  quantité  de  débris  do  poterie  ro- 
maine. 

A  Lichana  ,  principal  village  d'une  oasis 
située  à  deux  milles  à  Test  de  celle  de  Tolga^ 
j'ai  vu  aussi  des  murs  romains  ;  mais  je 
n'ai  point  remarqué  de  débris  de  poterie. 
Les  ruines  récentes  de  Zaatcha^  qui  font 


(1)  C'esi  ainsi  que  ce  nom  est  écrit  dans  la  Table. 
Je  crois  pouvoir  démonlrer,  au  moyen  d*uno  ins- 
cription que  j'ai  copiée  dans  les  ruines  de  celte  lo- 
cahtc,  qu*ii  devait  s'écrire,  au  nominatif,  Lamba 
Fundtts. 

(2)  Je  ne  prétends  pas  nier  qu'il  n*y  ait  eu  une 
route  romaine  conduisant  directement  d'£l  Outaia  à 
Biskara  ;  ce  que  je  ne  crois  pas,  c'est  que  cette  roule 
soitja  grande  voie  militaire  dont  la  Taliie  théodo- 
sienne nous  a  conservé  le  tracé. 


C7 


LAM 


DEP1GR4PHIE. 


LAM 


638 


partie  de  la  même  oasis  »  ne  m'ont  offert 
aucune  trace  de  Toccupation  romaine. 

Je  partis  d'£l-Outaia  le  2  février  ,  à  huit 
heures  du  malin,  et,  malgré  le  vent  du  dé- 
sert, qui  soufflait  avec  une  violence  extrême, 
j'arrivai  à  Biskara  è  une  heure  après  midit 

Ainsi  que  j'ai  eu  l'honneur  de  vous  le  dire, 
on  s'accorde  à  placer  à  Biskara  la  station 
indiquée  dans  Ta  Table  théodosienne  sous  le 
Dom  de  ad  Piscinam.  On  a,  en  effet  ,  remar- 
qué, entre  le  nom  moderne  de  l'oasis  et  ce- 
lui de  cette  station,  une  certaine^  analogie, 
ety  à  2  hilomèlres  au  nord-ouest  de  Biskara, 
se  trouve  une  source  thermale  et  sulfureuse, 
à  laquelle  cette  localité  a  pu  emprunter  son 
nom  ancien.  J*ai  visité  cette  source ,  et ,  au- 
tour du  bassin  au  milieu  duquel  elle  sort  de 
terre  à  gros  bouillons,  j'ai  vu  les  restes  d'un 
revêtemeat  en  pierres  de  taille  ;  c'était  là 
certainement  une  Piscine  romaine. 

Au  nord-est  de  l'oasis  ,  sur  la  rive  gauche 
de  la  rivière,  on  voit  les  traces  d'une  grande 
fille,  traces  peu  apparentes,  il  est  vrai,  et 
consistant  seulement  en  de  longues  lignes 
de  moellons  et  de  cailloux  roulés  ,  oui 
forment  saillie  sur  le  sol  nivelé  par  les  allu- 
vioDS  et  les  atterrissements.  Les  édifices  cons- 
truits en  pierres  de  taille  ont  dû  être  exploi- 
tés comme  carrières  pour  les  besoins  de  la 
ville  arabe  ,  dans  laquelle  on  rencontre  ,  en 
effet,  assez  fréquemment  de  ces  pierres,  qui 
forment  contraste  avec  le  mode  de  construc- 
tion adopté  par  les  habitants  des  oasis. 

A  l'est  de  la  vaste  plaine  où  j'ai  fait  ces 
observations  s'élèvent  encore,  à  plus  de  dix 
mètres  au-dessus  du  sol,  les  ruines  d'un  édi- 
fiée construit  en  moellons  et  en  briques  (1). 
Ty  ai  reconnu,  è  la  première  vue  ,  des  ther- 
mes romains,  et,  à  peine  avais-je  émis  cette 
conjecture  que  j'ai  eu  le  plaisir  de  la  voir 
confirmée  par  la  tradition.  J'étais  accompa- 
gné dans  cette  excursion  par  M.  Séroka  , 
chef  du  bureau  arabe  de  Biskara  ;  il  eut  l'o- 
bligeance de  faire  appeler  l'iman  d'une  mos- 
quée voisine,  dont  la  famille,  fondatrice  de 
ce  pieux  établissement  ,  le  dessert  depuis 
des  siècles,  et  il  en  apprit  que  la  ruine  que 
Dous  examinions  s'appelait  le  Hammam^  mot 
arabe  qui  signifie  bain.  L'iman  ajouta  qu'il 
avait  entendu  dire  h  son  père  qvie  des  con- 
duits souterrains  réunissaient  ces  ruines  à 
une  tour  située  dans  le  lit  de  la  rivière.  Nous 
allâmes  immédiatement  visiter  celte  tour, 
qui  est  de  forme  carée  ;  et  a  10  mètres  de 
côté  sur  12  à  15  de  hauteur.  Elle  est  cons- 
truite en  pierres  de  grand  appareil,  couron- 
née à  son  sommet  par  une  élégante  corni"? 
che,  et  ne  présente  d'autre  ouverture  qu'une 
brèche,  pratiquée  à  l'un  de  ses  angles  par 
des  chercheurs  de  trésors,  il  n'est  pas  aisé 
de  se  prononcer  sur  la  destination  de  ce 
curieux  monument  ;  peut-être  cependant  ne 

(1)  Yz\  remarqué  dans  ces  ruines  des  voûtes  en^ 
tièreinent  formées  de  vases  en  terre  cuile,  de  forme 
cyUDdrique,  el  s'emboilanl  les  uns  dans  les  autres. 
J  ai  fait  la  môme  remarque  dans  les  lliermes  de 
tbouda,  dont  je  parlerai  tout  à  flienre.  Les  décom- 
bres de  ceux  de  Land)CifC  contiennent  une  immense 
(luantilc  de  ces  vases. 


serait-on  pa$  très-éloigné  de  la  vérité,  en 
supposant  que  c'est  une  des  piles  du  pont 
qui  établissait  une  communication  entre  la 
ville  antique  et  la  rive  occidentale  de  la 
rivière. 

Cette  rivière,  ou  plutôt  ce  torrent,  em- 
porte tous  les  hivers  une  partie  de  ses  rives. 
Sur  la  rive  gauche,  qui  depuis  quelques  an- 
nées est  surtout  exposée  à  ses  ravages  ,  les 
eaux  ont  mis  à  nu  des  murs  de  quais,  cons- 
truits, comme  la  tour  dont  je  viens  de  par- 
ler, en  énormes  pierres  de  taille.  En  remon- 
tant ces  quais,  j'ai  vu,  encore  à  demi-en- 
terré  dans  la  berge  ,  un  fragment  d'amphore 
de  plus  d'un  mètre  de  hauteur.  L'iman  nous 
a  dit  que  les  découvertes  d'objets  de  cette 
nature  n'étaient  pas  rares  en  ce  lieu  ,  et 
.  qu'étant  enfant  il  avait  vu  tirer  de  terre  un 
vase  semblable,  parfaitement  conservé,  et 
dans  lequel  il  aurait   pu  entrer  facilement. 

Telles  sont.  Monsieur  le  raiuistre,  les  tra- 
ces de  l'époque  romaine  qui  sont  restées 
dans  la  capitaledesZibân;  toutes  faibles,  tout 
effacées  qu'elles  sont,  elles  suffisent  pour  dé- 
montrer que  cette  localité  avait,  à  cetle  épo- 
que, une  importance  au  moins  égale  à  celle 
qu'on  lui  reconnaît  aujourd'hui. 

Les  premières  ruines  que  l'on  rencontre 
à  l'est  de  Biskara  sont  celles  de  Thouda  ,  qui 
en  sont  éloignées  d'environ  20  kilomètres. 
M.  Boudville  ,  commandant  supérieur  du 
cercle,  a  eu  la  bonté  de  m'y  conduire  lui- 
même.  Nous  les  avons  visitées  en  détail  ; 
nous  y  avons  vu  plusieurs  fûts  de  colonnes 
de  3  à  &  mètres  de  longueur  et  d'une  seule 
pièce  ;  des  restes  de  thermes  presque  aussi 
considérables  que  ceux  de  Biskara  ;  enfin, 
sur  une  pierre  de  0",  70  de  long  et  de  0~,  W 
de  large,  j'ai  copié  l'inscription  suivante, 
qui,  toute  mutilée  qu'elle  est,  a  cependant 
une  certaine  importance,  puisqu'elle  semble 
avoir  fait  partie  d'un  édifice  chrétien ,  et 
qu'à  en  juger  nar  la  forme  des  lettres  (1), 
surtout  par  celle  de  la  lettre  £,  je  la  crois 
de  l'époque  byzantine. 

IPIUGCORR. 

Les  environs  de  Thouda  ont  été  le  théâtre 
d'un  grand  événement  ;  c'est  là  que  Sidt- 
Okbay  le  conquérant  arabe  de  l'Afrique  sep- 
tentrionale, a  été  vaincu  et  tué.  Une  mos- 
quée a  été  élevée  sur  le  champ  de  bataille 
pour  recevoir  les  restes  de  ce  héros  de  l'is- 
lamisme, et  autour  s'est  formée  une  ville  de 
son  nom,  dont  les  matériaux  ont  été  pris  à 
Thouda.  C'est  ainsi  que  celle-ci  a  été  réduite 
à  l'état  oCi  nous  la  voyons  aujourd'hui: 
sauf  les  débris  que  je  viens  de  signaler,  et 
qui  sont  groupés  autour  de  quelques  miséra- 
bles cabanes  en  terre  encore  habitées  ,  le 
reste  de  l'emplacement  occupé  par  la  ville 
antique  ne  présente  plus  que  des  traces  de 
murs,  indiquées  par  de  légères  saillies  dans 
la  plaine,  et  quelques  masses  de  décombres 
éparses  çh  et  là,  et  couvertes  par  le  sablo 
qu'amoncelle  incessamment  autour  d'elles  le 

(\)  Ces  lettres,  qui  sont  très-allongées,  ont  0<°,iO 
de  hauteur. 


62.a 


LAM 


DICTIONNAÎÎIB 


LAM 


040 


Tent  du  désert.  Ces  di'»combres  o'U  ccjK'n- 
danl  assez  d'importance  pour  que  ,  lors  des 
travaux  de  réparation  exécutés  à  la  mosquée 
de  Sidi-Okba,  pendant  mon  séjour  dans  le 
Sahara,  on  ait  pu  en  extraire  la  plus  grande 
partie  des  briques  employées  dans  ces  tra- 
vaux. 

Dans  Toasis  de  Sidi-Okba,  que  j'avais  vi- 
sitée avant  de  me  rendre  à  Thouda,  on  ren- 
contre à  chaque  pas,  ainsi  que  je  viens  de 
le  faire  pressentir,  des  pierres  romaines. 
J'ai  copié,  dans  la  niaison  du  cheik,  l'ins- 
cription suivante  : 

D  E  0 

invicto 
MH[e]ssivs 
Messor 
praefco 
pro  sva  sa 
Ivlc  el  svo 
rvm  denvo 
consUivil 

Deo  invicto,  Marcus  iî[e]s)iim  Mesior,  prœfeclus 
cohorlis,  pro  sua  satule  et  suorum  denuo  (1) 
conêtiluil. 

C'est  la  dédicace  d'un  autel  consacré  au 
dieu  Mithra,  par  le  préfet  d'une  cohorte, 
qui  n'est  pas  nommée;  ce  qui  prouve  qu'elle 
résidait  ordinairement  à  Thouda  (2).  Si,  de 
ce  que  nous  savons  pour  la  légion  III*  Au- 
gnsia  et  pour  la  cohorte  VI*  des  Comraa- 
géniens,  on  peut  tirer  une  conclusion  rela- 
tive à  cette  nouvelle  cohorte,  on  doit  sup- 
poser qu'elle  n'avait  pas  changé  de  rési- 
dence à  l'époque  où  la  Notice  de  l'empire 
a  été  rédigée,  ou,  du  moins,  ce  qui  serait 
une  conclusion  moins  absolue  et  f)lus  faci- 
lement admissible,  que  Thouda  était  encore 
à  cette  époque  une  ville  de  garnison  et  la 
résidence  d'un  officier  supérieur.  On  peut 
donc  espérer  de  retrouver  le  nom  ancien  de 
cette  localité  dans  la  lisle  de  celles  où  rési- 
daient les  prœpusiti  limitum  dépendants  du 
comte  d'Afrique,  liste  que  nous  a  conservée 
]e  précieux  document  aue  je  viens  de  citer. 
Or,  la  deuxième  de  ces  localités  est  précisé- 
ment GemelloBy  qui  figure  dans  la  Table  Ihéo- 
dosienne  comme  première  station  à  l'est  de 
ad  Piscinam.  Il  est  vrai  que  la  distance  de 
33  milles,  indiquée  entre  ces  deux  stations, 
est  de  beaucoup  supérieure  à  celle  que  l'on 
compte  entre  Biskara  et  Thouda.  On  verra 
si  c'est  une  raison  suffisante  pour  faire  roje^ 

(1)  11  y  a  bien  denuo  et  non  sno^  que  Ton  s'atlea- 
drail  plutôt  à  trouver  ici.  H  parail  donc  évident  que 
Marcus  Massius  Messor  avait  consacré  cet  autel  en 
remplacement  d*un  autre,  offert  précédemment  par 
lui,  et  qui  avait  été  détruit. 

(2)  J*ai  trouve  de  même  à  Lambèse  un  grand 
nombre  d'inscriptions  où  sont  mentionnés  des  soldats 
et  des  sous-officiers,  avec  la  simple  qualification  de 
MIL.  LEG.  miles  legionii,  s\G.  leg,  signifir  legionis,  eic. 
Ces  indications,  qui  eussent  clé  insuffisantes  dans 
une  ville  qui  n'eût  pas  été  la  résidence  d'une  légion, 
ne  pouvaient  ici  donner  lieu  à  aucune  incertitude;  en 
les  lisant,  on  suppléait  naturellement  le  numéro  et  le 
nom  de  la  légion  lli'  Augusta. 


ter  In  conclusion  que  S(Mnblent  amener  lo3 
considérations  qui  précèdent. 

M.  Séroka  étant  appelé  par  ses  fonctions 
h  El'Fayd,  village  arabe  situé  à  25  lieues  an 
sud-est  de  Biskara,  sur  les  bords  de  VOued* 
el'Arab ,  M.  le  commandant  Boudville  roe 
proposa  de  l'accompagner.  C'était  m'offrir 
une  excellente  occasion  d'atteindre  le  prin- 
cipal but  de  mon  voyage  dans  le  Sahara  :  je 
m  empressai  d'accepter. 

Nous  partîmes  de  Biskara  le  il  février,  à 
six  heures  du  matin  :  à  neuf  heures  nous<^ 
traversions,  par  une  pluie  battante,  Toasi^ 
de  Sidi-Okba,  et,  à  midi,  nous  dressions  no^ 
tentes  au  bord  de  VOued-Biras^  à  Mansinh^ 
riah^  près  de  la  smata  du  c^ïd  de  TilAiiui^ 
Khaddou^  Si  Ahmed  bey  ben    Chennou^^ 
lin  sortant  de   l'oasis  de  Sidi-Okba,  noii^ 
avions  rencontré  la  voie  romaine  et  noi^^ 
l'avions  suivie  pendant  près  d'une  heurefl), 
puis  nous  l'avions  laissée  h  notre  gaucne, 
pour  nous  diriger  vers  le  sud-est. 

Le  temps  avait  été  constamment  phivieui 
pendant  tout  ce  trajet.  11  parut  se  remettra 
au  beau  dans  l'après-midi*,,  mais,  vers  le 
soir,  la  pluie  recommença,  et  elle  ne  cessa 
au'assez  tard  dans  la  matinée  du  lendemain. 
Nous  fûmes  donc  forcés  de  séjourner  le  12  à 
Mansouriah. 

Le  13,  le  temps  était  magnifique.  Nous 
partîmes  à  sept  heures  un  quart  du  matia, 
dans  la  direction  du  nord-est;  à  huit  heur  s 
trois   quarts  nous    visitious    la   charmante 
oasis  dAin-Naga  (2),  et  à  dix  heures  et  de- 
mie   nous  faisions   halte,   pour  déjeuner^ 
près  de  la  mosquée  de  Sidi-Salah ,   séjour 
affreux  ,  complètement  dépourvu  de  végé^ 
tation,  où  vivent  cependant,  dans  quelques 
bouges  d'un  aspect  repoussant,  trois  ou  qua- 
tre misérables  familles,  qui  n'ont  d'autre 
boisson  que  l'eau  saumâtreet  fortement  suU 
fureuse   qu'elles  tirent  d'un    puits  voisin. 
Au  moment  de  notre  arrivée ,  une  grande 
femme ,  noire  et  sèche ,  vêtue  d'un   haïe 
bleu,  piétinait  dans  la  boue,  près  de  l'ori- 
fice de  ce  puits ,   sur  un  burnous  qu^elle 
prétendait  ainsi  laver.  Elle  s'enfuit  à  notre 
approche,  et  nous  laissa  la  libre  disposition 
de  cette  source  d'une  horrible  boisson,  dont 
il  fallut  bien  pourtant  nous   contenter,  il 
était  midi  un  quart  quand  nous  quittâmes 
ce  séjour  peu  regrettable;  nous  primes  la 
direction  du  sud-est,  et  arrivâmes  à  quatre 
heures  aux  tentes  des  Ouled-Amor^  sur  la 
rive  gauche  de  VOued-el-Arah.  Pendant  cette 
journée,  quoique  nous  eussions  plusieurs 
ibis  change  de  direction,  nous  n'avions  reu* 
contré  ni  la  voie  romaine,  ni  aucune  trace 
d'habitation  romaine. 

Nous  n'étions  plus  qu'à  quatre  lieues  au 
nord  d'Ël-Fayd  ;  nous  y  allâmes  le  lendemain^ 


(1)  Nous  remarquâmes,  pendant  ce  trajet,  plu- 
sieurs amas  de  décombres  que  Ton  exploitait,  comme 
ceux  de  Thouda,  pour  en  extraire  les  briques 
nécessaires  à  la  réparation  de  la  mosquée  de 
Sidi-Okba. 

(%)  Cette  oasis  est  désignée  à  tort,  dans  la  c.nto 
de  rélal-major  (18i7),  sous  le  nom  de  Sidi-yaga, 


LAM 


DEPIGRAPHIE. 


LAM 


Ut 


'er;  mais  auparavant  nous  voulûmes 

-^s    ruines  de  Tennoumoy  situées  à 

^s  environ  à  Touest  de  ce  village. 

ont  tout  le  caractère  des  ruines 

Quoiqu'on  y  rencontre  quelques 

'iile,  je  no  pense  pas  qu'elles 

"e  d'un  établissement  romain. 

'e  village  d'EI-Fajd,  il  n'y  a 

ur  lui  tittribuer  une  origine 

^  st  aiabe,  et  Ton  ne  peut 

.lier   sa  fondntiuu  à   une 

.L-iunne,  son  sol  n'oilïant  qu'un 

.idusseuient  au-dessus  du  sol  envi- 

.*ianl.  C'est  donc  h  tort  que  Mannerl,  et 

tous  ceux  qui  se  sont  après  lui  occupés  de 

ïa   géograpnie  comparée  de   celte  contrée, 

i placent  en  ce  lieu  la  station  désignée  dans 
a  Table  Ihéodosiennc  sous  le  nom  de  Tha- 
huieos. 
On  ne  concevait  pas,  d'ailleurs,  le  motif 

3 ni  aurait  fait  placer  une  station  à  plus  de 
il  lieues  des  montagnes ,  dans  un  désert 
complètement  dépourvu  d  eau  pendant  l'été, 
et  ou,  en  aucune  saison,  on  n'eût  pu  se  pro- 
curer qu'à  grands  l'i  a!s  et  avec  d'extrêmes 
difGcuiiés  les  objets  nécessaires  à  la  vie  des 
Européens. 

L'aspect  de  ces  contrées  n'a  pas  changé 
depuis  les  Romains,  et  les  conditions  d'exis- 
tence des  populations  qui  l'habitent  sont 
aujourd'hui  ce  qu'elles  étaient  il  y  a  dix-sept 
siècles.  Toujours  ces  populations  ont  été, 
pour  la  plus  {grande  partie  des  objets  néces- 
saires à  la  vie,  tributaires  des  contrées  si- 
tuées au  nord  de  la  chaîne  de  l'Aurès;  tou- 
jourSy  par  conséquent,  il  a  sufli,  pour  les 
dominer,  de  commander  tous  les  passages 
qui  pouvaient  leur  donner  accès  à  travers 
cette  chaîne  de  monta^jnes.  C'est  ce  qu'a- 
vaient fait  les  Romains,  amsi  que  j'ai  nu  m'en 
assurer  au  retour  de  l'excursion  dont  j'ai 
rhouncur  de  vous  adresser  le  récit. 

Le  15  février,  à  cinq  heures  et  demie  du 
malin,  nous  quittâmes  les  tentes  des  Ouled- 
Bouadidja ,  près  desquelles  nous  avions 
campé,  à  trois  lieux  environ  au  nord  d'El- 
Fajd.  Nous  finies  roule  droit  au  nord,  et 
nous  ne  renconlrûmes  la  voie  romaine  qu'à 
une  lieue  au  sud  des  dernières  pentes  de 
FAurès ,  au  bord  de  VOued-Cerdeur.  Mais 
depuis  ce  point  jusqu'au  passage  de  TOued- 
Biras^  à  deux  lieues  à  l'est  de  Sidi-Okba, 
nous  ne  la  quittâmes  plus.  Pendant  ce  trajet 
de  près  de  deux  journées  de  marche,  j  ai 
remarqué  de  nombreuses  ruines  romaines, 
dont  1  une  occupe  certainement  l'emplace- 
ment de  la  station  indiquée  sous  le  nom  de 
Thabudeos.  Serait-ce  celle  qui  est  désignée 
par  les  Arabes  sous   le    nom  Bardouy  et 

3ui  est  située  à  peu  près  à  égale  distance 
e    VOued-el'Aguef  et  de   VOued-Mansef, 
à  2&  milles  à  l'ouest  de  Badès,  vJL  à  50  milles 
h  l'est  de  Thouda?  il  faudra  répondre  aifir- 
mativement,  si  l'on  admet  la  synonymie  de 
*  ce  dernier  nom  avec  celui  de  Gemella. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  ces  déterminations,  ie 
crois  avoir  constaté,  et  c'est  là  l'essenliel, 
que  les  traces  de  la  domination  romaine  ne 
s'avancent   f  as  dans  le  Sahara  à  plus  de 


deux  ou  trois  lieues  au  sud  de  l'Aurès,  et 
que  ces  traces  consistent  en  ruines  de  for- 
teresses destinées  à  commander  les  passages 
qui  donnent  accès  à  travers  ces  montagnes, 
et  en  une  grande  voie  militaire  qui  reliait 
entre  elles  ces  différentes  forteresses. 

Dès  le  26  février  j'étais  de  retour  à  Lam- 
bèsc,  mais  l'hiver  y  régnait  encore,  et  jus- 
que vQrs  le  milieu  du  mois  dernier  la  pluie 
et  la  neige  no  m'onl  guère  permis  de  cona 
tinuer  mes  travaux.  Depuis,  le  tem[)S  s'est 
remis,  et  à  un  froid  de  Irois  »  t  quatre  degrés 
au-dessous  de  zéro  a  surcéd»?  une  tempé- 
rature de  vingt  à  vingt-cinq  degrés  centi- 
grades. Les  travaux  du  génie,  pour  la  cons- 
truction du  pénitencier ,  ont  recommencé 
avec  le  beau  temps,  et  les  fouilles  qu'ils 
font  faire  amènent  tous  les  jours  des  décou- 
vertes intéressantes.  Je  compte  cependant 
me  rendre  bientôt  à  Zana;  j'en  explorerai 
les  ruines  aussi  bien  que  me  le  permettront 
les  moyens  qui  seront  mis  à  ma  disposition 
par  M.  le  colonel  Cœur,  qui  a  succédé  à 
M.  le  colonel  Carbuccia  dans  le  commande- 
ment de  la  subdivision.  Les  travaux  du  gé- 
nie occupant  maintenant  tous  les  bras,  ces 
moyens,  je  ne  puis  me  le  dissimuler,  ne 
pourront  être  aussi  considérables  que  ceux 
dont  nous  avons  disposé  à  Thamugas. 

LA  MONT  JOIE,  département  de  Lol-et- 
Garoïine ,  en  France. 

M.  Tabbé  Barrère  a  communiqué  au  mi- 
nistère de  rinstruction  publiaue  (1)  la  no- 
tice suivante  sur  une  châsse  Je  saint  Louis, 
conservée  à  la  Montjoie. 

Cette  petite  chAsse  émaillée^liro  sa  plus 
grande  importance  de  la  relique  précieuse 
qu'elle  renferme.  Ce  monument,  dont  la  lon- 
gueur est  de  vingl-qualre  cenlimètres ,  était 
autrefois  surmonté  de  clochetons  qui  ont 
disparu  aujourd'hui.  Des  anges  nimbés  sont 
ciselés  sur  des  médaillons  blancs ,  à  orle 
rouge,  se  détachant  sur  un  fond  bleu  foncé. 
Les  nimbes  sont  tous  à  champ  d'azur,  à  l'ex- 
ception d'un  seul,  qui  se  détache  en  blanc 
sur  le  fond  bleu  clair  de  son  médaillon. 

Ce  précieux  reliquaire,  qui  renferme  une 
partie  de  la  main  de  saint  Louis,  attira  l'at- 
tenlion  de  monseigneur  de  Vesins,  et,  dans 
sa  visite  pastorale  du  10  mai  184i,  il  le  con- 
signa dans  son  procès-verbal,  donl  voici  un 
extrait  : 

<c  II  existe  à  la  Montjoie,  dont  saint  Louis, 
est  le  patron,  une  relique  que  l'on  dit  être 
de  ce  saint,  et  qui  est  renfermée  dans  une 
petite  châsse  fort  remarquabe.  La  tradition 
nous  a  appris  que  monseigneur  d'Anterochey 
ancien  évoque  de  Condom,  s'était  rendu  à  la 
Montjoie  pour  constater  l'authenticité  de 
celle  relique,  qui  dut  lui  paraître  certaine, 
puisqu'il  permit  qu'elle  fût  tous  les  ans  ex- 
posée à  la  vénération  des  tidèles,  et  que,  de- 
puis celle  éj)oque,  le  concours  a  toujours  été 
considérable  lejourdela  fêtede  saint  Louis.» 

(i)  Bulletin  des  comités,  mars  1851,  p.  151.  Yoy. 
à  rarticle  Palersie  le  compte  reiulii  lies  disctis- 
sions  auxquelles  n  donné  lieu  la  dccouvcrie  du  coeir 
présumé  dç  saint  Louis  à  la  Sainte  Chapelle  de  Paris* 


(U3 


LAM 


DICTIONNAIRE 


LAN 


(Nous  verrons  plus  bas  que  le  concours  était 
grand  aussi  autrefois.) 

«  Indépendamment  de  la  tradition,  l'ins- 
pection aes  reliques  et  de  la  châsse  ont  con- 
vaincu révoque  d*Agen  de  l'authenticité  de 
ces  reliques.  En  effet,  le  précieux  reliquaire 
porto  parfaitement  le  caractère  de  son  épo- 
que. La  relique,  qui  est  une  partie  de  la 
main,  est  enchâssée  avec  tout  le  soin  possi- 
ble dans  des  viroles  d'argent  réunies  par  un 
anneau  de  même  mêlai.  » 

Ces  autorités,  déjà  si  graves,  de  nos  sei- 
gneurs les  évoques  d'Agen  et  de  Condom, 
viennent  d'acquérir  une  force  nouvelle  par 
desdocuments  authentiauesqu'une  heureuse 
découverte  vient  de  placer  sous  nos  yeux. 
Le  premier  est  un  acte  de  fonda  lion  du 
couvent  des  religieux  de  Tordre  de  Saint- 
François,  à  la  Montjoie,  daté  du  29  juin 
1623.  Cet  acte  règle,  entre  autre  choses,  les 
attributions  du  curé  el  des  religieux  dans 
l'église  paroissiale,  cédée  à  ces  derniers  pour 
la  célébration  de  leurs  offices.  L'article  3  est 
relatif  aux  reliques  de  saint  Louis  :  il  est 
conçu  en  ces  termes  : 

«  3*"  Est  aussi  convenu que  ledit  curé 

et  lesdits  consuls  se  départent  des  saintes 
reliques  do  saint  Louis,  qui  sont  dans  la 
dite  église,  étant  au  nombre  de  huit  pièces, 
les  baillent  et  remettent  sous  le  soin  et  garde 
desdits  religieux  pour  les  tenir  à  leur  autel, 
ainsi  qu'ils  verront  être  à  faire,  sans  que  le- 
dit curé  y  puisse  rien  prétendre  hors  el  à  l'a- 
venir; à  la  charge  que  les  saintes  reliques 
ne  pourront  être  transportées  hors  l'église  de 
ladite  ville.  » 

Le  second  document  est  un  autre  contrat 
passé  entre  les  religieux  et  le  curé  de  la 
Montjoie,  en  16&6,  dans  lequel  on  voit  la  ré- 
paration des  reliques  et  le  concours  qu'elles 
attiraient  alors  de  pèlerins  et  de  malades. 

«  Cejourd'hui,  sixiesme  septembre  mil  six 
cens  quarante-six,  a  esté  arresté  .entre 
M.  de  Gardère,  curé  de  la  ville  de  la  Mont- 
joie, et  le  V.  Père  Antoine  Lamothe^  gardien 
du  couvent  de  Saint-Louys,  en  ladite  ville  de 
la  Monljoye,  présent  et  consentant  le  révé- 
rend père  Jean  Jourdain,  provincial  de  l'ob- 
servance Saint-François  en  la  province  d'A- 
quitaine l'ancienne  : 

«  !•  Que  les  saintes  reliques,  conformé- 
ment au  contract  de  l'an  mil  six  cents  vingt 
et  trois ,  seront  remises  et  gardées  dedans 
l'église  en  tel  lieu  que  le  Y.  Père  gardien 
ugera  leplus  propre,  etchoisira  à  cest  effecl; 
et  M.  le  curé  s'offre, pour  leur  plus  sûre 
garde,  d'y  faire  faire  une  porte  de  ler,  en  la 
façon  crue  ledict  Y.  P.  gardien,  le  désignera; 
soubs  te  pouvoir  duquel  gardien,  elles  de- 
meureront, suivant  le  susdict  contrat,  par 
lequel  le  susdict  gardien  s'en  est  chargé,  et 
MM.  les  consuls  et  habitants  delà  dicte  ville 
s'en  sont  despartis,  et  les  ont  données  au 
couvent  pour  l'entretien  d*icelluy,  etlasub- 
sistence  des  religieux.  La  petite  relique  pour- 
tant, dont  on  se  sert  à  toute  heure,  pourra 
estre  gardée  en  la  sacrestie  pour  la  com- 
modité des  pèlerins  et  des  malades. 

«  2"  Que  lesdictes  saintes  reliques  seront 


enchâssées,  e.  ce  au  despans  de  l'égli 
de  la  ville^  et  non  du  couvent.  » 

Ces  deux  actes,  joints  à  raulorité  d 
évoques,  nous  paraissaient  donner  h  c 
liques  le  caractère  le  plus  grave  d'auti 
cilé.  Il  ne  nous  restait  donc  plus  qij' 
monter  à  la  source,  et  à  rechercher  lei 
ses.qui  pouvaient  expliquer  la  présenc 
Montjoie  d'un  objet  aussi  précieux, 
vieille  charte  en  parchemin  que  possèdi 
commune,  et  qu'on  regardait  à  peu 
comme  indéchiffrable,  nous  a  permi 
moins  il  nous  le  semble,  de  jeter  qi 
jour  sur  un  point  si  important.  C'est  la  ( 
de  fondation  de  la  Montjoie,  par  Philip 
Bel,  pelit-fils  de  saint  Louis,  qui  dort) 
même  tem))s  des  coutumes  à  celle  no 
bastide.  Cette  charte  fut  concédée  au 
du  roi,  par  son  sénéchal  d'Agenais, 
bald  de  Chepoy  :  elle  est  datée  du  joui 
circoncision  de  Noire-Seigneur,  1298, 

C'était  Tannée  précédenlo,  1297,  qi 
eu  lieu  la  canonisation  de  saint  Loi 
la  ville  est  placée  sous  le  patronage  i 
grand  roi ,  auquel  la  charte  de  fom 
donne  le  titre  de  saint  :  Bastidam  in 
locOy  vocalam  La  Montjoya  sancti  Lui 
invocato  omnipotenlis  Dei  Palris,  et  F 
Spiritus  sanctt  auxilio,  fieri  ex  parte 
domini  régis  duximus  concedendam. 

Le  nom  de  la  Montjoie  rappelle  as 
cri  de  victoire  des  soldats  français  du  r 
âge,  pour  présumer  que  celte  hastic 
élevée  en  commémoration  de  quelque  g 
vicloire  remportée  à  celte  époque  si 
Albigeois  ou  sur  les  Anglais.  Ce  n'e 
sans  doute,  qu'une  hypothèse;  mais 
toiro  nous  apprend  d  une  manière  ce 
que  Simon  de  Montfort  s'empara  de 
comté  du  Brulhois,  dont  le  territoire 
Montjoie  faisait  partie,  sur  Gaston  de  1 
qui  tenait  pour  le  comte  de  ïoulous 
ce  moment,  la  vicomte  du  Brulhois  • 
le  sujet  des  contestations  les  plus  gravi 
furent  eiiûn  terminées  par  Philippe  1 
dans  le  voyage  qu'il  flt  en  Aquitaii 
commencement  du  xiv' siècle. 

Toutefois  la  charte  de  fondation 
Montjoie  n'assigne  d'aulre  causée  l'ér 
de  cette  bastide  que  Tintention  de  i 
les  habitants  de  la  contrée  à  l'abri  d< 
suites  de  quel(}ues  brigands  ou  d'une 
de  routiers  qui  infestaient  le  pays.  Que 
en  soit,  l'affeclion  du  petit-fils  de  saint 

{»our  les  habitants  de  ce  lieu  est  assez 
este  pour  supposer,  sans  trop  de  préi 
tion,  qu'il  donna  à  l'église  de  celte  no 
bastide  cette  reliaue  précieuse,  qui 
sauvegarder  la  ville  et  les  habitants. 

LANCIANO ,  dans    l'Abruzze    cité 
^Royaume  do  Na[)les). 


.  .  .  pro  salute  publica  el 

civium  commoilo  res  curare  el  uiilia  coi] 

slilula  principis  auctorilale  fmnala 

conserva re  inlegra  ne 

quod  solet  acci* 


645 


LEG 


DEP1GRAPHIE« 


derc congrcgalis 

onini!) adjiilorc 

V.  devoi  

foro  conciliab 

annoiiam veiialia 

dare  ali. 

Aug.  Anxian.  adstant  ordin.  tribus  Avienus. 
Jnsiinîanus  reclor  lani  docurionum  qiiam  eliam 
coUqpor.  omnium  cous,  .'publici  incidi  preccpil  ut 

Joeondus  Fauslinus  Salularis 

DtsGOllus  cûFF.  Primus  cû  FF.        Lco 

Félix  Proculus  el  F.        Trianus 

lKs€olins  Nericianus  Probus 

farrns  cû  FF.  , Marcellinas 

Ennid  Salurninuscum  FF.  Faustinns 

cùFF. 
Nero 

{Cardinal    Mai  ,   317 ,    1  ;   Muratori  , 
506,  1.) 
LAON,départementde  l'Aisoe,  en  France. 
Yayex  différentes  épitaphes  en  vers  léo- 
nins d*évèques  de  Laon,  citées  à  la  suite  de 
Tarticle  de  Clunt. 

LE  CAPANELLE ,  relais  près  de  Monte 
BotundOy  Tancien  Eretum^  Etats  pontifi- 
caux. 

Sur  une  colonne  milliatre, 

BDD.NNN.FFF.LLL. 

Valenliniano 
Valenle  el  Gra- 
iiano  piis  felicibus 
ac  triumphalorib 
us  sempcr  auggg.  bo- 
no  R.  P.  N. 
volis  X 
multis  XX. 

(Cardinal   Mai,  p.  268;  Murât.,  p. 205, 
2;  Chaupt,  t.  III,  p.  107.) 

LE  CURTI,  près  de  l'ancienne  ville  de  Ga- 
lalia,  non  loin  de  Capoue,  au  royaume  de 
Maples . 

Pierre  trouvée  en  1610. 

Pro  salule 

et  Victoria 

DD.  NN.  Graliani 

et  FI.  Theodosi  PP.  FF.  AA. 

Anicius  Aucherius  Bassus 

Y.  G.  cons.  Gamp. 

Ludis  pop.  dalis  atque 

vedigal.  absolu  lis 

pos. 

Syagrio  cl  Eucherio 

COS. 

[Cardinal  Mai,  269,  i  ;  Pratilla,  Ftc 
Appia,  p.  353;  PELLicciA,t.  III,  page 
303.) 

LEGINNI,  sur  le  lac  Majeur,  au  royaume 
Loffibardo-Vénitien. 


LEÎ  646 

Epitaphe  de  Saint-Primus. 

Voyez  dans  ce  Dictionnaire  les  inscriptions 
de  Rome,  chaoilre  vu*,  épitaphes  des  Mar- 
tyrs, 

LEGRI,  près  de  San-Severino  dans  les 
Etats-Pontificaux. 

Cippe  de  marbre. 

ni.  id  sopte 
Hic.  req.  bone.  mémo. 

Raimberti.  lévite. 

et  mari.  XA.  in.  pa. 

Misereat.  eid.  S. 

(Cordma/ Mai,  Wl,  4.) 

LEIBNITZ,  en  Sljrie  ,  empiré  d'Autri- 
che. 

I. 

Dn.  FI,  Gonslanlino 
maximo  beaiissimo  ac 
supra  omnes  rétro  pri 
ncîpes  pilssimo  semper 
Auguste  B.  R.  P. 

(Cardinal  Mai,  242,3;  Grut.,  p.  283, 
ll;HAnzius,  Germania  Sacra  ^  t.  I, 
p.  W.) 

II. 

Fragment  de  pierre  trouvé  au   château  de 

Leibnitx. 

D  N.     N  N. 

Gonslantino  Maxime  bî  .  •  .  . 

a  pis  .  .  . 

(CardinalMA'U  p. 248;  Gruter ,  283, 10.) 
LEIPSICK,  ville  du  royaume  de  Saxe,  en 
i^liemagne. 

D.   0.  M. 

Simon  Pistorius,  LL.  D.  obiil  5.  Non  Dec. 
horaS.pomerid.An.GhristiM.D.Lxii.  xi.  lxxiii. 
paler  libérer,  xxui. 

Vlla  Dosira  Qdei  «ila  est,  non  coDlemplaiionis. 
Glauditur  hoc  tumuio  Simon  Pistorius,  is  qui 

Apalreprœclaronomcn  avoq;  tulit. 
Saxonioe  vixil  qui  Gancellarius  aulae. 

Ultra  quinq;  gerens  lustra  regentis  opus. 
Ingeoio  praeslans,  studio  indefessus,  honore 

Summus,  consiliis  uiilis,  ore  polcns. 
Quod  morlale  fuit  tellus  lenel  :  indiia  fama 

Nominis  haud  ullo  stal  violanda  die. 
Palfi  clariss.  Ulil  mœslis.  p.c.  p.c. 

Simon  Pistorius,  arliura  et  LL.  Doclor,  in  erii- 
dila  familia  nalus,  magnis  honoribus  functus, 
erudilos  el  honorâtes  linquens  filios  superstîies: 
quem  urbs  Papia  docuit,  Patria  Lipsia  ornavit, 
Auia  Saxonica  observavil,  sub  hoc  saxo  corpore 
condilur,  animo  vivit  felicitatc  senipilcrna. 

(Gros,   supplément    aux   épitaphes    d« 
Bàle.) 


Cil 


LES 


DICTIONNAIRE 


LEZ 


LENTINI,  en  Sicile, 


I. 


EpUaphe  d'Eléonore  de  Brancaforie. 

Dans  le  chœur  de  IVglise  de  Sainte-Marie  de  Jésaa. 
Morlis  viclori  Clirislo  Malrique  eius  Mariae  Vir- 
giiii.  Vialor  manc,  non  longa  erit  mora,  Lege 
me  et  tace,  somnura  ne  rumpas.Quiescithic  He- 
roîs  illa  Leonora  Brancifortia  Aragonia,  familiœ 
sextisque  decus,  siirget  mox  ea  cum  beatis.  Tu 
hic  merenli  da  violas  :  die  vale  atque  abi  félici- 
ter. Vixit  annosâi  obiit.  i578. 
A  la  suite  se  trouve  sans  indication  de  lieu 

i'épitaphe  suivante,  qui  est  élran;;ëre  à  la 

Sicile. 

ÏÏ. 

EVGEmi  CGLOHII. 

Siste,yiator,  et  Géorgie  a  CoUen  patri  octogena- 
rio  pro  pielate  tua  condoleto.  Sic  cris  vt  inoris 
probi  beic  condilus  Eugenius  e  nobilî  Colonie- 
rum  gente  apud  Megalopyrgeoses  oriundus  : 
spes  patri£,  columen  familiae,  iuuentutis  exem- 
plar,  dum  Rheno  per  sstura  recreatur,  vorlice 
abreptiis,  in  ipso  setatis  Ûore,  in  medîo  studio» 
rum  cursu  pro  Italia,  quamcogilabal^  caelumadit 
1558.  46.  Âugusti. 

Est  et  via  ad  cœlos,  Yîator  optime, 
Si  quem  pcr  vndas  substrahat  terris  Deus» 
Ex  anguio  qnouis  in  astra  quid  vetet 
Nos  exilire?  Sic  adiré  me  aetliera 
Voluit  Deus.  Nunc  tu  tuas  in  res  abi. 

(Labbe,  Thés.  Epiiaph.fp.509.] 
LÉON,  en  Espagne. 

L 
Omnibus  exemplum  sit  quod  hoc  venerabile  tempus 

Rcx  dcdit  Ordonius  quo  jacet  ipse  pius. 
Hanc  fecit  sedem  quam  quondam  feceral  œdens 
Yirginis  bortalu  quac  fulgel  ponlificatu. 

[Cardinal  Mai,  98,  3;  Morales,  lib.  xv. 
cap.  55.) 

II. 

Inscription  de  l'église  du  prieuré  de  Saint- 
Adrien,  prés  de  Léon^  dépendant  du  monas- 
tère de  Saint-Pierre  de  Esconxa. 

Hanc  Cliristi  aulam  sanctorum  Adriani  et  Nata- 

lise  iiomine  dicatam  instruxit  Dei  famulusGisun- 

do  cum  conjuge  Lenbina  era  discurrente  novies 

centena  octava  quinquagena.  Sit  lîbi  Domine 

ratuni  famulorum  rarissiroum  votum  quod  tibi 

aiacri  devolione  in  honorem  tuoruni  lestium  pa- 

ravenmt.  Suscipiantur  a  le  pie  Deus  orationes 

miserorum.  Quisquis  hic  tristis  ingredilur  fusa 

prece  laeiior  inde  redeat.  Consecraturo  que  est 

tetnplum  ab  episcopoCixilanensi,  era  dgccclxiiii. 

un  îdus  Oclobris. 

{Cardinal  Mai,  131,  1;  Morales,  lib. 
xvi.  cap.  5;  Mabillon,  iinn.  Bened., 
t.  111,  p.  3W.) 

LESINA,  lie  el  ville  de  la  Dalmatie  sur  le 
golfe  Adriatique,  siège  d'un  éTéché. 


On  lit  dans  Tabside  d*une  anci< 
l'inscription  suivante  : 

Quos.  satiat.  Gdei.  meritum.  quos.  gl 
Corporib.  pausant.  sacro.  sub.  tegmii 
Priniianus.  item,  firmianusq.  verendi 
Forlis.  Alexander.  simul.  et.  Tellurii 
Martyrio.  clari.  Lesinae.  tulamina.  | 
Orent.  pro.  populo.  Dominum.  et.  mah 

{Cardinal  M 

Il  se  pourrait  que  cette  inscripi 
tint  à  Cesina,  ville  de  la  Capitana 
royaume  de  Naples,  ville  qui  et 
siège  d'un  évôché. 

LEVENE,  entre  Spolète  et  Fol 
les  Etats  de  l'Eglise. 

Avant  d'arriver  à  Le  Vene  en  i 
Spolète,  on  voit  à  droite  delà  ro 
de  la  source  du  Cliturane  une 
ruine  romaine.  C'est  un  petit   t 

[lasse  pour  avoir  été  un  ^ace//umd( 
I  a  été,  depuis  un  temps  imméra( 
fié  et  consacré  au  service  divin.  0 
fronton,  en  belles  lettres  capitale 
l'inscription  suivante ,  au-dess< 
croix  chargée  de  grappes  de  raisii 

4*  ScT.  Deus.   Angelorum.  qui.   fe 

rectionem.  -|- 
à  droite  : 

-f  Ses.  Deus.  Apostolorum.  qui.  fecit.  i 

à  gauche  : 

4- Ses.  Deus.  Prophetarum.qui.  fecit.  rei 

(Fabretti,   p.  738,  n.  WO;  1 
templo  Clitumni,  p.  60;  Ma: 

LEYDE,  en  Hollande. 

Rehberto  Dodonaeo,  Machlin.  D.  Max 
et  Rodolphi  II  Impp.  Medico  et  Consi 
jus  in  rc  Astronom.  berb.  eruditio  s 
claruit,  qui  jam  senex  in  Academ.  Lug 
Batavos  publicu»  Medicinae  Professo 
obiit  Anno  cb  b  lxxxv.  ad  vi.  Id.  M 
sux  Lxviii.  Rembertus  Dodonxus  fil.  i 

(Gros,  Supplément  aux  épitapl 
p.  377.) 

LEZAT,  département  de  l'Ai 
France. 

Anno  Domini  1368,  domînus  Pontius, 
Conserancnsis,  qui  prefuit  isli  mena 
sati  XLV  annis  fecit  flcri  istam  sepu 
islam  intuenles  orent  pro  anima  ipsio 
cujus  anima  requicscat  in  pace.  Amei 

Pons  de  Villemur,  après  avoir  ét^ 
cinq  ans  abbé  de  Saint-Pierre  et 
de  Lezat,fut  nommé,  malgré  sa  ré 
à  l'évêché  do  Couserans  en  136: 
pas  la  date  de  sa  mort  :  son  suce 
nommé  en  1371. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéoU  du  A 
p.  263.) 


LIE  DEPlGRAPHiE.  LIM 

près  de  San-Severino,  dans  les         LIÈGE,  en  Belgique. 


itificaiii. 

Qppe  de  mirbre. 

m.  id.  8cptë 

Hic.  req.  bone.  mémo. 

Raimberli.  lévite 
et.  mart.  XA.  in.  pa. 
Miserêât.    eiil.    S. 

{Cardinal  Miï,  401,  k.) 

tSy  en  Angleterre. 

I  de  William  Warren^  comte  de 
r,  mari  en  1089  et  enterré  à  la  Chap- 
m$ef  à  Lewes. 

(Eo  vers  léonins.) 
dme  cornes ,  locus  est  laudis  tibi  fomes, 
dator  et  largus  sedis  amator. 
funus  décorât,  placuil  quia  rniinus 
s  Cbristi  quod  prompta  mente  dedistl. 
ineres  servat  Pancraiius  heres, 
B  castris  qui  se  sociabit  in  astris.  ' 

ancrali  fer  opem  te  gloriûcanti  ;  s 

i  sedem,  talem  tibi  qui  dédit  sedem. 

(Sépulcral  monumentSf  1. 1»  8.) 

PKLD,  en  Angleterre. 

$  de  William  de  ComhilU  évique  de 

Liehieldf  découverte  en  1662. 

De  12151 1213. 

b  Incamacione  Domini.  m.  ccxxiii  obiil 

aCoTcnir.  et  LicheÛeld  episcopas  xiii 

ptembris  re^ni  régis  Henrici  filîi  régis 

is  lUy  sab  Honorio  Papa  01 1.  Stepbano 

riens»   Ecclesie  episcopo.    H.   rex  et 

m]  elEcdesiam  istam  viii  annosf. 

u 

{Sépulcral  monumentêf  II,  ggxl.) 

BSTHAL  {Lucie  Vallis),  dans  la  cam- 
le  Bflle,  en  Suisse. 

I. 

Aiino  Domini  m.  ccccit. 
obiit 

Dn.  lOHANIfES  SCHCLEB, 

bijus  Ecclesiae  Plebanus. 

II. 
Ch.  s. 

M.  lOAHSIl  RVDOLPUO  WlLDISlO 

Basil. 

Ecclesîae  Cbristi  ann.  xiv. 

Praeconi  fideliss. 

Liecbtstballensium  anlistiti 

ijusdemque  Diosceseos  Decano 

vîgilanliss. 

monum.  bocce 

Georg.  F. 

Pareuti   desideratiss. 

c.  I.  p. 

t.  Ann.  XXXIV. 

6.  An.  Cbristi  cb  b  lxix.  ii.  Febr. 

(Gros,  Epit.  deBàUy  p.  289,  293.) 

BlGTlONN.    D*KPlGmAPHIB.  I. 


Epitaphe  d'Erard  de  la  Marché  cardinal  évé' 
que  de  Liége^  mort  le  16  février  1538. 

Dans  le  cbœur  de  Téglise  de  Saint-Limbert 

EEAaova  à  Mariui  mortem  babens  prae  oculis 

vivens  posuit  1^38. 

QVod  ne  Cbonos,  neCopes,  neC  gLorlaYertere  CVrsV 

AstrorYM  posslt  praesVL  Erarde  Vides. 

M.  CCCC.  LL.  VV.  VV.  VV.  V.  111. 

(Labbe,  Thés.  Epit.^  p.  129.) 

A  la  suite  de  cette  epitaphe  on  trouve  dans 
Labbe  Tépitaphc  suivante  de  saint  Eugénius, 
évêquc  de  Tolède  en  Espagne,  qui  inérito 
<l*èlre  citée  en  raison  ae  Ja  particularité 
qu'elle  renferme.  On  remarquera  que  les 
premières  lettres  de  chaque  vers  étant  réu- 
nies forment  lo  mot  Eugenius  et  les  derniè- 
res le  root  Misellus  qui  était  peut-être  le 
nom  de  famille  du  prélat. 

tnExcîpe  Cbriste  potês  discretam  corpore  mente  M» 

«^Vtpossiro  pîcei  pœnam  vitare  baratbri 1: 

cGrandis  inest  culpa,  sed  tu  pietate  retunda— S» 

nElue  probra,  Pater,  etvitae  crimina  toll ^E. 

asNon  sim  pro  merilis  sanctorum  cœtibus  exu  L. 

«-Indice  te  sanctum  prosit  vidisse  tribuna L 

<<Vis  Leclor»  vno  qui  sim  dignosoere  vers— — V? 
ooSigna  priera  lege,  mox  vltima  nosse  valebl— S. 

(Labbb,  p.  130,  Extrait  des  Poèmes  de 
5.  EuaéniuSf  publiés  par  le  P.  Sir- 
mond.j 

LIMOGES  en  Limousin. 

M.  Tabbé  Texier,  directeur  du  petit  sémi- 
naire du  Dorât,  bien  connu  dans  le  monde 
savant  par  ses  nombreux  et  excellents  .tra- 
vaux archéologiques,  vient  de  publier  un  re- 
cueil général  des  inscriptions  du  Limousin. 
Si  de  semblables  ouvrages  étaient  exécutés 
dans  toutes  nos  autres  provinces  avec  le  soin 
et  la  méthode  consciencieuse  que  M.  l'abbé 
Texier  a  apportés  au  sien,  la  France  serait 
bientôt  dotée  de  cette  épigraphie  générale, 
.  projetée  depuis  si  longtemps  et  pour  si 
longtemps  encore  ajournée.  Avec  l'assenti- 
ment du  savant  éditeur,  à  qui  nous  offrons 
nos  sincères  et  respectueux  remerclments, 
nous  pouvons  comprendre  dans  notre  ^tc- 
Itonnatre,  réunies  ici,  toutes  les  inscriptions 
Limousines  du  vu*  au  xyii*  siècle.  Les  ins- 
criptions antérieures  au  vu'  siècle  qu'a 
puoliées  M.  Texier  n'ont  pas  de  caractère 
chrétien  et  ne  pouvaient  rigoureusement  être 
comprises  dans  notre  collection  ;  les  inscri)>- 
tions  postérieures  au  xvii*  siècle  nous  ont 
paru  trop  récentes. 

Aux  inscriptions  recueillies  par  M.  Texier 
nous  pouvons  en  ajouter  une  que  nous  four* 
nit  le  recueil  de  M.  le  cardinal  Mai,  et  oui 
par  conséquent  est  antérieure  à  l'an  1000^ 
terme  chronologique  que  l'illustre  éditeur 
a  assigné  aux  documents  de  sa  collection. 
Cette  inscription  se  trouvait  à  Limoges,  au 
monastère  de  Saint-Martial,  et  avait  été  déjà 
publiée  par  Morales,  dans  l'ouvrage  intitulé  : 

21 


051  L1M  DICTIONNAIRE 

Los  otros'cinque  ft5ro5,  page  3W.  Elle  est 
ainsi  conçue  : 

Aima  leaena  duces  snRvos  parit  aique  coronal., 
OpprimilhnncnatusGiiaiirer  maie  saillis aluiniiam; 

Sed  pressus  graviiale  hiit  siib  pondère  pœnas. 

{Cardinal  Mai.  I,  p.  275,  2.) 

Nous  donnons  maintenant  les  nombreuses 
et  belles  inscriptions  de  M.  Texier, 


L1M 


EvoQue  romane.  —  Du  vu*  sûc/c  à  la  fin 

du  xii*. 

Les  inscriptions  des  trois  premiers  siècles 
de  cette  époque  sont  très-rares  :  nous  n'eu 
donnons  que  deux.  L'une  et  l'autre  sont 
daîées;  nous  reproduisons  la  seconde  d'après 
un  calque;  c'est  un  spécimen  des  caractères 
de  son  temps,  auquel  on  peut  avoir  toute 
confiance.  Elle  est  entièrement  étrangère  au 
Limousin.  I*a  ()remière  ne  lui  appartient 
qu'à  dumi  :  c'est  l'épilaphe  d'un  abbé  de 
Saint-Marfial,  mort  et  enseveli  à  Saint-Sa- 
vin ,  dont  il  gouverna  l'abbaye  à  deux 
reprises.  Les  siècles  suivants  nous  fourni- 
ront heureusement  une  moisson  plus  abon- 

tlante. 

853. 

In  hoc  Ivmvlo  rqviescit  scœ  memoriae  Domii* 

Dodo  abba  qvi  mvltorv  moiiachorûexlitit  paier 

-{>iam  livivs  loci  paler  eleclvs  non  solv  livnc 

loev  aediftciis  et  rebv  :  apliiicavit.  sed  tl\k  qvîn- 

qve  a  fvndamenlis  monastcria  constrvxit  -{-  in 

(dvribv  :  vero  aliis  locis  in  qvib  :  regvlaris 

Ordo  defecerat  svo  exemple  moiinslicv  ordinc 

reformavii  x  migravii  avtcm  a  scio  un  id  ÎTiis 

aiino   incarnalionis  Dni  :  dccclui  :  elalis  vero 

ferme  xc  rcxii  nviem  hvnc  locv  nobililer  anuos 

circilcr  xxx. 

fois  à  Saint'Savin.  —  ils.  de  la  6t- 
blioiliè  que  de  PoUier$.) 

Un  dessin  de  cette  inscription  est  coneervé 
b  la  bibliothèque  publique  de  Poitiers.    Le 
Poitou,  si  riche  d'inscriptions  de  tous  les 
âges,   verra  sans  doute  publier,  daDs  un 
avenir  peu  éloigné,  le  recueil  de  ses  Y»sori-p- 
tions  :  cette  espérance  u  commandé  notre 
réserve.  Nous  no  publions  pas  le  foc  $imile. 
Selon  une  note  reunie  au  dessin  original, 
cette  inscription  était  sur  une  pierre  de  5 
pieds  do  long  sur  1  pied  2  pouces  de  large, 
placée  près  le  baptistère  de  léglise  parois- 
siale de  Saint-Savin,  et  trouvée  en  fouillant 
es  terres  de  cette  église.  Les  caractères  sont 
réguliers  et  se  rapprochent  beaucoup   de 
l'alphabet  romain.  LesC  sont  carrés  et  les  X 
miiiuscules;  l'Ëdereort/estoncial;  plusieurs 
lettres  plus petitessontenvoloppées  par  celles 
qui  les  précèdent.  D'autres  ont  des  jambages 
comnmns;  les  points  sont  triangolairtiS. 

L'abbé  Dodo  ouOdoo,  dont  ifest  question 
ici,  fut  choisi  par  les  moines  de  Saint-Mar- 
liai  de  Limoges  pour  v  introduire  une  sévère 
discipline.  II  quitta  dans  ce  but  l'abbaye  de 
Saint-Savin,  qu'il  dirigeait,  et  demeura  à 
Saint-Martial  de  8U  à  850.  A  cette  époque, 
il  retourna  à  Saint-Savin.  Outre  cette  abbaye, 


(4«M< 


il  dirigea  celle  de  Strade  ou  Saint-Ge] 
Berry.  Dans  rimpossihilité  de  détero 
mort  d'une  manière  précise,  les  aul 
la  Gallia  Christinna  font  observer  qu' 
encore  en  853,  puisque ,  à  cette  ( 
assista  au  concile  de  Soissons,  oii  il  : 
premier  entre  les  abbés.  Notre  lexU 
qu'il  mourut  la  môme  année,  et  n( 
connaître  les  services  et  les  verluî 
pieux  personnaj^e. 

87i. 

fin  anno  xxxiiii  rcgnan 

le  Domno  Carlo  rege 

Xil  ci  mai  •  sic  obiit 

Amelivs  •  laicvs  •  pver  •  o  Vëk 

tor  qvi  legis  ora  pro  aiii 

ma  eivs  •  Reqvicscat  in  p 

ac.     . 

(Au  muiée  de 

La  publication  de  ce  texte»  étra 
Limousin,  a  pour  but  de  fournir  un  s 
exact  de  l'écriture  monumentale  di 
du  IX*  siècle.  M.  de    Caumont   en 
donné  un  dessin  (Bulletin  monum.  VI 

On  remarguera  le  C  de  calendas  e 
de  serviteur  laïque  (/atcMf  pair).  M.  L 
Dupont  propose  de  lire  sibi  o6/il,*i 
,9ic  obiit  ;  10  iVobiit  est  en  elfut  51 
d'un  I  parasite.  Ciiarles  le  Chauve  e 
roi  de  ce  nom  dont  le  rèi5ne  ait  été  a 
pour  que  ce  texte  lui  soit  applic 
trente-quatrième  année  de  son  !*■ 
respond  à  ran8?iii>. 

1025. 

{iolgerius  :  canlor 
VI  k(a)l(eiidas)  niai(i)  reqnievil  : 
(Inédite,)  —  (Au  mmée  éi 

Cette  épitaphe  est  gravée  en  c 
inégaux,  hauts  en  moyenne  de  8  à 
sur  une  tombe  de  granit  Ignaue  da 
pieds.  La  pierre,  taillée  à  deux  p 
en  se  rétrécissant  de  la  tôte  aux  pi 
fouilles  0[)ér6es  en  1837  pour  la  con 
du  théâtre  de  Limoges,  sur  i'emp 
de  l'antique  abbaye  de  Saint-Mart 
découvrir  un  grand  nombre  de  se 
Ce  tombeau  était  du  nombre. 

L'emploi  de  la  capitale  romaine, 
grasse  des  caractères,  les  épanoui 
aigus  qui  surmontent  lo  A  et  term 
traverses  <li'S  T  et  des  E,  rapprocl 
aigu  et  du  G  arrondi  du  mot^  J 
as^ignei'nieril  le  xi*  siècle  h  cette  im 
mais  un  texte  formel  vient  |)récise 

En  lOiO,  dit  la  chronique  1 
publiée  par  Labbe  (Bibl.  nov.  msc 
334-),  mourut  le  chantre  Rotgerius 

La  sixième  année  de  l'abbé  Hu 
moine  Adémar  deChabanes,  Roteei 
du  doyen  Adalbert,  homme  très-illi 
oacloet  mon  maître,  mourut /cvi 
des  de  mai  (in  commem.  abbat.  S. 
L4BBE,  il,  273).  Un  peu  plus  haut 
expli(iue  sa  parenté  avec  Roger  : . 
epi8copus{Leinovicensi8)obiit\iuka 
tx  cujusncple  officia  nomiJie  natii 
bertus  decanus  et  Rotgerius^  pâtre 


UM 


DUnClUPHlE. 


w^^^^ 


oprio  jwre  hereditario  quod  voeatur 
mense^juxta  casteflum  Potcntiam.  Ter- 
Aoque  Raimondus  junior  ruilu  germanus 
andwrnm^  cujus  ego  Ademarus  filius 
ire  Hiidegarde  (sive  Aldearde,  p.  273.) 
eurs,  Ail(''mar  trouve  los  accents  les 
iouchants-  pour  raconter  la  mort  de 
:  «  En  ce  temps,  dit-il,  deux  moines 
nt-Marlial,  entre  les  premiers,  reinar- 
>s  par  leur  religion,  illustres  par  lour 
t<,  éclatants  de  sagesse,  honorés  du 
loce ,  se  chérissaient  entre  tous,  et 
aient  tout  le  monastère  comme  deux 
les,  réclairaient  comme  deux  candéla- 
h  table,  ils  prenaient  plice  h  côté  Tun 
lire.  L'unélaitlechaMireRoger,  homme 
aeinent  généreux;  Tautre,  le  biblio- 
re  {armarius)  Adalbert.  Le  jour  de 
s,  Dne  vision  leur  annonça  leur  trépis 
lîQ.  Ils  moururent  Tua  et  Tautio  dans 
aôine  semaine.  » 

e  pierre  a  donc  recouvert  les  restes 
Is  d'un  homme  distingué  par  ses  con- 
nces,  et  dont  les  leçons  ont  formé  uu 
;  meilleurs  chroniqueurs  limousins.  — 
[*avons  fait  déposer  au  musée  de  Limo- 
-  Nous  devons  indiquer  une  variante 
date  du  décès.  Selon  la  chronique 
rine,  recueillie  par  Martène,  Roger 
it  en  1025,  et  non  en  1020,  comme 
|ue  une  autre  chronique  limousine 
e  }>ar  Labbe;  mais  Ademar,  en  assi- 
le  décès  à  la  sixième  année  de  Tabbé 
»«  jDoqs  permet  de  donner  gain  de 
k  la  chronique  de  Martène.  L*abbé 
iS  ayant  pris  possession  de  sa  charge 
19,  la  sixième  année  correspond  en 
1025.  Le  six  des  calendes  de  .mai 
pond  au  26  avril.  On  se  d<  iiiandira 
uoi  le  jour  du  décès  est  indiqué,  pcn- 
|ue  Tannée  est  omise.  L'ii  scrinlion  tlu 
u  mois  avait  pour  but  d^  rappelei  Vobit 
*vice  annuel  l'ond  •  pour  le  défunt,  seul 
lir  injportant  en  ces  figes  de  foi.  Cette 
explique  le  laconisme  incomplet  des 
reuses  inscriiitions  de  ce  genre,  qui 
^cuvent  dans  les  anciens  monastères. 
ilre»  en  cette  circonstance  particulière, 
i-on  que  la  date  du  trépas  serait  con- 
è  la  gloire  du  défunt,  vir  clarissimus^ 
émar. 

1022. 

f  Hic  reqviescil  cot 

pvs  GiraKli  Lemovic€ 

sedis  episcopi  qvi  êde 

«edi  prefvit  vni  to  an 

bIs  111  idvs  novembris  hobiit 

{Inédite.)  —  (  A  Charroux.) 

uillet  1850,  un  cabaretier  de  Charroux, 
it  agrandir  son  établissement,  faisait 
uer  des  fouilles  sur  remplacement  du 
ept  méridional  de  l'église  abbatiale, 
I  au  commencement  de  ce  siècle.  A 
pieds  sous  terre  et  au-dessous  de 
urs  sépultures  ancieimes,  fut  trouvé 
fcueil  en  calcaire ,  recouvert  d'une 
)  pierre  à  deux  pentes.  Sous  la  tète  du 


défu  n  t  reposai  tune  plaque  de  plom  b  en  taUlée, 
à  la  pointe  sèche,  au  oiselet,  de  Tinscj'iption 
que  nous  avons  transcrite. 

Deux  évoques  de  Limo;;es  ont  porté  le 
nom  de  Girald,  Gérard  (-w  Girard  ;  mais  deux 
passagesd*AdémardeChabaitesetde  Bernard 
Guidonis  ont  fait  cesser  toute  hésitation.  Si 
ipse  (Girardus)  quia  tkesaurariuê  snncii  UU»- 
rii  erai^  cum  iret  Pictnvis  ad  fesliviinttm 
Omnium  Sanctorum,  œgrolans  in  aancto  Car- 
rofoy  inlra  dies  xv  obiit,  et  ihi  sepultus  est. 
Ad  cnput  ejus  tabula  plnmbea  posita  e$t 
scripta  :  hic  rkqiif:scit  giraldus  episcopus 

LEUOVIC.e,  OBIIT  III  IDLS  NOVEMBRIS,  PR/F.Fl  IT 
EIDEM  SKDI  OCTO  AN?ilS.  CAuÉlttAR,  ap.,  LaBBB 
li,  170.) 

On  le  voit,  à  une  inversion  près,  Thisto- 
rien  Adémar,  moin(î  conteinfioraiii,  a  ûdèle- 
ment  transcrit  Téfûtaphe.  On  avait  donc  sous 
les  yeux  les  restes  mortels  de  Tévéquo 
Gérard,  (ils  de  Gu . ,  vicomte  de  Limoges,  et 
mort  en  1022.  Le  pontife  était  de  petite 
stature.  On  en  a  la  preuve  dans  la  petite 
dimension  des  ossements  du  crâne.  Son 
anneau,  trouvé  dans  le  cercueil,  mesure 
également  une  très-pt  tile  ouverture.  Cet 
anneau  est  en  or  mass.f  ;  il  pèse  H  gram- 
mes 1/^6  milligrammes.  Aucune  pierrerie 
ne  le  décore.  La  tète  de  Tanneau  ou  chaton 
est  formée  de  quatre  fleurs  trilobé(;s  opposées 
parla  base,  sur  lesquelles  courent  de  légers 
filets  d'émail  bleu.  Au  coté  droit  furent 
trouvées  les  deux  extrémités  do  la  crosse, 
séparées  par  un  intervalle  di  plus  de  3  p  eds, 
re|>rt'*sentant  la  dimension  de  la  hampe.  Sa 
partie  supérieure  ne  se  recourbe  pas  en 
volute,  selon  la  forme  latine  des  crosses 
épiscopales.  C'est  plutôt  une  crosse  abba- 
tiale, un  ^r/a  ou  béipiille,  destinée  \\  servir 
de  I  oint  d'ap|)ui  au  chœur.  Kn  effet,  deux 
téîes  de  lion  ,v  sont  opposées,  et  le  sculpteur 
semble  avoir  pris  plaisir  h  adoucir  les  aspé- 
rités du  dessin.  On  remarquera  l'élégance 
des  ornements  qui  séparent  les  deux  tôtes 
tie  lion.  Cette  partie  de  la  cro.ssc  était  pro- 
bciblmnent  encorne  de  rhinocéros. Le teinps 
et  l'humidité  lui  ont  donné  sur  une  face 
l'aspect  du  bois  de  peunlior  pourri;  Tautrc 
côti*,  atteint  par  l'oxydation  d'un  clou  en 
cuivre,  a  la  teinte  et*^ia  transparence  d^une 
corne  venlfitre.  Un  fragment  creux  envelop- 
pait le  sommet  de  la  hampe,  li  est  couvert 
de  gracieux  ornements.  Le  bAlon  fKistoral 
était  très-mince;  il  était  terminé  par  un  cône 
de  cuivre  s*a(>puyant  sur  une  boule.  Au- 
jourd'hui 1  évoque  Gérard  a  retrouvé  une 
sé()ulture  dans  lé^lise  paroissiale  de  Char- 
roux. Tous  les  objets  si  curieux  trouvés  dans 
sa  tombe  y  ont  été  replacés  (1). 

Vers  1031. 

f  Hic  reqviescil 

Martlalis  • 

aposlolvs  Xpi  :  (Christ!) 

\lnidiie,)  -—  (An  mmée  iejÀ^og^.) 

(1)  Voir  quelques  détails  de  plus  doDués  par 
M.  raye,  dans  les  BuHextM  de  la  Société  ae»  «iiiUo* 
quaires  de  IVucêt^  niuuçrp  du  V  Iriinesirc  1^0^ 


UM 


DICTIONNAIRE 


LIM 


Ces  mots  sont  gravés  en  grands  caractères 
sur  les  deux  faces  d*un  marbre  blanc,  veiné 
et  tacheté  do  brun  et  de  rouge.  La  pierre  a  10 
pouces  de  longueur  sur  une  largeur  inégale 
d'environ  3  pouces  ;  elle  a  été  trouvée  dans 
le  tombeau  de  saint  Martial,  ouvert  et  dé- 
truit en  1790.  Recueillie  par  M.  Périer,  elle 
fut  donnée  par  lui  à  M.  Maurice  Ardant,  qui 
Va  cédée  au  musée  de  Limoges.  Une  autre 
pierre  de  mêmes  dimensions  trouvée  au 
môme  lieu,  fut  léguée  par  l'abbé  Legros  au 
séminaire  de  Limoges.  On  y  lit  une  inscrip- 
tion de  style  et  d'écriture  semblables;  la  tran- 
che porte  en  outre  ces  mots  significatifs:  Ade- 
mari  miserere  tut.  Il  est  évident  qu'il  s'agit 
ici  du  moine  Adémar,  dont  nous  avons  déjà 
invoqué  le  témoignage.  On  sait  qu'au  concile 
de  Limoges,  en  1031,  il  déploya  le  zèle  le 
plus  ardent  pour  l'apostolat  de  saint  Martial. 
Le  tombeau  du  saint  apôtre  de  l'Aquitaine 
fut  ouvert  à  cette  époque.  11  est  donc  à  peu 
près  cet  tain  que  ces  marbres  y  furent  dépo* 
ses  par  Adémar  lui-même,  vers  1031. 

On  remarque  les  C  carrés,  étroits  et  longs  ; 
les  E  de  même  forme,  à  trois  barres  égales; 
les  0  aigus  et  les  S  carrés.  Ou  note  encore 
la  forme  du  Q  et  du  P,  les  épanouissements 
aigus  qui  terminent  toutes  les  lettres,  et  les 
trous  ronds,  au  nombre  de  dix-neuf,  dont 
elles  sont  arbitrairement  semées.  Plusieurs 
lettres  conservent  une  partie  de  la  couleur 
rouge  dont  elles  étaient  peintes. 

1097 

Spirilus  Albûini  comniendetur,  Christe 

euro  ventes  judex  humi  cadenli  sibi  ipië.  Chrisle 

neqve  responsuro  referai»  le  judice,  triste 

sedis  Leinovicœ  fuit  archidiaconus  isle 

pridiè  nonas  Augusti  oblil  Alboinus  anima  ejus, 

requiescai  in  pace.  Amen. 
{Inédite.)  —  (Legros.)  —  (Autrefois  dans  le  cloitre 
de  Saint-Augustin-lez-Limoges,) 

A  l'entrée  du  cloître  de  Saint-AugusliUi 
sous  une  petite  statue  de  la  sainte  Vierge 
engagée  dans  le  mur,  une  petite  pierre  blan- 
che portait  ces  mots  écrits  en  lettres  enla- 
cées et  liées.  Nous  pensons  qu'elle  marquait 
la  sépulture  de  Pierre  Alboin,  mort  en  1097. 
Au  vu  des  caractères,  l'abbé  Legros  la  datait 
du  X*  ou  du  XI'  siècle. 

De  medlo.  pielas.  rapvit.  divina  Bosone 

ne  qva  svam  îpietas  mvtaret  religionê 

cvi*  erat  clarv.  gen*  alla,  sciencia  mores 

eximîi  placiliq  Dô  pploq  labores  :  Gvq  co 

ivbinâ,  svarel.  sêpiicilalc  :  Spêlis.  In*.  Idv 

erat.  si.  callidilale  :  A  pâte,  pmvil.  vel  t. 

axa  dari  si.   plorâs  :  Irrigvv  dv 

plex.  "sep.  dv.  n.  legil.  orâs 

Lavdes,  go.  svas.  recoiêtes.  n.  honoret  :  Fres 

T  p  fre  dm.  devoci*.  orel  :  Xvn.  k  seplb.  o. 

bone  me 
mont.  Boso.  Dei.  mun.  cui*.  aia.  Requeecat.  i. 

pace.  A. 

De  mediê  fielas  rapuit  divina  Bosonem 
Ne  qua  suam  impietas  mutàrel  reUigiofiem 


1 


€ujtts  erat  ctarum  genus,  alla  scientia,   mWi 
Eximii  placitique  Deo  populoque  labores 
Cumque  columbinam  servaret  simpticilatem 
Serpentis  tamen  induerat  sibi  cadiditatem 
A  pâtre  promeruit  velut  axa  (?)  dari  sibi  più 
Irriguum  duplex,  sepulchrum  dum  non  U§U 
Laudes  ergo  suas  recolentes  nomen  Aonoml 
FralreSf  et  pro  fratre  Deum  devocius  oresti 
xvn  kalendas  septembris  obiit  bone  numm 
Boso.  Dei  munere  cujus  anima  reauiescêt 
in  pace.  Amen. 
(Inédite.)  —  (  Dans  Véglise  autrefois  i 
aujourd'hui  paroissiale  (TUierche.) 

On  lit  ces  vers  mesurés  et  rimes,  ti 
lettres  longues  d'un  pouce,  sur  un 
jaunâtre,  sillonné  d'une  veine  bla 
dure  que  le  ciseau  a  respectée.  La 
longue  d'un  pied  huit  pouces,  lar 
pied  un  pouce,  est  snrnaontée  d'un 
ief  très-mutilé.  Il  représente  un  i 
large  tonsure,  qu'un  ange  volant  de 
bas  saisit  par  les  épaules.  Est-ce 
piété  divine  qui  arracha  Bozon  aa 
comme  le  dit  l'inscription?  Dans  I 
romane,  à  laquelle  appartient  cette 
tion,  les  anges  Gguranl  des  vertus 
pas  très-rares. 

Quel  est  ce  Boson  dont  les  verti 
vent  ici  un  si  magnifique  éloge,  et  < 
nissait  les  qualités  d'une  illustre  n 
aux  dons  plus  rares  d'une  haute  S( 
d'une  exquise  moralité?  M.  Marvai 
taire  du  bas  Limousin^  I,  ik^)  y  vc 
taphe  de  Boson  II,  comte  de  la  Mar 
vers  997,  soumit  à  l'abbaye  d'Dzen 
baye  d'Ahun  qu'il  venait  de  fondei 
compense  de  ce  service,  Boson, 
1006,  aurait  reçu  sa  sépulture  dans 
d'Uzerche.  Ce  témoignage  si  précis  < 
auteur  est  m&lheureusement  fort  i 
par  une  note  où  il  nous  apprend  < 
peut  lire  sur  cette  inscription  que 
de  Boson  et  celui  de  son  frère  Gaub< 
et  Gaubertus.  Le  reste,  selon  lui,  e$i 
ment  effacé;  assertion  qui  renfer 
d'erreurs  que  de  mots.  L  épitaphe  < 
est  très-lisible,  à  un  mot  près;  et,  < 
nom  de  Gaubertus^  il  se  trouve  sur 
cription  dilîérente,  qu'on  a  tout  rA 
placée  à  côté  de  celle  qui  nous  occ 
verra  bientôt  de  quel  personnage 
dans  cette  dernière. 

Quoi  qu'il  en  soit,  en  tirant  au 
M.  Marvaud  pourrait  bien  avoir  r 
juste.  L'inscription  a  bien  les  carac 
léographiques  de  la  première  m 
xf  siècle.  On  ne  connaît  à  cette  da 
abbé  du  nom  de  Boson.  Un  religie* 
de  tant  de  qualités  éminentes,  serai 
longtemps  dans  les  rangs  des  simple 
L'habit  religieux  que  porte  le  d 
s*opposerait  pas  à  cette  interpréta 
de  nos  collègues,  à  qui  nous  sou 
la  difTiculté  que  présente  le  septièi 
A  pâtre  promeruit  velut  axa  (?)  dari, 
tout  d'abord  que  Boson  était  un 
laïque  qui  avait  voulu  mourir  sou 


un 


D^EPIGRAPHIE.  • 


liqae;  ce  qui  lui  permettait,  il  est  vrai, 
:  A  pâtre  promeruii  vélum  et  alba  dari. 
t-ce  pas  vers  ce  temps  que  le  duc 
ime  quittait  le  siècle  pour  mourir  sous 
religieux»dans  le  monastère  de  Saint- 
il?  A  peu  d^intervalle,  Arnoul,  comte 
»ulêroe,  allait  mourir  sous  le  froc  dans 
lastère  de  sa  ville  principale.  (Adémar 

JkBBk,  II,  170.) 

i  ne  laissons  donc  pas  la  question 
(ment  indécise.  Quant  au  texte,  la 

consultée  par  nous  à  trois  reprises 
Qtes,  fidèlement  calquée  et  estampée, 
met  pas  de  lire  autrement  que  :  A 
tromeruit  velui  axa  dari  sibi;  il  ne  peut 
rde  doute  que  pour  Tx  du  mot  axa. 
iTîons  d'abord  supposé  que  la  veine 
pii  passe  au-devant  de  ce  mot  avait 
té  un  obstacle  au  ciseau.  Le  graveur 
lit  contenté  de  peindre  tout  ou  partie 
lot  sur  cette  surface  demeurée  lisse  et 
:  malheureusement  la  mesure  et  la 
té  du  vers  ne  permettent  pas  la  plus 
insertion.  On  traduira  donc  axa  comme 
irra  ;  sauf  à  en  faire  un  nom  propre  ou 
ertir  Vx  en  /,  ala.  Peut-être  préfére- 
HJS  la  traduction  d*un  de  nos  collé- 
;  t7  mérita  d'être  proposé  pour  modèle 
tmmunauté.  Axa^  mot  inconnu  avec  ce 
ax  glossateurs,  aurait,  en  basse  lati- 
le  sens  de  pivot,  axe;  et,  comme  tout 
sur  le  pivot,  le  reste  se  devine.  Avis 
liteurs  de  Du  Gange, 
entrelacements,  les  lettres  intercalées, 
réviatîons  de  cette  inscription  ont  eu 
ament  pour  but  de  faire  loger  le  texte 
m  espace  donné.  Les  trois  premiers 
p^ce  à  remploi  de  ces  moyens,  finis- 
)xactement  a  la  ligne;  au  quatrième, 
Nréviations  ont  permis  de  gagner  de  la 

On  remarque  la  proportion  plus 
des  caractères,  les  enlacements  nom- 
et  les  abréviations  des  deux  dernières 
•  Il  fallait  entasser  la  matière;  l'espace 
oanquer.  Ces  derniers  mots,  d'ailleurs, 
leur  forme  abrégée ,  sont  très-com- 
,el  partant  plus  lisibles  dans  la  langue 

E'graphie.  L'M,  étant  la  lettre  qui  oc- 
plus  de  place,  y  est  remplacé  onze 
ir  un  irait  horizontal;  le  môme  signe 
lesept  fois  la  suppression  de  TN.  Dans 
»ntractions  ou  suppressions  plus  con- 
ibles,  le  trait,  au  lieu  d'être  superposé 
Dt,  coupe  habituellement  une  des  let- 
principales.  Notons  quelques  formes 
rares  :  le  premier  Q  du  second  vers, 
et  l'N  de  tamjen^  cinquième  ligne,  le 
et  virgule  ne  remplaçant  pas  la  syllabe 
mais  tenant  lieu  seulement  des  deux 
ères  lettres,  la  virgule  ou  *  remola- 
la  syllabe  er  de  servaret. 

Onzième  siècle  (î). 

Ist  îvs 

Ecclie  (1)  prior  bic 
Gavbertvs.  hvDiat 

iedeslœ. 


LiM  au 

ur:  sps  (1)  illivs  reqie  (i) 

(3)  fine  frvatvr 

....  Cvil  (?)  fe 

Itevi 

.  .  lect 
tari 

*   (inédite,)  —  {Eglise  dVxerehe.) 

Ce  fragment  mutilé  a  été  trouvé,  il  y  a 

auelques  années,  dans  Tabbaye  d'Uzercne; 
a  été  placé  dans  Tancienne  église  abba- 
tiale, à  coté  de  l'épilaphe  de  Boson.  La  res- 
semblance du  subjectif  et  des  caractères  ont 
sans  doute  inspiré  ce  rapprochement.  Comme 
l'épitaphe  de  Boson,  celle-ci  est  gravée  sur 
un  calcaire  jaunâtre  et  fumé;  elle  était  ac- 
compagnée d'un  relief  aujourd'hui  entière- 
ment effacé;  la  partie  qui  a  reçu  l'inscription 
a  seize  pouces  de  hauteur  sur  huit  de  lar- 
geur. Les  lettres,  un  f)eu  plus  régulières  et 
moins  maigres  que  celles  de  l'épilaphe  voi- 
sine, ont  aussi  un  pouce  de  hauteur;  du 
reste,  c'est  le  même  alphabet,  le  môme  style 
et  la  même  main,  plus  ferme  et  moins  indé- 
cise. Cette  inscription  pourrait  donc  être  de 
la  même  époque  que  celle  de  Boson. 

A  quelle  époque  vivait  ce  Gaubertus?  Un 
Gaubertus,  dit  Malafaida,  gouverna  l'abbaye 
d'Czercbe  sur  la  fin  du  xi'  siècle,  selon  le 
témoignage  de  Geoffroi  du  Vigeois;  mais  le 
même  auteur  nous  apprend  qu'il  mourut 
dans  un  voyage  à  Saint-Martial  de  Limoges» 
et  qu'il  y  fut  enseveli  honorablement.  Gau- 
bertus.,.. Lemovicas  veniens  iv  kal.  octobris 
obiit  et  infra  basilicam  regalem  Sahatoris 
mundif  non  longe  a  tumulo  Guillermi  pon/t- 

{ict5,  non  ignobili  traditur  sepultura.  (Labbb» 
1, 298.)  La  forme  des  lettres,  d'ailleurs,  n'an- 
nonce pas  le  XII'  siècle.  Serait-ce  l'épitaphe 
de  Gaubertus  qui,  sur  la  fin  du  x'  siècle,  fut 
le  premier  auteur  de  la  restauration  de  l'ab- 
baye d'Dzerche?  Malgré  la  réponse  afQrma- 
tive  de  plusieurs  personnes  très-versées 
dans  l'histoire  locale,  nous  n'oserions  le 
donner  pour  entièrement  certain.  Selon  le 
P.  Estiennot,  ce  moine,  connu  aussi  sous  le 
nom  de  Gauzienus,  fut  le  cinquième  abbé  de 
Saint-Augustin-lez-Limoges,  et  devint  plus 
tard  chorévêque  de  Limoges  sous  Hildega- 
rius.  Mais  ce  dernier  fait  est  controversé. 

Notons  (ju'un  troisième  Gaubert  de  Mi- 
rabel  fut  abbé  d'Uzerche  en  lii^O  et  1151, 
et  fut  enseveli  au  chapitre  d'Dzerche.  Se- 
rait-ce l'épitaphe  de  ce  dernier?  Cette  ins- 
cription a  été  trouvée,  en  eifet,  dans  l'an- 
cien chapitre.  Nous  ne  lui  avons  donné  cette 
place  que  par  égard  pour  une  opinion  très- 
accréditée  en  Limousin. 

vnn  k.  marlii  : 

obiii  :  bone.  me 

niorie  :  Domnv, 

Roll)erlvs  : 

armarius  :   f 

{Inédite.)  —  (Legros.)  —  {Autrefois  à  rubbnye 
de  Saint-Martial.  ) 

(i)  Sfrintus 
(t)  Requie. 
(5)  Sine, 


«58 


L1M 


DICTIOMMAIRE 


L1M 


s 


Cette  inscription,  plao(^e  dans  le  cloître  de 
Tabbaye  de  Sairil-Marlial,  fut  recueillie  par 
iabbé  Lei^ros;  il  n'en  restai  que  notre  des- 
sin :  c'est  un  ^^imple  souvenir  destiné  à  ra|>- 
peler  les  prières  anniversaires  dues  h  un 
moine  qui  occupa  les  iniporlanles  fondions 
de  bibliothécaire.  Celte  illustre  abbaye  (ms- 
séda  une  suite  de   bibliothécaires  dislin- 

ués;  nous  en  avons  une  liste  incomplète. 

'est  à  eux  qu*estdue  la  prétneuse  collection 
de  manuscrits  q»ii,on  1730,  lo'i^lemps  après 
la  sécularisation  de  Tabbaye,  fut  vendue  à  la 
Bibliothèque  royale,  où  on  la  conserve  en- 
core aujourd'hui.  Dans  le  nombre,  nous  ne 
citerons  que  Bernard  iLier,  auteur  d'une 
chonique  estimée.  Ces  fonctions  ne  se  bor- 
naient pas  h  la  conservation  et  h  l'acquisi- 
tion des  Uvres.  Varmarius  était  aiissi  co- 
piste, ainsi  qu'Hier  nous  l'apprend  de  lui- 
même,  dans  une  note  inscrite  à  la  suite  d'un 
manuscrit  qu'il  avait  acheté  pour  son  ab- 
baye. Le  bibliothécaire  avait  encore  la  sur- 
veillance et  la  direction  des  calligrapiies  du 
monastère.  Il  devait,  dit  le  coutumier  do 
Saint-Victor,  choisir  les  aut^-urs  à  transe,  ire, 
fournir  \qs  instruments  du  travail,  et  veiller 
h  ce  que  les  copistiîS  ne  s'occu;>assent  pas 
de  transcriptions  autres  cpie  celles  qui  h*ur 
avaient  été  ordonnées.  On  sait  (jue,  dès  le 
XI*  siècle,  les  copistes  étaient  au  nombre  de 
douze  dans  les  grandes  abbayes.  Au  xvii'  siè- 
cle, Martène  et  Durand  trouvèrent  encore  à 
CIteaux  les  cellules  silencieuses  destinées  à 
à  ce  travail.  Le  P.  Cahier,  dans  un  mé- 
moire spécia',  a  donné  les  renseignements 
les  plus  curieux  sur  les  scriptoria  des  mo- 
nastères. [Afin,  de  phil.  chrét.)  Nous  avons 
recueilli  nous-môme,  sur  les  manuscrits  de 
la  Bibliothèque  nationale  provenant  de  l'ab- 
baye de  Saint-Martial,  une  liste  de  biblio- 
thécaires de  Saint-Martial,  et  l'indication  de 
quelques-uns  de  leurs  travaux. 

Onzième  siècle  (?) 

Jésus  Nazarenos  rex  Jud.neorum; 
Chrîste,  tuos  redimis  benodîcla  qui  cnice,  Christe 
Ghriste,  subacta,  polens,  Trangis  qui  lartara,  Chrcist 
Ghrisle,  agius,sanclusrueDeus,da prospéra,  Chrisle. 

Thomas,  Pliilippus,  Judas  iruculentus,  ad  islam 
Régis  edunl  cœnam,  Joliannes,Pcleni8,Martialisquc 
Regia  Cbrisiicolls  hîec  deniur  prandia  cuncUs 
Hic  sacra  justifice  seraiiiur  liroina  porte. 

{Inédilei.)  —  (Legros.) 

Le  tympan  de  la  porte  méridionale  de  l'ab- 
baye de  Saint-Martial  était  occupé  par  deux 
grands  bas-reliefs  superposés.  Le  bas-relief 
supérieur  représentait  la  crucitixion.  On  li- 
sait à  l'entour,  gravée  sur  une  [)late-bande, 
la  première  de  ces  inscriptions.  Au-dessous 
se  voyait  la  cène,  contournée  par  le  second 
(jualrain.  L'abbé  Legros,  qui  a  transcrit  ces 
inscriptions  avant  la  destruction  de  l'abbaye 
de  Saint-Martial,  en  1791,  dit  que  les  lettres 
tenaient  beaucoup  du  lomain,  et  qu'elles 
paressaient  remonter  au  moins  au  x*  sièclet 


Nous  ne  pouvons  partager  cette  opini 
Cette  partie  de  Fabbaye  de  Saint-! 
avait  été  reconstruite  au  xi*  siècle.Xes 
sentations  de  Jésus-Christ  en  croix  • 
d'ailleurs  fort  rares  avant  cette  époque 
saint  Martial  (i^urc  |>armi  les  apôt:69 
tradition  iconog.aphique  a  été  surtoi 
pagêc  à  dater  des  discussions  aniioë 
eurent  lieu  au  concile  <le  Limo^^es  s 
postolat  de  saint  Martial,  en  1028  et  1 
faudra  à  jamais  regretter  qu'un  dessii 
n'ait  pas  sauvé  une  imagb  de  ces  viei 
numents  et  de  tant  d'œuvres  (fart  c 
vées  dans  la  célèbre  .djbaye.  Aujourd' 
théâtre  s'élève  sur  son  emplacement; 
quoiqu'il  ne  compte  pas  dix  ans  de  dat 
il  menace  ruine.  La  Providence  sumbi 
loir  vengtT  cette  profanation  du  ber» 
la  foi  dans  notre  province.  On  dira  a 
les  liislosciriOnSianct*s  (]ui  accom|>aj 
la  déuiolition  de  Saint-Martial. 

Date  incertaine, 
Bic  requi  .  .  sil  .  .  oncerad  (1) 
qui  lioc  edificavit  sepulchnim 
el  ol>iil  vm  k  juli 
(Inédite.)  —  (Eglise  de  Saint-U 

Cette  épitaphe  est  gravée  en  can 
hauls  d'environ  7  pouces,  sur  une  Ion 
granit,  longue  de  5  pieds.  Elle  est  m 
nant  déposée  loin  de  sa  place  ()rimitiv( 
le  clocher  de  ra!icienne  collégiale  de 
Léonard.  Celte  église  possédait,  avant 
volulio»,  une  représentation  en  sculpt 
Notre-Seigneur  mis  au  tombeau.  C 
qu'on  donnait  le  nom  de  sépulcre  ou  c 
nument  è  ces  sortes  de  sujets.  Figur 
des  persoiuioges  grands  comme  nalui 
occupaient  une  place  importante  di 
plunart  des  anciennes  églises.  Coneen 
il  n  en  faut  pas  douter,  le  donateur  ou 
cuteur  d'une  œuvre  de  ce  genre  ;  une 
imparfaitement  taillée  ne  lui  aurait  pa 
réloge  inscrit  sur  sa  tombe. 

Cette  inscription  nous  parait  appart 
la  tin  du  XV  siècle  ou  au  commencerai 
XII*.  Le  V  et  i'U  s'y  trouvent  distingué 

Uxor  Gaulii  r  (2)  hoc  :  t:;»)j!ifo 
(Inédile.)  —  (Eglise  cTAyiNd 

Cette  épitaphe,  d'une  forme  insolil 
gravée  sur  une  longue  dalle  de  granit  ] 
près  de  la  porte  méridionale  de  Téglise 
moutiers. 

In  islo         primit* 
sarcof  qvando 

SCS  Mar         fvil  mor 
liai  npls        iTvs  re 
qvievit 
(Inédite.)  —  (L 

Cette  inscription,  en  caractères  roD 
était  gravée  sur  les  deux  laces  d  une 
conservée  dans  les  archives  de  Saint-M 

(1)  Concerad  ou  C  oncerad. 

(2)  Uxor  G,  reqiiiescit. 


L1M 


DEPIGRAPHI&. 


LfM 


66i 


isparu  et  n*est  plus  connue  que  par 
in  de  Tabbé  Legros.  Plusieurs  A  n'ont 
ravepses,  ce  qui  semblerait  annoncer 
e  plus  reculée  que  le  xr  siècle;  le 
S  de  requUvU  est  arrondi 

Npnas.  sep  le 

bris,  t  obiit 

f  Hugo  prior  f 

f  ms  f   xRs  f 

{Inédite,)  —  (Legros.) 

uvenir  si  court  était  placé  dans  Tab^ 
Saint'Martial,  au-dessus  d'une  an- 
porte  qui  séparait  le  cloître  du  cba- 

Douzième  siècle. 

lege....  Clnnlcensis  Htigonis  alumnos  {JM) 
ils  Hugo  pins  rcddiilil  ossa  s... 
im  titu..  (1)  ineritorum  clarus.  tio...  (2) 
ndo  Thomas  co...  (5)  artubit»  exuitur 

(Inédiit,)  —  (Lf.€RO0.) 

«ait  cette  épitaphe  à  peu  de  dîstantîfe 
•écédente.  En  1063,  le  monastèrn  de 
artial  fut  rétornié  par  saint  Hugues, 
t  Cluny,  qui  y  conduisit  une  petite 
de  moines.  Le  défunt,  dont  celte 
a  indiquait  la  séj)ulture,  en  faisait 
ce  qui  a5si;.ne  pour  dale  ^  son  décè^ 
ide  moitié  du  xi'  siècle.  Nous  resti- 
en  note  une  partie  des  mots  effacés' 
îerre. 

m  Feiiiis  et  snper  banc  [lelram  tedi- 
flcabo  ecclesjani   meaiii 


Rex 

lux 
pax 


lex    û 


tWtni  tv  protège  Domine  et  aiigeli  tvi 

ciifttodiant 
\  Ijfs  et  omncs  habitantes  in  ea.  Amen 

Atrchila 
idiUs.)  —  {Eglise  Saiiu-Pierre^  au  Doral.f 

eut  inscriptions  décorent  dent  por- 
Vaneienné  collégiale  du  Dorât.  La 
*e  suit  le  contour  des  deux  arcades 
)difisent  la  porte  occidentale.  Leê 
t  des  d^ut  cintres,  au  nombre  de 
eof,  ont  feoit  chaeun  une  ou  deuià 
Celte  in^eription  rappelle  d'one  mEh 
assez  ingénieuse  (pje  la  collégiale 
M  Tinvocalion  de  saint  Pierre.  Au- 
de cette  inscription,  on  en  lit  une 
[tiri  a  ihit  beaucoup  ()lus  de  bruit, 
M  brièveté  :  c'est  la  date  501,  ins- 
chiffres  arabes  dans  un  cartouche. 
•  siècle ,  les  chanoines  du  Dorât, 
exempter  de  quelques  droits  seigneu- 
irétendirent  ne  relever  que  du  roi, 
e  d'un  priviléj^e  accordé  à  leur  fon^ 
Cette  inscription  aurait-elle  eu  pour 
faire  croire  que  Téglise  actuelle  da- 

âtff. 

iRorta» 

lUmr. 


tait  de  celte  époque;  ou  n'y  faut-il  voir  que 
lejeu  d'un  ciseau  érudit  qui  voulait  consa- 
crer, pour  l'enseignement  du  public,  une 
vieille  et  vague  tradition  ?  Dans  tons  les  cas, 
l'exécution  fut  malheureuse.  On  sait  que 
l'emploi  des  chiffres  arabes  ne  date  que  de 
la  seconde  moitié  du  xiV  siècle  ;  ce  serait, 
selon  quelques  auteurs,  l'époque  de  la  cons- 
truction de  cette  partie  de  Tédiflee.  La  forme 
moderne  des  chittres  ne  nous  permet  pas  de 
croire  qu'ils  soient  contemporains  de  cette 
construction  ;  ce  serait  le  plus  ancien  exem- 
ple de  leur  emploi  régulier. 

La  seconde  inscription  est  gravée,  à  l'ex- 
térieur de  l'église,  sur  le  linteau  triangulaire 
d'une  porte  latérale  débouchant  dans  la  cha- 
pelle, aujourd'hui  détruite,  de  Noire-Dame 
de  Lorctte  ou  des  Jarris.  Les  quatre  mots  : 
rex,  lux,  lex,  pax,  sont  inscrits  sur  une 
croix  en  convi.rj^pa'it  tous  vers  le  centres  de 
telle  sorte  que  TX  inscrit  au  centre  les  ter- 
mine à  Ici  fois. 

MM,  Robert  nous  apî)rennenl  (Mss.  de  Ja 
biblioth.  de  Poitiers)  que  cette  i'iscri[>lion 
se  terminait  ai'isi  :^/mo  Domini  1013  ùicoa^a 
fuit  ecclesia  Sancti  Pet  ri  Scotoriensis  <juœ  an- 
tea  cremata  Juerat  per  Magnatenses. 

Anno  i^i,fjiHifitoi(lus  octobris,  vacante sede 
Lemovicensi,  Philippo  rege  Francorum  ré- 
gnante CDnsecratum  fuit  majus  altare  in  ho- 
norem  beatorum  apostoloruin  Pétri  et  Pauli 
a  reverendo  pâtre  Lexoviensi  cpiscopo. 

La  collégiale  du  Dorât,  après  avoir  été 
brûlée  par  les  habitants  de  Magnac,  fut  re- 
construite de  1013  à  1075. 

On  ne  peut  douter  de  la  sincérité  des  éru- 
dits  auxquels  nous  devons  ce  renseigne- 
ment; cependant  cette  inscription  présente 
plusieurs  difGcultés  : 

i»  Les  datrîs  sont  en  chiffres  arabes  pour 
une  époque  antérieure  à  leur  emploi; 

2°  Selon  plusieurs  antiquaires ,  Téglise 
du  Dorât  tout  entière  ne  date  que  du  xii* 
siècle. 

Mais  ces  difficultés  ne  sont  pas  insolubles. 
MM.  Robert  n  ont  voulu  donner  c]ue  le  sens 
de  l'inscription  et  non  un  fac-similé  rigou- 
reusement ortographié.  r^ous  en  avons  la 
preuve  dans  riuscriplion  elle-même.  Ces 
deux  savants  lisent  sur  le  linteau:  Domum 
islam  tu  protège^  DominCy  et  angetl  lui  cv- 
STODES  Kjus.  La  pierre  montre  :  Cnstodiant 
muros  ejus.  En  second  lieu,  malgré  l'homo- 
généité de  stjle  de  cet  édifice,  est-il  possi- 
ble qu'une  aussi  vaste  construction  avec 
crypte  et  collatéraux,  quatre  petites  tours  et 
deux  grandes,  ait  étéacfievée  en  un  quart  de 
siècle?  Un  examen  attentif  y  fait  reconnaî- 
tre des  reprises  nouibreuses ,  et  on  peut, 
sur  l'appareil,  compter  Ifms  les  temps  d'ar- 
rêt. Nous  avons  aécouvect  une  inscription 
que  nous  rapportons  plus  loin,  et  qui  sem- 
ble marquer  une  de  ces  Haltes  des  archi- 
tectes. Vers  1071,  le  tombeau  de  saint  An- 
gilbert  fut  reconnu  par  saint  Gervin  aux 
quatre  mots  gravés  sur  le  pavé:  r^ar,  lex,  luXy 
pax.  Nous  ne  donnons  que  comme  un  fait 
curieux  cette  concordance  de  dates  et  d'ins- 
criptions {Act.  55.,  t.  l,Mart.f  p.  2S7).  U 


w% 


Ll\f 


DICTIONNAIRE 


LIM 


Ml 


question  de  la  date  de  TédiQce  reste  donc 
entière,  et  nous  en  ferons  Tobjet  d*un  travail 
particulier. 

Hic  reqiiies. 
{înédite.)  —  {A  Saint-Pierre  du  Dorât,) 

Cette  inscription  est  inscrite»  à  fleur  de 
terre,  sur  la  paroi  extérieure  du  mur  nord 
du  transsept 'méridional  de  l'église  Saint- 
Pierre  ;  elle  est  gravée  sur  une  grande  dalle, 
à  égale  distance  des  bords  qui  lui  forment 
une  marge  régulière  et  de  grande  dimension. 
Cette  disposition  prouve  qu'elle  est  entière 
et  qu'elle  forme  un  sens  complet.  Est-ce 
l'indication  d'une  sépulture?  Le  mur,  en 
cette  partie,  porte  les  traces  d'un  temps 
d'arrêt  ;  on  peut  donc  y  voir  un  souvenir  de 
la  suspension  des  travaux,  et  nous  adopte- 
rions volontiers  cette  dernière  opinion.  Au 
reste,  la  forme  des  caractères  accuse  bien 
l'époque  romane.  —  L'abbé  Nadaud  lisait 
ici  :  Hic  na  quies^  qu'il  traduit  :  Hic  nostra 
quies.  Au  Dorât, on  interprétait  de  son  temps, 
c'est-à-dire  vers  1770,  Hic  jacenl  comités. 

Incertaines.  —  Antérieures  au  gothique. 

Ara  cruels  lumilique  calix  lapidisque  patena 
Siodonis  officium  candida  bissus  habelo. 
Lamberius  me  fecil. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Dans  la  sacristie  de  l'église  de  la  Souter- 
raine se  conservait  une  table  de  marbre, 
longue  d'environ  1  pied,  et  large  de  8  pou- 
ces. Par-dessus  était  une  croix  d'argent,  et 
autour  était  gravée  sur  le  métal  l'inscription 
rapportée  plus  haut. 

C'était  évidemment  un  autel  portatif.  On 
croyait  à  la  Souterraine,  au'il  avait  été  à 
l'usage  de  saint  Martial.  Labbé  Legros  se 
donne  beaucoup  de  mal  pour  prouver  que 
cette  attribution  n'était  pas  fondée.  Les  vers 
sont  empruntés  à  des  auteurs  du  xi*  siècle 
ou  du  xu",  Marbode  ou  llildebert  du  Mans  ; 
Lambertus  est  un  nom  teutonique,  de  beau- 
coup postérieur  à  l'époque  gallo-romaine  ; 
enfln,  l'usage  des  autels  portatifs  est  beau- 
coup moins  ancien. 

Cette  raison  dernière  nous  paraît  un  peu 
hasardée.  Quant  aux' deuiautres,  elles  prou- 
veraient loul^au  plus  que  la  monture  de  l'au- 
tel  était  relativement  moderne.  — Nous  D*ea 
inscrivons  pas  moins  ce  fait  curieux,  en 
réunissant  le  nom  de  Lambert  à  celui  de 
nos  vieux  orfèvres  romans.  On  sait  que  leurs 
œuvres,  si  remarquables  et  si  admirées  au- 
jourd'hui, sont  presque  tôiyours  dépourvues 
ie  signatures. 

-f  XVII  kl(i)  ivlii  de compsit Âcvar- 

nvs  haec  in  honore  sacrse  celé ae  decas 

0  meiuende  D(eu)s. 

(Inédite.)  —  (Eglise  de  Chamborant.) 

Ces  deux  fragments  d'inscription  sont 
gravés  sur  une  pierre  calcaire  brisée  qui  a 
dû  servir  d'autel.  Le  premier  fragment  est 
tracé  sur  le  plat  de  la  pierre,  et  le  second 
sur  la  tranche.  Les  caractères  appartiennent 


(1)  Kalenda». 


.-•v 


tous  à  l'alphabet  romain,  h  rexception  des  C, 
qui  sont  carrés.  Les  lettres  sont  enlacées  oa 
renfermées  les  unes  dans  les  autres.  Tout 
ces  caractères  assignent  bien  l'époque  ro- 
mane à  ce  fragment;  mais  cette  classifica- 
tion le  colloque  en  de  trop  larges  limites. 
S'il  fallait  restreindre  cette  date,  nous  dirions 
que  ce  fragment  est  antérieur  au  xu*  siècle. 
L'emploi  (Tes  £,  la  forme  des  vers,  le  style 
de  la  date,  aussi  bien  que  la  tournure  des 
caractères,  concourent  à  reculer  sa  date. 
Cet  ACVARNVS,  dont  nous  trouvons  ici  le 
nom  pour  la  première  fois,  y  figure-t-il  à  tt- 
tre  de  sculpteur  ou  de  consécrateur?  Noos 
l'ignorons.  Le  Limousin,  dont  nous  étudions 
d'assez  près  les  annales,  ne  nous  fournit 
aucun  nom  semblable.  Ce  fragment  reposait 
sous  le  maître  autel  de  l'église  actuelle.  Des 
fouilles   opérées  en  ce  lieu  feraient  peut- 
être  retrouver  le  reste. 

Hic  jacet  dominos  Gulpherius  de  Turribiis  ai  de 
Nexonio,  et  dominus  Guide  et  Gulferîas  filîi  qu 
et  gênas  suum,  qui  elegerunt  ad  opus  sui  etsoo« 
rum  sepulturam.  Anima;  eoruro  per  miserieoN 
».     diam  Dei  requiescant  in  pace. 

Baldric,  abbé  de  Burgueil,  dit  ce  qui  suit 
de  Gouffier  de  Las  Tours  au  siège  de  la  ville 
de  Marra  :  «  Les  Turcs  et  les  Sarrasins  étant 
en  défense,  et  avec  de  grands  cris  s'encou- 
^  rageant  les  uns  les  autres,  personne  n'osait 
monter...  La  force  des  Sarrasins  semblant 
infatigable,  Goudier  de  Las  Tours,  homme 
d'un  haut  lignage  et  d'un  courage  merveil- 
leux, natif  du  Limosin,  s'avança  hardiment 
et  monta  jusqu'au  haut  des  murailles,  et 
quelques-uns  après  lui,  toutefois  peu,  prce 
que  l'échelle  se  mit  en  pièces;  ils  débus- 
quèrent les  infidèles....,  et  cette  ville  opu- 
lente de  Marra  fut  prise  l'onzième  décembre, 
sur  le  soir.  Aux  chapelles  basses  du  Cba- 
lard,  aui  sont  sous  terre,  est  un  tombeau  en 
vase  ;  la  pierre  de  dessus  fort  blanche,  telle 
qu'au  pays  n'y  en  a  de  semblable,  de  sept 
pieds  de  long  et  quatre  de  large  ;  épaisse  de 
dix  pouces,  entourée  de  tours,  de  roses  et 
de  fleurs  de  lis  :  au-dessus  un  homme  armé, 
gravé,  ayant  un  écu,  et  dedans  trois  tours  et 
fleurs  de  lis,  à  ses  pieds  un  lion  ;  à  côté  une 
femme,  à  ses  pieds  un  serpent  de  la  cran* 
deur  du  lion  a  peu  près,  et  il  v  a  écnt  au- 
tour (l'épitaphe  rapportée  plus  naut).  »  (Bo- 

NAV.  DE  S.-Ahab.,  111,  429.^ 

Selon  nos  chroniqueurs  limousins,  le  iiOD 
et  le  serpent  figurés  sur  ce  tombeau  rappe- 
laient un  exploit  merveilleux  de  Goumer. 
Un  jour,  dans  une  de  ses  excursions  au  pays 
d'outre-mer,  il  fut  attiré  par  les  rugisse- 
ments d'un  lion  au'enlaçait  un  serpent 
monstrueux.  Son  épee  délivra  le  lion,  et  cet 
animal  reconnaissant  s'attacha  à  ses  pas 
comme  un  chien.  11  lui  était  grandement 
utile  à  la  chasse  et  à  la  guerre.  Au  retour, 
les  matelots  eflfravés  n'ayant  pas  voulu  le 
recevoir,  il  suivit  le  vaisseau  à  la  nage,  jus* 
qu'à  ce  aue,  ses  forces  l'abandonnant»  il  pé- 
ril dans  les  flots.  (  Cf.  la  Chronique  de  Geof* 
^oidu  Vigeois^  ap.  Libbb,  II,  S93.  ) 


LIM 


DEHGRAPHIE. 


LIM 


666 


ontexte  et  les  armoiries  figurées  sur 
HDQbe «prouvent  qu'elle  était  de  beau- 
ostérieure  i  la  mort  du  (guerrier  dont 
ouvrait  les  cendres. 

1100. 

ib  incamatione  Domini  millesiroo  c... 

kl  Julii  dominus  Pondus  Barbastrensis 

pas  el  sancte  Fidis  vîrginis  inonachus 

lire  Begonis  abbalis  dedicavit 

•f*  Xpi  et  sépulcre  ejus  multasque 

aoctas  reliquias  hic  rcposuit. 

(Inédite.)  —  (Eglne  de  Conques,) 

itel  portatif  en  porphyre  de  rancienne 
de  Conques  est  encadré  de  bandes 
t  sur  lesquelles  sont  estampés  des 
nts.  Des  arcades  cintrées  enveloppent 
raits  en  buste  de  Notre-Seigneur,  de 
^oi  et  des  apôtres.  Cette  partie  de  Ja 
ion  est  niellée.  On  lit  sur  la  tranche 
ition  que  nous  reproduisons.  Cette 
ion  est  triplement  curieuse  par  les 
l'elle  rappelle ,  le  rare  monument 
décore  et  sa  date  précise  :  tels  sont 
ifs  qui  nous  ont  porté  à  la  publier, 
elle  n'appartienne  pas  au  Limousin, 
arque  les  0  aizus,  les  G  carrés  et  la 
les  M  et  des  Q.  On  notera  aussi  la 
mplaçant  le  mot  cruce. 

1101. 
fonnavit  Bego  reliquias  que  lo(cavit). 
Nnioi  que  crux  .... 

(Inédite,)  —  (Eglige  de  Conquei.) 

le  trésor  de  la  même  église  est  con- 
n  reliquaire  très-ancien,  en  forme  de 
f  et  attribué  à  Charlemagne.  Il  accuse 
5  deux  restaurations,  une  du  xii'  et 
lu  XIII'  siècle.  Nous  attribuons  à  la 
e  époque  deux  anges  debout  sur  la 
tenant  des  encensoirs.  L'inscription 
r  nous  ne  laisse  pas  de  doutes  sur  la 
est  l'écriture  et  le  nom  de  l'abbé  Bé- 
lateur  de  l'autel  mentionné  plus  haut. 

1106. 

Jacet  corp*  sci  Junianî  io  vase  in  que 

prius  posilum  fuit. 

m.  matris.  pendet.  sapiencia.  patris  • 

i.  malrem.  prodo.  gerendo.  pairero  • 

ctorem.  genilrix.  gerit.  et.  genitorem  • 

Mq  ;  sinvs.  sarcinat.  hic  doroinvs  l 

(Eglise  de  Saint-Junien,) 

nbeau  de  saint  Junien  est  une  des 
les  plus  remarquables  de  l'époque 
11  est  placé  derrière  le  maître  autel 
ienne  collégiale  consacrée  au  saint 
onserVe  les  cendres.  Ses  trois  faces 
I  représentent  le  Christ  entre  les 
s  des  évangélistes,  l'Agneau  de  TA- 
e  et  la  sainte  Vierge,  dans  une  gloire 
9  soutenue  par  quatre  anges.  Sur  les 
3slatérales  sont  assis,  sur  des  trônes, 
t-quatre  vieillards  de  la  vision  de 
in^  ils  sont  couronnés  et  tiennent 
uraents  de  musique  et  des  vases  de 
Les  ornements  les  plus  variés,  la . 


décoration  la  plus  magnifique  s'épanouissent 
sur  les  plates-bandes,  sur  les  fûts  et  chapi- 
teaux tous  différents  de  l'architecture.  Ce 
travail  roman  peut  se  comparer  aux  scuiptu« 
res  les  plus  riches  du  xv  siècle.  Le  chroni- 
<ïueur  Maleu  nous  apprend  que  cette  œuvre 
intéressante  fut  exécutée  par  ordre  du  pré- 
vôt Ramnulpfae,  dans  les  premières  années 
du  XII*  siècle.  Les  deux  inscriptions  tran- 
scrites plus  haut  se  lisent,  la  première  sur 
une  bande  horizontale  au-dessus  de  la  tète  du 
Christ;  l'autre  se  développe  sur  l'el/ipse 
ovoïde  qui  enveloppe  la  sainte  Vierge  tenant 
l'enfant  Jésus.  Ces  antithèses,  d'un  effet  si 
laborieux,  rappellent  une  autre  inscription 
gravée  sur  le  piédestal  d'une  statue  de  la 
môme  époque  à  Beaucaire  : 

In  greroio  matris  residet  sapienh'a  palris. 

A  l'intérieur  du  tombeau,  sur  la  paroi  de 
la  pierre  qui  porte  extérieurement  la  figure 
du  Christ,  est  gravée,  conformément  au  récit 
de  Maleu,  l'inscription  suivante  surmontée 
et  coupée  d'une  croix. 


HiC  UCET 

SCI  IVNIANl 

Ilf  Q^O  SfiPE 

.     BBÀTVS  RO 

Rainavdvs 
goricens 

RVIT  MAR 
COLLEGIT  E 
NEI8  (1)  LIGNE 
VASE  POS 


C0RPV8 
IN  IPSO  VASB 
LIVIT  EVM 
RIC1V8  BPS 
VERO  PBTRA 
EPS  QVI  MB 
TIR  nERI 
VM  IN  CRI 
IS  INFRA 
IT». 


Le  récit  du  chroniqueur  se  trouve  parfai- 
tement confirmé  par  Veiactitude  des  moin- 
dres détails  de  sa  description.  11  faut  donc 
voir  dans  ce  tombeau  une  œuvre  bien  au- 
thentique du  commencement  du  ;lii*  siècle. 
Celte  date  dérange  un  peu  les  systèmes  qui 
reculent  vers  1150  l'avènement  du  roman 
fleuri.  C'est  un  titre  à  ajouter  à  tous  ceux 

aui  rendent  ce  monument  si  remarquable, 
otre  ami  l'abbé  Arbellot  a  publié,  après 
nous,  une  excellente  notice  sur  cette  œuvre 
si  intéressante. 

Vers  1143. 

Ecce  Dt^o  gratus  jacei  :  ic  Raoïmilfus  numatus 

Pastor  condigniis  pius  abbas  virq.  •  beoigous 

(1)  Scrinifs, 


667  LIM 

Qui  per  ter  denos  vite  nioderamine  plenos 
Annos.rcgnavit  commissos  rexil  nmavil  • 
Mense  siib  Aiiguslo  migrai  de  corporc  kislo  (sic) 
Vivît  adiiiic  iniillus  faina  j-.im  cartie  sepniiiis 
Pro  fftmiilo  Crisii  requiem  caiilato  miiiisiri 

(Eglise  de  Lesterps.) 

Celte  épitaphe  est  gravén  sur  me  pierre 
calcaire  teinte  en  noir,  longue  do  [»ius  de  3 

f)ieds.  Elle  est  enga;^i'e  dans  h»  mur  nord  do 
'église  aujourd'hui  [Kiroissinle  d(^  r.iiuienne 
abbaye  de  L'Slerps.  CoUo  inscripli-n  n'a 
jamais  été  figurée.  La  Gnllia  Chnslia:m  la 
donne  d'une  manière  fautive.  Il  nr  fuit  pas 
lire,  au  premier  veis:  Intel,  mais  jncft.  Au 
cinquième  vers,  les  Bénédictins  lisent  :  de 
corporcj  Ctgisto.  Le  monument  porte  kisto, 
ce  qui  rend  douteu''erin!er[>réiation  adoptée 
par  eux  :  Christo  vivit  adhuc.  Il  se  pourrait 

Sue  Je  K  du  n)ol  kisto  ne  fût  qu'une  sorte 
aspiration,  destinée  à  conserver  la  mesure 
du  vers  en  s'opposint  h  Téhsiou  de  la  der- 
nière voyelle  du  moi  corpore. 

L'abbé  Hamnulle  on  Uamnoux,dont  il  esl 
ici  question,  fait  acte  d'auloriti-  dans  l'admi- 
nistration de  Tabbaye  ^\^s  1113;  son  éj)i- 
taphe  nous  a[>preîid  (ju'il  la  gouverna  pen- 
dant trente  années.  C'est  donc  vers  IIW 
qu'il  frtut  placer  son  décès.  C'est  à  peu  près 
la  date  de  l'insLiiption  dont  nous  avons 
publié  les  doux  premières  lignes.  La  forme 
de  l'écriture  appartient  plutôt  aux  manuscrits 
qu'aux  monuments,  où  elle  se  rencontre 
très-rarement.  Dans  les  lettres  tour  à  tour 
sèches,  nues  et  serpentantes,  on  retrouve 
parfaitement  le  passage  du  roman  au  gollii- 
(jue.  Ces  traits,  redrossant  leur  courbure  d'un 
jambage  à  l'autre,  formeront  les  boucles  du 
gothique  arrondi. 

Après  1150. 
Anoo  ab  incarnaiione  ....  dedicavil.  .  .  in 

hODOrem  plurium mariirum. 

(Inédite.)  —  (Abbaye  d'Obasine) 

Un  édifice  disposé  comme  l'abside  d'une 
église  romane,  à  doux  étages  solidement 
voûtés  en  pierre,  s'élève  à  l'extrémité  du 
transsepl  nord  de  l'é^i^lise  d'Obasine  :  c'est 
une  construction  roujane  simple  et  solide 
comme  tous  les  bAliments  de  cette  abbaye. 
A  Tétage  inférieur,  el  au  dedans,  sous  la 
corniche,  court  une  bande  pointe  en  noir. 
Celle  inscription,  en  beaux  caractères  de 
transition,  est  peinte  sur  ce  fond  noir.  11  y 
a  trois  ans,  elle  était  partout  lisible,  et  ces  la- 
cunes sont  dues  aux  bonnes  intentions  d'un 
balai  maladroit;  et,  chose  deux  fois  regret- 
table 1  les  seules  particularités  inlérossanles, 
le  nom  et  la  date  ont  disparu.  Voilà  un  van- 
dalisme bien  intelligent. 

Après  1150. 
iEplaccn  •  prior  m  • 
xm  kid  IV  Bub  j 

(Inédite.)  —  (Eglise  d'Aureil,) 

Celle  inscription,  en  grands  caractères  en 
relief,  se  trouve  sur  une  d  die  en  granit  du 
pavé  de  l'église  de  l'ancien  prieuré  d'Aureil, 


DICTIONNAIRE 


LIM 


M 


Sa  lecture  ne  laisse  pas  que  de  présenter 
quelques  diflicultés.  Le  troisième  prieur  da 
c  '  mnnaslèro,  fnndo  j)ar  saint  Gaucher,  est 
insoril  dans  los  catalogues  sous  le  nom  dt 
Guiliaumo  -F.  Bu\ w.  de  Saint-Amable, III, 
k'2\);  il  est  noniiio  ici  ^placcn.  Ce  dernier 
noiii  serait  donc,  oonîrairement  aux  usages 
rolij;ieux   des   sôpulturos    monastiques,  le 
nom  jmlronvnnque,  et  non  le  nom  de  bap- 
ti^MJt?  ou  (le  religion.  11  reste  à  lire  la  seconde 
lig  10.  On  y  troiiv:^  d'une  niMuière  assez  ap- 
p.u'onle  :  \iii  Knlendn<  junii  bonus  (?)  obiit, 
Lo  second  priourifAuroil,  Germond,  com- 
pagnon inséparable  de  saint  Gau«*h«T,  vécut 
jusju'on  1150.  Celle  inscription,  ti  ès-autiieo- 
liquo  malgré  ses  obscurités,  esl  donc  posté- 
rieure à  celte  date. 

Arnclius  de  granno. 

(Inédite,)  —  (Eglise  d^Aymoulim.) 

Ce  nom  isolé,  éloquenlsans  doute  au  temps 
où  il  fui  écrit,  est  gravé  sur  une  longue 
pierre  sépulcrale  olaeée  pr^s  de  la  porte 
sej»l«'nlrionale  de  1  égiise  d'Aymoutiers.  Orm 
remanpie  l'M  formé  de  deux  ellipses  ra|)— 
prochées. 

Après  1150. 
Corpore  non  merilis  (piibits  hic  el  in  ctere  vmt 

Hoc  stepïïs  ttimulo  claudii*  ail*  homo 
Hic  reqiiios  ;egris  cibiis  et  vestilus  .'cgenis 

Claiidus  in  lioc  gressiim  cec*  liabebat  ocluip 
Inlcr  lanta  piîs  coluil  que  morib*  ail* 

Funditus  banc  loiâ  condidil  seclesiam 
Sole  pcr  auguslas  eœhini  Insirante  kalendas 
Mors  illo  caruil  •  vita  beala  tenct. 

(Inédite,) —  (Eglise  de  VAgnim.  3 
1150. 
Yir  bonus  aUpic  pins  fundavil  Slcphanus  islua 
altare  in  honore  Doniini  Cbrisii,  aluia^ue  Ma- 
rix  virginis,  sanclique  Micbaelis  arcliangelî,  el 
omnium  agniinum  cœleslium. 

(Inédite,)  —  (MdUre-auîel  de  ta  même  égliéê.) 

L'église  de  l'Aguène  (  Aauina),  près  Tulle, 
a  été  refaite  en  partie  dans  ces  dernitrs 
lenjps.  Elle  se  termine  h  l'ouest  par  trois 
absidos  romanes  (]ui  datent  du  xir  siècle.  A 
l'unlrée  occidentale,  au  niveau  du  sol,  esit 
inorusié  un  marbre  sur  lequel  esl  gravée,  en 
caractères  à  demi  eilacés  par  la  chaux  et  Id 
ciïiienl,  répilaphe  que  nous  ra;)portons.  të 
pieux  fondateur  doiil  elle  rappelle  les  vertus 
vivait,  au  témoignage  de  rabl)é  Legros,  dans 
lo  milieu  du  xir  siècle.  M.  Labiche  de  Rei- 
gnefoit  lui  consacre  une  notice  dans  s^.g 
Vies  des  saints  du  Limousin (l,  263 j.  Nous 
ne  savons  sur  quel  renseignement  le  même 
auteur  lui  donne  le  nom  d  Etienne  Autain. 
S'd  n'a  d'autre  téujoignage  que  celui  do  l'é^ 
pitaphe  :  Hoc  Stephanus  tumulo  clauditur 
ALTts  homo,  cette  atirilmtion  esl  plus  que 
douteuse;  altus  sérail  un<i  épithète  beaucoun 
plutiM  (}u*un  nom  patronymique.  La  seconda 
inscription  se  lit  ai. Uxu*  de  la  table  d'un  autel 
enveloppo  aujourd'hui  de  boiseries  moder- 
nes. Malgré  lus  enlacements,  les  C  carrés,  lea 
O  aigus  et  les  autres  complications  de  cet 


LIM 


D*EPIGRAPHIE. 


LIM 


670 


ions,  elles  laissent  percer  le  faire  du 
le.  Nous  noliTons  le  mot  non,  formé 
sauge  flanqué  de  deux   barres.  Le 
tient  Ue»i,  en  môme  lemps,  de  TO 
traTerse  «ie  TN;  cette  dernière  lettre 
»ée  se  superposer  à  elle-mi^me. 
eligieux,  le  P.  Tliomes  d'Aquin,  a 
au  xvu*  siècle,  une  traduction  rimée 
f  épitaphe;  la  voici  : 
lienite,  homme  d*iin  haut  mérite, 
^  qiianl  au  corps,  dessous  ce  monument  : 
m  esprit  jouit  du  bonheur  quNl  mcrile, 
l'i!  vil  sur  la  lerre  cl  dans  le  (iruiament. 
couvrait  le  nu  de  sa  laine 
inait  de  quoi  vivre  au  pauvre  souffreteux, 
i  raffligô  du  trouble  el  de  la  peine, 

I  dVil  à  Taveugle  el  de  pied  au  boiteux, 
on  content  de  ce  bon  exetnple, 

lonnail  au  prochain  par  tant  de  charités, 

ses  dépens  Touvrage  de  ce  temple, 

Hi  reçoit  les  vœux  qtii  lui  sont  présentés. 

II  mois  suivi  de  la  balance, 

le  soleil  formait  le  premier  de  ses  jours, 
>rt  perdant  sur  lui  sa  fimcste  puissance, 
et  le  bonht  ur  Pont  reçu  pour  toujours. 

Après  1151. 

tiio  princeps   pr-cdonum    turba   fugatur 
lesiisque  quies  pace  vigente  dalur 

inscription  est  gravée  en  tôle  d'une 
de  (îiïivre  émaill  roprésenfant  G«îof- 
lel  (  Planlag»«nel,  )  duc  de  Normandie, 
d'Anjou  ot  du  Maine,  père  du  roi 
il,  et  souche  de  la  dynastie  ai  glaise 
itagenets.  C'est  un  des  débris  les  plus 
uables  de  l'art  de  l'émailleur  au  xii* 
Le  prince  est  (iebout,  vêtu  d'une  tu- 
rerte  et  d'un  manteau  blou,  doublé  de 

tient  un  écu  de  la  main  gauche;  sa 
jorte  le  glaive.  Son  écu  et  son  cas(|ue 
sont  chargés  de  lions  grimpants,  m- 
béraldiqu^'s  de  la  maison  d'Anjou.  Le 
or,  réticulé  de  vert,  est  semé  de  fleu- 
ancs  el  bleus.  Le  tout  est  encadré  par 
jhitecture  plcin-cintrée  couronnée  de 
3S  à  imbrications.  Les  bordures  d'en- 
ent  sont  d'un  beau  stylo.  Ce  prince, 
Château-du-Loiren  septembre  1151, 
mmé  dans  la  cathédrale  du  Mans. 
i  nos  jours  le  portrait  resia  appendu 
;r  voisin  de  sa  sépulture.  Il  orne  au- 
ui  le  musée  du  Mans.  En  coinparant 
uvreà  la  plaque  le  représentant  à  Sainl- 
d  de  Muret,  on  n'hésitera  pas  à  leur 
er une  origine  co:r.mune.  Ra|)|)rochées 
date,  elles  ne  diffèrent  f»a.s  par  l'exé- 

et  le  style.  On  sait  d'ailleurs  que 
le,  veuve  de  GooITroi  le  Bel,  enrichit 
ibéralitésleséglises  limousines. Sainl- 
d  de  Muret,  notamment,  reçut  d'elle 
ignifique  dalmaliciue  en  soie.  Ce  vô- 

si  intéressant  est  conservé  présente- 
ans  Té  Jised'Arnbazar,  près  Limoges. 
i*  suflTirait  à  lui  seul  pour  indiquer 
le  de  la  nlaijue  (jue  nous  venons  de 
I,— Les  lettres  empâtées  d'émail  de 


rinscription  ont  une  forme  trapue  et  lourde» 
qu'exp  ique  leur  système  d'exécution.  Par 
la  même  cause,  le  fragment  de  châsse  de 
Mausac  a  des  caractères  semblables. 

1165. 

Nicolaz  ert  parla  a  mne  Teve  de  Muret 
Nicoloi  était  parlant  au  moine  Etienne  de  Muret. 

(Musée  Du  Soninierard,  It  Paris,) 

On  lit  ces  mots  sur  une  plaqua,  en  cuivre, 
dorée  el  émaillée,  haute  de  dix  pouces  sur 
neuf  de  large.  Saint  Klienne,  v^tu  en  moine, 
haiba  et  cheveux  longs,  s'appuie  sur  une 
crosse  potencée  (tau).  Sa  tête  n'est  pas 
nimbée.  Saint  Nicolas,  tonsuré  ,  vêtu  de* 
l'aubo  et  de  la  chasuble,  tient  de  la  main 
gauche  un  livre  reîié  en  rou^^e,  décoré  d'or- 
nements et  clos  par  un  fermoir.  Un  nimbe 
teint  de  bleu,  de  jaune,  de  vert  et  de  rouge, 
enveloppe  son  chef.  Les  vêtements  de  des- 
sous des  deux  personnages  sont  teints  en 
l)leu  clair.  Le  bleu  f -ncé  colore  ceux  de 
dessus.  Une  arcade  cintrée  et  couronnée  de 
coupoles  enveloppe  les  deux  personnages. 
Leur  geste  indique  une  conversation  animée. 

Tout  prouve  que  cette  plaque  a  dû  faire 
partie  du  maître  autel  de  Tabbaye  de  Grand- 
mont,  consacré  en  1165.  La  vie  de  Noire- 
Seigneur  et  celle  de  saint  Etienne  de  Muret 
y  étaient  figurées  en  émail  incrusté.  Or,  une 
autre  plaque,  acquise  au  même  lieu,  d'uQ 
style  et  d'une  décoration  identiques,  figure 
Tadoration  des  mages.  L'émail  qui  nous  oc-* 
cupe  est  la  mise  en  scène  d'une  apparition 
do  saint  Nicolas  de  Myre  au  fondateur  de 
Tordre  de  Grandmont.  Etienne  avait  fait  un 
voyage  h  Bari,  c  n  Calabre,  pour  visiter  les  re-» 
liques  du  saint  évoque,  nouvellement  trans- 
portées en  ce  lieu.  Saint  Nicolas  lui  apparut, 
dit  la  légende,  et  lui  donna  d'utiles  conseils. 
L'absence  de  nimbe  à  la  tête  de  saint  Etienne 
indicfue  que  cet  éujail  est  antérieur  à  sa  ca- 
nonisation. Elle  n'eut  lieu,  en  effet,  qu'en 
1189.  Tout  se  réunit  donc  pour  confirmer  la 
date  de  H«5.  On  remarquera  l'exécution,  à 
la  fois  simple  el  large,  de  cette  plaque  émail- 
lée. Un  trait  hardi  accuse  seul  le  mouvement 
général.  Les  couleurs  des  vêlements  «les 
deux  saints  personnages  ne  sont  pas  exactes}' 
elles  n'ont  qu'une  valeur  décorative.  Lé 
même  système  présidait  à  l'exécution  des 
vitraux  du  môme  temps.  Le  fini,  le  ton  vrri 
y  étaient  toujours  sacriQés  à  l'effet  d'en*» 
semble. 

Les  A  sont  sommés  d'un  trait  horizontal, 
rs  figuré  comme  un  Z  retourné,  l'M  furmé 
d'un  O  auquel  se  soude  un  jambage  tordu. 
M.  du  Sommerard  a  publié  une  bonne  li- 
thographie en  couleur  de  cet  émail  (Àlbtim^ 
2*  série,  pi.  xxxviii  ).  Nous  avons  nos  raisons 
pour  ne  pas  dater  comme  lui  cet  émail  du 
commencement  du  xu*  siècle. 

Vers  1168. 

Beatn  Nainndin  se|>clil  (I)  ic 
liic  in  inonaslei  io  Mausiaco  ab  agelis  ducitur 

(1)  Sepelitur.     ■ 


671                            LIM                             DICTIONNAIRE  LIM                          Cil 

Petrus  abbas  Mausiacus  fecil  capsam  precio  Fiel  domvs  merito 

Pelrus  abbas  M.  Lavdalq  ; servit  ei 

S.  Galminius  côslruit  (1)  iinnm  abbalam  (2)  :  in  Abbas  Petrvs  erat  qvê  pr  ardva  CTnda 

Podensi  epàtu  (3)  in  onore  S.  Celeofredi  nnarliris  Pelra  legit  tvmvlvm  pelra 

Se.  Galminius  senalor  Roman*  coaruit  («te)  sedm  (4)  Idibus  septembris  quarto  vir  cecidil  iste 

Abbaîam  in  Lemovicensi  epâtu  no  ie  Tbuellam  Quo  nec  majorem  terra  dabitve  parem 

S.  Calminivs  côstruil  lercià  abbaîara  nomine  Tantodignaviro,  non  ,  .  .  non  ego  tpero, 

Mauziacum  in  Arvernensi  epâtu  :  in  onore  si  :  Huic  laudes  debebit  e$$e,  fuisie,  fore, 

Caprasii  :  mrs  (5)  :  et  Soi  Pelr.  Quem  offer  eis  Clerus,  fama,  valor  mendicant  (?)  magm  deeUrm 

oêïn  sois.  ^no  demto 

(Châ$$e  de  Mausac  [Auvergne].)  ^''^^  ''^'»"*  "^^^^^ 

^       .         .   ,.               ,           j,            ,    ,,  Laudatque «enôî 

Ces  inscnplions  sont  gravées  au  trait  ou  ^#.1.^,  p^,^.,.  ^*«#«„-^  d-* 

creusées  au  éurin  et  empalées  d'éraail  sur  la  ^^^       /           T             '"'  "'''"''  '*"'" 

châsse  en  cuivre  éraailié  de  Mausac.  ^^^^^  '^^''  lumulum  petra  .... 

Celte  œuvre  remarquable  a  été  publiée  (Inéékt.) 

deux  fois  par  M.  Mallay;  une  réduction  en  pierre  del  Barri,  dont  il  est  question  dans 

couleur,  éditée  par  M.  du  Sonimerard,  en  cette  épilaphe,  gouverna  l'abbaye  de  Sainl- 

donne  une  idée  très-exacte.  La  fondation  de  Martial  de  1162  à  1174,  date  de  sa  mort 

trois  abbaves  par  saint  Calminius,  sa  mort  m.  Labiche  (Vies  des  saints  du  Limousin,  II. 

et   celle  de  samle  Namadie,   occupent    a  83)  a  consacré  une  notice  à  ce  pieux  ner' 

face  postérieure.  Le  genre  du   travail,   le  sonnage.  11  est  auteur  d'une  chronique  iné- 

style  et  les  sujets  figurés  en  font  une  œuvre  dite.  Pierre  le  Vénérable,  abbé  de  Cluny, 

essenliellement    limousine.     L  abbaye    de  entretenait  avec  lui  une  correspondance,  il 

Mausac  a  d  ailleurs  relevé  pendant  long-  f^    enseveli   au  chapitre  de  Saint-Martial 

tenips  de  celle  de  Samt-Martial  de  Limoges,  avec  ses  ornements  sacerdotaux;  une  belle 

—  Nous  ayons  prouvé  ailleurs,  après  M.  Mal-  crosse  d'ivoire  fut  placée  à  ses  côtés, 
lay ,  que  labbë  Pierre,  dont  1  image  et  le 

nom  figurent  deux  fois  sur  cette  châsse  à  IHi. 

titre  d'auteur,  était  l'abbé  Pierre,  troisième  Hic  jacet Pelrus abbasSci Martini Leinovicensis 

du  nom,  qui  vivait  en   1168.  C  est  donc  la  î..»to  «..;..«,  «..^  i  «.:••«  «•   -.^  • 

date  de  cette  œuvre,  comme  à  peu  près  c'est  ^""^  osuum  quod  exit  m  cmuteno. 

la  date  de  l'autel  de  Grandmont  et  du  tom-  {Autrefou  al  abbaye  de  Clumi.) 

beau  de  Geoffroy  le  Bel.  La  parenté,  l'ori-  C'est  l'énitaphe  de  Pierre  de  Pierre-Bof- 

gine  commune  de  ces  trois  œuvres  d'art,  si  Aère,  abbé  de   Saint-Martin    de   Limoges, 

distantes  les  unes  dos  autres,  ne  sauraient  mort  à  l'abbaye  de  Cluny  le  18  octobre  117k. 

être  plus  manifestes.  L'abbé  Legros,  qui  ne  nt  guère,  se  demande 

^  s'il  faut  attribuer  la  fin  de  l'inscription  à  une 

** '^-  rédaction  négligée  du  copiste,  ou  si  ces  mots 

Ilic  jaccl  dominus  Petrus  Bemardi  prior  quintus  se  trouvaient  réellement  sur  l'épitaphe.  Dans 

qui  iccundamdoeirinam  Moysi  dixii  propinquis,  ^^  dernier  cas,  ajoute-t-il,  cette  inscription 

\-  :    «^  V.-.  •        •     .         .           •     .  pourrait  faire  pendant  h  ce  le  d  un  pont  cé- 

ncKlo  vos.  Vint  m  prioratv  sepiem  annis  et  {^^^^  .  ^e  pont  a  été  fait  ici.  Quand  le  grave 

•*"***•  abbé  Legros  faisait  celte  réflexion  plaisante» 

(BoifAVi  DE  Saint-Amable.)  la  révolution  n'avait  pas  encore  détruit  les 

n  éé    A    é    u    At    é    i    A         lé     u   j  abbayes  et  bouleversé  toutes  les  sépultures. 

Cette  épilaphe  é^it  placée  sur  la  tombe  de  On  ne  pouvait  pas  prévoir  que  les  tombes 

Pierre  Bernard  de  Boschiac,  cinquième  abbé  elles-mêmes  seraient  menteuses  ou  incer- 

de  Grandmont,  qui,  après  avoir  con>truil  le  daines  dans  leurs  indications  les  plus  positi- 

<^hœurde  son  épfise,  en  fit  la  dédicace  solen-  jj^es  :  Hic  jacet.  Des  indications  trèslpréci- 

ndieeDimCereliuieuxappartenait^a^  ses,  quelque  naïves  qu'on  les  fasse,  nous 

illuitrefamille.Sonfpitaphe  le  loue  d  avoir  paraîtraient    mainlenant   beaucoup    moins 

iU  réêinUtr  aux  influences  qui  lui  venaient  plaisantes.   La    Gallia  christiana  (II,   583) 

M  ce  cote.  donne  celte  inscription  dans  les  mêmes  ler- 

1174-.  mes  que  nous  la  rapportons  : 

Id*  seplbs  niito  vir  cecidit  iste 

Qo  nec  majorein  tra  dabitve  parem  y^fg  1172î>. 

Tanlo  digna  viro  n 

„    ,      ,        ,  BPAXTN  YONÛIAI  TONON   EN  TPIlENAPlAi, 

H  Vie  lavdes  .....  ore 

G  OAMBAZiAErz  KAi  oEANeponoz  Aorox, 

Uer  lama  valor  ....  doaahn  EOEBPADErxB  toi  aenapûi  xapin. 

Vno  ueralo emttxetai  fap  oax  nrporMENOz  nozoix, 

G  nP0ZaE4>ErAû:  TOIZ  TPIAB!fAPlAZ  KAAAOB. 

f\)   Y??"'^"''*  AAAA  ♦AOroeEIZ  EN   NEZHi  MEZHMSPlAi, 
t)  Abbatiam. 

(m  Foiteovatn  eapamon,  habox,  toiz  kaaaciz  riisizE^rN, 

i%)^Secundam,  ^^^  ^"^  ^^^'^^  aekot  me«  kai  kaaqz  zKmi, 

S)  Martyres,                            «  ^  xrzKUzoN  aenapon  ahazan  x9oxa. 


LIM 


DEPI6RÂPHIE. 


uk 


674 


TIN  À  EPMON  ENZTAAAXON  MOI   APOZON 
AOrKIKni  ♦VEMTI   KAAAUENAPIAZ, 
PiZOnPEMNON    11   BASIAI:  EIPUNH, 
IBTPOMAMMH,   TON   ANAKTUN   TO   KAEOZ, 
MOT  KPATOrNTOZ  ATZONUN   AAMAP. 

t  NAi,  Arzona  ton  men  «rAAKA  Mor, 

AOTAOl  AAEXIOS  EK  TENOri  AOrKAZ. 

imper  vivit,  cuin  morteiu  spoiile  subivil 
rs  vilain  genuit,  mors  nece  irila  fuit, 
caligavii,  pax  vera  crucem  toléra  vil. 
lia,  noslra  dies  ;  crux  sua,  noslra  quies 
maloris,  via  pacis,  meia  laboris, 
aloris,  mors  morlis,  culmen  honoris, 
iofta  vale,  miindi  preliura  spéciale. 
irenda  vale,  populi  decus  impériale, 
riciis,  sil  summi  régis  amicus  : 
ona  cnicis  doneiur  munere  liicls; 
roeem  misii,  nos  Chrisli  gratia  visit 
idemur,  vigilesque  Deum  veneremur, 
emur,  regem  pro  rege  precemur, 
Dgalur  quicumque  crucem  veneraiur. 
nec  tota  sit  Grandiroonle  reroola  ; 
t  istud  aget,  Deus  hune  anailiemaie  plaget. 

(Autrefois  à  Grandmont,) 

e  riche  trésor  de  Tabbaye  de  Grand- 
d  reliquaire  attirait  principalement 
^dSy  moins  encore  à  cause  du  prix 
atière  que  du  précieux  dépôt  qu'il 
lit. 

t  formé  de  deux  plaques  d'argent 
ntes  et  adossées  Tune  à  Tautre.  A  la 
itérieure  était  inséré  un  fragment  du 
la  vraie  croix,  disposé  en  forme  de 
triarcale  ayant  quatre  pouces  (0  m. 
de  hauteur,  sur  deux  pouces  (0  m. 
de  largeur  à  la  plus  grande  traverse, 
séparait  la  reliaue  du  contact  et  de 
lu  spectateur.  La  face  postérieure 
upée  tout  entière  par  Tinscription, 
ce,  mobile  en  partie,  se  levait  pour 
)irun  btfume  très-odoriférant,  qui, 
I  date  sept  fois  séculaire,  conservait 
toute  la  suavité  du  parfum  le  plus 

i  en  argent  doré  abritait  le  précieux 
e.  11  s'ouvrait  h  deux  battants  pour 
3irla  vraie  croix.  Les  portes  étaient 
;  à  leur  partie  intérieure,  des  ima- 
laint  Pierre  et  de  saint  Paul.  A  la 
itérieure  de  cette  sorte  de  boite  me- 
nait gravée  la  première  inscription 
e  nous  transcrivons;  la  seconde  se 
&  partie  postérieure.  «  Sur  le  tout 
[ue  d'argent  non  doré  s'élevait  et 
it  à  la  laçon  d'un  châssis ,  et,  sur 
tait  relevé  en  bosse  un  crucifix  et, 
l  d'autre,  Notre-Dame  et  saint  Jean. 
t  reliquaire  avec  son  étui  s'accom- 
ur  un  pied  carré,  tout  entier  d'ar- 
é  et  par-dessus  enrichi  de  plusieurs 
opazes,  jacinthes  et  autres  pierres 
par  le  lapidaire  de  grand  prix  et 
'outefois  ce  pied  ne  paraissait  pas 
ni  destiné  pour  le  susdit  tableau, 
r  un  autre.»  (Inventaire  du  trésor 
montf  1&67.) 


Ainsi  l'art  grec  et  1  art  occidental  s'étaient 
unis  autour  de  ce  vénérable  dépôt.  Le  petit 
reliquaire  était  seul  d'origine  çrecque;  il  a 
eu  le  privilège  d'attirer  rallenlion  de  deux 
savants.  Ogier  ,  prédicateur  éloquent  du 
XVII*  siècle,  lui  a  consacré  un  traite  spécial. 
(Inscription  antique  de  la  vraie  croix  de  Vab- 
baye  de  Grandmont^  par  M.  François  O^ier, 
prestre  et  prédicateur.  Paris ,  1658,  un  vol. 
in-8-.) 

Dans  une  de  ses  substantielles  disserta- 
tions, Du  Gange  résume  ce  travail  en  y  jou- 
tant ses  observations  particulières.  (&/o«- 
saire  du  moyen  àge^  Vlll,  169,  édit.  F.  Di- 
dot.) 

Nous  puisons  dans  ces  deux  écrits,  en 
nous  aidant  encore  des  pièces  originales 
dont  nous  devons  communication  i  la  géné- 
rosité de  M.  Nivct-Fontauberl. 

Ogier  a  donné  deux  traductions  de  l'ins- 
cription  grecque.  Son  latin  suit  le  grec  mot 
à  mot;  les  voici  : 

Cum  hrevem  dormisset  somnum  in  iriplici  arborOf 
Univers!  rex,  Deus  idem  ac  homo  verbum, 
Multam  graliam  imperlitus  est  ligne. 
Refrigcraiar  eniro  omnis  morbis  inflammalus, 
Quicunqoe  confugit  ad  ramos  triplicis  arboris. 
Ast  ego  perustus  in  roedio  mendie, 
Cucurrl,  veni,  ramos  subi!  ; 
Tu  vero  umbra  tua  suscipe  me  et  pulchre  tege, 
0  arbor  inumbrans  totam  terram. 
Et  modicum  rorem  Hermon  miht  instilla. 
Qui  ortus  sum  ex  slirpe  illuslri  ducarum, 
Ciujus  stirpis  surcolus  est  imperalrix  Irène 
Mater  aviae  meœ,  decus  regum, 
Gonjux  Alexii  Romanorum  imperaloris. 
Gerle  veneror  te  unicum  servatorem  meum. 
Ego  famulus  tuus  Alexius,  origine  ducas. 
Le  Sauveur,  homme-Dieu,  sur  ce  mystique  boiSy 
De  trois  arbres  divers,  qui  composent  sa  croix, 
Dormit  d*un  court  sommeil,  mais  sommeil  délectable; 
Depuis,  à  tous  mortels  ce  bois  est  secourable. 
Et  quiconque  est  atteint  de  cet  ardent  poison, 
Dont  Taspic  infernal  corrompt  notre  raison, 
Qui  se  sent  travaillé  de  ces  cruelles  flammes 
Qui  consument  nos  cœurs,  et  qui  brûlent  nos  ÀmeSf 
QuMl  recoure  à  son  ombre,  il  sentira  soudain 
Rafraîchir  les  ardeurs  qui  lui  rongent  le  sein. 

Dans  le  cuisant  midi  de  mes  péchés  sans  nombre, 
J*accours  à  son  abri  ;  j*ai  recours  à  ton  ombre, 
0  bel  arbre  !  arrose  de  ce  sang  précieux, 
Que,  ponr  notre  salut,  versa  le  roi  des  cieux  : 
Vois  dessous  tes  rameaux  ma  pauvre  âme  exposée. 
Pour  recevoir  d*Hermon  la  céleste  rosée. 
Alexis,  prince  grec,  dont  les  prédécesseurs 
Du  sceptre  byzantin  se  virent  possesseurs  ; 
De  qui  le  grand  «ieul  est  Tempereur  Gomnéne  ; 
De  qui  la  grande  aïeule  est  son  épouse  Irène , 
Reine,  dont  la  vertu  fut  sans  comparaison, 
El  rhonneur  des  Ducas  son  illustre  maison; 
Alexis,  quoique  issu  de  celle  race  illustre, 
De  ces  Ducas  fameux  n'emprunte  point  son  lustre 


^75  LIM 

'l  est  pins  glorieux  «Fadorer  celle  croix 
Que  d'élrc  descendu  d*enipereur  et  de  rois. 

La  traduction  franraise  n'est  qn'nne  pa- 
raphrase tr(>s-lan;-^uissante  sur  la  fin.  Crs 
deux  versions  nous  |>orïnellent  de  rr^dnire  le 
commenlairo  aux  plus  simples  éléments. 
Les  curieux  pourront  au  besoin  recouiii 
aux  ouvrages  que  nous  avons  indiqués. 

Voici  d'abord  l'histoire  de  ce  reliquaire.  Il 
iat  remis  aux  moines  de  Grandmont  par 
Jîernard,  évô(iue  de  Lydda  en  Palestine,  et 
«ncien  moine  de  Déols,  prùsChAteauroux,  le 
dernier  jour  du  mois  de  mai  117i.  CVtait  un 
don  qtie  leur  transmeliait  Amaury,  roi  de 
Jérusalem.  Ce  |)rince  érant  mort  l'année 
iprécédonle,  on  peut  conjcclurer  que  Tévô- 
-que  Bernard  exécutait  en  ce  point  une  de 
ses  dernières  volontés.  Un  texte  du  marly- 
jTfdog  de  Grandmonl  rapporte  les  faits  pré- 
.<5ijdenls  ;  son  témoignante  est  confirmé  par 
celui  de  Geoirroi  du  Vigeois  dans  sa  Chroni- 
que (c.  69). 

L'inscription  grecque  contient  deux  allu- 
sions fort  claj»es.  La  première  rappelle  la 
tradition  orientale  selon  laquelle  la  croix  du 
Sauveur  était  formée  de  trois  l)ois  «liiTérents, 
de  pin,  de  cyprès  et  de  cèdre  :  Cum  brevon 
dormisset  somnum  in  triplid  arbore.  Cillo 
rosée  d'Hermon,  qui  rafraîchit  les  ûmt  s, 
était  une  image  du  sang  du  Sauveur.  Eniin 
la  seconde  allusion  a  trait  au  serpent  d'ai- 
rain que  Moïse  éleva,  pour  le  salut  des  Juifs, 
dans  le  désert.  C'était  eucore  une  ligure  de 
la  croix  du  Sauveur. 

Reste  le  nom  du  possesseur,  Alexis  de  la 
race  des  Ducas.  Ogier  se  livre,  pour  déter- 
miner rideulité  et  le  temps  d^i  ce  person- 
nage, à  plusieurs  conjectures  laborieuses. 
Nous  prêterons  le  sentiment  de  Du  Cange.  Cet 
érudit  pense  que  notre  Alexis,  5  qtii  ce  saint 
reliquaire  a  appartenu ,  était  fils  de  Jean 
Ducas,  cousin  germain  de  l'empereur  Ma- 
nuel, et  qui,  après  s'être  distingué  h  la 
guerre,  vivait  encore  vers  11G6.  Amaury 
étant  allé  à  Constantinonle,  en  1170,  pour 
réclamer  le  secours  de  l'empereur  Manuel, 
en  reçut  le  meilleur  accueil.  Les  grands,  à 
Texemple  du  prince,  le  comblèrent  de  pré- 
sents. C'est  alors  sans  doute,  qu'Alexis  sui- 
vant le  mouvement  général,  lui  aura  fait  ce 
don  précieux;  et  comme  ce  reliquaire  était 
de  ceux  qu'on  portait  au  cou  (phylactère), 
en  s'en  dépouillant,  Alexis  aura  voulu  donner 
au  roi  de  Jérusalem  uue  marque  d'aQeclion 
particulière. 

Quant  aux  inscriptions  latines,  elles  sont 
Tœuvre  des  moines  de  Grandmont.  Ils  vou- 
lurent ainsi  exprimer  leur  atfectiofi  pour  ce 
vénérable  dépôt,  et  leur  recounaissance  pour 
Amaury  leur  bienfaiteur. 

Cette  sainte  relique  est  coi^servée  à  la  ca- 
thédrale de  Limoges. 

1187. 

Hic  jacei  dompnus  Guillennus,  revercndissimus 
Yi  pr'ioVf  verus  Israelita  in  quo  dolus  nou  erat  : 


DICTIONNAIRE  LOI 

Tixit  in  prioratu  xvni  annis  et  m  mensîbns. 
Cerne  :  prior  sexliis  Wilehniis,  pro  grege  hi 
Dxul,  cuin  Clirisle  tumulo  nqniescil  in  islo. 

(Attire fois  à  Cram 


Ces  deux  inscriptions  se  lisaient,  I; 
mière  sur  la  tombe,  la  seconde  sur  uni 
de  plomb  déposée  dans  le  ccrrueil  de 
laume  de  Treignac,  sixième  abbé  d«  ( 
mont,  mort  en  revenant  de  Rome  en 
C'est  pondant  son  gouvernement  que  i 
dre  célèbre  fut  en  proie  à  des  divisioc 
les  souverains  pontifos  eurent  beaiicG 
peine  à  calmer.  Uiic  notice  sur  ce 
personnage,  extraite  dos  manuscrits  L 
a  été  publiée  nar  Labiche  de  Reîgi 
(Vies  (les  saints  au  fJmousin),  On  renMr 
sur  ces  deux  inscriptions  Torthograi 
didérente  du  mot  latin  Guillaume  :  ui 
mus  et  Willelmus,  Elles  s'expliquen 
doux  inhumations  différentes  faites  à 
ques  années  d'intervalle,  h  l'occasion 
translation  de  sépulture. 

1187. 

Me  dcdîl  antîsles  Sebrandns,  et  lioc  milii  m 

(Bo.nâv.  de  Sai.nt-Amable 

Ces  mots  se  lisaient  sur  une  cloche  d( 
à  la  cathédrale  de  Limoges  lar  rô| 
Sebraiju-C.aboi,  qui  mourut  vers  la  ti 
xir  siècle,  li08. 

Si  Fili*  Dei  es 
die  ut  lapi- 
des isli  pa 
ues  fiant 


«i  Fili*  Dei  es 
mile  te 
deoisuni 

(Inédites,)  —  (Église  de  Bea 

Le  portail  méridional  de  la  grande  et 
église  romane  de  Beaulieu  était  précédd 
porche  aujourd'hui  démoli  en  partie.  L 
lier  qui  divise  la  porte  en  deux  baies  r 
sente  ïi^s  grands  prophètes  portant  lus 
géiisli  s.  Sur  le  tympan  se  déroule  uuegi 

t)age  sculptée  qui  se  divise  en  trois  : 
lorizontales ,  d'inégales  dimeDsions. 
partie  inférieure,  des  moustres  bizarre 
Jent  leurs  formes  capricieuses  et  fon 
ques.  Une  truie  est  armée  de  sept 
placées ,  quatre  à  la  partie  anlérieui 
corps,  trois  à  la  queue.  Une  figure  hai 
est  avalée  par  un  monstre;  la  lôte 
queue  du  monstre  terminée  en  tète  se 
tagent  le  patient.  La  création  la  piU8( 
nale  est  une  sorte  de  dragon  termi 
chaque  bout  par  des  tètes  hideuses  q 
livrent  un  combat  acharné.  Sa  croup< 
courbée  en  replis  tortueux,  est,  à  d 
intervalles,  percée  de  trous  d'où  s^écbtj 
des  singes  qui,  h  demi-éclos,  se  font  d 
guerre  :  ils  ont  pour  armes  des  serpeui 
travail  réunit  la  verve  et  l'originalité. 


tlH 


DEPIGRAPHIE. 


UM 


679 


s  ne  faul-il  y  voir  qii'nne  bizarrerie  de 
ajouter  à  toutes  les  b'znrrories  <i'uiie 
e  si  féconde  eti  œuvres  de  ro  geiuo.  ? 
non  dos  autres  seulplures  du  porche 
js  aider  à  résoudre  celle  (jiieslic»  i.  La 
su|>érieurti  représente  les  morts  sor- 
1  tombeau  ;  au-dessus,  Nntre-Seigneur, 
leux  anges  qui  portent  les  inslruinenls 
passion,  montre  ses  plaies  ouvertes, 
trevoit  déjà  la  signiiication  de  la  zone 
îure. 

Lamen  des  faces  latérales  du  porche 
pas  à  interpréter  le  reste.  Des  figures 
ses  y  grimacent  à  travers  hîs  créneaux 
îforleresse.  A  plusieurs  reprises,  un 
éL  majestueux  personnage  paraît  dis- 
avec  un  monstre  à  corps  humain  sur- 
!  d'une  tOte  de  lion.  En  deux  angles 
$sus  de  ce  sujet  se  lisent  les  inscrij)- 
qui  font  l'objet  de  cet  article.  Tout 
ique  alors  :  ces  figures  rei)résentent  la 
ioo  de  Jésus-Christ  dans  le  désert:  ces 
ts  sont  celles  que  le  démon  lui  adressa. 
;arrerie  et  le  c  «price  n'ont  rien  h  re- 
]uer  ici  ;  tout  est  synibole  et  histoire. 
Christ,  modèle,  réujunératetir  et  juge 
jmanité,  voilà  le  sujet  traduit  par  un 
éloaueut  en  ce  porctte  magnifique.  Le 
n  na  plus  d*obscuiilés  :  les  morts 
citent,  Tenfer  s'empare  de  sa  proie,  les 
}ureux  partagent  la  joie  du  triomphe 
p  chef  et  de  leur  sauveur. 

composition  de  ce  jugement  est  de 

manières  fort  originale.  Los  bons  ne 

as  séparés  des  méchants  dans  le  sens 

largeur,   mais  dans  la   hauteur.    La 

et  la  gauche  du  souverain  juge  sont 

5cs  par  les  saints  nimbés  et  a^sis  qui 

rsenl  en*jemble  dans  la  joie  de  leur 

>he.  —  Ces  deux  petites  inscriptions, 

)arence  insignilianles ,  ont  donc  une 

valeur,  puisc^u'elles  aident  à  rés.  udre 

slion  si  controversée  du  symbolisme 

ulptures  rouianes. 

S  .  .  rgivs  (I) 
Pehvs 
Arberio. 
(Inédite,)  —  (tgUse  de  Tarnac.) 

jlise  romane  de  Tarnac  est  percée  sur 
inc  sententrional  d'un  portail  gothique 
1*  siècle.  Son  ogivi-  est  accompagnée  de 
3as-reliefsen  granit,  qui  datent, comme 
e  de  l'édifice,  du  xii'  siècle.  Celui  de 
représente  un  guerrier  à  cheval.  Il  est 
lucasqueànasal,d'unbouclieren  pointe 
ne  lance  n  pennon.  DaiîS  la  partie  supé- 
vole  un  ange  (pii  sond)le  lui  montrer  la 
L'autre  bas-reî  ief  re|)résonte  un  évéque 
d'une  mitre  très-basse  et  revêtu  de  la 
We  ronde  et  du  pallium.  Il  bénit  un  j  er- 
ge  de  proportions  beaucoup  plus  j)e- 
jui  s'incline  sous  sa  main.  Un  cartouche 
porte  rinscri[)tion  transcrite  plus  haut. 

is  le  sanctuaire  de  la  môme  église,  le 
Ser^iuf. 


fût  d'un  piKer  roman  est  gravé  d'inscriptions 
qui  sendjlciil   ôhe  des  dates  du  xn*  siècle 
Cin(|  ou  six  couches  de   hnd  geon  de  chaux 
les  recouvient  et  les  rendeiit  illisibles. 

7*  Dexlcra  Del  vivi. 
QiioJ  fuit  est  et  crii  per  me  coiistnrc  doceitur. 

(Inèdile.)  —  [t alise  de  Bessincs,) 

Lne  pierre  calcaire  placée  à  l'extérieur  du 
mur  nord  de  l'église  de  Bessincs  représente 
une  main  levée  et  bénissant,  adossée  à  une 
croix.  Elle  est  surmontée  de  raljûia  et  do 
l'oméga  symboliques.  L'inscription  inscrite 
au-dessous  et  à  l'entour  ne  laisse  pas  de 
doute  sur  le  sens  de  cette  représentation.  A 
la  môme  époque,  le  contre-scel  de  l'église 
de  Limoges  est  décoré  d'une  représentation 
semblable;  on  lit  à  l'enlonr  :  Manus  Domini. 
Qiîant  au  vers,  il  est  enq)runté  à  Hildebert 
du  Mans,  auteur  du  xi*  siècle. 

Lex  Mosi. 
(Inédite,)  —  (Église  de  Solignac.) 

La  chapelle  méridionale  de  l'abside  de 
l'église  de  Solignac,  bAtie  au  xir  siècle,  est 
décorée  d'une  arcalure  supportée  par  des 
colonnes.  Le  chapiteau  en  calcaire  d'un  de 
ces  supports  re|»résente  deux  persoruiages 
inclinés  dans  le  sens  db  la  corbeille  et  sé- 
parés par  un  ange.  Sur  le  livre  tenu  par  l'un 
d'eux  est  gravée  cette  inscription  assez  difil- 
cile  à  lire  à  cause  de  la  forme  insolite  de 
quelques  lettres,  et  notamment  de  l'O  et  de 
ISdu  mot  Mosi.  On  avait  voulu  y  trouver 
une  date;  notre  interprétation  est  seule 
admissible.  Elle  donne  la  clef  d'une  de  ces 
représentations  inexpliquées  qui  décorent 
en  si  grand  nondire  nos  églises  romanes. 
D'interprétation  en  interiuélation,  il  faudra 
bien  arriver  à  reconnaître  que  la  plupart  de 
ces  images,  malgré  leur  bizarrerie,  cachent 
un  sens  que  notre  ignorance  seule  voudrait 
nier. 

f  Hic.  reqiiiescit.  Peir*.  decen. 
Capiceriiis.  Soi.  Marliulis. 
qui.  decesil.  ix.i.i.i.  h.juiiii: 
ainma.  ci*,  reqviescat. 
in  pace.  Amen  • 
PeU'uiii.  pctra.  pre 
mil.  sub  :  pelra.  Petre. 
putrescis  •  Pctre.  tainen.  sur 
sum  :  cuiii.  Marciale.  Quîescis 
(Inédile,)  —  (Rue  du  Mûrier^  à  Limoga,) 

Cette  in.scription,  placée  autrefois  au  cha- 
pitre de  Saint-Martial,  a  été  employée  comme 
matériaux  de  construction  d'une  maison  de 
la  petite  rue  du  Mûrier.  Elle  se  lit  au-de>sus 
d'une  fenêtre  du  rez-de-chaussée.  Le  chefcier 
dont  elle  n  commande  la  mémoire  n]a  pas 
laissé  d'auttes  traces  de  son  passage.  A 
Saint-Martial,  la  charge  de  chefcier  cofres- 
pondait  à  celle  ile  sacristain.  L'U  et  le  V  y 
so'\i  emploi  es  concurremment.  Les  M  ont  des 
iormes  variées  et  bizarres  ;  tout  y  indique  la 
transition  du  roman  au  gothique. 


} 


m 


rex 


UM 

Pax 


lux 


lex 


u 


domvm  islam  iv  prolege  doe  (1) 
et  angeli  tvi  cvslodianl  rouros 
et  oms  (2)  abilanies 
(Inédite.)  ^  (Près  Pancien  Sénéchal^  au  DoraLf 


jejus 


Celte  inscription  est  gravée  sur  une  pierre 
triangulaire  qui  formait  autrefois  le  linteau 
de  la  porte  principale  de  l'église  paroissiale 
de  Saint-Michel,  au  Dorât.  Cette  église,  con- 
nue dès  Tan  1030,  fut  convertie  en  1572  en 
grétoire  pour  les  officiers  de  la  sénéchaussée. 
Ile  est  maintenant  détruite,  et  le  tympan 
est  engagé  dans  le  mur  de  clôture  d'un  jar- 
din. Cette  prière,  empruntée  aux  livres 
saints,  annonçait  heureusement  une  édise 
consacrée  aux  saints  anges  et  au  chef  de  la 
milice  céleste.  L'auteur  s'est  inspiré  évi- 
demment de  l'inscription  de  la  collégiale, 
donnée  plus  haut  sous  le  n"*  68.  Mais  la  cor- 
rection du  texte  et  de  l'écriture  a  été  altérée 
par  lui. 

Petrvs  eas  fecit. 

(Inédite.)  —  (Eglise  de  Tersannes.) 

A  la  porte  de  l'église  de  Tersannes,  un 
arc  en  plein  cintre  encadre  un  linteau  trian- 

fulaire  sur  lequel  se  lit  cette  inscription 
izarre.  Est-ce  le  nom  de  l'architecte  qui  fit 
cette  porte  (eas  valvas)^  ou  cet  édifice  {eas 
œdes)j  du  religieux  qui  prescrivit  la  cons- 
truction de  l'église,  ou  simplement  le  nom 
du  patron?.  L'eacadrement-,  récriLurCy  la 
forme  de  la  croix,  la  manière  dont  cette 
croix  pénètre  dans  la  moulure  de  la  base 
rappellent  les  linteaux  semblables  des  églises 
du  Dorât.  Tersannes  est  en  effet  dans  le 
voisinage  de  cette  ville.  C'était  une  cure  à 
la  nomination  du  chapitre  du  Dorât,  lequel, 
comme  nous  l'avons  dit,  avait  saint  Pierre 
pour  patron. 

-f  V.  kl  avg    cat  •  In 
vsti.  obiit       pâce 

ab       âm 
pas 

ani      cvi 
(Inédite.)  —  Œglise  Saint-Pierre  d'Uzerche.) 

L'ancienne  église  abbatiale  d'Uzerche  est, 
pour  la  plus  grande  partie,  antérieure  au  xii' 
siècle;  sur  le  contre-fort  de  droite  de  l'ex- 
trémité dutranssept  méridional,  et  à  la  base, 
est  gravée  cette  inscription.  Elle  occupedeux 
des  faces  de  la  pierre.  Sa  disposition  prouve 

Jumelle  a  été  gravée  sur  place,  la  pierre  étant 
ëjà  engagée  dans  les  constructions.  Les 
caractères  appartiennent  à  la  seconde  moitié 
du  in*  siècle,  et  confirment  cette  conjecture. 
Le  nom  de  l'abbé,  enseveli  ainsi  humble- 
ment au  pied  du  saint  édifice  et  au  seuil  de 


s 


DICTIONNAIRE  LU  « 

tuer.  II  n'est  pas  antérieur  à  iiOO»  ni  posté- 
rieur à  1300. 

Y  :  i  :  X  :  l^^l-  septembris, 
obiit  :  Aimeric*  •  de  Bru  ' 

cia  :  mooac*  •  Sd  •  Marcia 
lis  :  subprior  •  qui  •  mul 
ta  :  bona  •  conlulit  •  uic  (!) 
«cclesie  •  -f  o  •  omo  •  quid  • 
me  \  aspicis  •  quod  •  sum  •  e 
ris  :  quod  •  es  •  fui  •  ora  • 
p  (2)  :  me  •  die  •  pater  •  noster  • 

(Inédite.)  —  (Ms.  LmmI 

Cette  épitaphe  était,  avant  la  révolutioBi 
incrustée  dans  le  mur  d'un  passage  qui  con- 
duisait du  cloître  à  la  basse  église  de  Saint- 
Martial.  La  pierre  avait  environ  un  pied 
carré.  La  forme  des  caractères  de  transition 
annonce  la  fin  du  xii*  siècle. 


l 


la  porte 


principal 
uns  perc^ 


e,  est  rongé  par  le  temps. 


Hi  duo  viri  dedenint  bas  duas  virgînes  ecdesie 
Grandimontis  :  Girardus  abbas  Sibergie  :  Plu- 
lippus  arcbiepiscopus  Coloniensis.  S.  AMm 
virgo  et  martyr.  Sca  Essentia.  Frater.  Rq^ 
naldus  me  fecit. 

En  1181,  des  frères  de  Grandmont  furent 
députés  à  Cologne  avec  mission  de  recueillir 
des  reliques  des  compagnes  de  sainte  Ursula. 
Cette  négociation  menée  à  bonne  fin  leiff 
procura  les  corps  entiers  des  vierges  ma> 
tyres.  Ils  les  placèrent  avec  honneur  dans 
de  magnifiques  ch&sses  dorées  et  émaillées. 
Une  de  ces  châsses  fut  donnée  en  1790  à  la 
paroisse  de  Saint-Pricst-Palus;  elle  repré- 
sentait, en  six  tableaux,  la  légende  de  sainte 
Ursule.  Sur  la  face  antérieure,  quatre  sta- 
tuettes figuraient  les  saintes  Albine  et  Tk- 
sence,  dont  ce  reliquaire  gardait  les  corps, 
et  les  deux  donateurs  de  ces  reliques,  Girard, 
abbé  de  Siegbur,  et  Philippe,  archevêque  de 
Cologne.  Cette  cliâsse  avait  été  faite  à  Grand- 
mont,  car  les  précieuses  reliques  avaient  été 
livrées  sans  reliquaires. 

Ora  pro  me  S.  D. 

(A  Chatmbera.) 

Une  ch&sse  émaillée  de  la  fin  du  xn*  siècle, 
conservée  dans  Téglise  de  Chamberet,  ren- 
ferme les  reliques  de  saint  Doucet  (Dulds* 
smus)j  patron  du  lieu.  Sur  la  toiture,  une 
ciselure  dorée  et  émaillée  représente  Ten* 
sevelissement  du  saint.  On  lit  ces  mots  sur 
un  livre  tenu  par  un  des  clercs  qui  assistent 
Tévêque.  Nous  ne  les  notons  qu'à  cause  de 
la  forme  extraordinaire  des  lettres.  C'est 
une  sorte  de  cursive  aiguë  entièrement  ion* 
sitée.  C'est  peut-être  une  addition  posté- 
rieure à  la  châsse  qui  est  du  xu*  siècle. 

Hic  *e  vera  remissio  Hic  est  vera  remism, 

(Inédile.) — (Au  portail  méridional  de  Panàtum 
collégiale  ae  Saint-Yrieix,) 

Le  style  gothique  et  le  style  roman  se 
fondent  d'une  manière  heureuse  dans  la 


Un  œil  plus  perçant  saura  peut-être  le  resli-  *  belle  église  de  Saint- Yrieix.  La  porte  méri- 


(1)  Domine. 

(2)  Omnes. 


(\)  Uuic. 
(2)  Pro. 


UM 


DEPIGRAPHIE. 


L1M 


682 


en  ogive  est  surmontée  de  fenêtres 
i  cintre.  Moulures  et  ornements  des 
M>ques  s  y  mêlent  de  la  même  ma- 
tout  y  annonce  la  transition.  Au- 
de cette  porte,  une  statue  drafiée 
inteau  à  plis  symétriques  est  assise 
.  A  Sainl-Yrieix,  on  croit  y  recon- 
ne  statue  de  Charlemagne;  mais  le 
ut)isé,  les  pieds  nus,  le  costume  et 
e  prouvent  que  c'est  une  figure  du 
Ces  mots  gravés  sur  le  marchepied 
*  le  prouvent  aussi  :  Dieu  seul  peut 
tendre  ce  consolant  appel.  Les  lettres 
»noent  à  l'alphabet  romain,  à  Tei- 
du  G»  qui  est  carré. 
....  atv*  satrapes 
....  moribvs  F  .  .  . 
(Inédite.)  —  {Au  mu$ée  de  Limoges,) 

iste  d'inscription  est  gravé  sur  un 
il  de  tombe  en  serpentine  verte,  pro- 
ie Fabbaye  d'Uzerche.  Il  a  été  donné 
ée  de  Limoges.  Le  nom  de  Satrapes 
lit  n'est  pas  commun.  Le  second  A 
le  mot  a  une  forme  bizarre  qui  le 
he  de  la  minuscule.  Ce  fragment 
t  bien  appartenir  à  une  époque  plus 
,  au  XI'  siècle  au  plus  tôt. 

Douzième  siècle  (?) 

SI  vila  verus  fuit  Israelita 
srlos,  cujas  cemitur  liic  tamulas 
ÉrisUcolae!  Salvatorem  rogitate, 
d  requiem,  perpetuumque  diem. 
s  Christo  :  Gauzbertuni,  Cbrisie,  mémento 
nilidls  consociare  choris 


eletor,  te,  te  sine  fine  fruatur, 
dâ  specie,  roonadis  in  triade  (i). 

fin  kl  jul.  obiit 

Gauzbertus  sacerdos 

el  preceptor  S.  Siepbani. 
fliU.)  —  (Nâdaud.)— (^ttlrefoi»  à  Sainl'Au>' 
màhUMrlAmoges,) 

1  un  usage  adopté  dans  la  plupart  des 
ères  qui  n'avaient  qu'un  cloître,  cette 
iîtion,  destinée  à  servir  de  promenoir, 
en  même  temps  les  sépultures.  Les 
l'avaient  pas  trouvé  de  meilleur  asile 
I  recommander  au  souvenir  des  vi- 
Des  inscriptions  nombreuses  placées 
tombes  tapissaient  le  cloître  ae  l'ab- 
9  Sainl-Augustin-lez-Limoges.  L'épi- 
[ae  nous  rapportons  indiquait  la  se- 
tde  Gauzbert,  grammairien  etchantre 
ise  de  Limoges. 

;  arrêtons  ici  la  liste  de  nos  inscrip- 
omanes.  La  précédente,  qui  termine 
We,  pourrait  bien  avoir  appartenu  au 
ïele.  Nous  en  négligeons  quelques- 
slatées  par  l'abbé  Nadaud,  mais  que 
Udscription  imparfaite  rend  illisibles. 
sur  la  porte  orientale  de  l'église  de 
lessaleur-lez-Liraoges,  un  relief  gros- 
gurait  la  crucifixion.  A  l'enlour  se 
lient  des  vers  que   le  fac-similé  de 

ieu  seul  en  trois  personnes, 

DiCTiONN.  d'Epighaphie    L 


notre  érudit  rend  d'une  manière  illisible.— 
Au  bas  on  lisait  : 

fecî  levi 

wl  dôme 

Est-ce  la  signature  du  sculpteur  auquel  on 
doit  cette  œuvre  ? 

Çpoque  du  gothique  arrondi.  De  r<in  1200 

à  Van  1360. 

Des  changements  insensibles  ont  introduit 
l'usage  d'une  nouvelle  majuscule.  La  forme 
circulaire  y  domine.  Son  emploi  dans  les 
inscriptions  devient  universel  h  dater  du 
commencement  du  XIII*  siècle.  La  minuscule 
anguleuse  et  carréela  remplacerai  dater  du 
milieu  du xiv%  vers  1360.  Le  premier  exeni[)le 
deTemploi  de  cette  dernière  écriture  épigra- 

fhigue  se  trouve  en  Limousin  à  la  date  de 
335;  jusqu'à  1360  il  est  unique. 
Les  inscriptions  de  cet  ûge  se  reconnaî- 
tront aussi  à  la  forme  léonine  de  leurs  vers  ; 
la  rime  tend  à  se  substituer  à  la  quantité. 

Laus  Genomanensis  et  gloria  Lemovicencis 
Que  doclore  prius  et  juste  judice  fulsit 
Inclyta  Parlsios  ;  et  que  pastore  refulsit 
Lugdunum  patriae  decus  ...  et  arca  sopbiae 
Largus,  famosus,  subtilis  et  ingenlosus 
Hic  Aymerlcus  jacet,  ordinis  hujus  ainicns* 
Et  quoniam  voluit  in  Grandimonte  locari 
Fac  Deus  illius  animam  super  astra  levari. 

Au  chœur  de  Grandmont,  un  magnifiqufi 
tombeau  de  cuivre  doré  et  émaillé  représen* 
tant  le  défunt,  couvert  des  vêtements  archi« 
épiscopaux  recouvrait  la  sépulture  d'Aimerrc 
Guerrut,  célèbre  canoniste  et  ancien  arche- 
vêque de  Lyon.  Ce  tombeau  fut  mutilé  au 
xvr  siècle  par  les  comtes  de  Saint-Germaift- 
Beaupré,  chefs  d'une  bande.de  pillards  cal- 
vinistes. Une  description  de  ce  tombeau  et 
cette  inscription  nous  ont  été  conservées  par 
le  F.  Padoux  de  la  Garde,  sacristain  de  l'ab- 
baye en  1590.  Son  manuscrit  autographe, 
orné  de  dessins  de  sa  main,  est  conservé  à 
la  bibliothèque  du  séminaire  de  Limoges. 

1209. 
Gerardus  jacet  hic  prœsul  vencrabilis  ilie, 
Quo  Gaturcensis  sedes  fulsit  inclyta  villae  : 
Qui  vivens  Domino  placuit  sibi  scmper  inhaerens. 
Semper  quac  Ghrisii  fucrant  non  quie  sua  quserens* 
Vir  simplex,  rectus,  Doininum  metuens  sine  fraude  ; 
Promptus  ad  omne  bonuni,dignusque  per  omnia  laude. 
Forma  gregîs,  tutor  patrix,  prolectio  cleri, 
Qui  cum  despiceret  mundum,  cum  paupere  Ghrîsto 
Pauper  abire  loco  tandem  decrevii  in  isto 

Quisquis  adbuc  curas  periturus  res  perituras, 
Atque  cor  induras  ad  res  sine  fine  futuras, 
Nosce  quid  es,  quid  eris,  qui  forsan  cras  morterU  t 
Qui  vivens  moreris,  transis  cum  stare  videris. 
Si  centum  décades  annis  quas  vixeris  addes 
Non  lamen  évades  quin  te  trahat  ultima  clades, 
Quaem  agnum  modico,  quac  justum  cosequat  inique, 
Nec  deferl  medico,  nec  cuiquam  parcit  amico. 

22 


685 


LIM 


DICTIONNAIRE 


UM 


Ergo  vigil  cura  libi  sit  mcminisse  fuUirn 
Quove  recessura  caro  sit,  posl  non  redilara 


.c 


Respice  qui  iransis  qui  cras  inccrtus  es  an  sis 
Et  quani  sit  tihi  prxsto  mors  ex  me  memor  esto. 
(Inéd.  en  partie.) — (3Is.  du  Ft,  P.  de  la  Garde.) 

Un  tombeau  de  cuivre  doré  et  émaillé 
recouvr^rtl  aussi  la  sépulture  de  Gérard, 
évoque  de  Cahors  pendant  plus  d'un  demi- 
siècle,  qui  était  venu  chercher  à  Grandmont 
un  abri  pour  ses  vieux  jours  et  une  morl 
dans  le  Seigneur.  Les  deux  premières  ins- 
criptions se  lisaient,  l'une  à  droite,  Taulre  à 
gauche  du  tombeau.  La  troisième  était  ins- 
crite sur  un  livre  placé  entre  les  mains  de 
Tefligic  du  défunt.  La  destruction  d^  ce 
tombeau  magnifique  doit  encore  être  vopu* 
tée  aux  protestants. 

1220. 

Disec  liospes  coniemncre  opes,  et  te  quoque  digaum 

Jinige  Deo,  quisquis  nostra  sepiUchra  vides! 
M.irchia  me  facili  comiteui  moderamine  sensit 

llui!:onem,  autiqua  nobililale  virum. 
Contcmpsi  tandem  faslus  et  inania  mundi 

Gaudi:i,  converiens  membra  aninumque  Dec. 
llic  inter  rcUquos  spatioso  tempore  vixi, 

Moribus  ac  victu,  veste  animoque  pari. 
Huie  ego  sponte  loco  comitalus  dona  ferebam 

Sed  prier  et  fratres  hoc  renuere  pli. 
Kos  vitrcam  dedimus  qux  constat  in  aede  fcnestran, 

Amplaque  cum  fruclu  praedia  inullipUcî. 
Nos  inter  scopulos  et  lœla  fluenta  Vigennse 

Christirerae  malri  struximus  ecclesiam. 
Jamdudum  cinis,  ossa  su  mus  :  quicumque  legctis, 

Dicite  :  sint  animae  régna  beata  meœ. 

(Labicw.) 

Hugues  Brun  ou  le  Brun,  neuvième  du 
nom,  seigneur  de  Lusignan  et  comte  de  la 
Marche,  se  fit  un  nom  parmi  nos  troubadours. 
La  valeur  et  la  piété  s'unissaient  dans  cette 
généreuse  nature.  Il  se  distingua  par  ses 
exploits  dans  la  terre  sainte,  au  milieu  de 
la  troupe  d*élite  qui  marchait  à  la  défense 
des  saints  lieux.  Son  épitaphe ,  rapportée 
plus  haut,  nous  apprend  qu'il  fonda  une 
maison  de  Tordre  de  Grandmont  sur  les 
bords  de  la  Vienne.  C'était  le  monastère  de 
l'Ecluse,  où  il  vint  finir  sa  vie  après  avoir 
pris  l'habit  religieux.  Le  don  qu'il  avait 
voulu  faire  de  son  comté  à  Tordre  de  Gmo/ti- 
mont,  le  refus  des  religieux,  les  vitres  en 
couleur  dont  il  embellit  leur  église,  tous  ces 
faits  rendent  fort  curieuse  celle  épitaphe. 
Au  chœur  de  Grandmont  on  voyait  en  effet 
son  eiligie  sur  les  vitraux  ;  elle  était  accom- 
pagnée de  cette  légende  : 

UugooomesMarebiefen/^traoïvitream  itedit  ec^otesl^* 

Avant  1226. 

In  bac  pbilecteria  sont  he  féline  (1) 
quidam  pilus  Dni  (2)  •  de  tunica  inc 

(1)  Reliquie, 
(%)  Domtnu 


onsutili  :  de  cruce  Dni  •  de  s 
epulcro  Dni  •  de  tabola  • 
in  qua  posîlum  fuit  cor 
pus  Dni  : 
de  sepulcro  béate  Marie  •  4ie  vestiMi 
to  ipsîus  :  fii  Jobs  Bbc  (1)  ';  de  soo  Aain 
de  S  i  Philippe  •  de  S  •  BarlIiolomM  :  4 
Barnaba  :  de  S.  Tboma  •  de  S.  Jaeobi 
À^o  :  de  Inuocentib  (S)  ;  de  S.  Mar 
dio  :  de  S.  Lucha  evaiigl  • 
De  Sco  SieîiEo  plho  mariire  (3)  •  de  S.  Lm 

tic  :  de 
6.  Vincencio  •  de  6.  Ignalio  •  de  S.  CwM 
de  S.  Théodore  •  de  S.  Elenlerio  maitirilif 
de  S.  Martino  •  de  S.  Nicolao  • 
de  S.  Ilario  •  de  S.  Jacobo  Paie  (5)  : 
de  S.  Gregorio  :  de  S.  lenmiiuo  • 
de  S.  Zebedeo  •  de  6.  Simeone  i  . 
de  6.  Maria  Magdalena  •  4e  S. 
ia  :  de  S.  Caiherina  < 
de  spinis  corone  Dïil  • 
{Inéd.)  -«-  {Sur  un  reliquaire  à 

Cette  inscription  se  lit  sous  )e  pied 
reliquaire  en  vermeil,  couvât  d'éroai 
filigranes  et  de  f>ierres  fines,  eon^ervi 
Téi^lise  de  GMteau-Pousat  11  fut  doi 
celle  paroisse  en  1790,  lors  dé  la  dis 
tion  du  trésor  de  Tabbaye  de^rayidoMB 
anciens  inventaires  de  celte  oÙitye 
font  connaîtra  wn  origioe  ^  ia  0)1 
proximative. 

£n  1226,  les  abbayes  de  Grandqiopt 
Saint -Sernin  de  Toulouse  s^admirenl 
tuellement  à  la  fraternité  de  leurs  ordr 
langage,  inintelligible  aujourd'hui,  sig 
que  les  deux  communautéfi  ^tniî^ 
participation  de  toutes  les  bonoes  a 
qui  s'accomplissaient  dans  chaque  mena 

A  cette  occasion,  ces  deux  abbayes 
bres  échangèrent  des  dons  affectueux. 
Sernin  possède  une  eh&sse  émailM 
cette  date,  qui  poivraH  bi^n  «voir 
origine.  Mais  le  fait  dauteni^  pour 
Sernin  est  positif  è  Grandaiofit.  Xea  «f 
inventaires  et  itona^entw^e  4e  8aint*Ai 
désignent  ce  joyau  comme  donné  à  < 
mont  par  Saini-Semin,  en  1^.  Il  a  d*ai 
tous  les  caraelèrea  de  cette  époqun* 
trouve  les  dragons  auj^  yeux  d'âonattt  ei 
par  le  col  et  b  cueue,  si  coa^oiuns  ai 
crosses  de  celte  époque.  Le  trahit  de  fiHj 
les  petites  galeries  plein-einirée$ ,  lesj 
de  lis  enveloppées  dans  une  ellipse^  bt  i 
des  caractères,  indiquent  le  coQiQienof 
du  Kui*  siècle.  C'est  une  ^uvre  oxquisi 
légance,  où  le  travail  surpasse  la  piys 
matière.  11  sera  publié  plus  tard  par  li 
vure.  Nqus  sommes  ainsi  dispensé  d'a^ 
une  daacri^tion  trop  peu  iatelii^^A  #8 

(VS  Beati  iohmmU  BitpiitUs. 

lis  innoeetUibus. 

(5)  De  S.  StepUaM  proikô  «unttre. 

(4)  Marliribui. 

(5)  Pnidie^ 


LUI 


DEPIGRAPHIE. 


UM 


686 


d*un  dessin.  Cn  inventaire  du  xvi' 
le  mentionne  en  ces  termes  :  «  Une 
d'argent  dorée ,  en  carré  ,  où  il  y  B 
petits  clochers  d'argent,  et  des 
dlins  et  perles  cjui  pendent  tout  autour. 
Bw  garnye  de  pierreries  où  il  y  a  du 
dlin  et  une  piue  d'argent  dorée,  par  le 
i  bien  ouvrée  (inventaire  de  15(37).  » 
N>,  Tabbé  Legros  le  décrit  ainsi  dans 
ventaire  :  «  Un  reliquaire  de  vermeil, 
e  filigranes  de  môme  matière,  enrichi 
deurs  pierreries,  dont  le  soubasse- 
porte  une  plaaue  qui  le  couvre  en 
oomme  une  table,  aux  quatre  coins  de 
le  il  y  avait  autrefois  quatre  petites 
les  dont  il  ue  reste  plus  qu'une  entière; 
tconde  a  perdu  sa  nèche  par  le  laps  de 
(l'ouvrage  étant  fort  ancien  et  d*un 
lolbique}  ;  les  deux  autres  manquent. 
U  que  chacune  avait  aussi  des  reliques. 
I  milieu  de  cette  plaijue  s*élève  un 
d  carré  et  ciselé,  qui  paraît  être  de 
il  de  roche;  il  est  surmonté  d'un  ou- 
•a  forme  de  bouquet  de  feuilles  de 
i^t  aussi  de  vermeil,  dont  est  toute  It 
^  de  ce  reliquaire,  sous  le  pied  duquel, 
t  carré,  et  sur  les  quatre  faces  d'icelui» 
avée  rinscriptiou  en  caractères  go- 
s.  » 

mit  can*  sensa,  cervlce,  decanus  ; 
ton  van*  sermone  suo  plan* 
Unis  Xp?,  dévote  vîverat  isle, 
îhîl  est  triste  Ictum  sibi  si  tribiiis  te 
dM  œquù,  si  suscipis  hune  modo  tecû 
Ûi  secû,  tibi,  sîcut  sentio  mecQ. 
ivin»  dîspensans  pabida  gratis  ; 
fldei  coiitêpu»r  diipplicilatis 
d  domin*,  ql  reddil  bona  bealis. 
ailleno  b*  centcno  qiiadrageno 
Jam  fragit*  b^  sex  kalo  cessit  nprT 
ttnnivit  in  Xpo,  oui  modo  vivil. 

(ItMiie.) 

recommandant  son  souvenir  aux  Ames 
!S,  le  personnage  dont  cette  épitapho 
lait  la  sépulture,  dans  le  cloître  de 
Augustiu-lez-Limoges,  nous  a  laissé 
t  son  nom.  Toute  existence  terrestre  a 
pour  lui.  Ce  n'est  plus  qu'une  Ame 
âanie  une  prière. 

12i6. 

Ht  varias  vixil  quasi  pauper  Helias, 
ne,  inas  propria  sponie  sequendo  vtai. 
nllratns,  prudens,  bumilis,  anulatus, 
lie  vir  gralus  verniibus  esca  datus. 
id  Uscream  mitrara  tulit  arduilatis, 
isa  per  quara  crevit  honore  satis. 
teus  ad  superos  abbaiem  perfer  Heliam. 
XMl  te  miserai»  praecipit  ire  viam. 

e  épitaphe,  gravée  sur  cuivre,  se  lisait 

de  la  porte  latérale  dé  l'église  d'Oba- 

qui  donnait    dans   le    cloître;   elle 

lait  la  mémoire  d'Héiic,  vingtième  abbé 

xbei  enseveli  dans  ce  lieu.  La  nature 


métallioue  de  ce  nécrologe  a  provoqué  sa 
ruine.  N'écrivons  rien  sur  l'airain  ;  il  est 
moins  solide  que  la  pierre  parce  qu'il  a  plus 
de  valeur.  Ou  en  verra  une  triste  preuve  au 
chapitre  des  inscriptions  du  xvii'  siècle. 

1247. 

Nostri  patron!  sunt 

Lie  quorum  Deus  ossa 

sic  vi^it  poni  sub 

eadero  côdila  (1)  fossa 

nobier  ab  hoc  émit*  loc*  {%) 

alterius  fabricatur 

nummîs  ecclesia  reddat 

sibi  virgo  Maria 

quivis  (3)  exiguo  tumulu 

fratres  duodeni  sunt 

coiUi(na)o  faroa  viriiiteq  (é)  pieni 

(an)no  Dni  (5)  îî  ce  xl  primo 

(pri)dje  nonas  sopiembris 

obiil  dns  Âimiric*  (6)  palmuz 

canouiais  Davralen  (7) 

et  bujus  loci  empior 

anno  Dni  u  ce  xlvii  pridie 

ydna  april  obiit  dîîs  Guillel 

m*  de  Malmon  qondi  (8)  arcfaidia 

con*  Lemovictmsis  quor  aie  (9) 

requiescant  1  (10)  pace  Amen 

(Inédiie.)  —  (Aux  Jacobin*  de  Umoges.) 

On  tailloir  de  pilastre  roman  est  orntf 
d*une  fi*ise  élégante  de  l'époque  de  transition. 
A  Tangle»  une  tète  mord  les  bouts  d'une 
double  guirlande  qu'un  bras  retient  à  Tex- 
trémité.  Des  fleurs  de  lis  romanes,  toutes  do 
diiférentes  formes,  s'y  opposent  dans  les  en* 
roulements  gracieux  d  une  tige  commune. 
Qu'un  archéologue  ait  h  dater  ce  fragment,  il 
assignera  sans  hésiter  le  xii*  siècle.  Et  ce* 

{rendant  une  inscription  tracée  sur  le  plat  de 
a  pierre  est  datée  de  12<^7.  La  contradiction 
n'est  qu'apparente,  ou  plutôt  elle  est  réelle  : 
c*est  un  uébris  do  monument  roman  utilisé 
pour  une  tombe  gothique.  Nous  en  avons  tu 
un  autre  exemple  non  moins  curieux.  Le 
jardin  de  M.  Juge  a  longtemps  conservé  un 
zodiaque  du  xir  siècle,  portant  au  revers  dos 
débris  de  sculptures  de  l'époque  romaine. 
Dans,  l'exemple  présent,  le  sculpteur  n  a  pas 
été  tenté  seulement  par  la  facilité  de  la  taille 
d'un  calcaire  rare  à  Limoges  ;  un  soin  plus 
pieux  a  inspiré  son  œuvre.  Une  église  ro- 
mane fut  transportée  à  plusieurs  centaines 
de  toises  dans  u;i  déplacement  de  monastère; 
un  de  ces  débris  servit  de  tombe  aux  fonda- 
teurs généreux  qui  payèrent  la  construction 


(1)  Condita. 

(2)  Emitur  locus. 
(5)  Quamvig. 

(A)  Virtulofue. 

5)  Domini. 

6)  Aimricut, 
[7i  DauraiensiB. 

[8)  Quondam, 

[9)  QuoTum  animœ, 

[10)  In. 


687 


LIM 


DICTIONNAIRE 


UM 


nouvelle  et  le  terrain  qu'elle  occupa.  L'his- 
toire de  cette  pierre  a  clone  deux  phases  ;  en 
voici  le  troisième  chapitre. 

Elle  servait  de  tablette  au  mur  d'un  jardin 
de  la  rue  du  pont  Saint-Martial  ;  une  partie 
de  la  pierre  était  même  engagée  dans  la 
clôture  des  lieux  d'aisances.  Le  propriétaire, 
M.  Partonneaux,  a  bien  voulu,  la  céder  à  nos 
^sollicitations  et  è  la  demande  zélée  de  M. 
Maurice  Ardant.  Elle  va  reprendre  une  place 
d'honneur  à  l'entrée  de  l'église  des  Jacobins 
aujourd'hui  église  paroissiale  de  Sainte- 
Marie.  Ces  signes  consacrent  en  effet  le  sou- 
venir des  deux  fondateurs  de  ce  monument. 

En  1219,  les  Frères  Prêcheurs  s'étaient 
établis  à  Limoges,  au  delà  du  pont  Saint- 
Martial,  dans  une  maison  édifiée  sous  la  di- 
rection de  Jean  Bot ,  bourgeois  de  Limoges. 
Mais  ce  site  éloigné  n'allait  guère  aux  tra- 
vaux de  leur  ministère.  Ils  songèrent  à  se 
rapprocher  de  la  population  agglomérée,  «  et 
alors  les  religieux  de  Saint  -  Domini(]ue 
achetèrent  un  lieu,  en  la  paroisse  de  Saint- 
Michel  de  Pistorie,  d'Hélie  de  Baxagiers  et  de 
ses  neveux,  au  prix  de  six  mille  sols,  dont 
les  lettres  sont  datées  de  l'an  1239.  Et  la 
place  est  nommée  à  la  Croix  de  Manigne, 
et  Gérald  de  Frachet  était  lors  prieur  du 
monastère.  Et  comme  il  était  en  peine  de 
payer  celte  somme ,  Aimery  Palmut ,  cha- 
noine du  Dorât,  la  paya  disant  ces  paroles 
aux  Frères  :  Notre  ~  Seigneur  et  la  sacrée 
vierge  Marie  soient  vos  patrons  :pour  moi ^  je 
me  tiens  bien  heureux  détre  leur  serviteur, 

a  En  12^1,  et  le  second  d'avril,  Durand, 
évèque  de  Limoges,  fondât  la  nouvelle  église 
des  Frères  Prêcheurs.  Ayanldémoli  l'ancienne 
chapelle  dans  laquelle  voulaient  demeurer 
les  matrones  du  ch&teau,  ce  que  les  bourgeois 
de  la  ville  et  de  la  cité  empêchèrent,  on  porta 
les  matériaux  au  ^b&timent  de  la  nouvelle 
église,  et  on  y  transféra  les  corps  ensevelis 
en  ladite  chapelle.  » 

*  Cette  translation  de  matériaux  explique 
rorneiaentalion  semi- romane  de  la  toinbe 

2ui  nous  occupe,  et  la  présence  dans  une 
glise  du  milieu  du  xiii'  siècle  de  chapiteaux 
de  style  roman  ;  mais  reprenons  le  récit  de 
l'annaliste. 

«(L'an  12&'l ,  Aimery  de  Palmut,  patron, 
étant  tombé  malade,  prit  l'habit  de  Tordre 
pour  en  être  le  frère,  et  fut  assisté  de  quel- 

3ues  pères  dominicains,  entre  les  mains 
esquels  il  expira  au  Dorât.  On  porta  son 
corps  à  Limoges,  et  les  Pères  du  chapitre 

Provincial  lui  vinrent  au-devant  avec  les 
rèros  Mineurs.  Et  il  fut  mis  en  dépôi  dans 
l'ancienne  maison,  où  iisdemeuraient  encore. 
Il  donna  vif  ou  mort  la  somme  de  deux  cents 
marcs  d'argent. 

a  Guillaume  do  Maumont,  chanoine  et  ar- 
chidiacre de  Limoges,  oncle  de  Gérard  de 
Frachet,  second  prieur,  donna  par  son  testa- 
ment une  somme  suffisante  pour  bfltir  deux 
voûtes  au  chef  de  l'église,  et  il  fut  enseveli 
devant  le  chapitre.  Tan  12^7,  le  douzième 
d'avril. 

«  L'an  1253,  on  changea  le  corps  d'Aimery 
Palmut  auprès  de  la  porte  de  l'église,  du  côté 


du  clottre,  et  au  même  lieu  le  corps  de 
laume  de  Maumont.  »  (Bonav.  db  I 
Amable,  m,  5i&-^5.) 

Selon  le  récit  d'un  contemporain  , 
une  ap|)arition  de  la  sainte  Vierge  qui 
mina  Aimery  Palmutz,  chanoine  du  D 
venir  si  généreusement  en  aide  aux  M 
Saint-Dominique,  au  moment  de  lea 
grande  détresse. 

Nadaud  et  Legros  voient  dans  la  pt 
et  la  seconde  partie  de  cette  inscnpt 
souvenir  de  deux  sépultures  différeni 
première  serait  consacrée  au  souvei 
douze  religieux  [fratres  duodeni)^  qui  : 
rent  le  couvent  des  Frères  Prèchei 
Limoges,  et  dont  les  ossements  furent 
férés  avec  Téglise  rapprochée  dix  cenir 
ville.  Voici  les  noms  de  ces  religiea 
date  de  leur  mort: Pierre  Philippe» 
Pierre  Galli,  diacre  ;  Garcie  Navarre» 
Paul,  1235  ;  Aimeric  d'Astix,  1225  ;  B 
1235  ;  Bernarde  Lejuge,  prêtre  et  pi 
teur,  le  2  mai  ;  Gérard  Lavergne  vt 
clerc  ci-devant  au  service  du  roi,  leîîj 
Gérard  de  Vermeil,  4  août  1230  ;  Jean  NI 
Gérard  Laverçne  le  jeune,  1230;  E 
Dieudonné,  12Xo. 

1247. 

II.  L  D  :  Willelmus  de  Malmon  archid.  Lei 

Re([uie8cat  in  pace. 
Mitis,  sensatus,  vita,  famaque  probatus 
Pauperibus  datus  Ghristi  jacet  bic  tumolUU 

(i 

Guillaume  de  Maumont,  archidiac 
Limoges,  mourut  en  1247.  Sa  sépultur 
dans  re  cloître  des  Jacobins  de  cette  vî 
Guillaume  de  Maumont  était  probablen 
personnage  dont  il  est  question. 

1251. 

De  Peyrato  corpus  tumulo  jacel  in  isto 
Spiritus  in  cœlo  sit,  propîtio  sibi  Chrîslo 
Dudum  canonicas  fuît  ecclesiae  caihedralii 
Nobis  munificus  et  ainicus  erat  specialis, 
Sanctum  dominicum  sibi  senliat  auxiliari 
Et  mereatur  eo  duce  sanctis  associari. 
anno  Domini  m.  cou. 

(Inédite.)  —  (Ni 

Du  Peyrat,  dont  les  Dominicains  d 
moges  vantent  ici  la  munificence,  ét^ 
effet  leur  bienfaiteur.  Il  leur  avait  d 
entre  autres  choses,  deux  Evangiles  < 
volume,  un  Psautier  avec  une  petite 
et  de  grandes  sommes  d'argent.  Sa  t 
en  cuivre  doré,  placée  à  l'entrée  du  ch 
des  Jacobins,  avait  disparu  longtemps 
la  révolution. 

Sura  Jacobus  dîctus,  fugo  fulgura,  grandinis  i 

e     e      •     •   e 

a.  M  ce  L  Y 

(Inédite,)  —  (Ll 

Ce  vers  et  cette  date  se  lisaient  suri 
conde  cloche  de  l'abbaye  de  la  Règle, 
cloche  a  été  brisée  en  1790.  Ce  te] 
court  prêterait  place  et  matière  à  un 


UM  D*£P1GRÂPHIE. 

entaire.  Qu'on  Taccepte  ou  qu'on  s'en 
$9  réalise  donne  à  la  cloche  bénite  une 
particulière  pour  dissiper  les  orages. 
.  commotion  de  i'air,  en  déplaçant  ou 
séminant  les  masses  électriques,  éloi- 
u  détourne  la  foudre,  c'est  un  fait 
[ue,  étranger  pourtant  au  monde  de 
e,  gu'il  est  facile  de  nier  sans  preuves, 
q[ui  garde  sa  valeur  scientiflque  pour 
pie  bon  sens.  En  fait  d'électricité,  la 
e  n*a  pas  dit  son  dernier  mot.  11  est 
»  permis  de  croire  que  les  ondes  so- 
dé l'air  ébranlé  par  une  vibration  mé- 
e.changent  les  conditions  de  dévelop- 
t  du  fluide  électrique;  même  en  ce 
le   vers   rapporté   ni  us    haut   serait 


un 


e90 


que  P.  de  Montval  était  l'auteur  de  ce  reli^ 
quaire.  C'est  un  nom  à  effacer  de  la  liste  de 
nos  émailleurs  limousins. 

1262. 


et  corigîe 


1255. 

t  :  de  Môval  :  me  fecit  :  fierî 

rie  :  Bôr  •  Jvn  :  et  :  Amidi 

l 

*  Amandus.  Beatvs  Junianvs. 

(Eglise  de  Saint-Sylvestre.) 

du  partage  du  trésor  de  l'abbaye  de 
nont,  en  1790,  l'église  de  Saint-SyU 
sur  le  territoire  de  laquelle  était  située 
ibre  abbaye,  reçut  pour  sa  part  trois 
lires  assez  considérables.  Le  moins 
ant  est  en  argent  doré.  Sa  base  élé- 
I  la  forme d*un  ()ied  de  calice;  elle 
ID  cylindre  en  cristal  de  roche  retenu 

I  bandes  et  des  cercles  de  Tiligranes. 
pied,  un  trait  flgure  saint  Amand,  bea- 
andusy  foulant  aux  pieds  un  dragon. 
taèlte  du  sommet  représentait  saint 
,  btatus  Junianus, 

(Qfdela  base  se  lit  l'inscription  que 
vons  rapportée.  Les  abréviations  Bon 
tiÊiorumy  Jcn  et  Am adi  pour  Juniani 
mdif  sont  faciles  à  lire.  Le  nom  du 
ar  présente  seul  quelques  difficultés. 
abe  mo  est  surmontée  d*un  trait  hori' 

et  la  haste  de  L  Qnale  est  coupée 
ait  renflé  aux  deux  bouts.  L'abbé  Le- 
fautivement  Montval,  Nos  recherches 
•févrerie  nous  fournissent  heureuse- 
)  nom  entier  du  donateur  et  ta  date 

de  cette  œuvre  charmante. 
iKS,  Pierre  de  Montval! ier  (  de  Monte 
)f  archiprêlre  de  Nontron  et  chanoine 
Qt*Amand,  lit  exécuter  une  coupe 
it  i>our  abriter  le  chef  de  saint  Amand. 
iplion  suivante,  gravée  sur  cette  œu- 
orfèvrerie,  conservait  la  mémoire  du 
donateur  :  Magisler  Petrus  de  Monte 
f  cananicus  sancti  Juniani  et  archipres' 
t  Nontronio,  fecit  fieri  hanc  cuppam  ad 
m  B.  Amandi  confessons^  anno  Domini 

II  lai  fut  permis,  en  retour  de  ce  don,' 
raire  quelaues  parties  des  reliques  du 
iîénobite.  11  en  fit  don  à  l'abbaye  de 
Qont,  qui,  pour  le  récompenser,  Tad- 
i  fraternité  de  l'ordre.  C'est  l'explica- 
I  titre  de  frère  qui  précède  son  nom. 

Ioaire  date  donc  de  1255,  et  le  nom 
taval  se  complète  ainsi  :  Monte  Va- 
lontvallier.  Une  transcription  incom- 
e  l'abbé  Legros  nous  avait  fait  croire 


Petra  tegit  Petnim,  Chrlstus  petra  det  mibi  te- 

Infemam  fugere,  cœlisqiie  locuro  mihidet  habere. 
Yos  qui  transitis,  me  cemere  quaeso  velitis. 
Quod  vossentitis,  nos  sensiiniis;  iviinus,  llis. 
Pro  me  quaeso  piam  nunc  exorate  Mariam. 
Ne  mibi  claudatur  qux  cœli  porta  vocaiur. 

{Galliachristiana.) 

Les  auteurs  de  la  Gallia  christiana  pensent 
que  cette  épitaphe,  placée  dans  le  cloître  de 
Soliffnac,  indiquait  la  sépulture  de  Pierre!", 
abbé  de  ce  monastère,  qui  mourut  vers 
1262. 

1263. 

« 

Aissi  jai  fraîr  Guis  de  Mopreget  et  irapasset        \ 
ni  jjoms  après  la  Brefania,  et  les  roilesmes 
era  do  Me  ce  e  lx  e  ni.  larroa  de  qui  repause 
en  pai.  Amen.  £  qui  leira  aquestas  lelras,  per 

Tamor  | 

de  Diau,  diga  lî  la  orazo;  que  Dieus  il  pardo        • 

et 
a  loti  los  autres.  Amen. 

(Inédite,)  —  (Legros.) 

Cette  inscription,  gravée  sur  une  plaque 
de  cuivre,  se  voyait,  avant  la  révolution, 
dans  le  cloître  des  Jacobins  de  Limoges.  La 
Brefania  qui  précéda  de  si  peu  la  mort  du 
défunt,  est  la  fôte  de  TEpiphanie.  Dans  les 
statuts  d*une  confrérie  éngée  à  Limoges, 
en  rhonneur  de  sainte  Félicité,  en  1350,  on 
met  au  nombre  des  fêtes  annuelles  la  Bre- 
fania. Ce  vieux  langage  se  comprendra,  du 
reste,  saos  autre  explication.  Le  placement 
irrégulier  des  points  montre  que  cette  ins- 
cription fut  gravée  par  une  main  peu  intelli- 
gente. A  plusieurs  reprises,  ils  coupent  les 
mots  dont  ils  devraient  indiquer  la  fin 

1264. 

;  xnn  kl  maii  obiit  dom*  Gerald*  abbas  ano  dnî 

MCCLXIIII 

(Inédite.)  -^  (Au  musée  de  Limoges.) 

Lors  de  la  fondation  du  musée  de  Limoges, 
un  de'nos  collègues  nous  sisnala,  dans  une 
métairie  voisine  de  cette  ville,  une  auge  h 
porc  décorée  d'ornements  et  gravée  d'anciens 
caractères.  L'auge,  examinée  sur  son  indica- 
tion, nous  montra  une  élégante  ornementa- 
tion en  relief  à  la  partie  supérieure,  et  sur 
sa  tranche  nous  lûmes,  en  beaux  caractères 
gothiques  arrondis,  l'inscription  qui  ouvre 
cet  article.  La  partie  supérieure,  malgré  ses 
élégants  arabesques,  a  été  excavée  par  uu 
ciseau  brutal  ;  on  sait  au  proGt  de  quoi  et  do 
qui.  C'était  pourtant  la  tombe  d'un  des  plus 
remarquables  abbés  de  Saint-Augustin-lez- 
Limoges. 

<c  Le  vingt-deuxième  abbé  (de  ce  monas- 
tère), Gérald  troisième,  do  Fabry,  décora 


•H 


LIM 


MCTfONNAfRE 


LOI 


réglisede  toutes  sortes  de  beaux  ornements, 
fit  écrire  quantité  de  livres  pour  lo  choeut 
et  la  bibliothèque,  augmenta  le  revenu  de^ 
trente  sestiers  de  froment,  achepta  un  pres- 
soir nommé  la  plancha,  fit  bAtir  le  dortoir,  la 
eûisine  et  le  grand  réfectoire.  Son  séptilcre 
se  voit  dans  un  coslé  dinc'oistre,  au  devant 
duquel  sont  gravés*ces  mots  :  ik  calend.  maij- 
obitt  domnns  Geraldus  ahbas,  aimo  Domini 
126i.  »  (BoT«.  DE  S.-Amable,  III,  35V.) 

Ce  n'est  pas  sans  intention  que  nous  avons 
cité  ce  texte  plein  d'inexactitude.  Au  xvii*  siè- 
cle, par  suite  d'une  réaction  due  à  la  renais- 
sance, bien  des  personnes  en  étaient  venues 
à  considérer  la  pratiq^uo  de  Tart  comme  in- 
digne de  la  profession  monastique.  Ces 
moines  innombrables,  auxquels  nous  devons 
les  monuments  qui  sont  la  parure  de  notre 
pays,  n'avaient  h  leurs  yeux  que  le  mérite 
d'avoir  commandé  ces  travaux.  Sous  celte 
préoccupation,  le  verbe  fecit  se  traduit  tou- 
jours par  âê  faire.  Mais,  cette  fois,  la  chro- 
nique de  l'abbaye  de  Saint-Augustin  ne  se 
prête  pas  ï  cette  interprétation.  L'abbé  Gé- 
rald  continue  glorieusement  la  chaîne  des 
artistes  nombreux  de  ce  monastère.  Comme 
son  prédécesseur  l'abbé  Etienne,  il  excellait 
dans  tous  les  arts  :  t7  n'était  presque  pai  d'or' 
nement  qu*il  ne  construisit  lui-même.  Il  était 
architecte,  orfèvre;  ses  travaux  calligra- 
phiques sont  énumérés  avec  soin.  «  Mulla 
etiam  ornamenta  hujus  monasterii  ipse  focit. 
Inter  omnes  libros  hujus  monasterii,  fecit 
ipse  quoddam  psalterium  glossatum,  et  épis- 
tolas  Pauli  glossatas,et  Jeremiam  glossatum, 
Johannemet  Marcum  et  Matihœum  glossatos. 
Ipse  fecit  brcviarium  et  Bibliam  manuaiem, 
Summam  de  casibus  et  Summam  Gaufrodi, 
librum  cfBciorum  et  responsoriorum ,  pro 
conventu,  in  duobus  voluminibus.  »  (In  ap- 
pend.  Ann.  Benedict.,  VI,  69i.)  La  même 
chronique  nous  oblige  à  rectifier  de  la  même 
manière  ce  que  le  P.  de  Saint-Amable  dit 
des  travaux  de  construction. 

La  profanation  Q'une  tombe  aussi  illustre 
devait  avoir  un  terme.  Le  propriétaire, 
M.  Thomas,  en  a  fait  don  au  musée  de  Li- 
moges, où  on  la  voit  présentement.  Une  autre 
tombe  portant  la  statue  d'un  abbé,  et  pro- 
venant aussi  do  Saint-Augustin-lez-Limoges, 
est  superposée  à  celle-ci.  On  n'y  lit  aucune 
inscription. 

1265. 

+  Ora  voce  pîa,  pro  nostro  fratre,  Maria 
Qui  velus  et  juvenis  bona  dispcnsavil  egenis. 
Ilacjacet  excisa  fossa,  diclus  Malnguisa. 
Glirisli  cognonien,  Ademarus  erat  sibi  iiomen. 
obîit  vni  ki>  deccmb.  anno  Dni.  u.  ce.  lxv. 

(A  Saint-Martin  de  Brives.) 

Ce  pieux  chanoine  du  cliai)itre  de  Saint- 
Martin  est  enseveli  sous  l'emplacement 
qu'occupait  la  tribune  de  l'orgue. 

1235. 

Naimars  del  Pots  bovres  de  Briva 

cbanorguc  ei  fraire  de  la  maijo  de 

sains,  jai  aici  sots  aquesia  tôba 

e  quor  p  anior  de  Dieu  a  lou  a- 


queus  qne  p  aici  pasaran  que  H 
achepio  mcrce.  Am.  NreSenbor 
e  qucn  dijo  la  orazo  el  pC  nr 
que  Dieus  iîi  psolva  el  tKîrdo.  Am 
ob.  17  kl.junii  anno  Dm  1265. 

Aimar  du  Puy,  bourgeois  de  Brite^ 
chanoine  et  frère  de  la  maison  de 
céans,  git  ici  sous  cette  tombe^ 
requiert  pour  Camonr  de  Dieu  à  toms 
ceux  qui  par  ici  passeront  qu'ils  tni 
achètent  merci.  Amen.  Notre  Seigneur 
et  qu^on  dise  l^oraison  le  Pater  noster 
que  Dieu  lui  donne  pardon.  Amen^ 
Il  mourut  le  17  deskaL  de  juin  1265. 

{Inédite.)  —  (Nu 

Ce  curieux  exemple  de  lançue  roi 
était  inscrit  sur  une  tombe  dans ïe  clotti 
chapitre  de  Brives. 

-f  Offert  sûrae  famul 

û  t  Bartoloiî'.eus  canoni 

eus  Slcpbani  et  prepositv*  J 

uniaui  cuni  pâtre  Diîico  (1)  Petr 

c  martyr,  opê  fer  amico,  tu 

sibi  palronus  sis,  Leobo 

ne,  bonus.  Obiit  magr  (2)  Petr 

us  de  Bencvento  prscpost 

tus  ecclesise  Soi  Junianl 

VI  kl  januarii  anno  Dô 

mini  m.  ce.  lxv.  Ora  pro  eo. 

Cet  épilaphe,  placée  dans  la  sacrisfii 
Jacobins  de  Limoges,  se  fait  remarque 
plusieurs  incorrections.  Au  lieu  de  cono 
et  prœpositus,  il  faudrait  lire  canontei 
prœpositum.  Notre  ami  l'abbé  Arbellotf 
sacré  une  notice  à  ce  prévôt  du  cbi 
de  Saint-Junien.  (Recherches  hisiorimu 
la  ville  de  Saint-Junien^  p.  165.)  Il  d 
de  cette  inscription  la  traduction  suiv 
que  nous  croyons  exacte  :  a  O  Dieu  supr 
saint  Barthélemi  vous  présente  votre  b 
teur  qui  fut  chanoine  de  Saint-Etieni 
prévôt  de  Saint-Junien.  Saint-Pierre,  nu 
avec  notre  patron  saint  Dominique,  seci 
votre  ami.  —  Saint  Léobon,  soyez  pou 
un  bon  patron. 

«  Maître  Pierre  de  Bénévent,  préfii 
l'église  de  Saint-Junien,  mourut  le  ai: 
calendes  de  janvier,  Tan  du  Seigneur  : 
—  Priez  pour  lui.  » 

Pour  bien  comprendre  cette  épitaphevî 
sevoir  que  saint  Barthélemi  est  patron 
ville  de  Bénévent,  patrie  du  prévôt  Pi 
Les  autres  saints  invoqués  ici  appartiei 
èi  Tordre  des  Dominicains,  à  rexccptic 
saint  Léobon,  qui  appartient  par  son  or 
au  voisinage  de  Bénévent. 

1266. 

Anno  Dîîi  h  ce  li  v  idu» 
junii  obiit  Johanncs  Chaoïbai 

(i)  Dominico. 
(2;  Magister, 


us  LIM 

fort  canonicas  Lemovîc 

El  eodem  anno  xiiu  kl 
Se^nbris  obîit  Petnis 
ChaiMbàybrl  c«A0Akis 
Lemtnrtc.  frdter  dicti 
Joliannîs.  quorum  corpoi^ 
jacent  hic  humala  animx  e- 
orum  requiescant  in  pace.  Amen 
amore  Bel  dicaiur  Pater. 

{Inédite.)  -^  (Mi.  LsGlOe.) 

tne  plaqué  éH  cuivre  doré,  placée  sur  uûd 
M  porteîT  du  cloître  des  Jacobins  de  Li-^ 
moges,  représentait  deux  personuages  age- 
nouillés devant  la  sainte  Vierge  tenant  Ten- 
faot  Jésus.  Au-dessous  se  lisait  cette  inscrip- 
tion. Le  tout  était  gravé  au  trait.  Co  cloître 
fut  détruit  eo  1776;  mais  la  plaque  resta  en 
plaoe  jusqu'à  la  révolution  ;  de  cette  époque 
(fatesa  disparition.  C'est  encore  à  Tabbé  Le- 
gros  qu'on  doit  la  conservation  de  ce  pieui 
souvenir. 

1266. 

A*  ici  :  jai  •  en  •  p  •  Brus  •  de  • 
la  ;  porta  •  Peichoniera 
e  :  traspasset  •  en  •  miej  • 

ahrU  :  anno  •  Dîîi  •  m  •  cic  I  u  •• 

VI  :  6  :  laichet  •  a.  cbascuna 

BODia  de  Lemozi  •  i  •  pa  •  locals  S . 

pas  :  dev  :  esser  i  faihs  •  xx  : 

dan  :  sestler  •  e.  deu  esselr.  rO 

dvtz  •  lo  jorn  •  de  j  Ranopara 
,    éfrablaiiient  •  Larma  •  de  • 

M  •  repavie  •;  en  •  pati  ;  e  ;  Dj 
•    B»:  pat  :  »r  :  e  :  laicliet  maj  : 

;  Urf  :  redenz  J  av  •  coveir  • 

S  S  s  M  :  p  :  son  •  anevef sari  • 

:  e  :  lan  :  de  :  M  :  e  :  ce  :  LX.  viii.  ans  •  fi- 

jônis  :  dins  •  abril.  irapaset  •  na  • 

Talerîa  •  Javoua  •  molher  •  dev  •  dib 

:  P  :  Bru*  e  •  qf  |  hrtm  :  aqi^atas  ;  lé 

tau»  l  ëigsto    •    ^ é    .    . 

(Inédite.)  -^  (Legros.) 

Cette  inscriptfon  ^é  lisait  autrefois^,  dans 
'éi^ise  de  Saint^^Hartial,  sur  le  pied  droit 
^uoe  porte  mw&&.  ^lon  une  oouIuim  assez 
réqoentd  è  mit»'  époque  dan»  notre  pro- 
ince,  on  y  trovre  ua  mélange  curieux 
e  roman  ei  d&  latin.  À  ce  titre^  nous 
rOTOOS  devoir  en  donner  une  traduc- 
m  ûdëïe  :  «  Ci  gist  en  patx  Brux  de 
t  Mrte  Poissonnière;  il  trépassa  à  la  mi- 
mÛ  t^an  du  Seigneur  1266,  et  légua  k 
liiqae  moine  du  Limousin  un  pain,  lequel 
lin  doit  être  de  vingt  au  septier,  et  doit 
tre  livré  le  jour  des  Rameaux,  à  perpétuité* 
9n  Ame  repose  en  paixl  Dites  pour  lui  Po'^ 
T  nos  ter.  Il  légua  de  plus  52  sols  de  rente 
1  couvent  de  Saint-Martial  pour  son  anni- 
ersaire,  et  Tan  1268,  le  sixième  jour  d'avril, 
'épassa  dame  Valérie  Javona,  veuve  dudit 
ierre  Bru^x;  que  celui  qui  lira  celte  inscrip* 
on  dise  le » 


0*ËPIiCRAPHIE!. 


LfM 


uM 


p 


était  à  rentrée  de  la  nie  Fourie,  près  de 
l'église  Saint-Pierre  de  Limoges,  à  côté  du 
marché  aux  poissons.  Le  seplier  de  celte 
époque  pesait  90  livres,  ce  qui  élève  le  poids 
de  chaque  pain  légué  par  le  défunt  à  quatre 
livres  et  clemie,  soit  2^0  grammes.  Notre 
vieille  langue  romane  se  trouve  ici  avec  ses 
formules  naïves.  Il  existait  déjh  en  Limou- 
sin une  classe  intermédiaire,  qui  tenail  à  la 
fois  au  clergé  par  son  éducation,  au  peuple 
par  son  origine.  Ainsi  s'explique  le  mélange 
de  la  langue  savante  et  de  la  langue  popu- 
laire. Dans  les  registres  consulaires  conser- 
vés à  1  hôlel  de  ville  de  Limoges,  ce  mélange 
se  retrouve  à  chaque  page.  Il  serait  curieux 
de  comparer  ce  vieux  fragment  de  l.jn;iue 
romane  avec  le  patois  qui  Ta  remplacée.  Oa 
n'y  trouverait  pas  de  différences  notables. 
Sans  entrer  dans  une  élude  |)hilologi(]ue  qui 
sortirait  de  notre  cadre,  nous  donnons  une 
seconde  traduction  en  patois,  dialecte  de 
Limoçes.  11  est  bon  d'en  avertir,  car  le  Li- 
mousin couïpte  au  moins  sept  dialectes  très- 
dissemblables.  Nous  soulignons  les  dilîérea- 
ces.  Tous  les  e  se  prononcenl  comme  Vc  latin. 

Aici  (repauzo)  en  pa  Brus  de  lo  porto  Pei- 
chionciro  et  Irepassel  en  miei  abrio...  etlais- 
seiU  chaque  mou^n^ do Limouzi  1  po  loucas 
po  deti  esse  fa  xx  d'un  selier  e  deu  esse 
reûda  Itn  jour  de  Rampan  durabioment. 
Larflio  de  se  repauzo  en  pa  e  diia  Pater  noster. 
ETai«5et  mai  52sos  de  rcnao  au  coven  9. 
Marsau  per  sonn  amversari.  6  Tan  de  1268 
aus  e  XI  jours  din  abriil  trepasset  Valcria 
Javona,  veuvo  do  di  P.  Brus  et  que  legtro 
Que^^as  letras  dijo  lo 

On  le  voit,  les  différences  sont  peu  impor- 
tantes, et  pourraient  facilement  s'expliquer 
presque  toutes  par  la  difGcullé  de  Q^^urer  la 
prononciation  de  certains  mots.  Cette  ins- 
cription est  donc  populaire;  à  ce  titre  elle 
retarde  un  peu.  Quoique  gravée  en  pleiu 
xiii*  siècle,  elle  n'emploie  qu'avec  timidité 
et  gaucherie  l'éléçant  alphabet  gothique  qui 
caractérise  la  troisième  période  épigraphique» 
et  encore  certaines  lettres,  les  o,  les  n  et  les 
«n,  y  conservent  presque  toujours  la  physio- 
nomie du  siècle  précédent.  Pour  l'écriture 
donc,  comme  pour  Tarchiteclure,  le  Midi  re- 
tarde sur  le  Nord,  si  on  peut  appeler  retard  la 
persistance  vivaoe  des  titres  de  la  nationalité. 

1267. 

I  Ulc  ;  jacel :  Jordan vâ  • 

l  prœposii*  |  Cinhonencls  • 

\  ciy'  :  aia  J  reqviescai  -in  :  ^ 

pace  :  ain  •  x  .'  nj  •  kl  \  septembris  • 
anno  ;  iJnî  •  mcclxvu  •  vni  •  id*  •  oclob  • 
obijt  ;  Ilvgo  ;  de  Carrcriis  •  Helenio  • 
Sinarj*  ;  Sci  •  Marcialis  •  Leinovic  (émis). 
hic  :  cvm  •  preposito  •  Gabonensi  • 
tuniviatur  •  omnipotens  •  facito 
OYOd  :  ejs  •  reqvies  •  tribualvr. 
amore  •  Dej  djcalis  •  Pater  l  iir  • 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Cette  inscription  se  lisait  autrefois  sur  le 


La  porte  Poissonnière  dont  il  s'agit  ici     mur  du  oassage  qui  conduisait  du  eloUfo 


] 


G95 


UU 


DICTIONNAIRE 


Lllf 


m 


de  Saint-Martial  h  Téglise  basse  du  même 
monastère.  La  prévôté  de  Cbambon,  qui  y 
est.inentionnée,  est  aujourd'hui  une  église 
paroissiale  peu  importante,  sous  le  nom  de 
Chambon-Sainte-Croix.  D'autres  renseigne- 
ments historiques  nous  apprennent  qu'à 
cette  date  elle  était  possédée  par  Jordain  de 
Malemort.  Les  fonctions  d'aumônier,  que 
nous  trouvons  remplies  à  cette  époque  par 
Hugues  de  Charrière,  avaient  à  Saint-Martial 
beaucoup  d'importance. 

1269. 

;  Hic  jacet  Fr.  Rotgeriiis 

de  Agêd*  (1)  sacerdos 
*  '         >    et  prœdicator  qi  obiit 
>  anno  Dïii  (2)  m.  ce  Lxv 

et  ad  caput  ejus  jacet 
Fr.  barlholomeus  de 
Agêd'  (3)  sacerdos  cl 
pdicalor  (4)  qi  obiit 
anno  Dni.  m.  ce.  lx. 
nono,  in  octab  (5)  Sci 
Auguslini.  Orate 
pro  cis.  Pal.  nr. 

(Inédile,)  —  (Njldadd.) 

Ce  souvenir,  conservé  dans  le  cloftre  des 
Jacobins  de  Limoges,  gardait  la  mémoire  de 
•deux  illustres  enfents  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique.  Ces  quelques  lignes  sont  tout 
ce  qui  reste  d'eux  aujourd'hui. 

1270. 
Isli'  :  eccKe  •  piie  •  partis  •  re 
paralor  •  cultor  •  îticic  •  vir 
ligionis  •  amator  •  fecit  • 
op»  clarSi  •  magno  •  sûptu  • 
tabula?  : 


re 


....    Petr*  :  Dantena  ; 
crista  \  ditens  •  probita 
le  :  huic  •  Ds  •  obval  :  rëq 
ei  '  donet  •  Ain  •  A  •  bis  se 


sa 


X  \  ceicn*  :  nec  •  non  •  et 

sepuiagcn*  •  ann'  •  adest  • 

Xpi  :  qiio  •  migrai  •  fûnere  : 

irisli  :  lucc  •  Dionisii  •  paris  • 

fuil  :  ullimus  •  isti  ; 
htiut  eccleêiœ  primœ  partU  reparator,  cultor 
jHiticiiVt  vir  religionis  amator j  fecit  opu$  clarum, 

maijno  sumplu  tabularum, 

Velruê  Dantena  sacrisla  ditens  probitate  huic 
Deui  obveniait  requiem  ei  donet.  Amen  A.  bii  sex 
cenienus  nccnon  et  $eptuagenus  annuê  adest 
Christi  quo  m'ujrat  funere  tristi  luce  Dionisii  pa- 
risiensis  fuit  ullimus  isti, 

{Inédite,)  —  (Nadjlud.) 

En  1770,  la  pierre  tumulaire  qui  portail 

(\)  De  Agenduno 

(2)  Domini. 

(3)  Agenduno,  ^  «j. 
A)  Prœdicator,                               **" 


cette  inscription  curieuse  était  consenrée 
dans  la  sacristie  de  l'abbave  de  Saint-Au- 
gustin-lez-Limoges, aujourcrhui  maison  ceo. 
traie  de  détention.  Nous  apprenons  par  ce 
texte  le  nom  de  l'architecte  du  chevet  de 
cette  grande. église,  le  sacristain  Pierre  Daa- 
tena.Le  mot  tabula  signifie-t-il  planche? 
L'abside  n'aurait  donc  été  couverte  que  d'un 
lambris.  Malgré  les  appropriations  modernes 
entées  sur  des  démolitions,  les  débris  de 
cette  grande  église  prouvent  qu'elle  était 
voûtée  en  pierres.  Il  est  vrai  que  les  beaux 
piliers  conservés  dans  les  réfectoires  et.  les 
dortoirs  actuels  ont  le  caractère  duxiv*  siècle. 

1271. 

Fraler  Geralde  de  Fracbeto,  pie  valde 
Ténias  hic  a  te  capitur  locus  Immédiate 
Ordo,  genus,  discrecio,  lingoa  potila 
Fama,  pudor,  pietas,  le  hiadant,  pax,  amor.  aebs 
Te  prece  malliplici,  commendo  genitrid, 
Cives  angclici  socii  sînl  tibi  et  amici. 
Obiit  m  nô  oclob.  anno  Dni  h.  gc  lxxi 

(Inédite.)  —  (Nadado.) 

Sous  une  arcade,  à  l'entrée  du  cloître  des 
Jacobins  de  Limoges,  était  une  tombe  où  se 
lisaient  les  vers  c^ue  nous  venons  de  trans- 
crire. Ils  marquaient  la  sépulture  de  Gérard 
de  Frachet,  un  des  plus  illustres  membres 
de  la  famille  dominicaine.  C'est  à  lui  que 
sont  dus  le  couvent  de. Limoges  et  l'éçuse 
paroissiale  actuelle  de  Sainte-Marie.  Histo- 
rien, prédicateur,  prieur  d'un  monastère»  le 
P.  de  Frachet  se  distingua  à  tous  ces  titres. 
On  lui  doit  les  renseignements  historiques 
les  plus  précieux  sur  les  commencements  de 
Torare  de  Saint-Dominique.  De  fiombrçox 
auteurs  ont  écrit  sa  vie.  On  trouvera  des 
renseignements  assez,  étendus  dans  celle 
qu'a  éditée  Labiche  de  Reignefort.  (Vie  du 
sainiê  du  Limoutifiy  II,  268.) 

1272. 

:  +  u  :  i<i*  :  nouembris  •  an 
no  :  Dni  ;•  m  :  ce  •  lx  •  scd*  \  obiit  • 
Pelrus  :  GriUi  •  caplss  (!)  •  Sci  • 
Hilaril  :  Bone  :  Valiis  :  cui*  : 
corpus  :  bic  •  jacet  •  huma 
tum  :  aia  •  eius  •  Requiescat  • 
in  :  pace  •  Amen  •  Pro  •  amore  • . 
Dei  :  dîcatis  •  Pater  •  nr  • 
Pro  ;  aia  :  eius  •  Âne  •  Maria  • 
(Inéd.)  -^  (Eglise  de  Saint-Bilaire-Botmedol.) 

L'église  de  Saint-Hilaire-Bonneval  con- 
serve ce  souvenir  nécrologique  sur  un  cal- 
caire placé  près  de  la  porte  d'entrée.  Cest 
un  éditice  du  milieu  duxui*  siècle.  On  peut 
donc  penser  sans  invraisemblance  qu'il  eut 
pour  auteur  le  curé  {capellanus)  Pierre  Griili, 
dont  la  sépulture  y  occupe  une  place  d'hon- 
neur. On  remarquera  que  les  V  sont  entière- 
ment absents  de  celte  inscription  ;  11J  en  oc- 
cupe partout  la  place.  Les  caractères  sont 
tous  empruntés  au  gothique  arrondi 


s 


Ihoctaba  pour  in  octavOi 


(i)  Capellanus, 


'^    • 


UM 

1275. 
Hic  jaoet  Fr.  Pet  rus 
Auzel  de  Castro  de 
Malaroort,  conversus 
qui  obiit  pdë  (1)  id*  septem 
bris  an.  Dni  m  ce 
Lxjnr.  Orale  pro  eo 

{Inédite,)  —  (NÂDàUD.) 

ëpitapho  se  lisait  dans  le  cloître  des 
is,  près  de  la  chapelle  de  la  Con^ré- 
Nous  donnons  toutes  ces  indications 
a  nous  ayons  vu  détruire  ce  cloître 
30;  un  grand  nombre  de  pierres  n'ont 
utilisées  dans  les  constructions  ré- 
el pourront  se  retrouver  plus  tard. 

1277. 

cet.magr(2):  g-  caplls(3):  deSalan(4). 
|.  LeiD  (6).  qi.  edificavit.  ecclâm.  islâ.  qi. 
tiu  Eîdêcêb.  an.  Di  m  ce  lxxvii  cuj*,aia 
:at.  î.  pace.  Dicatis.  Pat.  nost. 

{Inédite.)  —  {Eglise  de  Salagnae.) 

Téglise  du  grand  bourg  de  Salagnae, 
ïbe  en  calcaire  représente,  dans  l'at- 
u  sommeil,  un  prélre  revêtu  de  la 
B.  Ses  mains  gantées  tiennent  une 
iouble  traverse  ;  ses  pieds  sont  posés 
iragon.  Cette  statue,  grande  comme 
est  d'une  bonne  exécution.  Sur  la 
se  lit  rinscription  que  nous  avons 
te.  Selon  M.  Labiche  de  Reignefort, 
G.  ne  bâtit  pas  l'église  paroissiale 
,  mais  une  chapelle  dont  on  voyait 
les  murs  dans  le  siècle  dernier,  et 
;. collatérale  à  l'église  de  la  paroisse. 
I  savons  ce  qu'il  y  a  de  fondé  dans 
sértion.  L'église  paroissiale  est  bien 
tylelimousindu  milieu  duxiifsiècle. 
Ireslongues,  étroites  et  plein-cintrées 
tournent  deux  moulures  intérieure- 
extérieurement,  les  nervures  rondes 
int  sur  des  colonnettes  groupées  par 
5  feuillages  des  chapiteaux,  une  cor- 
térieure  qui  fait  le  tour  de  l'édifice 
tus  des  fenêtres,  en  cerclant  au  pas- 
I  colonnes  engagées,  tous  les  détails 
mt  pas  de  doute  sur  la  date  de  l'édi- 
lous  croirions  volontiers  que  le  cha- 
li  y  a  sa  sépulture  en  fut  l'auteur, 
res  de  l'inscription  ont  toute  l'élé- 
gothique  arrondi  dont  elles  présen- 
)on  tvpe.  Quant  au  nom  du  défunt, 
sorbe  par  ses  titres  de  chapelain  et 
»ine;  une  initiale  seule  nous  le  fait 
r. 

1278. 

Mbellis  de  Yentadoro,  filia  vicecoraitis 

«reosis  quîB  habuit  duos  viros,  scilicet 

s  Mongisco,  pro  secundo  dnûm  Rober- 

Monierulfi,  jacet  hic,  obiit  anno  DnI. 

t>. 

iêier, 
Uanui. 
naeo. 

WCH8, 

mcensis. 


D'EPiGRAPHlE.  LUI  m 

M.  ce.  LxxTUf,  nonis  octobris.  Requiescat  in 
pace. 

Clausa  jacet  tumulo  generosa  sub  hoc  Ysabellis 
Tirluturo  litulo  rutilans,  vitiisque  rebellis, 
Labe  carens  nituit,  duplici  dum  vixit  honore, 
Nam  decorata  fuit  generis  mentisque  décore. 
Usée  fratnim  manibus  hic  nostrorum  tumulata 
Ulorum  precibus  ponalur  in  arce  beata. 

(Inédite,)  —  (NjldaUd.) 

Un  cuivre  gravé,  placé  au  cloître  des  Jaco- 
bins de  Limoges,  représentait  Isabelle  de 
Ventadour,  accompagnée  d'un  évêque  et 
entourée  des  Frères  Prêcheurs  vêtus  de  leur 
scapulaire  et  coiffés  d'un  grand  capuchon.  La 
première  de  ces  deux  inscriptions  était  gra* 
vée  autour  de  la  plaque  ;  la  seconde  était 
ciselée  au-dessous  de  la  représentation  des 
personnages. 

^     1289. 


Ilic  :  jacet  :  G  ;  de  Belloloco  • 

vicari»  :  S  :  "§î  :  Lem  ;  organisla  :  vocal» 

qia  :  fuit  •  pcëllens  •  in  •  cantu  organor» 

et  :  obiit  •  xu  !  kl  •  api  :  an  •  tfnj  •  mcclxxxjx 

Xiâ  :  ei»  :  requiescat  •  jn  -pace  •  Amen  • 

Dicat  :  legens  •  pr  •  ei*  •  aia  •  I?  •  nr  • 

{Inédite.)  —  {Cathédrale  de  Limogei,) 

La  plupart  de  nos  anciennes  cathédrales 
possédaient,   au  mpyen  &ge,  des  bénéfices 
réservés   de    fondation   aux   artistes  dont 
l'œuvre  devait  concourir  à  la  beauté  du  culte 
divin.   Des  architectes,  des  sculpteurs,  des 
verriers,  presque  tous  prêtres  ou  religieux, 
prenaient  ainsi  part  à  la  manse  commune. 
Cette  inscription  sauve  la  mémoire  d'un  de 
ces  artistes  modestes  et  du  renom  que  lui 
valut  son  talent.  Malgré  les  recherches  de 
l'érudition  moderne,  il  n'est  pas  facile  d'ap- 
précier à  quelles  conditions  on  était   boa 
musicien  vers  le  milieu  du  xiii'  siècle.  Les 
instruments,  et  l'orgue  notamment,  étaient 
d'une  simplicité  de  disposition  qui  laissait 
tout  à  suppléer  à  l'habileté  de  l'exécutant. 
La  grandeur  simple  et  naïve  des  chants  de 
cette  époque,  l'exécution  par   masse  et  à 
l'unisson,  le  concours  populaire  et  la  suc- 
cession des  chœurs   permettent  cependant 
d'entrevoir  des  effets  aussi  remarquables  que 
ceux  des  autres  arts  du  même  temps.  Tous 
les  arts  sont  solidaires,  et  leur  développe- 
ment est  parallèle  sinon  simultané.  La  beauté 
de  l'architecture,  de  la  sculpture  et  des  vi- 
traux du  xnr  siècle  prouveraient  à  priorila 
beauté  des  œuvres  musicales. 

S.  Peirus 

(A  AUeyrat.) 

De  S.  Essentia,  de  Gethsemani,  de  praîsepio  Dni, 
de  camisia  beatë  Marie,  de  vera  cruce,  de  cor- 
pore  B.  Andrée,  de  maxilia  S.  Laurentii,  de  S. 
Egidio,  de  S.  G...  de  beata  Maria  Magdalene. 
de  S.  Catarina,  de  virginibus,  de  capillis  B. 
Georgîi,  de  S.  Stéphane,  conf.  Miiretensi,  de  S. 
Marlino,  de  S.  Front,  de  Sca  Albina. 

{A  lêli.) 


•  ••       %       m 


•  #      •    .» 


609 


Taoi 


DICTIONNAIRE 


m 


W 


[(A  Saint  V tance.) 
Sca  Caiarîna  —  S.  Scsaioris 

(A  Saint-Aurétien  de  Limoges.) 

Les  églises  d'Alleyrat,  d'Isle,  d'Ohasino, 
de  Saint-Sylvestre,  Sainl-Viance,  Sainl-Au- 
rélieii  de  Limoges  et  de  vin^t  autres,  ron- 
servent  des  reliquaires  du  xiii*  siècle,  gravés 
d'inscriptions  emaîllées  ou  sans  émail.  Il 
deviendrait  trop  dispendieux  d'en  donner 
des  fac-similé.  Ce  sont  d'ailleurs  de  simples 
indications  destinées  à  faire  connaître  les 
saints  dont  ces  monstrances  gardent  les  os- 
sements vénérés.  En  l'absence  de  dessins 
fidèles,  l'épigraphie  n'a  donc  rien  à  y  ap- 
prendre; et  cependant  ces  pieuses  litanies, 
même  en  dehors  de  l'intérêt  spécial  qu'elles 
olTrent  pour  le  culte  des  saints,  ne  sont  pas 
dépourvues  de  toute  valeur  historique.  La 
forme  des  caractères  nous  a  aidé  à  dater  des 
reliquaires  d'âge  douteux,  notamment  celui 
d'Allevràl.  Les  fleurons  émaillés  sur  lesquels 
se  relève  en  bosse  l'image  de  saint  Pierre 
#ont  bien  du  temps  de  saint  Louis.  A  ce 
caractère  près,  on  en  douterait  si  rinscripiion 
S.  Petrus  n'était  pas  aussi  nettement  accu- 

Îée,  tant  la  façon  romane  persévère  dans 
'exécution  des  autres  détails.  C'est  une  ob- 
servation que  nous  avons  déjà  eu  occasion 
tfe  faire  dans  le  cours  même  de  ce  travail  : 
l'orfèvrerie  limousinetauxiii*  siècle,  est  en 
retard  sur  les  arts  du  nord  de  la  France. 
Nous  voulons  dire  que  le  gothique  s'y  montre 
plus  tardivement.  Les  inscriptions  nous  ont 
permis  de  vérifier  ce  fait.  Pour  être  juste, 
disons  quil  n'j  a  pas  retard,  mais  persis-< 
tance  de  la  nationalité  méridionale. 

La  longue  inscription  transcrite  au  bas  de 
la  colonne  précédente  décore  un  reliquaire 
deGrandmond  donné  en  1790  à  l'église  d'Jsle. 
Le  mot  inexpliqué  taoi  se  lit  sur  un  phy- 
lactère tenu  par  une  figure  de  l'apôtre  saint 
Paul  qui  décore  la  belle  châsse  eniaillée  de 
saint  Vianco.  On  lit  l'autre  inscription  sur 
tin  reliquaire  émaillé  de  la  chapelle  deS 
bouchers  à  Limoges.  Nous  n'avons  pas  jugé 
utile  de  transcrire  un  plus  grand  nombre  de 
ees  iûscriptioni* 

Requiescant  inpace 
(Inid.)'^{Am  tombeau  de  S.  Etienne  d'Oboiine.] 

Sur  la  toiture  du  magnifique  tombeau  de 
saint  Etienne  à  Obasine,  un  ciseau  sans  rival 
a  figuré  les  deux  familles  bénédictines  de 
Cîteaux  et  de  Cluny  au  jour  du  jugement 
dernier.  Les  moines  en  sortant  de  la  tombe 
forment  une  procession  distribuée  selon  les 
rangs  de  la  hiérarchie,  et  vont,  dans  cetordre, 
présenter  leurs  hommages  à  l'Enfant  Jésus 
et  à  sa  divine  mère.  Il  serait  inopportun  de 
donner  ici  une  description  plus  détaillée  de 
ce  tombeau;  nous  nous  en  référons  à  celle 
que  publient  les  Annales  archéologiques^  et 

3u'accomf>agneront  des  planches  très-fi- 
èles.  Mais  cette  courte  inscrijilion  présente 
quelques  difticullés.  Elle  est  gravée  sur  le 
couvercle  d*un  cercueil  qui  tient  ua  moine 


h  demi  sorti  du  tombeau  :  les  caractères  ont 
la  forme  de  l'écriture  minuscule  du  xiv  siè- 
cle, écriture  qui,  vers  1360,  devient  récri- 
ture exclusive  des  inscriptions»  Or,  le  tom- 
beau, par  Tornementation,  |>ar  les  lignes  de 
son  architecture,  par  le  slvle  de  ses  scul- 
ptures, paraît  appartenir  à  la  belle  écolo  du 
xuv  siècle.  Tout  peut  se  concilreri  si  l'on 
juge  comme  nous  qu'elle  a  ét^  tracée  après 
coup  et  h  long  intervalle  de  l'exécutton  du 
tombeau.  Los  autres  cercueils  figurés  par  le 
sculpteur  sont  sans  inscription*  £l  cesmoli 
sont  gravés  avec  une  mollesse  et  uneineor* 
rection  qui  contrastent  étrangement  avec  te 
fermeté  du  reste  de  la  sculpture*  Eneon 
quelques  années,  et  cette  écriture  qni  fait  \A 
une  apparition  prématurée  va,  en  se  régula- 
risant, s'emparer  de  presque  t«)us  les  monu- 
ments épîgraphiques  jusqu'au  xvr  siècfe. 

Isie  breuis  locul'  patrû  capii  ossa  duor 
Quos  mor  liiui*  ad  culmina  uexil  honor 

Hos  dom'  Arligie  piinos  habuit  posîlores 

Hii  caput  ccclic  pmî  q  fiiere  priorcs 
Hos  caput  Ytalie  •  Uenecia  se  genuisse 

lactat  z  huic  paie  flct  pignora  tanta  dédisse 
Istor  uolis  palrui  pri*  jude  nepoiis 
Cessit  nions  berem'  bec  loca  sol  a  nera* 

Hic  u  lusii«  ferig  fuerat  et  pascuflTbob* 
Facta  fuit  patrib*  no  grandis  cella  duob^ 
ifac  Marc*  cui*  marcescerc  glia  iiescit 
Sébastian*  a  leva  parle  quiescit 

I$te  brevis  loculus  pàtrum  cafnl  osêà  duortm 
Quo$  moTum  titulus  ad  culmina  vexit  konormn» 
Uos  domuê  Artigiœ  primes  habuit  poiltores 
Ht  caput  eccleiiœ  primique  fuere  prières. 
Bo$  caput  Italiœ  :  Venecia  se  genuisse 
Jactat  et  huic  patriœ  fiel  pignora  tanta  dcdètOw 
Istorum  tfotis,  patrui  prius^  inde  nepotis 
Ces$it  mons  heremus;  hœe  loca  sola  nemm* 
Hic  ubi  lustra  feris  fuerant  et  paseutC  bobus 
Facta  fuit  patribus  non  grandis  cella  duobus 
Banc  Marcus  cujus  marcessere  gloria  nescit. 
Sebastianus  a  lœva  parte  quiescit. 

(Inédite.)  —  (A  l* abbaye  de  rÀrtkis:^ 

Au  confluent  de  laMaude  et  de  la  Vienne, 
dans  un  site  des  plus  remarquables,  s'élèvcul 
encore  les  bAtiments  à  demi  ruinés  de  Tab- 
baye  de  lArtige,  Ce  monastère  fut  conslrnit 
en  ce  lieu  sous  Hélie  de  Tlfort  {de  Hortol 
sixième  prieur,  oui  siégeait  encore  en  1190. 
Les   religieux  s  y   transférèrent  à  la  suite 
d'un   meurtre  commis   dans  l'enceinte  de 
leur  première  abbaye,  l'Arlige-Vieille.  C'est 
à  peu  près  la  date  de  la  translation  des  re- 
liques des  deux  fondateurs  de  cet  ordre,  les 
BB.  Marc  et  Sébastien.  Nous  avons  donné 
une  notice  sur  celte  famille  monastique  et 
sur  son  berceau  dans  le  Bulletin  monumental^ 
VI,  15.  A  la  gauche  de   l'autel,  une  arcade 
o.^ivale,  supportée  par  des  colonnettes  ècha- 
pifeaux  en  crochets,  est  percée  dans  le  mur. 
Elle  enveloppe  un  sarcophage  supporté  par 
trois  groupes  de  petites  colonnes  trapues ^ 


LM 


DTCPIGRAPHIE. 


LIM 


im 


st  couvert  d'ornements  en  relief  dont  la 
ÔB  accuse  en  effet  le  commpiicenient  du 
•  siècle.  Au-dessus  est  encastrée  une 
rre  en  calcaire  sur  laquelle  se  lisent  les 
r  transcrit^  plus  haut.  Chaque  ligne  est 
Hiée alternativement  en  bleu  et  en  rouge. 
h  n'est  plus  poétique  que  la  vie  de  ces 
et  nobles  Vénitiens,  qui,  guidés  par  leur 
[t  pour  les  pèlerinoges,  vinrent  fonder  près 
tombeau  de  saint  Léonard  Tordre  austère 
:  leur  donna  cette  honorable  sépulture. 
lous  sommes  décidément  entres  dans  le 
;ne  du  gothique  arrondi.  Cetle  iiiscrintioa 
itnous  donnons  un  fac-similé  très  fidèle 
un  eicellent  tjjie  des  caractères  élégants 
la  troisième  période. 

F  :  Guillel*  :  de.  la..« 

F  :  Giiill  :  Giiarrete  : 

P  :  P  :  Bruni 

Fr  :  lluguo  j  Htigonis 

Fr  :  P  :  De  :  C...A 

F  :  J  :  (le  Sa.... 

Fr  :  R  :  Pasdet. 

F  ;  P  :   de  Sco 

Fr  ;  P  :  Bridiî  ;  S  1 

Requiem  :  des  :  Dne  :  B  :  Geraldî 

(Inédites.)  —  (A  Vabbaye  de  l'Ârtige.) 

es  dix  inscriptions  si  courtes,  en  beaux 
ictères  du  xiir  siècle,  sont  gravées  sur 
int  de  pierres  tuinulaires  Je  grandes  di- 
isions,  dans  l'ancienne  abbaye  de  l'Ar- 
}.  Ce  chef-lieu  d'ordre,  dont  dépendirent 
iu*à  quarante  maisons,  eut  une  courte 
«tence.  Bernard  de  Savène,  en  renonçant 
évècbé  de  Limoges  pour  embrasser  la 
religieuse,  lui  communiqua  une  ferveur 
ne  dépassa  guère  le  xiu*  siècle.  Tous  les 
gieux  dont  nous  venons  de  relever  les 
as  vivaient  à  cetle  époque. 

Dîevs  :   gart  • 
la  :  villa  :  e  :  S  f 
Marsals  •  la  • 
gen  :  c  •  vmvrs  • 
e  :  las  :  portais  • 
e  ;  ma  domna  •  S 
ta  :  Maria  •  Gar 
thos  f  aqev  •  de 
Maiouiâ.  Ami 

(Inédile.)  —  (Ms,  Legrois.) 

>n  lisait  ces  mots,  gravés  en  grands  carac- 
os du  XIII*  siècle,  au-dessus  de  la  porte 
ifiée  de  Magnine,  sous  une  image  de  la 
ite  Vierge.  Celte  partie  des  fortifications 
Limoges  fut  détruite  en  1775;  M.  de  Lé- 
e  recueillit  alors  cette  inscription.  Ou 
Dre  ce  qu'elle  est  devenue. 

facet  R  de  Ropae  canôicus.  Âia  et  g  req.  i  pace* 
(Inédite.)  —  (Eglise  d'Aymouliers.) 

fne  tombe  longue  de  sept  pieds  est  en- 
rée  de  celte  inscription.  Au  milieu,  deux 
ef&  grossiers  ii^urenl  un  calice  à  large 
pe  et  une  main  tenant  un  livre  à  fer- 


moirs. Cette  tombe  a  été  trouvée  en  1845. 
au  nord  de  l'église  d'Aymoutiers.  Les  carac- 
tères indiquent  le  xnr'siècle.    <* 

Ulc  :   jacet  1  Relias  •   daum  i  q  • 
miles  i  tumiilatifs 
(Inédite.)  —  (Eyfiêâ  àt  l'Eslerps.) 

Cette  inscription,  en  grands  caractères  du 
XIII*  siècle,  se  lit  sur  une  grande  tombe  en 
sernentine  verte,  sous  le  porche  de  l'abbaye 
de  TEsterps. 

t  Nostersaerista,  Petms  Planes,  dormit  lo  ista 

Fessa  :  parcat  ei  gralia  sancta  Dei. 
Hilarii  festo  vitam  tiuivit  honeslo 
Fine  ;  pius,  laetus,  gralus  fuit,  atque  facetiu. 

(Au  prieuré  de  Saint-^Mmiin,  à  Brives.) 

Cetteînsrriplion  appartenait  au  xiii*  siècle. 
Le  pieux  et  joyeux  sacristain  qu'elle  r^eeoni- 
mande  n*a  pas  laissé  d'autre  Iraoe  de  soa 
souvenir. 

Hic  situs  est  Fr.  G.  de  Std  Valerfce 

Siibveniai  Mater  Christi  pietalis  amko 

Gratis,  amans,  humilis,  Christi  flores  juveoilia. 

Obtniil  âetatis,  susceptus  iu  ordiue  gratis. 

In  niatntino  medio,  placuit  quoque  trioo, 

Ac  un!  Domino,  tempore  serotino. 

Sic  nbi  complevit  annos  ter  in  ordine  quinos 

Et  decies  trinos,  moriens  In  pace  qaievit 

(Inédiu.)  —  (NAftjLui.) 

Cette  épitaphe  prétentieuse  se  lisait  aux 
Jacobinsi  sur  la  tombe  d'un  prieur  de  celte 
maison. 

t  Car  maie  vivis  bomo  ?  Si  scires  etperimente 

Qtiae  merces  justo,  quae  paena  paratar  fniqto, 

Corrigeres  actus,  lacrymis  delonJo  reatus. 

Det  Deus  Uelise  caelestia  pascua  vit». 

(Prieuré  de  Sainl-Marlin^  à  Brùm^f 

Les  caractères  de  cette  inscription  acecK 
saient  le  xiii*  siècle.  On  ne  sait  rien  du  pér^- 
sonnage  si  judicieusement  recommandé  a«x 
prières  des  fidèles. 

Hi.  jacet  Dns  Guills  (1)  BaudoinL 

(Inédile.)  —  (Cathédrale  de  ikiiû§€$.y 

Au  niveau  du  pavé  de  Téglise  romane  qam 
devait  remplacer  la  cathédrale  gothique,  était 
placée  une  tombe  longue  de  six  pieds.  Blltf 
a  été  trouvée  dans  des  fouilles  récenteSr  À» 
trait  y  figure  un  calice  à  large  coupe,  une^ 
patène  et  un  livre.  Au-dessous  des  ces  ei]i<- 
blêmes  réservés  aux  chanoines  qui  servaiettf 
Dieu  par  l'offrande  du  saint  sacrifice  et  paF 
la  récitation  de  l'ofiice  public,  on  voit  VM 
épée,  un  bourdon  et  une  pannetière.  Le 
pieux  chanoine  enseveli  dans  ce  lieu  avait 
donc  fait  le  pèlerinage  des  saints  lieux.  FeuU> 
être  avait-il  servi  Dieu  dans  un  ordre  mili^ 
taire  consacré  à  leur  défense.  Nous  avun# 
assisté  à  l'ouverture  de  sa  tombe.  Sous  la 
dalle  étaient  des  terres  mêlées  d'ossements 
humains.  Le  tout  recouvrait  une  sorte  de 

(1)  Dominus  GmllelmitSf 


\ 


705 


LIM 


DICTIONNAIRE 


LUI 


704 


caveau  de  m6me  grandeur,  formé  de  pierres 
plaies.  Le  défunt  y  reposait  les  pieds  à  l'o- 
rient. Dans  son  cr&ne  des  infiltrations  calcaires 
avaient  formé  des  stalactites  longues  d'un 
pouce.  Aucun  débris  de  vêtements  ne  s'est 
trouvé  parmi  ses  cendres. 

QiAatorxième  siècle.  — 1301. 
4-  Hic  ;  jacet  •  Dominus  : 
Bartholomevs  :  de 
Plathea  :  presbyler 
qvi  :  obiit  •  die  •  fés 
Uivilatis)  V(irginis)  M(ariâe)  anno  Dni 
n  ccc  ..«_^ 

Portail  de  canalicis 
8.  CiricVetS.  Julita  mater  ei',  S.  Mcial  S.  Btbol- 

omevs  S.  Amandvs. 
(Inédite)  -^  (Egliie  de  Chénerailleê,) 

Ces  inscriptions  se  lisent  sur  un  tombeau 
de  l'église  de  Chénerailles.  On  nous  per- 
mettra de  transcrire  la  description  que  nous 
en  avons  donnée  dans^les  Annales  archioU- 

?nques.  On  y  trouvera  une  preuve  de  l'uti- 
ite  des  inscriptions  en  apparence  les  plus 
insignifiantes. 

Ce  tombeau  a  trois  pieds  de  hauteur  sur 
une  largeur  d'un  pied  et  demi. 

L'église  de  Chénerailles  (Creuse)  forme 
un  carré  long  partagé  en  quatre  travées  sans 
piliers.  La  porte,  ouverte  latéralement  au 
nord,  est  décorée,  suivant  l'usage  de  l'archi- 
tecture limousine,  de  voussures  concentri- 
ques en  retraite,  supportées  par  de  minces 
colonnettes  coiffées  de  chapiteaux  à  crochets. 
Los  nervures  fines  et  légères  de  la  voûte 
s'appuient  sur  des  consoles  à  fûts  grêles  et 
tronqués.  Chaque  travée  est  percée  d'une 
longue  et  étroite  fenêtre  plein-cintrée.  Tous 
ces  caractères  bien  positifs  accusent  en  Li- 
mousin la  seconde  moitié  du  xiir  siècle. 
Notons  aussi  que  l'église  est  sous  l'invoca- 
tion de  saint  Barthélemi  ;  on  va  apprécier 
l'importance  de  ces  renseignements. 

Le  tombeau  est  engagé  dans  la  troisième 
travée  du  mur  méridional,  à  2  mètres  envi- 
ron du  pavé.  Il  est  taillé  dans  un  seul  bloc 
de  calcaire.  Un  cadre  d'architecture  embrasse 
les  personnages,  hauts  en  moyenne  de  quinze 
à  vingt  centimètres.  Entièrement  détachés 
du  fond,  ils  se  distribuent,  au  nombre  de 
vingt-sept,  en  trois  scènes  superposées.  Nous 
suivons  l'ordre  logique  en  commençant  par 
le  haut  relief  inférieur. 

Un  prêtre,  revêtu  de  ses  ornements  sacer- 
dotaux, est  couché  sur  un  lit  funéraire  que 
décorent  des  arcades  trilobées.  Les  mains 
sont  jointes  sur  la  poitrine.  Sa  tête  sereine, 
mais  endormie  par  la  mort,  repose  sur  un 
riche  coussin.  L'absoute,  qui  clôt  la  céré- 
monie des  funérailles,  vient  de  finir.  Un 
clerc  vient  d'adresser  comme  un  dernier 
adieu  dans  le  chant  du  Requiescat  in  pace^ 
L'assistance  entière,  prêtres  et  parents,  dé- 
file pour  jeter  sur  ce  corps  gardé  par  la  reli- 
gion l'eau  qui  purifie.  Selon  Tordre  du  Rituel, 
rofRcianl,  vôlu  de  Tamict,  de  l'aube  et  de 
rélolo,  marche  en  lêlo  du  funèbre  cortège. 


Précédé  par  le  sous-diacre  portant  la  croix 
et  le  bénitier,  il  va  tremper  dans  ce  bénitier 
un  aspersoir  formé  d'une  petite  gerbe  d'épis. 
L'attitude  du  célébrant  est  grave  ;  sa  douleur 
est  contenue,  comme  il  convient  à  l'homme 

3ui  a  mission  de  prier  sur  les  tombeaux  et 
e  consoler  les  survivants.  Plus  jeune,  mais 
mûri  par  l'expérience  de  la  douleur,  le  diacre 
qui  le  suit  laisse  lire  sur  ses  traits  une  aflÛe- 
tion  plus  vive.  La  tête  s'incline  comme  si 
elle  succombait  sous  le  poids  de  son  émotion. 
Deuxjeunesclercs,faisant  fonction  d'acolytes 
et  portant  des  chandeliers,  les  suivent.  lisse 
détournent  pour  regarder  le  mort;  mais  leur 
physionomie  trahit  moins  l'atteadrissement 
qu'une  naïve  curiosité.  Enfants  encore,  ilssool 

f)lus  étonnés  qu'émusà  la  vue  de  ce  spectacle 
ugubre.  Entre  eux,  marchent  deux  femmes, 
probablement  les  sœurs  du  défunt.  Vêtues 
avec  la  simplicité  du  deuil,  le  visaçe  enve- 
loppé par  une  sorte  de  guimpe,  elles  joi- 
gnent douloureusement  les  mains  et  se  re- 
tournent avec  angoisse  pour  donner  un  der- 
nier regard  à  celui  que  la  tombe  va  désor- 
mais leur  cacher.  Enfin,  au  pied  du  défont 
et  comme  appuyés  l'un  su^l'autre,  un  homme 
et  une  femme  semblent  étrangers  à  tout  ee 
qui  se  passe  à  l'entour  ;  ils  paraissent  ne  lire 
,que  dans  leur  cœur.  L'homme,  vêtu  d^one  . 
robe  que  recouvre  un  manteau  à  capuchon, 
laisse  tomber  sa  tête  sur  sa  main  droite.  Sa 
main  gauche,  cachée  sous  son  manteau, 
semble  presser  son  cœur  comme  pour  ea 
contenir  les  battements.  Les  mots  nous  maa- 
quent  pour*  louer  convenablement  la  ^ce 
exquise,  la  variété  d'expressions,  la  finesse 
de  sentiments  qui  respirent  sur  toutes  ces 
petites  figures.  Les  hommes  impartiaux  re- 
connaîtront l'art  ingénieux  avec  lequel  ^ 
composée  cette  scène  si  difficile  à  rendre. 
Les  draperies  sont  jetées  avec  une  simplicitf 
pleine  de  vérité,  d'élégance  et  de  goût.  On 
notera  la  forme  du  bénitier,  du  goupillon, 
des  vêtements  sacerdotaux.  Le  défunt  est 
couvert  d'une  longue  et  souple  chasuble 
ronde,  relevée  sur  les  côtés  pour  livrer  pas- 
sage aux  mains.  L'étole  et  le  manipule, 
longs  et  étroits,  et  le  collet  de  la  chasuble, 
sont  semés  de  quatrefeuilles  ou  trèQes  lan- 
céolés. Tous  ces  détails  si  imperceptibles 
sont  finement  exécutés. 

Au-dessus  de  cette  scène,  un  gracieux  pe- 
tit ange  déroule  une  large  banderole  sur 
laquelfe  on  lit,  en  caractères  du  xiu*  siècle 
et  sculptés  en  relief: 

-f  Hic  :  jacel  •  Dominus  : 
Bartbolomevs  :  de 
Plalhea  :  presbiter: 

L'inscription  se  termine,  dans  la  partie 
inférieure,  par  ces  mots  (disposés  sur  trois 
lignes,  comme  la  précédente,  mais  avec  des 
blancs)  qui  nous  font  connaître  la  date  du 
décès  du  défunt  et  Tâge  du  monument  : 

Qvi  :  obiit  ;  die  ;  :  Fes 

t.(i)  Y«  Mo  :  (Virginis  Marix)  anno  Dm  : 

M»  ccc  ; 


LIM 


D*EPIGRAP11IE. 


LM 


706 


;  curieux  ressort  de  celle  inscriplion 
5.  L'église  de  Sainl-Barthélemi  de 
illes  est  un  peu  antérieure  au  décès 
élemi  de  la  Place,  arrivé  en  1300  ; 
même  patron.  Ne  sommes-nous  pas 
conclure  qu'il  en  fut  le  fondateur? 
}ns  trouver  la  preuve  de  cefeit  cu- 
Qs  le  haut  relief  suivant.  Onze  ti^u- 
it  distribuées  dans  une  composition 
lie.  La  sainte  Vierge  en  occupe  le 
Vêtue  d'une  ample  draperie,  cou- 
ommeune  reine,  elle  tient  sur  son 
che  l'enfant  Jésus  qui  la  caresjse  et 
t.  Un  dais  ouvragé  abrite  sa  tête, 
debout  sur  un  petit  édiQce  percé 
}rte  gothique.  Nous  y  retrouvons, 
ture,  les  moulures,  les  colonnelles, 
rnementation  de  la  porte  de  l'église 
drailles.  Une  inscription  ne  permet 
douter;  on  y  lit,  en  caractères  rem- 
e  pflte  bleue  et  rouge  :  Portali  de 
'.  Dix  marches  conduisent  à  ce  troue 
Saint  Martial  (s:  margial:),  vêtu 
ivial  ou  chape  a  capuchon,  coiflfé 
itre  ornée,  les  gravit  en  agitant  un 
r.  De  l'autre  côté,  un  petit  ange  tient 
^u.  Le  martyre  de  saint  Gyr  et  de 
lite,  sa  mère  (s  :  cirig  :  et  :  s  :  ivlita  : 
SI*  :),  occupe  la  droite  de  la  sainte 
Remarquons,  en  passant,  que  le  fait 
[  diffère  notablement  du  récit  de  la 
Les  mains  gantées,  vêtu  d'une  ar- 
\  mailles  que  recouvre  en  partie  un 
t  coiffé  d'un  casque  simple,  un  bour- 
it  de  frapper  saint  Cyr.  La  tête  est 
du  tronc.  Sur  ce  jeune  et  gracieux 
»  froid  de  la  mort  lutte  avecle  calme 
este  béatitude.  Le  corps  s'affaisse 
lême;  déjà  les  mains,  naguère  éle- 
Bonent  de  retomber  vers  la  terre, 
ilite,  sa  mère,  attend  le  coup  falal 
B  frapper  la  longue  épée  d'un  bour- 
jeDouillée,  les  mains  jointes  pour 
ùère  prière,  pleine  de  calme,  elle 
nstinctivement  sous  le  fer  par  un 
eDt  insensible.  Dieu  accueille  ce 
lacrifice,  et  sa  main  montre  le  ciel 
yrs.  Ce  n'est  pas  en  vain  que  coule 
)récieux.  Il  est  destiné  h  purifier  le 
)Dt  r&me,  rajeunie  par  l'immortalité, 
niée  à  Jésus  porté  par  Marie.  Age- 
lans  ce  séjour  de  gloire,  le  défunt 
m  de  la  Place  lève  vers  son  juge  un 
lein  de  confiance.  Il  s'abrite  sous  les 
ts  de  son  sacerdoce,  son  meilleur 
Qdulgence  et  au  pardon.  A  sa  droite, 
rthélemi  (  s  :  btolomevs  :  ) ,  son 
luauel  il  a  consacré  une  église,  le 
à  Jésus  et  pose  sur  sa  tôle  une  main 
ante  et  protectrice.  Saint  Aignan 
kNVs  :  ),  evêque,  placé  derrière,  lui 
»ar  un  geste  éloquent,  un  appui  sem- 
Comment  pourrail-il  trembler?  Le 
qui  sert  d'escabeau  è  Marie  est 
)  1  église  même  que  Barlhélemi  de 
éleva  à  son  saint  patron.  Saint  Mar- 
itre  du  diocèse  de  Limoges,  en  a 
marches.  Une  enfance  divine  tend 
lemide  la  Place  une  main  fraternelle 


et  lui  sourit  entre  les  bras  d'une  mère  cou- 
ronnée. Dieu  lui-même  ratifie  sa  prière.  La 
main  divine  sort  d'un  cadre  de  feuillages  et 
le  bénit.  Habitué  à  s^^mboliser  la  grandeur* 
morale  par  la  grandeur  physique,  le  sculp- 
teur du  XIII*  siècle  a  donné  à  la  Vierge  une 
hauteur  de  beaucoup  supérieure  à  celle  des 
autres  personnages.  Tous,  bourreaux  et 
saints,  nous  offrent,  dans  leur  élégance  ex- 
quise, les  costumes  civils,  militaires  et  reli- 
gieux du  xui*  siècle.  Les  souples  colles  de 
mailles,  les  mitres  basses  et  légères,  les  cha- 
subles et  chapes  de  tous  ces  petits  person- 
nages sont  à  étudier  par  notre  époque  qui  a 
perdu  le  sentiment  de  l'élégance  alliée  à  la 
simplicité. 

Deux  consoles  ornées  de  feuillage  sup- 
portent un  troisième-  relief.  Jésus-Christ 
e^t  attaché  à  lajcroix  entre  la  sainte  Vierge 
et  saint  Jean.  La  douleur  de  ces  deux  com- 
pagnons de  la  passion  contraste  avec    la 

,  douceur  ineffable  du  demi  -  sourire  de 
l'Homme-Dieu.  Il  accueille  par  ce  tendre 
regard  un  soldat  coiffé  d'un  casque  et  dont 
une  main  /nutilée  semblait  porter  un  bou- 
clier. De  l'autre  côté,  un  personnage  à 
ample  vêtement  implore  à  genoux  le  Sau- 
veur. Us  représentent  le  centurion    Lon- 

"  gin,  qui  perça  le  côté  de  Jésus-Christ  avec 
sa  lance,  et  l'un  des  juifs  oui  ouvrit  son 
intelligence,  comme  1  aveugle  Longin  ses 
yeux,  pour  reconnaître  le  Sauveur  et  procla- 
mer sa  divinité.  En  faisant  d'autres  conjec- 
tures, on  pourrait  croire  que  Barlhélemi  de 
la  Place,  avant  de  se  consacrer  à  Dieu,  a 
combattu  du  glaive  et  de  la  lance  dans  un 
ordre  militaire.  Le  soldat,  ce  serait  lui;  il  se 
recommanderait  au  Dieu  dont  le  sang  a  lavé 
les  péchés  des  hommes,  de  même  que, 
prêtre,  il  se  mettait  naguère  sous  la  protec- 
tion du  Dieu  incarné.  Peut-être  faudrait-il 
prendre  notre  description  au  rebours  et  inter- 
préter ce  sujet  en  commençant  par  le  haut  : 
Barlhélemi  de  la  t^lace  consacrant  ses  armes 
à  Dieu,  puis  embrassant  le  sacerdoce,  puis 
mourant.  Tel  serait  l'ordre  suivi  par  le  scul- 
pteur. Nous  ne  savons  ce  que  figuraient  les 
deux  appendices  mutilés  placés  sous  les  bras 
de  la  croix.  Y  faut-il  voir  deux  ornements 
sans  signitication?  Le  soleil  et  la  lune  qui 
accompagnent  la  crucifixion  se  figurent  tou- 
jours au-dessus  des  bras  de  la  croix. 

Quoi  qu'il  en  soit,  la  variété  d'expressions 
rendue  avec  tanU  de  bonheur  en  ce  petit 
monument  le  recommande  à  ceux  qui  igno- 
rent ou  dédaignent  la  sculpture  gothique.  II 
faut  avoir  la  main  heureuse  pour  exprimer 
avec  ce  sentiment  la  douleur  dans  toutes  ses 
nuances,  les  saintes  joies  du  martyre,  la 
confiance  de  la  prière,  Tamour  maternel  et 
filial.  Je  lis  sur  tous  ces  petits  visages;  leur 
émotion  me  gagne,  et  je  me  laisse  attendrir 
avec  eux.  £n  revenant  au  paganisme,  la 
renaissance  coucha  des  cadavres  savamment 
étudiés  sur  les  cercueils.  Les  tombeaux 
ne  furent  plus  que  les  succursales  des 
salles  d'anatomie;  la  correction  avait  tué 
l'expression. 


7Q7  UH 

1300. 

Hic  jacel  dileclus 
Deo  ei  hoîii*  (1)  Fraler 
Peirus  de  Villa 
sacerdos  dévolus 
el  predicator  egre- 
gl*.  qT  obiii  in 
feslo  B'^ .  Luce  evang. 
ao.  Dni  m.  ccc  \x 

{Inédite.)  —  (NADiOD.) 

Les  Jacobins  avaient  vrairocnt  le  culte  des 
souvenirs.  Cette  épitaphe  se  lisait  aussi  dans 
le  cloître  de  leur  monastère  de  Limoges,  sur 
1^  mur  du  chapitre. 

1311. 

m 

Uic  isaa^  f rat 
Guido  Bastrerîi 
saoerdoB  H  predî 
cator  qui  obiit 
an.  Dni.  m.  ccc  xi 
Xu.i  Ri*  Novembris. 
)(.  |iicejl  bic  frat. 
Ay.  de  Ànibaïuico 

Pans  le  cloître  des  Jacobins,  entre  le  cba* 

{'  ûtre  et  la  chapelle  de  la  Conj^régation»  ^j^ 
is^it  répitaphe  précédent^. 

1313. 

f  ama,  genus,  mores,  qiifd  opes  prosint  et  honores 
Asploe  qui  memor  es,  fuge  lal^entes  sobilo  res  : 
Ecce  sub  bac  cella  siuis  est  Peirus,  plange,  Ca- 
.Occubuil  Stella  tua,  moriis  Ûanie  procella  ;     [peila. 
J^elruin  pelra  tegit  :  heu  !  6ub  petra  modo  degi^ 
jQui  leges  legit,  qui  lot  bona  scri(iia  peregit, 
f  ornes  jusliii»,  caslus,  pius,  arca  sophix, 
Istius  ecclesiaa  fuiidator  honore  Mariuî, 
Consians  etienis,  parcus  sibi,  largus  egenis 
^ic  fuit,  indigenis  sua  pneliens  et  alicnis, 
JPonsilium  régis,  legum  professer  et  Hiqui, 
Mulliplicisque  grcgis  pasior  fuit  ancbora  legîa, 
Prafses  Ageniiensis,  lux  sedis  Parisicnsis, 
Carcassonneusis  poslhuîc  anlistes  et  ensis, 
Laudibua  annoaa  quasi  sole  novo  radlosa, 
Fil  mage  fauiosa  tanio  pastore  Tolosa, 
Gui  felLx  omen  dedil,  ac  a  cardine  nomen 
Vrbs  Praenestina,  cecidil  necis  inde  ruina  ; 
Anoo  milleno  tercento  diiodeno 
Jraditus  ad  funus,  colilur  cum  irinus  et  uqus» 
Pneumaiis  oclavis,  obilus.  .  .  .  siluabis 
Parce  sibi,  Christe,    Michael,  tu    sancte,  résiste 
Dosmsnio  ;  triste  baratbrum  ne  sentiat  iste, 

(1)  Hominibus. 


DICTIONNAIRE  IJM  7« 

Rcx  pie,  rex  fortîs,  pietas  tua  dalcis  a  roortî) 
Liberet  a  porlis  hune  perpetu.nc  pclo  mortis. 

{Mu,  BfiAUMES.'fiL.  et  Mémoires  de  la  Soeiéii 
archéologique  du  Midi  ,  à  Toulouie.  L  IIL 
p.  257. 

On  lisait  cette  inscription,  grairée  sur  une 
bande  de  cuivre  «n  lettres  remplies  d*iic 
émail  rouge  et  bleu,  autour  du  tombeau  C4. 
cardinal  de  la  Chapelle-Taillefer.  Beaumes» 
nil  a  laissé  un  dessin  de  ce  tombeau  précieux; 
il  ebi  conservé  à  la  bibliothèque  mazarioeâ 
Paris.  La  note  suivante,  très-peu  connue,  j 
est  réunie  : 

«  Ce  tombeau,  qui  est  un  morceaude  gothi- 
cité  superbe,  tant  nar  la  richesse  de  la  ma- 
tière Que  par  rexcellence  du  travail,  est  dé- 
monte fiièce  par  [lièce,  et  entassé  dans  l'al- 
côve d'un  des  chanoines,  il  a  resté  longtenmi 
dans  un  grenier,  d'où  on  l'a  tiré  pour  fim 
place  à  du  blé  qu'on, a  emmagasiné;  \u 
morceaux  frottent  les  uns  contre  les  aatrei, 
et  l'efligie  du  fondateur  périclite,  pendanl 
que  les  chanoines  mangent  les  reveaus  quH 
leur  a  fondés. 

«  Ce  mausolée  a  sept  pieds  hait  powii 
de  long  sur  trois  pieds  un  pouce  de  larfi^st 
deux  pieds  neuf  pouces  de  haut  ;s«r  Imm 
est  couchée  Tefligie  du  cardinal,  ea  ëuilt 
pontilicaux,  la  tète  sur  un  coussin,  M  im 
pieds  appuj'és  sur  un  chien,  couché  twl4B 
son  long  sur  le  ventre.  Aux  quatre  extréni- 
tés  des  coins,  sont  quatre  trous  écrouis,  oi 
se  mettent  des  pommettes  à  queues  vissée^ 
gui  y  restent  continuellement,  excepté  In 
jours  d*anniversaires,  que  l'on  les  ôlait  poor 
mettre  à  leur  place,  du  côté  de  la  tète,  m 
chapiteau  ou  catafalque  fait  en  forme  di 
dossier  eu  relief,  haut  de  trois  pieds  bit 
pouces ,  large  d'autant,  y  comprenant  l» 
deux  anges  qui  le  portent.  •     • 

«  Le  tout  est  de  cuivre  jaune  assez  ëpris^ 
et  tout  de  pièces  de  rapport.  Le  chapiteaaoa 
dossier  e&t  tout  d'une  pièce  ;  du  moins,  toot 
tient  ensemble  par  assemblages  ou  par  ri^ 
vures. 

«  La  statue  est  tout  d'une  pièce  jusqa'am 
genouils,  qui  sont  sé|iarés  des  jaklibes  et  ém 
pieds,  qui  ensemble  font  trois  piè<MM;  loi 
mains,  avant-bras  et  le  manipule,  une  aulre; 
le  chien,  une  antre,  aiusi  que  le  coussin,  et 
4a  table,  une  autre  ;  la  gorge  renversée  pa- 
raissant faire  l'épaisseur  de  la  tablette  est  de 
quatre  pièces  ;  c'est-à-dire  que  chaque  faee 
est  d'une  pièct^;  les  quatre  pommettes,  quain 
autres  pièces  ;  les  quatre  faces  du  oor^is  de 
Turne  sont  aussi  d'une  pièce  chacune,  et 
bien  adaptées  par  des  visses  de  cuivre,  et 
arrêtées  par  des  écrous  de  fer  à  une  solide 
menuiserie  de  oeaur  de  ehène,  -qui  est  efi 
dedans,  servant  dech&ssis  massifs,  à  chaque i 
face,  pour  empêcher  que  rien  ne  se  bo»-* 
selle.  La  tablette  est  adaptée  de  môme  sur 
une  semblable  menuiserie.  Quant  au  dernier 
socle,  il  est  aussi  de  quatre  pièces,  savoir: 
une  pièce  pour  chaoue  face,  et  adaptée  de 
même,  mais  à  un  madrier.  Tout  cela  ne  laisse 
rien  voir  q^u'une  masse  de  cuivre,  les  joints 
étant  parfaitement  bien  réunis. 


] 


LUI 


DEPIGRAPHIE. 


>llc  iirîte  était  posée  sur  un  soolc   de     tour.  Elles  sont 
\  élevée  do  deux  pieds  et  demi,  et  on- 
d'une  grille  de  fer  h  rinceaux  g'ihi- 
terminée  par  des  pointes  et  lassetles 
ndeliers,  pour  y  melire  des  cierges  en 

et  lieu. 

•s  pommettes  sont  do  cuivre  jaune 
les,  et,  dans  leurs  couleurs,  elles  re- 
lent des  espèces  de  cassolettes,   ou 
de  lampes  à  viase. 

î  coussin  est  aussi  dans  sa  couleur 
vre  naturelle,  mais  ciselée  en  nmnière 
)derie,  avec  des  glands  frangés  aux 

coins.  ,    ,       .       .      . 

3  la  figure,  le  corps  de  la  milre,  le  vi- 
es mains,  les  manches,  le  manteau  ou 
î,  Taube,  la  robe,  les  bouts  de  jambe 
champs  de  pantoulBes,  tout  cela   est 
de  la    couleur  naiarelle  du  cuivre. 
les  bordures  de  la  witre,  ses  lambre- 
le  chaperon  et  sa  boiniure,  la  bordure 
nteau,  les  bordures  des  passages  des 
e  manipule,  la  ceinture  et  l'étole,  ainsi 
bordure  des  pantouflles,  sont  émaillés 
fc  d'or  bruni,  et  chargés  de  chatons, 
Itnefois  renfermaient  des  pierres  fines, 
nit  émeraudes,  topazes,  chalcédoiues, 
rlhes,  bérils,  sardoines,  grenats,   sa- 
nubis,  turquoises,  etc.  ;  mais,  disent 
moines,  aucuns  diamants  blancs.  Cet 
est  de  ileurons  en  bleu  et  eu  rouge 
lamp  d'or  poli.  Ces  fleurons  sont  en 
rinceaux  courants  et  fort  délicatement 

>  bas  des  joues,  les  dessous  du  nez  et 
mlon  sont  pointillés  au  ciselet  pour 
la  barbe  fraîchement  rasée  ;  ce  n'est 
I  qu'il  y  a  de  mieux  dans  Touvrage, 
lia  le  plus  admiré  par  le  plus  grand 
re,  mais  qui  n'est  pas  la  saine  partie 
pBS  qu'on  doit  écouter. 
liant  au  chaperon,  il  est  totalement 
et  émaillé  en  échiquier  de  ses  armes, 
knt  d'or,  burelées  de  gueules  de  huit 
,  couronnées  d'une  couronne  de  comte, 
tarées  par  un  autre  blason  d'or,  à  la 
le  lis  (l'azur.  Ce  blason  a  pour  cimier 
lapeau  ()e  cardinal. 

ir  le  dos  de  ses  mains,  qui  sont  gantées, 
t  deux   grosses   pierreries,   une   sur 

e  main. 

5  bas  de  l'aube,  bien  ciselé  en  façon 

itçlle. 

l  chien  était  et  est  aussi  de  la  couleur 

'Ile  de  cuivre. 

a  table  de  la  tablette,  aussi  de  sa  cou- 
QQais  bien  polie. 

I  gorge  reuTersée  de  la  tablette,  et  qui 
former  la  couverture  émaillée  d'or,  de 
et  de  rouge,  c'est-à-dire  couverte  de 
lignes  de  lettres  gothiques  sur  fond  d'or 
;  les  premières  et  principales  lettres 
eu,  et  celles  des  restes  des  mots  en 
• 

es  quatre  faces  de  l'urne  sont  en  tout 
couleur  naturelle  de  cuivre,  sans  au- 
émaux  ni  dorures.  Lis  ligures  sont 
ue  de  relief,  d'un  pouce  à  un  pouce 
ni  de  saillie  sur  se|)t  pouces  de  hau- 


toutes  dans  des  niches  qui 
ont  toutes  un  pouce  huit  lignes  d'enfonce- 
ment, ornées  h  la  gothique. 

«  Le  chapiteau  ou  dossier  est  de  même 
matière  que  tout  le  reste,  et  représente  deux 
anges,  tiers  de  nature,  tenant  chacun,  d'une 
main,  un  manteau  frangé  au  milieu  duquel 
est  le  lit  et  refiigie  dudit  cardinal,  portés 
sur  un  poêle  par  un  prélat,  un  n^agistrat  ou 
un  noble,  un  chanoine  et  undiaore,  lesquels 
tiennent  chacun  un  coin  du  drap  mortuaire. 
Les  deux  anges  ont  chacun  un  pied  appuyé 
sur  des  nuages  qui  terminent  le  bas,  et  le 
bras  à  demi  tendu,  disposé  pour  porter  un 
chandelier  à  trois  branches.  Sous  les  nuages 
Sont  deux  queues  du  mémo  métal  nour  ficher 
dans  les  trous  à  la  place  des  cassolettes  :  ees 
queues  ne  sont  point  vissées.  Le  tout  est 
surmonté  par  deux  écussons  accotés  :  le  pre* 
mier,  d'or  à  la  fleur  de  lis  d'azur  ;  le  second, 
burelé  d'or  et  de  gueules,  une  couronne  de 
comte  portant  sur  les  deux  écussons,  et  sur- 
chargé du  chapeau  de  cardinal  avec  les  cor* 
dons.  Ce  c(*)té  est  celui  qui  est  pour  être  du 
côté  de  refiigie. 

«  Le  chapeau,  les  nœuds,  les  anges,  les 
()lis  pendants  du  ruanteau,  la  frange,  la  pe- 
tite efijgie,  le  pocle  et  les  quatre  porteurs 
dudit,  les  nuages  et  les  deux  queues  ;  tout 
cela  est  couleur  du  naturel  du  cuivre. 

«  La  couronne  garnie  do  pierreries  est 
d'or  bruni  et  d'émail. 

«  Les  blasons,  d'or  et  d'émail,  et  le  petit 
champ,  hermine  d'émail  blanc  hermine  de 
sable. 

«  L'envers  de  ce  chapiteau  est  le  dos  des 
anges  ;  et  la  chappe  du  manteau  gravée  en 
échiquier  des  mêmes  armes.,  comme  au  cha- 
peron, et  laisse  voir  par  le  haut  une  large 
partie  de  Thermine  émaillée,  et  les  armes  à 
contre-|)ied  de  l'autre,  c'esi-à-dire  que  le 
burelé  qui  est  au  premier,  et  la  fleur  de  lis 
au  second,  émaillée  comme  les  autres  ;  pour 
celles  d'au-dessous  ep  échiquier,  elles  sont 
simplement  gravées,  -et  non  émaiUées^ 

«  Les  chandeliers  sont  de  leur  nature  de 
cuivre,  et  les  deux  du  uied  oot  des  queues 
vissées  comme  les  cassolettes. 

«  Les  chanoines  disent  que,  dans  les 
guerres  de  la  religion,  les  protestants  pillè- 
rent l'église  de  la  Chapelle-Taillefer,  eteule* 
vèrent  ï^a  pierreries  qui  décoraient  cette 
image,  d 

On  ignore  le  sort  qu'a  eu  ce  tombeau  re- 
marquable. 

1322. 

Hic  jacet  magister  i 

Stcphiis  Malen.  pre 
biler  et  canonicttt 
hui*u  ecclie  qi.  (\)  vmC 
in  Xpo.  et  :  ei'  (2)  aniiea 
rcquicscat  in  pace.  am 

(i|  Huju$  ecclesie  qui. 
(t)  Chriito  ei  ejut. 


711 


LIH 


DICTIONNAIRE 


qi  obiit  :  v  1  yd*.  (1)  julii 
ano  Dm  h<>  ccc«  xxij 


{Inédite.)  —  (Cabinet  de  M.  Muret  de  Pagnac.) 

Etienne  Maleu,  ])rêlre  et  chanoine  de  l'é- 
glise de  Saint-Junien,  mort  à  Tûge  de  qua- 
rante ans,  a  laissé  une  chronique  de  son 
église,  riche  de  faits  intéressants  pour  l'his- 
toire locale.  Il  y  eut  toujours  des  antiquaires, 
même  au  xiv*  siècle,  et  Maleu  ne  fut  pas  un 
des  moins  recommandables.  Dans  un  prolo- 
gue qui  n'est  pas  sans  élégance,  il  nous  fait 
connaître  les  sources  auxquelles  il  a  puisé. 
Par  leur  transcription,  il  a  voulu  déposer 
dans  le  livre  d'un  perpétuel  souvenir  les 
faits  qu'oublie  trop  souvent  la  fragile  hu- 
manité. Il  a  recueilli  le  témoignage  des  hom- 
mes dignes  de  foi,  les  lettres  authentiques 
et  les  chroniques  anciennes  ;  il  a  mis  à  con- 
tribution les  livres  de  l'église  de  Saint-Ju- 
nien, ceux  de  la  cathédrale  de  Limoges  et  de 
î'évèque  Raynaud  ;  il  a  exploré  les  archives 
des  monastères  de  Saint-Martial,  de  Saint- 
Martin  et  de  Saint-Augustin  de  Limoges; 
enfin,  les  inscriptions  tracées  sur  la  pierre, 
dans  les  lieux  remarquables,  ont  été  transcri- 
tes par  lui,  aGn  que  celui  qui  voudra  les  lire 
ou  en  prendre  connaissance,  malgré  leur 
ancienneté,  les  trouve  modernes  pour  l'a- 
gréable récréation  de  son  esprit  {inprolog.j 
p.  8).  Cette  chronique,  restée  inédite  jusqu'à 
nos  jours,  vient  d  être  publiée  avec  autant 
de  conscience  que  de  succès  par  notre  ami 
l'abbé  Arbellot. 

1323. 

Qui  legis  ista,  scias,  Galleri,  Jusl*  Helias 
Morib*  omat*  bic  proh  dolor  est  tumulal* 
Prudens,  facund*,  cui  deest  pleute  secundus. 
Impia  mors,  cujusmorsu  claudilurhui* 
Yiia  placens,  huroilis  bic  pastor  egeniis  ovilîs 
Flens  tristi  morte,  Deus  hulc  pi*  este  precor  te. 
Sis  sibi  ppiUa  (i),  vilae  via,  virgo  Maria.  Amen. 
Post  Inos  mille  ter  cent  sex  qter  (3),  ille  j  * 

Traditur  ad  fanus.  anus  sed  demitur  unus 
Tercia  lux  oritur  postquâ  sacra  crux  rep!l*  (4). 

(Inédite.)  —  (Nadacd.) 

Ce  souvenir  d'un  curé  de  la  paroisse  de 
Saint-Pierre  du  Queyroix  de  Limoges  était 

{;ravé  sur  une  pierre  calcaire  incrustée  dans 
e  mur  collatéral,  près  de  la  chapelle  Saint- 
Jacques.  On  y  voyait  aussi  les  armes  du  dé- 
funt formées  d'un  champ  plein  devoirs.  Nous 
n'avons  pas  besoin  de  ra|)peler  que  les  signes 
en  forme  de  9  qui  terminent  la  plupart  des 
mots  remplacent  le  plus  souvent  une  termi- 
naison en  us  et  quelquefois  une  terminaison 
en  is.  Au  dernier  mot  ce  signe  tient  lieu  de 
la  syllabe  ur. 

1323. 

Hic  jacet  Dnûs  Helias  de  Caropanis 

canonic*  Lemov.  ac 

capellan*  de  Annexonio  qui 

fl)  V  idus. 
2)  Propitia. 

(3)  Quater,  '  ;  i   ,   . 

(4)  Reperitur.  •"• 


LIM 

obiit  nonas  octobris  ao 
no  DnI  M.  CGC  xxin  Aîa 


III 


) 


ei*  requiescai  in  pace.  Aoien. 

{Inédke.) 
Ce  chapelain  ou  curé  de  Nexon  est  enseveli 
dans  la  chapelle  de  la  cathédrale  de  Limoges 
consacrée  autrefois  sous  l'invocation  de 
saint  Jean  -  Baptiste.  Cette  épitaphe 
incrustée  dans  le  mur  vis-à-vis  l'autel. 

Hic  :  jacet  :  magister  : 
Alexander:  quondam 
vicari*  hui*  ecdia  qi  (I). 
obiit  II  nonas  decem 
bris  anno    Dni  h    ccc  xx. 
(InédUe.)  —  (Cathédrale  de 

Des  fouilles  opérées»  au  mois  de  mars  18BI| 
dans  la  nef  InaeheTée  de  la  cathédrale  da 
Limoges,  avaient  pour  but  de«faire  connaîtra 
l'état  des  fondations.  Elles  ont  mis  au  joor 
des  sépultures  nombreuses  :  celle  de  niitlra 
Alexandre,  vicaire,  rapportée  ici  ;  la 
de  Guillaume  Baudouin,  inscrite  pi 
coi.  702,  avaient  seules  des  insci  ^ 
Les  caractères  de  la  première  sonC 
semblables  à  ceux  de  1  épitaphe  à»^  L 
décédé  deux  ans  auparavant.  Seulemeot  . 
ont  perdu  le  trait  délié  qui  rattachai!  ]( 
courbure  inférieure  à  la  barre  ondalibii 
sommet. 

1321^. 

Hic  jacet  B.  de  Nova  Villa  qnondam  vlearte  il 
ecclesia  Lemovicensi,  qui  obiit  xvi  IralanifMii 
Susti  anno  Domiui  m  ccc  quarto.  j 

(Inédite.)  —  (ImmI 

La  place  de  l'Evécau  ou  du  clottre  dril 
cathédrale  de  Limoges  fut  fouillée  en  ut^ 
k  l'occasion  des  travaux  du  palais  épiaoo|iiL 
Les  fouilles  firent  découvrir  cette  tombe 
d'un  vicaire  de  la  cathédrale.  Elle  a  été 
employée  dans  le  pavé  de  l'église.  Les  pis 
des  fidèles  rendent  aujourd'hui  l'inscriptioa 
à  peu  près  illisible. 

1330. 

Yir  devoi*  animo  sup  eiha  totus. 
Laiaces  dict*.  morlis  certamle  vict*. 
Hic  voluil  poni.  patruo  coîuct*  Hugôi. 
Morib*  -Z-  vita  snccentor  bic  atq  ;  levlta. 
Fulsit.  -&  exêpiis.  pplo  dans  docmata  tëpli. 
Post  annos  mille,  ter.  c.  ter.  ^  x.  obiit  ille. 
Et  fuit  augusli  posit*  sub  tegmîe  bosti. 
Luce  bis.  x.  j.  q;.  sibi  ^cquid  fedi  fniq; 
Parce  Jhû.  more  que  corde  gerdMl-l-ora 
Cû  supis  et  ei  côcede  locû  reqniei  Amë. 

Yir  devotus  animo  super  ethera  totus^ 
Laiaces  dictus^  mortis  certamine  victuSf 
Hic  voluit  poni,  patruo  cmijonctus  Hugoni  ; 
Moribus  et  vita  succentor  hic  atque  levita^ 
Fulsit  et  exemplis  populo  dans  dogmata  tewpli. 
Post  annot  mille  ter  centum  ter  et  decem  obh  Uk 
Et  fuit  angvêti  positug  sub  tegmine  busti^ 

(I)  Ecclesia'  qui. 


LIM                             D*El>IGIlAPniE.  lAM                            7U 

umieeima  (que  ou  quarla)  sibi  quidqttid  fecil  sululis  M.  ccc.  xxxi  die  decembris.  Rcqiiîescat 

{iniquum  in  pace.  Amen. 

m,  more  quem  corde  gerebat  et  ore  Bernard  de  la  Gi;ionie,  dont  celte  épilapho 

Tîf  et  et  concède  locnm  requiei.  Amen,  niodeste  consnere  1*3  souvenir,  fut  inhumé 

(Inédite.)  ^(Cathédrale de  Limogeg.)  aux  Jacobins  do  Limoges.  Sa  science  et  sa 

piété  i^appelcrcnt  aux  plus  hautes  charges  de 

lus-chanlre  dont  celle  pierre  garde  la  TEglise.  Il  a  laissé  des  écrits  intéressants  sur 

e  n'est  pas  autrement  connu. -Son  l'histoire  du  diocèsf-  de  Limoges.  Labbe  les 

e,  gravée  sur  une  pierre  calcaire,  a  a  publiés  dans  sa  Nova  Bibliotheca  manus- 

K)uces  de  largeur  sur  dix  pouces  de  cript.  librorum.  ils  consistent  dans  :  1*  une 

\    Les    lignes  sont  allernativeinent  ne  des  saints  du  Limousin,  1,  629;  2'  Noms 

en  bleu  et  en  rouge.  Cette  inscription  et  gestes  des  évêques  de  Limoges,  II,  265  ;  3* 

urnit  le  plus  ancien  exemple  de  Té-  Histoire  des  ordres  de  Grandmont  et  de  VAr^ 

de  la  quatrième  é|)oque  ou  gothique  tige  et  du  monastère  de  Saint-Augustin   de 

Le  système  s'y  trouve  formulé  tout  Limoges,  II,  275  :  Epitres  diverses,  il,  513. 

Dans  l'alphabet  de  cet  âge  les  majus-  On  trouvera  une  Vie  de  Bernard  de  la  Guionie 

ont  conventionnelles,  les  S  de  deux  dans  le  même  recueil,  11,  820.  Elle  contient 

,  à  panse  droite  et  à  |)anso  brisée,  une  énumération  assez  complète  de  ses  ou- 

éviations  sont  indiquées  par  un  trait  vrages. 

ta!  ou  par  un  cfochet  pénétrant  dans  I335. 

es  des  lettres  débordant  la  ligne  gé-  ...   .       •' .   ^             .  j-                    ... 

On  remarque  que  tantôt,  tout  en  em-  ijic  jacel  re  m  Xpo  pr  et  dus.    .    .    .    eir« 

la  minuscule,  c^ui  est  le  type  du  go-  pfulgi<l»  sien   morib"  sciiie  dec    .    .    ai»  qui 

Zàtvéf  cette  dernière  a  retenu  les  ma-  fuit  epsAuiicodorêcs  et  Vivarlcns 

I  de  l'âge  précédent,  et  que  tantôt,  ac  sacro  sco  Uoînë  cccêi  psbit  canliâl 

juscules  conventionnelles   nées   du  ordïâi»  qui  de  Moriuomari  suam  oTigîc 

e  carré  sont  présentes.  On  pourrait  ùu  ei  in  pnti  lo utnafest 

oire  sans  invraisemblance  que  celle  ,      '                                      r- 1    .. 

ion  est  postérieure  à  la  date  qu'elle  *^P"' *  "^;î^''*^  ' 

3.   Avant  1360,   nous    ne   trouvons  ces  et  Car 

autre  inscription  où  celte  écriture  laie  ad  re 

iployée  :  c'est  celle  du  cardinal  de  mm;  puer- 

ar,  inscrite  à  la  colonne  7U.  .     . îndievnis 

{oes  personnes   ont  trouvé  difficile  ora  nona 

relation  du  mot  bustum,  et  du  vers xx»  v» 

rmine  :  Et  fait  augusti  positus  sub  (Inédite.)  —  (il  Moriemar.) 

busti.  Nous  croyons  quon  a  voulu  „      . 

3  Lajaces  fut  enseveli  dans  le  tombeau  Une  transcription  opérée  en  lemps  utile 

oncle  Hugon.  Un  peu  plus  haut,  l'é-  ^ons  permet  de  restituer  cotte  inscription 

dit  expressément  qu'il  voulut  lui  ^^"^  entière. 

ini:  Hic  volait  ponipatruoconjunctus  Hic  jacel  reverendîssîmus  in  Christo  paler  cl 

:  Le  sens  du  mol  bustuni  n'est  nas  dominus  dominas  Petrus,  praifulgidus  scicntia, 

^^;^î^îi"n^.nSL^"^                ""  moribusctsanctitale  dccoralus.  qui  fuit  epi- 

lésigtier  un  tombeau.  a  ..   .  j        .    . ,-     .     . 

scopus  Aulissiodorensis  et  \  1  varicnsis,  ac  sacro- 

hoc  buslum  Goberlum  fronle  vcnustum.  sanclae  Romanx  Ecclesise  preshitcr  cardinalis 

robustum,  niorum  niodcramiiie  juslum.  ordinalus;  qui  de  Moriuomari  suam  origîncm 

(Voyage  litiér.  de  deux  Bénédict.,  11,42.)  traxil,  el  in  praîsenli  loco  ubî   fuit  nalus,   esl 

.    ,         ,.                     ,  scpullua.  In  quo  loco  très  ordines  fundavit  scili- 

Clara  laulo  credilus  est  tumulo  ^^  Carlusicnses.  Augusiinenses  el  Carmelilas, 

:  posl  juslo  iraiislaïus  ab  l.ospiie  buslo,  ^^  „„„^  ^     j,^,^  ^^  recipiendos  pa.ipercs,   et 

ï  lumba  propriae  claudilur  ecdesia.  .  _  •    .    •       i-      •. 

*^    *^                          ..     ..     -^  cerlum  numonim  puerorum  mstrui  ordinavit  ; 

^    '•  '  '>       '/  elobiit  in  die  Vencris  sanclâ  xviu  mcnsis  apri- 

uteur  du  Limousin  donne  à  ce  mot  lis,  horâ  nonâ,  anno  Domini  mccc»  xxxv». 

le  signification  :  «  Apud  Chambaret  ^^^  auteurs  ne  sont  pas  d'accord  sur  le 

r  busium  Dulcissimi  quem  pnesulem  ^^^  ^^.  f^^iHe  ^^  célèbre  personnage  dont 

sanctœ  Fidisacta  fuisse  d^ec  ara  ni.  >>  ^^^^  épitaphe  garde  le  souvenir.  Selon  lo 

(Gaufr.  Vos.  ap.  Labb,  II,  266.)  p   BonavenUiro  de  Saint-Amable,  il  était  do 

^qqi  l'illustre  famille  de  Kocheehonarl-Morlemar. 

^^'^^'  S'il  faut  s'en  rapporter  h  l'abbé'  Lcbeuf,  qui 

.cimmili  loco  jacetFralerBcrnardus Gui-  puise  ses  renseignements   dans  un  auteur 

ordinisFrairum  Pradicaionim.posinon.  Prcf!!»^  contemporain,  il  était  d  une  famille 

,.  ,.       ^  ,,.        .  .,,     ,.       ,  médiocre;   son  véritable  nom  était   Pierre 

per  Ilahan,,  Gall.am  el  Handnam   lega-  ^^^^^..^^  ^j^^.ji  ,^^4^,^^^,  ^^  ^^^^j  ^^  ^^^,^„^.  ^^ 

aposlolicns.  piimum  Tudendis  in  Galla-  Gorani.   Son  père  était  un  simple  habitant 

leindc   Lodoveiuis   episcopus  in  Gallia  du  village  (le  Morteinar,  et  ce  fui  par  le  nom 

nncnsi  :  qui  animam  Ci«lo  reddidit  anno  du  liou  de  sa  naissance  rpril  se  fit  connaître 

DrcTioxN.  n'EpiGnArniF..  I.  23 


7!5 


LIM 


plus  communément.  Lebeuf  ajoute  que  sa 

mère  était  de  la  même  province»  mais  d'une 
ori^ne  plus  illustre  que  le  [)ère,  puisqu'elle 

était  issue  de  la  noble  ftimilJe  de  Baignac, 
entre  Bellac  et  Saint-Bonnet.  Ce  dernier  fait 
semble  ne  pas  confirmer  ce  que  dit  cet  au- 
teur de  l'obscurité  de  sa  condition.  (Cf. 
BoNAY.,  iiii  585  et  6^  ;  et  Lebeuf,  Hist.  des 
ivêques  (TAuxerre ,  I,  501 ,  édit.  Quantin.  ) 
Si  le  nom  du  cardinal  Pierre  est  douteui, 
ses  bienfaits  sont  incontestables  ;  la  fonda- 
tion de  trois  grands  monastères,  rétablisse- 
ment d'un  hôpital  et  d'un  collège  où  douze 
écoliers  pauvres  devaient  être  gratuitement 
élevés  et  nourris,  sont  autant  de  titres  dura- 
bles à  la  reconnaissance  de  la  postérité.  Le 
bourg  de  Mortemar  malheureusement  n*a 
pas  eu  assez  d'importance  pour  faire  preuve 
de  l'econnaissance.  L'ancienne  église  parois- 
siale, dédiée  à  saint  Hilaire,  et  qu'on  con- 
jecture avoir  appartenu  à  la  chartreuse,  est 
en  ruines  ;  la  porte  principale  est  seule  en- 
core debout.  Le  grand  couvent  des  Carmes 
abrite  une  brigade  de  gendarmerie  ;  faute 
d'entretien  et  d  emploi,  il  tombe  en  ruines  ; 
réglise  des  Augustins  est  devenue  l'église 
paroissiale  ;  une  petite  partie  du  couvent  est 
transformée  en  presbytère. Quanta  la  tombe 
élégante  et  relevée  de  terre  du  bienfaiteur  de 
ces  lieux,  elle  a  péri  avec  Téglise  qui  Tabri- 
tait.  La  disposition  de  cet  édifice  était  fort 
curieuse.  Cette  église,  nommée  le  Moûtier, 
reliait  les  deux  églises  des  Augustins  et  des 
Carmes,  bâties  parallèlement  l'une  à  côté  de 
l'autre.  Le  Moutier,  où  était  enseveli  le  car- 
dinal, allait  d'un  sanctuaire  à  l'autre.  Vivant, 
Pierre  de  Mortemar  pouvait  ainsi  assister  en 
même  temps  aux  prières  des  deux  commu- 
nautés qu  il  avait  fondées.  Après  sa  mort, 
les  voix  des  religieux  des  deux  ordres  se 
réunissaient  sur  sa  tombe. 

L'épita[)he  que  nous  rapportons,  inscrite 
sur  une  pierre  calcaire,  était  brisée  et  ser- 
vait do  dalle  dans  le  grenier  d'une  maison 
du  bourg.  Tous  les  fragdients  n'ont  pu  être 
retrouvés.  Nous  devons  ce  qui  a  été  sauvé  à 
M.  do  Béon.  Il  a  bien  voulu  l'accorder  à  no- 
tre demande.  En  1820,  tombeau  et  épitaphc, 
tout  était  en  place;  une  transcription  faite 
alors  s'est  trouvée  d'une  entière  exactitude 
et  nous  permet  de  restituer  les  lacunes  en 
toute  assurance.  Cette  épitaphe  prouve, 
contre  le  doute  émis  par  Lebeuf,  que  le  i^ar- 
dinal  était  bien  fondateur  des  maisons  reli- 
gieuses qu'on  lui  attribue.  D'autres  témoi- 
gnages non  moins  positifs  et  très-nombreux 
rendent  cette  assertion  incontestable.  Nous 
regrettons  que ,  pour  se  donner  gain  de 
cause,  Lebeuf  ait  mutilé  celte  inscription. 
Nous  recommandons  cette  rectification  his- 
torique à  ses  savants  éditeurs,  MM.  Challe 
et  Quantin. 

Mortemar,  situe  au  pied  dos  montagnes, 
occupe  une  plaine  marécageuse  qui  doit  son 
nom  à  cette  circonstance  (3/or^uum  mare); 
Mortemor,  dans  une  foule  de  titres. 

Les  caractères,  beaux  et  réguliers,  appar- 
tiennent exceptionnellement  au  gothique 
carré. 


DICTlONiNAlRE  LUI  7(( 

Hic  jacct  Aymericns  de  Moilia  coondui  priar 

Artigîe,  cujus  anima  requiencat  îo  pace.  Amca. 

obiiiiii  id.  decemb.  anno  Dni  mccc  XLvn. 

(Inédite.)  —  (il  firtifi.) 

Ces  simples  mots,  sravés  sur  une  tombe 
dans  la  chapelle  de  Ta  Vierge,  avûourd'bui 
de  Saint-Laurent,  au  monastère  .de  rArtige, 
indiquent  la  sépulturedu  quatorzième  prieur. 
Il  tait  un  chapitre  général  et  prolongea  b 
durée  de  cet  ordre  rigoureux  que  la  com- 
meude  devait  faire  périr. 

1341. 

Hiijus  canonici  sedis,  pLeiatis  amid 
Te  «lire  iËdronay  miserere  precor  Nîcholay 
De  Podis  dieti  Fulcouis,  jam  nece  viclL 
Pnidens,  discretus,  huroiiis,  fuit  ipse  qnieins, 
lllusirî  uaïus  de  sanguine,  vir  moderalut, 
Pluribus  ornaïus  Utulls,  bene  morîgeraiiu. 
Hic  de  Chansaco,  lumulo  nune  clausus  opeieo, 
Ecclcsiae  recior  fuerat,  juvet  hune  preœ  lecior. 
MuUis  providit,  faiiiulari  quos  sibi  vidit. 
Qui  sibi  Sic  vivii.  Sine  munere  nemo  redivît 
0  Nicholae  !  bonae  mortis  prostraris  agoiie« 
Qui  dum  vivebas  mendîcos  sepeliebat. 
Ex  precibus  quorum  teneas  regnum  saperon». 
0  Christ;  sanctis  societur  ut  uste 
Viso  maris  Stella,  sila  coram  membra  caiiiUa(«) 
In  modica  silla  Tac  non  senlire  flagella, 
Aliis  et  super  astris  quiescat  et  iste. 
Annomîlleno  terccalum,  ter  quatuor  deoo 
Tradiiur  ad  funus,  annussed  tolliturunus. 
Magdalenae  que  die  situs  Jam  abfuit  iste 


Curias  eorum  memor  este  suique  suoroin. 

{Inédite.)  —  (Niiào.) 

Nicolas  du  Puy-Faucon ,  chanoine  de  Li- 
moges et  curé  de  Chansac,  était  enseveli 
dans  la  chapelle  de  Saint-Jean-Baptiste  de  h 
cathédrale  de  Limoges.  Cette  iDscription  se 
lisait  sur  un  pilier  à  la  gauche  de  l'outrée. 

1350. 

Hic  :  jacet  :  bone  •  memorie  •  Dïïûs  •  Rai- 
mondusdesto:  Crispino;  decan*(i):  ec(clesie 
Sii  Stcphani  qui)  •  obiit  :  xii  -kl  ;  octobrisj 
anno  :  Dni  m  :  ccc  •  qinqagesimo  •  Aia  •  ei*  ! 
requiescat  j  in  •  pace  •  Amen  : 

(Inédite.)  —  (Cathédrale  de  Lîmo^e».) 

Cette  inscription,  en  caractères  du  xiii*  siè- 
cle, ou  plutôt  de  la  troisième  époque,  faille 
tour  d'une  grande  dalle  de  granit,  haute  de 
six  à  sept  nie<ls,  placée  dans  une  chapelle 
inachevée  de  la  nef  de  la  cathédrale  de  Li- 
moges. Un  trait  énergique  et  spirituel  entaillé 
sur  la  pierre  représente ,  dans  des  propor- 
tions plus  grandes  que  nature ,  un  prêtre 
revêtu  des  ornements  sacerdotaux  et  couvert 
de  Taumusse.  Par  une  inconséquence  assez 
commune,  ses  pieds  se  montrent  debout  sur 
un  pavé  en  perspective,  et  (;ependant  sa  tête 


(1)  Decanus. 


LIM 


D*EPI6RAPH1E. 


LIM 


718 


dsaruD  coussin;  ses  yeux  sont  fermés 
fDorL  A  cette  ioconséquence  près,  on 
I.  la  saçesse  d*ua  dessin  si  énergique 
sa  simplicité. 

ioven  Raimond  de  Saint-Crépin,  dont 
dalle  déplacée  recouvrait  la  sépuiture, 
en  cette  qualité  dans  un  acte  de  13lh2. 
Tautorisation  du  chapitre  de  Saint- 
le,  dont  dépendait  Téslise  de  Rosiers, 
msuls  de  Hasléon,  village  do  cette  pa- 
,  ayant  bâti  une  église  et  Tayant  dotée 
chapelain  ,  furent  condamnés  à  une 
le  considérable.  Une  dernière  transac- 
aiçnée  de  Raiuiond  de  Saint- Créjpiu 
Isa  l'exercice  du  culte  dans  leur  église, 
lintenaDt  les  droits  du  curé  de  Rosiers. 

1350. 
is  Coralli  reqaies,  perpeiiiumque  dies    .    . 
•    cantor  Lemovic.  fuîl  bic 


iflciit,  vas  morum,  pacis  arnicas    .    .    « 
•    obiit  vu  idus  febniarii  m  ccc  l 

Hélie  Coralli ,  chanoine  de  la  cathé- 
de  Limoges ,  termina  en  1271 ,  un 
sud  survenu  entre  cette  église  et  le 
Bière  de  Saint-Martial.  Le  défunt,  dont 
enregistrons  Tépitaphe,  conservée  au- 
B  aux  Jacobins ,  serait-il  le  même  que 
îlie  Coralli,  à  quatre-vingts  ans  d*inter- 
f  Ce  serait  un  exemple  de  longévité 
remarquable. 
icclë  Lem.  (1)  redores  edincii  dicte  ecdesie 

feceruni  fieri 
eo  quiuto  Galtenis  lo  pinticr  me  Tec* 

(Inédite.)  —  (Legrob. 

aigle  en  bronze  servait,  avant  1790, 
pitre  de  chœur  dans  Téglise  cathédrale 
oioges.  C'est  dans  le  bec  de  cet  ai^le 
'aquilaire  ou  chanoine  hebdomadier 
«il  le  billet  contenant  les  nominations 
lOStes  qui  venaient  à  vaquer  pendant 
maine,  et  auxquels  il  pouvait  pourvoir 
rtu  de  sa  charge.  Ou  répète  à  Limoges 
curieuse  anecdote  à  laquelle  cet  usage 
I  lieu  en  1790,  mais  elle  n'est  pas  di^ne 
gravité  de  ce  recueil.  Gautier  le  pintier, 
i-dire  le  fabricant  de  vases  d'étain  et 
)mb,  était  donc  un  artiste  comme  ceux 
m  temps.  La  corporation  des  pintiers 
nombreuse  à  Limoges;  M.  Leymarie  a 
é  ses  statuts;  le  texte  original  est  aux 
tes  de  la  mairie  de  Limoges. 

apsa  presenii  Nicil  sunt  ossa  beali 
oofCBSoris  discipuli  quoque  Marquelialis, 
oam  fabrefecit  Trater  Marcus  de  Briderio 
nno  milteno,  bis  centum,  bis  octuageno. 

»  vers  se  lisaient  sur  une  châsse  d'ar- 
de  Tabbaye  de  Saint- Martial.  Le  frère 
de  Bridier  était,  au  xiv'  siècle,  sacris- 
le  cette  abbaye. 

iime  époque,  —  Gothique  carré,  —  De 
1360  à  15^0. 

idant  la  troisième  époque,  on  voudra 
se  le  rappeler,  les  capitales  gothiques 

SccitHœ  Lemoviceiîsiê, 


des  manuscrits  ont  été  employées  exclusive* 
ment  dans  les  inscriptions.  Nous  n'avons 
trouvé  que  deux  exceptions  à  cette  loi, 
les  tombes  de  Laiaces  (1330),  et  du  cardinal 
de  Mortemar  (1335).  A  dater  de  1360,  la  ma- 
juscule est  remplacée  par  la  minuscule  des 
manuscrits  et  réduite  à  son  rang  de  capi- 
tale; on  voit  la  majuscule  ainsi  employée 
dans  un  grand  nombre  d'inscriptions  et  no- 
tamment dans  la  fondation  de  Craraaud,  à 
Biennac;  souvent  même  elle  disparaît  entiè- 
rement. Une  majuscule  carrée  et  aiguë  sort 
do  la  minuscule  et  l'accompagne  :  la  tombe 
du  chanoine  Lajaces  nous  en  oifre  un 
exemple. 

Le  gothique  cnrré  des  inscriptions  n'est 
donc  autre  chose  que  la  minuscule  des  ma- 
nuscrits. Il  est  bon  de  remarquer  toutefois 
qu'il  prend  dans  les  inscriptions  une  fermeté, 
une  précision  arrêtée  et  aiguë,  commandées 
par  son  usage  monumental.  Cette  écriture 
n'est  pas  sans  de  graves  inconvénients.  Si 
elle  permettait  aux  écrivains  d  allonger  les 
textes,  grâce  à  ses  lignes  perpendiculaires 
constamment  dépourvues  de  boucles  et  de 
contours,  en  revanche  les  I,  les  N,  les  M  , 
les  A  et  les  D  ne  se  distinguent  pas  assez  les 
uns  des  autres ,  et  rendent  souvent  difiicilc 
la  lecture  des  leites. 

Après  la  première  moitié  du  xv*  siècle,  le 
gothique  carré  des  inscriptions  prend  un 
caractère  qui  peut  servir  utilement  à  assi- 
gner son  Age  :  les  extrémités  des  lettres 
s'épanouissent  en  fer  de  lance. 

1362. 

Uic  jacet  Mariialis  Juliani  de  Taulis 
qui  obiit  die  xni  aiigusU  anno  Doniini  h  ccc 
Lxn«  et  legavii  isti  convciiUii 

vigenli  sextarios  frumenli bas  de 

calvari  pro   celebrando   quolibet 
die  perpétue  unam  missam,  et  quiuquaginia 

solidos  annualim,  pro  facieDdo 
anniversario  duorum  quondam  patris,  malris 

etTratrum  suorum  et  suuin 

praelerea  annualim  iu  dco  conventu.  Anima 

ejus  requiescat  in  pace.  Amen. 

(Inédite,)  —  (Legros.) 

Ce  souvenir  de  fondations  pieuses  faites 
par  un  homme  généreux  se  lisait  près  de  la 
porte  intérieure  de  Téglise  des  Cordeliers  de 
Limoges. 

Vers  1362 

.    us  de  Pompadour  •  prepositus  •  secularis  • 
ecclcdie  •  Ahenlensis  •  monasteriiet  •  canoni- 

eus M  ccc  ...  .  Aia  ei*  .  .  . 

(Inédite.)  —  (Cathédrale  de  Umoges,) 

Dans  une  chapelle  du  chevet  de  la  cathé- 
drale de  Limoges,  une  dalle  gravée  avec  une 
rare  élégance  figure  un  chanoine  revêtu  de 
l'aumusse.  L'inscription,  en  partie  effacée  par 
les  pas  des  fidèles,  laisse  lire  le  fragment  que 
nous  rapportons.  Il  n'est  pas  diflicile  de  le 
compléter.  Dans  la  liste  des  prévôts  d'Ay- 
moutiers  figure  un  Ramnulphe  de  Pompa-^ 


7i9 


LIM 


DICTIONNAIRE 


UM 


m 


dour,  qui  testa  le  26  juin  136â.  Les  armes 
de  Pompadour,  d'azur  a  trois  tours  d'argent, 
se  voient  aui  vitres  de  la  chapelle  qui  garde 
cette  sépulture.  Le  chanoine  Ramnulphe  fut 
donc  le  fondateur  de  cette  partie  de  l'édifice. 
Ses  bienfaits  lui  donnèrent  une  place  en  ce 
lieu.  Il  y  a  donc  une  haute, injustice  à  trou- 
bler Tordre  des  anciennes  sépultures  :  pres- 
que toujours  c'est  la  violation  d*un  contrat 
où  un  passé  généreux  engageait  l'avenir  par 
des  sacrifices  considérables. 

1363. 

I.  da 

vira 
V.  ch 

arpc 

lUie 
r  me 

feis 

fa 

lan 

luial 

CGC 

Lxni 

{Inédite.)  —  (Legros.) 

Sur  la  place  des  Jacobins  de  Limoges,  une 
CTOtx  élégante  élevait,  au  milieu  de  tombes 
do  tous  les  âges,  ses  rameaux  épanouis.  Une 
tige  de  fer  supportait  une  ornementation  et 
des  figures  en  plomb,  riches  par  le  travail  et 
rehaussées  de  dorure  :  c'était  le  don  du 
charpentier  D/ivirau ,  comme  le  constate 
rinscription  que  nous  publions.  Ces  quelques 
mots,  pleins  de  simplicité,  s'y  lisaient  entre 
une  coquille  et  une  hache.  La  coquille  était 
l'attribut  de  la  confrérie  de  Saint-Jacques,  à 
laquelle  était  affilié  le  donateur;  la  hache 
indiquait  sa  profession.  Temps  heureux  où 
un  simple  ouvrier  savait  faire  au  public  des 
dons  si  heureux  et  si  profitables!  Nous  n'a- 
vons pas  besoin  d'avertir  que  celte  inscrip- 
tion est  en  langue  romane. 

136^. 

f  Hic  jacet  bonx  memoriae,  reverendissimus  in 
Christo  pater  el  dominus,  dominus  Giiillelmus 
de  Agrifolio,  senior  oriundus  de  loco  de  Fonle, 
diœcebis  Leinovicensis,  qui  in  sua  primaeva  ju- 
veiUute, inmonaslerioBelliloci,  ejusdeni  ordi- 
nis,  fecil  ordinem  monachalem.  Âliis  hdnoribus 
beneficialus,  Tocalusqueprhiio  ad  servilium  do- 
mini  CleinenUs  papx  sexli,  lune  Roinanœ  curiae 
praesideniis,  per  eum  priroo  factus  exliiit  Sedis 
Apo^iolicae  proloiiotarius  ;  et  demuin  ad  eccle- 
siaui  archiepiscopalem  Cacsarauguslanam  pro- 
motus,  qui  demuin  ipsuni  in  sanciuc  Romans 
Ëcclesiue  presbylerum  cardinalem  ordinavit, 
tandem  vero  per  domiiium  Urbanum  papam 
quintum  promotus  fuit  et  consecratus  in  episco- 
puni  Sabinensem,  în  urbc  Romana.Vitam  quam 
posiremo  proul  Domino  placuit,  iinivit  in  civi- 
taie  Viterbiensi,  ubi  lum  tempore  dicti  domini 
Ijrbahi  Romana  curîa  resi<fcbat.  De  qua  tandem 


corpus  saum  tranblaturo  exliiit  ad  mooasteriiiB 
istud,  în  qao,  motus  devotlone  singulari  qawm 
habebat  ad  beatum  Martialem  apostolat  pa- 
tronum  ipsius,  plenus  sanitale,  et  vita  fon. 
gens,  suam  perpetuam  elegerat  sepolmram. 
obiitautem  anno  Domini  i36i«  die  m*  nensb 
octobris.  Orate  Deum  pro  anima  ipsiot,  omaci 
hue  convenientes,  suum  tumolom  ÎDspectorî. 

(Inédite.)  —  (Namui.) 

Dans  l'église  de  Saint-Martial,  près  là  cht- 
pelle  de  Saint-Eutrope ,  un.  beau  tombeaa 
relevé  de  terre  gardait  la  cendre  du  cardinal 
de  Sarragosse,  Guillaume  d'Aigrefeuilie  oa 
d'ArfeuilTe.  Cette  inscription  se  lisait  lor 
une  plaque  de  cuivre  doré.  Elle  présentait 
des  abréviations  nombreuses  qui  en  ren- 
daient la  lecture  assez  difficile.  Oa  pourra 
s'en  faire  une  idée  en  étudiant  ci-dessous  la 
fondation  due  au  cardinal  Cramaud.  Cette 
épitaphe,  comme  celle  du  cardinal  de  Mor- 
temar  (ci-dessus,  à  l'année  1335),  comme 
toutes  celles  des  cardinaux  limousius,  sem- 
ble rédigée  sur  un  type  dont  la  cour  pooti- 
ficale  avait  dû  fournir  le  modèle.  Plus  de 
prétentions  &  la  poésie;  l'histoire  simple  et 
une  prose  correcte  suffisent.  On  peut  coosol- 
ter  sur  ce  cardinal  Nadaud  et  Legros,  édilÂi 
dans  une  réimpression  récente.  Nous  n'a- 
vons pas  besoin  d'avertir  que  l'orthographe 
est  rétablie. 

1365. 
dei.  Amiclh  de  la  Porta  me  feysfar 
Tan  McccLXY. 

{Inédite.)  —  (Lccioi.) 

Le  buste  en  argent  de  saint  Aurélien, 
tristement  rajeuni  eu  18U,  portait  cette  ins- 
cription. La  mortd'unHélieAmielh,  laïque, 
est  marquée  au  premier  septembre  dans  le 
nécrologe  de  la  frérie  de  la  Courtine.  Qu'on 
le  sache  bien  :  tout  ce  qui  s'est  fait  de  beaa 
et  de  durable  dans  les  temps  anciens  s'est 
fait  par  l'association  et  par  1  association  reli- 
gieuse. 

1380. 


PP.  Gregorl  donet  aquestas  ooppaa 
Tan  M  CGC  nii  B  Vidal  ma  f. 


TRADUCTION 


Aje  pape  Grégoire  donna  ces  coupeê 
ran  1580.  B.  Vidal  nCa  fait. 

Le  xiv*  siècle  vit  la  chaire  de  Saint-Pierre 
occupée  par  plusieurs  papes  d'origine  Ihnou* 
sine.  Un  des  plus  remarquables,  à  tous  les 
titres,  fut  Grégoire  XI.  il  garda  bon  et  fidèle 
souvenir  de  son  pays  natal,  et  l'abbaye  de 
Saint-Martial,  berceau  de  la  foi  dans  le  centre 
de  la  France,  reçut  de  sa  générosité  des  dons. 
magnifiques  destinés  à  honorer  les  reliques 
du  saint  apôlre  de  l'Aquitaine.  Outre  un 
buste  il'argent  émaillé  pesant  sept  cents 
marcs ,  il  donna  à  cette  antique  abbaye  une 
coupe  d'or  destinée  à  enchâsser  le  chef  vé- 
néré de  rapùlre.  L'inscription  rapportée  plus 
haut  s'y  lisait;  elle  soulève  une  curieiue 
question  d'origine.  Tout  prouve  que  cet  orfè- 
vre du  Midi,  B.  Vidai,  était  originaire  de 


LIM 


DEriGRAPHlE. 


LIM 


7^ 


5S.  Au-dessus  de  rinscriplion  se 
Dt  les  armes  du  Souverain  Pontife  : 
nde  accompagnée  de  six  roses. 
j  înscriplion  est  rédigée  dans  la  langue 
ire  du  Midi,  en  langue  romane.  On 
[uera  cette  manière  d'écrire  qualrc- 
;  pour  les  quantités  inférieures  à  cent, 
t  assez  usitée  à  cette  époque. 

icel  î  loco  Dns  P.  de  Supbosco 
rel.aliodict*  de  (Mo)nlilio 
orib*  plen*  canonic*  Leinovican* 
olait  poni  piîarche  îûcliis*  hôri 
m  servivll  fidelil  et  obedivit 
igravit  Româ  Jacobû  q  :  Piciavis 
lîînâcoluit  Johêniq;  Maria 
«▼s*  grains  fuil  sibi  lectus 
(folavil  plurib*  eb-doinadis 
»  Magdlëne  usq;  feslû  K.tterine 
obiit  cl  bora  nona  vere  fînivit 
»ris  mense  qrta  vicesima  die 
milleno  cêteno  et  ociuageno  (?) 

ualuor  adjunclïs  reqes  eiïîa  defuiiciis  (?) 
li  IrisUis  quociens  veîtîs  ei  itis 
ece  vos  siiîs  ut  X*  sil  îpsi  niîtis. 

jeet  in  locodominus  P.  de  Superbosco. 
u  vel  alio  diclui  de  (Mo)nliUo, 
oribus  ptenuSy  canonicus  Lemovicanu$, 
iiuit  poni  patriarcliœ  junctus  honori  ; 
me  servivit  fideliter  et  obedivit. 
ragravit  Romam  Jacobumque  Pictamis 
tUarinam  cotuit  Joliennique  Mariam. 
•ever$us  gratui  fuit  sibi  lectus 
^otavit  pluribus  hebdomadis 
0  Magdatene  nsque  festum  Catarinœ. 
o6f9t/,  hora  nona  vere  finivit 
tbris  mense  quarta  vicesima  die. 
milleno  centeno  ter  octuageno 
Uuor  adjunctis  requies  œterna  defunclis 
ut  transitis  quociens  venitis  et  itis 
met  vos  sitis  ut  Christus  sit  sibi  mitis. 

(Inédite.)  —  (Cathédrale  de  Limoges.) 

(glise  et  cité  de  Limoges  avaient  été 
ilement  détruites  par  les  Anglais , 
(jjuelle  ruine  les  reliques  et  sanctuai- 
ient  été  emportés  par  eux  et  vendus. 
Bfvait  lors  aucun  ornement  dans  l'é- 
ilhédrale  avec  lequel  on  pût  célébrer 
bleraent  une  messe,  il  n  y  avait  que 
chanoines  résidant  dans  la  cité  et  y 
très-pauvrement,  à  savoir:  Mathieu 
S|tin,  Hélie  Lamy,  Pierre  du  Super- 
fl  Pierre  de  Lubersac  ;  le  doyen  et  les 
chanoines  étant  absents  et  se  tenant 
;  ceux  qui  résidaient  n'avaient  pas  de 
ayer  pension  aux  vicaires  ou  servi- 
i  (BuNAV.,  III,  66^.) 
èisie  auteur,  dans  un  autre  passage, 
îerver  que  ces  quatre  chanoines  se 
rent  à  la  garde  de  I  église  cathédrale 
é»  malgré  une  contagion  venue  à 
!  de  la  guerre,  et  qui  désolait  alors 


cette  partie  de  la  ville  de  Limoges,  où  la 
fureur  anglaise  avait  égorgé  dix-nuit  mille 
habitants. 

Le  tombeau  de  Pierre  de  Soubrebosf,  qui* 
donna  cette  preuve  do  dévouement  et  de 
courage,  est  engagé  derrière  le  chœur  de  la 
cathédrale  de  Lmioges,  dans  le  mur  do  clô- 
ture, en  face  de  Tancienne  chaueile  de  Saint- 
Thomas,  où  repose  la  dépouille  mortelle  du 
bienheureux  Lamy,  évéque  de  Chartres  et 
patriarche  do  Jérusalem. 

Le  tombeau  du  chanoine  est  une  pierre 
calcaire  haute  d'un  pied  et  large  de  neuf 
pouces.  Au  sommet,  trois  reliefs  représen- 
tent la  lapidation  de  saint  Etienne  et  la 
sainte  Vierge  tenant  l'enfant  Jésus,  qui  bénit 
le  défunt.  Ce  dernier  est  agenouille;  il  est 
vêtu  d'uQ  ample  manteau  et  coitfé  de  l'au- 
musse. 

Le  patriarche,  aux  honneurs  de  la  sépul- 
ture duquel  il  voulut  être  réuni,  est  évidem- 
ment le  patriarche  Lamy.  Les  voyages  qu'il 
fit  par  dévotion  ne  s'expliquent  pas  aussi 
bien.  Que  signiûent  le  Jacobumque  Piclavis  et 
le  vers  suivant?  Un  renseignement  que  nous 
devons  à  l'obligeance  de  M.  E.  Lecointre 
nous  met  peut-être  sur  la  voie  de  la  bonne 
interprétation.  A  Poitiers,  à  Buxerolles  près 
de  Poitiers,  étaient  deux  chapelles  consacrées 
è  saint  Jacques,  où  l'on  se  rendait  en  pèleri- 
nage à  certaines  époques  de  l'année.  Dans 
cette  dernière,  la  dévotion  à  ce  saint  avait 
pour  motif  déterminant  une  sorte  de  culte 
Gu'on  rendait  à  une  empreinte  miraculeuse 
du  pied  de  cet  apôtre,  empreinte  qu'il  aurait 
laissée  sur  le  rocher,  dans  un  de  ses  nom- 
breux voyages. 

Le  reste  est  assez  intelligible,  malgré  les 
mutilations  de  la  pierre.  On  sourira  à  certai- 
nes formules  naïves  :  à  son  retour,  le  lit  lui 
fut  agréable;  il  y  demeura  malade  plusieurs 
semaines,  depuis  la  fête  de  sainte  Madeleine 
jusqu'à  la  fête  do  sainte  Catherine.  L'auteur, 
qui,  au  début,  paraissait  vouloir  écrire  en 
vers,  renonce  à  l'usage  d'une  mesure  arbi- 
traire. La  rime  vient  à  son  aide  et  lui  prête 
un  secours  tout  aussi  malheureux.  Quelle 
que  soit  la  valeur  de  la  forme  littéraire, 
rendons  hommage,  eu  passant,  à  la  sépulture 
d'un  hommede  bien.  A  la  quatorzième  liçne. 
M  l'abbé  A rbellot,  malgré  la  mutilation  delà 
pierre,  a  deviné  le  mot  requies.  Sa  leçon  nous 
semble  bonne.  Nous  sommes  heureux  de  lui 
restituer  ce  mot. 

1384 

t  Ilic  jacet  B.  nicnioriae  revcreiidiss.  iii  Cbristo 

paier  et  doniinus,  dominus  Giiillelmus  de  Cba- 

naco  episcopas  Tuscalanus  S.  R.  E.  cardiiiaiis, 

alias  doniinus  Miiualensis,  quondam  QUut  do- 

mîui  Guidonis  de  Cbanaco  miliUs,  ei  dominae 

IsabelUe  de  Monte  Berulpbo  Leroovic.  diœcesi, 

decreloruui  doctor  opiimus,  ki   praesenti  mo- 

nasterio  monachus  dieelns,  nulritus  et  eduoa- 

lus  a  puerilia,  deinde   posi  plures  diguilalea 

per  r.  dominum  Gregoriuni  papam  XI  promotus 

extilli  ad  apicein  cardinalatas  mvlia  bona  con- 

lulit  pRKseuti   monasterlo,'  ideoqae  convantiis 


725  LIM  DICTIONNAIRE 

die  qnotibet  duas  missas  sine  nota  el  singuHs 
mensibus  unum  anniversarium  pro  eo  et  suis, 
in  perpetuum  celebrare  tenelur.  Obiii  in  Âve- 
nione  die  29  decenib.  anno  Nativit.  Domini 
i38i,  quo,  anno  mense  augusti  ejus  corpus  per 
integrum  translaluin,  et  sepiillum  est  bic,  se- 
cundum  suani  devotam  ordinalionem.  Oretis 
Deum  pro  ipso.  Anima  ejus  rcquiescai  in  pace 
Amen. 

Guillaume  de  Chanac,  cardinal  de  Mende, 
était  enseveli  au  côté  droit  du  chœur  de 
Saint-Martial  de  Limoges,  dans  un  tombeau 
assezmagnîGguCydisentlesauteurs  antérieurs 
à  la  révolution.  La  destruction  de  cette 
œuvre  d'art  si  remarquable  est  due  à  la  sé- 
cularisation des  biens  du  clergé  en  1790.  Ré- 
Eétons  que  Tabbaye  de  Saint-Martial ,  ce 
erceau  de  la  foi  en  Limousin,  cet  asile  où 
dormaient  tant  de  grands  hommes,  ce  musée 
enrichi  par  la  pieté  des  siècles,  fut  alors 
mise  en  Tente  et  démolie.  Que  cette  des- 
truction ne  porte  pas  malheur  à  ceux  qui 
l'ont  accomplie  I  Nadaud,  après  Bonaventure 
de  Saint-Amable,  consacre  une  notice  inté- 
ressante au  cardinal  dont  nous  venons  de 
transcrire  Tépitaphe. 

1388. 


LIM 


m 


llic  jacei  I)eatâe  menioriae  reverendissimus  in 

Cbristo  pater  dominas  Petrus  de  Croso,  orien- 

dus  de  Calima  Forli,  Lemovicensis  diœcesis  de* 

cretorum  doctor,  qui   primo   fuit  monachus 

Saneti  Mertialîs  Lemovicensis,  ordinis  sancii 

Benedicti,  et  inde  praepositus  de  Rossaco  dicti 

ordinis  et  diœcesis,  posUnodum  cellarius  ecclc- 

siaeTulellensis,  post  prier  de  Voila,  ordinis  Clu- 

niac-Sancli  Flori  diœcesis,  post  episcopiis  Saneti 

Papuli,  postmodum  archiepiscopus  Biluricensis 

el  camerarius  domini  papae  Gregorii  XI,  e( 

deinde  arcbiepîscopasArelatensis,et  fuit  assum- 

ptus  in  litulum  sanclonim  Nerei  et  Acbillei 

presbylercardinalis  Lemovicensis,  qui  bicsuam 

elegil  sepulturam.  Orate  I>eum  pro  eo. 

Nous  n'enregistrons  que  ipour  mémoire 
celte  épitaphe  du  cardinal  Pierre  de  Gros. 
Sa  famille  donna  en  ce  temps  à  l'Egliso 
plusieurs  persoimages  distingués  par  leurs 
talents  et  leurs  vertus.  A  la  môme  époque, 
un  frère  de  ce  cardinal  occupait  le  siège 
épiscopal  de  Limoges. 

1400. 

Uîcjacetbo(nx)mem(oriaî)Dns  loans  de  Pey- 
raco  loci  de  Vinolio  canonic*  Lemovi(censis) 
oi>iU  die  vieio  aîïo  Dîîi  m  cccc  Aia  ei*  reqescat  î 
pace  ut  D*  parcat  ei  die  iector  misre  mei. 

(Inédite.)  —  {Cathédrale  de  Limoges,) 

Sur  une  grande  dalle,  un  Irnit  élégant  et 
ferme  figure  un  prêtre  couvert  des  vête- 
ments sacerdotaux  et  de  l'aumusse  :  on  lit  à 
l'entour  cette  inscription.  Les  abréviations 
/oofu  pour  Joannes  ,  vieio  pour  vicesimo^ 
If  pour  Deusy  sont  d*une  intelligence  facile. 
Dn$  et  l>fit  à  la  place  de  Dotninus  et  Domini^ 


ne  présentent  pas  une  plus  erande  difficulté. 
La  pierre  a  près  de  7  pieds  ae  longueur. 

1406. 


Révérend*  in  Xpo  pat*  ac  dns  dns  Sy  de  Cramaiido 
loco  bui*  procbie  fudavîi  in  eccâ  ista  nu®'  capdh 
nias  p  \\\i^^  capellanis  quor  q^Iib^  tencl*  cde- 

[braremi 
missâ  die  qlib;  de  deffuttis  p  aûab*  dcl   reveadi 

[pals  et  pn 

tû  suor  pptuo  alinis  vicib*  vid;   qlib;  capeUaa* 

[ÎDiepii 
âna.  et  revolulis  quatuor  septiânis  deb;  reîDcîpe 

in  pma  septiâna  mësis  celebravat  et  in.  8C<&  sej* 

[tria 
tri*,  et  in  quarta  quart*,  el  îta  ppetuo  oiinniiare 

'Iqlib;  mêse 

nec  pt  aliqs  pdcâs  capellanias  obtiuê'  nisi  psôalr 

[réside 
al  in  loco  islo  de  Bianaco-  et  tenêl  olb*  dieb* 

[diiîcis  et  festi 
vis  dice  cû  capellano  bui*  ecclie  nialutiâs  el  cê- 

[tas  horas.  el 
juvare  ad  celcbracionê  misse  magne  et  p.  susiê- 

[tacône 

qôr  acqsivit  decimà  bui*  burgi  el  misi  de  Royeria 

[-2-  de  Cra 

maudo  sub  qbus  an  bêbal.  xxxi.  sexl.  bladi.  et  p 

[residuo 

Iradidit  dîîo  vicccolli  Rupiscavardi*  xli*  libra*  ni* 

[«len* 
rend*,  quas  dus  de  Marollio  fiëbat  siip  liliiies 

[Riipica 

vardi  ab  antique  p  qb*  solvil  eide  de  Mâroltio. 

[c€cc.  iibr. 

acqsivit  eciâ  a  Stepbô  Quadrigarts*  v-  sexl.  bladi* 

[scilz  doos 

sext*  fra  ;  el  1res  sexl*  siligis  sup  decià  bladi  ndsi 

[deCbasta 
nhis  in  Iritorio  ville  Rupîscavardi  inl  misû  da  pla 
lier  ex  una  pie  el  mâsû  de  la  Choussolie*  el  tria 
plê  deciê  vini  dcTlritory-  et  aliqua  alia  que  tpis 
ppetuo  dedil*  et  p  Dei  grim  alia  dabif  ScripU 

_      o  o 

sût  bec*  ano  dni  m.  cccc.  sexto. 

(Inédite,)   -  (A  menmc.) 

Reverenduê  in  Chmto  palet  ae  dmmwm  éamm 

[Simon  de  Cramtmiê 
loco  hujus  parochiœ  fundavit  in  eecitùm  Uta  qtuOHr 

[capellê' 
mas  pro  quatuor  capellams  ouorum  qmUbU  Umttr 

[eattkrunumm 

missam  die  quolibel  4e  defunciis  pro  cntMcèiit  dié 

[rereremdi  pmtris  el  puna* 
tum  suorum  perpétua  alterms  ttctètif,  rideHeei  eepd- 

[tmmus  im  sefA- 

mrrna,  et  rerolutis  quatuor  septiusëmls  deéei  rmmiptn 


LIM 


D'EPIGRAPHIE. 


LIM 


lU 


m  êepUniana  memii  celebraveral  et  in  secundo 

'$ecnndus^  iertia 

,  et  1JI  quarta  quarlut  et  ita  perpeluo  continuare 

[quolibet  mense, 
M  aliquiê  prœdictas  capelianias  obtinere  nUi 

{penonaliter  réside- 
KO  M/0  de  Bianaco  et  tenetufomnibus  diebus 

[dominicis  et  festi' 
trt  cum  capellano  hujus  ecclesiœ  malulinaè  et 

[ceteras  horas,  et 
ad  ce(ebralionem  mistœ  magnœ  et  pro  susten- 

[talione 
n  aquiiivit  deeimam  hujus  burgi  et  mansi  de 

[Royeria  et  de  Cra- 
I,  êuper  qutbus  antea  naoebat  xxxi  sextarios 

[blads  et  pro  residuo 
U  domino  vicecomili  Hupiseavardi  xli  Ubras^ 

[m  denarios 
\les  quas  dominus  de  MaroUto  habebat  super 

[habitantes  Rupisca- 
ib  antîquo  pro  quibus  soltit  eidem  de  MaroUio 

[cccc  libras 
Itfit  etiam  a  Stephano  Quadrigaris  v  sextarios 

[bladi  scilieet  duos 
'oi  frumenti  et  très  sextarios  siliginis  super  de  • 

[cimam  bladi  mansi  de  Chassa- 
I  Urritorio  villœ  Rupiscavardi  inter  mansum  du 

[Plan- 
una  parte  et  mansum  de  la  Choussolie^  el  ter- 

[tiam 
I  dectmœ  wm  dictt  territorit  et  aliqua  alia  quœ 

[ipsis 
no  dédit  et  per  Dei  gratiam  alia  dabit,  Scripta 
Ubc  anno  Domini  milUmmo  quadringenlesimo 

[sexto. 

tce  à  la  patiente  érudition  d^un  de  nos 
;ues,  nous  n'avons  rien  à  apprendre  à 
dcteurs  sur  le  cardinal  de  Cramaud,  au- 
de  la  fondation  que  nous  venons  de  rap- 
r.  Les  recherches  étendues  de  M.  Tabbé 
T  sur  la  vie  de  cet  illustre  personnage 
lent  le  suiet.  On  les  trouvera  dans  les 
itVf^  de  ta  Société  des  Antiquaires  de 
Bêf  année  1840,  p.  2!^9 

côté  gauche  du  sanctuaire  de  Téglise 
ieonac,  près  Rochechoiiarl,  so  lit  encore 
iription  que  nous  rapportons.  Les  carac- 
I  d'une  exécution  élégante  et  ferme, 
3Dtourés  par  une  guirlande  de  feuillage, 
quatre  angles  sont  les  armes  du  cardi- 
surmontées  de  la  croix  épiscopale.  Le 
ip  de  Técu  porte  une  bande  qu'accom- 
ent  six  merlettes.  Nous  n*y  trouvons  pas 
I  k  onze  besants  d*or  dont  parlent  cer- 

auteurs.  Le  tout  a  2  pieds  6  pouces  de 
mr  sur  1  pied  8  pouces. 

but  décidément  considérer  comme  une 
empruntée  à  Beaumesnil  ce  que  dit 
Uou  d'un  prétendu  tombeau  du  cardinal 
laady  conservé  dans  le  cimetière  de  la 
isse  de  Biennac.  Cette  pierre  tumulaire, 
Qous  avons  vue,  n*a  aucun  des  carac- 


tères de  la  sculpture  du  xv*  siècle.  Elle  fi- 
gure d'ailleurs  un  prêtre  et  non  un  cardinal. 
Personne  ne  croira  que  ce  prélat,  un  des 
hommes  les  plus  distingués  qu'ait  produits 
le  Limousin,  patriarche  d'Alexandrie,  arche- 
vêque de  Reims,  évêque  de  Poitiers,  ait 
trouvé  sa  sépulture  sous  un  relief  si  grossier. 
Des  témoignages  irrécusables  et  la  présence 
de  son  tombeau  à  Poitiers  prouvent  qu'il  fut 
enseveli'dans  la  cathédrale  de  cette  ville.  On 
a  confondu  la  fondation  d'un  service  perpé- 
tuel dans  l'église  de  sa  paroisse  avec  sa  se- 
f)ulture.  Ses  libéralités  pieuses  ne  furent  pas 
imitées  à  ces  dons  généreux;  nous  avons  à 
en  inscrire  un  autre. 

L'étendue  de  ce  texte  rendait  nécessaires 
les  abréviations  et  les  contractions  que  nous 
avons  signalées;  toutes  sont  de  facile  inter- 
prétation. 

Quinzième  siècle.  —  1U)6. 

Reverendissimus  in  Chrislo  paler,  d.  dnus  Simon 
de  Cramaudo,  loco  quodam  parocbiœ  de  Bia- 
nacho»  Lemovicensis  diœcesis»  pairiarcha  Ale- 
xandrinus,  dedil  huic  ecclesix  bona  qox  Guer- 
rulj  habebant  vel  liabueranl  in  terriiorio  Sancli 
Juniani  et  aliquibus  locis  aliis  viciais,  cl  quae- 
dam  dominia  sita  in  villa  Sancli  Juniaiii  de 
Brigonhiaos,  et  uUra  cenlum  francos  Almodia 
de  CoUibus»  uxor  quondam  D.  D.  Pelri  de  Cra- 
maudo, mililis,  fralris  dni  palrîarcbx  predicli, 
ui  perpeluo  in  isla  ccclcsia,  prima  die  cujusFi- 
bel  mensis,  celebrelur  una  missa  celebris  cum 
pulsatione  campanarum,  pro  salute  animarum 
suaniro,  el  parenlum  ac  bencracionim  ipsorum 
pairiarchae  et  Almodiae,  et  ad  faciendum  pne- 
dictum  scrvitium,  et  distribuendum  in  qualibet 
missa  canonicis,  capellanis  el  servitoribus  ec- 
clesia^  xxx  solides  Turonenses  et  capitulum  hu- 
jus ecclesix  est  bene  obligatum.  Seripta  haec 
fuerunt  anno  Dni  hccccvi,  mense  junio. 

Le  titre  commémoratif  de  cette  fondation 
faite  par  Cramaud  au  profit  du  chapitre  de 
Saint-Junien  se  lisait,  avant  la  révolution, 
dans  le  chœur  de  cette  église.  On  en  doit  la 
conservation  à  dom  Estiennot  IFragm. 
d'hist,  d'Aquit.j  ii,  28,  mss.  de  la  Bibliothèque 
nationale)^  et  la  publication  à  M.  l'abbé  Ar- 
bellot. 

1408. 

Hic  dominus  Ludovîcus  de  Trallangis  sub  lapide  : 

quiescit,  yir  magnlficus,  nacionis  Lemovicc 
decanus  Avinione,  ibidem  regens  studia  : 

meniit  is  obtinere  doctoral  us  insignia  : 
in  fratrem  et  canonicum  ista  mater  ecclesia  : 

extullt  fréta  suorum  meritorum  ingencia  : 
et  licet  absens  fuerit  a  vivente  exordio  : 

roaturus  tamen  rediit  flnem  jungens  principio 
dedil  libros  ecclesie  liberall  commercio  : 

hanc  rem  dignam  memorie  probat  acerri  visio  : 
accepti  tam  memorans  Ingratus  hic  non  exiilit  : 


7)7  LIM  DICTIONNAIRE 

cum  oclûgiiiUi  codices  prolhomairtci  conlulil  : 
quarto  kalciidasjunii  oclavi  posl  jubilcuni  : 

«ini  quadringcntesimi  milleiii  d^dii  spiriUim  : 
|iosl  veslri  fratris  fuiiera  rogale  fralres  Dominiim  : 

ol  ad  cœlorum  muuera  suum  perducai  famultim  : 

(Inédite.)  —  (Lccaos.) 

Cette  épitanbe,  assez  bizarre,  se  lisait, 
avant  la  révolution,  dans  une  chapelle  de  la 
catbédraie  de  Limoges. 

U15. 

Reverendus  in  Xpô  paler  dns.  dûi.  Junianus 
ChouTaly,  eccRc  secularis  cl  collégiale  S^»  Ju- 
niani  de  Yicano,  canonicus,  pd(e  ville  orian- 
Jus,  utriusquc  juris  professer,  sacriq-  palacii 
causarum  aposlolicar.  auditor,  fecil  fieri  chor. 
pdicle  ecclîe  S^^  Junîaiii  anno  Dni  m»  cccc»  se- 
cundo, precio  ducentar.  el  qainquaginla  librar 
cuidam   niâgro  francise  nuncupato  Germain. 
Iiem  dédit   pdicle    ecclîe   quemdam    calicem 
duar.  marchar.  argeiiti.  Iiem  amplius  quoddà 
pulchrû  novum  missale.  Romanum.  Iiem  dédit 
cenlû  scuta  ppter  suum  anniversarium,  fiendum 
in  die  obilus  sui,  videlicet  xvi.  roarlii,  anno  Dni 
M»    cccc«  xv«  prelerea,   legavit  ampli*  cenlû 
scuia  ppier  anniversarum  utrisq.  parenlîs,  fien- 
dum XVI ta  die  sepieinbris. 
Item,  fecit  fieri  sepulchrum  suû  ppe  aquili  chori, 
et  tamê  fuit  scpultus  Biterrîs. 
Item  plus  dédit  il*  scuta  edîficio  hospitalis  huj. 
TÎUc  Sti  Juniani 

Anima  ejus  et  parentum  suor. 

Requiescant  in  pace 

Amen. 

(Inédite.)  —  (Lecros.) 

Une  clôture  en  bois,  richement  sculptée  et 
formant  deux  rangs  de  stalles,  enveloppait 


un 


1K 


gnac  (1M9),  Aureil  (1475),  sont  postérieu- 
res d*un  dfemi-siècle.  Au  defaors,  Rouen, 
Amiens,  Alby,  Auch,  Rhodcz,  etc.,  ne  s'en- 
richissent de  travaux  de  ce  genre  que  long- 
temps après.  Cette  boiserie  fut  payée,  en 
1402,  au  maître  nommé  en  françait  Gtrmaà^ 
deui  cent  cinauante  livres.  Cette  somme  re- 
présente la  valeur  de  trente  mille  francs  de 
notre  monnaie  actuelle;  il  est  bien  entendu 

aueje  parie  de  la  valeur  d'échange,  et  non 
e  la  valeur  métallique  en  titre  et  en  puids. 

1420. 
Guillelm*  Dine-Mati  me  dona  ê  lan  '  * 

M.  GCCC.  XX. 

(Inédite.)  —  (Lccioi.) 

'  On  lisait  ces  mots  sur  un  reliquaire  en  ar- 
gent appartenant  à  l'église  Saint-Pierre  da 
Queyroix  de  Limoges.  La  famille  Disnematin- 
Dessales  existe  encore;  ses  membres  sedis^ 
tinguèrent  de  tout  temps  par  leur  zèle  pa- 
roissial. 

1421. 

Lan  Mcccc  xxi  foc  mudat  aqnes  hospital  de  S. 
Jamme  aici,  de  voler  de  mosseu  Foie  de  Royera, 
de  la  diocèse  de  Limoties  abat  de  St  Serni. 

Van  1421  fut  transporté  cet  hôpital  de  Saint-Jac- 
ques fct,  par  Vordre  de  M.  Foulque*  de  Roffère, 
du  diocèse  de  Limoges^  abbé  de  Saint- Saturnin. 

Cette  inscription,  citée  par  Catel,  était  sur 
la  porte  do  la  chapelle  de  Thôpital  Saint- 
Jacques,  à  Toulouse.  (Cs.  Castëlla?«e,  Mém. 
des  antiq.  du  MidU  m,  272.) 

Après  ih36. 

S.  K. 

(Ineatte.)  —  (A  Meimae.) 

Voilà  une  inscnption  courte ,  si  iamais  il 
en  fut,  et  cependant  elle  n'est  pas  dépourvue 
d'intérêt.  Par  se^^  lettres  datées  du  20  juillet 
1436,  Charles  Vil,  roi  de  France,  concède 
aux  habitants  et  manants  de  la  ville  de  Mei- 
mae l'octroi  de  leur  cité,  destiné,  selon  leur 
demande,  à  relever  les  fortifications  de  leur 
ville.  De  cette  époque  date  la  prospérité  de 
cette  ville.  Alors  furent  établies  des  halles 
pour  abriter  marchands  et  marchandises.  Cne 
double  mesure  permanente  iaillée  dans  le 
granit,  destinée  à  servir  d'étalon  pour  la 
vente  des  grains,  fut  installée  dans  cet  édi- 
fice. Cette  mesure  publique  existe  encore; 
un  écusson  sculpte  à  la  partie  antérieure 
porte  les  deux  lettres  que  nous  avons  trans- 
crites. 

L'usage  de  ces  mesures  de  pierre  servant, 
d'ét/ilon  pour  la  vérification  des  mesures  par- 
ticulières était  alors  de  droit  commun.  En" 
1377  il  est  fait  mention  d'une  mesure  de  ce 
genre  :  «  Les  seigneurs  consuls  du  château 
de  Limoges  de  l'an  de  grâce  1377,  ayant  re- 
cherché quelles  mesures  tenaient  les  hôte- 
liers du  château,  leur  ont  lixé  pour  toujours 
les  mesures  suivantes  :  de  la  mesure  qui  se 
donnera  aux  chevaux  à  dîner  les  huit  doivent 
faire  l'éminal  de  la  mesure  de  pierre  avec  la- 
quelle on  mesure  l'avoine  au  marché.  » 
nolpo  province,  les  belles  boiserios  de  Soli-      Ccran  Uminal  de  la  mesura  de  la  peyrn 


le  chœur  de  la  collégiale  de  Saint-Junien. 
Cette  boiserie  était  haute,  en  moyenne,  de 
15  h  18  pieds.  Au  commencement  de  la  res- 
tauration, la  fabrique  de  cette  église,  ayant 
acquis  un  autel  en  marbre  provenant  de 
l'abbaye  de  Grandmont,  voulut  produire  tou- 
tes les  beautés  de  celte  œuvre  de  la  fin  du 
XVIII*  siècle.  En  conséquence,  la  boiserie  du 
chœur  fut  enlevée  et  en  grande  partie  livrée 
au  feu.  Des  débris  conservés  par  diverses 
personnes  prouvent  qu'elle  était  de  la  plus 
grande  magnificence.  Une  eolonnette,  con- 
servée au  musée  de  Limoges,  montre  sur 
son  chapiteau  un  lapin  broutant  des  feuilles 
de  choux.  L'exécution  hardie  et  n^ïve  de  ce 
fragment  donne  les  plus  vifs  regrets  sur  la 

Eepte  de  l'ensemble  dont  il  faisait  partie, 
l'inscription  que  nous  relatons  plus  haut 
fait  connaître  le  nom  du  donateur  et  de  l'an- 
teiir,  le  prix  et  la  date  dec^ttc  sculpture  sur 
bois.  Le  nom  de  maître  Germain  ira  donc 
grossir  la  liste  des  huchiers  ou  sculpteurs 
sur  bois  auxquels  noits  devons  tant  de 
chefs-d'œuvre.  On  remarquera  que,  par  l'é- 
poque où  il  a  vécu,  il  est  leur  aieul.  Dans 


un 


D-EPIGliAPHIE. 


LIM 


750 


iom  meêura  la  $ivada  en  la  clausira. 
.  de  la  Société  archéoL  du  Limousin. 
,197.) 

1W7. 

ySi  bîîdlcs  (1)  omnium  juslonim  spirilu 
is  fuit,  ipse  intercédai  pro  cunctis 
asUce  professionis.  Amen. 
anno  Dni  m  cccc  xxxvii. 

(Inédite,)  —  (Leghos.) 

inscf  iption  so  lisait  sur  la  cloche  dite 
i ,  dans  Tabbaye  de  Saint-Martial. 
Dcbe  a  été  fondue  en  1790. 

1U5. 

xt  in  tumalo,  omnibus  amabilis  Hugo 
B,  paciflcus  de  Video  cognominc  dictus 
am  amalor,  teropli  hnjus  et  miiis  rcetor, 
I  gf'nere,  prepollens  rooribus  et  virlute. 
m  iicenciamadiit,  Lemovisque  prebendam, 
liis  ab  tenebris  bis  sena  lux  traxit  oclobris, 
l  hoc  choroy  pro  eo  rogaie  exoro. 

{Inédite.)  —  (Legeos.) 

pilier  du  sanctuaire  de  Saint  Pierre 
Toix  de  LioQoges  était  appendue  une 
le  cuivra  jaune,  ciselée.  Elle  repré- 
m  prêtre  agenouillé  devant  Timage 
inie  Vierge.  Au-dessous  étaient  Ggu- 
armes  du  défunt  :  d*argent  à  une 
3r  chargée  do  deux  yeux  (je  vois), 
lie  de  la  voûte  du  chœur  étant  ae 
3que  est  due  sans  doute  à  la  généro- 
e  curé,  proffuit  huic  ehoro. 

1U8. 

bium  quondam  venerabilis  viri  Doniq}. 

Joannis  de  Foute* 
rstt  lam  trisli  (|uid  aggredi  ausa  fuisti 
monte  hujus  dompiium  Johannem  de  Fonte 
etas  (?)  mundiim,  hic  nec  rciiquisti  secùn- 

^dum 
n  8  ex  parte  sed  jura  novit  utramque 
rîcarius  liac  in  ecclesia  prebendatus 
8ub  manteUo  stat   arcbipresbiler  de  gi- 

luit  fato,  mensis  junii  die  quarto      [meUo 
»imo  quadringeiilo  quatcr  duodeno 
i«  pia,  gloriosa  virgo  Maria. 

{Inédite.)  —  (Legeos.; 

icr  angulaire  de  la  chapelle  de  Notre- 
»s  Trois-Uois,  dans  la.  cathédrale  de 
,  était  attachée  une  plaquiQ  de  cuivre 
lelle  se  lisait  Tépitaphe  que  nous 
ns.  La  troisième  ligne  est  de  trans- 
douteuse et  ne  se  traduit  pas  facile- 
us  ces  termes. 

U49. 
•  B.  Nogich  (U49)  ou  mieux  Sogeri. 
dffe.) — {Chapelle  Saint-Fiacre  à  Paulhac.) 

flanc  méridional,  mais  à  quelques 
ervalle,  de  réglisede  la  comhjande- 
aulhac,  s*élève  une  élégante  petite 


chapelle  du  xv  siècle.  La  porte  en  accolade 
a  les  moulures  et  les  ornements  multipliés 
de  cotte  époque.  Les  nervures  de  la  voûJo 
s'appuient  sur  des  consoles  formées  par  des 
anges  tenant  des  écussons.  Un  texte  de  Na- 
daud  nous  apprend  que  c'était  une  vicairie 
fondée  par  irère  Antoine  de  Nogerie.  Nous 
avions,  à  première  vue,  daté  tout  cela  du 
milieu  du  xv  siècle.  L'inscription  mutilée  a 
perdu  sa  date.  Nous  en  devons  la  connais- 
sance à  une  transcription  prise  en  temps 
utile  par  Nadaud,  vers  1770;  elle  confirme 
entièrement  notre  conjecture.  Nous  sommes 
heureux  d'avoir  contribué  au  salut  de  ce  pe- 
tit édiGce,  en  provoquant  le  rétablissement 
de  sa  toiture,  détruite  depuis  près  d'un  demi- 
siècle,  sans  que  la  voûte  ait  cédé  sous  les 
Eluies  diluviennes  de  notre  ciel  limousin, 
.'église  adjacente  est  un  édifice  solide  ot 
élégant  du  milieu  du  xiii*  siècle.  Elle  faisait 
partie  d'un  château  presque  entièrement  dé- 
moli. C'était  l'apanage  d*un  chevalier  de  jus- 
tice. Depuis  peu  de  temps,  grâce  aux  solli- 
citations d'une  famille  honorable,  Téglïse  do 
la  commanderie  est  devenue  l'église  d'une 
paroisse  nouvellement  érigée. 

1451. 

Anno  milleno  novies  L  I  semei 
ista.  regine.  celi  facta*  capelia.  fuit 
quaq;.  sequens*  tern*  mirâter(l) 

perflcit'  ann*.  principlum 
prebel  may*.  flne.  que 
november 


cccc 


L 


(A  Notre-Dame  du  pont  Saint- Junien,) 

Près  du  pont  de  Sa  in  Mu  ni  en  est  un  pèle- 
rinage célèbre  à  la  sainte  Vierge.  Une  statue 
antérieure  au  gothique  prouve  que  depuis 
longues  années  cette  dévotion  était  établie 
en  ce  lieu.  11  est  question  d'un  orato-ro  à 
la  date  de  1394.  Pierre  de  Montbrun,  évoque 
de  Limoges,  permit  en  1451  de  le  recons- 
truire. Les  travaux  de  construction  furent 
achevés  la  troisième  année.  Le  sanctuaire 
de  la   chapelle  est  de   cette  époque;  aux 
contre-forts,  aux  fenêtres  et  aux  moulures, 
il  est  facile  de  reconnaître  cette  date.  Louis 
XI  avait  une  dévotion  particulière  à  Notre- 
Dame  du  Pont;  après  v  avoir  fait  plusieurs 
pèlerinages,  en  1470  il  donna  douze  cents 
écus  pour  Tagrandisscment  de  cet  oratoire. 
Grâce  à  cette  libéralité,  on  a  pu  construire 
l'élégant  édifice  dont  la  ville  de  Saint-Junien 
est  hère  à  si  bon  titre.  Quatre  piliers  cou- 
verts de  moulures  soutiennent  une  voûte 
élancée,  qu'ils  partagent  ainsi  en  neuf  tra- 
vées. Les  auteurs  de  cette  construction  ont 
soudé  fort  habilement  leur  bâtisse  au  sanc- 
tuaire de  1451.  LMnscription  qui  donne  la 
date  de  cette  partie  de  l'éditice  est  à  l'entrée 
du  sanctuaire  à  gauche.  La  boiserie  d'un 
autel  la  masque  en   partie.  On  remarque 
dans  celte  inscription  l'emploi  des  majus- 
cules qui  formaient  récriture  delà  troisième 


ifMt  bencdictus 


(I)  Quamque  sequens  lernus  mîranter. 


731 


LIM 


époque  (gothique  arrondi).  L'A  du  coramen- 
cemenl,  le  Q  de  la  troisième  ligne,  le  pre- 
mier P  de  principium  et  la  date  sont  em- 
pruntés à  cet  alphabet.  Tout  le  reste  est 
gothique  carré  (minuscule  des  manuscrits). 
Le  gothique  arrondi  est  donc  ici  réduit  au 
rôle  de  capitales  ou  majuscules  comme  dans 
l'écriture  des  manuscrits.. 


1W3. 
Laçams  de  Franceschi  incensii  :  Francischus 

Piloxus  pinsit. 

{Inédite,)  —  (Legros.) 

• 

Ces  signatures  incorrectes,  en  lettres  liées 
e  entrelacées,  se  lisaient  au-dessous  d'une 
statue  de  la  sainte  Vierge,  peinte  et  dorée, 
dans  la  chapelle  de  Sainte-Agathe  de  l'église 
de  Saint-Martial. 

E  (i)  lan  M  cccc  lx. 
(Inédite.)  —  [Eglise  de  Treignae.) 

L'ancienne  chapelle  du  ch&teau  de  Trei- 
gnae, aujourd'hui  église  paroissiale,  est  for- 
mée de  trois  nefs  parallèles  fort  basses.  Les 
nervures  prismatiques  pénètrent  dans  des 
colonnes  monocylindriques  sans  chapiteaux. 
L'inscription  se  lit  au^iessus  de  la  porte. 
Voici  donc  une  architecture  à  date  bien 
précise. 

Anno  Diii  m  cccc  lx  die  vero  nu  mesis  augiisti 
re^'  in  Xpo  iïF et  Uns  3ns  Michael  ëpi  (Nicodie  ?)  (2) 
consecravil  hoc  allare  eirecondidit  pîTies  reliquias 
in  honore  SU  Eutropil  pontifies  ei  marliris. 

{Inédite.)  —  (A  BerneuiL) 

Au  mois  d'août  183^6,  en  démolissant  l'au- 
tel de  la  chapelle  Saint-£utro[)e,  située  près 
de  Berneuil  (Haute-Vienne), on  a  trouvé  celte 
inscription  placée  près  des  reliques.  Il  est 
è  regretter  aue  le  nom  du  siège  épiscopal 
soit  à  peu  près  illisible. 

1469 

Mecire  Loys  Daubucon  evecque  de  Tulie 

lan  M  cccc  lxix 

(Inédite.) 

Un  petit  ciboire  de  vermeil  est  orné  ,de 
quatre  petits  reliefs  Qgurant  des  prophètes. 
Sous  le  pied  se  lit  l'inscription.  Les  carac- 
tères droits  et  inégaux  sont  mal  gravés.  Ce 
ciboire  gue  nous  avons  découvert  appar- 
tient aujourd'hui  à  Mgr  Berteaud,  évêaue 
de  Tulle.  ^ 

IWO. 

Ici  gyst  des80ul)s  celte  grande  lame 
Denisol  Prùlre,  Dieu  a  grappe  son  àme, 
Sublil  orfèvre,  sage  vos  pas  autre 
De  Meaux  en  Liège  vraymeni  fui  natif 
Lequel  fonda  par  leslamenl  voiif 
Les  mecredi  une  messe  en  voii 
En  ceUe  église  de  l'ange  Sainl  Michel 


DICTIONNAIRE  UM 

« 

Et  que  soit  dild  par  ceux  du  commaiiel 

Et  trépassa  ez  fêtes  Magdeiaine. 

Son  âme  soil  lassus  au  ciel  amène 

Mil  quatre  cent  cl  lx  et  vers  dix. 

Dieu,  quil  soit  en  paradis 

Amen. 

{InédUe.)  —  (Maiao».) 

A  Saint-Michel  des  Lions,  près  de  la  porte 
septentrionale,  était  une  plaque  de  cuivre 
portant  cette  inscription.  Le  communel  dont 
il  est  ici  quivstion  était  une  communauté  de 
prêtres  établie  dans  cette  église ,  comme 
dans  un  grand  nombre  de  paroisses  du  dio- 
cèse, pour  l'administration  spirituelle. 

Malhilde  Helaude  était  veuve  d'un  Denis 
Prêtre,  orfèvre  à  Limoges  en  ihSO. 


U76. 

Reverendos  D.  F.  Peirus  Daubossonnîut  Rhodi 
maguus  niagisler  hanc  portam  et  turret  ereiit, 
magislerii  anno  primo. 

A  Rhodes ,  du  côté  de  la  mer  et  à  l'est, 
s'ouvre  la  porte  Sainte-Catherine.  Elle  est 
en  plein  cintre  et  flanquée  de  deux  belles 
tours  rondes  qui  sont  engagées  dans  les 
courtines  et  couronnées  de  mAchicoulis.  Au- 
dessus  de  l'entrée  on  voit  une  grande  table 
de  marbre,  sculptée  en  forme  de  niche»  dans 
le  stvle  ogival  flamboyant,  et  trois  statues 
représentant,  au  centre  sainte  Catherine,  à 
droite  saint  Jean  et  à  gauche  saint  Pierre. 
%r  ce  bas-relief  sont  flgurées  les  armoiries 
de  Pierre  d'Aubusson. 

C'est  en  18^6  que  M.  Batissier  a  relrouTé 
sur  place  ce  souvenir  d'un  illustre  compa- 
triote. Nous  empruntons  cette  note  à  un  de 
ses  rapports. 

1W9. 

Le  XVIII  jour  de  janvier  mil  uii«  xix  lx 

fuel  commencé  ce  premier  pillierdes  biens  de  céans 

par  bon  entente. 

(Inédiie.)  —  (Lkrm.) 

L'église  de  l'abbaye  de  Saint-Martial  n'ap- 
partenait pas  tout  entière  a  l'époque  ro- 
mane. Une  partie  de  l'abside  et  de  la  croisée 
étaient  du  xv*  siècle.  Celte  inscription^  uni 
se  lisait  sur  un  pilier  de  la  croisée,  du  côté 
de  la  chapelle  de  l'Enfant-Jésus,  donnait  la 
date  du  commencement  de  ces  travaux. 

1479. 

Hoc  oratoriû  (1)  saxî 
ruina  collesû  dns  Dioni 
sius  de  Bar  que  Bîturîs 
pepit  âlistes  et  ((ïîi  Tu 
icll  (2).  M  cccc^xxix  erexit 
Fûdilus  ac  ampliavit. 

(Inédite.)  —  (A  Roeamaiour.) 

Rocamadour,  pèlerinage  depuis  longtemps 
c;élèbre,  intéresserait  encore  par  les  beautés 
d'uu  site  sans  rival,  et  par  les  traraux  de 


(1)  En. 

(2)  Pour  Mcomédie. 


(I)  Oratorium. 

(*i)  Peperit  antistes  et  dominuê  luteUcnsis. 


LIM 


D*EPlGRA!HiiE. 


des  anciens  âges.  En  restaurant  la 
Ile  miraculeuse ,  abritée  sous  une 
I  du  rocher,  on  a  trouvé,  il  y  a  quel- 
Binnées,  cette  inscription.  Rocamaciour 
avant  la  révolution ,  du  diocèse  de 
;  or  le  diocèse  de  Tulle  fut  distrait  du 
se  de  Limoges  par  le  pape  Jean  XXII 
18.  A  ces  titres  divers,  c'est  donc  une 
ption  limousine ,  et  nous  avons  été 
ux  d'en  enrichir  notre  recueil. 

ineur  souverain  et  la  virve  mémoire 
ad  Dieu  lout-puissant,  en  son  l'ègne  étemel, 
Mère  sacrée  el  du  bon  Saint  Michel 
bienheureux  saints  du  paradis  en  gloire 
ue  Ton  comptait  mil  ccc  lxiiu 
•  may  du  premier  fondement 
1  de  cette  église  a  prins  commencement  : 
ijure  des  temps  jamais  ne  puisse  abattre. 
s  après,  pour  embellir  ce  temple, 
I  mil  ccc  et  ini^z  et  trois, 
8  dons  du  commun  et  libéraux  octrois, 
lâti  ce  clocher,   que  chef  d^œuvre  on  con- 

[temple. 
donc  ce  boA  Dieu  qui  a  toute  puissance; 
mier  s*employant  à  ccst  œuvre  si  beau, 
)  conserve  a  soy  :  et  son  divin  flambeau 
Q8  les  bienfacteurs  luise  pour  récompense. 

Relevé  par  Jehan  Verger  ; 

et  Jean  Mersin,  Bayles 

en  Tan  1584. 

te  inscription  donne  la  date  de  l'église 
inl  Michel  des  Lions  de  Limoges  et  de 
emarquable  clocher.  Elle  se  lisait  sur 
lierre  calcaire  à  gauche  de  la  base  du 
îrjorsqueles  directeurs  de  la  fabrique, 
*cevant  qu'elle  était  usée  par  le  temps, 
nt  transcrire  sur  une  plaque  de  cuivre 
placèrent  à  Tintérieur  même  de  la 
de  ce  clocher.  On  se  tromperait  ce- 
mt  si  on  prenait  ce  titre  à  la  lettre  ; 
ue  tout  le  mur  nord  de  Téglise  est 
le  corbeaux  ou  modillons  romans  qui 
icent  que  les  architectes  du  xiv*  siècle 
ODservé  dans  la  reconstruction  une 
)  du  vieil  édiQce  qu*iis  étaient  appelés 
iver  ;  enfin,  la  dernière  travée  du  côté 
)ccident  est  évidemment  du  wv  siè- 
in  reste,  notre  annaliste  est  formel  : 
année  (1552),  l'église  Saint-Michel  des 
fut  augmentée  du  jardin  de  Laniy, 
Bon.  de  Saint-Amable,  III,  775.  ) 

148^. 

En  lâo  MccccLX&xnu  fut 

lète  la  grosse  tour  de  Bourgne 

neuf  el  tout  le  batimen  les 

▼errines  de  cette  église  le  treil 

lODS  de  fer  et  fondée  une  messe  chun  (1) 

}«Br  vespres  et  compiles  aux  pb 

Tes  de  la  colnunauté  de  la  dicte 


LIM  754 

église  par  révérend  religieux 
Frère  Guy  de  Blancliefort  grât  pr 
leur  Dauvergiie  comandeur 
de  Chypre  de  Bourgneneuf  de 
Mortels  senechal  de  Bhodes 
et  nepveu  de  très  révérend  et 
mon  très  doupte  seigneur  monss 
frère  Pierre  D*Âubusson  très 
digne  grand  maitre  de  Rhodes 
de  Tordre  Saint  Jehan  de  Jhrlm. 

{Inédite.)  —  (Nadaud.) 

L'église  du  grand  prieuré  de  la  langue 
d'Auvergne,  h  Bourganeuf,  est  du  commen- 
cement du  xiir  siècle  ;  mais  le  xv*  siècle 
l'a  restaurée  en  refaisant  les  voûtes,  en  y 
ajoutant  des  chapelles  et  un  collatéral,  et  en 
perçant,  à  Test,  une  grande  fenêtre  à  me- 
neaux flamboyants.  Celte  iuscrif)tion  nous 
apprend  l'origine  et  la  date  précise  de  ces 
constructions  diverses.  Elle  confirme  aussi 
la  tradition  qui  voit  dans  la  grosse  tour  du 
château  une  construction  élevée  pour  le  lo- 
gement et  la  garde  de  Zizim ,  compétiteur 
du  sultan  Bajazet.  Zizim  habitait  le  chAteau 
de  Bourganeuf  à  cette  époque;  il  ne  le  quitta 
gu'cn  1(89.  Les  armes  de  Guy  de  Blanche- 
fort  se  voient  en  diverses  parties  de  l'église 
et  du  château.  Nous  avons  donné ,  dans 
V Album  de  la  Creuse ^  une  notice  sur  ces 
lieux,  que  recommandent  ces  imposants  et 
poétiques  souvenirs. 

1490. 

Lan.  M.  cccc 
un.  XX.  X  fu 
fâcha.  la  chape 
la. 
{Inédite,)  —  {A  Saint- Maurice.) 

Une  chapelle  de  l'église  de  Saint-Maurice, 
près  Saint-Robert  (Corrèze),  porte  cette  ins- 
cription. On  remarquera  cette  manière  d'é- 
crire quatre-vingts  ;  elle  n'est  pas  rare  sur 
les  monuments  4\x  xV  siècle.  Un  écusson 
mi -parti,  sculpté  dans  la  même  chapelle 
donne  sans  doute  les  armes  du  fondateur. 
Les  pièces  qui  le  composent  sont  d'une 
part  deux  bandes,  de  Tautre  trois  étoiles  et 
un  croissant. 

1496. 

Lan  mil  cccc  nii  vingts  et  xvi 
en  iung,  furent  de  céans  du  trésor 
prins  pour  le  chief  mettre  a  son  aise 
xii  marc  d'argent,  n  onces,  vin  d.  d*or 

el  tout  par  le  couvent  accorL 

Le  lM)n  abbé  Jouvionl  Aulbert. 

St  Martial  nous  (e  prions  fort  ' 

que  paradis  nous  soit  ouvert, 

le  nom  du  maitre  argentier 

ce  coffre  ûst  Pierre  Verrier. 

La  coupe  d'or  donnée  par  Grégoire  XI 

{)Our  abriter  le  chef  de  saint  Martial  se  ren-' 
èrmait  dans  un  buste  magnifique,  autre  don 
généreux  du  pontife.  £n  ikw^  ce  dernier 


755 


LIM 


joyau  ayant  été  mis  en  gage  noup  garantie 
d'un  emprunt  contracté  par  l'abbé  de  Saint- 
Martial,  l'abbé  Albert  Jouvion  ût  exécuter 
une  cassette  pour  abriter  la  coupe  et  le  chef 
vénéré  qu'elle  renfermait.  Celte  inscription, 
gravée  sur  le  métal  de  cette  coupe,  faisait 
connaître  sa  valeur  intrinsèaue  et  le  nom 
de  l'orfèvre  limousin  qui  l  exécuta.  (Cf. 
Y  Essai  sur  les  émailleurs  de  Limoges  ,  p.  86.) 

1497. 

Virgo  fave  ceptis,  quaeso,  sanclissïma,  venis. 
Qiiod  mihi  corde  sedet,  quod  lola  menie  volulor 
Scribere  sil  miclii  fas,  uonullo  minime  Iseso 
Hoc  jacet  in  tumulo  Johanncs  episcopus,  liujus 

Urbis  honor,  patrix  gloria,  plcbis  amor 
Marchia  qucra  genuil.  Bartonis  cognominalus, 
Pago  Garaclensi,  nobili  de  génère  nalus 
Liiios  duni  flores  senalus  villa  regali 
Legerel  Parisius,  in  scde  prxsidiali, 
Pasiorem  peiiit  ecclesia  Lemoyicensis 
Quem,  orbaia  duce,  elcgîl  flamine  sacro. 
Defensor  palriae  fuit,  el  tuiela  suonim 
Inviclum  fldcî  robur,  el  correciio  morura 
Hic  facundus  eral,  largus,  et  cunclis  abunduns  : 
Humilis  in  populi,  doctrine  jubar  emicans 
Inlerea,  dum  senio  properavil,  jam  cauus  eleclus, 
El  pasloris  aram  rexisscl  lemporc  longo 
Archipresul  dignus  translatus  Nazariensi, 
Jura  linqucns  sedis  nepoU  caro  Jobanni  ; 
Vivens  in  Domino  oclogenus  aslra  beavit 
Inde,  milleno  quatuor  ccnlum  nonageno 
In  crucis  festo  maii,  lune  adde  septcno 
Cujus  vita  fuil  praescns  sibi  Irila  laboris 
Posl  mortcni  sil  ei  requies,  finisquc  doloris. 

(Inédiie.)  —  {Archives  de  la  famille  de  Montbasm) 

Le  Limousin,  cette  terre  par  excellence 
de  l'orfèvrerie  ou  de  la  mise  en  œuvre  artis- 
tique  des  métaux^  possédait  de  nombreux 
tombeaux  en  métal  ciselé.  Celui  du  prélat 
dont  nous  venons  de  rapporter  IVoilaphe 
était  au  milieu  du  chœur  de  la  cathédrale 
de  Limoges.  11  représentait  le  défunt  revêtu 
de  ses  ornements  sacerdotaux.  Sa  valeur 
intrinsèque  a  tenté  la  cupidité  pendant  la 
révolution.  Plus  heureuse,  l  église  de  Sainl- 
Junien  a  sauvé  une  remarciuable  tombe  cise- 
lée, du  comiiicnceiaent  du  xvr  siècle.  Ce 
magniii«]ue  modèle  est  unique  en  France  ; 
nous  nous  réservons  de  le  décrire  en  son 
lieu.  Cu  vieux  calendrier  de  Limoges  rap* 
pelle  en  ces  termes  une  fondation  de  l'évo- 
que Bartou  :  ^  IV  nonas  maii,  hic  fiât  anni- 
versarium  Johannis  Barthonis  hujus  eccle- 
siœ  pastoris  et  deinceps  Nazariensis,  de- 
functi  aniio  Domini  1^97,  el  dislribuantur 
undecim  librœ ,  levandœ  supra  tumulum 
aheneum  ante  majus  allare.  » 

1497. 

Hîc  peei  ^nondam  venerabilis  vir  fraler  mar- 
lialîs  Bofol  dim  canonicus  el  oflficialis  Lemo- 
vkensis,  qai  taiHÎem  in  haliitn  et  professione 
Pnedi  aiomm,  anuis  plen:i«,  nbiii,   anno  Dîîi 


DICTIONNAIRE  UM  H 

1497  19«  mensis  Juiii.  Anima  ejos  requieieai  ni 
pace  Amen. 


Une  tombe  de  réalise  des  Jacobins  portait 
cette  inscription.  Un  prêtre  de  même  nom, 
mort  à  la  môme  épogue ,  était  enseveli  k 
quelques  pas  plus  loin.  C'était  sans  doute 
un  frère  du  précédent  ;  il  avait  voulu  dor« 
mir  près  de  lui  son  dernier  sommeil.  A  otté 
de  la  tombe,  un  cuivre  ciselé  représentait 
le  défunt  oiTert  à  la  sainte  Vierge  par  saint 
Etienne.  Cette  composition  rappelait  ingé- 
nieusement que  le  défunt  avait  été  succes- 
sivement chanoine  de  la  cathédrale  de  li- 
moges, qui  a  pour  patron  saint  Etienne,  et 
membre  de  la  famille  dominicaine  dont  Tor- 
dre est  spécialement  consacré   à  la  sainte 


Vierge. 


1^97. 


Nudis  sub  snxis  recubal  lam  nobile  corpus 

Mariialis  Boyol  :  qui  modo  summa  tenet 
Canonicus  fuit,  oflTicialis  Lemovicensîs, 

El  Burgi  paslor  :  qui  bene  fovit  oves. 
Orbis  lanla  l>ona  dimisil  :  pncdicalorum 

Tandem  vita  pia  jam  sibi  grata  fuit. 
Moribns  bis  nusquam  pectus  fulcire  negabat. 

Dogmaiiiius  cunclos  consociabal  enim. 
Aflines  que  suos  duxit  magnos  ad  honores, 

Munei  ibus  mullis  namque  cibavît  eos. 
Effusis  lacrymis  hune  plorat  cana  seneclas 

Yociferans  citius  clara  juvenlns  gémit. 
Interilura  lanlique  vivi  Lemovica  turba  : 

Plange  cilo,  plange,  luinîna  sparge  tua. 
Hic  socios  social  célestes  munerc  divo. 

Yiriutem  fulgens,  floreque  soeplra  gèrent. 
Blille  quingeniis,  bine  demplis  ac  tribus  annii 

Luce  petit  clara  superos,  juliî  décima  liona 
Quxso,  Jesu  Boue,  cum  superis  sil  in  aelhereteeaa^ 

Deprxcor  ul  redeal  spirilus  ad  Dominum. 

Anieo. 

(Inédite.)  —  (NadabbJ 

Dans  réglise  des  Jacobins  de  Limoges, 
du  côté  du  cloître,  était  fixée  une  plaque  de 
cuivre  sur  liquclle  se  lisait  celle  inscription. 
Le  graveur  avait  figuré  au-dessous  leâ armes 
des  Boyol  :  d...  à  la  fasee  d'or  surmoniét 
d'un  lion  passant  ;  le  bas  de  reçu  chargé  di 
six  besants^  3,  2  et  1.  11  serait  possible  qoe 
celle  épitaphe  el  la  précédente  s'appliquas- 
sent au  même  personnage. 

A.  D.  M.  cccc  oncu(l) 
nonags»  viii. 
(Inédite,)  —  (ii  Salnf-Partfons-LoMS.) 

L*église  romane  de  Saint-Pardoux-Lavaa 
a  été  refaite  au  xV  siècle,  conformément  I 
uneoitJonnance  épiscopale  de  1^83.  De  cette 
époque  date  un  collatéral  ajouté  au  midi. 
Sa  voûte  est  ornée  de  nervures  polygonales 
qui  uénotrent  dans  des  colonnes  cylindri- 

(l<  Anno  Dcmihi  1108  oncta  ov  consecrata. 


un 


DEPIGRÂPIIIE. 


UM 


758 


saos  caauiteaux.  Sur  le  clocher  qui 
le  ce  collatéral  est  cette  iuscription, 
açtères  en  relief;  elle  dous   donne  le 

de  cette  restauration  ,  et  nous  fiie 
manièret  positive  sur  le  style  de  nos 
uctions  au  xV  siècle.  Plusieurs  cen- 

d*églises  du  Limousin,  à  la  môme 
e,  étaient  reconstruites  ou  restaurées. 
eo  avons  la  liste. 

1500. 

Dîîs  Leonardus 
Romaëli  Liceiî  i  dec 
can«  Ahn  monasl^ 
fecii  fieri  et  fûdare 
binnos  capellà  iu 

sepulcm  ano  in 
qingenlesimo. 
Dominuê  Leonarduê 
Romaneli  iicenliatui  in  aecretU 
eononicui  Ahenlen$i$  monaiterii 
fecit  fieri  et  fundare 
binnoi  capellanoi  in 
êepulchrum  anno  millesimo 
quingeniesimo. 
(Inédite,)  — (Eglise  d^Aymoutien») 

chapelle  du  xv*  siècle,  dans  la  remar- 
\  église  d*Aymoutiers ,  était  ornée 
représentation  de  Notre-Seigneur  mis 
ibeau  ;  c'était  ce  qu'on  appelait  alors 
lulcre.  Cette  inscription  nous  apprend 
B  chanoine  de  Romauel  avait  fondé 
ricairies  dans  cette  chapelle'.  Son  écu, 
I  d'un  chevron  qu'accompagnent  trois 
se  voit  encore  près  de  Tinscription. 
famille  fut  toujours  généreuse.  Le 
in  Charles  étant  né  au  mois  de  juin 
iprès  le  Te  Deum  chaaté  à  Aymou- 
OD  fit  des  feux  de  joie  par  toute  la 
Etienne  Romanet  donna  du  pain  et 
à. tous  les  venants,  et  mit  des  tables 
38  rues.  (Cf.  Bon.,  III,  721.) 

Quinzième  siècle. 

lanis  de  Rupe  Cavardi,  archidlaconus  Di- 
Dsis,  dédit  boc  opus  Deo  et  beaio  Viclur- 
I  confessori,  anno  Domini  m.  cccc. 

ouvenir  du  pieux  donateur  Adémar 
ihechouart  se  lisait  sur  le  pied  d'un 
Sque  buste  d'argent  qui  conservait 
rde  saint  Victurnien,  dans  l'église  de 

Quinzième  siècle. 

confrérie  de  S.  Fiacre  fer  far  losl  joyau 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

reliquaire  en  cuivre  doré  de  l'église 
siaie  de  Saint-Pierre  du  Queyroix  de 
es  représentait  saint  Fiacre,  patron 
tliniers.  Sur  le  pied  était  gravée  cette 
ttion,  en  langue  romane.  Un  autre 
lire  daté,  avec  inscription  en  langue 
e,  et  de  môme  facture,  nous  permet 
;ner  à  celui-ci  pour  date  le  commen- 
t  du  XV*  siècle.  On  voit  que  le  fran- 


çais lutte  ici  avec  l'idiome  national,  c'est-à- 
dire  la  langue  romane. 

Quinzième  siècle. 

Berta  de  Bena. 

(Inédite.)  —  (Chapelle  Saint- Antoine.) 

Près  de  Felletin,  sur  la  route  de  Crocq, 
s'élève  l'église  Saint-Antoine  ;  une  chapelle 
seigneuriale  soudée  au  chœur  du  côté  du 
raidi,  en  est  séparée  par  une  claire-voie  à 

i'our,  élégamment  taillée  dans  un  granit  rose, 
^a  chapelle,  coiffée  sur  son  angle  d'une  tou- 
relle, a.  sa  porte  particulière  que  surmonte 
un  blason  chevaleresque.  On  lit  au-dessus 
ces  simples  mots.  Ce  sont  les  armes  et  le 
nom  de  Berte  de  Bena,  issue  de  la  famille  de 
la  Borne,  qui  au  xv*  siècle  épousa  Barton 
de  Montbas ,  père  de  l'évêque  de  Limoges 
du  môme  nom.  Nous  sommes  heureux 
d'avoir  aidé  à  restaurer  ce  gracieux  petit 
édifice. 

Quinzième  siècle. 

Jinib. 

(Inédite.)  —  (A  Bonlieu») 

Dans  la  nef  de  l'église  de  Bonlieu  est 
couchée  une  statue  tumulaire  d'abbé, 
grande  comme  nature,  mais  due  à  un 
mauvais  ciseau.  Le  défunt  tient  entre  ses 
mains  un  écusson  chargé  de  deux  fasces  et 
en  chef  de  trois  besants.  Le  lien  auquel  est 
suspendu  cet  écusson  porte  cette  inscrip- 
tion :  Jinib  ou  Jinis.  Ce  nom  ne  convient  à 
aucun  des  abbés  de  ce  monastère.  La  voûte 
d'une  chapelle  du  xv*  siècle  du  chÂteau  du 
Mazeau,  à  deux  lieues  de  là,  porte  les  mô- 
mes armes,  sommées  d'une  crosse.  Cette 
indication  pourra  aider  à  trouver  l'inter- 
prétation de  ce  mot. 

Quinzième  siècle. 

P.  Blali. 
(Inédite.)  —  (Abbaye  de  Bonlieu.) 

Le  sanctuaire  en  ruines  de  l'église  de 
Bonlieu  a  une  décoration  peinte  au  xt*  siè- 
cle. Elle  est  formée  d'un  réseau  rouge,  semé 
de  fleurons  et  de  chiffres  pieux.  Ces  mots 
s'y  trouvent  aussi  :  est-ce  le  nom  de  l'auteur 
de  cette  décoration  ? 


Quinzième  siècle. 

9 

Ave  rex  Judeor.  (1) 


(InédUe.) 


Un  reliquaire  de  cuivre  jaune  en  forme  de 
tour  est  gravé  sur  le  pied  d'une  composition 
assez  originale.  Un  dragon  se  replie  en  cer- 
cle, et  sa  gueule  entr  ouverte  va  saisir  la 
jambe  d'un  homme  à  demi  nu,  qui  mord  la 
i]ueue  du  monstre.  Autour,  en  caractères 
indécis,  est  transcrite  l'inscription  rapportée 
plus  haut.  II  résulte  d  un  procès-verbal  ren- 
fermé dans  la  tourelle  que  les  reliques  con- 
servées dans  cet(<3  mouslrance  ny  ont  été 
déposées  qu'en  1818.  Cette  pièce,  signée  de 
M.  Jugc-Saint-Marlin,  curé  de  la  paroisse  de 

(I)  Judœorum. 


i 


739 


LIM 


DICTIONNAIRE 


UM 


le 


Saint^Julien  le  Petit,  propriétaire  de  ce  reli* 
quaire,  ne  nous  fournit  aonc  aucun  éclair- 
cissement. Les  armoiries  gravées  sur  le  pied 
ont  aussi  une  forme  très-indécise. 

Quinzième  siècle. 
C*est  la  ^rrcrie  (1)  S.  Psalme. 

{Inédile.)  —  (Eglise  éTAymoutien.) 

La  chapelle  consacrée  è  saint  Psal mot,  dans 
l'église  d'Aymouliers,  est  décorée,  comme 
tout  le  reste  de  l'édiOce,  de  vitraux  à  per- 
sonnages du  XV*  siècle.  Au  bas  de  ces  vitres, 
les  donateurs,  hommes  et  femmes,  sont 
agenouillés  en  deux  groupes  distincts  et 
nombreux.  Cette  signature,  répétée  par  deux 
fois,  nous  ap'prend  que  ces  vitres  furent  un 
don  de  la  confrérie  de  saint  Psalmet,  établie 
dans  cette  édise.  Cette  partie  de  Tédiûco 
n'était  pas  achevée  en  1^71  ;  ces  vitraux  sont 
donc  de  la  fin  du  xv  siècle.  11  est  intéres- 
sant d'y  étudier  les  costumes  de  celte  épo- 
que. 

Quinzième  siècle. 

Ne  desperetis  vos  qui  peccare  soleils 
Exemploque  meo  vos  reparaie  Deo. 

{Inédile.)  —  (Legbos.) 

Derrière  le  maître  autel  de  l'église  de 
Saint-Martial,  une  statue  de  sainte  Madeleine 
portait  un  rollet  sur  lequel  se  Usait  ce  dys- 
tique. 

Quinzième   siècle. 

P  E  L 

D  M  M       T 

L  (N  00  C) 

{Inédite.)  —  {A  Jabmlles.) 

Une  console,  ornée  de  feuillages,  supporte 
un  écusson  sur  lequel  sont  sculptées,  en 
relief,  les  lettres  que  nous  venons  de  trans- 
crire. Les  caractères  sont  ceux  du  gothiaue 
de  la  première  époque  (gothique  arronai)  ; 
mais  I  ornementation  accuse  le  xv*  siècle. 
Les  lettres  sont  dans  un  ordre  beaucoup 
moins  régulier  que  celui  que  nous  avons  dû 
adopter  ;  la  typographie  moderne  ne  se  prête 
pas  à  rendre  ces  irrégularités.  Plusieurs  let- 
tres sont  aussi  douteuses,  malgré  leur  grande 
dimension. 

Quinzième  siècle. 

Jbg  :  S.  Lvp  :  svb  :  Xpm  :  sono  :  ventes  : 
avrasqve  :  repono. 

Ces  caractères,  environnés  d'ornements 
et  de  feuillages,  se  lisaient,  avant  la  révolu- 
lion,  sur  une  cloche  de  l'église  de  Saint-Mi- 
chel. 

A  Mézières,  à  Chamboret,  à  Peyrilhac,  etc., 
on  voit  encore  des  cloches  datées  du  xv* 
siècle. 

Quinzième   siècle. 

Xps.  rex.  venit.  in.  pace.  Ds.  Ii5.  fcs.  est. 

Maria,  mie 
(Inédite,)  —  (Prieuré  de  la  Plain.) 

(i)  Confrérie. 


A  deux  lieues  du  Dorât,  sur  la  roule  di 
Blanc,  s'élève  la  prieuré  de  la  Plaio,  ooDfeni 
aujourd'hui  en  ferme.  L'église,  voûléaei 
pierre,  est  parfaitement  consenrée.  Toili 
son  ornementation  sévère  indique  qu'illi 
est  Qlle  de  la  collégiale  du  Dorât.  Elle  ip» 
partient  è  l'époque  romane.  LA  voûte  et  bi 
murs  sont  couverts  de  peintures  du  mora 
âge,  que  le  foin  accumulé  dans  ce  saint  édi- 
fice ne  nous  a  pas  permis  d'étudier.  L'aotel 
roman,  semblable  à  celui  de  la  crypte  da 
Dorât,  accompagné  d'une  piscine  isolée ea 
forme  de  colonuette,  est  encore  en  plaea. 
Dans  le  pinacle  est  suspendue  une  dodM 
sur  laquelle  se  lit  cette  inscription  en  carae- 
tères  gothiques  ronds.  Deux  empreintes  de 
monnaies  ajustées  par  le  fondeur  au-dessooi 
de  l'inscription  nous  ont  permis  de  fixer 
âge.  Les  exemples  de  décorations  ainsi 
prunlées  aux  monnaies  du  temps  sont 
rares.  On  se  rappellera  qu*à  quelque  ébum 
près,  cette  inscription  se  lisait  sur  une  clo- 
che de  Saumanes,  datée  du  ix*  siècle.  Les 
ab  éviations  n*arréteront  personne  :  Ds.  te. 
fcs  pour  Deiu  komo  factus,  et  Mie  pour 
Magdalene^  se  devinent  à  première  vue. 

Seizième  siècle. 

LexTi*  siècle  est  une  époque  d'incertitude: 
l'hésitation  s'y  manifeste  dans  Tépigraphie 
comme  dans  les  autres  arts.  L'écriture'  de  la 
quatrième  époque  (gothique  carré)  est  em- 
ployée habituellement  jusaue  vers  15U.  A 
dater  de  ce  moment,  se  développe  remploi 
de  la  majuscule  romaine  concurremment 
avec  les  deux  alphabets  gothiques,  rond  et 
carré.  Un  quatriemesystèmed  écriture,  semé 
de  points  et  de  renflements  circulaires,  prend 
naissance  en  môme  temps.  Enfin,  une  autre 
écriture  focmée  d'ornements  gracieux,  em- 
bellie d'animaux  souplement  sculptés,  fleu- 
rit aussi  à  cette  époque.  Le  château  de  Pooi- 
padour  conserve  des  reliefs  de  ce  genre  qui 
ont  une  grâce  surprenante.  Constamment 
l'emploi  de  ces  sortes  d'écriture  s'unit  è  des 
œuvres  d'art,  sculptures  ou  peintures,  dont 
le  caractère  bien  décidé  suffit  pour  faire  re- 
connaître leur  Age. 

1507. 
L*an  mil  cinq  cent  et  sept,  fut  inhomé 
Sous  ceue  tombe,  icy  devant 
Un  prestre  Jean  Coussac  nommé. 
Qui,  par  son  dentier  lestament 
Sur  ses  biens,  eniièremenl 
Fonda  le  vin  des  messes  en  condition. 
Qui  en  prend,  avant  dépanemenl. 
Doit  sur  sa  tombe  une  absolulîop. 
Requiescai  in  pace. 

Cette  épitaphe  se  lisait  à  côté  du  bénitier 
qui  est  sous  la  porte  septentrionale  de  Yé- 
glise  Saint-Michel  des  Lions  à  Limoges. 

1509. 

Sancta  Maria. ora  pro  nobis 

Un  M  V  c  (e)  l  viui 
te  Deuro  laudarous. 

(Inédite.)  ~  (A  Auriei.) 


UM 


D*EP1GRAPH1£. 


UM 


7a 


jb  inscription  se  lit  sur  la  cloche  en 
B  paroissiale  d'Auriat.  Les  lettres  en 
|ue  carré,  à  reiceptioii  du  T,  imitent 
ubans  repliés  à  leur  extrémité.  E:les 
isposées  sur  un  fond  de  fleurons  élé- 

1511. 

Simon  B.  de  Pompadoiir,  m.  ccccc.  xi. 
de  Vilandanus. 

{Inédite.)  —  (Legbos.) 

I  cloche  de  la  Règle  portait  cette  ins- 
)D.  Nous  demandons  un  peu  d*indul- 
pour  les  inscriptions  de  ce  genre,  que 
avons  encore  à  transcrire  en  assez 
nombre.  Lors  même  qu^eiics  ne  nous 

pas  connaître  quelques  maîtres  fon* 
inconnus,  ces  simples  dates  pourront, 
ODgue  et  en  se  réunissant,  fournir  la 
re  d'une  appréciation  qui  aurait  son 
L  S'il  était  établi  que  la  plupart  des 
is  datent  d*une  certaine  époque,  ne 
lit-on  pas  induire  de  ce  fait,  en  appa- 

si  insignifiant,  au'il  y  eut  alors  un 
'  aux  nratiques  religieuses,  retour  qui 
sa  trauuction  dans  la  restauration  de 
itholique  ?  Notre  recueil  est  une  dépo- 
t  et  nous  devions  tenir  h  la  faire  com- 
Âprès  nous,  d*autres  tireront  de  ces 
taux  un  parti  que  nous  n'avofns  même 
Ire  voir. 

1513. 

Gisl  :  noble  :  homme  niailre  Marcîal  For- 
licencié  en  droil  canon,  jadis  abbé  de 
et  Jehan  d'Angely  ei  chanoine  de  céans,  et 
rat  en  aige  de  qnaire-vingi-dîs  ans,  le  qua- 
ème  jour  de  mars.  mil.  cinq.  cens,  et 
e.  Anima  cjas  requiescat  in  pace. 

(Eglise  de  Saint^unien.) 

rière  le  maître  autel  de  Téglise  de 
Junien,  au  niveau  du  pavé  et  ma.^quée 
rtie  par  le  marchepied,  est  une  grande 
Tunéraire  de  cuivre,  large  de  trois  pieds 
3  pouces,  et  longue  de  sept  pieds.  Elle 
rmée  de  trois  feuilles  de  métal  ajustées 
ible.  Sur  cette  dalle  est  figuré  un  pré'- 
rétu  des  ornements  sacerdotaux,  te- 
rne crosse  et  coiffé  de  la  mitre.  11  est 
^dans  un  cadre  d'architecture  en  style 
[ue  fleuri.  Des  statuettes  nombreuses 
nts  sont  distribuées  dans  cette  niche. 
se  travail  est  gravé  d'un  burin  large  et 
tement  maître  de  son  effet.  Les  figures 
le  grande  élégance.  Un  trait  habile  rend 
)onbeur  mille  détails  do  la  plus  grande 
ise,  et  jusqu'à  la  broderie  è  ramages  de 
subie.  L'inscription  gravée  à  l'entour 
icoup  d'élégance.  Les  majuscules  sont 
thioue  rond  ;  les  minuscules  en  gothi- 
irre  s'épanouissent  en  fer  de  lance  aux 
ni  tés. 

te  magnifique  dalle  est  peut-être  le  seul 
[>le  conservé  en  France  de  ces  nom- 
.  tombeaux  de  cuivre  qui  formaient  le 


sol  de  nos  vieilles  églises.  L*Angleterre , 
mieux  avisée,  en  a  sauvé  un  bon  nombre. 
11  est  heureux  que  le  seul  exemple  que  nous 

f possédions  puisse  soutenir  avantageusement 
a  comparaison  avec  ce  que  nos  voisins  ont 
de  plus  beau  en  ce  genre.  II  est  vrai  que 
cette  dalle  est  l'œuvre  de  l'école  d'orfèvrerie 
la  plus  habile  du  monde. 

Martial  Formier,  dont  ce  tombeau  rectifie 
le  nom  mal  écrit  jusqu'à  présent,  fut  un  des 
bienfaiteurs  de  l'église  de  Saint-Junien.  On 
devait  à  ses  libéralités  une  représentation  de 
Notre-Seigneur  au  sépulcre,  dont  les  débris 
très-remait]uables  sont  encore  conservés 
dans  la  chapelle  Saint-Martial  de  l'église  de 
Saint-Junien.  Seize  grandes  figures  peintes 
et  sculptées  formaient  cette  composition. 

1516. 

Ad  leclorem 
Quîsqui8  ad  haec  vertis  monimenta  ingenlla  vul- 

Grande  morae  precium ,  siste  viaior  iter     [inm 
Mam  jacel  hic  nulli  quondam  virlute  secundus  ; 

Nomen  Joannes  cui  Gayolus  eral. 
Vir  Baslidorum  veieri  de  slirpe  parentum 

iEdilus  et  jurls  non  ulrîusque  rudis 
Pnecipuis  templi  perfunclus  houoribus  hujus, 

Nec  poslrema  sui  fama  sodalicii  : 
Suromus  prcsbyterum,  summus  pnecentor,  et  idem 

Qoippe  fuit,  superos  nil  tamen  ista  moveiit 
Sic  rapuere  illum,  qox  noUi  parcere  norunt 

Fata,  levlsque  jacct,  faclus  et  ipse  cinis, 
Bfeiisis  enim  sexii  quœ  prims  proxima  luxem 

Abttolit  hune  superis  insemitqoe  choris, 
Ad  ter  quingintos  cum  sexdecimus  foret  annus, 

A'dditus  a  veri  cognitione  Del. 
Ejus  et  ad  lumulom  solemnia  sacra  quotannis 

Ex  merilo  fieri  tempus  în  omne  soient 
Quando  voles  discede  :  licet,  dlscede,  viator, 

El  die  huic  cineri  :  sil  Ubi  longa  quies. 

{InédUe.)  —  (Le€R08.) 

Ces  vers,  gravés  en  caractères  romains  sur 
une  plaque  de  cuivre,  se  lisaient  dans  la  pre- 
mière chapelle,  à  gauche,  dans  la  cathédrale 
de  Limoges.  Au-dessous  de  l'inscription  se 

voyait  le  monogramme  t  et  les  armes  des 

Bastides  :  d'azur  à  une  face  de  taureau  de 
gueuleSf  chargé  d'un  chevron  d'or  brochant 
sur  le  tout.  Ces  armes  décorent  encore  les 
vitraux  peints  de  cette  chapelle.  Ces  vitraux 
sont  donc  dus  probablement  à  ce  chanoine. 
Ils  ont  du  reste  tous  les  caractères  du  xvi* 
siècle. 

1520. 

Anne  roilleno  quingenlo  bis  quoqiie  deno 
Tune  eral  Augusti  denaque  sexta  dies 

Prœjeclî  sancti  curalus  ei  ipse  Johannes 
Vigier  hoc  temple  quod  sequilur  statuit 

Quum  sol  oclavam  luslrabît  fulgidus  horani 
Et  Yeneris  véniel  quxlibel  aima  dies 

Vctus  viginli  cum  quatuor  anie  dabunlur 


745 


UU 


DICTIONNAIRE 


UM 


7U 


Campaoe  magne  conveniai  popalus. 
VousUunc  fralrum  de  missa  benc  rogaiido 

Incipil  missara  de  «rucis  officio 
Luniina  rectoris  cuin  postera  cluu&eril  hora 

Sacra  perlicicns  iiiripiel  requiem, 
Missa  celebretnr,  Beniariliiiiquc  sacello 

Sanctî  posl  missam  solvere  busta  decet, 
Ut  labor  istc  pius  fovealur  munere  ccnlû 

Argenli  libras  fratribus  ipse  dedil 
Quas  libras  centû  cômuni  fédère  fralres 

Ecclesie  fabrice  consliluere  sue 
Tune  gemini  lesles,  gemiiiusque  tabellio  praesens 

Mentibus  et  carlhis  haec  posuere  suis. 

{Inédite.)  —  (Legro?.) 

Cette  fondation  se  lisait  aux  Cordeliers  de 
Limoges,  au-dessus  de  la  porte  de  la  cha- 
pelle Saiut-Cosme  et  Sainl-Damien. 

1522 
0  Mater  Dei  mémento  mei. 


•  •  .  ma  feil  fere  Yiarsat  chambrler  de  •  .  . 

M.  D.  XXII 

F.  François 
{Inédites.)  —  {Eglise  de  la  Borne,) 

«  Une  vitre  peinte  de  l'église  de  la  Borne 
accupe  les  trois  jours  d'une  fenêtre  ogivale 
du  fond  deTéglise.  Dans  la  partie  inférieure 
est  endormi  Jessé,  vénérable  vieillard  à  lon- 
gue barbe  blanche.  De  sa  poitrine  sort  une 
vigoureuse  tige  verte  sur  laquelle  se  sont 
épanouies  de  larges  fleurs  à  calice  violet. 
Elles  sont  occupées  par  neuf  rois,  aïeux  de 
Netre-Seigneur  Jésus-Christ,  tenant  des  phi- 
lactèresr  sur  lesquels  se  lisent  des  inscrip- 
tions en  caractères  romains.  Dans  la  der- 
nière fleur,  au  sommet  du  vitrail,  est  debout 
la  sainte  Vierge  ofl'rant  TËnfant  Jésus  à  Ta- 
doration  du  monde.  Toute  cette  composition, 
d'un  ton  très-chaud,  se  détache  sur  un  vi- 
goureux fond  rouge.  Au  bas  de  la  verrière, 
à  droite  du  spectateur,  est  agenouillé,  un  per- 
sonnage regardant  la  Vierge.  11  est  vêtu  d'une 
soutane  bleuâtre  ;  son  chef  est  largement 
tonsuré.  Derrière  lui,  et  debout,  une  sainte, 
âgée  et  vêtue  de  blanc  (sainte  Anne),  paraît 
le  présenter  à  la  sainte  Vierge.  Une  bande- 
role déroulée  devant  le  donateur  porte  ces 
mots  en  caractères  romains  :  0  Mater  Dei^ 
mémento  mei.  Un  écusson  suspendu  h  la  hau- 
teur de  sa  tête  est  d'argent  à  sept  fusées  de 
sable.  Un  autre  écusson  décore  la  gauche  du 
vitfail  ;  il  est  d'or  à  la  croix  ancrée  de  oueu- 
les.  Au-dessous,  un  cartouche  en  verre  blanc 
porte  cette  inscription  : 

M.   D.   XXII 

F.  François. 

«  La  date  est  eu  caractères  romains,  et  la 
signature  en  caractères  gothiques.  A  l'autre 
extrémité  du  vitrail,  on  lit  sur  un  écusson 
en  verre  bleu  :  Ma  feit  fere  Viarsat  cham- 
brier  de...  » 

Nous  empruntons  cette  citation  à  notre 
Histoire  de  la  peinture  sur  verre  en  Limou- 
sin. Fort  de  ce  témoignage,  nous  avions  cru 


pouvoir  attribuer  cette  vitre  à  uni>eiDtre  sur 
verre,  inconnu  jusqu'à  ce  jour  :  F.  FraD{oit. 
Cette  conjecture  a  déjà  été  répétée  par  pla- 
sieurs  auteurs. 

Un  manuscrit  du  milieu  du  xtii*  siècle, 
conservé  parmi  les  papiers  Robert,  était  Tena 

i'eter  (|uelques  doutes  sur  cette  attribution, 
^e  F.  Eustacbe,  récoiiet  d'Aubusson,  j  ra- 
conte, à  la  date  du  15  octobre  16i3,  que 
Yéglise  de  la  Borne  fut  faicte  bâtir  par  u% 
moine^  chambrier  de  Chambon^  nommé  frèn 
François  de  Viarsac.  On  vient  do  lire  une 
inscription  mutilée  qui  confîrme  ce  fait.  Il  pa- 
raissait d(inc  assez  probable  que  rinscri(»tion 
F.  François  était  allée,  grftce  à  un  déplace- 
ment, créer  une  personnalité  sans  fonde- 
ment. 

Aujourd'hui  le  doute  n'est  guère  permis. 
La  prétendue  signature  F.  François  est 
peinte  sur  verre  bleu  comme  Tinscriptioa 
tronquée:  Ma  feit  fere...  Yiarsac  chambrier 
de...  ;  les  caractères  gothiques  des  deux  frag- 
ments sont  semblables.  Enfin,  j*ai  acquis  Ti 
certitude  aue  le  vitrail  de  la  Borne,  confié 
aux  soins  d'un  vitrier  peu  intelligent,  a  subi, 
il  y  a  six  ans,  un  remaniement  complet.  Le 
nom  de  F.  François  sera  donc  rayé  du  cata- 
logue de  nos  peintres  sur  verre.  Il  est  à  re- 
gretter que  l'auteur  de  ce  vitrail  ne  soit  pas 
connu.  C'est  une  œuvre  des  plus  ^ema^ 
quables. 

1524. 

Ave  M.  grâ  (1)  plè  ora  pro  nobis. 

Faite  la  1524 

i.  B.  S. 
{Inédite.)  —  {Egluê  âe  la  Botm.) 

L'inscription  d'un  vitrail  nous  a  donné 
l'occasion  de  faire  connaître  le  personnage 
auquel  est  due  fa  remarauable  église  delà 
Borne.  Ses  armes,  semblables  à  celles  que 
porte  le  vitrail,  sont  sculptées  aux  deux  cô- 
tés du  portail  ouvert  sur  le  flanc  nord.  Oa 
lit  à  l'entour  l'invocation  ^transcrite  plus 
haut.  Ce  portail  offre  un  curieux  exeocple 
de  polychromie  appliquée  à  la  sculpture.  U 
est  en  style  flamboyant.  Une  statue  de  la 
Vierge  occupait  le  trumeau.  Les  voussures 
peintes  en  rouge  ont  reçu  une  décoration 
jaune  figurant  des  feuilles  frisées  et  d» 
pierrenes;  les  dais  sont  verts.  Dans  le  tym- 
pan, le  même  pinceau  a  représenté  quatre 
personnages  agenouillés  et  invoquant  It 
sainte  Vierge,  figurée  ^n  relief.  C'est  un  des 
très-rares  exemples  où  la  sculpture  et  la 
peinture  concourent  vers  un  but  unique. 

L'inscription  Faite  Van  i52i,  se  Ht  en 
lettres  sculptées  en  relief  sur  un  contre- 
fort, au  nord  de  l'église.  Le  vitrail  serait 
donc  antérieur  de  deux  ans  à  Téglise  qu'il 
décore. 

L'inscription  J.  B.  S.  [S.  Johannes  Ba- 
ptista?)n  en  lettres  enlacées,  est  sculutée  en 
relief  sur  une  clef  de  voûte  de  la  cliapelle 
méridionale. 


(1)  Maria  gratia  ptena. 


uu 


D^EPIGIIAPIIIK. 


UN 


746 


si,  cette  église  rapproche  dans  ses  ins 
908  tous  les  genres  d'écriture  z^main, 
|ae  carré,  formes  douteuses^  s  y  réu- 
it.  On  sentqu*on  est  h  une  de  ces  épo- 
incertaines  où  le  passé  lutte  avec  un 
Qt  qui  veut  se  transformer,  où  Tart 
be  avec  hésitation  une  voie  nouvelle. 

isae. 

:1e  Johannes. — Sancta  Maria  ora  pro  nobîs 
fan  mil  cinq  ceiil  vîngl-six. 

Unédite.)  —  (A  Darnae.) 
1538. 

mots  se  lisent  sur  la  dochc  de  la  pa- 
I  de  Darnae. 

xn  viri  mvnicip 
beg'benef-  aère  pvb 

anno  d   ci3   d*   xxvni. 

{Umogei,) 

te  inscription,  entaillée  sur  un  granit, 
au-dessus  d'une  porte  d'un  moulin  à 
le  porcelaine,  près  le  pont  Saint-Mar- 
i^egros  nous  apprend  que  celte  pierre 
placée,  en  1T75,  aux  remparts  de  Limo- 
sur  réperon  Saint-Mathieu,  entre  la 
Montroailier  et  celJe  des  Arènes.  Selon 
inscription  assez  intelligible,  les  douze 
ils  firent  cette  construction  des  deniers 
es  {œre  publicojy  l'an  du  Seigneur  1528. 
loyen  ue  légers  changements,  M.  Du- 
{Èssai  Msi.f  p.  261)  transforme  ces 
[ues  mots  en  date  romaine  :  l'an  de 
)  778,  anno  eonditœ  Romœ.  Avis  à  ceux 
opient  mal  à  propos  les  Grecs  et  les 
linsl  La  postérité  pourra  bien  nier 
œuvres  et  leur  personnalité,  si  le  cos- 
a  une  objsionomie  trop  antique. 

1530. 
chapene,  ensemble  h  represenUilon 
mldire  et  resarreclion  Nosire  Seigneur 
Chrisl,  ont  faict  faire  et  édifier 
il  Romanet,  el  Peyronne  Saleys 
îe,  du  consentement  de  messieurs  les 
t  fabricateurs  de  la  pnt  église, 
m  en  Icelle  leurs  sépultures,  où  ils  onl^ 
ooe  messe  chacun  jour,  selon  TofOce 
li,  avec  une  collecte  des  trépassés, 
ir  Iceulz,  une  absolution  à  la  fin  de 
mt  messe  ;  et  Xous  les  lundis  se  dira 
^  pour  les  fondateurs  dlcellc  ;  et 
a  dite  messe  sonnée  de  la  plus  grosse 
ï  de  la  put  église,  par  ireze  coups  tout 
linens  que  matines  seront  sonnées,  et 
s  pbres  de  communauté  sont  teli  dire 
liesse  pour  chascun  jour  lesd*  ireze 
frappés  ;  et  pour  ce  fere  lesdiis 
leurs  ont  donné  chasciiii  à  lad« 
innauté  rentes  et  cens  sufOsans,  tant 
sent  qn*en  blé,  et  à  la  fabrique  quarante 
de  rente  annuelle  pour  fere  sonner  lesd. 
coups;  et  mesd.  S'»  de  la  dite  communauté, 
«leurs,  se  sont  obliges  fere  les  choses  susd.* 
le  apert  par  lettres  sur  ce  reçues  par  maistres 
DicTioNN.  d^Epigr^piiik.  I. 


Jehan  Peliol,  et  narthéloiny  Tcxier,  noUiiies  royaux 
le  xxii*  jour  de  ap^ril.  Tan  mil  cinq  cens  xxs. 

Ceux  qui  cette  épitaphe  lises,  priez  Dieu 
pour  les  trépassés. 

(Nadvud.) 

Dans  la  chapelle  des  Pénitents  gris  de  l'é- 
glise Saint-Michel  des  Lions,  se  trouvait  la 
représentation  de  Jésus  au  tombeau.  Toutes 
les  figures  ,  grandes  comme  nature  ,  étaient 
en  terre  cuite.  Les  bustes  des  fondateurs 
s  y  voyaient  en  saillie  ,  à  droite  et  i  gauche 
de  Tautel.  Ce  monument  fut  dégradé  ,  quel- 
ques années  avant  la  révolution  ,  par  des 
prisonniers  dont  les  cachots  étaient  contigus, 
et  qui  se  sauvèrent  par  la  brèche  pratiquée 
par  eux.  Depuis  cette  époque,  cette  décora* 
tiqn  a  été  entièrement  détruite.  Notre  ins- 
cription est  la  seule  trace  de  la  munificence 
des  pieux  époux  Romanet. 

1531. 

Je  suis  le  vray  arbre  de  vie. 
Bon  à  planter  en  tout  verger  : 
Qui  de  mon  fruit  aura  envie. 
Si  en  preigne  sans  nul  dangicr. 
On  me  fit  planter  et  haucter 
L*an  mille  cinq  cens  trente  et  ung 
Ce  fut  Hélie  GaHichîer 
Qui  dubem^  me  fit  dédier 
Et  parfaire  au  mois  de  juing. 

On  lisait  cette  gracieuse  inscription  sur 
une  croix  c[ui  était  autrefois  dans  un  petit 
jardin  de  Tancien  palais  de  Limoges  ,  con- 
verti plus  tard  en  jprrson.  En  1780 ,  colto 
bâtisse  donna  occasion  de  transporter  cette 
croix  près  de  la  porte  occidentales  de  l'église 
Saint-Michel  des  Lions.  Elle  ne  se  retrouve 
plus.  Héiie  Gallichier  étaix  consul  à  Limo- 
ges en  1525.  Le  P.  fionav.  de  Saint-Amable 
relate  plusieurs  actes  auxquels  il  prit  part 
en  cette  qualité 

1536. 
I  H  S.  M.  Sancle  Andréa,  ora  pro  nobis 

N.  CCCCC.  XXXVJ. 

(Inédite.)  —  (Lecros.) 

Trois  cloches  des  Carmes  déchaussés  h 
Litpoges  portaient  cette  date  et  cette  invo- 
cation. Le  monastère  de  ces  religieux  était 
en  effet  consacré  à  ce  saint  apôtre. 

1539. 
Sancte  Maurici  ora  pro  nobis 
Tan  mil  ccccc  xxxiz. 

(Inédite,)  —  (A  Moissannes.) 

Ces  mots  se  lisent  sur  la  grosse  cloche  de 
Moissannes.  Pour  la  dérober  au  creuset  ré- 
volutionnaire, les  fidèles  de  cette  église  ,  en 
1790,  eurent  l'idée  de  Tenfouir.   C'est   ainsi 

3ue  cette  petite  paroisse  a  réussi  à  garder 
eux  grosses  cloches. 

Cinquième  époque,  —  Appendice.  —  Renais- 
sance. 

Désormais  les  inscriptions  ne  seront  plus 
intéressantes  quo  par  les  faits  dont  elle  re- 

24 


747 


LIN  BlCTIONiNAIRE  UM  i^ 

Notro    inventaire  ,     de  la  préseule  eKglise  de  Limoges,  abbé  «les  ab- 

V  lbay« 

Noire  Dame  de  Pebrat  et  dea  ordres  Sainct  An* 

aussi  des  escbrliez  de  Pisteaulz  pré? ou  de 

Brioude  et  seigneur  de  Boanebaud  qui  aurait  esié 

ambassadeur  pour  le  roy,  es  royaubnes  de  Portogil 

Poulogne ,  Ongryc,  Ëscosse ,  Ânglelerre*  eaven  U 

[seigneurie 
de  Venîze,  Souisse  et  pour  le  dernier,  à  Rorone, 
à  nostre  Saint  Père  le  Pape  Paul  iroisièoie, 
qui  déeéda  le  27  juUlet  1541. 

(IMiU.) 

Ces  inscriptions  se  lisaient  sur  deux  pla- 

3ues  de  bronze  placées  dans  la  cathédrale 
c  Limoges,  la  première  à  la  face  anlérieire, 
et  la  seconde  au  côté  droit  de  la  statue  tu- 
mulaire  de  Tévèque  Jean  de  Langheat.  Le 
tombeau,  admiré  de  tous  ceux  qui  aiment 
Tart,    subsiste  encore,  à   Feiception  des 


traceront  le  souvenir.    

complet  jusqu'à  cette  date ,  va  choisir  main- 
tenant. Nous  avons  un  recueil  considérable 
d'inscriptions  de  la  renaissance.  Ou  nous 
pardonnera  facilement  de  ne  publier  que 
celles,  qui  se  font  remarquer  par  une  rédac- 
tion caractéristique  du  goût  de  chaque 
temps  ,  par  Tinsertion  d*un  fait  intéressant  ^ 
ou  par  une  forme  littéraire.  Peut-être  trou- 
vera-l-on  ce  recueil  encore  trop  considéra- 
ble. On  sera  indulgent  en  considération  de 
la  pensée  qui  nous  a  inspiré.  Là  revivent 
pour  quelques  jours  des  nommes  de  bien 
dont  la  cupidité  et  la  haine  ont  violé  la  cen- 
dre et  détruit  les  sépultures.  Ce  travail  est 
une  réparation,  incomplète  sans  doute,  mais 
trop  longtemps  attendue.  Le  respect  de  cha- 
que époque  pour  les  aïeux  est  la  mesure  de 
la  durée  de  ses  œuvres  dans  Tavenir. 

15V1. 

Cy  par  dessous  celle  grand  lame. 
Droit  au  devaiil  i'auiel  posée, 
Gyst  une  honorable  dame, 
Yzabeau  Boyol  est  nommée, 
liuil  ans  passés,  comme  je  croys, 
Femme  fut  à  François  Du  Boys. 
De  quatre  eiifanls  qu'elle  a  conçcu. 
Dieu  au  partir  à  bien  proveu  (1) 
Car  deui  en  a  laisse  au  père. 
Les  aulircs  print  comme  la  mère. 
Six  jours  moings  de  vingt  et  un  an 
N*a  esté  qu*au  monde  vivant. 
Et  a  si  bonnement  veseu , 
Comme  trestous  ont  bien  congneti 
L'an  mil  cinq  centz  quarante  ung 
Paya  le  deu  que  doibt  chcscun. 
Et  cincquicsme  de  juillet 
Reposa  eu  Dieu  par  bon  elTect. 
Pryons  donc  pour  nous  et  pour  elle 
Dévotement  le  doulx  Jésus 
Qu'après  celte  iye  morielie 
Soyons  participans  lassus 
Amen. 

(Inédite,)  —  (Lecros.) 

Cette  épitaphe,  gravée  sur  cuivre,  se  lisait 
dans  réglise  Saint-Pierre  du  Queyroix  de 
Limoges. 

15U. 

Exemple  tibi  satis  sim 

qaisquis  es; 
si  sapis  pRcsentibus 

necte  futura  : 

natus  quidem  vixi  : 

athercle  niori  pnestilii, 

uf  plus,   magis    vivercm. 

Cy  geisl  révérend  père  maistre  Jehan 

de  Langhal,  en  son  vivant,  conseiller  et  maistre 

des  requestes  ordinaire  de  Thostel  du  roy ,  évesque 

(i)  Dieu  au  partage  a  bien  pourvu. 


bronzes  qui,  selon  Tusage,  ont  été  dilapidés 
et  fondus  pendant  la  révolution.  U  n^était 
pas  besoin  de  celte  preuve  pour  nous  rap- 
peler combien  le  bronze  est  peu  monumen- 
tal. Il  tente  trop  la  cupidité.  En  voyant  ériger 
de  toutes  parts  des  statues  de  bronze  à  nos 

firands  hommes,  en  entendant  promettre  so- 
ennellement  Timmortalité  à  ces  images, 
trop  souvent  nous  avons  été  tenté  de  sou- 
rire. Les  statues  de  bronze  n'ont  pas  d'ave- 
nir :  qu'on  le  sache  bien. Decelles des  vieui 
temps  la  révolution  a  fait  des  gros  sous; 
celles  ^u'on  érige  de  nos  jours  sont  condam- 
nées d  avance  à  un  usage  plus  vulgaire  en- 
core. 

Cette  digression  nous  a  éloigné  du  tom- 
beau. Conîrairement  à  l'opinion  du  savant 
bibliothécaire  d'Angoulôme,M.  E.  Castaigne, 
nous  l'avons  daté  de  15U ,  et  non  de  iSil, 
comme  le  dit  la  Gallia  Christiana.  Cette  date 
ioW  y  est  transcrite,  en  écriture  du  temps, 
sur  un  petit  cartouche.  La  date  précise  de 
cette  œuvre  si  remarquable  est  donc  fixée 
désormais  d'une  manière  positive.  Jean  de 
Langbeat  étant  mort  en  1541  ,  ce  n'était  pas 
trop  de  trois  ans  pour  parfaire  cette  sculpture 
si  riche  de  détails.  Sur  la  çrille  de  fer  qui 
environnait  le  tombeau  on  lisait  ces  légendes 
mutilées  : 

Ditat  +  ervala  -{-  0 

Au  côté  gauche. 
+  in  -f  ei  .  -}-  .  iritv. 

Au  bai, 
mar  .  e  ::  it  -f  la 

Au  côté  droit. 
+  iabore  +  reddimur. 


des 


n 


La  devise  Marcessii  in  ocio  virius  se  lit  eo- 
core  sur  le  plafond  de  l'attique. 

On  connaît  la  générosité  et  les  bienfaiis 
immenses  de  ce  prélat.  C'est  à  lui  qu'est  dû 
le  jubé  de  la  cathédrale.  Il  avait  rormé  le 
dessein  d*achever  cet  édifice  ;  Tancicn  palais 
épiscoj^al  ,  démoli  en  1769,  avait  été  bâti  par 
lui. 


} 


LIM 


D'EPlGKAPUJff. 


UM 


1^ 


15W. 
L*an  quaranle  iiii*  mil  cimi  cens» 
Les  curé  et  prétoires  de  céans. 
Far  commune  distribution 
Des  biens  chacun  sa  portion 
Selon  sa  qualité  et  pouvojr 
Firent  faire,  pour  se  asseoyr, 
Et  Tacquer  au  service  divin. 
Ces  sièges  que  ?  oyez  ainsiu. 

Cette  inscriptioD,  gravée  sur  cuivre,  dans 
cborur  de  l'église  Saint-Michel  des  Lions» 
ppelait  Torigine  des  stalles  ({ui  le  déco- 
lent.  Gc'tte  boiserie  fut  détruite  quelques 
fiées  avant  la  révolution. 

1545. 
Cy  gist  maistre  iordain  Penot  (!) 
Homme  discret  et  bien  dévot  : 
Aussi  Gérauld  Penot  son  fils, 
Lequel  fonda  par  bon  advis. 
Une  chapelle,  ou  vicairie, 
  rbouneur  de  Dieu  et  fifaric  i; 
£t  pour  ses  parents  trépassés  : 
U  la  dota  de  biens  assés  : 
Et  voulsit  céans  eslre  servie 
Et  de  ornements  bien  garnie, 
  Tautel  de  la  sainte  croix 
Aussi  ordonna  messes  troys 
Estre  dictes  la  seproaine 
Avec  Tabsolution  plaine 
Par  son  vicaire  ou  commis  ; 
L*une,  le  lundi  de  roortuis. 
Du  Sainct  Esperit  mercredy, 
Et  de  Marie  le  sabmedy 
La  présentacion  appartient 
  son  héritier  plus  prochain 
La  collation  et  instiludon 
Au  recteur  et  curé  de  céans 
Dictes  tous,  tant  petits  que  grauts 
Paler  noster  ou  De  profundis, 
Leurs  âmes  soient  en  paradis 
Amen,  1515. 

Cette  épitapbe  se  lisait  sur  une  plaque  de 
livre,  à  gauche  en  entrant  sous  le  clocher 
»  Saint-Michel  des  Lions. 

1551. 

Austriclianus  antea  vocatus  canonicorum 

beϞcio  et  liberalitate  iterum  refusus  e 

auctus  libramm  v^  (2)  fundere  mense  juli 

Desiderius  Gaulbiot  me  fecit.  Anno 

Domini  m»  v®  li® 

Te  Deum  laudamus. 

{Inédiîe,)  —  (Legros.) 

Cette  inscription  se  lisait  sur.une  clonhe  de 
nint-Martial,  qu'on  appelait  lePetiniaud. 

1551  : 

Sancle  Hartialis  ora  pro  nobis 

lan  M  ccccc  li. 

(Inédite.)  —  (A  Jabreitlei.) 

(i)  U  faut  pent-élre  lire  :  Peiiot. 
W  Accra  de  cinq  cents  livres. 


Inscription  de  la  cloche  de  Téglise  parois- 
siale. 

1551. 
Laus  tibi  Dfie,  rex  eterne  glorie. 
Scte.  Mardalis,  intercède  pro  nobis. 
Fecerat  ingenlem,  cursum  renovavii  et  auxil 
Nobile  collegium»  bis  ternis  millibus  addens 
MiUia  quinque,  suis  non  parcens  opibus,  ut  par 
Sit,  ncc  immerito  nulli  me  cedere  cantu  actum. 
Te  Deu0i  laudamus 
Desiderius  Gaulbyot  me  fecit. 
Anno  Dôi.  m  ccccc  u«  mense  julii. 

{Inédite.)  —  (LEoaos.) 

La  grosse  cloche  de  Saint-Martial ,  labo- 
rieusement brisée  en  1790 ,  portait  cette 
inscription.  Nous  apprenons  ainsi  son  poids, 
sa  date  et  le  nom  de  son  auteur. 

1561^. 
Mal  sont  les  gens  endoctrinés 
Quât  p  feme  sont  sermoués. 

Nous  avons  décrit  ailleurs  le  vitrail  rc* 
présentant  Jeanne  d'Albret  prêchant  Je  pro- 
testantisme à  Limoges.  Nous  répétons  que 
nous  ne  saurions  voir  dans  cette  composi 
tion  autre  chose  qu'une  satire  populaire  di- 
rigée contre  la  nrotectrice  des  liuguenots. 
Les  moines  de  saint-Martial  ne  pouvaient 
songer  à  des  représailles  en  1564,  puisque 
Tabbaje  était  sécularisée  dès  1535.  Ils  au* 
raient  d'ailleurs  su  donner  à  leur  œuvre  une 
proportion  plus  importante,  et  ne  l'auraient 
pas  reléguée  dans  une  cuisine  de  la  rue  Ma- 
niçne,  rue  où  ils  n'avaient  aucune  pro- 
priété. 

1567. 

A  la  gloire  et  honneur  du  grand  Dieu  immortel 

De  la  Vierge  et  des  saiucts  sur  le  marbre  et  autel 

Nouvellement  dressés  ci  dans  cette  chapelle 

Feu  sieur  Pierre  Maiiplo  de  Limoges  fidelle, 

£u  son  vivant  bourgeois  et  marchand  renomme 

Avec  son  frère  aussi  maître  Pierre  nommé 

Prêtre  à  Dieu  consacré  en  ce  lieu  vénérable, 

Marguerite  Doulhon,  par  dévotion  louable 

Femme  dudit  Mauplo  à  perpétuité 

Une  messe  ont  fondé  tant  pour  Tutillté 

Des  morts  que  des  vivants,  tous  les  jours  à  sixte 

[heure 
Du  matin  célébrée  humblement  sans  demeure 
Par  un  prêtre  en  son  rang  de  la  communauté 
Et  affin  d*aUirer  Tesprità  la  beauté 
Xontempler  de  Jésus  la  beauté  supemelle 
La  susdite  Boulhon  pour  mémoire  éternelle 
4  faict  hault  ériger  la  plus  que  glorieuse 
Transfiguration  ;  puis  en  tableau  heureuse, 
Pasques  que  Jésus  fit  donnant  son  corps  et  sang 
Aux  vrais  chrétiens  pour  gage  k  jamais  le  laissant. 

Deo  gratias. 

1567. 

{Inédite.)  —  (Legros.) 

La  chapelle  de  la  TransGguration,  dans 
l'église  de  Saint-Pierre  duQueyroix  à  Limo- 
ges, était  éclairée  par  un  vitrail  représentant 


tSi 


UM 


DIGTlOiNiNAIRE 


Llli 


îî 


la  Transfiguration,  vitrail  détruit  en  1805. 
Cette  prosH  rimée  nous  en  fait  connaître  la 
Jale  et  les  donateurs.  Au  bas  se  voyaient  les 
armes  de  Mauplo  :  Mi-parti  de  sable  à  un 
aigleéployé,eê  de  gueulesà  troispommesdepin. 

1571. 
Par  signum  crucis 
de  inimicis  nostris 
libéra  nos  Deiis 
DOSter»  1571. 

{Inédite.)  —  (Legros.) 

Un  triptyque  en  émail,  placé  au-dessus  de 
Taulel  du" Sépulcre  de  Saint-Martial,  repré- 
sentait la  crucifixion.  L'inscription  était 
tracée  au  bas,  entre  deux  écussons.  Le  pre- 
mier portait  écartelé  au  premier  et  au  qua- 
trième d'azur,  à  la  tour  d'or,  et  au  deux  et 
trois  d'or  fascé  de  gueules.  L'autre  écusson 
portait  les  armes  des  Limousins.  C'était  donc 
une  œuvre,  sinon  un  don  en  émail  du  pein- 
tre Léonard  Limousin. 

157fc. 

Vieil  leo  de  tribu  Juda  1574. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Ce  passage  emprunté  à  VÀpocalypse  et 
cette  date  se  lisaient  sur  deux  cloches  de  la 
cathédrale  de  Limoges.  C'est  une  allusion 
bien  claire  aux  événements  politiques  du 
temps. 

1574. 

Ut  voce  ivbarvin  corrvervnt  mvri  Jéricho, 

sic,  me  sonante,  concidil  forlilvdo  demonvin. 

verbvm  Dîii  manet 

Expensis  Dni.  Sebasti.  de  TAvbespine, 

80.  a  S.  Marciale  Lemo.  epi 

et  dnorvm   capiivli  ecclesiae 

conflata 

157b. 

Et  verbvm  caro  facivm  cs^. 

(Inédite,)  —  (Legeos.) 

Les  deux  grosses  cloches  de  la  cathédrale 
de  Limoges  portaient  cette  inscription.  Toute 
cette  belle  sonnerie  datait  donc  de  1574. 
C'est  l'époque  de  la  restauration  du  clocher 
fCf.  BoNAV.  DE  St-Amablb,  III,  790).  La  fou- 
dre en  abattant  la  flèche,  avait  incendié  la 
charpente  et  fondu  les  cloches  le  30  juin 
1571. 

1575. 

Jésus  Maria.  Je  fvs  faicie  le  7  jovr 

de  février  1575.  Santé  Marcialis 

ora  pro  iiobis. 

(Inédile.)  —  (Legros.) 

On  lisait  ces  mots  sur  la  petite  cloche  de 
Saint-Martial. 

1575. 

Tibi  soli  Deo  hoiior  ei  gloria 

Sancie  Maurici. — Sancta  Maria  ora  pro  nobis, 

MVCLXXV. 

,  (Inédite.)  —  (A  Moissonnes.) 

Ces  mots  sont  inscrits  sur  la  petite  cloche 
de  Moissannes.  On  notera  l'ortnographe  de 
la  date. 


1577. 
Fc}  esi  inhumé  le  cœur  de  feu  honorable 
Loys  d*Auberocbe,  a'  dudict  lieu,  ea  son  vivaii 
secrétaire  de  mons'  Tadmiral  de  France  lei|iid 
après  avoir  servy  son  maisire  beureasenent 
et  fidellemeni  en  affaires  d'importance,  lanl  ai 
pays  de  Piedmont  et  Savoye  que  en  Franee 
décéda  à  Paris  le  deniier  jour  de  novembre 
1577,  00  mourant  en  bon  et  fidèle  chresUen 
recommanda  son  àme  à  Dieu,  ion  corps  à  Véijk 
de  S.  Séverin,  où  il  repose,  et  son  cœur»  &  sad 
femme  qu'il  voulusl  luy  être  porté,  aflin  d'esire 
icy  mis  avec  ses  prédécesseurs,  pour  tesmonbfe 
de  Tamiiié  qu'il  portoyt  à  son  pays,  à  sa  femme 
et  aux  siens,  leur  donnant  la  meilleure  part  dec 
qu'il  laissoy  t  à  la  terre,  puisqu'ils  estoyent 
privés  du  reste.  En  mémoyre  de  quoy  Margueril 
de  Cressac,  vefve  du  defltici  a  faicl  le  ce  tombeau 

Requiescatin  pace. 

(Inédite.)  —  (Legs 

On  lisait  ces  mots  dans  la  chapelle  du 
metière  de  Laval-Magnac. 

1581. 

Epitaphium  S.  Bosii  pnefecti 
Lemovicin.  eodem  authore 
qui  obiit  16  calend.  augusti 
1581  aetatis  vero  45. 
Asia  viaior,  et  cogita  buic  mes  similem 

allquando  fore  condilionem  tuam. 
bonesto  loco  nalus,  apud  meos  in  honore 
vixi  praefectus  hoic  Lemovicensiom  provinct 
cuique  pro  causae  equitate  jus  dix! 
parum  rei  angends  copidus,  plorimnm 
bonesix  existimaiionis  posceitdae ,  litteras 
et  litierarum  studiosos  semper  valde 
amavi.  id  lantum  le  scire  volebam 
nunc,  abi  in  rem  tuam,  base  modo  addas  : 
salve  aeternum  (Simeo  Bossi)  qui  mortalita 
immortalltatein  pneiulisti. 
Joanna  Dessenaull  conjux  carissima  ponendum 

[ravit 
(Inédite.)  —  (Lb€B 

Cette  épitaphe  de  Siméon  Dubois,  lieu 
nant  général  de  Limoges,  se  lisait  è  Sai 
Pierre  du  Queyroix.  C*était  un  savant 'jui 
consulte  ;  il  a  laissé  une  édition  fort  es 
mée  et  souvent  réimprimée  des  lettres 
Cicéron  (Limoges,  Hugues  Barbou,  ISBO) 

1582. 

D.  0.  M.  S. 

et  «ternae  mémorise 
C.  V.  Seb.  Albespinei,  ben.  épis,  regii.  consisl. 
consiliarii  qui  diversis  celeberrimis  JegatioBHrai 
pro  Chrisli  Francisco  llcnrico  regib.  iii  Germa- 
nia,  llungaria,  Helvelia,  bis  in  Belgio  ad  Mariam 
rcginam  et  imper.  Caroluin  Y.  (cum  qvo   indue 
peroportunas  anno  m.  d.  lvi  (fecii)  faelidtur  obilif, 
Francisci  11  apud  Hlspan.  regem  Philip,  orator 
fuit,  quiff  lot  rcr.  usu  prsestantiss.  a  Carob 


L[M  DEPlGHAPliiE. 

quo  fœd.  cuin  Ilclvetiis  ictuin  rcno- 
Henrico  III R  R  et  aiigiisia  regû  ma- 
ttioris  consilii  scnator  lectus,  in  co, 
VII  annos,  sumnia  fide,  inlegrîlaie,  pruden- 

[lia  in 
îteris  dittcipUnae  periurbatione  claruit  et   lot 

[lanlis 
u  XL  annos  perfuncius  lot  se  ad  pielaiîs 

[sludium 
n  vîue  tempus  côlulil  sicq   n  sua  diœcessi 

[cômori 
ste  tina  gravissi.  morbo  oclo  dies  aflUcta, 

[bene,  beateq* 
iliiy  annosalulisM.  dlxxii  \ixitann.  lxiii 
.  II  et  fuit  a  bealo  Alarliale  ocluagesim.  Lem. 

[epîs. 
»i  siiccessîl  ;  L  V  Joli,  do  Laubepine. 

Anagrammatismus 
Sebaslianus  All>espinius 
salas  beaiis,  in  sua  spe,  bina 
is  miseris,  spes  bina,  salusqiie,  bealis, 
cminas  alas,  qui  super  asira  volant. 
sens,  quibiis  usque  nihil,  non  criminis  acluui 
amen  spes  est,  in  boni  ta  le  Dei. 
jussa  sui  semper  fecere  magisu*!, 
»la  pura  quibus,  labecarcns  niluii. 
cminas,  nilunlur  (1)  in  aelhera  pennas 
a  fides  Ghrisii  laeva  laborque  suus 

Albibpina  duabus  episcopus  alis, 
ominum  expeclans,  praesiilit  (i)  usque  vigil 
ttas  lumbos  ardente   et  lampada  quassans 
oosi  thalamus,  venit,  în  aslra  Dei. 
«ss.  Sebastien  de  PAubespine 
rivant  évesque  de  Lymoges 
le  corps  repose  en  réglise  de  S^ 
»  de  Bourges,  décéda  en  sa 
^yrooges  le  1 1  juillet  m.  d.  lxxxii 
nu  ce  siège  xxiii  ans  pour 
»t  célébré  ung  obiil  en  cesle 
d«  jour,  ou  doibvent  assis- 
ooiisuli  de  la  ville ,  denx  consuls  de  la  d« 

[cité  de  Lymoges  et 
Tes  vestus  de  noir 

or  gisi  icy  et  son  ame  soict  en  repos  perpé* 

[luel.  Amen. 
(Iiiédile.)  —  (Legros.) 


LIM 


754 


idlé  gauche  du  sanctuaire  de  la  cathé- 
ie  Limoges»  et  fixé  à  un  pilier,  était 
te  en  bronze  représentant  un  évoque 
Il  les  noains  dans  Tattitudede  la  prière. 
980  et  la  mitre  étaient  figurées  aux 
Atés  de  la  tète.  Les  deux  inscriptions 
DUS  avons  transcrites  se  lisaient  au- 
»  sur  deux  tables  de  bronze.  Un  des 
dont  elles  recommandent  la  mémoire, 
de  nombreuses  missions  diplomati- 


îUuHlnr  selon  Nadauu. 
fnitiit  selon  Nadaud. 


ques,  rendit  plus  de  services  à  TEtat  qu*à 
son  diocèse.  Ôa  corres|)ondanco  dlploniati- 
ç|ue,'riche  de  renseignements  précieux  imur 
I  histoire  du  xvi*  siècle,  vient  d*ètre  puoliée 
par  ordre  du  gouvernement. 

1587. 


Cy  devant  cl  dessous  ces  trois  Inm- 
beaux  gisenl  dame  Magdelainc  Chambon 
vefve  de  feu  Martial  Sarrazin  Paisné,  en  son 
vivant  bourgeois  et  marchand  de  Limoges, 
seigneur  de  la  Garde,  paroisse  de  Saint 
Juilien  en  la  ciié  de  Lymoges ,  laquelle  dé- 
céda au  dicl  lieu,  le  19  janvier  1583 
aagée  de  85  ans. 

Jehan  Sarrazin  leur  fils  seigneur  dudict 
lieu  de  la  Garde,  qui  y  décéda  le  xi* 
septembre  158G 

Dame  Marie  Sarrazin,  sa  sœur,  femme  de 
Jehan  de  Jayac,  marchand  dudil  Lymoges 
et  dame  dudict  lieu  de  la  Garde,  qui 
décéda  le  jour  de  Sainct  François,  le  4* 
octobre  1586. 

lesquels  courant  la  contagion 
ne  pouvant  éire  ensevelis  aux  tombe- 
aux de  leurs  prédécesseurs  en  Téglise 
de  Saint  Pierre  du  Queyroix  de  Limoges 
esleurenl  en  ce  lieu  leurs  sépultures 
fait  ce  16  mars  1587. 

(Inédite.)  —  (Lcgroa.) 

Voici  un  triste  souvenir  de  la  peste  qui 
désola  Limoges  à  la  fin  du  xti*  siècle.  Il  se 
lisait  dans  1  église  Sainte-Félicité,  près  du 
pont  Saint-Martial.  Cette  église  du  xiii*  siè- 
cle est  aujourd'hui  transformée  en  maison. 
Les  armes  des  Sarrazins  :  de...  à  un  chevron 
sommé  d'un  croissant  accompagné  de  trois 
marguerites^  2  eM ,  ou  deux  étoiles j  et  d'un 
coq  en  pointe^  se  voyaient  au-dessous  de 
cette  inscription. 

15^. 
L  L    P  G  1592  1  D  M 

{InétUie.)  —  (LK6R08.) 

La  grille  qui  fermait  le  tombeau  de  Tève- 
le-DuCfdans  une  crypte  deTéglise  de  Saint- 
Martial,  portait  ces  lettres  et  cette  date  ; 
faut-il  y  reconnaître  les  initiales  de  notre 
Léonard  Limousin? 

i5dd. 

Cy  gist  noble  personne,  Jehan 
de  Pasquet,  seigneur  de  Savinac,  qui 
décéda  le  i  d^apvril  Tan  1593. 
âgé  de  il  ans.  Priez  Dieu  pour  luy. 

Noble  en  sang,  noble  en  cosur,  noble  en  toute  vertu, 
J*ai  toujours  |)Our  la  foy  noblement  combattu 
Tu  as  toujours  etté,  mon  Dieu,  mon  espérauoe, 
Soii  en  guerre,  ou  en  paix  ;  mais  quand  serai  monté 
Aux  célestes  manoirs,  avec  tout  assurance 
Je  jouyrais  de  loy  à  toute  éiernité. 


75$  UM  DICTIONNAIRE 

Nobiiilas  iiiilii  niulla  dédit,  luibi  pturima  virUis« 

Oîa  sed  Tene  reiligionis  amor. 
Mi  ni  ris  si  vicia  inagis ,  infraciare  nunquani 

Cessil,  et  in  duns  mens  mihi  linna  fuii  : 
Desine  mirari,  spes  et  (idacia  Christus 
Uiiica,  sin  beilo  seu  mibi  pace  fuit 
Spes  mea  Dcos. 

(Inédite,)  —  (Nâdalo.) 

Voilà  certainemeut  une  des  plus  simples 
et  des  plus  sobres  épitaphes  qu*ail  produites 
la  renaissance.  £lle  se  lisait  dans  la  chapelle 
du  château  de  Savignac-les-Drieux,  près 
d'KxcideuiL 

1597. 


Cy  gisi  damoyselle  Barbe  Chenaud  dame 

d*ArfeTilbe  laquelle  décéda  le  15*  jour  du  mois 

de  juillet  Fan  de  gr&ce  1597.  Priez  Dieu  pour 

elle  et  pour  sa  postérité. 

Ârrôtc-toi,  passant»  contemple  cet  ouvrage 

De  ton  cœur,  o  raisons,  sors  larmes  de  tes  yeux 

De  madame  Verdier  icy  tu  vois  Timage 

Son  corps  est  icy  bas  :  mais  Tànie  est  dans  les  deux. 

Dame  de  grand  vertu  :  femme  du  sieur  d*Arfevilbe 

De  ce  grand  tbrésorier  auteur  de  ce  convent. 

Sus  donc,  bons  religieux,  priez  Dieu  quMlne  veuiUe 

avec  elle  en  courroux  entrer  en  jugement 

Invicto  fulmine  crescat. 

(Inédiie.)  —  (Legros.) 

Cette  i^pitaphe  d'une  fondatrice  se  lisait 
dans  la  chapelle  des  Récollets  de  Saint-Léo- 
nard. Aundessous  se  voyait  un  blason  por- 
tant un  houx  (on  fiatois  arfeuilhf).  La  devise 
latine  accompagnait  ces  armes  parlantes. 

1S99. 

I*iis  M.  Slepbani  Bonin,  Gennensis  et  In  Lemovieessi 
curia,  procuratoris  dignissimi ,  manibus. 

lieu!  moritur  genitor,  lustris ter qninquc peractis, 

lieu  !  moritur,  toto^  plcl)e  dolente,  solo  ; 
l]t  toto  lacrymante  polopluit  imbribus  setber. 

Car  ita  tcrrcna:  flos  cadit  ipse  plagx^ 
Temperet  a  mœstis  sed  tandem  turb»  querelis  : 
Non  cadit  aetemum  qui  super  astra  micat. 
Aux  mânes  de  son  même  père. 
Odet 

Si  mille  soupirs  cuisants 
Pouvoyent  la  félonne  Parque 
Bepousser,  et  de  la  barque 
De  Cbarron  nous  rendre  exeniz» 
Bonin,  lu  serols  encore 
Jouissant  de  ce  soleil. 
Tu  donrois  de  ton  conseil 
A  maint  cliaot  qui  l*iniplorc. 
Mais  les  trois  sœurs  implacables 
N*nnt  pas  un  seul  sentiment, 
Aiiis  tranchent  fatalement 
Le  lil  des  liommes  notables. 
Kn  ItMir  royaulté  profonde      « 
nies  sentent  un  déclin^ 


LUI  7% 

Peoceantz  i*avoir  mis  à  ho 
Tu  vis  au  ciel  et  au  monde. 
StaluH  proctUam  ejuê  m  amrmm  H  nlëeruM  futm 

ejui  (Psal.  cvi.) 

(Obiit  î  mai  an  um^ié»^  1S99  siaib  v«fo  Imud  i|Mi 

dedaou) 

{Imédke.)  —  (Lkms.) 

^  Voici  un  procureur  loué  en  style  qui  sent 
Tétude,  soit  dit  sans  jeu  de  mot.  Rien  n*j 
nrianqne  ,  prose  et  vers,  français,  grec  et  la- 
tin. Les  efiamiz  devaient  être  beareux  iè^ 
tre  défendus  f^ar  un  si  savant  homme.  On 
croirait  lire  une  prélace  du  xtT  siècle.  Celte 
énitaphe  était  incrustée  dans  le  mur  du  clo- 
cher de  Saint-Pierre  du  Queyroix,  à  Fiole* 
rieur  de  Téglise. 

Seizième  siècle.  —  Daie  incertaine. 

Maacendo  morimur  viclurû 

Nil  niai  cooailîo, 

Praepete  pemA. 
(Inédiles.)  —  (Ckàieau  dm  Mazen.) 

Le  chflteau  du  Mazeau  (commune  de  Pej- 
rat-rAnnonier)  est  une  construction  él^nte 
des  XV'  et  xyi'  siècles.  Des  ornements  en 
terre  cuite  en  décorent  une  partie.  Des  ar- 
moiries sculptées  sur  les  cneminées  sont 
accompagnées  des  devises  que  nous  avons 
transcrites.  Un  de  ces  écussons  montre  une 
aigle  aux  ailes  éplojées.  Un  autre  est  mi- 
parti  à  dextre  de  trois  fascea.  Une  élégante 
chapelle  du  xv*  siècle,  récemment  détruite, 
portait  sur  la  clef  de  voûte  principale  les 
armes  que  nous  avons  trouvées  près  de  là»  à 
Fabbaye  de  Bonlieu,  entre  les  mains  d*une 
statue  tumulaire.  Le  château  est  la  propriété 
et  la  demeure  de  trois  ou  quatre  familles  de 
laboureurs. 

Seizième  siècle.  — IkUe  incertaine. 

Cbarles,  seigneur  eomte  des  Cars 

Grand  amateur  des  arts 
Fut  le  premier  qui  par  merveille 
Invcnia  ce  beau  marbre  eu  son  Rocbe-Labeille. 

Celte  prose  rimée,  répétée  avec  variante 
sur  deux  plaques  de  serpentine,  se  lisait 
dans  le  château,  aujourd'hui  ruiné,  de  la 
Roche-rAbeille.  Celle  inscription  contenait 
deux  erreurs  :  pi^  ses  veines,  par  le  poli 
dont  elle  est  susceptible,  la  serpentine  a 
l'apparence  du  marbre  ;  mais  sa  compusilioti 
Téloigne  de  celle  sorte  de  pierres.  Les  car- 
rières de  serpentine  du  Limousin  ont  été 
exploitées  par  les  Romains.  A  Tépoque  ro- 
mane, elles  ont  donné  leurs  produits  aux 
églises  de  Solignac,  du  Dorât,  aCierche,  el 
h  vingt  autres  de  la  province  ecclésiastique. 
Tous  ces  monuments  en  conservent  encore 
des  débris  dont  la  mise  en  œuvre  a  celle 
date. 

Seizième  siècle  (fin). 

Qvit  *  mors  '  sit  '  triplex  *  asoUe  * 
tropbevm* 


LIM 

ibAlcau  (le  Costc-Mézières  est  une 
uable  conslruction  civile  du  temps 
i  IV.  Il  est  bâti  sur  un  promontoire 
1  étang  assez  considérable  baigne  le 
'u  côté  de  la  terre,  trois  arcades  don- 
ccès  dans  une  cour  intérieure.  Au- 
de Tarcado  du  centre  est  un  marbre 
r  lequel  est  gravée  cette  inscription, 
es  capitales  romaines.  Inscription  et 
I,  tout  est  évidemment  de  la  même 
I.  On  a  tenté  bien'  des  fois  d'inter- 
ce  texte.  Plusieurs  l'ont  fait  en  Irans- 
t  le  mot  asolU  en  ces  deui  mots  : 
C'était  une  erreur.  Asolle  est  un  nom 
,  Quelques-uns  rintrerj>rètcnl  ainsi  : 
t,  ô  Asollus,  t'élève  un  triple  tro- 
Ze  serait  une  allusion  aux  trois  ar- 
jue  surmonte  Tinscriplion.  Le  cha- 
înait été  élevé  à  la  suite  d'un  décès. 
)ci  n'est  pas  concluant  ;  le  champ  des 
ures  demeure  ouvert. 


'xième  siècle.  —  {Date  incertaine.) 
...  Lecla  dvm  vir.... 
Jacqves  da.. 
{Inédite.)  —  {Château  de  la  Payrière.) 

1  une  tradition  accréditée  dans  ces 
'S  temps,  quarante  millions,  ou  qua- 
elon  d'autres  plus  modestes,  auraient 
hés  dans  les  souterrains  du  château 
«yrière,  au  xiV  siècle.  Ces  ruines, 

dans  une  position  pittoresque  qui 
'  le  cours  de  la  Bram ,  ont  attiré  notre 
m.  Nous  n'.y  avons  rien  trouvé  d'an- 
au  XVI'  siècle.  11  n  y  a  pas  une  pierre 
use  une  époque  moins  moderne.  Ce 
nt  d'inscription,  gravé  à  Tentour  d'une 
9,  donnait  sans  doute  le  nom  de  l'au- 
i  château ,  Jacques  d'Armagnac ,  et  sa 

Les  C  sont  rarrSs  :  c'est  un  exemple 
i  de  l'emploi  de  celle  forme  de  cara- 
1  s'explique  ici  par  la  dureté  du  gra- 
a  affrayé  le  ciseau  du  sculpteur. 

Dix-septième  siècle.— IQW. 

i  extrait  des  registres  de  la  cour  du 
lent  de  Bonrdeaux,  pour  faire  entretenir 
riœqai  se  fait  au  préseht  scpulclire,  donné 
rans  messieurs  les  consuls  cl  bnilcs  de  la 
I  du  sépulchre,  contre  monsieur  Tabbé  de 
Martial. 

monsieur  Léonard  Cluseau ,  abbé  de 
ye  de  Saint  Maniai  de  Limoges,  appelant 
léchai  de  Limousin,  ou  son  licuienant  au 
dudit  Limoges,  et  autrement,  défendeur 

part.  El  Jean  Colin,  Jlmu  Clianibinaud, 
eoÎ8  et  marchands  dudii  Limoges,  balles 
(présente  année  de  la  confrérie  du  Sépulcre 
eur  Saint  Maniai  de  la  dite  ville  appelés, 
reuK^nt,  demandant  rinlerinemeni  de  cer- 
requête  et  les  consuls  iniervenans  audit 
{,  d'autre.  Louis  de  Ramond  pour  les 
ly  de  Fayard,  ponr  M«  I>éonard  Cluseau, 
:  pour  les  consuls  de  la  ville  de  Limoges, 
pies  procureur  général  du  roi.  Dit  a  été 


D'firiGRAPIIIE.  LIM  7^ 

que  la  cour  a  mis  et  met  Tappel,  et  ce  dont  a 
été  appelle,  au  néant,  et  ayant  égard  à  la  re- 
quête présentée  par  lesdils  consuls  et  bailes  de 
la  ville  de  Limoges  ;  ensemble  à  la  réquisition 
faite  par  le  procureur  général  du  roi,  ordonne 
que  désormais,  après  le  temps  expiré  de  celui 
qui  est  à  présent  en  charge ,  Tabbé  dudit  Li- 
moges élira  une  personne  ecclésiastique  suffi- 
sante et  capable,  pour  exercer  la  charge  con- 
cernant le  sépulchre  et  reliques  de  St  Martial,  et 
de  laquelle  persoime  ledit  abbé  de  Limoges  de- 
meurera responsable,  et  néanmoins  se  chargera 
par  inventaire,  qui  sera  fait  par  le  commissaire, 
qui  sur  ce  sera  député,  appelles  lesdils  consuls 
et  bailes ,  desdites  reliques,  et  autres  choses  en 
de|)endant,  lesquelles  reliques  il  baillera  par 
même  moyen  eu  garde  à  celui  qu*il  pourvoira 
h  ladite  charge,  le<(uel  célébrera  ou  fera  célébrer 
messe  haute  à  Tautcl  dudit  S*  Sépulchre,  avec 
diacre  et  soudiacre  :  savoir ,  au  temps  d*été,  ik 
quatre  heures,  et  au  temps  d*hiver,  à  cinq 
heures  du  malin.  Et  fera  mettre  sur  Tautel,  selon 
ranctenne  coutume ,  au  temps  ordonné,  Icsdiies 
reliques,  et  y  entretiendra  aussi  continuellement 
sept  chandelles  de  cire  allumées.  Et  pour  chacun 
défaut  des  choses  susdites,  par  celui  qui  aura 
ladite  charge,  et  administration,  encourra  la 
peine  d'un  écu,  portée  par  la  sentence  dudit  sé- 
néchal, qui  sera  levé  sans  délai,  et  employé  pour 
Tenlretenement  dudit  senice,  elsubsidiairement 
sera  pris  sur  le  revenu  de  Tabbé,  ou  ne  seroit 
pourvu  par  ledit  abbé,  dans  huitaine  après  U 
vacation,  de  personne  idoine  et  capable  pour 
ladite  charge,  en  ce  cas,  permet  auxdits  consuls 
et  bailes,  d'élire  et  nommer  un  prêtre  de  la  ca- 
pacité et  suffisance  requise,  pour  faire  ladite 
charge,  qu'ils  représenteront  à  l'évt^que  diocé- 
sain, ponr  être  approuvé  par  lui,  et  dont  lesdits 
consuls  et  bailes  répondront,  sans  pour  l'avenir 
tirer  à  conséquence,  et  sans  dépens  de  ladite  ap- 
pellation. 

Fait  à  Bourdeaux,  au  parlement,  le  6  jour  dn 
mois  de  juin,  1598.  Signé  de  Pontac.  A  été  exé- 
cuté le  présent  arrêt,  par  monsieur  de  Joyct, 
conseiller  du  roi,  et  commissaire  par  ladite  cour 
député,  et  ez  présences  de  messieurs  les  gens  du 
roi,  et  consuls  de  la  présente  ville,  le  28  fé- 
vrier 1600.  Requerans  les  bailes  de  ladite 
frairie. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

L'église  do  labbaye  de  Saint-Martial  était 
formée  de  trois  églises  parallèles  commu- 
niquant ensemble,  de  dates  diverses,  mais 
fort  anciennes  toutes  trois.  Cette  inscrip- 
tion, gravée  sur  cuivre,  était  placée  h  gau- 
che de  la  porte  de  la  basse  église  nommée 
Saint  Pierre  du  Sépulcre.  L'office  solennel 
que  consacre  cetarrftt  a  été  fidèlement  pra- 
ti(iué  jusqu'en  1790,  époque  de  la  suppres- 
sion de  1  abbaye. 


753  LIM 

1616. 

Le  nr  jour  de  mars  1610 
liébière  dicte  Ncgrière,  femme 
de  Mar^^  Roby  musnierdes 
mouOns  du  ponl  ScTEstien- 
iie,  decéila,  et  fonda  en  Té- 
glise  de  céans,  une  messe 
luatulinale,  célébrée  tous  les 
jours  de  dimanche  au 
grand  autel  à  diacre  ei 
soulsdiacre,  arec  une  abso- 
luiion  générale,  sur  soa 
tombeau,  au  cimîtiére 
de  ladicle  esglise,  pour  s- 
(m  âme,  et  de  ses  parens 
et  amis.  Requîescat  in  pace 
Amen. 

{InédUe.)  —  (Legros.) 

Lo  railieii  du  pant  gothique  de  Saint- 
Etienne,  à  Limoges,  était  occupé  par  une 
tour,  qu*on  a  démolie  vers' 1819.  C  était  la 
demeure  d*un  meunier  dont  les  moulins 
appartenaient  h  la  ville.  La  fondation  faite 
]n\r  la  femme  d'un  de  ces  meuniers  aux 
droits  de  la  cité  se  lisait,  avant  la  révolu* 
lion  ,  sur  un  cuivre,  dans  Téglise  de  Saint- 
Domnolet. 

1617. 

Epitaphe  de  Pierhe   Audebert, 

escuier,  Sr  du  Francour^  visienechal  de  • 

la  basse  Marche^  et  capitaine  de  cinquante 

arquebusiers  à  cheval^  pour  le  service  du  roy 

Passant,  areste-toy,  regarde  en  celte  bierre 
Cy  repose  le  corps  du  Francourt  généreux, 
Francourtde  quy  le  nom  ce  porte  en  mille  lieux 
Soubs  Tesclat  lumineux  de  sa  valeur  guerrière 
La  Marche  le  connut,  ou  ta  charge  sévère 
il  exerça  longtemps  d'un  prevosl  courageux  : 
Et  le  prince,  averti  de  ses  gestes  fameux, 
Le  voulut  près  de  soy,  le  jugeant  nécessaire. 
Au  camp  de  Montauban  il  se  fit  admirer, 
Le  premier  au  combat,  tardif  au  retirer. 
N'ayant  pour  tout  butin  qu'une  gloire  immortelle. 
Il  mourut  a  Manheim ,  au  martial  eflroy 
Combattant  pour  sa  foy,  pour  son  Dieu,  pour  son  roy 
Heureux  celuy  qui  meurt  pour  si  juste  querelle. 

Ad  eumdem  illuslrissimum  viruni  régie  in   obsequis 

Chrisii  fide  honoris    amore  plombinerem  Froiicourl 

limore  inimica  rapit  hinc  triplex  meritum  mentis 

Qita  porta  dabunt  an  spectat  cum  Carlo 

Porta  corona  triplex  de  cnjus  anima, 

Requiescnl  in  pace.  Amen. 

(Inédite,)  —  (Nadaud.) 

Sur  un  tableau  de  Tégiiso  de  Dollac  était 
inscrite  cette  double  epitaphe.  Les  vers 
(Va»)çais  sont  meilleurs  que  ceux  de  la  plu- 
part des  inscriptions  funéraires.  Quant  au 
latin,  nous  ne  chercherons  pas  à  Texpii- 
rpicr,  après  (|ue  Nadauil,  à  qui  nous  «levons 
la  Irnnscriplion,  y  a  ro^ioncé,  1!  pouvait  ce- 
peiulanl  s'aider  do  roriginal.  Nul  ne  saurait 


DICTIONNAIRE 


LIM  7(D 

•nier  son  talent  de  déchiffrer  les  vieux  tcites. 
Les  armes  d'Aubert  se  voyaient  sur  ce  ta- 
bleau :  de à  un  chevron  sommé  d'un  crois- 
sant et  de  deux  étoiles  ^  un  lion  passant  <■ 
pointe. 

1618. 
Epitaphe 
sur  la  mort  de  n^essirc  Girard  de  BreUes, 
baron  du  Cros,  Cieux,  Mantroclier  en  partie 
et  du  Broulliac  en  Bourgogne. 
Passant,  il  ne  faut  pas  verser  icy  de  tannes 
Ni  de  cris  et  de  pleurs  ceste  tombe  srronser. 
Moins  le  destin  commun  de  ce  monde  accuser, 
Car  la  mort  ne  peut  rien  sur  la  gloire  des  armes. 
Ce  quon  doibt  regretter,  q\te  la  fleur  des  gendarmei, 
Que  les  plus  courageux  eussent  craîot  d*aviser 
Meurtrj  traitreuseroent  vint  icy  reposer 
Pour  servir  de  subject  à  ces  funestes  larmes. 
Pourtant  tous  nos  soupirs  ne  serviront  de  rien. 
Deux  traîtres  font  mourir  le  plus  homme  de  bien. 
Mais  rhonneur  survivra  la  mort,  le  temps  et  Teage 
Vivant  bien  il  n'a  craint  de  la  mort  les  efforts  : 
Le  ciel  a  pris  Tesprit,  là  terre  tient  son  corps, 
Le  monde  sa  valeur,  ses  enfants  son  courage. 
Il  décéda  le  un*  juin  m.dcxvhi. 

Requiescat  in  pace. 

{inédite.)  —  (Lcfitos.) 

Celte  epitaphe  se  lisait  dans  l'église  de 
Cieux. 

1618. 

Mihi  vivere^ps  est  mori  Ivcrvm.  1618. 

{Inédite.)  —  (BELLàc.) 

Ce  texte,  emprunté  aux  livres  saints,  est 
gravé  au-dessus  du  linteau  d'une  porte  à 
Beliac. 

1622. 

An.  Do.  M.  Dcxxii.  restaurata 
fuit  hase  rvina  ..vrante  (I).  fr.  ant. 
verp.  hvivs  domvs. 
{Inédite.)  —  {Egliu  Saint-Pierre  drUxerche.) 

L'ancienne  collégiale  d'Uzerche  faisait  par- 
tie du  système  de  fortification  de  la  ville. 
En  1620,  le  duc  d'Epernon  s'en  eni|>araau 
moyen  d'une  mine  qui  fit  sauter  la  porte  du 
fort.  L'explosion  ébranla  et  détruisit  en  pif- 
tie  un  pilier  de  l'abside  de  l'église  romane. 
Celte  inscription ,  gravée  sur  ce  pilier,  nous 
apprend  la  date  de  la  restauration  de  cetto 
partie  de  l'édifice. 

1623. 

Curator  ecclesise  erexit  an  1623. 

Si  le  nom  de  Marie  en  ton  cœnr  est  gravé 
Ne  néglige  en  passant  de  me  dire  un  Ave. 

Vas  spirituale 
Vas  honorabilc 
Vas  insigne  dcvotionis. 
(Inédites.)  —  {Chtipelte  de  la   Sainte- Vierge  à 
ChàteaumPonsal.) 

(\)  Durante  ou  imperante. 


LIM 


D'EPIGRAPHIE. 


re  la  grande  et  belle  église  du  prieuré, 
rd*hui  église  paroissiale ,  ta  ville  do 
au-Ponsat  possède  deux  églises  ro- 
\f  fermées  au  culte,  et  une  chapelle 
srée  à  la  sainte  Vierge,  lieu  d'un  pèle- 
\  célèbre.  Cet  édifice  est  une  véritable 
avec  deux  collatéraux  voûtés  à  la  go- 
)•  Sur  le  portail  de  la  renaissance  est 
te  la  première  inscription.  La  seconde 
mr  une  porte  latérale.  Les  trois  ver- 
es  litanies  se  lisent  sur  les  trois  faces 
élégant  bénitier  triangulaire  d*une 
très-originale.  Tout,  dans  ce  gracieux 
I,  rappelait  donc  la  Vierge,  à  laquelle 
consacré. 

1628. 

Jésus  -f-  Maria 
bills  Dominus  Ludovicus  Marchandon,  Bene- 

[venii  in 
ex  anliqua   Marcbanaon  lamilia  ortus,  a 

[puero  lîlicris 
iti   incumbit.  Sacerdos  primum,  ci  prier  de 

[Marsat 
:atbedralis  ecdesiœ  Lemovicensis  canonicus, 

[denique 
bbaiiae  S.  MarUnî  abbas  ioauguralur,  bas- 

[que 
B  tanta  cum  laude  sustinci,  ut  non  inime- 

[rilo 
aacerdoturo,  canonicoruro  dccus,  abbalura 
virtuiisque  alumnus  posait  dici,  pielatem 

[lam  colit 
ni  maxime,  suas  abbatise  reformandae  studio 

[inceiisus 
itribus  Fuliensibus  donat,  quorum  liabitum 

[soscipiendi 
0  incensus,  immoritur  quinto  calendas  oclo- 

[bris  anno 
M)  sexceiilesimo  vigesimo  octavo,  aetatîs  vero 

[suae  sexagesimo 
quarto.  Requiescal  in  pace.  Amen. 

(Inédite,)  —  (Legros.) 

locte  et  pieux  personnage  dont  nous 

DS  Tépitaphe,  désespérant  de  rétablir 

re  de  Saint-Martin-lez- Limoges,  dont 

t  été  mis  en  possession  en  1598 ,  la 

aux  PP.  Feuillants,  réforme  de  Ct- 

en  1619.  La  bulle  de  fondation ,  en 

ut  plusieurs  bénéfices  h  ce  monastère, 

ignit  le  prieuré  de  Saint-Martin-sur- 

e  {Altizia)^  au  diocèse  de  la  Ro- 

L'abbaye  de  Saint-Martin-Iez-Limo- 

nservait  le  tombeau  curieux  appelé 

t  Mariage.  La  tradition  apprenait  que 

ux  époux  étaient  de  la  paroisse  de 

liartin-sur-rAutize. 

1629. 
Cette  chapelle  fit  faire  M.  L.  Govnilhe. 
[Inédite.)  —  (Eglise  de  Saint-Pierre-le-Bost.) 

xiii*,  XV'  et  xvi*  siècles  ont  travaillé 
se  paroîssiole  de  Saint-Pierre-le-Bost. 
[chapelles,  pou  profondes,  placées  au 
gardent  cette  ins(;ription  répétée  deux 


LIM  70» 

fois,  et  prouvent  que  le  xvif  siècle  y  a  aussi 
donné  son  contingent  de  travaux  et  de  res- 
taurations. 

1631. 

Yiro  clarissimo  Gaspardo  Benoit 

quaestori  integerruno,  assessori  œqnissimo 

in  perpetuuro  monumentum. 

Gaaparde  clari  clri  sanguinis 
Gasparde  gentis  praesidium  tuae 
Sic  ergo  te  obscurum  tenebit 
Exanimem  peregrina  tellus 

Non  sic  bonores  nominis  inclylos, 
Non  sic  amores  cordibus  insitos 
Eitema  vincet  terra,  vires 
Pecloribus,  Bénédicte,  nostris. 

Paiumt,  ne  crois  pa$  que  Benoiit 
Soii  dan$  l^oubli  sou$  cette  pierre^ 
Que  celuy  qu'un  chacun  aymoit^ 
Ne  vive  plus  dessus  la  terre^ 
Voracle  de  notre  barreau 
Le  soleil  de  notre  bureau. 
NoUf  non^  il  est  vivant  encore. 
Celui  de  qui,  pas  un  de  nous 
Ne  se  souvient,  qu'il  ne  Vhonore, 
Et  qui  vit  dans  le  coeur  de  toue. 

Ponebat  amantissima,  conjugi,  conjux, 
aroantissima  Maria  Benoist,  in 
perpeluum  amoris  monumentum. 
Obiit  die  décima  quinta  septembris,  anno  1631. 

(Inédite.)  —  (Legros.) 

Cet  honorable  personnage  mourut  de  la 
peste,  à  ChâteaU'Ponsat,  et  fut  inhumé  dans 
la  chapelle  Saint-Martin  de  la  môme  ville. 
II  avait  fait  son  testament  le  1^  septembre 
1631,  en  parlant  au  notaire  par  la  fenêtre, 
pour  écarter  le  péril  de  la  contagion.  Pour- 
quoi une  enQure  très-peu  poétiaue  gâte- 
t-elle  cet  éloge  d*un  homme  de  oien?  Le 
«bureau»  dont  Bcnott  fut  «le  soleil»  était  le 
bureau  des  Guances. 

16tô. 
Agios  0  Theos  ischiros  aibanatos  eleison  imas 
Sancte  Tbirse  ora  pro  nobis  Devin  vt  defendàt 
nos  a  fvVvre  et  tenpestate  (sic)  cl  ab  onini  nialo 

[amen 
Ad  maiorem  Dei  lavdem.  M.  L.  Bongran  curé. 

Piere  l.alay. 
(Inédite.)  —  (Chàteau-Ponsat.) 

Une  guirlande,  composée  de  fleurs  de  lis 
et  de  trèfles,  des  écussons  héraldiques,  une 
Vierge*  une  croix  fleuronnée,  le  tout  en  assez 
beau  style,  accompagnent  cette  inscription 
sur  une  cloche  de  l'église  paroissiale  de 
Château-Ponsat.  Le  nom  du  fondeur  Pierre 
Lalay  environne  un  écusson   élégamment 

orné. 

1630. 

Passant!  arresle-loy  potir  regarder  ce  lieu. 
Ce  monument  use  est  dict  :  Bon  Mariage- 
Deux  corps  pleins  de  vertus,  deux  cœurs  unis  en  Dieu, 
Que  la  mort  a  frappes  en  fuisaol  son  triage. 


703  LIM 

Se  reposent  îcy  :  le  Poiclou  les  protluicl, 

Galice  les  appelle,  cl  Lymofçe  y  prétend. 

Le  ciel  les  met  d'accord  :  pas  un  n'est  csconduict. 

La  femme  meurt  icy  sans  aller  plus  avant  : 

On  lui  fait  un  tombeau  de  grauvleur  coustumièrc, 

Pour  y  serrer  son  corps  :  cependant  son  mary 

Tout  baigne  dans  les  pleurs,  ne  va  poincl  en  arrière, 

Mais  accomplit  son  vomi;  et,  retournant guary 

De  SCS  douleurs  de  corps,  le  souvenir  poignant 

De  sa  perte,  revient,  et  lui  cause  la  mort. 

Ce  fut  alors  que  Dieu  se  Gt  voir  tout -puissant. 

On  ouvre  le  sépulcbrc  :  et  sans  aucun  effort, 

L'espouse  se  retire  assez  pour  qu'il  ait  place  : 

Pour  apprendre  aux  conjoints  a  s'cntr*aimer  toujours, 

ÂQn  qu'ayant  vescu  en  la  divine  {;race, 

Ils  puissent  voir  le  ciel  à  la  fin  de  leurs  jours. 

En  1650,  réglise  de  Tabbaye  de  Saint- 
Marlin-Iez-Liraogesfuten  partie  reconstruite 
par  dom  (labriel  de  Saint-Joseph,  septième 
abbé  feuillant  de  ce  monastère.  Celle  re- 
construction nécessita  la  translation  du 
tombeau  dit  le  Bon  Mariage.  A  cette  occa- 
sion, celle  inscription  fut  composée  [mv  un 
religieux  de  celle  abbaye 

1666. 
Icy  repose  le  corps  de  feu  messire  Honoré  de  la 
Cliassaigne,  seigneur  de  Montjouant,  la  Chassai- 
gne,  et  autres  places,  lequel  décéda  dans  celle 
ville  du  Dorât,  le  xxx  d'avril,  m.  dclxvi.  aagé 
de'xxviu.  ans,  après  «ivoir  donné  des  témoigna- 
ges d'une  singulière  piété  envers  Dieu,  et  d'une 
patience  exemplaire  dans  sa  longue  maladie,  et 
d'une  charité  parfaite  envers  le  prochain.  Il 
laissa  dame  Louise  Poulie  du  Chasteau  de  Dom- 
pierre,  son  espouse,  qui  Ta  fait  inhumer  en  Té- 
glise  de  ce  monastère  de  la  Trinité  de  la  même 
ville,  où  il  avoit  eslu  sa  sépulture  et  fondé  un 
service  a  perpétuité.  Elle  a  fait  poser  ce  tombeau. 
Passant,  prie  Dieu  pour  le  repos  de  son  àme. 

{Inédile,)  —  (Lrgros.) 

L'abbaye  de  la  Trinité-  du  Dorât ,  où  se 
lisait  cette  épitaphe,  est  aujourd'hui  le  petit 
séminaire.  Nous  sommes  heureux  de  ra|[)pe- 
1er  à  nos  élèves  qu'ils  prient  chaque  jour 
sur  la  cendre  de  nombreux  personnages 
éminents  par  leurs  vertus.  Nous  sommes  les 
héritiers  d'une  maison  religieuse»  et  nous 
ne  répudierons  pas  cet  héritage. 

1672. 

Die  jacet  reverendus  Pater  ioannes  Le  Jeune,  sacerdos 
congregationis  Oratoril  Doniini  Jesu,  Poliniaci  in 

[comitato 
Burgundias  natus ,  prsedicaior  verbi  divini   acerri« 

[mus  ac 
perpetuusquamvisatrigesimo  tertio  vîta:  annooculis 
captus.  Obiit  Lemovicaî  in  domo  Oralorii,  in  vico 

[Manigne 
sita,  die  xix  aug.,  anno  mill.  ocLxxn,  relictis  deceni 
concionuin  voluminihus,  famaque  sanctitatis  non 

[mediocri, 
atHis  suon  anno  lxxx. 


DICTIONNAIRE 


LIM 


7M 


JoannesLe  Jeune,  oongregal.  Orait.  Dom.  Jeta 
presb.  virpotens  opère  et  serroone.paaperibosi 

cvangelizare.  Obiit  xiv  k:il.  sept,  anno  m  dc  lxxii. 

xtat.  sua;  Lxxx. 

Le  célèbre  P.  le  Jeune ,  dont  ces  épita- 
phes  modestes  indiquaient  la  sépulture,était 
enseveli  dans  l'église  dc  l'Oratoire  de  Limo- 
ges, située  rue  Manigne.  Cette  chapelle,  re- 
construite en  1765,  fut  dévorée  nar  les  flam- 
mes dans  le  grand  incendie  qui  aétniisit  une 
partie  de  la  ville  de  Limoges ,  en  1790.  Ce 
double  événement  a  fait  perdre  la  trace  du 
tombeau  de  cet  homme  de  bien.  Des  notices 
nombreuses  ont  fait  connaître  sa  belle  vie 
et  ses  titres  littéraires.  (Cf.  Labiche,  Vie 
des  saints  du  LtmotMtn,  1,  2Sk.) 

1676. 

Parrain  honorable  boir.me...  Texier  conseiller 
du  roi  en  son  .conseil,  trésorier  et  commissaire 
extraordinaire  des  guerres  ez  pais  de  Limosiii 
et  Marche. 

Marrine  Dame  Lconarde  Beaure  fenmie  de 
Claude  Yeyrier  marchand.  1676. 

Claude 

Bdol 

Jésus  —  Maria  —  Te  Deum  laudamus  :  in  te 

Domine  speravi  non  confnndar  in  aeiemom. 

Sancte  Leonanle  ora  pro  nobis. 

{InédUe.)  —  (Eglise  de  Saita-Léonmi.) 

Les  descendants  du  parrain  et'de  la  mar- 
raine dont  les  noms  sont  inscrits  sur  une 
cloche  de  Saint-Léonard  subsistent  encore. 
Cette  inscription  ne  nous  eût-elle  pas  fail 
connaître  le  nom  d'un  fondeur,  nous  l'eus- 
sions encore  inscrite  avec  plaisir.  C'est  une 
preuve  de  plus  que  notre  mémoire  ne  nous 
survit  que  par  ses  bienfaits. 

1678 
Extrait  des  registres  du  Conseil  d'Etat. 
Entre  Jean  Echaupre  el  Jean  Marcbandon  sin- 
dics  des  marchands  de  la  ville  de  Limoges,  de- 
mandeur d'une  pan  ;  et  les  consuls  échevins  de 
lade  ville  d'autre  part,  vea  au  conseil  d'Elat  du 
roy  et 

Le  roy  en  son  conseil,  faisant  droit  sor  Fin- 
stance,  a  ordonné  et  ordonne  que  les  édits  et 
déclarations  de  Sa  Majesté,  des  années  1563  et 
1564  seront  exécutées  selon  lenr  forme  et  te- 
neur, et  en  conséquence  qu'à  Ta? enir  les  juges 
et  consuls  de  lad*  ville  de  Lymoges  seront  es- 
leus  du  corps  desdits  marchands,  à  relTel  de 
quoi  les  juges  consuls  sortans  de  eharge  nom- 
meront cinquante  prudliommes,  entre  lesquels 
ils  éliront  un  juge  et  deux  consuls,  ainsi  qnll  se 
pratique  dans  la  ville  de  Paris.  Dépens  compen- 
sés entre  les  parties.  Fait  au  conseil  d'Ktat  du  roy» 
tenu  à  Paris  le  19  février  1678.  Signé  Bevrier. 

(Inédile.)  —  (Nadàu».) 

Los  consuls  de  Limoges  (Bomay.)  obtinrent 
du  roi  Charles  IX  des  patentes  pour  choisir 
un  juge  et  deux  consuls  des  marchands»  pour 


765 


LIH 


D*EPIGRAPHIE. 


LON 


766 


le  lait  jde  la  marchandise  :  on  nomme  cette 
juridiiîtion  la  can  de  la  bourse.  Cet  exercice 
[Ot  commencé  le  5  mars,  et  le  lieu  de  justice 
ht  fixé  dans  la  grande  salle  de  la  maison 
Bonsnlaire.  On  j  voit,  dit  Nadaud,  quantité 
ie  portraits  des  négociants  qui  ont  été  juges, 
9t  cette  inscription,  à  un  pilier  du  parquet. 

1680 
Dans  le  caveau  de  celle  chapelle  gît 
le  corps  de  demoiselle.  .  .  . 

Dans  le  caveau  de  ceue  chapelle  gtt 
le  corps  de  messire  Jacques  de 
Langlade  conseiller  du  roy  en  ses 
conseils,  secrétaire  de  son  cabinet 
seigneur  baron  de  ce  lien  de  Som- 
mières,  châtelain  de  Bernay,  seigneur  de 
Chaigner,  S*  Romain,  Meudon,  S* 
Ricux,  etc.,  qui  bàtii  le  château  de 
ce  lieu,  y  fonda  un  chnpelain,  une  é- 
cote  charitable  dans  ce  bourg,  et 
une  mission  pimr  celle  paroisse  et 
pour  celle  de  S*  Romain  et  décéda  en 
son  dit  châieau  de  ce  lieu  le  13  no- 
vembre M.  oc.  Lxxx  âge  de  55  ans 
Priés  Dieu  pour  le  repos  de  son  âme. 

Nous  venons  de  découvrir  tout  récem- 
lenl  (août  1851)  cette  énitaphe  dans  la  cui- 
îne  de  l'hôtel  du  Lion-a'Or,  à  Limoges. 

C'est  à  M.  Rédet,  le  savant  archiviste  du 
épartement  de  la  Vienne,  que  nous  devons 
I  lustitution  du  nom  de  Langlade. 

168^. 

Tu  es  Peirus  el  super  hanc  petraro  aediflcabo 

Ecclesiam  meam. 

H«c  peira  siia  esi  jubcnte  Domino  Lascaris 

Durfe  episcop.  Iteraov. 

(Inédite.)  —  (A  Saint- Pierre- Château.) 

Avant  la  révolution,  la  ville  d'Aymoutiers 
voit  deux  paroisses.  Par  suite  d'une  circon- 
i^ription  en  apparence  bizarre,  la  banlieue 
)ut  entière  appartenait  à  f  église  Saint- 
ierre^Chûteau»  située  hors  de  la  ville  ,  sur 
ne  montagne.  La  position  malheureuse  de 
dite  paroisse  la  fit  supprimer  au  rétablisse- 
lenl  du  culte,  en  1803.  Abandonnée,  elle 
>mba  en  ruines  ;  mais  sa  destruction  fut 
ccélérée  par  la  cupidité,  qui  voulut  utiliser 
ss  pierres.  Nous  avons  vu  un  des  curieux 
[lapiteaux  de  son  portail  transformé  en  poids 
e  tourne^broche.  Ses  ruines,  que  nous 
rons  vues,  accusent  nettement  le  xiti*  siè- 
le.  LUnscription  tracée  sur  une  pierre,  au- 
essus  de  la  porte  occidentale ,  tromperait 
onc  grossièrement  ceux  qui  lui  assignc- 
lient  cette  origine  moderne.  C*est  tout  sim< 
lement  un  souvenir  d'une  visite  épiscopale. 

l'incommodité  près,  la  position  de  cette 
{lise,  au  sommet  d'une  montagne  qui  corn- 
lande  la  ville  d'Aymoutiers  et  la  vallée, 
tait  des  plus  remarquables  (1). 

(i)  Le  savant  et  précieux  ouvrage  d  M.  Tabbé 
exîer  comprend  encore  les  inscriptions  limousines 
I  xvni*  siècle,  que  nous  rogreilous  de  ne  pouvoir 
mner  ici. 


LINCOLN,  au  comté  de  ce  nom,  en  Angle- 
terre. 

EpUaphe  de  Vévêque  de  Lincoln  Gravesena, 

mort  en  1279. 

Ego  Ricardus  qnondam  episcopus  Lincolniensis 
credo  qood  Redemptor  meus  vîvit  el  in  novls- 
srnio  die  de  icrra  surreclurus  sum ,  et  rursura 
cîrcamdabor  pelle  mea,  ei  in  carne  mea  vidcbo 
Denm  Salvatorem  meum. 

(Sepulcroê  monum.^  I,  60.) 

LITTLE  HORKESLEY  (comté  d'Essex),  en 
Angleterre.* 

Robert Swjnbone,  mort  en  1391,  et  son  fils  Tho- 
mas Swynbone^  mort  en  1415. 

Icy  gîst  Mons.  Robert  Swynbone,  seigneour  de 
Horkesley-Pclite  qc  monisi  le  jour  de  Scinle- 
Feye  Tan  du  grâce  m.  ccc  quat  vintz  unzisme  de 
qi  aliue  Dieu  eyt  merci.  Amen. 
(Icy)  gist  mons.  Thomas  Swynbone  filz  du  dit 
mons.  Robert  sire  du  Hamys  matr  de  Burdeux 
capilaigiie  de  Fronlak  (Fronsac)  qe  morust  en 
le  veille  du  seinl  Laurence  Fan  du  grâce  m.  cccxv. 
De  lalme  de  qy  Dieu  eyt  piley  et  mercye. 

Amen.  Amen. 

(Sep.  mon.,  I,  153.; 
LITTLE  SHEFFORD  'comté  deCambridge), 
en  Angleterre. 

Sire  John  de  Fréviïle. 

Ici  gisl  sire  Johan  de  Friville 
Ke  fust  seigneur  de  ceste  ville. 
Vous  ke  par  ici  passet 
Pour  chdriie  pur  lalme  piel. 

(Sep.  mon.,  1,89.) 
LODI,dans  le  royaume  lombardo-vénitien. 
Dans  la  campagne^ 

Div.  Fi.  loviano 

triumphatori 
semper  aog.(t), 

LOMBEZ,  en  France. 

Avant  1300.  —  Ancien  cloitre. 

Hic  est  sepultura  Amadevi  de  liera  el  Tigborgie 
sororis  ejus  et  canonica  (sic). 
Hujos  locl  que  obiit  ini  kalendas  aprilis.  Re- 
quiescant  in  pace.  Amen. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midiy  t.  IV^ 

p.  29b.) 

LONDRES,  capitale  de  TAngieterre. 
Epithaphes  de  la  vieille  église  de  Saint-Paul. 

I. 

EpiUphe  de  Tiiomas  de  Etre,  mort  eo  1400. 

Hic  infra  jacet  corpus  magtslri  Thomîe  de  Evre 
Icgum  docloris  isiius  ecclesie  S^*^  Pauli  quon- 
dam  decani  qui  die  nono  mensis  Oclobris  anno 


(l)FABRETT.,p.(>86.92,  e.  sch.  valic.  VideGKVi-x 
p.  285.  5;  DoNAT.  p.  151.  7;  Zachar.  Jnsi.  lapid. , 
p.  3(J8  ;  cardinal  Mai,  page  260. 


767  LON 

Domini  millesimo  quadringcnlesimo  cl  sni  dcca- 
iialus  aiino  duodeciino  diem  suum  clausU  ex- 
iremum.  Cujus  anime  propilietur  Deus.  Amen. 

{Sépulcral  monumenUj  II,  h,) 

II. 

Roger  Bnybroke,  évêqae  de  Londres,  mon  en  liOi. 
Orale  pro  anima  Roberli  Draybroke  quondam 
episcopi  istius  ecclesie,  cujus  corpus  bic  lumu- 
lalur,  qui  obiit  vicesimo  seplimo  die  mensis  Au- 
gusli  anno  gralia^  millesimo  quadringenlesimo 
quarto  cujus  anime  el  omnium  defunctomm  fl- 
delium  propilietur  Deus.  Amen.  Amen. 

{Sépulcral  monumentSy  II,  15.) 

III. 

Ralph  de  Kengliim. 

Per  versus  palet  bos  Anglorum  quod  jacel  hic  fies 

Legum  qui  luia  diclavit  vera  slatula 

Ex  Kengbam  dictus  Radulpbus  vir  benediclus. 

{Sépulcral  monumeniSf  I,  78.) 

IV. 

Abbaye  de  Westminster.  —  Chapelle  du  Confes- 
seur (Confessor'  chapel). 

Philippa,  femme  d*Edoaird  lU,  merle  en  1509. 

Regina  Pbilippa  conjunx  EJwardi  jacet  hic 
Regina  Pbilippa.  Disce  vivere. 

{Sépulcral  monuments  ofthe  Great-Bri- 
tain,  grand  ia-folio,  t.  I,  p.  125.) 

V. 

Edouard  III,  roi  d^Ângleterre,  mort  en  1377. 

Hic  decus  Anglorum  flos  regnm  praeleriiorum 
Forma  futurorum,  rex  démens,  par  populorum, 
Tertius  Edwardus  regni  complens  jubileum 
Invictus  pardus,  belli  polens  V^chabeum, 
Prospère  dum  vixit  regnum  pietate  revîxit, 
Armipolens  rexit,  jam  cœlo  celice  rex  sil. 

Variantes  :  3*  vers  et  commencement  du  A*. 
Tertius  Edwardus  fama  super  xlhera  nolus 

Pugna  pro  pa  tria 

{Sépulcral  monuments,  I,  l&O.) 

VI. 

Richard  11,  roi  d'Angleterre,  mort  en  1599,  et  sa  femme 

Anne,  morte  eu  159i. 

(Vers  léonins  dont  le  repos  est  marqué  sur  le  tombeau.) 

Au  nord. 
Prudens  et  mundus  |  Ricardusjure  secundus 
Per  fatum  victus  |  jacel  bic  submarmore  piclus: 
Veraxserroone  [  fuit  cl  plenus  ralione 
Corpore  procerus  |  animo  prudens  ut  Omcrus 
Ecclesie  favit  |  eleclos  suppeditavit. 

A  Touest. 

Obruit  bereticos  |  et  eorum  straYÎt  amicos 
0  clemcns  Chrisie  |  cui  dévolus  fuit  istc 
Votis  baplistc  |  salves  qiicm  proiiilit  islc. 


DICTIONNAIRE 


LON 


m 


Au  sud  et  à  Test  est  répitaplie  de  la  reine 
Anne. 

GM  do  sud. 

Sub  petra  lata  |  nunc  Anna  jaeet  tnraolau 
Dum  vixit  monde  |  Ricardo  nuptaseciiiido 
Xristo  devoia  |  fuit  bec  factis  bene  noCa 
Panperibus  prona  |  semper  sua  reddere  doiui 
Jurgia  scdavit  I  el  praegnantes  rdevaTii 
Corpore  formosa  |  vultu  mitis  specioM. 

Est. 

Pnebens  solamen  |  viduis,  egris  medlcaineB  : 
Anno  milleno  |  ter  c.  quarto  nonageno 
ionii  septeno  |  mensis  migravit  ameno. 

{Sépulcral  monuments,  1, 161.) 

VII. 

Ralph  Sclhy,  moine  de  Westminster,  docteur  ea  droil  dfil 
et  canon,  bvori  des  rois  Henri  Iv  et  V,  mort  en  1490. 

Ecce  Radulpbus  Selby  jacel  bic  cœnobiia 
Doctor  per  mérita  praepotens  lege  perita  ; 
Legibus  ornaïus  a  regibus  et  veneratus, 
Ordo  ejusque  status  per  eum  conciliacus 
M.  c.  quater  \  bis  post  partum  Yirginis  iste 
Micbaelis  festo  tibi  spiravit  bone  Cbriste. 

(Sepulcra*  monuments..  Il,  55.) 

VIII. 

Chapelle  de  Saint-Edmond.  (Saint  Edmund*s 

chapel.) 

William  de  Yaleore,  comte  de  Pembroke,  fils  de  Hngoes 
le  Bran,  comte  de  March,  et  d'Isabelle,  venve  de  roi 
Jean,  mort  en  1296. 

Anglia  iota  doles  moritur  qaia  regia  proies, 

Qua  florere  soles,  quem  contiiiet  înfima  moles 

Gullebmus  nomen  insigne  Valentia  prebet, 

Celsum  cognomen  nam  taie  dari  sibi  débet; 

Qui  vaiujt  validus  vincens  viriute,  valore» 

Et  placuit  placidus,  sensu  mommqoe  vigore» 

Dapsilis  et  babilis,  immotus  praella  sectans, 

lliilis  ac  bumiiis,  devotas  praemia  spectans. 

Milleque  trecentis  cum  quatuor  inde  retentis 

In  niaii  mense  hune  mors  proprio  feril  ense. 

Quique  legis  bic  répète  quam  sit  vita  plena  timoré, 

Meque  lege  se  moriturum  et  nescius  bone. 

0  clemens  Chrisie  celos  intret  precor  iste, 

Nil  videat  triste  quia  pertulit  omnibus  bisce. 

{Sépulcral  monuments  of  Great-Britain, 
tom.  I,  p.  76.) 


IX. 

Robert  Waldby,  archevêque  d*Yord[,  mort  en  1897. 

Hic  fuit  experlus  in  quovis  jure  Robertas 

De  Waldebii  dic[tus  nunc  est  sub  marmore  slrictns 

Sacre  scripture  doctor  fuit  et  genilure 

Ingenuus  medicus  cl  plebis  semper  amicus.  ' 

Presul  Adurensis  post  baec  arcbas  Dublînensis, 

Hinc  Giceslrensis  tandem]  primas  Eborensis  {sic) 

Quarto  Kal.  Juiiii  migravit  cursibus  anui 


769  LOiN 

MUleni  1er  septem.  c  iionies  quoque  deui. 

Vos  precor  orate  quod  sint  sibi  dona  béate 

Cum  saociis  v'iist  requiescal  et  hic  sioe  lite. 

Les  mots  entre  [],  ont  été  suppléés  par 
Weer  et  Dart. 

(Sépulcral  manumentSf  1, 156.) 

X. 

Eléooore,  doeheise  de  Gkmeesler,  Teove  de  TImnbm  de 
Woodstoek,  morte  deax  ins  après  lui  (1399). 

Cy  psi  Alianore  de  Bohun  eisne  ÛUe  et  un  de» 

beirs  a  bonorable  seigneur  mens.  Humfrey  de 

Bobun  counte  de  Hereforde,  d^Essex,  et  de  Nor- 

baniton  (st>),  et  coneslable  d*Engletere.  Et 

femme  a  puissant  et  noble  prince  Thomas  de 

Wodesloke  (ils  a  très  excellent  et  très  puisant 

seigneur  Edward  rey  d*Engleierre  puis  lecon- 

quest-tiers  ex  duc  de  Gloucesire  counte  d*Essez 

et  de  Buckingham  et  coneslable  d*Engleterre  qe 

momsl  le  tiers  jour  d*octobre  Tati  du  graoe 

mil  cccLxxxxix  de  qui  aime  Dieu  face  mercy. 

Amen. 

{Sépulcral  monuments^  1 ,  159.) 

XI. 

Sir  Bernard  Broeat,  mort  en  1599. 

IBc  jacet  Bemadus  Brocas  miles.  T.  T.  quon- 
dam  camare  Anne  regUie  Anglie.  Cujus  anime 
propîtietnr  Deos*  Amen. 

{Sépulcral  tnanumeniSf  1, 162.) 

Xll. 
Chapelle  de  Saint-BenoU. 

9uKm  Langhtm,  archevêque  de  Canierbury,    mort  en 

1576. 

Hic  jacet  dominus  Simon  de  Langham,  qoondam 

abbas  bujns  loci,  thesaurarius  Angli»,  electns 

London.  episcopus  EUensis,  cancellarius  Angliae, 

archiepiscopus  Cantuar.,  presbyter  cardinalis  et 

postea  cardinalis  episeopos  Pr»nestin(ensi6) 

[Sépulcral  monumentêf  I,  iSh.) 

XIU. 

Chapelle  de  Saint-Biaise. 

Nicolas  Liltiington,  abbé  de  Weslmiosier,  mort  eu  1586. 

KiriHiphe  Urée  dTm  nuouucrit  de  la  bikUoihèque  Couo- 

nienne. 

Hnoce  domo  auctor  Nicbolaus  erat  quoque  structor 
El  sibi  tune  celo  sedem  construxlt  et  eiiem. 
In  semel  C  ter  eral  annus  sex  ocluagenus 
Com  périt  isle  abbas  divine  flamine  plcuus. 
Quinta  dies  sit  ei  requies  in  une  novembris. 
Detur  ei  pietate  Dei  merces  requiei. 

Amen 
{Sépulcral  monumefUs^  1, 148. 


DËPIGRAPIIIE. 


LON  770 

XIV. 

Epilhaphes  diverses  de  Nglise. 

Epiuphed*£léooore,  femme  d*Edooard  l*%  morte  en  ISO 
61  enierrée  k  Wesiminater. 

ici  git  Alianor,  jadis  rey  ne  de  Engletere  femme 

al  re  Edewerd  flz  le  R 

ountif.   De  lalme  de  li  Deu  pur  sa   pile  eyt 
merci  : 

'Sépulcral  monuments^  I,  64.) 

XV 

Epitapbe  de  Vital,  (rente-unième  abbé  de  Westmioster 
(d«Hixltoe  depuis  la  conquête),  élu  en  1076,  mort  en 
1082.  ' 

A  vita  nomen  qui  iraxit,  morte  vacante, 

Abbas  Vitalis  transiit  hicque  jacet. 

XVI. 

Epiuphe  de  Gilbert  Crlsplo,  abbé  de  Westmiosier  (1184). 

Hic  pater  insignis,  genus  altum,  virgo,  senesqne» 
Gisleberte,  jaces  ;  hix,  via  duxque  luis. 

Miiis  eras,  justus,  prudens,  fortis,  moderatns. 
Dodus  quadrivio,  nec  minus  in  trivio; 

Sic  lamen  orna  tus  nece  sex  ta  luce  Decembris 
Spiramen  cœlo  reddis  et  ossa  solo. 

{Sépulcral  manumetUs^  1, 29.) 

XVII. 

Epiuphe  de  R.  de  Bélhuoe,  évéqoe  d*Herel9rd  (U48). 
Dominus  Roberius  de  Belun  episcopns  Herefbr- 

densis. 
(Sépulcral  monumeniSf  I,  9k.) 

XVIII. 

Epiuphe  de  Gervais  de  Blois,  Qls  naturel  du  roi  Etienne. 
abbédeWeamittiterdlSO). 

De  regum  génère  pater  hic  Gervasius  ecce 
Monstrat  defunctus  mors  rapit  omne  genus. 

'Sépulcral  monuments^  I,  35.) 


XIX. 

Epiuphe  de  Laurent,  abbé  de  Westminster  (1176). 
Clauditur  hoc  tumulo  vir  quondam  clams  in  orbe, 

Quo  praeclams  erat  hic  locus,  est,  et  erit 
Pro  mentis  viue  dédit  illa  laurea  nomen, 
Detur  ei  viiae  laurea  pro  meritis. 

(Sépulcral  monuments^  1, 28.  ) 

XX. 

EpitapUe  d'Homez,  le  dernier  abbé  normand  de  WesUrin- 
^  ater,  mort  en  liii 

Orius  ab  Humeto  Willîelmus  hic  venerando 
Praïfuit  iste  loco,  nunc  tumulatus  humo* 

(Sépulcral  monuments^  h  S9.) 


771 


LON 
XXI. 


DICTlONiNAlRË 


ËpiUphe  II  Wesimiiister  {Ladif  chofiel)  de  Tabbé  Ber- 

Via;;,  morleoti46. 

Ricardus  Berkyng  prior  est,  posl  inclyUis  abbas  ; 

Heurici  régis  prudens  fuit  ille  minister. 

Hmjus  erat  prima  laus,  infula  rébus  opima, 

Altéra  laus  «que  Thorp  census,  Ocbam  decimaeque, 

Tcrlia  Mortone  castrum  simili  ratione» 

El  régis  quarta  de  muitis  commoda  charta. 

Clementis  festo  mundo  migravit  ab  isto 

M.  Domini  c  bis  \l  sexioque  sub  anno. 

Cui  delur  venia  parte  pia  virgo  Maria. 

(Sépulcral  monumenlSf  I,  44.) 

XXII. 

Epitaplie  de  Vévêqae  Grosseteste  (Grosthead),  mort  en 

1S54. 

-f  ^^^  baculi  formam  X 
Praelati  dlscito  normam. 

Selon  Camdb!^  {Remains j  p.  373),  Tévôque 
s'était  fait  cette  épitaphe  lui-méme: 

Ouis  sim  nosce  (sîc)  cupis  !  caroputrida  nil  nisî  vermis  : 
Quisquis  es  boc  de  me  tibi  sit  (iic)  scire  salis. 

Au  lieu  de  laquelle  ou  grava  après  sa  mort 
celle-ci  : 

Rex  dolel,  ac  regnum  gémit,  et  flet  Anglia  tota, 

Plebs  plangit,  gemitus  iiigeminare  juvat. 
Quippe  Grosthedus,  spéculum  virtuiis,  asylum 

Juslitiae,  régis  anchora,  morte  jacet. 
Non  poterit  tamen  ille  mori  cui  fama  pérorai, 

Laus  loquitur,  redolet  fructus,  abundal  bouor; 
Unde  dolens  tristatur  bomo,  canit  angélus  unde, 

Uude  serenantur  sidéra,  pallei  bunius. 

(Sépulcral  monuments^  J,  W,  19.) 

XXIII. 

EpiUpbe  de  Crockeslay  ou  Crossley,  abbé  de  Weslmlnsler, 

luorl  €U  1258. 

Jam  Wintona  {lolis  de  Ricbardo 
Mortis  amara  dédit,  at  locus  iste  capit 

{Sépulcral  monuments  y  I,  52.) 

XXIV. 

Williain  CarUiogtoo,abbéde  Westminster,  oMNrt  en  1333. 

Ecce  est  abbatis  Willielmi  luniba  sciatis, 
Quem  mors  amovilet  Gurllingouia  fovit. 
In  mortis  portu  se  Gbristi  corpore  pavit. 
Hic  expiravit  mundus  confessus  ab  oriu. 

(Sépulcral  monuments,  I,  93.) 

XXV. 

EpiUpbe  do  poëte  Cbaucer. 
Qui  fuit  Aiiglonim  vales  1er  maximns  olîm 
Galfredus  Cbaucer  condilur  boc  lumulo 
Annum  si  quaeras  Domini  si  lenipora  mortis 
Ecce  noix  subsunl  quae  tibi  cuncta  nol;inl. 
25  oclobiis  Ui)0. 


LON  TU 

Animarum  requies  mors. 
N.  Brigbam  bos  fecii  musaniu  uomine  suapins 

1550. 
(Sépulcral  monumenis^  II,  2.] 

XXVl. 

Eglise  du  Temple. 

» 

Les  épîthaphes  suivantes  existaient  autre- 
fois, croit-on,  dans  l'église  du  Temple,  k 
Londres. 

EpiUpbe  de  Gofllaunie  de  Trat^,  uo  dpt  mevtfiioëa 
Tb.  Becket,  mort  ea  ISIS. 

Sire  Gallausme  de  Tracy  fgtst  ici 
Diex  de  Pallme  cyl  roercj. 

(Sépulcral  monumeniSf  1, 39.) 

XXVII. 

Epitapbe  de  Robert  de  Ros,  templier,  mon  ea  1215. 

Hic  requiescil.  R...  Ep quondam  visitalor  ge- 

[neralis  ordinis 
Milicie  lempli  in  Anglia  et  Francia  et  in  Italia. 

(Sépulcral  monuments^h  ^1) 

XXVIll. 

EpiUpbe  du  comte  de  Pembroke,  mon  le  6  atrit  ifil.et 
enterré  le  18  des  calendes  de  mal  (t  t  avril)  de  la  m^ 
année,  k  régtise  du  Temple  (1). 

Militis  istius  morlem  dolet  Anglia  :  ridet 
Wallia,  viveulis  bella  minasque  timens. 

(Sépulcral  monuments^  I,  43.) 

XXIX. 

Epitapbe  de  William  Marshall ,  comte  de  Pembroke  (1119), 

faite  par  lui-même. 

Sum  quem  Salurnum  sibi  sensit  Uiberoia,  solen 
Anglia,  Mercurium  Normanula,  Gallia  Marleoi. 

Selon  Camden  (Midx,  307),  il  faudrait 
lire  : 

Miles  eram  MarUs,  Mars  multos  vicerat  armis. 

(Sépulcral  monument  s,  1, 38.) 

XXX. 

Epitaphes  diverses  d'Angleterre ,  dont  le  site 

n'est  pas  connu. 

880. 

Anno  dominicae  incam.  Aelfredus   rei   fedt 
banc  Crbem  dccclux  regni  sui  tiii. 

'Cardinal  Mai,  328,  k  •  Camden  Britann., 

p.  157.) 

Alfred  le  Grand  est  inhumé  à  Wiocliesler, 
mais  celte  inscription  ne  peut  se  rapporter 
à  celle  ville  qui  existait  déjb  ;  il  est  prolwble 
toutefois  que  Tinscription  n'indique  qu'une 
réédificalion  ou  reconstruction. 


(1)  On  doute  que  celle  épliaphc  ail  été  gratée 
rjellenicni  sur  la  lombe  du  comte  de  Pembroke. 


LO.N 

XXXI. 

iBdreda,  Glle  de  Guillaume  le  Conquéraot, 
1 1081,  au  cliàieau  d  Acre,  ie  !27  mai. 

(Vers  léonins.) 

■eda,  ducuiu,  dcciis  cvi,  nobilc  germeii, 
is  Anglonim  balsama  morum  : 


DBMGlUriUE.  LOU  774 

elecius  vocalionem  bumililer  dedinauit,  el  suis 
auditoribof  scieolix  ac  inorum  norma  exisleos 
asMiinplo  in  hoc  monaslerio  Cislerciensi  habilu, 
vilain  beato  Une  compleuil  14.  Kal.  iuiiij  anno 
IISO  corpusque  ejus  emorluum  mirificum  ac 
suauîssimum  odorem  exbalauil. 

(Labue,  Thfs,  Epitaph.^  p.  545.) 


tniseris,  fuil  ex  pieiate  Maria, 
rlbe,  superest  pars  magna  Marie. 
Liy  testis  pietalis  el  e«|  li, 
lem,  lu  cleuens  suscipe  malrem. 
inini  Juuia  lux  obvia  carnis 

SUl 

(Sépulcral  monuments.^  If  p.  7.) 

XXXII. 

nillaume  le  Conquérant  sur  ua  monomeiil 
t  par  son  Gis  Guillaume  le  Roux  (1089. 

êUqnes  par  Thomas,  archevêque  (VYorck. 
igidos  Norlhmannos,  alquc  Brilannos 
*  viciU  foriilerobtînuil, 
oneiises  viriule  coercuit  enses , 
ue  sui  legibu.s  applicuil  ; 
18  parva  jacel  bic  Gulielmus  in  urna  : 
t  magno  parva  domus  domino. 
I  gradibus  se  voiveral  aiqoe  duobus 
ni  gremio  Pbœbus  et  bic  obiil. 
{Sépulcral  monuments^  1,  p.  12.) 

XXXIII. 

ibe  de  J.  Brostroup,  mort  en  1497. 

revcrendissirous.  in.  Chrisio.  Pater, 
bhannes.  Broslroiip.  Dei.  gralia. 
ircbiepiscopus.  Lundcucnsis.  Siiccic. 

aposlolice.  sedis.  legalus.  vo  (sic). 
.  baccnlaureus.  cujus.  anima,  requie- 
ce.  qui  obiit  anno  Doniini.  m»  c.  v  97 
97). 

(Sépulcral  monumentSj  I,  p.  156.) 

XXXIV. 

lede  Tarchevêque  SUffurd  (UlSà), 

luclees  quem  celas,  saxea  moles? 
listes  fuerat  diclusque  Johannes. 
ule,  roarmor,  qu^so,  simui  ede? 
bonie,  regni  loties  et  inde 
»gius.  pro  prcsuie  funde  precalus 
ratns  buic  det  de  Virgine  natus. 
Sépulcral  monuments^  II,  275.) 

W,  ancienne  abbaye  au  diocèse 
,  en  France. 

€de  Pierre f  chantre  de  Paris. 
J. 

etrus  Gantor  Parisiensis  Doclor  ce- 
qui   in  Episcopum    Tornncenseni 


II. 

Eléanore,  comtesse  de  Vermandois. 
Fralri  juncia  soror  Gomiii  Gomitissa  Radulfo 

Nobilis  Elienor  bic  lumulaia  jacel  : 
Qui  cum  daruerint  alui  natalibus  alla 
Vincunt  iili  autem  nobilitate  genus. 
Sed  quid  bonor,  quid  opes,  quid  gloria  sanguinis 

[alti? 
Eccc  breuis  paritcr  texil  virumque  lapis. 
In  spéculum ,  iector ,  libi  sint  :  pro  lemei  cl  ipsis, 
Sors  tua  te  moneal  Tundere  vola  precum. 

(Labbe,  p.  5G3.) 

III. 

Raoul  II t  comte  de  Vermandois. 
Hic  Radulfe  iaces  Comes  inclylc,  lausque  luorum, 
Te  genus  et  pletas,  te  laodat  gratia  morum. 
Te  Deus  assumât  decus  atquc  corona  quorum  : 
Hic  erit  et  requies  et  vita  beata  piorum. 

(Labbe,  p.  621.) 
LOUVAIN,  en  Belgique. 

I. 
Eglise  de  Saint-Pterre. 
Epiiaphe  du  docteur  Ruard-Tapper. 
D.Ruardo  Tapper  ab  Eucbusia,  Theologiae  pro- 
fessori  celeberrimo,  Decano,  Gancellario  :  quod 
sua  inoomparabili  docirina,  auctoritate  bunc 
cborum  annis  xxiv.  Scbolam  xxxix.  rexerit, 
docuerit;  quod  supremus  Fidei  Inquisitor,  pa- 
iriam  *seclis  purgare,  saiutaribus  doclrinis, 
etiam  libris  ad  boc  editis  compiere  studnerit  : 
quodGatliolicam  Religionemb:eresibus  vexatam 
ad  Tridentinum  concilium  e  Belgio  primus  euo- 
catus,  constanter  defenderit,  quod  sui  lemporis 
ponliûcibos,  Garolo  V.  Gaesari,  Pbilippo  Hispa- 
niarum  régi  non  immerito  carissimus  fuerit 
mémorise  ergo  posilum.  Obijt  Bruxcll%  anno 
Domini  md.lix.  Mariij  n.  splalis  vero  lxxi. 
P«uperibus  omnium  bonorum  beredibus  insti- 
tutis.  Ejus  animse  pacem  precemur. 

(Labbe,  Thés.  Epit.^  p.  552,  qui  ajoute  : 
De  eodem  Tappero  vide  plura  pag.  253 
Inscriptionum  Suuertij^ 


II. 

Epitapbe  de  Charles  Tempel  (1). 
Garolus  Tempelius  H.  S.  E.  pari  dum  vixit  vir- 
iule ac  stirpe  vir,  sago  clams  et  toga  :  in  aula, 

(1)  CaroU  Tempelii  Epilapliium.  —  Louanij  ad 


1 


775  LOU 

mllUia,  rcD.  fuit  ac  resplenduit  lemporibus  lur- 
bulentis.  Tandem  in  otio,  senio,  moriM),  sed 
brevi  decessit,  viiam  non  reliquît  sed  mutaTit. 
Non  morilur  qui  sic  vivil  ;  non  vixil,  nisi  qui 
>ic  morilur. 

m. 

Epitaphes  diverses. 

Conradus  jacct  hic  Goglenius,  aller  Erasmus  » 

Ingcnio,  lingua,  moribos  alque  slylo, 
Hune  lugete  virum  Gn)ccae,Gharilesq;  Latinae, 

El  decus  amissuro  Buslidiana  domus. 
Ille  scholanim  auxil  poroeria  lala  Lovani, 

Traxil  eo  omnigenum  millia  mulia  virum. 
Immalura  quidem  rapuil  le  Parca  diserlum, 

Vix  dum  condideras  inlegra  liislra  deceui. 
Pnemia  sed  voluil  Chrislus  libi  digna  labore, 

El  feslinalas  reddere  delicias. 

(Tu:iiulu8  hic  exUl  Lovaoii  ad  D.  Pétri,  onlil  anoo  Sal. 
1535.  inie  diem  8.  Kul.  Feb.) 

(Gros,  Suppl.  aux  insc.  de  Bàlcy  p.  3i2.) 

IV. 

Pelro  Nannio  Alcmariano  Presbylero, 

el  Canonico  Alrebacensi, 

viro  doclissimo, 

luimaoiores.lilegasJn.  collegia  BasUdiaHO 

annos  oclodeciro  professe, 

bigîsmundus  Fridericus   Fuggarus  baro  in  Kirch- 

berg,  et  Yiana, 

b.  m.  el  amico  paierno  mem.  el  virlulis  ergo 

jussu  parenlis  pos. 

Yixil  annos  57.  Obiil  1557. 12.  Kal.  Aug. 

Gros,  p.  357.) 

LODVRES,  près  Paris,  en  France.  Ce 
bourg,  seul  de  ce  nom  dans  le  royaume,  est 
à  cinq  lieues  nord-est  de  Paris,  à  moitié 
du  chemin  de  Senlis,  et  sur  une  des  grandes 
routes  de  Picardie,  i)resque  tout  à  fait  au 
nord  de  Paris.  11  est  situé  sur  un  coteau  en 
pente  douce  vers  le  midi,  et  la  plus  grande 
partie  de  son  territoire  est  en  labourages;  il 
y  a  néanmoins  quelques  vignes  en  tirant 
vers  Goussainville.  Le  ^rand  chemin  forme 
la  principale  vue  de  ce  lieu;  en  sorte  qu'en 
allant  à  Senlis,  on  trouve  des  maisons  à 
droite  comme  à  gauche,  et  même  l'Hôtel- 
Dieu,  dont  rédilice  peut  avoir  cinq  cents  ans, 
esl  à  droite. 

Il  y  a  dans  ce  bourg  deux  églises  paral- 
lèles, qui  ne  sont  séparées  que  par  un  pas- 
sage. La  plu»  ancienne  est  celle  de  Saint- 
Bieul.  Un  peu  au-dessus  est  l'église  parois- 
siale de  Saint-Justin,  martyr  du  lieu.  Elle 
f>araît  être  d*un  gothique  moderne  enté  sur 
e  vieil  édifice.  Il  y  a  deux  collatéraux  fort 
larges  ;  mais  le  tout  se  termine  en  carré,  ou 
en  pignon  vers  l'orient,  où  est  la  grande  rue. 
Cet  édifice  est  sans  clocher,  la  sonnerie  étant 
sur  l'autre  église. 

Matlimanos   auctore  Erycio    Puteano,  vt    testatur 
Suuerlius,  —  Labbe,  Thés.  Epit.  p.  505. 


DIGTIOMNAIRE 


LUN 


m 


Il  est  vraisemblable  que  Téglise  do  Saint- 
Justin  était  dans  le  xi'  et  dans  le  xir  siècle, 
celle  'qu'on  appelle  aujourd'hui  de  Satnt- 
Aieul;  mais  que  s'étant  trouvée  trop  pelile 
pour  contenir  les  habitants,  dont  le  nombre 
était  augmenté,  on  en  avait  bâti  tout  auprès, 
au  xin*  siècle,  une  antre  plus  vaste,  et  qu'eo 
abandonnant  Tancienne  comme  trop  petite, 
on  y  aura  érigé  un  aiitel  du  titre  de  Saint- 
Rieul,  pour  ne  pas  avoir  deux  églises  de 
Saint-Justin  dans  le  même  lieu,  puisque 
les  plus  anciens  pouillés  de  Paris  sont  d'ac- 
cord avec  les  nouveaux,  pour  ne  marquer 
qu'une  cure  à  Louvres,  laquelle  ils  disent 
être  à  la  nomination  du  prieur  de  Saint- 
Martin. 

Voici  une  épitaphe  mise  à  Louvres,  par 
les  soins  d'un  nommé  Regnault,  qui  avait 
survécu  è  ses  deux  frères  Claude  et  Jean, 
décédés  en  1617,  l'un  le  15  mars,  l'autre  le 
31  ?  le  premier,  âgé  de  cinquante  huit  ans; 
et  l'autre  de  quarante-trois. 

Deux  frères  sont  gisans  près  de  celle  cscriplure, 
Qu*cn  un  mois  la  mort  a  de  <ie  monde  emblé 
Envieuse  que  Tung  faîsoit  crotire  le  blé, 
L'aolre  alloil  retardant  Taffreuse  sépulture  * 

L*un  culiivoii  les  cbamps, 

L^aùlre  arlîslemenl 
Aux  corps  passionnés  de  mainte  maladie. 
Par  remèdes  exquis  en  prolongeoit  la  vie, 
Ou  pour  le  niolus  auU  jnaulx  donnoiisoulagemeoL 
En  mars  fut  de  tous  deulx  en  même  année, 
Elle  cours  de  la  fleur  de  rage  terminée. 

Le  portail  de  THôtel-Dleu  parait  d  une 
construction  du  xiii*  siècle. 

L'estampe  du  mausolée  de  Barthélemi 
Tremblet,  sculpteur  du  roi,  décédé  à  Tâge 
de  soixante-un  ans,  et  inhumé  à  Saint-Eus- 
tache  de  Paris,  nous  apprend  qu'il  était  né  à 
Louvres.  On  y  lit  ces  quatre  vers  : 

Louvre  me  donna  Tétre,  et  Paris  la  fortune; 
J'eus  Tbonneur  d'être  au  Roi  ;  Saint-Eusucbe  a 

[mes  os  : 
Passant,  au  nom  de  Dieu,  si  je  ne  t*importune, 
Curant  ce  mon  sommeil,  priez  pour  mon  repos. 

Ce  mausolée  n'existe  plus,  et  Testam^ie 
ne  marque  point  l'année  de  sa  mort. 

(HuRTAUT  et  Hioinr,  Diei.  de  Paris  et  du 

environs.) 

LUGO,  en  Espagne. 

Sur  le  frontispice  de  Végttse  de  SatsU-Pterre- 

ad-Vicum, 

-+-  I>e  donis  Dei  et  beati  Pétri  a^. 

ego  lldeprand  humilis,  uoa    * 

cum  conjuge  mea  Ferilapa 

banc  (sic)  oralurium  a  fuDat'(i). 

construxit. 

Cardinal   Mai,  p.    167;  Huratori,  p, 
1888,  1.) 

LUNÉBOURG,  au  royaume  detBlanovre. 

(1)  Pour  a  fundattoneon  (undameniis. 


LOZ 


DEPIGRAPHIE. 


LYO 


778 


placide  Lucas  requiescit  Lossius  urna, 

iite  cinis  terne,  qua  levis  ille  fuit. 

melior  vivens  cœli  mens  incolit  arcem 

ler,  qui  inultos  erudiere,  viros. 

INibi  decies  quinos  atque  amplius  annos 

adidil  bic  artes  cum  pietate  bonas. 

il  et  facili  qui  simplicilale  libeilos 

m  paucos  Cbrisli,  Pieriduroq;  scbolis. 

MIS  Hassiacis  nemorosis  natus,  et  agris 

€bam,  qua  prxter,  clare  Yisurge,  Huis. 

ubi  cognons,  quo  te  via  ducit  euniem, 

ctorabi  etfelix,  vive,  valcq;  diu. 

B  •bitum  »nao  sibi  f.  Obiit  LQaeburgfi  anno  Sal. 
1582. 8  Jul.  etit.  77. 

[Gros,  5upp/.  aux  épiL  deBâle^  p,  375.) 

(EGIANO,  ou  LuNA,  ancienne  ville 
me  de  ITtrurie,  sur  la  Macra,  en  Tos* 

Faustinae 

Constanli  aug. 

piissiinx  et 

iiobilissimae 

G.  Junius  Vitrasius  Y.  G. 

augur.  D.  N.  M.  Q.  E. 

D.  D. 

Cardinal  Mai,  256,  6;  Fabr.,  p.  S8,  n** 
339;  Mur.»  p.  263,  2.) 

t  encore,  peut-être  à  la  même  localité 
mrtient  Tinscription  suivante  que  M.  le 
al  Mai  indique  comme  existant,  trouvés 
îhiy  daas  le  territoire  de  Lucques  :  In 
Vocchi  agri  Lucensis^  in  parrochialis 
m  cQlwnnay  mais,  qui,  pourtant  semble 
enir  à  une  ville  du  nom  de  Luna. 

Imp.  Gses.  D.  N 

Valenli  pîo 

felici  semper  aug. 

civit.  Lnn. 

HP. 

Inip.  Gœsœri  («rV)  D. 

Gratiano  pio  fel. 
semper  aug.  dive  (iic) 

Valentiniani  A. 

civit.  Lunen.  M.  P. 

Imp.  Cœs.  Dîîë  Valenliniano 

....semp.aug. 

<fivi  Yalentioia(ni  aug.  filio) 

civit.  Lunen. 

M  P. 

'mdinal  Mai,  268,  2;  Mur.,  1055,  5.) 

;ARCHES,  département  de  Seine-et- 
en  France. 

ique  réglise  paroissiale  de  Luzarches 
»u&  l'invocation  de  saint  Cûme  et  saint 
n  conjointement^  néanmoins  on  Tap- 
ïlus  communément  du  nom  de  Saint 
n,  par  opposition  èrla  collégiale  qu'on 
8  Sainl-Côme. 

ert,  architecte,  qui  vivait  sur  la  fin  du 
de  Philippe-Auguste,  et  qui  commença 
Tan  1220  Tédifice  de  la  cathédrale 
ens.  Tune  des  plus  belles  du  royaume, 
atif  de  Luzarches;  de  même  que  Da- 

DlCTlONN.    D^EPlCnAPHIE.    1. 


vid  de  la  Corbinière^  prévôt  des  chirumens, 
mort  le  20  novembre  1635;  et  le  sieur  Tardif» 
ingénieur»  mort  maréchal  de  camp  des  ar- 
mées du  roi. 

Les  épitaphes  suivantes  se  lisent  dans  la 
collégiale.  L'une  est  celle  d'un  frère  et  d'une 
sœur  qui,  ayant  passé  leurs  jours  ensemble, 
sont  enterrés  dans  le  même  tombeau. 

Du  jour  suprême  où  Ton  succombe, 
Gy  gissent  le  frère  et  la  sœur. 
Qu'un  même  esprit,  qu'un  même  cœur 
Ont  réunis  sous  cette  tombe. 

L'autre  est  une  épitapbe  acrostiche  de 
Nicolas  le  Camus. 

Se  veux  tu  pas  passant,  l'arrêter  en  ce  lien? 

»-git  sous  ce  tombeau,  Nicolas  le  Gamus, 

f^onseiller  du  Roi,  Auditeur  des  Gomptes. 

offices,  exercés  sans  reproches  ni  honte  ; 

nés  honneurs  qu'il  a  eus  d'être  employé  du  Roi; 

^ses  commissions  en  peuvent  faire  foi. 

w  es  jours  ont  été  longs,  sa  On  a  été  bonne. 

na  un  nous  fait  revivre  et  nos  œuvres  couronne. 

ntant  sur  ses  vieux  ans  ennuyé  du  travail, 

nontent  s'est  retiré  an  lieu  de  Bertinval» 

>  fin  d'y  respirer  le  reste  de  sa  vie, 

Sourant  à  tous  honneurs  aussi-bien  qu'à  l'envie; 

ceux-tu  plus  en  sçavoir?  H  est  mort  en  ce  lieu, 

ui  oigne  de  ses  amis,  et  assisté  de  Dieu. 

(Fréron,  Ann.  liit.  1758,  tom«  I,  d.  200  ; 
HuRTAUT  et  Magny.  Dict,  de  Paris  ei 
des  environs.) 

LYON,  en  France  (1). 

JLncimne  inscription  dans  Véglise  construite 
par  revécue  Patiens, 

I. 

Quisqnis  pontificis  patrisque  aostri 
Gollaudas  Patientis  bic  laborem, 
Yoli  compote  supplicatione 
Goncessum  experiere  quod  rogabis. 
iEdes  celsa  nitet,  nec  in  sinîstrum 
Aut  dextmm  trabitar;  sed  arce  frontis 
Ortum  prospicit  œquinoctialem. 
Intus  lux  micat,  atque  bracteatum 
Sol  sic  sollicitatur  ad  iacunar, 
Fulvo  ut  concolor  erret  in  métallo.  « 

Distinctum  vario  nitore  marmor, 
Percurrit  cameram,  solum,  fenestras, 
.   Ac  sub  versicoloribus  fignris 
Yernans  herbida  crusta  sapphiratos 
Fleclit  per  prasinum  vilrum  lapillos. 
Huic  est  porticus  applicaia  triplex 
Fulmentis  Aquitanicis  superba  : 
Ad  cujns  spécimen  remotiora 
Glaudunt  atria  porticus  secundae  : 

(1)  M.  de  Boissieu  a  commencé  la  publication  d'un 
savant  et  magnifique  Recueil  des.  inscriptions  an* 
ciennes  de  Lyon,  ouvrage  déjà  couronné  par  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres.  Les  inscrip-* 
tiens  chrétiennes  de  Lyon  qui  doivent  être  comprises 
dans  le  recueil  de  M,  de  Boissieu,  n'ont  pas  encore 


paru. 


25 


779  LYO 

Et  caropum  médium  procul  locatas 
Yeslis  saxea  sjlva  per  columnas 
Ilinc  agger  sonat ,  hinc  Arar  resuHat. 
Hinc  sese  pedes  atque  eques  reflectit, 
Slridenluni  et  moderator  essedonim  : 
Curvorum  hinc  chorus  helciariorum, 
Responsanlibus  alléluia  ripis, 
Ad  Christum  levât  amnicum  celeuma. 
Sic  sic  psallite  nauta,  vel  vialor  - 
riamque  isle  est  locus  omnibus  petendus, 
Omnes  qno  via  ducit  ad  salulem. 

(Cardinal  Mai,  p.  8^;  Sirmond,  0pp.,  I» 
506.) 

II. 

Dans  Vabside  de  Saint-Just. 

"Christi  sancia  domus,  pncpollens  aula  priorum, 

^Hospita  sanctorum,  virtutuni  seduia  mater, 

'^'Hasc  est  quam  cernis,  semper  ubi  rite  precanti 

Gratialarga  patet  per  tôt  cumulata  paironos, 

Quos  propriis  titolis  distinguit  gloria  consors: 

€k>nTexo  varia  rutilant  in  sydera  cœlo. 

{Cardinal  Mû',  133,  3;  Marten.  ,  Thés, 
nov.  Anecd^f  t.  Y,  p.  618;  cf.  p.  596.) 

III. 

Sur  le  fronton  de  Viglise  de  Saint-Roman. 
Templi  faétores  fuerant  Fredaldus  et  uxor 
Marluris  egregii  quod  constat  honore  Romani 

lllius  ut  FU.  bcqueantur  sede  perenne.... 

{Cardinal  Maï,  p.  149,  t.  II;  Ciampini, 
lab.  47,  p.  149;  Sbveran.  Uist,^  p.  680; 
Pawvin.,  De  Vir.  ill.  E.,  p.  258;  Gal- 
LETTi,  t.  1,  p.  20;  Baronius,  t.  XllI, 
p.  608.) 

IV. 

Eglise  Saint-Etienne. 

On  conservait  autrefois  dans  celte  église 
un  riche  manteau  ou  vêlement  d*autel,  donné 
à  Tarcbevêque  Remy,  au  ii*  siècle,  par  la 
comtesse  Berthe  ,  femme  du  célèbre  Gérard 
de  Roussillon,  comte  de  Provence.  Au  milieu 
était  figuré  Tagneau,  entre  les  lettres  a  et  a. 

Autour  est  rinteription. 
Agne  Dei  miradi  qui  crimina  dira  tulisti. 
Tu  nostri  miserans  cunctos  absolve  reatus. 

A  droite. 
Hic  panis  vivus  cœlestisque  esca  paratur. 

A  gauche 
Et  cruor  ilie  sacer  qui  XPl  ex  carne  cucurrit. 

En  long. 

Samat  perpetuam  pro  facto  Berta  coronam, 
Hsec  cujus  studio  palla  hoc  efiulgurat  auro. 

Aux  extrémités. 

Remigins  pnesul  Ghristo  per  sxcula  vivat. 

{Cardinal  Maï  ,  205 ,  4  ;  Mabill.  j  Ann. 
Bened.,  t.  III,  p.  133.} 


DlCnONNAKtE 


LlO 


V. 


w 


Inscription  de  Vannée  447,  découverte  à  Lj^ 
en  1806,  dans  la  rue  des  Farges. 

Jacel  Décora 

Mercurina  quae 

vixit  annos  xx 

oviit  XIII.  kal.  mai 

as  vigelia  Pasce 

Calissio  vc.  cens. 

Traduction. 

Ci  gît  Décora  Mercurina,  qui  a  véca  vingt  aî- 
nées ;  elle  mourut  le  xin  avant  les  calendes  de 
mai,  la  veille  de  Pâques,  sous  le  cùDsahtda 
clarissinie  Calissius. 

Dans  un  mémoire  communiqué  à  TAcidé* 
mie  des  Inscriptions,  M,  Mongez  établit qoe 
la  dale  de  la  mort  de  Mercurina  est  le  19 
avril  de  Tan  447. 

(Académie  des  Inscrip.^  Hém.,  noofeOe 
série,  t.  I,  p.  248.) 

VI. 

En  493. 

(Cabioec  de  M.  Gilibert.) 

In  hoc  tnmulo  requîescit  hone  memori»  Dms 
qui  vixit  in  pace  annis  xv.  Obiel  ii.  nons 

martias,  PO.  Anastasii  et  Rufi  viroram  cb* 
rissimorum. 

On  remarque  bone  pour  honœ  et  oUtt 
pour  obiit.  Les  sigles  PC.  signiûenï  nest 
consulatum.  Millin  {Voyage  dans  le  Midi) 
rapporte  cette  inscription  à  Tan  483.  Cepen- 
dant le  consulat  d*Anaslase  et  de  Rufus  cor- 
respond  h  Tan  492,  et  Tannée  post  consulat 
tum  doit  être  493. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi.  t.  II. 
p.  179.) 

VIL 

Ancien  voupent  des  GtnotéfiUns. 

(Du  doqultee  iièeia.) 

In  hoc  lumulo  requiesdt  bonae  memoriae  Roma- 

nus  presbiter  qui  vixit  Ht  pace  annls  Lxiu.  Obiit 

nonuro  kalendas  Febrarias. 

On  remarque  Febrarias  pour  FAruarias. 
{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  II, 
p.  180.) 

VIIL 

453  ou  524.  —  Eglise  des  Dominicains. 

In  hoc  tomolo  requîescit  bonae  memoriae  Scuipi- 
lîosa  religiosa  quae  vixit  plus  minus  annal 
xxxxviit.  Obiit  in  pace.  prid.  kal.  sepL  Opitione. 

(Maffei  et  Choribr;  Mém.  de  la  Sec. 
archéol.  du  Midi,  t.  U,  p.  186.) 


LfO" 


DWIGiUPHIfi. 


LYO 


781 


IX. 


606.  —  Eglise  Saint-Michel. 

«m  columen,  lerrac  decus,  el  jubar  orbis 
ritis  Uiroulo  vult  Caralena  legi 
lulam  lu,  Clirisie,  luaro  reruiiique  polenlem 
iiidi  regiiis  ad  lua  régna  vocas. 

••••• 

l  loelo  jejuuia  sobria  vulUi 

leque  dedil  regia  ni«mbra  cruci, 

I  exoelsi  curas  parti  la  ma  ri  h, 

clo  rexil  culmina  consilio. 

im  sobolem  dulcesque  gavisa  nepotcs 

ram  doctos  sollicilare  fidcm 

(irevit  sacrum  [M)st  diadcma  jngum. 

.  boc  templum  pncscns,  quod  personat  orbe, 

idsque  dedil  limina  celsa  choris. 

1  reos  rcgi  qux  sœpe  ferebat 

fferre  prcces  nunc  libi,  Chrisle,  potest. 

im  posl  decimum  rapuit  mors  invida  lus- 

il  mclior  lune  sine  fine  dies.  [Irum. 

bis  oclona  septcmbrem  luce  movcbal 

n  llessalae  consolis  annus  agens. 

iphe  de  la  reine  Caralène,  née  vers 
OBse  du  roi  Gauderic  el  nièce  de  Gon- 
)  roi  de  Bourgogne,  aïeule  de  Clolilde, 
Iruire,  à  Lyon,  Téglise  Saint-Michel, 
monastère  de  religieuses,  où  elle  se 
3l  prit  le  voile.  Elle  fut  enterrée  dans 
qu'elle  avait  fondée.  Le  consulat  de 
I  répond  à  Tannée  506.  Cette  manient 
^r  fut  encore  ionglerops  en  usage  à 
bien  que  les  Romains  n'y  eussent 
ré  aucun  pouvoir  depuis  près  d'un 

DCHESPiE,  nistortens  de  France;  Mém. 
U  la  Soc.  arch.  du  Midi,  t.  II,  p.  193.) 


626. 


X. 

—  A  Saint-Iréne'e. 


phium  bonc  qui  intuis  lectur  bone  reoorda- 
Agtpi  negaciaioris  membria  quiescunt 
fait  isle  slacio  miseris  et  porlos  eginis 
te  aptus  fuii ,  praecipue  loca  scorum  ad- 
el  etenosinam  el  oracionem  studuii,  vixii 
»  annos  lixIv  ob.  vin  kal.  aprilis  lxi  P. 
MÎBÎ  indict.  quarta. 

(Maffei») 
late  de  l'épitaphe  est  extraordinaire, 
[ne  l'on  n'y  tient  pas  compte  des  em- 
s  qui  ont  succédé  à  Justin,  qui  prit  le 
I  cousul  en  566. 

fém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi j  t.  Il, 
p.  a02.) 

XI. 
1109.  —  Eglise  Saint-Michel. 

silat  turoule,  lector,  qui  condilus  oro 
i€  fige  gmdnro  ui  propius  propriuin 


Nomliie  Gotbranî.(iis)  dû(m)  vix(ilj  Iïc(m)pe  vo- 
lure  sacerdoUi  funci(u8)  et  ipse  fuit.       [caUi(t) 

Hic  Micbaelis  opus  sancti  sub  bonore  locâDdû(ni) 

Ecdesi»  fecit  hamile  sea  potuit. 

Millenus  fuerat  qui  cênl(um)  deniijue  nonus 
Annus  quo  Domini celsa  petit 

Ergo  funde  p(re)cë(m)  quia  cernis  egere  fidelem 

Ul  libi  gaudebis cum  fueris. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  duMidi^  i.  111, 

p.  92.) 

XII. 
1230.— Sur  une  des  tours,  à  Ventrée  du  pont. 

Afe,  Maria,  gralia  plena,  Dominas  teoum. 
Viriutum  capa,  viiiorum  framea  papa  (1), 
Progenie  magnus  (2),  férus  ul  leo,  milis  ul  agnus, 
Innocuus  vere  dicius  de  nolle  nocere, 
Possel  ut  bîc  fieri  pons,  sumpius  fecil  baberî 
Pontem  pelrarum  consiruxil  pons  animannu. 
Ul  piebis  nemo  partem  porlaret  ulramque, 
Tanio  ponlîAci  quisquis  benediieril  isli, 
Acsqoe  libi  canini  dabii,  ul  pons  crescal  aqnarum, 
Inleger  annuel  ei,  quadragenaque  siljubUaei  (3). 
Sumnii  ponliÛcis,  opus  est  pons  nobilis  iste  : 
Islius  arlifleis  Ubi  grala  sil,  acUo,  Chrisle. 
Qiianio  nomen  ei  privalio  dat  nocamenii 
Qui  pro  iaude  Dei  facil  bani  manifesta  vjderi 
Dominus  Innocenlius  papa 

(Mém,  de  la  Soc.  archéol.  du  Midif  t.  III, 
p.  227.) 

XIII. 
1274.  —  Eglise  de  Saint-Bonaventure. 

Bona  sua 
semper  Ventura  crcdidit 
Bonavenlura  dum  vixil. 

Praesenlia  ubividil, 
Mutavit  nomen  corn  viu 

Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  i.  Ul, 
p.  282. 

XIV. 
lt^29.  _  Eglise  de  Saint^Laurent. 

EpiUphe  da  J.  Gersou. 
Sursom  corda 
Magnum  parva  lenei  virluUbus  uma  Joannem 
Pnecelsum  mentis  Joanoem  (sic)  coguomiuediclum, 
Parisiis  sacna  professor  ibeologiae 
Claruii  Ecclesi»  qui  cancellarlus.  Anno 
Milleno  Domini  cenlum  qualer  alque  viceno 
Nono,  bac  petit  superos  jalii  duodena. 

Pœnilemini  el  crédite  Evangelio  (4). 

(1)  Innocent  lY  fit  à  Lyon  un  t^r  de  six  ans  et 
y  faciliu  la  eonsiniciion  du  pont. 

(2)  Il  descendait  des  Fiesque. 

(3)  Indulsence  d*une  année  à  ceox  qui  contribue- 
raient aux  frais  de  la  construction  du  pont. 

(4)  Paroles  qu*il  avait  coutume  de  npeter  dans 
tous  ses  sermons. 


785 


MAI 


MCnONNAIRE 


MAL 


711 


Jean  Gerson  fut  dépaté  k  l'Université  de 
Paris  et  ambassadeurdu  roide«Franceau  con* 
ci4e  de  Constance.  Ayant  eu  le  couragede 
réfuter  le  docteur  J.  Petit,  auteur  de  ('apo« 
logie  du  meurtre  du  duc  d*Orléans  ,  par 


Jean-sans-Peur,  il  fut  obligé  de  se  retirer  ^ 
Lyon,  oui  il  mourut  en  l^S^. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  MKdi,  t,  10, 

p.  275.) 


n 


MAGUELONNE,  département  de  TUérault, 
en  France. 

I. 

1081. 
U\c  jacet  Anialdus  sedis  paier  hajus  ei  aulhor 

Annis  trigenta  prœdilus  oHicio 
\ja\  posïquani  Ilierosolymam  devotus  adivît 

Ul  redit  in  villa  fertur  obisse  nuva. 
Protînus  hic  juliai  Iranslalus  quarto  kalendas 

In  foribuâ  clauslri  sub  forîbus  situs  est 
Kocte  vero  hlnc  monilus  prsesul  praest  Goihofre- 

Isluc  condiquo  (I)  iranstulit  ofUcio  [dus, 

Arnaud,  évoque  de  Maguelonne,  qui  re- 
bâtit la  nouvelle  ville  de  ce  nom  sur  les  ruines 
de  celle  que  Charles-Martel  avait  détruite  en 
737,  et  y  fit  revenir  le  chapitre  transféré  d'a- 
bord à  Substantion.  Il  alla  à  Jérusalem  (1056- 
1000),  et  mourut  à  son  retour  (1000). 

(Mém.  de  la  Soc.  archioL  du  JMtdt,  t.  1II« 
p.  72.) 

II. 

Douzième  tiecte.  — Ancienne  égliee  Saif^^ 

Pierre. 

%m  kalendas  junii  obiii  Clemens  sacerdos  et  cano- 
nicfds  Sancti  Pétri. 

Maguelonne,  dëtrufTe  par  Charles-Martel, 
en  737,  ne  fut  de  nouveau  habitée  qu'eu 
1037,  époque  où  l'évéque  y  revint  avec  ses 
chanoines.  La  dédicace  de  l'église  eut  lieu 
quelques  années  nprès^ 

IMém.  de  la  Soc.  arcktoU  du  Midi,  t.  IV 
».  282.) 

III. 

1202. 

Hic  requîescit  GuiUelious  de  Flexîo,  patria  Mons« 

pelienbis,  episeopus  Hagalonensis,  qui  de  religione 

et  de  n^ublica  bene  merîtus,  obiil  idibus  de- 

cenibris,  anno  Doniioi  1202.  Vixit  in  episcopaUi 

annift  »epiem,  memibos  novem,  diebus  sex,  se- 

dentibiM  Ronia;  Celestino  Hl  el  Innoceniio  III, 

regnanie  în  Gallia  Philippe  Adeodato. 

'Mém.  de  ta  Soc.  archéol.  du  Midij  1. 111, 
p,  217.; 

MAIZIËRES,  ancienne  abbaye  au  diocèse 
de  CtiAlou-sur-Saône,  eu  France. 

Mpilaphe  d'Alexandre  de  Bourgogne-Mon'^ 
iaigu^  évéque  de  Chalon-êur^Saône^  de  12^5 
à  1261. 

pr.ihMil  Alexander  ex  proie  Ducum  generatas, 

dàl^kmt  ferens  ouus  olim  pontificains: 

(!)  CùftéiffHol 


Yirginis  in  sacre  parla  fuit  hic  tamnlatoi. 
Sobrius,  et  caslus,  mundi  phantasmala,  lastos, 
Yl  licuil,  spreuii,  et  sic  in  pace  quieuit. 
Annis  ter  quinque  tenuît  calbedraui  Cabiloob 
Gustos  deuolus  spoosae  veri  Salonionis, 
A;pno  milleno  centeno  bis  nunieralD 
Et  sexagcno  primo  cum  fine  bealo. 
Se  proîseniauit  Ghrislo,  quem  semper  amaiitt 

(Lajbbe,  Thés.  fpilapA.^p.  S6.| 
MALINES,  en  Belgique. 

Egliie  de  Saint-Rumold. 
I. 
Epitaphe  de  Pierre  Jteex. 
D.Petms  laecxTbeoIogtts  huius  ineiropoleMCMi 
el  Pasior  primarius  doclrina  alqne  vila  h«M, 
muneris  obili  an;  xv.  sut.   xuu.   Christôai 
HV  CXI.  vil  Kal.  Maîas  sepulcmm  hoc  aibi  ft* 
luit,   scholam,  Lcclor,  tibi  TRU  este  OIOVA 
passim  Sophi  praedicani  :  iste  breuius  ae  tcm 
YNVM  OMiNIA.  Ilunc  scire,  scîre  est  :  celen, 
est  inscitia.  Hune  frui,  fnictus  est  :  cetera,  cit 
iniseria.  0  vne,  o  trine  o  oinnîa  1  da  doIm  I* 

scire  :  ipso  te  frul. 

(Labbb,  Tkcê.  epii.f  p.  5M.) 

II. 
Église  caihidrùh. 

Epitaphe  de  Varchevèqae  Jeao  HatteUt. 
PraesYL  loannes  laGet  haG  HaYChInYs  lo  Yroa, 
Gèlera  sGlre  qYeYnt  IpsI  etlaM  Antipodes. 

(Labbb,  p.  13i) 
Les  chiffres  romains  ou  lettres  capitales 
mises  en  saillie  dans  cetle  ioscriplioa  doo* 
nenl  la  date  : 

M.   CCCCC.  L.  VV.  VT.  TV.  IIIII.  IIII.  OU  1S8I. 

On  appelait  cela  des  chrono1ogra|)bes.  - 
Voyex  ce  nom  dans  notre  JKeliofiiMHri. 

MALHESBURY,  au  comté  de  Wila,  en  An- 
gleterre. 

EgUse  dm  cloUre  de  Maamemnurff. 

laserlpiloo  sur  let  orgaes  qoe  It  Mra 

▼éqae  de  Caaterbéry,  a«  leaips  da  roi  EdgaHL 

Organe  do  sando  pnesal  Dunttanas  Adahao. 

Perdai  hic  xtemum  qoi  vuK  hinc  tollere 

II. 
Sur  an  wwse  destiné  k  oonteair  de  tt 
Idriolain  hanc  fundi  Dansian 
Pra*sul  ui  in  leinplo  sancto  serviret  Adehao. 

{Cardinal  Mai,  190,  1  ;  Warto!I.  Angi 
sacr.,  Uy  p.  S3;  Bollaud.,  i.  VI,  Biai, 
p.  90.) 


MAL 


D*£P1GRAPHIE. 


MAL 


780 


III. 


Saint-Laurent  du  monasiirt  de  Mal- 
mesbury. 

Sur  le  lombeao  de  Jean  Scot. 

r  hf>c  ttinnulo  snnctus  sopliîsta  Johannes 
lins  erat  jani  vivens  dogmate  miro. 
)  tandem  Clirisli  coiiscendere  regniim 
mit  cunclî  re^naiU  per  sxcula  saiicli 

nrdinnl  Maï,  38^»,  7  ;  Angl.  sacr.^  t.  II, 
1.28.) 

IV. 

CloUre  de  Malmesbury. 

m  cœli  nunqiiain  conlendat  ad  aulam 
)ni  liane  nolam  Adcliiiî  de  sede  beali. 

(Cardinal  Mai,  k6%  3.) 

•TE ,  île  de  la  Méditerranée,  dernier 
le  Tordre  de  Sainl-Jean  de  Jérusalem 
iiceessîvenient  c^  Jérusalem,  à  Margat, 
-Jean-d*Acre,  à  Limassol  en  Chypre, 
iodes. 

i  donnons  ici  toutes  les  épitaphes  des 
maîtres  publiées  par  M.  le  vicomte 
leneiive-Bargcmont  dans  son  riche 
e  intitulé  :  Monuments  des  grands  mai- 
Malte  (1). 

igant  et  chevaleresque  écrivain  n*a  pu 
que  ces  épitaphes  aient  été  toutes 
lent  gravées  sur  les  tombes  des  grands 
i,  dans  les  (iitrérentes  résidences  où 
a  été  obligé  de  se  transporter  succès- 
nt.  Il  est  probable,  au  moins  pour  les 
3U  trois  premiers  siècles,  qae  les 
les  sont  des  compositions  bi<3n  posté- 
i  au  temp^  où  ont  vécu  les  grands 
j  qu'elles  concernent  ;  mais  ces  ins- 
os  ont  dû  ôlre  composées  à  Taide 
iseignements  antérieurs;  plusieurs 
tent  môme  quelques  vestiges  d'origi- 
elles  paraissent  d\ailleurs  avoir  rait 
d'une  sorte  de  galerie  historique  que 
fit  composer,  lorsqu'après  tant  de  vi- 
les il  retrouva  à  Malte,  un  peu  de 
ui  ne  fut  \)as  sans  gloire;  5  tous  ces 
)t  à  défaut  des  épitaphes  vraiment 
tiques,  ces  inscriptions,  au  moins 
imoratives  et  concernant  un  des  or* 
ui  ont  le  plus  illustré  la  chrétienté, 
ient  de  figurer  dans  notre  recueil. 
(  faisons  précéder  la  série  des  épita- 
*un  extrait  de  la  notice  historique  et 
itive  Que  M.  de  Villeneuve  a  consacrée 
de  Malte  dans  son  livre  (3).  M.  de 
)iive  annonce  dans  cette  esquisse  s*ô- 
é  des  notes  et  d'un  journal  de  voyages 
de  M.  le  comte  d^Hauterive. 
rille  de  Malte,  capitale  de  l'Ile,  est 
sée  de  trois  parties  :  la  ville,  le  bourg 
Saint-Michel.  Le  lieu  principal  était 
Û8  la  cité  vieille  ou  ngtable^  bAlie, 

eox  vol.  grand  in-8*,  avec  de  nombreuses 
I,  paliiicspar  Biaise;  Paris,  l$i8« 
D.U.  11,  p.  3^7. 


dit-on«  par  les  Phéniciens  ou  les  Carthagi- 
nois, et  où  les  grands  maîtres  avaient  aussi 
un  palais. 

Le  grand  port,  appelé  la  Jforsa  (mouil)ase 
en  arabe),  est  à  peu  près  au  sud  de  ta  vitle 
capitale,  et  défendu  par  différents  forts  d'une 
vaste  étendue;  il  est  divisé  en  deux  parties 

Ï»ar  une  presqu'île,  sur  laquelle  se  trouve  le 
ort  Saint-Ange;  son  entrée  est  terminée  h 
Touest  par  une  langue  de  terre  montueuse 
appel  éeScfb  oixSceo-eras^  Gebel-el-Ras^  ou  la 
Guardia  (en  arabe,  lieu  élevé  au-dessus  des 
autres).  Sur  cette  colline  eat  assise  la  villede 
La  Valette. 

On  lisait  dans  Tégliso  conventuelle  de 
Saint-Jean  l'inscription  suivante,  composée 
sur  la  construction  de  la  cité  Valette  :  le 
grand  maître  Antoine  dç  Paule  la.  fit  place» 
sur  la  porte  royale  : 

lllustrissimas  et  reverendîssimas  Domlnus  Johan- 
nes  de.YaletU,  ordinis  mililiac  bospitalis  divi 
Baptislœ  Hierosolymitani  magnus  magister,  pe- 
riculoram  anno  snperiore  a  sais  mililibus ,  po- 
puloqoe  Melileo ,  in  obsidione  Turcica  perpes- 
sorom  memor,  de  condenda  nrbe  nova ,  eaque 
moHiiîs,  arcîbus,  el  propugnacuUs  adsusUnen- 
dam  vin  omnempropulsandosque  inimici  Ture» 
impetas,  aut  saltcm  reprimendos,  niuiiienda, 
iiiilo  cum  proceribus  conciiio,  die  Jovis  vigesiuia 
oclava  mensLs  martii  m  d  lxvi  ,  Deum  oninipo* 
lentem  Deiparamque  Virginem,  et  numea 
tulelare,  divuni  Jobanaem  Baplistam,  divosque 
celeros  mulla  precalus,  ut  fausluni  felixque.ren 
ligioni  cbristiame  fieret  ac  ordini  sno,  quod  in- 
ceplabat  bene  cederet,  supposîtis  aliqnibus  sua 
nolœ  nummis  aureis  et  argenteis,  prima  urbis 
fundamenta  in  monte  ab  incolis  Sceb  Erras  vo.- 
cato,  fecit,  eamque  de  suo  nomine  Valetiam, 
date  pro  insignibus  in  parma  miniata  aurea 
leone,  appéllari  voluit. 

Ces  autres  inscript'ons  se  voyaient  sur  la 
même  marbre,  au-dessous  de  divers  em^ 
blêmes  : 

Imrootam  cœli  dedit,^ 

Melita  ren:^scensv 

Dei  propugnatoris  sequçndae  vlctorlae. 

Perpetuo  propugnaçulo  Tui:cic»  obsîdionis. 

On  lisait  aussi,  sous  David  terrassant  Cro^ 

liath  ; 

Dnasdecemmlllia. 

L'intérieur  du  port  offre  une  espèce  d'am- 

f)hit^éfltre,  composé  du  faubourg  de  La  Va- 
çtte,  de  trois  forteresses,  de  bastions  et  de 
cinq  baies  propres  à  contenir  en  toute  sûreté 
un  grand  nombre  de  vaisseaux. 

Au  nord  de  la  ville  est  le  fort  Saint-Elme, 
qui  s'élève  au-dessus  dtfs  remparts,  et  la  pro- 
tège doublement  du  côté  de  la  mer;  c*est 
dans  ce  fort  qu'est  placé  le  phare  ou  fanal 
destiné  è  éclairer  et  à  guider  les  vaisseaui 
pendant  la  nuit.  Au  sud  et  sud-est  sont  doux 
cavaliers  qui  dominent  la  campagne  »  et  qui 
sont,  avssi  bien  que  les  bastions  qui  enigu- 


787 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


rent  la  ville,  garnis  de  la  plus  belle  et  de  la 
plus  nombreuse  artillerie.  Au  nord-est  est  le 
port  de  Marsor-Muscet  y  défendu  par  deux 
ibrls  et  par  les  remparts  de  ce  côté  de  la 
ville;  il  est  d*une  étendue  immense,  et  suf- 
firait seul  pour  contenir  lous  les  bâtiments 
qui  abordent  dans  Pile,  si  la  commodité  du 

Î;rand  port  n*avait  fait  réserver  celui-là  pour 
a  quarantaine  :  il  a  en  conséquence,  dans 
une  petite  lie  placée  dans  ce  port,  tous  les 
niagasins,  chambres,  barrières  et  promena- 
des nécessaires  h  sa  destination.  Sonsnurun 
rapport,  le  lazarelh  de  Malle  n'est  inférieur 
à  ceux  de  Livourne,  de  Trieste  et  de  Mar- 
seille. 

Vers  l'ouest  est  le  fort  Manoël,  dont  l'ar- 
tillerie plonge  dans  la  direction  précise  du 
fort;  ce  fort  est  précisément  placé  sur  la 

f)ointe  où  le  fameux  corsaire  Dragut  fut  tué 
ors  du  siège  de  Malte. 

A  la  pointe  orientale  du  grand  port  est  le 
fort  RicazoU,qu'un  bailli  de  ce  nom  avait  fait 
construire;  cet  ouvrage,  d'une  grande  éten- 
due, présente  de  ce  côté  la  même  défense 
que  le  fort  Saint-Elme,  sur  la  pointe  oppo- 
sée. Au-delà  du  port  qui  baigne  La  Valette, 
au  sud-est  et  au  sud,  sont  les  châteaux  de 
Saint-Michel  ,  Sainte-Marguerite  et  Saint- 
Ange;  ces  trois  forts  sont  couverts,  dans  la 
partie  opposée  à  La  Valette,  par  une  fortifi- 
cation immense  oui  les  enveloppe,  et  qui 
porte  le  nom  de  J.  M.  Nicolas  Cotonor,  qui 
l'a  f^it  construire  aux  dépens  dos  MaKais, 
moyennant  une  contribution  qu'il  exigea 
d'eux  en  1675.  Outre  ces  forteresses,  les 
ouvrages  extérieurs  de  La  Vallette ,  taillés 
dans  le  roc  vif,  aussi  bien  que  ses  fossés  de 
vingt  et  trente  pieds  de  profondeur,  sont  in- 
nombrables et  passent  pour  des  chefs-d'œu- 
vre, et  attestent  le  talent  des  ingénieurs  La 
Fontaine  etLaparelli,  qui,  sur  les  dessins  et 
sous  ta  direction  du  chevalier  de  Foiard, 
dirigèrent  les  travaux  par  lesquels  La  Va- 
lette est  devenue  une  des  meilleures  places 
fortes  du  inonde,  et  le  boulevard  le  plus  sûr 
de  la  Méditerranée. 

En  suivant  la  côte  à  l'ouest  de  la  ville,  on 
arrive  au  port  Saint-Julien,  qui  ne  peut  re- 
cevoir que  do  petits  bâtiments.  Après  ce 
port  vient  celui  de  Saint-Georges,  de  la 
inéme  grandeur  :  tous  ces  points,  où  une 
descente  peut  s'effectuer,  sont  défendus  par 
des  tours.  £n  suivant  la  côte  de  Touest,  on 
arrive  au  port  Saint-Paul,  où  la  tradition  as- 
signe  le  naufrage  de  l'Apôtre.  Ce  port  est 
assez  profond,  et  peut  offrir  un  ensile  à  des 
bâtiments  de  guerre;  mais  il  est  battu  par 
les  vents  du  nord-est,  ce  qui  le  rend  très- 
dangereux.  Au  sud-est  on  trouve  le  port  de 
MarsaSciroccOf  capable  de  recevoir  des  vais- 
seaux de  guerre,  et  défendu  par  le  beau  châ- 
teau de  Saint-Lucien  et  par  différentes  re- 
doutes. 

En  revenant  de  ce  port  à  celui  de  La  Va- 
lette, on  rencontre  le  port  de  Marsa  Scala^ 
couvert  par  le  fort  Saint-Thomas.  Outre  ces 
différents  forts,  la  côte  de  Malte  est,  dans  la 
totalité  de  son  enceinte,  garnie  de  tours  qui, 
u*arant  qu'une  pièce  d'artillerie,  ne  pour- 


raient guère  açir  que  contre  de  très-petits 
bâtiments;  mais  elles  servent  de  cor|»-de- 
garde  aux  vétérans  qui  y  veillent,  et  peu- 
vent, par  les  signaux  télégraphiques  qu'elles 
répètent ,  donner  dans  dix  minutes  l'avis 
d'un  bâtiment  suspect,  ou  d'une  tentatiii 
quelconque. 

L'aspect  de  La  Valette  est  en  général  riast 
et  agréable,  et  sa  position,  sur  nne  monU- 
gnequi  la  séfiaredes  deux  principrox  ports 
de  l'île,  en  rend  la  perspective  majeslueusi 
et  imposante  ;  on  y  com:  te  trois  portes  prin- 
cipales, la  Royale,  delà  Marine,  et  de  Marsi- 
Muscet;  vingt  rues  la  traversent,  huit  eo 
long  et  douze  dans  sa  largeur;  elles  sont 
toutes  alignées,  spacieuses,  garnies  de  trot- 
toirs, et  pavées  d'une  pierre  très-dure  ap- 
pelée zoncol;  mais  les  maisons  sont  bâties 
on  pierre  de  Malte,  dont  l'extrême  blaocheor 
augmente  l'effet  des  rayons  du  soleil;  aussi 
la  réverbération  de  la  lumière,  la  chaleur  et 
la  poussière  déliée  affectent-elles  souvent  U 
vue. 

Plusieurs  des  maisons  sont  garnies  da 
balcons  en  bois  dont  les  jalousies  sont  oa- 
vertes  ou  fermées,  dit-on ,  selon  que  les 
femmes  sont  laides  ou  jolies,  les  maris  coa- 
flants  ou  jaloux.  Ce  qu'on  entend  le  plus,  et 
q^ue  l'on  comprend  le  moins,  quand  on  s/trt, 
c  est  l'arabe,  idiome  bruyant  dont  les  accents 
criards  partent  du  gosier,  d'>  manière  è  faire 
croire  qu'on  pourrait  parler  celte  langue 
sans  en  avoir  une  et  sans  ouvrir  la  bouche. 

En  général  les  femmes  sortent  peu  à 
Malte ,  et  les  sages  du  i  ays  répètent  avec 
complaisance  qu'une  Maltaise  ne  doit  se 
montrer  que  deux  fuis  en  public  :  le  jour  de 
ses  noces  et  celui  de  ses  funérailles.  Les 
Maltais  ont  un  vif  attachement  pour  leur  pa- 
trie, qu'ils  appellent  :  Fiore del mundo  {F\e^t 
du  monde). 

Vers  le  levant  sont  les  boulevards  Saint* 
Pierre  et  Saint-Paul,  la  courtine  de  Sainie- 
Barbe,  le  bastion  de  Saint-Christophe  et  de 
Saint-Lazare.  Du  côté  opposé  étaient  les 
boulevards  de  Saint-Michel,  de  Saint-Sau- 
veur, de  Saint-André  et  de  Saint-Sébastien; 
au  front  de  la  ville  ceux  de  Saint-Jean  et  de 
Saint-Jacques;  à  côté  de  la  porte  Saint- 
George  (ou  Réale),  du  côté  de  la  mer,  se 
trouvaient  les  chevaliers  de  Provence  et 
d'Auvergne. 

En  assignant  un  logement  h  chaque  lan- 
gue ou  auberge,  on  lui  réserva  aussi  un 
poste  dont  la  défense  lui  était  particulièie- 
menl  confiée;  ainsi,  la  langue  de  Provence 
était  chargée  du  boulevard  de  Saint-Jean  et 
de  son  cavalier;  celle  d'Auvei^ne,  du  bou- 
levard Saint-Michel  ;  de  France,  du  b^)Ill^ 
vard  Saint-Jacques  et  son  cavalier:  d'Italie 
du  boulevard  Saint-Pierre  et  Saint-Paul; 
d'Aragon,  du  boulevard  Saint-André;  liWn- 

Sleterre,  de   la   plate-forme    Saint-Lazare; 
'Allemagne,  du  boulevard  Saint- Sébastien; 
de  Castille,  du  boulevard  Sain'.e-Barbe. 

«  Jean  de  La  Valette  fit  tailler  ces  fortifi* 
cations,  creuser  en  mortier  et  garnir  d'une 
artillerie  redoutable  le  rocher  sur  lequel  il 
fonda  sa  ville  ;  5|000  canons  hérissent  ce  roo 


MAL 


D'fiPlGUAPUlE. 


lable;  6,000  hommes  sont  prêts  à  le 
tre  au  premier  signal,  et  l*ile  peut 
p  d'ailleurs  dans  l'instant  30,000  hom- 
1.  état  de  porter  les  armes.  Avec  de» 
ions  pour  deux  ans  d'^un  siège  possi- 
rec  un  port  inabordable  et  l'élite  de  la 
>r«ve  nobhîsse  de  l'Europe,  on  sent 
alte  (le  voyageur  plein  de  sagacité  dont 
empruntons  les  paroles  écrivait  en 
'))•  ne  peut  guère  changer  de  maître,  à 
d  un  bouleversement  intérieur  dont 
peut  imaginer  la  cause.  La  sédition  de 
I  éclairé  les  chevaliers  sur  le  danger 
surprise,  et  redoublé  leur  vigilance.  » 
population  de  La  Vallelle  renferme 
quatre  mille  habilanls;  la  cité  Victo- 
ou  le  bourg,  quatre  mille  ;  Burmola, 
aille,  et  La  Sangle,  six  mille;  totaj 
3te-trois  mille  ,  enclavés  pour  ainsi 
ans  les  mêmes  forlications. 
face  de  la  cité  Valette  est  le  faubourg 
sous  le  nom  de  la  cité  La  Sangle,  parce 
)  grand  maître  Claude  de  La  Sangle 
lenta  et  le  fortifia;  le  faubourg  bâti 
3  magistère  de  don  Manoël  de  Vilhena 
Ile  bourg  Vilhena. 
lit  sur  la  porte  du  fort  Manoël  : 

Ad  Yaleltae  urbis  lulelam 

eC  majorem  reip.  securiiaiem , 

D.  A.  Manoël  de  Vllliciia  M.  Mag. 

summo  génère  oronique  dote 

prioceps  ornalissimus, 

arcem  hanc  sere  proprio  conslruxit^ 

armis  et  pnesidio  inuuivit, 

annuo  censu  dotavit 

ann.  Sal.  m  dcc  xxvi. 

milieu  de  la  place  de  ce  fort,  le  com- 
eur  Savas,  Français,  fit  ériger  unesta- 
iprésentant  le  même  grand  maître.  Oa 
sur  son  piédestal  : 

Eminenlissimo 

et  serenis.  principi 

Anl.  Hanoel  de  Viliiena 

Lusilano, 

llelilensiiiro  equilum 

magno  roagislro, 

quod 

arcem  Manoël, 

polentissimuin 

ordinis  propugnaculum, 

sue  aerc  a  fiindamenlls 

exlruxerit, 

quod 

dvltatem  Yalettam 

novis  operibus  ila 

niunivit 

ui  infidelium  conalibus 

iniperviam  reddideril; 

quod 

alendis  pauperibus, 

educandis  vîrginibus, 

li.lt  eomte  d*Hanieri?e. 


MAL  790 

nosocomils  alilsque 

«dibus  bospitafibas 

œdiflcandis  et  dotandis 

se  suaque  devoverit 

quod 

in  perenne  pietalis 

et  TigilanUae, 

née  non  et  rei  navalis 

proprîis  sunnpUbus 

auclœ,  monumentum 

ense  piieoque  doua  tus 

est  a  suDiHi.  pont,  Bened.  xm. 

berot  Lusitano 

eqnes  GaUus,  patrocînii 

beneflciorumque  memor, 

dai,  dicat,  consecrat 

aon.  M  DCC  XXVI. 

On  remarque  dans  les  fortiGcations  un  ar* 
ceau  jeté  par  l'architecte  Barbara,  pour  pas- 
ser l'artillerie  d*un  ouvrage  h  l'autre.  11  est 
d'une  grande  hardiesse  et  s'élève  au-dessus 
d'un  précipice  oi^  Ton  montre  une  grotte 
anciennement  habitée  par  un  ermite. 

Ainsi  qu*on  Ta  déjà  vu  ,  on  peut  compter 
quatre  principaux  ports  dans  le  glofe  de 
Malte,  le  premier,  appelé  le  Grand  port,  à 
l'orient  de  la  cité  Valette;  le  deuxième  le  port 
des  Galères,  entre  le  bourg  et  Tile  de  La  San* 
gle,  et  dont  l'entrée  est  fermée  toutes  les 
nuits  par  une  chaîne  qui  va  répondre  aa 
pied  du  château  Saint-Ange;  le  troisième,  le 
port  de  Floriane,  vers  la  ville  neuve;  et  le 

auatrième  le  port  de  Marsa-Muscet  è  rocd<» 
ent  de  la  cité  Valette»  qui  est  celui  où  les 
vaisseaux  font  la  quarantaine  à  leur  retour 
du  Levant.  Aux  environs  de  Tilede  Malte,  il 
y.  a  plusieurs  petites  Iles  dont  les  principales 
sont  le  Goze ,  Cumîno  (Cumin  ou  Kumini, 
adjacente),  et  Farfara. 

Le  Goze,  à  deux  milles  environ  à  Touest 
de  Malle,  a  trente-six  milles  do  circuit,  six 
de  large,  douze  de  long,  et  dix  mille  habi- 
tants ;  il  a  un  petit  bourg  et  un  bon  chftteaa 
avec  une  garnison  consi  lérable.  Cumin,  qui . 
n'a  qu'un  mille,  est  défendu  par  une  forte- 
resse que  le  srand  maître  de  Wignacourt  fit 
bâtir  pour  y  loger  des  troupes. 

L'île  de  Farfara  n'est  qu'un  rocher  au  sud 
de  Malte,  célèbre  seulement  par  le  commua 
proverbe  des  chevaliers  qui,  voulant  railler 
un  jeune  confrère,  le  surnommèrent  :  Com^ 
mandeur  de  Farfara. 

En  1T79,  le  commandeur  de  Chambray  fli 
construire,  sur  la  porte  de  l'Ile  du  Goze  qui 
regarde  Malte,  une  forteresse  et  une  petite 
ville  qui  s'appela  cité  Chambray. 

Un  Arabe,  dit  le  journal  déjà  cité  (1),  con- 
duit à  Civita-Vecchia  ,  dans  une  calèche 
c qui  peut  renfermer  quatre  individus,  et 
traînée  par  une  nmle  dont  il  suit  le  trot , 
même  le  galop,  à  pied  ,  sans  fouet  et  sans 
verge,  en  ^effrayant  seulement  aveeun  jar- 
gon barbare.  On  voit  à  un  quart  de  lieue  de 
là  l'endroit  où  saint  Paul  ut  des  miracles». 

(i)  Voyage  inédit  dam  U  Uimm* 


791 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


TU 


convertit  les  Hélilois  et  chassa  les  serpents 
de  nie,  où  ils  ne.  peuvent  plus  vivre  depuis 
ce  temps  ;  auprès  de  Téglise  est  une  grotte 
où,  dit-on,  l'apôtre  fût  enfermé  après  son 
naufrage,  i» 

Comme  tout  le  rocher  est  un  tuf  très-ten- 
dre, les  cadavres  qu'on  lui  confie  sont  con- 
servés dans  leur  entier;  aussi ,  le  cimetière 
du  faubourg  de  la  capitale,  au  centre  de  l'île, 
creusé  sous  l'église  paroissiale  de  Saint- 
Paul,  renferme  des  momies  desséchées,  en- 
core entières  avec  leurs  vêtements;  elles 
ressemblent  à  du  parchemin  collé  sur  les  os, 
et  les  traits  de  la  figure  sont  conservés  de 
manière  à  reconnaître  les  individus.  On  voit 
encore  ces  catacombes,  que  ceux  qui  ont  un 

§oût  général  pour  toutes  les  antiquités  in- 
islinctement  sont  avides  de  parcourir. 
«  Quant  à  moi,  ajoute  te  même  voyageur , 
qui  n'aime  que  celles  qui  rappellent  de 
grands  hommes  ou  de  grandes  cnoses  ,  un 
lieu  où  la  géiîération  entière  des  Maltais  est 
ensevelie  ne  me  touche  pas  plus  que  la  vue 
de  la  génération  actuelle,  ou  d*un  cimetière 
de  village.  Qu'importent  vingt  siècles  de  dis- 
tance, quand  ils  ne  me  séj^arent  que  d'une 
multitude  d'hommes  aussi  communs  que 
moi?  Je  descendis  cependant  dans  les  cata- 
combes de  Civita-Yecchia  ;  mais  je  m'amu- 
sai beaucoup  plus  de  ce  que  nous  étions 
trente  fous  armés  do  flambeaux,  criant,  cou- 
rant, et  nous  précipitant  dans  toutes  les  ir- 
régularités de  ce  labyrinthe  immense,  que 
des  détails  qu'il  oITre  et  des  souvenirs  qu'il 
rappelle.  » 

(Plusieurs  branches  de  la  principale  gale- 
rie des  catacombes  de  Rabbato  ont  été  mu- 
rées, depuis  qu'un  maître  d'école  s'y  égara 
avec  plusieurs  enfants,  et  ne  reparut  plus.) 

D'autres  cryptes  renferment  des  chapelles 
qui  datent  de  l'époque  où  les  Sarrasins  se 
rendirent  maîtres  de  l'île.  La  principale  était 
celle  dite  de  Notre-Dame  de  la  Meleka,  ou 
la  Royale  (de  l'arabe  metek,  roi).  On  y  voyait 
une  image  de  la  Vierge,  attribuée  à  saint 
Luc,  qu'on  croit  avoir  passé  trois  mois  à 
Malte.  On  se  rendait  à  la  chapelle  bâtie  au- 
dessus  de  la  grotte  la  Meleka,  le  premier 
jour  de  carême;  et  surtout  les  personnes  qui 
s'étaient  masquées  au  carnaval,  «  atln,  di- 
saient-elles, d'empêcher  le  démon  de  leur 
donner  une  figure  semblable  au  masque 
qu'elles  avaient  pris.  »  La  procession  de 
saint  Grégoire,  le  premier  mercredi  après 
PAques,  otfre  encore  des  détails  aussi  curieui 
que  piquants. 

A  trois  quarts  de  lieue  de  Médina  (la  ville), 
est  un  vaste  château  garni  de  tourelles,  en- 
touré de  fossés,  et  renfermant  de  vastes  et 
beaux  appartements;  c'était  la  maison  de 
campagne  des  grands  maîtres,  bâtie  par  les 
soins  d'Hugues  Loubens  de  Verdale,  et  elle 
porte  le  nom  de  Mont  Verdala;  elle  est  c^ 
pendant  plus  connue  sont  celui  de  la  Ho»- 
*queUa^  château  BosqueUa^  BoscheHo  ou  Bo9^ 
fri^el.  De  très-belles  et  abondantes  eaux  y 
vivifient  les  jardins,  et  derrière  le  château 
est  le  bosquet  proprement  dit,  tout  planté 
de  grenadiers ,  de  citronniers,  surtout  dV 


rangers  (1),  dont  la  fleur  produisait  la  célè- 
bre eau  de  fleur  d'oranger  de  Malte.  Le  châ- 
teau domine  un  vallon  charmant  dont  les 
eaux  viviQent  et  embellissent  ce  paysage; 
les  rochers  arides  qui  le  couronnent  forment 
un  contraste  pittoresque.  Dans  uue  grauda 
salle  du  rez-de-chaussée  et  dans  celle  dtt 
trône,  au  premier  étage,  les  plafonds  et  les 
corniches  «  peints  à  fresque,  reprësenleot 
rhistoire  du  grand  maître  de  Veroale. 

Un  des  éditices  qui  attire  le  plus  parCicu- 
lièrement  l'attention  des  voyageurs  est  l'é- 
glise des  chevaliers  ou  de  Saint-Jean.  Bâti« 
par  le  grand  maître  La  Cassière,  sous  l'invo- 
cation de  saint  Jean-Baptiste,  patron  de  Tor- 
dre ,  sa  perspective  extérieure  est  simple, 
sans  dôme,  et  avec  des  clochers  d'une  fbrmo 

fyramidale;  elle  ne  prépare  point  Pétranger 
la  magniticence  de  Tintérieur,  où  les  yeux 
sont  éblouis  de  la  quantité  de  dorure,  de 
marbres,  de  statues,  de  mausolées,  de  pein- 
tures, que  les  arts  y  ont  rassemblés  à  1  envî 
et  à  grands  frais.  La  chapelle  delà  Vierge, 
qui  renferme  un  tableau  attribué  à  saint 
Luc,  et  où  était  suspendue,  par  une  chaîne 
d*or  massif,  une  superbe  lampe  de  quinze  à 
seize  pouces  de  diamètre,  de  même  métal  et 
du  plus  beau  travail,  attire  les  regards.  Le 
pavé  en  entier  de  l'église,  le  plus  beau,  sans 
doute,  de  toute  la  chrétienté,  est  composé 
sans  interruption  de  pierres  sépulcrales  des 
grands-croix,  baillis  et  commandeurs.  Ces 
tombes  sont  en  marbre  de  diverses  couleurs, 
chargées  sur  toute  la  surface  des  armes  bla- 
sonnées  des  défunts,  figurées  par  des  jaspes, 
des  agates  et  d'autres  pierres  précieuses: 
c'est  une  vaste  mosaïque  régulière  et  variée, 
unique  en  son  genre,  et  dont!  intérêt  redouble 
en  lisant  les  nombreuses  épitapbes  et  inscrip- 
tions dont  l'élégante  simplicité  et  la  correC' 
tion,  quant  au  style  lapidaire,  feraient  hon- 
neur aux  plus  beaux  temps  de  rantiqQité(^. 
On  admire  dans  Téglise  de  Saint-Jean  [la 
Chiesa  Maggiore),  les  mausolées  des  grands 
maîtres  Cotoner,  Pinto,  Perrelos,  Zondodari 
et  Vilhena.  «  Ils  sont  effectivement  très- 
beaux,  dit  M.  dWvalos,  et  si,  pour  la  richesse 
du  maibrc ,  ils  le  cèdent  à  ceux  des  grands- 
ducs  de  Médicis,  à  Florence,  du  moins  les 
égalent-ils  oar  Teiactitude  du  dessin  et  la 

(1)  Les  excellentes  oranges  que  les  grands  maî- 
tres étaient  dans  Pusagc  d'envoyer  chac^ue  année 
aux  souverains  de  i  Europe,  venaient  des  jardins  de 
leur  maison  de  (iJaisance,  située  augurés  de  Saint- An- 
toine, .près  du  Casai. 

(2)  Je  possède  la  curieuse  collection  de  ces  ins- 
criptions tuinulaires,  queje  me  propose  de  publier 
incessament  comme  le  com|ilémeal  naturel  dies  Mo- 
numents des  grands  maiir^s.  On  trouvera  dans  ce 
nouvel  ouvrage  le  plan  de  Fégltse  de  S;iint-Jean  de 
Malte,  qui  renferme  ces  épiiaplies,  au  nombre  d'en- 
viron quatre  cent^. 

Ces  cpitaplies ,  à  notre  connaissance  du  moins, 
n'ont  pas  encore  été  publiées. 

La  cailiédrale  de  Malte  conserve  des  reliques  de 
saint  Calcidonius,  martyr,  venant  des  caucombes 
de  Rome,  avec  cette  inscrip:ion  aalique  : 

•       CALCinONIUS  ly  PAGE. 

C'est  un  don  du  pape  Benoit  XIV.  —  Reeiidi  da 

cardinal  Mai,  p.  3'38. 


MAL 


D'EFIGaAPIlIK. 


MAL 


7<M 


îtion  de  la  main-d^œuvre  ;  les  autres 
Olées  des  grands  maîtres  La  Cassière  , 
ris,  Caraffa  et  Rohan,  n'ont  pas  le  mê- 
les premiers.  »  Us  sont  en  partie  dans 
is  de  réglise  (chacun  dans  la  chapelle 
iulière  de  sa  langue  ),  et  en  partie  dans 
iTeau  souterrain  placé  au-dessous  du 
r  :  ceux-ci  sont  les  plus  anciens ,  'et 
r  Toit  les  monuments  des  grands  maî- 
lont  on  apporta  les  restes  de  Khodes. 

de  La  Valette  est  surmonté,  comme 
Nirs  autres,  de  la  statue  couchée,  en 
re,  avec  les  mains  jointes  en  bronze. 

trésor  de  Saint-Jean  était  renommé 
toute  TËurope  par  la  diversité  des 
5  objets  qui  le  formaient.  On  y  mon- 
entre  autres  :  la  main  droite  de  saint 
,  renfermée  dans  un  magnlGque  reli- 
e  ou  coffre  d*or,  sur  quatre  pieds  de 
d,  enrichi  de  diamants,  de  rubis,  de  per- 
ilc.  (c'était  un  présent  de  Bajazet  qui , 
Il  refusé  à  plusieurs  princes,  le  donna 

d'Aubusson;  elle  avait  été  apportée 
joche  &  Constanlinople  )  ;  les  douze 
es  en  ar^nt;  des  devants  d'autels  du 
grand  prix,  dont  un  en  argent  ciselé  ; 
surs  grandes  croix  en  or  et  enrichies  dé 
es  précieuses  do  Rhodes,  en  vermeil  et 
gent,  avec  leurs  bâtons  de  même;  des 
isoirs  magnifiques ,  des  ciboires  en  or 

8  d*émeraudes  et  de  rubis;  plusieurs 
ttes  d'autel  en  argent ,  sur  lesquelles 
Qt  incrustées  les  prières  du  lavabo^  de 
nsécration  et  du  dernier  évangile;  plu- 
s  ostensoirs  en  or,  dont  deux ,  remar- 
ies par  leur  ciselure  et  la  richesse  des 
es  précieuses,  avaient  été  rapportas  de 
es;  la  coupe  d'or  enrichie  de  pierreries, 
ée  par  Henri  VllI  à  TIle-Adam  ;  l'épée 
poignard  que  La  Valette  avait  reçus  de 
ppe  II,  trophées  glorieux  que  le  vanda* 
I  directorial  pouvait  seul  détruire  ou 
,  étaient  aussi  déposés  dans  ce  trésor. 
*ouvait  également  réunis  dans  le  même 
jne  infinité  d'autres  dons  en  or,  en  ar- 
et  en  diamants,  que  les  grands  maîtres 
inds  prieurs  étaient  obligés  de  présen- 

cette  église  tous  les  cinq  ans;  aussi 
•elle  remplie  de  lampes  et  de  chande- 
d'argent  si  hauts  et  si  massifs,  que 
hommes  avaient  peine  à  les  porter.  On 
rait  encore,  dans  l'égh'sede  Saint-Jean, 
)llc5  peintures  de  Mathias  Preti*  dit  le 
irois. 

9  septembre  de  chaque  année  on  célé- 
dans  cette  vénérable  basilique  l'anni- 
ire  de  la  levée  du  siégo  de  Malte  par  les 
5.  «  tlelle  cérémonie,  continue  M.  d'A- 
9  se  faisait  avec  une  grande  pompe  et 
eiitiment  profond  de  respect  et  de  re- 
nissance.  L'on  apportait  au  pied  de  l'au- 
étendard  victorieux;  il  était  salué  par 
llerie  de  toutes  les  fortilicatians  et  de 
esbâlimenlsdu  port.  Un  chevalier,  armé 
De  les  anciens-  croisés,  le  portait,  ayant 
j^ucbe  un  page  du  grand  maître,  tenant 
)8  mains  l'épée  et  le  riche  poignard  en- 
5  par  Philippe  II  ;  à  sa  droite  était  le 
cbal  de  Tordre;  on  faisait  ensuite  une 


procession  qui,  de  l'église  Saint-Jean,  se 
rendait  à  Notre-Dame  de  la  Victoire,  où  re- 
posent les  cendres  du  héros  La  Valette.  On 
exposait  aussi  ce  jour-lè  un  très-beau  por- 
trait du  défenseur  de  Malte,  peint  par  le 
commandeur  Favray,  et  qui  appartenait  à  la 
langue  de  Provence.  » 

Les  antres  églises  principales  de  Malte 
sont  la  collégiale  de  Saint-Paul,  Notre-Dame 
de  la  ValeUe,  etc.  C'est  dans  celle  des  Domi- 
nicains ,  démolie  depuis  quelques  années , 
qu'on  trouva  le  tombeau  du  prince  Osman, 
fils  de  l'empereur  hbrahim  (1).  Les  familles 
grecques  qui  suivirent  la  fortune  des  cheva- 
liers expulsés  de  Rhodes  ont  une  église  de 
leur  rite  qui  leur  sert  de  paroisse. 

Au  premier  rang  des  édifices  publics  qui 
décorent  La  Valette,  il  faut  compter  le  palais 
magistral  et  ceux  des  langues  de  France, 
d'Italie,  de  Castille,  d'Auvergne,  de  Pro- 
vence, d'Aragon,  d'Allemagne  et  d'Anglo- 
Bavière. 

Le  palais  magistral,  construit  au  centre  de 
la  cité,  par  Hyacinthe  dcl  Monte,  sous  le 
magistère  de  La  Cassière  (1572),  forme  une 
masse  séparée  des  autres  édifices,  sur  la 
place  Saint-George;  ce  bâtiment  carré  impose 
par  sa  grandeur;  mais  l'architecture,  dont 
le  style  n'est  ni  pur,  ni  régulier,  ne  répond 

f  oint,  comme  celle  de  l'église  de  Saint-Jean, 
la  magnificence  des  appartements,  gui 
sont  peints  par  Joseph  d'Arpino  et  Mathieu 
de  Lecce.  Le  grand  escalier,  en  forme  de 
limaçon,  est  très-remarquable:  avant  l'occu- 
pation de  Malte  par  les  Français,  on  voyait 
dins  les  appartements  beaucoup  de  chefs- 
d'œuvre  du  Guide  et  des  Carrache,  une  col- 
lection précieuse  de  médailles  antiques,  des 
bas-reliefs,  etc. 

Quatre  portes  oonnent  l'entrée  au  palais  : 
on  voyait,  en  face  de  la  principale,  un  jardin 
planté  d'orangers;  sur  la  droite,  en  entrant, 
était  l'escalier  en  cul-de-lampe  ayant  des  re- 
posoirs  qui  conduisent  h  l'appartement  du 
grand  maître.  Sur  la  gauche  est  un  autre 
escalier  qui  conduit  à  l'appartement  d'été. 
«  Toutes  ces  salles  et  chambres  sont  tendues 
de  brocard  rouçe,  et  dans  plusieurs  sont 
peints  divers  traits  tirés  des  annales  de  l'or- 
dre. L'appartement  du  grand  maître  est  orné 
de  crépines  de  damas  et  de  galons  d'or; 
dans  la  chambre  h  droite  d*hiver,  on  remar- 
que une  frise  représentant  toutes  les  prises 
fnites  par  les  galères,  peinte  par  Joseph 
d'Arpino;  elle  est  tendue  de  haute  lice;  do 
grandes  galeries  couvertes  font  communiquer 
d'un  appartement  à  l'autre,  et  dans  celui 
d'été  on  en  trouve  une  qui  aboutit  à  une 
volière;  on  se  rend  de  là  à  la  salle  d'armes.» 

C'est  dans  une  grande  salle  du  palais  que 
se  voient  les  précieiises  peintures  à  fresque 
que  le  temps  et  le  peu  de  soin  des  posses- 
seurs actuels  de  Malle  font  dépérir  de  jour 
en  joyr;  elles  représentent  les  principales 
actions  de  l'ordre,  depuis  sa  fondation  jui?- 
qu'à  Villiers  de  Tlle-Adam.  Ces  fresques, 

(t)  Sa  vie  a  été  écrite  par  le  pcfcOctavieo  Biil- 
gariui. 


795 


MAL 


DlCTlOiXNAlRE 


MAL 


1% 


qui  ornent  diverses'sallcs,  sont  encaJréosct 
séparées  par  des  statues  des  rois  de  Judée  » 
des  prophètes ,  ou  par  des  figures  allégori- 

3ues.  On  lit  au-dessous  des  sentences  tirées 
e  l'Ecriture  ou  des  Psaumes. 

Les  sujets  de  ces  tableaux  ne  sont  point 
disposés  dans  l'ordre  chronologique ,  mais 
0*1  a  dû  l'observer  davantage  dans  celte  rela- 
tion. La  légende  qu'on  lit  au-dessous  est  en 
italien;  les  armes  qu'on  y  voit  sont  celles 
de  Wignacourt.  Nous  ne  relèverons  pas 
quelques  erreurs  de  dates  qu'il  sera  facile  do 
remarquer. 

Ces  tableaux  représentent  : 

1*  Raymond  Dupuy  s'offrant  avec  ses  re- 
ligieux à  Baudouin  II,  roi  de  Jérusalem. 

2*  Chapitre  général  lenu  en  1120,  parle 
môme  grand  maître ,  fondateur  de  la  règle 
des  hosnitaliers. 

3'  Siège  et  prise  de  Damiette  par  l'armée 
de  Jean  de  Brienne  et  les  hospitaliers  ;  1120. 

4*  André,  roi  de  Hongrie,  reçoit  par  dé- 
votion rhabit  de  chevalier  des  mains  de 
Guérin  de  Montai^u  ;  12*28. 

5"  Foulques,  roi  de  Jérusalem,  fortifie  la 
ville  de  Bertsabée  y  et  la  confie  à  Raymond 
Dupuy;  1131. 

o**  Déroute  glorieuse  des  hospitaliers  sous 
les  murs  d'Ascalon  ;  1131. 

T  Pierre  l'Ermile  part  de  l'hôpital  de  Jéru- 
salem pour  aller  en  France  et  auprès  du 
pape  Urbain  II,  afin  de  réclamer  des  secours 
pour  le  recouvrement  de  la  terre  sainte. 

8*'  Départ  des  chrétiens  et  des  religieux 
hospitaliers  de  Jérusalem  ;  ils  en  emportent 
les  reliques. 

9*  PtoK^maïs  tombe  au  pouvoir  des  chré- 
tiens, après  trois  mois  de  siège,  par  le  cou- 
rage du  grand  maître  Frmangardu  Apset  do 
s  s  chevaliers;  1191. 

10"  Le  grand  maître  Bertrand  de  Comps,  h 
la  tète  des  siens  et  de  quelques  tem()liers, 
remporte  une  victoire  sur  les  Turcs,  auprès 
d'Antioche. 

il"  Frédéric  II,  empereur,  réclame  les 
recours  des  hospitaliers;  123^. 

12'  Les  frères  hospitaliers  de  Saint-Jean 
reconstruisent  les  remparts  de  Jérusalem; 
1238. 

13"  Richard  comte  de  Cornouailles  ,  frère 
du  roi  d'Angleterre ,  reçoit  en  don  du  frère 
Guérin,  grand  maître,  une  parcelle  du  vrai 
sang  de  Notre-Seigneur;  12W. 

lî"*  Saint  Louis  est  délivré  des  mains  du 
Soudan  d'Eg.yrpte  par  les  secours  du  grand 
maître;  1250. 

15*  Ptolémaïs  est  assiégée  par  les  Turcs, 
et  les  hospitaliers  forcés  de  s'embarquer. 

IG*  Le  grand  maître  Jean  de  Villiers  et  ses 
chevaliers  ,  partis  de  Ptolémaïs  ,  quittent  le 
ch&leau  de  Margat  et  arrivent  &  Limisso  ,  en 
Chypre;  1291. 

17*  Le  grand  maître  Foulques  de  Villaret 
€l  ses  chevaliers,  partis  de  Macri,  arrivent  à 
Rhodes  en  1309. 

18"  Amédée  IV,  comte  de  Savoie,  vient 
secourir  Rhodes  et  le  grand  matlre  Foul- 
ques de  Villaret,  menacés  par  l'armée  otlo- 


19'  Siège  deRliodes,  soutenu  parle  grand 
maître  Pierre  d'Aubusson. 

20**  Zizim,  frère  deBajazet,  est  reçu  à  Hbo- 
des  par  Pierre  d'Aubusson. 

21**  Le  grand  maître  Villiers  de  TU^'AdiB 
quitte  Rhodes  en  1522. 

22-  Il  va  habiter  Viterbe  ;  15». 

Dans  la  salle  d'armes  on  montrait,  outre 
plusieurs  armures  rares  et  rnrieuses,  use 
très-belle  cuirasse  damasquinée  en  or^  qui 
avait  appartenu  au  grand  maître  Alof  de  Wi- 
gnacourt, et  son  portait  en  pied ,  peint  pir 
Michel-Ange  de  Canvage;  on  y  remarmiait 
aussi  la  statue  du  grand  maître  Maooêl  de 
Vilhena,  en  bronze. 

Le  cabinet  particulier  des  grands  maîtres 
renfermait  une  lettre  originale  de  la  hmIr 
d'Henri  IV,  enchâssée  dans  un  cadre;  elle 
était  adressée  à  M.  Ménaud  deBatz,  gollve^ 
neur  de  la  ville  d'Eax  en  Armagnac.  (La 
môme  lettre  se  trouve  conservée  dans  les 
bibliothèques  royales  de  Perpignan  et  de 
Nancy  ;  mais  il  est  à  présumer  que  ce  sont 
des  fac-similé,) 

Cette  lettre  remarquable  mérite-  d'éCre 
rapportée  ici. 

«  M*  de  Ratz,  j'ay  antandu  aveccf  plesyr 
fesservyses  que  vous  et  M.  de  Roquelaure 
aves  fet  à  ceulx  de  la  religion;  et  la  sauvèlé 
que  vous  partyculyeremenl  aves  donnée  en 
voslre  chasteau  de  Suberbye,  à  ceulxdeinon 
peys  de  Réarn  et  aussi  Tofre  que  je  accepte 
pour  ce   tams  de  vostre  dist  chasteau,  de 

Suoyjevous  veux  bien  remersyer  et  prjer 
e  croyre  que  combyen  que  soyes  de 
ceulx-15  du  pape,  je  ne  aves  come  le  cuydyes 
mesGance  de  vous  dessus  ses  choses»  Ceus 

3uy  suyvent  tout  droyl  leur  consyance sont 
e  ma  relygyon,  et  moy  je  suis  de  celé  de 
tous  ceus  là  qny  sont  braves  et  bons.  Sur  ce, 
je  ne  vousferéla  présante  plus  longue,  sj- 
non  pour  vous  recomander  la  place  qu'afes 
an  main,  et  d  estre  sur  vos  gardes,  pour  ce 
que  ne  peut  faylyr  que  ne  ayes  bientost  da 
bruict  aux  oreyies  ;  mes  de  ceus  là  je  mm 
repose  sur  vous  comme  le  devesfèresor 
vostre  plus  asseuré  et  meyitour  amv.  » 

Cette  lettre  est  de  l'an  1577,  et  Henri  IV 
n'avait  pas  encore  vingt-quatre  ans. 

On  avait  coutume,  le  1"  de  mai,  déplacer 
sous  le  balcon  du  grand  maître  et  aux  portes 
des  grands-croix,  des  branches  d'arbres  avec 
des  fleurs  ;  c'est  ainsi  que  les  Rbodiens 
célébraient  la  fête  du  soleil,  et  ce  sont  eui 
)ui  ont  introduit  cet  usage  à  Malle. 

Outre  le  palais  magistral,  et  ceux  dont  on 
a  déjh  fait  mention,  il  y  a  encore  è  Malte 
d'autres  édifices  publies!  tels  que  celui  de 
la  municipalité  [Bnnca  det  Jurait)^  le  palais 
de  justice  (ou  se  tient  maintenant  la  cour  de 
la  vice-amirauté),  celui  du  Trésor  et  delta 
Conservatoria,  etc.  Le  grand  hôpital,  situé 
auprès  du  château  de  Saint  -Ëlme,  sur  les 
bastions  qui  environnent  La  Valette,  est  re- 
marquable par  son  étendue.  Sous  le  gou- 
vernement de  l'ordre  de  Saint-Jean,  cet  hô- 
pital était  peut-être  le  mieux  entretenu  de 
toute  l'Europe,  quoique  inférieure  plusieurs 
par  sa  magniticenco  extérieure;  tes  malade» 


MAL 


D^EPIGRAPIIIE. 


MAL 


"iM 


lient  parfaitement  bien  servis  avec  de  la 
;ellft  d'argent. 

s  maisons  des  particuliers  qui  méritent 
m  de  palais  sont  celles  de  rarchevèque» 

famille  Spinola,  où,  en  1808,  logèrent 
rinces  de  la  famille  d*Or]éans  ;  celle  de 
nille  Coloner,  et  enfin  de  la  famille  Pa- 
Moscalo,  où  le  g(^néral  en  chef  Bona- 

établit  son  quartier-général  en  1798. 
I  sera  bien  aise  de  trouver  ici  quelques 
is  sur  les  grands  maîtres.  «  Leur  élec- 
ivait  lieu  de  la  manière  suivante  (dit  le 
iscril  de  l'Arsenal  déjh  cité): 
!«e  conseil  ordonne  au  procureur  des 
les  de  faire  des  listes  de  ceux  qui  ont 
et  bnllotteaux  élections,  lesquelles  on 
e  aui  lieux  publics.  II  existe  une  autre 
des  débiteurs  du  trésor,  et  Ton  est 
^ble  de  donner  des  sutfrages,  si  Ton 
tant  au  trésor  qu'à  la  langue,  un  marc, 
mzeécus,  monnaie  de  Rome, 
«a  cloche  du  conseil  sonne  deux  à  deux 
faireassemblerles  religieux  qui  doivent 
ierà  Télection  le  lendemain  de  Ten- 
nent  du  (çrand  maître  ;  tous  les  cheva- 
s'assemblent  au  son  de  la  cloche  dans 
se  cathédrale  de  Saint-Jean,  pour  pro- 

à  la  nouvelle  élection.  Le  prieur  de 
se,  revêtu  de  ses  habits  pontificaux, 
lence solennellement  la  messe  du  Saint- 
t,  afin  qu'il  inspire  à  chacun  de  choi- 

plus  di^ne  sujet  pour  remplir  la  place 
éfunt;  il  est  défendu  ce  jour-L^,  tant 
»rofès  qu'aux  novices,  de  porter  Tépée. 

qu'un  profès  soit  au  château  ou 
slice,  s*il  n'a  pas  été  condamné,  le 
e  écuyer  le  mène  h  Saint-Jean  pour 
.ter,  et  le  ramène  ensuite  au  château, 
iréchal  et  le  général  des  galères  peuvent 
r  avec  l'épée  dans  l'église,  ce  qui  est 
du  à  tous  les  autres.  Les  portes  de  la 
sont  fermées,  et  il  y  a  des  senlim'lles  à 

des  [prétendants.  La  messe  achevée,  le 
inant  du  magistère  prend  sa  place  sur 
uteuil,  au  bas  de  la  grande  porte  de 
»e,    tuurnant   le    visage    vers   Fautel, 

les  autres  grands-croix  et  religieux 
lels  leur  ancienneté  et  prééminence 
3nl  droit  d'entrer  dans  cette  assemblée, 
ulenant  donne  ensuite  ordre  au  maître- 
ir  de  faire  fermer  les  portes  de  l'église, 
n  faire  sortir  tous  les  séculiers  ;  il  ouvre 
!tit  discours  à  ce  sujet,  et  faitcomman- 
nt  h  tous  les  chevaliers  de  s'assembler 
irs  chapelles  pour  procéder  à  l'élection 
ingt-qualre.  La  langue  de  laquelle  est 
Jienant  demeure  dans  le  corps  de  l'é- 
et  ballotte  la  dernière.   Le  lieutenant 

conseil  doivent  décider  de  tous  les 
îods  qui  poui  nient  arriver  dans  cette 
jn.  Dans  chti<|iie  chanelle  est  placée 
ible  avec  des  l)iliels  blancs  ;  le  cachet 
langue  et  des  hosties  sont  devant  les 
reurs  et  quelques  anciens  qui  sont 

Les  grands-croix  ballottent  |)ar  an- 
Bté  comme  aussi  font  tous  les  autres. 
'été  serment  d'élire  pour  un  des  vin^t- 
3  celui  qu'on  juge  le  plus  capable. 

ce  serment,  on  prend  un  billet  et  l'on 


écritau  plus  haut  :  «  Moi,  fràre  tel  »  ;  ensuite 
on  plie  cet  endroit  où  le  nom  est  tracé,   on 
le  cachette  avec  le  cachet  de  la  langue,    et 
l'on  écritau  bas  du  billet:  «  M.  tel  pour  un 
«  des  vingi-quaire.  »  Tous  les  billets  étant 
plif^s,  on  les  donne  aux  procureurs,  qui   les 
mettent  dans  une  corbeille.  Chacun  ayant 
ainsi  ballotté,  le  procureur  de  la  langue,  en 
présence  des  anciens,  lit  hautement  les  bil- 
lets :  celui  qui  a  le  quart  franc  s'(>nlend  élu 
pour  l'un  dos  vingt-quatre,  c'est-à-dire    dui 
a  vingt-trois  ballottes  sur  qnatre-vingt-uix 
ballottants,  monte  sans  dispute  ;  s'il  a  seule- 
ment  les  ballotles  justes  pour  monter,  il 
faut  qu'il  fasse   voir   à  qui   il   a  donné  la 
sienne,  crainte   qu'il  ne  l'ait  donnée  h  lui- 
même  ;  c'est  la  seule  qu'on  décachette  ;   se 
trouvant  égalité  de  voix  à  deux  concurrents, 
l'ancien  préside;  s'ils  sont  de  mémeancien» 
neté,  celui  qui  aura  le   plus  de  résidence; 
s'ils  sont  égaux  en  résidence,  celui  qui  aura 
le  plus  de  caravanes;  et  si   leurs  services 
senties  mêmes,  rassemblée  doit  en  décider. 
«  Le  lieutenant  du  magistère  étant  nommé 
pour  l'un  (les  vingt-(piatro,  le  conseil   doit 
élire  un  autre  lieutenant  du  même  conseil, 
sans  avoir  égard  5  la    prééminence,    lequel 
doit  présider  tous  les  autres.  Les  vingt-un 
étant  élus,  viennent  prêter  serment  devant 
le  lieutenant  et  rassembir»e  d'élire  un  frère 
capable,  pour  président  de  l'élection  ;  après 
quoi  ils  montent  au  conclave  et  l'élisent  par 
ballottes  secrètes,  ainsi    qu'on  a  toujours 
pratiqué  ;  pour  lors  finit  la  charge  de  lieute- 
nant, et  le  président  vient  roccu.ier  avec  la 
môme  autorité  qu'il  avait.   Toutes  les  lan- 
gues procèdent  ensuite  à  l'élection  d'un  frère 
par  langue.  Comme  pour  l'Angleterre  il  doit 
y  avoir  une  ballotte  de  i  lus  que  les   autres 
concurrents  pour  être  élu,  les  vingt-un,  déjà 
nommés  par  les  langues,  en  choisissent  trois 
Seulement  qui  doivent  être   de  différentes 
nations  ;  pour  les  trois  langues  de  France 
un  seul  peut  monter;  pour  les  deux  d'Espa- 
gne, un  autre  ;  ainsi  du  reste.  Les  vingt  un 
ballottent  pour  celui  qui  doit  monter,  et  celui 

Îui  a  onZt  voix  monte  pour  l'Angleterre, 
es  trois  étant  nommés  et  montés  avec  les 
vingt-un,  élisent  le  président  de  l'élection, 
et  pour  lors  lînit  la  charge  de  lieutenant  du 
grand  maître;  ensuite  les  vingt  quatre  s'as- 
semblent pour  procéder  à  l'élection  d'un 
triumvirat,  savoir  :  d'un  chevalier,  d'un  prê- 
tre et  d'un  frère  servant  d'armes.  Le  Iriiim- 
virat  étant  élu,  les  vingt-quatre  descendent, 
et  le  triumvirat  nommje  un  quatrième  qui 
ne  doit  pas  être  de  leur  langue  ;  ils  prêtent 
serment  pour  élire  le  quatrième;  les  seize 
électeurs  en  font  de  même  l'un  après  l'autre  ; 
les  vingt-quatre  et  les  seize  électeurs  sont 
en  manteau  à  pointe.  Pendant  toute  l'élec- 
tion ces  derniers  sont  obligés  de  donner 
part  de  celte  élection  aux  vin^t-quatre  qui 
s'assemblent  dans  la  sacristie  pour  nommer 
un  de  ces  trois  que  le  triumvirat  avait  élU'?, 
et  celui  qu'il  déclare  monte  pour  qualr.ème; 
il  se  joint  au  triumvirat  et  nomme  le  cin-i 
quième,  jusqu'au  nombre  de  seize,  deux  par 
chaaue  langue.  Le  seizième  étant    nortmé^ 


799 


MAL 


DICTIONiNAlRE 


MAL 


%% 


iU  descendent  tous  en  bas,  et  viennent  prê- 
ter serment  devant  le  président  de  Vélection 
d*élire  un  digne  sujet  pour  gouverner  la 
religion  ;  les  seize  électeurs  ne  peuvent  pas 
être  grands-croix.  Le  serment  fait,  les  élec- 
teurs montent  de  nouveau  dans  le  conclave 
et  étayent  le  mérite  de  celui  qu  ils  veulent 
faire  grand  maître,  et  disent  leur  sentiment  ; 
s*ils  sont  de  difiérente  opinion ,  le  plus 
fort  parti  l'emporte;  ensuite  le  président  de 
Télection,  accompagné  des  seize  électeurs, 
vient  déclarer  à  haute  voix  le  nouveau  grand 
maître,  disant  par  trois  fois:  Signore^  tennete 
per  fatlo  quai  che  habbia  mo  faUo  ?  après  quoi 
il  le  nomme. 

«  Le  grand  maître  étant  déclaré,  vient'avec 
le  maître  d'hôtel  au  grand  autel  de  Sainte 
Jean,  prêter  serment,  entre  les  mains  du 
prieur  de  l'église,  vêtu  jpontificalement,  d'ob- 
server inviolablement  les  statuts  et  louables 
coutumes  de  l'ordre  ;  il  est  ensuite  porté  sur 
son  trône,  et  le  Te  Deum  est  chanté  au  son 
des  cloches  et  de  lartillerie  ;  les  grands-croix 
viennent  k>aiser  la  main  au  nouveau  grand 
maître,  témoignant  par  là  qu'ils  le  reconnais- 
sent pour  leur  supérieur.  Après  le  Te  Deum^ 
on  conduit  Son  Excellence  au  palais,  accom- 
pagnée de  tous  les  grands-croix  et  chevaliers 
de  l'ordre  ;  il  a  son  habit  à  pointes  et  cor- 
don comme  les  autres.  » 

Le  lendemain  on  va  lui  baiser  les  mains,, 
et  il  se  rend  en  grande  cérémonie  pour 
prendre  possession  de  la  cité  vieille,  od  la 
cavalerie  vient  le  recevoir,  et  où  Tévôque  le 
conduit  sous  le  dais.  En  qualité  de  prince  de 
Malte  et  de  Goze,  il  prête  devant  les  deux 
portes,  entre  les  mains  du  premier  magistrat, 
un  nouveau  serment  de  conserver  les  privi- 
lèges, libertés  et  autres  droits  do  la  nation 
maltaise,  Karantis  par  Charles-Quint.  On  lui 
présente  alors  une  clef  d'or  et  une  d'argent  ; 
il  entre  ensuite  dans  l'église  cathédrale  ; 
une  semblablable  cérémonie  s'observe  au 
Goze. 

^  Les  derniers  grands  maîtres  n'eurent  guère 
l'occasion  de  prendre  leur  costume  militaire, 
qui  était  très-beau.  Ils  portaient  autrefois  une 
longue  barbe,  et  les  cheveux  courts  ;  leur 
marque  distinctive  était  une  soulanellc  ou 
siuiarre  noire  de  tabis  qui  tombe  jusqu'aux 
genoux,  et  par  dessus  une  robe  ou  manteau 
ducal  en  velours  noir, descendant  presfju'aux 
talons.  La  grande  croix  blanche  è  huit  pointes 
était  toujours  placée  sur  le  côté  gauche  de  la 
robe,  ou  sur  la  cuirasse,  quand  les  grands 
maîtres  l'endossaient.  Les  jours  de  cérémonie 
ils  avaient  une  très-longue  robe  ouverte  par 
devant, avec  le  cordoncomme  celle  des  grands^ 
croix,  ayant  de  plus  Tescarcelle  pendue  à  la 
ceinture,  puis  une  couronne  ou  la  toque  do 
velours  noir,  ou  en  tatfetas  {le  bareton), 
semblable  au  bonnet  d'un  président  à  mortier; 
ils  portaient  aussi  le  bâton  de  comiuande- 
ment  parsemé  de  petites  croix  ;  ils  adoptè- 
rent plus  tard  un  frac  d'écarlate  avec  un 
plastron  de  soie  blanche  dessus,  formant  une 
grande  croix  simple. 

Dans  les  dernières  années  de  l'ordre ,  les 
grands  maîtres,  qui  s'habillaient  suivant  l'u- 


sage de  leur  nation,  n'étaient  distingués,  sur 
leurs  vêtements  ordinairement  noirs,  uue|)ar 
deux  croix  en  toile  blanche,  dites  à  huit 
pointes,  qu'ils  portaient  sur  la  poitrine.  (Les 
dignitaires  n'en  portaient  qu'une  seule,  et 
les  profès  en  avaient  une  très-petite.  OiHre 
la  croix  d'or  ou  le  simple  ruban  noir,  quelques 
commandeurs  se  paraient  de  croix  de  dia- 
mants du  prix  de  aeux,  six,  et  même  quinze 
mille  francs.) 

Le  grand  maître  siégeait  sous  un  dais  ou 
trône,  dons  la  salle  du  conseil  ;  il  en  avait  un 
autre  à  Saint-Jean,  où  il  entendait  la  messe 
les  dimanches  et  les  jours  de  fête,  aecompa- 
gné  de  quatre  pages  portant  la  livrée  (quoi- 
q^ue  jeunes  chevaliers),  et  des  officiers  du  pa- 
lais, appelés  compagnia  del  maestro^  dans  les 
statuts. 

L'uniforme  des  galères  était  écarlate,  avec 
parements  et  revers  blancs;  celui  des  vais- 
seaux écarlate,  parements  et  reverts  noirs  ; 
de  la  garde  du  grand  maître,  écarlate ,  pare- 
ments et  revers  bleus;  du  régiment  dit  de 
Malle,  blanc,  parements  et  revers  écarlates;des 
chasseurs  à  pied,  habit  vert,  parements  et  re- 
vers écarlates;rétendarddel'ordreétait  rouge, 
avec  une  grande  croix  blanche,  ou  avec  li 
croix  de  Jérusalem  ;  quelquefois  une  des  fa- 
ces offrait  en  broderie  les  armes  du  grand 
maître  régnant. 

Le  grand  maître  comptait  parmi  ses  ofGciers 
un  maître  d'hôtel,  un  cavalfaris  ou  grand 
écuyer,  un  receveur, un  ohambrier  major,  elc; 
il  avait  trois  secrétaires,  un  pour  le  pape,  les 
cardinaux  et  autres  seigneurs  d'Italie,  un 
pour  le  roi  de  France  et  un  pour  le  roi  d'Es- 
pagne. Son  fouconnier  avait  soin  du  gibier  da 
grand  maître,  et  était  chargé  d'élever  les  fau- 
cons qu'on  envoyait  aux  rois  d'Espagne  et  de 
France. 

Le  maître  d*hôteî  présidait  aux  repas  ;  le 
cavallaris  donnait  la  main  au  grand  maître 
pour  monter  en  voiture,  et  le  chamhrier  pré- 
sentait la  chemise  au  coucher;  le  credancitn 
versait  à  boire,  et  les  grands-croix  se  décou- 
vraient toutes  les  fois  que  buvait  le  grand 
maître,  qui  ôtait  aussi  son  chapeau  après.  La 
coutume  des  banquets  de  cérémonie  était  que 
les  curieux  ne  devaient  pas  se  retirer  avant 
que  Son  Excellence  eût  bu  le  premier  coup* 
Le  chambrier  megor   était  chevalier  ;  le^ 
quatre  chambriers,  le   maître   d'hôtel ,   les 
coupiers  ou  échansons,  le  maître  de  salle,  etc.^ 
étaient  servants  d'armes  ;   les  pages,  avan^ 
1631,  n'étaient  qu'au  nombre  de  huit  ;  on  le^ 
porta  à  seize  en  1680. 

Personne    ne    pouvait    parler   au    sramf- 
maître  sans  le  faire  demander  par  les  cham — 
briers  ;  il  ne  rendait  jamais  de  visites  sur. 
grands-croix  ;  mais,  quand  ceux-ci  venaient 
le  voir,  il  les  recevait  toujours  debout  et  dé- 
couvert.   Les    grands    maîtres   entendaient 
chaque  matin  la  messe  dans   leur  palais,  vt 
donnaient  audience  avec  la  plusgrandefacilité. 
Emmanuel  de  Rohan  se  présentait  tons  les 
Jours,  à  midi,  dans  un  des  vastes  salons,  et 
causait  debout  environ  une  demi-heure  avec 
les  chevaliers  et  les  'personnes  distinguées 
qui  s'y  trouvaient  ;  il  recevait  en  outre  jour- 


M.\L 


D^EPIGRAPHIË. 


MAL 


iOi 


iMit  et  avec  une  extrême  affabilité  les 
dres  et  autres  qu'il  estimait  plus  parti- 
•ment. 

lait  très-souvent  se  promener  hors  de 
S  en  voiture  à  six  chevaux,  suivi  de 
autres  voilures  à  quatre ,  et  précédé 
ooa/can/e  (écuyer)  ;  il  dinait  à  sa  maison 
npagnc,  à  une  lieuc  de  la  ville  (le 
Btto),  huit  à  dix  fois  Tannée,  avec  qua- 
ou  quatre-vingts  personnes  ;  dans  ce 
r  cas  il  y  avait  deux  tables, 
revenus  du  grand  maître  étaient  d'en- 
700,000  fr.,  et  ceux  de  Tordre  de  5  à  6 

land  le  grand  maître  se  trouve  malade, 

auteur  anonyme  (1),  il  doit  remettre  à 
le  bon  religieux  ses  bulles  et  fer  et  coin 
Qt,  avec  le  cachet  secret,  afin  qu'on 
sse  en  mal  user.  Sa  maladie  empirant, 

obligé  de  nommer  un  lieutenant  de 
e,  que  le  conseil  complet  doit  confirmer, 
édecifls,  cognoissant  qu'il  a  besoing  do 
lefits,  doit  avertir  ses  aumosniers  ou  le 

de  TégJise»  qui  vient  au  palais  au  son 
grosse  cloche,  revestu  de  ses  habits 
eaux,  accompagné  de  tout  le  clergé, 
hcroix  et  chevaliers,  et  lui  porte  le 
Je,  sonnant  la  grosse  cloche  du  con- 
ptà  huit  pour  Textrème-onction  (2). 
e  grand  maislr'e  estant  agonisant,  on 

la  cloche  du  conseil  trois  à  trois>  pen- 
aot  fois,  et  on  expose  le  saint  sacrement, 
mori  Je  grand  viscomte  sort  du  port  pour 
er  toutes  les  barques  de  pescheurs  ; 
seil  d*£stat  s'assemble  dans  la  grande 
u  palais,  le  lieutenant  du  maistre  à  leur 

on  élit  le  lieutenant  du  magistère,  on 
e  le  président  de  Télection,  et  on  brise 
lies  et  cachets  du  défunt. 
3  soir,  les  aumosniers  du  grand  maistre 
it  ses  entrailles,  qu'on   met  dans  une 

de  bois,  à  Téglise  de  la  Victoire,  auprès 
lies  de  ses  prédécesseurs,  et  on  em- 
D  son  corps,  qu'on  revest  de  ses  habits 
traux,  le  manteau  à  pointe,  le  cordon, 
rcelle,  et  Tépée  au  costé  ;  on  le  porte 
dans  la  grande  salle  du  quartier  d'été, 
ée    de    noir,  avec  ses  armes  et    des 

rtions  sur  les  plus  belles  actions  de  sa 
est  mis  sur  un  lit  de  parade  couvert 
lours  noir,  qui  est  sur  un  amphithéaslre 
le  six  escaliers  ;  aux  quatre  coins  sont 
a  chevaliers  assis  sur  des  tabourets, 
t  chacun  un  estendard  entre  leurs  mains, 


Manoscrit  oe  PArsenal. 
Les  chevaliers,  ran^çés  de  deox  en  denx,  mar- 
I  alors  iminétiiaiciiieiu  après  la  croix  ;  ensuite 
gé  Je  Sailli' Jean  en  rocliel  cl  en  cainail,  puis 
iir  de  Téglise  poiiaiil  W.  saint  sacreinenl  eu 
pontiGcal.  Le  dais  clail  lenii  par  les  bourdon- 

dignité  de  Téglise  de  Saiiil-Jcan  :  tous  les 
Hcroix  suivaient ,  ayant  chacun  une  torche  à 
n.  Les  officiers  du  grand  maUre  venaient  re- 

le  corlége  au  bas  du  grand  escalier  :  eux,  le 

et  le  conseil,  entraient  seuls  dans  la  chauihre 

Jade. 

it-iean  étant  près  du  palais,  les  grands  mai- 

NHivaient  parfaitement  entendre  sonner  leur 


I 

r. 


avec  les  armes  de  la  religion  et  celles  du  feu 
grand  maistre  ;  près  du  corps  sont  quatre 
pages,  deux  à  la  teste  et  deux  aux  pieds, 
avec  des  éventails  noirs  è  la  main.  A  droite  du 
lit  do  parade,  sur  une  petite  table,  avec  un 
dais  au  dessus  renverse,  se  voyent  les  armes 
du  feu  grand  maistre,  comme  plastron , 
morillon,  subreveste»  canne,  es{)eron  ;  deux 
estaffiers  vêtus  de  noir,  tenant  une  hallebarde 
chascun^  sont  en  sentinelle ,  se  relevant 
d'heure  en  heure,  comme  les  chevaliers  et  les 
pages  ;  quantité  de  flambeaux  brûlant  autour 
du  corps.  Sur  la  porte  de  la  salle  et  dehors,  il 
va  une  inscription  qui  apprend  aux  passants 
la  mort  de  ce  prince.  Tous  les  religieux  des 
différents  ordres  y  viennent  dire  Toflice  des 
morts  ;  le  clergé  de  Saint-Jean  y  vient  le 
dernier  avec  la  croix,  marchant  procession- 
nellement.  Les  armes  du  feu  grand  maistre 
sont  mises  sur  la  porte  du  palais  et  sur  celle 
de  Téglise  couventuelle. 

«  Le  corps  ayant  été  exposé  tout  le  jour 
dans  la  salle  du  palais,  le  commissaire  des 
œuvres  donne  ordre  qu'on  fasse  la  chapelle 
ardente  et  la  fosse  dans  Téglise  Saint-Jean, 
qui  est  tapissée  de  noir.  Le  lendemain  tous 
les  religieux  des  différents  ordres  se  rendent 
au  palais  ;  le  prieur  de  Téglise  y  vient  aussi 
accompagné  de  tout  le  clergé,  revestu  de  ses 
habits  pontiflcaux.  Tout  étant  ainsi  en  ordre, 
le  capitaine  de  la  ville  est  à  la  porte  du  palais, 
avec  sa  pique,  pour  saluer  le  corps  du  grand 
maistre  quand  il  sort.  La  marche  des  funérail- 
les a  lieu  dans  la  manière  suivante  :  en  premier 
lieu  on   voit  le  lieutenant  de  la  ville   qui 
marche  à  la  tête  de  sa  compagnie  avec  la  pique 
traînante  ;  le  tambour  est  revestu  de  noir« 
battant  lentement  un  coup  après  l'autre.  Les 
religieux  suivent  par  ordre ,  d'après  leur 
ancienneté    et    prééminence  ;    après    eux 
marche  le. clergé  de  Saint-Jean  avec  le  prieur 
de  Téglise  ;  ensuite  paroist  le  corps  porté  par 
les  chevaliers  les  plus  anciens  et  les  quatre 
piliers  tenant  les  coins  du  drap  mortuaire  ; 
autour  du  corps  sont  plusieurs  torches  avec 
les  quatre  étendards  portés  par  quatre  pages  ; 
les  ofliciers  principaui  marchent  en  deuil 
immédiatement  après  le  corps  ;  ils  sont  ac- 
compagnés par  les  grands-croix ,  comme 
aussi  par  les  anciens  qui  mangent  au  palais, 
et  par  ceux  du  conseil  complet  ;  après  eux, 
suivent  tous  les  séculiers  qui  avoient  des 
charges.  Le  castellan  à  la  teste  de  la  justice: 
le  capitaine  de  la  ville  marche  et  salue  le. 
corps  du  grand  maistre  avant  qu'il   entre 
dans  l'église  de  Saint-Jean  ;  il  est  porté  dans 
une  chapelle  ardente ,  au  milieu  de  la  nef. 
Le  prieur  représentant  les  quatre  prélats  dit 
la  messe  ;  on  fait  l'oraison  funèbre  sur  tout 
ce  qu'il  y  a  de  plus  remarquable  dans  la  vie 
de  ce  prince.  Toutes  ces  cérémonies  finies , 
le  lieutenant  du  magistère  avec  les  officiers 
font  le  tour  du  corps  ;  après  quoi  le  maistre 
d'hostel,  se  tournant  vers  le  peuple,  dit  par 
trois  fois,  en  rompant  la  canne  qu'il  jette  sur 
le  corps  de  son  maistre  :  «  Messieurs,  nostre 
«  maistre   est  mort  1  »  Le  cavallaris  dit  la 
même  chose  en  rompant  Téperon.  Le  rece- 
veur eu  fait  de  même,  jotant  la  bourse.  Tout 


80S 


MAL 


mCTIONiNAIRE 


MAL 


cela  acheva  »  on  descend  le  corps  dans  la 
chapelle  de  ses  prédécesseurs,  le  prieur  de 
l'église  y  est  toujours  présent  jusqu'à  ce  qu'on 
Tait  mis  d-ins  un  austre  cercueil  de  plomb, 
qui  est  dans  la  fosse  qu'on  a  préparée  ;  il  y 
est  mis  avec  tous  ses  babils.  Le  campanier 
prend  le  cordon  et  rescarcelle  qui  lui  louche, 
par  une  ancienne  couslume ,  et  Tespée 
apparlient  au  prieur.  » 

La  môme  cérémonie  eul  lieu  auï  obsè- 
ques du  grand  maître  Rohan.  Le  dimanche 
16  juillet,  après  que  le  corps  eul  été  exposé 
toute  la  journée  du  15,  et  que  le  peuple  de 
la  ville  et  de  la  campagne  se  fui  porté  en 
foule  au  palais  pour  contempler  les  derniers 
restes  du  prince  qui  Tavait  gouverné  pen- 
dant plus  de  vingl  ans,  le  clergé  de  Saint- 
Jean,  précédé  de  tous  les  ordres  religieux, 
se  rendit  h  huit  heures  auprès  de  rilluslre 
défunt.  Le  convoi  funèbre  défila  à  neuf 
heures,  marchant  devant  le  cercueil,  porté 
sur  le  lit  de  parade,  par  les  huit  plus  anciens 
grands-croix,  jusqu'à  la  première  marche  du 

Serand  escalier;  là  ils  le  remirent  à  huit  pro- 
ès  ;  les  officiers  du  palais,  au  nombre  de  cent 
cinquante-neuf,  suivaient  les  grands-croix, 
ayant  des  robes  à  capuce.  Le  convoi  longea 
la  rue  de  la  Porte-Royale,  passa  devant  Té- 
glise  de  la  Victoire,  et  arriva  à  celle  de  Saint- 
Jean  par  la  rue  de  la  Castellanie.  Après  To- 
raison  funèbre  et  rotlice,  le  bailli  de  la 
Tremblaie,  maître  d'hôtel,  rompit  le  bûton. 
Le  chevalier  de  Rabastens,  grand  écuyer, 
brisa  les  éperons,  et  le  bailli  Znpatta,  rece- 
veur, déchira  la  bourse;  alors  le  chevalier 
de  Greische-Jallaucouft,  chambrier  mnjor, 
cria  en  italien  :  «  Le  grand  maître  mon  pa- 
tron est  mortl  »  Cette  cérémonie  terminée, 
les  chevaliers  descendirent  le  corps  dans  le 
caveau  des  grands  maîtres;  il  fut  mis  dans 
un  cercueil  de  plomb,  en  présence  du  prieur 
de  l'église»  du  maître  écuyer  et  du  fiscal  de 
Tordre.  Le  cercueil  fut  ensuite  descendu 
dans  une  fosse  creusée  à  côté  de  celle  du 
grand  maître  Ximenez. 

'  On  remarqua  que  la  chaleur  fut  si  forte  à 
cette  cérémonie,  que  des  torches  énormes  se 
ramollirent  au  point  de  se  courber. 

Les  chevaliers  donnaient  au  grand  maître 
le  titre  d*£minence,  et  les  sujets  celui  d'Al- 
tesse Eminentissime.  Le  roi  de  France  les 
appelait  mon  cousin. 
Le   conseil    complet   était    composé   de 

Sands-croix  (dont  faisait  partie  Tévôque  de 
alte),  le  prieur  de  l'église,  les  baillis  con- 
ventuels, les  grands  prieurs  et  les  baillis 
capitulaires  (1). 

Les  huit  langues, dont  les  chefs, aue Ion 
appelait  piliers  ou  baillis  convenlueis,  rési- 
daient à  Malte,  y  ayant  des  palais  séparés. 
Le  chef  ou  pilier  de  la  langue  de  Provence 
avait  la  charge  de  grand  commandeur;  le 
pilier  de  la  langue  d' Au  vergue  était  grand 
maréchal,  chef  des  forces  de  terre  et  de  mer 
quand  il  s'y  trouvait,  et  il  gardait  l'étendard 

(1)  Le  mannscrit  de  TArsenal  donne  le  nom  de 
toiis  les  cherahers  reçus  depuis  16io  à  169G,  et  dos 
ilélails  multipliés  sur  leurs  re|Ki8,  leurs  jeûnes,  etc. 


de  la  religion  ;  celui  de  France,  graad  hos- 
pilalier;  celui  d'Italie,  amiral;  d'Aragoa, 
grand  conservateur,  que  Ton  nommait  au* 
trefois  drapier;  le  pilier  d'Allemagne  était 
grand  bailli,  et  celui  de  Castille,  grand  chan^ 
colier.  La  langue  d'Angleterre,  qui  oe  sqIh 
sistait  plus  depuis  la  réformation,  avait  pour 
chef  le  turcopolier^  ou  général  de  l'iafan* 
terie.  Chaque  pilier  recevait  des  foods  peur 
entretenir  sa  langue. 

La  ville  de  Malte,  toujours  habitée  par  un 
grand  nombre  de  Français,  a  conservé  une 
respectueuse  reconnais'sance  euvers  Fau^ 
guste  maison  de  Bourbon,  et  un  attadiemeut 
sincère  k  la  France.  £Jle  la  témoigné  dioi 
toutes  les  circonstances,  et  en  a  donné  dci 
preuves  dans  deux  occasions  récentes. 

Le  comte  de  Beaujolais,  dont  les  nom- 
breux et  pénibles  voyages  avaient  altéré  la 
santé,  crut  pouvoir  la  rétablir  dans  un  clinMt 
chaud,  et  se  rendit  d'Angleterre  à  Malle aa 
commencement  de  l'année  1808;  il  logea  à 
Thôtel  de  la  famille  Spinola;  mais,  le  mal 
ayant  fait  trop  de  progrès  pour  céder  à  aocun 
moyen  curatif,  le  jeune  prince  succomba  le 
3  juin  à  une  alfeciion  de  poitrine.  On  em- 
bauma son  corps,  qu'on  déposa  dans  un 
cercueil  de  bois  d'acajou,  renfermé  dansuo 
autre  de  plomb  et  dans  un  troisième  de  boif 
de  noyer,  couvert  de  velours  cramoisi,  el 
orné  de  fleurs  de  lis  et  de  plaques  en  argent 
aux  armes  d'Orléans;  le  cœur  du  prince  aussi 
embaumé  fut  placé  dans  un  coffre  double  de 
plomb  et  de  bois  de  noyer,  recouvert  et  oroé 
comme  le  cercueil. 

Le  corps  du  comte  dé*  Beaujolais  fut  d'a- 
bord exposé  sur  un  lit  de  parade,  par  les 
soins  des  autorités  locales,  et  transporté  en 
grande  pompe  h  l'église  de  Saint- Jean.  Ifzr 
Klattei,  archevêque  de  Rhodes,  évéque  de 
Malte,  chanta  une  ^rand'messe  à  la  suite  de 
laquelle  (les  intentions  de  la  famille  de  Til- 
lustre  défunt  n'étant  pas  connues)  le  corps 
et  le  cœur  furent  déposés  dans  la  sacristie 
de  l'église  Saint-Jean.  Ils  y  étaient  encore  en 
1817,  époque  où  le  chevalier  de  Butet  arriva 
à  Malte,  en  qualité  de  consul  dé  Sa  Majestt^ 
Louis  XVIIl  ;  un  de  ses  premiers  soins  fut 
de  rendre  compte  de  cet  état  de  choses  pro- 
visoire à  S.  A.  R.  Mgr  le  duc  d'Orléans»  qui 
daigna  lui  prescrire  de  le  faire  cesser,  eu 
procédant  h  l'inhumation  définitive  du  prince 
son  frère,  dans  l'église  de  Saiul-Joan.  M.  de 
Butet  trouva  dans  l'empressement  et  Tobli- 
geance  des  autorités  religieuses,  civiles  et 
militaires,  toutes  les  facilités  nécessaires 
pour  donner  le  plus  grand  éclat,  à  cette  cé- 
rémonie, qui  eut  lieu  le  10  avril  1818  (t). 

(1)  Une  nombreuse  distribution  de  pain  aux  pau- 
vres avait  lieu  en  oiétne  temps  à  Notre-Dame  éù 
Liesse. 

S.  A.  R.  Monseigneur  le  duc  d^Orléans  diar|ea 
M.  le  chevalier  de  Butet  d'exprimer  sa  gratitude  à 
toutes  les  auioriiés  qui  avaient  concouru  a  la  pompe 
de  celle  lugubre  solennilé ,  et  Son  Altesse  Kopie 
daigna  lui  écrire  elle-même  pour  lui  tcmoignar  si 
salisfaciion  et  lui  faire  don  d'une  boile  en  or.  Elle 
voulut  bien  honorer  aussi  de  leitres 


MAL 


D'EPSCRAPIIIC. 


sorpsde  Louis-Charles  d'Orli^ans,  comte 
êQjoiais,  prince  du  sang  royal  et  pair 
aoce ,  fut  placé  dans  la  chapelle  de 
Paul,  atrectée,  lors  de  la  domination 
rdre  de  Saint- Jean,  h  la  sépulture  des 
s  maitres  et  baillis  de  la  langue  de 
e.  Le  monument  élevé  à  sa  mémoire 
s  soins  pieux  de  S.  A.  R.  Mgr  le  duc 
ans,  son  auguste  frère,  remplit  une  des 
le  celte  chanelle,  dont  les  trois  autres 
ccupées  par  les  tombes  du  grand  maître 
iiiuel  de  Rohan ,  du  grand  maître 
1  de  Wignacourt,  et  du  sire  de  Wigna- 
chevalier  des  ordres  du  roi,  mort  en 
à  Halte,  où  il  était  venu  visiter  son 
le  grand  maître  Alof  de  Wignacourt, 
d* Adrien.  On  lisait  sur  le  cénotaphe  : 

Iris  carissimi.  Lad.  Caroli  de  Beai^olais. 

de&iderata.  patria.  exulis. 
salniem.  propiiiore.  soie,  resiituendam. 
t.  sollialo.  fralre.  ex  Anglia.  avulsi. 

in  boc  lîttore.  proiiiius.  exlincii. 
iquias.  hoc.  marmore.  mœrens.  credidit. 
tul.  Pbil.  d'Orléans,  aiino.  m  dccc  vin. 

XBur  de  Tauguste  prince  fut  placé  plus 
lans  la  chapelle  de  Notre-Dame  de 
!,  située  sur  les  bords  de  la  mer,  et  qui 
enait  autrefois  à  la  langue  de  France, 
grava  une  inscription  sur  une  plaque 
rbre  portant  les  armes  d'Orléans. 

ordia   serenissîmi  principis  et  Franciae 
,  Ludovici  Caroli  Avrelianens.  comilisde 
jolais.  diem  suum  fuiicli.  in  Mdila.  m  kal. 
,  anno  h  dccc  vni  et  condiia.  jacent.  in  liac 
la  lempore.  F.  Joannis  Ariau.  o.  die  prima 

■  M3CC  XXI. 

semblable  manifestation  de  sentiments 
i.la  royale  maison  de  Bourbon  éclata  à 

à  la  mort.de  S.  M.  Louis  XVIII,  et 

Borg,  alors  vice-consul  de  France, 
émule  du  chevalier  de  Bulet,  déplova 
a  cérémonie  funèbre  à   laquelle  elle 

lieu,  le  9  décembre  182^,  un  zèle  et 
^mpe  remarquables. 
(es  les  fortitications  et  palais  du  (pa- 
nent, les  maisons  consulairr's  portaient 
BTillon  au  demi-m&t;  celui  de  France 
les  bandes  de  crêpe  noir.  L'église  était 
emeiit  tendue  de  tapisserie  noire,  à 

et  k  galon  blancs;  sur  la  {rorte,  égale- 
tendue  de  noir,  on  lisait  cette  inscrip- 
a«dessous  des  armes  de  France  : 

D.  0.  M. 

Ludovico  XVIII 

Gallix  et  ^ava^rae  régi 

pielaie  in  Deum 

maniliccntia  in  populos, 

pieur  rarcbevèque  évéque  de  Malte,  et  le 
mi  i^ouveriieur. 

abbe  Ariau,  chapelain  de  régisc  de  Notre- 
le  Liesse,  s*éiaii  rendu  ircs-uii!e  en  celle 
n.  Monseigneur  le  duc  d*Orléans  accorda  à 
icaiastique ,  qu'entouraient  la  vénération  et 
lement  de  ses  compatriotes,  des  secours  pour 
luration  de  son  église. 


MAL  8^ 

fortltodine  in  adversis 

speclalissimo 

rujus  virtules  eximiae 

ninemosynon  marmore  et  œrc  perennius 

super  mœrorem  et  populorum  lacrymas 

condiderc 
ad  res  consulares  iegalus 

virique  sub<lili 
lacrymabundi  parenlalur. 

Un  sarcophage  magnifique  de  soixante 
pieds  de  haut  ornait  Téglise,  et  formait  une 
majestueuse  pyramide;  aux  faces  du  piédes- 
tal on  lisait  ces  inscriptions  (Ij  : 

Occidil  heu  !  Lodoix  pielaie  insignis  et  acquus 
Imperil  dccus,  ei  gaudia  Lîligcrî. 

Solveris  in  lacrymas  merîlo  deperdila  luctu 
Gallia,  quando  paler  funere  àuccubuit. 

Poue  moduni  lacryinis,  jam  tanlo  pone  dolori, 
Lilia  namque  libi  florida  pervigeant. 

Le  nom  des  rois  de  France  de  la  troi- 
sième race,  en  commençant  à  Hugues- Capet, 
jusqu'à  Louis  XVIU  ,  était  tracé  en  lettres 
d*or  sur  les  piliers. 

Celte  autre  inscription  (2) ,  placée  sur  la 
porte  principale  ,  achevait  de  relever  la 
aernière  partie  intérieure  de  Téditice. 

D.  0.  M 
Jam  tua  te  virlas,  tua  terris  didita  fama, 

Claraque  magnanimi  nobilîtas  generîs, 
Reddidcrant,  Lodoix,  qualem  dccot  esse,  volentem 

Pacalo  populum  qui  regat  imperio  ; 
Quum  morbo  adlictum ,  el  cmdeli  funere  mersum 

Gallia  non  solnm  vidit  et  indoluit, 
Verum  eiiam  génies,  quels  lanlom  nomine  notas, 

Quasque  vel  undisonus  submovet  oceanus. 
Scd  tua  fata  diu  non  sunl  deflenda  ;  querekc 

Hinc  absint,  luciosque,  et  lacrymas  el  gemilus  ; 
Dooee  circumagat  redeuntia  saecula  Titan, 

Et  vaga  noctumos  Cynthia  ducat  equos, 
Semper  honos,  nomeaqœ  loum  et  benefacta  ina- 

Digna  quidem  longs  laodibus  bistoriae.  [nebont. 
Damqae  Deuni  sacram  de  more  liiaroas  ad  aram , 

8oleinnesque  tibi  ducimus  inferias  ; 
Credo  equidem,  née  vana  (ides,  tuas  inter  ovanles 

Spiritus  exsullat  cœlicorum  cboreas, 
Agnoscisqite  tuos,  pariterque  agnogceris  iilis, 

Gaudebisque  diem  vivcre  pcrpetuum. 

Le  lendemain  10 ,  il  fut  célébré  un  service 
en  actions  de  grâces,  pour  Theureux  avène- 
ment au  trdne  de  Sa  Majesté  Charles  X  ;  et 
un  changement  soudain  s*opéra  dans  le  vaste 
temple,  entièrement  tapissé  de  damas  cra* 
moisi  fleurdelisé,  de  bordures  dorées, 
et  surmonté  desarmoiries  de  France  ;  sur  un 
fronton  externe  dominait  l'inscription  sui- 
vante (composée  par  M.  le  chanoine  Romei) , 
entourée  de  guirlandes  : 

D.  0.  M. 
Carolo  X, 

(1)  Composées,  ainsi  oue  la  première,  par  le  cha- 
noine Homcî. 

(2)  Conposée  par  le  dociear  Christophe  Fretido* 


■n 


S07  yULh 

Gallîx  et  Navarne  régi 

pio,  muniGco,  augusto» 

quod 

Ludovico  XVIII 

germano  dulciasimo  vila  funcio 

avîlo  jure  ad  siimmum  iiuperrîme  imperinm 

îngenlî  populorum  plausu 

aoce&serit , 
lefalus  ad  res  coiisulares 

viriqiie  siibdiii 

effusiori  cumulali  ketiiia 

fausta  omnia 

deprecaniur  (t). 

ÉPITAPHES  DES  GRANDE  MAITRES. 

Raymond  du  PuUy  premier  grand   maUre ,   à 
Jérusalem.  —  iiiS  1158. 

Raymond  du  Piiy  (2) ,  genlilhommc  du 
Dauphiné,  succéda  à  Gérard  par  réicctiort  li- 
bre et  unanime  des  frères  hospitaliers.  Issu 
d*une  maison  aussi  anli(|ue  qu  illustre  ,  qui 
subsiste  encore  sous  le  nom  de  Pu^r-iyonl- 
brun  ,  Raymond  étoit  un  des  chevaliers  qui 
jNKsèrent  en  Asie  à  la  suite  de  Godefroi  de 
Bouillon. 

Dans  Its  Memorie  de  Gran  Maëitri  (3),  la 
médaille  gravée  en  Thonneur  de  Raymond 
du  Puy  lui  donne  une  physionomie  très- 
sévère.  Une  longue  barbe  descend  sur  sa  poi- 
trine. La  légende  porte  : /{o^a^e /eyes  auspice 
religione. 

Les  monnaies  de  ce  grand  maître  dont 
l'empreinte  a  été  conservée,  le  représentent 
à  genoux  devant  une  doubbî  croit  et  ces 
mots  aulour  :  Raymundus  cuêioi.  Le  revers 
oirre  un  malade  couché  dans  un  lit  ,  aur- 
nionté  d'un  dôme  d'où  pond  une  lampe  ,  et 
au  chevet  duquel  est  placée  une  croix.  On 
voit  alentour  en  lettres  gothiques  :  HospUa- 
lis  Jérusalem, 

Les  monnaies  et  cachets,  au  sigillum^  en 
plomb  et  en  argent  des  grands  maîtres  ont 

f)eu  varié  dans  les  commencements  de 
'ordre;  on  y  voit  presque  toujours  un 
malade  ou  uu  cadavre  étendu  dans  un  lit. 
La  légende  est  ordinairement  :  Custos  hospi- 
talis  Jérusalem  ou  Custos  pauperum.  Une  de 
ces  anciennes  monnaies  désigne  un  chapi- 
tre assemblé. 

Plusieurs  inscriptions  décoraient  le  tom- 
beau de  Raymond  ;  en  voici  le  sens  : 

H  G  LVIII. 

A  Raymond  Du  Puy,  premier  grand  maître 

de  rUôpilal. 

Après  de  faibles  commencements, 

il  institua  pour  sou  ordre  les  cérémonies  dn 

cuite,  el  lui  donna  le  manteau  noir,  portant 

la  croix  blanche  à  huit  pointes. 

(1)  La  Gazette  du  gouvernement  de  Mmlit^  n.  717, 
rendit  un  compte  détaillé  de  cette  cérémonie  le 
15  décembre  18'i-i. 

(i)  De  Podio  ou  di  Poggto,  Quelques  historiens 
placent  le  lieu  de  sa  naissance  en  Langaedoc.  il  éiait 
parent  d'Adbémar  de  Moiiteil,  évéque  dv  Puy 

(5)  Parme,  chez  Radoni,  4780. 


DICTIONNAIRE  MAL 

Armes  :  dW,  au  lion  de  gueules. 


Ogier  de  Balben  ,  deuxième  gremé  maHire  i 
Jérusalem.  —  1158-1161. 

Ogier  (1)  de  Balben  mérita,  par  la  vénén- 
tion  que  commandaient  sa  piété  et  sàlongae 
expérience,  de  succédera  HaymondduPuy, 
dont  il  était  le  compatriote  et  le  plus  ancien 
compagnon  d'armes. 

L*ouvrage  intitulé  :  Memorie  degranMaà- 
Iri^  représente  ce  grand  maître  avec  linc 
toque  ou  bonnet  et  une  longue  barbe.  H  est 
d'une  très-belle  fi(|ure.  On  lit  autour  de  sa 
médaille  :  Ecclesiœ  concordia  tecîa  servet. 

Cette  inscription  nous  semble  une  allusion 
directe  au  premier  événement  que  noos 
avons  rapporté,  et  qui  n*est  pas  moins  glo- 
rieux pour  la  mémoire  d*Ogier  de  Balbeo, 
que  Tobéissance  unanime  quMI  oondlia  à 
Amaury  de  la  part  des  seigneurs  mécontents. 
Les  efforts  du  grand  rnatire  des  hospitaliers 
concoururent  puissamment  à  faire  reconnaî- 
tre Alexandre  III  comme  souverain  poolife 
par  TEglise  de  Palestine,  lors  du  schisme 
qui  suivit  la  mort  d'Adrien  IV.  La  prudence 
dont  Ogier  Ot  preuve  dans  cette  double  oc- 
casion nous  autorise  à  lui  attribuer  poor 
devise  :  Regni  Iranquillitae  ,  porta  eonsdiêt 
bien  plutôt  qu'à  Arnold  de  Comps,  dont 
l'existence  est  d'ailleurs  très-problématique. 

Depuis  Tan  1110  jusqu'en  1300  (mais  ur- 
ticulièrement  sous  le  gouvernement  demyr- 
mond  du  Puy,  d'Ogier  et  de  leurs  succes- 
seurs immédiats).  Te  Codice  diplomaikù  est 
rem[»li  de  donations  ,  concessions  ,  ventes, 
cessions,  privilèges,  échaiiges  ,  faits  ou  m- 
cordés  à  l'ordre  nar  la  plûi>art  des  princes, 
arcbevèques,  évéques  ou  anbés  de  I  Orient. 

Armes  :  d'argent  à  trois  merlettes  de  sables 
et  trois  fasccs  ondées  de  sable. 

Arnold  de  Camps ,  iroisiithe  grand  maltrttà 
Jérusalem.  — 116^1-1167. 

Arnold  (2)  de  Comps  est  placé,  par  touties 
historiens  de  Tordre,  après  Ogier  de  Balben; 
mais  nous  devons  dire  oue  plusieurs  char- 
tes» rapportées  par  dom  Vaissctte  et  Sébas- 
tiano  Pauli,  semblent  laisser  entrevoir  ip'il 
n*y  eut  point  de  grand  maître  de  ce  dod). 
Vertot  assure  qu'il  était  du  Dauphioé  et  qu'il 
mourut  vers  Tan  1167.  Les  chartes  que  nous 
venons  de  mentionner  prétendent  »  au  con- 
traire, que  d^à,  en  1161  et  1162.  Gilbert  d'As- 
salit  régnait  sur  l'ordre.  Au  resie»  pendant  les 
six  années  qu'on  assigne  au  magistère  d'Ar- 
nold, il  ne  se  passa  aucun  événement  impor- 
tant pour  les  Hospitaliers,  qui  comfiattaieiit 
sous  les  dra[)eaux  du  roi  de  Jérusalem  cou- 
fondus  avec  les  autres  guerriers. 

Deux  inscriptions  latines  ornaient  son  tom- 
beau, en  voici  la  sens  : 

(1)  Oger,  Augier,  ou  Otloger,  Oitogenns  Ml<- 

niM. 

(2)  Arnoold  ou  Amaod  (  Àmaldus  Compnu  ). 
Quelques  historiens  disent  quil  était  du  dioeéee«» 
Valence,  en  Dauphiné  ;  d'autres  lui  donneat  peur 
pairie  la  Provence,  où  il  existe  un  bourg  du  Bon  «««^ 
Coinps,  dans  le  diocèse  de  Frqus. 


MAL  D^EPIGKAPHIE. 

point  barbare  qui  immole  des  barbares. 


MAL 


810 


A  Arnold  de  Comps, 
nidtre  de  Tbôpilal  de  Jérusalem  » 
\aH  a  délivré  les  chemins  qui  conduisaient 
Alem  des  musulmans  qui  les  assiégeaient» 

et  qu'il  a  pratiqué  la  justice.' 
e  pierre  a  été  posée  aux  frais  du  trésor. 

dscription  grecque,  dont  voici  le  sens, 
iGore  gravée  sur  le  même  mausolée  : 

Montre-toi  formidable  aux  ennemis. 

is:  de  gueules  à  Taigle  échiquetée 
t  et  de  sable. 

temorie  de  Gran  Maè'stri  donne  pour 
là  la  médaille  d'Arnold  : 

Regni  tranquillitas,  parla  consilio. 

d'AsscUity  quatrième  grand  maitref 
à  Jérusalem.  — 1167-1169. 

rt  d*Assalit  (1)>  né  dans  le  Languedoc, 
I  Garcassonne,  succéda  à  Arnold  de 
ou»  selon  d'autres  auteurs,  à  Ogier 
en. 

Jdaille  gravée  dans  l'ouvrage  imprimé 
9  par  Bodoni,  a  pour  emblème  une 
5t  celte  légende  :  Prima  navali  prœ-' 
rix.  Il  serait  difficile  d'indiquer  ce 
it  motiver  cet  emblème,  la  vie  de  Gil- 
kssalit  ne  présentant  aucun  fait  sur 
lous  puissions  baser  nos  conjectures 
ard.  Nous  ferons,  en  outre,  remarquer 
lature  de  Temblème  qu'offre  cette  mé- 
Bt  surtout  le  sens  de  la  légende,  for- 
D  triste  et  singulier  contraste  avec  le 
;e  où  Gilbert  d'Assalit  perdit  la  vie. 
»  :  d*azur  semé  d'étoiles  d'argent,  au 
irgent  sur  le  tout. 

cinquième  grand  maUre,  à  Jérusa^ 
ifm.  — 1169-in3. 

is^),  trésorier  de  l'ordre,  fut  élu  pour 
3r  a  Gilbert  d'Assalit. 
3ul  et  même  tombeau  parait  avoir  ren- 
és restes  des  Quatre  successeurs  de 
6  Raymond  du  Puy.  A  cdté  des  noms 
de  Balben  et  d'Arnold  de  Comps, 
t  : 

Heureux  qui  a  vécu  obscur. 

lessus  des  deux  autres  : 

Dieu  fut  témoin  de  leurs  œuvres. 

troisième    inscription   portait   ces 

ont  vécu  à  Jérusalem  après  Fan  h.  c. 

rmesde  Gastus,  que  quelques  auteurs 
imrir  en  1169,  étaient  :  de  gueules  à 
i  yairée  sable  et  argent,  ou  chargée 
bes  de  gueules. 

Âert,  Gerbert,  nommé  aussi  d^Assaly  ou  de 
st  même  Gaucelme  ou  Gaucelin  d'Assilan 
«9  Gibertus^  Gi$bertus,  Gerebertus). 
istos  ou  Caste.  L'hisioire  de  Paciaudi  ren- 
Q88i  sa  médaille  gravée ,  représentant  ce 
iattre  enlevé  aux  cieux  par  un  aigle,  avec 
•:  Maturitti  ad  sidéra  revocatus. 

DlCTIONfl.   D'EPIGRàPHIR.  I. 


Jouberij  sixième' grand  mattre,  à  Jérusalem. 

—  1173-1179. 

Joubert  (1),  dont  l'origine  est  inconnue, 
naquit,  dit-on,  en  Palestine. 

Sur  une  des  faces  latérales  de  son  tombeau 
on  lit,  écrit  eu  latin  : 

Il  mourut  à  Jérusalem, 
Fan  de  N.-S.  Jésus-Christ  1176  (2). 

(Ce  qui  contredit  d'autres  dates.) 
Sur  l'autre  côté  : 

Donnez  des  secours  aux  vivants, 
des  éloges  aux  morts. 
Sur  la  face  antérieure  : 

Joubert,  grand  mattre, 

très-bon,  très-religieux,  secourut  les  malades 

avec  piété,  et  une  bonté  singulière. 

Aux  jours  de  fête, 

il  ordonna  de  s'acquitter  envers  les  mânes  des 

morts  par  les  plus  saintes  cérémonies. 

Armes:  d'or,  à  une  croix  de  sable  chargée 
de  cinq  coquilles  d'argent. 

Roger  des  Moulins^  septième  grand  maUre^  à 
Jérusalem.--  1179-1187. 

On  lisait  sur  son  tombeau: 

J'aurais  préféré  le  salut  de  mon  pays 

à  ma  vie. 
Plus  bas  : 

A  Filluslre  Roger  Des  Moulins, 

en  mémoire  de  son  administration  pieuse  et  sage, 

en  paix  comme  en  guerre. 

Parce  qu*il  a  accru  la  dignité  du  sacerdoce  et 

obtenu  la  sanction  des  règlements  de  Raymond 

Do  Pay,  les  soldats  de  Jérusalem  ont  élevé  et 

monument. 

Une  troisième  inscription  ajoutait  : 
n  a  véca  Fan  ;du  Seigneur  1181  (3). 

Armes  :  d'argent  à  une  croix  ancrée  de  sa* 
ble,  chargée  d'une  coquille  d'or. 

Gamier  de  Syrie^  huitième  grand  maUrej  à 
Jérusalem.  — 1187. 

Armes  :  de  sable  à  la  croix  d'argent. 

Ermengard  d'Apsj  neuvième  grand  maUre^  à 
Margat  et  a  Acre.  — 1187-1192. 

De  nombreux  combats,  livrés  aux  infidè- 
les cour  la  défense  des  chrétiens,  illustrèrent 
sa  vie. 

Armes  :  d'argent  à  la  tour  de  sable. 

Godefroy  de  Buisson^  dixième  grand  maitref 
à  Acre.  —  1192-1301. 

Godefroy  de  Duisson  (4),  que  divers  his- 

(\)  Josbert  ou  Joubert  (Josbertut  Syrus). 

(2)  Il  est  représenté  avec  une  très-belle  tète  dans 
la  médaille  que  renferme  le  Memorie  de  Gran  Mai' 
stri.  La  légende  est  ainsi  conçue  :  Hostibus  ad 
Ramlam  cœiis  ffrofligatus^  1171. 

(3)  Sa  médaille  olTre  cette  légende  :  FuUa  belli 
pacisq.  arlibus. 

(4)  Ou  de  Donion.  Il  s'intitulait  :  Goffredus  de  Do- 
niofif  divina  miser ante  clemenlia  sanctœ  domus  ho^ 

26 


811  MAL 

toriens  croient  être  né  en  Picardie,  fut  élu 
grand  maître  en  1192;  une  buHe  de  lui, 
datée  de  celle  année,  le  désigne  sous  le 
nom  de  Donion. 

Les  tombeaux  de  Garnier  de  Syrie,  d'Br- 
mengafd  d'Aps  et  de  Godefroy  de  Duisson, 
n'en  forment  qu'un  seul  en  trois  parties. 

On  lit  sur  1(^  première  une  inscription  la- 
tine dont  voiisi  la  traduction, 

Aj  Giirnier  de  Syrie, 

maître  du  sainl  hôpital  el  de  la  milice 

de  Jérusalem, 

ses  amis  ont  élevé  ce  monument. 

On  lit  encore  sur  les  faces  latérales  et 
postérieure  du  uiôrae  tombeau  : 

ilfonire-lQi  lerrible  à  les  enoeçiis. 

Enfin  :  , 

Garnier  de  Naples  ^ 

a  défendu  les  biens  de  Thôpital,  mis  à  Tabri  des    ^ 

însultes  des  mahomélans  les  dons  précieux  qui 

lui  élaient  fails,  el  mainlenu  la  paix  el  le  bon 

ordre. 

Sur  le  tombeau  d'Ermcngard,  dont  le  nom 
paraît  altéré,  on  lit  : 

A  Ermengard  d'Aps,  leur  excellenl  [chef, 

celle  pierre  a  été  élevée  aux  frais  des  chevdlÎAra 

de  Jéruisaleni. 

Sur  le  monument  de  Godefroy  (où  l'on  lit 
Domingon)  : 

A  Godefroy,  leur  naître  el  leur  clief^  à  cause 

de  ses  niM»l»reux  services. 

Il  donna  11io$|^iaUlé  à  ceux  qui  venaient 

accomplir  un  vœu. 

Ar;i«^ea:  d*azur,  h  la  bande  d'argoDt. 

Alphonse  de  Portugal  onzième  grand"- 

maître,  à  Acre  et  à  Margot, 

l-%irl204. 

Il  altagua  le  luxe  qui.  régnait  parmi  les 
religieux  dont  le  plus  beau  titre  avait  (ou- 
joors  été  celui  de  servants  des  pauvres.  Lui- 
mômo,  donnant  l'exemple  de  la  ^siraplicitéî 
(l^ril  voulait  ramener,  réduisit  sa"^ maison  à^ 
ufi  majordome,  un  chapelain,  deux  cheva- 
liers, trois  écuyers,  un  turcopolier  et  un 
}).ige.  U  ne  fut  permis  h  chacun  de  ces. offi- 
ciers que  d'avoir  un  spuI  cheval. 

On  appelait,  turcopolier  un  officier  de  (a 
cavalerie  légère.  Les  dignités  de  l'ordre 
éxaieut  ainsi  r^partie^  dans  le^  div:epses 
langues,  :, 

Provence:  Grand  commandataire  ou  conv 
.nandeur*  Aumrgm  :  Grand  maréclial  chargé 
de  garder  l'élendord  de  l'ordre.  France  : 
Grand  hospitalier.  Italie  :  Grand  amiral. 
Aragon  :  Grand  conservateur.  Angleterre  : 
Turcopolier.  Allemagne  :  Grand  bailli.  Cas- 
tille  et  Portua^l,  :  QjrAnd  chanoelier. 

Naber-at  place.  M  mort  d'A)p)u)o$%a4i  V 
mars  1207.  Dans;  une  épUaphe  diiCépente>  de* 
celle  rapportée  plus^  bas,  elle  est  û\éê  au. 
1"  mars  1245,  année   où  Sancbe  HI*  des- 

spitalis  Clirisli  pauperum  magister,  una  cum  lottuê 
ejtisdem  domus  as$en$Uy  el  voluntate  capiiuli,  etc. ,  eic. 


DICTIONNAIRE  MAL  S» 

cendit   du  trône    pour  faire  place  à  Al- 
phonse IIL 

On  lisait  en  latin  sur  le  mausolée  du  on- 
zième grand  maitre  : 

Je  me  sui^  faii  bâtie  oe  tanèeia  ptndtafcna  vie 

aiio  d*y  reposer' apeès  ma.OMiL 
Et  plus  bas  : 

Alphonse, 
iiMillre  (lu  sakil  hôpital  do  Jérosalm, 
iils  du  roi  di9  Pertugali. 
«ifiligé  par;  la  porta  do  Ptolémaïdo^  oi  ptr  im 
sédition  ctevée  au^rèa  d;4iiUoi^  f^uçfi,  mes 
guerriers,  je  reviqs  dans  msi  patrie  ayecrespoir 
de  monter  sur  le  trône  de  mon  j^re  ;  mais  m 
frère  s'ppposaà.iij(tCrère,  Songe  ooiqDHtil  «Qft 
mort  soudaine  m*a^ couché  daps-ceiombuM^/giie 
te  fiç  i>oint  à  de  vaip^  es|»éraii(^Sr, 
Adieu. 

Armes  de  Portugal  :  de  gueixîes. aux  huit 
tours  d'argent,  sur  le  tout  un  éea  d'argent 
seiaé  de  cinq  cc^rs  4'azur. 

GjBoffroy  le  Rat,  douzième   grand  fMftw. 
de  Juore.  —  iOOk-iMT. 


»"i. 


Armes  :  d'or  ,.à  un  bocage  dû  sioople  (fans 
jçqjiel  R^(.  un  cerf  ^  d'arge^A  Qit  4'A*Ur*  l  k 
liçûrne  dr^cgppt  debout.. 
G^nrk 4a Mowiaia^B  treizième  grandnudtn^ 

à  Afif]^  ^  law^igao,. 

Guérin  de  Mpntaigu,  de  te  langue  (fia- 
yergne ,  fut  élu  en  120T. 

Guérin  de  Mpntaigu,  mownit  qr.  ftktjèsH- 
ne  en  1230. 

GeofifrojT  la  Rat  et  son  succes^çjir  ftveaL 
renfermés  dans  un  m^q  to(^bea^,  où  qua- 
tre personnage^  étaient  représenié?  dei^at, 
portant  des  espèces,  de  irophéQg  ayec  deii 
inscriptions  latines  disant  : 

Qui  évit^.oeqMV  est  ii|4x^table? 

Çor^nn^ 

Rieii.  ii*es(kS|MUoi.: 

Vf)  sori.l'^ia^  ^putPli. 

Sous  la  stqtue^'de  1^  n^ort,  on  Hçajt: 

W^  frappe  égalomiont,  le«j  tét^bmvd^ 
et  les  tètes  élevées. 

Enfin ,  répîtfiphe  était  ainsi  conçue  . 

Geoffroy  le  Rat  et  Guérin  de  IfootJÛgD, 

maîtres  de  Thôpiial  de  Jérusalem, 

reposent  avec  les  aotfon. 

Une  dernière  inscription  offrait  ces  pa- 
roles. 

Aio^  l'en,  iw>ntQ.an^c|e^]^, 

Armes  :  d!oc,  à  une»  nuée  de^gueiilii,  oa> 
pltitôt  de«  gueules;  à  ma  taur  dfor  à  dtai 

crénaux. 

Bertrand  df^^  Texi  (1),.  mUor^Oim.  SF^ 
ma^tn,^  àAfire.  ^^:ia9r 
Son  tombeau,  offrait  cetie  iascriptioft: 

A  Bertrand  d^  Texi 
(1>  Ou  Tcxis. 


UMb 

lem-'excellent  matlre, 
nmandable  par  sa  valeur,  sa  piété  et  sa 
grandeur  d*àme, 
la&  chevaliers  de  Jérusalem. 
5S  :  d'or,  à  la  fasce  de  gueules. 

(1),  quinzième  grand  maUreyà  AiX^* 
--littl-123ft. 

35  :  d'argent  à  l'aigle  à  deux  têtes. 

vd  de  Comps ,  seizième  grand  maitret 
à  Jérusalem.  —  V^Sê-î»!. 

•and  de  Comps,  d'une  famille  il- 
dé  là  Proveiiee,  ou  plutôt  du  Dau- 
et-  parent  du  grand  maître  Amoldv 
1  à  Guérin  en  1^36. 
r©>  in»oriplioD&  décoraient  le  mail- 
le Bertrand  de  Coraps  ;  le  sens  d^ 
nière  est  : 
iMieil  rempire  par  les  mêmes  moyens 

qu'on  l'a  conquis* 
econde  pont»  : 

levttllerskle  la  sainte  milice  de  Jérusalem, 
^Tsîlbnt  chef,  au  défenseur  de  la  noblesse, 
rand  de  Comps,  Iftur  grand  maiire,  ilUistré 
wtes  les  vertus,  et  qui  leur  a  rendu  le» 

plus  grands  services. 
t>isième  semble  la  suite  de  la  pre- 

ParTaudace,  parles  exploits. 

inatrième  paraît  indiquer  le  lieu  où 
tument  fut  d'abord  élevé  : 

Sur  le  rivapje  de  Jnj'pé, 
afla  d*en  garder  rétemel  souvenir. 

aies  historiens    ont    aussi    appelé 
maître  :   François  do  Comps. 
m:  de*  gueules  à  Taigle  écbiquetée 
Me*  et'  d'argent. 

de  Yillebfidty  dix-septième  grand 
litre,  à  Jérusalem.—  mUim. 

iprudence  d*un  orgueilleux  légat  avait 
'e?  perdu  Tarmée  d'Egypte.  Celle  du 
ehe  de  Jérusalem  entraîna  Tarmée 
lestine  à  sa  ruine,  et  Ton   vit   i'a- 

volonté  d'un  homme,  vieilli  à  Tom- 
»$',  cloUres,  prévaloir  sur  les  côn- 
es chevaliers,  des  généraux  les  plus 
mentes ,  enfin  sur  ceux  des  doux 
;  maîtres.  Malgré  eux,  la  bataille  fut 
contre  des  forces  dix  fois  supérieu- 
tdès  le  commencement  de  Tactiont 
qu'il  était  à  craindre,  les  Sarrasins 
prirent  traîtreusement  la  fuite.  Si  l'on 
oit  alors  de  blâmer  Timpru  lente  coi>- 

des    chrétiens,   on  ne  peut  s'empé- 
fadmirer   leur  héroïsme.  Les  deux 
\  maîtres  du  Temple  et  de  l'Hdpital 
ant.  la  vie  à  la  bataille  de  Gaza  ou-; 
;.eD.  IStU»   U  est  donc  certain  que  1q. 
Mbaaiiano  a  été  induit  en  erreup-en- 
i  au  nEK>is  de  mai  12&3  la  mort  de* 

de  Villebride. 

iMft,  Garni  ou  Guarins. 


D'HHRIUMIB.  MAL  8I«^ 

Deux  inscriptions  latines  se  lisaSent  flir 
le  tombeau  de  ce  grand  mattre  : 

Simplicité  prudente  et  anour  du  bien. 


Au  frère  Pierre  de  Villebride, 

maître  des  chevaliers  de  Jérusalem,  les  membres 

séculiers  de  sa  famille,  pleins  de  son  souvenir, 

ont  fait  élever  ce  monument  avec  la  permission 

desreHf^eiiK  dePordie. 

Armes:  Echiqueté  d'argent  et  de  gueules; 

Guillaume    de-    Chàieauneuf^ ,    âix^huitiime 
grand  mol/re,.  A  Aère.—  12U^lâSiO.. 

Guillaume  de  GhâleauneuA  né  en  Fran^ 
ce,  et  engagé  de  bonne'  heure  dans  Vof^^ 
dre,  on  était  précepteur  (eharge  qui^  prît 
plus  tard  le  nom  de  commandeur ),.quaDa* 
il  se  trouva  à  la  sanglante  bataille  de  Oaeei^. 

Son  tombeau  manoue  à  la  collection. 

Armes  :  de  guouJ^^  a  tro^  chevrons  d'or, 
ou  plutôt,  à  trois  tours  d'or  posées  deux 
et  un. 

Hugues  de  Revel  (1) ,    dix-neuvième   grande 
maître,  à  Césarée.  —  1259^.1278. 

Sous  son  magistère,  les  chevaliers  chargés 
de  percevoir  les  deniers  de  l'ordre  et  aux- 
quels on  avait  donné  le  nom  de  précepteurs , 
adoptèrent  celui  de  commandeurs^  et  leurs 
maisons  s'appelaient  commanderies  (en  latin 
commendataria),  parce  que  les  commissions 
qui  leur  étaient  délivrées  commençaient  par 
cette  formule  :  commcndamus  ;  mais  ce  ne 
fut  que  longtemps  après  que  les  comman- 
deurs devinrent  inamovibles.  Ils  étaient,  dans 
l'origine,  soumis  à  un  prieur  qui  recueillait 
leurs  recettes,  et  en  envoyait  Je  produit  en 
Palestine,  soit  en  troupes,  soit  en  argent. 

Jusqu'à  Hugues  de  Revel,  les  papes*  se 
contentaient  de  nommer  maître  (magiêSer)  1% 
chef  des  hospitaliers.  Clément  IV  lui  donna 
le  premier  le  titre  de  grand  maître,  dans  un 
bref  du  18  novembre  1267. 

Deui  inscriptions  latines  ornaient  lètbm* 
beau  du  dix-neuvième  grand  maître.  La  pre- 
mière était  ainsi  conçue  : 

Par  les  lois  et  les  conseils, 
ensuite  par  les  armes. 

Le  sens  probable  de  la  seconde  est  ce- 
lui-ci : 

A  la  mémoire  de  Hugues  de  Revel, 

maître  des  chevaliers  de  Jérusalem, 

dont  la  prudence  cl  Tëloquence  furent  telles, 

que  Tordre  sacré  des  hospitaliers  vengea  plus 

souvent  ses  injures  par  la  sagesse  de  son  chef 

que  par  les  armes. 
Armes  :  d'or  à  un  demi-vol  d'azur. 

Nicolas  Lorgnes  (S),  vingtième  grnndrMtir»^ 
à  Mar^  et  ô  Aère.  — 1378^1389: 

On  Ut.  sur  son  mMupl^  le§<  lusmirlMiV} 
suivantes  : 

(1)  Ou  Revest. 

(2)  Ou  L'Orgue. 


8i5  MAL 

La  prudence  militaire  est  le  plus  ferme  lien 

de  l'empire.  • 
An  i^8. 


Gloire  immortelle  à  l'invincible  Nicolas  Lorgne, 

qui  le  premier  fit  porter  la  croix 

sur  la  cotte  d'armes. 

Armes  :  d'argent  à  la  fasce  de  gueules. 

Jean  de  Villiers ,  vingt-unième  grand  maître^ 
à  Àcrcy  et  à  Limisso ,  en  Chypre.  —  1289- 
1297. 

Jean  de  Villiers  élait  Français. 
Ce  fut  après  la  prise  d'Acre,  guelcs  cheva- 
liers teuloniques  quittèrent  à  jamais  l'Orient 
pour  se  fixer  en  Europe. 

Quoique  le  tombeau  de  Jean  de  Villiers  fût 
brisé ,  on  pouvait  y  lire  encore,  sur  la  face 
antérieure,  trois  lettres  tumulaires. 

D.  0.  M, 
(Deo  Optimo  Maaimo.) 

Et  ces  mots  : 

A  l'illustre  Jean  de  Villiers. 

Sur  une  autre  face,  se  trouvait  en  lettres 
grecques. 

Rien  de  plus  sûr  que  la  mort. 
H  ce  Lxxxvin. 

Armes  :  d'or  ou  d'argent,  à  trois  chevrons 
d'azur. 

Odon  de  Pins  (1),  vingt-deuxième  grand  maU 
tre,  à  Limisso.  —  1297-1300. 

Odon  de  Pins,  né,  dit-on,  en  Provence, 
ou  plutôt  en  Languedoc,  descendait  d'une 
illustre  maison  de  la  Catalogne. 

Le  tombeau  d'Odon  de  Pins,  brisé  comme 
celui  de  son  prédécesseur,  ne  laissait  déchif- 
frer que  des  demi-inscriptions  assez  diflicihss 
à  comprendre. 

L'une  disait  : 

Arrête,  passant. 

Une  autre  : 

Au  grand  maître  Odon  de  Pins. 

Il  est  mort  l'an... 

Adieu,  et  vis...  dans  la  mémoire  de  nous 

et  de  toi. 

Sur  la  base  on  lisait  un  pentamètre  enfier 
qui  semble  plus  récent  que  la  présente  ins- 
cription : 

Les  pierres  et  les  noms  sont  sujets  de  la  mort. 

Armes  :  d'or,  à  un  arbre  de  sinople  ou  de 
gueules  à  trois  pommes  de  pins  d'or. 

Guillaume  de  Villarety  vingt-troisième  grand 
maître,  à  Limisso.  —  13Q0-1306. 

Guillaume  de  Villaret  (2),  chevalier  de  la 
langue  de  Provence,  y  remplissait  les  fonc- 
tions de  grand  prieur  de  Saint-Gilles,  et  se 
trouvait  chez  une  sœur  nommée  Jordane, 

auaud  il  reçut  à  la  fois  l'annonce  delà  mort 
'Odon  de  Pins  et  du  choix  qu'on  venait  de 
faire  de  lui  pour  son  successeur. 

(1)  Ou  Ode  de  Pini.  .; 

(2)  Ou  de  Villars. 


DICTIONNAIRE  •  MAL-  SIC 

Trois  inscriptions  décoraient  le  tombeau 
de  Guillaume  de  Villaret. 

La  première,  moitié  grecque»  moitié  la- 
tine, peut  être  rendue  ainsi  : 

Hâtez- vous  lentement.  Assez  vite,  si  c'estasiex 

bien. 

La  seconde  : 

A  Guillaume  de  Yillarei, 
né  en  Provence, 
qui,  s*occupant  à  Avignon  des  affiiires  de  l'oidre 
sacré  de  Jérusalem,  fut,  en  son  absence,  Dommé 
maître  dans  l'ile  de  Chypre,  à  cause  de  la  gran- 
deur et  des  ressources  de  son  courage  uni  à  U 
sagesse.  Le  premier,  des  bords  de  la  Lyde,  il 
descendit  dans  l'ile  de  Rhodes. 

On  a  traduit  la  troisième  inscription  de 
cette  manière  : 

Son  entreprise  fut  achevée  en  1309. 

Les  chevaliers  de  l'ordre  de  Jérusalem,  selon  h 

volonté  de  son  frère,  lui  ont  fait  élever 

ce  monument. 

Armes  :  bandé  d'or  et  de  gueules  de  six 
pièces  ;  ou  :  d'or,  à  trois  monts  de  gueules, 
surmontés  de  trois  corbeaux  de  sable. 


Foulques  de  Villaret  {i)^vingt'quatriimegrani 
maître,  à  Rhodes.  •— 1306-1327. 

C'est  sous  son  magistère  que  l'ordre  fit  b 
conquête  de  Rhodes  et  s'établit  dans  l'Ile. 
Apres  la  prise  de  la  ville  principale,  le  reste 
de  Pile  arbora  bientôt  1  étendard  chrétien 
qui  flottait  sur  les  remparts  de  Rhodes, où 
le  couvent  de  l'ordre  fut  transféré  en  tonte 
hâte.  Ce  point  offrant  à  la  marine  des  che- 
valiers un  port  assuré,  ils  ne  tardèrent  pas 
à  faire  la  conquête  d'une  foule  de  petites  îles 
groupées  autour  de  leur  nouveau  chef-lieu, 
et  après  avoir  élevé  un  phare  dans  l'Ile  de 
Cyme,  et  une  citadelle  dans  celle  deCos 
(maintenant  Lango),  patrie  d'Apelle  et  d'Hip- 
pocrate,  le  grand  mattre  rovmt  à  Rhodes, 
dont  il  fit  rétablir  les  fortifications  et  les 
murailles.  Il  en  était  temps,  car  l'année  sui- 
vante (1310),  Othman  ou  Ottoman,  qui  de 
simple  émir  était  parvenu  à  la  puissance 
suprême  et  devait  attacher  son  nom  à  une 
nouvelle  dynastie,  parut  devant  la  ville  dont 
il  fit  le  siège.  Les  remparts  étaient  à  peine 
achevés  et  la  plupart  des  tours  se  trouvaient 
encore  en  ruines  ;  mais  la  valeur  des  cheva- 
liers  en  tint  lieu,  et  ils  repoussèrent  si  vive- 
ment les  assauts  de  l'empereur,  que,  déses» 
pérant  de  les  vaincre,  ou  étant  appeléail leurs 
par  d'autres  projets.  Ottoman  fit  rembarquer 
son  armée  (2). 

(i^  Fulco  ou  Fulcone. 

(i)  La  plupart  des  historiens  de  la  maison  de  Sa- 
voie, et  une  foule  d'autres,  rapportent  que  Rhodes 
dut  alors  sa  délivrance  à  Amédée  V,  dit  le  Çrand. 
«  Ses  chevaliers,  ajoute  le  P.  fiouhours  {ViedêP. 
éTAubussoit),  étaient  persuadés  que  la  religion  de 
Saint-Jean  devait  son  salut  à  la  maiseo  de  davoîey 
et  c'était  une  opinion  commune  parmi  eux  qu*Amé* 
dée  V  était  venu  au  secoues  de  Rhodes  avec  do 
troupes  choisies  et  avait  obligé  Ottoman  d'en  lever 
le  siège,  i 

Nous  regrettons  que  la  vérité  historique  nous  foite 


MAL 


DEPIGRAPHIE. 


MAL 


8i8 


»mbeau  de  Foulques  de  Villaret  eiis- 
trefois  à  l'église  de  Saint-Jean  de 
illier,  église  détruite  aujourd'hui.  On 


Domini  m  ccg  xxyii,  die  scilicet  p  septem- 
ibiit  nobilissimus  dominus  fraler  Folque- 
Yillareto  magister  magni  hospilalis;  sa- 
»inu8  sancii  Johannis-Baplistœ  llierosoly- 
i  ;  cujus  anima  requiescat  in  pace.  Die 
pro'roe  Paier  et  Ave. 

Traduction, 

da  Seigneur  1527,  le  i«'  septembre  est 
irèS'noble  seigneur  Foulques  de  Villaret, 
9  du  grand  bôpital  de  la  sainle  maison  de 
•Jean  de  Jérusalem  :  que  son  àme  repose 
lix.  Ainsi  soil-il.  Diles  pour  moi  :  un 
Pater  et    uu   Ave. 

es  :  bandé  d'or  et  de  gueules  de  six 

de  Villeneuve^  vingt  cinquième  grand» 
natlre,  à  Rhodes.  —  1319-13^6. 

3n,  second  fils  de  Giraud  de  Ville- 
baron  des  Arcs  et  de  Trans,  et  de 
ieSabran  d*Czès,  était  né  en  Provence 
an  1263. 

•rincipale  inscription  qui  décorait  son 
lu  disait  : 

H  de  Villeneuve,  Français  el  Provençal,  cga- 
it  illustre  dans  les  conibais  et  dans  les  at- 
I,  désigné  par  Jean  XXII,  souverain  ponlife, 
grand  maître  aux  chevaliers,  conserva  par 
udence,  accrut  par  sa  valeur,  les  conquêtes 
de  Foulques,  son  prédécesseur. 

mné  de  Gozon ,  vingt-sixième  grand 
maUrey  à  Rhodes.  —  13V6-1353. 

idonné  de  Gozon  était  issu  d'une  an 
»  famille  du  Languedoc  ou  du  Rouer 


er  Topinion  des  auteurs  qui  révoquent  en 
e  voyage  d*Amédce  V  à  Rhodes,  à  celte  épo 
»  cnroniqueurs  contemporains,  qui  ont  rap- 
SfS  voyages,  année  par  année,  depuis  i7iOi 
.  1515,  n*en  font  aucune  mention.  Il  est  vrai 
n  de  vérifier  le»  dates,  et  après  lui  Feller  et 
»  modernes,  ont  reculé  jusqu*alors  Texpédi- 
iHloman  ;  mais  alors  les  fortilications  de  Rho- 
lient  achevées,  et  il  parait  certain  que  cette 
ise  a  eu  lieu  en  i5i0.  Ainsi  tomberait  égale- 
t  tradition  constante  qui  assigne  à  cette  ex- 
n,  glorieuse  pour  la  maison  de  Savoie,  la  dé- 
fi. R.  T.  du  collier  de  TAunonciade,  et  qu*on 
lait  ainsi ,  Fortiludo  ejus  Rhodum  tenuit.  On 
ailleurs  que  cet  emblème  existait  sur  quel- 
Nnbeaux  aes  ancêtres  (rAmédée  V,  et  entre 
élail  placé  au  collier  d'un  chien  sculpté  sur 
tolé  de  Thomas  de  Savoie,  son  père, 
i  qu*ilen  soil,  si  Tordre  de  Saint- Jean  n*a  pu 
sr.ce  héros  parmi  ses  défenseurs  en  1510,  il 
lars  regardé  ses  illustres  rejetons  comme  ses 
itears.  Personne  irignorc  les  exploits  contre 
rc»  du  célèbre  Amédée  VI,  auquel  Timpéra- 
•  Bourbon  écrivait  :  c  La  présence  du  comte 
aai  deux  mille  lances  à  elle  seule,  i 


gue.  Le  château  de  Gozon,  d'où  Dieudonné 
tire  son  nom,  existe  encore  en  Languedoc. 

Sur  la  foi  de  Naberat,  Vertot  a  prétendu 
qu'on  ne  mit  d'autre  inscription  sur  le 
tombeau  de  Gozon  que  ces  mots  : 

Exlinctor  draconis. 
{Le  vainqueur  du  dragon.)  ^ 

Mais  on  lisait  sur  le  monument  élevé  à 
cet  illustre  grand  maître: 

Le  génie  vainqueur  de  la  force. 

Dieudonné  de  Gozon, 

simple  chevalier,  tua  un  serpent  monstrueux, 

d*une  horrible  grandeur. 

Nommé 

commandant  perpétuel  ordinaire  des  troupes, 

et  lieutenant  extraordinaire  du  grand  maître, 

d'abord  chef  du  conseil  d'élection,  il  fut,  par  un 

exemple  peu  commun,  désigné  grand  maître  des 

chevaliers,  par  les  électeurs. 

Ce  monument 

a  été  posé  aux  frais  des  chevaliers  français, 

provençaux.  Tan  1566. 

Armes  :  de  gueules  à  une  bande  d'argent 
chargée  d'une  cotice  d'azur  (1). 

Pierre  de  Comiilan ,  vingt-septième  grand 
maître,  à  Rhodes.  —  135V-1355. 

PierredeCornillan(2),chevalierdelalangue 
de  Provence  et  grand  prieur  de  Saint-Gilles, 
s'était  acquis  1  estime  de  ses  frères  par  ses 
mœurs  sévères  et  la  sagesse  de  sa  vie,  et 
succéda  à  Dieudonné  de  Gozon  au  commen- 
cement de  135th. 

Sa  justice  et  son  zèle  lui  avaient  acquis  le 
surnom  de  Correcteur  des  coutumes. 

(1)  M.  le  colonel  Rotticrs  nous  a  transmis  le  dessin 
d'un  fragment  de  pierre  sépulcrale,  trouvé  à  celé  de 
relise  de  Saint-Etienne,  parmi  les  ruines.  Cette 
pierre,  qu'il  est  tout  à  fait  sans  intérêt  de  repro- 
duire, parait,  d'après  sa  date,  coïncider  avec  Tépo- 
que  de  la  mort  de  Dieudonné  de  Gozon,  qui,  ayant, 
depuis  sa  victoire  sur  le  serpent  ou  crocodile,  con- 
servé une  grand  dévotion  pour  cotic  église,  s'y  est 
fait  enterrer.  La  pierre  sépulcrale  doit  avoir  éié 
posée  en  hauteur;  il  s'y  trouve  une  inscription  dont 
les  caractères  golhiques  ont  trois  pouces^de  haut, 
el  présentent  le  sens  suivant  : 

,  Hierosolom. 

iuni 

obii 

.  .  t.  dle15xbrit 

Aiino  Domioi  155i. 
Domiae.  Je&u.  susdpe.  spiritum.  ejui. 

Les  mots  qui  terminent  l'inscription  sont  les  derniè- 
res paroles  de  saint  Etienne  quand  on  le  lapida  : 
leur  présence  sur  la  pierre  s'explique  par  le  fait  que 
Téglise  où  elle  se  trouvait  éiait  sous  l'invocation  de 
ce  martyr.  On  explique  encore  la  non  identité  de 
l'inscription  avec  celle  qui  est  rapportée  au  texte, 
par  la  circonstance  que  deux  monuments  ont  été 
élevés  h  b  mémoire  de  Gozon,  l'un  en  15G6,  l'auire 
dès  4552  ;  mais,  à  cette  dernière  époque,  le  ffrand 
maître  vivait  encore.  Il  y  a  donc  erreur  dans  Pindi- 
cation  de  la  date,  qui  devrait  être  1555,  à  moins 
qu'on  ne  prétende  qu'il  s*écoula  deux  ans  avant  quo 
Pierre  de  Cornillau  fAt  élevé  au  magistère, 
(i)  Gornéliaii  ou  Cornilian, 


8i9 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


Deux  inscriptions  se  lisent  sur  son  tom- 
beau. 
La. première  : 

JLes  .dieux  ei  vos  inœiips  voiis  donneront  d'abord 

lee^plus  belles  >réconipen6es. 

La  seconde  : 

Au  censeur 

et  au  réformateur  des  mœurs, 

h  frère  Pierre  de  Coniillan,  Français,  Provençal, 

grand  maître  de  la  sainte  milice 

de  Jénisaloni. 

L'an  1350, 

les  citoyens  de  Rhodes,  reconnaissants, 

ont  élevé  ce  monument. 

Armes  :  de  gueules  à  une  bande  d'argent 
chargée  de  trois  merles  de  sable. 

RoQôr  de  Pins,  vingt-huitième  grand  maUre^ 
à  Modes.  —  1355- 1305. 

Roger  de  Plus  succéda  à  Pierre  de  Cor- 
nillan  en  1355;  il  était  issu  de  Tillustre  n;ai- 
son  de  ce  nom  en  Languedoc,  à  qui  Tordre 
devait  déjà  Odon,  l'un  de  ses  grands  maî- 
tres, et  (jérard,  le  vainqueur  d'Orcan. 

De  son  temps,  les  statuts  de  Tordre  com- 
mencèrent à  être  rédigés  en  latin.  Comme  la 
plupart  des  grands  maîtres  avaient  été  des 
Français,  leurs  instructions  se  trouvaient 
écrites  dans  leur  langue  maternelle,  et  les 
hospitaliers  des  autres  contrées  s*excusaient 
de  ne  pas  les  observer,  faute  de  les  enten- 
dre. Roger  de  Pins  les  lit  traduire  en  latin,  et 
en  envoya  des  copies  à  chaque  commandeur. 

La  première  des  inscriptions  du  tombeau 
•^e  Roger  (1),  moitié  grecque,  moitié  latine, 
*sigiïiBe  : 

Ayez  pitié  des  pauvres. 

Nul  fardeau  n'est  plus  lourd  que  la  pauvreté. 
La  seconde.  : 

A  son  Irès-picux  chef, 

à  son  grand  maître  Roger  de  Pins, 

Tordre  sacré  des  chevaliers  de  Jérusalem  a  élevé 

ce  monument. 
Les  pauvres  en  ont  fait  Téloge. 
La  itroisième  : 

L*an  du  salut  des  hommes  4365. 

Armes  :  de  gueules  à  trois  pommes  de  pia 
tTor. 

Raymond  Bérenger^   vingt -neuvième  grand 
maître,  à-Rhodes.  —1365  137^. 

Raymond  Bérenger,  chevalier  de  la  langue 
de  Provence,  était  originaire  du  Dauphiné, 
d'une  m.iison  aussi  ancienne  qu'illustre. 

Bérenger  accompagnait,  en  1367,  le  pape 
Urbain  V,  qui  se  rendait  d'Avignon  en  Italie, 
et  s'embarqua  avec  lui  à  Gènes,  ainsi  que 
l'atteste  une  inscription  posée  d'abord  sur 
le  mur  du  monastère  de  Saint-Benoît,  et  pla- 
cée ensuite  (dit  l'historien  qui  le  rapporte), 

(l|  M.  Tarchevêque  d^Amasie,  administrateur  du 
diocèse  de  Lyon,  nous  a  transmis  le  dessin  de  ce 
tombeau,  eiiiiérement  semblable  au  notre;  si  ce 
n>st  qu'aux  pieds  de  Roger,  et  dans  une  posture 
qui  exprime  leur  respectueuse  gratitude,  se  trouvent 
tfetKfâtivres  ou  malades  soulagés  par  ses  bienfaits* 


atn^t  que  la  justice  T ordonnait,  dansT^ise 
des  Hospitaliers  de  Saint-Jean  (1). 

Deux  ans  plus  tard,  les  Génois  s'étrat 
Joints  aux  Rhodiens  et  au  roi  de  Chypre, 
Tripoli  fut  pris  comme  Alexandrie;  Tortoie, 
Laodicée,  Beliinas,  t(ixubèn'nt  au  pouvoir 
des  alliés,  et  Ta[)ï»roche  de  .l'hiver  put  seule 
interrompre  le  cours  de  ces  rapides  coo* 
quêtes. 

Trois  inscriptions  laftrres  aTaient  élé 
gravées  sur  le  mausolée  de  ce  grand  mitftre. 

La  première  signifiait  : 

Dans  la  bonne  cause,  mourir  vaut  mieux  que  loir, 

La  seconde,  moitié  grecque,  moilié  latioe: 

N'opprimez  point  les  pauvres. 

Respectez  les  lois* 

EnGn,  la  troisième  : 

A  Bérenger, 

mattre  des  chevaliers  et  très-juste  législateor, 

les  cohortes  des  guerriers  de  la  Gaulo 

narbonnaise  ont  eu  soin  d'élever 

ce  monument. 

Armes  :  de  gueules  à  une  cotice  d'or,  tu 
d'or  à  quatre  pointes  de  gueules. 

Robert  de  Julliac,   trentième  grand  maltHf 
à  Rhodes.  -  1374  1376. 

Apros  la  mort  de'Raymond  Bérenger,  le 
conseil  fit  choix,  pour  lui  succéder,  du gnod 
prieur  de  France,  Robert  de  Julliac,  aMs 
absent  de  Rhodes  ,  et  qui  regut  daus  m 
prieuré  la  nouvelle  do  son  élection. 

Son  tombeau  offrait  cette  seule  iAMri|H 
tiou  (2)  : 

A  Bobert  de  Julliac, 

(  I  )  t  Le  teèi-saiat  père  le  pa^^  UrtMin  Y, 

Se  rendant  à  Rome  «  s^arrt^ia  dtns  ceUe  église  de  Sijrt* 
Jean,  et  y  célébra  au  matire-autel  une  messe  scrteannil, 
le  jour  de  rAseensitio  de  Noire-Seigneur.  Il  éieh  aceosh 
pagoé  de  huii  cardinaux,  du  graod-nuttre  des  hosiiililieil 
de  Jérusalem,  du  prieur  de  Rhodes,  et  de  benesvdi 
frères  du  même  on  ire.  Sa  Sainteté  acronla  te  4«nilM 
den  imlalgeDces  pléni^res  à  tous  les  fidèles  qui  uéfomali 
visiteraieut  ce  saint  lieu,  et  c*est  pour  perpéiaer  le 


Tenir  d'uue  si  iosigoe  faveur,  que  le  précepteur  AoaehM 
de  LifiguiUe,  après  en  Jvoir  reaJu  grftces  k  Dieu,  vfÊL 
placer  ceUe  pierre  l'anirccoLivu,  4e  vi^gtlèiMe  j/m  êè 
mai.  » 

Urbanos  sanctissimus  Papa  odlolM 
KuDdo  Boniam  In  hue  ecclesia  beaU  Sobaoïifti  iMi^ 
tatus  fuit.  Et  io  die  Asoeniilonis  Domlifi,  In  magno  » 
tari  nilssam  solemnem  crlebra^it.'fimat 
cardinales,  et  magister  ordiuis  HieroselfaiiUiÉ, 
admirato  convenius,  et  prioce  eoeieeis»  Rlmdi» 
niullis  fratribus  diciae  religionis.  Privilégia  diciae« 
clesiae  magoarum  induli^entiarum  veoijentituia  ad  s 
reliquit.  Kx  qoibus  bapum  Anselmusde  Liqguili&dleiiB 
eccltisin  prœceptor  gratias  Deo  egit  m  coc  li? ■  él/b 
XX  mali. 

{Codice  diplomatkê,  1. 41,  M.  4H9 

(2)  Cependant  une  autre  inscripUoii,  ^e  n 
Ions  rapporter,  uous  est  indiquée  par  Jd.  le  ^ 
Rotlleri). 

Î*  Ilic  jacet  In  Christo  religiosus  et  Pater  orHinis  (rater 
tubertus  de  Julbiaco,  quondam  magister  sacnedoindt 
hobpiialis  Saucii  Johiuiiiis  Jhrosolimiuni,  qui  obiH 
,   die  i'J  julii,  auuo  Domioi  1377.  Cujus  aoiiua  reqaie^ 

cal  la  pace. 

U  résulte  de  cette  inscription  d'abord  que  BoMi 


MAL 

Français, 
grand  maître  des  soldats  de  Jérusalem. 

Honneur  rendu  h  sa  piélë. 

M  CCC  L\XVÎI. 

raies  :  d*argent  à  une  croii  fleuronoée 
gueules,  au  lambel  d  azur  de  quatre  peur 

dinand   d^Hérédin^   trmte-uniifnB  grtmS 
mattrcj  à  Rhodes.  --  1370-1396.  , 

^rdre  puiné  du  grand  justicier  d'Aragon, 
aité  presque  égale  à  celle  de  souverain, 
"dinand  d'Hérédia,  dont  la  carrière  aven- 
ense  fut  une  longue  alternative  de  pros- 
ités  etd*éclatants  revers,  naquit  à  Valanoe 
l'avait  d'autre  fortune  que  son  épée. 
lusieurs  fondations  pieuses  attestent  coiii- 
D,  sur  la  fin  de  sa  vie ,  le  grand  maître 
ait  détaché  des  vanités  bumaiues.  Par- 
u  à  une  extrême  vieillesse,  il  mourut  k 
gDOn,  au  mois  de. mars  1396.  Son  faste  ai 
ranité  furent  accompagnés  de  grandes 
lus  qui  parurent  ensuite  sans  nuage: 
n  sorte,  dit  Vertot,  qu'il  eût  été  à  sou- 
.er  qu'il  n'eût  jamais  entré  dans  l'ordre, 
g^e  la  condition  humaine  lui  eût  permis 
i^fi  quitter  ^mais  le  gouvernement  (1).» 

olliac  ne  mourut  pas  en  1376,  mais  le  29  juillet 
f  :  sitf  ce  point  des  contestations  pourraient  s'*é- 
r,  «dlHitami  plus  que  Tavénement  de  Ferdinand 
Irédia  semble  hors  de  doute  dès  1576.  La  seconde 
Mi^eesoe  de  cette  inscri|nion ,  c*est  qne  proèa- 
ement  elle  appartient  à  an  autre  tombeau  q«e 
remière  insérée  au  texte ,  quoique  celui-ci  ne 
que  de  1577  :  nous  avons  fait  observer  que 
soHveet  on  consacrait  k  la  mémoire  d*un  grand 
re  plusieurs  monuments,  tels  que  des  tombeaux, 
resques,  des  tableaux.  11  n*cst  pas  surprenant 
lors  que  des  inscriptions,  dont  chacune  offre  un 

£ruCttttCTt  semblent  se  contredire;  on  résout 
allé  en  les  rapportant  à  des  montuneuls  di* 

)  Pierre  Âmélio,évéqttedeSiuigaglia  (diiPapire 
iôA,  dans  la  Vie  de  Grégoire  XI),  peint  ainsi  Fer- 
Hd  «niétiédni  : 

Soléal«etrâge«iK,  il  porte  la  croit  sacrée  et  ceint 
bie  baudrier  de  Saint-iean  ;  guerrier  plein  de 
ir,  il  commande  à  un  peuple  saint  et  lient  la 
BoM  son  sceptre. 

fieîlkird  vétiérâbl^,  sa  barl)e  est  ondey^nte,  et 
Utérîtur  moiM  brillant  encore  par  ses  insigne» 
iiir  sa  haute  stauire.  Chevalier  de  Sakit-leim  iM 
riain  du  noide  £npos(n,  H  s'échappe  la  nuit  4e 
Biraite  pour  venif  faire  tôle  à  forage  et  à  la 

lèle. 

Vàidaut  chef  des  hospitaliers,  c'est  à  ton  courage 
rèlrdre  doit  de  voir  son  pavillon  flotter  sur  la 

dèRomélie 

Ghitetaîn  d'Emposte  de  Tyr,  il  portait  encotef 
la  vieillesse  le  glorieux  étendard  de  TEglise.  » 

Crucem  saoctam  Terl  miles  slroauus, 
Saiicti  Joaouis  prsecio^Miur  balteo; 
Gemem  sanct»m  régit,  »dinirallusque 
PeUgo  mioaiur  suo  tiaculo; 
Barbam  i  ifurcainni  Keril  seiiex, 
Tyrioqiie  pollci  vuliu  proccro. 
Procellam  superai  itocle  Joaiines, 
Gaslellaiius  Ruiposiae  uubilis 
Êvaao  barairo 


D'EPIGRAPHIE. 


MAL 


%H 


8t  m  Joannis  JerosolyraitaDl 
Ordiiili,  HaneiU  Ptslago 


«  D'Hérédila,  dit  Naberat,  fut  représenté 
une  tête  de  Turc  h  la  main  et  une  ville  sur 
les  épaules,  eu  mémoire  de  la  conquête  de 
Palras.  »  Son  tombeau  offrait  ce  grand  maî- 
tre debout,  Tépée  d'une  main  et  le  bouclier 
de  l'autre. 

On  lisait  aU-dessous  en  grec  : 

Surmonte  par  la  sagesse  la  calamité  présente. 

i    Et  |4us  bas,  on  latin  : 

Ferdinand   d'Hérédia, 

né  dans  TEspagne  citérieurc, 

maître  des  chevaliers  de  Jérusalem, 

psr  la  foi  ei  le  dévoucmeni  des  siens ,  fut  raobeié 

po«r  une  somme  immense  dn  prince  d*Aml)racîe)  au 

polfvsir  duquel  il  était  tombé  après  la  cdhqaèie 

de  PatraSy  ville  de  PAchale. 

Armes  :  de  gueules  à  sept  tours  d'argent, 
posées  3,  3  et  1 

Philibert  de  NaillaCj  trente^deuicième  grand 
maUre,  à  Rhodes.  —  13f96-H21. 

Philibert  de  Naillac  était  issu  d'une  an- 
cienne famille  du  Berry.  Entré  dans  Tordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem,  une  valeur  hé- 
reïque^  jointe  à  une  eitrême  prudence,  lui 
valut  bientôt  le  grand  prieuré  d'Aquitaine, 
et,  à  la  mort  d'Hérédia,  il  obtint  tous  les  suf- 
frages pour  le  remplacer. 

Flactutre  pennisisti. 

Veiillum  ecdesiae  gerebat  senex, 
Tyro  Emposts  casutlantis. 

» 

D*après  Tévéque  de  Sinignglia,  il  est  vraisemblable 
que  rélection  d'Hérédia  dijit  être  rapportée  à  la  fin 
de  Tannée  1576.  On  assure  que  ce  grand  maître  fonda 
le  monastère  de  Notre-Dame  de  Caste,  en  Espagne» 
où  il  fut  inhumé. 

Richard  ou  Iticcard  Garraccioli ,  nommé  grand 
maître  par  les  langues  d'Italie  et  d'Angleterre,  tandis 
<}ne  les  autres  reconnaissaient  d'Hérédia,  est  mciH 
tiomiépar  quelques  auteurs  comme  chef  de  Tordre; 
U  était  prieur  de  Capoue  et  appartenait  à  Tantiqoe 
famille  de  ce  nom,  à  Naplcs. 

Mort  à  Rome  en  1395,  majordome  du  pape  Boni- 
face  IX,  Il  fut  enseveli  dans  Téglise  du  prieuré,  près 
le  mont  Aventin,  avec  Tinscripiion  suivante,  «  qu'bH 

Ï)eui  encore  v  lire  (dit  le  Codtce  en  1700),  grâces  à 
a  piété  et  à  la  générosité  du  cardinal  Ruspoli,  qui 
Ta  fait  restaurer  :  i 

«  \(i  repose  la  cendre  du  révérend  Père  en  Jésu»* 
Cbrisi  l'rere  Riccard  Caraccioil,  oiiginuire  de  Naples; 
grand  maître  de  la  sainte  moiion  de  Saiiil-Jean  de  Jénisa- 
lem  et  gardien  des  pauvres. .(le  tombeau  renferme  éga- 
lemeui  les  rentes  de  coire  seigueur  le  pape  noniface  ÎX. 
Le  preiAier  mourut  r.'tQ  de  gtftce  m  gcg  xgv,  le  dfx- 
huitième  jour  du  mois  de  mai,  et  dans  la  sixième  aiin<^e 
du  poDtdicat  de  uotre  susdit  seigueur  le  pape  Boniface  IX. 
Lenri  dépouilles  mortelles  sont  réunies  danf  le  mêlne 
sépulcre.  » 

Hee  fd  leim/cmm  reterendifikm  in  Chn$io  pnfrts,  «I 
dorm/ii  fratris  RtcciardiCarraccioli  de  Neapoli,  iucrœ 
âmut  hospHalis  Sancti  Joannis  HiérosclyùiitaiH  mn- 
gisiri,  et  pauperwn  i^uslodis  :  nec  ncn  moi^ttri  ho^pi- 
th  dowmi  nosiri  papœ  Bonifacii  uoni.  Qui  obiil  atmo 
Domini  m  ccc  xcv,  die  vero  décima  ortava  mmsis  tntiH, 
^iUifiealHS  domini  papœ  Bonifacii  noid  œmo  wexto, 
m  quo  quidem  sepulcro  iacei  corpus  ejvs. 

Aussitôt  après  la  mort  de  Garraccioli,  ce  pape  an- 
nida  toutes  les  charges  conférées  par  ce  prétendu 
grand  maître ,  alin  d'ùter  looi  préieite  à  de  neu- 
velles  dissensions. 


%i5 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


U4 


Trois  inscriptions  furent  gravées  sur  le 
mausolée  de  rillustre  grand  maître.  Lesdeux 
qui  occupaient  la  face  antérieure  s'expri- 
maient ainsi  -. 

Par  un  décret, 

les  chevaliers  de  Rhodes,  de  la  langue  d'Auvergne, 

ont  élevé  ce  moBument. 

A  Philibert  de  Naillac, 

grand  matlre  de  la  sainte  et  noble  milice 

de  Jérusalem  ;  ' 

A  rimilalion  de  Henri  Schelgmlhoit ,  cheva- 
lier d'Allemagne,  tandis  que  Timur ,  roi  des 
Scythes,  occupait  TAsie,  il  a  osé  élever  des  re-  . 
tranchements  dans  la  Carie  contre  les  barbares. 
Des  ruines  du  monument  de  Mausole,dans  Hall- 
carnasse ,  il  a  construit  une   citadelle  et  des 

remparts. 

La  troisième  inscription,  qui  occupait  une 
face  latérale,  signifiait  : 

Il  a  dû  à  son  équité  d'élever  une  ville  nouvelle  et 

d'imposer  un  frein  à  des  peuples  superbes. 

Armes  :  d'azur,  à  deux  lions  passants  d'or 
ou  d'argent. 

Antoine  Fluvian^  trente-troisième  grand  mat-- 
trcy  à  Rhodes.  —  Iii^21-1M7. 

Antoine  Fluvian  (1),  chevalier  de  Catalo- 
gne, était  drapier  ae  Tordre ,  grand  prieur 
de  Chypre  et  lieutenant  de  Philibert  de  Nail- 
lac, quand  ce  vénérable  grand  maître  expira. 
11  ne  lui  manquait,  pour  ainsi  dire,  que  le 
titre  de  chef  suprême,  et  il  l'obtint  d'une 
voix  unanime. 

C'est  à  ce  grand  maître  qu'on  dut  l'agran- 
dissement du  guartier  des  Juifs  à  Rhodes  » 
et  la  superbe  infirmerie  qui,  élevée  sur  les 
fondements  de  l'ancienne,  fut  dotée  de  la 
propre  épargne  de  Fluvian.  Enfin,  après 
avoir  récompensé  généreusement  ses  servi- 
teurs et  pourvu  h  l'entier  acquittement  de 
ses  dettes ,  le  chef  des  hospitaliers  versa 
deux  cent  mille  ducats  dans  le  trésor  public. 

Le  mausolée,  élevé  à  sa  mémoire,  portait 
trois  inscriptions. 

La  première,  en  grec,  signifiait  : 

Sans  Targent,  rien  ne  réussit. 

La. seconde  et  la  troisième,  latines,  expri- 
maient : 

Par  le  lemps, 

par  la  paix,  par  Téconomie. 
Les  chevaliers  de  TEspagne  citérieure  à  An- 
toine Fluvian,  grand  mattre  delà  sainte  et  noble 
milice  de  Jérusalem,  habile  à  faire  fleurir  la  paix 
et  réconoroie,  déjà  avancé  en  âge,  mais  encore 
vivant,  d'après  Tavis  unanime  du  conseil  de 
Rhodes,  Tan  Ui8,  ont  élevé  ce  monument  aux 
applaudissements  de  tout  le  peuple. 

(Dne  autre  copie  de  cette  inscription  porte 
la  date  de  1438,  ce  qui  ne  s'accorderait  pas 
avec  l'histoire.) 

Armes  :  d'or  à  une  fasce  de  gueules. 

<1)  Aussi  appelé  de  La  Rivière  par  quelques  au- 
teurs. 


Jean  Bonpar  de  Lastic^  trente-muUrième 
grand  maître,  à  Rhodes.  —  lW7-145i. 

Né  en  Auvergne  l'an  1371,  Jean  Bonpar  de 
Lastic  avait  embrassé  de  bonne  heure  la  pro-] 
fession  des  armes,  et,  dans  un  Age  plus  v< 
sin  de  l'enfance  que  de  la  jeunesse,  sa  val( 
s'était  déjà  signalée  sous  les  yeux  du  coi 
table  Olivier  de  Clisson. 

Au  mois  d'août  ikkkf  une  menaçante 
pédition  du  sultan  d'Egypte  fut  ai 
cinglant  à  pleines  voiles.  Dix-huit  mille 
tassins  et  une  cavalerie  nombreuse,  entii 
ment  composée  de  Mamelucks,  débarquèi  ^ 
sans  opposition,  marchèrent  droit  à  Rhodeii 
et  l'enveloppèrent  du  cdté  de  terre,  tandii 
c^ue  la  flotte,  stationnée  devant  le  port,  I'm- 
siégea  du  côté  de  la  mer.  Durant  trente-neuf 
jours  l'artillerie  tonna,  les  remparts  furent 
battus,  les  assauts  se  succédèrent,  et,  la 
quarantième,  les  Sarrasins,  foudroyés  k  leur 
tour,  écrasés  dans  une  sortie,  s  enfuirent 
avec  les  débris  d'une  armée  en  déroute, 

Eortant  au  Caire  la  nouvelle  de  leur  incroja- 
le  défaite. 

Paoli  et  Bosio  avancent  que  ce  fut  sous 
Jean  de  Lastic  que  les  chefs  de  l'ordre  reçu- 
rent définitivement  le  titre  de  grand  maître. 
On  l'a  vu  cependant  donné  par  un  papek 
Hugues  de  Revel,  en  1257,  et  ensuite  à  Foul- 
ques de  Villaret;  des  chartes  du  xiu*  siède 
accordaient  à  Roger  des  Moulins  la  même 
qualification. 

Le  mausolée  de  Jean  de  Lastic  portait 
deux  inscriptions  latines,  dont  voici  le  sensi 

La  première  : 

La  victoire  est  pour  la  meilleufe  cause.      I  ; 

La  seconde  : 

*  A  leur  vertueux  chef,  Jean  Laslk, 

à  cause  de  sa  religion,  de  sa  {Rété,  ptite 
qu'il  a  défendu  la  ville  contre  les  ennemis,  et  re- 
levé les  murailles,  les  soldats  de  Jérusalem,  et  le 
peuple  de  Rhodes ,  ont  érigé  ce  monument  dai  * 
dépouilles  des  ennemis,  pour  Téieniité. 

1451.  ] 

'  (Il  paraîtrait,  d'après  cette  date,  que  Je* 
de  Lastic  était  encore  vivant  quand  on  Id 
bâtit  ce  tombeau.  La  même  singularité  os 
erreur  de  date  se  remarque  dans  le  moM^ 
ment  élevé  au  prédécesseur  de  rUlasM 
grand  mattre.  Mais,  plus  d'une  fois  dé^ 
l'occasion  s'est  offerte  de  faire  ressortir  Tet 
contradictions  de  la  chronologie  de  Tordre. 
Peut-être,  aux  explications  que  nous  avons 
données,  faut-il  ajouter  que,  la  vétusté  dé- 
gradant les  inscriptions,  d'ignorants  copis- 
tes ont  alors  multiplié  les  méprises  daoi 
leur  travail.) 

Armes  :  de  gueules  à  une  fasce  d'argent 
bordée  de  gueules. 

Jacques  de  Milli,  trente-cinquiime  granâmst' 
tre,  à  Rhodes,  — 1*54-1461. 

Jacques  de  Milli  était  grand  prieur  d'Au* 
vcrgne  quand  il  fut  choisi  pour  succédera 
Jean  de  Lastic.  Averti  par  le  conseil  que  sa 


895 


MAL 


DEPiGRAPHIE. 


Mal 


tté 


présence  à  Rhodes  était  indispensable,  il  se 
nâtade  s*embarquer  et  arriva  heureusement 
le  20  août  145^. 

Quatre  inscriptions  latines  décoraient  le 
mausolée  de  ce  grand  maître.  Les  trois  de 
la  face  antérieure  s'exprimaient  ainsi  : 

La  première  : 

Les  légions  françaises 

de  la  sainte  et  noble  milice  de  Jérusalem  ont 

élevé  ce  tombeau  à  Jacques  de  Milli, 

maître  des  chevaliers, 

en  mémoire  des  vertus  que  doit  avoir  un  chef 

souverain,  sa  science  de  la  guerre,  son  courage, 

réoergîe  de  son  commandement,  sa  merveilleuse 

aptitude  à  tirer  parti  des  événemens. 

'    La  seconde  : 

Les  Romains  Je  la  république 

faisaient  cas  de  Taudace  à  la  guerre, 

de  la  justice  dans  la  paix. 

La  troisième 

Et  ceux  d'Auvergne 
ont  droit  de  se  dire  Romains. 

La  quatrième,  en  grec,  sur  une  autre 
lace: 

Combats  pour  la  patrie. 

MCCCG  LXI. 

Armes  :  de  gueules  au  chef  d'argent  eu 
pointes. 

*     Pierre^Raymond  Zacosta^  trente-siocième 
grandmaUreyà  Rhodes. -^ikQUik&l. 

Pierre  -  Raymond  Zacosta  ,  Castillan  de 
[naissance,  était  châtelain  d'Emposte;  et  re- 
çut dans  sa  résidence  la  nouvelle  de   son 
élection. 

Néanmoins,  au  mépris  de  la  trêve  conclue 
avec  Mahomet  II,  empereur  de  Constantino- 

£le,.des  corsaires  turcs  infestaient  les  îles  de 
I  Religion;  mais  les  chevaliers  usèrent  de 
4i  terribles  représailles  que  Mahomet,  in- 

.'qaiet,  s'arrètant  au  milieu  de  ses  conquêtes, 
se  détermina  à  envoyer  un  ambassadeur  à 
Ahodes.  Il  demandait,  pour  prix  de  la  conti- 
noation  du  traité,  que  l'ordre  entretint  un 

^«député  à  sa  cour,  qu'on  lui  pay&t  annuelle- 

^.'ment  quatre  mille  écus,  que  les  esclaves 
chrétiens  échappés  de  leurs  fers  fussent  ren- 
dus, et  qu*ennn  on  rindemnis&t  des  dégftts 

'commis  sur  les  côtes  de  son  empire.  Ces  de- 
mandes hautaines  faisant  frémir  d'indigna- 

[^lion  les  nobles  guerriers  ;  la  guerre  contre 
Xahomet  fut  aussitôt  annoncée  dans  Rhodes 

\.k  son  de  trompe.  Toutefois  le  sultan,  dont 

.  les  lenteurs  devaient  mieux  assurer  la  ven- 
geance, redemanda  la  trêve,  et  proposa  ré- 
change des  prisonniers.  Jurant  ae  conquérir 
HlKides  atout  prix,  et  voulant  éloigner  de 
rile  toutes  ses  ressources  en  se  rendant  le 
dominateur  des  mers  voisines,  il  mit  d'abord 
le  siège  devant  Lesbos.  Zacosta  y  envoya 
des  chevaliers  qui  résistèrent  longtemps; 
mais,  lâchement  trahis  par  les  Grecs,  ils  pé- 
rirent tous,  les  armes  à  la  main. 


A  cette  nouvelle,  le  grand  maître,  citant 
les  hospitaliers,  exigea  le  payement  des  res- 
ponsions,  mesure  qui  excita  la  plus  violente 
discorde.  Plusieurs  commandeurs,  se  faisant 
appuyer  par  leurs  souverains,  n'eurent  pas 
honte  d'accuser  Zacosta  d'avarice  auprès  de 
la  cour  apostolique,  tellement  que  le  Saint- 
Père,  voulant  éclaircir  ce  qu'il  y  avait  de 
juste  ou  d'inique  dans  ces  plaintes,  convo- 
qua un  chapitre  général  à  Rome,  en  ik&l. 
Malgré  l'urgence  des  circonstances,  le  grand 
maître  n'hésita  pas  à  sy  rendre;  sa  justifica- 
tion fut  pleine  et  solennelle  ;  le  pape  le  com- 
bla'de  caresses  et  d'honneurs,  mais  comme 
il  se  préparait  à  s'embarquer  pour  Rhodes, 
une  pleurésie  l'emporta,  le  21  février  1W7, 
On  attribua,  en  grande  partie,  sa  mort  au 
chagrin.  Paul  II  le  fit  inhumer  avec  magnifi- 
cence dans  l'église  Saint-Pierre,  à  maingau-  * 
che  de  la  chapelle  de  Saint-Grégoire,  sous 
une  pierre  de  marbre,  sur  laquelle  furent 
sculptées  sa  figure  et  une  inscription  latine» 
dont  voici  la  traduction  (1). 

Ce  monument  religieux  fut  élevé  aux  frais 

de  Tordre 

à  Pierre-Raymond  Zacosta, 

originaire  de  TËspagne  citérieure, 

grand  maître  de  la  sainte  maison  des  Hospitaliers 

de  Jérusalem,  mort  à  Rome,  ftgé  de  lxiii  ans, 

au  moment  où  il  venait  d*y  tenir  un  chapitre 

général,  par  Tordre  de PaulII. 

11  fut  recommandable 

par  sa  sagesse,  sa  piété  et  sa  charité. 

Armes  :  de  gueules  à  trois  fasces  ondées 
d'or  ;  ou  onde  d'or  et  de  gueules  de  six  piè- 
ces ;  ou  onde  d'or  et  de  gueules  |l  la  boiv  ' 
dure  d'argent  à  huit  besants  et  au  chef  de 
sable. 

,   Jean-Baptiste  des  Ursinsy  trenie^septUme 
grand  maître,  à  Rhodes.  —  1467-1Î76. 

Jean-Raptiste  des  Ursins,  d'une  antique 
maison  d'Italie  et  grand  prieur  de  Rome,  fut 
élu  dans  cette  ville  le  k  mars  ik&I^  ayant 
obtenu  une  voix  de  plus  que  Raymond  H» 
card.  provençal,  prieur  de  Saint-Gilles,  sur 
lequel  les  suffrages  étaient  divisés. 

Son  corps  fut  enseveli  dans  l'église  des 
Hospitaliers. 

Trois  inscriptions  décoraient  le  tombeau 
de  Jean-Raptiste  des  Ursins.  La  première  en 
grec,  signifiait  : 

Faites-vous  des  amis  par  vos. largesses. 

La  seconde,  en  latin  :  [  u. 

Ni  les  armées 

ni  les  trésors  ne  sont  les  appuis  d'un  étal: 

ce  sont  les  amis. 

(I)  Depuis,  quand  il  fut  question  de  réparer  la 
chapelle  de  Saint-Grégoire,  on  transféra  cette  tombe 
au  pied  du  confessionnal  de  Saint-Pierre.  M.  P.  La- 
rivière,  jeune  peintre  distingué ,  à  la  demandé  de 
son  ami  M.  Théodore  Gudin ,  dont  les  admirables 
marines  ont  obtenu  tant  de  célébrité,  a  bien  voulu 
dessiner  le  monument  de  Zacosta, qu'il  a. trouvé 
dans  les  grottes  souterraines  de  réglise,  et  à  demi 
usé  par  les  pas  des  fidèles.  Les  inscriptions  qui 
avaient  été  effacées  ont  été  gravées  de  noavean*. 


m  MAL 

La  troisième,  dans  la  même  langue  : 

La  légion  italienne  des  chevaliers  de  Jérusalem 

a  élevé  ce  lonibeau 

au  vénérable  Jean-Bapiiste  des  Ursins, 

en  mémoire  de  la  générosité  et  de  la  noblesse 

de  sa  race. 

Des  vers  latins  furent  tracés  sur  son  tom- 
beau dans  l'église  de  Saint-Jean  de  Rhodes, 
épargnée  après  la  prise  de  cette  ville.  En 

voici  la  traduction  : 

L'an  i476  de  'Notre-Seigneur  Jésus-Christ,  le  hui- 
tième jour  de  juin  ,  un  samedi ,  vers  la  quatrième 
lieure,  mourut  Jean-Baptiste  desUrsins,  de  Tune  des 
.plus  illustres  familles  de  Tlialie. 
La  renommée  de  sa  maison  était  répandue  dans 
(ouie  la  lerre,  m%h  elle  fut  moins  célèbre  encore 
pour  avoir  fourni  un  grand  nombi*e  de  pontifes  tet 
de  généraux,  que  pour  avoir  donne  le  jour  au  père 
de  Rhodes ,  au  maître  de  THôpiral,  à  celui  à  qui 
Rhodes  doit  luie  partie  de  son  accroissement. 
Romains,  c'est  à  vous  particulièrement  qu*il  ap- 
partient de  chanter  les  hautes  vertus  de  celui  qui  fut 
votre  concitoyen,  et  dont  le  nom  sera  éternellement 
dans  toutes  les  bouches. 

Klagnaniroe,  prudent,  aussi  juste  que  modeste; 
htmiain,  vaillant,  pieux,  intègre,  et  d'un  caractère 
toujours  serein,  ses  triomphes  ont  égalé  ceux  de 
César  :  son  austère  probité  donna  encore  un  nou- 
veau prix  à  ses  belles  actions. 
Semblable  aux  rayons  du  soleil  levant,  son  passage 
sur  la  terre  brilla  de  toute  la  pureté  de  Tastre  dujoar, 
jci  répandit  sa  lumière  dans  Funivers  entier.  L'amour 
«4s  Noire-Seigneur  Jésus-Christ  et  la  défense  de  notre 
sainte  religion  lui  firent  braver  tous  les  dangers, «an 
«anbattani  les  ennemis  les  plus  formidables.  Dieu, 
dans  sa  sagetae,  permil.qu'après  avoir  ajouté  comme 
grand  maître' un  nouveai  lustre  à  un  nom  d^jà  si 
célèbre,  ce  saint  homme  fût  enlevé  au  ciel  pour  y  . 
jooir  du  iioniieiiT  des  saints. 
Ba  gloire,  de  même  que  ses  exploits,  ne  périra 
jamais. 

Voici  le  texte  de  cette  inscription  : 
Anno  qoo  Cbristus  de  Virgine  natus  ab  ilio 
XmnsierantmUe  decies  septemqoe,  sub  inde 
Oclavns|aiiiiiqiiadrigenti,  sex  hora  quatema 
Sabbati,  quo  die  scias  obisse  jacentem. 
Sanguine  étants  erài  IJamncs  stirpe  Baptista 
Quœ  Clara  pra^valet  csreris  italiie. 
Vulgus  tantaedoaras.resonat-binc  inde  per  orbem, 
Qtue  inultos  bali|iit:poniKicesqiie  duces. 
Hic  reverendus  erat  Rhodi  palerque,  magister, 
Qui  jpartis  fuit  ambilus  hujus  conditor  urbis. 
Romanvs  ftiit,  die,  die  virtutibus  altis, 
'^^omen  ciqus  erii  semper  in  ore  suis. 
Maguanimus,  prudens,  justus,  atque  modestus, 
Humanus,  streimus,  pius,  probusque,  serenus; 
Nec  quem  Csesarei  sequarunt  usque  triumphi. 
Âuctum  per  invicue  sic  probitas  opus. 
Est  jubar  exoriens  micuit  is  solia  la  orbe, 


DICTIONNAIRE  MAL  S 

Atque  refulgenti  iustravit  lampade  terras  : 
Qui  mngnos  hosies,  qui  magna  pericula  toiit 
Pro  Christi  ciiUii,  pro  religione  tnenda. 
Jure  Deus  voluit  ciTto  decernere  fato. 
Ut  huic  preclaro  nomen  magister  esset» 
Atque  iiiler  divos  esset  divus  ad  astra  relatas» 
Sic  iiaque  seculo  victo  sine  fuie  triomphât. 


Armes  :  Bandé  d^argent  et  de  gueules  k  sii 
pièces,  au  chef  d'argent  surmonté  d'une 
rose  de  gueules  soutenue  d'un  chef  d'or 
chargé  d'une  oudc  de  sable. 

Pierre  d'Aubussorij  trente-hnitième  grmd 
maître,  à  Rhodes.  —  1476-15^ 

Issu  des  anciens  vicomtes  de  la  Marche  el 
d'une  famille  dont  1  histoire  consacrait  le 
nom  dès  le  ix*  siècle,  Pierre  d'Aubusson,  oé 
en  \k2Sy  descendait  par  ligne  masculine  de 
Raymond,  vicomte  d'Aubusson,  seigneur  de 
Mônteil  et  de  La  Feuillade;  il  était  tilsde 
Renaud  d'Aubusson  et  de  Marguerite  de 
Camborn,  alliée  à  plusieurs  maisons  souTe- 
raines. 

Jamais  la  perte  d'aucun  chef  de  l'ordre 
n'excita  tant  de  regrets  et  d'aflliction.  «  Son 
corps,  dit  un  vieil  historien,  fut  porté  en  la 
salle  du  conseil,  soubs  ung  lict  couvert  de 
drap  d'or,  vestu  d'une  cape  de  prélat,  et  au- 
près estoit  ung  chevalier  vestu  de  dueil  qui 
tenoit  le  chapeau  de  cardinal,  ung  aultre  la 
croix  de  la  légation,  ung  aultre  T'esteDdart 
de  la  généralité  de  la  ligue,   et  aulx  quatre 
coins,  quatre  chevaliers  porioient  des  4^0- 
nières  à  ses  armes  et  à  celles  de  la  Religion. 
Sur  sa  poitrine  estoit  ung  crucifix  d'or^  el 
des  gands  do  soye  aulx  mains,  el  des  sou- 
liers de  drap  d'or  aulx  pieds.  A  coslé  dfritt 
fuct  dressé  ung  lict  où-estoient  tous  lesDf- 
nemenis  de  cardinal,  couverts  d'ung  (Ws 
d'or  et  de  soye  ;  et  de  l'aultre  coslé  ung  aul- 
tre, où  estoit  sa  cuirasse,  sa  cotte  d*armc(^, 
et  l'arme  de  teste,  et  l'espée  dont  fl  coHh 
baslit  à  la  défense  du  mur  des  Juil^,  toAt 
tela  encore  teinctdusang  de  l'entieiny.  Arix 
environs  il  y  eust  d'ordinaire  deulx  icenttilk- 
quanle  hommes  vestus  de  robes  ée  duéB. 
Tous  les  religieux  et  le  peuple  y  YBBCfirtl 
lny  baiser  les  mains,  et  pas  ungn  entrains 
la  salle  qu'avec  pleurs,  cris,  et  battemetits 
de  poictrioe,  et  loui  le  peuple  de  Tisle  a»- 
courust  avec  mesmes  cris  et  gémissement*. 
XJuand  la  bierre  parusl  hors  le  palaiz  pour 
descendre  l'escalier,  il  s'esleva  une  plamcte 
et  cry  universel  de  tout  le  peuple,  qui  con- 
tinua partout  où  il  passa.  Les  lemmes  se  t/- 
roient  lescheveulx,  les  vieillards  elles  pau- 
vres se  battoient  la  poictrine  et  se  désespè- 
roient...  Quand  il  fust  en  terre,  Didier  de 
Sainct-Jaille,  son  maistre  d'hôtel,  ronipistle 
baston  sur  sa  sépulture,  cl  Diego  Snaret, 
son  escuyer,  les  espérons...  II «laissa  une 
grande  et  riche  despouille,  et  do  plus  grande 
valeur  encore  que  celle  des  grands  maistres 
de  Villeneufve  et  Fluvian.  »  Un  magnifiaue 
tombeau  en  bronze  lui  fut  élevé,  et* ses  cne- 
valiers  lui  déceroèrent  ce  glorieux  surnom 


MAL 


D*EPIGRAPH1E. 


MAL 


830 


rope  confirma  :  Bouclier  de  VEgliie 
eur  de  la  chrétienté  (1). 
usolée  de  d'Aubusson  offrait,  à  son 
an  guerrier  tenant  d'une  main  une 
jf  lacfuelle  était  écrit  un  mot  grec 
I  pu  lire,  et  dt^plojant  de  l'autre 
liere  où  se  trouvait  cette  inscription 

i#e  sa  renommée  |»r  ses  exploits/ 
c^esi  Tœavre  du  courage. 

eds  du  guerrier  posaient  sur  un 
]  renfermant  ces  mots  en  grec  : 

iroir  des  grands  maîtres  à  venir. 

(Qpnnment  lui-même  sont  écrits  ces 
wtÊSf  en  latin  : 

Prudence.  Courage» 

plus  bas,  on  lisait  trois  inscriptions 

uière  : 

.u  seigneur  Pierre  d^Aubusson, 
dinai  de  la  sainte  Eglise  romaine, 
sie,  grand  maître  de  la  sainte  et  noble 

milice  de  Jérusalem, 
moment  a  été  élevé  publiquement, 
•nde  : 

Au  libérateur  de  la  ville. 
eehii  qui  nous  a  donné  le  repos, 
nème  : 

ers  de  Jérusalem  et  le  peuple  de  Rhedes 
dédié  à  son  génie  et  à  sa  majesté, 
et  Tont  décoré  des  ornements 
du  triomphe. 

lur  une  face  cachée  était  tracé  ce 

les  vaincus,  combattre  les  rebelles  (2). 
d'or,  à  la  croix  ancrée  de  gueules. 

VAn^oise^  trente-neuvième  grand 
ttrey  à  Rhodes  —  1503-1512. 

d*Amboise,  né  en  li^3ï,  d'une  des 
très  familles  de  France,  succéda  à 
lubusson  à  l'Age  de  soixante-neuf 

beau  dTmery  d'Amboise  offrait  les 
riptions  suivantes,  qui  paraisseot 
lèmesque  celles  du  mausolée  de 
e  Syrie, 
aière  : 

Al  Eniery  d'Amboise. 

défendit  les  bteos  de  TbôpUal 

oossa  les*  insultes  des  mahométeos, 

ni  interceptaient  les  dons  pieux 

laits  à  son  ordre. 

)osson  a  laissé  une  traduction  des  statuts 
général  de  1489,  imprimée  in^o. 
i  à  M.  le  colonel  Rouiers,  nous  connais- 
les  mausok^s  de  Pierre  d'Aubnsson  et 
kmboise,  le  figuré  de  deux  niches  égales, 
»tés,  au  sud  et  an  nord  de  l'église  de  Saint- 
nles,  et  qui  ont  servi  de  sopiilinre  clia- 
de  ces  gran  Is  matires.  Elles  furent  vio- 
borde  de  janissaires  qui  entra  dans  la 
I  capitulation. 


La  seconde  : 

Qu'il  vive  en  paix  à  Tabri  des  insultes. 

Armes  :  paie  d'or  et  de  gueules  de  six 
pièces. 

Guy  de  Blancneforl ,  quarantième    grand 
mattre,  à  Rhodes.  —  1512-1513. 

Guy  de  Blémchefort,  chevalier  de  la  langue 
de  France,  et  prieur  d'Auvergne,  était  neveu 
du  célèbre  grand  maître  Pierre  d'Aubusson, 
qui,  en  1UI2,  lui  avait  contié  la  mission  de 
conduire  Zizim  en  France.  Deux  ans  après, 
il  avait  été  promu  à  la  dignité  de  grand 
prieur  d'Auvergne,  et,  en  1512,  il  fut  élu 
pour  remplacer  d'Amboise. 

Deux  inscriptions  se  lisaient  sur  la  tombe 
de  Blanchefort. 

La  première  était  en  grec  : 

La  jeunesse  des  hommes 
ressemble  à  celle  des  feuilles. 

La  seconde,  en  latin,  signifiait  : 

A  la  mémoire 

de  Guy  de  Blanchefort, 

très- noble  maître  de  la  milice  sacrée 

de  Jérusalem  : 

ce  monument  lui  ayant  été  élevé  pour  Tétemlté 

par  les  soins  du  sénat  et  du  peuple. 

Nous  nous  abusons  dans  nos  vieux; 

le  temps  nous  trempe; 

la  mort  se  rit  de  nos  projets  ; 

cette  vie  Inquiète  ou  agitée 

n*est  rien. 

Armes  :  d'or,  à  deuK  lions  pcosafnts  de 
'.gueules. 

Fabrice   Carrette^  quaranle-uniime  grtxM 
mattre,  à  Rhodes.  —  1513-1521. 

La  mort  de  Guy  de  Blanchefort  ayant  «été 
connue  à  Bhodes  le  13  décembre  1513,  ^le 
chapitre  s'assembla  le  lendemain,  et,  le4S 
nomma  grand  maître  Fabrice  Carrette,  cb^ilc 
qui  fut  fénéralement  appronvé.  Il  était  A 
la  famille  des  marquis  de  Final,  en  Ligmie, 
et  iils  de  Gaiéas  Carrette  (1),  comfflfflMeor 
do  la  langue  dltalie. 

Fabrice  Carrette  était  brave,  prudetrt,  li- 
béral; il  connaissait  plusieurs  languee^an- 
ciennes  et  parlait  la  plupart  des  kmgMls 
vivantes. 

Plusieurs  inscriptions  ornèrent  l'un  4eë 
monuments  élevés  à  ce  grand  matlre. 

La  première  ,  qui  se  lisait  sur  ea  f9(fe 
antérieure,  signifiait  : 

Crains  l'ennami,  ne  le  méprise  point. 

La  deuxième  : 

Les  chevaliers  dltalic  à  Fabrice  Carrectan, 

en  mémoire  de  ce  qu1l  a  transporté^ 

dMtalie  à  Rhodes 

des  armes  et  des  provisions  de  toute  espèce, 

ont  élevé  ce  monument  à  la  demande  du  peuple^ 

(1)  Son  frère,  Charles-Dominique,  fut  archevé4|ve 
de  Tours,  de  Reims,  et  cardinal  du  titre  de  Smtr 
Nicolas. 


•A- 


DICTIONNAIRE 


851  MAL 

avec  les  suffrages  des  chevaliers 

el  par  une  décision 

unanime. 

La  Iroisiètne  : 

La  paix  à  la  main , 
il  fut  prêt  à  la  guerre. 

La  quatrième  : 

L'impartiale  équité 

et  la  libéralité  modérée 

sauvent  Tempire. 

Sur  les  autres  faces,  on  lisait  : 

11  mourut  en  4521. 

Plus  bas  : 

Les  qualités  les  plus  belles 
sont  la  clémence  et  la  libéralité. 

Une  autre  inscription  grecque   signifiait 
littéralement  : 

La  guerre  natt  avec  le  gouvernement. 

Armes  :  de  gueules  à  cinq  cotices  (l*or. 

Villiers  de   VIle^Adam^  quarante  -  deuxième 
grand  maître^   à  Rodes  et  à  Malte,   — 
1521-153^. 

Trois  chevaliers,  à  la  mort  de  Carrette, 
semblaient  dignes  de  ûxer  le  choix  de  Tordre. 
En  première  li^ne,  l'opinion  générale  dési- 
gnait le  Portugais  André  d'Amaral,  chance- 
lier de  la  religion,  grand  prieur  de  Castille, 
encore  fier  de  la  victoire  d'Ajazzo.  Le 
dcuxièmeétait  Thomas d'Ocray,  grand  prieur 
d'Angleterre;  et  enfin  apparaissait  sur  les 
rangs,  quoique  absent  de  Rhodes,  le  grand 
prieur  de  France,  Philippe  Villiers  de  Tlle- 
Adam.  Il  se  trouvait  a  la  cour  de  Fran- 
çois r%  où  le  dernier  grand  maître  l'avait 
envoyé,  avec  les  titres  d'ambassadeur,  de 
visiteur  et  de  lieutenant.  Le  souvenir  de  ses 
hautes  vertus,  de  ses  rares  qualités,  devint 
plus  puissant  que  les  brigues  de  ses  compé- 
titeurs, et  l'ordre  compta  pour. chef,  un  des 
hommes  les  plus  faits  pour  commander  aux 
héroïques  chevaliers  de  Saint-Jean  de  Jéru- 
salem (1). 

Après  six  mois  du  siège  le  plus  opiniâtre 
(et  dans  lequel  on  a  remarqué  que  les  Turcs 
avaient  tire  plus  de  huit  cents  coups  de  mor- 
tiers chargés  de  bombes  de  marbre),  fut  ren- 
due, le  24  décembre  1522,  cette  redoutable, 
ville  de  Rhodes,  possédée  deux  cent  treize 
ans  par  les  Hospitaliers,  depuis  que  Foul- 
ques de  Villaret.en  avait  fait  la  conquête,  So- 
hman  n'vacauit  que  des  ruines  ;  et,  de  l'a- 
veu de  1  un  de  ses  généraux,  il  perdit  de- 
vant ses  remparts  plus  de  soixante-quatre 
mille  hommes  tués,  et  près  de  cinquante 
mille  par  les  maladies.  Amurat,  fils  de  l'in- 

(1)  L1le-Adain  était  fils  de  Jacques  de  Villiers  et 
de  Jeanne  de  Néesle ,  et  avait  pour  aïeul  Jean  de 

^Villiers,  maréchal  de  France,  marié  à  Jeanne  de 
Yallengouinrt  ;  son  trisaïeul  était  Pierre,  époux  de 

'  Jeanne  de  Casiilloii,  fils  lui-même  d'un  nuire  Pierre 
de  Villiers  et  de  Marguerite  de  Vendôme. 


MAL 


m 


fortuné  Zizim,  à  qui  Tordre  avait  donné  un 
asile  après  la  mort  de  son  père,  tomt>a  alors 
entre  les  mains  de  l'impitoyable  sultan  qui 
le  fit  étrangler.  ï 

;  Douze  jours  furent  donnés  aux  cheTaliert 
pour  s'embarquer  ;  mais  quelques  dteordret 
commis  par  les  janissaires,  et  la  crainte 
d'en  voir  de  plus  alarmants,  si  Soliman  ve- 
nait à  quitter  Tarmée  ottomane,  hâtèrent  le 
départ. 

Le  1*'  janvier  1523,  cinquante  vaisseaux 
chargés  cfe  l'héroïque  débris  d'un  ordre  na- 
guère si  florissant,  et  de  près  de  quatre 
milles  personnes  de  tout  âge  et  de  tout  seie, 
attachées  à  la  fortune  du  grand  iiialtre,  so^ 
tirent  du  port  de  Rhodes  où  ils  ne  devaient 
plus  rentrer,  et  comme  poursuivis  par  li 
colère  céleste.  Une  violente  tempête,  fon- 
dant sur  eux,  dispersa  la  flotte;  des  mala- 
dies la  dépeuplèrent,  et  enfin,  après  s'être 
successivement  arrêtés  à  Candie,  à  Gallipoli, 
aux  îles  d'Hières,  et  avoir  en  quelque  sorte 
semé  toutes  les  mers  de  leurs  malheurs,  lei 
chevaliers  arrivèrent  à  Messine.  «  Ils  vin- 
rent reçus,  dit  un  vieil  annaliste,  par  ung 
grand  concours  de  peuple  qui  plaignoist  Tin- 
forlune  du  grand  maistre  et  de  sa  compai- 
gnie  qui  fust  ung  pitoyable  spectacle,  car 
ses  gallées  estoient  si  mal  arinées,  qu'il  n*j 
avoist  en  cbascune  que  la  notice  des  an- 
rons.  Tout  estoit  teinct  de  noir,  sans  ban- 
nière ni  gaillardet,  et  il  n'y  avoist  qu*aQ 
cstendarl,  dressé  à  demi  boys,  portant  un 
pourtraict  de  Nostre-Dame  et  son  Fils,  mort 
entre  set  bras,  avec  ces  mots  :  Afflictii  ipet 
mea  re&iis/...  Ils  abordèrent  sans  saluer  et 
sans  sonner  trompestes  ny  clayrons,  et  avec 
ung  triste  esbahyssement  et  silence  de  tout 
le  peuple.  » 

Le  26  ou  28  octobre  1530,  Villiers  de  Hle- 
Adam  entra  dans  le  port  de  Malte  avec  cinq 
galères ,  deux  srands  vaisseaux  appelés 
Carraques,  et  plusieurs  autres  bAtimenls 
portant  avec  les  chevaliers,  ce  qui  restait  de 
la  population  qui  l'avait  suivi  depuis  Rho- 
des (1).  Malte  renfermait  alors  au  |[)lus  ciiui 
mille  habitants,  au'un  château  élevé  au  mi- 
lieu des  terres  dféfendait  faiblement  contre 
les  invasions  des  corsaires.  Aussi,  à  peine 
trouva-t-on  h  s'installer  dans  le  bourg,  au'on 
fut  obligé  d'entourer  de  murs,  atîn  de  se 
mettre  à  l'abri  d'un  coup  de  main.  Le  grand 
maître  logea  dans  la  forteresse  Saint-An^e, 
dont  le  gouverneur,  Alvare  de  Nova,  s'em- 
pressa de  lui  remettre  les  clefs.  L'histoire 
rapporte  qu'à  Taspect  d'un  sol  aussi  ingrat 
quelques  chevaliers, découragés,  proposèrent 
de  se  jeter  dans  Tripoli,  dont  on  pourrait 
étendre  le  territoire  et  conquérir  un  royaume 
à  l'ordre. 

'  Le  cœur  de  Villiers  fut  porté  à  l'église  de 
l'Observance,  et  son  corps,  ayant  été  em- 
baumé, resta  exposé  durant  plusieurs  jours 
dans  une    salle  du   château  Saint -Angep 

(1)  Il  existe,  ilit-on,  encore  à  MaUe  quelques^jnes 
lie  ces  familles  venues  de  Rhodes,  et  auxquelles  te 
trésor  pn!)lic  avait  assigné  une  pensiou  appelée  :  ^ 
vain  de  Rhodes, 


MAL 


D*EPIGRAPHIE. 


MAL 


834 


rdsdes  chevaliers  et  du  peuple  qui, 
de  larmes,  accouraient  baiser  les 
l'héroïque  grand  maître.  Son  mau- 
marbre  lut  élevé  dans  une  chapelle 
iftteau  (qu'il  avait  fondée),  par  les 
LDtoinede  Grolée,  Bailli  de  Langon, 
)  Teiprimait  l'inscription  suivante  : 

^Ulippus  Villiers  de  rilc-Adam,  magi- 
ipiialis  militise,  ordinem  suiim  lapsum 
,  ac  decenni  peregrinatione  faligalum 
»,  Ifelitae  consedil ,  ubi  Jesa  noniini  sa- 
I  aedicuiam  hanc  voluit  ad  sepuhuram  ; 
nario  major  obiit  anno  salutls  m  dxxxiv, 
dM  xin.  Frater  Anionius  de  Grolea, 
tu^oriae,  sicdefuncti  memoriae  culu>r 
lUssimus,  faciendum  curavit. 

Traduction, 


lippe  Villiers  de  rile-Adam,  maître  de 
après  avoir  relevé  son  ordre  de  la  repos 
éprouvée,  et  lui  avoir  rendu  un  chute 
ebait  depuis  dix  ans,  vint  s'établir  à 
il  consacra,  sous  l'invocation  de  Jésus, 
I  chapelle  destinée  à  sa  sépulture  ;  il  niou- 
i  plus  de  soixante-dix  ans ,  l'an  de  notre 
,  le  22*  jour  d'août.  Frère  Antoine  de 
mirateur  de  sa  gloire  pendant  sa  vie ,  et 
mémoire  depuis  quMl  n^estplus,  a  eu  soin 
i  élever  cette  tombe. 

rapporte  qu'on  traça  sur  le  tombeau 
Ire  défenseur  de  Rhodes: 

le  la  vertu  victorieuse  de  la  fortune  (i). 

inscription  ne  se  voyait  point  sur 
ment  érigé  {)ar  Jean  de  la  Gassière. 
ttvait  celle-ci  : 

D.  0.  M. 

Philippus  Milliers  de  l'Ile-Adam,  sacri 
Hoapitalis  magister,  cum  post  maximes, 
m  marique  sustinuît  labores,  Melitse 
inctos  essei,in  arceSancti  Angeli  sepul- 
Rier  Joannes  i'Ëvesque  la  Cassièrc,  ma- 
aoorom  predecessorum  dignitati  atqoe 
m  consnlens  ;  tam  bujus,  quam  aliomm 
n  arce  aut  alibi  in  bac  urbe  magistrorum 
eorpora,  cum  consensu  procerum  vene- 
obsilii  inde  transferri  ac  in  lioc  teniplo, 
isque  sumptibus  féliciter  edificato,  rursus 
tque  poni  diligenter  curavit.  Anno  sa- 
77,  die  ultima  septembris. 

Traduction. 

k  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
lilippe  Villiers  de  Tllc-Adam,  mailre  de 
int  des  hospitaliers,  qui,  après  avoir  sou- 
es  les  fatigues  sur  terre  et  sur  mer,  mou- 
cnseveli  dans  le  château  Saint-Ange. 

itrix  fortunse  virtus. 


Frère  Jean  FEvéque  de  la  Cassière,  jaloux  do  cen- 
sé ner  la  di^ité  et  la  mémoire  des  grands  m:)iire8 
ses  prédécesseurs ,  a  fait  rassembler  les  corps  de 
rile-Adam  et  des  autres  grands  maîtres  inhiifMÔs 
dans  le  même  château  ou  dans  les  églises  de  cet<^ 
ville,  leur  a  fait  heureusement  élever  de  nouveaux 
monuments  dans  cette  église,  lui-même  et  à  ses  frais, 
et  les  y  a  fait  placer  fidèlement  avec  le  consente- 
ment des  seigneurs  du  conseil ,  Tan  de  Notre-Sei- 
gneur  Jésus-Christ  1577,  le  dernier  jour  de  septem- 
bre. 

On  lisait  dans  l'église  de  l'Observance 
cette  troisième  inscription,  dédiée  par  Jean 
Quintin,  chapelain  de  la  langue  de  France, 
à  la  mémoire  de  l'IIe-Adam  : 

Frater  Philippus  Villiers  del'Ile-Adam,  liieroso- 
limitanaemiliJtiae  magister;  J)&8Q,'dmn'vixTi,  custos 
réligiosissimus,  septuagenario  ms^er  animam 
Jesu,  corpus  Jesu,  corporis  iutima  Maris  Jesu, 
bac  in  xde  commendavit.  Obiit  xxn  augusti 
M  D  xxxiv.  Defuncti  memoriïe  Quintinus  posait. 

Traduction, 

Frère  Philippe  Villiers  de  me-Adam,  maître  de  la 
milice  de  Jérusalem,  après  avoir  été  pendant  sa  vie 
très-religieux  adorateur  de  Jésus,  reconmianda  son 
âme  et  son  corps  au  Sauveur  dans  cette  église,  con- 
sacrée ii  Marie,  mère  de  Jésus  ;  il  mourut  le  22  août 
4534,  àgéde  soixante-dix  ans.  Quintin  éleva  ce  mo- 
nument à  la  mémoire  du  défunt. 

Les  armes  de  TIle-Adam  étaient  (1)  :  d'or 
au  chef  d'azur,  chargé  d'un  dextrocnère  d'ar- 
ffent,  avec  l'aumusse  ou  fanon  d'hermines. 
K)n  prétend  que  ce  fanon  lui  fut  donné  par 
Clément  VU  avec  le  titre  de  Grand.) 

Pierre  du  Pontj  quarante 'troirième  grand 
maUre,  à  Malte.  —  153<hl535. 

Comme  il  était  facile  de  le  prévoir,  le 
successeur  de  Tlle-Adam  fut  choisi  parmi 
les  sujets  de  Charles-Quint  ;  mais  cette  fois, 
du  moiua,  on  jeta  les  yeux  sur  l'un  des  plus 
dignes,  en  nommant  Pierre  du  Pont  (2), 
Piémontais  d'origine,  et  descendant  des  an- 
ciens seigneurs  de  Casai-Gros  et  de  Lom- 
briasc.  Il  était  gouverneur  de  l'ile  de  Lango 
à  l'époque  funeste  de  la  prise  de  Rhodes,  et, 
en  récompense  du  courage  qu'il  y  avait 
déployé,  Je  grand  maître  l'avait  nommé 
bailli  de  Sainte-Euphémie,  en  Calabre,  quand 
les  chevaliers  erraient  encore  sans  demeure 
assurée.  Ce  fut  dans  son  bailliage  qu'on  lui 
apporta  la  nouvelle  de  son  élection. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Pierre  du 
Pont: 

D.  0.  M. 

Frater  Petrinus  A  Ponte, 
yir  pius,solidiquejudicii,  ab  omni  fastu  semotus, 
ex  Divse  Eupliemise  bajulivatu  in  roagisterium 

(1)  11  existe  un  poème  intitule  :  Llle-Adamus^ 
composé  par  un  jésuite;  cet  ouvrage  est  assez  rare. 

(2)  Aussi  appelé  Pierrin,  Pétrin,  et  de  Pont. 


835  MAL  DICTIONNAIRE 

evocatus,  pwerepla  per  Cîïs.  Carolnm  V  Turca- 
rum  classe,  captoqiie  et  ilircpto  Tiinelo  prius- 
quani  liiremo^,  quas  illc  subsidio  miserai,  re- 
diissent,  dum  bujus  casiri  inunilioni  intendil, 
mon^squo  et  res  ordinis,  et  mililiae  suce  ad  vete- 
ivcDi  iiorniam  revocal,  morte  praevenlus*  totiiis 
sodaiiLalis  mœrore,  de  vila  magis  exire  qiiam 
cjici  vÎMis,  qoiiiio  dccimo  post  adeptuin  ma- 
g^raiuur  mense,  migravil  ad  Xum  :  et  hio 
viaior  sopeliri  voluU.  Décima  octava  novembr is 
Il  D  xxw.  Vixit  annos  scptuagcnla. 


MAL 

de  Saint-Gilles/quoiqu'on  ait  écrit  qn^i  fut 
inhumé  dans  Téf^iise  de  Saint-Jeaii,  à  Mon^ 
pellier,  qui  n*existo  plus  depuis  longteropst 
Armes  :  d  azur  au  cygne  aargenl.. 

Jean  tTOmédis^  quaranle-cinmiUme^-  grmii, 
tnaUre,  à  Malte.  —  1536-lSSa». 


Traduction, 

A  Dieu,  très  bon  et  très-grand. 
Frère  Pierre  Du  Pont, 
homme  pieux,  et  d'un  jugement  éclairé,  ennemi 
de  tout  faste,  appelé  au  magistère  du  bailliage 
de  Saintc-Euphémie,  pondant  que  Charles-Quint 
s*emparaît  de  la  flotte  des  Turcs,  prenait  Tunis  et 
la  livrait  au  piildge,  avant  le  retour  des  galères  auxi- 
liaire» qoll-  avak  envoyées  h  ce  prince  ;  tandis  qu'il 
a'appttquait  à  foplifter  ce  château,  et  qu'il  rappelait 
aux  anciennes  règles  les  mosurs  et  la  discipline  de 
800  ordr&Qitda  saa.  chevaliers,  prévenu  par  la  mori, 
aanig|retd«' tousses  frères,  il  sembla  moins  élre 
arraché  à  la*  vie  qu'en  sortir.  Quinze  mois  après 
son  élévation,  au  magistère,  il  alla  à  Dieu,  et,  aprèst 
SOB  ¥oy âge. tor/osire,  il  voulut  être  enseveli  ici,  ïtà 
i8.iM!ve«ibpe(153»*  U  a  vécu  soixante-dix  ans» 

Armes  :  d'argent,  à  un  double  sautoir  de* 
gueules. 

Diditr-  de-  Saint*- Jbille,  quarofite-  quatrième 
grand'  maitrey  à  Malte,  —  1535-1536. 

Didier  de  Seint-Jaille,  grand  prieur  dO: 
Toulouse,  n'était  encore  que  bailli  de  Ma- 
noaqitei  iMsqu'iifrt  éclater  une  voleur  new 
commune  au. siège  de  Uhodes,  en  défeiidant 
avecrile-Adam  Tes  débris  du  bastion  d'fisr 
pagne.  Son  expérience,  sa  prudence  con- 
sommée, le  firent  juger  digne  de  proléger 
Tordre  contre  les  attaques  des  Turcs,  que 
Ton  avait  lieu  de  redouter,  et  il  succéda  à. 
Pierre  du  Pont  le  22  novembre  1535. 

Arrêté  par  une  grave  maladie  à  Montpel- 
lier, où  il  avait  été  appelé,  le  grand  inaitre. 
y  mourut  le  26  septembre  1536,  n'ayant  eu 
pour  ainsi  dire  que  le  litre  de  chef  suprême. 
Durant  Ibs  huit  mois  de  son  magistère,  le. 
lieutenant  Jacques  de  Pelloquin  agrandit  les 
fossés  du  château  Saint-Ange,  le  tlanqua  de 
bastions,  et  y  mit  les  armes  des  trois  pre- 
miers chefs  de  THÛpital  depuis  que  Malte  en 
était  devenue  la  résidence. 

On  rapporte  que,  sous  Didier  de  Saint- 
Jaille,  Jacques  de  Bourbon,  bailli  de  la  Morée, 
et  nommé  prieur  de  France,  envoya  à  Tordre, 
comme  joyau  de  réception,  tous  les  portraits 
des  grands  maîtres  représentés  au  naturel 
sur  une  tapisserie  rehaussée  de  soie. 

On  n'a  point  trouvé  Tépitaphe  de  Didier 
de  Saint-Jaille  (1),  enseveli  au  grand  prieuré 

(1)  Desiderio  di  SancU  Jalla,  appelé  aussi  ToloB, 


Dès  que  la  mort  de  Didier  de  Saiat-Jaille 
eut  été  connue  à  Malle,  plusieurs*  concui^ 
rents  se  présentèrent  pour  le  remphicer; 
parmi  eux  se  distinguaient  surloui  le  tmilH 
de  Laugo  et  le  prieur  de  Piae»  renoinaéi 
par  leur  vertu,  leur  courage  et  une  lougiia 
vie  écoulée  sans  reproche.  Toutefois  uiia 
cabale  puissante  s'était  formée  dès  ion^emps 
parmi  les  chevaliers  soumis  h  TEqMiKûe,  à; 
le  20  octobre,  ils  obtinrent  Téleetien  de  Jen 
d'Omédès  (1),  iMiiUi  de  Gapse;  TaseeiDbMe 
en  fut  consternée. 

On  regrette  qu'une  épitaphe  mensongère 
ait  en  quelque  sorte  voul u. tromper  la. no»" 
térité  sur  le  compte  d'un  grand  maître  aooC 
la  mémoire  était  peu  digne  de  ménagements. 
Voici  la  traduction  de  cette  in^riplion  : 

Frère  Jean  d*OméJès, 
appelé  du  bailliage  de  Gapse  au  magistère  de  h 
milice  de  Jérusalem ,  gouverna  en  cette  digaila 
dix-sept  ans,  avec  tant  de  bonheur  et  de  gloin 
qu'il  a  laissé  une  foule  de  regrets  ;  car  la  nalait 
et  rexpérience  en  avaient  fait  un  homme  ini^ 
prudent,  remarquable  par  sa  magnanimilé  8«|  lii^ 
fabilité,  sa  charité  et  sa  clémence.  Les  yeux  l«h 
jours  ouverte  pour  maintenir  la  tranquillité  de  smi 
ordre  et  la  liberté  de  ses  sujets,  il  éleva  les  forts  de 
Saint-Ange,  de  Saiiit'£lnie,  de  SaiatrMickel,  ct«» 
très  boulevards  contre  la  puissance  des  Turcs.  Il  i 
vécu  quatre-vingts  ans.  Il  est  mort  le  6  septendire 
4553.  Prerc  Christophe  d'Acugna,  commandeur  de. 
la  vraie  croix,  a  eu  soin  d'en  conserver  le  pieDX 
souvenir. 

Texte  de  Cépilapke 

Frater  Joannes  de  Omedaa^ 
e  bajulivatu  Capsiîin  roagisteriuu  oMtitii^Bkni» 
solymitanae  vocatus,  ineo  decem-^iMSpie»-M^ 
nos  tam  bene  et  pneclare  se.gessii^.iU  viui  de- 
functus  sui.  desiderium.apud  mukosi  relliftiarit. 
Fuitenim  vir  mtmift  et^  iisq  pmdeniisaauit, 
afrabilitate,.ch»ritate,  et  cloaieDcia  conqiiieinfc 
In  ordinis  tranquillitate  et  subditonun  libertaie 
tueuda  vîgilanlissimiis«  Aroes  Sancti  Angeli, 
Helmi,  et  Michaclis,  ac  alla  propugnacaU  coa- 
tra  Turcarum  impetum*  extmxit.  Visit  aoMi 
octiiogenta.  Obiit. dieviiaeptefldbiâs  ii^o.un. 

Armes  :  de  gueula»  à  trois  tours  d'argent, 
parti  d*or  au  pin  de  sinople» 

Claude  de  la  Sangle^  quaremtê'-nxiime  gra^ 
tnaître,  d  Jlfa/re.  -^i&53-ld57 

Claude  de  La  Sangle  (2),  né  en  France  ters 

(1|  Ou  Jehan  d^Ilomédes. 
(t)  Aussi  appelé  La  Sengle. 


MAL 


D*ËnGRAPfl1E 


lit  engngé  de  bonne  heure  dans  l'ordre 
prmh'nco,  sa  valeur  et  sa  piété  lui 
enl  bientôt  le  chtMïi in  des  premières  di- 

D^à  élevé  à  la  charge  de  bailli,  à  Teir 
m  d'Africa,  il  y  coninjaiidail  Je  corps 
lire  des  liospit«iliors,  et  l'on  peut  dire 

succès  lui  fut  dû  en  grande  partie. 
»i  désintéressé  que  son  prédécesseur  le 
i',  ce  grand  maître^  qui  avait  élevé  tant 
.iûcations,  enrichi  le  trésor,  armé  trois 
»  de  ses  deniers,  laissa  à  l'ordre  toute 
une  évaluée  à  soixante  mille  écus. 
levaliors  reconnaissants  envoyèrent  à 
ipiselle  de  Montchanar,  nièco  du  dé- 
ine  sonnne  do  douze  mille  écus  pour 
)uer«*i  sadol,  et  firent  élever  à  leur 
9  chef  une  chapelle  dans  le  château 
^nge. 

\  remarqué  que  Claude  de  la  Sangle 
le  premier  ic  bonnet  de  velours  rond, 
avant,  les  grands  maîtres  avait  la  toque 
e  à  trois  pointes,  avec  le  repli  sem- 
à  celui  des  bonnets  des  prêtres. 

lisait  sur  la  tomoe  de  La  Sangle  une 
he  dont  voici  la  traduction  : 

A  Dieu,  trcs-hon  et  (rè&-grand. 
Frère  Clîiuiledcla  Sungle, 
d'un  esprit  franc  el  luodcslc,  après  la  con- 
d^Africâ,  où  il  coiuinaiulail  les  galères  et 
qu'à  son  relonr,  nom  nié  grand  hospitalier, 
9  Rome  en  ambassade,  il  lui  appelé  au  ma- 
de  rordre,  rélablil  les  mœurs  par  son  exem- 
)ar  ses  lois.  Supérieur  à  tous  les  orages,  fon- 
l'un  nouveau  port  appel(^  Je  sou  nom,  ménager 
î-DU^mc,  après  avoir  rempli  le  trésor  public, 
ijianle-troisième  année  de  son  âge,  comme  il 
la  cité  vieille,  saisi  d'une  défaillance  mor- 
l' eipira  soudainement,  mais  avec  piété  et 
ICC,  le  15  septembre  1557.  H  siéga  grand 
trois  ans  onze  mois  sept  jours. 

Charles  d*Aiigcst,  sénéchal,  et  Christophe 
Igauldrit,  économe,  en  souvenir  d*un  mailre 
aimait,  lui  ont  rendu  ce  pieux  devoir. 

Texte  de  rinscription, 

D.  0.   M. 

Frater  Claudius  de  la  sangle, 

DÎinolibero,  modestoquc,  post  expugnalam, 
irenium  duce,  Aphricara  ;  dum  Romai  se- 
0  legatum,  hospiiularius  agerei,  ad  magls- 
im  hospitalis  inde  vocaïus,  mores  exemple, 
usquecomponens,  procellis  lemporum  supc- 
;  ancem  novamque  Sangleam  condens,  sibi 
us,  magnis  opibus  a:rario  congestis,  sexa* 
no  tertio  aelalis  anno,  cum  veterem  urbem 
«rel,  ibi  lœtali  dcliquio  correptus,  fesiinan- 
114  caetera,  sed  pie  et  consianter,  obiit  xvkal. 
bwIk'îs,  h  d  lvu.  sedit  aunos  très,  noenses 
Km,  dies  sepiem. 

erCaroIus  de  Angest  scneschallus,  et  Chris- 
crus  de  Montugauldrit  seconomus,  propensi 


MAL  8» 

erga  se  domtni  mcmores,  supremum  hoc  pîM- 
tis  oflicium  curavere. 

•  Les  entrailles  de  La  Sangle  furent^  dépo- 
sées au  couvent  de  Sainte-Mada  d^  Jésus^. 
avec  cette  inscription  : 

D.    0.    M. 

Mlliti»  quondam  Rhodise  intestiiM:  magittrî 
Magnanimi  Claudi  mnrmore  teiUa  vidaa. 

Intima  mentis  erant  venerando  mamine  les» 
Plena  viro  :  bis  aris  mortuus  exta.  dediL 

Traduction, 
Passant,  tu  vois  sous  ce  marbre  les  entrailles  de 
celui  qui  fut  maître  de  la  milice  de  Rhodes,  du  ma- 
gnanime Claude  ;  son  cœur  était  plein  do  vénération 
pour  le  saint  nom  de  Jésus.  Cet  autel  lui  a  été  élevé 
après  sa  mort. 

Armes  :  d'or,  h  une  croix  Saint-André  do 
sable,  chargée  de  cinq  coquilles  d'argent  : 

Jean  de  La  Valette  ^  quarante- septième  grand 
maître,  à  Malte.  —  1557-1568. 

Jean  de  La  Yalette-Parisot  (l),.de  la  langue 
dfi  Provence,  né  en  1494  (ou  1495),  d'une 
illustre  famille  du  Quercy,  avait  pris  l'habit 
des  Hospitaliers  h  Tâge  (le  vingt  ans. 

Le  corns  de  La  Valette  fut  drabord  déposé 
dans  l'église  de  la  chapelle  du  chAteau  Saint- 
Ange,  et,  le  25  août,  son  successeur,  suivi 
des  chevaliers  et  de  tout  le  peuple»  le  fit 
transporter  avec  le  plus  grand  apparat  sur  la 
galère  Capitane,  richement  pavoisée,  et  re- 
morquée par  deux  autres,  également  cou- 
vertes de  drap  noir,  dans  la  cité  Valette, 
ainsi  qu'il  en  avait  témoigné  lo  désir.  Il  y 
fut  enterré  dans  une  chapelle  qu'il  avait  fon- 
dée et  dédiée  h  Noire-Dame  de  la  Victoire. 

Les  Hos{<italiers  furent  inconsolables  de  la 
perle  de  Jean  de  La  Valette-Parisot ,  un  des 
plus  illustres  grands  maîtres  que  l'ordre  ait 
offert  à  Tadmiration  de  la  postérité.  Doué 
des  plus  hautes  qualités,  elles  brillaient  en- 
core davantage  au  sein  du  danger.  Habile  à 
E révoir,  prorapt  à  se  résoudre,  il  était  aussi 
ardi  à  entreprendre  qu'à  exécuter.  Ménager 
du  sang  des  soldats,  il  avait  soin  des'entou- 
rer  do  conseils  avant  de  le  hasarder;  aussi 
était-il  aimé  comme  un  père  de  tous  les 
guerriers  qui  lui  donnaient  ce  nom.  Le  célè- 
bre doge  de  Gônes,  André  Doriat,  portait  une 
vénération  extrême  à  La  Valette,  et  souvent, 
à  sa  prière,  iî  relAcha  des  prisonniers  fran- 
çais. A  tant  d'avantages  1b  grand  nwttre  joi- 
gnait un  air  ouvert,  des  manières  chevale- 
resques, et  sa  générosité  surpassait  sa  for- 
tune. Il  avait  la  réputation  du  premier  homme 
de  guerre  de  son  siècle,  et  du  plus  pieux  de 
tous  les  chevaliers.  On  rapporte  que,  voulant 
reconnaître  les  services  rendus  à  l'ordre  en 
15(>5  par  les  familles  de  Rhodes ,  il  ordonna 

3ue  renée  el  le  chapeau  qu'il  avait  portés 
urant  le  siège,  fussent  déposés  dans. l  église 
de  Borgo,  la  première  que  les- Grecs.  Qurent 
dans  rfle  de  Malte. 

(4)  Ou  de  Valette,  Valeita. 


MAL 


Cette  fois,  Tépitaphe  tracée  sur  une  tombe 
ne  pouvait  être  qu'au-dessous  de  celui 
qu'elle  célébrait. 

On  lisait  sur  le  mausolée  de  Jean  de  La 
Valette  Tépîtaphe  dont  voici  la  traduction  : 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand, 
*  et  à  la  mémoire  éternelle  de  très-illustre  frère  Jean 
'  de  la  Valette»  Français,  qui,  après  une  foule  de  cho- 
■:  ses  mémorables  et  diverses,  failes  avec  courage  et 
avec  succès,  tant  près  de  Tripoli  en  Afrique,  et  dans 
toute  la  Numidie,  que  par  toute  la  Grèce  sur  mer  et 
I  sur  terre  ;  par  Tunanime  consentement  de  Tordre 
I  entier  élu  maître  et  chef,  accrut  tellement  la  haute 
opinion  que  dès  longtemps  on  avait  conçue  de  lui, 
que  Tan  de  Notre-Seigneur  1565,  quand  les  princes 
chrétiens  hésitaient  et  temporisaient,  il  délivra  Malte, 
assiégée  par  Soliman  ;  sauva  la  vieille  cité  et  les 
châteaux  ;  chassa  les  Turcs  de  toute  Tile  ;  purgea 
les  deux  mers  des  pirates  :  et  construisit,  avec  une 
incroyable  célérité  et  un  art  admirable,  la  nouvelle 
cité  La  Valette,  boulevard  assuré  contre  les  enne- 
mis de  notre  foi,  et  monument  éternel  du  nom  de  La 
Valette  et  du  nom  français.  H  est  mort  le  21  août 
4568,  le  même  jour  qu*il  était  entré  au  magistère 
de  Tordre,  onze  années  auparavant. 
Terrible  aux  ennemis,  et  cber  aux  siens,  il  mé- 
ritait une  aussi  longue  vie.  Le  souvenir  si  grand 
d'un  si  grand  homme,  et  un  si  puissant  aiguillon  de 
courage  pour  les  soldats  de  Jérusalem ,  étaient 
comme  enfouis  dans  la  terre  :  frère  Louis  de  MaiN 
lac-Sacquenville,  et  frère  Jean  de  Soubiran-Arifat, 
ont  élevé  ce  monument  pour  les  mettre  au  plus 
grand  jour.  Tan  de  Notre-Seigneur  161i. 
H  a  vécu  soixante -treize  ans,  six  mois,  dix-sept 
jours. 

Texte  de  l*épitaphe  de  la  Valette, 

D.    0.     M. 

Et  menoriae  aeternas  viri  illustrissimi  fratris 
Joannis  de  Valetta  Franci,  qui,  postmulta,  va- 
riaque,  tum  apud  Tripolim  in  Africa,  totamque 
Numidianiy  tum  vero  per  universam  Grœciam, 
terra,  manque,  strenue  ac  prospère  gesta; 
sommo  totios  ordinis  consensu  magisler,  ac 
praîfcctus  electus,  jampridem  de  se  conceptnm 
opinionem  sic  adauxit,  ut  anno  Dominl  m  d  lxv, 
cunctantibus  Ghristianis  principibus,  Melitam  a 
Solimani  obsidione  liberaverit  :  veterem  urbem, 
castraqœ  servaverit,  Turcos  de  uni  versa  insula 
fugaverit,  utrumque  mare  piratis  repurgaverit, 
et  neapolim  Valettam  tutum  adversus  nostrae 
fidei  inimicos  propugnaculum,  atque  xternum 
Valett»  Francique  nominis  monumenlum,summa 
celeritate,  atque  mirabili  artiHcio,  construxe- 
rit.  Obiit  xxi  die  august.  m  n  lxviii.  Et  ipso  die 
quo  undecim  ante  annos  roagisterium  ordinis 
inierat. 

Hostibus  terribilis,  et  suis  charus,  unde  non 
immérité  annos.  Tantam  lanli  viri  memoriam, 
lantumque  Hierosolymitani  milili  virlulisslimu- 


DIGTIONNAIRE  MAL  840 

lum  prius  bumi  jacentes  ;  frater  Lndovicas  de 
Maillac-Sacquenviile,  et  frater  Joan.  de  Soubi- 
ran-Arifat  in  eminentiorem  hanc  Incem  erexere, 
Domini  anno  m  d  xci.  Vixit  annos  Lzxfii,  roen- 
ses  VI  dies  xvii. 


On  traça  aussi  sur 'sa  tombe  les  vers  sui- 
vants; ils  furent  composés  par  le  frère 
OlivierStarquei,  chevalieranglais,  iieutensst 
du  Turcopolier  et  depuis  bailli  d'Âquila. 

111e  Asise  Libyaeque  pavor,  tutelaque  qaondam 
Europae,  edomitis  sacra  per  arma  Getis, 

Primus  in  hac  aima,  quam  condidit,  urbe  sepollu 
Valetta,  aetemo  dignus  honore  jacet* 

Traduction. 

Ici  repose  celui  qui  fut  la  terreur  de  TAsie  et  de 
TAfrique,  et  le  protecteur  de  TEurope,  quand  ses 
armes  sacrées  terrassèrent  les  barbares.  Le  pre^ 
mier  enseveli  dans  cette  ville  qu'il  a  fondée,  ici  n- 
pose  Valette,  digne  d'une  gloire  éternelle. 

^  Armes  :  de  gueules  au  gerfaut  d'argent  et 
au  lion  d'or. 

Pierre  de  Monte  y  quarante- huitième  grwni 
mattre,  à  Malte.  —  1568-1572. 

Dès  qu'on  put  prévoir  la  un  prochaine  de 
Jean  de  La  Valette,  une  cabale  s  était  formée» 
ayant  à  sa  tète  deux  grands-croix  de  l'ordre, 
qui,  n'espérant  point  la  dignité  suprême 
pour  eux-mêmes,  voulaient  du  moins  s'at- 
tacher par  la  reconnaissance  celui  auauel  ils 
la  feraient  obtenir.  Leur  choix  se.nxasur 
Pierre  de  Monte  (1),  prieur  de  Gapoue,  doot 
le  véritable  nom  était  Guidalotti  ;  mais  il  l'a- 
vait changé,  pour  plaire  à  Julesill,  de  la  mtt- 
son  de  Monte,  et  son  grand-oncle  raatemeL 
Il  était  aussi  recommandable  d'ailleurs  par 
sa  valeur  oue  par  sa  naissance. 

Dès  1570  il  songea  sérieusement  à  exécu- 
ter une  entreprise  qu'il  avait  à  cœur  depuis 
son  avènement  au  pouvoir.  C'était  la  transla- 
tion du  couvent  dans  la  cité  Valette;  elle  eut 
lieu  le  18  mars  1571,  avec  la  plus  grande  ma  • 
^niQcence;  toutefois  ce  ne  fht  pas  sans  ob- 
jection de  la  part  des  chevaliers,  car  la  nou- 
velle ville  était  si  peu  avancée  encore,  que  le 
palais  du  grand  maître,  élevé  en  bois  recou* 
vert  de  maçonnerie ,  n'avait  qu'une  salle  et 
deux  chambres. 

A  la  mort  de  Pierre  de  Monte  se  termina 
ce  siècle  d'héroïsme  et  de  grandeur,  de  re- 
vers et  de  gloire»  commencé  en  1<^76,  alors 
que  d'Aubusson  était  appelé  à  la  dignité  su- 
prême. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Pierre  de 
Monte  : 

D.  0.  M. 

Fratri  Petro  de  Monte,  Julii  Di  pont.  max.  ex 
germano  filio,  in  Rhodio  excidio  strenoe  ser- 
vato,  rursus  in  Sengleaepeninsulaeanno  h  d  lxv. 
A.  Turcis  obsessse  defensione,  admirato pneda- 

(1)  De  Monte  ou  du  Mont. 


Hl  MAL  DEPIGRAPHIE. 

risûmOy  ac  gnbernatori;  Gapuae  priori,  primo* 
queiu  Valetuna  ci  vitale  iocoUe/Hierosolymi- 
laïue  militiae  in  summo  magislratu  magni  Ya- 
letue  digno  saccessori»  majoraque  longe  merito 
qaam  adepto»  qui  sai  magislralus  anno  tertio, 
mense  quarto,  die  sexto,  obdormiyit  in  Domino 
XXVI  Jannar.  m  d  lxxii. 

Traduction. 
  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  Pierre  de  Monte ,  fils  du  frère  du  souverain 
pontife  Jules  III,  sauvé  par  son  courage  de  la  ruine  de 
Bkodes;  depuis  il  fltdenouveauadmirer  sa  valeurdans 
la  dtfense  de  la  presqulle  de  la  Sangle,  assiégée  par 
les  Turcs  en  1565  ;  gouverneur  illustre,  prieur  de  Ga- 
foiie,  et  premier  et  digne  successeur  du  grand  La  Ya- 
lelte  dans  la  suprême  magistrature  de  la  milice  de 
Jérusalem,  depuis  qu*elle  habita  la  cité  la  Yalette;  et 
moins  chargé  d*honneurs  qu*il  n*en  a  mérités,  après 
m^  ans,  quatre  mois,  six  jours  de  magistère,  il 
stedonnit  dans  le  Seigneur  le  26  janvier  1572. 

Frère  Raymond  Forzunius,  bailli  de  Né- 

8 «pont,  le  premier  qui  dans  cette  ville  eût 
é  gratifié  par  lui  d*un  gouvernemeot,  con- 
sérrant  la  juste  mémoire  de  la  faveur  du 
grand  maître,  avait  élevé  ce  monument  à 
son  bienfaiteur. 

Annes  :  d'azur  à  deux  couronnes  ou  bran- 
dies d*olivier  d'or  et'une  bande  d'or  chargée 
de  trois  rochers  de  gueules. 

Jmm  de  la  CauUre^  quarante-neuvième  grand 
mattre,  à  Malte.  —  1573-1581. 

Jem  l'Évôoue  de  la  Cassière ,  né  en  1503, 
étale  chef  de  la  langue  d'Auvergne  et  grand 
marédial  de  l'ordre,  quand  il  fut  élu,  le 
9fl  janvier  15*22. 

Le  corps  de  Jean  de  La  Cassière  fut  d'a- 
bord porté  avec  pompe  dans  l'église  de  Saint- 
Lobis  des  Français,  où  son  cœur  demeura  de- 
puis. Le  célèbre  Antoine-  Muret  y  prononça 
ion  oraison  funèbre,  en  présence  de  seize 
cardinaux  et  des  ambassadeurs  de  France  et 
de  Pologne.  U  lui  composa  cette  épitaphe  par 
ordre  du  pape: 

D.  0.  M. 

Fratriloannl  Episeopio,  magno  militi»  Hiere- 
sotymilanaB  magistro,  viro  fortissimo,  religio- 
sissImOySplendidissimo,  cujus,  ut  igné  aurum  sic 
calunmiis  spectata  et  probala  integritas  etiam 
magis  enituit,  sacra  sodalitas  roilitum  Hiero- 
aolymitanorum  patri  ac  principi  optimo  mœrens 
posuit«Vixitann.  lxxviii.  Obiit  Romae  xii  kalend. 
Janoarii,  m  d  lxxlu 

Traduction, 
  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
  Frère  Jean  L*Evéque,  grand  maître  de  la  milice  de 
Jérusalem,  homme  très-courageux,  très-pieux,  irès- 
magniflque,  dont  Tintégrité,  mise  au  grand  jour  et 
éprouvée  par  la  calomnie  comme  For  par  le  feu,  brilla 
d*on  nouvel  éclat...  A  Texcellent  prince  de  la  patrie,  la 
sainte  famille  des  soldats  de  Jérusalem,  touchée  de 
regrets,  a  élevé  ce  monument.  Il  a  vécu  soixante-dix- 
huit  ans.  11  est  mort  à  Rome  le  M  décembre  158i. 

DlCnOlf!!.  n'EPIGRâPHlE.   I. 


MAL 


812 


Cette  iDscription,-en  minuscules  romaines 
de  la  plus  belle  forme,  et  qui  conservent  en- 
core des  traces  d'une  dorure  antique,  se 
trouve  sur  une  table  de  marbre  noir  placée 
dans  le  mur  d'un  pilier  du  cloître ,  à  une 
assez  grande  hauteur;  au  bas  est  un«écusson 
écartelé  de  lioq  grimpant  et  d'une  croix.  Il  y 
a  tout  lieu  de  croire  que  la  sépulture  de  La 
Cassière  était  primitivement  dans  l'église 
même,  et  qu'elle  aura  été  transportée  dans  le 
cloître  voisin,  construit  de  1580  à  1600,  à 
l'époque  où  notre  éelise  nationale  a  été  en- 
tièrement revêtue  à  l'intérieur  et  décorée  des 
marbres  les  plus  riches,  c'est-à-dire  de  17M 
à  1750.  Ces  renseignements  nous  sont  trans- 
mis oar  M/l'abbé  de  La  Croix,  clerc  consis- 
torial  de  France,  chanoine  honoraire  du  cha- 
pitre métropolitain  de  Besançon,  adminis- 
trateur des  pieux  et  royaux  établissements 
français  à  Rome. 

Le  corps  du  grand  maître  fut  ensuite 
transporté  à  Malte  et  enfermé  dans'  un  tom- 
beau de  marbre,  sur  lequel  on  grava  cette 
inscription  en  latin  : 

Fratri  Joanni  Levesque  de  la  Cassière, 
Hierosolymitani  hospitalis  magno  magistro,  viro 
religiosissimo,  optimo,  beneficentissimo,  cui  ad 
fastigium  principatus  egregia  multa  adversus 
fidei  hostes  ediu  facinora  aditum  stravere. 
Quorum  gloriam  postquam  princeps  est  renun- 
ciatus,  admirabili  in  regeudo  prudentiâB,  jo- 
stid»  et  integritatis  laude  cumulavit.  Humil- 
limam  dvitatem  Valettam  mi^ori  temple  con- 
ventnaliextmcto,  donatoque  xenodochio,  prae- 
toiro,  et  magnificentissimis  âedibus,  pro  sua  suo- 
rumque  commoditate  fabricatis,  condecoravit. 
Demum  ob  civiles  seditiones  sedandas  a  .Giego- 
rio  Xin  Romam  se  flagitante,  accitus,  summoque 
honore  habitua,  et  innocens  declaratus,  ibidem 
incredibili  omnium  bonorum  mœrore  decessit 
XII  kal.  Jan.  m  d  lxxxi.  Gadaver,  Roma  trans- 
vectum,  hoc  in  monumento,  quod  vivens  sibi 
caeterisqueconstruxerat,  conditum  est,  procu- 
rante magno  conservatore  F.  Raymundo  Tor- 
tuino,  qui  munere  receptoris,  et  postes  conser- 
vatoris  conventualis  eidem  magistro  magno  In- 
servierat. 

**  Traduction. 

  frère  Jean  L^Évèque  de  la  Cassière, 
Grand  maître  de  la  milice  de  Jérusalem,  homme  très- 
religieux,  très-bon,  très-bienfaisant,  qui  se  fraya  un 
chemin  au  faite  du  pouvoir  par  une  foule  de  belles  ac- 
tions contre  les  ennemis  de  notre  foi,  à  la  gloire  des 
quelles  il  mit  le  comble,  quand  il  fut  proclamé  prince, 
par  une  admirable  prudence  dans  son  gouvernement, 
par  sa  justice  et  son  intégrité.  11  décora  la  cité  la 
Valette,  encore  humble  et  pauvre,  d*une  plus  grande 
église  conventuelle ,  d'un  hôpital  élevé  à  ses  frais, 
d*ua palais  de  justice,  et  de  magniflques  édifices  pour 
sa  commodité  et  celle  des  frères.  Enfin,  pour  apai- 
ser des  séditions  civiles,  appelé  à  Rome,  d*après  ses 
instances,  par  Grégoire  XIII,  reçu  avec  les  plus 

2fT 


843  MAL  DICTIONNAIRE 

grands  honneurs,  et  déclaré  innoeent,  il  mourut 
dansceli^¥iUe,  i^iss^nl  d'incroyables  regrets  à  tous 
\m  g^s  de  biâOi  le  21  déoMibre  1S84.  Son  corps, 
transporté  de  Rome,  fvt  déposé  dans  ce  monument, 
qu^ll  avait  élevé  pendant  sa  vie  pour  lui-même  et 
pQor  les  autres  grands  maîtres,  par  les  soins  de  Ray- 
jnpnd  Tortupi,  qui  avait  servi  le  même  grand  maître 
ep  qualité  de  receveur  et  ensuite  de  conservateur 
conveatu^l. 
Armes  :  d*argent  au  lion  de  gueules  : 

Ougueêde  YerdaUf  cinqtumHime  grand  maUre^ 
A  JKaWe.  -  1581-1595. 

Le  19  janvier  1682  fut  nommé  grand 
otaltrQ  Hugues  de  Loubens  Verdale,  issu 
d'une  ancienne  maison  de  Languedoc  au 
dioc^e  de  Lavaur. 

Le  tombeau  de  Hugues  de  Verdale  offrait 
cette  épitapbe  : 

D.  0.  M. 
llluslrissino  Domino  firatri  Uugoni  de  Loubens 
Verdals  cardinali  amplissimo  Hierosolymita- 
naequa  mililic,  oui  annos  trededm,  roenses 
Ires,  dîes  vero  vigtnti  et  unum  honoriHeepra»- 
fail,  dignissimo  magno  magistro,  principi  in- 
viclissimo,  pradentissimo,  barbaris  hostibus 
tremebttndo,  catboUc»  rellgionis  stndiosissimo, 
iii  sdversis  farti,  fai  prosperis  eiroumspeeto,  mo- 
derato, provido,  seiagestmo  quarto  astalis  su» 
anno  vita  functo,  universa  religio  mœrens  hoc 
sapremwB  pietatis  ofAeinm  ultro  libansque  red- 
didftt.  Oblit  9r.  non.  maii,  au.  Dom.  h  d  xcv. 

TtaduciiùH* 
A  Dieu,  lrè»»bon  et  très-grand, 
Et  à  ifés-iUnstrs  seigneur  frère  Hugues  de  Louaens- 
Tardais,  énlnent  cardinal,  et  grand  matlni  de  la  milice 
de  Jérusalem,  à  laquelle  il  commanda  avec  benneur 
treiieans,  troismois,  vingt-un  jours.  Prince  Invincible 
et  très-pmdeat,  ennemi  redoutable  des  barbares,  zélé 
défenseur  de  la  religion  catholique,  eoarageux  dans 
Fadversité  :  dans  la  prospérité  circoosp^,  modeste, 
prévoyant.  U  est  sorti  de  la  vie  dans  la  soixante- 
quatrième  aanée  de  son  âge.  Tous  les  chevaliers,  en 
deuil,  lui  ont  raadu  d^eux-mêmes  et  avec  empresse- 
ment ce  dernier  devoir  de  la  piété.  U  est  mort  le 
4  mai  4595. 


MAL  844 

On  lisait  en  latin  sur  le  tombeau  de  ce 
grand  maître  ; 

D.  0.  M. 

Fratri  Martino  Garzes,  sacra  liospit.  Hierusal. 
repub.  demi  forisque  pacis  et  belli  artibus 
aptis  sexcnnio  féliciter  gesta  indyto,  vu  id 
febr.  M  D  eu  setat.  lxxm,  vita  functo.  Fr.  Vin 
centius  Fardclla  pos. 

Traduelion. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand^ 
£t  à  niUistre  frère  Martin  Garces,  quiagonveméane 
autant  de  bonheur  que  de  gloire»  pendant  six  aaaétt, 
la  r^ublique  sacrée  derhdpitalde  Jérusaleoi»  maîatô- 
nue  dans  sa  prospérité  au  dedans  et  au  dehors,  tsnt  (h- 
rant  la  paix  que  durant  la  guerre.  U  mourut  le  6  des  ides 
de  février,  Tan  460i,  à  Tàge  de  soixante-^ûaseaii. 
Frère  Vincent  Fardclla  a  donné  cet  asile  à  ses  ceadici 

Armes  :  d'azur,  h  un  cygne  d'argent,  an 
chef  de  trois  étoiles  d'or. 


Atofde  Wignaeourtf  einquani&dmâriimê  mmi 
maUre,  à  Malte.  —  1601-1629. 

Alof  (1)  de  Wignacourti  né  en  1(47,  d'une 
illustre  maison  des  Pays-Bas  fixée  en  Picardie, 
avait  à  peine  dix-sept  ans,  quand,  au  bruit 
d'une  expédition  projetée  par  Soliman,  il 
était  accouru  à  Malte  comme  simple  volon- 
taire en  1565.  Il  y  prit  l'habit  de  cheyalier,  et 
se  fit  tellement  distinguer  par  sa  prudence  et 
son  courage,  que,  quatre  années  après  sa  ré- 
ception, on  le  nomma  lieutenant  auj;ouver- 
neur  de  la  cité  Valette.  Passant  par  tous  les 
bonneiirs  de  l'ordre,  il  devint  grand-cieix, 
grand-hospitalier,  et.  à  la  moH  de  Garoès, 
sans  brigue,  sans  cabale,  n'ayant  que  son 
mérite  pour  appui,  i)  fut  élev*é  à  la  dignité 
souveraine. 

Libre  des  soins  de  la  guerre,  Wignacourt 
utilisa  la  paix,  occupant  toutes  les  mains  oi- 
sives à  creuser  un  magnifique  aqueduo^qui, 
de  la  cité  Notable,  conduisait  une  source 
d'eau  abondante  et  pure  sur  la  plac9  du  pa- 
lais des  grands  maîtres.  Ainsi  judia  on  vit 
les  soldats  de  Gé^r  gmbellir  les  Gaules 
qu'ils  avaient  conquis^  (8), 

On  grava  sur  le  tombeau  du  digne  grand 
maître  l'inscription  latine  dont  voici  la  tra- 
duction : 


Armes  :  de  gueule  au  loup  rampant  d'or. 

Martin    Qareès  y    cinqurnUe^  unième    grand 
mattre,  à  Malte.  —1595-1601. 

A  la  mort  de  Verdale,  la  brigue  des  Espa- 
gnols l'emportant  enfin,  ils  réussirent  à  pla 
cer  sur  le  trône  un  chevalier  do  leur  nation. 
Martin  Garces  fi),  de  la  langue  d'Aragon, 
quitta  le  titre  de  châtelain  d'Kmposte  pour 
eeiui  de  grarfd  maître,  le  8  juin  1695  (2),  et 
le  calme  fut  aussitôt  rétabli. 


'^' 


fi^OuGarzez. 

(2)  L'Ar«  de  vérifier  les  dates  place  Télection  do. 
Garces  le  7  février  4596;  maia  comment  expliquer 
uu  iDlerrègne  de  buii  mois?  Naberal  dit  le  8  jan- 
vier 1595,  Ci)  qui  esl  une  faule  dMinpressiou,  car, 
d'après  le  calcul  d<*  iNabcrat  lui-même,  il  faut  lire  le 


r 


A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
La  France  mit  aujour  le  noble  frère  Alof  de  Wigna- 
court :  son  zèle  k  défendre  la  foi,  son  attachement  à  la 
saintemilicc  de  Jérusalem,  sa  chasteté  8anstaclie,ba 
constaniepiéié,  sa  religion  infatigable  h  remplir  tous 
ses  pieux  devoirs,  sa  grandeur  d'àme  ennemie  de  toute 

8  juin,  puisque  assigne  à  ce  maffislère  une  durée 
de  cinq  ans,  huit  mois,  vingt-neuf  jours. 

(i)  Ou  Aloph. 

{%)  L'inscription  suivante,  placée  sur  une  peuie 
tour,  rappelait  ce  bienfait  : 

FraU-i  Alopbio  de  Wignacourt» 

magQo  magistro 

VaMetam  nrben  et  arceai 

Dulcissimis  aquis  viviHcanU 

'  «terntsaltts. 


M5 


MAL 


DIMORAPIUE. 


MAL 


%èê 


JUJuilîce»  sa  probité  pure  et  uc  connaissaut  aucune 
ftwifift  «I  le  oooseil  témoin  de  sea  verlQi,  le  Afeal 
BOBflaer  fraad  oiaitrede  Tliôpiial  de  Saint^Jeande 
Jérusalem  et  chef  de  la  sainte  milice.  L^honneoreC 
leprîfiléfQ  du  pawUoo  oauserfé  par  sa  prudence 
9m  milieu  d^»  iWttô  royale»  le  govremeinent  du 
saint  aépulere  aequis  à  lui  et  à  sea  aueeesaeura,  lui 
ont  assuré  Téternel  souvenir  de  tout  son  ordre.  Par 
ses  annea,  tougoura  vietorieuaes,  lea  deux  foru  de 
Lépante  et  de  Fatras  emportés  d*un  seul  choc  et 
pillëa;  Mabumette  (i)  ravagée;  Gasteltomèse  pris; 
les  Innombrables  navires  des  barbares  repoussés; 
esin  les  Invasions  de  ses  flottes,  Ton  rendu  l^imi- 
dable  à  tout  TOrient.  Par  sa  magnificence,  Malte, 
ednte  de  tours,  Valette,  revêtue  de  fortifici^tioos, 
les  peuples,  altérés  sur  la  terre  et  sur  la  mer, 
abendammenl  abreuvés  à  des  fontaines  d*eai  Inia* 
liaaaUea,  hil  ont  acquis  Tamonr  de  tout  TOecIdent. 
Les  rois  Infldéles  le  sont  venus  voir  en  amis  (2); 
tous  les  princes  cbrétiens,  honneur  extraordinaire  I 
ont  cultivé  son  amitié  par  leurs  ambassadeurs. 
L^flflapereur  Ferdiiuind,  n*éeoutant  que  la  reeom- 
naBdation  de  sea  talents»  Tbonora  par  un  décret, 
au  acclamations  de  Funivers  chrétien,  du  titre 
sdeDDel  de  prince.  Mais  hélas!  ce  délice  des  rois, 
cette  splendeur  des  chevaliers,  la  Kerreur  des  bar- 
Itrea,  le  tabernacle  des  vertus,  Il  lufflt  d'une  seule 
goutte  d'eau,  de  cette  eau  qu*ll  ivait  procurée  k 
IMte  avec  tant  d'abondance,  pour  causer  la  mort 
à  celui  que  Ton  pleurera  éternellement...  Songe 
tfooipeiirl 

Maht*  après  soixante  années  passées  avec  la  plus 
grande  piété  sous  Thumble  Joug  de  la  croix  ;  après 
ploa'de  vingt-un  ans  consumés  laborieusement  à  éten- 
dre sur  terre  et  sur  mer  la  vénération  delà  croix 
dans  la  suprême  magistrature,  le  Jour  même  de  ta 
Aie  de  rExaltatlon  de  la  croix,  il  Ait  appelé  aux 
éterneb  honneurs  promis  par  cette  même  croix,  et 
aux  récompenses  célestes,  par  le  magnifique  rému- 
nérateur des  zélés  serviteurs  de  la  croix,  Pan  de 
grâce  i029,  de  son  âge  le  soixante-quinzième. 

n  vivra  dans  la  mémoire  de  la  postérité,  dans  les 
annales  des  rois,  dans  la  dignité  de  ses  successeurs 
qu'il  a  augmentée,  dans  eetle  cité  Valette  qu'il  a 
ornée  de  superbes  édifices»  et  dans  son  zèle  à  pro- 
pager par  toute  la  terre  le  nom  et  Thonneur  de  la 
sainte  croix  de  Jérusalem. 

T^xte  de  l^épilaphe. 
0.  0.  M. 
F.  Alopbûiin.  de  Wigaacourt  Francia  nobilem 
genutt.  Tue.od»  ddei  »tudiqm»  sacrée  Hieroso- 
lymUMMS  nûlitiae  devotio,  illibata  castitas,  pietas 
in  Deum  perpétua,  nuUi^  ia  ^cris  defatigata  re- 
liglOt  magnanimitas  iiyuriarum  condonatrix, 
innooena  dolique  ignara  probita^,  reliquusque 

(I)  Afriea. 

(3)  En  1616,  Facardin,  prince  des  Druses,  et  en 
1690,  Ottoman,  religieux  dominicain,  qui  se  pré- 
tendait fils  du  sultan  Achincl,  vinrent  à  Malle 
implorer  la  protection  de  Wignacourt. 


virtutum  aenatus,  magnum  hospitalis  S.  loannia 
Hieroaelymitani  magistrum  militiaeque  prinei* 
pem  dixcMMii.  lUius  prudentiam  conservatii 
vexilli  in  legia  elaaae  pr»rogativa,  aanetiaamd 
sepuicri  prxfectura  sibi  poaterisque  adsemita, 
in  memoria  totius  ordinis  posuere  çempitcrna. 
lllius  armis  semper  victricibus  gemina  Lepanti 
etPatrassi  castella  uno  impetu  expugnata,  di- 
repta  Mehemetta,  depopulatae  Tomesii  arces, 
capta  sine  numéro  barbarorum  navigla,  repulsse 
dassium  incursiones,  toti  orienti  suasére  for- 
midandum.  Illlus  munificentia  cincta  tunibus 
Melita,  Valletta  munlta  propugnaculis,  sitientes 
terra  marique  popuU  perennibus  aquae  fontibqs 
potati,occldenti  reddiderecharisslmum.lnvisere 
benevoli  reges,  infidèles  coluere,  in  legatia  ho- 
nore Insdito  OQtnes  Christian!  principes.  Impe- 
rator  Ferdlnandus,  sufAragantibus  meritls,  suo- 
clamante  orbe  cbristlano  universo,  titulo  sere- 
nisslml  principls  augendum  decrevlt.  8ed  héul 
regum  delicias,  equitum  splendorem,  terroreon 
barbarorum,  virtutum  domicilium,  aquse  desmip 
guttula  de  medio  sustulit,  iisdem  aquae  latici- 
bus,  quos  per  Melitam  large  effîidit  vice  la- 
crymarum,  perennltef  lugendum.  Fallerfsl 
At  post  annoa  sexaginu  sub  homill  cruels  ]ago 
religlosisalne  tranaactos  trea  supra  viginti,  ertn 
da  honorihua  terra  Hiarique  propagatis,  tn  su- 
premo  magistratu  laborioalsaiRse  eonsumptea, 
ipso  diesanet»  oraels  ExaKationI  sacre,  ad 
setemos  efusdem  erueia  honores,  et  praemia  a 
munlflcentlssIoM  cvuela  atudlesomm  remune- 
ratore  evoeatua  est,  aimo  aalMis  ■  d  oxxii. 
«tat.  Lxxv. 

Yhret  In  memoria  posterorum.  In  regum  annt- 
libus,  In  ampliflcata  aueeeasorvm  dîgnitate,  !■ 
exomala  prndaris  ndiflella  Valetta,  In  propa- 
gato  ubiqne  «rario,  aaer»  cruels  HIerosolymI- 
tanaenomenet  honor. 

Le  portrait  d'Alof  ou  Adolphe  de  Wlj^na- 
court,  peint  par  Michel-Ange  de  Caravage, 
existe  au  musée  royal  :  il  t^at  représenté 
tête  DUC,  armé  dQ  pied  en  cap,  tenant  le 
bâton  de  commandement  à  la  main,  et  ac- 
mmpagné  d'un  page  qui  porte  son  casque. 

Les  armes  de  wignucourt  sont  s  d'argent 
k  trois  fleurs  de  lis  de  gueules  au  pied  nourri, 
au  lambel  de  sable. 

Xonta  Mendié  de  Voêtaneellos^  c inmcml^/rot- 
iUme  gromd  VMUre,  à  Jtf(i/^e.--16aa-i623. 

Louis  Mondes  de  Vasconcellos  (1),  cheva- 
lier de  la  langue  de  Castille,  bailli  d'Aoro, 
Portugais  de  nation,  fut  élu  pour  succéder 
h  Wignacourt. 

Son  tombeau  offrait  cette  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

Fr.  Ludovicus  Mandes  do  Vasconcetlos,  qui  per 
singulospaeis  bellique  gradus  ad  aummum  ma* 

(I)  Ou  Liiys  de  Mon  !èb  Concellos. 


847 


MAL 


DiGTiOMfiiAIRE 


MAL 


84S 


gîslerii  culmeD  Tîrlote  duce  cooscenderat»  in 
sexto  yix  principalus  mense  fato  bonis  infaoslo 
praeripilur,  cunctis  optatas,  nuUi  non  laerynia- 
toSf  hic  conditur  nonis  Mariii,  m  d  gxxiii. 

Traduction. 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  Louis  Mendès  de  Vasconcellos,  qui,  après avoi. 
passé  par  tous  les  grades  civils  et  militaires,  était  par- 
Tenu,  à  Taide  de  la  vertu,  au  faite  élevé  du  magistère, 
à  peine  au  septième  mois  de  son  gouvernement,  fut 
ravi  par  un  sort  fatal  aux  gens  de  bien,  regretté  de 
tous,  et  de  tous  pleuré.  Il  repose  dans  ce  tombeau. 
11  est  mort  le  7  mars  46i5. 

Armes  :  d'argent  à  trois  fasces  vivrées  de 
gaeules. 

Antoine  de  Paule^  cinguante-muUrième  grand 
matire,  à  Jlfaft^.— 1623-1636. 

Antoine  de  Paule,  issu  d'une  ancienne  et 
illustre  maison  de  Toulouse,  était  né  en 
Gascogne  vers  1552. 

L'inscription  suivante  fut  placée  sur  le 
tombeau  de  ce  grand  maître  : 

D.  0.  M. 
Fratri  Antonio  de  Paula,  magno  militiae  Hiero- 
solymitame  magistro,  principi  gralissimo,  splen- 
didtssimo,  qui  ob  egregias  animi  dotes  vivons 
in  omnibus  sui  amorem ,  exstinctus  desiderium 
excitavit.  Pacem.  mirifice  coluit)  et  affluentiam. 
Ordinis  vires,  opes  addidît,  anxit.  Ampliori 
munire  vallo  urbem  aggressus,  cum  annum 
ageret  magisterii  decimom  quartum,  setatis 
supra  octogcàimom,  diuturno  cum  morbo  con- 
stanter  conflictus,  semper  se  ipso  major,  piis- 
sime  ac  religiosissime  quievit  in  Domino, 
septimo  id.  Junii,  anno  sal.  m  d  cxxxvi. 
Fratres  Henricus  de  Merles-Beaucbamp,  et  Dom 
Marlinus  de  Redin  s.  cath.  maj.  consiliis  bel- 
licis,  Tbolosae  et  Navame  prières,  et  Jos.  de 
Bemon- Villeneuve  basul.  Aquilen.  consangul- 
neus,  testamentarii  executores,  opt.  benefactori 
mcerentes  h.  m.  ecc. 

Traduetian. 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère  Antoine  de  Paule,  grand  maître  de  la  milice 
de  Jérusalem,  prince  affable  et  magnifique,  dont  les 
belles  qualités  excitèrent  Tamour  pendant  sa  vie,  et 
des  regrets  universels  après  sa  mort;  qui  maintint  la 
paix  etTabondance,  étendit  et  accrut  les  forces  et  les 
ressources  de  Tordre.  Comme  il  s'occupait  à  entourer 
la  ville  de  fortifications  plus  redoutables,  dans  la 
quatorzième  année  de  son  magistère,  déjà  plus 
qu'octogénaire,  tourmenté  sans  relâche  d*une  longue 
maladie,  toujours  supérieur  à  lui-même,  il  se  re- 
posa pieusement  et  religieusement  dans  le  Seigneur, 
le  10  juin  de  Tan  de  grâce  1656. 
Les  frères  Henri  de  Merles-Beaucbamp,  et  dom 
Martin  de  Rédin,  conseillers  de  Sa  Majesté  Calholi- 
que,  prieurs  de  Toulouse  et  de  Navarre,  et  Jos<'ph  de 


Bernon-Villeneuve,  bailli  d*Aquila,  allié  do  graaë 

maître,  exé^ïiileurs  testamentaires,  k  leur  bîenfaitear 

regretté  dont  ils  pleurent  la  perte,  ont  élevé  ce  toù- 

nument. 

Armes  :  d'azur  à  une  gerbe  de  blé  sur  la- 
quelle est  un  paon  à  la  queue  épanouie  d*or, 
au  chef  de  gueules  chargé  de  trois  étoilei 
d'argent. 

Je<m  de  Lasearxs ,  cinqwmte^inquième  grand 
maître,  à  Jlfa/^e.— 1636-1657. 

La  langue  de  Provence,  si  heureusement 
féconde  en  grands  maîtres,  donna  un  suc- 
cesseur à  Antoine  de  Paule.  Ce  fut  Jeao-Paul 
de  Lascaris-Castellar ,  bailli  de  Manosque, 
appartenant,  par  la  naissance  la  plus  illustre, 
aux  comtes  de  Vintimille  et  aux  anciens  em- 
pereurs de  Constantinople. 

Malte  fut  redevable  a  Lascaris  d*une  bi- 
bliothèque publique.  On  régla  alors  que  les 
livres  appartenant  à  la  succession  des  che- 
valiers ne  seraient  point  vendus  comme  les 
autres  objets,  mais  qu'on  les  transporterait 
dans  un  local  commun. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Lascaris  l'ins- 
cription latine  dont  voici  la  traduction  et  le 
texte  : 

Traduction. 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Gi-git  Frère  Jean-Paul  de  Lascaris-Castellar,  grand 
maître  et  prince  de  Malte,  qui,  en  naissant,  reçut  sa 
noblesse  des  empereurs  et  des  comtes  de  Vintimille, 
la  rendit  plus  brillante  par  une  vie  passée  dans  les  con- 
seils etdans  les  ambassades;  sa  mort,  universellement 
pleurée,  lui  assura  Timmortalité.  11  régna  vingtrim 
ans,  heureux  entre  les  princes  ;  à  Tégard  de  sei 
sujets,  père  de  la  patrie,  méritant  toute  la  recoo- 
naissance  de  la  religion  par  rétablissement  d^no^ 
septième  galère  fondée  sur  des  rentes  annuelles, 
par  rinstitution  d*une  nouvelle  commanderie,  par 
la  construction  d*édifices  de  toute  espèce;  illustre 
par  toutes  ses  victoires  sur  terre  et  sur  mer,  ne 
s*attachant  qu*à  Dieu  seul,  il  mourut  le  14  août. 
Tan  du  Seigneur  1657,  de  son  âge  le  quatre-vingt* 
dix-septième.  Ses  parents,  en  pleurs,  lui  ont  élevé 
ce  monument  de  leur  reconnaissance. 

Texte, 

D.  0.  M 

Hic  jacet  F.  Jo.  Paulus  de  Lascaris-Castellar, 
magnus  magister,  et  Melitae  princeps.  Qui, 
nascendo,  ab  imperatoribus  et  comitibus  Vinti- 
miliae  accepit  nobilitalem  ;  vivendo  in  consiliis 
et  legationibus  regum,  fecit  amplissimam;  et 
moriendo  inler  omnium  lacrjmas,  reddidlt  im- 
mortalem.  Regnavît  ann.  xxi,  inter  principes 
fortunatus,  erga  subditos  pater  patri»»  erga 
religionembenemerentissimçs.  Septtmtlrir^ 
quam  annuis  redditibus  slabilivit,  nova  com» 
menda  quam  instituit,  altis  atque  aliis  aedîfldis 
qux  constnixit,  tôt  nominibus  terra  mariqne 
vicioriîs  omnibus  celeber,  soli  Deo  semper 
nffixus,  obiil  <lio  xiv  Aiigusti,  anno  Dom.  ■  K 


849 


MAL 


i.vii,  aelal.  suœ  lxxxwii.   Parenles  hoc  grati 
animi  monumenluin  inter  lacrymag  posuerunt. 

Une  deuxième  inscription,  séparée  de  Té- 
pitaphe,  signifiait  : 

Il  sera  renouvelé  comme  Taigle  (i). 

Armes  :  d*or  à  Taigle  à  deux  tètes  de  sable, 
armée  et  becquée  de  gueules, 

Martin  de  Redin^  cinquanie-sixOme  grand 
ifiattre,d  JITafre.— 1657-1660. 

Martin  de  Redin  (2)  était  un  chevalier 
aragonais,  prieur  de  Navarre. 
Son  épitaphe  était  ainsi  conçue  : 

D.  0.  M. 
iE tenue  mémorise  sacrum  m,  magisiri  D. 
Martini  de  Redin,  magni  Xaverii  ob  geniis  pro- 
pinquî,  cujus  anie  apialem  prœmatura  virlus 
SicoLaBt  deinde  Neapolitanae  cîassium  praefectii- 
ram  memit.  Adultus,  ad  summum  poniiAoem 
et  Hi^Muiianim  regem  legatus  profeclus,  exer- 
eitos  regîos  apud  Catalanes  et  Gallicos,  «ete- 
Tosque  Hispaniae  populos,  summo  cum  imperio 
rexit.  Inde  victoriis,  meriiis  atque  annis  auctus, 
ex  priore  Navarroe,  aiqpe  pro  rege  Siciliae, 
princeps  Melit»  absens  electus,  insulam  pro« 
pagnaciilis,ac  tarritis  speculis,  urbcs  aggeribas, 
hbrdeb,  et  annona,  ac  varie  belii  comitaiu 
iostmctia,  eonstructisque  munivit.  Ducis  Bul- 
lonii  exemplum  secutus,  eipeditionis  Hieroso- 
lymitanœ  principibus  Europœ  sese  ultro  vel  du- 
eem  vd  comitem  oblulit.  Somma  demum  omnia 
souDO  illo  8U0  magislralu  gessit  ac  pro  biennii 
angustlia  stopenda. 
OliUt  Ae  Ti  Februarii  h  dc  lx,  aetat.  lxx,  imperii  m. 
Fr*  D.  Joannes  de  Galdiano  Armenias  basulivus, 
et  senescallus  commendator;  fr.  Gilbertua 
d^Elbene  palatii  praefecius  commend.;  fr.  D. 
Antoniiis  Ck)rrea  magister  equitum  commend.  ; 
fr.  D.  Udorus  de  Argaiz  qusestor  palatii,  su- 
premU  tabulis  executores  dilecli,  cum  iacrymis 
posuere. 

Traduction, 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Consacré  à  la  mémoire  éternelle  de  Dom  Marlin  de 
Redin,  allié  par  sa  naissance  du  grand  Xavier,  dont  la 
verto  précoce  lui  mérita,  avant  Tâge,  le  commande- 
ment des  flottes  de  Sicile  et  ensuite  de  Naples.  Sorti 
de  Tadoleseence,  et  envoyé  comme  ambassadeur  vers 
le  Souverain  Pontife  et  vers  le  roi  des  Espapes,  il 

(4)  Renovabiiur  ut  aquila.  Ces  mots  renferment 
une  frappante  allusion  à  Taigle  qui  se  trouve  dans 
les  armes  du  grand  maître  de  Lascaris  Castellar.  On 
n^  verra  donc  pas  une  de  ces  exagérations  que 
nons  blftmons  ailleurs  dans  l'intérêt  de  Lascaris,  de 
WIgnaeoort,  etc.  ;  nous  ferions  d'ailleurs  observer 
que  de  kMttiigeoses  épitaphes  ont  été  consacrées  à 
flodipies  princes  dont  la  vie,  utile  et  glorieuse,  ne 
déaientait  pas  ces  éloges.  Une  indication  simple  eût 
mieux  convenn  que  de  fastueuses  inscriptions  ;  mais 
on  suivait  à  lenr  égard  une  habitude  introduite  par 
de»  médiocrités  ambitieuses,  et,  en  adoptant  les 
formes  de  la  flatterie,  alors  même  qu*ou  n^exprimaît 
qat  la  vérité,  on  sacriflait  au  mauvais  goAt. 

(^)  Ou  Rhedin. 


ITEPIGRAPHIE.  MAL  "^50 

commanda  avec  une  auionté  souveraine  les  armées 
royales  dans  la  Caulognc,  dans  la  Galice,  et  cbex 
les  autres  peuples  de  TEspagne.  De  là,  riche  de 
victoires,  de  services,  et  plein  d'années,  et  de 
prieur  de  Navarre  et  de  vice-roi  de  Sicile  élu  prince 
de  Malte  en  son  absence,  il  entoura  Ttle  de  ramparta 
etde  tours  propres  aux  signaux,  et  munit  les  villes 
de  retranchements  et  de  magasins  remplis  de  vivres 
etde  touie  sorte  de  provisions  de  guerre.  A  Texemple 
du  magnanime  duc  de  Bouillon,  il  s'offrit  lui-même 
aux  rois  de  l'Europe  pour  une  expédition  à  Jérusalemt 
ou  comme  chef  ou  comme  compagnon.  Enfln,  toutei 
ces  grandes  choses,  il  les  Ht  dans  sa  suprême  ma« 
gistratnre,  activité  prodigieuse  pour  la  conrte  durée 
de  deux  ans.  11  mourut  le  6  février  1660,  dans  la 
soixante-dixième  année  de  son  âge,  la  tnnsième  de 
son  règne. 

Frère  Jean  de  Galdiano,  bailli  d'Arménie  et 
sénéchal,  commandeur;  frère  Gilbert  d'Elbène» 
préfet  du  palais,  commandeur;  frère  Dom  Antoine 
Corréa,  grand  écuyer,  commandeur;  frère  Dom  • 
Isidore  de  Argaiz,  trésorier  du  palais,  choisis  pour 
exécuteurs  testamentaires  des  dernières  volontés  du 
grand  maître,  lui  ont  élevé  ce  monument  au  mi]iea 
des  pleurs. 

Ces  longues  épitaphes,  pleines  de  louanges 
souvent  peuméritées,  semblaient  avoir  touIu 
usurper  la  place  de  l'histoire.  Dans  les  siè- 
cles antérieurs,  on  était  plus  sobre  de  pa- 
roles :  le  nom  du  héros  rappelait  des  faits 
immortels.  Mais  quand  le  marbre  du  tom- 
beau n'a  recouvert  qu'un  homme  vulgaire, 
on  a  jugé  nécessaire  d'expliquer  quels  ti* 
très  il  a  pu  avoir  aux  honneurs  dont  il  fut 
revêtu. 

Armes  :  d'azur  à  la  croix  d'argent  ou  d'or 
bordée  de  gueules. 

Annei  de  Clermonty  cinguante-iepHime  grand 
mattrey  à  Malte.  —  1660. 

Annet  de  Clermont  Chattes-Gessan,  bailli 
de  Lyon,  fut  élu  à  l'unanimité  grand  maître, 
au  mois  de  février  1660.  Issu  de  l'illustre 
maison  de  Clermont,  il  avait  été  envoyé  è 
Malte  en  1622  par  Louis  XIII,  pour  deman- 
der à  Wignacourt  le  secours  de  ses  galères 
contre  les  hugiienots. 

L'épitahe  qui  se  lisait  sur  le  tombeau  de 
ce  grand  maître  est  beaucoup  plus  longue 
que  la  notice  qu'on  pourrait  lui  consacrer. 
En  voici  la  traduction. 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Ci'gtt,  très-éminent  frère  Annet  de  Chattes-Gessan, 
qui  reçut  la  naissance  des  comtes  de  Qermont;  des 
pontifes,  les  clefs  sacrées  et  la  double  tiare,  par  ses 
ancêtres,  défenseurs  intrépides  du  siège  apostolique 
sous  Calixte  IL  II  fut  le  plus  grand  de  sa  race,  par  cela 
seul  quil  joignit  à  la  tiare  la  couronne  souveraine, 
ayant  été  créé,  avec  Fapprobation  de  tous,  de  bailli  de 
Lyon  grand  maître  et  prince  de  Malte.  Dès  long- 
temps ses  services  avaient  réclamé  cette  haute  ré- 
compense, jamais  ses  vœux  ne  s'y  étaient  attaehës. 
Ses  vertus  lui  donnèrent  leur  suffrage  :  sa  piété  dam 


854  MAL 

les  œuvres  divines,  sa  prudence  dans  les  choses  hu- 
maines, son  amabilité  dans  le  discours,  sa  majesté 
dans  la  démarche,  son  intégrité  dans  la  charge  de 
maréchal,  son  autorité  sur  terre  et  sur  mer  ;  il  ne 
rambitionna  point  lui-même  :  il  ne  fit  qu'obéir  à  ses 
amis.  Son  règne,  à  peine  de  quatre  mois,  passera  à 
iâ  mémoire  éternelle.  Rien  ne  fut  perdu  de  sa  courte 
vie  :  il  en  consacra  la  première  partie  à  son  ordre, 
la  seconde  à  son  peuple,  la  troisième  h  lui-même, 
elle  tout  à  Dieu.  Il  est  mort  au  milieu  des  larmes 
et  des  regrets  de  tobs,  le  2  juin  1660,  Tan  soixante- 
treizième  de  son  âge.  Frère  Claude  de  Montagnac  de 
Latfeaillère  (1),  maréchal,  et  frère  Jean-Jacques  de 
TerdétiH,  chevalier  de  l'élection,  lui  ont  élevé  ce 
monument  de  la  reconnaissance. 

Texte  de  VépUaphe. 
D.  0.  M. 
Hic  jacet  emin.  frater  Annetus  de  Chattes  Ges- 
sàA,  'q\ji\  à  comitibus  Clarimontis  ortum  accepit, 
H  pôhtificibus' sacras  claves,et  tiaram  utramque» 
péf  majores  In  Calixto  11  sedis  apostolicae  acer- 
iHmos  défehsores.  Boc  uno  vere  majorum  om- 
nium màximosy  quod  tiarae  supremàih  coronam 
ac^ûhxit,  crèaiùs,  nemine  discrepante,  ex  baju- 
livo  LUgduni  m.  magisier,  et  Melitae  princeps. 
Eum  apicem  mérita  jampridem  exegerant.  Vota 
nml^uatai  prassampserani.  Sed  virtutes  tiile- 
nint  stifflra^um  :  pietas  in  divinis,  phidentia  in 
homanis,  suavitas  in  congressu,  msgestas  in  in- 
cessu,  marescalli  integritas,  terrse  marisqne 
imperium.  De  suo  nihil  ipse  contulit,  nisi  quod 
amicis  obedivîu  Aegnavit  ad  perennem  mémo- 
riam  vSx  ^^iMMôr  inensibliB.  BréVis  Vitte  pars 
nuila  K^it.  Primam  retlgtbnt,  secbudam  pô- 
pulOy  teriiam  sibi,  omnem  Deo  consecravit. 
Obiit  inter  lacrymas  et  voto  omnium,  die  u  Ju- 
nii,  anno  Domini  ■  dc  lx.  setat.  sux  lxxiii. 
f,  ClatkAas  de  Montagnac  Larfenillière  marc- 
scallus,  et  f,  Joann.  Jac.  de  Verdelin  primarius 
éleétio'rtts  eques,  hoc  grati  animi  monum.  p.  p. 

Armes  :  de  gueules  à  deux  clefs  d'argent 
en  sautoir  sur  le  chef,  un  croissant  d'argent. 


Raphaël  Cotoneff  {^)cinqtMnU'huitième  grand 
maUre,  à  Matte.  —  1660-1668. 

Raphaël  Cotoner  était  bailli  de  Msgorque. 

Les  chevaliers  aragonais,  ses  compatriotes, 
lui  élevèrent  à  leurs  frais  un  magnifique 
mausolée,  dans  la  chapelle  de  leur  langue,  et 
sept  distiques  latins  y  furent  gravés.  En 
voici  le  sens  î 

'  Qui  que  tu  sois,  dont  le  pied  foule  la  chapelle 
ihaltàise  d*Aragon,  et  dont  les  yeux  voient  ces  figu- 
res sacrées,  voyageur,  arrête  tes  pas. 

Ici  repose  le  premier  grand  maître  de  la  race 
des  Cotoner;  ici  repose  ce  Raphaël  qui  nous  a 
élé  enlevé  avant  le  temps. 

Telétait  ce  front  auguste,  digne  de  la  couronne- 


DICTIONNAIRE  MAL  85î 

de  Malle;  voici  celte  tète  si  fière,  soit  aux  comhats, 
soit  dans  les  conseils. 

Sa  vigilance,  sa  foi,  le  génie,  la  prudence,  la 
force,  étaient  dé  si  chères  assurances  qu'il  viTrait 
longtemps  pour  nous  ! 

Que,  lorsqu^il  fut  trop  tôt  ravi  aux  palais  célestes, 
cette  mort  prématurée  fit  le  désespoir  de  soe 
ordre, 

Qui,  afin  de  ne  point  sentir  que  les  rênes  (l« 
Tempire  avaient  passé  en  d*autres  mains,  les  con- 
fia à  son  frère... 

N*en  demande  pas  plus.  Le  premier  il  niëriia 
qu'on  cherchât  un  successeur  dans  sa  famille  :  c*es( 
assez  pour  sa  gloire...  Voyageur,  continue  loa  tét- 
min. 

Texte  de$  dittique$. 

Aragonum  quicumque  lerls  MeUtenae  aacelhlii, 

Sacraque  signa  vides,  siste»  viator,  lier. 
Hic  est  ille  primus  Colonera  e  slirpe  iiM|Mer, 

Hic  est  ilte  Raphaël,  ooBdittasaniedieai. 
Talis  erat  cervix  Meliteati  digna  cormia  : 

Taie  fuit  bello^  consillisque  capui» 
Cura,  fides,  pieVas,  genium,  prudentia^  robur, 

Tôt  dederant  vit»  pignora  cart  soai, 
Ui,  dum  cœlestes  dtius  raperetsr  ad  «H^i, 

Ordlnis  haec  fueril  mors  properata  doliM*. 
Qui,  ne  mutatas  regni  sentiret  habenaa^ 

Germano  rerum  fraena  regenda  àé^u 
Caetera  ne  quaeras.  Primus  de  atirpe,  secundoM 

Promeruil.  Satis  hoc.  Perge,  vialor,  Iter. 

Les  deux  inscriptions  suivantes  étaient  en 
prose  : 

Il  mourut  Tan  du  Seigneur  iiM5,  le  lOdclobif, 
Tan  soixante-troisième  de  son  âge,  à  ltt)ié  «ns 
et  un  mois  de  magistèrei 

A  Dieu,  trés-lNm  et  irès-^iVd, 
Et  à  la  mémoire  étemelle  de  f^ère  Raphaël  Coto- 
ner, d'abord  administrateur  ei  bailli  de  Major- 
que, grand  maître  de  la  TfSligHm  de  JéHisaiêtn. 

Texte. 

Obiit  ann.  Dom.  m  hc  Lxnt,  die  xx  Oclob. 

selat.  suaetxm, 

Magistérii  m.  et  vu  mense. 


!» 


i)  Ou  L^Arfévillière,  suivant  Vertot. 
OnCotuMt'. 


D.  0.  M. 

^temx  mémorise  Fr.  Raphaelis  Cotoner,  relig.  Hier. 

magni  magist.  Majorcicae  palricii, 

ac  primum  basulivi. 

Armes  :  d'or  à  la  fleur  de  coton  de  sino- 
pie. 

Nicolas  CotoHeTy  cinquante-ntuvOme  gtand 
tnattre,  à  Malte.  —  1663-1^. 

Nicolas  Cotoner,  qui  avait  succédé  h  son 
fjrère  dans  la  dignité  de  bailli  dc  Mi^^rqui?, 
le  remplaça  également  sur  le  siège  des  grands 
maîtres. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  Nicolas  Cctto-» 
ner  :  l'épitaplie  dontnous  donnerons  d'abofd 
la  traduction. 


DEPIGRÂPHIE. 


MAL 

V  Dieu  très-l>on  cl  très-grand. 
>iii  Nicolas  Coloiicr,  giaud  juaitre  de 
érusaleiu,  élevé  au  rang  de  prince  par 
r  d^âme,  sa  sagesse,  sa  niuniûcence  el  sa 
aurce  qu'il  a  érigé,  à  la  «houle  de  liaho- 
ophée  avec  les  rostres  des  galères  ei  le 
ur  la  sultane  ;  parce  qu'il  a  enrichi  Malle 
ues  bâtiments  ;  qu'il  a  accru  hi  splendeur 
s;  élargi  et  fortifié  Tenceinte  des  rem- 
?i  ses  citoyens  à  la  peste  dévorante;  pour 
3  à  Tordre  de  Jérusalem,  dont  il  fut  le 
sf  qui  ait  succédé  à  son  frère,  des  lois, 
é,  des  trésors;  pour  avoir  sauvé  la  répu- 
s  les  circonstances  les  plus  difficiles  de  la 
la  guerre  ;  à  col  homme  vraiment  grand, 
li  par  toute  sa  vie  la  mesure  du  grand 
oruit.  Sa  renommée,  vivante  après  loi, 
»cre,  dédie  cette  pyramide,  qvil  retrace 
lé  fton  hmc,  11  a  vécu  dans  le  magistère 
X  mois  ;  il  est  mort  le  29  avril  1080,  &gé 
-treize  ans.  Après  sa  mort,  ses  exécuteurs 
rts  lui  ont  fait  élever  ce  tombeau. 
Texte  de  Vépitaphe, 

D  0.  M. 
F  r,  D.  Nicolao  Coloner, 
0  Hierosolymitani  ordfnis  magistro, 
iltudine,  consUio,  muniflcenlta,  majestale 

prlncipi  : 
ereclo  ad  Mahomeiis  dedecus 
ii  rostris,  ac  sulunac  pracda,  irophaeo  : 

Melita 
cis  extruclionibus,  templorum  nltore, 
»Ucato  munltoque  urbis  pomœrio, 

plendide  aucia: 
e  pesUlentise  faucibus  pêne  rapto  : 

Hierosolymitano  ordlne 
Mi  primus  post  fratrem  pnefuit 
18,  auctonfate,  spoliis  ampliflcato  : 
cillimis  saeculi  bclli  temporibus  servata  : 

vere  magno 
tî  nominis  mensuram  gestis  impleverit, 
imidem  banc  excelsi  testem  animi 
dat,  dkat,  dedicat 
fama  supcrsles 
in  magisteriu  annos  xvi  menses  vi, 
rilis  1680,  setalis  suae  73,  post  cujiisobituw 
teslameniarll  tumulumhuncfieri  mandaie. 
:  d*or  à  la  fleur  de  coton  de  sino- 

Caraffàj  soixantième  (jrand  maiire^ 
d^a/^C- 1680-1690. 

re  Garaffa,  de  Tillustre  maison  de 
)rîginaire  d'Aragon,  fixée  à  Nazies, 
ur  de  la  Rocella.  Il  se  trouvait  le 
le  grand  maître  choisi  dans  la  lan- 
lie  et  fut  proclamé  le  2  mai  1680. 
Iiéposé  dans  un  tombeau  qu*il  avait 
Iruire  lui-même  dans  la  chapelle 
et  où  on  lisait  deux  inscriptions, 
remière  avait  été  composée,  dit-on, 
leux  a03  avant  sa  mort  : 


MAL  854  . 

Texte  de  Npitaphe, 
D.  0.  M. 
F.  D.  Grègorius  Garaffa,  Aragonius ,  e  prin- 
cipibus  Rocell»,  magnas  Hierosolymitani  ordi- 
nis  magister,  cui  vivere  vita  peracta  in  votis 
etàif  quia  mortem  primam  qui  pnevenil,  se- 
cundam  évitât*  hune  sibi,  adhuc  vivens,  non 
mausolseuiDi  sed  tumulum  posuit.  Resurrecturo 
saUs. 

Ann.  Dom.  ■  dc  lxxxviii. 
Traduction, 
A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Frère   dom   Grégoire    Carafia ,    Aragonais ,    des 
princes  de  la  Rocella,  élevé  à  la  dignité  de  grand 
maître  de  Tordre  de  Jérusalem,  dont  un  des  vœux 
était  de  survivre  à  sa  mort,  sachant   que  celui 
qui  prévient   la  première  évite  la  seconde,  s*est 
fait  élever,  encore  vivant,  non  un  mausolée,  mais 
une  tombe.  G*est  assez  pour  qui  doit  ressusciter. 
L  an  du  Seigneur  1688. 

Après  la  mort  du  grand  maître,  ce  mauso- 
lée lut  chargé  d*ornemeus,  On  y  plaça  la  sta- 
tue de  Carana,  et  Ton  grava  au-des&ous  cette 
deuxième  épitaj  he,  rapportée  par  Vertot  avec 
quelques  légers  changements  : 

Tixte. 
Emeriios  venerare  cineres ,  viator. 
Uicjacet  fr.  D.  Grègorius  Carafla  ab  Aragonia, 
m.  magister,  clarus  génère,  genio  praedarior. 
Heroas,  qnos  in  nomine  gesslt,  in  vlrtute  ex- 
presslt.  Effusa'comitate,  diffhsis  triumphis,  po- 
pulos habuii  amatores,  orbem  fecit  admlrato- 
rem.  Bis  ad  llellespontum,  toiles  ad  Epinmi, 
Peloponesum,  lllyrium  interrllo  ductu,  prxva- 
lida  ope,  classes  delevit  reglas,  régna  expugna- 
vit  :  munificentia,  pietate  princeps  laudatissi* 
mus,  urbem,  arces,  portus,  xenododiia,  templa, 
ampliavlt,  restituit,  omavit.  Rublico  semper 
rel^onls  bono  curas  impendit  et  studia  :  aera- 
rlum  dltissimo  spolio  cumulavlt.  Obiit  die  xxi 
juin,  anno  aet.  lxxvi,  magister.  x,mI.  n  »cxc. 

Trûdttctlon, 
Révère,  é  voyageur,  ces  cendres  vénérables, 
ici  repose  ft^re  dom  Grégoire  Carafla ,  d'Aragon , 
grand  maître;  d'une  naissance  illustre,  phis  illustre  par 
son  génie,  il  a  fait  revivre  toutentiers,  par  sa  vertu,  les 
héros  qu'il  rappelait  par  son  nom.  Par  ses  manières 
ouvertes  et  affiibles,  par  ses  nombreux  triomphes.  Il 
s*est  acquis  Tamour  des  peuples,  Tadmiratlon  de 
Tunivers.  Deux  fois  vers  rHellespont,  deux  fois 
dans  TEpire,  le  Péloponèse,  llUyrie,  ses  ordres  in- 
trépides, ses  puissants  secours  ont  détruit  des  flot- 
tes, pris  d'assaut  des  capitales.  Prince  dont  on  ne 
peut  trop  louer  la  magnificence  et  la  piété,  ii  accrut, 
rétablit,  orna  la  ville,  lesiMts,  le  port,  les  hépiuux, 
les  églises.  Immolant  ses  soins  et  toute  sou  étude 
au  bien  public  de  Tordre,  ii  remplit  le  trésor  de  très- 
riches  dépouilles.  Il  est  mort  le  SI  juillet,  de  mm  âge 
Fan  soixante^eiie,  de  son  magistère  le'dixièuie,  Tan 
de  f  race  1690, 


855 


MAL 


DICTIONNAIRE 


MAL 


8ù(; 


Une  plaque  de  marbre,  placée  sur  la  porte 
d'Italie,  s'exprimait  ainsi  sur  ce  grand  maî- 
tre, alors  simple  commandeur  : 

Texte. 

DîTo  Joanni  Baptistae, 
Hierosolymitanac  roilîtiae  patrono,  ob  gloriosam 
a  Venetis  de  Turcica  classe  ad  DardaneUorom 
ora  reportatam  victoriam  consilio,  opéra,  et  fe- 
lici  ausu  F.  D.  Gregorii  Garafibe,  Rocellae  prio- 
ns, et  sepiem  Melitensiom  triremiam  docis. 
Qui  primus  in  hostes  invectus,  ila  eos  deter- 
ruit,  et  profligavit,  ut  ipsam  etiam  imperato- 
riam,  nisi  ejus  ratis  scopulo  adhaesisset,  in  suam 
polestatem  redegisset.  Vicit  tamen,  et  caplis  ex 
adversariis,  pneter  très  majores,  octo  triremi-  ^ 
bus  aliis  minoribas,  innumerisque  tormentis 
aeneiSt  tum  sexaginta  supra  trecenlos  Torchis 
in  servitutem  redactis,  et  ex  Ghristianis  bis  mille  / 
ac  sexcentis  liberiate  donatis,  ad  sues  trium- 
phanlis  in  morem  reversus,  vivit  vivelque,  sere- 
niss.  reipubficae  et  Hierosolymilanie  religionis 
bene  merilus,  ac  suœ  familise  decus  immortale. 
In  tant»  rei  memoriam  yenerabilis  lingua  italica 
uno  corde,  multiplici  nomine,  die.  consecr.  An*  ^ 

Dom.  M  DC  LYI. 

Traduction. 

Au  bienheureux  saint  Jean-Baptiste, 
Patron  de  Tordre  de  Jérusalem,  à  Toccasion  de  la 
glorieuse  victoire  remportée  par  les  Vénitiens  sur  la 
flotte  turque,  à  rentrée  du  détroit  des  Dardanelles, 
par  le  conseil,  les  soins  et  Theureuse  valeur  de  frère 
Dom  Grégoire  Garaffa,  prieur  de  Rocella  et  général  des 
sept  galères  de  Malte.  Ayant  le  premier  abordé  Ten- 
nemi,  il  le  jeta  dans  un  tel  désordre,  qu*il  se  serait 
emparé  du  vaisseau  impérial  lui-même,  si  son  bâti- 
ment n^eût  été  arrêté  par  les  brisans  :  il  vainquit 
cependant,  et  ayant  capturé,  outre  trois  grandes  nefs 
ennemies,  huit  navires  de  moindre  grandeur  et  une 
quantité  innombrable  de  canots  de  cuivre,  il  fit  pri- 
sonniers plus  de  trois  cent  soixante  Turcs,  rendit  la 
liberté  à  plus  de  deux  mille  six  cents  chrétiens,  et 
revint  ensuite  triomphant  vers  les  siens,  où  il  vécut 
et  vivra  éterneliemeut,  ayant  bien  mérité  de  la  sé- 
rénissime  république  ainsi  que  de  Tordre  de  Jérusa- 
lem, et  étant  devenu  Thonneur  immortel  de  sa  fa- 
mille. G'est  en  mémoire  de  ce  beau  fait  d^armes 
que  la  vénérable  langue  d'Italie  a  dédié  et  consacré, 
d^une  voix  unanime,  ce  monument.  Tan  du  Seigneur 
1656. 

Le  grand  maître  ayant  perdu  à  Malte  un 
de  ses  frères,  chevalier  de  Saint-Jean  et  am- 
bassadeur de  l'ordre  à  Rome,  le  fit  inhu- 
mer dans  la  métropole  avec  cette  inscrip- 
tion : 

Texte. 

Fr.  D.  Francisci  Carafite ,  principis  Roccel- 
Is  filii ,  cineres  haec  urna  habet  :  iiomen  ac 
decus,  fama.  Reatis,  Firmi,  Mazertbae,  Pa- 
normi  commendatarius ,  collectos  sibi  suo  ab 
ordine  titulosgestis  excesait.  Navali  in  tyrocînio 


gemin»  ad  Festum  et  Abydum  pugnas  interfuit.  Ac 
Fr.  Gregorii  GarafEe  Roccellx  prions,  triremnim 
praefecti,  fratris  victoriam,  famam,  spolia  vlrtnle 
auxit  sua.  Hinc  ad  praestandam  Alex.  Ylf  Rom. 
pontif.  obedientiam  sui  ordlnis  orator,  demum 
summus  Hierosolymitan»  classis  pradèdus, 
virtutis  et  gloriae  numéros  explevit,  una  e  triboi 
Âlgerinis  navibus,  generoso  su»  tantnm  trirenii 
ausu  ac  hnpetu,  ad  Gretam  capta  ;  post  tan 
praedarum  facinus  mors  iUum  aetemitati  tran- 
scripsit.  Obiit  IRoccell» ,  xn  Septemb.  an. 
M  D€  Lxxix,  aet.  suae.  li.  Mortalitatis  spoUam 
hue  transvectum  F.  D.  Gregorius  Caraib  M.  H. 
0.  M.  hoc  tumulo  condidit. 

Traduction. 

Cette  urne  renferme  les  cendres  de  frère  François 
GarafDsi,  fils  du  prince  de'RocceUe.  Naiatanoe,  hoa- 
neur,  gloire,^tout  fut  réuni  en  sa'peraoooe.  Con- 
mandeur  de  Rieti,  de  Fermo,  de  Masarthe,  de 
Panorme,  il  surpassa,  par  ses  hauts  faits,  les  diTea 
titres  que  son  ordre  lui  avait  conférés.  Pour  lot 
noviciat  naval,  il  assista  aux  deux  batailles  deFesloi 
et  d^Abydos,  et,  par  sa  valeur  personnelle,  eontrilNia 
à  la  victoire,  à  la  renommée  et  aux  captures  de  soq 
frère  le  prieur  de  Roccelle,  Grégoire  Caraffiu  alois 
général  des  galères.  Ensuite  il  fut  envoyé,  en  qoaliié 
d^ambassadeur,  près  du  souverain  pontife  Aleiaa- 
dre  VU,  pour  lui  prêter  obéissance  au  nom  de  soq 
Ordre.  Enfin,  nommé  amiral  de  la  flotte  des  Haipi- 
taliers,  il  mit  le  comble  à  sa  réputation  de  valeur  ei 
de  gloire  en  capturant,  sur  les  rivages  de  Tile  de 
Grète,  par  la  généreuse  impétuosité  et  Taudace 
extraordinaire  de  la  seule  galère  quil  commaBdait, 
un  des  trois  vaisseaux  de  la  flotte  algérienne  :  apià 
celte  action  d'édat,  la  mort  Tinscrivit  dans  Tétemiié. 
Il  mourut  à  Roccelle,  le  19  septembre  1979,  daos 
la  cinquante^nième  année  de  son  âge.  Frère  Dom 
Grégoire  Garafia,  grand  maître  de  Tordre,  a  fait 
transporter  ici  sa  dépouille  mortelle,  et  Ta  ren- 
fermée dans  ce    tombeau. 

Les  armes  de  Caraffa  sont  :  fascé  d*argent 
et  de  gueules  à  la  bande  ondée  de  sinople. 

Adrien  de  Wignacourt^  êoixanie-^niime  grand 
maUre,  à  Malte.  —  1690-1607. 

Adrien  de  Wignacourt  (1),  éloisné  du  ma- 
gistère en  1680,  fut  nomme  grand  maître  en 
1690.  Neveu  du  célèbre  Alof  de  Wignacourt, 
il  était  ^rand  trésorier  de  l'ordre,  et  jouissail 
d*une  juste  réputation  de  piété  et  de  bieo- 
faisance. 

On  lisait  sur  le  tombeau  de  ce  grand  mai* 
tre  l'inscription  dont  nous  donnerons  d'abord 
la  traduction  : 

A  Dieu,  très -bon  et  très-grand. 
Les  dépouilles  mortelles  de  très-éminent  prince, 
Frère  Adrien  de  Wignacourt,  reposent  soos  ce  marbre. 
Si  vous  cherchez  en  lui  la  splendeur  du  sang,  vous  b 
trouvez  dans  son  nom  seul,  dans  ses  alliances  presque 


(1)  Ou  Vignaeourt. 


1|R   .-. .  «C     A 


S57 


MAL 


DEPIGBÂPHIE. 


MAL 


858 


royales;  si  le  mériie  d'une  vie  religieuse  attire  pluiôit 
vos  regards,  vous  pourrez  admirer  sa  charité  infati- 
gable envers  les  pauvres  et  les  infirmes,  et  généreuse 
envers  les  pestiférés  ;  et  iine  sainteté  de  mœurs  si  ^ 
pures,  qu*il  eût  préféré  mourir  plutôt  que  de  la 
souiller.  Neveu  par  son  *  père  du  grand  Alof,  et  sa 
parfaite  image  par  Tintégrité,  le  courage  etla  justice, 
il  a  égalé  la  gloire  d'un  si  grand  prince.  U  a  vécu 
saintement,  et  saintement  il  est  mort,  Tan  de  grâce 
1697,  le  4  février,  âgé  de  soixante-dix -neuf  ans. 

Texte  de  VépUaphe. 

D.  0.  M. 

Eminentissimi  principis  fratris  Âdriani  de 
Wignacourt  mortales  exuvias  sub  lioc  marmore 
qaiescunt.  Si  generis  splendorem  quaeras,lial)es 
in  solo  Domine,  habes  in  affinitatibus  pêne  regiis. 
Si  religiosae  vitae  mérita  specles,  charitatem 
erga  pauperes  et  inûrmos  indefessam,  erga 
peste  laborantes  generosam,  mirari  poteris  :  et 
ita  intemeratam  -morum  innocentiam,  ut  mon 
potins  quam  fcedari  voluerit  :  magni  Alofii  ex 
pâtre  nepos,  integritatis,  fortitudinis  et  justiti» 
«aade  simillimus,  tant!  principis  famam  est  asse- 
cuUit.  Tixit  sanctissime,  sanctissime  obiit, 
AnnA  Sal.  M  DG  xcvii,  dlo]  fcbruar.  nr,  «Ut 
ami.  Lxiix. 

Armes  :  d'argent,  à  trois  fleurs  de  lis  de 
gueules  au  pied  nourri,  au  lambel  de  sable* 

Mawnond  Perrelos ,  soixante^euxième  grand 
maUre,  à  MalU.  — 1697-1720. 

Le  grand  maître  Raymond  Perrelos  (1) , 
ArMonais  de  naissance,  bailli  de  Néj^repont. 
Le oociobre  1700,  «  Tescadre  maltaise,  dit 
M.  le  bailli  de  Cbambray  (dans  ses  Mémoires 
manuscrits),  s'empara  du  vaisseau  turc  le 
Bmghen.  Le  bon  exemple  que  donna  le  gé- 
néral bailli  de  Spinola  avec  la  galère  Copi- 
iainet  ne  fut  pas  moins  admirable  que  son 

(crand  courage,  soutenu  par  celui  du  cheya- 
ier  de  Villeneuve  Trans-Tourettes,  caraya- 
niste  de  la  galère  magistrale  I(Mcom(pour 
lors  patronne,  commandée  parole  chevalier  de 
Ricard),  qui  aborda  le  premier  de  tous. 
Aussitôt  les  autres  firent  de  même.  Le 
chevalier  de  Trans  fut  aussi  Je  premier  de 
ceux  qui  montèrent  sur  le  vaisseau  ennemi, 
saivi  des  chevaliers  de  Benseville,  Français, 
el  de  Damiani,  italien.  » 

Jacques-François  de  Chambray  (dont  Tar- 
rière-petit-neveu,  le  marouis  de  Chambray, 
auteur  d'une  excellente  Histoire  de  Veoupi- 
dUian  de  Russie,  3  vol.  in-fol.lavec  atlas;  de 
la  Philosophie  de  la  guerre,  etc.,  m'a  com- 
muniqué les  mémoires  manuscrits  avec  la 
8 lus  loyale  obligeance),  naquit  à  Evreux,  en 
[ormandie,  le  15  mars  1687.  Reçu  chevalier 
à  l'âge  de  treize  ans>  il  arriva  à  Malte  le 
38  octobre  1700,  et  le  grand  maître  l'y  reçut 
en  qualité  de  page.  Depuis,  grand-croix, 
lieutenant  général  et  vice-amiral  de  Malte, 
il  prit  onze  vaisseaux  sur  les  infidèles,  se 

(I)  Oa  PeriUot. 


couvrit  de  gloire  dans  une  foule  d'actions 
d*éclat,  et  reçut  les  blessures  les  plus  graves. 

L'ordre  lui  doit  d'avoir  fait  construire  et 
fortifier  à  ses  frais  un  fort  dans  le  quartier 
de  rtle  du  Goze,  qui  prit  le  nom  de  Ciié 
neuve  de  Chambrau  :  il  mit  ainsi,  par  cet  ou- 
vrage important,  les  Gozetains  à  l'abri  des 
insultes  des  Rarbaresques. 

Cet  intrépide  marin,  mort  le  8  avril  17S0, 
Agé  de  soixante-neuf  ans,  fut  inhumé  dans 
l'église  de  Saint-Jean  avec  cette  épitaphe, 

(;ravée  aussi  sous  son  portrait  dans  la  col- 
ection  d'Odieuvre  (son  mausolée  représen- 
tait le  fort  Chambray  avec  les  armes  du  dé- 
funt, d'argent  à  trois  besants  de  gueulesi 
semé  d'hermines  et  de  sable)  : 

D.  0.  M. 

Hic  jacet 
F.  Jac.  F.  de  Chambray,  ordiois  Hierosolymi  baju- 

[livos, 
de  sancta   Yambour  de  Vireeourt  magistralisq. 

[oomm.  Metensis 

commendatorius 

mari 

œtatis  saae  nulli  secmMlos 

fùdit  Turcas 

terra    . 

arce  propriis  impensis  extmcta 

tutavit  cives. 

• 

Vertot,  contemporain  du  bailli  de  Cham- 
bray, n'a  pu  le  citer  qu'une  fois  dans  son 
Histoire.  Ses  Mémoires  forment  un  manus- 
crit in-i*  d'environ  douze  cents  pages,  et 
intitulé  :  Mémoires  de  J.-F.  de  Chainbrau^ 
adressés  à  sa  très^illtuire  et  vénérable  famille, 
remis  entre  les  mains  du  marquis  de  Chan^rây 
rainé. 

Le  grand  maître  Perrelos  fit  placer  l'in- 
scription suivante  dans  une  nef^de  l'éslise 
de  Saint-Jean,  à  Malte,  en  l'honneur  de  l'in- 
trépide sénéral  des  galères,  le  commandeur 
Joseph  de  Langon,  dont  le  corps,  transféré 
à  Cartbagène,  y  fut  enseveli  auprès  du 
maltre-autel  de  la  cathédrale  : 

D.  0.  M. 

Fratri  Jeseplio  de  Lfingon-Alvemo, 
Gujas  virtutem  in  ipso  tyroaicii  flore  mataram 
Gallicae  naves  fecere,  Thraces8eiisere,MeUten8e8 
balNiere  victricem.  Oranum  dira  obsidione  cin- 
ctum,  cum  unica  religionis  nave,  coi  prierai 
oaerariam  dueens,  penetrata  Algerii  dasse, 
(jusque  rege  teste  vel  invite,  militem  et  corn- 
meatum  invexit,  generalis  classiam  praefectos  ad 
Tripolitanorum  pnetoriamincendendamplurimo 
momento  fuit.  Laudes  umen  consilio  et  fortitu- 
dine  sibi  ubique  coempus  in  alios^  continuo 
transtulit.  Suprema  tamen  Algerii  nave  subacU, 
accq)toque  inde  vulnere  acerbe,  victor  ftto  ces- 
sit,  die  xviH  aprilis  m  kg  x,  setat.  xli. 
E.H.  M.  F.  D.  R.  de  Perrelos  Roccafoll,  ad  bene- 
merentiae  argumentum ,  mortuo  hoc  mœrens 
»  positum  voluit  cenotaphium,ad  memori»  peren* 
niuiem. 


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MAL 


Kn  1706  sortit  une  nouvelle  escadre.  Dès 
la  première  course  ,  elle  rencontra  trois 
navires  tunisiens,  s*empara  du  vaisseau 
amiral,  mit  en  fUite  les  deux  autres,  et  le 
bâtiment  daplilré  fut  ajouté  à  Tescadre  sous 
le  nom  deSàime-Croix,  Alors  s'établit  eiltre 
les  deui  flottes  la  plus  btîllante  et  la  plus 

glorieuse  rivalité  d'exploits.  Le  commandeur 
e  Langon,  surnommé /d  TefrewrdtfinfUiileSj 
perce  avee  un  seul  vaisseau  une  division 
algérienne)  et  vient  ravitailler  la  garnison 
espagnole  d*Oren,  vivement  assiégée. 

On  lisait  sur  son  tombeau  rinscription 
dont  voici  la  traduction  : 

  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
A  irès-ëminent  prince,  frère  Dom  Raymond  Perrelo» 
de  RoccafuU,  né  d'une  maison  très-illustre,  et  porté  par 
ses  venus  à  la  grande  mailrise:  qui,cgaienient  cher  à 
tous,  honoré  des  éloges  des  plus  grands  prince^,  et, 
outre  les  autresbelles  qualités  de  son  âme,  recomman- 
dable  surtout  par  sa  Jusiice  et  par  sa  charité ,  sut 
également  se  faire  admirer  et  chérir  de  tous.  Plein 
de  générosité,  il  ne  laissa  jamais  gucun  service  sans 
récompense  :  pour  les  pauvres  du  Christ,  pénétré  de 
miséricorde,  il  aima  mietu  en  être  vraiment  le  gar- 
dien que  d'en  porter  seulement  le  nom,  envers  Dieu 
et  les  saints  rempli  d'une  sincère  religion,  appliqué 
tout  entier  à  faire  répandre  devant  eux  de  conti- 
nuelles prières,  k  orner  leurs  temples  de  vases  pré- 
cieux, leurs  ministres  de  vêtements  magnifiques,  il 
parut  s'oublier  presque  lui-même.  Après  avoir  dé- 
coré le  port  d'édifices,  accru  les  fortifications,  aug- 
menté la  marine  de  quatre  vaisseaux  de  guerre; 
après  avoir  plm  d'une  Ans  versé  ^graédes  èonuDes 
d'argent  pour  le  bien  généHd^  en  sorte  quV>ii  eût  pu 
erohi^  loh  pi^pre  trés<^r épuisé;  mourant  pieuse- 
ment, après  vingt-trois  années  d'uu  glorieux  règne, 
il  laissa ,  pdtir  porter  dans  les  comptes  du  trésor 
public,  trois  cent  mille  é«us  d'or.  Il  mourut  la  iO 
janvier  i7i0 ,  de  son  âge  l'an  quatre-vingt-qua- 
trième. 

TexU  é€  l^épiiaphe. 

D.  0.  M. 

Eminentis.  principi  Fr.  D.  RaymundoPerrelosde 
Roccafull,  darlsslnio  génère  nato,  et  virtutnm 
suffragk)  ad  magnum  tnagisterium  erecto  :  qui 
omnibus  ^ue  canis,  magnorum  etîani  princi- 
pum  praeconiis  commehdatos,  et  praeter  esteras 
animi  egregias  dotes,  justitia  pnecipue  et  can- 
tate consptettQS,  niirari  ab  omnibus  potuit,  pa- 
riter  et  amari.  Apprime  munificns,  nullius  mé- 
rita sine  premio  dimisit  :  erga  Christi  pauperes 
summe  misericors ,  eorum  cnstos  vérins  volait 
esse  qnam  dici.  Erga  Deum  et  superos  vere  reli- 
giosus,  assidois  fundendis  precibus,  templis  pre- 
tîosa  supellectlli,  mfnisiris  insigni  habito  deco- 
randis  magnopere  intentas,  siii  penc  visus  est 
oblivisci,  qui  demum  portu  aedificiis  omato,  ad- 
ditis  propugnacfilis,  quatuor  navibus  bellicis  an- 
da  classe,  magna  non  seinel  pecunia  vi  in  com^ 
mune  bonam  elargiia  ,  lia  m  suum  exhausisse 


DlCTlONiNAlRE  MAL 

aerarium  credi  potuissel.  Ter  centena  aureonim 
miilia  publie!  aerarii  rationibus  inferenda,  post 
xxiii  annos  optimi  prindpatus,  pie  moriens,  re- 
liquit.  Obiit  die  x  jan.  m  dcg  xx.   aeUt.  sus 

LXXXIV. 

Les  armes  de  Perrelos  étaient  :  d'or  è  trois 
poires  de  sable. 

Marc-Antoine  Zondodariy  soixante-iroiêiim 
grand  mattrey  à  Malte.  —  1720-1732. 

Marc-Antoine  Zondodari,  né  à  Sienne, 
d'une  ancienne  famille  d'Italie,  le  29  octobre 
1658,  était  frère  du  cardinal  de  ce  nom  et 
neveu  par  sa  mère  du  ^aoe   Alexandre  Vil. 

Ce  prince,  doué  d'urre  facilité  remarquable 
pour  écrirei  était  infatigable  dans  le  travail. 
On  a  de  lui  un  opuscule  intitulé  :  Cowrte 
instruction  sur  V ordre  militaire  des  cheva- 


liers de  Saint- Jean  de  Jérusalem  [1). 

Son  tombeau  qui  se  trouvait  placé  dans  la 
nef  de  l'église  de  Saidt-Jean,  et  non  dans 
la  chapelle  d'Italie,  offrait  cette  épit«pho  : 

Tr4uluc$ion, 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
A  Mre  Marc  Antoine  Zondodari,  Siennois,  grand  maî- 
tre :  Hé  d'Ansène  Zondodari  et  d*Agnès  Ghigi,  Hlle  ii 
frère  du  souverain  pontife  Alexandre  Vtl,  chargé  d*0ie 
double  ambassade  près  du  souverahi  pontife,  et  H» 
comMiHidement  de  toute  la  fiotte  dans  ûts  Itnnps 
très-difficiles;  honoré  de  Testime  des  grands prfnees 
de  rfiarope;  resUuraleur  de  la  discipline  dirécleâne 
ei  de  la  discipline  militaire,  il  augmente  beavoovp 
la  marine,  munit  Ttle  de  nouvelles  fortificalioBSi  et 
mérita  bien  de  ses  chevaliers.  Il  fut  pîeui»  kosplu- 
lier,  magnanime.  Frère  Thomas  d*Elbèoe,  prieur  de 
Pise,  a  élevé  à  ses  frais  ce  monument  au  grand  mal- 
tire  qui  raimait.  Il  est  mort  Tan  172t,  de  aon  ige  le 
soixante-quatrième,  la  troisième  année  de  aoii  tfia- 
gUtère^ 

TixU  de  Céfriiaphe. 

D.  0.  M. 

Fr.  M.  Antonio  Zondodari  Senensi,  magnomagis 
tro,  ex  Ansano  Zondodario ,  et  Agnete  Chigia 
Alexandri  VII.  p.  m.  fratris  filia  progenito,  ge- 
mioa  apud  summum  pontiAcem  legatione  clas- 
sisque  totius  praefeoiura  difficillimis  lemporlbw 
prjL'clare  ftincto ,  summis  Europœ  prindpibns 
probatissimo,  Christian»  et  militaris  discipllme 
vindici,  re  naval!  plurhnum  aucta ,  Insulaque 
novis  muni  mentis  instructa ,  de  suis  equitibus 
optime  merito ,  pio ,  hospitali ,  magnanimo. 
Fr.  Thomas  d^Elbene,  Pisarum  prier,  principi 
sui  amanlissimo  sepulcrum,  quod  ipse  suseepto 
vix  iinperio  sux  .memor  morlalitatis  flerf  sibl 
mandaverat,  ejus  pecunia ,  posuit.  Obiit  a.  D. 
M  Dcc  XXII,  setal.  siue  lxiv.  prindpatus  m. 


liffUi 


Brève  e  particolare  htruzione  del  sactô  ordine 
mihiare  degli  Ospilalieri.  Rome,  (719,  i  vol.  ln-13, 
réimprimé  à  Paris,  en  1721,  ei  ensuite  à  Padoae, 
avec  une  paraphrase  du  psaume  XLI,  qui  est  aussi 
de  Zondodari. 


MAL 


DLPIGRAPHIE. 


MAL 


862 


œur  de  Zondodari,  auporlé  h  Sienne, 
>os6  dans  l'église  cathédrale,  et  placé 
i  slatue  auprès  de  la  chapelle  de  Saint- 
toptiste,  avec  une  inscription  que  nous 
sons  : 

éminenl  prince  frère  Marc -Antoine  Zon- 
grand  maiire  de  la  sainte  maison  hospitalière 
usalem,  dont  le  cœur  est  enseveli  sous  ce 
.  ^rère  Gaspar  Gori,  évêque  de  Mancini,  de 
i*âprêb  le  conseil  suprême  de  Tordre  et  du 
le  de  Sicile,  exprimé  par  un  décret  public, 
lever  ce  monument  au  patron  de  Sienne  non 
[a*à  la  patrie  du  grand  prince  Tan  du  Sei- 

ci  le  teite  de  celte  Inscription  : 
aâtt.  prinC.  f.  Marco  Antonio  Zondodario, 
e  domushospitalis  Jérusalem  magno  magis- 
Condflo  hic  ejus  corde,  fr.  Gaspar  Gori, 
ilnt,  Melitum  episcopus,  a  suprcmis  sui  or- 
et  âtcilix  regni  consiliis,  décrète  publiée 
oensi  patroho  gratus  et  patri:»  m.  p.  a.  D. 

artnes  de  Zondodari  étaient  :  d*azur  à 
de  dft  tttëmè,  bordée  d*or,  h  trois  roses 

m. 

iv^JMmiMI  dé  Vilhena,  sotùtanîe-qua' 
M  gffiivMl  wmUrty  û  Malte.  —  1722- 
B. 

Q  Antoine  Manoël  de  Vilhèna,  portu- 
ie  la  langue  de  Castille,  succéda  au 

mattre  Zondodari,  dont  il  avait  été  le 
Stiteur. 

1725,  le  pa(>e  Benoît  XIII  Qt  présenter 
lena,  par  un  de  ses  camériers  d'hon- 

Testoc  et  le  casque  bénits,  que  le 
siège  ne  donnait  qu'à  des  princes  ou 
peitonnages  distingués  perdes  actions 
irables  contre  les  infidèles,  et  les 
ils  de  Tordre  méritaient  cette  faveur, 
ij^elait  estoc  une  épée  d'argent  doré  de 
)ieds  de  longueur,  et  le  casque,  bénit 
nellement  par  le  Saint- Père,  était  un 
)l  de  velours  pourpre  brodé  d'or  et 
1i  d'un  Saint-Esprit  en  perles. 
18    donnerons  ici ,    toujours   d'après 

Villeneuve,  la  liste  des  personnages 
raient  reçu  du  papel'épée  et  le  casque 
$  jusquà  Vilhena. 

8.  —  Urbain  VI  l'envoie  à  la  république 
icques. 

4.  —  Innocent  VI  à  François  d'Aragon, 
$  Ferdinand,  roi  de  Sicile. 
9..  —Martin  V  au  dauphin  Chéries  VII. 
0.  —  Alexandre  VI  au  landgrave  de 


8.  —  Le  niÔQie  à  Frédéric,  deuxième 

I  roi  de  Naples. 

8.  —  Eugène  IV  h  la  république  de 

noo. 

fO.  —  Nicolas  V  à  Albert   d'Autriche, 

de  l'empereur.  —  Pie  IV  à  remnereur 

^rie,  à  Albert,  marquis  de  Brandebourg, 

illpjwî  le  Bon,  duc  de  Bourgogne ,  à 

(  Al,  au  doge  de  Venise.  —  Paul  II  à 

lereur  Frédéric  III.  —  Sixte  IV  à  Al- 


phonse, duc    de   Calabre,  à    Edouard,  roi 
d'Angleterre. 
U97. — Le  même  à  Philippe,  archiduc  d' Au- 

triche 

U99.  —  Le  mémo  à  Louia  XIL 

1503.  —  Jules  II  à  Philippe,  fils  du  roi 
des  Romains. 

1505.  —  Le  même  à  Henri  VII,  roi  d'An- 
gleterre. 

1509.  —  Le  même  à  Charles»  duc  do  Sa- 
voie, aux  Suisses,  au  roi  d'Angleterre. 

15H.  —  Léon  X  à  Emmanuel,  roi  de  Por- 

tugal,  à  la  république  de  Florence,  au  roi  de 
France,  &   l'empereur  Maximilien,  à  Henri 
VIII. 

1682.  —  Clément  VU  ft  Charles-Quint,  à 
l'empereur  Ferdinand.  — -  Paul  III  à  Phi- 
lippe II. 
1535.  —  Le  même  è  André  Dpria. 
1539.  -*  Le  même  au.marquis  del  Guast. 

—  Jules  III  à  Cosme  de  Mëdicis,  au  rôi  d'An- 
glelerfe.  -—  Paul  IV  à  l'empereur  Ferdi 
Dénd. 

1567.  --  Pie  V  à  don  Juéb  d' Autriche. 

1669«.  —  Le  même  au  duc  d'Albe.  —  Gré- 
goire XIII  à  l'empereur  Rodolphe  II,  au  duo 
de  Bavière.  —  Sixte  V  à  Ferdinand  de  Médi- 
cis,  au  prince  Alexandre  Farnèse. 

1590.  —  Le  même  à  Sigismond,  roi  de 
Pologne,  —  Grégoire  XIV  h  Philippe,  prince 
des  Ëspagnes. 

15»ï.  —  Clément  VIU  au  même. 

1610.  —  Le  même  au  roi  de  Pologne. 

1615.  —Paul  V  à  Louis  XIII. 

1619.  —  Le  même  èi  Philippe,  prince  des 
Ëspagnes. 

1626.  —  nii>ain  VIU  h  Wlêdislas,  prince 
de  Pologne. 

1650.  —  Innocent  X  à  Jeaa-€asimir,  roi 
de  Pologne. 

1670.  —  Clément  X  è  Sobieski ,  roi  de 
Pologne. 

1690.  —  Alexandre  VIII  au  doge  de  Venise. 

—  Clément  XI  au  prince  Eugène  de  Savoie. 
1725.  — *  Benoti  XJII  au  grand  maître  de 

Vilheoa. 

L'honneur  que  reçut  alors  le  grand  maître 
était  inusité  à  Malte,  et  y  fut  signalé  j^ar  les 
fêtes  les  plus  brillantes.  Le  chevalier  de 
Chambray,  qui  s'y  ifouvait,  a  rapporté  dans 
ses  Mémoires  manuscrits  huit  inscriptions 
qui  décorèrent  h  celte  occasion  le  palais  des 
grands  maîtres  et  l'église  de  Saint-Jean. 
Nous  nous  bornons  à  la  suivante,  placée  sur 
le  portail  de  ce  dernier  édifice  : 

A  la  gloire  de  Dieiu 

Byzance  a  eotendu  le  nom  de  Tordre  de  Jérusalem 

ei  a  lrenU)lé« 

Rome  l*a  entendu  «t  l*â  obunmlié. 

Le  souverain  pontife  Benoit  XUl 

a  armé  la  main  du  grand  maître  d^une  épée, 

pour  Migmenter  la  terreur  des  inlidèles, 

et  a  orné  sa  tète  d*un  nouvel  honneur, 

pour  augmenter  la  gloire  de  Tordre. 

Que  Tinfidélilé  abattue 

voie  les  trophées  de  TËglise  militante  ; 

qu'elle  sente  enfin  qu'ella  est  vaincue  ; 


1 


663  MAL 

'    qu'elle  arbore  la  foi  du  Christ 
couronné  d*un  nouveau  laurie. , 
ou  qu'elle  redoute  la  foi  du  Christ 
armé  d'un  nouveau  glaive. 

On  lisait  sur  la  tombe  de  Manoël  de  Vi- 
Ihena  : 

Traduction  de  Vépitaphe. 
  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Ici  repose  le  grand  maître  frère  Dom  Antoine  Manoâ 
de  Vilhena,  sorti  d'une  tige  royale,  qui,  élevé  par  sa 
vertu  au  faite  supérieur  du  magistère,  semblait  être 
né  prince  plutôt  qu'avoir  été  élu.'Â  peine  eut-il  saisi  le 
gouvernail  de  l'empire,  qu'il  bâtit  un  fort  auquel  il 
donna  son  nom  ;  véritable  père  des  pauvres,  il  fonda 
des  hôpitaux  ;  doué  d'une  force  d'âme  rare,  ou  il  mé- 
ditait, ou  il  exécutait  de  grandes  choses.  Souviens- 
toi,  voyageur,  que  partout  où  tu  poseras  le  pied  dans 
ces  lies,  tu  trouveras  des  monuments  de  sa  piété,  de 
sa  munificence,  de  sa  prévoyance,  de  sa  grandeur. 
Dans  les  plus  cruelles  souffrances  de  sa  dernière 
maladie,  brillèrent  sa  haute  religion  et  sa  patience. 
Il  expira  la  veille  des  ides  de  décembre,  l'an  1736, 
de  son  âge  le  soixante-treizième,  dans  la  quinzième 
année  de  son  magistère. 

Texte  de  l'épiiaphe.  \ 

D.  0.  M. 
Hic  jacet  M.  M.  fr.  D.  Ântonius  Manoel  de  Vilhena, 

régla  e  stirpe  ortus, 
qui  ad  supremum  magisterii  culmen  ob  virtutem 

erectus, 

magis  natus  quam  electus  princeps  videbatur. 

Yix  suscepto  imperii  gubernaculo, 

arcem  sui  nominis  condidit. 

Vere  pater  pauperum,  xenodochia  fundavit. 

Mira  mentis  fortitudine  praeditus, 

vel  magna  cogitabat,vel  exsequebatur. 

Mémento,  viator, 

quod  ubi  gressum  in  bis  insulis  sistes, 

pietatis  ejus ,  muniûcentiae,  securitatis,  amcenitatis 

monumenta  ibi  invenies. 

In  acerrimis  uUimi  morbi  cruciatibus, 

summa  ejus  religio  et  patientia  emicuere. 

Obiit  pridie  idus  decembris,  a.  m  dcg  xxxvi, 

aetatis  suse  lxxui,  magisterii  vero  xv. 

Les  annes  de  Vilhena  étaient  :  au  pre* 
mier  et  troisième  quartier,  d'argent  au  lion 
d'or,  mi-parti  de  gueules;  au  deuxième  et 
quatrième ,  de  gueules ,  au  bras  ailé  d'or 
tenant  une  épée. 

Raymond  Despuig^  soixanie-cinquiime  grand 
tnaUre,  à  Malte.  —  1736-17M. 

Raymond  Despuig-Montanègre  (1),  d'une 
des  familles  les  plus  illustres  de  l'Ile  de 
Mmorque,  succéda  à  Vilhena»  le  16  décem- 
bre 1736. 

Despuig  mourut  à  Malte  (et  non  h  Naples, 
comme  le  dit  VArt  de  vérifier  les  dates)^  le 
15  janvier  17U. 

On  lisait  sur  son  tombeau  l'inscription 

(i)  Aussi  nommé  Despong. 


DICTIONNAIRE 


MAL 


8M 


suivante,  dont  nous  donnons  d*abord  la  in- 
duction : 

Frère  Raymond  Despuig,  grand  mattre  de  h 

milice  de  Jérusalem. 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 

Aux  cendres  sacrées  de  frère  Dom  Raymond  Dei* 
puig,  qui,  sorti  d'une  illustre  maison  de  MajorfK, 
s'engagea  dans  la  vaillante  milice  de  Jénisalen,« 
s'étant  acquitté  avec  succès  de  diverses  durgn, 
surtout  d'une  ambassade  près  du  vice-roi  deSidk; 
créé  ensuite  grand  makre  d'hôtel  et  chef  de  totteli 
milice ,  et,  pendant  ce  temps,  ayant  trois  Ms  ita- 
pli  les  fonctions  de  grand  maître,  rendant  de  Jov  et 
jour  de  grands  services,  fut  élevé  au  magistère  pir 
les  suffrages  de  tous  les  chevaliers ,  et  da  vhiat 
même  de  son  prédécesseur,  le  16  décembre  1131 
(dix-sept  jours  avant  les  calendes  de  janvier  1717). 
Il  mena  une  vie  digne  d'un  prince  rellgieiiXyetyijii. 
tant  par  ses  vertus  une  nouvelle  splendeur  à  me  dl> 
gnité  si  éminente,  s'éleva  au-dessus  des  antres  ph 
par  ses  exemples  que  par  son  autorité.  D 
une  assemblée  qui  devait  se  faire  tous  les  mois 
cette  église,  où  serait  appelé  un  orateur 
et  où  le  peuple  serait  réuni,  n  augmenU  les 
menu  d'argent  du  mattre-autel  «  le  fit  reoowrirst 
orner  d'une  table  de  marbre,  et  ayant  laissé  idct 
ailleurs  une  foule  d'autres  monuments  de  sa  nmS- 
ficenceet  de  sa  piété,  il  mourut  le  15  janvier  1741, 
âgé  de  soixante-onze  ans. 

Texte  de  l'Epitaphe. 

Fr.  D.  Raymundus  Despuig  H.  H.  M.  M. 

D.  0.  M. 
Sacris  cineribus  frat.  D.  Raymundi  Despoîg, 
qui,  ex  praedara  Balearia  gente  exortus,  inelyls 
Hierosol.  militi»  nomen  dédit,  variisque  mune- 
ribus  praesertim  legatione  ad  Siciliae  proregem, 
cum  laude  f unctus  :  postremo  creatus  summus  ar- 
chitriclinus,  ac  univers»  militiae  praefectus,  per- 
que  id  tempus  ter  m.  magistri  vices  gessit,  au- 
ctisque  in  dies  meriils,  in  m.  magisterium  om- 
nium equitum  suffrages,  vel  ipso  praedecessore 
suo  vivente,  electus  xvii  kal.  jan.  m  dcc  xxxvi, 
dignamreligioso  principe  vitam  traduxit,novuffl- 
que  adeo  conspicuae  dignitati  splendorem  vlrtn- 
'  tibus  deferens ,  exemple  magis  quam  Imperio 
eminuit.  Goncionem  singulis  mensibos  in  hoc 
templo  fadendam,  accersito  extero  oratore, 
censuque  collato,  institut  :  majoris  arae  argen- 
teum  auxit  omatum  :  banc  autem  marmoreo 
tegmine  condecorari  curavit,  mnltisqne  aliis 
muniflcentiae  ac  pietatis  monumentis  hic  alibique 
relictis ,  obiit  xvni  kal.  febr.  m  dcc  xu.  aet. 

SUSBLXXI* 

Armes  :  d'argent  au  rocher  d'azur,  sur- 
monté d'une  fleur  de  lis  ;  ou  de  gueules  à 
la  montagne  d'or  couronnée  d'une  fleur  de 
lis  de  même,  et  ayant  une  étoile  de  gueules 
au  milieu. 


MAL 


DEPIGRAPHIE. 


MAL 


866 


nuel  Pinto  ,  soixante  -  sixième  grand 
maUre,  à  Malle.  —  1741-1773. 

sanuel  Pinto  de  Fonséca ,  Portugais, 
Miilli  d'Acre  par  lei  grand  maître  Ca- 
succéda  à  Despuig,  le  18  janvier  17U. 
octobre  1755,  on  éprouva  à  Malte  un 
m  terrible.  L'église  de  la  Melleha,  où 
>nt  réfugiés  une  foule  de  paysans  (  dit 
Jiuscrit  de  M.  le  comte  de  Cadolle }, 
ola,  et  les  malheureux  périrent  sous  les 
ibres.  En  reconstruisant  cette  église, 
icouTrit  le  tombeau  du  grand  maître 
«  de  rile-Adam  ;  le  conseil  se  trans- 
it è  la  Melleha  avec  le  grand  mattre, 
sistèrent  à  l'ouverture  du  cercueil,  et 
tes  du  héros  français  furent  transférés 
ande  pompe  dans  l'église  de  Saint- 
Nous  avons  dit  précédemment  que  le 
Jée  du  célèbre  défenseur  de  Rnodes 
ité  élevé  dans  une  chapelle  du  château 
ange,  mais  son  corps  avait  pu  être 
lé  ailleurs.  L'exemple  de  ces  transla- 
est  fréquent  dans  l'histoire  des  mo- 
its. 

nanuel  Pinto  donna  des  soins  éclairés 
traction  de  la  jeunesse,  et  encouragea 
mment  le  bailli  de  Tencin  à  former 
Ile  bibliothègue  publique  de  Malte, 
aquelle  Louis  XVI  ordonna,  dans  la 
qu'on  déposerait  un  exemplaire  de 
D  ouvrage  sorti  de  l'imprimerie  royale, 
lisait  sur  le  tombeau  de  ce  grand 
I  rinscription  dont  voici  la  traduc- 

A  Dieu,  très-bon  et  très-grand. 
Sounanuel  Pinto,  grand  mattre  de  Tordre  de 
Ml,  a  gouverné  trente-un  ans,  a  vécu  quatre- 
Mxe,  est  mort  en  1775.  L'amour  reconnais- 
clevé  ce  tombeau. 

Texte  de  Cépitaphe. 

D.  0.  M. 

F.  D.  Emro.  Pinto. 

Hier.  ord.  m.  m. 

rexit  aim.  xxxn. 

vixit  ann.  xcn. 

Obiit  M  DOC  Lxxin. 

Amor  grate  posuit. 

les  :  d'argent  à  cinq  croissants  de 

38. 

ois  Ximenex^  soixanie^septième  grand 
ntaUre,  à  Jlfa/^c.— 1773-1775. 

is  jours  après  la  mort  de  Pinto  (28 
r  1773),  les  suffrages  des  chevaliers 
^rtèrent  sur  François  Ximenez  de 
la«  né  dans  la  ville  de  Funes,  grand 
*  de  Navarre  et  sénéchal  du  défunt 
maître. 

ran  monument  ne  fut  élevé  à  la  mé^ 
de  ce  grand  maître,  dont  une  simple 
>  en  pierre  de  Malte  recouvrit  la  dé- 
e  mortelle.  On  y  lisait  cette  laconique 
ibe  : 

F.  D.  Franciscus  Ximenez  de  Texada, 

m.  m. 


Elecius  xxvui  januarii  aun.  m  dcc  lxxui, 
obiit  XI  novembris  ann.  m  dcc  lxxv. 


Traduction. 

Frère  François  Ximenez  de  Texada,  grand  mattre« 
Elu  le  28  janvier  1773,  il  mourut  le  il  novembre 
1775. 

Armes  :  au  premier  quartier,  de  gueules, 
au  lion  d'or  couronné;  au  troisième,  de 
sinople,  k  la  tour  d'or  pavillonnée  d'argent. 

Emmanuel  de  Rohan^  soixante-huitième  grand 
maUre,  à  Malte.  1775-1797. 

François-Marie  des  Neiges  Emmanuel  de 
Rohan-Polduc  (1),  né  en  Espagne,  le  10  avril 
1725,  dans  la  province  de  la  Manche  (où 
son  père  avait  été  forcé  de  se  réfugier,  afin 
d'échapper  à  l'imputation  du  crime  de  lèse- 
majesté),  était  entré  d'abord  au  service  du 
roi  d'Espagne,  comme  officier  des  gardes 
Wallones.  Devenu  Krand  écuyer  de  1  infant 
de  Parme,  il  en  fut  choisi  pour  aller  à 
Vienne  recevoir  l'archiduchesse  d'Autriche, 
qui  devait  épouser  le  prince  héréditaire 
son  fils.  Arrivé  peu  après  à  Paris,  Emma- 
nuel de  Rohan  parvint  a  faire  réhabiliter  la 
mémoire  de  son  père,  condamné  à  mort  par 
contumace  (2),  et  ne  tarda  pas  à  se  faire 
recevoir,  par  un  bref  du  Pape,  chevalier  de 
justice  dans  la  langue  de  France. 

Emmanuel  de  Roiian  encouragea  le  com- 
merce et  l'industrie;  il  embelht  aussi  et 
agrandit  l'imprimerie  publique  ;  versé  dans 
les  sciences  exactes,  surtout  dans  l'astrono- 
mie, il  fit  établir  un  observatoire  (3)  dans 
la  cour  du  palais  magistral;  Malte  lui  doit 

(i)  Ou  Poldux. 

(2)  n  était  accusé  d*avoir  excité  des  troubles  en 
Bretagne  (où  sa  famille  avait  de  tout  temps  exercé 
la  plus  haute  influence),  et  d*avoir  trempé  dans  une 
conspiration  fomentée  en  1720,  sous  la  régence,  par 
la  cour  de  Madrid.  Contraint  de  s*expatrier,  il  cher- 
cha un  asile  en  Catalogne,  où  il  épousa  la  fille  d*un 
grand  d'Espagne.  11  en  eut  trois  enfants  :  le  grand 
maître,  dernier  mâle  de  sa  branche  ;  un  autre  fils, 
mort  très-jeune  dans  Pétat  ecclésiastique,  et  une 
fille,  morte  sans  postérité  de  son  mariage  avec  un 
gentilhomme  breton. 

Après  la  mort  de  son  père,  Emmanuel  de  Rohan 
éprouva  quelques  difiBcultes  à  !se  faire  reconnaître  à 
Paris  des  chefs  de  sa  famille.  Il  réclama  ensuite  à 
la  cour  la  restitution  de  ses  biens  séquestrés.  La 
princesse  de  Marsan,  gouvernante  des  enfants  de 
France,  Faccueillit  avec  une  extrême  bonté,  et  ce 
lût  eUe,  dit-on,  qui  rengagea  à  entrer  dans  Tordre 
de  Saint-Jean  de  Jérusalem.  Elle  contribua  à  lui 
faire  obtenir  la  charge  de  général  des  galères,  après 
qu'il  eut  servi  dans  rlnde  sous  les  ordres  du  bailli 
de  Sufiren.  Le  roi  lui  fit  alors  prient  de  cent  mSlie 
écus,  afin  de  subvenir  honorablement  aux  dépenses 
qu'entraînait  cette  dignité. 
•  (3)  Le  grand  maître  Rohan  avait  pensé  qu'un  ciel 
toigours  pur  et  serein  et  un  horiion  aussi  étendu 
que  celui  de  Malte  ne  pouvaient  manquer  d'être  tsf 
vorables  à  de  telles  recherches,  il  confia  la  diroctioa 
de  l'observatoire  au  chevalier  d'Angost,  et,  dans  ses 
moments  de  loisir,  il  aimait  à  y  monter  seul,  ou  avec 
une  personne  dont  la  société  lui  plaisait.  U  avait 
aussi  une  bibliothèque  particulière  qu'il  connaissait 
à  fond. 


8W 


MAL 


DiCTlONMAIRE 


MAL 


m 


également  le  |>alais  délia  Conservatorla  (1), 
destiné  à  la  bibliothèque  publique  et  au 
musée  national  ;  enfin,  le  grand  hôpital  fut 
constamment  l'objet  de  sa  paternelle  solli- 
citude (^). 

On  traça  Tinscription  suivante  sur  le 
mausolée  de  Rohan  : 

D.  0.  M. 

optalo  principi,  bencfico  egeniium  pairi, 
Enim.  m.  m.  Fr.  Em.  de  Rohan, 
qui,  per  xii  annos  {irduis  lemporibus  prudent 
adversis  streiiue  renip.  gestans,  n<nr,  decus  1.  o. 
atlulil  ;  nec  non ,  dum  revolventur  régna, 
abundantia  pacem ,  jusiicia  fidem ,  pietale 
aniorem  populorum  oblinuit.  Obiit  die  xiu  julii, 
M  Bec  xcvii,  œtatis  suse  lxiii. 

Traduction. 

A  Dlea,  très-bon  et  très-grand. 
Et  àrexcellent  prince,  ao  père  généreux  des  pauvres, 
éminent  grand  maître  François-Emmanuel  de  Rohan, 
qui ,  après  avoir  gouverné  l^ordre  pendan tvingt-un  ans, 
avec  toute  la  prudence,  la  sagesse  et  la  force  qu^exi- 
geaientdea  temps  difficiles  et  malheureux,  procura  un 
fNHiveau  lustre  à  Tordre,  lui  assura  la  paix  pendant  son 
long  rè|piie,  en  même  temps  que,  par  sa  justice  et  sa 
piété,  il  mérita  Tamour  et  la  fidélité  de  ses  peuples. 
Il  mourut  le  t3«  jour  de  juillet  1797,  à  Tàge  de  soi- 
xante-douzç  ans. 

Le  cénotaphe  sur  lequel  se  trouvait  cette 
inscription»  dans  une  des  chapelles  de  Té- 
glise  de  Saint-Jean,  fut  décoré  d'un  pélican 
nourrissant  ses  enfants  de  son  sang,  em- 
blème de  la  libéralité  du  prince,  q\ii  se  dé- 
pouillait pour  ses  chevaliers  (3). 

Armes  :  de  gueules  h  neuf  m.acles  d'or  : 
trois»  trois  et  trois. 

(1)  L^architeçture  en  est  très-belle  ;  il  communi- 
que au  palais  m^istral  du  c6té  de  la  place  du  Tré- 
sor. 

(2)  f  Des  chevaliers  anciens  en  surveillaient  non- 
senleuienl  les  diverses  parties  de  Tadministration, 
mais  tous,  dit  M.  Davalos,  y  venaieni  successivement 
en  personne,  servir  les  malades  dans  de  la  vaisselle 
plate,  et  répandre  sur  eux  les  secours  et  les  consola- 
tions que  le  pauvre  et  rinfirnie  ont  le  droit  de  ré- 
clamer de  rhomme  sensible  et  bienfaisant.  On  rece- 
vait, dans  cet  hôpital,  toute  sorte  de  personnes,  sans 
acceplion  de  pays  ou  de  religion,  sans  qu'elles  eus- 
sent besoin  de  recommandation.  Ce  magnifique  éta- 
blissement ne  se  ressentit  point  de  la  détresse  de 
Tordre.  Toutes  ses  ressources  lui  furent  conservées 
jusqu'en  1798.  Les  Français  y  établirent  un  hôpital 
militaire. 

($)  Emmanuel  de  Rohan  fut  secrèlemenl  inhumé, 
en  juin  1814,  dans  le  tombeau  qu'il  s'était  fait  pré- 
parer au  pied  de  son  mausolée;  de  sorte  (dit  M.  Tabbé 
Boyer,  son  preinier  chapeiaûi  et  son  seul  aumônier, 
d^  ^i  nous  tenons  cette  particularité),  que  Tinhu- 
matHMi  définitive  a  été  postérieure  à  la  mort  de 
IM^s  de  dix-sept  ans.  On  peut  citer  M.  Tabbé  Boyer 
parmi  les  perspnnes  qui  ont  des  droits  à  la  recon- 
naissance de  Tordre,  et  nous  ajouterons  à  son  nom, 
celui  du  commandeur,  abbé  de  Bertis,  qui  a  cherché 
4  conserver  les  objets  "précieni  qui  se  rattachaient 
il  rillnstration  de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jérusa* 
1cm. 


Ferdinand  de  Hompêschy  ioixanie'iuwnèm 
grand  maUre,  à  Malte.  —  1797-1799. 

• 

Ferdinand  (  Joseph  -  Antoine  •  Hermao- 
Louis-)  deiHompesch  était  né  au  chiteiu 
de  Bolheim,  près  Dusseldorf,  le  9  novembre 
WAj  d*nne  des  plus  anciennes  familles  du 
Bas -Rhin  (1).  Avant  commencé  par  être 
page  du  grand  maître  Pinto,  à  Tàge  de  seiie 
ans,  il  parvint  rapidement  h  la  dignité  de 

Srand-croix,  et  fut  nommé  ensuite  ministre 
e  l'ordre  à  la  cour  de  Vienne,  où  il  sé- 
journa environ  vingt-cinq  ans  soos  le  mène 
titre.  A  sou  retour  il  se  trouva»  en  sa  qua- 
lité de  grand  bailli  de  Brandebourg,  ehef  de 
la  langue  de  Bavière,  créée  en  1T80. 

Ferdinand  de  Hompescb,  obligé  de  quitter 
Halte  après  sa  fâcheuse  capitulation,  vint 
en  France  dans  la  vue  d'obtenir  des  secourt 
du  gouvernement  consulaire ,  et  '  cho^t 
Montpellier  pour  sa  résidence,  afin  d'y  ré- 
tablir sa  santé  altérée  par  les  chagrins.  0  y 
arriva  vers  la  fin  de  ISM ,  et  y  Yécnt  dass 
une  retraite  absolue,  ne  recevant  ^e  soo 
médecin  et  deux  chevaliers  de  sa  malsmi, 
les  seuls  qui  ne  l'eussent  point  abandonné. 
Dans  l'épanchement  de  l'intimité,  soit  dam 
ses  entretiens,  soit  dans  sa  correspondanea 
privée,  Hompesch  persista  constamment  à 
repousser  les  imputations  dont  on  Taecfr- 
blait,  et  ne  cessa  de  répéter  qne  sa  ooos- 
cience  ne  lui  reprochait  aucun  tort  volon- 
taire. Atteint  d'un  asthme  nerveux,  il  mou- 
rut subitement  au  bout  de  six  mois,  le  13 
mai  1805,  au  moment  où  Napoléon  s'occu- 
pait d'améliorer  sa  situation  pécuniaire. 

Acie  de  décès  du  grand  matire. 

Du23'  jour  de  floréaUlS  mai  1805).  Acte  de 
décès  de  Son  Altesse  Eminentissime  Ferdi- 
nand-Joseph-Herman-Antoine  de  Hompesch, 
ancien  grand  maître  de  Malte ,  décédé  le 
jourd'hui  à  trois  heures  après  midi  dans  la 
maison  de  Jardin  Guidais,  sise  sous  le 
Peyrouj  au  faubourg  Saint-Dominique,  igé 
d'environ  soixante-un  ans,  étant  né  Je  9  no- 
vembre 17^^,  originaire  de  Bolheim,  dans  le 
ci-devant  duché  de  Juliers,  demeurant  à 
Montpellier  depuis  six  mois^ 

Sur  la  déclaration  à  moi  £Mte  par  M.  Jean- 
Baptiste  Becker,  ex*chevalier  de  Malte,  âgé 
de  trente-trois  ans,  et  par  M.  Léonard-CUude 
Normand,  ex-commandeur  de  l'ordre,  âgé  de 
cinquante  -  quatre  ans  ,  habitant  de  cette 
ville  depuis  six  mois,  lesquels  ont  dit  être 
les  gentilshommes  de  Son  Altessoi  et  ont 
signé  après  lecture  dûment  faite  du  présent 

il)  Le  père  de  Hompesch  était  grand  yeneorhé- 
llaire  des  duchés  de  Berg  et  de  Julien,  et  avait 
épousé  ta  comtesse  Isabelle  de  Bjhindt,  dont  il  eut 
trois  fils.  L'aîné  (François-Charles)  bérîla  des  char- 
ges de  son  père,  et  mérita,  comme  premier  minisire 
de  rélecteur  Palatin,  et  plus  tard,  du  roi  de  Ba?ière, 
Fesiime  et  Taffection  de  ses  «oneilOYeQs.  Le  secood 

i Charles-Arnaud),  chanoine  et  pvévoi  de  Téglise  de 
jiége,  fut  enlevé  par  une  mort  prématurée,  aa  mo- 
ment où  il  allait  être  élu  prince  évoque  de  cette  ville. 
Enfin,  le  troisième  (Ferdmand)  fai  destiné  à  Tordre 
de  Malte.  11  était  d*une  haute  taille,  bloud,  maisufli 
physionomie. 


MAL 


D^EPIGRÂPHIE. 


MAR 


870 


eonslalé  par  Jean-Baptiste  Dupy,  ad- 
a  la  mairie  de  Montpellier. 

lit  des   registres   de   la  succursale   de 
Sainle-Eulalie. 

.6  13  mai  1805,  a  été  dc'tposé  sans  céré- 
3,  avec  simplicité,  le  corps  de  Son  AI- 
Eminentissime  F.-G.-U.-A.  de  Hom- 
,  grand  maître  de  l'ordre  dit  de  Malte, 
é  cejourd'hui,  ftué  d'environ  soixante- 
is.  Le  corps  a  été  déposé  dans  un  ca~ 
h  lui  seul  destiné  ;  le  cercueil  on  bois 
^scellé  aux  armes  de  Son  Altesse  Emi- 
isimOf  a  été  lié  par  un  cordon  blanc 
,  formant  sept  tours  lf2,  avec  cinq 
X  en  cire  d'Espagne  ;  et  le  caveau  a  été 
'é  d'une  pierre  carrée,  et  arrêtée  par 
)apde  de  fer?  placée  à  fleur  de  terre, 
fisence  de  MM.  Joseph  Milion,  aumô- 
ne Son  Altesse  Emmentissime,  Jean- 
Ue  Sabatier ,  aacien  garde  du  corps  ; 
nt  Soulier,  marguillier  de  l'œuvre. 
.CamboUi  prêtre;  \es  susdits,  le  bailli 
iffren  Saint-Tropez  ,  le  cheraiier  Lo 
and,  le  chevalier  Becker  Vincent  Gra- 

npesch  s'était  fait  recevoir,  le  25  dé- 
re  1804,  membre  de  la  confrérie  des 
mts  bleus  de  Montpellier,  et  c'est  dans 
apelle  qui  leur  appartenait  qu'il  fut 
16,  sous  le  maître-autel.  Il  était  entiè- 
it  habillé  de  drap  noir,  avec  un  cha- 
Drançais,  des  souliers  de  peau  bronzée 
des  houppes  de  maroquin  rouge;  il 
X  l'écharpe  de  l'ordre,  sur  laquelle  les 
très  de  la  Passion  étaient  brocfés  en  or, 

grand  ruban  en  sautoir,  d'où  pendait 
OQière.  Les  pénitents  lui  firent  rendre 
lies  honneurs  funèbres. 

ressources  étaient  tellement  épuisées 
oment  de  sa  mort,  que  ses  médecins 
irurgiens  ne  purent  recevoir  aucuns 
•aires  pour  leurs  soins.  11  ne  resta  rien 
ilus  pour  fournir  aux  dépenses  de  son 
*ement. 

lendemain  de  sa  mort,  son  corps, 
ipagné  des  deux  chevaliers  de  sa  mai- 
et  d'un  commandeur  aui  se  trouvait 
asard  à  Montpellier,  fut  déposé,  sans 
cérémonie,  dans  un  caveau  de  la  nef 
jglise  de  la  Merci,  i)aroisse  de  Sainte- 
ie.  Aucun  monument,  aucune  inscrip- 
pas  même  le  nom  de  celui  (ju'on  ap- 
)rince  de  Malte,  n'a  été  placé  au-dessus 
lie  dépouille  mortelle,  comme  si  l'ou- 
ul  devait  désormais  lui  servir  de  sau- 

de. 

ùi  été  une  sanglante  ironie  de  graver 
I  tombe  la  hautaine  devise  de  sa  fa- 
:  Frangor  non  flector  I 
;  arme?  de  Horupesch  sont  :  de  gueules 
;roix  d'argent  dentelée  en  sautoir. 
LTRAVERS   LEGHIOT    (  Diirf.  ) ,    en 

îterre. 

j[500,  —Marguerite  Clément. 

jacel  Margarciha  Clcmeni ,  geiiero8a|,  spe- 
iabenefaclrix  rccdificalioni  liujiis  ccclesiaî 
joliiilii  die  juiiii,  a.  D.  m  vo  (ifour  u  d). 

[Sépulcral  MonummtSy  1118.) 


MARCASCA  (Entre  la)  et  la  Narenta,  sur  le 
bord  de  la  mer  Adriatique  eu  Dalmatie. 

f  Litorea  praessus  scraposx  roargine  riipis 

Inrigiius  gelido  defluit  amne  l^tei^. 
Cuius  perspicuo  p«r  levta  saxa  mealu 

Praedulcis  salsam  periuli  unàa  Thetjn, 
Indigonis  gralus  preterialentibus. 

Incola  delicias,  advena  laudat  a^Has. 
Salve  nymfa  mecs  dignata  învisere  fines. 

Et  celebrem  cunctis  conciliare  locuin. 
Noslram  salutifero  dum  lactas  predûn  /bnle 

4-  Licinianui  ego  caroiine  te  dominus. 

+    +    + 
Diversum  sortiia  capis  flnemque  capiitque 

Nymfa  ;  capot  caulcs,  obruii  alga  pedes. 
Quis  queat  arcanum  sauriens  redudere  foniis? 

Nasceris  e  scopuiis,  flecierit  unde  /tbet. 
Hoc  Pelagia  suos  fontes  epl^ramale  donat, 

-f  Magne  lui  pignus  Lidniane  thori 

{Cardinal  Mai,  p.  349). 

MARCOUSSY  ,  département  de  Seine-et- 
Oise,  en  France. 

Il  n'y  a  qu'une  seule  et  môme  église  qui 
sert  de  prieuré  et  de  paroisse. 

Le  château  de  la  terre  de  Marcoussy  mé- 
rite une  attention  particulière  par  ses  singu- 
larités; il  paraît  avoir  commencé  par  un 
vieux  corps  de  logis  qui  était  dans  la  vallée, 
et  qu'on  appelaitla  Maison-Fort,  quoiaue  les 
andens  titres  lui  donnent  le  nom  de  la  Motte. 
Il  n'en  reste  plus  qu'une  petite  tour  carrée 
couverte  en  pavillon.  On  l'appela  dans  la 
suite  la  tour  du  Bûcher.  Le  sieur  de  Mon- 
taîgu  la  fit  enclaver  dans  un  des  quatre  corps 
de  logis  de  son  nouveau  château.  Outre  le 
défaut  de  la  situation  de  ce  château,  qui  est 
au  bas  d'une  roche,  nerpendiculaire  jpresgue 
comme  une  muraille  ,  tous  les  escaliers 
étaient  en  saillie  dans  la  cour  ;  l'entrée  est 
couverte  par  un  ouvrage  avancé  ou  avant- 
château,  oans  lequel  on  ne  peut  entrer  (jue 
par  deux  ponts-levis  qui  sont  aux  extrémités 
des  flancs.  Dans  une  petite  tourelle  qui  est 
à  côté  de  la  grosse  tour  méridionale,  on  voit 
un  moulin  à  bras  qui  servait  dans  le  besoin. 
Après  avoir  traversé  une  cour  carrée ,  on 
entre  dans  le  château  par  un  second  pont- 
levis.  Sa  structure  forme  un  édifice  carré 
oblong,  dont  les  quatre  angles  sont  flan- 
qués (le  quatre  grosses  tours  rondes. 

Le  couvent  des  Céleslins  est  le  monu- 
ment le  plus  remarquable  de  la  piété  de 
Jean  de  Monlaigu  et  de  sa  femme.  Il  fut  bâti 
eu  trois  ou  quatre  ans,  et  la  première  pierre 
fut  bénite  et  posée  le  17  février  ikOk ,  par 
Pierre  de  Fresnel,  évoque  de  Meaux,  et  dé- 
dié en  1W8  par  Jean  de  Montaigu,  arche- 
vêque do  Sens,  frère  du  fondateur,  en  pré- 
sence de  Jean,  duc  de  Berry,et  de  tout  le 
chapitre  de  Mcrry  do  Linas,qui  continua 
d'y  venir  depuis  en  procession  chaque  an- 
née, à  pareil  jour,  où  les  religieux  furent 
înlroduits.  Louis  de  Graville  et  Marie  de 
Balzac  ,   son  épouso  ,  augmentèrent    celte 


S7t 


HAR 


DICTIONNAIRE 


MAR 


m 


première  fondation  de  leurs  libéralités  en 
1505  et  1516. 

L'église  est  de  stnictare  jKOthiqae,  bâtie 
en  grande  partie  de  grès.  Gomme  elle  est 
SOUS  le  titre  de  la  Sainte-Trinité,  ce  mystère 
y  est  représenté  par  une  figure  faite  d'une 
seule  pierre.  C'est  une  espèce  de  corps  hu- 
main composé  de  trois  corps  à  trois  faces, 
et  plusieurs  mains,  dont  une  tient  le  çlobe 
du  monde,  l'autre  une  croix,  et  la  troisième 
une  colombe,  espèce  d'emblème  pour  figu- 
rer au  peuple  l'unité  d'un  Dieu  en  trois  per- 
sonnes. Au  côté  gaucho  de  ce  portail  est  la 
figure  du  roi  Charles  VI,  et  celle  de  Jean  do 
Montaigu  en  robe  longue  ;  au  côté  droit  est 
représenté  également  en  relief  Jacqueline 
de  la  Grange,  femme  du  fondateur,  avec  une 
fille,  ou  plutôt  la  reine  Isabeau  de  Bavière , 
femme  de  Charles  VI,  avec  Jacqueline  de  la 
Grange.  La  devise  du  fondateur ,  qui  est 
ILPADET,  est  peinte  partout ,  et  souvent  par- 
tagée ainsi  il  padet,  comme  si  c'étaient  deux 
mots.  Dubreuil  rapporte  qu'un  Turc  qui  était 
à  la  suite  de  François  1*%  lorsqu'il  vint  à 
Marcoussy  ,  décida  que  c'était  du  syriaque  , 
et  que  cela  signifiait  Dieu  est  mon  espé- 
ranee  (1).  Au  côté  droit  de  la  porte  du 
chœur  étaient  de  petits  tableaux  du  xy' 
siècle,  oui  représentent  la  vie  de  saint 
Pierre  Célestin,  et  qui  paraissent  fort  bons. 
On  les  a  ôtés  pour  placer  un  grillage,  etc. 

Au  milieu  du  chœur,  devant  le  sanctuaire, 
est  représenté  Jean  de  Montaigu,  couché  les 
pieds  étendus  vers  l'autel.  C'est  une  statue 
de  pierre  couverte  de  grilles.  II  fut  inhumé 
en  1U3.  On  lit  ces  expressions  dans  l'ins- 
cription :  LeMel  en  hatne  des  bons  et  loyaux 
services  par  lui  faits  au  roi  et  au  royaume , 
fut  par  Ces  rebelles  ennemis  du  rot,  injuste^ 
ment  mis  à  mort  à  Paris.  Derrière  le  cou- 
ronnement qui  est  sur  sa  tète  sont  ces  deux 
vers  2 

Non  vêtait  servata  fides  régi  patriaéque, 
Ne]tandem  injuste  traderet  Ipse  neci. 

Et  au-dessus  est  ce  quatrain  : 
Poor  ce  qu*en  paix  tenois  le  sang  de  France, 
Et  sonlageois  le  peuple  de  grévance, 
Je  souffris  mort  contre  droit  et  justice 
Et  sans  raison  :  Dieu  si  ni^en  soit  propice: 

On  a  aussi  inhumé  dans  cette  église  Gérard 
de  Montaigu,  évoque  de  Paris,  frère  du  fon- 
dateur, Marie  de  Balzac,  Thomas  de  Balzac, 
Anne  Gaillard  sa  femme,  et  Charles  de  Balzac 
leur  fils,  évèque  deNoyon;  Henri  Pot  premier 
écuyer  tranchant  d'Henri  III ,  etc.  ;  Louis 
Lemattre,  seigneur  de  Bellejame  ;  plusieurs 
personnes  de  la  famille  des  Viole  du  dernier 
siècle  ;  un  officier  nommé  Ravmond  ;  enfin 
un  prieur  de  ce  lieu  nommé  Pierre  Julien , 
mort  en  IMO,  où,  parce  qu'il  y  est  dit  que 
la  mort  l'a  frappé  de  son  étrille,  il  est  au  bas 
de  son  épitapne,  représenté  couché  sur  le 

{{)  Voyez  plus  bas  (colonne  877),  dans  la  notice 
sur  Jean  de  Montagu,  par  M.  Merlet,  une  autre  in- 
lerpréution  de  la  devise  du  grand  maître  d'hôtel  de 
Charles  VI. 


dos  en  chasuble  et  aube  parée  de  plages  avec 
la  mort  debout  qui  tient  une  étrilley  et  lui 
étrille  la  tête. 

(HuiTAUT  et  MÀ6inr,  Diei.  de  Pmiê  si  é 
ses  environs.) 

On  ne  lira  pas  sans  intérêt  le  moreeâ 
suivant  relatiià  la  mort  et  à  la  sfoottore  es 
Jean  de  Montagu  (1).  II  est  extrait  dHine  JN»- 
graphie  du  grand  mattre  de  France  ^  pubUéi 
par  M.  L.  Meriet,  dans  la  Biblioihiam  è 
VEcole  des  chartes^  2*  série,  t.  III,  p.  9i8d 

Le  même  jour,  Jean  de  Montagu  M 

conduit  aux  halles  de  Paris  en  une  chamUi^ 
vêtu  de  sa  livrée,  d'une  houppelanite  di 
blanc  et  de  rouge,  chaperon  de  m6iiie«  mi 
chausse  rouge  et  l'autre  blanche»  des  ép^ 
rons  dorés.  Tes  mains  liées;  deux  troospefiii 
devant  lui,  afin  d'assembler  tout  le  peatria.! 
passa  au  milieu  d'un  grand  nombre  de  wm^ 
geois  qu*on  avait  mis  sous  les  armes»  teenl 
une  croix  de  bois  qu'il  baisait  souvent;  alla 
dévotion  qu'il  montra  toucha  tellemMit  Um 
les  cœurs,  que  ceux  mêmes  qui  le  hfliitgafani 
auparavant  ïie  purentrefuserdes  larmesàui 
si  étrange  disgrâce.  «  Il  étoit  moult  plaint  A 
tout  le  peuple,»  dit  Juvénat  des  Ursioit 
p.  aoi,  «  et  doutoit  fort  ledict  des  BasHfe 

Si'il  ne  fût  rescous,  et  pour  ce,  il  dkstià  m 
lant  qu'il  étoit  traître  et  coupable  de  k 
maladie  du  roy,  et  qu'il  déroboit  TaigiM 
des  tailles  et  aides.  » 

L'exécuteur  Pierre  du  Préau  lui  trancki 
la  tête  du  premier  coup  de  hache  et  la  nft 
aussitôt  au  bout  d'une  tance  :  de  là  »  il  ail 

Sendre  le  tronc  par  les  aisseUes  au  gibet  di 
[ontfaucon  :  mais  il  ne  fit  aucune  naentioa 
des  causes  de  la  condanmation,  comoie  c*«l 
la  coutume.  Ceux  que  les  princes  aTataM 
envoyés  pour  être  témoins  de  la  mort  ts 
grand  maître  en  furent  assez  touchés  po« 
oublier  le  devoir  des  courtisans.  Us  en  refis- 
rinrent  tristes  et  pleurant;  et  plusieurs le« 
ayant  demandé  ce  qu'il  avait  dit  avant  di 
mourir»  ils  répondirent  qu'il  avait  proCaili 
devant  toute  l'assemblée  avoir  confessé  Coot 
ce  qu'on  avait  voulu  dans  la  violence  des 
tourments»  qu'il  avait  même  fiiit  voir  qall 
en  avait  les  mains  disloquées  »  et  qu*il  était 
rompu  par  le  bas  du  ventre»  mais  qu*il  avait 
persévéré  à  dire  que  le  duc  d'ChrIéans  et  Id 
n'étaient  aucunement  coupables  de  ce  qo'oa 
leur  avait  imputé. 

Ainsi  périt  Jean  de  Montagu.  Et  à  ce  pro- 
pos ,  Juvénal  des  Drsins  fait  une  remargae 
assez  singulière.  Il  dit  que  le  grand  mafin 
fut  condamné  et  décapite  aux  halles»  c  com* 
bien  qu'il  fût  clerc  marié,  cum  uniea  virgmSf 
et  avoir  été  pris  en  habit  »  non  dilfonna  i 
clerc.  »  Ce  qui  semblerait  signifier  que  soo 
procès  aurait  dû- être  renvoyé  aux  juges  ec- 
clésiastiques,  dont  le  privilège  s'étendait 
peut-être  alors  jusqu'à  juger  ceux  qui  avaient 
reçu  la  tonsure,  quoiquils  se  fussent  enga^ 
dans  le  mariage»  surtouts'ils  n'étaient  poiol 

(i)  Son  père,  Gérard  de  Mootaaa»  fal  iofenné  i 
Paris  dans  Tëglise  de  Saiole-Croix  de  la  Breloa■^ 
rie.  Nous  donnons  son  épithaphe,  parmi  ceOet  to  * 
églises  de  Paria. 


MAR 


D'ËPIGKAPIIIE. 


MAR 


874 


en  sccondos  noce;i.  —  Il  (*sl  certciiii 
le  temps-là  on  cherchait  à  se  meltre  à 
1  des  procédures  criminelles  par  les 

Ses  de  la  cléricalure.  Jacques  Cœur  qui 
lamné  sous  le  règnesuivant,  prétendit 
)r  le  jugement  des  commissaires  qu'on 
il  donnés ,  |)arce  qu*il  avait  été  ton- 
t  qu'il  portait  Thabit  clérical.  Cepen- 
.  était,  comme  Jean  de  Montagu,  sur- 
sot  des  finances» et  il  avait  eu  plusieurs 
I  de  son  mariage  avec  Catherine  Léo- 
.  U  y  eut  même  une  enquête  ordon- 
mr  savoir  s'il  portait  la  tonsure  et 
clérical    (1). 

M  la  mort  de  Jean  de  Montagu,  Gérard, 
I  de  Paris ,  son  frère ,  demanda  sou 
pour  le  faire  enterrer;  ce  qui  lui  fut 

par  les  princes  :  et»  de  peur  qu*on 
rit  ou  qu'on  ne  changeât  son  cadavre  , 
jgieux  de  Marcoussy  donnèrent  tous 
is  au  bourreau  une  somme  de  deniers 
a*il  le  conservât,  jusqu*en  l'année  1U3 
it  réhabilité. 

s  joursaprès  la  mort  du  grand  maître , 
ciobre  UOQ,  les  princes  obtinrent  du 
éaé  la  signature  d*uue  ordonnance 
les  financiers,  destinée  à  justifier  leur 
ite;  —  ordonnance  au  reste  rédigée 
ne  profonde  habileté  ,  et  bien  propre 
lire  dans  l'esprit  du  peuple  l'intérêt 
ient  pu  y  faire  naître  les  dernières 
I  de  Jean  de  Montagu.-*Mais,  comme 
iistifler  le  erand  maltrei  le  plus  bon- 
omme  de  la  cour,  le  duc  de  Bourbon, 
é  de  cet  assassinat,  quitta  à  Tinstant 
et  ae  retira  dans  ^es  terres  avec  le 
de  Glermont,  son  fils. 
si  une  copie  de  l'acte  expédié  par 
des  Essarta  pour  notifier  la  mort  de 
b  Moatagu  : 

tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres 
it,  Pierre  des  Essars,  chevalier,  coa- 

et  maistre  de  Thostel  du  roy  nostre 
;  garde  de  la  prévosté  de  Paris,  salut  : 
t  faisons  que  l'an  de  grâce  1M)9,  le 
septiesme  jour  d'octobre,  fut  pris  et 
sonné  es  prisons  dudict  seigneur  au 
]hfttelet  de  Paris,  messire  Jenan,  sire 
Dtagu,  de  son  vivant  chevalier,  vidame 
ioiS|  grand  maistre  d'hostel  dudict  sei- 
,  et  illec  à  cause  de  ptiê$ieur$  crimes  de 
gesiéf  déliets  et  autres  nuUéfices  par  lui 
ê  etperpétrés  :  lui  étant  es  quelles  pri» 
il  fut  atteinct  et  convaincu  d'aucuns  d'i- 
rimes  de  lèse-majesté  comme  autres,  et 
iS  fut  condamné  par  sentence  et  juge- 
déflnitifs  contre  1  ui  donnés  et  prononcés 
IS  par  délibération  du  conseil ,  le  jeudi 
ptiesme  Jour  dudict  mois  d'octobre,  à 
lécapité  es  balles  de  Paris ,  son  corps 
nia  et  pendu  au  (;ibet,  et  tous  ses 
I  terres,  seigneuries  et  possessions 
coques  estant  au  royaume  ac^ugés  et 
es  forfaits,  acquis  et  confisqués  au  roy 
sire. Et  mesme  jour  de  jeudy  fust  ice- 
jement  mis  à  exécution.  En  témoing 

K  Gbiffbt,  ObtertatiOHt  sur  VlIiHoire  de 
du  P.  Daniel^  lornc  VI. 

DiCTioiiN.  i>*Kpigrafuir.  1. 


de  ce,  nous  avons  fait  mettre  à  ces  lettres  le 
scci  <lc  la  prévosté  de  Paris.  Ce  fut  fait  le 
jour  et  an  dessus  dict. 

«  [Ainsi  signé  :  J  Choaht,  procureur.  » 

Et,  en  effet,  nous  trouvons  d'autres  lettres, 
en  date  du  26  octobre  de  la  même  année , 
faisant  don  à  monseigneur  de  Guyenne  do 
toutes  les  terres  et  seigneuries  que  tenait 
feu  messire  Jehan  do  Montagu. 

En  vertu  encore  de  cette  confiscation ,  la 
bibliothèque  que  le  grand  maître  avait  établie 
dans  son  thAteau  de  Marcoussy  fut  transpor- 
tée au  Louvre,  le  7  janvier  1^10,  par  le  se- 
crétaire du  duc  de  Guyenne.  On  lit  à  la 
suite  du  catalogue  du  roi  Charles  VI,  f*  37  : 

«Cesontleslivresquenobleetpuissantprinco 
monseigneur  le  duc  de  Guyenne  ainsné  fils 
du  roy  Charles,  le  sixiesme  de  ce  nom,  roy 
de  France  a  envoies  en  la  librairie  du  roy 
nostre  dit  seigneurau  Louvre  par  maistre  Jean 
d'Arsonval,  confesseur  et  maistre  d'escollo 
de  mondit  seigneur  de  Guienno.  Et  lesquels 
ont  été  receus  et  mis  en  ladite  librairie  par 
moy,  Giles  Malet,  maistre  d'ostel  du  roy 
nostre  dit  seigneur,  et  garde  do  ladicte  li- 
brairie, le  7  de  janvier  U09  (IJ^IO  n.  s.).  » 

Pour  calmer  le  ressentiment  de  la  reine  et 
se  faire  pardonner  la  mort  du  favori,  Jean 
sans  Peur  partit  aussitôt  pour  Melun,  atin 
de  rendre  en  personne  raison  de  sa  conduite. 
Mais  son  secret  dessein  était  de  proposer  le 
mariage  de  Louis  de  Bavière,  frère  de  la 
reine,  avec  la  fille  de  Charles  de  Navarre,  son 
confident,  à  laquelle  serait  donné  en  dot  le 
château  de  Marcouss)r,  La  reine  ne  voulut 
pas  consentir  à  ce  mariage,  et  le  duc  de 
Bourgogne,  désirant  à  tout  prix  se  la  rc^ndre 
favorable,  fit  donner  néanmoins  à  Louis  la 
terre  do  Marcoussy,  et  à  Isabeau  celle  de 
Tournenfuye,  au  commencement  de  l'an- 
née l(hiO. 

Au  reste,  chacun  profita  un  peu  des  dé- 
pouilles du  grand  maître.  Ceux  qui  ne  pu- 
rent avoir  une  portion  de  ses  terres  se  con- 
tentèrent de  quelque  meuble  ou  de  quelque 
bijou.  —  Ainsi,  Jean  de  fierry,  quoiqu'il  fût 
loin  d'être  des  ennemis  de  Jean  de  Montagu, 
et  au'il  fût  bien  convaincu  de  son  innocence, 
ne  laissa  pas  de  profiter  de  ses  dépouilles, 
au  moins  indirectement,  car  il  reçut  des 
mains  de  Robert  d'Etampes  divers  joyaux 
précieux  qu'il  recommande  à  ses  héritiers  de 
restituer  aux  sœurs  de  messire  Charles  de 
Moatagu,  par  son  testament  du  17  juin  lbl6. 

Par  ces  confiscations,  la  veuve  et  les  en- 
fants de  Jean  de  Montagu  se  trouvèrent 
Cresque  sans  ressources  et  dans  l'impossi- 
ilitede  poursuivre  sa  réhabilitation.  Heu- 
reusement pour  eux,  les  Célestins  d«  Mar- 
coussy se  souvinrent  des  bienfaits  de  leur 
fondateur,  et  consaciôrent  à  soutenir  l'hou- 
ueur  de  sa  famille  les  trésors  qu'il  leur  avait 
autrefois  donnés.  Ainsi,  ils  vendirent  deux 
statues,  l'une  de  saint  Jean-Baptiste,  l'autre 
de  saint  Antoine,  pesant  ensemble  dix-sept 
marcs  et  quinze  esterlins  (1)  d*or,  avec  les 

(I)  Le  marc  était  de  huit  onces,  Tonee  de  vingi 
csierUns.  Au  Uux  actuel  de  Tor  cl  de  rargenl,  les 


875 


MAR 


DICTIONNAIRE 


MAR 


m 


sous  pieds  d'argent  doré  valant  dix-sept 
marcs  ciiiqonccs,  ot  unostatue  desainte  Anne 
pesant  treize  marcs  d'argent. 

Au  reste,  dès  le  commencement  du  mois 
de  décembre  1409,  Charles  VI  étant  revenu 
de  sa  frénésie,  et  ayant  appris  la  mort  du 
grand  mnitre,  s*en  plaignit  amèrement  au 
duc  de  Bourgogne.  Mais  celui-ci  lui  mit  de- 
vant les  yeux  la  vaisselle  de  Jean  de  Mon- 
tagu,  (laus  l.upielle  il  était  facile  de  recon- 
naître plusieurs  pièces  qui  avaient  appartenu 
il  la  couronne,  et  que  Ton  avait  dû  fondre 
poiir  subvenir auT  ilépensfs  dp  la  guerre,  et 
accusa  le  grand  maître  d'avoir  dérobé  ces 

ioyaux.  —  Refirorhe  souvent  répété  par  les 
lisloriens,  même  par  ceu\  qui  semblent  le 
moins  hostiles  à  la  mémoire  de  J(*an.  Mais 
comment  croire  sérieusomunt  qu'il  eût  ja- 
mais pu  songer  h  faire  considérer  comme  sa 
pnïpriété  des  vases  d'un  grand  prix,  connus 
et  invf'nloriés  depuis  un  temps  immémorial 
parmi  les  joyaux  de  la  couronne?  Et  ne  de- 
vrait-on pas,  au  con!raire,  le  louer  d'avoir 
1)rôré  lui-mômn  au  roi  sur  ces  gages piécieux 
'argent  nécessaire  à  la  guerre,  plutôt  que 
de  souifrirciue  ces  objets  d'art  passassenten 
des  mains  étrangères? 

Que  Charles  VI  ait,  oui  ou  non,  ajouté  foi 
h  une   pareille  accusation,  toujours   est-il 

Su'il  lui  forcé  de  laisser  intpuni  le  meurtre 
e  son  favori.  Tant  que  dura  la  guerre  des 
Armognacs  et  desBourj^uignons,  et  (jue  Paris 
fut  occupé  par  les  partisans  de  Jean  sans 
Peur,  Charles  VI  attendit  patiemment.  En 
vain  Charles  d'Orléans,  sur  la  sollicitation 
de  la  famille  de  Montagu,  écrivit  au  roi  le 
1&- juillet  Hll,  pendant  qu'il  faisait  le  siège 
de  Paris,  une  lettre  justificative  du  grand 
maître.  Il  était  im()0ssil)lede  rien  tenter  pour 
la  réhabilitation  de  Jean  de  Montagu,  tant  qii« 
les  cabochiens disposaient  detout  dans  Paris. 
La  gUL-rre  civile  durait  depuis  deux  ans 
dans  toute  sou  horreur;  et  cependant  les 
Anglais,  profilant  de  ces  dissensions,  mena* 

Î aient  la  France  d'une  descente  prochaine. 
.6  duc  de  Bourgogne,  voulant  terminer  la 
guerre  civile  avant  de  marcher  contre  les 
étrangers,  vint  mettre  le  siège  devant 
Bourges,  où  était  renfermé  le  duc  de  Berry 
avec  les  principaux  chefs  armagnacs.  Fran-» 
çais  contre  Français,  presque  tous  parents 
et  amis  il  était  bien  diflicile  qu'on  n'en  vînt 
pas  h  un  accommodement. 

Le  dauphin  Louis  se  trouvait  dans  Tarmée 
de  Jean  sans  Peur,  qu'il  était  censé  com- 
mander :  quoique  gendre  du  duc  de  Bour- 
gogn<;,  il  ptfuchail  en  secret  pour  le  duc 
d'Orléans,  qui  avait,  comme  lui»  le  goût  des 
fêtes  et  des  plaisirs.  Aussi  se  laissa-t-il  fa- 
cilement toucher  par  les  raisons  de  quelques 
seigneurs  de  la  faction  des  Armagnacs,  qui 
le  suppliaient  de  ménager  la  paix,  et  força- 
t-il  Jean  sans  Peur  d'accéder  aux  conditions 


deux  statues  de  saint  Jean-Baptiste  et  de  saint 
toiue  rt'préseiitciit  une  valeur  de  15,506  fr.;  et 


saint  An- 
celle 
do  sainte  Amie  avec  les  suus-piedsi  d'argent  doré, 
euMruii  1,^50  fr.,  sommes  qui  au  xv«  siècle  valaient 
uu  moins  le  quadruple  de  ce  qu'elles  valeut  aujour- 
d*hai. 


gue  proposait  le  duc  de  Berry.  La  paix  pro- 
jetée à  Bourges  fut  défmilivemenl  conclueet 
solennellement  jurée  à  Auxerre,  le  li  iuil' 
let  lUi2. 

D'Auxerre  le  roi  revint  k  Paris,  et  le  dac 
de  Guyenne,  dauphin  de  Viennois,  son  tils 
atné,*accompagné  du  comte  de  Vertus  (l),y 
arriva  le  lendemain,  suivi  des  ducs  de  Bour- 
gogne et  de  Bourbon.  Charles  VI  lit  lienoii- 
veau  publier  la  paix  que  le  parlement,  <ni 
y  était  intervenu  par  ses  députés,  avait  dqk 
fait  annoncer  par  les  f)laces  de  cette  ville. 
Et  le  mardi  12  septembre  1^12,  on  tint  aa 
grand  conseil  dans  lequel,  en  présence  di 
roi,  assisté  du  comte  de  Vertus,  des  duos  de 
Bourgogne  et  de  Bourbon,  et  de  plusieors 
autres  princes  et  grands  seigneui-s,  h  doc 
de  Guyenne,  suivant  Tordre  de  Charles  VI, 
déclara  que  la  mort  de  Jean  de  MonUga  lui 
avait  fort  déplu,  et  que  ç*avait  été  uu  juge- 
ment trop  soudain  et  trop  précipité,  dicté 
par  là  haine  et  non  par  la  justice.  Et,  après 
avoir  remis  Charles  ac  Montagu  en  sonolBee 
de  premier  chambellan  près  de  lai,  et  atoir 
déclaré  les  confiscations  des  bieRS  et  héritages 
de  Montagu  nulles  et  sans  effet,  U  cfjmuattît 
qu'on  allât  au  gibet  dépendre  le  ooips  do 
grand  maître,  qu'on  le  réunit  k  son  ch^T^et 
qu'on  le  baillât  à  ses  amis  pour  la  déposer 
en  terre  sainte. 

En  exécution  de  cet  arrêt  du  gracMi  oonseil, 
prononcé  avec  tant  d'éclat  et  sans  le  contre 
dit  des  parties,  le  âS  septembre  lUS,  h 
prévôt  de  Paris  (2),  avec  un  prèlre  vêtu 
d'aube,  funon,  étolo,  et  douze  homnes  ayaul 
flambeaux  et  torches  de  cire  ailniées,  se 
rendit  aux  halles  de  Paris.  Et  là,  le  bourrcai 
Caj)eluche,  montant  sur  mieéchdlev  éùkn 
ia  tôle  de  la  lance  où  elle  était  ûchée.  Slle 
fut  mise  dans  un  beau  suaire  qpae  le  prMre 
tenait,  et  celui-ci,  la  prenant  sur  son  épaale^ 
la  porta  en  oompagoie  des  susdtts  dans 
rhôlel  du  grand  maître.  Et  pareiUcfnentySoa 
corps  fut  6lé  du  gtbet  de  Moutfaucon  par  k 
bourreau,  en  présence  du  prévôt,  et  rap- 
porté à  Paris  :  ieauel,  joint  avec  la  téta,  et 

(1)  Philippe^  second  Als  de  Louis  d*Oriéast»noit 
en  1420. 

(2)  Pierre  des  Essarts  étalt-il  alors  prértlt  de  H- 
ris,  et  fut-ce  réellement  lui  qui  présida  à  la  rélnibilh 
talion  de  Jean  de  Montasu?  Oui  si  news  en  4smf9m 
Nicole  GiUes,  GvittavniePyari,  Skiion  deJs  Maiieai 
une  histoire  auanyiiie  coatenipiiraiiie;  wni,  ai  no» 
nous  eu  rapporioii»  à  la  plupart  des  historiens.  — 
Pierre  des  Essarts,  insUtué  prevOt  de  Paiis  le  5  mii 
1408,  Tavaii  éiéjusqu'au  samedi  8  novambre  J4I0; 
rpais  de  nouveau  du  sameJ  19  aeptemira  141  j  ju»- 

Îu*au  jeudi  tG  mars  t4li.  Mais  au  niolsde  leptembif 
4ii,  il  n'élail  même  pas  à  Paris,  ei  H  n>  revint 
au*un  mois  plus  lard,  np|ielé  par  la  dnnfMn,  qui  M 
onna  le  gouYoruenient  de  la  Bastille.  Au  nîrts,  il 
ne  put  écliapi)er  a«  cliàtiuent  que  utêriiait  V»9ê» 
siiiat  (le  Jeau  de  MonUifu.  On  sait  ^w^Ue  fut  bs  fil 
malheureuse  ;  accusé  par  les  eabocfaieus  d'avoir 
voulu  enlever  le  Dauphin,  et  conduit  au  Gnind-CU- 
telct,  Il  fui  condauine  à  être  traîné  sur  une  claie  (ta 
Palais  jusqu'au  Ch&lelet,  puis  à  avoir  la  téteooopéa 
aux  balles  :  sentence  qui  fut  eiéculée  le  1**  juillet 
1415,  cl  son  corps  fut  pendu  an  giltet,  au  lieu  luàM 
où  avait  été  pendu  celid  de  Mouugu. 


hFT 


MAR 


VCPIGilAPinfe. 


KAR 


ïïn 


enclos  datis  un  cercueil,  fut  conduit  par  les 
)Dfants  et  les  amis  du  défunt  dans  réalise 
le  Saint-Paul,  sa  paroisse,  où  on  fit  ses  oh- 
lèques  avec  toute  la  inagniricencc  [lossible, 
3t  de  là  dans  le  monastèro  de  Marcoussy. 
11  y  fut  enseveli,  et  les  pères  Célestiiis  lui 
llevèrentun  tombeau  fort  cousidérablo  pour 
le  temns,  avec  sa  figure  dessus,  en  relief,  eu 
liabit  ue  cavalier,  ayant  en  t6te  les  deux 
iascrîutions  que  nous  avons  données  plus 
hhut  (colonne  871). 

Autour  de  la  pierre  qui  couvrait  le  tom- 
betu  (sur  laquelle  il  était  représenté  couché, 
en  relief  avec  sa  cotle  d'armes,  et  où  les 
quatre  aigles  étaient  becquées  et  uiem- 
Srées  (1),  on  lisait  : 

Cy  gist  noble  et  puissant  seigneur  monseigneur 
en  son  vivant  chevalier,  seigneur  de  Moulagu 
et  de  Marcoussis,  vidame  de  Laonnoys,  conseil- 
ler du  roy  et  grand  maislre  d^boslcl  de  France, 
'fin  fonda  et  édifia  ce  présent  monastère.  Le- 
''  quel,  en  haine  des  bons  et  loyaux  services  par 
lui  fais  au  roy  et  au  royaume,  fut  par  les  rebel- 
les et  ennemis  du  roy  injustement  mis  à  mort  à 
Paris  le  dii-septième  jour  d*ocU)bre,  veille  de 
Saint-Lvc,  Tau  1409.  Priez  Dieu  pour  luy. 

-  On  rapporte  que  François  I",  Usant  cette 
épitaphe  et  apprenant  lu  manière  dont  était 
moK  ieaD  de  Montagu,  dit,  en  le  plai^^naut, 
mie  c'avait  été'  mal  lait  de  faire  mourir  un 
M  grand  homme  par  justice.  A  quoi  un  reli- 
gieux répondit  fort  à  pro|)OS  :  «  Sire,  il  ne 
mt  pas  condamné  par  justice,  mais  par  com- 
iDissaires.  »  Ces  paroles  firent  une  telle  im* 

œssiOH  sur  le  roi,  qu'il  jura,  en  mettant  la 
in  tur  l'autel,  de  ne  jamais  permettre 
^n^mtt  à  mort  quelqu'un  par  jugemeul 
-Miaflé  d'uue  commission. 

Au  xTi*  siècle,  on  a  ajouté  cette  outre 
^iiàphe  : 

En  obéissant  à  mon  roy. 
Etant  fidèle  à  ma  patrie, 
Je  souffris  mort  et  finfamie, 
Contre  les  ordres  de  la  loy. 

Bien  que  dans  des  employs  j'aye  paru  fidèle, 
Qu'an  serrioe  du  roy  je  me  sois  attaché, 
Que  du.aang  de  ses  princes  j'aye  empesebé  la 

[perte 
Et  son  peuple  des  (pierres  plusieurs  fois  délivré, 
LMnramie  n'a  |ias  eu  respect  de  ma  teste. 
On  parfit  omm  procès  cdutre  droit  et  raison  : 
La  jusUee  enivcrs  moy  fut  aveugle  et  cruelle 
En  i^paadant  mon  sang  pour  une  passion. 

.Q&ant  aax  biens  de  Jean  de  Mootagu,  ils 
furent  restitués  à  ses  héritiers,  à  mesure  que 
les  détenteurs  moururent.  Ainsi,  Marcoussy, 
en  octobre  1M7,  à  la  mort  de  Louis  do  Ba- 
vière ;  Tournenfuye,  en  IWo,  à  celle  de  la 

(1)  Outre  ces  armes,  on  voyak  gravé  sur  cette 
pierre  le  mot  llpadeit,  devise  de  Jean  do  Moniagu, 
et  qui  semble  vouloir  dire  :  Je  /Vd  promis  u  Dieu  et 
lUtitenu,  chaque  leiuc  s\îp;>lcanl  siii  moi,  suivant  U 

mode  de  ceimps. 


reine  Isabeau,  etc.  Maïs  le  fief  de  Montagu 
ne  rentra  jamais  dans  la  famille  du  grand 
maître.  Les  dames  religieusos  de  Poissy, 
auxquelles  il  avait  été  doiiDé,  le  11  dé- 
cembre 1409,  |)ar  le  duc  de  Guyenne,  en 
considération  ue  sa  sœur  Mario  de  France,  le 
conservèrent  jus(iu'au  xvir  siècle,  et  alors 
il  fut  réuni  à  la  couronne.  —  Jacqueline  de 
la  Grange,  la  Touve  de  Jean  de  Montagu,  se 
maria  en  secondes  noces  avec  messire  Pierre 
de  Hérisson,  chevalier,  seigneur  de  Bourdy 
et  capitaine  de  Sablé  au  comté  du  Maine. 
Elle  mourut  à  Angers,  sans  postérité  de  ce 
seigneur,  le  2^  juillet  1V22,  et  fut  inhumée 
en  Téglisc  de  Saint-Jean  de  cette  ville. 

MARENO,  dans  les  Etats  pontiQcaux. 
A  la  maison  des  clercs  Missêwrs. 

Benelicto XIY. P. o.  m. 

TH.  Ab  bine  anno 

manife^to  nvmine 

ad  svmmi  apostolatvs  apioem 

mirabUiier  evecto 

qvem  iamdvdvm  exhibe- 

bat  'marmor  svperpositvm 

qvod 

ex  propinqva  Gandviphi  arce 

ad  solenne  S.  Barnabae  apostoli 

feslvin 

tn  principe  4ocl  templo 

eideno  dicato  de  more  celebrandvm 

relîgîonis  ergo  inox  adventans 

sacris  ibidem  peraciis 

hvnc  ab  avla^  frcqventia 

tutissSmvm  sibi  fecessvm 

ab  ËmmaniRele 

Pereyra  de  Sampaîo 

niiiitix*  D.  N.  L  eqvlte 

commendatarlo 

atqve  regiis  negociis 

aloanneV,  PortvgaUiae 

et  Algarbiorvm  rege 

apvd  S.  R.  S.  praeposlto 

paratvm 

bospitio  svo  decoraverît 

ac  pontiticia  maiestate  impleverit 

hospes  tanii  principis  clementlam 

posleris  lestatam  \olens 

b.  g.  a.  ni.  p. 
eadem  die  m  idvs  ivnias 

a.  D.  MDCCXLVU. 

(Galletti,  Inszript.  BononienseSj  p.  ilO.) 

MARIA,  en  Piémont. 

L 

Sur  une  pierre  milliaire. 
Imp.   Ces. 
Gonstanthio 

pio  frlici   invicto 
augusto, 

xxxii; 


%n 


MAR 


mcnoiamn 


{Cmrdfmai  Haï,  850.  8;  DcmAiru,  JN^ 
mofil  Ci$p.  p.  S9.; 


II. 

Piem  trowoie  pri$  du  même  endroit. 

Imper.  Caesari 

Flatio  Yalêrio 

Constantino 

'Goostaniini  pii  ang. 
filio. 

XL. 

(DuBANDi,  Piém.  t^.f  p.  M.) 
MARMOLEIOS,  en  Espagne. 

Imcripiion  trouvée  en  iWê^  ei  maintenant  à 
vif  Me  Saint'PatUf  au  couvent  de$  PP.  Do- 
mnieainê. 

E  .  .  .  •  alias  vi  vox  quoque  nostra 
Yicirix  et  turbas  Garnis  post  ire  Sopiias 
Geiiu  •  •  .  •  peragens  truculeatum 

Eid risque  fecunda 

NoIms  hic  c  •  .  .  ebis  sarripire  tentât 
Ifi  celo  dehinc  meriu  |ier  secula  vigens 
Adjuocta  pollet  curie  sanctomm  in  aree 
^  Mercede  pulso  rulili  sub  sole  coruscat 
Amblens  sacri  gloriam  de  mercede  cruoris 
Rex  ifiMt  coi  ooronam  per  seda  fatura. 
T«  itiCpie  Hiitibas  martyr  nos  manda  difinis. 
Idem  snb  era  nofies  centum  jugulator 
....  sexagies  et  ono  septem  de  lutlendis 
.•.•••••«••.  is  orta  aprilis. 

(Cardinal  Haï,  ^29, 2  ;  N  axz  aeiuSi  Prolog. 
Palœogr.  Hiep.f  lab.  xxxiii,  n*  1.) 

-    MA&SALA,  en  Sicile. 

I. 
DaubU  imeription  eur  deux  pierres. 

Unp.  Osarl 
D.  N.  Valenlini- 
ano  pio  fetici 
semper  auguste 
M.  Valerius 
Qiiinctianus 

V.  C.  coos.  P.  S.  , 

dementias 
pietatique  dus 
sempèr  dicatis- 
;  simus    •    .    4 

»    •    •    dévolus* 

(Cardinal  MaI,  p.  968.) 

II. 

Restitntori  remani 
imperii  UbenaUaqpie 


{Cardinal  Haï,  »(,  3;  Inee.  SiciL, 
cl.  xYin^n^riS.) 


UI. 

Gureli  vivas. 

Pro  merilis  eximiae  leDllalis 

ei  benign»  admintstratîows 

slrenoo  et  pr»dicablli  jodid 

domino  Zenoaie 

Y.  G.  corr.  proT.  Sidl. 

(C<irdtiialHAi,SW,l) 

IV. 

Fines 

inter 
Yanda- 

losel 
Gothos. 
mil.  un. 

(Cardinal  Haï,  35S,  3  ;  Hobatobi,  p.  1».) 

HARSEILLE,  chef-lieu  des  Bouches^ 
Rhône,  en  France. 

Neuvième  êiicle.  —  Mueée. 

Hic  reqniescet  in  pace  Ensebia  religioat 
magna  âncella  Domini  qui  in  secula  ab  taMMii 
etate  sua  vixit  secoiares  annos  xiui  et  «bi 
a  Domino  decu  est  in  monasterio  sancU  Gyrid 
senrivet  aunus  (ne)  quinquagenta,  recesael  snb  dis 
pridie  kalendas  octobris  indictione  aextiu 

Epitaphe  de  sainte  Eusébie,  fixée  sur  in 
sarcophage  du  yr  siècle»  mais  srayée  sur 
une  pierre  séparée.  ETle  était  abbesse  du 
monastère  de  Saiut-Quirice,  fondé  par  saint 
Cassien.  Hiilin  fait  remonter  cette  inserip* 
tion  au  nu*  ou  au  commencement  du  ix'  siè- 
cle ;  selon  la  légende,  elle  est  du  ix*. 

(Mém.  de  la  Soc.  orcA.  du  Midi.  L  U, 

p.  ais.) 

U. 

Neuvième  siicle.  —  Abbaye  de  (SBifil-Fîe^or, 

dans  la  confession. 

In  hoc  Uimulo  siu  est  TiUisiola 

abatissa  que  nominis  sui  ëeeoa 

lita  factisque  servabii 

Cbristid  jat  Mariam  mente 

sec.  tua  fidem  viigo 

tirglnibtts  sa^cris  XLfvflMÇ 

Aunis  us  xn  a  lu.  nu'x  '  v 

diebus  vu.  idus  aprilis  MUL^fm» 

(Mém.  de  la  Soc.  ard^.  dm  JffaK,  t.  Il, 
p.  216-217.) 

lU. 

Trouvé enl8i}isurremplaoÊmmt  de  la  cke^felh 
de  Sainte<!aiherine. 

Hic  reqoiescet  bone 

nemorie  Eugenia  ancHla  Dd 

qui  fexit  aanus  isxxn  fwespii 


HAR 

▼I  DODias  marsiâs 
G*  A*  3. 


•our  quœ^  vexit  pour  viœii  ;  annus  pour 
Le  nombre  d'années  paratt  difficile  à 
er,  de  même  que  les  deux  lettres  et 
re  de  la  cinquième  ligne.  Evidem- 
ufli  s*est  trompé  en  faisant  figurer  ici 
re  3,  les  chiffres  arabes  n*ayant  été 
lits  en  France  au  plus  tôt  que  dans  le 
île. 

^.  de  la  Soc.  archéologique  du  Midij 
:.  II,  p.  217. 

Musée. 

ObiU  anoo  milviu,  indiet.  i.  iEpaeU  iiL 

Tiri  dari  sunt  bic  siia  palris  Isami 
ibra  sois  studiis  glorificata  piis. 
bKx  vegetans  anima  provexit  ad  alta, 
ibosegregiispaciûsque  aniniis; 
nedimiliis  erat  bic  viriulis  spociebus, 
Domini  cunciis,  pro  quibus  est  bilans 
îdt  docuil  abbas  pius  atque  beaius 
dpoloaque  sues  coinpulit  esse  pios. 
rens  tenuit  reglmen,  sed  claudere  Umen 
ipnlsus  vil»  est  acriter  misère, 
l  bis  dénis  septemque  fideliler  annis» 
muitsomque  sibi  dulce  gregem  Domini, 
H  octebris  transaclo  oclavo  kalendaSt 
sej^t  Rntiii  régna  subire  poli 


mncfiAPHaL  mar  m 

D'Ansse  de  Tilloison  a  restitué  et  expliqué 
de  nouveau  cette  inscription  dans  le  tom.  II 
des  Mémoiret  de  V Académie  de»  imcriptions^ 
nouvelle  série,  pag.  i9k.  Nous  la  publions 
d'après  le  travail  du  savant  académicien. 


BOTS  que  lex  homini  noxa  protoplasUy 
•e  defuocto,  lector  inest  misero. 
a  gemens  corde  die  die  Deus  huic  miserere. 

[Ameo. 

Vm.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midif  t.  Illt 

p.  U.) 

V. 

[955.  —  Abbaye  de  Saini-Vieior. 

crista  quem  petra  tegis  brevis  ista 
let  celis  sanctis,  socius  Micaelis, 
Mum  ilos  et  decus  monacomm» 
iDCtomm  merito  sepelitur  eoram 
qood  primo  quasi  toium  fecit  abymo 
a  nenbris  ôclava  luce  novembris. 
latnr,  c  Us,  post  l  qoinque  sequatur 
aoMtntn  in  qao  super  astra  loqaatur  {$U). 

îém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi^  t.  III, 
p.  905.) 

VI. 

IMl. 

lécouvrit  dans  le  siècle  dernier,  à  Mar- 
dans  la  partie  du  parc  formant  le  mur 
il  de  la  boulangerie  de  la  marinot  une 
ition  grecque  chrétienne,  apportée  du 
\t  et  que  publia  \%Sufplém€rU  du  jour' 
r  Provence  du  sameai  19  mars  1785. 


i  fC9Lp9nJ9K  O^XoSofAlî 

Téyovc  ^à  iainomç  «ctl  vn* 
fyùfinç  rw  fàoxpnrw 
"pDVf fTiGV  Twv  MTrocxecXiolwv 
iiç  pcviifMOijvov  eevrfiv,  tmI  vfcif 
^X*^^  a/Mac  xai  fvTO}(iîftC 

ùaiiur,rpwM  Mouoroxa  Iv  ixtt 
1^01  àtxiii^pÎM  xai 

Traduction. 

Cet  éditée  a  été  construit  aux  frais  et  aux 
de  Rttfélittft,  personnage  très-pieux  de  la  Camille  des 
Baealides»  en  mémoire  d'eux  et  pour  le  salut  de  ràae 
et  pour  la  prospérité  de  leurs  chefs  Jean  ArgyreeC 
I>éméiriu8  Moustaka,  qui  sont  ici  à  leur  tète.  L'an 
1461,  le  il  décembre,  sous  le  gonvememeiil  de  Ni- 
céphore. 

On  remarque  qae  dans  cette  inscription 
Ta  est  souvent  mis  à  la  place  du  a.  Le  sra* 
veur,  en  outre,  qui  ne  savait  pas  l'ortho- 

Sraphe ,   a  confondu  les    voyelles  et   les 
ipntongues  qui  de  son  temps  comme  au* 
jourd*hui  ont  le  même  son. 

Extrait  d^une  notice  de  M.  Bouillon  Lanr- 
dais  (1),  sur  une  pierre  tumulaire  troufoée^ 
le  7  mars  1839,  devant  l'église  Saini-Fer 
réolf  à  Marseille. 

Dans  la  nuit  du  6  au  7  de  ce  mois,  les  ou- 
vriers de  Tune  des  compagnies  pour  Téclai* 
rage  au  gas,  en  creusant  une  tranchée  pour 
la  pose  de  leurs  tuyaux  dans  la  rue  Traverse 
de  la  Coutellerie ,  rencontrèrent  un  bloc  de 
marbre  noir  sur  lequel  se  trouvait  une  ins- 
cription; ce  fut  seulement  dans  la  matinée 
du  8  que  le  bloc  fut  tout  à  fait  découvert  et 
et  que  Ton  put  y  lire  les  lignes  suivantes  : 

Staviator; 

Monte  oUvenses 

qoes  ab  iromemorabiii  œtaie  nobllitas, 

Biilitiae  terra  mariqoe  strenuitas, 

la  divû  Cipriaoe  epîscopo  lolonensi  sanctitas, 

piurimis  ab  hinc  sscufis  iOusUnnmt, 

bicjaeent. 
I)t  Débilitas  qua  nulla  Massiliœ  clarlor 

In  cevum  virtutibiis  fulgeat, 
«t  strenuius  in  bostes  Galto  et  Ecclesi» 
forliter  splendeat, 
vt  sanctitas  praecelleniissimi  prcesulis  nec  non  stavi 

in  posleros  prodeat, 

ora  et  abi. 
Hoc  Dionumenlum, 

(i)  Marseille  1889,  i»«*.  Notice  lue  dMM  la  !•- 
«iélé4es  aiis  et  belles^elMi  ds  Marseilte. 


DICTIONNAIRE 


m  MAE 

autîquilate  collapsnm,  pielaie  jam  restitutum 

poncbat 

LudoTLCus  de  Monle  oUvo 

ex  pnBfecUs  regîanim  irircmium  unus, 

annosalutis  hdclxxxxv. 

Voici  la  traduction  que  j'ai  essayée  de 
cette  iuscription  : 

Arrête  passant;  Mes  Montolieii',  que' leur  noblesse 
de  lemps  immémorial ,  leur  courage  guerrier  sur 
terre  el  sur  mer,  la  sainlclc  du  bienheureux  Ciprien, 
évéque  de  Toulon,  ont  illustrés  depuis  noiid)re  de 
siècles,  reposent  ici.  Pour  que  leur  noblesse,  plus 
remarquable  qu^aucune  au  Ire  de  Marseille,  brille 
cternellement  par  ses  vertus;  pour  que  leur  courage 
contre  les  ennemis  de  la  France  et  de  TEglise  res- 
plendisse fortement,  pour  que  la  sainteté  du  très- 
excellent  évéque  leur  aïeul  aille  à  la  postérité,  prie 
«t  passe.  Ce  monument,  que  son  antiquité  a  ren- 
tersé  et  que  la  piét^  a  rëtaltli,  a  été  placé  par  Louis 
de  Montolieu,  Ton  des  capitaines  des  galères  royales. 
Tan  du  salât  1695. 

La  famille  de  Montolieu,  dont  il  est  ici 

auestion,  est  une  des   principales   familles 
e  Marseille,  une  de  ces  rare^  privilégiées 
dont  rhistoire  se  lie  intimement  à  celle  de 
leur  patrie,  et  que  Ton  retrouve  durant  une 
longue  suite  de  siècles,  toujours  au  premier 
rang  parmi  leurs  concitoyens.  S'il  fallait  ad* 
mettre  la  prétention  exprimée  dans  la  cin- 
quième et  dans  la  douzième  ligne  de  l'ins- 
cription, et  conservée  par  tradition  dans  la 
famille*  il  y  en  aurait  peu  qui  pussent  le  lui 
disputer  en  ancienneté.    En  effet,  elle  ne 
compterait  pas  moins  de  treize  cents  ans  de 
descendance  non  interrompue,  sous  le  môme 
nom,  depuis  le  temps  de  saint  Cyprien,  qui 
vivait  au  commencement  du  vi'  siècle;  da- 
près  la  légende  de  ce  saint  et  Pacte  de  trans- 
lation de  ses  reliques,  il  était  de  Marseille 
et  fils  de  Jules  de  Montolieu  ;  le  premier  de 
ces  actes  s'exprime  ainsi  :  Beatus  Ciprianuê 
aliis   et  nobilibus  parenlibus  ex  memorata 
civitate  MaAsilia  et  ex  MontoUvensium  fami^ 
lia  progenitxis,,.  Le  second  ajoute  :  Cipria^ 
nus,.,  ex  illustri  familia  Monte  Olivi  proge^ 
nitus   et   a  Julio  paire  suo  ...  eruditus.... 
Saint  Cyprien  fut  appelé  au  siège  de  Toulon 
vers  Tannée  521^;  il  assista  à  plusieurs  con- 
ciles et  mourut  dans  sà  ville  épiscopale  en 
5V6. 11  a  écrit  la  Vie  de  saint  Césaire,  son 
'  maître  et  son  ami; on  conserve  à  la  biblio- 
thèque du  Vatican  un  missel  écrit  et  signé 
de  sa  main  ;  sa  fête  se  célèbni  à  Touloi  le 
3  octobre;  il  était  autrefois  d'usage  gue  le 
chef  de  la  famille  de  Montolieu  y  lut  invité; 
il  assistait  à  la  procession  h  la  place  d'hon- 
neur, et  marchait  seul  un   ilainbeau  à   la 
main,  immédiatement  après  la  châsse  du 
saint  el  avant  toutes  les  autorités. 

Cet  usage  a  été  aboli  depuis  fort  long- 
temps, et  môme  Tauthentirité  des  litres  qui 
font  de  saint  Cyprion  un  membre  do  la  fa- 
mille 

sieurs, 


MAR 


SA 


marché  de  tout  ce  qui  peutôtre  coniroverséy 
et  en  n'adineftnnt  que  ce  qui  repose  sur  des 
actes  anlhonliques,  la  famille  do  »t  Icnmu- 
ment  vioul  d'ùlre  retrouvé  n'ei  demeure 
f).is  moins  une  des  pins  illustres  de  Mar* 
soillo.  II  o\isle  des  chartes  de  1182  ot  de  1181 
où  il  est  faib-ra^nlion  de  Giraud  de  Mi)iitOf 
lïe\u  ({ui  a  donné  son  nom  h  un  quartierib 
notre  lerrUoiro,  le  val  de  G'raud  ou  MoDto- 
livet  (de  Monte  Olivo^  nom  latin  des  Montor 
lion).  Guilîn'imc  de  Monlolieu,  fils  du  prfc 
cèdent,  fut  caution  de  Hugues  Geoffroi  ill, 
vicomte  do  Marsoill(»Jorsque  cehii-cî  engi- 
p^ea,  en  1103,  îi  Guillaume  Vivaud  et  h  Bolin 
le  j'iif,  la  quatrième  partie  du  p«rt  de  cotte 
ville,  pour  la  sominé  de  20,000  sols  royaux 
conronnos;  il  commanda  une  escadre  d*AI- 

Chonso,  comte  de  Provence,  avec  laquelle  il 
attît  les  (îonois  en  1109. 
A  partir  do  celte  époque,  les  IfonfoKte 
sont  mentio'^nés  à  chaque  instant  dans  nos 
annales  et  dans  nos  chartes;  on  trouve hd 
Bortrnnd  do  Montolieu  parmi  les  otages  de 
Ch;>rles  II  d'Anjou;  la  chronologie  des  con- 
suls do  Marsoilhî  on  nomme  sefït  qui  furent 
revêtus  de  celle  charge,  et  l'iîtendard  de 
saint  Victor,  cette  oriflamme  do  nos  oèrai, 
fut  confié  quatre  fois  h  des  chevaliers  de 
cette  maison.  Louis  de  Montolieu,  qui  a  tii 
érijjçer  Tinscriplion  rapportée  ci-dessus,  for- 
mait le  quinzième  degré  de  génération  de- 
j)uis  Giraud  do  Montolieu  ;  il  était  capitaine 
do  la  galère  la  Reine  el  chef  d'escadre  ;  îl  se 
signala  plusieurs  fois  sous  les  ordres  4a 
bailli  de  Noailles  ;  il  épousa  Anne  de  Manse, 
fille  d'Antoine  de  Manse  la  Vidalc,  capitaine 
de  galère,  et  en  eut  plusieurs  enfants  dont 
la  postérité  existe  de  nos  jours. 

Le  monument  des  Montolieu  est  ua  bloe 
de  marbre  noir  taillé  de  manière  à  fonnir 
trois  plans  dont  les  deux  latéraux  fuient  k 
droite  et  à  gauche.  Il  est  orné  d'un  socle  à 
godrons  et  d'un  entablement  pareil,  l'an  et 
l'autre  fort  dégradés.  Le  plan  ou  la  face  du 
milieu  a  0",  76  de  hauteur,  1  mètre  de  lar- 

ffeur  dans  le  haut  el  0",  70  dans  le  bas;  c'est 
à  aue  se  trouve  l'inscription.  La  face 
gauclie  a  0"^  60,  de  largeur  par  le  haut  et 
0""  50  par  le  bas;  la  face  droite  manque  toi»' 
lemont  ;  en  la  brisant  on  a  emporté  les  deoi 
dernières  lettres  du  mot  nobilitas  à  la  troi-' 
sième  ligne,  el  les  deux  dernières  du  root 
sanctitas  h  la  cinquième.  La  hauteur  totale 
du  marbre  est  de  1"^,  2^;  la  plus  grande 
épaissour,  prise  au  milieu  et  dans  la  partto 
supérieure,  est  de  0",  78.  L'insoription  eit 
parfaitement  gravée  et  très-bien  conservés» 
sauf  le  mot  nobilitas,  qui,  deux  fois  répété, 
a  été  doux  fois  mutité  h  coups  de  marteaa 
et  est  devenu  [)rosque  illisible.  L'époque  de 
la  révolution  oik  ce  marbre  a  été  renversé 
explique  l'acharnemont  puéril  avec  lequel  on 
a  franpé  sur  te  mot  noblesse,  fort  impopu- 
laire alors. 

Ce  bloc  gît  dans  la  rue  Traverse  de  la  Cou- 
telleri(s  h  Test  de  la  porte  de  la  mais  »n  n*l, 
h  un  moire  el  demi  de  distance  et  h  0*,  79 


de  Montolieu,  est  contestée  par  plu-     de  profondeur.  Il  n'a  pas  été  déplacé  et  les 
auteurs;  malgré  cela  »  en  iaisani  bon     ouvriers  qui  l'avaient  déterré  l'on  reooarerl 


MAft 


I>«PiGRAPniG. 


MAR. 


SM 


liant  la  franchée.  Il  me  reste  à  eipli- 
nment  il  se  trouve  en  ce  lieu, 
irrains  occupés  aujourd'hui  par  Té- 
>  Sainf-Ferréol  et  par  les  maisons 
nanles  ont  subi  de  grandes  fransfor- 
.  Les  Templiers,  dont  la  trace  s'est 
ée  dans  la  rue  qui  porle  leur  nom,  y 
pendant  près  de  deux  cents  ans,  leur 
et  leur  église;  ce  couvent  était  fort 
e  réfectoire  surtout,  par  son  archi- 
et  8e«  dimensions,  était  un  objet  de 
i  pour  les  étrangers.  On  raconte  à  ce 
uun  saint  homme  nommé  Hugues 
3,  étant  venu  h  Marseille  vers  1276, 
t  rendu  visite  aux  chevaliers  du 
,  ceux-ci  ne  manquèrenl  pas  de  lui 
rcourir  leur  maison  et  remarquer 
ectuire.  Les  Templiers  attendaient 
ute  UM  comj>liment;  mais  Hugues, 
is  de  brutalité  que  de  politesse ,  se 
leur  dire  qu'une  pareille  salle  ferait 
belle  écurie.  Cette  boutade,  au  dire 
aliste,  n'était  qu'une  prophétie  qui 
lus  tard  son  accomplissement;  car 
roi  de  Naples  et  comte  de  Provence, 
voyage  qu'il  lit  h  Marseille,  après  la 
ion  des  "Templiers  ,  logea  ses  che- 
ceux  de  sa  suite  dans  leur  ancieu 
•e. 

hevaliers  de  Saint-Jean  do  Jérusa- 
'itiers  de  ceux  du  Temple,  leur  succé- 
dans  la  |iossession  des  terrains  et 
ment<, qu'ils  laissèrent  presque  tom- 
ruiiies;  ils  étaient  en  cet  état  lors- 
363  les  religieux  Augustins  en  firent 
Ltioo;  peu  de  temps  auparavant»  ces 
%  avaieut  aussi  acheté  une  vieille 
)elée  tour  de  Galbert  ou  de  Gaubert» 
de  son  propriétaire  ;  cette  tour  était 
mr  remplacement  qu'occupe  à  pré- 
liaison  n"  1  de  la  rue  des  Templiers. 
t  de  s'établir  en  cet  endroit,  jps  Au- 
avaient  leur  monastère  hors  de  Ten- 
ie  la  ville ,  vers  le  haut  de  la  rue 
^06  qu'on  nommait  le  bourg  de 
ittirre,  au  lieu  dit  la  Tuilerie.  La 
M  ayant  été  ravagée  en  1361  par  des 
de  pillards  connus  sous  le  nom  de 
lyles  Marseillais  prirent  une  résolu- 
Fsespérée;  ils  firent  entrer  dans  la 
ms  ceux  qui  habitaient  au-drhors , 
t  leurs  fiiUDOurgs  et  reçurent  si  bien 
l*ands  qu'ils  les  forcèrent  de  se  reti- 
incienne  maison  des  Augustins  fut 
B  circonstance,  démolie  comme  les 
après  avoir  subsisté  environ  cent  ans. 
Mjvelle  acquisition  de  ces  religieux 
I  fort  mauvais  état  ;  aussi  la  néces- 
tout  rééditier  se  Bt-elle  bientôt  sentir; 
mme  ils  n'étaient  point  assez  riches 
ire  d'un  seul  coup  une  telle  dépense, 
nattuction  n'eut  lieu  que  peu  à  peu 
entement;  ils  y  employèrent  d'abord 
Tes  provenant  de  la  démolition  de  la 
}  Ganbert;  plus  tard,  le  roi  René  les 
iris  sous  sa  sauvegarde,  leur  vint  en 
n  citoyen  de  M«r>eille,  Jean  de  Vil- 
6ar  fit  présent  d'une  galère  pour  la 
r  et  en  fioiire  servir  le  bois  à  leur  édi- 


fice ;  la  ville  leur  abandonna,  en  IWO,  la  ga- 
belle do  sel  ;  enfin  un  autre  Marseillais, 
Barthélemi  Dupuy-Servian,  leur  légua  mille 
florins  royaux  et  six  mille  pierres  taillées; 
grâce  k  toutes  ces  libéralités ,  le  cou 
vent  fut  terminé  et  Téglise  put  être  couverte 
en  bois. 

Ce  fut  dans  cette  église  non  achevée 
qu'eut  lieu  une  de  ces  imposantes  cérémo- 
nies religieuses  comme  le  moyen  Age  seul 
savait  en  faire,  et  comme  on  doit  désespérer 
d'en  revoir  jamais.  Le  11  octobre  1533,  le 
pape  Clément  Vil  (Jules  de  Médicis)  étant 
arrivé  à  Marseille  pour  le  mariage  de  sa 
nièce,  Catherine  de  Médicis,  avec  le  duc 
d'Orléans,  second  fils  de  François  |",  fut 
reçu  à  l'abbaye  de  Saint-Victor  où  il  roucha. 
Le  lendemain  dimanche,  après  nndi ,  eut 
lieu  son  entrée  solennelle  dans  la  ville.  Une 
chaloupe,  richement  drapée  en  damas  rouge, 
le  transporta  avec  sa  suite  sur  le  quai  ûes 
Augustins  où  l'attendaient  tous  les  c<»rps 
constitués,  les  magistrats,  le  clergé,  la  no- 
blesse et  une  foule  immense  de  sneclaleurs. 
Le  Saint-Père  fit  sa  prière  dans  l'église,  puis 
il  renferma  l'hostie  consacrée  dans  un  cof- 
fret précieux ,  recouvert  d'un  drap  d'or  et 
surmonté  d'une  croix  de  même  métal  ;  ce 
coffret  Hit  placé  sur  une  haquenée  blanche 
suj>erberaent  caparaçonnée,  ei  le  cortège  se 
mit  en  marche  processionnellement  pour  la 
cathédrale.  Après  les  innombrables  confré- 
ries de  pénitents ,  après  le  clergé  régulier  et 
séculier  portant  les  reliques  des  saints, 
venait  la  naquenée  tenue  en  main  avec  des 
rênes  de  soie  blanche  par  deux  valets  de 
pied,  sous  un  dais  de  brocard  d'or;  Clé- 
ment VII  suivait ,  porté  dans  une  chaire  de 
velours  et  en  habits  pontiticaux ,  la  tiare 
exceptée;  les  ducs  d'Angoulème  et  d'Or- 
léans, tous  deux  fils  du  roi,  marchaient  à 
pied  à  ses  côtés;  quatorze  cardinaux,  mon- 
tés sur  des  mules,  suivaient  le  Pape  et 
étaient  eux  -  mômes  suivis  par  plus  de 
soixante  prélats,  archevêques,  évêaues  ou 
abbés,  tous  en  costumes  de  leurs  dignités, 
et  par  une  multitude  de  nobles  seigneurs, 
tant  français  qu'italiens;  les  archers  et  les 
suisses  du  roi  Jbordaient  la  haie  et  accompa- 
gnaient le  cortège;  toutes  les  rues  par  où  il 
I^assa  étaient  sablées  et  toutes  les  maisons 
tendues  d'étoffes  précieuses.  Ce  fût  ainsi 
que  le  Saint  Père  se  rendit  à  la  Major,  où  il 
reposa  le  saint  sacrement  et  entendit  Vê- 
pres; après  quoi  il  donna  la  bénédiction 
Vrbi  et  orbi  et  se  retira  dans  le  palais  de 
bois  qu'on  lui  avait  préparé  sur  la  place 
Neuve. 

Le  pompeux  cérémonial  accompli  dans 
Téglise  des  Augustins  n'apporta  aucun  chan- 
gement à  la  position  de  ces  religieux  ;  car 
ce  fut  seulement  le  15  janvier  1542,  c'est-à- 
dire  plus  de  huit  ans  af>rès,  que  leur  éslise 
put  être  consacrée  par  Barthélemi  Portalen- 

?ui,  évoque  de  Troyes,  et  seulement  en 
588,  que  la  couverture  en  bois  fut  rempla- 
cée i>ar  une  voûte  en  pierres. 

De  toutes  ces  constructions  si  pénible- 
ment élevées,  il  ne  reste  que  le  clocher  H 


887 


MAR 


DIGTiONNAIftB 


MâU 


une  parlio  de  Téglise;  mais  en  1789,  elles 
étaient  intactes,  et  il  est  facile  d'en  préciser 
l'ancienne  ordonnance  et  remplacement. 
L'église  n'était  isolée  que  du  côté  du  nord, 
où  se  trouve  la. rue  des  Augustins  qui,  par 
uu  retour  d*équerre,  communiquait  avec 
celle  dos  Auffiers  ;  c'est  ce  retour  ti'équerre 
qui,  aboutissant  d'une  part  à  la  rue  Coutelle- 
rie, et  prolongé  de  l'autre  jusqu'à  la  place 
du  Cul -de- Bœuf,  a  pris  le  nom  de  Traverse 
de  la  Coutellerie.  Au  midi  était  une  cour 
entourée  par  les  bâtiments  du  monastère, 
dont  deux  ailes  s'appuyaient  à  l'église  ;  la 

•  rue  Neuve  des  Augustins  a  coupé  ces  ailes  et 
envahi  en  partie  le  sol  de  la  cour.  Il  n'y 
avait  point  de  portail  ;  mais  deux  entrées 
latérales,  l'une  au  nord,  en  face  de  la  portion 
existante  alors  de  lafrue  Traverse  Coutelle- 
rie, et  l'autre  au  midi  au  fond  d'une  ruelle 
gui  débouchait  sur  le  quai;  une  troisième 
issue  communiquait  avec  la  cour  et  servait 
exclusivement  aux  religieux.  C'est  la  porte 
actuelle  de  la  sacristie. 

En  l'absence  de  tout  document,  il  suffirait 
de  voir  cette  église  pour  se  convaincre 
qu'elle  a  été  tronquée  et  réduite  dans  le 
sens  de  sa  longueur;  ses  proportions  ne 
concordent  plus  entre  elles,  et  sa  largeur 
n'est  plus  en  harmonie  avec  ses  autres  di- 
mensions ;  elle  n'a  plus  que  six  chapelles 
latérales,  trois  de  chaque  côté;  elle  en  avait 
douze  alors ,  dont  cinq  de  chaque  côté  et 
deux  faisant  face  au  mattre  autel. 

L'une  de  ces  dernières,  la  plus  au  sud, 
appartenait  à  la  famille  de  Montolieu  ;  elle  v 
avait  sa  sépulture  et  son  mausolée  dont  le 
marbre  retrouvé  formait  la  première  assise. 
Ce  monument,  ainsi  que  l'inscription  Je  fait 
connaître ,  avait  succédé  à  un  plus  ancien, 
tombé  de  vétusté  ;  il  était  de  forme  pyrami- 
dale et  adossé  au  mur  de  l'église;  Louis  de 
Montolieu  y  avait  fait  sculpter  les  armes  de 
sa  famille.  Voici  quelles  étaient  ces  armoi- 
ries ,  simples  comme  celles  de  toutes  les 
vieilles  races  :  Fa$cé  éTor  et  éCaxur  de  iix 
pièces ,  des  aigles  d*or  pour  supports ,  une 
aigle  d'or  pour  cimier^  pour  devise^  ce  seul 
mot  :J>eo. 

I  La  chapelle  des  Montolieu  fut  démolie 
lorsque  l'on  exécuta  le  prolongement  de  la 
rue  Traverse  de  la  Coutellerie;  on  abattit 
deux  travées  de  l'éçlise ,  on'  combla  les  ca- 
veaux ;  on  détruisit  le  mausolée  dont  les 
marbres  furent  dispersés,  excepté*  la  base 

3ui,  étant  d'un  seul  bloc,  dut  a  son  poids 
'être  enfouie  sur  place. 
Et  maintenant,  on  apprendra  sans  sur- 
prise, mais  non  ^as  sans  intérêt,  que  l'un 
des  rejetons  de  l'illustre  famille  s'est  ému  à 
là  nouvelle  de  la  découverte  que  le  hasard 
vient  de  produire.  M.  le  marquis  de  Monto- 
lieu a  demandé  b  M.  le  maire  l'autorisa- 
tion de  faire  exhumer  la  pierre  tumulaire 
de  ses  ancêtres,  et  à  Mgr  l'évêque  celle 
de  la  replacer  dans  l'église.  11  esl  superitu 
d'ajouter  que  le  prélat  et  le  magistrat  se 
sont  empressés  d'accorder  à  M.  de  Monto- 
lieu la-  permission  d'accomplir  cet  acte  de 
piété  filiale. 


Ainsi  sous  peu  de  jours  labasiliqua  éooiiN 
tée  recevra  dans  son  sein  le  marbre  mutilé , 
et  ces  deux  débris  rappelleront  eificore  à  nos 
descendants  des  souvenirs  intéressants  poor 
l'histoire  religieuse  de  nos  contrées,  «t.glo- 
rieux  pour  1  histoire  particulière  de  notre 
ville  (i). 

MARTIGNY  ou  MARTiNicHr,  dans  le  cm- 
ton  '  du  Valais,  en  Suisse,  l'ancien  Oeiedth 
rum. 

Grande  colonne  de  pierre^  aupartifue  ie 
derrière  de  F  église  Saint-BÊMurice. 

Imp.  Gaesari  YaL 

Constanlio  pia 

fel.  iovicto  aug 

divi  Gonstantii  pii  aug. 

filio  for.  d.  val.  bono 

rei  publice  nato. 

(Card.  Ma!,  p.  Ski;  Grutbk,  p.  9M,  5.) 

MASSA  dans  le  royaume  Lombardo-Ti- 
nitien. 

Eglise  de  la  Mère  de  Miséricorde. 

Sur  les  reliques  apportées  en  lQS9da  eimatièra  de  (^ 

risque  de  Rome. 

Prime  bene  merenti  fecit 

maritus  que  vixit  annls 

viginli  et  sex,  defimcta  xvu  kal. 

auff. 

(Cardimal  Ha!,  U5, 1) 

MAUBUISSON,  en  France,  abbave  de 
religieuses  de  l'ordre  de  Giteaux,  fondée  par 
la  reine  Blanche.  L'église  est  un  grand  «h 
thique  commun.  Le  sanôtuaire  est  éclairé  de 
deux  rangs  de  vitrages  l'un  sur  Tautre,  et 
orné  de  galeries  d^rchitecture  de  moyeo 
gothique.  Le  chœur  est  des  plus  grands  et 
des  plus  beaux,  tout  pavé  d'une  marmieterie 
de  mastic  qui,  de  loin,  paraît  être  du  mar- 
bre. La  reine  Blanche  est  enterrée  an  miliea 
de  ce  chœur,  sous  une  tombe  de  enivre, 
élevée  avec  sa  fi^re  du  même  métal,  ac- 
compagnée  de  huit  vers  latins,  dont  le  der- 
nier marque  qu'elle  mourut  religieuse  : 

Tanta  prius,  talls  jacet  hie  paaper  monlalis 

Ce  lieu  est  la  sépulture  du  comte  CléresH 
baud,  mort  en  Iml  :  de  Jean  de  Brienne, 
dit  le  prince  d'Acre ,  second  fils  ,de  Jean 
de  Brienne,  roi  de  Jérusalem  ou  d'Acre, 
et  de  Bérengère  de  Castille,  cousin  ger- 
main de  saint  Louis,  aussi  enterré  dans  le 
chœur  ;  des  entrailles  d'Alphonse  de  France, 
comte  de  Toulouse  et  de  Poitiers,  frère  de 
saint  Louis;  de  Hathilde  ou  Mahaud,  GOfl»- 
tesse  d'Artois  et  de  Bourgogne,  petite-nièce 
de  saint  Louis ,  sous  une  tombe  de  cuivre; 
des  entrailles  de  Charles  le  Bel,  mort  le  l*' 
février  1327,  et  de  Jeanne  d'Evreux,  sa  troi- 
sième  femme,  décédée  le  k  mars  1970,  avec 
leurs  figures  en  marbre  blanc.  On  y  voit 
aussi  la  sépulture  de  Bonne  de  Luxemoouis» 
fille  du  roi  de  Bohème,  épouse  de  Jeau,  roi 
de  France,  décédée  à  Maubuisson  le  11  sep- 

(1)  La  pierre  dont  il  s'agit  a  été  exhumée  peodnt 
la  nuii  du  11  avril  1839, et  placée  dans  la  ch^pelledi 
Saiut-Picrre  de  féglise  des  Aogasiiiis. 


IM 


Mkl 


VEPIGRAPflDBL 


m 


tembre  1349,  et  celle  des  entrailles  du  [roi 
Charles  Y  sou  fils ,  décédé  en  1380 ,  avec 
leurs  figures  en  marbre  blanc  la  sépulture 
de  Jeanne  de  France*  fille  du  roi  Charles  le 
Bel  et  de  Blanche  de  Bourgogne,  sa  première 
femme,  morte  fort  jeune,  le  17  mai  1321  ;  sa 
figure  est  en  marbre  blanc.  Blanche  de  Bour- 
gogne y  prit  rhabitde  religieuse  en  1325,  et 
7  mourut  en  1326  ;  elle  est  enterrée  dans  le 
chapitre.  On  y  voit  un  grand  tombeau  de 
pierre,  élevé  et  couvert  de  plaques  de  cuivre, 
avec  la  représentation  de  Mamierite  de 
Brienne-Beaumont ,  femme  de  Beaumont , 
prince  d'Àntioche,  et  comte  de  Tripoli,  dé* 
cédée  le  9  avril  1328  :  on  l'appelle  commu- 
Dément  la  princesse  d'AnUoche:  elle  était 
petite  nièce  de  la  reine  Blanche,  mère  de 
saint  Louis,  et  cousine  çermaine  de  Blanche 
d*Eu,  seconde  abbesse  oe  cette  maison. 

Outre  la  sépulture  de  ces  princes  et  prin^ 
cesses,  plusieurs  autres  y  ont  été  inhumés, 
cens  que  l'on  sache  en  quel  lieu  ;  savoir, 
■obert  II  du  nom,  comte  d'Artois,  fils  de 
Robert  I",  et  neveu  du  roi  Louis  VIII  ;  Ca- 
therine, fille  de  Charles  V^  morte  au  mois 
d^ictobre  1388,  à  l'âse  de  onze  ans,  et  déjà 
mariée  à  Jean,comtedeMontpensier;  Jeanne, 
fille  de  Charles  VI,  morte  à  Tage  de  deux  ans. 
Gabrielle  d'Estrées  y  a  été  aussi  inhumée. 
(HuRTAUT  et  Mâgrt,  Dict.  de  Paris  et  deê 
environs.) 

,  M ATENCE ,  ville  de  la  principauté  de 
■esse-Darmstadt,  en  Allemagne. 

L 

Têmbeem  de  Farchevéque  Pierre  d'Aspeli. 

On  voit  dans  la  cathédrale  de  Mayence  un 
■Miument  qui  date  de  1320.  Il  est  appuyé 
cCBtare  le  neuvième  pilier  du  sud,  et  faisant 
fteekla  nef.  C'est  le  tombeau  de  l'archevéoue 
Marre  d'Aspelt,  qui  couronna  Henri  VU, 
bMis  de  Bavière  et  Jean,  roi  de  Bohème.  On 
lit  tuteur  de  la  sculpture  les  dix  vers  sui- 
mots  9  pour  servir  d'épitaphe  et  d'expli- 
attion  : 

Acee  mUteBO  treeentesque  viceno, 

PémoD  petia  lef^t  istum,  quae  tartara  freglt. 

Be  Treviri  naUis  praesul  fuit  bic  U'abealus, 

BçidiUbyg,  doob  et  denodiis  sibi  pronis 

dital,  res  auget,  criraina  vitat. 

pies  et  fairga8,.in  consiliis  fuit  Argus. 

Scepm  dat  Heorico  regni,  posl  bsec  Ludoyîoe. 

Vert  pies  extremo  Joanni  régna  Bohême. 

BBe  qui  nos  menses  annos  deçà  tetra  repenses 

Qnos  vigiLhic  rexit,  quem  Cbristus  ad  sthera  vexU. 

a 

L*un  de  ces  princes  représentés  sur  le  tom- 
beau, en  recevant  la  couronne,  semble  offrir 
pieusement  son  sceptre  ;  l'autre  par^t  prêt  à 
pHer  sous  la  violente  pression  du  poing  ({ui 
lé  couronne.  Doit-on  voir  dans  ce  geste  im- 
périeux une  allusionè  Tinfluence  sacerdotale, 
une  glorification  de  la  puissance  temporelle 
de  Pierre  d'Aspelt?  On  ne  sait.  M.  le  comte 
Léon  de  la  Borde  a  publié  le  dessin  et  la 
description  de  ce  monument  dans  la  Retuê 
mrMohgiquô  de  septembre  18i5. 


II. 


Eglise  de  Saint-Alban. 
Epitaphe  de  Fastrade,îeiiiin6  de  CharieoisgM. 

ladita  Faslrade  regin»  hic  membra  quiescunt, 
De  medio  quam  mors  rigida  flore  tulil. 

Nobilis  ipsa  viro  conjuncta  et  jure  potenti  est  : 
Sed  modo  cxlesU  nobilior  tbalamo. 

Pars  îlli  inelîor  Carolus  rex  ipse  remansiL 
Cui  tradat  milis  tempora  longa  Deus. 

Brower,  dans  ses  Annales  de  Trêves^  }iv. 
VII,  rapporte  qu'il  y  avait  aussi  à  la  cathé- 
drale de  Mayence  deux  autres  épitaphes  de 
Fastrade,  l'une  plus  récente  que  l'autre. 

EpHaphe  la  plus  andenoe. 

Fastradana  pia  CaroU  coiqux  vocitata, 
Christo  dilecta  jacet  boc  snb  roarmore  tecta, 
Anno  sepluagesiiDo  nonagesiroo  quarto, 

Quem  numerum  métro  claudere  Musa  negat. 
Rex  pie  quem  gessil  Tirgo,  licet  hic  cinerescit 
Spirilus  bxres  sil  patri»,  quse  tristia  nescit. 

Epitapbe  plus  réoeole. 
Qti«  Fastradaua  coram  monumenta  tueris 

Uaud  isto  primuro  fixa  fuere  loco. 
JSde  sed  Albano  sacra,  caesisque  propinqui, 

Martyribus  claro  vertice  colUs  erant. 
NuDC  ea  quod  periit  flammis  hostilibus  aedes, 
Mota  lotis  xelo  sunt  moniroenta  pio. 

(Lâbbb,  Thés.  epiLj  p.  581.) 
MAZARA,  en  Sicile. 

I. 

.    •    • 

Bel.  ang 

respub.  Golbly 

devota  numîni 

eorum. 

{Cardinal  Miï,  SikO,  1  ;  Mcm^t.,  p.  200, 6. 

Ce  dernier  explique  Coihly  par  Libyb. 
(peut-être  £ylt6.r) 

II- 

Clemeotissîmo  et 

victorlosissimo 

D.  N.  Fiavio  Valerio 

ConsUnUno  maxime 

pio  felici  invicto  aug. 

Betitius  perpetuus 

V.  c.  corr.  prov.  Sicll. 

devotus  nuroini  majes- 

tatique  ejus 

semper  dicatus. 

(Cardina1\MAU  245,  5  ;  Ititc.  SiêiL,  p.  36; 
Murat.,  259,  2.)  . 

MEDIASCH,  rancienne  Media^  en  Tran- 
sylvanie, empire  d'Autriche. 

tlaq}u  de  brome  antique  trouvée  en  1779. 
Cgo  Heiuonîus  volum  posui.        ' 

{Cardinal  M^l,  p.  9M4 


Wl 


MED 


UCTIONISAIAE 


MEL 


HEDICINA,  Etats  pontificaux. 

I. 

A  la  cathédrale. 

Sur  la  porte. 

D.  0.  M. 

Xpl  martfrvm  Mamanti.  âtq.  Lvciae 

beneflcis  palronis, 

tempWni  xvo  fatisccns, 

svb  piissimis  aTspiciîs  S.  R.  E.  cardinalivm 

loaniii  Baptislœ  Spinvla  a  lalere  legati 

nec  non 

Prosperi  Lambertini,  Bononiac  arcbiepiscopl, 

Ghrislophorvs  Checchi  archipreb' 

popvlvsq;  Hcdicinensis, 

in  banc  cleganliorem  formam 

a  fvndanienlis  excilarTnt 

anno  Domiiiî 

GI9.   I9CCXXX1X. 

IL 

AU  vieille  sacristie. 

Benedicto  XIY. 

D.  0.  M. 

ob  praecipvYiQ  amorem 

crga 

banc  vetvstissimaiD  confralernilatem 

Utvlo,  honore,  digniiate, 

ingiguibvs  arcbiconfralerniiatis 

ac 

facultateaggrcgaodi 

décorant! 

anno  Xpi 

C13.  13CCXLIII 

arcbiconfratres 

P»    P- 
(Galbtti,  inscripL  Bonon.y  p.  198.) 

MÉDINA  SIDONIA,  en  Espagne. 

I. 

Inscripiion  de  Van  668,  sur  une  colonne. 

Hic  sunt  roliqiiianim  (sic)  condii» 
•  .  •  StCMbanI  fuliani  Felicîs  lusti 
Pasloris  Fruclnosi  Augnrii 
Eiilogii  Acijtcli  Romani  niartunim. 
Dodicata  haec  basilica  xnr. 
kul.  ianiiarias,  anno  it.  pontl- 
flcatus  Piiocui,  era  dclxtiii  (1). 

II. 

tmcription  de  682,  sur  une  colonne  de  Véglise 
dr  Sninl'Àmbroise,  à  quatre  lieues  de  la 
Hlh. 

lu  nomine  Donini  noslii 

lesii  Gbristi  .  .  .  sunt  re- 

(I)  PLoan,  t  ¥11,  p.  186,  ex  Moialcs,  lib.  x,  caf. 
tt;  itiiriimqne,  t.  X,  p.  57,  iibi  tW  Pimeuio.  Spectat 
•il  an.  G30,  nuo  Pin^enîus  Medinae  Sidoniae  episco- 
j^fWt — Mr. 


Wqwœ  sanctoniin  Lam^^rti 
Feli  •  •  .  Iuliani  aianyrnoo. 
D  .  .  •  T.  loyîus  bofflicae 
gubd  .  •  .  kal.  decem  .  •  • 
anno  sexf o  decimo  domini 
Pîmeni  eplscopi,  era  dclxxxii  (1). 

{Cardinal  Mai,  p.  tfiS.) 

MËGARE,  en  Grèce.  Sur  une  grande  piem 
à  la  porte  de  Tégiise  de  la  Sainte  Vierge^ 
on  lit  une  inscription  grecc|ue  du  moyat 
âge,  dont  voici  la  traduction  donnée  par 
Daosse  de  Yilloison. 

G*esl  encore  ici  un  ouvrage  qui  est  le  frait  àt  h 

libéralité  du  comte  Diogène,  fils  d^Arebela&s.  Il  a 

eu  soin  de  renfrelien  des  villes  grecques,  eonue 

de  celui  de  sa  propre  maison  :  Négare  fient  de 

ressentir  les  effets  de  sa  générosité  :  il  loi  a  doiié 

cent  pèces  d'or  pour  la  constructioa  de  ses  loors  et 

cent  cinquante  autres  avec  deux  oent  vingt  pâeii 

de  marbre  pour  refaire  le  bain,  il  est  persnadéfa*! 

h^  a  rien  de  si  beau  que  d^ètre  le  bîenfkllenr  im 

Grecs  et  de  rétablir  leurs  villes. 

Mém.  de  CAcad  des  inscript.f  t.  XLYUf 
p.  341.) 

lilELlIN,  chef*  lieu  du  département  4i 
Seine-et-Marne,  en  France. 

Jteliquaire  en  plomba  trouvé  dan$  la  Seine  ^ 

à  Melun. 

(Gooinioiiicatioo  de  M.  CuRène  Grésj,  an  Geniilé  des  MU 

ei  Booumeuts  {%). 

Une  curieuse  bourse  eu  plomb  a  été  trou- 
vée dans  la  Seine  à  Melun,  h  la  place  qu'oc- 
cupait autrefois  le  vieux  pont  aux  Moulins. 

Cette  petite  aumônière  a  0^^  de  long 
sur  0*,05  et  demi  de  large;  on  juge  facile- 
ment, par  les  bossplures  concentrées  ai 
milieu  du  métal,  qu'elle  avait  primitivement 
une  panse  piriforme  et  qu'elle  n*a  été  aplatie 
qu*Accidentellement;  d'a|)rès  les  sujets  pieni 
qui  y  sont  légèrement  profilés  en  bas-relicft» 
on  peut  induire  qu'elle  servait  de  reliquaire 
portatif,  les  deux  pe'ites  anses  latéralai 
étant  destinées  à  la  suspendre  au  cou.  Ce4 
ainsi  qu*on  a  vu  plus  tard  Louis  XI  porter 
autour  de  la  forme  de  son  chape!  royal  na 
chapelet  d*ainulettcs  du  mAme  ^enre.  Ler 
deux  feuilles  de  plomb  sont  réunies  et  8(HF 
dées  au  pourtour  par  un  galon  mtié  d*«a« 
moulure  couranle  a  dmtts  de  seîe;  Foavep* 
ture  de  la  bourse  est  bordée  de  deux  ligoei 
de  légendes;  la  forme  des  lettres  et  le  ca- 
ractère i)àrbare  du  dessin  ne  permettent 
guère  d'attribuer  ce  travail  à  une  époqiM 
po.^térieure  au  xi*  siècle. 

Sur  Tune  des  faces»  est  représenté  saini 
Martin  célébrant  la  messe;  c'est  le  momeoi 
de  la  préface  où  it  élève  les  bras  et  où  ToA 
voit  distinctement  un  globe  de  feu  briller 
au-dessus  de  sa  tête;  Durand   de   Meode 

(1)  Fiorex  Hhp.  $acr.,  t.  Il,  p.  59.  Spectat  ad  ai. 
644.  V.  Morales,  Los  cincos  tibros^  p.  43S.  Ploie- 
sius,  t.  XI,  p.  59,  exbiliet  aliam  iuscriplloneni,  it 
qua  semio  est  de  reliquiis  et  de  basilica  ab  uiatapt 
rimeiiio  dCtiicau.  Vide  item,  U  X,p.  57.— -Mr. 

(2;  BulUUn  dmComùés,  nov^-ééc^  idS^  f.  HL 


V 


*p 


.MEL 


D'EPIGRAPmEL 


MER 


■apporte  que  le  saint  prélat  était  dans  celte 
Msture  lorsque  ses  bras  furent  mirnculeu- 
(empnt  ornés  de  bracelets  d'or.  Sur  lo  petit 
1filiqualre«  ces  deux  bracelets  entourent  le 
pdbe  de  feu  et  descendent  du  ciel  avec  lui; 
Hi  peut  remarquer  que  le  charitable  évèque, 
IPÛ  ne  cessait  de  se  dépouiller  pour  vêtir 
es  pauvres,  n'est  couvert  lui-même  que 
i*une  funinue  écourtée,  ceinte  aux  reins  par 
m  cordon  a  bouts  flottants,  a  Cotle  courte 
fi  9iU^  dit  Jacques  de  Voragine  ,  et  ne  luy 
pmatcui  poê  te$  tnamches  iuiques  aux  coui- 
iésê  et  la  longueur  iusques  aux  genoux  y  et 
Ula  en  cette  manière  chanter  messe  ;  et  ainsy 
;offime  t7  célébrait,  ung  grand  mefice/|cff  feu 
te  apparut  sur  son  chef.  »  Pour  faire  cod- 
trasjjte»  Tarchidiacre  ou  clerc  servant  qui 
l'assiste  porte  une  aube  longue  et  traînante; 
]*une  main,  il  tient  un  chcindelier,  dont  le 
ûerge  est  allumé  :  de  Tautre,  il  semble  bé- 
nir à  la  manière  latine  ou  montrer  le  globe 
miraculeux;  l'autel,  vu  de  protiK  est  recou- 
rert  d*iin  lapis  h  bordure  perlée  ou  frangée  ; 
lur  le  bord,  en  face  de  lofliciant,  est  dressée 
une  petite  croix  grecque  ;   au  milieu  est 

[»lacé  le  calice,  de  forme  antique  :  le  lûed', 
e  nœud  et  la  coupe  sont  ornés  de  ciselures 
cannelées  ou  godronnées;  Timmense  capa- 
cité du  vase  sacré  ra()[>elle  le  temps  où  tous 
les  fidèles  communiaient  sous  lès  deux 
eftpèees.  Dans  le  champ  du  bas-relief  on 
diobiifre  encore  en  [lartie  : 


JM 


^6 


1 


^ 


(Sanctus  Maninas.) 

Sur  Tautre  face,  chevauche  à  travers  un 
pays  boisé  un  chevalier  armé  eh  guerre; 
inailié  des  pieds  à  la  tôte  ;  il  lient  sa  lance 
BD  arrêt;  son  heaume,  à  timbre  plat,  est 
ittrmonté  d*une  croix  pour  cimier  ;  à  son 
coa  QSt  suspendu,  par  une  espèce  de  bau* 
iriett  ^n  écu,  barré  de  sept  pièces. 

.Le  destrier  a  la  tète  protégée  par  un 
c)wifrain,  et  le  poitrail  orné  d*un  harnache- 
mantih  perles  pendantes;  on  distingue  sur 
sai-erpupe  une  nousse,  sans  doute  à  mailles 
da  pétai. 

Ma  deit-on  pas  reconnaître  dans  ce  brave 
goarriér  saint  Georges,  qui  se  prépare  à 
coàlbattre  le  monstre  diabolique;  la  Légende 
dortfe  dit  qu'arma  du  signe  de  la  croix^  il 
brmdiê  tellement  sa  lance,  qu'il  navra  U 
émgimi  Le  fragment  d'inscription  qui  est 
cOBserTé  au-dessus  me  c«onQrme  dans  cette 
opHiJon;  on  y  lit  clairement:  georgi  (sanc- 
tus  Gcoigius);  derrière  la  tête  du  saint  on 
aperçoit  comme  un  casque  placé  de  front. 
I/artisle  a-l-il  voulu  exprimer  que  tout  che- 
yalier  de  noble  extraction  doit  toujours 
nécessairement  être  suivi  de  son  lidèle 
émiyer? 


A  la  première  ligne  de  la  légende,  noos 
croyons  trouver  gliermo.  Serait-ce  un  in- 
dice que  le  donataire  portait  le  nom  de 
Guillaume  t  Le  reste  de  l'inscription  est 'si 
incomplet  que  nous  ne  hasar  ierons  aucone 
explication. 

MÉRIDA,  ville  de  TEstramadure,  en  Es- 
pagne. 

Sur  une  colonne  ancienne  trouvée  en  1752. 

l. 

frÂVTWV  TMV  0'Vfi7ro).£TWV  (1). 

U. 

Imp.  Caes.  Gratîaniis 
plus  felix  max.  vict. 
ac  triumph.  semp.  ang. 
pont.  max.  g<Tm.  max. 
alamamis  max.  franc, 
max.  goih.  M.  TK.  P.  m. 
imp.  II.  COS.  iiii.  priai.  P.  PP. 
rcsiituil 
G.  XI. 
(Cardinal  Mai,   p.   333;  Gruter,   p. 
159.  7.  ) 

IIL 

Imp.  Caes.  Flavius 

Gonsianlin.  aug. 

pacis  ei  jasUiise 

cuk.  pub.  quielis 

fund.  religioDis 

et  fidei  aucior 

remisse  ubique 

tributo  finilimae 

provinc.  iler. 

reslaur.  fecit 

cxuii. 

[Cardinal HaU  334,  2;  Gbdt.,  159,  4.) 

IV. 

Inscription  de  Fan  663  de  Jésus-Christ^  sur 

un  pont* 
Solverat  antiquas  moles  ruinosa  vetustas 

Lapsum  el  seiiio  rumptum  pendebat  opus. 
Penlidcral  usum  suspcnsa  via  per  amnem, 

£i  libéras  ponlis  casus  negabal  iter. 
Nu  lie  lempore  potenUs  Gelarum  Ervagii  régis 

Quod  dcditas  sibi  pnecepit  excoli  terras 
Sluituit  mdgnanimus  faclis  exlendere  nomen, 

Velerum  et  tumulis  addidit  Sàlla  suum 
Nam  posiquam  eximiis  iiovavil  mœnibus  urbem 

Hoc  magis  miraculum  palrare  non  destitit. 
Gonstraxil  arcos,  penilus  fundavit  in  undis, 
Et  mirum  aucioris  imiians  vicit  opus. 

« 

(1)  Florez,  Hisp.  $acr.,  t.  Xllf,  p.  2stS.  Expll- 
ndimi  aulem  videlur  vickp  tO^qc  ^«2  vùrnpimç  wy- 

{Cardinal  Ûk\,f.  i9'|  a.  2. 


cand 


MET  DICTIONNAIRE 

Nec  non  et  patriae  tanlum  creare  manlmea 
Summi  sacerdotis  Zenonis  suasii  amor. 

Urbs  aiigiisla  felix  mansiira  per  saecula  longa 
Novala  slodio  ducis  et  Pontihcis.  Era  dcci 
(  Cardinal  Mai,  326,  1  ;  Florbz,  Spana 
iagrada ,  t.  XIII ,  p.  223.  ) 

MERTON,  en  Angleterre. 

Magne  senei  titulis  rousaniro  aede  sacrata 

Major  Mertonidum  maxime  progenie. 
Haec  libi  gratantes  post  secula  sera  nepotea 

En  votiva  locant,  marmora,  sancie  parena. 

{Sépulcral  Monuments ,  I,  59«) 
Ce  toroboau,  détruit  pendant  les  guerres 
civiles,  fut  restauré  (1662)  par  les  soins  du 
collège  de  Merton  (  custode  domino  Thoma 
Clayion  équité  ). 

MESSINE,  en  Sicile. 

I. 
Au  cimetière  de  Véglise  collégiale. 

Imp.  Os. 

divi  Constant!  fli. 

FI.  Val.  Con- 

stantino  pio  fel- 

Invicto  aiig.  cos.  ini 

P.  P.  proconsali 

liberatori  rei  roman. 

(Cardinal  Maï,  p.  2!k2.:  Pratilla.   p. 
491.  ) 


II. 

Au  palais  du  Sénat. 

*Éknlç  4  roO  Bo40ov. 

{Cardinal  Maï,  295,   4;   Inscr.  Sicil. 
cl.  XIX,  24,  p.  304,  n*  26.  ) 

METLOC  ou  MiTLAC ,   ancienne  abbaye 
de  Bénédictins,  au  diocèse  de  Trêves. 

Ciaviger  aime  poli  Ruotbertus  mente  fideli 
Hanc  tibi  praeclaram  praesol  devoverat  arcam 
Abbas,  quam  Raothuic  dévolus  rite  peregît, 
Praemia  communls  tibi  quo  sint  aequa  laboris. 

{Cardinal  Mai,  79,  5;  Brower.  Annal. 
Trevir. ,  p.  45o.  ) 

METZ,  en  France,  chef-lieu   de  la  Mo- 
selle. 

I. 

A  la  cathédraiCf 

Sur  le  styMiale  d'ooe  coupole  d'argent  supporté  par  qua- 
tre cohMoeues. 

Ut  scclerum  noxas  reilimam  tibi,  conditor  orbis, 

Oliero  templi  hiiius  humilis  Adventius  arcem. 

Irradiât  Trinitatis  bonor  splendifluus  aram; 

Redde  medullata  in  templo  holocausta  sacerdot. 

Ast  quin  purus  amor  dédit  hanc  in  honore  supemo, 

Hostia  pura  Dec,  sindiipla  talenla  reporlans; 

Haec  (lanli  in  terris  bona  rcd(!as  pncmia  caeli, 

Compunctî  conlis  lacryinas  hinc  suscipe  clemens. 

{Cardinal  Mai,  \^.  199;  Gallia  Christ. y 

MU.    Sainte  -  Martue  ,    t.    XIII, 

p.  718    ) 


MED 


IL 

Svff  Qoe  feotlle  d*or  ronde  siir  laqnelta  Tntllo  at aH  |Mf 
une  image  de  1£  Tierge  m  911. 

Hoc  panihema  pia  caelaf  erat  ipsa  Maria. 

{Cardinal  Mai,  p.  204;  Mabilloh,  i»* 
nal.  Benediet.  t.  III ,  p.  StS*) 


III. 


EpUaphede  RothaU,  fUU  du  r^i  F^k. 

Caprèf  Paul  Yarnefrid,  de  epkcêpk  IT 

Hic  ego  quse  jaceo  Rotaith  nomîne  dfcor, 
Qnae  genua  excelso  nimiuro  de  germine 
Nam  mlhi  germanaa  gentea  qni  snbdfdit  andi 
Aaaoniaa  fretus  Karolna  vîrtute  Tonaolis. 
Pipinos  pater  est  Carolo  de  Principe  erelva» 
Agarenm  strauit  magna  qui  c»de  TyniUHni 
Pipinos  proauas,  quo  non  audacior  Tlfaa 
Ast  abauus  Anscfaîse  potens,  qui  ducit  ab  iUo 
Trojano  Anchisa  longo  post  tempère  nôDieii. 
Hune  genuit  pater  iste  aacer  prosaïque  beaM 
Amulfua,  roiris  gcstis  qui  fulget  vbique. 
Hic  me  spc  cuius  freti  posuere  pareilles. 

(Labbb,  Thés,  epitaph.^  p.  621.) 

HEUDON,  près  de  Paris. 

L'église  est  bâtie  dans  le  goût  d*arehitee- 
tnre  oui  succéda  au  gothique,  el  d'ennroB 
1570.  Elle  est  du  titre  de  saint  Martin;  les 
habitants  y  ont  joint  saint  Biaise.  M.  le 
dauphin,  fils  de  Louis  XIV,  ayant  échangé 
sa  terre  de  Choisy-sur-Seine  contre  celle  de 
Meudon,  voulut  d'abord  témoigner  sa  piété 
envers  saint  Martin ,  patron  du  lieu.  Il  fit 
orner  Téglise  de  très-belles  tapisseries ,  et 
offrit  le  pain  bénit.  La  cure  est  à  la  pleine 
collation  de  Mgr  Tarchevèque. 

Quelques  curés  de  Meudon  sont  devenos 
mémorables,  surtout  le  fameui  François  Ba- 
bêlais,  que  Jean  Ursin,  vicaire  général  de 
l'évèque  de  Paris,  tira  du  chapitre  de  Saiot- 
Maur  des  Fossés  pour  lui  donner  cette 
cure,  sur  la  démission  simple  de  Richard 
Bertbe.  Les  provisions,  qui  sont  datées  da 
18  janvier  1550,  mettent  :  Francisco  ilofre- 
{ott,  c/ertco,  doctore  medico  TuronensU  dim- 
ceêis.  Sa  Vie,  écrite  par  Antoine  Le  Roi,  cha- 
noine de  Sens  en  16&9,  marque  qu*il  y  fut  ibrt 
exact  à  instruire  son  peuple ,  et  qu'il  se 
plaisait  à  enseigner  le  plain-chant,  qu'il  pos- 
sédait parfaitement  ;  que  sa  maison  était 
ouverte  à  tout  le  monde,  excepté  aux  fem- 
mes; qu'il  y  rassemblait  souvent  des  sa- 
vants pour  s'entretenir  avec  eux,  et  que  lei 
misérables  y  trouvaient  du  secours  dans 
sa  bourse;  qu'il  était  d'une  si  grande  inté* 

S  rite,  que  jamais  on  ne  l'a  trouvé  manquer 
e  parole  à  personne  ;  que  sa  connaissance 
dans  la  médecine  le  rendit  doublement  ulfle 
à  sa  paroisse.  On  assure  que  Ton  a  vu  long- 
temps sur  la  porte  du  presbytère  ces  deas 
vers,  qui  font  allusion  aux  différents  états  do 
sa  vie. 

Cordiger,  hinc  mcdicus,  tam  pastor  et  inlus  olM: 
Si  qiiaeras  nomen,  te  mea  scripta  docent. 


MU) 

y  a  Heu  de  douter  d'une  partie  de 
auteur  de  sa  Vie  ajoute.  11  parait, 
registres  de  Tévêché  de  Paris,  que 

û  exerça  jamais  les  fonctions  eu- 
r  lui-même.  Il  n*est  qualifié  que 
d  clerc  du  diocèse  de  fours,  dans 
non  qu'il  fit  de  cette  cure,  le  9 
552,  après  l'avoir  gardée  deux  ans 
iiulaire.  Il  ne  mourut  point  à  Meu- 
8  à  Paris,  sur  la  paroisse  de  Saint* 
I  des  Jardins,  et  il  fut  inhumé  au 
I  Tan  1553. 

iTAUT  et  Magiit.  IHci.  ^e  Paris  et 
r  mvirons.  ) 

S30DRG',  dans  la  province  de  Zé* 
Hollande. 

Epiiaphe  d'Adrien  Junius. 

D.  0.  M.  S. 
>  laDio  boroano,  philosophe,  medico  ei 
4^rrîmo,  Bataulœ  hislorico  fidelis- 
tus  in  omni  disciplinarum  génère  ex- 
iradilio ,  singularis  induslria ,  infinilas 
prxsiantia,  multiplex  linguarum  scien- 
conjuncta  comitaie ,  docioruni  omnium 
inem  laudemque  meniil  :  post  varia  in- 
»ilis  ingenii  monumenta  quibus  »(er' 


ITEPIGBAPIIIE.  ML 

nam  sibi  memonaii^  comparauit,  stib  hoc  mar- 
more  condîtoPalri  opiinie  de  se  mérite  Pelro» 
luniiis  moMlissimus  pielalis  ergo  P.  C  VixU 
atwis  Luu.  Obiit  xvi.  sibi  cognomiois  menais* 
Anno  Salutis  GfarisUanae  m  d.  lxxv. 

lonius  hic  sHus  est  :  vitra  ne  quaere,  vialor, 
OcHlisqae  sac  debere  le  tois  puta , 

Tam  magni  spectare  viri  quels  coniigit  mnà. 
Ociili  0  béatî,  o  vere  ingens  spectaculum  ! 

(  Labbb  I  Thet.  epii. ,  p.  524. 

MILAN,  dans  le  royaume  Lombardo^Vé- 
nitien. 

L 

Insertpihn  de  Fautel  de  Saini-Ambroùe. 

Emîcatalta  foris  mtiloque  décore  veauata 
Arca  roetalloram  gemmisque  cumpia  coriuctU 
Thœsauro  tanaen  haec  compte  potiore  .métallo 
Ossibus  interius  poUet  donata  sacratis. 
Egregius  quod  pra^sul  opns  sub  honore  beatî 
Inclytus  Anibrosii  templi  recubantis  hi  ipso 
Oblnlit  Angiiberius  ovans  Dominoque  dicavit, 
Tempore  qoo  nitidae  servabar  (sic)  culmina  sedis. 
Aspicei  summe  pater,  famulo  miserere  bénigne. 


{Ici  iainl  Âmbroise 
plaçant  la  coU' 
ronne  sur  la  tète 
iTAngilbert  qui 
offre  Caulel.) 


à» 

«IL 


s. 

POIIlff». 


WOL 
VI 

MUS 
■AGIS. 


{Jd  iaitU  Am- 
broite  eoU' 
nmnant  fVo(- 
vin.) 


SCS 
aM 

MO 
•I 
US 


Unamàïf^S^3;tvlÊilCEhLhMonummii.  Basil.  Ambras.,  t.' I,  p.   88,103,138; 
jBEXUÀf  U  lY ,  p.  82.  ( 


U. 

mé  de  Saini-Sauveur^  à  V Hôpital , 
en  marqueterie. 

emento  Deus  quia  condidit  isie  Dalbeos. 

lolam  miseris  auxilio  pueris. 

leus  vivait  de  777  à  790.  (Julin., 

mai  Mai  ,  p.  88  ;  Hue atori  ,  Ann 
•Mf.tUI,  p.  588.) 

m. 

A  la  cathédrale. 

f/uâmok  duo  snnt  concessa  per  aevum, 

i  emstis,  aut  domini  merito. 

Aoram  simulantia  saxa  virentem 

icslos  nobiliore  dolo. 

lamen  arte,  regat  naiura  figuras^ 

lum  lapldum  flngit  îmaginibus. 

oseo  perfundal  doctor  ab  ore, 

^rsis  coDgrua  membra  nolis. 

nen,  ebur,  tabulas,  laquearia,  gemmas; 

r  bumanis  plus  ruiilare  bonis. 

mis  fors*et  sine  lege  jocaiur, 

H  coBles  oede  laboris  erit. 


IV. 
AiUre  dans  le  même  endroit. 

Aapice  de  ciJQs  biberit  domus  arcta  flueutis, 

Airia  quod  superat  portidbos  modicis. 
Pontiicîs  summi  studio  coostricu  renidel, 

Laurent!  proprium  possldet  ista  diem. 
Splendida  per  census  consurgunt  tecla  niinam  ; 

Occason  aescit  quod  venit  a  Domino. 
Yix  caries  senium  comitau  hoc  deserit  unquam, 

Gloria  factoris  quod  bene  condiderlt.    ' 
Fabula  de  magnis  nanquam  tadtura  réservât, 

Quod  vincens  «vum  nomen  ad  astn  ferat. 

(Cardinal  Mai,  91',  1  ;  SiaMOND,  0pp. , 
1,1116,  1119.) 

V. 

Basilique  des  Sekints. 

Yilia  tecta  prius  facibus  eessere  beatls. 
Sic  splendor  per  damna  venit ,  sic  culmina  flammis , 
Consurgunt  habllura  Deum.  Si  perdita  crescuat 
Ignibus  innocuis  sî  dant  dispendia  cuUum, 
Qualis  eral  reparans  crcpitantibus  aucta  rùinis  ? 
LaureiiU  tua  bella  gerens  incendia  vince. 
Sordida  maroeaii  laiulssel  terra  recessth 


MIL                             DICnOMNAIRË  MIL                         «| 

Si  tiatiis  (iKiçm  lemiîssent  anM  vetasU.  — 

fted  poglquam  siiperi  flaminas  misère  secundas,  X. 

Aé^^lumen  «ineres  iraxeruni  isia  coleinlom.  y^^s  d'Ennodius  inscrits  sur  les  muraUlts  it 

Hue  ocqIos  converte  pios,  qui  cuncu  \apore  la  basilique  de  saint  Xyste^  construiU  par 

Prsedicis  mundanda,  pater,  rebusque  docendoa  Vévéque  Laurent. 

lnsiru«i«  ne  verbi&  Uiubei  ineris  Descia  recli.  Anlisies  geiiio  pollens,  probitaie,  pudore. 

{Cardinal  Màï,  114 ,  3.;  Sirhond»  t.  I,  Omavîl  domiranierilis,  et  luiuinavita 

p.  1M3.  )  Ad  pretium  iungens  operis,  haec  templa  locath. 

Lapsa  per  incertos  non  spargii  fama  recessos; 

VI.  Sed  veieris  Tacli  vivU  lei  aucta  per  aevum. 

Vers  éTEnnodius ,    gravés  à  la  basilique  de  Quam  dexlerxapiat  Laurcnli  auinera  Tijum. 

Saint-Cedemer ,  quand  elle  fuà  réparée.  sic  maiiei  officium,  quod  sanctis  coaligîldn. 

Libéra  caplivum  merueriint  culmina  lumen;  Obtulit  hic  iemplum,  veniens  quod  coosecnu  MbL 

Arridel  faciès  nubila  niULi  gerens.  gj^i^i^g  pj^  „„„^  p^^,^^  ^„^  ,^^. 

Hic  nuper  at irigeri  dos  proiima  vcnil  o^ympi,  ç^aiia  quo  niaior  sil  bona  mariyribui. 

Laurenii  valis  ducla  minisierio.  Oninipoiens  Deus  huncconservel  (eropore  molla, 

Aedibus  et  vilae  cuius  nnnc  una  figura  est  ;  ^^^^  sanclorum  qui  nova  resUluiu 

Cèu  solîs  radlts  forma,  color  similis.  (Cardinal  MaL  p.  157.J58.) 

Euge  velnstOTum  repara tor,  perge  novorum  ■^«              ' 

Condilor,  et  vultu  clarus  et  ingenio.  "^ 

Abiurant  priscam,  le  praesule,  lecta  figuram,  •         .       .           ,            *,            ... 

Advena  casuris  porrigitur  genius.  ^^'  ^'  '«»*»^           ""mJe  ^'^^''^  *  *^ 

{Cardinal  VLki.  p.  120;  Sirhond,  t.I,  ^      ^                               '          .   . 

p.  1867.  )  Ocuchonim  wuictos  leinplum  snrrexil  m  oaM» 

...  Oclagonus  fons  est  nuinere  dignus  eo» 

yjj^  Hoc  numéro  decuil  sacra  baptisnialis  aulam 

A  Véglue  de  Saint-Nazaire.    •  Surgere,  quo  populis  vera  salus  redîii. 

Coodidit  Ambrosius  lemplum  Dominoque  sacfâvil  ^uce  resurgenlis  XpTqui  claustra  resolvit 

Momine  aposiolico,  munere,  reliquiis.  "«'•^'^'  «^  ^""^"^^^  ^"^^^^^  exanlmes. 

Forma  crucis  templum  esi,  templum  vicioria  Xm  ^onfessosque  reos  maculoso  criailne  solvcns 

Sacra  triumphalis  signât  imago  locuni.  ^""''''^  P"'''^"*»  ^^*"»^  ^""K*'<>- 

l»€tpiieeBt  lempli  viUB iNazarius  alnuB,  Hic quicumque  voluui  probrosae  crimîna  vilae 

Et  sublime  solum  martyris  exuviis.  ^«"^^^'  ^^^^  ^^«"^'  P*^^^"  ™""^  «««^ 

Cnix  abi  sacratum  capui  extulit  orbe  reflexo,  ^uc  veuianl  alacrcs  :  quamvis  tenebrosus,  adiré 

Hoc  caput  est  lemplo  Naiarique  domus.  ^"**«^^i  *^^^^*^^  ^«"^'^'»^''  '"^•^»*- 

Qui  fovet  aoernam  viclor  pielaie  quieiem,  «"^  »*"^'  properent  :  non  expcrs  uUus  aqaam 

Crux  cùî  palma  fuit,  crux  eiiam  sinus  est.  Ssinciw  :  ii^  bis  n^um  est  Q^nsMiumque  Dà. 

[Cardinal  Mai,  U5,  2  ;  Mur atori,  Script.  ^*^"*  "'^^'^•"^  '  '^*"'  «"*^  ^'*'^»»  »*^  ,. 

itat.,  t.  IV,  p.  W;  Grcter,  p.  1167;  Ut  puncto  exiguo  culpa  cadatpopuli(!)î 

BOLLAif D,  t.  VU,  JUIIm  P-  507  ;  hlRHOMOL  — 

ad  Ennod.,  p.  87  ;  AllbgranzAi  p.  40.)  XU. 

yTii  Inscription  ancienne  à  la  fontaine  de  SsM* 

_    „  iamabé  près  de  la  porte  de  Pavie. 

Inscriptions  de  l  église  de  Sainte^Thècle.  h„„^  fo^j^m  libldedtcat,  aif|iie  ^  super  indii 

Prisca  redivivit  coiisUrgunt  culmina  templis.  Consecrai  imposium  famulus  Prousius  arani. 

In  fonnaui  rediere  mm  quai  flamma  cremaraC  ^^^  ^iciiia  silex  et  Martia  porta,  béate 

Reddidil  haec  voiis  XiH  qui  templa  i.ovaviu  g^^^^j,     ^  figures  advertnm  nuper  in  oras 
Lusebii  mentis  noxia  flamma  périt  (I). 

—  (1)  Videtu  SiRMOND.'  ad  Ennod.^  p.  95;  Paciacb., 

^^'  Oltroch.  hist.  H§.,  p.  103,  iiS,  116.  Itt.  196;  Im^ 

germine  quae  decoralur  land,  i.  U,  aug.  p.  Î74.  De   octàchoro  Roswsu.  il 

Praesule  Landulfo,  per  quein  reparala  paralur  not.  ad  «f).  iî.   S.  PauHn. t  Cârgelucr.  Sncr.  Tif. 
^  ^  [^i  rcparata  P-  ***^'  Cang.  Cpôl,  Ch.in  H.  Bys.,  I.  MI.  ta. 

Cui  n^Dveles'im™;  re'vele's  *«gna  beau  .  .  .  «^•L%VÎ'S7!1^(]!liS.,^.Tf^U.^"£ 

cenleno    duplicata  —  Mr.  Perperam  in  scbedis  Mannli  est  c«tor  peesjf 

Atque  quaterdeoo  ;  regimen  his  socîato  ...  pro  cadat  popuîi.  Pcrperam  item  Grutems,  p.  fW 

tr»^f§;^^i VI. i  r>   4 ecK  4 RA  6,  babet  quieunque^ suseiiet ;  i|ms  erroreR  UsMm 

icoratwai  MAI,  p.  155-150.  lay^dii.  exisiimabai  codicis  palaimi,  4|iiiai  i^à^ 

(1)  Crut.,  p.  1166, 7.  ex.  cod.  pal.  (p.  41);  Sir-  neque  lieic  neque  plerumque  alibi  ronsulnisse  viJe 

MOND.  a(i  Ennod.,  p.  95.  Mr. — Sed  inalc  GruleroR  lur  Marinius.  Nam  rcnpse  codex  palatlmis  (p-^'l 

crearoi.  Nam  codex  palaliuus  babet  cremarat,  •—  ubique  recte  se  babet,  «t  mmc  edilur  ;  Ri^iquoi^ 

A*  ^*  9.  mendose  exbib«l|N«ér«iMpi%.friÉraar.^AJ* 


$01  WL 

AùdiU  horUnlem  cœtus  et  rilc  lavanlem. 


DTPIGRâPHIE. 


flamine  Ticto 

Ul  per  te  ma  plebs  lustrali  admota  saccno, 
Quain  faciès  est  ulba  urbi  qiiam  caiidida  genli, 
Tarn  iiiveis  auiiDÎs  colat  iatra  moeuia  Ghristuin  (1). 


XIII. 

Terê  éTEnnodius  à  V enclos  du  baptistère  AgellOf 
où  sont  les  représentations  des  martyrs  dé- 
posés dans  le  lieu. 

Gondiior  Armemus,  supero  qui  dignus  bouoce  ail» 

Ukpeperit  lonteiu  viviûcautis  aquae. 
Piena  saiuUferis  ge&temus  viscera  lyinphis  : 

Ne  siiial  potaiis  coiuulit  uiida  seuiei. 
Rapta  sepulturis  animavii  corpora  piclor: 

Fuoera  viva  videiis  luorii  cat  iu  tuiuiilos. 
lUorum  tanen  iste  locus  complectilur  anus, 

Quos  paries  facie,  mens  teiiel  aima  fide  (2). 


XIV. 

Vsrs  fEnnodiuê  à  la  fontaine  du  baptistère 
de  Saint-Etienne  y  sur  l'eau  qui  venait  du 
htmi  if  Mitf  colonne. 

En  sine  nube  pluil  sub  lectis  imbre  sereno. 

Et  laeli  faciès  piira  uiinisirat  aquas. 
Profioa  marniorîbiis  decurnint  fluinina  saerist 

Atque  ilerum  rorem  parturil  ecce  lapis. 
Arida  nam  liquidos  efiundit  pergula  fontes» 

El  rorsus  natis  unda  superna  venit. 
taKla  per  aetbereas  émanât  lympha  recessus» 

Eoitorgi  tatis  ducta  mlnislcrlo  (3). 


MIL 

XV. 

Autres  vers  éTEnnodius  au  iaptistère. 
Mundior  excocli  fulgcscal  liice  nietalii. 

Munera  disponil  qui  dare  digna  Oeo. 
Ame  vnporalis  Laiireiili  vita  caminjs 

Constitit,  ut  blandum  iiobilitarel  opus. 
Marmora,  picliiras,  tabulas,  sublime  lacunar 

Ipse  dédit  teinpio,  qui  probitate  nitet. 
iEdibus  ad  pretium  sic  mores  conditor  addit» 

Vt'Uera  ceu  Sérum  murice  tincta  feras. 
Qualiter  inclusas  comit  lux  bospita  gemmas 
UNix  lapidis  quolicns  pulcrior  arte  rubel  (4). 

XVI. 

Vsrs  d'EnnodiuSf  sur  le  lion  de  marbre  qui 

lançait  de  feau^ 

Aspice  deposiia  blandum  feritate  leonem  : 
Ore  wsak  lympbat  peetoris  obseqiito. 

Unda  Huit  rosiro,  dens  mortis  pocula  mandit  : 
Ifaiuram  perdens  bellua  nos  sattat. 

Effera  dam  vitreos  effundunt  gntiora  ftmtes» 
Dira  saluliferis  corda  lavantur  aquis  (5). 

XVII. 

Crypte  de  Saint^^alimère ,  sur  U  iMttlt,  «s  -e^ 

ractères  informes. 

-|-  Qnannris  aellwria  vegnit  {sk)  in  me  iMitiM 

Gongruum  est  sanclis  reddere  vota  piis. 
Hic  quondam  nbmersiis  eorpop&tanditaa  UmI  l(«M) 

•  .    .    reserat  polum  revocat  ipse  Deus 
venerandetibi  Thomarcftgtfbi 

•  .    .    •    plero  opère  lu    •    •    .    * 
unctis  niveo  yi    •    .    •    . 

[Cardinal  Màï,  191,  3;  Alleghaiiza,  p. 
29;  JuuR.»  t.I,p.  29^ 


xvm. 

A  la  basiliqtêe  de  Saint-SimpliûSi 

Charte  gravée  8«r  plwr». 
-|-  In  aomine  sanctae  et  individuae  Trinitatis.  EgsGiiîlilk 
de  loco  SuiwHiav  iudico  ut  ecclesia  qu.<m  ^o  noviier  aedlAcavi 
super  Hieam  propri<^tatem  in  honore  'sanctae  Fidei  in  ipso  looo 
Summa,  ubi  dieitur  Brecallo,  uua  cum  castro  et  turre  et  selariûi 
et  salis  et  cassina»  cum  areis  eanim  seu  curte,  cum  omnièui  aUit  re* 
bus  in  ipso  loco  Summa»  vel  iu  aliis  locis  reiacentibus,  ca»pîtoaria 
usa  iu  Ticitto  ad  Pedrioam,  ipiis  îadicatis  babeo  vel  quîs  iMdicavere 
pnedictae  ecclesiae  sanctae  Fidei  sicut  legitur  in  oartis  îadicaLi  mei 
praesenlî  die  ipsa  eccIcsia  cum  praenolatis  omnibus  rébus  deveniat  in  pote- 
s&ale  et  regimine  sea  ordinatioiie  monasterii  sancti  SlmpUclani  fondati 
loris  prope  civîiatem  Mediolani,  îta  ut  duo  roonacbi  habitent  in  ipsa 
•eclesia,  et  de  ipsis  rébus  vivant  cotlidle,  pro  remedio  animae  me». 

(I)  Bascap..  De  meirop.  MedioL  an.  1596.  p.  55.         (2)  SiRMpifBv  t.  I,  p.  iWI  ;  OiiiiMl.  p.  S5i.  -« 
1028.  p.  il.  Ilerum  Biscap.,  iu  Hisl,  vrovhic.  Me-      Mr. 


et  1028.  p.  il.  Ilerum  Biscap.,  iu  Hisl,  vrovhic,  Me- 
dioL, p.  o4.  V.  UuuEL.,  t.  IV,  p.  i^;  Hvcciiin.  De 
secL  hieràfck,  orig,,  p.  Î5W;  Pocixell.,  Zod,,  p.  176; 
Zacjiab.,  h.  L.,  t.  Vi,p.'5u9.  —  Mr.  Ugbeliius  scri- 
Mt  fsmhis  pro  flamine,  —  A.  M. 


,5)/Jf<i.,p.  1145. 
(4  Ibid.,  p.  H27. 
(5)  Ibid.,  p.  liai  ;  «bTlOClUv^  SK* 


ï 


MIL  OiCTiOi^NAmK 

Et  hoc  iudioo  «1  nolli»  arehtepiBcopm  ni  dMms  aut  atti  perto- 
Bi  non  habeat  poiea talea  de  ipsii  rébus  Israsioneiii  facere  :  et  al 
fient»  Irrita  ait  et  rea  aliéna,  et  in  parentmn  meoniai  peroaaiMat 
potealate»  qaamdia  ipaa  invasio  dealnicta  fuerit.  Et  q«  haMc 
ordinationem  firagerit,  anathema  ait,  et  ewB  luda  tra^iore 
daiBiiatoa  ait* 


Caupeni  de  Saini-^Ambroise. 

Charte  gra? ée  sar  pierre. 

-f  Ib  Donliie  sanetae  Trinitatiaego  Peiros  preibiter  et 

ciaailiarea  aaneti  Laurent!»  uua  cam  pâtre  meo  lo- 

[hanne» 

Tolo  etjadieo  aen  per  Jadicatnm  inviolabiliter  coniir- 

l«o, 

vt  petra  iOa  de  terra  qa»  est  extra  portam  Sicincn- 

[aem 

|oxu  Neronem»  qna  est  per  mensBran  lei  pertîeas, 

[poat 

meum  et  patrie  decessum  de? eniat  proprietario  Jare  In 

manua  et  poteatatem  sancti  Anibrosii»  eo  tamenor- 

[dine 

nt  sacrista  et  camerarius,  qui  pro  tempore  fuerii,  de 

œnsu  et  reditn  quaî  iode.aunue  exierini,  emant 

[camisia 

•t  fe»onrla  fratrum  et  nihil  inde  fiât.  Et  al 

qinelibet  peraona  aliud  inde  fecerit,  redeat  in  polesla- 

len^^TentaD»  donec  nnna  eonun  eum  prsdictis 

[fratri- 

b«Sf  ad  remediuBi  et  vit«  aMem»  preliam»  id  adim* 

[pie- 
irent.  Amen. 

ICardinél  M lî,  S3i,  1  ;  JuuBoa,  t  I,  p. 
88). 


Eglite  de  Salni'^ehe. 

Etimium  hcc  Gelsi  corpus  eomplectitar  am 
Quero  pia  Naxario  maier  sub  rore  cymelli 
Obiulit  ad  eœli  pariier  qui  scanderet  arcea 
Morte  obita  loiigum  pariterque  Jaceret  in 
Afnbroaias  tandem  lios  sépare  condidit  amhea 
liazarium  apportans  alio  Geisnmqne  leiinqaana. 
SaBcnia  Landiilfas  donec  poat  pinrima  praani 
Tatibua  adKilia  Yiciniaque  undiqne  UkMb 
LKtitia  anmma  atudio  et  certantibua  omni 
Tranatnlit»  atqoe  locnm  difinîs  naibna  aptmn 
Ipae  iibena  straxit  miroque  deeore  para^ràt* 

{Cardinal  Mâï,  369,  6;   FtBniroois  p« 

877). 
Voyez  encore  d'autres  inscriptions  des 
reliques  de  Milan,  aux  inscriptions  de  Rome, 
épUapk€$  des  Martyre. 

XXI. 

Bgliee  de  SaifU^Naxaire. 

lean-JMqoet  Trlmlce. 

loannes  laoobus  TriuuJiius  Magni  films,  qoi 

Nwnqttam  qniSTit,  n^e  attos  quieacere  pasaiis 


(Cardinal  Ma!,  p.  981;  JuuRm  1. 1,  p.  418). 
est.  Hic  tandem  qnieacit  ipae.  Taee. 

(Labbb,  ITbes .,  qfU.) 

MINORI,  près  da  golfe  de  Saleme  (rojau- 
me  de  Naples.) 

Sur  le  tombeau  de  SainJU-Tropkgmê^  metp 

et  martyre. 

Qui  tmmili  cansas  ingressns  diseere  queris» 

Martyris  hic  Trophlmes  intaclaqne  Virginia  aHni 

Et  pia  membra  cubant,  qo»  dum  prccqitaprophaâ 

Temporis,  et  mundi  poUnta  altaria  iltat, 

Sicanios  fugiens  devota  pnella  parentes, 

Aequoris  in  medio  natarae  aorte  quierit. 

Membra  dédit  Regiuniculii  aniraamque  Tonanles 

Hinc  Ghrisli  inter  edoriferaa  depascitnr  anlas. 

Quis  ergo  biqus  cerei  praerogativa  non  obatupeaettf 

{Cardinal  Mm,  h6iji.] 

MINTURNES,  aujourd'hui  Troietta,  dans 
la  Terre  de  Lat>our,  au  royaume  ae  Naples. 

Inscription  de  la  tour  du  fleuve  Lyris  friiii 

Mintumes. 

Hanc  quondam  terram  destruxit  gens  Agarena 
Scaudens  hune  fluviom.  Fieri  ne  postes  possit, 
Prioceps  hanc  Tunim  Pandoiftos  condidit  bems 
Ut  ait  stnidori  dccus  et  memorabUe  nomen. 

{Cardinal  Maï,  329, 8;  Mue.,  p. 9018,5.) 

MIRABELLA,  près  de  Monte  Mileto,daoi 
la  princi[>auté  ultérieure,  au  rojaume  de 

Naples. 

Inscription  prot^fmani  des  ruinss  SEcktiÊ' 

Otbemiemt 
romane  nomini 

sobittganti 

domino  nostro 

FI.  GonstantiBD 

pio  fel. 

seosperang. 

Annius  Antb- 

chus  y.  P.  cerr 

AemiL  et  Flam.  sénat 

{Card.  Mai»  p.  SM  ;  Monaitmi,  19M,8.) 

MISTRA,  Tancienne  Sparte,  en  Morée, 
royaume  de  Grèce. 

Dans  le  paré  de  rancienne  église  catholi- 
que, se  trouve  Tinscription  Ténitienne  sui- 
Yante,  rapportée  par  ;  M.  LebtSé  (Siiièma 
rapport  sur  sa  mission  en  Grèce}  : 

D.  0.  M. 

Templam  bec 

prsesentalionis.  Deipane.  dioalua 

sub 


s  MOD 

Marco  Laurelano  pro'^  gënli.  Peloponensi 

Mardiioni.  Nicolaomcli.  pracffeclo  Laconi 

Antonio  Griui  prellori  Sparlae 

nec  non 

devolione.  aliorum  ûdelium  a  fundise  {sic) 

R.  R.  F.  F.  (fratrum)  min.  (minorum) 

observ.  (observaniiœ)  S.  Francise!,  corn. 

anno.  salulis.  mdc. 

Celle  inscription  rappelle  sans  doute  la 
paration  et  la  consécration  de  Téglise  delà 
ésentation  de  la  Sainte-Vierge ,  pendant 
leMarc  Lorédano  était  procurateur  général 
i  Péloponèse. 

MODÈNE,  ville  capitale  du  duché  de  ce 
tïUf  en  Italie. 

I. 

hac  cruce  condite  sunt  reliquie  islc.  Lignum  Do- 

[mini. 

iliquie  8ci  Slepbani  protomart.  Reliquie  sci  Âna- 

[slasii  sacerdotis. 
ëqme  sce^Vercne  virg.  Reliquie  sciT  Lucani  mart. 
ï  dlido  sei  Augendi  eximii  confessons  XpT. 
I  Yeatimento  sci  Leudegarii  mart.  et  episcopi  Vlen- 

[nensis. 

(Cardinal  Mai,  43,  1.) 
Voyez  aussi  Fbisi,  dissert  m';  Mém.  eccles. 
odoef.^  p.  20. 

II. 

ms  Vancienne  église  de  Saint-Jean-Baptistey 
construite  par  la  reine  Théodelinc^. 

GoDdidit  boc  templum  mulla  virtnte  verendum 
Theadelinda  potens  regni  diademate  pollens, 
Pro  se  pro  natis  votum  dulcedine  malris 
ChrisU  Baptistae  oui  sacratur  locus  islc. 


DEPIGUAPIIIË. 


MOD 


fÛO 


Ilic  nostracgeniis  voluit  caput  esse  decenlis 
El  Lombardorum  taiemque  parare  palronum. 

(Cardinal  Maï,  p.  iOl.) 

III. 

Sur  une  couronne  d'or  ornée  de  pierreries 

Agiluir  gfâi.  en  vir  glôr.  rcx  loiius  liai,  offcrcl 
icoT  Johanni  Baptiste  in  cela.  Modicia 

(Cardinal  Mku  p.  200;  Muratori,  Script, 
ilalic.  t.  I,  p.  460.) 

IV. 

Sur  la  reliure  d'un  evangéliaire 
Au  devauL 
De  donis  Di  olïiTl  (sic)  Theodelenda  reg. 
gloriosissenia  scô  Jobanni  Bapt. 

Derrière. 
In  baselica 
in  Modicia 
qunm  ipsa  fund. 
prop.  pal.  suum. 

(Cardinal  Maï,  202 ,  2  ;  Maffei  ,  Mus. 
Yer.,  p.  369, 8;  Mabill.,  It.  ital.,  t.  1, 
p.  2;  MuRAT.,  S.  R.  /.,  t.  XII,  p. 
1070.) 

V. 

Colonne  de  Saint-Faustin. 

lûïp.  Gxsari  Flavio 

Gonstantîno  maximo 

Semper  Auguste 

divi  Constanti  filio 

bono  reip. 

(Cardinal  Mai,  240,  2;  Muraï.,  p.  260, 

6;  Grut.,  p.  1160,  i.) 


M.  C.  F. 

M.  C.  P. 
L.  Noni 
Fauslini 

Laudiciœ 


VI. 

Au  jardin  des  religieux  de  Saint-Benoit ,  pris  de  V église  de  Saint'Pierre. 

L.  Nonius  Verus  V.  cens.  bis.  correct.  Apuliae  et  Galab. 
Veneliarum  ei  Istriae  cornes,  patronus  Moiinensium  Aquileien. 
Brixianorum  et  universarum  urbium  Apuiiae  Calabriaeque 
Viniciae  Marcianae  G.  F.  fil.  Gaeciliani  P.  V.  bis.  ration, 
urbis  Romae  et  Africae  praes.tLusilaniae  corr.  Apul.  et  Calab.  vie.  pracf.  per  liai, 
coniugi  sanclissimae  ac  benignissimae,  cuius  vita  morum 
studiorumq.  laudibus  et  universis  virtutom  animi  tam  clara 
exstitit,  ut  admirabilia  veteris  probitatis  exempta  superaril, 
quo  merilo  omniumque  iudicio  singulari  prxcouio 
inluslrium  matronarum  decus  ornamentumq.  eslabila.  (sic). 

^Cardinal  Maï,  p.  286;  Labbe,  Thés.  Ann.  Epit.^  p.  536  ) 


VII. 

Sur  une  tour. 
Opus  construxil  Im^  D.  N. 
Desiderii  régis  per  ind.  xn. 

(Cardinal  Maï,  354,  5.; 

IIODON,  en  Grèce. 

On  apprend  par  rinscription   suivanlo, 

DlGTlOflN.    D'fiPIQRAPHlE.  I. 


trouvée  dans  une  église  de  cette  ville,  quo 
les  remparts  avaient  été  relevés  en  1514  par 
Antoine  Lorédano,  procurateur  général  du 
Péloponèse. 

D.  0.  M. 

Metbonem  communiri 

vastis  floœniis  et  propugnaculis  terra  marique 

mandavit  senalus 


a07  MOI 

AnionioLaureiariopro^'.  gnâli.  armo»".  iii 

Peloponocso  ^ 

Qui  lanli  operis  curam  suslinens 
ad  urbis  cl  regni  tutamen 
Forliora  inunimenlâ  erexil  et  clausil 
aiino  salulis  mdxiv. 
[Expédition  scientifique  de  Morée,  Anti- 
quités et  beaux-arts,  t.  1,  p.  11.) 
MOIRANS,  près  de  Grenoble,  département 
do  risère,  en  France. 

Divo  Graliano 

tyrannide  vindicala 

Theodosius  el  Valentinianus 

augg.  ex  volo 

P. 

(Cardinal  Mai,  p.  269;   Mlratori  ,   p. 
80;  DoNAT.,  p.  152,  2;  Spon.,  p.  276.) 

MOISSAC,  au   département   de  Tarn   et 
Ciaronnne,  en  France. 

I. 
1063. 
Idibus  oclonis  domus  isla  dicata  iioveinbris 
Gaiidei  ponlifices  hos  convenisse  célèbres, 
Auxius  Ostinduni  (1),  Laclora  dedii  Raimundum  (2) 
ConvenoWilelmum(5)direxitAginna  Wilelmum  (4) 
Jussit  el  Eraclium  (5)  non  déesse  Beorra  Bcnignum 
Elloreus  Slephanum  (6)  coucessit  el  Adura  Petriini  (7). 
Te  Duranne  (8)  suuni  noslruoiqiie  Tolosa  patronuni, 
Respuilur  Fulco  (9)  Sinionis  dans  jura  Cadurco, 
Myriades  (iO)  lucis  apponens  très  duodecim, 
Virgineuni  parluni  dabal  orbi  tune  veneranduin 
Hanc  libi  Chrisle  Deus  rex  insliluil  Cliiodoveus  (14) 

Aiixil  munificus  posl  bunc  donis  Ludovicus  (ii). 
(Mém.  de  la  Soc,  archéoL  du  Midiy  t.  111» 
p.  5^-56.) 

11. 

Sanctus  Durannus  Episcopus  Tolosanus  ei  Alii>as 

Moysiaco. 

ii)  Auslinde,  arcbeTéque  d'Anch,  vers  1050. 
2  Raimond,  évéque  de  Lccloure. 
3)  Guillaume,  évèque  de  Coinminges. 
4)  Guillaume,  évèque  d'Agen. 

(5)  EradiusBenignus,  évéque  de  Beorra,  plus  tard 
détruite  et  remplacée  par  Tarbes. 

(6)  Etienne,  évéque  d'Oléron. 

(7)  Pierre,  évéque  d'Aire. 

(8)  Duran,  abbé  de  Moissac  et  (4059)  évéque  de 
Toulouse,  mort  en  1070. 

(9)  Foulques,  évéque  de  Cuhors,  accuse  de  simo- 
nie sur  la  foi  de  cette  inscriplion.  Selon  le  Gallia  chrii- 
tiatuif  Sinionis  est  son  nom  propre,  el,  s'il  n*a  pas 
assisté  à  la  cérémonie,  c'est  pour  une  discussion  de 
préséance  avec  Duran,  évcquc  de  Toulouse  cl  Aus- 
linde, archevêque  d'Aiich. 

(10)  Myriade  signifie  ici  mille,  ce  qui  avec  les 
trois  unités  (lre$)  el  les  douze  lusires  (duodecius  luS" 
frik)  donne  i 000,  plus  5,  plus  00,  c'est-à-dire  1063 
pour  date  de  la  cérémonie. 

(H)  Le  monaslère  de  Moissac  fut  fondé,  non  par 
Clovis,  mais  par  saint  Ainand,  évéque  de  Maeshick, 
sous  Clotaire  11,  ou  Dagobert  au  plus  lard. 

(12)  Louis  le  Débonnaire,  (ils  el  successeur  de  Char- 
lemagne.  Il  rétablit  plusieurs  monastères  en  ruine , 
lorsqu^il  svccéda  à  son  père. 


DICTIONNAIRE  MON  M 

Mort  en  1070,  cette  canonisation  n  a  ja- 
mais été  rectifiée  et   est  une  invention  dos 

moines  de  Moissac. 

{/6td.,  1. 111,  p.  651 

MONREALE,  près  de  Palerme  en  Sicile. 

Une  urne  en  marbre,  en  forme  de  sarco- 
phage, renferme  les  entrailles  de  sainl 
Louis  (1),  roi  de  France.  Sur  le  couvercle  on 
lit  cette  inscription  : 


Hic.  condita.  sunl.  viseera. 
S.  Ludovici.  IX.  régis.  Franc. 

On  lisait  autrefois  sur  le  mur  de  gauche 
de  réglise  de  Monreal  cette  autre  inscription 
qui  paraissait  remonter  au  un' siècle,  et  qoe 
Ton  croit  avoir  été  figurée  eu  mosaïque  (i). 
Leiio  la  rapporte  dans  sa  Descrixione  ddreol 
tempio  e  monistero  di Santa  Maria  la  Nova  ii 
MonreaUy  publiée  à  Rome  en  1588,  pag.  30. 

Hic  sunl  lumulata  viacer:|  el  corpus  lAtâamd  itgift 
Francis,  qui  obiit  apud  Tonbium  anoo  Domiaîcx 
Incarnalionis  mcclix  mense  augusti  mi  indidioaii. 

Nous  extrayons  les  inscriptions  et  la  note 

(i)  Voyez  à  Tartide  Là  Montjoie,  départenekt 
de  Lot-et-Garonne,  une  notice  sur  une  andeaie 
châsse  que  Ton  croit  renfermer  des  reliques  de 
Saint-Louis. 

(2)  Voici  les  justes  observatious  que  fait  M.  le  doc 
de  Serra  di  Falco,  au  sujet  de  rancienneté  de  celte 
inscription  : 

c  Essa  offre  tulti  i  contrassegni  da  doverla  stiouire 
contemporanea  allô  avvenimeoto,  aà  per  la  siinplkitî 
dello  slile,  e  si  per  la  circost^za  rUevaotîssima  di 
vedervisi  caralterizzato  Luigi  comme  re  di  Frauda, 
e  senza  V  a^giunto  di  uuuo  ;  aggiunto,  che  ceru- 
niente  non  si  sarebbe  laciuto  ^iiUfSi  hi  i«a  canoaix- 
zazione.  Or  sebl)ene  non  vegas^i  in  essa  oomiiiaio 
esplicitaroente  il  cuore,  pure  lion  è  a  dabitare  cbe 
quesio  andava  naluralmeete  eompreso  ndb  paroh 
viscera  (che  neir  ampia  sua  nalurade  significazioBe 
raccbiude  lutte  le  interiora  deirauimale),  seoza  cbe 
fosse  d' uopo  farne  specificata  meniione.  Né  b 
parola  corpus  che  leggesi  nella  iscrizione,  e  b  ccf- 
lezza  che  le  ossa  del  re  Luigi  furono  ricondolte  Ir 
FraMcia,  dee  muovere  alcuoo  a  meiteme  in  forse 
r  esallezza  ;  impercioccbé  per  corpus  devono  (|fii 
inlendersi,  corne  ue  pensarono  i  BoIUndisli,  lecanii 
tulle,  c  ciè  che  formaiio  le  parti  omIU  del  corpo 
umano.  > 

M.  de  S.  rra  di  Falco  aioute  ensuite  :  c  Non  é  poi 
a  meravigliare  che  il  re  Fltippo  avesse  iascialo  fn 
noi  il  cuore,  le  viscère  e  le  cami  del  paJre  ;  giacché, 
ollre  ali'  aulorevole  richiesla  dello  zio  Carlo  d*  Aii- 
giô,  ed  al  limor  dci  conUgio  cbe  |>erdorava  od 
campo,  è  ad  ognuiio  palese,  cne  per  la  imperizla  cbe 
vi  era  in  quei  lempi  nel  prepanireaoconciaroentele 
parti  molli  de*  cadaveri,  solevan  quesle  deposiursi 
nei  luoghi  vicini,  e  solamente  le  ossa,  come  meao 
deperibili  condursi  nei  silî  lontani.  Gosi  difalti  » 
osserva  in  altri  tre  casi  avvenuti  neUa  inedesiaa 
armaia,  cioè  di  Giovanni  conte  de*  Nevers,  ûgliuolo 
del  re  Luigi,  mono  nel  campo  di  Tuoisi,  di  cuile 
sole  ossa  furono  trasporlaie  ni  Francia  ;  di  TibaUo 
di  iSivarra.  e  d' isabella  nuora  del  mcdcsiino  Luigi, 
le  viscère  o  le  carui  de  quali  vennero  depositate,  drl 
primo  jii  Trapani,  e  délia  seconda  in  Cosetiza,  preâso 
al  quai  liiogo  cessé  di  vivere;  siccbé  »  Francta  tor- 
narono  solamente  le  ossa.  E  gli  scrîllori  conU'iiipih 
r-iàuei  narrando  colafi  faUi,  dicono  essersi  ciè  prâii' 
caU)  secondojil costume  de^moggîori:  •  {Mém.éBist 
de  Serra  di  t(dco,  pag.  4.) 


MON 


DT^mGRÂPUIE. 


MON 


910 


S  donnons  au  bas  d'un  uiéuioire  de 
rra  diFalco,  intitulé  :  Sullareliquia 
e  di  scm  Luigi  Memoria  di  Domenico 
Pietrasanta  duca  di  Serra  di  FalcOf 
'rispondente  del  real  Istiluilo  de  Fran- 
%  Palerme,  1843. 

ne  pouvons  nous  empftcher  de  faire 
ter  que  le  savant  et  respectable  duc 
di  Falco,  par  le  titre  de  sa  disscrta- 
mble  poser  en  fait  ce  qui  précise- 
rait à  prouver  et  reste  toujours  en 
1,  à  savoir  si  le  cœur  de  saint  Louis 
sporté  où  se  trouve  encore  à  Mon- 
ans  son  intéressante  dissertation,  que 
DUS  lue  avec  attention,  nous  n'avons 
.vé  un  seul  fait  qui  le  prouve  et  nous 
isvu  que  des  présomptions  auxquelles 
toujours  donner  un  sens  différent, 
le  point  de  vue  auquel  on  se  place, 
nion  que  Ton  a  eue  d'abord.  Le  rap- 
»  médecins  de  Palerme ,  chargés  en 
visiter  les  reliques  de  saint  Louis, 
davantage  être  opposé  aux  savants 
soutenu  à  Paris  que  le  cœur  de  saint 
le  pouvait  se  trouver  à  Monreale, 
que  les  experts  déclarent  que  les 
{  de  notre  grand  roi  sont  tombées 
a  tel  état  de  consomption  qu'il  est 
ble  de  discerner  si  le  cœur  du  prince 
amais  trouvé. 

$rtt  de  cette  question,  liée  à  celle  qui 
gtemps' agité  les  savants  fVançais,  à 
an  de  la  découverte  d'un  cœur  humain 
Tautel  de  la  Sainte-Chapelle  4e  Paris, 
igage  à  reproduire  textuellenient  le 
des  médecins  de  Palerme.'  Nous  y 
ns  le  rapport,  un  peu  précipité  peut- 
18  M  Letronnc  inséra  mMonxttWj 
\  découverte  du  cœur  de  la  âaihie- 
e,  et  le  compte  rendu  par  M.  L.  Dùbeùi 
9miers  débats  que  provoqua  cette 
erte.  La  suite  de  la  discussion  prit  uu 
re  d'aigreur  que  Ton  a  regretté  depuis, 
ii  ne  doit  pas  faire  niéçonnaitre  les 
:  arguments  produits  dans  les  diverses 
itions  de  MM.  Deville,  P.  Paris,  f^e- 
it  et  Le  Prévost. 


Texte  du  rapport  des  médecins  chargés 
343  de  visiter  l'urne  renfermant  les 
ues  de  saint  Louis  à  Monreale, 


oerato  incarico  fli  S.  E.  Hevorendis- 
HoDsignor  Arcivescovo  ,  ci  siamo  il 
^ornodel  primo  luglio  corrente  tras- 
n  questa  Catledrale,  ove  alla  presenza 
îlodato  Arcivescovo  D.  Domenico  Be- 
[)  Balsamo ,  di  Monsignor  Vicario 
lie  Padre  D.  Gio.  Baltista  Tarallo,  del 
ero  di  detta  Caltedrale  Padre  D.  Bene- 
La  Via,  del  Sacerdote  D.  Giuseppe 
,  e  Sacerdote  D.  Saivalore  Leto,  non 
rcapimaestii  fratelli  D.  Castrense  e 
ledetto  Zerbo,  abbianio  osservato  una 


cassa  dilegno  informa  di  parallellogram:no, 
lunga  un  palmo,  iarga  otto  once,  e  sette  once 
alta,  indorata  al  di  fuori.  Aperla  la  quale, 
Irovossi  di  dentro  tapezzata  di  tola  culoru 
azzurro  spar^a  di  grandi  stelle  blanche,  ed 
un  involto  di  drappo  di  seta  bianco;  quindi 
abbiamo  cominciato  il  più  minuto  esame  sul 
contenuto  di  quest  ultimo  involto. 

Diversi  pezzi  componevano  i  primi  strati 
tutti  di  li^ura  irregolare  :  non  si  è  potulo 
scorgere  idea  di  tessuto,  ma  piutloslo  un 
ammasso  di  una  sostanza  omogenea  in  tutti 
i  detti  pezzi  di  colore  nero  tencTenle  al  bigio, 
il  peso  relativo  al  volume  di  detti  pezzi  molto 
leggiero,  perché  totalmeQte  disseccate ,  e 
neUa  consistenza  assai  fragili. 

Non  poca  diligonza  si  biso^nô  usare  nell' 
uscire  uno  ad  uno  detti  pezzi  délie  venerate 
reliquie,  ponendoli  con  unadelicatapinzotta 
in  una  grande  guantiera  di  argento,  e  quivi 
farne  tutte  le  osservazioni  dell'arle.  Nei 
secondi  strati  sonosi  rinventi  diversi  brani 
di  tessuto  di  panno  lino  a  più  doppi  indis- 
tintamente  sparsi  tra  ia'massa  deile  santé 
reliquie,  e  uualcheduno  di  qaesti  brani 
interposto  nella  sostanza  di  detti  pezzi,  cho 
ne*  secondi  strati  sonosi  rimarcati  pi£i  piccoli. 
Finalmenle,  il  fondo  délia  cassa,  col  mede- 
simo  involto  di  seta  bianca,  era  occupato  da 
frantumipulverulenti  dell'  istessa  naturada' 
sopradetti  pezzi;  in  mezzo  a'  quali  si  è  rin- 
venutauna  falange  appartenente  ad  un  dilo 
de'  piedi  (1)  intégra  nella  figura  e  nella  con- 
sist^^nza  ossea.  Quindi  noi  sulla  dimanda  se 
fra  quel  pezzi  vi  fosse  il  cuore,  siamo  di 
avviso  non  potersi  in  verun  modo  scorgere, 
ne  assicurare;  giacchd,  sebbene  il  cuore  quai 
viscère  muscoioso  a  Rbre  compatte  con 
pochissi(ua  ceUulare  e  percià  résistante  alla 

f^utrescenza,  avrebbe  potuto  anche  per  un 
asso  di  secoli  conservare  almeno  la  forma  ; 
pure  posto  primitivamente  in  masisa  con 
altre  viscère,  ed  in  reciçiente  mal  difeso 
dair  aria  atmosferica,  jprimo  àgénte  nella 
putrefazione  de'  corpi,  ha  dovuto  necessa- 
ri^imente  subire  la  totale  scomposizione, 
iion  dissifiiile  a  quella  délie  viscère  con  cui 
si  è  trovalo  &  contatto,  essendosi  il  tutto 
ridotto  ad  una  sostanza  fragile  ed  omogenea, 
corne  da  noi  si  è  rimarcato. 

Terminale  le  nostre  indagini,  abbiamo 
riposto  colla  massima  accuratezza  quel  sa- 
crati  pezzi  nell'  istessa  cassa,  e  coll  istesso 
ordine  l' abbiamo  ricoperto  dello  stesso 
involto;  quale  cassa  chiusa,  fu  da  Monsignor 
Arcivescovo  involta  in  drappo  di  seta  bianco 
e  munita  di  suggelli.Fattooggi  in  Monreale 
li  5  luglio  1843. 

ViNGENZO    D'    LO   BUNGO    6    CBIihELLI. 

FiLippo  PRESTiDONàTO,  D'  chirurgc. 


(1)  Indépendamment  de  celte  falange,  Tume  de 
Monreale  renfermaîl  encore  deux  doigts  de  saint 
Louis.  L*un  de  ces  doigls  a  été  donné  au  prince 
héréditaire,  depuis  roi  de  Naples,  François  !«',  le 
second,  à  sa  fille,  la  princesse  Caroline,  lors  de  son 
mariage  avec  le  duc  de  Berry,  en  1816. 


9M 


MOiN 


DICTIONNAIRE 


MON 


M 


§  2.  —  Compte  rendu  de  la  discussion  reia- 
hUive  à  la  découverte  du  cœur  de  saint 
Louis  y  dans  la  Sainte-Chapelle  (1). 

Rapport  à  M.  le  ministre  des  Iravaox  publics  sur  la  dê- 
couYerie  faite  à  la  Saiiile-Cbapelled'aQ  cœur  placé  au 
cealre  de  U  Chapelle  Haute,  par  M.  Lelronoe,  garde 
général  des  archives  du  royaume.  (Extrait  du  Moniteur 
du  24  mai  1843.)  — Letlre  de  M.  Le  Prevosl,  membre 
de  TAcadémie  des  Inscripiions  et  Belles-Lelircs,  et  dé- 
puté du  département  de  TEure,  an  rédacteur  en  clief 
du  MonUewr  tpmenel.  (Cxlrait  du  Moniteur  du  28  mai.) 
—  Lettre  de  M.  Letronoe  au  rédacteur  du  Moniteur, 
(Extrait  du  Motdteur  du  5t  mai.)  Seconde  .lettre  de 
It  LePreY06tau  rédacteur  du  Monileur.— Troisième  let- 
tre^du  même  au  même.  (Extraiu  du  MonUewr  des  5  et 
26  Juin  1843.): 

Les  personnes  j^ui  s'intéressent  à  l'histoire 
du  moyeu  âge  en  France  n*ont  pas  oublié 

au'on  retrouva ,  le  15  mai  dernier ,  sous  les 
ailes  de  Vabside  de  la  Sainte-Chapelle»  une 
caisse  renfermant  une  boîte  d'un  métal  com- 
mun, dans  laquelle  se  trouvait  un  cœur  hu- 
m^n.  On  reconnut  bientôt  que  cette  boité 
était  celle  qui  avait  été  découverte  le  21  jan- 
vier 1803,  et  f^ue  M.  Camus,  alors  garde  gé- 
néral des  archives,  fit  replacer  dans  le  lieu 
même  où  elle  venait  d'être  découverte,  après 
avoir  préalablement  substitué  une  caisse  de 
bois  à  l'ancienne  caisse  extérieure  de  métal 
qui  ne  pouvait  plus  servir  à  préserver  le 
précieux  dépôt  qu'elle  contenait  (2). 

La  place  qu'occupait  la  caisse ,  le  soin 
qu'on  avait  mis  à  éloigner  de  la  boite  inté- 
rieure les  causes  de  dégradation,  tout  enfin 
devait  faire  croire  que  là  était  renfermé  le 
cœur  du  fondateur  de  la  Sainte-Chapelle,  le 
cœur  du  roi  saint  Louis. 

M.  Terrasse ,  préposé  à  la  garde  des  archi- 
ves judiciaires  nationales,  quoique  bien  per- 
suadé de  cette  vérité  (3) ,  se  résigna  au  si- 

(1^  Extrait  du  Corespondant^  octobre  1843. 

(2)  M.  Camus  fit  déposer  dans  la  nouvelle  caisse 
de  bois  la  note  suivante  «  :  c  Le  |)reniier  pluviôse, 
an  onzième  de  la  république  française  (vendredi  21 
janvier  1803),  en  faisant  quelques  réparations  à  la 
Sainle-Cbapellé,  il  fut  découvert  en  cet  endroit  une 
caisse  de  plomb,  longue  d'un  pied  sur  dix  pouces  de 
large  et  huit  de  profondeur.  Cette  caisse  en  contenait 
une  autre  en  forme  de  cœur,  dont  il  ne  restait  que 
la  plaque  supérieure,  qui  paraissait  être  de  cuivre 
étamé;  les  parties  latérales  et  inférieures  étaient 
entièrement  oxydées.  (1  n'y  avait  aucun  caractère 
indicatif  de  nom  ni  de  date. 

c  Les  restes  trouvés  dans  la  seconde  caisse  ont 
été  renfermés  dans  la  présente  boite,  laquelle  a  été 
déposée  au  même  lieu  où  ces  restes  avaient  été  dé- 
couverts. 

c  Citoyen  Camus,  garde  des  archives  nationales, 
c  Citoyen   Terrasse  ,   préposé  à  la  garde  des 
archives  judiciaires  nationales.  > 

(5)  Voici  la  lettre  de  M.  Terrasse  à  M.  Camus. 

c  Pluviôse,  an  XI. 
c  Citoyen, 

c  D'après  les  nouveaux  renseignements  que  j'ai 
pris  depuis  deux  jours,  singulièrement  des  personnes 
ci-dessus  attachées  à  la  Sainte-Chapelle ^  sur  la 
découverte  qui  vient  d'être  faite  dans  cet  ancien 
monument,  tout  me  porte  à  croire  que  les  restes 
déposés  dans  la  caisse  d'élaim  renfermée  dans  celle 
de  plomb  sont  ceux  du  cœur  de  saint  Louis  ;  et  pc- 

*  M.  LetroDoe  dit  qu'on  a  trouvé,  de  la  note  de  M.  Ca- 
mag,  deux  copies,  Tune  sur  papier,  rtolrc  sur  parchemin) 
dans  i«  boite  replacée  p«r  son  ordre 


lence  lorsque  M.  Camus  eut  exprimé  des 
doutes,  en  laissant  pressentir  d'ailleurs  que 
l'époque  n'était  pas  favorable  è  l'examen 
d'une  pareille  question  (1).  Aujourd'hui,  les 
considérations  évidemment  politiques  qui 
engagèrent  le  citoyen  Camus  à  étouffer  It 
discussion  n'existent  plus,  Dieu  merci,  et 
rien  n'empêche  d'arriver  à  la  solution  du 
problème.  Hais  le  doute  exprimé  par  M.  Ca- 
mus aura  toujours  eu  pour  résultat  d'égarer 
quelques  personnes  peu  instruites  dans  k 
science  de  nos  antiquités.  Ces  personnes , 
hors  d'état  de  tirer  de  leur  propre  fonds  une 
opinion  raisonnée,  se  sont  attachées  à  celle 
qu'elles  ont  trouvée  toute  faite,  sans  se 
rendre  compte  des  raisons  qui  agireot  sur 
l'esprit  de  M.  Camus. 

M.  Letronue,  chargé,  en  sa  qualité  de  sarde 
général  des  archives  du  royaume,  par  H.  le 
ministre  des  travaux  publics ,  de  faire  des 
recherches  pour  s'assurer  si  le  cœur  qu'où 
venait  de  retrouver  était  bien  réellement 
celui  de  saint  Louis,  répondit  au  ministre, 
par  son  rapport  du  2^  mai,  dont  nous  avons 
cité  plus  haut  le  titre.  On  remarque  dans  ce 
rapport  le  passage  suivant  :  «Je  me  sais 
empressé  de  répoudre  à  votre  désir,  et  j'ai 
l'honneur  de  vous  transmettre,  sans  plus  de 
délai,  le  résultat  de  mes  recherches,  parce 
que  je  suis  convaincu,  malgré  le  peu  de 
temps  que  j'ai  pu  consacrer  à  ce  travail, 
qu'un  examen  ultérieur  et  plus  approfondi, 
si  on  le  ju^e  nécessaire ,  conGrmera  ce  ré- 
sultat ,  qiu  n'est  point  malheureusemcnl 
conforme  à  ce  que  l'on  pouvait  espérer;  car 
il  me  parait  trop  certain  :  l""  que  le  cœur  de 
saint  Louis  n'a  point  été  rapporté  en  France; 
2°  que ,  dans  le  cas  môme  où  il  y  aurait  été 
rapporté,  ce  ne  peut  être  celui  qui  a  été 
trouvé  enfoui  sous  le  pavé  de  la  Sainte-Cba- 
pelle.  » 

M.  Letronne  peut  se  féliciter  tout  à  son 
aise  de  la  promptitude  qu'il  a  mise  è  s'acquit- 
ter de  la  tâche  qu'on  lui  avait  confiée.  01>- 
servons  toutefois  qu'en  définitive  son  travail 
aboutit,  à  peu  de  chose  près,  aux  conclusions 

Sûrement  négatives  déjà  proposées  i^ar 
r.  Camus.  Il  n'y  avait  donc  pas  lieu  de  pro- 
élamer  si  haut  des  résultats  qui  n'étaient  ui 
nouveaux  ni  concluants.  Mais  ce  qui  nous 
étonne  plus  encore ,  c'est  l'assurance  avec 
laquelle  M.  Letronne  nous  annonce  que  toutes 

nétré  de  respect  pour  la  religion  de  mes  pères, 
presque  convaincu  de  cette  assertion  (on  lit  daiis 
Moréri ,  à  Farticle  Saint  Louis^  qu'une  partie  des 
restes  de  ce  saint  a  été  déposée  à  la  Salnte-CkipeUc 
en  1278),  nous  venons,  Touretet  moi,  de  porter  le 
tout  dans  la  sacbristie  (sic)  de  la  Sainte-Chapelie,  et 
Tavons  déposé  dans  une  des  armoires  de  ceue 
sacbristie,  dont  j'ai  pris  les  clefs  que  je  ne  cominii' 
niquerai  qu'aux  personnes  munies  d'un  ordre  écrii 
de  vous. 

c  Salut  et  respect. 
(i)  I  H  H  est  pas  à  propos  de  parler  des  conjec- 
tures que  c'est  le  cœur  de  saint  Louis.  Je  n*y  vois 
rien  de  déterminant  ni  de  décisif,  et  il  ne  faut  pas, 
par  des  conjectures  légères,  s'exposer  à  introduire 
des  erreurs. 

<  j\ii  riionneur  de  vous  saluer, 

c  Camus.  > 


MON 


D'EPIGRAPHIE. 


MON 


^U 


herclies  uUérioures  ne  pourront  qu'ap- 
la  contirmalioa  des  opinions  qu'il 
I.  Depuis  qu'il  a  lu  la  seconde  et  sur- 
,  troisième  lettre  de  M.  Le  Prévost, 
^rde  général  des  archives  du  royaume, 
m  sommes  sûr,  aura  modifié  sa  ma- 
ie voir. 

raisons  sur  lesquelles  M.  Letronne  se 
pour  décider  que  le  cœur  de  saint 
n'a  jamais  été  rapporté  en  France 

9  témoignage  de  Geoffroy  de  Beaulieu, 
seur  de  saint  Louis; 
elui  de  Guillaume  de  Nangis; 
ie  lettre  anonyme  contemporaine, 
froy  de  Beaulieu  rapporte  qu'au  mo- 
ttôme  où  saint  Louis  venant  d'expirer, 
oût  1270,  la  flotte  de  Charles  d'Anjou, 
Sicile,  entrait  dans  le  port  do  Tunis, 
avoir  pleuré  le  saint  roi,  Philippe  le 
et  Charles  d'Anjou  s'occupèrent  do 
it  ses  reliques.  Philippe  eut  tous  les 
:]haries  prit  les  chairs,  le  cœur  et  les 
)s,  qu'il  déposa  dans  l'église  de  Mon- 
trés de  Palerme. 

aume  de  Nangis  et  la  lettre  contem- 
3  disent  la  même  chose. 
Letronne  croit  ne  devoir  pas  tenir 
\  d'une  lettre  de  Thibaud .  roi  de  Na- 
Èi  l'évèque  de  Tusculum,  où  il  est  dit 
cœur  oe  saint  Louis  demeura  dans  le 
l'armée  n'ayant  pas  voulu  qu'on  l'em- 

^etronne  rejette  également  le  témoi- 
iu  moine  anonyme  gui  a  composé  une 
*égée  de  saint  Louis.  L'assertion  de 
oe,  dont  l'époque  est  inconnue,  ne 

J révaloir  contre  l'autorité  de  Geof- 
eaulieu  et  de  Guillaume  de  Nangis. 
etronne  termine  ce  paragraphe  en  di- 
ue,  si  le  cœur  de  saint  Louis  existe  à 
lie  avec  les  chairs  et  les  intestins, 
^tion  est  résolue;  maisaue,  s'il  ne 
ive  pas,  on  ne  sera  pas  plus  autorisé 
$la  à  le  reconnaître  dans  celui  qui  est 
è  la  Sainte-Chapelle, 
înion  de  M.  Letronne  repose  sur  cette 
1 9  que  nulle  part  il  n'est  question  de 
dation  du  cœur  de  saint  Louis  à  la 
Chapelle;  cependant  un  fait  d'une  si 
importance  n'aurait  pas  pu  être  mis 
H  par  tous  les  historiens  a  la  fois. 

le  troisième  paragraphe  de  sa  lettre, 
renne  s'attache  à  démontrer  combien 
tpeu  probable  que  le  cœur  d*un  aussi 
\Bmi  eût  été  enfoui  sous  le  pavé  d'une 
au  lieu  d'être  exposé  dans  une  masni- 
ïhAsse  à  la  vénération  des  fidèles. 
1rs  aurait-on  mis  cette  précieuse  re- 
ans  une  boîte  d'étain  ou  de  cuivre 
f  Enfin ,  l'aurait-on  enterrée  sans  y 
une  inscription,  un  signe  quelconque 

à  faire  connaître  aux  siècles  futurs 
cœur  était  celui  du  pieux  roi ,  fonda- 
I  la  Sainte-Chapelle? 
uatrième  et  dernier  paragraphe  de  la 
le  M*  Letronne  a  pour  but  de  prouver 
pinionlaplus  vraisemblable,  la  plus 
nonie  avec  les  faits  observés,  est  que 


ce  cœur  n'est  autre  que  celui  de  Pierre  de 
Monlreuil ,  qui  bâtit  la^ainte-Chapelle,  Cet 
architecte  aura  manifesté  l'intention  de  faire 
déposer  son  cœur  dans  l'église  qu'il  avait 
élevée ,  et ,  après  sa  mort ,  un  fils  ou  un  pa- 
rent, héritier  de  ses  fonctions  d'architecte , 
avant,  en  cette  qualité,  accès  dans  la  Saime- 
Chapelle  quand  il  le  voulait ,  aura  levé  les 
dalles,  creusé  le  sol,  et  déposé  le  cœur  dans 
ce  lieu,  sans  exciter  le  moindre  soupçon. 

M.  Letronne  observe  que,  s'il  est  aiflScile 
de  prouver  sa  conjecture,  il  ne  serait  pas 
moins  difficile  de  la  détruire ,  et  il  termine 
en  répétant  les  conclusions  qu'il  avait  déjà 
émises. 

ie  Rapport  de  M.  Letronne  parut,  comme 
nous  l'avons  dit  plus  haut,  dans  le  Moniteur 
du  2k  mai  18^.  Dès  le  28  du  même  mois, 
ce  journal  publiait  une  réponse  au  Rapport ^ 
réponse  signée  de  M.  Auguste  Le  Prévost , 
membre  de  l'Institut  (Académie  royale  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres)  et  député  du 
département  de  l'Eure.  La  lutte  devenait  sé- 
rieuse. D'un  côté  se  trouvait  M.  le  garde  gé- 
néral des  archives  du  royaume,  c'est-à-dire 
l'interprète-né  de  toutes  les  difficultés  histo- 
riques et  archéologiques  que  présente  l'é- 
tude de  nos  monuments  de  tout  genre  et  de 
toutes  les  époques;  de  l'autre  M.  Le  Prévost, 
qui,  sans  posséder  un  titre  officiel  aussi  im- 
posant, est  toutefois  reconnu  nour  un  de  nos 
plus  savants  hommes  en  arcnéologie  fran- 
çaise et  en  diplomatique.  M.  Le  Prévost  a 
passé  sa  vie  à  méditer  notre  histoire.  Dans 
cette  science  si  vaste,  lorsqu'on  veut  l'em- 
brasser tout  entière,  il  n'est  aucun  point  as- 
sez difficile  pour  décourager  la  persévérance 
de  M.  Le  Prévost,  aucun  détail  assez  petit 
pour  lui  paraître  sans  importance.  Une  étude 
si  patiente  devait  infailliblement  produire , 
chez  le  savant  archéologue,  outre  une  pro- 
fonde érudition,  un  tact  exquis,  une  facilité 
merveilleuse  pour  saisir  des  rapports  et  des 
analogies  que  d'autres  intelligences  moins 
exercées  laisseraient  passer  inaperçues. 

Ainsi  les  deux  adversaires  sont  dignes 
l'un  de  l'autre.  Si  le  premier  occupe  la  place 
de  feu  M.  Daunou,  le  second  jouit  d'une  ré- 
putation littéraire  justement  acquise.  Deux 
savants  ainsi  désignés  à  l'estime  publique  » 
l'un  par  la  sanction  du  pouvoir,  1  autre  par 
l'opinion  des  juges  les  plus  compétents,  mé- 
ritent d'être  écoutés  avec  attention 

D'ailleurs  il  s'agit  de  savoir  si  nous  pos- 
sédons, comme  dit  M.  Le  Prévost,  le  plus 
noble  cœur  qui  ait  jamais  battu  dans  la  poi- 
trine d'un  roi.  Le  sujet  de  la  discussion  est 
digne  de  tout  notre  intérêt  et  de  tout  notre 
respect.  Ces  considérations  puissantes  enga- 
geront le  lecteur  à  suivre  avec  nous  l'exposé 
des  faits. 

Nous  avons  analysé  le  Rapport  de  M.  Le- 
tronne au  ministre. 

Dans  sa  réponse  à  cette  pièce,  M.  Le  Pré- 
vost ne  se  proposait  qu'un  seul  but  :  celui 
d'avertir  M.  Letronne  que,  malgré  ses  asser- 
tions, la  question  subsistait  encore  tout  en- 
tière et  réclamait  toujours  l'examen  le  plus 
sérieux.  Du  reste^  on  voit  à  peine  quelque; 


915 


Mon 


DlCTIONlSÀIhE 


MON 


9(6 


Irnces  de  polémique  dans  un  seul  passage 
où  M.  Le  Prévost  fait  justice  de  deux  opinions 
qui.  une  fois  admises,  auraient  coupé  court  à 
touîe.discussion  ultérieure.  Nous  voulons  par- 
ler dû  dépôt  du  cœur  de  Pierre  de  Montreuil 
par  les  héritiers  de  cet  architecte,  et  de  Tob- 
ection  tirée  du  tnélal  commun  dont  est  faite 
a  boîte  si  heureusement  découverte.  M.  Le 
Prévost  démontre  gue  remplacement  privi- 
légié où  fut  trouve  la  caisse  était  réservé , 
d'après  les  usages  du  temps ,  au  fondateur 
ou  au  principal  bienfaiteurî  de  l'édifice. 
D'ailleurs  Pierre  de  Montreuil  mourut  qua- 
tre ans  avant  saint  Louis,  et  fut  enterré  dans 
la  chafjelle  de  la  Vierge  de  l'église  Saint- 
Germain  des  Prés. 

De  plus,  Tusage  de  séparer  le  cœur  du 
reste  du  corps  ne  fut  jamais  pratiqué  que 
pour  des  personnages  d'une  très -grande 
naissance,  et  Jamais  pour  un  simple  artiste. 

Enfin,  et  celle  considération  ti'est  pas  la 
moins  forte.  Pierre  de  Montreuil  ne  pouvait 
pas  prévoir  le  concours  de  circonstances  ex- 
traordinaires qui  empochèrent  le  dépôt  im- 
médiat du  nœur  de  saint  Louis  dans  la  Sainte- 
Chapelle,  et  qui  lui  auraient  permis  d'usur- 
per cette  place. 

Quant  h  l'argumèpt  tiré  du  pea  de  valeur 
du  métal  de  la  boîte,  M.  Le  Prévost  nous 
apprend  que  le  cœur  de  Richard  Cœur-de- 
Lion,  pour  le  moins  aussi  grand  seigneur 
terrien  que  saint  Louis ,  fut  enfermé  dat)s 
une  boîte  de  plomb.  Nous  sommes  contraint 
d'abréger ,  et,  par  conséquent,  d'affaiblir 
beaucoup  la  force  des  raisonnements  de 
M.  Le  Prévost  ;  mais  une  preuve  gue  la  lo- 
gique du  savant  archéologue  est  inattaqua- 
ble, c'est  (Jue  M.  Letronne  n'a  pas  répondu 
à  une  seule  objection. 

On  le  voit ,  la  première  lettre  do  M.  Le 
Prévost  n'est  point,  à  proprement  parler, 
une  réfutation  du  Rapport  adressé  à  M.  le 
ministre  des  travaux  publics  par  M.  Le- 
tronne ,  mais  un  simple  avertissement  sou- 
tenu de  preuves,  pour  engager  M.  le  garde 
général  des  archives  du  royaume  à  procéder 
avec  plus  de  circonspection  dans  l'examen 
d'une  question  tout  à  la  fois  si  grave  et  si 
complexe.  Le  ton  d'exquise  politesse,  nous 
dirions  presque  de  limidiié,  qui  règne  dans 
cette  première  lettre ,  fit  prendre  le  change 
à  M.  Letronne  Cet  érudit  s'imagina  cjue  son 
confrère  de  l'Académie  des  Inscriptions  ne 
savait,  touchant  le  cœur  de  saint  Louis,  que 
les  détails  qu'il  venait  de  rendre  publics. 
C'était  une  grave  erreur  ;  mais  tout  comtae 
M.  Letronne  avait  adopté,  un  peu  vile  peut- 
être,  l'opinion  de  M.  Camus,  il  embrassa 
aussi  avec  trop  d'ardeur  l'idée  que  M.  Le 
Prévost  avait  dit  son- dernier  mol  sur  la 
question  ;  et,  sans  réfléchir  que  son  confrère 
avait  voulu  l'avertir  et  non  h'  réfuter,  M.  Le- 
tronne fil  insérer  au  Moniteur  du  31  mai 
une  courte  réponse  à  la  première  lettre  de 
M.  Le  Prévost.  Dans  cette  réplique,  M.  Le- 
tronne reprend  les  arguments  que  nous 
avons  déjà  analysés,  etj  après  avoir  exprimé 
ses  regrets  de  ce  que  M.  Le  Prévost  n'ap- 
porte aucun  fait  nouveau  dans  la  discussion 


et  ne  modifie  la  traduction  d'aucun  texte  al- 
légué par  lui ,  M.  Letronne ,  il  déclare  per- 
sister dans  son  opinion,  com^ijiicnfe, dit-il, 
logiquement  exacte  des*  faits. 

Ce  n'était  pas  là  répondre,  mais  seulement 
introduire  une  fin  de  non-recevoir  inadmis- 
sible pour  des  hommes  sérieux.  Quoi!  la 
réfutation  de  votre  hypothèse  touchant  le 
cœur  de  Pierre  de  Montreuil  n'est  pas  digne 
d'attention?  Mais  alors  pourquoi  avez-vous 
soutenu  l'affirmative?  Et  si,  comme  vous  le 
prétendez,  votre  contradicteur  a  donné  des 
ex[)lications  inutiles  sur.le  métal  de  la  botte, 
pourc^uoi  donc  vous-même  avez-vous  tiré  de 
ce  fait  des  conséquences  si  rigoureuses? 
Parlons  sans  détour  :  M.  Letronne  n'a  pas 
répondu,  parce  qu'il  n'a  pas  pu  répondre. 

Dans  la  seconde  lettre  que  donne  le  Moni- 
teur des  &  et  6  juin,  M.  Le  Prévost  commence 
par  établir  que  M.  Letronne  n'a  rien  répondu 
aux  deux  seules  réfutations  contenues  dané 
sa  première  lettre,  relativement  au  cœur  de 
Pierre  de  Montreuil  et  au  métal  de  la  boîte. 

M.  Le  Prévost  rappelle  ensuite  que  jâtnaij 
il  n'a  refusé  d'admettre  que  le  cœur  de  saint 
Louis  n'ait  d'abord  été  déposé  à  Morireale, 
comme  le  dit  Geoffroy  de  Beaulieu^  mai?  il 
pense  que  cette  précieuse  relique  n'est  plus 
en  Sicile,  et  demande  avant  tbiit  pile  en- 
quête à  ce  sujet.  Après  c6\û^  il  ëiabltl  le 
véritable  sens  d'un  passage  des  Aetû  Si»' 
ctorum  des  Bollandistes,  mal  compris  par 
M.  Letronne;  et,  arrivant  enfin  au  seepod 
point  de  la  réfutation,  il  expose  les  motifs 
pour  lesq^uels  il  soutient  qu'aucun  autre  cœur 

3ue  celui  de  saint  Louis  n'a  pu  être  ûipùii 
ans  la  Sainte-Chapelle. 

Nous  nous  sommes  volontiers  rendu  Hh- 
terprèle  de  M.  Le  Prévost  tant  du'il  s'agissîlll 
d'exposer  des  faits  oii  des  raisonnenletils. 
Do  quelque  manière  qli'ôh  les  présente,  Us 
arguments  dti  savant  arché'ologue  sont  tou- 
jours décisifs;  mais  ici  M.  Le  Prévost  s'élère 
à  (les  considérations  si  nobles  et  si  hautes, 
ses  convictions  réfléchies  prennent  une 
forme  si  enthousiaste  et  sibylle  que  nousn? 
pouvons  que  citer: 

...a  Je  prie  maintenaut  le  lecteur  de  se 
transporter  avec  moi  par  la  pensée  dans  la 
Sainte-ChapeJle  (haute),  telle  qu'elle  était  aux 
jours  de  son  antique  splendeur. 

«  Derrière  l'autel  où  se  célèbrent  les 
saints  mystères, en  présence  des  inslrurae  Us 
de  la  Passiort,  dans  la  porUon  du  sanctuaire 
la  plus  inaccessible,  non-seulement  aux  pas, 
mais  encore  aux  regards  des  profanes,  jelui 
ferai  remarquer  une  dalle  centrale,  knan|uéo 
d'une  croix  grecque  qu'y  a  tracée  la  main 
du  xni*  siècle.  Celte  dalle  est  placée  si 
oxactemont  sous  les  saintes  reliques  que,  si 
une  goutte  du  sang  dont  la  couronné  d'épines 
est  imprégnée  venait  à  se  liquéfie^  et  à  percer 
ses  l'uveloppes  d'or,  c'est  sur  la  croit  doit 
je  viens  di<  parler  qu'elle  tomberait.  Nou5 
sommes  ici  dans  un  lieu  saint  et  lert'ible! 

«  C'est  immédiatement  au-dessous  de 
cette  croix  iju'un  cœur  d'homme  a  été  di'; 
posé  dans  une  boîte  qui  ne  pouvait  être  ni 
d'or  ni  d'argent,  parce  que  CT du  |3èft«<l  M 


MON 


D*EPl6RàPHIE. 


MON 


918 


ullure  tout  métal  i)récieux  était  né- 
*ement  exclu  par  ce  môino  sentiment 

I  des  convenances  religieuses,  qui  ne 
tlnil  pas  à  Godefroy  de  Bouillon,  près 
iècle  auparavant,  de  ceindre  la  cou- 
d'or  là  où  le  Sauveur  du  monde  avait 
la  couronne  d'épines. 

m,  elle*n 'était  m  d'or  ni  d'argent,  cette 
parce  qu'ici  c'eût  été  une  inconve- 
;  mais  pour  peu  que  nous  l'examinions, 
•econnaîtrons  que  Tétain  le  plus  pur 
at  pu  produire  les  mines  de  Cornouail- 
a  fourni  la  matière;  qu'elle  est  d'un 
métallurgique  précieux  et  rarement 
lié  à  de  l'étam;  que  le  métal  a  été  soi- 
îment  et  finement  repoussé  au  marteau; 
est  décorée  à  son  extrémité  infé- 
,  k  sa  pointe,  d'un  de  ces  ornements 
ix  que  le  xiir  siècle  savait  si  bien 
clore  des  besoins  même  du  service, 
ornement  h  trois  branches,  terminées 
tant  de  glands,  d'un  dessin  délicat 

m,  elle  ne  brillait  pas  par  la  matière, 
lutte,  mais  Tart  du  xni*  siècle  avait 
)ver  à  toute  la  hauteur  de  sa  destina- 

D,  ce  qui  en  reste  ne  porte  pas  d'ins- 
n»  par  une  raison  bien  simple  :  c'est 
ne  parait  pas  en  être  la  portion  supé- 

le  couvercle,  comme  on  l'a  dit,  mais 
dessous,  comme  tendent  h  le  prouver 
cbes  destinées  à  recevoir  la  retombée 
*afes.  La  disproportion  nolable  entre 
acité  et  le  précieux  dépôt  qu'elle 
astinéi'  à  renfermer  ne  permet  guère, 
irs»  de  douter  de  l'existence  d'une 
botte  intérieure,  qui  aura  disparu  & 
16  de  la  première  découverte,  le  21 

1803  (i). 

intenant,  je  le  demande,  non  pas  à 
ivabt  confrère,  puistiu'il  est  lié  d*a- 
pàr  un  jugement  irrévocable,  quel 
)U,  mais  a  tout  ami  de  la  France,  de 
;ion  et  de  l'histoire,  qui  aura  conservé 
*té  de  ses  opinions, 
i-t-il  eu  en  France,  au  xiii*  siècle,  \xn 
;œur  aue  celui  de  saint  Louis  qui  ait 
i  place  dans  de  telles  conditions? 
ur  ma  part,  quoi  qu'ait  pu  écrire,  en 
i  de  la  république,  le  citoyen  Camus, 
arde  général  des  archives,  sur  l'inop- 
\ti  des  conjectures,  que  c'est  le  cœur 
i  Louis: 

ittlque  zèle  qu'apporte  encore  aujour- 
50Û  savant  successeur  à  rechercher 
les  difficultés  de  détait  qu'il  croit  [)0U- 
)poser  h  ce  que  nous  ayons  recouvré 
r  du  saint  roi; 

ci  qu'on  doive  trouver  ou  ne  pas  trou- 
us  l'urne  de  marbre  blanc  de  Mon- 

n  opinion  a  été  formée  dès  le  premier 

II  où  j'ai  entendu  le  récit  de  la  mira- 
e  découverte;  je  me  suis  dit  sur-le- 

lous  croyons  ne  pouvoir  nous  dispenser  de 
lU'^rquer  la  singulière  coïncidence  de  celte 
{Note  de  M,  Le  Prévoit») 


champ  qu'il  n'y  avait  jamais  ou  qu'un  cœur 
en  France  qui  eût  pu  être  jugé  digne  de 
reposer  là,  parce  qu'il  fallait  nécessairement 
que  ce  fût  à  la  fois  le  cœur  d'un  roi  et  le 
cœur  d'un  saint  (1).  » 

A  part  le  talent  de  l'écrivain  dont  nous 
n'avons  pas  à  nous  occuper,  il  était  impos- 
sible de  réunir  une  série  d'arguments  plus 
péremptoîres.  Que  veut  donc  M.  Letronne? 
Il  demande  des  faits  nouveaux,  des  interpré- 
tations nouvelles?  Mais  M.  Le  Prévost  lui 
donne  tout  cela  avec  profusion.  M.  Letronne 
invoque  l'autorité  des  Bollandistes  :  M.  Le 
Prévost  démontre  que  le  passage  cité  n'a  pas 
le  sens  qu'on  lui  prête.  M.  Letronne  pense 
que  le  cœur  retrouvé  appartient  à  Pierre  de 
Montreuil  :  M.  Le  Prévost,  de  son  côté,  dé- 
montre qu'il  faut  plus  que  de  la  crédulité 
pour  admettre  une  pareille  hypothèse.  M.  Le- 
tronne n'a  vu  dans  la  boîte  que  le  métal 
Kossier  dont  elle  est  faite  :  M.  Le  Prévost, 
i,  est  firappé  de  la  beauté  du  travail,  et  la 
connaissance  profonde  de  l'histoire,  des 
mœurs  et  des  cro  vances  de  l'époque  lui  ex- 
plique le  choix  ae  la  matière.  M.  Letronne 
s'étonne  que  la  boite  ne  porte  aucune  ins- 
cription; d'un  coup  d'œil  M.  Le  Prévost  voit 
que  M.  Letronne  cherche  cette  inscription 
sur  le  dessous  de  la  boîte  (2)!  Voilà  des 
faits;  pourquoi  donc  M.  Letronne  ne  s'em- 
presse-t-il  pas  de  les  combattre?  A  cela  nous 
ne  savons  que  répondre. 

La  discussion  en  serait  probablement 
restée  là,  si  M.  Letronne,  dont  le  silence 
paraissait  un  désistement,  n'eût,  par  une 
contradiction  inexplicable,  répandu  alors 
dans  le  public,  avec  plus  d'abondance  que 
jamais,  son  rapport  au  mikiistre.  Cette  con- 
duite donna  heu  à  des  8u()position$  inad- 
missibles sans  doute,  mais  qui  n'en  furent 
pas  moins  accueillies  par  beaucoup  de  per- 
sonnes. En  voyant  M.  le  garde  général  des 
archives  déserter  la  discussion  et  jeter  à 
pleines  mains  le  rapport,  on  s'imagina  qu'à 
défiiut  de  mieux  il  voulait  gagner  à  son  sys- 
tème cette  nombreuse  classe  de  lecteurs  qui, 
toute  abstraction  faite  de  la  cause  en  elle- 
môme,  sont  fatalement  dévoués  à  leur  pre- 
mière impression.  Cette  opinion,  comme 
nous  en  avons  fait  la  remaraue,  n'est  cer- 
tainement pas  fondée,  mais  elle  a  toutefois 
Quelque  chose  de  si  spécieux  que  M.  Le 
Prévost  a  dû  en  tenir  compte  et  publier  une 
troisième  lettre  pour  expliquer  et  résumer 
toute  la  discussion,  et  réfuter  enfin  complè- 
tement H.  Letronne,  puisque  ce  savant  n'a- 
vait pas  voulu  se  réfuter  lui-même.  En  effet, 
nous  croirons  avoir  démontré  qu'en  écrivant 
sa  première  et  même  sa  deuxième  lettre, 
M.  Le  Prévost  avait  eu  surtout  l'intention 
d'engager  M.  Letronne  à  quitter  la 'fausse 

(\)  Seconde  lettre^  pag.  6  et  7. 

J2)  Les  opinions  de  M.  G^uf  onl  exercé  une 
influence  déplorable  sur  M.  Lelrohne,  qui  les  a  toutes 
copiées,  sans  même  les  soumetire  au  plus  léger 
examen.  Camus  avait  décidé  que  la  partie  qui  86 
trouve  bien  conservée  est  la  plamte  supérieure  de  la 
boite  (voye*  ci-dessus,  note),  et  M.  Letronne  adopte 
sans  ameadement. 


919 


MON 


DICTIONNAIRE 


MON 


route  dans  laquelle  il  s*étail  engagé.  Ce  but 
excluait  une  attaque  complète  et  en  règle, 
une  réfutation  pleine  et  entière.  M.Letronne, 
en  persistant  toujours  dans  les  mêmes 
opinions,  obligeait  M.  Le  Prévost  à  revenir 
sur  ses  pas,  à  reprendre  Teiamen  du  rap- 
port au  ministre,  de  manière  à  ne  laisser 
sans  ré[)onse  aucun  fait,  aucun  argument, 
aucune  induction  dont  on  aurait  pu  ensuite 
faire  une  arme  contre  lui.  Ainsi, M.  Letronne 
avait  imprimé  que  «  le  cœur  ayant  été  trans- 
porté en  Sicile  par  Charles  d'Anjou,  avec  les 
chairs  et  les  intestins,  et  déposé  dansTéglise 
de  Tabbaye  de  Monr^ale,  près  de  Palerme, 
il  doit  se  trouver  parmi  les  restes  de  saint 
Louis  que  contient  Turne  de  marbre  blanc 
encore  à  présent  placée  sous  Taulel  élevé 
contre  le  fond  de  llaile  gauche  de  cette 
église  (1).  » 

Ces  paroles  indiquent  assez  clairement  « 
dans  l'opinion  do  l'auteur ,  la  confusion  du 
cœur  avec  les  chairs  et  les  intestins  (2). 
M.  Le  Prévost ,  qui  s'était  déjà  élevé  contre 
cette  assertion,  la  reprend  de  nouveau ,  et 
prouve,  par  l'exemple  d'un  grand  nombre  de 
princes  et  de  princesses  de  la  maison  de 
France,  l'usage  généralement  reçuauxiu* siè- 
cle, dans  la  lamille  de  nos  rois,  de  séparer 
le  cœur  du  reste  du  corps. 

Il  établit  ensuite  un  rait  décisif  pour  dé- 
montrer que  le  cœur  de  saint  Louis  n'est 
plus  h  Moureale.  Pirro,  auteur  de  la  5tct7ta 
sacra  (3),  rapporte  que  vers  l'année  1378,  les 
ossements  de  saint  Louis  furent  cédés  au 
roi  de  France  par  l'église  de  Monreaie,  con- 
tre différentes  reliques  dont  la  plus  impor- 
tante, de  beaucoup,  était  une  épine  de  la 
sainte  couronne.  /ean-Louis  Lello ,  rappor- 
tant le  même  fait  dans  son  Histoire  de  lé-- 
glïse  de  Monreaie^  dit  que  ce  fut  le  corps  de 
saint  Louis  que  l'on  donna  au  roi  de  France 
contre  une  épine  de  la  sainte  couronne. 
Avant  d'aller  plus  loin,  remarquons ,  avec 
M.  Le  Prévost,  qu'il  y  a  une  erreur  dans  cha- 
cun de  ces  récits  ;  lorsque  nous  aurons  en- 
suite dégagé  le  fait  des  légères  inexactitudes 
qui  le  voilent ,  nous  en  tirerons  des  résul- 
tats aussi  légitimes  qu'inattendus. 

Les  ossements  de  saint  Louis  furent  rappor- 
tés en  France  par  Philippe  le  Hardi,  et  dépo- 
sés dans  l'abbaye  de  Saint-Denis.  Ce  ne  sont 
donc  pas  là  les  reliques  données  par  l'église 
de  Monreaie  en  échange  d'une  épine  de  la 
sainte  couronne.  Quant  au  corps,  il  fut,  aus- 
sitôt après  la  mort  du  saint,  divisé  en  plu- 
sieurs parties  que  l'on  fit  bouillir  dans  un 
mélange  d'eau  et  de  vin ,  pour  séparer  les 
chairs  d'avec  les  os.  Le  corps  n'a  doncjamais 
existé  entier  nulle  part,  et  n'a  pu  devenir 
l'objet  d'un  échange.  Les  entrailles  et  les 
chairs  sont  encore ,  de  l'aveu  de  tout  le 
monde,  dans  l'église  de  Monreaie.  Il  faut 


(1)  Rapi}ort,  ci-après,  col.  925. 


Lelronne    admet  bien  poar,  Tarchitecte 
Pierre  de  Monlreuil,  la  séparation  du  cœur  d'avec 
le  reste  du  corps;  quant  à  saint  Louis,  roi  de  France, 
c'est  différent  ! 
(5)  Toro.  1,  page  405,  cité  par  M.  Le  Prévost. 


donc  nécessairement  admettre  que  le  cœur 
seul,  d'abord  transporté  en  Sicile  par  Clul^ 
les  d'Anjou,  a  pu  être  envoyé  en  France. 
L'échange  est  parfaitement  constaté  par  leté- 
moignage  de  Pirro  et  de  LelIo.'Ce  demierau- 
teur  dit,  dans  un  passage  du  livre  que  ooiii 
avons  déjà  cité,  que  l'église  de  Monreaie  ne 

Sossède  plus  que  les  entrailles  et  deax  doisli 
e  saint  Louis ,  et  il  mentionne  t  parmi  m 
reliques  existant  dans  cette  même  église,  Fé- 
nine  de  la  sainte  couronne  dont  il  a  indîqi^ 
l'origine  (1).  La  possession  de  la  sainte  épioe 
et  l'absence  du  cœur  attesteraient,  seules  It 
réalité  de  la  transaction.  Ainsi ,  plus  nous 
obtenons  de  renseignements  et  mieax-les 
faits  s'enchaînent ,  mieux  ils  s'expliquent 
les  uns  par  les  autres,  et  rendent  pambie 
la  vérité  proclamée  par  M.  Le  Prévost.  Dans 
l'hypothèse  de  M.  Letronne,  au  contraire, 
chaque  fait  nouveau  devient  une  âaigme 
inexplicable  ajoutée  à  celles  qui  existent 
déjà. 

Après  avoir  démontré  la  certitude  de  ré- 
change, M.  Le  Prévost  se  demande  quelle 
église  en  France  pouvait,  sans  se  dépouiller 
de  sa  relique  la  plus  précieuse,  céaer  une 
épine  de  la  sainte  couronne  ?  La  .Saiote- 
Cnapelle  seule,  qui  possédait  la  sainte  cou- 
ronne elle-même.  Il  est  trop  évident  que 
l'échange  ne  put  être  fait  gu'au  profit  de 
l'église  qui  indemnisa  la  cathédrale  de  Mon- 
reaie ;  et  le  roi  de  France ,  qui  accomplit 
cet  échange,  comme  nous  l'apprennent  Pirro 
et  Léllo ,  ne  pouvait  demander  les  reliques 
données  en  retour  qu'à  l'église  de  son  pa* 
lais  (2).  On  connaît  d  ailleurs  la  prédilectiOD 
toute  spéciale  que  Charles  Y  avait  pour  la 
Sainte-Chapelle ,  et  le  soin  qu'il  pnt  pour 
l'enrichir  des  offrandes  les  plus  magnifiques. 
Est-il  donc  surprenant  que  ce  même  prince 
qui ,  en  1379 ,  donna  coup  sur  coup  à  la 
Sainte-Chapelle  un  superbe  Evançéliaire  et 
l'admirable  camée  représentant  I  apothéose 
d'Auguste  (3) ,  ait  fait  déposer  dans  cette 
église  une  relique  de  son  saint  aïeul ,  pour 
lequel  il  témoigna  toujours  une  si  profonde 
vénération?  Pouvait-il  se  dessaisir  d*ane 
épine  de  la  sainte  couronne  pour  toute  autre 
relique  gue  pour  le  cœur  de  saint  Louis?  et 
ne  devait-il  pas  placer  cette  relique  si  pré» 
cieuse  dans  réglise  qu'il  honorait  d'une  dé- 
votion toute  particulière? 
;v  On  demandera  sans  doute  comment  il  se 
peut  que  pas  un  historien  n'ait  accordé  la 
plus  légère  mention  à  ce  fait  si  digne  de 
mémoire;  pourquoi  un  événement  qui  de- 
vait réjouir  tout  cœur  vraiment  français,  est 
demeuré  environné  de  tant  de  mystère.  M.  Le 
Prévost  va  nous  l'apprendre;  car  il  s'est  posé 
l'objection  et  la  résout  en  homme  tout  à  fait 

(!)  Hi$torla  delta  chieta  di  Monreaie.  Roma,  1596; 
pag.  32-54  et  47. 

(i)  L'Expression  est  exacte,  quoique  Charles  V  ait 
aussi  habité  le  Louvre  et  Thôtel  Saint-Paul, 
u  (5)  Lérangéliaire  et  le  camée,  Cf>nnu  sous  le  nom 
(Tagate  de  ta  Sainte-Chapette^  sont  aujourd'hui  ï  b 
Biblioilièque  du  roi  ;  le  premier  appartient  au  calN- 
net  des  manuscrits,  le  second  au  cabinet  des  né- 
daiiles,  pierres  gravées  et  antiques. 


MON 


D*EPIGRAPHIE. 


MON 


9H 


î  du  sujot.  L'abbaye  de  Saint-Denis  re- 
{uait  comme  un  droit  imprescriptible 
session  do  la  dépouille  mortelle  ae  nos 
•lus  d'une  fois  ces  prétentions  donnè- 
euà  des  conflits  déplorables.  En  1298, 
pe  le  Bel ,  voulant  transporter  h  la 
-Chapelle  les  reliques  de  saint  Louis, 
t  les  obtenir,  malgré  un  rescrit  du 
Huit  ans  plus  tard  seulement,  les  moi- 
i  accordèrent  le  chef  et  une  côte  du 

se  réservant  te  reste  des  reliques. 
oute    que,  dans    la  crainte  de  ces 

scandaleuses  et  d'une  issue  incer- 
Charles  V  n'ait  évitéde  rendre  publi- 
ae  transaction  qui  le  laissait  tranquille 
seur  d'un    trésor   inestimable  a  ses 

le  viendra  pas  nous  dire  que  l'abbaye 
Qt-Denis  possédant,  d'après  le  témoi- 
de  Rigora  (1) ,  quelques  épines  de  la 
couronne ,  aura  pu  envoyer  une  de 
ines  à  l'église  de  Monreale,  pour  ob- 
B  cœur  de  saint  Louis.  Cette  supposi- 
mbe  d'elle-même.  En  effet,  si  les  moi- 
Saint-Denis  avaient  été  assez  heureux 
'aire  un  pareil  échange ,  ils  auraient 
né  bien  haut  la  possession  de  la  pré- 
relique ;  car  ils  n'avaient  aucun  mé- 
ent  à  garder  envers  personne. 

quête  demandée  par  M.  Le  Prévost  a 
i;  des  médecins ,  désignés  à  cet  effet, 
iminé  les  reliques  conservées  dans 
)  de  Monreale.  H  résulte  du/procès- 
dressé  sur  les  lieux,  que  les  festes|du 
oi  se  composent  uniquement  de  frag- 
noirâtres  et  tout  à  fait  desséchés.  Les 
ins  ont  déclaré  ne  pouvoir  pas  décider 
Bur  est  ou  non  parmi  ces  fragments; 
j,  disent-ils,  que ,  dans  le  cours  de 
î  siècles,  ce  viscère,  confondu  avec 
is  organes  I  a  dû  subir  une  modi- 
i  complète  dans  sa  forme  et  dans  sa 
Qce  (2).  Ainsi  donc ,  ces  messieurs , 
ipliquer  l'impossibilité  de  reconnaître 
•jsontcontraints  de  poser  en  fait  cequ'il 
it  justement  de  prouver.  Commontsa- 
s  que  le  cœur  de  saint  Louis  a  été  primi^ 
nt  confondu  avec  d'autres  parties  du 
M.  le  Prévost  nous  donne  d'excellen- 
sons  pour  croire  tout  le  contraire, 
ommes  donc  fondés  à  ne  prendre  que 
utre  partie  de  la  déclaration  des  mé- 
,  savoir  :  qu'ils  n'ont  pas  trouvé  le 
Cet  aveu  est  le  complément  des  in- 
18  et  des  preuves  que  M.  Le  Prévost 
les  avec  tant  de  bonheur,  et  de  ma- 
il en  former  un  faisceau  que  nul  dé- 
s  ne  pourra  briser. 

Louis  DuBRux. 


édecin  et  historien  de  Philippe-Auf![uste,  cité 
escard.  Vies  des  Pères^  des  Martyrs  et  des 
rincipaux  sainiSy  trad.  d'Alban  Butler,  Vie  de 
Mff,  loin.  VII,  p.  4i4  de  i*é(lilion  de  Lebel, 
68,1811,  in-8«. 

oifez  plus  haut  (colonne  909)  le  texte  italien 
bs  verbal. 


§  3.*—  Rapport  à  M.  le  ministre  des  Ira- 
vaux  publics  sur  la  découverte  faite  à  la 
Sainte-Chapelle^  d*un  cœur  placé  au  centre 
de  f  abside  de  la  chapelle  haute  par  M.  Le* 
tronne^  garde  général  des  archives  du 
royaume. 

Monsieur  le  ministre , 

Lorscrue,  le  1"  pluviôse  an  XI  (21  jan- 
vier 1803),  on  découvrit  pour  la  première 
fois,  sous  les  dalles  de  l'abside  de  la  Sainte- 
Chapelle  (haute),  une  boîte  en  ];)Iomb  conte- 
nant les  restes  d'un  cœur  humain,  plusieurs 
personnes  conçurent  l'idée  que  ce  pouvait 
être  le  cœur  de  saint  Louis,  fondateur  de  cet 
édifice.  La  place  toute  privilégiée  qu'occu- 
pait cette  boile  dans  l'axe  môme  de  l'abside, 
derrière  le  maître  autel ,  donnait  une  cer- 
taine vraisemblance  à  cette  opinion,  en  fa- 
veur de  laquelle  on  alléguait  le  passage  oii 
Moréri  rapporte  que  (1)  «  les  reliques  du 
saint  roi  furent  transportées  de  Saint-Denis 
à  la  Sainte-Chapelle  de  Paris.  »  Cependant 
M.  Camus,  alors  garde  général  dt|3  archives, 
sans  prendre  de  parli  sur  cette  question  qui 
lui  paraissait  fort  problématique,  se  contenta 
de  renouveler  la  caisse  qui  contenait  la 
botte  eu  plomb  ;  il  Ht  replacer  le  tout  dans 
une  ouverture  ménagée  au  môme  endroit  de 
l'abside  sous  les  dalles  du  pavé  où  cette 
caisse  vient  d'être  retrouvée  le  15  du  pré- 
sent mois  (2).  II  était  naturel  que  la  môme 
opinion  se  présentât  de  nouveau. 

Or,  la  découverte  du  cœur  de  saint  Louis 
serait  un  événement  d'un  si  haut  intérêt 
qu'on  ne  peut  s'empêcher  de  désirer  vive- 
ment d'en  voir  confirmer  la  réalité  par  un 
examen  sévère  et  impartial  de  toutes  les  cir- 
constances qui  s'y  rattachent. 

Avant  de  procéder  à  cet  examen,  vous 
avez  désiré,  monsieur  le  ministre,  que  je 
fisse,  le  plus  promptement  possible,  quel- 
ques recnerches  préliminaires  sur  ce  sujet , 
afin  d'apprécier  d  avance  le  degré  de  proba- 
bilité que  peut  avoir  l'origine  attribuée  à 
ces  restes. 

Je  me  suis  empressé  de  répondre  h  votre 
désir,  et  j'ai  l'honneur  de  vous  transmettre, 
sans  plus  de  délai,  le  résultat  de  mes  recher- 
ches, parce  que  je  suis  convaincu,  malgré  le 
peu  de  temps  que  j'ai  pu  consacrer  à  ce  tra- 
vail, qu'un  examen  ultérieur  et  dIus  appro- 

(1)  Dict.  de  Moréri,  art  Louis  XI,  l.  VI,  p.  4i5, 
lr«col.,  éd.  de  1759. 

(2)  Je  transcris  un  passage  de  la  lettre  écrite  par 
M.  Camos  à  cette  occiision,  à  M.  Terrasse  père,  le 
2  ventôse  an  It  : 

€  Faites  remettre  les  restes  du  cœur  qu*on  a 
trouvés  dans  la  terre  connue  je  vous  Fai  indiqué. 
Joignez-y  la  note  que  je  vous  renvoie,  ccrilc  sur  papier 
ou  sur  parchemin,  ou  sur  Tuii  et  Tautre. 

f  7/  n'est  pas  à  propos  de  parler  des  conjectures 
que  c*est  le  cœur  de  saint  Louis.  Je  n'y  vois  rien  de 
déterminant  ni  de  décisif,  et  il  ne  faut  pas,  par  des 
conjectures  légères,  s'exposer  à  introduire  des  er- 
reurs. 

t  J'ai  riionneur  de  vous  saluer, 

f  Camus.  « 

fotr  çol.9it,  la  note 2. 


ÔâS 


MON 


DICTIONNAIRE 


MON 


H4 


fondi,  si  on  le  juge  nécessaire,  conliniiera  ce 
résultat,  qui  n'est  point  malheureusement 
conforme  a  ce  que  Ton  pouvait  espérer;  car 
il  me  parait  trop  certain  :  V  que  le  cœur  de 
saint  Louis  n'a  point  été  rapporté  en  France; 
2"  que,  dans  le  cas  même  où  il  y  aurait  été 
rapporté,  ce  ne  peut  être  celui  qui  a  été 
trouvé  enfoui  sous  le  pavé  de  la  Sainte  Cha- 
pelle. 

Vous  allez  en  juger  vous-même  par  cet 
exposé. 

1®  Que  le  cœur  de  saint  Louis  u'a  poinl  été  rapporté  en 

France. 

Saint  Louis  expira  le  25  août  1270.  Au 
moment  même  ou  il  rendait  Tûme ,  disent 
les  historiens  du  temps,  la  flotte  de  Charles 
d'Anjou,  roi  de  Sicile,  entrait  dans  le  port 
(le  Tunis  (1).  Ce  prince,  selon  l'expression 
de  Guillaume  de  Nangis,  trouva  le  corps  de 
sou  frère  encore  tout  chaud  (2).  Après  les 
premiers  moments  d'une  bien  légitime  dou- 
leur, Philippe  le  Hardi  et  Charles  s'occupè- 
rent des  moyens  de  conserver  le  corps  de 
saint  Louis  ;  on  le  coupa  en  plusieurs  par- 
ties, que  l'on  fit  bouillir  dans  un  mélange 
d'eau  et  de  vin  ,  jusqu'à  ce  que  les  chairs 

Eussent  facilement  être  séparées  des  os  (3). 
►n  fit  deux  parts  des  restes  de  saint  Louis, 
les  parties  solides,  à  savoir,  tous  les  os  ;  les 
parties  molles,  h  savoir  les  chairs  et  les 
intestins^  y  compris  le  cœur.  Philippe  garda 
les  premières  ;  Charles  lui  demancla  et  ob- 
tint toutes  les  autres,  camem^  nec  non  cor 
et  intestinay  d'après  les  expressions  de  Geof- 
froy de  Beaulieu ,  et  les  fit  transporter  en 
Sicile,  pour  être  déposées  dans  l'église  abba- 
tiale de  Monreale,  près  de  Palerme  (4). 

Voilà  cjui  est  bien  positif,  étant  attesté  par 
un  historien  témoin  oculaire  de  l'événe- 
ment, par  le  confesseur  de  saint  Louis,  son 
ami  dévoué ,  qui  l'avait  assisté  au  moment 
suprême.  Guillaume  de  Nangis ,  auteur  de 
Y  Histoire  de  Philippe  le  Hardi,  rajmortant  le 
même  fait,  d'après  Geoffroy  de  Beaulieu, 
dont  il  copie  jiresque  textuellement  les  pa- 
roles (5),  ne  dit  pas  expressément  que  le 

(I) ....  Cum  beat!  régis  spirilns  exiret  de  corpore, 
hora  illa  ei  quasi  momcnlo  eoilem,  illustris  rex 
Siciliie...  ad  portuui  applicuit.  Gaufr.  de  Uklloloco, 
Viia  S.  Ludov,y  dans  le  Recueil  de$  II.  de  France^ 
L  XX,  p.  24,  A.  F.  —  GuiLL.  DE  Nang.,  Gesla  Phi- 
lippin p.  4G6.  C.  du  môme  vol. 

(2)....  Corpus  régis  reperit  aliquaiUulum  adliuc 
cnlore  complexionali  tepidum.  Id.,  p.  4G6,  D.  Si,  le 
trouva  tout  chaut,  dit  la  traduction  française,  qui 
esl  de  Guillaume  de  Nangis  lui-mômc. 

(5)....  Corpus  régis  membratim  dividenles  aquae 
vinique  adniixliouc  lan(jiu  decoxerunl,  quousque 
ossa  pura  el  candida  a  carne  quasi  sponle  c\clli  po- 
tuisseiil.  GuiLL.  DE  Nang.,  Gesta  Philippi,  p.  456, 
E.  468,  F. 

(4)....  Carnem  lamcn  ejus...  necnon  cor  el  inte- 
slina  ipsius,  peliil  el  impeiravit  Karolus...  a  nepole 
suo...  Gaufr.  de  Bellol.,  p.  24,  C. 

(5)  C:u'nem  tamen  corporisque  excoctam  et  ab 
ossil)Us  separfilam,  necnon  et  intesltna  ipsius,  peliit 
et  impetravil  Karolus  rex  Siciliai  a  nepole  suo  rege 
Philippo,  etc. 

GuiLL.  DE  Nang.,  p.  468,  A.  Ce  sont  Icb  mêmes 
termes  que  ceux  dont  se  sert  G.  de  Beauliea  ;  el  G« 


cœur  fut  livré  à  Charles  d'Anjou  ;  mais  il  la 
évidemment  compris  parmi  les  iniestim: 
autrement  il  n'aurait  pu  se  dispenser  de 
dire  :  Cor  nutem  mansit  in  cà$irify  ou  quel- 
que choSe  d'éguivalent.  Guillaume»  deNan* 
gis,  qui  n*est  ici  que  le  copiste  du  confes- 
seur de  saint  Louis,  ne  pouvait  aroir  d*autre 
opinion  que  celle  de  Geoffroy;  et  il  est  pres- 
que inutile  de  citer  une  lettre  anonytne  con- 
temporaine, où  il  est  dit  également  am 
Charles  d'Anjou  emporta  et  fit  mettre  rM- 
remment  en  une  abbaye^  pris  de  PalermCy  In 
char  y  le  cueur  et  les  entrailles  (1).  Il  est  vrai 
que  dans  ta  lettre  de  l'évèque  de  Tunis  à 
Thibaud,  roi  de  Navarre,  ou  de  Thituiud  k 
révoque  deTusculum,  il  est  dit  que  •  le 
cœur  et  le  corps  demourèrent  en  Tost;  car 
le  peuple  ne  voult  pas  souffrir  en  nulle  ma- 
nière qu'il  enfeust  portés  (2).  »  Mais,  seloo 
les  fiollandistes,  l'auteur  n'est  ici  que  Técho 
d'un  bruit  que  l'on  ût  répandre,  lors  du  dé- 

E)art  des  restes  pour  la  Sicile,  afin  d'apaiser 
e  mécontentement  de  l'armée  (3).  Le  téuKH- 
gnage  de  Geoffroy  de  Beaulieu  suffit  pour 
mettre  hors  de  doute  que  le  ccsur  a  Qni  par 
faire  partie  du  lot  précieux  cédé  à  Charles 
d'Anjou. 

El  il  n'y  a  pas  moyen  de  supposer  que  le 
mot  cor  a  été  introduit  par  erreur  dans  le 
texte  de  Geoffroy;  car  cet  historien,  en  par- 
lant, dans  la  suite,  du  transport  des  restes 
de  saint  Louis  en  France  (4),  de  leur  sépul- 
ture à  Saint-Denis  (5),  des  miracles  qu'ils 
opéraient  (6),  ne  nomme  jamais  que  Içs  oi. 
Il  en  est  de  même  de  Guillaume  de  Nan^; 
il  dit  qu'après  le  départ  de  Charles  d'Anjou, 
les  os  du  saint  roi  lurent  lavés  avec  le  plus 
grand  soin,  enveloppés  d'une  étoffe  de  soie, 
et  déposés  avec  des  parfums  dans  une  caisse 

9Ue  Philippe  se  proposait  de  faire  déposer 
ans  l'église  de  Samt-Denis  (7).  Ces  deux 
hislo^^iens  ne  parlent  jamais  au  cœur.  Cela 
serait  -  il  concevable  s'il  eût  été  compris 
parmi  les  restes  rapportés  par  Philippe  ?  Il 
paraît  donc  certain  que  le  cœur^  comme  le 
dit  expressément  Geoffroy  de  Beaulieu,  ne 
fut  point  rapporté  en  France,  et  faisait  par- 
lie  des  restes  cédés  par  Philippe  le  Hardi  à 
Charles  d'Anjou. 

de  Nangis  avait  évidemment  son  texte  sous  les  yeui. 
Dans  le  membre  de  phrase,  necnon  et  intestinu,  ao 
lieu  de  necnon  cor  et  intestina,  que  porte  le  iexle  de 
Geoffroy  de  Beaulieu,  il  est  bien  probable  que  le  moi 
cor  a  échappé  par  inadveri-.uice  à  G.  de  Naiigts. 

(1  Dans  Cl.  Menard,  Oburvaiions  sur  JoinvilU, 
p.  566. 

(i)  Apud  Marten.,  Vet.  script,,  etc., am/)/.eo(/eel., 
l.  VI,  p.  HiS, 

(3)  Augusl,,  l.  V,  p.  547.  E. 

('i)  Ossa  ejus  qux...  Philippus  in  rediUi  suo  de 
Tunicissecitm  uhique  deferri  devolissinie  faciebal. 
G.  DE  B.,  p.  ^,  D.  —  Plus  loin  :  Ossium  sacroruro 
reliquix  irauseunles  cum  loi  el  lanlis  honoribu»... 
a  populis  proseculai.  1d  ib,,  p,  24.  E. 

(5)  Sacrosancla  ossa  ipsius  sepullune  venerabiliter 
Iradidenml,  elc.  1d.  t6.,  p.  25,  A. 

(6)  ScpuUis  igilur  ossibus  sacrosanctis  divina  dob 
dciuerc  magnalia.  1d.,  t6.,  p.  25,  B. 

(7)  Ossa  aulem  lolione  mundissima,  involula  cum 
spi'ciehus oitoriferis,  in loculo  reponentes  c\c  Gnii. 
PS  Namg.,  p.  468,  A, 


MON 


D*EPIGRAPHIE. 


MON 


9!I6 


)ii  pourrait  objecter  l'assertion  du 
anonyme  dont  il  reste  une  Vie  fort 
3  de  saint  Louis.  Il  dit  que  les  os  du 
àvfc  son  cœur  (1),  avaient  été  Irans- 
n  France  et  enterrés  à  Saint-Denis, 
îtle  assertion  isolée  d'un  auteur,  dont 
le  est  tout  5  fait  inconnue,  pourrait- 
évaloir  contre  les  témoignages  con- 
ains  et  parfaitemenl  éclairés  de  Geof- 
Beaulieu  et  de  Guillaume  deNangis? 
tBur  ayàtit  été  transporté  en  Sicile  par 
i  d'Anjou,  avec  les  chairs  et  les  m- 
et  déposé  dans  l'église  de  l'abbaye  de 
lie  près  de  Palerrae,  il  doit  se  trouver 
les  {restes  de  saint  Louis  que  contient 
de  marbre  blanc,  encore  àiijrésent  pla- 
is l'autel  élevé  contre  le  fond  de  l'aile 
decelte  église  (2). C'est  un  pointqu'on 
sîrer,  et  qu'il  ne  serait  sans  doute  pas 
3  d'éclaircir.  Si  le  cceur  s'y  trouve,  la 
m  sera  décidée  ;  s'il  pe  s'y  trouve  pas, 
i  une  preuve  que  ce  cœur  n'a  pas  été 
h  Palerme;  mais  il  ne  s'en  suivra  pas 
t  que  ce  soit  celui  dont  les  restes  ont 
couverts  à  la  Sainte-Chapelle,  ainsi 
vais  le  montrer. 

i  cœur  trouvé  b  la  Sainte-Chapelle  ne  peot  être 
celui  du  saint  roi. 

t  à  remarquer,  en  effet,  que  la  men- 
u  cœur  de  saint  Louis  ne  se  trouve 
}art  dans  les  récits  qui  concernent  sa 
sation  et  le  partage  qui  fut  ensuite 

ses  reliques.  Il  n'est  jamais  question 
is  ossements, 

iauiile  de  Nangis  dit  que  ces  ossemenis, 
lUS  en  France,  furont  d'abord  apportés 
s,  puîd  transférés  à  Saint-Denis  et 
édfletTière  l'autel  de  la  Trinité,  dans 
itUëil  de  pierre  attenant  au  tombeau 
lis  VIII  et  de  Philippe-Auguste  (3).  11 
feit  mention  du  cœur ,  ni  dans  le 
Ife  la  translation  des  restes  de  saint 

ni  dans  celui  de  sa  sépulture.  Si  le 
ivait  é(é  compris  parmi  hîs  resies  rap- 

en  France ,  Il  aurait  tenu  une  trop 
5  place  dans  toutes,  ces  cérémonies 
que  les  historiens  l'eussent  passé  sous 


'1 


ons  maintenant  s'il  a  pu  faire  partie 
liques  déposées  à  la  Sainte-Chapelle 
jes  années  après  la  canonisation. 
l'en  est  pas  question  davantage,  lors 
translation  à  Paris  du  corj)S  de 
IX,  pour  les  cérémonies  de  la  canoni- 
,  qui  eut  lieu  en  1297.  Tous  les  récits 
rdent  à  dire  que  h)  corps  fut  levé  de 
retiré  du  lieu  où  il  avait  été  inhumé, 


«— • 


lUJus  ossa  gloriosa  ciim  corde  sanctissimo... 
ni  Dionysii.  iiionasiorinin  est  delalum  {pour 
,  îhinue...  est  sepiiUuiit  (scpulla).  Rec.  des  //. 
,  t.  XX,  p.  57,  A. 

liTTORFF,  Architeclure  moderne  de  In  Sicile,  p. 
I.  —  LuiGi  Lello,  Ifescrizioue  del  reid  lempio 
rsFfn'o  di  Santa  Maria  Muova  di  Monrcale,  p. 

S5. 

'■acrosancia  régis ussa  rclro  ahare  Trinitatis... 
lulo  lapideo  locavenint.   Rec.  des  H,  de  Fr,^ 


transféré  en  grande  pompe  à  Notre-Dame, 
puis  «  après  la  canonisation  ,  rapporté  à 
Saint-Denis.  Philippe  le  Bel,  ses  frères  et 
toute  sa  famille  partagèrent  entre  eui  les 
ossements  du  saint  roi,  et  les  portèrent  h 
pied  sur  leurs  épaules. 'Dans  ces  récits  nulle 
mention  du  cœur, 

Jérôme  Morand  remarque  que  Philippe  le 
Bel  paraît  avoir  eu  le  désir  (le  mettre  pour 
toujours  le  corps  de  saint  Louis  à  la  Sainte- 
Chapelle  (1).  Du  moins,  un  rescrît  de  Boni- 
face  VIII,  daté  du  7  juillet  1298,  ordonne  h 
l'abbé  et  aux  religieux  de  Saint-Denis  de  no 
j)oint  s'opposer  en  cela  à  la  volonté  du  roi , 
leur  permettant  de  se  réserver  seulement  un 
os  du  bras  et  un  de  la  jambe  (2).  Mais  cet 
ordre  ne  reçut  point  d'exécution,  sans  doute 
par  suite  d'une  vivo  opposition  qui  avait  un 
fondement  légitime  dans  la  volonté  expresse 
que  saint  Louis  avait  exprimée ,  d'être  en- 
terré à  Saint-Denis. 

Philippe  se  borna  donc  à  faii*é  déposer  le 
chef  du  saint  roi  à  la  Sainte-Cbàpëlle.  Le 
pape  Clément  V  lui  accorda  de  l'y  faire 
transférer  de  Saint-Détiis,  blhsi  qii'une  des 
côtes  (3).  En  conséquence  ^  lé  !7  mal  1306, 
Philippe  le  Bel  fit  mettre  dans  un  chef  d'or, 
enricrii  de  pierreries,  la  tête  de  saint  Louis, 
à  l'exception  du  menton  et  de  la  mâchoire 
inférieure  (h)  ;  il  le  lit  transpôrle^  en  grande 
cérémonie  à  Notre-Dame ,  ainsi  qu'une  côte 
du  saint  roi,  enchâssée  dans  un  iiiagniHqUo 
reliquaire.  La  côte  fut  donnée  à  la  métro- 
pole; mais  le  chef  fut  déposé  «"i  la  Sainte- 
Chapelle  (5).  Dans  les  inventaires  les  plus 
détaillés,  il  n'est  iamais  Question  du  cœur. 
Est-il  i)Ossible  qu  une  relfque  telle  que  le 
cœur  eût  échappé  à  tout  le  monde  ?  Suppo- 
sera-t-on  qu'un  dépôt  si  précieux  auia  été 
fait  à  la  Sainte-Chanelle  clandestinement  y 
d'une  manière  en  quelque  sorte  subreplîce  ? 
Une  telle  su|)position  choquerait  le  plus  sim- 
ple bon  sens. 


Maintenant  exislc-t-il ,  dans  les  circons- 
tances de  la  découverte  faite  h  la  Sainte- 
Chapelle  ,  quelque  indice  favorable  à  l'idée 
que  cte  cœur  fût  celui  de  saint  Louis?  Je 
craint  (Ju'on  n'en  puisse  découvrir  un  seul  ; 
tout,  au  contraire,  semble  s'y  opposer. 

D'abord,  il  n'est  pas  vraisemblable  (;ue  le 
cœur  d'un  saint  si  vénéré,  dont  loules  les 
reliques  ont  été,  dès  la  canonisation,  l'objet 
d'une  dévotion  si  fervente,  ail  été   enfoui 

(1)  Jérôme  Morand,  Histoire  de  la  Sainte-Chapelle 
du  Palais,  p.  95,  8C. 

(2)  Ibns  Cl.  Ménard,  Obso-vations  sur  Joinville, 
p.  370. 

(3)  Papa  Clemens...  concessil  ei  capui  sancti  Lu- 
dovici,  ciini  una  de  cosli$,  in  capellam  siiam  Pa^ 
risius  a  roonastcrio  saiicti  Dionysii  transportandum. 
GuHX.  DB  Namg  ,  p.  593.  A. 

(4)  Absque  tnmen  menlo  et  mandibulis  inferioribus, 
1d.  ifr.,  p.  593,  D.  Clironiq,  de  saint  Denis,  même 
tome,  p.  (J08,  D. 

(5)  Dictam  costam  in  calliediali  eccicsia  beat» 
Mariae  rclinquens;  capnique  snOni  glorlosuni  m  ca* 
pella  regalis  palaiH.  (i.  w  Naw.  p.  593,  D* 


9i7 


MON 


DICTIONNAIRE 


MON 


m 


sous  le  pavé  d'une  église  ;  ni  que  cette  reli- 
que, non  moins  nrécieuse  que  toutes  les  au- 
tres, eût  été  renaue  à  la  terre  au  lieu  d'être 
exposée  ,  dans  une  magnifique  ch&sse,  à  la 
vénération  des  fidèles.  Supjposera-t-on  (  et 
c'est  une  conjecture  qui  a  été  faite)  que  le 
cœur  de  saint  Louis,  par  suite  de  quelque 
vœu  particulier,  a  peut-être  été  enterré  à  la 
Sainte-Chapelle  avant  la  canonisation?  Mais, 
en  ce  cas ,  les  difficultés  ne  seraient]  pas 
moins  graves,  car  il  faudrait  admettre  que, 
dans  le  court  intervalle  de  vingt-sept  ans, 
qui  s'est  écoulé  entre  le  retour  de  Philippe 
et  la  canonisation  de  saint  Louis,  le  souve- 
nir de  ce  dépôt,  qui  n'a  pu  être  fait  que 
d'une  manière  solennelle  par  Geoffroy  de 
Beaulieu  ou  tout  autre  personne  de  con- 
fiance, qu'au  vu  et  de  l'aveu  du  chapitre,  se 
serait  entièrement  perdu,  au  point  que  cette 
importante  relique,  inconnue  de  tout  le 
monde,  eût  été  laissée  enfouie  à  l'endroit 
où  on  l'aurait  auparavant  enterrée.  Ces 
observations  sont  cfe  telle  nature,  qu'elles 
pourraient  dispenser  de  toute  autre. 

En  second  lieu ,  les  autres  circonstan- 
ces présentent  des  difiicultés  non  moins 
granaes.         l 

Conçoit-on  qu'une  opération  aussi  étrange, 
aussi  uisolite  après  la  canonisation,  et,  qui 
blessait  à  ce  point  tous  les  usages  religiôuXy 
aurait  échappé  aux  historiens  au  temps,  et, 
ne  laissant  aucune  trace  dans  les  archives 
de  la  Sainte-Chapelle,  aurait  entièrement 
disparu  de  la  tradition? 

Aurait -on  mis  cette  précieuse  relique 
dans  une  boite  d'étain  ou  de  cuivre  étamé, 
lorsqu'on  déployait  tant  de  magnificence 
pour  le  chefûix  saint  et  pour  une  seule  de 
ses  côtes  ? 

Y  aurait-il  eu  un  tissu  trop  riche  pour 
l'envelopper,  et  se  serait- t-on  contenté 
d'un  morceau  de  grosse  toile  de  lin  ou  de 
chanvre? 

Enfin  l'aurait-on  enfouie  sans  l'accompa- 
gner d'aucune  inscription,  d'aucune  marque 
distinctive  quelconque  qui  indiquât  aux 
âges  futurs  l  origine  sacrée  de  cette  relique? 
Et  remarquons  que  le  couvercle  de  la  boite, 
la  seule  partie  qui  en  ait  été  conservée,  est 
celle  où  l'on  aurait  gravé  l'inscription,  si 
V&u  avait  voulu  en  mettre  une. 


Cette  absence  totale  d'inscription  me  pa- 
raît exclure  l'idée  que  le  cœur  trouvé  à  la 
Sainte-Chapelle  ait  pu  appartenir  non-seule- 
ment, à  saint  Louis,  mais  à  quelque  autre 
personnage  important.  Il  est  sans  exemple 
uu'aucune  sépulture  quelconque  ait  jamais 
été  placée  dans  la  chapelle  haute.  Une  telle 
exception  ne  pourrait  avoir  eu  lieu  que  par 
un  privilège  tout  spécial;  dans  ce  cas,  l'his- 
toire ou  la  tradition  en  aurait  conservé  le 
souvenir.  Admeltra-t-on  que  celte  exception 
ait  été  faite  pour  un  simple  chanoine?  et 
(ju'on  ait  permis  à  ses  héritiers  de  placer 
son  cœur  dans  une  position  si  privilégiée? 
Cela  n'est  pas  croyable;  d'ailleurs  l'absence 
de  tou(Q  inscription  serait  encore ,  dans  cç 


cas,  une  difQculté  insoluble.  Tout  cela  ne 

feut ,  ce  me  semble ,  s'expliquer  que  dans 
hypothèse  où  le  cœur  aura  été  placé  là,  e» 
secret^  à  l'insu  du  chapitre,  par  un  motif 
pieux,  sans  doute,  mais  avec  l'intention  for- 
melle d'en  dérober  la  connaissance  à  Ja  pos- 
térité. 

Il  est  bien  difficile  à  présent,  en  l'abseoee 
de  tout  indice  quelconque,  de  savoir  à  giûl 
individu  ce  cœur  a  pu  appartenir^  Ce  qui  me 
semble  pourtant  le  plus  vraisemblable,  le 
plus  coniorme  aux  faits  obsenrés,  c'est  que 
ce  dépôt  est  le  résultat  d'un  vœu  manifesté 
par  un  des  architectes  de  l'église»  et  ex^té 
en  secret  par  Quelque  parent,  un  fils  ou  toul 
autre  qui,  héritant  de  ses  fonctions,  avait 
toute  facilité  de  lever  les  dalles,  de  faire 
creuser  derrière  le  maitre  autel  et  d'y  placer 
une  boîte,  à  l'insu  de  tout  le  monde,  ayant 
accès  dans  l'église  quand  il  le  voulait.  On 
expliquerait  ainsi  tout  à  la  fois  les  trois  ci^ 
constances  principales ,  à  savoir  :  la  place 
privilégiée  donnée  à  ce  cœur,  l'absence  to- 
tale de  marque  distinctive,  et  le  silence 
absolu  tant  de  l'histoire  que  de  la  tradition. 
Pourquoi  Pierre  de  Montreau  ou  de  Mon- 
treuil,  architecte  de  la  Sainte-Chapelle,  mort 
en  1266,  et  enterré  dans  la  chapelle  delà 
Vierge,  qu'il  avait  bâtie  à  Saint-Germain  des 
Prés,  n'aurait-il  pas  désiré  que  son  cœur  fût 
déposé  dans  la  Sainte-Chapelle ,  cet  antre 
monument  dû  à  ses  talents  distingués  ? 

Ce  n'est  là,  j'en  conviens,  qu'une  coiyee- 
ture ,  qu'il  est  peut-être  aussi  difficile  de 
prouver  que  de  détruire,  et  qui  d'ailleurs 
offre  assez  peu  d'intérêt;  mais  ce  qu'il  j a 
d'im|[)ortant  et  ce  qu'on  peut  regarder  comme 
certain ,  c'est  que  ce  cœur  n'est  point  celui 
du  saint  roi  :  car  il  résulte  de  temoi^ages 
convaincants  et  de  circonstances  décisives, 
comme  je  l'ai  dit  en  commençant  : 

i"*  Que  le  cœur  de  saint  Louis  n*a  point  été 
transféré  en  France,  et  doit  faire  partie  des 
reliques  déposées  dans  l'église  de  Monreale, 
près  de  Palerme  ; 

2*  Que,  dans  le  cas  même  où  Philippe  le 
Hardi  l'aurait  rapporté  en  France»  il  n'a  pu 
être  déposé  à  la  Sainte-Chapelle,  ni  avant, 
ni  après  la  canonisation  du  saint  roi. 

En  soumettant  ces  observations  à  vos  lu- 
mières, monsieur  le  ministre,  je  vous  laisse 
à  décider  s'il  est  nécessaire  de  pousser  plus 
loin  l'examen  et  de  procéder  à  une  enquête 
plus  détaillée. 

Je  suis  avec  respect, 

Monsieur  le  ministre, 
Votre  très-humble  et  très-obéissant 
serviteur, 

Letronnb , 

Garde  général  des  archives  du  royaume. 

Lettre  de  M.  Letronne^  garde  général  des 
archives  du  royaume,  au  rédacteur  en  chef 
du  Moniteur  universel. 

Paris,  le  28  mai  1845. 

Monsieur  le  Rédacteur, 

Mon  savant  confrère,  M.  Le  Prévost,  après 
la  lecture  de  mon  rapport  sur  la  découyerte 


MON 


D^EPIGRÂPHIE. 


MON 


930 


i  la  Sainle-Cbapelle,  m'avait  annoncé 
Des  conclusions  lui  paraissaient  trop 
les.  Je  désirais  beaucoup,  et,  à  vrai 
plus  aue  je  ne  l'espérais,  trouver,  dans 
re  quii  vous*a  adressée  aujourd'hui, 
lotil's  de  revenir  sur  ces  conclusions. 
9  souhaiterais,  autant  que  personne, 
pût  établir,  par  des  preuves  positives 
rtaines,  que  le  cœur  découvert  à  la 
Chapelle  est  bien  celui  du  saint  roi. 
iureusement  les  raisons  ingénieuses 
iu*oppose  ne  changent  en  rien  l'état  de 
estion,  puisque,  n'étant  appuyées  sur 
I  fait  nouveau,  elles  laissent  subsister 
s  les  difficultés  que  j'ai  signalées,  ou 
cpliquent  au  moyen  d'une  supposition 
1  soulève  de  plus  graves  encore.  Je  me 
I  à  deux  observations, 
d'abord  établi,  par  le  témoignage  précis 
offroy  de  Beaulieu,  corroboré  par  deux 
s  témoignages  contemporains,  aue  le 
de  saint  Louis  avait  été  donné  à  Charles 
ou,  transporté  par  ce  prince  à  Palerme 
les  chairs  et  les  intestins,  et  déposé 
réglise  de  Monreale.  M.  Le  Prévost  op- 
k  ce  témoignage  deux  passages  que  j'ai 
moi-même,  et  qui  ont  été  réfutes  déjà 
es  Bollandistes.  Ces  savants  hagio- 
es  donnent,  comme  je  l'ai  fait,  la  pré- 
36  au  témoignage  positif  du  confesseur 
int  Louis,  de  son  ami  dévoué,  qui  l'a 
é  dans  ses  derniers  moments,  et  n'a 
quitté  ses  restes  mortels  jusqu'à  leur 
\e  à  Saint-Denis,  où  il  vint  prier  sur  sa 
^.  Quant  à  ce  premier  point,  la  question 
donc  entière. 

cependant  consenti  à  raisonner  ensuite 
18  si  ce  point  pouvait  être  douteux  et 
stable;  et  j'ai  montré  que,  dans  le 
ême  où  le  cœur  de  saint  Louis  ne  serait 
resté  à  Monreale,  ce  ne  peut  être  celui 
;  adécouvert  à  la  Saintc-CIiapellc.  M.  Le 
»st  ne  peut  disconvenir  de  la  force  de 
iment  que  j'ai  tiré  du  silence  absolu 
!  sur  le  cœur  de  saint  Louis,  par  les  his- 
is  contemporains,  dans  le  récitdes  céré- 
es  relatives,  soit  à  la  canonisation,  soit 
irtage  des  reliques.  Il  avoue  que  Yen- 
nent  du  cœur  du  saint  roi,  après  la  ca- 
atiofif  serait  un  fait  extraordinaire: 
il  conjecture  que  le  dépôt  a  eu  lieu 
la  cononisation.  Je  regrette  que  mon 
it  confrère  ait  simplement  énoncé  cette 
cture,  toute  gratuite,  sans  l'apnuver 
une  raison.  Car  il  me  semble  qu  il  s  est 
à  dans  une  difficulté  plus  grave  que 
s  les  autres.  On  se  demande,  en  effet, 
ui,  et  comment  aura  été  fait  un  tel  dépôt 
la  canonisation?  Assurément  ce  n'a  pu 
i  l'insu  de  Philippe  le  Hardi,  ni  de  Geof- 
de  Beaulieu,  ni  des  religieux  de  Saint- 
3,  ni  du  chapitre  de  la  Sainte-Chapelle, 
alors,  comprend-on  que  lors  de  la  ca- 
(ation,  vingt-sept  ans  après,  le  souvenir 
I  dépôt  se  lût  perdu  au  point  qu'en  le- 
le  corps  de  saint  Louis,  on  eût  laissé 
•rée  la  plus  précieuse  do  ses  reliques, 
privant  des  cérémonies  religieuses  et 
boDoeurs  dont  furent  environnés  les 


autres  restes  du  saint  roi  ?  Cela  me  parait 
tout  simplement  impossible. 

Je  persiste  donc  à  croire  que  mes  conclu- 
sions, quelque  afr^ofues  «qu'elles  paraissent, 
sont  la  conséquence  logiquement  exacte  des 
faits  historiques  que  j*ai  réunis  et  discutés, 
auxquels,  à  mon  grand  regret,  M.  Le  Prévost 
n'oppose  ni  aucun  texte  que  j'aurais  négligé, 
ni  aucune  faufe  d'interprétation  que  j'aurais 
commise.  Si  donc  mes  conclusions  lui  pa- 
raissent trop  absoliÂeSf  c*est  la  faute  des  faits, 
non  la  mienne;  il  n'était  pas  en  mon  pou- 
voir d'en  changer  la  nature,  ni  d'en  diminuer 
la  rigueur,  malgré  tout  mon  désir  d'en  trouver 
de  moins  sévères.  En  toute  discussion  sé- 
rieuse, nous  devons  faire  abstraction  de  notre 
penchant  particulier,  de  notre  préférence 
anticipée,  pour  ne  voir  que  les  éléments  réels 
de  la  question  et  n'en  déduire  que  des  con- 
séquences légitimes.  C'est  aussi  ce  qu'ont 
pensé  les  savants  auteurs  de  deux  articles 
insérés  l'un  dans  le  Droit  (21  mai),  l'autre 
dans  VUnivers  (25  mai)  :  quoiqu'ils  n'aient 

Eu  avoir  connaissance  de  mon  rapport  (pu- 
lié  le  2ilk),  ils  sont  arrivés,  chacun  de  son 
côté,  à  des  conclusions  qui  sont  dans  le 
même  sens,  et  tout  aussi  absolues^  pour  le 
moins,  que  les  miennes.  M.  Le  Prévost  sent 
bien  qu^l  est  impossible  de  prouver  l'affir- 
mative  ;  mais  il  aurait  voulu  au  moins  gu  on 
eût  laissé  de  l'incertitude  sur  la  négative  et 
rendu  la  question  indécise.  Pour  ma  part, 
ayant  trouvé  des  preuves  positives  y  j'ai  cru 
devoir  les  donner  sans  hésitation.  Je  pense 
que,  dans  une  matière  aussi  délicate,  qui 
touche  aux  croyances  les  plus  respectables, 
il  est  bon  de  pouvoir  arriver  à  une  solution 
absolue^  quelle  qu'elle  soit.  Je  doute  fort  que 
les  amis  de  la  religion  sachent  beaucoup  de 
gré  à  ceux  qui,  cherchant  à  affaiblir,  par  des 
conjectures  ou  des  raisons  de  sentiment,  les 

f)reuves  appuyées  sur  un  enchaînement  de 
àits  certains,  parviendraient  à  embrouiller 
tellement  la  question,  qu'on  fût  dans  l'im- 
possibilité de  décider  ni  que  ce  cœurest  celui 
de  saint  Louis,  ni  qu'il  ne  l'est  pas  ;  car  de 
cette  incertitude  il  résulterait  la  perplexité 
la  plus  pénible,  non-seulement  pour  toute 
personne  sincèrement  attachée  à  la  foi  catho- 
lique, mais  pour  tout  Français,  quelle  que 
fût  sa  profession  religieuse,  qui  ne  verrait 
dans  Louis  IX  qu'un  grand  homme,  qu'un 
des  meilleurs  et  des  plus  grands  rois  dont 
s'honore  notre  pays. 

Letronne, 
Garde  général  des  archives  du  royaume, 

MONTAUBAN,  chef-lieu  du  département 
de  Tarn-et-Garonne,  en  France. 

Extrait  d'une  notice  historique  et  descriptive 
sur  Vancienne  cathédrale  de  Montamun, 
antérieurement  abbatiale  de  Saint-Théodard 
ou  de  Montaurioly  sous  Vinvocation  de 
saint  Martin  de  Tours, 

Par  11.  le  baron  CiMadràc  de  Crazannes. 

Nous  nous  sommes  proposé  uniquement 
de  recueillir  ici  les  traditions,  les  souvenirs, 
les  faits  et  les  récits  parvenus  à  notre  cou- 


051 


MON 


DICTIONNAIRE 


MON 


m 


naissance,  et  d'appeler  ^'attention  do  nos 
contemporains  sur  un  monument  religieux 
et  artistique  consumé  par  le  feu  des  guerres 
civiles,  il  y  a  près  de  trois  cents  aus,  et  sur 
l'antiquité  la  plus  vénérable  de  cette  cité, 
dont  elle  avait  devancé  l'existence  de  sept 
siècles. 

En  Tannée  1561,  époque  du  désastre  de  ce 
monument  (1),  cette  ville  possédait  encore 
le  plus  ancien,  le  plus  considérable  et  le  plus 
beau  de  ses  temples  catholiques,  l'église  ab- 
batiale et  ensuite  cathédrale,  placée  sous 
Tinvocation  particulière  de  saint  Martin  de 
Tours,  et  également  connue,  ainsi  que.le 
monastère  dont  elle  fut  primitivement  une 
dépendance,  sous  les  dénominations  de  Mon- 
tauriol  (2),  de  Saint-Martin  et  de  Saint-Théo- 
dard,  Saint-Audouard  ou  Audard,  par  cor- 
ruption de  ce  premier  nom  (3|. 

11  ne  sera  pas  sans  intérêt  ae  recueillir  et 
de  consigner  ici  ce  que  les  historiens  et  la 
tradition  locale  nous  ont  conservé  et  trans- 
mis sur  la  construction,  la  décoration  et  les 
ornements  de  l'ancienne  cathédrale  de  Mon- 
tauban,  dont  les  ruines  même  ont  disparu 
depuis  près  de  deux  siècles.  On  en  trouverait 
dimcilement  l'assiette,  si  l'on  n'avait  pour 

Suide  que  les  seules  indications  du  sol,  qui 
âvint  successivement  un  fort,  un  bastion, 
une  voirie,  et  enfin   un  très-beau  lieu  de 

(1)  Ce  fut  au  milieu  de  la  nuit  dn2t  décembre  1561 
qu'une  tourbe  forcenée  pénétra  dans  l^égiise  de 
Saini-Marlin,  dont  elle  força  les  portes,  profana  les 
hosties  consacrées,  et  mil  ic  feu  aux  images  ,  Mr 
hleaux,  statues ,  sculptures,  lapisserics.  etc.  Les 
flammes  consumèrent  les  voûtes  du  temple.  Les  clo- 
ches et  une  partie  du  mobilier,  échappées  nu  pillage 
et  àrincendic,  furent  transportées  à  i  hôlel-de-ville. 
Cette  éelise,  alors  en  partie  brûlée,  ne  fut  entière- 
ment démolie  et  ruinée  que  deux  ans  plus  tard 
(1563),  immédiatement  a|y*és  le  départ  des  soldats 
du  capitaine  Saint-Salvy,  qui  s'y  était  établi  avec 
ses  troupes.  Les  catholiques  accuseront  les  Montal- 
ban^js  réformés  de  cette  destruction ,  que  ces  der- 
niers attribuèrent  aux  soldats  de  Saint-Salvy,  qui, 
en  quittant  cette  position,  la  détruisirent,  afin  qu'on 
ne  8*en  pût  servir  après  eux  contre  leur  parti. 

(2)  Podium  Aureoti,  mons  Aureolus. 

(3)  Vn  essaim  de  religieux  de  Tordre  de  Saint- 
Benoit  fut,  dès  ie  viu*  siècle,  appelé  et  établi  sur  les 
terres  et  dans  le  château  méiiie  du  seigneur  de 
Nontauriol,  également  recommandable  par  sa  piété  et 
ses  richesses,  pour  y  combattre  les  erreurs  deTaria- 
nisme  dont  ses  vassaux,  à  la  suite  de  la  domination 
des  Goths,  étaient  encore  infectés.  Une  église  et  une 
ahhaye  furent  construites  par  Pépin  le  Bref,  et  plus 
lard  restiiurées  et  peut-être  agrandies  par  Charie- 
magne.  On  lit  dans  la  bulle  de  sécularisation  du  cha- 
pitre régulier  de  Saint-Martin,  eu  iSiS,  au  sujet  de 
celte  fondation  :  c  Tempore  régis  Pepini  et  funda- 
lione  ipsius  constructMm  monaslerium  in  honorem 
saiicli  Martini,  Turo.  episc.  in  solio  parenluiu  bea- 
tissimi  Theodardi,  auclorilate  aposloUca.  • 

Le  petit-nis  du  seigneur  de  ce  lieu,  dont  il  vient 
«rètre  question,  saint  Théodard,  archevêque  de  Nar- 
bonuc,  qui  vivait  un  siècle  plus  tard  (il  mourut  en 
808),  doima  à  ces  njoines  rentière  propriété  ,  les 
choses  utiles  et  .'es  droits  honorifiques  de  la  sei- 
gneinio  de  Montauriol,  après  s*être  retiré  parmi 
eux  II  termina  ses  jours  dans  une  grande  réputation 
ik  bainleié,  à  Tabbaye  de  Montauriol  ou  de  Sainl- 
Narliii,  qui,  bientôt  après  ,  reçut  le  nom  «le  Saint- 
'"héo  lard. 


plaisance,  appelé  ïe  Jardin  ot  le  Pavillon  de 
rEvôque,  ainsi  qu'on  le  dira  ci-après.  Celle 
dernière  transformation  eut  lieu  sous  hv 
piscopat  de  M.  de  Bertliier,  dans  le  milieu 
du  xvii*  siècle.  En  changeant  de  maîtres,  ee 
local  n*a  point  changé  de  nom  et  de  forme 
jusqu'au  moment  oti  nous  écriTons. 

Nous  suivrons  principalement  Le  Bret, 
auteur  de  Thistoire  de  Montauban^et  préf 
du  chapitre  cathédral  de  cette  villes  dans  U 
description  de  Téglise  de  Saint-Martip,  en  j 
ajoutant  néanmoins  les  d'étails  et  les  ren- 
seignements qui  nous  sont  parvenus  d'ail- 
leurs, .sur  le  même  sujet. 

«  Cette  cathédrale,  dit  Thistorien  que  nous 
venons  de  nommer,  avait  189  pieds  dp  lo;  s 
sur  71  de  large.  Elle  était  un  peu  plus  a 
l'orient  qu'au  nord;  elle  avait  trois  portes, 
dont  la  plus  grande,  qui  n'était  pas  la  plus 
riche,  était  au  fond  de  l'église  vers  le  cou- 
chant d*hiver  et  ne  s'ouvrait  que  raremeol, 
à  cause  qu'elle  était  sur  le  rampant  qui  des- 
cend au  ruisseau  du  Tescou.  I^a  secoiule 
porte,  qui  allait  au  clottre,  était  à  fa  maio 
droite  d'une  croisée  située  entre  le  chœur 
et  la  nef.  La  troisièpie,  qui  était  à  la  gauche, 
faisait  face  sur  la  grande  rue  qui  conduisait 
à  la  ville,  et  était  4*autant  plus  magnifique, 
que  son  comble  était  orné  ae  deux  naateset 
larges  tours  qui  servaient  de  clochers  ;  ses 
deux  côtés  étaient  enrichis  dé  colonnes  de 
marbre  jaspé,  dont  la  reine  Catheriue  de 
Médicis,  passant  à  Montauban  en  156^)  et 
ayant  eu  la  curiosité  de  voir  les  belles  et 

fitoyables  ruines  de  cette  église,  ôl  euiporiei 
Paris  trois  qui  étaient  demeurées  en- 
tières (1),  que  je  me  souviens  même,  re- 
marque Le  Bret,  d'avoir  vues  dans  la  Salle 
des  Antiques  du  Louvre,  et,  que  je  crois  que 
l'on  a  employées  au  nouveau  bfltiment.  • 

La  principale  entrée  de  l'église  de  Saint- 
Martin  était  donc,  dans  l'origine,  du  côlé  el 
sur  le  rampant  du  Tescou,  et  aboutissait  au 
pont  ieté  sur  ce  ruisseau,  ruiné,  sans  doute, 
dans  les  guerres  du  xvi*  siècle,  lorsque  cet 
emplacement  devint  une  position  militaire 
fortifiée  et  retranchée;  à  moins  que  ce  peut, 
dont  il  ne  reste  plus  que  le  cintre  d'une 
arche,  sur  Textra-dos  de  laquelle  on  a  placé 
un  pont  de  bois,  postérieurement  à  sa  ruine, 
n'ait  été  détruit  plus  tard,  et  lors  du  siège 
de  1621. 

La  position,  à  cet  aspect,  de  la  principisle 
porte  de  l'église  n'était  point  arbitraire,  en 
lace  du  chœur,  et  correspondant  nécessaire- 
ment à  son  hémicycle  ou  a  son  apside,  et  elle 
était  une  suite  et  une  conséquence  indis- 
pensables de  la  manière  dont  cet  éditice  était 
orienté. 

On  trouve  un  exemple  de  cette  même  dis- 
position obligée  dans  la  porte  principale, 
aujourd'hui  condamnée  et  masquée,  de  l'é- 
glise paroissiale  Saint-Jacques  de  la  même 
ville. 

(I)  Voici  comment  Cathala-Coturc  raconte  le  fait' 
f  La  leine-mère,  ayant  aperçu  dans  les  mines  de  ia 
cathédrale  trois  colonnes  de  marhre  entières  cl  d  mie 
grande  heauté,  les  fit  enlever  et  porU'r  à  Paris  ou 
elles  furent  placées  au  Louvre  (Salle  des  Antiques).» 


MON 


D'^IGIUPHIE. 


MON 


954 


S  la  fondation  de  Montaubau,  la  porte 
de  gauche  de  Saint-Martin,  placée 
^enue  de  la  nouvelle  ville,  devint  la 
sentielle  et  la  plus  fréquentée. 
irte  latérale  de  droite  et  donnant  issue 

cloître,  ne  servait  qu'à  Tusage  de 
i\  de  ses  moines,  et  plus  tard,  de  Té- 
4u  clergé,  des  gens  et  familiers  de 
8,  en  général. 

avait,  continue  Le  Bret,  neuf  cloches 
i  deux  tours  du  clocher,  dont  la  plus 
$e  nommait  Saint-Marlin^  avait  qua- 
ms  de  bouche,  pesait  12,000  livres  et 
ait  qu'ë  Tborloge,  à  sonner  aux  pro- 
s  et  appeler  le  peuple  au  sermon  ;  la 
\  s'appelait  Marie^  avait  dix  pans  de 

et  pesait  8,000  livres.  Elle  était, 

le  chanoine  Pori  (Histoire  manus- 
s  Montauban) ,  ainsi  qu'une  autre 
8  Jean,  un  don  de  l'évêque  Jean  d*0- 
Liq  des  plus  illustres  prélats,  avec 
i  d'Amboise,  son  prédécesseur,  qui 
Mmçé  le  siège  épiscopal  de  Montau- 
avait  été,  avant  son  avènement  à  l'é- 
ty  grand  archidiacre  de  Narbonne, 
er  au  parlement  de  Toulouse,  garde 
mx  de  Languedoc.  Il  eut  pour  père 
îre  Pierre  d'OrioIle,  surintendant, 
chancelier  de  France. 
in,  toujours  d'après  le  récit  de  Le 
I  plus  petite  des  neuf  cloches  de 
artin  pesait  1,500. 

avait,  au-devant  du  chœur  de  notre 
ile^  un  grand  chandelier  de  cuivre» 
pyramide,  appelé  le  chandelier  des 
3  ou  des  funérailles  des  évêques,  et 
ait  1,000  livres,  tant  il  était  massif, 
pied,  de  jambe  et  de  soubassement... 
avait  un  autre  du  même  métal  dans 
r,  qui  de  ses  branches  entourait  le 
utel,  et  servait  h  mettre  une  quantité 
;es  aux  jours  solennels.  Le  pupitre 
figile  était  aussi  de  cuivre  et  repré- 
il)  griffon  qui  |)0rtait  ce  pupitre,  et 
griffon,  un  lio  i  soutenu  par  un  large 
emeot,  auprès  duquel  était  la  sépul- 
4ean  Desprez  de  Montpezat,  évèque 
liuban,  toute  de  cuivre  mêlé  du  fonte. 
se  de  révêque,  qui  était  au  bout  des 
les  chanoines,  avait  un  grand  ange 
Te  qui  soutenait  son  dais;  chaque 
u  chœur  avait  aussi  le  sien,  qui  en 
3  dessus  avec  beaucoup  d'agrément, 
admirait  la  clôture  du  chœur,  ou- 
1  à  la  muniûcence  do  Tévêquo  d'O- 
it  (jui  était  de  fer  avec  une  irise  par 
qui  soutenait  les  armes  du  prélat  (Ij, 
ilées  de  fleurs  de  lis  et  bordant  tout 

du   chœur  de  trois  pieds  en  trois 

comme  parle  de  celte  grille  le  châ- 
le Montauban   Pori ,    auteur  d'une 
manuscrite  de  celte  ville  :  «  D'O- 

[)lacer  ses  armoiries  sur  la  certine 
a  clôture  du  chœur,  coupée  de  fleurs 
dorée.  » 

lortait  d'azur  à  la  fasce  ondée  (rargeiil,  à 
d*or  liés  de  niéiue. 


«  Il  y  avait,  continue  Le  Bret,  une  grande 
chapelle  derrière  le  môme  chœur,  formant 
l'abside,  dédiée  à  la  Vierge,  et  où  était  en- 
terré l'évêque  Pierre  de  Chalais.  Les  enfants 
de  musique  et  leur  maître  étaient  obligés 
d'y  chanter  une  messe  haute  toutes  les  se- 
maines. On  remarquait  dans  cette  chapelle 
le  tombeau  de  Jean  d'OrioUe. 

«  Huit  autres  chapelles  existaient  dans  la 
nef,  quatre  de  chaque  côté,  toutes  fermées 
de  grilles,  les  unes  de  fer,  les  autres  de  cui- 
vre ouvragé.  » 

Ces  grilles,  comme  celles  du  chœur,  attes- 
taient encore  la  munificence  de  d'Oriolle. 

Un  des  ornements  comme  des  sujets  d'édi- 
fication de  celte  église,  était  le  reliquaire 
de  saint  Théodard,  enterré  primitivement 
dans  le  chœur,  à  gauche  du  maître  autel , 
d'où  ses  reliques  lurent  plus  tard  retirées 
pour  être  recueillies  et*  exposées  à  la  véné- 
ration des  fidèles  dans  une  châsse  (1).  D'O- 
rioIle en  donna  une  d'argent  du  poids  de 
trente  marcs,  qui  fût  un  nouveau  bienfait 
du  même  prélat  envers  son  église. 

Voici  ce  que  dit,  au  sujet  de  celle  châsse 
de  saint  Théodard,  Pori  : 

a  Saint  Théodard  fut  enseveli  dans  un 
sépulcre  de  pierre  tout  près  du  grand  autel. 
Plus  tard,  ses  ossements  furent  mis  dans  un 
lieu  plus  honorable  de  la  même  église,  mais 
non  pas  encore  avec  autant  d'éclat  qu'ils  le 
méritaient;  c'est  pourquoi  Jean  drOriolle 
fit  faire  une  châsse  ou  reliquaire  do  pur 
argent,  enrichi  d*une  image  du  sauit  au- 
dessus,  tenant  la  croix  d'une  ihain,  le  tout 
surdoré,  pour  les  reliques  d'icelui  y  être 
transférées  à  perpétuité,  et  placées  avec 
leur  reliquaire  dans  l'armoire  de  la  sacristie. 
Le  testament  de  d'Oriolle  est  un  inventaire 
des  richesses  de  sa  cathédrale.  Il  parle  enccs 
termes  de  la  châsse  de  saint  Théodard  et  de 
sa  translation  :  «  Volo  et  ordono  quod  capsa 
«  sive  reliquiarium  per  me  faclum  de  puro 
«  argento,  in  quo  reliquiario  fuit  reposi'tum 
«  corpus  beatissimi  Theodardi  inei  patron  i, 
a  perpetuo  reu)aneal  ad  usum  dicti  sancti  et 
a  in  sacristia  ecclesiœ  meœ..» 

Dans  ce  même  article  de  son  testament, 
l'évêque  d'Oriolle  dit,  en  parlant  de  celle 
châsse  :  «  Capsa  sancti  Theodardi  ex  argento 
fada  et  desuper  deaurata,  cum  imaginem 
ejusdom  sancti  crucem  in  manu  lenenteni.  » 

Au  côté  droit  du  même  autel  on  voyait 
la  sépulture  de  l'évêque  Jean  de  Batut  de 
Montrosier. 

Celui  du  fameux  La  Hire  (2),  d  après  une 
tradition  conservée  jusqu'à  nos  jours,  était 
placé  derrière  cet  autel. 

(1)  Cette  châsse  fut  volée  et  pillée  comme  les  au- 
1res  trésors  de  cette  église,  ep  1562.  On  ajouic  que 
les  reliques  de  saint  Tliéodard  furent  jetées  dans  un 
pré  voisin,  où  un  ccclcsiaslique  ,  lé  moi  n  caché  de 
ceUe  profanation,  les  alla  ramasser  de  nuit  et  les 
porià,  dit-on,  secrèleiuenl  dans  Féglise  de  Villcbru- 
niier,  où  elles  sont  demeurées,  depuis  cette  époque, 
en  ffrande  vénération. 

(i)  L*un  des  plus  braves  caj^itaines  de  Charles  VU. 
Il  mourut  à  Montauban,  en  février  1443,  pendant  la 
s^our  qiM  le  monarque  français  fil  dans  cette  ville. 


955 


MON 


DICTIONNAIRE 


1H)N 


f» 


Cependant  on  voit  encore  dans  Téglise  du 
séminaire  de  Montmorillon,  en  Poitou,  le 
monument,  sépulcral  de  cet  illustre  guerrier, 
si  Ton  en  croit  d'autres  récits  et  une  autre 
tradition.  Placé  d'abord  dans  l'église  dite  la 
Maison-Dieu  ou  VOctogone  de  cette  ville, 
ce  monument,  qui  se  composait  primitive- 
ment d'un  sarcophage  surmonté  de  la  statue 
du  héros,  a  été  l'objet  d'une  restauration 
récente. 

Le  corps  de  La  Hire,   inhumé  d'abord 

firovisoirement  dans  l'église  de  Saint-Martin, 
ut-il  transféré  peu  après,  selon  les  der- 
nières volontés  de  ce  personnage,  à  Mont- 
morillon, ou  n'y  fut-il  transporté  que  dans 
le  siècle  suivant,  et  à  l'époque  du  sac  et  de 
l'abandon  de  la  cathédrale  de  Montauban  î 
La  première  opinion  est  la  plus  probable, 
et  elle  expliquerait  suffisamment  le  fait  de 
cette  double  sépulture  en  deux  lieux  diffé- 
rents, et  si  éloignés  l'un  de  l'autre  (1),  si 
toutefois  la  prétention  de  Montmorillon  est 
ici  fondée. 
Il  existait   encore  dans  les  chapelles  de 

(1)  Charles  VU  avait  fait  don  à  La  Hire  de  la 
cliâleilenie  de  Monlmorillon  en  récompense  de  ses 

services. 

Son  tombeau  et  sa  statue  avaient  été  élevés,  dans 
le  principe,  en  avant  du  maitre-autel  de  VOctogone 
de  Montmorillon ,  aussi  nommé  la  Uahon-Dieu; 
mais  plus  tard,  transporté  le  long  du  mur  latéral,  ce 
monument  fut  ensuite  couvert  par  des  boiseries 
jusqu'à  ce  qu'après  avoir  subi  les  mutilations  des 
réformés,  la  statue,  dans  la  révolution,  fut  enlevée  à 
sa  destination  primitive  pour  être  façonnée  aux  traits 
du  conventionnel  Le  PeUetier.  Arrachée  par  hasard 
à  cette  autre  profanation,  elle  disparut  bientôt  sous 
les  fondements  de  quelques  constructions  modernes. 
Informée  de  cette  particularité,  la  Société  des  anti- 

Îiuaires  de  TOuest ,  au  moyen  d'une  allocation  de 
onds  sollicitée  et  obtenue  du  ministre  de  Tintérieur, 
a  fait  restaurer  le  monument  sépulcral  de  La  Hire. 
Une  tombe  élevée  sur  deux  supports  avec  ces  mots  : 

Ci-qU  Kiiiime  de  La  Hire.  tire  de  Vignoies,  en  êon  tnvani 

chevalier, 

,a  été  placée  sous  le  premier  arc  latéral  à  droite  en 
entrant  dans  Téglise  du  séminaire  de  Montmorillon. 
Mais,  resterait  à  établir  si  ce  monument  qui  a  si 
souvent  changé  d'emplacement,  de  destination,  de 
forme  et  de  local,  est  bien  effectivement  le  tombeau 
de  La  Hire,  et  si  ses  cendres  y  reposent  réellement. 
Nous  avouons  que ,  d'après  le  narré  précédent,  tiré 
d'une  notice  intitulée  :  Re$tauralion  du  tombeau  de 
La  Hire  et  de  VOctogone  de  Montmorillon,  extraite 
du  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  rOuest 
(troisième  trimestre  de  1839,  page  106-108),  le  (ait 
nous  parait  pouvoir  être  conleslé  cl  mis  en  doute. 
L'inscription  du  tombeau  actuel  est  toute  récente,  et 
l'on  ne  cite  point  celle  qui  existait  sur  le  premier 
monument ,  si  toutefois  il  en  existait  une.  On  n'a 
point  déterré  et  restauré  la  statue  enfouie  sous  les 
décombres,  dont  les  traits  primitifs,  du  reste,  de- 
vaient avoir  été  fort  altérés  dans  la  métamorphose  de 
La  Hire  en  Le  Pelletier  de  SaiiU-Fargeau.  €e  mo- 
nument mutilé  était  depuis  longtemps  caché  derrière 
une  boiserie;  à  peine  en  soupçonnait- on  l'exis* 
tence.  Le  narrateur  déjà  cité  se  contente  de  dire, 
relativement  à  la  translation  du  corps  de  La  Hire  à 
Montmorillon  :  c  H  avait  sans  doute  manifesté,  en 
mourant,  le  désir  de  voir  sa  dépouille  mortelle  trans- 
férée dans  ce  riche  domaine,  et  l'église  de  la  Maison- 
Dieu  avait  reçu  les  restes  du  preux  chevalier,  i 


Saint -Martin  plusieurs  autres  tombeaux 
d'abbés,  d'évèques  et  d'autres  personnes 
remarquables,  laïques  et  ecclésiastiques, 
par  suite  de  l'usage  si  insalubre  et  si  per- 
nicieux, introduit  au  jpoyen  âge»  d*eDterrer 
dans  les  églises. 

Le  Bret  parle  aussi  de  trois  autres  Cha- 
nel les  qui  décoraient  le  cloître  ({ui  était  entre 
réglise  et  le  jardin,  au  lieu,  dit-il ,  que  Tos 
nomme  aujourd'hui  V Héritage  (1)  ;  mais  b 
docte  prévôt  omet  de  décrire  et  même  di 
mentionner  d'autres  monuments  qui  cou 
tribuaient  à  la  décoration  de  l'Oise  de 
Saint-Martin  :  le  buffet  d'orgues,  et  les  ti- 
pisseries  très-remarquables  par  la  Corme, 
le  travail  et  le  sujet,  qui  servaient  de  tenture 
circulaire  au  chœur  au-dessus  de  la  boiserie 
des  stalles,  et  de  tapis. 

Le  chanoine  Pori,  suppléant  au  silence  de 
son  prédécesseur,  nous  apprend  que  ieio 
d'Oriolle  fit  encore  présent  à  sa  cathédrale 
«  de  très-riches  tapisseries,  représentant,  les 
unes,  la  vie  de  Notre-Dame;  les  autr», 
celles  de  saint  Etienne,  premier  martjr;  de 
^  saint  Martin,  patron  de  cette  église  ;  et  cer- 
taines d'icelles,  quelques  mystères  de  la 
passion  de  Jésus-Christ,  pour  orner  le  de- 
dans et  le  dehors  du  chœur.  » 

Nous  ne  connaissons  ai^ourd'hui  de  m 
tentures  qu'une  tapisserie,  composée  de 
plusieurs  pièces,  retraçant  divers  tableaux 
ou  scènes  de  la  légende  de  saint  Martin,  et 
qui  est  divisée  en  quatorze  compartiments; 
au-dessus  de  chacun  on  remarque  les  diffé- 
rentes circonstances  de  la  vie  du  saint  Tou- 
rangeau, représentées  par  une  inscription, 
d'après  les  historiens  Sulpice  Sévère,  Saint- 
Paulin,  etc. ,  en  quatre  vers  français  (S),  qui 
en  expliquent  le  sujet  :  ces  inscnptions  sont 
tracées  en  caractères  blancs  sur  un  fiHid 
écarlate.  Nous  donnerons  ici  ces  quatrains  : 
leur  singularité  ajoute  à  l'intérêt  de  cette 
tapisserie,  monument  précieux  du  xiv*  ou 
de  la  première  moitié  au  xv*  siècle. 

Nous  emprunterons  en  partie  à  notre  sa- 
vant confrère  et  ami,  M.  Du  Mège»  la  des- 
cription suivante  de  cette  tapiserie,  ouvrage 
d'aiçuille  si  remarquable ,  extraite  d'une 
Notice  sur  réglise  de  Montpexai  :  «  On  voit 
d'abord  saint  Martin  à  cheval ,  armé  de  tou- 
tes pièces,  précédé  de  guerriers,  s'arrëtant 
près  d'un  pauvre  presque  nu  et  lui  donnant 
son  manteau  (3).  Dans  le  second  comparti- 
ment qui  suit.  Dieu  apparaît  à  saint  Martin 
endormi,  les  anges  environnent  le  Tout- 
Puissant  qui  leur  montre  le  manteau  que  le 

(t)  La  dénomination  de  Côte  et  de  Chemin  de 
rUcriiage  est  encore  demeurée.  Le  jardin  de  rOéri- 
tage  était  situé  sur  un  terrain  appartenant  au  même 
proi>riétaire  que  celui  dit  de  TEveque.  A  Textréniité 
méridionale  de  ce  même  terrain ,  on  remarque  en- 
core un  pigeonnier  féodal,  de  forme  ronde,  flanqué  i 
son  sommet  de  trois  petites  tourelles  de  même  fonue, 
au  nord.  Sur  le  linteau  de  la  porte  d'entrée,  de  forine 
carrée,  on  lit  la  date  i5i6. 

(2)  Une  seule  se  compose  de  huit  vers;  vo}^h 
ci-après,  le  n«  vu,  col.  9d8. 

(3)  SuLP.  Sev.,  De  Vita  beati  Martim^  cap.  1 


i:oN 


D^EPIGRAPHIE, 


MOK 


9» 


lonné  (1).  Dans  le  troisième,  on  voit 
ands  qui  ont  formé  lo  projet  de  pilier 
irlio  ;  mais  Vun  <reui,  vaincu  par  la 
1  personnage,  se  jette  à  ses  pieds  et 
ande  pardon  (2).  Le  quatrième  oom- 
nt  représente  saint  Martin  détruisant 
pie  consacré  aux  faux  dieux  (3).  Le 
me  tableau    se    compose  do    deux 
la  première  se  passe  aans  Tintérieur 
parlement,  où  une  fille  paralytique 
is  son   lit   profondément  recueillie 
Itente  du  prodige  qui  va  s'opérer  en 
ir.  Saint  Martin,  debout  à  ses  côtés, 
ts  pontificaux  et  suivi  de  son  clerc, 
la  malade  le  signe  de  la  croix  dont 
ouve  soudain  leffet.  On  reconnaît  à 
le  de  la  femme  qui  assiste  à  genoux 
liracle,  l'heureuse  mère  de  la  fille 
eusement   guérie  (S).   La    seconde 
)  passe  à  Trêves,  comme  la  première  ; 
vient  de  délivrer  du  démon  Tépouse 
proconsul  Tetradius,  dans  la  maison 
il  n'a  voulu  entrer,  &  sa  prière,  qu'à 
lition  que  ce  personnage  se  ferait 
1.  La  démoniaque  guérie    est  aux 
u  saint*  debout,  qui  l'ait  sur  elle  le 
le  la  croix  ;  Martin,  assisté  de  son 
k  ses  c6tés  lo  proconsul,  témoin  de 
de.  On  voit  à  une  [»erite  distance, 
le  forme  bideuse,  le  démon  oui  vient 
sxpulsé  (5).  Le  sixième  tableau  re- 
e  une  église  de  Paris»  dans  laquelle 
lartin  offre  le  sacriOcc  de  la  sainte 
Un  mendiant  couvert  de  la  lèpre,  que 
I  le  renom  du  célébrant  conduisent 
ds  de  ce  dernier,  est  à  genoux  devant 
dans  l'attente  de  sa  guérison.  Près 
it  est  un  clerc  tenant  une  croix  qu'il 
A  à  baiser  au  lépreux,  qui  doit  obtenir 
lîson  de  son  contact  (6j.  Dans  le  sep- 
on  voit  ce  saint,  que  le  diable  avait 
iber,  visité  par  la  sainte  Vierge,  qui 
ie  d'anges  panse  elle-même  les  blés- 
e  Martin  (7).  Le  huitième  représente 
tentateur,  revêtu    de   la   pourpre 
et  assurant  qu'il  est  le  Christ;  mais 
ne  se  laisse  |K)int  abuser,  et  il  chasse 
m  (B).  Dans  le  neuvième,  on  remar- 
innemi  de  Dieu  et  des  hommes  met- 
feu  à  la  chambre  où  repose  Martin  : 
ant  les  flammes  s'éteignent  aussitôt , 
ayant  recoors  à  la  prière  (9).  Le  di- 
montre  les  chœurs  des  anges  qui  se 
scntde  l'ardente  charité  de  Martin  (10). 
)  onzième9  on  voit  le  diable  écrivant 
X|ue  de  deux  femmes  qui  parlent, 
que  Martin  célèbre  les  saints  mys- 
LC'  douzième  représente  le  sacre  de 

ïLP.  Siv.,  de  Vf/a  B.  Martinu  cap.  2. 

M.,  cap.  4. 

id.,  cap.  li. 

Id.,  cap.  15. 

mL,  cap.  16. 

»id.,  cap.  19. 

»id.,  cap.  22. 

ûi)-,  cap.  25. 

0Îsf.  ad  Eusebium,  prabyt. 

bialog.  2,  arU  i  el  2. 

DiCTiONN.   dEpighaphie.  I. 


saint  Martin,  élevé  h  la  dignité  épiscopale  (1). 
Dans  le  .treizième,  saint  Martin  détruit  les 
idoles  encore  adorées  dans  les  lieux  voisins 
de  Tours  :  un  païen  se  présente  dans  la 
dessein  de  venger  ses  dieux  en  immolant 
Martin,  mais  à  l'instanf  où  il  veut  frapper 
le  saint  évoque,  il  no  retrouve  plus  son 
glaive  (2).  fntin,  le  quatorzième  représente 
des  idolâtres  qui,  ayant  lié  Marlin  à  un  pin 
élevé,  abattent  cet  arbre  pour  écraser  révo- 
que de  Tours  ;  mais  celui-ci  est  miraculeu- 
sement préservé,  tandi-s  que  les  infidèles 
sont  frappés  de  mort  (3).  » 

Voici  les  naïves  inscriptions  placées  au- 
dessus  des  tableaux  correspondants,  et  qui 
en  expliquent  le  sujet,  comme  nous  venons 
de  le  dire.  M.  Du  Mège  fait  la  remarque  que 
les  caractères  alphabétiques  sont  semblables 
h  ceux  en  usage  dans  la  seconde  moitié  du 
XIV*  siècle,  comme  les  costumes  sont  éga- 
lement ceux  de  cette  époque. 

1. 

Quant  de  Amiens  Martin  se  partist 
Lors  chevalier  soubs  loy  païenne. 
Au  poure  son  manteau  pariist 
Faisant  œuvre  de  foy  chresUenne. 

H. 

Luy  reposant  comme  transy. 
Dieu  se  apparust  enuironué 
De  angelc  auxquels  dlsoit  ainsy  : 
f  Martin  ce  maaieau  m*a  donné.  » 

lU. 

Alpes  dépassant,  larons  deulx 
Luy  feirent  quelque  arrestement, 
Voeillanls  rober  ;  mais  Tung  de  euli, 
Mercy  luy  pria  prestement. 

IV 

A  laûde  de  angels  célestes, 
Ung  aultre  temple  il  subuertist. 
Dont  paiîeus  luy  furent  molesies  : 
Mais  cbascon  puis  se  conuertist. 


Martin  à  Trêves  feîst  miracle, 
Sauuant  une  paralilicqne  ; 
Puis  guérist  ung  démoniacle. 
Dont  Tétrad  se  feist  caibollcqne. 

VI. 

Comme  Martin  cbantoit  la  messe, 
Son  héle  éloit  de  lèpre  plain  ; 
En  baisant  la  paix  enbt  liesse: 
Car  il  fust  guéry  tout  k  plain. 


(\)  De  fita  beaii  Murtim^  cap.  7. 

(2)  Dialog.  5,  art.  9.  «  «. 

(3)  De  Vila  beaîi  Martini,  cap.  10;  SA7iCTUsPAe< 

i.i.M  s,  De  Vila  beaii  Martini,  lib.  i. 

30 


ACTIONNAIRE 


t5^  BîOn 

Le  diable  fist  tomber  Uarlin, 
Doni  le  linl  nàuré  griefueineul  ; 

Unis  saîn  et  sauf  fust  le  matin. 
Par  vertu  de  ung  saint  ungement 
Qui  fusl  de  nuict  apporté 
Par  la  vierge  et  mère  Marie, 
Duquel  fust  oing  et  conforté. 
Dont  la  froissure  fust  guérie. 

\ni. 

A  Martin  se  apparust  ung  jour 
JLe  dyable  illustre  comme  roy, 
Soy  disant  Christ  :  mais  sans  séjour. 
Il  le  chassa  par  la  uraie  foy. 

IX.  , 

Martin  reposant,  Tanemy 
La  paille  et  la  «hambre  enflammea  ; 
Biais  de  Dieu  le  parfaict  amy. 
Par  prière  extinct  la  flamme  a. 

X, 

Quant  la  robe  an  poure  eult  uesta 
Luy  cbantant  deuant  plusieurs  gentSi 
Angels  ont  les  bras  revesiu 
De  boneis  riches  et  moultz  gents. 

XL     ' 

Martin  chantant,  Brixe  senioit. 
Et  se  ryoit  en  ung  tooequet. 
Voyant  que  le  diable  cscripuoit 
De  dculx  commères  le  caquet. 

XIL 

Luy  baptisé,  snppédita 
Diable,  chair,  monde  et  leurs  faulx  tours. 
Pour  ce  que  en  vertus  prouHla, 
Sacré  fusl  évcsquc  de  Tours. 

X«L 

Ydoles  Martin  destruisoit, 
Quant  pour  le  occyr  ung  païen  nint  : 
Mais  comme  frapper  le  cuydoit 
Ne  sçeut  que  sou  Cousteau  dcuint. 

XIV. 

Mcscréanls  à  nng  pin  lièrent 

Martin  ;  puis  le  pin  abatirent. 

En  ce  point  tuer  le  cnydèrent  ; 

Mais  eulx-mesnies  la  mort  sentirent  (i). 


(1)  Mous  dMHions  ici  les  inscriptions  qui  sont 
'olatives  et  correspondantes  aux  talileaux ,  dans 
Tordre  où  on  les  remarque  et  où  lis  se  succè- 
dent dans  réglise  de  Montpezat.  Il  est  aisé  de  voir 
que,  dans  la  réunion  de  ees  tapisseries  et  des  difîé- 
i*entes  pièces  de  rapport  dont  elles  se  composent,  on 
n'a  pas  suivi  Tordre  chronologique  et  la  série  des 
actes  de  saint  Martin,  d'après  Sulpice-Sévère  et  les 
autres  historiens,  ce  qui  avait  sans  doute  été  ob- 
servé dans  Torigine  et  dans  une  première  disposition 
de  ces  tableaux.' 


MON 


Od  remarque,  plusieurs  fois  reprodaites 
sur  00  monument,  les  armes  de  la  maison 
do  Montpezat ,  surndontées  d*uae  mitre  et 
dMae^crosse. 

-  hiê  tapisseries  de  Saint-Martin  de  Mon- 
tanban  n'étaient  pas  les  seules,  dans  le  midi 
de  la  France,  où  l*on  eût  représenté  la  lé- 
gende d*un  personnage  émioent  en  piété  et 
vénéré  par  I  Eglise.  On  connaît  beaucoup  d« 
monuments  semblables  qui  appartiennent 
eu  général  au  xrr*  siècle,  entre  autres  les 
tapisseries  du  cbœur  de  Téglise  de  Saint* 
Paul  de  Narbonne,  représentant  les  fSiiti  di 
la  légende  de  Paulm  ScrgiuSf  qni  aurait  élé 
contemporain  do  l'empereur  (!iaudd«  et  le 
premier  évoque  de  cette  Tille.  Les  Tors  ins- 
crits au  bas  des  tableaui,  reproduisant  les 
actes  de  ce  saint,  ont  beaucoup  de  vipfon 
de  stvle  avec  ceux  de  la  légende  de  saint 
Martin,  et  ils  attestent  que  ces  deux  rnoon* 
monts  appartiennent  au  mémo  temps. 

Jacques  Bcsprcz  de  Montpezat,  fils  d*Ao- 
toine,  maréchal  de  France,  et  sons  le  pon- 
tificat duguel  la  (cathédrale  de  saint  Martin 
fut  détruite,  emporta,  quelque  temps  annl 


Jéglîse  de  MontaulNtn  dans  celle,  de  Montpe- 
zat «  d*où  ou  ne  les  a  pu  retirer,  dit  Le  JpH, 
quoique  les  chanoines  de  cette  ooQééUt 
sachent  bien  qu'elles  ne  leur  appartiiliném 
pas,  étant  trois  foiii  plus  grandes  que  leur 
église.» 

Voici  comment  Thistorien  du  Querci,  Ca- 
tbala-Goture ,  rend  compte  de  cet  éfé&e- 
ment,  au  ^ujet  du  sac  et  du  pillage  des  égii- 
ses  de  Montauban  :  «  La  situation  de  réxlise 
cathédrale  au  bout  d*un  fa ul>ourg  assez Toag 
et  la  force  do  son  assiette  la  protégèrent 
pendant  quelques  jours  ;  maïs  Tévéquet  pré- 
voyant sa  prochaine  ruiné,  en  lit  enlever  les 
ornements  los  plus  précieux,  et  fit  t^an5po^ 
tor  h  Montpezat  Torgue  et  les  tapisseries  qui 

Îr  sont  encore.  Ce  chapitre  u'a^smais  voulu 
es  rendre.  » 

Ces  tapisseries  s*j^  sont  maintenues  jusmili 
rheure  où  notis  écrivons  cette  notice  ;  et  elles 
font  le  principal  ornement  de  cette  ancienne 
collégiale,  aujourd'hui  simple  église  parois- 
siale et  curiale  (2).  il  est  à  remarquer  qu'elle 

C'est  clans  cet  ordre  chronologique  que  M.  Prienr, 
curé  de  Montpezat,  les  classe  et  propose  de  les  WHa- 
blir,  dans  un  mémoire  manoscrii  que  notis  avons 
sous  les  yeux,  et  que  nous  aarons  ToocasiOD  decilcr 
encore  dans  la  suite  de  cette  notiee. 

Nous  avons  aussi  adopté  les  leçons  qull  non  n 
proposées  de  quelques-unes  des  inscriptions  des  ta- 
pisseries de  son  église,  ^u'il  a  étudiées  et  avec  les- 
quelles il  s*est  faniilarise  depuis  trois  ans,  deprdë- 
rence  k  celles  données  par  H.  Du  Hége,  dans  son 
Archéologie  manuscrite  du  départeuieiil  de  Tam-cir 
Garonne  et  les  notes  de  sa  nouvelle  édition  derU- 
toire  générale  de  Languedoc. 

(i)  Les  orgues  n'existent  plus  ;  elles  ont  élé  in- 
dues dans  la  révolution. 

(2)  La  ramille  de  Montpezat,  dans  les  xtv%  xv«cI 
XVI*  siècles,  a  compté  six  évéques  ou  archevêques, 
et  un  cardinal  parmi  ses  membres.  Trois  de  ees  pré- 
lats occupèrent  le  siège  de  Montauban,  y  compris  ie 


MON 


D^EPIGRAPHIE. 


MON 


912 


:ommc  la  cathédrale  de  Montauban,  sous 
cabif»  de  saint  Martin,  ce  qui  put  être  un 
'de  plus  pourTévêque  Jacques  Desprez 
ire  transporter  dans  la  première  1  bis- 
Ggurée  ue  son  patron,  monument  qai, 
sle,  à  Hontpczat  comme  â  Montauban, 
Ira  considéré  par  lui  comme  sa  pro- 
i  et  celle  do  ses  prédécesseurs  ,  du 
i  nom  que  lui,  sur  le  siège  do  cette  dér- 
aille. 

st  donc  à  tort  que  des  auteurs  ont 
et  que  M.  Du  Mege,  dans  ces  derniers 
s  a  répété  d'après  leur  autorité  (1),  que 
pisseries  avaient  été  données  à  l'église 
ontpezat  par  le  cardinal  de  ce  nom. 
semble  indiquer  qu!elles  furent  un  don 
an  Desprez  à  sa  cathédrale,  plutôt  que 
an  de  Lettes,  son  neveu,  comme  Ta 
I  Cathala-Coture,  et  surtout  de  Jean 
ille,  comme  i*a  écrit  Pori. 
es  ne  furent  sans  doute  déposées  à 
pezat  que  provisoirement  par  son  pe- 
veu  Jacques,  et  comme  en  lieu  de  su- 
hors  do  Talteinte  des  profanateurs;  et 
os  la  suite,  elles  ne  furent  pas  vivement 
nées  par  ses  successeurs  et  par  io  cha* 
catliédral,  qui,  peut-être»  n'en  apprê- 
tas la  valeur  et  n*en  connaissait  pas  le 
e,  c'est  que,  d*abord,  elles  eussent  fort 
et  embarrassé  dans  le  chœur  resserré 
is  développements  suffisants  de  Téglise 
»iale  de  Saint-Jacques  de  Montauban  , 
emplaça  provisoirement  la  cathédrale  , 
3  plus  tard,  et  après  la  construction  du 
iùiï  monument  diocésain,  élevé  dans  le 
3r  siècle  avec  autant  de  goût  et  de  ma- 
ence,on  reconnut  qu'elles  ne  pouvaient 
>ler  convenablement  aux  décorations 
œur  de  cette  basilique,  qui  du  reste 
iédiée,  non  h  Tapùtre  de  la  Touraine, 
i  la  Mère  des  angos. 
is  terminerons  ici  ce  gui  est  relatif  (\ 
pisseries  par  la  note  suivante,  que  nous 
isà  M.  Prieur,  curé  de  Montpezat,  dont 
nt  d*être  fait  mention,^  ecclésiasii(|ue 
de  zèle  et  d^instructioh,  et  qui  joint 
ertus  de  son  état  le  goût  et  le  sentiment 
-ts. 

.  Ces  tapisseries  ont  une  largeur  de 
:)ieds  et  demi  et  s*élehdent  dans  le 
sur  do  réglise  de  Montpezat  sur  une 
eur  d*environ  quatre-vingts  [ûeds.Ëlles 
livisées  en  cinq  pièces  dilTérentes  d'é- 
randeur,  comprenant  en  tout  une  suite 
atorze  tableaux.  On  a  en  outre  ajouté 
ues  autres  sujets  d'une  importance  se- 
ire.  Des  colonnes, dont  la  hauteur  com- 
toute  la  largeur  dos   tapisseries,  sont 

Jean  de  Leiies-Desprez  de  Montpezat,  qui 

a  la  réforme,  se  maria,  et  finil  ses  jours  au- 
'  Genève.  Nous  avons  vu  que  les  deux  autres 

Jean  et  Jacques  Desprez ,  le  premier  prédé- 
'  el  oncle  ,  cl  le  second  successeur  et  neveu 
I  de  LeUcs.  Les  trois  autres  prélats  de  cette 

étaient  le  cardinal  Pierre,  archevô(|uc  iVWx  ; 
vét\ue  de  Castres .  cl  Raymond ,  évoque  de 
nt. 

^i^ge  liitéraire  et  archéologique  dan$  le  dé- 
W  de'  Tarn  et-Caronne, 


placées  d*espacc  en  espace  et  servent  h  divi- 
ser les  sujets.  Elles  forment  les  seuls  en- 
cadrements qui  les  renfermaient.  Ces  colon- 
nes sont  ornées  do  dessins  en  forme  de  bas- 
reliefs  et  d*8utres  embellissements. 

et  Les  inscriptions  en  vers  français  de  huit 
syllabes,  sont  placées  parallèlement  et  sur 
deux  li{^es  au-dessus  de  chaque  tableau  for- 
mant un  quatrain,  et  elles  sont  faites  dans  le 
tissu  môme  de  la  tapisserie,  sur  un  liseré  do 
couleur  écarlate  de  cinq  pouces  de  largeur. 
Chaque  tapisserie  est  ornée  d'un  écussoii 
aux  armes  do  la  Camille  Desprez  de  Montpe- 
zat, qui  portait  d'or  h  trois  bandes  de  gueu- 
les, au  chef  d*or.  La  crosse  et  la  mitre  qui 
accompagnent  ici  les  armoiries  font  sutli- 
samment  connaître  Tétat  du  propriétaire  ou 
du  donateur. 

«  Depuis  le  transport  de  ces  tapisseries 
dans  Teglise  do  Montpezat  par  l'éTêaue  Jean 
Desprez,  elles  en  font  le  plus  bel  orne- 
ment. Mais,  il  faut  le  dire,  elles  ont  été  in- 
dignement tenues,  du  moins  dans  ces  der- 
niers temps  ;  aussi  ont-elles  subi  des  dégra- 
dations qu'il  serait  urgent  de  réparer.  Elles 
sont  trop  peu  élevées,  ce  qui  les  expose  h  des 
détériorations  toujours  imminentes  de  la  part 
des  malintentionnés  et  des  curieux  qui  peu- 
vent les  approcher.  11  serait  nécessaire, 
pour  mettre  un  terme  aux  outrages  qui  y 
sont  faits  ou  qui  les  menacent  jouniclle- 
ment»  de  construire  une  barrière  d*un  tra- 
vail, simf)le  sur  laquelle  elles  seraient  placées 
à  une  distance  jWus  convenable,  et  mises 
horsdetoute  atteinte  dangereuse.  Une  somme 
do  1,5(M)  fr.  suivrait  à  cetto  dépense  et  à  lu 
restauration  de  ces  précieuses  tentures.  Mais 
réglise  de  Montuezat  est  hors  d'état  d'en 
faire  les  frais,  réuuile  à  ses  seules  ressour- 
ces, insulIJsantes  à  ses  besoins  les  plus 
urgents.  £n  attendant,  ces  tapisseries  restent 
accrochées,  suspendues  à  des  clous  par  leur 
parties  supérieures,  c'est-ànlire  les  lisières 
contenant  les  inscriptions,  et  leurs  bords  in- 
férieurs traitent  sur  des  stalles  envahies  par 
le  premier  venu,  et  à  la  disposition  du  pre- 
mier occupant,  depuis  qu'elles  sont  vides  de 
leurs  chanoines. 

«  La  hauteur  des  principaux  personnages 
figurés  sur  les  tapisseries  est  d'environ  trois 
pieds.  Leur  taille  est  en  raison  de  leur  im- 
jtortaoce  et  de  leur  dignité. 

a  11  est  à  remarquer  que  la  contexturedes 
tissus  n'y  est  f>as  continuée  sans  interruiv* 
tion  comme  sur  les  ouvrages  de  mémo 
genre  d'une  date  plus  récente.  Ces  tissus  y 
sont  interrompus  parfois  par  certaines  lignes 
plus  tranchées  et  très-reconnaissables,  for- 
mées par  les  différents  dessins  ;  il  en  résulto 
en  (quelques  endroits  comme  des  pièces 
distinctes  dont  la  tissure  semble  avoir  étn 
faite  à  part  et  rapportée  après  coup  ;  mais 
ces  pièces  découpées  d'après  les  contours 
des  dessins,  le  sont  de  manière  à  pouvoir 
être  rapprochées  entre  elles  pour  la  forma- 
tion exacte  des  figures,  et  à  s  adapter  parfai- 
tement les  unes  aux  autres.  Elles  sont  liées 
à  .eurs  extrémités  au  moyen  de  simples 
coutures  h  points  rares  et  presque  ina[>erçuS| 


^  .«^ 


D43 


MON 


DlCTIONNAinE 


ma 


t\\ 


ou  bien  d'une  couleur  analogue  h  cHIe  du  basiliques    latines ,  et   qu'elle  offrail   iK$ 

fond  avec  laquelle  on  les coulbnd  l'aoileinent  bas-côtés    longitudinaux,  sur  lesquels  1»-% 

au  premier  coup  d  œil.  )>  huit  chapelles  de  la  nef  avaient   issue  el 

Nous  ne  pouvons  que  partager  et  approu-  qui   aboutissaient    adroite  et  à  gauche, 

ver  les  vœux  exprimés  ici  par  M.  le  curé  de  à  la  grande  chapelle  de  l'abside  j  derrière 

Monlpozal.  Que  le  ^gouvernement,  si  co  n'est  le  maltre-aulel. 


le  département  de  Tarn-et-Garonne,  vienne 
on  aide  aux  budgets  de  celte  fabrique  et  de 
celle  commune  pour  assurer  la  prompte  res- 
tauration des  tapisseries  de  son  église.  Dans 
le  cas  contraire,  il  vaudrait  mieux  qu'elles 
fussent  remises  à  la  disposition  de  la  cathé- 
drale de  Monlauban,  et  que  celle  dernière 
renlnU  dans  leur  possession,  bien  qu'il  lui  fût 
diflicile  de  les  utiliser  convenablement  au- 
jourd'hui pour  sa  décoration,  ces  tapisseries 
n'étant  plus  un  ornement  en  rap|)ort  avec  les 
formes  et  les  autres  accessoires  du  monu- 
ment actuel*  et  particulièrement  du  chœur 
de  celte  église. 

Du  reste,  il  fut  heureux,  dans  les  intérêts 
des  aris,  que  Tévôque  Jacques  Desprez  eût 
sauvé  h  temps  de  la  ruine  qui  les  menaçait 
res  belles  tentures.  «  Les  flammes  et  le  mar- 
teau, dit  un  écrivain  de  nos  jours,  en  par- 
lant du  sac  de  Téglisc  cathédrale  de  Saint- 
Martin,'  y  détruisirent  les  ornements  qu'elle 
renfermait,  toutes  les  images  qu'on  y  voyait 
«Micore,  et  que  Tétrùque  n'avait  pas  eu  le 
temps  de  faire  transporter  h  lUontpezat.  » 
.  Co  qu'on  voit  encore  et  ce  qu'on  découvre 
des  fondements  do  Saint-Martin  ,  atteste 
qu'elle  était  principalement  construite  en 
briques,  et  que  la  pierre  ne  jouait  qu*un 
rôle  accessoire  el  secomlairedanscet  édifice, 
L)ien  que,  ainsi  qu'on  le  dira  plus  bas,  on  ait 
retrouvé  dans  ses  ruines  quelques  membres 
H  fragments  d'architecture  cl  de  sculpture, 
rt  quelques  colonnos  en  pieire  de  taille.  On 
il  vu  que  le  marbre  avait  aussi  été  employée 
à  sa  décoration. 

Les  constructions  les  plus  anciennes  et 
principales  de  cet  édiiice  étaient  à  plein-cin- 
ire,  et  dans  le  genre  d\irchiteclure  gothique, 
nonnné  roman^  et  qui  précéda  la  style  ogival^ 
rf^  monument  (ainsi  qu'on  l'a  déjà  rapporté 
fMi  commencement  de  celte  notice)  ayant  été 
•  levé,  si  Ton  en  croit  Tassertion  des  écri- 
>riins  ecclésiastiques  et  des  historiens  du 
«juerci  cl  du  Languedoc,  par  Pépin  le  Bref  et 
)  estauré  par  Charlemagne.  Cette  église  eut 
]>v'aucoup  à  souffrir  en  ditt'érenls  temps  dos 
i,uerres  des  Anglais,  des  albigeois  et  des 
calvinistes.  Elle  fut  plusieurs  fois  restaurée 
à  la  suite  de  ses  désastres  ;  mais  h  l'éDoque 
ije  sa  ruine,  c'était  encore,  disent  les  nisto- 
1  icns  contemporains,  une  des  plus  belles  de 
Irance. 

Ce  que  Pori  dit  des  tapisseries  de  Sain t« 
Martin  ,  servant  à  la  décoration  intérieure 
«  t  extérieure  du  chœur,  ce  qui  est  une 
j  reuve  qu'on  circulait  en  dehors ,  autour 
te  celle  partie  de  l'édifice ,  et  ce  qu'on  a 
(valjment  vu  plus  haut  d'une  grande  croi- 
sée à  droite,  entre  ce  môme  chœur  et  la 
jief ,  c'est-à-dire  à  l'un  des  deux  transsepts, 
eutin  la  largeur  du  monument  relativement 
à  sa  longueur ,  semblent  attester  sufTisam- 
ment  que  cette  église  avait  [r  r>r>'*A.  des 


L'historien  Cathaia-Coture  s'cxprimeainsi, 
en  parlant  de  cet  édifice  :  «  Le  21  décem- 
bre 1561 ,  cette  église ,  Vune  des  plus  bdln 
du  royaume,  fut  pillée  el  brûlée.  »  Il  n'j 
eut  pourtant  alors  d'incendiées  que  les  voû- 
tes et  les  toilures ,  et  ce  ne  fut  qu'en  1563. 
connue  on  Ta  dit  plus  haut ,  qu'elle  fut 
entièrement  démolie,  après  avoir  servi  de 
retranchement  aux  soldats  catholiques  des 
capitaines  Terride  et  de  Saint-Salvy,  con- 
tre les  Montalbanais  asNiégés. 

Le  môme  historien  nous  apprend  qoe 
les  briques  et  une  partie  des  matériaux 
j)rovenant  do  cet  édilice  furent  emplojés 
])ar  le  célèhrc  Duplessis-Momay  ,  comman- 
dant de  Monlauban ,  aux  nouvelles  forti- 
fications de  celte  ville  ,  dont  il  dirigea  les 
constructions  et  f)artiGulièrement  celles  de 
la  porte  des  Cordeliers»  de  la  plate-for- 
me du  Damage  et  de  la  porte  de  Griffuuf, 
où  il  ajouta  un  pont-lcvis  et  quelques 
casemates. 

En  1118,  le  pape  Galixte  II,  allant  de 
Toulouse  à  Cahors  «  s'arrêta  à  Montauriol 
{Villa  Auduardi)^  où  il  fut  reçu  par  Tibbé 
et  les  moines ,  et  il  officia  dans  Téglise  de 
Saint-Martio. 

Pour  les  ffifes  de  Noël  1U2,  Charles 
VII  y  fut  reçu  par  l'évêquo  Bernanl  de 
la  Koche  de  (ontenille,  et  il  y  fit  ses  dé- 
volions avec  la  reine  et  le  dauphin. 

Dans  les  premiers  jours  de  1461 ,  Louis 
XI ,  revenant  d'Espagne  ,  et  allant  de  Tou- 
louse à  Koc-Âmadour,  i)Oiir  ftiro  ses  dévo- 
tions devant  sa  sainte  patronne,  s'arrèla  éga- 
lement h  Montauban  ,  et  le  redoutable  sei- 
gneur du  Plessis-les-Tours  alla  dans  la  cathé- 
drale de  cette  ville  prier  saint  Martin,  ^lalrou 
de  ce  monunoeyt  comme  de  Saiut-Martm-lcs- 
Tours. 

Parlons  maintenant  des  bÂIiments  clos- 
Iraux  de  Tabbaye  :  ils  étaient  situés  à  la 
droite  de  l'église,  avec  laquelle  nous  avons 
vu  Qu'ils  communiquaient  par  une  iH)rte 
qui  leur  était  particulière.  Les  avenues  el 
les  constructions  supérieures  de  ce  cloître 
ne  régnaient  que  sur  trois  de  ses  côtés  et 
n'avaient  pas  lieu  dans  la  i)artie  attenaat 
au  mur  de  Téglise,  auquel  aucun  bâtiinent 
n'avait  été  adossé. 

Le  logement  atfecté  à  l'abbé ,  et  plus  lard 
à  révoque,  donnait  sur  le  Tescou.  Ou  j^eul 
encore  en  distinguer  les  fondements  ;  mais 
le  peu  d*étendue  de  ce  local ,  son  éloigne- 
ment  de  la  nouvelle  ville  deMontaubau, 
el  peut-être  encore  d'autres  considéralions, 
décidèrent  Bertrand  Robert ,  évèque  cii 
1330 ,  à  acheter  dans  l'enceinte  de  Mon- 
lauban une  maison  d'habitation,  qu'il  légua 
à  bt'S  successeurs  par  sou  testament  de  l*i96. 

«  Hubert,  dil  Calhala-Coture,  avait  acheté 
et  lie    maison,  et  il   Tavait  donnée  è  sr» 

icccsseurs  pour  leur  servir  de  logemcul 


.^. 


MON 


dëiigraphif:. 


MON 


9:a 


îs  voudraient  venir  à  la  ville,  parce 
palais  épiscopal,  qui  élait  près  de 
edraie  ,  se  trouvait  hors  des  murs.  » 

Dit,  par  divers  récils  des  historiens» 
puis  cette  énoque  jusqu'à  la  clos- 
I  de  la   cathédrale  et  des  bAliments 

dépendaient ,  malgré  racauisitiou 
3  maison  ,  les  évôcpies  de  Monlnu- 
iccesseurs   de    Robert,   n'abandon- 

pas  eutièrement  Tancieu  évèché 
uro8. 

IMl ,  la  roi  Chnrles  VII  enno- 
raison  de  sa  destination  ,  le  uou- 
alais  épiscopal ,  et  il  vint  y  log<'r  h 
e  Tannée  iV^2  et  au  conimeuceuient 
uivante. 

édifice  était  situé  dans  la  rue  do 
le,  plus  lard  do  la  Trésorerie,  puis 
Comédie ,  nom  qu'elle  porto  au- 
ui.  11  existait  sur  remplacement  ac- 
la  caserne  de  la  gendarmorio  ,  doîil 
iments  scrvîniMil  h  la  mnirie  avant 
,ie  administration  n'eût  été  transt'é- 
ndant  la  révoluiion,  au  nouveau  pa- 
scopal ,  construit  dans  le  xvii'  siè- 
r  une  partie  du  local  du  château 
Dies  de  Toulouse. 

BOB,  les  Montalbanais  démolirent 
ion  de  Tévftque  Bertrand  Robert  « 
reot  à  sa  place  le  temple  protestant 
le  Vieux,  démoli  à  son  tour  un  do- 
le  plus  tard. 

523,  deux    siècles  après    réroclion 
baye  de  Montauriol  en  évôché,  par 
:XIi  (en  1317),  le  chapitre    cathé- 
Monlauban,  qui  n'avait  pas  cessé, 
régulier» de  suivre  la  règle  do  Saint- 
fut  sécularisé  par  le  pape  Clément 
lUS  répiscopat  et  du  consentement 
i  Desprcz  de  Montpezat ,  ce  qui  eut 
rs  la  même  époque  et   dans  le  mè- 
cle  pour  la  presque  totalité  des  cha- 
}athédraux  et  collégiaux  do  France, 
les  motifs  que  Le  Bret  donne  de 
Scularisation  :    1"  «  que  Téglisc    et 
astèro  étaient  resserrés  de  tous  co- 
des grands  chemins  et  des  préci- 
|ui   empochaient  dV  rien  bûlir  pour 
uodité  soit  deréglisc,  soit  de  Tab- 
lont,  en  eiret,  tous  k'S  oflicos  étaient 
et  fort  éloignés  ;  2^  que    la  menso 
)itre  étant  diirérenle  do  celle  de  Té- 
h  cause  que  celle-ci  était  séculière, 
rc  régulière,  il  y  avait  toujours  des 
liions  sur  les  partages,  et  lorsqu'il 
îsoiu  de  faire    des   réparations;  3" 
iffico  divin  qui  s'y  faisait  selon  l'of- 
Saint-Benoît ,  ne  s'ajustait  jamais, 
us  que  les  ofticiauts,  avec  1(3S  ot'iicos 
cérémonies  d'une  église  calhé  !ra:(î; 
les  habitués,    quoiijue  réguliers , 
obligés  de  fré(iuenter  i:icessamuient 
ts  séculiers ,  à  cause  que   la  mémo 
était  cathédrale  et    paroissiale  ;  .->' 
et  cette  raison  me  semble  la  pins 
Table,  qu'il  y  avait   trop  do   dilli- 
e  Irouver  des  personnts   de  qnnlUé 


ou  de  UUéralure  (1)  qui  voulussent  §e  fairn 
moines  :  do  sorte  que  l'égliso  était  mal 
servie  et  son  bien  encore  plus  mal  ad- 
ministré. » 

Les  moines  do  Saint-Martin  étaient  in- 
disciplinés; on  les  voyait  sans  cesse  e?i 
contestation,  et  môme  quelrjuefois  aux  pri- 
ses avec  leurs  abbés ,  et  plus  tard  avef^ 
leurs  évoques,  selon  que  leur  église  fui 
collégiale  ou  cathédrale.  Les  évèaues  d'; 
Montauban  trouvèrent  bien  plus  de  sou- 
mission et  de  déférence,  et  en  môme  temps 
bien  plus  d'aide ,  d'assistance  et  do  lu- 
mières parmi  les  chanoines,  après  la  sé- 
cularisation, que  dans  les  membres  du  cha- 
pitre régulier.  Le  chapitre  calhédral  do 
Montauban,  en  mémoire  do  son  origim^ 
et  de  son  premier  établissement,  a  tou- 
jours conservé  pour  blason,  dans  son  sceau 
capitulaire,  une  montagne  sur  laquelle 
est  un  loriot,  les  ailes  éployées ,  armes 
parlantes  de  Mont-AurioL 

A  rénoque  du  déqfistre  des  édises  do 
Montauban ,  et  particulièrement  do  sa  ca- 
thédrale, le  chapitre  fut  temporairement 
transféré  à  Villemur,  et  celui  de  la  col- 
légiale à  Hontech,  \mv  Tévèque  Jacques 
Besprez ,  qui  lui-même  no  sut  pas  se 
mettre  à  Tabri  des  coups  du  ses  ennemis, 
qu'il  combattit  long-temps  avec  «ràutres 
armes  que  celles  de  i*£glise  et  des  sol- 
dats du  Christ,  le  casque  en  tôte  et  la  da- 
gue au  poing,  il  fut  un  nouvel  exemple  do 
la  vérité  de  cette  divine  parole,  que  celui 
qui  tirera  le  glaive,  périra  par  le  glaive  (-2). 

La  distance  où  so  trouvait  la  cathédrdh*. 
do  Saint-Martin  après  la  fondation,  et  pch* 
suite  de  Tagrandissement  successif  de  Mon- 
tauban, des  extrémités  opposées  et  mémo 
du  centre  do  la  ville,  avait  tiiii ,  surtout 
après  rétablissement  do  l'évoque  dans  lo 
cœur  de  la  cité  et  la  sécularisation  du  cha- 
pitre, par  rendre  la  fréquentation  pénible 
dans  tous  les  moments ,  dangereuse  et  mê- 
me impossible  en  tomps  do  guerre,  pour 
les  fiilèles  et  pour  lo  clergé  placé  hois 
dos  murs  ;  il  était  aussi  difticile  de  les  dé- 
fendre d'une  agression  et  d'un  coup  de 
main,  surtout  lorsiiue  lo  monastère  qui 
lui  était  contigu  fut  comme  abandonné. 
Ces  considérations  tirent  qu'où  tint  peu 
au  rétablissement  de  cette  église,  lors- 
qu'il était  encore  possible ,  et  elles  em- 
pochèrent que,  deux  siècles  plus  lard,  on 
])ensât  à  éditier  la  nouvelle  basilique  dio- 
césaine sur  les  bases  ou  du  moins  sur 
l'emplacement  do  l'ancienne;  et  les  mé- 
mos motifs,  dès  les  premiers  temps  do 
la  fondation  do  la  cité  d'Alphonse  et  do 
Raymond  de  Saint-Giies,  motivèrent  réta- 
blissement de  l'égliso  Saint-Jacques.  «  D'en- 

(I)  Nobilei  vcl  sanfjnlne  tel  nileris,  conditions 
c\ii;ées  des  candidats  et  récipiendaires,  dans  le^ 
sialiits  de  la  plupart  des  chapitres. 

(i)  Il  périt  à  la  l.'to  de  ses  lioiiiines  d*arines,  dans 
une  embuscade  iptc  Ini  dressèrent  les  réfonnés  de 
CaoBsade,  à  Moudouniorc,  près  de  LtMibcyac,  le  âa 
janvier  1589. 


W7 


uon 


DICnONNAlKE 


MON 


viron  trenlo  ans  plus  moderne  que  Mod- 
taobaû,  dit  Le  Bret,  la  grande  distaiiee 
qu'il  j  avait  de  la  ville  au  mouslier  ^  qui 
en  était  Tunique  église  paroissiale,  obli- 
gea les  habitants  de  prier  les  moines  de 
faire  bâtir  une  chapelle,  où»  en  temps  de 
pluie ,  on  dirait  la  messe  pour  les  vieilles 
gens  et  les  malades  ;  ce  qui  leur  fut  ac- 
cordé par  irabbé  Amélius.  Mais  la  guerre 
des  altîigeois  étant  survenue ,  ce  bâtiment 
commencé  où  il  est  maintenant ,  et  demeu- 
ré imparfait,  fut  entièrement  achevé  en 
1230,  et  alors  Guillaume  de  Cardaillac, 
évèque  de  Cahors,  y  établit  un  vicaire 
à  perpétuité ,  du  consentement  de  Tabbé 
Albert  Aurélie,  etc.  j»  Bertrand  de  Cardail- 
iac ,  évéque  de  Montauban ,  Tériçea  en 
paroisse  en  A960  ;  le  chapitre  collégial  de 
Sainl-Ëtienne  y  fut  transféré,  en  1&17,  par 
l'évêque  Raymond  de  Bar;  et  nous  avons 
déjà  vu  que  dans  la  seconde  moitié  du 
siècle  suivant,  elle  devint  église  cathédrale, 
à  titre  provisoire ,  après  la  destruction  de 
celle  dont  nous  venoflB  de  donner  la  des- 
cription ,  destruction  qui  fut  une  des  ca- 
lamités qui  affligèrent  le  Querci  au  xyi* 
siècle* 

MONT-CASSIN,  célèbre  abbaye  de  Béné- 
dictins ,  près  de  San-Germario ,  dans  la 
Terre  dd  Labour  au  royaume  de  Naples. 

I. 

Inscription  à  Viglist  de  Sainte-Marie^  cons^ 
truite  à  la  source  du  Çaraliano  (ran- 
cien  Liris  )  par  Théodemar^  abbé  du  mont' 
Cassin. 

Sublatis  tenehris  quia  per  te  roundus  babere 

Lumen  promeruil,  virgo  et  sanetissima  Mater, 

Celsa  tîbi  idcireo  consurgunt  teiap^a  per  orbem. 

Et  mérite  totis  coleris  celeberrima  terris. 

[Cardinal  Mai,  p.  98;  Chronique  du 
Mont 'Cassin^  ap.  Muratori,  Script. 
itaL  t.  IV,  p.  276.  ) 

/  - 

IL 

Inscription  à  Véglise  de  Saint-Michet^Ar- 
change^  construttepar  Vabbé  Poto^  au  pied 
des  montagnes. 

Ore  truces  nîulare  lupi  sub  nocte  silentl 
Alopicesque  olidae  dadum  gannire  solebant 
Implexisque  ursl  dire  cum  murmure  vlllis 
Sctîgerique  apri    .    •    . 
Damaa  fugax  pavidique  simul  discemere  cervi. 
Optimus  al  postquam  Poto  sacra  septa  regenda 
Suscepit  vîgHi  studio  pater 


k-  V. 


Quin  régi  allitbrono  vastum  qui  continet  orbem 

Gui  cite  cœlicolae  comportant  nuntia  iussi 

Addldit  haec  magni  Micbaelis  Domine  templum. 

Sanguine  rubrantem  cœlo  qui  depulit  hydrum. 

Isdem  (sic)  sed  celer!  praeventus  morte  sacerdoft 

Inde  dicalam  aram  pariierque  reliquit  asylum. 

{Cardinal  Mai,  p.  HÛO;  Chronique fr^. 
MuRATORi,  t.  IV,  n.  276) 


III. 

mserve  au  Hont-Cassin,  entre  autr 
préèiieuses  antiquités,  un  reliquaire  d*a 
gent,  dans  lequel  se  trouvo  le  bras  de  sai 
Fausdn,  transporté  de  Brescia  par  Petroa 
de  Brescia ,  abbé  du  Mont-Cassin ,  au  ti 
siècle.  L'inscription  suivante  est  gravée  s 
la  chftsse  en  lettres  lombardes, 

R.  Patronacis 
abb.  Cas.  ope.  ex 
Brixia  Gasinum  deve- 
nu 

Ao-dessoits. 

s.  Faustinus  martyr. 

(  Cardinal  Mai  ,  p.  51 

MONT  DE  LA  CROIX,  en  Styrîe. 

Sur  un  rocher  du  Mont  de  la  Croix  {fro\ 
tières  du  Norique  ), 

Sar  la  route  qui  va  de  la  OrioUiie  aux  Alpei  cankiM 

Munificentia  PD.  augg.  que 

MN.  ÎD  boc  pervio  boulines  et 

animalia  cofli  p«rîculo 

é  .  transibUDl  aperium  est 

cnram  habenti  •  .  procurant. 

Matto  car.  RP.  •  •  •  iv.  .  •  R.  .  •  P* 

DD.  NN.  Valeniirfaiio 

et  Yaiente  augg.  m  cos. 

(Cardmol  Mai,  340,3. 

MONTEFIASCONE,  dans  les  Etats  poo 
tiâcaux. 

L 

A  la  porte  de  la  fritte. 

Régnante  Bénédicte  XIY.  P.  0.  M. 

Lambertino  BononiensI 

Pompeivs  cardinalis  AIdrovandvs  epîseopvi 

in  boc  flexv  viarvm 

qvas 

extrvcto  etiam  ponte 

fecit  expeditiores 

novam  portam  magnificentivs  apervit 

anno  Dni  MOGCXxxxm. 


II. 

A  la  cathédrale. 

D.  0.  M. 

Pompeio  cardinali  Aldrovandt  episcopo 

palrlarchae  Uierosolymitano, 

qvod 

collabentem  ecclesiam  Sanctl  Flaviasl 

et  palativm  episcopale  sqvallore 

obsitvm  magnificentivs  extrvxerit, 

caibedralem 

marmoreo  S.  Margaritae  simvlacro, 

inavratis  aHaribas, 

et  gacra  thymele  avi^eril, 

capitvhim  «a^rvm  iasigiilivi 


>•* 


M9  MON 

per  diploma  Benedicii  MY. 

pro-datarivs  décora  vcril, 

grati  animi  monvroeiitvni 

canooicj»  et  cappellanî 

posTere 

anno  salvtis  nsccxxxxvii. 

(  GAiXETiy  Imcrip.  Bononien94$f  p.  Sll.) 

MONTERO,  à  dix  milles  de  Cordoue,  en 
Espagne.    _ 

I. 

DD.  NN. 
Ceuslaniino 

Cl 

Constantio 
BB.  beati8shni&- 
queCoess. 
RP.   EP,  ^^ 

{ Cardinal Vi Ai;  Gruteb,  p.  28* ,  6.) 


II. 

LiêuH^ertain  en  Espagne. 

E&oflkina 

Ifomoni  oie- 

re  felix  Y«s- 

coni  io 

X 

Froc.  Tiberia* 

no  factus 

est  borreum 

D.  N.  Valcnli 

niano  aug. 

1er  et  Eulro- 

pio  V.  C.  cpns. 

scrib*  Elefanto. 

\^xy ordinal  M'Aïf  p.  331;  HuRATORiy  p.  394.) 

MONTMORENCY,  près  Paris,  en  France. 

Montmorency  est  célèbre  par  les  seigneurs 
dont  parle  notre  histoire.  Il  y  a  dans  cette 
petite  ville  une  église  collégiale  et  parois- 
siale, sous  rinvocation  de  Saint-Martin,  et 
desservie  par  les  Pères  de  TOratoire.  Henri, 
dernier  duc  de  Montmorency ,  donna,  en 
1618,  cet  établissement  k  M.  de  Bérulle,  pour 
la  congrégation  de  TOratoire,  se  réservant 
le  droit  de  conférer  toujours,  en  qualité  de 
patron  ]aï(]uc,  les  prébendes  et  chapelles  de 
sa  fondation,  s'obligeant  seulement  à  ne 
les  conférer  qu'à  des  prêtres  de  la  congré- 
gation de  rOratoire ,  qui  lui  seraient  pré- 
sentés par  leurs  supérieurs.  Quant  à  la  cure, 
c*esl  le  chapitre  même  qui  y  nomme.  L'é- 

8 lise  est  plus  belle  que  plusieurs  cathé- 
rales  du  royaume.  L'inscription  en  vers 
français,  au  bas  du  portrait  du  duc  Guil- 
laume de  Montmorency,  chambellan  des  rois 
Charles  Vlllt  Loaii  Xli  et  François  1",  et 
qui  e9t  dansMe  sanctuaire  du  côté  de  l'Evan- 
gile» lui  fait  l'honneur  de  l'avoir  rebâtie. 


D'IlPIGRAPUIE. 


MON 


9S0 


Celle  inscription  est  énoncée  en  ces  tenues. 

^e  oaron  de  Monlroorencit 
Nommé  Guillaume  près  ainsi 
Qu*est-cy  poartraict,  Tan  mil  en  date 
Cinq  cent  vingt  et  cinq  pour  bon  acte. 
Rédifia  ce  temple-ci. 

Cependant  la  tradition  veut  qu*il  n'ait  tait 
travailler  uu'au  chœur»  et  qne  le  reste  soit 
Tonvragc  a'Anne,  le  connétable.  On  le  iuga 
assez  par  son  vaste  mausolée,  placé  au  milieu 
de  la  nef,  qu*il  occupe  presque  tout  en- 
tière. Il  a  été  sculpté  par  Barlhélemi  Prieur, 
et,  de  l'aveu  des  connaisseurs,  c'est  une  fort 
belle  pièce  qui  tiendrait  son  coin  à  Saint- 
Denis,  et  n'en  serait  point  un  des  monu- 
ments le  moins  précieux.  C'est  Madeleine  de 
Savoie-Tende,  sa  femme,  qui  l'a  fait  faire. 
Elle  y  est  représentée,  avec  son  mari,  en 
marbre  et  en  bronse,  qui  contient  les  prin- 
cipaux faits  et  titrea^de  ce  connétable,  etc., 
dont  le  P.  Daniel  s*est  servi  dans  son  His- 
toire de  France,  pour  marquer  l'Age  de  ce 
seigneur  plus  au  juste  que  n'avaient  fait  les 
autres  historiens  (1). 

Il  y  a  dans  cette  église  une  cnasse  qui 
renferme,  comme  celle  de  Sainte-Geneviève 
de  Paris,  le  corps  de  saint  Félix,  diacre  et 
martyr,  reconnu  pour  une  relique  authen- 
tique par  M.  Bailiet,  dans  sa  Vie  des  Saints^ 
au  commencement  du  mois  d'août.  A  la 
prière  de  la  feue  reine  d'Angleterre,  Hen- 
riette-Marie de  France,  l'ouverture  en  fut 
faite  pour  lui  en  donner  un  doigt,  ainsi 
qu'elle  le  souhaitait.     (Hurtaut  et  Magny.) 

MONTOLIEU,  ancien  Malaslum^  dans  le 
déparlement  de  l'Aude,  en  France. 

Inêcripiion  de  Fan  948,  environ^  aans  Vi- 

glise  de  Saint-Jean. 

Amelius  nuiu  Del  vice  oomes 
iniionoresc^trlnitatis  palris  et  filii  et  spirittis  sci 

[Deo  gratias 
Très  mml  gratia  Del  abba  edificavit  hanc  domum 

et  iussit  dedicari. 
'  Yox  per  déserta  frendens  leo  cuius  imaginem  Harcus^. 

[tenet  f 
Rite  mactatur  lauras  ad  arom  cuius  tlpam  Lucas 

[tenet  t_ 
More  volatur  aquila  ad  astra  cuius   figuram  Ihes 

[tenet  f 
Speciem  tenet  et  naturam  Mateasut  bomo  f 

{Cardinal  Mai,  p.  83;  Mabillon, ilnno/; 
1  Bened..  t.  lU,  o.  461.) 

MONT-SAINT-QUENTIN  ,  monastène  piès 
de  Péronne,  on  Franco. 


(1;  Tout  autour  de  la  clôture  du  cbœur,  par  le  de- 
hors, est  marqué  en  grosses  lettres  de  relief,  le  mot 
APLANOS  plusieurs  fois  répété,  lequel  se  trouve 
aussi  peint  au  haut  du  portrait  de  Guillanme,  le 
restaurateur  de  Téglise.  Ce  mot  signifie  que  MM.  de 
Montmorency  ne  s'ctai6iil  jamais  écartés  de  leurs  da- 
Toîrg.  ^ 


f 


951 


NAP 


DICTIONNAIRE 


NAP 


992 


I. 


1370.   —  EpUaphe  de    Vabhé  Jean   lY   de 

Hardecourt, 

Clam  jacet  in  tumba  domous  Joannes  mère  columba 
Prodiil  hic  nalus  de  Villa  Combles  hamauis; 
Sobrius  et  castus,  paliens  fuit  ac  moderalus  ; 
Mille  ter  c.  cape  sed  lx  numera  jusii 
Reperies  tempus  quo  fertur  pastorelectas. 
Et  decimum  funclus  post  annum  subiit  auctns» 
Clemenlis  feslo  migravit,  sic  pius  esto, 
i}t  possit  vivere  cum  sanctis  :  die  miserere. 

[Mém.  de  la  Soc.  archéoi.   du  Midt^ 
t.  m,  p.  265.) 


Même  lieu.  --^  13^.  --  EpUaphe  de  l'abbi 

Pierre  de  JhUUe. 

Prudens,  formosus,  humiifsi'jibs  atque  beaignus,  ^ 
Uinc  morans  rexit  aonis  x  bis,  bene  vixit. 

(  M4m.  de  (a  Soc.  archéoi.  du  Midi  » 
t.  III,  p.  268.) 

MORLAAS,  dans  les  Basses- Pyrénées ^ 
en  France. 

Anno  Diii  mccci.  aques  pilla- 
r  et  aqsl  autar  fe  far  en 
per  de  Teaza  a  qui  Dius  pe- 
rdon  ad  hodor  de  Dies  et  de 
Sent  Oreus  et  Sente  Fee. 

Traduction. 

Vskïï  de  Noirc-Seigneur  mccci.  En  pierre  de  Teaz»» 
à  qui  Dieu  pardonne,  a  fait  faire  ce  plllier  et  cet 
autel  en  Thonneur  de  Dieu,  de  saint  Orens  ei  de 

sainte  Foi. 

(  Mém.  de  la  Soc.  archéoi.  du  Uidi ,  U 
IV,  p.  308.) 


MORLAIX,  au  département  du  Finistère, 
en  France. 

Tréjàhne, siècle j  quelques  mwftf  après  1238 
;«^'    —  Couvent  des  Jacobins 

Ecce  sub  hoc  saxo  fratrum  de  Monte  relaxe 
Est  sita  fondatrix  Juliana  Dei  yeneratrix 
Hujus  erat  virtus  qna  poilet  femina  rare. 
Mens  sincera,  manus  larga,  pudica  çaro. 

I  Mém.  de  la  Soc.  archéoi.  du  Midi^  1. 111, 

p.  224.) 

MOYEN-MOUTIER,  ancienne  abbaye  de  < 
Bénédictins  du  diocèse  de  Saint-Dié,  aujour- 
d'hui déparlement  des  Vosges,  en  France. 

Ancienne  inscription  de  Vautel. 

Hoc  allare  in  honore  Dei  san/otaeque  Mariae 
Munere  de  proprio  Reginardus  coniulH  abbas. 

(Mabillon,  Annal.  Bened. ,  t.  II ,  p.  317, 
387 ;  BB0WER,.4nna/.  Fuldens^ ,  p.  119; 
Mabillon,  Analecta^  in-folio,  p.  412; 
Cardinal  Mai,  p.  75.  ) 

MURI ,  au  canton  d*Argovie ,  en  Suisse. 

Epitaphe  ei  reliques  de  Saint-Liùnee^  vewmi 
des  catacombes  de  Sami-Calixte  ae  Jlome, 
en  1641 . 

LeoQti  in  pace. 

(  Cardinal  Maï  ,  p.  388  ;  Bollamdistes, 
sept.,  t.  V,  p,  197.) 

MUSTI,   dans  h  régence   de  Tunis,  en 
Afrique. 

Sur  un  arc  de  beau  style. 

Invictissimo  felicissimoque  imperatori 

Âuguslo  Gaesari  orbis  pacatori 

.    •    .    Mussicensium  DD. 

(Cardinal  Mai,  273,  5;  Maffki,*/!!*. 
,  Feron.,p.  458,3.) 


I 


N 


NAPLES,  capitale  da  royaume  des  Deux- 

Siciics. 

I. 

A  réglise  de  Saint-Jean  le  Grand. 

Omnigenum   rex   aitor  (\) 

ses  -f  Jan. 
Parthenopem  tege  fauste. 
(  Neapolis  Sacra^  p.  54  ;  Maï  ,  p.  2S.  ) 


II. 

inscription  ancienne  provenant  du  cimetière 

de  Saini-Janvier. 

*E7o  loâvnc  x«i  Mâoou  i^'tjfnuK^ni'Ovi 


{î)  Pour  aktor. 


>'.  )■ 


àl  dovi7C  Atq  i^  vvontXTQ  TtôpfQ 
Bcrrovfi  oirrovXXv  xovïi  vôfuv  àhMÇ  «nu^. 

(Mai,  p.  19,  n*4.^ 


III. 

Calendrier  qravé  sur  marbre  au  JX*  siède, 
et  trouvé  en  1742  à  Naples^  dans  Végliss 
de  Saint-Jean  le  Grand. 

Eobantonlitcesmots:  « 

Mihi    aniem  nimis  honorât!  swil  amkî  M, 
Deus,  îiiniis  con  forlalus  ertjMrÏBeipatns  eonim.  Dî- 

numcrabo  cos  cl  super  ilrciia  muUipUcabunlur.    ^ 


MensisJanuarins.  D.  XXXI, 

I.  Circumcisio  Dm. 

U.  DP.  s.  Basilii. 

m.  NT.  (1)  s.  Gordii  mr. 

IIII.  NT.  s.  Metrophani  pâL  cÔd«  * 

Y.  NT.  s.  Epîphaoî  piL  con. 

YI.  Epaphania. 

VU.  PAS.  s.  Iuliani  et  Basil. 

Mil.  DEP.  8.  Severini. 

YIIU.  DP.  8.  Agnelli  epT. 

X.  8.  lubanois  ChriuL 

XL  NT.  s.  Tlieodosii  monachi. 

XII.  NT.  8.  Marciniani  (2)  et  Théodore* 

XIII.  NT.  s.  Potiti. 
Xllil.  NT.  s.  Felici  Nolanl. 

XV.  NT.  8.  Elpidii  epF. 

XVI.  NT.  8.  Galatiaui. 

XVII.  NT.  8.  Ântoni  (3)  mon* 

XVIII.  NT.  8.  Athanasii  qpi. 
XVUII.  NT.  8.  Paoli  heremite» 

XX.  8.  Eufim.  Sevastiani. 

XXI.  NT  s.  Âgne. 

XXII.  NT.  Ânastasii  et  Yin. 

XXIU.  8.  Âgathangelu  (i).  ..^ , 

XXUIL  HT.  8.  Philoni.  ; 

XXV.  9EP.  s.  Gregorii  theo. 

XXVI.  8.  Xenoron  mon. 

XXVII.  NT.  8.  lohanuis  Ghr* 

XX VIII.  8.  Efrem. 
XXVIIU.  NI.  8.  IgnaU. 

XXX.  DEP.  8.  Peregrini. 

XXXI.  PAS.  8.  Kiri  (2)  et  lohis. 
Jf.  Februariuê.  D.  XXVIII. 

I.  NT.  8.  Trîfonis. 

II.  Purif.  scÊ  Marie.  Sumeo  (3). 

III.  NT.  s.  Blassi. 

UU.  NT.  s.  Claadii  moD^ 
Y.  p.  (4)  8.  Agathe. 

l)  Mazocbius  hic  et  saepe  alibi  nonnisi  N  ponit, 

I   conipeniliiim  grapbicum  marmoris  non  satis 

srvavit,  quod  plane  sig-'ûûjcat  ^T,  —  A.  M. 

i)  lu  est  in  uiraque  tabula  e  iuahiicftrtît2»f^a, 

ipe  Marciniani  et,  At  Mazocbius  (  quod  iniruiil*(ji 

o  viro  )  legit  Marcinianie  et  ;  deque  bac  sua  inia- 

iria  Marcimaniain  adnotationibusdiunequicquani 

»rat  ac  fabuiatur  senex  optinius  et  docUssiuius. 

i.M. 

ï)  En  rursus  Mazocbii  sphakna  qui  legît  Antonini 

Atuonif  quae  postrema  veraque  lectio  in  utraque 

jldy  seu  marmoris  imagine,  apparel.  Frustra  igi- 

MMocbius  exempia  congerit  ut  demonstret  An- 

mos  non  semel  fuisse  dictos  qui  erant  Anîonii. 

K.U. 

ï)  Terminationem  banc  genitivi  u  pro  •  gnecam 

s,  cuilibet  grœce  gnaro  patet.  Eam  autem  in 

ica  orbe  Neapoli  vulgo  usurpatam  »  satis  demon- 

il  ï^  Kalendarium,  ut  iam  observavit  Mazocbius 

I.  p.  747. 

S)   Mazocbius   ait  sculptum  in  margine    Firi^ 

ipe  F  pro  JIT.  Equidem  vix  fidem  adbibeo»  neque 

itavi  scribere  Kiri,  —  A«  M. 

I)  Neinpe  Simeonis^  djii^  I^Uim  hoc  die  oocur- 

nmartyrologiis.  —  Mikèclk. 

I)  SdHcet  pa$$îo.  —  A\  M.     ' 


Dd^GRAPHIE. 


NAp  9fà 

VI.  NT.  8.  Fausta. 

VII.  p.  8.  SatarninJ_(i). 
YUI.  DP.  Yictoris  epî. 
YUII.  PS.  Niclfori. 

X.  NT.  Scoiasiice. 

XI.  NT.  s.  Castrensis. 

XII.  D.  quo  electus  est  s.  Petrus  pap.  (i). 

XIII.  NT.  s.  Timothei  patr 
XlUI.  NT.  s.  fiaieutini. 

XV.  NT.  s.  Panuieonis. 

XVI.  NT.  s.  Iulianes. 

XVII.  DP.  Pauli  épi  iunloris. 

XVIII.  NT.  8.  Pimeni  (5)._ 
XVilll.  DP.  Quodvultdei  epi. 

XX.  s.  Gindinu. 

XXI.  DEP.  Ursi  ôj^.  m» 
XXU.  NT.  8.  Thècle. 
XXin.  p.  s.  PoliciipI  «fi. 
XXIIU.  Inrentià  ei^  s.  lo.  Bâ. 

XXV.  8.  Tbeodosfi  qu. 

XXVI.  NT.  s.  Porûrii. 
XXYII.  NT.  s.  Hierontii. 

XXVIU.  NT.  8.  Marceiii  epT  de  SurU. 

Jf .  Martiuê.  D.  XXXI. 


L  NT.  S.  Sofronii  môoT 

U.  NT.  8.  Adriani  et  Natalee  (4). 

111.  DP.  s.  Pauli  ëpi  urT  maioris. 

IIII.  NT.  s.  Marci  abb. 

Y.  NT.  s.lera8imL 

YI.  p..  8.  Basili  epi^Gerson. 

YU.  NT.  Arcadi  epl. 

VIU. 

Yllll.  PA.  8.  quadraginta. 

X.  NT.  8.  Poplii  epi  mar. 

XI.  NT.  s.  Pioni  mar. 

XO.  DE.  8.  Gregorii  pape.         ^ 
XllI.  p.  s.  Grtstine. 

XIIII. 

XV.  NT.  6.  Nicodemu. 

XVI.  NT.  s.  Montani  mar 

XVII.  Ponisimi  epT. 

XVIIt.  NT.  8.  Curilli  epT  llieru. 
Xyilll.  NT.  s.  Grisanthi  et  Darie. 

XX.  DE  s.  Galvi  èpi  r.rE 

XXI.  DP.  s.  Benedicti  ab. 

XXII.  NT.  s.  Thome  pat.  (5). 
XXill.  p.  8.  Gastuli  nir. 
XXIilI.  NT.  s.  octo  (6). 

XXV.  Annuntiatio  Dni  Ihu. 

XXVI.  NT.  s.  Sabini.^ 
XXVIÏ.  p.  8.  Isacii. 


1)  Lap.  Sa/uriuiî.  —  A.  M. 

h)  Est  fesium  cathedrae.  —  Maz. 

[3)  Lap.  Pimetni.  —  Maz. 

(4)  S.  Natalia  oxor  s.  Adriani.  —  Mai. 
JSï  Patriarchœ,  —  Maz. 

(6)  Sunt  iUi  celcberriaû  octo,  quorum  fiuaebUH 
Hist,  mart.  PaUu.  tumJ^iiaatnmgeAiis.majrtjFiM  w 
scribit.  —  M.u.  .  ■    r  «i-^- 


NAP 


DICTIONNAIRE 


NAP 


XXVm.  DP.  Eluchii  (UjpE 
XXYllII.  DP.  Reducts  epi, 

XXX.  NT.  s.  Nenandrî. 

XXXI.  NT.  s.  llucerii.  mar.  (t). 

M.  AprUi$.  J>.  XXX. 

V,  p.  B^-CâHinici  mar. 

II.  NT.  8.  Policarpi. 

III.  DP.  8.  lohannls  êpi  nn7 
Illl.  p.  s.  Theodulu  raar. 
Y.  p.  8.  Tbermi  mar. 

Yl.  NT.  s.  Eulicliii  patr. 
Yll.  p.  s.  Ruûni  mar. 
YIII.  DP.  Celcstini  pp.  Rom. 
YllU.  DP.  Mariae  aegupiiae  (3) 

X.  p.  8.  Terenlini  et  Mricani. 

XI.  DP.  StephanI  êpI.  nn. 

XII.  p.  8.  Gerontii  mâr. 

XIII.  Transhtio  beMi  lanul. 
Xllll.  HT.  8.  Tibarlii  et  Yalerianl. 
XY.  p.  s.  Theodort  mar. 

XYI.  p.  8.  Leonidi  mar. 
XYII.  NT.  8.  Agaptit  pp.  Rom. 
XYIU.  NT.  8.  Ëleutherii. 
XYIIII.  NT.  s.  PbiU{>pi  epTmar. 

XX.  NT.  8.  Papniitil  môîT. 

XXI.  HT.  8.  Maximi  epî  côrT. 

XXII.  p.  8.  Gai  pp.  Romis  (4). 

XXIII.  NT.  s.  Georgii  mar. 
XXini.  p.  s.  Innocenlii  pp.  R. 
XXY.  p.  8.  Marcl  evan. 
XXYL  p.  8.  Basile!  epîT 

• 

XXYII.  p.  s.  Irini  (5)  mar. 
XXYIII.  NT.  s.  Yitalîs. 
XXYllII.  DP.  s.  Severi  épT  liri. 
XXX.  y*  PompoDÎi  epT  nTu 

M.  Maius.D.XXXL 

I.  NT.  8.  lacobi  et  Pbilippi. 

II.  NT.  8.  Athanasil  palri. 

III.  lavenlio  a.  crucis. 

lUI.  p.  8.  Afrodisii  et  ^irëgatio  eiu8. 

Y.  NT.  s.  Ananie  aplî. 

Yl.  NT.  8.  Mathei  apïT 

Yll.  NT.  8.  Samubelis  prophète. 

YIII.  Appâr.  8.  Angeli.  prop.  (6) 

Yllll.  NT.  8.  Gristoforî  et  Esaie. 

X.  DEP.  Euslalhi  epT  iTiri. 

XI.  NT.  8.  Ilarionis  mon. 

(1)  Lege  Etttt/chti  ydHéiichH.  —  Maz. 

(2)  Mar,  est  m  marmore,  sed  omittit  mendose  Ma- 
■  ocbius,  p.  155.  Recte  autem  ibid.  Mazocbius  expli- 
cal  Glycerii,  ut  die  v.  mart.  Gerasimi.  —  A.  M. 

(3)  Sic  in  palimpsestia  legitur  Summachut  pro 
Symmachus.  —  A.  M. 

(4)  lia  lap.,  ut  infra  Crith  ;  scilicet  ex  grxca  pro- 
nunciatione  *p&faiç  et  npvryiç.  —  A.  M. 

(5)  Ita  est  in  lap.  ^  A.  M. 

(8)  Non  explicQÎt  lioc  oonipendiam  Mazocbius; 
nef|iie  ego  hinc  rem  illam  ad  utrgannm  gestam  ex- 
tiwlo.  —  A.  H. 


XII.  NT.  8.  Epipbanii  êpi. 

XIII.  NT.  s.  Polibii  êpi. 
Xllll.  NT.  s.  Bonifalii  mar. 
XY.  NT.  s.  Zaehrle(l)  propEe. 
XYI.  NT.  8.  Restitute. 

XYII.  NT.  s.  Marcl  evng.^. 
XYill.  NT.  s.  Epafrodlti  epu 
XYIIII.  P.  s.  Pairicii  mar. 

XX.  p.  s.  Tballalei  mar. 

XXI.  Memoria  Constanlini  irop. 

XXII.  p.  8.  Basilisci. 

XXIII.  DEP.  s.  Ephebt  epi! 
XXIIII.  N.  8.  SumeonL 
XXY.  NT.  lacobi  apii. 
XXYI.  p.  lude  apR. 
XXYII.  p.  8.  Anastasie. 
XXYIII.  PA.  8.  Criscentii  mar. 
XXVllll.  p.  8.  Tbeodosie  mar. 

XXX.  NT.  8.  Isaaciu  mou. 

XXXI.  p.  s.  Crisline  mar. 

M.  Junius,  D.  XXK. 

I.  p.  6.  lustini  phil. 

II.  p.  s.  Erasmi  mar.  el Pétri. 

III.  p.  8.  Ludam. 

Illl.  NT.  s.  Mitropbani  epi. 
Y.  p.  8.  Zinaida. 
Yl.  NT.  s.  Anthimi  epE 
Yll.  NT.  s.  Curilll  (3)  êpx. 
YIII.  NT.  8.  AlexaiAdri  epH 
Yim.  p.  8,  Nicasii,  _ 

X.  NT.  8.  Baniabe  apii. 

XI.  DP.  Maximi  et  Antoiûiii. 

XII.  p.  8.  Zinoni. 

XIII.  p.  8.  Acîlina  (4). 

Xllll.  DEP.  Fortonali  epT  nriT 

XY.  DP.  Maronis  epTnn  et  s.  YitL 

XVI.  p.  s.  Athinogenî. 

XYII.  M.  s.  Nicandrl. 

XYIU.  p.  s.  Marcl  et  MaroelRal 

XVUII.  p.  s.  Gervasii  et  Proul 

XX.  p.  s.  Sincritt  mar. 

XXI.  p.  s.  Rnfî  mar. 

XXII.  DP.  s.  Paulini  êpT 

XXIII.  p.  8.  Aristoclei. 
XXIUI.  NT.  s.  lobannls  Bap« 
XXY.  p.  8.  Febronle. 
XXYI.  p.  s.  lohis  et  Panli. 
XXYII.  p,  s.  Irini  (5).  _ 
XXYIII.  NT.  s.  Leonis  pp. 
XXYIII!.  NT.  s.  Peiri  aplu 


M)  Ita  lap.,  sed  tamen  infra  Zacharie*  — A.  II. 
(i)  lu  bic  lapis,  atxxT.  april.  evan.  — A.  M. 
(Z)  Ita  lapis.  Ergo  bîc  meadose  Mazodùus  Cs* 
riliu,  —  A.  M. 

(4)  Id  est  Aquilina.  --  ML|X. 

(5)  Die  xxvii  april.  titmkmar.  Porroet  tU  M» 
Irinu,  ut  Mazocli.,  sed  IrhH  habel  lapia.  ImettiiK 
autem  Jrenœû  —  A.  M. 


D£PieRAPIli£. 


XXX.  KT.8.  Pauliapli.  (I) 

M.Jttlius.D.XXXI    . 

I.  NT.  8.  Sumonis  et  Inde  ap.  • 

II.  NT.  Processi  et  Marcuni. 

III.  PU.  8.  TliomeiP  (î)  pos. 
IIH.  NT.  s.  Donali  epi. 

V.  s.  Arcbageli  mie» 
Yl.  8.  PoUicarpus. 
Yll.  8.  Curiliu  êpi  Alex. 

YIW.  8.  Pancrali  ëpî.    

Vllll.  PM.  8.  Rafine  et  Sec. 

X.  NT.  Imsoni  et  Mmuri. 

XI.  NT.  scEEufimie. 

XII.  NT.  Gaudîosi  et  relu 

XIII.  NT.  8CE.  Miroppis. 
Xnil.  NT.  8C1.  Tbeodori. 

XV.  NT.  Curici  et  Ilîtle 

XVI.  8CI.  ÂntiocbL 

XVII.  NT.  SCI.  Spemiti. 

XVIII.  NT.  8.  HarcelH. 
XVIIII.  NT.  8.  Maurici. 

XX.  NT.  8CI  Felicis  NoI. 

XXI.  8.  Siroeon  salu. 

XXII.  8.  Agapii  mar. 

XXIII.  NT.  ECi  ApoUennrîi. 
XXIUI.  NT.  8.  Crisiapiro. 

XXV.  NT»  8.  EupMx.  et  Anne  (5) 

XXVI.  DEP.  Leontii  epi. 
XXVIL  NT.  8.  PanUleoiu 
XXVIII.  NT.  8.  Nazari. 
XXVIUI.  s  FelicU  et  Sim. 

XXX.  NT.  8.  Abdon  et  Senoc. 

XXXI.  NT.  Germani  episc. 

Jf .  Augu$tu.  (sic)  D.  XXII. 

1.  PAS.  Maccab.  et  sce.  Eeli. 

U.  NT.  8.  Stepbani  cpC 

m.  DEP.  Aspreii.  epi. 

IIU.  8.  Patrisunodi  in  Epbesu. 

Y.  PAS.  8.  Eusignii. 

Yl.  Transfig.  Dn.  nri  IH.  XP. 

Yll.  DEP.  8.  Dometi.  confes. 

Ylll.  PAS.  8.  Donali  et  Curiaci. 

YUII.  NT.  8.  Constantini  pat. 

X.  N.  PAS.  8CI.  Laurenli. 

XI.  NT.  8C1.  Tibortii. 

XII.  NAT.  S.  EupU  mar. 

XMl.  NAT.  PAS,  8C!.  Uppolili  («c). 

Xlill.  NT.  SCI.  Eusebii  conf. 

XV.  Adsumptio  s.  Marie. 

XYI.  DEP.  Cosme  epi. 

XVII.  HT.  8.  septe  de  Epbesu. 

XVm.  8CI.  Agapîti. 

XVIllI.  8.  Andréas  milci  {sic) 


(\)  Pdsihinc  nos  desUinit  Mazocbil  commenlarfi», 
il  m8ierlor«8  sex  nensesioexplicatos,  heol  dimisit. 
miia  k^.  —  A.  IL 
M  tM*  Ëùnne. 


KAP  »» 

XX.  NT.  S.  Taddei  apos. 

XXI.  DEP.  8  Cbrusancî. 

XXII.  NT.  PAS.  scE.  Tbccle. 
XXIU.  DEP.  s.  Pauli  epT 
XXUII.  NT.  Titu  epT Grills. 

XXV.  NT.  PAS.  8.  Barihol.  ap. 

XXVI.  PAS.  s.  Adriaiii  et  Naul. 
XXVn.  NT.  SCI.  Ruû  mar. 
XXVIU.  DEP.  8.  Augustlnî. 
XXVUn.  PAS.  s.  lob.  Bap. 

XXX.  PAS.  8.  Felicis  êpT. 

XXXI.  NT.  Alexandri. 

Jf .  Septaidfer.  D.  XXX. 
I.  NT.  s.  Prise!  et  8.  Adhitori. 
n.  PAS.  8.  Mannv- 
m.  NT.  8.  VitiMani. 
UII.  p.  s.  Alexandri.  ^ 
Y.  PAS.  8.  Thntbiil  pwvL 
Yl.  p.  SCE.  Gristine. 
Yll-  p.  Festi  et  Desidcriî- 
YIII.  NatWitas  s.  Marie  t 
YUII.  s.  loacbi  et  Anne. 

X.  PAS.  8.  Slmonis  apos. 

XI.  NT.  Proli  Cl  lacinthï. 

XII.  p.  Aulononiu  epin. 

XIII.  NT.  SCI.  Niccla. 

XIlll.  P.  8.  Gipr.  et  exaL  icx  cnicta, 

XV. 

XVL  «T.  •»  Eiitl«îe.__    ^ 
XVn.  HT.  i  SîmonI  ser.  ISÔT. 
XVIII.  p.  Thonic  apos. 
XVmi.  NT.  8.  lanuaril.       _ 

XX.  p.  f.  EusUlbil.  Plac.  Toca.^ 

XXI.  p.  Isaac.  epT.  Cupru. 

XXII.  p.  s.  Foca  et  Prisci. 

XXIII.  c.  s.  lob.  Bap.  et  s.  S^^ 
XXUII.  PAS.  s.  Thecle.             v*^' 
XXY.  PAS.  s.  Romani.      ^ 
XXYI.  Adsampt.  s.  lob.  cra^ 
XXVU.  PAS.  8.  Gosm.  I>amia. 
XXVUI.  PA.  s.  Ripsiml.  GairH. 
XXVIllI.  DEP.  s.  Arcbâ.  MicT 

XXX.  s.  leron.et  s.  Grcgor.  epi.  de  Armenu 

Jf.  Octubêr.  D.  XXXL 

I.  DEP.  Adeodati  cpT.^  s.  Arelba. 

lU  NT.  s.  IHonusii  epi.  

m.  WT.  8.Domca  et  s.  Dionusii  epâ. 
IIU.  p.  s.  Tbeolegiwi. 
Y.  NT.  s.  Pelagia.  _ 

Yl.  NT.  s.  Renati.  fci  Sorr. 
VU.  NT.  s.  Marcdli  et  s.  Sergii. 
YUI.  p.  8.  Artbemona  et  BacE". 
YUII.  NT.  Abrae  patriarcbe. 

X.  p.  8.  Eulampii  et  EularopU. 

XI.  NT.  8CE  Zinai. 
XU.  p.  6.  Florcntii. 
XUl.  P.  8.  Pauli  et  Garpl. 

XIUl.  P.  Genrasi  e^ProlasîFortuaate. 


959  NAP 

XV.  p.  8.  Savini. 

XVI.  p.  s.  LojigiiM. 

XVII.  p.  s.  îgnali.  cpîT 

XVIII.  NT.  s.  Luca  ev.  et  s.  Euiîcc  et 
XVIIII. 

XX.  NT.  8.  G)rnern. 

XXI.  NT.  8.  Hilariii. 

XXII.  p.  s.  Gosme  el  Damià. 

XXIII.  Meniorie  s.  Zacharie. 
XXIIII.  p.  s.  Areiba. 

XXV.  p.  s.  Grisanli  el  Darîa. 

XXVI.  NT.  s.  Dimîlri. 
X'XVII.  DEp.  Gotliosi  ^îT 
XX  VIII.  p.  s.  Diomidii. 
XXVllII.  NT.  s.  Barnata.  apo. 

XXX.  NT.  s.  Max.  et  8.  MarciiT 

XXXI.  NT.  8.  mar.  Eraclii  Epimacbi. 

M.  Nobemb.  D,  XXX. 

I.  NT.  8.  Gesarii. 
H.  p.  s.  Acindinu.  Pigasium^ 
m.  NT.  s.  Ambrosii. 
IllI.  p.  8.  TheodolL     ^ 

V.  NT.  8.  Melhodii. 

VI.  p.  8.  Pauli  epTConsïT 

VII.  p.  8.  trigenta  très. 

VIII.  P.  s.  Goronati. 
VIIII.  NT.  8.  Agrippini. 

X.  NT.  s.  Tbeodosii.  impei 

XI.  NT.  8.  Menne  et  Mariio  , 

XII.  p.  8.  Arsacii.  Vicions. 

XIII.  DEP.  s.  loban.  Chrlsl 
XII II.  NT.  8.  Pbilippi  apos. 

XV.  8.  lacobi.  ap.  et  SamôT 

XVI.  8.  Matbei.  evan. 

XVII.  Dpp.  Gregorii  Tbaunu*. 
XVIB^f^le  s.  Galvi  ep. 
XVIUl'irr.  8.  Philolei. 

XX.  P.  8.  Dasii  ei  Procli^ 
XII.  DEP.  s.  Macarii. 
XXII.  NT.  8.  Gecilie. 
XXni.  NT.  Glementis. 
XXUil.  NT.  s.  Gbrisogouj. 

XXV.  p.  8.  Peiri.  pap.  de  Alexa. 

XXVI.  NT.  8.  Sîla  apôs. 

XXVII.  p.  8.  lacofali  de  PêfsK 
XXyiII.  NT.  Elisei  propbê. 
XXVIIII.  NT.  s.  Sâturnini. 
XXX.  NT.  8.  Andrée  apos. 

M.  December.  D.  XXX!, 

I.  Dedic.  bas!!.  Stepbâîî. 

II.  p.  s.  Gregorii  epî. 

III.  p.  Gregorii.  de  Arrûê. 
lill.  NT.  s.  Barbare. 

V.  DEP.  s.  Sabe. 

VI.  NT.  s.  Nicolai. 

VII.  DEP.  Ambrosii  èpi, 
Vin.s.Harturil. 


-3 
ACTIONNAIRE  NAP  SU 

VIIII.  Cceptio.  s.  Anne  (I)  Marie  tir. 

X.  NT.  s.  Eulalie.  et  s.  Eustraii. 

XI.  p.  s.  Tercnlîi. 
Aculii.                Xll.  NT.  s.  DanieISluirta. 

XIII.  NT.  p.  s.  Eustrati  etLticia. 
XIIII.  NT.  s.  Spirîdonî  êpi. 

XV.  p.  s.  Eleulherii  epi. 

XVI.  p.  s.  Pallierinutil. 

XVII.  s.  très  piieris.  et  Daniel. 

XVIII.  p.  s.  Ignati  et  Modesti. 
XVIIII.  p.  8.  Probi.  et  IKu. 

XX.  p.  8.  Ignati.  de  Suria* 

XXI.  NT.  s.  Tbome  apos. 

XXII.  NT.  s.  Efrem  et  AhrAfniuT 

XXIII.  p.  s.  dece.  Grills  (tic)  Icon. 
XXIIII.  p.  s.  Scino.  Etisusio  Aga. 

XXV.  NT.  Dni.  nri.  Ibii.  Xpi. 

XXVI.  NT.  Slephani. 

XXVII.  NT.  s.  lob.  evang. 

XXVIII.  p.  Innocentorû  (sic), 
XXVIUI.  NT.  8.  hcobi  apos. 

XXX.  NT.  s.  Anioni  e'pT. 

XXXI.  NT.  8.  Silvestri.  pap. 

IV 

Sur  Viglise  de  Saimie-Marie-Majeure, 

Basilicam  banc  Pomponius 
episcopus  Neapolitanus 

Fainulus  Jesn  Gliristi  Domini 

fecit. 

{Cardinal  Mai,  p.  99;  Reinesius,  XX 
373;  Flebtwood,  p.  45.) 

V. 

Inscription  trouvée,  en  1G03,  au  château 
Saint  '  Sauveur  ,  maintenant  château  dt 
VOEuf. 

M 


ABB. 

FIEKl 

• 

+ 

IVS 

SIT 

0 


A 

Quisquis  in  boc  teniplo  sleteris  quod  limpbâ  reinn- 

[dii, 

(I)  Imo  valde  arbilror  in  lapide  esse  tancie; 
nam  leclioambigua.  Quxritbaiid  immerilo  quispiam, 
ciir  Marinius  Ncapolitanum  Kalendarium  sseculi  u 

K)sneril  ;  alia  foriasse  aniiquiora,  v.  gr.  Albanium  a 
orcellio  edihnn,  et  Vaticana  aliqiiot,  praptermise- 
ril.  Num  îdeirco  id  cgil,  quia  Neapolitannm  in  mar- 
more  scripliim  est,  c;elera  in  membranis?  Alqiiidc- 
positie  quoque  cptscoponinr  el  martyriini  a  Mari- 
nio  supra  scripta,  aiq'uc  alias  coniplures  Marioiaii» 
colleciîonis  inseripiiones  tum  prosaicse  tnm  metncXi 
iionnisi  in  codicibus  exslant.  neqtie  in  lapidibos 
unquamcxarntœ  fuerunt.  —A.  M. 


latC  ducus  hic  Mayo  conUilit  abbas 
1  Paulo,  Jacobo  vcl  Barlbolomeo, 
lano  priino  leviiae  seu  Januario, 
Stephanoque  papx  Blasio  Dari:eque, 
Eugepioque,  Crisanio  cœlilus  almo. 
ïiH  Christus  et  donet.  Dicilo  flat. 

(Cardmo/MAÏ,  113,1.) 

VI. 

4u  collège  des  Jésuites. 

'iissimae  et  cleroenlissims 
domiiiae  nosirse  augusloc 

Helenx  inatri 
domini  nostri  vicions 
semper  aug.  Constan-' 

tini  et  avise 

dominorum  nostrorum 

Caesaruiii  beatoram 

uxori  divi  Constantîi 

ordo  Neapolitanorum 

et  populus. 

ardinaniki  238,  2;Gruter,  1086,  S.) 
ernier  la  rapporte  d'après  Sirrnond, 
rit  ;  cependant  on  l'accuse  de  faus- 
ns  les  Commentaires  de  YalvansenSf 
irt.  I,  p.  21. 

VII. 
\fU  Vendroit  appelé  Sbdilb  Moivtb. 

Piissimae  ac  venerabili 
doipinx  nostrse  Heleiias 

aiigustae  màtri 

domini  nostri  vicloris 

senipcr  aug.  Constantinl  et 

avise  domiiionim  nostroram 

beatissimorom  Oesanioi 

ordo  et  populus  Neapolitanus. 

ordinal   Mai,  238,3*;    Gbuteb,    p. 

281^ ,  2.  ) 

VIII. 

D.    N. 

FI.  Val. 
Constant  i  no 

pio  fel. 
invicto  aug. 
divi  Constanli  * 

pii  filio. 

IX. 

ne  inconnu  du  royaume  de  Noples. 

D.  N.  FI.  Val. 

Gonstant- 

iho  pio  fe- 

lici  invicto 

.    .    .     augusio 


DEPIGRAPUIE 


^AP  902 

divi  Conslan- 

ti  pii  fiiio 

xvni. 

(Cardinal  Maï,  p.  249;  Pr4TILLA,  p.  31  ; 
MuRATORi.  Àpptnd.  IV,  p.  6,  6;  G  bu- 
ter, p.  1078.; 


X. 

Musée  d*Herculanum, 
Colonne  milUiire  venant  do  couveut  des  Àiigustins. 

Devant. 

D.  N.  imp.  Caes. 

M.  Aureli  Valeri 

Maxenii  invictl 

Tl. 

Derrière, 

D.  N.  imp. 

FI.  Val.  Constan- 

tino 

auguste. 

Cardinal  Maï«  p.  252;  Rosini  ,  Dissert, 
isagog.j  1.  tab.  i,  n.  22. ) 

Voyez  d*autres  inscrintions  anciennes  de 
Naples  à  Tarticle  Romb  au  présent  Diction-- 
notre,  aux  Epitaphes  des  martyrs. 

XI. 
Eglise  paroissiale  du  faubourg  Saint- Jean- 

Sur  une  colûBoette* 

D.  D.  D.  N.  N.  N.  AGCG. 

Balentiniano 

Tiadosio  et 

Arcadio 

bono  rei  publice 

natis.  '^/js^ 

{Cardinal  Maï,  273,  1;  RosiiiT,  Dissert 
isag.  I,  lab.  i;  p.  27.) 

XU.  / 

Musée  royal. 

Cippe  trouvé  dans  les  raines  de  Fomles. 

Quinto  Clodio  C.    .    • 
Hermoge    •    •    • 
V.  c.  cens.'  camp, 
ordo  et  populus  ^ 

Formiaous 

patrono  prestan- 

tissîmo.  j^ 

(CordifwJ  Maï,  281,3;  Vbtoti,  Descr. 
Htrcol.j  p.  W.) 

XIII. 

Pierre   trouvée  en  1746  dans  la  grande 

basilique. 

DN.  Placidus  Valenlln  .  .  . 


»  î' 


M5                           NAP                          BlCnONr^AIRB  I^P                         Kl 

iisftimus  omnium  retr.  •  . .  X.VI1I. 

salvo  alqae  concordi .         . 

dosio  iiiviciissîmo  au Augustm  Tnumpku 

niinis  sui  Neapolilana  .  .  .  Dans  réglise  Saiat-Aogmia. 

ad  omnes  lerra  mariq ^nn^  D^^^l^i  .^  ^^^  „^,„^  „^  j^p^ij,^  li^l. 

exposium  et  nuUa eliooe  xi.  Obgl  B.  Auguslious  Triumphus  de 

gaudenlera  ingenii Ancona,  Magister  in  sacra  pagina,  oitUnis  Fra- 

sumptu  mûri»  lurrib irum  EremiUrum  S.   Augnsiinî,  vixil  annos 

{Cardinal  Mai,  342,  2,    Donat.,  p.  lxxv.  ediditque  suo  angelico  ingenio  xxiri. 

^^>  ^)*  iroiumina  libroram.  Sancius  in  Tka  ei  dams  ia 

-—  acientia. 

XIV.  — 

Table  de  marbre  trouvée  en  1589,  avec  les  re*  XIX. 

liqueê  des  saints  Fortunat  et  Maxime.  Jean  Anisio. 

Hic  jaceiil  Corpora  «anclonim  Maximi  ^  SalnUetn^e-Grand. 

et  Fortunali  sub  Paulo  primo.  ^                  ,         . .    ^   .  . 

/r>    j*     t  xr  -  oni    t.  \  Onuslus  «uo  lanus  hicAmsias, 

[Cardinal  Mai,  39i,  4.)  q^^^^^^  ^^.^^  ,^^^  ^^^^.^  ^^^^.^^^  . 

—  Qua  praegrauato  nuUa  concessa  est  quies. 

XV.  Tum,  si  qua  fulsit;  cum  Camœnis  baec  stetit, 

A»^-  ^    *  ^  a  '  ^  cj  0"*  roo*  facessîuere  plus  r.egolij. 

Couvent  de  Satnt-Séverm.  u     j               ^.   /           .  ia» .     .- 

Hoc  de  suo  sumpsit.  Sacrum  esi  NE  frafko. 

Ilic  duo  sancta  simul  divinaque  corpora  jaeeot 
Sosius  unanimes  et  Severinus  babent. 

{Cardinal  Mai,  406,  6;  Flebtwooo,  p.  ^X- 

*'®0  Agnès  et  Clémence,  filles  de  Charles,  due  Ht 

—  jbwmzzo. 

XVI.  A  réglise  SatelA-aaire. 

Chapelle  particulière*  ^^'^  jacent  corpora  îliustrissimamm  DonÛBa- 

rum   Dominx  Aguctis  de  Francîa  Imperatrids 

tamiplioii  et  rellgj»*|^««^W«U^  tenuil  ta  ConsUnil«opoliUna,  ac  vii^inU  Domio»  de- 

menti»  de  Francia  filiae  quondara  iUusirisaioii 

Dep.  Sablialtae,quae  vixit  principis  Domini  Caroli  de  Francia  Duds  Db- 

annls^  nu  xxvbeneme-  ,»jicij,  quaruni  animae  requlescant  in  pace. 
renti  in  pace. 

(Cordtna/ Mai,  461,1.)  "" 

Le  imSSûrus  epitaphiorum  du  P.  Labbe, 

renferme  plusi^rs  inscriplions  funéraires  Caroline  d'Autriche,  duchesse  de  Cdabrt. 

de  Naples  que  nous  réunirons  ici.  Eglise  Saiot-Laurent. 

—  Ilic  jacet  Catbarina  fliia  régis  Alberli  et  ne- 

Xyi]  plis  régis  Radulpbi  Romanomm  régis,  ac  so- 

'             .   j    »r     I  ^^^  Friderici  in  regem  Romanomm  eiecii,  Du- 

Laâtslas,  fiU  de  Charles  III,  rot  de  Naples.  ^„^  j^^^^^^^^^  ^^^^^  spectabilis  Caroli  primo- 

Dans  réglise  des  Aoguttlas.  genili  Serenissimi  principis  et  Domini  nostri 

Improba  mors  nostris^  beu  semper  et  obuia  rébus  !  Roberti  I>ei  gratia  lerusalem  et  Siciliae  regii 

Dum  rex  magnanÛBus  totum  spe  concipit  orbem  illuslrls  Ducis  Calabriae,   ac  eiusdem  Domini 

En  morilur,  saxo  tegilvr  rex  inclylus  isto,  nostri  régis  vicarg  generalîs,  insignis  vita  et 

Libéra  sidereum  mens  ipsa  petiuil  Olympum.  moribus  exemplarts.  Quae  obyt  Ncapoli  anno 

AiHra  épitapbe.  Domini  nostri  lesu  Christi  132S.  die  25.  roen- 

Qui  populos  bellotamido>,.<|ui  cladc  tyrannos  "*  »»"""'J  '*«"»™™  P™*""'  "«'*  *"»»  "' 

PercMlii  intrepidus,  Victor  terraque  manque  — 

Lux  Italum  regni  splendor  darissimas  hic  est  XX il. 

Rex  Ladisiaus  decus  altum  et  gloria  regum.  ■#    •    ^     ir                        ^    c-  •/ 

Cni  tanio,  heu  !  hcryma  soror  illustrissima  frairi  ^^^**  ^*  EongnCy  reme  de  Stcile, 

Defunclo  pulchnim  dédit  hoc  regina  loanna.  Kglise  des  Fraaciscalns. 

Viraque  sculpia  sedens  majeslas  vliîma  regum  Hic  rcquiescit  sanctae  mémorise  exceileniisûma 

Francorum  soboles  Caroli  sub  origine  nriniL  Domina  Maria  D.  G.  lerusâlem,  Sicilia;  llungn- 

"  ri9H|ne  regina,  maguifici  principis   quondaiu 


165 


NAP 


0EP1GRAPH1E. 


NAR 


Siepbani  D.  G.  régis  llungariaD  fiiia,  a€  ralîcU 
darac  mémorise  indyli  principis  D.  Caroli  se- 
cundi,  ei  maler  serenissimi  principis  et  Domini 
Roberii,  eadem  gralia  régis  diciormn  regnorum 
lerusalem  Siciliaeqne  regum  illustriiun,  qiise 
obijt  anno  Domini  15^  Indictione  sexia,  die 
i5.  Marlijy  cuius  anima  requicscat  in  pace. 

XXUL 

Marie  de  Frcnce^  dwcheeee  de  DurazK9. 

Eglise  Stloie-Claire. 

Hic  jacel  corpus  illustrissime  domin»  Maria 
de  Francia,  Imperalricis  Conslanlinopolilan;», 
ac  Ducissae  Duraiij  Qux  obijt  anno  Domuii  1566* 
die  20.  Mai]  indictione  quarta. 

XXIV- 

Philippe^  prince  de  Tarente. 

Eglise  SatDt-DomiQiqQe. 

Hic  pius  et  fidus,  hic  Martis  in  agmine  sidii», 
Pbilippus  plenus  vinutibus  aiqiie  sereuuê  ; 
Qui  Caroli  nalus  Franca  de  gente  secundi, 
Régis  Sicilix,  regina  matre  crealus 
lluiigariae,  ipse  eiiam  Tir  natx  semine  diui 
Régis  Francorum  Catharinae  prostrenuonim» 
Qua  Constantinopoiis  extititimperator; 
Atque  Tareulini  princeps  dominatas  amator. 
Nostra  tamen  patris,  strenuis  ac  ictibus  acris 
Acbaiae  princeps,  cui  Romania  deineepa 
Taoquam  despote  tilulo  fuit  addita  noio* 
lodjtiis  est  gratus  tumulo  bic  iacet  intra  beatoa. 
Prîooeps,  qui  magno  solio  migraoit  in  anno 
Cbrîsti  miUeno  trecenteno  ter  quoque  deno 
Bino»  December  erat  eiusdem  sexta  viceoa 
Facta  dîes,  inerat  indicto  qointaqoe  dena. 

XXV. 

Innocent  IV ^  souverain  pontife. 

Eglise  Saint- Laorent. 

Hie  soperis  diffnnê  requiescil  Papa  bemgnuê 
Laetos  de  Flisco^  sepultus  tempore  pmco 
Yir  sacer  el  rectus,  sancto  velaniine  tectui, 
Sirauit  inimicum  Cbristi  colubrum  Fridericum 
Uflua  de  nato  gaudetysic^/on/lco/o.,  etc. 

— ^ 

XXVI. 

Sonda  d'Aragon^  reine  de  Naples. 
Âm  HMmastère  de  Salnle-CIaire. 

Hic  jacetsommse  bumiltlalis  exemplum,  corpus 
vcaerabîlia  memufm  sanct»  sororis,  claRBoHn 
Romkiae  Saneî»  regin«  lerusalem  et  SîdHs 
rtttcltt  danc  memoria  aereaissimî  Domini  Ro* 
toni  kmsalem  et  Sidliae  régis  qu»  posi  obi- 
HHD  cjuadeiB  régis  viri  sui  agena  débit»  Tidtii- 


tatis  annum  deinde  transitQpa  cun  tetetnls 
commuians  ac  inducens  eius  corpore  pro  amore 
Cbristi  votuntiriam  paupertatem  bonis  suis 
omnibus  in  alimoniam  pauperum  distributîs» 
boc  célèbre  mouasterium. 

XXVII. 

.  Constantin  Castriote. 

CoNSTMnnRDS  Casthiotos  liic  tegitor,  sangolne 
'  et  cognatione  regum  ac  Cassarea  dams,  roonim 
eandore  insignis,  dignitate  pontiféx  Esemien- 
sis  :  diim  probe  vivit,  intempestive  moritur. 
Adronica  Comkiata  avia  patema,  nepoti  optfmo 
pos.  M.  D.  Neapet. 

Cette  dernière  épitaphe  de  Constantin 
Casiriote  est  extraite  du  recueil  de  Jean  Gros. 
Sh^Ununi  aux  épitaphes  de  Bàle.  p.  328. 

NARBONNE»  déparlement  de  TAude  en 
France. 

1. 

Inscription  chrétienne  de  Van  445,  conservée 
autrefois  au  palais  archiépiscopal. 

f  Cô.  et.  xpo.  miserante.  lim.  boc.  C.  L.  K.  T.  B. 

anno*  lill* 

es.  Valentiniano.  aug.  VI.  III.  KL.  D.  XYmi.  anno 

ëptus.  Rusli. . . 
Rusticus.  eps.  épi.  Ronosi.  filius 
êpT.  Aratorjs.  de.  sorore.  nepus.  f 
êpT.  Venerl.  soci.  in  monasterio 
eonprb.  eccle.  Massiliens» 
amio  XV.  eptis.  au.  D.  amu  v. 
an.  kl.  octoU  c.  Urso  prbo.  Uemeta 
diaoo.  elëôr*  iêq.  tib. 
cœp.  depon.  panel,  ecel.  dad. 
esaatae  xxxvii.  dT  quaTin  fun- 
dam.  pool,  eoepi.  aano.  ii.  vu.  Ia<fv, 
ocib.  abâST  P.  F.  Monunua.  subS. 
Marcellus.  GâiT.  prêt.  Dî^ltor  ^ 
mreoe  exegiu  epro.  hoc  on».  wsl3L 
wpeiidiM.  neoessas.  repromHeoa.  («0 

qnae.  per  blenn.  admimsC 
suae.  brebu  artifi.  E. 
neroed.  sol.  ac. 
ad  openr.  et.  ceter.  sS!  îd. 
bine,  oblat.  scT 
epi  Veneri.  sole— 
êpT.  Dynami  1.... 
Oresl.  co... 


Agroeci.  i..- 
et  de  cottia.. 
sakiti.  (1) 


(Cardinal  Mai,  p.  8S.) 


(I)  Lapis  fie  legltiir  :  i  Deo  et  Cbrialo  mtoeram»: 
limen  boc  coUocatum  est  anno  qiiarto,conaule  Valeali- 
nianoaug.  VI,  tertio kal.decembr.,  xix  annoepii^ia- 
iosRustici  Rusticus  episcopas,  epîsoopi  I^?»^»Î«JJÎJ; 
episcopi  Aratoris  de  sorore  nepos,  epiacopi  Veoafii 
socius  in  monasterio^  compresbirter  eccl.  liassM., a«r 


^<7 


NAR 


DICnONNAmE 


NAR 


93S 


Le  sixième  eonsulat  de   Valentinien  est 
en  kk6* 


H. 

Dans  Véglise  de  Saint -Just,    sur  un  socle 
d*autel  en  marbre^  vers  890. 

llujiis  cum  sumroo  teropli  Theodardus  honore 

Kximius  praesul  condiîcoravit  opas.» 
Cempoauitque  solum  hoc  dévolus  marmore  daro 

Erexit  regias  undique  miriflcas. 
Alque  aedem  sacram  fuerat  quae  perdita  dudum 

Propler  barbariae  muhimodain  rabiem, 
Re^lauraiis  qiiinlo  nonas  octobris  inunxil 

Banc  aram  Domino  jure  dicendo  pio  ; 
Mcrcedem  qui  reddal  ei  ccrtamine  lanlo 

lusii  et  Pasloris  egregiis  merilis. 

(Cardinal  Mai,  p.  (62.) 


Hoc  solium  dompnus  Teodardus  marmore  fecit 
Egrigius  praestil,  surgunt  hhic  inde  perallse 
Terni  politi  saxis  ex  ordine  gradus. 

L*ég1ise  qai  contenait  ces  inscriptions 
fut  détruite  qiiplriue  temps  après  sa  restau^ 
ration  par  Tliéodarch,  et  rebâtie  setilèmenl 
en  1271. 


m. 

1203.  —  Eglise  Saint-SibasUen. 

Anno  Domini  mcciii,  idus  madiî  obitt  Berenga- 
rius  Bistani,  qui  manu  dimisit  6  solidos  melgo- 
rienses  (1)  in  augmenlum  et  complemenlum  de 
tenendo  une  sacerdote  in  ecclesia  Sancii  Seba- 
stiani,  quem  seroper  in  die  anniversarii  sul  pro 
anima  sua  m  sextarios  bladi  pauperibns  in  pa- 
liihus  dadîtt  et  haee  omnia  débet  compiere  qui- 
conque fuerit  capellanus  ecdesie  Sancti  Seba- 

no  XV.  cpiscopalus  sui ,  destructionis  anno  qniiito  (vel 
dieanni  quinta)  m  id.  oct.  cum  Urso  presbytère,  Her- 
meie  diacono,  eteorum  sequentibus,  cœpii  deponere 
parielem  ecclesiae  dudum  exustae,  xxxvn  die  quadra- 
luni  in  fundamento  poni  cœpti.  Anno  secundo,  vu  id. 
ocl.  absidem  poni  fecit  Montanus  subd.  Marcellus  Gal- 
liarum  praefeclus  Dei  cuilor  prece  exegit  episcopum 
hoc  onus  suscipere,  impendia  neccssaria  repromit- 
tcns,  quac  per  biennium  administrationis  su»  prae- 
huitariiilcibus,  mercederosolidorum  sexceniorum  ad 
opéras  et  caetera  solidorum  mille  quingentorum.  Hinc 
oblaiiones  sancii  episcopi  Venerii  solidos  g.  .  .  epi- 
scopi  Dynamii  .  .  .  l  .  .  Oresi  .  .  .  cr..  Agrœcii  . . . 
.^  ...  et  Decorix  . . .  saluli  . . .  i  Vide  n'tttohe  de 
Languedoc^  in  caice,  p.  4,  n.  9;  Samm4Rt.,  G.  C,  VL 
p.  8;  Fleetw.,  p.  475;  Grut.,  p.  1059.  \  ;  Domat., 
p.  194;  MàuaiN.,  1. 11.  p.  564;  Blanchin.,  1. 1.  pncf. 
ad  Anastas.,  et  t.  lU.  p.  158.  —  Mr. 

(1)  il  parait  difficile  que  six  sols  melgoriens  aient 
«ifit  pour  compléter  la  fondation  d*uiie  messe  per- 

r'  iuelle  ;  on  verra  d-après  sept  cents  sols  affectés 
cette  destination.  Cependant  le  chiffre  indiqué 
dan.^  la  noovdle  Dipiomatique,  comme  signiliant  six 
est  bien  pareil  à  celui  de  cette  cpitaphe  *  il  doit  avoir 
ici  une  autre  signification. 


stiaiii  pro  redditibus  qaos  omnes  débet  semper 
perdpere  ex  honore  perpetuo  ::  assignato. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  lii 
p.  193.) 

IV. 

1210.  —  Eglise  Sainte-Marie  la  Mourguin, 

Anno  sancte  Nativilatis  Christi  mccv  septimo 
iialendas  augusti,  obiit  Guillelmina,  filia  qooit- 
dam  Stepkaoi  Sagnatoris,  cujus  anima  reqûe- 
scat  in  pace,  que  dimisit  700  solidos  melgorien* 
ses  ecdesie  Sancte  Marie  Burgi  Narbone  eo  pa- 
cte ut  prior  et  conventus  ejusdem  ecdesie  pro 
anima  sua  teneant  in  perpetuum,  a  festo  saocU 
Andrée  usque  ad  festum  Pascbe  Domini,  uDun 
sacerdotem  secundum  tenorem  testament!  soi, 
qui  pro  ea  specialiter  in  missis  et  oraciuuibus 
intercédât  ad  Deum. 

Per  ista  sit  manifestum  qood  Aladaisis  maier 
ejusdem,  altare  donavit  prefkte  ecdesie  200  so- 
lidos mefgorienses,  ut  piior  et  conventus  ejus- 
dem ecdesie  douent  annuatim  in  perpelonro. 
in  festo  Annunciationis  sancle  Marie  i  sexta 
rium  fruroenti  in  heiemosinam  pauperibos  ia 
panibus. 

Tradvctiou. 

1/année  de  la  nalmté  du  Christ,  hcct,  le  upi 
des  kalendet  d'août,  mourut  GuHlellemîne,  fille  jtdii 
d^ Etienne  Sagnator,  dont  Tame  repose  en  pMx;elU 
donna  dcc  som  melgoriens  à  réglise  de  Sainte-Marie 
du  bourg  de  Narbonne,  afin  que  le  prieur  et  le  coûtent 
de  cette  église  tiennent  à  jamais,  depuis  la  fêle  et 
saint  André  jusqu*à  la  Pâque  du  Seigneur,  stifMif 
la  teneur  de  son  teUament,  un  prêtre  qui  intercède  tfé- 
cialemént  pour  elle  auprès  du  Seigneur  par  des  mettes 
et  des  prières. 

Qu'il  soit  à  jaman  connu  qu'* Aladaisis,  mère  de  k 
même  Guillellcmine,  donna  pour  toujours  à  la  m^ 
église  ce  sous  melgoriens,  afin  que  le  prieur  et  le  cw- 
vent  de  celte  église  distribuent  annuellement^  à  la  fiiê 
de  rAnnoncitition ,  un  setier  de  ^roment,  converti 
en  pain. 

{Méin.  de  la  5oc.  archéoL  du  Midi^  t.  lil, 
p.  193.) 

V. 

1221.  — Autrefois  àVabhaye  de  Saini-fauU 
maintenant  au  château  de  Seranu,  prés  Nar- 
bonne 

Peirum  petra  tegit  quem  nulla  superbia  fregit 
Cum  Ghristo  degit,  hune  sua  dextra  régit 

Yivens  eum  Ghristo,  niundo  bene  vîxll  in  islo, 
Vilam  quam  mentit  vita  beata  fuit. 

Anno  Domini  mocxxi,  ni  nonas  octobrfs*  obiit 
niagisier  pater  abbas  SancU  Paull,  archîdtaco- 
nus  Sancti  Jnsti.  In  eujus  anniversario  ecelesia 
sancti  Pauli  tenetnr  annaailm  celdiraro  missan 
in  coro  (sic),  et  dare  unam  libram  eanddanm 


NAR 


D*EPir.RAPHIË. 


iNAK 


970 


im  migeriam  vinî  el  centum  libraspanis,  el 
lis  clericis  ejusdem  ccclesie  ultra  consuetuiu 
m  XII  deiiarios,  el  aliis  de  coro  vi  denarios 
lam  libram  panis,  et  scolâribus  m  denarios 

îdiam  libram  (sic)  panis  de  po Et 

Dum  pro  amore  f>ei  prcterea  bec  tenetur 
clericis  Sancti  Jusli  xxv  solidos,  et  clericis 
le  Marie  Burgi,  v  solîdos  melgorienses.  Si 
n  ea  die  ibi  misse  inlersint,  slaluil  etiam 
abbas  ut  die  sabbati  quo  orficium  béate 
i  celebrabilur  quilibet  clericus  ejusdem 
sie  percipiat  très  denarios  ullra  consuelum 
m,  perpetuavit  eiiam  unum  presbiiernm 
desia  Sancli  Pauli  et  alium  in  ecclesia 
i  lusij,  assign^kns  pro  dictis  omnibus  et 
lis  redditus  sunicienles. 

Um.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midi^  t.  III, 
p.  201.) 

VI. 

—  Hôpital  de  Saint-Jutt^  loge  du  par- 

lier, 

Doroini  mccxlviii,  kalendas  februarii  obiit 
irdus  de  Cbibaco,  capellanus  de  Bethléem, 
08  obiiu,  omnibus  intitulalis  (1)  ienc*tur 
belemosinarius  xii  deiiarios  Narbonnen- 
)»  Iritici  11  sexiarios  Aragonis  pro  dcc  so- 
sxpensis  in  manso  Dévia.  Item  hospitale 
I  Jusli  tenelur  emere  annuatim  leclum  in 
s  precio  xl  solidos  melgorienses  in  feslo 
im  Sanctorum,  ad  noliciam  helemosiiiarii 
im  pauperum  clericorum  pro  honore  (3) 
el  si  hoc  minus  bene  ageiur,  accipiat 
losinarius  dictuni  oiiorem  (zk)  et  bonus 
Item  capellanus  de  Bethléem  (4)  débet  te- 
sacerdotem  ad  mensam  suam  pro  Rai- 

de  Peis el  Chibaco  pro  viii  libras 

•rienses;  omne  dant  ei  de  canonia  (5)  pro 
ma  habuit  iv  miUia  solidos  franciscos  (G). 

Trndnction, 

\  Motre-Scigneur  1248,  aux  kalendes  de 
est  décédé  Bernard  de  Chibac,  chapelain  de 
n,  à  Tanniversaire  duquel  Taumônier  est 
donner  à  tous  les  inscrits  douze  deniers 
als  et  deux  selicrs  de  froment,  mesure  d*A- 
our  sept  cenls  sols  dépensés  dans  la  maison 
Item,  Tbôpilal  de  Saint-Justest  tenu  d^ache- 
idiemeut  un  lit  complet  du  prix  de  quarante 

Mlnlatut  qui  in  Libella   noialur  ad  certum 

a  oficio  divine  peragendum. 

»iers  de  douze  pour  un  sol,  et  de  trente- 

ob  à  la  livre. 

imor  est  quelquefois  une  redevance,  plus 

une  propriété  quelconque. 

)  chaj)elain  de  Bethléem  élait  anciennement 

premiers  dignilaires  du  chapitre  de   Sainl- 

eamonia^  prél»ende,  revenu  d*un  chanoine,  et 

xlension  de  tout  le  chapitre. 

Mi  (ranciy  (rancitci  ou  francici,   déiioniina- 

• 

DiCTIONîf     D'KpiGRAPniK     I. 


sols  melgoriens  à  la  fcle  de  la  Toussaint ,  pour 
l'usage  des  clercs  pauvres,  à  la  connaissance  de 
Taumônier,  et  si  cet  acliat  n*est  pas  bien  fait, 
raumônier  recevra  Thonoraire  légué  et  la  charge 
à  remplir.  —  Item ,  le  chapelain  de  Bethléem 
est  tenu  d'admettre  un  prêtre  à  sa  table  pour  la  mé- 
moire de Rainaud  de  Peis et  de  Chibac;  à  cet 

effet  il  recevra  huit  livres  melgoriennes  ;  tout  lui 
sera  payé  de  la  prébende  générale.  Pour  tous  ces 
.egs,  le  chapitre  a  eu  quatre  mille  sols  français. 

(Mém.  de  la  Soc,  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
pp.  202-203.) 

VII. 

1257.  —  Sainl'Just. 

Aniio  Domini  m.  ce.  lvii,  vue  kalendas  augusti 

obiit  dominu5  Guillelmus  deBroa,  qtioiidam  ar- 

chiepiscopus  Narbone,  qui  fuitoriundus  de  Po- 

dio  celîqueno,  dîœcesis  Biterrensis.  cujus  ossa 

in  présente  sepulchro  requicscuni,  et  vixit  in 

archiepiscopatu  laudabiliter  duodecim  annis,  et 

eccleslam  suam  etsubditos  suos  in  pace  et  quiète 

salubriter  gubemavit.  De  bonis  autem  suis  in- 

stituti  sunt  quatuor presbiteri  perpetui,qui  celc- 

brare   lenentur  in  presenti  capella  et  septem 

anniversaria,  in  quibus  recipiunt  omnes  intitii- 

lati  quoquo  modo  in  ecclesia  Narbone  et  capella- 

ni  capellarura  civitatis  Narbone,  el  qui  présentes 

Klieras  legerlt  orationem  dominicam  ter  dévote 

dicat  pro  anirtia  ipsius. 

G.  de  Broa,  né  à  Puissalicon,  près  de  Bé- 
zicrs,  fut  nommé  archevôque  de  Narbonne 
en  1245.  11  eut  avec  Amalric,  vicomte  de 
Narbonne,  de  grands  démêlés,  terminés  eu 
1251  par  sentence  arbitrale  de  Hugues,  év6- 

3ue  de  Béziers  et  de  Guy  de  Foiqueys,  clerc, 
epuis  pape  sous  le  npm  de  Clément  IV,  et 
mourut  en  1257. 

{Mé/n.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midi^  t.  III, 
p.  206.) 

VIII. 

1273.  —  Chapelle  Sainte-Madelainf. 
Anno  Domini  mcclxihi  kalendas  marcii  Petrus 
de  Montebruno,  qui  a  tempore  domini  Clemen- 
Hs  pape  quart!  usque  tempus  Gregorii  pape  de- 
cimi  sedis  aposlolice  camerarius  et  iiotarius 
fuerat  quinque  annis  ad  ecclesiam  Narbonnen- 
sem  veniens  in  archiepiscopum  consccratus  ca- 
pellam  istam  que  prius  in  humili  structura  fue- 
rat ad  bonorem  béate  Magdalene  ediiicare  cepic 
infra  triennium  cum  Dei  adjutorio  consumroavit 
eandem.  Orate  pro  eo. 

(Mém,  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  III, 
p.  210.) 

IX. 

1286.  —  Egli$e  d4  Sainl-Ju$t. 
Félix  pnelatus  hen  qvam  cito  morte  vocaïus  ! 
Mente  Den  grains  hic  carne  jacet  tiimiilatus. 

31 


S7I 


NAR 


DICTIONNAIRE 


NAfl 


9<i 


Nobilis  ei  génère  sed  nobilior  pielalc 

Prefuit  liic  Tero  similis  tibi,  Petre  beale, 

Nomine  non  tantum  sed  et  ordine  plus  laboranluin 

Par  conregnanlum  sit  cum  domino  dominanium 

DiclHS  de  Monlebruno  fuil  indeqne  natus, 

Dura  fbrens,  sponie  Tixil  sine  labe  reatiis, 

Quod  sat  agendo  plebibil  hic  de  fonle  Sopbiac. 

Diffudit  palriae  Marihae  memor  alque  Maria", 

Anno  milleno  bis  centeno  ocluageno 

Bislerno  (sic)  Gbristi,  Chrislus  requiem  dedil  isti, 

Ante  dics  mensis  junii  lux  tertia  luxit. 

Cum  Narbonensis  radius  de  corpore  fluxit 

Ul  lux  ponlific.um  tribus  illuxit  quasi  lusiris 

Moribus  illustris  dominum  lucratus  amicum. 

Obiinetut  statuil,  Quintini  festa  beati, 

Presbîterosque  duos  qui  sunl  hic  pcrpeUiati, 

Ut  eîtius  roeritum  Christi  moriens  repcrirct 

Ordinat  bic  obitum  die  moriis  quando  redirel. 

Pierre  de  Montbrun  fut  archevêque  de 
1278  à  1286,  et  régla,  en  1278,  par  senlence 
arbitrale,  un  différend  qui  s*était  élevé  entre 
Bésinguier,  évoque  de  Maguelonne,  et  Jac- 
ques, roi  de  Majorque,  au  sujet  de  Montpel- 
lier. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midiy  t.  III, 
p.  213.) 

M.  Journal  fils  a  signalé  deux  inscriptions 
intéressantes  dans  une  Notice  sur  le  Musée 
de  Narbonne ,  que  nous  reproduirons  en 
entier  (1). 

Il  faut  un  long  intervalle  de  temps  pour 
que  justice  soit  rendue  :  justice  est  faite. 

Au  souvenir  de  Tancienne  capitale  des 
Gaules,  les  hommes  qui  aiment  à  vivre  dans 
le  passé  demandaient,  en  parcourant  les  rues 
de  Nahbonne,  où  étaient  les  thermes,  les  arcs 
de  triomphe,  les  théâtres,  les  temples,  les  fon- 
taines, les  ponts ,  le  capitole ,  les  riches  co- 
lonnades et  les  Innombrables  statues  qui  dé- 
coraient autrefois  cette  ville  célèbre  ;  tout  était 
effacé  :  rien  ne  pouvait  indiquer  la  puissante 
colonie  romaine,  le  boulevard  du  peuple-roi, 
la  célèbre  Narbo;  tout  était  dispersé;  il  ne  res- 
tait même  pas  pierre  sur  pierre.  Plus  de  ther- 
mes, plus  aarcs de  triomphe,  plusdethé&tres, 
plus  de  temples,  plus  de  fontaines,  plus  de 
ponts ,  plus  de  capitolr,  plus  de  riches  colon- 
nades, plus  de  statues.  Les  voyageurs  r^u- 
rieui  cnercbaient  inutilement,  dans  Nar- 
bonne de  183)>,  quelques  restes  de  la  riche 
cité  protégée  par  Auguste ,  quelque  repré- 
sentant des  monuments  grandioses  de  la  Pro- 
vence :  encore  une  fois,  rien  pour  rappeler 
deui  mille  ans  d'eiistence;  rien  pour  per- 
pétuer la  mémoire  des  grands  hommes;  rien 
pour  constater  que  Narbonne  avait  été  suc- 
cessivement habitée  par  les  Volces ,  par  des 
colons  romains  et  par  plusieurs  peuples  du 
nord;  rien  qui  pût  rappeler  aux  générations 
futures  que  le  croissant  et  Tétendard  de 
Mahomet  avait  remplacé,  pendant  près  d'un 
siècle,  la  croix  sur  le  faîte  des  édifices  pu- 
.blics  ;  à  peine  un  souvenir  de  cette  archi- 

(1)  CeUe  notice  n  élé  publiée  Unns  la  Rettie  du 
Midi.  t.  VIII,  lirrais.  3«. 


tccturo  chrétienne,  de  celte  architecture  na- 
tionale, que  les  mains  puissantes  du  catho- 
licisme avaient  semée  partout  à  profusion. 
Les  légions  romaines  avaient  ravagé  les  mo- 
numents des  Celtes  qu'ils  avaient  vaincus; 
les  Visigoths  avaient  détruit  les  monuments 
de  la  colonie  romaine  ;  les  premiers  chrétiens 
avaient  renversé  tout  ce  qui  avait  échappé 
aux  Visigoths  etauxRomains,  etsuccessife- 
mentles  Arabes  et  lesChrétiens,  les  Chrétiens 
et  puis  encore  les  Arabes,  avaient  acheré 
de  faire  table  rase.  Les  débris  de  toutes  ces 
cruelles  luttes ,  les  fragments  mutilés  qui 
témoignaient  de  ce  i>én)b1e  enfantement  so- 
cial, gisaient  à  quelques  pieds  .sous  le  sol, 
et  personne  ne  s*abais^ait  pour  les  recueil- 
lir (1).  Cependant  il  existe,  dans  les  monu- 
ments des  générations  qui  ne  sont  plus,  un 
caractère  de  grandeur  qui  inspire  la  véné- 
ration :  abandonner  le  culte  des  anciens  sou- 
venirs, c'est  briser  la  chaîne  des  temps,  c*est 
renier  un  héritage  do  gloire,  c'est  profaner 
la  mémoire  de  nos  aïeux  qui  avaient,  pour 
ainsi  dire,  matérialisé  leurs  pensées  et  leurs 
sentiments  avec  du  marbre,  avec  du  bronze, 
avec  du  granit. 

Il  fallait,  pour  découvrir  quelques  traces 
de  Tancienne  Narbonne,  parcourir  dans  tous 
les  sens  la  ville  et  la  campagne,  visiter  les 
étables  et  les  greniers.  Le  temps  et  les  hom- 
mes rivalisaient  de  zèle  pour  effacer  les  in- 
scriptions monumentales  et  les  brillantes  com- 
positions du  siècle  d'Auguste  ;  les  tombeaux 
des  em[)ereurs  étaient  profanés  et  servaient 
d'auge  aux  bestiaux  ;  les  armures  des  che- 
valiers étaient  brisées  sur  l'enclume  des  ma- 
réchaux de  village ,  les  vieilles  chartes  et 
les  vieux  capitulaires  se  détruisaient  tous 
les  jours.  Maintenant  tout  cela  va  cesser  : 
justice  est  faite. 

Sur  la  proposition  de  M.  Teissier ,  ancien 
préfet  de  l'Aude,  et  avec  Tassent i ment  et  la 
protection  du  gouvernement ,  une  co.m(uis- 
sion,  composée  de  dix  membres,  a  été  char- 

(I)  Ce  n*est  pas  seulement  les  monuments  des 
botniiies  qui  ont  été  détruits  :  Taspecl  même  des 
lieux  est  complètement  changé  depuis  la  période 
gallo-romaine.  Narbonne,  qni  aulrefaîs  était  net* 
seulement  le  port  des  Volces  Arécom*ques,  maïs  a- 
core  le  port  le  plus  considérable  de  toute  la  Gaule, 
se  trouve  aujourd'hui  dans  les  terres  ;  rancîên  bc 
Rubresus,  qui  occupait  une  surface  immense  eti|« 
entourait  presifue  toute  la  ville,  se  trouve  maioie- 
nant  remplacé  par  de  riches  campagnes  ;  les  monU- 
gnes  ont  perdu  leur  belle  végétation,  et  TAude  loi- 
même  a  chance  de  direction  et  d*emlM>Qchure. 

Il  ne  faudrait  pas  cependant  omicittre  de  là  <|M  ta 
mer  s*cst  retirée,  car  Narbonne  est  toujours,  comme 
du  temps  de  Pline,  à  douze  miHe  pas  ramains  de  h 
côlc,  mais  cet  effet  doit  élrc  aUrtbué  à  ratléri»e- 
mont  des  étangs  et  du  visie  canal  qui  les  lrav€rsii|« 
et  qui,  conduisunt  de  Narbonne  à  b  mer,  pouTatt 
rtfcevoir  les  flottes  qui  arrivaient  de  la  Sicile,  de 
llbérie,  de  rOi  ieut  et  de  TAfrique. 

Ce  phénomène  est  également  arrivé  à  Aiguës- 
Mortes  et  a  été  décrit  avec  beaucoup  de  soin  et  de 
talent  par  le  commandant  Delcros,  f^r  M.  Du  Xège 
et  par  plusieurs  autres  savants.  On  sait,  en  effet,  ane 
saint  Louis  s'embarqua  dans  cette  irille  pour^Uer 
dans  lu  terre  sainte,  et  qu^elle  te  trouve  cependant 
aujourd*bui  à  une  assez  grande  distance  de  la  mer. 


NAU 


D'EPICRAPIIIE 


NAR 


îli 


e  créer  à  Narbonne  un  musée  el  une 
>tbèquc  publique,  où  seront  recueillies» 
ies  et  expliquées,  toutes  les  richesses 
cloaques  du  déoartcment.  La  commis- 
se fait  choix  de  l'ancien  palais  des  ar- 
fques,  et  jamais  peut-ôlre  local  ne  fut 
convenable;  car  cet  édifice,  situé  au 
ede  la  ville,  renferme  des  constructions 
jites  les  époques.  L'architecture  romaine 
mane  s'y  trouve  confondue  et  enchevê- 
ivec  des  restes  de  constructions  ogiva- 
de  la  renaissance.  C'est  presque  toute 
3ire  de  l'architecture  française  résumée 
un  seul  monument,  peut-être  môme 
une  seule  tour,  dont  la  base,  formée 
le  larges  pierres  carrées,  est  de  con- 
Lion  romaine,  dont  le  centre,  percé  d'ou- 
res  à  plein-cinlre,  bordées  d'un  cordon 
Brre  noire,  rappelle  les  constructions 
m|>s  de  Charlemagne,  et  qui  offre  ainsi 
ssivement,  les  meurtrières  longues  et 
!es  de  la  féodalité,  et  les  fenêtres  à  com- 
oents  de  la  renaissance.  Le  palais  de 
evècbé  a  vu  tant  d'hôtes  se  succéder 
son  enceinte,  qu'il  n'est  pas  étrange 
chaque  nouveau  venu  ait  modiQé  les 
sillons  de  l'édifice,  selon  ses  goûts , 
)utumes  et  ses  caprices, 
iourd'hui  on  y  remarque  plus  particu- 
aent  quelques  petits  fenêtres  a  ogives 
jéminées,  qui  donnent  une  idée  exacte 
instructions  civiles  du  xiii*  siècle  ; 
3  énorme  tour  à  quatre  faces,  surmon- 
3  quatre  tourelles,  et  qui  fut  construite, 

8Sf  par  l'archevêque  Pierre  de  Mont- 

• 
• 

3  belle  porte  dans  le  goût  byzantin,  re- 
uable  par  la  pureté  des  ornements  qui 
ent  les  archivoltes  (1).  Une  petite  fon- 
du XV'  siècle,  modèle  élégant  du  style 
né  sous  le  nom  de  gothique  orné  (2),  des 
I  de  fortifications  qui  consistent  en  une 
ine  crénelée ,  protégée  par  des  tours 
is  et  par  des  conlreforts  (3)  ; 
magnifiaue  escalier  construit  dans  une 
>urs  de  1  édifice  ; 

sieurs  salles ,  dont  une ,  restaurée  en 
I  est  remarquable  par  une  immense 
inée  en  bois  peint.  C'est  dans  cet  ap- 
nent  que  Louis  XIII  donna  l'ordre  de 
de  Tnou  et  Cinq-Mars  au  jugement 
commission  (^).  Dans  l'intérieur  de 
ir  carrée,  on  observe  encore  un  autre 
tement  dont  le  plafond  est  orné  de  ta- 
1  de  l'école  florentine ,  enchâssés  ies 

)ans  rancieiine  caserne  des  gendarmes;  cette 
sn  marbre  blanc  parait  èlre  de  la  fin  du  ii* 
Cependant  on  n'y  remarque  ni  rinceaux,  ni 
U  ni  torsades,  ni  aucun  des  ornemenis  en 
ï  G^lte  cpotiue,  sans  doule  parce  que  la  vue 
Miunienis  rontains,  cl  qui  élai€;iil  encore  de- 
ors  de  Ui  conslruclion  des  cdinces  gothiques, 
beau'coup  contribuer  à  modifier  le  goût  des 
I  du  Midi. 

Hins  un  corridor  de  l'ancienne  caserne  dos 
mes. 

kins  h  jardin  de  rarclievécbé. 
jesdeux  fenêtres  à  ogives  qui  autrefois  éclai- 
cet  appartement,  sont  maintenant  remplacées 
•  feneires  carrées. 


uns  dans  les  autres  comme  les  pièces  d'une 
marqueterie,  et  représentantles  muses  et  des 
génies  qui  portent  leurs  attributs.  Celte  salle 
communique  à  plusieurs  autres  également 
fort  curieuses,  et  qui  pourront  servir  plus 
tard  à  donner  de  l'eitonsion  à  un  établisse- 
ment, qui  ne  date  que  de  quelques  jours  seu- 
lement et  qui  mérite  déjà  la  protection  des 
hommes  éclairés. 

Par  une  circonstance  heureuse,  le  palais 
de  Tarchevôché  possède  un  très-beau  jardin, 
et  les  murailles  de  l'escalier,  ainsi  que  cel- 
les de  la  cour ,  renferment  des  inscriptions 
très-curieuses,  dont  les  principales  sont  re- 
latives à  la  paix  d'Auguste,  a  l'empereur 
Marc-Aurèle-Anlonin  et  à  Tempereur  Lucius- 
Aurelius-Verus.  On  y  remarque  également 
les  tables  votives  des  Narbonnais  ,  en  l'hon- 
neur d'Auguste  ,  et  un  très-beau  marbre  in- 
d  quant  la  fondation  d'une  église  par  Rus- 
tique, évêque  de  Narbonne.  Cette  église 
fut  commencée  le  13  octobre  de  l'an  441, 
et  terminée  en  quatre  ans ,  sous  lo  règne 
de  l'empereur  Valentinien  III.  A  cette  épo- 

3ue,  la  ville  de  Narbonne  et  une  partia 
e  la  province  étaient  encore  sous  la  domi*^ 
nation  romaine,  bien  que  les  Visigoths  y 
fissent  tous  les  jours  quelques  progrès;  car 
leur  roi  Théodoric  devenait  de  plus  en  plus 
redoutable,  à  cause  des  alliances  qu'il  con- 
tractait avec  les  autres  rois  barbares  (1),  La 
cathédrale  de  la  ville  est  située  à  côté  du 
palais  de  l'archevôché  ;  tout  concourt  donc  à 
justifier  le  choix  de  ce  local  pour  l'établis- 
sement d'un  musée  :  et,  peut-être  môme,  le 
seul  reproche  que  Ton  puisse  faire,  c'est  que 
les  collections  ne  répondent  pas  à  ia  gran- 
deur de  l'édifice;  mais,  encore  une  fois,  c'est 
une  galerie  qui  commence,  et  les  étrangers 
tiendront  compte  des  embarras  et  dos  pré- 
ventions qui  accompagnent  toujours  les  dé- 
buts de  ce  genre ,  surtout  dans  les  petites 
localités;  ils  tiendront  compte  des  bonnes 
intentions,  et  excuseront  la  pauvreté  du  pré 
sent  en  réfléchissant  aux  richesses  de  l'a- 
venir. 

Que  l'on  n'aille  pas  cependant,  après  l'acte 
d'humilité  que  l'on  vient  de  lire,  croire  que  la 
galerie  dcNarbonne  est  tout  à  fait  dépourvue 
d'objets  dignes  de  fixerl'atlention.  M.  Tavlor, 
M.Ch.Didier,  M.  deCaumont,  M.  Mérimee,et 
plusieurs  autres  archéologues  ont  exprimé 
franchement  leur  surprise  que  l'on  eût  re- 
cueilli tant  de  choses  en  si  peu  de  temps,  et 
ont  remarqué  des  objets  d'un  très-grand  prix, 
et  (jui  seront  indispensables  aux  personnes 
qui  voudront  étudier  le  développement  des 
beaux -arts  dans  le  midi  de  la  France, 
ainsi  qu'à  celles  qui ,  pour  écrire  l'histoire, 
voudront  consciencieusement  consulter  les 
documents  originaux. 

Mais  pourquoi  justifier  une  pareille  ten* 
tativet  Qu'importe  le  jugement  des  hommes 
qui  doutent  de  tout  et  blâment  tout;  qa*une 
idée  neuve  fait  tomber  en  syncope;  qui  s'ima- 

(1)  il  ne  reste  absolument  aucune  trace  de  cette 
église,  qu'il  eut  été  si  curieux  d^éludier;  car  on  siit 
combien  sont  rares  les  monuments  chrétiens  du  v* 
siècle.  • 


975  NAR  DICTIONN.VmE 

gincnl  bravement  avoir  accompli  tout  ce 
qu'il  y  avait  à  faire,  et  que  la  génération 
acluolle  n'a  qu'à  croiser  les  bras  et  admirer 
leur  ouvrage?  Qu'importe  le  jugement  do 
ceux  qui,  retranchés  derrière  leur  nullité, 
leur  égoïsme  ou  leur  impuissance,  sont  h 
Vaffût  de  tout  ce  qui  se  fait,  de. tout  ce  nui  se 
pense,  de  tout  ce  qui  se  dit  ?  Eh  I  mon  Dieu, 
Ton  sait  bien  que  tous  les  musées  du  monde 
ont  commencé  par  de  vieux  sous  et  des  pots 
cassés;  et  voilà  bien  longtemps  que  cette 
plaisanterie  court  les  rues  sans  qu'elle  alit 
jamais  découragé  personne.  Les  esprits  forts 
du  Directoire  et  les  muscadins  de  la  régence 
sont  les  seuls  qui  blâment  et  regimbent 
encore  :  mais  leurs  bons  mots  servent  depuis 
si  longtemps,  qu'ils  sont  émousséspar  l'usage 
et  ne  peuvent  aujourd'hui  faire  la  moindre 
blessure. 

Raille  qui  voudra. 

Nos  monuments  se  perdent  tous los jours; 
il  faut  pieusement  recueillir  le  peu  qui  reste 
de  notre  ancienne  histoire  nationale  :  il  faut 
prêcher  une  nouvelle  croisade  contre  les 
nouveaux  barbares,  contre  les  badigconneurs 
d'églises,  contre  les  hommes  qui  vendent  au 
vieux  fer  et  au  vieux  cuivre  les  enTigies  do 
nos  grands  hommes,  contre  ceux  qui,  comme 
les  hyènes,  vont  souiller  les  tombeaux  et 
jeter  au  vent  les  cendres  des  anciens  apô- 
tres, contre  ceux  qui  détruisent,  pierre  à 
pierre,  nos  belles  basiliques,  qui  grattent» 
effacent  et  torturent  les  décorations  de  nos 
temples  romains;  il  faut  dire  à  nos  petits 
enfants  comment  leurs  pères,  pendant  la 
crise  sociale  de  93,  ont  cruellement  mutilé 
les  figures  des  saints  martyrs,  de  ces  hommes 
dont  toute  la  vie  ne  fut  qu'un  long  dévoue- 
ment et  un  long  sacrilice  à  la  sainte  loi  du 
progrès.  H  ftmt  leur  dire  comment,  môme 
en  1830,  tous  les  anciens  écussons  de  nos 
villes  et  des  familles  illustres,  qui  n'appar- 
tiennent plus  (iu*à  l'histoire,  ont  été  indigne- 
ment eil'acés;  il  faut  humblement  leur  avouer 


NAR 


TA 


nos  fautes,  pour  qu'ils  se  gardent  de  sem- 
blables excès.  Celte  croisade  nouvelle,  il 
faut  la  prêcher  le  long  des  grandes  routes, 
dans  les  rues,  sur  les  toits,  ptin  qu'à  travers 
toutes  los  villes,  à  travers  tous  les  hameaux, 
il  se  forme  une  chaîne  puissante  d'hommes 
dévoués,  qui  aient  sans  cesse  ToBil  fixé  sur 
nos  richesses  monumentales  pour  en  préve- 
nir la  destruction. 

Celte  pensée  a  été  déjà  en  partie  réalisée 
paF  M.  de  Caumont.  La  Société  Françaine 
qu'il  vient  d'instituer,  et  qui  a  pour  but  do 
veiller  à  la  conservation  des  monuments 
historiques,  étendra  bientôt  ses  ramifications 
dans  toute  la  France.  M.  Du  Mège  en  est  le 
représenlant  dans  le  Midi,  et  bientôt  il  grou- 
pera autour  de  lui  des  hommes  qui  seront 
animés  des  mômes  sentiments  q,uo  lui. 

La  création  des  musées  dans  les  petites 
villes  du  Midi  est  éminemment  propre  à 
seconder  les  vues  de  la  Société  Française, 
et  Narbonnc  est  très-favorablement  placée 
pour  servir  de  centre  aux  richesses  archéo- 
logiquos  du  département  de  l'Aude  et  de^ 
départements  voisins^  puisque^  depuis  Ntmes 


jusqu'à  Toulouse,  dépuis  les  frontières  de  * 
l'Espaçne  jusqu'aux  sources  de  la  Loirç, 
il  n  existe  pas  un  seul  musée  d'antiques;  et 
que  d'ailleurs  c'est  la  ville  de  France  qui 

{possède  le  plus  de  richesses  archéologiques. 
1  faut  seulement  réunir  dans  un  centre  ce 
qui  est  dispersé;  il  suffît  de  vouloir  pour 
accomplir  de  grandes  choses  et  élever  aux 
ans  un  temple  qui  pourra  dignement  porter 
le  nom  de  musée,  et  qui  ne  sera  pas  écrasé 
par  le  souvenir  de  l'ancienne  métropole  des 
Gaules. 

Mais,  pour  arriver  à  ce  résultat,  ponr  fiirt 
comprendre  à  ceux  qui  froidemeut  détrui- 
sent tous  les  jours  nos  anciens  monuments, 
pour  faire  sentir  au  peuple  que  les  objets 
qu'il  foule  tous  les  jours  aux  pieds  ont  une 
grande  valeur,  il  faut  que  les  hommes  éclai- 
rés, que  tous  ceux  qui  aiment  sincëremeot 
leur  pays,  s'empressent  d'offrir  généreuse- 
ment tout  ce  que  le  hasard  a  mis  à  leur  dis- 
position ;  il  fautque l'administration contiood 
a  seconder  cet  élan,  comme  elle  Ta  déjà  fiût, 
et  lorsque  l'on  verra  les  objets,  jusque-là 
dédaignés,  recueillis  avec  soin,  entourés  de 
respect  et  déposés  dans  les  plus  beaux  édi* 
firos  publics,  alors  l'indifférence  cessera,  les 
at:k'S  de  vandalisme  ne  se  renouvelleront 
plus,  et  ceux  qui,  par  égoïsme,  par  calcul, 
par  c;iprice  ou  par  jalousie,  ont  refusé  do 
concourir  à  la  fondahon  des  musées  publics, 
seront  forcés  de  suivie  les  exemples  de  dé- 
siiilércssement  que  de  simples  ouvriers  et 
do  malheureux  artisans  leur  donnent  tons 
les  jours  :  f;t  c'est  ainsi  que,  par  le  seul  con- 
cours do  petits  sacrifices  individuels,  les 
villes  du  Blidi,  dont  les  revenus  sont  pea 
considérables,  pourront  former  de  ricnes 
établissements  archéologiques. 

Rien  ne  nous  semble  plus  propre  à  favo- 
riser le  goût  et  l'étude  de  notre  histoire  na- 
tionale, dans  ce  qu'elle  a  de  plus  intime,  de 
plu^  secret  et  de  plus  curieux,  que  la  créa* 
tron,  dans  nos  provinces,  de  grandes  collée- 
lions  publiques,  dans  lesquelles  seront  prio- 
cipalument  réunis  lesobjelsrelatlfsà  l'histoire 
locale  et  au  développement  de  l'art,  dans 
chaque  petite  circonscription  politique.  Ce 
n'est  que  lorsque  les  établissements  de  ce 
genre  seront  assez  nombreux  et  assez  riche- 
ment dotés,  ce  n'est  que  lorsque  chaque  ville, 
chaque  village,  possédera  des  hommes  voués 
par  goût  à  l'etudo  de  nos  vieilles  chroniques 
et  de  nos  anciens  monuments,  que  Ton  pourra 
voir  rétablir  la  position  géographique  des 
villes  anciennes,  la  situation  exacte  des  lieux 
témoins  de  grands  événements  historiques, 
la  direction  des  voies  romaines  et  du  moyen 
âge,  la  position  des  bornes  milliaires  les 
anciennes  circonscriptions  ecclésiastiques, 
civiles  et  féodales.  Alors  seulement  on 
pourra  espérer  d'obtenir  de  bonnes  tra- 
ductions des  documents  historiques  piH 
bliés  dans  les  différents  idiomes  patois,  amsi 
que  des  explications  exactes  des  mscriptioos 
lapidaires  et  monétaires  ;  alors  il  sera  fa- 
cile de  recueillir  les  complaintes,  les  bal- 
lades, les  cantiques  et  les  autres  chants  po- 
pulaires, d'observer  fidèlement  les  eroyaiip 


NÀK 


DEPiGRAPHIE. 


superstitions  eties  traditions  religieo- 
i  restent  encore  parmi  nous  comme 
chéologie  vivante  ;  alors,  mais  alors 
leot,  on  pourra  recueillir  des  détails 
et  presque  inconnus  aujourd'hui»  sur 
ologie  morale,  c'est-à-dire  sur  îles 
les  et  sur  les  mœurs  de  nos  provinces 
»  moyen  âge,  ainsi  que  de  bonnes  ély- 
es  des  anciens  noms  de  famille  et  de 
lélëbres  qui  se  sont  conservés  jusqu'à 

•est,  en  effet,  qu'avec  le  concours  des 
es  animés  de  1  esprit  de  localité,  bien 
rant  des  idiomes  et  des  usages  de  leur 
pouvant  facilement  visiter  tous  les 

du  département,  fouiller  toutes  les 
3S»  consulter  toutes  les  bibliothèques» 
»n  oeut  espérer  d'atteindre  de  sembla- 
Isuitats.  Un  catalogue  détaillé  des  ob- 
rueillis  par  les  soins  de  la  commission 
logique  de  Narbonne  et  qui  sont  dé- 

soit  dans  le  jardin  public,  soit  dans 
leries  du  musée,  offrirait  un  grnnd 
•  Mais  les  bornes  de  la  Revue  du  Midi 
jent  à  ne  donner  qu'une  simple  in- 

0. 

•emarque  donc  plus  particulièrement 
lite  de  beaux  chapiteaux,  en  marbre, 
tentde  plusieurs  époques  différentes» 

la  sévérité  du  goût  romain  jusqu'à  la 
ince  du  style,  pendant  les  empereurs 
•empire;  depuis  les  formes  lourdes  du 

Oman  jusqu'à  la  gn^ce  du  goût  bizan- 
ïpuis  la  pureté  du  style  chrétien  pen- 
3  xiir  cl  le  XIV*  siècle  jusqu'au  retour 
>  goût  grec  et  romain,  pendant  la  re- 
née (1); 

leurs  têtes  anti(]ues,  dont  une  très- 
!,  attribuée  au  dieu  Terme,  une  autre 
mp  plus  petite  du  Bacchus  indien,  et 
urs  autres  de  guerriers  et  de  femmes 
ics d'une  exécution  très-remarquable; 

inscription  très-curieuse  en  ce  qu'elle 
e  la  monarchie  visigothe,  époque  si 
se  et  si  peu  connue  de  nos  annales  : 
it  du  règne  d'Alaric,  et  ainsi  conçue  : 

pose  en  paix  Marllie,  d'heureuse  mémoire, 
de 35  ans  enriron,  le  i«'  jour  des  kalen- 
fAagiisle,  année  xxi. 

ûears  autres  pierres  tumulaires  et  dé- 
ires du  moyen  Age  ; 
Iques  tombeaux  en  marbre  blanc  des. 
9r8  temps  du  christianisme,  ornés  de 
iliefs  très-curieux; 
inscriptions  romaines  inédites,  parmi 
)lles  on  distingue  les  deux  suivantes  : 

L.  Cervio 
fasli.  L. 
Turpioni 

Usienrsde  ces  chapiteaux  indîquenirexisiencc 
Nine  de  Ircs-heaux  monumenls  goUiiques.doiit 
enir  est  entièrement  perdu,  l^ur  élude  dé- 
que  remploi  des  figures  dans  les  ornements 
doraux  a  persisté  fort  tard  dans  le  Midi. 
)  de  Saint-Paul  en  offre  beaucoup  d*excm« 


NAn  tm 

Ccrvia  fasti.  L. 
auge. 

Ycncri 

avg 

Aqvilia 

Maptia 

mag.  D.  P 

Plusieurs  écussons  en  marbre  et  en 
caire  oolitique  du  Gard  ; 

Un  petit  moulin  à  moudre  le  blé,  fait  avec 
la  lave  d*Agde  ; 

Des  fragments  de  statues,  des  bas-reliefs 
et  des  marbres  des  temples  de  la  Grèce; 
plusieurs  amphores  et  autres  vases  anti- 
ques, des  fragments  de  mosaïque,  des  lam- 
pes et  des  urnes  funéraires  ;  une  collection 
de  vases  étrusques  et  grecs  ;  des  styles  et 
autres  objets  en  ivoire,  des  fioles  larcryma- 
toires,  des  bagues,  des  médailles,  une  petite 
Vénus  sortant  du  bain,  des  fragments  de 
statue,  deux  figures  de  Pallas,  de  belles  boi- 
series de  la  renaissance,  etc.,  etc. 

La  collection  des  tableaux  est  encore  peu 
nombreuse;  mais  tout  fait  espérer  qu'elle 
augmentera  rapidement,  soit  par  les  dons  du 
gouvernement,  soit  par  des  échanges  faits 
avec  les  églises  des  villages  qui  renferment 
des  tableaux  anciens  d'un  grand  prix,  soit 
enfin  par  les  dons  particuliers.  Le^  Narbon- 
nais  comprendront  que  le  domaine  des  arts 
est  un  pays  neutre  ;  qu'il  faut  savoir  mettre 
de  côté  toutes  les  vieilles  haines  départi  pour 
ne  rivaliser  que  de  dévouement  aux  intérêts 
de  la  ville,  et  contribuer,  autant  que  pos- 
sible, à  seconder  le  mouvement  artistique 
et  intellectuel  qui  se  manifeste  partout  avec 
tant  d'ardeur. 

Bientôt,  nous  l'espérons  du  moins,  les 
compositions  des  grands  maîtres  seront  ex- 
posées dans  notre  galerie;  et  qui  sait  alors 
si  la  vue  de  quelque  chef-d'œuvre  ne  fera 
pas  surgir  de  la  foule  quelque  génie  ignoré  ? 
Qui  pourrait  du  moins  douter  que  la  con- 
templation journalière  des  chefs-d'œuvre 
de  Ta  peinture  ne  contribuât  pour  beaucoup 
à  développer  le  goût  de  nos  artistes? 

Mais,  outre  ces  avantages,  la  création  des 
musées  et  des  bibliothèques  publiques  offre 
des  résultats  très-favorables  au  développe- 
ment de  la  moralité  publique  :  ces  établisse^ 
ments  servent  de  point  de  réunion  pério- 
diaue,  communiquent  le  goût  de  la  vie  so- 
ciale, établissent  entre  les  personnes  qui  les 
fréquentent  des  relations  plus  intimes  et 
servent  de  complément  à  renseignement 
public. 

Indépendamment  des  objets  que  j'ai  cités 
|)lus  haut,  on  a  tout  lieu  d*espérer  que  le 
musée  possédera  bientôt  un  magnifique  bas- 
relief  représentant,  dit-on,  les  noces  d'A- 
tnuinhe,  prince  barbare,  avec  Placidie,  fille 
de  I  empereur  Honorius,  ou  bien  celles  d'^ 
malaric  avec  Clotilde,  filJe  de  Clovis  (1). 

(1)  Des  observations  récentes  de  M.  de.  CaslcIIanê 
tendent  à  prouver  que  le  bas-relief  qui   se  trouva 
dans  la  coup  des  postes,  n*cst  qu'an  devant  de  tonv  . 


97d 


NAK 


DICTIONNAIRE 


NAn 


Une  friàc  d  un  travail  Iros-large  el  Irès- 
correcl,  incruslde  auioura'liui  sur  la  porte 
d'entrée  de  la  chapelle  des  Pèlerins,  el  qui 
faisait  partie  d'un  temple  élevé  par  Auguste 
à  Jupiter  tonnant  conservateur; 

Un  tombeau  fruste,  représentant  des  génies 
qui  font  la  vendange,  et  sur  un  des  côtés  un 
griffon,  symbole  de  la  vigilance.  Un  dessus 
de  tombeau  du  bas-empire,  incrusté  dans 
une  (les  cheminées  de  raucien  local  de  k 
Société  philharmonique; 

La  statue  d'Olivier  de  Termes,  de  ce  vail- 
lant croisé  qui,  d'après  le  sire  de  Join ville, 
était  un  des  plus  braves  chevaliers  de  là  terre 
sainte,  qui  assista  à  la  mort  de  saint  Louis, 
et  qui  inourut  en  Palestine  h  la  fm  du  xiir  siè- 
cle ;  cette  statue  est  aujourd'hui  enseveliesous 
les  ruines  d'une  chapelle  dans  l'abbaye  de  la 
Grasse; 

Un  immense.bas-relief  du  temps  de  Chnr- 
lemagne,  représentant  des  sujets  tirés  de  la 
Bible  et  des  emblèmes  religieux; 

Une  statue  de  la  vierge  cnréiienne,  figure 
ravissante  de  candeur  et  d'ingénuité,  el  oui 
se  trouve  isolée  dans  une  petite  chapelle, 
près  de  Rieux-Mérinville; 

Plusieurs  antiquités  égyptiennes,  appor- 
tées en  France  par  M.  Taylor.  Enfin,  la  com- 
mission archéologique  a  reçu  du  ministère 
de  la  guerre  l'autorisation  de  retirer  des  rem- 
parts tous  les  objets  qui  peuvent  offrir  de 
l'intérêt;  et  les  personnes  qui  ont  visité  la 
ville  savent  qu'ils  sont  entièrement  formés 
par  les  débris  des  anciens  monuments  ro- 
mains, cl  qu'il  n'existe  pas  de  galerie  qui 
possède  une  aussi  prodigieuse  quantité  de 
pierrrs  antiques  ;  puisque,  sur  une  longueur 
de  phis  rie  demi-lieue,  celle  enceinte  est 
rompnséu  de  statues,  d'inscriptions,  de  frises 
de  chni'ittaux  et  autres  ornements  d'archi- 
Irclurc  Lns  prétentions  des  Narbonnais  à  la 
l'Ossossion  d'un  musée  d'antiques  sont  donc 
jiJSltUK'nl  fondéi.»s.Narbonnese trouve  située 
.ui  centre  de  trois  routes  très-fréquenlées, 
sur  une  branche  du  canal  duMidi;  soncom- 
niiTi  0  et  sa  position  favorable  sur  les  fron- 
t.èros  de  l'Espagne  attirent  chaque  année 
•i.ins  Son  sein  un  nombre  immense  d'élran- 
^'  rs  :  îe  nom  de  cette  ville  se  lie  d'ailleurs 
.•>  l.Til  lie  grandeurs  passées,  à  tant  d'événe- 
Mii'iiis  insloriques,  au'olle  devait  nécessaire- 
ment consacrer  un  de  ses  plus  beaux  édifices 
i^  perpétuer  le  souvenir  de  son  ancienne 
^|•  endeur. 

La  création  du  musée  de  Narbonne  contri- 
buera puissamment  à  propager,  dans  le  Midi, 
le  goût  des  éludes  archéologiques  et  à  fixer 
l'attention  des  sav«ints  sur  les  riches  monu- 
ments que  possèdent  le  département  de 
i*Audo  elles  déi>arten)onts  voisins.  Lorsque 
toutes  les  richesses  archéologiques  que  ren- 
ferme le  Languedoc  seront  connues^  les  sa- 
vants qui  viendront  étudier  l'histoire,  sous 
son  aspect  le  plus  brillant  et  le  plus  poéti- 
oue,  verront  que  les  matériaux  sont  répan- 
dus en  très-grand  nombre  dans  nos  vallées 

beau  gal1(*-roniain ,  ci  celle  opinion  semble  confirmée 
par  le  caraclèrc  des  u*:lcs,  lo  goûl  ilcs  draperies  cl  le 
^airc  gciicral  de  ce  luonuinciu. 


f 


et  dans  nos  montagnes  ;  les  artistes  com- 
prendront  qu*il  est  difficile  de  trouver  des 
antiquités  d  un  caractère  plus  grandiose,  des 
lignes  plus  pittoresaues»  un  ciel  plus  pur, 
des  tons  plus  chaucls,  une  végétation  plus 
variée  et  plus  brillante  que  les  restes  de  mo> 
numents  qui  sont  a  nos  portes  el  les  paysages 
qui  les  encadrent  :  ils  comprendront  quil 
est  facile,  sans  changer  de  climat,  sans  par^ 
courir  l'Espagne,  TEoosse  cl  rilalie,  de  n? 
siter  de  riches  monumerts  arabes,  de  re^ 
doutables  forteresses  de  la  féodalité»  de  mys- 
térieuses églises  du  moyen  Age  et  de  puis- 
santes constiuclions  romaines.  Ils  verroul 
que  l'habitude  seule  et  une  blâmable  né^^li- 

f;ence  nous  ont  fait  dédaigner  |>end«ni 
ongtemps  les  richesses  qui  étaient  à  nos 
portes,  et  qu'elles  étaient  demeurées  inaper- 
çues à  cause  de  leur  profusion,  et  psrce  que 
nous  les  avions  tous  les  jours  sous  nos  yeui. 
Il  me  suffira,  pour  iuslifier  ce  que  je  viens 
de  dire,  de  citer  seulement  les  nionumonls 
qui  se  trouvent  dans  un  rayon  de  quelques 
lieues  et  de  nommer  l'église  de  Hieux-Me- 
rinville,  le  baptistère  triangulaire  de  Planez, 
près  Mont-Louis,  les  constructions  chré- 
tiennes d'Alet,  qui  datent  des  premiers  lem|)S 
du  christianisme;  le  cloître  roman  d'Elue, 
Tnglise  à  trois  nefs,  du  xnr  siècle,  de  Sâinl- 
Aprirodise  de  Béziers;  la  chapelle  de  Saiul- 
Nazaire  et  les  formidables  remparts  de  la  cité 
deCarcassonnc;  le  cloitrede  Hézicrs  et  celui 
de  Fontfroide,  monument  de  transition  oiilro 
rarchiteclure  à  plein-cintre  el  l'architecture 
à  ogives;  les  constructions  mauresques  do 
Perpignan  ,  la  chapelle  romane  de  Gincstas, 
une  des  quarante  é^^lises  construites  par 
Charlemagnc,  située  dans  la  vallée  do.  l'Orb; 
le  cloître  el  la  fontaine  gothique  de  l'ablmc 
de  Lai  magne,  près  Pézenas,  qui  peuvent 
donner  une  idée  des  merveilles  de  (jrenndc 
et  de  Cordoue;  la  magnifique  cathédrale  do 
Narbonne,  les  innombrables  constructions 
féodales  des  Corbières  el  de  la  Montagiie- 
Noire,  parmi  lesquelles  on  remarque  surtoul 
les  remparts  de  Minerve,  vendus  ignomi- 
nieusement aux  enchères,  il  y  a  (luelques 
mois,  pour  150  fr.  Les  trois  châteaux  de 
Lastours,  ces  géants  de  pierre  si  hardiment 
jetés  dans  les  nuagos  et  supportés  par  un 
immense  rocher  à  pic,  enlouré  d'escarpe- 
ments  effroyables;  les  anciennes  tours  qui 
servaient  aux  Homains  à  communiquer  des 
signaux,  au  moyen  de  feux  qu'ils  allumaient 
a  I  extrémité,  et  qui,  d'après  les  observations 
de  MM.  Du  Mège  cl  Taylor,  se  retrouvent 
dans  toute  l'Espagne  ;  les  ruines  du  château 
de  Termes,  où  l'on  respire  le  souvenir  de  la 
vie  chevaleresque  d'Olivier,  et  où  l'on  croil 
encore  entendre  les  cris  de  guerre  des  lé- 
gions sauvages  de  Simon  de  Monlfort  (1). 

(1)  Un  vieux  chroniqueur  dll,  en  pnrlanl  de  cû 
cliàleau  :  i  Celui  chaslcl  estoil  de  nicrveilictisc 
force,  telle  que  nul  mortel  homme  ifcùt  cnidé  qu  il 
eût  este  prins  par  homme  quel  qu'il  fùl.  Il  estoil  a<r 
sis  sur  le  chef  d'une  monlagnc,  sur  une  vivo  roclit*. 
en  tour  celle  roche  avait  vallées  profondes  coinu>o 
abymcs,  et  au  fond  des  vallées  coulait  une  cao  qui 
tout  le  chastel  environnait,  etc.,  etc.  i 


NEC 


D  EPIGRAPHIE. 


NET 


982 


là  cependant  rarcliiteclure  qui  avait 
trie  du  lilre  de  barbare  par  les  admi- 
's  exclusifs  des  artistes  de  Rome  et  de 
ice^  voilà  quels  sont  les  chefs-d'œuvre 
raient  été  désignés  ironiquement  par  le 
le  gothiques,  comme  si  le  génie  des 
s'était  arrêté  à  Auguste  et  à  Périclès 
ne  reprendre  qu'avec  François  I"  et 
§dicis. 

\  Ton  compare  les  constructions  ac- 
s  avec  les  créations  originales  et  spon- 
;  dont  je  n*ai  fait  pourtant  que  donner 
ide  catalogue,  et  Ton  verra  que  les 
!S  sont  partis  avec  les  dieux;  qu'il  ne 
reste  aujourd'hui  que  des  maçons,  et 
m  ne  saurait  mettre  trop  de  soins  et 
ressèment  à  recueillir  tout  ce  qui  reste 
époque  si  peu  connue,  si  fortement 
e  par  le  sentimen  religieux,  et  encore 
appréciée. 

INI,  dans  les  Etats  pontificaux. 

I. 

)hê  de  saint  Juvénal  de  Narni^  martyr. 

locus  est  intussancti  que  recessus 

amulus  Chrisli  sanclus  Juvciialis  amavil, 

nm  socius  meritis  evectas  in  asira. 

ava  placuii  tumulari  membra  sepulchro, 

lia  maous  sacrum  coulingere  possit 

ordinal  Mai,  386,  1;  Ughelli,  t.  1,  p. 
1109.)  ' 

II. 

A  la  cathédrale. 
acription  venamdu  cimeiièrede  PriscUla. 

Valerius  Lila  scuiarius 

nalioiie  Maurus.  Prima 

conjugi  suo  dignissimo 

in  pace,  qui  vixit  annus 

XXX.  mèscs  duos. 

(Cardinal  Mai,  W9,  5.) 

III. 

Epilai>ije  de  Tévêque  Cassius. 
Immerito  praesul  de  munere  Cbrisli 
restiluo  lernc  mihi  crédita  membra. 
to  anlioipans  consors  dulcissima  vilae 
tim  In  pacom  requiescii  Fausta  sepulcrum. 
),  quisquis  ades,  prccenos  memorare  béni- 

cccplurum  le  noscens  congnia  faclis. 
5p.  aim.  XM.  m.  ix.  d.  x.  RQ.  in  pace. 
idie  Kal.  lui.  P  (,.  Basilii  v.  c.  anoVifii. 

(Labbb,  Thés,  epitaph.,  p.  89.) 

TON,  comté  de  Norfolk,  en  Angle- 

9  de  Beaucliamp,  femme   de   Guy  de 
Warmck^  morte  en  1383. 

[>e  de  Beaucbamp  qe  fuit  la  femme  moun- 
ly  de  Warrewyke  gisl  icy  Dieu  de  salme 
rcy  qe  niorust  le  v  jour  d'ausl  Pan  de 


grâce  mccclxxxiu  en  fine  (1)  creaunce  et  bone 
mcmorie  mcnance  (2)  en  la  glorie.  Amen. 

{Sépulcral  monuments^  I,  147.) 

NEPI,  ville  des  Etats  pontificaux,  au  $ud^ 
est  de  Forrare. 

I. 

Inscription  de  Van  1131,  inserustée  pris  d^  la 
porte  latérale  de  la  cathédrale^ 

•\-  Anne  domini  mill.  c.  xxxi. 

temporibus.  Anacleti  II.  Papae 

inen[se].  julio.  indic.  vnn.  Nepesini 

miliies  necnon  et  consules 

firmaverunt  sacraroenlo  ui  si 

quîs  heorum  nostram  vull  frangere  socl^ 

tatem.  de  omni  honore  alqae  dignîtale 

Domino  volenle  cum  suis  sequacib.  sic  eje- 

dus.  et  insuper  cum  Juda  et  '.  Caypha  »C- 

que  Pylalu  habeai  portionem.  iiem 

lurpissimam  suslineal  morlem  ul  Gale- 

lonem  qui  suos  Iradidit  socios  et 

non  ejiis  sit  memoria  sed  in  asella 

recrorsum  sedeat  ei  caudam  in  manu 

ieneat. 

(Fabbetti,  Inscriptiones  antiqua^  p.  3.) 

Il  est  curieux  de  voirie  souvenir  de  Gane- 
Ion,  le  traitre  de  Roncevaux,  conservé  dans 
une  inscriptiondelaRomagne.  Cefait,comme 
tant  d'autres,  témoigne  de  l'immense  exten- 
sion qu'avait  prise,  au  xir  et  au  xiii*  siècle, 
l'usage  de  notre  langue  et  la  lecture  de  nos 
romans  de  chevalerie.  —  Vojez  Bibliotkiaus 
de  VEcote  des  chartes^  2*  série,  t.  II,  P.  544. 

II. 

Cimetière  Sainte-Sabinille  (hors  la  ville)  avec 

une  amphore  de  sang. 

liarculus  civis  Nepesinus  bac  die  xiii. 

Julii  inartyrio  coronatus  capitc  |truncaius 

jacei,  quem  ego  Savinilla  Jesu  Chrisli  ancil- 

la  propriis  manibus  sepelivi. 

(Cardinal  Mai,  390, 3;  Boldetti,  p.  580) 

NEVERS,  chef-lieu  du  département  de  la 
Nièvre,  en  France. 

Inscription  du  vr  sitcle. 
Quisquis  ab  occasu  properas  hic,  quisquis  ab  orlu 

Corpus  in  hoc  tamuio  quod  venereris  habes.  ■ 
Pnesul  Euladius  bujus  quondam  paler  urbis 

Adventiim  gaudens  suslinet  hic  Domini. 

Euladius,  évéquedeNevers,  assista,  en  567, 
h  un  concile  è  Tours  ou  à  Lyon,  et  mourut 
vers  ce  même  temps. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midiy  t.  IV, 
p.  Ml.) 

Epigraph'e  de   Varrondissement   de  Nevers 

(Nièvre), 

CommonicaUon  de  M.  Georges  de  Soultrait  an  fomllé  des 
Ârit  et  Monumenis,  imprimée  dans  le  Bulletin  des  Co- 
mités, février  t85t,  p.  46. 

Les  inscriptions  suivantes  sont  extraites 

(\)  Firme?  (note  du  Sépulcral  Monumems.) 
(2)  Pour  menante. 


983  NEY 

d'un  recueil  complet  des  kiscriplioos  de 
Tarrondisseraent  de  Nevers,  au  nombre  de 
157.  Ce  recueil. est  suivi  des  tables  des  noms 
propres,  des  noms  de  lieux,  des  professions 
et  qualifications  de  personnes,  etc. 

Douzième  siècle. 

A  Saint-Pierre  le  Moûlier  (  canton  de 
Saint-Pierre),  sur  l'un  des  chapiteau]^  de  la 
nef  de  l'église  paroissiale,  ancienne  église  du 
prieuré,  se  voient  les  sujets  suivants  :  deux 
nommes  vis-à-vis  l'un  de  l'autre;  derrière 
eux,  une  femme  nue  debout;  à  côté,  un 
homme  assis  joue  de  la  lyre;  un  autre  indi- 
vidu debout  tenait  quelque  chose  dont  on  ne 
peut  plus  guère  distinguer  la  forme;  plus 
loin,  un  homme  tient  un  ours  debout  devant 
lui,  par  une  chaîne  qui  entoure  le  cou  de 
l'animal  :  sur  le  tailloir  se  lie  cette  inscrip- 
tion, chacun  des  noms  étant  placé  au-dessus 
de  l'un  des  personnages,  ursus  au-dessus  de 
l'ours  : 

VIVENttVSiGIRAUDVS  ElLÏVStVRSVS 

Sur  la  façade  de  la  chapelle  de  l'ancienne 
commanderie  du  Fenilloux  (commune  de 
Neuville-lez-Decize,  canton  de  Dornes),  fon- 
dée, dit-ob,  par  les  templiers  : 


PKXHVIC 

BEN€  FVnDATAE^-^^-^^^roini 

DOg^^DNI 


A  Nevers,  au  musée,  tympan  provenant  de 
l'église  Saint^Sauveur,  maintenant  détruite; 
au  milieu  J. -C.  assis  bénit  de  la  main 
droite,  et  de  la  gauche  présente  une  clef  à 
Saint-Pierre  :  on  lit  au-dessus  : 

+visiB>|)vnANiscr)ONS 

TRA^VR  CDSTîC ACLKV I S 

Yisibus  humanis  moiislralur  luistica  clavis. 
Puis  sur  le  linteau,  au  bas  du  tympan  ; 

^PORTAP^kEXE^I^EVNaBninrVSeSEXTIQI 
Porta  poli  pateai  hue  euntibas  intus  et  extra. 

Quatorzième  siècle. 

A  Nevers,  dans  l'église  cathédrale  de  Saint* 
Cyr,  à  côté  du  maître  autel,  sur  une  dalle  de 
pierre  noire,  est  gravée,  au  trait,  la  figure 
d'un  évoque  revêtu  de  ses  ornements  pon- 
tificaux; on  lit  autour  en  lettres  oncialesun 
peu  effacées  : 

Uic  iacet  dominus  frater  M^^uricius  de  Golan{;îis  Vi- 

[nosis  (I) 

rtiondam  ordinis  fratrum  predicatorum  Âutissiodu- 

[rum  qui 

{{)  Maurice  de  *Conlanffes-la-Vineuse,  75«  ëvéauc 
#c  ,^e^er8  (1590-1394) 


DICTIONNAIRE  ^Y  « 

conveiilum  Pariaiensis  et  Seaonensis  fuit  leen 

[postmtéai 
illastrîMinioniin  prîncipom  Caroli  V  ci  Ylitf 

[Fnadi 
confesser,  ac  do^  no^  papx  peuitenciarto 
demum  ecclesie  Nivernensis  cpiscopas  ohiil 
anno  1394  die  16  men&îs  îaDoaariL 

Quinzième  siècle. 

A  Nevers,  on  lisait  sur  une  pierre  da  a 
cher  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saiut-Vid 
en  lettres  gothiques  : 

L'anné  mille  quatre  cens  doaae 

ou  il  y  eut  beaucoup  dalouze  (1) 

les  filles  de  S.  Victour 

ont  faict  bastir  cesie  tour. 

A  Saint-Pierre  le  Moûtier ,  sur  la  p 
grosse  des  cloches  de  l'ancienne  église  p 
raie,  on  lit  en  beaux  caractères  gothiqui 

-|-  Marie,  svis.  nommée, 
ou.  non.  de.  la.  vierge,  honorée, 
contre,  ces.  ennemis,  ordonnée,  -f 
mil.  cccc.  L.  v.  Bressolles. 

Chacun  de  ces  espèces  de  vers  est  se}] 
par  un  écusson  bandé  de  six  pièces,  an 
de  la  famille  de  Bréchard,  d'où  sorlireol 
seigneurs  de  Bressolles  (2),  au  xv*  siè( 
les  points  qui  sont  entre  les  mots  sont  fon 
aussi  d'un  écusson  dont  le  blason  est  di 
rent. 

A  Montigny-aux-Amognes  (canton  de  Sa 
Benin-d'Azv),  sur  une  pierre  du  mur 
l'abside,  K  I  extérieur,  se  voit  cette  iiisci 
tion  en  caractères  gothiques  : 

Soubz  ceste  croix  cy  gist  devant  ce  lien. 
Honnourable  homme  Pierre  de  Beaulieu. 
Qui  trespassa  ccst  chouze  bien  certaine. 
-Le  vendredi  après  la  Magdelaine. 
Lorsque  à  Nevers  pluss  ôt  la  mort  prîse. 
Lan  mil  cccc,  et  soixante  quinze  (3) 
Prions  chascun  à  Dieu  et  Nouslre  Dame. 
Quen  paradis  soit  logée  son  âme  : 
Amen. 


A  Saint-Pierre  le  Moûlier,  au -des 
d'une  porte  intérieure  du  cb&tcau  d'eaUj 
lit  en  caractères  gothiques  : 

Lan  mil  cccc  nu^<  et  xiiii  ou  mois  de 

juillet  fut  resfaicte  tout  à  neuf  ceste  grit 

voûte  par  lordonnàce  des  bourgoys 

manans  et  habii&s  de  Sainct  Prê  le  Mon 

stie.  Ou  quel  temps  noble  s^  Gilbert  de  Prt 

pont  s^  de  Darisolles  estoit  bailli  dudit  liea 

maifitre  Durant  de  Bosluat  licëû  en  loii  li 

euiëû  gênerai  du  dit  bailliage  Gilbert 

de  Cocaigne.  Jehan  du  Monceau!  et  An 

ihoine  de  la  Corne  officiers  de  laditville^ 


M)  Beaucoup  d'aloses. 


(i)  Bressolles  était  la  première  baronoie  du  Bi 
bonnais. 

(3)  A  la  fin  du  xv  siècle  et  au  commencemfiil 
.\vi%  la  ville  de  Nevers  fut  affligée  de  graves 
demies. 


NEV 


O-ËriGRAPIlIE. 


»vers,  sur  le  mur  de  cWloro  intérieure 
eur  lie  la  cathédrale,  au  sud,  se  volent 
tes  peintures  effacées  en  partie;  au 
se  distingue  encore  une  croix  de  cal- 
i  droite  de  laquelle  est  couché  un 
il  d'où  sort  à  demi  un  cadavre  enve- 
de  son  suaire;  diverses  banderoles 
)nt  des  inscriptions  qui  ne  sont  plus 
;  ;  toutefois,  on  lit  encore  sur  celle  qui 
)  la  bouche  du  cadavre  ces  mots  eu 
gothiques  : 

cj  bas  jetisse  fait  biaucôp  de  biens 

>i  jeasse  cuide  venir  cy  eus. 

Seizième  siècle. 

3ntigny-aui-Amogues  (canton  de  Saint- 
d*Azy],  on  voit  les  lignes  suivantes» 
s  en  caractères  gothiques  sur  Tun  des 
-forts  do  Téglise  : 

Bonnes  gens  qui  par  cy  passes 

Pries  Dieu  pour  les  Irespasses 

Aie  fidcliû  requiescàt  in  gaudiû    - 

!,  Igive  (1)  :  a  :  este  :  fête  :  par  :  les  : 

parroissiens 

lan  mil  :  v^  :  et  :  vu  :  Siiuô  Dory 

irestre  :  a  :  ce  :  fait  le.  x\i  :  de  :  lûg 

h&teau  de  Lamollo-Farchat  (commune 
ury-sur-Loire ,  canton  de  Becize),  en 
ires  romains  : 

Nil  couscire  sibi  nulla 

palcscere  culpa, 

1527. 

Drnes  (canton  de  ce  nom),  on  lit  sur  la 
du  château,  arrangée  au  xvi*  siècle, 
evise  en  lettres  romaines  : 
Volis  potior 

Bvers,  dans  la  cathédrale,  sur  des  car- 
s  Ggurant  dans  Toruementation  de  la 
i  d*une  chapelle  du  flanc  sud,  avec  la 
S60: 

Nequid  nimis  aut  minus. 

:TPop'apisop'£Trt7TqdiP 

Mensura  optima  in  omnibus. 

îaint-Pierre-le-Moûtier,  dans  Téçlise 
riale,  sur  une  dalle  de  la  nef  au  milieu 
icUe  se  dessine  une  croix  fleuronnée 
pagnée  d'armoiries,  on  lit  en  lettres 
les  : 

islhonnesle  dame,  Anne.  Dumoulel.  vivante 
le.  de.  lion.  home,  et  saige.  M.  Henry.  Bar- 
idvocat.  Iaq«ite  deceda  le  8*  daou8t1579. 
Qui  pedibus  pbcretrum  cal- 
cas,  tu  quaeso  praecare  numina 
montane  flamen  vt  aslra  colat 
inagna  in  defunctos  pietas  ha- 

e  mol  engive  signiOe  bien  évidemment  ici 
fort;  au  reste,  il  est  encore  souvent  employé 
tte  signification  dans  le  centre  de  la  France, 
eu  Nivernais  et  co  Fraucbe-Goœlé. 


NEV  986 

vd  sordvit,  ipsi  non  in  eam  at- 

que  sues  sordeat  xqua  tibi. 

obiit  aîîo 

eius  aet- 

atls  29«. 

A  Decize  (canton  de  ce  nom),  dans  la  crypte 
de  réglise  paroissiale,  on  lit  ces  vers  : 

Hoc  iaciel  in  tvmvlo,  Pbaebi  qvi  splendvil  arle  : 

Tiiloliadaeae  genlis  (i),  et  vrbis  honos. 
Qvid  mirvm,  mediis  homines  e  favcibvs  orce 

Et  tvmvlo  arcentem,  si  Libilina  rapit? 
Hev  medicvm  impatiens  lethvm  sibi  tollere  pnedam 

Eximivm  vito!  tollere  qvncril  opvs  : 
Sed  nîhil  ista  ivvant,  remanet  post  fata  svperstes  * 
lUlvsqve  senis  fama  perennis  eril.' 
Petrvs  Tillotivs  in  honorem 
defvRCli  palris  qvi  obiil 
uiense  octobris  1595. 

Au  chAleau  des  Bordes  (commune  d'Drzv, 
canton  de  Pougues),  plusieurs  plagucs  de 
cheminée  portent  les  armes  du  maréchal  de 
la  Platière  Bourdillon,  accompagnées  de  cette 
devise  qui  entoure  des  dés  : 

Yl  sors  volet. 

Dix-$eptième  siècle. 

On  lisait  autrefois  à  Nevers,  sur  une  dalle 
de  réglise  de  Saint-Pierre,  l'épitaphe  du 
célèbre  jurisconsulte  et  historien  nivernais 
Guy  Coquille;  en  voici  le  texte  : 

Cy  gist  noble  homme  et  sage  maistre 

Guy  Coquille,  sieur  de  Romeney  et  de  Beaudéduit, 

proeureur  général  de  Nivernois  et  Donziois, 

qui  décéda  le  onzième  de  mars  mil  six  cents 

trois.  Requiescàt  in  pace. 

Au  château  de  Villemeuan  (commune  de 
Guésignv,  canton  de  Pougues),  on  voit,  au- 
dessus  aune  porte,  les  armoiries  de  la  fa- 
mille de  Lange ,  d*ancienné  noblesse  du 
Nivernais.  Le  cimier  est  formé  de  deux 
couronnes  :  Tune  d'épines,  Tautre  de  lau- 
rier, avec  cette  devise  : 

Hoc  adillam 

Puis,  plus  bas  : 

Nomine  et  ommc. 

Au  château  de  la  Molte-Farchat,  on  lit 
sur  un  cartouche  de  la  façade,  au-dessous 
d*une  niche  qui  renfermait  une  statue  de  la 
Vierge  ; 

Viliaineset  Dvrel  (i)  à  la  mère  de  Diev 
Offrent  son  effigie  et  levr  &nie  en  ce  liev. 

16il. 


(1)  Celte  ëpitaphe  est  celle  de  Robert  Tillot,  mé- 
decin de  talent. 

(2)  Le  château  de  la  Motte-Farcbat  fut  en  partie 
rebâti  par  un  gentilhomme  de  la  famille  deVillâines, 
dont  la  femme  était  de  la  famille  Duret,  du  Bour* 
bounais. 


G87 


N£V 


Puis,  auHlessus  de  la  niche,  les  armoiries 
de  la  famille  de  Villaînes  sont  accompagnées 
de  cette  devise  : 


Nvllivs  pa^ebit  occvrsvm.  . 

Le  pont  de  la  Loire  à  Nevers  fut  recons- 
truit en  1670;  on  grava,  sur  une  plaque 
(félain  scellée  dans  la  pierro,  les  armoiries 
de  Colbert  et  Tinscription  suivante  : 

Ce  pont,  fait  en  1605  et  ruiné  par  les 
eaux  en  16*28,  a  éfé  cunslruil  à  neuf  sous  le 

régne  de  Louis  XIV,  roi  de  France  et  de 
Navarre,  et  refait  par  les  ordres  de  messire 
Jean-BapUsle  Colbert,  chevalier,  marquis  de 
Seignelai,  ministre  et  secrétaire  d*Etat,  com- 
mandeur et  grand  trésorier  des  ordres  de  Sa 
Majesté,  contrôleur  général  des  finances, 
surintendant  et  ordonnateur  général  des 

bâtiments,  arts  et  manufactures  de 

France,  et  la  première  pierre  a  été  posée 

par  M.  Charles  Tiibœuf,  chevalier,  seigneur 

baron  de  Vert,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 

maître  des  requêtes  ordinaire  de  son  hôiel, 

commissaire  départies-généralités  de  Berry  et 

de  Bourbonnois,  en  présence  de  noble  Vincent 

[Bernard, 
avocatcn  parlement;  Pierre  Thonnelier,  marchand; 
Etienne  Flamen  ,  docteur  en   roédicine  ;  Pierre 

[Brisson 
et  Jean  Sallonnyer  sieur  de  Nion,  aussi  avocat  en 
parlement,  échevins  et  procureur  du  fait  commun 
de  cette  ville.  Le  28  août  1670. 

Plus  bas  est  une  couleuvre  qui  change  de 
peau,  et  celte  autre  inscription,  qui  fait  allu- 
sion aux  armes  de  Colbert,  au  nouveau  nom 
il u  pont,  qui,  sans  doute,  fut  mis  sous  le 
jintronage  de  saint  Louis,  et  enQn  à  la  fa- 
meuse digue  de  la  Rochelle,  construite  par 
les  ordres  de  Louis  XUI  : 

Renovatur  ut  coluler. 
Nomine  Niverno  plures  qui  slare  per  annos 

Non  potui,  firmus  nomine  régis  ero, 
Lilia  si  palris  metas  posuere  profundo  : 

Et  mêlas  Ligcri  iilia  nostra  dabunt, 
Faxit  Deus,  qui  ventis  et  mari  imperat. 

A  Nevers,  sous  Tare  de  triomphe  nommé 
Porte  de  Paris,  contre  Tun  des  montanls,  on 
lit  cette  inscription  plus  que  médiocre,  qui, 
avec  deux  autres  qui  se  voyaient  sur  les 
frontons  de  TédiGce,  ont  été  payées  fort  cher 
à  Voltaire  parla  ville  de  Nevers  : 

Dans  CCS  temps  fortunés  de  gloire  et  de  puissance. 
Où  Louis  répandant  les  bienfaits  et  Peffroy 
Trioniplioit  des  Angiois  aux  champs  de  Fonlenoy 
Et  faisoit  avec  eux  triompher  la  clémence, 
Tandis  que  tous  les  arls  aimés  et  soutenus 
Cmbellisoient  TElat  que  sa  main  sceul  défendre. 
Tandis  qu'il  reoversoit  les  portes  de  la  Flandre 
Pour  fermer  à  jamais  les  portes  de  Janus, 
Les  peuples  de  Nevers  en  ces  jours  de  victoire 
Ont  voulu  signaler  leur  bonheur  et  sa  gloire. 


DICTIONNAIRE  NEZ 

Etalés  à  jamais,  augustes  monanienis. 
Le  tèle  et  la  vertu  de  ceux  qui  vous  fiHidèrent  ; 
Instruises  Favenlr,  soyés  vainqueurs  un  temps 
Ainsi  que  le  grand  nom  dont  leurs  mains  vous  or- 

[nèreiit 

{Par  monsieur  De  Voltubb,  historio- 
graphe du  roy.) 


Voltaire  se  fil  payer  fort  cher,  par  la  ville, 
ces  vers  boursouflés;  les  deux  autres  ins- 
criptions qui  figuraient  sur  les  frontons  du 
monument  sont  «également  de  lui;  elles  fonl 
peu  honneur  au  génie  du  poêle  et  au  bon 
goûl  des  échevins  de  Nevers  de  cette  époque; 
les  voici  : 

Sur  le  fronton  extérieur  : 

Au  grand  homme  modeste,  au  plus  doux  dcsvaia- 

queurs, 
Au  père  de  TEtat,  au  mattre  de  nos  cœurs. 

Kl  sur  le  fronton  intérieur  : 

A  ce  grand  monument  qu*éleva  TabondaDce, 
Reconnaissez  Nevers  et  jugez  de  la  France. 

On  voyaildansTéglisedeTabbaye  de  Notre- 
Dame,  à  Nevers,  une  grande  pierre  carrée 
sur  laquelle  était  gravée  cette  inscription, 
qui  n'était  point  ancienne,  mais  gui  consa- 
crait la  mémoire  du  martyre  d'un  aes  patrons 
de  la  ville  : 

Ici  est  la  pierre  sur  laquelle  saint  Révérien, 
évoque  d'Autun  a  élé  décapité  l'an  272,  en  celte 
ville  de  Nevers,  proche  l'abbaye  de  Noire-Dame 
où  reposent  ses  saintes  reliques.  Il  se  lit  dans  la 
vie  de  saint  Révérien  que  jamais  la  ville  de 
^ever8  ne  périra  pendant  que  ces  reliques  j 
subsisteront. 

NEWARK  [NolUngliamshire) ,  en  Angle- 
terre. 

Alain  Fleming^  fondateur  de  l' Eglise ^  mort  en 

1373. 

Hic  Jacet  Alanus  [Flcmyng  qui]  obiit  [anno] 
M.  cccLxxiu  [in  die  saucte  Hélène  cujjus  anuna 
perDei  misericordiam  requiescat  in  pace.  Amen. 
Credo  quod  Redemptor  meus  vivit  ci  in  novis- 
simo  die  de  terra  surrec[turus  sum  et  circuia 
dafhor  pelle  mea  et  in  carne  mca  vîdefoo  0euin 
saivatorem  mcum  quem  visunis  snm  ego  et 
oculi  moi  conspecturi  snnt  et  non  alius  :  repo- 
sila  est  ho^c  spcs  mea  in  sinu  meo. 

{Sépulcral  Monuments^  /,  186.) 

NEZIB,  en  Syrie,  près  de  Bir,  au  N.  E. 

d'Alep. 

Sur  un  pont  pris  de  la  ville. 

lustino  imperatori  dileetissimo 
cxercitus  eius  orienlis  gentem  barbaram 
e  curru  statuario  cautionem  ad  gloriam 

construxit. 

(Cardinal  Màï,  p.  327;  Spon.,  Misceli, 
p.  277;D0NAi\,  p.  22V,  2.) 


9K9 


N|M 


D'LPIGUAPHIE. 


NOG 


990 


NICE»  dans  le  royaume  de  Piémoiit. 

I. 

Devant  les  portes  de  Véglise  rurale  de  5«ln^ 

Eiienne, 

Imp.  Caes.  Fluvio  Valerio  Conslaiilino  aiig. 

Conslanli  pii  augusli  filio. 
(Cardinal  Mai,  2il,  1;  Murât.,  p.  259, 

11. 

Sur  le  tombeau  de  saint  Pons. 

Domino  Karolo  rege  Francorum  eC 
Langobnrdonim  pnlriciiis  (tie)  Romanortim 

domino  saiicto  Ponlio  màriyri  siib 

tcmporiims  imperat  ....  Advocalus 

cpis inslaurav  .... 

{Cardinal  Mai,  398,  1  ;  Mcr.,  1896.) 

NIMES,  chef-lieu  du  déparlemcnl  du  Gard, 
(sn  France. 

I. 

Cinquième  siècle, 

M.  V.  R.(!) 

Colinnbus 
Sorinianus  x\v 
nal.  yEdus  (^) 
liic  adquiescii 
spcral  conjux. 

Celte  inscription  trouvée  en  1810  danslos 
dc'^bliiis  des  arènes  de  Nîmes  paraît,  d'après 
la  forme  desiettres,  appartenir  aux  preuiiers 
temps  du  christianisme. 

(M.  DE  Cbazankes,  Mem.  de  la  Soc  ar- 
chéol.  du  Midi,  t.  IV,  p.  260.) 


111. 


11. 

1203:  —  Cathédrale. 

Amio  Domini  Mccni.  die  xvi  aprilis,  relro  îiunc 
lapidcm  fuit  sepullnm  corpus  domini  Miilii,  filii 
illuslris  Ildefonsi  ducis  Narbonc  de  sliipe  pie 
memorie  illuslris  domini  Raimundi  comilis  To- 
lose,  marcliionis  proTÎncie  ac  ducis  Narboae, 
almlfundaloris  hujus  sanclesedis  Nemansentis 
eccicsic,  ad  honorcMu  virginis  Marie  conslilule , 
in  qua  Deo  famulanlur  viri  unanimiler  snb 
régula  beali  Augusliiii  viveules,  quonmi  et  om- 
nium fldclium  defunctorum  animabus,  quxsu- 
Rias,  Domine  Dcus,  requiem  concédas  perpetuam 
ut  quod  in  Icrris  speraverunl  el  credidcrunt  vî- 
deant  per  Jesum  Chrislum  Dominum  nostnim. 
Amen. 

(Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  1. 111, 
p.  219.) 


(1)  Mariae  viraini  reginsc. 

(2)  NalioDC  4>duvs. 


1266.  —  Anètennement  à  Véglise  de  Sainii 
Bausile ,  puis  transporté  à  ta  porte  de  la 
Magdelaine. 

•\-  Anno  incarnalionis  Dni  m.cc.lx. 

r 

VI*  ni<»  kal.  marcii  ohiit  Guiberius  Jm 
bti  boe  meorie  por.ist.  monaslerii  (1) 
qi  hedificavil  chorum  et  unâ  ccce  cro 
là  el  aulâ  sûporê  et  mîa  alia  boi 
pdcc  eccle  acquisivit.  Orale  p.  co  pr  uR. 

Traduction. 
Van  de  rincarnalion  de  Noire-Seigneur  mcclxvi, 
m  des  kaleudcs  de  murs,  décéda  Guiberl  Ymberli 
de  bonne  mémoire,  prieur  de  ce  monastère,  qui 
bàiil  le  chœur  et  une  voûte  de  l'égrise  et  une  salle 
su|>éncurc,  cl  acquit  pour  ladile  église  beaucoup 
d'iiutres  biens.  —  Priez  Dieu  pour  lui ,  Paler  nosiei^. 
(Mém.  de  la  Soc.  arcMol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  298.) 

IV. 

1290.  —  Trouvé  près  de  la  fontaine,  en  1778. 

-{-  Anno  Dlîi  m» 
•    cc".  xc«  un.  pdic 
IT.  febr.  o.  pic.  m- 
euiorie  dlîs  Ber 
uardus  Marilicsii 

Saesia  eccl. 
è  Nëûî.  sa.  et  ca. 
Auuo  Domini  ii.cc.xc.nn»  pridic  kalendas  fe- 
bruarli  Qbiil  pie  memorie  dominus  Bemardus 
Marthesii  sacrisla  ecclcsie  Nemauscjîsis  saccrJos 
et  canonicus. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  300.) 

y. 

132i.  —  Cloître  des  Récollels. 
Anno  Domini  m  ccc  xxiiii ,  décima  die  mensis 
mardi,  obiilBarthoIomeusde  G.ilterio  mercator 
janue  et  sepultus  hic  in  iialiiiu  frairum,  cujus 
anima  rcquiescal  in  pace.  Âmeu. 

C'est  la    première  preuve   écrite   de   cet 
usage  alors  assez  fréqiieiit. 

{Mém.  de  la  Soc.  archéol.  du  Midi,  t.  IV, 
p.  302.) 

NOCCHI.  Voy.  Liinegiatio. 
NOCERA  DE*  PAGOMI ,  dans  U   princi- 
pauté cilérieure  au  royaume  de  Naples. 

Sur  une  colonne  de  la  très-ancienne  église  de 
Sainte-Marie  Majeure  dite  de  la  Rotonde^ 
près  de  Nocera. 

-f  Ae  Aonis  Aei  et  sancle  Marie 
Magnoaido  presbiter  fecil.  -}-. 

{Cardinal  Miï,  p.  193.) 

NOG  ARIA  «  territoire  de  Vérone,  royaaœir 

Lombardo- Vénitien. 

(I)  Saint  Bausile.  . 


I 


991 


NOL 


XllCTIONNAIRE 


YUilU  pierre f  aujourd'hui  à  la  porte  de  Véglise 

de  Saint-Pierre. 

m 

TERMINUS 
SUN    HCJUS 

MONÀS- 

TERIO 

6CT  PETRI 

PERTINEMTIS 

JCG. 

ccc. 
{Cardinal  Mai.  36%  %) 

NOLA,  dans  la    province   de    Labour , 
royaume  de  Naples. 

I. 

A  Vancienne  église  de  Saint-Félix^  fondée  par 

saint  Paulin. 

Hic  pietas  hic  aima  fides  hic  gloria  Chrisli, 

Hic  est  marlyribus  crux  sociutn  suis. 
Nam  $rucis  e  ligno  magnum  brevis  astula  pignus 

Tofaque  in  exiguo  semine  vis  crucis  est. 
Hoc  Melanx  sanctx  dehitum  muncre  Nota  m 

Summum  Hierosolymic  vcnit  ah  urbe  bonum. 
Sancta  Deo  geminum  vêlant  altaria  honorcm 

Cum  cruce  apostolicos  qux  sociant  cineres. 
Qiiam  bene  junguiitur  ligno  crucis  ossa  piorum  ! 

Pro  cruce  ut  occisis  in  cruce  sit  requies  (1). 


II. 

Au  passage  qui  réunit  Vancienne  et  la  noti- 

velle  basilique. 

Ut  médium  valli  pax  nostra  resolvit  lesus, 
Et  cruce  discidium  perimens  duo  fecit  in  unuro, 
Sic  nova  destructo  veteris  discrimine  tecti, 
Culmina  conspicimus  porllu*um  fœdere  jungi. 
Sancta  nitens  famulis  interluit  airia  lyrophis 
Gantharusintrantumque  manuslavat  amne  ministro. 
Plebs  geroina  Chrisium  Felicis  adorât  in  aula, 
Pauius  apostolico  quam  tempcrat  ore  sacerdos  (2). 

m. 

Sur  un  arc. 

é 

Âttonitis  nova  lux  oculis  aperitur,  et  une 
Limine  consislens  geminas  simol  aspicit  auias. 


IV 

Sur  un  autre  are. 

Tergeminis  geminx  patuerunt  arcubus  aule 
lliranturque  suos  per  umlua  limina  culuis. 

(i)  S.  Paulinus,  Ep.  XXXII.,  éd.  Veron.  ;  ubi  4u- 
▼cnatiiis  in  sMdi%  criiicis  ined.  oorrigil  Hierosolfma. 

"^     Am    M. 

(2)  Ibid.    Vide  Boli.ano.,  t.  VU,  jun.  p.  89,  90, 
13t>,  159, 144.  -  Mr. 


V. 


m 


Sur  rare  du  milieu  communiquant  à  Cantique 

basilique. 

Qiios  dèvota  fides  densis  celebrare  beatum 
Felicem  populis  diverso  soadet  ab  ore, 
Per  triplices  aditns  laxos  infnndite  cœlns. 
Atria  quanilibet  innameris  spatiosa  patebunt, 
Qnod  sociata  sibi  per  apertos  comminos  arous 
Puulus  in  seternos  aniistes  dedicat  usus. 

VI. 

Sur  d'autres  arcs. 

Aniiqua  digresse  sacri  Felicis  ab  auU 
In  nova  Felicis  culmina  transgredere. 

Una  fldes  irino  sub  nomine  quae  colit  aoimi 
Unanimes  trino  suscipit  iniroitu 

VU. 

Au  sanctuaire  pris  de  V abside. 
Hic  lucus  est  veiieraiida  penus  qua  conditur,  et  qui 
Promitur  aima  sacri  pompa  minislerii. 

Si  quem  sacra  lenet  meditandi  in  lege  volunias, 
Hic  [loterit  residens  sacris  iutendere  Ubris. 

Vl.I. 
A  rentrée. 

Ardua  florifeRC  crux  cingitur  orbe  coronae, 

£t  Domini  fuso  tincta  cruore  rubet. 
Quœque  super  sigiium  résident  cœleste  colombe 

Simplicibus  produiit  régna  patere  Dei. 
Aima  domus  triplici  patet  iiigredientibus  arca, 

Testaturque  piaro  janua  trina  fi  Jem. 

Hac  cruce  nos  mundo  et  nobis  interfice  niundum, 

Interitu  culpae  vivificans  animain. 
Nos  quoque  perficies  placitas  tibi  Christe  columbaf» 

Si  vigeat  puris  pars  tua  pectoribus  (i). 

IX. 

Sur  les  portes  méridionales.  Sur  une  porte. 

Pax  tibi  sit,  qaicumque  Dei  penetralla  CbriaU 
Peciore  paciûco  candidus  ingrederis. 

X. 

Sur  une  autre  porte. 

Cerne  coronatam  Domini  super  atria  Christt 
Stare  crucem  dure  spondentem  celsa  labori 
Pnemia.  Toile  crucem,  qui  vis  auferre  coronam. 

XI. 

Sur  un  passage  ffarticulier  allant  duxariin  4 
la  basilique.  En  dehors. 

Cœlestes  intrate  vias  per  amœna  virel^ 
(  I  )  Ibid.  et  Remoxdui.,  p.  4i5>'  410. 


M3  NOL 

Cliii&iîcobey  et  lâctis  decel  bue  ingressus  ab  horils 
Unde  Mcroin  merîtis  dalar  exilas  in  pauradisum. 

XII. 

Au  même  /leu,  en  dedans. 
Quisqiiîs  ab  aede  Dei  perfectis  ordine  voUs 
Efçrederis,  remea  corpore,  corde  mane  (f). 

XUI. 

A  Varc  triomphal. 
Pleno  coruscat  Trinilas  mysterio. 
Slat  Cbristus  agno  :  vox  Patris  cœlo  sonat  : 


DEHCRAPinE 


NOL 


M4 


El  percolninbam  Spiriius  sancliis  fluit. 
Crucein  corona  lucîdo  cingil  globo, 
Cui  corona;  sunt  corona  aposioli, 
Quorum  figura  est  in  columbaruni  choro. 
Pia  Trjnitalis  unîlas  in  Chrisïo  coil, 
Hahenle  et  ipsa  Trinilale  insignia. 
Deum  révélât  vox  patema  et  Spiriius. 
Sanclam  falenlur  cnix  et  agnus  viclimam. 
Rcgnuin  et  triumphum  purpura  et  palma  indicaol. 
Pelram  superslat  ipsa  pelra  ecclcsiae, 
De  qua  sonori  quatuor  fontes  nicant 
Evangelislae  viva  Cbrisli  fluniina  (I). 


XIV. 

A  la  barrière  du  grand  autel. 

Hoc  quod  cernitis  discite  quod  Lupenus  episcopus  compsit  et 
ornavit  in  bac  ecîâ  amore  Dei  et  sanctorum  Felicis  et  Paulini  Rud 

Laurenti  et  Patricii  (2). 


XV. 

Sur  une  pierre  détachée. 
Lnpenus  êps  fieri  praecep. 

XVI. 

Sur  une  autre  pierre. 
Hoc  opus  Lupinus  renoTabit  (3). 


XVllI. 

Dans  la  basilique  de  Saint-Félix. 

t  Septimo.  die.  stante.  mense.  madii.  f 

dedicatio.  erit.  hnjus.  sanctx  ec- 

clesi».  Bcatns.  Dainasus.  PP.  constra- 

xit.  et.  aedificavit.  ad.  honorem.  lÏÏ.  et 

Beatissimi.  Felicis.  conf. 

{Cardinal  Mai,  lôH^,  3;  Reiio!«di!V.,  Hist.. 
Nol.,  t.  I,  p.  309  ) 


XVII. 

Sur  une  bandelette  qui  entoure  Varc. 

Panrns  eral  locus  sacris  angaslus  agendis4- 

Supplicibusque  negans  pandere  posse  manus-l- 
Nanc  populo  spatiosa  plis  altaria  pncbct-l- 

OfBciis  merito  martyris  in  gremio-f 
Gmicia  Dec  renovala  placent,  novat  omnia  8emper-| 

ChrisluSt  et  in  caniulum  luminis  ampliflcat-f- 
Baec  ut  dilecti  solium  Felicis  bonorans-f 

El  splendore  siniul  protulit  et  spalio  (4).4- 

Pelids  pénétrai  prisco  \enerabile  cnUu-f 
Lux  nova  diffusis  nonc  aperit  spaciis-f 

Angusii  roemores  solii  gaudete  videntes-f 
Pnesulis  ad  laudem  quam  nitet  lioc  solinm-f 

(I)  Ibid. 

(i)  lU)  Holstenîas  exacripsit  e  acbeda  Barberinia. 
Mur.,  p.  1905,  9.  ex  Blanchinio  habet  Lupereus. 
Rehchidinos,  U  I,  p.  480,  5iS,  et  t.  III,  p.  90,  babet 
Léo  toUfter  tertius  loco  Lupenui  ;  venimtamen  aliter, 
t.  I,  p.  518,  599,  et  t.  UI,  p.  95.  ibiquc  de  boc  epi- 
scopo  verba  (acît.  Vide  etbm  Ughsl.,  t.  Yl,  p.  idS, 
Flbetw.,  p.  454;  I^nchin.»  praef.  ad  tom.  1  Ana- 
stas.  —  Mr. 

(5)  Sic  HOLSTSRIDS. 

(4)  RfiiioiiDiNUS,  1. 1,  p«  403,  514;  Holstenios  legit 
spacH*  pro  sacris.  In  «d.  Yeron.  S.  Paulini,  p.  658, 
unte  sacris.  Et  ^ic  alii  auctores  a  Mariuio  citati. 


XIX. 

D.  N.  FI.  Valerio 

Conslanlino 

pio  felici  imp. 

semper  aug. 

ordo  populusque 

Nolanus 
D.  N.  M.  Q.  ejus. 
iCardiwd  MAÏ»2i3,  fc;€iMT.,  1086,  h.) 

XX. 

Demi.  Domitianum  (2)  barbaronim 

D.  D.  N.  N.  patria  don.... 

andavit  Vesta  im  statuant 

Nolanasordo  etpopalos 

eonsecravit 

curante  ac  dedieante 

Ortensio  Gonviaro 

provinci«  Campanise 

{Cardinal  Mii»  253»  1.) 

(1)  S.  Paulînus,  ep.  xixii,  éd.  Yeron.  etRenoA- 
din.,  p.  4ii.  —  Mr. 

(2)  Iteinesius  (ci.  ni.,  n.  56.)  corrige  arec  rafeon  : 
Domilori  gentium  barbararum  D.  ri.  FL  Vtikriù 
Constantino  aug.  invicto  equesirem  sUiUuun  elc  U 
corrige  aussi  conviaro  en  consulari  (Card.  Mai.) 


995  NOV 

XXI. 

Au  séminaire. 

Pompe... 
Barbarius  Pompeian. 
V.  C.  coiiS.  Kainp.  cWita- 
tem  Bellani  nuda  anle 
soli  defonnilaie  sorden- 
teni  silicibus  e  monlibus 
exci^rs  non  e  diruiis 
monunienlis  advec- 
lis  consiernendam 
ornandanique  cura- 

vil 
curanle  V.  C.  Ti.  Pro- 
culo  pairono  et  cur. 
Abellanorum... 

(Cardinal  MaU  p.  330;  Remondin.,  His(. 
NoL,  1. 1,  p.  2W,  m,  n.  v.) 

NORl,  en  Sardaigne. 

Eglise  de  Saint-Ephèsey  à  l'autel. 

Sal.  vis.  DD.  N.  N.  N... 
Theodosîo  el  Placido  Valenliniano  se... 
Subduclos  oliin  lalices  palrieque  (itc)  ncgn  [los] 
Rcstiluil  populis  pure  t  iaviolus  ain  [ne] 

curante 

Valerio  Ennodio  principale  ac 

primaria  ejusdem  urbis. 

(Cardinal  Mai,  ^0,  1.) 

NORTHFLEET.  Eglise  de  Norihlleel  (Kent) 
en  Angleterre. 

Epitaphe  mulilée  de  Pierre  de  Lacy  : 

....us  Petrusde  Lacy  qnondam 

Rector  bujus  ecclcsie  et  prcbendarius  prébende  de 

Swerdcs  in  ecclesia  cnthedral.  Dublin. 

qui  obiit 

dccinio  octavo  die  niensis  octobr. 

annoDomini  miirmo  ccc  septuagesimu  quioto 

cujus... 

(Sépulcral  Monuments,  I,  20<^.} 

NORTON-DISNEY,  au  comté  do  Lincoln, 
en  Angleterre. 

Epitaphe  trouvée  à  Norton-Disney. 

Ici  gist  Joan  que  fusl  la  fenune  nooun  Gillam 
Disni  et  file  moun  sire  Nicolas  de  Lanc  fone 
Deu  eite  merci  de  sa  aime.  Amen. 

(Sépulcral  Monuments,  t.  I,  p.  109.) 
NOVARRE,enPiéaioiil. 

I. 
Vers  d'Ennodius,  à  la  basilique  des  apôtres. 

Aîitiquum  ecce  nitêt  Icmplum,  quod  sorduit  ante, 
Gui  faciem  veterem  lu\  nova  composuit. 

Pcrdidit  anliquum  quis  religions  sacellam, 
Numinibus  pulsis  quod  bene  numen  habet? 

bi  qnibiis  hoc  paluit,  possessas  linquite  sedes» 
Quod  fecîl  Victor,  vidor  ubique  tenel. 

(Cardinal  Mai,  p.  104;  Sirmoiyd,  t.  I,  p. 
1846.J 


DICTIONNAIUE  .     MJR 

Addidil  ad  cullum  merilo  succcssor  el  aclis, 
Qui  morum  nomen  bine,  Honora  te,  gens. 

Nubila  vipcri  qui  gestal  corda  veneni 
Non  datur  ut  faciat  culmina  pulcra  Dec. 


9% 


II. 

Au  tombeau   de  saint  Laurent,  prêtre,  et  et 

ses  compagnons. 

Aspicis  hoc  marmor  tumuli  de  more  cavatum? 

In  solidum  est  in  lus  rima  nec  ulla  palet, 
Unde  queat  tellus  occultas  miitere  lympas, 

Manat  ab  ingeslis  ossibus  isle  liquor. 
S)i  dubitas,  aiedio  sudanles  toile  sepulchro 

Reliiquias;  dices  unda  salubris  ubi  esl? 

[Cardinal  Mai,  388,  5;  Flebt^ood,  n. 
526.) 

NOYON,    déi>artement    de    l'Oise,   en 
France. 

I. 

Inscriptions  du  xni*  siècle.  —A  la cathédralt. 

Hic  jacei  Gcrardug  de  Nivernis  cantor 

et  canonicuafeeelesie  béate  Marie 

Noviomensis. 

obiit  annoDomini 

M.   ce.  LXIII. 

H. 

€hi  gist  Ermcline  Oiselette 
née  de  Gorbie  s  (1)  fu  femme 
mai.  gre  (2).  Robert  de  Douai 

orfèvre.  Priez  pour  s"  ame 
=  iWias  Paternosteré 

III; 

Quatorxième  sièelé. 

Gy  gist  Jehan  le  Bucheroif 

de  Saint  Germain  en  Laje 

qui  irespassa  Tan  de  grâce  mil  ccc.  nn<s  el  deot 

le  VI*  jour  du  mois  de  novembre 

Priez  Dieu  pour  Tame  de  lui. 

(Mémoire  sur  les  pierres  tombales  de  k 
cathédrale  de  Noyon,  par  M.  PeJ^bélAk' 
gne;  BtUletin  monumental  de  M.  Dg 
Caumont,  LX,1844,  p«  353  et  suir.) 

NUBILARA,  au  diocèse  de  Pesaro,  dans  les 
i^lals-PontiQcaux 

Dans  une  maison  gui  a  appartenu  au  duc 

d'Urbin. 

Ghristus  rex  |gloriâe 

venitinpace;  Deus 

homo  factos  est  ;  Veri>um 

caro  factura  cst^ 

[Cardinal  Haï,  p.  6.) 
NUREMBERG,  au  royaume  de  Bavière. 

Lieu  incertain. 

Nobililati  Littéral»  S. 

HiERO!«vMo  WoLFio  Ootingensî,  ex  Pinccn.a- 

{{)  QuU  ou  et. 

(2)  Maître,  probablement. 


OUA  D'EPICR 

Swcinspaiudenss.  qui  in  primis  auloribus 
iriensis  cœnobii  niimcraïUiirJegiliinasUrpe 
)do,  in  qito  et  fralre  llainrico  Noriinb. 
iatro  illa  ipsa  exstincla  est  :  Socraii 
ico,  Grèce  Lnlineq  ;  <1oclissimo  :  Chrisllancc 
isophîx  et  eloquentix  principi  :  viro  a<l 
endû,  dîcendum,  docendû  nalo  :  anliqux 
tis  et  fiilei  gcrmanicx  cxemplari;  prx- 
irî  oplinio,  et  amico  noaximo  :  sex  llain-  ' 
fratres  germani,  Joh.  Baplistx  F.F.  pu- 
debitu  privata  pietate  BI.p.  p.  Ob.  A.  C.  N. 
)  xic.  poslr.  Non.  Oclob.  H.  L  P.  M.  Vixit 
DSLXiv.  d.  Lv.  b.  XIX.  Anmeo  Gvmnasio  et 
prxFuit  ann.  xxiii.  miiUiplicium  divini 
lîi  monumenlorum  Europam  atquc  Asiaiu 
des  reliquit. 

Ibos,  Supplém,  aux  inscript,   de  Bâlc, 
p.  375.) 

11. 
llic  sila  sunl  ossa 
Joàchimi  Camerarii.  Joach.  F. 
Mcdici  Norimbergensis, 

qui  vixit  an ni d 

8.  anno  m.  d.  xcjix. 
omn.endans  se  imniensx  misericordiae 

divinx. 
i  roibi  mors  est  :  Mors  roihi  viia  nova  est. 

(Gros,  p.  392.) 

ÏPHI ,  l'ancien    Nymphœum ,    village 
B  Srnyrne,  en  Asie-Mineure. 
B  ville  était  devenue  l'apanage  d'un 
latin  à  Tépoque  où  les  Latins  niattros 


vriUE. 


ORA 


9U8 


de  Constanlinople,  de  Nicomédie,  de  Chalcé- 
doine,  dominaient  pour  ainsi  dire  toute  la 
partie  occidentale  de  TAsie-Mineure.  On 
voit  encore  è  l'entrée  du  village  un  immense 
château  carré  que  les  Turcs  appellent  le 
château  des  Génois.  Sur  la  place,  près  de  la 
maison  de  TAga,  M.  Charles  Texier,  a  dé- 
couvert un  tombeau  chrétien,  qu'il  croit 
appartenir  au  xir  siècle  de  notre  ère.  Ce 
sarcophage,  en  beau  marbre  blanc,  est  encas- 
tré dans  une  fontaine.  11  est  orné  de  sculp- 
tures représenlant  des  animaux,  des  ara- 
besques et  des  (leurs  de  lis.  Sur  le  bandeau 
supérieur,  on  lit  cetle  inscription  : 

NTN  K02M02  HAÏ2  ÏMXIA  201   OEON  META 
NTN  GTV  BAAlZE  I1P02  OEON  2TE*H»OP02. 

Lecture  courante. 

NCv  owv  |3aôtiÇc  tt^ô^  Osôv  GTSfnfOfOÇ, 

Traduction. 

Maintenant  un  ornement  délicieux  te  donne  une 
altitude  (une  Tonne  divine)  ;  vas  donc  inainlenaut 
à  Dieu,  portant  la  couronne. 

Cette  inscription  parait  avoir  été  emprun- 
tée à  quelque  poëme  religieux.  Peut-être 
Vomement  dont  il  est  question  fait-il  réel- 
lement allusion  h  un  riche  vêtement  dont  on 
avait  décoré  le  corps  du  défunt,  suivant 
Tusage  des  Byzantins.  Nous  y  verrions  plu- 
tôt une  allusion  au  vêtement  et  à  la  place 
c«)lesles  que  ses  vertus  pouvaient  avoir  mé- 
ritésau  défunt. 

{Description  de  VAsie  Mineure j  par 
M.  Cb.  Texier,  et  Revue  archéologique^ 
t.  1,  p.  32V.) 


o 


!RGO,   dans  le  royaume  Lombardo- 
»n  entre  Trévise  et  Venise. 

Eglise  des  PP.  Capucins, 

Sur  les  reliques  de  sainte  Sabine. 

Benemerenti in  pace 

Sabine!  dulcissime  côjugi  que 
1^  \\iXi  mecum  annis  v  nesse  (tic)  vm. 

(Cardinal  Mai,  kUl,  8.) 

ATO  dans  le    teriitoire  de  Brescia, 
de  Lombardo-Vénilien. 
Constaniino  nuix 

D.  D.  D.  N.  N.  N.  Flavio  Licinio 

Liciniano  in 

L.  Constaniino  îun. 


•  • 


.  Csesar.  .  . 


(Cardinal  Mai,  256, 1  ;  Mur.,  p.  W4, 1.) 
NGE,  département   de  Vaucluse,  en 


I. 


Sur  la  base  d'un  bénitier. 
Constaniino  pio 


nobili  Caesari 

Jîvi  Constantin! 

piî  Augusti 

filio. 

(Cardinal  Mai,  253,  5;  Mdrat.,  p.  259, 
8;  foyagelitt.  de  deux  Binéd.,  part,  1, 
p-  265.)  ^ 


II. 

1127. 

Nobilis  hispaaus  prsesol  Berengarius  hujtiB 

Urbis  in  hoc  modico  conditus  est  lumulo. 
Illani  legatum  Hierosolyma  sensil,  et  inde 

Ornamenta  sux  deiulit  ecclesix 
Pracdecessoris  Willclnii  facla  secutus 

Eceleslam  siuduit  magnificare  suam 
Pasior  episcopium  rexii  quînis  quater  annis 

Amplius  atque  minus  non  fuit  una  dies 
Ilunclux  angusti  vigesima  sepiimae  (sic)  sefi^ 

Pontificem  dédit,  bunc  abstulit  bsec  eadcm 


999 


ORB 


DICTIONNAIRE 


ORB 


im 


Hoc  Carmen  fecii  Willelmus  pnesal  ab  illo 
Terlius  et  scribî  jussil  in  lioc  lapida. 
(Mém.  de  la  Soc.  archéoL  du  Midiy  t.  III, 
p.  104.) 

III. 
1199. 

Marlis  quindenis  vecti  super  astra  calendis 

Hic  Inpis  ArniilG  priesulis  ossa  legit. 
Qiiul  facient  inopes,  inopuin  miseralor  obîvit; 

Amisil  solitas  plebs  miseranda  dapes. 
Prudciis,  facundus,  juslus,  pîus,  et  moderatus, 

Exemplar  siquidem  sobrietaiis  erat. 
Jcjunus  dapibus,  flevit  gemuiique  realus, 

Pxne  nona  dies  fulsil  et  ecce  dies. 
Quisque  Paier  nosier,  leclor  pro  prxsule  dicat, 

Ut  jungatur  ei  qui  super  aslra  roicat. 

Arnulfe,  évoque  d'Orange,  avant  1182,  fut 
en  1199  attaque  de  la  lèpre,  el  Innocent  III 
lui  donna  alors  un  coadjuleur,  qui  lui  suc- 
céda en  1200. 

OHBAIZ,  ancienne  abbaye  du  diocèse  de 
Soissons,  en  France,  sôus  l'invocation  de 
saint  Pierre  et  de  saint  Paul. 

Extrait  d'une  ancienne  histoire  de  Vabbaye^ 
communiquée  par  M.  de  Mallet  au  comité 
des  chartes  du  ministère  de  l'instruction 
publique  (1). 

L'une  des  plus  belles  et  des  dernières 
actions  que  saint  Réole  ait  faites  avant  sa 
mort,  dont  on  a  connoissance,  et  qui  rendra 
sa  mémoire  immortelle  sur  la  terre,  fut  la 
fondation  de  cette  abbaye  de  saint  Pierre 
d'Orbaiz.  Notre  saint  fondateur,  qui  s'éloit 
fait  une  élude  de  toutes  les  belles  actions 
des  plus  grands  évêques  de  son  siècle,  et 
une  loy  indispensable  de  les  retracer  par  les 
siennes,  voulant  imiter  la  piété  de  saint 
Hivar,  son  prédécesseur  dans  le  siège  de 
Reims,  qui  avoit  fondé  le  célèbre  monastère 
d'Haulvillers,  et  le  zèle  et  la  magnificence 
des  roys  el  des  princes  de  la  terre  pour  la 
gloire  de  Dieu,  fit  bâtir,  fonda,  dota,  et  con- 
sacra a  Dieu,  selon  le  P.  Le  Coinle,  en  six 
cens  soixante-dii-sept,  ou  selon  d*autres, 
moins  vraisemblablement,  ensix  cens  quatre- 
vingts,  cette  abbaye  d'Orbaiz,  sous  l'invoca- 
tion des  princes  des  apôtres  saint  Pierre  et 
saint  Paul,  sous  la  règle  de  Saint-Benoist  et 
de  saint  Colomban,  sur  les  fonds  et  domaines 
qui  lui  avoient  été  données  par  Thierry  ou 
Théodoric,  premier  du  nom,  roy  de  la  France 
occidentale  ou  de  Neustrie,  troisième  fils  de 
Clovis  second  et  de  sainte  Bathilde,  aussi 
roy  de  France,  la  huitiesme  année  de  son 
règne  et  du  consentement  d*£broin,  maire 
du  palais,  quelques  années  avant  qu'il  fût 
assassiné  par  Ermenfroy  ou  Ermenfrade , 
comme  on  a  dit  cy ndessus  :  «  Hic  venerabills 
Reolus  episcopus  construxii  monasterium 
Orbacense  in  loco  qnem  promeruii  dono 
régis  Tbeodorici,  per  ipsius  licentiam,  suf- 

(I)  Bulletin  des  Comiiés,  mars  18jt0,  p.  82. 


fragante  Ebroine  majore  palatii.  »  (Flodoaid, 
lib,  II,  cap.  4.) 

Ces  paroles  de  l'historien  Fiodoard,  c  in 
loco  quem  promeruit  dono  régis  Thedorid, 
per  ipsius  licentiam»  »  qui  marquent  le  fond 
et  domaine  donnez  par  le  roy  pour  la  foodi- 
tion  de  cette  abéïe,  l'ont  toujours  fait  con- 
sidérer et  reconnottre  pour  une  abéie  de 
fondation  royalle,  comme  il  parolt  par  h 
déclaration  des  biens  de  cette  abéïe»  que  le 
cardinal  Alexandre  de  Campegge,  abbé  d'Or- 
baiz, fit  donner  et  fournir  a  la  chambre  des 
comptes  de  Paris,  le  iringt-unième  jour  îe 
décembre  mil  cinq  cens  quarante-sept,  par 
dom  Pasquier  Chatton,  procureur  général 
desdits  religieux,  abbé,  prieur  et  convent  de 
Saint-Pierre  d'Orbaiz,  prieur  de  Notre-Dame 
d*Oiselet,  et  prévost  de  ladite  abbaye  qui 
relève  immédiatement  du  roy,  et  quiatoale 
justice,  haute,  moyenne  et  basse,  suivant  U 
susdite  déclaration  du  21  décembre  1M7. 

Le  même  Flodoard  aioute  au  même  endroit 
que,  dès  aussitôt  que  le  monastère  fut  en- 
tièrement achevé  et  en  état  d'être  habité,  le 
saint  fondateur  s'adressa  à  l'abbaye  de  Res- 
baiz,  demanda  et  obtint  six  moines  et  les 
mit  dans  son  nouveau  monastère,  pour  y 
vivre  régulièrement  et  enseigner  la  saiote 
règle  monastique  à  ceux  qui  se  présente- 
roient  et  qu'ils  recevrqient.  Il  choisit  un  de 
ces  six  religieux  tirez  de  Resbaiz,  nommé 
Landcman,  et  le  fit  abbé  pour  sa  vie  ;  car 
quoiqu*un  certain  Odon  (on  ne  sait  guiétoit 
cet  Odon  ;  c'étoit  peut-être  quelque  miséra- 
ble moine  ou  autre  ambitieux  qui  s*empara 
Car  violence  de  sa  place)  l'ait  chassé  uOr- 
aiz,  après  la  mort  de  saint  Réole,  il  y  fiit 
néantmoins  rétabli  par  le  roi  Childebert 
second,  second  iils  et  successeur  de  Thierry 
premier. 

Notre  saint  fondateur,  qui  formoit  toutes 
ses  actions,  et  régloit  sa  conduite  sur  celle 
de  saint  Uivard,  voulut  à  son  imitation  que 
le  monastère  d*Orbaiz  qu'il  avoit  fondé, 
quoique  dans  un  autre  diocèse,  demeurât 
toujours  sous  la  juridiction  et  dans  la  dépen- 
dance immédiates  des  archevêques  ses  suc- 
cesseurs; en  sorte  qiie  Ihs  religieux  d'Orbaiz 
ne  pussent  se  choisir  ni  reconnottre,  dans 
la  suite  des  temps,  un  abbé  sans  leur  per- 
mission et  leur  agrément,  et  que  celur 
qu'ils  auroient  élu  avec  ces  conditions,  fût 
contirmé  par  Tarchevêque,  et  lui  prêtât  le 
serment  de  fidélité,  quoiqu'il  fût  d  un  autre 
diocèsp,  comme  celui  de  Hautvillers,  bâti 
par  le  même  saint  Hivard,  étoit  et  demeu- 
roit  toujours  sous  la  dépendance  et  la  juris- 
diction  iminéJiatedes  archevêques  deReims, 
conformément  à  la  prière  que  lui  en  avoit 
fait  saint  Berchairo,  premier  abbé  de  Haut- 
villers, et  ensuite  martyr,  selon  le  témoi- 
gnage du  môme  Flodoard 

On  ne  sait  pas  précisément  oïli  notre  saint 
fondateur  mourut;  mais  on  a  toujours  cru 

3ue  son  sacré  corps  fut  apporté  et  inhumé 
ans  l'église  de  cette  abbaye  qu'il  avoit  fon- 
dée, conformément  à  ce  qu'il  avoit  ordonné 
par  son  testament.  On  garde  encore  dans 
cette  église  une  partie  considérable  de  ses 


ORB 


D^EnGRÀPHlE. 


ORB 


1002 


8  ossements:  «  Corpus  ejus  «in  ecdesia 
(^usi  sepultura  mandatum  traditum  ex 
s  testamento,  ubi  sacrœ  ejusdem  adser- 
ir  exuviœ.  d  (Marlot,  lib.  m,  cap.  &37). 
ivérend  P.  dom  Thierry  Ruinarl,  sçavant 
rtueux  religieux  de  notre  congrégation, 
ses  notes  sur  la  Chronique  de  Frédé- 
»qu'ila  donnée  au  public  avec  l'Histoire 
int  Grégoire  de  Tours,  dit  ces  paroles  : 
>lus  Orbacense  monasterium  condidit, 
opultus,  hodieque  colitur  terlio  Nonas 
^mbris.  » 

conserve  et  on  voit  encore  dans  le  col- 
il  du  rond-point  ou  pourtour  du  chœur 
>tre  nouvelle  église,  vis-à-vis  du  maitre- 
»  et  entre  la  chapelle  de  la  sainte  Vierge 
le  de  saint  Nicolas,  la  pierre  sépulchrale 
»rme  de  tombeau  ancien,  semblable  à 
Burs  pierres  ou  tombes  sépulchrales 
e  Yoyent  dans  la  chapelle  dite  de  Saint- 
fort  ancienne,  dans  Tenceinte  et  à  côté 
rOrient  d'esté  de  l'ancienne  et  auguste 
le  des  dames  bénédictines  de  Joùarn, 
emées  aujourd'hui  par  madame  de 
156;  on  voit,  dis-je,  la  pierre  sépulchrale 
mée  entre  deux  pilliers,  soutenue  par  le 
u  d'une  colonne  de  pierre,  dans  laquelle 
oit,  par  tradition,  que  le  corps  de  saint 
)  fut  enfermé  pour  être  mis  en  terre, 
mme  l'église  qui  subsiste  aujourd'hui 
té  bâtie  que  quatre  b  cinq  cens  ans 
la  mort  de  notre  saint  londateur,  c'est* 
i  vers  la  fin  de  l'onzième  ou  vers  le 
lencement  du  douzième  siècle  (1),  par 
lud  troisième  ou  par  Thibaud  qua- 
ne,  comte  de  Champagne  et  de  Brie, 
)  peut  dire  en  quel  endroit  le  corps  de 
Réole  fut  inhumé,  et  on  conjecture  qu'en 
sant  cette  nouvelle  église  on  a  placé  la 
te  pierre  sépulchrale  ou  tombeau  dans 
roit  le  moins  incommode. 
m  Guillaume  Marlot,  dans  Tendroit  ci- 
\s  cité,  dit  qu'il  y  a  une  Vie  manuscrite 
lême  saint  Réole,  où  il  est  marqué  que 
'X)rps  fut  porté  dans  l'église  de  Saint- 
jT,  où  il  fut  enterré.  Voici  les  paroles  sur 
telles  il  se  fonde  :  «  Ad  cujus  exsequias 
Yôlans  multitude  populorum  convocal 
18,  suavissimis  totum  conditur  aroma- 
odoribus  sanctissirai  prœsentis  sacra* 
Qum  corpus,  auro  depictis  componitur 
t>us,  necnon  sériels  involvitur  lin  tels 
tins,  exemptus  mundo  Christi  famulus 
*o  sustollitur  diligentius,  aurea  pepla 
ilatur,  defertur  ad  basilicam  sancti 
igii  pontificis,  in  cryptam  deponitur  ad 
D  partem  altaris  sancti  Laurentii  marty- 
bi  sepultus  vivit  in  Christo  sine  fine.  » 
on  les  dernières  paroles  de  celte  Vie 
iscrite,  dont  monsieur  Marlot  vient  de 
fournir  un  fragment,  il  en  faudroit 
ure  que  le  corps  de  saint  Réole  auroit 
'abord  porté  et  mis  en  dépôt  dans   un 

L*aateur  se  trompe  ici  et  a,  par  distraction, 
|a*on  peut  le  voir  dans  d'autres  parties  de  son 
Mrit,  reculé,  contre  son  intention,  de  cent  ans 
isinicUon  de  son  église  :  il  faut  donc  lire  vers 
du  xii«  ou  au  commencement  du  xni«  siècle. 

DiOTiONN.  d'Epigraphib.  \. 


caveau  au  côté  gauche  de  l'autel  de  Saint- 
Laurent  de  l'église  de  Saint-Remy  de  Reims, 
et  que  dans  la  suite  des  temps  il  en  auroit 
été  tiré  et  apporté  dans  l'église  de  l'abbaye 
d'Orbaiz,  pour  être  exposé  à  la  vénération 
des  fidèles  et  recevoir  leurs  respects  et  leur 
culte.  Nous  appuyons  cette  conjecture  sur 
l'autorité  d'un  manuscript  de  cette  abéïe,  qui 
rapporte  l'histoire  d'une  translation  faite  du 
corps  entier  de  saint  Réole  d'un  ancien  vase 
reliquaire  ou  châsse  dans  laquelle  on  conser- 
voit  tous  les  sacrés  ossemens  dans  celte  abéiiî 
depuis  plus  de  trois  cens  ans,  pour  être  mis 
et  renfermé  dans  une  ch&sse  plus  riclie  et 
plus  magnifique,  suivant  les  propres  termes 

de  notre  manuscript  :  «  Placuit corpus 

beati  Reoli  longœva  vetustate  in  quodam  vase 
veteri  repositum,  transferri  în  novum,  quod 
œdificatum  constabat  opère  sumptuoso,  lapi- 
dibus  pretiosis,  gemmis  et  auro  etargento.. 
...  Serve  suo  Reolo,  nec  dicam  serve,  quin 
potius  amico,  ornamenta,  auibus  plusquam 
trecentis  annis  quibus  involutus  fuerat,  con- 
tulit  inviolata.  » 

Cette  translation  du  corps  entier  de  saint 
Réole  se  fit  en  l'an  mil  cens  quatre-vingts, 
sousie  règne  dePhilippe  second,  dit  Auguste, 
fils  de  Louis  septième,  dit  le  Jeune;  Henry, 
dit  le  Large  ou  Libéral,étant  comte  deTroycs, 
pannetier  de  France,  et  fils  de  Thibaud 
troisième,  comte  de  Champagne  ;  Guillaume, 
quatrième  fils  de  ce  même  Thibaud,  étant 
archevêque  de  Reims,  appelé  communément 
Guillaume  aux  Blanches  mains,  cardinal  du 
titre  de  Sainte-Sabine,  et  légat  du  saint  siège 
apostolique  en  France,  par  Nivellon,  évêque 
'  de  Soissons,  à  l'instance  de  Guillaume,  abbé 
(qui apparemment  a  écrit  l'histoire),  et  des 
religieux  de  cette  abéïe  d'Orbaiz,  à  l'occasion 
et  après  la  consécration  d'un  autel  de  notre 
nouvelle  église,  dédié  à  Dieu  sous  Tinvoca- 
cation  de  la  sainte  Vierge,  mère  de  Dieu, 
et  de  saint  Thomas,  martyr,  eu  présence  de 
plusieurs  abbe2  qu'ils  avoient  invitez,  et 
d'une  infinité  de  peuples  accourus  de  tous 
costez  à  la  consécration  de  cet  autel,  et  à  la 
translation  de  ces  sacrés  ossemens.  Nous 
allons  rapporter  l'acte  latin,  tel  qu'il  est,  qui 
renferme  l'histoire  de  ces  deux  actions  et 
cérémonies,  et  qai  a  été  écrite  par  cet  abbé 
d'Orbaiz,  Guillaume. 

«  Anno  millésime  centesimo  octuagesimo 
ab  Incarnatione  dominica,  régnante  Philippo 
Ludovici  régis  filio,  Henrilio  Trecensi  comité 

Ealatino  degento,  Willermo  metropolitano 
emensisibisubditisspiritualia  ministrante, 
mihi  Villermo,  I)ei  gratia  Orbacensi  abbati, 
placuit  altare  quoddam  quod  constitutum 
erat  in  reœdificatione  templi,  in  honorem 
beatœ  Mariœ  Virginis  et  sancti  Thomœ  mar- 
tyris  consecrari.  Ad  id  opus  peragendum 
petitionibus  meis  abbatis  accessit  Nivelle, 
Suessorum  episcopus,  vir  magni  nomiuis  et 
egregie  litteratus,  quamplurimis  clericis,  ut 
condecet,  tantum  suppleri  officium,  comita- 
tus  :  accessit,  inquam,  sequentique  die  ab 
inventione  Sanctœ  Crucis  altare  m  honorem 
sanctorumprœdicatorum  dedicavit,  ac  multo- 
rum  peccamioa»  qui  intererant  obsequio,  vel 

52 


«005 


ORB 


biCTIOMNAIRÉ 


OkL 


MH 


qui  deinceps  votum  justœ  peregrinationis 
usfjue  ad  tempus  prœfinilum  ibidem  supple- 
rerit,  relaxavit;  placuit  de  cœtero  mihi,  cunri 
fratrum  meorum  consilio  nec  non  melropo- 
lilûni  et  Sucssionensis  prœceplo,  corpus  beatî 
Reoli  longœva  vetustato  in  quodam  veteri 
vase  repositura,  transferri  in  novum  quod 
œdificatum  constabat  opère  sumptuoso,  la- 
pidibus  pretiosis,  gemmis,  auro  et  argento. 
Fama  transmutaliorais  evolans  diversorum 
provincias  circinans,  compulil  ritus  et  lin- 
guas  dissones  confluere  ad  locum  prœdesti- 
natum,  ut  ex  laboris  peregrinatione  et  ele- 
emosiniB  libéra  traditione  pro  saluteanimœ 
participes  obsequii  flerent  in  perpetuum. 
Altari  si(;^uidem  dedicato  more  consuetudi- 
nario»  episcopus  Nivello  abbatibus,  et  cœte- 
ris  confluentibus ,  nova  mecum  deferens 
ornamenta,  quibus  corpus  beati  Ueoli  emeri- 
lum  involveremus,  cura  gemitu  et  lacrymis, 
cum  cantibus  et  modulis,  accessimus  ad 
feretrum  quod  rescrutum  patebat  in  con- 
spectu  omnium.  Rimatur  episcopus,  riman- 
tur  abbates,  rimatur  oculus  beatissimi  Reoli 
corpus,  quod  proi)ter  fragilitatem  carnis 
humanœ,  quamvis  sacratus,  tangere  tamen 
refbrmidabat  digilus;  res.  miranda!  et  etiam 
chirographo  condignal  Qui  populo  Israeli 

Suadraginta  quatuor  annis  per  déserta  gra-* 
iente  vestes  et  calccamenta  reservavit  in- 
corrupta,  servo  suo  Reolo,  nec  dicam  servo, 
quin  potius  amico,  ornamenta  quibus  plus- 
quam  trecentis  annis  involutus  fuerat,  con- 
tulit  inviolata.  Ego  abbas,  corium  cervinum 
vidi  et  tenui,  et  immutari  cum  adstantibus 
censui  ;  consideravi  et  vestem  sericam  fortem 
et  integram  quasi  noviter  de  textria  vel 
texente  prolatam  ;  palpavi  et  liueam,  ac  si 
rore  cœlesti  stillant  et  in  omni  génère 
pigmenlorum  circumflueret.  Testantur  me- 
cum hœc  qui  viderunt  et  afiluerunl,  et  sub 
vcrbo  verilatis  tara  futuris  quam  modernis 
credenda  reliquerunl.  Igitur  Nivello  episco- 
pus mecum  cum  reliquis  tandem  Deo  etecan- 
tantibus,  sanctissimi  Reoli  corpus  primilivis 
involutum  vestibus  quasi  lorica  inexpugna- 
bili,  de  veteri  in  novam  fabricam  calenis  et 
serris  ferreis  obtura vi mus.  Caput  vero  ejus 
in  vasculo  quod  capili  congrueTbat  reservavi- 
mu«,  ut  peregrinis  ostenderetur,  et  petenti- 
bus  tum  corporis  quam  animœ  solus  perpe** 
tua  inferretur.  » 

11  paroit  par  le  récit  de  cette  translation 
dont  on  renouvelle  tous  les  ans  la  fôte  le 
quatriesme  jour  de  may,  avec  office  de  pre- 
mière classe  et  de  premier  ordre,  de  pré- 
cepte dans  cette  église,  que  le  corps  de  saint 
Réole  étoit  encore  tout  entier  dans  cette  ab- 
baye en  mil  cent  quatre-vingts;  mais  comme 

ellen'enpossèdeplusaujourd'huyqu'unepar- 
lie,  il  faut  que  depuis  on  Tait  divisé  et  dis- 
tribué en  plusieurs  endroits,  pour  enrichir 
plusieurs  églisesd'un  si  précieux  trésor,  puis- 
que la  célèbre  abbaye  d'Hautevilliers  unie  à 
la  congrégation  de  Sainte- Vanne,  prétend 
avoirla  plus  considérable  partie  de  ses  sacrez 
ossomens,  qu'on  y  conserve  dans  une  très- 
belle  châsse. 

Une  côte  du  môme  saint  a  été  donnée  pw 


les  religieux  de  l'abbaye  de  HaUtrilUers  k 
la  oaroisse  d*Ambona^-suf-Marne ,  proche 
du  bourg  d'Avenay,  diocèse  de  Reims.  Cète 
paroisse  fait  avec  beaucoup  de  soIeoBité 
rofflce  de  la  translation  de  cette  relique  eon* 
sidérable  tous  les  ans,  le  trentième  jour  de 
juin.  On  y  fait  aussi  la  fête  du  même  saint 
Je  vingt-cinquième  de  novemt>re,  comme 
dans  l'abbaye  d'OrbalÉ.  Mais  nous  ne  savons 
pas  quand  on  a  fait  toutes  ces  distinctioDs 
et  tous  ces  partages  des  sacrez  ossemens  de 
notre  saint  fondateur;  nous  n'en  avons  troQfé 
aucuns  mémoires  :  tout  a  péri  OU  a  été  bfAlé 
dans  les  différentes  incenaies.  Un  ïûémAté 
écrit  en  françois  en  mil  six  cdM  fieuft  par 
un  religieux  de  cette  abbaye,  et  inlitolé  5{** 
gularités  d'Orbaiz^  marque  que  «  le  jottf  dell 
Sainte-Trinité,  on  y  fait  la  solennité  des 
saintes  reliaues  qui  y  reposent,  nommé- 
ment le  cher,  un  bras  et  quelques  aotrae 
ossemens  confus  de  saint  Réole,  la  châsse 
ou  fierté  ayant  été  rompue  et  brisée  par  lel 
Huguenots  l'an  mil  cinq  cens  cinquante  oa 
plutôt  soixante-quatre.  » 

ORLÉANS,  chef-lieu  du  Loiret,  en  Pràitct. 
A  l^autel  de  Saini^igfum. 
Lieu  iiiceruiû»  peat-6tre  à  Orléans. 

Haoc  tibi  Celsilonans  araoi  Theodulfus  adomo 

At  faveas  voiis,  rex  Deiis  ipse,  meîs« 
Qiiisquis  et  hanc  ceniens,  et  tu  sanctisatiue  prm&à 

Aûiâne,  exlgul  sis  memor  oro  met. 

{Cardinal  Maï,  79,  2;  SnutoaD,  Opp.f 

II,  p.  779.) 

ORLËANSVILLE,  Tancienne  ittmcada,  ^ 
Algérie. 

Les  fouilles  faites  dans  cette  localité  pour 
l'établissement  de  nos  colons^  ont  amené 
une  découverte  des  plus  intéressantes.  On  a 
trouvé  les  fondations  et  le  pavé  en  mosaï- 
que d'une  ancienne  église  chrétienne,  et.  sur 
le  seuil  môme  de  l'édifice»  on  a  lu  la  belle 
inscription  suivante  : 

Hic  requiescU  sanctae 
memorlae  pater  noster 
Reparalus  ^isoopus 
qui  fecit  lu  sacerdoUum 
aunos  vnu.  menseti  xi.  et 
nos  precessit  In  paee 
die  andecima  Kal.  aug.  Pr 
ov[i]nc[ise].  cccc.  xx  et  sexta. 

Traduction. 

Ici  repose  notre  père  de  sainte  mémoire,  Repart- 
tus,  évéque  qui  &  exercé  le  sacerdoce  neuf  aos  et 
onze  mois,  et  qui  nous  a  précédés  dans  la  paix  da 
Seigneur,  le  onze  des  calendes  d*aoùt  de  Tau  436  de 
la  réduction  de  la  province  (de  Nunidic). 

La  Numidie  ayant  été  réduite  en  province 
romaine  par  Jules-César,  quarante-six  ans 
avant  Jésus-Christ ,  l'évéque  Réjparat  est 
mort  le  22  juillet  S90  de  notra  ère  ;  il  avait 
été  élu^  par  conséquent^  a»  eelobre  SW.  Ce 
sont  autant  d*éléments  nouveaux  pour  l'his- 
toire de  l'Eglise  d'Afriqdr. 


ORL 


DEPIGAAPUUS. 


ORL 


iom 


Prévost  a  publié,  dans  la  Revue  archéo^ 
\e  du  15  déceoibre  1851,  8'  année,  p. 
me'Notice  sur  le  labyrinthe  de  Végltse 
PARATLs  à  RusicaJa.  Le  labyrinthe  est 
I  rentrée  de  l'église,  et  formé  au  moyen 
1res.  Nous  donnerons  un  extrait  de  la 
de  M.  Prévost,  laissant  nos  lecteurs 
d'adopter  les  explications  un  peu  con- 
ales  qu'elle  renferme. 
!^es  lettres  dont  nous  parlons  ,  for- 
tes mots  Sancta  Ecclesia ,  répétés  un 
nombre  de  fois.  Elles  sont  placées  au 
I  d'un  de  ces  labyrinthes,  dont  plu- 
de  nos  églises  offrent  des  exemples, 
fessant  travail  nue  vient  de  publier 
»ublet  de  Boisthibault,  sur  le  labyriu- 
I  la  cathédrale  de  Chartres,  m'a  donné 
de  hasarder  une  ex[)lication  du  sens 
!aut  attribuer  à  celui  de  la  basilique 
iansvilie. 

3mme  11.  de  Boisthibault,  je  crois  que 
urs  de  ces  dessins  ne  sont  qu'un  jeu 
patience  intelligente  des  artistes  ;  mais 
Is  aussi,  avec  l'abbé  Âuber,  que  cette 
ice  et  cette  habileté  se  sont  souvent 
^os  à  imprimer  sur  la  pierre  des  sym- 
servant  a  représenter  les  idées  mora- 
1  religieuses  le  plus  en  faveur  chez 
èles  et  les  artistes  de  chaque  époque, 
ans  vouloir  chercher  à  reconstituer  la 
historique  de  toutes  ces  idées  qiii  ont 
lé  à  la  construction  et  à  la  décoration 
5  édiQces  religieux,  chose  qui  serait  à 
rès  impossible,  comme  Tobserve  judi- 
ornent  M.  de  Boisthibault,  il  n'en  est 
oins  fort  intéressant  de  les  étudier  sé- 
leot  dans  leurs  divers  symboles.  Je 
idrai  d'abord  avec  quelques  détails 
description  du  labyrinthe  d'Orléans- 
est  de  forme  carrée  el  de  peliles  di- 
ions*  puisque  son  côté  né  dépasse  pas, 
ue  je  crois,  deux  mètres  cinquante  cèn- 
es. On  le  rencontre  dans  le  bas-côté 
e  de  l'église,  après  (Hre  entré  par  la 
située  dans  le  mur  septentrional  ;  son 
ture  est  placée  du  côlé  de  cette  porte  ; 
est  aisé  de  voir  que  la  marche  doit 
éprendre  en  commençant  par  le  com- 
aent  qu'on  a  à  sa  droite.  Le  dessin 
cette  particularité,  qu'il  est  divisé  en 
3  carrés  exactement  semblables,  et 
nt  chacun  un  petit  labyrinthe  h  part. 
Je  telle  sorte  qu'il  faut  avuir  parcouru 
tier  le  premier  do  ces  labyrinthes  par- 
ivant  u'arriver  au  deuxième,  puis  au 
ème,  puis  euiin  au  quatrième,  qui  vous 
au  centre  du  labyrinthe  total.  La 
are  allée  rectiligne  suivie  pour  arri- 
u  terme  de  la  course  est  contiguë  à 
qui  a  été  parcourue  eu  entrant.  Une 
rrivé  au  centre,  Tœil  se  trouve  au  mi- 
ie  ce  jeu  de  lettres  dont  j'ai  parlé,  et 
)rme  un  dédale  encore  plus  inextrica- 
|ue  celui  qui  l'entoure.  Pour  en  avoir 
f  I  il  faut  se  placer  au  milieu  du  carré 
i  par  les  lettres,  ou  y  voit  une  S.  ;  par* 
lelà,  quelle  que  soit  la  direction  adop- 
•ar  l'œil  pour  lire,  il  arrivera  toujours 


à  l'un  des  quatre  angles  du  carré,  après  avoir 
lu  les  mots  Sancta  Ecclesia, 

«  Ce  carré  de  lettres  se  décompose  lui- 
même  en  quatre  carrés  partiels  semblables  à 
celui-ci  : 


S 

A 

N 

C 

T 

A 

E 

A 

N 

C 

T 

A 

E 

C 

N 

C 

T 

A 

E 

C 

L 

C 

T 

A 

E 

C 

L 

E 

T 

A 

Ë 

C 

L 

Ë 

8 

A 

£ 

C 

L 

E 

S 

I 

E 

C 

L 

Ë 

S 

I 

A 

«  Ces  sortes  de  jeux  de  lettres  sont  très- 
aisées  à  composer.  Tous  les  mots,  que.  qu'en 
soit  le  nombre  et  quel  que  soit  le  nombre 
de  leurs  lettres,  peuvent  être  ainsi  arran- 
gés; seulement ,  lorsque  le  nombre  total 
des  lettres  contenues  dans  les  mots  employés 
sera  pair,  la  figure  obtenue  sera  un  rectan- 
gle, et  non  plus  un  carré  comme  dans  ce 
cas-€i|  où  nous  avons  treize  lettres. 

«  lA  clef  de  la  formation  de  ces  sortes  de 
figures  est  trop  facile  pour  que  je  m'étende 
sur  ce  Sujet.  Je  vais  chercher  maintenant  à 
déterminer  quel  peut  être  le  sens  attaché  à 
ce  double  labyrinthe  de  lignes  et  de  lettres; 
mais  avant  tout,  je  fais  observer  qu'ici  je 
ne  vise  point ,  et  que  je  ne  prétends  pas 
étendre  mes  coi^ectures  sur  le  labyrinthe 
d'Orléansville  aux  autres  monuments  de  ce 
genre. 

«  Ne  doit-ou  voir  dans  le  nôtre  au'un  sim- 
pel  jeu  delà  patience  de  l'artiste?  Je  ne  le 
pense  pas.  £n  effet  quelque  compliqué  qu'il 
soit,  il  est  bien  loin  de  l'être  autant  que  le 
reste  du  pavé  de  l'Eglise;  que  cette  mosai- 

Sue  si  riclie,  si  variée»  si  tourmentée  même, 
ont  deux  détails  ne  se  ressemblent  pas. 
C'est  bien  certainement  sur  cet  inextricable 
réseau  de  lignes  aussi  différentes  par  les 
couleurs  que  par  les  formes ,  que  l'artiste  a 
déployé  toute  sa  patience  et  toute  la  verve 
de  sa  capricieuse  imagination. 

((  Le  labyrinthe  placé  près  de  la  porte 
d'entrée,  eu  avant  de  cette  riche  ornementa- 
tion, se  présente  sous  un  aspect  simple  et 
sévère  :  ces  nombreuses  lignes  droites,  qui 
se  heurtent  toujours  sous  des  angles  brus- 
ques ,  ont  quelque  chose  de  sec  auprès  de 
ces  courbes  gracieuses  qui  s'entrelacent  sur 
Je  sol  de  la  basilique.  Si  1  artiste  n*avait  eu 
pour  but  qu*une  œuvre  do  patience,  qui  l'em- 
pêchait de  mettre  la  décoration  de  son  laby- 
rinthe eu  harmonie  avec  les  iigures  qu*il  a 
tracées  au  près?  Ilest  plus  probable  de  sup- 
poser qui!  était  sous  rinûuence  de  deux 
idées  différentes,  lorsqu'il  a  dessiné  ces  deux 
parties  du  sol  d'une  même  église. 

«  Selon  toute  probabilité,  la  basilique  de 
Réparatus  a  étéfondée  vers328,  peu  de  temps 
après  la  reconnaissance  publique  delà  religion 
cnrétienne  par  le  chef  de  l'empire,  mais  auplùs 
fort  des  rudes  épreuves  que  l'hérésie  faisait 
subir  aux  fidèles.  Toutefois,  ces  épre^uves 
étaient  devenues  plus  faciles  depuis  tjuc 
les  Pères  de  rKglise  avaionl  rôlai»li  les  bases 


1007 


ORL 


DICTIONNAIRE 


ORV 


m 


du  dogme  et  Tunité  de  la  foi  dans  le  concile 
de  Nicée. 

«  A  cette  époque»  les  arts,  les  lettres,  et 
toutes  les  œuvres  de  l'esprit  humain  étaient 
en  pleine  décadence;  le  vieux  monde  s'é- 
croulait pour  faire  place  à  la  génération  di- 
vine. Les  règles  de  Tart  antique  étaient  mé- 
prisées ,  perdues;  la  majesté  des  formes 
faisait  place  à  la  richesse  et  à  la  complication 
des  ornements.  Les  détails  et  les  accessoires 
^  étouffaient  l'unité  de  l'œuvre;  le  bon  goût 
;  se  perdait. 

«  Le  Bas-Empire  commençait,  et  avec  lui 
ces  futilités,  ces  frivolités,  ces  tours  de  force 
dans  les  petites  choses ,  qui  caractérisent 
les  arts  et  la  littérature  de  cette  triste  épo- 
que, où  un  jeu  de  mots,  une  phrase  à  dou- 
ble entente  étaient  l'origine  de  violentes  dis- 
cussions et  d'interminables  écrits. 

«  L'art  chrétien,  ayant  à  se  créer  è  cette 
époque  de  décadence,  donna  d'autant  plus 
volontiers  dans  les  excès  d'une  ornementa- 
tion trop  riche,  que  les  idées  religieuses  re- 
jetaient tout  ce  qui  avait  rapport  a  l'art  an- 
tique, parce  que  cet  art  était  païen.  D'ail- 
leurs le  culte  ayant  été  proscrit  n'avait  pu 
former  encore  des  architectes  qui  lui  fussent 
propres.  La  belle  mosaïque  d'Orléansville 
appartient  donc  à  cette  génération  chrétienne 
qui,  sortant  pour  la  première  fois  des  obs- 
cures catacombes ,  demande  au  soleil  un 
culte  resplendissant  d'or  et  de  vives  couleurs, 
et  qui,  témoin  des  merveilles  produites  par 
les  arts  de  Rome  et  d'Athènes,  veut  aussi 
appeler  les  arts  à  la  gloriQcation  de  ses  céré- 
monies religieuses. 

K  Mais  à  côté  de  ce  besoin  impérieux  de 
manifester  son  éclatant  triomphe,  la  religion 
ne  perd  pas  do  vue  l'idée  morale ,  et  elle 
transporte  dans  les  nouveaux  édifices  les 
emblèmes ,  les  décorations  symboliques 
qu'elle  Avaît»  dès  ses  débuts,  adoptés  et  des- 
sinés dans  les  souterrains  où  se  célébraient 
les  saints  mystères.  Ces  emblèmes,  ces  sym- 
boles furent  sans  doute  conservés  intacts  et 
garantis  de  cette  richesse  d'ornementation 
qui  ne  les  atteignit  et  ne  les  détruisit  que 
plus  tard. 

«  Parmi  ces  idées  adoptées  au  commence- 
ment du  christianisme,  l'une  des  premières 
est  sans  contredit  celle  qui  nous  montre 
l'âme  humaine  placée  dans  ce  monde  comme 
dans  une  vallée  de  misères  et  de  douleurs, 

au'elle  doit  traverser  en  suivant  une  route 
ifficile,  ardue,  semée  de  déboires  et  de  pé- 
rils. L'âme  doit  accomplir  son  pénible 
voyage  au  milieu  des  dangers ,  des  peines, 
des  épreuves,  des  séductions  de  toute  sorte 

Sue  lui  impose  son  union  avec  la  matière. 
Ile  doit,  après  bien  des  secousses  et  des 
tribulations,  bien  des  fausses  marches  et  des 
écarts,  bien  des  fautes  et  des  expiations , 
sortir  triomphante  de  la  lutte ,  pour  arriver 
au  séjour  du  bonheur  éternel. 

«  Les  premiers  chrétiens  n'auraient-ils 
pas  pris  le  labyrinthe  pour  une  image  de  la 
route,  didicile  et  féconde  en  égarements, que 
doit  suivre  l'âme  pour  arriver  è  Dieu?  D  un 
autre  côté^  le  pèlerinage  de  cette  âme  sur  la 


terre  n'est-il  pas  représenté  par  les  difficul- 
tés imposées  au  postulant  qui  veut  être  ad- 
mis au  nombre  des  fidèles  et  venir  s'asseoir 
dans  le  sanctuaire  de  l'Eglise,  imaçe,  dans 
ce  monde,  de  la  cité  céleste  è  laquelle  il  as- 
pire après  sa  mort?  Notre  labyrinthe,  ainsi 
placé  a  l'entrée  du  lieu  saint,  ne  représente- 
t-il  pas  parfaitement  le  chemin  suivi  par 
Tâme  qui  aspire  au  ciel,  et  celui  du  néophyte 
qui  veut  entrer  dans  le  sein  de  l'Eglise  ? 

«  Dans  les  premiers  siècles,  les  épreuves 
imposées  aux  postulants  étaient  pénibles  et 
longues,  si  longues  quelquefois,  que  le  titrede 
chrétien  n'était  accordé,  par  le  baptême,  qu'au 
lit  de  mort.  L'abjuration  des  erreurset  rinitii- 
tion  à  la  vérité  étaient  accompagnées  de  céré- 
monies nombreuses,  surtout  au  début  du 
christianisme,  alors  qu'il  importait  de  oe 
pas  introduire  de  faux  frères ,  dont  la  coo- 
duite  eût  été  un  scandale,  et  qui  eussent  pa 
découvrir  aux  persécuteurs  les  lieux  où 
l'on  célébrait  les  saints  mystères.  » 

ORVIETO,  dans  les  Etats-Pontiflcaux. 

L 
Palais  des  Conservaieurs. 

Imp.  Cses. 

Flavio  Cons- 
lantio  pio 
Fel.  iuviclo. 

{Cardinal  Mai,  259,  2;  Donat,  lS0,6.j 
Nous  extrayons  du  Jr^5or  des  Epitaphei 
de  Labbe  les  inscriptions  suivantes  eu  vers 
léonins ,  pages  163, 16<^.  On  en  trouvera  de 
semblables  dans  notre  Dictionnaire  aux  luots 
Arras  et  Clunt. 

U. 

Guillaume,  cardinal  de  Brayo. 
Sit  Ghristo  gratuê  hic  GuiUelmus  tumulaluê 
De  Brayo  nalus,  Marci  litulo  decoraius  : 
Sit  lier  le  Marxe  cœli  GuiUelmus  in  arce: 
Quieso  non  parce  Deus  ouuiipotens  sibi  parce, 
Francia  plange  ttrum,  mors  islius  libi  mirum 
Defeclum  pariei^  quia  vix  similis  sibi  fiet, 
Defleat  hune  Mathesis^  Lex  etDecreU,  Poem; 
Necnon  Synderens  heu  mihi  quam  Thenum! 
Bis  iexcentenuif  binus,  bis  bisque  vicenus 
Annus  erat  Chriui,  quando  mors  affuit  islù 

m. 

Guillaume^  cardinal  de  Saini^Eusioeke, 

Siste  gradum,  clama  qui  perlegis  hoc  epigrcfui  ; 
Guillelroum  plora^  quem  sublraxit  brevis  kon 
Nobis  per  funus;  de  Gardinibus  fuit  unui. 
Prudens,  veridicus^  constans  et  fidus  amiciu, 
Yere  Catholicus  r-iusias^  pius  atque  pudicus^ 
Gandidior  cycno  ;  patruus  Quartus  fuit  /njio- 
Gentius,  iUiui  mores  imilans  nec  alius* 
Romae,  Neapoli^  quos  impla  mors  pkariêêm, 

Regia  sancia  Po/t  iungit,  eosque  bem* 
Lauani»  de  progenie  GomiUuft  Aût  im 


OTR  D^EPIGRAPIIIE.  OVI  iOlO 

li,  des  in  re<iuiein  setlern  sih'i  Chriue,  d*Otricoli  sous  le  pape  Vigile  et  sous  Totila, 

Di  naii  Domina  super  aslra  regenlis  roi  des  Goths. 

iginta  daii  et  sex  cum  mille  duceniit.  (Cardtna/  Mai,  pag.  76  ;  Ughelli,  t.  X, 

p.  150.^ 


IV. 

)iilhume  Roland^  évéque  du  Mans. 

nagnorum  superans  et  dicta  virorum 
unetorum^  clen,  plebis,  monachomm^ 
fdictorum,  debella torque  malorum 
deuotutf  castus,  sapiens,  tnoderatus 
GnlUelmus  Roland  iacet  liic  tumutatui. 
rat  teilitf  parcus  cibus,  aspera  vestis/ 
tuitarum  quas  fimdebat  lacrymarum 
ns  MUiarum  Iractaret  saneta  sacrarum. 
9tum  det  gaudia  Rex  $uperorum 
}  servorum  meritis  precibusque  snomm. 

V. 

Cruillaume  de  MontesorellL 

it  absque  mora  non  extricabills  hora 
M  nobilibus^  et  pueros  senibus. 
nobiiUas  posset  producere  vUa$ 
ttante  domo  non  moreretur  ttomo, 
▼illelme  iatii  fuerat  tibi  nobiliiatis^ 
oen  a  superit  nobilis  ab$traheri$, 
ica  fo$$a  snnt  magni  stemmatis  ossa^ 
i  ingenuos  haec  habet  ossa  luos. 
Il  lœsiêii^  si  quid  maie  promeruisti 
itos  adesto  lamen  pace  fruaris,  Amen, 

MO,  dans  la  Marche  d'Ancône,  Etats 
;lise. 

Hic  quiescnnt. 
reliquie.  S.  Bla 
sii.  S.  Nycolai. 
S.  Brigide.  virgo  (sic) 
de  pallio  S.  Micha 
élis. 
{Cardinal  Mai,  p.  W.) 

iUNA»  en  Andalousie,  Espagne. 

r  une  base  où  les  noms  sont  effacés, 

Socero  fortiss.  iraperatoram. 

[Cardinal  Mai,  292,  2;  Morales,  lib.  xi, 
cap.  3.) 

ftICOLI ,  l'ancien  Ocriculum ,  près  de 
dans  les  Etats  de  TEglise. 

■p$ion  dans  la  grande  église  ,  en  lettres 
antiques. 

ibante  Deo  Fulgentius  episcopus  invente 
ore  beati  martyris  Victoris  in  xpi  nomine 
super  altarem  (sic)  constnixit. 

-dessus  de  cette  inscription  sont  peints 
agneaux  regardant  une  croix  qui  se 
6  placée  entre  eux. 

iprès  Ughelli,  Fulgenee  occupait  te  siéf^e 


II. 

Cimetière  d'Otricoli,  dans  les   ruines  de  Vé- 
glise  de  Saint-Victor. 

i.  Q.   Hic  re- 
q.  escit  Medicus 
martyr  Christ! 
cum  pluribus 
I.  P.  C.  Q.  E.  S. 
T.B.  A.M. 

{Cardinal  Mai,  393,  5.) 
Mamachi,  Antiq.,  t.  III,  p.  159  et  316,.  ex- 
plique les  lettres  par  :  in  pace  quiescentibus 
aliis  martyribus. 

OVIËDO,  en  Espagne. 

I. 

Sur  une  croix  debronze^que  le  roi  Alphonse 
donna  à  l'église  de  Saint-Jacques. 

Hoc  sigiio  Yîncitur  inimicus;  hoc  signo  tuetur 
plus.  Ob  honorem  sanctî  lacobî  apostoli 
offermit  femuli  Dei  AdéfuriMi.^  prinrHp»* 
cmn  coniuge  Sceroena  regina.  Hoc  opus 
perfectum  est  in  era  dcgcc  (1).  duodecima.  (2) 

II. 

Dans  la  même  église^  sur  une  autre  croix  d*or^ 
de  grande  dimension^  couverte  de  pierreries 

Susceptum  placide  roaneat  hoc 
in  honore  ]>ei  quod  oiferunt 
famulus  Ghristi  Adefonsus  prin- 
ceps  et  Scemena  regina. 
Quisqnis  auferre  haec  donaria 
nostra  praesumpserit,  fulmine 
divine  intereat  ipse. 
Hoc  signo  tuetur  plus.  Hoc  sig- 
ne vincitur  inimicus.  Hoc  opus 
perfectum  est,  concessum  est 
sancto  Salvatori  Ovetensis  se- 
dls  ;  et  operatum  est  m  castel- 
lo  Gauzon  anno  regni  nostri 
xvn.  discurrenle  era  dcgccxti  (3). 

III. 

Sur  une  croix  dite  la  croix  des  Anges. 

Suse^tum  placide  maneat  hoc  in  honore  Dei , 
offert  Adefonsus  humilis  servus  Ghristi. 

(1)  Perperam  in  ms.  Marinii  dccg.  — A.  M. 

m  Morales,  Chron.,  lib.  xv.  5.  —  Mr. 

(3)  Morales,  in  fine  operum  S.  Eulogii  Gordub. 
p.  131,  et  Chron.f  xni,  38;  xv.  9.  Item  Mariama» 
Hist,  Http.,  Yii,  i6;  denique  Baronius,  t.  XV,  p. 
335.  Yidesis  etiam  historiam  Luc»  Tudentise,  et 
BosiUM  Crue,  triumph. ,  p.  614.  Mr.  — <  Perperam 
ergo  npaé  Marlatam  MCCXYi. -^  A.  1|« 


Qnisquis  auferre  presumpserit  michi, 

fulmine  divino  intcrcal  ipse. 

Hoc  signo  tuetur  pius, 

hoc  signo  vincilur  inimicus. 

Nisi  iibens  ubi  volunlàs  dederit  mea. 

Hoc  opus  perfectum  est  in  era  dccccxvi. 

Omnis  convenlus   populi  Deo  dignus  catholici 
cognoscat  quorum  inclylas  veneranlur  reliquias 
inlra  preliosissima  praesenlis  archae  ialera.  Hoc 
est  de  ligno  plurimum  sive  de  cruce  Doniini  ;  de 
vestimentis  illius  quod  per  sortem  divi^um  est; 
de  pane  delectabili  unde  in  cena  usus  est  ;  de 
sindone  dominico  eius  alque  sudario  et  cruore 
sanctissimo  ;  de  terra  sancta  quam  piis  calcavit 
tune  yestigiis;  de  vestimentis  matris  eius  virgi- 
nis  Mariae  ;  de  lacté  quoque  eius  quod  multum 
est  mirabile.  His  pariler  coniunctœ  sunt  qusedam 
sanctorum  maxime  prsestantes  reliquiae,  quorum 
prout  potuimus  haec  nomina  subscripsimus.  Hoc 
est  de  sancto  Petro,  de  s.  Tboma,  s.  Bartolo- 
mei,  de  ossilms  proplietarufp,  de  oiif^nibus  apo- 
stolis,  et  de  aliis  quam  plurimia  sanciis  quo- 
ru|D  npmina  spla  Deî  scientia  cplli^it.  His  om- 
nibus egregius  rex  Adefonsus  huroiii  devocione 
preditus  fecil  hoc  receptaculum  ss.  pignoribus 
insignitum  argenlo  deauratum,  exterius  ador- 
nalum  noi)  vilibus  pper||)(|s  :  per  quod  posl  eius 
vitam  mereatur  consortium  illorum  in  celestibus 
sanctorum  iuvari  precibns.  Hîec  quidem  saluti 
et  re  (i)...  novit  omnis  provincia  in  terra  sine 
dubio....  manus  et  industria  clericorum  et  pre- 
sulum,  qui  propter  hoe  eonvenimus  cum  dicto 
Adefonso  principe  fit  cum  germana  lectissima 
Virraca  nomine  dict^  »  qqibus  R^emptor  om- 
nium conoedit  indulgeptiapi  fit  suorum  peccato- 
rum  veniam  per  hoc  (2)  ss.  pigaor^  appstolorum 
et  s.  lusti,  et  Pastpris,  Cosmae,  pt  Damiani, 
Ëulaliae  virg.,  el  9|aiimi,  permani  ;  Baudili, 
Panialeonis ,  Cypriani,  et  lustinae,  Sébastian! , 
Facundi,  e^Primitivi,  frislophori,  Gucufati,  Fe- 
licis,  Sulpicii(3). 

IV. 

Inscriptions  dans  Véglise  cathédrale  fondée 
par  Alphonse,  roi  de  Galice. 

Quisquis  bic  positus  degis  iure  sacerdos ,  per 
Cbristum  te  obtestor,  ut  i|is  mei  Adefonsi  jnemor, 
quatenus  sepe,  aut  saltem  una  die  per  singulas 
hèbdomadas,  semper  Christo  pro  me  ofleras  sa- 
criflcium,  ut  ipse  tibi  sit  perenne  auxilium. 
Quod  si  forte  negiexeris  ista,  vivens  sacerdo- 
tium  amittas.  Tua  sunt  domine  omnia,  que  tu 
inspirastiy  vel  conferre  nobls  dignalus  e$.  Tibi 


(i)  Hic  et  infra  plus  dimi()io  versu  Ipgi  nequit 
iii  monumento.  —  A.  M. 

(â)  Ita  scheda  Mariuii.  —  A.  M. 

(5)  Morales,  Lm  otrQs  cùm  Ukfûê,  ete.,  p.  €4. 
quem  videsis.  —  Mr. 


DICTIONNAIRE  OYI  ItM) 

Domine,  tibi  tua  offerimus,  hnius  perfectam  fa^ 
bricam  templi  :  exignns  servas  tous  Adefonsos 
exigunm  tfbl  dedfco  muneris  votam  :  et  quod  d» 
manu  tua  accepimus,  in  templo  tuo  dantes,  gra- 
tanter  oflerimus. 


V. 

Quicunque  cernîs  hoc  templum  Dei  honore  di- 
gnuni,  noscito  hic  ante  islum  fuisse  alterum, 
hoc  eodem  ordine  situm ,  quod  princeps  condi- 
dit  Salvatori  Domino  supplexper  omnia  Frojb, 
duodecim  apostolis  dedicaps  bis  sena  altaria. 
Pro  quo  ad  Dominum  sit  vestra  oratio  cunctorum 
pia,ut  vobis  del  Dominus  sine  finepremia  digna. 
Preleritunl  hic  aniea  edificium  fuit  partim  a 
genlilibus  dirulum,  sordibusque  contamiuatom, 
quod  denuo  tolum  a  famulo  Dei  Adefonso  co- 
gnoscitur  esse  fundatum,  et  omne  in  melius  rc- 
novatum. 

Sit  merc^s  illi  ppq  t^li,  Çbrisla,  l^re  ; 
Et  laushic  iugis  sit  sine  fine  tibi  (i). 

(Cardinal  Mai,  p.  88.) 

VI. 

A  Ventrée  de  Véglise  de  San^Salvador^  fondée 
par  le  même  roi  Alphonse. 

In  nomine  domiai  Dei  et  salvaloris  Mslri 
lesu  GbrisU  sive  omnium  eius....  eius  gioriose 
sancte  Marie  virginis,  bissenisque  apostolis,  eab- 
terisque  sanctis  martyribus,  ob  cuius  h^parpm 
templum  sedificatum  est  in  hune  locum  Oveto  a 
quondum  religioso  A(iefonso  principe.  Ab  eius 
namque  discessu  usque  i^nc  quartus  ex  illius 
prosapia  in  regno  succedens  consimili  nomine 
Adefonsus  princeps,  divas  q^idpm  mémorise  Or- 
donii  régis  filius,  hauc  aedificari  sunxit  rouni- 
tionem  cum  coniuge  Scemcna  duobusque  pig- 
nore  natiSf  ad  tuilionem  muniminis  thesauriaulx 
huius  sanctae  ecdesiae  residendum  indepnem. 
Gaventes,  quod  absit,  dum  navale  genlîlitas  py- 
rata  soient  exercitu  properare,  ne  videatnr  ail- 
quid  deperire.  E|oc  opus  a  nobis  offertum 
iidein  ecclesiae  perbeni  fit  inre  concessuip. 

VIL 

Sur  une  cassette  ornée  de  perles  et  de  pierres 

SrécieuseSj  et  donnée  par  le  roi  à  Véglise  de 
an-Salvador. 

loscription  gravée  sur  le  fonds,  qui  était  en  argent. 
Susceptum  placide  manel  hoe  in 
honore  Dei,  quod  offsrunt  famuli 
Cbristi  Froyla  etNunilo  cognoinent* 
Scemena.  Hoc  opus  perfectum  est 
et  conceçsum  pat  sanclo  Salvatori  Oveieosis. 
Quisquis  auferre  hoc  donaria  Dostra 


(i)  l|opi4iJift#  op.  âlU»>  9i;  ti^lM  9tf9$  ciii 
etc.,  p.  22  ;  Baron.,  t.  Xm,  p.  255.  —  Mr. 


t">'i 


OXF 


D'EPIGRAPlIfli:. 


OXF 


iimpscril,  fulmiiio  divino  inloresil. 
[>peraUini  esl  era  dccccxlviiii  (I). 

{Cardinal  Mai,  p.  2(Mk.) 
E^ORD»  en  Angleterre. 

)he8  extraites  du  Sépulcral  moku- 
Ts  OF  THE  Great  Britains  ;  2  vol. 
id  in- fol. f  tome  I",  II. 

I. 

b  à%  révAqnê  Tèiâ,  lroisiè.me  fils  d*A«hre.y  de 
ife,  premier  comle  aOxFord,  mort  en  1199. 

18  Gulidinus.  Le  Vereepiscopus  Herefèrdensis 

obiit  anno  1499. 

II. 

i  de  Ungues  de  Vère,  comte  d*Oiford,  mort  ep 
tl05,  et  de  sa  femme  Hawise. 

tt€enl  Hugo  de  Yere,  cjus  nominis  primutt 
fi  Oxoniœ  qnarlns,  magnus  camerarius  An- 
filins  et  hercs  Robcrti  comitis,  et  llawisia 
ejus,  filia sacri  de  Qiiinci,coinitisWarlone. 
nidem  Hugo  obiil  12G3.  Quorum  animabus 
tietur  AUissimns. 

.  L'épilaphe  de  Robert  1",  troisième 
d'Oxford  à  Hatfield-Broac-Oack. 


III. 

hédrale  chapelle  de  Saint-Williams. 

)  de  Walier  de  Morson,  fondateur  du  Merson-Col- 
lége  2)  Oxford,  mort  en  1277. 

ero  de  Merton,  cancellario  Angto  sub  Hen- 

terliOi    episcopo  Roficusi   sub  Edwardo 

a  :  reg.  unins  exemple,  omnium  quotquot 

Il  eollegiorum  fundatorl  ;  maximorum  Eu- 

totius  ingeniorum  fœlicissimo    parenti; 

s  et  scholares  domus  scholarium  de  Mer- 

tn  universitate  Oxon.  Communibus  collegii 

nsis,  debitum  pieiaiis  monumentum  po- 

i^imo  Doroini  1598.  HenricoSavlIe  custode. 

in  vigilia  Simonis  et  Judae  anno  Domtni 
,  Edward!  primi  quinte.  Inchoaverat  colle- 

Naldoniae   in  agro  Surr.  Anno  Domini 

^  Henrici  tertii  quadragesimo  octave  cul  dein 

»ri  consilio  Oxonium  i270  translate,  ex- 

%  manu»  fodielseimis,  ut  credi  par  est, 

ciis  accessit  anno  1374  ipsis  Kalendis  Au- 

anno  regni  régis  Edwardi  primi  secundo. 

,  au  mot  Dublin,  Tépitaphe  de  Thomas 
îy,  chancelier  de  Tuniversilé  d'Oxford, 

des  volumes  et  dessins  qui  composent 
^llection  Gaignières  conservée  à  la  bi- 
thiqui  Bodléienne  d'Oxford. 

ilqiiée   par   M.  Eugène  ViôUet'Leduc,    archi- 
tecte (2). 

)$  du  sang  royal.  1  vol. 

lorales  exscripsit  ediditque  in  schoHis  ad  lib. 
r.  8.  Eulogii  Cordub.,  p.  59.  Vide  înscriplio- 
mîlem»  uni  de  Adenulfo,  Bibl.  PP.,  t.  XV, 
—  Mr. 

Jxlrait  des  Archives  des  missions  scientifiques 
lissèrê  de  nn$îrucHon  publique  ^  septembre 
Mig.  tt9  et  269. 


Tombeaux  des  pois  de  France. 

Tombeaux  et  épitaphes  des  églises 

*  de  rile-de-France. 

Idem  des  églises  de  Normandie. 

Idem  des  églises  de  Valois  et  Bis- 
sonne. 

Idem  des  églises  d*Angers,  do  Nan- 
tes, de  Loches,  de  Tours,  du  Mans. 

Idem  des  églises  de  Paris, 

Idem,  des  églises  de  Champagne  et 
de  Bourgogne. 

Idem  des  églises  de  Beauvais,  de 
Chartres  et  de  Vendôme. 

Idem  des  églises  de  Brie. 

Recueil  des  tapisseries,  armoiries 
et  devises. 


liH4 

1   vol. 

1 

2 


2 
h. 

1 

1 
1 


16   vol. 


Ces  volumes,  excepté  les  deux  renfer- 
mant les  dessins  des  églises  d'Angers,  Nan- 
tes, etc.,  sont  reliés  en  veau  ronge,  marbré 
noir  et  jaune.  Ils  ont  été  reliés  en  France, 
sous  Louis  XIV.  Los  seize  volumes  font 
partie  de  la  collection  de  livres  légués  par 
l'antiquaire  Gau^b  à  la  Bodléienne. 

Tombeaux  des  princes  du  sang  royal. 

Feuillet  1.  Celle  peinture  est  contre  le 
mur,à  droite  de  Tautel,  dans  la  chapelle  d'Or- 
léans de  l'église  des  Célestins. 

F.  2.  Tombeau  d'Henri,  duc  d'Orléans, 
duc  de  Longucville;  il  est  de  marbre,  dans 
la  chapelle  d'Orléans,  aux  Célestins  de  Paris, 
à  gauche  de  l'autel. 

F.  3.  Face  postérieure  du  même  tombeau. 

F.  *.  Tombeau  de  marbre  du  roy  René 
d'Anjou,  vu  à  plat. 

F.  5.  Inscription  du  précédent  tombeau. 

F.  6.  Tombeau  de  marbre,  dans  le  mur  à 
gauche,  derrière  l'autel  du  chœur  de  l'église 
cathédrale  d'Angers.  Il  est  de  René  duc 
d'Anjou,  roy  de  Sicile. 

F.  7.  Tombeau  de  marbre  noir,  derrière 
le  grand  autel  de  l'église  de  Saint-Maurice 
d'Angers.  Il  estde  Jeanne  de  Laval,  deuxième 
femme  du  roy  René. 

F.  8.  Ce  tombeau  de  pierre  est.  de  Thie- 
phaine  la  Marine,  nourrice  de  Marie  d'An- 
jou, née  le  ik  octobre  130<h,  etc.  Elle  tient 
deux  enfants  dans  ses  bras... 

F.  9.  Tombeau  de  marbre  blanc  et  noir, 
dans  le  chœur,  à  gauche  de  l'église  de  Saint- 
Georges  de  Nancy,  en  Lorraine. 

F.  10.  Tombeau  de  Ch.,  comte  d'Alen 
çon  et  du  Perche,  et  de  Marie  d'Espagne,  sa 
femme.  Il  est  de  marbre  noir,  et  les  ngures 
de  marbre  blanc,  au  costé  gauche  de  la  cha- 
pelle du  Rosaire,  aux  Jacobins  de  la  rue 
Saint'Jacques.  (Suit  r  inscription.) 

F.  11.  Idem. 

F.  i%.  Tombe  de  pierres,  à  droite,  devant 
le  jubé,  dans  la  nef  des  religieuses  de  l'église 
do  Saint-Loys  de  Poissy.  Elle  est  d'Isabel  d'A- 
lençon ,  religieuse  en  ce  prieuré ,  tille  de 
Charles  de  Valois,  comte  d'Alençon,  mort  en 
ISA-é ,  et  de  Marie  d'Espagne  sa  deuxième 
femme. 

F.  13.  Tombe  de  pierre  devant  la  chapelle 


t 


1015 


OXF 


DICTIOMNAIKE 


GIF 


1010 


Je  Saint-Martin,  à  rentrée  à  droite,  dans  l'é- 
glise de  Sainte-Geneviève  du  Mont,  et  au- 
tour est  écrit  : 

Cy-gil  très-noble  et  très-puissante  dame  M*  Ka- 
therine d'Aiençon, duchesse  en  Bavière,  com- 
tesse de  Mortains,  etc. . . .  trépassa  en  1462. 

F.  14.  Tonabeau  de  René,  duc  d'Alençon, 
et  de  Marguerite  de  Lorraine,  sa  femme.  Il 
est  de  marbre  blanc  et  noir,  au  costé  gau- 
che du  çrand  autel  de  Notre-Dame  d'Alençon. 
{Suit  rinscriplion,) 

F.  15.  Tombeau  de  Louis  de  France, 
comte  d'Evreux,  et  de  Marguerite  d'Artois, 
sa  femme,  qui  est  le  quatrième  au  milieu  du 
cliœur  des  Jacobins.  Figures  en  marbre  blanc; 
tombeau  de  marbre  noiv.  {Suit  Vinscription.) 

F.  16.  Tombeau  dans  Téglise  des  fcorde- 
jiers  de  Paris ,  derrière  le  grand  autel,  à  main 
droite.  Il  est  de  Charles  d'Evreux,  comte 
d'Estampes,  Hls  de  Loys  de  France,  comte 
d'Evreux,  d'Estampes,  etc.,  et  petit-fils  de 
Philippe  III,  dit /c  Hardy,  La  figure  est  do 
marbre  blanc,  et  le  tombeau  est  de  marbre 
noir,  représenté  au  feuillet  suivant. 

F.  17.  Effigie  dudit  tombeau. 

F.  18.  Idem. 

F.  19.  Tombeau  dans  lequel  sont  les 
cœurs  du  roy  de  Navarre  et  de  Jeanne  de 
France,  sa  femme,  qui  est  le  troisième  au 
milieu  du  chœur  des  Jacobins.  Il  est  de  mar- 
bre noir,  les  figures  de  marbre  blanc.  {Suit 
Vincriptian.) 

F.  20.  Tombeau  demarbre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-De- 
nis. Il  est  de  Jeanne  de  France,  reine  de  Na- 
varre, femme  de  Philippe  III,  roy  de  Na- 
varre, comte  d'Evreux.  (Suit  l'inscription.) 

F.  21.  Tombe  de  marbre  blanc  et  noir  de- 
vant la  chapelle  du  Pardon,  à  droite,  à  la 
troisième  arcade,  dans  la  nef  de  l'église  de 
Notre-Dame  d'Evreux,  et  autour  est  écrit  : 

Cy-git  très dame  Jehanne  de  France , 

reyne  de  Navarre ,  femme Char- 
les  qui  passa  Tan  1578. 

F.  22.  Tombeau  de*marbre  blanc  et  noir, 
sous  une  arcade,  dans  le  mur  du  costé  de 
1  épitre,  dans  le  sanctuaire  de  l'église  des 
Chartreux  de  Paris.  Il  est  de  Pierre  de  Na- 
varre, comte  de  Mortains,  mort  en  iM2f  et  d^ 
Catherine  d'Alençon,  sa  femme. 

F.  23.  Vue  des  efSgies. 

F.  24..  Pierre  posée  da\;s  le  mur  auprès 
de  la  cellule,  à  gauche,  dans  le  cloistre  des 
Gherlreux  de  Paris,  où  est  représenté  Pierre 
ae  Navarre. 

F.  25.  Tombeau  de  Robert  de  France, 
comte  de  Clermont,  seigneur  de  Bourbon.  Il 
est  de  marbre  noir  et  la  figure  de  marbre 
blanc,  en  entrant  dans  la  chapelle  de  Saint- 
Thomas-d'Aquin,  dans  le  chœur  de  l'église 
des  Jacobins.  {Suit  Vinscription.) 

F.  26.  Tombeau  de  Loys  de  Bourbon, 
comte  de  Clermont,  fils  de  Robert,  fils  de 
saint  Louis.  Il  est  de  marbre  noir  et  la  figure 
de  marbre  blanc,  et  le  deuxième  de  la  cha- 
pelle de  Saint-Thomas  d'Aquin ,  apx  Jaco- 


bins. Son  inscription  est  inscrite  sur  le  ta- 
bernacle oui  surmonte  sa  tète. 

F.  27.  inscription  du  précédent. 

F.  28.  Tombeau  de  marbre  noir  aans  la 
nef,  à  main  gauche,  dans  l'église  des  Jaco- 
bins. Il  est  de  Béatrix  de  Bourbon,  reyne  de 
Bohème,  dont  l'épitaphe  est  écrite  autour, 
comme  il  s'ensuit,  etc 

F.  29.  Tombeau  de  Pierre  !"♦  duc  de 
Bourbon,  fils  de  Loys  I",  dans  réalise  des 
Jacobins,  à  droite  du  grand  autel,  dfu  c6téde 
la  sacristie. 

F.  30.  L'épitaphe  du  précédent. 

F.  31.  Figure  de  marbre  blanc  et  noir 
proche  la  grande  grille ,  à  droite,  dans  le 
chœur  des  religieuses  de  Saint-Loys  de 
Poissy.  Elle  est  de  Marie  de  Bourbon,  pneare 
de  ce  monastère. 

F.  32.  Tombe  de  Lovs  de  Bourbon,  se- 
cond fils  de  Loys  II ,  duc  de  Bourbon,  et 
d'Anne  d'Aufine  d'Auvergne.  Elle  est  aa 
milieu  de  la  chapelle  de  Saint-Thomas 
d'Aquin,  aux  Jacobins.  {Suit  rinscription.) 

F.  33.  Généalogie  de  la  maison  de  Bour- 
Don-Montpensier  et  de  la  Roche-sur-Yon. 

F.  3^.  Dix-huit  personnages  de  la  même 
famille  et  disposés  de  la  môme  manière. 

F.  35.  Tombeau  de  Marguerite  de  Bour- 
bon, femme  de  Philippe  II,  duc  de  Savoye.  11 
est  de  marbre  blanc  et  est  dans  le  chœur  de 
Notre-Dame  de  Brai. 

F.  36.  Tombeau  de  marbre,  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Thouars, 
et  autour  est  écrit  : 

Cy-gisent  les  corps  de  très  haut  et  très  ill.  prinee 
Loys  de  Trémoille,  deuxième  da  noin  ,  qui  fot 
tué  à  la  bataille  de  Pavie,  le  24  février  1924,  et 
âgé  de  65  ans,  etc et  de  très  ill.  prin- 
cesse Gabrielle  de  Bourbon,  son  épouse,  etc., etc. 

F.  37.  Tombeau  de  Jean  de  Bourbon , 
premier  du  nom,  comte  de  la  Marche,  de 
Vendosme,  dans  la  chapelle  de  Saint-Jean 
de  l'église  collégiale  de  Saint-Georges  de 
Vendosme.  Il  est  de  marbre  noir  et  les  flgu- 
res  de  marbre  blanc,  et  les  inscriptions  sur 
les  chapiteaux,  comme  ils  sont  représentés 
au  feuillet  suivant. 

F.  38.  Tombeau  de  Françoys  de  Bourbon, 
comte  de  Vendosme,  et  de  Marie  de  Luxem- 
bourg, comtesse  de  Saint-Paul.  Eglise  de 
Saint-Georges  d'e  Vendosme. 

F.  39.  Tombeau  du  cœur  et  des  entrailles 
de  Louis,  cardinal  de  Bourbon,  arcbevesque 
de  Reims,  évesque  de  Laou,  du  Mans,  de 
Tréguier  et  de  Luçon,  abbé  de  Saint- Denys. 
Cette  colonne  est  de  porphyre ,  contre  la 
closture  du  chœur,  à  gauche  en  dehors,  de 
l'église  de  Saint  -Denys.  Il  n'y  a  point  d'ins- 
cription. Il  estoit  fils  (le  François  de  Bourbon, 
comte  de  Vendosme^  et  de  Marie  de  Luxem- 
bourg. Il  mourut  le  xi  mars  1556.  Il  fut  en- 
terré dans  l'église  Notre-Dame  de  Laon. 

F.  40.  Tombeau  de  Caterine  de  Bourbon, 
tante  duroy  Henri  IV,  abbesse  de  Notre-Dame 
de  Soissons,  où  il  est  au-dessus  de  la  grille. 

F.  ki.  Tombe  de  cuivre,  derrière  le  grand 
autel  de  l*ésli&^  Je$  Blancs  -  Manteaux  da 


I\H7 


OXF 


Dl!l>lGRAPHI£. 


OXF 


1018 


Paris,  en  1688.  Elle  est  pour  les  entrailles 
de  Caterine  de  Bourbon,  abbesse  de  Notre- 
Dame  de  Soissons. 

F.  Vi.  Tombeau  de  Henri  de  Bourbon, 
deuxième  du  nom,  prince  de  Condé,  mort  le 
96  décembre  16<^,  dans  l'église  do  Valérie. 
{EpUaphe.) 

F.  k3.  Tombeau  d*Anne-MarieMortinozzi, 
femme  d*Armand  de  Bourbon ,  prince  de 
Conty,dans  Téglise  de  Saint-André  des  Arts, 
à  Paris. 

F.  U.  Tombeau  de  Charles  de  Bourbon, 
duc  de  Montpensier ,  à  la  Chartreuse  de 
Gaillon.  (EpUaphe.) 

F.  ki.  Idem  de  profil. 

F.  W.  Idem. 

F.  47.  Idem. 

F.  48.  Loys  de  Bourbon,  duc  de  Montpen- 
sier, etc 

F.  49.  Jaquette  de  Longui,  sa  femme. 

F.  50.  François  de  Bourbon. 

F.  51.  Renée  d*Anjou. 

F.  52.  Henri  de  Bourbon,  duc  de  Mont- 
pensier. 

F.  53.  Henriette-Catherine  de  Joieuse. 

F.  54.  Tombeau  de  Charles  de  Bourbon, 
prince  de  la  Roche-sur-Yon,  duc  de  Beau- 
^éau,  et  de  Philipes  de  Montespedon,  sa 
femme,  et  de  leurs  enfants.  A  Beaupréau, 
dans  le  milieu  du  chœur  de  Téglise. 

F.  55.  Tombe  de  marbre  noir,  au  milieu 
du  cloistre,  du  costé  de  l'église  des  Grands* 
Augustins  de  Paris.  Elle  est  de  Jeanne  de 
Valois,  femme  de  Robert  d'Artois. 

F.  56.  Tombeau  de  Jean  d'Artois,  cemte 
d*Eu,  et  d'Isabel  de  Melun,  sa  femme.  Il  est 
de  marbre  noir  et  les  figures  de  marbre  blanc. 
Dans  Féglise  de  Tabbaye  deNotre-Dame  d'Eu. 
{Epitapne^ 

F.  58.  Tombeau  de  Charles  d'Artois ,  en 
marbre  noir,  sans  efllgie. 

F.  59.  Tombeau  de  Simon  de  Thouars, 
eomtedeDreux,  etde  Jeanned'Artois,etc.,  etc. 
A  Notre-Dame  d'Eu. 

F.  60.  Tombeau  d'Isabel  d'Artois,  fille  de 
Jean  d'Artois,  comte  d'Eu,  et  d'Isabel  de  Me- 
lun. Il  est  de  marbre  noir,  et  sa  figure  de 
marbre  blanc  peinte.  A  l'abbaye  d'Eu. 

F.  61.  Tombeau  de  Philipes  d'Artois, 
comte  d'Eu,  conestable  de  France,  etc.,  etc. 
A  Notre-Dame  d'Eu. 

F.  62.  Tombeau  de  Jean  d'Artois,  comte 
dlîu,  conestable  de  France.  Abbaye  d'Eu. 
{EpUaphe.) 

r.  63.  Tombeau  de  Philipes  d'Artois ,  fils 
de  Philipes  d'Artois,  comte  d'Eu.  Abbaye 
d*Eu.  (EpUaphe.) 

F.  64.  Tombeau  de  Charles  d'Artois,  comte 
d*Eu,  et  de  Jeanne  de  Saveuse ,  sa  femme. 
Abbaye  d'Eu. 

F.  65.  Les  mômes,  vus  de  face. 

F.  66.  Tombeau  d'Hélène  de  Melun,femme 
de  Charles  d'Artois,  comte  d'Eu.  Abbaye  de 
Saint-Antoine,  à  Paris.  (EpUaphe.) 

F.  67.  Tombeau  de  marbre,  à  droite  de 
Tautel  de  la  chapelle  du  Rosaire,  aux  Jaco- 
bins de  Paris.  Il  est  pour  le  cœur  de  Char- 
les !**,  roy  de  Sicile,  comte  d'Anjou.  (CpH 


F.  68.  Tombeau  de  marbre  à  droite,  con- 
tre la  clôture  du  chœur  en  dehors,  dans  l'é- 
glise cathédrale  du  Mans,  pour  Charles 
d'Anjou,  comte  du  Maine. 

F.  69.  ÈpUaphe  du  tonneau  préeédeni^ 

F.  70.  làem. 

F.  71.  Tombe,  proche  le  mur  à  gauche, 
dans  le  chœur  de  l'église  des  Cordeliers  d'An- 
gers. 

F.  73.  Aux  vitres  de  la  chapelle  de  saint 
Bonayenture,  à  droite  du  chœur,  dans  l'é- 
glise des  Cordeliers  d'Angers. 

F.  73.  Idem, 

F.  74.  Tombeau  d'Agnès  de  Beaumont, 
dame  de  Braine,  troisième  femme  de  Robert 
de  France,  comte  de  Dreux  et  de  Braine.  Il 
est  en  pierre.  Abbaye  de  Saint  -  Jued  de 
Braine. 

F.  75.  Tombe  de  cuivre  ,  au  milieu  du 
chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Jued  de  Braine. 
Il  est  de  Robert,  II*  du  nom,  comte  de  Dreux, 
qui  mourut  le  28  décembre  1218,  etc.,  etc... 
(Épitaphe.) 

F.  76.  Tombeau  de   cuivre  esmaillé,   h 

Ruche  du  grand  autel,  dans  le  chœur  de 
glise  cathédrale  de  Beauvais.  Il  est  de  Phi- 
lipes de  Dreux,  évesque  de  Beauvais.  (/nt- 
cription.) 

F.  77.  Tombe  de  pierre  plate,  dans  l'église 
de  Saint-Jued  de  Braine,  à  main  droite.  Elle 
est  de  Robert,  III*  du  nom,  comte  de  Dreux 
et  de  Braine.  (ÉpUaphe.) 

F.  78.  Tombeau  de  cuivre  esmaillé,  h  costé 
droit  du  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de 
Saint-Jued  de  Braine,  posé  par  moitié  en  de- 
dans du  chœur,  moitié  en  dehors.  Il  est  de 
Marie  de  Bourbon,  femme  de  Jean,  I*'  du 
nom,  comte  de  Dreux  et  de  Braine.  Il  est 
environné  de  petites  figures  de  tous  ses  pa- 
rents, dans  des  niches,  et  au-dessus  de  chas- 
cune  estoient  leurs  armes,  dont  il  en  reste 
encore  quelques-unes,  et  sur  les  bords  du 
tombeau,  leurs  noms  escrits  en  or  sur  des 
fonds  rouges  et  bleus,  etc., etc.  (Inscripiion.) 

F.  79.  Représentation  des  figures  qui  gar- 
nissent les  quatre  côtés  du  tombeau  men- 
tionné ci-dessus. 

F.  80.  Inscriptions  dudit  tombeau. 

F.  81.  Tombe  de  pierre  plate,  dans  le 
milieu  de  la  chapelle  de  la  Vierge  de  l'église 
de  Saint-Estienne  de  Dreux.  Elle  est  pour  le 
cœur  de  Marie  de  Bourbon  ,  femme  de 
Jean  I*%  comte  de  Dreux.  Elle  mourut  Tan 
1274. 

F.  82.  Tombe  de  pierre  plate,  contre  le 
mur,  à  droite,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge 
de  l'église  de  Dreux  ;  elle  est  pour  les  en- 
trailles de  Robert,  IV*  du  nom,  comte  de 
Dreux,  mort  le  14  novembre  1281.  Enterré 
dans  l'église  de  Saint-Jued  de  Braine.  (Spî- 
taphe.) 

F.  83.  Tombeau  de  Jean,  II*  du  nom,  comte 
de  Dreux  ;  il  est  de  marbre  noir  et  la  figure 
de  marbre  blanc,  au  milieu  de  l'église  du 
monastère  de  Longchamp,  près  Saint-Cloud. 
(Épitaphe.) 

F.  84.  Tombe  de  pierre  plate,  au  milieu 
du  çlMeur  de  Yé^m  $oUéffia)«  49  S^lnt^ 


1049 


OXF 


DICTIONNAÎRE 


OXF 


\m 


Estienne  de  Dreux.  Elle  est  de  Robert  V'  (Ju 
nom,  comte  de  Dreux.  (Inscription): 

Obiil  %i  mars  1529. 

F.  85.  Tombeau  de  Jeanne»  comtesse  de 
Dreux,  dans  le  chœur  do  Téglisode  l'abbaye 
de  Jard,  prè«  Melun.  Il  est  do  marbre  noir, 
el  la  figure  de  marbre  blanc. 

Obiil ^  aoust  1346,  elc.,c(c. 

F.  86.  Tombe  de  pierre  plaie,  dans  le  choeur 
de  réglise  de  l'abbaye  di'Saint-Jued  de  Braine, 
elle  est  de  Robert  de  Dreux,  seigneur  de  Beu, 
qui  mourut  l'an  1366.  (Epitaphe.) 

F.  8T.  Tombe  de  pierre  plate  dans  le  chœur 
de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint-Jued  de 
Braine;  elle  est  de  Clémence,  vicomtesse  de 
ChasteauduD,  femme  da  Robert  de  Dreux, 
seigneur  de  Beu.  (Epitaphe.) 

F.  88.  Tombeau,  dans  la  chapelle  de  Ser- 
rant, dans  réglise  de  l'abbaye  de  Saint-Geor- 
ges, près  Angers.  Il  est  de  Jeanne  de  Dreux 
et  de  Jean  de  Brie,  seigneur  de  Serrant,  son 
mary  ;  il  mourut  le  19  septembre  1356,  et  fut 
enterré  aux  Jacobins.  Ils  sont  représentés 
priant.  (Epitapkts,) 

F.  89.  Epitaphes  du  tombeau  ci-deiêus. 

F.  90.  Tombe  de  Pierre  plate,  dans  la  cha- 
pelle du  Rosaire,  dite  de  Dreux,  aux  Jacobins 
de  Rouen;  elle  est  de  Robert  de  Dreux,  baron 
d'Esneval,  et  de  Guillemette  de  Segrée,  sa 
femme.  l478.  (Epitaphe.) 

F.  01.  Tombeau  en  pierre,  dans  Tespaisseur 
du  mur,  du  costé  de  l'Epttre,  dans  la  cha- 

Relle  des  Seigneurs, dans  la  paroisse  de  Saint- 
icolas  de  Louge,  11  est  de  Ûauvin  de  Dreux. 
1506. 

F.  03.  effigie  dudit  tombeau. 

F.  03.  Tombeau  en  pierre  ,  a  droite  du 
grand  autel  de  Notre-Dame,  paroisse  de  Pa- 
Yilly,  en  Normandie;  il  est  de  Katherine  de 
Dreux. 

F.  9V.  Vue  du  même  tombeau. 

F.  05.  Tomboau  de  pierre,  au  milieu  de  la 
chapelle  des  Seigneurs,  à  gaucho,  joignant  le 
chœur  de  la  paroisse  do  Louye.  Il  est  de  Ma- 
deleine de  Hamea.  1516. 

F,  96.  Vue  du  précédept  tombeau, 

F.  97,  Tombeau  do  pierre,  du  costé  de 
l'Evangile,  dans  le  chœur  de  la  paiu)isse  de 
Louye.  Il  est  de  Charles  de  Mouy,  seigneur 
de  la  Meilleraye,  en  Normandie,  etc.,  etc.  et 
de  Charlotte  de  Dreux,  sa  femme. 

F.  98.  Tombe  de  cuivre  ep  relief,  )l  main 
drpite,  daus  la  pef  ded'éçlise  d©  Saînt-Ji^ed 
de  Braipe;  elle  est  de  Pierre  de  Dreux,  dit 
Mauclerc,  duc  do  Bretagne,  mort  (e  §9  juin 
1250.  (Epitaphe.) 

F.  99.  Touibeau  de  cuivre  éraaillé,  pu  mi- 
lieu du  sanctuaire,  sur  lequel  sont  deux  6gM- 
res  en  relief.  L(ï  première  est  d'AlUi  com- 
tesse de  Bretagne,  fille  aînée  et  héritière  de 
Guy  de  Thouars,  comte  de  Bretagne,  qui  fut 
mariée,  Tan  1213,  à  Pierre  de  Dreux,  dit 
Mauclerc^  duc  de  Bretagne,  mort  en  ISSM, 
ciiloiTo  à  Saint-Jued  de  Braine.  Elle  mourut 
Tonzième  aoust  lââl.  La  seconde  figure  est 
d'ioland  de  Bretagne,  Uilode  Pierre  Mau- 


clerc,  duc  de  Bretagne,  etc.,  etc.  Elle  mounii 
le  10  octobre  1272.  (Epitaphe.) 

F.  100.  Vitrail  représentant  une  femme  ï 
genoux  ;  sa  robe  est  aux  armes  de  Dreux, 
cantonnées  de  Bretagne.  Cathédrale  de  Char 

très. 

F.  101.  Tombeau  en  pierre,  h  gaqche  de- 
vant la  chapelle  de  Sainte-Anne,  dans  la  nef 
des  religieuses  de  Saint-Loys  de  Poissj.  Il 
est  de  Marie  de  Bretagne,  religieuse  de  Poissv, 
qui  mourut  le  ^k  may  1371,  et  dlsabel  d'Ar- 
tois, aussi  religieuse  de  Poissv»  qui  monrul 
le  13  novembre  13W.  (Epitaphe.) 

F.  102.  Tombeau  de  mart)re  blanc  et  noir 
de  Jean,  V  du  nom,  duc  de  Bretagne,  dans 
le  milieu  du  chœur  de  l'église  cathédrale  de 
Nantes.  1399. 

F.  103.  Tombeau  de  marbre  noir,  et  sur 
une  grande  pierre  sont  gravées  lejj  figures 
de  Pierre  de  Bretagne,seigneur  de  Guîpgamp, 
duc  de  Bretagne,  et  de  Françoise  d*Amboise, 
sa  femme.  H57. 

F.  104.  Tombeau  de  pierre,  au  milieadti 
chœur  de  Téglise  des  Chartreux  de  Nantes; 
il  est  d^Artus  III,  duc  de  Bretagne,  et  de 
Catherine  de  Luxembourg ,  sa  Iroisièaie 
femme. 

F.  105.  Tombeau  de  Marbre  blanc  et  ncçir, 
au  milieu  du  chœur  de  l'église  des  Cannes 
de  Nantes,  de  François  II,  duc  de  Bretagne, 
mort  le  9  septembre  iW8,  et  de  Marguerite 
de  Foix,  sa  femme.  Il  n'a  point  d'épîtaplïe. 

F.  106.  Vue  du  même  monument. 

F,  107.  Vue  du  même  monument. 

F.  108.  Tableau  contre  la  muraille,  dans 
réglise  des  Carmes  de  Nantes,  à  costé  gau- 
che du  tombeau  de  Frapcms,  Ir  du  nom,  de 

Bretagne. 

F.  109.  Monument  du  xnr  siècle,  sans  nom 
ni  epitaphe.  Il  représente  un  enfant  véiu 
d'une  robe  bleue,  semée  de  fleurs  de  lis  d'or. 
Elle  est  fendue  devant  et  sur  les  côtés  el 
montre  la  doublure ,  qui  est  blanche.  Les 
planches  et  les  bas  sont  rouges.  Souliers 
noirs;  pieds  appuyés  sur  deux  lions  bla?)C5. 
Tête  et  mains  blanches;  la  tête  est  appuyée 
sur  un  coussin  losange,  aux  armes  de  rrance 
et  de  Castille.  Le  coussin  est  tenu  par  deu\ 
anges  blancs.  La  tôteest  surmontée  d'un  pe- 
tit tabernacle.  La  figure  repose  sur  une  ptoque 
de  marbre  noir.  Le  tombeau  est  blanc  et  est 
entouré  de  niches  vides  et  privées  de  leurs 
colonnes. 

La  figure  est  longue  de  3  pieds  6  pouces 
environ,  sans  indication  de  nom  ni  de  pro- 
venance. 

F.  110.  Tombeau  de  pierre,  dans  In  mur 
proche  le  grand  autel  de  l'église  des  Conle- 
liers  de  Senlis. 

Fin  du  volume  conlenaul  les  (ombeaui^  des  princes 
du  sang  royal. 

Tombeaux  des  rois  de  France. 

Feuillet  1.  Tombeau  de  pierre  incrusté  de 
marbre,  au  milieu  duchœurderéglisedelw 
baye  de  Saint-Germain  des  Prez.  11  est  resU- 
tuéàlamémoire  deCIjildebert,rojrde  Fraqat 


V 


1M1 


OXF 


DT.PIGRAPHIK. 


OXF 


i(m 


F.  2.  Escritdu  tombeau  du  roi  Childeberl, 
du  coslé  droit. 

F.  3.  Escrit  du  même  tombeau,  costé  gau- 
che. 

F.  k.  Tombeau  de  pierre,  à  gauche  du 
grand  autel  de  9aint-6ermain-des-Prez.  Il  est 
de  Chilpéric. 

F.  5.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du  grand 
antel  de  9aint-Germain-des-Prez.  Il  est  de 
Clotaire  II. 

F.  6.  Tombeau  de  pierre,  h  droite  du  grand 
autel  de  Sninl-Germain-dos-Prez.  11  est  de 
Bertnide,  deuxième  femme  de  Clotaire  II. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  do  Tabbaye  de  Saint- 
Denjrs,  La  première  figure  est  de  Clovis  II, 
roy  de  France,  ti\s  de  Dagobert;  la  seconde 
^st  de  Charles  Martel. 

F.  8.  Tombeau  de  pierre  ,  à  gauche  du 
g^nd  autel  de  Saint-Germaiii-des-Prcz.  Il 
est  de  ChiJdéric  II. 

F.  9.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du  grand 
autel  de  Saint-Germain-des-Prez.  Il  est  de 
Batilde,  femme  do  Childéric  IL 

F.  10.  Tombeau  en  pierre,  h  gayche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de 
Pépin  le  Bref. 

F.  H.  Tombeau  de  pierre,  h  gauche,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saiiit-Denys.  Il  est  de 
Carloman,  roi  d'Austrasie  ,  et  à  côté  de  lui 
est  Béranlrude,  sa  femme. 

F,  12.  Tombeau  de  cuivre  en  relief,  au 
milieu  du  chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Denys. 
Il  est  de  Charles  le  Chauve.  {Inscription) 

F.  18.  Tombeau  en  pierre,  à  gauche,  dans 
le  chœur  de  Tabbaye  de  Saint-Penys.  Il  est 
de  Loys  III  et  de  Carloman,  frères ,  enfants 
de  Loqis  le  Bègue. 

F.  li.  Tapisserie  du  xiv*  siècle.  Cette  com- 
position présente  quatre  groupes,  surmontés 
chacun  d'une  arcade  trilobée.  Au  premier 

f[roijpe  est  qn  archevêque  à  genoux,  derrière 
uî  un  chanoine,  au-dessus  de  sa  lôte  deux 
Inscfiptions  : 

Anericus  Guenaiit,  arclipi  Rolbrom. 
Roberlus  Guenani.  canon.  Faron.  • . 

Le  deuxième  groupe  représente  le  mémo 
archevêque  debout  et  suivi  du  môme  cha- 
noine, il  adresse  la  parole  à  un  roi  assis,  les 
jambes  croisées,  tenant  ses  gants;  le  trône 
du  roi  est  couvert  de  flammes  ;  au-dessous, 
cette  inscription  : 

Ci  ce  prenl  le  feu  en  la^hoere  dcu  roy  quer  il  ne 
s'en  veux  lever  contre  li. 

L'archevêque  est  nimbé. 
Le  troisième  groupe   représente  le   roi  h 
genoux  devant  1  archevêque  qui  le  bénit  : 

Ci  quens  est  le  rpy  en  sauté  x  le  reste  à  mons. 

saint  Martin. 

Le  quatrième  groupe  représente  l'arche- 
vêque soutenant  la  tête  d'un  archevêaue 
enseveli  d^ns  un  linceul  ;  il  est  suivi  d  un 
acolyte  portant  sa  croix  pastorale  'ci  me- 
sine } 

Cette  magnifique  tapisserie  est  terminée 
par  une  large  bordure  frangée,  ornée  de  dix 


écussons  armoriés,  tous  différents  :  entre 
chaque  écusson  est  une  plante  de  oréquier 
en  fleurs. 

Le  ibnd  de  la  tapisserie  est  rouge  avec  un 
semé  jaune;  la  décoration  architecturale  est 
blanche  aveo  écoinsons  bleus.  Le  fond  de 
la  bordure  est  bleu  foncé,  la  firange  blanche, 
rouge  et  bleue.  La  coloration  des  figures  est 
pâle. 

F.  15.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  du 
grand  autel,  dans  le  chœur  de  Téglise  do 
Saint-Denys.  Il  est  de  Hugues  Capet  et  de 
Odo  rex, 

F.  16.  Tombeau  de  pierre,à  droite,  dans  le 
chœur  de  l'église  deTabbaye  de  Saint-Denys. 
Il  est  de  Robert,  roy  de  France,  et  de  Cons- 
tance de  Provence ,  sa  femme. 

F.  17.  Tombeau  de  pierre,  à  droite,  dans 
le  chœur  de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  Il  est 
do  Henri  I"  et  de  Loys  le  Gros. 

F.  i8.  Tombeau  de  pierre,  à  droite,  daus 
le  chœur  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Philippes 
et  de  Constance,  sa  femme. 

F,  19.  Tombe  plate  de  marbre  noir ,  la  f\- 

S;ure  et  Tescriture  d<*  marbre  blanc,  derrière 
e  grand  autel  de  l'église  de  Notre-Dame  de 
Paris,  sous  la  chflsse  de  saint  Marcel,  eslevé 
sur  quatre  colonnes  de  cuivre,  et  autour  est 
écrit  : 

Hicjacet  Philippus,  filius  Ludovici  Grosai,  reg. 
Franc*,    archid*.    Paris^*.    qui    obiit    an 

M».  C.  LX«  !•.) 

F.  30.  Tombeau  de  pierre,  daP^  le  milieu 
de  Tancienne  église  de  Saint-Piçrrei  dans 
l'abbaye  de  Juqiiéges. 

4-Hîc  inlionore  :  Del  :  requiesit  :  stiris  :  Clodo- 
vei  :  patris  :  bellica  :  gens  :  bella  :  salutU  : 
agcns  :  ad  votum  inatriiï  :  Baijldi^  :  penituere  : 
pro  :  prorio  :  scelere  :  proque  :  labora  ;  pi^tris  : 
amen. 

F.  21.  Tombe  do  marbre  noir,  au  milieu 
du  chœur  de  Motre-Dame  de  Paris.  Elle  est 
d'Isabel  de  Hainault,  première  fen>me  de 
Philippe-Auguste. 

F^  Jt2.  Tombeau  (|p  pierre,  au  mllfeu  du 
qhœur  de  Sainl-Jean  en  Tlsle,  commandiTie 
proche  Corheil.  Il  est  d'Ingeburge  de  Dane- 
mark, deuxième  femme  de  Philippe-Auguste. 

F.  23.  Tombeau  de  pierre,  sous  la  petite 

Srille  du  chœur  des  religieuses,  dans  leglise 
e  Tabbaye  de  Longchamp.  Il  est  dlsabel 
de  Francei  fondatrice  de  ce  monastère,  où 
elle  uîourut  en  1269. 

F.  24.  Tombe  de  cuivre  jaune,  au  milieu 
du  chœur  de  Tégliso  de  Saint-Denys.  Elle 
est  do  Marguerite  de  Provence,  femme  clu 
roy  saint  Loys. 

Obiit  a.  D.  1295. 

F.  25.  Tombe  de  cuivre  esmailtée,  qui  est 
sur  le  précédent  tombeau  de  Jean  de  France, 
fils  du  roy  saint  Louis.  (ïnêcripêion,) 

F.  20.  Tombeau  de  Jean  do  France»  Qls 
du  roy  saint  Louis.  Il  est  dans  le  mur,  à 
gauche  du  gnnfl  tuiel  de  l'égHse  de  PilibAje 


1025 


OXF 


DlCTIONNAiKiE 


OXF 


4«I4 


de  Royaumont^et  contient  la  plaque  entaillée 
figurée  dans  le  précédent  feuillet. 

F.  27.  Peinture  à  fresque,  sur  le  mur, 
prèz  la  cellule  .G,  faite  du  tems  et  pour 
Jeanne  de  Chastillon ,  femme  de  Pierre  I'% 
comte  d'AIençon,  fils  de  saint  Louis,  en  1290. 
Jeanne  de  Chastillon,  à  genoux  devant  la 
sainte  Vierge  et  assistée  de  saint  Jean* 
Baptiste,  son  patron;  derrière  elle,  quatorze 
chartreux  à  genoux. 

F.  28.  Tombeau  de  Philipes  de  France, 
fils  de  saint  Louis,  à  costé  droit  du  grand 
aulel  de  Tabbaye  de  Royaumont.  Il  est  de 
pierre,  peint  et  doré,  et  autour,  sur  le  bord, 
a  commencer  par  les  pieds,est  écrit,  etc.,  etc. 
F.  29.  Tombeau  de  Blanche  de  France, 
fille  du  roy  saint  Louis.  Il  est  dans  le  mur, 
à  gauche  du  grand  autel  de  l'église  de 
l'abbaye  de  Royaumont. 

Même  décoration  que  celle  du  tombeau 
de  Jean  de  France.  Au  lieu  du  jeune  homme 
tenant  un  faucon,  c'est  une  jeune  fille  tenant 
une  fleur  de  lis  d'or,  vêtue  d'une  robe  fleur- 
delisée, à  manches  vertes.  Elle  se  détache 
sur  un  fond  rouge  semé  de  Castille. 

F.  30.  Tombe  en  cuivre  esmaillée ,  qui 
est  sur  le  précédent  tombeau  de  Jeanne  de 
France,  fille  du  roy  saint  Loys,  etc.,  etc. 

F.  31.  Ces  six  figures  des  enfants  du  roy 
saint.Louis  sont  contre  le  mur,  dans  le  fond 
de  râisie  gauche,  en  dehors  du  chœur  des 
religieuses  de  l'église  Saint-Louis  de  Poissy, 
Elles  sont  de  Louis,  Philipes,  Jeao,  Pierre 
et  Robert  de  France. 

F.  32.  Tombeau  de  marbre,  à  droite  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est 
de  Philipes  III,  roy  de  France. 

F.  33.  Tombeau  de  marbre,  à  droite,  dans 
le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est 
d'Isabel  d'Aragon ,  deuxième  femme  du  roy 
Philipes  le  Hardy,  laquelle  mourut  à  Cosan- 
ces,  en  Calabre,  en  1271. 

F.  34.  Tombeau  de  marbre,  dans  le  chœur 
de  l'abbaye  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Phili- 
pes IV,  surnommé  le  Bel. 

F.  35.  Tombeau  de  marbre ,  à  gauche , 
dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il 
est  de  Louis,  X'  du  nom,  dit  le  Hùtin.  il  eut 
de  Clémence  de  Hongrie,  Jean,  rov  de 
France  et  de  Navarre,  postume,  né  le  15 
novembre  1316  et  mort  le  19  suivant,  et  fut 
proclamé  roy,  et  gît  auprès  du  roy  son  père. 
F.  36.  Tombeau  de  marbre ,  le  sixième  è 
gauche  du  grand  autel,  dans  le  chœur  de 
l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Philipes  r% 
dit  le  Long,  qui  mourut  l'an  1821,  à  vingt- 
huit  ans. 

F.  37.  Tombeau  de  marbre,  le  quatrième, 
è  gauche  du  grand  autel  de  l'église  de  Saint- 
Denys.  Il  est  de  Charles  IV,  dit  le  Bel ,  qui 
mourut  l'an  1327. 

F.  38.  Tombeau  de  marbre,  le  cinquième, 
à  gauche  du  grand  autel  de  Saint-Denys.  Il 
est  de  Jeanne  d'Evreux,  troisième  femme  de 
Charles  V.  1370. 

F.  39.  Tombeau  de  marbre ,  à  droite  de 
Tautel ,  dans  la  chapelle  de  Notre-Dame  la 
Blanche,  dans  l'église  de  Saint-Denvs.  Il  est 

^  Ifaiia 4a  France, morfe  jeuD^  (an  13*4, 


et  de  Blanche  de  France,  sa  sœnr,  toutes 
deux  filles  de  Charles  IV,  roy  de  France,  et 
de  Jeanne  d'Evreux,  sa  troisième  fenuDe. 
(Epitaphe.) 

F.  40.  Tombeau  de  marbre ,  le  premier  à 
gauche  du  grand  autel  de  révise  &iBt- 
Denys.  Il  est  de  Philipes  VI.  13S0. 

F.  ki.  Enterrement  du  roi  Philipes  de  Va- 
lois à  l'abbaye  de  Saint-Deny3,  le  22  d'aoost 
.  1350,  où  son  corps  fut  porte.  Son  coeur  k  li 
Chartreuse  de  Bourg-Fontaine,  que  Charles 
de  Valois,  son  père,  avait  fondée,  et  ses  e&- 
trailies  aux  Jacobins  de  Paris. 

F.  <h2.  Tombeau  de  marbre  au  milieu  da 
chœur  de  l'église  de  Notre-Dame  de  Rouco. 
H  est  pour  le  cœur  de  Charles  V. 

F.  &3.  Tombeau  de  maître ,  au  milieu  de 
la  chapelle  de  la  Vierge,  à  droite  du  choeur 
de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de  Charles  T 
et  de  Jeanne  de  Bourbon  ;  derrière  le  tabe^ 
nacle  est  écrit,  etc.,  etc....  1380. 

F.  U.  Tombeau  de  marbre,  le  troisième  à 
droite,  dans  la  chapelle  de  la  Vierge,  dans 
l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  du  roy  Cha^ 
les  VI  et  d'Isabel  de  Bavière,  son  ôpoose. 
Derrière  le  tabernacle  est  écrit,  etc.,  etc. 

F.  45.  Tombeau  de  marbre,  dans  la  cha- 
pelle de  la  Vierge,  à  droite,  dans  l'église  de 
Saint-Denys.  Il  est  de  Charles  VII  et  de 
Marie  d'Aiyou,  son  épouse. 

F.  46.  Tombeau  de  marbre,  dans  la  nef  à 
gauche,  proche  la  croisée  de  l'église  de 
Notre-'Dame  de  Cléry.  Il  est  de  Louis  XI,  roj 
de  France. 

F.  47.  Tombeau  de  madame  la  dauphine 
Marguerite  d'Escosse,  première  femme  du 
roy,  Louis  XI,  lors  dauphin.  Les  huguenots 
l'aérant  ruiné,  les  religieuses  en  ont  fait  uo 
Saint-Sépulcre.  Le  corps  de  la  dauphine  est 
encore  dans  une  cave  dessous  cette  repré- 
sentation, sans  que  les  huguenots  y  aient 
touché. 

F.  48.  Tombeau  en  marbre.  Les  figures  et 
le  priez-Dieu  de  cuivre  doré,  à  gauche  da 
l'autel,  dans  le  chœur  de  l'église  de  Saint* 
Denys.  Il  est  de  Charles  VIII,  roy  de  Fraoce, 
mort  le  7  avril ,  veille  de  Pasques-Fleuries. 
1498. 

F.  49.  Tombeau  de  marbre ,  au  milieu  du 
chœur  de  l'église  de  Saint-Martin  de  Tours.  Il 
est  de  Charles-Orlend,  dauphin,  et  de  Char- 
les ,  aussi  dauphin ,  frères ,  enfants  du  roi 
Charles  VIII  et  d'Anne,  duchesse  de  Bre- 
tagne. 

F.  50.  Tombeau  de  marbre,  dans  la  croi- 
sée, à  çauche  de  l'église  Saint-Denys.  11  eut 
de  Louis  XII  et  d'Anne,  duchesse  de  Breta- 
gne, son  épouse. 

F.  51.  Tombeau  de  marbre,  dans  l'aisle 
droite  de  l'église  de  Saint-Denys.  Il  est  de 
François  I"  et  de  son  épouse. 

F.  52.  Tombeau  de  marbre  blanc,  les  figu- 
res de  bronze,  au  milieu  de  la  chapelle  de 
Valois,  dans  l'église  Saint-Denvs.  Il  est  de 
Henri  II  et  de  Catherine  de  Sfédicis,  son 
épouse. 

F.  53.  Figure  de  Henry  II,  roy  de  FrancOt 

m  m«rt)r9  pM^t  pQ((k»  wr  t^rpm^t  d»i^<^ 


OXP 


D*EPKRAPfllE. 


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le  de  Valois,  dans  Téglise  de  Saint- 
• 

A.  Figure  de  la  reine  Catherine  de 
iSy  en  marbre  blanc ,  posée  sur  du 
)i  dans  la  chapelle  de  Valois»  dans 
e  de  Saint-Denys. 

5.  Tombeau  de  marbre»  à  gauche  du 

autel  9  dans  la  croisée  de  réglise  de 

Louis  du  coUége  des  Pères  jésuites  de 

she,  pour  le  cœur  de  Henry  IV,  roy  de 

(6.  Tombeau  semblable»  pour  le  cœur 
rie  de  Médicis. 

ff.  Tombeau,  dans  l'église  des  Pères 
ratoire  de  Vendôme,  à  la  mémoire  de 
,  duc  de  Vendôme ,  et  d'Alexandre  de 
ime. 

S.  Tombe  de  marbre  blanc,  au  pied 
dbeau  du  roy  Childebert,  dans  l'église 
Sermain-des-Préz ,  pour  le  cœur  de 
de  Bourbon,  duc  de  Verneuil. 
9.  Tombe  de  marbre  noir,  au  bas  des 
es  du  grand  autel  de  Notre-Dame  de 
sous  laquelle  sont  les  entrailles  du  roy 
XIII. 

0.  Tombe  de  marbre  blanc ,  proche 
,au  milieu  du  chœur  de  l'église  Saint- 
in-des-Préz,  pour  Louis-César  de 
DO»  comte  de  Vexin. 

a  Tolume. 

Isle-de-France. 
Abbaye  de  Saint-Denis. 

ISt-deux  inscriptions  ;  une  dalle  gravée 
lyre  neuf  idem  sur  pierre. 

Egliae  de  Naalenil. 

tombeaux  du  xiii*  siècle  en  relief. 

ime  couchée  dans  une  niche  richement 
entourée  d'anges  à  genoux;  à  côté  de 
la  sainte  Vierge  assise.  Au  milieu  du 

au,  l'écusson  de  France;  puis  une 

l'arcades  vides,  semées  de  fleurs  et  de 

e. 

Abbaye  de  Gerey. 

dalles  gravées  sur  pierre.  {Trois  ins- 
mi,) 

Hérifaox. 

tre  inscriptions  ;  treize  pierres  gavées, 
x  tombeaux  en  relief;  un  vitrail. 

Abbaye  de  Joyeoval. 

s  pierres  gravées. 
GonunaBderie  de  Saiol-t  eaa-ea-riale. 
x  pierres  gravées. 

Céleatins  de  Mareobs^. 

8  inscriptions;  une  dalle  sur  cuivre, 
tre  vitraux  du  xv*  siècle. 

onbeta  de  Diane  de  Poitiers,  église  de  VUiers 
le  BaUe. 

Dîerre  gravée  à  figures. 

dilieaii  da  Fresne. 

didle  gravée  à  figures. 


Quatre  tolumeê  dee  épitaphes  des  églises  de 

Paris. 

Le  premier  volume  renferme  138  dessins. 
Le  deuxième  volume,  101 

Le  troisième  volume,  120 

Le  quatrième  volume,  99 

Ces  quatre  volumes  renferment  : 
Monuments  en  relief,  Ik 

Dalles  gravées  sur  pierre  et  à  figures,  193 
Dalles  gravées  sur  cuivre  à  figures,  20 
Epitaphes,  dédicaces,  inscriptions,  ^8 
Croix  de  pierre  oui  était  au  fond  du 

cimetière  des  Chartreux  de  Paris,         1 
Rétable  d'autel  de  la  nouvelle  église 
des  Blancs-Manteaux,  style  du  xv* 
siècle,  1 

Vitrail,  1 

Parmi  les  dalles  gravées,  un  assez  grand 
nombre  sont  du  xiii*  siècle;  une  est  du  xii*  : 
c'est  la  tombe  de  Galo,  soixante-treizième 
évesque  de  Paris  (1116).  Elle  était  dans  la 
chapelle  de  Saint-Denvs,  à  gauche  derrière 
le  chœur  de  l'église  de  l'abbaye  de  Saint- 
Victor.  Il  est  dilucile  de  distinguer,  d'après 
le  dessin ,  si  ce  monument  est  gravé  ou  en 
relief. 

Tous  les  monuments  des  rois  ou  des 
princes  du  sang  oui  étaient  aux  Jacobins 
sont  daasés  dans  d  autres  volumes. 

Suite  du  tolume  des  églises  de  Vlsle-^- 

France^ 

EgUee  do  Coodray,  près  Melaa. 

Deux  daJles  gravées  à  figures. 

Paroiase  de  Salnt-Etiemie  de  Cbilly. 
Deux  dalles  gravées  à  figures. 

Eglise  du  chtsleaa  de  MooUéry. 

Deux  dalles  gravées  à  figures. 

Eglise  piroiflBlale  de  Broooy. 

Une  figure  en  relief  du  xiv*  siècle. 
Eglise  de  Foarqaeox. 

Dalle  avec  inscription. 

Eglise  de  Chirtrettes,  près  Hdua. 

Trois  iOïDbes  en  relief. 

Eglise  paroiflBlale  de  Roiiqr. 

Une  dalle  gravée  sur  pierre.  Vitrail  du 
xiu*  siècle,  représentant  le  seigneur  do 
Beaumont-le-Bois,  en  TIsle-de-France.  Il  est 
à  cheval;  son  cheval  est  couvert  d'une 
housse  blazonnée.  Autre  vitrail ,  représen- 
tant sa  femme.  Ces  deux  vitraux  sont  sans 
provenance. 

SalntrPierre  de  BeMTSis. 

Onze  dalles  gravées  $  un  tombeau  du  xih' 
siècle  en  pierre;  abbé;  un  vitrail  du  xvi* 
siècle. 

Salot-LiideB  de  Beaunis. 

Tombeau  de  Jean  Gholet,  cardinal,  mort 
le  13  aoust  129S.  Il  estoit  fort  orné  d'esmail 
el  de  cuivre;  mais  il  en  reste  fort  pe|i.  L'on 
assure  que  sa  figure  estoit  d'argent;  elttn^esi 


K»? 


01F 


DIGTIONIIAIRE 


OUF 


i«ig 


plus  que  de  bois  peint  (magnifique  monu* 
ment  du  xiii'  siècle). 

Tombeau  de  pierre  de  Joh  de  Villaribus , 
évêque  (1492). 

Tombeaiu  de  pierre  de  Florimond  de  Vil- 
liers;  très-curieux. 

CordeUera  de  Beaiiais. 

Une  dalle  gravée  à  figures. 

Abbaye  de  Royaumoiit. 

Huit  dalles  gravées  à  figures  du  xiii* 
siècle. 

Eglise  de  FroidmûDt. 

Cinq  dalles  gravées  à  figures. 

Eglise  de  Caavigay,  eu  Beaavoisis. 

Trois  magnifiques  tombeaux  des  sei- 
gneurs de  Parcourt  et  de  leurs  femmes,  xv" 
siècle;  peints. 

Notre-Dame  de  Chartres. 

Disposition  des  vistres  de  Téglise  Notre- 
Dame  de  Chartres,  selon  Tordre  où  elles 
sont  placées^  1696. 

Vitfail  représentant  Robert  de  Beron> 
chancelier  de  l'église. 

Vitrail  derrière  Tautel  de  l'église  »ous 
terre  de  Notre-Dame  de  Chartres.  Il  a  été 
donné,  en  1500,  par  M.  Esprit  de  Harvîlle, 
chancelier  de  celte  église.  Il  représente  la 
sainte  Vierge  assise,  allaitant  l'enfant  Jésus  ; 
à  sa  droite,  saint  Jean  tenant  le  calice;  à  sa 
gauche,  un  martyr  tenant  une  pailne  et  un 
livre.  (Mauvais  dessin.) 

Eigliee  de  Sainl-Aigoaa  de  Chirtres^ 

Ëpitaphe  de  Jaque  Lescot» 

Obiii  am. 

Eglise  de  Sainte-Foy  de  Cljarues. 

Vitre  représentant  une  dame  à  genoux, 
assistée  de  saint  Jean-Baptiste  ;  xvr  siècle. 

Vitre  représentant  uh  chevalier  h  çenoux, 
assisté  d'un  arehevesque^  See  armoiries  sont 
les  mômes. 

Autre  vitrail,  représentant  un  chevàlieP  et 
sa  dame  h  getiotlt.  Armoiries. 

Saiot-N'icokM  de  Chartres. 

Une  dalle  grftyée< 

Sain^Pcre  de  Giianref. 

Dix  dalles  gravées  à  figures  du  xiii*  siècle. 
L'une  d'elles  est  fort  curieuse,  et  porte  cette 
iuscMption  : 

Abbas  Fakheriiis. 

Un  magnifique  tombeau  de  pierre,  à  droite 
de  la  sacristie.  Il  est  de  Robert,  archevesque 
de  Rouen,  lils  de  Richard,  duc  de  Norman- 
die. Admirable  tombeau  du  xui'  siècle , 
d'une  incroyable  richesse  ;  il  est  enfoncé 
dans  ré[)aisseur  du  mur. 

Tombeau  de  François  de  Brillac,  abbé  de 
Saint-Père;  élu  en  1822,  mort  en  1540. 

Vitre  dans  la  tief  de  l'abbaye  de  S«int- 
Père,  représente  un  abbé  à  genoux,  tenant 
te  «rosse;  sur  ie  fond  se  lit  cette  inscrip- 
tion f 


Jehan,  abbé  de  céans,  ût  faire  ceci  Fan  1305. 

Vitre  à  gauche  dans  la  nef  de  lai/baje  di* 
Saint-Père;  bénédictin  h  genoux  devciui 
saint  Jacques,  avec  cette  inscription  : 

vie  d*aoust  jour  certain, mil  quatre  cent  octaole 
ei  huit,  Jehan  Pinart,  abbé  de  oéane,  cet  image 
cy  mètre  fll. 

Deux  magnifiques  vitraux  dU  xt*  slède  : 
l'un  représente  nuit  dames  à  genoux,  sous 
la  protection  de  sainte  Magdeleine;  leUrs 
robes  sont  richement  armoriées;  elles  por- 
tent à  dextre,  de  gueules  à  la  croix  d'argent 
chargée  de  cincr  coquilles  de  sable  ;  à  sé- 
nestrè  d'or,  au  lion  rampant  de  sable.  L'une 
d'elles  est  en  habit  de  religieuse;  l'autre 
représente  trois  chevaliers  armés  de  toutes 
pièces;  leur  tabard  est  de  gueules  à  la  croix 
d'argent  chargée  de  cinq  Coquilles  de  sable. 
Un  chanoine  et  deux  enfants;  ils  sont  sous 
la  sauvegardé  de  saint  Aignan. 

JacolMDs  de  Chartres. 

Tombeau  de  Hiigues  de  la  Ferlé,  évesquc 
de  Chartres  en  12W.  Magnifique  tombeau 
porté  par  quatre  colonnes  basses. 

Dix  dalles  gravées  à  ligures. 

Tombeau  d  Estienne  Rogier,  chanoine  de 
Chartres.  Ce  chanoine  a  fait  bâtir  une  partie 
de  l'église,  et  vivait  en  1372.  Ce  tombeau  est 
peint. 

Tombeau  en  pierre  d'une  duchesse  de 
Bretagne,  qui  mourut  exilée  à  Chartres; 
XIV*  siècle. 

Vitre  du  milieu ,  derrière  le  grand  autel 
des  Jacobins  de  Chartres.  Elle  se  compose 
de  vingt-trois  bandes  jaunes  chargées  d  une 
longue  inscription.  Elles  se  détachent  sur  un 
fond  bleu;  sa  bordure  est  bleue  semée  de 
fleurs  de  lis.  Voici  cette  inscription  : 

Monseigneur  Ëstieiine  Rogier,  docteur  en  lays  cl 
eu  decres,  chanoine  de  Chartres,  fit  fere  la 
charpenterie  et  la  couverture  de  cesie  nooveUe 
euvre  de  la  dicte  église ,  et  ccsle  verrierrc  lotit 
à  ses  despans,  et  feuda  cet  premier  autel,  au- 
quel Je  ceuvent  est  tenu  de  fere  célébrer  chascun 
jour  une  messe  pour  lame  du  dit  monseigneur 
Estienne,  lequel  gist  à  la  dreste  partie  du  dit 
autel.  Priez  Dieu  pour  lui!  Toutes  les  euvres 
des  oblis  dictes  Âirent  accompli  et  par  loi  en 
l'an  1375. 

Vitre  du  xiv*  siècle. 

Abbaye  de  Bonneval. 

Deuxépitaphes;  deux  curieux  totnbeaux 
du  XIII*  siècle. 

Abbaye  de  Coulombs. 

Trois  dalles  gravées;  une  effigie  peinte, 
en  pieft^,  du  xv*  siècle. 
Deux  tombeaux  d'abbés  du  tin*  siècle. 
Une  vitre  du  xvi'  siècle. 

Abbaye  de  Josaphat,  près  de  Chartres. 

Une  magnifique  effigie  du  jttit*  siècle,  te- 
présentant  un  diacro. 
Deux  dalles  gravées  du  ^lu*  siècle. 


01F 

Abbaye  de  ioyeuvâl. 
Une  belle  dalle  du  ilu*  siècle 

SaiaC-Georges  de  Yeudosme. 

MagniQquo  tombeau  du  iiii*  siècld,  peint. 
1  est  de  Pierre,  comte  de  Vuiidosme. 

Tombe  en  cuivre  de  Bouchart ,  comte  de 
/'endosme.  Elle  est  du  xiv'  siècle.  La  figure 
il  rarchitecture  sont  découpées,  comme  dans 
es  tombeaux  anglais»  et  sont  incrustées 
lans  une  dalle  de  pierre  ou  de  marbre. 

Tombeau  de  pierre  du  iiv*  siècle. 

Tombe  de  cuivre  dans  une  chapelle  de 
*abbaye  de  la  Trinité  de  Vendosme.  Elle  est 
le  Gaufroid  de  Vendosme.  Elle  est  dii  xiii' 
lièclc,  et  fort  curieuse;  sans  figure. 

Effigie  d'évesque  du  iiv*  siècle. 

Tombeau  de  Guy  de  Beauchampi  sans 
rfligie. 

Epitapbe  du  xv*  siècle. 

PrieHrô  d'Hanemoot. 

Trois  dalles  gravées  avec  figures. 

Nolre-Daoïe  de  Noydn. 

Six  magnifiques  dalles  gravées,  représent- 
ant des  évèquos. 

Une  curieuse  tomi>e  gravée  du  %iiv  siècle, 
représentant  un  guerrier. 

■ 

Eglises  de  Normandie, 
SaiBl-Etieaae  de  Caea. 

Feuillet  1.  Tombeau  en  marbre  de  Guil- 
aume  le  Conquérant ,  de  Normandie.  Saint 
Sstienne  de  Caen. 

F«  S.  Tombe  de  pierre  d*ardoise  au  milieu 
le  la  nef  de  Téglise  de  dehors  de  1  abbaye 
le  la  Trinité  de  Caeu.  Elle  est  de  la  reine 
ilathilde»  femme  de  Guillaume  de  Norman- 
lie. 

F.  3.  Tombe  de  Cécile,  tille  de  Guillaume 
e  Conquérant,  deuxième  abbesse  de  la  Tri- 
lilé  de  Caen.  Elle  se  compose  d*Cine  crosse 
>culptée  sur  une  ardoise  longud  et  très- 
Hroite. 

F.  4.  Tombe  relevée  en  bosse  contre  le 
nur  et  la  charre  de  l'abbessa  au  fond  du 
chapitre  de  Tabbaye  de  la  Trinité  de  Caen. 
kionument  très-curieux  et  très-ancien  : 

Hic  jacet  dômna  Dionisia  abbatissà. 

F.  5.  Tomba  en  pierre  k  la  troisième  ar- 
cade vis-à-vis  la  chaire  de  l'abbesse,  au  mi- 
lieu du  chapitre  de  la  Trinité  de  CauDt 

f  Hic  requiescit  flenrici  Matildis  filia  régis  f 

F.  6.  Tombeau  de  pierre  près  la  chaire  de 
'abbesse,  au  fond  à  droite^  dans  le  chapitre 
Je  Tabbaye  de  la  Trinité  de  Caen.  Curieuse 
L*fflgie  du  XIII*  siècle. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre  près  la  chaire  de 
labbesse»  au  foud  à  gauche  dans  le  cliapitre 
de  Tabbayede  la  Trinité  de  Caen.  Curieuse 
eftigie  d^abbosse  du  xiir  siècle. 

F»  8«  Tombe  de  pierre»  la  première  en  en- 
trant dans  la  sacristie  des  religiouse^i  de 
Tabbayede  la  Trinité  do  Caen  (abbosse)._ 

F.  9.  Tombe  de  Dua  Julienna  :  de  :  sco  : 
serenico  ;  abbesse  en  1356.  Grande  ardoise 


DfiPlGHAPUUS; 


OXP 


iOM 


entourée  d*une  inscription;  <i\x  milieu»  une 
crosse  très-simple. 

F.  10.  Tombe  gravée  d'abbessc  (1293). 

F.  11.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1376). 

F.  12.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1470). 

F.  13.  Tombe  gravée  d'abbësae  (U3i^). 

F.  14.  Tombe  gravée  d'abbessc  (1491). 

F.  15.  Tombe  gravée  d'abbesse  (144l]. 

F.  16.  Tombe  gravée  d'abbesse  (1335J. 

Tombe  de  Béatrix  de  Chambernon  (iaÎB9), 
simple  crosse  sur  ardoise. 

lumlégeê. 

F.  20.  Tombeaa  d'Albert,  abbé  de  Jumié- 
ges.  Ce  tombeau  est  porté  par  quatre  lions. 

F.  21.  Tombeau  en  pierre  de  Robert,  abbé 
de  Jumiéges  ;  belle  tombe  du  xiir  siècle, 
portée  par  quatre  lions. 

F.  22.  Dalle  gravée  ;  abbé  (14âi}. 

F.  23.  Dalle  gravée  (Jean  de  la  Cauchée  f 
abbé). 

F.  24.  Dalle  gravée  de  Johanues  Durant, 
abbé  (1523). 

F.  25.  Dalle  gravée  de  Johannes  de  Duc- 
saro  (1352). 

F.  26.  Vitre  représentant  Philippe  de  Lu- 
xembourg, cardinal  évesque,  assisté  de  saint 
Benoist;  xvi'  siècle,  abbaye  de  Jumiéges. 

F.  27.  Dalle  gravée  de  Mathieu  Cornet, 
abbé  en  1310. 

F.  28.  Tombeau  de  pierre  entre  deut  pi- 
liers, du  costé  de  TEpistre,  dans  la  chapelle 
de  TAssomplion  de  Téglise  de  Jumiéges. 
Maguiûque  tombeau  du  xiii*  siècle;  repré* 
sentant  un  évéque  ;  quatre  épitapbes. 

F.  33.  Tombe  en  pierre  de  Guillaume  le 
Jeune,  abbé  en  1339. 

F.  34.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Saint- 
Denys,  abbé. 

F.  35.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Foris,  abbé. 

F.  36.  Tombeau  de  quarreaux  émaillés,  à 
l'entrée,  au  milieu,  dans  le  chapitre  de  i'al>- 
baye  de  Jumiéges,  avec  cette  inscription  : 

Ici  gist  labé  Gullt  Derr^ndefflls ,  près  :  ^r  :  li  : 

F.  37.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Tpt,  abbé. 

F.  38.  Tombe  de  quarreaux  émaitlés ,  la 
première  de  la  première  rangée,  sur  une 
élévation  d'une  marche,  au  i'oiïd  du  chapitre 
de  Tabbaye  de  Jumiéges;  xiir  siècle  : 

Ici  gisl  Rogier,  abbas. 

F.  39.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  Willaume,  abbas* 

F.  40.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gist  UrsQS,  abbasi 

F.  41.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  gisl  Régler^  abbas  m* 
F.  42.  Tombe  de  quarreaux  : 

Kicarldus  abbas  ici  gisl 
F.  &3.  Tombe  de  quarreaux  : 
Ici  gisl  Tabbé  Pierre. 
F.  44.  Tombe  de  (}uarreaux  : 

le*  9;isl  Usiacii,  ablias  i* 


1051 


OXF 


IMGTIOMNAIRE 


OXF 


1«S1 


F.  h6.  Tombe  de  quarreaux  : 

Ici  giftt  Rogier,  al>bas  f . 

F.  46.  Tombe  de  quarreaux  : 

Id  giBt  AUexaader,  aUuis. 

Toutes  ces  tombes  paraissent  avoir  été 
faites  eu  mdme  temps  ^  au  xiii'  siècle.  Elles 
représentent  un  abné  les  mains  croisées  sur 
la  poitrine,  yétu  d*une  chasuble  rouge  et 
d'une  aube  blanche  à  parements  iaunes,  lo- 
sanges et  ornés  de  quatrefeuilles  bleus; 
le  parement  de  Tamict  ainsi  que  les  poi- 
gnets, le  manipule  et  Tétole  sont  jaunes, 
ornés  de  auatre-feuilles  bleues;  la  crosse  est 
iaune ,  volute  tournée  en  dehors;  les  sou- 
liers sont  noirs.  La  figure  est  sur  un  fond 
gris  ;  la  tête  est  surmontée  d'un  couronne- 
ment jaune,  où  est  inscrit  le  nom  du  défunt 
en  lettres  noires.  Quoique  les  dessins  ne 
soient  pas  identiques  entre  eux,  toutes  ces 
effigies  doivent  avoir  été  faites  dans  les  mê- 
mes moules  ;  les  inscriptions  seules  se  chan- 
geaient. 

▲bbiyt  d'Ardenue,  près  de  Caeo. 

Quatre  belles  dalles  gravées  du  xui*  siè- 
cle. 

F.  51.  Tombe  de  pierre  au  milieu  du 
chœur. 

F.  52.  Epitaphe  de  Renier ,  le  coutelier  • 
1387. 

F.  53.  Tombe  de  pierre  dans  le  milieu  du 
chapitre  : 

Dfkis  Micholaus,  abbat,  IS6i. 

Mains  tenant  une  crosse. 

F.  ik  et  55.  Deux  magnifiques  tombes  du 
XIII*  siècle. 

F.  56.  Dalle  gravée  du  xiii*  siècle.  Elle 
représente  une  épée  couverte  d'un  bouclier 
chargé  de  trois  boucles. 

F.  57.  Dalle  çravée  du  xiv  siècle*. 

F.  58.  Singulière  dalle  gravée. 

F.  59.  Tombe  de  l'abbé  Pierre.  Dalle  gra- 
vée ;  main  tenant  une  crosse  :  autour,  une 
inscription  et  un  rinceau  à  feuilles  de  vigne 
(1261). 

F.  60.  Tombe  de  Johannes  Leblont,  abbé. 
Dalle  gravée;  disposition  à  peu  près  sembla* 
ble  à  la  précédente  (132b). 

F.  61.  Tombe  de  marbre  noir  du  premier 
abbé  d'Ardenne.  Elle  représente  une  croix 
fort  curieuse. 

F.  62.  Tombe  de  Guillaume  Graverant , 
abbé.  Dalle  «ravée  ;  main  tenant  une  crosse. 
La  dalle  richement  encadrée  d'inscriptions 
et  de  rinceaux  (1385). 

F.  63  à  66.  Quatre  belles  dalles  gravées 
du  xiu*  siècle,  représentant  trois  chevaliers 
et  un  clerc. 

F.  67.  Dalle.  Main  tenant  une  crosse. 

Cathédrale  d^tilvreai. 

F.  68.  Dalle  en  cuivre  du  cardinal  de  No- 
nancourt,  xiv*  siècle. 

F.  69.  Tombe  de  Guillaume  de  Floques. 
abbé  (IWO).  Dalle  gravée. 

F.  70.  Epitaphe  de  1691. 


F.  71.  Tombe  de  Georges  Rygmaydco,  An- 
glais (1<^36).  Dalle  gravée. 

F.  72.  Tombeau  de  Jean  d^AubergenvlIle, 
chancelier  de  France,  évoque  d'Evreux.  Ma- 
gnifique tombeau  en  cuivre  ,  en  relief,  un' 
siècle. 

F.  73.  Tombeau  de  Mathieu  des  Essartz, 
évoque  d'Evreux. 

F.  Ik.  Vitrail  du  xiv*  siècle,  représentant 
Mathieu  des  Essartz  à  genoux. 

F.  75.  Vitrail  du  xv  siècle ,  représentant 
dame  Georgette  Legras,  sa  mère. 

F.  76.  Vitrail  du  xv*  siècle,  représentant 
Philippe  de  Càhors,  évègue  d'Evreux. 

F.  77.  Vitrail  du  xv*  siècle  ,  représentant 
Baufre,  évêque  d'Evreux. 

F.  78.  Vitrail  du  xv*  siècle,  représentant 
Jean  des  Prez,  cordeiier  et  évéque  d'Evreux. 

F.  79.  Vitrail  du  xv*  siècle,  représentant 
un  évêque  à  genoux. 

F.  80.  Grand  vitrail  du  xv*  siècle,  repré- 
sentant Guill.  de  Gantiers,  évéque  d'Evreux. 

F.  81.  Vitrail  du  xv*  siècle ,  représentant 
un  e vaque  à  genoux. 

F.  82.  Vitrail  du  xv*  siècle ,  représentant 
Geoffroy,  abbé  du  Bec  ,  après,  évéque  dlv- 
vreux. 

F.  Sk  et  85.  Deux  épitaphes  et  armoiries. 

F.  86  et  87.  Deux  dalles  d'abbés.  Abbaye 
de  Saint-Taurin  d'Evreux. 

F.  88  et  89.  Armoiries.  Saint-Taurin  d  E- 
vreux. 

Abbaye  de  Saint-Saiiveor  d^Eneai. 

F.  90.  Tombe  d'Alice  de  Breli ,  abbesse 
(1288).  Dalle  çravée. 

F.  91.  Tombe  de  JeAne  de  Grazensières, 
abbesse  (1495).  Dalle  gravée. 

F.  92.  Figure  à  genoux  auprès  d'un  autel 
antique.  Elle  est  de  dame  Marie  de  Barville; 
XV*  ou  XVI*  siècle. 

F.  93,  9k  et  95.  Trois  belles  dalles  gravées 
d'abbesses. 

F.  96,  97.  Vitraux  du  xiv*  siècle ,  repré- 
sentant des  personnages  à  genoux. 

F.  98.  Armoiries. 

dglise  ddi  JaMbim  d*£fMiii. 

F.  99.  Tombe  de  cuivre  jaune  de  Philippe 
Presuli  ;  xiii*  siècle. 

F.  100.  Vitrail  du  xv*  siècle,  représentant 
un  chevalier  à  genoux. 

F.  101  à  107.  Sept  dalles  gravées  du  xiV  . 
siècle.  '( 

F.  106.  Curieuse  peinture  sur  un  pilier  de 
Saint-Laurent  d'Evreux,  représentant  Char- 
iot d'Aunoy,  escùyer,  panetier  du  roj,  de  la 
nacion  de  Picardie  (1^11).  Il  est  à  genooi  ; 
derrière  lui  est  Jésus-Christ  debout,  avec  le 
nimbe  crucifère.  Il  tient  un  livre  blanc  croisé 
de  rouge  et  croisetté  de  bleu  ;  il  est  vêtu 
d'une  dalmatique  blanche ,  semiée  de  croix 
bleues  ;  étole  Jaune,  aube  blanche  avec  pa- 
rement. Le  fond  de  la  peinture  est  rouge  et 
semé  de  \^ 

F.  109,  lîo  et  111.  Trois  dalles  gravées 
du  xrv*  siècle. 

ÉgBsede  BeiaUev. 

F«  112.  Tonbeau  de  pierre  de  Jean  à» 


i035 


OXF 


DEPlGHAPHiE. 


Préaux,  fondateur  du  prieuré  de  Bcaulieu. 
fielle  tombe  du  iiu*  siècle,  portée  par  quatre 
lions. 
F.  113.  Autre  tombeau  du  môme  genre. 

Sans  nom. 

P.  ili.  Tombeau  semblable  aun  eniant) 
supporté  par  six  lions.  Anonyme* 

F.  115.  Tombeau  de  chevalier  ;xiir  siècle. 

F.  116.  Dalle  gravée  (xiu*  siècle);  cheva- 
lier. 

F.  117,  Tombeau  en  relief,  abbesse;  xiii* 
siècle. 

F.  118.  Dalle  gravée,  représentant  un  dia- 
cre, XIV*  siècle. 

F.  119  et  120.  Dalles  gravées,  clercs  ;  xiii* 

siècle. 

Beaubec 

F.  121  et  122.  Dalles  gravées,  xv*  siècle. 

F.  123.  Epitaphe. 

F.  124'  et  125.  Dalles  du  xiv'  siècle. 

Booport. 

F.  126.  Tombeau  de  marbre  noir,  sans 
effigie. 
F.  127.  Monument  du  x\V  siècle. 
F.  128.  Epitaphe. 
F.  120.  Epitaphe. 
F.  130  à  135.  Magnifiques  dalles  gravées. 

Abbaye  de  VallemoDt. 

F.  136  à  141.  Sept  belles  dalles  gravées. 

F.  142.  Epitaphe. 

F.  ikS.  Dalle  gravée. 

F.  lU.  Armoiries  des  vitraux. 

Abbaye  de  TEitrée. 

F.  ihH.  Magnifique  tombeau  à  deux  figu- 
ires  (xv*  siècle),  colorié. 

F.  146,  147  et  148.   Trois  dalles  gravées. 

Abbaye  de  Breuil-BenoU. 

F.  149.  Tombe  d'abbé  ;  main  tenant  une 
crosse. 
F.  150.  Armoiries  de  vitraux. 

Abbaye  de  Foucarmont* 

F.  151.  Dalle  du  xnr  siècle;  deux  cheva- 
liers.   ' 
F.  152.  Epitaphe  (Cordeliers   d'Alencon). 
F.  153.  Epitaphe. 

Abbaye  Noire-Dame  d*£uz. 

F.  154.  Dalle  gravée  ;  xvi*  siècle. 

Notre-Dame  de  Pavllly. 

F.  155.  Dalle  gravée  (1568),  chevalier. 

Roaen.  —  Cathédrale. 

Feuillet  1.  Tombeau  de  Richard  Cœur-de- 
Lion,  à  droite  du  grand  autel,  dans  le  chœur 
de  là  cathédrale.  Dalle  avec  effigie  portée  par 
quatre  lions. 

F.  2.  Tombeau  de  pierre,  à  gauche  en  en- 
trant par  la  petite  porte  dans  I  église  Notre- 
l>ame.  Honumeilt  royal,  semblable  au  précé- 
dent; sans  nom. 

F.  3.  Tombeau  du  cœur  du  cardinal  d'Es- 
touteville,  archevêque  de  Rouen,  et  du  corps 

DicTioNN.  D*Fpic.iupinF:.  I. 


OXF  mH 

de  Maurille,  archevêque  de  Rou'én;  1067^ 
Monument  de  la  Renaissance  ;  sans  effigie. 

F.  4.  Dalle  gravée  du  xvr  siècle  ;  cha- 
noine. 

F.  5.  Tombeau  d'Eudes  Rigault^  à  droite 
dans  la  chapelle*de  la  Vierge.  Monument  du 
XIII*  siècle,  appliqué  contre  le  mur.  Belle 
architecture. 

F.  6.  Tombeau  de  marbre  blanc  et  noirv  à 
gauche  dans  la  chapelle  de  la  Vierge.  Ma-^ 
gnitique<monument  du  xiir  siècle,  appliqué 
contre  le  mur.  Il  est  de  Guillaume  de  Fla« 
vacourt. 

F.  7.  Tombeau  de  pierre,  à  droite  en  en- 
trant, dans  la  chapelle  de  la  Vierge.  Il  est  dé 
Gilles  des  Champs. 

F.  8.  Tombeau  à  gauche  contre  le  mur; 
dans  la  chapelle  de  la  Vierge;  sans  nom.  (Il 
est  encore  a  sa  place  aujourd'hui.) 

F.  9.  MagniGque  tombeau  de  marbre  blanc 
et  noir,  placé  dans  la  chapelle  de  la  Vierge; 
deuxième  à  gauche. 

F.  10.  Effigie  d'évôque  eïi  marbre  blanc, 
sur  un  tombeau  de  marbre  noir,  dans  la 
chapelle  Saint-Pierre  et. Saint-Paul,  à  gauche 
en  entrant;  xiv*  siècle,  sans  nom. 

F.  11.  Tombeau  d^évèque,  effigie  de  mar^ 
bre  blanc  sur  fond  noir,  derrière  le  chœurs 
dans  la  chapelle  Saint-Pierre  et  Saint-Paul»  à 
droite  en  entrant;  xiv*  siècle. 

F.  12.  Epitaphe.  1665. 

Abbaye  de  Sàiot-Oiiea. 

F.  13.  Belle  dalle  gravée,  derrière  le  grand 
autel  ;  1287.  Evèque. 

F.  14.  Belle  dalle  gravée  de  la  mAme  épo« 
que,  devant  l'entrée  de  la  chapelle  de  là 
Vierge.  Evoque. 

F.  15.  DaUe  gravée  ;  de  M*  Masseporet , 
conseiller,  à  droite  dans  la  chàpellô  de  la 
Vierge;  1426. 

F.  16.  Dalle  gravée  du  xiii*  siècle,  repré- 
sentant un  cheValiei",  à  droite  au  fond  de  la 
chapelle  de  la  Vierge. 

Saint-OiieQ  de  Rooeo. 

t*.  17.  Dalle  gravée,  xv*  siècle;  homme  et 
femme. 

F.  18.  Epitaphe. 

F.  19.  Dalle  gravée  du  P,  Guillaume;  xv* 
siècle. 

F.  20.  Dalle  gravée  de  Pierre  do  Ventéac^ 
abbé  ;  1600. 

F.  21.  Dalle  gravée  du  xm*  siècle;  abbé. 

F.  22.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle;  abbé. 

F.  23.  Dalle  gravée  des  architecte^  de 
Saint-Ôuen,dansla  chapelle  de  Sainte-Agnès, 
à  gauche  du  chœur  : 

Gy  gist  Alexandre  de  Bemeval,  mal6tre  de  ma- 
chonnerie  du  roy,  n'*  sire,  au  bailliage  de  Rouen 
et  de  Saint-Ouen,  qui  trépassa  le  v*  de  janvier 
il40.  Priez  Dieu  |)our  luy.  Àmen. 

F.  24.  Dalle  gravée  de  Jean  de  Fresné; 
1305.  La  première,  du  costé  de  la  porte,  dan^ 
le  cloistre. 

F.  25.  Dalle  gravée  de  Raoul  de  Bourgeois) 
1280. 

33 


1055  OXF  DICTIONNAIRE 

.  F.  26.  Dalle  gravée  de  Rogier  de  Saint-Hi- 
lai  re;  1280. 

'  F.  27.  Dalle  gravée  du  xiv*  siècle;  homme 
et  femme. 

F.  28.  Dalle  gravée  ;  femme  ;  1309. 

F.  29.  Dalle  gravée  de  Philippe  Leblanc  ; 
1348. 

F.  30.  Epitaphe  du  xvr  siècle. 

F.  31.  Dalle  gravée  de  D'  Nichole,  jadis 
feme  de  Raoul  le  Bourgeois. 

F.  32.  Epitaphe. 

F.  33.  Jeanne  qui  fut  feme  de  Pierre  le 
Bouricis;  1240. 

F.  3k.  Dalle  gravée  de  Guillaume  Bailli  : 

Benoi  ie  soit  lame  de  H  amen. 
(1237)  Très  belle  dalle. 

F.  35.  Dalle  gravée  de  Guillaume  de  Kau- 
revilla;  xiv*  siècle  :  costume  très-curieux. 

F.  36.  Dalle  gravée  de  Willaume  Noris, 
cistoien  de  Rouen ,  qui  laissa  à  la  maison  de 
céans  1111  livres  de  rentes  pour  son  obiit. 

Prions  que  Dieu  ait  merci  de  same  :  amen. 
XIII'  siècle;  dalle  très-riche. 

F.  37.  Dalle  gravée  de  bourgeoise;  xiii* 
siècle. 

F.  33.  Dalle  gravée  de  bourgeoise;  xiii* 
siècle.  Costume  très-élégant. 

F.  39-.  Dalle  de  Dominus  Johannes  dictus 
de  Monte  Poignant;  xiir  siècle. 

F.  40.  Dalle  gravée  de  bourgeoise  ;  1260. 
Très-belle. 

F.  ki.  Dalle  gravée  de  bourgeois  et  de 
bourgeoise;  xv*  siècle. 

F.  42.  Dalle  gravée  de  bourgeois;  1296. 

Abbaye  de  Saint-Arnaud. 

F.  43.  Epitaphe  du  xvi'  siècle. 

F.  44.  Epitaphe  du  xvu*  siècle. 

F.  45.  Epitaphe  du  xvii*  siècle. 

F.  46.  Dalle  gravée  d*abbesse;xiii*  siècle. 

F.  47.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle  ;  deux 
abbesses. 

F.  48.  Dalle  gravée  ;  abbesse  ;  xvi*  siècle. 

F.  49.  Dalle  gravée  ;  abbesse;  xv*  siècle. 

F.  50.  Dalle  gravée;  abbesse;  xiv*  siècle. 

F.  51.  Dalle  çravée;  abbesse;  xv*  siècle. 

F.  52.  EpilapYie  du  xvii*  siècle. 

F.  53.  Piscine  ou  lavoir  dans  l'abbaye  de 
Saint-Amand  de  Rouen,  auquel  sont  les  ar- 
mes de  plusieurs  abbesses,  et  qui  a  été  fondue 
en  1702,  pour  employer  aux  dépenses  du 
bâtiment  neuf.  Très-curieux. 


OIF 

SaintrErblan. 

F.  63.  Dalle  du  xvi'  siècle. 

Saiot-Patriee. 


«05C 


Saiat*Sever. 

F.  54.  Vitre  à  droite  du  grand  autel. 

F.  55.  Vitre  à  gauche  du  grand  autel. 

F.  56.  Vitre,  la  deuxième  à  gauche  du 
grand  autel. 

F.  57.  Vitre  derrière  le  grand  aulel,  à 
droite,  dans  l'église  des  Tonneliers,  à  Rouen. 

F.  58.  Vitre  derrière  le  grand  autel,  même 
église. 

Sainte-Croix. 

F.  59,60  et  61.  Epitaphesdu  xvu'  siècle. 

Notre-Dame  la  Ronde. 

F.  62.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle. 


F.  64  et  65.  Soixante  et  quinze  épitaphes 
du  xvii*  siècle. 

Saict-Michel. 

F.  66.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle,  à  deui 
figures. 

F.  67.  Tombeau  dans  le  collatéral  à  gaa- 
che,  le  long  du  chœur  de  l'église.  L'effieie  a 
été  remplacée  par  un  calvaire  du  xvi*  siècle. 

SalDt-Godart. 

F.  68.  Epitaphe  du  xvii*  siècie. 

Saiot-Lô. 

F.  69.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle. 

F.  70.  Epiraphe  du  xvu*  siècle. 

F.  71.  Tombeau  de  marbre  noir,  contre  le 
mur  à  gauche,  contre  la  chapelle  de  la  Vierge, 
XVI*  siècle. 

F.  72, 73  et  74.  Epitaphes. 

Saint-André. 

75.  Dalle  gravée  du  xV  siècle;  chevalier. 

Saiot-Sauveur. 

F.  76.  Epitaphe  du  xvir  siècle. 
F.  77.  Tombeau  de  marbre  de  différentes 
couleurs;  xvi* siècle. 
F.  78.  Epitaphes  dudit  tombeau. 

Saint-Ëloi. 

F.  79.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle. 
F.  80.   Dalle  gravée  du   xvr  siècle;  un 
homme  et  deux  femmes. 

Saint-Pair. 

F.  81.  Vitrail  représentant  Pierre  de  Fouillé, 
abbé  de  Vaux-chrestien. 

F.  S2.  Vitrail  du  xvi*  siècle  ;  chevalier  à 
genoux. 

F.  83.  Vitrail  du  xvi'  siècle;  dame  à  ge- 
noux. 

F.  84.  Armoiries. 

Jacolrfns. 


F.  85.  Superbe  dalle  de  cuivre  du  xit* 
siècle;  homme  et  femmes. 

F.  86.  Dalle  du  xv'  siècle;  homme  et  fem- 
mes. 

F.  87.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle:  femme. 

F.  88.  Dalle  gravée  du  xvr  siècle;  cha- 
noine. 

F.  89.  Dalle  gravée  du  xv'  siècle;  cheva- 
lier. 

F.  90.  Dalle  gravée  du  xm'  siècle  ;  chefa- 
lier. 

F.  91.  Tombeau  du  cardinal  de  Franville; 
xv*  siècle. 

F.  92.  Epitaphe. 

F.  93  et  94.  Epitaphes. 

F.  95.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle;  homme 
et  femme. 

Gurdcliersde  Rouen. 

F.  96.  Epitaphe  du  xvu*  siècle. 


m"!  OXF 

F.  97.  Curieuse  pierre  gravée  contre  le 
mur;  xiV  siècle. 

F,  98,  99  et  100.  Trois  dalles  gravées  du 

^iv'  siècle. 

Opaciosde  Roaen. 

F.  101  et  102.  Epitaphes. 

CélestlDs. 

F.  103.  Tombeau  de  Jean  de  Hangesl, 
tdiambellan  du  Koy,  mort  en  IbOO»  fondateur 
de  cette  église. 

F.  10^.  Tombeau  de  marbre  de  différentes 
t^ouleurs,  dans  la  chapelle  Sainte-Anne»  à 
droite;  xvii'  siècle.  Anonyme. 

F.  105.  Tombeau  de  la  même  époque.  Ano- 
nyme. 

F.  106,  107  et  108.  Epitaphes  du  xvu'  siè- 

vXe. 

FeuilUots. 

F.  109, 110  et  111.  Trois  epitaphes. 

Carmes. 

F.  112.  Tombeau  de  marbre  ;  xvii*  siècl6. 
F.  113  et  11<^.  Epitaphes  ;  xyii*  siècle. 

lésoites. 
F.  115.  Epitaphe  du  xyii*  siècle. 

PéoiVenls. 

F.  116  et  117.  Deux  epitaphes. 

Poat-de«  l'Arche. 

F.  118, 119  et  120.  Trois    epitaphes  du 
ini*  siècle. 

Eglise  d'Escouy. 

F.  122.  Magnifique  tombeau  gothique  du 
îLV*  siècle. 

F.  123.  Grand  tombeau  peint  dTnguerran 
de  Marigny;  1315. 

F.  12$^.  Epitaphe. 

F.  125.  Tombe  de  Jean  de  Harigny,  évè 
que. 

Notre-Dame  du  Yâl. 


D'EPICRAPHIÊ.  OXF  103* 

F.  9.  balle  du  xiv*  siècle. 

F.  10.  Dalle  d'un  religieux;  xvi*  siècle. 

F.  11.  Dalle  d'un  chevalier;  xvi*  siècle. 

F.  12.  Dalle  d'un  chevalier;  xvi*  siècle. 

F.  13.  Dalle  d'une  dame;  xvi*  siècle. 

F.  ik.  Dalle  d'un  chevalier;  xvi*  siècle. 

F.  15.  Dalle  gravée  du  xlii'  siècle;  sans 
effîsie. 

F.  16  et  17.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle  \ 
chevaliers. 

F.  18.  Epitaphe. 

F.  19.  Armoiries  des  vitraux. 


Jacobins   de   Seolis. 

F.  20.  Dalle  gravée  du  xvi*  siècle;  cheva* 
lier. 

Abbaye  de  Cbailis,  près  Seolis. 

F.  21.  Curieuse  dalle  représentant  deux 
évèques  ;  xv*  siècle. 

F.  22.  Tombeau  de  pierre  dans  l'église  de 
l'abbaye  de  Chaalis,!derrière  le  grand  autel,  à 
droite;  1270.  Curieux  monument  du  xiu^ 
siècle;  évoque. 

F.  23.  Monument  du  même  genre;  belle 
architecture. 

F.  24.  Monument  du  même  genre  ;  Robert 
de  la  Houssaye. 

F.  25.  Monument  semblable  d'Amaury. 

F.  26.  Monument  du  même  genre;  121&; 
très-beau. 

F.  27.  Monument  du  même  genre  de  Té- 
Yêque  Guarin;  1227. 

F.  28.  Monument  du  même  genre,  de  Vé* 
vêque  Robert  Cressovessart;  1271. 

F.  29.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle. 

F.  30.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle. 

F.  31.  Dalle  gravée  du  xiv'  siècle. 

F.  32.  Dalle  du  xV  siècle. 

F.  33.  Dalle  du  xv«  siècle. 

F.  3&W  Dalle  du  xiv*  siècle;  homme  et 
femme  ;  très-belle. 

F.  35.  Dalle  gravée  du  mu*  siècle  ;femme% 

F.  36.  Dalle  gravée  du  xiii'  siècle;  homme. 

F.  37.  Dalle  gravée  du  xiu'  siècle;  femme^ 
1?    40A    107    i9A   4Ç)Q     4qn  «t  i<ii    Qîr        F.  38.  Dalle  gravéo  du  xiu*  sièclo;  homme 

t.     12t),     127,    _1Z»,    lZ\f,     1»JU    ei     161.    SIX-       «     «Q    n«|l^  „-.viS«     Hh     ^tr,*     cÎàMa.  aon< 


lombes  gravées  du  xur  siècle. 
F.  132.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle. 

Valois  et  Bissonne. 
Notre-Dame  de  Seolis. 

Feuillet  1.  Dalle  gravée,  de  Simon  Bonnet, 
évêque;  xv*  siècle. 

F.  2.  Dalle  de  Guillaume  Rose,  évêque  ; 
xvi'  siècle. 

F.  3.  Epitaphe  du  même. 

F.  4.  Dalle  gravée  de  Pierre  Chevalier^ 
évêque;  xvi*  siècle. 

F.  5.  Epitaphe  du  même. 

CordelierSk 

F.  6.  Tombe  de  pierre  à  droite,  près  la 
chaire,  dans  la  nef  des  Cordeliers  de  Senlis. 
Curieuse  dalle  gravée  du  xiu*  siècle  ;  sans 
effigie. 

F.  7.  Dalle  gravée  du  xiu'  siècle;  cheva- 
lier. 

F.  8.  Dalle  gravée  du  ivi'  siècle;  sans 
effigie. 


F.  39.  Dalle  gravée  du  xin*  siècle;  sans 
figure. 

F.  ko.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle;  éyê* 
que. 

F.  &1  et  i2.  Epitaphes  du  xvir  siècle. 

KnnenoDfille. 

F.  43.  Epitaphe  du  xvi*  siècle. 
F.  kk.  Epitaphe  du  xvi*  siècle. 

4bbaye  d'Oftamp. 

ï*.  &5.  Tombeau  en  pierre,  coutrô  la  mu- 
raille, du  costé  de  l'Evangile,  dans  le  sanc- 
tuaire, sous  lequel  est  enterré  le  corps  de 
Baudouin  de  Boulogne,  2*  du  nom,  et  de 
Baudouin,  troisième  évêque  de  Noyon;il 
décéda  Tan  1167.  Magnifique  monument  de 
la  fin  du  xu*  siècle>  dans  Tépaisseur  du  mur» 
Sans  effigie. 
F.  46.  Dalle  gravée  du  xiu' siècle;  prêtres 
F.  VJ.  Dalle  gravée  du  xiv*  siècle;  prêtre» 
F.  kS.  Dalle  gravée  du  xiv*  siècle;  prêtre» 
F.  kd.  Dalle  gravée  du   xv*  siècle;  cbera* 
lier 


1 


4039 


OXF 


DICTIONNAIRE 


OXF 


1(40 


F.  50.  Belle  dalle  du  xiii'  siècle;  deux 
femmes. 

F.  -51 .  Magnifique  dalle  gravée  du  xiy* 
siècle;  homme. 

F.  5"2.  Dalles  gravées,  élevées  contre  le 
mur;  xiv  siècle;  peintes. 

F.  53.  Belle  dalle  gravée  du  xiu*  siècle; 
homme  et  femme. 

F.  5^.  Magnifique  statue  de  femme,  du  xiii* 
siècle. 

F.  55.  Dalle  gravée  du  xiV  siècle;  reli- 
gieuse. 

F.  56.  Dalle  gravée  du  xv*  siècle;  évéque. 

F.  57.  Curieuse  dalle  du  xni*  siècle,  deux 
crosses  sous  des  couronnemetits  d'architec- 
ture. 

F.  58.  Dalle  du  xiii'  siècle;  sans  figure. 

F.  59.  Dalle  du  xv' siècle  ;  évoque  ;  très- 
riche. 

F.  60.  Dalle  du  XV*  siècle  ;  évoque  très- 
riche. 

F.  61.  Dalle  du  xvr  siècle;  évéque. 

F.  62.  Dalle  du  xV  siècle;  crosse  entourée 
d'une  inscription. 

F.  63.  Dalle  du  xiii*  siècle  ;  crosse  surmon- 
tée d'un  couronnement  d'architecture. 

F.  6b.  Dalle  du  xiii'  siècle;  deux  crosses 
surmontées  d'un  couronnement. 

F.  65.  Magnifique  dalle  du  xiv'  siècle; 
homme  et  femme. 

F.  06.  Religieux  du  xv*  siècle,  dalle  gra- 
vée. 

F.  67.  Dalle  du  xiii*  siècle;  sans  figure. 

F.  68.  Admirable  dalle  gravée,  en  fonte, 
du-xiv*  siècle;  homme  et  femme.  C'est  la 
plus  riche  de  toutes.  (Cette  magnifique  pla- 
que provient  certainement  de  Flandre.) 

F.  69.  Dalle  à  deux  crosses. 

F.  70.  Dalle  gravée,  xvr  siècle;  religieux. 

F.  71,  72,  73  et  74.  Quatre  dalles  du  xiV 
siècle. 

F.  75,  76,  77,  78,  79,  80,  81,  82,  83,  6k  et 

85.  Magnifiques  dalles,  à  deux  figures,  du  xiv* 

siècle. 

Saiot-Yved  de  Draine. 

F.  85.  Magnifique  dalle  gravée  du  xiv*  siè- 
cle; deux  figures. 

F.  86.  Tombeau  de  marbre,  au-dessus  du 
chœur;  xiv*  siècle. 

F. 87.  Dalle  gravée,  du  xiv*  siècle;  très- 
riche. 

F.  98  et  89.  Deux  magnifiques  tombeaux 
du  XIV'  siècle,  chacun  avec  deux  eiOgies 
richement  peintes. 

Abbaye  de  LongpODt. 

F.  90.  Curieux  monument  du  xiii'  siècle; 
jmarbre  noir. 

F.  91.  Splendide  tombeau  de  pierre  entiè- 
4*ement  peint  et  doré;  riche  couronnement 
d'architecture  du  xiii'  siècle.  Il  est  de  mon- 
seigneur Enjourran  de  Coucj. 

F.  92.  Autre  magnifique  monument  du 
XIII'  siècle,  également  peint  et  doré.  Le 
tombeau  est  à  jour  comme  l'autre,  et  il  y  a 
une  figure  de  moine  dessus  et  une  figure  de 
chevalier  dessous.  11  est  de  Montmirel. 

F.  93.  Magnifique  tombeau  semblable  à 
celui  dessiné  page  91.  Dans  sa  partie  infé- 


rieure est  couchée  une  religieuse  ;  à  la  partie 
supérieure  est  couchée  une  grande  croix 
richement  fleurie. 

F.  9k.  Magnifique  monument  du  xni'  siè- 
cle, plus  ancien  aue  les  autres,  richement 
colorié.  11  est  d^usculpe  de  Pierrefoos, 
évoque. 

F.  95.  Autre  monument  du  même  genre. 
Il  est  de  Josselin  de  Vierzy,  évéque  du  dio- 
cèse de  Soissons. 

F.  96.  Dalle  gravée  de  Miles  de  Basoches. 
Magnifique  dalle  du  xiir  siècle. 

F.  97.  Monument  du  xiii*  siècle,  non  co- 
lorié. 11  est  de  frère  Grégoire. 

F.  98,  99,  100, 101,  102,  103  et  104.  Ma- 
gnifiques  dalles  gravées  du  xiii'  siècle. 

Notre-Dame  de  la  Yidoire. 

F.  105.  Dalle  gravée  du  xiv*  siècle. 

F.  106.  Beau  tombeau  colorié  du  commen- 
cement du  XIV'  siècle.  Il  représente  une 
dame  couchée  sur  un  tombeau  peint,  et  en- 
tourée de  ses  parents (Abbaye  de  l'Es- 

toille). 

F.  107  et  108.  Monument  de  la  Renais- 
sance dans  l'abbaye  de  l'EstoilIe.  Il  est  de 
Jaque  de  Montigny,  s'eigneur  du  Frcsne. 

Tombeaux  et  épitaphes  des  églises  de  France, 

Volume  I" 

Feuillet  1.  Figures  qui  sont  au-dessus  ou 
précèdent. 

Tombeau  dans  le  sanctuaire  de  l'égHse 
Saint-Aubin  d'Angers;  peintures  en  grisaille 
du  xiH*  siècle. 

F.  2.  Tombe  de  pierre  de  Jean  Michei, 
évesque  d'Angers  ;  surmontée  d'une  grille  de 
fer;  1438. 

F.  3  à  8.  Six  dalles  gravées  des  xiv*  etx?* 
siècles  ;  abbaye  de  Saint-Georges. 

F.  9.  Armoiries  peintes  aux  chaires  des 
religieux  dans  le  chœur  de  Tégliso  de  l'ab- 
baye de  Saint-Georges. 

F.  10.  Dalle  gravée  ;  abbé;  xiv*  siècle; ab- 
baye de  Saint-Georges. 

r.  11.  Dalle  gravée;  abbesse;  xiv*  siècle; 
Fontovrault. 

F.  12.  Dalle  de  cuivre;  évoque  ;  xv* siècle; 
abbaye  de  Saint-Aubin  d'Angers. 

F.  13.  Dalle  de  cuivre  ;  évoque;  xv«  siècle; 
abbaye  do  Saint-George  d'Angers. 

F.  ik.  Tombe  d'abbesse,  figure  du  xiV 
siècle,  peinte  et  couchée,  surmontée  de  son 
dais  d'architecture;  abbaye  du  Ronceraj 
d'Angers. 

F.  15.  Tombeau  dans  le  mur  de  la  chapelle 
du  Rosaire,  église  des  Jacobins  d'Angers; 
homme  et  femme  couchés  ;  xv*  siècle  ;  ins- 
cription. 

F.  16  à  27.  Tombeaux  et  épitaphes  du 
XVI*  siècle,  représentant  des  figures  à  ge- 
noux, appliquées  contre  le  mur... 

F.  28.  Plaque  de  cuivre  appliquée  contre 
le  mur,  représentant  un  chanoine  à  genoui; 
XVI*  siècle;  armoiries  et  épitaphes. 

F.  29.  Tombe  en  pierre,  représentant  un 
chevalier  couché,  ayant  son  casque  à  côté  de 
lui;  xur  siècle. 


1041 


OXF 


D*EPIGRÂPH1E. 


oxr 


104» 


F.  80.  Dalle  gravée  ;  Girart  de  Soncelle, 
écu jer  ;  église  de  Chaloché  ;  1339. 

F.  31.  Dalle  gravée  du  xV  siècle  ;  cheva- 
lier; abbaye  de  Chaloché,  en  Anjou. 

F.  32.  Monument  du  xvu'  siècle,  marbre 
blanc  et  noir,  djins  le  collège  des  Jésuites 
de  la  Flèche,  en  Anjou. 

F.  33.  Epitaphe  du  précédent  (seigneur 
messire  Fouquet  de  la  Varenne,  etc.,  etc.). 

F.  34h.  Dalle  gravée  du  wu*  siècle  ;  cheva- 
lier; Villeneuve. 

F.  35.  Dalle  gravée;  dame;  1389;  Ville- 
neuve. 

F.  36.  Dalle  gravée  du  xiV  siècle  ;  deux 
chevaliers;  Villeneuve. 

F.  37.  Dalle  gravée;  dame;  1311;  Ville- 
neuve. 

F.  38.  Dalle  gravée;  1354';  un  chevalier, 
sa  dame  et  son  enfant;  Villeneuve. 

F.  39.  Peinture  murale  du  xv*  siècle,  ve- 

{ présentant  un  abbé  à  genoux,  dans  le  ré- 
écloire  de  l'abbaye  de  Villeneuve,  près 
Nantes. 

F.  40.  Peinture  semblable. 

F.  41.  Monument  pyramidal  de  Michel 
Amelot  (1687),  avec  son  médaillon  ;  épita- 
pbe;  Saint-Gatien  de  Tours. 

F.  42.  Armoiries  des  vitraux;  église  des 
religieuses  chanoinesses  de  Maillé. 

F.  43.  Chevalier  du  xiii*  siècle,  les  pieds 
sur  un  dragon  ;  bouclier  armorié  et  peint  ; 
abbaye  de  Turpenay. 

F.  44.  Tombeau  d'un  seigneur  d'Ucé  ; 
nui*  siècle  ;  abbaye  de  Turpenay. 

F.  45.  Tombeau  d'un  seigneur  d'Océ; 
même  époque  ;  même  église. 

F.  46.  Epitaphe;  1630;  église  Notre-Dame, 
dans  le  château  de  Loches. 

F.  47.  Monument  de  Simon  de  Cramaud, 
cardinal  ;  cathédrale  de  Saint-Pierre  de  Poi- 
tiers; XV*  siècle. 

F.  48  et  49.  Epitaphes  du  précédent  tom*- 
beau. 

F.  50.  Dalle  à  inscription  de  François- 
Ignace  de  Bagyliou;  Saint -Pierre  de  Poi- 
tiers. 

F.  51.  Tombeau  de  marbre  blanc,  proche 
la  porte  de  la  sacristie,  sous  l'aisle  gauche 
du  chœur  de  l'église  Saint  Hilaire  le  Grand 
de  Poitiers.  C'est  le  tombeau  de  Gilbert  de 
la  Porrée;  travail  antique,  beaux  bas-re- 
liefs. 

F.  52.  Monument  du  xv*  siècle. 

F.  53  et  54.  Tombeau  de  saint  Hilaire  : 
deux  morceaux  représentant,  Tun  un  concile, 
l'autre  la  mort  du  saint  ;  église  Saint-Hilaire; 
XII*  siècle:  calqué. 

F.  55.  Inscription  du  xvi*  siècle;  Saint- 
Pierre  de  Loudun. 

F.  56.  Tombeau  proche  la  porte  du  cha 
pitre  dans  le  cloistrede  l'abbaye  de  Noaillé; 
xiii'  siècle;  calqué. 

F.  57.  Dalle  gravée  du  xvi'  siècle  ;  cheva- 
lier ;  Saint-Maurice  d'Oiron. 

F.  58.  Epitaphe  sur  cuivre  du  xvi*  siècle; 
Saint-Maurice  d'Ôiron. 

F.  59.  Tombe  du  xiii*  siècle,  en  cuivre  et 
en  relief;  abbé  couché  sur  un  semé  de  fleurs 


de  lis.  Elle  est  de  Guillaume  de  Beaumont  ; 
cathédrale  de  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  60.  Dalle  en  cuivre  du  xiv*  siècle;  abbé;. 
Nicolas  Geslant  ;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  61.  Statue  de  Hugues  Ovard,  abbé; 
xiii*  siècle;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  62.  Dalle  à  inscription  ;  Henri  Arnaud  ;. 
XVI*  siècle  ;  Saint-Maurice  d'Angers. 

F.  63.  Tombeau  de  Claude  de  Reuil,  éves** 
que;  xvir siècle;  Saint-Maurice  d'Angers.    . 

F.  64,  65  et  66.  Epitaphes  du  tombeau. 

F.  67.  Dalle  de  Guillaume  Fouquet;  ins- 
cription ;  Saint-Maurice  d'Angers  ;  1621. 

F.  68  et  69.  Tombeau  de  Foulques  de  Ma- 
thefelon,  évesque;  xiv*  siècle;  Saint-Mau* 
rice  d'Angers;  1355. 

F.  70  et  71.  Monument  de  Catherine  de 
Lavarane  ;  église  des  Jésuites  du  collège  de- 
là Flèche. 

F.  73.  Armes  de  frère  Pierre  de  Lavoncè- 
res,  abbé  de  Turpenay,  qui  sont  en  bois  aux 
chaires  des  religieux,  dans  la  place  de  l'abbé, 
dans  le  chœur  de  l'église  do  l'abbaye  de  Tur- 
penay. 

F.  73.  Epitaphe  do  maître  Andry  Mar- 
chant ;  1439  ;  Cordeliers  de  Poitiers. 

F.  74.  Statue  de  Begnault  de  Montbason  ; 
XIII'  siècle  ;  pallium  et  croix  ;  cathédrale  de 
Saint-Gatien  de  Tours. 

F.  75.  Epitaphe  ;  Saint-Gatien. 

F.  76.  Tombeau  d'Estienne  de  Bourgueil, 
archevesque  de  Tours  ;  1334  ;  beau  monu* 
ment  en  roraie  d'alcôve  ;  chapelle  Saint-An- 
toine, à  Saint-Gatien. 

F.  77.  Epitaphe  monumentale  de  Charles 
de  Rosmadée  ;  xvii*  siècle  ;  Saint-Gatien. 

F.  78.  Epitaphe  sur  plaque  de  cuivre  re- 
présentant saint  Martin  et  un  abbé  à  genoux  ; 
XV' siècle;  Saint-Martin  de  Tours. 

F.  79.  Dalle  gravée;  1540;  abbé;  Saint- 
Julien  de  Tours. 

F.  80.  Epitaphe  gravée  sur  cuivre;  xv*  siè- 
cle ;  Saint-Saturnin  de  Tours. 


F.  112.  Magnifique  monument  du  com- 
mencement du  xiiF  siècle  ;  évesque  couché 
dans  une  alcôve;  dans  le  fond  est  une  pein 
ture  murale  représentant  la  sainte  vierçe 
assise,  encensée  par  deux  anges.  Tout  le- 
monument  est  entièrement  peint;  le  vert  y 
domine. 

F.  113.  Beau  monument  du  xiv*  siècle. 

F.  142.  Curieux  tombeau  du  xiii'  siècle. 

F.  158.  Alcôve  dans  le  style  du  xvf  siè- 
cle, renfermant  les  quatre  statues  peintes^ 
de  Fontevraud  ;  au  coslé  gauche  de  la  grande 
grille. 

F.  160.  Trois  enfants  de  Thibault,  sei-^ 

§neur  de  Mathefelon,  et  de  Béatrix  de  Dreux  ;. 
gures  peintes  et  couchées  sur  un  socle  du 
temps. 

•  F.  169.  Curieux  tombeau  du  xvf  siècle, 
recouvert  d'une  dalle,  sur  laqueHe  est  gravé 
un  squelette  tenant  une  crosse  et  coiffé  d'une 
mitre.  Il  est  de  Jean  deBeauveau. 

F.  171.  Monument  de  Foulques  Nerra,. 
comte  d'Anjou ,  fondateur  de  l'abbaj'e  de 
Beaulicu,  près  Loches,  en  1080.  Ce  monUî' 


^•i5 


OXF 


Qient,  en  forme  d*a1c6ve,  est  d'une  belle 
simplicité;  il  est  du  commencement  du  xiii* 
siècle. 

F.  177.  Monument  de  Bérengère,  fonda^ 
trice  de  TEspau,  au  milieu  du  chœur  de 
VEspau,  près  du  Mans;  couronne,  ceinture, 
^carcelle  et  chandeliers  dorés. 

F.  185.  Deux  effigies  de  chevaliers,  pein* 
tes  sur  un  soc)e  du  temps;  Barthélémy  de 
l'Isle-Bouchard  ;  abbaye  de  Turpenay. 

F.  186.  Magnifique  monument  du  xiv*  siè- 
cle, avec  figures  peintes.  Il  est  de  Georges, 
seigneur  de  Préaux  en  Touraine  et  de  la 
Charprée;  dans  Téglise  Notre-Dame,  dans  le 
ckAteau  de  Loches. 

F.  188.  Magnifique  monument  de  la  fin  du 
xiu'  siècle,  en  forme  d*alcôve.  Au  fond  est 
une  peioture  représentant  le  jugenient  der- 
nier. 

F.  170.  Tombeau  d'Ulger,  évesque  d'An- 
^rs  ;  1H9  ;  châsse  du  xii'  siècle. 

F.  171.  Plaque  émaillée  de  la  châsse  re- 
présentant i*évèque  Ulger.  Cette  plaque  est 
entourée  d'une  inscription,  et  le  dessin,  qui 
est  colorié,  en  est  assez  exact.  La  hauteur 
de  la  plaque  est  de  18  pouces. 

Tombeau  de  cuivre  émaillé,  représentant 
Michel  de  Villoyseau  ;  1260;  Jacobins. 

F.  200.  Magnifique  tombeau  de  cuivre 
{maillé,  représentant  un  chevalier.  Le  bou- 
clier, le  coussin,  les  ceinturons  et  une  large 
Vande  d*encadrement  chargée  d'écusson^, 
font  éQiaillés;  le  socle,  qui  est  du  temps, 
est  de  pierre  et  orné  d*$cussons  émailtés. 
Abbaye  de  Fontaine-Paniel,  au  Maine.  Lon- 
gue inscription. 

F.  205.  Tombeau  de  cuivre  esmaillé,  très- 
riche,  représentant  un  chevalier;  entouré 
d*une  inscription  et  d*uue  laree  bande  émail- 
lée et  ornée  de  ca^>ochons  ;  açbaye  d'Evron, 
(^u  Maine. 

F.  219.  Evéqueen  cuivre  émaillé,  orr>éde 
cabochons  (Guillaume  Roll^nt);  abbaye  de 
Notre-Dame  de  Champaigne,  au  Maine. 

F.  220  à  226.  Sept  tombeaux  du  xiii*  siè- 
cle de  Téglise  d'Evron,  au  Maine,  et  des  ab- 
Vayes  de  Perseigne  et  de  Saint-Aubin  d'An- 
gers. 

F.  228,  229  et  230.  Trois  curieux  monu- 


DICTIONNlIilRE 
F.  11. 


OXP 


IIU 


Karloroâ?  rex  flli?  Pipini,  ErOntridis  regmof 

CaroUCaivi? 
F.  12. 

4-  Imperio  Karolus  Galvus  regno  q.?  :  potilos: 
Galloram:  jacet  :  bec:  sub:  brevilale:  silos; 
plurima  cnm  vilUs  :  cum  :  cla/vo  :  comqz  :  co- 
rona  :  ecdesie  :  vivus/  buic  :  contulil  :  dédit  : 
ille  :  boiia  :  mullis  :  ablalis  :  nobis  :  fait  :  hic  : 
rcparator  :  Secanii  :  fluvii  :  ruolii  :  dater  : 
F.  13. 
Kallomân?  rex  fili?  Ludovici  Balbi  f  Loàrri» 

rex  mi?  Ludovici  Balbi. 
F.  16. 

Hugo  Cbapet  +  Odo  rex. 
F.  16. 

ftoberlus  rex.  Conslâcia  reg.  uxor  Robert!. 
F.  17. 
Ludovicus  Grossua  rex  -f  Henric?  rex  filins  Robertl 
F.  18. 
Plis  rex  filius  Ludovici  Grossi  -f  Conslâcia  re- 

gina  q  venit  de  Hispania. 
F.  25. 

Hie  jacet  Johaones  excellentissimi  Lud(avici  regi$ 

Francoruni  filius  qui  in  etate  infantie  magravit. 

F.  28. 

Angelico  ductn  feror  ad  patriam  sine  Incta 

Nos  circumstaniespsalmisprecibusqne  vacantes 

Exequias  facirous  Philippi  quem  sepeliinus 

'  Gencives  superi  stantes  secus  agmina  clerî 

Sic  anime  pucri  cogunt  Dominum  misereri 

Unus  spirilanm  parles  alter  monachomm 

Signant  perpcluum  sic  jubilare  cboruro. 

F.  30. 

Uic  jacet  Blancha  excellenlissimî  Ludovici  Janio- 

ris  régis  Francorum  primogenila  que  in  état» 

infancie  migravit  ad  Cbristum  anno  gracie  milieu 

simo  ^ucentesimp  quadragesimo  tertio  kalendat 

Bfaii.  Amen. 

F.  32.  Sans  inscription.  Philipes  III. 
F.  38.  Jeanne  d*Evreux.  Sans  inscription 
F.  39.  Côté  gauche  du  tombeau  fruste- 


ipents  du  XIII'  siècle;  Chaloché  et  Fonte-        du  roy  Charles,  Koy  de 


vraud. 

P.  231.  Beau  monument  du  xui*  siècle, 
ircprésentant  Galterie  de  Machecol,  cheva- 
llier; doré  et  couvert  d'écussons  coloriés; 
Villeneuve. 

F.  233 , 

I     Le  volume  H*  contient  les  tombeaux  des  églises  du 
;  Mans,  d'Angers  et  de  Nantes. 

fpiiaphes  des  rois  de  Francis  et  des  princes 

du  sang  royal, 
rpitaplies  des  rois  de  France. 

Feuillet  7. 

It^udovic?  rex  filius  Dagoberti  -)-  Karolus  Mar- 

tellus  rex. 
F.  10. 

^f4;rla  rogina  lixorPipini  rex  -f  Pipinus  rexpater 

Karoli  mngni. 


France  et  de  Navarre,  et  de  Madame  Jehanne 
d'Evreux,  qui  trespassa  Tan  1511 ,  le  6*  jour 
d'octobre. 

Cy  gist  :  Madame  Blanche,  fille  du  roy  Charles, 
Boy  de  France  et  de  Navarre ,  et  de  Madame 
Jehannes  d'Çvreux  qui  fu  femme  Mens  PhelipA 
de  France,  duc  d'Orléans,  comte  de  Valois  et  de 
Beaumont  et  fu  filz  du  roy  Pbelipe  de  Valois, 
laquelle  trespassa  Tan  mil  cccnii>>  et  xu  le  vu* 

jour  de 

F.  W.  Philipes  VI;  sans  inscription. 
F.  it3. 

Icy  gist  le.roy  Charles  le  Quint,  sage  et  éloquent 
fils  du  roy  Jehan,  qui  régna  xvi  ans  v  mois  et 
vui  jours,  et  trespassa  Pan  de  grâce  1380,  le  xvr 
jour  de  septembre. 


lOift  01F 

Derrière  le  chapiteau  de  la  reine  est 
escrit  : 

Ici  gist  la  royne  Jebanne  de  Bourbon,  espouse  du 
roy  Charles  le  Quinl,  el  fille  de  très  noble 
prince  Mons.  Pierre,  duc  de  Bourbon,  qui  ré- 
gna a^ec  son  dit  époux  13  ans  el  10  mois,  et 
trespassa  Tan  1577,  le  6«  jour  de  février. 

F.  W. 

Ici  gist  le  roy  Charles  sixième,  ivès  amé  large  el 
débonaire  fils  du  roy  Charles  le  Quint,  qui  ré- 
gna 4i  ans  un  mois  el  six  jours,  et  trespassa  le 
21  •  jour  d'octobre  Tan  1422.  Priés  Dieu  quen 
paradix  soit  son  âme. 

Derrière  le  chapiteau  de  la  reine  est 
escrit  : 

Ci  gist  la  royne  Isabel  de  Bavierre,  espouse  du  roy 
Charles  VI,  et  fille  de  très  puissant  prince  Es- 
tienne,  duc  de  Bavière  et  comte  Palatin  du  Rin, 
qui  régna  avec  son  dit  espoux,  et  trespassa  Tan 
1435,  le  dernier  jour  de  sepiembre.  Priez  Dieu 
pour  elle. 

F.  45.  Le  roi  ;  sans  inscription.  Donné 
rinseription  de  lareine*sur  le  calque. 

F.  kS.  Tombeau  de  marbre  noir,  les  figu- 
res el  le  prie-Dieu  de  cuivre  doré,  à  gauche 
de  Tautel  dans  le  chœur  de  Téglise  de  Tab- 
baye  de  Sainl-Denys.  Il  est  de  Charles  VllI, 
roy  de  France,  mort  le  7  avril,  veille  de 
Pasques  fleuries. 

Serpents  el  manche  d'épée  dorés,  lame 
blanche,  chiflfres  dorés.  Robe  et  manteau  do 
France,  doublés  d'hermine  ;  robe  de  dessous 
noire;  chairs  peintes  au  naturel;  calotte  de 
la  couronne  en  velours  rouge;  tranches  du 
livre  rouges;  cheveux  noirs. 

Epilapbes  des  princes  du  saog  royal. 

F.  10. 

Ci  gist  le  vaillant  noble  prince  monseigneur  Char* 
les,  frère  germain  du  roy  de  France,  jadis  comte 
d'Alençon,  du  Percbe ,  sire  de  Yerneuil  et  de 
Damfront,  qui  mounU  à  la  bataille  de  Crécy, 
Tan  de  grâce  1546,  le  26«  jour  d*aoust  ; 

Et  cy  gist  très  noble  dame  madame  Marie  d'Espa- 
gne, sa  compaigne,  contesse  d'Alençon,  du  Per- 
che et  d'Estampes,  laquelle  trespassa  IVin  de 

grâce  1579 ,   le 

Priez  Dieu  pour  les  âmes  d*eulx. 

Inscriptions,  la  lettre  d'or,  sur  le  biseau 
de  la  table  de  marbre  noir,  sur  laquelle  re- 
posent les  deux  figures. 

F.  15. 

Cy  gist  noble  et  puissant  prince  monseigneur  Loys 
de  France,  jadis  conte  d'Evreux,  fils  du  roy  de 
France  et  frère  du  roy  Pbelippe  le  Bel,  qui  tres- 
passa Tan  de  grâce  1319,  le  19*  jour  de  may  ; 
Et  cy  gist  très  baute  el  très  noble  dame  madame 
Marguerite,  sa  f:ime,  fille  jadis  de  noble  et  puis- 
sant prince  monseigneur  Pbelippe  d'Arlois,  fils 


DEPIGRAPHIE.  OXF  i046 

du  bon  C*«  Roliert  d*Artois;  laquelle  trespassa 
Tan  de  grâce  1311,  le  44-  jour  d'avril.  Priei 
pour  les  âmes  d'eulx. 

Inscription ,  la  lettre  d'or  sur  le  biseau 
de  la  table. 


F.  16. 

Cy  gist  très  noble  et  haut  prince,  el  de  grand  v6-. 
rite  Mons.  Challes,  jadis  conte  d'Esiampes ,  el 
frère  à  très  excellenlc  dame  madame  Jobanne, 
par  la  grâce  de  Dieu,  royne  de  France  et  de  Na- 
•  varre,et  très  excellent  prince  Mons^Phelipe,  par 
la  grâce  de  Dieu  ,  roy  de  France  et  conte  d'& 
vreux,  et  trespassa  de  cest  siècle  Tan  de  grâce 
1336,  le  âi«  jour  d'aousl.  Priez  Dieu  pour  lame 
de  luy  que  dex  bonne  mery  ly  faire  amen. 

F.  20. 

Cy-gist  Jobanne,  par  la  grâce  de  Dieu,  royne  de 
Navarre,  contesse  d'Evreux,  fille  de  Loys,*  roy 
de  France ,  aisné  ûlz  du  roy  Philipes  le  Bel, 
mère  de  madame  la  royne  Blancbe ,  royne  de 
France,  trespassa  à  Conflans  lez  Paris  Tan  1549, 
le  6»  jour  d*octobre. 

Inscription  en  lettres  d'or  sur  le  biseau  de 
la  table. 

F.  25. 

Cby-gist  le  fils  Mons'  Loys,  roy  de  Franche,  cet  a 
savoir  M^e  Robert,  conte  de  Clermont  et  sei- 
gneur de  Bourbon la  purification  Nostre* 

Dame.  Priez  pour  Tame. 

Inscription  en  or  sur  le  biseau  delà  table» 
F.  29. 

Cy  gist  messi  pre  duc  de  Bourbon,  conte  de  Cler- 
mont et  de  la  Marche ,  grand  chambrier  de 
France,  qui  fu  ûlz  du  bon  duc  Loys ,  et  tres- 
passa le  xjx'  jour  de  septembre  Tan  de  grâce 
mil  Gcc  cinquante  sept..  Dieu  ait  son  âme  amen. 

Derrière  le  chapiteau. 

F.  31.  Sans  in'scription.  Marie  de  Bourbon. 

F.  39.  Louis,  cardinal  de  Bourbon,  à  ge- 
noux sur  une  colonne  de  porphyre;  sans 
inscription. 

F.  W. 

Ici  sont  les  entrailles  de  très  religieuse  et  irè^ 
Illustre  princesse  madame  Catberine  de  Bour- 
bon, fille  de  très  illustre  prince  messire  Charles- 
de  Bourbon,  premier  duc  de  Vendosmois,  el  de 
très  illustre  princesse  madame  Françoise  d*A- 
lençon,  et  tante  de  Henry,  nu*  de  ce  nom,  roy 
de  France  et  de  Navarre,  abbesse  de  Tabbaye  de 
Nostre  Dame  de  Soissons,  par  lespace  de  luu 
ans,  don  elle  sortit  à  cause  des  troubles  de  ce 
royaume,  en  Pan  m  v«  iiii^'  xi,  et  décéda  â  Pa- 
ris en  Ihostel  de  Guise  le  mercredi  xxvi  dapuriL 
m  vo  iiii'K  xiiii,  âgée  de  lxviu  ans. 
Priers  Dieu  po'  son  ame. 

F.  66. 

Cy  gist  noble  et  puissante  dame  madame  Helame^ 


^047  PÂL 

deMeluD,  lille  du  haull  el  puissant  seigneur 
messire  Jehan  de  Meleun,  chevalier,  et  de  ma* 
dame  Jehanne  d'Abbeville,  seigneur  et  dame 
d*Ântoine  d'Espinoy,  vicomte  de  Gand  et  cones- 
table  de  Flandres,  en  son  vivant  femme  de 
bault  et  puissant  messire Charles  d*Artois,  conte 
de  Eu  et  per  de  France ,  laquelle  trespassa  le 
95«*jour  de  juillet,  Tan  de  grâce  1472.  Priez 
Dieu  pour  son  amc. 


DICTIONNAIRE 

F.  67. 


PAL 


Wk 


Cy  gist  li  cueurs  du  grant  roy  Charles  9,  conquit 
lez  île  9,  fu  frères  de  moseigtieur  S^  Loys  àt 
France,  et  ly  fit  faire  ceste  tombe  la  royne  Clé- 
mence, sa  nièce. 

Le  cueurs  fu  enterrebn  de  grâce  m.  ccc  xxn.seu 
le  chapitre  général  des  frères prescheurs  àParii^ 
à  Pentbecoste. 

Inscription  en  lettres  d*or  sur  le  bbeaa. 


p 


FA  DOUE,  dans  le  royaume  Lombardo- 
Vénitien. 

I. 

Jfonastire  de  Sain^-Justine.  Sur  la  porte  de 
h  galerie  couverte  qui  réunit  Vancienne  et 
Ifl  nouvelle  église. 

f  Opilio  vc 
et  inl..P.P.  adque 
patricius  banc 
basilicam  vel  ora- 
torium  in  honore 
icâë  Justinae  mar- 
,    tyris  a  fundamentis^ 
çœptam  Deo  iu- 

vante  perfe- 
t  cllf  Au 

{Cardinal  Mai,  165,  S.) 

11. 

A  la  maison  Bassi, 

Aevitati  dominorum 
familise  thermensi 
tbermanim  urban.  I.  A 
'. Cardinal  Mai,  347, 3;  Grut.  ,  181,  5.) 

m. 

Eglise  de  Saint^Laurent, 

\fi  quodes  ante  fui  :  quid  sim  post  fata,  requiris^ 
Quod  sum,  quidquidld  est,  tu  quoque,  lector,  eris. 

(Labbe,  Thés,  epitaph.  ) 

TALERHE ,  chef-lieu  de  la  Sicile. 

Le  musée  du  monastère  de  Saint-Martin 
les  Echelles,  près  de  Palerme,  possède  une 
antique  croix  d'argent,  trouvée  a  Syracuse  ; 
cette  croix  représente  Notre  Sauveur  avec 
les  lettres  : 

I. 

IC.  XC.  (Jésus-Christ,  en  grec.). 

De  l'autre  côté,  une  femme  vôtue,  la  tête 
yoilée,  les  mains  étendues,  et  rinsçriplion 

6K. 
E 

BO 
AN    NAC. 


Cette  inscription  se  lit  ainsi  :  etotôv  jMu 
'Avaaraffiy  :  «  Mère  de  Dieu ,  ayez  pitié  d'A- 
nastase.  » 

(BoRGiA,  de  Cruce  velii^  p.  155;  Haï, 
p.  10.  ) 

II. 

Extinctori  tyrannie» 

.    .  ditatis  D.  Arc^dio 

{Cardinal  M  aï,  971,  t^;  Inscrip.   SicH, 
p.  58.) 

III. 
EgliH  des  PP.  Jésuites. 

Sur  les  reliques  de  sahit  Joies,  venant  des  Cataeombesdft 

Rome. 

Julio  filio  pater  doliens  fècit 
bene  merenti  qui  bixit  annis  xvi 
menses  vu.  dies  v.  Anima  inuox 
cesquas  bene  in  pace. 
{Cardinal  Mai,  385,  1  ;  Mcr.,  1894,2.) 

VI. 

Trouvé  dans  les  catacombes  de  JRom#,  avec  des 
reliques  de  la  sainte. 

Felicissime  fili» 

benemerentv  i  pe 

Q.  vixit  bir.  a^pn.  xx.  die 

xxxxvi. 

1 
{Cardinal  M  aï,  432,  2;  Inscr.  Sicil. ,  cl. 
XVII.  n*  28;  Inscr. ,  Panorm. ,  n*  106.  ) 

Inscriptions  de  la  Couba. 

M.  Michel  Amari,  connu  par  ses  savantes 
publications  sur  Thistoire  de  Sicile,  est  par^ 
venu  à  déchiffrer  les  grandes  inscriptions 
arabes  gravées  autour  du  palais  de  la  Couba, 
près  de  Palerme.  Jusqu'ici  ce  palais  et  ces 
inscriptions  passaient  pour  Tœuvre  des  mu- 
sulmans; quel  ne  sera  pas  Tétonnemeut  des 
érùdits  en  voyant,  dans  ce  palais,  une  habi- 
tation des  princes  normands,  et  dans  ces 
inscriptions,  écrites  en  caractères  arabes, 
des  inscriptions  de  princes  chrétiens.  Voici 
en  quels  termesM.  Amari  annonce  la  lecture 
de  ces  légendes  dans  une  lettre  adressée  à 
M.  de  Lcuigpérier,  el  imprimée  dans  la  Revue 


PAL 


D'EPIGRAPHIE. 


PAIf 


4050 


ogique   du   mois    de  février   1850, 


isieurs  fois  nous  avons  eu  Toccasion 
is  entretenir  de  ce  beau  développe- 
le  puissance  intellectuelle  et  maté- 
qu'offrit  la  Sicile  au  xii'  siècle,  sous 
nination  d^une  famille  de  gentils- 
3S  normands.  Frappés  de  la  prépon- 
e  de  l'esprit  arabe  dans  celte  pnase 
civilisation,  nous  nous  sommes  de- 
si  l'histoire  ne  se  laisse  pas  tromper 
s  noms,  lorsqu'elle  range  les  Nor- 
de  Sicile  au  nombre  des  princes  chré- 
plutôt  que  des  sultans  qui  se  parta- 
les  débris  des  califats.  Permettez-moi 
înant  de  vous  adresser  la  découverte 
inscription  arabe  qui  vient  conGrmer 
)servations.  Le  palais  dit  la  Couba, 
jrme,  a  passé  jusqu'à  présent  pour 
B  de  quelque  émir  qui  eût  régné  en 
aux  plus  beaux  jours  de  la  puissance 
cnane.  £h  bien,  Tinscription  cubitale, 
ec  Tédiûce,  nous  donne  aujourd'hui 
i  de  rémir  :  c'est  Guillaume  le  Bon, 
iateur  de  Téglise  de  Monréaie  1  » 

Façade  N.-N.-E. 

tom  du  Dieu)  clément  et  miséricordieux, 
ici  ion  atlcntion,  arréte-loi  et  regarde  ! 
îrras  un  objet  magnifique  appartenant  au 
eur  des  rois  de  la  terre,  Guillaume  deux. 

:hàtcau  ne  peut  être  digne  de  lui,  et  ses 

ences  ne  suffisent  pas au- 

on  voit  revenir  souvent  ceux  qui  sollicitent 
irgesses,  comme  ceux  auxquels  il  ne  con- 

pasde 

CAlé  O.-S.-O. 

....  On  Ta  lélabli  d'après  les  signes  des 
s  et  la  chronologie  ; 

1  Seigneur  le  Messie  raille  et  cent,  suivis 
quatre-vingt  et  (?)  deux,  à  ma  manière  de 
iter. 

nge  à  Dieu  ;  qu'il  vienne  toujours  à  ton  aide 
accordant  toute  espèce  de  bienfaits. 
mon  Dieu  !  vous  de  qui  relève  toute  puis- 
e  et  toute  sécurité 

.ESTRINA,  dans  les  Etats  de  l'Eglise, 
m  Prœneêtum. 

I. 

Vestibule  de  la  cathédrale.' 
M.  Aq.  ad.  Fab.  sancii  marlyris  Agapiti. 

Cardinal  Mai,  p.  119;  Cecconi,  p.  250; 
SuARÈs,  Prœnest.j  p.  129.) 


II. 

Lieu  incertain, 
ror  hostilis  templum  violavit  iniquus 
I  premeret  vallo  mœnia  septa  Getes. 
i  hoc  potuit  temeraria  dexlera  gentis, 
;  modo  permissa  est  quod  peritura  fuit, 
ivat  hoc  tumulo  sanctorum  pcssimus  bostis, 
eriam  polius  rcpperil  aima  fides. 


In  melius siquidem'reparato fulget  honore; 

Cum  scelere  bostili  crevit  amor  tumulis. 
Suscipe  nunc  gratus  devotx  munera  mentis, 

Diogenis  martyr,  cui  dédit  isla  volens. 
Quisquis  ad  hoc  templum  petiturus  dona  recurris, 

Spes  tibi  sil;  larga  est  muncre  vera  fides  (i). 

(Cardinal  Maï,  p.  120.) 

IIL 

Au  lieu  dit  le  Quadrelle,  dans  la  campa-^ 
gne  de  Pales  trina. 

Pierre  aDcienne. 

.  •  quod  dedicaver.  în  bonr. 

.  .  de  tern  une.  ff.  dd.  cori 

•  .  II.  dess  une. 

•  .  que  una  cum  casa 


.  .  m  quod 

•  .  man  for.  c 

.  .  erevei  comtam 

.  .  cidasu  DHika 
C.  Flavius  C.  F.  fi  .  . 
faciendam  .  , 
scriberetur  .  . 

•  •        •        . 

M.  fecit  HS  CCL33  CCLDO  CCLDd  •  •  . 

us  duomviri 

barunt. 

[Cardinal  Maï,  p.  235;  Cecconi,"  ffW. 
Prœnest.,  p.  81.) 

IV. 

Socle  trouvé  en  1778. 
Annicio  Aucbenio 
Basse  VG.  procons.  ' 
camp,  provisori  ejus- 
dem  provincise  res- 
titutori  generis 
Anicionim  ob  mérita 

ejus  inlustria 
ordo  populusque  civita- 
tis  Prœnestinae  pon.  cens. 

[Cardinal  Maï,  278,  2.) 
PAMIEHS,   département  de  TAriége,  en 
France. 

Attributs  de  saint  Antonin. 

Commonieatioo  an  Comité  des  arts  de  M.  Vibbé  Saoïerre, 
correspondant,  ii  Pamiers. 

f  Saint  Antonin  est  le  patron  de  la  cathédrale 
de  Pamiers. 

Il*a  pour  attribut  une  barque. 

Or,  que  signifie  cette  barque?  Sur  cette 
question  existent  deux  sentiments  :  les  uns 
veulent  que  saint  Antonin  de  Pamiers  soit  le 

(I)Grut.,  1170,  15,  c  cod.pal.  (p.  58),  sed  cqr- 
rigil  Diogenes.  Flektw.,  p.  391.  —  Mr.  Perperam 
in  schedis  Marinii  ma  nia  ^  Diogenis  sibi.  —  A.  M. 


1051 


PAM 


DICTIONNAIRE 


PAM 


10» 


saint  qui  a  été  martyrisé  à  Apamée,  en  Sy- 
rie, et  dont  un  comte  de  Foix,  Roger  II,  en 
1124,  rapporta  les  reliques;  ils  soutiennent 
môme  que  Pamiers  n'a  tiré  son  nom  depuis 
que  de  celui  d'Apamée.  Dans  ce  cas,  la  bar- 
que ne  serait  autre  chose  que  Temblème  du 
vaisseau  qui  ramena  de  l'Orient  ses  précieu- 
ses dépouilles. 

Les  autres  veulent,  au  contraire,  que  saint 
Antonin ,  enfant  de  l'Aquitaine,  prêchant  le 
christianisme  aux  habitants  de  Pamiers  en- 
core idolâtres,  ail  été  saisi  pareui,  livré  aux 
bourreaux ,  décapité  au  moment  môme  où, 
après  une  de  ses  prédications,  il  allait  ren- 
trer dans  sa  barque,  pour  regagner  le  lieu  de 
sa  solitude,  et  que  les  chrétiens  ses  disciples 
se  servirent  de  celte  barque  pour  transporter 
son  corps  sur  l'autre  rive  ae  la  rivière,  où 
ils  l'inhumèrent.  Dans  cette  deuxième  hypo- 
thèse, sa  barque  ne  serait  que  le  souvenir  de 
celle  qui  servit  à  transporter  le  corps  du  saint, 
aussitôt  après  sa  mort. 

A  laquelle  des  deux  opinions  s'arrêter? 
Ecoulons  les  légendes ,  pesons  les  faits ,  et 
jugeons. 

La  légende  vient  nous  dire,  h  ce  sujet,  que 
le  jour  où  la  tête  du  saint  fut  tranchée,  une 
barque  apparut  sur  la  rivière  voisine,  afin  de 
recueillir  ses  précieux  restes,  et  qu'il  survint 
en  môme  temps  une  colombe  qui,  en  guise 
de  pilote,  dirigea  sur  lés  flots  le  mystérieux 
esquif  transportant  le  saint  dépôt  sur  la  rive 
opposée. 

Plusieurs  monuments  semblent  confirmer 
ces  naïfs  récils.  Ainsi  les  armes  de  l'abbé  de 
Saint-Antonin,  que  j'ai  vues  empreintes  sur 
un  sceau  d'une  charte  du  xir  siècle,  repro- 
duisaient cette  légende  en  entier.  Dans  un 
premier  compartiment,  on  voyait  un  cavalier 
qui  donne  des  ordres  et  qui  arrête  le  saint. 
Dans  le  deuxième,  le  saint  est  à  genoux,  les 
mains  iointes,  recevant  du  bourreau  le  coup 
de  hache  qui  le  met  à  mort.  Dans  le  troi- 
sième, enfin,  se  trouve  la  barque,  qui  vogue 
sur  la  rivière  voiles  enflées;  le  corps  du  saint 
y  est  gisant;  et  sur  l'arrière  de  la  nacelle 
est  représentée  la  colombe ,  qui  enlr'ouvre 
ses  ailes,  comme  pour  encourager  sa  mar- 
che (1). 

Une  autre  charte  de  1277,  appartenant  à 
la  mairie  de  Pamiers,  renferme  la  description 
détaillée  de  ce  sceau,  laquelle  fut  faite  par 
acte  public  et  par  ordre  de  Roger  Bernard, 
comte  de  Foix,  afin  de  conserver  authenti- 
quement  les  noms  des  notaires  et  des  abbés 
de  Foix  et  des  autres  moines  qui  reconnais- 
saient sa  suzeraineté;  elle  en  donne  la  des- 
cription presque  dans  les  mômes  termes  que 
je  viens  de  le  faire  moi-môme ,  avec  cette 
difl*érence  pourtant,  qu'au  lieu  du  corps  en- 
tier gisant,  c'est  la  tôle  seule  du  saint  que 
l'on  voit  dans  la  barque,  et  qu'il  n'y  est  ques- 
tion ni  du  tyran  qui  arrête  le  saint,  ni  de  sa 
décollation. 

Au  reste  voici  la  partie  de  celte  charte  qui 
concerne  la  question  que  je  traite. 

(1)  La  mairie  de  la  ville  a  conservé  un  de  ces 
sceaux  en  fer  à  demi  usé,  el  qui  servail  à  frapper 
ces  armes* 


«  Noverint  universi ,  présentes  pariter  e* 
futuri,  quod  anno  Domini  1277,  xi  calendis 
septembris,  ex  parte  nobilissimi  domini  mei, 
domini  Rogerii  Bornardi,  Dei  gratia  coroiiis 

Fuxi fuit  presentata  et  tradita  mihi  Rer- 

nardo  Goffi ,  publico  Fuxi  notario,  quœdam 
littera  sincera  el  intégra,  in  pergamino  son- 
pta,  non  cancellata ,  nec  notata  in  archita, 
sigillata  cum  sigillo  conventus  sancti  Anfo- 
nini  Appamiarum  ,  cerœ  viridœ  apposita;  io 
guadam  corda ,  in  quo  sigillo  erat  sculpta 
imago  navis,  el  in  uno  capite  navis  erat  si- 
^num  castelli,  et  in  alio  signum  columbi,  el 
in  medio  navis  caput  hominis,  sive  imago 
capitis  hominis;  et  erat  circumscriptum  i^ 
sic  :  conventus  Sancti  Anlonini  Appamis.  i 

Ailleurs,  et  dans  une  autre  légende,  appa- 
raît encore  la  môme  barque,  mais  avec  une 
autre  origine.  Là  on  raconte  que ,  quelque 
temps  avant  d'être  décapité  ,  le  saint  aurait 
été,  par  ordre  du  tyran  du  lieu  ,  précipité 
dans  Teau  de  la  rivière  avec  une  meule  au 
cou;  mais  que  la  meule,  s'étant  tout  à  coup 
changée  en  une  nacelle  ,  aurait  surnagé  et 
conservé  sauve  la  vie  du  saint  :  sed  mola 
quasi  cymba  Imiter  vectus. 

Sur  un  médaillon  ou  clef  de  voûte  du  clo- 
cher de  la  cathédrale  se  voit  sculptée  cette 
barque,  el  on  la  retrouve  dans  les  pièces  de 
monnaie  que  Jean  de  Foix^flt  baUre  h  Pa- 
miers, en  14'22,  pour  suppo*rler  les  frais  de 
la  guerre  contre  le  prince  d'Orange  (1). 

Aujourd'hui  encore ,  la  barque ,  renfer- 
mant le  corps  du  saint,  forme  lesapmesetle 
sceau  du  chapitre.  En  un  mot,  partout  quand 
il  s'agit  d'Anlonin ,  la  mystérieuse  nacelle 
joue  le  plus  grand  rôle,  comme  étant  son  al* 
tribut  inséparable. 

Sans  vouloir  aborder  toutes  les  diflicultés 
qui  se  rattachent  è  celte  question,  qu'il  suf- 
fise, pour  l'éclaircir,  d'établir  les  rails  sui- 
vants, par  des  dates  précises,  savoir  :  1*  que 
Pamiers  avait  le  nom  d'Appamvers  (Appa- 
miœ^  Adpamiœ)f  bien  avant  qu'il  fût  quesuon 
des  croisades  et  de  Roger  if ,  puisqu'on  le 
trouve  en  propres  termes  dans  un  acte  pu- 
blic de  1078 ,  où  il  est  fait  mention  de  ses 
marchés  :  in  mercato  Appamiarum  (2). 

2°  Que  la  ville  actuelle  renferme,  surdi- 
vers  points,  des  restes  de  constructions  ro- 
manes qui  accusent  le  xr  siècle  (3),  el  qui 
prouvent  que  déjà,  à  cette  époque,  la  ville 
devait  avoir,  sinon  la  môme  agglomératioD, 
du  moins  la  môme  étendue  qu'elle  a  aujour- 
d'hui. 

3'  Que  ce  Roger  dont  il  est  ici  auestioo 

(\)  Ces  sortes  de  monnaies  sont  ordinairemenlen 
cuivre  et  s'appellent  C,uUhem$,  Celle  que  j'ai  entre 
les 'mains  est  en  or,  et  je  la  dois  à  TobUgeance  de 
M.  le  docteur  Ourgaud,  ancien  maire  de  la  ville. 
Dans  le  champ  est  une  nef  équipée  el  flottante  vniUs 
en  poupe.  On  voit  une  croix  en  guise  de  mât,  et  U 
colombe  se  tient  sur  Tarriére  roi  plié. 

(2)  Acte  du  mois  de  mai  1078,  série  2«,  par  lequel 
Cnilhaumc,  abbc  de  Saint-Antonin,  donne  en  (if,  à 
Pierre  Oïlio,  une  mesure  de  sel,  chaque  semaine,  in 
mercato  Appamiarum,  et  nnum  bancum  carnarium  in 
macelto,  etc.  (Mairie  de  Pamiers). 

(3)  Restes  (ies  portails  de  Notre-Dame  du  Camp  et 
de  la  catliëdrale. 


PAM 


D*£FIGRÂI>II1E. 


PAR 


I05i 


uaà  l*abbnye  des  droits  usurpés;  nida 
e  par  ses  libéralités  h  Tagrandir  (1),  mais 
ne  la  fonda  pas;  qu'il  jura  sur  les  reJi- 
du  saint  qu'il  serait  fidèle  à  son  ser- 
y  mais  non  pas  qu'il  les  rapporta. 
e  charte  de  1111,  où  ce  corate  est  obligé 
irertu  de  l'acte  du  pape  Urbain  II  qui 
>mmuniait)  de  restituer  les  droits  que 
t  ses  prédécesseurs  avaient  enlevés  à 
aye,  parle  de  l'abbaye  Saint-Antonin  et 
ville  de  Painiers,  non  pas  avec  les  cir- 
►cutions  qu'emporte  un  nom  nouveau  , 
en  propres  termes  et  comme  d'un  nom 
is  longtemps  en  usage  et  dont  on  est  en 
ission,  ab  antiguis  iemporibus  f2). 
Qu'au  Tiii*  siècle  le  monastère  ae  Saint- 
Qin  était  déjà  célèbre;  et  ce  qui  est  bien 
probant,  que  déjà  il  possédait  les  reli- 
du  saint,  ce  que  Godescard  lui-même 
le,  bien  qu'il  soit  au  nombre  de  nos 
*saires  (3).  Du  moins,  il  est  certain  que 
\tops  de  Louis  le  Débonnaire,  en  817, 
itaine  était  déjà  depuis  longtemps  en 
ssion  des  reliques  cfu  saint  (4). 
fu'à  Rbodez  on  croit,  comme  à  Pamiers, 
e  saint  exerça  son  ministère  en  per- 
5  dans  ces  diverses  contrées;  que  pour 
crer  ces  souvenirs,  on  construisit  su 
it  l'autre  point  deux  monastères  aCl  s*é 
t  de  part  et  d'autre,  une  dévotion  si 
e ,  qu'il  n'est  pas  rare  qu'on  les  ait 
ndus  l'un  avec  1  autre,  au  loin  surtout, 

Hoger,  évéque  de  Gouserans,  assista  eu  887  à 
tnsialiun  des  reliques. 

irait  qu*il  y  a  eu  trois  translations  solennelles 
iques  de  saint  Anlonin  :  la  preniîèrA,  lorsqu'on 
I  de  son  tonnbeau  pour  les  renfermer  dans  de 
châsses  ;  la  deuxième,  lorsqu'on  les  transporta 
iiaslère  primitif  dans  Téglise  nouvelle  du  Mas; 
oisième,  enfm,  lorsqu'on  en  fit  la  translation 
slle,  au  xiv»  siècle,  dans  Téglise  du  Mcrcada, 
lemcnt  érigée  en  callicdrale«  Il  y  eut  d'autres 
mies  de  reliques  auxquelles  assista  Roger  II, 
ont  peut-être  les  reliques  de  saint  Gaïus  et  de 
lexandre,  ^ue  le  comte  rapporta  en  effet  d'A- 
f  et  dont  »i  enrichit  le  Mas,  que  les  chroni- 
prirent  pour  celles  de  saint  Anlonin.  Sa  piété  le 
à  vénérer  les  reliques  des  saints  et  à  assister 
s  les  cérémonies  de  translation  qui  y  avalent 
t.  Elle  était  si  grande,  que  l'on  raconte  qu^il  : 
la  lui-mesme,  dedans  les  plis  de  son  manteau» 
ements  de  Monsieur  sainct  Antfioine.  i 
ui  est  certain,  c'est  que  les  reliques  de  saint 
n  furent  portées  à  Foix,  en  1117,  pour  la  dé- 
de  l'église  de  Monigauzy. 
)ans  un  accord  entre  Roger  H  et  Tabbaye,  à  la 
e  l'excommunication  lancée  par  Urbain  II  et 
contre  lui,  pour  avoir  spolie  injustement  ab- 
f  viUam  Ferdelaci^  el  casirum  Appamiœ,  le 
promet  qu'il  sera  désormais  le  gardien  de  la 
t  le  protecteur  de  l'abbaye,  et  prmavit,  et  fit- 
,  propriis  manibus  et  ore^  super  corpus  beati 
wjuravU,  (Voir  Don  Vaissette,  t.  1,  n.  32, 
,  p.  358,  et  Preuves,  p.  378.) 
îooEscARo ,  2  septembre, 
loand  bien  même  il  serait  vrai,  ce  qui  est  as- 
bable,  que,  dans  le  décret  de  Louis  le  Dé- 
re,  faità  Aix-la-Chapelle  en  817,  il  s'agit  du 
ère  et  des  reliques  de  saint  Antonin  du  Rouer- 
n'en  reste  pas  moins  vrai  que  les  reliques  du 
;ue  sont  celles  du  saint  de  Pamiers,  puisque 
)  corps  de  ce  même  saint  que  ces  deux  églises 
agèrent. 


étant  situés  tous  les  deux  dans  l'ancienne 
Aquitaine. 

6"  Enfin ,  qu'à  Palencia  ,  en  Espagne,  oii 
l'on  [)ossède  des  reliques  notables  de  ce  vSaint 
depuis. les  temps  les  plus  reculés,  c'est  de 
Pamiers  que  l'église  cathédrale  reconnaît  les 
tenir ,  et  c'est  à  Pamiers,  et  non  à  Apamée, 
qu'elle  croit  aussi  que  fut  martyrisé  le  saint. 
Le  Martyrologe  romain  consacre  ce  senti- 
ment (1),  et  les  bréviaires  espagnols  disent  : 
«  Pamiœ  onpidum  Galliœ  Narbonensis.  » 

Or,  en  lace  d'un  pareil  accord  de  la  part 
de  trois  différentes  églises,  aussi  éloignées 
qu'elles  le  sont  l'une  cle  l'autre,  que  peuvent 
être  de  sim)3les  similitudes  de  noms  (2)  ? 

Donc  la  ville  de  Pamiers  n'a  pas  reçu  son 
nom  d'Apamée  en  Syrie;  le   saint  patron 

3u'elle  honore  est  un  autre  saint  que  celui 
'Apamée;  la  barque  qui  lui  sert  a'attribut 
ne  saurait  être  l'emblème  du  vaisseau  qui 
rapporta  Roger  II  des  plages  de  l'Orient;  elle 
ne  peut  être  que  le  souvenir  de  la  nacelle 
qui  reçut  le  corps  du  saint  après  sa  décolla- 
tion. 

PARENZO,  dans  la  province  d'Otrante,  au 
royaume  de  Naples. 

I. 

Sur  une  mosaïque  antique  de  Vabside  de  la 

cathédrale, 

-f  Hoc  fuit  in  primis  templum  quassanie  ruina 
Terribilis  labsu  nec  certo  robore  (Irmum, 
Exiguum  magnoque  carens  tune  furma  (sic)  metalla^ 
Sed  mentis  tantum  pendebant  putria  tecta. 
-f  Ut  vidit  subito  labsuram  pondère  sedera, 
Provjdus  et  fidci  fervens  ardore  sacerdus  (sic) 
Eufrasius  sicirprecessît  mente  rubiam. 
Labentes  melius  sedituras  deruit  îcdes, 
Fundamenta  locans  erexit  culmina  tempU 
-f  Quas  cernis  nnper  varie  fulgere  métallo. 
Perficiens  cœptum  decoravit  munere  roagno. 
Aecclesiam  vocitans  signavit  nomine  Xpi. 
Gongaudens  operi.  Sic  feiix  vota  peregit. 

(Cardinal  Mai,  p.  94.) 

(I)  Dans  réditîon  du  Martyrologe  romain  impri- 
mée à  Anvers  en  1589,  Baronius,  qui  y  a  mis  ses 
savantes  annotations,  dit  en  propres  fermes  :  Anto- 
ninus  de  quo  supra,  passus  est  non  Apameœ  in  SuriOf. 
sed  Pamiœ  apua  Tolosam,  ut  constat  ex  tabulis  tccle^ 
siœ  Palentinœ. 

Il  savait  alors  probablement  le  sort  qu^avaient  eu 
les  reliques  de  saint  Antonin  de  Pamiers,  lors  des. 
guerres  des  huguenots. 

(i)  Pamiers  en  latin  se  dit  Appnmiœ,  Appamiarum^ 
et  annonce  une  nouvelle  adjonction  de  différents  pams, 
ou  hameaux,  que  Ton  fait  remonter  à  1095,  el  doni 
les  armes  de  la  ville,  partagées  en  six  quartiers,, 
viennent  accuser  le  souvenir  sous  le  nom  des  hix 
Barris.  ^Histoire  générale  du  Languedoc,  h  II,  p. 
468,  dit  à  Tappui  que  la  ville  de  Pamiers  a  été  for- 
mée dans  sa  naissance  du  village  de  Frédélas,  du 
château  de  Pamiers,  et  de  deux  autres  quartiers,  o'i 
barris  voisms,  qui,  s*éf.int  agrandis  dans  la  suite, 
n'ont  composé  qu*un  seul  corps,  sous  le  nom  pluri<*l 
de  Appamiœ,  On  peut  voir  encore  V Annuaire  de  /'A- 
r^^e,.  année  1834,  p.  300. 


1055 


PAR 
II. 


DICTIONNAIRE 


PAR 


IISI 


Ancienne  inscription  dans  la  chapelle  du  par- 
lais ipiscopal. 

-f.   Fainul.  Wu  Eufrasius.  aiitis.  temporibus. 

suis.  ag.  an.  xi.  Locum.  liunc.  cond.  fondamen. 

DÛ.  jobant.  sec.  aeccl.  catholec. 

Suivant  quelques  savants ,  les  mois  Do. 
jobant,  devraient  se  lire  Do,  jo.  ant.  et  signi- 
fieraient Domino  Johanne  antistite  (  le  pape 
Jean  II»  monté  sur  le  Saint-Siège  en  802)  ; 
mais  Je  cardinal  Mai  préfère  lire  Deo  jobante 
j)onr  juvante.  Euphrasius ,  dont  il  est  ques- 
tion, est  celui  contre  lequel  le  pape  Pelage  I" 
écrivit  à  Nersès. 

(Mai,  p.  84.) 

PARIS,  capitale  de  la  France. 

Nous  avons  classé  les  inscriptions  nom- 
breuses de  cet  article  sous  le  nom  des  égli- 
ses, couvents  du  autres  établissements  exis- 
tants ou  supprimés  qui  les  renfermaient.  Voy. 
la  liste  alphabétique  de  ces  établissements, 
que  nous  ne  pouvons  reproduire  ici,  à  la 
table  géographique  des  inscriptions,  France, 
§  Parts. 

Abbate  aux  Bois ,  ancienne  abbaye  de 
filles,  de  Tordre  de  Cîteaux.  Elle  fut  fondée 
l'an  1207 ,  par  Jean  do  Nesles ,  châtelain  de 
Bruges,  dans  un  lieu  nommé  Batiz,  au  milieu 
des  Dois,  et  dans  le  diocèse  de  Noyon;  elle 
a  quinze  mille  livres  de  revenu,  et  est  située 
maintenant  à  Paris,  rue  do  Sèvres,  faubourg 
Saint-Germain. 

On  a  gravé  sur  la  première  pierre  des  fon- 
dations de  cette  église  : 

Par  la  grâce  de  Dieu,  très-haute,  très-puissante 
et  très-illustre  princesse,  Elisabeth-Charlotte 
palatine  du  Rhin,  duchesse  [d*Orléans,  a  posé 
cette  première  pierre,  Tan  de  grâce  1718,  le  8 
de  juin. 

Adoration  du  Saint-Sacrement,  ancien 
couvent  de  religieuses,  de  la  rue  Cassette, 
à  Paris,  fondé  par  Anne  d'Autriche. 

Les  religieuses  du  Saint-Sacrement  ayant 
été  transférées  dans  ce  couvent  en  1669,  fi- 
rent mettre  cette  inscription  sur  la  grande 
porte  : 

Les  Religieuses  Bénédictines 

Du  TrèS'Saint^Sacrement , 

Loué  soit  a  jamais 

Le  très-saint  Sacrement  de  l^ Autel. 

Ce  monastère  est  établi  pour  Tadoration  perpé- 
tuelle du  saint  Sacrement  de  Tautel,  en  répa- 
ration des  outrages  et  autres  profanations  qui 
se  commettent  contre  cet  auguste  mystère;  et 
pour  cet  effet,  il  est  exposé  tous  les  jeudis  en 
cette  église,  où  les  religieuses  sont  jour  et  nuit 
en  amende  honorable. 

Les  fidèles  sont  invités  de  joindre  leurs  prières 
à  cette  intention. 

Grands-Acgustihs  ,  sur  le  quai,  près  le 
Pont-Neuf.  Eglise  détruite. 

L'église  a  été  bâtie  à  plusieurs  reprises; 
mais  le  roi  Charles  V,  surnommé  le  Sage,  a 
eu  la  principale  part  à  cet  ouvragn,  ainsi  que 


le  portait  une  inscription  qui  se  voyait  rqt 
pieds  de  la  statue  de  ce  roi ,  placée  au  côté 
gauche  de  la  porte  de  cette  église,  et  vis*à- 
Yis  celle  de  Saint-Augustin.  La  voici  : 
Primus  Francorum  rcx  I>eiphlnos  fuit  iste; 
Exemplar  morum.  Carolus  dictas,  bone  Cbriste, 
Merces  justonim,  diiexit  fortiter  iste. 
Hic  patet  exemplum  tibi  ;  oam  complevît  honore  ; 
Hoc  pnesens  templuro  Deo  ditelar  honore. 

Afirès  avoir  rapporté  cette  inscription,  et 
avoir  remarqué  que  ce  fut  Charles  Y.  qui  eut 
la  principale  part  à  la^construction  de  cette 
église ,  il  paraîtra  assez  étonnant ,  dit  Pigi< 
mol,  qu'elle  n*ait  été  dédiée  que  sous  Char- 
les Vil  à  l'honneur  de  sainte  Anne,  par 
Guillaume  Chartier ,  évéque  de  Paris ,  le  € 
mai  1^53,  c'est-à-dire  soixante-treize  ans 
après  la  mort  du  roi  Charles  Y.  Il  y  a  appa- 
rence qu^elle  ne  fut  acheniée  qu'au  bout  de 
ce  temps-là,  ou  bien  qu'elle  avait  été  rebâtie' 
dans  cet  intervalle  (1  ) ,  ce  qui  n'est  guère 
croyable.  Malgré  tant  ae  soins  et  de  temps, 
on  peut  dire  que  cette  église  n'en  est  pas 
plus  belle  et  qu'elle  se  ressent  du  mauvais 
goût  du  siècle  où  elle  a  été  bâtie. 

La  chapelle  du  Saint-Esprit  est  à  côté  du 
grand  autel,  vers  le  nord.  Elle  est  décorée  de 
plusieurs  tableaux ,  dont  celui  qui  est  sur 
l'autel  représente  la  descente  du  Saint-Es- 

Ïirit  sur  la  sainte  Yierge  et  sur  les  anôtres. 
1  est  de  Jacob  Bunel ,  peintre  estimé ,  né  à 
Blois  en  1558.  Cette  chapelle  fut  construite 
et  dédiée  en  mémoire  de  l'institution  de 
l'ordre  du  Saint-Esprit,  dont  la  cérémonie  y 
fut  faite  pour  la  première  fois ,  par  le  roi 
Henri  111 ,  le  premier  jour  de  janvier  1579. 
On  avait  mis  dans  cette  chapelle  un  tableau 
où  Henri  III  était  représenté,  donnant  le  col- 
lier de  l'ordre  du  Saint-Esprit  à  plusieurs 
chevaliers,  et  au  bas  était  cette  inscription  : 

Fortissimis  et  prudcntissimis  ulriusque  militke 
equitibus  prises  nobilitatis,  belle  et  pace  op- 
time  de  Republica  meritis,  Uenr.  III,  Gallix  et 
PoloniiB  rex  augustus ,  divini  Spiritus  apud 
Cbristianos  symbolum,  pro  equestri  stemmate 
esse  voluit,  jussit,  decrevit,  plaudenie,  accla- 
mante, vénérante  populo,  et  veto  pro  salute 
principis  nuncupante,  ob  sîngularem  ipsius  ple- 
tatem.  Luteiîx  Parisiorum,  kalend.  jan.  ann. 

M.   13.  LXXIX. 

Ce  tableau  subsista  jusqu'à  la  mort  du  duc 
et  du  cardinal  de  Guise;  mais  dès  que  le 
peuple  ligueur  eut  appris  que  ces  deux  re- 

(1)  M.  Jaîllot  dit  que  cette  conclusion  n^cst  pas 
juste.  En  effet,  il  n'est  pas  nécessaire  que  la  dédi- 
cace d'une  église  se  fasse  dés  qu'elle  est  acbevée  ; 
celte  cérémonie  n'est  pas  même  essentielle.  L'église 
catbédrale  n'a  pas  encore  été  dédiée,  quoiqu'il  y  ait 
environ  500  ans  qu'elle  est  entièrement  finie.  D'ail- 
leurs, outre  que  l'église  des  Auguslins  était  encore 
imparfaite  lorsque  Charles  Y  mourut,  on  ne  doit 
pas  être  étonné  de  voir  qu'il  y  ait  eu  un  intervalle 
de  73  ans  entre  celle  époque  et  celle  de  la  dédicace. 
Les  troubles  et  les  factions  qui  agitèrent  le  royaume . 
sous  les  règnes  de  Charles  Vi  et  de  Charles  VU 
étaient  un  motif  assez  plausible  pour  suspendra 
celle  cérémonie. 


PAR 


D*EPlGaAPilIE. 


PAR 


1058 


avaient  été  tués  à  Biois  par  ordre  du 
vint  en  fureur  aux  Augustins,  et  mit 
^es  le  tableau  et  Tinscription.  On  par- 
es autres  chapelles  qui  régnent  le  long 
tte  église,  du  côté  du  nord,  à  mesure 
fera  mention  des  personnes  illustres 
ont  été  inhumées. 

es  de  Rome  est  le  premier  de  ceux 
ait  d'abord  connus.  Il  était  issu  de  Tan- 
3  et  illustre  maison  des  Colonnes,  qui 
lé  à  TEglise  le  pape  Martin  111,  quatorze 
laux,  un  grand  nombre  de  prélats;  et 
cle,  plusieurs  grands  capitaines.  11  en- 
ibora  dans  Tordre  des  ermites  de  Saint- 
»tin,  et  en  devint  successivement  gêné- 

f^rès  avoir  été  précepteur  du  roi  Phi- 
e  Bel ,  il  fut  élevé  à  Tarchevôché  de 
es.  Il  assista  au  concile  général  de 
e ,  Tan  1311,  et  en  cenvoqua  un  pro- 
I  à  Bourges,  pour  le  lendemain  de  la 
té  de  la  Vierge,  la  môme  année,  selon 
is;  et  en  1315,  selon  le  religieux  de 
Sulpice.  11  mourut  à  Avignon  en  1316, 
corps  fut  transporté  à  Paris,  et  inhu- 
ns  cette  église,  avec  cette  épitaphe  ; 

HIC   JACET 

morum,  vlue  mundilia,  archiphilosophiae 
otelisperspicacissiraus  coramcnlator,  clavis 
>ctor  sacrsc  theologix,  lux  iii  lucem  redu- 
dubia,  Fraler  i£gidius  de  Borna  ,  ordinis 
um  Eremîtarura  Sancli  AugusUni,  archie- 
pus  Bilurlcensis,  qui  obiit  anno  Dominî 

22  mcnsis  deccnibrls. 
me  Isabeau  de  Bourgogne,  dame  de  Neau- 
femme  de  M.  Pierre  de  Cbambcly,  le  jeune, 
sur  de  Neaupble,  laquelle  trépassa  Pan  de 

M.  ccc.  xxui. 

ime  Jeanne  de  Valois,  comtesse  de  Beau- 
•le-Roger,  fille  de  M.  Cbarles,  fils  du  roi  de 
»,  comte  de  Valois,  père  du  roi  Philippe; 
madame  Catherine  ,  impératrice  de  Gons- 
lople),  femme  dudit  Charles;  laquelle 
e  fut  femme  de  monsieur  Robert  d'Artois, 
.répassa  Tan  m.  ccc.  Lxni,  le  9  juillet. 

ùt  inhumé  un  enfant,  dont  l'épitaphe 
lit  connaître  le  nom  et  les  qualités. 

CY    GIST 

bert  monsieur,  Ois  4«  de  haut  et  excel- 
irince  monsieur  Engelberl  deClèves,  comte 
vers,  d'Eu,  de  Reihel  et  d'Auxerre,  fils 
re  de  duc,  et  cousin-germain  du  irès-chré- 
)i  Louis  Xil  de  ce  nom,  qui  trépassa  à  Pa- 
rhôtel  dudit  comte,  nommé  rhôtel  d'Eu, 
jourde  février,  l'an  1498. 

iab  hoc  niiido  jacet  Engelbertulus  înfans, 
nen  habens  patris,  Carola  mater  erat  : 
ab  illustri  Clivensi  stirpe  creatus, 
Bra  nobilium  Vindecinense  decus. 
ndovico  biàseno  sanguine  junctus, 
c  etiam  Francis  regibus  orta  fuit, 
lemm  fovere  dies  cunabula  centum, 
indo  adiit  superos  viia  tcnella  sues. 


Contre  le  mur ,  on  voyait  Tépilaphe  de 
Jean-Baptiste  Sapin,  conseiller  clerc  au  par- 
lement de  Paris,  gravée  sur  une  lame  de 
iîuivre.  Ce  magistrat,  un  des  plus  vertueux 
et  des  plus  savants  de  son  siècle,  allant  pas- 
ser une  partie  des  vacations  en  Tourame , 
d*où  il  était  originaire,  et  étant  accompagné 
de  Jean  de  Troyes,  abbé  de  Gaslines,  rencon- 
tra en  chemin  Georges  Odet  de  Selve,  que 
le  roi  de  France  et  le  roi  de  Navarre  en- 
voyaient en  ambassade  vers  le  roi  d'Espagne. 
Ces  trois  illustres  voyageurs  étant  arrivés  à 
Cloïs .  bourg  qui  est  entre  Chftteaudun  et 
Vendôme,  furent  enlevés  par  un  parti  de  la 
garnison  calviniste  qui  était  dans  Orléans, 
et  conduits  pieds  et  mains  liés  dans  cette 
ville,  ou  par  vengeance  de  Tarrôt  du  parle- 
ment donné  contre  les  calvinistes  rebelles 
qui  étaient  dans  cette  ville,  Jean^Baptiste 
Sapin  et  Jean  de  Troyes  furent  pendus  a  une 
même  potence,  le  2  novembre  1562.  Gilles 
Bourdin ,  procureur  général,  assisté  de  Du- 
mesnil  et  de  Boucherot,  avocats  généraux,  Qt 
la  relation  de  cette  funeste  aventure  au  par- 
lement» le  12  du  même  mois.  Le  corps  de 
Sapin  fut  apporté  à  Paris ,  et  inhumé  aux 
Augustins,  ou,  \e  18  du  même  mois,  on  lui 
fit  un  serVice  auquel  le  parlement ,  en  forme 
de  couTf  assista,  (.e  n'est  pas  pour  vouloir  di- 
minuer l'atrocité  du  crime,  mais  uniquement 
par  amour  pour  la  vérité,  qu'on  remarquera 
ici  que  de  ces  trois  illustres  personnages,  do 
Selve  était  le  seul  qui  eût  le  caractère  d'am- 
bassadeur, quoique  quelques  auteurs  les 
aient  revêtus  tous  les  trois  de  ce  même  titre. 
Ces  mêmes  écrivains  assurent  aussi  qu'ils 
furent  tous  trois  pendus,  ce  qui  est  faux;  car 
il  est  constant  que  de  Selve  fut  échangé  pour 
le  sieur  de  Luzarche,  qui  était  prisonnier  à 
Paris  pour  la  religion. 

Voici  l'épitaphe  de  Sapin  : 

Joanni  Baptistse  Sapino,  nobili  familiae  orto, 
senatori  ornatissimo,  viro  inlegerrimo,  omni 
doctrinarum  génère  praedito,  civi  optimo  ;  qui 
cura  obeundi  muneris  erga  Turoneslter  faceret, 
a  pubUcis  hostibus  positis  lalronum  more  insi- 
diis,  in  Carnolensi  agro  interceptas,  Aureliam 
(impiorom  factionum  arcem)  abduclus  perduel- 
lium  exercitio  traditus,  ac  dies  aliquot  misera 
adservalos,  demum  quod  antiquae  et  catholic» 
religionis  assertor  fuisset,  turpissimse  neci  est 
addictus.  Patres  hocj  tanto  scelere  commoti, 
univers!  in  purpura  coeuntcs,  banc  in  insontis 
collegae  corpore  acceptam  injuriam,  toli  amplis- 
simo  ordini  irrogatam  et  communem  censuenint 
et  tanquaro  honestam  et  gloriosam  pro  Chrisli 
nomine  et  Chrisliana  republica  mortem  per- 
pesso,  supremis  et  ipsi  in  eura  oificiis  fungentes, 
solemnem  luctum  fieri  publicum,  parentale  per- 
agi,  aram  propitiatoriam  extnii,  ac  reliques 
omnes  senatorios  honores  mortuo  deferri,  ex 
veto  publiée  decreverunt.  An.  restit.  salut.  1562, 

id.  novemb. 

Bequiescat  in  pace. 


1059 


î»AiV 


Remy  Belleati,  poêle  français,  et  un  des 
sept  de  la  Pléiade  française,  qui  avait  été 
formée  sous  le  règne  de  Henri  lll  et  de 
Charles  IX,  à  l'exemple  des  Grecs  et  des 
Romains  (les  autres  étaient  Joachira  du  Bel- 
lay, Jodelle,  Ronsard,  Daurat,  Baif  et  Pon- 
tus  de  Thiard)  élait  natif  de  Nogent-le-Ro- 
trou,  et  mourut  le  6  de  mars  1577;  il  fut 
aussi  enterré  dans  le  chœur  de  cette  éçlise. 
11  composa  divers  ouvrages,  et  traduisit  les 
poésies  d'Anacréon,  de  grec  en  français;  un 
de  ses  meilleurs,  est  un  poëme  de  La  nature 
et  delà  diversité  des  pierres  précieuses ^  qui 
donna  lieu  à  Ronsard  de  lui  faire  cette  épi- 
taphe,  qui  est  effacée  à  présent: 

Ne  (aillez,  mains  industrieuses. 
Des  pierres  pour  couvrir  BelleaUi 
Lui-raénie  a  bàli  son  tombeau 
Dedans  ses  pierres  précieuses. 

Gui  Dufaur,  sieur  de  Pibrac,  née  Toulouse 
en  1527,  si  connu  par  ses  emplois  et  par  ses 
quatrains,  qui  ont  été  traduits  en  grec,  en 
latin,  en  allemand,  etc.,  de  môme  que  par 
ses  harangues  et  les  louanges  qu'il  a  faites 
delà  vie  rustique,  mourut  le  là  de  mai 
1584  Agé  de  cinquante-six  ans,  et  fut  inhumé 
dans  ce  chœur,  auprès  du  grand  autel,  où 
Ton  mit  cette  épilaphe. 

TUMULUS 

TIDI  FABRI  PlBRACHn. 

Hîc  tegunlur  cineres  tantum,  et  ossa  Vidi  Fa- 
brî  Pibrachii.  Nomen  ejus,  virlusque  spiral  in 
oreet  admiralione  populorum  omnium,  quos 
non  soium  orbis  Chrislianus,  sedoriens  et  intima 
Scytharum  ora  videt  :  genus  illi  a  stirpe  vete- 
rum  Fabrorum,  quae  neminem  habuit,  in  tara 
longa  série  annorum  plusquam  trecentorum, 
qui  non  aut  ex  ordine|  senalorio  in  toga  illustrls, 
out  inler  fortes  rei  militaris  ac  bcUicae  gloria 
famaque  insignis  fuerit;  ipsequi  nasci  ab  illis 
forluiiam  neque  ultra  duxit,  cum  per  omnes  iret' 
dignitatumel  honorum  gradus,  tribunal  emptura 
nummario  pretio,  nec  insedit,  nec  appetivit 
unquam;  virtute  non  censu,  meritorum  xsti- 
matione,  non  diviliarum  magnltudine  ralus  cen- 
seri  munus,  cl  religionem  judicantium.  Sub 
Carolo  IX  primum  ex  prxtura  Tolosana  accitus 
in  urbem  el  missus  Tridenlum  (quo  tum  sanan- 
dis,  fonnandlsque  rébus  Ëcclesiae  adversus  fu- 
renlem  impielatem  sectariorum  con vénérant 
lecla  regnorum  et  provinciarum  nominis  Gbri- 
Bliani  lumina)  sicrenuntiaviisummamimperatâe 
legaiionis,  sic  Gallici  nominis  prerogativam, 
rcgisque  sui  jus,  ad  dignitatem  fandi  prudcu- 
lia  cl  ubertaie  asseruit,  ut  cum  gratise  causa 
nibil  diceret,omnia  tamenessent  illic  omnibus 
grataquae  diceret  :  illinc  reversum,  non  in  prie- 
ris  provincia:  prsetura  el  niagislralu  olium,  sed 
altior  honos  ad  negotia  traxit,  evectum  ad  regix 
advocalionis  munus  in  augustiorc  et  primario 
GaHi;e  totius  senalu,  ubl  cum  auciior  fama  vir^ 
tuiuin  il)  dies  cresceret  et  triuuipharel  ejus  ora- 
tio»  raplus  est  velut  in  selecliorcm  et  sanciiorem 


DICTIONNAIRE  PAR  1060 

illorum  ordinem,  qui  arcana  regni  el  tacila 
principis  meditationes  cognoscil  ac  régit,  el 
mox  deinde  Henrico  llf ,  quem  lune  Poioui  pu- 
bliée, solemni ,  comiliorum  ordinumque  regni 
sui  décrète  Regem  sibi  renuntiarant,  datus  om- 
nium autor  ac  princeps  consiliorum ,  qiue  sic 
temperavil  arte,  judicio,  sapienliaque,  ul  brevi 
praeter  spem  omnium,  jn  lanta  rcrum  difDcul- 
taie  avito  eum  Galllarum  regno  luendo  mrsuâ 
incolumem  el  salvum  reddideril;  el  quxrenles 
nibilominus  per  secessionero  Poloniae  proceres, 
cui  se  regnique  jura  permitterent,  aliqaaodia 
intérim  in  priera  sacramenti  fide,  el  r^s  ob- 
sequio  continueril  ;  tum  bis  perfunctum  el  red- 
ditum  sibi  excepil  rursum  senalus,  sed  inter 
praesides  sues,  oliumque  fecil,  in  quo  patriis 
verbis  telrasticis  numeris  ex  suis  vitx  pnecepta 
composuil,  quae  propter  eximiam  vim  sapien- 
lix  populorum  omnium  serroone  versa  leninlur, 
non  sine  prxcipiia  autoris  sui  apud  Turcas, 
eliam  et  barbares  vcneratione.  Ad  extremum 
quoque  Francisco  Uenrici  régis  fralri   miDori» 
quem  inferioris  Germaniae  popuU  ducem,  ac 
principem  sibi   dixeranl,  a  rege  quaestor  sa- 
cri   palatii,  el  cancellarius  sero  missus  (quia 
rébus  jam  desperaiis  ac  pêne  eversis)  cum  iade 
redissct,  morbo  diem  suum  gloriae  plenus  féli- 
citer clausit  an.  1584.  â.  maii.  Fil  annis  poslea 
sex  a  viginti,  secuta  virum  e  Vosconia  cileriore 
conjux,  fcmina  illuslris  Joanna  de  Custos  a  Ta- 
rabel,  hic  idem  sibi,  quod  viro  moriens  fatale 
conditorium  fecit.  an.  161^. 


Midiael  FaberPibrachius,  ejasJeoi  Fabri  filitis  nato  ma^ 

xiiuus,  régis  in  sacri  coiisisloril  orJine  c(>usiliariitf, 

inœreos  moDumeDium  posuit.  ao.  1627. 

Il  n'y  a  rien  à  ajouter  à  celte  épitaphe 
de  Pibrac,  sinon  que  la  famille  de  Dufaur» 
dont  il  était,  est  établie  à  Toulouse  depuis 
plusieurs  siècles  ;  mais  qu'elle  est  originaire 
d'Auch.  On  a  aussi  oublié  de  dire  que  Pi- 
brac avait  été  chancelier  de  Marguerite  de 
France,  reine  de  Navarre.  Ce  fut  pendant 
qu'il  élait  à  son  service  que,  malgré  toute 
sa  sagesse,  il  ne  put  se  défendre  des  char- 
més de  celte  princesse,  el  qu'il  osa  élever 
ses  désirs  jusqu'à  elle.  Quoiqu'il  fût  bien 
fait  de  sa  personne,  et  qu  il  eût  beaucoup  de 
douceur  et  d'agrément  dans  l'esprit,  la  reine 
n'avait  aucun  goût  pour  lui  ;  et  se  faisant 
honneur  d'une  résistance  qui  ne  lui  coûtait 
rien,  elle  lui  fit  écrire  une  lettre  fière,  où  elle 
lui  reprochait  sa  témérité.  Cette  aventure 
mortiûa  tellement  Pibrac,  qu'il  tâcha  de  se 
justifier  par  une  réponse  qu'il  montra  à  de 
Thou,  qui  la  trouva  écrite  avec  beaucoup 
d'esprit  et  de  délicatesse  ;  mais  plus  propre 
à  convaincre  de  la  vérité  des  reprochées 
que  lui  faisait  cette  princesse,  qu'à  l'en 
désabuser 

Lorsqu'en  1675,  on  entreprit  de  décorer 
le  grand  autel  des  Augustins^  comme  nous 
le  voyons  à  présent,  on  transporta  derrière 
cet  aiilel  les  cendres  et  le  tombeau  de  Pibrac. 


PAR 


D'EPIGRAPHIË. 


PAR 


1062 


a  sacristie,  on  voyait  rinscription 
;ravée  sur  une  table  de  raarbre: 

,  veille  de  Pâques,  20*  jour  d'avril 
issa  à9  heuresdu  matin,  au  fauxbourg 
nain  des  Prés,  rue  de  Seine,  haute  et 
Dame  Diane  de  Rohan,  femme  et 
haut  et  puissant  Seigneur  raessire 
E  LÀ  Tour-Landry, "Chevalier  de  TOr- 
,  Comte  de  Chàteauroux,  et  Baron  du- 
i  la  Tour-Landry  ;  de  laquelle  Dame 
les  sont  ci-devant  enterrées,  avec 
u  illustrissime  et  révérendissime  pré- 
is  DE  RoHAN,  son  grand-oncle,  en  son 
levéque  de  Lyon,  primat  des  Gaules, 
d^Angers. 

Priez  Dieu  pour  eux. 

re  côté  du  grand]  autel ,  c'est- à- 
lé  de  TEvangile,  sont  la  tombe  et 
l  un  des  plus  fameux  théologiens 
siècle,  et  des  plus  consultés  de 
sur  les  cas  de  conscience. 

HIC  SITUS   EST 

;  Sainte-Beuve,  Parisînus,  Presby- 
,  ac  socius  sorbonicus,  regius  S. 
professer,  qui  vix  dum  xxviii.  trans- 
mum ,  a  clero  Ecclesi^e  GalUcanx 
.  c.  xLi.  Mcduntse  congregato ,  eu  m 
is  erudiiis  ad  componendum  theolo- 
is  corpus,  est  delectus  ;  et  biennio 
chola  Sorbonae  iheologiam  docuit 
(la ,  magna  sludiosorum  frequentia  ; 
ejus  eximiam  cum  singulari  pietate 
le  conjunctam  testantur  nonnullarum 
m  Breviaria  ac  Ritualia  diligenlissime 
plurimi  herelici  ad  catholicam  re- 
slicissime  adducii,  muliœ  controversise 
i,  qui  ipsum  ullro  arbilrum  elegeranl 
;  complures  omnium  onlinum  ad 
nem  morum  prudentissimisadmonilio- 
iliisque  coinpulsi,  cum  idem  undique 
ibus  et  popularibus  modo,  sed  etiam 
r  de  rébus  ad  discipliuam  ecclesiasti- 
mores  perlinentibus  quotidie  consule- 
^tisque  indcfessus  salisfecerit,  Anlis- 
3x  omnibus  regni  Francici  provinciis 
iui  1670  apud  Pontem  Isar»  conven- 
lant,  virum  oplime  de  Ecclesia  meri- 
ario  donavere  :  vixit  annos  6i;  obiit 
isjanuarias,  anno  1677.  llieronymus 
-Beove,  Prior  Monlis  Aureoli,  fratri 
[ue  carissimo  mœrens  posuil. 

dans  la  sacristie  un  fort  beau  ta- 
^ignon,  qui  représente  les  mages 
en  terre,  qui  adorent  l'enfant  Jé- 
présentent  de  l'or,  de  l'encens  et 
ne.  Ce  tableau  fut  donnée  par  le 
l'Ancre.  On  y  voit  aussi  un  Empi- 
rolet  Flamael. 

nef  on  voit,  au  pilier  qui  est  en 
chapelle  de  la  Vierge,  une  statue 
armé,  plus  petite  que  le  naturel, 


laquelle  représente  Jacques  de  la  Fontaine, 
chevalier,  seigneur  de  Malgeneste,  etc.,  dont 
voici  l'épilaphe  : 

louange  soit  a  dieu 
Cy  gist  sous  celle  grande  tombe,  Messire 
Jacques  de  la  Fontaine,  chevalier,  seigneur  de 
Malgeneste,  issu  et  sorti  de  la  maison  des  prin- 
ces souverains  de  la  Rom agne-Mala  teste  , 
comte  d'Astes,  et  di  Coiasolarcy  en  Italie,  des* 
quels  il  s*est  toujours  montré  digne  par  sa  va- 
leur pendant  sa  vie,  partie  de  hiquelle  il  a  usée 
dans  les  armées ,  au  service  et  prés  de  S.  A.  S. 
Charles-Ehanuel,  duc  de  Savoie,  l'espace  de 
20  années  ;  et  du  depuis,  monseigneur  Henri  de 
Savoie,  duc  de  Nemours,  le  ramena  de  Piémont 
en  France,  en  1620,  lui  donnant  une  compagnie 
d*ordonnance  ;  et  le  reste  de  ses  jours  Ta  em  • 
ployé  près  de  sa  personne,  de  celles  de  Mesdames 
les  duchesses  et  de  Messeigneurs  les  princes 
leurs  enfans  :  lequel  décéda  le  2  octobre  1652 
âgé  de  66  ans. 

Priez  Dieu  pour  son  âme.  Vive  Jésus. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Nicolas  de  To« 
lentin,  contre  le  mur  méridional,  est  un  tom-* 
beau  de  pierre,  sur  leauel  est  un  homme 
armé,  et  au-dessous  on  lit  : 

Cy  gist  Messire  Pierre  Dussate;z,  en  son  yï* 
vaut  chevaliei*,  seigneur  et  baron  du  Poyet , 
qui  trépassa  le  10«  jour  d^avril  après  Pâques 
1548.  Priez  Dieu  pour  son  âme. 

Proche  de  la  chaire  du  prédicateur  est  une 
table  de  marbre  noir  élevée,  sur  laquelle  est 
gravée  l'épi taphe  d'Eustache  du  Câurroy,  un 
des  plus  grands  musiciens  de  son  siècle,  qui 
avait  présidé  à  la  musique  des  rois  Char- 
les IX,  Henri  111  et  Henri  IV.  Sauvai  dit 
qu'il  ne  reste  de  lui  qu'une  messe  de  tré- 
passés, qui  se  chante  tous  les  ans  le  jour 
des  morts,  dans  le  chœur  de  Notre-Dame,  et 
que  la  musique  de  cette  messe  est  très-lu- 
gubre et  si  savante,  qu'elle  attendrit  les 
cœurs  les  plus  durs;  et  môme  les  épouvante. 
(On  ne  sait  si  on  chante  encore  cette  messe 
le  jour  des  Trépassés  à  Notre-Dame.)  Elle  a 
paru  telle  à  ceux  qui  l'ont  entendue.  Au 
reste,  cet  écrivain  était  mal  informé,  quand 
il  décidait  qu'il  ne  restait  de  duCaurroy  que 
cette  messe:  on  a  vu  autrefois  des  livres 
de  musique  chez  l'abbé  Paul  Tallemant,  de 
l'Académie  française,  qui  étaient  de  la  com^ 
position  de  ce  musicien,  et  qui  appartenaient 
a  Charles  Perrault,  aussi  de  l'Académie  fran- 
çaise. D'ailleurs,  c'est  une  tradition  assez 
généralement  répandue  parmi  ceux  qui  sa- 
vent l'histoire  de  notre  musique,  que  la  plu- 
part des  noëls  que  l'on  chante  sont  des  ga- 
vottes et  des  menuets  d'un  ballet  que  du 
Caurroy  avait  composés  pour  le  divertisse- 
ment du  roi  Charles  IX.  voici  l'épitaphe  de 
cet  homme  admirable. 

D.  0.  M.  s. 

Suspice  viator,  et  stupesce  ;  quisquis  es ,  fa- 
tehere  me  effari  vera,  si  hoc  unuro  audies  ; 


1 


1063 


PAk 


DICTIONNAIRE 


PAk 


IQM 


Euslatius  DU  Gaurroy,  Bellovacensis  hic  silus 
est  ;  salis  est  pro  lilulo,  salis  pro  tuuiulo,  salis 
superqiie  cineri  pio  luodesloque,  qtem  \irum 
non  Iberia ,  non  Gallia ,  non  Ilalia  modo,  scd 
omnis  Europa,  musicorura  principem  invidia  ad- 
Biiranie  confessa  est,  quera  Carolus  IX.  Ileorici 
duo  coluere  regioque  musices  sacello  prafecerc  ; 
quem  harrooniam  ipsam  el  cœlo  devocasse,  et 
in  templa  divuin  induxisse  tcstanlur  ingenii 
roonumenla  ;  sluporc  el  sileniio  venerandum 
negas  ?Tot  bona,  brevis  urna  non  claudit,  hos- 
pes,  aelernilas  bxc  sibi  Tindicat,  non  moriuntur 
mortales  immoriales  fama,  oriuniur  ut  soles,  cl 
si  quotidie  occidant,  valc  el  bene  coroprccarc. 
Vixit  60  ann.  devixil  an.  4609.  N.  Formé  Pa- 
Tîsinus,  eidem  regio  muneri  succedens. 

H*  M*  F.  C. 

Bans  une  petite  chapelle,  qui  est  derrière 
celle  du  Saint-Esprit,  et  qui  est  fermée  à 
clef,  est  le  toinbeau  de  Philippe  de  la  Clite, 
plus  connu  sous  le  nom  de  Commines,  à 
cause  que  ses  ancêtres  avaient  été  seigneurs 
de  cette  ville,  mais  dont  la  Clite  est  le  vé- 
ritable nom.  Tout  le  monde  connaît  les  ex- 
cellents mémoires  qu'il  a  laissés,  et  qui  lui 
ont  mérité  le  surnom  de  Tacite  français.  Il 
quitta  le  service  du  duc  de  Bourgogne,  son 

5 rince  naturel,  pour  s'attacher  au  roi  Louis 
J,  dont  il  fut  cnambellan  et  le  favori,  sans 
qu'on  ait  jamais  su  au  vrai  quel  avait  été  le 
sujet  de  ce  changement.  Il  fut  seigneur  d'Ar- 
genton  en  Poitou,  et  mourut  en  1509,  âgé 
de  soixante-quatre  ans.  Marville  dit  qu'on 
voyait  autrefois  sur  ce  tombeau  un  globe  en 
refief,  et  un  chou  cabus,  avec  cette  devise  : 
Le  monde  n*est  qu'abus. 

Dans  cette  môme  chapelle  que  de  Commi'» 
nés  a  fait  bâtir  sous  le  nom  de  Notre-Dame 
do  Riva,  ont  été  inhumés  Hélène  de  Cham- 
bes,  femme  de  Philippes  de  Commines,  el 
Jeanne  de  la  Clite  de  Commines,  leur  fille, 
femme  de  René  de  Brosse ,  comte  de  Pen- 
thièvre  en  Bretagne.  Voici  l'épitaphe  de  cette 
dernière  : 

Quingentis  annis  bis  seplem  et  mille  peractis. 
In  lucem  quarlam  posl  idis  inartius  ibat. 
Octavaniqueparens,  Pbœbusproperabatad  borani, 
Comminia  occubuit  generosa  a  proie  Joanna, 
Ponlcbriae  comilis  Brilanni  sponsa  Renali, 
Alque  Agentonii  domino  prognata  Pbilippo, 
Chambeaque  Helena  mens  hic  in  pace  quiescat. 

Dans  la  chapelle  d'Alluye,  qui  est  aujour- 
d'hui celle  de  messieurs  Charlet,  on  a  vu  pen- 
dant longtemps  la  statue  d'un  évoque  à  ge- 
noux sur  son  tombeau,  où  on  lisait  deux  épi- 
taphes.  Tune  en  vers  et  l'autre  en  prose. 
Voici  la  dernière  t 

HIC    JaCET 

nobilis  vir  revcrendus  in  Chrislo  Paler,  domînus 
Pelriis  Quiqueranus,  episcopus  Scnecensis,  fdius 
doniini  Anlonii  Quiquerani ,  equilis  el  baronis 
Bellojocani  illuslrissimi  in  proviiicia  ;  cujus  libri 


tresjde  Laudibus  Provincixextant  disciplinamm 
ac  rerum  cognilione  efflorescentes.  Obiit  anoo 
Domini  1550,  15  kalend.  septembris.  annos 
nalus  24. 

Pierre  de  Quiqueran  était  évéque  de  Sé- 
nés, et  mourut  a* l'âge  de  vingt-quatre  ans. 
11  était  fils  d'Antoine  de  Quiqueran»  baron 
de  Beaujeu,  et  d'Anne  de  Forbin,  Qlle  du 
fameux  Palamèdes  de  Forbin,  seigneur  de 
Soliers.  Ce  prélat  avait  beaucoup  d'esprit,  et 
composa  un  livre  à  la  louange  de  sa  patrie, 
intitulé  de  Laudibus  Provinciœ.  La  famille 
de  Quiqueranest  une  des  plus  illustres  deU 
ville  d'Arles,  par  son  ancienneté,  par  lesem- 
plois  qu'elle  a  eus,  et  par  lesalliancesqu*elle 
a  laites.  Rostan  de  Quiqueran  suivait  le  pa^ 
ti  de  la  princesse  Etienne  Desbaux,  dans  les 
guerres  qu'elle  avait,  l'an  11509avec  le  comte 
de  Provence.  Honoré  de  Quiqueran  de  Bci^u* 
jeu,  mort  évoque  de  Castres,  connu  et  esti- 
mé par  la  régularité  de  sa  conduite  et  par 
son  savoir,  était  de  cette  famille. 

Le  tombeau  de  marbre  noir  qu*on  voit 
dans  la  chapelle  qui  est  à  côté,  et  presque 
vis-à-vis  la  petite  porte  du  chœur,  est  celai 
de  la  famille  de  Barentin,  c'est-à-dire,  de  la 
branche  qui  est  établie  à  Paris.  Des  deux 
bustes  qui  accompagnent  ce  tombeau,  l'an 
est  celui  d'Honoré  Barentin,  conseiller  d'B- 
tat,  secrétaire  du  roi,  maison  et  couronne  de 
France,  mort  le  10  mai  1639,  et  l'autre,  celui 
d'Anne  du  Hamel,  sa  femme,  morte  le  10 
novembre  de  la  même  année. 

Les  autres  personnes  du  môme  nom  et  de 
la  môme  famille,  qui  ont  été  inhumées  dans 
cette  chapelle,  où  on  lit  les  épitaphes  ou  ins- 
criptions que  l'on  va  rapporter,  sont  : 

Jacques-Honoré  Barentin,  chevalier,  vi- 
comte de  la  Mothe,  baron  de  Mauriac,  etc., 
maître  des  requêtes  honoraire,  ancien  pré- 
sident au  grand  conseil,  mort  le  dernier  de 
février  1689,  âgé  de  soixante-trois  ans  trois 
mois.  Dame  Françoise  de  Ribeyre,  femme 
de  Charles-Honore  Barentin,  morte  le  25 
juillet  1693,  âgée  de  vingt-six  ans.  Achilles 
Barentin,  conseiller  de  la  grande  chambre, 
qui  mourut  le  17  juin  1698,  âgé  de  soixante- 
huit  ans.  Cette  épitaphe  a  été  posée  par 
Charles-Honoré  Barentin,  intendant  de  Flan- 
dre, fils  aîné  de  Jacques-Honoré  Barentin, 
mari  de  Françoise  de  Ribeyre,  et  neveu  d' A- 
chilles  Barentin. 

Outre  cette  branche  des  Barentins  établie 
à  Paris,  il  y  en  a  une  autre  connue  sous  le 
nom  de  Barentin-Chissay,  laquelle  est  restée 
dans  le  Yendomois,  et  a  une  belle  sépulture 
aux  Cordeliers  de  Vendôme,  où  Ton  voit 
plusieurs  figures  de  ce  nom  armées  de  toutes 
pièces. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Charles  est  un 
buste  de  marbre  blanc,  sur  un  piédestal  de 
marbre  noir,  et  au-dessous  est  écrit  en  let*" 
très  d'or  : 

Hic  UCEt 

Carolus  Brularius  a  Leonio ,  cornes  consislori»» 
nus,  Pelri  Brularli  a  secrelis  Augusli  filius  ;  qui 
quatuor  ac  vigtnli,  lam  legaiioiiibus  quani  man-* 


IC65 


PAR 


D*EPiGRAPfflE« 


^^ 


lOM 


dalls  Rogrtîs  iterfimclis,  omnibasqve  fetidler 
gejlls,  nulla  labonim  mercede,  nec  accepta,  née 
poslutata  ;  bonis  palernis  ac  regia  benigniuie 
iuier  lot  ingénies  xtatis  sus  foruinas  contentas; 
intègre  ac  liberaJiter  yixit,  nec  minas  constan- 
ter  obiit,  faancque  tamulum  sibi  rooriluro  \ÎTens 
eitniendam  curayit.  Ânno  Domini  1649,  die  i5 
julii,  aîtatis  sus  anuo  78. 

Anielot  de  la  Houssaye  dit,  dans  ses  Mé- 
moires historiqttesy(]ue  Charles  Brulart,  dont 
on  vient  de  lire  Tépitaphe,  était  surnommé 
de  Léon,  d'un  prieuré  qu'il  avait  en  Breta« 
gno.  II  ajoute  qu'en  1612  il  avait  succédé  à 
M.  deChampigny  en  l'ambassade  de  Venise, 
où  il  résida  six  ou  sept  ans,  et  qu'il  y  gagna 
plus  de  cent  mille  écus,  nar  les  affaires  se- 
crètes qu'il  y  flt  avec  les  marchands  du 
Levant.  Si  cela  est  vrai ,  il  s'était  récom* 
pensé  par  ses  mains,  et  l'auteur  de  son  épi- 
Uphe  n  a  pas  eu  raison  de  dire  qu'il  n'avait 
Bi  reçu,  ni  demandé  la  récompense  de  seS 
services.  Un  homme  de  cette  humeur  n'a- 
Tait  eu  garde  de  s'oublier  lui-même  dans  les 
vingt-trois  autres  ambassades  ou  commis* 
sions  importantes,  où  il  avait  été  employé 
par  le  roi.  Amelot  dit  encore  qu'il  ordonna, 
par  son  testament,  que  tous  ceux  de  son 
nom  qui  assisteraient  a  ses  anniversaires,  au- 
raient chaque  fois  trois  écus  d'or;  et  que 
les  revenus  provenant  de  la  rente  de  sa 
maison  delà  rue  Dauphine,  où  il  demeurait, 
seraient  employés  è  faire  apprendre  un  mé- 
tier è  leurs  pauvres  domestiques. 

Dans  la  cnapelle  qui  est  après  celle  de 
Saint-Charles,  est  un  tombeau  élevé  de 
pierre,  et  au  milieu  un  ange  de  marbre  blanc, 
tenant  une  tète  de  mort.  Au-dessus,  sont 
deux  statues  h  genoux,  dont  l'inscription 
qui  suit,  nous  fait  connaître  les  noms  : 

Hîeronimas  Luillier,  in  Sancl.  Régis  CoasHio 
Cons.  et  in  Caméra  Computorura  Procuralor 
i;eneralis,  vivus  sibi,  et  Elisabethac  Dreax,  con- 
jtigi  bene  meritx,  posterisqne  posait. 

Obiit  baee  il  aprilit  I6t9.  lUo  28  septena».  leSS. 

La  chapelle  de  Saint-Augustin  est  auprès 
de  la  grande  porte  de  cette  église.  On  y 
remarque  un  mausolée  de  marbre  noir, 
et  deux  Hgures  de  marbre  blanc,  qui  sont 
de  grandeur  naturelle,  et  à  genoux  devant 
un  prie-Dieu,  et  sur  la  même  ligne.  Ces 
figures  représentent  Nicolas  de  GrimouYîlle, 
baron  de  l'Archant ,  capitaine  des  gardes 
des  rois  Henri  III  et  Henri  IV ,  comman- 
deur ëe  l'ordre  du  Saint-Esprit ,  mort  d*une 
blessure  qu'il  reçut  au  talon ,  étant  au  siège 
de  Koueu,  l'an  1592;  et  Diane  de  Vi- 
Tonne,  sa  femme,  fille  de  Frangois  de 
Vivonne  de  la  Ch&taigneraye,  qui  fut  tué 
par  Gui  Chabot,  comte'  de  Jarnac ,  dans 
ce  fameux  combat  (}ui  se  fit  en  présence 
du  rot  Henri  II.  Sur  ce  mausolée  est  gravée 
une  épitapbe  latine ,  mais  qui  n'apprend 
autre  chose  que  ce  qu'on  vient  de  dire. 

Dans  le  cloître ,  on  voit  une  statue  de 
saint  François  d'Assise,  en  habit  de  capu- 

DiGTfONN.    D^EpIGRAPBIE.  L 


cin,  k  genoux,  et  dans  l'attitude  où  l'on 
suppose  qu'il  était,  lorsqu'il  reçut  les  stig- 
mates. Cette  figure,  qui  n'est  que  de  terre 
cuite ,  est  de  Germain  Pillon ,  et  le  mo- 
dèle d'une  autre  de  marbre,  que  cet  illus- 
tre artiste  avait  faite  pour  la  chapelle  du 
Louvre ,  et  que  Le  Maire  dit  qu  on  Toit 
dans  un  des  cabinets  de  cette  maison 
royale.  Sur  la  plinthe  qui  porte  cette  sta- 
tue ,  on  lit  : 

Stigmata  Domini  mei  Jesu  Christi  in  corpore 

meo  porte. 

On  l'a  fort  g&tée  en  la  peignant. 

(HuATAUT  et  Haont.) 

Nous  trouvons  dans  le  Recueil  manuscrit 
des  épitaphes  des  églises  de  Paris,  consenré 
à  la  Bibliothèque  nationale,  sous  le  n"  91180, 
des  Mss.  français,  quelques  autres  épitaphes 
de  l'église  des  Grauds-Augustins,  que  nous 
rapporterons  ici. 

I. 

Cœur  de  Louis  Ckantereau. 

Cy  gist  le  cœur  de  Révérend  Frère  Loeis  GlMn- 
tereau  religieux  de  Tordre  de  Saini-AagasiiD, 
evesque  de  Mascon,  abbé  de  SaUn-Caoerlie, 
conseiller  du  Roy,  qui  irespassa  le  S4«  de  sep- 
lerobre  i55i.  Priez  Dieu  pour  lay. 

II 

Tombeaux  des  Spifames  et  de  leurs  femmes. 

Les  membres  de  cette  famille  ont  été  la 
plupart  inhumés  avec  leurs  femmes  dans 
une  chapelle  qui  leur  appartenait  et  qui  était 
derrière  le  chœur.  On  y  voyait  trois  épitaphes 
dont  la  plus  ancienne  est  la  suivante.  Elle 
était  eravéo  sur  une  pierre  plate  posée  de- 
Tant  i  autel  : 

Soobs  celte  tombe  sont  Inhumez  les  sieurs  Rar- 
fbeIemy,Barihelemy  Spifame,  natir  de  Lacques» 
et  clamoiselle  Jebanne  de  Podolm  sa  seconde 
femme,  laquelle  deceda  le  mercredy  il*  jour 
dXktobre  Tan  i  581,  et  le  dict  Spifame  le  i8« 
jour  de  Septembre  1385.  Damoiselle  Catherine 
de  Uottoefleur  sa  preaûere  feomie,  laquelle  é^ 
céda  le  18*  Jour  de  Septembre  1346.  Et  depuis 
soabs  cette  tombe  a  esté  inhumée  damoiseBe 
Marguerite  de  Lyon,  femme  de  monsieur  M*.  Jeian 
Spifame,  conseiller  en  la  Cour  de  Pariemeal  de 
Paris,  seigneur  de  Bisseaux,  lequel  deceda  le 
mercredy  i(h  Jour  de  Juillet  15S0.  Et  auprès  est 
enterré  Augustin  Spilame,  leur  fils,  qui  deeeda 
en  décembre  1586. 

Au-dessus  sont  les  armes  des  SpifiHMi, 
des  Ruzez»  du  Lvon,  qui  est  d'azur  au  lion 
d*or;  et  celles  aes  Leclercs»  qui  sont  :  de 
gueules,  k  trois  étoiles  d*or  :  et  d^Honnefleiîr, 
de  gueiûes  à  six  roses  d'ofi  3»  S»  1. 

III. 

II  y  avait  une  autre  éoitaphe  en  vers  de 


1067 


PAR 


)/i  composilion  (le  Clciuent  Marol ,  qui  est 
gravée  sur  une  lame  de  cuivre.  Elle  est  faite 
en  llhonneur  de  Anne  de  Marie,  femme  do 
Gaillard  Spifame,  général  des  guerres. 

Epitapht  de  noble  dame  Anne  de  hiarle. 


Vous  qui  avez  aniilié  nupliallc. 
Vous  qui  prisez  cbarilé  coniiallet 
Cl  qui  ioiiéz  en  un  corps  réniinin 
Un  coeur  entier  gtaiieui  el  bénin, 
Arrcs:ez-vous;  cy  gisl  la  DaiuoiscUe» 
Qui  tout  cela  el  mieux  a  voit  en  elle  : 
Anne  est  le  nom  de  celle  dont  je  parle. 
Fille  jadis  de  Hierosine  de  Marie, 
Du  noble  liea  de  Lusnnry  Seigneur  : 
El  8a  luerc  est  Dauioisellc  d'iionnour. 
Qui  porte  nom  de  Pbilîppe  Laurens, 
Laquelle  avec  père,  frère  et  parens 
Fict  la  dcffuncle  eslre  première  femme 
Du  General  des  ûnances  Spifame, 
Gaillard  de  nom  et  Seigneur  de  BIsseaux, 
'Qui  d'on  bel  arbre  a  eu  neuf  arbriiseaux  : 
Or  a  vescu  très  vertueusement 
Avec  Iny  dix  ans  tant  seulement. 
Fascheuse  mort  par  son  cruel  outrage 
N'a  pas  voulu  qu'elle  y  fust  davantage  : 
Mais  comme  ayant  sur  sa  bonté  envie, 
Ltiy  annonça  le  despart  de  sa  vie, 
1/an  de  son  aage  à  peine  huit  et  vingt  ; 
Lors  sans  respect  du  lieu  dont  elle  vint. 
Et  desprisant  la  gloire  que  Ton  a 
En  ce  bas  monde,  icclle  Anne  ordonna, 
Que  son  corps  fust  entre  les  pauvres  mis 
En  cette  fosse  :  or  prions  chers  amis, 
'  Que  Tame  scit  entre  les  pauvres  mise, 

Qui  bien  heureux  sont  chantez  par  l'Eglise. 
Le   mercredy  9<»  jour  de  Juin  1529,  heure  de 
sept  heures  après  midy  trespassa  la  dicte  Da- 
moisellc. 


DICTIONNAIRS  PAR  m, 

corps  desquels  sont  aussi  inhumez  en  cette  dile 
Chapelle  sous  la  tonihe  du  Sieur  Barthélémy 
Spifame  Genlilhomme  Lucquois,  tris-ajeul  du 
dict  S**  de  Bisseaux  :  Ies4|uels  décédèrent,  sça- 
voir  led.  Seigneur  Evesque  de  Nevert  en  Avril 
4578,  lad.  Damoiselle  Marguerite  du  Lyon  en 
Juillet  1580.  led.  S'  de  Bisseaux  en  Octobre 
4590.  Le  coeur  duquel  re|K>se  aussy  en  celte 
chapelle,  et  son  corps  en  Peglise  de  Nangis  en 
Bric,  et  ledit  W^  François'deccda  le  5*  Septem- 
bre 1603. 


IV. 

La  troisième  é}>ilat»he  était  aasai  sur  cui- 
vre» dressée  contre  le  mur  du  fond  de  ladite 
chapelle»  vis-à^vis  dt>  la  précédente. 

D.  0.  et  M.  ^t. 

En  la  vô!itc  de  celte  Chapelle  gisent  les  coeurs 
de  Revertnid  Père  en  Dieu  M'*"  Gilles  Spin  nie 
Evvsquc  de  Novers,  et  de  feu  Mons'  M<^  Aiiloiiio 
du  Lyon,  vivant  Conseiller  en  la  grand- Chambre 
du  Parlement  de  Paris,  Seigm  ur  du  (icf  el  de 
Brusilly  en  Masconnois,  père  de  feu  M'*  Fran- 
çois du  Lyon,  vivant  Conseiller  de  Sa  Majesté  en 
son  Conseil  privé  et  premier  Président  en  sa 
Cour  des  Monuoyes  ;  et  DamoL»elle  Marguerite 
du  Lyon,  femniC(!eM'M<^ican  Spifame,  seigneur 
de  Bisseaux,  Duiiy  et  Pacy,  vivant  aussi  Con- 
seiller en  la  dicte  Cour  et  (toyeu  d*icelle  :  les 


V. 


Tombeau  de  Florimond  Roberlet ,   êecrélnht 
d'Estatj  rhetalier  de  Vordre  du  roy. 

Il  fit  faire  en  celte  église  une  chapelle  qoi 
était  en  suite  de  celle  de  Roissy»  avec  Jeanoe 
d'Halnin,  sa  femme.  On  tient  qu*il  y  l'ut  in- 
humé; ce  qui  semble  6tre  certain,  parce 
qu'on  y  remarquait  son  casque  et  son  écti; 
ce  qui  prouve  pour  les  tombeaux  des  cheva- 
liers et  des  grands  seigneurs. 

AuGusTiTïs  (Petits-),  autrement  dits  h$ 
Augustins  de  la  reine  Marguerite^  au  lieu  oà 
est  aujourd'hui  l'Ecole  des  beaux-arts. 

Cette  maison  a  été  fondée  par  Marguerio 
de  Valois,  première  femme  du  roi  Henri  IV. 
pour  des  A uguslins  déchaussés,  par  contrat 
du  26  septembre  1609.  lorsque  lesAucustins 
y  fuient  établis,  la  reine  Marguerite  leur  lit 
bâtir  une  chapelle  qui  subsiste  encore,  <! 
dont  la  voûte  en  coupe  parut  d*uu  goût 
d'architecture  tout  nouveau;  car  jusqu'alors 
on  u*avait  rien  vu  de  semblable  à  Paris. 
Mais  quatre  ans  après,  la  reine  changea  K.t 
sentiment  et  d'atfectîon  à  l'égard  des  Au- 
guslins  déchaussés ,  et  trouva  bient«U  des 
prétextes  pour  les  faire  sortir  de  ces  lieux, 
et  mettre  en  leur  place  des  Augustins  de  la 
réi'orikie  du  P.  Kabache,  aiitrement  dite  de 
Bourges  et  de  Saint-Guillaume. 

On  grava  sur  la  nromière  pierre  de  la 
chu|)elie,  bâtie  par  la  princesse,  Tinscrip- 
tion  suivante^  qui  fait  connaître  les  motifs 
qui  avaient  porté  la  reine  à  fonder  celle 
chapelle,  et  fusage  qu'elle  voulait  que  les 
Augustins  déchaussés  en  tissent. 

Le  21  mars  IG08,  la  relue  Marguerite,  dudieHe 
de  Valois,  pelite*rille  du  grand  mi  Fran^, 
sœur  de  trois  rois,  et  seule  reniée  de  b  race 
des  Valois,  ayant  éié  visitée  el  saooartte  de 
Dieu,  comme  Job  et  Jacob;  et  lors  lui  ayant 
voué  le  vœ:i  de  Jacob,  et  DIcii  Payant  eiaucëe, 
elle  a  l»Aii  et  fondé  ce  monastère,  pour'  tenir 
lieu  de  Tautel  de  Jacob,  où  elle  veut  que  perpé- 
lueUeiiient  soient  rendues  aetioas  de  grâces,  en 
reconnaissance  de  celles  qu*elle  a  reçues  de  sa 
divine  bonté.  Elle  a  nommé  ce  monaslére  de  b 
Sainte  Trinité;  el  cette  Chapelle,  de  Losaafff. 
où  clic  a  logé  les  Pères  Augustins  déchaussés. 


i0$9 


PâU 


D^EPIGRAPHIE. 


PAR 


1070 


Conime  le  cœur  de  la  reine  Marguerite  y 
ftit  inhumé,  on  y  lit  un  magnifique  etoge  que 
M.  Servin,  avocat-général  au  parlement  de 
Paris,  composa ,  et  fit  apposer,  pour  servir 
d'épitaphe  à  celte  princesse. 

D«  0.  M.  S. 

*  JEttmx  mémorial  Mnrgarit»  Regins  Yalcslx, 
Christianissimonim  Rcgiim  filiae,  nepti,  sorori 
tNHio  FRincomm  nala;  aiino  Domiiii  i553.  Qnae 
Ilenrico-Anlonii  Borbonii,  el  ioannx-AIbretiae 
Navarrae,  superioris  et  iiiferioris  Reginae  liliae, 
supia  omnes  beroas  rétro  forlissimo  publicarum 
iniplinrniii  vincitlo,  liberis  ad  Regix  prosapîae 
pereiiniiatem  qaxrendis,  conjux  data  aliqaando 
in  malrimofliio  adTîxii.  Dein ,  post  excessum 
llenrici  III,  Régis  Chrislianissimi,  Hcnrico  IV, 
conjiige  ad  Regiium  Fraiicoruin  jure  sanguinis 
delatum  divinilus  vocaio,  ne  magno  Principe, 
Galliae  resiitutore,  incljla  proie  orbato,  Francise 
labasceret  :  aniiqiii  raoris  fcmina  (quoniam  il- 
liberis  erai)  de  publica  salulc  quam  de  sna  di- 
gnilate  sollicîia  Palrioe  consulens  matrimoniHiii 
ob  afllnitalis  Impedimenlum  soivi  consensit, 
hisce  Regiis  nsa  verbis  :  Hoc  rei  pnblic»  causa 
facio.  Joannse  Reginx  Philippi  Augusli  uxoris, 
el  B.  Burgundix  Caroli  puchri  exemple,  qiix 
sese  Ecclesix  Gaiholicx  Kectori  suramo  Ponli- 
fici  el  SancUe  Scdis  A.  R.  nolioni  deeadcm  re 
periniseranl.  Unde  Henrico  illi  magno  ex  Maria 
lledicea  Aorenlissima  augusta  quam  Ecclesia  dî- 
6|»eDftaiile,  el  Gallo  Francorum  disponenle  volo, 
usorem  duxii;  iiberi  a  Beo  dali  parenlum  fir- 
tutibus  suppares  surrexere  ;  quorum  primo 
uunc  regnanli  Ludovico  XIII,  quasi  parens  Mar- 
gariia  bonorum  qux  in  patrimonio  malrimo- 
nioque  habuil  donationc  facta;  ex  usufruclu 
^nem  exceperat  dccumam  inopibus,  xgris  xre 
alieno  oppressis  in  carcerem  condiiis  erogavit. 
Inde  mater  paupenim  nuncupata.  El  qnia  bo- 
nornm  artînm  studiosos  magnis  bcneficiis  ol»- 
strinxit;  bonnm  ob  id  factum  Francisci  I,  avi 
soi,  sab  quo  Htlerx  viiam  et  spiriium  accepe- 
raht;  xmulalrix  habita  isque  bonoris  litulos  ei 
delalus  ;  Reginam  esse  Margariiani  a  qua  vcl  ipsa 
mnnificenlia  munificenliam  posset  addiscere. 
Piis  qnoqne  ac  religiosis  maxime  Auguslinianis 
Sodalîlîi  Bitoricensis,  quos  Basilica  honeslavft, 
admirandam  se  prxbens.  Quod  memorlis  Sanc- 
lomm  communicarel  frequenlissime,  et  hospi- 
lalilalem  Francorum  virlulem,  sectari  nunquam 
desinerel.  Qua  lonilate  ac  beneliceniia  pro- 
priamexcelsi  aninii  gloriam  adepla,crediloribus 
suis  tcslamenlo  cavii.  Postmodum  omnia  Chri- 
siîans  Rcligionis  implevil  officia  :  remissis 
iiuicuiqne  a  quo  se  Ixsaro  recordari  poluerai 
oflensis,  ac  vlcissim  pelila  veaia.  In  vocale  Jesu 
nomioe,  quod  in  ore ipsi  novissimum  fuit;  de- 
TÎclîs  suiuma  palienlia  niorbi  gravissimi  cm- 
ctalibus;  ClirisUim  illum  unicum  Dei  Filium 


Dominum  servalorem   nostrum ,  capta  ser^i 
persooa,  homiuem  faclum. 

+ 

Cruci  IHi  affixnm,  in  qua  sains  noslra  preitoso 
Domini  sanguine  patrala  est ,  occiirsantilHis 
labiisadorans;  exin  quasi  ex  incendie  corpus, 
animam,  et  spiritum  servatnm  firmissimc  eredens 
lioiHim  Ûnem  coasecnla  dcvixîlannum  agens  62, 
mcnses  20,  dies  13,  sex.  kal.  aprileis,  anno 
.  Domini  Dei  hominis  1615*  Exacio,  ab  exorsa 
Fancisci  I  Valesii,  saeculo.  Inter  Valesix  genlis 
heroinas  ab  antiqua  Régis  sancti  LadOTCÎ 
sUrpe  prognatas  insignis  Margarîia  de  Gallia 
Patria,  de  Francorum  regno,  de'  Pâtema  et 
Avila  génie,  de  onmi  Ghrisiianorum  génère  me- 
ritissima. 

LudOTiros  ServiBus,  Adfocatus  Catbolio»  BegiM,  !§• 
beos  faciebal  uiemoria  justi  cum  iMidibus.    Salomoa 
Rex  io.  Prof.  cap.  10.  v.  7. 

Plus  bas  est  fécu  des  armes  de  France  en 
plein. 

Au  reste ,  i!  y  a  dans  Tépitaphe  qu'on 
vient  de  rapporter  une  faute,  qui,  selon 
toutes  les  apparences,  vient  du  graveur;  car 
M.  Servin  était  trop  instruit  pour  ignorer 

S  rue  Philippe-Auguste  n'avait  point  eu  de 
emme  qui  portÂt  le  nom  de  Jeanne  ;  c'est 
peut-être  aAgnës  de  Méranie  qu'on  a 
voulu  parler;  et,  en  ce  cas,  la  comparaison 
avec  la  reine  Marguerite  n*est  pas  juste. 
L'exemple  de  Jeanne  de  France ,  femme  de 
Louis  Xil ,  était  entièrement  semblable  k 
celui  de  la  reine  Marguerite,  mais  c'est  pré- 
cisément celle-ci  qu*on  n*a  point  alléguée. 
Quant  à  celui  de  Blanche  de  Bourgogne, 
femme  de  Charles  le  Bel ,  il  est  amené  ici 
avec  plus  de  justesse  qu'on  n'oserait  le 
dire. 

Quelque  srande  que  soit  la  chapelle  qu'on 
vient  de  décrire ,  elle  ne  Tétait  pas  assez 
pour  une  petite  communauté  ,  et  encore 
moins  pour  une  grande ,  et  qui  augmentait 
tous  les  jours.  Aussi  on  ne  s'en  servit  qu'en 
attendant  qu'on  pût  bAtir  une  éfflise.  Les 
libéralités  des  fidèles  mirent  les  religieux  en 
état  de  l'entreprendre,  et  dès  le  15  mai  1617, 
la  reine  Anne  d'Autriche,  suivie  de  toute  la 
cour,  y  mit  la  première  pierre,  qui  était  d% 
marbre  noir,  et  avait  un  pied  en  carré.  Au 
milieu  était  une  plaque  cl'argent  doré^  sur 
laquelle  étaient  gravées  les  armes  de  France 
el  d'Ëspagno ,  et  autour  de  la  pierre  cette 
inscription  : 

Anne  d*Aulrjche,  reine  de  France,  m'a  Ici  potée 
le  25  mai  4617. 

Les  travaux  furent  continués  avec  taut  de 
vivacité,  qu'eu  moins  de  deux  ans  cette 
église  fut  achevée  et  dédiée  souft  l'invoca* 
tion  de  Saint  Nicolas  de  Tolentin.  Elle  est 
assez  grande,  mais  n'a  d'ailleurs  rien  d*ex« 
traorcjinaire  pour  l'architecture. 


«071 


PAR 


MCTiONNAIRE 


PAR 


im 


Des  f>ersonnes  illustres ,  ou  par  leurs  to- 
lerfts,  ou  par  leur  na'ssance,  qui  oui  été 
inhumées  dans  cette  église»  le  premier  qui 
se  présente  selon  Tordre  des  temps»  est 
François  Porbus,  peintre,  qui  a  eu  beaucoup 
de  réputation.  11  était  Qls  de  Pierre  Porbus» 
aussi  peintre,  et  natif  de  Bruges.  François 
Porbus  fut  plus  habile  que  son  père;  il  vint 
à  Paris  et  il  y  travailla  beaucoup;  c'est  de 
lui  dont  on  voit  de  fort  beaux  portraits  à 
THÔtei  de  Ville.  Il  mourut  à  Paris,  et  fut  in- 
humé dans  celte  église,  le  19  février  1622. 

René  de  TAge,  deuxième  du  nom,  cheva-. 
lier,  seigneur  de  Puylaurent,  gentilhomme 
ordinaire  de  la  chambre  du  roi ,  sous-gou- 
verneur de  Jean-Baptiste  Gaston  de  France  « 
duc  d'Orléans,  et  ensuite  premier  écuver  de 
Madame,  duchesse  d'Orléans,  avait  épousé 
Jeanne  Pot,  ûlle  de  Guillaume  Pot,  seigneur 
de  Rhodes,  et  grand  maître  des  cérémonies 
de  France,  et  de  Jacqueline  de  la  Châtre,  et 
firt  père  d'Antoine  de  l'Age.  René  de  TAge 
(Vtnnt  mort  h  Paris ,  fut  inhumé  dans  cette 
église,  proche  du  grand  autel,  du  côté  de 
TËvangile.  Antoine  de  TAge,  duc  et  pair  de 
France,  fut  favori  et  confident  du  même 
Jean-Baptiste  Gaston  de  France ,  duc  d'Or- 
léans. En  1631^,  le  roi  érigea,  en  sa  faveur, 
ia  seigneurie  d'Aiguillon  en  duché  pairie» 
sous  le  nom  de  Puylaurent.  Il  épousa  Mar- 
guerite du  Cambout,  nièce  du  cardinal  de 
Hichelieu,  fille  deCh^irles  du  Cambout,  mar- 
quis de  Coislin,  et  de  Philippe  de  Beurges  » 
sa  première  femme;  ce  qui  n'empêcha  pas 
que,  le  U  février  1635,  le  duc  de  Puylaurent 
fie  fût  arrêté  et  conduit  au  château  de  Vin* 
ce^mes,  où  il  mourut  sans  enfants»  au  mois 
de  juillet  suivant.  Il  fut  inhumé  deux  jours 
a})rès  dans  celte  église,  auprès  de  son  |)ère. 
On  croit  quMl  fut  une  des  malheureuses 
victimes  que  ce  ministre  sacrifiait  à  son  am- 
bjtion. 

La  chapelle  de  Saint-Claude,  è  côté  du 
grand  autel ,  est  le  lieu  de  Ja  sépulture  de 
messieurs  Le  Boulanger,  dont  la  famille  était 
une  des  plus  illustres  de  la  robe^  ayant  eu  un 
premier  président  du  parlement  de  Paris» 
qui  se  nommait  Jean  ue  Montigny,  et  qui 
remplit  cette  place  depuis  Tan  U7i  jusqu  en 
ikSi. 

Od  dît  que,  pendant  une  grande  famine,  il 
fit  distribuer  aux  pauvres  une  si  prodigieuse 
quantité  de  pain,  que  le  public  changea  son 
surnom  de  Montig4iy  en  celui  de  Le  Boulan- 
ger» surnom  que  ses  descendants  ont  tou- 
jours porté  def>uis.  Le  P.  Aadré  Le  Boulan- 
ger» Augustin  ,  fort  connu  sous  le  nom  du 
petit  Père  André,  et  dont  on  parlera  dans  k 
suite,  était  de  celte  famille,  laquelle  vient 
de  s^éteindre  de  nos  j^ars,  en  la  personne 
d'Anne-Claude- Auguste  Le  Boulanger,  fille 
unique  d'Auguste-Macé  Le  Boulanger,  pré- 
sident au  çrand  conseil;  et  d'Anne  de  La 
Forest»  mariée,  en  16%,  à  Nicolas-Pierre  Le 
Omntts  de  PoT^tctirré  »  premier  président  du 
pirleAenttfeStéoetiitt^rtè  PùAs  le  10  dé- 
c^Mbre  1734,  dAiir  UKfNxcftiie-fauitième  an- 
née de  son  âge.  .  -•• 


Dans  la  nef,  du  côté  de  TEvangile»  est  m 
petit  monument  d'un  coût  assez  médiocre» 
et  enfermé  par  une  petite  grille  de  fer.  On 
y  lit  ces  inscriptions,  gravées eo  lettres dor 
sur  un  marbre  noir  : 

Cy  devant  repose  le  corps  de  dérimie  haute  ei 
puissante  dame  Itence,  dame  de  Kergouiiadecb» 
lemme  de  haut  et  puissant  setgnenr,  nettin 
Sébastien»  marquis  de  Rosmadec»  comie  det 
Chapelles  et  de  Crozon,  baron  de  Mobe,  de 
Tivarlen,  de  Ponte-Croix,  du  Jusch»  de  Penhotl 
et  de  Sorent,  vicomte  de  Beatimanoir,  da  %§- 
80,  etc.,  chevalier,  conseiller  du  roî  en  ses  eos- 
seils,  gouverneur  pour  Sa  Majesté  ea  ses  viUcs» 
châteaux  et  sénéchaussées  de  Kiniper  et  de  Diiiaa. 

Laquelle  dame  possédant  des  qnaliiés  éminentes 
par-dessus  la  condition  de  son  sexe,  fait  voir» 
par  la  brièveté  de  sa  vie,  que  les  corps  les  plus 
parfaits  et  les  plus  telles  &mes  s'arrêtent  le 
moins  en  ce  monde.  Elle  éiait  r.ée  dans  le  cfai- 
lean  de  Beauligneau,  en  Bretagne,  le  16  juin 
1601,  et  est  morte  à  Paris  le  19  de  novembre 
1643,  dans  la  quarante-troisième  année  de  son 
âge,  et  la  vingt-huitième  de  son  mariage,  apat 
été  mère  de  dix  enfants,  desquels  cinq  lui  survi- 
vent. 

Ledit  seignetir  marquis ,  son  mari,  kii  a  fait 
dresser  ce  monument,  et  fonde  céans  un  anniver- 
saire et  autres  prières,  pour  le  repos  de  son 
àme,  aUendant  que  le  même  Dieu  qui,  par  si 
grâce,  les  avait  joints  et  nnis  en  ce  monde,  par 
sa  bonté  et  miséricorde,  les  réunisse  pour  fé- 
ternité  dans  le  ciel.  Amen. 

CT  CiST 

Le  cœur  de  haut  et  puissant  seigneur  messire 
Sébastien  de  Rosmadec,  chevalier,  marquis  de 
Motac,  lieutenant-général  de  la  province  de  Bre* 
tagne,  gouverneur  des  ville  et  comté  de  Nantes, 
mestre-de-camp  de  cavalerie,  brigadier  des  ar^ 
niées  du  roi,*  baron  de  Tioursant,  du  Jusch» 
Ponte-Croix,  Âudieme ,  Guéforiant,  Jaçay  et  au- 
tres lieux.  Il  fut  marié  en  1681,  avec  demoiselle 
Catherine  d'Escorailles,  fille  de  haut  et  puissani 
seigneur  Jean-Rigal  d'Ëscorailles »  chevalier, 
comte  de  Roussille,  lieutenant  de  roi  d^Auver- 
gne,  seigneur  de  Cropières,  Morexi,  Escalmles, 
Saint- Juery,  baron  de  Piiech-Morîer,  et  de  haute 
et  puissante  dame  Eléonore  de  Plas  ;  laquelle» 
pour  marquer  sa  tendresse  conjugale»  a  fait  ilé- 
poser  son  cœur  au-dessus  du  tombeau  de  tes 
père  et  mère,  où  II  est  inhume.  U  décéda  le  3 
nctverabre  ib99,  dans  son  hôtel,  à  Paris»  igo 

de  40  ans. 

Requiescat  in  paee. 

Dame  Catherine  d'Escorailles ,  marquise 
de  Molac»  avait  épousé  en  secondes  noces  le 
marquis  de  Curton»  et  a  été  inhumée  auprès 


PAR 


DEPIGBAPHIE. 


PAR 


lOU 


3  la  duchesse  de  ForUinges  «  sa 
réglîse  des  religieuses  de  Part- 
lubourg  Sai  ni- Jacques. 

lignard,  né  à  Troyes ,  surnomraé 
,  parce  qu'il  avaii  longtemps  Ira- 
;  cette  ville,  peintre  faïueux  ,  et 
le  Pierre  Mijxnard,  mort  premier 
roi  en  1695 ,  et  dont  oii  voit  le 
ins  réglise  des  Jacobins  de  la  rue 
ré,  est  aussi  enterré  aux  Petits- 
Il  mourut  d'hydropisie  à  Paris,  en 
recteur  de  TAcadémie  royale  de 
de  sculpture.  Ce  peintre  habile 
le  la  main  gauche. 

itas ,  prélro ,  docteur  en  l'un  et 
t,  S(»us-pénitencier  de  l'église  do 
snfaiteur  de  cette  maison,  mourut 
1728 ,  âgé  de  quatre-vingt-neuf 
s  de  quatre  mois,  et  fut  inhumé 
église,  où  un  de  ses  amis  a  fait 
sa  tombe  celle  épitapbc,  qui  est 
îi  d'une  Irès-boniie  lalinité  : 

D.  0.  M. 

Sommes  Ponlas ,  AbrÎDcensisdlgnUnie 
n  vita,  Doctor  in  iilroque  jure,  in  Ec- 
Isiensi  propenitcntiarîus.  Yir  pudore 
ancta  graviiate,  bilari  modestia,  re- 
imabilis.  In  oralione  vel  în  sacra 
erpeiuus  :  hinc  pietatem  haiisit  et 
ulramqiie  in  omnes  refudil  cgregiis 
;  voluminibns.  iEgris  horlalor,  qiios 
lam.  Scripturae  vindex,  quam  probal 
n  consonam.  Moruin  Bf ugislcr ,  qitos 
egnlam.  Veri  semper  ac  recii  lenai, 
n  jejuniis,  productis  ad  vesperani, 
inecliue  ;  paupertaiis  amator  et  pau- 
inqnam  ipsis  defuit  vivus  et  moriens 
lapientia  in  virlutum  cumule,  bumil- 
it  iu  Cbristo  pioxime  nonagenarius, 
ilb,  anno  1728.  Pio  Sacerdoli  Syocet- 
a€erdos,  D.  Petrus  Rich:«nl. 
M.  P. 

e  est  un  des  plus  beaux  de  Paris, 
de  tableaux  f>cints  h  fresque  ,  à 
on  desquels  plusieurs  personnes 
>ué.  A  peine  y  est-on  entré,  qu'on 
jr  un  des  jambages  de  l'arc,  par 
intro,  une  inscription,  qui  est  un 
de  la  reconnaissancedeces  Pères, 
Dienf^its  qu'ils  ont  reçus  de  feu 

ia^Monumentum  in  Ciansiro.  Quisquîs 
bene  precare  venerabili  Sacerdoli  D« 
li  eum  bo€  MoDasteriuni  dilexisset,.  in 
dt.  Illi  daustra  debent  de  saxe  nito» 
licem  chorus ,  frons  arse  fulgorem. 
ioilicca  landatnnAllicum.  Sancta.ejos 
liai  sacrarîum.  Gœloque  matura  cba- 
Uma  Sacerdoti  «temo  Ututnm  ercxit 
tnoreani.  Obiil  dîe27  april.,  an.  17â8. 
[N>sucre  Atigusliuiaiii. 


Le  premier  tableau-  qui  se  pri^sente  fait 
voir  un  graod  vestibule  (i'}in:hirectiM*e.  fuink^ 
de  marbre,  où  la  reine  Marguerite  donne  k 
un  Augustin  le  contrat  de  ibndation  qu'elle 
a  passé  en  faveur  de  ses  confrères.  Dans^ 
Tattique,  on  lit  cette  inscription  : 

MunificeiHiae  et  perennilati  Augiislissiœas  Regina- 
Margaritse  Valesise.  Arcum  triumpbift  iiisigneuL 
dicai  AugusUniana  coniniuniias  Bti. 

Dans  les  tympans  triangulaires  de  Tare  de 
ce  vestibule,  on  lit  :  dans  l'un  ,  votum  vovit 
Deo  Jacob;  et  dans  l'autre,  sicutjuravU  Do- 
mino. 

On  ne  remarque  d'ailleurs  dans  ce  clottre» 
que  la  tombe  d'un  archevêque  de  Tours,  qui 
avait  sur  sa  dignité  des  sentiments  qu'il  se- 
rait à  souhaiter  qui  fussent  plus  communs. 
Un  prélat,  ami  du  défunt,  lui  a  consacré 
cette  épitaphe,  qu'il  a  fait  graver  sur  sa  tombe . 

nie  JACET 

Mattbaens  Isoré  d^Airvaut,  Arcbiepiscopus  Turo- 
iMsnsis,  vir  nobiiitate  generis  apud  Pictonas 
clarus,  ingenii  robore,  animi  niagnîludine, 
momm  canilore,  renun  pcriiia  clarior.  Roiii»- 
auditons  Rotœ  officio  per  xiv  annos  functjiis,. 
Pnpœ,  Régis,  Rpgni  stiffrngia  et  îaudcs  mecuit. 
In  Gallia  ad  Arcbiepîscopatuin  Turonenseui 
evectus,  vilae  inlegritaie,  lidc,  cliaritate  et  jusU- 
lia,  Clero  cnnctis4|ue  fldelibus  spectaculum  fa- 
ctnsetexemplum  ;  sacrorum  Eccleî>i;e  dogmatnm 
propugnalor  invictissimus ,  Deuni  unum  Epi- 
scopis  el  Regibus  dominari  credUlit  et  dcfendii. 
Veritalis  ainanlissimus  improbo  labori  non  im- 
pr,  asscrendae  Eoclesi»  pacis  causa  Parlsios 
jam  aeger  evocatus,  ibidem  morbo  ingravea» 
cenie,  ultimom  vidll  diem,  iiec  tîmuk,  spet 
pletius.  Obdomiivilin  Domino  anno.  R.  S.  t7t6, 
aptalls  69,  die  julii  9.  Tunlo  pnesulî,  prsesul 
allus  antiquœ  amiciliœ  vinculo  conjunctisiiimus.. 

M.  P. 

Le  Père  Etienne  Rabâche  a  été  le  réforma- 
leur  des  Augustins  en  France.  Le  30  août 
159i,  il  proposa  à  ses  religieux  la  réforme 
et  une  vie  nouvelle,  où  taules  choses  fussent 
en  communauté; car, jusqu'alors  les  religieux 
avaient  quelque  chose  en  particulier  dont 
iJs  disposaient  h  leur  volonté.  Tous  les  re- 
ligieux de  ce  couvent  y  consentirent,  et  dès 
le  temîcraain  31  août,  ils  renouvelèrent 
feurs  voeux  aux  pieds  du  P.  Rabâche;  et, 
pour  preuve  de  la  sincérité  de  leur  change- 
ment, chacun  alla  dans  sa  chambre  quérir 
ce  qu*il  avait  possédé  en  propre,  et  rapporta 
aux  pieds  du  supérieur.  G  est  h  cause  de  cette 
désappropriation,  et  de  ce  que  cette  réforme 
5e  fit  a  Bourges,  qu'on  nomme  cette  congré- 

Sation  les  Augustins  de  la  coraimmaute  et 
e  la  réforme  de  Bourges.  Le  P.  Rabâche 
mourut  a  Angers  le  5  septembre  1616. 
Après  !a  prolession  que  font  l^s  Augustins 


i0)5 


PAR 


DICTIONNAIHE 


«■■ 


PAR 


I07C 


réformés  de  ne  rien  posséder  en  parlicuKer, 
un  autre  des  principaux  points  de  cette  ré- 
forme est  de  renoncer  aui  grades  qu'on 
prend  dans  les  universités;  mais  ils  n*ont 
pas  renoncé  au  titre  de  doctes,  et  il  y  en  a 
toujours  eu  parmi  eux  oui  se  sont  distingués 
par  leur  savoir  et  par  leur  attachement  à  )a 
doctrine  de  saint  Augustin,  leur  Père. 

Le  P.  André  le  Boulanger,  fils  et  frère 
de  présidents  au  parlement  de  Paris,  où  il 
était  né  en  1582,  y  mourut  en  1657,  âgé  de 
soixante*quinze  ans.  C'était  un  religieui 
plein  d'esprit  et  de  zèle,  qui  commença  à 
prêcher,  n'étapt  encore  que  diacre. 

On  se  tromperait  si  Ton  croj^ait  que  ce 
saint  religieux  eût  débité  en  chaire  les  Irails 
que  le  peuple  lui  attribue.  11  l'a  confondu 
avec  un  prédicateur  de  son  temps;  mais  d'un 
autre  ordre,  gui»  par  la  protection  de  la  reine 
Anne  d'Autriche,  parvint  à  Tépiscopat.  Il  est 
vrai  que  le  P.  Anaré  avait  des  saillies  d'es- 
prit, mais  toujours  aussi  édifiantes  que  justes 
et  agréables.  Un  jour,  par  exemple,  la  reino 
étant  arrivée  lorsqu'il  était  au  milieu  de 
son  sermon  de  la  Passion ,  il  s'arrêta  tout 
court,  comme  il  devait;  puis  après  l'avoir 
saluée  très-respectueusement,  il  comm'ença 
son  oompliment  par  ce  vers  de  Virgile  : 
Infanduniy  regina^  juba  renovare  dolorem. 

On  pourrait  cependant  objecter  que  la 
citation  d'un  vers  aussi  connu  d'un  auteur 
païen  était  très-déplacée  dans  la  bouche 
d'un  orateur  apostolique ,  et  donnait  très- 
naturellement  lieu  de  croire  que  les  auteurs 
profanes  lui  étaient  plus  familiers  que  l'É- 
criture et  les  Pères.  11  ût  ensuite  une  si  belle 
et  si  vive  récapitulation  de  tout  ce  qu'il 
avait  dit  auparavant ,  que  toute  la  cour  en 
fut  touchée  et  remplie  d'admiration. 

Il  a  laissé  deux  volumes  in-d»**  de  sermons 
manuscrits,  qui  sont  partie  en  lalin  et  partie 
en  français:  ils  sont  remplie  d'esprit  là  où 
il  n'en  faudrait  point,  en  publiant  des  véri- 
tés aussi  terribles  que  celles  de  la  morale 
de  Jésus-Christ.  11  fut  inhumé  dans  le  cloître 
de  ce  couvent,  mais  sans  épitaphe.  (Huhtaut 
et  Magnt.) 

AlTGUSTINS  DÉCHAUSSÉS  ET  RÉFORMÉS,   dltS 

aussi  PetitstPères  de  la  place  des  Victoires, 
église  et  ancien  couvent,  dit  aussi  Notre- 
Dame  des  Victoires. 

Louis  XIII,  reconnaissant  des  grâces  qu'il 
avait  reçues  du  ciel  jmr  la  protection  de  la 
sainte  Vierge,  et  lui  rapportant  toutes  les 
victoires  au'il  avait  remportées  sur  les  en- 
nemis de  la  religion  et  de  TElat,  et  surtout 
celle  qui  venaitde  lui  soumettre  La  Rochelle, 
voulut  que  l'église  que  l'on  allait  bâtir  fût 
sous  rinvooation  do  Notre-Dame  des  Vic- 
toires. Le  8  décembre,  de  l'an  1629,  François 
de  Gondi,  premier  archevêque  de  Paris, 
accompagné  des  religieux  Augustins  Dé- 
chaussés de  cette  communauté ,  planta  une 
grande  croix  de  bois  à  l'entrée  ae  l'empla- 
cement où  Ton  a  bâti  ce  couvent;  et  le  len- 
demain, second  dimanche  de  l'Avent,  le  roi, 
accompagné  des  princes  et  soigneurs  de  sa 
cour,  se  transporta,  environ  sur  les  dix 
heures  du  matin,  en  cet  endroit,  où  le  pré- 


vôt des  marchands ,  les  échevins  et  autres 
officiers  de  ville,  s'étaient  déjà  rendus.  Aussi- 
tôt que  le  roi  fut  arrivé,  l'archevêque  fit  U 
bénédiction  de  la  première  pierre  qui  était 
de  marbre  noir,  et  de  tous  les  fondements; 
puis  le  roi  descendit  dans  les  fondements, 
posa  cette  pierre,  y  ajoutaiU  €|uatre  mf- 
dailles  d'argent  aux  quatre  coins.  Sur  ce 
marbre  était  gravée  en  lettres  d'or  l'inscrip- 
tion qui  suit  : 

D.  0.  H. 

LmloviciisXlll,Deignitia,Franconini  etNav^irrx 
Rex  Chrislianîssimns,  invictiis  el  ubiQue  vidor, 
lot  victoriarum  cœ'.liiis  partamm  proflîgalaîqite 
hxrescosnon  immemor,  iii  Insigne  pietalis  mon»- 
incntuni  F.  F.  Augusiinianis  Discalceatis  eon- 
venlus  Parisiensis  lioc  icinpluin  erexil»  Deipa- 
ncque  et  Yirgini  Mariae  (ut6  tUulo  de  Vlelorm) 
dicavii,  anno  Domiin  m.  dc.  xxix,  die  9  messîs 
(Iccembris,  Regni  vero  x«. 

Sur  la  première  des  quatre  médailles  qui 
accompagnent  cetie  pierre  dc  marbre  est 
l'image  de  la  Vierge  assise,  tena-nl  son  Fiis 
Jésus  debout  sur  ses  genoux  d'une  main,  et 
de  l'autre  mettant  avec  son  Fils  unecouronno 
de  laurier  sur  une  L  couronnée  de  France, 
placée  entre  deux  branches  de  laurier,  sou- 
tenu«.*s  par  un  petit  auge.  Autour  on  lit  celle 
inscription  : 

Virgo  Bolo,  cœlo.  sibi,  nobis  laurea  douât. 

Sur  la  seconde  est  l'image  de  saint  Au- 
gustin ,  habillé  en  Augustin  déchaussé, 
tenant  de  la  main  droite  une  église,  et  de 
l'autre  un  cœur  enflammé,  percé  d'une  flèche. 
Autour  est  cette  inscription  : 

Quam  teneo  sociani,  me  sacra  lucc  sastinetaeilet. 

La  troisième  représente  le  roi  Louis  XIII 
au  naturel,  ayant  une  fraise  autour  du  cou, 
selon  la  mode  de  ce  temps-là.  Autour  est 
cette  inscription  : 

Ludovicus  Xill,  FraDCorum  et  Navarrae  Rex  Gbristiin. 

Sur  la  quatrième  sont  les  armoiries  de 
France  et  de  Navarre,  surmontées  de  la  cou- 
ronne de  France,  et  entourée  des  colliers  des 
ordres  de  Saint-Michel  et  du  Saint-Esprit; 
au-dessus  est  unoLcouronnée,  et  mise  entre 
deux  palmes.  L'in^cri|)lion  est  : 

Lilia  non  gignunl  lauri,  sed  iilia  buras* 

La  cérémonie  étant  finie»  on  célébra  la 
messe  da'is  la  chapelle  pré)»arée  h  cet  effet , 
oii,  après  TEvangilo,  le  roi  reçut  le  serinenl 
de  Henri  de  Lorraine,  qu'il  avait  nommé  à 
rarchevôché  de  Reims.  Après  la  messe ,  k's 
Augustins  déchaussés  présentèrent  au  roi 
une  estampe  de  satin  blanc,  où  Ton  voyait 
l'inscription  qui  avait  été  gravée  sur  la 
pierre  fondamentale  »  et  la  représentation 
des  médailles  qu'on  avait  mises  aux  quai: e 
coins. 

Sa  Majesté  les  reçut  avec  bonté ,  et  leur 


PAR 


D*£PIGRAPHIË. 


PAU 


1078 


et  une  confrérie  pour  les  autres  fidèles,  jaous 
J^iuvocatiori  de  Notre  Doiiie  des  Sept  Dou- 
leurs. Celte  coufrérie  fut  approuvée  par 
Alexandre  Vil,  qui  donna  un  bref  d'indul- 
gences le  26  mai  1656,  qui  fut  vii^é  par 
Alexandre  de  Hodencq ,  grand  vicaire  de 
Jean< François-Paul  de  Gondi,  cardital  de 
Retz,  archevêque  de  Par^s,  le  -lï  d'oui ubre 
suivant.  Il  eut  des  lollres-palenles  du  20  du 
mois  de  décembre  de  celle  môme  année,  tu 
faveur  de  Tune  et  Taulre  confrérie,  dont  la 
reine  se  déclara  la  prolectrice,  lu  elief  et  l.i 
régente;  et  le  2k  mars  de  l'année  suiianle, 
l'our  de  la  fête  de  Noire-Dame  des  Sept  Dou- 
leurs, elle  vint  dans  celle  église  où  elle  fut 
regue  en  cette  qualité;  les  princesses,  liu- 
cliesses,  et  autres  personnes  qualiliiMîs  cjui 
accompagnaient  la  reine,  se  firent  aussi 
inscrire  dans  les  reglsln*sde  celte  co  ifrérie. 
Latroisièmecliapelledumêmecôté est  celle 
de  Saiui-Jean-Bapliste ,  dont  le  tableau  est 
de  Louis  Boul longue.' On  y  voit  le  tombeau 
de  Joan-fiaptiste  Lulli.  Ce  monument  ren- 
ferme les  cendres  des  deux  plus  grands  mu- 
siciens que  la  France  ait  eus  jusqu*aloi$; 
c'est-à-dire,  de  Cambert  (ou  Lambert)  et  de 
Lulli.  Ce  dernier  avait  épousé  la  tille  de 
l'autre,  et  mourut  le  22  mars  1087.  MiclieJ 
Cambert  était  né  à  Vivonne,  petite  vdie  du 
Poitou,  à  quatre  lieues  de  Poitiers,  lia  été  le 
(H-emierqui  nousait  fait  connaître  les  beautés 
de  la  musique  et  du  cbant,  et  la  Justesse  et 
les  grûce»  de  l'expression.  11  mourut  au  mois 
de  juin  10%,  âgé  de  quatre-vingt-six  ans. 
Quant  à  Lulli,  on  remaniuera  seulement 
qu'il  était  Florentin;  car  d*ailleurs  ses  ou- 
vrages et  l'inscription  qu'on  va  lire  le  font 
assez  connaître.  Son  tombeau  est  d'un  sculp- 
teur nommé  Cotlon.  On  y  voit  aux  deux 
côtés  deux  pleureuses  en  marbre  blanc, 
d'une  proportion  élégante,  qui  représentent 
les  deux  genres  de  musique  ,  celui  qui  est 


it  sa  protection  en  tout  et  partout  :  en 

dans  le  même  mois,  il  Qt  expédier  des 
s  patentes,  par  lesquelles  il  se  déclara 
iteur  de  leur  église,  couvent  et  congré- 
n,  et  leur  accorda  les  mêmes  privilèges, 
5,  franchises  et  exemptions,  dont  jonSs- 
les  autres  églises  et  maisons  de  fonda- 
royale. 

is  comme  cette  église  était  trop  petite 
un  quartier  qui  se  peuplait  tous  les 
,  et  qu'elle  ne  consistait  que  dans  la 
stie  qui  subsiste  aujourd'hui ,  les  Au- 
ns  commencèrent  à  agrandir  leur  cou- 

et  firent  bâtir  une  nouvelle  église  sur 
îssins  d'un  ingénieur  nonmié  Galopin, 
levèrent  è  plusieurs  reprises  ;  mais 
le  ils  étaient  encore  trop  resserrés,  ils 
t  obligés  d'en  faire  bâtir  une  plus 
le,  dont  Pierre  Lemuet,  ingénieur  et 
lecte  du  roi,  donna  le  dessin. 
te  église  fut  commencée  en  1656  , 
le  devant  avoir  dans  œuvre  21  toijes  5 

de  longueur,  c'cst-a-d.ro  131  pieds 
is  le  m:<itre-autul  jusiju'au  portail,  sur 
?ds  de  largeur,  dans  la<pielle  n'est  point 
rise  celle  des  chaprlles;  entre  les  deux 
les  chapelles  (pli sont  au\  deux  bouts  de 
isée,  on  devait  construire  un  dôme.  Li- 

Bruant,  archilecte,  ({ui  avait  de  la 
ation,  conduisit  cet  édifice  jusqu'à  0  ou 
ds  d'élévation  :  CabricI  Leduc,  autre 
lecte  fameux,  en  prit  la  conduite  après 
it,  et  pcrreclionria  le  premier  dessin  en 
utant  lus  tribunes  ({ui  s(»nl  dans  les 
e  gros  piliers  qtii  devait:nt  porter  le 
,  et  en  plaçant  le  maître-autel  d'une 
ère  connnode.  L'ordre  d'architecture 
Dt  est  l'ionique  surmonté  d'une  espèce 
:|ue  composé  ,  qui  porte  des  arcs  dou- 
xet  des  arrière-corps,  d'où  partent  des 
tes  avec  des  archivoltes,  qui  renfenuent 
itraux  au-dessus  des  cintres  des  ar- 

des  chapelles.  r|ropre  à  exprimer  les  aîrs  pathétiques,  ei 

te  église,  qui  a  actuellement  six  cha-  l'autre  è  chanter  les  airs  plus  tendres;  et  des 
i  de  cliaque  côté,  a  été  longtemps  à  n'en  trophées  d'instruments  de  musi<|ue.  Au-des- 
—  . .1»....  -A. A  ^*  . ,i„  i»-...._^      gy^  jjg^  g^jj  buste  en  bronze,  accoiupagué  de 

deux  petits  anges  de  marbre  blanc.  Au  bas 
est  cette  inscription  : 


que  trois  d'un  côté  et  trois  de  l'autre, 
première  du  côté  du  couvent  était  sous 
cation  de  saint  Augustin.  Comme  ce 
est  le  patron  prihci|»al  de  l'ordre,  il 
uste  qu'il  eût  ici  une  chapelle  où  l'on 
invoqutT  d'une  manière  particulière, 
idant  elle  n'a  subsisté  que  jusqu'en 
que  l'on  fut  obligé  d'y  ouvrir  un  pas- 
)our  la  commodité  publique,  à  cause 
and  concours  de^peupie  qui  vient  dans 
église;  ainsi  l'usage  de  la  chapelle  de 
Augustin  fut  pour  lors  suspendu ,  et 
ô  rétabli  qu'après  l'entier  achèvemeot 
{lise. 
es  cette  chapelle  est  celle  de  Notre- 

des  Sept  Douleurs;  c'est  la  plus  an- 
e  de  toutes  les  dévolions  à  la  Vierge. 
t  dit  qu'elle  commença  en  Orient ,  et 
e  passa  en  Occident  du  temps  descroi- 

Ëlle  consiste  à  honorer  Marie  affligée 
îd  de  la  croix.  La  reine  Anne  d'Aulri- 
|ui  était  très-dévote  a  la  Vierge ,  con- 
dessein  d'établir  ici  tout  h  la  fois  un 
pour  les  dames  de  la  première  qualité, 


Ici  repose  Jean-Bapiislc  Lulli,  ccuyer,  con- 
sciller-sécrélaire  du  roi ,  luuisoii  el  couronne 
de  France  et  de  ses  Finances ,  surintendant  de 
la  musique  de  la  chambre  de  Sa  Majesté,  cciébre 
par  le  haut  degré  de  perfeaion  où  il  a  porté  les 
beaux  chants  et  la  symphonie  qui  lu!  ont  fait 
mériier  la  bienveillance  de  Louis  le  Grand ,  et 
les  applaudissements  de  ton  le  FEurope. 
Dieu  qui  Tavaît  doué  de  ces  talenis  par" dessus 
tous  les  hounncs  de  son  siècle ,  lui  donna ,  pour 
l'écompense  de  ses  cantiques  inimitables,  com- 
posés à  sa  louange,  une  patience  vraiment  chré- 
tienne dans  les  douleurs  algues  de  la  maladie 
dont  il  est  mort  le  22  mars  I6H7,  dans  la  51* 
année  de  son  âge,  après  avoir  reçu  tous  les  sa- 
eremenls  avec  une  résignation  ei  une  pK*té  éiK- 
flante. 
Il  a  fondé  una  messe  à  perpétnilé,  qui  st  doit 


107» 


PAR 


MCTIOKNÂIRE 


MR 


oéMbrer  tous  les  joars  à  onze  heures  dans  eelte 
chapelle;  et  pour  rexéculion  de  cei  article  de  ' 
soo  testament,  Madeleine  Cambert,  sa  femme,  en 
a  passé  contrat  devant  Moliueau  etMouflDe,  no- 
taires à  Paris,  le  28  mai  de  la  même  année;  et 
depuis  ayant  acquis  des  révérends  Pères  reU- 
gîeux  de  cette  maison  ,  par  un  autre  conirat 
passé  devant  Chuppin  et  Houffle,  le  5  mai  1688, 
cette  chapelle  et  la  cave  au-dessous  pour  sa  sé- 
pulture et  celle  de  ses  descendants  à  perpétuité, 
elle  a  fait  dresser  ce  monument  k  la  mémoire  de 
son  époux ,  comme  une  marque  de  son  affection 
et  de  sa  douleur. 

Priez  Dieu  pour  le  repos  de  leurs  âmes. 

La  chapelle  du  Saint-Esprit  est  la  première 
de  celles  qui  sont  de  l'autre  côté  de  cette 
église;  elle  est  en  face  de  celle  gui  a  été 
sous  rinTOcation  de  saint  Augustin.  £lle  a 
appartenu  à  François  Bcrthelot,  fermier  gé* 
néral ,  gui,  vers  1  an  1675,  fit  faire  Tautel  et 
le  retable  de  menuiserie  nue.  Ce  retable  est 
élevé  jusqu'à  la  fenêtre  du  fond,  et  orné  de 
chaque  coté  d'une  colonne  et  d'un  pilastre 
d'ordre  corinthien ,  qui  soutiennent  une 
corniche  modillonée ,  au  milieu  de  laquelle 
est  une  croix  posée  sur  une  espèce  de  pié- 
destal ou  petit  fronton.  Au  milieu  de  ce  re- 
table est  un  tableau  de  6  pieds  de  haut  sur 
h  de  large ,  qui  représente  la  descente  du 
Saint-Esprit  en  forme  de  langues  de  feu, sur 
la  sainte  Vierge  et  les  apôtres.  Ce  tableau, 

3ui  est  dans  une  bordure  dorée ,  a  été  copié 
'après  TAIbane,  par  Dubreuil,  l'un  des  plus 
habiles  copistes  de  son  temps.  Aux  côtés  de 
cet  autel  sont  deux  niches  cintrées  qui  por- 
tent un  fronton  couronné  dans  une  urne 
flamboyante.  Dans  l'une  de  ces  niches  était 
la  statue  de  saint  François  d'Assise,  et  dans 
l'autre  celle  de  sainte  Anne.  Ces  deux  statues 
étaient  de  bois. 

La  marquise  de  THÔpital  ayant  acquis 
cette  chapelle  des  Augustins,  par  contrat 
passé  avec  eux  le  30  de  décembre  170â,  la  fit 
dès  lors  décorer,  ainsi  qu'on  la  voit  à  pré- 
sent. Le  retable  fut  orné  de  marbre  et  de 
dorures;  les  niches  furent  aussi  décorée  s  et 
dorées,  après  qu'on  en  eut  ôté  les  deux  sta- 
tues. Les  deux  entrées  de  la  chapelle  sont 
fermées  par  des  grilles  de  ferbien  travaillées  : 
au-dessus  de  la  principale  est  un  fronton,  au 
milieu  duquel  sont  les  armoiries  du  marquis 
et  de  la  marquise  de  l'Hôpital.  L'autre  porte 
de  la  chapelle  est  sous  la  voûte  d'un  des 
balcons,  vis-à-vis  de  l'autel,  et  a  son  issue 
dans  la  chapelle  de  Notre-Dame  de  Savonne. 
Au-dessus  de  cette  porte  est  l'épitaplie  qui 
suit  : 

D.  0.  H. 

Piis  manibus  nobilissimi  viri  Pétri  Rioult,  do- 
mini  de  Bouilly,  Estouy,  Cobem ,  Lits ,  la  Rue, 
Saint-Pierre-Curzay,  Foraon,  Boismétayé,  etc. 

Cnjus  eximia  in  Deum  pielate ,  templa  omata 
solemnesque  in  hoc  sing.  monsib.  preces  ia  ho- 
uorem  sanctissimi.  Sacraiiieati  fundr.t«« 


LiberaHtate  ctijos  pauperes  patsim  sdileviii, 
beoeficentiam  expert!  omnes ,  virialani  tçHoh 
dore  avHa  nobiUtas  IHustrata.  Hoc  amoris  su 
moimmentum  mœrens  conjux  erexit.  Ob&t  19  le- 
ptembris  anno  salutls  ■•  dc  lxxxt,  aetatis  lxil 

La  chapelle  est  revêtue  d'an  lambris  de 
menuiserie,  et  garnie  de  bancs  enfermés  par 
un  grillage  à  pointes  d'environ  5  pieds  de 
haut,  et  qui  partage  la  chapelle.  Le  tombeat 
du  marquis  de  l'Hôpital  occupe  toute  l'en- 
brasure  de  la  fenêtre  qui  donne  sur  la  rue. 
11  est  de  marbre  noir ,  et  au-dessus  est  la 
figure  d'une  femme  assise  pleurante  et  qui 
tient  d'une  main  un  mouchoir,  et  de  Tautre 
un  cœur  et  un  médaillon ,  sur  ieqiial  soat 
deux  têtes  qui  représentent  le  marquis  de 
l'Hôpital  et  sa  femme.  Derrière  est  une  py- 
ramide ornée  de  trophées  d'armes,  au  haut 
de  laquelle  est  une  urne  avec  les  armoiries 
du  marquis  de  l'Hôpital.  Deux  grands  ri- 
deaux de  sluc,  qui  tiennent  au  cintre  de  ia 
fenêtre,  tombent  des  deux  côtés  du  monu- 
ment, et  le  laissent  entièrement  découvert. 
Sur  une  table  de  marbre  noir,  qui  fait  le 
principal  panneau,  du  soubassement  de  ce 
mausolée,  est  l'épitaphe  suivante  : 

D.  0.  IL 

Perennl  memoris  nobilissimi  Tiri  et  «mr- 
cbionis  Francise!  de  rHopiial,  Tulli  et  provia- 
ci»  Tullcnsis  in  Lolbaringias  gubernaloris  et 
proregîs. 

Qui  ex  antiqua,  et  illustri  Uospixationim  la- 
mtlia,  sanguinis  et  nominis  splendorem  uactas, 
veram  et  propriam  nobiliiatero  suis  ipse  aiori- 
bus  expressit.  In  belle.  Orouia  ducis  mania  per 
triginla  annos  ea  prudenlia,  fortitudiiie,  et  ide 
executus»  ut  régis ,  regnique  giorix  dignissime 
servire  videretur.  in  aula.  Sine  ostenlatione 
probus,  sincerus  sine  ciijusquam  offensione, 
sine  invidia  amabilis.  Domi.  Inter  suos  piacidos 
et  hilaris,  nulli  acerlnis,  omnium  omciorum  dî- 
ligentissimus ,  erga  omnes  beneflcus  ,  charissî- 
mae  uxoris  faniiliam  pari  cum  sua  benevolentia, 
liberosque  ex  aUero  conjugio  natos  paterne 
amore  complexus.  Ubique.  Rcligionis  cultor  ve- 
rus  et  limens  Deum  ,  vir  /iJci  inconcusss,  ge- 
nerosae  virtutis,  erga  omnes  comis^ei  huna- 
nus,  inimicis,  etiam,  si  quos  habuit,  non  inlea- 
sus  ;  beu  !  tan  la  virtus  inter  varias  Marlis  vices, 
per  lot  aunos  incolumis,decorisque  taiitum  pro- 
bala  vubieribus  ,  in  1er  doniesticae  pacis  delicias, 
cômmunem  roortalitatis  sortem  tandem  experta. 
Anno  HRtaUs  72,  die  aprilis  29,  ann.  redempts 
salutis  K.  D.  ce.  II.  Amantissimi  conjugîs  me- 
moriae,  ut  conjux  mœstissima  parentaret,  mo- 
numeiitum  hoc  posuit.  Bene  precare,  vîator,  et 
imitare. 

Au-dessous  on  lit  : 

Dame  Marie  Meslayer,  veuve  des  sienrs 
Douilly  et  marquis  de  TUopital,  a  fait  poser  ces 
ëpitaphes  k  leurs  mémoires,  et  a  acquis  cette 


PAR  D^EPIGRAPniE. 

i  pour  servir  de  sépulture  à  elle  et  à  ses 

ants.  Elle  est  décédée  le....  Priez  Die« 

repos  de  leurs  âmes. 

tentions  de  dame  Marie  Mestayer 
8  été  suivies  à  Tégard  de  sa  sépul- 
r  étant  morte  à  Cursay  en  Poitou, 
été  inhumée.  Le  marquis  de  THô- 
nt  on  vient  de  rapporter  Tépitaphe, 
de  Charles  de  l'Hôpital,  marquis  de 
et  de  Charlotte,  tille  naturelle  d*A- 
deRoban,  marquis  de  Marigny.  Ce 
Bt  est  de  Jean-Baptiste  Pouletier, 
rde  rAcadémie  royale, 
le  23  d'août  173?,  que  M.  Le  Blanc, 
le  Joppé,  qui  avait  été  religieux  Au- 
it  pontificalement  la  bénédiction  de 
^re  pierre  des  nouveaux  ouvrages, 
sur  cette  pierre  l'inscription  sui- 
iii  est  de  la  composition  du  P.  Am- 
ie Sainte-Félicité,  ex-provincial  de 
)t  religieux  de  celte  maison. 

D.  0.  M. 
ilulls  1757,  die  vero  23augu5ti,  post 
luni  et  fcrc  octavuin  annum  incœpli  o^i- 
esix  Augustinorum  Discalceatorum  Goif- 
legii  Parisiensis  sub  Ludovico  XIII  Gal- 
avarrae  Rege,  qui  prosirata  et  capta  Ru- 
)  gratiis  a  Deo  acceplis  lapîdeni  prima- 
egia ,  ut  decebat,  pompa  et  pietate , 
>pria  fuiidavit ,  sub  tiiulo  DomiiKe  No- 
Victoriis,  aiino  1629,  die  noua  dccem- 
nc  régnante  Ludovico  XV,  ejus  prone- 
tmarius  lapis  angularis  frontis  ejusdem 
!  in  dextera  parte  ad  perfeciionem  taniî 
b  iiiuslrissiino  et  roverendissinio  D.  D. 

0  le  Blanc,  episcopo  Joppensi,  beoedl- 
,  et  collocatus  in  funda  mentis,  cœmento- 
natus ,  assistentibus  P.  P.  Guillelmo  a 
ànna ,  Provinciale ,  et  Michaele  Angelt 
iCalharina,  Yiccpriure. 

travaillé  d'abord  aux  six  chapelles 
lient  à  faire  et  au  portail.  Ces  cha- 
la  partie  de  la  nef  où  elles  sont, 
oûtées  de  nierres  ;  et  ces  ouvrages 
uois  d'avril  1739,  on  a  continué  tout 
à  voilier  de  môme  les  anciennes 

1  et  l'autre  partie  de  la  nef;  on  a 
n  même  temps  l'ancien  autel,  pour 
uire  un  è  la  romaine.  C'est  sur  les 
tsous  la  conduite  dcSil  vain  Cartaud, 
3  de  S.  A.  S.  Mgr  le  duc  d'Orléans, 

ces  ouvrages  ont  été  exécutés, 
isus  de  la  porte  on  lit  Tinscription 


D.  0.  M. 

Virgini  Deiparae. 

sacrum 

sub  titulo  de  Vicioriis. 

(HuRTAUT  et  Magny.) 
iBiAy  ancien  couvent  dans  la  rue 

oration  intérieure  de  la  porte  con- 
çois statues  de  pierre  ;  l'une  est 
a  Vierge  tenant  le  petit  Jésus  sur 


PAR  iOtt 

son  bras  ;  sur  la  plinthe  est  écrit  AveMmria. 
Au-dessous  est  cette  inscription. 

Louis  XI  et  Charlotte  de  Savoie,  fondateurs 
de  ce  moD^^stère,  Tan  1475. 

Aux  cdlés,  mais  dIus  bas,  sont  les  statues 
de  Louis  XI  et  de  Charlotte  de  Savoie.  Cette 
dernière  porte  sur  une  de  ses  mains  la  figure 
d'une  église  qu'elle  présente  à  la  Vierge.  Ces 
trois  figures  sont  l'ouvrage  de  François-Be- 
noît Alasson. 

L'église  n'a  ae  remarquable  que  les  tom- 
beaux des  personnes  illustres  qui  y  ont  été 
inhumées.  Dans  la  muraille,  au  côté  gau- 
che du  maître-autel,  a  été  mis  le  cœur  de 
Dom  Antoine,  roi  de  Portugal,  chassé  de 
son  royaume,  et  mort  à  Paris  Tan  1595.  Il 
en  est  parlé  dans  la  description  de  l'église 
des  Cordeliers.  Nous  allons  rapporter  les 
deux  inscriptions  qu'ofa  voit  au-dessous  de 
l'endroit  où  est  son  cœur>  l'une  en  vers  et 
l'autre  en  prose. 


Intra  cancellos  magni  praecordia  Régis 
Invenies,  quibus  base  urbs  decorata  fuit. 
Expuisus  regno,  sed  non  e  cordibus  unquam, 
Condidil  in  teuero,  plurinia  corda  suo. 

Hoc  augusto  loco ,  cooditur  augustîssiinum 
cor  sereaissimi  Régis  Portugalliae ,  D.  Antonii 
biqus  noininis  primi,  qui  paterne  jure  ac  popuii 
elecUone  regno  succedens,  ab  eo  per  vim  expul- 
ses est  ;  quare  in  densissiniis ,  ac  nemorosis 
sylvis  diu  latens,  tand<;m  ab  bostibus  ,  animam 
ejus  sollicite  quaerentibus,  mirabiliter  evasit,  et 
in  Galliani  et  Angliam ,  ad  suppetias  petendas 
transmeavit,  In  qua  peregrinatione  incredibiles 
supra  modum  passus  est  calamiiates;  in  quibus 
adeo  constantemetinvincibilem  aninium  semper 
exbibuit,  ut  nec  laborîbus  faligari,  nec  periculis, 
necrationibussuaderi,nec  opulentis  pollicitatio- 
nibus,  neclonga  exspeclationefastidiri,  necdeni- 
qne  deQcientibiis  pne  senio  viribus,  deficcre 
unqunm  potuerit ,  ut  juri  suo  cederet  ;  sed  om- 
nibus spretis ,  libertatem  Regni  sui  ac  suonim 
cuiictis  et  bonis  fovendis  et  malisrperferendis  va- 
lidissime  anteposuii  ;  illud  qnoque  non  parvum 
Regiae  magnanimitalis  argumentum  est ,  quod 
jncto  post  mortem  corpore ,  omnia  ejus  viscera 
tabida  ac  corrupta  inventa  sunt ,  prxter  cor» 
quod  quia  in  manu  Dci  erat,  ab  eo  incorriiptum 
et  ilkesum  semper  scrvaiuin  fuit  :  obiit  Parisiis 
picnus  pietate ,  et  in  sumnia  paupertale ,  aiiiio 
xtatis  sus  64,  Doniiuicse  vero  Incariialionis 
595,  die  26  augusti. 

L^auteur  de  ces  deux  épitaphes  est  un 
cordelier  portugais  nommé  Frey  Diego  Car- 
los, cousin  germain  d'Antoine.  Marville  re- 
marque que  ce  que  ce  faiseur  d'éloge  attri- 
bue presque  à  miracle  est  fort  naturel.  Rio- 
lan  nous  apprend,  dans  son  Livre  de  Vana- 
tomie  du  corps  humain^  qu'au  bout  de  trois 
jours,  le  visage  d'un  homme  se  défigure  en- 
tièrement, qu  au  bout  de  neuf  joiirs  toute  la 
masse  du  corps  se  corrompt  ;  mais  que  le 


1083 


PAR 


C(uur  ne  oommeDce  à  se  corrompre  qu  après 
quarante  jours. 

Dans  le  chœur,  an-dessus  (l*une  chapelle 
qui  est  auprès  de  la  sacristie,  est  un  mau- 
solée de  marbre  où  est  représentée  une  dnme 
h  aeuunx  ;  et  quoique  ce  soit  une  des  plus 
b:-iles  statues  qu*ily  ait  dans  Paris,'  personne 
n*a  pu  dire  le  nom  du  sculpteur  qui  Ta 
faite  ;  elle  représente  la  fameuse  Chnrlull«- 
•".ntKerine  de  la  Triniuuille,  femme  de  Henii 
de  Bourbon,  prince  de  Condé,  do  laquelle 
sont  descendus  les  princes  do  Bourbon- 
Condc  et  de  Bourbon-Gonti.  Elle  mourut 
le  29  d'août  1629,  A^^ée  de  soixante-un  ans. 
Voici  répitaplie  qui  accom[)ngne  son  tom- 
beau. 

iCTEILNiG    MEUORI.C. 

lUuslrissîin£  Carloilae-Cailiariiiae  TrimoUix  , 
llenrici  Borbonii-Con<]:vi  Principiscoiij'igî,  Hen- 
rici  Primariî  et  regia  s'temmaie  Principis  inatri, 
qiise  rorliinae  ampliiudinem  vicit  animi  magni- 
liidinc,  varielatem  conslantia  per;et|uavil,  ea 
denique  post  aeiaiein  pie  ac  iaudabililer  exa- 
ctaru,  apud  Luleiiam  Parisionim  videre  desiit 
anii.  IGâ9,  aiig.  die  29.  Imo  cnjiis  niiUuni  dein- 
ceps  exiuim  limerel,  vivendi  initium  habuU.  Vi- 
xit  annos  61,  inensesS,  dies  10. 

De  Taulre  côté  du  chœur  est  une   tombe 
plate,  où  ont  été  inhumés  Jacques  de  Har- 
iay,    marquis  de  Bréval  et  de  Champvalon, 
grand  écuyer   de  François  de   France,  duc 
d'Alençon,  qui  le  fit  meslre  de  camp  du  ré- 
giment de  ses  gardes,  et  de  sa  cavalerie  lé- 
gère. Il   fut  aussi  gouverneur  de  Sons,  et 
nommé  à  Tordre  du  Saint-Esprit  en  1602;  Il 
mourut  le  3  d'avril  1630.  Odette  de   Vaude- 
tar,  femme  d*Achilies  de  Harlay,  marquis  de 
Bréval  et  de  Champvalon,  morte  h  Bréval  le 
7  décembre  1637.  Le  cœur  de  Louis  de  Har- 
lay, marquis  de  Champvalon,  cornette  des 
chevau-légers  de  la  garde  du  roi,  mort  le  10 
août  de  Tan  1674,  des  blesi^sures  qu'il  avait 
reçues  h  la  bataille  de  Senef,  âgé  de  vingt- 
six  ans  deux  mois  et  deux  jours.  Son  corps 
fut  enterré  dans  l'église  paroissiale  de  Char- 
leroi,  et  son  cœur  lut  aj)porté  d;ais  celle  des 
Filles  de  l'iltje-itfiana,  par  les  soins  de  Fran- 
çois-Bonavenlure  de  Harlay,  lieutenant  gé- 
néral des  armées  du  roi,  et  de  Geneviève  de 
Forlia,  ses  père  et  mère,  le  10  août  1675. 
Dans  une  des  chapelles  de  la  nef  sont  les 
_  4ombeaux  d'une  mère  et  d'une  fille  d'une 
naissance  illustre,   et  plus  illustres  encore 
par  leur  mérite.  La  mère  se  nommait  Jeanne 
de  Vivonne,  fille  d'André   de  Vivonne,  sei- 
gneur delà  Chateigneraye,  sénéchal  de  Poitou, 
et  l'un  des  gouverneurs  de  François  Dau- 
I)hin,  fils  de  François  1",  et  femme  de  Claude 
de  Clermont,  seigneur  de  Dampierre,  après 
la  mort  duquel  elle  fut  nommée   par  le  Toi 
Henri  III  pour  être  dame  d'honneur  de   la 
reine  Louise  de  Lorraine,  sa  femme.  Cette 
dame   est    représentée   à    genoux   sur  un 
tombeau  do  marbre  blanc,  au  bas  duquel  est 
écrit  : 

D.O.  M. 

Plis  manibus  ei  xlcrna*  iiiciiioriâct  gOHcro&l&- 


DICTlONNAtRE  PAR  m\ 

aim»  et  illuslristimae  D.  JoaRMe  YiToimse,  qme 
regia  Armoricœ  Britannicae  regulorum  propagtue 
et  stemmaie  puro  insigntia  ,  ut  UdIo  naïaHmi 
spiendore  clarissiroa,  tta  sammis  pieialis,  cari- 
tatis  conilneniiae,  casliiatls  el  mimificemîaï  vir- 
tutibas  conspicua  ,    rorllssimi  et  iUiisirissimi 
Equitis  Claudii  Glaroraonlii  Dampctrac  conjugis 
dilcclisslmi  jiigalî  nexu  lil>îlina  solulo  praccod 
lotos  58  orbilatis  annos  vere  vidua  liigens«  hmb- 
rens  clarissimuia  jiigalis  isedae  pignus ,  folgcii- 
lissinium  aevi  jnbar,  gnalam  ClandiaRt  Cailttri- 
nani  Rezlomm.  Ducissam  matri  orbîqae  iinicam 
nostro  aluit,  celait,  educavil,  omnihusque  înge- 
nii ,  corporis  et   fortiinx   dotihus  cumulaiii, 
Clinique  tôt  pudoris,  casiitalis  irrupl»  fidei  eo- 
piilae  8peeimina  edidisset,  banc  famae  et  virtmii 
crgo  Ilcnrtcus  111,  Francorum  et  Polonîae  Rei 
Clirisiianissimus,  inter  illustrisslnnas  ca8(issim« 
Rpgiiise  Lodoica^  conjiigîs  assiiletites  berotnus 
primariam  ascivit ,  et  Regii  ibnlami   lulebm 
siiinmilm  fœniinei  miinerîs  apicein  dcmanrlavii, 
qtio  infegro  et  (IdcHler  g^slo,  annis(|ue  68  Irans- 
actis,  7  idus  aprilis  1583,  toU  Cbrisfum  spîrans 
dicm  cîausil,  inter  oscula,  el  amplexns  nioesfis- 
sim.'e  el  Iiicinosissinine  iinic^  S!iuî  Claromonli.'e, 
qua;  picnlissiina;  gnata  pientîssiina  mnlri  :rlcr- 
niiin  hxrere  lixres  salagens,  liocce  ulcîqiic  non 
par  monumeiitum. 

P.  P.    S.  S.    D.  D. 


Dans  la  même  chapelle  est  un  autre  mo- 
nument de  jaspe  et  de  bronze,  sur  lequel 
on  voit  une  statue  de  femme,  à  genoux  sur 
une  grande  table  de  marbre  noir,  soutenue 
par  quatre  colonnes  aussi  de  marbre.  Au- 
dessous  il  y  a  quatre  vers  latins  qui  sont 
rendus  par  autant  de  vers  français  qui 
ne  valent  pas  la  peine  d'être  rapportés  ici. 

Au-dessous  dès  vers  latins  on  lit  : 

Claudia  -  Calharina  Claromontîa  ,  Retiormn 
Dux  heroina  cuni  quamvis  priscî  aevi  eompa- 
randa,  pieiate,  pndicltia,  îngenîi  elec^antia,  m 
liUeratos  exiinio  favere ,  in  lenuiores  benigni- 
tate,  ac  miinincentia ,  erga  omnes  comiiaie  in- 
sigiiis  ;  veiusiissîmx  gémis ,  spleiidori  eiiam 
aliqnid  addi  posse  judicavit ,  si  animum  libcra- 
liori  doclritia  supra  sexnm  excolerel  eoqiie  no- 
mine  Regibus ,  ac  princîpihus  quorum  plures 
arcta  ncccssitudine  conlingelia;,  acceptissinia 
fuit,  ut  qui  enm  s^epîus  de  rébus  gravissiinîs  ac 
omnibus  disciplinis  aduiirahili  facundia  disse- 
renlciu,  libenlissime  audirenl;  Fis  pneslaniis  iii* 
gonii  dolihtis  enituil,  prscserlini  cuni  Putononiin 
Legali  Caroluni*  ÏX  llcnricuni  uovum  Poloni* 
Rcgeni ,  Calbarinani  Reginam  parenlein  lalino 
sermone  alloqiierenlur.  Ipsi  enim  Principes  usi 
sunl  înlerpreie  Claromonlia  Lcgalis  apposius 
respondeiile  Joannt  Annebaldo,  Claudii  iHhis 
fiiniosi  maris  Praefecli  fliio  primum  ntipsit;  qoo 
pro  Palria  et  Rege  in  pra^lîo  Dniidensî  fortilcr 
diniicanlc  occiso,  cum  Alberto  Gondio  Reliorun 


i083 


PAR 


D*EP1GRÂPHIE. 


pvn 


KIM 


Dnce,  Frnncîx  Part,  Kqiiittim  trihnnornm  Prin- 
cipe ,  Irireiniumijiic  Gallicaniin  gcncr;.!!  ob 
prudeiiliam  et  aniini  mngniliidinein  de  Gulli;i 
b^.ne  merilo  ;  36  amios  iiiianimi  conniilMo  vixil. 
Obiit  Lu letiae Paris,  ineiise  feb.  an.  s.  Ib05.  ;via- 
tis60. 

Ilenrictis  Gondiiis ,  Rotiomm  Dn![ ,  ex  Gnrolo 
Bellx  insulsB  Harchîone  Hlio  no|K)S  aviac  pienlis- 
simx;  Henriens  Parisirnsis  Episcopns  Pliilip- 
piis-Emannel  Juniaci  Gomcs ,  lriren)iiiin  Galti- 
canim  Pr^cPeclus  G^neralis;  Jonnnes  Divi  Albini 
Âbbas,  filii  nialri  suavissiinœ  uioercnles  pqsue- 
rani. 

Celte  Claude-Catherine  de  ClermonK  du- 
chesse de  Retz,  dont  on  vient  de  lire  Tépila- 
phe,  était  une  daofie  de  beaucoup  d^osprit, 
et  qui  |>ossédait  en  perfection  les  langues 
savantes.  Ce  fut  elle  qui  répondit  en   latin 

Eour  la  reine  Calherine  de  Médicis  aux  am- 
assadeurs  de  Pologne,  qui  apportèrent  au 
duc  d*Anjou  le  décret  de  réieclion  à  cette 
couronne. 

Quoique  cette  dame  n'eût  eu  qu^unjour 
pour  se  préparer  à  ré{)ondre  à  ces  ambassa- 
deurs, son  discours  remporta  le  prix  d'une 
commune  voix  sur  ceux  du  chancelier  de 
Birangue  et  du  comte  de  Chiverny,  qui 
avaient  aussi  répondu  ;  le  i)remier  pour  le 
roi  Charles  IX,  et  l'autre  pour  le  duc  d'An- 
jou. 

Sur  l'un  des  piliers  de  la  nef  de  cet 
église,  est  l'épi lapne  de  : 

Rolicrl  Tiercelin,  cbcvalier  de  rilltislre  mahion 
de  Saint-Bernard,  genilhonime  ordinaire  delà 
chambre  do  roi,  lieulenanl  de  M.  le  grand  mat- 
irè  de  rartillerie  en  TArsenal  de  Paris  et  Isie 
de  France;  après  avoir  AdeUement  servi  qiiaire 
rois,  décédé  au  75  an  de  son  âge ,  a  voulu  élre 
inhumé  en  ceUe  cbapellc  ,  ei  honoré  le  momis- 
lère  de  ses  bienfaits;  il  fluil  ses  jours  en  TAr^e* 
liai  le  i8  octobre  1016. 

En  face  du  chœur,  et  attenant  la  grande 
grille,  est  une  tribune  de  pierre  de  liais, 
au-dessus  de  laquelle  est  un  cartouche  avec 
cette  inscription  en  lettres  d'or. 

Le  corps  entier  de  S.  Léonce,  martyr,  donné 
par  madame  de  Guénégaux,  en  1709. 

Cette  tribune  cintrés  sur  le  devant,  et  or- 
née de  balustres  de  pierre,  sert  quelquefois 
de  chaire  aux  prédicateurs. 

Dans  le  chapitre  des  religieuses  furent 
enterrés,  par  permission  du  Pape,  MaUhieu 
Mole,  garde  des  sceaux  de  France,  et  Renée 
NicoJaiy  sa  femme.  Matthieu  Mole  s'était 
trouvé  premier  président  du  parlement  de 
Paris  dans  des  temps  trës-difliciJes,  où  il 
montra  beaucoup  do  fermeté  et  de  conduite.' 
Aussi-a-t*on  dit  de  lui  qu'il  joignait  aux 
qualités  essentielles  à  un  grand  magistrat, 
le  courage  du  grand  Gustave,  ou  celui  du 
*grand  Condé. 

(HiRTAiT  cl  Maont.) 


Le  Recueil  manuscrit  de  la  BîbliôlTièque 
nationale,  ir  9480,  renferme  Tépilaphe  sui- 
vante : 

Tombeau  de  Marguerite  Tizon^  à  i*AvB* 

Maria. 

Damoise.lo  Marguerite  Tizon,  en  son  vivant 
femme  de  noble  homme  Pierre  de  Chamboct 
Escityer  Seigneur  de  Bocl  Barrières  cl  Cham- 
boct. 

Cette  épita;rhe  était  écrite  autour  de  1» 
tombi^, 

Icy  pour  dernière  maison, 
Kii  repos  le  corps  mort  habite 
De  Margueriite  de  Tizon, 
A  :  teiidani  qu'elle  resuscite. 
Se!oii  sa  confiance  au  mérite 
Du  sang  en  la  Croix  espandu 
Qui  de  péché  Pa  Tnict  quitte 
Comme  elle  a  lousjours  prétendu. 
D*Angoulmois  du  lieu  de  FayoUe 
Viul  en  Bourbonnois  mary  prendre. 
Qui  jamais  en  faicls  ne  paroile 
Rien  connut  en  elle  à  reprendre  : 
Eu  ce  lict  de  soy  vît  descendre 
Un  seul  fils,  beau,  sain  et  prospère 
Qu'elle  laissa  en  aage  tendre 
A  Pierre  de  Chambocl  sou  père. 
Laquelle  trespassalelS*  jour  de  May  1£»46. 

Barnabites,  ancien  couvent  et  éiçlise  du  is 
la  Cité. 

Proche  l'autel,  du  côté  de  l'Epttre,  est  une 
tombe  de  i)ierre,  sur  laquelle  on  lit  : 

HIC  JAGET 

Vir  vencrabilis  magna:  profundxque  scienUae. 
Ac  mirabilis  et  subtilis  cloqueuUx, 
Frater  P.  Petrus  Bcrcorius, 

Prior  bujus  priera  tus. 
Qui  fuit  onundns  de  villa 
Sancti  Pctri  de  Itinere,  in  Epi:>copatu 
Mailliziacensi  in  Pictavia  ; 

Qui  teuipore  suo  fecit 
Quinque  Opéra  solemnia  ; 

Scilicct  : 
Dictionarinnif  Reductonum 
Brevhtlorinin,  Uescriptionem  mnudl 
El  Tramlationem  cujusdam  libri 
Veiustiskimi  de  lalino  in  gallicum^ 
Ad  prxcepluu)  excellenlissimi  Principis 
Joaunis  Hegis  Francorum, 
Qui  obiit  anno  156*2. 

On  prétend  que  In  livre  qne  Pierre  Bor- 
chcurtraduisit  en  français,  et  dont  il  est  parlé 
dans  cette  épitaphe,  est  le  Tite-Live.  Ce  ma- 
niiscrit  est  en  Sorbonne  :  c'est  un  des  Ix^aus 
morceaux  de  la  bibliothèque  de  cette  maison. 
On  garde  dans  la  sacristie  dos  Barnabites  le 
Psautier  manuscrit  de  sainte  Aure  (M.  l'ab- 
bé Lebeuf  assure  que  ce  manuscrit  est  de 
beaucoup  postérieur  à  cette  vierge).  Ce  vo- 
lume contient  les  quatre  Evangilts,  avec  unt 


lOST 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


IW 


liste  des  sfations  de  Téglise  de  Tours.  Ce 
manuscrit  est  du  temps  de  Charles  le  Simple. 
(Histoire  du  Dioc.  de  Par.^  tom.  II,  pari.  22, 
p,500.)C'est  un  livre  admirablepourlécrilure 
et  pour  sa  belle  conserTation. 

(HuRTAUT  et  Magny.) 

BftNÉmcTiNS  Anglais 9  rue  Saint-Jacoues. 
Quelques  Bénédictinsanglais,  pour  se  déro- 
ber à  la  persécution  qu'ils  souffraient  dans 
leur  pays ,  se  réfugièrent  en  France  l'an 
1618,  dans  le  dessein  de  s'y  établir,  s'ils  en 
trouvaient  l'occasion.  D'abord  ils  se  logè- 
rent au  faubourg  Saïnt-Germain,  dans  une 
maison  qu'ils  prirent  à  loyer,  }-  célébrèrent 
rofBce  divin ,  et  administrèrent  les  sacre- 
ments, sans  la  permission  de  l'Ordinaire.  Le 
Promoteur  de  la  juridiction  spirituelle  de 
abbaye  de  Saint-Germain  des  Prés  en  ayant 
été  informé,  fit  ses  diligences  pour  les  eu 
empêcher,  et  il  ne  lui  fut  pas  possible  d'ob- 
tenir ce  qu'il  demandait.  Pour  lors  le  P. 
Gabriel  de  Sainte-Marie,  provincial  de  ces 
Bénédictins  anglais,  présenta  requête  aux 
religieux  de  l'abbaye  de  Saint-Germain,  aux 
Ans  d'obtenir  la  liberté  de  continuer  leurs 
exercices.  On  leur  permit  d'avoir  un  oratoire, 
d'y  célébrer  l'office  divin,  et  d'y  doimer  la 
communion  à  leurs  domestiques,  et  à  un  pe- 
tit nombre  de  personnes  de  considération; 
à  condition  cependant  que  s'ils  achetaient 
la  maison  oix  ils  étaient  pour  lors,  ou  quel- 
que autre  demeure  permanente ,  la  permis- 
sion deviendrait  nulle,  et  qu'ils  seraient 
obligés  de  prendre  des  lettres  d'élabl  issement. 
Dans  la  suite  ces  religieux  allèrent  s'établir 
à  demeure  dans  le  faubourg  Saint-Jacques, 
entre  les  Feuillantines  et  le  Val-de-GrAce* 
La  première  pierre  de  leur  église  fut  posée 
en  1674,  par  Mademoiselle  Marie-Louise 
d'Orléans,  depuis  mariée  le  18  novembre 
1679 ,  h  Charles  il ,  roi  d'Espagne.  La  reine 
Anne  d'Autriche,  par  ses  aumônes  considé- 
dérables,  contribua  à  leur  établissement,  de 
même  que  plusieurs  personnes  de  piété, 
tant  de  France  que  d'Angleterre.  L'église  de 
ce  monastère  est  petite,  mais  propre,  et  dé- 
corée de  pilastres  corinthiens.  Le  grand 
autel  est  orné  de  colonnes  du  même  ordre, 
et  de  figures  assez  bien  dessinées.  La  me- 
nuiserie des  chaires  des  religieux  est  propre. 
Les  chapelles  qui  sont  aux  côtés  de  la  |)orte 
du  chœur  sont  ornées  de  tableaux,  dont  l'un 
représente  la  Vierge  ayant  l'enfant  Jésus 
sur  ses  genoux,  et  l'autre  saint  Benoît  en 
méditation.  Le  premier  a  été  peint  par  la 
princesse  Palaine,  abbesse  de  Maubuisson, 
qui  donnait  à  la  peinture  les  moments  de 
récréation  que  sa  règle  et  sa  grande  piété  lui 
permettaient. 

Le  corps  de  Jacques  II,  roi  de  la  Grande- 
Bretagne,  mort  à  Siaint-Germain-en-Laye  le 
6  septembre  1701,  y  est  en  dépôt,  de  même 
que  celui  de  Louise-Marie  Stuart,  sa  fille, 
morte  à  Saint-Germain-en-Laye,  le  18  avril 
1712.  Le  roi  Jacques  H,  mourant,  recom- 
manda à  ceux  qu'il  chargea  du  soin  de  sa 
sépulture,  de  la  faire  sans  faste,  et  telle  qu'on 
la  ferait  pour  urt  simple  geutilbamme,  et 


ordonna  qu'on  gravât  sur  son  tombeM  cette 
épitaphe  : 

Cy  gîsi 

Jacqaes  U^ 

roi  de  la  Grande-Breugne* 

(HuBTAUT  et  Maasti.) 

BERNARDINS  (aneîen  oolMge  des)^  k  Paris. 

Benoit  XII,  qui  avait  été  religieux  de  Cl- 
teaux  et  professeur  en  ce  eollége,  et  le  car- 
dinal Guillaume  Curti,  surnommé  le  Blanc, 
k  cause  qu'il  avait  été  aussi  religieux  de  cet 
ordre,  entreprirent  de  faire  bâtir,  à  leurs  dé- 
pens, l'église  des  Bernardins;  mais  ni  l'en 
ni  l'autre  ne  vécurent  assez  pour  la  voir 
achever.  La  première  pierre  fut  posée  le  ii 
mai  1338,  comme  on  le  voH  par  les  lettres 
de  Philippe  VI.  Les  murs  qui  devaient  faire 
la  clôture,  et  qui  restent  encore  sur  pied, 
paraissent  d'une  épaisseur  et  d'une  extrême 
solidité,  et  il  semble  que  Benoit,  XII  edK 

[>lus  envie  de  faire  une  citadelle  qu'un  col* 
ége  de  religieux,  qui  vivaient  dans  ce  temps- 
là  d'une  manière  très-austère. 

Aux  deux  côtés  de  la  porte  de  l'églisa 
étaient  deux  inscriptions  placées  aa-deasoos 
des  armes  de  Benott  XII.  Elles  sont  peintes 
contre  le  mur  et  presqu'entièrement  enacë^ 
Ce  pape  se  nommait  Jacques  Foumier,  oq 
Novelli  :  il  était  de  Toulouse  (i). 

Ibec  arma  suiit  sanciissinise  memoriae  BobubL 
Benedicli,  Papae  duodecinii,  Cislerciciisis  Onli* 
nîft,  cujiis  est  praesens  stittlenrNini  Getlegtoni; 
professoris  ;  qui  banc  fiindavit  Ecclcsnun,  et 
luulUs  dotavii  iiidulgeuliis^ 

Dominus  Guilielnus,  quondam  Cardiiialia,  Boc* 
tor  Tbeologiae,  Tolosaoos  naiione,  Cislerciensia 
religione  ;  Ëcclesiam  praesenlem  ad  perfedia- 
neiu  qualeiu  oblinet  produiil  :  BibJioibecain  l 
sigoivit,  sexdecim  Scbolares  io  Theologia 
dénies  io  perpétue  fonda viL 

Hic  Guillelmus,  cognomento  Albits,  creatns  fue^ 
rat  Presbyter  Cardinalis,  lilali  Sancti  Sii-phanI 
in  monte  Gœlio,  a  Benediclo  XI!,  anno  DonîM 
1557,  et  anno  ejusdem  1546,  PontiOcatus  aulein 
Clemenlis  VI  quinte  ;  obîit  Avenionc,  audore 
OiHiphrio. 

Dans  une  chapelle  de  cette  église,  cm  voit 
le  tombeau  de  Guillaume  du  Vair,  né  à  Pa- 

(I)  Jacques  Foomier  était  fils  d*un  boulanger  r 
il  fut  élu  pape,  et  prit  le  nom  de  Bemiii  lit  :  ii 


qu'ils  voulaient  lui  faire;  il  la  maria  an  fils  d*«i 
bon  négociant  de  Toutousc  :  ces  deux  époux  étant 
allés  le  saluer  à  Avignon,  il  les  reçut  avec  beauoeap 
d^amitié,  les  garda  une  quinxaine  de  jours  auprès  de 
lui  ;  ensuite  1^ congédia,  eu  leur  donnant  une  sowma 
assez  modique,  et  leur  disant  que  leur  oncle  Jaetmeê 
Fourmer  leur  feêuH  ce  petit  ftréuni  ;  ifu''à  Cé§nti  4u 
fHÊpe,  il  n'avait  de  paretUê  et  d'alliée  que  U$  pourra 
et  le$  malheureux,  (£^m.  hiit,  $ttr  Parts,  tom.  Y> 
pag.  137.) 


I€8U 


PAR 


IVKPiCRArniR. 


Par 


»eM 


ris,  évèqiie  de  Lisîeux,et  garde  dfts  sceaui* 
honoré  pendant  sa  vie  de  plusieurs  dignités 
considérables,  è  cause  de  son  mérite  singu-- 
lier.  Il  avait  été  roattre  des  requêtes ,  et 

Ïremier  président  du  parlement  de  Provence, 
tant  à  la  suite  de  Louis  XIII,  pendant  le 
siège  de  Clérac,  il  tomba  malade  à  Tonneins, 
en  Agénois,  où  il  mourut  le  3  d'août  1633. 
Son  corps  fut  apporté  dans  cette  église. 

Voici  répitaphe  qu*il  se  Gt  lui  même, qu'on 
peut  encore  lire  sur  son  tombeau. 

Guillclmus  du  Yatr, 

Episcopus  Lcxoviensis  t 

Francis  Procaocellarius  , 

Hic  cispeciat  resurrectîonem. 

H'jiius  7  mai. 

1358. 

Dom  Paul  Pezron  ,  religieux  de  Tordre  de 
CUeani,  docteur  en  théologie  de  la  Faculté 
de  Paris,  nbbé  de  la  Charmoie,et  un  des  plus 
savants  hommes  des  deux  siècles  derniers, 
a  denoeuré  ei  professé  long-temps  la  théolo- 
logle  dans  ce  collège.  Il  mourut  dans  le  ch&- 
teau  de  Chécv,  en  Brie,  où  il  était  allé  pour 
tâcher  de  rétablir  sa  santé,  le  9  d'octobre 
1706.  Il  a  donné  au  public  plusieurs  ouvra- 
ges remplis  d'une  profonde  érudition;  en- 
tre autres  celui  qui  est  intitulé  :  V Antiquité 
des  temps  rétablie  et  justifiée.  Ce  livre  le  mit 
aux  prises  avec  le  P.  Martianay,  moine  Bé- 
nédictin de  la  congrégation  de  Saint-Maur, 
et  avec  le  P.  Lequien  ,  de  l'ordre  de  Saint- 
Dominique,  qui  écrivirent  l'un  et  l'autre 
en  faveur  de  la  chronologie  du  texte  hébreu, 
contre  celle  de  la  version  des  Septante,  crue 
Dom  Pezron  préférait  à  l'autre.  On  atténuait 
encore  du  môme  auteur  d'autres  productions, 
eu  l'on  espérait  qu*il  débrouillerait  des 
obscurités  dans  lesquelles  on  demeure  de- 
puis plusieurs  siècles,  faute  d'étudier  l'auti* 
quîlé  avec  réflexion.  Le  grand  ouvrage  qu'il 
aveîi  entrepris,  et  qui  était  fort  avancé  avant 
sa  mort,  était  VOrigine  des  nations;  i\  en 
avait  déjà  donné  une  partie  au  public,  sous 
le  itlre  de  VOrigine  de  la  langue  celtique^  au- 
trement appelée  gauloise.  Cet  ouvrage  a  été 
imprimé  en  1703.  Plusieurs  autres  produc- 
tions de  ce  savant  religieux,  trouvées  après 
•a  mort  parmi  ses  papiers»  sont  restées  dans 
robscurité,  au  grand  préjudice  de  la  républi- 
que des  lettres. 

(HuRTAUT  et  Magnt.) 

Nous  citons  queiques-unes  des  épitaphes 
des  Bernardins ,  que  renferme  le  Recueil 
manuscrit  de  la  Bibliothèque  nationale 
U-M80. 

I. 

Tombeau  d^Âlbéric  le  Riche^  archidiacre 

d^Arras. 

IBejaeetvir  eximiae  pnibilatis  ac  scienli»,  m« 
nique  Juditii,  MagUOer  Albericus  Dhritis,  qaen- 
dam  Archidiaconus  Altrebatensis  ap  illnstrissi- 
nii  Principis  Domînî  Ducis  Aiirelianensis  Pliisi- 
cus,  qui  obiit  factus Parisiiis  in  Faciillale 


MfHlicinae  anno   Douiliil  ii05 ,   dedmâ  lertia 
DicMsis  Maii. 


11. 

Tombeau  d'Antoine  de  Castillan,  abbé  de 

Fondmont. 

Hic  jacet  Litteranim  coosummatissiiiHis  Profes- 
ser fraier  Anlonius  de  Caslcllione,  Mouacbus 
Clara^-ValU8  et  Abbas  Lcclesiae  Fundi-monlts, 
qui  rexit  eandem  ncclesiam  31  annis  ;  obiil 
autem  Parisiis  Anno  Virginei  Parlus  1529,  die 
9*  Februarii.  Anima  ejus  requiescat  in  paee* 


III. 

Epitaphe  de  Raimond  de  Momae^  moine  de 

Saint'Benoist. 

m 

Il  était  inhumé  au  milieu  du  chœur,  sous 
une  tombe  de  pierre  dont  le  temps  avait  pres- 
que tout  effacé  l'épitaphe. 

Hic  jaeei  Professor  Raimondos  de  Momacho, 
Monacbos  boni  cordis...  Gonvenarum  ;  qui  obiit 
Auno  MCGC...  die  Assumptionis  Beal»  Mari»  : 
cujus  aniu»  requiescat  In  paee. 


IV. 

Tombeau  de  Gabriei  de  Saint-Belm ,  abbé  de 

Mormond, 

Heverendissiroi  in  Cbristo  Patris  Domini  Ga* 

brielis  de  S*  Belin,  Abbaiis  Monasterii  de 

Mormuiido,  necnoii  Prioris  Monasterii 

in  Bressia  Epitapbium. 

Quein  pedibus  calcas  Tuwuluni,  dum  perlegis  lai*'* 

Egregii,  Lecior ,  conUnec  ossa  viri. 
Gontinei  ossa  viri,  ciijuf  slat  candida  virtus, 
Faroaque  non  ulla  deperitura  die. 


Sdiioet  ut  noscas ,  Mormundi  gloria  Claustri 
Saïubelinus  erat,  Paslor  idein  que  Prier. 

Moriuus  huic  mundo  vîxit  post  funera  credeas, 
Perpeuio  meliiis  vivere  posée  Deo. 

Obiil  I*arUiis  19^  menais  Augtisii,  aouo  Donlal  1989 

lîUUs  SQ»  44*. 


V. 

Tond^eau  de  Jacques  du  Faur^  abbé  de  la 

vase-Dieu. 

Vwane  d'Illustre  ei  Reverendissime  M'«  laques 
du  Paur,  Abbé  de  la  Case-lMeu  et  Prieur  de  St 
Oreni,  conseiller  du  Roy  au  Pariement  deThou* 
louse,  puis  eu  son  grand  Conseil,  Président  des 
Enqucsles  à  Parus,  Maistrc  des  Reqnestes  ordi- 


Id^  PAR  DICTIONNAIRE 

naire  de  S^  Majn&lc  et  sou  Conseiller  d*£M.il« 
aa<!é  (le  pins  de  soixniile  ans,  s*en  relwirna  nu 
Ciolen  VàiméttMui.  Son  corps  est  aUeiidaut 
la  Rcsurreclion  en  Jesus-ClirisU 


Mft 


im 


M 

Tombeau  de  Trislm  Bixet,  évéque  de  Sainttf. 

Il  était  inhumé  dans  une  chapelle  où  était 
sa  statue  à  genoux  et  celte  inscription  au 
bas: 

Domino  Trislando  Bizcl  Trecensî,  Clane-Yallis 
Ueligioso,  Xaiiloncnsi  Episcopo,  sanclo  Bernar- 
<lo,  ciijus  Kdiqnias  argcnlea  capsa  includi  cii- 
ravil  devollssimo,  ac  de  Bemardilis,  quorum 
Sluflia  Tundalioue  juvii,  meriiissinio.  Frater 
Nicolaus  Itoucheral  Cislercii  Cœiiobarclia  pos- 
lrcm:R  volunlalis  Execulor  posuil. 

Yixli  flOQOft  80,  obUt  6*  Idut  novembris  1579» 

Blancs-Manteaux  (Couvent  de  Bénédic- 
tins ,  dits).  Ce  monastère  fut  établi  en  1258 
])ar  des  religieux  mendiants  venus  <le  Mar- 
seille ,  où  leur  ordre  avait  commencé  «  sous 
le  titre  de  Serfs  de  la  Vierge  Marie  ^  et  sous 
larégle do  saint  Augustin;  mais  parce  qu'ils 
portaient  des  manh  aux  blancs,  lo  peuple  les 
nomma  Blancs-Monl<'«ux,  et  ce  nom  est  resié 
h  leur  monastère  de  Paris  et  h  la  rue  dans 
bupielle  il  est  situé.  Saint  Louis  en  est  re- 
gardé «comme  le  principal  fondateur  ^  parce 
qu*il  donna  kO  sous  de  rente  h  la  maison  des 
chevaliers  du  Temple  de  Paris,  en  dédom- 
magenïont  des  droits  de  censive  qu'elle  arait 
sur  le  lieu  où  fut  bâti  ce  nouveau  mona- 
stère. 

Les  principaux  bienfaiteurs  de  ce  mona- 
stère ont  été  Aflto  ne  Robert,  Tun  des  quatre 
notaires  secrétaires  du  roi  et  greflier  cri- 
minel; et  Marguerite  d'Orsay,  sa  femme, 
qui ,  ea  1521  «  donnèrent  aux  Blancs-Man- 
teaux leur  terre  et  seigneurie  du  Plessv- 
Gassot,  à  quatre  lieues  de  Paris,  afin  de 
mettre  ces  religieux  è  couvert  de  la  néces- 
sité de  mendier. 

Le  monastère  des  Blancs-Manteaux  a  été 
rebâti  en  1685.  Le  chancelier  Letellier,  et 
Elis2d)ctb  Turpin ,  sa  femme  «  posèrent  la 
première  pierre  le  26  d'avril ,  et  tirent  ppé- 
sentde  mille  écus. 

Jérôme  de  Hacqueville,  premier  président 
du  parlement  de  Paris,  décédé  le  k  novembre 
1C!28,  fut  enterré  dans  Tancienne  église  de 
ce  couvent. 

La  famille  desMallous  a  sa  sépulture  dans 
\m  caveau  de  celle  église  ,  comme  descen- 
dants de  la  fille  uni(|ue  d'Antoine  Robert 
et  de  Marguerite  d'Orsjiy ,  principaux  bien- 
faiteurs de  celte  maison.  11  y  a  aussi  un  ca- 
veau pour  la  famille  des  firularts. 

La  nouvelle  église  est  ornée  d'un  beau  mo- 
nuruont  Je  marbre  blanc ,  oui  a  été  sculpté 


par  Simon  Maizières,  en  1719 ,  et  érigé  en  la 
mémoire  de  Jean  Lecamus»  lieutenant  civil, 
mort  le  98  de  juillet  1710,  âgé  de  soixante- 
treize  ans  »  et  inbumé  Je  30  du  même  mois. 
Ce  magistrat  est  représenté  è  genoux;  on 
ange  tient  devant  l.ui  un  livre  ouvert,  et  lei 
Ugures  sont  grandes  comme  nature. 

Sur  un  des  panneaux  de  ce  mausolée  est 
gravée  en  lettres  d'or  Tépitaphe  suivante: 

D.  0.  M. 

In  expeclalione  Judiui. 

nie  JACET 

Inlegerrimus  dum  viveret  Judex 

Joannes  le  Camas, 

Primmn  hi  sanctiore  Kegis  Consfiio 

Liliellonim  supUcom  Magisler, 
Mox  Regius  Arvemoram  Provinche 

Prsefecius , 

DamHm  Prsior  urinnus  Parisieasis, 

Qiio  nomîne  ]ii8  diiit  civibns 

Aiinis  ad  quadragînia. 

Duos  habuii  fratres  cJarissimos, 

Allerum  Episcop.  et  Principem, 

Graliauop.  S.  R.  E.  Cardinaiem» 

Alieruui  suprem.  Paris,  sabsidiomm 

Curias  Principem.* 

Clarisslmus  ipse,  et  nevtri  împar. 

Maximum  sui  desiderium  reliqnit, 

V.  Kal.  Auguslî  K.  D.  ccx.  sutis  lxxiv. 

h\  hac  xde  sacra  ubi  corpus  suum  condi 

Vol  vil  inonumentum 

Coiijiigi  carissîmo,  et  sibi 

Maria-Calhartna  du  Jardin. 

P.  C. 

■  Cette  maison  est  aujourd'hui  remplie  de 
religieux  très-savants  et  d'un  grand  mérite, 
auteurs  d'ouvrages  fort  estimables  et  fort 
utiles  :  comme  I  Art  de  vérifier  its  datn^  qui 
est  si  bien  reçu  dii  public  ;  la  HùuvtiU  Ùipi^ 
maiique;  la  Collection  des  historitn$  ie 
Francey  etc. 

(HuaTACT  BT  Maqnt.) 

Le  recueil  manuscrit  de  la  Bibliothèque 
nationale ,  n"  9ti80 ,  renferme  quelques  ioJi- 
calions  et  épitaphes  de  personnes  inhumée^ 
aux  Blancs-Manteaux.  Nous  en  extrayons  les 
lignes  suivantes  : 

L 

Tombe  de  cuivre  derrière  Vauiel ,  od  ioul  iih 
humées  les  entrailles  de  Catherine  de  Rcwr^ 
bon^  abbesse  de  Notre-Dame  de  Soissom. 

Cette  princesse  était  fille  de  Charles  de 
Bourbon,  dQc  de  Vendôme,  et  de  Françoise 
d'Alençon,etnaquitenBourbonnaisrani5î5. 
Elle  prit  l'Iiabil  de  religieuse  au  monastère 
du  Mont  de  Calvaire,  en  la  ville  de  ta  Fère, 
et  fut  ensuite  pourvue  de  l'abbaye  de  Sois- 
.sons  :  après  sa  mort  ses  entrailles  furent  in- 
humées auprès  de  TEpitre,  dans  le  choaur  de 
celle  ésçlise. 


PAR  irEPIGKAPHlE. 

H  les  entrailles  tle  très  Ri'ligttMiso  el  irès 
;  Princesse  Matlninc  (^ttherino  Uc  Bourbon, 
très  llliislre  Princo,  Monseigneur  Charles 
irbon,  premier  duc  de  Yenilnsmoîs,  et  de 
uslre  Princesse  Françoise  d'Âlençon,  et 
de  Henry  IV*  de  ce  nom,  Roy  de  France 
Navarre,  Abbesse  de  Noslrc-Dame  de 
ns  par  Tcspace  de  einqiianle  quiilre  ans, 
lie  sortit  à  cause  des  troubles  de  ce  Royau- 
il  1591,  et  décéda  à  Paris  en  Tbostel  de 
le  Alercredy  27' jour  d*Apuril  1593,  aagée 
ans. 

Priez  Dieu  pour  son  Ame. 


PAR 


1094 


II. 

teau  de  Louis  Guillart ,  évéque  de 
Tournai. 

mbp,  qui  était  de  cuivre  relevro  ca 

I  était  autrefois  au  milieu  du  chœur» 

luliin  ,  et  elle  fut  transportée  der- 

!  grand-autel ,  lorsqu*on  le  pava  do 

. 

l  Rcverend  Pore  eu  Dîlmi  M"  Louis  Guil- 
n  son  vivant  tlves-iue  de  Tournay  et  depuis 
ue  de  Chartres,  Chaulons  et  Senlis  suc- 
ement, et  Maisire  de  FOratoirc  du  R(»y, 
deceda  en  son  bostel  nie  des  I>laucs- 
aux,  le  10*  NoviMubrc  l'iGO. 
Priez  Dieu  pour  luy. 


ill. 

pc  Iliirault  abbé  de  Maruioutier,  Bourgneil 
Nicolas  d'Angers,  qui  deceda  le  ii'  jttur 
venibre  lb59,  est  cy  dessoits  enterré. 

AIRE  (Anciennes  religieuses  Bénédir- 
ujt  ruo  de  Vaugirard.  Le  P.  Joseph 
;,  qui  ii*e$l  pas  moins  connu  dans  le 
que  dans  Tordre  des  Capucins,  ayant 
i  une  congrégation  de  Hlles  de  Tordre 
t- Benoit,  sous  le  nom  de  congrégation 
;re-Daino  du  Calvaire;  et  la  reiuo 
le  Médicis  s'étant  trouvée  à  Angers 
I  temps  que  le  P.  Joseph  travaillait 
;)lirun  couvent  de  celte  congrégation, 
alement  cette  princesse  voulut  en  ôtre 
latrice,  et  planter  ellc-môme  la  c'oix 
que  ces  filles  avaient  acquis  pour 
mais  encore  résolut  de  leur  donner 
nastëre  à  Paris,  dans  Tcnceinle  du 
d'Orléans  (le  Luxembourg)  qu'elle 
de  faire  élever.  Le  P.  Joseph,  de 
té ,  avait  déjà  pris  des  mesures  pour 
un  couvent  de  ces  tilles  à  Paris. 
ques  années  après ,  la  reine  leur  fit 
ne  chapelle  ou  église,  en  la  place  d'ua 
de  logis  qu'elle  leur  avait  donné.  La 
sre  pierre  en  fut  posée  en  son  al)senne, 
rie  de  Bragelongue,  femme  de  Claude 
Hier,  chancelier  de  ladite  reine,  au 
le  mai  de  Tan  1625.  On  encastra  dans 
lierre  une  médaille  d'argent ,  sur  la- 
est  cette  inscription  .*- 


A   LA    GLOIKR  DE  DIEC, 
KT  DE  L\  TRÈS-SALNTE  VIERGE,  SA   MÈRE. 

Marie  de  Médicis  a  posé  la  première  pierre  de 
cette  église  et  monastère,  afin  que  comme  elle 
reconnoil  celte  Mère  du  Roi  des  rois  poar  la 
conservatrice  de  son  royaume  et  de  sa  royale 
lignée,  et  pour  le  modèle  et  exemplaire  de  sa 
vie  et  de  son  nom,  aussi  elle  la  puisse  avoir  dans 
le  ciel  pour  médiatrice  de  son  salut  éternel,  Tan 
de  notre  réJenqition  i(>25. 

Comme  le  P.  Joseph  voulut  que  ce  cou- 
vent fût  établi  pour  honorer  et  imiter  le 
Mystère  de  la  compassion  de  la  Vierge  aux 
douleurs  de  son  adorable  Fils ,  on  a  sculpté 
sur  la  porte  de  Téglise  une  Noire-Dame  do 
Pitié ,  qui  est  d'une  bonne  exécution,  tes 
chiffres  de  la  reine  Marie  de  Médicis ,  et  les 
autres  ornements  de  sculpture ,  dont  cette 
façade  est  d'ailleurs  décorée,  n  ont  rien  que 
e  fort  ordinaire. 

Il  n'y  a  dans  Téglise  de  ces  religieuses 
qu'une  tombe  qui  mérite  quelque  attention; 
c  est  celle  de  Palris  ,  dont  voici  Tépilaphe  : 

CT  GIST 

Maître  Pierre  de  Patris,  premier  maréchal  des 
logis  de  S.  A.  R.  Monsieur,  frère  omique  du 
Teu  roi  Louis  Xlfl,  d'heureuse  mémoire,  capi- 
taine et  gouverneur  du  comte  et  château  de  Li- 
meurs, Montlhéry,  et  preiider  ccuyer  de  feu 
son  altesse  royale  Madame  douairière,  lequel 
est  décédé  au  palais  d*Orléans,  le  6  d'octo- 
bre 1671,  ùgé  de  88  ans. 

La  qualité  de  Maître  qu*on  a  donnée  h 
Pulris  dans  cette  épitaphe  est  si  déplacée , 
qu'on  ne  se  souvient  pas  de  Tavoir  jamais 
vu  donner  h  un  homme  d'épée.  Cette  qua- 
lité est  affectée  aux  docteurs  des  Facultés  , 
des  Universités,  et  à  ceux  des  avocats  et 
procureurs  (|ui  s'en  font  hoimeur;  car  Mé- 
nage qui,  à  son  entrée  dans  le  monde,  avait 
éié  regu  avocat  au  parlement ,  et  puis  avait 
pris  le  petit  collet ,  ayant  été  qualifié  par  le 
P.  Bouhours,  de  Maître  Gilles  Ménage,  il 
en  fut  Irès  piqué  el  s'en  plaignit. 

Pierre  Patris  (c'est  ainsi  qu'il  faut  écrire 
ce  nom,  et  nonnasPatrix,  comme  on  le  trouve 
dans  Scarron,  dans  La  Monnoye  et  dans  Mo- 
rcri)  était  né  h  Caen  en  1583 ,  mais  il  était 
originaire  du  Langedoc.  Etienne  Patris,  son 
aïeul ,  était  do  Beaucaire;  et  se  trouvant  à 
Caen  en  1521,  lorsque  le  parlement  de  Rouen 
y  envoya  des  députés  j)Our  en  réformer 
Tuniversilé  ,  ils  le  choisirent  pour  être  un 
d'es  professeurs  de  droit ,  et  quelque  tem(>s 
après  il  deviut  conseiller  au  même  parle- 
ment. 

Claude  Patris,  son  Gis,  porta  son  ambition 
moins  haut,  et  se  contenta  d'être  conseiller 
au  bailliage  dé  Caen ,  el  eut  de  son  mariage 
Pierre  Palris ,  qui  donne  lieu  à  cet  article. 
Il  Téleva  dans  Télude  des  lois;  mais  l'amé- 
nité et  l'enjouement  de  son  esprit  le  dégoû- 
tèrent de  l'étude  épitieuse  de  la  jurisprti- 
dence ,  et  il  ne  songea  qu'à  rire  et  h  s'a- 
muser. 


l09iS 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


iW 


Il  avait  déjà  quarante  ans,  quand  il  pré- 
féra le  Sfgour  de  la  cour ,  et  qu*il  entra  au 
service  de  Gaston  de  France,  duc  d*Orléans. 
1!  y  acquit  une  estime  universelle,  non-seu- 
lement pour  son  esprit ,  mais  encore  pour 
sa  nrobité,  pour  son  courage  et  pour  sa  fidé- 
lité le  caractère  et  les  agréments  de  son 
esprit  lui  acquirent  l'amitié  des  Voiture»  des 
Chaudebonne ,  des  La  Rivière,  des  Blot,  des 
Ségrais ,  etc.  11  avait  apporté  de  Caen  ,  dit 
M.  Huet,  une  niaiserie  affectée  qui  y  est  fort 
fflmilière,  et,  comme  on  a  dit  de  Voiture 
quMl  avait  Tcxlérieur  niais,  Palris  disait 
souvent  qu*il  avait  enseigné  la  niaiserie  à 
Voiture.  Le  caractère  Je  ses  vers ,  dit  le 
même  M.  Huet ,  est  tout  à  fait  original  et 
presque  inimitable.  Sous  cet  air  dp  niaiserie» 
Ton  trouve  un  sel  d*un  goût  exquis.  S'élant 
mis  dans  la  dévotion ,  il  fit  imprimer  un 
recueil  de  ses  poésies  dévotes ,  l'an  1660  » 
sous  le  titre  de  la  Miféricorde  de  Dieu .  sur 
la  conduite  d'un  pécheur  pénitent. 

Quoique  les  vers  de  ce  recueil  soient  fort 
négligés  ,  languissants ,  sentant  le  terroir 
normand  et  le  déclin  de  TAge ,  Ton  y  voit 
néanmoins  briller  cet  esprit  original  d  où  ils 
sont  partis»  et  l'on  y  reconnaît  un  cœur 
touché  d'une  piélé  sincère.  Patris  avait  peu 
de  bien  lorsquUI  quitta  Caen  ,  et  n*en  avait 
guère  davantage  (luand  il  mourut  :  ce  n'est 

1>as  toujours  avec  de  l'esprit  cC  de  la  pro- 
ûté  qu  on  fait  fortune  à  la  cour. 

(HuRTAUT  et  Magnt.) 
Capucins  de  la  rue  Saint-Honoré.  Ce  cou- 
vent est  regardé  comme  le  plus  ancien  et 
lu  plus  considérable  que  les  Capucins  aient 
en  France. 

Dans  la  nef  de  l'église  est  la  tombe  du  P. 
Ange  de  Joyeuse.  Il  se  nommait  Henri  de 
Joyeuse,  et  porta,  en  entrant  dans  le  monde» 
le  nom  de  marquis  d'Arqués,  qu*il  Quitta 

t»our  prendre  celui  de  comte  du  Boucnage. 
I  servit  avec  distinction  jusqu'au  mois  de 
septembre  de  Tan  1587,  que  sa  femme  Ca- 
therine de  la  Valette,  sœur  de  Jean-Louis  de 
la  Valette,  duc  d'Ëpernon»  mourut  h  vingt- 
un  ans»  pour  avoir  fait  trop  d'austérités;  ce 
seigneur  désolé,  ot  ne  trouvant  plus  rien 
qui  le  pût  retenir  dans  le  monde,  le  quitta 
le  k  de  ce  mois,  vingt-six  jours  après  la 
mort  de  sa  femme»  se  fit  (Tapucin,  ei  fut 
nommé  le  P.  Ange.  Anne»  duc  de  Joyeuse» 
et  Claude,  seigneur  do  Saint-Sauveur»  deux 
de  ses  frères,  ayant  été  tués  h  la  bataille  de 
Coutras,  et  Antoine-Scipion  de  Joyeuse» 
grand  prieur  de  Toulouse,  qui  était  le  troi- 
sième» et  qui  commandait  [>our  la  Ligue  en 
Languedoc,  s'étant  noyé  dans  le  Taru  h  Vil- 
iemur»le8habilant$deTouIouseetla  i  oblcsse 
des  environs  sollicitèrent  le  P.  Ango  à 
sortir  du  cloitre,  pour  venir  se  mettre  A  la 
tète  des  troupes  révoltées,  qu'ils  mirent  sur 
pied.  Ils  en  obtinrent  iK>ur  lui  la  dispense 
du  Pape»  et  pour  lors  le  P.  Ange  quitta  le 
froc  pour  reprendre  le  casque.  Il  soutint  la 
révolte  dans  cette  province  en  grand  poJiti* 
tique»  et  en  grand  nomme  de  guerre;  mais  le 
roi  Henri  le  Grand  sVtanl  fait  catholique,  et 
ayant  obtenu  du  Pape  son  absolution^  te 


duc  de  Joyeuse  commença  à  eanitoier  avec 

le  roi  son  maître»  et  eu  obtint  te  bAton  de 
maréchal  de  France»  en  1596.  Il  maria  une 
fille  unique  qu'il  avait»  à  Henri  de  Bourbon, 
duc  de  Montpensier»  l'an  1599.  Pour  lors, 
pressé  par  sa  conscience  et  par  les  sollicita- 
tions de  sa  mère»  qui  était  très-dévote»  et 
piqué  aussi  par  les  railleries  du  roi»  qui 
s'égayait  Quelquefois  aux  dépens  du  Ca|iii- 
cin  marécnal  de  France»  il  reprit  brusque- 
ment l'habit  et  la  vie  de  capucin»  le  15  mars 
de  cette  môme  année.  Dans  la  suite»  revenu  do 
.  Uome  en  vrai  capucin»  c'est-à-dire  à  pied, 
et  les  pieds  nus»  il  lui  prit  une  tièvre  vie- 
lente,  dont  il  mourut  à  Rivoli»  près  de  Turin, 
le  27  de  septembre  de  l'an  1608»  âgé  de  qua- 
rante-un ans.  Son  corps  fut  apporté  è  Paris, 
et  inhumé  avec  pompe  dans  le  sanctuaire, 
devant  le  maître  autel  de  l'église  de  ce  cou- 
vent» sous  une  tombe  couverte  d'une  table 
de  marbre  noir.  Mais  comme,  en  1734  et  17%, 
les  Capucins  ont  agrandi  leur  église»  et  ont 
fait  bâtir  un  nouveau  chœur»  les  tombes  du 
P.  Ange  de  Joyeuse  et  du  P.  Joseph, 
dont  on  va  parler»  se  trouvent  aujourd'hui 
dans  la  nef.  Sur  celle  du  P.  Ange  est  celle 
épitaphe  : 

Uoc  lumulo  condîia  sniit  ossa 

Rcverendi  Pau*is  Aiigdi 

De  Joyeuse» 

Olim  Dacis,  Paris,  ac  karescalli 

Francia:  : 

Et  in  ProvîQcia  Auiitana  Proreçîs, 

Qui  in  ipso  «latis  flore. 

Ut  touini  se  Christo  addicerec, 

Toi  honores,  toi  opes  ahjeclt. 

Et  Ordinem  Capuciuorain  ingressns, 

la  illo  reliquuni  ? itae  transegil, 

Siugttiari  pielalls  etliumiliiaiis  exemplo, 

in  quo  tandem  obiit, 
Ciim  pro  secunda  vice  esset  Provincial» 

Provindae  Francis,  et  Definîtor 

Capituli  Generalis;  anno  Glirisli  1608. 

Hcnricia  Gatharina, 

Henrici  Montispensarii  Ducis  vidua» 

Palri  chariaaiiuo  mœrcDs  posait. 

Auprès  de  celte  tombe  est  celle  du  P. 
Joseph.  Leclerc»  aulre  capucin  célèbre.  11 
était  fils  atné  de  Jean  Leclerc  du  ïreuiblav» 
ambassadeur  à  Venise»  chancelier  du  duc 
d'Alonçon,  président  aux  requêtes  du  parle- 
ment de  Paris;  et  de  Marie  de  la  Fayette» 
petite-nièce  de  Gilbert  de  la  Fayette»  maré- 
chal de  France.  Il  naquit  k  Paris  le  k  de 
novembre  de  l'an  1577»  et  fut  nommé  au 
baplètne  François»  par  le  duc  d'Alcncoo, 
frère  des  rois  François  11»  Charles  Ix  et 
Henri  111,  le  2  février  1599. 11  entra  au  novi- 
ciat que  1rs  Capucins  avaient  pour  lors  à  Or- 
léans, et  il  quitta  le  nom  de  François  pour 
rendre  celui  de  Joseph.  Un  an  après  il  vint 
Paris  pour  sa  profession  qu'il  ut  dans  ce 
couvent  le  3  février  1600»  entre  les  mains  du 
P.  Ange  d(^  Joyeuse.  Ses  talents  et  surtoat 
son^esprit  d'intrigue,  l'introduisirent  auprès 


iWI 


PAR 


DEPIGRAPHIE. 


PAR 


1098 


da  cardinal  de  Richelieu,  et  le  lui  rendirent 
même  nécessaire.  11  en  devint  le  confident  et 
le  principal  ministre.  II  fut  nommé  par  le 
roi  au  cardinalat,  mais  sa  mort,  arrivée  a  Ruel 
le  18  décembre  de  Tan  1638,  Tempécha  de 
rdùOToir  du  pape  cette  éminente  dignité.  Son 
corps  fut  porté  et  inhumé  arec  beaucoup  de 
pompe  ^ans  l'église  de  ce  couvent,  auprès  de 
eelui  du  P.  Ange  de  Joyeuse  :  le  cardinal  de 
Bichelieu  fit  mettre  sur  sa  tombe  une  pierre 
de  marbre,  avec  cet  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

JETBRlfJE  MEMORIiB 

R.  p.  Joseph  le  Clerc,  Gapucini.  Hic  jacet  cojus 
virtas  nanquam  jacebit,  qui  ut  jugum  Domini 
ab  adolescentia  portaret,  nobills  prosapiae  tîUilos 
et  (qpes,  invitis  parentibus  reliquil.  In  pauper- 
rimo  ordine,  pauperrimusseniper  extitit;  Eccle- 
aiam  scriptis  et  concionibus  illustravit.  Provin- 
cialis  offlcio  in  Ordine  tam  sancte  quam  pru- 
denler  functus,  ad  publica  negotia ,  sic  ita  dis- 
ponente  Dec,  a  Ghrisiianisslmo  Ludovico  vere 
Juste  vocatur  :  quo  munere  Dec,  Régi  et  Patriae 
féliciter  Inserviens,  sumroi  ingenii  prudentiam 
etcoram,  cumseraphica  devolione,  et  mira  spî- 
ritus  tranquillitate  composuit,  iategram  pro- 
misse regul»  observantiam  a  tribus  licet  pon- 
lificibns  pro  totius  Ecclesi»  bono  légitime 
dispensatus,  ad  ultimum  vit»  retinuit.  Hxresim 
consiliis  et  missionibus  in  Gallia  et  Angiia  op- 
pugnavit.  Orientis  Ghristianos  erexit.  Inter 
Guri»  delidas  et  opes  austerus  et  pauper  vixit 
et  mortuus  est,  Gardinalis  designatiis  xiv.  kal. 
jan.  Anne  Dom.  h.  d.  g.  zxxviii. 

Il  a  paru  au  commencement  de  ce  siècle  deux 
Vies  du  P.  Joseph,  dont  Tune  est  de  Tabbé 
Richard,  chanoine  de  Sainte-Opportune,  et 
Vautre  est  anonyme;  mais  on  soupçonne 
avec  raison  qu'elle  est  aussi  du  même  auteur. 
La  première  représente  le  P.  Joseph  tel 
qu*il  aurait  dû  être,  et  Tautre  tel  qu'il  était. 

Outre  ces  deux  hommes  illustres^  les  ca- 
pucins en  ont  eu  plusieurs  autres,  qui  leur 
ont  fait  honneur  dans  Paris,  parmi  lesquels 
on  comte  le  P.  Athanase  Mole,  frère  de 
Matthieu  Mole,  premier  président  du  parle- 
ment de  Paris,  et  garde  des  sceaux;  le  P. 
Jean-Baptiste  Brulard,  frère  du  chancelier 
de  ce  nom,  et  commissaire  géjiéral  des  Capu- 
•cins  en  France;  le  P.  Michel  de  MarilJac, 
fils  du  garde  des  sceaux  de  ce  nom,  nommé 
à  révôcné  de  Saint-Malo,  et  mort  le  29  juil- 
let 1631,  le  p.  Bernardin  de  Grèvecœur, 
de  la  famille  des  Gouffier,  de  la  branche  de 
Thois,  chevalier  de  Saint-Jean  de  Jérusalem, 
abbé  de  Valloires,  puis  capucin,  qui  préféra 
les  austérités  de  la  profession  qu'il  avait 
embrassée  à  l'évêché  d'Amiens,  auquel  il  fut 
nommé  ;  le  P.  Séraphin  de  Paris,  l'un  des 
prédicateurs  ordinaires  du  roi  Louis  XIV,  et 
eelui  qu'un  des  fameux  critiques  (la  Bruyère) 
des  mœurs  du  dernier  siècle,  attendait  im- 
patiemment, et  qu'il  ne  daignait  pas  espérer 
de  son  siècle,  mais  qui  cependant  parut;  et 

DlGTlONM.   d'EpIGRAPHIB.  I. 


l'on  vit  alors,  dit-il,  un  prédicateur  qui^avec 
un  style  nourri  des  saintes  Ecritures^  expli- 
quait la  parole  divine  uniment  et  familière-- 
ment.  La  plupart  des  homélies  de  ce  prédi- 
cateur évangélique  ont  été  imprimées.  Il 
mourut  dans  ce  couvent  le  10  de  septembre 
1713,  Agé  d'environ  soixante-dix-sept  ans. 

Depuis  Quelques  années,  plusieurs  jeunes 
religieux  de  cet  ordre  se  sont  adonnés  à 
l'étude  des  langues  savantes,  et, y  ont  fait 
des  progrès  admirables.  (Hurtaut  et  Magnt.) 

Capucines.  Ce  couvent  était  situé  dans  la 
rue  Neuve  des  Petits-Champs,  en  face  de  la 
place  de  Louis  le  Grand  ou  de  Vendôme.  La 
reine  Louise  de  Lorraine,  veuve  d'Henri  III, 
roi  de  France,  par  son  testament  fait  à  Mou- 
lins le  23  de  janvier  1601,  institua  son  héri- 
tier universel  le  prince  Philippe-Emmanuel 
de  Lorraine,  duc  ae  Mercœur,  son  frère,  et  le 
chargea  d'employer  la  somme  de  soixante 
mille  livres  à  la  fondation  d'un  couvent  de 
Capucines  dans  la  ville  de  Bourges. 

L'histoire  ne  nous  a  point  conservé  les 
raisons  qui  empêchèrent  que  ces  religieuses 
ne  fussent  établies  à  Bourges,  ainsi  que  Ja 
reine  l'avait  ordonné.  Les  lettres  patentes 
du  roi  Henri  IV,  pour  la  construction  dé  ce 
couvent  dans  la  ville  de  Paris,  sont  du  mois 
d'octobre  de  l'an  1602,  et  disent  que  telle 
avait  été  l'ordonnance  de  dernière  volonté 
de  ladite  reine. 

Louise  de  Lorraine,  reine  de  France,  ayant 
ordonné  par  son  testament  qu'on  inhumât 
son  corps  dans  l'église  des  Capucines  du 
couvent  dont  elle  ordonnait  rétablissement, 
ses  pieuses  intentions  ont  été  suivies,  et  ses 
cendres  reposent  dans  un  tombeau,  couvert 
d'une  simple  tombe  de  marbre  noir,  qui  est 
au  milieu  du  chœur  de  ces  religieuses.  L'é- 

fûtaphe  qu'on  y  lit,  est  aussi  modeste  que 
e  tombeau  : 

Cy  gist  Louise  de  Lorraine,  reine  de  France 
et  de  Pologne,  qui  décéda  à  Moulins,  .1601,  et 
laissa  vingt  mille  écus  pour  la  construction  de 
ce  couvent,  que  Marie  de  Luxembourg,  duchesse 
de  Mercœur,  sa  belle-sceur,  a  fait  bâtir,  Tan 
1605.  Priez  Dieu  pour  elle. 

Le  cœur  de  Philippe-Emmanuel  de  Lor- 
raine, duc  de  Mercœur,  frère  de  la  reine 
Louise,  fut  inhumé  dans  l'église  des  Capu- 
cines, où  il  fut  apporté  de  Lorraine  le  même 
jour  que  ces  religieuses  furent  introduites 
dans  leur  ancien  couvent. 

Le  corps  de  Françoise  de  Lorraine,  du- 
chesse oe  Mercœur  et  de  Vendôme,  fut 
enterré  dans  l'église  des  Capucines.  Elle 
mourut  à  Paris  le  8  septembre  de  l'an  1669, 
Agée  de  soixante-dix-sept  ans. 

Il  y  a  dans  cette  église  trois  chapelles,  qui, 
par  les  beaux  monuments  qu'elles  renfer- 
ment, sont  dignes  des  regards  et  même  de 
l'attention  des  curieux.  D'un  côté  est  celle 
de  Saint-Ovide,  laquelle  renferme  le  tom- 
beau de  Charles,  duc  de  Créqui,  pair  de 
France,  etc.,  qui  est  aussi  celui  d'Armande 
de  Saint-Gelais-Lusignan,  sa  veuve.  Le  vrai 
surnom  de  ce  seigneur  était  Blanchefort  ; 

35 


4009 


PAR 


mais  Antoine  de  Blaîichefort ,  un  de  ses 
ancêlres,  ayant  été  institué  héritier  de  tous 
les  biens  de  la  branche  aînée  de  la  maison 
de  Créqui,  par  le  cardinal  de  Créçjui,  son 
oncle  maternel,  à  condition  que  lui  et  ses 
successeurs  porteraient  le  nom  et  les  armes 
de  Créqui,  tous  les  Blanchefort  qui  sont  des* 
cendus  dudit  Antoine  les  ont  toujours  por- 
tés depuis. 

Cette  chapelle  est  d'une  grande  magnifia 
cence.  Elle  est  toute  incrustée  de  marbre  de 
différentes  couleurs.  L'autel  est  décoré  d'un 
ordre  d'architecture  d'ordre  corinthien,  de 
marbre  de  Barbançon.  Au  milieu  est  un  beau 
tableau,  où  Jouvenet  a  représenté  le  martyre 
de  saint  Ovide. 

Vis-à-vis  cet  autel,  sous  une  espèce  d'arc 
ou  de  ceintre,  enrichi  de  rosons  de  bronze 
doré,  et  d'autres  ornements  heureusement 
ima^nés,  est  un  tombeau  de  marbre  noir, 
sur  lequel  est  une  statue  de  marbre  blanc, 
qui  représente  le  duc  de  Créqui  en  grand 
habit  de  l'ordre  du  Saint-Esprit,  et  à  demi 
couché,  ayant  Tespérance  oui  lui  soutient  la 
tète,  et  un  génie  a  ses  pieas,  qui  pleure  sa 
mort.  A  chaque  angle  du  grand  soubassement, 
il  y  a  une  figure  de  marbre,  qui  représente 
une  des  vertus.  Au  bas  sont  les  armes  du 
duc  de  Créqui,  et  celles  de  la  duchesse,  sa 
femme.  De  tous  côtés  on  ne  voit  que  lampes 
sépulcrales,  tètes  de  morts,  ailes  de  chauves- 
souris,  faisceaux  de  plantes  funèbres,  clep- 
svdres,  et  autres  ornements  symboliques. 
Toute  cette  sculpture  est  de  Pierre  Mazeline 
et  de  Simon  Hurtelle,  l'un  et  l'autre  de 
TAcadémie  royale  de  sculpture.  Sur  la  base 
de  ce  monument,  est  l'inscription  qu'on  va 
lire  : 

▲  LA  GLOIRE  DE  DIEU, 

Et  pour  perpétuelle  mémoire  à  la  pottérité. 
Gy  gist  Charles,  duc  de  Créqui,  pair  de  France, 
chevalier  des  ordres  du  roi,  premier  gentil- 
homme de  sa  chambre,  et  gouverneur  de  Paris. 
Il  commença  à  porter  les  armes  dès  Fàge  de 
17  ans,  sous  le  règne  de  Louis  Xiil;  et  après 
avoir  passé  toutes  les  charges  de  la  guerre,  il 
fui  fait  lieutenant  général  des  armées  par  Louis 
le  Grand,  pour  lequel  il  a  toujours  eu  un  at- 
tachement et  une  fidélité   inviolable   durant 
tout  le  cours  de  sa  vie.  11  a  éié  regardé  de  toute 
la  cour,  comme  un  de  ses  principaux  orne- 
ments ;  et  dans  les  grands  emplois  du  dehors, 
en  Angleterre,  à  Rome  et  en  Bavière,  il  a  sou- 
tenu partout  avec  dignité,  la  gloire   de  son 
maître  et  Thonneur  de  sa  nation.  Mais  de  quoi 
sert  à  rhomme  de  se  distinguer  sur  la  terre, 
si  Dieu  ne  le  choisit  pour  le  ciel  ?  La  Provi- 
dence, qui  l*y  destinoit,  le  prépara  à  une  mort 
chrétieime,  par  une  maladie  de  f 5  mois,  ;pen- 
dant  laquelle  il  donna  de  continuelles  marques 
d*une  résignation  entière.  Enfin,  le  15  de  fé- 
vrier 1687,  muni  de  tous  les  sacrements  de  l'E- 
glise, el  plein  de  confiance  en  la  miséricorde 
divine,  il  rendit  son  àme  à  Dieu  dans  la  soixante- 
quatrième  aunée  de  sou  âge. 


DICTIONNAIRE  PAR  liei 

Armande  de  LuBignan ,  duchesse  de  Graqw, 
dame  d*honneur  de  la  reine  Marie-Thérèse  d*Ai- 
triche,  a  hïi  ériger  ce  monamenl  à  la  méaMlit 
de  son  mari,  avec  lequel  eDe  a  voulu  étte  ca- 
terrée,  afin  d'être  rejointe  avec  lui  daas  le  Imi- 
beau,  en  atMndaal  qa*il  plaise  à  Diea  da  ha  i»» 
joindre  dans  le  ciel.  Elle  a  paseé  de  celle  vii«i 
Tautre,  le  II  août  1709 ,  àg^  de  uAmum 
douse  ans  et  quatre  mois. 


De  l'autre  cdté,  vis-à-vis  la  chapelle  qu*oo 
vient  de  décrire,  est  celle  de  la  famille  des 
Letellier-Louvois.  Elle  n^  cède  point  en 
magnificence  à  celle  da  duo  de  Créqui^  mis 
elle  est  différemment  décorée.    Sur  l'aiiiel 
est  un  grand  bas-relief^  de  bronze  doré  dor 
moulu,   dans  lequel    on  voit  Jésus-Christ 
qu'on  met  au  tombeau.  Au-dessus  est  un 
tableau  d'Antoine  Coypel.  Vis-à-vis  cet  au- 
tel, est  le  tombeau  du  marquis  de  Louvois, 
secrétaire  et  ministre  d'Etat,  ayant  le  difNir- 
ment  de  la  guerre,  surintendani  dee  Miti- 
ments  el  jardins  de  Sa  Majesté,  arta  et  ma- 
nufactures de   France,   etc.,  un  des  plus 
fameux  ministres  que   la  France  ait  eus. 
Ce  marquis  est  ici  représenté  par  une  fi- 
gure de  marbre,  en  habit  d'offlcref  de  Kor- 
dre  du  Saiut-£sprit,  dont  il  a  été  chancelier, 
appuyée  sur  le  bras  droit,  et  couchée  sur 
un  grand  sarcophage,  ou  tombeau  de  mar- 
bre vert  d'Egyple  :  cette  figure  est  de  Girar- 
don.  Anne  de  Soùvré  de  Courtenvaux,  sa 
femme,   est  à  ses  pieds,  assise,  désolée  et 
levant  les  yeux  au  ciel,  pour  hnplorer  son 
secours,  et  en  obtenir  la  coDsahtion  qui  lui 
est  néeesaaîre!  dans  la  doi^ur  et  l'afiSiction 
dont  elle  est  ijénétrée.  Celle  figyre  est  biea 
imaginée  et  bien  exécutée.  Elle  fut  modelée 
et  presque  achevée  par  Hbilin  Desjardins, 
qui  mourut  avant  de  l'avoir  finie  ;  on  char- 
gea le  nommé  Yatf  Glève  de  ce  oui  reaUit  à 
faire.  A  chaque  angle  du  grand  socle  qui 
soutient  ce  tombeau,  est    une   Yerta  de 
bronze ,  de   grandeur    naturelle.   MinerTe 
ayant  le  casqne  en  tête,  et  tenant  aon  égide, 
représente  la  Prudence.  De  Tautre  côté,  la 
Vigilance  est  figurée  par  une  statue,  qui  a 
une  grue  à    ses  pieds.  La  première  est  de 
Girardon,  et  l'autre  de  Desjardins^.  Tous  te 
ornements  qui  accompagnent  ee  mausolée, 
et  ceux  qui  décorent  cette  chapelle  sont  de 
l'invention  de  Girardon,  et  d'un  goAl  admi- 
rable. Sur  le  devant  de  ce  tombeau  est  gra- 
vée en  lettres  d'or,  sur  un  marbre  noir,  l'é- 
pitaphe  ci-après  : 

Id  repose  haut  et  puissani  Seigneur,  mes- 
sire  François  Leieliier,  chevalier,  marqois  de 
Louvois  et  de  Courtenvaux,  conseiller  éa  roi 
en  tous  ses  conseils,  commandeur  el  chancelier 
de  ses  ordres,  ministiê  et  secrétaire  d*Eiat, 
général  des  postes  et  relais  de  France,  suria- 
leadant  et  ordonaaiev  générai  des  bàiimeiiii 
et  jardins  de  Sa  Ib^cilé,  aru  et  maBuaMMms 
de  France,  etc. 

Avant  sa  vingtième  année,  Louis  le  Grand  kl 
donna  la  survivance  de  la  charge  de  sacrétain 


liOi 


PAR 


DEPftGRAPHlE. 


PAR 


iiOi 


d*Etai,  avec  le  dépariement  de  la  guerre,  dont 
pour  lors  le  chancelier  Letellier,  son  père,  éloit 
pourvu.  L*exeniple  et  les  inslractions  de  ce 
grand  homme  le  rendirent  bientôt  capable 
i*eiefcbr  cette  importante  place,  au  gré  du  roi  : 
Étee  un  génie  également  étendu,  prudent  et 
solide,  il  embrassa  en  peu  de  temps  tout  ce 
qui  reoferinè  la  science  difficile  de  la  guerre,'et 
le  vaste  détail  des  troupes.  A  peine  avoit-il  at- 
teint kl  trentième  année  de  son  âge,  que,  de- 
venu capable  des  plus  grandes  affaires,  il  fut 
qipelé  par  Sa  Majesté  dans  ses  conseiH  IcHi 
plus  secrets^  et  honoré  de  sa  confiance.  Appli- 
qué, vigilant,  infatigable,  prêt  en  toutes  les 
saisons  à  exécuter  les  ordres  du  roi,  dans  les 
entreprises  isé  phis  difficiles  de  Sa  Majesié. 
Juste  et  heureux  dans  ses  mesures,  il  servit  son 
naître  avec  une  ardeur  toujours  nouvelle  |tts- 
qn^à  la  fin  de  sa  vie,  qui  Ait  terminée  par  me 
mort  subite,  à  Versailles,  le  seizièine  jour  du 
mois  de  juillet  1691.  li  a  véeu  cinquante  ans» 
six  mois  et  seize  Jours. 

Danà  ce  môme  tombeau  ont  été  aussi 
inhumés  (es  corps  de  madame  de  Louvois, 
sa  femme»  du  marquis  de  Barbezieux ,  et  de 
Tabbé  de  Louvois,  leurs  enfants.  Jl  est  à 

firopos  de  faire  connaitre  ici  leurs  noms, 
eiirs  qualités ,  et  Je  temps  de  leur  mort. 

Feue  madauQe  de  Louvois  se  nommait 
Anne  de  Souvré,  et  était  Qlle  unique  et 
héritière  dé  Charles  de  Souvré,  mnrqai$de 
Courtenvaux,  preiïiief  gentilhomme  de  la 
chambre  du  roi,  et  de  Marguerite  Baren- 
tin.  Elle  avait  épousé  le  marquis  de  Louvois, 
le  19  mars  1662 ,  et  mourut  le  2  décembre 
1715,  Si^éé  de  soixante-neuf  ans  liu  jour. 

Louis-François-Marie  Letéllier,  marquis 
de  Barbezieux,  était  né  le  23  juin  1668,  du 
marquis  et  de  la  marauise  de  Louvois,  dont 
on  vient  de  parler,  il  fut  pourvu  en  survi- 
vance de  la  chargé  de  secrétaire  d*Ëtat,  le 
13  novembre  1685,  et  de  la  charge  de  chan- 
celier, garde  des  sceaux  des  ordres  da  rui, 
le  19  août ,  1691.  Il  mourut  le  5  janvier 
1701,  flgé  de  trente-deux  ans  et  six  mois. 
^  Camille  Letéllier,  connu  sous  le  nom 
d'abbé  de  Louvois,  était  né  en  1670,  et 
abbé  de  Bourgueil  et  de  Vauluisant,  garde 
de  la  bibliothèque  du  roi,  et  un  des  mem- 
bres de  l'Académie  française,  des  sciences» 
et  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Il  fut 
nommé  à  Tévèché  de  Clermont  par  le  duc 
d'Orléans,  régent  du  royaume,  mais  il  ne 
l'accepta  bas.  11  mourut  le  5  de  novembre 
1718,  8^9  6^  quarante  (Joati-e  ans. 

Dftns  M  éttapelle  suitari^te,  du  môme  côté. 
est  un  grand  cartouche  de  marbre  blanc, 
dans  une  bordure  d^  marbre  noir.  On  y 
lit  répitaphe  de  feu  M.  de  Saint-Pouanges, 
ûls  de  Jean-Baptiste  ColBert.  seigneur  de 
Saint-Pouanges  et  de  Villâcéri,  e(  de  Claude 
Letéllier,  sœur  de  Michel  Letéllier,  chance- 
lier de  France.  M.  de  Saint-Pouanges  était 
cousin  germain  de  M.  de  Louvois,  dont  il 
fût  aussi  premier  commis  ;  mais  avec  tant 


de  capacité  et  tant  de  distinction,  qu'il  travail- 
lait avec  Louis  le  Grand  en  Tabsence  de 
M.  de  Loutois. 

Ici  repose,  en  attendant  une  heureuse  résurrec- 
tion, haut  et  puissant  seigneur,  messire  Gilbert 
Colbert,  chevalier,  seigneur  de  Saint-Pouanges, 
de  la  principauté  de  Chabanoîs  et  autres  lieux, 
secrétaire  du  cabinet  du  roi,  et  auparavant  des 
commandements  de  la  feue  reine  Marie-Tbérése 
d*Autriche,  conseiller  d*Eut,  commandeur  et 
grand  trésorier  des  ordres  de  Sa  Majesté.  11  fut 
élevé  et  employé  dès  sa  plus  tendre  jeunesse 
aux  affaires  de  la  guerre,  sous  feu  M.  le  chan- 
celier Letéllier,  son  oncle,  alors  ministre  et  s^ 
crétaire  d'Etal.  Les  instructions  et  Texemple  de 
ce  grand  homme  secondèrent  en  lui  cet  amoar 
pour  la  personne  du  roi,  et  ce  zèle  pour  le  bien 
de  TEtat,  bérédiuire  dans  sa  femiUe^  et  qui  ont 
toujours  paru  pendant  quarante-quatre  ans  de 
services  dans  les  fonctions  ordinàiresf,  et  dsns 
plusieurs  emplois  de  confiance  importants  eé 
distingués  dont  Sa  Majesié  Ta  honoré.  11  fut  gé- 
néreux, sincère,  libéral,  obligeant,  saHs  estaa» 
tation,  ardent  pour  ses  amis,  charitable  fMr 
les  pauvres^  bienfaisant  pour  tout  le  momie, 
ayant  toujours  préféré  le  mérite  à  la  faVeUr,  et 
Thonneur  à  rintérét.  L*estime  générale  de  hi 
cour  et  de  la  ville,  les  regrets  et  les  pleurs  4e 
leos  les  officiers  de  guerre,  sa  réputation  cbea 
les  étrangers,  et  la  voix  du  peuple,  font  micMx 
son  éloge  que  tout  ce  qu'on  en  pourroit  dire, 
n  passa  de  cette  tie  ft  une  meileure  le  ^  d*oc- 
tobre  1706,  ftgé  de  soixante-quatre  aAs  et  slèpt 
jours,  par  une  àiôrt  chrétienne  et  édifiante, 
après  s*étre  préparé  à  ce  passage  pendant  les 
quatre  dernières  années  de  sa  retraite  et  de  sa 
vie,  par  de  fréquentes  médilatious,  suivies  d'une 
pratique  continuelle  d*actionsdepiétéet  de  charité. 

Marie -Renée  de  Berthemet,  veuve  de 
Gilbert  Colbert  de  Saint-Pouanges,  dont 
on  vient  de  lire  Tépitaphe ,  mourut  le  28 
février  1732 ,  âgée  do  quatre-vingtrcinq  ans, 
ou  environ,  et  fut  inhumée  dans  cette  cha- 
pelle, auprès  de  son  mari. 

Les  princes  et  princesses  de  la  maison 
(le  Lorraine,  résidents  en  Frafrfce,  ont  leur 
sépulture  dans  cette  église,  etc. 

La  marquise  de  Pompadour,  etc..  étant 
morte  à  Versailles  le  15  avril  1764,  son  corps 
fut  apporté  et  inhumé  en  cette  église,  le 
lendemain  16,  à  côté  de  celui  de  demoi- 
selle Âlexandrine  Le  Normand  d'Ktiole,  sa 
ûlle,  dans  la  chapelle  que  cette  damé  y 
avait  acquise,  et  qu'elle  avait  fait  revêtir 
de  marbre. 

(HUETAUT  et  MAGIfT.) 

Caehélitbs  (les  Religieuses)  de  la  granuo 
rue  du  faubourg  Saint -Jacques,  et  pres- 
que vis-à-vis  le  Val-de-Grâce. 

Ce  monastère  était  auparavant  un  prieuré 
de  Tordre  de  Saint-Benoit,  qui  dé()endait 
de  Tabbaye  de  Marmoutiers.  On  le  nom- 


1105 


PAU 


DICTIONNAIRE 


PAR 


Km 


mail  Notre-Dame  des  Champs,  et  Notre-Dame 
des  Vignes,  parce  qu'il  était  dans  des  champs 
et  entouré  de  vignes. 

Ce  couvent  est  le  plus  ancien  des  soixante- 
dix  que  cet  ordre  a  aujourd'hui  en  France. 
Quoique  la  règle  de  ces  filles  soit  très- 
austère ,  la  communauté  est  toujours  des 
plus  nombreuses.  C'est  dans  ce  monastère, 
où  de  nos  jours  Louise-Françoise  de  la 
Baume-le-Blanc ,  duchesse  de  la  Vallière, 
vécut  en  servante  de  Jésus-Christ.  Elle  y  a 
pratiqué,  pendant  trente-six  ans,  toutes  les 
austérités  de  la  règle  d'une  manière  très- 
édifiante.  Elle  était  connue  dans  la  religion 
sous  le  nom  de  Sœur  Louise  de  la  Miséri- 
\    corde,  et  mourut  l'an  1710.  ^ 

L'église  de  ce  couvent  a  été  bAtie  sous  le 
règne  de  Robert,  fils  de  Hugues  Capet; 
mais  la  chapelle  souterraine  est  bien  d  une 
autre  antiquité.  Le  dedans  de  l'église  est 
magnifiquement  décoré  par  la  libéralité  de 
Marie  de  Médicis,  qui  y  employa  longtemps 
Philippe  Champagne,  son  premier  peintre. 
Le  grand  autel  a  été  magninquement  décoré 
par  la  libéralité  de  Marie  de  Médicis. 

Les  chapelles  sont  très-bien  ornées,  il  y 
en  a  même  une,  qui  est  celle  de  la  Made- 
leine,  qu'on  peut  appeler  magnifique.  Dans 
un  tableau  de  Lebrun ,  qui  passe  pour  être 
un  de  ses  chefs-d'œuvre,  l'on  voit  la  Made- 
leine absorbée  dans  la  douleur  et  dans  le 
repentir  de  ses  péchés.  Dans  cette  même 
chapelle  est  la  statue  à  genoux  du  cardinal 
de  Bérulle,  intituteur  de  la  congrégation  de 
rOratoire,  et  introducteur  des  Carmélites 
en  France.  Cette  statue,  qui  est  de  marbre, 
fut  faite  par  Jacques  Sarrasin  en  1659,  et 
est  sur  un  piédestal  enrichi  de  deux  bas- 
reliefs,  dont  l'un  nous  représente  le  sacri- 
fice que  Noé  fit  à  Dieu,  après  sa  sortie  de 
l'arche  ;  et  l'autre,  le  saint  sacrifice  de  la 
messe.  Ce  piédestal  et  ces  bas-reliefs  sont 
de  d'Estocart,  d'Arras,  sculpteur  l^abile. 
Le  lambris  de  cette  chapelle  est  décoré  do 
plusieurs  tableaux,  dont  les  sujets  sont 
pris  de  la  vie  de  la  Madeleine,  et  peints 
par  les  meilleurs  élèves  de  Lebrun,  et  sur 
ses  dessins.  C'est  l'abbé  Lecamus  qui  a  fait 
la  dépense  de  tous  les  embellissements 
de  cette  chapelle,  au  milieu  de  laquelle  il  a 
été  inhumé.  Sur  un  carré  de  marbre  blanc, 
on  lit  cette  épitaphe  : 

lu  spem  resarrectionis  hic  jacei  Eduardus  le 
Camus,  Sacerdos  Christi  et  Dei.  Obiit  anno  sa- 
lulis  1674,  die  24  febr.  Sit  io  pace  loctis  ejas. 

Au-dessus  de  la  porte  de  cette  église,  est 
une  grande  tribune  grillée,  où  les  religieu- 
ses peuvent  entendre  le  sermon  lorsque 
l'on  prêche  dans  la  nef.  Celte  tribune  est 
décorée  de  colonnes  feintes  de  marbre,  et 
des  statues  de  saint  Pierre  et  de  saint  Paul. 
Sur  l'entablement  est  ^aint  Michel,  qui 
précipite  le  démon  dans  l'enfer;  c'est  Stella 
qui  en  a  donné  le  dessin ,  qui  est  d'une 
grande  manière. 

Les  personnes  inhumées  dans  cette  église, 
sont  :  Marguerite  Tricot  ;  François  Vautier, 
premier  médecin  du    roi;  trois   filles  de 


Henri'Charles-Aiphonse  de  Lorraine,  prinee 
d'Harcourt,  et  de  Marie  de  Brancas-VilUrs; 
Pierre  de  Bullion,  abbé  de  Saint-Faron  ;  Jq. 
lie  d'Angermes,  duchesse  de  Montausi», 
morte  en  1671  ;  le  duc  de  Montausier, 
son  mari,  mort  en  1690  ;  Antoine  VarilUs, 
mort  en  1696;  Marie-Anne  de  BcmrboD, 
duchesse  de  Vendôme,  morte  au  mois  d'a- 
vril 1718  ;  le  cœur  du  vicomte  de  Torenoe, 
tué  d'un  coup  de  canon  en  1675. 

Le  cœur  d'Anne-Marie  Martinozzi,  prin- 
cesse de  Conti ,  morte  en  1672,  fut  aiusi 
porté  dans  l'église  de  ce  couvent ,  où  il  |^ 
avec  cette  épitaphe,  qui  est  de  la  composi- 
tion de  feu  M.  Dodart,  docteur  en  médedoe 
de  la  Faculté  de  Paris,  et  membre  de  l'A- 
cadémie royale  des  sciences 

HIC  JACET 

Corclarissîmx  et  potentissimae  Prindpis  Ana»- 
Mariae  Martinnozziae,  vidus  celsissimî  ei  poiea- 
tissimi  Principis  Armandi  Borfoooli,  Principis  de 
Conti  ;  quod  à  média  sui  parte  iUustrissimi  ac 
charissimi  conjugis  obilu  separatam,  laoïoii 
Cbrlsto  gemuit,  donecsponso  et  Deo  redderetor, 
quem  unum  uterque  amaverai.  Nullam  in  eo 
mundi  amor  locum  habult.  Hoc  altare  Deo  sa- 
crum nuUo  alio  Igne  coluit,  quam  Dei.  Amor 
ChrisU,  amor  spoosi,  amor  iiberorum  elEc- 
clesi»  îUud  sibi  viodicamnL  Cbarius  hujos 
cordis  nalara  est,  posiqaaro  a  Chrisio  creatam 
est  in  operibns.  bonis,  quibas  plénum  perfecte 
Deo  vivere  cœpit,  moriens  mundo  et  sensibas, 
qui  soam  iili  lucem  abscondebant.  Si  cor  Chri- 
sUanom  moreretur,  obiil  prid.  nod.  feb.  1^ 
aetatis  35. 

Au  bas  des  degrés  du  çrand  autel,  à 
droite,  est  une  tombe  plate  de  marbre  noir, 
sur  laquelle  on  lit  : 

me  lAGBT 

Marguereta  Tricot,  uior  Domini  Ludovic!  La- 
vocal,  illustrissinuB  vidu»  serenissimi  Principis 
Conda&i  ab  omamenlis,  dom  vixil,  ardenii,  fide- 
lique  obsequio  auimum  Dominie  demeniit,  erga 
omnes  ofiiciosa,  et  qoasi  paupenim.pairona; 
grata  hominibus  fuit;  Deo  cbara,  viriutes  Cbri* 
stians  quae  vitam  decoravere,  roorlem  illoslra- 
runt.  Obiit  31  janaarii,  ann.  1651,  aHatis  51. 

Au  bas  des  mêmes  degrés,  mais  à  gauche, 
est  une  autre  tombe,  décorée  de  même  qye 
la  précédente,  et  sur  laquelle  on  lit  une 
éi)itaphe,  qui  très-certainement  n'a  pas  été 
faite  par  Gui-Patin. 

Franciscos  Vautier,  Archlatromm  Gomes  lalet 
hic,  qui  divin»  artis  cUritadine  innoUiit  ooh 
nibus,  seroper  notissimus  ipse  sibi,  antiquam 
Arelalensis  imperii  gloriam  restituens,  naialibus 
suis,  palam  fecit  perfectis  Médicis  deberi  jus 
regnandi  etiam  in  Reges,  obiit  ann.  1652. 

Auprès  de  cette  tombe,  on  en  roit  une 
autre  de  marbre  blanc,  au-dessus  laquelle 
on  lit  : 


nos  PAR 

D.  0.  M. 
Hic  Jacenl  corpuscula  tria  sororum  trium,  ûlia- 
rom  serenissimi  et  Lotharingiae  Principis  Hen- 
rid,  Garoli,  Alphonsi  d'Harcourt,  et  nobilissimx 
GOiyugis  Marix  Brancaccùe  de  Villars  ;  bas  in- 
Dominatas  unda  baptismatîs  lavit,  et  cas  intra 
qnindecim  circiter  dies  defunclas  in  cœlum 
Texit ,  perpetuo  regnaturas  cum  alio  Principe 
qui  Ghristus  est.  SU  bis  in  bac  Ecclesia  Vîrgi- 
nom  Ganneli  sponsarum  fidelium  Jesa,  usque 
dum  adrenerit  magnî  judicii  dies  quîeta  dor- 
miUo  1671. 

Dans  la  nef,  vis-à-yis  de  la  seconde  cha- 
pNelle,  est  la  tombe  d*Antoine  Varillds,  histo- 
rien très-connu.  On  y  lit  cette  épitaphe  : 

Clarissinio  viro  Antonio  de  Varilias,  Régi  a 
Gonûliis»  Francise  Historiographo,  cujus  fama 
iate  per  orbem  diffunditur,  mens  in  libris  lucet, 
eorpas  hic  resurrectiouem  expectat,  anima  re- 
qoîesctt  in  pace.  Posoerunt  sanguine  et  ami- 
citia  com'uncti  nobiles  viri,  Josepbus  Couturier 
de  la  Prugne,  Régi  a  Gonsiliis  Propraetor  urbîs 
Waracti,  et  Claudius  Pilion,  in  suprema  Gallia- 
mm  Goria  causarum  Patronus,  piae  et  ultima: 
Yolontatis  execulores,  anno  Domiiii  1696.  ]t 

L'on  doit  savoir  gré  à  l'auteur  de  Tépita* 
phequ'on  vient  de  lire,  de  n'avoir  loué  Va- 
rilias que  sur  son  esprit,  et  de  n'avoir  pas 
poussé  la  flatterie  jusqu'à  vanter  son  anaour 
pour  la  vérité. 

Au  bout  de  la  nef,  du  côté  de  la  porte,  on 
voit  une  erande  tombe  de  marbre,  sur  la- 
quelle on  lit  cette  épitaphe  : 


HIC^JAOST 

Petrus  de  Bullion»  Sacerdos,  Abbas  Sancti- 
Faronis,  qui  fugiens  mundi  delicias,  mansit  in 
solitudine  monlis  bujus  Virginum  Ganneli»  ibi- 
que  Ghrisium  abundantius  inveniens  pie  vixit 
anno  1659.  Sit  babitatio  ejus  in  sancta  Sion. 

Au  bas  de  cette  église  est  inhumé  le  cé- 
lèbre Philippe  Hecquet,  docteur  en  méde- 
cine de  la  Faculté  de  Paris,  sur  le  mérite 
duquel  on  se  dispensera  de  s'étendre  :  il 
sumt  de  lire  la  belle  épitaphe  dont  l'illustre 
H.  RoHin  a  honoré  sa  mémoire  ;  on  en  rap- 
portera ici  seulement  la  traduction  que  l'on 
trouve  imprinàée  dans  rHistoire  de  la  vie  de 
ce  savant  médecin.  Il  avait  nommé  pour 
exécuteur  de  son  testament,  et  pour  léga- 
taire universel  de  ses  manuscrits  et  du  peu 
d'effets  mobiliers  qu'il  laissait ,  le  sieur 
Lacberie,  qui  avait  mérité  toute  sa  conGance 
par  l'affection  la  plus  marquée,  et  par  des 
soins  inûnis  depuis  plus  de  vin^t-trois  ans. 
Celui-ci,  par  reconnaissance,  prit  soin  des 
funérailles  de  son  bienfaiteur,  auxquelles  il 
invita  un  grand  nombre  de  docteurs  et  de 
gens  de  mérite,  qui  se  Qrent  un  devoir  de 
s'y  trouver. 

ICI  REPOSE. 

Philippe  Hecquet,  docteur  régent  de  la  Faculté 
de  Médecine  de  Paris.  11  naquit  à  Abbeville 


D'EPIGRAPHIE.  PAR  !!0« 

le  11  de  février  1661,  et  fut  élevé  par  ses  pa- 
rents avec  soin  et  d«ins  la  piété.  La  médecine  fut 
son  étude.  H  s'y  livra  tout  entier,  et  Texerça 
d*abord  dans  sa  patrie,  après  avoir  pris  le  de- 
gré de  docteur  dans  la  faculté  de  Reims.  Dans 
la  suite,  enflammé  du  désir  de  se  rendre  plus 
babile  dans  son  art,  il  vint  à  Paris.  Il  y  remplit 
son  cours  de  médecine  avec  beaucoup  de  dis- 
tinction, et  fut  revêtu  d*un  plus  noble  titre  de 
docteur.  Appelé  dans  la  solitude  de  Port-Royal 
des  Cbamps,  pour  prendre  soin  de  la  santé 
d*une  illustre  demoiselle  (Mlle  de  Vertus),  il  y 
secourut  pendant  quatre  ans,  avec  autant  de 
succès  que  d'assiduité,  les  malades  du  dedans 
et  du  dehors.  Il  revint  ensuite  apporter  à  Paris, 
non  plus  de  richesses,  mais  plus  de  science  et 
de  piété.  Ses  ouvrages,  si  remplis  d''érudition 
médicale,  sont  des  témoignages  de  la  gn)nde 
habileté  qu*il  avoit  acquise  par  un  travafl  opi- 
niâtre, et  par  une  longue  expérience.  En  1712, . 
il  fut  élu  doyen  de  sa  faculté.  Ce  fut  alors  quV 
près  un  long  et  mûr  examen,  il  commença, 
conjointement  avec  un   nombre  de  docteurs 
qu'elle  avoit  choisis,  à  dresser  un  excellent 
code  de  pharmacie.  L'an  1727,  il  se  relira  dans 
cette  maison  des  Carmélites,  qu'il  avoit  déjj^ 
gouvernée  pendant  trente-deux  ans  en  qualité 
de  médecin,  et  passa  le  reste  de  sa  vie  dans  la 
prière ,  dans  la  pratique  du  jeûne  et  dans  la 
méditation  continuelle  de  la  mort,  auxquelles  il 
joignit  l'abstinence  du  vin  et  de  la  viande.  Privé 
par  les  suites  d'une  ancienne  inûrmité,  de  l'u- 
sage de  plusieurs  de  ses  membres,  mais  sain 
d'esprit  et  conservant  toute  la  vigueur  des  fa- 
cultés de  son  &me,  il  aida  jusqu'à  la  fin  de  ses 
conseils  et  de  ses  aumônes,  les  pauvres  qui  ve- 
noient  sans  cesse  le  consulter  dans  leurs  ma- 
ladies. Enfin,  après  avoir  vécu  dans  le  célibat, 
et  s'être  rendu  lui-même  presque  pauvre,  il 
s'endormit  dans  le  Seigneur  le  22  d'avril  1737, 
étant  âgé  de  soixante-seize  ans  et  deux  mois. 

Hors  de  l'église,  et  au  côté  septentrional, 
en  entrant  dans  le  cimetière,  Ton  voit  une 
petite  pierre  carrée  d'un  pied  ou  environ  de 
diamètre  y  sur  laquelle  est  la  figure  de  la 
Vierge,  tenant  son  Fils  sur  ses  genoux; 
^ette  figure  était  autrefois  émaillée  d'or  et 


d'azur,  et  le  bon  Favin  dit  qu'elle  avait  été 
copiée  sur  celle  que  saint  Denis  apporta  en 
France,  lorsqu'il  y  vint  prêcher  l'Evangile. 
Dans  la  base  de  ce  tableau  sont  gravés  ces 
quatre  vers  : 

Siste,  Yiator,  iter,  Mariam  reverenter  honora  ; 

Nam  fuit  h»c  saxo  primum  depicta  roinori , 

Quod  médium  spectas,  ad  sculptam  primitus  aedes, 

Et  basilica  tenet  tanto  de  nomine  dicta. 

Vers  l'an  1630,  dans  le  iemps  qu'on  trn* 
vaillait  à  faire  la  fontaine  du  jardin  de  ces 
religieuses,  l'on  déterra  quelques  restes  d'un 
mausolée,  entre  autres  un  bas-relief  de  deux 
pieds  de  haut,  où  était  un  sacrificateur  de« 


IIOT 


PAR 


DICTIONNAIUE 


PAR 


il(« 


bout,  ayant  à  ses  pieds  un  taureau  tout  prêt 
à  être  immolé.  Auprès  de  là,  Ton  découvrit 
encore  un  autre  tombeau,  où  l'on  voyait 
un  licteur  haut  de  quatre  pouces' ou  envi- 
ron, vêtu  d'un  pallium  et  d'un  habit  plissé 
aussi  long  que  celui  des  sénateurs  romains. 
Dans  ce  tombeau,  on  trouva  une  fibule  avec 
une  boule  et  un  cornet,  le  tout  de  bronze 
et  bien  travaillé.  Au-dessus  on  lisait,  en  let- 
tres majuscules  et  bien  formées  : 

VIBIUS  HERMES  EX  VOTO. 

Ces  mêmes  rcîligieuses  ayant  depuis  ac- 

3uis,  et  enfermé  dans  leur  enclos,  une  pièce 
e  terre  du  voisinage,  et  faisant  creuser  pour 
y  jeter  les  fondements  d'une  chapelle,  on 
rencontra ,  à  quatorze  pieds  du  rez-de- 
chaussée,  une  cave,  et  dedans,  vers  le  milieu, 
un  homme  à  cheval,  deux  hommes  derrière 
lui ,  et  un  petit  enfant,  ces  trois  derniers 
à  pied  et  debout.  Dans  l'un  des  doigts  de  la 
main  ^uche  d'un  de  ces  piétons  était  passé 
l'anneau  d'une  lampe  de  terre  rouge  qui  ne 
brûlait  plus,  et  qui  ressemblait  à  un  pied 
chaussé  d'un  brodequin  ,  tout  couvert  de 
clous,  ou,  si  l'on  veut,  à  la  caliga  clavaia  des 
soldats  romains.  Il  fallait  que  ce  fût  un 
joueur,  car  de  la  main  droite  il  tenait  une 

(petite  tasse  en  forme  d'écuellede  terre,  dans 
aquelle  étaient  trois  jetons  et  trois  dés  d'i- 
voH*e.  Le  petit  enfant  serrait  avec  les  doigts 
de  la  main  droite  une  cuiller  d'ivoire,  dont 
le  manche  était  long  d'un  pied,  et  semblait 
vouloir  la  porter  dans  un  grand  vaisseau  de 
terre  proche  de  lui,  qu'on  trouva  plein  d*upe 
liqueur  si  odoriférante, qu'ayant  été  cassé  par 
hasard.  Pair  en  fut  tout  embaumé.  Dahâ  sa 
bouche,  de  même  que  daîis  celle  des  autres 
ISgures,  était  une  médaille  de  bronzo  de 
Faustine,  la  mère,  et  d'Antonin,  apparem- 
ment pour  payer  le  passage  de  la  barque  à 
Caron.  {Voyez  Sapv^^,  [orne  111,  page  337.) 
L'on  voit  dans  la  yie  de  Sœur  Marie  de 
rincarnation,  par  H.  Duval,  que  lorsque  les 
Carmélites  vinrent  en  France,  on  les  appela 
Carmélines. 

(HuRTAUT  et  Magnt.) 

Carmes  (le  grand  couvent  des),  au  bas  de 
la  rue  de  la  Monlagne  de  Sainte-Geneviève, 
quartier  de  la  place  Maubcrt. 

Ce  monastère  a  reçu  dans  son  sein  un  des 
plus  excellents  mécaniciens  de  l'Europe, 
dans  la  personne  de  Sébastien  Truchet , 
membre  honoraire  de  l'Académie  royale  dps 
sciences,  pensionnaire  du  roi,  et  mort  V 
5  février  1729,  Agé  de  soixante-treize  ans.  U 
a  inventé  un  grand  nombre  de  machines  de 
toute  espèce  ;  et  |)lusieurs  dessins  très-utiles, 

3ui  ont  été  suivis  en  plusieurs  occasions, 
énotent  le  profond  savoir  de  ce  religieux 
dans  les  mécaniques.  On  peut  voir  son  éloge 
dans  Fontanelle. 

Félix  fiuy,  natif  de  Lyon,  et  docteur  de 
la  Faculté  de  Paris,  ne  s'est  pas  moins  dis- 
tingué dans  l'ordre  des  Carmes  et  dans  le 
monde,  aue  Sébastien  Truchet.  Le  P.  Buy 
mourut  d  une  pleurésie  en  1687,  âgé  d'envi- 
ron cinquante  ans, etfutinhumédanslecloître. 
Qronce  Fine,  célèbre  mathématicien,  est 


inhumé  dans  ce  couvent.  Il  mourut  le  6  oc- 
tobre 1555.  Il  avait  enseigné  les  mathéma- 
tiques au  collège  de  If^  (Siervais.  Les  plus 
grands  du  royaume  €t  les  ambassadeurs 
même  des  princes  étraiigers  ne  dédaignaient 
point  de  l'aller  visiter  et  consulter. 

La  famille  de  MM.  Cbauvelin  y  a  sa  se 
pulture. 

Le  cloître  est  fort  grand  et  environné  d'ar- 
cades gothiques.  On  voit  sur  se5  quatre 
faces  la  vie  des  prophètes  £li§  ^  ^jî^ée,  et 
l'hisloire  de  l'ordre  ep  yieille^j  rjlpiês  fran- 
çaises. Le$  peintures  passent  bour  les  plus 
anciennes  de  tous  les  cloîtrés  de'fari^.  On 
remarque  dans  le  jardin  de  ce  dollre  une 
chaire  de  pierre,  aussi  bien  (y^  90g  esca- 
lier. Elle  a  servi  à  plusieurs  doct^r$,  et 
entre  autres  à  Albert  le  Graqd,  k  saint 
Bonavenlure,  à  saint  Thomas.  C'est  là  qu'ils 
donnaient  leurs  leçons  publiques. 

On  voit  dans  le' même  cloître  répitapiie 
gothique  de  Gilles  Corrozei,  libraire  et  au- 
teur de  plusieurs  ouvrages ,  ieoire  4^tres 
d'une  description  d<4  ^i^s,  qjyi  pa^^  gijiur 
la  première  et  la  pitts  aftçjifipnjj. 

L*an  mil  cinq  cent  soiiaiiid-liuil, 
A  6  heures  avant  minuit. 
Lé  quairième  de  Juillet, 
Décéda  Gilles  Corrozet, 
Agé  de  cioqgaosie-buit  an», 
Qui  libraire  fut  ea  son  temps. 
Son  corps  repose  en  ce  lieu-^. 
A  Tàme  Dieu  fasse  merci. 

Ces  religieux  po^^jid^^  #MtA$M$  un 
manuscrit,  de  huit  cej^^  ^s  d'^q|jquit,é,  dm 
œuvres  de  saint  Ai^y^^q,  ^i  pïi^^imi^  su- 
ives encore,  que  le  roi  leur  échangea  [)oni 
six  minots  de  sel  par  an  è  perpétuité  ;  on  les 
trouve  aujourd'hui  dans  la  Bibliothèque  du 
roi.  Leur  Bible  de  Mayeujce  de  14(â  passa  aussi 
entre  les  mains  de  JA.  f  (Mb^t,  en  ^rte  que 
la  bibliothèq.ue  de  ce  coijffpnt  est  aujour- 
d'hui fort  peu  de  chose. 

On  voit  dans  lè  cloltire  une  épitaphe,  sin- 
gulière par  le  badinage  déplacé  qui  y  règue, 
et  par  la  fadeur  des  pointes  d'esprit  dfont  elle 
est  remplie.  On  en  peut  juger,  la  voici  : 

Hic  Jacet  R.  Paler  Vinceniius  la  Ruelie,  Carme- 
lita  Aurebatensif,  qui  obiriâSapriUs,  ai\f .  ^i^, 

«la lis  su»  i^L 
Yincitar  et  vincil,  superat  supcraïur  et  ipse 

Orci  Victor  abil,  du  m  nece  vicius  obii. 
Dura  capitur  tumulo,  cœlum  capil,  ei  nece  raptos 
Hoc  rapit  et  rapilur,  dum  capil,  hic  capilur. 
Eequi^cai  in  p^c^. 

(HURTAUT  et  IJAGVT.) 

Gâbmes  BqxfiTTES,  dans  la  rue  (^e^Billettes. 

Sur  la  grande  porte  de  Téi^iiset  au  dehoi.s 
était  peinte  en  lettres  gothiques  noires  s\iv 
un  fond  blanc,  cette  inscription  : 

Ici  est  PEglise  ei  Monastère  aux  Frères  de  TOr- 
(ire  de  la  Charilé  de  Notre-Dame,  fondée  ea 
rbpnnear  ei  révérence  da  S.  ^çreinef||  4e  Ta)^. 


PAR 


D*EPIGEAPHIE. 


PAR 


1110 


dû  le  précieux  S.ing  miracnlonx  «le  la  Sainte 
lie  a  été  répandu. 

'  l'entrée  de  la  chapelle  du  Miracle, 
a  toujours  conserv(5e,  et  dans  laquelle 
îscend  par  un  escalier  entouré  d'une 
Irade,  on  lisait  encore,  en  1685,  une 
ption  dont  voici  les  termes  : 

Ci-dessoas  le  Juif  fil  bouillir 
la  Sainte  Hostie. 

\s  comme  depuis  quelque  temps  on  a 
îrt  une  partie  de  cette  chapelle  soiiter- 
par  une  espèce  de  tambour  de  bois, 
mis  h  la  place  de  cette  ancienne  in- 
ion  celle  qui  suit  : 

Cette  Chapelle  est  le  lieu  où  un  Juif 
outragea  la  sainte  Hostie. 

n  voit  encore  dans  cette  église  le  canif 
le  juif  se  servit  pour  percer  la  sainte 
I,  comme  aussi  récuoilo  ou  jatte  de 
lur  laquelle  elle  vint  se  reposer.  L'un 
tre  sont  enchâssés  dans  des  reliquaires, 
mt  des  statues  de  saints,  q\\i  tiennent 
eurs  mains  les  figures  des  instruments 
sont  enchAssés,  et  qu'on  expose  assez 
nt  sur  le  mallre-autel. 
ire  Masson ,  écrivain  estimé,  qui  a 
oup  écrit  sur  notre  histoire,  était  très- 
adé  du  miracle  que  Dieu  avait  opéré 
t  endroit  à  l'occasion  de  la  sainte  Hos- 
la  dévotion  le  porta  à  demander  d'être 
lé  dans  cette  église.  Voici  son  épitaphe 
[u'elle  est  sur  une  tombe  plate  : 

Papinus  Massonus 

Forensis , 

In  Senatu  Parisiens!  Advocatui, 

In  hoc  loco  jacet» 

Qaein  sihi  longe  ante  obituro  elegerat. 

Requiescat  in  pace. 

un  marbre  noir,  attaché  au  pilier  qui 
»-à-vis  cette  tombe,  on  lit  : 

Malleolo  et  celte  incisum 

marmor  ait, 

•i  lepulchra  sunt  domus  mortuonim, 

Papinus  Ifassonus 

innalium  scrîptorîn  hacdomoquiescU; 

de  quo  alii  fortasse  aliquid. 

ipse  (je  $e  oihil  ; 

ipM  quod  olim  qui  hxc  legerit  ilium 

vidisset  cupiet. 
Hoc  epîtaphiuo)  Joannes  liassonus 
Eodesiae  Bajocensis  in  Lugdunensi 

secunda  archidiaconus, 

ex  autographe  Fratris,  poni  curavit. 

Beata  requie  fniatur. 

>ire  Masson  était  de  Saint-Germain- 
-en-Forél,  et  avait  changé  son  nom  de 
en  celui  de  Papire.  Il  fut  Jésuite ,  et 
ivocal  au  parlement  de  Paris.  11  mou- 
u  mois  de  janvier  de  l'an  1611,  flgé 
iron  soixante-sept  ans. 
iDCOis-Budes  de  Mézeray,  un  de  no$ 


plus  fidèles  historiens,  ordonna  que  son 
cœur  fût  inhumé  dans  une  des  chapelles  de 
cette  église,  où  l'on  lit  cette  inscription  : 

D.     0.     M. 
Ci-  devant  repose  le  cœur  de  François  Eudes  de 

Mezeray,  Historiographe  de  France,  Secrétaire 
perpétuel  de  F  Académie  Françoise.  Ce  cœur, 
après  sa  foi  vive  en  Jésus-Christ,  n*eut  rien  de 
plus  cher  que  Pamour  de  sa  patrie.  H  fut  cons- 
tant ami  des  bons,  et  ennemi  irréconciliable  des 
méchants.  Ses  écrits  rendront  témoignage  à  b 
postérité  de  Texcellence  et  de  la  liberté  de  son 
esprit,  amateur  de  la  vérité,  incapable  de  flatte- 
rie, qui,  sans  aucune  aifectatioa  de  plaire,  8*ë- 
tait  uniquement  proposé  de  servir  à  Tulilitë 
publique,  il  cessa  de  respirer  le  10  juillet  1683. 

(HofiTAUT  et  Maont.) 

Caevbs  déchaussés.  Ils  viennent  de  la  ré* 
forme  que  sainte  Thérèse  avait  introduite 
dans  Tordre  des  Carmes,  Tan  1568.  Cette 
réforme  s'élant  répandue  d'Espagne  en  Ita- 
lie, et  y  ayant  fait  de  grands  progrès,  le  pape 
Paul  y,  informé  de  la  piété  et  des  travaux 
de  ces  religieux,  crut  qu'ils  pourraient  être 
utiles  à  l'Eglise  de  France.  Il  écrivit  au  roi 
Ilenri  IV  pour  l'engager  à  les  recevoir  dans 
la  capitale  de  son  royaume.  Sa  lettre,  ou 
bref,  est  du  20  uvril  de  l'an  1610,  et  il  en 
chargea  le  P.  Denis  de  la  Mère  de  Dieu  et 
le  P.  Bernard  de  Saint  Joseph,  Carmes  dé- 
chaussés ;  comme  aussi  d'une  lettre  pour  le 
cardinal  de  Joyeuse,  à  qui  il  les  adressa. 
Ces  deux  religieux  étaient  encore  en  che- 
min,  lorqu'ils  apprirent  la  mort  funeste  du 
roi  Henri  lY  ;  mais  ce  malheur  ne  leur  fit 
point  discontinuer  leur  voyage,  et  ils  arri- 
vèrent à  Paris  au  mois  de  juin  de  cette  même 
année.  Robert  Ubaldin,  qui  pour  lors  était 
nonce  du  Pane  auprès  du  roi,  et  dans  la 
suite  cardinal,  leur  procura  un  logement 
aux  Mathurins,  proche  Thôtel  de  Cluny,  où 
il  demeurait  ;  mais  ils  quittèrent  bientôt  ce 
logement ,  pour  aller  dfemeurer  au  collège 
de  Cîuny,  où  dom  Laurent  Bérard,  docteur 
en  théologie  de  la  Faculté  de  Paris,  et  su- 
périeur de  ce  collège,  les  reçut  avec  beau- 
coup d'humanité,  et  les  retint  généreuse- 
ment jusqu'à  ce  qu'ils  eussent  obtenu  un 
établissement*.  Le  cardinal  de  Joyeuse  les 
ayant  présentés  au  roi  et  h  la  reine  régente, 
il  en  obtint  pour  eux  des  lettres-patentes, 
datées  du  mois  de  mars  1611,  puis  des  let- 
tres de  consentement  de  Henri  de  Gondi, 
évèque  de  Paris,  en  date  du  22  mai  de  la 
même  annéQ;  et  dès  ce  jour-là  même  les 
'eux  Carmes  déchaussés  prirent  possession 
c'une  maison,  rue  de  Vaugirard,  laquelle 
leur  fut  donnée  par  Nicolas  Vivian ,  mattre 
des  comptes. 

La  piété  de  ces  nouveaux  venus  attira 
chez  eux  un  concours  si  extraordinaire  de 
tous  ceux  qui  s'y  rendaient  de  tous  les  quar- 
tiers de  Paris,  pour  assister  aux  sermons  et 
aux  autres  exercices  publics  qui  s  y  faisaient, 
qu'il  fallut  penser  à  bâtir  un  couvent  et  une 
autre  église.  On  déféra  à  Nicolas  Vi?itii| 


lili 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAU 


\m 


comme  principal  fondateur,  Tbonneur  de 
poser  la  première  pierre  du  couvent,  et  cette 
cérémonie  se  flt  le  7  de  février  de  l'an  1613. 
Quanta  l'église,  qui  est  la* même  que  celle 
que  nous  voyons  aujourd'hui,  ce  fut  la  reine 
Marie  de  Medicis,  mère  du  roi  Louis  XIII, 
qui  en  posa  la  première  pierre,  le  20.  juillet 
de  la  même  année.  Sur  cette  pierre  est  cette 
inscription  : 

Maria  Medicaea, 

regina   mater, 

fundaroentam  hujus  Ecclesiae  posuit  1613. 

Cette  église  ne  fut  achevée  qu'en  1620,  et 
bénite  le  19  mars  par  Charles  de  Lorraine, 
évèque  de  Verdun.  Eléonor  d'Estampes  de 
Valençay,  évégue  de  Chartres,  la  dédia  so- 
lennellement le  21  décembre  1625»  sous 
l'invocation  do  Saint-Josenh.  Elle  est  d'or- 
dre toscan,  mais  peu  régulière)  et  cependant 
elle  séduit  ceux  qui  ne  sont  pas  connais- 
seurs en  architecture,  car  elle  est  grande  et 
fort  ornée. 

Le  grand  autel  a  été  construit  aux  dépens 
du  chancelier  Séçuier,  qui  d'ailleurs  a  fait 
des  biens  considérables  à  cette  maison.  Il 
est  d'un  assez  beau  dessin,  et  est  décoré  de 
colonnes  corinthiennes  de  marbre  de  Dinan, 
et  des  statues  d'EHe  et  de  sainte  Thérèse. 
Ces  bons  Pères  croient  cjue  le  premier  a 
été  leur  instituteur,  et  sainte  Thérèse  leur 
réformatrice,  qui  les  a  ramenés  à  l'observa- 
tion de  leur  règle  primitive.  Le  tableau  cfui 
est  au  milieu  a  pour  sujet  la  Présentation 
de  Jésus-Christ  au  temple  ;  il  est  de  Quen- 
tin Varin,  originaire  d'Amiens,  un  des  mat- 
tres  du  fameux  Poussin  :  ce  tableau  a  été 
donné  par  la  reine  Anne  d'Autriche. 

(  HuRTAUT  et  Magny.  ) 

CÉLESTiNs.  Ancien  couvent  et  ancienne 
église  sur  le  quai  de  l'Arsenal,  aujourd'hui 
détruite. 

Il  n'v  a  point  d'église  en  France,  après 
celle  de  l'abbaye  de  Saint-Denis,  qui  ren- 
ferme un  plus  grand  nombre  de  tombeaux 
de  personnes  augustes  ou  illustres,  que 
celle-ci. 

Devant  le  mattre  autel  a  été  inhumé  le 
cœur  du  roi  Jean,  mort  à  Londres,  le  8 
avril  I36k;  celui  de  Jeanne,  comtesse  de 
Boulogne,  seconde  femme  du  roi  Jean, 
morte  en  1361 .  Le  portrait  du  roi  Jean  se 
voit  dans  une  vitre  qui  est  au  fond  du 
chœur,  vers  la  sacristie  ;  et  dans  une  autre, 
qui  est  à  l'opposite,  est  celui  de  Char- 
les V. 

Philippe  de  France,  premier  duc  d'Orléans. 
JSIs  puîné  du  roi  Philipe  VI ,  dit  de  Valois , 
et  de  la  reine  Jeanne  de  Bourgogne,  sa  pre- 
mière femme,  mourut  l'an  1391,  et  fut 
inhumé  en  cette  église,  devant  le  sanc- 
tuaire, la  chapelle  d'Orléans  n'étant  point 
encore  bfltie.  i 

Henri,  duc  de  Bar,  Tils  de  Robert  de  Bar 
et  de  Marie  de  France,  sa  femme,  mort  à 
Venise,  l'an  1398 ,  après  s'être  trouvé  à  la 
))ataille  de  Nicopolis,  l'ut  aussi  inhumé  de- 
yapt  le  sanctuaire  de  cette  église,  en  habit 


de  Célestin,  ainsi  qu'il  l'aTaît  ordonné.  Le 
roi  Charles  VI  et  le  duc  d'Orléans,  son 
frère,  accompagnés  de  toute  la  cour,  assis- 
tèrent à  ses  lunérailles.  Il  avait  épousé  Ma- 
rie de  Coucy,  comtesse  de  Marie  et  de  Sois- 
sons,  de  laquelle  il  eut  Robert  de  Bar,  qui, 
de  Jeanne  de  Béthune,  sa  femme,  eut  Jeanœ 
de  Bar,  femme  de  Louis  de  Luxembourg, 
comte  de  Saint-Paul,  connétable  de  France, 
dont  la  petite-fille  Marie  de  Luxembourg 
épousa  François  de  Bourbon»  comte  de 
Vendôme»  et  d'eux  sont  descendus  nos  rois 
depuis  Henri  IV. 

Jean  Budé,  audiencier  de  la  chancellerie 
de  France,  mort  le  dernier  jour  de  février 
de  l'an  1501 ,  et  Catherine  le  Picard,  sa 
femme,  morte  le  premier  jour  d'août  de 
l'an  1506,  ont  été  aussi  innumés  dans  le 
sanctuaire,  sous  une  tombe  de  cuivre. 
C'étaient  le  père  et  la  mère  du  savant  Guil- 
laume Budéy  mattre  des  requêtes  sous  Fran- 
çois I". 

Dans  le  mur,  proche  du  sanctuaire»  du  côté 
de  l'Evangile ,  est  le  mausolée  de  Léon  de 
Lusignan»  roi  d*Arménie,  avec  cette  épi- 
taphe,  qui  est  du  P.  Etienne  Carneau. 

Léo  Lusignaneos,  Ârmenonim  Rex  noviisiiiiiis 
ab  Oihomannis  solio  detnrbatos,  a  Cart^  YI, 
Franconim  Rege,  benigaissime  exceptos  ipsias 
sompUbus  hoc  in  loco  regaiitêr  aepaltus  fait, 
annoDomini  1393. 

Léon  de  Lusignan  ayant  été   chassé  de 
son  royaume  par  les  Turcs,  qui  avaient  mas- 
sacré sa  femme  et  ses  enfants»  se  retira  à 
Paris,  l'an  1385,  où  le  roi  Charles  Vile  reçut 
avec  de  grandes   démonstrations  d*amitié, 
et  lui  donna  la  maison  de  Saint-Ouen»  pour 
lors  la  plus  belle  qu'il  y  eût  en  France»  o»000 
Jiv.  de  rente  pour  soutenir  sa  dignité,  et 
6,000  liv.  d'argent  comptant  pour  s*équiper 
et  pour  se  meubler.  Si  l'on  croit  Froissart, 
auteur  contemporain,  ce  prince  avait  besoin 
de  ces  secours  :  cet  historien  assure  que  le 
roi  Léon  de  Lusignan  n'avait  apporté  avec 
lui  pour  tout  bien  qu'un  grand  cœur^  beau^ 
coup  de  mérite^   et  une  haute   réputation, 
Juvénal  des  Ursins»  autre  historien  contem- 
norain»  parle  bien  différemment  ;  car»  selon 
lui,  les  débris  de  la  fortune  de  ce  roi  n'a- 
vaient pas  été  si  malheureux   qu*il  n'eût 
sauvé  quantité  de  bijoux  précieux^  et  mém 
quelques  tréiors.  Il  mourut  le  39  de  novem- 
bre de  l'an  1393,  à  l'hdtel  des  Toumelles, 
aui  appartenait   pour  lors  au    chancelier 
*Orgemont.  Il  fut  inhumé  dans  Téglise  des 
Célestins,  et  on  observa  à  ses  funérailles  les 
cérémonies  que  les  Arméniens  pratiquent 
aux  funérailles  de  leurs  rois.  ImméJiate- 
ment  après  sa  mort,  son  corps  fut  exposé 
sur  un  lit  de  parade  blanc.  11  était  vêtu 
d'habits  royaux  de  la  même  couleur,  et  sa 
tète  était  ceinte  d'une  couronne  d'or.  Les 
amis  et  les  domestiques  de  ce  prince  étaient 
aussi  habillés  de  blanc^  et  portaient  chacun 
un  flambeau  de  cire  blanche.  Un  grand  nom- 
bre de  princes,  de  seigneurs^  et  una  popu* 
lace  infinie,  assistèrent  è  ceite  pompe  fao^ 


illS 


PAR 


b*£PlGRAPHlE. 


PAR 


au 


bre.  Les  grands  biens  qu'il  laissa  persua- 
dent que  Juvénal  des  Ursins  est  plus  croya- 
ble sur  les  débris  de  sa  fortune  que  ne 
Test  Froissart;  car  il  n'est  guère  possible 
qu'en  huit  ans,  et  avant  vécu  en  roi,  il  eût 

fu  amasser  de  grands  biens  de  ses  épargnes. 
ar  son  testament,  il  partaeea  ses  biens  en 
quatre  parts,  dont  la  première  fut  pour  les 
paurres  et  les  religieux  Mendiants  ;  la  se- 
conde, pour  un  fils  naturel  qu'il  avait  ;  la 
troisième,  pour  ses  amis  ;  et  la  quatrième, 
pour  les  ofnciers  de  sa  maison. 

Plus  bas  et  du  même  côté ,  est  un  autre 
mausolée,  avec  une  épitapbe  latine  et  fran- 
çaise, Tune  et  l'autre  du  P.  Carneau. 

Anna,  Joannis  Burgandiae  Ducis  filia,  et  Joan- 
nis  Bethfordiae  Dada  Angli  dileciissima  consors, 
inoomipue  mulier  vlrlutis,  quid<iuid  corrupll- 
bile  habuit  liic  Ininalari  voluit,  anno  Doniîni 
1452. 

Cy  gist  notre  dame,  Madame  Jeanne  de  Bour- 
gogne, épouse  de  très-noble  Prince  Monseigneur 
Jean,  Duc  de  Beihfort,  et  régent  de  France,  et 
filie  de  très-noble  Prince  Monseigneur  Jean,  Duc 
de  Bourgogne,  laqueiIe  trépassa  à  Paris  le  14  de 
novembre.  Tan  de  grâce  i432. 

Su  même  côté,  auprès  de  la  porte  du 
cloître,  fut  inhumé  Fabio  Mirto  Frangipani, 
nonce  des  papes  Pie  V,  Grégoire  XllI  et 
Sixte  V,  auprès  des  rois  Cnarles  IX  et 
Henri  III,  qui  mourut  à  Paris,  lé  31  mars 
de  l'an  1587.  Son  épitapbe  est  gravée  sur 
une  table  de  marbre,  et  est  conçue  ainsi  : 

Fabîo  Mirto  Frangipanio,  Neapolitano  Archie- 

piscopo  Nazareno,  antiqux  virtutis  et  sapientis 

viro,  qui  bis  dvitatem  Bononiaro,  bis  Umbriam, 

Pieenom,  Proviucias  bonis  iegibus  rexit,  qui 

dudum  a  Pio  Y,  deinde  a  Gregorio  Xllf ,  ad  Ga- 

rolum  IX,  nuper  a  Siito  V,  ad  Henricum  m 

bellorum  civilium  componendorum,  et  Religio- 

nis  Catholicse  toto  regno  retinendae  causa  Lega- 

tus,  anno  aetatis  73  viiam  exercitam,  et  lalK>- 

riosam  placida  tandem  et  quieta  in  Christo  pace 

muta  vit. 

Du  côté  de  l'Epttre,  est  un  tombeau  de 
marbre  noir,  sur  lequel  est  couchée  une 
flgure  de  marbre  blanc,  et  dans  lequel  ont 
été  mises  les  entrailles  de  Jeanne  de  Bour- 
bon, femme  de  Charles  Y,  roi  de  France, 
ainsi  qu'on  Tappreud  des  deux  inscriptions 
suivantes  : 

Antiquitale  ac  ndi)liltate  periliustris  Borboni- 
dum  dynastarum  stirpis  pretiosi  surculi  Joannae, 
scilicet  sapientissimi  Francorum  Caroli  Quinti 
bujusCœnobiîFundatoris,  dilectissinue  sponsœ 
praecordia  boc  sarcophage  condila  sunt. 

Ici  reposent  les  entrailles  de  Madame  la  Reine 
Jeanne  de  Bourbon,  épouse  de  Charles-le-Quint, 
et  fille  de  très-noble  Prince  Monseigneur  Pierre 
de  Bourbon,  qui  régna  avec  son  dît  époux  treiie 
ans  et  dix  mois»  et  trépassa  l'an  1377,  en  fé- 
vrier. 


Auprès  des  entrailles  de  cette  reine  furent 
inhumés  les  corps  de  deux  fils  de  Louis,  duc 
d'Orléans,  et  de  Valentine  de  Ifilan,  lesquels 
moururent  en  bas  flge. 

Du  même  coté,  est  le  tombeau  d'André 
d'Espinay,  cardinal,  archevêque  de  Bordeaux 
et  de  Lyon,  et  pelil-neveu  de  Louis,  duc 
d'Orléans.  Ce  prélat  est  très-recommandable 
dans  l'histoire  de  Charles  YIII.  Il  se  trouva 
à  la  bataille  de  Fornoue,  et  y  tint  toujours 
compagnie  au  roi,  avec  sa  mitre,  son  surplis 
et  un  morceau  de  la  vraie  croix.  Il  mourut 
dans  l'hôtel  des  Tournelles,  et  fut  inhumé 
dans  cette  église,  où  l'on  lit  cette  épitapbe  : 

Cy  gist  Père  en  Dieu  Messire  André  d'Espinay, 
Cardinal,  Archevêque  de  Lyon  et  de  Bordeaux, 
Primat  de  France  et  d^AquiUine ,  zélateur  et 
bienfaiteur  de  TOrdre  desCélestins,  qui  trépassa 
à  Paris,  aux  Tournelles,  le  10  fjour  de  novem- 
bre. Tan  de  grâce  1500.  Priez  Dieu  pour  lui. 

La  chapelle  d'Orléans,  comme  on  l'a  dit 
ci-dessus,  a  été  bfttie  des  libéralités  de  Louis 
de  France,  duc  d'Orléans,  fils  du  roi 
Charles  V,  et  un  des  principaux  bienfaiteurs 
des  Célestins,  auxquels  il  donna,  entre  autres 
choses,  la  terre  de  Porché-Fontaine,  auprès 
de  Versailles,  3,000  liv.  pour  la  fondation 
d'une  messe,  qui  se  dit  tous  les  jours.à  l'au- 
tel privilégié  de  cette  chapelle,  et  pour  un 
obit  solennel,  que  ces  religieux  célèbrent  tous 
les  ans  le  23  novembre,  jour  du  décès  de  ce 
prince.  Il  n'v  a  pas  de  lieu  dans  le  royaume 

Elus  digne  de  la  curiosité  des  amateurs  des 
eaux-arts  ;  car,  les  chefs-d'œuvre  de  sculp- 
ture y  sont,  pour  ainsi  dire,  entassés. 

Le  tableau  qui  est  sur  l'aiîtel  de  cette  cha- 
pelle représente  une  descente  de  croix  ;  il 
est  de  François  Salviati,  peintre  florentin, 
dont  les  ouvrages  sont  assez  estimés. 

Au  milieu  de  cette  chapelle  s'élève  un 
tombeau  de  marbre  blanc ,  orné  dans  son 
pourtour  des  statues  des  douze  apdtres,  et 
de  celles  de  plusieurs  saints.  Sur  ce  tombeau 
sont  couchées  quatre  figures,  qui  sont  celles 
de  Louis  de  France,  duc  d'Orléans;  de  Valen- 
tine de  Milan,  sa  femme;  de  Charles,  duc 
d'Orléans,  leur  ûis  atné,  et  de  Philippe  d*Or- 
léans,  comte  de  Vertus,  leur  fils  jpumé. 

On  fera  ici  une  remarque  qui  entre  pour 
quelque  chose  dans  l'histoire  des  progrès  de 
la  vanité.  Anne  de  Bourgogne,  duchesse  de 
Bethfort,  du  tombeau  de  laquelle  on  a  parlé, 
n*a  pour  couronne  qu'un  chapeau  de  feuilles 
d'acanthe,  orné  de  roses,  de  fleura  et  de 
pierreries.  Louis  de  France,  duc  d'Orléans  ; 
Valentine  de  Milan,  sa  femme,  et  GharleSt 
duc  d'Orléans,  leur  fils  atné,  n'ont  ici  aue 
des  couronnes  rehaussées  de  petites  periea, 
Philippe,  comte  de  Vertus,  leur  second  fils, 
n'a  qirune  couronne  tout  unie  sans  perles 
ni  autres  ornements.  Aujourd'hui  le  plus 
petit  commis  dans  la  finance,  un  peu  enri- 
chi, ou  le  plus  bas  oflicier  du  roi  et  de^  la 
reine,  qui  a  un  peu  secoué  la  poussière  d'où 
il  est  sorti,  arbore  impunément,  sur  des  ar* 
moiries  imaginaires,  une  couronne  de  comtOf 
Il  n'y  a  nlus  (}e  distinction  d^éUf. 


!115 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


im 


Ce  fut  le  roi  Louis  XII,  pelit-fils  de  Louis 
de  Frnnee,  duc  d'Orléans,  et  de  Valentine 
de  Milan,  qui  fit  ériger  ce  monument  pour 
eux  et  pour  lenr  postérité.  Ce  fut  aussi  lui 
qui  fit  mettre  trois  grandes  tables  de  marbre 
noir,  sur  lesquelles  sont  Quatre  écussons  des 
armes  de  France  et  d'Orléans,  et  les  inscrii> 
lions  qu'on  va  lire. 

Sur  la  première  de  ces  tombes,  sont  les 
rers  suivants  : 

Qiiis  lumuluiQ  posult?  Regum  Rex  maximus  ille 

Filius,  et  Regum  Rex  Lurlovicus  honor. 
Quando?  Post  Ligurem,  insubrem,  Siculiimque 

triurophum,] 

Post  captos  ^eges,  Sforcladdsque  Duœs. 
Quis  jace^  hic?  Magni  heroes,  Ludovicus  et  axor 

Aima  Ys'lentioa,  Regia  progenies. 
Aiireli  procere^,  Caroluç  ciim  jGraUre  Philippe; 

Ille  avus,  ille  ayia  est,  jiic  pater,  bic  patruus  : 
Qui  geniis?  A  Francis  çtiidium  <quod,  Rcgny  tyeri, 

Rellaque  sangiiinea  sollicitare  manu. 
Quae  routier?  pacis  Insubrii  pij^cl^errima  proies. 

Jus  MedJQlani,  scep^ra/ime  dote  dedi(. 
Vivere  debvi^raDl  propter  facta  ipcltia  semper; 

Debucrvit,  sed  mors  impia  iCunda  rapit. 
Hosergo  rapuit  proceres?  Non  :  corpora  tanium  ; 

6empec  enmt  animae^  gloria  semper  erit. 

La  seconde  table  de  marbre  est  auprès  d^ 
la  porte  de  cette  chapelle,  du  côté  du  chc^r, 
et  l'on  y  lit  ces  autres  yer$  : 

Hoc  teciun  iUustris  Pario,  Ludovice,  sepulcio 

Juncta  Valentinx  çonjugisossa  cubant; 
Et  merito  Insubris  tibî  jura  dncalia  sceplri 

Tradita  legilimx  prœjpia  ^pils  erant. 
Sub  J9/:et  et  C^rolo  cja^siis  pum  Traire  Pbilippus, 

Inclila  jaip  vestri  pig[nora  bina  thori. 
Magni ÛCU6  Carob  nascens  Ludovicus  ab  alto, 

Haec  posuit  larga  busta  superba  manu. 
Sforciadem  indigna  pepulit  qui  ex  sedc  lyrannnm; 

El  sua  qui  Sicula^  sub  juga  misit  opes. 
IJt  lanios  décora t^.  Duces  Aurélia  jactat 

Galiica,  sic  illo  sceptr^  teneole  tumc^nt. 

La  troisième  table  de  marbre  noir  est 
contre  un  pilier,  proche  la  colonne  d'Acinede 
Montmorency,  et  on  lit  sur  celle-ci  cette 
inscription: 

Ludovicus  Rex  XH,  quieti  perpetuae  et  mémorise 

percuni  illuslrissimorum    Principum   Ludovici 

avi,  Yalenlinx  avise,  Garoli  patris,  piissimprum 

piQUilisiHiIKtrpnaque  parentum  ac  Philippi  patrui 

fo^ictUr  M.  D.  IIII. 

^  Assez  près  de  ce  tombeau,  et  du  côté  de 
Tautel,  Ton  voit  un  piédestal,  sur  lequel  sont 
les  trois  Grâces,  sculptées  en  albâtre,  et 
hautes  comme  nature.  Elles  sont  debout,  le 
dos  tourné  Tune  à  Vautre  :  elles  se  tiennent 
par  les  mains,  ainsi  que  les  anciens  nous  les 
ont  représentées,  et  soutiennent  sur  leurs 
têtes  une  urne  de  bronze  doré,  dans  laquelle 
est  le  cœur  du  roi  Henri  II  ;  celui  de  la  reine 
Catherine  de  Médicis,  sa  femme;  celui  de 
Charles  IX,  roi  de  France,  et  celui  de 


François  de  France,  duc  d'Anjou,  son  frère, 
mort  à  Château-Thierry,  le  18  mars  de  Pan 
155V.  Ce  monument  est  un  des  chefs-d'œu- 
vre de  Germain  Pilon,  et  fut  fait  par  ordre 
et  aux  dépens  de  la  reine  Catnerine  de 
Médicis  :  sur  chacune  des  trois  feces  du  pié- 
destal, sont  gravés  deux  vers  latins. 
Dans  l'une  on  lit  : 

Cor  junctum  ambonun  longum  (estaUir  amoren. 
Ante  homines  junctus,  spirilus  ante  Deuro. 

Sur  la  seconde  : 

Cor  quondam  chariium  sedem,  cor  siimma  seciittrr, 
Très  charités  summo  veriice  jure  ferunt. 

Sur  la  troisième  : 

Hic  cor  deposuit  Régis  Catbarina  mariti, 
Id  cupiens  proprio  condere  posse  sinu. 

11  est  dilBcile  de  voir  ailleurs  un  morcela 
de  sculpture  plus  parfait  que  celui-ci,  soit 
qu'oa  considère  la  noble  simplicité  de  la 
composition,  ou  la  correction  du  dessin,  ou 
rélégance  des  contours,  ou  la  disposition , 
la  vérité  et  la  légèreté  des  draperies.  Mais  on 
peut  trouver  è  réélire  que  Ton  ait  placé  un 
monument  aussi  profane,  et  digne  d'oroer 
le  temple  des  faux  dieux»  dans  qo  |i.ei;i  aussi 
respectable  que  celui-ci. 

A  l'autre  extrémité  du  tombeau  des  ducs 
d'Orléans,  est  un  piédestal  triangulaire  et 
de  porphyre,  sur  lequel  s'élève  une  colonne 
de  marbre  blanc ,  semée  de  flammes ,  qui 
font  allusion  à  la  colonne  de  feu  qui  condui- 
sait leslsraélites  dans  le  désert.  Cette  colonne 
supporte  une  urne  de  bronze  doré,  surmontée 
d'une  couronne  de  môp^e,  et  qui  est  portée 
par  un  ange.  Au  pied  de  la  colonne  sont 
trois  enfants  ou  génies,  aussi  de  marbre 
blanc,  qui  tiennent  chacun  un  flambeau, 
avec  It^squels  ils  semblent  mettre  le  feu  à 
cette  colonne.  Ils  passent  pour  être  de  maître 
Ponce.  Aux  trois  faces  du  piédestal,  sont  ces 
devises  et  ces  explications  : 

COR  REGIS    IN    MANU    DEI 

Hoc  oraculo  dignum  fuit  cor  Franchci  11^  Ré- 
gis Christianissimi,  in  urna  buic  coiumnae  su- 
perpô^itâe  co^iclusupo;  lantoverae  fidei  assertori, 
generp^am  Gbristi  martyrem  Mariam  Suiard 
conjugem  habuisse,  qusedam  fuit  verae  immor- 
talitatis  assertio. 

LUMEN  RECTIS 

Taie  fuit  emblema  hyerogliphicum  Francisci  II, 
piissimi  Francorum  Régis,  cujus  cor  hic  situm 
est;  hic  instar  igneae  columnae  Israeli  noctu 
pnelucentis,  rectiludinem ,  et  pro  avita  Reli- 
gione  flagranlem  zelum ,  adversus  perduelles 
hsereticos  semper  praB  se  lulit. 

D.    0.    M. 

ET  PERENNI  MEMORIiE 

Francisci  II  Francorum  Régis,  Carolus  nontis 
ejus  in  regno  successor  suadenie  Regiua  Ma- 
tre  Catbarina  banc  columnam  erigi  curavit, 
anno  salutis  1569. 


117 


PAR 


D*EPI6RAPHIE. 


PAR 


im 


François  II,  roi  de  France  eJt  d'Ecosse, 
lont  le  cœur  repose  dans  l'urnê  dont  on 
ientde  parler,  avait  épousé  Marie  Stuart, 
eine  d*Ecosse,  et  la  femme  de  son  tprops  la 
ihxs  accomplie;  il  mourut  le  5  décembre 
560,  âgé  de  près  de  dix-sept  ans. 

A  rentrée  ae  celte  chapelle  est  une  grande 
oîonne  torse  de  marbre  blanc,  ornée  de 
t'uillages  et  de  moulures,  et  dont  le  chapi- 
eau,  f]ui  est  d'ordre  composite  et  de  fort 
oauvais  goût,  porte  une  urne  de  bronze, 
lans  laquelle  repose  le  cœur  d*Anne  de 
fontmorency,  connéi.îble  de  France,  mort 
e  12  de  novembre  de  Tan  1567,  des  blessures 
iu*il  avait  reçues  à  la  bataille  de  Saint-Denis, 
lette  colonne  n'est  point  d'une  bonne  pro- 
portion, ni  les  ornejments  qui  ]a  décorent 
'un  bon  goût  de  dessin,  quoiqu'ils  soient 
pès  -  habilement  exécutés  par  Barthélémy 
*rieur,  sculpteur  calviniste,  qui  a  fait  aussi 
3  tombeau  de  ce  môme  connétable,  qui  est 

MontiBorency.  La  gloire  et  la  recounais- 
anee  traxraillèrent  à  V envi  à  ces  deux  mo- 
uiflyenU;  car,  Qutre  que  Prieur  avait  de  la 
épjft^tioa  dans  son  art,  il  devais  beaucoup 

i§  'protection  d^  la  maison  dp  Montmo- 
ency.  Cette  colonne  est  élevée  sur  un  pîé- 
estal  de  marbre,  et  est  accompagnée  de 
rois  statues  de  bronze,  qui  représentent 
rois  Vertus. 

Sur  use  table  de  marbre  noir,  qui  est  aux 
ieds  de  Iq  première  de  ces  figures,  sont  des 
ers  français,  qqi  ont  pu  être  admirés  dans 
3ur  temps. 

Cj-dessous  gisl  un  cœur  plein  de  vaillance. 

Un  cœur  d'honneur,  un  cœur  qui  tout  sçayoit. 

Cœur  de  vertq  qui  mille  cœurs  avoit, 

Cœur  de  trois  Rois  et  de  toute  la  France  ; 

Cj  gist  ce  cœur  qui  fut  notre  assurance. 

Cœur  qui  le  cœur  de  justice  vivoii. 

Cœur  qui  de  force  et  de  conseil  servoit. 

Cœur  que  le  ciel  honora  dès  Tenfance, 

Cœur  non  jamais  ni  trop  haut  ni  remis, 

L^  cœur  des  siens,  Teffroi  des  ennemis, 

Cœur  qui  fut  cœur  du  Roi  Henri  son  maître, 

Roi  qui  voulut  qu'un  sépulcre  commun 

Les  enfermât  après  leur  mort,  pour  être 

Comme  en  vivant  deux  mêmes  cœurs  en  un. 

Sous  le^  pieds  d'une  9M(rfi  d^  ce^  fUMl^» 
st cette  inscription: 

D.     0.    M.    S. 

Sisie  paruj^i 
et  audi,  Yii^lar- 
In  Anna  Duce  Mo^tmo.rantio  t^çfa  fuU  rei  {Q}* 
liuris  scienlia,  et  in  tjracUi)L^i^  et  e^plicafidis 
negoiiis  vigilantia,  ut  paiilatlija  t^nquam  j^er 
scaiarum  gradus,  virlulis  ergo  ascen^uiqa  sibi 
ad  honoris  altissimuu)  gr8\dum  paraverit.  Qwa^ 
dum  vixil,  teuuii  honoriflceniissime  cuin  ^en- 
rici  secundi  Régis  potenLiss.iQQÎ  approhaiione 
maxima,  qui  eam  ipsam  amplissime  quam  a 
Rege  Francisco  pâtre  congecutus  erat  :  Anna 
dignitalem  augere  si  potuîsset  cogitabat,  ut  in- 
(^pairabilero  et  ]fem  «»îWf껫>»  ÏH"?  W* 


clarissimnm  vimm  amorero  declararet;  et  si 
plerique  eiqae  Principes  virî  imminnere  qnibus 
poterant  artificiis  çonarentur,  augebnt  tamen 
obtrectatio  amorem,  ut  nihil  penitus  de  jure 
publico  aut  privato  statueret,  quod  Annae  non 
probarelur.  Ut  jam  onum  animum  in  duobus 
Gorporîbus  facile  oerneres,  quae  voluntatem  et 
animorum  summa  conjunctio,  ut  posieris  mo- 
numento  innotesceret  memorabili,  voluit  Hen- 
ricus  amborum  corda  in  eadem  jacere  aede,  igi- 
tar  consentientibus  Carolo  Nono,  et  Catharina  - 
Regina,  matre  ejus,  lectissima  fœroina  Magda- 
lena  conjux,  etFranciscoB  fllios  piissimus  niœ- 
rentes. 

P.  P. 

La  troisième  statue  est  hors  l'enceinte  de 
cette  chapelle;  et  sur  un  marbre  qui  est  à 
ses  pieds,  on  lit  : 

Asta,  viator,  non  levé  praeiiiun  moraa, 

Hoc  grande  parvo  cor  duplex  jacet  loco 

Régis,  Ducîsque,  Régis  Heoriei,  Ducis 

Montmorantii  Ânnae,  per  gradua  qui  singulos 

Âd  militaris  ordinis  fastigîun 

Pervenit,  et  Rex  maximas  sob  roaximîs 

Domi  forisque  Regibos  gessil  tribus, 

Francisco  ei  Henrico  ultimoqœ    Can4o. 

Sed  prœcipua  quo  singularis  et  fidas, 

kiler  Ducemque  Regcm,  ei  Henricum  fonei 

Testata,  corda  jussit  ambonii|i  simul 

Rex  ipge  poni,  pignus  faaud  dubUahile 

Quod  juncta  eorum  vita  perpetuo  luit, 

Hic  juncia  quorum  mors  habei  vitaUa. 

Dans  le  mur  de  cette  chapelle  est  un  tom- 
beau de  marbre  noir,  sur  lequel  est  une 
statue  è  demi-couchée  de  marbre  blanc,  qui 
représente  Phili[»pe Chabot,  amiral  de  France, 
qui  mourut  le  premier  juin  ISW,  Ce  monu- 
ment est  de  Paul  Ponce,  selon  les  uns,  et  de 
Jean  Cousin,  selon  les  autres.  La  composi- 
tion en  est  très-bizarre  et  du  plus  mauvais 
goût.  Les  ornements  dont  elle  est  surchargée 
sont  entièrement  gothiques  et  barbares.  Sur 
un  marbre  noir  qui  est  auprès^  sont  l'épi- 
taphe,  les  armes  et  les  devises  du  défunt. 
L*épiiaphe  est  latine,  et  de  la  composition 
d'Etienne  Jodelle,  poëte,  qui  mourut  en 
1573.  Comme  elle  parut  dure  et  équivoque 
au  P.  Etienne  Carneau,  reli^eux  célestin, 
il  jugea  à  propos  de  la  traduire  en  français. 
La  voici  : 

Avoue,  passant,  que  si  c'est  en  cette  vie  un  haut 
degré  de  gloire  pour  un  héros  de  triompher  de 
Tenvie  par  une  vertu  plus  forte  qu*elle,  et  qui 
ne  se  reL^che  point,  c*en  est  après  le  trrpas  un 
bien  plus  sublime  et  pins  durable  de  surmonter 
la  mort  par  la  mémoire,  et  la  réputation  con- 
tinuelle de  cette  même  vertu  toujours  en  vigueur, 
et  à  répreuve  des  siècles,  liais  à  quel  propos 
ceci  ?  Diras-tu  ;  c^est  que  les  mânes,  ou  plutôt 
le  bon  génie  du  vaillant  Philippe  Chabot,  Amiral 
de  France,  te  veut  avertir,  (quoiqu*en  très-peu 


4119 


PAR 


[DICTIOMUIRE 


PAR 


\W 


possession  de  ce  double  avantage.  Eunt  né 
heareusemenl  d*iin  père  de  Tancienne  race  de 
Chabot,  et  d^une  mère  de  celle  de  Luxembourg, 
il  fut  encore  plus  heureusement  élevé  et  instruit 
avec  Unt  de  soin,  qu*il  passa  pour  un  miracle 
d'éloquence,  qui  ne  lui  servit  pas  peu,  avec  ses 
autres  bonnes  qualités,  pour  gagner,  au  delà  de 
tous  les  favoris,  Testime  et  les  bonnes  grâces 
du  très-auguste  roi  François  I,  son  maître. 

11  eut  rhonneur  de  recevoir  par  trois  fois  TOrdre 
Royal  des  mains  de  trois  monarques,  et  fut  Ca- 
piuine  de  cent  cuirassiers  à  cheval  ;  Chef  et 
Sur-intendant  de  la  Marine  sur  les  mers  Océane 
et  Méditerranée  ;  Lieutenant  général  pour  le 
Roi,  et  Gouverneur  de  la  Bourgogne,  dont  il 
était  appelé  le  père,  comme  il  le  fut  aussi  quel- 
que temps  des  pays  conquis  au-delà  des  Alpes, 
quil  soumit  presque  tous  à  la  Couronne,  y 
commandant  seul  les  troupes  de  Sa  Majesté. 
Diverses  occasions  le  rendirent  signalé  en  plu- 
sieurs combats,  où  il  se  porta  toujours  vail« 
lamment,  et  en  des  traités  et  des  alliances,  où 
il  agit  avec  autant  de  conduite  que  de  gran- 
deur et  de  courage  ;  mais  après  tant  de  belles 
actions  aussi  avantageusement  exécutées  que 
généreusement  entreprises,  et  sur  mer  et  sur 
terre,  au-dedans  du  Royaume,  et  chez  les 
étrangers,  le  plus  grand  honneur  qu*il  mérite, 
et  la  plus  glorieuse  réputation  qui  le  puisse  faire 
revivre  après  sa  mort,  est  fondée  sur  le 
triomphe  que  sa  force  d^esprit,  accompagnée 
d*une  vertu  vraiment  chrétienne,  a  remporté 
sur  Tenvie  de  son  temps,  tenant  toujours  comme 
Tancre,  qui  était  la  marque  de  son  amirauté, 
ou  plutôt  comme  un  Hercule  inébranlable,  sa 
fortune  ferme  contre  les  vagues  furieuses  des 
jalousies  et  des  persécutions  de  la  cour,  jusques 
à  trouver  Faugmentatlon  de  ses  louanges  dans 
les  envieuses  et  déraisonnables  procédures  de 
ses  adversaires. 

Voilà  ce  qu*il  a  fait  en  sa  vie;  et  pour  faire  le 
reste ,  Léonor  Chabot,  son  ûls,  Grand  écoyer 
de  France,  porté  de  piété  et  de  tendresse  pour 
sa  mémoire,  lui  a  fait  dresser  ce  monument, 
quil  souhaite  ineifaçable,  pour  en  informer  la 
postérité. 

Es-tu  satisfait  passant?  Tu  le  dois  être,  et  prier 
pour  rame  qui  anima  ces  cendres  ici  encloses; 
après  cela  tu  te  peux  retirer,  à  la  bonne  heure, 
avec  le  désir  d*embrasserla  vertu,  comme  il  a 
fait,  et  avec  la  réflexion  judicieuse,  qu'en  la 
possédant,  Tenvie,  et  même  la  mort  ae  peuvent 
facilement  mépriser  et  vaincre. 

A  côté  dece  mausolée, l'on  en  voit  un  autre 
de  marbre  blanc  sur  lequel  est  la  statue  d'un 
homme  morty  et  dont  la  tète  est  soutenue  par 
un  amour  pleurant.  C'est  le  portrait  de  Henri 
Chabot,  duc  de  Rohan,  pair  de  France,  gou- 
Terneur  d'Anjou.  Il  étaitsecond  filsdeCharles 


Chabot  y  seigneur  de  Saint-Aulaye ,  et  de 
Henriette  de  Lur,  sa  femme.  Comme  il  avait 
été  destiné  à  l'édise,  il  n'avait  point  servi; 
mais  c'était  d'ailleurs  un  cavalier  de  beau- 
coup de  mérite,  et  qui  eut  le  bonheur  de 
plaire  à  Marguerite,  duchesse  de  Rohan,  et 
de  l'épouser  en  16(^5.  C'est  le  chef  de  la 
branche  des  Cbabot-Rohan.  Ce  mausolée  est 
du  fameux  Anguier.  On  y  lit  une  épitaphe, 

S|ue  le  P.  Carneau  a  traduite  du  latin  en 
rançais,  et  à  laquelle  il  a  ajouté  une  épi- 
gramme  à  la  louange  de  la  duchesse  de 
Rohan. 

Arrête  un  peu,  passant. 
Et  considère  Tinconstance  de  la  condition  humaine. 
Le  très-illustre  Henri  Chabot,  de  la  noble  h- 
mille  des  Chabot,  Tune  des  plus  anciennes  de 
Poitou,  dont  il  descendait  par  les  aines.  Sei- 
gneurs de  Jamâc,  comme  des  tiges  augustes 
de  Luxembourg  et  de  Lusignan  par  les  femmes; 
Duc  de  Rohan,  Prince  de  Léon,  Pair  de  France, 
et  gouverneur  d'Anjou,  a  souhaité  et  ordonné 
qu'après  son  décès,  dans  Tattente  de  la  résur- 
rection générale,  son  corps  fût  ici  enseveli  sous 
le  même  mausolée  qui  enferme  les  cendres  du 
grand  amiral  Philippe  Chabot,  son  proche  pa- 
rent. Ce  duc,  parfaitement  bien  né,  et  capable 
de  très-grandes  choses,  était  zélé  pour  la  gloire 
de  Dieu,  affectionné  au  bien  de  la  patrie,  coura- 
geux et  vaillant  en  guerre,  prudent  à  la  Cour, 
adroit  et  agissant  dans  les  affaire  d'importance, 
toujours  agréable  aux  personnes  à  qui  il  com- 
mandait ;  et  ce  qui  est  plus  merveilleux  en  un 
courtisan,  ce  fut  un  véritable  ami,  et  d'une 
fidélité  très-éprouvée.  Quoiqu'il  fût  presque  le 
cadet  de  sa  maison,  il  paraissait  éminemment 
entre  les  plus  considérables  et  les  mieux  faits 
de  la  cour ,  possédant  tous  les  beaux  avantages 
de  la  nature  et  de  l'institution;  et  de  la  sorte, 
il  s'avança  dans  la  gloire  par  le  chemin  de  la 
vertu.  Pour  récompenser  en  quelque  façon 
cette  vertu,  le  Ciel  lui  fit  mériter  équitablemeni, 
et  malgré  l'envie,  les  bonnes  grâces  et  la  so- 
ciété conjugale  d'un  rare  parti,  tel  que  la  sé- 
rénlssime  Marguerite,  héritière  des  puissants 
Seigneurs  de  Rc^an,  Prince  de  Navarre, 
d'Ecosse  et  de  Bretagne,  et  fille  unique  de  ce 
famedx  héros  Henri  de  Rohan,  aussi-bien  qu'al- 
liée de  tous  les  Souverains  du  monde  chrétien  ; 
laquelle  préféra  Henri  Chabot,  son  cousin,  à 
plusieurs  potentats  de  l'Europe.  Ayant  été  élevé 
par  ce  mariage  à  la  dignité  d'un  des  premiers 
Du^  et  Pairs  de  France,  il  se  fit  valoir  avec 
tant  d'éclat  dans  le  conseil,  lorsque  le  Royaume 
était  embarrassé  d'aifidres  très-éptneuses,  que 
tous  les  courtisans  et  même  ses  envieux,  di- 
saient, d'une  conunune  voix,  qu'il  était  digne 
des  titres  les  plus  relevés.  Dans  ce  haut  point 
de  fortune  et  de  mérite,  la  mort  trop  hàiée, 
après  avoir  terrassé  deux  de  ses  frères,  Charles 
et  Guy ,  trèfr-valUanta  ^maréchaux  de  camp. 


H21 


PAR 


DEPIGRAPHIE. 


PAR 


im 


pendant  nos  guerres  contre  TEspagne,  le  ravit 
en  la  fleur  de  son  âge  à  son  Roi,  à  sa  patrie,  à 
sa  femme,  à  ses  enfants  et  à  ses  amis;  mais 
non  à  la  grâce  de  Dieu,  ni  à  la  mémoire  des 
hommes.  Qu*il  te  suffise,  passant;  et  en  quittant 
ce  lieu,  ne  perds  pas  le  souvenir  des  misères 
humaines.  11  vécut  59  ans,  et  mourut  en  Tan 
de  grâce  i(>55.  Sa  femme  très-aimée,  non-seu- 
lement affligée  à  Texcès,  mais  presque  mou- 
rante de  douleur,  et  ses  chers  enfants  fondant 
en  larmes,  lui  ont  fait  ériger  ce  monument. 

Par  des  impressions  aussi  fortes  que  tendres,     ^j 
Le  feu  d'une  Princesse,  à  qui  rien  n'est  égal, 
A  suivi  son  époux,  poi^  échauffer  ses  cendres 
El  sçut  vaincre  la  mort  par  Tamour  conjugal. 

Les  seigneurs  de  la  maison  de  Rohan  sont 
ici  qualifiés  de  princes  de  Navarre,  d*Ecosse 
et  de  Bretagne,  parce  que  da'ns  les  royaumes 
et  les  Etats  auxquels  les  filles  succèdent, 
tous  ceux  qui  sont  issus  par  femmes  des 
maisons  souveraines  qui  y  ont  régné,  sont 
princes  du  sang  de  ces  royaumes  et  des 
Etats.  Ainsi  des  filles  des  rois  de  Navarre, 
d*Ecosse  et  des  ducs  de  Bretagne,  ayant  été 
mariées  dans  la  maison  de  Roban,  tous  ceux 

3ui  en  sont  descendus,  sont  princes  du  sang 
e  Navarre  d*Ecosse  et  de  Bretagne.  La  mai- 
son  de  Rohan  prétend  même  être  descendue 
par  mflles  des  anciens  comtes  de  Vannes , 

Eutnés  de  la  première  maison  de  Bretagne. 
a  qualité  de  sérénissime  est  déplacée  dans 
cette  épitaphe.  A  peine  la  donnait-on  aux 
princes  du  sang  de  France,  dans  le  temps 
qu'on  en  gratifie  ici  la  duchesse  de  Rohan. 
Vis-à-vis,  et  de  l'autre  côté  de  cette  cha- 
pelle, sur  un  piédestal  de  marbre  noir,  sont 
deux  Génies,  appuyés  chacun  sur  un  bou- 
clier, et  une  colonne  de  marbre  blanc  char- 
gée de  couronnes  ducales,  et  de  chiffres  d'un 
assez  mauvais  goût,  aussi  bien  que  sur  tout 
Tentablement  à  quatre  faces,  qui  porte  une 
urne  dorée,  dans  laquelle  est  le  cœur  de 
Timoléon  de  Cessé,  comte  de  Brissac,  colo- 
nel général  de  Tinfanterie,  grand  pannetier 
et  grand  fauconnier  de  France,  qui  rut  tué  au 
siège  de  Hucidan,  au  mois  de  mai  de  Tan  1569, 
et  dont  le  corps  fut  inhumé  dans  cette  cha- 

Eelle  par  ordre  du  roi  Charles  IX,  qui  lui  fit 
dre  des  obsèques  magnifiques,  auxquelles 
le  parlement  et  le  corps  de  ville  assistèrent. 
Sur  le  dé  du  piédestal,  sont  ces  trois  inscrip- 
tions : 

TMOLEONTl   COSS£0, 

Utriusque  propatruo  Gomili  Brissaci,  Magistro 
peditam,  iriom  eadem  ex  génie  Marescallorum 
Francise,  ûllo,  fralri,  nepoli.  Suorum  deliciis, 
hosUum  terrori,  qui  posl  mullas  viclorlas  ad 
Mucîdanum  occisus,  anno  salmis  m.  d.  lxix. 
xialis  snae  xxvi.  Hic  silus  est. 

LUDOVICO  COS&EO, 

Duci  Brissaci,  et  belli  pratuli.  Pari  Francis, 
cnjus  hic  cor  situm  est.  Cor  gratiaruni  omniam 
et  virtuium  sedes,  quas  cum  summi  infimiqiic 
ftmarent,  etiam  inimici  venerabantur  ;  sanctis* 


sîme  obiit  xxvi.  februarii,  anno  saJulisM.o.c.Lii. 
aetatis  suae  xxxv. 

lOANRI  ARMANDO    COSSCEO 

Ludovic!  fralri,  Eqaiti  Sancti  Joannis  flieroso- 
limiUni,  multis  adversus  Turcas  praeliis  inclito, 
qui  summo  Melitensium  suorum  luciu,  terris 
ereptus  xiii.  februarii,  anno  Chrlsii  1658,  aeutis 
su»  XXIV.  Hic  condiius  est. 

Auprès,  est  un  tableau,  où  sont  écrits  les 
vers  français  qui  suivent  : 

;       Sous  ce  tombeau  gist  ce  preux  chevalier , 
Timoléon,  cet  heureux  capitaine , 
Dit  de  Brissac  :  ce  ferme  bouclier. 
Et  protecteur  de  TEglise  Romaine , 
Duquel  Tardeur,  et  constance  hautaine, 
Le  cœur  vaillant,  et  le  noble  courage 
En  sa  tendreur  s^est  montré  martial, 
LorsquMl  poursuit  Tennemi  plein  de  rage. 
Et  pour  son  roi ,  pour  le  sceptre  royal , 
Pour  son  pays,  pour  la  foi  catholique. 
S'est  haxardé,  tant  que  d'un  coup  fatal. 
Est  mort,  tué  par  un  lâche  bérélique. 

L*01IBRE. 

Suis-je  mort?  Oui;  non,  je  suis  vif  encore, 
Puisque  mon  nom  court,  et  bruit  en  tous  lieux. 
Le  roi  mon  corps  près  ses  princes  décore. 
Dieu  mon  esprit  a  rendu  glorieux. 

La  pyramide  de  la  maison  d*Orleans-Lon- 
gueville  est  encore  un  des  beaux  ornements 
ae  cette  chapelle.  Ce  monument  est  de  Fran- 
çois Anguier,  et  ne  cède  en  rien  à  tout  ce 
qu'il  y  a  de  plus  parfait  en  sculpture.  C'est 
un  magnifique  obélisque,  chargé  de  trophées 
en  bas-relief,  accompagné  des  quatre  vertus 
cardinales,  et  de  deux  bas-reliefs  de  bronze 
doré  d'or  moulu,  qui  occupent  les  deux  faces 
du   piédestal    et  représentent   le    secours 
d'Ârques,  et  lai)ataille  de  Senlis.  Ce  mauso* 
lée,  q^ui  renferme  les  cœurs  de  plusieurs 
ducs  de  Longueville  et  d'Estouteville,  sou- 
verain de  NeufchAtel,  etc.,  avait  été  com- 
mencé pour  celui  de  Henri  I",  et  fut  achevé 
par  ordre  de  la  sérénissime  princesse  Anne- 
Geneviève  de  Bourbon,  duchesse  de  Longue- 
ville,  qui  y  fit  mettre  aussi  celui  de  Henri  JI, 
duc  de  Longueville,  son  mari.  Le  premier 
mourut  à  Amiens,  le  29  d'avril  1595,   d'un 
coup  de  mousquet  qu'il  avait  reçu  en  la 
salve  qu'on  lui  lit  en  son  entrée  dans  la  ville 
de  Doullens,&gé  de  vingt-sept  ans;  et  l'autre, 
Qls  du  précédent,  mourut  à  Rouen  le  11  mai 
1663,  âgé  de  soixante-neuf  ans.  Charles- 
PAris  d'Orléans,  son  fils,  duc  de  Longueville, 
etc.,  ayant  été  tué  le  12  juin  1672,  duns 
nie  de  Bethau,  après  avoir  passé  le  Rhin, 
son  corps  fut  apporté  à  Paris  le  9  août  de  la 
même  année,  et  fut  inhumé  dans  cette  cha« 
pelle.  Celui-ci  était  frère  cadet  de  Jean-Louis- 
Charles  d'Orléans,  duc  de  Longueville,  né  le 
12  de  janvier  1646,  qui,  en  1669,  eoabrassa 
l'état  ecclésiastique,  et  céda  son  droit  d'aî- 
nesse h  Charles-PAris  d'Orléans,  son  frère. 
Ce  jeune  Louis-Chartes  mourut  dans  Tab- 


il»  PAR 

baye  de  Saint-Georges ,  près  de  Rouen,  \e  i, 
de  février  16%,  âgé  de  ti ente-buit  ans.  Ainsi 
la  maison  d'Orléans-LonguevilIe,  qui  avait 
commencé  par  un  héros,  a  fini  par  un  imbé- 
cile. Le  héros  est  Jean  d'Orléans,  èomté  de 
Dunois,  fils  naturel  de  Louis  de  Frarïte',  duc 
d'Orléans,  frère  du  roi  Charles  TL  . 

Quoique  les  bâtards  des  prin^e^  du  sang 
ne  soietit  que  de  simples  gentilshommes, 
cependant  les  grandes  qualités  du  comté  de 
Dunois,  les  importants  services  qu'il  était 
rendus  à  l'Etat,  et  les  grandes  alliances  que 
ses  descendants  avaient  contractées,  avaient 
élevé  leur  maison  au  point  de  grandeur,  que 
non-seulement  ces  bâtards  sont  au  rang  de 
la  haute  noblesse^  mais  que  même  elle  pré- 
tendait devoir  succéder  à  la  couronne,  au 
défaut  de  la  maison  de  Bourbon. 

Voici  les  inscriptions  qu'on  lit  au  pied  de 
cet  obélisque  : 

Mémorise  Serenissiroi  Principis  Heiirîct  Aare- 
liancDsis,  priml  ejus  nomiiiis  Longavillammim 
Diicîs,  Movi-Caslri  afNid  Helveiios  Gomitîs  su- 
premi,  ex  pâtre  Leonorio  Regum  prosapîa 
oriundi,  et  mairis  Mariœ  Burboniae  gencre 
stirpe  Regiae  eliam  adnexi,  qui  Picardi»  Prai- 
fectus,  ante  annos  animum  virilem  gerens,  am- 
bobus  HeDricis  Francorum  Regibus  fidem  suam 
pace  bello<]ue  dimcillimis  temporibus  approbavit, 
et  alteri  Silvanectas,  fuso  fugatoque  Albae- 
Marlae  Duce  servavît,  aUeruro  apad  Deppam 
cîrcumcessain  perrupu's  coiiiuratorum  coplis 
ingentîbus  audacier  expedivlt.  Cunoque  à  Dur- 
lanensi  pnesidio  honorifice  exciperelur,  fortuita 
iinprovidî  militis  glande  trnjectus  in  flore  juven- 
toiis  ac  rerum  occubuit  anno  Domini  1595, 
«tatis  XX  VII. 

Ante  biduum  tamen  quam  expiraret,  unicum 
filium  nod^inis  ac  honorum  suoruro  haercdeai 
futurum ,  ex  Catharina  Gonzaga  Nivemensi  ge- 
nitum  vidiL  Cor  tanti  herois  in  hoc  genlili  Aa- 
relianensium  Ducam  sacello  posilom  est,  corpas 
Gasiriim-Duni  delatum,  huic  tu  Prineipi  pic 
alque  CathoHco,  quicuroque  ista  legis,  sorteffl 
justorom  precare. 

Cordi  patris  hic  adjunclum  est  fllii  cor  genero- 
sum,  Serenissimi  Principis  Henrici  II,  eo  Do- 
mine Longavill»  Ducis  sumroi  Goroitis  Novi- 
Gastri,  Picardiae  priniùm,  deinde  Normanni» 
per  annos  quinquagiuta  proregis,  qui  ms()onim 
virtutis,  ut  ditionum  haeres,  regnantibus  Ludo- 
vicis  Juste,  et  a  Deodato,  multisper  Germaniam, 
per  Ilaliam,  et  Gailiam  expéditioiiibus ,  victo- 
riisque  claruit,  ac  post  diuturna  bella  missus 
cum  summa  potestate  de  pace  ad  celebrem 
Conventum  monasteriensem,  ibi  inler  Europae 
proceres,  regni  jura  magno  aiiimo  ingenioque 
défendit  :  paeem  relatunis  donium  si  Deus  pla- 
catus  adfnisset  :  demam  honorum  ac  vit»  satur, 
annum  69  ingressus,  Rothomagi  in  cinere  et 
cilici  decessit  morte  sanclorum  ann.  salut. 
lG65,meiisemiiio.Reliclo  optimalibus  singulari 


DiGT10NNAiR£  PAR  ilti 

pietatia  exemplo.^  Gorpos  Gâstrnm-Doni  ëe- 
portatnn  hcrimanlibts  sois,  ddentibi»  omn- 
bos  bonis; 

Serétffàshhâ  ktitm  Gendtefe  Ratfooiifa  Cmàett 
mœrëHs  éttm  j^entissimis  libetls  cunfugi  oieH- 
tissïtoà  MaftfâttlcBbiif  qnod  ipse  Patrî  destiBatum 
vivu^  hichésHferat,  curavit. 

Au  côté  droit  de  l'auiel,  est  un  tombeaa 
dô  marbré  tïbir,  Siif  lequel  est  couchée  une 
statue  de  marbre  blaùc,  qui  représente  Re- 
née d*Orléans,  comtesse  de  Dunois,  ainsi 
que  nous  l'apprend  ré[)itaphe  qui  est  gravée 
sur  le  tombeauy  et  qui  est  conçue  en  tes 
termes  :  « 

Gy  gist  très-excellente,  ei  noble  Damolsdie 
Renée  d'Orléans,  en  son  vivant  Cooifelse  de 
Dunois,  de  Tancarvitle,  de  Montgommerl,  Dame 
de  Montreuil-Bellay,  de  Ghâteau-Renavd;  fille 
unique  délaissée  de  très-c>xeeUent  et  puissaat 
Prince  et  Princesse,  François^  eo  son  vivaat 
Duc  de  Longueville,  Gomte  et  Seigneur  dés^fiff 
Comtés  et  Seigneuries,  Gonnétable  bétééivti  de 
Normandie,  et  Lieutenant  générai,  et  Gdaver- 
neur  pour  le  Roi  en  ses  pays  de  Guyedne;  et  de 
Madame  Françoise  (TAlençon,  son  épouse,  père 
et  mère  de  ladite  Demoiselle  :  laquelle  trépassa 
en  Tàge  de  7  aaa  au  lieu  de  Paris,  le  25  mai, 
l*an  i5«>. 


Dan^  le  fond  de  èette  chapèUèV  est  une 
petite  arcade  vitrée,  dans  laquelle  est  une 
petite  urne  peinte  et  dorée»  et  àul  deui 
côtés  sont  ces  inscriptions  : 

ici  sont  les  entrailles  de  Mmneigaeaf  le  Doc 
de  IFalois,  fils  unique  dé  Moniaeigtieiir  fê  Due 
d*Orlëans,  et  de  Madame  llatgue^îte  de  Lorraine, 
son  épouse,  décédé  le  iOjourd^août  1656. 

Gy  dessus  est  renfermé  le  conir  de  Mademoiselle 
Mari^Anne  de  Ghartres,  dernière  fiUe  de  Mon- 
seigneur le  Duc  d*Orléain,  et  de  madaiïié  Mar- 
guerite de  Lorraine,  qui  a  été  élevée  an  aïo- 
nastère  de  Gharonne  depuis  sa  Daîâ^sàuoe, 
jusqu'au  mois  de  juin  de  Tannée  1656»  et  dé- 
cédée  à  Bloîsle  17  août  de  la  même  année. 

L'épitaphe  <fe  ce  jeune  du<5  def  Valois  ftit 
connaître  combien  il  était  cher  au  prince, 
son  père,  et  à  la  princesse,  sa  itaère.  On  y 
voit  beaucoup  de  tendresse  très>ingénieu- 
sement  exprimée,  mais  (fftf  sentiment  de 
christianisme. 

Blandulus,  eximfôs,  ^ulcher,  dulcissînlus  infans; 

Deilciae  matris,  delltiaeque  pâtf is. 
Hic  situs  est  teneris  raptus  Talèi^Iûs  ànnîs 

Ut  rosa  qux  subitis  imbribus  icta  cadlt. 

Dans  la  même  chapelle  ont  été  inhumés 
Jean  de  Montauban,  Bonne  Tisconti,  de  Mi- 
lan, sœur  de  Valentine  Tisconti,  duchesse 
d'Orléans,  et  Arthus  de  Montauban,  arche- 
vêque de  Bordeaux,  leur  fils.  Ce  Jean  de 
Montauban,  que  le  P.  Anselme  nomme  mal 
à  propos  Guillaume,  mourut  à  Paiis  Tan 


1125 


PAR 


D*£PIGRAf»UlB. 


PAR 


IIM 


ikÇfJf  et  Bonne  Visconti,  sa  femme,  en  1409. 
Pour  Arthus  de  Moutauban,  leur  fils,  il  porta 

auelque  temps  les  armes,  et  suivit  le  parti 
e  Louis,  duc  d'Orléans,  son  oncle.  Dans  la 
suite,  s'étant  dégoûté  du  monde,  il  se  Ct  Cé- 
lestîD  dans  le  couvent  que  Ton  décrit,  et 
non  pas  dans  celui  de  Marcoussy,  comme  le 
dit  le  P.  Anselme.  Sa  retraite  ne  put  pas  le 
soustraire  aux  persécutions  des  Anglais,  qui, 
sur*  \à  fin  du  règne  de  Charles  VI,  Tobligèrent 
de  s^àtter  cacher  dans  un  ermitage,  qu'il  fit 
bâtfr  oton»  l'enclos  du  couvent  des  Céiestius- 
lès-MaHies,  où  il  demeura  pendant  deux  ans. 
Hais,  sous  le  règne  de  Charles  VU,  ou  far- 
racha  de  sa  solitude,  pour  le  placer  sur  !a 
chaire'  archiépiscopale  de  Bordeaux.  Il  con- 
serva toujours  une  tendre  affection  pour 
Tordre  des  Célestins,  Ut  du  bien  à  presque 
tous  les  monastères  de  cet  ordre  qui  furent 
fondés  de  son  temps,  mais  principalement  à 
celui  de  Paris,  où  il  avait  fait  profession,  du- 

2uél  il  fit  bâtir  le  clocher  et  les  greniers,  et 
onna  la  table  de  marbre  du  grand  autel,  et 
les  «oloDDes  de  cuivre.  Ses  armes,  battues 
en  or,  paraissent  encore  autour  du  clocher, 
et  6D  plusieurs  endroits  do  cette  niaison.  Il 
mourut  Tau  1468,  et  laissa  ses  vertus  à  imi- 
ter à  son  neveu,  Charles  d'Ëspinay,  cardinal 
et  archevêque  de  Bordeaux.  La  maison  de 
Hontauban  était  une  des  plus  illustres  de 
Bretagne.  La  postérité  masculine  s*étant 
éteinte,  ses  grands  biens  passèrent,  par  des 
filles,  dans  les  maisons  de  Rohao  et  de  Vo- 
luire. 

François  dTspinay,  seiçùeui'  de  Saint- 
Luc,  grand  maître  de  TartrlTerie  de  France, 
tué  au  siège  d'Amiens,  le  T  septembre  15117; 
et  Jeanne  de  Cossé,  sa  femme,  Biorte  le  20 
mai  1603,  ont  été  inhumés  dans  cette  cha- 
pelle; comme  aussi  François  de  Honcherolle, 
dit  de  ilaineville,  tué  au  siégé  de  Sentis,  le 
17  mai  1689,  âgé  de  trente-huit  ans. 

Enfin,  nous  voici  parvenus  aut  vifres  de 
cette  magniflçiue  chapelle,  dont  les  peintures 
sont  très-curieuses,  parce  qu'elles  bo«s  re- 
présentent au  naturel  ooze  rois  ou  princes, 
et  nous  font  connaître  les  modes  de  leur 
temps.  Anciennement  il  n'y  avait  que  sept 
portraits  ;  mais  le  feu  du  ciel  ayant  pris  aux 
poudres  qui  étaient  dans  la  tour  de  Billy,  il 
ta  fit  sauter,  et  brisa  les  vitres  de  plusieurs 
églises,  et  surtout  celles  des  Célestins. Fran- 
çois 1"  fit  rétablir  celles  de  la  chapelle  d'Or- 
léans, et  aoGHseulemeut  y  fit  remettre  les 
portraits  (jui  y  étaient  auparavant,  mais 
même  y  ^outa  le  sien  et  ceux  de  François, 
dauphin,  et  de  Benri,  duc  d'Orléans,  ses 
deux  fils  aînés.  Ces  particularités  sont  mar- 
quées dans  cette  inscription,  qui  est  au- 
dessus  de  ces  peintures. 

Uuas  4598  struxii  viireas,  Ludovicus  hic,  lufriis 
Billia  desiruxiï  dum  19  julii  1538  fulgure  fuit  : 
15i0  erexii  iiovas  Franciscus  hic,  a  quo  nobills 
hx'c  proies  exurrexil» 

Sous  chaque  portrait,  il  y  a  des  inscrip- 
tions latines,  qui  font  connaître  ceux  qu'ils 
rci>résenlont,  et  qui  sont  ainsi  conçues  : 


Carolus  Quintos  Rex,  Fundator  hiq'us  Cœnobii. 
Ludovicus  Aureliorura  Dux,  cjus  nalus  secanduB, 

Fuadator  hujus  Gapellae. 

Ludovici  ac  Talentinae  Carolus  Auretiomm  Dn,  et 

Mediolanorum,  primo  gooiius. 

Ludovicus  Xli  hujus  ûlius,  Fraocorum  Rex. 

Virtutum  Cornes*  Philippus,  Ludovici,  et  Vatoulkm 

secundus. 

Joaones  EngoKsmensis  Dux,  eornibdem  téHlus. 

Joannis  filius  Carolus  Engolismensis  DuX. 

Rex  Franciscus  primus  Caroli  proies. 

Franciscus  Delphiuus,  Vienneasis  eiRriiaBaomiiiDax, 

ejus  priniogeniiiis  obili  Tumoa,  vieenarius. 

Rex  Henricus  Secundus,  Régis  FraaciM  filhii. 

A  tous  ces  portraits,  Charles  de  ValoiSf 
duc  d'Angoulôme,  fils  naturel  du  roi  Char* 
les  IX,  fit  ajouter  celui  du  roi  sou  père,  el 
mettre  cette  inscription  au-dessous  : 

Veram  hanc  Caroli  noni  Galliarum  Régis  ima- 
ginem,  et  Rellgionis,  et  obsequii  causa  posuii 
paiernae  pieiatis  meinor  Carolus  Yaiesiu6,'£o- 
gollmensiuin  Dux  ejus  filius.  Aiin.  Domiili  1695. 

Au  reste,  ces  portraits  sont  très-^ma)  des- 
sinés et  d'un  goût  misérable.  Us  ne  parais- 
sent avoir  aucune  ressemblaaee  aux  origi- 
naux. 

Derrière  la  chapelle  dTOriéaDSy  il  y  en  a 
une  petite  que  Charles,  marquis  de  Rostaiog, 
fit  faire,  en  165i2,  en  l'honneur  el  mémoire 
delà  famille  de  Rostaing,  venue  du  LyoïmaiSf 
en  Forez,  en  Languedoc,  en  Guyenne,  etc. 
Les  armes  de  cette  famille  et  celles  de  ses 
alliances  sont  Tunique  ornement  de  cette 
chapelle.  La  famille  de  Rostaing  a  tocgours 
été  si  entêtée  de  sa  noblesse,  qu'elle  ofirit 
aux  pères  Feuillants  de  faire  reconstruire 
leur  maître- autel,  dont  le  dessin  est  très- 
pauvre,  aux  conditions  d'y  placer  ses^  armoi- 
ries en  soixante  endroits.  La  piété  de  ces 
Pères  refusa  d'être  complice  d'une  vanité  si 
déplacée  el  si  peu  chrétienne.  PoUf  ^èil  dé- 
dommager, elle  a  fait  décorer,  ddfrs'Ia  mètie 
église,  une  chapelle  dissez  petite,  où  est  leur 
sépulture,  el  l'on  j  voit  plus  de  vingt  écus- 
sons  de  leurs  armoiries,  et  presque  en  aussi 
grand  nombre  que  celles  du  cardinal  de  Ri- 
chelieu dans  l'église  de  la  Sorbonne. 

Au  côté  méridional  de  cette  église,  est  une 
autre  église  voûtée,  et  séparée  de  la  pre- 
mière par  plusieurs  piliefs.  C'est  en  cet  en- 
droit qu'était  la  chapelle  des  dix  mille  mar- 
tyrs, et  l'inscription  qui  suit  : 

Révérend  Père  en  Dieu,  Monsieur  de  Bourbon, 
Cardinal,  Archevêque  de  Lyon,  mit  la  pre- 
mière pierre  de  iVglise  de  céans,  en  Fhonneur 
el  révérence  des  dix  mille  Martyrs  ;  la  fête  est 
célébrée  la  surveille  de  S.  Jeaâ-Bapliste. 

Ce  côté  de  l'église  fut  dédié,  l'an  iiUiS,  par 
Mgr  Louis  de  Beaumont,  évoque  de  Paris, 
selon  ces  deux  distiques  gravés  dans  la  mu- 
raille, et  qui  se  voient  au  bout  dudit  bâti- 
ment. 


ilt7 


PAR 


DICTIONMAIRE 


PAR 


m 


Ponlificift  digni  Ludovici  Parisiensis, 
Fabrica  quam  cernis  ore  dicata  nitet 

M.    CCCC.  LXXXU. 

MUlibos  baec  dénis  transfossis  diva  CapeUa, 
De  populi  donis  uliro  patraU  fuit. 

François,  duc  de  Luxembourg  et  d'Epinay, 
ay^int  depuis  fait  élever  une  très-belle  cha- 
pelle au  lieu  où  était  celle  des  dix  mille 
martyrs,  ellQ  fut  dédiée,  le  19  juin  1621,  par 
Pierre  Scaron,  évèque  de  Grenoble,  sous 
l'invocation  de  la  sainte  Vierge,  -des  dix 
mille  martyrs,  et  de  saint  Pierre  de  Luxem- 
bourg. C'est  dans  cette  chapelle  .que  fut  in- 
hume Gérard  Manchet,  évèque  de  Castres  et 
coitfesseur  de  Charles  VU,  lequel  mourut  è 
Paris  en  ikk6.  Le  cœur  de  Jean  Cœur,  arche- 
vêque de  Bourges,  y  fut  aussi  inhumé*  en 
1493.  Cette  chapelle,  qui  est  celle  des  ducs 
de  Gèvres,  a  encore  changé  de  nom  au^  com- 
mencement de  ce  siècle,  par  le  sacrifice  gue 
fit  à  saint  Léon,  son  patron,  feu  Léon  Potier, 
duc  de  Gèvres,  d'un  saint  de  la  maison  du- 
quel il  avait  l'honneur  de  descendre  par  Mar- 
Îperite  de  Luxembourg,  sa  mère.  Ce  seigneur 
it  embellir  et  décorer  l'autel  de  plusieurs  or- 
nements à  dorures  en  1702,  et  y  fît  mettre 
un  tableau,  dans  lequel  Paul  Hattei  a  repré^ 
sente  saint  Léon,  qui,  étant  allé  au-devant 
d'Attila,  le  désarme  par  ses  prières,  et  non- 
seulement  le  détourne  de  mettre  le  siège 
devant  Rome,  mais  l'eneage  même  à  épar- 

Snef  le  reste  de  l'Italie.  Ce  tableau  est  digne 
e  Paul  Hattei,  peintre  napolitain,  qui  tra- 
vaillait avec  une  vitesse  incroyable,  et  dont 
les  ouvrages  montraient  d'ailleurs  beaucoup 
de  génie,  quoique  peints  d'une  manière  sè- 
che, avec  peu  de  correction  dans  le  dessin. 

Cette  chapelle  est  remplie  de  magnifiques 
tombeaux  de  marbre,  dont  on  va  parler, 
selon  l'ancienneté  de  ceux  qui  y  sont  inhu- 
més. Du  côté  de  l'Epitre,  est  un  tombeau 
avec  cette  épitaphe  : 

CT  GI8T 

Três-haui  et  très-puissant  Seigneur  Messire 
René  Potier,  Duc  de  Tresmes,  Pair  de  France, 
Chevalier  des  Ordres  du  Roi,  Capitaine  des 
gardes  du  corps  de  Sa  ligesté,  premier  Gentil- 
homme de  sa  chambre,  Lieutenant  général  de 
ses  camps  et  armées.  Gouverneur  des  pro- 
vinces du  Maine,  Laval  et  du  Perche,  Lieute- 
nant général  de  la  province  de  Normandie, 
Gouverneur  des  villes  et  ehàieaux  de  Caen  et 
de  Ghàlons,  Marquis  de  Gèvres,  d'Ânnebault  et 
de  Gandelus,  etc. 

Tant  de  biens  et  d'honneurs  lui  sont  venus  de 
la  succession  de  ses  pères,  et  de  la  récompense 
de  ses  services;  mais  le  plus  glorieux  de  tous 
les  partages,  a  été  celui  d*unc  prudence  incom- 
parable dans  tous  les  changements  des  cours, 
d'un  courage  ferme  et  intrépide  dans  les  périls, 
et  d'une  fidélité  la  plus  inviolable  et  la  plus  dé- 
licate qui  fut  jamais,  laquelle  il  conserva  jusqu'à 
la  mort,  exempte  de  reproche  dans  les  services 
qu'il  a  rendus  à  trois  grands  Rois. 


Henri-Ie-Grand  a  été  le  premier  dont  il  a  saiti 
les  armées  victorieuses,  donnant  partout  du 
preuves  d'un  grand  cœur»  el  dVme  capacU 
extraordinaire'pour  la  goene,  etc. 

Louis  le  Juste  venant  k  la  GNiroone,  hd  ten 
des  marques  illustres,  tant  de  sa  eoiliaaee  m 
l'honorant  de  la  charge  de  Capitaiie  été 
gardes  du  corps,  qoe  de  son  estime  par  den 
ambassades  extraordinaires;  l'ane  ta  Ai|^ 
terre,  pour  y  conduire  Henriette  de  Ffiaee, 
épouse  du  Roi  Charles  1;  Taulre  en  Fspigm, 
quand  il  amena  Anne  d'Autriche»  po«r  Un 
notre  Reine,  etc. 

Sous  Louis- le-Grand,  s*étant  mis  à  la  tHe  de 
la  noblesse ,  jsuivi  de  sa  compagnie  de  ceadar- 
mes  et  de  ses  'gardes,  il  eut  tant  de 
quoique  déjà  fort  avancé  en  âge,  qa*fl 
cha  l'armée  ennemie  d'entrer  dans  les  provin- 
ces dont  il  était  gouverneur;  et  par  ee  moyen, 
les  conserva  dans  l'obéissance  doe  an  Rd, 
malgré  les  factions  des  ennemis  de  TEtat,  qn 
faisaient  soulever  tout  le  royaume,  etc. 
11  eut  pour  unique  épouse  très-haute  et  tiés* 
puissante  Princesse  Madame  Marguerite  de 
Luxembourg,  dont  il  a  eu  trois  (ils,  qui,  sooi 
le  nom  de  Marquis  de  Gèvres,  se  sont  signalés 
par  des  actions  héroïques;  l'atné  fut  tué  au 
siège  de  Thionville,  âgé  de  52  ans,  ayant  le 
brevet  de  Maréchal  de  France;  le  second,  ^é 
de  24  ans,  fut  tué  d'une  mousquetade  au  siège 
de  Lérida,  faisant  la  fonction  de  Lieutenant  gé- 
néral de  Tannée,  etc. 

Le  troisième,  marchant  sur  le  pas  de  ses  il- 
lustres déftants,  à  été  conservé  à  Iraven  une 
Infinité  de  périls,  par  une  grâce  particulière  da 
Giel,  pour  soutenir  la  grandeur  d*une  si  haute 
et  si  puissante  maison.  C'est  ce  digne  héritier 
de  tous  les  honneurs  et  de  toute  la  valeur  de 
ses  frères,  qui,  sous  le  nom  de  Duc  de  Gèvres, 
a  fait  poser  ce  marbre  pour  marque  étenelle 
de  sa  piété,  etc.  Il  mourut  le  I  février  iCTO, 
âgé  de  93  ans. 

Contre  le  mor  du  chœur,  et  du  c6té  de 
l'Evangile,  est  un  tombeau  de  marbre  noir  et 
blanc,  sur  leq[uel  est  une  figure  à  genoux 
de  marbre  blanc,  avec  Tépitaphe  qui  suit: 

k  DIEU  TBÈS-GRAND  ET  TBÈS-BON. 

Passant,  si  tu  veux  apprendre  dès  cette  vie  à 
penser  sérieusement  à  la  mort,  et  à  ne  la  crain- 
dre pas,  tu  ne  peux  te  servir  d*un  plus  bel 
exemple  que  de  celui  de  ce  tombeau.  Cest  la 
dernière  maison  que  s'est  fait  construire  elle- 
même,  avec  une  fermeté  de  cœur  vraiment 
chrétienne,  Marguerite  de  Luxembourg,  fille  de 
Messire  François  de  Luxembourg,  I>uc  d'E^i- 
nay,  et  de  Diane  de  Lorraine,  et  femme  de 
Messire  René  Potier,  Chevalier  des  ordres  du 
Roi,  Duc  de  Tresmes,  Capitaine  de  cent 
hommes  deses  ordonnances,  el  des  gardes  du 


IIM  PAH  D'Iù 

CotptdeSa  H^eité,  BûUi  ei  GooTernaur  de 
TaMti  ei  des  TiHe  ei  Gbàleau  de  Cmii, 
CwiTarBeflr  et  LietHeiiaiit  gëBéral  pour  le  Roi 
CD  tes  payf  el  comté  du  Maine»  de  la  Yal  et  do 
Fareba.  Gaue  Uloatra  peraonne,  Inné  de  phi- 
ataon  Eaiparam,  et  d^un  nombre  inflni  d*aatrea 
tèiea  coaroniiéeay  a  fait  wlr»  par  une  modeatîa 
lim  rare  ea  eellea  de  cette  nalMancay  qa*eUe  le 
aoudait  pan  dea  couromies  de  la  lerrct  et  qa*elle 
M  peDaaii  qa*à  eellea  du  del.  La  tendrciee 
naturelle  lui  a  fait  désirer  que  ses  cendres  fussent 
mêlées  avee  eellea  de  ses  cbers  enfants;  un  mâle» 
qui  est  le  Mah|uis  de  Gèvres  et  quatre  filles  ;  et 
famitié  respectueuse  qu*elle  a  eue  pour  sa  beUe- 
Bsère  Fa  eÛîgée  de  se  faire  inbumer  ici  auprèa 
de  son  essor.  EHe  décéda  le  9  août  i6i5.1mile 
el  prie«  c*est  ce  que  tu  dois  comme  mortel  et 
Cbrétien. 


PAR 


lUi 


C*eat  h  cause  de  cette  alhaoce  arec  Mar- 
guerite de  Luxembourg,  que  les  ducs  de  Gè- 
f  rea  écartèlautt  au  premier  de  Luxembourg, 
au  aeoond  d'axur,  à  trois  fleurs  de  lis  d*or, 
au  biton  raccourci  de  gueules»  péri  en  ban-* 
dea,  qui  est  de  Bourt)on  ;  au  troisième,  de 
Lorraine  ;  au  quatrième  de  Safoie. 

L'épitaphe  de  Louis  Potier,  marquis  ae 
Gèvres,  et  fils  de  René  Potier,  et  de  Margue- 
rite de  Luxembourg,  Tient  ensuite,  et  est 
conçue  en  ces  termes  : 

▲MOI  Biau 
Et  militum. 

A  Lk   LOCINGB  bU  DBU  BIS  ABlliBS. 

Et  à  la  mémoire  du  marquis  de  Gèvres. 
Passant,  tu  as  devant  les  yeux  la  figure  dHin 
gentilbomme,de  qui  la  vie  a  été  si  exercée,  qu*il 
était  possible  que  sa  mort  ne  fût  pu  glorieuse; 
elle  Ta  conduit  au  lieu  où  vont  tous  les  bommes, 
mais  elle  l'y  a  mené  par  des  voies  qui  ne  lui 
sont  communes  qu'avec  les  plus  grands  person- 
nafea.  Ses  premiers  faiis  d'armes  lui  attirèrent 
les  éloges  du  plus  grand  roi  de  la  terre,  au  pk» 
mémwable  riége  de  son  temps.  Louis  le  Juste 
le  vit  combattre  devant  la  Rochelle  en  sa  pre- 
mière jeunesse;  et  des  lors  il  le  Jugea  digne  de 
la  garde  de  sa  personne,  après  Tavoirvu  exposer 
mille  fois  la  aienne  pour  la  querelle  du  ciel  of- 
fensé, et  pour  la  vengeance  de  la  royauté  mé- 
prisée. Cm  beaux  commencements  eurent  leur 
suite  :  Trêves,  Mastrick,  Nancy,  la  Holbe,  Bel- 
delberg,  b  liaUille  dcLure,  Fonlarabie,  Hesdin, 
Aire,  Bapaume,  la  Bassce  ;  bref,  Uhis  les  sièges 
de  son  temps*  tous  les  combats,  toutes  les  ren- 
eontrea  où  il  fut  presque  toijours  avec  comman- 
dement, purent  à  peine  snffire  à  la  noble  am- 
bition (Tnn  si  grand  coeur.  Les  ennemis  qui  Tont 
plusieurs  fois  eu  prisonnier,  mais  bors  de 
combat  par  le  grand  nombre  de  ses  blessures, 
Font  traité  comme  un  capitaine  qu'ils  connais- 
saient à  leurs  dépens  :  ils  ont  respecté  sa  valeur, 
encore  pbis  que  sa  naissance,  et  ils  ont  moins 

UlGTIO!l!V.    d'EpIOKAPHIB.  I. 


considéré  en  hd  la  sang  impérial  de  Lue»* 
bonrg  que  cebû  qu'lla  bil  «vaieni  v«  lépambe^ 
aurtout  à  l'attaque  de  leurs  retrandiemenla  ae 
combat  de  SaUy,  procbe  d'Arras.  Là  il  fit  dae 
choses  qui  eurent  peu  de  ses  compagnons  pour 
témoLu,  et  que  tu  n'apprendras  que  des  Annalea 
de  Flandre,  afin  que  tu  les  puisses  croire.  Te 
attends  la  fin  de  tant  de  bellea  acHona  :  elle  est 
telle  que  tu  l'as  pu  imaginer.  Ce  vaillant  homme» 
mort  les  armes  i  h  main,  accablé  de  ses  pro- 
pres lauriers,  chargé  des  louanges  de  sa  patrie, 
et  couvert  de  la  terre  des  ennemis,  donnaul 
avec  nne  valeur  incroyable  dans  l'ouvertuie 
d'une  mine  où  il  voulait  faire  son  logement,  et 
par  laquelle  11  venait  de  nous  ouvrir  la  fameuse 
ThionvIUe;  une  seconde  mine  venant  à  jouer,  il 
trouva  son  tombeau  dans  la  ruine  d*un  baatîon, 
aoua  la  chute  duquel  il  fut  glorieuaement  enve- 
loppé. Passant,  un  grand  homme  de  guem 
pouvali-il  avoir  une  pbis  honorable  s^ultore  ? 
Tu  es  Français,  donne  des  larmea  àun  cavalier 
qui  a  donné  tant  de  sang  à  la  grandeur  de  cet 
Eut,  et  qui  est  mort  à  S2  ans,  percé  de  5S 
blessures.  Cest  ce  qu'il  demande  de  u  ^é, 
puisque  d'aiUeurs  il  est  content  de  sa  desthiée, 
et  qu'il  aima  mieux  se  perdre  en  aidant  à  noua 
acquérir  l'une  des  phis  ibrtesphices  de  l'Europe, 
que  de  se  conserver  pour  la  charge  de  Mare» 
chai  de  France,  qui  lui  était  promiae  au  retour 
de  ceue  glorieuse  expédition,  qui  finit  ses  tn- 
vaux  avec  sa  vie;  elle  a  été  asseajongue,  puis- 
qu'elle a  été  fort  iUustre.  Tu  prieru  pour  soa 
&me,  si  la  tienne  est  sensible  aux  belles  actiona» 
Ceat  à  quoi  te  convie  Kenardière,  plek  de 
douleur  et  de  regret,  coBune  tu  le  doia  étie 
toi-même.  Ifi45. 

Via-à-vis  de  ce  tombeau,  est  celui  de 
Léon  Potier,  duc  de  Gèvres,  premier  gentil- 
homme de  la  chambre,  gouverneur  de  Jfit» 
ris»  etc.»  avec  cette  épitapbe  : 

CTOUT 

Très-haut  et  trèt-puissant  Seigneur  Messira 
Léon,  Duc  de  Gèvres,  Pair  de  France,  Chevalier 
des  Ordres  du  Roi,  premier  Gentilhomme  de  sa 
Chambre,  Gouverneur  de  Paris,  Gouverneur  et 
Grand  Bailli  du  Valois,  Gouverneur  et  Capitaine 
de  Montceaux,  Lieutenant  pour  le  Roi  au  Bail» 
liage  de  Rouen  et  pays  de  Caux,  troisième  fils 
de  très-haut  et  très-puissant  Seigneur  Mesaire 
René  Potier,  Duc  de  Tresmes,  Pair  de  FrancOt 
Chevalier  des  Ordres  du  R<h,  premier  Gentil- 
homme de  sa  Chambre,  Gouverneur  des  pays 
du  Maine,  Perche  et  Laval,  et  de  Madame  Mar-, 
guérite  de  Luxembourg,  Princesse  de  Tingri,  a 
commencé  de  servir  1c  Roi  en  1644,  en  qualité 
de  Capitaine  dans  le  Régiment  de  Cavalerie  de 
Maiarin,  et  s'est  trouvé  à  la  bataille  de  Fri- 
bourg.  En  l'année  1645,  il  a  eu  deux  chevaux 
tués  sous  lui  à  la  bataille  de  Nortiingue;  et  y 


1151 


PAR 


nyanl  clé  fait  prisonnier,  il  a  ironvé  le  moyen 
de  s*cchapper  des  mains  des  ennemis,  rejoindre 
sa  Compagnie,  et  de  retourner  à  la  charge.  En 
la  même  année,  II  a  eu  un  Régiment  de  Cavale- 
rie, et  a  servi  au  siège  de  Phillsbourg.  En  i6i6, 
il  enl  an   Régiment  d'Infanterie,  et  a  servi  an 
siège  de  Courtr:«y.  En  1647,  François  Poiier, 
son  frère,  ayant  été  iné  au  siège  de  Lcrida,  îl 
fut  reçu  en  son  lien  Capitaine  des  Gardes  du 
Corps,  eti  survivance  de  M.  le  One  de  Tresmes, 
leur  père;  il  a  depuis  sem  dans  toutes  les  oc- 
casions jusqu'au  siège  d'Ypres;  il  a  été  fait 
Lieutenant  générnl,  et  a  servi  en  celte  qualité 
en  Guyenne,  Fhin'lres,  Champagne  et  Lorraine, 
aux  sièges  de  Slenny,  Marsnl,  Lille,  Tournay, 
Douay,  et  de  plusicMirs  antres  villes,  jusqu'en 
1G69,  qu'il  a  été  fait  premier  Gentilhomme  de 
la  Chambre.  I^n  1087,  le  Roi,  voulant  reconnaî- 
tre la  Ûdèlité,  rassidnilè  avec  laquelle  il  avait 
toujours  servi,  lui  a  donne  le  goiivemement  de 
Paris.  En  1G8â,  il  a,  pour  la  gloire  de  Dieu  et 
ponr  honorer  la  mémoire  de  Monsieur  son  père 
et  celle  de  Madame  sa  mère,  payé  aux  Religieux 
de  cette  maison  le  fonds  de  la  fondation  qu'ils 
y  avaient  faite  dès  le  28  février  IG20.  En  1702, 
il  a  fait  démolir  rancienne  Cliapelle  de  Luxem- 
boui^,  Ta  fait  rebîMîr,  fermer  et  orner  comme 
elleest  présentement;  et,  après  avoir  fait  faire  la 
cave  qui  est  dessons,  pour  conserver  les  pré- 
cieuses mânes  de  Messieurs  et  Mesdames  ses 
Ancêtres,  et  rendre  ses  devoirs  à  des  personnes 
si  Illustres,  Il  •,  pour  le  repos  de  leurs  âmes, 
fondé  de  nouvelles  prières,  solvant  Tacte  qnf 
en  a  été  passé  avec  les  Religieux  de  cette  Mai- 
son devant  L^mbon  et  le  Jeune,  Notaires  au 
Chàtelet  de  Paris,   le  11   décembre  de  ladite 
année 

Léon  Potier,  duc  de  Gèvres,  avait  épousé 
en  1651,  Marie-Françoise-AiiKélique  du  Val 
(ic  Fontonny-Mareuij,  dont  il  eut  le  duc  de 
Trosiiît's,  le  cardinal  do  Gèvres,  et  plusieurs 
autres  garçons,  dont  doux  sont  morts  avant 
leur  père,  qui  leur  a  fait  nidlre  ici  les  6pi- 
laphos  qu'on  va  rapporter.  En  1703,  il  épousa 
on  secondcis  noces  Marie-Renée  de  Rouillé 
de  la  Chenelayc,  de  laquelle  il  u*eut  point 
d'enfants,  et  mourut  le  9  décembre  1704,  A^é 
de  quatre-vinçt-quatre  ans. 

voici  les  épitaphes  de  doux  de  ses  enfants 
morts  avant  lui  : 

A  LA.  GLOIRE  DE  JÉSnS-CHRIST, 

et  à  la  mémoire 
de  François  de  Gèvres, 
Chevalier  de  Blalle,  fils  de  très-baut  et  très- 
puissant  Seigneur  Monseigneur  le  Duc  de  Gèvres, 
Pair  de  France,  Chevalier  des  Ordres  du  Roi, 
premier  gentilhomme  de  la  Chambre  de  Sa 
Majesté,  el  Gouverneur  île  Paris,  s'étaul  dévoué 
dès  sa  jennesse  à  la  défense  do  la  Religion 
Cîirctiwno,  se  ro'i.lit  à  Malte  à  Page  de  17  ans, 
pour  y  faire  4'js  Caravanes.  Il  donna  aussitôt 


DICTIONNAIRE  PAR  m 

des  marques  de  son  courage  contre  les  infldètai 
pendant  plusieurs  courses  qu^ii  M  en  laer.  U 
Grand  Maître  lui  ayant  permit  d*aHer  atee 
d*autres  Chevaliers  assister  las  VénliieBS,  « 
leur  aider  à  chasser  les  Turcs  de  la  Moiêe,tt 
fut  dans  cette  expédition  si  périlleuse,  que  ee 
jeune  Chevalier  fit  davantage  paraître  aoa  la- 
trépidiié,  son  ardeur  et  son  lèle  povr  b  foi  à 
la  prise  de  plusieurs  places  et  combats  eontie 
les  ennemis  du  nom  Chrëiien,  où  il  sa  tfonvait 
toujours  tians  les  endroits  où  le  danger  était 
plus  grand-;  de  s:>rte  qu'après  pbisieura  actisH 
de  valeur,  il  fut  un  de  ceux  qui  nionlèrenC  les 
premiers  à  Tassaui,  lorsque  les  Cbrétiens  m 
rendirent  maîtres  de  la  ville  de  Coron,  et  a  En 
sur  la  brèche  de  cette  importante  place  qa'i 
rencontra  une  mort  glorieuse  pour  sa  méneire, 
mais  très-donloureuse  pour  ceux  qui  ont  eotuo 
ses  vertus.  Son  corps  se  trouva  pami  les 
morts,  ayant  encore  à  la  maiji  son  épée,  qoi 
était  dans  le  corps  d'un  OiBcier  Turc,  élcada 
auprès  de  lui.  H  eut  la  récomitense  qo^il  avait 
toujours  désirée,  de  mourir  pour  la  défense  de 
la  foi  de  Jésus-Christ,  qui  fui  en  raniiéc  1085, 
âgé  de  21  ans. 

▲  LA  CLOltE  I^E  DIEU, 

et  ù  la  mémoire 
de  Louis  de  Gèvres,  marquis  de  Gandeias, 
Qui,  à  Texemplc  de  ses  illustre  Ancêtres,  a 
passé  le  peu  quMi  a  eu  de  vie  dans  les  ar- 
mées, et  enfin  s'esi  heureusement  sacrifié  pour 
le  service  d^e  sojf  Roi.  A  Tàge  de  17  ans,  il  fat 
Enseigne-Colonelle  dans  le  Régiment  du  Roi,en- 
suite  Capitaine;  et  après  avoir  commandé  I9 
R^iment  d*Albret,  il  fut  Colonel  du  Régiment 
Royal  des  Vaisseaux.  Pendant  que  la  guerre  â 
duré,  il  n'y  a  point  eu  d'occasions  où  il  n*alt  été 
des  premiers  à  se  signaler,  soit  au  siège  d'Aire, 
de  Courtray,  de  Cambray,  de  Valenciennca  et 
de  Boucha  in,  soit  en  plusieurs  autres  reneon- 
très,  où  il  a  donné  des  marques  d'une  valeur 
héroïque  et  d'une  expérience  consommée.  Quand 
la  paix  fut  conclue,  notre  grand  Monarque, 
connaissant  son  mérite,  Thonora  en  lGft7  de  k 
commission  d'Inspecteur  général  en  Frandie- 
Comtc;  Tannée  suivante,  il  exerça  la  mène 
commission  en  Alsace,  où  sa  Majesté  le  fit  Bri- 
gadier de  SCS  Armées.  Dans  tous  ces  emplois, 
il  a  fait  paraître  toujours  beaucoup  <Je  capacité, 
et  une  vigilauce  extraordinaire*  Enfin,  lorsqu'il 
faisait  les  fonctions  de  sa  charge  eu  Allema- 
guc,  et  quil  donnait  des  marques  d'iui  courage 
intrépide  dans  rattaqued*01>erkircL,  U  fut  blessé 
de  deux  coups  de  mousquet,  dont  il  mourut  le 
18  avril  1G89,  .^gé  de  28  ans.  Comme  il  s'était 
toujours  conduit  avec  beaucoup  de  sagesse  et  de 
piété,  il  rendit  l'àme  (îans  les  dispositions  d'un 
véritable  Chrétien,  i.t  dans  une  résignation  en* 
lière  à  la  volonté  de  sou  Créateur,  mais  regretté 
généralemcat  de  tout  le  inoqde.  Son  cœur  a  été 


PAR 


D'EPIGRAPHIE. 


PAR 


1154 


lé  CA  ce  lieu,  pour  re|>oscr  dans  le  toiu- 
[\c  »cs  Anccire».  Trés-liaul  cl  irès-puis- 
leigiieiir  Manseigiieur  Léon  Potier  Duc  ilc 
!S,  Pair  (le  France,  Cheviilier  des  Ordres 
«9  premier  Gentilhomme  de  la  Gliambre 
<  Majosic,  Gouverneur  de  Paris,  père  de 
Jiie  Seigneur,  a  fait  poser  ce  marbre,  qui 
'a  à  la  posicritê  d'un  monument  éternel  à 
rtu  d'un  si  digne  ûls,  et  à  la  doulear  d'un 
ù  généreux. 

lard-François  de  Gèvres,  ducdeTres- 
lair  de  France,  brigadier  des  armées 
,  chevalier  de  ses  ordres,  premier  gen- 
me  de  sa  chambre,  gouverneur  de  ta 
prévoie  ol  vicomte  de  Paris ,  grand 
et  gouverneur  du  Valois  et  de  la  ville 
Bspy,  étant  mort  le  12  d'avril  1739, 
aqualre-vingl-qualrième  année  de  son 
3n  corps  fui  porté  dans  celte  église 
oute  la  c(?rémonie  et  toute  la  pompe 
observe  aux  convois  des  gouverneurs 
is,  et  fut  inhumé  dans  le  caveau  de 
entres.  Il  érait  fils  do  Léon  Potier,  duc 
Très. 

slà  nef  de  la  chapelle  de  Sainl-Léon,  ou 
yres,  est  uu  lombeau  de  marbre  noir, 
5  contre  le  mur  du  chœur,  et  sur  ce 
ment,  la  Passion  de  Jésus-(.hrisl  est 
lèntée  en  bosse  et  en  marbre  blanc, 
iscription  que  voici  nous  apprend  que 
ci  la  sépulture  dos  deux  chanceliers 
chefort»  et  de  plusieurs  de  leurs  des- 
Qts 

ielmi  et  Guidonis  de  Rochefort  fratrum, 
leSas  Gancelbriorum ,  necnon  multorum 
isque  sexus  ex  eadem  familia  mortalës 
ise  diversis  temporibus  hic  depositae  fucnint 
nibu  «478,  Usque  ad  annum  1630. 

deux  chanceliers  avaient  longtemps 
les  armes,  et  réunissaient  le  mérite 
9UX  professions.  Guillaume  mourut  le 
août  U92,  et  Guy  au  mois  de  janvier 

près  de  ce  tombeau,  et  du  même  côté, 
statue  en  pierre  de  Charles  de  Maigné, 
ligni,  capitaine  des  gardes  de  la  Porte, 
!St  ici  représenté  assis,  en  habit  de 
e,  la  tète  appuyée  sur  le  bras  gauche, 
tlffure  fut  louée  nar  le  cavalier  Bernin , 
n'étant  h  Paris,  il  vint  visiter  les  tom- 
t  de  cette  église.  On  la  croit  de  Paul 
).  Au-dessous  on  lit  cette  ioscription  : 

)lum  Magnœum  Equitem  Anratum,  Excu- 
um  PorUe  Regiae  Pnerectum,  Regisque  Gu- 
ilarîum,  Martiana  Magnœa  soror  sua  piis- 
a  In  spe  resurrecluri  corporis,  hoc  luoiulo 
;erilali  commendavil  1556. 

QS  la  chapelle  de  la  Madeleine,  ou  de 
Doustier,  ont  été  inhumés  Claude  de 
ne,  femme  de  Claude  Gouffler,  marquis 
)issy,  duc  de  Rouanez,  morlo  en  1561  ; 
s  de  la  Trimouille,  dont  on  va  ranpor- 
^pitajjhe:  Charlotlede  Beaune,  fille  de 
les  de  Beaune,  vicomte  de  Tours,   ba- 


ron de  Samblançay,  femme  de  François  de 
la  Trimouille,  marquis  de  Noirmoustier,  et 
mère  de  Louis  de  la  Trimouille,  qui  a  fait  le 
siqet  de  cet  article,  laquelle  mourut  k  Paris  le 
30  de  septembre  de  Tan  161T,  Agée  de 
soixante-sïx  ans  et  demi. 

Sur  le  devant  du  tombeau,  est  une  table 
de  marbre  noir  et  blanc,  d*uno  espèce  rare, 
6t  sur  laquelle  on  Ut  : 

D.  0.  M. 
Ici  repose  .e  corps  de  irès-baoi  et  très^puissaut 
seigneur  messire  Louis  de  la  Trémouilie,  mar- 
quis de  NoIrmoQslier,  vicomte  de  Tours,  bârou 
de  Gh&teau-Neuf  et  de  Samblançay,  seigneur 
de  la  Carte,  de  la  Rochorie,  de  la  Ferté-MiKm, 
Ueuteuaut  général  pour  le  roi  en  Poitou, qui  dé- 
céda le  A  septembre  1613,  âgé  de  27  ^ns. 
Pries  Dieu  pour  son  àme. 

Los  de  Beaune,  qui  se  sont  alliés  auT 
Gouflier,  aux  la  Trimouille  et  aux  Mont- 
morency, descendaieiit  do  Jean  de  Beaune^ 
qui  prit  le  nom  Je  la  ville  de  Bourgogne  où 
il  était  né,  et  vint  chercher  furtuno  à  Tours, 
sous  le  rèjjne  de  Charles  VII.  Y  ayant  servi 
longtemps  un  marchand  fort  riche,  il  en  ob- 
tintla  Glle  en  mariage.  Guillaume  de  Beaune, 
uu  do  leurs  descendants,  eut  de  Jeanne 
Cottereau,  Jacques  et  Claude  de  Beaune. 
Celle-ci  fut  mariée  à  Claude  Gouffier,  duc 
dtt  Rouanez,  et  mourut   on  15G1. 

Jacques  de  Beaune  fut  chevalier  dos  or- 
dres da  roi,  ambassadeur  en  Suisse,  et  père 
de  Jean,  qui  mourut  gentilhomme  ordinaire 
de  la  chambre  de  François,  duc  d*Alençon, 
sans  laisser  <le  postérité,  et  de  CharloUo  de 
Beaune,  qui  éi)Ousa  Simon  de  Fizcs,  baron 
de  Sauve,  secrétaire  d'État  ;  et  en  secondes 
noces,  François  de  la  Trimouille,  à  qui  elle 
apporta  une  partie  des  grands  biens  de  sa 
famille. 

Dans  la  nef,  est  le  tombeau  des  Zamet, 
dans  lequel  ont  été  inhumés  Sébastien  Za- 
met, Madelehie  Le  Clerc,  sa  femme,  et  leurs 
enfants,  Jean  et  Sébastien  Zamet.  Sébastien 
Zamet,  le  i)ère,  était  originaire  deLucques, 
et,  selon  les  uns,  fils  d*un  cordonnier,  et 
selon  d'autres,  cordonnier  lui-même  du  roi 
Henri  111.  Ce  qu'il  y  a  de  certain,  c^est  qu'il 
éiait  un  de  ces  Italiens  affamés,  qui  vinrent 
en  France  sous  la  protection  de  Catherine 
de  Médicis,  pour  y  introduire  toutes  sortes 
d'impôts  et  de  maltotes,  et  pour  s'engraisser 
de  la  misère  du  peuple.  François  Zamet 
avait  naturellement  de  Vesprit,  et  était  d'ail- 
leurs aussi  attentif  et  aussi  complaisant  que 
le  peut  être  un  homme  de  néant  qui  veut 
faire  fortune  à  quelque  prix  que  ce  soit. 
Avec  ces  qualités,  il  ue  fut  pas  longtemps  à 
avancer  ses  affaires  ;  car,  des  Tan  1585,  il 
était  inlerressé  dans  le  seul  parti  du  sel 
pour  la  somme  de  70,000  écus  ;  et  en  1588, 
lo  duc  d'Epernon  avait  à  prendre  sur  lui  une 
somme  de  800,000  écus,  que  le  roi  Henri 
lui  avait  donnée. 

Zamet  servit  si  bien  Henri  IV  dans  ses  af- 
faires et  dans  ses  plaisirs,  et  le  roi  avait  pour 
lui  une  amitié  si  i^arliculièrp,  qu'il  allait 


< 


fl35  PAR 

souvent  80Uf>er  lamilièremeDt  chez  lUi,  el 
que  même  il  ne  l'appelait  plus  autrement 
que  Bastion/  La  faveur  et  les  bienfaits  de  ce 

Snnce  l'enrichirent  tellement,  que»  selon 
lézeray,  il  se  disait  Seigneur  de  iTfiOQ 
écus  ;  et  qu'après  avoir  acquis  les  terres  et 
seigneuries  de  Murât,  deBiU^,  de  Beauvoir, 
de  Cazabelle,  etc.,  ilfi|t  gouverneur  du  châ- 
teau de  Fontainebleau,  et  surintendant  de 
la  maison  de  la  reine  Marie  de  Médicis.  Il 
vécut  longtemps  en  concubinage,  ou  en  ma- 
riage secret,  avec  Madeleine  Le  Clerc  du 
Tremblay,  de  laquelle  il  eut  plusieurs  en« 
fants,  qui  furent  depuis  légitimés.  Leur  père 
mourut  le   U  de  juillet  161<h,  âgé  de  soi- 
xante-sept  ans,  et  leur  mère  le  12  mai  1615. 
Les  plus  connus  de  leurs  enfants  sont  Jean 
Zamet,  que  les  calvinistes  nommaient  le 
Grand  Mahamei,  et  qui,  étant  maréchal  de 
camp,  fut  tué  d'un  coup  de  canon  au  siège 
âë'  Montpellier,  en  1622.  11  avait  épousé 
Jeanne  de  Goste  de  Kouillard,  de  laquelle 
il  eut  un  fils,  qui  mourut  Tan  1612,  et  fut 
inhumé  dans  cette  église  ;  et  Sébastien  Za- 
met, abbé  de  Saint-Arnoult  de  Metz,  etévê- 
que  et  duc  de  Langres,  qui  mourut  le  2  fé- 
vrier 1655.  C'est  ce  dernier  qui,  en  163^,  fit 
ériger  à  son  père  et  è  sa  mère,  k  son  frère 
atné  et  à  son  neveu,  les  tombeaux  que  l'on 
Toit  dans  cette  église,  et  qui  j  a  fait  mettre 
les  épitaphes  qxion  va  lire  : 


DICTIONNAIRE  PAR  iiSI 

gèrent  sa  minorité,  oà  il  eot  ThoBnevr  iTèln 
employé  avec  coramandeinent,  qoc  dans  cen 
qui  furent  tuscilés  peu  après  par  les  béiétîqMi 
rebelles,  contre  lesquels  il  donna  tant  de  pm- 
ves  de  son  lèle  el  de  sa  valeur,  étant  meniB 
de  camp  du  régiment  de  Picardie,  qu^il  mériu 
la  charge  de  maréchal  de  camp  dans  raméedi 
roi,  laquelle,  exerçant  an  siège  de  Montpellier, 
il  mardiait  à  grands  pas  aux  prenlen  heo* 
neursmiliuires,  lorsqu*un  boulet,  lui  brisant  h 
cuisse,  arrêta  le  cours  de  sa  vie,  poar  la  birt 
jouir  dans  le  ciel  de  la  vraie  gloire,  dont  il  n*eèt 
pu  recevoir  que  les  ombres  sur  la  terre,  il  fnt 
blessé  un  samedi,  Jour  dédié  à  la  sainte  Yierge, 
le  3  septembre  lOâ,  et  mourut  le  jeudi  eniai- 
vant,  jour  de  la  Nativité  de  la  même  Tierge, 
1654. 

Très-illustreet  très-révérend  PèreenDieu,  mes- 
sire  Sébastien  Zamet,  évèque,  duc  de  Langres, 
pair  de  France ,  touché  de  raflèclkm  que  la 
charité  divine  donne  aux  vivants  envers  les 
roorls,  a  fait  dresser  ces  monuments  h  son  père 
et  à  son  frère,  afin  que  les,  chrétiens  prennent 
sqjet  de  contempler,  dans  ces  marbres  luisants, 
la  gloire  solide  et  immortelle  qu'auront  les  corps 
des  bienheureux,  le  jour  de  la  résurrection, 
1654 


ICI  EXPOSI 

Le  corps  de  messire  Sébastien  Zamet,  chevalier, 
baron  de  Murât  et  Billy,  seigneur  de  Beauvoir 
et  de  Caaabelle,  conseiller  du  roi  en  ses  conseils, 
capitaine  du  château  et  surintendant  des  bâti- 
ments de  Fontainebleau,  surintendant  de  la  mai- 
son de  la  reine,  honoré  durant  sa  vie  de  la  bien- 
veillance de  nos  rois  pour  ses  services  et  fidé- 
lité; aimé  des  princes  et  des  grands  du 
royaume ,  pour  son  cœur  franc  et  généreux  ; 
célèbre  dans  les  provinces  étrangères,  pour  sa 
magnificence;  lequel,  âgé  de  67  ans,  décéda  le 
lundi  14  juillet  1614  ,  à  Paris,  dans  son  hôtel, 
rue  de  la  Cérisayc,  regretté  des  siens  pour  sa 
bonté,  pleuré  des  pauvres  pour  sa  charité  et  ses 
largesses. 

Tout  auprès,  on  lit  : 

▲  Là  «ÉMOIRB 

de  messire  Jean  Zamet« 
Chevalier,  baron  de  Murât  et  Billy,  seigneur  de 
Beauvoir  et  de  Caiabelle,  conseiller  du  roi  en  ses 
couseils,  capitaine  du  château,  et  surintendant 
des  liàtiiiienis  de  Fontainebleau;  lequel,  après 
avoir  passé  ses  jeunes  ans  à  se  rendre  parfait 
en  tous  les  exercices  qui  peuvent  relever  un 
grand  courage,  quitta  le  repos  dont  la  France 
Jouissait  alors ,  pour  aller  chercher  la  guerre 
Jusque  dans  TOrient ,  contre  les  ennemis  du 
BOtii  chrétien  ;  d'où  il  rapporta  tant  de  gloire , 
qa*elle  servit  de  fondement  k  celle  qu*U  a  depuis 
Hr<|iiise,  servant  le  roi  en  toutes  les  occasions, 
tant  dans  le»  premiers  mouvements  qui  iraver* 


Etienne  Garneau  était  né  à  Chartres  ;  et 
quoique  Horeri  ait  dit  qu'il  avait  été  avo- 
cat au  parlement  de  Paris,  avant  que  d'entrer 
dans  le  cloître,  il  y  a  beaucoup  d'apparence 
que  celte  circonstance  n'est  pas  véintable; 
car;  outre  que  le^  Célestins  de  Paris  n'en 
ont  aucune  connaissance,  on  a  attentivement 
parcouru  le  tableau  des  avocats  de  ce  parle- 
ment, depuis  le  commencement  du  siècle 
dernier,  et  on  n'y  a  point  trouvé  Etienne 
Cameau.  11  entra  cnez  les  Célestins  de  Paris 
en  1630,  et  s'occupa  le  reste  de  sa  vie  k  la 
pratique  de  sa  règle,  et  à  cultiver  les  scien* 
ces,  et  le  talent  qu'il  avait  pour  la  fioésie, 
soit  latine,  soit  française.  Il  possédait  aussi 
les  belles-lettres  et  les  langues  latine,  grec- 
que, italienne  et  espagnole.  Il  composa  di- 
vers ouvrages,  dont  les  uns  ont  été  imprimés 
plusieurs  fois,  et  les  autres  sont  manuscrits 
dans  la  bibliothèque  de  cette  maison.  Parmi 
ses  ouvrages  imprimés,  il  y  en  a  un  qui  est 
intitufé  :  LQEconomie  du  petit  mande,  ou 
les  Merveilles  de  Dieu  dans  le  carpe  humaim. 

Ce  poëme  prouve  que  l'auteur  avait  une 
grande  connaissance  de  l'anatomie,  et  est 
un  éloge  continuel  de  la  sagesse  et  de  la 
bonté  que  Dieu  a  manifestées  dans  la  cons- 
truction et  l'arrangement  des  parties  du 
corps  humain.  Dans  le  temps  que  la  Faculté 
des  médecins  de  Paris  était  partagée  sur  Tu- 
sage  de  rémétique,  Dom  Carneau  composa 
un  poëme  historique  sur  ce  remède,  et  le  fit 
imprimer  en  16SB,  in-8*  sous  le  titre  de 
Sttmmimachie.  Dès  l'an  165i,  il  avait  com- 
posé un  poëme  tbéologique  de  la  Carrection 
et  de  la  Grdce^  où  Ton  dit  qu'il  a  fidèlement 
recdu  les  sentiments  de  saint  Augustin  sur 


PAR 


ft*£PifiilÂPHIE« 


PAR 


I1S8 


i  matière.  Ce  poëme  est  de  trois  mille 
,  et  est  encore  maDuscrit  dans  la  biblio- 
ue  de  ce  monastère.  Ce  savant  et  pieux 
[ièux  mourut  le  17  septembre  1671,  et 
nhumé  dans  le  caveau,  sans  épitaphe. 
ms  la  chapelle  de  Saint-Martin,  fut  in- 
é  Simon  de  Fizes,  baron  de  Sauvé,  mort 
itaire  d*Etat  en  1579.  Charles-François 
mjf  baron  de  Vinzelles,  son  ami,  flt 
re  une  table  de  marbre  noir,  sur  la- 
ie est  l'inscription  suivante,  gravée  en 
98  d*or  : 

gbi  metsire  Simon  de  Fizes,  baron  deSaufé, 
iieiller  du  roi  en  ses  conseils  d'Elal,  ei  pre- 
if  secrélaire  de  ses  commindemenls,  lequel 
éda  le  27«  jour  de  uovenobre,  Tan  1579. 

I  milieu  de  la  grande  nef  de  cotte  église, 

une  tombe  de  marbre  noir,  devant  le 
fil,  furent  inhumés  Garnicr  Marcel, 
geois  et  échevin  de  Paris,  et  Eudclinei 
mme,  qui  moururent  en  1352.  C'est  ce 
ier  Marcel  qui  donna  aux  Pères  Célcs- 
,out  le  terrain  que  feu  son  père  Jacques 
el  avait  acquis  des  Carmes,  après  en 
joui  trente-deux  ans.  Son  père  Jac- 
Marcel  est  aussi  inhumé  ici,  y  ayant 
transporté  d'une  des  chapelles  qu'il 
fait  Dâtir  en  ce  lieu.  Agnès  Marcel,  sa 
sœur  de  Garnier,  morte  Tan  13^0,  y  est 

inhumée.  Elle  avait  été  mariée  à  Jean 
evilain,  échevin  de  Paris. 
f  a  encore  dans  cette  église  plusieurs 
eaux  de  prélats,  de  présidents,  de  cou- 
rs au  parlement  ou  à  la  chambre  des 
tes.  et  de  plusieurs  secrétaires  du  roi , 
il  faudrait  un  volume  si  on  voulait  les 
re  tous];  il  suffira  donc  d'avoir  parlé  de 
des  personnes  les  plus  illustres. 
is  rarrière«sacristie  de  cette  église,  on 
rque  un  retable  de  cuivre  jaune  ou  de 
I,  sur  lequel  sont  représentées  plusieurs 
ires  saintes  ;  il  a  été  donné  par  le  roi 
es  V.  On  y  voit  les  armes  de  France , 
les  fleurs  ue  lis  réduites  h  trois,  ce  qui 
fe  que  cette  réduction  avait  été  faite 

le  règne  de  Charles  VI. 
enant  cette   arrière-sacristie   est  une 
le  sallequ*on  nomme  làChapelle  de  Mai- 

f  où  est  inhumé  un  Célestin  illustre 
I  vertu  et  par  son  savoir,  nommé  De- 

Fèvre.  Il  était  né  à  Vendôme,  et  ensei- 
tendant  dix  ans  les  humanités  dans  Tu* 
site  de  Paris,  avec  tant  de  célébrité,  ({ue 
mbassadeurs  de  Venise  ,  qui  étaient 
lors  à  Paris,  étant  un  jour  entrés  dans 
uditoire ,  pendant  qu'il  expliquait  un 
r  grec,  s  écrièrent,  après  l'avoir  en- 
I  :  uabeat  Roma  suum  Cieeronem^  iuum 
m,  êuum  Virgilium  :  Docla  Grœcia  $uiun 
mm,  suumque  Demoêthenem  ;  habet  oj^ 
nium  Fabrum  Paririentiê  UniversUtu.  Jl 

tous  ses  talents  et  sa  réputation  au 
le  la  croix,  et  se  fit  Célestin  au  monas- 
le  Marcoussy.  Il  brilla  dans  la  religion 
)e  il  avait  brillé  dans  le  monde,  et, 

avoir  gouverné  plusieurs  monastères, 
Cait  prieur  de  celui  de  Paris,  et  vicaire 


général  du  provincial  Tan  1537,  et  mourut 
un  an  après ,  âgé  de  quarante  ans.  11  avait 
composé  beaucoup  d'ouvrages,  qui  sont  pres- 

3ue  tous  manuscrits,  n*y  en  ayant  eu  que 
eux  qui  ont  été  imprimes.  Le  plus  intéres- 
sant pour  les  gens  de  lettres  est  un  manus- 
crit en  deux  volumes  in-folio ,  intitulé  :  In- 
dex atphabetieus  Seriptorum  veîerum  Grm^ 
corum  ae  LatinorwHy  m  onmi  génère  littera^ 
turœ^  qu'on  garde  dans  la  bibliothèque  de  ce 
monastère. 

Le  cloître  de  ce  monastère  est  un  des  beaux 
de  Paris,  et  le  plus  enrichi  de  sculpture  très- 
bien  exécutée ,  et  à  laquelle  il  ne  manque 
qt:e  le  goût  et  le  dessin.  Le  côté  du  jardin 
est  formé  par  des  arcades  portées  par  de  pe- 
tites colonnes  corinthiennes  couplées,  de 
quatre  pouces  de  diamètre  ,  et  d'une  assez 
belle  proportion,  très-bien  travaillées  et  par- 
faitement conservées.  On  voit  dans  un  compte 
du  moine  qui  était  procureur  de  ce  monas- 
tère en  ce  temps-là,  et  que  le  P.  Becquet  a 
conmiuniqué,  qu'il  fut  commencé  le  8  août 
1539,  et  achevé  en  1550;  que  l'entrepreneur 
se  nommait  Pierre   Hannon ,    tailleur    de 

I lierre  et  magon  ,  et  que  la  dépense  de  ce 
lâliment  monta  h  la  somme  de  10,778  liv.  9 
den.,  et  qu'elle  fut  fournie  par  la  commu- 
nauté. 

Vis-à-vis  le  réfectoire  est  un  lave-mains. de 
pierre  de  liais,  ingénieusement  composé.  Le 
plan  du  petit  bâtiment  qui  le  renferme  est 
circulaire  et  à  pans.  Il  est  voûté  en  dûme , 
et  la  voûte  est  soutenue  par  des  colonnes, 
et  terminée  par  un  lanternin  fermé  par  un 
vitrage  d'une  couleur  de  feu  très-vive. 

Dans  le  même  cloître ,  auprès  de  la  porte 
du  chapitre,  est  un  marbre  noir,  sur  leouel 
on  a  tiré  une  liene  horizontale ,  laquelle  • 
avec  le  secours  d'une  inscription  latine,  qui 
est  du  P.  Etienne  Carneau ,  nous  fait  con- 
naître jusqu'oil  alla  le  débordement  de  la 
Seine ,  qui  ût  tomber  une  partie  du  pont 
Marie. 

Ânno  1658,  mense  februtrîo,exuDdanli$  Sequaoae 
fluctus  liie  aliquandiu  suignantes  mediam  hajas 
quadri  liueam  auigere. 

Auprès  de  la  porte  qui  conduit  au  grand 
escalier,  on  voit  l'épitaphe  d'Antoine  Perez  , 
l'un  des  principaux  ministres  de  Philippe  II, 
roi  d'Espagne,  qui,  ayant  eu  le  malheur  de 
tomber  en  la  disgrâce  de  son  maître,  se  ré- 
fugia en  France ,  où  il  mourut  au  mois  do 
novembre  1611. 

Antoine  Perez,  dont  est  question ,  fut  ac- 
cusé d'avoir  révélé  les  secrets  de  l'Etat,  d'a- 
voir ajouté  et  retranché  aux  dépèches  qu'il 
déchiffrait,  et  d'avoir  fait  assassiner  Jean 
d'Escobedo,  secrétaire  de  Don  Juan  d'Autri- 
che :  ce  fait  était  vrai,  mais  il  avait  été  or- 
donné par  le  roi.  Le  crime  qui  rendait  An- 
toine Perez  coupable  aux  yeux  de  Philippe  II 
fut  celui  dont  ce  prince  n'osa  jamais  l  accu- 
ser. Ce  ministre,  jeune  et  aimable,  partageait 
avec  le  roi  son  maître  les  faveurs  d'Anne  de 
Mendoga  de  la  Cerda ,  princesse  d'Eboli,  et 
sa  part  était  même  Im  plus  flatteuse ,  car  il 
en  avait  le  cœur.  Philippe  s'en  étant  aperçu» 


(iSd 


PAR 


MCTIONNAIRE 


PAR 


n» 


chercha  oes  prétextes  pour  sacrifier  son  mi- 
nistre à  sa  jalousie.  Voici  son  épitaphe  : 

BIC  JAGET 

IlInstrissimusD.  ÀDlonius  Perez,  olimPhHippo  D, 
Hispauiarum  Régi  a  secretioribus  Consiliis,  eu- 
jus  odium  maie  auspicaium  effugiens»  ad  Uenri- 
cum  lY,  GaUianifii  Regem ,  inviciissîmum  se 
coiitaUt,  fjusque  beneficienliam  experuis  est. 
Demuoi  Parisiis  diein  clausil  exiremum,  anno 
saluiis  H.  D.  CXI. 

Cette  inscription  ne  nous  apprend  ni  le 
sujet  de  la  disgrâce  de  Percz,  ni  son  Age»  ni 
le  jour  de  sa  niort.  Le  P.  Etienne  Carneau , 
qui  savait  pailaileiiient  i'es|>agnol ,  el  qui 
avait  lu  ce  que  les  historiens  de  cette  na- 
tion avaient  écrit  de  la  disgrâce  de  ce  luiuis- 
Irci  composa  une  autre  épitaphe  qui  est  parmi 
ses  manuscrits,  dans  la  bibliothèque  de  ce 
monastère  »  et  qui  mérite  d*ètre  rapportée 
ici. 

DEC  ET  POSTERIS. 

Quisqnis  bic  specias,  paalulinn  exspecla.  Non  mi- 
^  DBslugeodsequam  legemla  Ubi  prodil  inslabîli- 
Ulis  hnoiaiix  ar^uiucula  Anionii  Perezii ,  virl 
diristiiiiî,  sors,  quain  ad  summum  dignitatum 
jftoeim  eveciam  ad  exiremam  infelicîlalcm  per» 
'•'-r  4inaci  ludo  foriuna  dcturbavit.  Is,  cum  Pbilippî 
11,  Hispaniaruin  Régis  absirusioris  Consilii  non 
solum  pariiceps,  sed  quasi  arbiter  forel,  impro- 
\k\e  apud  eum  maie  audiil,  ncquaquam,  ul  pie- 
risque  persuasuu),  ob  cxdem  D.  Joannis  Esco- 
vedt,  enjus  ne  conscius  quidem  fuerai,imosoias 
amer  ipsi  odiuni  peperit,  sed  amor  zelotypia 
Regfa  exasperalus,  cujas  mysterium  yalde  Intri* 
catnm  explicare  prolixioris  bistoriae  munus  est. 
Catenis  quibus  in  carcere  dîu  coiislricius  emar- 
cuerat,  generoso  fidae  conjugis  Joanns  Goello 
stratagemaïc  ercplus,  tandem  GaUiam,  oppres« 
sorum  azîlum,  luUimque  naufragauiium  portun 
appulil,  ubi  ab  Heurico  IV,  ter  maxime  perbe- 
nigne  exceptus  et  in  honore  babitus,  privai!  ho- 
minis  vitam,  fastus  aulici  pertaesus,  aliquot  an- 
Dis  duxit,et  adsolam  ;eterniiatem  aspirans,  ex- 
spiravit  anno  salut,  m.  d.  cxi.  Mortalis  ejus, 
sarcina  bic  deposita  novissimam  de  polvere 
suscilationem  praestolatur. 

Dans  le  chapitre,  on  voit  une  tombe,  uo 
peu  élevée  de  terre,  autour  de  laquelle  on 
Lit  celte  inscription  en  lettres  gothiques  : 

CT  GI8T 

Monseigneur  PtiUippe  de  Maîiières  en  Santerre» 
chevalier,  chancelier  de  Chypre,  conseillère! 
banneret  de  l*hôtel  du  roi  de  France,  Charles 
le  Quint  de  ce  nom,  qui,  de  la  gloire  de  THôtel- 
Royal,  passa  à  rhumUilc  des  Célestins,  Tan  de 
grâce  1380,  cl  rendit  son  esprit  à  Dieu  le  29* 
jour  de  mai,  Tan  de  grâce  iÏ05. 

£t  au  milieu  de  ladite  tombe  est  encore 
gravé  : 


Ledit  chevalier  fut  fiilt  chancelier  de  Chypre  «i 
temps  de  très-vaillant  roi  Pierre  de  Lusigiia, 
Qnint  roi  latin  de  Hicrusab^m,  après  GoJefMde 
Rouillon,  roi  de  Chypre  ;  lequel,  par  sa  grande 
prouesse  et  antre  entreprise,  print  par  balaîle 
et  à  ses  Trais,  les  cités  d*Âlexandrie  en  Egypia, 
Trypoly  en  Syrie,  Laya  en  Arméuîet  SaihaUe  ei 
Turquie,  et  plusieurs  autres  cités  et  château 
sur  les  ennemis  de  la  foi  de  J.-G.  Après  la  pi- 
teuse mort  du  très-excellent  roi,  ledit  son  chao- 
celier  fut  appelle  au  service  du  pape  Grégoire 
Ttl,  et  finalement  an  service  dé  son  droit  wd- 
gneur  naturel,  lettré,  sage,  débonoaire, 
que,  et  bien  famé  et  bien  fortuné  roi  de  Fi 
Charles  le  Quint  de  son  non;  desqudi  pape  m 
roi  les  bonnes  mémoires  soient  présentées  de- 
vant Dieu. 

Autour  de  cette  tombe,  et  dans  son  épais* 
seur,  sont  gravés  quatre  vers  latins  eompo* 
ses  par  Philippe  de  Maizières  lui-nième,  pour 
lui  servir  d*épitaphe  : 

Qui  beUa  seculus,  plagas  mondi  perlustrando, 
Et  vaiiis  allectus,  allas  xdes  frequentando, 
MoUibus  induclus,  lieliciis  inliaerendo, 
Nunc  polvis  effecius,  sub  tumba  tubam  expecle. 

Pendant  les  vingt-cina  dernières  années 
de  sa  vie,  Philippe  de  Maizières  observa  la 
règle  dos  Célestins  avec  autant  de  régula- 
rité qu'aurait  pu  faire  le  plus  parfait  reli- 
gieux, ce  qui  est  d'autant  plus  louable,  ga'il 
n*y  était  point  obligé,  n'ayant  point  fait  ^ 
vœux.  Il  composa  plusieurs  ouvrages  aviiit 
et  pendant  sa  retraite,  dont  le  plus  curieiut 
est  Le  Songe  du  vieux  pèlerin^  livre  dont  OÉ 
parlera  à  Tarticle  de  la  Bibliothèque. 

Pierre  Bard  a  été  aussi  inhume  en  ce  lieu. 
Il  était  de  Tournay,  et  avait  étudié  eu  runi- 
yersité  deLouvain,  avec  Adrien  Florent,  qui 
fut  pape  sous  le  nom  d'Adrien  VI.  II  flt  pro- 
fession dans  le  monastère  des  Célestins  <^ 
Paris,  le 21  de  mars  1489.'C'était  unhommfi 
d*uno  grande  vertu  et  d*un  grand  saroir,  et 
qui,  à  aes  dons  aussi  précieux,  joignait*dês 
qualités  aimables ,  comme  le  charme  de  la 
voix  et  une  grande  connaissance  de  la  mosi- 
sique.  Le  roi  Louis  Xli  le  choisit  pour  son 
confesseur ,  et  avait  beaucoup  de  conQance 
en  lui.  Il  eut  aussi  beaucoup  ae  part  en  l'es- 
time et  en  l'amitié  d'Etienne  Ponchcr,  évê- 
que  de  Paris ,  de  Louis  Pinelle  et  do  Guil- 
laume Briçonnet ,  successivement  évoques 
de  Meaux ,  et  de  George  d'Amboise ,  cardi- 
nal, archevêque  de  Rouen,  et  principal  mi- 
nistre de  L«uis  Xil.  Sa  piété  était  si  sincère 
et  son  désintéressement  si  grand  ,  qu'il  ne 
voulut  jamais  accepter  un  archevêché  qui 
lui  fut  offert  par  Louis  Xlt,  et  qu'étant 

8rcssé  par  le  pape  Adrien  VI  de  3e  rendre  è 
lOme,  oii  il  avait  résolu  de  Télever  aul 
premières  dignités  de  l'Eglise,  il  sufipliaSa 
Sainteté  de  le  laisser  dans  l'état  où  la  Pro- 
vidence l'avait  mis.  Enfin,  après  avoir  été 
<|iiatre  fois  |)rovincial  de  la  congrégation  des 
Célestins  de  Franco,  il  mourut  dans  cecoih 
vent  en  odeur  de  sainteté,  l'an  1335 ,  âgé  d9 


PAR 


D^EPiGRAPHIE. 


PAR 


1113 


e-vlngt-'Jou\  «ns.  Dans  la  bibliothèque 
tle  maison  ,  il  y  n  un  Commentaire  sur 
fie  de  saint  Benoit  ^  eu  2  vol.  in-folio, 
\q  vol.  ileSermonSf  les  uns  et  les  autres 
iscrits. 

n3  le  clottre,  on  voit  une  porte,  au-des- 
e  Inquelle  est  cette  inscription  en  lel- 
Tor  et  Lîo'hiquos  :  Caméra  CoUegii  No* 
rum  et  Secretariorum  Régis ,  parce  cpie 
en  ce  lieu  que  cette  compagnie  tient 
ssembiées,  et  oix  tous  les  ans,  le  jour 
int-Jean  Porte  Latine,  elle  nomme  des 
àTS.  Outre  cette  salle  ,  elle  en  a  encore 
utro  dans  ce  couvent,  le  lambris  de  la- 
e  est  parsemé  de  fleurs  de  lis.  Dans  le 
de  celle-ci  se  voit  un  grand  et  riche 
m  où  lésus-Christ  est  ropri^senté  en 
,  et  au  pied  de  la  croix  sont  les  quatre 
;élistes,  et  d'un  c6\6  le  roi  saint  Louis  , 
Tautre  Henri  le  (irand.  Au-dessus  est 
inscription  : 

»  Begi,  Posieris,  Collegiiim,  Consillariorum, 
iriorum  et  Sécréta rioniiu  Régis,  et  Goronœ 
Dcte,  ornamcntum  hic  aiil;e  proprix  seriio  et 
e  antea  lalentis  de  sno  poauit»  ann.  salut. 
5. 

QStitution  de  la  confrérie  des  secrétai- 
lu  roi ,  sous  rinvocation  d(!S  quatre 
i^élistes,  daus  Tégli^e  des  Célestins,  est 
ême  temps  (pie  rétablissement  de  ce 
istère.  Celto  comiuignio  a  toujours  con- 

jusqu'à  CL»  jour  d'y  tenir  ses  assera- 
•  Le  roi»  en  approuvant  cette  congréga- 
n,  coniirraa  les  privilèges  dont  avaient 
ara  joui  ses  notaires  et  secrétaires.  La 
sissance  des  causes  nù  ils  pouvaient 
.otéressés,  était  attribuée  aux  requêtes 
lôtel.  Cette  association  était  soumise  à 
ois  aussi  utiles  ({ue  s.iges.  Lorsqu'un 
acrétaires  du  roi  tombait  dans  I  indi- 
}f  et  qu'il  découvrait  son  état  à  la  eom- 
ie»  chacun  de  ses  confrères  était  tenu 
i  prêter  tous  les  ans  vingt  sols  parisis  , 

n'était  dans  Tobligation  de  rendre 
1  casque  ses  affaires  se  rétablissent.  Les 
ts  firescrivaient  jusqu'à  la  forme  de  Tha- 
nenl.  Il  est  dit  qu'ils  seront  velus  dé- 
aent»  qu'ils  ub  pourront  s'habiller  de 
i  rayées»  ou  mi-parties  de  deux  couleurs 
robes  étaient  pareilles  à  celles  que  por* 
encore  aigourd'hui  les  bedeaux  des 
es)  qu'ils  ne  porteront  point  do  tuniq^ues 
de  longues  manches  descendantes  jus- 
sur  les  mains  (on  appelait  ces  manches 
nouffles)^  et  qu'ils  ne  chausseront  point 
pu/oine^  (1) 

Chaussure  bizarre,  du  nom  peut-être  de  celui 
tvail  imaginée.  Le  $onlier  à  la  poulaine  flnis» 
D  pointe,  et  son  bec  était  plus  on  moins  long, 
nt  h  qualité  de  la  personne.  C'était  pour  les 
du  commun,  un  demi- pied,  pour  les  plus  riches 
ed,  pour  les  plus  grands  seigneurs  et  princes 
pieds.  On  rornait  quelquefois  de  cornes,  quel- 
isde  griffes,  ou  de  quelque  autre  fi|[ure  grotes- 
pluft  ilélait  ridicule,  plus  il  semblait  l)eau.  Les 
les  fulminèreul  longtemps  sans  succès  contre 
mascarade,  que  le  continuateur  de  Nangis 
'â$  fiché  contre  iiaftcre,  d^outrage  fait  au  Créa- 


On  sort  du  cloître  pour  entrer  dans  un 
vestibule,  qui  conduit  h  la  basse-cour,  au 
jardin  et  au  pied  du  grand  escalier. 

La  basse-cour  règne  le  long  do  la  rue  du 
Petit-Musc,  de  laquelle  elle  est  séparée  |Kir 
un  grand  bâtiment  fort  solide  ,  que  lit  cens* 
truiro  Artlius  de  Montauban,  archevôqn<^  do 
Bordeaux,  et  dans  lequ(îl  sont  les  caves  et  les 
grrniersKle  ce  monastère.  Sur  la  principiite 
porte  de  ce  bAtimeiit  est  une  grande  pierre 
de  liais,  où  sont  deux  vers  assez  mauvais  , 
gravés  en  lettres  gothiques. 

liane  fabricam  nobis  Arturus  Burdigalensis 
Condidlt  ullroneus,  dct  sibi  dona  Dcus. 

1W5. 

Le  jardin  est  spacieux,  en  bon  air  ,  et  rà- 
gnc  le  long  des  cours  de  TArsenal. 

Le  vaisseau  de  la  bibliotiièque  règne  sur 
un  des  dortoirs,  et  n'est  pas  dos  ni  us  grands; 
mais  il  est  bien  éclairé  et  décore  do  pilastres 
ioniques,  qui  portent  une  corniche  fort  pro- 
prement exécutée.  11  est  môme  agrandi  )>ar 
un  grand  cabinet  et  par  un  arrière-cabinet  » 
qui  sont  de  plain-pied  et  de  suite.  Cette 
bibliothèque  était  peu   considérable»  lors* 

Ïu'on  en  confia  le  soin  au  P.  Antoine 
ecquet  ,  et  l'on  n'y  comptait  pour  lors 
qu'environ  six  mille  volumes  ;  mais  ce  reli* 
gieux  a  travaillé  avec  tant  de  succès  à  l'enri- 
.cbir,  qu'aujourd'hui  elle  est  de  seize  ou  dix* 
sept  mille.  Il  a  été  beaucoup  aidé  par  les 
bienfaits  do  Marc-René  de  Voyer  de  Paulmy 
d'Ar^euson,  garde  des  sceaux  do  France  ,  et 
président  du  conseil  royal  des  Gnnnces  ,  et 
par  ceux  de  Charles  de  Héiiaut,  doyen  des 
conseillers  du  grand  conseil.  Le  premier, 
pendant  qu'il  était  lieuleuant  général  do  po- 
lice de  la  ville  de  Paris,  donna  plusieurs 
fois  à  ce  monastère  des  livres  hérétiques, 
dont  il  ordonnait  la  confiscation.  Quant  i 
M.  Hénaut,  par  son  testament  du  mois  de 
février  17.V-1,  il  légua  sa  bibliothèque  aux 
religieux  de  cette  maison.  Elle  n*était  pas 
fort  nombreuse,  puisqu'elle  n'était  que  de 

tsar.  Charles  V,  pour  complaire  au  clergé,  le  dé- 
clara conlre  les  bonnes  mœurs^  inventé  en  aériëion  de 
Dieu  et  de  C Eglise ^  par  vanité  mondaine  ,  par  folle 
présomption  :  et  pour  alK)lir  cet  usage,  il  condamna 
a  dix  florins  (faniende  ceux  <)ui  s^obstincraient  à  le 
suivre,  et  11  ne  fut  almli  entièrement  que  sous  le 
règne  suivant.  A  ceUc  mode  extravagante  succéda 
cefie  des  souliers  faits  en  bec  de  ctnne,  remplacée 
ensuite  par  des  pantoufles  d'un  pied  de  lar^e.  Voici 
la  plus  vraisemblable  des  dilTérenles  opinions  sur 
Tonaine  des  souliers  à  la  poulaine.  Henri ,  Gis  de 
Geoffroy  Plantagenet,  comte  d'Ai\jou,  était  estimé 
Tun  des  princes  Te  plus  accomplis  de  son  temps.  Sa 
beauté,  sa  taille  avantaseuse  excitaient  Fadmiratlon 
de  tous  les  courtisans.  IJn  seul  défaut  déflsuraft  cet 
extérieur  prévenant ,  îl  avait  k  rextrémlte  du  pied 
mie  croissance  de  chair  assez  longue;  Pour  dérober 
la  vue  de  cette  difformité ,  il  portait  une  chaussure, 
dont  le  bout  présentait  une  forme  de  griffe.  Cette 
chauBSure  bizarre  fut  aussitôt  adoptée  par  les  sei- 
gneurs ;  et  le  peuple,  vrai  singe  de  la  noblesse,  ne 
tarda  pas  à  Tiuiiler.  Celte  mode  subsista  pendant 

Çlus  de  trois  siècles.  (Voy.  Chron.  TrivelU  Cont.  de 
fang  ;  \ellt  et  Villaret,  Hisl.  de  Fr.^  tom.  Ylf, 
pag.  75;  et  tom.  X,  pag.  109  et  suiv.) 


1145 


PAR 


MCTlONNiURE 


PàR 


M 


q[uatre  mille  Yolumes  ;  mais  elle  était  con- 
sidérable par  le  choix  des  livres,  et  par  la 
propreté  de  la  reliure.  La  bibliothèque  de 
ce  monastère  est  surtout  curieuse  par  les 
Urres  d*anciennes  éditions  ,  et  imprimés 
a? ant  l'an  1500. 

Le  plus  ancien  et  plus  curieux  de  tous  les 
livres  est  un  petit  in-folio»  qui  n*a  que  68 
feuillets,  imprimés  seulement  d*un  côté,  où 
les  principaux  mystères  de  notre  religion 
sont  représentés  par  58  estampes,  sous  cha- 
cune desquelles  sont  deux  colonnes  de  latin 
rimé,  imprimées  en  gothique.  Tout  cela  est 
fort  grossier,  et  Ton  n'y  voit  ni  le  nom  de 
l'auteur,  ni  celui  de  l'imprimeur,  ni  celui 
de  la  Tille  où  il  a  été  imprimé,  ni  la  date  de 
l'année.  On  trouve  seulement  à  la  tète  une 
préface,  qui  commence  ainsi  :  Prohemium 
agusdam  tficipit  novœ  compilationis^  cujuê 
nomen  et  iitufus  est  Spéculum  humanœ  êatva* 
iionis.  Ce  livre  a  été  cédé  à  M.  le  duc  de  la 
Valiière.  On  garde  avec  grand  soin,  dans  la 
maison  de  ville  de  Harlem,  un  livre  pareil 
à  celui-ci.  Ceux  qui  prétendent  que  Laurent 
Coster  est  l'inventeur  de  l'imprimerie  en 
Europe,  disent  que  ce  livre  est  le  troisième 
essai  public  qu'il  en  fit  à  Harlem,  vers  l'an 
1440.  On  voit  par  la  description  que  l'on 
Tient  de  faire,  que  tout  ce  qu'on  a  dit  des 
premières  planches  d'imprimerie  lui  con- 
vient ;  car  l'inventeur  grava  d'abord  les  lettres» 
ou  caractères,  sur  du  bois  ,  en  taille  d'épar- 
gne ,  comme  on  grave  les  planches  des  vi-> 
gnettes  et  des  estampes ,  et  comme  on  dit 

Su 'on  imprime  à  la  Chine  depuis  l'an  930. 
ctte  manière  d'imprimer  n'était  ni  nouvelle, 
ni  commode  ;  mais  à  force  d'épreuves  et  de 
réflexions,  on  inventa  les  caractères  {[raves 
et  mobiles.  Pour  revenir  au  livre  intitulé  : 
Spéculum  humanœ  êolvatianiêf  on  qoutera 

3ue  les  Célestins  de  Paris  assurent  qu'il  est 
e  la  même  édition  que  celui  de  l'hôtel  de 
Tille  de  Harlem. 
L'on  trouve  encore  dans  cette  bibliothè- 

Sue  la  Glose  de  Nicolas  de  Lira ,  imprimée  à 
ome  en  1473,  en  5  volumes  in-folio  ;  une 
Bible  imprimée  à  Paris  l'an  1475,   in-folio, 

aui  est  actuellement  entre  les  mains  de  M. 
e  Paulmv.  Parmi  les  manuscrits  était  une 
Bible  parfaitement  bien  écrite  sur  du  vélin, 
faite  par  ordre  du  roi  Charles  V.  Philippe 
de  Maizières  dit  qu'il  la  lisait  tous  les  ans 
nue  tête  et  à  eenoux.  Cette  Bible  passa 
après  sa  mort  è  Louis  de  France,  duc  d*Or- 
leans,  et  ce  prince  la  donna  à  ce  couvent, 
comme  il  l'a  écrit  lui-même  à  la  fin  de  ce 
livre.  Louis  de  France,  duc  d'Orléans,  donna 
aussi  au  même  monastère  une  autre  Bible 
in-folio,  qu'on  a  toiqours  lue  jusqu'à  présent 
dans  le  réfectoire- 

L'ouvrage  de  Philippe  de  Maizières,  inti- 
tulé :  Le  Sonqe  du  vieux  pèlerin^  est  un  ma- 
nuscrit in-folio,  divisé  en  trois  livres,  et 
conoposé  en  1388,  pour  l'instruction  de  Char- 
les Yl.  Il  renferme  des  maximes  excellentes 
pour  le  gouvernement,  et  devrait  être  entre 
les  mains  de  tous  ceux  qui  sont  préposés  à 
l'éducation  et  à  Tinstruction  de  nos  rois. 
Le  cardinal  Duperron  en  taisait  tant  de  cas, 


qu'il  allait  sôufen,  aux  Célestins  e'xpM 
pour  le  lire.  Au  reste,  il  ne  faut  pas,  ï 
l'exemple.de  plusieurs  écrivains ,  coniNidri 
cet  ouvrage  avec  un  autre,  qui  est  intitulé  : 
Le  Songe  du  vergier^  qui  a  été  composé  jm 
Charles  deLouviers,  contemporaio  déni* 
lippe  de  Maizières,  et  dont  Raoul  de  Prariv 
a  fiiit  un  abrégé. 

Parmi  les  religieux  Célestins  qui,  par  leur 
piété  et  leur  savoir,  ont  illustré  le  menai' 
tère  de  Paris,  l'on  compte  non-seulement 
Pierre  Bard,  Denis  Le  Fèvre  et  Etienne 
Carneau,  dont  on  a  parlé,  mais  encore  Pierre 
Pocquet,  qui  était  Bourguignon  et  docteur 
en  run  et  l'autre  droit.  II  fit  profession  dans 
le  couvent  des  Célestins  de  Paris,  Tan  im, 
et  six  ans  après  fut  fait  premier  prieur  du 
monastère  de  Mantes,  que  le  roi  Charles  Y 
venait  de  fonder,  il  était  si  judicieux  et  il 
savant  dans  la  jurisprudence,  que  le  parie- 
ment  de  Paris  conurma  souvent  ses  déci- 
sions ;  mais  ce  qu'il  y  avait  de  plus  estima- 
ble en  lui  était  le  talent  qu'il  avait  pour 
conduire  les  Ames  dans  la  voie  du  nlot. 
11  fut  directeur  du  bienheureux  Pierre  de 
Luxembourg,  cardinal,  et  de  Philip|>e  de 
Maizières.  Ce  fut  lui  aussi  que  Louis  de 
France,  duc  d'Orléans,  nomma  pour  être  un 
des  exécuteurs  de  son  testament.  Le  fameux 
Gerson  eut  pour  lui  une  estime  et  une  amitié 

Earticulières,  et  le  mit  au  rang  des  grands 
ommes  de  son  siècle  ,  dans  une  lettre  qu'il 
écrivit  au  duc  de  Berry.  Le  P.  Pocquet 
mourut  è  Paris  l'an  11^06. 

Jean  Bassan  était  de  Besançon,  docteur  èf- 
droits,  et  prieur  de  Saint-Paul  de  Besan^n, 
de  l'ordre  des  chanoines  réguliers  de  Saint- 
Augustin,  et  avait  environ  trente  ans  lors- 

Ïu'il  fit  profession  dans  le  monastère  dei 
élestins  de  Paris,  le  5  janvier  de  Tao  ISM. 
Il  fut  chargé  dans  la  suite  de  plusieurs  com- 
missions importantes  touchant  le  gouverne- 
ment de  son  ordre,  et  ce  fut  pendant  qu'il 
tâchait  de  s'acquitter  de  la  dernière,  qa*il 
mourut  dans  le  monastère  de  Collemade  lès- 
Aquila  ,  dans  l'Abbruzze  ultérieure  ,  la 
26  août  de  l'an  1U5,  ftg[é  de  quatre-vingt- 
cinq  ans,  dont  il  en  avait  passé  cinquante, 
sept  mois  et  vingt-deux  jours  dans  Tordra 
des  Célestins.  L'évêque  d'Aqiiila  lui  fit 
faire  des  obsèques  fort  nonorables,  et  ce  fàt 
Jean  de  Capistran,  vicaire  général  de  l'ordre 
des  Frères  Mineurs ,  et  qui  a  été  mis  depuis 
au  nombre  des  saints,  qui  fit  son  oraisoo 
funèbre,  et  qui  prit  pour  texte  ce  que  Ttr 
vangile  dit  de  saint  Jean-Baptiste:  PuU 
homo  misius  a  Deo^  eui  nomen  erai  Joannee. 
On  dit  qu'il  s'est  fait  plusieurs  miracles  k 
son  tombeau.  Ce  fut  a  sa  persuasion  que 
Félix  y,  pape,  consentit  à  sa  déposition. 

Guillaume  Romain,  clerc  de  Paris ,  ^  ses 
VŒUX  dans  ce  monastère ,  le  97  de  juillet  de 
l'an  14^35.  Il  fut  envoyé  en  Italie  pour  les  af- 
faires de  sa  congrégation,  et  s'y  fit  connaî- 
tre du  pape  Nicolas  V.  De  retour  en  France, 
/il  fut  trois  fois  provincial,  et  prêcha  avec 
tant  d'élonucnce  et  d'onction,  oue  le  roi 
Louis  XI  allait  souvent  à  Saint-Paul  pour 
Tentendre.  Il  fit  même  plus  ;  car  il  prenait 


PAa 


D'EPIGRAPHfE. 


PAR 


41^ 


avis  non-seolement  pour  diriger  sa 
Dience,  mais  même  pour  les  affaires 
it.  Il  l'envoya,  avec  deux  seigneurs  de 
^ar«  en  ambassade  auprès  de  Charles  le 
li;  duc  de  Bourgogne.  De  retour  de  cette 
€Îatîon  ,  Romain ,  également  dégoûté 
lonneurs  du  monde  et  de  ceux  de  sa 
i^ation,  ne  pensait  plus  qu*à  vivre 
luillement  en  simple  religieux;  mais 
liu'il  eût  bien  servi  son  prmce»  on  le 
it  suspect  au  roi,  qui,  ajoutant  foi  à  la 
onie  et  à  ses  souj^içons,  ordonna  à 
au  THermite,  ministre  ordinaire  des 
lilés  de  ce  prince,  de  s*en  défaire,  et 
-ci  lui  ayant  donné  un  œuf  empoisonné, 
lin  en  mourut  l*an  1^75. 

P.  Matthieu  de  Goussencourt  était 
Paris  au  mois  d'avril  de  l'an  1583, 
)  ancienne  et  noble  famille,  qui  avait 
é  plusieurs  conseillers  au  parlement 
tte  ville.  Il  fit  profession  dans  ce  cou- 
le S8  de  mai  de  l'an  1606.  Il  donna  au 
c,  en  16U,  un  ouvrage  en  2  vol.  in- 
rempli  de  pénibles  recherches,  intitulé 
ariyrologe  aes  Chevaliers  de  Saint-Jean 
ruialemt  dits  de  Malte-.  Ce  livre  fut  très- 
reçu  de  cet  ordre,  et  le  grand  maître 
Paul  de  Rascaris  lui  fit  écrire,  en  1640, 
étire  remplie  de  remerciements  et  de 
loaissance.  Le  P.  de  Goussencourt 
ut  à  Paris  le  2  décembre  1660.  Il  était 
aborieux,  mais  d'ailleurs  d'un  discer- 
nt  et  d'une  exactitude  médiocres.  Il 
beaucoup  travaillé  sur  les  armoiries  et 
is  familles  nobles  durojraume,  comme  il 
t  par  plusieurs  manuscrits  qu'il  a  laissés 
i  sont  répandus  dans  plusieurs  biblio- 
les  de  Paris,  surtout  dans  celles  des 
nés  de  la  place  Royale,  et  des  P.  de 
drine  Chrétienne. 

P.  Louis  Beurrier  était  né  à  Char- 
et  fit  profession  dans  le  monastère  des 
tins  de  Paris,  le  28  avril  de  l'an  1613. 
ma  au  public,  en  1631,  une  Introduc- 
m  traité  des  Sacrements  ;  en  1633»  Les 

Ïies  et  Anthithèses  de  l'Incarnation  du 
DieUf  et  des  actions  les  plus  notables 
viCf  etc.  ;  en  1634,  deux  ouvrages  bis- 
les,  dont  Tun  intitulé  :  Sommaire  des 
es  Fondateurs  et  Réformateurs  des  or* 
diaieux  ;  et  l'autre  :  Histoire  du  mo- 
*€  des  Célestins  de  Paris. 
P.  Beurrier  mourut  le  8  avril  de  l'an 
Il  était  frère  du  P.  Beurrier,  abbé 
«I  des  chanoines  réguliers  de  Sainte- 
riève. 

P.  Antoine  Becquet  était  né  à  Paris, 
mort  le  20  janvier  1730,  bibliothécaire 
monastère.  Il  était  très- vei se  dans  les 
^lettres,  dans  la  connaissance  des  li- 
et  dans  l'histoire  de  son  ordre.  Il  donna 
blic,  en  1719,  un  volume  in-4*  intitulé: 
rœ  Celeslinorum  congregationis  mono* 
um  FundationeSf  etc. 

(Hurtâut  et  Maony.) 
mre  François  de  Montagu ,  prêtre  au- 
3r  du  roi,  chapelain  et  grand  zélateur 
^  Célestins,  auxquels  il  donna  une 
lapelles  où  autrefois  les  Carmes  avaient 


demeuré,  laquelle  avait  été  bâtie  par  Simon 
le  Grand,  décéda  en  1372,  et  fut  enterré 
aux  Célestins. 

Gérard  Manchet,  évéque  de  Castres ,  con- 
fesseur du  roi  Charles  VU ,  mourut  à  Paris 
en  1446  et  fut  inhumé  dans  la  chapelle  des 
Dix  mille  martyrs,  aux  Célestins. 

Rapport  sur  les  fouilles  faites  aux  Célestins 

en  1847  et  1848, 

▲dresé  aa  Goniié  des  moauroenU  du  ainUière  de  rint- 
unetioa  puMiqoe,  par  une  commissioo  dont  M.  Tbierrj 
était  président  et  M.  A.  d* Affry  le  secréUire  (  1  ). 

Les  travaux  auxquels  a  donné  lieu  l'ap- 
propriation de  la  caserne  des  Célestins  au 
service  de  la  garde  municipale  ont  entraîné 
la  démolition  de  l'ancienne  église  fondée 
par  Charles  Y,  roi  de  France,  dans  laquelle 
nombre  de  princes  et  de  personnages  illus- 
tres ont  reçu  la  sépulture. 

Les  fouilles  préparatoires,  opérée  s  pour  re- 
connaître la  proiondeur  des  fondations  du 
monument,  ayant  amené  la  découverte  de  di- 
vers objets  d'antiauité  intéressants,  M.  Char- 
les, architecte,  chargé  de  la  direction  des 
travaux,  s'empressa  d*en  référer  à  l'adminis- 
tration. 

H.  de  Rambuteau,  alors  préfet  de  la  Seine, 
saisit  avec  empressement  l'occasion  qui  se 

[)résentait  de  recueillir  des  documents  uti- 
es  tout  à  la  fois  aux  arts  et  à  l'histoire.  En 
conséquence,  par  une  lettre  du  7  iuin  1847, 
il  chargea  une  commission  spéciale  de  con« 
stater  scientifiquement  l'état  des  lieux ,  et 
d'examiner  les  objets  déjà  trouvés,  ainsi  que 
ceux  qui  pourraient  être  ultérieurement  dé- 
couverts. Cette  commission  fut  composée  de 
ta  manière  suivante  : 

HM.  L.  de  Laborde,  membre  de  Tlnstitut; 
Du  Sommerard,  conservateur  du  musée  de 
Cluny  ;  Alb.  Lenoir,  architecte  ;  Thierry, 
docteur  en  chirurgie,  membre  du  conseil  mu- 
nicipal de  la  ville  de  Paris;  De  Paulis,  gra- 
veur en  médailles  ;  Troche,  chef  du  bureau 
de  l'état  civil  à  la  mairie  du  4*  arrondisse- 
ment municipal;  d'Affry  de  la  Monnaie > 
chef  de  bureau  à  la  préfecture  de  la  Seine. 

En  se  constituant ,  elle  nomma  pour  son 
président  M.  Thierry,  et  pour  son  secré- 
taire M.  d'Affry. 

La  commission  s'est  réunie  deux  fois  sur 
place,  le  13  juin  1847  et  le  23  janvier  1848; 
les  membres  qui  la  composent  ont,  en  ou- 
tre, visité  isolément  les  lieux  à  plusieurs 
reprises.  Le  résultat  de  toutes  les  investiga- 
tions auxquelles  on  s'est  livré  est  consigné 
dans  le  rapport  suivant. 

La  commission  divisera  son  travail  eu 
deux  parties  :  dans  la  première,  elle  donnera 
le  compte  rendu  quotidien  des  fotiilles  ; 
dans  la  seconde  elle  traitera  la  partie  ar- 
chéologique. 

§  1".  —  Fouilles. 

Dans  les  derniers  jours  de  mai  1847,  on  a 
découvert  un  caveau  dans  lequel  gisaient 

(1)  Ce  rapport  est  inséré  dans  le  Bulletin  du 
Comité  ée$  ans  et  des  monuments  da  Piois  d'avril 
1851,  p.  105. 


11^ 


^èr 


biGTioNNAme 


MR 


tl« 


confontlus  des  ossements  qai  ont  été  renon-* 
nus  appartenir  à  une  femme  de  vingt-huit 
à  trente  ans»  et  oui  composent  la  plus  grande 
][)artie  d'un  squelette;  au  milieu  de  ces  osse- 
ments se  trouvaient  deux  petites  parties  de 
Elancbe  en  bois  de  chêne,  provenant  proba- 
lement  d -un  cercueil ,  ainsi  qu*une  plaque 
de  plomb  de  Qr.Sk  de  longueur  sur  0",19  de 
largeur,  qui  était  pliéo  en  deux  :  cette  pla- 

Îue  porte  rinscription  funéraire  d'Anne  de 
ourgogne,  duchesse  de  Bethfort.  Le  caveau, 
placé  contre  le  mur,  à  droite  du  chœur,  était 
construit  en  moellons  sinillés  ;  le  côté  qui 
touchait  le  mur  était  récrépi  ;  il  présentait 
une  longueur  de  2",13  sur  1"*,35  de  profon- 
deur et  0",70  de  largeur  à  0'",35;  au-des- 
sus du  sol  inférieur  étaient  scellées  trois 
barres  en  fer  de  0",027  d'équorîssage  :  la  pre- 
mière de  ces  barres  se  trouvait  à  0^,55  de  la 
face  du  caveau  la  plus  rapjirochéc  de  Tab- 
side  ;  la  seconde  barre  était  à  0",66  de  la 
première,  et  la  troisième  à  0"',6d  de  la  se- 
conde :  le  caveau  était  recouvert  par  deui 
pierres  portant  une  inscription  en  caractères 
orientaux. 

A  la  môme  époque,  près  la  partie  droite 
de  l'abside,  sur  le  [)oint  où  était  placée  la 
chapelle  des  Rostaing,  on  a  trouvé  une  bolle 
en  plomb  qui  renfermait  des  débris  de  serge 
blanche,  et  qui  semblait  avoir  contenu  des 
entrailles.  Cette  boite,  qui  est  effondrée ,  a 
0-,«8  de  long  sur  0",22  de  large  et  0",15  de 
haut;  elle  présente  à  sa  partie  supérieure 
une  ouverture  fermée  par  une  plaque  sou- 
dée également  eu  plomb,  de  O'^ylO  carrés. 

Quelques  jours  après,  sur  rem[)lbcement 
du  chœur,  à  gauche,  on  a  mis  h  découvert 
un  cercueil  en  plomb,  dont  les  pieds  étaient 
tournés  vers  l'abside;  ce  cercueil,  qui  ac- 
cuse la  forme  de  la  tôte  et  des  épaules,  à 
1",75  de  long  sur  une  largeur  qui  est,  à  la 
tfite  de  0*,  23,  au  cou  de  0",i3,  aux  épaules 
de  0",M  ;  son  épaiss('ur  est,  à  la  tôte,  de 
0-27 ,  et  aux  pieds  0"*,19. 

Ce  cercueil  a  été  ouvert  en  présence  delà 
commission,  le  13  juin,  au  moyen  d*une  in- 
cision longitudinale  pratiquée  sous  le  cou- 
vercle, du  côté  gauche;  il  renfermait  le 
corps  d'un  homme  de  1*,60  de  hauteur  en- 
viron, dont  les  mains  étaient  croisées  sur  le 
bassin;  ces  restes,  embaumés  et  enveloj:)pés 
d'un  linceul,  étaient  tournés  à  Tadipocire  ; 
on  n'a  trouvé  aucune  indication  qui  per- 
mit de  reconnaître  le  personnage  auquel  ils 
appartenaient. 

llans  le  courant  de  juin  suivant,  on  a  re- 
trouvé un  cœur  en  cuivre  de  0°',18  de  hau- 
teursur0*,15  de  largeur  et  0*,13 d'épaisseur; 
rinscription  qui  occupe  une  de  ses  faces  a  fait 
reconnaître  qu'il  renferme  le  cœur  de  Louis 
de  Luxembourg,  comte  Roucy. 

Le  27  octobre,  dans  un  caveau  pratiqué 
sous  Tancienne  chapelle  des  Rostaing ,  au- 
dessous  des  barres  de  fer  qui  garnissaient 
le  fond  comme  à  l'ordinaire,  ou  a  trouvé  un 
cèrciieil  en  |3lomb  sans  inscription. 

Le  même  jour,  on  a  découvert  la  pierre  de 
fondation  de  la  chapelle,  ainsi  que  l'indique 
l'iuscriptioD  dont  elle  est  chargée;  elle  était 


placée  sur  lejsol  même,  dans  l'axe  priDci^Ni 
du  monument,  et  elle  était  engaséc  dans'li 
maçonnerie  du  mur  de  face  du  cncaur.  Celte 
pierre  porte  0*,28  de  largeur  sur  autant  d'é* 
paisseur  et  sur  0'*,22  de  liauleur. 

Le  30  du  même  mois,  on  a  rencontré  «n 
squelette  qui  avait  été  inhumé  dans  un  si» 

f>ie  cercueil  de  bois,  aujourd'hui  détruit  pir 
e  temps;  ces  ossements,  qui  étaient  évideoh 
ment  a  la  place  où  ils  avaieot  été  iobumii 
primitivement,  ont  été  reportés  sur  pii\f% 
dans  la  position  oili  ils  se  trouvaient. 

Le  lendemain,  les  fouilles  ont  mis  à  dé- 
couvert un  cercueil  en  plomb  sur  leqod 
étaient  déposés  une  boite  à  entrailles  et  ui 
cœur  également  en  plomb,  le  tout  en  irai 
état  de  conservation  ;  ces  objets  n'étaiW 
accompagnés  d  aucune  inscription. 

Le  (  novembre,  on  a  trouvé  un  cercueil 
en  plomb  sans  inscription,  dont  le  dessous 
était  en  fort  mauvais  état  ;  parmi  les  oi  d 
les  débris  d'étoffes  qui  s'en  échappaient,  oi 
«  recueilli  une  bague. 

Le  lendemain,  on  a  découvert  un  car* 
cueil  en  plomb  également  eu  mauvais  état  et 
sani  inscription. 

Enfin,  le  k  décembre,  on  a  rencontré  ni 
cercueil  en  plomb  en  bon  état  ;  riuscriptioo^ 

f;ravée  sur  une  plaque  de  cuivre  scellée  i 
a  partie  supérieure  de  ce  cercueil,  a  fait 
reconnaître  qu'il  renfermait  les  restes  du  mar- 
quis d'Aulède, 

Les  cercueils  ont  été  trjouvés  de  deux  à 
trois  mètres  au-dessous  du  niveau  du  sol 
actuel  ;  quant  au  squelette  découvert  le  91 
juin,  il  était  à  une  profondeur  de  S^ySO  n 
moins. 

L(^s  fouilles  ont  mis  à  découvert,  pendant 
toute  leur  durée,  de  nombreux  ossemenli 
provenant  de  la  violation  des  sépullum 
pendant  la  première  révolution  ;  des  débris 
de  sculpture  et  d'architecture  ;  quelques 
monnaies  et  quelques  rares  ofa»jets  d'arti 
enQa  les  anciens  caveaux  funéraires.  On  I 
également  trouvé,  près  du  portail,  un  visli 
caveau  voûté  et  rempli  de  gravois,  comoii 
l'étaient  aussi  tous  les  autres.  Ce  cavani, 
d'une  construction  plus  récente  que  le  resli 
de  la  chapelle,  était  transversal  à  l'axe  prior 
cipal  du  monument,  et  il  en  occupait  près* 
que  toute  la  largeur:  à  la  voûte  étaîeiA 
scellés  des  anneaux  de  fer;  les  parois  por* 
taient  de  nombreuses  inscriptions,  gravées 
plus  ou  moins  grossièrement  dans  la  pierre; 
ces  inscriptions  étaient  toutes  des  noms  pro- 
pres, aceom))agués  souvent  d'une  date  et  de 
quelques  mots,  soit  latins^  soit  français; 
elles  ne  présentaient  aucun  intérêt;  la  plif 
ancienne  était  do  1615  et  la  plus  modems 
de  1731.  Elles  semblaient  avoir  été  tracéal 
perdes  moines,  auxi^uels  le  caveau  aurait 
^ervi  de  prison  ;  c'est  du  moins  ce  qui  peoC 
être  conclu  tant  de  l'aspect  des  lieux  qos 
des  deux  inscriptions  suivantes  : 

P.  ilau  Babin  novice 

1700 

Y.  P.  Nicolavs 

Danp  Jai  IMS 


^  / 


PAR 


irBMGRAPHIE. 


PAB 


IIM 


i  3.  —  Arcneoiogie. 

si  que  Ton  ?icnt  do  le  voir,  les  fouilles 
es  dans  la  chapelle  des  Célestins  ont 
il  des  résultats  moins  importants  qu*on 
lieu  de  l'espérer,  malgré  la  violation 
9S.  Les  objets  recueillis  ne  manquent 
intérêt,  et  ils  vont  être  décrits  succès- 
ent  ;  ils  se  divisent  en  pierres  tumu- 
,  inscriptions ,  fragments  d'arcliitoc- 
leintures»  sculptures,  bijou x,  monnaies 
eries. 

Pierres  lomBlaires. 

^Ile  en  pierre  de  3*,  10  de  longueur 
',  10  de  largeur  et  0",  10  d*épaisseur  : 
inument  a  été  trouvé  vers  la  partie 
itrionale  du  cbœur;  il  est  brisé  en 
morceaux,  dont  Tun,  celui  du  haut, 
âde  longueur,  et  dont  Tautre  a  i",  58; 
iqoe  deux  fragments  de  cette  seconde 
;  mais  on  peut  rec-onnaitre  que  la 
sur  primitive  totale  D*est  que  fort  peu 
e. 

cette  pierre,  oui  est  très-usée  par  le 
nent,  est  gravé  un  personnage  revêtu 
robe  ;  la  tête,  dont  les  cheveux  sont 
et  coupés  en  rond,  ainsi  que  les 
,  qui  sont  jointes  sur  la  poitrine» 
t  rapportées  en  une  autre  malièrei 
blement  en  marbre  (1),  et  manquent 
:d'hui;  on  ne  voit  plus  que  le  creux 
egnel  les  pièces  de  rnp|iort  étaient 
rées.  La  figure  est  renfermée  dans  ua 
ment  d'architecture  formant  dais  au- 
I  de  la  tète,  dont  le  caractère  appar- 
au  XIV'  siècle.  A  chacun  des  angles 
leurs,  dans  un  entourage  formé  de 
)  arcs  de  cercle  réunis  par  quatre  an- 
le  trouve  un  écusson,  dont  on  ne  dis- 
!  que  diflicilement  les  traces  ;  il  semble 
i  de  quatre  losanges  posées  deux  et 
accompagnées  en  cœur  et  en  pointe 
lame  ou  aune  moucheture  d'hermine. 
nscriptioD,  en  gothique  du  xiv*  siècle, 
avée  sur  le  bord  extrême  de  la  pierre  : 
inscription  commence  à  droite  du 
6  qui  couronne  le  monument  d*archi- 
e  ci-dessus  décrit,  et  se  termine  à  la 
e.  Suivant  Tusagç,  elle  courait  proba- 
intsur  tout  le  pourtour  du  monument  ; 
>n  n'en  trouve  plus  de  traces  que  sur  le 
st  sur  les  côtés;  voici  ce  qu'elle  oorte  : 

Ci  gist  Maistre 

e    secret  ire   du   Roy  nre?   Gonseillier 

8  Jean  Bapt 
ovrll 

on  rapproche  cette  inscription  de  celle 
onne  le  recueil  manuscrit  appartenant 
ille  de  Paris  (2),  ainsi  que  des  rensei- 
eots  que  fournit  le  P.  L.  Beurrier  (S), 

fiLLiif,  Antiquités  nationaleê,  t.  1,5*  parU, 
Paris,  Drouliin,  1790,  iii-fol. 
^ueii  des  sépultures^  tombeaux^  épilaphes  et 
iiofts  qui  se  trouvent  dans  toutes  les  église*^ 
s  et  monastèrci  de  la  ville  et  faubourgs  de 
5  vol.  in-fol.  ins.  1645,  t.  Il,  p.  228. 
iiiioire  du  monastère  et  couvent  des  Pères  Ce' 


on  ne  peut  douter  que  le  moQumem  qui 
nous  occu])e  ne  soit  celui  de  Pierre  Cuael 
ou  Cuvet,  seigneur  de  Tournay.  Go  persoD- 
iiage,  qui  était  tout  à  la  fois  secrétaire  du 
roi  Charles  V  et  conseiller  de  la  comtesse 
d'Artois  et  de  Buur^^'ogne  (1),  a  été  enterré 
(Ml  1373,  au  cùté  gauche  du  grand  autel  dea 
Célestins,  sous  une  tombe  en  nierre,  qui  a 
éic  transportée  plus  tard  près  de  la  porte  de 
réglise,du  côté  du  préau. 

Voici,  du  reste,  l'inscription  donnée  par 
le  recueil  précité  ;  il  est  à  remarquer  aue  le 
copiste  n  a  pas  respecté  l'orthograpne»  et 
qu'il  a  même  tronque  le  texte. 

Ci-gtt  M*  Pierre  Cuvet,  jadis  secrétaire  du  roi  no* 
tre  sire,  con*'  de  noble  dame  madame  la  corn- 
tcssc  d'Artois  et  de  Bourgogne  et  s*'  de  Tournai 
qui  décéda  le  jour  de  U  S*  lean-Baptisle  (i) 
fan  1575. 

La  place  occupée  par  cette  tombe  pendant 
longues  années  explique  l'état  de  détériora- 
tion dans  leauel  elle  se  trouve  ;  il  est  même 
éloiinant  qu  on  puisse  encore  y  distinguer 
quelques  traces  de  gravure. 

2*  Deux  pierres  tumulairos,  en  forme  do 
stèle«  surmontées  de  trilobés  du  xiv*  siècle, 
et  portant  chacune  une  inscription  en  carac- 
tères orientaux  :  ces  pierres  sont  celles  qui 
recuuvraient  le  caveau  de  la  duchesse  de 
Bethford. 

8*  Deux  fragments  d'une  pierre  tumulaire 
du  XV*  siècle,  gravée  avec  beaucoup  de 
soin.  Sur  un  de  ces  fragments,  au  milieu  de 
détails  très-riches  d'architecture,  se  voient 
deux  têtes,  l'une  coiffée  d'une  couronne  et 
l'autre  accompagnée  d'une  crosse  d'évêaue  : 
les  angles  de  cette  pierre  étaient  probable- 
ment ornés  de  cartouches  contenant  les  at- 
tributs des  quatre  évangélistes  ;  ce  qui  doit 
appuyer  cette  conjecture,  c'est  que  l'aigle 
do  samt  Jean  existe  encore  sur  le  principal 
fragment. 

Inscriptions. 

1*  La  pierre  de  fondation  de  la  chapelle 
est,  aias;  qu'où  l'a  vu  plus  haut,  de  forme 
è  peu  près  cubique  :  lê  dessus  est  chargé 
d'une  croix  fleurdelisée  gravée  eo  creux; 
sur  la  face  principale  se  lisent  les  mots  sui- 
vants : 

L'an  H  ccc  lxv  le  xxiv 

jovr  de  luay  massit 

Charles  roy  de  France 

Celte  inscription  est  précieuse  pour  l'his- 
toire du  monument  ;  car  elle  fixe  une  date 
restée  incertaine  jusqu'à  présent.  En  effet, 
la  charte  du  ik  mars  1367,  par  laquelle 
Charles  Y  donne  aux  Célestins  une  somme 
de  dix  .mille  francs  d'or  «  pour  édifier,  fêt' 
faire  et  achever  leur  église,  »  apprend  uten 
que  ce  monarque  avait  «  mis  et  assis  »  la 

lestins  de  Paris^  par  le  P.  Louis  Beurrier ,  Gélestin 
profcz  de  Paris;  Paris,  lG5i,  iu-4«,  p  409. 

(I)  Jeiumc, fille  atnée  dePUilippo  V,rot  deFranoei 
et  de  Jeanne ,  coniicsse  paatiiie  de  Boursogne  el 
d*Arlois,  mariée  le  18  juin  1518  à  Eludes  iV,ducdn 
Bourgogne ,  morte  en  1347.  (Le  P.  Amisumb  ,  1. 1^ 
I).  91ei548.) 

(i)  Le  2i  juin. 


It5l 


PAR 


mcnoNNAiRE 


PAR 


lUI 


première  pierre  du  monument  (1).  Le  P. 
Beurrier  iait  également  connaître  (2)  que 
réglise  fut  dédiée,  le  15  septembre  1570, 

gar  Guillaume  de  Helun ,  archevêque  de 
ens  (3),  mais  Tépoque  de  la  fondation  même 
n'était  point  parvenue  jusqu'à  nous;  ¥oici 
cette  lacune  heureusement  comblée. 

S*  Une  autre  inscription,  non  moins  im- 
portante, est  celle  d*Anne  de  Bourgogne, 
femme  du  duc  de  Bethfort,  régent  de  France  : 
cette  inscription ,  gravée  au  ciseau  sur  une 
lame  de  pTomb  qu*on  a  pliée  en  deux  pour 
protéger  les  caractères,  est  plus  étendue  que 
celle  qui  existait  sur  le  tombeau  de  la  prin- 
cesse et  qui  est  ra()portée  par  le  Père 
L.  Beurrier  (fc).  En  voici  le  contexte  (5) 

Cy  gist  très  bavlte  pvissante  princesse  Mada 
me  Anne  de  Bovrg»»  fille  de  fev  iresbavU  et  pvissat 
prince  Jehan  dvc  de  Bourg°«  C()nte  de  Flandres  d'Ar 
tois  et  de  Bovrgi>«  famé  de  treshavU  et  pviss  prince 
Jêli  govvnat  et  régent  le  roy*«  de  France  dvc  de  Bedfo 
rt  laqvele  trespassa  en  loslel  deBovrbon  a  Paris  le  xui* 
]ovr  de  novembre  mil  qvatre  cens  trente  devx 

Anne  de  Bourgogne,  septième  enfant  de 
Jean,  duc  de  Bourgogne,  comte  de  Flandres, 
et  de  Marguerite  de  Bavière,  naquit  vers  ikOk. 
Le  13  avril  U23  (6),  étant  au  chAteau  de 
Montbard,  elle  fut  uancée  è  Jean ,  duc  de 
Bethfort,  régent  de  France.  Ce  prince,  retenu 
par  les  événements  de  la  guerre,  était  repré- 
senté par  Pierre  de  Fontenay,  chevalier,  sei- 
gneur de  Rance,  son  maître  d*h6teU  qu'il 
avait  fondé  de  procuration  à  cet  effet,  par 
acte  du  18  mars  précédent  (7).  Ce  ne  fut  que 
le  ik  juin  suvant  (8)  que  le  duc  et  sa  femme 
purent  se  rejoindre  à  Troyes,  où  leurs  noces 
furent  célébrées  avec  beaucoup  d'appareil. 

Après  neuf  ans  de  mariage,  la  duchesse 
de  Bethfort  mourut  à  Paris,  sans  laisser  d'en- 
fants. Le  passage  suitant  d'un  contempo- 
rain (9)  contient  un  bel  éloge  de  cette  prier- 
cesse,  et  donne,  sur  ses  obsèques,  quelques 

SI)  Le  P.  Beorricr,  p.  59. 
2)  Id.  Ibid. 
o)  GuiUaame,  fils  de  Jean  1«%  vicomte  deMelun, 
cbambellan  de  France,  etc. ,  et  de  Jeanne  de  Tan- 
carville,  chanoine  de  Notre-Dame  de  Paris,  élu  ar- 
chevêque de  Sens  en  1346,  mort  le  4  ma.  1578,  et 
inbtimé  aux  Gélesiîiis  ,  dans  le  chœur ,  devant  le 
sanctuaire.  (Le  P.  Anselioc,  t.  Y,  p.  225;  le  P. 
Beurrieh,  p.  579.) 

(4)  Voyez  Tépitaphe  htine,  et  celle  en  français  qui 
suit,  col.  1115. 

(5)  Cette  leçon  présente  qudgoes  difiërences  avec 
celles  qui  ont  été  données  dans  le  Bulletin  archéolo- 
giqne  du  comité  des  aru  et  monumenli^  t.  IV,  p.  560 
et  595;  mais  elle  est  le  résulut  d'un  sérieux  examen, 
et  elle  est  d*une  exactitude  qui  ne  peut  éire  con- 
testée. 

(6)  Hiêtmre  générale  de  Bourgogne^  par  D.  Plan- 
cher et  D.  Salazard;  Dijon,  1759-1781,  in-fol.  4  vol., 
t.  m,  p.  555.  —  Journal  de  Paris  gous  les  règnes  de 
ChaHes  VI  et  de  Chartes  V// ;  Paris,  1729,  îna«, 

B.  95.  —  Mémoires  de  Pierre  de  Fem'ii,  publiés  par 
[^i«  Dupont  pour  la  Société  de  Thisloire  de  France; 
Paris.  1857,  in-8«,  p.  199.  —  Le  P.  Anselme,  t.  1, 
p.  240. 

.  (7)  Histoire  générale  de  Bourgogne,  t.  iV,  p.  69. 

(8)  Table,  idem,  p.  71. 

(9)  Journal  de  Paris,  p.  152, 155. 


détails  qui  ne  manquent   pas    d'iotértt: 

«  Item,  en  cellui  temps  estoit  toçyounli 
mortalité  è  Paris,  laauelle  assailli  la  fin- 
chesse  de  Bethfort,  femme  du   regeot  de 
France,  sœur  du  duc  de  Bourgongne,  noia- 
mée  Anne,  la  plus  plaisantedetoattesDÉHMi 
qui  adonques  fussent  ea  France;  car  elle 
estoit  bonne  et  belle  et  de  b^lle  aage  :.cir 
elle  n'avoit  que  vingt-huit  ans  quand  die 
trespassa,  et  certes  elle  esloil  bien  amée  da 
peuple  de  Paris,  et  Tray  est  qu'elle  treqnai 
en  rOstel  de  Bourbon  emprès  le  Louvre,  le 
treizièmejour  de  Novembre,  deux  euresanèi 
mynuit,  entre  le  Jeudy  et  le  Yendredjr,  doa| 
ceulx  de  Paris  perdirent  moult  de  leur  eipé* 
rance;  mais  à  souffrir  leur  convînt. 

«  Item,  le  samedy  ensuivant  elle  fiU  en- 
terrée aui  Célestins,  et  son  cœur  fut  enterré 
aux  Augustins,  et  au  porter  le  corps  en  terre 
estoient  tous  ceulx  de  Saint-Germain  «  ethe 
prêtres  de  la  Confrairie  des  Bourgeois,  cfaae- 
cun  une  estolle  noire  et  ung  cierge  ardeitf 
en  leur  main,  et  ils  chantoient  en  portant  le 
corps  en  terre  seulement,  les  Angioys  en  la 
guise  du  Pays  moult  piteusement. 

«  Item ,  le  Jeudi  8*  jour  de  Janvier  fist  le 
Régent  l'obseque  de  sa  femme  aux  Céles- 
tins, et  Cst  faire  une  donnée  à  chascun  de 
deux  blancs,  et  furent  bien  quatorze  mil  tiers 
à  la  donnée,  et  y  ot  bien  quatre  cent  lumi- 
naires de  cire.  » 

La  duchesse  de  Bethfort  fut  enterrée  sous 
une  tombe  de  marbre  noir  placée  à  l'entrée 
du  chœur,  du  côté  de  l'Evangile;  sur  cette 
tombe  était  l'effigie  de  la  princesse,  en  ula^ 
bre  blanc  (1)  :  cette  statue  est  gravée  dam 
Millin  (2);  elle  a  fait  partie  du  musée  des 
Petits*Augustins  (3);  et  elle  se  trouve  au- 
jourd'hui a  Versailles  (&).- 

3*  Fragment  d'une  inscription  du  xf* 
siècle,  trop  peu  étendue  pour  offrir  un  aoBA, 

k^  Plusieurs  portions  d*une  inscriptîsa 
sur  marbre  noir,  en  caractères  du  %vf 
siècle;  on  voit  encore  une  partie  de  cartou- 
che armoirié  soutenu  par  des  lions  :  nuis 
ces  fragments  ne  permettent  pas  de  rétablir 
l'écusson,  et  les  lettres  qui  restent  soutia- 
suffisantes  pour  reconstituer  un  texte  quel- 
conque. 

5*  Sur  un  cœur  -en  cuivre  : 

Le  cœvr  de  Loiris  de  Luxibovrg 

conte  de  RovssI  qvi 

lres|>as8a  le 

xi«  jovr  de 

mai 

1571 

Louis  de  Luxembourg  était  le  deuxième 
fils  de  Charles  de  Luxembourg,  comté  de 

(1)  Le  P.  Beuuubr,  loc,  cti.,  p.  570.  —  La  Là- 
BODREDR,  TomdMMX  des  personnes  Uluetreê;  Par», 
1642,  in-fol.  p.  109.  —  Le  P.  Anselu,  1. 1,  d.  240. 

(2)  Aniiquités  nationales^  L  1,  5*  partie,  pL  xiiu, 
fig.2. 

(5)  Deêcription  historique  et  chronolagiqmê  de  me* 
numents  de  sculpture  réunis  au  Mmeée  dee  momumenU 
français,  par  Alexandre  Lenoir;  Paris,  an  Xl  (1895), 
p.  154,  n«  85. 

(4)  Versailles,  galerieê historiques;  Paris,  Gavard; 
1858,  série  ii«,  section  f*,  n*  iûi. 


PAR 


DTPIGRAPHIE. 


PAR 


ilM 


ne»  de  Ll^ny  et  de  Roussy,  baron  de 
ru  el  de  Pincy,  et  do  Charlotte  d'Estou- 

9(1). 

lui  en  partage  le  comté  deRoussy  ainsi 
a  baronnie  de  Saint-Martin  d*Ablais  et 
Nourelle;  sa  femme,  Antoinette  d'Am- 
/fille  de  Guy»  seigneur  de  Ravel,  et 
id'Antoine  de  la  Roclie-Foucault,sei- 
*deBarbezieux,  ne  lui  donna  pas  d'en- 
et  mourut  en  1553  (2). 
lis  assista  son  frère  alné«  Charles, 
)  de  Rrienne,  dans  la  défense  de  la  ville 
château  deLigny,  assiégés  par  Tempe- 
CharlesrQuint,  en  iikk  (3).  Il  fut  capi- 
de  cinquante  hommes  aarmes  et  cbe- 
'  de  l'onire  du  roi  (h). 
Dourut ,  ainsi  que  Tinaïque  riuscrip- 
^dessus,  le  11  mai  1571  ;  son  cœur  lut 
(é  aux  Célestins,  dans  la  chapelle  de 
-Pierre-Gélestin,  qui  devint  plus  tard 
ipelle  de  Gèvres  (5).  Quant  à  son  corps, 
inhumé  à  Liçny  (6). 
Sur  le  cercueil  en  plomb  découvert  le 
embre  : 

Hivt  el  pvissant  seignevr 
Messire  François  Deipbin  chevalier 
marquis  dAvlede  baron  ùt  Margavs 
et  deoede  a  Paris  le  26  aovst 
1746  âge  (le  88  ans  etans 
ne  a  Bordeavs  dans  le  mois 
davril  1660  a  ele  entere 
daiis  legUse  des  RR  PP 

Gelesiins 
Reqviescatin  pace. 

mçois-Delphin  d*Aulède  de  Lestonac, 
uis  de  Margaux,  fils  de  Jean-Denis  ou 
lea-Denis  d'Aulède  de  Lestonac,  baron 
brgaux  ,  premier  président  au  parle- 
de  Bordeaux  (1673-1695),  et  de  Thérèse 
)ntac,  était  ne  en  avril  1660  (7). 
fut  marié  deux  fois,  savoir  : 
Lel7juilletl696,à£lisabeth-Antoinette- 
,  huitième  enfant  de  Louis-François  le 
B,'  seigneur  de  Caumartin ,  conseiller 
irlement  de  Paris,  intendant  de  justice 
Ihampagne,  conseiller  d'Etat,  et  de 
!rine-Madeleine  de  Verthamon ,  morte 
avril  1713  (8) , 

Le  11  décembre  1715,  à  Antoinette- 
lotte,  cinquième  enfant  dcCharlesHenri- 
ard  de  Lenoncourt,  marquis  de  Blain- 
,  comte  de  Tempire,  grand  chambellan 
topold,  duc  de  Lorraine,  et  de  Cbar- 

Le  F.  Anselme,  1. 10,  p.  729. 
N.  YiCNiER,  Hiêtoire  de  la  maison  de  Luxem- 
;  éd.  du  Cbcsne,  Paris,  1617,  in-8%  p.  515.  — 
I.  PaTUIoii,  Paris,  1619;  in-4%  p.  b08. 
Le  P.  Anselme,  loc,  cil, 
N.  YiGNiEa,  éd.  Pavillon,  loc.  cit. 
MiLLiN.  loc.  cil.  y  p.  54. 

Le  P.  AifSELME,  YiGNiER ,  loc.  cîL  —  Lc  P. 
UEB,  p.  574.  —  Recueil  manu$crii  d^tucrivtioni^ 
p.  183. 

Tablettes  de  Thémis,  t.  U  ,  p.  55.  —  Mercure 
•ance^  octobre  1748,  p.  227  el  suiv. 
Le  P*  Anselme,  1. 1  v,  p.  545. 


lotte-Tolande  de  Nettancourt,  dame  d*atour 
de  la  duchesse  de  Lorraine  (1). 

Le  marquis  d*Aulède  n'eut  aucun  enfant 
de  ses  deux  femmes,  et  mourut  à  Paris, 
dans  sa  quatre-vin^t-neuvième  année,  le  2é 
août  nw.  Le  lendemain ,  après  avoir  été 
présenté  à  l'église  Saint-Paul,  sa  paroisse» 
il  fut  inhumé  aux  Célestins  (2),  dans  la  nef 
de  la  chapelle  de  Gèvres  (3). 

La  date  de  1746,  donnée  par  Tinscription 
ci-dessus  rapportée ,  est  fautive  ;  c*est  ce 
qu'établissent  d'une  manière  péremptoiro  le 
registre  des  sépultures  de  l'église  Saint- 
Paul  pour  l'année  1748,  et  celui  des  inhu- 
mations faites  aux  Célestins.  U  n'y  a  donc 
oas  ici  de  discussion  possible. 

Architecture. 

1**  Deux  chapiteaux  très-anciens;  l'un 
d'eux,  portant  0^,31  de  haut  sur  0«,40  de 
large,  rappelle  tout  à  fait  les  formes  corin- 
thiennes ;  il  est  orné  de  quatre  têtes  humai- 
nes ,  une  sur  chaque  face  ;  des  pommes  de 
f)in  décorent  en  outre  les  côtés  des  grandes 
èuilles.  Ces  deux  chapiteaux  sont  évidem- 
ment d'une  époque  antérieure  à  la  construc- 
tion des  Célestins,  car  ils  ont  été  découverts 
dans  les  fondations  de  la  façade,  à  un  mètre 
environ  au-dessous  de  l'escalier  conduisant 
aux'combles;  ils  portent ,  du  reste*  tous  les 
caractères  du  xii*  siècle. 

S*  Groupe  de  trois  chapiteaux  du  xin*  siè-. 
cle  sculptés  dans  une  pierre  :  ce  morceau  » 
d'un  travail  simple  et  d'un  beau  caractère» 
a  été  également  trouvé  dans  le  massif  de 
fondation  de  la  façade. 

Les  fragments  d'architecture  qui  précè- 
dent, ainsi  que  quelques  fûts  de  colonnes 
rencontrés  sous  le  sol  »  proviennent»  suivant 
toute  probabilité,  des  chapelles  qui  ont  été 
remplacées  par  réglise  dont  Charles  Y  est 
le  fondateur. 

3*  Dix  petits  chapiteaux  du  xiv*  siècle  por- 
tant des  traces  de  coloration  et  provenant  de 
diverses  parties  de  l'é^j-lise. 

h""  Un  chapiteau  du  xv*  siècle,  de  dimen- 
sions plus  lortes  que  les  précédents  :  ce 
morceau,  trouvé  sous  le  sol  de  la  nef,  doit 
avoir  appartenu  à  un  caveau  orné,  construit 
postérieurement  à  l'église. 

5**  Un  petit  chapiteau  corinthien ,  de  la  re- 
naissance, aj  ant  fait  partie  des  promenoirs 
du  cloître. 

6''  Une  tête  de  sargouille. 

7'  Un  piédestal  du  xiv*  siècle  en  pierre 
tendre,  portant  des  traces  de  coloration  sur 
les  moulures;  les  faces  de  ce  fragment ,  dont 
le  plan  est  un  polygone ,  présentent  des 
quatre  feuilles  s'enlevant  en  jaune  sur  un 
fond  noir. 

8*  Une  croix  surmontée  d*un  chapeau  de 
cardinal  appliquée  sur  des  moulures  décou- 
pées du  XIV*  siècle. 


ni /dem,  t.  Il,  p.  64. 


,  Registre  des  sépultures  de  réglise  royale  et  pa^ 
rotssiale  de  Saint-Paul  de  Paris^pour  Vannée  1748. 
—  Registre  des  inhumations  des  Céleêtins,  (Arcb,  de 
la  préfect.  de  la  Seine.)  • 

{5)  MiLLLN.  loc.  cit.,  p.  40. 


1165 


PAR 


dictionnaire; 


P4R 


il» 


9^  Un  fragment  de  pinacle  de  la  même 
époque. 

10^  Un  heaume,  un  morceau  de  frise 
orné  et  dirers  fragments  d'écussons  armo- 
riés, le  tout  peint  et  doré.  Ces  écussons 
sont  les  suivants  : 

A.  Partie  inférieure  d'un  écusson  aux  ar- 
mes de  Bourbon  (d*azur  à  trois  fleurs  de  lis 
d'or,  au  bAton  de  gueules  péri  en  bandes). 
Ce  débris  doit  prOTcnir  de  la  chapelle  Sainl- 
Louis,  construite  par  Charles,  cardinal  de 
Bourbon  :  dans  cette  chapelle  se  trouvaient 
les  armes  du  prélat,  accompagnées,  de  cha- 
que cAté ,  de  sa  devise ,  qui  était  une  main 
tenant  une  épée  flambloyante  entourée  d'un 
listel,  sur  lequel  étaient  les  mots  n' espoir 
ni  peur t  devise  singulière  pour  un  prince  de 
l'Eglise  (1). 

Charles,  troisième  fils  de  Charles  I'%  duc 
de  Bourbon  et  d'Auvergne,  comte  de  Cler- 
mont,  pair  et  chambrier  de  France,  et  d'A- 

Ïnès de  Bourgogne,  était  né  vers  lh3i.  Nommé 
'abord  chanoine  et  chantre  de  Lyon,  il  fut 
promU|  en  lï%6,  au  trône  archiépiscop.il  de 
cette  ville;  mais  il  ne  fut  sacré  qu'en  IWO. 
n  fut  légat  d'Avignon  de  U6S  à  U76, 
époqMo  &  laquelle  Siite  IV  lui  donna  le 
chapeau  de  cardinal,  h  la  demande  du  roi 
Louis  XI.  Charles  de  Bourbon  réunit,  en 
oatre^  sur  sa  tète  de  nombreux  bénéfices, 
Après  la  mort  de  Jean  II,  son  frère  aine, 
il  prit  le  titre  de  duc  de  Bourbon  ;  mais 
fl  fut  obligé  de  transiter  avec  sa  belle-sœur, 
la  duchesse  de  Beauieu,  et  de  se  contenter 
()u  Beam'olais  et  de  2O9OOO  livres  do  pension. 

Il  mourut  à  Lyon,  le  13  septembre  1488, 
et  fut  enterré  dans  l'église  de  Saint-Jean  de 
cette  ville,  où  l'on  voit  sa  tombe  en  marbre 
blanc  (2). 

Selon  le  P.  Beurrier  (S)  et  le  recueil  d'é- 
pitapbes  ci-dessus  cité  («},  le  corps  du  car- 
dinal, après  être  resté  en  dépôt  pendant 
une  année  dans  l'église  Saiat-Jean,  fut  trans- 
porté aux  Célestins  de  Paris,  et  inhumé 
dans  la  chapelle  Saint-Louis;  mais  ce  fait 
semble  contestable  aux  auteurs  de  l'Histoire 
des  grands  ofiiciers  de  la  couronne. 

B.  Partie  supérieure  de  deux  écussons  ac- 
ciolés  et  surmontés  de  la  couronne  de  mar- 
quis ;  le  premier  est  aux  armes  de  Montmo- 
rencv-Laval  (d'or  à  la  croix  de  gueules  char* 

Jée  ae  cinq  coquilles  d'argent  et  cantonnée 
e  seize  aierions  d'azur,  quatre  dans  chaque 
canton);  le  second,  aux  armes  des  Hurault 
(d'or  à  la  croix  d'azur  cantonnée  de  quatre 
ombres  de  soleil  de  gueules) 

C  Partie  supérieure  d'un  écusson  en  lo- 
sange aux  armes  des  Hurault ,  surmonté 
également  d'une  couronne. 

Les  débris  côtés  ci-dessus  B  ei  C  provien- 
nent, sans  aucun  doute,  du  tombeau  élevé 
h  MargueriteHurault,  dans  la  chapelle  Saint- 
Martin. 

(1)  Le  P.  Beurrier,  p.  385.  —  Recueil  tTépUa" 
pkis,  t.  Il,  p.  219.—  Le  Laboureur, /or.  cit.  p.  149. 
i)  Le  P.  Anselme,  L  I,  p.  ô06. 
(5)  P.  304. 
(4)  |.  n,  p.  319. 


Marguerite,  cinquième  enfant  de  Philippt 
Hurault,  comte  de  Chiverny  et  de  Limours, 
chancelier  de  France,  et  d'Anne  de  Thoa, 
naquit  à  Paris,  le  21  août  1564  ;  eile  tut 
mariée  trois  fois,  savoir  : 

1°  A  Guy  de  Laval,  marquis  de  Mesles, 
comte  do  Joigny,  mort  sans  enfants,  le  n 
avril  1590,  des  blessures  qu'il  avait  reçoes 
h  h  bataille  d'Ivry. 

2^  A  Anne  d'Anglure,  baron  de  Givrj, 
mort  au  siège  de  Laon,  en  1594. 

3**  A  Arnauld  le  Dangereux,  seigneur  de 
Beaupuy  ,  comte  de  Maillé. 

Elle  mourut  à  Paris,  le  13  juin  1614,  et  fut 
enterrée,  comme  on  l'a  vu  plus  haat,  dos 
là  chapelle  Saint-Martin,  aux  Célestins  (f). 

D,  Portion  d'un  écusson  écartelé  au  1  etin 
4  d'azur  à  trois  dés  d'or,  au  8  et  au  S  d'tt^ 
gent  à  la  bande  d'azur,  chargé  au  chef  d'un 
oiseau  d'or. 

Les  recherches  faitesjusqu'ècejoiirD'efll 
pu  faire  découvrir  la  famille  &  laquelle  ap- 
partiennent ces  armoiries. 

11*  Une  architrave  et  une  corniche  de  la 
renaissance,  profilées  avec  beaucoup  de  fi- 
nesse, qui  ont  pu  appartenir  au  cv>ltre. 

Peiaiiirei. 

1"*  Dne  grande  portion  de  peinture  mu- 
rale exécutée  sur  plâtre  ;  on  y  distingue  les 
traces  de  deux  {)ersonnages»  dont  l^in  est 
couvert  d'une  cuirasse. 

2*  Plusieurs  petits  fragments  de  peinture 
sur  plâtre. 

Ces  débris,  trouvés  dans  les  gros  mun 
de  fondation  de  l'église,  au  midi,  devaient 
décorer  les  chapelle^  antéiiouros  au  mona- 
ment  de  Charles  Y. 

ScDlptures. 

l"*  Une  tête  de  femme  sculptée  en  pierre. 
Ce  morceau,  bien  modelé,  appartient  an 
XVI'  siècle  ;  il  a  été  peint  en  totalité  ;  oa 
voit  encore  des  traces  des  couleurs  de  chair 
sur  la  figure,  de  l'or  sur  les  cheveux  et  do 
bleu  sur  le  voile  qui  les-couvre. 

2°  Portion  du  pied  droit  d*une  figure  en 
bas-relief  ;  il  est  chaussé  d'une  sandale,  ei 
se  rattache  à  une  portion  de  draperie. 

3"*  Petite  statuette  en  fer  fojiidu,  d*uoe 
époque  douteusç.  ,Cette  figure,  agenouillée, 
les  bras  croisés  sur  la  poitrine,  est  revétuf 
d'une  cotte  de  maille,  $îur  laquelle  se  IrOuré 
un  manteau  ;  elle  a  0n,12  dé  hauteur,  et. 
est  placée  sur  un  socle  haut  de  0*,13.  La 
partie  antérieure  de  ce  socle  est  armée  d*im 
treillis  dont  chaque  interstice  renferme  un 
gros  point. 

4°  une  épée  paraissant  avoir  fait  partie 
d'un  trophée  :  le  plus  simple  examen  suffit 
pour  établir  que  ce  n'a  jamais  été  une  arme 
de  guerre. 

Ces  deux  derniers  otgets  ont  été  décoo- 
verts,  le  premier,  dans  le  massif  de  l'esca- 
lier conduisant  à  la  chaire  de  l'ancien  ré- 
fectoire, le  second,  dans  l'épaisseur  du  mur 
sud  de  cette  pièce,  sous  la  corniche. 

(i)  Le  P.  AnsELME ,  t.  VI,  p,  507.  —  Le  LiMU 

HEIR,  Ivc,  cit.  p.  207. 


PAR 

Bijoux. 

1*  Une  bague  en  argent  doré,  trouvée  dans 
le  cercueil  n*  7. 

L*anneau  présente  plusieurs  filets  paral- 
IMes  ;  le  cbalon  contient  un  cristal  blanc, 
transparent»  taillé  en  pyramide  »  uréseutant 
W  base  en  dehors. 

9r  Fibule  ou  ornement  en  cuivre  doré, 
auquel  sont  encore  attachés  des  fils  do 
-iiétal 

3"  Bouton  spbérique  en  cuivre,  gauffré 
0ur  la  partie  antérieure. 

Monnaies» 
!•  Deniers  de  Louis  YIII»  1223,  1226. 

LVBovicvA  KKx  dans  le  champ  sur  deux  ligues,  en 
boastropbéflon  : 

FBA 

fO!l 

i^  +  PAMMi  CIVI8  :  dans  le  chauip,  croix  «precque 

BiHon  :  diamètre  O^^^OSO. 
9r  Demi -gros  de  Jean,  roi  de  France, 
1850,  lS6b. 

Légende  extcneure  : me  d...uv....  (bene- 

BKTV;  81T:  HOME;  DBII  ;  inV-  XPI. 

Deo^ùôuie  légende  couccntrique  :  iohannes  deix 
€!▲.  Dans  le  champ,  croix  bauie  dont  le  pied  coupe 
k  Hgende  intérieure,  et  dont  la  télé  et  les  bras  sont 
terminés  par  une  (leur  de  lis. 

il.  Bordure  de  fleurs  de  lis  rcnrermées  chacune 
^Ifpf  UB  ovç  ;  dans  le  champ,  couronne  ouverte  sur- 
HMMMant  la  légende  suivante  :  FRÂNCoav...RBx. 

Biilon  :  diamètre  0'',026. 

Mauvaise  fabrication;  le  flan  n'a  pris 
qtt*une  partie  de  Tcmpreinte  du  coin  ;  la 
pidce  n*a  aucunement  frayé. 

8-  Doozain  de  Henri  IV.  (1589, 1610.) 

■^niCVS.nU.D.6 A.EE   (  BBNRICV8.nn.0.G.FlAS. 

ET.IIA.RE3l) 

Ecusson  aux  armes  de  France,  surmonté 
de  la  couronne  royale  fermée. 

i|.  SIT.S0IE2I.DIII.B (siT.HOMEN.DIII.BBlfBDICTUIl) 

Croix  ancrée,  cantonnée  au  1  et  au  i 
d*une  couronne  fermée,  au  2  et  au  3,  d'une 
fleur  de  lis. 

Biilon  :  diamètre  0-,02V  ;  fabrication  et 
conservation  mauvaises.    • 

*•  Liard  de  Louis  XIV,  (16W,  1715.) 

L.XUII.ROY.BE.F (L.XnU.ROT.DE.FR.ET.DE.JIà*) 

tme  à  gauche  revêtu  des  ornements  royaux* 

R.  URR  LIARD 

DR  .    DE 

ANC  FRANGE 

B  ^ 

AU  dessous»  trois  fleurs  oe  lis. 

Cuivre  :  diamètre  0^,0â3. 
.  Cette  pièce,  qui  porte  le  différent  moné- 
taire de  Rouen,  est  fort  mal  conservée. 

5*  Jeton  de  la  prévôté  de  Pari^. 


DTPIGRAPHIE. 


PAR 


1158 


Ecu?son  armorié,  surmonté  d'un  casque 
taré  (le  trois  quarts ,  orné  de  ses  lambre- 

3uins  ;  il  est  chargé  des  armes  suivantes  : 
'or,  à  trois  f ètos  de  Maurede  sable,  tortillées 
d'argont ,  écnrtelées  d'or,  h  trois  fasces  de 
gueules. 

R.  6  QVO.NVLLA.PRIORVlf  8 

Vaisseau  pavillonné  de  France»  voguant 
à  droite. 

A  Texergne  :  1633. 

Cuivre  ;  diamètre  :  0~,028. 

Michel  Moreau»  conseiller  d'Etat  et  liea* 
tenant  civil,  à  qui  ai)partient  ce  jeton ,  a 
rem{)Ii  les  charges  de  prévôt  des  marcband6« 
è.Paris,  de  1632  à  1638.  Il  est  mort  dans 
rexercicc  de  ses  fonctions. 

6"  Essai  de  coin  représentant  des  on  o- 
monls  gravés  avec  beaucoup  dp  soin. 

Cuivre  ;  diamètre  :  0",029.  Ineus 

Poteries. 

1*  Deux  pots  en  terre  jaune,  d'une  très- 
faible  épaisseur,  ornés  de  lignes  rouges  ap- 
pliquées au  pinceau  :  ces  vases,  qui  ser- 
vaient à  brûler  des  aromates»  ont  les  flancs 
percés  de  trous  destinés  à  faciliter  le  pas- 
sage  de  la  fumée  ;  ils  se  plaçaient  auprès 
des  morts,  pendant  leur  exposition  à  dé* 
couvert  dans  les  églises. 

2°  Un  petit  vase  garni  d*anses»  en  terre 
grise;  sa  forme  paraît  peu  ancienne. 

La  commission  terminera  ici  son  travail* 
Elle  eût  désiré  obtenir  des  résultats  plus 
intéressants  pour  Thistoireet  pour  la  science  ; 
elle  s'estime  heureuse»  cependant,  d*avoir 
pu  mettre  au  jour  quelques  documents 
nouveaux. 

Ce  travail  serait  plus  complet»  s*il  était 
accompagné  d'un  plan  indiquant  le  mouve- 
ment quotidien  des  fouilles;  les  relevés 
nécessaires  avaient  été  faits  dans  ce  but. 
Hais»  au  mois  de  février  18&8,  la  casernç 
des  Célestins  a  été  occupée  par  la  première 
garde  républicaine;  le  bureau  des  architectes 
a  été  bouleversé,  et  la  plupart  des  documents 
recuillis  ne  se  sont  pas  retrouvés. 

On  n  a  pas  respecté  davantage  les  cer- 
cueils qui  avaient  été  déposés  à  la  suite  du 
bureau  des  architectes.  Les  restes  qu'ils 
contenaient»  et  oui  avaient  échappé  a  la 
violation  de  1793,  ont  été  tirés  de  leurs 
linceuls  et  dispersés  par  la  révolution  de 
18^8.  Il  n*a  f)as  été  possible»  dès  lors»  de 
les  déposer  dans  les  cavaux  de  Téglise 
Saint-Paul»  ainsi  que  la  commission  en  avait 
d'abord  eu  le  proiet  ;  en  conséquence»  ils  ont 
été  transportés  a  l'ossuaire  de  l'Ouest  avec 
les  ossements  découverts  dans  les  fouilles. 

Toutefois»  quelques-uns  de  ces  ossements» 
qui  offraient  de  1  intérêt  sous  le  rapport  de 
1  anthropologie  ou  de  la  science  anatomique» 
ont  été  donnés  au  Muséum  d'histoire  na- 
turelle. 

Quant  AUX  restes  de  la  duchesse  de  Belb- 
fort,  la  conimission  avait  pensé  qu'ils  de- 
vaient ôlre  remis  ù  TAngleterre.  Mais  lord 
Normaiiby,  sur  les  ouvertures  qui  lui  ont 


0  DE.Là.PREvusTE\BE.ii<Mi.NOR£Av.uEUT«^civiL       été  l'altes  à  co  sujct,  a  cxpiimé  l'avis  que  des 


IlSt 


PAR 


mCTlONNAlRE 


restes  sppartenènt  à  une  princesse  du  sang 
royal  français  ne  devaient  pas  être  déposés 
à  Westminster.  La  commission  s'occupe  en 
ecHiséquence  des  moyens  de  les  faire  trans- 
férer dans  les  cavaux  de  Saint-Denis. 

Les  divers  objets  d'art  et  d'antiquité  ont 
été  remis  au  musée  de  Cluny. 

Il  n'est  pas  inutile  ici  de  remaraueraue  les 
niches  qui  décoraient  la  façade  de  l'église, 
et  qui,  autrefois,  avaient  renfermé  les  statues 
de  Charles  V,  roi  de  France,  et  de  la  reine 
Jeanne  de  Bourbon,  sa  femme,  ont  été  trans- 
portées à  l'église  Saint-Denis,  oui  possédait 
déjà  les  deux  statues  précitées. 

La  commission  ne  terminera  pas  son  trà- 
rail  sans  témoigner  sa  gratitude  toute  par* 
ticulière  à  M.  de  Bourran,  architecte  ins- 
pecteur des  travaux,  qui  lui  a  prêté  son 
concours  avec  un  zèle  et  un  bon  vouloir 
qui  ne  se  sont  pas  démentis  un  instant. 

Cbaolot,  au  faubourg  de  ce  nom. 

La  plus  ancienne  des  trois  maisons  reli- 
gieuses de  Chaillot  est  celle  qui  est  bâtie  sur 
le  fonds,  qui  a  conservé  le  nom  de  Nijoo,  qui 
était  le  nom  primitif  de  toute  la  côte. 
'  Anne  de  Bretagne ,  femme  du  roi  Char- 
les VIII,  ayant  eu  de  ses  ancêtres  le  manoir 
de  Nijon ,  ou  l'hêlel  do  Bretagne  ,  en  fit  la 
destination  pour  l'établissement  d'un  cou- 
vent de  Minimes  (les  Bons-Hommes\  y  ajou- 
tant un  autre  hôtel  contigu ,  qu'elle  acheta 
en  1^96  de  Jean  de  Cérisy ,  bailli  de  Hont- 
fort-l'Amaurv,  lequel  hôtel  dépendait  de  la 
seigneurie  crAuleuil ,  et  contenait  sept  ar- 

Eents  entourés  de  murs ,  avec  un  vivier  au 
as  et  une  chapelle  dite  Notre-Dame  de  touten 
grâces.  La  même  reine  fit  commencer  une 
église  plus  grande, qui  ne  fut  achevée  que 
sous  le  règne  de  François  1",  et  peut-être 
encore  plus  tard ,  puisque  ce  ne  fut  qu'en 
1563  que  le  roi  donna  à  ces  religieux  toutes 
les  pierres  de  taille  restées  sur  le  bord  de 
la  Seine ,  du  côté  de  Grenelle.  On  appela  la 
nouvelle  église  du  nom  de  l'ancienne  cha- 
pelle, Notre-Dame  de  toutes  ardees^  et  elle 
fut  dédiée  sous  ce  titre ,  le  13  juillet  1578  » 
par  Henri  Le  Hei|men,  évêque  de  Digne,  au 
nom  de  l'évêque  de  Paris ,  qui  ordonna  que 
l'anniversaire seraitfixéau  premier  dimanche 
de  juillet.  Ce  couvent  fut  le  premier  que  cet 
ordre  eut  aux  environs  de  Paris  ,  et  ils  en 
furent  redevables  aux  soins  de  deux  doc- 
teurs de  cette  capitale,  qui  s'y  étaient 
d*abord  opposés  (on  ne  dit  pas  pour  quelle 
raison),  savoir,  Jean  Quentin,  pénitencier 
de  Notre-Dame ,  et  Michel  Standoncht,  prin- 
cipal du  collège  de  Montaigu.  Le  premier 
logea  chez  lui  les  six  religieux  que  saint 
François  de  Paule  y  envoya ,  en  attendant 
que  ce  couvent  de  Nyon  fût  en  état,  et  voulut 
par  son  testament  que  son  cœur  fût  enterré 
dans  la  chapelle  de  Sainte-Anne  de  leur 
église,  où  sont  gravés  les  vers  suivants  : 


Cy  gist  aa  bas  de  ce  pilier 
Le  cœur  da  bon  Péaiteocier, 


PAR  un 

Maistre  Jean  Quentin  sans  ener, 
Qai  de  ce  Couvent  blenfiyeieQr 
Fut,  et  de  TOrdre  amaieor. 

Les  autres  sépultures  plus  remarquibifli 

?a*on  voit  dans  la  même  église  sont  de  dame 
rançoise  de  Veyne ,  femme  d*Aotoine  Dn- 
Erat ,  chancelier  de  France ,  avant  qo^il  em- 
rassAt  l'état  ecclésiastiqne  ;  d*ttn  Jean  d'A- 
lesso,  petit-neveu  de  saint  François  de  Paula, 
décédé  en  1579 ,  et  de  son  épouse  Marie  dt 
la  Saussaye;  de  Madeleine  d'AlessOt  femno 
de  Pierre  Chaillou,  secrétaire  de  la  chambre 
du  roi,  morte  en  1583 ;  celle  d'Olivier  LeOvre, 
seigneur  d'Ormesson,  d*Baubonne,  ete.,i)ré- 
sident  de  la  chambre  des  comptes ,  dééUi 
le  26mai,1600,  et  Anne  d'Alesso,  son  épovse» 
morte  dès  l'an  1590;  celle  de  Marie  de  Drae, 
veuve  de  Jacques  Avrillot,  conseiller  âo  par- 
lement, femme  très-pieuse,  décédée  le  11 
septembre  1590,  et  d'Anne  Le  Lieuff  Teuve 
de  René  Vivian,  correcteur  des  comptai, 
aussi  d'une  très-grande piétéylaquellenioiint 
le  3  avril  1591.  Dans  le  dernier  siècle,  Fru* 
cois  Jourdan ,  Angevin,  professeur  roral  m 
nëbreu  ,  a  été  inhumé  dans  la  niôme  é^se. 
Le  village  de  Chaillot  a  donné  naissance  à 
Jean  du  Housset ,  célèbre  reclus  du  HodW 
Yalérien ,  qui  mourut  en  odeur  de  aainteCé  i 
l'an  1609,  le  3  d'août. 

Sa  nourriture  ordinaire  était  du  pain  bis» 
auquel  il  ajoutait  quelques  racines,  rarement 
des  œufs  ou  du  poisson,  et  encore  plus  rare- 
ment de  la  viande ,  et  sa  boisson  était  da 
l'eau.  Il  ne  consentit  à  boire  un  peu  de  vin 

2ue  quelques  jours  avant  sa  mort.  La  prière 
tait  son  occupation  presque  continuelle, 
avec  la  lecture.  Il  couchait  dans  une  bière, 
revêtu  de  son  cilice  et  de  sa  robe  blandie. 
C'est  ainsi  qu'il  vécut  pendant  quarante  sii 
ans,  excepté  quelque  temps  durant  les  guerres 
civiles^  qu'il  se  retira  au  collège  de  Moa- 
taigu ,  à  Paris ,  parmi  les  pauvres  écoliers , 
ou  bien  chez  tes  Chartreux  ;  il  mourut 
accablé  d'austérités ,  à  l'Age  de  soixante-dix 
ans.  Il  fut  honoré ,  pendant  sa  vie ,  de  |>lu- 
sieurs  visites  des  rois  Henri  III  et  Henn  lY. 
Le  premier  lui  avait  £iit  bAtir  un  oratoire, 
joignant  sa  cellule.  Les  auteurs  de  sa  Tie 
(Colletet  et  de  la  Croix)  disent  qu'il  prédit  à 
ces  deux  monarques  le  çenre  de  leur  mort. 
lis  ajoutent  que  les  habitants  de  Suresoes 
et  des  villages  voisins  avaient  recours  à  lui . 
dans  les  calamités  publiques,  et  qu'ils  avaient 
toujours  ressenti  la  puissance  de  son  inte^ 
cession. 

Mézeray ,  historiographe  de  France ,  dont 
le  vrai  nom  était  François  Eudes  •  avait  une 
maison  de  campagne  à  Chaillot.  On  dit  ou'il 
avait  eu  dessein  de  se  faire  enterrer  aam 
l'enclos  de  cette  maison ,  sur  une  émineoee 
à  l'extrémité  de  sa  vigne  »  et  de  sy  faire 
construire  une  espèce  de  mausolée  en  pvra- 
mide ,  soutenu  d'un  piédestal ,  orné  de  bas* 
reliefs ,  où  devaient  être  gravés  cinq  ou  six 
volumes ,  avec  le  titre  d'Anecdotes ,  et  uns 
inscription.  Il  avait  eu  même  la  témérité  de 
nommer  Tabbé  de  la  Chambre  pour  exéeip 
teur  d'un  orojet  si  bizarre. 


1161 


PAR 


n*EPIGRAPHlE. 


PAR 


UdA 


Le  prësident  Jeannin  a  eu  pareillement  sa 
maison  de  campagne  à  Chaillot ,  en' 1619. 

ChANOINESSES  du  SAi:!<rT-SÉPULCRB  ,  ou  COU" 

vent  de  Belle-Chasse,  Ce  couvent ,  qui  est 
situé  dans  la  rue  Saint-Dominique,  faubourg 
saint-Germain,  est  un  couvent  Je  religieuses 
chanoinesses  du  Saint-Sépulcre ,  autrement 
appelé  le  couvent  de  Belle-Chasse ,  du  nom 

Sue  portait  autrefois  le  lieu  oili  il  esl  situé. 
e  lut  la  baronne  de  Plancy  qui  attira'  ces 
religieuses  de  Charleville  à  Paris ,  en  1632. 
La  principale  bienfaitrice  de  cette  maison 
a  été  la  Mère  de  Verdaillo ,  qui  en  était 

Iirieure.  Cet  ordre  a  été  institué  dans  la  Pa- 
cstine  par  ceux  à  qui  les  Sarrasins,  et  puis 
les  rois  de  Jérusalem,  confièrent  la  garde  du 
Saint*Sépulcre,  vers  la  un  du  xi'  siècle.  Les 
couvents  de  cet  ordre  ,  tant  d'hommes  que 
de  femmes ,  se  sont  multipliés  en  Europe, 
excepté  en  France,  oCli  il  y  en  a  très-peu.  De 
celui-Kïi  sont  sorties  les  chanoinesses  du 
Saint-Sépulcre,  que  Louis-Charles  d*AIbert, 
duc  de  Luvnes  ,  établit  dans  sa  terre  de 
Luynes  en  1656.  (Hurtaut  et  Maont.) 

CHANOIIf  ESSES  RÉGULIÀRES  DE  SaINT- AU- 
GUSTIN. Ce  monastère  est  dans  la  rue  et  du 
même  côté  que  les  religieuses  de  Picpus. 

Le  corps  de  Marguerite-Louise  d'Orléans, 

grande  duchesse  de  Toscane,  et  fille  de  Jean 
iston  de  France ,  duc  d'Orléans ,  et  de 
Ifarçuerite  de  Lorraine  ,  a  été  inhumé  dans 
réglise  de  ce  couvent ,  où  il  j  a  deux  épi- 
taplies ,  Tune  française  et  l'autre  latine  : 
Toici  l'une  et  l'autre  : 

Uà  repose  le  corps  de  très-haute,  très-puissante 
el  irès-vertueuse  princesse  M.  Aloyse  d*Orléans, 
époose  de  magnanime  Cosme  111  de  MéJicis, 
Grand  Duc  de  Toscane,  décédée  le  27  septem- 
bre 1791.  Priez  Dieu  pour  le  repos  de  son  âme. 

D.  0.  M. 
Margarilœ  Aloysrae,  Joannis  Gastonis  Ducis  Au- 
rdiani  Ûlis ,  Ludovici  XIY  nupliarum  auspicis 
palnieli,  Henri  lY  nepti,  Magnœ  Duci  Etruriae, 
i^iis  corporis,  animique  doiibus  insignî  chri- 
stiame  pietatis  exemple  conjugt  carissimae  caris- 
.  simomm  pignorum  matri  Cosmus  111,  Magnus 
Bux  Etrurix,  mœrens  monumentum  posuit.  A. 
S.  M.  D.  ce.  xxni. 

Chartreux  (L*ég1ise  et  couvent  des).  Saint 
Louis  y  dont  le  zèle  pour  la  propagation  des 
ordres  religieux  était  presque  sans  bornes , 
fol  si  édifié  du  récit  qu'on  lui  faisait  de  la 
Tie  solitaire  et  pénitente  des  disciples  de 
saint  Bruno ,  qu  en  1257  il  demanda  à  dom 
Bernard  de  la  Tour ,  prieur  de  la  Grande- 
Chartreuse,  général  de  tout  Tordre,  quelques- 
uns  de  ses  frères ,  qu'il  voulait  établir  près 
de  Paris.  Dom  Bernard  envoya  aussitôt  au 
roi  dom  Jean  de  Josseran  ,  prieur  du  Val- 
Sainte-Marie  ,  au  diocèse  de  Valence,  avec 
auatre  autres  religieux.  Le  roi  les  établit  à 
entilly,  et  leur  donna  la  maison,  les  vignes 
et  les  terres  qu'il  avait  achetées  des  enfants 
de  Pierre  Le  Queux.  Après  un  an  de  séjour 
en  cet  endroit ,  ces  cinq  Chartreux  suppliè- 
rent le  roi  de  vouloir  bien  leur  accorder  son 

DiCTio?!?!.  d'Epigraphie.  L 


hôtel  de  Valvert  ou  Vauvert,  maison  ùe 
plaisance  que  le  roi  Bobert  avait  fait  bAtir, 
et  qui  était  abandonnée,  h  cause ,  disent  les 
bonnes  gens,  que  les  diables  s'en  étaient 
emparés,  et  y  ^usaient  un  tintamarre  épou- 
vantable (l);mais  que  saint  Louis  l'ayant 
accordée  aux  Chartreux  ,  la  présence  et  les 
prières  de  ces  saints  religieux  les  on  chas- 
sèrent :  Aniles  fabulœ.  Le  motif  que  ces  reli- 
gieux allé{juèrent  était  que  la  doctrine,  qui 
se  répandait  de  la  ville  ae  Paris  dans  touto 
l'Eglise,  ferait  refleurir  leur  ordre.  Quoique 
celte  raison  ne  fût  guère  valable ,  puisque 
Gentilly  n'est  qu'à  une  petite  lieue  de  Parib, 
et  que  d'ailleurs  saint  Bruno  ait  voulu  plutôt 
former  des  solitaires  et  des  saints  que  des 
savants ,  cependant  le  roi  leur  accorda  leur 
demande ,  et  non-seulement  leur  donna  le 
lieu  et  l'hôtel  de  Vauvert,  avec  toutes  ses 
appartenances  et  dépendances ,  mais  même 
leur  laissa  la  maison,  les  vignes  et  les  terres 
où  il  les  avait  établis  à  Gentilly,  et  ajouta  à 
tous  ces  bienfaits  cinq  muids  de  nié  do 
Gonesse  ,  h  prendre  tous  les  ans  à  la  Tous- 
saint dans  les  greniers  de  Paris.  L'acte  de 
cette  fondation  est  daté  de  Melun,  et  du  mois 
de  mai  de  l'an  1259. 

On  entre  dans  ce  monastère  par  un  portail 
qui  est  sur  la  rue  d'Enfer  :  une  avenue  assez 
longue  et  plantée  d'arbres  conduit  à  la  grande 
porte  intérieure  de  cette  maison.  L'on  entre 
ici  dans  la  première  cour  du  couvent,  et  Ton 
remarque,  a  main  gauche,  une  chapelle  assez 
grande,  qu'on  nommela  chapelle  des  femmes, 
parce  que  c'est  la  seule  où  les  femmes  aient 
entrée.  Elle  fut  consacrée  sous  l'invocation 
de  la  sainte  Vierge  et  de  saint  Biaise  ,  le  ik 
de  mai  de  Tan  1^60.  Dans  cette  chapelle  est 
une  tombe  plate  de  pierre  de  liais ,  sur 
laquelle  on  lit  une  épitaphe  qui  nous  apprend 

2ue  c'est  en  cet  endroit  qu'a  été  innumé 
aurent  Bouchel ,  avocat  fameux  au  parle- 
ment de  Paris,  mort  l'an  1629,  âgé  de  soixante- 
dix  ans.  On  aurait  rapporté  ici  cette  épitaphe, 
si  la  balustrade  de  l'autftl  de  la  chapelle 
permettait  qu'on  pût  la  lire  tout  entière. 

Dans  le  chœur  des  Pères ,  sur  une  petite 
lame  de  cuivre ,  qui  est  dans  une  des  ar- 
moires pratiquées  dans  les  basses  formes , 
vis-à-vis  les  stalles  des  religieux ,  est  cette 
inscription  : 

Ces  chaises  sont  des  marques  de  la  belle  écono' 
mie  du  Y.  P.  D.  Léon  Hinselin  ;  ont  été  faites 
en  Tannée  1680,  par  le  Frère  Henri  Fuziliers. 

Dans  le  ch({iur  des  Frères ,  sur  une  autre 

(1)  On  a  môme  poussé  la  crédulité  sur  ce  point , 
jusqu*à  s'imaginer  que  la  rue  où  sont  ces  religieux  n'a- 
vait été  nommée  la  rue  d'^Enfer^  qu'à  cause  des  ma- 
lins esprits  qui  s'étaient  emparés  de  ce  cb&leau,  et 
cependant,  pour  peu  qu'on  veuille  approfondir  cette 
matière,  on  trouvera  dans  les  auteurs  qui  ont  écrie 
le  plus  correctement  sur  la  recherche  des  antiquités 
de  Paris,  que  cette  rue  est  nommée  dans  les  vieux 
titres ,  via  Inferior,  comme  qui  dirait  la  rue  basse  » 

{»ar  rapport  à  la  rue  Saint-Jacques,  qui  était  appel- 
ée via  Superior;  et  qu'ainsi  c'est  par  corruption  et 
par  contraction  de  nom,  qu'elle  est  appelée  la  rue 
d'Enfer,  (Gerh.  Riuce,  tom.  III.  pag.  105.) 

37 


M  63  PAR  DICTIONNAIRE 

petite  )ame  de  cuivre ,  adossée  à  un  petit 
▼olet  pratiqué  vis-à-vis  les  stalles,  on  lit  : 

La  menuiserie  du  chœur  des  Frères  convers 
de  la  Chartreuse  de  Paris,  a  été  commencée  le 
20  février  1681,  et  Unie  le  tO  d^oclobre  1682, 
par  Tordre  et  belle  économie  du  V.  P.  D.  Léon 
llinselin,  Prieur  de  la  Charlreuse  de  Paris ,  et 
le  loul  conduil  par  le  Frère  Henri  Fuziliers 
convers. 

Plusieurs  personnes  de  grande  considéra- 
tion ont  été  inhumées  dans  cette  église. 
Philippe  de  Marigny,  évêque  de  Cambrai, 
puis  archevêque  de  Sens,  mort  en  1325,  fut 
inhumé  dans  Tancienne  chapelle  qui  sert 
aujourd'hui  de  réfectoire ,  et  ensuite  trans- 
porté dans  cette  église  ,  devant  le  grand- 
autel.  Jean  de  Blangy,  docteur  en  théologie, 
évoque  d'Auxerre  ,  mort  le  15  mars  ISV*.  Il 
était  né  au  bourg  de  Blangy,  dans  le  comté 
d'Eu ,  et  en  avait  pris  le  nom.  11  fut  grand 
théologien  et  grand  négociateur..  Jean  de 
Chissé  ,  évêque  de  Grenoble ,  mort  à  Paris 
le  17  août  1350.  Amé  de  Genève  ,  frère  de 
Robert  de  Genève  ,  pape  sous  le  nom  de 
Clément  VII.  Amé  mourut  le  k  décembre 
1369.  Son  tombeau  est  à  côté  deTautel,  sous 
une  arcade;  il  y  est  représenté  armé,  et  on 
y  lit  cette  épitaphe  : 


CI  GIST 

Noble  et  Puissant  Prince  3fessire 

Ame  de  Genève, 

qui  trépassa  Tan  degr&ce  f5G9, 

le  4*  jour  de  décembre. 

Jean  de  Dormans ,  évêque  de  Beauvais , 
cardinal  deTEglise  romaine  et  chancelier  de 
Franco  ;  et  Guillaume  de  Dormans ,  son 
frère  ,  aussi  chancelier  de  France  ,  eurent 
leur  sépulture  dans  le  chœur  de  celte  église. 

Guillaume  mourut  le  11  juillet  1373,  et 
le  cardinal,  le  7  novembre  de  la  même  année. 
On  ôta  leur  tombeau  du  chœur  en  1611 ,  à 
cauf>e  qu'il  incommodait  dans  la  célébration 
de  l'oOice  divin;  et  le  chancelier  Boucherat, 
issu  par  femmes  de  la  famille  des  Dormans, 
lit  placer  ce  tombeau,  en  1696,  devant  Tautel 
de  la  chanelle  Sainte- Anne,  et  mettre  Tépi- 
taphc  qu  on  va  lire  où  était  Tuncien  tom- 
beau : 

nie    JACET 

llhislrisslmus  Eccicsiae  Princeps 

Jiannes  de  Dormano , 

S.  R.  E.  Cardinalis, 

Episcopus  Belvacensis, 

El  Francix  Cancellarius 

Dcsignatus  anno  u.  ccclxiv. 

Qui  mnnus  suuro  in  regias  niantis 

Drposuit  anno  m.  ccclxxi, 

Fratfe  ejus, 

Qui  hic  oliani  ndjacct,  in  idem  mumis 

Mox  sufleclo  ; 
Hiijus  Cirdinalis  effigies  de  métallo, 

Cnpreo  ante  hic  exposila, 
Pro  faciliori  divini  cultus  cl  ritus 


PAR 

Cartusiensis,  quibus  diutumo 
Impediinenio  fuît  celebratione. 

Translata  est  anle  allare 

Sacelli  Sanclx  Annae,  consensa, 

Pietale  et   rcUgione   illustrissimî 

Domiai.Bomlui  Ludovic!  Boucherai, 

Comitis  de  Compans  Lavllle, 

Regiorum  Ordinum  Commendaloris 

El  Francise  Cancellarii,  nobili  familix 

De  Dormano  affinis, 

Qui  sumpiibus  suis  hoc  roonomeoto 

ParentaviL 

Anno  Doniini  m.  dc.  xcvi. 


ilGi 


Marguerite  de  Châlons ,  dame  de  Thieri 
et  de  Puisoye,  fille  de  Jean  de  Châlons, 
comte  d*Auxerre  et  de  Tonnerre ,  et  femme 
de  Jean  de  Savoie ,  chevalier,  morte  le  il 
octobre  1378. 

Guillaume  de  Sens ,  premier  président  du 
parlement  de  Paris,  mort  le  11  avril  1399. 

Michel  de  Cernaj,  évêque  d*Auxerre  et 
confesseur  du  roi  Charles  VI,  mort  le  IS 
octobre  1W9. 

Pierre  de  Navarre ,  comte  de  Mortain,  fds 
de  Charles  II,  roi  de  Navarre,  dit  le  Mauvais, 
et  de  Jeanne  de  France,  fille  du  roi  Jean, 
mort  à  Bourges  le  29  juillet  U12 ,  d'où  son 
corps  fut  transporté  en  Tabbaye  Saint-An- 
toine-lez-Paris ,  et  dp  là  ,  le  5  août  suivant, 
en  l'église  des  Chartreux  ,  où  l'on  Toit  son 
tombeau ,  qui  est  de  marbre  blanc.  Il  est 
sous  une  arcade  prise  dans  le  mur,  qui 
sépare  le  sanctuaire  de  la  chapelle  de  Saim- 
Etienno  et  de  la  sacristie.  Pierre  de  Navarre 
y  est  représenté  avec  Catherine  d'Alençoo. 
sa  femme  ,  quoique  cette  princesse ,  qui 
mourut  à  Pans  le  U  juin  1M2,  ait  été  in- 
humée à  Sainte-Geneviève,  où  se  voit  soq 
épitaphe  sur  une  tombe  de  pierre ,  devant 
la  chapelle  de  Saint-Martin,  dans  la  nef, à 
droite  en  entrant. 

PhiIippod'Harcourt,premierchambeIlandu 
roi  Charles  VI,  mort  le  13  d'octobre  liU. 

Jean  d'Arsonvalle  ,  évêqtie  de  Châlons  et 
confesseur  du  dauphin ,  fils  de  Charles  YI, 
mort  le  27  d'août  de  Tan  1W6. 

Jean  de^  Lune,  neveu  de  l'antipape  Be- 
noît XIII,  mort  en  U2i. 

Adam  de  Cambray  ,  premier  président  de 
Paris ,  mort  le  15  mars  U56;  et  Charlotle 
Alexandre,  sa  femme,  morte  le  12  mars  1*72. 

Louis  Stuard  ,  seigneur  d'Aubigny,  Ws 
d'Edmond  Stuard ,  duc  de  Lenox  ,  et  mort  à 
Paris  l'an  1665 ,  fut  inhumé  au  milieu  du 
chœur ,  sous  la  cloche.  Il  avait  été  envoyé 
en  France  dès  T^ge  de  cinq  ans.  Il  prit 
les  ordres  fort  jeune ,  et  fut  chanoine  de 
l'église  métropolitaine  de  Paris.  Lors  du 
rétablissement  de  Charles  II  sur  le  trône  de 
ses  ancêtres  ,  il  retourna  en  Angleterre ,  et 
ce  prince  le  fit  grand-aumônier  de  la  reine, 
sa  femme.  Il  fut  nommé  au  cardinalat;  mais 
il  mourut  à  Paris,  quelques  heures  avant 
l'arrivée  du  courrier  qui  lui  en  apportait  la 
nouvelle. 

Il  en  est  souvent  parlé  dans  les  ouvrages 


{ifô 


PAR 


DEPIGRAPHIE. 


PAR 


)IN 


de  Saint-Evremond ,  avec  qui  il  était  uni 
d^une  étroite  amitié.  Voici  1  épitapbe  qui  fut 
iDÎse  sur  sa  tombe  : 

D.  0.  M. 

Ludovico  Stuarlo,  Alblni  Rcgulo ,  Edniundi  Le- 
vini.ne  Duels  filio,  ex  rcgia  Sluartorum  apud 
Scotos  fainilia  oriundo^  Calluirinx  Lusitaniae 
Caroli  II,  Magnae  Brilannix  Régis  et  conjugis» 
magiio  Eleemosinario;  viro  non  tara  claris  nata» 
lièus,  quam  religione,  moratn  suavilalf^  urba- 
nilate,  iiigenii  eleganlia,  cseterisquc  animi  doii- 
bus  conspicuo  ;  qui  cum  in  Cardinalium  Colie- 
^ium  .roox  copplaodus  essel,  immatura  morle 
peremplus  esl.  An.  aetatis  46,  anno  Chrisli 
1665, 3  idus  novemb. 

De  se  pltira  oe  dicerenlvr* 
Supreniis  tabolto  cifU. 

De  réglise  on  passe  dans  le  petit  clottre  » 
qui  est  orné  de  pilastres  d'orclre  dorique , 
arec  des  tableaui  dans  les  arcs ,  qui  repré- 
sentent les  circonstances  les  plus  remarqua- 
bles d«  la  vie  de  saint  Bruno»  depuis  qu'il 
eut  quitté  le  monde  jusqu'à  sa  mort,  et 
même  jusqu'à  sa  canonisation.  Euslache 
Lesueur  commença  cet  eicellent  ouvrage  en 
16M,  et  l'acbeva  en  moins  de  trois  ans  (1). 

Le  grand  cloître  a  été  bAti  à  plusieurs 
reprises,  de  même  que  les  cellules ,  ou 
petites  maisons  qui  l'environnent.  La  fon- 
dation de  quatorze  cellules,  que  fit  Jeanne 
de  ChAtillon,  comtesse  d'AIençon,  de  Blois, 
de*  Chartres ,  etc.,  est  représentée  dans  ce 
grand  cloître,  du  côté  de  l'église,  où  l'on  a 
sculpté  sur  la  muraille  cette  princesse,  qui 

J résente  à  la  sainte  Vierge,  tenant  l'Enfant 
ésusentreses  mains,  et  à  saint  Jean-Baptiste, 
quatorze  chartreux  à  genoux.  £a  1712 ,  on 
couvrit  ce  bas-relièf  avec  des  planches  , 
fermées  d'un  treillis,  et  sur  ces  planches  on 
a  peint,  d'après  le  bas-relief,  toutes  les  figures 
'  dont  on  vient  de  parler;  ce  qui  fait  un  tableau 
de  quinze  pieds  de  largeur,  sur  quatre  pieds 
de  hauteur.  Le  peintre  fait  sortir  de  la  bouche 
de  Jeanne  de  ChÂtillon  cette  prière  qu'elle 
adresse  à  la  Vierge  : 

Vierge  Mère,  et  Pucelle,  à  ton  cher  Fieus  pré- 
aeole  quatorze  Frères  qui  prient  pour  moi. 

L'Enfant  Jésus  lui  répond  : 

lia  fille,  je  prends  le  den  que  tu  me  fais, 
Et  te  rends  tous  tes  mesfaiis. 

Le  haut  de  ce  tableau  est  orné  de  17  écus 
sons  aux  armes  de  France  et  de  Châtillon , 
alternativement. 

Au  bas  du  tableau ,  est  Tinscription  sui- 
Tanld  : 

Vèu  de  grâce  1712,  cet  ancien  monument  de  la 
piété  de  Madame  Jeanne  de  Châtillon,  comtesse 
de  Blois,  qui  fut  accordée  à  dix  ans,  et  mariée 
à  douze,  â  M.  Pierre  de  France,  comte  d'AIen- 
çon, fils  de  saint  Louis,  fut  dressé,  pour  cou- 
Ci)  Ces  tableaux  sont  aujourd'hui  au  musée  du 
Louvre. 


server  la  mémoire  d'une  fondation  qa^elle  fit  de 
quatorze  Chartreux  à  Paris,  et  a  été  renouvelle 
conformément  à  son  original  ci-dessous,  sur 
plâtre,  par  les  ordres  de  très-hauts  et  trés- 
illustres  seigneurs  Claude  Elzéar,  comte  de 
Châtillon,  et  Alexis  Henri,  chevaliers  des  Or- 
dres du  roi,  frères,  pour  empêcher  que  la  lon- 
gueur des  temps  n'achevât  de  le  détruire,  et 
conserver  à  la  postérité  la  mémoire  d'une  si 
illustre  parenté. 

Cette  inscription  n'est  pas  bien  faite;  car> 
outre  quB  la  date,  qui  est  à  la  tête,  y  cause 
une  équivoçiue,  l'auteur  qui  l'a  composée, 
ou  celui  qui  Ta  écrite,  se  sont  servis  d'une 
phrase  louche,  qui  jetterait  dans  l'erreur  la 
plupart  des  lecteurs.  Claude  Elzéar,  comte 
de  ChAtillon ,  n'a  jamais  été  chevalier  des 
ordres  du  roi  ;  il  n'y  a  qu'Alexis  Henri , 
marquis  de  Châtillon,  qui  ait  été  décoré  do 
ces  ordres.  Ou  n'a  garde  de  porter  des  sou]^ 
çons  ailleurs  cine  sur  Tauleur,  ou  sur  l'écri- 
vain do  cette  inscription  :  quand  on  a  l'hon- 
neur d'être  de  l'ancienne  et  de  la  grande 
maison  de  Châtillon-sur-Marne,  un  chovalier 
des  ordres  de  plus,  ou  de  moins  doit  être 
une  illustration  assez  indifférente. 

Plusieurs  personnes  de  mérite  ont  été 
inhumées  dans  ce  cloître,  ou  dans  le  grand 
cimetière.  Les  plus  connues  sont  les  trois 
dont  on  va  parler. 

Jean , Versons,  avocat,  mort  le  26  décem- 
bre de  Tan  1^88.  Il  descendait  de  Jean  Le 
Tourneur,  qui  vint  s'établir  à  Paris  sous  le 
règne  de  Charles  VU;  et  qui,  à  Texemple  de 
la  plupart  des  gens  de  lettres  de  son  temps, 
latinisa  son  nom,  et  se  fit  appeler  Versoris, 
qui  est  le  génitif  de  Versor.  Sa  postérité 
porta  toujours  depuis  le  surnom  de  Versoris. 
Celui  qui  donne  lieu  à  cet  article  est  connu 
pour  avoir  plaidé  pour  les  Jésuites ,  contre 
Etienne  Pasquier,  et  pour  avoir  été  un  si 
furieux  ligueur,  au'ayanl  appris  la  mort  du 
duc  et  du  cardinal  de  Guise,  il  en  fut  telle- 
ment saisi,  qu'il  en  mourut,  avec  des  senti- 
ments  contre  son  roi  qui  probablement  ne  le 
conduisirent  point  en  paradis. 

Jean  Descordes,  né  à  Langres ,  mais  ori- 
ginaire de  Tournay,  fit  paraître,  dès  son  bas 
Àgc,  beaucoup  d'inclination  pour  les  lettres  : 
cependant ,  après  la  mort  de  son  père,  ses 
parents  l'obligèrent  do  quitter  les  études 
pour  se  faire  marchand  ;  mais  son  penchant 
dominant  l'y  ramena,  et  à  l'âge  de  trente 
ans,  il  reprit  les  études,  et  se  fit  ensuite 
Jésuite  à  Avignon.  Ses  infirmités  l'obligèrent 
de  sortir  du  noviciat.  Il  obtint,  quelaue 
temps  après,  un  canonicat  de  Limoges,  ou  il 
achctala  bibliothèque  de  Simon  Bosius,  ou'iL 
augmenta  considérablement  ;  car  il  était 
grand  amateur  et  grand  connaisseur  de  bons 
livres.  11  mourut  à  Paris  en  16i^2 ,  Agé  de 
soixante-douze  ans,  estimé  et  regretté  de  ! 
tous  les  savants  de  son  temps.  Le  cardinal 
Mazarin  acheta  sa  bibliothèque  pour  le  prix 
de  dix-neuf  ou  vingt  mille  livres,  et  elle  a 
servi  de  londs  è  celle  qu'on  voit  aujourd'hui 
au  collège  Mazarin,  ou  des  Quatre-Nations. 


1167 


PAR 


mcTiONNAine: 


PAR 


lies 


Descordes  a  composé  Quelques  ouvrages , 
qui  n'ont  pas  fait  grand  bruit  dans  I.e  monde 
savant. 

Pierre  Danet,  abbé  de  Saint-Nicolas  de 
Verdun  ,  et  curé  de  Sainle-Croix  de  la  Cité, 
à  Paris,  mort  en  1709.  Il  a  fait  un  Diction- 
naire français-latin  ,  et  un  autre  lalin-fran- 
çnis,  et  un  troisième  des  antiquités  grecques 
et  romaines;  le  tout  à  Tusage  du  dauphin  , 
fils  du  roi  Louis  XIV.  Ses  dictionnaires  de 
la  langue  latine  ont  eu  beaucoup  de  cours; 
cependant,  on  peut  dire  que  Danet  ne  con- 
naissait pas  assez  les  nnesses  des  deux 
langues  pour  faire  quelque  chose  d'excellent 
là-dessus. 

Avant  que  l'imprimerie  fût  connue  en 
Europe,  les  Bénédictins,  les  Bernardins  et 
les  chartreux  s'occupaient  à  copier  les  an- 
ciens auteurs  :  nous  leur  avons  l'obligation 
de  nous  avoir  conservé  une  infinité  de  li- 
vres. Les  Chartreux  sachant  que  Guy,  comte 
de  NeverSy  voulait  leur  faire  présent  de 
vases  d'argent,  marquèrent  qu'il  leur  ferait 
plus  de  plaisir,  s'il  voulait  leur  donner  du 

f parchemin.  L'usage  du  papier,  tel  que  nous 
'avons  aujourd'hui,  n'est  pas  bien  ancien  : 
on  ne  se  servait,  encore  que  de  parchemin 
sous  le  règne  du  roi  Jean.  (Ess.  hist,  sur 
Paris^  tom.  I,  p.  253.)  JHurtaut  et  Magnt.) 
Cherche-Hidi  ,  ou  thasse-Midi  y  ancien 
couvent  de  religieuses. 

Madame  de  Rohan  fil  sa  demeure  dans  ce 
prieuré  jusQu'à  sa  mort,  qui  arriva  le  8  avril 
de  l'an  1681  :  elle  n'était  âgée  que  de  cin- 

3uante-deux  ans  et  quelques  mois.  On  voit 
ans  l'église  de  ce  prieure,  l'épilaphe  que  le 
fameux  Pélisson  fit,  en  1682,  pour  cette  il- 
lustre abbesse.  La  voici  : 

ICI    REPOSE. 

Trés-illuslre  et  vertueuse  princesse  Marie 
£léonore  de  Rohan ,  premièrement  abbesse  de 
Caen,  puis  de  Malnoue,  seconde  Fondatrice  de 
ce  prieuré,  qu^elle  redonna  à  Dieu,  et  ou  'elle 
voulait  finir  ses  jours;  plus  révérée  par  ses 
grandes  qualités,  que  par  sa  haute  naissance,  le 
sang  des  Rois  trouva  en  elle  une  àme  royale  : 
en  sa  personne,  en  son  esprit,  en  toutes  ses 
actions,  éclata  tout  ce  qui  peut  rendre  la  piété 
et  la  vertu  plus  aimables.  Sa  profession  fut 
son  choix,  et  non  pas  celui  de  ses  parents  : 
elle  leur  Ht  violence,  pour  ravir  le  royaume  des 
cieux.  Capable  de  gouverner  des  Etats,  autant 
que  de  grandes  communautés,  elle  se  réduisit 
volontairement  h  une  petite,  pour  y  servir  avec 
io  droit  d'y  commander  ;  douce  aux  autres ,  sé- 
vère à  elle-même  :  ce  ne  fut  qu^humanité  au- 
dehom,  qu^ausiérité  au-dedans.  Elle  joignit  à  la 
modestie  do  son  sexe,  le  savoir  du  nôtre;  au 
•ièrlo  de  Louis  le  Grand,  rien  ne  fut  ni  plus 
poli,  ni  plus  élevé  que  ses  écrits  :  Salomon  y 
vil,  y  parle,  y  règne  encore,  et  Salomon  en 
umUii  fiii  gloire.  I^s  constitutions  qu'elle  fit  pour 
m  inonAi»l<^i't*,  serviront  de  modèle  pour  toutes 
Um  iiulrf*».  Comiiif  tii  ello  n'eût  vécu  que  pour 


sa  sainte  postérité,  le  même  jour  qa*eUeacheTt 
son  travail,  elle  tomba  dans  une  maladie  eoone 
et  mortelle,  et  y  succomba  le  8  d*avril  1681,  ea 
la  55*  année  de  son  &ge.  Jusqu'en  ses  derniers 
moments,  et  dans  la  mort  même,  bonne,  tei- 
dre ,  vive  et  ardente  pour  tout  ce  qu^elle  ai- 
mait, et  surtout  pour  son  Dieu.  Tant  que  ceUê 
maison  aura  des  vierges  épouses  d^oo  seul 
époux,  tant  que  le  monde  aura  des  cbfétieiiSy 
et  l'Eglise  des  fidèles,  sa  mémoire  y  sera  en 
bénédiction  :  ceux  qui  l'ont  vue  n*y  pensent 
point  sans  douleur,  et  n*en  parlent  poini  sans 
larmes. 

Qui  que  vous  soyez ,  priez  pour  elle ,  encofe 
qu'il  soit  bien  plus  vraisemblable  que  c^esl 
maintenant  à  elle  à  prier  pour  nous,  et  ne  vont 
contentez  pas  d«  la  regretter  ou  de  l'admirer; 
mais  tAcliez  de  l'imiter  et  de  la  suivre. 
Sœur  Françoise  de  Longaunay,  première  prieure 
de  cette  maison,  sa  plus  chère  fille,  l'autre  moi- 
tié d'elle-même,  dans  l'espérance  de  la  rejoîndie 
bientôt,  lui  a  fait  élever  ce  tombeau. 
Le  moindre  et  le  plus  aflligé  de  ses  serviteurs 
eut  l'honneur  cl  le  plaisir  de  lui  faire  cette  épi- 
taphe,  où  il  supprima,  contre  la  coutume,  beau- 
coup de  justes  louanges,  et  n'ajouta  rien  k  la 
vérité. 

Ou  admire  tous  les  jours  cette  épitapbe, 
digne  de  sou  auteur  et  de  rillustre  abbesse 
pour  laquelle  elle  a  été  faite.  Feu  H.  Gilbert 
deChoiseul,évéquedeTournay,  la  traduisit 
en  latin.  Elle  fut  aussi  traduite  en  italien» 

Sar  Fauteur  de  la  Congiura  di  Rafaello  ddla 
'orrcy  et  elle  a  été  imprimée  un  grand  nom- 
bre de  fois.  .  (HuBTAUT  et  Haght.) 

CORDBLIEilS  DO  GRAND  COUVENT  (Les).    SaiOt 

François  d*Assise  en  Ouibrie,  est  I  institu- 
teur des  frères  Mineurs,  vulgairement  nom* 
mes  Cordeliersy  à  cause  qu*ils  ont  une  corde 
pour  ceinture.  Il  fit  une  règle,  qui  fut  ap- 
pcouvée  par  le  pape  Innocent  III,  en  1210, 
et  envoya  en  France  quelques-uns  de  ses 
disciples,  qui  furent  Irès-favorableooent  reçus 
à  Paris,  en  1216  ou  1217;  mais  oili  ils  demeu- 
rèrent cependant  quelques  années  sans  éta- 
blissement fixe.  Après  la  mort  de  saint  Fran- 
çois, les  disciples  qu'il  avait  à  Paris  eurent 
le  père  Ange  de  Pise  pour  premier  gardien» 
et  changèrent  plusieurs  fois  de  demeure, 
jusqu'en  1230,  que  Tévèque  de  Paris  leur 
permit  de  s'établir  dans  cette  ville. 

Leur  église  ne  fut  dédiée  qu'après  le  retour 
de  saint  Louis  de  la  terre  sainte;  savoir»  le 
6  juin  1262  ou  1263,  sous  Tinvocation  do 
sainte  Madeleine.  Le  roi  laissa  aux  Corde- 
tiers  de  ce  couvent,  par  son  testamentt  vue 
partie  de  sa  bibliothèque  »  et  quatre  cents 
livres  d'argent»  somme  alors  fort  considé- 
rable. 

Comme  les  Jacobins  et  les  Cordelicrs 
avaient  partagé  raffection  et  les  bienfaits  de 
saint  Louis,  ils  partagèrent  atissi  Tbonneur 
d*i  nbumer  dans  leurs  églises  plusieurs  princes 
et  princesses  issus  de  ce  roi. 


PAR 


UKPIGRAPHIE. 


PAR 


1170 


î 


lise  des  Gondoliers  fui  brûlée  par  un 
lie  arrivé  le  19  n'ovembrede  l'an  1580, 
s  neuf  ou  dix  heures  du  soir,  par  Tim- 
nce  d'un  religieux  de  ce  couvent,  qui, 
seul  dans  Téglise  où  il  voulait  achever 
e  ToOice,  attacha  une  bougie  allumée 
ûbris  de  la  chapelle  Saint-Antoine  de 
e,  où  il  y  avait  quantité  d'ex-voto  en 
s'élant  endormi,  le  feu  y  prit,  et  se 
uniqua  avec  tant  de  rapidité  et  tant  de 
ce,  qu'en  un  moment  toute  Téglise  fut 
sée,  sans  qu'on  pût  y  apporter  le 
Ire  secours.  Les  cloches  furent  fou- 
le chœur,  la  nef,  les  chapelles,  et  une 
du  cloître  furent  ravagés  par  le  feu, 
itruisitla  plupart  des  tombeaux  qu'on 
lit  auparavant ,  et  dont  Corrozet  nous 
ervé  la  mémoire.  Ces  tombeaux  étaient 
rbre  noir,  et  les  effigies  des  princes  et 
sses  qui  y  avaient  été  inhumés  étaient 
rbre  ou  a  albâtre.  On  peut  voir  leurs 
et  épilaphes  dans  Corrozet. 
oi  Henri  111 ,  touché  de  l'incendie  de 
église,  donna  une  somme  considérable 
aire  rebâtir  le  chœur,  et  les  chevaliers 
dre  du  Saint-Esprit,  qu'il  venait  d'ins- 
y  contribuèrent  aussi.  On  commença 
ï  rebâtir  le  chœur  en  1582 ,  et  le  19 
ibre  1585,  il  fut  béni,  et  le  grand  autel 
sous  l'invocation  de  sainte  Madeleine, 
U  Roch  et  de  saint  Sébastien.  La  ne! 
bas-côtés  furent  rebâtis  l'an  1606,  par 
ns  et  les  libéralités  de  Christophe  de 
premier  président  du  parlement  de 
et  de  Jacques  de  Thou,  son  fils, 
îi  les  tombeaux  qu'on  voit  encore 
etle  église,  et  les  noms  des  personnes 
lis  distinguées  par  leur  naissance,  ou 
is  connues  par  leur  esprit  ou  par  leur 
s,  qui  y  ont  été  inhumées, 
is  de  Luxembourg,  comte  de  Sainl- 
îonnétable  de  France ,  à  qui  le  roi 
XI  fit  trancher  la  tôle  en  place  de 
le  19  décembre  14-75. 
'ière  le  chœur,  et  à  côté  du  grand  au- 
i  voit  un  tombeau  de  pierre,  sur  le- 
st couchée  la  statue  d'un  prélat  :  c'est 
ire  de  Pierre  Filhol,  de  Gannat  en 
înnais,  archevêque  d'Aix  en  Provence, 
lant  général  pour  le  roi  François  l*% 
ivernement  de  Paris  et  Ile-de-France  ; 
,  après  avoir  vécu  cent  deux  ans, 
sa  le  22  janvier  15W.  Ce  tombeau  est 
ceux  qui  ont  échappé  à  l'incendie  de 
80. 

côté  gauche  du  sanctuaire,  près  du 
-autel,  est  un  monument  adossé  à  la 
lu  chœur.  On  y  voit  une  figure  de 
t,  à  demi -couchée.  L'épilapho  qui 
^^e  ce  tombeau,  est  ainsi  conçue: 

to  Pio  de  Sabudia ,  Carpensium  Priocipi. 
ûsci  Régis  forlunam  secuto,  quem  pruden- 
arisshuum  reddidit,  doctrina  fecil  iminor- 
,  et  vera  pielas  Cœlo  inservil.  Vixit  an- 
»5,  liaeredes  niœi>liss.  pos.  an.  m.  d.  xxw. 

irt  Pio,  dépouillé  de  sa  principauté  de 
par  le  duc  de  Ferrare,  se  retira  à 


Paris,  où  il  employa  les  dernières  années 
de  sa  vie  à  écrire  contre  les  nouvelfes  opi- 
nions. S'étant  avisé  de  critiquer  les  plaisan- 
teries gu'Erasme  à  jetées  dans  ses  Colloques^ 
il  devint  l'objet  des  bons  mots  de  ce  bel 
esprit ,  qui  même  ne  l'épargna  pas  après 
son  décès  ;  car  ce  prince  étant  mort  à  Paris,- 
revêtu  d'un  habit  de  Cordelier,  dans  lequel 
il  ordonna  qu*on  Tinhumât,  Erasme  com- 
posa cette  satire  ingénieuse,  qu'il  joignit  à^ 
ses  premiers  Colloques  ^  sous  le  litre  d'Exse- 
quiœ  Seraphicœ^  Enterrement  séraphique. 
C'est  aussi  à  l'occasion  de  cet  enterrement 
monacal  que  Marot  a  dit  dans  sa  seconde 
Epitre  du  coq  à  l'âne  :  Témoin  le  comte  de 
Carpi,  qui  se  fit  moine  après  sa  mort.  Ce 
tombeau  est  encore  un  (le  ceux  qui  ont 
échappé  à  l'incendie  de  cette  église. 

Alexandre  de  Aies,  religieux  de  cet  ordre, 
fut  inhumé  dans  la  nef,  vis-à-vis  le  cru- 
cifix, sous  un  tombeau  élevé  d'environ  deux, 
pieds,  transféré  depuis  entre  le  chœur  et  le 
sanctuaire,  sous  la  grille,  à  hauteur  d'appui^ 
qui  les  sépare.  Sur  cette  tombe  on  lit  : 

R.    P. 

AlexandrideAlcs 
Docloris  irrefragabilis  ; 
Quondaiu  Sanctoruin  Thoinx  Aquinalis, 
El  Bonnavenlurae  Pneceploris, 
Ëpilapliium. 
Claudilur  hoc  saxo  fainaro  sorlilus  abunde, 
Gloria  Doclorum,  Decus,  cl  flos  Pbilosophorum  ;     . 
Âuclor  Scriplorum  vir  Alexandcrvariorum; 
Norma  modernorom  Tons  veri,  lui  alioruni, 
Inclilus  Anglorum  fuir  Arcbilcvita,  sed  horuin 
Spretor  cuiiclorum,  frater  collega  Minorum, 
Faclus  egenoriim,  fit  Doclor  primus  eoruni. 
Ob1it  anno  Dom.  4215,  Cal.  Septeinbris. 
Si  quis  bonos  meritis,  si  qui  virliite  coliintiir 
Hune  animo  praefer,  bunc  venerare  Patreni. 
Reverendus  Pater  Benignus  a  Genua, 
Totius  Ordinis  Sancll  Francisci, 
Minisler  Generalis, 
Pro  sua  in  sanctum  Doctorena  pielate-, 
El  Religionis  zelo, 
Hoc  monumentum  erigî  curavil, 
Ann.Dom.  1622,  mart.  25. 

Alexandre  de  Aies  ou  de  Haies,  dit  le  Doc^ 
teur  irréfragable  et  la  Fontaine  de  rt>,  était 
Anglais,  et  avait  pris  le  surnom  de  Aies  ou 
Haies  d'un  monastère  dans  In  con)té  de 
Ohester,  oCli  îl  avait  été  élevé.  Il  vint  à  Paris; 
et  après  y  avoir  pris  le  bonnet  de  docteur^ 
il  y  professa  la  philosophie  et  la  théologie 
avec  beaucoup  de  réputation.  Son  savoip 
était  soutenu  par  une  eranda  piété,  et  sur- 
tout par  une  grande  déTotion  à  la  sainte 
Vierge. 

Saint  Thomas  et  saint  Bonaventure  avaient 
été  ses  écoliers.  11  composa,  par  ordre  du 
pape  Innocent  IV,  un  Commentaire  sur  les 
quatre  livres  des  Sentences,  c'est  à-dire» 
une  somme  de  Théologie,  dans  laquelle  il 
fait  paraître  beaucoup  de  subtilité,  eRina 
connaissance  médiocre  de  l'antiquité  ecclé- 


1171 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


\m 


siastique.  (Vest  le  seul  des   ouvrages   qui 
l>orte  son  Dom,  qui  soit  cerlainement  de  lui. 

L'on  voil  aussi  devant  le  grand  autel ,  au 
rôté  gauche,  la  tombe  de  Jean  do  la  Haye» 
reHgieux  de  Tordre  de  Saint  François,  né  à 
Paris  le  20  mars  1593.  Il  fut  prédicateur 
ordinaire  de  la  reine  Anne  d*Autriche.  Il  a 
donné  au  public  quarante  volumes  ia-folio, 
dont  il  ^  en  a  dix  -  neuf  intitulés ,  J5i- 
blia  maœima.  C*esl  une  polyglotte  accom- 
pagnée d'interprétations  et  de  commentaires. 
M.  Simon  prétend  oue  le  P.  de  la  Haye 
n'avait  pas  fa  capacité  nécessaire  pour  réus- 
sir dans  un  pareil  ouvrage  ;  et  le  peu  de 
cas  qu'on  fait  aujourd'hui  de  celte  Bible, 
confirme  le  jugement  qu'on  a  porté  cet  ha- 
bile critique.  11  mourut  dans  ce  couvent  le 
15  d'octobre  de  Tan  1661,  et  l'on  voit  sur 
sa  tombe  l'épitaphe  que  le  P.  Jacques 
Seguin,  du  môme  ordre,  y  a  fait  mettre. 

Dans  le  chœur,  on  Ht  cette  épitaphe  : 

CY    GIST 

Haut  et  puissant  seigneur,  messire  BcmanI  de 
Beon  et  du  Massé,  seigneur  de  Bouicville,  Cor- 
nefou,  Esclassan,  et  chevalier  de  lX)rdre  du 
Roi,  Capitaine  de  50  liommes  d'armes  de  ses 
ordonnances,  son  Conseiller  en  ses  conseils  d'E- 
tat, et  lieutenant  pour  Sa  Majesté  au  puys  de 
Xainlonge,  Angoumois  et  Limousin,  lequel  dé- 
céda à  Monceaux  ,  le  8*  jmir  d*aoùt  1607. 
Priez  Dieu  pour  hiî. 

André  Thevet  fut  aussi  inhumé  dans  l'en- 
ceinte du  chœur,  sous  une  tombe  plate,  sur 
laquelle  an  mit  cette  épitaphe  : 

£1  GlST 

Vénérable  et  scientifique  personne,  niailre  Au- 
drc  Tbevei,  CosnM»grapiie  de  quatre  rois  ;  le- 
quel, étant  âgé  de  88  ans,  seroit  décédé  dans 
celle  ville  de  Paris,  le  23»  jour  de  novem- 
bre 150O.  Priez  Dieu  pour  lui. 

ïhevet  est  auteur  <le  plusieurs  ouvrages 
♦rès-médiocres,  et  qui  ne  sont  aujourd'hui 
guère  lus.  Il  était  d'Augoulème,  et  passa  la 
meilleure  partie  de  sa  vie  à  voyager. 

François  do  Belleforêl,  gentjihome,  né 
dans  le  comté  de  Cominges,  au  mois  de  no- 
vembre 1530,  mort  à  Pans  lel"  janvier  1583, 
âgé  de  cinquante-trois  ans  :  il  était  fort  sa- 
vant et  écrivait  beaucoup  ;  mais  avec  peu 
de  discernement,  et  peu  de  clarté  dans  le 
style. 

l>ans  la  chapelle,  on  voil  la  statue  de  (iilles 
le  Maître,  premier  président  au  parlement 
de  Paris ,  et  de  dame  Marie  Sapin,  sa  femme. 
Ce  premier  président  mourut  le  5  décembre 
1562.  Auprès  de  celte  sépulture,  contre  le 
mur,  sont  attachées  trois  lames  de  cuivre, 
sur  lesquelles  sont  gravées  autant  d'épi- 
taphes. 

Dans  la  chapelle  de  Gondi  a  été  inhumé 
le  corps  do  Dom  Antoine,  prétendu  roi  de 
Portugal  ;  il  était  lîls  de  Dom  Louis,  infant 
de  Portugal,  et  d'une  juive,  noumiée  Vio- 


lente Gomez.  11  iïit  pourvu  de  la  comroao- 
derie  d'Ocrato,  ou  der  Crato,  de  Tordre  de 
Saint-Jean  de  J<*rusalero,  qui  rapportait  eo 
ce  temps  là  25,000  ducats  de  rente.  Le  cooi- 
mandeur  de  Crato  accompagna  le  roi  Dom 
Sébastien  en  Afrique,  et  se  trouva  à  la  ba- 
taille d'Alcaçar,  donnée  au  mois  d'août  de 
l'an  1578,  où  le  roi  fut  tué,  et  Dom  ADlooio 
fait  prisonnier.  Comme  celui-ci  avait  beau- 
coup d*esprit,  il  cacha  si  bien  ce  quMI  était, 
que  sa  prison  ne  fut  pas  longue,  et  qu'il  se 
racheta  pour  2,000  cruzades.  Après  ta  mort 
•du  roi  cardinal,  Antoine   prétendit  devoir 
succéder  au  royaume  de  Portugal ,  et  fat 
d'abord  assez  heureux  pour  être  proclamé 
roi  à  Santarem  ,  puis  à  Lisbonne,  où  il  fut 
mis  en  possession.  Cependant,  n'ayant  point 
de  forces  pour  s'y  maintenir  contre  le  duc 
d'AIbo,  qui  commandait  l'armée  de  Philippe 
II,  et  qui   prenait   sans  résistance  toutes 
les  places  dont  il  approchait,  it  fallut  (fu'Ao- 
foine  se  cachât; et  il  le  fit  avec  tant  de  bon- 
heur, que  depuis  le  mois  d*octobre  1580, 
jusque  à  celui  de  juin  1581,  il  fut  toujours 
en  Portugal.  Enfin  ,  il  fut  obligé  de  passer 
en  France,  où  il  fînit  une  vie  malheureuse 
aux  yeux    des    hommes,  mais    peut-être 
heureuse  en  effet,  puisqu'elle  semble  TavoT 
ramené  h  Dieu.  Nous  avons  de  lui  des  psau- 
mes pénitentiaux  en  latin ,   qui  ont  plu- 
sieurs fois  été  traduits  en  notre  Iangue.il 
n'y  a  ici  que  le  corps  de  Dom  Ant(Moe,  son 
coeur  ayant  été  inhumé  dans  Téglise  des 
Religieuses  de  ÏAve»Maria. 

Diego  Bothelh,  Tun  des  plus  grands  sei- 
gneurs de  Portugal,  qui  tirait  son  origine 
des  rois  de  Bohême,  ent  tant  d'attacbemeot 
pour  le  roi  Antoine,  au'il  lui  sacrifia  ses 
amis,  ses  parents,  sa  lemme,  ses  enfants, 
ses  espérances,  et  les  avantages  qu'on  lai 
qffrait,  s'il  voulait  abandonner  ce  prince; 
mais  il  lui  Tut  constamment  fidèle,  et  ne 
souhaita,  pour  toure  récomnense,  que  d'être 
enterré  aux  pieds  de  ce  cner  maître^  Dom 
Diego  Bothelh  mourut  en  1607. 

MM.  de  Longueil,  marquis  de  Maisons, 
avaient  une  chapelle  et  leur  sépulture  dans 
cette  église  depuis  plus  de  trois  cents  ans. 
Dans  l'épaisseur  du  mur  de  cette  chapelle, 
est  un  tombeau  sur  lequel  est  représenté 
Antoine  de  Longueil,  évêque  de  Saint-Pol 
de  Léon,  qui  mourut  le  25  août  1500.  Jean- 
René  de  Longueil,  marquis  de  Maisons  et 
de  Poissy,  présitlent  à  mortier  au  parle- 
ment de  Paris ,  académicien  honoraire  de 
l'Académie  royale  des  sciences;  mort  à  Paris 
le  15  septemlire  1731 ,  et  René-Prosper  de 
Longueil,  manfuis  de  Maisons  et  de  Poissy, 
fils  dudit  Jean-René  de  Longueil  et  de  Marie- 
Louise  Bauyn  d'Angervilliers ,  sa  fsmme, 
mort  à  Paris  la  nuit  du  90  au  21  d'octobre 
1732,  /\gé  de  18  mois,  sont  les  derniers  qui 
ont  été  inhumés  dans  cette  chapelle,  et  en 
eux  a  fmi  la  br«inrhe  des  Longiieil,  marquis 
de  Maisons  et  de  Poissv,  etc. 

La  chapelle  des  Besançon  renferme  les 
cendres  de  plusieurs  magistrats  de  ce  nom, 
et  do  plusieurs  autres  des  fomill«.*s  des  Bul- 


PAU 


DEPiGRAPIllE. 


PAR 


t474 


des  Lainoignon,  qui  en  descendent 
irloUe  de  Besançon,  femme  de  Charles 
QOignon,  conseiller  d'Etat,  mort  en 
lelle  chapelle  fat  décorée  d'une  belle 
îerie,  et  de  plusieurs  autres   orne- 

aux  dépens  de  M.  de  Bullion,  sur- 
mt  des  finances,  dont  on  voit  ici  le 
en  marbre  blanc,  au-dessus  d'un 
lU  de  marbre  noir.  Son  corps  y  fut 
i  et  inhumé  au  mois  de  décembre 

P.  Bouhours ,  dans  ses  Remarques 
langue  française^  lom.  I,  pag.  21; 
âge,  dans  ses  Observationsy  tom.  il, 
12,  rapportent  que  le  surintendant 
ion  ayant  fait  décorer  celte  chapelle, 
ques  Cordeliers  étant  venus  lui  de- 
*  à  quel  saint  il  voulait  qu'elle  filt 
il  leur  avait  répondu  :  a  Hélas,  me^ 
ils  me  sont  tous  indifférents  ;  je  n'en 
nne  aucun  en  particulier.  » 

!-amoignon  sont  originaires  du  Nivor- 
îl  descendent  de  Guijiaurae  de  La- 
>n,qui  vivait  du  temps  de  saint  Louis, 
i  on  donne  la  qualité  de  chevalier, 
I  titre  de  Tan  1288,  par  lequel  Agnès, 
ve,  acquit  de  Guillaume  Augeron, 
er,  la  maison  forte  et  seigneurie  de 
.  Leur  [)Oslérilé  suivit  la  profession 
nés  jusqu'à  Charles  do  Lamoignon, 
ine  branche  cadette  ;  lequel  vinls'é- 
Paris,  où  il  fut  conseiller  au  parle  • 
puis  maître  des  requêtes,  et  enfin 
ier  d'Etat.  Son  mérite  lui  acquit  l'es- 
t  la  contiance  du  roi  Charles  IX.  11 
pousé  Charlotte  de  Besançon,  et  de 
âge  sont  issus  tous  les  Lamoignon, 
brillé  dans  le  [)arlement  de  Paris  et 
I  conseil  de  nos  rois.  Charlotte  de 
non,  fille  de  Charles  et  de  Charlotte 
nçon,  fut  mariée  à  Jean  de  Bullion  , 
des  requêtes  ;  et  de  leur  mariage 
Claude  de  Bullion,  marquis  de  Gai- 
seigneur  de  Bonnelles,  et  qui  fut 
idant  des  finances ,  chancelier  et 
les  sceaux  des  ordres  du  roi,  et 
Qt  à  mortier  au  parlement  de  Pa- 

bullion  sont  originaires  du  Mâcon- 
«in  de  Bullion,  deuxième  du  nom, 
élaire  du  roi,  et  eut  de  Jeanne  Vin- 
femme,  Jean  de  Bullion,  troisième 
,  maître  des  requêtes.  Celui-ci  épousa 
.6  de  Lamoignon,  fille  de  Charles  de 
non,  et  de  Charlotte  de  Besançon, 
mariage  naquit  Claude  de  Bullion, 
successivement  conseiller  au  parle- 
)  Paris,  maître  des  requêtes,  conseil- 
at,  surintendant  des  finances,  chan- 
t  garde  des  sceaux  des  ordres  du 
ésident  à  mortier  au  parlement  de 
t  un  des  grands  hommes  de  robe  de 
le,  etc. 

5it,  dans  cette  même  chapelle,  les 
3s  de  Charles,  de  Guillaume  et  de 
ne  de  Lamoignon.  Celle  de  Charles 
imposée  par  Guillaume  de  Lamoi- 
on  petit-fils,  premier  président  du 


parlement  de  Paris.  Celle  do  ce  premier 
président,  mort  au  mois  de  décembre  de 
l'an  1677,  est  de  la  composition  de  Chré- 
tien de  Lamoignon,  son  fils,  mort  président 
à  mortier  du  même  parlement,  qui  a  été 
inhumé  à  Saint-Leu. 

Madeleine  de  Lamoignon  ,  sœur  de  Guil- 
laume de  Lamoignon,  preipier  président  du 
i>arlcment  de  Paris,  et  fille  de  Chrétien  de 
Lamoignon  ,  président  h  mortier  au  même 
parlement,  et  de  Marie  Desiandes,  est  aussi 
inhumée  dans  cette  chapelle;  de  même  que 
Chrétien  de  Lamoignon ,  marquis  de  Bas- 
ville,  président  à  mortier  au  parlement  de 
Paris  ,  mort  le  28  d'octobre  de  l'an  1729, 
dans  la  cinquante-quatrième  année  de  sou 
âge. 

La  chapelle  des  Briçonnet  est  auprès  de 
la  petite  porte  de  cette  église,  vis-à-vis  la 
rue  Hautefeuille.  On  y  voit  quatre  bustes 
de  marbre  blanc,  accompagnés  d'inscrif)lions 
qui  nous  apprennent  qu'ils  représentent 
François  Briçonnet ,  conseiller  en  la  cour 
des  aides ,  seigneur  de  Glatigny,  mort  le 
27  septembre  1673,  âgé  de  quatre-vingt-un 
ans  ;  Thomas  Briçonnet ,  conseiller  en  la 
cour  <les  aides,  mort  le  20  décembre  1658, 
Agé  de  soixante  ans;  Charles  Briçonnet, 
président  à  mortier  au  parlement  de  Metz, 
mort  le  12  mai  1680,  âgé  de  soixante-un 
ans.  C'est  celui-ci  qui  vendit  au  roi  Louis 
XIV  la  terre  de  Glatigny,  par  contrat  passé 
par-devant  Beauvais,  notaire,  le  5  juin  1675. 
Guillaume  Briçonnet,  frère  aîné  du  cardinal 
Briçonnet,  et  cinquième  aïeul  de  Charles, 
avait  acquis  cette  terre,  qui  a  été  possédée 
de  père  en  fils,  par  MM.  Briçonnet,  pendant 
plus  de  deux  cents  ans.  Le  quatrième  buste 
représente  Thomas  d'Elbène,  secrétaire  du 
roi,  mort  Tan  1593.  A  l'un  des  piliers  de 
cette  chapelle  on  voit  une  figure  de  mort, 
qui  tient  en  ses  mains  l'épitaphe  de  Cathe- 
rine Briçonnet ,  femme  d'Adrien  du  Drac, 
laquelle  mourut  le  10  septembre  1680,  âgée 
de  quatre-vingt-deux  ans. 

Vis-à-vis  de  la  chapelle  de  la  confrérie  du 
Saint-Sépulcre  est  la  tombe  d'un  homme  qui 
a  mérité  l'estime  du  public,  en  fondant  une 
chaire  de  théologie  dans  l'école  de  Sorbonne. 
Sur  cette  tombe  est  écrit  : 

nie  MCET 

Yenerabilis  vir  Magister, 
•     Joannes  de  Rouen ,  Roikomageusis, 
Singulari  pielate,  exioiia  doctrina, 
Et  accu  rata  linguanim  peritia, 

Dum  vixit,  conspicuus. 
Obiit  pridie  nan.  novemb.  16 15. 

Proche  de' cette  tombe,  on  voit  attachée 
à  la  muraille  une  autre  épitaphe  de  ce  même 
docteur. 

En  1672,  fut  bâtie,  au  bout  de  cette  église, 
une  fort  belle  et  grande  chapelle,  sous  l'in- 
vocation de  sainte  Elisabeth,  reine  de  Hon- 
S;rie ,  et  c'est  ici  que  s'assemblent  les  con- 
rères  du  tiers-ordre  de  Saint-François.  Une 
éoitaphe,  qui  est  au  milieu^sur  une  tombe 


1 


1175  PAR  DlC'ilOiMSAIRE 

plaie,  nous  apprend  que  Marie  -  Thérèse 
d'Autriche ,  reine  de  France  ,  était  supé- 
rieure de  cette  confrérie.  Voici  cette  épitaphe  : 

CY  GIST 

Trcs-illustre  ei  puissanle  dame,  madame  Claude- 
Françoise-Angélique  de  Pouilly  d'Ene,  mar- 
quise d'Esne ,  baronne  de  Blanouville ,  etc., 
épouse  de  trcs-illusire  cl  puissanl  messîrc 
Alexandre,  marquis  de  Redon ,  de  Pranzac,  et 
d*auires  lieux, et  souverain  d'Argilliers,  laquelle 
étnnl  supérieure  de  celle  congrégation ,  sous  la 
Reine  trés-clirélienne,  acheva  saintement  sa  vie 
le^â  mars  iG72. 

Ce  fut  la  reine  Marie  Thérèse  d'Autriche, 
qui ,  par  ses  libéralités,  donna  au  feu  P. 
Frassen  les  moyens  d'orner  celle  chapelle 
et  sou  autel  comme  nous  le  voyons. 

Plusieurs  autres  familles  distinguées  dans 
la  robe  ou  dan5  Tépée  ont  eu  leurs  sépultu- 
res dans  celte  église.  Telles  sont  celles  des 
Aimerel,  des  Rianlz-Yilleray,  des  Hardi-la- 
Trousse,  de  la  Palu-Bouligneux,  des  Verta- 
mon,  des  Faucon  de  Ris,  etc. 

C'est  dans  cette  église  que  MM.  de  l'Aca- 
démie française  font  célébrer  les  services 
qu'il  font  faire  à  la  mort  de  leurs  confrères. 

Le  portail  de  l'église  des  Cordeliors  se 
ressent  du  goût  gothique  oui  régnait  au  com- 
mencement du  xiir  siècle,  cl  qui  a  régné 
encore  longtemps  après.  La  statue  de  saint 
Louis  qu'on  voit,  est  estimée  des  antiquaires, 
et  regardée  comme  très-ressemblante.  Ce 
portail  est  situé  sur  une  petite  place,  oili 
commence  la  rue  de  l'Observance,  qui  fut 
percée  en  1672,  et  qui  a  été  ainsi  nommée, 
a  cause  que  la  grande  porte  du  couvent  des 
Cordeliers  y  donne.  Sur  cette  porte,  qui  est 
sur  la  môme  ligne  que  le  portail  de  l'ëgliseï 
on  lit  celte  inscri^ition  : 


Le  grand  couvent 
de  rObscrvance  de  saint  François,  1673. 

Ce  couvent  occupe  un  grand  emplace- 
ment, et  consiste  en  bâtiments  modernes  et 
réguliers,  sous  lesquels  est  le  cloître  le 
|)lus  beau  qu'il  v  ait  à  Paris.  Ce  bâtiment 
est  un  carré  oblong,  au  milieu  duquel  il  y 
a  U!)  parterre.  11  est  construit  de  pierre  de 
taille,  et  d'une  môme  symétrie,  à  cela  près 
(rependant  que  le  corps  du  bâtiment,  qui  est 
du  côlé  de  l'église,  n'a  été  élevé  que  d'un 
étage,  afin  de  ne  pas  ôter  le  jour  aux  chapel- 
les :  au  lieu  que  les  trois  autres  corps  de 
bâliiULMil  sont  élevés  de  trois  étages,  et  con- 
tiennent ))lus  de  cent  chambres.  Le  cloître, 
<{ui  est  dessous,  consiste  en  quatre  corridors 
voûlés  correclemenr,  et  dont  les  arcades  en 
reinlre  très-surbaissé,  sont  fermées  par  des 
grilles  du  fer,  faites  aux  dépens  de  plusieurs 
ncrsoinies,  dont  on  a  eu  soin  de  conserver 
la  mémoire,  en  y  faisant  mettre  leurs  armes. 
Ces  bâtiments  furent  commencés  en  1G73,  et 
achevés  dix  ans  après,  comme  il  paraît  par 
relie  Jnscrif)lion  mise  au-dessus  d'une  porlc 
qui  est  à  côlé  du  chapitre. 


PAR  1176 

Hoc  claastruDi 

decennio  elaboratunn, 

cxlremani  obtinuîl  manam 

anno  1683. 


Celte  salle  du  chapitre  est  dans  un  des 
côtés  du  cloître.  Elle  est  ouverte  par  cinq 
arcades  gothiques  non  fermées.  Elle  est 
ornée  d'un  côté  par  la  peinture  d'une  église, 
du  même  goût  que  celle  de  ce  couvent,  dont 
les  bas -côtés  sont  représentés  en  perspective. 
Dans  une  très-petite  frise,  qui  règne  tout 
autour  dans  le  haut  de  la  menuiserie,  et  di- 
rectement souslessolives,  sontpeintes,  dans 
de  petits  carrés,  les  tètes  des  cardinaux, 
patriarches,  généraux  d'ordre,  saints  et  sain- 
tes de  l'ordre  de  Saint-François.  Au  milieu 
de  cette  salle,  est  une  tombe  plate,  élevée 
d'un  pied,  sur  laquelle  est  écrit  : 


BIC  JACET 

Frater  Nicolaus  de  Lira,  Sacr»  Iheoiogidè  vcne- 
raliilis  Doctor,  cujtis  vitse  eldoctrinae  fama  diffusa 
est  per  divcrsn  mundi  climata,  poslillavit  enlm 
priniiis  Sacra  Bibiia  ad  Lilteram ,  a  principio 
nsqtie  adfinem,  iniillaquealia  scripsit  volumina: 
Provinciae  Francise  aluinnus,  in  Conventu  Ver- 
noiensi  cuslodix  Normanix  babitum  Miiiorum 
accepit,  quem  bonorifice,  cxeinplariierque  qna- 
drnginia  octo  annis  porlavit ,  el  illustrissime 
Joannx  de  Burgundiae,  quondain  Francise,  el 
Navarrx  Reginx,  nec  non  Altrebalensis,  el  Bur- 
gundiae Comiiiss»,  etc.,  a  confessio^ibus,  etex« 
trenix  volunlatis ,  excciUor  fuit ,  mortemqne 
obiil  annoDomini  1540,  die  25  oclob. 
F.  M.  Doles,  Rbedonensis,  Doclor  Parisiensîs,  et 
bujus  Conventus  Gardianus,ob  summam  in  bea- 
luin  Doctoreni  pielalem,  hune  lumulum,  et  relî- 
qiiiini  ht^us  Capituli  ornalum,  erigi»  et  restau- 
rari  curavil,  auuo  Domiui  1651. 

Des  auteurs  contemporains  lui  avaient  corn* 
posé  un  autre  éloge,  qu'ils  Grent  graver  en  let- 
tres d'or  sur  un  marbre  noir,  qui  fut  attaché 
vis-à-vis  son  tombeau;  mais  on  ne  le  voit  plus 
aujourd'hui,  soit  qu'on  l'ait  ôté,  soit  qu'il 
suit  caché  par  le  lambris. 

Nicolas  de  Lyre  tirait  son  nom  d'un  bourg 
du  diocèse  d'Evreuxoù  il  était  né,  et  où  ses 
parents  qui  étaient  juifs,rabandonnèrent,sans 
qu'on  en  sache  la  raison.  S'étantfait  baptiser, 
il  prit  l'habit  de  Saint-François,  chez  les  Cor- 
deliers de  Yerneuil,  au  temps  de  leur  fonda- 
tion, sous  le  règne  de  LouisleHutin,  en  1291. 
Il  vint  ensuite  à  Paris,  oili  il  acheva  ses  études, 
prit  le  bonnet  de  docteur,  enseigna  plusieurs 
années,  et  composala  plupart  des  ouvragés  que 
nous  avons  de  lui.  Non-seulement  de  Lyre  fut 
savant  dans  la  langue  hébraï(]ue  et  dans  le  rab- 
binisme,  dans  un  lempsoili  l'ignorance  régnait 
encore  parmi  nous  ;  mais  aussi  dans  la  théo- 
logie. 11  avait  môme  beaucoup  de  talens 
pour  les  affaires,  et  l'on  dit  que  Philippe 
d*£vreux  prenait  ses  avis  sur  tout  ce  qu*tl 
entreprenait  de  considérable.  Nous  voycas 


H77 


PAR 


DEPIGRAPHIE. 


PAR 


4178 


flans  le  codicille  delà  reine  Jean  ne,  comtesse 
de  Bourgogne,  femrae  du  roi  Philippe  V,  fait 
en  1325,  que  de  Lyre  est  rtomme  un  des 
exécuteurs  testamentaires  de  cette  princesse. 
Il  mourut  le  23  d'octobre  134^0,  comme  le 
marquent  les  épilaphes  qu'on  vient  de  rap- 
porter, et  non  pas  en  I3tô,  comme  le  disent 
Dom  Félibiea  et  Dom  Lobineau. 

(HURTAUT  et  MAGÎfY.) 

Autres  épUaphes  des  Cordeliers  extraits  du 
Recueil  manuscrit  de  la  Bibliothèquenationale. 
V9480. 

I. 

IIjc  jacet  Rcvereiuliis  in  Clirislo  Pater  ac  Dominus 
Fraler  Jobaiincs  Arnaldi  de  Proviucia  Turo- 
nue,  qiiondam  Episcopus  Sariatensis ,  Sacrae 
Theologîje  Docior  exiiuius  ac  sui  temporis  Hi- 
sloricos  primaniis,  Gonfessitrque  lUustrissîiui 
Priiicipis  Johannis  primi  Ducis  Bilurîae  :  qui 
obiit  Anno  Domini  1416.  Sexta  die  mensis 
Mail  :  Cujus  Anima  requiescai  in  pacc. 

II. 

Ici  gist  vénérable  et  scientifique  personne  M«*Ni- 
colas  Lemaislre ,  en  son  vivant  conseiller  du 
roy  en  lad.  conr  de  parlement ,  prieur  et  sei- 
gneur de  Choisy  en  Brie  et  de  Saint-Georges-lei- 
Montaigu^en  Poictou,  et  ctianoine  prebendé  en 
PEglise  de  Paris,  fils  dudict  feu  S'  président  et 
de  lad.  sa  femme;  qui  ircspassa  en  cette  ville 
le  23«  may  1568. 

Priez  Dieu  pour  leurs  âmes. 

Collège  du  cardinal  Lbmoinr,  quartier 
de  la  place  Maubert ,  rue  Saint- Victor.  Ce 
collège,  qui  est  de  plein  exercice,  a  été  fondé 
en  1302,  par  J.  Lemoine,  natif  de  Créci , 
diocèse  d*Amiens. 

Le  cardinal  Lemoine  fut  apporté  d'Avi- 

(;non  après  sa  mort,  et  inhumé  dans  son  col- 
ége,  comme  il  l'avait  ordonné  par  son  tes- 
tament. Son  frère  André  Lemoine,  évoque 
de  No^on,  qui  avait  aussi  contribué  à  la 
fondation  de  ce  collège,  est  inhumé  à  côté, 
dans  le  même  tombeau. 

Voici  leurs  épitaphes  renouvellées  par  M. 
Leroi,  professeur  d'éloquence  dans  ce  collège. 

b.  0.  M. 

HIC     JACET 

D.D.  Joannes  le  Moine,  Cressiacus  Ambîanensis. 
Tjt.  S.  Marcelli  et  Pétri  Presbyter,  Gard,  bujus 
Domus  Fundator.  Obiit  Avenio/ic.  an.  D.  1515. 
die  îî  Aug.  bicque  sepultus  prima  die  mensis 
Octobris. 

Hic  et  ad  sinistrnm  latus  jacet  Eminent.  Funda- 
loris  D.  D.  Andraeas  le  Moine,  Noviodunensis 
Episcopus.  Obiit  anu.  1515.  Quos  sanguis  fralres 
conjunxerat  arctior  ambos  junxit  religio,  leguui 
prudenlla,  constansin  Regem  Regnumque  lides. 
(Juld  Clerus  utrique  debeat  et  civis ,  le  sat  do- 
mus ista  docebit. 


Collège  de  Navarre  ,  fondé  en  VSQh ,  par 
Jeanne  de  Navarre  et  Philippe  le  Bel,  son 
mari,  est  le  seul  de  TUniversité  où  rensei- 
gnement soit  si  complet. 

Aux  deux  côtés  de  la  porte  de  ce  collège, 
on  voit  les  statues  de  Jeanne  et  de  Philippe: 
on  lit  au-dessous  de  la  statue  du  roi,  Tins- 
cription  suivante  : 

Pbilippus  Pulcber  Cbrislianissimus ,   bujus  domus 

Fundator. 
Et  sous  celle  de  la  reine  : 

Joanna  Franciae  et  Navarnc  Regina,  Campanias 
Bnaeque  Cornes  Palatina,  bas  acdes  fundavît 
1504. 

On  a  encore  gravé  ces  vers  au  milieu  : 

Dextra  potens,  lex  xqua,  fides,  tria  lilia  Regem 
Francorumy  Christo  Principe,  ad  astra  ferent. 

De  tous  les  collèges,  c'est  celui  dont  rem- 
placement est  le  plus  grand.  La  première 
pierre  de  la  chapelle  fut  posée  par  Simon 
Festi),  évoque  de  Meaux,  le  12  avril  1309,  et 
ia  dédicace  en  fut  faite  en  1373,  par  Pierre 
de  Villiers,  évèque  de  Nevers,  sous  l'invo- 
cation de  Saint-Louis. 

On  y  voit  une  bibliothèque  établie  par  la 
reine  Jeanne.  Elle  est  composée  des  meil- 
leurs manuscrits  qu'on  pût  trouver  dans  ce 
temps-là,  où  l'imprimerie  n'était  pas  encore 
connue.  Depuis,  elle  fut  presque  ruinée, 
mais  rétablie  en  1&64,  sous  Louis  XL 

Le  collège  acheta,  en  1637,  la  bibliothèque 
de  feu  M.  de  Peiresc ,  et  cette  augmentation 
est  ce  qu'il  y  a  de  mieux. 

Le  fameux  Nicolas  de  Clemengis,  natif  de 
Clamange ,  diocèse  de  Châlons,  recteur  de 
l'université  do  Paris,  docteur  de  cette  mai- 
son ,  trésorier  de  la  cathédrale  de  Langres, 
et  secrétaire  de  Benoit  Xill,  est  inhumé  au 
milieu  du  chœur,  sous  la  lampe.  Voici  ce 
qu'on  lit  sur  sa  tombe  : 

.  Qui  lampas  fuit  £cclesi;e,  sub  lampade  jacet,  etc. 

On  voit  aussi  dans  la  nef  Tépitaphe  de 
Jean  Teissier,  fameux  grammairien,  natif 
de  Nevers,  connu  sous  le  nom  de  Ravisius 
Textor;  il  mourut  le  3  décembre  1542. 

On  peut  à  dire,  la  gloire  de  ce  collège, 
qu'il  a  élevé  un  grand  nombre  de  sujets  dis- 
tingués dans  les  sciences  et  dans  TËglise  ;  tels 
sont  Nicolas  Oresme,  grand  maître  de  ce  col- 
lège, depuis  précepteur  de  Charles  V,  mort 
évéque  de  Bayeux  en  1382.  On  peut  voir  le 
catalogue  de  ses  ouvrages  dans  VHistoire 
du  Collège  de  Navarr^^  par  Launoy- Pierre 
d'Ailly,  évoque  de  Cambray  et  cardinal.  Gilles 
Deschamps,  évéque  de  Coutance  et  cardinal. 
Jean  Gerson,  dont  le  vrai  nom  était  Char- 
lier,  docteur,  chancelier  de  l'université  de 
Paris,  grand  maître  du  collège,  et  une  des 
plus  grandes  lumières  de  l'Ëglise;  il  défen* 
dit  au  concile  de  Constance  la  bonne  doc- 
trine et  les  libertés  de  l'Eglise  gallicane.  Il 
mourut  en  1429,  à  soixante-six  ans,  et  est 
inhumé  à  Lyon,  dans  l'église  de  Saint-Lau- 
"enl.  On  voit  cette  ènilapho  : 


il70 


PAR 

Pœnileiniiii  et  crédite  Evangelio. 


DICTIONINAIRË 


PAR 


il80 


Louis  Lasseré,  élu  en  1508  proviseur  du 
collège,  dont  on  voit  le  portrait  sur  une  des 
vitres  de  la  chapelle,  h  côté  du  chœur,  où  il 
est  représenté  h  genoux,  et  auprès  de  lui  ses 
armoiries  à  trois  fasces  d'argent,  en  champ 
de  gueule,  et  ailleurs  dans  le  collège.  Il 
descendait  de  Tancienne  famille  de  M.  de 
Lnsseré,  conseiller  au  parlement  de  Paris. 
Il  assista  avec  les  grands  de  TEtat  aux  con- 
seils que  Ton  tint  pour  les  intérêts  de  Fran- 
çois i",  qui  était  prisonnier  en  Kspagne.  Il 
lut  nommé  curé  de  Saint-Benoit  à  Paris. 
Nous  avons  de  lui,  entre  autres  ouvrages, 
les  Vies  do  saint  Jérôme,  de  sainte  Paule  et 
do  saint  Louis  ,  et  la  lettre  qui  est  à  la  tête 
dos  sermons  de  Josse  Clictou.  Il  faisait  les 
délices  des  plus  grands  seigneurs  et  des 
meilleures  sociétés,  par  son  esprit,  son  en- 
jouement et  sa  mémoire  prodigieuse.  Il  est 
inhumé  dans  Téglisé  du  Temple ,  où  il  de- 
meurait. Il  mourut  en  1757.  Jean  de  Launoy, 
auteur  do  l'histoire  do  ce  collège  et  (Fun 
grand  nombre  d'autres  ouvrajçes.  César 
Egasse  du  Bouldy,  natif  de  Saint-Ellier  dans 
le  Maine,  professeur  de  rhétorique  dans  ce 
collège,  auteur  de  VHisioire  de  rUniversiié 
de  Paris,  6  vol.  in-folio.  Il  avait  été  recteur 
et  greflîer  dans  In  même  universilè.  Il  mourut 
le  16  octobre  1678,  après  avoir  fondé,  en 
i61k ,  une  messe  et  un  panégyrique  en 
rhonneur  de  saint  Charlema^ne,  qui  se  di- 
sent tous  les  ans  le  28  ou  ie  29  janvier,  par 
la  Faculté  des  arts,  qui,  après  la  messe,  va 
chanter  un  Libéra  sur  la  tombe  du  fonda- 
teur. Jacques-Bénigno  Bossuet,  évéque  de 
Meaux. 

Collège  Mazarin,  ou  les  (?aa/re-iVaaon5(l). 

Pour  entrerdans  la  chapelle,  il  faut  monter 
sur  un  perron  do  sept  marches;  au-dessusde 
la  baio  de  la  porte,  est  une  inscription  en  let- 
tres d'or,  gravée  sur  une  table  de  marbre 
noir,  et  enfermée  dans  une  bordure  :  cette 
inscription  est  conçue  dans  les  termes  les 
plus  mesurés,  et  les  plus  conformes  au  culte 
que  nous  devons  à  Dieu. 

D.  0.  H. 

Sub  invocalione  Sancti  LudovicL 

C'est-à-dire,  à  Dieu  tris-bon  et  tris-grand^ 
sous  rinvocation  de  saint  Louis.  On  recon- 
naît aisément  l'université  de  Paris,  à  la  jus- 
tesse et  à  la  précision  qu'on  remarque  dans 
cette  inscription. 

Des  gens  moins  attachés  aux  grands  princi- 
pes de  la  religion,  auraient  rais  : 

Sancto  Ludovico  sacrum. 

Sur  la  frise  de  ce  frontispice ,  est  cette 
inscription  : 

Jul.  Mazarin.  S.  R.  E.  Gard,  basilicam  gymnas. 

F.  C.  Â.  M.  DC.  LXI. 

Au  milieu  du  fronton  triangulaire,  est  un 
cadran  ;  et  à  côté  et  au-dessus,  sont  six  grou- 
pes de  figures ,  qui  furent  i)Osés  l'an  167T  : 

(1)  C*esl  aujourd'hui  rinslitut  de  France. 


les  deux  premiersdeces  groupes  représentent 
les  quatre  Evangélises.  Les  figures  de  saint 
Jean  et  de  saint  Luc;  avec  leurs  attributs, 
sont  de  l'ouvrage  de  De^ardins,  sculpteur 
estimé;  les  troisième  et  quatrième  sont  com- 
posés des  figures  des  Pèr  s  de  l'Eglise  grec- 
que, qui  sont  saint  Basile,  saint  Alhanase« 
saint  Chrjsostorae  et  saint  Grégoire  de  Na- 
zianze.  Les  cinquième  et  sixième  groupes 
représentent  les  quatre  Docteurs  de  l*Eglise 
latine,  c^ui  sont  saint  Jérôme,  saiui  Augus- 
tin, saint  Ambroise  et  saiot  Grégoire  le 
Grand. 

Le  Maire,  en  décrivant  la  ville  de  Paris*  a 
remaraué  que  le  dôme  de  cKte  église,  ou 
chapelle,  a  une  beauté  singulière  dans  sa  fi- 
gure ,  qui  au-dehors  est  ronde,  et  ovale  en 
dedans;  ce  qui  a  été  pratiqué  avec  beaucoup 
(fart,  afin  de  ménager,  dans  les  épaisseurs, 
l'espace  dequatreescaliers  à-vis,  pour  monter 
non-seulement  à  autant  de  tribunes,  qui 
sontjdans  le  grand  ovale  du  milieu  de  l'éfflise, 
mais  encore  pour  monter  sur  le  comble  de 
tout  l'édifice. 

Ce  dôme  est  décoré,  en  dehors,  de  pilas- 
tres et  de  bandes  de  plomb  doré,  qui  répon- 
dent à  ces  |)ilastres.  Il  est  terminé  par  un 
campanile,  entouré  d'une  balustrade  de  fer, 
et  surmonté  d'un  globe  doré,  oui  porte  une 
croix.  Les  proportions  de  ce  dôme  sont  si 
belles,  que  la  plupart  des  architectes,  à 
commencer  par  feu  M.  Blondcl ,  le  regardent 
comme  un  chef-d'œuvre  de  l'art.* 

Les  dedans  de  l'église  sont  décorés  de  pi- 
lastres corinthiens,  et  de  pilastres  d'ordre 
composite.  Los  ligures  de  femmes  en  bas- 
relief,  qui  sont  placées  dans  les  angles  ,  au- 
dessus  des  arcades ,  représentent  les  huit 
Béatitudes,  et  sont  l'ouvrage  de  Desjar- 
dins,  de  même  que  les  douze  apôtres  en 
médailles,  les  têtes  de  chérubins,  et  plu- 
sieurs autres  ornemcns  de  sculptures,  qui 
sont  au-dessus  des  tribunes. 

Le  sanctuaire  est  sous  la  coupole  du  dôme; 
et  aux  deux  côtés  de  cet  ovale,  il  y  a  deux 
chapelles  ouvertes  par  deux  grandes  arcades. 
Aux  côtés  de  ces  chapelles,  sont  des  places 
destinées  pour  recevoir  les  tombeaux  de 
ceux  du  nom  de  Mazarin. 

Dans  la  frise  ()ui  règne  sous  le  dôme,  on 
lit  cette  inscription  en  lettres  d'or: 

Sedebii  sub  umbraculo  ejus  in  medto  nationum. 

(Ëzeeh.,  XXXI,  17.; 

Sur  les  quatre  portes  feintes,  qui  sont  en- 
tre les  pilastres,  qui  semblent  soutenir  le 
dôme,  sont  autant  d'inscriptions.  Les  voici: 

Prjccedebat  sapientiam  omnium  Orientalîum. 

(flfAe9.1T.) 

Cor  ejus  adversum  Regem  Austri. 

{Dan.  XI  ) 

Ab  Oriente  paret  usquc  in  Occidcntera. 

{Malth,  XXIV.) 
Ëxlendel  maiinni  suam  super  Al|iiilouein. 

{Stip.  u.) 


PAR 


DEPIGIUPHIB. 


PAR 


1182 


armoiries,  sculptées  sur  les  clefs  des 
;,  sont  colles  des  (jualre  provinces  li- 
»hes,  en  faveur  desquelles  celle  fon- 
a  élé  faite. 

ableau  du  grand  autel  représente  la 
cision  de  Jésus-Chrisl,  et  est  d'Alexan- 
Tonèse.  Ceux  des  autels  des  chapelles 
5  peints  en  Italie;  mais  on  n'en  connaît 
les  auteurs.  Les  petits  tableaux,  qui 
ians  des  bordures  rondes,  ont  été 
{«r  feu  Jouvenet,  un  de  nos  plus  ha- 
leintres. 

ardinal  de  Mazarin  étant  mort  au  châ- 
le Vinceiiiies,  le  9  de  mars  de  Tan 
son  cor[)S  fut  mis  en  dépôt  dans  la 
le  de  ce  château,  et  y  demeura  jus- 
S  de  seplemb;  e  168'*,  qu'il  fut  trans- 
lans  la  chapelle  de  ce  collège,  où  on 
fait  élever  un  superbe  mausolée  de 
î,  sculpté  f>ar  Co.ysevox.  Le  cardinal  y 
présenté,  en  marbre  blanc,  h  genoux 
tombeau  de  niarbrc  noir.  Aux  faces 
lotnbeau,  sont  des  V^ertirs  en  bronze, 
ideur  naturelle,  assises  dans  des  atti- 
^onvenables. 

;  l'arc,  qui  est  derrière  ce  tombeau, 
)itaphe  que  voici  : 

D.  0.  M. 

ET   PERENMI   MEMORIJ: 

Duels  Mazarini,  S.  R.  Ecclcsise  Cardinalis. 
ad  Gazale,  Gennnni;c  ad  Monasteriam, 
denique  orbis  Chrisiiani  ad  monies  Pyre- 
pacaloris.  Qui  cum  res  Gallicas,  Ludovico 
oadhiic  impubère,  fclicissinic  administras- 
Ique  illum  jam  aduluini,  cl  Regni  curas 
sentem,  Ûde,  consilio,  ac  indefesso  labore 
'»et,  depressis  uiidique  Francio;  hostibus, 
ue  famae  sux  xmulis,  viriulum  splendore, 
dis,  clemcnlia  deviclis,  ac  deviiiciis  pla- 
t  pieobiil,  anno  R.S.  1661,  iciatis  lix.  Tem- 
hoc,  et  Gymnasium  ad  educaiionem  uobi- 
adolesceniium  ex  ivProvincil&ImperioGal- 
îeens  addilisoriundorum,  extrui  lestamenlo 
»  et  magiiilice  dolavit. 

(Ulrtaut  et  Magny.) 

.É6E  DE  Beauvais,  réuui  au  collège  de 
le  Grand. 

ut  au  collège  de  Beauvais  que  saint 
as  Xavier  professa  la  philosophie,  en 
Ians  le  dessein  d'être  reçu  de  la  mai- 
sociélé  de  Sorbonne.  Il  abandonna 
î  ce  proiet,  pour  se  mettre  au  nombre 
ciples  de  saint  Ignace  d(3  Loyola, 
lud  d'Ossat,  plus  fameux  encore  par 
Srîte  que  par  la  pourpre  romaine  dont 
révolu ,  a  aussi  professé  dans  ce  col- 

i  hommes  célèbres  dans  la  république 
.1res  ont  eu  successivement,  de  nos 
radmiuistralion  de  ce  collège;  savoir, 
ollin  et  CofRn. 

les  Rollin,  né  le  30  janvier  1661,  oc- 
'abord,  à  Tâge  de  vingt-deux  à  vingt- 
os,  la  chaire  de  seconde  au  collège  du 
,  et  peu  après  il  passa  à  celle  de  rhé- 


torique. Le  fameux  M.  Hersan,  à  qui  il  suc- 
cédait dans  cette  place,  lui  céda  encore,  en 
1688,  la  survivance  d'une  chaire  d'éloquence 
au  collège  royal.  Em  169fc,  il  fut  élu  recteur 
de  l'université;  et  quatorze  ans  après,  on  le 
nomma  coadjuteur  de  M.  Boutillier,  qui, 
étant  alors  principal  de  Beauvais,  avait  be- 
soin de  secours  pour  la  régie  de  ce  collège. 
En  1701,  M.  Rollin  fut  reçu  de  l'Académie 
royale  des  inscriptions  etbelles-letlres.  11  en 
obtint  peu  après  la  vétérance,afin  d'être  plus 
en  état  de  vaquer  aux  occupations  que  lui 
donnait  le  som  de  son  collège.  Lorsqu'il 
l'eut  mis  sur  un  bon  pied,  il  quitta  sa  coad- 
iutorerie,  pour  se  livrer  entièrement  au  ca- 
binet. Son  temps  fut  partagé  alors  entre  Té- 
tude  et  différentes  occupations,  où  il  fut 
obligé  do  se  livrer,  h  la  prière  de  Tuniver- 
silé.  En  1720,  il  fut  promu,  pour  la  seconde 
fois,  au  rectorat,  après  lequel  il  ne  s'occupa 
plus  qu'à  enrichir  le  public  de  différonls 
ouvrages,  qui  ont  eu  le  succès  le  plus  écla- 
tant. Tels  sont  :  1°  un  Trailé  de  ta  manière 
d'étudier  et  d'enseigner  les  belles  -  lettres  : 
2*  \  Histoire  ancienne  des  Egyptiens^  des  Car- 
thaginois, des  AssyrienSy  des  Babyloniens,  des 
MèdeSy  des  Perses^  des  Macédoniens  et  des 
Grecs  ;  3*  VHistoire  romaine,  depuis  la  fon- 
dation de  Rome,  jusqu  à  la  bataille  d^Actium. 

La  mort  do  Pauleur,  arrivée  le  14.  do  sep- 
tembre 1741,'rempôcha  de  remplir  son  pro- 
jet. Cet  ouvrage  a  élé  continué  avec  succès 
par  le  savant  M.  Crévier,  l'un  de  ses  plus 
dignes  élèves,  qui  a  rempli  avec  honneur  la 
chaire  d'éloquence  du  collège  de  Beauvais, 
pendant  plusieurs  années. 

M.  Rollin,  en  quittant  la  coadjutorerie  do 
la  princjpalilé  de  Beauvais,  en  1712,  eut  pour 
successeur  l'illustre  M.  Coflln,  qui  devint 
principal  en  titre  après  M.  Boutillier,  lequel 
mourut  en  1713. 

M.  Coffin,  né  è  Buzanci,  diocèse  de  Reims, 
le  h  octobre  1676,  montra,  dès  son  enfance, 
les  plus  heureuses  dispositions  pour  les 
belles-lettres.  M.  Rollin,  qui  recherchait  do 
toutes  parts  les  meilleurs  sujets,  l'attacha  à 
son  collège  en  1701,  en  lui  donnant  une 
chaire  de  seconde,  que  M.  Coflin  quitta  en 
1712,  étant  devenu  coadjuteur  et  ensulto 
principal.  11  fui  nommé  recteur  de  l'univer- 
sité en  1718.  Ce  fut  à  la  sagesse  de  ses  né- 
gociations que  le  public  fut  redevable  do 
l'instruction  gratuite  établie  dans  l'univer- 
sité. Il  mourut  le  20  juin  1749,  et  repose 
dans  la  chapelle  du  collège  de  Beauvais. 
Voici  son  éf)itâphe,  dans  laquelle  on  donne» 
avec  autant  de  précision  (|ue  d'élégance,  un 
détail  succinct  des  vertus,  des  talents  et  dos 
ouv.^ages  de  l'illustre  défunt.  Elle  est  de 
M.  Crévier  : 

D.  0.  M. 

Hic  resurreclipnem  exspeclat|Carolu$  Coffin,  Cle- 
ricus  Remensis,  anliqiigs  Academise  Parlsiensis 
Rec!or,  hujus  CoUegii  Ptimarius,  qui  domum 
banc,  quani  per  sex  et  Iriglnta  rexit  annos  glo- 
ria  auclam ,  iugenli  Discipulorùm  mulliludiiie 
rrequcnlalam,  siudiis  doclrinx  cl  pielalis  insi- 


IIS3 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


ilS4 


gnitnin.  Po.nrenio  eliani  legato  non  mediocri  perT 
tesinmcnliim  aiijiilam  ,  seternum  sui  memorcm 
mœrendo  fecil.  Magni  Uollini  successor  etaemu- 
lus.  G;eleras  cjus  laudes  certalim  pnxtdicant 
bonse  arien.  Quas  Oralor  iJem  et  Poeta  egre- 
gitis,  Laiioplaudente,coluil.  Academica  juventus, 
ctijus  sludia  novi  prxniii  àccessione  stimulaYÎt: 
Academia  princeps  (|uam  jusiissima  Régis  op- 
timi  Lud.  XY,  munificenlia  dolandam  curavit. 
Deniqiie  Ecclesia  Parisiensis  cui  pios,dulcesque 
hymnos  Ghristianus  vales  cecinlt.  Yiro  bonis 
omnibus,  dum  viverel  carissimo,  bene  post  mor- 
tein  precentur  omncs  boni,  \ixil  annos  lxxii, 
menses  viii,dies  xiv.  Obill  die  vigesiina  secunda 
Junii,  anno  1749.  Quo  die  annivcrsarium  pro  se 
sacrum  in  perpeluum  celebrari  pneceptt. 
Requiescal  in  pace. 

Par  lettres  patentes,  du  21  novembre  1763, 
]es  boursiers  de  tous  les  collèges,  dans  les- 
quels il  n'y  avait  pas  plein  et  entier  exer- 
cice, ont  été  réunis  dans  le  collège  de  Louis 
le  Grand.  Les  bourses  sont  fixées  à  la  somme 
de  <^00  liv. 

Collège  des  Cholrts.  Ce  collège,  qui  a 
donné  son  nom  à  la  rue  Saint-Symnhorien, 
a  été  fondé  en  1292,  par  Jean  de  Bulles,  ar- 
chidiacre du  grand  Caux  dans  l'église  de 
Rouen,  Evrard  de  Nointel  el  Girard  dfe  Saint- 
Just,  chanoines  de  celle  de  Beauvais,  et  tous 
trois  exécuteurs  testamentaires  du  cardinal 
Cholet,  mort  le  2  août  1291. 

Le  corps  de  Jean  Cholef  (1)  fut  inliumé 
dans  Téglise  de  l'abbaye  de  Saint-Lucien  de 
Beauvais,  dont  il  avait  été  chanoine  ;  cepen- 
dant, ce  cardinal  a,  dans  la  chapelle  de  ce 
collège,  une  espèce  d*épitaphe,  eu  quatre 
vers. 

Belgarum  me  prtmus  ager  nutrifit,  honorât 
Roma,  seni  curae  fœdera  pacis  eranl. 

Rcligio,  pietas,  studiorum  insignia  crcscunt, 
Me  duce  ;  quis  fuerim  comprobat  ista  domus. 

(HuRTàUT  et  Magny.) 

Collège  de  Tréguier  et  de  Léo^t,  fondé 
par  Guillaume  Roëtmohan,  grand  chancelier 
de  l'église  de  Tréguier,  docteur  régent  en  la 
Faculté  de  droit  de  Paris,  et  natif  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Gilles  de  Pommerit,  au  dio- 
cèse de  Tréguier.  On  voit,  par  la  date  du 
testament  du  fondateur,  que  l'inscription 
qui  était  autrefois  sur  la  porte  de  ce  collège, 
n'était  pas  vraie,  étant  conçue  en  ces  termes: 

CoHegium  T^ecorense ,  fundalum  anno  Domiuî 

M.  cccc. 

car  ce  collège  fut  fondé  par  le  testament 
de  Guillaume  Koëtmohan,  lait  en  13.5,  pour 
huit  écoliers  de  la  famille  du  fondateur;  ou, 


(I)  Ce  cardinal  fut  envové  à  Lyon  en  4289,  par 
Philippe  IV,  pour  y  faire  ,  en  présence  du  légat,  un 
traite  de  paix  entre  la  France  et  la  Castille,  et  pour 
ménager  une  ligue  des  deux  couronnes  contre  FAra- 
gon.  Le  pape  Martin  IV  l'employa  aussi  dans  les  dIus 
grandes  négociations. 


à  leur  défaut,  pour  huit  étudiants  du  diocèse 
de  Tréguier. 

Collège  de  Tours,  rue  Serpente. 

Etienne  de  Bourgueil,  archevêque  de 
Tours,  fonda  ce  colléj^e  en  1333,  pour  un 
principal  et  six  boursiers,  qui  doivent  être 
natifs  de  Touraine,  et  qui  sont  nommés  par 
J'archevéque  de  Tours. 

Ces  années  dernières,  on  a  fait  des  répa- 
rations considérables  à  ce  collège,  etoaa 
mis  sur  la  grande  porte  : 

Collegium  Turonense  fundat.  anno  1335. 
Instaurât,  anno  1730. 

(HuRTAUT  et  Maght.) 

Collège  de  Notre-Dame  de  Batbcx,  dit  de 

Mattre-Gervais,  rue  du  Foin. 

Deux  bourses  pour  les  étudiants  en  ma- 
thématiques ont  été  fondées  par  le  roi  Char- 
les V,  qui  donna  aussi  à  la  chapelle  de  ce 
collège,  laquelle  est  sous  l'invocation  de  la 
Vierge,  un  reliquajre  de  vermeil,  sur  lequel 
est  cette  inscription  : 

Charles,  par  la  grâce  de  Dieu,  Roi  de  France, 
Y*  de  ce  nom,  a  donné  ce  joyau,  avec  b  croix 
qui  est  dedans,  aux  Ecoliers  du  diocèse  de  Notre- 
Dame  de  Bayeux,  le  24  février  1374. 

11  ajouta  à  ces  bienfaits  la  concession  des 
dtmes  de  Saineville  et  de  Caënchî. 

Les  deux  bourses,  fondées  par  le  roi  Char- 
les y,  pour  des  étudiants  en  mathématiques, 
ont  donné  lieu  à  plusieurs  mathématiciens 
de  professer  cette  seience  dans  ce  collège. 
Parmi  ces  professeurs,  on  distingue  Oronce 
Fine,  qui  est  regardé  comme  le  restaurateur 
de  la  mathématique  en  France.  Le  fameux 
Postel  y  enseignait,  en  1563,  ainsi  qu'il  pa- 
rait par  la  lettre  qu'il  écrivit  cette  année  à 
Masius,  et  qui  est  datée  de  ce  collège.  Gilles 
Personne,  sieur  de  Roberval,  de  rAcadémie 
royale  des  sciences,  et  professeur  royal  en 
mathématiques,  a  professé  aussi  jusqu'à  sa 
mort,  dans  ce  collège,  où  il  avait  Oxé  sa  de- 
meure. (HlîRTAUT  et  MaG5T.) 

Collège  de  Fortet.  Sur  la  porte  est  une 
inscription,  qui  n^arque  Tannée  de  la  fonda- 
tion de  ce  collège,  el  celle  de  la  construc- 
tion du  vestibule  qu'on  y  voit  encore  aujour- 
d'hui. 

Âureliacensium,  et  Fortelicae  familue  décos,  D. 
Petrus  Fortetus,  Parisiensis  Canonicus,  hasaedes 
sacratissimis  Musis  anno  Dominî  I39i  dicavit. 
Prudentissiml  moderatores  ruinosum  vestibiilaiD 
resiituebanl,  anno  Domini  1560. 

La  chapelle  est  sous  l'invocation  de  saint* 
Géraud,  en  son  vivant  seigeur  d^Aurillac. 

Collège  des  Ecossais,  rue  des  Fossés- 
Saint-Victor,  quartier  de  la  place  Maubert. 

Ce  collège  reconnaît  deux  fondateurs  :  sa- 
voir, David,  évoque  de  Murray,   en  Ecosse, 

ui  le  fonda  en  1325,  pour  quatre  étudiants 

e  la  nation  écossaise,  dont  un  théologien 
et  trois  arlioiis;  et  Jacques  Beatoun  ou  Bé- 


3 


PAK 


D^EPIGRAPIHE. 


PAR 


1186 


(1),  archevêque  de  Glascow,  arabassa- 
en  France  de  Marie  Stuart,  ou  du  roi 
les,  son  ûls. 

l)ert  Barclay,  principal  de  ce  collège, 
a,  en  1662,  une  place  sur  les  Fossés 
-Victor,  sur  laquelle  il  y  fil  bâtir  la  mai- 
[ue  nous  y  voyons  :  elle  fut  achevée  en 
et  la  chapelle  en  1672  ;  elle  est  sous 
»calion  de  saint  André,  apôtre,  patron 
Ecosse.  "On  y  remarque  une  urne  de 
:e  doré  sur  un  monument  de  fort 
i  marbres,  dans  laquelle  est  renfermée 
Telle  de  Jacques  II,  roi  d'Angleterre, 
è  Saint-Germain-en-Laye,  le  16  desep- 
re  1701.  La  nation  doit  ce  monument 
ur  roi,  à  Tamour  et  au  zèle  du  duc  de 

Parmi  les  chartes  que  Jacques  Beatoun  ap- 
d*£cosse,  il  y  en  a  une  qui  est  d*auianl  plus 
lante,  qu'elle  intéresse  la  royale  et  infortunée 
n  de  Stuart,  et  qu'elle  détruit  absolunnenl  la 
nie  que  Buchanan  avait  impudemment  avan- 
)ntre  elle.  Par  celte  charte,  qui  est  datée  du 
janvier  1364,  Rohert  le  Sénéchal,  second  du 
Fonda  à  perpétuité  une  chapelle  dans  Téglise 
iscow,  pour  satisfaire  à  Tohligation  que  le  pape 
ait  imposée,  lorsque  Sa  Sainteté  lui  accorda 
lense  d'épouser  Elisabeth  More,  nonobstant  la 
é  qui  était  entre  lui  et  elle.  11  est  dit,  dans 
;te  de  fondation,  qu'il  y  avait  quelque  temps 
sabeth  More  était  morte,  et  il  est  signé  de  Jean 
échal,  seigneur  de  Kile,  fils  aîné  et  héritier  de 
t  et  d'Elisabeth  More,  lequel  régna  lui-même 
i  nom  de  Robert  III.  L'on  voit,  par  ce  qu'on 
Je  dire  l'impudence  de  Buchanan  qui,  sans  la 
re  preuve,  et  par  conséquent  sans  raison,  a 
lans  son  Hiiloire  d'Ecosse^  que  Robert  II  avait 
S  en  premières  noces,  Euphémie  Rosse,  de 
le  il  avait  eu  Walter  David,  et  quelques  autres 
s  ;  et  qu'après  la  mort  de  ladite  Euphémie,  il 
pousé,  l'an  1374,  Elisabeth  More,  qui  avait  été 
ivant  sa  concubine,  et  de  laquelle  il  avait  eu 
nrs  enfants,  avant  qu'elle  fût  sa  femme,  en- 
tres Jean  et  Robert,  dont  le  premier  monta 

trône,  après  la  mort  de  son  père,  sous  le 

e  Robert  Ili.  Comment  Robert  II  pouvait-il 

ir,  en  1374,  Elisabeth  More,  puisque,  selon  la 

de  fondation,  elle  était  morte  avant  l'an  1364. 

Euphémie  Rosse  que  Robert  11  épousa  en 
et  par  conséquent  le  droit  d'aînesse  ne  pou- 
tre disputé  à  Jean,  seigneur  de  Kile,  puisque, 
m  1364,  il  avait  signé  l'acte  de  cette  fonda- 

e  charte  fut  apportée  en  l'abbaye  de  Saint- 
iId  des  Prés  de  Paris,  par  Louis  Inese,  priiici- 

collége  des  Ecossais  de  Paris,  Tan  1694,  le 
mai  ;  et  là,  ayant  été  examinée  par  MM.  Hi- 
iouillé  du  Coudray,  Camille  Letellier,  connu 
i  nom  d'abbé  de  Louvois ,  Eusébe  Renaudot, 
e  Baluze,  Honoré  Caille,  sieur  du  Foumjr  ; 
s  Clément,  garde  de  la  Bibliothèque  du  roi  ; 
fabillon  et  Thieri^  Ruinart,  moines  Bénédic- 
îlle  fut  déclarée  véritable,  c'est-à-dire  être  de 
ont  elle  portait  le  nom,  et  du  temps  dont  elle 
lalée. 
es  cet  examen,  on  fit  faire  cinq  copies  authcn- 

de  cette  charte,  par  les  savants  qu'on  vient 
noier.  L'une  fut  donnée  à  Jacques  II,  roi  de  la 
e-Breta^ne,  une  autre  à  l'église  métropolitaine 
université  de  Cluscow,  la  troisième  à  l'abbaye 
utrCermain  des  Prés,  la  quatrième  au  collège 
cessais  de  Douai,  et  la  cinquième  au  collège 
ossais  de  Paris,  pour  être  jointe  à  la  charte 
lie,  qui  fait  le  sujet  de  cet  article.  {Detcrip^ 
t  Parti     par  Piganiol  ,  Tom.  V,  p.  204  et 


Perth,  gouverneur  de  Jacques  III,  qui  le  Gt 
érieer  h  ses  frais.  Ce  seigneur  s'était  expa- 
trie, et  avait  abandonné  ses  biens  pour  ne 
pas  c^uitter  son  prince  ;  exemple  de  fidélité 
gui  1  a  immortalisé,  et  lui  a  gagné  les  cœurs 
de  tout  le  monde.  Ce  monument  est  de 
Louis  Garnier,  sculteur  habile  de  l'Acadé- 
mie de  peinture  et  de  sculpture  de  Saint- 
Luc  de  Paris,  décédé  à  quatre-vingt-neuf 
ans,  le  21  septembre  1728. 
L'épitaphe  est  bien  faite.  La  voici  : 

D.  0.  M. 

JACOBI  II. 

Magnœ  Britanniae, etc., Régis,  llle  partis  terra  ac 
mari  triumphis  clarus,  sed  coDstanti  in  Deum 
fide  clarior,  huic  régna,  opes,  et  omnia  vitae 
florentis  commoda  postposuit.  Per  summum 
scelus  a  sua  sede  pulsus,  Absalonis  impietatem, 
Archîtophelis  perfidiam,  et  acerba  Semei  con vi- 
lla, invicta  lenilate  et  patientia,  ipsis  etiam  ini- 
micis  amicus  superavit.  Rébus  humanis  major, 
adversis  superior,  et  cœlestis  gloriae  studio  in- 
flammatns,  quod  regno  caruerit,  sibi  visus  bea- 
tior,  miscram  banc  vitam  felici,  regnum  terre- 
stre cœlesti  commutavit. 
Haec  domus  quam  plus  Princeps  labenlem  snb- 
stinnit,  et  palriae  fovit,  cui  etiam  ingenii  sui 
monlmenta  omnia,  scilicet  sua  manu  scripta  cu- 
stodienda  commisit,  eam  corporis  ipsius  partem 
qua  maxime  animus  vigct,  religioso  servandam 

suscepit. 

Vixit  annos 

LXVIII. 

Obiit  Kal.  Oct.  anno 
Salutis  humanae 

M.  D.  CCI. 

Jacobus  Dux  de  Perth, 
Praefectus  Institution! 

Jacobus  III. 
Magnoe  Britannioe  Régis, 
hujus  domus  benefactor  mœrens  posuit. 

Collage  des  Lombabds. 

Ce  collège  fut  fondé  en  1330  par  quatre 
Italiens,  savoir,  André  Chinni,  né  à  Flo- 
rence, évèque  d'Arras,  puis  de  Tournay,  et 
ci-devant  clerc,  ou  chapelain  du  roi  Charles 
le  Bel,  ensuite  cardinal  ;  François  de  l'Hô- 
pital, bourgeois  de  Modènc,  clerc  des  arba- 
létriers du  roi  ;  Renier  Jean,  bourgeois  de 
Pistoie,  apothicaire  è  Paris  ;  et  Manuel  Rol- 
land, de  Plaisance,  chanoine  de  Saint-Mar- 
cel-lès-Paris, tous  alors  domiciliés  dans  la 
capitale. 

Le  désordre  se  mit  dans  le  temporel  de 
cette  maison,  au  point  qu'elle  se  trouva 
ruinée  et  entièrement  abandonnée.  Deux 
prêtres  irlandais,  Patrice  Maginn  et  Mala- 
chie  Kelli  la  demandèrent  au  roi,  i)our  y 
faire  instruire  des  prêtres  de  leur  nation,  et 
les  rendre  capables  d'aller  faire  des  missions 
dans  les  royaumes  d'Angleterre,  d'Irlande  et 
d'Ecosse,  parmi  les  protestants.  Le  roi  leur 
accorda  leur  demande  par  ses  lettres  paten- 
tes de  l'an  1677. 


iiS7 


PAR 


WCTIONNAIRK 


PAR 


im 


On  Ht  sur  la  porte  une  inscription,  qui 
marque  les  deui  différenls  états  de  ce  col- 
lège. 

Collegiiim  Beakc  Mariïe  Virginis,  pro  Clericis 
Hibernis  in  Academia  Parisiensi  sliuleniibiis, 
înstauralum  anno  4681,  pro  lialis  fuiHlaluin, 
anno  1350. 

Guillaume  Poslel  enseigna  autrefois  dans 
le  collège  des  Lombards,  et  Ton  remarque 
que  ce  fat  avec  tant  de  célébrité,  que  la 
grande  salle  de  cette  maison  ne  pouvant 
contenir  la  foule  de  ceux  qui  venaient  l'en- 
tendre, il  était  obligé  de  les  faire  descendre 
dans  la  cour,  et  de  leur  faire  leçon  par  une 
des  fenêtres. 

Collège  de  Cluny.  Ce  collège  fut  fon- 
dé par  Yves  de  Vergy,  abbé  de  Cluny ,  en 
1269. 

Plusieurs  abbés,  prieurs  et  docteurs  en 
théologie  de  cette  congrégation  ont  été  in- 
nuraés  dans  la  chapelle  de  ce  collège,  sous 
des  tombes  plates.  Ou  en  voit  une  à  l'entrée 
du  chœur,  à  droite,  en  marbre  noir,  sur  la- 
quelle on  lit  cette  épitaphe  : 

D.  0.  M. 

ANNA  dVrCONNA 

Rolhomagensis  Abbatissa  ,  hic  jacel,  obilum 
lacet  ;  clara  vixit ,  sed  queis  salis  obsciirala 
uUus  vix  scil  ;  cauia  parum  illi  iiiediconim 
séries,  sic  incauta  labitur  ;  salis  stt  el  lamen 
paleat  qiiod  nulle  arlis  volubro  dcvolula  saxo 
landem  huic  devolvilur.  Obiil  die  20  seplcnibr. 
an.  1650. 

Cette  épitaphe,  rapportée  par  Le  Maire 
dans  son  Parts  ancien  et  nouveau,  avait  passé 
jusqu'ici,  dans  l'esprit  do  bien  des  person- 
nes, pour  une  énigme,  et  elle  en  est  une 
réelle  par  l'obscurité  et  la  barbarie  de  son 
style,  où  se  lit  le  mot  volubro^  qui  ne  fut 
jamais  latin  ;  d'ailleurs  celte  épitaphe  lais- 
sait des  impressions  désavantageuses  à  la 
mémoire  de  Madame  d'Arconne.  Ayant  con- 
sulté sur  cette  épitaphe,  un  savant  religieux, 
il  m'indiqua  VHistoire  de  l'abbaye  de  Saint- 
Amand  de  Rouen,  par  le  P.  de^  la  "Pome- 
raye,  pag.  63.  En  etfet,  on  voit  là  et  Texpli- 
cation  de  Ténigme  el  la  justification  de  ma- 
dame d'Arconne,  qui  a  été  plus  malheureuse 
que  coupable. 

Anne  d'Arconne  étant  abbesse  de  Saint- 
Amand  de  Rouen,  passa  les  premières  années 
de  son  gouvernement  dans  Tunion  et  la 
tranquillité;  maissur  la  un  ellese  vit  exposée 
à  derudesépreuves.  Trois  religieuses,  voyant 
qu'il  s'était  glissé  divers  abus  dans  l'admi- 
nistration de  la  maison,  présentèrent  re- 
quête contre  leur  abbesse  au  parlement  de 
Rouen.  La  cour,  avant  que  de  faire  droit 
sur  cetterequôte, ordonna  que  préalablement 
il  serait  fait  une  visite  à  l'abbaye  de  Saint- 
Amand,  et  commit,  à  cet  effet,  le  célèbre  doc- 
teurHallier,  pourlors  grand  vicairodeRouen. 
Cependant,  il  arriva  que  dans  le  foit  de  ces 
brouilleries,  Anne  de  Souvré,  abbesse  de 
Préaux,   vint  à  passer  par  Rouen,  et  y  fit 


Quelque  séjour    avec   son    frère,    évèaue 
'Auxerre  :  le  peu  de  temps  qu'elle  y  de- 
meura, ouvrit  une   nouvelle  scène  contre 
Anne  d'Arconne.  L*abbesse  de  Préaux, sans 
songer  à  Todieuse  tache  qu*elle  allait  impri- 
mer sur   son  nom,    en  devenant  dévolu* 
taire,  crut  qu'elle  pouvait  se  servir  de  cette 
voie,  et  obtint,  sous  ce  prétexte,  des  bulles 
en  cour  de  Rome  sur  la  nomination  du  roi, 
5  la  faveur  desquelles  elle  prit  possession  de 
l'abbaye  de  Saint-Amand.  Procès  alors  entre 
les  deux  abbesses,  qui  dura  près  de  deux 
ans.  Enfin,  par  arrêt  au  grand  conseil,  Anne 
d'Arconne  fut  maintenue  dans  soo  abbaye; 
mais  victorieuse  de  tous  les  sacrifices  et  de 
tous  les  détours  de  la  chiC'ine,  elle  moamt 
h  Paris  subitement,  avant  l'expéditioD  de  son 
arrêt,  fut  enterrée  au  collège  de  Cluny,  et 
ensuite  transférée  aux  Dames  de  la   Visita- 
tion de  la  rue  Saint-Jacques,  où  elle  gtt  pré- 
sentement. 

On  sent  bien  que  Fauteur  do  cette  épita- 
phe.a  voulu  s'égayer  par  rapplicalion  qu'il 
a  faite  des  différents  sens  de  aevolvere,  deto- 
lula,  mais  en  pareille  occasion,  le  badinage 
est  bien  froid  el  bien  déplacé.  (I>escrip.  de 
Paris,  par  Piganiol,  tom.  VI,  pag.  3G7.) 

Feuillants,  rue  Sainl-Honoré. 

Le  monastère  des  Feuillants  est  situé  rue 
Saint-Honoré,  vis-à-vis  la  place  de  Louis 
le  Grand  ou  de  Vendôme  :  c'est,  après  l'ab- 
baye de  Feuillants,  la  plus  belle  maison  de 
cette  congrégation.  Le  poitail  fut  élevé  ea 
1676.  11  fait  face  à  la  place  des  Conquêtes,  et 
a  pour  point  do  vue  la  statue  équestre  de 
Louis  le  Grand.  Il  est  décoré  de  quatre  co- 
lonnes corinthiennes  isolées,  d'un  entable- 
ment et  d'un  fronton.  On  voit  sur  celte  porte 
un  bas-relief  représentant  le  roi  Henri  III, 
qui  reçoit  l'abbé  Dom  Jean  de  la  Barrière  et 
ses  compagnons.  Dans  le  fronton  est  l'éca 
des  armes  de  France  el  de  Navarre.  Vis-à- 
vis  ce  portail,  est  la  porte  intérieure  ducou- 
vent,  laquelle  est  en  voussure,  avec  des  re- 
fends et  d'autres  ornements  qui  font  un  as- 
sez bel  effet.  A  main  gauche  dans  la  même 
cour,  est  l'église  dont  le  portail  est  de  Fran- 
çois Mansatd.  Quoique  ce  soit  une  produc- 
tion de  la  jeunesse  de  cet  architecte,  et 
qu'il  y  ait  bien  des  défauts,  on  y  voit  ce  beau 
génie  et  ceis  excellentes  proportions  qui  ont 
lait  augurer  que  l'auteur  ferait  un  jour  un 
grand  maître  dans  ce  bel  art. 

Cette  église  fut  commencée  en  1601,  au 
moyen  des  aumônes  qu'on  fil. à  ces  religieux 
pendant  le  jubilé  du  commencement  du 
dernier  siècle.  Le  roi  Henri  le  Grand  posa  la 
première  pierre,  et  ordonna  que  ce  monas- 
tère jouirait  de  tous  les  droits  et  prérogati- 
ves dont  jouissent  les  maisons  religieuses  de 
fondation  royale.  Le  bâtiment  fut  achevé  en 
1608,  et  François  d'Escoubleau  de  Sourdis, 
archevêque  de  Rordeaux  et  cardinal,  en  ût 
la  dédicace  la  même  année,  sous  l'invoca- 
tion de  saint  Bernard.  Marie  de  Médicis 
donna,  peu  de  temps  après,  de  fort  beaux 
ornements  d'église,  et  fit  faire  le  retable  du 
maître-autel.  Le  portail  restait  encore  à 
faire;   mais    le    roi  Louis  XIH  ayant  bien 


PAR 


D*EPIGRAPII1E. 


PAR 


1190 


entrer  pour  une  somme  considérable 
la  dépense  qu*il  con-venait  de  faire,  on 
april,  et  il  fut  achevé  en  1624. 
te  église  a  quatorze  chapelles,  sept  de 
e  c6té,  dont  quelques-unes  sont  assez 
s  pour  mériter  les  regards  des  curieux, 
la  première,  à  main  droite,  du  côté  du 
^autel ,  est  une  figure  de  marbre 
.  de  grandeur  naturelle,  portée  par 
ideslal  de  marbre  nuir  et  blanc,  la- 
i  représente  Raymond  Phélippeaux , 
mr  d'Herbaut,  conseiller  et  secrétaire 
de  Louis  Xlll,  mort  le  2  du  mois  de 
le  Van  1629.  La  seconde,  du  même 
appartient  à  Messieurs  Pelletier.  On  y 
que  quelques  peintures.  La  troisième 
irtenu  à  HM.  de  Vendôme.  On  y  voit 
tatue  de  la  Vierge,  qui  est  de  Jacques 
;in,  sculpteur  fameux.  Dans  la  qua« 
î,  est  un  tombeau  de  marbre  noir,  ac- 
içné  de  deux  Vertus  de  marbre  blanc  : 
heu  est  un  buste  aussi  de  marbre,  qui 
»ente  Guillaume  de  Montholon,  conseil- 
Stat,  mort  le  11  mai  1722,  âgé  de  cin- 
e-trois  ans.  La  cinquième  renferme  le 
(au  de  Louis  de  Marillac,  maréchal  de 
e,  qui  eut  la  tête  tranchée  en  place  de 
,  le  10  de  mai  1631.  C'était  un  des  plus 
et  des  ]3ius  vertueux  hommes  de  son 
;  mais  il  était  suspect  au  cardinal  de 
lieu,  premier  ministre,  et  d'ailleurs 
.taché  a  la  reine  Marie  de  Médicis,  dans 
Qce  de  laquelle  il  avait  eu  l'honneur 
er,  ayant  épousé  Catherine  de  Médi- 
te de  Côme  de  Médicis,  et  de  Diane 
5se  de  fiardi.  La  maréchale  mourut 
tagrin  peu  de  temps  avant  l'exécution 
1  mari.  Voici  l'épilaphe  qui  est  gravée 
I  tombeau  qui  renferme  les  cendres  de 
itde  l'autre. 

HIC  JÀCET 

Ludovicus  de  Marillac, 

Fraocîae  Marescallus  : 

li  Regionim  ordinum  Eques  ordinatus, 

liendore  generis,  forliiudine  gesioruni, 

Ei  vlrtutis  nec  quic<|uam  intégras. 

Sorte  funeste  clarns. 

(H>iit  anno  R.  S.  m.  d.  cjxxxi. 

Jacet  una  cum  coi^oge 

Galharina  de  Médicis 

Ejus  uxor, 

Qoœ  misère  ab  ilio  divulsa 

Et  unice  pro  illo  sollicila, 

Paucis  ante  \iri  suprenmm  diein, 

Mensibus  vivere  desiit. 

Vialor , 

Forli  viro,  et  pi»  foeminœ, 

Facilem  apprecare  summum 

Judicem  Deum. 

'  le  jambage,  qui  est  entre  ces  deux 
illes,  est  le  cénotaphe,  ou  tombeau 
de  Henri  de  Lorraine,  comte  d'Har- 
,  et  d'Alphonse  de  Lorraine,  son  fils, 
lier  de  Tordre  de  Saint-Jean  de  Jér usa- 
Les  corps  de  l'un  el  de  l'autre  ont  été 


inhumés  dans  Téglise  de  l'abbajo  deRoyau- 
mont;  mais  ces  deux  princes  étaient  si  cé- 
lèbres par  leurs  exploits,  qu'on  leur  a  érigé 
ici  ce  ciénotaphe  à  l'exemple  des  anciens.  Ce 
monument,  qui  est  du  dessin  et  de  l'exé- 
cution de  Nicolas  Renard,  sculpteur,  origi- 
naire de  Nancy,  fut  posé  en  1693,  et  con- 
siste en  une  forme  ue* tombeau  do  marbre 
noir,  porté  par  un  piédestal  fort  exhaussé, 
sur  le  devant  duquel  est  un  .bas-relief  d'or 
moulu,  de  môme  que  les  festons.  Sur  le 
tombeau,  est  la  figure  du  Temps,  couchée 
au  pied  d*un  grand  obélisque,  et  auprès  est 
un  livre  ouvert,  sur  l'une  des  pages  duquel 
on  lit  ces  paroles  du  troisième  chap.  du  li- 
vre de  la  Sagesse  :  Spes  illorum  immortalilaU 
plena  est;  et  sur  Tautre,  colles-ci  du  qua* 
rante-unième  chap.  de  l'Ecclésiastique  : 
Bonum  autem  nomen  permanebit  in  œvum. 
Une  grande  figure  ailée,  qui  est  debout,  et 
qui  semble  triompher  du  temf)S,  désigne 
1  immortalité.  Elle  tient  d'une  main  un  mé* 
daillon  sur  lequel  est  le  portrait  du  comte 
d'Harcourt,  et  de  l'autre  1  épée  de  ce  prince. 
A  côté  de  cette  figure,  et  au  bas,  est  un  au- 
tre médaillon,  sur  lequel  est  le  portrait  du 
prince  Alphonse  de  Lorraine,  tenu  par  un 
Génie.  L'obélisque  est  surmonté  d'un  globo 
doré,  sur  lequel  est  un  grand  aigle  aussi 
doré,  ayant  ses  ailes  éployées.  Au  bas  de  ce 
monument  est  celte  épita^ihe  : 

D.  0.  M. 
Et  aeteni:e  mcmoriic  serenlssimonim  Principuni 
llenrici  a  LoUiurinaia  ,  Cômilis  Ilarcuriani , 
Frauciu!  Paris  eisumini  Ârnugcri  ;  el  Alphonsi 
Liidovici  liiijus  filii,  Equilis  ,  el  Melilensium 
Triremium  PrxUiris,  Naiicaet  Primatis.  Ob  vin- 
dicatam  a  pnire  rcgni  gloriam ,  represso  ad 
insulas  LeriucnsesHispanorasiu,  libérale  Casali, 
Taurine  ex pugnato,  fusislerra  marique  bostibus, 
cl  asserlam  a  fiiio  Rcligioncm,  vicia  apud  Rbo- 
dum  Turcarum  classe,  fraciis  ad  Cycladas  navi- 
bus  Bizauliuis,  fugalis  Âlgerix,  BizerUcquc  pr.c- 
donibus.  Hic  gcnlililiae  in  Deum  pielaiis,  in  bo- 
stcs  fortitadinis,  in  siugulos  bumanîlulis  bxrcs 
clarissimus,  paterne  memoriaî  monumeniumboc 
vivens  poni  manda verat,  sed  praïctpili  morte 
prsereplus,  prxslanlissimo  parenti  non  indignus 
accessil  honoris  Socius,  qui  dignisslinus  exisle- 
rat  virlutum  xmulus.  Obiil  paler  anno  u.  d.  c. 
Lxvi.  13  Kalendas  Aug.  aetalis  lxvi.  Filius,  vcro 
anno  m.d.  c.  lxxxix.  4  Idus  Jun.  aetalis  xliv. 
J.  B.  du  Bignon,  Principia  Malliemalicis  olim., 
dehinca  secreiis,  mœrori  juslissimoobsequens 
opus  absolvenduni  cura  vil  1695. 

Dans  la  cha'pelle  suivante,  l'on  voit  plu- 
sieurs peintures  de  Simon  Vouet.  Le  saint 
Michel  qui  précipite  le  diable  dans  le  fond 
des  enfers  est  regardé  comme  le  chef-d'œuvre 
de  ce  peintre.  Entre  les  sept  chapelles,  qui 
sont  de  l'autre  côté  de  la  nef,  l'on  en  dis- 
tingue principalement  trois.  Dans  la  plus 
proche  du  maitre-autel,  est  un  tombeau  do 
marbre  blanc  en  formed'ume,  de  douze  pieds 


I19i 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


1192 


de  longueur,  sur  douze  de  hauteur,  soutenu 
par  un  piédestal  de  marbre  jaspé.  Ce  fut 
Jeanne-Armande  de  Schomberg,  femme  de 
Charles  de  Rohan,  second  du  nom,  duc  de 
Monlbazon,  prince  de  Guemené,  etc.,  morte 
le  10  juillet  1706,  en  sa  soixante-quatorzième 
année,  qui,  de  son  vivant,  se  fit  ériger  ce 
tombeau,  sur  lequel  il  n'y  a  ni  épitaphe,  ni 
inscription. 

La  seconde  appartient  à  M.  de  Béringhen, 
premier  écuyer  du  roi;  c'est  dans  celle-ci 
qu'a  été  inhumé  le  maréchal  d'Uxelles,  mort 
à  Paris  le  10  avril  1730,  dans  la  soixante-dix- 
neuvième  année  de  son  âge,  sans  avoir  été 
marié.  H  avait  été  ambassadeur  extraordi- 
naire et  plénipotentiaire  au  congrès  d'Utrecbt, 
ministre  du  conseil  de  régence,  et  président 
du  conseil  des  affaires  étrangères. 

La  chapelle  de  Rostaing  est  la  cinquième 
de  ce  côté-ci,  et  celle  de  toutes  où  l'on  a 
moins  épargné  le  marbre  (1).  Vis-à-vis  Tau- 
tel,  il  V  a  une  colonne  de  marbre  portor,  sur 
laquelle  est  une  urne  qui  renferme  le  cœur 
d'Anne  Hurault,  fille  du  chancelier  de  Chi- 
verny,  et  femme  de  Charles,  comte  de  Ros- 
taing, morte  à  Paris  le  16  avril  de  l'an  1635, 
âgée  de  cinquante-deux  ans.  Tout  auprès  est 
un  mausolée  de  marbre  noir,  sur  lequel  sont 
deux  statues  de  marbre,  à  genoux,  qui  ont 
chacune  leur  inscription.  Sous  Tune,  on  lit  : 

Ci-dessus  est  la  représentation  de  haul  el  puis- 
sant seigneur,  messire  Tristan  de  Rosiaing,  che- 
valier des  ordres  du  Roi,  décédé  le  7  mars  1691, 
kgé  de  78  ans. 

Sous  l'autre  figure,  est  cette  inscription  : 

Ci-dessus  est  la  représentation  de  haut  et  puis- 
sant seigneur,  messire  Charles  de  Rostaing,  dé- 
cédé le  4  janvier  1 660. 

Ce  tombeau  n*est  que  le  cénotaphe  de 
Tristan  Rostaing,  qui  fut  enterré  en  l'église 
de  Vaulx-Apenil ,  près  de  Melun;  mais 
Charles  de  Rostaing,  son  fils,  a  été  vérita- 
blement inhumé  en  cet  endroit.  Sur  quatre 
colonnes  de  brèche  noir  et  blanche,  dont  les 
chapiteaux  sont  dorés,  on  voit  quatre  bustes 
de  marbre  blanc,  qui  représentent  Louis, 
Jean,  Antoine  et  Gaston  de  Rostaing,  tous 
inhumés  dans  cette  chapelle.  Dans  la  cha- 
pelle qui  est  auprès,  on  voit  la  statue  à  ge- 
noux, en  marbre  blanc,  de  Claude  de  l'Au- 
bépine, femme  de  Médéric  de  Barbesières, 
qui  n'était  pas  maréchal  de  France,  ainsi  que 
le  ditLemaire,  dans  son  livre  intitulé  :  Paris 
ancien  el  nouveau^  mais  grand  maréchal  des 
logis  du  roi,  et  chevalier  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit.  Elle  mourut  le  22  juin  1613,  âgée  de 
soiiante-troisans. 

Le  chœur  est  assez  propre.  11  est  orné  de 

f)lusieurs  grands  tableaux,  qui  représentent 
a  vie  de  Jésus-Christ.  Ce  sont  d'assez  mau- 
Taises  copies  faites  d'après  Rubens.  Au  milieu 
du  chœur,  est  une  tombe  de  marbre  noir, 
sur  laquelle  est  une  inscription  en  l'honneur 
de  D.  Goulu,  général  de  l'ordre. 

(i)  Nous  donnons  plus  loin  une  inscription  qui  se 
lisait  dans  cette  chnpcllc. 


On  voit  dans  le  chapitre  plusieurs  tombes 

Eareilles  à  celle-ci ,  entr'autres  celles  de 
K  Roger  et  de  D.  Pradillon,  l'un  et  Tautre 
généraux  de  cette  congrégation;  les  tombes 
et  épitaphes  de  D.  Eustache  de  Saint-Paul 
Asseline,  docteur  en  théologie  de  la  Faculté 
de  Paris  ;  de  D.  Jérôme,  un  des  plus  fameux 
prédicateurs  du  dernier  siècle  ;  de  D.  Tor- 
quois,  autre  fameux  prédicateur  du  même 
siècle. 

Ces  deux  célèbres  prédicateurs  ne  sont 
point  les  seuls  aue  cette  congrégation  ait 
produits;  ils  ont  été  précédés  par  trois  autres, 
qui  ont  prêché  avec  plus  d'éclat.  Le  premier 
est  D.  Jean  de  la  Barrière,  instituteur  de  la 
congrégation  des  Feuillants,  lequel  avait 
beaucoup  de  zèle  et  de  talent  pour  la  pi^édi- 
cation.  Le  second  se  nommait  D.  Bernard  de 
Percin  de  Montgaillard.  il  était  né  gentil- 
homme ;  et  s'étant  fait  Feuillant,  il  fut  an 
de  ceux  que  Dom  de  la  Barrière  mena  avec  lai 
à  Paris  et  à  la  cour.  11  fut  d'abord  pour  le 
roi  contre  la  Li^ue;  mais  après  la  mort  da 
duc  et  du  cardinal  de  Guise,  il  se  déclara 
pour  la  Ligue  contre  le  roi,  son  maître  et 
son  bienfaiteur.  Son  attachement  à  ce  mau- 
vais parti  l'obligea  de  quitter  le  royaume  : 
il  se  retira  en  Flandre,  où  il  mourut  abbé 
d'Orval.  C'est  lui  qui  est  nommé  le  peiit 
Feuillant  dans  V Histoire  de  la  Ligue.  Le  troi- 
sième, et  celui  de  tous  qui  s'est  le  plus  si« 
gnalé  pour  la  prédication,  est  Dom  Côme, 
prédicateur  ordinaire  du  roi ,  et  ensuite 
évêque  de  Lombez.  11  se  nommait  Côme 
Roger,  et  était  fils  d'un  avocat  de  Paris.  11 
joignait  à  beaucoup  de  douceur,  beaucoup 
d'esprit.  (Hcrtaut  et  Maght.) 

Le  recueil  manuscrit  des  épitaphes  de 
Paris,  à  la  Bibliothèque  nationale,  nous 
fournit  encore  les  inscriptions  suivantes  de 
l'église  des  Pères  Feuillants. 

L 

Inscription  placée  dans  la  chapetle  de  la  fa- 
mille Rostaing, 

Cette  Chapelle  appartient  à  haut  et  puissant 
Seigneur  M'«  Charles  Marquis  de  Rostaing  Che- 
valier, Conseiller  du  Roy  en  ses  Conseils  d^Esiat 
et  privé,  Capitaine  de  cent  honnmes  d^amies  de 
ses  ordonnances,  suivant  le  contmct  qui  en  a 
esté  passé  entre  lediot  Seigneur  et  les  Religieux 
et  Couvent  de  la  maison  de  céans  et  Reclus, 
passé  par-devant  De  Riges  et  Bontemps,  Notaires 
au  Chaslelet  de  Paris,  le  28*  jour  de  Janvier 
i612.  IcoUe  Chapelle  destinée  pour  servir  aa 
dict  Seigneur  de  Rostaing  à  continuer  les  priè- 
res pour  deffunct  haut  et  puissant  Seigneur  Tris- 
tan, Marquis  de  Rostaing,  son  père,  en  ses  pre- 
mières années  premier  GcntilhommcL  de  la 
Chambre  de.Charles,  Duc  d'Orléans,  troisiesme 
fils  du  Roy  François  I,  despuis  Gouverneur  des 
Provinces  de  la  haute  et  basse  Marche,  Grand 
Mareschal  des  Logis  de  France,  Chevalier  des 
deux  Ordres  du  Roy,  Conseiller  en  ses  Conseils 
d*Estat  et  prive,  Chamhellan  et  Capitaine  de 


«*ï- 


?^.». 


PAR 

eent  hommes  d^armes  de  ses  Ordonnances , 
Cai|^taine  des  IFîlle  et  Gbasteau  de  Melun  et 
LîeBteoant  général  pour  le  Roy  de  risle  de 
Fnnee  el  Brie»  Capitaiiie  de  Fontainebleau 
et  de  la  fiastille»  Baron  de  Brou  et  de  la  Guier- 
ciie«  Seigneor  de  Yaalx  à  Penil ,  St-Seigne» 
Mârceao,  Thieoxt  Yillemouble,  de  Noizy  le 
Seeq«  après  avoir  fldellement  servy  en  telles 
Charges  honorables  soixante  ans  durant  soubs 
BÎK  rois,  rendit  son  Ame  à  Dieu  au  chasteau 
d*Aonay,  le  mercredy  7«  jour  de  Mars,  Tan 
mil  cinq  cent...  aagé  de  78  ans  ;  el  Haute  et 
poissante  DameFrançoise  Bobertet,  Dame  d'Hon- 
neur de  la  Beyne  Caterine  de  Médicts,  femme 
dn  Roy  Henij  B,  décodée  au  chasteau  de  Yaulx, 
le  iO«  jour  de  Novembre  1580.  Lesquels  Sei- 
gneur et  Dame  sont  tous  deui  enterrez  jen  leur 
Egliset  paroisse  4e  Yaulz  à  Penil  près  Mdun. 

II. 

BoDOiableet  très  vertueuse  Dame,  Dame  Louise 
Du  Prat,  vefve  de  feu  M'*  René  de  Ghandio, 
jadis  Comte  de  Joigny  et  Marquis  de  Nesle,  s*est 
Ihlt  enterrer  céans  par  dévotion,  laquelle  deceda 
rsA  de  Mosire  8^;neur. ...  le  28*  jour  du 
de  Juin. 


Feuillahtb  DBS  AiieBS  GaedibuSv  rue  d'En- 
fer. Ce  moDuoiient'  fut  d*abord  destiné  pour 
gerrir  de  noviciat.  La  première  pierre  en  fut 
posée  le  SI  juin  1633»  par  Pierre  Séguier, 
pour  lors  garde  des  sceaux  de  France.  On  mit 
gur  cette  pierre  une  lame  de  cuivre^  sur 
laquelle  est  cette  inscription  : 

D.  0.  M. 

Lapis  iste» 

Pro  fundamento  hidus  Monasterii 

Gongiegationis.  Fullensis  « 

Bob  auspidis  S.  S.  Angelorum  Gustodum» 

Erigeodi  ah  illustrissime  ac  nobilissimo 

Tiro  Petro  Seguier 

Procancellario  meritissimo,  positusest, 

Annoi833«  il  calendasjulii. 

Lea  deux  pierres  fondamentales  de  Té* 
dise  y  furent  posées  le  18  juillet  de  Tan 
1859,  ayant  chacune  son  inscription  particu- 
lière. Sur  Tune  on  mit  : 

NoblHssimus  et  Ulnstrissimus  Dominas  Antonius 
de  Barillon,  Toparcha  de  Morangis,  Marchio  de 
Branges,  Gomes  Gonsistorianus,  necnon  iErarii 
Galli»  Director  generalis,  bunc  primum  lapidem 
anguUrem  in  hoc  Oratorio.  D.  0.  M.  et  S.  S. 
Angelis  Gustodibus  sacro,  posuit  anno  1659» 
die  18  julU. 

Sur  Tautre  pierre  est  écrit  : 

Aobllissimus  et  ilhistrissimns  Dominas  Lodovi- 
cus  de  Rocbechouart»  Eques»  Gomes  de  Maure, 
magnas  Aqultaniae  Senescballus,  et  Régis  in  eo- 
Senescfaallatu  Propr»lor,  hune  primum  la* 

DlGTIMll.  d'EmOEAPHIE.   I. 


MR  nu 

pidem  angularem  in  hoc  Oratorio.  D.  0.  M.  et 
SS.  Angelis  custodibus  sacro,  posuit  anno  1659, 
die  18  julii. 

Celte  église  ayant  été  achevée  dans  la  même 
année  1659,  elle  fut  bénite  le  premier  d'oe- 
tobre,  par  Bom  Pierre  de  Saint-Joseph,  pro- 
vincial de  la  province  de  France. 

(HuRTAUT  et  Maoht.) 

Feuillantines  (Les},  rue  Saint-Jacques. 
Le  B.  Jean  de  la  Barrière,  usant  de  la  per- 
mission que  le  pape  lui  avait  accordée  d'éta- 
blir partout  des  monastères  de  sa  congréea  • 
tion  de  Tun  ou  de  Tautre  sexe,  en  étabut, 
dit-on,  un  à  Rome  pour  des  filles^  dont  le 
couvent  est  sous  le  titre  de  Sainte-Sosanne, 
mais  dont  les  religieuses  n'ont  cependant 
jamais  porté  le  nom  de  Feuillantines.  Le 
premier  couvent  de  ûUes  de  cet  institut  fut 
établi  à  Moutesquiou,  dans  le  diocèse  de 
Rieux,  puis  transféré  à  Toulouse  en  1599. 

La  bonne  réputation  de  ces  filles  étant 
parvenue  jusqu'à  la  reine  Anne  d'Autricbat 
cette  princesse  écrivit  elle-même  le  9  mai 
1622,  aux  Pères  Feuillants,  assemblés  pour 
lors  dans  leur  chapitre  général  h  Piguerol, 
afin  d'établir  un  couvent  de  ces  religieuses  à 
Paris.  (HuETAUT  et  Maast.) 

FiLLBS  PÉiriTBHTBS.  Nous  trouvous  dans  le 
^  recueil  manuscrit  de  la  Bibliothèque  natio- 
^  nale  les  inscriptions  suivantes,  comme  exis- 
tant dans  Téglise  des  Filles  Pénitentes.  Nous 
présumons  que  cette  église,  et  le  monastère 
dont  elle  dépendait,  était  la  oominunauté  des 
Filles  Pénitentes  de  Sainte-Valère ,  établie 
rue  de  Grenelle,  par  de  pieuses  personnes 
^  du  faubourg  Saint-Germain. 

I. 

Cj  gist  religieuse  personne  Frère  Pierve  d*As- 
bray,  en  son  vivant  Religieux  Ghevecier  de 
eeans  et  Curé  de  la  Chapelle  de  Houis  en  Brie, 
le<iiiel  trépassa  le  27*  jcur  de  Mars  1550. 

Au  milieu  de  cette  tombe  était  écrit  ce 
qui  suit  : 

Dec  cptimo  Haximo.  Religiosi  ac  integenioii  Yiri 
F.  Peiri  D*Aubray  Parisiens.,  hujusce  Gcenobii 
primarii  ac  sacrist.,  et  de  Gbapella  a  Houis  in 
Brya  Parochi  ossa  et  Gineres  ut  Code.  Baii- 
breaiorum  familia  mœstissima,  in  diem  novis- 
sîmum  sub  hoc  lapide  conservari  curavit  97* 
Martui550. 

II 

Gy  gist  EsUenne  Le  Barillier,  jadis  harillier,  de 
nostre  sire  le  Roy,  qui  trespassa  Tan  iSSS,  le 
jour  de  S^  Pol  en  Janvier. 

Priez  Dieu  pour  lui. 

m. 

HicjacetReverendus  in  Ghristo  Pater  et  lius 

Franciscus  Marceau,  quondam  Abbas  hujos  Me- 

nasterii,  qui  obiit  anno  1474,  die  4»  meiisis 

iunii. 

Anima  cjos  reqoiescat  in  pace. 


IV. 

Cy  gist  honorable  liniiiinc  cl  sire  Pierre  de  PJG^ 
jadii  Siragiei)  du  Etoy  ooflrc  Sire  et  Juré  en 
.  Hm  Cliaslelei  de  Paris,  qui  trépassa  l's 
grâce  1377,  lejuurtleT«iUe  dek  ^li-ousl. 
Pries  Dieu  poar  lui. 


XI. 

en  Cj  gisi  GuiDaume  Babillepois,  jadii  «Mer  W 

de  mer  et  Bourgeois  âe  i^ariSi'iiui  ti^^a^rtmtf 

grâce  1332,1g  Mercreitj  a|ii^  les'firindnw.    ' 

Priei  pieu  pour  Time  dfe  li,  4"é  bieji'baii  mcny  '- 

luy  fac«.  ■""'         '  ' 


Cy  gist  noble  homme  Henry  de  Harle  Chevalier, 
en  son  vivant  Conseiller  dv  Hoy  et  premiei^ 
Proaident  du  Pnricrneni  de  Tlioulnuse^  lequel 
irépafU  )'an  US5. 

Priei  Dieu  pour  son  Amu. 

VI. 

Cy  gist it  Casboiiigné,  jadin  cliaiioij^  d^Sl. 

Htrds  de  SoiwHis  ei  Prévoit  de  |a  GiiHUt,'  wi 
trespassa  Vka  de  grâce  1533,  au  mois  0e  Jvgnei. 

VII. 

Cy  gist  npblq et  rf^îQusc  PersonnePrere  Gnil-  ' 
laume  Boulillier,  Lice n lier  en  Décret,  Religreui 
lie  ceà|ÎB,  Prieur  de  $*  Jirifen  it  Vtt'nâtlte;  V)o^ 
.  pésç  de  Pài;ip[  Pt  cHiç  de  §'  piètre  de  Tiiiche- 
bray,  diKc»  4«  Puypuxi  qui  treiQasta  le  ^*  feb- 
vrior  Vmu  M53.  . 

'  Priez  Di<9  pont  loy. 

VIIL 

Cy  git  discretie  persoojie  H"  Guillanme  Piion, 
-«Il  ten-fivni  CiKi  4»  U  Muiere.  dipc^fw  ^ 
ChaNre,  et  Chap$t*l9.  de  rcTereod  Père  ftf 
Oka  Ut  Guy  4e  Motfifpirfil  &  Clurles  %^ 
cher,  Abbés  tupcewits  4^  ^bb^ea  de  cq^»  |(i 

^  dp. qui  trépassa  le  S<  May  (631. 

Priez  bien  pour  iuy.  ' 


IX. 

^cfian  de  FreannuHit,  vivant  Haisire  es  uns,  ài 
yçdecine  et  Pliisicien  prilinaire  de  la  Ro^f  ne  Je 
France  ;  il  ^eda  l'an  de  gr.-ice  de  Npsire  Sei- 
gneur UIO,  le  13*  jour  du  mois  de  Uats. 
lia  Tonde  une  Hesse  cniad.  Eglise  pour  è«l're  <licie 
entre  huit  et  oeuf  heures  du  malin. 


Ij^igit.;.;  [effacé]- {^) 

(1)  Sous  legrand  tronc,  où  est  la  figure  d'un  abbé 
et  ses  armes  aux  quatre  coins.  L'écriture  qui  était 
à  feDtouc..eo  a  été  effacée  :  ou  lieui  que  c'est  la 
fombeet  I  êpiuphe  du  dernier  abbrf^le  ce  rtidnai- 
lérfe.ït  que  l^rte  cardinal  de  Gont^,  év#qn«de  Baris, 
h  tl  eff»ucr  quand  U  y  élablil  les  religieuses.  {Noie 
Al  Recueil  manuscrit  des  ciiitaphes  de  la  Bibliplliè- 
qiic  uuiiouale.)  '^^ 


CjrgistSeiiWeifemne  feji&MUaiin^  Bpbjlli^ 
sevier  et  lta|lt»  de  Paris,  qui  (ks|^su  ha 
ISili,  le  veiM^r  lesliB  de  Su  Initias  rJiyMire 
ou  moi*  de  (éborier- 

PriH  Aieu  pour  r4s|e  <C4^ 

XIU. 

Cy  gist  hoiHtrable.lHimMe  RebeH  bwrel»»  lit. 

vivant  Clerc  de  la  marchandise  de  la  ville  de 
Paris,  qui  treapassa  l'ïiif  (le  grâce  IU7,  le  ves- 
dtp^  i8  jour  d'Aoust. 

Dietf  pgr  Sjf  grâce  Iuy  bce  miteHcwile. 

Cy  gin  Martine-,  femme  d«  Seat  \ya«at  LmoiL 

jadis  Bourgeois  de  Paris,  mère  de  revemd 
Père  m  Dieu  f  rne  f'teft^  Uo^fli  èW^  <^  çeUf 
pr«senie  Eglise,  UiiiieUe  tretpuia  r«n  do  gncf  , 
-  1490,  le  17>  jour  du  Bioii  de  a 


Priô^  Bifo  pour  l'Ame  (Tdlé.- 

■      '       .      XV. 

llicjacetnahilis,Ven^l)iIisetlteli^osagVirFn- 
ter  Slephauus  de  Mailly,  «jucyidani  professas  el 
canlor  $MSl:i  Benigni  Div'ipfiegsis.  Prîqr  Prio- 
ratusde  S',",  galipo,  dç  Saya  «'ûuçrp  :  Parisiis 
depMiitmijqnauJpiu^iJi^jijrasuaruiii  adaii- 
oisttaiûunnF  i  et  Fraici;  ■Liffili'içii^  ije  Aroou- 
villa,  in  jure  cauoiiico  ii<;^utia|iis,  Abbas'S'" 
PeiBi(lpbiigdi;iisis,  olim  PalrïsDomini   S'f  Be- 
nedicii   OEdiuîs  ,    Liiigoiieusis  Dioœsis  ,    hoc 
,  .çuravit  fere  auna  Dfïi'  lo3rt,  et  prifliclus  Sie- 
^     phagus...  die  seplembrî^  ann^^Ofii  ISIS. 
,  toNTàiNEs  ànciBR.\Bs  de  Pat7À',  o  se  Iro» 
valent  dés  inscriptions.  '        •■  ^ 

Fontaine  d'Antin  ou  de  Chamllard,  eM 
tMiQ.&HUaine.dQpt  l'emplacement  enlro  dem 
égouU,  a  été  avec  raison  iJésanctfouvé  du 
public.  Ces  égouls  viennent  rnfrwla  rue 
Neuvè-Sainl-Augustin,  et  l'auIPe  dft  la  rua 
(îaillnn,  ris-lt-vis  de  laqneile  ceU«  fontaioe 
esl  consiruile,  attenunt  ImAtel,  cî-devaui  ap- 
pelée de  Tra.veEfi,  ,au  de  Cb^millard,  ensuite 
d'Antin,  et  aujourd'hui  de  RicheHeii.  Céllt 
fontaine  a  été  décorée  d'un  ordfè  Oûrique, 
dont  t'altiquQ  eat  cbarg4  (le  sculptaieS)  et 
d'im  marbre,  sur  lequel  sont  graTés  en  lettres 
d'or  Us  déiu  tels  qiiê  ymci  : 
'  Rèx  loquitur,  cadit  c  saxo  Tons  ;  omen  amena  : 
Instar  aqux,  o  cires  !  omnia  qxwle  floeM. 


HfT  PAR  D'EnGRAPHIE. 

Fontaine  de  Birague,  Louis  XIII ,  pour 
rendre  Tentréc  de  FEgliso  do  la  maison  pro- 
ibsse  des  Jésuites,  rue  Sainl-Antoioe,  plus 
libre  et  jilus  spacieuse,  donna,  eo  1629»  la 
|;Jace  qui  ésl  vis-à-vis,  et  que  Ton  nommait 
auparaYsnt  le  Cimetière  des  Anglais  ;  c'est 
là  qu'on  voit  la  fontaine  de  Birague,  ainsi 
nommée^  parce  qu'en  1579  René  de  Birague, 
isardinal  de  TEslise  romaine,  et  chancelier 
de  France,  la  fit  achever,  et  fit  graver  les 
inscriptions  suivantes  sur  une  table  dé 
marbre  : 

HEimico  ni , 

Franciae  et  Poloniae  Regc  Ghristianissimo. 

Rehal.  Birag. 

Saocix  Rçmatiae  Ecclesise  Presbyt.  Cardin. 

Et  Franc.  Ganoellar.  illuslriss. 

Beneicio  Claudii  d'Auhray,  Praefeoio, 

Mercaior  ;  Johann,  le  Gomle  : 

Renat.  Bauden  ;  Jobann.  Gedajn  ; 

Pelr.  Laisné,  Tribunis  plebis 

Guranllbus. 

Anno  Redernplionis  m.  d.  lxiix. 

•    UoDc  deduxit  acjuam  duplicem  BIragus  In  osom, 

Serviat  ut  domino  ;  serviat  nt  populo. 
-    Publica,  sed  quanta  prlfatis  commoda  tànto 
Prestat  amore  domus,  publicus  urbis  anor. 
Renat.  Birag.  Franc.  Cancell. 
Publ.  comm. 

M.  D.  LZXVU. 

Cette  fontaine  fut  refaite  sous  la  prévôté 
des  marchands  de  Nicolas  de  Bailleul,  lieu^ 
tenant  civil,  et  on  y  grava  cette  inscrip- 
tion : 

Siccatos  htrces,  et  ademptum  fontis  honorom 

Ofiicio  ^Édiles  resiituere  sno. 

Ob  reditum  aqqaruin.  1627. 

Elle  fat  en(K)re  reb&tie  Tan  17Ô7,  en  luar 
mère  de  tour  à  pans  ;  et  son  eau,  oui  rieot 
d'une  pompe  que  Ton  construisit  la  roéroe 
^anuée  auprès  du  pont  Noire-Dame,  est  distr^ 
buée  dans  plusieurs  quartiers,  surtout  danis 
le  faubours  Saint- Antoine.  La  tour  est  orné^ 
.dans  ses  faces,  de  plusieurs  sculptures  et 
d'inscriptions  en  vers  latins  : 

Première  face. 

Praetor  et  édiles  fontem  hune  posuere,  beati 
Sceptrum  si  Lodoix,  duin  ffuet  unda,  regat. 

Deuxième. 


Ante  habuit  rares ,  babei  Urbs  nunc  mille  canales 
DiUor,  bos  snmptus  oppida  longu  bibant. 

Troisième. 

Ebibe  quem  fuudit  purum  Gatharina  liquorem, 
Fonleni  at  virginem,  non  nisi  punis,  adi. 

Quatrième. 

Nayas  exesis  maie  luta  recesserat  antris, 
Sed  notam  sequitur,  vix  reparata  vlam. 

Cinquième. 
Civibns  liinc  ut  voWat  opcs>  nova  mimera  largas 
Nympha,  snpeme  fons  desinit  in  fluvium. 


PAR  *!1M 

Ces  inscri ntions son t, d i (-on ,  d'un  religieux 
qui  faisait  des  vers  Irès-f.icilcment,  et  qijj 
avait  beaucoup  d'esprit;  mais  qui  d'ailleurs 
^içianquait  d'élévation  ot  de  go<!^t. 

Fontaine  de  ContL  II  y  a  nombre  d'années 

gue  l'on  voyait  couler  du  mur  de  l'hôtel  dô 
onti,  quai  Malaquaîs,  du  côté  de  la  rivièrOi 
tfû  Ton  a  bâti  depuis  l'hôtel  de  la  Monnaie, 
une  fontaine  publique,  (jui  est  tarie  il  y  a 
85  ou  40  ans.  Cette  fontaine  n'avait  ni  orne- 
ments, ni  inscriptions,  quoique  ce  fût  pour 
elle  que  Santeuii  eût  fait  colle-ci  : 

Sequanides  flebant  Imo  sub  gurgîie  Nyinphae, 
Cum  premereut  densae  pigra  fluenla  rates  : 

IngenlemLuparam  necjam  aspectare  potestas, 
Tarpeii  cedat  cui  domus  alta  Jovis. 

Hue  alacres,  Rex  ipse  vocal,  siiccc:li  le  Nympli.T, 
Hinc  Lupara  adverse  Ultore  lola  palet. 

Le  grand  Corneille  a  traduit  ainsi  cette 
inscription  : 

C'est  trop  gémir.  Nymphes  de  Seine, 
Sous  le  poids  des  bateaux  qui  cachent  votre  lit, 
Et  qui  ne  vous  laissaient  entrevoir  qu*avec  peina 
Ce  chef-d'œuvre  étonnant,  dont  Paris  s'embellit, 

Dont  la  Franee  É*^ffiorguëliit. 
Var  une  route  aisée,  aussi-bieo  qu'imprévue, 
IHus  haut  que  le  rivage,  uo  Roi  vous  Hait  moater»  : 

Qu'avez-vous  plus  à  souhaiter  t 
Nymphes,  ouvrez  les  yeux,  tout  le  Louvre  est  en  vue; 

Fontaine  de  Vabbaye  Saint-Germain.  Cette 
fontaine,  qui  est  pour  la  commodité  de  cens 

Îui  demeurent  dans  son  enceinte,  et  méQie 
es  habitants  du  quartier,  appartient  aUx 
religieux  de  cette  abbaye,  qui  obtinrent,  A 
cet  effet,  de  l'eau  de  la  ville ,  à  certaines 
conditions.  On  lit  sur  un  marbre  cette  in- 
scription, où  Ton  fait  ainsi  parler  cette  fon- 
taine : 

Me  dédit  Urbs  claustro,  claustrum  me  reddidit 

[Urbi  : 
iEdibas'addo  decus,  faciles  do  civibus  undas. 

Cette  fontaine  est  dans  un  des  deux  pans 
coupés  de  la  rue  principale.  Tout  vis-à-vis, 
dans  l'autre  pan,  est  un  puits  qui  a  pour 
inscription  ces  deux  vers  latins  assez  mau- 
vais : 

Quam  puteus  non  dat  saqcta  mn  proximus  sdi 
A  Christo  vivam  poscere  monstrat  aquanu 


Fontaine  de  la  rue  de  Grenelle.  Cette  fon- 
taine est  située  presque  au  carrefour  de 
cette  rue  et  de  colle  du  Bac;  c'c^t  la  villo 
qui  l'a  fait  construire  :  elle  est  décorée  dé 
sept  statues,  dont  les  trois  principales  Grou- 
pent ensemble,  et  représentent  la  ville  de 
Paris,  ayant  )a  Seine,  d'un  côté,  sous  une 
ligure  masculine ,  pour  marquer  q^ue  a^'ést 
un  fleuve;  et  la  Marne,  de  l'aiitr/e'.  "Eiifif 
retident  hoipin^gQ  ^  cett<^  vilje,  et  fui'apppiv 
tent  des  produçtious  et  de^  ricoessi^s  jA 
toutes  les  saisons;  ce  qui  est  désigné  par  les 
statues  des  quatre  saisons,  qui  sont  *àilMfr 
du  groupe  dont  on  vient,  ito  pfHrJor,  Ces 


•^-  r,i 


ilM 


PAR 


NCTIONNAïaE 


PAR 


m 


figures  $ODt  du  fameux  Bouchardon,  profes- 
seur de  rAcadémie  de  peinture,  et  dessina- 
teur des  inscriptions,  mort  il  y  a  quelques 
années.  Après  la  fontaine  des  Saiots-lnno* 
cents,  il  n  y  a  pas  dans  Paris  une  plus  belle 
fontaine  que  celle-ci. L'an  1739,  le  19  juillet, 
M.  Turffot,  prévôt  des  marchands,  y  Ht  poser 
une  table  de  marbre  noir,  sur  laquelle  est 
gravée  en  lettres  d'or  cette  inscription  : 

DUM  LUDOVICUS  \V. 

Popult  amor  et  parens  oplimus, 

Publiée  iranquillitatis  Asserlor, 

Gallici  Imperii  finll^us, 

Innocue  propagatis; 

Pace  Germanos  Rusosque 

Inter  et  Ouomanos 

Féliciter  conciliata, 

Gioriose  simiil  et  pacifiée 

Regnabat, 

Fonteoi  hune  civium  ulilitali, 

Urbisque  oroanienlo. 

GonseeraruDt 

Pràfectus  et  édiles, 

Aono  Domiui. 

M.  D.  C.  C.  XXXIX. 

Sur  un  avant-corps  de  tables  de  refend, 
avec  une  imposie  sous  une  plinthe  profilée, 
et  une  frise  ornée  de  sculpture,  est  au  devant 
de  la  partie  circulaire,  une  table  de  marbre 
noir,  sur  laquelle  on  lit  : 

*  DU  RÈGfifi  J>fi  L0CI8  XV. 

De  la  eiiiquième  prévôté  de  messire  Michel  -Etienne 
Turgot,  chevalier,  marquis  de  Sousmons,  etc. 
conseiller  d*£tai;  de  TËchevinage  de  Louis- 
Henri  Verron,  éeuyer,  conseiller  du  roi  et  de  la 
ville;  Edme-Louis  Meny,  éeuyer,  avocat  au  par- 
lement, conseiller  du  roi,  notaire  ;  Louis  le  Roi 

'  de  Feleuii,  éeuyer,  conseiller  du  roi,  quarthiier; 
Thomas  Germain,  éeuyer,  orfèvre  du  roi  ;  étant 
Antoine  Moriau,  éeuyer,  procureur  et  avocat  du 

^  roi  et  de  la  ville;  Jean-Baptislc-Julien  Taitbout, 
grefliier  en  chef;  Jacques  Boueot,  chevalier  de 
Tordre  du  roi,  receveur* 

Cette  fontaine  a  été  construite  sur  les  des- 
sins d'Edme  Bouchardon,  sculpteur  du  roi, 
né  h  Chaumont  en  Bassigny  :  toutes  les  sta- 
tues, bas-reliefS'  et  ornements  ont  été  exé- 
cutés par  lui. 

Lorsque  l'on  voit  l'auguste  nom  du  roi, 
mêlé  avec  ceux  des  ofliciers  municipaux  de 
sa  bonne  ville  de  Paris,  on  se  rappelle  ce  que 
dit  Santeuil  à  Toccasion  du  repas  que  le  roi 
Louis  XIV  alla  prendre  è  l'Hôlel-de-Ville  en 
1687  :  Rex  prope  civis  erat^  le  roi  était 
presque  devenu  un  des  citoyens. 

Fontaine  de  la  Charité.  Dans  la  rue  Ta- 
ranne,  proche  une  des  portes  de  1  éjglise  de 
rjiApital  de  la  Charité,  est  une  fontaine,  sur 
laquelle  sont  ces  vers  de  Santeuil  : 

Qmd  pîetas  aperit  miserorum  in  commoda  fontem, 
liistir  afHB,  larfM  ftindem  mpiisintopes. 


Ces  deux  vers  ont  été  traduits  en  franfais 
par  du  Périer,  de  la  manière  suivante  : 

Cette  eau  qui  se  répand  pour  tant  de  malbeuren, 
Te  dit  :  Répands  ainsi  tes  largesses  pour  eux. 

Fontaine  de  la  Croix  du  Tiroir,  Elle  était 
autrefois  au  milieu  de  la  rue  de  TArbre-Sec. 
Ce  fut  François  I"  qui  la  fit  faire  en  cet  en- 
droit,  en  1529  ;  mais  comme  elle  embarras- 
sait les  habitants  du  voisinage,  le  prévôt  des 
marchands  en  ayant  porté  ses  plaintes  aa 
conseil,  elle  fut  transférée,  ainsi  que  la  croii 
de  ce  nom,  en  1636,  et  fut  miseà  un  pavillon 

Îui  avait  été  bâti  au  coin  de  cette  rue,  en 
606,  par  les  soins  de  M.  Miron,  prévôt  des 
marchands,  [)Our  servir  de  réservoir  aux 
eaux  d'Arcueil,  qui  s'y  rendent  par  des  ca- 
naux qui  passent  sous  le  pavé  du  Pont-Neuf, 
et  sont  distribuées  ensuite  en  plusieurs  en- 
droits de  la  ville.  Elle  vient  d'être  réédifiée 
cette  année  1776.  C'est  un  des  beaux  mor- 
ceaux d'architecture  dans  le  genre  des  fon- 
taines. 

Fontaine  de  la  Samaritaine.  La  Samaritaine 
est  un  des  ornements  du  Pont-Neuf.  Ce 
bâtiment  avait  été  construit  sous  le  règne 
d'Henri  III,  à  la  seconde  arche  du  Pont-Neuf, 
du  côté  du  Louvre.  Il  fut  détruit  en  1713, 
parce  qu'il  périssait,  et  fut  aussitôt  rétabli 
au  même  endroit.  Ce  bâtiment  renferme  une 
pompe  qui  élève  l'eau,  et  la  distribue  ensuite 
par  plusieurs  canaux  au  Louvre,  et  à  quel- 

Îues  autres  quartiers  de  la  ville.  Ce  petit 
difice  a  élé  rétabli  avec  plus  d*art  et  de 
goût  qu'il  n'était  auparavant.  Il  est  composé 
de  trois  étages,  dont  le  second  est  au  niveau 
du  pont.  Les  faces  des  côtés  sont  percées  de 
cinq  fenêtres  à  chaque  étaee»  et  de  deux  sur 
le  devant.  Ces  deux  dernières. sont  séparées 
par  un  avant-corps  en  bossage  rustiquOi 
vermiculé,  et  cintré  au-dessus  .du  cadran, 
que  Ton  a  placé  dans  un  renfoncement, 
dont  le  bas  est  rempli  par  un  groupe  qui 
représente  Jésus-Christ  avec  la  Samaritaine 
auprès  du  puits  de  Jacob,  figuré  par  un  bas- 
sin, dans  lequel  tombe  une  nappe  d*eàu,  qui 
sort  d'une  coquille  au-dessus. 

La  première  de  ces  figures  est  de  Bernard, 
et  la  seconde  de  Fremin,  sculpteurs  habiles, 
de  l'Académie  de  peinture  et  de  sculpture. 
Sous  le  bassin  est  cetie  inscription  : 

Fons  hortorum, 
Puteus  aquarum  viventium. 

Inscription  d'autant  plus  heureuse,  que 
sans  changer  ni  ajouter  un  mot  aux  paroles 
deTËcriture,  elle  indique  le  sujet  de  la  dé- 
nomination de  cet  édifice,  et  en  même  temps 
sa  destination,  qui  est  de  fournir  de  l'eau  au 
jardin  des  Tuileries, 

Dans  le  milieu,  au-dessus  du  cintre,  l'on 
a  élevé  un  campanile  de  charpente,  revêtu 
de  plomb  doré,  où  sont  les  timbres  de  l'hor- 
loge, et  ceux  qui  composent  le  carillon  qui 
joue  à  toutes  les  heures  et  demi-heures. 

En  1771 ,  le  gouverneur  de  cet  édifice 
étant  mort,  on  s'est  aperçu  peu  après  qu'une 
partie  de  la  charpente  dont  il  est  composé, 
tombait  et  se  détruisait.  Le  tout  a  été  réparé 


i«it 


PAR 


D^ËMGRAPHIE. 


PAR 


Ite 


en  1775;  le  groupes  et  la  coquille  redorés  à 
neuf  et  le  carillon  rétabli  :  c  est  aujourd'hui 
un  bâtiment  digne  de  la  raagniûcence  de  la 
Tille. 

Fontaine  de  Richelieu  ^  dans  la  rue  qui 
I>orte  ce  nom»  et  au  coin  de  la  rue  Traver- 
sière.  On  y  remarque  ces  deux  Ters  de 
Santeuil  : 

Qaiquondain  magnom  tenuii  moderameo  aquarum 
Richelius,  fonti  plauderet  ipse  oovo. 

Fontaine  de  Sainle-Avoye.  On  y  lit  cette 
inscription  : 

CiYis  aquam  pelât  bis  de  fonlibus,  illa  beoigno 
De  PatrumPatriae  munere,  jussa  Ycnit. 

1687. 

Imitation. 
.   Qq*od  ne  trouve  jamais  cette  soarce  tarie» 
Obéisses,  Nympbe,  exactement  : 
Totre  gloire  par  là  ne  sera  point  flétrie  ; 
Ceux  qui  vous  font  un  tel  commandement» 
Sont  les  Pères  de  la  Patrie. 

Fontaine  de  Vendôme.  Elle  est  située  au 
bout  des  murailles  de  l'enceinte  du  Temple» 
du  côté  du  rempart  ou  du  cours.  Elle  est 
nommée  de  Vendôme,  parce  qu'elle  fut 
eoQstruite  du  temps  que  le  chevalier  de 
Vendôme  était  grand  prieur  de  France.  Les 
deux  Ters  qui  suivent  servent  d'inscription 
à  celte  fontaine  : 

.  Qu^  cernis  fontem,  Malibae  debetur  et  Urbi» 
Hic  praBbet  undas,  prsebuil  îlla  locuro. 

Fontaine  de  Saint-Claude.  Elle  est  située 
au  bout  de  la  rue  du  même  nom,  du  côté  du 
Temple  ;  elle  a  été  construite  depuis  quel- 
ques années»  avec  cette  inscription  : 

Faasta  Parisiacam,  Lodoico 

Rege  per  Urbem, 

Pax  ut  fundet  opes,  fons 

Ita  fundit  aquas. 

Fontaine  de  Saint-Martin  ou  du  Yertboii. 
Les  religieux  Bénédictins  de  Saint-Martin* 
des-Champs  offrirent  en  1712»  de  donner 
pour  la  commodité  publique,  un  emplace- 
ment suffisant  pour  construire  une  fontaine 
publique  au  bout  de  leur  mur»  au  coin  des 
rues  Saint-Martin  et  du  Vertbois.  Le  roi  an- 

Souva  et  ratifia»  par  arrêt  de  son  conseil  au 
mai  de  cette  même  année»  les  arrange- 
ments faits  par  ces  religieux»  et  fit  en  même 
temps  adresser  un  ordre  aux  prévôt  des 
marchands  et  échevins  de  la  ville  de  Paris» 
à  l'effet  de  donner  leur  avis  sur  la  requête 
des  religieux.  Leur  avis  ayant  été  favorable» 
Sa  Majesté»  par  ses  lettres  patentes  du  k  de 
juillet  suivant,  approuva  et  confirma  son  ar- 
rêt du  98  mai  précédent  ;  en  conséquence» 
les  religieux  de  Saint-Martin  des  Champs 
donnèrent  »  suivant  leurs  offres  ,  l'emplace- 
ment en  question;  à  condition  que  le  regard 
de  la  fontaine  serait  établi  dans  une  ancienne 
tour  du  couvent»  sur  la  rue  Saint-Martin» 
près  Tencoignure  de  la  rue  du  Vertbois»  et 


qu'il  y  serait  fait  une  porte  pour  le  libre 
accès  des  officiers  de  la  ville  »  qui  ont  la 
garde  des  fontaines  publiques ,  sans  qu'ils 
soient  obligés  d*entrer  dans  l'enclos;  que 
cette  tour  resterait  toujours  pour  y  contenir 
le  resard  public  des  eaux,  sans  aucune  porte 
du  côté  du  couvent;  et  en  considération  de 
Tabandonnement  fiiit  par  les  religieux  du 
terrain  de  cette  tour,  il  leur  sera  donné  par 
les  prévôts  des  marchands  et  échevins  » 
douze  lignes  d'eau  pour  le  service  de  leur 
maison»  et  qu'ils  les  prendront  h  leurs  frais 
dans  le  regard  de  la  tour.  Le  corps  de  vilte 
posa  la  première  pierre  des  bâtiments»  qu'on 
allait  élever  pour  ces  religieux  »  en  même 
temps  que  la  fontaine»  et  cela  se  fit  avec 
pompe  et  cérémonie.  Sur  cette  pierre  est 
l'inscription  qui  suit  : 

Anno  Domini  m.  d.  cg.  zn. 
Imperii  Ludovic!  Magni, 

LXX. 

Primum  bujus  aediûcii  lapidem 

Posuerunt 

Hieronymus  Bignon, 

Gomes  Consislorianus» 

PRiEFECTUS  URBIS, 

Ludovicus-Micbd  Hason,  Pctrus-iacobu8BriikMi« 
Nicolaus-Franciscus  Tardif,  et  Gardus-Baldni- 
nu8  Presty. 

iEDILES , 

Nicolaus-GulIlelmusMoriau»  Procurator  RegiseC 
Urbis;  Joannes-Bapiîsta-iulianus  Taitboat, 
Scriba  ;  et  Jacobus  Boucot,  Qusstor,  die  t% 
menais  augusii. 

Aderanl  bonoris  causa 
Joannes  Pauius  Bignon, 

Abbas  S.  Quintini,  , 

Gomes  Gonsistorianus  ;  ^ 

Roi.  Armandus  Bignon  » 

Gomes  itidem  Gonsistorianus, 

Nec  non  Regius  lu  Insula  Francis 

Pnefectus, 

Prsesentibus  insuper  ac  probaniibus» 

Jul.  Pauio  de  Lyonnc, 

Hi^ttsce  Monasterii  Sancii  Mariini, 

AGampis, 

Priore  Gommendalario  » 

I>omino  Paulo  Rabusson  »  stricto^ 

Regube  Ord.  Gluniacensis, 

Superiore  generali» 

D.  MauriUo  Bence»  Priore  Glaunrali» 

Gœterisque  toiius  GcenobH  Monacbis. 

Cette  fontaine  donne  de  l'eau  do  l'aqueduc 
de  Belleville. 

Fontaine  Saint-Michel.  Lorsqu'on  168<^,  pn 
abattit  la  porte  Saint-Michel ,  qui  était  au 
haut  de  la  rue  de  la  Harpe .  on  y  bâtit  une 
niche  sous  un  arc  assez  élevé,  ornée  ded^ux 
colonnes  dorirjues.  De  cette  niche  »  qui  est 
du  dessin  de  Bullot»  sort  une  fontaine^  au* 
dessus  de  laquelle  est  un  marbre  de  Dioan» 
où  on  lit  ces  deux  vers  de  Santeuil  : 


1203 


PAR 


BiCTIWNAlBË 


MR 


Hoc  in  monte  siios  reseral  sapienlia  foutes  ; 
Ne  tamen  hanc  puri  respue  fontis  aquam. 

Fontaine  de  Saint-Séverin.  Elle  est  située 
h  Tantale  des  mes  Saint-Séverin  el  de  Sairitf 
Jacques.  On  y  Jilces  deux  vers  de  SanleuU  : 

Dum  seandunt  jaga  moniis  anhelo  pectoreNympfa^, 
'  Hic  una  e  sociis,  yallis  amore,  sedet. 

■ 

Fontaine  des  Capucins.  Celte  fontaine  eiJt 
construite  dans  la  rue  Saint-Honoré ,  entre 
tes  Capucins  et  les  Feuillants.  Elle  fut  rebâ- 
tie en  1718;  on  y  a  gravé  ces  vers  de  San- 
teuii,  qui  font  allusion  à  sa  situation  auprès 
de  quatre  monastères  (  les  Capucins ,  les 
Feuillants,  les  Filles  de  rAssomptien,  et  les 
Aécolleltes  de  la  Clonception). 

Tût  loca  sacra  inter,  pura  est,  qox  labittlr  unda*; 
Hanc  non  impuro,  quisquis  es,  ore  bihas. 

Fontaine  des  Carmes  de  la  place  Maubert. 
Elle  fut  bâlie  dans  cette  place  en  1674,  et 
Ton  y  conduisit  Teau  de  celle  qiii 'était  au- 
près du  couvent,  et  qui  fut  détruite  la  môme 
année.  Les  deux  vers  latins  qui  lui  servent 
d'inscription  sont  de  Santeuil,  de  même  que 
ceux  de  presque  toutes  les  autres  fontaines 
de  Paris. 

Qtn  tôt  vénales  populo  locus  exhibet  escas. 
Hic  prsbet  faciles,  ne  siiis  urat,  aquas. 

Imitation. 

Pour  vous  sauver  de  la  faim  dévorante. 
Si  dans  ces  lieux  on  vous  vend  des  secours. 
Peuples,  chez  moi,  contre  la  soif  brûlante, 
Sans  intérêt,  vous  en  trouvez  toujours. 

(BoSQUILLOlf.) 

Fontaine  des  Cor  délier  s.  Cette  fontaine  fut 
b&tie  dans  la  rue  des  Cordeliers ,  on  1672, 
dans  le  temps  qu'on  abattit  la  porto  Saint- 
Cermain;  mais  celle  qu'on  voit  aujourd'hui 
a  été  rebâtie  en  1717,  et  n'a  rien  que  de  fort 
ordinaire  pour  l'architecture.  Les  vers  sui- 
vants lui  servent  d'inscription ,  et  sont  de 
Santeuil  :  ; 

llrnam  Nympha  gerens  dominam  properabat  in 

[Urbera, 
Hic  stetit,  et  largas  Iseta  profudlt  aquas. 

Il  n'y  a  que  ces  deux  vers  gravés  en  lettres 
d*or  sur  une  table  de  marbre;  mnis'dans  le 
Recueil  des  poésies  de  Santeuil,  cette  inscrip- 
tion est  eu  quatre  vers,  et  mieux  faite  que 
l'autre,  où  il  n'y  a  point  de  pensée. 

IJrnam  Nympha  gerens  domiuam  properabat  in 

[Urbem/ 

Dum  tamen  bic  celsas  suspicit  illa  domos  : 
Fervere  tôt  populos,  quae  sitam  credidît  Urbeiiii 

Constitit,  et  largas  Ixta  profudit  aquas. 

M.  Bosquillon  a  fait,  en  vers  français,  une 
imitation  assez  plate  de  cetfe  pièce.  On  la 
rapporte  néanmoins  en  faveur  des  personnes 
qui  n'entendent  pas  le  latin. 


Une  Nymphe  à  son  bras  tenant  son  uroepieiMi 
S*avançoii  vers  Paris,  la  Reine  des  Cil^  : 
Mais  en  ces  lieux  vayant  tant  de  beftulés. 
Tant  de  peuples  de  tous  côtés. 
Joyeuse,  elle  croît  éite  àt  ûitk  désir  la  mène, 
]    Et  répandant  ses  eaux,  forme  cette  fonUune. 

Fontaine  des  Innocents.  Dom  Félîbfen  et 
,dpin  Lobinau  ont  fort  iiienjromarqoé  que  la 
fontaine  des  Saints-Innocents  est  plvk  an- 
cienne dé  plusieurs  siècles  que  ne  Vont  cni 
«les  auteurs  des  descriptioos  de  Piifis,!qiii 
ont  avancé  unanimement  qu'elle  oe  fut  hftid 
qu'en  1550.  II  est  cependant  fait  mention  de 
cette  fontaine  dans  les  lettres  patentesde  Phi- 
lippe le  Hardi,  de  l'an  11278^  qui  contienuent 
un  accord  entre  ce  roi  et  le  chapitre  de  Saint- 
Merry.  11  y  a  apparence  que  les  arts  ayant 
commencé  à  revivre  en  France  au  commen- 
cement du  XVI'  siècle,  on  rebâtit  en  1550, 
cette  ancienne  fontaine ,  et  l'on  y  employa 
tous  les  ornements  d'architecture  et  de  sculp- 
ture, (\{n  font  Tadmiration  des  connaisseurs. 
L'anchitoclure  est  de  Pierre  Lescot  de  Cla- 
gny,  et  la  scuIplurede^Jean  Goujon,  l'un  des 

f>rémiers  et  des  plus  habiles  sculpteurs  que 
(1  Franco  ait  eus.  Il  n*y  a  rien  dans  Paris  qui 
'égale  ce  morceau  en  beauté,  surtout  pou 
les  grâces,  Télégance  (les  contours,  et  la  lé* 
igèreté  des  figures,  dont  les  deux  &ees  de 
cette  fontaine  sont  ornées.  Ce  morceau*  qoi 
seul  illustrerait  une  vi(Ie,  est  ici  fort  oégli* 
gé,  et  serait  peut-être  entièrement  détruit» 
si,  en  1708,  on  n'y  çûtfait quelgues  répa»- 
tion»^ qui  en  ont  empêché  la  ruine,  thi  viil 
une  inscription  ,  qtn  en  est  eOEûinô  la-tfedi- 
çace.  .,    - 

Fontium  I^ymphis. 

Outre  cette  inscription ,  qui  est  aussi  dé 
l'an  1550,  pn  y  lit  deux  vers  de  Santeuil,  le 
meilleur  poëte  latin  du  dernier  siècle];  les 

voici  : 

<  * 

Quos  dure  cernis  simulâtes  marmore  fluctns, 
Uiyus  Nympha  loci  credidit  esse  suos* 

1689. 

Un  poëte  dont  on  a  souvent  rapporté  les 
traductions ,  a  traduit  ce  distique  en  vers 
français  : 

Quand  d*un  savant  ciseau  l'adresse  singulière, 
Sur  ce  marbre  rebelle  eut  feint  ces  doux  ruisçeaoXt 
.  La  Nymphe  de  ce  lieu  s*y  trompa  U|  première, 
Et  les  crut  de  ses  propres  eaux. 

.  Fontaine  des  Petits-Pères.  Cette  fontaioe 
qui  est  publique,  est  située  contre.Ie  mur  de 
la  cour  du. couvent  des  Augustins  déchaus- 
sés ,  appelés  Petits-Pires ,..  au  poin  des 
riies  Notre-Dame-des-Victoirës  et  Vide-Gous- 
set, où,  sur  un  marbre  de  Dinan,jS0nt  gravés 
ces  vers  de  Santeuil,  dont  la  pensée  est  ingé-, 
nîeuse  et  morale. 

Qu9C  dat  aquas,  saxo  latet  hospita  Nympha  sub  imo  ; 
Sic  tu  cum  dederis  dona,  latere  velis. 


Mm  par 

imitation. 

La  Nymphe  qai  donne  celte  eau 
Au  plus  créux  du  rocheir  se  cacfto  : 
Suivez  un  exemple  si  beau, 
Donnct,  stins  vouloir  qu*6A  le  "^nche. 

(QbSiQtlILLON., 

Tôntaine  du  Calvaire  du  Tertrple.  OêiW 
fontaine  lest  bâtie  on  manière  dcYâdAé^M. 
Sur  le  devant  sont  deiii  Tritonè  de  scuipturé: 

i.bs  vers  qlii  lui  servent  d'inscription  sont 
e  SanteniL 

Félix  sorte  tua  Naias  amabiUs* 
DîgDum,  quo  fluercs,  nacla  siluni  loci  : 

Cui  toi  splendida  lecla 

Fluctu  lainbere  conligii. 
,   Te  triion  genunus  pcrsonai  cemula 
Conçluiy  le  célébrai  noniine  RVglain, 

Lœio  non  sine  canUi, 

Portât  vasla  per  sequora. 
Cèdent,  credo  equidem,  dolibus  bis  iîbi, 
Poslhac  nobilium  numina  fonlium  : 

Hac  tu  sorte  beata 

Labi  non  eris  immemor  : 

■ 

-  FoniainiB  du  Marché  Carreau  ou  du  Pilori. 
lSi\é  est  situéeè  Felttrénfiité  de  la  place  du  Pi- 
lori,et  daria  celle  où  se  vendent  toutes  sortes 
de  poîsçons.  6l)eftitbAtie  Tan  1601,  pendant 
qiïe  H.  Antoine  Guyot,  président  en  la  cham- 
bre des  con^ptes,  était  prévôt  des  marcfaaodst 
tnais  les  eaux  n'y  furent  conduites  que  sous 
ta  prévôté  de  M.  François  Miron,  comme  il 
tirt  marqué  dans  les  vers  qu'on  y  lit  : 

.    Saxeus  agger  erain,  Acti  modo  Toniis  înlâ'g6, 
Tiva  niihi  lalicis  Miro  fluenla  dédit. 

Cette  fontaine  donne  de  l'eau  de  l'aqueduc 
Wiipré  Saint-Gprvais. 

•  roniaine  Garencîère.  En  entrant  dans  la 
>ue  qui  porte  ce  norn,  du  côté  de  la  rue  de 
Vaugirard  ,  on  remarque  une  fontaine  con- 
'^truite  avec  assez  do  goût,  et  sur  laquelle  on 
lit  cette  inscription  Ifttine  : 

Âqnam 
A  Prxiecio  et  ifldilibus 
Acceptam 
Hic 
'  Suis  iinpensis  civibus  fluere  votait. 

Serenissîmà  Prlàceps, 

Anna  t^alaUna,| 

Ex  BavarîÎH 

Relicta  screnissinii  Principis, 

Henrici*liiiii  Borbouii, 

f^rincipis 

Condsei, 

Anno  Domini 

M.  D.  ce.  XV. 

.  Cette  inscription  nous  apprend  que  c'est 
la  princesse  Anne  Palatine  de  Bavière,  veuve 
Ue  Henri-Jules  de  Bourbon,  prince  de  Con- 
dé,  qui  a  fait  construire  cette  fontaine  à  ses 
tlépens  en  1715. 

-  (HiiRTAUT  et  Magni.) 


D'ËPIGRAPHU). 


PAR 


i206 


For-l'Kvi:;ole  (li*).  Lo  For-l'EvAque,  Fo- 
rum  IipiscapU  t^st  un  IjAlîment  publie,  sjtn<^ 
^u  milieu  Je  la  rue  Siniii(-ri(?rinain-l'Auxer- 
iK)i«,  et  qui  sert  de  prison  ?i  roux  qui  soiit 
arrêtés,  tjour  dettes.  Adrien  d«^  Valois  dit  quo 
Ton  dliFortrlEvéque,  au  lieu  de  Four-TEvê^ 

ijfji<>  PL^^>^*  '"  f<^"^  banal  où  les  vassaux  de 
révêquc  èhvo.\aîcr»t  cuire  leur  pain,  occupait 
une  partie  de  ce  bAlimcnt.  Ce  n'était  ni  lin 
fort,  ni  un  four;  mais  un  lieu  à  plaider,  et 
le  siège  (le^ia  jurisdictiQU  épiscopale.  Comme 
il  y  avait  dans  Paris  dix-neuf  juridictions 
de  seigneurs,  rincertilTlide  de  leurs  limites 
causait  souvbnt  des  conflits;  mais  par  édit 
de  février  i^k  i  toutes  cos  justices  furent 
réunies^à. celle  du  CliAtelct.  On  conserva  seu- 
lement les  justices  d'enclos  :  celle  de  rarcHe- 
véché  ou  chapitre  de  Notre-Dame;  Tabbayé 
de  Saint-Gerqfiain  des  Prés,  celle  du  gratï^ 
prieur,  celle  de  Saint-Iean  de  LatraH  et  Su 
ç#rieuré  de  Saint-ÏWartin.  Le  For-rEv6que; 
tel  qu'il  est  aujourd'hui ,  fut  bâti  en  lo5â, 
aux.  dépend  et  par  les  soins  de  Jean-François 
ile  ,(iond^,  premier  arcKevôgue  de  Paris,  ams\ 
<tu  il  mra^  pax*  cette  inscription  latine,  grir* 
vée  au-dessus  de  la  porté  qui  est  sur  le  quai 
de  la  Mégisserie. 

Fomm  Episcopi  saeculare, 
Mimla  sdium  vetdsiale  collabens,  < 

À  fundamenliâ  excitavit, 
,    Jfoannes-Franciscus  de  Gondy» 
.  iPriraus  Parisiorum  Archlepiscopus , 
Pads  lûtes,  jura,  iQgesque  mediians; 
Urbe  armis  incessa,  factionibus 
TurlMla, 
Aniio  Dontlni  4653. 

.  La  porte  dé  ce  lieu,  qui  est  du  côté  de  la 
rue  Saint  -  Ciermain  ,  paraît  être  de  quatre 
cents  ans.  On  y  voit  au-dessus  en  relief,  un 
évoque  et  un  roi  en  face,  agenouillés  devant 
une  Notre-Dame,  symbole  de  rassocialion  a 
laquelle  Louis  le  Gros  fut  admis,  Ou  du 
.traité  de  paix  fait  entre  Philippe-Auguste  et 
l'évêque  de  Paris.  Lesarfties  de  Franco  Soiit 
h  fleuri  de  lis  sans  nombre,  traversées  .d*«ne 
crosse  droite.  A Taulre  coin,  sont  en  reli/^fun 
juge  en  robe  et  en  capuchon,  desàssesseurs,  et 
un  greffier  vôlii  comme  un  homme  d'églfse. 
C'était  quelqueifois  des  personnes  de  qualité 

8UÎ  exerçaient  l'office  de  bailli  de  Tévèque. 
n  Henri  de  Béthune  l'était  en  1303;  et  à  la 
fin  du  même  siècle,  un  Henri  de  Marie»  Sau- 
vai nous  apprend,  tom.  ni,  pa^..  350,  qu'en 
1US2,  il  y  avait  le  For-le-Roiy  situé  devant  le 
Fort'VEvtque. 

ÇHcRTAUT  et  Maghy.) 
fiÔpiTAl  Ou  HÔTBL-Difeu'.  Cet  hôpital ,  lo 

Eremier  sans  contredit  et  le  plus  considéra- 
he  de  la  ville,  ne  nous  présente  aucune  con- 
naissance certaine  sur  l'ancienneté  de  son 
origine.  L'opinion  la  plus  commune  l'attri- 
bue à  saint  Landry,  évéque  de  Paris;  mais 
elle  n'est  fondée  \\u\i  sur  une  tradition  qui 
ne  remonte  pas  au  delà  du  siècle  passé. 
M.  Jaillot  pense  qu'il  a  toujours  été  situé 
vis-b-vis  l'ancienne  église  de  Saint-Etienne, 
et  que  la  chapelle/  tombant  en  ruines  ^  fat 


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IM? 


PAR 


DIGTIOMNAIRE 


PAE 


MW 


rebâtie  il  y  a  environ  trois  cent  soiiante  ans, 
par  les  soins  d'Oudart  de  Maucreux  ,  ban- 

Îruier,  bourgeois  de  Paris,  qui  fit  plusieurs 
ibéralités  à  cette  maison,  comme  il  paraît 
par  des  vers  français  qui  sont  dans  cette  cha- 
pelle, sur  une  lame  de  cuivre,  et  gui  prou- 
Tent  le  misérable  goût  de  la  poésie  da  xiy* 
siècle.  En  voici  quelques-uns  : 

Oadart  de  Mocreux  en  samom». 
Changeur,  homme  de  bon  renomt 

Et  Bourgeois  de  Paris  jadis. 
Que  Dieu  mette  en  son  paradis. 
A  fait  faire  cette  chapelle  (i),  etc. 

On  rappela  dans  la  suite ,  YBôtel-Dieu' 
Saini-Chrtitophe ,  comme  il  paraît  par  une 
lettre  de  Renaud  de  Vendôme,  évéque  de 
Paris,  de  Tan  1005,  par  laquelle  il  donna  au 
chapitre  de  Paris,  déjà  possesseur  de  la  moi- 
tié de  rHôtel-Dieu-Sainl-Chrislophe,  l'autre 
moitié  de  cet  Hôtel-Dieu  qui  lui  appartenait  : 
CapUulojatn  poisessori  medietatis  Domui  Dei 
Sancli  dhriitophori,  do  alteram  medietatem 


menta  considérablement.  Plusieurs  person- 
nes ont  depuis  imité  un  si  pieux  exemple. 
La  salle  de  Sainte-Marthe  s'appelle  aussi 
salle  du  Légàty  parce  quelle  fut  fondée  par 
Antoine  Duprat,  chancelier  de  France,  car- 
dinal de  l'Eglise  romaine,  et  légat  en  France 
de  la  part  ou  pape  Clément  VU.  La  grande 
porte  est  sur  la  rue,  au  bout  du  Petit-Pont  : 
on  voit ,  sur  la  face  de  ce  portail ,  les  figures 
de  saint  Jean-Baptiste,  de  saint  Jean  TËvan- 
géliste,  de  François  1",  et  celle  du  fonda- 
teur ,  etc.  La  salle  de  Saint-Thomas  a  été 
bAtie  en  1606,  des  bienfaits  du  roi  Henri  IV. 
Sur  la  porte  de  celle  de  Saint-Charles,  qui 
fut  commencée  en  1602,  et  achevée  en  1606, 
est  une  grande  table  de  marbre,  sur  laquelle 
on  lit  une  inscription  gravée  en  lettres  d'ort 
qui  est  du  fameux  Olivier  Patru.  La  voici  : 

Qui  que  tu  sois,  qui  entres  dans  ce  saint  lieu,  tu 
n*y  verras  presque  partout  que  des  fruits  de  la 
charité  du  grand  Pompone.  Le  brocard  d'or  et 
d'argent,  les  meubles  piécleux  qui  parèrent 
autrefois  sa  chambre,  par  une  heureuse  méta- 
morphose, servent  maintenant  aux  nécessités 
des  malades.  Cet  homme  divin,  qui  fut  Tome- 
roentet  les  délices  de  son  siècle,  dans  le  combat 
même  de  la  mort,  a  pensé  au  soulagement  des 
tfflUgés.  Le  sang  de  Bellièvre  s'est  montré  dans 
toutes  les  actions  de  sa  vie  :  la  gloire  de  ses 
ambassades  n'est  que  t^op  connue.  11  fut  pre- 
mier président  et  petit-fils  de  deux  chanceliers. 
Son  àme,  encore  plus  grande  que  sa  naissance 

(1)  Vers  1580. 

(t)  Avant  le  règne  de  saint  Louis,  les  bâtiments  qui 
eomp^Mient  aujourd'hui  l'Hôtel- Dieu  ne  consisiaiem 
mw  (iBn%  trois  ou  quatre  corps  de  logis,  avec  l'an- 
riaiMie  chapelle  de  Saint-Glirislophe  :  ce  prince  les 
Miioentâ  considérablement,  et  Ht  tant  de  bien  à  celle 
Miiofii  <|a'U  «B  est  regardé  comme  le  fondateur. 


et  que  sa  fortune,  fat  un  abine  de  sagesse.  U 
France  ne  porta  jamais  un  enfant  plus  digae 
d'elle.  Toute  la  terre  dira  ses  vertus;  maisceiie 
salle  parlera  éternellement  de  sa  piété,  et  de 
l'amour  qu'il  eut  pour  les  pauvres. 

En  1625 ,  les  administrateurs  de  l*HAtel- 
Dieu  demandèrent  au  roi  et  à  la  Tille  la  per- 
mission de  foire  construire  un  pont  de  pierre. 
Ce  pont  commence  au  coin  du  jardin  de 
rarcnevécbé ,  et  conduit  à  la  rue  de  la  Bu* 
chérie.  Il  fut  fini  en  I63h.  La  porte  du  pont 

Îii  est  de  ce  côté-là  est  d'un  assez  bon  (^ût. 
u-dessus  est  cette  inscription  : 

Ludovid  Xin,  Francis  et  Navarrae  ftegis  a«spic3s, 
post  restitutas  a  fundamentis  novisque,  et  an- 
plissimis  aedificiis  auctas  aedes  Naasocomii,  et 
ex  vetustate  collabantis,  ponlem  fume  quidrata 
lapide  Urbis  ornamento ,  cunctis  civibns  osai, 
aegrorum  commode,  in  flnmine  extmi  connut, 
rei  apgrorum  pauperum  curatores,  anno  Donnl 
1636. 

Tous  ces  édifices  furent  achevés  en  1631, 
et  les  habitants  et  propriétaires ,  tant  des 
maisons  de  la  place  Maubert  que  des  rues 
Toisines,  ayant  demandé  qu*il  leur  fût  per* 
mis  de  passer  sur  le  pont,  le  roi  Louis  Xin 
ordonna  que  les  gens  qui  ptuseroni^  pauenmi 
un  double^  et  les  gens  de  cheval^  deux  itordf» 
ce  qui  s*est  toujours  pratiqué  depuis;  mais 
les  gens  à  cheval  n*y  passent  jamais,  y  ayant 
une  barrière  ou  tourniquet,  qui  n'en  laisse 
l'entrée  libre  qu'aux  personnes  qui  sont  1 
pied.  Les  deniers  n'ayant  plus  de  coars 
actuellement,  on  paye  un  liard  pour  le  droit 
de  péage,  et.  ce  pont  a  retenu  le  nom  de 
Poni-at^Double, 

HÔPITAL  DU  SàiNT-Esparr,  place  de  Grève. 
Cet  hôpital  fut  fondé  l'an  1363,  par  quelques 
boui^eois  charitables,  en  faveur  des  pauvres 
orphelins  de  Paris  destitués  de  tout  se- 
cours. Ils  achetèrent  pour  cet  effet  une 
maison  et  une  grange  dans  la  Grève,  atte- 
nant l'hôtel  du  Dauphin,  où  l'on  a  bâti  de- 
puis l'Hôtel-de- Ville.  Jean  de  Heulan ,  évo- 
que de  Paris,  permit  d'v  bAtir  une  chapeUet 
où  il  établit  une  confrérie  du  Saint-Es^ti 

Eour  exciter  les  fidèles  à  soutenir  cet  éta- 
lissement  par  leurs  aumônes.  Le  pape  Ur- 
bain y  confirma  cette  fondation,  et  donna  m 
an  et  quarante  jours  d'indulgence  à  ceux 
qui  visiteraient  ce  nouvel  hôpital.  Cette 
concession  d'indulgence  fut  renouvelée  de- 
puis par  les  papes  Grégoire  IX  et  Clé- 
ment VII. 

Les  administrateurs  de  cet  hôpital  et  les 
maîtres  de  la  confrérie  du  Saint-Esprit  firent 
bAtir,  en  11^06,  Téglise  qu'on  voit  acyoor- 
d'hui,  qui  fut  bénite  le  \  août  par  Gérard 
de  Montaigu,  évoque  de  Paris,  et  dédiée 
solennellement  le  16  de  juillet  1603.  L'ad- 
ministration de  cet  hôpital  a  été  réunie  à 
celle  de  rhôpilal  général,  par  lettres  pa- 
tentes du  23  mai  1579,  enregistrées  le  SB 
avril  de  Tannée  suivante. 

On  fonda  dans  celto  église,  le  8  septembre 
de  l'an  1413,  une  confrérie  de  Notre-Dame 


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D*EPI6RAPHIE. 


PAR 


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iesse.  Le  roi  Charles  VI  et  Isabelle  de 
^re,  sa  femme,  eD  furent  les  principaux 
Taiteurs.  Leurs  portraits  sont  aux  vitres, 
es  du  grand  autel.  Comme  ceux  qui 
nt  reçus  dans  cette  confrérie  étaient 
;és  de  donner  un  grand  festin,  les  rieurs 
ieot  surnommée,  à  cause  de  ce  repas^ 
amfrérie  aux  Goulus. 

(HuRTAUT  et  Magnt.) 
iPiTÀL  DE  LA  Trinité.  La  plupart  des 
iriens  fixent  l'origine  de  cette  maison 
MS;  mais  cependant  elle  existait  anpa- 
Qi  avec  sa  chapelle.  Des  lettres  de  Sully, 
ue  de  Paris,  disent  :  1*  que  cet  hôpital 
été  fondé  par  Guillaume  Escuacol,  à 
ge  des  pauvres  de  cet  endroit  ;  2°  qu'il 
^lait  rhdpital  de  la  Croix  de  la  Reine^ 
ise  d*une  croix  ainsi  nommée  placée  au 
des  rues  Grenetat  et  de  Saint-Denis,  où 
Apital  fut  construit  ;  3*  que  Ton  convint 
pour  ue  pas  préjudicier  aux  droits  de 
se  de  Saint-Germain,  ou  pour  Tindem- 
',  il  lui  serait  payé  10  sols  chaque  année, 
i*il  n'jT  aurait  point  de  cloches  h  la  cha- 
;  mais  ce  dernier  article  ne  fut  pas 
;emps  exécuté.  Alors  cette  maison  prit 
>m  de  la  Sainle-Triniléf  qui  apparem- 
;  était  le  titre  de  la  chapelle, 
s  lettres  de  Pierre  de  Nemours,  évêque 
*aris,  de  1210,  nous  apprennent  que 
Q  PaAIée  et  Guillaume  Escuacol,  son 
utérin,  étaient  fondateurs  de  cet  hôpi- 
(u'ils  l'avaient  donné  aux  Prémontrés 
ibbaye  d'Hermières,  à  condition  qu'il  y 
irait  au  moins  trois  d'entre  eux  chargés 
xercer  l'hospitalité  à  l'égard  des  pèle- 
seulement  qui  ne  font  que  passer; 
s  célébreraient  la  messe  et  l'omce  di- 
ète. On  lit  dans  les  Annales  de  cet 
3,  que  Tabbé  Thomas  souscrivit  à  ces 
itions,  et  y  envoya  un  maître  et  quatre 
18  chanoines. 

s  religieux  ne  restèrent  en  possession 
)tte  maison  que  jusau'en  15Û(.  Comme 
pitaiité  avait  cessé  a'étre  observée  à  la 
lié ,  les  confrères  de  la  P.ission  v 
mi  loué  une  grande  salle  pour  y  reuré- 
3r  les  mystères.  On  sait  quelle  était 
I  la  complaisance  des  curés  de  Paris,  oui 
ient  avancer  l'heure  des  Vêpres  les 
inches  et  les  fêtes  (jours  auxquels  se 
isontaient  les  mystères),  afin  de  faciliter 
irs  paroissiens  la  liberté  de  se  procurer 
(laisir  d'un  spectacle  qu'on  regardait 
ne  édifiant.  Le  roi  Charles  VI  s'était 
inscrire  dans  cette  confrérie.  Dans  la 
),  ce  théâtre  dégénéra  en  farce,  et  fut 
lé  le  Jeu  des  Pois  piles.  Enfin,  le  parle- 
t  ordonna,  au  mois  de  janvier  15^,  que 
nfants  mâles  des  pauvresy  étant  au-dessus 
âge  de  sept  ans,  seraient  ségrégés  d'avec 
r  pires  et  mireSy  et  mis  à  un  lieu  à  part 
'  y  être  nourris,  logés  et  enseignés  en  la 
ion  chrétienne  :'^U  dans  l'arrêt  du  6  août 
ant,  il  est  dit  que  par  ci-devant,  les 
res  et  gouverneurs  dudit  hôpital  ont  mis 
lettent  journellement  à  métier  plusieurs 
its  enfants,  etc.  Personne  n'ignore  les 
iléges  que  nos  rois  ont  accordés  à  cet 


établissement,  qui  est  devenu  de  plus  en 
plus  utile. 

Aujourd'hui,  il  est  fondé  pour  cent  gar- 
çons et  trente-six  filles,  nés  a  Paris,  orphe- 
lins de  père  ou  de  mère,  mais  valides.  On 
donne  en  entrant  MO  liv.  pour  les  garçons 
et  SO  liv.  pour  les  filles,  qu'on  leur  rend  en 
sortant.  On  leur  apprend  h  lire  et  à  écrire. 
Ils  sont  tous  destinés  à  apprendre  des  mé- 
tiers. L'enclos  de  la  maison  est  privilégié. 
Les  artistes  gui  s'^  établissent  gagnent  leur 
maîtrise  en  instruisant  dans  leur  art  un  de 
ces  enfants,  qui  acquiert  la  qualité  de  fils  de 
maître.  Les  maîtres  sont  tenus  de  leur  nour- 
riture et  de  donner  quelques  finances  à 
rhdpital  (comme,  par  exemple,  700  liv.  pour 
l'horlogerie),  et  plus  ou  moins,  suivant  la 

Sualité  de  leur  profession.  Il  y  a  d'ailleurs 
es  personnes  préposées  pour  veiller  aux 
progrès  que  font  ces  enfants. 

Le  frère  et  la  sœur  ne  peuvent  être  reçus 
dans  cette  maison  que  successivement.  Le 
procureur  général  est  le  chef  des  admi- 
nistrateurs. (HuRTAUT  et  Magnt.) 

Epitaphes  de  P église  de  Ihôpital  de  la  Trinité 
extraites  du  Recueil  manuscrit  de  la  Bi* 
bliothique  nationale,  n*  9(^80. 

I. 

Gy  devant  gist  M'*  Claude  de  Bulle,  vivant  prestre 
receveur  des  eiifans  de  céans,  Jadis  chapelain 
du  cabinet  et  auiuosnier  ordinaire  de  la  chambre 
du  roy  Henry  5*,  lequel  8'  de  Bulle  a  fondé  a 
perpetuilé  en  celte  église  huit  salais ,  chacun 
d'iceulx  èx  quatre  fesies  annuelles  de  l'an  et  éz 
quatre  testes  de  nostre  Dame,  et  deux  services 
soiemnels  tous  les  ans,  Tun  d'iceulx  services  le 
i5*  aoust,  et  l'autre  le  t4«  mars ,  comme  plus 
amplement  est  contenu  au  contract  passé  par- 
devant  G.  Pourcetet  P.  Huart,  noUires,  l'an  1602 
le  %•  jour  de  juillet. 

Hic Bulla  jacet  nalura  ac  nomine  quorum; 

Hinc  memor,  hœc  moriens  ullima  verba  dédit  : 

Bulla  fui  ;  nunc  puluis  ero  :  quid  tu  ergo  superbis, 
Homo?  puluis  erit  qui  modo  Bulla  fuiu 
Et  plus  bas  : 

Gy  devant  cet  autel  feras  humble  prière, 
Mon  froid  tombeau  voyant,  de  triste  voix  diras 
D^estre  semblable  à  toy  quelque  jour  m'adviendra 
Dieu  te  fasse  jouir  d'éternelle  lumière. 

IL 

Ghreslien  fidelle  qui  viens  voir  mon  repos 
Souvienne  toy-qu'ainsy  que  ta  me  vois, 
Pareillement  seront  réduits  tes  os  : 
Retiens  cela  de  quelque  estât  que  sois  : 
Si  tu  désire  de  sçavoir  qui  je  suis, 
Loys  Pépin  chacun  ainsy  m'a|ipeUe  * 
Et  à  bon  droit  bien  vanter  je  me  puis 
Avoir  servy  d'un  devoir  ires  fidelle 
Gel  hospital  tout  le  temps  de  ma  vie, 
Diligemment,  sans  offenser  persoane; 


«Il  PAR  DICTIONISAIRE  CAR  i^\i 

Par  quo^  |.our  inoy  priez  le  grand  Dieu  tout      pieds  en  carré,  fut  ôtée  quand  oa  bfttit  Fhô- 

[puissant  tel  de  Lorraine,  et  a  élé  trouvée  deptîs  dan$ 

Qu^en  paradis  un  doux  repos  me  donne. 
Mémento  mori. 


III. 

Cy  gist  nobleliomme  Jean  de  Gaule,  vivant  advocat 

au  parlement  de  Paris,  et  fils  de  noble  homme 
.  Nicolas  de  Gaule,  conseiller  du  roy  au  parlement 
.  et  commissaire  aux  requestes  au  palais  de  Dijon, 
•  leqjuei  deceda  en  cette  ville  le  29*  juillet  de  Tan 

1637  et  de  son  aÀge  de  â2«. 

Priez  Dieu  pour  luy. 
Non  miram  Juvenem  sic  mors  hune  dira  peremit 

PrudenteiÀ  cernent,  credldit  esse  Senem. 

Par  perntftsioBde  neatieors  de  THostet-Dieu. 

HÔTEL  DE  Savoist  OU  DE  LORRAINE,  quar- 
tier Saint-Antoine,  rue  Pavée,  bâti  par  Char- 
tes  de  8a vois V,  chambellan  du  roi  Char- 
hes  VI,  et  un  de  ses  favoris.  Cet  liôlel  est 
fameux  dans  l'histoire  de  Tuniversilô  de 
Paris.     ' 

.  Voici  ce  que  dit  à  son  sijyet  Piganiol. 
Descrip.  de  Paris,  torn.  IV,  paç.  402. 

«  L'an  1408,  le   14  do  juilïel,  comme  la 

1)rocession  des  écoliers  passait  le  long  de 
arue  duRoi'de-Sicile,  allant  à  Téglise  de 
Sainte-Catherine  duYaWes-Ecoliers,  un  des 
valets  do  Charles  de  Savoisy  revenant  d'a- 
bréuver  un  cheval,  et  le  faisant  galopper  |)âr 
la  tue  aux  travers  des  écoliers,  fil  rejaillir 
de  la  boue  sur  l'un  d'eux.  Cet  écolier  donna 
un  coup  de  poing  au  valet,  qui  appela  à  son 
secours  les  autres  domestiques  de  son  mettre, 

quipoursuivireutenarmesleségoliersiusciuà 
la  porte  de  Téglise  de  Sainte-Ciatnorine; 
et  uii  des  valetis  tirant  plusieurs  flècheis,  il 
y  ôft  eut  une  qui  Vola  de  la  porte  jusqu'au 
mtftre-autel,  ou  la  messe  se  célébrait.  L'u- 
niversité poursuivit  si  vivement  celte  insulte 
(jontre  Savoisy,  qui  avait  avoué  ses  donies-. 
tiques,  aue,  par  arrêt  du  conseil  d'Etal,  Je 
roi  y  séant  avec  tous  les  princes  de  son 
saf)g,  il  fut  ordonné  ([iie  la  maison  de  Sa-' 
voisy  serait  démolie,  el  il  fut  condamné  à 
1,500  livres  d'amende  envers  les  blessés,  et 
5  1,000  liv.  envers  TUniversité.  Trois  de  ses 
>,'ens  furent  condamnés  à  fciirc  une  amende 
honorable,  nus  en  chemise ,  la  torche  eu 
ihain,  devant  les  églises  do  Sainte-Genc- 
viôyo,  de  Sainte-Catherine  et  de  Saint-S*- 
verin ,  après  quoi  ils  furent  foueilés  aux 
carrefours  de  la  ville,  el  bannis  pour  trois 
ans. 

En  1416.  Savoisjr  obtint  du  roi  la  permis- 
sion de  faire  rebâtir  son  hôtel  ;  mais  1  Uni- 
versité s'y  opposa  avec  tant  de  force,  que 
ce  ne  fut  qu'après  cent  douze  ans,  qu'elle 
permit  qu'on  le  rcbflltt,  encore  fut-ce  a  con- 
dition qu'on  mettrait  au-dessus  de  la  porte 
du  nouvel  hôtel,  une  pierre  sur  laquelle 
serait  gravée  une  inscription  qui  ferait  men- 
tion de  l'arrêt  donné  en  1409,  contre  Savoisy, 
et  de  la  permission  accordée  par  TUniversité 
5}e  reb&tir  cet  hôtel.  Cette  pierre  qui  a  deux 


quelques  démolitions,  et  (Jonnée  a  M.  Fou- 
cault, conseiller  d'Etat,  qui  la  fit  encastre^ 
dans  un  mur  de  son  jardin  de  Paris.  On  y 
lit  ce  qui  suit  : 

Cette  maison  de  Savoisi,  en  1409,  fat  démolie  el 
aljaitue  par  arrêt,  pour  certaifi«  forfaits  .et  ek- 
ccs  commis  par  messire  Charles  de  Sayoisi,die- 
valier,  pour  lors  seigneur  et  propriétaire  dlcelle 
maison,  et  ses  serviteurs,  à  aucuns  écoliers  cl 
suppôts  de  riJniversité  de  Paris,  en  faîiaitt  la 
procession  de  lad.  Université  à  Sie-Catberlne 
du  Yal-des-Ecoliers,  près  dudit  Heu,  avec  autres 
réparations,  fondations  de  chapelles,  et  cbiârges 
déclarées  .auc(it  iarrét,  et  a  demeurée  démolie  et 
abattue  Tespacede  CQut  douie  ans,  el  jusqu^àce 
que  ladite  Université,  de  grâce  spéciale,  et  pour 

'  certaines  causes,  a  permis  la  rééilification  dlcelle, 
aui  cliarges  coritcunes  et  déclarées  es  lettres, 

'  sur  ce  faites  cl  passées  2t  ladite  Université;  en 

'  l'an  1517.  > 

Sauvai  dit  que  Ffaûçois  V'  donna  à  Fran- 
çoise de  Longny,  vcûvé  de  l'amiral  Chabot, 
rhôtel  de  Savoisy;  qil'ello  le  vendit,  avant 
dé  mourir,  à  Charles,  duc  de  Lorraine,  qui 
lui  donna  son  nom.  Nicole,  duchesse  de 
Lorraihe^  étant  venue  à  Paris  en  1634,1e 
fit  reb/ltir  et  le  fit  mettre  dans  Télat  où  nous 
le  voyons.  Eire  y  fixa  sa  demeure,  et  y  mou- 
rut en  1657,  âfirès  avoir  élé  abandonnée  de 
Charles ,  troisième  duc  de  Lorraine ,  son 
mari,  et  avoir  élé  dépouillée  de  ce  duché, 
qu'elle  lui  ivail  apporté  en  mariage, 

HoTEL  DE  SouBisE,  ouarlicr  Sainte-Avoie, 
entre  le  carré  <jtie  forment  les  mes  du 
Chaume,  des  Quatre-Fils,  de  Paradis  et  la 
rue  Vieille  du  Templo*  Cet  hôtd  doit  ses 
premières  constructions  à  Olivier  de  Clis- 
son,  coiinj5lablo  de  France  (1).  Celait  aupa- 
ravaîil  une  grande  maison  nommée  le  grani 
chantier  au  Temple^  dont  les  Parisiens  firent 
présent  à  ce  seigneur;  cette  maison  a  donné 
le  nom  à  la  rue.  L'hôtel  de  Clisson  apparte- 
nait, au  commencement  dn  îv*  îriècle,  rtr 
comte  de  Penlhièvro;  il  ^nssa  ensuite  ati 
sieur  Bnhoii  de  la  Bour<laisière,  qui,  pir 
contrat  du  U  juin  1553,  le  vendil  16,00011?. 
à  Anne  d'Est,  épouse  de  François  de  Lor- 
raine, duc  de  Guiso.  Celui-ci  le  donna,  le  7 
octol3re  1550,  au  cardinal  de  Lorraine,  son 
frère,  qui  en  fil  don  le  h  novembre  suivant, 
à  charge  de  substilion,  à  Hî^nri  de  Lorraine, 
prince  de  Joinville,  son  neveu.  Il  a  porté  le 
nom  de  Guise  jusqu'en  1697,  que  François 
de  Rohan,  princo  de  Soubise,  qui  Facneta 
des  héritiers  de  la  duchesse  do  Guise,  le  fit 
reconstruire  presque  en  entier,  tel  que  nous 
le  voyons  à  présent. 

On  commença  à  y  travailler  en  1706,  sous 
la  conduite  de  Lemaire,  excellent  architecte. 
On  ferma  la  principale  porte  qui  était  dans 
la  rue  du  Chaume;  on  en  ouvrit  une  aulre 

(I)  Voyez  la  longue  note  ci-annezée. 


■  r^ 


PAR 


D'EPIGRAPIIIE.  PAR  1214 

Jacobins,  Frères  PlticHEURS  ou  Dosinn- 
CAIX9,  rue  Saint-Jacques.  Saint  Doruiniquo 

^..1    _»Yi_;A    -'^ 1/     -_      i_     _• ■  S 


qui  s*élait  signalé  par  la  conversion  de  plu-: 


16,  vis-à-vis  la  rue  de  Braque,  pour 
)r  le  passage  libre  h  une  rue  qui  va  de 
3  de  Braque,  à  travers  la  cour  de  cet 
,  à  )a  rue  Vieille  du  Teu)ple.  On  ouvrit 
incipale  porte  dans  la  rue  do  Paradis, 
-v»  la  façade  principale  de  l  hôtel.  Elle 

Scorée  de  chaque  côté  de  deux  groupes     '^8'.^  ^'*'î^  l**^"^*  ^**®  <^^  praii<iuée  soii  une 
«onDes  corinthiennes,  avec  leurs  cou-     f"»;n«"îes  les  plus  connues.  Il  n'csi  personne 

:.«  1 1^ ^      tant  soil  peu  son  vieux   Pans,  nui    n  ait   i 


îments  en  ressault,  sur  lesquels  on  a 
une  statue  d'Hercule  et  une  de  Pallas, 
tées  par  Coustou  le  jeune,  et  par  Bour- 
Âu  milieu  de  Tatticiue,  sont  les  armes 
>han-Soubise.  Plusieurs  trophées  d  or- 
ient on  a  orné  les  côtés,  servent  d  ac- 
«gnements,  et  terminent  lo  décoration, 
cour  est  si  spntiouse  et  si  bien  décoiée, 
"n'y  en  a  point  dans  Paris  (jui  lui  soit 
«rable.  Un  entablement  continu,  soutenu 
les  colonnes  couplées,  d'ordre  compo- 
rème  en  pourtour,  et  forme  un  corri- 
h  la  faveur  duquel  on  peut  aller  à 
3rt.  Sur  cet  entablement ,  règne  une 
trade,  avec  les  massifs  sur  les  colonnes. 

cour  est  terminée  par  une  grande 
e  d'architecture  |)Iaquee  contre  l'ancien 
e,  pour  eii  cacher  la  dilTormilé.  Deux 
ents  ordres  d'architecture  ont  servi  à 
décoration.  Au  rez-de-chaussée,  sont 
(ïolonnes  couplées  d'ordre  composite, 

lesquelles  sont  trois  grandes  ))0rtes 
rées,  qui  conduisent  dans  un  vestibule, 
t  le  grand  escalier.  Le  môme  nombre 
Jonnes,  mais  d'ordre  corinthien,  forme 
Hîond  ordre  sur  le  premier,  et  l'un  et 
e  sont  terminés  par  un  fronton  trian- 
re,  dans  le  tympan  duquel  sont  les 
s  de  Rohan-Soubise,  sculptées  par  Lor- 

Sur  ce  fronton  sont  deux  figures  à 

couchées,  et  dans  les  encoignures, 
des  groupes  de  génies.  Pour  raccorder 
ind  corps  d'architecture  avec  le  péristyle 
ègne  au  pourtour  de  la  cour,  on  a  mis 


cette  porte  se  sont  servis  du  terme  de  découverte. 
Elle  a  été  découverie  en  effet,  quoique  le  corps  de 

de  nos 

sachant 

peu  son  vieux   Paris,  qui    n'ait   mémoire 


d*avoir  vu  deux  tourelles  placées  obliquement  sur  le 
bâlinieni  principal  des  Archives  nationales,  au  bout 
de  la  rue  de  Braque.  On  n'ignorait  pas  non  plus  que 
ces  tourelles  avaient  jadis  appartenu  à  Thôtel  du 
connétable  Olivier  de  Clisson.  Mais  à  quelle  partie 
de  rhôlcl?  c'est  ce  que  la  génération  actuelle  avait 
totalement  oublié  ou  plutôt  n'avait  jamais  su;  car  à 
une  épo(|ue  Incerlaino,  mais  nécessairement  aiilé- 
rieuro  à  notre  première  révolution,  la  porte  fut  mas- 
quée de  telle  sorte  que  ni  du  dedans  ni  du  dehors 
on  n'en  pouvait  soupçonner  Texistence.  Il  a  fallu, 
pour  la  retrouver,  que  l'entrée  des  Archives  ait  été 
transportée  de  la  rue  du  Chaume  à  la  rue  de  Para- 
dis. L'ancienne  loge  du  concierge  ayant  alors  été 
visitée,  on  aperçut,  à  l'intérieur  d'une  soupente,  le 
couronnement  d'une  grande  porte  évidemment  con- 
tenmoraine  des  deux  tourelles.  Dés  ce  moment, 
M.  Letronne  résolut  de  faire  restaurer  cette  porte, 
et  do  la  donner  pour  entrée  à  l'Ecole  des  chartes 
tratis|>ortée  aux  Archives.  L'ii-propos  de  la  rencon- 
tre a  été  merveilleux,  puisque,  du  même  coup,  on  a 
vu  sortir  de  dessons  les  plâtras  qui  l'obstruaient,  un 
dégagement  dont  on  avait  besoin,  et  un  monument 
dont  rarchilecture  annonce  l'enseignement  professé 
à  l'Eculc  des  chartes. 

La  porie  de  l'hôtel  Clisson  est  pratiquée  dans  un 
petit  pavillon  flanqué  de  deux  tourelles  en  encorbel- 
lement. Elle  s'ouvre  par  une  double  embrasure  sur 
un  couloir  do  quatre  mètres  six  centimètres  de  lon- 
gueur, par  lequel  on  entre  dans  une  cour  entourée 
de  constructions  du  xvi^  siècle^  La  première  en)bra- 
surc  forme  une  arcade  gothique  de  cinq  mètres 
trente  centimètres  de  haut,  encadrant  la  seconde 
embrasure  qui,  elle,  est  en  cintre  surbaissé  et  haute 
seulement  de  trois  mètres  quatre-vingt  centimètres. 
Toirtes  deux  ont  pour  pieds-droits  des  colonnettes, 
continuées  au-dessus  (le  leur  chapiteau   pour  faire 


.-  .-,     .  11  archivoltes  autour  de  l'un  et  de  l'antre  arc.  Dans  l'é- 

haque  Côté,  des  groupes  de  colonnes,  palssnir  de  la  première  embrasure,  et  à  son  sommet, 
'entablement  desquelles  on  a  placé  les  existe  une  de  ces  meurtrières  qui  servaient  au  be- 
3S  des  quatre  saisons,  qui  ont  chacune  '  soin  à  verser  de  l'oau  bouillante  du  premier  étage 
"    '  '  sur  les  gens  amassés  devant  la  maisoin.  Pareille  disr 

position  se  remarque  à  l'hôlel  de  Sens  (a),  rue  dit 
Figuier  Saint-Paul,  et  dans  une  foule  de  manoirs 
du  XV*  et  du  xvi«  siècle. 

Sur  le  tympan  formé  par  la  différence  d'ainortîs- 
setnent  des  deux  embrasures,  on  a  retrouvé  deux 
écussons  delà  maison  de  Cuise  anciennement  peints 
à  l'huile.  Us  sont  disposés  Tun  à  côté  de  Tautre  sur 
un  manteau  ducal,  qui  lui-même  se  déploie  sur  un 
champ  de  couleur  rouge,  semé  de  croix  de  Lorraine 
et  d'un  chiffic  où  Ton  distingue  une  H  couronnée 
avec  lieux  C  en  forme  de  croissants.  Ces  emblèmes 
paraissent  dater  de  différentes  époi|ues.  Le  champ 
rouge  ainsi  que  1^  manteau  ducal  etrécussondegau* 
<the,  sont  moins  chargés  de  couleurs  que  l'écusson 
de  droite.  De  plus,  une  ancre  d'or  qui  parait  der- 
rière l'écusson  de  gauche  est  évidemment  une  ad- 
dition postérieure,  trahie  par  l'inhabilité  de  la  main 
qui  l'a  faite.  Or  celte  ancre  est  une  date  à  elle  seule. 
Elle  ne  peut  se  rapporter  qu'au  (ils  du  Balafré,  lo 
seul  de  sa  maison  qui  ait  possédé  un  grand  olBco 
dans  la  marine. 
Charles  de  Lorraine,  duc  de  Guise,  amiral   dc|| 

(a)  lue  coupo  longKuâmale'dè  ta  meurtrière  de  ThôteV 
de  Sens  rst  •  gravée  d«ius  les  laslruclious  du  Comité  deaf 
Al  is  Cl  MonunuMiis,  publiées  par  le  miuistèfc  de  Hus* 
truclion  publique. 


ibut  (lui  leur  convient. 
[Dand- Gaston  de  Uohan ,  évêque  de 
bourg,  grand  aumônier  ue  France,  et 
nai  de  l'Eglise  i*oinaine,  a  l'ait  bâlir  un 
1  hôtel  sur  une  portion  du  torrain  de 
î!  de  Soubise,  et  que  Ton  nomme  Thô- 
3  Strasboni'^.  Il  a  sa  principale  entrée 
la  rue  Vieille  du  Temple.  Ci  t  édilice 
ssez  simplement  décoré  du  côté  de  la 
f  et  a  par  là  quelque  beauté  ;  mais  les  faces 
»Atimenls,  qui  sont  à  droite  et  à  gauche» 
peu  de  convenance  avec  le  principal 
i  d'architecture.  La  façade  qui  règne 
e  iardin,  est  d'un  meilleur  goOl.  C  est 
rare  dorique  au  rez-dç-chaussée,  avec 
ivant-corps  au  milieu,  orné  de  quatre 
iDës.  L'ordre  ionique  est  au-dessus  du 
[ue  (1).  (HuRTAUT  et  Magnt.} 

M.  QuicUerat,  professeur  à  l'Ecole  des  chartes, 
lié  la  notice  suivante  sur  la  porte  de  l'hôtel 
Ml,  devenue  aujourd'hui  la  porte  d'entrée  de 
le  des  Charles. 

st  avec  raison,  dit  M.  Quicherat,  dans  sa  No* 
[|ae  les  journaux  en  signalant  la  réouverture  de 


1115 


PAR 


blGTIOMNAIRE 


PAR 


iM 


sieurs  albigeois,  qui  soutenaient,  dans  le 
xir  siècle,  l'hérésie  des  manichéens,  conçut 
le  dessein  de  s'associer  des  personnes  ani- 

mers  du  Levant  sons  Lonis  X]H,  n'a  pas  bissé  an 
grani]  renom  dans  Thisloire,  quoiqu'il  ait  débuié,  on 
peut  dire  sur  les  marches  du  trône.  Gomme  prince 
et  comme  capitaine,  il  ne  manquait  pas  de  certaines 
qualités.  Il  était  pardessus  tout  d'un  sang-froid  ad- 
mirable dans  le  danger;  mais  distrait,  fiicile  à  re- 
buter, et  plus  curietix  d'intrigues  que  de  grandes 
affaires.  On  a  conservé  un  mot  plaisant  et  courageux 
qu*il  dit  au  combat  naval  gagne  par  lui  sur  les  Ko- 
cbeUais,  en  162:2.  Son  vaisseau  ayant  pris  feu,  son 
second  lui  criait  tout  blanc  de  frayeur:  c  Monsieur, 
nous  sommes  perdus  !  —  Tourne,  tourne,  dit  le  duc 
au  pilote  ;  autant  vaut  rôti  que  bouilli  (a).  »  Il  eût 
été  nomme  à  bien  faire  au  siège  de  4628;  mais  il  le 
quitta  bien  avant  la  fin  ,  ne  trouvant  pas  assez  beau 
le  commandement  dont  le  cardinal  de  Richelieu  Ta- 
vait  chargé.  H  mourut  aux  environs  de  Florence  en 
1640,  après  neuf  ans  d'un  exil  auquel  il  s'était  sage- 
ment condamné  pour  avoir  soutenu  jusqu'au  bout  le 
parti  de  la  reine  mère.  Il  résidait  à  Marseille  comme 
gouverneur  de  Provence.  Ayant  reçu  l'ordre  de  ve- 
nir rendre  compte  de  sa  conduite  au  roi,  il  demanda 
la  permission  d  aller  auparavant  en  pèlerinage  à  Lo- 
rette,  1  obtint  et  ne  revint  plus.  Les  Mémoires  du 
cardinal  de  Richelieu  rapportent  cette  fuite  au  mois 
de  juillet  1651  (6). 

Si  c'est  nécessairement  avant  cette  époque  que 
Tancre  en  question  fut  ajoutée  aux  armes  hé- 
réditaires de  Charles  de  Guise,  on  peut  affirmer  aussi 
que  l'écusson  placé  à  côté  du  sien  n'a  pas  pu  être 
peint  avant  l'année  161  i,  car  il  est  parti  de  Guise 
et  de  Joyeuse  et  représente  par  conséquent  l'alliance 
du  prince  avec  Henriette-Catherine  de  Joyeuse,  al- 
liance qui  eut  lieu  dans  les  premiers  jours  de  1611. 
Oo  peut  voir  par  les  confidences  de  Fontenay-Ma- 
reuu  combien  de  difficultés  éprouva  ce  mariage,  qui 
était  un  retour  sur  la  politique  d'Henri  IV.  Empê- 
cher les  Guise  de  se  marier  avait  été  Tidce  constante 
du  sage  monarque  (c).  Quant  à  l'épousée,  elle  était 
fille  de  ce  singulier  duc  de  Joyeuse, 

que  Paris  vit  passer  tour  à  tour 

Du  siècle  au  fond  d^ao  clottre  et  du  cloUre  k  la  cour  (d)^ 

et  qui  finalement  mourut  capucin.  Elle  était  veuve 
en  outre  de  M.  de  Montpensier  (e)  et  belle-mère  fu- 
ture du  duc  d'Orléans,  parce  que  le  feu  roi,  avant 
sa  mort,  avait  concerté  Tunion  du  jeune  prince, 
son  dernier  fils,  avec  une  fille  qu'elle  avait  eue  de 
son  premier  mari.  Tous  les  auteurs  du  temps  ren- 
dent hommage  à  sa  beauté  et  à  sa  sagesse.  Elle  avait 
vingt-six  ans  lors  de  ses  secondes  noces,  et  le  duc  de 
Guise  quarante  passés. 

La  circonstance  des  armoiries  du  duc  moins  cliar- 
ffées  de  couleur  que  celles  de  sa  femme,  et  les  chif- 
fres dont  le  tympan  de  la  porte  est  semé,  chiffres 
qui  ne  rapportent  pas  à  Charles  de  Guise,  font  re- 
monter ces  peintures  à  une  époque  plus  ancienne. 
Exécutées  peut-être  du  temps  du  Balafré,  elles  fu- 
rent corrigées  postérieurement,  selon  ce  qu'exi- 
{^eaient  la  position  et  l'alliance  de  son  fils.  Les  H  et 
es  doubles  C  s'accordent  très-bien  avec  cette  sup- 
Bïsition,  puisque  le  duc  assassiné  à  Blois,  s'appelait 
en  ri  et  qu'il  avait  épousé  Catherine  de  Clèves. 
M.  Lelong,  architecte  des  Archives,  oui  a  examiné 
tout  cela  de  très-près,  pendant  qu'il  faisait  faire  des 

(a)  TAUBMiNT  DBS  Ré^ux,  1. 11,  p.  24  de  la  petite  édi- 
tion. 

{b)  Livre  XXH,  p.  333,  t.  Vlll,  3«  série  de  la  collection 
Miobaud  et  Poujoulat. 

(e)  Collection  MIcliand,  2«  série,  t.  V,  p.  41. 

(d)  tlmriade,  cliani  IV,  v»^r«  21. 

{e)  Ce  qu'iudique  la  cordelière  eoroulée  autour  de  son 
^cussoii. 


mées  du  infime  zèle  et  du  même  esprit,  pour 

[irécher  aux  peuples  les  vérités  saintes  de 
'Evangile,  et  ramener  les  hérétiques  par  la 

restaurations,  ne  serait  pas  éloigné  de  croire  qee 
les  chiffres  eux-mêmes  sont  une  première  addilM», 
et  qu^avant  qu'ils  fussent  posés,  le  manteao  teilet 
l'écusson  de  gauche,  moins  quelques  icceMouti, 
existaient  déjà  tels  ^u'on  les  voit  auioiird'htti.  Cette 
opinion  d*un  juge  tres-com pètent  ferait  donc  remon- 
ter la  première  application  de  |>eintare  ao  docFraa- 
çois,  père  du  Balafré,  c'est-à-dire  à  Pépoque  mène 
où  les  Guise  achetèrent  l'hôtel  de  Clisson. 

C'est  en  i  553  que  le  vieil  hôtel  de  la  me  dn  Cbaoae 
passa  des  Bahou  de  la  Bonrdaisière,  qui  le  pooé- 
daient  alors,  à  la  branche  cadette  de  la  maiioa  ée 
Lorraine.  Les  aaes  encore  existants  de  cette  Iruw- 
mission  (a)  témoignent  qu'il  fut  vendu  pcHirhtomM 
de  seize  mille  livres  à  madame  la  duchesse  de  Mie 
(Anne  d'Est),  c  soy  disant  et  porUnt  fort  en  cette  nartie 
du  sieur  duc  de  Guise  son  espoux.  i  Comme  kdoede 
Guise  se  trouvait  à  Paris  le  15  juin  1553,  joar  oè'fin 
passé  le  contrat,  la  mise  en  nom  de  sa  femme  dansctt 
acte  indique  un  motif  qn'il  avait  de  ne  pas  y  ftf^rer  pe^ 
sonnellement,  soit  pour  faire  comprendre,  soit  pair 
donner  à  croire  que  l'acquisition  avait  été  faite  desde- 
niers de  la  duchesse.  La  seconde  hypothèse  est  peol- 
étrela  meilleure,  eu  égard  à  ce  qui  se  passa  parla  saiie, 
et  qui  est  constaté  aussi  par  documents  aotheolî- 
ques. 

Le  7  octobre  i556,  le  duc  et  la  duchesse  de  Gaise 
allèrent  au  Châtelet  faire  renonciation  de  leur  hô- 
tel de  Clisson  en  faN'eur  de  leur  frère  et  beau-frère 
le  cardinal  de  Lorraine.  Celui-ci  accepta,  pour  re- 
noncer à  son  tour,  six  mois  plus  tard,  en  faînat 
passer  la  propriété  sur  la  tète  de  son  neveu  le  priace 
de  Jûinville,  fils  aîné  de  la  maison.  -Or,  {|uel  était 
l'objet  de  ces  renonciations  et  transmissions  sbc- 
cessivcs?  11  n'y  a  qu'une  manière  de  les  expliquer, 
et  la  voici  :  Le  grand  duc  de  Guise  n*était  pas  riche 
dans  la  mesure  de  ses  prétentions  et  de  sa  gloire; 
pour  tenir  maison  de  prince,  il  empruntait  k  toel  le 
monde.  11  laissa  en  mourant  plus  de  deux  cent  nile 
^us  de  dettes  (6),  et  cela  après  avoir  en  à  ta  dîs|>a- 
sition  le  trésor  de  l'Etat,  où  on  Taccuse  d^avoirpinié 
à  pleines  mains.  Qu'était-ce  donc  dans  le  leni|Mi  ék 
sa  prospérité  ne  faisait  que  de  poindre  ?  Peo  ranaré 
sur  l'héritage  de  ses  enfants,  il  est  visible  qu*il  vou- 
lut au  moins  sauver  celui  de  Talné,  et,  pour  le 
mettre  à  l'abri  de  tout  recours,  il  passa,  de  conDÎ- 
vence  avec  son  frère,  les  accès  énoncés  ci-dessm, 
lesquels  n'étaient  que  des  actes  fictifs.  Ce  qui  prouve 
le  parfait  désiniéressement  du  cardinal  de  Lorraiae 
dans  cette  affaire,  c'est  que,  vers  le  même  temps  3 
donna  à  son  frère,  pour  accroître  d'autant  la  part 
de  l'héritier  présomptif,  l'hôtel  de  Laval,  dOBt  a 
s'était  lui-même  récemment  enrichi  (e).  Cet  hôtel  de 
Laval  occupait  l'emplacement  où  s'est  élevé  dqpais 
le  magnifique  portail  de  Thôtel  de  Soubise. 

Mais  ces  particularités  nous  éloignent  un  pea  de 
notre  porte. 

En  dehors  de  l'arcade  gothique,  on  voit  sur  le  mr 
de  face  du  bâtiment  deux  médaillons  sculptés  et 
peints,  Tun  à  droite  et  l'autre  à  gauche,  avec  aae 
M  onciale  couronnée  au  milieu,  et  les  mots  paar  a 
qu'il  me  plet^  gravés  sur  une  banderolle.  Ces  orne- 
ments n'existaient  pas  autrefois;  c'est  M.  Letronae 
3 ni  les  a  fait  faire,  pour  rappeler  l'illustre  origine 
u  monument.  Le  médaillon  de  droite  figure  en  efet 
l'écu  d'Olivier  de  Clisson  (un  lion  vermeil  en  chaap 
d'argent),  et  celui  de  gauche  est  la  copie  de  son  et- 


(a)  Je  les  elle  d'après  d'excellentes  copies  qui  (Sont  partll 
de  la  biblioihèque  de  M.  Le  Roux  de  Liocy. 

{b)  Brântoub,  Homm^f  Uluêlrei  «4  arendi 
111,  14. 

(c)Copie8de  litres  k  H.  Le  Roox  de  Udcj. 


PAR 


irEPKRAPHie» 


FKR 


IS18 


de  la  persuasion.  Cet  ordre  fut  approuvé 
[oDorius  III,  en  1216,  sous  le  titre  de 
*$  Prêcheurs,  Quelques-uns  des  disci- 

oa,  comme  on  disait  au  xiv*  siècle,  de  son  si^ 
tel  quMl  existe  au  bas  d\m  titre  original  qui 
iriie  du  Trésor  des  Charles  (a).  On  y  voit  un 
le  surmonté  d*une  paire  d'ailes  ou  vol.  Le 
»  tout  autour  est  semé  d'M.  Pour  ce  quil  me 
X  la  devise  de  Clisson,  tirée  de  son  grand  sceau 
iiiëlable  (6),  où  elle  est  gravée  avec  accoropa- 
iiil  d*M  pareilles  à  celles  du  signet.  Au  dire  des 
historiens  de  Paris,  la  même  lettre  était  ré- 
de  mille  manières  dans  la  décoration  tant  ex- 
re  qu'intérieure  de  Thôtel.  La  confirmation  du 
esi  trouvée  dans  les  derniers  travaux.  La  lu- 
éublie  dans  le  comble  de  la  tourelle  de  gau- 
t  ornée  d'une  M  couronnée,  dont  on  n*a  euqu*à 
r  la  dorure  pour  lui  rendre  Teffet  qu'elle  pro- 
l  il  j  a  quatre  cent  cinquante  ans;  elle  a  servi 
lèle  pour  celle  qu'on  a  gravée  aundessos  de  la 
p*autres  M  décorent  des  carreaux  employés  à 
âen  pavement  dont  les  débris  existaient  sous 
i  do  grand  escalier  de  Soubise.  Enfin  le  même 
ne  se  trouve  entremêlé  avec  des  feuillages 
ne  frise  peinte  dont  l'ancienne  chapelle  pré- 
eneore  quelques  vestiges.  La  frise,  large  de 
te  centimètres,  est  composée  d'un  fond  brun 
[uei  les  ornements  se  détachent  en  bleu  d'a- 
Ue  a  pour  bordure  deux  cordons  d*un  vermil- 
Irémement  tendre.  Au-dessus  sont  posés  en 
les  abouts  des  pièces  de  bois  qui  poruient  les 
X  d*ane  couverture  en  charpente.  Ces  abouts, 
is  avec  un  art  remarquable,  offrent  des  figures 
nés  accroupis  sous  un  tailloir  bordé  d'astra- 
le tout  enluminé  des  couleurs  les  plus  vives. 
e  qui  est  des  carreaux,  ils  sont  en  lerre  cuite, 
»  carrés,  les  autres  en  losanges,  ces  derniers 
erts  d*un'éniail  vert,  les  autres  d'un  jaune 
à  celui  du  marbre  antique.  Sur  ces  fonds  soni 
es  les  dessins  et  les  M,  au  moyen  d*une  pâte 
mm  rouge,  incrustée  à  deux  milllmélres  de. 
deor. 

•sort  de  tout  ceci  que  l'M  élait  l'ornement 
eellence  de  la  demeure  de  Clisson.  Dieu  sait 
Ml  de  contes  on  a  faits  à  l'occasion  de  cette 
On  a  prétendu  qu'elle  était  là  comme  initiale 
muéncorde,  et  que  l'hôiel,  dans  l'origine,  s'é- 
pelé  Hàlei  de  la  miséricorde.  La  ville  de  Pa- 
«te-l-on,  l'avait  offert  à  Olivier  de  Clisson, 
t  que  ce  cadeau  fût  un  monument  de  son  hu- 
,  après  qu'il  eut  par  ses  supplications  adouci 
I  VI,  irrité  contre  les  Parisiens,  en  i385  (c). 
ndition  n'est,  comme  tontes  les  traditions, 
rhistoire  travestie.  11  est  bien  vrai  que  Char- 
vainqueur  à  Roosbeck,  vint  achever  la  dé- 
IS  Flamands  sur  les  Parisiens;  bien  vrai  qu'il 
arma,  qu'il  abolit  leur  gouvernement  manici- 
l'il  les  nt  emprisonner  par  centaines,  contis- 
•  uns  et  pendre  les  autres.  Il  est  très-vrai 
qu'après  plusieurs  semaines  de  cette  terreur, 
roqua  le  peuple  au  palais,  pour  lui  faire  en- 
,  le  roi  présent,  que  tout  ce  qu'on  avait  fait 
•là  n'était  rien,  et  qu'on  aurait  k  en  supplicier 
autres.  Sur  quoi  les  princes  et  princesses  du 
nLavaient  le  mol,  se  jetant  à  genoux  et  criant 
sorde,  le  gracieux  souverain  se  laissa  toucher, 
lentlt  à  ce  que  le  criminel  fût  converti  en  ci- 
slr^-dire  à  ce  que  la  coupable  cilé  se  rache- 
des  écusau  lieu  de  se  racheter  par  le  sang  (d), 

reUves  nationales,  J,  400,  h"  66. Voyez  notre  plan- 

fig«3. 

'«Sf.Sla  gravure  de  ce  sceau  ï  la  fln  du  tome  II  de 

ne  de  Bretagne,  |»ar  D.  Moricb,  pi.  10. 

WAinoL,  Descrtplioii  de  Paris,  t.  Il,  p. 85. 

imkedeChaneê  Vif  parle  religieux  anonyme  de 

eais;  Froisstri. 


pies  de  saint  Dominique  vinrent  se  loger  h 
Paris,  le  12  septembre  1217,  dans  une  maisou 
près  de  Notre-Dame,  entre  THôtel-Dieu  et 

Telle  fut  la  miséricorde  de  1385.  Les  Parisiens 
auraient-ils  été  assez  sots  pour  en  consacrer  la 
mémoire  par  un  monument?  Et  quand  ils  l'auraient 
voulu,  auraient-ils  pu  le  faire,  puisqu'après  leur 
avoir  pris  leur  deniers  communs,  on  se  mit  à  les 
écraser  d'amendes.  Voilà  pour  ce  qui  est  de  la  do- 
nation de  l'hôtel  par  la  ville.  Quant  à  la  popularité 
de  Clisson  en  1383,  elle  est  encore  plus  probléma- 
tique. Non-seulement  ce  capitaine  ne  passe  paspoqr 
avoir  adouci  le  courroux  du  roi,  mais  au  contraire  il 
est  nommé  expressément  comme  l'un  des  conseillers 
de  la  rigueur.  C'est  lui  qui  suggéra  et  opéra  le  dés- 
armement de  Paris,  et,  en  infligeant  cette  humi- 
liation aux  habitants,  il  prit  à  lâche  de  la  leur  faire 
sentir  le  plus  qu'il  put.  Il  alla  jusqu'à  ordonner  que 
les  portes  de  la  ville  fussent  déposées  et  couchées  par 
terre,  pour  être  piétinées  par  les  hommes  et  par  les 
animaux.  Un  vainqueur  impitoyable  faisait  cela  le 
jour  qu'il  entrait  dans  une  place  rendue  à  merci  : 
les  Parisiens  subirent  neuf  années  durant  cet  ou- 
trage sans  exemple.  Leurs  portes  étaient  encore  par 
terre  lorsque  Clisson  faillit  périr  assassiné  par 
Pierre  de  Cfraon,  en  1392  :  ce  qui  fait  dire  à  Frois- 
sart  que  c  le  connéuble  fut  battu  de  la  verge  ou*ii 
avait  cueillie,  >  car,  les  portes  fermant  de  nuit,  Fat* 
tentât  n*aurait  jamais  eu  lieu  (a). 

Arrivons  à  une  hypothèse  plus  raisonnable  sur 
l'origine  de  l'hôtel  Chsson.  L*auteor  de  VHisiairê 
généalogique  de  la  maison  de  France  mentionne  deux 
allocations  de  quatre  mille  livres  que  Charles  Y  fit 
en  1370  et  1371  à  Olivier  Clisson,  pour  se  pourvoir 
d*un  hôtel  à  Paris.  N'est-il  pas  très-supposable  que 
la  demeure  achetée  en  conséquence  de  ce  don  royal 
fut  celle  de  la  rue  du  Chaume?  C'est  vers  1370  que 
la  vieille  enceinte  de  Philippe  Auguste,  qui  oassait 
à  peu  près  dafis  la  direction  de  la  rue  des  Quatre- 
Fils,  lut  supprimée  comme  inutile,  à  cause  que  la 
nouvelle  fortification,  établie  un  milier  de  pas  plus 
loin,  venait  d'être  terminée.  C'est  en  ce  temps  aussi 
que  Ul  noblesse  commença  à  habiter  le  Marais,  at- 
tirée de  ce  côté  par  le  séjour  de  Charles  V  à  rbôtel 
Saint-Paul.  Un  quartier  neuf,  où  le  terrain  coùuit 
nécessairement  moins  cher  qu'ailleurs,  dut  fixer  tout 
naturellement  le  choix  d'un  étranger  au  début  de  sa 
fortune.  Cette  hypothèse  admise,  le  palais  des  Ar- 
chives ne  cesse  d'être  un  monument  de  nos  révolu- 
tions que  pour  devenir  un  monument  de  nos  victoires, 
car  la  première  des  sommes  spécifiées  ci-dessus  fut 
accordée  au  capi laine  breton  peu  après  la  bataille  de 
Pontvallain,  au  gain  de  laquelle  il  contribua  puis- 
samment sous  les  ordres  de  Duguesclin. 

Pour  qu'il  ne  reste  rien  de  ki  légende  qui  a  voulu 
faire  Clisson  miséricordieux,  j'ajoute  que  bien  avant 
1383  il  avait  adopté  l'M  pour  emblème.  Le  fait  a  été 
établi  d^à  d'une  manière  incontestable  {b)^  à  Taide  de 
ce  même  signet  dont  nous  avons  fait  reproduire  le 
dessin.  L'acte  scellé  de  ce  signet  est  une  obligation 
relative  à  la  saisine  du  château  de  Josselin,  nouvel- 
lement acquis  par  Olivier  de  Clisson.  il  est  date  du 
ti  juillet  1370;  ce  qui  fait  remonter  les  M  au  teinns 
même  où  il  est  si  vraisemblable  que  l'hôtel  fut 
construit.  Maintenant,  est-ce  le  mot  miséricorde  que 
cette  lettre  veut  eiprimer?  Ceux  qui  le  prétendent 
n'ont  qu'à  produire  le  texte  sur  quoi  ils  fondent  leur 
opinion,  l^récisément  du  temps  de  Clisson,  c'est-à- 
dire  à  la  fin  du  xiv*  siècle,  la  mode  s'établit  entre 
les  nobles  d'ajouter  à  leurs  armoiries  et  à  le4ir  de- 
vise une  lettre,  qui'  depuis  a  été  appelée  chifre.  Le 
chiffre  étiit  une  sorte  d'hiéro(j^yphe,  une  allusiOQ 
cachée  à  quelque  aveiilure,  orduiairement  de  galaii- 

(a)  PaoïsuAT,  livre  lY,  c.  xxvm,  édition  Bo^km. 
{b)  Par  M.  Dessales,  dans  un  article  du  recueU  IMM 
Fmris  pmresqfst  (lW)t  u  il,  p.  101. 


ni9 


PAR 


DICnONNATRE 


PAR 


h  rue  rFvèquo  :  Tannée  suivante ,  Jean 
Barnstre,  doyen  de  Saint-Quentin,  leur  en 
donna  une  autre,  avec  une  chapelle  près  des 

lerie.  Les  conlcmporrtins  n'en  savaienl  pas  le  mot 
la  plupart  (lu  temps.  Nousqui  sommes  postérieurs  <le 
tant  de  siècles,  comment  le  devinerions-nous? 

-Passons  des  ornements  do  la  porte  à  la  pince  qu'elle 
ecGupait  par  rapport  à  riiôlcl. 

Le  renfoncement  qu'elle  forme  sur  la  rue  du 
Cbaumo  est  inintelligible,  h  moins  de  connaître 
Fancien  élat  des  lieux.  Voici  comment  cet  étal  est 
présenté  dans  l'acte  de  vente  du  13  juin  1555  : 

c  Une  grand  maison  contenant  plusieurs  corps 
4*hostelz,  estahles,  courts  et  jardins,  assise  à  Paris, 
rue  du  Ghaulnic,  api)elce  Thostel  de  Glichon,  devant 
etàTopposite  de  la  cliupellc  de  Braque  (a);  tous 
feftdks  lieux  tenans  d'une  part  et  faisant  Pun  des 
coings  de  la  rue  de....,  et  d*autre  part  et  faisant 
Pautre coing  de  la  me  de....;  aboutissant  d'ung  bout 

Kr  derrière  à  la  vefve  et  héritiers  de  feu  noble 
mme  messire  Jacques  Doulcet,  en  son  vivant 
àdvocat  en  la  court  du  Parlement,  et  d'autre  bout, 

fiar  devant,  sur  ladicte  rue  du  Chaulme,  etc.,  etc.  > 
I  résulte  de  oe  passage  que  l'hôiel  faisait  les  en- 
Ooignures  de  la  rue  du  Chaume  et  de  deux  rues 
dont  les  noms  ont  été  laissés  en  blanc.  Pourquoi  ces 
kcunesî  C'est  que  les  deux  mes  en  question  n'a- 
viiénipas  encore  de  nom  arrêté,  et  que,  baptisées 
tantôt  d^unc  façon,  tantôt  d'une  autre,  elle  pouvaient^ 
donner  lieu  ^^  de»  malentendus,  qu'on  évitait  en 
•'abslenautr  de  lés  nommer.  Cela  était  ainsi  en  1555^ 
èl  n*étaitplus  en  1556;  car,  dans  un  acte  de  cette: 
année  <f»),  la  inaiion  de  Jacques  Doulcet,  sur  laquelle 
on  vient  de  voir  que  s'appuyaient  MM.  de  Guise,  est 
déterminée  comme  c  aboutissant  d'un  bout  par 
derrière  à  la  rae  des  Quatre- Ftls^Aymon,  et  d'autre 
part,  devant,  à  la  rue  appelée  vulgairement  de  la 
Roche.  >  Ces  deux  noms  t»ont  ceux  par  lesquels  il 
convient  de  remplacer  les  blancs  de  la  description 
ei-dessus;  et  ainsi  Fhdtel  de  Glisson  faisant  deux 
retours  d'équerre,  Fun  de  la  rue  du  Chaume  sur  la^ 
rue  des  Quatre-Fils,  l'autre  de  la  rue  du  Chaume 
sur  celle  de  La  Roche,  avait  sa  porte  principale  pra« 
liquée  à  celte  dernière  encoignure. 

La  me  de  La  Roche  était  un  prolongement  de  la 
rue  de  Braque,  qui  originairement  avait  débouché 
dans  la  me  Vieille  du  Temple,  en  face  de  la  me 
Barbette.  Elle  fut  obstruée  au  xv<  siècle  par  la 
eonstmction  d'un  hôtel  appartenant  aux  seigneurs 
de  La  Rochcguyon  ;  dès  lors  elle  n'eut  plus  d'issue 
qu'un  pass;ige  qui  tortillait  à  travers  les  communs- 
de  cei  hôtel.  I^a  Rocheguyon  a  fait  naître  le  nom 
abrégé  de  La  Roche.  La  rue  de  Lu  Roche  séparait 
riiôtcl  de  Ciisson  de  l'hôtel  de  Laval.  Elle  coupa' 
donc  en  deux  la  propriété  de  MM.  de  Guise  du  mo- 
ment que  Icsdeui  hôtels  leur  appartinrent.  H  ne  pa-' 
raft  pas  cependant  qu'ils  aient  jamais  songé  à  user 
de  leur  popularité  pour  faire  cesser  un  état  de  choses' 
qui  les  gênait  si  fort.  Mais  ce  que  n'avait  pas  fait  la- 
maison  de  Lorraine,  le  prince  do  Soiihise  l'essaya 
dès  au*il  se  fut  rendu  l'acquéreur  tirs  deux  hôtels 
en  lo97.  Il  fit  agir  de  comvrt  sa  faveur,  qui  était 
grande,  et  celle  de  sa  fcuinio,  qui  était  plus  grande 
encore,  de  sorte  qu'à  force  d'inUMguor  et  (le  con« 
tester,  il  parvint,  non  fias  à  faire  supprimer  la  me,- 
mais  à  la  convertir  en  un  passage  ferinant  la  nuit 
et  interdit  de  jour  aux  voilures(c).  Celte  servitude  du 
Hassage  est  vraisemhjabicmeni  ce  qui  donna  l'idée 
de  la  grande  cour  (|ni  fait  aujourd'hui  i!u  palais  des 
Archives  un  monument  sans  rivai.  Le  seni  moyen 
de  mettre  le  prince  chez  lui  était  de  rejeter  tous  les 
bàtimeiKs  d'habitation  d'un  côté  ou  de  Pautre  de  la 

(a)  Repais,  les  Pères  de.  la  Merci. 

{b)  (>)Heciioii  de  M.  Lo  Roux  de  Lincy. 

{€)■  IkeriDEf .  Wirehjiulure,  t.  Il,  p.  zm. 


murs,  et  du  titre  de  Saint-^acqaes.  C'était  la 
chapelle  d*ui)  hôpital  pour  les  pèlerins,  qu'on 
appcilait  VHôpUal  de  Saint-Quentin,  et  qui 
faisait  partie  de  ladile  maison.  C'est  de  cette 
chapelle  que  la  rue  Snint^Jacquesa  pris  son 
nom,  et  que  les  Dominicains  onfété  appeléi 
jfacobinSf  non-seulement  à  Paris»  mais  dans 
tout  le  royaume. 

Ces  religieux  furent  trois  ans  en  cet  en« 
droit,  sans  pouvoir  obtenir  la  permission  de 
chanter  romce  dans  leur  chapelle»  ni  d'avoir 
un  cimetière.  Pendant  ce  temns-lè,  les  Béné- 
dictins de  Notre-Dame  des  Champs  ou  des 
Vignes,  leur  permirent  de  dire  la  messe 
chez  eui,  d'y  assister  aux  offices  et  d'y  avoir 
leur  sépulture  (1). 

En  1221,  rùniversité  renonça,  en  leur 
faveur,  à  tous  les  droits  qu'elle  pouvait 
avoir,  ou  avoir  eus  sur  ia  chapeUe  Saint- 

voie  réservée  au  public.  L'architecte  Delamaire,  u- 
torisé  à  prendre  oe  grand  parti,  sacriAa  VhMi  de 
Laval  et  fit  du  vieux  manoir  de  Glisson  le  palais  é$ 
Soabise.  11  en  établit  la  façade  sur  le  cùlé  que  loa- 
geait  jadis  la  rue  de  La  Roche,  et  ayant  cofistmit  le 
portique  qui  enveloppe  tout  Tespace  entre  cette  ft* 
çade  et  la  me  de  Paradis,  il  pratiqua,  dans  Taxe  de 
la  rue  de  Braque,  deux  issues  pour  les  passants,  Foie 
sur  hi  rae  du  Chaume,  Taulre  sur  les  flancs  de 
rhôtcl  de  Hohan  qu'il  construisit  dans  le  intee 
temps  à  hi  place  de  Thôtel  de  La  Rocheguyon.  La 
rue  de  Soubise  (c'est  le  nom  que  prit  le  pasea^) 
resta  ouverte  au  public  jusqu'au  moment  eu  ou  wt 
là  le  dépôt  des  Archives  eu  18Ai.  Alors  eUe  Ait  fer- 
mée pour  toujours,  et  la  porte  cœbère  de  la  ne  da 
Chaume  devint  l'entrée  principale  '  dn  nouvel  éta- 
blissement. Quant  k  la  porte  gothiqllt,  sa  supprrs- 
sion  ne  remonte  pas  au  tempe  dn  premier  ni  néa^ 
du  second  prince  de  Soubise.  EUe  se  miOBtre  euceeu 
parfaitement  dégagée  sur  le  plan  de  Paris  4|oe  il 
exécuter  le  prévôt  des  marchands  Tun»t,  en  ITD^ 
Peut-être  ne  fut-elle  bouchée  qu'en  1787,  à  la  mert 
de  M.  de  Soubise,  le  maréchal  de  Fiance*  U  est  cer^ 
tain  toutefois  que  cela  se  fit  avant  la  révololîou. 
L*existeuoe  des  armoiries  des  Guise  m  est  la 
preuve. 

On  peut  dire  que  la  restauration  de  eetle  porta, 
exécutée  sur  les  dessins  de  M.  Ch.  Lelmig,  est  uae 
des  plus  heureuses  du  même  genre  qui  aient  éié 
laites  de  nos  jours  ;  elle  rend  à  l'histoire  et  à  l'an 
un  monument  perdu  depuis  nombre  d'années,  le  seal* 
vestige  d'architecture  civile  du  xnr*  siècle  qui  exisis 
maintenant  à  Paris. 

(i)  En  1221 ,  le  chapitre  de  Notre-Dame  hm 
donna  la  permission  de  célébrer  le  aenrioe  divin  dM 
leur  chapeUe,  et  d'avoir  uta  cimietiéne  pnnkulier;' 
Hiaia  comme  cette  maison  était  située  Mis  la  fk^ 
loîeae  de  Saint-Benoit,  le  chapitre  et  le  cné  de 
cette  é^m  s'y  opposèrent.  Ce  diff&rend  fot  teraiiBé 

Car  tioLs  cominisbaires  que  les  chanoines  de  Natr»- 
>auie  choisirent  parmi  eux,  lesquels  décidèrent  «n 
ks  Frèies  Prêcheurs  seraient  obliges,  aux  dif. 
fêtes  annuelles  de  Pâques,  de  la  Pentecôte,  de  le 
iransUitiou  de  saint  Benoit,  de  *Ja  Toussaint  et  ée 
Ijioël,  de  dire  ou  faire  dire  en  chaire  dans  leur  cha- 
pelle, sous  peine  d'excommunication,  que  ptnmmi 
ne  devait  quiiier  sa  paroiue  ]four  vemr  enteaén  k 
service  che»  eux  ;  et  qu'ils  seraient  tenus  de  payer  ta' 
curé  de  Saiiit-Benoil,  15  sols  par  chacun  au  en  deux 
ternies;  savoir,  l'un  à  Noël  etrautre  la  à  Safhl-JeM, 
et  5  sols  au  chapitre.  Par  cette  espèce  de  sentence, 
il  n'est  pjis  permis  aux  Frères  Prêcheurs  de  ce  coS' 
veiîi  d';ivoir  plus  d'une  cloche,  dont  le  poids  est 
limiic    à  3(M»  liv.  (Piganiol,  fiesctin.   de  Paris, 
loiihi  \,  pajjti  liO.) 


PAR 


D*EPlGRAPHiE. 


PAU 


im 


ues,  dont  elle  avait  la  nomination.  On 
•par  le  môino  acte,  les  prières  que  les 
bins  seraient  tenus  de  aire,  et  k-s  ser- 
5  (ju'ils  feraient  célébrer;  et  Ton  convint 
SI  quelqu'un  des  membres  de  TUniver-  • 
îhôisisiîait  sa  sépulture  chez  les  Jacobins, 
rait  inhumé  dans  le  chapitre,  si  c'était 
béologien  ;  et  dans  le  cloître,  s*il  était 
e  autre  faculté  :  cntin,  que  ces  religieux 
riûaltraient  TUniversilé  pour  leur  damo 
ironne.  Saint  Louis  les  combla  <le  bien- 
,  fît  achever  leur  église,  sur  les  ruines 
tiâteau  des  seigneurs  de  Hautereuille), 
leur  dortoir  et  les  écoles,  et  leur  donna 
:  maisons  dans  la  rue  de  ITHirondelle. 
î  acquirent  plusieurs  autres  près  de  leur 
ent;  elles  étaient  contiguës  au  collège 
tuny,  d'une  part,  et  donnaient  de  l'outre 
a  rue  Saint-Jacques,  touchant  k  la  voûte 
t-Quentin,  où  est  aujourd'hui  l'entrée 

1  côté-là. 

ur  cimetière,  l'inûrmerie  et  un  dortoir 
nt  situés  au  delà  des  murs  de  Tenceinte 
^hilippe-Auguste.  Louis  X  leur  avait 
lé  la  partie  de  ce  mur  qui  régnait  le  long 
&Ur  couvent,  et  les  deux  tours  qui  se' 
raient  dans  cet  espace  :  ce  qui  leur 
iirii4a  facilité  de  s'étendre  de  ce  côté-là; 

en  1358,  on  abattit  toutes  leurs  cons-" 
ions;  pour  creuser  un  fossé  autour  de* 
eintc  méridionale.     ' 
taries  V  l'es  indemnisa,  en  achetant  des 
ieui  de  Bourgmoyen,  près   Biois,  la 
on  et  les  jardins  qu'ils  avaient  acçiuis 

yHle;^el  les  leur  donna  francs  et  quittes 

2  den.  de  cens  et  de  60  sols  de  rente, 
ils  étaient  chargés  envers  le  Parloir- 
Bourgeois.  Il  parait,  dit  M.  Jaillot,  que 

maison  occupait  une  grande  partie  du 
in  qui  forme  aujourd'hui  leur  jardin.  A 
rd  oe  ceux  des  religieux  de  Bourgmoyen, 
ont  aujourd'hui  couverts  des  maisons 
forment  les  rues  Saint^Dominique  et 
t-Thomas. 

obtinrent  aussi  de  Louis  XII,  au  mois 
lars  ISOfc  (vieux  style),  l'ancien  Parloir** 
Bourgeois.  Ce  prince  leur  donna  encore 
ruelle  qui  régnait  le  long  du  mur  de  la 
,  appelée  rue  du  Coupe-gorge ,  à  cause 
iccidenls  fréquents  qu'où  y  voyait  ar- 

k 

a 

;  cloître  fut  reconstruit  en  1656,  par  les 
alités  d'un  riche  bourgeois  nommé  Ni* 
;  Hennequin;  et  l'an  1563 ,  ils  tirent  ror 
'  leurs  écoles  qui  tombaient  en  ruine  , 
ioyen  (\^s  aumônes  que  leur  procura  un 
fc  que  le  Pape  Pie  IV  leur  avait  accordé 
'  cet  objet. 

lur  église  est  fort  grande,  mais  n'a  riea 
^gutier  ni  qui  flatte  la  vue.  Bile  est  par-» 

3  en  deux  dans  toute  sa  longueur,  par 
ang  de  piliers,  comme  ccltô'  que  les  mô- 
religieux  ont  à  Toulouse. 

encoinle  de  ce  couvent' renferme  un  as- 
grand  terrain;  mais  les  bâtiments  en 
gothiques  pour  la  plupart,  et  sans  sy^ 
îe. 

1  voit  dans  leur  église  plusieurs  tom- 
IX  de  rois,  reines,  princes,  princesses  de 


la  maison  de  France  ;  et,  par  uu  choix  sin- 
gulier et  honorable  à  ces  religieux,  on  voit 
Carmi  ces  tomhoaux  ceux  des  chefs  des  trois 
ranches  royales  des  Valois,  d'Evreux  et  de 
Bourbon.  Voici  leurs  noms  : 

•Charles  de  France,  comte  de  Valois,  chef 
de  la  branche  de  ce  nom,  laquelle  a  régna! 
deux  cent  soixante  années.  II  porta  le  titre 
d'empereur  de  Cons(antiuo[)le,  du  chef  de  sa 
seconde  femme ,  Catherine  do  Courteuay , 
fdle  de  Philippe  et  |)etite  fille  de  Baudouin , 
empereurs  de  Constantinople;  couronnée 
en  1300  impératrice  titulaire  de  Goustanti- 
nople. 

Charles  do  Valois ,  comte  d'Aleuçon  ,  se- . 
cond  fils  de  Charles  de  Fraoce.  Il  fut  1»  tige 
des  comtes  d'Alençon. 

Agnès  de  France,  septième  fille  do  Je^Q  de 
Ftance,  duc  de  Normandie»  titre.  Alors  da. 
l'aillé  des  enfants  de  France»  qui  a^)Our€l'bui 
est  appelé  Dauphin. 

.  Louis  de  France,  comte  d'Evreux  »  et  chef. 
de  la  branche  de  ce  nom. 

Bobert  de  Fraiice»  comte  de  Clermont  eo  i 
Beauvoisis ,  fils  de  saint  Louis,  et  chef  de  la 
branche  de  Bourbon,  par  so!i  mariage  avec. 
Béatrtx  de  BourgOc^ne,  héritière  de.  Bour-  -. 
bou. 

Louis  P%  duc  de  Bourbon,  fils  de  Robert' 
de  France»  fut  comte  de  Clermont  et  de  la. 
Marche.  ] 

Marguerite  de  Bourbon,  fille  de  Robejrt»  et  ; 
première  femme  de  Jeao  de  Flandre»  comte, 
de  Namur. 

Pierre ,  duc  de  Bourbon  et  comte  de  la 
Marche,  fils  de  Louis  I*'.  ' 

Louis,  troisième  du  nom»  fils  puîné  de 
Louis,'  deuxième  du  nom»  duo  de  Bourboit» 
et  d'Aune»  dauphine  d'Auvergne. 

Béatrix  de  Bourbon  »  fille  de  Louis  T'  çt 
de  Marie  de  Haioaut.  On  voit  sa  figure  de* 
bout  et  appuyée  contre  un  pilier  du  sano- 
tualre'dd  Mnre  autel ,  et  son  épitaphe  au* 
dessus,  outre  un  tombeau  de  marbre  qui  est 
dans  la  nef,  à  main  gauche. 

Anne  de  Bourbon ,  fille  de  Jean  I*'»  comte 
de  la  Marche,  de  Vendôme  et  de  Castres. 
'  Outre  ces  princeà  et  princesses  du  sang»  il 
y  a  eu  plusieurs  autres  personnes  de  dis- 
tinction qui  ont  été  inhumées  en  cette  église» 
savoir  : 

Philippe  d'Artois,  fils  atné  de  Robert» 
comte  d  Artois;  etBIauche»  sa  compagnor 
fille  du  duc  de  Bretagne  ;  Gaston,  comte  cte 
Foix,  premier  du  nom ,  inhumé  dans  le  tom- 
beau de  Philippe,  premier  du  nom^  comte 
d'Artois,  sou  beau -père;  Clémence,  fille  db 
Gharles-Marlel»  roi  de  Hongrie,  et  seconde 
femme  du  roi  de  France,  Louis  X* 

Les  rois,  reines  et  autres  personnes  dont 
il  n'y  a  dans  cette  église  que  les  cœurs  ou 
les  entrailles,  sont  : 

Philipfïe  111,  dit  le  Hardi,  roi  de  France» 
et  fils  de  saint  Louis.  Son  cœur  y  e^t  inhumé^ 
Celui  de  Pierre  de  France,  comte  d'Aleuçon» 
tinquièmo  iils  de  saint  Louis;  celui  do 
Charles  IV,  roi  de  Franco;  celui  de  Phi- 
lippe, troisième  du  nom,  roi  do  Navarre,  dit 
Je  Sage»  fils  de  Louis  <le  Franco»  comte  d'K- 


._^^ 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


irreux;  celui  de  Charles  de  France,  roi  de 
Naples  et  de  Sicile,  frère  de  saint  Louis. 
On  y  a  inhumé  les  entrailles  de  Philippe 

V,  dit  le  Long;  et  de  Philippe  VI,  dit  de  Va- 
lois, rois  de  France. 

Devant  le  grand  autel,  est  la  tombe  de 
Humbert  de  la  Tour-du-Pin,  deuxième  du 
nom,  dauphin  de  Viennois.  Il  se  consacra  à 
Dieu  après  la  mort  de  son  fils,  gu'il  avait  eu 
le  malheur  de  laisser  tomber  dans  Tlsère, 
rivière  qui  se  jette  dans  le  Rhône  au-dessus 
de  Valence,  ou  il  se  noya;  et  après  la  mort 
de  sa  femme,  qui  décéda  dans  rile  de  Rhodes. 
11  céda  ses  Etats  au  roi  Philippe  VI,  et  étant 
entré  dans  Tordre  de  Saint-Dominique,  il 
fut  fait  prêtre  en  1350,  par  le  Pape  Clément 

VI,  ensuite  patriarche  d  Alexandrie,  et  admi- 
nistrateur perpétuel  de  Tarchevéché  de 
Reims;  il  mourut  à  Clermont  en  Auvergne 
en  odeur  de  sainteté,  le  22  mai  1355,  et  son 
corps  fut  transporté  à  son  couvent  de  Paris, 
auprès  du  tombeau  de  sa  tante  Clémence, 
reine  de  France,  sœur  de  sa  mère.  Sa  tombe 
est  com{)Osé6  de  quatre  grandes  plaques  de 
cuivre,  jetées  en  moule.  Il  est  représenté 
dans  toute  sa  hauteur,  revêtu  des  habits  de 
son  ordre,  la  chape  plus  courte  que  la  robe. 
Il  a  la  mitre,  les  gants  et  le  palliumf  qui 
descend  jusqu'à  ses  pieds,  de  même  que  le 
bâton  de  la  croix  patriarcale,  à  deux  bran- 
ches, qu'il  tient  sous  son  bras  gauche.  La 
niche,  dans  laquelle  il  est,  n;iérite  d'être  re- 
marquée. Voici  son  épitaphe  dans  son  inté- 
grité. 

Hic  jacet  Pr.  et  Diis.  amplissirous  D.  Himber- 
TDft,  primo  Vieone  Deiphinus.  Deinde  rellcto 
Prlcipato,  Fr.  Ordinis  Prë.  in  hoc  Con««^  Pari- 
sien, ac  deniu.  Palriarclia  Alexandrinus,  et  per- 
pétuas Àdministrator  Remensîs,  et  precipuus 
Bofaclor  hujus  GonveDUis.  Obiit  aulem  éddo 
Doi.  Gio  CGC  Lv,  die  xxii.  mail.  Orale  pro  eo  Pr. 
Nr.  Ave. 

Au-dessus  de  la  porte  du  revestiaire ,  on 
Toit  le  cardinal  Guy  de  Malsec,  à  genoux 
devant  un  cruciâx. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Thomas  ou  des 
Bourbons ,  sont  inhumés  Nicolas  Coeifeteau 
et  le  P.  Noël  Alexandre ,  savants  d*une  grande 
distinction,  tous  deux  de  l'ordre  des  Frères 
Prêcheurs;  le  premier  mort  évêquede  Mar* 
seille,et  celui  de  nos  écrivains  qui  a  com- 
mencé à  travailler  à  la  pureté  et  à  la  politesse 
de  notre  langue. 

Sous  une  grande  tombe,  qui  est  devant  la 
chapelle  de  la  Passion ,  fut  inhumé  Pierre 
de  la  Palu,  petit-fils  de  Jeanne  de  Savoie,  re- 
liffieux  de  Saint-Dominique  et  patriarche  de 
lerusalem. 

Dans  la  nef,  devant  les  orgues ,  sont  trois 
grandes  tombes,  sous  lesquelles  ont  été  in- 
humées trois  générales  perpétuelles  des  Bé- 
Suiues  de  Paris  :  Agnès  d'Orchies,  Jeanne  la 
richarde  et  Jeanne  Roumaine.  Il  y  a  cruel- 
que  apparence  que  c'était  ici  la  sépulture 
commune  des  Béguines  de  Paris,  que  saint 
Louis  fit  venir  de  Flandre. 

Dans  cette  même  nef,  on  voit  deux  bustes» 


celui  de  Jean  Passerat,  professeur  d'éloqueaea 
au  collège  royal,  précepteur  de  Jean-Jacquai 
de  Mesme,  qui  lui  a  fait  ériger  le  roonumeiil 
qu'on  y  remarque,  et  le  buste  de  Georges  Cril- 
ton ,  Ecossais,  savant  docteur  en  droit  civil 
et  canonique ,  et  professeur  royal  en  laogiit 
grecque  et  latine. 

Dans  l'aile  où  est  la  chapelle  du  Roiaire, 
a  été  inhumé  Nicolas  de  Paris,  subf titut  du 
procureur  général  du  parlement  de  Paris. 
Auprès  de  1  œuvre  de  la  confrérie  du  Rosaire, 
on  voit  sur  la  porte  d'une  chapelle  un  évè- 

Sue  à  genoux  :  c'est  la  représentation  de 
laude  Dormy,  évêque  de  Boulogne-sur- 
Mer,  auparavant  moine  de  Cluny»  el  prieur 
de  Saint-Martin  des  Champs.  Près  de  cette 
chapelle ,  sur  une  tombe  élevée ,  est  cou- 
chée une  figure  d'albAtre ,  qui  est  celle  de 
Pierre  de  Rostrenan,  chamibetlan  du  roi  Cba^. 
les  VII ,  etc.  ;  Jean  Clopinel,  dit  de  Mnmff 
continuateur  du  Roman  de  la  Ron  »  nommé 
Clopinel,  à  cause  qu'il  bottait ,  fut  aussi  in- 
humé dans  ce  couvent;  mais  on  ne  sait  si  es 
fut  dans  l'église  ou  dans  le  cloître. 

La  dévotion  et  la  confrérie  du  Rosaire  at- 
tirent dans  cette  église  un  grand  concours 
de  peuple  tous  les  premiers  dimanches  du 
mois.  La  reine  Anne  d* Autriche  engasea  le 
roi  Louis  Xill  à  entrer  dans  oette  confrérie, 
et  y  fit  inscrire  Louis  XIV,  son  fils,  encore 
au  berceau.  Depuis  ce  temps-là,  la  coutume 
s*est  introduite  d'y  inscrire  les  enfants  de 
France ,  peu  après  leur  naissance.  Un  reli^ 

g  eux  de  saint  Dominique  va  les  recevoir  de 
confrérie ,  et  s'oblige  de  réciter  pour  eux 
le  Rosaire. 

Le  cardinal  Mazarin  fit  décorer  le  mattre* 
autel  de  colonnes  de  marbre  d'ordre  c(HiD- 
thien,  et  donna  le  tableau  qui  est  au-dessus 
de  la  porte  du  chœur.  Il  représente  la  nais- 
sance de  la  sainte  Vierge,  et  passe  non-seu- 
lement pour  le  chef-d'œuvre  de  Valentin , 
mais  encore  pour  un  des  plus  beaux  qu'il  y 
ait  en  France. 

Les  écoles  de  saint  Thomas»  qui  sont! 
cêté  de  l'église  furent  commencées  aux  dé- 
pens du  P.  Jean  Binet,  docteur  en  théologie 
et  religieux  de  Saint-Dominique,  mort  en 
1S50.  La  chaire  est  ornée  de  marbre,  et  laile 
aux  dépens  de  M.  Zamet,  abbé  de  Joijgoy  ;  on 
dit  que  cette  chaire  renferme  celle  qui  a  servi 
à  saint  Thomas  d'Aquin.  Cette  salle  est  of^ 
née  de  plusieurs  statues  et  portraits  des 
grands  hommes  de  l'ordre  de  Saint-Domini- 

Îue,  qui  ont  été  docteurs  en  théologie  de  la 
acuité  de  Paris,  et  qui  ont  ensei^ié  dans 
cette  école. 

La  figure  qui  est  au  milieu,  en  entrant,  est 
sur  un  piédestal,  et  représente  saint  Domini- 
que, instituteur  de  l'ordre.  Celle  qui  est  vis- 
à-vis,  de  l'autre  côté,  représente  Pierre  de 
Tarentaise,  Pape,  sous  le  nom  d'Innocent  V. 
Sur  le  second  piédestal,  du  même  c6té,  est 
la  statue  de  Hugues  de  Saint-Cber,  en  habit 
de  cardinal ,  et  tenant  une  couronne  de  due 
à  la  main.  Il  fut  religieux  de  Saint-Domini- 
que, el  cardinal  dû  titre  de  Sainte-Sabine,  le 
premier  de  cet  ordre. 
Saint  Louis  fut  le  premier  de  nos  rois  qui 


PAR 


D*EPIGRAPH1E. 


PAR 


Itt6 


dès  sa  jeunesse,  des  confesseurs  dans 
"6  de  Saint-Dominique.  Le  premier  fut 
ienheureux  Barthélemi  de  Bragance, 
*e  du  sacré  palais  sous  Innocent  IV, 
je  de  Limisso,  de  Vicence,  et,  selon 
pitaphe,  patriarche  de  Jérusalem.  Quel- 
-unes  de  nos  reines  ont  eu  aussi  des 
inicains  pour  confesseurs.  Marie  de 
mbourg ,  seconde  épouse  du  roi  Char- 
^  les  choisit  tous  dans  cet  ordre,  ^le 
it  être  enterrée  aux  Dominicains  de 
arffis,  avec  leur  habit,  qu*elle  n'avait 
i  étant  novice  crue  pour  des  raisons  d'E- 
Balczb,  MiscA.  ],  pag.  162.) 
•rdre  de  Saint-Dominique  est  un  des 
célèbres  gu'il  y  ait  dans  ITglJse.  II  a 
édouze  saints  qui  ont  été  canonisés,  plu- 
s  qui  ont  été  oéatifiés;  quatre  Souve- 
ns  Pontifes ,  Innocent  v,  Benott  XI , 
Pie  y  et  Benott  XIII  ;  cinquante-huit 
oaux  ;  vingt-trois  patriarches  ;  tous  les 
es  du  sacré  palais ,  depuis  saint  Domi- 
) ,  qui  fut  le  premier  en  1217  ;  vingt- 
^niesseurs  à  nos  rois,  et  quarante-deux 
X  d'Espagne.  (Hurtaut  et  Magrt.) 
OBins  DU  NOVICIAT  GÉNÉRAL,  ruc  Saint- 
nique.  Cette  maison  a  été  fondée  en 
par  le  cardinal  de  Richelieu ,  pour  y 
r  des  novices  de  différentes  provinces, 
Tobservance  la  plus  étroite.  Ils  logè- 
d*abord ,  en  petit  nombre,  dans  une 
m  isolée,  au  milieu  de  quelques  jar- 
3t  terres  cultivées;  et  quoique  cette 
»D  fût  très-petite,  ils  y  demeurèrent 
ante-un  ans.  En  1682,  ils  élevèrent  le 
de  logis  qui  est  du  côté  de  la  rue  de 
rersité.  En  1735,  jusqu'en  17U),  ils  fi- 
>Atir  trois  autres  corps  de  logis,  et  les 
e  ailes  voûtées  du  clottre. 
icintbe  Serroni,  premier  archevêque 
i ,  et  Anne  de  Ronan-Monlbazon ,  du- 
e  de  Luynes,  posèrent  la  première 
)  de  Téglise,  le  5  de  mars  1683,  d*après 
ssins  de  Pierre  Bullet,  un  des  meilleurs 
ectes  de  son  temps.  Cette  éslise  a  22 
de  longueur,  depuis  le  portail  jusqu'au 
lu  sanctuaire.  La  nef  en  a  douze  de  hau- 
sous  clef  de  la  voûte ,  et  une  largeur 
irtionnée.De  grands  pilastres  corinthiens 
ent  l^intérieur,  et  soutiennent  une  cor- 
enrichie  de  toutes  les  moulures  conve- 
s.  Les  vitraux  distribuent  une  lumière 
ice  que  les  yeux  les  plus  faibles  n'en 
»oint  offensés.  On  a  fait  servir  pour  la 
Ile  du  Rosaire,  Tautel  principal  ae  cette 
,  gui  était  du  dessin  et  de  l'exécution 
irtin,  sculpteur,  de  même  que  les  mar- 
it  les  deux  tombeaux, 
mi  les  religieux  qui  ont  illustré  ce  cou- 
on  distingue  le  P.  Vincent  Baron,  et  le 
François  Romain.  Le  premier  était  doc- 
onventuel  de  Tuniverstité  de  Toulouse, 
[uisiteur  en  1663.  Le  P.Echard  rappelle 
nominis  theologm.  Le  second  était  un 
ibiles  ingénieurs  et  architectes  de  son 
I.  En  1684,  il  entreprit  la  construction 
int  de  Maeslrick,  et  mit  la  dernière  main 
remière  arche.  Les  Etais  de  Hollande 
I  témoignèrent  leur  rcconnaissaiice  par 

DlGTlOmi.   D*fiPI«RÀPUI%  I. 


une  somme  considérable.  Louis  XIV  lui  con- 
fia la  conduite  et  Tinspection  du  pont  Royal, 
à  Paris,  et  le  commit  pour  faire  les  visites, 
dresser  les  devis  et  les  rapports  pour  la  ré- 
ception des  ouvrages  des  ponts  et  chaussées , 
les  réparations  des  bâtiments  dépendants 
des  domaines  de  Sa  Majesté ,  et  autres  ou- 
vrages publics  dans  toute  la  généralité  de 
Pans.  Le  grand  architecte  était  la  qualité  la 
moins  estimable  du  Frère  Romain,  et  cédait 
à  celle  du  parfait  religieux.  11  se  comporta 
toujours  dans  le  mondfe  avec  édification,  ce 
qui  a  fourni  au  R.  P.  Matthieu  Texte ,  son 
confrère  et  son  ami,  le  juste  sujet  de  l'épi- 
taphe  qu'on  va  lire. 

Qui,  finiclis  superto  Seqaans  fluctibas ,  ar- 
cuatae  moUs»  Pontein  Regium ,  Parisiis  prope 
Laparam ,  arte  mirabili  constmctom ,  anno 
M.  B.c.  Lxxxv,  a  fundameniis  erexit. 

HIC   JAGET 
PBATER    FRANCISC08    lOMAIR, 

Gandavns,  natus  anoo  reparatae  salatli 
M.  0.  G.  XLi.  Gonventas  Tnjectensis  ad  Mosam, 
Ordinis  Fratrum  Praedicalorum,  alumnus.  Do- 
mimi  Regalis  Arcbitectus,  necnoo  pontium 
aggemmque  Conductor  in  Generalluie  Pari- 
siensl  effectus,  ac  per  totain  fere  Galliam  dele- 
gatus,  deiiatos  Latetiœ  Pariaioriun,  die  vu  ja- 
nuariii.  ».  cc.xxxv. 

ORA    VIATOm, 

Utviruni  Religiosom,  professione  conversom, 
pradenlla  el  moribus  consplcuuro,  quem  tôt 
ArcUtecturae  praeclaris  monumeniis  celebrem, 
terra  et  pontus  ubique  commendant,  aeihereae 
sedes  suscipiant  glorlosum.  Amen.  Luge  aevi 
nostri  opiûcum  decus,  illlusque  non  immemor 
jactane,  tuam  provide  :  abi,  et  resipisce.  Sodali 
carissiilio  mœrens  posuit. 

F.  Matthaeus.  Texte. 

Dans  les  murs  des  côtés  de  la  chapelle  du 
Rosaire,  on  a  placé  en  1722,  les  tombeaux 
de  Philippe  de  Montault,  deuxième  du  nom, 
duc  de  Navailles  et  maréchal  de  France;  et 
celui  de  Suzanne  de  Beaudéan  de  Neuillan 
de  Parabeyre,  son  épouse  ;  les  corps  de  Fran- 
çoise Berteau  de  Freauville,  épouse  du  mar- 
quis de  Coetenfao,  et  du  sieur  Louis  le  Gay, 
qui  avait  donné  une  partie  de  sa  bibliothè- 

Sue  à  ce  couvent.  Dans  la  chapelle  de  Saint- 
[yacinthe,  est  inhumé  Maximilien  de  Belle- 
fourière ,  marquis  de  Soyecourt.  Sous  la 
lampe,  vis-à-vis  le  grand  autel,  est  la  sépul- 
ture de  Hyacinthe  Serroni,  premier  archevê- 
que d*Albi,  reçu  à  Tâge  de  quatorze  ans  dans 
1  ordre  de  Saint-Dominique,  où  il  lia  une 
étroite  amitié  avec  le  P.  Michel  Mazarin, 
frère  du  cardinal ,  premier  ministre  de  ce 
nom.  Son  mérite  le  fit  employer  dans  plu- 
sieurs négociations ,  où  il  soutint  seul  les 
intérêts  de  la  Franco. 

Auprès  de  la  tombe  de  M.  Serroni  est  celle 
de  M.  Jacques  de  Fieux,  évéque  et  comte  de 
Toul.  Du  même  côté  est  inhumée  Henriette 
de  Conflans,  marquise  d'Annentières.  Ou 


im 


PAR 


DICTIOMINAIRE 


PAR 


iW 


côlé  de  la  chapelle  de  Saint-Dominique, 
est  la  tombe  de  François-René  du  Bec-Cres- 
pin-Grim<ddi ,  manjuis  de  VardfS.  Après 
celte  tombe  est  celle  de  Marie  deDellenave, 
veuve  de  René  de  Gillier,  marquis  de  Clé- 
rembault,  mère  de  la  duchesse  <le  Luxem- 
bourg, et  aïeule  de  la  duchesse  de  V'illeroi. 
Sur  la  lace  latérale  de  la  chapelle  qui  est 
vis-à-vis  celle  du  Rosaire ,  est  le  tombeau 
de  iMcirguerite  de  Laigue,  veuve  de  Charles 
Olivier,  marquis  de  Leuville,  dont  le  dessin 
est  de  Gilles-Marie  Oppenord,  premier  ar- 
cliitecle  de  feu  S.  A.  R.  le  duc  d*Orléans, 
et  répitaphe  de  Ferdinand,  comte  de  Relin- 
gue. 

Dans  le  caveau,  au  pied  de  ce  monaraent, 
sont  inhumés  François-AmabledeMonestay, 
marquis  de  Chazeron,  et  l'abbé  Artus  Pous- 
sin ,  docteur  en  théologie,  qui  donna  sa  bi- 
hliolhèipie  à  celte  maison. 

Sur  le  confessionnal  de  la  chapelle  Saint- 
Barthélemi ,  est  Tépilaphe  de  Barlhélemi 
Mascrani,  maître  des  requêtes ,  qui  légua 
10,000  liv.  aux  religieux  de  cette  inaisou,  à 
condition  qu'ils  diraient  tous  les  jours  une 
messe  dans  cette  chapelle.  La  grille  de  I'lt 
que  Ion  y  voit  mérite  rallention  des  con- 
naisseurs. 

Au  preuiier  étage  est  le  chœur  de  Matines. 
On  y  remarque  un  tableau  de  trois  pieds , 
qui  rcm^'isente  un  crucifix,  ayant  d'un  côte 
la  Machleine  debout,  et  de  l'autre  un  hom- 
me (j«î  guerre  h  genoux.  Au  bas,  et  sur  la 
môme  toile  ,  est  cette  inscription  : 

En  ce  tableau  est  représenté  le  portrait  an  na- 
turel lie  feu  inessire  Charles  Gigault,  seigneur 
(le  Relleibnd,  conseiller  du  roi  en  ses  conseifo, 
maréchal  de  ses  camps  et  années,  qn*il  a  com- 
mandées pour  Sa  Majeslé  en  plnsienrs  lleut, 
villes  el  frontières,  gouverneur  dn  Galelet,  lort 
(le  son  décès,  qui  fut  à  55  de  son  ftge,  le  iO  no* 
vembre  I64i  ;  son  corps  a  été  Hihumé  en  celle 
£glise.  Priez  pour  le  repos  de  sou  ùmc. 

Nota.  Celui  qui  a  fait  cette  inscription,  a 
commis  deux  fautes  :  1"  Charles  Gigault  fut 
seigneur  du  Merlus,  et  non  pas  de  Bellefond: 
2"  il  poiit  avoir  commandé  en  plusieurs  lieux 
cl  ei  difTérentes  places  de  guerre,  et  peut- 
ôli(î  commanda-l-il  aussi  quelques  corps  de 
trounes  en  qualité  de  maréchal  des  camps  et 
armées  du  roi  ;  mais  cela  ne  s'appelle  pas 
commander  les  armées  du  roi.  Si  l'on  doit 
/youter  foi  à  la  généalogie  de  Gigault,  rap- 
portée par  le  P.  Simplicien,  dans  VBistoire 
des  grands  officiers  ae  la  couronne^  il  faut 
que  la  terre  de  Bellefond  soit  possédée  par 
iudivis  par  ceux  du  nom  de  Gigault;  car  de- 
puis Jean  Gigault,  qui  vivait  en  i5V0,  tous 
ceux  de  ce  nom  y  sontqualitiés  seigneurs  de 
celte  terre.  (  Pigamol,  Desc.  de  Paris  ^ 
tom.  Vlli ,  pag.  162.  ) 

Jacobins    réformés,    rue   Saint-Honoré.  ' 
li'orii:c  des  Frères  Prêcheurs  avait  toujours 
suivi  les  règles  que  saint  Dominique,  sou 
fontialeur,  lui  avait  prescrites  ;  mais  les  mal- 
heurs des  temps   l'avaient  insensiblement 


C^rté  II  en  adoucir  Taustérité.  Le  P.  Sébastai 
ichaëlis,  désirant  de  faire  revivre  Tandensa 
ferveur,  instituât  une  réforme  de  »on  ordre; 
et  «près  l'avoir  fait  recevoir  dans  quelqyei 
couvents  de  la  Provence  et  du  La^^jueUuc, 
il  vint  avec  cinq  religieux  do  4:oite  réforme 
au  chapitre  général,  qui  se  tint  à  Paris  eu 
1611.  Malgré  ses  elfurts,  les  JacobÎDS  du 
grand  Couvent  de  cette  ville  foruièrent  tant 
d'oppositions  h  cet  établissemeat,  que  la 
chapitre  général  ne  put  l'adopter.  Ce  r<fus 
ne  ralentit  point  le  zèle  du  P.  Micbaëlis;  il 
demanda  au  roi  et  à  la  récente  la  periuissioQ 
de  faire  bâtir  un  couvent  de  Frères Prèi-beiirs 
de  sa  réforme,  ce  qui  lui  fut  accordé  par 
lettres  patentes  du  mois  de  septembre  de  la 
n^me  année  1611,  enregistrées  le  33  mars 
1613.  U  obtint  le  consentement  de  Henri  dt 
Gondi,  évoque  de  Paris,  qui  donna  à  ces 
Pères  56,060  liv.  pour  bâtir  le  couvent  et 
i'égUse.  Avec  ce  secours,  et  au  moyen  des 
Kiiér alités  du  sieur  du  Tillet  de  la  Buissière 
e(  de  quelques  autres  personnes  riches,  ils 
achetèrent  un  enclos  de  dix  arpents,  où  ils 
MiTèrent  ia  maison  que  nous  voyons  aujour- 
d*i)Qi.  L'église  est  dédiée  sous  le  titre  de 
TAmiaiieiation  de  la  saiîite  Vierge;  le  ta- 
bleau qui  le  i*eprésente  sur  le  maître  autel, 
est  de  FrAnçois  Porbu^,  du  uiômo  que  celai 
de  saint  François»  qui  est  dans  une  des  cha- 
pelles de  la  nef. 

À  côté  du  mattre-autel,  à  main  gauche, 
est  une  magnitique  chAf>ell6,  qui  a  été  bâtie 
el  décorée  aux  dépens  de  Cath^Tioe  de 
Rongé  Duplessis-fiellière,  veuve  de  François 
deBlanchefortd(iCré(Jui,marécluil  de  France. 
Le  tableau  de  Tautel  est  une  copie  de  la 
descente  de  Croix  de  Lebrun,  par  Uouasse. 
Le  (ombeau  du  maréchal  a  été  exécuté  ^ut 
les  dessins  du  premier  peintre.  Le  héros  y 
•est  représenté  h  genoux.  Sa  figure  est  de 
Coysevox. 

Cette  église  est  la  sépulture  de  T^icolas  de 
Verdun,  premier  président  du  parlement  de 
iParis;  de  Thomas  do  Campanella,  qui  étidt 
robjet  delà  haine  des  Espagnols,  et  aimé  du 
cardinal  de  Richelieu,  qui  lui  donna  une 

tension  de  2,000  liv.;  d'André  Félibieo, 
istoriographe  dus  bâtiments  du  roi,  qui  a 
donné  au  public  plusieurs  ouvrages  estimés; 
entre  autres,  les  Entretiens  sur  Us  vies  et 
les  oui>rages  des  peintres;  de  Nirolas-Audré 
Félibien,  son  tils,  prieur  de  Saint-Etieune 
de  Virasel. 

Le  célèbre  Pierre  Mignard,  premier  pein- 
tre de  Louis  XIV,  a  été  aussi  inhumé  daos 
cette  église.  Il  n'avait  qu'une  fille  appelée 
Catherine,    que    le  comte  de   Feuquières 
épousa  pour  sa  rare  beauté.  Aussi  HignarJ, 
dans  les  grands  morceaux  de  peinture  qu'il 
a  exécutés,  a-t-il  eu  soin  de  peindre,  ou 
l'une  des  Muses  ou  l'une  des  GrAces  d'après 
sa  tille,  La  regardant,  avec  raison,  comme  le' 
modèle  le  plus  achevé  qu'il  pût  choisir.  Elle 
mourut  en  1742,  âgée  de  quatre-vingt-dix 
ans.  Cette  dame  s'était  proposé  d^élever  un 
monument  h  la  gloire  do  son  illustre  père. 
Cet  ouvrage  n'a  été  lini  que  quelques  aunécs 
après  sa  mort;  et  ce  magnitique  mausolée  a 


Pija 


étéinveoté  et  exécuté  parle  fameux  Leraaine, 
sculpteur  de  TAcadémie,  h  Texception  du 
basic  de  Mignard,  qui  avait  él6  fait  par 
0es1ardins,  du  vivant  de  ce  grand  peintre. 
liaoïifm  de  Fouquières  est  représciitée  de 
grandeur  naturelle,  à  genoux^  priant  Dii'u 
pour  son{)ère.  Celle  statue  aiérile  l'attention 
des  counaisseurs,  tant  par  la  manière  élé- 
gante aveclaquelle  le  savaut  artiste  a  su  ex- 
primer les  gr&ces  et  la  beauté  de  son  modèle, 
qm  par  Tari  singulier  aveclequel  il  a  manié 
la  multiplicité  des  plis  des  vêtements,  et 
iittilé  la  légèreté  de  Tétoife.  Derrière  le  buste 
de  lligiiard,  s*élève  une  pyramide  de  marbre 
gris,  adossée  au  mur  avec  peu  de  saillie.  Le 
Temps  y  est  représenté  en  bronze,  un  sablier 
à  la  main;  ce  monument  est  porté  par  une 
base  de  marbre  de  brèche  posée  de  biais, 
sur  lequel  on  lit  cette  inscription  : 

iEtem»  memoriae  Pétri  Mignaid,  Equitis,  Regii 
Picieris  primarii,  queni  in  omni  génère  Piduna 
ftscipuluro,  i£inuiuni,  quamioque  viclorem  IM^ 
Uura  semper  aniaviu  Gatarina  Mignard,  JuUî 
de  Pas  Coiiiilis  de  Feuquiére,  uior,  ipsainel 
4|uoudam  nauirae  pulclierrinium  opiis,  nane 
cIaîs  al  umbra ,  hoc  pieuiiis  amorisque  monu- 
mentum  quod  carissirno  palri  voverat  et  jan 
proxime  dicandum  curaverat,  rooriens  perfici 
jussil.  Obiil  Pater  30  maii  1695,  œialis  85.  Filia 
vero  5  februarii  1742,  aelatis  90. 

La  maison  des  J.tcobins  a  vu  fleurir  dans 
soa  aein  plusieurs  religieux,  qui  n'ont  pas 
fait  moins  d'bon-ieur  à  la  religion  par  le«irs 
Tertus,  qu*aux  sciences  et  aux  belles-lettres 
par  leurs  talents  :  tels  que  les  RK.  PP.  Goar, 
Antoine  Lequien,  missionnaires;  Frangois 
Combefis,  dont  la  nombreuse  liste  des  ou- 
vrages se  trouve  dans  le  Dictionnaire  de 
Moréri,  François  Penon,  grand  bumaniste  et 
grand  théologien;  Jacques Quétif,  littérateur 
en  tout  genre,  et  bibliothécaire  de  ce  cou- 
rent; Jacques  Barelier,  botaniste  distingué; 
lacquesEchard, aussi  bibliothécaire; Michel 
Lequien,  habile  dans  les  langues  grecques 
et  orientales;  Jean-Baptiste  l.abat,  connu 
par  son  voyage  aux  îles  de  TAniérique,  sa 
relation  de  l'Afrique  occidentale,  et  ses 
voyages  en  Espagne  et  en  Italie,  et  d'autres 
religieux. 

HtRTADT  et  Magnt. 

Addition  aux  Epitaphei  de  Végli$e  des  Jaco- 
bins réformés^  d'après  le  Recueil  manuscrit 
de  la  Bibliothèque  nationale^  n*  9480. 

L 

Dans  la  Chapelle  auprès  de  la  sacnaUe  est 
inhumé  le  corps  de  vertueuse  Dame  Madame 
Marie  Ruzé,  dlle  de  M'*  Antoine  Ruzc,  Marquis 
d'Effiat  et  Marescbal  de  France ,  et  de  Dame 
Marie  de  Fourcy,  en  son  vivant  première  lèmme 
de  haut  et  puissant  Seigneur  M^»  Charles  de  la 
Porte,  Seigneur  de  la  Mcillerayc,  grand  Maisire 
de  rAnilterie  et  Marcschal  de  France  ;  laquelle 
est  décédée  à  Taris  en  riiôiel  de  l'Arsenal,  Pan 
1633,  peu  après  Pasque^. 


«*a 


II. 


Atj  fisc  noble  homme  M'«  Salvat  de  la  SakiQm 
Tîvani  Secrétaire  de  la  chambre  aux  dentera  Ai 
Roy,  Bienfaicteur  de  cette  maison,  qui  décéda 
le  26*  may  1664. 

fU  aussy  Dainoiseile  NicoUe  Jamain  aa  -ItMaiv 
pareillement  hienCaiclrio^  de  celle  Maiaaii,  fti 
décéda  le  .  .  . 

Requiescanl  in  paœ. 

faCQVEs  DE  LA  BoccnERTE.  (Saint-)  Celte 
église,  qui  a  donné  son  nom  au  quartier  xle 
la  ville  où  elle  est  située,  et  qui  a  pria  le 
sieu  de  la  boucherie  de  la  porte  de  Paria,  est 
du  nombre  de  celles  dont  Torigine  est  incon- 
nue. Il  existait  cerlainemcnt  au  xii*  siàcle, 
une  chapelle  au  lieu  môme  où  est  Téglise  de 
Saint-Jacques  de  la  Boucherie,  sous  Hovo- 
calion  de  sainle  Anne  selon  les  uns,  on  de 
sainte  Agnès  selon  d'autres;  mais  on  De 
peut  adopter  aucun  de  ces  sentiments.  Les 
reliigieux  de  Saint-Martin  ne  la  possédaient 
poiat  encore  en  1097,  ni  en  1108;  maie  die 
ne  tarda  |)as  à  leur  appartenir.  Il  y  a  grande 
apparence  qu'elle  fut  alors  érigée  en  paroisse 
pour  iaoommoditt^  des  habitants  qui  se  trou- 
vaient trop  éloignés  de  Saint-Martin  ,  -où  41s 
faisaieot  latre  loflice, et  qui  pouvaient aroir 
besoin  des  sacrements  la  nuit.  L'église,  teile 
que  nous  la  voyons,  et  la  tour,  ont  été  ache- 
vées sous  lo  règne  de  François  V.  La  cure 
est  à  la  nomination  du  [trieur  et  des  religieux 
de  Saint-Martin  des  Champs,  lis  confèrent 
aussi  trois  cbapolles  do  cette  église,4ilierfia- 
tivenaent  avec  Tai  chevèque  de  Paris. 

L*église  de  Saint-Jaoques  élaot  devenue 
trop  petite  pour  le  grand  nombre  de  ses 
paroissiens,  on  a  été  obligé  d'y  faire  fles 
augmentations  à  diverses  reprises,  quiront 
rendue  entièrement  iiTégulière,  parce  iftC^n 
n*a  |>as  été  maître  do  choisir  le  terrais.  Ce 
vaisseau  est  grand  et  élevé,  mais  d'un  mau- 
vais gothique;  il  y  a  nombre  de  cliapaUes 
autour. 

Au-dessus  de  la  belle  grille  de  fer  qui  en- 
vironne le  chœur,  et  stu*  la  porte  principale, 
est  un  Christ  de  bois,  fait  \)àr  Jacques  flirr- 
rasin,  sculpteur,  qui  excellait  dans  lespièees 
de  ce  genre.  C  est  un  morceau  admirable. 

Nicolas  Flamel,  natif  de  Ptuitoise,  «et 
Femelle,  sa  femme,  sont  enterrés  dans  ceùe 
église.  Ils  sont  représentés  sur  le  pilier, 
près  de  la  chaire  du  prédicateur,  et  sur  la 
petite  (K>rte  de  cette  église,  du  côté  de  laine 
Marivaux.  Ils  avaient  leur  maison  aa  'Min 
de  cette  rue.  Les  inscriptions,  les  baa^reUefs 
les  figures  hiéroglyphiques  dont  FJaœel  avait 
décoré  les  maisons  qui  lui  appartenaient, 
ont  excité  de  tout  temps  la  curiosité  des 
alohimisles,  qui  ont  prétendu  qu'il  arait 
trouvé  la  pierre  philosophale  dans  celle  de 
la  rue  Marivaux. 

L'iilustre  Jean  Fernel,  pre:uier  médecin  du 
roi  Henri  11,  mort  en  1558,  est  enterré  avec 
sa  femme  au  bits  du  j)il;er  ({ul  t(*rmiue '|a 
chapelle  de  Sai:a-Nicoi:\s.  11  fut  un  des  ^liiia 


flM 


PAR 


Savants  médecins  qui  aient  paru  en  France. 

HuRTAUT  et  Magnt. 

Epiiaphet  diverses  de  V église  détruite  de  Saint- 
Jacques  la  Boucherie ,  d'après  le  Recueil 
de  la  Bibliothèque  nalionate. 

I. 


Caroli»  de  la  Saussaye  »  génère  Aurelianensis 
Epîsoopi  Patrni  darus»  ulroque  Parente  nobilis, 
Theologias  Parisiensis  Doctor»  Ecclesi»  Aure- 
lianensis dia  Decanus,  cujus  Annales  publico 
dedîlf  demum  ad  Ecclesi»  Parisiensis  Ganonica- 
tus  bojus  Basilicae  curam  assumptus  ,  tanti 
Apostoli  dignus  Parochus,  Concionibus  pietalis, 
iniseroruro  cura,  opiimi  Pastoris  spécimen  de- 
dit  :  adeoque  gregi  se  toturo  incumbens,  in 
niorbam  lelbalem  incidil  el  occidil  die  21^  sep- 
tembris»  anno  1621,  quinquagiiita  sex  annoe 
natus. 

Eodenimet  tempore  nonduni  Période  Lunari 
eniersa,  Anibonius  Martin,  illustrissime  Prin- 
cipi  Gondaeo  a  Secretis»  Garoli...  raptus,  hoc 
lapide  clauditur,  ut...  quos  affinitas...  etcba- 
ritatis  ofûciis  Patrem  et  filium...  bic...  arni- 
ca... societate  coiijuncti,  Annum  magnum  el 
Diem  Majestatis  Christi  expectarent. 
Tussanus  Martin  rocerens»  amantissimo  Patri  ac 
bene  merenti  fratri  boc  roonumentum  posuit. 


II. 

Passant,  au  pied  de  ce  marbre  repose  le  corps 
de  Edme  Le  Roy,  natif  de  Gignac,  ville  en  Lan- 
guedoc et  Gitoyen  de  Paris:  sa  condition  fut  de 
Bourgeois  marcband  de  soye;  son  négoce  fut 
plus  céleste  que  terrestre  et  ses  affections  plus 
spirituelles  que  corporelles,  puisqu'il  convertit 
son  comptoir  en  oratoire,  et  vesquit  dans  le  cé- 
libat; après  auoir  durant  75  ans  fait  heureuse- 
ment profiter  le  talent  que  Dieu  luy  avoit  donné 
de  son  amour,  il  expira  parmi  plusieurs  signes 
d'élection,  le  5«  de  Novembre  1633.  regretté 
des  hommes  d'honneur  ses  amis  pour  sa  pro- 
bité, pleuré  de  ses  Parens  pour  sa  bonté  natu- 
relle, et  lamanté  des  Pauures  pour  sa  charité. 
Passant,  prie  Dieu  pour  son  Ame  et  songe  à  toy. 
Pierre  Gustol  son  nepueu ,  exécuteur  de  son 
testament  a  voué  ce  marbre  à  sa  mémoire, 
pour  tesmoin  perpétuel  de  ses  obligations. 
Messieurs  les  Marguillierssont  obligez, par  con- 
tract  passé  par-devant  Gerbaux  et  Tronson,  no- 
taires, le6*  Mars  1635,  défaire  dire  quatre  mes- 
ses basses  tous  les  ans,  sçavoir  le  jour  de  Pas^ 
ques,  de  Pjentecoste,  de  Toussaints  et  de  Noël 
Priez  Dieu  pour  luy. 


III. 

Cy  devant  sous  cette  tombe  gisent  en  sépulture 
Vénérable  et  Docte  Personne  M**  Guillaume  Les- 


mCnONNAIRE  PAR  ffn 

chappe,  Prestre,  en  son  vivant  Curé  de  Thiers  ei 
Lavare,  et  Sire  Alexandre  Leschappe  son  frère, 
^  quand  il  vivoit  Marcband  et  Bourgeois  île  Paris; 
lesquels  en  leur  vivant  ont  donné  et  laissé  à 
Tœuvre  et  fabrique  de  céans  la  somme  de 
()00  liv.  tournois,  une  fois  payée,  pour  faire  et 
célébrer  à  perpétuité  deux  Messes  basses  par 
chacune  semaine,  au  jour  de  Luody  et  Vea- 
dredy,  comme  appert  par  Lettres  passées  par 
les  nottaires  du  Roy  nostre  Sire  aa  Cbastelet  de 
Paris  ;  et  décédèrent,  c'est  assauoîr  led.  Véné- 
rable le  vendredy  dernier  jour  de  feari^  ISSt. 
et  led.  Alexandre  le  29*  d*Aoust  I5S5. 

Vous  qui  ce  lisez. 
Priez  Dieu  pour  les  Trespassez. 


IV. 

Gy  devant  gist  leGorpsde  feu  Vénérable  ei  Docte 
Personne  M'«  Ferry  Le  Normant,  Prestre,  natif 
de  Garcbesprès  Sainr-Glou,  viuant  Tun  des 
grands  Gbapelains  de  eeans,  lequel  après  auoir 
rendu  seruice  en  cette  Eglise  l'espace  de  vingt 
ans ,  décéda  en  la  crainte  de  Dieu  le  ^«  May 
1620. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

V. 

Cy  gisent  noble  homme  Nicolas  Lescalopiet 
escuyer.  Baron  de  Ginry,  Conseiller  et  Secré- 
taire du  Roy  et  de  ses  finances,  et  DamoIscUe 
Denise  Scopart  son  Espouse;  lesquels  décédè- 
rent, lad.  Damoiselle,  le  1*' jour  de  l'année  1605. 
et  led.  Lescalopier,  le  29*  juin  1610. 

Requiescant  in  pace.  Amen.  * 

Au-dessus  de  cette  épithaphe,  on  voyait, 
sur  une  lame  de  cuivre,  une  grande  fondatioa 
qui  a  été  faite  par  Jean  Lescalopier,  écuyer 
et  contrôleur  de  la  Maison  du  Roi,  el  Marie 
THermite  sa  femme,  dès  Tan  1560.  Ils  sont 
décédés  le 

VI. 

Epitaphe  de  Nicolas  Flamel. 

Feu  Nicolas  Flamel  jadis  escriv 
ain  a  laissié  par  son  testament  a 
Tœuvre  de  celle  église  certaines 
renies  et  maisons  qu'il  avait 
acqueslées  et  achetées  à  son  vi- 
vant pour  faire  certain  service 
divin  et  distribucions  d*argent 
chascun  an  par  aumosne.  ton 
chans  les  quinze  vins  TOslel  Di 
eu  et  aultres  églises  et  hospitaux 
de  Paris.  Soit  prié  pour  les  irespassez. 

Au-dessus  de  cette  inscriplion  se  trouve 
gravé  sur  la  pierre  le  buste  de  Jésus-Christ 
tenant  le  globe  du  monde,  ayant  a  5d  droite 


tas 


PAR 


DEnCRAPillÉ. 


PAR 


liSi 


le  soleil  et  le  ouste  de  saint  Pierre  avec  la 
clef,  à  sa  gauche  la  lune  et  le  buste  de  saint 
Paul  avecrépée. 

Au-dessous,  Timage  d*un  squelette  avec 
ces  inscriptions  : 

Domine  Deu$^  in  tua  mitericordia  tumu$. 

De  terre  suis  venus  et  en  terre  returne 

Vhme  fuis  a  son  Dieu  qui  les  pechics  pardonne. 

Nicolas  Flamel,  mort  è  Paris  on  1U8,  avait 
fait  faire  cette  inscription  funéraire  de  son 
vivant.  Elle  fut  placée  sur  un  pilier  de  réalise 
de  Saint-Jacques  la  Boucherie,  sa  paroisse, 
))rès  du  portail  du  coté  de  la  rue  Marivaux» 

Zui  avait  été  reconstruit  à  ses  frais  en  1399. 
a  maison  qu*il  habitait  faisait  le  coin  de  la 
rue  Marivaux  et  de  la  rue  des  Écrivains. 
L'inscription  enlevée  lors  de  la  démolition 
de  réglise  Saint-Jacques  la  Boucherie  en 
1797,  a  été  retrouvée  chez  un  marchand 
d'antiquités  en  18i7.  Rachetée  par  ordre  de 
M.  le  Préfet  de  la  Seine,  elle  a  été  déposée  au 
musée  de  l'hôtel  de  Cluny. 

Landi.  Fêle  fort  ancienne,  que  les  écoliers 
de  rUniversité  célèbrent  entre  eux  tous  les 
ans,  le  premier  lundi  après  la  Saint-Barnabe. 
Voici  Tétymologie  de  ce  mot,  et  l'origine  de 
cette  fête. 

Le  mot  latin  indictum  signifiait  au  xir  siè- 
cle, un  jour  et  un  lieu  indiqués  pour  quel- 
3ue  assemblée  de  peuple.  Ce  mot  a  souffert 
eux  altérations  dans  notre  langue.  L't  fut 
d'abord  changé  en  e ,  ensuite  en  a  ;  on  a  pro- 
noncé Vindict,  Yendict,  et  ensuite  landit.  Ce 
dernier  mot  signifie  donc  la  même  chose  que 
le  premier,  c'est-à-dire  un  lieu  où  Ton  s'as- 
semblait par  l'ordre,  ou  avec  la  permission 
du  Prince.  Lorsqu'on  eut  apporté  en  France 
du  bois  de  la  vraie  croix  apportée  à  Paris  le 
1^  septembre  12thl,  Tévêque  de  Paris,  pour 
satisfaire  la  piété  des  fidèles  de  son  diocèse, 

2ui  souhaitaient  voir  cette  précieuse  relique, 
tablit  un  indict  annuel  aans  la  plaine  de 
Saint-Denis,  n'y  ayant  pas  d'emplacement 
assez  vaste  dans  la  ville  pour  contenir  tant 
de  monde.  Le  clergé  y  allait  en  procession, 
l'évoque  y  prêchait,  et  donnait  fa  bénédic- 
tion au  peuple.  L'université  de  Paris,  ayant 
pris  une  certaine  forme,  s'y  rendit  pareille- 
ment avec  son  recteur,  de  même  qiie  le  par- 
lement, lorsqu'il  fut  rendu  sédentaire.  L  en- 
droit était  sec  et  aride;  car  il  n'y  avait  ni 
ruisseau  ni  fontaine  :  on  fut  donc  obligé  d'y 
apporter  des  rafraîchissements;  peu  à  peu  il 
s  y  forma  une  foire  :  elle  fut  continuée  du- 
rant plusieurs  jours ,  et  devint  bientôt  fii- 
nieuse.  Comme  le  parchemin  était  alors  la 
matière  dont  on  se  servait  le  plus  communé- 
ment pour  écrire  ,  il  s'en  faisait  un  débit 
considérable  à  cette  foire  ;  le  recteur  de  l'O- 
niversité  allait  lui-même  acheter  ce  qu'il  lui 
en  fallait  pour  lui  et  pour  tous  ses  collèges, 
et  il  n'était  pas  permis  d'en  vendre  aux  mar- 
chands de  Paris  avant  qu'il  eût  fait  ses  em- 
plettes. Cette  procession  du  recteur  à  la  foire 
ou  Landi  procura  aux  écoliers  quelques 
jours  de  vacances.  Tous  voulurent  escorter 
le  chef  de  l'Université^  ne  croyant  pas  quMI 


fût  accompagné  suffisamment  de  ses  pre- 
miers officiers.  Le  voyage  se  faisait  avec 
toute  la  pompe  et  toute  la  magnificence  pos- 
sibles. Les  régents  et  les  écoliers  se  trou- 
vaient à  cheval  dans  la  place  de  Sainte- 
Geneviève  ;  de  là ,  ils  marchaient  en  ordre 
jusqu'aux  champs  du  Landi.  Cette  longue 
cavalcade  se  terminait  rarement  sans  effu- 
sion de  sang.  Malgré  la  vigilance  de  leurs 
maîtres,  ces  jeunes  gens,  après  avoir  dtné, 
se  querellaient  et  en  venaient  aux  mains. 
Outre  ces  petites  guerres,  le  Landi  était  en- 
core sujet  à  d'autres  inconvénients.  Plusieurs 
vagabonds,  domestiques  et  gens  sans  aveu, 
se  joignaiefit  au  cortège  de  l'Université;  les. 
filles  et  les  femmes,  en  habits  de  garçons, 
s'y  mêlaient  aussi,  et  y  causaient  des  desor- 
dres épouvantables.  Il  fallut  plusieurs  ar* 
rets  du  parlement  pour  y  remédier;  encore 
ne  vitit-on  à  bout  de  les  faire  cesser  entiè* 
rement  que  lorsqu'on  eut  transféré  cette 
foire  célèbre,  du  milieu  de  la  plaine,  dans  la 
ville  même  de  Saint-Denis.  Le  temps  de  la 
Ligue  qui  survint,  et  l'inutilité  d'aller  ache- 
ter des  parchemins,  depuis  que  le  papier 
était  devenu  commun,  contribuèrent  aussi 
beaucoup  à  l'abolissement  du  Landi.  Le 
nom  cependant  en  est  resté,  et  Ton  appelle 
ainsi  le  congé  aue  prend  encore  l'Université, 
le  lundi  après  ta  Saint-Barnabe. 

Les  loges  des  marchands  étaient  construi- 
tes non-seulement  dans  les  champs,  du  côté 
de  la  rivière,  mais  aussi  sur  le  bord  du  che- 
min; et  c'était  dès  le  premier  jour  de  mai, 
que  les  marchands  de  IParis  venaient  les  re- 
tetiir  et  les  marquer.  Un  poëte ,  vers  l'ao 
1290,  composa  les  vers  suivants,  sur  la  dis- 
position des  loges  des  diverses  professions; 
nous  les  rapporterons  pour  donner  au  lec- 
teur une  idée  de  la  poésie  de  ce  temps-là. 

Cy  commence  le  Dit  du  Lendii  rimé* 

En  Tonneur  de  la  Marcbeandle 
M*est  pris  talent  que  je  vous  die 
Se  il  vons  pYaist  un  nouvel  Dit. 
Bonne  gens,  ce  est  du  Lendit, 
La  plus  roial  Foire  du  inonde, 
Si  con  Diex  la  fait  à  la  ronde, 
Por  qui  gl  ai  m'entention  (1^. 

Prcmerain  (2)  la  Pourcession 
De  Notre-Dame  de  Paris 
Y  vient,  que  Dieu  gart  de  péris 
Tous  les  bons  Marcbeans  qui  y  sont. 
Qui  les  grans  richesses  y  ont. 
Que  Dieu  les  puit  tous  avancier  ; 
LEvesque  ou  le  Penancier  (3) 
Leur  f.iit  de  Dieu  beueison  (4), 
Du  digne  bras  Saint  Semion  (5) . 
Devant  après  ne  doit  nus  (6)  vendre* 

(1)  Mon  intention. 

(2)  Premièrement. 
(5)  Pénitencier. 

(4)  BcnédicUon. 

(5)  Saint  Siméon. 

(6)  Aucun, 


la»  PAR 

Or  vous  voudre  ge  faire  eoiendie 
La  feroaisie  qui  me  vini 
Quaat  à  rimoier  me  convinu 

Att  boal  par  dessi  (i)  Regraliers 
Trouvé,  Barbiers  et  Gervoisiers  (2), 
Tavemîers  et  puis  Tapiciers; 
Assèi  près  (feux  sont  H  Merciera» 
k  la  Gosie  du  grand  ckemin 
Eal  la  Foire  du  Parchemin  ; 
Et  après  trové  li  pourpoint  (^, 
Dont  maint  iiomme  est  vesla  à  point  ; 
Et  puis  la  grant  peleierie. 

{Il  y  a  ici  un  vers  oublié  dans  le  mamiaeni.) 

La  tiretaine  dont  simple  gent 
Sont  revestu  de  pou  d*argent  : 
Les  Litigieres  ne  sont  pas  toutes» 
Je  m'en  retourné  par  les  coûtes  : 
Puis  m'en  reviug  en  une  plaine, 
La  où  on  vent  cuirs  craz  ei  laine  ? 
Puit  adressai  au  bout  arier 
Là  où  je  commençai  premier 
Par  devers  la  Croix  du  Lendit  (i) 
Pour  miex  aconsevoir  mon  Dit  ; 
M'en  ving  par  la  Ferronerie 
Après  trouvé  la  Batterie  (5), 
Cordouanier  et  Bourrelier, 
Sellier  et  Frennier  (6)  et  Cordier, 
Chanvre,  (Ile  et  cordouan  (7). 
Assez  j  ot  paine  et  ahan 
Varchans  qui  là  sont  assembles» 
Faux,  après  fausilles  à  blet 
Si  y  trouvé  ou  qui  les  set  querre, 
QuetB  (8)  d'Ardenne  et  d*Engleterre» 
Haches,  coignées  et  urierreç, 
Tranchans  de  plusieurs  manières, 
Mortelier  (9)  bancier  trouvai, 
Taneur,  Megeisde  bon  conroi  (10), 
Cbausier,  Hucbier  (11)  et  Gbaageoar 
Qui  ne  sont  mie  le  menour  (12) 
U  se  sont  logié  bel  et  gent  (13), 
Apres  sont  li  Joûel  d'argent  (14). 
Qui  sont  ouvré  d'Orfavrerie  : 
Ce  me  semble  grande  desverie  (15). 
Je  oi  vi  que  trois  Espisiers, 
Et  si  le  me  convient  noncier. 
Puis  m'en  vins  en  une  meRe 


(1)  Du  côté  de  Pans. 

(2)  Vendeurs  de  bière. 
5)  Vendeurs  d'hauts. 

i\  C'était  une  croix  de  pierre. 
5j  Chaudronniers. 
6i  Eperonnîers. 

(7)  Cuirs. 

(8)  Pierre  à  aicuiser. 
9)  Espèce  de  fondeur. 

10^  Passeurs  de  peaux  flnes. 
Il)  Faiseurs  de  coffres. 
i2)  Qui  ne  sont  pas  les  moindres. 
(13)  Bien  et  agréablement. 
U)  Bijoux. 

15)  Sfijet  de  fâcherie. 


BiCliaNMAmE 


f 


FàR 

Eiroite,  où  l'on  vend  la  leUe, 
Y  ceuls  doi^e  bien  anoncier, 
El  après  le  Chanevacier  (I), 
Aincois,  que  je  soie  a  repos 
Pialiaux  (2),  escueles  et  pos 
TroiiTé,  qui  sont  ouvre  d^fesUhr. 
Or  dirai  du  mestier  hautain» 
Qu*a  ma  matere  miei  apere  (3) 
C'est  cis  que  tous  les  autres  père  (i) 
Ce  sont  li  Drapier  que  Dieu  gart 
Pour  biaus  dras  l'allions  regarl. 
Diex  gard  ceux  qui  les  sevent  £aire 
Des  Maroheans  de  bon  afaire  (5) 
Doit*on  parler  en  tous  bons  liena. 
Por  ce  que  je  ne  soie  oiseus. 
Voudrai  nommer  selon  mon  sens 
Touies  les  Villes  par  assens  (6), 
Dont  la  Foire  est  maintenue  (7). 
Premier  est  Paris  amentue  (8), 
Qui  est  du  monde  la  meiNour, 
Si  li  doit-on  porter  hounour 
Tous  bien  en  viennent,  dras  et  vins; 
Apres  parlerai  de  Provins, 
Vous  savez  bien  commeni  c|u'U  sîel 
Que  c'est  Tune  des  dix^sept: 
Apres,  Rouen  en  Normandie, 
Or  oeB  (9)  que  je  vous  en  die. 
En  mon  Dit  vous  amenteovrai  (îfl) 
Gant  et  Ypre  et  puis  Douay, 
Et  Maalineet  BroiseUes  (il) 
Je  les  dfli  bien  nommer  con  ceUe» 
Qui  pki»  belles  loni  à  voir; 
Ce  vous  fai-je  bien  assavoir; 
Cambrai  cité,  et  Moncomet, 
Haubeuge  ;  et  Anes  i  met, 
Nogent-le-Retro  etDinem^ 
Manueval,  Torot  et  Caén, 
Louviers  et  Breteuil  et  Vemoaw 
Chartres,  Bniuvais  cité  de  nonn^ 
Evreus,  et  Amiens  noble  halle» 
Et  Troie  et  Sens,  et  Aubemalte  (lî), 
Eudelli,  DouUens,  Saint  Lubîn, 
Selon  con  dit  en  Coostantilà; 
Et  Monierenl  dessus  la  mer, 
El  Saint  Coioiin  (13)  ei  Saint  OiDsr, 
Abbeville,  et  Tenremonde, 
Chaalons  ou  moult  de  pueple  abondé» 
Bon  Marcheans  et  plain  d'engien  (ii^ 

I)  Vendeur  de  toile  de  chanvre. 
2J  Plats. 

3)  Convienne. 

ij  Celui  qui  surpasse. 

5)  D'importance. 

6)  Ordre. 

7)  Fréquentée. 

8)  Mentionné. 
)  Or  écoulez. 

10)  Je  vou^  ferai  mention. 

II)  Bruxelles. 
12)  Auniale. 

15)  Saint-Quenlin» 
li)  Industrieux. 


^Hjr 


n 


PAR 


DEPIGRAPHIE. 


PAR 


liU 


Di  estre  après  el  puis  Enguicn, 
LouYain,  Papeiines  (1)  troiiTai, 
ValencicnRes  et  pnis  Tournai, 
Torîgnî,  et  pnis  Dnrnestal, 
El  après  Irovai  Boneval, 
Nogent-le-Roi  cl  Chasliandun, 
MaufiHttîer  mcUrai  en  giiemun  (2), 
Aubenloa  y  (ioil  élre  bel» 
El  l»  Temple  de  Mondoublel, 
Gorbie,  Coiirteral  er  Erre  (S), 
Baieus,  Chambel;  m*\  fiiut  attraire  (4) 
Hal  ei  Giaiil-inonl  irel  (a)  qï\  Brebaiil. 
Coiilras,  et  g<'nl  plein»  de  braos  (6): 
Villevort  ne  vent  pas  lessier  ; 
Pavilll,  ne  Mon  lier- YiHler, 
Mnnsîans  y  inellrai,  et  Blangl. 
Lille  en  Flandres,  Gressi  et  Hui, 
El  Arras  cilé,  el  Yervîn, 
Parlant  en  sarez  le  coiivin  (7): 
Estampes  mettrai  en  commua 
Et  le  Ghastian  de  Meltenn, 
Saint  Denis  où  je  fui  tant  aise, 
Nommerai  et  après  Pont-aise, 
Gamacbe,  Bailleul  et  en  Sene. 
Par  ce  que  je  ne  roes-asenc  (8), 
rToiibli  pas  Miaus  ne  Laigny, 
Ne  Ghasiiau-Landon  quant  y  fùy 
Au  Lendii  ;  merci  Jhesn-Gbrist, 
Je  les  mis  tons  en  mon  escrit. 
Si  n^oubli  pas,  comment  qu'il  aille, 
Geux  qui  amaiuent  la  bestaUle, 
Taches,  bueus,  brebis  et  porciaoSf 
Et  ceux  qui  Tendent  les  ehevaos, 
Ronsins,  palefrois  et  destrier. 
Les  meilleurs  que  Ton  pnet  trover; 
Juroens,  poulains  et  palefrois. 
Tels  comme  por  Gonles  et  pour  Roy& 
Jbesus  qui  est  souverain  Diex, 
Leur  samre  à  tretous  leur  chatîex  (9) 
Et  leur  doint  grâce  de  gaa<;nier. 
Qiian  qu'il  est  de  bon  por  mengier  (Id) 
Et  bon  vin,  tout  vient  au  Lendit, 
Il  me  semble  que  j'ai  voir  dit  (II). 

AHDAT  (ikiny-) ,  petite  église  i^atoisârâle^ 

e  dans  la  Cité»  sur  le  bord  de  la  rivière 

ieine. 

ans  le  chœur  de  cette  église,  fut  inhumé 

>las  Lf^loumeux,  ecclésiastique  f^mc^ux 

sa  piété,  par  son  savoir  et  ^lar  ses  grasdi 

Qts  pour  i'éloquenee  chrétienne.  Il  est 

'  Poperingne,  près  d'Y  près. 

I  Ed  général  ;  mais  le  mot  dont  il  s*agit  est  iu^ 

u. 

•  Aire. 

1 11  m'y  faut  ajouter. 

\  Droit. 

I  D'ëpées,  sabres. 

Tous  ceux  qui  s'y  assemblent. 

Il  ne  manque  à  rien. 

Leurs  biens. 

I)  Tottt  ce  qui  «Mi  boa  à  aanger. 
)  J'ai  dit  vrai. 


sans  épilaphe;  el  ce  n'est  que  par  tradition 
qu'on  sait  où  il  a  été  enterre.  Il  mourut  le  28 
de  novembre  1686,  Agé  de  quarante-six  ans 
et  cinq  mois. 

Dans  le  basKîôté,  du  côté  de  TEpîtro,  ou 
voit  un  tombeau  orné  de  quatre  colonnes  <io 
marhre,  au  haut  duquel  sont  les  armes  du 
chancelier  Boucherai ,  d'azur  au  coq  d'or, 
barbé  el  crêlé  de  gueules. 

Le  chancelier  Boucherai,  qui  avait  fait 
élever  ce  monument  en  16%,  parut  ne  pas 
s*ett  souvenir  cinq  ans  après;  car,  étant  mort 
le  âspptembre  1699,  il  fut  iniiumédans  régiis» 
de  Sainl-Gorvais,  comn»e  i)  Tavait  ordonné. 
Du  même  côlé,  mais  [lus  bas,  esl  un  beau 
mausolée,  c^ue  François  Girardon  fit  ériger 
pour  Catherine Duchemin,  sa  fcnimo,  cl  pour 
lui.  Ce  scul})teur  fameux  en  donna  lui-mi^me 
le  modèle,  el  le  lit  eiiécuter  par  Nourrisson 
et  Leiorrain,  deux  de  ses  élèves.  Ce  mo- 
nument consiste  en  un  grand  sarcophage  de 
marbre  vert  d'Egypte,  surmonte  d'une  croix, 
au  pied  de  laquelle  est  la  figure  de  la 
Vierge  debout,  pénétrée  de  douleur,  et  le» 
vaut  les  yeux  au  ciel.  A  ses  pieds,  est  I» 
corps  de  son  divin  Fils,  étendu  sur  le  sarco- 
phage. Deux  anges  sont  auprès  de  la  léle  du 
Christ;  un  autre  est  assis  au  pied  de  la  croix, 
el  deux  sont  en  l'air,  qui  contemplont  la 
croTY,  et  tous  sont  consternés  et  dans  l'ado- 
ration. Ces  figures  sont  de  grandeur  na» 
turelle,  et  à  demi  relief,  sur  un  fond  de  mar- 
bre de  couleur. 

Ce  tombeau  est  un  des  moindres  ouvragef 
de  Girardon.  Quoique  la  composition  en  soit 
assez  belle,  l'exécution  en  esl  froide  cl  dure. 
Cet  habile  sculpteur  n'a  jamais  excellé  que 
^and  il  a  été  conduit ,  el  qu'il  a  Iravailié 
sur  les  dessins  de  Lebrun,  comme  lorsuu'il 
a  iait  le  tombeau  du  cardinal  de  Richelieu 
et  plusieurs  autres.  On  peut  dire  cependant 
que  sir  ne  donnait  pas  au  marbre  le  feu  et 
la  vie  qu'on  admire  dans  les  ouvrages  de 
Bemio  e^dePuget,  il  leur  donnait  une  pré- 
cision et  ane  correction  de  dessin  qu'on  ne 
trouve  que  dans  l'antique,  ou  dans  les  ou- 
vrages de  ce  sculpteur.  Catherine  Duchemin, 
dont  on  vient  de  décrire  le  tombeau,  était 
aussi  un  excellent  peindre,  habile  surtout  à 
peifldrt  le»  Heurs.  Depuis  son  mariage  avec 
Girardon,  elle  ne  s'occupa  plus  que  de  ses 
devoirs  domestiques,    (hurtaut  et  Magxy.) 
Marché  Saint-Germain  (Le),  appelé   le 
Petit^-BÊorché  avant  que  M.  le  cardinal  de 
Brssy,  abbé  de  âaiot-Germain  des  Prés ,  y 
eût  &it  construira,  en  1736,  celui  que  nous 
voyons  aujourd'hui ,  au  lieu  des  loges  de 
charpente  qui  servaient    aux   danseurs   et 
autres  petits  spectacles,  dans  le  préau  de  la 
foire  Saint-Germain.  Au  milieu  de  Tattique 
de  l'une  des  quatre  portes  est  une  table  de 
marbre  noir,  sur  laquelle  esl  gravée,  en  lettres 
d'or,  l'inscription  qui  suit,  et  qui  esl  de  la 
composition  du  sieur  Julien,  un  des  oillciers 
du  «ardinal  de  Bissy. 

mEOflAfITK  LVDOVIGO  XV. 

llMiricus  de  Tbiard  de  Bisii,  S.  R.  E. 
Presbyter  Cardinalis,  Episcopus  llddiosis»  Si% 


IÎ59 


PAR 


DtCriONNAIRE 


PAR 


liiO 


cii  Germaui  a  Pratis  Abbas,  RegiiOrdiiiis  Coin- 
mendator;  diruUs  Histrîonum  iheatris,  Tiam, 
domos ,  et  amplîssimum  forum  ad  Civiam  uUli- 
talem,  el  Urbis  ornameiilum  ,  magna  cura  et 
impensa  inchoavit  et  absolvit  hdccxxvi. 

Au  revers  des  armes  do  ce  cardinal  soot 
posées  celles  de  l'abbaye  de  Saint-Gerraain 
des  Prés,  lesquelles  sont  d*azur  à  trois  fleurs 
de  lis  d'or,  qui  est  de  France,  et  sur  le  tout 
de  sable,  à  trois  besans  d'argent.  Au-dessous 
de  ces  armes  est  celte  inscription  de  Tabbé 
Raguet  : 

Abite,  Mimi,  ludiae  facessile. 

Hinc  impudeniem  exturbat  histrioniam, 

Dum  Civitatis  commoda  Henriciis  parât, 

Quod  edule  pontus,  flumeu,  agri  procreaot» 

Exuberanii  deeril  haud  uiiquam  foro. 

Adeste,  Cives,  eligite,  emite,  vivite. 

Au-dessus  de  la  porte  qui  est  du  cAté  de 
la  rue  de  Tournon,  il  y  a  une  table  de  mar- 
bre noir,  sur  laquelle  sont  ces  deux  vers  de 
feu  M.  de  la  Monnoye. 

Hic  ubi  se  ludis  pascebat  inanibus  ollm, 
Sorte  capit  solidas  Urbs  meliore  dapes. 

(HCRTAUT  et  MAeNT.) 

Mathurins,  ou  les  Religieux  de  la  Sainte^ 
Trinité  de  la  Rédemption  des  Captifs,  rue 
des  Mathurins.  Cette  église  renferme  les 
sépultures  de  Robert  Gaguin ,  de  Jean  de 
Sacro-Bosco,  grand  mathématicien  de  son 
temps,  et  de  François  Baudouin  ou  Balduin, 
savant  jurisconsulte. 

Au  bout  du  cloître  est  une  tombe  plate, 
sur  laquelle  sont  représentés  deux  hommes, 
avec  cette  épitapbe  : 

Hic  subtus  jacent  Leodegarius  du  Moassel  de 
Normania,  et  Olivarius  Bourgeois  de  BrilaDoîa, 
oriundi ,  Cierici  Scbolares ,  qaondam  ducti  ad 
Jusiitiam  saecularem,  ubi  obîerunt,  restituti  ko- 
noriflce,  et  hicsepultî.  Anno  DominiiiOS,  dîo 
16  meusis  Mail. 

On  lit  cette  inscription  française  contre 
une  muraille,  et  bien  plus  au  long  : 

Gl-dessoas  gissent  Léger  dn  Moassel  et  Olivier 
Bourgeois ,  jadis  clercs  écoliers  en  FUniversité 
de  Paris ,  exécutés  à  la  justice  du  roi  notre  Sire , 
par  le  prévôt  de  Paris,  Tan  1407,  le  id«  jour 
d*0€tobre,  pour  certains  cas  à  eux  imposés  ;  les- 
quels, à  la  poursuite  de  TUniversité,  furent  res- 
titués et  amenés  au  parvis  de  Notre-Dame,  et 
rendus  à  Tévèque  de  Paris ,  comme  clercs ,  et 
au  recteur  et  aux  députés  de  F  Université,  comme 
suppôts  dHcelle,  à  très-grande  solemnilé,  et  de- 
là en  ce  lieu-ci ,  Airent  amenés  ,  pour  être  mis 
en  sépuhure.  Tan  1408,  le  16*  jour  de  mal,  et 
furent  lesdits  prévôt  et  son  lieutenant  démis  de 
leurs  oiliccs,  à  ladite  poursuite,  comme  plus  à 
plein  apperi  par  lettres- patentes  et  instnimens 
sur  ce  cas.  Priez  Dieu  qu'il  leur  pardonne  leurs 
jpédiés,  Atten. 


Guillaume  de  Tignonville,  qui  était  le 
prévôt,  non-seulement  fut  destitué  de  sa 
charge,  mais  on  l'obligea  d'aller  prendre  ces 
deux  corps  au  gibet  deMaufauGon,  en  céré- 
monie ,  et  avec  tous  ses  archers ,  de  les 
détacher  lui-même  du  gibet,  de  les  baiser  k 
la  bouche  en  présence  des  assistants,  et  en- 
suite de  les  conduire  jusqu'en  cette  église. 

(HuRTAUT  et  Maght.) 

Merci  (L'église  et  couvent  des  religieux 
de  Notre -Damb  db  la  RéocvrnoH  des 
Captifs  de  la  )  »  me  du  Chaume.  Cette  mai- 
son tire  son  origine  d*un  hôpital  et  d'une 
chapelle  qu'AmouI  de  Brague  fit  bitir  dans 
ce  lieu  en  1348,  et  que  Nicolas  de  Braque 
augmenta  beaucoup  en  y  faisant  bâtir  un 
hôtel.  Cet  ordre,  qui  prit  naissance  à  Barce- 
lone, n'était  en  1218  qu'une  congrégation  de 
gentilshommes  qui  avaient  consacré  une 
partie  de  leurs  oiens  pour  la  rédemptiou 
des  captifs,  et  que  l'on  appelait  les  Confrères 
de  la  congrégation  de  Notre-Dame  de  Miséri- 
corde. 

On  voit  dans  cette  éxlise  le  tombeau  de  la 
famille  de  Braque,  et  la  sépulture  du  ccMir 
de  Charles  de  Thémines,  et  de  celui  de  Pons- 
Charles  de  Thémines,  son  fils. 

Quoiaue  le  rachat  des  esclaves  chrétiens 
soit  la  un  principale  de  cet  ordre,  de  même 
que  celui  des  Trinitaires-Hathurins ,  ce  qui 
les  distingue,  est  que  ceux  de  la  Merci  font 
un  quatrième  vœu,  qui  est  non-seulement 
d'aller  racheter  les  esclaves,  ce  qui  leur  est 
commun  avec  les  Trinitaires,  mais  môme 
de  demeurer  en  otage  pour  eux  ;  vœu  que 
ces  derniers  ne  font  point. 

Minimes  de  la  plage  Royale.  Le  roi 
Louis  XI,  instruit  de  la  sainteté  de  François 
de  Paule,  et  des  miracles  oui  l'attestaient, 
le  fit  venir  en  France  en  1482,  espérant  ob- 
tenir par  ses  prières  la  guérison  de  la  ma- 
ladie dont  il  était  afiliKé.  Il  lui  donna,  dans 
le  chAtean  du  Plessis-les-Tours,  où  il  fiJsait 
sa  résidence,  un  logement  pour  lui  et  pour 
les  religieux  qui  l'avaient  accompagné; 
mais  le  saint  religieux,  malgré  les  instances 
du  roi,  ne  voulut  jamais  faire  d'autre  prière 
à  Dieu»  sinon  que  son  adorable  Toionté  fAt 
accomplie.  Charles  VIII  honora  également 
les  Minimes  de  son  estime  et  de  sa  protec- 
tion, et  leur  fit  bAtir  un  couvent  où  ce  saint 
bomme'mourut  le  2  avril  1807.  Il  fut  cano- 
nisé par  Léon  X  le  1**  mai  1519.  Anne  de 
Bretagne,  en  1(^93,  donna  aux  disciples  de 
ce    pieux  instituteur ,    qui    avaient   pris 

E»ar  humilité  le  nom  de  Htmiiief ,  e'esl- 
-dire  les  plus  petits  des  kammee  ,  soa 
hôtel  de  Nigeon,  dans  la  paroisse  de  Cbailiot, 
pour  en  faire  un  monastère ,  et  contribua, 
par  ses  libéralités,  à  faire  achever  ee  mo- 
nastère et  l'église  déjà  commencée,  oui  était 
alors  sous  le  titre  de  Notre-Dame  de  toutes 
Grâces^  nom  d'une  ancienne  chapelle. 
Henri  III  fonda  un  autre  monastère  dans  le 
bois  de  Vincennes,  le  27  octobre  1S3S,  pour 
remplacer  les  religieux  de  Grammont,  que 
ce  prince  avait  établis  au  collège  Mignon 
l'année  précédente,  et  auxquels  il  avait 
substitué  des  Hiérooimites,  et  ensuite  du 


liii 


PAtt 


D*E34GRAPfflIE. 


PAR 


itAi 


Cordbliers  qui  ne  purent  s*v  accominoder. 
En  1611,  un  chanoine  de  I  église  de  Paris, 
nommé  Olivier  Chaillou,  et  descendant  d*une 
sœur  de  saint  François  de  Paule,  entra  dans 
Tordre  des  Minimes,  et  par  le  don  qu*il  leur 
fit  de  ses  biens,  il  les  mit  en  état  d'acheter 
une  partie  des  jardins  de  Tancien  palais  des 
Tournelles.  La  reine  Marie  de  Médicis,  vou- 
lant se  porter  pour  fondatrice  de  cette  mai- 
son, 6t  rendre  aux  Minimes  le  prix  qu'ils 
avaient  donné  pour  l'achat  de  l'emplacement, 
et  fit  mettre,  en  son  nom,  par  le  cardinal 
Henri  de  Gondi,  la  première  pierre  de  l'é- 
glise que  nous  voyons  aujourd'hui.  Plu- 
sieurs personnes  puissantes,  telles  que  le 
marquis  de  la  Yieuville,  petit-neveu  de  saint 
François  de  Paule,  le  marquis  de  Sourdis, 
MM.  Lefèvre  d'Eaubonne  et  d'Ormesson,  fi- 
rent aussi  des  dons  considérables  à  cette 
maison ,  et  en  furent  déclarés  principaux 
bienfaiteurs.  Tant  de  bienfaits  mirent  bien- 
tôt les  Minimes  en  état  de  bâtir  l'église  et  la 
maison  qu'ils  ont  derrière  la  place  Royale. 
Elle  fut  dédiée  le  29  août  1679,  sous  l'invo- 
cation de  saint  François  de  Paule,  par  Fran- 
çois Bouthillier  de  Chavigny,  évoque  de 
ïroyes. 

La  chapelle  de  Saint-Michel  est  la  sépul- 
tuRe  des  Colbert-Villacerf.  Le  tableau  qui 
représente  suint  Michel  est  une  copie  de 
celui  de  Raphaël,  qui  est  au  cbAteau  de  Ver- 
sailles. On  y  voit  le  médaillon  d'Edouard 
Colbert  de  Villacerf,  un  des  beaux  morceaux 
de  sculpture  de  Coustou  Tatné;  les  armes 
sont  de  Spingola,  sculpteur  estimé. 

La  chapelle  de  Saint-François  de  Sales 
renferme  le  tombeau  du  duc  de  la  Yieuville 
et  de  dame  Âarie  Bouhier,  son  épouse.  Les 

Îuatre  Vertus  cardinales  sont  de  Gilbert 
uérin. 

Dans  la  chapelle  que  l'on  nomme  de  Notre- 
Dame  de  Bon-Secours  ou  d'Angouléme  sont 
les  tombeaux  de  Diane  de  France,  duchesse 
d'Angouléme,  fille  naturelle  du  roi  Henri  II, 
et  celui  de  Charles  de  Valois,  duc  d'Angou- 
léme, fils  naturel  de  Charles  IX.  Sous  cette 
chapelle  est  un  caveau  oia  sont  les  cercueils 
de  presque  tous  ceux  ou  celles  qui  ont  ap- 
partenu au  duc  d'Angouléme,  savoir  :  le 
cœur  de  François  de  Valois ,  comte  d'Alès  ; 
le  corps  de  Charlotte  de  Montmorency, 
épouse  de  Charles  de  Valois,  duc  d'Angou- 
léme ;  Louis  de  Valois,  comte  d'Auve^ne  ; 
Marie  Touchet  de  Belleville,  veuve  de  Fran- 
çois de  Balzac ,  et  Armand  de  Valois,  comte 
d'Auvergne. 

La  cinquième  chapelle  du  même  côté,  où 
sont  trois  ossements  du  bienheureux  Jean 
de  Dieu,  a  servi  de  sépulture  à  plusieurs 
personnes  de  la  famille  de  Lecamus. 

Dans  celle  de  Sainte-Marçuerite  est  celle 
d'Octave  de  Périgny,  président  en  la  troi- 
sième chambre  des  enquêtes,  et  précepteur 
de  Louis  de  France,  dauphin  de  Viennois. 

La  chapelle  de  Saint-Nicolas  renferme  le 
mausolée  en  marbre  blanc  du  premier  pré- 
sident Lefay  et  de  Madeleine  Marchand,  son 
épouse,  ei  les  bustes  de  Guillaume  d^  Le- 


frat,  seigneur  de  Lancrau,  et  de  Charles 
Lejay,  baron  de  Maison-Rouge,  etc. 

Plusieurs  seigneurs  et  dames  de  la  maison 
de  THÔpital-Vitry  sont  inhumés  dans  lâcha* 
pelle  de  Saint-Charles  Borromée. 

Dans  cette  môme  église  sont  inhumés 
Jean  de  Launoy,  docteur  en  théologie  de  la 
Faculté  de  Paris  ;  personne  n*a  défendu  avec 
plus  de  force  que  lui  les  droits  des  rois, 
l'autorité  des  conciles,  etc.;  Abel  de  Sainte- 
Marlhe,  doyen  de  la  cour  des  aides,  garde 
de  la  Bibliothèque  royale  de  Fontainebleau. 

(HuRTAUT  et  Maght.) 

Textes  de  diverses  épitaphes  des  Minimes  ^ 
d'après  le  Recueil  manuscriê  de  la  BibliO" 
thique  nationale^  n"  9(^80. 

I. 

Dans  la  chapelle  de  M.  le  duc  d'Angou- 
léme se  voyait  une  sépulture  de  marbre  noir 
de  Diane  de  France,  cfuchesse  d'Angouléme, 
fille  naturelle  de  Henri  IL  Sur  le  tombeau 
était  une  figure  de  marbre  blanc  représen* 
tant  la  duchesse  à  genoux,  les  mains  jointes 
et  le  visage  vers  l'autel.  On  voyait  aux  deux 
côtés  deux  grandes  tables  de  marbre  noir 
avec  ses  armes  au-dessus.  Sur  celle  placée 
du  côté  de  l'autel  était  gravé  ce  qui  suit  : 

Pin  Manibus  Memoriœque, 

DiaiueFranciae,  Ducisssc  Engolismensis ,  Ghri- 
slianiss.  Régis  Henrici  II  naturalîs  filiae  et  in 
jura  legitimoruin  nalaliuro  adscriplœ ,  qiue  pri- 
mum  Horatii  Farnesil  DucisCasterensis,  inobsi- 
dione  Hediiia  caesi  paacis  diebus  uxor,  postmo- 
duni  Francisco  Monmorantio  illustrissimae  fi^ 
miliœ  Principi  eloquata ,  susceptoque  ex  eo 
unius  diei  et  longi  mœroris  filio  vidua  relieli 
diu  superstes  fuit ,  euro  aliarum  virtuturo  coa- 
cursu ,  tum  intégra  pudîcitiae  fama  insignia , 
cultuque  in  Deum  Regemque  încomparabili, 
cujus  vel  maximum  documenturo  dédit  sub  inl* 
tio  Belli  ciuilis,  deposilo  apud  lUam  fidei  plgnore 
înter  duos  potentissimos  Reges  Henricum  lU  et 
ejus  mox  successorem  Henricum  Navarrae  Re- 
gero  mutua  Goncordia  atque  amicitia  slabilita 

est  :  et  tandem  ut  quod  acerbe occasu  per- 

dideral,  adoptione  resarciret,  morieus,  Francl- 
scum  Valesium  ex  Regia  stirpe  Pronepotem 
sibi  bxreJem  ex  asse  insliluit ,  atque  incertse 
morlalium  vit»  memor  Ludovicum  fratrem  dm 
minus  virtutis  quam  sanguinis  substituit. 
Obiit  octogenaria  major,  anno  salutis  supra 
mille  et  sexcentos  undevigesimo ,  tertio  nonai 
Jannarii. 

Sur  ce  même  cercueil  était  une  lame  de 
cuivre  sur  laquelle  on  lisait  : 

Diane  de  France,  Fille  et  Soénr  légitimée  de  Roy, 
Duchesse  d'Angoulesme,  Douairière  de  Montmo- 
rency, decedée  à  Paris  en  Janvier  I6I9« 


i±a 


PAR 


DKnONNAIflR 


MR 


IMI 


II. 


Daos  la  cave  de  cette  même  chapelle  on 
voyait  gravé  sur  un  cœur  de  plomb  : 

Cœur  de  François  de  Talois»  Comie  d'Alez,  dé- 
cédé durant  le  Siège  de  Montpellier  en  iG2i. 
Son  Corp»  est  enterré  eu  ia  grande  £glise  d^Agde. 

m. 

On  y  remarquait  aussi  deux  petits  cercueils 
de  plomb.  Sur  Tuu  était  écrit  : 

Louis  de  Valois,  Com le  d'Auvergne,  decedé  au 
Chasteau  d^Ëseoûeii  en  Tanuée  1(>37. 

Et  sur  l'autre  : 

Armand  de  Valois,  Comte  d'Auvergne,  decedé  à 
Paris  en  novembre  1659. 

IV. 

.  Cy  gist  haute  et  puissante  Princesse  Charlotte 
de  Montmorency,  Duchesse  d'Augouiesme,  Es- 
pouse  de  trèshautel  puissant  Prioce  Monseigueur 
Charles  de  Valois,  Duc  d'Angoalesnie ,  Pair  de 
France  :  est  décodée  en  Tan  I(j56,  le  jour 
de 

V. 

Cy  gist  le  corps  de  haute  et  puissante  Dame, 
Madame  Marie  Touchet  de  Belleviilc ,  au  jour 
de  son  decés  vefve  de  feu  haut  et  puissant' Sei- 
neur  Messire  François  de  Balsac,  Seigneur  d*En- 
tragues  Chevalier  des  Ordres  du  Roy  et  Gou- 
verneur d'Orléans ,  laquelle  décoda  le  28*  Mars 
1638,  âgée  de  89  ans. 

VI. 

Chapelle  de  Maréchal  de  Vitry. 

Premièrement  y  repose  le  corps  de  haut  et  pinV 
sant  Seigneur  Messire  Louis  de  THospital  Che- 
valier Marquis  de  Vitry ,  Seigneur  de  Caubert , 
Clievalier  des  deux  Ordres  du  Roy,  lequel  est  de- 
cedé en  Angleterre  en  Tan  1612,  le  jour  de 
et  depuis  a  esté  apporté  pour  estre  Inhumé  en 
celte  chapelle. 

VII. 

Aussi  y  gist  et  repose  le  Corps  de  haute  et 
puissante  Dame  Mad*.  Françoise  de  Brichan- 
teau,  vivante  vefve  de  M'«  Louis  de  THospiul, 
Marquis  de  Vitry,  la  quelleest  décodée  le...  jour 
(le  Janvier  1640,  et  est  inhumée  avec  soud. 
Mary. 

Montmartre  (Ancienne  abbaye  de) ,  près 
Paris. 

Su  1153,  la  reine  de  France  Adélaïde  se 
retira  dans  celle  abl)aye  dont  elle  était  Ibri- 
dalrice,  pour  unir  ses  jours  dans  la  retraite 
et  dans  les  exercices  de  piété.  Elle  y  mourut 


environ  un  an  après,  en  115%  ;  son  corps  fui 
inhumé  devant  le  grand  autel;  son  tombeau 
n'avait  rien  de  remarquable,  sinon  qu'on  n% 
voyait  que  quatre  fleurons  à  sa  eourooo» 
royale,  conformémentà  rusagedecetemps-tt. 
En  16i3,  Marie  de  Beauvilliers,  ftol>esse  dé 
Montmartre,  fit  tra[)S[)orter  et»  tombeatt  dast 
le  chœur  des  religieuses;  et, quelques  années 
après,  Renée  de  Lorraine,  pour  lors  «bbessa 
de  la  même  abbaye,  le  fit  renoaveler,  et  y  H 
graver  l'inscription  et  épitaphe  modenif 
que  voici  : 

Ici  est  le  tombeau  de  trés-îUusiFe  el  tréft-pieuse 
Priocesse,  Madame  Alix  de  Savoye, 
de  France  ,  femme  du  Roi  Louis  Vl  dn 
surnommé  le  Gros,  mère  du  Roi  Louis  Vil  dit  te 
Jeune,  et  fille  de  Humbert  IT,  Comte  de  Savoye, 
et  de  Glble  de  Bourgogae,  sœur  du  Pape  Câ- 
line IL 

Cy  gist  Madame  Alix,  qui  de  France  fnt  Reine, 
femme  du  Roi  Louis  sixième,  dit  le  Gros. 
Son  ame  vit  au  ciel,  et  son  corps  en  repos» 
Attend  dams  ce  tombeau  la  gloire  seavenine. 
Sa  beauté,  ses  vertus  ia  rendirent  aimabla 
Au  Prince  son  -époux,  comme  à  tons  ses  nqels; 
Mais  Montmartre  fut  Tob  de  ses  plus  do»x  el)jett| 
Pour  y  vivre,  et  trouver  une  mort  délectable. 
Un  exemple  si  gi*and,  ô  passant!  te  couvie. 
D'imiter  le  mépris  qu'elle  fti  des  grandeucs; 
Gomme  elle,  sèvre-ioî  des  pAaisirs  de  ia  vie» 
Si  tu  veun  des  élus  posséder  las  splendeuis. 

NoTRE-TTiBis,  cathédrale  de  Paris. 

Peêcription  de  Véglin  de  Notri-Bame ,  lelb 
quelle  était  avant  ta  révohtHon. 

Notice  par  Hurtaot  et  Maont. 

C'est  un  bâtiment  gothique  ,  grand  et 
mj^estueui.  Sa  longueur  est  de  soixante- 
cinq  toises,  sa  largeur  de  vingt-quatre  et  sa 
hauteur  de  dix-sepl.  La  feçade  se  fait  remar- 

Ïuer  par  soi>  élévation  et  par  sa  sculpture. 
>n  y  voi  t  des  statues  de  vingt-huit  de  nos  rois, 
dont  celle  de  Childebort  est  lia  première,  et 
celle  de  Philippe-Auguste  la  dernière.  Cette 
façade  est  terminée  par  deut  grosses  toon 
carrées  qui  sont  dans  les  deui  angles  et  qrd 
ont  trente-quatre  toises  de  haut  chacune. 
On  y  monte  par  trois  cent  quatre-Tingts 
degrés,  et  Ton  va  de  Tune  à  Tautre  par  deux 

Salerifs  hors  d'œuvre.  Dans  la  tour  qui  est 
u  côté  de  rarch.vêché,  il  n'y  a  que  deoi 
S  rosses  cloches,  d(»nt  la  plus  considérable 
it  donnée  en  11^00  par  Jean  de  Montaigu, 
qui  la  nomma  Jacqueline,  du  nom  de  Ja^ 
quelinede  la  Hrange,  sa  femme.  Cette  clocht 
ne  s'étant  point  trouvée  d'accord  anec  ïm 
autres,  le  Ghai>itre  la  fit  refondre  en  M6f, 
et  le  roi  Louis  le  Grand  la  nomma,  avec  li 
reine  Marie-Th:'rèse  d'Autriche,  sa  femme; 
le  môme  défout  subsistant  encore ,  le  cba- 

f)itre  de  Paris  la  fit  retondre  une  seconde 
bis  on  lb86,  et  quoique  ia  reine  fût  morte 
en  1683,  on  mit  cependant  sur  cette  cloche 
la  même  inscrtptiou  qu'e»  y  evîail  piecée  à 


iwr 


PAE 


DIIPIGRAPIUE. 


PAR 


iiie 


la  première'  refonte,  en  changeant  seule- 
ment la  date.  Cette  inscription  est  conçue  en 
ces  termes  : 

Qiiac  prius  Jacquelina  Joaimis  Comitis  de  Moule 
Aculo  ctoniim  Pond,  xv  M«.  ounc  duplo  aucia, 
EmoMUMiel  Ludovica-Theresia  vo<'or,  a  Ludo- 
nce  Magoo ,  cl  Maria-Tliereaia  Austriara  f)us 
eonjuge  nominala  ;  et  a  Francisco  Ilarl.'eo,  pri- 
mo ex  Archiepiscopis  Parisiensibus  Duce  et 
Pari  Francire,  beoedicia  »  die  29  Aprilis  anno 
Domiiii  1686. 

Dans  l'autre  tour,  il  y  a  sept  cloches,  et 
sindans  le  petit  clocher  qui  est  sur  la  croi- 
sée. Ces  quinze  cloches  sont  estimées  pour 
leur  sonnerie  harmonieuse.  Au-dessus  de 
ces  deux  tours  sont  deux  terrasses,  d'où 
l'on  peut  voir  le  plan  et  toute  l'étendue  de 
Paris.  Les  voûtes  de  cette  église  sont  toutes 
couvertes  de  plomb. 

Cette  façade  est  percée  de  trois  grandes 
portes,  par  lesquelles  on  entre  dans  ré.-;lise, 
dont  la  nef  et  le  chœur  sont  accompagnés 
de  doubles  ailes,  au-dessus  des  voûtes 
desquelles  > ont  d(»s  galeries  spacieuses  aussi 
voûtées  et  qui  régnent  autour  do  celte  église. 
Ces  galeries  ont  été  longtemps  sans  balus- 
trades; mais  comme  dans  K'S  cérémonies 
extraordinaires  elles  sont  remplies  do  peuple 
que  la  dévotion  ou  la  curiosité  y  attire,  le 
chapitre  a  voulu  prévenir  les  accidents,  et 
y  a  fait  mettre  une  balustrade  de  fer,  qui 
aurait  été  beaucoup  plus  riche  et  plus  con- 
venable en  pierre.  C'est  à  ces  galeries  ou 
tribunes  que,  pendant  la  guerre,  on  expose 
les  drapeaux  et  les  étendards  pris  sur  les 
ennemis  de  la  France  :  on  les  ote  en  temps 
de  paix. 

En  entrant  dans  cette  église,  on  remarque 
une  colonne  qui  est  adossée  au  premier 
pilier  à  main  droite,  sur  laquelle  est  I& 
figure  d'un  homme  armé  de  toutes  pièces, 
à  genoux,  et  qui  semble  prier  saint  Chris- 
tophe, dont  la  statue  colossale  est  adossée 
an  pilier  suivant.  Au  bas  de  la  figure  de  cet 
homme  est  cette  inscription  : 

C'est  la  représentation  de  noble  boniine  Mes- 
sire  Antoine  des  Essarts,  Chevalier,  jadis  Sieur 
de  Tbienx  et  de  Glatigiiyau  Val-deGalie,  Con- 
seiller et  Chambellan  du  Roi  notre  Sire  Char- 
les XI  de  ce  nom,  lequel  Chevalier  Ût  faire  ce 
grand  image  en  rhonaeiir  el  révérence  de  Mon* 
siear  Sw  Cliristopbe,  en  Tan  1413.  Priez  Dieu 
pour  son  ame. 

On  voit  au-dessous  les  armes  des  Essarts, 
qui  sont  de  gueules  à  trois  croissants  d'or. 
Antoine  des  Essarts,  valet  tranchant  et  garde 
des  deniers  de  l'épargne  du  roi,  suivit  le 
parti  du  duc  de  Bourgogne  avec  Pierre  des 
Essarts,  son  frère  aine;  mais  ayant  l'un  et 
l'autre  changé  de  |Mirti,  il  en  coûta  la  vie  à 
Pierre,  qui  eul  la  tôte  tranché.^  aux  halles, 
eu  1^13,  et  Antoine  courut  grand  ris(]ue 
d'avoir  le  u)éiue  sort.  Ce  fut  en  reconnais- 
swc«  de  ce  danger  évité  qu'Antoine  lU  ftirQ 


cette  statue  colossale  de  saint  GhristO(rfi« 
qu'on  voit  ici. 

Contre  le  dernier  pilier  de  la  nef,  et  vis- 
à-vis  la  chapelle  de  \i\  Vierge,  est  appuyée 
la  statue  équestre  de  Philippe  le  Bel.  C'est 
en  cet  élflt  que  ce  nd  vint,  dit-on  ,  rendre 
grîkes  à  Dieu  et  à  la  Vierge  de  la  victoire 
qu'il  avaii  remportée  sur  Tes  Flamands  à 
Mons-en-Puelle,  le  18  d'août  13aV.  D'aiUres 
prétendent  que  c*est  la  statue  votive  de  ce- 
roi,  qui  la  tit  mettre  dans  cette  église  eo 
actions  de  grâces  de  cette  grande  victoire. 
Il  donna  en  même  temps  100  livres  de  renie 
annuelle  pour  la  fondation  d'une  tête  qui  se 
célèbre  tous  les  ans  le  18  d'août,  en  mémoire 
de  cet  avantage  signalé,  il  y  a  néanmoins 
des  savants,  [)arini  lesquels  est  le  P.  Mont* 
faucon  ,  qui  [)rétendeiit  (|ue  cette  statue 
équestre  est  celle  de  Philippe  de  Valois,  ()ui 
fit  ériger  ce  monument  en  mémoire  d'uQ 
vœu  qu'il  avait  fait  à  la  sainte  Vierge,  s'é- 
tant  trouvé  en  très-grand  danger  à  la  bataille 
de  Montcassel,  qu'il  gagna  sur  les  Flamand» 
le  22  d'août  1328. 

Vautei  et  le  chmur  de  V église  Noire-Ikme.^^ 
Le  roi  Louis  Xlil,  ayant  fait  vœu  de  faire 
élever  un  maltre-autel  dans  celte  église,  qiû 
fût  digne  de  sa  piété  et  de  sa  magniticence, 
en  laissa  l'accomplissement  à  Louis  le  Grand», 
son  fils.  Ce  prince  est  allé  au  delà  des  inteor 
tiens  de  Louis  le  Juste,  son  pèrOi  et  a  fait 
faire  cet  autel  avec  des  ornements  et  uo^ 
magniticence  fort  au-dessus  du  premier  pro- 
jet, tout  ma^^nifique  qu'il  était. 

Ce  grand  ouvrage,  qui  est  du  dessin  de» 
Robert  de  Cotte,  premier  architecte  du  raî^ 
fui  commencé  au  mois  de  septembre  de  l'an 
IG^  ;  mais  ayant  été  discontinué  pendaat 
plusieurs  années,  on  ne  recommença  à  y 
travailler  qu'en  1708,  et  il  a  été  achevé  en 
1714. 

Ce  nouvel  et  magnifiiue  autel  est  isolée! 
placé  presqu'au  centre  du  chevet  ou  roadf 
I)oint  du  sanctuaire.  Le  corps  de  l'autel  est 
construit  de  marbre  d'Egypte,  et  taillé  ett 
forme  de  tombeau  anti(pie.  11  est  décoré  par 
i\Qs  chérubins  et  autres  riches  ornements  de 
hro  ize  doré  au  feu.  Deux  grands  anges  ett 
adoration,  l'un  h  droite  et  Tautre  à  gauehe^ 
sont  sur  des  enroulements  de  même  matière^ 
et  ont  été  jetés  d'après  les  modèles  de  Cajoi^ 
de  l'actidémie  de  sculnture.  Entre  ces  deux 
anges  est  un  gradin  devé,  de  marbie  bleue» 
chargé  d'un  bas-relief  ovale,  et  de  plusieurs 
ornemenis  symboliques  de  bronze  doré,  (>et 
Vassé,  sculpteur  habile.  Sur  ce  gradin  en 
voit  un  crucitix  et  six  chandeliers  d'argeol 
d'un  excellent  travail.  Cet  autel  est  élevé 
sur  trois  luarches  circulaires  dc^  marbre  d^ 
Liinguedoc,  qui  forment  un  marchepied  ea 
demi-ovale,  l'ait  en  marqueterie  de  mai'bre 
de  diverses  couleurs.  Ce  Iravail  est  des  plus 
parfaits  en  ce  genre,  de  monte  que  le  marche* 
pied  qui  est  au-dessous  de  la  niche,  derrièr|e 
le  maître-autel,  lechiU'ni  et  lesarmQsdaroî^ 
et  les  ornements  desa  igles;  tout  le  reste  da 
pavé  du  chœur  est  incrusté  de  grands  cooft^ 
liartiments  de  marbre  de  divers<'S  couleurs» 
On  monte  au  sanctuaire  (ler  quatre  .mai'chet' 


iUl 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAft 


IW 


de  Languedoc,  bordées  de  part  et  d'autre 
par  une  balustrade,  en  portion  de  cercle, 
dont  les  tablettes  et  les  soubassements  sont 
de  marbre  de  Rancé,  et  les  balustres  de 
bronze  doré  au  feu,  et  ciselés  avec  beaucoup 
de  soin. 

Pour  accompagner  cet  autel,  on  a  incrusté 
de  marbre  blanc,  veiné  de  gris,  sir  des  ar- 
cades qui  forment  le  rond-point  du  sanc- 
tuaire, de  même  que  les  jambages  ou  pieds 
droits  oui  sont  posés  sur  des  soubassements 
de  marnre  de  Languedoc.  Ces  arcades  sont 
séparées  par  des  espèces  de  pilastres  ou 
montants  en  saillies,  dont  les  impostes  ser- 
vent de  chapiteau,  et  sur  lesquels  ces  mômes 
montants  s'élèvent  encore  en  forme  de  pi- 
lastres atliques,  terminés  d'une  corniche  ou 
plate-bande  en  ressaut,  sans  amortissement. 
Les  uns  et  les  autres  de  ces  pilastres  ont 
leurs  ravalements  de  marbre  de  Languedoc, 
chargés  de  trophées  de  métal  doré.  Les 
anges  en  bas-relief  qui  sont  placés  dans  les 
tympans  de  marbre  rouge,  au-dessous  des 
archivoltes  des  arcades,  sont  aussi  de  métal 
doré,  de  môme  que  les  ornements  que  Ton 
a  mis  sous  les  bandeaux  de  ces  arcs,  dont 
les  dosserets  sont  aussi  incrustés  de  marbre 
de  Languedoc  ;  enfin,  au  bas  de  chacun  des 
montants  ou  pilastres,  on  voit  un  grand  ange 
de  métal  dore,  posé  sur  une  espèce  de  cul- 
de-lampe.  Deux  de  ces  anges  ont  été  mode- 
lés par  Vanclerc,  un  autre  par  Poirier,  un 
par  Hurtrelle,  un  par  Nagnier,  et  le  sixième 
par  Anselme  Flamen.  Vanclerc  a  jeté  en 
fonte  les  deux  dont  il  a  fait  les  modèles,  et 
Robert  Schabol  les  quatre  autres. 

La  baie  de  Tarcade  du  milieu  qui  est  der- 
rière le  grand  autel,  est  formée  en  niche  oc- 
cupée par  un  groupe  de  marbre  blanc,  com- 
posé de  quatre  figures.  Celle  de  la  Vierge 
domine  sur  tout  le  groupe,  et  nous  la  fait 
voir  assise,  ayant  les  bras  étendus  et  les 
yeux  en  larmes,  et  levés  vers  le  ciel.  La 
douleur  d'une  mère  et  sa  parfaite  soumis- 
sion à  la  volonté  de  Dieu  sont  ici  exprimées 
de  la  manière  la  plus  vraie.  Sur  ses  genoux 
est  la  tête  et  une  partie  du  corps  de  son  fils 
descendu  de  la  croix.  Le  reste  du  corps  de 
Jésus-Christ  est  étendu  sur  un  suaire.  Cn 
ange  à  genoux  soutient  à  droite  une  main 
du  Sauveur,  un  autre  tient  la  couronne  d'é- 
pines, et  regarde  douloureusement  les  im- 
pressions meurtrières  qu'elles  a  faites  sur  la 
tête  du  Christ.  Ce  groupe  deCoustou  Taîné  est 
un  ouvrage  admirable.  La  tête  du  Christ  est 
d'une  rare  beauté  par  la  belle  expression  et 
la  dignité  du  caractère.  Le  soubassement 
ravalé  au-dessous,  est  incrusté  de  marbre 
vert  campan ,  et  semé  de  fleurs  de  lis  de 
bronze  doré.  On  y  voit  une  croix  de  marbre 
blanc  et  une  écharpe  volante  de  même.  Au- 
dessous  est  un  autel  ou  crédence  pontificale 
de  marbre  blanc  jaspé,  chargé  de  consoles, 
de  chérubins,  de  festons  et  d'un  cartouche 
au  milieu,  le  tout  de  bronze  doré.  Le  haut 
de  celte  niche  est  rempli  d'une  gloire,  au- 
dessus  (le  lar]uollcdes  anges  soutiennent  la 
sainte  Eucharistie  d'où  partent  de  grands 
r«yons  de  lumière. 


Dans  les  baies  des  arcades  les  plus  pro- 
ches de  l'autel,  l'on  a  pratiqué  deux  piédes- 
taux de  marbre  blanc,  chargés  des  armes  du 
roi.  Celui  qui  est  du  côté  de  l'Epttre,  sou- 
tient la  statue  de  Louis  XIII  à  genoux,  aui 
offre  son  vœu  et  sa  couronne  ;  et  du  coté 
de  l'Evangile,  est  la  statue  du  roi  Louis  k 
Grand,  qui  accomplit  ce  même  voeu.  La  sta- 
tue de  Louis  XIII  est  de  Coustou  le  jeune, 
et  celle  de  Louis  le  Grand,  de  Coysevox.Ces 
deux  statues  sont  de  marbre  blanc. 

Au-dessus  des  arcades  sont  les  vertus  dé- 
signées par  les  attibuts  qui  leur  convien- 
nent. A  droite  en  commençant  du  côté  de 
l'autel.  Ton  voit  la  Charité  et  la  Persévé- 
rance, sculptées  par  Poulletier  ;  la  Prudence 
et  la  Tempérance  par  Fremin;  l'Humilité  et 
l'Innocence,  par  Lepautre.  A  gauche  soot  la 
Foi  et  l'Espérance,  par  Lemoine  ;  la  Justice 
et  la  Force  par  Bertrand  ;  la  Virginité  et  U 
Pureté,  par  ïhiéry. 

Les  portes  latérales  sont  entre  les  der- 
nières arcades,  ornées  de  marbre  de  diver- 
ses couleurs,  et  chargées  au-dessus  de  ché- 
rubins et  de  chiffres  de  bronze  doré.  Auprès 
de  ces  portes,  et  à  la  tête  des  stalles  des 
chanoines,  s'élèvent  deux  espèces  de  chai- 
res épiscopales  d'une  belle  sculpture,  enri- 
chies d'ornements  et  de  bas-reliefs.  Sur 
celle  de  l'archevêque,  le  sculpteur  a  repré- 
senté l'histoire  du  martyre  de  saint  Denis; 
sur  l'autre  chaire,  qui  est  vis-à-vis,  est  repré- 
sentée en  bas-relief  la  guérison  du  roi  Cnil- 
debert,  par  Tintercession  de  saint  Germain, 
évoque  de  Paris. 

Les  stalles  des  chanoines  sont  aussi  or- 
nées de  sculptures  et  de  cartouches  alterna- 
tivement carrés  et  ovales,  dans  lesquels 
sont  des  bas-reliefs  qui  représentent  des  su- 
iets  choisis  delà  vie  delà  sainte  Vierge,  ou  de 
l'histoire  du  Nouveau  Testament.  Les  onze 
sujets  qui  sont  du  côté  de  la  chaire  de  Tar- 
chevêque  sont  la  Naissance  de  la  Vierge,  sa 
Présentation  au  temple,  la  Vierge  instruite 

[)ar  sainte  Anne,  le  Mariage  de  la  Vierge, 
'Annonciation,  la  Visitation,  la  Naissance 
de  Notre-Seigneur,  l'Adoration  des  Rois,  la 
Conception,  la  Purification  et  la  fuite  en 
Egypte.  De  l'autre  côté,  dans  les  basHrelie& 
des  stalles,  on  voit  la  Sainte-Famille,  Jésus- 
Christ  disputant  avec  les  docteurs,  les  Noces 
de  Cana,  la  Vierge  au  pied  de  la  croix,  la 
Descente  du  Saint-Esprit,  rAssooQptioa ; 
une  femme  è  genoux  qui  représente  la 
Prière;  la  Prudence,  la  Modestie  et  THumi- 
lité.  Toute  cette  sculpture  est  de  Du  Goulloo, 
sculpteur  du  roi,  et  l'un  des  plus  fameux 
sculpteurs  en  bois. 

Au-dessus  des  chaires  épiscopales  et  des 
stales  des  chanoines,  l'on  a  placé  huit  grands 
tableaux  dans  des  bordures  magnifiques.  Le 
premier  représente  l'Annonciation  de  la 
sainte  Vierge  :  il  a  été  peint  par  Halle  ;  la 
Visitation  de  la  sainte  Vierge,  peint  par  Jou- 
venet;  la  NativitédeJésus^hrist,  peint  parla 
Fosse  ;  l'Adoration  des  Mages,  par  le  rnêflie 
peintre;  la  Présentation  de  Jésus-Christ  au 
temple  par  Louis  Boulogne;  la  fuite  en 
Egypte,  |)ar  le  même  ;  Jésus-Christ  dans  It 


i249 


PAR 


DEPIGRAPUIË. 


PAR 


{«Bè 


temple,  où  il  dispute  avec  les  docteurs,  par 
Antoine  Coypel  ;  KAssomption  de  la  Vierge, 
du  môme  peintre. 

La  principale  porte  du  chœur,  c'est-h-dire 
celle  qui  est  du  côté  de  la  nef,  les  deux 
moyennes  et  les  six  arcades  sont  fermées 
par  des  grilles  de  fer,  d*un  travail  et  d*uoe 
richesse  qui  méritent  Tattention  des  con- 
naisseurs. On  n'enterre  jamais  dans  le  chœur 
de  cette  église  que  des  princes,,  des  prin- 
cesseSydes  archevèguesde  Paris,  ou  d'autres 
prélats  ,  par  une  faveur  particulière  ;  tels 
qu'ont  été  Renaud  de  Beaune,  archevêque  de 
Sens,  et  Jean-Baptiste  duChfttelier,  nonce  du 
pape  Grégoire  XIII,  mort  à  Paris  en  1583. 

Le  5  mai  1699,  eu  reconstruisant  le  grand 
autel,  comme  il  est  aujourd'hui,  on  trouva 
au  bas  des  degrés  de  l'ancien  grand  autel, 
une  petite  tombe  de  cuivre,  où  étaient  gra- 
vées les  armes  de  Frauce  et  de  Savoie,  et  un 
cœur  couronné  qui  représentait  celui  de 
Louise  de  Savoie,  ûlle  de  Philibert,  comte 
de  Bresse,  puis  duc  de  Savoie,  et  femme  de 
Charles,  comte  d'Angouléme,  mère  du  roi 
François  1",  laquelle  décéda  le  22  septem- 
bre lo31.  On  y  lisait  cette  épitaphe  : 

Cor  magnorum  Opifex,Francùm  qux  et  vlsceraRegein 
Poriavere  hic  saiit  ;  spiritas,  in  superis. 

Sous  cette  tombe  était  un  petit  coffre  do 

f>lomb  de  demi-pied  en  carré,  qui  enfermait 
e  cœur  de  cette  princesse. 

Au  bas  des  degrés  du  grand  autel ,  au 
milieu,  et  sous  une  pierre  carrée  de  mar- 
bre noir,  sont,  dans  un  barrillet  de  bois, 
les  entrailles  du  roi  Louis  Xill,  avec  cette 
inscription  : 

Yiscera  Ludovicî  Xlli,  Régis  CbrisUanissirai, 
posuit  Liidovicus  de  Bernage,  Régis  Eleeniosina- 
rius ,  et  Ecclesiae  Parlsiensis  Canonicus.  Anno 
Doniini  1643, 14  Maii. 

Derrière  l'autel,  sous  la  châsse  de  saint 
Marcel,  on  trouva  un  tombeau  de  plâtre, 
placé  autrement  que  les  autres,  ayant  la  tôte 
tournée  du  côté  droit,  et  les  pieds  du  côté 
gauche.  Il  n'était  couvert  que  d'une  pierre 
de  taille,  et  il  n'y  avait  dedans  que  la  tôte, 
quelques  ossements,  des  morceaux  de  pan- 
toufles de  cuir  et  des  petits  pots  de  terre 
rouge,  dans  lesauels  il  ^  avait  des  charbons 
et  de  l'encens.  Sur  la  pierre  qui  couvrait  ce 
tombeau  étaient  ces  mots  : 

Hic  jacet  Pliilippus  fillus  Ludovicî  Grassi,  Re 
gisFraticoruni,ArchidîacoousEccleske  Parisien- 
sis,  qui  obiil  anno  1161. 

Le  mercreci  6  mai  1699,  on  découvrit  le 
tombeau  d'un  évoque,  proche  l'autel,  du  côté 
de  l'Evangile.  Il  était  d'environ  un  pied  plus 
grand  que  les  autres  tombeaux,  et  était  cou- 
vert d'une  triple  tombe,"dont  deux  de  pierre, 
et  la  troisième  de  cuivre,  sur  laquelle  il  v 
avait  eu  une  inscription  qui  était  effacée.  Il 
y  avait  quelques  morceaux  de  bois  de  cèdre, 

3ui  étaient  les  restes  d'une  bière,  une  bague 
'or  dont  le  chaton  était  d*un  faux  rubis  de 
oristal  convexe,  environné  d'autres  fausses 


pierreries,  et  plusieurs  morceaux  d'étoffe  à 
(leriii  pourris,  qui  paraissaient  avoir  été  des 
orfrois  de  chasuble  brochés  d'or. 

Le  môme  jour  on  ouvrit  un  tombeau.de 
marbre  noir,  de  huit  pieds  de  long,  sur  quatre 
de  large,  où  était  inhumé  Pierre  d*Orgemont, 
évoque  de  Paris.  Ce  tombeau  était  élevé 
d'environ  trois  pieds,  et  situé  entre  deux 
gros  piliers  du  chœur,  du  côté  de  l'Evangile; 
dessus  était  couchée  une  statue  de  marbre 
blanc,  et  autour  du  bord  supérieur  du  loin* 
beau,  étaient  gravés  ces  mois  : 

Hic  jacet  Reverendus  in  Christo  Pater  Domiinis 
'Petrus  deOrdeimonte,  Parîsiis  oriundus,  in  utro- 
que  Jure  Licentiatus,  olim  Morinensis,  posimo- 
dum  vero  Parisiensis  Episcopus,  qui  obiit  aano 
1409,  die  mcnsis  Julil  (1). 

Sous  ce  marbre  on  trouva  un  cercueil  de 
pierre  en  façon  d'auge,  où  il  n'y  avait  ni 
ossements,  ni  habits,  le  tout  étant  pourri  et 
réduit  en  poussière,  hormis  une  bague  d*or, 
dont  le  chaton  était  d'un  doublet  vert,  façon 
d'émeraude. 

Le  môme  jour  fut  ouvert  le  tombeau  de 
Louis  de  France,  duc  de  Guyenne,  dauphia 
du  Viennois,  fils  de  Charles  VI  et  d'Isabeau 
de  Bavière,  mort  le  mercredi  18  décembre 
1)^15,  âgé  de  dix-neuf  ans,  et  inhumé  le 
lundi  23  du  même  mois,  du  côté  de  l'EpItre, 
au  pied  des  sièges  où  se  mettaient  autrefois 
le  prêtre,  le  diacre  et  le  sous-diacre  durant 
la  célébration  de  la  sainte  messe.  Dans  ce 
tombeau  qui  était  à  fleur  de  terre,  on  trouva 
un  cercueil  de  plomb  qui  était  enfermé  dans 
un  autre  de  bois,  dans  lequel  il  n'y  avait  que 
des  cendres. 

Le  jeudi  7  mai  1699,  on  trouva  derrière 
l'autel,  du  côté  de  TEvangiie,  un  tombeau  à 
six  pieds  de  terre,  fait  d'une  seule  pierre 
concave,  dans  lequel  étaient  les  cendres  d'E- 
tienne 11,  dit  Jempter,  évoque  de  Paris,  avec 
sa  crosse  de  cuivre  et  sa  bague  d'or  ;  le 
chaton  d'un  doublet  blanc,  de  nulle  valeur, 
quelques  morceaux  d'étoffe  et  une  plaque 
de  cuivre  rompue  en  deux,  et  sur  laquelle 
on  lisait: 

Hic  jacet  Slepbanus  de  Aurelianîa,  quondâm 
Parisiensis  Episcopus ,  qui  decessit  Dominica 
anle  Mativiialem  beatae  Mariae  Virginia,  anoo 
1S79.  Anima  ejus  requiescal  in  pacc. 

Le  vendredi  8  du  même  mois,  on  décou- 
vrit le  corps  d'un  évoque  qui  était  è  quatre 
ou  cinq  pieds  en  terre,  dans  une  tombe  fort 
étroite  du  côté  des  pieds,  avec  une  crosse 
de  cuivre  et  une  bague  d'or;  le  chaton  d'un 
doublet  bleu,  façon  de  turquoise ,  et  une 
partie  des  ossements  en  ipouare.  11  était  ad 
coin  postérieur  de  l'autel,  du  côté  de  l'EpI- 
tre. On  ne  sait  de  qui  il  est,  parce  qu'il  n*y 
avait  aucune  inscription. 

(i)  On  trouvera  répiiaphe  de  Pierre  d*Orgemont 
un  peu  plus  exacleniciil  rapporlce  dans  les  exlraiu 
du  liecueil  ins.  de  la  Bibliothèque  naiionale,  que 
BOUS  donnerons  à  la  suite  de  la  notice  d'Hurtaut. 


im 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


liSS 


Le  lendemain  samedi,  on  découvrit  le 
tombeau  de  Denis  Dumoulin,  évè(|uc  de 
Paris,  qui  élail  à  lleur  de  terre,  du  cùié  <Je 
r£pilre,dans  lecjuel  était  le  haut  de  sa  crosse 
de  cuivre,  et  un  tiès-gros  anneau  pastoral 
d'oii;  le  chaton  d'un  doublet  blanc  de  crii^lal, 
60  forme  d«^  diamani  entouré  de  {tetitcs  {>er- 
les,  quelques  ossements,  des  cendres  et  des 
pièces  d'étoffes.  Ce  tombeau  était  couvert 
4'une  lame  de  cuivre,  autour  de  la(]uelle, 
par-dessus,  était  gravée  cette  épita[)he  : 

Hic  jacet  recolendœ  memorine  Domîniis  Dioiiy- 
siiis  é»  Moltiidifio,  duin  decessit  Palriarcha  An- 
iioclienus^  Ëpisoopus  Parisieiisis  ,  et  per  aiitea 
Arcbiepiscopus  1  olosaiiiis ,  de  Foro  Meidensi 
oriundus.  Régi  Caroli  septiini  (k)n8iliariiis  faiiio- 
sîssimus,  vir  niagni  coiisilii,  nique  priidentissi- 
nius,  probttatis  cximicC ,  et  liiigiia  discrtissiinus, 
qui  plurcs  fecli  fundalioiies  hic,  Tolosne  ar  Mel- 
dis,  et  olnil  Parisiis  die  vencris  décima  quinia 
Septeinbris,  anno  Doiuini  1447.  Auiina  ejus  rc* 
qiiiescal  iii  paoe.  Amen. 

Ce  Denis  du  Moulin  ou  Dumoulin  avait 
été  marié  avec  Marie  do  Courtcnay,  dont  il 
hvail  eu  Jean  du  Moulin  ;  après  la  mort  de 
8a  femfire,  il  embrassa  Télat  ecclésiastique, 
iet  parvint  aux  dignités  dont  il  est  parl(»  dans 
l^ipilaphe  ci-dessus.  De  ce  Jean  du  Moulin 
sortirent  plusieurs  branches  de  ce  nom,  <*n- 
tre  autres  culb'  dont  était  issu  le  fameui: 
Charles  du  Moulin,  avocat  au  parlement  de 
Paris  et  le  nlus  grand  jurisconsulte  qu'il  y 
ftit  eu  pour  le  droit  français.  La  famille  des 
du  Moulin  était  alliée  à  celle  de  Bolevne  ou 
de  Boulen,  de  laqiu^lle  était  Anne  de  Boulen, 
mariée  le  14-  novembre  1532  avec  Henri  VIII, 
roi  d  Angleterre.  La  reine  Elisabeth  qui  sor- 
tit de  ce  mariage  ne  rougit  pas  de  dire  au 
maréchal  de  Montmoreiicy, envoyé  parle  roi 
en  Angleterre,  Tan  1572,  |K)ur  Falliance  des 
deux  royaumes,  qu'Anne  du  Moulin,  fille  de 
Charles,  et  ses  enfants,  qui  a\ aient  été  mas- 
sacrés avec  elle  à  Paris,  par  ûcs  voleurs,  la 
nuit  du  10  février  de  cette  même  année, 
étaient  de  ses  parents. 

Le  même  jour,  9  mai,  on  démolit  laulel 
de  la  Saix)te;Trinit6,  vulgairement  dit  Tautel 
des  Ardents,*  qui  était  derrière  le  grand  aiJlel, 
entre  les  dt  ux  gros  piliers  du  fond,  au-dessus 
duquel  était  U'ie  figure  de  la  sainte  Vierge, 
d'albûtre,  parfaitement  bierï  travaillée.  Cet 
autel  était  élevé  de  telle  sorte  qu'on  le  voyait 
des  stalles  du  chœur  par-dessus  le  grand 
autel  ;  dessous  était  le  lieu  nommé  le  Con- 
diVotre,  fermé  à  clef  par  une  porte  à  deux, 
battants,  et  ouverte  à  jour  par  de  petits  ba- 
lustres.  C'est  en  ce  lieu  que  Ton  serrait  dans 
des  armoires  tout  ce  nui  était  nécess«iire 

J>our  célébrer  les  grandes  messes.  Dans  le 
ond^du  conditoire  était  un  petit  tabernacle 
doublé  en  dedans  de  brocard  d'or  et  d'argent 
à  fond  rouge,  où  l'on  mettait  le  Saint  sacre- 
ment, (prf>n  y  portail  en  cérémonie,  l()rs(iu'il 
y  avait  des  prières  de  Otiaranle-Heures  pour 
quelque  nécessité  publique.  Oîi  iiîOîilail  à 
cet  autel  par  deux  rampes  à  balustres  de 


cuivre.  Sous  la  grande  pierre  supérieure  du 
même  autel,  on  découvrit  un  petit  sépulcre 
de  plo;;  b  d'environ  un  demi-pied  de  long, 
sur  trois  pouces  de  large,  avec  son  couver- 
cle, dans  le^iucl  H  y  avait  des  reliques  enve- 
loppées dans  du  l^lTetas  (  ramoisi  ;  et  sur  ce 
petit  sépulcre  était  placé  un  vase  de  verre 
de  com|K)sition,  en  formt*.  de  ciboire  avec.%Âi 
couvercle,  dans  lequel  étaient  plusieurs  re- 
liques, et  un  morceau  du  procès-verlial  écrit 
sur  du  velin  à  demi  pourri,  où  Ton  nut  seu- 
lenient  lire  le  nom  cle  Hatton,  secrelaire  de 
Tévéque  de  Paris. 

Le  lundi  11  mai  1699,  on  trouva  à  cioji 
pieds  de  terre  un  tombeau  de  pierre  qui  était 
celui  d^Aymericde  Magniac,  cardinal  et  évè- 
que  de  Paris,  dans  lequel  é^ait  son  cor(i5 
embaumé,  et  enveloppé  d*uu  suaire  doul  il 
était  couvert.  Sur  le  même  tombeau  était  en* 
diâssée  une  grande  plaque  de  cuivre,  sur  la- 
quelle était  gravée  i'épitaphe  qui  suit  : 

Hic  jacet  in  Christo  Pater  Reverendissimiis  îkh 
minus  Âyinericus  de  Magniaco,  nalione  Lemofi- 
censis  in  Yitla  Sancii  Juniani ,  ex  nobilibus  pa- 
reniibus ,  ulriusque  Juris  Professer,  quoiuUm 
Rogiim  Joannis  et  Caroli  quinli  Consiliarius  et 
M:)gislcr  Kequestanim  liospiiii.  Primo  fuit  De- 
caiius  Kcolesisc  Parisiensis  notninatus ,  deînde 
ad  Poiitificaleni  assumpiusestdigniuiiein  :  un- 
dem  faclus  fuit  tHuii  Sancii  Ëusehii  Sanct« 
Roinana^  Ecclcsiae  Preshiter  Cardinalis.  Obiit 
anno  1584  Avenione,  20  die  Marlis;  cujos  cor- 
pus iutegrum  Parisios  asportaium  sub  bac 
tomba  requiescit.  Aniiua  f^jus  requiescat  in  pace. 
Amen. 

Sa  statue  était  élevée  sur  un  pilier  dans  le 
chœur,  près  la  porte  du  côté  (^  r£vangi'e. 
A  côté  du  tombeau  de  Piene  d*OrgemoDt 
étfiit  élevé  sur  une  grande  colonne  de  pierre, 
adossée  à  Tun  des  gros  piliers  du  chœur,  la 
statue  de  Philippe-Auguste,  fds  de  Louis  VU, 
et  grand-père  de  saint  Louis. 

Tous  les  ossements  énoncés  dans  leproc^ 
verbal  ci-devant  énoncé,  a()rès  avoir  été  <lé- 
cemment  déposés  dans  la  cha})elle  d  *  Saint- 
Léonard,  furent  nus  ensemble  le  6  juin  1699, 
dans  un  tombeau  de  pierre  de  taille,  couvert 
de  même,  et  fait  exi)rè$,  de  cinq  pieds  da 
long  sur  deun  pieds  de  large,  et  de  luiit  pou- 
ces de  prcdbndeur,  placé  sous  terre  dans  k 
sancluiiire  près  le  grand  autel  du  côté  de 
TEpître,  vers  l'endroit  où  le  célébrant  dit  le 
De  profundis  à  la  messe  avant  le  Lapabo. 

Le  lundi  7  décembre  1699»  après  midi, 
entre  Noues  et  Vêpres,  Tarcbevéque  en  ha- 
bits pontificaux,  accompagné  des  chanoines 
et  du  chœur,  flt  la  bénédiction  de  (a  pre- 
mière pierre  de  l'autel,  comme  il  est  marqué 
au  rituel  pour  la  première pierred*uneéglise, 
en  cliangeant  seulement  le  mot  d'fce/fftm 
en  celui  iVallare. 

Dans  la  plus  haute  pierre  des  fondements, 
on  creusa  l'espace  d'un  demi-pied  carré,  et 
Ton  y  mit  d'abord  une  couche  de  changea 
broyé,  et  [>ar-dessus  une  lame  de  cuivre  car- 
rée, sur  laquelle  est  celte  inscri|Hion  : 


Î^Z 


PAR 


D*El1GRAl>fllE. 


PAU 


ItU 


Louis  le  GrAii;!,  (Us  de  Louis  le  Jiisie ,  et  piïiil- 
fils  (rileiiri  k?ï  <ir.ind  ,  apnl'S  avoir  doiiipK^  l'Iiô- 
rcsii»,  rclîibli  I:i  vraie  ï\  'l'gion  daiis  lotil  son 
Royaume  ,  tcnniné  gloriouscinciit  plusioiirs 
graiides  guerres  par  Icrre  el  p.ir  mer  ;  voulant 
accomplir  le  vœu  du  Roi  soivpère,  cl  y  ajoulci* 
des  marques  ile  sa  piété  ,  a  fait  faire  dans  TE- 
glisc  cathédrale  de  Paris,  un  Autel  avec  ses  or- 
nemonls,  d*uue  magnificence  au-dessus  du  pre- 
mier projet,  et  Ta  dédiée  au  Dieu  des  armées , 
Maiire  de  la  paix  el  de  la  victoire,  sous  Piuvoca- 
tron  de  la  Sainle  Vierge,  Patronne  et  Protectrice 
de  ses  Elals.  L'an  de  N.  S.  KiOO. 

Par-dessus  cette  lame  on  'roînil  «lu  char- 
bon hro.yé,  et  sur  ce  ciiarb')ti  on  mit  quatre 
médaillés,  savoir*  une  d'or,  pesant  un  marc 
un. gros,  faile  par  Besnard,  rep;Y;senlanl  d'un 
icùié  le  roi  Louis  Xill  en  bûsto,  avec  C43Uo 
légende  : 

LudovicusXllL  Fr.  et  Nav.  Rex 

«t  sur  le  revers  est  représenlé  une  Noire- 
•DAme  de  Pitié  qui  tifint  Jésus-Chrisl  moit 
-siir  ses  gen  ux  et  le  munie  Louis  Xlll  à  ge- 
noux, qui  lui  présente  son  sceptre  et  sa  cou- 
Tonne,  avec  ces  mots  dans  Tcxergue  : 

Aram  vovit  1055. 

pour  légende  : 

Se  et  Rcgnum  Deo,  sub  B.  Mariic  tulela  consecravU. 

Une  autre  médaille  d'or,  pesant  un  marc 
juste,  faile  par  Roussi  1,  repiéso'UaiU  d'un 
côté  Louis  XIV^  en  l)u^le,  avec  celle  inscrip- 
tion autour  : 

Ludovicus  Magnus  Rex  Cliristianissimus, 

et  sur  le  revers  est  représenté  Tautei  comme 
il  devait  être  selon  le  preiuier  projet»  avec 
ces  mots  dans  Texergue  : 

Aram  posuit  1609. 
et  celte  légende  autour  : 

Volum  a  paire  nuncupntum  solvit. 

Ou  y  mit  aussi  deux  autres  médailles  d'ar- 
gent de  la  uiùme  grandeur,  el  rei)réseiilant 
les  mômes  choses  que  1rs  deux  «1  or,  pesant 
chacune,  celle  d  •  Louis  XIII  cinq  onces  un 
gros,  et  celle  de  L'>uis  XlVriiq  onces  juste. 
Kntro  les  lombes  des  évùques  el  archevê- 
ques qui  ont  été  inhumés  dans  ce  chœur,  il 
Y  e'1  avait  uuelque>-uMe8  sur  lesquelles  il  y 
avait  des  éjâliiphes.  Celle  de  Renaud  de 
Beau'ie,  arcnevéïiue  de  Bourges ,  puis  de 
Sens,  et  grand-aunjônier  de  France,  était  de 
marbre  noir,  et  on  y  lisait  cette  épitaphe  : 

D.  0.  M. 
Et  eternae  memoriaî  viri  immortalitate  dignis- 
timi  Reginaldi  de  Beaune  ,  qui  sex  Gbristianis- 
simis  Regibus  ,  Francisco  1,  llenrico  II,  Fran- 
cisco H,  Carolo  IX,  llenrico  III,  llenrico  IV, 
lldelcm  strenuuuH|ne  navavito))eraui;  Francisci 
Andium,  et  Allençoiiii  Diicis  (^ancellarius ,  iii 
A  ula  Palatious,  in  Seiiatu  Piirisiensii  Sanctiorque 


Corsilio  Senator;  in  Saccrdotiim  Convenio  £e- 
clesiasticis  Otiieiis  gl«>rlose  perfunciuft,  priimiiii 
Miiu:itensis  Flpi'sropus,  deinde  RiturisensisPa- 
Iriaivlia  Archiepiscopus,  Aquitani:e  Primas, post 
ea  Senonum  Arcliiepiscopus,  Galliœ  et  Gorma- 
niîc  Primas  ,  IHa<^uu9que  Fnifict:c  lUeeniesina- 
rîus.  plenus  lionoribiis  et  annis  animam  scit^tiis 
omnibus,  et  virtuiibos  decoratam  Deo  redilidit 
Anno  a^tati^Td,  1046.  Garola  et  Maria  de  Beaune, 
e  fratribus  filioe  mœrentes  posuerunt. 

On  remarque  que  Renaud  de  Beaune,étant 
devenu  ar  In'vûque  de  Sens,  continua  h  faire 
poi'ter devant  lui  la  double  croix  (pi*il  faisait 
porter  h  Bourges  en  qualité  de  patriarche,  et 
que  ses  successeurs  archevêques  de  Sens 
ont  toujours  continué  depuis  à  la  faire  [iov^ 
ter  de  môme,  quoique  les  piédécessours  4le 
Renaud  de  Beaune  n*en  eussent  jamais  porté 
qu'une  sim|ile. 

Suis  u»io  aulre  tombe  do  marbre  noir  qui 
est  vis-à-vis  la  chaire  épiscopale,  gît  le  cOrps 
de  Pierre  de  Marca,  président  au  parlement 
de  Navarre,  puis  évOque  de  Couserans;,  en- 
suite arciievùipie  de  Toulouse,  et  enfin  ar- 
chevôque  de  Paris.  Celait  un  liommc  d'un 
grand  sens  et  d'une  grande  érudition.  Le 
plus  considérable  des  ouvrages  qu'il  a  don- 
nés au  public,  est  son  traité  />c  conx:ordiu  «a- 
cerdotii  et  mpcrii,  livre  également  savant  et 
polititpie»  dans  lerpicl  Fauteur  travaille  à 
établir  une  médiation  entre  les  droits  du 
rrd  et  les  prétentions  de  la  Cour  de  Rome. 
Cet  archevcVjue  était  d*une  ancienne  no^ 
blesse  de  Béarn,  qui  porte  pour  armes  d'a- 
zur à  la  barre  d  or,  accompagnée  de  deux 
lions  passants  d'or.  Garsias  de  Marca  com- 
mandait la  cavalerie  de  Gaston,  prince  de 
Béarn  ,  au  siège  de  Saragosse,  Tan  1118. 
Quoique  ses  descendants  aient  suivi  la  pro- 
fession des  armes,  on  trouve  néamnoms, 
vers  Tan  U40,  un  Pierre  de  Marca  qui  était 
grand  jurtscoiisulie,  et  président  des  oon- 
seiis  du  )M'ince  son  maître.  M.  de  Marca  nV 
vail  jamais  été  ministre  du  parti  des  préten- 
dus réformés,  ni  môme  jamais  été  engagé 
dans  leur  secte,  comme  l*a  préleuda  Guv 
Patin,  (pii  avance  aussi  sans  preuve|loiu»  I, 
letlre  09)  que  ce  prélat  était  de  i>asse  lex- 
traction.  Voici  son  épitapbe  : 

Peu-us  de  Marca  illustri  et  antîqua  gentc  nobilia 
Bearmis,  moribiis,  virltitibus,  pielaie,  rerum  ge- 
reudanimperitia,  scriptis.Juris  puhlici,  diviiii  el 
bumani,  Eeclesiasiici  atqiie  Civilisbcieiitiainler 
omnesperînsigiiis.  ExNavarrx  Parlamenti  Prae- 
sidcSacri  Gonsistorii  Cornes  ordioarius,perRu- 
scinoiiem  et  Catalouiam  inissiis  Domiiiicus,  et 
Regias  Visitator,  et  Conseranoriim  Episco[K>j  Ar- 
chiepiscopus Tolosaniis,unusex  summis  Regni 
Admiiiistris;  a  LudovicoXIV  Archiepiscoptis  Pa- 
^isica^isnominatus,  ab  Alexandre  Vil  confirma 
Uis,obdormivit  in  Domino.  mazimobnjusSedis, 
cl  toliiis  Ecclesia',  Rcgni,  Rrîp.  luclii,  iic  29  Ju- 
nii  16Ui. 


ifss 


PAR 


DIGTIOMMAIRL 


PAR 


IS5« 


Vis-à*fM  la  chaire  archiépiscopale,  mais  k 
maia  gauche,  était  aussi  la  tombe  d*IIar- 
douiû  de  Péréfixe,  archevêque  de  Paris. 

▲  et  a 
Hicjiicct  Hardouinutt  de  Perefiie  de  Beaoïnoui, 
Luderici  XIV  Reguin  sapieuiissimi  sapieiilissH 
mus  PrsBceplor.  PhiBiun  Episcopus  Rulheoeii- 
sis,  detade  Parîsiensis  Archiepiscopus,  Sorbon» 
Provisor,  Regii  Torquatonim  Equiiuro  Ordînis 
Coromendaler  et  CanceUarius,  vir  corporis  di- 
giiilale,  ingenîi  prseslanlia,  aniini  candore,  iiio- 
rum  et  dectriiue  puritate  ,  bonis  omnibus  corn- 
meadatos,  in  luendis  repeiendisque  su»  Sedis 
et  Ecdeske  bonoribus  ;  diligens»  feiiZyipodestus, 
*  tîbi  parcus,  tibi  sevems ,  etpL  caHeros  liberaiîs 
et  îndalgent;  qui  dura  bancEcclesiam  per  leptea- 
DiuHipiaei  assîdua  sollicîtudine  regU,  omat, 
amplillcaty  toi  tantis  laboribus  non  defessus,  sed 
eihaustus,  corpore  deficiens  non  animo,  iaspe* 
rata  morte  suis  ereptus  est  dum  sese  omnibus 
toCum  daret:  sic  Deo  plenus,  Ccelo  matunis, 
obiit  ineante  aonno  i67i  «tatis  (>5. 

François  de  Harlay,  archevêque  de  Paris» 
premier  duc  de  Saint-Cloud,  pair  de  France, 
fut  aussi  inhumé  dans  ce  chœur.  Il  n'j[  avait 
sur  sa  tombe  qu'une  inscription  fort  simple; 
mais  M.  Legendre,  chanoine  de  cette  église, 
et  très-cooDU  dans  la  république  des  lettres 

er  les  ouvrages  dont  il  Ta  enrichie,  a  écrit 
Vie  de  ce  prélat  son  bienfaiteur,  et  a  com- 
posé en  son  honneur  Tépitaphe  suivante  : 

HIC  JàCBT 

Reverendissîmus  in  Cbristo  Pater  Franciscus  ex 
au  tiqua  atque  illuslri  Harlxorum  gente,  Rotbo- 
magensis  primum,  deinde  Parîsiensis  Arcbiepi- 
SGopus ,  Dux  et  Par  Francix: ,  Regioruiu  Ordi- 
Mm  €ommendalor,  vir  magiii  nominis  :  forma 
egregia,  TiTîdo  satHimiqae  ingénie  :  praRcellenti 
llUerarum  omnium  notitia ,  facundia  supra  û- 
dem,  eaqne  exieniporanea  :  morum  suavitate  et 
eleganlia  :  incredibili  de  omnibus  bene  merendi 
stadio  :  exquisitissiiiio  rerum  usu  :  singulari  in 
pertrtciandis  negoUis  solenia  :  eximia  in  Re- 
'  gem  tlde  :  ampliflcandae  Religionis  zelo  longe 
darissimus.  Rothomagensi  Arcbiepiscopatu  an» 
;-  .aisunde  viginti  sapientissime  administra to ,  ad 
Parlsiensem  Catbedram  provertus  est  a  Ludo- 
vioo  UV,  Regum  maxime.  Tum  Régis  volun- 
tate»  omniumque  existîmaiione,  Ecclesiae  Galli- 
cane Arbiter,  controversias  omnes,  pacis  aman- 
tissimus,  aut  composuit,  aut  dijudicavit.  Cleri 
Comitiis  novies  quaier  solus,  praefuit.  A  Ghri- 
stianissimo  Rege  designalus  est  Cardinalis,  por 
purae  tamen  caruil  bonoribus  ;  repeniina  quippe 
morte  correptus ,  rébus  huuianis  excessit,  se- 
ptuagenarins,  minus  octodiebua,  vin.  Idus  Aug. 
aan.  1695.  Ponlificatus  Parîsiensis  ferexxv. 

Lorsqu'on  1711  on  creusa  une  crypte  pour 
servir  de  sépulture  aux  archev^^ques  de  Pa- 


taphes  qui  étaient  dans  ce  chœur,  et  desquels 
on  vient  de  parler  pour  en  conserver  la  mé- 
moire à  la  postérité.  Ce  fut  en  ce  même  lieu 
et  en  ce  même  temps  qu'on  trouva  plusieurs 
bas-reliefs  el  inscriplions  antiques.  C'est  en- 
core \\i  que  furent  inhumées  les  entrailles 
du  cardinal  deNoailles,  archevêque  de  Paris, 
mais  sans  aucune  inscription. 

Au  bas  des  marches  par  lesijueUes  on 
monte  au  grand  autel,  ont  été  mises  les  en- 
trailles des  rois  Louis  XIU  et  Louis  XIV, 
avec  ces  inscriptions  : 

Yiscera  Ludovici  XIO  Régis  Chislianîssîmi , 
anno  mpcxlih  ,  xiv  Mail. 


Tiscert  Ludovici  XiV,  Régis  Gbristiantssiml , 
anno  mbccxv»  i  Septembris. 

Le  cardinal  de  Noailles  ût  faire  au  chevet 
de  ce  chœur  une  grande  niche  fort  ornée, 
dans  laquelle  on  a  placé  la  chAsse  de  saiot 
Marcel,  évêque  de  Paris,  et  Tun  des  patrons 
de  cette  ville.  Ou  ne  porte  ordinairement 
cette  chAsse  en  procession  qu'une  fois  Tan, 
qui  est  le  jour  de  l'Ascension;  ce  sont  les 
orfèvres  qui  la  portent. 

En  sortant  du  chœur  par  la  porte  princi- 
pale pour  entrer  dans  la  nef,  le  premier  ob- 
jet qui  se  présente  est  une  tombe  de  marbre 
noir,  sous  laquelle  a  été  inhumé  H.  de  la 
Porte,  chanoine-jubilé  de  cette  église,  qui  a 
donné  les  huit  tableaux  dont  il  est  parlé. 
Voici  l'épitaphe  qui  est  gravée  sur  cette 
tombe: 

STÀ    VIATOa. 

Adoraloqoe  Deo  mireris  commemorandam  lîbe- 
ralitatcm  DD.  Antonii  de  la  Porie  Parisiens. 
Sacerd.  bi^us  EccL  Canon.  Jubikci,  cujus  cine- 
res  hic  beatam  resurrcciionem  expecianl.  Ho- 
sii»  satutari  tabernaculum  in  sole  ex  argenlo 
deaurato  pondo  Ubrarum  cenlum  posuit.  Tabu- 
lis  octo  legregie  piclis  bunc  Cborum  exomavit 
redilu  anuuo  8(M)  librarum  Eccl.  Parisi.  auxit. 
Nosocomii  vero  panperes  bairedes  ex  asse  insU- 
luii.  Qq»  dona  non  mors  extorsit  exaaimi ,  sed 
pietas  imperavit  ineoinmi,  denique  gravis  annis, 
meritis  gravier,  qnas  Cœlo  consecravitopes,  mul- 
tiplicato  fœnore  percepturus.  Oblît  xxnr  Decemb» 
anno  Dom.  1710,  a:taiis  83>Can.  60  Desiderium 
sui  relinquens  el  exemplum.  Tôt  beoeftcioniB 
memor  Eccles.  Paris,  solennl  sacrlftcio  qooi- 
annis  xxv,  die  benefactori  soo  paraotat. 

Dans  la  croisée,  et  k  chaque  côté  de  la 

i)rincipalo  porte  du  chœur,  est  une  chapelle 
ort  ornée  et  adossée  au  jubé. 

Celle  qui  est  vers  le  midi  était  autrefois 
nommée  la  cha(>ello  de  Saini-Jean  TEvangé- 
listc,  et  ensuite  la  chapelle  de  la  Vierge,  et 
l'autel  des  Paresseux,  ainsi  nommé  à  cause 
qu'on  ;  devait  dire  tous  les  jours  une  messe 
à  onze  heures  du  matin  pour  ceux  qui  se  le- 
vaient tard.  Jean  Lemoine,  chanoine  de  l'é- 


lise de  Paris,  fonda  un  chapelain  pourdes- 
ris,  on  détruisit  toutes  les  tombées  et  les  épi-     servir  cette  chapelle.  Voici  ce  qu*oa  lit  à  ce 


ns7 


PAR 


frpvràpuie. 


PAR 


liSê 


stijetdans  leTfécrotoge  de  celte  église  :  «2Ca- 
lendas  Jiinii  obi  tus  Joannis  Monachi  Sacerdo- 
lis  Concanonici  nostri,  cujas  anniversarium 
celebrntur  die  21  Junii,  hoc  est  10  calendas 
Juin.  Dictus  etiam  Monachus  fundavitunam 
Capellaniampftrpeluam,  sitam  juxta  chorum 
efimaginem  B.  Mariœ  in  navi  Ëcclesiœ,  alias 
dictam  altare  pigrorum.  » 

Cette  chapellonie  est  la  plus  riche  qu'il  y 
ait  dans  cette  (église  métropolitaine;  elle  rap- 
portait au  moins  2,000  livres  à  celui  qui  en 
était  pourvu.  Mais  le  titre  en  a  été  éteint,  et 
réuni  par  Son  Eminence  le  cardinal  de 
Noaiiles  au  chœur  de  celte  église,  pour  aug- 
menter les  appointements  des  musiciens  qui 
ne  sont  point  prêtres. Ce  cardinal  qui  lavait 
fait  décorer  avec  le  goût  et  la  magnificence 
qu'on  y  remarque,  fil  la  cérémonie  d'en  bé- 
nir Tautei  le  6  mai  de  Tan  1719.  11  est  de 
marbre  vert  campan,  et  taillé  en  forme  de 
tombeau.  Le  milieu  est  omé  d'un  cartouche» 
dans  lequel  est  le  chiffre  de  la  Vierge,  et  .les 

Gns  ou  encoignures  sont  enrichis  de  conso- 
>  de  bronze,  le  tout  doré  d'or  moulu:  sur 
cet.  autel  est  un  gradin  qui  porte  un  taber- 
nacle de  bronze  d'un  dessui  Irès-riche  et 
d'une  exécution  très-légère.  Au-dessus  de 
ce  labernacle  est  élevée  sur  des  nuées  une 
statue  de  marbre  blanc  de  cinq  pieds  et  demi 
de  hauteur.  Cette  figure  représente  la  sainte 
Vierge  tenant  entre  ses  bras  le  libérateur  du 
genre  humain;  le  tout  est  renfermé  par  deux 
groupes  de  colonnes  corinthiennes  entre  les- 
quelles sont  des  torchères  de  bronze  à  quatre 
branches  chacune,  qui  servent  de  chandeliers 
d'une  manière  très-convenable  à  l'endroit  où 
elles  sont  placées.  Les  arrière  -  corps  sont 
composés  de  deux  pilastres  chacun,  et  ren- 
ferment des  bas-reliels  de  métal  doré  qui  re- 
Ïirésenlenl  l'Annonciation  et  la  Visitation, 
/entablement  est  une  corniche  architravée, 
accompagnée  de  consoles  qui  tiennent  lieu 
de  modiilons.  Du  milieu  de  cette  corniche 
s'élèvent  quatre  grandes  consoles  qui  for- 
ment une  espèce  de  baldaquin  avec  deux 
Anges  groupés  qui  tiennent  dans  leurs  mains 
des  palmes,  des  lis  et  des  couronnes.  Sur 
Tattique  sont  des  groupes  d'enfants  tenant 
des  cartouches  dans  lesquels  sont  les  attri- 
buts de  la  Vierge.  Cet  atlique  est  terminé  (>ar 
deux  grandes  torchères  fort  ornées.  Toute 
cette  sculpture  est  d'Aiiloine  Vasse,  de  TA- 
cadémie  royale  de  sculpture. 

Le  corps  du  cardinal  de  Noailles,  archevê- 
que de  Paris,  mort  le  k  mai  1729,  fut  inhumé 
devant  cette  chapelle,  ainsi  qu'il  l'avait  or- 
donné. Voici  l'épitapho  qu'on  lit  : 

AD   PEDES  DEIPARiE. 

Quand  semper  religiose  coluerat,  liic  jacel  ut 
teslainentojussrLudovicu$i-Antoniu8  de  Noailles, 
S.  R.  E.  Cardinalis,  Archiepiscopus  Parisiensis, 
Dux  S.  Clodoaldi,  Par  Francias  :  Regii  Ordinis 
S.  Spiritus  Comniendator  ,  Provisor  Sorborue  , 
ac  Regiae  Navarrae  Superior;  commissi  sibi  gre- 
gis  sollicitudiiic  Pastor,  charilate  paler;  inori- 
bus,  forma  domui  suœ  benc  prxpositus,  Domus 
Domini  zeloaccensus,  in  oralione  nssiduns  ,  in 
DiCTio?(i*f.  d'Epiqraphir.  L 


labore  indefessas ,  In  cultn  nodestos ,  in  Ticto 
simplex,  sibi  parcus,  in  csteros  sancte  prodigns; 
a  teneris  ad  senium  xqualis  idemque,  semper 
pnidens,  mitis,  paciflcus,  vîlam  transegit  bcne* 
faciendo.  Ecclesiam  Parisiensem  annis  xxxiv 
rexit,  dilexit,  excoluit,  ornavit  :  ejus  beneficen- 
tiam  horoines  si  taceant,  hujus  basilioc  lapides 
clamahunl  :  obiil  plenus  dierum,  omnibus  flebi- 
lis,  die  Mail  4,  ann.  Domini  i7i9,  xtalis  78,  viro 
misericordi  divinam  misericordiara  apprecare. 

Au-dessus  de  celle  tombe  on  voit  sept 
lampes  d'argent  d'un  beau  travail,  données 
par  Louis  XIV  et  Marie-Thérèse  d'Autriche 
sa  femme.  Elles  sont  entretcDues  par  la  ville. 
Depuis,  le  chapitre  a  fait  faire  à  ses  frais,  par 
Ballin,  une  nouvelle  branche  plus  magnifique 
que  la  première. 

La  cnapelle  de  Saint-Denis,  qui  est  de 
l'autre  côté  de  la  grande  norte  du  chœur, 
fait  symétrie  avec  celle  de  la  Vierge,  et  est 
également  magnifique;  elle  est  aussi  l'ou- 
vrage de  la  pieuse  libéralité  du  cardinal  de 
Nouilles.  La  statue  de  saint  Denis,  et  toute 
la  sculpture  de  cette  chapelle,  sont  de  Cous-, 
tou  l'ainé,  un  de  nos  plus  fameux  sculpteurs 
selon  l'ancien  usage.  Il  y  a  sous  l'autel  qua- 
tre châsses  où  Ton  conserve  plusieurs  reli- 
ques. La  première  du  côté  du  cloître  ren- 
ferme celles  do  saint  Justin,  martyr;  la  se- 
conde, celles  des  saintes  vierges  martyres  de 
Cologne;  la  troisième,  celles  de  saint  Gen- 
dulphe,  dont  le  corps  fut  mis  en  dépôt  dans 
cette  église  vers  le  xiii*  siècle  ;  et  la  qua- 
trième, celles  de  saint  Séverin,  solitaire  de 
Paris,  qui  fut  le  père  spirituel  de  saint  Cloud, 
et  qui  lut  inhumé  dans  cette  cathédrale  vers 
le  milieu  du  vi*  siècle.  Une  petite  grille  qui 
ferme  le  devant  de  cet  autel  laisse  voir  ces 
châsses,  et  c'est  en  présence  de  ces  reliques 
que  ceux  qui  ont  reçu  le. bonnet  de  docteur 
en  théologie  de  l'a  main  du  chancelier  de  l'é- 
glise et  de  l'université  de  Paris,  viennent 
sur-le-champ  jurer  qu'ils  défendront  la  vé- 
rité de  cette  divine  doctrine  jusqu'à  l'effu- 
sion de  leur  sang. 

C'est  sous  cette  croisée  que  fut  inhumé 
Paul  Emile,  chanoine  de  cette  église  et  au- 
teur d'une  Histoire  de  France.  Il  était  de  Vé- 
rone, et  un  des  plus  beaux  esprits  de  son 
temps.  Louis  XII,  qui  connut  son  mérite^ 
l'amena  en  France,  et  lui  donna  une  pensioo 
considérable.  Il  fut  trente  ans  à  composer 
les  dix  livres  de  son  Histoire  de  France.  Il 
copia  Gaguin,  fit  de  nouvelles  recherches,  et 
observa  l  ordre  chronologiaue  dans  son  his- 
toire, ce  qu'aucun  de  nos  historiens  n'avait 
fait  avant  lui.  Voici  l'épitaphe  qu'on  lisait 
autrefois  sur  sa  tombe  : 

Paulus  iCmilius  Vcronensis  hnjus  Ecclesiae  Ga- 
nonicus,  qui  praeter  eximiam  vilae  sanclitatem 
quanta  quoque  docirina  pracstiterit,  index  aiqae 
leslis  erit  blsloria  de  rébus  geslis  Franconim 
posteris  ab  eodem  edita.^  Obiit  anno  Domini 
4529,  die  5  mensis  Mali. 

La  voûte  et  la  rose  méridionale  de  ceUe 
croisée  meniçant  ruine,  l'on  commença  à  les 

40 


,1 


ii59 


PAR 


mCTlONNAlRfi 


PAR 


iî60 


réparer  au  mois  de  janvier  1725.  Ces  répa- 
rations, qui  out  coûté  plus  de  200,000  lirreSy 
ont  été  faites  aux  frais  du  cardinal  de  NoaiU 
les,  archevêque  de  Paris.  Ce  fut  Claude  Pi- 
net,  appareilleur,  qui  exécuta  celle  entre- 
prise on  1727,  sous  les  ordres  de  Boffrand, 
architecte  du  roi.. En  1728,  on  grala  et  on 
'  reblanchit  le  dedans  du  chœur  et  de  la  croi- 
sée de  colle  église. 

En  1731,  on  a  fait  la  même  réparation  dans 
la  nef.  On  a  aussi  fait  mettre  tous  les  vitraux 
en  verre  blanc  et  réparer  la  rose  qui  est  au- 
-dessus de  l'orgue.  Celle  dépense  a  éié  faite 
^par  le  chapitre,  de  môme  que  celle  de  l.i  res- 
tauration de  Torgue ,  et  d'une  augmentation 
de  quatorze  cents  tuyaux,  ce  qui  fait  un  des 
-orgues  le  plus  fort  et  le  plus  parfait  qu'il  y 
ait  en  Europe. 

On  compte  quarante-cinq  chapelles  aulour 
de  celte  vaste  église.  On  ne  décrira  ici  que 
celles  où  il  y  a  des  monuments  qui  peuvent 
servira  l'histoire  ou  à  la  perfoctjon  des  arts. 

Attenant  le  portail  qui  est  du  côté  du  cloî- 
tre, et  en  allant  du  côté  du  levant,  est  la 
chapelle  de  Saint-Marcel,  autrefois  nommée 
de  Saint-Juiien  du  Mans,  mais  qu'on  nomme  ^ 
souvent  la  chapelle  Noire,  ou  la  chapelle  du 
-Damné,  à  cause  de  Thisloire  ou  plutôt  de  la 
fable  que  Ton  va  rapporter.  On  dit  que  Rai- 
mond  Diocres ,  chanoine  de  Notre-Dame, 
mourut  en  odeur  de  sainteté  vers  l'an  i08i, 
et  que  son  corps  ayant  été  porté  dans  le 
chœur  de  cette  église,  il  leva  la  tôle  hr.rs  du 
cercueil  à  ces  mots  de  l'oflice  des  morts  : 
ÎResponde  mihi  quantas  habeo  iniquitates,  etc., 
«t  dit  :  Justo  Dei  iudicio  accusatus  sum.  Les 
assistants,  saisis  aétonnement  et  de  frayeur, 
discontinuèrent  le  service  et  le  remirent  au 
lendemain,  et  cependant  le  corps  lut  déposé 
dans  la  chapelle  qui  donno  lieu  à  cet  arlicle. 
1^  lendemain  on  recommença  l'office,  et 
lorsqu'on  fut  au  même  verset,  le  mort  parla 
de  nouveau,  et  dit  :  Jusio  Dei  judicio  judi^ 
catus  8um.  L'on  remit  encore  Tollice  au  Jour 
suivant ,  et  au  môme  verset  le  mort  dit  : 
Justo  Dei  judicio  condemnatus  sum.  D'autres 
rapportent  autrement  cette  fable,  et  disent 
que  le  mort  se  leva  trois  fois  le  môme  jour 
pondant  Toffice,  c'est-à-dire  une  fois  à  cha- 
que nocturne.  Les  uns  disent  qu'on  jeta  le 
corps  de  Diocres  à  la  voirie,  et  les  autres 
qu*un  spectre  l'emporta.  On  ajoute  que  ce 
terrible  miracle  fut  la  cause  de  la  retraite  de 
saint  Bruno,  qui  y  était  présent.  Le  docteur 
Launoy,  dansle  siècle  dernier,  s'inscrivit  en 
faux  contre  cette  tradiiion,  et  publia  desdis- 
seilutions  fort  curieuses,  intitulées  :  De  vera 
causa  decfssus  sancti  Brunonis  in  eremum. 
Aux  raisons  de  Launoy  on  en  a  ajouté  d'au- 
tres, en  sorte  que  la  fausseté  de  ce  prétendu 
mirarlo  est  aujourd'hui  démontrée. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Eustachenntélé 
inhumés  Jean-Baplisie  Budes  de  Guébi  iant, 
maréchal  de  Frani;e,  et  Renée  de  Bec-Cn'pin, 
%n  femme.  Ce  maréchal  mourut  le  24-  novem- 
bre de  l'an  iOV.'l,  d'un  coup  de  f  «uconrienu 
qu'il  avait  re^u  sept  jours  auparaxanl  de- 
vant Hotweil,dunt  il  futsait  le  siège.  Sa  veuve 
lit  ttttniporter  sou  corps  à  Paris^  où  il  fut 


déposé  h  Saint-Lazare,  puis  porté  è  Notre- 
Dame  avec  beaucoup  de  |)ompe,  le  8  de  juin 
de  l'an  IGH,  à  dix  heures  du  soir.  Le  len- 
demain on  tit  I  onr  lui  un  service  dans  c«'lle 
église,  auquel  assistèrent  toutes  les  cours 
supérieures  et  le  corps  de  ville,  par  ordre  de 
la  reine  récente,  honneur  qu'on  n'avaii  ja- 
mais rendu  jusqu'alors  qu'aux  rois  et  aux 
fils  de  France, 

La  maréchale  de  Guébriant,  de  son  rôle, 
était  une  femme  de  beaucouf)  d*esprii,  tièie, 
dissimulée  et  ambitieuse.  C'est  jusqu'ici  la 
seule  femme  qui  ait  eu  de  son  chef  ta  qua- 
lité d'ambassadrice.  On  lui  dunna  ce  carac- 
tère eu  16^5,  lorsqu'on  la  nomma  pour  con- 
duire en  Pologne  la  reine  Marie  de  Gonza|$ue, 
et  elle  le  soutint  avec  tout  le  courage  et  toute 
la  prudence  qu'on  nourrail  trouver  dans  uu 
homme  consommé  dans  les  négocialiois. 
Celle  héroïne  mourut  à  Périgueux  le  2  sep- 
tembre 1659,  et  son  corps  fut  mis  auprès  du 
maréchal  son  mari.  Voici  leurs  épitaphes, 
qu'on  lit  sur  un  marbre  noir  qui  est  daus 
cette  chapelle  : 

Piiset  heroicisnianibus  Joannis-Baptislae  de  Ba- 
des,  Coiiiilis  de  Giicbrianl ,  Gailiœ  Poleniarclii, 
qui  ex aniiqua  Biilanniœ  minoris  génie  edilus, 
per  onines  milili;e  gradiis  ad  rei  bellic:e  apicein, 
solo  virtulis  sutTragio  evectus,  Germaiiiam  iui- 
plcvit  reruin  geslaruin  gloria,  el  posl  mulias  vi- 
ctorîus,  in  obsidione  UolucHi;c  urliis  lellialiter 
vulncralus,  capla  urbe  uiagno  exercilus  ileside- 
rio  et  Heip.  dauino ,  e  vivis  sublaliis  esl  die  ii 
Novemb.  1645,  a^lalis  4i.  Delpbiuo  filio  mode» 
ralorem  desiinavetai  Ludo viens  jnsins,  Galiis 
Uex,  dcmuni  regio  funere  elatns,  Crequeiiii  or- 
dinum  concnrsu  in  liac  Orbis  Gullici  principe 
basilica  liononlice  condilusest. 
Hic  eliamsila  Uenala  duBec-Crepin,  incompara- 
bilis  fœinina,  nalalinui  splendore ,  et  virlutnin 
gloria,  non  inipar  marilo  uxor  quac  inler  vi.luî- 
latis  luctum  et  lachryinas  a  Cbrisiiantssimo  liè- 
ge, Serenissinice  Poloniie  lleginae  Marias  Goiiza- 
guae,  cornes  ilineris  addila ,  supra  sexiis  cou  j- 
tioneni,  et  ad  singularcin  piudentix  comiiien- 
dalione<n  legationis  niunere  fungens,  apu  1  sep- 
tentrionis  Ptincipes,  Gennaniam,  Poloniam,  ha- 
liam,  et  alias  Orbis  plagas  in  admiralionem  sui 
traxit,  tandem  a  Ludovico  Magno  Regise  spoiis^ 
Marix-Tlieresise  elecla  cornes  lionorarîa,  diini  in 
Aquiianiam  ad  Regiiiam  pergerel,  apu  t  Pein»- 
corios  obiit  die  2  Septenibris  1659,  aetatis59. 
Hic  ciiain  marilo  justa  persolvl  singulis  aniiis 
curavii  die  2i  Novembris. 

Les  chapelles  de  Saint-Martin  el  de  Sainte- 
Anne  n'en  font  plus  qu'une,  qui  esl  déclinée 
h  la  sépulture  de  la  mai^-^on  de  Noailles.  L'ar- 
chiteclure  intérieiire  «  été  ordonnée  et  con- 
duite par  le  sieur  de  Bolfrand. 

L'autel  est  enrichi  des  plus  beaux  marbres, 
qui  «ml  été  travaillés  par  Tarlel,  marbrier  el 
contrôleur  des  marbres  du' roi.  Au-dessus 
de  cet  autel  e>t  un  grand  has-relief  de  mêlai 
doré;  qui   représente   l'Assomptioa  de  la 


1261 


PAU 


D'LPIGUAPHIE. 


PAR 


liôf 


Vierge  et  sert  de  tableau  à  cette  chapelle. 
Le  pourtour  est  enrichi  de  nu^es  et  do  ché- 
rubins aussi  de  métal  doré.  Tout  cet  ou- 
vrage est  de  Uené  Fremin,  sculî^teur  du  roi. 
Les  deux  statues  de  marbre  blanc  sont  de 
Jacques  Biiusseau,  sculpteur  du  roi;  celle 
du  c6téde  TEf^ître  représunte  saint  Maurice, 
•et  celle  qui  est  du  cùlé  de  l'Evangile,  saint 
Louis.  DansTatlif^ue  de  cet  autel  est  un  bas- 
relief  de  bronze,  qui  représente  Jésus-Christ 
donnant  les  clefs  à  saint  Pierre.  Ce  bas-reliei 
et  les  autres  ornements  de  bronze  qui  rac- 
compagnent sont  aussi  de  Jacques  Bousseau. 
Entre  les  deux  croisées  de  cette  chapelle, 
et  en  face  de  Taulel,  est  une  urne  enrichie 
dune  tête  de  chérubin  et  de  festons  do 
feuilles  de  cv.près,  le  tout  sculpté  par  du 
Goulon,  excellent  sculpteur  en  bois.  C'est 
dans  celte  urne  qu*a  été  mis  le  cœur  du  feu 
cardinal  de  Noailles.  Le  lourde  cette  cha- 
pelle est  aussi  orné  de  panneaux  de  marbre, 
dont  il  y  en  a  deux  plus  grands  que  les  au- 
tres, dans  l'un  desquels  le  chapitre  a  fait 
mettre  Tinscriplion  suivante  t 

Enilneiil.  el  Revereiul.  Ludov.  Ant.  de  Noailles, 
S.  R.  E.  Cardinali  Paris.  Ardiicpisc.  Duel 
Saiicli  Clod.  Pari  Franc.  Regii  Ordinis  S.  Sptr. 
Conuiiend.  ob  resarcilas,  el  iiisignilcr  decoralas 
complures  hiijus  acdis  parles.  Cadiica  multis  lo- 
tis bu;c  Basilica  graviorcs  in  poslerum  ruinas 
niinabalur.  Nccessarios  Umli  operis  snmplus  in 
se  uniim  recipere  voluil  pie  muriificus  Ponlifex. 
Nec  salis  babuil  inslaurare  sarla  lecla  Templi, 
aUiue  infirma  el  lal>oranlia  fulcire,  nisi  insuper 
carissimam  sibi  spoiisain,  alienus  ipse  ab  omni 
faslu  eleganler  adornaret.  Sic  aulein  Divinae  Do- 
mus  decori  coiisuluil,  ul  inde  nibil  delrimenli 
\iva  Cbrisli  Teinpla  caperent.  Cui  muniûccnliae 
non  inagis  ex  annuisrediiibus  quam  ex  uberi  noo- 
desii:R  et  frugal! lalis  fundo  sudicit.  Locandae 
deceniius  S.  Marcelli  capsae  xdiculum  pone 
Sancluarium  condidit.  Duplicem  ambonem,  et 
appticala  ulrique  Altaria  excitavit.  Camerani 
decussalam  sub  minore  canipantli  faliscenteni 
démoli  tus,  novam  conslruxit.  Templum  inte- 
rius,  deterso  vcleri  silu,  prislino  nitorl  resliluit. 
Plumbeuin  tectum  vetustale  detrilum  instaura- 
vit.  Effîclam  in  modum  rosae  majorera  fenestram 
quui  spécial  ad  meridlem,  refeciu  Sacellum  hoc 
humandis  gentiltum  suorum  corporibus  assigna- 
lum  decoravit.  €apitulum  Parisiense  hoc  grati 
animi  erga  optimum  patrem,  et  sanctissimum 
Prsesulem  monimentum  posait.  Anno  R«  S.  H. 

HPCCXXVlII. 

Anne-Jules  de  Noailles,  pair  et  maréchal 
de  France,  etc.,  mort  à  Versailles  le  2  d'octo- 
bre 1708,  en  sa  cinquante- neuvième  année, 
a  été  inhumé  dans  cette  chapelle. 

Les  chapelles  de  Saint-Louis  et  de  Saint-* 
Rigobert  n'en  font  plus  qu'une,  depuis  qu'el- 
les ont  été  destinées  à  la  sépulture  de  la  fa- 
mille de  Gondi,  originaire  de  Florence,  et 
illustrée  en  France. 

On  voit  ici  une  statue  de  marbre  blanc  è 


eenoux,  sur  un  tombeau  do  marbre  noir. 
L'épitaphe,  qui  est  au  bas,  nous  fait  con- 
naître que  c'est  le  tombeau  de  Pierre  de 
Gondi,  évéque  de  Paris,  et  cardinal  de  l'E- 
glise romaine. 

Pelrus  S.  R.  E.  Presbyter  Cardlnalis  de  Gondi, 
vir  nota  in  Deum  pieUite,  in  Ecclesiam  obser- 
vanlia,  in  Regem  ûde,  ïn  Subdilos-cura,  ia  Pa- 
Iriam  charitale,  in  suos  amore,  demi  digniute, 
publiée  pneseriim  in  pauperesvinclos  religiosas- 
que  faniiiias  liberalitate,  autorilatis,  juris,  dis- 
cipliuaé  ecclcsiaslicae  tenax,  sacrarum  iEdium 
collapsanun  Reslaiiralor ,  novarum  iEdiflcalor, 
frequens  ad  PonliGces  maximes  Legalus,  Regi- 
bus Carolo  IX  et  Ilenrico  III  imprimis  cbarus, 
Ilenrici  Magni  cum  Ponlifice  maxinm  et  Eccle- 
sia  Concilialor,  Ludovici  XUI  in  Chrislo  Proge- 
nilor;  morlalilalis  memor  hoc  sibi  funeri  suo 
annis  quatuordecim  superslesmonumenlum  poni 
curavit.  Excessit  anno  Dumiui  161^6,  aetaiis  84, 
13  calend.  niartii. 

Vis-à-vis  ce  tombeau,  et  dans  la  même 
chapelle,  on  en  voit  un  autre,  au  bas  duquel 
esl  écrit  : 

iElernx  memorLe  illusirisslmi,  ac  generosissimî 
Alberli  de  Gondi,  Ducis  Relzii,  Marcbionis  Bel- 
insulae,  Paris  Francise;  Equitum  Magistri,  Reg. 
Trirem.  Prxfecti,  duorum  Regum  Cbristianissi- 
morum  Caroli  IX  et  Henrici  ili  Cubicukrii, 
utriusque  Mililiae  regio  torque  donati ,  quinque 
Regibus  noslris,  quibus  trium  maximarum  Pro- 
vinciarum  ProrexocliesqueËxerciium  regiorum 
cum  imperio  Duetor,  qtiinque  praeliis  permultis-  • 
que  obsidionibus  egregiam  opcram  navavit,  ob 
induslriam,  ei  Ûdem  pergrati,  gravissimis ,  et 
dillicillimis  legationibus,  omnibusque  belli  aepa- 
cis  muneribus  summa  cum  integritatislaudeper- 
funcii.  Frater,  uxor,  fdii,  nepotes,  posuere  1602« 

Les  chapelles  de  Saint-Eutrope  et  deSainle« 
Foi  ne  font  plus  qu'une  même  chapelle, 
depuis  que  le  chapitre  de  l'église  de  Paris 
les  a  accordées  à  Charles-Gaspard-Guillaume 
de  Veniimille  du  Luc,  des  comtes  de  Mar- 
seille, duc  de  Saint-Cloud,  pair  de  France, 
chevalier,  commandeur  de  l'ordre  du  Saint- 
Esprit,  et  archevêque  de  Paris,  pour  servir 
de  sépulture  à  sa  famille.  11  lut  inhumé 
dans  la  cave  du  choeur,  le  13  mai  17&.6.  Ce 
prélat  a  fait  orner  cette  chapelle  avec  beau- 
coup de  goût«  h  ses  frais  et  dépens.  Le  tableau 
de  1  aulel  représente  saint  Charles  BorroiDée, 
cardinal,  qui  communie  les  pestiférés;  il  a 
été  peint  par  le  fameux  Carie  Vanloo.  Le 
grand  tableau  vis-à-vis  représente  saint  Pierre 
en  prison,  dans  le  moment  que  l'ange  du 
Seigneur  le  délivre  de  ses  chaînes  ;  il  a  été 
peint  par  Simon  Vouet,  le  père,  en  16W.  Au- 
dessous  des  deux  croisées  de  la  chapelle, 
sont  deux  tables  de  marbre  blanc,  sur  les- 
quelles le  chapitre  de  Téglise  de  Paris,  en 
mémoire  des  bienfaits  domt  ce  prélat  a  com« 
blé  cette  église,  a  fait  graver  les  deux  ins- 
criptions suivantes  : 


1865 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


l«6l 


Garolus-Gaspar  Guîlielmus  de  Vinlimille,  ex  Ck>- 
milibus  Massiliae  Duluc,PansiensîsArcbiepisco- 
pus,  Dux  S.  ClodeaUli,  Par  Francix,  Regii  Sancti 
Spirilus  Ordinis  Gomniendalor,  hoc  sacellum 
ad  suae  genlîs  sepullurani  decoravit.  Tum  edito 
novo  Breviario,  tum%traiislalo  Gâpiliiio  San- 
Germniio  Aulissiodorcnsi  ad  Ecclesiam  Pari- 
siensem,  ciilUim  divinum  ampliGcavit.  In  Scdi- 
dibus  Massiiiensi,  Aqucnsi,  Parisiens!,  pcr  an- 
nos  sexaginta  et  très  Ponlifex,  In  Urbe  etiam 
Aqucnsi,  dum  peslis  grassarelur,  Garoli  Medio- 
lanensis  cbarilatem  et  fortitudinem  xmulalus 
mulh's  ubique  rébus,  pie,  sapienier,  conslanter, 
ac  liberaliler  gestis,  Gommitiorum  Clcri  Galli- 
cani  Praeses  octîes  Religion!  profuit;  nioram 
facililale  et  dignîtate,  quas  in  ipso  vultu,  toto- 
que  corporis  habitu  gcrebat,aroorem  pariter  ac 
venerationem  privatim  et  publiée  consecuius, 
Septemdecim  anaorum  spalio,  qnibus  Parisien- 
sem  Diœcesim  gubernavit,  cnm  hujus  Ecclesiae 
Ganonicis  vixit  et  amicus  et  pater,  in  eorumdem 
auimis  perpétue  victitrus.  Obiit  dîe  xiii  Martir, 
anno  D.  mdccxlvi,  selaiis  lxxx\i,  dîe  xyh  ojus- 
dem  inensis  in  cboro  bumaïus.  Oplimo  PrsesuU 
hoc  grati  animi  monumentuni  capilulum  posuic. 

Sur  Vautre  marbre  : 

Carolo-FranciscodeVintimille,exGomilibusMas- 
sîliœ  Duluc,  Gomiii  Duluc,  D.  D.  Arcbiepiscopi 
Parisiensis  fratri  RcgiorumOrdtnumEquiti  tor-  ^ 
quato;  Régis  in  Provincia  Legato,  Insulanim 
Porquerolles  et  Lingousiier  Praefecto  Gomitis 
Gonsistoriano  Militari,  etc.,  viro  deregnobene 
merilo  6b  suas  precipue  legationes  apud  Helve- 
lîos,  et  apud  Garolnm  VI  Imperatorem,  ad  quos 
inissus  est  à  Rege  Ludovico  XÏV.  Ganonici  Pa- 
risienses  hoc  roonumentum  posuere.  Quin  et 
genti  Yintimilitianx  genus  ab  îHo  ducenii ,  no- 
nen  ipsius  et  insignia  gestanii,  ad  propagandain 
nemoriam  arctas  necessitudinis  quae  0.  D.  Ar* 
chiepiscopum  ejus  fratrem  et  Gapilulum  semper 
conjunxil.  Hoc  sacellum  iidem  ad  sepulcbrum 
dedere*  Obiit  in  Gastro  de  Savigni,  die  xxix 
.  Julii,  anno  d.  mdccxl,  setatis  Lxxxviii. 

Dans  la  chapelle  de  Saint-Remi,  que  Ton 
notnme  la  chapelle  des  Ursins,  on  voit  sur 
un  tombeau  de  pierre,  élevé  d'environ  deux 
pieds,  deux  statues  à  genoux,  dont  Tune  est 
celle  de  Jean  Juvénal,  qui  est  ici  représenté 
l'épée  au  côté,  vêtu  d'une  cotte  d'arraes  ar- 
nioriée  devant  et  derrière.  L'autre  représente 
Michelle  de  Vitry,  sa  femme. 

Ce  Jean  Juvénal  fut  conseiller  au  Châte- 
let  de  Paris, depuis  le  8  janvier  1380  jusqu'en 
1W4.,  qu'il  fut  avocat  du  roi  au  parlement  ; 
et  dès  l'an  1380,  il  avait  été  élu  prévôt  des 
marchands  de  cette  ville.  C'était,  disent  les 
historiens,  un  homme  entier,  sage,  politique 
et  courageux,  qui  maintint  les  privilèges  des 
bourgeois,  et  s'opposa  si  courageusement 
oui  usurjtations  et  à  la  tyrannie  des  grands 
ei  des  gens  de  guerre,  qu'il  pensa  lui  eu 


coûter  la  vie,  La  ville  de  Paris,  par  recon- 
naissance de  ce  qu'il  avait  fait  pouf  elle,  lui 
donna  l'hôtel  des  Ursins.  Ce  fut  sur  ce  frivole 
fondement  que  les  descendants  de  Jean  Ju- 
vénal prirent  le  nom  et  les  armes  de  (a  mai- 
son des  Ursins,  Tune  des  plus  anciennes  et 
des  plus  illustres  de  l'Italie.  On  prétend  que 
ce  lut  Jean  Juvénal,  second  fils  du  prévôt 
des  marchands,  et  archevêque  de  Reims,  qui 
commença  à  donner  cours  à  o^tte  chimère, 
et  prit  le  nom  et  les  armes  de  la  maison  des 
Ursins;  au  lieu  que  dans  Tobituaire  de  Notre- 
Dame  de  Paris,  et  dans  d'autres  livres,  ceut 
de  cette  famille  sont  nommés  Juvénal  de 
LurcineSyOn  Juvénal  tout  court.  Le  roi  Char- 
les Vli,  pour  reconnaître  l'attachement  que 
Jean  Juvénal  avait  eu  pour  son  service,  le  fit 
président  au  parlement,  pour  lors  séant  h 
Poitiers,oùil  mourut  le  l"avril  1431.11  avait 
eu  seize  enfants,  dont  la  plupart  lui  survécu- 
rent, ainsi  que  Michelle  de  Vitry,  sa  femme, 
qui  ne  mourut  que  le  12  de  juin  de  Tan  1456, 
et  qui  fut  inhumée  dans  cette  chapelle  que  lo 
chapitre  de  Paris  lui  avait  accordée  pour  elle 
et  pour  sa  postérité,  par  lettres  du  ik  juin 
ikhS.  Son  mari  et  elle  sont  représentés  sur 
cette  tombe  ;  et  au-dessus  est  un  grand  ta- 
bleau où  ils  sont  peints  au  naturel,  avec  onze 
de  leurs  enfants,  tous  habillés  selon  la  mode 
du  temps.  Guillaume  Juvénal,  qui  était  le 
cinquième  de  ces  enfants,  fut  chancelier  de 
France  ;  il  mourut  sans  postérité. 

II  paraît,  par  ce  tombeau  et  par  le  tableau, 
que,  dès  le  temps  qu'ifs  furent  faits,  la  fable 

3ui  fait  descendre  les  Juvénal  de  la  maison 
es  Ursins  était  bien  établie  dans  cette  Ca- 
mille; car  le  père  et  les  fils  ont  les  armes 
des  Ursins  sur  leur  cotte  d'armes.  Le  P.  Mont- 
faucon  parle  de  ce  tableau  dans  le  troisième 
tome  des  Monuments  de  la  monarchie  fran- 
çaise^ page  35<k,  où  il  en  a  fait  mettre  une 
estampe,  et  remarque  que  dans  toutes  les 
inscriptions  qui  sont  sur  ces  deux  monu- 
ments, le  nom  des  Ursins  est  toujours  écrit 
par  deux  ss^  au  milieu,  Vrssins. 

Jean  Juvénal  n'est  qualifié  en  plusieurs 
endroits  qu'avocat  au  parlement  de  Paris, 
parce  que,  dans  ce  temps-là,  les  avocats  du 
roi  travaillaient  et  plaidaient  pour  les  parti- 
culiers qui  s*adressaient  à  eux,  et  ils  n'a- 
vaient d  autre  avantage  sur  les  avocats  leurs 
confrères,  que  celui  d'avoir  In  pratique  du  roi. 
La  postérité  masculine  de  Jean  Juvénal  des 
Ursins  s*étant  éteinte,  les  biens  de  celte  fa- 
mille furent  portés  dans  celle  de  Harville, 
qui  est  très-ancienne  et  tiès-noble,  par  Fran- 
çois Juvénal  dos  Ursins.  marquis  de  Trainel, 
qui  mourut  le  9  d'octobre  1650,  âgé  de  quatre- 
vingt-un  ans.  11  avait  substitué  son  nom,  ses 
armes  et  ses  biens  à  François  de  Harville, 
son  petit  neveu,  n'ayant  eu  qu'une  fille  nom- 
mée Charlotte,  qui  mourut  jeune.  La  posté- 
rité de  François  de  Harville  des  Ursins, 
marquis  de  Trainel,  subsiste  encore,  et  c'est 
dame  Louise -xMadeleine  Le  Blanc,  veuve 
d'Esprit  Juvénal  de  Harville  dos  Ursins,  mar- 
quis de  Trainel,  qui  a  fait  mettre  ici  lesepi- 
laphes  d'Esprit  Juvénal  de  Harville,  marquis 
de  Trainel,  premier  lieutenant  des  gendar- 


m%  PAR 

mes  de  la  garde  du  roi,  lieutenant  général 
des  armées  de  Sa  Majesté,  son  beau-père  ; 
d'Esprit  Juvénal  de  Harville  des  Ursins, 
mestre  de  carap  du  régiment  de  dragons 
d'Orléans,  son  mari  ;  de  Madeleine  Petit  de 
Passy,  sa  mère;  de  Claude  Le  Blanc,  secré- 
taire d'Etal,  son  père;  et  de  Simon  Tristan 
de  Harville,  son  fils  puîné. 

In  hoc  nvito  Ursiiiorum  sacelio,  reconditum  est 
cor  Spirilus  Jiivenalis  de  Harville  des  Ursins» 
Marchionisde.  Traincl,  qui  bellica  virlule  însignis 
fuit,  et  EqiiUum  Pnetorianorunri  Legalus  aller , 
Legalique  Primarii  locumtenens,  obfit  anno 
«Dccxx,  décima  die  Novembris. 
Hic  eliam  reqiiiescunt  Spirilus  Juvenalis  des  Ur- 
slns,  Marcbîo  de  Trainel,  quem  Regni  Modera- 
tor  Phiiippus  suae  Draconum  Turmae  prsefecit, 
Horentem  in  média  juvenlutis  spe  iovida  mors 
uxori,  Hberis,  Regno  eripuit,  anno  aetaiis  xxviu^ 
salulis  Hi>ccxxvi,  die  xi  Julii. 
Magdalena  Petit  de  Passî ,  mulier  rari  ezempli, 
prope  pit  generi  cineres  sepulta  est ,  anno 
MDccxxvii,  die  xni  Aprilis.  Yixit  ann.  Lviii  ge- 
nero  dileclissimo  et  nxori  piissimae  diu  super- 
sles  non  fuit  Claudius  le  Blanc,  Régi  a  Sanctio- 
ribus  Gonsiliis,  et  rei  beliicoi  Administer.  Vir 
privatim  et  publiée  clarus,  qui  non  sibi  sed  Pâ- 
trix  vixit.  Agressa  est  virum  forluna,  probavit 
non  vieil.  Celer  fuit  ingénie,  ore  suavis ,  aditu 
facilis,  civis ,  paler,  amicus  oplimus  ,  mililum 
Palronus ,  omnium  amor ,  et  delicium.  Obilt 
anno  hdccxxvui,  die  Maii  xix.  Viicil  annos  lix, 
quos  virlus,  pieias,  Religio  dum  vivereiit,  con- 
junxeranU  variis,  post  obilum,  dislrabi  lumulis, 
noluit  bujusc^  Urbis  et  Regni  primarix  Basilic» 
unanimis  Canontcorum  consensus.  Hune  liluluiil 
marilo  amanlissimo,  colendîssimis,  ac  dîlectissi- 
rois  parenlibus  : 

Ludovica-Magdelena  le  Blanc ,  Marchionissa  de 
Trainel,  ipsa  iides ,  mœrens,  lugensque  posuit. 
Dumque  nullis  serumnis  augeri  posse  luctum 
exislimabal,  en  heu!  Infans  dulcissimus: 
Sim6n4faria  Trislanus  Cornes  de  Harville,  in  quo 
spes,  e  sinu  ejus  ereplus  est  die  Julii ,  anno 
MDCcxxvni.  Yixil  menses  xvni. 

On  trouve  dans  la  nef  de  cette  église  les 
épitaphes  de  plusieurs  chanoines  connus  par 
leur  esprit  et  par  leur  savoir. 

Joachim  du  Bellay  était  né  à  Lire,  dans  les 
Manges  en  Anjou,  Il  fut  fort  estimé  à  la 
cour  de  François  1"  et  de  Henri  II,  On  re- 
marque dans  ses  vers  beaucoup  de  facilité 
et  de  douceur,  ce  qui  Ta  fait  nommer  le  Ca- 
tuUe  français.  Il  se  vantait  d'avoir  inventé 
les  odes  françaises.  Il  fut  chanoine  et  archi- 
diacre de  Paris,  et  mourut  d'apoplexie  en 
1560,  âgé  de  trente-sept  ans,  et  ayant  élé  dé- 
signé archevêque  de  Bordeaux;  voici  Tépi- 
ta[)he  qu'il  se  fit  lui-môme,  mais  on  ne  Ta 
point  mise  sur  sa  tombe  : 

Clara  progenie,  et  domo  vetusta, 
(Oiiod  nomer>  tibi,  sat  meum  indicavit) 


D^EPIORAPHIE. 


PAR 


itae 


Nalus,  contegor  hac,  vialor,  Urna. 
Sum  Bellaius,  et  Poêla,  jam  mo 
Sat  nosti,  pu  ta,  non  bonus  Poêla, 
Hoc  versus  tibi  sat  mei  indicarint. 
Hoc  solura  tibi,  sed  queam,  Yiatpr,^ 
De  me  dicere,  me  piqm  fuisse, 
Nec  Ixsisse  pios,.  pius  si  ipse  es. 
Mânes  Ixderetu  meos  caveto. 

Claude  Chasfelain, chanoine  decette  église, 
est  mort  en  1712.  Il  s'était  occupé  toute  sa 
vie  à  Tétude  des  rites  ecclésiastiques,  et  de 
l'histoire  du  culte  des  saints.  Il  fit  imprimer, 
en  1709,  un  Martyrologe  universel,  qui  con- 
tient le  texte  du  Martyrologe  ronaain,  traduit 
en  français  ;  et  deux  addition?  à  chaque  iour 
des  saints  qui  ne  s'y  trouvaient  point  ;  I  une 
des  saints  de  France,  l'autre  des  saints  des 
autres  nations,  avec  un  catalogue  des  saints 
dont  on  ne  trouve  point  le  jour. 

Les  ornements  de  cette  église  sont  magni- 
fiques; il  y  en  a  un  entre  autres  qui  eil 
loutbordéde  perles.  Le  trésor  renferme  plu- 
sieurs reliques,  parmi  lesquelles  on  voit  un 
morceau  considérable  de  la  vraie  croix,  un 
doigt  desaint  Jean-Baptiste,  le  chef  de  saint 
PliiTlppe,  apôtre,  etc.  Le  morceau  de  la  vraie 
croix  fut  envoyé  à  cette  église,  sous  le  pon- 
tificat de  Gallon,  évoque  de  Paris,  par  An- 
selme, chantre  du  Sépulcre  de  Jérusalem,  qui 
avait  été  chanoine  de  Notre-Dame.  On  cé- 
lèbre tous  les  ans,  le  premier  dimanche 
d'août,  la  réception  de  celte  relique,  qui  e^l 
portée  en  procession  sous  un  dais,  et  ensuite 
exposée  à  la  dévotion  du  .peuple.  Là  lampe 
d  argent  h  dix  branches,  qui  est  au  milieu 
du  chœur,  est  l'accomplissement  du  vœu 
que  fit  Louis  XHI  pour  la  naissance  de  Louis 
le  Grand.  Aux  jours  de  grandes  fêtes,  on  tend 
dans  la  nef  ujie.tapiçserie  magnifique,  qui 
représente  la  vie  de  la  Vierge.  Champagne 
en  fil  les  carions  eu  1636,  et  Michelle  Le 
Mâle  la  fiî  l^ire  à  ses  dépens,  et  la  donna  à 
cette  église.  Elle  consiste  en  quatorze  pièces 
qui  lui  coûtèrent  42,000  livres. 

Il  njy  a  pas.  d'église  où  le  service  divin  se 
fasse  avec  autant  de  régularité,  de  décence 
et  dejnaieslé,  que  dans  celle-ci.  La  musique 
est, une  des  plus  excellentes  qu'il  y  ait. 

Il  n'y  a  pas  non  plus  d'église  particulière 
qui  ait  donné  un  aussi  grand  nombre  de 
papes.  Grégoire  IX,  Adrien  V»Boniface  VIII, 
Innocent  VI,  Gréçoire  XI  et  Clément  VII  en 
avaient  été  chanoines.  Elle  adonné  aussi  un 
nombre  infini  de  cardinaux,  d'archevêques 
et  d'évôques  (1).  y 

Parmi  \e$  fondations  que  nos  rois  ont  fai- 
tes ici,  il  y  en  a  une  de  Louis  XII,  qui  est 
plus  cOBnue  que  les  autres,  et  qu'on  nomme 
Yobit  salé,  parce  qu'on  donne  deux  ,Q[Mnots 
de  sel  à  chaque  chanoine  qui  assiste  à  l'an- 
niversaire qui  se  célèbre  tou$  les  ansvle  4 
janvier. 

(1)  Alexandre  II!  demanda  comme  une  fareurqua 
ses  neveux  fussenl  élevés  dans  le  cloître  de  Noire- 
Dame.  Louis  Vil  el  plusieurs  de  nos  princes  y  ont 
puisé  Pespril  de  la  religion  et  des  sciences.  Henri, 
fils  de  Louis  le  Gros,  fut  cbanoine  de  Notre-Dame,  et 
Philippe,  son  fràre,  préféra  ?«  slmpU  iiir«  d*arclu- 


«37 


PAR 


DICTIORNAIKE 


I^AR 


lifiS 


Le  corps  de  ville  venait  tous  les  ans  dans 
retle  é;^lise,  Je  premier  vendredi  d'après  Pâ- 
ques, el,  après  avoir  entendu  la  messe  à  la 
chapelle  de  la  Vierge,  il  assistait  au  Te  Deum 
qui  y  élàil  chanté  en  musique,  [^our  reraor- 
cierDieu  d'avoir  délivré  la  ville  de  Paris  de 
la  domination  des  Anglais,  en  H36. 

Le  cliapitre  de  cette  métropole  fait,  tous 
les  ans,  le  22  mars,  une  procession  pour 
rendre  grâces  à  Dieu  de  ce  qu'à  p;ireil  jour» 
l'an  1594,  la  ville  de  Paris  se  soumit  è  Henri 
le  Grand,  et  rentra  par  là  sous  l'obéissance 
de  son  légitime  souverain.  Cette  proces- 
sion va  aux  Grands- Augustins,  accompa- 
gnée des  cours  souveraines,  et  là  le  cha- 
{litre  chante  une  grand'mcsse;  mais  lorsque, 
e  22  mars  arrive  dans  la  semaine  sainte,  on 
remet  cette  procession  après  Quasimodo. 

Le  15  d'août,  jour  que  l'Eglise  célèbre  la 
fête  de  l'Assomption  ae  la  Vierge, on  fait  ici, 
tous  les  ans,  après  Vôpres,  une  procession 
très-solennolle,  qui  fut  instituée  le  10  de 
février  de  l'an  1638,  par  Louis  XHI,  dans 
toutes  les  églises  de  son  royaume,  pour  re- 
mercier Dieu  de  la  grossesse  de  la  reine, 
après  vingt-trois  ans  de  stérilité.  Les  cours 
supérieures,  le  gouverneur  de  Paris  et  le 
corps  de  ville  assistent  à  cette  cérémonie.  Il 
y  eut  d'abord,  à  cette  occasion,  de  grandes 
contestations  pour  la  préséance,  entre  le 
parlement  et  la  chambre  des  comptes,  ce  qui 
fit  que  pendant  plusieurs  années  ces  deux 
compagnies  ne  s'y  trouvèrent  plus  En  1372, 
le  roi  régla  le  différend,  et  ordonna  que  ni 
l'une  ni  l'autre  de  ces  deux  compagnies  n'en- 
Irer'ait,  en  arrivant,  dans  le  chœur;  que  le 
parlement,  après  s'être  assemblé  dans  le 
chapitre  de  cette  église,  viendrait  joindre  la 
procession  à  la  porte  du  chœur,  dans  la  nef 
a  droite,  et  que  chaque  membre  marcherait 
h  la  file,  pendant  que,  de  l'autre  côté,  la 
chambre  des  comptes  viendrait  de  l'ollicia- 
jité  pour  joindre  aussi  le  clergé,  et  le  suivre 
h  la  file  à  gauche,  en  sorte  que  le  premier 
président  de  la  chambre  des  comptes  mar- 
cherait à  la  gauche  du  premier  président  du 
parlement,  et  ainsi  des  autres;  que  la  pro- 
cession étant  faite,  le  parlement  sortirait  du 
chœur  par  la  porte  qui  est  sous  le  crucifix, 
et  la  ch  imbre  des  comptes,  par  celle  qui  est  à 
droite,  vis-à-vis  la  chaire  archiéj)iscopale.  En 
I7i7,  le  duc  d'Orléans,  régent  du  royaume, 
assista  à  cette  procession,  au  nom  du  roi, 
avec  le  cortège  et  les  honneurs  royaux. 
Claude  Joly,  chantre  et  chanoine  de  celte 


qu'elle  serait  publique;  condition  qui  jus- 
qu'ici n'a  pas  été  observée.  Parmi  les  livres 
curieux  de  cette  bibliothèque,  on  y  remar- 
que un  manuscrit  de  Grégoire  de  tours,  en 
caractères  mérovingiens. 

La  grande  sacristie  et  le  trésor  sont  pra- 
tiqués dans  l'arcade  qui  est  entre  la  chapelle 
de  Saint-Pierre,  martyr,  et  celle  de  Saint- 

diîicre  de  Véglise  de  Paris  aux  ëvécbés  que  sn  haute 
naififance  et  ses  venus  lui  dcsiinaienc. 


Denis  el  Saint-jGeorge,  sur  le  même  an'gne- 
KDent  des  autres  chapelles  qui  éclairent  le 
bas  côté  méridional  du  chœur.  Le  bâtiment 
qui  les  contenait  étant  très-ancien,  et  me- 
naçant ruine,  on  l'a  démoli  pour  en  cons- 
truire un  plus  solide,  et  en  même  temps  plus 
commode  et  plus  convenable  pour  le  service 
de  l'éij^lise.  On  Ta  commencé  en  l'année 
1756,  et  il  a  été  fini  en  Tannée  1738 

Cette  reconstruction  a  été  faite  de  la  libé- 
ralité du  roi  Louis  XV,  sous  les  ordres  et  la 
conduite  de  M.  le  marquis  de  Mariçny,  di- 
recteur général  des  tiâtiments  du  roi,  et  sur 
les  plans  et  dessins  de  l'illustre  M.  Soufllot, 
architecte  et  contrôleur  des  bâtiments  de  Sa 
Majesté.- 

La  grande  sacristie,  destinée  à  l'usage  seul 
des  grands  offices,  forme  la  pièce  principale; 
elle  est  précédée  d'une  espèce  de  vestibule 
noble  et  majestueux,  de  plain-pied  avec  le 
chœur  et  son  bas-côté.  La  porte  est  de  forme 
carrée  h  deux  vantaux  ;  elle  est  entourée 
d'un  chambranle  de  marbre  de  Languedoc, 
de  la  hauteur  de  seize  pieds;  au-dessus  fst 
une,  table  de  marbre  de  bleu  tur.^uin,  sur  la- 
quelle est  en  relief  le  mot  Sncrisiiey  en  let- 
tres de  bronze  doré  d'or  moulu.  Les  van- 
taux, sont  enrichis,  ainsi  que  l'imposte, 
d'une  sculpture  admirable.  L'imposîe  re- 
présente l'écusson  de  France,  décoré  de  pal- 
mes et  de  guirlandes.  Les  vantaux  repré- 
sentent sous  la  forme  d'éf»is  de  froment  et 
de  vigne  charg^'e  de  raisin,  b'S  attributs  el 
symboles  des  saints  mystères,  les  vases 
sacrés,  et  généralement  les  principaux  orue- 
ments  du  service  de  l'église. 

Dans  ce  vestibu'e,  h  droite,  est  une  porte 
entourée  d'un  chauibranle  de  marbre  de 
Languedoc,  laquelle  communique  dans  la 
chapelle  de  Saint-Pierre,  martyr.  Cette  cha- 
pelle est  ornée  d'une  bellf*  menuiserie.  Elle 
a  son  arcade  fermée  d'une  belle  grille  de  fer. 
En  face  do  cette  grille,  et  iminédiatenuiK 
au-dessous  de  la  croisée,  est  une  fontaine  en 
niche  avec  une  cuvette,  le  tout  de  marbre, 
destinée  pour  le  lavement  des  mains  iies 
officiers.  Dans  l'angle,  à  droite  de  celte  fén- 
laine,  est  un  escalier  par  lequel  on  descend 
dans  deux  voûtes  souterraines ,  et  néan- 
moins éclairées  ;  l'une  est  sous  la  chapelle, 
et  l'autre,  qui  est  sous  la  sacristie,  est  desti- 
née à  la  sépulture  de  MM.  les  chanoines. 

A  gauche,  dans  ce  beau  vestibule,  est  une 

gorteen  face  de  l'autre,  et  décorée  de  même, 
ar  celte  porte  on  descend  h  une  sacristie 
basse,  destinée  pour  l'habillement  cie  MM.  les 
chanoines,  lorsqu'ils  veulent  célébrer  les 
messes  basses  dans  les  chapelles  autour  du 
chœur.  Cette  sacristie  est  pratiquée  en  voûte 
sous  les  chapelles  de  Saiht-Géraud,  de  Saint- 
Denis  et  de  Saint-Georges. 

De  ce  vestibule  on  entre  tout  de  suite  et 
de  plein  pied  dans  la  grande  sacristie,  desti- 
née uniquement  pour  le  service  du  chœur; 
elle  est  ornée  d'une  belle  menuiserie.  La 
voûte  en  forme  sphérique,  est  très-riche- 
ment sculptée,  ainsi  que  les  panaches. 

Le  mur  du  fond  de  cette  sacristie  est  ter- 
miné, en  face  du  vestibule,  par  un  escalier  à 


f^9 


PAR 


D*£PlGRAPIl]b!. 


PAR 


l»70 


deux  rampes^  servant  h  monler  dans  une 
pièce  voûtée  en  forme  sphérique,  h  la  hau- 
teur de  celle  de  la  sacristie,  destinée  à  met- 
tre une  partie  des  châsses  et  des  reliques  de 
1  église  de  Paris.  A  Tarcade  qui  sépare  celte 
pièce  d'avec  la  sacristie,  est  une  très-belle 
grille  (ie  for  ouvrant  à  d^ux  halt-inls,  sur- 
in )ntée  d'un  couroimeraent  m<ngninque. 

On  monte  ensuite  au  second  étage,  dans 
une  très-grande  |;)ièce,  éclairée  par  quatre 
grandes  croisées,  dont  deux  donnent  sur  la 
première  cour,  et  les  deux  autres  sur  la  se- 
conde cour  de  Tarchevôché.  Cette  pièce  est 
destinée  à  serrer  toute  Targenlerie  et  une 
partie  des  ornements.  La  voûle,  construite 
en  briques  mises  sur  le  plat,  fait  Tadmira- 
lion  des  connaisseurs.  Au  bout  de  cette 
pièce  est  un  escalier  qui  conduit  dans  une 
pièce,  dont  un  côté  communique  à  la  galerie 
qui  est  autour  du  chœur,  et  l'autre  à  un  ré- 
servoir contenant  soixante  muids  d'eau  avec 
des  tuyaux  de  descente,  qui  communiquent 
dans  lés  voûtes  basses  de  la  sacristie,  pour 
fournir  do  Teau  en  cas  d'incendie. 

Au  troisième  éiage  est  une  grande  pièce 
de  même  grandeur  que  celle  de  dessous, 
destinée  pareillement  à  serrer  des  orne- 
ments, et  tout  ce  qui  est  nécessaire  pour  le 
serviee  de  l'église. 

Au-dessus  est  une  plate-forme  couverte 
de  plomb  laminé,  ornée  de  balustrades,  qui 
couronne  l'édifice  entier  sur  l'une  et  l'autre 
cour  de  l'arclievéché. 

Pour  ce  qui  concerne  le  bâtiment  exté- 
rieur, les  deux  façades  sur  les  deux  cours 
do  l'archevêché,  sont   très-riches   en  archi- 
tecture. Du  côté  de  la  [»remière  cour  de  l'ar- 
chevôché,  ce  bâtiment    présente  une   très- 
belle  façade,  ornée  d'un  soub.issement,  dé- 
coré en  refend  de  deux  arcades,   au  milieu 
desquelles  est  une  tahie  de  marbre  blanc, 
sur  laquelle  est  gravée  cette  inscrijition  : 
Ludovici  XV  Oplimi   ac  RcUigiosissimi  Rpgis 
pietas  erga  Capitiiliim  Parisiense  pliiriinis  jain 
speciata  lieneGciis  hoc  sacnc  siipeliecltlis  condî- 
toriuin  longi  leiuporis  lal)e  caJuoiim  a  ftindainentis 
rcfici;  et  in  aiiiplioreni  speciem  reslilui  regio  l 
suiiiptu  curavil  anno  D.  4758. 

Au-dessus  sont  deux  rangs  do  croisées, 
couronneras  par  un  grand  entablement  orné 
de  consoles.  Entre  les  croisées  du  premier 
rang  est  une  niche  surmontée  d'un  tympan, 
soulerm  de  deux  consoles  scul|)tées.  Dans 
celte  niche  est  la  Piété  royale.  Cette  figure 
est  vôtue  à  l'anlicpie.  Elle  tient  dans  sa  main 
gauche  une  corne  d'abondance,  remplie  de 
fleurs,  qu'elle  prend  de  sa  main  droite,  pour 
répandre  sur  un  autel  déforme  antique, qui 
est  à  son  côté  droit.  Sur  cet  autel  est  une 
croix  rayonnanie  qui  paraît  en  relief  au  de- 
vant d'une  de  ses  f  ires,  ornée  de  guirlandes 
de  fleurs.  Sur  le  piéleslal  est  celte  inscrip- 
ption  en  lellres  de  relief  do  bronze,  doré 
d'or  moulu  : 

Piclas  Rcgalis. 

Au-dessus  de  celle  ligure,  entre  les  croisées 
du  second  rang,  est  un  médaillon  qui  contient 


le  buste  du  roi  en  profd,  tourné  du  côté  de 
l'église,  autour  duquel  sont  ces  mots  en  let- 
tres de  relief  de  bronze  doré  d'or  moulu  : 

Lud.  XV,  Rex  Chris. 

Ce  médaillon,  soutenu  par  une  tète  de  lion, 
est  renfermé  dans  une  bordure  enrichie  de 
sculpture,  et  environné  de  guirlandes  et  de 
branches  de  palme.  Toute  la  sculpture  de  ce 
bâtiment,  tant  intérieure  qu'extérieure,  a 
été  faite  par  le  fameux  Michel-Ange  Slodtz, 
sculpteur  du  roi.  Des  deux  arcades  qui  pa- 
raissent à  ce  bâtiment,  l'une  est  feinte,  Tau- 
tre  est  percée,  et  forme  l'entrée  principale 
du  palais  archiépis(*opal. 

Le  pjlnis  archiépiscopal  est  au  midi  de 
l'église.  Il  a  été  fort  augmenté  et  embelli 
par  le  canlinal  de  Noailles.  Les  vues  sur  la 
rivière  en  sont  très-agréables.  C'est  dans  une 
des  galeries  de  l'arcnevèché  qu'on  a  placé 
la  bibliothèque  qu'Etienne  Gabriau,  seigneur 
de  Riparfond,  avocat  au  parlement,  distin- 
gué |)ar  sa  naissance  et  pour  son  habileté 
dans  sa  profession,  légua,  en  170^,  aux  avo- 
cats, à  condition  qu'elle  serait  ouverte  à  tout 
le  monde  certainsjours  de  la  semaine.  L'ou- 
verture de  cette  bibliothèque  se  fit  avec 
beaucoup  de  solennité  le  5  mai  1708.  La  cé- 
rémonie commença  par  une  messe  qui  fut 
célébrée  par  le  cardinal  de  Noailles,  dans  la 
chapelle  haute  de  l'archevêché  :  le  corps  des 
avocats  y  assista.  Son  Eminence,  et  tous 
ceux  qui  composaient  cette  assemblée,  se 
rendirent  ensuite  dans  la  bibliothèque,  où. 
le  bâtonnier  des  avocats  prononça  un  dis- 
cours pour  prouver  l'utilité  de  cet  établisse- 
ment. La  vivacité  de  notre  nation,  et  les 
charmes  de  la  nouveauté  loi  donnèrent  d'a- 
bord un  grand  brillant.  Elle  fut  ouverte  à 
tout  le  monde  certainsjours  de  la  semaine  ; 
on  y  fit  des  consultations  gratuites  toutes 
les  semaines,  en  faveur  des  plaideurs  pau- 
vres; et  tous  les  quinze  jours  on  y  fit  des 
conférences  sur  lajuris|)rudence,  où  les  avo- 
cats qui  étaient  nommés  pour  parler,  ve- 
naient, préparés  sur  les  matières  qu'on  y  de- 
vait discuter.  11  eût  été  à  souhaiter  pour  l'uti- 
lité publique  et  pour  l'honneur  de  la  nation, 
que  de  si  beaux  commencements  se  fussent 
toujours  soutenus  avec  la  môme  ardeur. 

Cette  bibliothèque  est  ornée  des  portraits 
de  plusieurs  illustres  magistrats,  et  de  ceux 
de  quelques  avo(;ats  fameux.  Celui  de  feu 
M.  de  Riparfond  est  au  milieu.  A  droilB 
sont  ceux  de  Gilles  Rourdin,  de  Jérôme  Bi- 
gnon,  de  Jacques  Talon,  de  Denis  Talon,  de 
Chrétien-François  de  Lamoignon,  et  de  Jo- 
seph-Ou)er  Joly  de  Fleury.  Les  portraits  des 
avocats  sont  de  l'autre  côté,  et  l'on  y   voit 

ceux  de  Malhias  Maréchal  de  N Gorilton, 

de  Jean-Marie  Ricard,  de  Germain  Billard, 
de  Jean  Issalis,  de  Ronaventure  de  Four^ 
croix,  de  Louis  Dupré  et  de  Denis  Lebrun. 

La  superbe  église  de  Notre-Dame  de  Paris 
a  élé^depuis  peu  reblanchie  totalemeni;  et, 
en  1771,  pavée  tout  à  neuf  avec  des  pièces 
carrées  de  marbre  blanc  et  d'un  marbre  bleu. 
On  doit  remarquer  aussi  la  principale  porte, 
dont  on  vient  de  changer  la  forme,  quoi- 


f27l 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAR 


iri 


qu'on  ait  conservé  le  genre  gothique,  la 
•  l)enutéde  ses  vantaux,  ornés  en  dehors  de 
lieux  figures  en  relief,  dont  Tune  représente 
Noire-Seigneur  portant  sa  croix,  et  Taulre 
Ja  sainte  Vierge  dans  une  attitude  pieuse; 
on  dedans,  toute  la  ferrure  magnifique  de 
fer  poli  qui  soutient  les  vantaux,  et  toutes 
les  pièces  de  serrurerie  dorées  en  partie,  qui 
en  font  la  fermeture;  le  tout  du  goût  le  plus 
parfait  et  de  la  plus  grande  magnificence. 
On  a  de  plus  nettoyé  les  vantaux  des  deux 
grandes  portes  qui  sont  à  droite  et  à  gauche 
delà  principale  porte;  et,  par  les  couleurs 
qu'on  a  employées,  on  a  ftit  revivre,  autant 
qu'il  a  été  possible,  toute  la  beauté  des  or- 
nements en  fer,  qui  sont  répandus  comme  en 
broderie  sur  les  anciens  vantaux.  On  doit 
pareillement  remarquer  les  deux  autres  por- 
tes collatérales,  aux  extrémités  de  la  croisée 
de  cette  église,  et  dont  toute  la  boiserie  et  le 
tambour  ont  été  refaits  à  neuf  aussi  depuis 
peu;  enfin  les  dix-huit  nouvelles  bornes  de 
bronze  qui  bordent  toute  la  longueur  du 
grand  portail,  et  la  grille  au  devant  de  la  prin- 
cipale porte,  et  qui  en  défend  l'approche. 

Les  dehors  de  ce  grand  édifice,  et  les  dif- 
férentes parties  destinées  à  son  ornement, 
ou  pour  en  assurer  la  solidité,  tels  que  les 
arcs-boutants  qui  épaulent  des  deux  côtés  la 
nef,  le  chœur  et  le  pourtour  ;  les  pyramides 
et  les  obélisques  qui  régnent  autour,  sont  le 
fruit  d'un  grand  travail. 

Le  cloître  est  au  «ord  de  l'église,  et  les 
maisons  canoniales  y  sont  enfermées  par  une 
enceinte  de  vieilles  murailles.  Il  y  avait  au- 
trefois dans  ce  cloître  une  maison  royale, 
qui  subsistait  encore  du  temps  du  roi 
Louis  VII,' qui  reconnut,  en  1157,  y  avoir 
passé  ses  premières  années  :  Nos^  dit-il,  Ec- 
ctesiam  Parisiensem^  in  cujus  claustro  quasi 
quodam  materiali  gremio  tncipientis  vitœ  et 
pueriiiœ  nostrœ  exegimus  temporoj  anteces" 
soribus  nostris  clcniorem  et inter  regni EccUt 
sias  eminenlem  considérantes ^  etc.  Il  y  alla 
encore  demeurer,  en  1158,  avec  Constance 
de  CastiUe,  sa  femme,  ayant  cédé  le  palais  à 
Henri  II,  roi  d'Angleterre.  On  ignore  abso- 
lument en  quel  endroit  du  cloître  était  située 
cette  maison.  On  entend  par  le  cloître  tout 
l'espace  compris  depuis  le  Terrain  jusqu'au 
Pont-Rouge,  et  de  là,  en  suivant  les  rues 
d'Enfer  et  de  la  Colombe,  jusqu'à  la  porte 
qui  est  à  l'extrémité  de  la  rue  des  Marmou- 
zels,  suivant  ensuite  l'alignement  qui  va  re- 
joindre la  principale  porte  qui  est  à  côté  de 
J'église  de  Notre-Dame-  Dans  cette  étendue 
est  située  la  chapelle  de  Sainl-Agnan;  on  y 
voyait  encore  celle  de  Saint-Jean  le  Roncf, 
qui  a*été  abattue  depuis  quelques  années. 

Parvis  Notre-Dame.-^La  place  appelée  Par- 
vis Notre-Dame,  nom  dérivé  d<j  Paradisus,  se- 
lon Ménage.  On  appelait  ainsi  les  endroits  des- 
tinés à  la  promenade.  De  Paradisus  on  a  fait 
Paravisusj  et  enfin  ParvisiM  par  contraction. 
A  l'entrée  de  cette  place  était  une  statue  de 
pierre  longue  et  mal  faite, qui  tenait  un  livre 
.d'une  main,  et  de  l'autre  un  bâton  entouré 
d'uu  serpent.  Quelques-uns  ont  prétendu 


Sue  c'était  Esculape,  dieu  de  la  médecine, 
ont  le  serpent  est  un  des  symboles.  D'au- 
tres ont  imaginé  que,«comme  anciennement 
les  écoles  publiques  se  tenaient  en  cet  en- 
droit ,  celte  figure  représentait  Mercure 
ou  le  dieu  Terme,  car  les  anciens  mettaient 
de  ces  figures  aux  carrefours ,  dans  les 
places  publiques,  et  auprès  de  leurs  écoles. 
D'autres  ont  cru  que  c'était  la  figure  d'Ar- 
chambaud,  maire  du  palais  sous  le  règne 
de  Clovis  II,  lequel,  selon  Fauchet,  était 
affectionné  à  Fendrait  des  ecclésiastiqueg  et 
Prêtres.  Ils  disent  qu'on  lui  avait  élevé  cette 
statue,  parce  quil  avait  fait  du  bien  à  Té- 

fjlise  de  Notre-Dame,  et  nu'il  avait  donné  le 
onds  sur  lequel  l'Hôtet-Dieu  a  été  bâti. 
Les  hermétiques,  qui  regardent  Guillaume 
de  Paris  comme  un  de  leurs  patriarches, 
assurent  que  c'est  lui  gui  à  fait  bâtir  le  por- 
tail de  Notre-Dame  qui  est  vis-à-vis,  et  qu'il 
y  a  marqué  tous  les  chemins  qu'il  faut  sui- 
vre pour  parvenir  à  ce  grand  œuvre  qu'ils 
croient  voir  partout,  et  ou'ils  ae  trouvent 
nulle  part.  M.  l'abbé  Lebeuf,  après  avoir 
bien  examiné  cette  statue,  a  prétendu  qu'elle 
représentait  Jésus-Christ  tenant  dans  sa 
main  le  livre  des  Evangiles.  Il  croit  que  cette 
figure  antique  avait  fait  partie  des  ornemeuts 
du  portique  de  l'ancienne  cathédrale,  et  que 
lorsque  l'on  travailla  à  rebâtir  cette  église,  la 
statue  fut  plantée  vis-à-vis  l'HôtelDieUydaos 
l'endroit  où  on  l'a  vue  jusqu'en  17i8. 

Derrière  cette  statue  était  une  fontaine  qui 
fut  construite  en  1639 ,  et  sur  laquelle  ou 
avait  mis  cette  inscription: 

Qui  sitis,  hue  lendas;  désuni,  si  forte  liqiiores, 
Progredere,  seternas  diva  paravit  aquas. 

Cette  fontaine  n'existe  plus,  ni  la  statue 
derrière  laquelle  elle  était.  Ou  a  supprimé 
l'une  et  l'autre  en  17W,  lorsqu'on  a  tra- 
vaillé à  donner  au  parvis  une  forme  plus 
régulière  :  on  a  ôté  aussi  plusieurs  noarches 
par  lesquelles  on  descendait  dans  le  parvis; 
et  pour  rendre  la  pente  plus  aisée,  on  en 
adonné  une  presqu'insensible  à  la  rue  Neuve 
Notre-Dame  qui  y  conduit.  On  peut  juger 
de  combien  on  a  baissé  celte  rue  par  les 
maisons  qui  sont  dans  le  voisinage  ae  THô- 
tel-Dieu  ;  on  entrait  de  plain-pied  dans  les 
boutiques  ,  et  aujourd'hui  il  faut  monter 
cinq  à  six  marches  assez  raides. 

L  archevêque  de  Paris  avait  autrefois  une 
échelle  patibulaire  dans  le  Parvis,  et  une 
autre  au  port  Saint-Landry.  Ces  échelles 
étaient  des  marques  de  haute  justice 

Epitaphes  diverses  de  Notre-Dame^  extraites 
du  Recueil  manuscrit  des  Epitaphes  de  Paris 
de  la  Bibliothèque  mationale^  n*"  9i80. 

L 

Tombeau  d*Eiieone ,  dit  de  Paris,  cardinal  éfèqoe  dt 

Paris. 

Il  était  inhumé  sous  une  tombe  plate  de 
cuivre ,  devant  le  sanctuaire  »  avec  cette 
épitaphe  : 

CUudriur  lioc  tumulo  Lux  Juris,  Parisionim 
Pasior  voce,  fide  Dux  Régis  coasiUoruai, 


*1273  PAR  DEPICRÂPHIE. 

Fautor  Egeiioruiu,  damiiaiis  hereses  reproborum, 
Slephaiius  hic  sedis  Romanae  collaleralis  ; 
Deserlis  terris,  spe  sanclis  jungilur  alis  : 
M.  c.  ter  iioc  anno  tribus  aucto  sepluageno, 
Oclobris  décima  sexla  Domiiii  qiioque  prima. 

Il  mourut  à  Avignon  le  16*  jour  des  ca- 
lendes de  novembre  1373. 

Le  roi  lui  donna  pour  armes,  trois  fleurs 
de  lis  sur  un  chevron  d'azur,  que  Ton 
voyait  aux  extrémités  de  sa  tombe. 


i 


II. 

Tombeau  de  Eudes  de  Sully,  évéque  de  Paris. 

Ce  tombeau  était  de  cuivre,  élevé  de  deux 
ieds  dans  le  chœur,  auprès  de  Taigle,  sur 
equel  un  évêque  était  représenté  gisant,  en 
relief. 

Uuem  cathedrae  decoravit  honos,  quem  sanguis  avilus, 

Quera  morum  gravitas;  hic  jacet  Odo  situs. 
Pnesulis  liujus  erat,  quod  habent haec  tempora  rarum  ; 

Mens  sincera,  manus  munda,  pudica  caro. 
Lenibus  bic  lenis,  toga  nudis,  victus  egeois  : 

Vita  fuit  juvenis  clara,  probala  senis. 
Bis  sex  centeno  Cbristi«  quarioque  bis  anno,  ^ 

Tredecimo  Julii  traosiit  Odo  die. 

III. 

Tombeau  de  Pierre  d'Orgemoot,  évèqne  de  Paris. 

Il  était  représenté  gisant,  en  marbre  blanc, 
stir  un  tombeau  élevé  et  couvert  de  grilles 
de  fer,  bâti  contre  la  muraille  à  gaucne  du 
maflre-autel,  autour  duquel  on  lisait  cette 
éjiitaphe  : 

Hic  jacet  Reverendus  in  Christo  Pater  Petrus 

de  Ordeomonle,  Parisius  oriundus,  in  utroque 

Jure  Liceiicialus;  olini  Morinensis,  post  modum 

Parisiensis  Episcopus,  qui  obitt  aiiuo  Domioi 

1109  16  a  die  mensis  Juiii  (t), 

IV. 

Tombeaa  de  Gaillaio  Chanier,  évoque  de  Paris^ 

Il  était  inhumé  devant  le  maître-autel, 
sous  une  tombe  de  cuivre,  autour  do  laquelle 
éiail  répilaphe  suivante  : 

Ilic  jacet  Reverendissimus  in  Ghristo  Pater 
Dominus  Guillelmus  Çb^'^rtier  deBnjocis,  utrius- 
que  Juris  Professer  per  orbem  faniosus;  qiû 
vita,  verbo  et  exemplo  comniissi  gregis  Pastor 
vigilans,  pius  ad  paupercs  Largitor,  in  Gleroet 
Populo  milissimus  pacificusque  ;  qui  24 <*  anno 
suse  assumplionis  ad  Ecclesiam  Parisienseni  per 
\iam  sanctorum  fœliciter  in  pace  quievit  147i. 
prima  Mali. 

II  succéda  à  Denis  du  Moulin  en  Tévôché 
de  Paris,  et  fut  sacré  dans  Toctavo  de  sain( 
Victor,  ran  1U7. 

V. 

Tombeaa  de  Louis  de  Beaumoot,  évèque  de  Paris. 

(1)  Le  jour  du  mois  a  été  omis  d^ns  Tépitaphe  de 
cet  cvéqué  donnée  par  Hurtaut. 


PAR  1274 

Son  tombeau  était  semblable  aux  précé- 
dents et  environné  do  Tépilaphe  suivante  : 
SepuUum  est  bic  corpus  Revercndi  in  Cbrisâ) 
Patris  et  Domini  Ludovici  de  Bellomonle,  prae- 
cipui  Lilteranim  amaloris,  qui  in  carnis  aflli- 
clione,  in  multis  jejuniis,  in  deemosynarum 
largitionc,  in  ofliciorum  divinorum  tani  dieî 
quam  noclis  assidua  pnesentia  lauJabiliier  du- 
cens  vitam,  in  Praesulalu  anno  vigesimo  magis 
Ecclesiam  muneribus  donans  excessil  fœliciter 
1492,  tertio  nonasiulii. 

VI. 

Tombeau  de  Jean  Simon,  évêque  de  Paris. 
Il  était  inhumé  près  de  Eudes  de  Sullj. 
Parisiis  ortus,  Praesul  qui  ex  gente  Simonum, 

Quo  Duce  sub  sancto  tramile  calla  viget. 
Consule  qui  fuerat  vix  justtor  aller, 

Cuique  reformandi  spes  erat  una  gregis^ 
Glarus  Jobannes  sculpio  jacet  xre  sepultus  : 

Ipse  feras  illi,  chare  Yialor,  opem. 
Obiit  anno  Domini  1502.  25^   die  mensis  De- 

cembris. 

VII. 

Tombeaa  de  François  de  Pencher,  évéque  de  Paris,  et 
depuis  archevêque  de  Sens. 

Le  corps  de  François  et  le  cœur  d'Etienne 
de  Poncher  étaient  enterrés  au  milieu  du 
chœur,  Tuu  contre  Tautre,  sous  des  lames 
de  cuivre,  sur  lesc]uelles  ils  étaient  repré- 
sentés, avec  les  épitaphes  suivantes  : 

Cy  gist  le  corps  de  feu  de  bonne  mémoire 
M*"*  François  de  Poncher,  en  son  vivant  Eves* 
que  de  Paris,  Abbé  de  S^  Maur  des  Fossez,  qui 
deceda  le  1*'  jour  de  Septembre  1532. 
Priez  Dieu  pour  son  Ame. 

Cy  gist  le  cœur  de  feu  M^»  Esiienne  de  Pon- 
cher, Archevesque  de  Tours,  Maislre  des  Re- 
questesde  Thostel  du  Roy,  qui  deceda  le  15*  jour 
de  Mars,  4552  avant  Pasques. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

VIII. 

Tombeau  de  Guillaume  Viole,  évêque  de  Paris. 

L'épitaphe  suivante  était  gravée  sur  une 
lame  de  cuivre,  qui  lui  servait  de  tombeau. 
Cy  gist  de  bonne  mémoire  Uevereiid  Père  en 
Dieu  M'*  Guillaume  Viole,  en  son  vivant  EJvesque 
.    de  Paris,  lequel  deceda  le  mardy  1"  jour  de 

May  1558. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

Il  fut  conseiller  au  parlement  de  Paris  , 
abbé  d'Oriiiac  et  de  Notre-Dame  de  Laon. 

IX. 

Tpmbeau  de  Fraoçois  Halle,  archevêque  de  Narbonoe. 

A  côté  du  tombeau  d'Eudes  de  Sully,  on 
voyait  une  lame  de  cuivre  gravée,  de  la  fi- 
gure d'un  archevêque  en  bas-relief,  avec 
répitaphe  suivante  : 


1275 


Par 


DlCTlONNAiRC 


PAR 


JiT6 


Cy  gislfeu  1res  Révérend  Père  en  Dieu  M'«  Fran- 
çois Uallé,  natif  de  Paris,  en  son  vivanl  Ar- 
clievesqiie  de  Narbonne  et  grand  Archidiacre 
de  PEIglise  de  céans,  qui  trépassa  le  Jeudy  2d« 
jour  de  feburier  1491. 

Priez  Dieu  pour  luy.  Amen. 

X. 

Tombeau  de  Jacques  Ruberlet,  évêqiie  d*Âlby. 

Il  élait  représenlé  comme  le  précé.ientsur 
sa  tombe  de  cuivre»  qui  était  immédiatement 
au-dessous. 

Ista  Roberlcti  cineres  tegit  urna  Jacobi 
Quem  vigilem  experta  est  Aibia  Pontificero. 

Corporis  ac  animi  praeclaris  dotibus  auclum 
Ame  suos  rapuit  sors  truculenta  dies. 
Obiit  nono  Kalendas  Januarii,  anno  4519. 

Il  fut  promièremonl  chanoine  de  Notre- 
Dame  de  Paris,  comme  porte  le  Martyrologe, 
et  Tan  1515  il  fut  évêque  d^Alhy,  dont  il  tint 
le  siège  quatre  ans  seulement,  n'ayant  pas 
encore  atteint  la  trentième  année  de  son  âge« 

XI. 

Tombeau  de  RenA  du  Bellay,  é^êque  du  Mans  frère  de 
Jeau,  cardinal,  ei  de  Louis  du  Bellay. 

Il  gisait  (!ans  le  milieu  du  chœur,  sous  une 
lame  de  cuivre. 

Renatus  Cœnomanensîs  Episcopus,  singulari 
pielate  insignis  ac  ex  gcnerosa  Bellaïorum  fa« 
inilia  nains,  poslquam  fratri  primogenilo  justa 
magnifiée  fecisset,  Parisiis  magno  omnium 
mœrore  diem  riausit  cxtrcmum  annoDôi  1547, 
die  17  •  mensis  Augusti. 

Requiescat  In  pace. 

Cy  gist  noble  et  vénérable  personne  ^U*  Louis 
du  Bellay,  en  son  vivant  Conseiller  du  Roy  nostre 
Sire  en  sa  Cour  de  Parlement  et  grand  Archi- 
diacre et  Chanoine  en  TEglise  de  céans.  .  .  « 

du  Breûil,  Thibaut,  Selles  et  Ville- 

quier,  lequel  a  esié  inhumé  par  le  Reverendis- 
sime  Cardinal  du  Bellay,  Evesque  de  Paris  le 
5*  jour  de  Janvier  1541. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

XII. 

Tomb(>andpRpn3n1ddeBeanne.  archPvAqni»  d<»  S'^ns,  grand 
auniAnier  de  Prauce  ei  de  Tordre  du  Salni-Esiinl. 

Au  milieu  du  chœur,  nu-dessous  de  Taigle, 
on  V  lyait  une  lar^^e  tombe  de  marbre  noir, 
a/ec  Tépilaplie  suivante  : 
Yiri    immortalitate   dignissimi ,    Renaldi    de 
Beaune,  qui  apud  sex  Chrisiianissimos  Franco- 
rnm  Reges,  Fraiiciscum  l,  Henricum  II,  Fran- 
ciscum  H,  CarolumlX,  Henricum  111  et  Henri- 
cum IV,  fidelem  slrenuamque  navans  operam; 
Fr;mcisci  Andegaviae  et  Alenconiae  Ducis,  Can- 
cellarius,  ex  Auhc  Palatinisjn  Scnatu  Parisiens! 
sanctiorique  Consilio  Senator,  in  Saccrdotum 
conventu  Ecclcsiaslicos,  orTicio  graviore  per- 


functus,  primum  Biturîcensis  Palriarcha,  Ar- 
chiepiscopus,  Aquitania*  Primas,  dein  Senonum 
Archiepiscopus,  Galliae  et  Germaniae  Primas, 
magnusque  Francise  Eleemosynarius,  plenus 
honoribus  et  annis,  animam  sapieuliis  omnibus 
et  virtuiibus  plenam  reddidil  anno  selatis  sep- 
luagesiiuo  nono  1606. 

Karola  el  Maria  de  Beaune  fratri  suo  mœren- 

tes  DD. 

XllI. 

Tombeau  de  Simoa  Mauras  de  Bucy,  évèqae  de  Paris. 

Il  était  inhumé  dans  sa  chapelle,  derrière 
le  chœur,  sous  un  grand  tombeau  de  marbre 
blanc  el  noir. 

Hic  jacei  bonae  mémorise  Domînns  Simon  Maii- 
fas  de  Bucy,  Sncssonensis  Diocesis,  quondam 
Episcopus  Parisiensis,  fundator  quatuor  Capel- 
laniarum  hnjus  Ecclesiae  et  complurium  alio- 
•    mm  bonorum   hnic  Ecclcsiae  el   st-rviloribus 

ejus  largitor,  qui  per  qniudecim  annos 

anno  Domiui  in  vigilia  Sancii  Joaniu's  Baptistx. 

Orate  pro  eo. 
Autres  tombeaux. 

XIV. 

Hic  jacel  nobilis  et  discrelns  vir  Slephanus  de 

Montediderio,  Canonicns  Parisiensis,  Régis  in 

sua  Parlamenti  Curia  Consiliarius,  ac  in  Caméra 

Inquestarum  dum  viveret  Presidens  prîmus,  qui 

obiit  die  Lunx  26*  mensis  Maii,  anno  Dooiini 

1468. 

Requiescat  in  pace. 

Il  y  avait,  contre  le  mur  de  la  chapelle  oit 
il  était  inhumé,  une  autre  inscrifition  de  cui- 
vre, qui  faisait  mention  d'une  m<»sse  perpé- 
fuelle  par  lui  fondée,  el  qui  devait  être  dite 
dans  la  môme  chapelle. 

XV. 

Cy  gist  Jean  de  Bucy,  Archidiacre  de  Brie,  Cha- 
noine de  Paris,  et  Conseiller  du  Roy  en  sa  Cour 
de  Parlement,  qui  trespassa  Tan  1452,  le  i*' 
jour  de  ieburier. 

XVI. 

Cy  gist  M*  Gaillard  Ruzc,  en  son  vivant  cha- 
noine de  TEglise  de  ccans.  Archidiacre  de 
Tonnerrois  en  reg1isedeLangres,Scholastique 
d*Orléans  el  Conseiller  du  Roy  en  sa  Cour  de 
Parlement,  qui  trespassa  le  6*  jour  d^Aoust  1540. 

XVII. 

Sub  hoc  lapide  posilum  est  cadaver  Jacobi  Luil- 
licr,  quondam  Canonici  Parisiensis  ei'in  Tlieolo- 
gia  Professons  :  obiit  anno  1489,  die  19  Augusti. 

XVIII. 

Cy  gist  noble  homme  M*  Jean  Luillier  Licencié 
ez  Loix,  en  son  vivant  doyen  et  Chanoine  dt 


«n 


PAR 


D*EP1GRAPHIE. 


PAR 


IÎ78 


TEglise  de  ceàns  et  grand  Arcliidiacre  de  Laon» 
qui  irespassa  le  !•'  jour  du  mois  de  noTembre 
1510. 

XI\. 

Cy  gi^t  noble  liomme  et  Sire  Jean-Juvena>  des 
Ursiiis,  ciievalier  Baron  de.  .  •  .  Conseiller  du 
Roy  nostre  Sire,  qui  irespassa  à  Poiciiers  Tan 
de  grâce  1431,  le  premier  jour  d*Apuril,  jour  de 
Pasques  :  et  Dame  Michelle  de  Vitry  sa  femme* 
qui  Irespassa  à  Paris  Tan  de  grâce  U57,  le  50* 
jour  de  Janvier. 

Dieu  ait  TAme  de  luy.  Amen. 

XX. 

Icy  gist  noble  homme  M^*  Guillaume  des  Ursins, 
....  ou  voyage  de  son  sacre,  et  fut  capitaine 
de  gens  d'armes,  1415.  le  24*  jour  de  Juin 
147:2. 

Dieu  ait  TAme  de  luy.  Amen. 

*       XXI. 

Cy  gist  noble  et  discrète  personne  M'  M*  Louis 
Jiiveiial  des  Ursiiis,  en  son  vivant  Conseiller  du 
Roy  nostre  sire  en  sa  Cour  de  Parlement,  Cha- 
noine de  PEgliso  de  céans,  Archidiacre  de 
Cliampagne  en  TEglise  de  céans,  et  Prieur  de 
Coincy  au  diocèse  de  Soissons,  qui  trespassa  le 
i2*  jour  de  novembre  15i0. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

XXII. 

Cy  gist  vénérable  et  discrète  personne  M«  Jean 
Picot,  en  son  vivant  Chanoine  de  TEglise  de 
céans.  Conseiller  du  Roy  nostre  Sire  et  Prési- 
dent éz  enquestes  de  sa  Cour  de  Parlement, 
qui  trespassa  le  20*  jour  d*Auril  15d4,  avant 
Parques. 

XXÏIL 

Tombeau  de  Jean  du  Breuil, 
Cy  gîst  veneralle  et  discrète  personne  M*  Jean 
du  Bretiil,  en  son  vivant  Archidiacre  de  Bour- 
ges, Chanoine  de  Paris  et  Conseiller  du  Roy  en 
sa  Cour  de  Parlement,  qui  trespassa  le  Samcdy. 
jour  de  Décembre,  Tan  de.  grâce  1463. 

XXIV. 

Tombeau  de  Nicolas  Seguier. 
Cy  gist  Noble  et  Scientifique  personne  M^'Nico 
las  Srguirr,  vivant  Conseiller  et  Aumosnier  du 
Roy,  Chanoine  de  TEglise  de  céans  et  Abbé 
Commeinlalaire  de  TAbhaye  de  Provins,  qui 
dcccda  le  14*  jour  du  mois  de  Septembre  1624. 

XXV. 

Tombeau  de  Jean  de  Montigny. 
Cy  devant  cette  Chapelle  gist  Vénérable  et  docte 
persône  M*  Jean  de  Montigny,  en  son  vivant 
Docte  il  r  Regcnl  en  la  Faculté  de  Décret  âi  Paris»  . 


Archidiacre  de  Sezane  en  TEglise  de  céans  et 
Chanoine  de  céans ,  Conseiller  du  Roy  nostre 
Sire  en  sa  Cour  de  Parlement,  qui  trespassa  Tan 
1471,  le  5*  jour  du  mois  d^Octobre.  Dieu  par 
sa  grâce  de  ses  péchez  pardon  lui  face. 

XXVI. 

Tombeau  de  Jean  de  Ifangest, 
Cy  gist  nohle  et  discrète  personne  M*  Jean  de 
]lai>gest,en  son  vivant  Prieur  de  Lelion  en  Bre- 
tagne et  de  Beajimonl  en  Auge,  Chanoine  en 
TEglise  de  céans,  qui  trespassa  lo  13*  jour  de 
Juin  Tan  1568. 

Priez  Dieu  pour  luy. 

Oratoire  de  Notre -Seignfur  Jésus- 
Christ  (1).  Congré^alion  inslituéft  en  France 
le  11  novembre  1611,  |:)ar  Piorre  de  Bérulle, 
plus  l«rd  cardinal.  Dès  le  mois  de  décembre 
de  la  même  année,  lo  roi  Tantôt  isa  ipardes 
letlres-patentes,  qui  furent  vérifiées  ef  régis- 
tréesau  parlemenl  le  4  SJ'plembre  1612.   Le 

Eape  Paul  V  approuva  relie  insiilulion  par  sa 
ulledu  10  mai  1613.  Celte  congréjjalion  fut 
surnommée  de  France ^  pour  la  distinguer  de 
celle  de  rOratoire  de  Rome,  appelé^.» /a  Va//tVf/- 
/«,  qui  fut  inslituée  p<r  saint  Philippe  de  Néii. 

La  congrégation  des  Prftlies  de  l'Oraloire 
de  France  et  une  société  de  prêtres  sé- 
culiers, dépendants  de  leur  supérieur  gé- 
néral, et  qui,  en  môme  lemps,  sont  sou- 
mis aux  évô.jues.  C/esl  un  corps,  disait  le 
célèbre  Bossuet,  où  tout  le  monde  obéit  et 
où  personne  ne  commande,  M.  de  Béruile, 
pour  commencer  rexérulion  de  son  dessein, 
s'élait  associé  cinq  ecclésiastiques  verlueux, 
et  presque  tous  docteurs  en  thénlogie  de  la 
faculté  de  Paris.  C'étaient  Jean  Bance,  Fran- 
çois Bourgoiiig,  Paul  Me  ezeau,  Antoine 
Berard  <  t  Guillaume  Gibieuf. 

Le  portail  de  celle  église  sur  la  rue  Saint- 
Honoré  est  d*une  assez  bonne  architecture. 
Le  rez-de-chau*sée  est  élevé  sur  plusieurs 
marches.  Il  est  composé  d'un  avant-corps 
d'ordre  dorique,  dont  les  colonnes  sont 
isolées.  L'iirchileclure  desdeux  arrière-corjis 
est  en  |)ilaslres  du  môme  ordre.  Les  deux 
petites  portes,  carrées  de  ces  arrière-corps 
j»orlenl  deux  grands  médaillons  ovales,  qui 
représeulenl  Jésus  naissant  et  Jésus  agonie 
sant. 

Dans  la  chapelle  qui  est  à  main  gauche, 
du  côté  du  maltre-autel,  est  un  mausolée  de 
marbre  noir,  sur  lequel  est  la  statue  du  car- 
dinal de  Bérulie  à  genoux,  ayant  devant  lui 
un  livre  ouvert  porté  par  un  ange  :  le  tout 
de  marbre  blanc.  Au  bas  est  une  é|)itaphe 
écrite  en  lettres  d'or,  que  sa  longueur  ne 
nous  permet  pas  d(*  transcrire  ici. 

Le  cardinal  de  Bérullc  mourul  en  disant 
la  misse,  el  au  mnment  qu'il  prononçait 
ces  mots  du  canon  :  Hanc  iyitur  oblationem; 
ainsi  il  lut  lui-môim^  la  victime  du  sacrifice 
qu'il  n'eut  pas  le  temps  d'achever,  comme 

(1)  L'Oratoire  de  Paris  est  aujourdMiui,  commft 
Ton  sait,  aiiecté  au  culte  de  Fane  des  coufeb8lon& du 
protestantisme. 


1^79  PAR 

l'ont  dtlVauteurdeson  épitaphe,  et  celui  du 
distique  ci-après. 
Cœpia  sub  extremis  nequeo  diiin  sacra  Sacerdos 
Perficere  ;  et  sallem  victima  pcrflciam. 

Ce  magnifique  tombeau  est  de  François 
Anguière,  un  des  plus  habiles  sculpteurs  du 
règne  de  Louis  le  Grand. 

Des  cinq  supérieurs  généraux  de  cette 
congrégali(n,  qui  sont  morts  depuis  le  car- 
dinal de  Bérullc,  il  y  en  a  quatre  qui  ont 
élé  inîjuniés  dans  celle  église.  Le  R.  P.  de 
Sainte-Marthe  est  le  seul  dont  il  n'y  ait  que 
le  cœur:  leurs  tombes  sont  plates  elsans  or- 
nements :  on  lit  sur  chacune  une  inscription 
sinij.le  et  uniforme  :  il  n'y  a  de  différence 
que  dans  les  noms  et  les  dates.  Quelques 
personnes  séculières,  mais  en  petit  nombre, 
ont  aussi  été  inhumées  dans  cette  église. 

Dans  une  des  niches  qui  ont  vue  sur  le 
chœur  et  sur  le  grand  aulel  est  un  petit  mo« 
Dûment  de  marbre  blanc,  dont  la  sculpture 
est  d'une  bonne  main  ;  il  est  encastré  dans 
le  mur,  et  Ton  y  voit  une  femme  affligée  et 
assise,  tenant  dans  ses  mains  un  rouleau 
aussi  de  marbre  blanc,  sur  lequel  on  lit  une 
fondation  bien  singulière. 

Louis  Bafboteaii,  Conseiller  du  Roi,  Contrôleur- 
Général  de  la  Trésorerie  de  sa  maison,  ayant 
vécu  en  tout  hoimeur  cl  piété,  et  rempli  d'un 
zèle  ardent  pour  Paugmenlation  du  Service  di- 
vin ,  a  fondé  à  perpétuité  en  cette  Maison  de 
l'Oratoire,  une  Messe  basse  chacun  jour  de 
Tannée,  et  un  Service  complet  chacun  le  26 
d'Octobre,  auquel  assisteront  le  Gardien  ou 
Vicaire,  et  trois  Religieux  du  Couvent  des  Ca- 
pucins de  la  rue  S.  Honoré,  selon  qu'il  est 
énoncé  au  contratde  ce  passé  par-devant Desjean 
cl  TEvesque,  notaires,  le  premier  Février  1667, 
avec  les  Exécuteurs  lestamentaires  du  Sieur 
Barboteau,  décéiié  le  26  d'Octobre  1766  :  Priez 
Dieu  pour  $on  âme. 

Dans  une  des  chapelles  on  lit  cette  épi- 
taphe. 

D.  0.  M. 

Anton  lus  d*Auhrny  Cornes  d'OssemonI,  vir  na- 

lalibus  ac  moribus  inclitus,  qui  in  suprema  Pa- 

risiensi  Ciiria  Senator,  ann.  vm,  Libellorum 

supplicum  Magister,  ann.  vu,  apud  Aurelianos 

roissus  Dominicus,  postrenio  Prselor  urbanus, 

ann.  m,  collapsam   fori  disciplinam  reslituit, 

singulari  in  jure  dicundo  religione  ac  diligenlia. 

Obiit  XV  k.  Julii,  anno  salulis  rep.  mdclxx,  aeta- 

tis  suxxxxvu.  Theresia  Mangol,  fœmina,  majo- 

rum  a  secretis  Uegni  sigillis  secretisque  claro-^ 

rum  génère  spectatissima ,  dulcissimo  conjugi 

uxor  unice  amans  ac  mœrens  posuil ,  anno« 

SalUtis  MDCLXXI. 


M.  d'Aubray,  lieutenant  civil,  dont  on 
vient  de  lire  répitaphe,  était  le  frère  aîné 
de  la  marquise  de  Brinvilliers  et  fut  la  se- 
conde victime  de  sa  famille,  que  celte  scélé- 
rate sacrifia  à  sa  barbare  cupidité.   Thérèse 


DICTIONNAIRE  PAR  Vm 

Mangotde  Yilarceaux  était  la  digne  épouse 
d'Antoine  d*Aubray,  et  ne  lui  survécut  que 
pour  venger  sa  mort,  et  pour  pleurer  nuit 
et  jour  la  perte  qu'elle  avait  faite  ;  elle  mourut 
le  29  juillet  1678,  huit  ans  après  son  mari. 
Dans  lanefy  sur  une  tombe  plate,  on  lit: 

I 

Ici  git  haut  et  puissant  Seigneur,  Messire 
Charles  de  Moy,  Marquis  de  Uiberpré  et  de 
Bove,  Lieutenant  Général  des  Armées  du  Roi, 
Gouverneur  de  la  ville  et  château  de  Ham,  le- 
quel esl  décédé  le  15  Février  16 Priez  Diea 

pour  son  ame. 

Assez  près,  mais  à  côté,  on  lit  celle-ci. 
Ci  git  Messire  Claude  de  Noce,  Chevalier,  Sei* 
gneur  de  Fontenay,  sous-Gouverneur  de  S.  A. 
R.  Monseigneur  le  Duc  d^Orléans,  illustre  par 
Tancienneté  de  sa  noblesse,  plus  illustre  encore 
par  son  mérite.  H  conserva  dans  un  commerce 
continuel  du  grand  monde,  une  probité  sans 
tache.  11  joignit  à  tous  les  agréments  de  Tesprit, 
toute  la  solidité  de  la  raison.  Aux  qualités  de 
rhonncte  homme,  les  vertus  les  plus  sublimes 
du  Chrétien.  Après  le  cours  d^une  longue  vie, 
il  mourut  de  la  mort  des  justes,  le  10   mars 
I70i,  âgé  de  quatre- vingt  sept  ans.  Dame  Marie 
le  Roi  de  Gomherville,  son  épouse,  lui  a  fait  met- 
tre ce  monument,  en  attendant  que  la  mort  la 
rejoigne  dans  le  tombeau  à  celui  dont  la  mort 
seule  Ta  pu  séparer. 

Philippe  de  France,  duc  d'Orléans,  avait 
apporté  un  soin  oxtr-ôme  pour  ne  mettre 
auprès  du  duc  de  Chartres,  son  Gis,  que  des 
personnes  du  plus  grand  mérite,  et  Ton  peut 
dire  qu'il  y  avait  réussi  ;  car  sans  parler  des 
illustres  maréchaux  de  France,  et  du  seigneur 
qui  occupèrent  successivement  la  première 
place  dans  Téducntioa  de  ce  prince,  il  lui 
avait  donné  deux  sous-gouverneurs  d*un  mé- 
rite distingué.  L'un  était  M.  de  Noce  de  Fon- 
tenay, dont  on  vient  de  lire  l'éloge,  et  l'autre 
était  M. delà  Bertière,homme  sans  naissance, 
mais  qui,  par  sa  bravoure,  sa  probité,  s'était 
fait  une  grande  réputation  à  la  cour  et  dans 
les  armées. 

La  chapelle  des  Tubeuf  oui  est  à  gaucho, 
a  élé  peinte  par  Philippe  ue  Champagne  en 
16i3. 

Tous  les  ans,  le  jour  de  la  fête  de  saint 
Louis,  TAcadémie  des  sciences,  et  celle  des 
inscriptions  et  belles-lettres,  font  chanter 
dans  cette  église  une  messe  en  musique, 
avec  un  motet,  et  on  y  prononce  le  panégy- 
rique de  ce  saint  roi. 

Dès  que  cette  église  fat  bâtie,  la  plupart 
des  gens  de  la  cour  n'en  fréquentaient  point 
d'autre,  et  aûn  de  les  rendre  plus  attentifs 
aux  offices  divins  et  plus  dévots,  le  P.  Bour- 
going,  qui  était  habile  musicien,  s'avisa  de 
mettre  les  psaumes  et  quelques  cantiques 
sur  des  airs  qu'on  chantait  pour  lors  ;  et  voilà 
l'origine  du  chant  particulier  que  les  prêtres 
de  l'Oratoire  de  la  congrégation  de  France 
ont  substitué  dons  leur  église  au  chant 
grégorien. 


i28( 


PAR 


D£HGRÂrHlE. 


PAR 


I28i 


Le  roi  Louis  XIIJ,  par  ses  lettres-patentes 
du  mois  d'avril  1627,  voulut  que  les  prêtres 
de  rOratoire  de  cette  maison  fussent  ienuê 
ses  chapelains,  etdes  rois  ses  successeurs. 

La  bibliothèque  de  celte  maison  n'est 
composée  que  d'environ  vingl-deux  mille 
volumes  ;  mais  elle  est  une  des  plus  curieu- 
ses. M.  de  Bj^rulle  commença  par  v  mettre 
un  petit  nombre  de  livres  uien  choisis,  et 
surtout  de  très-bons  livres  de  controverse. 
Il  y  en  mit  aussi  quelques-uns  qu'il  avait 
ra[)portés  d'Fspagne,  et  qui  sont  fort  rares 
on  France.  Plusieurs  persoimesontcontribué 
depuis  h  augmenter  cette  bibliothèque;  mais 
ce  qu'il  y  a  de  [)Uis  curieux  et  de  plus  rare, 
sont  les  manuscrits  qu'Achille  de  Harlay, 
marquis  de  Sancy,  et  ambassadeur  de  Cons- 
tanlinople,  apporta  de  son  ambassade.  Parmi 
ces  manuscrits,  l'on  remarque  un  beau  Pen- 
taleuque  samaritain,  que  Pietro  délia  Valle 
avait  acheté  dans  le  Levant  pour  ce  ministre, 
et  quelques  Bibles,  dont  il  y  en  a  deux  ou 
trois  qui  sont  d'un  grand  prix.  L'on  y  voit 
aussi  un  exemplaire  grec  des  œuvres  de  saint 
Ephrem,  une  chaîne  grec(iue  sur  Job,  et  une 
autre  sur  l'Evangile  de  saint  Jean»  écrites  ea 
grands  caractères  grecs  qui  sont  liés  ensem- 
ble comme  les  caractères  arabes^ 

La  communauté  de  cette  maison  est  tou* 
jours   composée   de  sujets  distingués»  soit 

f)ar  un  profond  savoir,  soit  par  la  beauté  de 
'esprit.   Voici  les  noms   des  plus  fameux 
dans  l'un  et  l'autre  genre. 

Nicolas  Bourbon,  chanoine  de  Langres, 
professeur  en  langue  grecque  au  Collège 
royal,  reçu  à  l'Académie  française  en  1637, 
entra  dans   In  congrégation   de    l'Oratoire 

Quelques  années  avant  sa  mort,  et  mourut 
ans  cette  maison  Tan  iùkky  âgé  d'environ 
soixante'diians,aveclarépulationd'avoirélé 
un  des  meilleurs  poêles  latins  que  la  France 
ait  jamais  produits.  Ses  poésies  furent  impri- 
luées  à  Paris  en  1630,  en  un  volume  in-12. 

Le  P.  Jean  Morin  était  très-habile  dans  les 
langues  orientales  et  dans  la  théologie  posi- 
tive. Les  ouvrages  qu'il  a  donnés  au  public 
sur  les  ordinations  et  sur  la  pénitence  sont 
très-estimés.  Il  mourut  le  2S  février  1659. 

Le  P.  Jérôme  Vignier  était  aussi  très-versé 
dans  les  langues  orientales,  dans-  l'histoire 
et  dans  les  généalogies  des  maisons  souve-* 
raines  de  l'Europe.  Il  mourut  le  14  décembre 
1661. 

Le  P.  Denis  Amelotte  a  traduit  le.Nouvcau 
Testament. 

Le  P.  Charles  Lecointe  était  très-savant 
dans  l'histoire,  et  eut  le  courage  et  la  capa- 
cité nécessaires  pour  composer  les  Annales 
ecclésiastiques  françaises.  Il  mourut  le  18 
février  16^1,  âgé  de  soiiante-dixans. 

Le  P.  Gérard  Dubois  était  aussi  très-habile 
dans  l'histoire  et  dans  la  critique.  Feu  M.  de 
Harlay,  archevêque  de  Paris,  le  choisit  pour 
écrire  rhistoiie  de  son  église.  H  mourut  en 
1696. 

Le  P.  Nicolas  Malebranche  était  de  Paris, 
et  quoiciue  sectateur  de  Descartes,  il  trouva 
le  moyen  de  paraître  original.  Ç'<a  été  un  des 
plus  grands  philosophes  et  des  plus  sublimes 


métaphysiciens  qu'il  y  ait  eu  en  France, 
même  en  Europe.  Il  niourut  le  15  octobre 
1715,  âgé  de  soixante-dix-sopt  ans. 

Le  P.  Jacques  Leiong,  bibliothécaire  de 
cette  maison,  avait  une  grande  connaissance 
des  livres  et  des  auteurs.  Il  a  donné  plusieurs 
ouvrages  au  public,  entr'autres  une  biblio- 
thèque sacrée,  intitulée  :  Bibliotheca  sacra^ 
in  binos  syllabos  distincla^  etc.,  et  une  Bihlio'^ 
ihêque  historique  de  la  France.  Il  mourut  l'an 
1721. 

Le  P.  Charles  Reyneau  était  de  l'Académie 
des  sciences,  et  connu  par  d'excellents  ou- 
vrages de  mathématiques.  Il  est  mort  le  2h 
février  1728,  âgé  de  soixante-douze  ans. 

Les  prédicateurs  fameux  qui  ont  illustré 
cette  maison  sont  Guillaume  le  Boux,  mort 
évêque  de  Périgueux;  Jules  Mascaron,  mort 
évêque  d'Agen;  Jean  Soanen,  évêque  de 
Sénés;  le  P.  de  la  Tour,  général  de  la  con- 

(;régation;  le  P.  Huban,  le  P.  de  la  Roche; 
e  P.  Massillon,  évoque  de  Clermoni  ;  le 
P.  Jean-Joseph  Maure,  mort  le  27  février 
1728;  le  P.  Jurian»  évêque  de  Vence;  les 
PP.  Terrasson,  etc. 

(HoRTAUT  et  Magnt.) 

Palais  De  Justice  (Le).  Rien   ne  prouve 

mieux  la  difTiculté  qu'il  y  a  de  découvrir  le 

temps  de  la  fondation  et  le  nom  du  fondateur 

du  Palais,  que  l'extrême  rapidité  avec  la- 

Suelle  nos  écrivains  passent  sur  cet  article, 
uelques-uns  ont  avancé  sans  preuve  qu'il 
y  avait  un  palais  bâti  dès  le  temps  de  Clovis, 
au  même  lieu  où  est  celui  que  nous  voyons 
aujourd'hui  ;  mais  outre  que  la  ville  de  Pa- 
ris était  a'ors  trop  serrée  et  trop  petite, 
pour  qu'il  y  eût  un  palais  au  milieu,  il  est 
d'ailleurs  constant  que  Clovis  étant  venu  de 
Tours  à  Paris  l'an  508,  il  établit  sa  demeure 
au  palais  des  Thermes ,  que  les  Romains 
avaient  fait  bâtir  hors  la  ville,  du  côté  du 
midi,  et  dans  lequel  Julien  et  Valentiniea 
V  avaient  demeuré.  Ce  fut  pour  lors  que  ce 
roi  Ht  bâtir  toutauprès  une  église,  sous  le 
nom  de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul,  pour 
accomplir  le  vœu  qu'il  en  avait  fait,  en  par- 
tant |)Our  aller  faire  la  guerre  aux  Wisigoths. 
Childebert  demeurait  aussi  dans  le  palais  des 
Thermes ,  auprès  duquel  il  fit  bâtir  l'église 
de  Saint-Vincent,  qu'on  nomme  aujourd'hui 
Saint-Germain  des  Prés.  Fortunat  rapporte 
que  ce  roi  allait  de  son  palais  par  ses  jardins 
à  l'église  de  Saint-Vincent,  ce  oui  ne  peut, 
en  aucune  manière,  s'entendre  du  palais  qui 
aurait  été  dans  la  Cité.  Cela  s'accorde  avec 
ce  que  dit  Grégoire  de  Tours  dans  le  trente- 
deuxième  chapitre  du  sixième  livre,  que  le 
roi  Chilpéric  s'en  retourna  de  la  grande 
église  h  son  palais,  par  la  nlace  ot  par  le 
port,  sur  lequel  il  y  avait,  aès  ce  temps-lh, 
des  maisons  de  marchands.  Les  premiers  rois 
de  la  race  carlovingienne  firent  peu  de  sé- 
jour à  Paris,  et  après  Louis  et  Carloman, 
petit-fils  de  Charles  le  Chauve,  ils  n'y  firent 
plus  de  résidence.  Adrien  de  Valois  co'^jec- 
ture  que  la  crainte  des  Normands  obligea 
Eudes  et  les  princes  suivants  de  transférer 
leur  demeure  dans  la  Cité  ,  et  d'y  bâtir  ce 
que  nous  appelons  aujourd'hui  le  Palais. 


1285 


PAR 


DlCTlONiNAIRE 


PAR 


lî^ 


Ce  nouveau  Palais  fut  cause  qu'on  appela 
celui  des  bains  le  vieux  Palais;  car  c'est 
liiisi  qu'il  est  uomiuéiians  une  Chronique  de 
ïézflay^  coiiqiosée  par  un  moine  di*  celie 
ibbaye.  «  Les  moines  de  V(^zrl.iy,  suivis  <lu 
peuple,  étant  sorlis  du  paliiis  de  Louis  le 
JeuiH»,  tous  les  reljj^ieuï  de  Saiiil-Germain 
Jes  Pn^s  vinrent  au-devant  d'eux  jusqu'au 
vieux  Palais  et  les  reçurent  avec  Lûmes.  » 
Le  palais  qui  était  dans  la  Cité,  était  ap|>elé 


'if'l/K 


or 


fants  de  France.  EUe  était  ornée  de  statues 
de  nos  rois  ,  à  commencer  par  Pharamund, 
et  au-dessous  de  chacnoe  il  y  avait  une 
inscription  qui  apprenait  le  nom  du  roi 
qu'elle  re[)résentait,  la  durée  de  son  règne, 
et  l'amée  de  sa  mort. 

Cette  salle  occupe  la  place  d'une  chapelle 
que  le  roi  Robert  avait  fait  bâtir  sous  Tinvo- 
catioi  de  saint  Nicolas.  C'est  en  mémoire  de 
cetie  ancienne  chapelle,  que    cellQ  qui  est 


|(»  grand  Palais  du  temps  de  saint  Louis;  car    ^à  un  des  bouts  de  cette  salle  est  encore  sous 
Maithi*  u  Paris  dit  qu'Henri  111,  roi  d'Angle-     l'invocation  du  même  saint,  et  que  les  pro- 
terre, fut  reçu  Tan  1254,    in  majore  domini     cureurs  du  parlement  y  ftmt  dire  l'office  de 
Régis  Francorum  Palatio  ^  quod  est  in  medio 
civilaiis  Parisiaaœ. 

Saint  Louis  y  tit  d^s  réparations  considé- 
rables, et  l'augmenta  de  la  Sainte-Clianelle, 
de  la  pièce  qu'un  appelle  encore  la  salle  de 
Saint  Louis,  et  de  la  petite  salle  qu'on  nomme 
aujotjrd'hui  la  GrandXhambre,  Cela  n'em- 
pùeha  pas  que  sous  Philip()e  le  Bel,  ce  palais 
ne  lût  encore  considérablement  agrandi. 
Duhaillon  insinue  même  qu'il  fut  bâti  à 
neuf;  il  dit  que  Philippe  le  Bel  a  fil  bâtir 
dedans  ilsie  de  Paris,  au  lieu  même  où  était 
l'ancien  château   de  la  demeure  dc^s  rois,  le 

Palais   tel  qu'il  est  aujourd'hui étant 

conducteur  de  celte  œuvre,  messire  Enguer- 
rand  de  Marigny,  comte  de  Longueville,  et 
su)>er-iii(enuaiit  des  (Inances.  »  Belieforest 
parle  clairement,  et  dit  que  Philippe  le  Bel 
«  (it  construire  un  autre  palais  tout  à  neuf, 
tel  (|ue  nous  le  voyons  ,  et  qu'il  fut  achevé 
l'an  1313,  le  28  et  dernier  an  du  règne  de  ce 
bon  roi,  »  Mais,  quoicju'ils  puissent  dire  ,  il 
est  constant  que  la  salle  de  Saint-Louis  ,  la 
Grarid'Chambre  ei  la  Sainte-Chapelle  sont 
d>  s  édifices  du  temp^  de  saint  Louis.  Nos 
hisloriens  ne  s'explii{uent  pas  [>lus  nette- 
ment sur  la  manière  dont  Louis  le  Hutin 
voulut  que  le  parlement  tint  ses  séances  au 
Palais.  A  les  entendre,  il  semble  que  nos  rois 
Tithandonnèrent  tellement,  qu'ils  n'y  tirent 
plus  Itur  demeure,  cependani  nous  trouvons 
qu'ds  y  ou^emeuré  souvent  depuis  (1). 

En  1383,  le  roi  Charles  VI  y  demeurait, 
lorsqu'étant  victorieux  des  Flamands,  il  fit 
élever  un  dais  sur  le  perron  du  grand  esca- 
lier, où  tout  le  peuple  <ie  Paris  vint  lui  crier 
miséricorde,  les  hommes  têtes  nues,  et  les 
fennnes  échevelées,  pour  avoir  excité  une 
sé'iition  pendant  le  voyage  du  roi.  François 
l"y  demeurait  l'an  15*il,  et  cette  année-là 
il  rendit  le  pain  bénit  en  l'église  de  Saint- 
Barhi  lemy,  en  qualité  de  premier  parois- 
sien. Cotait  dans  la  grande  salle  du  Palais 
que  nos  rois  recevaient' autrefois  les  am- 
b.tssadeurs,  qu'ils  donnaient  des  fesliiis  pu- 
biicSy  et  qiie  l'on  faisait  les  noces  des  en* 


(1)  En  1557,  Etienne  Marcel  prcvôi  des  marchands, 
fil  assassiner  dans  la  Chambre,  eien  présence  même 
(in  danphin,  Hoberi  de  Clernioni,  niai-échal  «te  ^u^- 
nianuie,  ei  Jean  de  Conllans,  nianchal  de  Champa- 
gne, ns  elaienl  pour  luis  l'un  el  Tauire  si  pies  uu 
clan|ihin,  qne  leur  sang  rejaillit  sur  ses  habils,  et 
<j»e  ce  prince  craignit  qnon  n'en  voulût  aussi  a  sa 
vie  ;  mais  Marcel  le  rassura  el  lui  jela  un  chaperon 
ixn'ge  et  bleu  pour  le  garantir  de  l'insolence  du 
peuple. 


saint  Nicolas,  le  jour  que  l'Eglise  fait  la  fête 
de  ce  saint.  La  tour  qui  y  est  encore  servait 
de  clocher  ^  celte  ancienne  chapelle.  Ce  fut 
Louis  XI,  en  1V77,  qui  tit  construire  une 
chapelle  à  l'endroit  oi^  est  celle  que  l'on  voit 
aujourd'hui,  et  qui  la  fit  décorer  de  deui 
colonnes,  sur  Tune  desquelles  était  la  statue 
de  Charlemagne,  et  6ur  l'autre  celle  de  saint 
Louis. 

A  l'autre  bout  de  la  grand'salle  était  une 
grande  table  de  marbre  qui  en  occupait 
presque  toute  la  largeur,  et  qui  d'ailleurs 
était  si  large  et  si  épaisse,  qu'on  n*a  jamais 
vu  une  tranche  de  marbre  aussi  grande  que 
l'était  celle-ci;  elle  fut  brisée  et  mise  en 
pièces  lors  de  l'incendie  de  1618.  C'était  sur 
celte  table  que  se  faisaient  les  festins  royaux, 
et  à  lauuelle  on  n'admettait  que  les  empe- 
reurs, les  rois,  les  princes  du  sang,  les  pairs 
de  France,  et  leurs  femmes  ;  car  tous  les 
seigneurs  qui  étaient  au-dessous  de  ce  rang, 
mangeaient  à  d'autres  table^i.  C'était  encore 
sur  cette  vaste  table  que  les  clercs  de  la 
basoehe  représentaient  leurs  farces.   C'était 

[>uur  eux  un  théâtre  toujours  prêt,  et  dont 
a  construction  ne  leur  coûtait  rien.  Outre 
cette  table  de  marbre  qui,  selon  Froi>sart 
(liv.  IV,  ch.  11),  est  continuellement  au  Palaii, 
et  point  ne  sebouge^W  y  en  avait  une  autre  qii 
était  en  bas,  dans  la  cour  du  Palais;  c'est  de 
celle-ci  dont  il  est  parlé  dans  la  Chronique  de 
Saint-Denis,  où  il  est  dit  que  les  corps  des 
seigneurs  qui  furent  tués  en  1357,  au  Palais 
dans  la  chambre  du  dauphin,  et  eu  sa  pré- 
sence, furent  traînés  jusqu'à  la  cour  du  Pa- 
lais devant  la  pierre  de  marbre ,  el  qu'on 
pouvait  les  voir  de  la  chambre  du  dauphii. 
On  ne  sait  point  ce  qu'est  devenue  cette  table 
de  marbre. 

Cette  magniGque  salle  et  la  chapelle  furent 
donc  consumées,  comme  aussi  une  grande 
partie  des  b  timenls  du  Palais  ,  par  un  in- 
cendie arrivé  le  7  de  mars  de  l'an  16i8,saus 
qu'on  ait  jamais  su  au  vrai  comment  le  feu  y 
avait  pris.  L'opinion  la  plus  commune  est 
que  ce  fut  par  la  faute  d  une  servante  qui  y 
avait  laissé  un  réchaud  plein  de  leu.  D  au- 
tres disent  que  ce  furent  les  complices  de  la 
mort  du  roi  Henri  le  Grand ,  qui  préten- 
daient par  la  brûler  le  greife,  el  le  procès  de 
Uavaillac.  Chacun  en  jugea  comme  il  voulut, 
sans  qu'on  [)ût  lui  prouver  le  couiraire;  03 
qu'il  y  a  de  constaut,  c'est  que  sans  l'atten- 
tion el  les  soins  du  greflier  Voisin  ,  qui  tit 
enlever  et  mellre  en  lieu  de  sûreté  les  re- 
gistres du  parlement,  ces  précieux  moiia- 


te 


HS5 


PAR 


DEPlGiUPinS. 


Par 


«îse 


uicnts  auraient  élé  brûlés.  On  pensa  aussitôt 
il  rélahlir  celte  salle  sous  la  conduite  de  Jac- 
ques Dcbrosse  ,  un  des  habiles  architectes 
cjuc  la  France  ait  eus  :  elle  le  fut  eniièrement 
en  1622.  Elle  est  voûtée  de  pierre  de  taille, 
avec  une  suile  d'arcades  au  m^ieu,  soutenues 
par  de  gros  piliers  garnis  de  boutiques. 

L'an  1683,  o a  ouvrit  six  foiiôtres  dans  la 
voûie,  pour  donner  plus  de  jour  ;  on  y  cons- 
truisit aussi  en  même  temps  une  riche 
rha[)elle  à  Tun  des  bouts,  fermée  par  une 
balustrade  de  fer  doré.  Cetle  clianelle  a  en- 
cort»  élé  réparée'et  enrichie  de  uorures  et 
autres  ornements  en  1723,  aux  dépens  de  la 
communaulé  des  [irocureurs  du  parlement. 
Au-dessus  est  un  caciran  i\uï  règle  les  séan- 
ces «lu  parlement.  On  lit  au-dessous  ce  vers 
de  iM.  de  Monlmor,  de  TAcadémie  française. 

Sacra  Tlicmis  mores,  ul  penJuIa  dirigil  horas? 

La  grand'chambre  a  élé  construite  sous 
le  règne  de  >aint  Louis  ;  sous  celui  de 
Louis  XII,  elle  a  été  répîirée  et  ornée  comme 
nous  l'avons  vue,  il  y  a  quelques  années  ;  le 
plafond  môme  en  subsiste  encore  aujour- 
d'hui. Il  est  de  bois  de  chêne,  et  tout  entre- 
lacé d'ogives  ,  qui  n<î  sont  ni  ovales  ni  en 
plein-cintre,  mais  qui  tiennent  des  unes  et 
des  autres,  el  se  terminent  en  cul-de-lampe. 
On  a  conservé  ce  plafond  jusqu'en  1722. 
On  a  cha'igé  la  décoration  intérieure  de 
cette  chambre,  et  on  l'a  môme  redorée  ;  on 
a  aussi  remis  en  couleur  tous  les  e  «droits 
qui  en  avaient  besoin  ;  et  le  lambris  qui 
règne  au  |»ourlour  a  été  orné  de  sculptures 
et  de  dorures.  Sur  la  cheminée  est  le  mo- 
dèle en  plûlre  d'un  bas-relief  de  marbre, 
qui  représente  Louis  XV,  entre  la  Vérité  et 
la  Jus  ice,  parCoustou  le  ieune  ;  les  lrot)hées 
de  métal  doré  (]ui  accom[)agnent  ce  mor- 
ceau sont  de  Rousseau.  On  a  aussi  ouvert 
en  môme  lem|)S,  à  côté  de  celte  cheminée, 
une  grande  porte  qui  fait  face  à  la  galerie 
des  merciers.  C'est  Germain  Bostrand,  ha- 
bile architecte  ,  qui  a  conduit  les  nouveaux 
.ouvragjïsqu'on  a  faits  d.ins  la  grand'chambre. 
Xes  chambres  des  enquêtes  et  des  requêtes 
sont  aussi  ornées  de  plafonds  et  de  lambris. 
On  reii.anpie  dans  la  viedlecourdu  Palais 
un  grand  arbre  d'environ  cinquante  pieds  de 
haut,  a[)pelé  le  Mai,  que  les  clercs  de  pro- 
cureurs du  parlement  font  planter  tous  les 
ans  au  mois  de  mai,  et  quelquefois  plus  tard 
en  cérémonie,  avec  une  espèce  de  fête  et  de 
cavalcade,  qui  dure  pendant  trois  jours.  On 
voit  des  d  ux  côtés  de  cet  aibre  des  cartou- 
ches qui  ret)résentent  les  armes  de  la  baso- 
che, qui  sont  d'azur  à  trois  écritoires  d'or  , 
avec  deux  anges  pour  supports.  L'inscrip- 
tion qui  est  au-dessous  de  ces  armes,  mar- 
que le  jour  (jue  l'arbre  a  é  é  piaulé. 

Le  premier  président  est  h>gé  dans  le 
Palais  ;  son  hôtel  est  vaste,  accompagné  de 
jardins,  et  de  tout  ce  qui  peut  rendre  celle 
demeure  commode  el  agréable.  Comme  les 
tours  étaient  autrefois  rornemenl  des  bâ- 
timents royaux,  l'on  en  remarque  un  bon 
nombre  au  Palais.  Celle  de  l'horloge  flanque 
le  Palais,  au  coin  du  quai   des  Morfondus, 


et  h  un  des  bouts  du  pont  au  Change.  En 
1370,  Charles  V  y  fit  mettre  la  premièro 
grosse  horloge  qu'il  y  ait  eu  h  Paris  ;  il  fit 
venir  môme  d'Allemagne  un  horloger  nommé 
Henri  de  Vie,  exprès  pour  en  avoir  soin.  Il 
le  logea  dans  celte  même  Io't,  et  lui  assi- 
gna 6  sols  parisis  par  jour  sur  les  revenus  de 
la  ville  de  Paris.  Outre  Thorloge,  il  y  a  dans 
cette  tour  une  grosse  cloche,  qui  fut  jetée 
en  fonte  l'an  1371,  par  Jean  Jnuvento.  On 
ne  la  sonne  que  dans  les  Grandes  réjouis- 
sances ;  mais  le  2V  (Paortt  1572,  on  s'en  ser- 
vit pour  une  expédition  bien  horrible,  puis- 
que ce  fut  au  signal  de  cette  cloche  que 
commença  le  massacre  de  la  Sainl-Barthé- 
lemy.  Le  cadran  de  cette  horlo:^e  est  orné 
de  quelques  fiiçnres  de  terre  cuite,  qui  son» 
de  Ciermain  Pilon.  Lorsque  ce  cadran  'ul  ré- 
paré par  ordre  d'Henri  Hf,  on  y  mit  les  ar- 
mes de  France  et  ci'lles  de  Pologne  accolées. 

Sans  parler  des  tours  qu'on  compte  en- 
core aujourd'hui  dans  l'enceinte  du  Palais, 
il  y  en  avait  autrefois  plusieurs  autres  qui 
ne  subsistent  plus,  comme  celles  de  Beau- 
vais,  de  la  Question,  des  Joyaux  du  Trésor, 
la  tour  Carrée,  la  tour  Civile,  la  Grosse 
tour,  la  Tournelle,  dont  le  nom  est  demeuré 
à  une  des  chambres  du  parlement,  etc. 

Quoique  le  Palais  soit  comfiosé  de  plu- 
sieurs corps  de  bAtiments,  joints  les  uns 
aux  autres  en  différents  temps,  sans  beau- 
coup d'ordre  ni  de  symétrie,  c'est  néan- 
moins un  édifice  qui  a  un  air  de  grandeur 
digne  de  nos  rois. 

L'incendie  arrivé  la  nuit  du  10  ou  il  de 
janvier  1776,  ayant  dévasté  toute  la  partie 
où  était  la  chancellerie,  la  ga'erie  des  pri- 
sonniers, etc. ,  jusqu'à  la  Sainte-Chapelle, 
on  s'occupe  aujourd'hui  des  réparations  de 
celle  partie. 

Voici  la  description  du  cadran  de  la  tour 
de  l'horloge  du  Palais-de-Juslice  de  Paris, 
que  l'on  vient  de  restaurer  tout  récemment. 

Ce  cadran,  le  plus  beau  qui  ait  élé  cons- 
truit h  l'époque  de  la  Renaissance,  est  placé 
sur  le  mur  est  de  la  tour  de  l'Horloge,  è  7 
mètres  du  sol.  Le  diamètre  du  cercle  des 
heures  est  de  1  mètre  50  centimètres.  Au 
centre  de  ce  cercle  sont  des  rayonsflamboyants 
dorés.  Sur  ces  rayons  tournent  deuj  aiguil- 
les en  cuivre  repoussé  el  bronzé,  les  chiffres 
indicatifs  dus  heures  sont  sculptés  en  relief 
dans  la  pierre  el  sont  peints  en  noir.  La 
plus  grande  de  ces  aiguilles,  destinée  à  mar- 
quer les  minutes,  représente  le  ferd'une  lance 
avec  partie  deson  manche  ;rautreaiguille  mar- 
que les  heures  au  moyen  d'une  fleur  de  lys 
supportée  par  deux  sphinx,  l'autre  extré- 
mité de  celle  aiguille  représente  un  croissant 
et  ne  sert  qu'à  établir  un  contre-f)0  ds.  Ce 
cadran  est  inscrit  dans  un  encadrement  orné 
de  rosaces  aux  angles. 

De  chaque  côté  du  cadran  est  une  figure 
bas-relief  ayanl  1  mètre  90  cent,  de  hauleur, 

La  figure  qui  se  trouve  sur  le  côté  gauche 
représente  la  Force,  s'appuyanl  de  la  main 
gauche  sur  un  faisceau  en  tenant  entre  le 
oouce  et  l'index  la  main  de. justice  dont 
les  deux  derniers  doigts  sont  fermés  ;  dans  la 


1287 


PAR 


DICTIOiNNAIRE 


PAR 


IttS 


main  droite,  elle  lient  la  table  de  Ja   loi  sur 
laquelle  est  écrit  : 

Sacra  Dei  cclehrare  pins,  rcgale  lime  jus. 

Traduction. 
Pieux  observateur  de  la  loi  divine  «  respecte  le 
droit  royal. 

La  figure  qui  se  trouve  sur  le  côté  droit  re- 
présente la  Justice  lenanldanslamaingauche 
fa  balance  et  dans  la  main  droite  un  glaive. 

Au-d(»ssus  de  rencadremenl  est  une  table 
en  marbre  noir  sur  laquelle  est  gravée  en 
lettres  dorées  Tinscription  suivante  : 

Qui  dedil  anle  duas ,  triplicem  dabit  ille  coronam. 

Traduction. 
Celui  qui  lui  a  déjà  donné  deux  couronnes  lui 
donnera  la  iroisième. 

El  de  chaque  cùié  de  celte  inscription  se 
trouvent  deux  D  entrelacés  et  entourés  de 
feuilles  de  chêne. . 

Celte  table  est  surmontée  d'un  fronton  sur 
lequel  deux  génies  tenant  des  guirlandes 
viennent  supporter  les  armes  de  Henri  III. 
Ces  armes  sont  composées  de  deux  écus  ac* 
colés,celuidela  France  portant  sur  un  champ 
d'azur  trois  fleurs  de  lis  d*or ,  sommé  de 
la  couionne  royale  ;  et  celui  de  Pologne,  di- 
visé en  deux  parties  égales  par  une  ligne 
perpendiculaire,  portant  sur  un  champ  de 
gueules,  à  gauche,  un  aigle  éplovéc,  en  argent, 
couronnée  à  l'antique,  et  h  droite,  un  cheva- 
lier tenant  en  sa  main  droiti»  une  épée  nue, 
et  en  sa  main  gauche  la  bride^  de  son  cour- 
sier cabré  ;  le  cavalier  et  le  cheval  sont  d'ar- 
gent, et  l'écu  est  aussi  sommé  de  la  couronne 
royale  de  Franco.  Au-dessus  de  ces  deux 
écus  est  une  couronne  de  laurier  suspendue 
par  une  colombe  signifianl  le  Saint-Esprit  ; 
au-dessous  de  ces  mêmes  écus  est  une  H,  et 
le  tout  est  environné  du  collier  de  l'ordre 
du  Saint-Esprit  (1),  composé  de  coquilles, 
de  fleur  de  lis,  dH  couronnées,  qui  sont  le 
chiirre  de  Henri  HI.  Au  bas  de  ce  collier 
pend  une  croix  pattée  à  huit  pointes  bou- 
tonnées par  les  bouts,  et  émaillée  de  blanc 
par  les  bords,  et  dont  les  angles  sont  garnis 
d'une  fleur  de  lis  ;  sur  un  des  côtés  est  une 
colombe  émaillée  de  blanc  représentant  le 
Saint-Esprit  ;  sur  l'autre  côlé  est  l'image  de 
saintiMicîiel  combattant  le  dragon. Ces  armes 
sont  enfermées  dans  un  cartouche  sommé  de 
la  couronne  royale  de  France. 

Au-dessous  de  l'encadrement  principal 
est  placée  une  seconde  table  en  marbre  noir, 
mais  plus  grande  que  celle  dont  nous  venons 
de  parier,  et  sur  laquelle  sont  gravés  aussi 

(1)  L'ordre  du  Sainl-Esprit  a  élé  institue  le  !«' 
jour  de  Pan  1579,  par  Henri  111,  en  reconnaissance 
des  bienfaits  qu'il  avait  reçus  de  Dieu  le  jour  de  la 
Pentecôte,  anniversaire  de  sa  naissance;  où  il  fut  élu 
roi  de  Pologne  et  succéda  à  la  couronne  de  France, 
par  la  mort  de  Cbarles  IX,  son  frère. 


en  lettres  dorées  les  deux  vers  laivanls  de 
Passerai  : 

Machina  quft  bis  sex  tara  juste  dividil  boras, 

Juititiam  servare  monel,  legesque  lueri. 

Traduction. 

Celte  machine  qui  divise  si  justement  les  dooze 
heures,  vous  avertit  qu'il  faut  observer  la  justice  et 
sauvcgariier  les  lois. 

Celle  tableest  soutenue  parun  cartoucheop- 
néd'unelèted'angeetdeplusieurs  ornements. 

Les  diverses  parties  de  celte  décoration, 
qui  est  sur  un  fond  couleur  azur  et  parsemé 
dWnemenls  figurant  broderies  (1),  sont 
formées  de  corniches  et  d'encadrements 
d'architecture,  ornés  de  chiffres  de  Henri  II, 
de  guirlandes,  de  tôles  de  bélier,  de  faune 
et  autres  ornements  d'une  sculpture  très- 
délicate.  Toutes  ces  parties  sont,  pour  la 
plupart,  dorées,  argentées  et  ornées  de  tons 
de  couleurs  qui  donnent  à  cet  ensemble  un 
aspect  des  plus  élégants. 

Celle  riche  décoration  est  garantie  de  la 
pluie  par  un  auvent  demi-circulaire,  en  bois 
sculpté,  et  soutenu  par  deux  grandes  conso- 
les en  formes  de  cariatides.  Le  dessus  de 
cet  auvent  est  couvert  par  des  feuilles  de 
cuivre  estampées,  en  forme  d'écaillés  ;  et 
des  dauphins  servant  de  gouttières,  placés 
à  chacun  des  côtés  de  Tau  vent,  écoulent  les 
eaux  pluviales.  *  "^ 

Dans  les  compartiments  de  la  voûte  de 
l'auvent  sont  des  D  et  des  H  et  V  croisés  et 
entrelacés  d'ornement;  ces  chiffres,  placés 
alternalivement  dans  ces  compartiments, 
sont  ceux  de  Henri  H  et  de  Henri  lit. 

Au  centre  de  la  partie  la  plus  élevée  de 
l'auvent,  et  sur  une  ornementation  variée, 
est  le  millésime  1585,  c'est  la  date  de  la- 
chèvement  du  monument  sous  Henri  HL 

Atix  deux  ailgles  inférieurs  du  fond  de  la 
décoration,  on  lit  :  à  gauche,  R.  Anno  D.  , 
et  au-dessous,  le  millésime  1G85,  c'est  la 
dale  de  la  restauration  faite  par  Louis  XIV  ; 
et  à  droite,  R.  Anno  />.,  et  au-dessous,  185-2, 
c'est  la  dale  de  la  restauration  qui  vient 
d'ôlre  faite  sous  la  direction  de  MM.  Duc  et 
Dommey,  architectes  de  la  ville  «le  Paris, 
chargés  des  travaux  d'isolement  et  d'agran- 
dissement du  Palais-de-Juslice.  M.  Tous- 
saint, statuaire,  a  exécuté  les  figures  décora- 
tives; M.  Flandrin  a  fait  toute  la  sculpture 
d'ornementation;  M.  Vivet,  peintre-décora- 
teur, a  exécuté  toutes  les  peintures,  qui  sont 
à  la  cire,  et  les  dorures  ;  M.  Henry  Lepaute, 
après  des  dillicullés  sans  nombre,  a  établi 
l'horlogerie,  et  il  est  à  remarquer  que  les 
aiguilles  du  cadran  ont  un  mouvement  parfai- 
tement régulier  et  sans  secousse. 

La  hauteur  totale  de  la  décoration  du  ca- 
dran est  de  7  mètres  60  centimètres,  tt  sa 
largeur  totale  de  5  mètres  60  centimètres. 

(  1  )  Ce  fond  représentait  autrefois  le  manteaa 
royal  couvert  de  fleurs  de  lis. 


Fi:f   DU   PREMIER  VOLUME. 


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