Google
This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project
to make the world's bocks discoverablc online.
It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject
to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books
are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.
Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the
publisher to a library and finally to you.
Usage guidelines
Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the
public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to
prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying.
We also ask that you:
+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for
Personal, non-commercial purposes.
+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine
translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the
use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.
+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find
additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.
+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just
because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other
countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of
any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner
anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.
About Google Book Search
Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders
discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web
at|http: //books. google .com/l
Google
A propos de ce livre
Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression
"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d'utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.
A propos du service Google Recherche de Livres
En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl
f .
%
L
^!^^è^
> - •'
l- 1
n. rm
^■^"-
§^«Ji
^.,î^'^.,r^
5^»^ 3
^«.5 ' ' -«.'^
^^.-//^
:1
ua>:
'm
nuMP
6000384078
-Tl
NOUVELLE
ENCYCLOPEDIE
THËOLOGIQCE ,
OU IfOUTEUrK
risa Di Di(nno]iiAiaE8 sur toutis les parties de la scibsce reuaibuse ,
m
orrmAMTy ■« rmiL«çAis mr wmm oedeb aiiFhabéti9ub,
LA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, LA PLUS VARIÉE
ET LA PLUS COMPLÈTE DES THÉOLOGIES.
'CBS DlCnOHHAIRES SONT CEUI :
K8 LinUES APOCRYPHES, — DES DÉCRETS DBS CONGRÉGATIONS ROMAINES, — DE PATROLOGIE,
— DE MOGRAPUB CHRÉTIENNE ET ANTI-CHRÉTIEHNE , — DES CONFRÉRIES, — D*HISTOIRE ECCLÉSIASTIQUE,
-7 DES CROISADES, — DES MISSIONS, — D*ANECD0TE8 CHRÉTIENNES, — *
D^ASCÉTISME ET DES INVOCATIONS A LA TIERCE, — DES INDULGENCES, — DES PROPHÉTIES ET DES MIRACLES,
— DE STATISTIQUE CHRÉ11ENNB, — D^ONOMIE CHARITABLE ,
— DES PERSÉCUTIONS, — DES ERREURS SOCIALES ,
— iC PWLOSOPHIE CATHOLIQUE, — DE PHTSIOLOGIE SPIRITUALI8TB, — D*ANTIPHILOSOPBISME, —
DES APOLOGISTES IMYOLONTAIRES, —
d'Éloquence chrétienne, — de littérature îd., — d*archéologib id.^
— »*ARCHITECTURB, DE PEINTURE ET DE SCULPTURE td., — DE NUMISMATIQUE f(/., — D^ÉRALDIQUB td,
— DE MUSIQUE id.y — DR PALÉONTOLOGIE td.» —DE BOTANIQUE td., — DE XOOLOGIB td.,
— DE MÉDECINE-PRATIQUE, — D'AGRI-MLTI-VITI-ET HORTICULTURE, ETC.
PUBLIEE
PAR M. L'ABBÉ MIGRE,
ÉsxvauE sa la aiaLxovBÉ^ua uaivaataLfta au Oftaaa*.
ou
DBS covms conunri sur chaque brancub de la science ecclésiastique.
IMI : 6 ra. LE fOL. POUR LE SOUSCRIPTEUR A LA COLLECTION ENTIÈRE, 7 PR., 8 FR., ET MÊME 10 FR. POUR LS
S0U8CRIPTBUB A TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.
TOME TRENTIÈME.
DICTIONNAIRE D'ÉPIGRAPHIE.
TOHB PSBMIKB.
S*IMPRIBfE ET SE VEND CHEZ J.-P. MI6NB , ÉDITEUR,
AUX ATELIERS CATHOLIQUES, RUE D'AMROISE, AU PETiT-MONTROUGB,
BAKRJliKB D'BRFBB BB PABIS.
1853
07 i 11
Imprimerie Mione, au PcUt-Monirouge.
DICTIONNAIRE
D'ÉPIGRAPHIE
CHRÉTIENNE,
UNE COLLECTION D'INSCRIPTIONS
dmèrcnte pay» de la duréticBlé, dt^^Èm lea premieini temp» de notre érei
SUIVI
D'UNE CLASSIFICATION GÉOGRAPHIQUE DES mSCRIPTIONS,
ET ADCMENTe
DBPUNCHES, FAC-SIMILE, ET D'UNE LISTE D'ABRÉVIATIONS SERVANT A DECHIFFRER
LES INSCRIPTIONS DES DIFFÉRENTS SIÈCLES.
PUBLIÉ
PAR M. I/ABBÊ MIGNE .
DES GOVM OOMVUR0 SUR CBAQUB nAMGBB VB Là SCIENCE ECCLÉSUSTIQUE.
TOME PREMIER.
Deux toluhes. pbix : ih fbaiics.
S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE, EDITEUR .
AUX ATELIERS CATHOUQUES, RUE D'AUBOISE, AU PETIT - MONTROUGE
BiRHliSB d'BNFER DB PABIS.
1852.
A SON ÉMINENCE RÉTËRENIHSSUIE
MONSEIGNEUR LE CIRDIIAL ANGELO M«ï.
Émin
ENCB
Daignez me permettre de publier sous vos auspices et de vous offrir un choix d'ins-
criptions chrétiennes formé en grande partie de Timportant Recueil que vous avez donné
dans le tome Y* de la Nouvelle Colleetion éTaneiem écrivainê (1).
Au nombre des difficultés qu'implique la réalisation du projet d-une Épigraphie générale
chrétienne, celle de la limite chronologique qu'il faut choisir et è laquelle il convient de
8'arrèter, n'est pas la moindre.
Vous avez pris pour dernière époque chronologique la fin du x* siècle, et n'avez admis
dans votre belle Collection que des inscriptions antérieures à l'an 1000
Divers savants, en s'occupant plus particulièrement de préparer les plans d'une épi*
graphie française, ont cru pouvoir étendre cette limite et recueillir les inscriptions
concernant l'histoire de notre pays jusqu'au xvi* siècle.
C'est la limite à laquelle je me suis aussi arrêté le plus souvent dans les additions nou-
velles que j'ai jointes à votre Recueil, en le distribuant par ordre alphabétique et géogra-
phique ; toutefois, je n'en ai pas fait une loi absolue, et l'on ne s'étonnera pas de trou-
ver quelquefois dans ce Dictionnaire d^a inscriptions appartenant aux deux siècles
suivants.
Quelque incomplète que soit cette collection, quelques lacunes qu'elle présente, nous
osons espérer qu'elle fournira des matériaux d'une étude intéressante au clergé et
aux personnes désireuses de s'instruire de la science épigraphique
Daignez l'accueillir avec indulgence, Ueaseigmiir le Gardinal, et daignez croire que je
suis avec le plus profond respect,
de Votre Éminence révérendissime,
le très-humble et très-dévoué serviteur,
X***
Paris, jaillet 1852.
(I) Scriptorum velerum JSova CoUeelio e Vattcanii codicibui édita ab AngetoMal^ U\, Rouie, 1831, in-4*.
DICTIONNAIRE
DlPIlilliPHIl CHRlTIEOE.
é^
A
Acrostiches dans les Epltaphes. Voyex
t>ijOff y et è la suite du mot chronographe.
ADRIA, près de Rovigo, dans le royaume
Lombarde-Vénitien, en Italie.
Aux portes de Tédise délia Tomba;
1.
t Ad honore beat! iô& Bapû lob epc fieri curavit
posl ind. i.
Eèsirà-dire : Ad honore (sic) beati Johennit
piiua (sic), Johannes epispopui fieri curavit
poit iiuiictionem primam.)^
Cet évèque d'Adria, du nom de Jean, a été
omis par Ùghelli dans Vltalia sacra. Mura-
tori pense qu'il vivait au ix* siècle, et avant
Léon qui siégeait en 860.
{Cardinal Mai, pag. 101.)
H.
In noniine Domini
Jesu Christi
Temporibus
domino Bono episco^k) (1)
t
et Romualdos
Lupici presbyteri
. . • Sanclo Johanni
magister Julianus
el Julianus Martinus
per indiclionê XY renovala
fons.
[Cardinal Mai, 177,3.)
AFF LIGHEM, ancienne abbave de Saint-
(1) Apud Naraloriom, pag. 1895, 3 : Hinc dedu*
àlur baptisterium ipsum fàbricatum vel renovalum
!'ms$e indiclionê xv sub reaimine episcopali antitfiiit
?Oftî, sacerdoiio illitu eccUsiœ fungenlious RomuaLdo
etLupico, Operis hujus artifices fuere duo eodem
nomine Juliani, et aller vocabulo Martinus, Quonam
vero tempore flonieht Bonus iste episcopus, ex nullo
alio anliquilatis monumeulo discimus. Is cerle cata-
logo episcoporum Hadriensium apud Ugheiiium in
luuia sacra est adjungendus. A. M (Les notes si-
pUes de ces lettres sont de M. le cardinal Mai.)
DlGTiO!«N. D*£PIGRAPHIE. I.
Pierre et Saint-Paul au diocèse de MalineSt
en Belgique.
Epitaphe d'une fille de Philippe-Auguste
roi de France^ et d'Agnès ae Méranie.
Maria Phllippi Régis filia, quondam Pbilippi
marcbionis Namurcensis, et poslea Henrici Bra-
banliaeducis uxor, femiha omnium pulcherrima,
bic petiit sepeliri anno mccixiyui Kal. Aug.
(Labbe, Thés. Epist.y p. 615.)
AGRIMONT£,enLucanie)ddns le royaume
de Naples.
Inscription dans la cathédrale.
D. 0. H. IHP. H. FLAVIO VALER. CONSANT.
{Deo eplimo maximo imper ante Marco Flavio
Valerio Cons[i]antino.)
[Cardinal Mai, p. 3 ; Dghelli, Ilalia sa-*
cra, t. VII. p. M3.)
AIGUESMORtËS. La ville d'Aiguesmortes,
si intéressante par ses souvenirs, méritait
bien d'être l'objet d'un travail spécial à une
époque où les plus modestes ae nos cités
trouvent des historiens, ou du moins des
annalistes. L'ouvrage de M. di Pietro (1| se
distingue entre toutes les histoires particu-
lières de villes qui ont paru depuis quelques
années,- par l'érudition des recherches et
surtout ()ar ce talent, assez rare de nos jours,
qui consiste à choisir avec discernement, et
è raconter, dans un langage clair, sobre et
élégant sans emphase, tous les faits locaux
dignes de mémoire. Une première édition de
ce livre avait paru en 1821, sous le titre de :
Notice sur la ville d'Aiguesmortes. M. di Pie*
tro a reconnu que ce travail était incom-
plet; il s'est livré à de nouvelles inves-
tigations ; il a compulsé les archives de la
ville, et l'ouvrage qu'il a donné au public
n'est plus une simple notice, mais une his-
toire approfondie et développée de la cité de
saint Louis. Après un premier chapitre, qui
{{) Histoire' d'Aigue$mortes par F.-Em. di Pictro.
Paris, impriment de Guyot el Scribe; librairies de
Furne et Perrotin , et de Dumoulin. ln-8« de 504
pages, avec une vignette et une carte.
1
Il
AIG
DICTlONrUIRE
Ail
12
traite de Taspoct g^Snéral d*Aiguesmortes et
fie son territoire, l'auteur s^occupe de i'ori-
gine de la ville. Quelques écrivains, crovant
qu*on devait chercher, sur le territoire d'Ai-
guesmortes, remplacement des fosses Ma-
rinnes creusées par Marins, attribuaient à ce
général romain la fondation de cette ville.
M. di Pietro, après D. Vaissète, se prononce
contre cette opinion. 11 avoue qu'on ne peut
faire que des conjectures sur lepociue où des
habitations commencèrent à s'établir sur les
bords de la grande Roubiue, canal dont
Texistence a précédé sans doute celle de la
ville, et qui a dû en être le principe. Tout ce
qu'on sait, c'est que sur le sol actuel d'Ai-
guesmortes s'éleva, à la fin du viii* siècle, la
tour de Malifère, bAlie par Charlemagne, pour
défendre la côte et protéger une réunion de
colons, comme on le voit dans un diplôme
daté du mois de juilltt 791, par lequel cet
empereur donne à Corbilien, abbé de Psal-
modi, et à ses successeurs, cette tour de Ma-
tifèrn « qu'il avait fait construire. » Aigues-
roortes n'a d'autre histoire, dans ces pre-
miers temps, que celle du monastère de
Psalmodi, dont elle était une dépendance.
Bl. di Pietro, en traitant, dans le chapitre 3,
des faits de cette époque reculée, se borne
donc à suivre les annales de l'abbaye elle-
même. La ville et son port commencèrent à
être plus connus au xii* siècle. Un roman
célèbre, composé en 1178, V Histoire de Pierre
de Provence et de la belle Maguelone^ en fait
mention. Mais c'est au siècle suivant qu'Ai-
guesmortes acquit une véritable importance.
Saint Louis acheta, en 12i8, de Raimond,
abbé de Psalmodi , le territoire de la ville,
accorda de nombreux privilèges aux habi-
tants, y jeta les fondements d'une forteresse,
la tour de Constance, et fit faire à son port
des travaux considérables. L'histoire d'Ai-
guesmortes prend dès lors un intérêt réel.
Après avoir raconté l'embarquement de saint
Louis dans ce port en 1248, Tauteur revient
sur une question géologiaue très-controver-
sée, qui se rattache naturellement au sujet de
son livre, et q\x\\ avait déjà traitée dans sa
première édition en 1821. Un grand nombre
d'écrivains ont f rétendu que depuis le règne
de saint Louis, la mer s'est retirée de tout
l'espace qui sépare aujourd'hui Aiguesmort es
du rivage. M. di Pietro prouve que cette as-
sertion est erronée, et que la ville se trou-
vait, au xiir siècle comme aujourd'hui, si-
tuée à une lieue environ de la mer. Des dé-
bris de sépultures du moyen âge découverts
récemment entre la ville et le rivage, le dé-
montrent évidemment. C'est là, près d'un
lieu appelé les Tombes^ que s'élevait Tbôpi-
tal que saint Louis fit bâtir pour les croisés
et les pèlerins. « Ainsi, dit l'auteur, ces rui-
nes sont demeurées pour nous rappeler la
piété de ce monarque et pour nous désij^ner
en même temps la place où deux fois il
Îuitta le sol de la 'France. » Non loin des
'ombes, la direction du Canal-Vieil et la
tradition indiquent l'emplacement du grau
Louisy dont le nom subsiste encore, et en
face duquel s'ouvre sur la côte le large bas-
sin où mouillèrent les vaisseaux de saint
Louis. Nous regrettons de ne pouvoir suivre
plus loin M. di Pietro dans les développe-
ments de son savant et curieux travail. Le
récit des faits historiques proprement dits
est suivi de la description d'Aiguesmortes e*
de ses monuments, parmi lesquels l'auteur
n'a pas oublié la statue de saint Louis inau-
gurée récemment sur la place de rhôtel de
ville. On lit également avec plaisir et avec
fruit des notices biographiques sur les hom-
mes célèbres qu'Aiguesmortes a vus naître,
et de judicieuses réflexions sur le climat,
l'industrie et le commerce de cette ville. Des
pièces justificatives terminent le volume.
Nous y avoiiS remarqué particulièrement
les lettres de privilège accordées par saint
Louis aux habitants d*Aiguesmortes eu
12i5 et 12i8.
AIX en Provence, département des Bou-
ches-du-Rhône, en France.
L
Inscription du iv* au v* siècle,
FpiUphium praefccti cojosdjm et (sic) (1) elhn*GO ClirU
sUaoi (acU.
Stemmate praecipaam trabeatis fascibus orlam
1d cdium leti hic sopor allus babet
Qui po&l Patricia praeclarus Cimjola reeiur (2)
Subjecit Chrisii colla subactu jogo (3)
Postponens ultra mundi protendere pompas
Et nolens domeno (4) solvere vola malens
[sic] (5).
Sic gemens (6) Follx perfunclus munere gaudel
Egregius mundo placelus (7) et Domeno
Hoc tomolo ciijus tantum nam membra quiescuni
Laelatur pairia mens, paradise, tua.
(Inscript, en vers, par M. Rouard, Aix, 1839.)
M. Rouard» au 2* vers, n'hésite pas à
changer m odium en Evodium, correction
heureuse par laquelle il s'agirait ici d'Evo-
dius, consul en 386 avecUonorius, et préfet
du prétoire des Gaules. C'est d'Ëvodius que
Sulpice-Sévère a dit : Consul Evodius , vir
quo nihil unquam justius fuit,
[Mémoire de la Soc. arch. du Midi ,
tom. IV,pag. 239.)
IL
.. .. Oiar
Basilio episcopo
Anno XXIII
* vni die. ii t
... no oclobris
Turcio Asterio consule
Trouvée par le président de Saint-Vin-
cent, dans le cimetière de Saint-Laurent le
(1) Peui-étrc pour ex (?)
(2) rector.
(3) subactajugo.
(4) domino.
(5)malo(?)
(6) gemino.
(7) piacilus'inuudo.
îi
AIX
DEPIGRAPIHE
AIX
14
premier établi à Ait par les chrétiens, cette
épitaphe prouve que Basile était éféque
dAix sous le consulat de Turcius, RuQus,
Apronianus, Asterius (hQh)^ ce qui, iusou'ici,
était douteux. Papon croit que le cniffre
XXIll indique Tannée de répiscopat de
Basile. Il peut aussi se rapfiorter à Tage du
mort 9 d'autant gue ce qui suit : YllI die
[huit jours), serait une mention tout è fait
mutile s'il s'asissail de Tépiscopat de Basile.
Ce Basile est déjà cité comme prêtre en ^9,
mais cela ne prouve rien c{uant à Tépoquo
de son élection au rang épiscopal.
(Mém. de la Soc. orch. du Midif tom. IV,
pag. 257.)
m.
Châsse dans la sacristie de la cathédrale.
Hic ossa Scorum Menelfall episcopi,
N€C non Arroeutarii ab ecclesia beati Laurentll
Transvecta posila sont.
Transitas Meneifali X Cal. Mail
Armenlarii yero Non. Oclob.
On croit qu'Armentaire succéda à Lazare,
évèque d'Aix, vers 420, et que Menelfale le
remplaça. Ni Tun ni Tautre n*est cité dans
le CkUlia Christiana au nombre des évêques
d^Aix.
(Mém. de la Soc. arch. duMidij tom. IV,
pag. 268.)
IV.
il Véglise Saint-Sauveur avant la Révolution.
Hic in pace rcquiescet Adjutor , ,Qiii post ac-
ceptam poeniteniiam migravit ad Dominum,
ann.'LXT. mcnses vu. dies xv. depositus S. D.
(sob die) viiii Kalendas JunuariasAnaslasio V. G.
(vire clarissinio) consule.
(Voyage dans le Midi du Mxllin; Mém. de
laSoe.arch.du Midiy tom. H, pag. 196:
Labbe, Thés, epit., pag. hSù.)
V.
Autrefois chez M. de Saint-Vincens.
D. M. S. defunctus est Capreolas vixit an-
nos nu. menses n dies ni horas un. paier ±
fecil.
Les siglesD. M. S. pourraient s'expliquer,
Dits manibus sacrum ^ si le monogramme
n'indiquait pas une tombe chrétienne et ne
donnait la signification : Deo maximo sa-
tfum.
[Mém. de la Soc. arch. duMidij tom. II,
pag. 181.)
* .
VI.
12T7. — .4 la cathédrale.
ADnoDominomillesimocccxxvn xxi (1) octobris,
hic tumuUta sunl inteslina et cèlera viscera
(1) X. XI pour X KL.
Jon. (1) Aiani Cislericen. Epi. qui reliquid (2)
pro anniversarlo suo xxx soldes bic annuali (d).
Super domu. suam. Orale pro eo.
Jean Alanus, compté quelquefois par er-
reur au nombre des archevêques d'Aix, mou-
rut en 1277 évèque de Sisteron.
Voy. Gallia Christiana, 1838.
'Mém. de la Soc. archéol. du Midi^ t. IV,
p. 299.)
VII.
Epitaphe de Peiresc^ par Honoré Bouche.
TErlla LYXqVa se GanCro faX eXlYIlorbls,
Pel resCVm seXlis ConiVMVLAVU aqVls.
Obijl Aquis Sextiis die Jouis 23 Junij, an. 1657.
M. CCCC. LL. L. XX. XX. VV. VV. VV. VV. niH. II.
(Labbe , Thés. Epitaph.y p. 135.)
VIII.
(Lieu incertain.)
Epithaphe de Pierre Pilhou.
Si dlVas LYgere pLaCci, LVgele CaMœnae :
PlihœVs Vesler PilhlYs oCCVbYll.
M. CCCC. LL. L. VV. VV. W. VV. Illll. I.
(Labbe, p. 136.)
Voy. au mot Cbronogbaphes de notre DiC"
tionnairey d*autres épitaphes analogues aux
deux dernières.
AIX-LA-CHAPELLE, en Prussi
I
Vers sur Charlemagne^ attribués à Paul ou à
Alcuin.
De Carolo magno rersas éâS magistri in ault. *
Hanc libi, praecursor Dni, Fradclfus opiinam
Condidil ornalam divinis cullibus aulam ;
Yota libi reddens supplex quae voveral olim,
Exilii priinum cœpildum nosse laborem.
Anouii bis Carolds dictis pulcberrimus beros,
Quem placidum voluil vesiris sibi reddere Cbris^us
Pro merilis famulum magnis el bonoribus auxll.
Nunc sibi soivendi voli est concessa poleslas.
[Cardinal Mai, pag. 102 ; Duchesme, Script.
Rer. Francic.f tom. II, pag. 645.)
II.
Epitaphe de Charlemagne^ à la basilique de
Sainte-Marie^ diaprés Eginhard.
SVb boc condilorio silum esl corpus Karoli,
MngnialqueOrlbodoxilmperatoris, qui Eegnum
Francorum nobililer ainpfiauil, el per annos 47.
feliciler rexil. Decessil seplua^enarius anno ab
Incarnaliorie Domini 814. Indiclione 7. quinio
Kaleudas Februarias.
III.
Autre épitaphe de Vempereur^ diaprés Ago-
bard^ archevêque de Lyon^ et diaprés un mor
nuscrit de La Novalaise.
KArolvs Rex Francorum aique.Imperalor el
Pairicius Romanorum poslquam 7*6. annis vilae
i\\ Joannis.
(2) rcliquil.
(3) annualim. '
15
ALA
DICTIONNAIRE
ALB
16
vixerat in saeculo migrauit ex orbe quiiilo. Kal.
Februarij. Nam régna tenens ipsa qiiadraginla
et sex annîs féliciter, jam ab Incarnaiione Do-
mini anul euolati octocentics et quatuordecim»
Sic enim in suo Epilaphio legitur :
Aiirea cœlonim postquam de Virginc Ghristos
Sumpseral apla sibiroundi pro criminejnembra,
lam decimus quartus post cenlies octo volabat
Annus fluctiuagi meniit quo feruida secli
iEthereî, Càrolus, Francorum gloria gentis,
iEquora transire et placidum côprendere porlû
Qui deciesque quater per sex féliciter annos
Sceptra tenês regni et reftio Rex régna rejûgês
Febro migrauit quinto-ari-ex orbe Kalendas,
Septuaginta sex yïtx qui terminât annos.
Quapropier flagito precibus si flecteris vilis
Quique buius reiegis versus epigrâmata Lecior ,
Astriferam Caroli teneat, die, spiritus arceni.
IV.
Autre épitaphe.
Tutor opum, Tindex scelerum, largitor honorum,
CiEOLOsorbis honor, orbis et ipse dolor.
V.
Autre dans CiacconiuSf Vit. Pontificum Rom.
Magni CaroU Régis Gbristianissiroi Romanorum-
que knperatoris corpus hoc sepulcro conditum
jacet.
(LiBBBy Thés, epit.^ pag. 569.)
VI.
Defiarolo M, versus domini magistri in aula^
sive is Paultts diac. sive Alcuinus fuit.
Culuiîna cementi lectori litlera promo
Fardulfus Garcrio condidit ista suo.
Quem quondam proprisp fuerat dum sceptra secutus
Gentis in adversas fata tulere vias.
Attamen hic fidei dominis servaWt honorem,
His regni quamvis ultima meta foret.
Tandem victoris Garoli felicibus armis
Gessit, et in melius fors sibi cessit iter.
Unie quoque dum Adei salvaret munera régi»
Rex sibi pnecelsus pi uni ma dona dédit.
Intcr quae sancti Dionysi rector<ut aulae
Fieret induisit pacificus Garolus.
Hanc benefactori construxit providus sedem,
In qua cum famulis gaudeat ipse suis.
Ipse 8ni% servis ûdei quos vincula nectunt
Lxtiiiam princeps prxbeat armipotens.
More taroen veterum consurgere iussit avorum
Gulmina, praefulgeiit régis honore domus.
Ut quoties regni païclara palatia lustrât,
Fardulû famuli sit memor ille sui.
{Cardinal Mai, pag. 276.)
ALADJA, sur la route de Cararaan à Sc-
lefkeh, en Asie MiDeure, ou Turquie d'Asie.
H. le comte de Labordc, dont tout le
monde connaît les grands voyages et les sa-
vantes publications, a découvert, au milieu
des ruines de Tantique église d*Alacya, une
inscription chrétienne qu'il a fait connaître
dans la Revue archéologique de 18W, t. IV,
pag. 175.
L'inscription est gravée sur le rocher qui
supporte régiise et le couvent d'Aladja, et
dans les flancs desquels ont été creusés de
nombreux tombeaui. En voici la lecture
et la traduction d'après M. de Laborde s
*Ey9â9c xarénttirat
TafiéuTioç, iiç ytvofirifoç
repiffSxntpoç xai itapayiOitâpio^
irocooixqaoc cv rû tottu
rovrta iato vnartiaç TaSa-
Xotinrou, cv^cxTtfiiivoc. cd'. itiÇ ht^txx'iMtùi
vTTotxiiaç ÇiqoIkc rà
Ttocnct, tm.
Traduction.
Ici repote Taratitu^ deux fois prêtre (de cette
église) ei desservant (sacristain) ayant exerce
les fonctions sacerdotales en ce lieu depuis le
consulat de Gadalapus, la \A^ indiction^ jusqu^à
la.,,, indiction tous le contulat de,... il a vécu en
tout...., ans.
Le Tra/sa^cvâficoc ost le titre olficiel de l'ec-
clésiastique cnargé de la carde d'un édifice
religieux; il répond à celui de mansionarius
ou custos de rÈglise latine. La IV indiction
correspond à l'année 461, qui eut pour con^
suis Dagalaxphus et Severinus; seulement,
et ce point est di^ne de remarque, le nom
de ce consul, écrit par un contemporain,
est ici Gadalaippus. « Que ce fait serve d'en-
seignement aux voyageurs, ajoute avec rai-
son M. de Laborde, et leur apprenne à ne
dédaigner aucun monument. Qui se serait
attendu à trouver, dans la modeste épitaphe
d'un pauvre prêtre grec, au milieu des rui-
nes d un couvent du Taurus, une rectifica-
tion aux fastes consulaires de l'empire ro-
main? »
ALAIS, département du Gard, en France*
Inscription de Pan 1250 à la cathédrale.
Anno incamati Verbi MGGL.... Septembris,
obiit Oragist Sacerdos.
(Mémoire de la Soc, archéoL du Midi^
tome III, pag. 198.)
ALBA, dans le Montferrat, dans le royaume
de Piémont, l'ancienne Alha Pompeia.
Imp. Gsesari. FI. Val.
Conslantino pio fel.
invicto aug.
divi G<mst(anlii) pii aug.
filio civiias Albae
Pompeiae bono reip. nato.
^Cardinal Mai, 2M), 3; Vernazza, ilf on.
Alb. Pomp.y pag. 56.)
ALBENGA, en Piémont.
Autrefois au palais Costa^ aujourd'hui au pa-
lais Balestrini,
Gonstanli virtus studium Victoria nomen
Gum recipit Gallos, constituit Ligures.
Mœnibus ipse locum dixit duxitq. rccenti
Fundamenta solo, iuraq. parla dédit.
Givcs tecta forum porlus commercia portas
Gonditor exslruclis %dibus iiisliluit.
Dumque refert orbem, roc primnm prolulit urbci&.
Nec ronuit titulo limina noslri loqui.
Et rabidos contra fluctus genlesq. nefandas
Gonstanti murum nomiiiis opposuit.
{Cardinal Mai, p. 327 ; Mur., p. 692,
3; BuRMAN., Anthol.y 1. 1, p. kTÀ.)
17
ÂLB
DEP1GRAPH1E.
ÂI^
IS^
ALBI, cheMieu du déparlemcnt du Tarn,
en France.
La description de Sainte-Cécile d'Albi par
M. Crozes renferme un grand nombre d'ins-
criptions conserTées dans cette église. A
défont de cet ouTrage assez récent et que
nous n*ayons pu trouver à la Bibliothèque
nationale, nous donnerons le compte rendu
qu*eD a lu H. le baron de Guilhermy, dans
bsein du comité des arts et monuments (1).
Kapport fait au Comili des artsei montunents
par M, de Guilhermy^ membre du comité,
sur ta monographie de la cathédrale d*Albi,
pubtiée par M. H, Crozes,
Vous m*ayez chargé de vous faire un rap-
port sur la Monographie de ta cathédrate
fAlbi^ par M. Hippoiyle Crozes. C'est d'a-
près la demande de l'auteur que le comité
a confié l'examen de cet ouvrage à l'un de
ses membres. Dans une lettre écrite à notre
président, le 19 janvier dernier, M. Crozes
déclarait qu'avant de modiQer et d'étendre
son travail primitif, comme il en avait formé
le projet, il recevrait avec reconnaissance
les observations et les conseils que le co-
mité voudrait bien lui adresser.
Deux éditions de la Monographie de la ca-
thédrale dAlhi ont déjà paru. La seconde,
Îubliée en 1850, présente, comparativement
la première, de nombreuses et très-nota«
blés améliorations. L'ouvrage se divise en
quatre parties : notice, appendice, notes. et
explications, biographie. La première coui-
tient Ijne description sommaire de Tédifice.
Dans la seconde, l'auteur expose ses idées
sur le symbolisme de l'architecture et de
l'ornementation, soit peinte , soit sculptée,
de l'église de Sainte--Cécile. La troisième
est consacrée à une description particulière
et plus détaillée des peintures, des sculp-
hires et des monuments funéraires. Enfin ,
l'histoire de l'Eglise d*Abi, et dos prélats
qui l'ont gouvernée depuis saint Clair au m'
siècle, jusqu'à l'archevèqueauiourd'hui placé
à la tète de cet illustre diocèse, remplit la
quatrième et dernière partie. Nous croyons
que, dans la nouvelle édition qu'il préparc,
M. Crozes ferait bien de fondre ensemble le^
trois premières parties, qui n'en doivent
former réeHement qu'une seule. IL trouve-
rait dans ce système l'avantage de grouper
des faits oui se servent mutuellement de
preuves. La division que je viens de vous
faire connaître. Messieurs, résulte d'ailleurs
hien moins d'un plan arrêté d'avance, que
de retouches successives laites au premier
travail.
La notice est un discours élégant, facile,
agréable à lire, sur les beautés de la cathé-
drale. Ce serait plutôt un euide pour les
gens du monde qu'un travail véritaolement
archéologique. L'auteur a craint évidemment
d'effaroucher ses lecteurs en leur pré-
sentant une trop grande abondance de dé-
tails techniques et de recherches minutieu-
ses. Nous sommes persuadé, d'après VQ\d.-
{\)Buneiindet Comités, nov. 1851, p. 204.
men auquel nous nous sommes livré, que
M. Crozes aurait pu, sans rien sacrifier de
l'élégance de son style, traiter avec plus de-
développement les importantes questions
d'esthétique, d'iconographie sacrée et d'at-
chéologie qui ressorlaient naturellement de,
son sujet. La forme n'y aurait pas perdu,
et le fond y aurait beaucoup gagné. Au-
jourd'hui d'ailleurs, les personnes qui sem-*
blent les plus étrangères aux études sérieu-
ses, trouvent un singulier plaisir à être ini-
tiées aux mystères les plus secrets.de nos
vieux monuments. Nous prierons donc
M. Crozes de nous donner prochainement
un inventaire aussi complet que possible de
toutes les richesses de sa belle cathédrale.
Nous lui demanderons surtout de nous dire
tout ce qu'il aura pu savoir des artistes qui
ont couvert de si magnifiques peintures la
grande voûte et les chapelles de Sainte-Cé-
cile. Un seul nom ancien se trouve cité dans
la Monographie^ celui de Jean-François Do-
neja , peintre d'Italie, qui se lit en latin,
avec la date 1513, sur une cartouche de la
voûte. Mais il n'est pas possible d'admettre
qu'une œuvre aussi considérable ait été en-
treprise et conduite à sa perfection par la
môme main. Nousavonsia conviction qu'une
colonie entière de peintres et d'ornemen-
tistes a travaillé aux peintures de Sainte^Hé*
e:le, et nous ne nous résignerons pas facile^
ment à croire qu'il ne soit resté dans les
archives locales aucune trace de son passage.
L'artiste qui a dirigé l'œuvre, peut-être ce-
lui dont nous venons de rappeler le nom«
n'était pas un de ces hommes vulgaires qui
abandonnent leur patrie sans v laisser un
souvenir. Peut-être faudrait-il aller chercher
jusqu'en Italie des renseignements précis
sur la vie et sur la réputation des pemtres
de Sainte-Cécile, sur leurs ouvrages an-
térieurs et sur les causes qui ont déterminé
leur émigration en France. Quelle était aussi
cette Lucrèce Cantora de Bologne, dont le
nom se trouve dans une chapelle de la ckr
thédrale et dans les galeries, au milieu d'en)-
blêmes et de devises? Noujs rappellerons à
ce aujet à M. Crozes les nombreuses iosccip-
tions recueillies sur les peintures d'Albi, et
communiquées à notre comité par M. Clé-
ment Compayré, correspondant (Bulletin ar-
chéologique^ t. II, p. 15, et t. m, p. 401).
Les peintures de la chapelle de l'hOtel do
Cluny à Paris, exécutées par les soins de
Jacçiuesd'Amboise, offrent la plus grande ana-
logie avec celles que le cardinal Louis d'Am-
boise fit faire dans sa cathédrale. En recher-
chant l'origine des unes, M. Crozes pourrait
découvrir aussi celledes autres. Cette illus-
tre maison d'Amboise, dont la noble magni-
ficence est encore attestée par tant de monu-
ments, et qui a laissé dans l'histoire un si
glorieux renom, serait bien digue d'avoir
un chapitre consacré à sa mémoire dans la
prochaine édition de la Monographie de
Sainte-Cécile. M. Crozes nous ajpprendrait
auelle influence ont exercée sur le& progrès
es arts, dans la période qui a immédiate-
ment précédé la renaissaace en France, des
19
ALB
DIGTIONiNÂIUE
AI^
20
monumonls comme ceux que la maison
d'Amboise a laissés à Rouen, à Gailion, à
Paris, à Glermont et dans le diocèse d'Albi.'
Jamais famille ne s*est montrée plus éclairée
et plus généreuse dans sa protection accor-
dée à tous les genres de mérite.
C'est dans l'appendice que M.^Crozes
s'est occupé de la question du symbolisme.
Je suis, pour ma part, tout à fait disposé à
accepter Texplicalion donnée par l'auteur
d.u système suivi dans l'arrangement des
peintures de la voûte. Les deux Testaments
sont en présence. Les personnages de l'an-
cienne loi représentent la génération tem-
porelle du Sauveur, les promesses, les figu-
res, les prophéties. A mesure qu'on appro-
che de Jésus-Christ, placé dans l'abside, les
figures deviennent plus claires, les prophé-
ties plus nombreuses et plus positives. Puis
enfin apparaît le fils de Dieu , le type des
figures oibliques, le désiré des patriarches
et des prophètes, entouré d'un merveilleux
cortège d'apôtres, de martyrs, de docteurs,
de confesseurs. Au milieu de cette impo-
sante assemblée, une place d'honneur a été
donnée, en mémoire de sainte Cécile, aux
vierges chrétiennes et aux saints personna-
ges qui se sont particulièrement voués à
célébrer les louanges de Dieu , soit par le
chant, soit avec le secours des instruments.
Nous demanderons seulement à M. Crozes
de rendre son ex[)licalion plus sensible et
plus évidente en lui donnant pour accompa-
gnement un plan indicateur de la place oc-
cupée par chaque personnage.
Nous n'avons pas été aussi frappé que
M. Crozes des intentions symboliques qui se
manifesteraient dans le plan de la cathédrale
d'Albi. Nous avons peine à croire qu'on puisse
retrouver la figure du corps du Christ expi-
rant dans un édifice oui, comme celui-ci, n'a
pas même la forme d'une croix. Le clocher,
placé au bout de la nef à l'ouest, représen-
terait la tète, et le chœur la partie infé-
rieure du corps. Ce serait le contraire de ce
qui arrive ordinairement dans les grandes
églises cruciformes. D'ailleurs , en suppo-
sant le corps du Christ ainsi placé sur la
croix, il regarderait l'Orient, ce aui est
contredit par toutes les traditions, suivant
la croyance constante des saints Pères, le
Christ sur le Calvaire avait le visage tourné
vers les nations occidentales, comme pour
les appeler d'une manière particulière à la
grÂce de la rédemption.
La lecture de la partie du livre de M. Cro-
zes réservée aux notes nous a confirmé dans
les regrets que nous avons déjà exprimés.
Nous continuerons à réclamer une plus
grande abondance de détails de toute es-
pèce , et h prier l'auteur de n'épargner dans
sa prochaine édition aucune de ces descrip-
tions d'attributs, de costumes, de mise en
scène pour ainsi dire, qui peuvent don-
ner la clef du système suivi dans la déco-
ration générale de l'édifice. Dans la multi-
tude de saints personnages qui couvrent
les voûtes, une ligure de saint Louis nous
9 paru digne d'un inlérôt tout spécial. Elle
date des premières années du xvr siècle.
Peut-on croire Qu'elle ait été peinte d'après
quelques-unes des nombreuses représenta
lions authentiques de ce grand roi qui sub-
sistaient encore à cette epoaue, et qui de-
puis ont été complètement détruites? Nous
signalons cette question aux études de M.
Crozes. Les inscriptions funéraires remplis-
sent tout un chapitre. Une description do
plusieurs monuments sur lesquels elles sont
gravées, semblerait nécessaire.
M. Crozes a rassemblé dans la biographie
une foule de renseignements tout à fait cu-
rieux sur l'église d'Albi, sur les saints lo-
caux, sur les droits et les prérogatives des
évoques, sur certaines cérémonies particu-
lières h la cathédrale ou au diocèse. Il nous
indigue la date précise de la fondation de
plusieurs villes importantes, telles que Cas-
tres, Gaillac, Lombers, etc. Il fait 1 histoire
de la cathédrale, en écrivant celle des pré-
lats qui l'ont construite et embellie, et en
rappelant les faits mémorables qui se sont
passés autour de ce monument.
Nous engagerons, en terminant, M. Cro-
zes à revoir la terminologie dont il a fait
usa^e dans les parties les plus anciennes de
sou travail , et qui s'est modifiée depuis à
mesure que la langue de l'archéologie chré-
tienne a pris plus d'assurance et de netteté.
Nous avons cru remaraucr aussi quelques
légères erreurs dans des indications d'ar^
moiries , et dans la traduction en français
des noms latins de quelques diocèses ou
monastères. L'auteur reconnaîtra facilement
ce que nos doutes pourraient avoir de fondé.
Nous n'avons pas besoin d'mouler que les
principes professés dans la monographie de
Sainte-Cécile sur les mutilations et les res-
taurations de nos monuments du moyea
Age, sont ceux aue le comité a constam-
ment cherché à répandre par la publication
de son Bulletin.
Que l'excellente notice dont je viens,
Messieurs, de vous faire connaître bien
sommairement la valeur, se transforme
donc en un grand et beau livre. La cathé-
drale d'Albi est digne assurément d'un pa-
reil honneur, et M. Crozes a prouvé qu'il
réunit toutes les conditions nécessaires pour
mener à bonne fin une œuvre aussi impor-
tante.
Nous ferons suivre le rapport de M. do
Guilhermy par l'extrait d'une notice inté-
ressante, sur la cathédrale d'Albi due à M.
S. Dauriac, de la Bibliothèque nationale, en
faisant toutes nos réserves sur les questions
diverses que touche l'auteur. Sa notice ,
publiée chez Dumoulin, en 1851, a pour titre :
Preuves de l'existence de deux églises dédiées
a sainte Cécile dans r Albigeois , au x* siècle.
L'origine de la première cathédrale d'Albi,
dit M. Dauriac , est assez incertaine. Cette
église n'est point signalée dans les histo-
riens anciens; et nos écrivains modernes
n'hésistent pas à en faire remonter la con-
struction aux premiers temps du christia-
nisme dans l'Albigeois. Mais celle opinion
ne repose sur aucune preuve, et, quoiqu'ello
SI
ALB
DEPIGRAPHIE.
ALB
IS
soit généralement acceptée, nous pensons
3u*on ne doit pas lui accorder plus de con-
ance qu*à celle qui reconnaît saint Clair
pour premier évoque de ce pajs.
Malgré Tantique légende qui veut que
saint Firmin, disciple de saint Honest et de
saint Honorât, deuxième évoque de Tou-
louse 9 ait fait connaître les vérités de la re-
ligion chrétienne aux peuples de TAlbi-
ris (1), une tradition plus accréditée dans
pays en attribue la gloire à saint Clair,
dont on ne connaît pas bien Torigine, et
que Ton nomme tantôt évèque , apôtre ,
Î)rètre ou simple laïque (2). Les auteurs de
a vie de ce saint le font venir d'Afrique à
Rome, et ils disent qu'envoyé dcns les Gau-
les pour y porter la lumière de l'Evangile ,
il convertit les peuples de la Narbonnaise
avant d'entrer dans TAlbigeois. On affirme
encore, d*après ses actes, qu'il ne horna pas
là sa mission, et on pense que, toujours
poussé par l'esprit do Dieu, il parcourut
successivement les villes de Bourges, Li-
moges, Périgueux, Bordeaux, Auch et Lec-
toure où il trouva enfin le martyre (3),
l>oît-on croire qu'un même saint ait prê*
ché dans tous ces lieux ? C'est une question
assez difficile h résoudre. Les Bollandistes
et Le Nain de Tillemont avouent qu'il n'y
a rien de certain dans la vie de saint Clair,
et nous pouvons ajouter qu'on ne trouve
aucun document qui justifie les prétentions
de réalise d'Albi à le considérer comme son
premier évêque. Cependant on peut croire
Sue cette église eut pour fondateur quelque
lèTB de saint Saturnin ou de ses disciples.
Saint Firmin, qui avait été instruit par saint
Honest, se fil probablement accompagner
de saint Clair, qui avait drjà commencé ses
prédications à Cologne , pet te ville à quel-
ques lieues de Toulouse; puis il dut le lais*
ser à Albi pour y continuer son œuvre. Si
maintenant on admet que ce saint, ne re-
nonçant pas à SCS courses apostoliques,
ait été chercher le martyre a Lfîcloure ,
nous pensons qu'il doit être regardé moins
comme le premier évoque d'Albi que comme
l'apôtre de l'Aquitaine.
Kous venons de dire que l'on ignorait Té-
poque précise de la fondation de Sainte-
Cécile. En effet, on ne trouve pas un mot
dans les historiens anciens qui puisse gui-
der dans une semblable recherche. Mais si
l'origine de cette première cathédrale reste
couverte d'un voile, rem|)lacement qu'elle
occupait in declivi ripœ Tarni (4), n'a pu
échapper aux recherches d'un savant pour
lequel le midi de la France n'a peut-être
plus rien de caché. M. du Mége a uécouveri
les substructions de cet édifice auprès de
l'évèché, dans le jardin des Frères de la doc-
trine chrétienne; il a retrouvé quelques
(1) Histoire Uuéraire de France, l. I, p. 307.
(i) Baillet. Vies des Saints, Nouv. cdit. p. 1759,
t. Vil, p. 535.
(3) Tillemont. 31 ém, pour servir à r histoire eccU-
siasiigue, U IV, page 506. — du sal-ssay, Martyr.
Ca//tca RU ni, pag. 1 1 2i.
(4) GalUa Christ, nova, 1. 1, pag. 22.
arcs de l'ancien cloître dans une maison
particulière : ces arcs sont à plein cintre.
Enfin, guidé par des traces certaines qui lui
ont permis de constater qu'une porte laté-
rale s'ouvrait au nord-est, et par des colon-
nes extérieures qui devaient servir à la dé-
coration des contreforts, cet infatigable anti-
quaire a pu lever le plan de l'ancienne ca-
thédrale. Ce monument avait environ cin-
quante-sept mètres de longueur, et il était
situé entre l'ancien palais des comtes d'Albi
et la métropole actuelle (1). Avant la décou-
verte de M. du Mége, un écrivain albigeois
avait reconnu quelques-unes de ces ruines,
mais il leur attribua une autre origine. Il
crut y retrouver les vestiges d'un château-
fort qui commandait à la rivière du Tarn et
défendait la commune de Castelviel, actuelle-
ment réunie à la ville d'Albi (2). Aujour-
d'hui l'opinion de l'archéologue toulousain
a prévalu, et personne ne doute qu'il ait re-
tracé les fondations de la première cathé^
drale d'Albi.
La position qu'occupait cette église étant
établie, nous pouvons indiquer quelques-uns
des lieux qui l'entouraient au xir siècle. Et
d'abord, on travaillait encore aux construc-
tions du cloître en 1079, et les chanoines
n'étaient point forcés d'y vivre en commua :
aussi l'évéque Frotard ne pouvait-il les
soumettre à son obéissance (3). Devant ce
même cloître s'étendaient des pâturages ap-
partenant à Arnaud d'Alaman et à Aimar,
son frère, qui en firent don au chapitre
entre les mains de l'évoque Humberl vers
l'an 1130 (k) ; une rue venait vers l'église,
dans la partie opposée à la rivière, et elle se
continuait jusqu à un ruisseau sortant du
jardin des chanoines ; enfin ce ruisseau, dit
de la Barreira, une nouvelle rue et un fossé-
formaient la clôture de la cathédrale du côté
du Caslelnau (5). Un traité conclu entre Guil-
laume Pétri et ses chanoines, en 1209, nous
apprend qu'à cette époque l'évéque avait
toutes les terres ou prés de la Torreta, de-
puis les murs do la ville jusqu'à ceux du
chapitre, auprès de l'église de Saiole-Cécile.
11 les céda aux chanoines qui lui donnèrent
alors en échange les prés de las Bacconas^
qui étaient entre le ruisseau de la Barreira
et le château de l'évéque (6).
Cependant Massol est tombé dans une er-
reur très-f^F^nde sur le nom de cette an-
cienne église, en alfirmant qu'elle avait été
placée sous l'invocafion do la Sainte-Croix.
Cet historien pensait sans doute que l'an-
cienne vénération du peuple albigeois pour
(I) Vues pittoresques de la cathédrale d^Albi^ par
Cbapuy, avec un icxie historique par Alex, du
Mége, p. 4829.
(z) MAS80L. Denription du département du Tarn«
suivie de Vllistoire de l'ancien pays d'AltfigeoU et ùe
la ville d'Albi. Albi, 4818.
(3) Archives de Vévéché d'Albi. Fonds IVoal.,
n» 105, fol. 26.
(4) Archives de Vétéché d'Albi, Fonds Doal..
Il» 105, fol. 44.
(5) Archives de Nvêché d'Albi. fol. 89.
(6) id. fol. 171
23
ALB
DICTIONNAIRE
ALB
U
la croix suffisait pour justifier cette origine,
et il écrivit, en parlant du cardinal-évêque
Jouffroy : « Venant «de Rome, où il avait vu
que sainte Cécile, vierge et martyre du
m* siècle, attirait une dévotion extraordi-r
naire et pour ainsi dire à la mode, Jean Jou-
froy apporta en France de belles reliques de
cette sainte ; il les plaça solennellement dans
sa nouvelle cathédrale, et dès lors t7 en chan-
gea la dédicace, puisqu'elle ne fut plus con-
nue que sous le titre de Sainte-Cécile,
tandis que Vancienne église avait été dédiée
de temps immémorial à la croix (1). »
Depuis la publication de cet ouvrage, il
ii*est personne» voulant écrire sur la cathé-
drale d*Albj, qui n'ait accepté cette version,
et elle s*est ainsi propagée sans examen
comme sans preuve. L Histoire de rancien
pays d'Albigeois est le premier ouvrage spé-
cial écrit sur cette province et sur la ville
d'Albi. Quoique le cadre en soit restreint,
on y trouve neaucoup de faits nouveaux ;
mais leur addition n'est justifiée par. aucune
preuve, et l'on reconnaît que l'auteur eut
rarement recours aux textes originaux. Aussi
est-il difScile de comprendre sur quels do-
cuments il s'est appuyé pour donner le nom
de Sainte-Croix à la catnédrale. Quoi au'ij
en soit, nous ne craignons pas de le aire,
Massol s*est étrangement trompé en affirmant
ce fait, et nous croyons qu'il est dé notre
devoir de le rectifier.
Frappé de l'assertion de cet écrivain, nous
9vons voulu remonter aux sources, et bien-
tôt nous avons acquis la certitude que la ca-
thédrale d'Albi n'avait jamais été dédiée à la
sainte Croix.
Mais avant de donner aucune' preuve de
ce que nous avançons, qu'on nous permette
d'émettre ici une pensée sur l'origine de-
cette église. Si, comme nous allons le dé-
montrer, ce monument fut d'abord dédié à
sainte Cécile, il est impossible d'en faire re-
monter la construction avant le vi* siècle.
Sans nous attacher à la vie de Cécile, dont
on ne peut préciser avec certitude l'époque
du martyre, il nous suffit de faire remar-
quer que son nom n'est pas encore men-
tionné dans le calendrier romain dressé,
sous le pape Libère, vers le milieu du
IV* siècle (2). Plus tard, vers Tan 500, nous
voyons qu'il existait à Rome une église pla-
cée sous l'invocation de sainte Cécile. Dans
le concile qui y fut tenu par le pape Sym-
maque, cette église est signalée comme Tune
des stations des fidèles pour le carôme (3) ;
mais il ne parait pas qu elle contint le corps
de la sainte, car Anastase nous apprend que
ses restes furent retrouvés, par Pascal i",
dans le cimetière de Prétextât» près de la
Ï>oi-te Appienne, et transférés, l'an 821, dans
a nouvelle église que ce pape venait de faire
construire (*).
(i) Hisl, de rancien patfi d* Albigeois, pag. 380.
(i\ Baillet , Vief de% Saints, t.'VUl, p. 150.
(5) J. Fronto, Kalendarium romanum, p. 45 ei
150.
(4) Baromus, Annale» ecclcsias., au. 8ÎI. — Sige-
fSkRTi Chronicon.f an. 8i4
Le culte de cette sainte, qui est devenue
très-célèbre en Occident, ne commença à se
répandre en France que longtemps après
Rome. Cependant sainte Cécile parait avoir
été honorée en Aquitaine dès le commence-
ment du vil* siècle, car Ion trouve un grand
office de sa fête dans le Sacramentaire de la
liturgie gallicane qui fut en usage parmi ces
peunles depuis cette éjooque jusgu au temps
de (^harlemagne (l). On pourrait donc con-
clure, d'après cet indice, qu'une église fut
élevée à AIbi en l'honneur de sainte Cécile,
dès le vil* siècle ; mais cette hypothèse ne
repose sur aucune preuve, et nous devons
avouer que les documents qui parlent de
sainte Cécile ne sont pas antérieurs au
X' siècle. Nous verrons bientôt qu'il existait
à cette dernière époque deux églises de ce
nom dans l'Albigeois.
Parmi, les pièces qui peuvent appuyer
notre opinion sur le nom de la catnédrale
d'Albi, nous citerons en première ligne un
document déjà connu : le testament de Ray-
mond I", comte de Rouergue et marouis de
Gothie, fait au commencement de l'an 961 (2),
et par lequel, dit H. Roger, « Raymond donna
« plusieurs alleus, châteaux ou domaines à
c Véglise de Sainte-Croix (3). » Dans cet acte,
il n'v a pas une église un peu considérable
de la province à laquelle Raymond n'ait
laissé des marques de sa piété et de sa mu-r
nificence, et nous avons pu nous convaincre,
par une lecture attentive de ce document,
qu'il n'y est fait mention d'aucune église du
nom de Sainte-Croix.
Nous sommes donc porté à croire que rau<^
teur des Archives historiques de VAlbigeois
a adopté, sans la vérifier, 1 erreur de Hassol;
il a de plus cité un texte au'il n'avait pas
sous les yeux, et, nous le repétons, rien ne
justifie les paroles de l'ancien bibliothécaire
d'Albi que l'on reproduit beaucoup trop fa-
cilement aujourd'hui
Si, malgré ces preuves et beaucoup d'au-
tres que nous omettons à dessein, on per-
sistait à croire que le nom de la sainte Croix
s'appliquait à la cathédrale d'Albi, il serait
Impossible de l'admettre seul, et l'on devrait
supposer que cette église ayant été dédiée
tout à la fois à sainte Cécile et à la sainte
Croix, elle fut plus généralement connue
sous le premier cie ces deux noms. Hais cette
hypothèse n'est pas admissible , puisqu'il
existe des actes en tête desquels on trouve
le nom de Marie à côté de celui de sainte
Cécile. Pourquoi donc n'a-t-on pas dit alors
que fa cathéarale avait été dédiée à la sainte
Vierge ? Lès doci^ments qui la mentionnent
donneraient assurément autant de valeur à
cette opinion qu'à celle que nous venons de
combattre. En efl'et, on voit dans le cartu-
laire d'Albi, qu'au mois de juillet 1211, Bor-
(1) Mabillon, De liiurgia gallicana,\ib. m. Ifû-
taie gothicum, pag. 21 6.
(î) Histoire générale de Languedoc, 1. 11, pag. 95.
Pr., pag. 108.
(5) P. Roger. Archives historiques de l'Albigeois^
et du pays Castrais,
25
ALB
t)*EPlGRAPIUE.
AL
26
nard Juvenis et Bcguo* sa femme, donnèrent
la chapelle d'Ambuet Domino Deo et beatw
Mariœ et sanctœ Ceciliœ (i). Trois ans aupa-
rarant, Pierre, abbé de Ôastres, et les reli-
S'eux de ce monastère, avaient fait à la ca-
édrale une donation commençant par ces
mots : Dfsanus et concedimus in perpetuum Do-
mino Deo et beatœ Mariœ, et beatœ Ceciliœ et
tibi Guillelmo prœposilo ecclesiœ sanctœ Ce-
ciliœ Albiensis seais (2). Après cette pièce,
émanée d'une abbaye du diocèse, on peut
encore citer un acte du mois de mars 12O89
dans lequel Tévèque d'Albi lui-même ins-
criTait le nom de la Vierge avant celui de
sainte Cécile. C'est un échange fait entre
Guillaume Pétri et Ifss chanoines de la ca-
thédrale ; ce prélat y dit : Ego Guillelmus
Petri^ Albiensis episcopus^ per me et per stic-
eessores meos dono et concedo Deo, et beatœ
iiariœ^ et beatœ Ceciliœ virgini, et matri^ et
omnibus clericis Albiensis sedis(3).
Faudra-t-il admettre, d'après ces titres, la
dédicace de l'église à la sainte Vierge? On
ne le pense pas, car on doit considérer les
diverses formules employées par les dona-
taires comme autant d'invocations différen-
tes. Une dernière preuve, puisée dans une
charte antérieure d'un siècle à celles qu on
vient de lire, justiGera notre assertion. C'est
une donation faite en 1106 par Aimard ,
Pierre, Ravmond et Arnaud d'Alaman frères,
par laquelle ils cèdent tous leurs droits sur
une chapelle de Nofre-Dame qu'ils avaient
dans le château de Castehiel, à Dieu, à la
Croix victorieuse, à la sainte Vierge et à la
cathédrale d'Albi : Domino Deo, ejusque vie-
toriosissimœ Çrucin et beatœ Yirgini, et matri
Albiensi ecclesiœ {h).
Que devrons-nous donc conclure de ce qui
précède? Que la cathédrale d'Albi fut de
tout temps consacrée à sainte Cécile; que le
nom de la sainte Croix, ])lacé en tête de plu-
sieurs actes, doit être considéré comme un
gage de la foi du donateur; enfm, que si
Ton remarque un changement dans la for-
mule des chartes vers le xu* siècle, c'est
qu'à cette époque on n'invo(|uait pas seule-
meut le nom du Seigneur, ainsi que la croix
de souffrance de son divin Fils, mais on
commençait encore à se mettre sous la pro«
tection de la mère du Christ.
Après avoir constaté et réfuté une première
inexactitudeconstammentadmise auxix' siè-
cle par tous les écrivains, depuis le biblio-
thécaire Massol jusqu'à M. l'abbé Bourassé,
iluous reste à relever une erreur non moins
grande qui a été como^ise au sujet de la ca-
thédrale d'Albi....
II est démontré qu'il y avait deux
éjglises de Sainte-Cécile , parfaitement dis-
tinctes, Tune appelée tantôt ecclesia , tantôt
tapeUa^ située m villa quœ dicitur Avanis
ou Avanes, in pago Albiensi , in ministerio
Montaniense: l'autre nommée cathédrale, ma-r
(I) Arckire9 de Véglhe cathédrale d'Albi, fol. i81.
it) id. fol. 174.
(S) id. fol. 172.
(4) id. fol. 40.
ter ecclesia, construite dans les murs de la
ville d'Albi, infra muros Albiœ civitatis. 11
suffirait' d'insister sur h différence qui
existe entre lepaûruset lactrtïa», pour qu'il
ne restât aucun doute sur l'existence d'une
église de Sainte-Cécile autre que la cathé-
dralj. Cependant nous avons cru devoir
pousser nos investigations plus loin et ap-
porter , s'il était possible , une dernière
preuve matérielle établissant l'eiistence si-
multanée des deux Sainte-Cécile.
Toutes nos recherches pour découvrir un
district du nom de Montagnac, dans l'ancien
pays albigeois, ont été infructueuses; mais
nous pensons qu'on peut, sans se tromper,
appliquer les mots Ministerium Montaniense
à la commune do Montans, sur le territoire
de laquelle on trouve un grand nombre d'an-
tiauités qui semblent prouver qu'il exista
jadis en cet endroit une ville assez puis-
sante. Constatons égaleraient que, auprès do
Montans, et sur la rive droite du Tarn, il
existait un bourg, nommé Aveins, qui pos-
sédait un château dans lequel, selon D. Vais-
sète, Charles le Chauve s'arrêta, vers l'an
84-3, et où il signa une charte en faveur de
l'église de Toulouse. « Charles le Chauve,
dit aussi Massol, aimait beaucoup le peuple
d'Albigeois, où il avait une maison royale
qu'on nommait Aveins, sur les bords du
Tarn, entre Gaillac et Lisie (1). »
Si maintenant on adoiet avec nous que,
au IX* siècle, Aveins faisait partie du terri-
toire de Montans, enclavé aujourd'hui dans
l'arrondissement de Gaillao, et situé à six
lieues environ d'Albi, il faudra traduire ainsi
le passage que nous avons rapporté plus
haut dans le pays d'Albigeois, au terri-
toire de Montans, dans le bourg nommé Aveins,
où est élevée une église en l'honneur de sainte
Cécile. Ajoutons encore que l'on voit de nos
jours, au lieu que nous mentionnons, une
ancienne église connue sous le nom do
Sainte-Cécile d'A veins, et l'on sera convaincu
que cet édifice religieux ne peut être que la
chapelle plusieurs fois nommée dans la
charte de Benebert.
En signalant le premier ici l'existence de
la petite église d'A veins à une époque aussi
reculée, nous pensons rendre service aux
historiens, et nous espérons que les archéo-
logues ne négligeront plus un monument
dont Tantiquité leur est si clairement dé-
montrée. Et maintenant, à quelle époque
remonte la construction de ce monument?
Quelles sont les parties qui ont été ajoutées
ou détruites, et, s'il y a eu quelques recons-
tructions, dans quels tem[)s furent-elles fai-
tes? Enfin, après les changements qui peu-
vent être survenus à cet édiûce, quelle est
sa position actuelle? Telles sont les ques-
tions que l'on doit se faire tout d'abord, et
que nous nous proposons d'étudier très-pro-
chainement. Mais, actuellement, nous ne
pouvons que prouver l'antiquité de Sainte-
Cécile d'Aveins à l'aide du document que
nous avons sous les yeux, et notre seul dé-
(!) Uiitoire de la ville d'Albi, page 312.
«7
ALE
DICT103i3(AIRE
sir est d*apjielt'r r<i(len(ion sur celte petite
église, oubliée jusqu'à ce jour.
ALCALA DE HENARÈS, ville et éréché
sufTragant de Tolède en Espaçne.
Dans les environs de la ville se trouve le
monastère de San-Pedro de Montes , où se
voit cette ancienne inscription :
Aeccle.
1
sce.
a
crucis.
In. honore, sce.
•
13
crucis. sce.
[g
Marie, soi. Ins.
Baple. sci. la.
i
cobi. sci. Matei.
•
sci. Clcine-
mis.
L*inscription marginale ERE 913, Kalen^
des de décembre , répond à Tannée 875 de Jé-
sus-Christ.
{Cardinal Maï , p. 93 ; Florez , Spana
sagrada, t. XVI, pag. 137.)
Au monastère de Saint- Pierre des Monts.
Insigne meritjs bcalus Fracluosas
posiquam cooiplotcnse coudidil
Cœnobium iiomine Saocii Pelri
brevi opère in boc loco fecil ora-
torium. Post quem non iwpar roeri-
lis Valerios sanctus opère ecclesi-
ae dilalavil. Novissime Gennadius
prcsbyler cum duodecim fralribus
rcsuuravit, era DCCCCXXXIil. pon
ttfei cffeclus, a fundamcnlis mi-
ritice, ut cernitur, dcnuo ereiil,
non oppressione vulgi, sed largila-
le prelii, el sndore fmtrum huius
monaslerii. Consccratum est boc
templuiii ab episcopis quatuor Gen-
iiadio asloricense, Sabarico du-
niiense, Frunimio legiouense, el
Dulcidio salinalicense , sub era
novies cenlena decies quina ter-
ua cl quatema, nono kal. nov. (1).
(Cardinal Mai, [lag. 165, 166.)
ALEK , près de Cara-hissar en Asie Mi-
neure ou Turquie d'Asie (2).
(I) Flores, 1/fsp. «acr., i. XVI, p. 13i, ubi de
S. Gennadio. Vide él p. 529. Tuai Morales, lib.
xif, cap. 55 el xv, 4; ei lot cincu libros, p. 19^,
cum biscë varielalibus iub nomina^ opus ecclesiœ.
Sabario Fruminio^ decies quatema, Poslreiuam par-
lem habel Florcsius, t. II, p. 86, ex Morales ; spcc-
tilque ad annum :ene bisp. 944 ; aflerlurque ab eo
ul probei consecrationes ecciesiaruin fieri soiitas
die dominico ; super qua re P. Lazzerius ia Pan-
iheone,
(i) Marin a copie celle inscription Irès-allérée
ilans Pocock> cl Vu r upporléc à i'auncc 331 de Jésus-
Christ.
ALE 23
Iprier
a dvilas,
GmstaaliDOpoli
imp. Cxs. ConsUDlinus
NaiiBos Golli. viclor ac Iriamp-
kalor aof . el Fbvia CoostaDlina.
abmana et Fbviift Conslanlios NN BB
Caess. saluiem dicnot
ordini civil. OrcisUnonim.
Aclom esl indulgenline nos-
irje roanere... s vobis civita«
lis lribaloiD...OD... o remo-
lere ol nbertalis eliam privl-
legium coseiNfife ilaque n
dienomm iniariam ultra iu-
dulgeoiis noslra .bénéficia
perdu ranlein praesenti
scriplione removemns ; iclqoe
oralis vesiris peliiîooique
deferiroos ol pcconbm quaiii
proculeis... iesolebalis in-
ferre, minime deinceps dépend >
lis boc ill... ituna viram perfe-
ctifesimom rationalem asia-
lue diceceseos lenitas noslra
perscribsit, qui seculus for-
mam indulgenlix concessae
vobis pecuniam deinceps pro
supradida specie expeli a vo-
bis postularique probibebil.
Beiie vakre vos copimos.
Tasso el Abiabio cens. (I).
ALEXANDRIE, en Egypte.
Sur une pierre trouvée en 1746.
Piissimo el felicissiuio
D. N. FI. Val. Consianlino
P. F. inviclo Auguslo
Val. Epifanius V. P. niag.
privai, a^. ei lib.
D. N. M. 2. ejiis.
{Cardinal Haï, 2V5, 2; Do.nat., Ii8, 8;
BoNADA, cl. XI, n' 17.)
Autre pierre trouvée à la même époque.
Defensori quielis publicae
dn humanissimo
inviclissiinoque
Consianlino
(i^ Le cardinal Maï ajoute en note :
€ In allero lapidis lalere sequunuir legum alia.
fragmenta, qu£ versus 48 explenl; verum adeo
prodigiosis in scheda erroribus scalenl, ul ea salins
silomillere,ne quidridiculum el inutile lecloribus
cxbibcam. Inler cetera perspicue legilur Hâve
abiabi carissime nobis ; qux salulalio consonal cum
leguni coftsiauiiniaiiaruni el M. Aurelii epislolarum
a me ediiarum formuiis.
{Cardinal Mai, pag. 317, 3I8.J
S9
ALG
DEriGRAPIIlE.
Aix;
50
aelerno auguslo
Arrius Diolimus Y. P.
nat. aeg. N. M. Q. eius
dicatissiinus.
{Card. Mm, p. 2kl; Bonada, cl. XI, 16;
DONAT., p. IW, 7.)
Autre pierre,
Dominî nosiri inviclissinii et
vcnerabiles ac perpelui augu-
sti Tbeodosius el Arcadius
toio orbe victores
Hatcrno Cynegio omnium virtu-
tiim viro cl ad iiisignem laudein
gloriamque progenilo, pcr oni-
lies bonorum gradus meriiorum
coiitemplalionc provecto,
praefeclo pnelorio per orien-
lem, slatuam civiii bahitu ad peli-
tura primorum nobiliiim Alexan-
drinae urbis în eadem spleiidida
urbe ad perpeluitalis Tamara loco
celebcrrirao couslilui collocari-
que iusserunt pcr clarissimos
Alexandrinac civilalis.
{Card. Mai, p. 285 ; Gruter., p. 1098 ;
Fabretti, p. 10.)
ALGARVE, province méridionale du Por-
tugal dont le chel-lieu est Tavira.
Epitaphe de Jéro me Osorio , évêque des A Igarves.
IHeronymus Osorîus Algnribus Episcopus vere
plus ; Divinae gloriae valde sludiosus, Chrislianae
rcUgioiiis propiignalor insignis, excellens Theolo-
gus, in «!eteris disciplinis non mediocritei eruili-
itis, post Tullium Romanx eloquentix Princeps,
palriae suœ decus, cujus utililatem suis rebug
semper pnelulU, veritalis amator, tirooris et am-
bitionis omnino expers, verxquc gloriae cupidus,
sepluagesimo quarto xtatis sux anno salutis
huraanx 1580. Augusti mensis die 20. obiit.
(Labbe, Thes.Epit.y p. 525.)
ALGER , chef-lieu et centre administratif
de l'Afrique française.
Les antiquités de l'ancienne régence, sou-
mises aujourd'hui à une étude suivie, four-
niront incontestablement des matériaux
précieux à l'histoire de l'église d'Afrique.
On trouvera quelques inscriptions chrétien-
nes du pays dans notre dictionnaire, aux
noms d'ANNOLNAH, Bone, Orléanstille ,
Sétif, etc. [Voy. aussi Carthage.)
La rareté momentanée des inscriptions pu-,
renaent chrétiennes de notre colonie nous
engage à faire une exception à la règle que
nous avons sévèrement suivie, et à donner
quelques-unes des inscriptions antiques, si
nombreuses et si intéressantes, qui existent
encore sur son sol.
Le musée d'Alger, formé par les soins
éclairés de M. Berbrugger, ancien élève de
TEcolc des chartes, on renferme déjà un
grand nombre.
Nous reproduirons trois de ces inscriptions.
Les deux premières sont de ces résumés de
la carrière administrative d'un fonctionnaire
public, dont quelque parent ou ami consta-
tait sur la pierre ce qu'on appelait le cursu$
honorum. L'une fait mention d'une cohorte
impériale, qui empruntait son nom à la ville
de Bragance en Portugal, ce qui peut aug-
menter d'une dénomination la liste connue
des surnoms divers des corps de la milice ro-
maine. En voici le texte, où nous indiquons
la séparation des lignes par des tirets.
P. Aelîo. P. fil. Palaii — na. Marciano — praef.
cob. I. Avgvstac — Bracarvm — praeposito. al. II-
lyricorvm — trib. cob. Ael. Expeditae — ^praep.
al. Avg. II. Tbracvm — praeposito. al. gemin.
— Sebasian. — praeposito. classis — Syriacae. ei.
Avgvstae. — praef. classis. Moesiaticae — C.
Ciesivs. Marcellvs — veter. ex. dec. — al. ii.
Tbracvm.
Ce qui doit se lire ainsi :
Publio jElio, Publ'n filio , Palalina , Marciano ;
prœfecto cohoriU primœ Augustœ - Brccarum ;
prœponUo alœ iUyricorum ; tribuno cohorlu
jElice-Expeditcr; prœpaito alœ Atigustœ se-
cundœ Thracum; prœposito alœ geminœ Sebn-
iianœ; prœposilo classis Stjriacœ et Augustœt
prœfecto classis Mœsiaticœ : CaiusCœsius Marcel-
lus veteranus, ex-decurio alœ secundœ Thracum,
C'est-à-dire :
A Piibiius JEVius Marcianus, fils de Publius, d*)
la tribu Palatina, commandant de la première
coborte des Braganlins, clicr de Pescadron des
lllyrîens, tribun de la coborte i£lia légère, cbef
du deuxième escadron impérial des Tbraces ,
cbef de Fescadron lyonnais bis, cbef de la flotte
Impériale de Syrie, commandant de la flotle de
Mcsie ,
Caïus Cxsius Marcellus, vétéran, ex-décurîon
du deuxième escadron des Tbraces.
L'autre énumération de ce genre est con-
signée sur une inscription trouvée à Plii-
lippeville, et qui fait mention de l'ancienne
ville de Rusicada, dont Philippeville paraît
occuper à peu près l'emplacement :
C. Caecilivs.Q. f. Ga|. Gallvs. bab— eqvvm. puo.
aed. hab. ivr. die. q. pro— praet. praef. pro. ui.
viniii praef. fabr. cos— net. praet. ii. hab. orn.
qvinq. d. d. ex. v. decvrîis — dec. m qvinqven-
nalis. praef. i. d. Rvsicadi.— flam. Divi. Ivli.
Caius CœcUius, Quinli filius, Galeria, Gallus ha-
buii equum publicum œdilis ; habuit juri dicundo ;
quœstor pro prœtore ; prœfeclus pro iriumviro
quartum; prœfeclus [abrum; consul bis; et prœ-
lor bis; habuit ornamenta quinquennalia decreto
decurionum ex quique decuriis; decurio ter quin-
quennalis ; prœfecto juri dicundo Rusicadi ; ftamen
Divi Juin.
Caïus Cxcilius Gallus, fils de Quintus , de la
tribu Galeria, a été bonorc d'un cbeval aux frais
du public pondant son cdilitécl pendant sesfonc-
SI
ÂMA
DICTIONNAIRE
AMI
3i
fions judiciaires ; a été inicii lanl du préleur et
quatre fois olticier des triumvirs, préfet des ou-
vriers, deux fois consul et deux fois préleur; il
a été décoré des disltuciions quinquennales par
décret des décurionsdans cinq décuries; a rempli
trois fois la charge de décurion quinquennal ,
cello de chef du tribunal de Uusicada et a été
prêtre du divin Jules.
La dernière de ces inscriptions, qui offre
un inlérôl tout à fait historique, a été trou-
vée àCherchell, et fait mention d*une razzia
exécutée au iv* siècle par les troupes ro-
maines contre une tribu d'indigènes afri-
cains et avec un plein succès :
lovi.opiira.maxim. — ceterisqve.Diis — inimortali^
bvs— gratvm. referens — qvod. erasis. fvoditvs —
barbaris Transiagnen — sibvs. secvnda praeda —
facla. salvvs. ei. incolvniis — cvni. omnibvs.
mililibvs — d. d. nn. Diocletiani. et. Maximiani.
Avgg. — regressus, Avrcl. Litva. v. p. p. p. U.
C. — votvm. libens. posvi.
Jovi optimo maximo cœterisque Dis immortali-
buSt gratum referens quod, erasis fundUus barba-
ris TraiislagcnsibuSf secunda prœda facla, saivus
et incolumis, cum omnibus militibus dominorum
nostrorum Diocleliani et Maximiani Augustorum,
regressus , Aurelius Litua, vir perfectissimus^
prœter provinciœ Maurilaniœ Cœsariensis^ volum
libens posui,
C'esl-à-dire :
A Jupiter, très-excellent, très-grand, et aux au-
tres dieux immortels, en action de gr&ce pour
rentier anéantissement des barbares d'au delà
du lac, pour les dépouilles gagnées sans aucune
perle , et pour son heureux retour avec toutes
les troupes de nos seigneurs Dioclélien et Maxi-
mien, Augusles ;
Aurelius Lilua, de la classe des v'ri perfeciissimi,
président do la province de la MauriUnie-Césa-
rienne, a accompli volontairement ce vœu.
Les mots vir perreclissimus,\uA'n]ués par
deux abréviations (le ravant-dernièrc ligne,
désignent, malgré leur suprême emphase,
le titre bonoriOque de la quatrième clnsse
à la cour des empereurs romains de cette
époque, où les trois premières classes étaient
Jllustrissimus , spectabilis et clarissimus,
Voy. Lambèsb et TuévESTE.
ALÏINO , dans le royaume Lo iibardo-
Vénitien, près les lagunes de Venise
Dn. imp. Caesari
FI. Gonstantino maxim.
PI. F. viclori aug.
pou. max. Iri. V, XXHI.
iiiip. XXII. cons. Yll.
PP. pro cons.
bumanarum reruin
optimo principi
divi Constanti lilio
bono HP. nato.
{Cardinal AI aï, p. 2^ï^; Grutur, p. 283.3.)
AMALFI, au royaume de Naples.
ffOxTiipcov TO
xvpQÇ OOâpou [M]
vou Tov ôcyrwTaTOu
Tcav iroXcuf. p.nvi ox-
(Cardinal Mai, p. 194.)
. AMfiËRG , ville de Bavière.
D. M. 0. S.
D. D. JonANNi Ingelstetero, Medico Arcbi-Palat.
pra'stanlissimo, Philosophe acutissimo, Tbeo-
logo sincère, marito et Parertli desideralissimo,
Yidua et Liberi mœstissimi monumentum hoc
p. p. Yixil annos lvi. Obiit anno m.dc.xix.
mens Febr. d. xv.
( Gros, appendix aux épitaphes de Bâie^
pag. Wl . )
AMIENS, en France, chef-lieu du départ,
de la Somme.
Inscription du Labyrinthe qui existe à la
cathédrale.
Mcmore quand Teuvre de Tegle.
De chéens fu commenchié et fine
11 est escript el moilou de le
Maison de Dalus (1) :
En Tan de grâce m ne (sic)
Et XX fu Teuvre de chcens
Premièrement encommenchiee
Adont yert de clieste evesquié
Evrart evesque bénis,
Et roy de France Loys,
Qui fu fils Phelipe le Sag^,
Cbil qui maistre y est de Tœuvre
Maistre Robert eloit només
Et de Luzarches surnomés ;
Maistre Thomas fu après luy
' De Corniont et après son fils
Maistre Rcgnault, qui mestre
Fit à chest point cbi cheisto leilre
Que rincamalion valoit
XIII* çans (2) moins xii en falloit.
Cette inscription est citée par M. Doublet
do Boisthibault , dans une notice sur le la-
byrinthe de la cathédrale de Chartres.
(Revue archéoUgique, octobre 1851, p.
UO.) '
Extrait d'un Mémoire de iL. /. G armer ^
sur les monuments du département de la
Somme (3).
L'égnse cathédrale d'Amiens réunit, plus
que toute autre du même âge, toutes les
perfections du genre vulgairement appelé
gothiaue. La hardiesse de sa construclion,
la belle simplicité el Tiinité de sa décoration
intérieure, en font l'édiûce le plus complot
(i) Dédale.
(2) Date douteuse. Probablement xuii çans.
(3) Amiens, 1839, in-8«.
S3
AMI
DEPIGRAPHIE.
AMI
Si
que Tart catholique ait laissé sur notre sol.
La cathédrale , commencée en 1220, par*
Robert de Luzarches, sous Tévèque Evrard,
fut continuée par Thomas de Cormont, et
achevée par Renault son fils, en 1288.
Rivoire,en 1806(1), M. Dusevel,enl830(2),
et M. Gilbert, en 1833 (3), en ont publié des
descriptions.
Avant notre première révolution, des
sommes considérables étaient consacrées
chaque année, tant à Tentrelien qu*à Tem-
belhssement intérieur de la cathédrale. A
partir de cette époque, pendant près de
trente années, elle fut négligée. Aussi s*est-
elle ressentie de cet abandon, auquel on peut
attribuer en partie Tallération des parties
architecturées les plus délicates de Vexté-
rieur.
Après la cathédrale, TédiGce religieux le
plus régulier que possède Amiens est Saint-
Germain. Cest un ioli vaisseau de stjle
ogival flambojrant, d une architecture assez
délicate et qui date du commencement du
XV' siècle. £lle fut, jusau*en 1526, sous le
vocable de Saint-Blaise (4).
L*église des Cordeliers, aujourd'hui Saint-
Rémi, existait avant 1420, où Isabelle de
Saint-Fuscien la faisait restaurer (5). Elle
renferme le tombeau de Nicolas de Lannoy,
connétable héréditaire du Boulonnais et gou-
verneur du comté d'£u, et de Madeleine Ma-
turel, son épouse. Il fut exécuté en 1632 par
le sculpteur Blasset (6). Ce monument, de
marbre blanc, noir et jaspé, égale en magni-
ficence ceux de nos rois.
Il se compose d*un grand soubassement
quadrangulaire adossé contre le mur. Dans
la niche pratiquée au-dessous, sont cou-
chées à côté Tune de Tautre les statues nues
des deux époux, en marbre blanc et de gran-
deur naturelle. Celle de la femme est très-
bien conservée; Tautre a les pieds brisés.
Une tête d*ange en marbre blanc parait sou-
tenir cette nicne, au fond de laquelle on aper-
çoit un bas-relief représentant la résurrec-
tion de Lazare.
Sur les côtés du tombeau sont représen-
tées en marbre blanc la Tempérance ^ la
Justice^ la Force^ la Prudence avec leurs
attributs. Au-dessus de ces allégories sont
gravées sur des tablettes noires qu^rtre ins-
criptions latines, composées chacune de trois
distiques, dont le texte général est la mort,
sans un seul root qui désigne les person-
nages ou quelque circonstance de leur vie.
Sur la plinthe reparaissent en costume de
Tépoque, à genoux sur des coussins, la face
(1) Description de Nglise cathédrale d'Amiem, par
Maurice Uivoîre; Amiens, Marielle, i806, in-8».
(2) Notice historique et descriptive de réglise ca-
thédrale d'AmienSf par Dusevel; Amiens, i850,
io-8o.
(3) Description de ta cathédrale d'AmienSf par Gil-
bert ; Amiens, Caron-Viiet, 1855, in-8^
(4) Daire, Histoire d'Amiens, (om. 11, pag. 215.
(5) Daire, tom. Il, pag. S8i.
(6) Voyage pittoresque à Amiens, par Devermont
'aine; in-1t^, Amiens, 1785, png. 40.
tournée vers lautel, le comte et la comtesse.
Au milieu, un ange debout, tient de la main
droite une trompette renversée et de l'autre
reçu des Lannoy, échiqueté d'or et d'azur
de 25 pièces.
Le revêtement du mur contre lequel s'ap-
puie le mausolée est divisé en trois compar-
timents par quatre colonnes qui soutiennent
la frise. Au centre, est un médaillon repré-
sentant la résurrection; à droite, les armes
du défunt ; à gauche, celles de son épouse.
Le couronnement est surmonté d'un écu
aux armes des Lannoy, soutenu par deux
lions. Il ne reste plus que les épées du tro-
phée d'armes qui était au-dessous.
A trois lieues d'Amiens est l'église de Cor-
bie, reste de la célèbre abbaye du même
nom, commencée sous l'abbé d'Ostrel, en
1501 (1), et terminée à la fin du xyu' siècle.
Négligée depuis la suppression de l'abbaye,
elle se trouvait dans un tel état de ruino,
que, pour en sauver une partie, on fit le sa-
crifice de Tautre. Il y a une vingtaine d'an-
nées que l'on a démoli tout le bras de croix
et le chœur, pour conserver la nef qui a été
convenablement restaurée.
La partie la plus remarquable est le por-
tail, qui se compose de deux tours dans le
style ogival. Le porche principal et les deux
portes latérales, avec leur tympan de forme
sphérique, sont de style bâtard. Les arabes-
ques qui en décorent les faces sont habile-
ment sculptées. C'est un mélange d'ogives
anciennes et de rosaces modernes. Les nom-
breux souvenirs qui se rattachent à l'abbaye
de Corbie intéressent à la conservation de
cet édifice, et les ressources de la commune
ne sont pas suffisantes pour l'assurer.
Je passe à Airaines. L'église, bâtie au
XIII* siècle , était d'abo^d une chapelle des
Templiers, qui avaient une maison dans
cette commune. Elle est ensuite passée aux
chevaliers de Malte. Elle n'offre rien de re-
marquable que des vitraux peints, dont les
inscriptions sont interrompues par des la-
cunes et des bouleversements et qu'une
main habile pourrait facilement réparer si
quelques fonds étaient alloués à cet effet.
A 1 extrémité de ce bourg et vis-à-vis les
ruines de l'ancien château, est la chapelle
de l'abbaye, desservie autrefois par un prêtre
relevant de Clleaux. Celle chapelle, connue
sous le nom de Notre-Dame, est enterrée
jusqu'au toit. Elle présente les caractères
d'un monument fort ancien, et parait re-
monter au IX' ou X' siècle. Elle se compose
d'une nef, de deux bas-côtés terminés cir-
culairement par le chœur et d'un transept.
Des piliers bas, peu ornés et rongés par le
temps, supportent les arcades plein cintre
qui soutiennent l'entablement. Il n'y a point
de voûte; une simple charpente reçoit une
toiture en tuiles. Les murs latéraux et ceux
du chœur sont percés de petites fenêtres cin-
trées, étroites et profondes. Le portail ne
présente qu un simple pignon triangulaire
en pierres et en briques avec une seule porle
({)GaHia Christiana^ iom, X, pag. 1286.
55
AMI
DlCTlONiNAlUE
ANA
56
au ceutre. Sous la première arcaJe on voit
des fonts baptismaux en pieire fort curieux.
C'est une gronde cuve carrée, décorée de
petites colonnes et de figures grotesques
avec les bras enlacés. On éprouve un senti-
ment pénible en voyant le mauvais état des
lieux et Tamas de décombres qui s*entassent
dans une pelite trésorerie adossée ^contre le •
mur latéral de droite. On dit cependant en-
core la messe dans cette chapelle, à la porte
de laquelle est attaché un bénitier de cuivre
donne en l'an 1000, comme l'indique l'ins-
cription de cette époque gravée tout autour.
Je terminerai la revue des églises par
celle de Picquigny. Elle fut fondée.en 1066(1)
ÇarEuslachedePicquigny. En 1197, Tévêque
hibault loue Enguerrand de Picauigny d'y
avoir fondé deux chapelles (2). Elle a subi
depuis de nombreux changements, et le ca-
talogue des reliques qualiQe de patron et
fondateur Charles d'Ailly, gouverneur de
Bretagne qui, en 1668, rapporte de Rome,
où il était ambassadeur extraordinaire, le
corps de saint Gaudence.
La maison des Vergeaux, rue des Ver-
geaux, à Amiens, a un titre h notre intérêt,
c'est là, dit-on, que naquit Du Cange, en
1610.
Il ne reste plus dans l'arrondissement
(TAmiens de ces châteaux où la puissance
féodale s'était réfugiée. Las Anglais, les
Bourguignons, les Ligueurs, les Espagnols
les ont successivement ruinés, et la révolu-
tion a achevé d'en faire disparaître les der-
niers débris.
Les châteaux d'Argucl , d'Airaines , de
Poix, de Conty, de Lœuilly, de Boves, n'of-
frent plus que quelques fondations, quelques
restes de mur ou de tourelles ruinées, de-
bout sur les hauteurs ou ils étaient bâtis.
Un seul, celui de Picquigny, théâtre de tant
et de si mémorables événements, a échappé
en partie à la destruction. Les ruines occu-
pent une éminence qui s'élève perpendicu-
lairement dans la vallée de Somme , en
face d'un ancien camp romain. Elles présen-
tent de ce côté un point de vue très-pilio-
resque. Entre deux hautes murailles bien
conservées est la porte principale. Au sud,
la porte d'entrée au-dessus de laquelle on
lisait sur un marbre noir la fiùre devise des
barons :
Me Deus et virtui^ $ummi genuere parentety
Qui caret hi$ ei me, nobilitate caret.
Les hautes murailles qui s'élèvent de ce
côté, et dont les croisées ont conservé leurs
grilles, de fer, annoncent la puissance des
maîtres du lieu.
Guillaume Longue-Epée est assassiné à
Picquigny, le 11 décembre 94-2, par Arnol-
phe de Flandre.
En 1307, le vidame Régnauld de Picqui-
gny, sur Tordre du roi Philippe, arrête* les
Templiers dans le bailliage d Amiens; et les
souterrains de son château leur servent de
prison (i).
En 1*70 , dit une inscription des tours,
Louis XI régnantf le comte de Charolais Pin--
quigny a prtnt.
En 1475, une conférence a lieu entre
Louis XI et Edouard d'Angleterre. On y
conclut le fameux traité de Picquigny, par
lequel Louis XI s'engage à payer tous les ans
50,000 écus à TAnglais.
Bientôt ces restes disparaîtront aussi. Tous
les jours on en détache quelques pierres, et
Ton cherchera vainement les traces d'un
lieu si fécond eu souvenirs historiques.
AMPURIAS , au diocèse de Girone, en Ca-
talogne (Espagne).
Athdessus de la porte de Véglise Saint-Mar-
tin de Ampurias.
Vers Taa 928.
Aula jacc'bat hec longis neglecia riiinis
Momine Marlini dudum sacrala beati.
Cum ter Irecenlos bis denos 1er quoqui inos (i)
Corporeos IHS annos XPS baberet.
Cœpcratannis terquinis indicio volvi,
Blve (3) quaier dénis Karolus regoabat in annis.
Tune conies banc Gaumbertus ovans acres renova\ il
S. nerii (4) proies Ermengardis de maire nalus.
ScpUambris id. pridie fine bealo quievit.
Ilunc paler et natus parit quoctsalmui (5)
Ignoscat delicla, requiem delqiie beatam. Am.
{Cardinal Maï, 138, 2; Florbz, Spana
sagrada, t. XXVIII, pages U, 75, 76.)
ANAGNI, dans les États de l'Église.
Inscription gravée dans la cathédrale.
po
le.
• . . Di genitrix Maria qui dignasti abere ta-
• • • maidu eps parba parabimus intra vre ecclesia
cum . • . olibaru cot nos plantabimus seu me do . • «
taeum qui N. YI. kasalis positi sunt quos D N. Léo PP. intra . • • auk
abit et nos det . • • tibi donis cumparabimus domina mea
uncias II. et in fund. orti diacononim uncias duas cum lasa
suas seu mediu fund. Pelegrioi uncias II.
\) DusEVEL, Histoire d'Amiens^ tom. F, pag. 2^8.
2) Ter quoque quinos.
3) Bisque ou sive.
4) Su nerii.
(5) Parilcr quoque spirilus almus.
({) Gallia Christiana, tom. X, pag 290.
(2) Delahorlière, Recueil des tl lustres maisons de
Picardie, pag. 11.
ANC D^EPIGRAPHIE. ANC 28
• . vinea iii ipso fund. quod Eubarbarika ciim
. . dicilur al balncu seu met. vinea qui es Suico gc-
. . . in fund. Qiioriiano quantum Odo ibi (encre dibclur
• . . iussione dïTi N. aposlolici. Recolissim fund. Macérai a in
• • ' • do Simprinianuro uncias nobe, et in fund. Ilariano unciain
• • • ani uncia III de fund. Balnearea uncias sex seu met. fund.
• lolegro cum casis et bineis silbis terris et in ipso kasali
sta Di genitrix el binea
{Cardinal Mai, p. 235; fiiAifCHiNi, Préf, a Anastas.y t. I, n. 50.)
, — annos plus minus
llll bene usque.
{ici une femme en prière les mains életées.)
{Cardinal Mai, WO, 5.)
II
Egïiie des Saints-Côme-et-Damien.
Dorolheo ± filio diiU
cissiroo qui viiit M. VI.
D. XX. or. nu. in pace
!Card. Mai, 375, 1 ; Murât., p. 1860, 2.)
m.
Même église.
Clemes. qui Tixit.
anos. XXYUIl. M. YlIU. dep.
\ini. Elianus fralri in pace.
{Cardinal Mai, p. 370.)
IV
Même église.
Tirée du cimetière de Thrasoo de Berne
Quintu Idus Ma-
ias inclusa est
Macrina que Jov-
ina defuncta est a-
nnorum sex nov,
mesis XXI
diem.
{Cardinal Mai, M9, 9.)
V.
Eglise des Vierges.
Avec 1^ corps de U martyre Auféoie trouvé au cimetière
de Thrtsoa.
Anima dulcis Aufenia Yirgo
benedJcta que vixit an. XXX.
dormit in pace.
(Card. Mai, W9,7; Murât., p. 1833, 11.)
ANCONE, dans les États de TÉglise.
Inseriptions et reliques venant du cimetière
de Prétextât de Rome^ aujourd'hui dans la
chapelle de la famille Mancinfortia^ à An^
I.
Maria bona ferai-
na que bene bixit
cum cojugem suum
11.
Manille Marullas^ grec.
SIanilio Marcllo, patria Constantioopol. vêtu-
stiss. Mamllorum génère nato, qui ex D. D.
Gordianis MaruUis Rom. Imp. originem ducunt,
omnibus virtutibus bonestisq ; moribus pnediio :
à Turcis, forlunis ampliss. spolia to, patriaq ;
ejecto : summis Magistralibus, legationibus va-
riis, terra marique, laboribus, vita denique Idib.
Novemb. Anconi defuncto, Pbilippus, Theodo-
rnsq; fliii parenti pientiss. qui vixit annos
LxxxxT. pos. Anno Sal. h. ccccc.
(Gros, Supplém. aux Epitaphes de Bàle^
p. 327.)
Les inscriptions suivantes sont extraites
de Galletti, Inscriptiones Bononienses.
III.
Eglise cathédrale.
Cliapelle débiter du ctiœur, au-dessous de l*adorailoD des
maget.
Cônes Petrvs Ercvles Faba accad. Clemeniinvs
Bononiensis fccit anno Dili 1729. ac eiïïo Lam-
bertîoo eivs prolectori mvniflcentiss. d. d. d.
IV.
Autour du sarcophage de saint Autoioe.
Corpvs beat! Antonii de Fatalis episcopi, et pa-
tritii Ancooiiani instavratvm liberalilate cini,
et eiÏÏi card. de Lambertinis epi a. d. hdccxxx.
Sur la route qui conduit à Saint-Cyriaque
devant Téglise des Carmélites.
Has vias
per qvas coliis ascenditur
et qvas incvria, cl xtas turpe devaslaverani
propriis svroptibvs
ad tvtiorem, et pvlcriorcm Tormam redegit
etîîvs, et riTivs cardinals
Prosper de Lambertinis
Epvs Anconi lanvs
a. D. MDCcxxx.
A5C
MCnONNilKE
AIID
X.
M
VI.
à b cour do cncnr de U estbéJrale.
Prosper S. R. E. cardioalis de Lirobertinis
episeopTS Aoconx alure et chomn renorafit
amio Domini skciixi.
TIL
Socs no ubleao de U Résorrection dans la néme
calbédralA.
Cornes Peinrs ErcTles Faba accaderoicTS Cle-
mentinvs Bonon. fecil anno DiiflT^i. ac emi-
nentiss. Lambortino cîts protectori niToificen-
Ufsimo; Bonoo. arcbiepîsc. et prin. d. d. d.
VIII.
Salle du palais de la ville. Sous le buste
de Benoît XI V.
Benediclo XIV. ponliflci inaiimo Aneonitanae.
vrbis. olim* sacrorvin. antisliti. ac. parenti.
opliino
ob
egregîaiD. tvnc. navatam. operam
in relig. cvUt. ac. div. nom. honore, aroplilicandis
in. pvblicis. popvli. commodis. cvrandis
mYniiis. eo. aYctore. viis
TÎcorvmq. asperitale. leni. acclÎTitaie. emollila
locYpletatis. commercii. reslitytione. civib?8
portvq. eivs. slvdio. imvnitate. donalo
8. p. q. a;
mvaiflcerilis. princ. novis. benefic. cetera, cvmvlanli
in. grali. animi. argvm
m. p. d.
cvraniibTS
Natale, de. Nappis. co. loseph. Bonomini.
i. T. d. io. franco, nembrini gonzaga. march.
loseph. slorani. prêfo. et franco, q. barth.
irîonfi.
▼. Tiris. pvblicis. negoc. CYrat.
anno Dûi mdccilve
IX,
Cathédrale.
ÀQ grand Aotel, ï droite, sons le buste de Benoit IIV.
Benedicto XIV. pont. max.
quod
Anconitanam ecclesiam sanctissimis rexerit legibus
innocentia, et svavitate morvm ornaverit
praeclaris mTneribvs aYxerit
et
qvain animis Anconilanorvm altissime impressam
mTuiûcentisslmi principis memoriam
nvlla delebit oblivio
ut ipsa etiam eivs imago perpctvo renovaret
Nicolavs Mancinforte episcopvs
anno C13I3CCXLVIII. p.
A gaocbe. Piédesul d*uD ange.
Benediclo XIV. pont. max.
cvivs liberalitate
Senogaliensero primvm ecdesiam consecrtos
deinde ad Anconitanam advectos
svmmis et îmmortalibvs beneOciis
indvigentissimo principî
sentiens in perpetvvm se esse devinctTooi
Nicolavs Manciforte episcopvs
sempitemvm eivs erga se roeritorvm testem
hoc moDvmentvro posvit anno cdioccxltiii.
Xi.
Sur la porte de Sainte-Marie de Platea.
Benedicto XIV. p. o. m.
ecclesiae restavralori
s. p. q. a.
m. p.
anno Ddi hdcclh.
XII.
Au port,
Benedictvs XIV. p. m.
ad tvtam navivm stationem
prodvclo vitra hvnc lapidem aggere
et iacta mole
in altilvdînem maris pedvm fere XLé
opvs
a Clémente XII. decessore svo
inchoatvm
perfici ivssit
cvrànte
Nicolao Perellio
apostoUci iEraril praefecto
an. MDCCLvi.
ANDELOT, dans la Haute-Marne, en
France.
L*église de cette localité renferme une
dalle tumulaire qui offre un beau spécimen
de paléographie lapidaire du xiil* siècle ;
nous en donnons le fac-similé dans nos
planches, et nous allons transcrire ici la lecture
de ses inscriptions :
Au cenire :
Guillaume dit Lonbart.
Autour,
t Cit-git Guill. dit Lonbart.
Que Dame. Deu traia à sa part*
Mil. douz cens septante et sept.
11 dévia si con Deu sait.
Proiez celui qui tout a fait
Que de soue ayme marci ait
Si avrail par sa douçour
il
AMN
DICTIONNAIRE
ANV
42
I
'
Que tout dona pour soue amour
Ans abbaiesy aus ibbeis
Et si randi autrui chateiz
Tu qui ci Tas la bouche douze
Garde loa cors qui ci repouse.
Teis dim tu eis, et je jà fui
Et tu seras teis cum je suis.
{Bulletin du Comilé des arts, 18<h9, n* 7.)
A'NDUJAR , ea Catalogne (Espagne), Tan-
cien Ililurgo.
Inscription de Van 627.
Ihesu Christo. Dno. oostro.
regn A + ^ ante
ooDStruaum. Era dclxv.
anno yii régis Suinqhile.
{Cardinal Haï, p. 87; Florez, uvana
sagrada, t. O, p. 307, et t. XII, p. 366.)
ANNECY, au rojaume de Piémont.
Epitaphe de saint François de Sales à l'église
deN.'D* d* Annecy,
Qfisquis ad hune tumulum prostas, Sia, At-
tende, Yenerare, Mirare, Profice. Sta, ad no-
bile monumentum palmis, oleis, iaurisinum-
bratom. Attende ad Antistitis nostri omnium
sensibus, vocibus, lacrymis, praeconijs vere
Magni Francisci De Sales depositum diues :
qoem immatura morte raptum, alienis erep-
tom, suis redditura, caelo reddendum, hic mœ-
renies filij colunt. Yenerare in hoc deposito
prsdarum Ecdesix lumen, Fidei columen,
Pnesulum paradigma, Patrum supparem, Doc-
toram arlHtrum, Deuotionis Magisirum, Praeco-
nem Apostolicum , Scriptorum Philotheum ,
Theoiimum, nouatorum nouatorem, nutantium
§nnat«>rem, virtutum spéculum, Principum de-
lidas, popoli amores. Mirare tôt omamentis
hominem de caelo lapsum, Angelum apotro-
paeam, domesticum Deum, omnium luctu, om-
niom solatio subductum. Profice, si caelum co-
gitas, cogita tanio iumine praekistrem. Intérim
hrtheniis ^us ossibus et cœlestes spirantibus
odores, sparge lilia et rosas. Obdormivit in
Domino, Lugdoni, die 26 mensis decembris,
aDDO 1622.
(Labbb, Thés, epit.f 513.)
ANNODNAH, en Algérie, entre Constan-
tine et Ghelma.
Cette localité renferme de nombreuses
antiquités romaines et puniques, et les ves-
tiges encore remarquâmes du temps où le
christianisme florissait en Afrique. On y
Toîl notamment, les restes des aqueducs,
des arcs de triomphe et d'une église chré-
tienne en forme de petite basilique romaine.
Cette petite église était divisée en trois nefs
par des colonnes.
Sur la clef de voûte d'une porte, se trouve
icore une croix latine avec !'« et 4 «.
Les anciens chrétiens habitants de TAI-
gérie, dit M. de La Mare, dans une notice
d'où nous extrayons ces détails (1), parais-
sent avoir fait simultanément usage des
croix latines ou grecques accompagnées
auelquefois des lettres sacramentelles. Dn
es nombreux exemples de la croix latine
seule, se voit sur une pierre envoyée de
Bone à Paris, en 1833, et qui est incrustée
aujourd'hui dans le mur du vestibule qui
conduit au département des livres imprimés .
à la Bibliothèque nationale.
On trouve encore parmi les ruines d'An-
nonnah.des fragments antiques sur lesquels
sont grossièrement gravées au trait des figu-
res de personnages qui tiennent ou qu'en-
tourent des palmes, dfes poissons, des cadu-
cées ou des ancres. H. de La Mare avait vu
dans ces monuments des tombeaux d'anciens
chrétiens de la Numidie, se fondant sur la
similitude de ces emblèmes avec ceux qui
décorent les tombeaux chrétiens des cata-
combes; mais un hal>ile antiouaire, H. Al-
fred Maury , a très-justement lait remarquer
que ces emblèmes se retrouvaient sur des
monuments puniques ou phéniciens, et que,
f»ar conséquent, il était très-probable que les
ragments où ils se trouvent à Announah
ont appartenu à des tombeaux païens.
ANTIBES, département du Var, en France.
Sur ta porte de Vancienne basilique.
Imp. Gces. Val. Gonstantino aug.
{Cardinal Mai, 2*^1, 2 ; Gruter, 284, 3.)
ANTIOGHE, en Syrie.
Sur un ancien tombeau de porphyre.
Margarita hic est ter quinis martyr m annis
Yirgineam cœlo reddfdit ipsam animam.
{Card. Mai, p. kkO; Boldetti, p. 374.)
ANVERS, en Belgique (2).
Epitaphes de Véglise de Notre-Dame.
Christophoro Plantino, Turonensi civi et An-
tuerprie incolœ architypographo regio, pieiate,
prudentia, acrimonia ingenii magna, constant
lia ac labore maximo ; cuius industria alquc
opéra, vetera, noua, magoo et huius et futuri
seculi bono in lucem prodierunt : loanna
Riuiera coniux et liberi beredesque ilia oplimo
viro, hi parenli roœsii posuerunl. Tu qui
transis et hase legis, bonis manibus precare.
Vixit annos lxxv desijt hic viuere Kalendîs
Quinclilibus anno Christi ii. d. xxcix.
(Labbe, Thésaurus Epitaph., p. 505.)
encore
DlCTlONN. D'EPIGRAPBIE. I
(i) Revue archéologique, i849, t. YI, p. 20.
h) Voy. en outre une épigraphe d'Anvers à Yat*
ticle Bemtbeiii.
3
05
âMV
II.
Jean Momt.
DEPlGRAPHiE.
AM?
44
V.
CmtTO BiSTBCKHTi Sacriui loawti Harao Anr
tiÊêtrpumd^ oiagni fi^mim geiaro» emdon w-
tDtiMi atque arlÎMB Labaru . et CêMUuK^ Iw-
Ptdi : qnete joaento seneteeniem Moeinn jonlt
Tîtà Amctain mipenles çxpressit : publiée oti-
UttimaSy piiaaiim benigous, passim inodesias,
probu^, prudeps, ommum booorum elogîo
booitt. Yixit, pnodamm saU baia$U exenH
ploM» araûft Lxvn. Meoset iv. ûb^i îMig mb
ÎB Desm pieuten tesutot 10. Kal. Oct. m. ».gi.
Jf«itliM IHmitma optimo marito cnm lacrymis
opUmè apprecata sibi ei posteris mortalitatis
memar F, G.
LXX.
(Laub, TktMowrm EpUopk.y p. S3S.)
lU.
D. O. H.
Lsenimis Torrentins Patria GandensU lileris et
legalionibus domi (kw^^ue speclaUis, ex Archî-
diacono et PrinctpU Eccksiae Leodîepais Yv*
cario Geucrali D. AstuerpieDsis Ep. IH. Macli*
nienslQM Ardi. desîgnatas, Coltegif S. I. apiid
LoaaDienses fundaior, ad rerum status BeJgici
GoDsiliom adscUus duni praecipiiantem rempu-
blicam fraetus virttoa animo iofracto Consilijs
susteoio BruxeUae decessi 6. Kal. Maij 1595.
Vixi aniios 70. mensem vnum, dies 18.
^LiBBBt D. 585.;
IV.
Eglise de Saint-Michel.
Abraham Ortblius.
Abeahami Ortelii, quem urbs urbium Antverpia
edidit : Rex Regam Pbilippiis Geegraphum
babuit, roonumentuni btc vides : brevis terra
eum capit, qui ipse orbem terrarum cepit ; stilo
et tabulis illustniTit ; sed nente conteiBiit, qui
cxénm et aha suspexit : eonstans adTersan apea
aut metus r amiciti» cullor, eandare. flde, ofB-
ciis : quietfs cultor, sine lite, uxore, proie : ti-
lam habuit : quate alius voium ; ul Niuie quoqve
«terna ei quies ait : Votis fave Leclor. Obiit 5.
loi. an. cb b xciix. \ixit annos lxxi. mena. ^
dies lixx. GoMî ex sorore Nepoies b. m. poss.
Lipsiofl fecit.
Pis memoriae Sacr.
Abraiiamo Ortelio Aniverp. Géographe Regio
Ihitri charissimo Anna Ortelia, cœlebs cœllbi
h. m. p. anno 1598.
Uœc meta laoorum.
(Labbe, p. tô^; Gros, Epitaph. urbis
BasiL, Appendix, p. 589.)
Eglise de Saint- Jacques.
UCttBI€flBRTU ML
In D. imeôèi Ântuerjnœ.
Hospes qood dico paullain est asta ac perlege.
BoDis probatttSy osus sam nuflam probnim.
L^gum periluSf juris ac oionini scIbr,
Stilo atque Yoce creperis adsui reîs»
Dum Jforla, quoi praescribier non est quîtuin,
Jiihi supremam dîxît, et dnxit domani.
Sic ego deoatus, heîc quîesco, heic aum silus,
Manens beoignam iodicis senteotiam
Quod Ti poteotî prouoces ii Numioa
Ore adlabora, ac Manibus meis beae
Precare Tantom est Hicet. Muiem Taie.
Hospes Mânes meos ne lœdê, muus lœsi neminem,
(Labbb, p. 398.)
VI.
ALVARO NONIO LVD. F.
Nato an lx Denalo t. Id DecenO». m rciii. Pbik^
sophoet Arcbiatro doctrina etvirtute clarû,
Priodpibus caro, pioliià in oiDoes eomitale :
cui in vit4 nibil earius, quam alijs eam dare,
Bîbil in marte iucuudius quam ad meliorem
tnmalre. Vxor mariio, libori parenti m. m. ii. p.
Àmimerfnœ in D. lëcobi templo.
(LJiBBBy p. kfn.)
VII.
DUQtfCI WENI PVERI.
Anlnwrjfim %n D. I^eoki.
Inboc aepulcro hand pulcfo p«icbfilltts inftins
dormit Henricns Benrici VVeni magnî Gon-
silij Senatoris filius : quem puerum mox cradells
Parea fedt senem, nuiliôlque soperis quam bo-
minibHS diu iongi. Pranoit ille, leetor, ego to-
que sequimur : morulitalls vitare legem nullus
qui Tiuit polest. Ergo faue Leclor, et innoooe
àoic aiiiBMe bene féliciter apprecare. Deuixii an-
nos IX. Ob$t anno à Virginia partu b. dciy
léiboa Iimij Uenricus Vuenus, Senalor ordine
naiurae turbato ûlio pientissîmo mœrens P. sub-
scribente altero filio Géorgie S. P. Q. A. à Se-
cretis,
(Labbb, p. 526.)
VIII.
Epitaphes et inscripti<ms diverses.
lOAlOflS FLEBINGI.
Antnerpiœ referenU fr. Svssrlio m ins^rjpêij^,
bus ei Mmmnmiis Brabantwt.
Hoc quis sub lumuio cnbet, Viaior
Hue illuc oculos agens requiris,
tô ANV MCnONMAlllE
Qai rem te doceat Doceoo. Quis tu ?
Qui tecum loqaor, Vmbra. Qux? Poétae.
Ybi? Post labulam. Qatd ergo dicis?
Hoc quod tu loqueris. Quod illud? fpsum
Quod nescis. Maneas, Inepte ; necdum
Scis, quod nescieras. Flemîngus ille,
Omnes quem poteranl aroare praui,
Omnes debueranl amare sani,
Hic iacet : nihil addo, nec necesse.
Noait caetera mundus yniuersus.
Etuêdem libri pagina 227. habes hngiuulum
ÂHoereonlicum Dialogum in honorem îoannis
Coitery auct. lacobo Latomo,
(LabbBi p. 148.)
AîfV
40
XI.
IX.
GORRBIO IILUNO DVFLiBO.
Gonslantis laboris et perennis induslri» lau-
de onato et amato viro. L. aoois Plantinianae
tjpofpraphiae correctorem gessit» quam fideliier,
perité, doclè ipsos rogale libros elegantiâ, ni-
lore, famà aeternae artis prlmos. Nec semper
alienoslractauit, cum et snos reliqnerît; Latioâ
oratiooe disertns, versiftcalu felix» Patriam quo-
qoe doquentiam excoluit, cultumque eius et
proprietatem reuocauit. Obijt selate operibqsque
grauis «. dgyii. ipso Pascbali festo.
Beferlinier Antuerpiensia Fr. Severuu$ pag. 99.
(Labbb, p. 508.
X.
EpUaphe de Juste Lipse.
Quis hic sifBltBS, quaeris? ipae ediMeraiB.
Nuper locutuset stilo, et Uiiguà fui;
Muuc alteri licebit. ego soin Lipsius»
Cui literae dant nomen, et tMS favor .
Sed nomen : îpse abivi : abibit Imm quoque.
Et nibil hoc orbis, quod pereimet^ possîëet.
?is altîore voce me tecum loqmï
Humana cuncta fumo», urobra, Tanitas^
Et scenae imago, et vetbo ut absolvam; Mihil.
Extremum hoe te alloquor :
iEtemum ut gaudeam, tu apprecare.
Ftxft Qxmn 58. men$. 5. Obnl amto 1606. 10 K<A, ÀpriL
Sibi ipse fedt Meanlo aote ebilMii.
Sarcophago marmoreo nœc épigraphe addita
est.
lUSTl LlPSlb
quod daudi poluil,
hk j^u:e|^
S. P. Q. AntrevpiaBft.
indyli \\ià
famae orbî nolaa.
Tirtuii ccelo rei^ptae
H. IL P.
(Gros, |). 395.}
Genuine sincerus ex Bertoldi generatus
Est hic Waltuei de Bbrchbh sublumulalus,
Militix Rector, manibus forlissimus Hector.
Defensor juris durissirous ut Léo durus,
Paciflcus, roitis, ut inos solet esse peritis.
Audax, formosus, sapiens fuit et generosus.
Pollebal verbo dulci, non corde superbo,
Quem Rex Christe bone oœli conjuge corooae.
Âé eapM :
Ter Idos sexto jam qaater L. quoque lexto.
L. cum milleoo decessi One sereno.
(Gros, p. 326.)
XU.
Baetholobj(o Tochcr, ex Norica iUa gente,
quae ab Henrici IV. Aug. teroporibus, continua
Majorum série Reipubl. suae praeesl, Anno 1542.
die 26 Oclob. defuncto : Herbetœ Deus ejus
uxori Anno 1557. die 29. Mart. posieris omnib.
et conjugibus eorum, in spe resurrectionis heic.
quiescentibvs.
(Gros, p. Shk.)
xin.
Gnuui Frisu.
Quis lapis hic? GiBMiB.Gemmam lapis an tegit fhiquis.
At condi in gemma debuerat potius.
Non ita. nam quxTis minor iHà gemma futseet.
Et posita a Gemma fit iste lapis.
Antverp. obiit anno 1555.
(Gros, p.^357,)
XIV.
M. Petro à Wesenbecke, primum Secretario ,
defnde praeclarae hujus urbis (Antverp.) Sena-
tori, ac D. BARBAEiB KiELS, ejus conjugi suatiss.
quorum hxc cùm Tixisset annos lxiii. obiit f 9.
Octob. M. D. LU. ille vero annos lxxv. decessit
18. die Feb. Anno à Christo nato u. n. lxii.
chariss. parentib. è regione sepultis Imc mon.
liberi dolentes pos. Iconoclasiae tempore muii-
latum, iEgidius Gerardi iËgidii f. Consul Urba-
nus A?o, ATisequc matemis R. G*
(GnoSt p. 363.)
XV.
D. 0. M.
D. Philippo 11. Catholico ,
Hispp. Indiarumq; Regî,
totius Orbis Monarchge potentiss.
qui maximis rébus terra manque geetîs,
împerio ampliss. Lusilani» regnis aucto,
ac Belgicis Provinciis IsabellaB Û\m in dotem
47
ANV
D*EPfGRAPBIE
ANV
41
rum Alberto Austriaco datls,
aeUtift Lxxi. inler iri? of esse desiii
Idib, Sept. cbl3fic.
S. P. Q. Antverp. celeliratis bie hooorilEcé
eseq. piae ac aeteriue memorâ
couiecraTîl.
TGros, I). 3G7.)
XVI.
Hooorabili Domino
GviucLao RECI5ALDO, aliàs Rossaeo,
pio exoll Angio»
viro doctiss. et bojos Ecclés. (Aji/p.) minislro.
Obiil
xxiY. AogasL AoDO cb b xcit.
In te Domine tperavL
(GioSt Appendix aux Epiiaphes de Bdle
p. 387.)
xvu.
Epitaphes de FiglUe de Saint-Michel.
GEEAEOI DE LIEA ÀBBATIS.
In ÂbbaUà D. Michaèlit Ordimt Prœmon$traien$is
Anluerjriœ referente Suuertio.
Me quern petra tegit Gerardum lira creamt.
Et qui cuocta regii^ btc me Rex exanimauU.
Viaens dictas eram praesentis paslor ouHis.
Mon «un qui fueram^ sed f;aex, potredoque vHi$.
Qaod som, Lector em, tempos traiTsit, gemc, plora;
Noleos me uqneri$. Dominum pro me precor, ora.
Me tumtUant an. Do, mil. ducem. quinquag. octo,
XVIU.
MAATnil LOTS XXII. ABBATIS.
STb petra iacet h&c tetrà Martinus humatus
Lofft éictui super affictm inopum miuratuê^ etc.
(Labbe» p. 177.)
A la suite de ces épitaphes en vers léonius,
Labbe donne comme exemple de cette poésie
rimée Tbymne sur la Trinité, que composa
Hildebert, évéque du Mans, archevêque de
Tours. Nous reproduisons aussi ce curieux
document littéraire du xii* siècle.
Alpba et a, magne Dem
Eli, EU, Deus meut.
Culus virtus, totum pos$e;
Cuius sensus totum noue:
Cuius esse, summum bonum ;
Cuius opus quidquid bonum :
Subter cuncta, super cuncia ;
Extra cuncta, inlra cuncia:
lotra cuocla, nec inclusus;
Extra cuncta, nec exciusus :
Super cuncta, nec elatut ;
8ubter cuncta, nec subit ratus.
Saper Uitas^ prtnidtnâo;
Sakler toCBS, t»ii«fw<o :
Extra lolaB, eompleetenào ;
latra lotas es mfieaâo :
Intra, — sqiiam eomramriê;
Exln Dosquam dilmUris '
Sabler, doUo fmiqaris ;
Soper, Dollo susiemtaris :
Mondaio rnooeos, dod wumeriê;
Locom tenens, non teneris :
Tempos mataos non wtmtmriê;
Taga firmans, non rëgaris :
Yis extema. Tel nect$u^
Non alternat toum «sse.
Heri nostnim, cras, et prtaem^
Semper tOrâ nonc et idem :
Tuom Dens hodlemum^
IndÎTÎsom Sempitemmm.
In boc lotom prœridiui^
Totom simol perfecisti :
Ad exemplar snnmix mentis,
Formam praestans eiementis.
Nate Patri coœquâlit,
Patri eonsnkUanlialiê,
Patris q^lendor et /S^vrà,
Factor ùctas ereatura^
Camem nostram induitti,
Causam nostram iuscepiui
Sempitemas temporalis,
Morîturus immortalis :
Vems home, veras Dtut ;
Impermixtus Homo-Deus.
Non conuersos bic îo camem,
Nec minutus propter camem :
Hic assumptos est in Demm,
Nec consumptus propter Denm.
Patri compar Deitate,
Minor camis veritate :
Deus pater tanlom Dei
\irgo mater sed et Dei.
In tam noua ligatura
Sic utraqoe stat natura :
Ut conseruet quidquid erat,
Facta quiddam quod non erêU
Noster iste mediator,
Iste noster Ugislator;
Circumcisus, baptizatus,
GrucifixoSy tumulatus,
Obdormivit et descendit,
Resurrexit et ascendit :
Sic ad cados elevatuê,
ludicabit iudieatus.
Paracletus inereatus,
Neque factus, neque natui
Patri compar Fidoque,
Sic procedit ab utroque;
Ne sit minor potestate
Vel discrelus qualitate.
Quanti iJli, lantus iste;
Qtiales illi) talisti/e;
49 ANV
Ex qiio iili, ex lune fs/e,
Semper ille, semper itte.
Pater alter, sed gignendo ;
Natos alter, sed nascendo ;
Flamen, ab las procedendo :
Très sunt anum $ubsisîendo.
Quisque Irium plenus Deus :
Non ires tamen dii, sed Deus;
In hoc Deo iino vero^
Très et anum astevero ;
Dans usiae unitatem
El personis Trinilalem,
In personis nulla prior,
Nnlla maior, nulla minor .
Unaquaeque semper ipsa^
Sic est constans atquc fixa ;
Ut nec in se variétur,
Nec in ullam tratumutetur.
Raec est Fides orthodoxa ;
Non hic error, sive noxa :
Sicntdico, sic et credo;
Nec in pravam partein cedo.
Iode venit, boue Deu$^
Ne desperem, quainuis rem :
Reos iDorlis non despero ;
Sed in morte vitam quœro,
Qao te placem nil prœtendo,
Nisi fidem quam defendo,
Fidem vides, bac imploro;
Leva fascem, quo laboro :
Per hoc sacrum cataplasma^
Cooualescat ȣprum pla$ma,
Oratio ad domincm.
Extra portam iam delatum,
lam fœtentem tumulatum,
YitU ligat, lapis urgei;
Sed si iubes, hic resurget.
lobe, lapis revolMCtur ;
lobe, viita ditrumpetur :
Exitums nescit moras^
Postquam clamas; Exi fora$.
In hoc salo mea ratit^
Infestalura piraii$:
Hinc assullus, inde fiuetut;
Uinc et inde mors et luetus.
Sed tu bone nauta vem :
Preme Tentos, mare Uni;
Fac abecedant hi piratœ^
Doc ad portom salua rate.
Infœcmuda mea ficus,
Càius ramus ramas siccus,
Incidetur, incendetur;
Si promalgas quod iubetur.
Sed hoc anno dtmiuaiur^
Sterooretor, fodiatur.
Qaod si necdum rapondebil^
Flens hoc loquor, tune ardebU
Venu hosUs in me furit,
A^ois mersal, ^nii3 uHf ;
DIGTIONNAIRe
ANV
Inde languens et afflicfuê,
Tibi soli sum relictut, .
Ut bic bostis evaneseat.
Ut infirmus convale$eai;
Tu Tirtutem ieiunandi
Des infirme, des orandi;
Per baec duo, Ghristo ieUê
Liberabor ab bac peste.
Ab bac peste solui mentemp
Fac devotum pœnitentem :
Da timorem, quo proieeto^
De salute nil coniecto.
Da spem, Fidem, Charitatem
Da discretam pietatem :
Da contemptum terrenorum^
Appetitum supernorum.
Totum Deus in te spero ;
Deus ex te lotum quœro :
Tu laus mea, meum bonum'
Mea cuncta, tau m donum.
Tu solamen in labore^
Medicamen in ianguore :
Tu in luctu mea lyra.
Tu Icnimen es in ira.
Tu in arcto iiberatory
Tu in lapsu retevalor :
Mctum prxslas in provectu,
Spem conseruas in defectu.
Si quis laedit lu rependis ;
Si nûnatur, tu défendis :
Quod est anceps tu dissoluis;
Quôd tegendum tu tituo/uM,
Tu intrare me non nnas
Infernales officinas :
Vbi mœror, vbi tnetus^
Vbi fœtor, vbi fîetus;
Vbi probra deteguntur,
Vbi rei confunduntur ;
Vbi iOTiOT semper cœdens,
Vbi vermis semper edens ;
Vbi totum hoc perenne.
Quia perpes mors gehennœ.
Me receptet Sion t7/a,
Sion Dauid vrbs iranquilta :
Cuius faber auctor lucis^
Cuius portaelignum Crucis
Cuius claues lingua Pe/rt,
Cuius ciues semper lœtt^
Cuius mûri lapis viuus,
Caius custos Rex festinus.
In bac vrbe lux soiennis,
Ver aeternum, pax perennis :
In bac odor implens cœlos^
In bac semper festum mêlas.
Non est ibi corruptela.
Non defectus, non querela :
Non minuti, non déformes ;
Omnes Christo sunt conformes^
Vrbs caelestis, vrbs beata,
ISupra petran) collocata ;
r/i
^5
'Il
Yrbs in |)ortu bâtis itito,
De lougingao te saltUo ;
Te sa1uto> te sutpiro^
Te affecte, te requiro.
Quantum lui gratuUntur,
Quam festiue conuiuentur ;
Quis affectus eos $trim/aty
Aut quac gemma luuros pinyat^
' Quis Ghalcedoo» quis 'tacirahu$ ;
Norunt illi qui sunt inius.
In plateis huius vrbi$
Sociatus pijs turbiê^
Gum Moyse et Elia^
Pium cauiem Alléluia,
AOSTE, ville des Etats-Sardes, dans la
vallée d'Aoste.
Inscription du v* siècle.
Hic requiescit in pace beatae mémorise Euse-
bia. Sacra, dîîo puella. cujus. probabilis vita
instar sapienliun^ puellarum sponsum emeruit
babere XPM eu m quo...
(Mém. de la Soc. arch. du Midiy t. H,
p. 187; et Maffei.)
AQUILÉE (1) en lllyrie, gouvernement de
Trieste.
I.
Baptistère de Saint^ean.
Quos regat trinitas vera f Ex aqaa et Spu
renatus fuerit nisi testante vitam 6nô quis non
vîdebit aeternam. Mysticum baptismate sacrabit
veniens XPS hoc in Jordane. Nitens pîorum
patuit regnum. TeguYium Cernîtes vibrante
marmorum scema quod CalisU beati omabit
M. Uil. LXIII. rehedifieatnm hoc Baptisterium.
( Cardinal Mii , 170 , 2 ;' Huratori
p. 18ih9, 3.)
II. ^
Eglise Saint-Félix.
Gonstanlios
et Theodora
et Théo...
runi...
concor
dian US
D*EPIGRAPHIE.
ARG
m.
Malchus
et Eufeniia
cum suis
de donis
dd votum
solveruBt.
{Cardinal Mai, 196, 4 ; Bartoli, ^n^i^ut-
tates Aquil.y p. 3M, 3U; Muratori,
p. 1906, k.)
{{) Voyez de nombreuses inscriptions chrétiennes
dans les Antiquités dWquilée de Bartoli.
Sur une pierre trouvée en 1731 dans le
verger d'un couvent de religieuses.
Deo
seterno
pro salute
1. comat.
Dionysi
Glodia
chrisa.
V. s. 1. m.
Bartoli, Antiquités d'Aauilée, p. 3S9 ;
RATORi, p. cvi, 7 ; Cardinal Mai, p. 3.)
ARCI, au pays des Sabius, Etats-Pontifi-
caux, près de Remplacement de Cures.
I.
Pierre trouvée en 1765, aujourd'hui au Muses
du Vatican à Rome.
Imp. Gaesari
Gaio Flavio
Gonstantio pfo
felici auguste . .
do Guriuu. sabino
rum
D. N. M. Q. E.
[Cardinal ^uai, p. 242.)
II.
Cippe déterré en 1776.
Imp. Gaes.
Gaio Flavio . . .
Gonstantio P. . . .
Felici auguste . . .
Po. Gurium 8abi(no)
rum
D. N. M. Q. E.
[Cardinal Maï, 359, 3.)
ARGENTEUIL, près Paris, en France.
Sur le mur de l'église, du côté soplen-
trional, derrière le banc de l'œuvre, on lit
cette inscription, qui est en caractères go-
thiques :
La mort toujours présente aux périlleux faits d^armés,
Yoyant de Ghambellan le laurier sur le front,
Gombatlre vaillamment aux plaines de Piedmoni,
Sous le grand roi François entre ses preux Gens-d'anncs
Le sauva des hasards courus en faits d\ilhrmes ;
Par-tO!it à main hardie, et le courage pront
Pour n*estranger ses os qui à jamais seront
Honorez en ce lieu de copieuses larmes :
Car lu sçais, Argenteuil, jqo'ayant fait de son corf «
Un boulevert pour toi, et dedans et dehors,
Il a fondé les murs dont Taccint t'environne.
Pourtant garde ici son tombeau de nies chef.
Gomme assure là haut il porte sur le chef
Des Anges bienheureux Fimmortel couronne.
ARG DHineilNAlRE
David Chambellan , écnyer ci-gissanl , décède
le dernier jour de décemlMre 1545; et damoiselle
Marguerite de BreHe , m fefliilie , gissante au
même lieu, décéda Tan 1559.
Frère Jérôme de Chambellan^ leur fiis, grand-
prieur de Saint-Denis en France, leur a consa-
cré ce monument.
(HuRTAUT et Magnt, Dtct. deê etittroiu
de Paris.)
ARGOSy dans le royaume de Grèce.
à Argoê,
A>cxfluvc96« ô Ocibc xaî «ràvTcjxoc ttoÀç outoc tnç
xhnptcyiai/S teorôxov deà ^OLitccmç tûv TifuwTirruv
àp^^GVTuv TQC roXiTKtaç "Apyooç xui irtr/ro^ toû
Traduction,
Ce temple divin et honoré de la très-sainte niere
de Dieu a été reconstruit aux frais des très-res-
pectables chefs du gouvernement d'Argos et de
toute la population chrétienne, comme un monu-
ment durable de leur piété et pour le salut de
leors Ames.
L*an 1669.
'ÂMXftmffOn el4x Px9^v Tyct/Bt OU àxiytc/ai, dOTlt
on voit d'autres exemples, sont des expres-
sions coasacrées, surtout chez les Byzantins,
pour indiquer les reconstructions.
ARG
H
II.
ARIANO, près de Ferrare, royaume Lom
bardo-Vénitien.
Pierre trouvée en 1784, au lieu dit Feudo di
S, ELEUTÊftIO.
... P. Cœsar
divin . . . voe f.
Nerva Trajtinus
Aug. (Germanie.) dacic.
front, max. trib. pot.
Xill imp. VI. Cos. V.
P
viam a Benevento
Brundusium pecun.
sua . . * . .
D. D. D. . • . Theodoa.
Arcadi et Honor.
{Cardinal Mai, 33!^, 1.)
ARLES, département des Bottehes^u-
Rhône, en France.
On lisait sur le manteau d*une ancienne
statue de saint Tropbime l'inscriplion sui*
vante :
I.
Cemitur eximius vir Ghritt?discipiilorum
De numéro Trophimus hic septuaginta dnorum.
(PismBB Sanic, Hist. pontif. Arelat. p. 1 ;
Card. Mai, p. 86.)
Au sanctuaire de la, grande égAse.
Sur une cloche de graad modèle.
Mentem sanctam spontaneam voluniatem et
patriae liberationem.
Amalricus Archiepiscopus me fecU fieri anuo
millésime.
{Cardinal JAkU 208, 1 ; PicaHESAXi^fli»!.
pontif. Arelat.f p. 196.^
ni.
Imp. Ca&s. FI. Yal. Gonstantino
P. F. aug. resiituiori.
{Cardinal Mai, 2<k0, 5 ; Muratobi, p.
258, 7.)
IV.
A rhôpital.
Imp. Gœs.
Fi. Val
Gonstan-
tino
P. F. Aug.
divi
Gonstan-
ti aug.
pu
fillo.
Cardinal Maï, â5T, 1 ; Mur., 260, 3, et
258, 8 ; DoNAT., p. 151, 9.)
V.
Sur une cotonnCf dans une maison partieun
Hère.
Salvis DD. NN.
Theodosio et
Valentiniano
P. F. \. ac tnum..
semper aug XV
cens. vir. inl... •
^ Auxiliaris prae.,.
praclo. Gallia...
de A relaie ma...
niiliaria poui s...
M. P. I.
{Cardinal Mai, p. 270.)
VI.
U.9. — Bpitaphe de saint Hilaire.
3acro sanctae legis Antestis Bilarlas hic (itrieddt.
Autistes domini qui, paupertalis amoretn
Praeponens auro rapuit cœlestia régna
Hilarius cui palma obitus et vivere XPS.
Gontemnens fragilem terreni corporis usuiu»
Ific carnis spolium liquit ad astra voians
55 ARL
Sprevit opes dum quaeril opes, morlaiia mutans
Perpetuis, cœlum donis ierrestribus émit.
Gemma sacerdoturo plebisque orbisque roagister.
Rustica quin etiam pro XPO munia saroens
Senrile obsequium non dedîgnatas adiré
Oilicio vixit minimus, et culmine surorous.
I4ec minim aï post haec meruit tua limina, XPE«
ÂDgelicaaque domos intravit et aurea régna ;
DÎTitias, paradise, tuas ! flagrantia semper
Gramina ; et balantes divinis floribus hortos,
Subjectasque Tidet nubes el sidéra cœli.
{Mém, de la Soc. arch. du Midi^ t. II,
D 183.^
VII.
Cinquième siècle.
\ir Agripinensis Noie Geminus hic Jacet qui
post dignilatem prsesidiatus administrator ra-
tionum novem provinciarum dignus est habiius
hic post annos xxxviii m. ii d. vi (i) fidelis in
ùta ooncessit cujus insignem gloriam cives sui
sepulchri gratia adornaver...* (2)
Tombeau de marbre blanc orné de trois
figures ; celle du milieu représente Jésus-
Christ, qui d'une main présente l*£vangile
h Geminus Paulus ; et de Tautre, lui donne
sa bénédiction.
. {Mém. de la Soc. areh. du Midi, t. II,
p. 188.)
VUI.
Neuvième siècle (883).
EESTAIJEAGIO 8BPULCRI 8ANCTI CES^ail.
Gemitur hic varîo renovatum marmore tectum
Patri Gesario (3), pontificique sacro
Quod scelerata cohors rabie destruxit acerba (4)
Hanc virlute Dei sorbuit ira maris
Presule Rostagno (5) ac Arelati sede locato
Gemuus id Paulus strenue compsit opus
Gui Ghrisius tribuat cœlestis premia vite
Getibus angelicis oonsocietur ovans
El nobis venerande Pater miserere precando
Diluât ut nosQsr crimina cuncta Deus.
Anno domini dccclxxxhi indictione xv Remigaudo
magistro.
(Mém. de la Soc. arch. du Midi. t. IL
p. 219.)
li) Menses ii, dies vi.
(ij Adomaverunt.
(5) Saint Gésaire, premier évéque d'Arles, élu en
5(n, mort en 542.
(4) Allusion à une expédition malheureuse des
Sarrasins en 850. Ils étaient remontés depuis Tem-
bouchure du Rhône jnsqu'h Arles, en pillant les deux
rives du fleuve, quand une tempête les fit échouer
sur les côtes, où les habitants massacrèrent tous
ceux aui avaient échappé au naufrage. (Papon.)
(5) RosUng !•% archevêque d*Arîes en 870, mort
en 913.
D*EPiGBAPHIE.
ARL
M
IX.
Dixième siècle.
Trophimus hic colitur Arelatis presul avitas
Gallia quem primum sensit apostolicum
En hanc Ambrosium proceres fudere nitorem
Glaviger ipse Petrus Paulus et egregius
Omnis de cujus suscepit Gallia fonte
Gara saluiiferae dogmala lune fidei
Hune constanler evans cervicem Gallia flectit
Et matri (1) dignum prcbuit obsequium
Insignisque dus prestanti gloria semper
Gaudet apostolicas (2) se meruisse vices.
(Mém. de la Soc. arch. du Midij t. II,
p. 222.)
X.
1155. — Eglise de Saint-Trophime.
XV Kalendas Mail obiit dominus Raymondus
de Monterotundo bonae memori» Arelatensis
episcopus, anno dominic» incamacfonis MGLV.
Orale proeo.
R. de Montrond, d'abord évèque d'Agde,
fut vicaire de l'Empire et évèque d'Arles en
IIM, sous Conrad III, roi d'Arles et empe-
reur. C'est pendant l'épiscopat de Montrond
et apparemment par lui que fut composée la
charte du consulat d'Arles. R. de Montrond
mourut en 1155.
(Mém. de la Soc. arch. du jftdt, t. III,
p. 102.)
XI.
1196. — Saint Trophime.
Secundo nonas Augusti obiit Raimundus de la
Youeta miles et canonicos Sancti Trophimi.
Anno domini MGXGVI. Orate pro eo.
C'est, selon M. de Castellane, le premier
exemple de la réunion de ces deux mots
miles et canonicus.
(Mém. de la Soe. arch. du âftdt, t. lY,
p. 28fc.)
XU.
1183. — Mime lieu.
Anno domini MGLXXXm obiit Pondus Re-
hoUi, sacerdos et canonicus regularis et opéra-
rius ecclesie Sancti Trophimi. Orate pro eo.
On a écrit que P. Ainard (Papon l'appelle
Isnard), archevêque d'Arles, fit embrasser la
règle de Saint-Augustin à son chapitre (Mo-
réri place ce fait en 1180). L'inscription
(i) Vers Tan 450, dix-neuf évéques des Gaules
réclamèrent auprès du pape saint Léon pour la pri-
ma tie du siège d*Arles, que leurs églises considéraient
comme leur mère.
(2) Saint Trophime, au v« siècle, passait ppor en-
voyé par les apôircs mêmes et pour fondateur de la
religion chrétienne en Gaule. 11 fut 1^ premier évéque
d*Arles vers 150. ^ '
57
ARL
DICTIONNAIRE
ARL
M
prouve» Ainard ayant été élu en IISS, Tannée
luème de la mort de son prédécesseur, et
ReboUi étant mort aussi en 1183 (26 décem-
bre)! que cette réforme fut opérée par le
iiouTel éyéque aussitôt après son installa-
tion.
[Mém. de la Soc. arch. du Midij t. IV.
p. 285.)
XIII.
IWO. — Saint Trophtme.
Omnîa sont tenui hominnm pendeoiia filo
Et subito casu quae valuere ruuot.
Unde sicut deo placuit anno milleoo quater
œoteno corn quinque deno, lace vero sexta
meDSÎs Septembris décima, bonae memoriae re-
yerendus in Cbristo Pater et dominas Ladovi-
eus sacrosanctae Romanae Ecclesîae titalî S.
Caedlîae presbiter cardinalls, Arelatensis valgo
noncnpatoSySacrae bujusce basilicae administra-
tor, bene méritas princeps Tilae laudabilis et
conversationis bonestae ad majus vocalus tri-
buDsd, dévote Tîtam est nniversae camis et ca-
tbdlcae (ne) ingressus, orate pro eo ui anima
«ios reqaiescat in pace.
Né vers 1390, Louis Alamand, chanoine
deLvon, puis précenteur de Valence, évoque
de Maguelone, archevêque d'Arles (1^23).
tut nommé cardinal par Martin V (1«30). 11
se mêla beaucoup du schisme sous Félix. V,
et fut privé de son siège, que Nicolas V lui
rendit. Il mourut en 1^50.
(Mém. de la Soc. arch. du Midij t. III«
p. 280.)
XIV.
Eglise de Saint-Julien.
La Notice hittoriaue sur les reliques de saint
Antoine^ publiée récemment par un membre
de la Société archéologique d'Arles, a pour
objet Texamen d'une question de faits ana-
logue à celle que M. 'Letronne a résolue
avec tant d'érudition, dans son Mémoire sur
le tombeau de saint Eutrope à Saintes. On
sait que vers la un du xvi* siècle, une dis-
pute fSajneuse s'éleva entre les reli^eux du
couvent de Saint-Antoine de Viennois et les
Bénédictins de l'abbaye de Mont-'Majour
d'Arles, sur la possession des reliques de
saint Antoine du désert. Le pape Inno-
cent VIII se montra favorable aux prétentions
des Antonins ; mais les moines de Mont-
Majour ne se tinrent pas pour battus ; ils
répétaient à leurs concitoyens :
Yîri Arelatenses,
QQidquid dicant Yiennenses,
HabetisAntoniam.
Avec l'appui de rarcbevèque d'Arles et de
députés spéciaux nommés par les Etats de
mvence, ils réclamèrent énergiquement
auprès du Saint-Siège, et, par une bulle du
31 décembre ik9Sf le pape Alexandre VI»
successeur d'Innocent VIII, leur donna défi-
nitivement gain de cause. Il fut dès lors re^
connu que les ossements de saint Antoine
reposaient dans l'église de Saint-Julien d'Ar-i
lesydépendant du monastère de Mont-Mai our.
La reine Claude de France, femme de Fran-
çois I", vint les visiter en 1515, et deux ans
plus tard, le pape Léon X envoya demander
aux consuls a'Arles une parcelle de ces res-'
tes vénérés qui, depuis cette époque jus-'
qu'en 1789, continuèrent d'être 1 objet de la
dévotion des fidèles. En 1839, l'autorité dio-
césaine ayant fait procéder à la vérification
des reliques déposées dans l'église de Saint-
Julien d Arles, une commission nommée par
l'archevêque reconnut l'identité des osse-
ments de saint Antoine avec ceux qui étaient
conservés sous ce nom avant 1789. Mais le
curé de la paroisse déclara qu'il avait des
raisons graves pour douter de l'authenticité
des ossements réputés jusque-là être ceux
du patriarche des cénobites; il fit suspendre
les opérations de la commission et, sans at-
tendre une décision supérieure, il fit descen-
dre secrètement ces restes dans les caveaux
de son église, et livra aux flammes, comme
objets de nulle valeur, les parchemins qui
en attestaient l'origine et les antiques enve-
loppes q[ui les recouvraient. L'auteur de la
Notice ajoute qii'en 18i5, le maire et le con-
seil municipal a'Arles, émus de la disparition
d'un trésor confié depuis un temps immé-
morial à la garde des administrateurs de la
citéy ont fait exhumer les reliques enfouies
par le curé de Saint-Julien. Cette exhumation,
faite en présence d'un médecin, constate que
la tète et huit autres fragments du corps ont
été reconnus conformes h un procès-veri)al
de visite de la chAsse de saint Antoine, daté
du S6 mai 1609, dont une expédition est dé-
f)Oséedans les archives de la ville. Tels sont
es principaux faits exposés dans la Notice
sur les reliques de saint Antoine. L'auteur
demande que les ossements exhumés par
ordre de 1 autorité municipale de la ville
d'Arles soient rendus à la vénération pu-
blique. C'est une question qu'il ne nous
appartient pas d'examiner ; mais nous croyons
f)Ouvoir dire qu'au point de vue historique,
a Notice nous parait établir solidement la
proposition suivante : Le corps réputé être
celui de saint Antoine fut apporté à Mont-
M^gour en l'année 1290, quand les Bénédic-
tins de cette abbaye quittèrent le prieuré do
la Motte-Saint-Didier, et fut transféré, le 9
envier iik90, de l'église abbatiale de Mont-
ajour dans celle de Saint-Julien d'Arles, où
il a toujours reposé depuis cette époque (1).
ARLES en Roussillon ou Arles-sur-Tech,
département des Pyrénées-Orientales, en
France.
Inscription du dixième siècle.
Pulvere coDcretos jacet hic ia pulvere velus
Araulfas Christi (2) venerandus aluainus
(1) Bulletin de la Société de riiistpire de FraiiC^.
— Nov. 1850, pag. 346.
(2) Il manque un mol, .
M
AEL
D*EPI6RAPH1E.
ÀRL
Hic Pater egrefpus, vivens semper sludiosus
Mystico davidioo deproinere carcoina nablo (1)
ï%essit moDachis Bcnedicti dogmata Patris.
Ule quidem saoctas Romanis veiil ab oris
SancU relliquias Senneii mariiris el Abdon.
Cœlica Guneiipotens iili da scandere régna
Agmina florigeris retinent ubi fulgida secils (t)
Ergo Kalendaram nono cum pace Ifotembrîs
Spiritus illîns seculo migravit ab isto.
Carpe viator iter : supplex die : parce Redemplor.
On ne sait à quelle époque se fit eelte
irâoslatioD des saints Sennen éi Abdon : les
uns la fixent au x' siècle, d'autres remoa-
ienl jusqu'au règne de Cbarlemagne.
[Mémoires de la Société arch, du Midi^
t. II, p. 326).
M. de Portalon a publié dans le Butietin
du Comité de$ artSf la note suivante sur IV-
ffûe d'Arles-iur'Tech et ses antiquités (S).
L'église paroissiale d'Arles-sur-Tech ap*
partenait à une abbaye de Bénédictins fon-
dée vers la fin du yiii' siècle, et enrichie par
les pieuses libéralités de Cbarlemagne et de
lei successeurs.
L'édifice, divisé en trois nefs, a reçu, pos-
térieurement à sa construction, une voûte
3m m'a paru b&tie en briques. Quelques
étails de son ordonnance intérieure, ro-
mane dans son essence, ont été modifiés à
diverses fois.
Ses chapelles sontornées de retables, d'une
Îrande richesse pour la plupart, et repro-
uisant les uns par des bas-reliefs enlumi-
nés, les autres par la peinture seule, des
scènes de TËcriture sainte, des épisodes de
la vie des saints martyrs Abdon et Sennen,
patrons de la ville, ou des faits historiques
relatifs à l'aDcienne abbaye. Quelques bla-
sons d'abbés se voient encore sur les clefs
de voûte.
J'ai remarqué, dans une chapelle, une
chaire portative, dont une délicieuse pein-
ture du XVI* siècle et de l'école italienne
décore un panneau latéral. C'est une figure
de sainte, aux traits calmes et purs, entourée
d'emblèmes divers.
Le clocher, de forme carrée, construit en
Sierres de petit appareil irrégulier, est it>ercé
e baies à plein cintre accolées par trois ou
par quatre.
La façade, bitie en petit appareil égale-
ment irrégulier, a sa porte couronnée crune
archivolte romane dont le bandeau en mar-
bre blanc est orné de palmettes. De chaque
côté, une figure de louve ou de lion (l'état
un peu fruste des sculptures ne permet pas
de bien déterminer la nature du sujet)
étreiut dans ses griffes un autre animal ,
qu'il a terrassé. La corniche qui les sup-
porte à son extrémité se prolonge de droite
et de gauche sur toute la longueur du
mur.
(i) Pour nablio.
(2) Peut-être pour Sertis.
rS) Bulletin, l. Il, p. 147.
Dans l'axe de la porte est une petite fenê-
tre romane, entourée d'un large cadre de
marbre blanc à rinceaux et rosaces, avec un
aspic à la base entrelacé dans des feuillages*
Ces sculptures sont traitées avec une grande
Kureté de goût et beaucoup de délicatesse.
les fenêtres géminées semi-circulaires, à
colonnettes et chapiteaux romans, sont pra-
tiquées sous les remparts du sommet de la
façade. Tout ce travail d'architecture et de
sculpture est l'expression de l'art aux xi*
et xir siècles.
On a incrusté dans ce mur des tables de
marbre blanc portant des inscriptions que
je n'ai pas eu le temps de déchiffrer, que je
crois néanmoins appartenir au xin* siècle.
Au-dessus de la porte, se trouve enchâssé
un bas-relief en marbre blanc de la coupe
d'une croix grecque ; dans chaque bras est
inscrit un médaillon portant un des sigaes
figuratifs des évangélites : l'aigle au sommet,
l'ange à gauche, le lion à droite, le bœuf
dans le médaillon inférieur. Chacun de ces
attributs est nimbé et ailé. Le bœuf seul
m'a paru dépourvu de nimbe. Les médail-
lons, bordés d'un cadre à boudin dans un
double filet, se rattachent par une petite
rosace à un ovale aigu inscrit au centre de
la croix avec un cadre de même profil.
Dans cet ovale, Dieu le Fils est représenté
assis, nimbé et légèrement barbu ; il bénit
de sa main droite, à moitié fermée. Un ob-
jet dont la nature me paraîtrait problémati-
tique, si ce n'était un livre fermé, repose
sur le genou gauche. Le Christ est vêtu dé
la tunique et du manteau ; la saillie des jam-
bes est rigoureusement indiquée sous la
draperie ; les pieds sont nus. Ce sujet a été
conçu et exécuté dans le xi* siècle.
Sous un angle entaillé au-dessous est un
demi-cercleavecunecroix, placé au milieu de
Valpha et de Voméga.
A côté et en retour de la façade, se trouve
une enceinte fermée par une grille en fer et
se reliant h une chapelle ouverte, protégée
seulement par une grille. Un sarcophage en
marbre blanc, dont Je couvercle a quatre
versants a été solidement scellé avec des
crampons en fer, est posé au milieu de l'en-
ceinte sur deux pierres qui l'isolent de tous
les côtés. La face intérieure, bordée de lé-
gers filets en saillie formant encadrement,
EDrte un médaillon avec le monogramme du
hrist, entouré d'un cordon d'oves.
Ce sarcophage, qui appartient évidem-
ment aux premiers siècles de l'ère chré-
tienne, est en grande vénération dans toute
la contrée. D'après la tradition, et les traces
de cette tradition se trouvent dans des ma-
nuscrits du XV' siècle, il aurait contenu lea
ossements des saint Abdon ot Sennen, prin-
ces persans, martyrs pendant les persécu-
tions de Dioclétien. Ces ossements, exhu-
més des catacombes de Rome dans le viir
siècle, furent accordés h la pieuse sollicita-
tion des moines de l'abbaye et des habitants
d'Arles, dans le but d'éloigner les fléaux
qui désolaient le pays. Ces reliques véné-
rées furent mystérieusement portées dans
• «
9i
ARL
MGTIONNAIRE
ARS
cette Tille, cachées daos des barils pleins
d*eau et conservés dans le sarcophage avec
Teau qui les recouvrait (1). Depuis cette
époçiue» celui-ci est devenu une source qui
D*a jamais tari, quelle que soit la quantité
d'eau qu'en retire la dévotion populaire (2).
Par quelle voie Feau s*introduit-elle dans
le tombeau ?
£xiste-t-il quelque tuyau souterrain ?
Le tombeau, posé sur deux pierres de pe-
. tite dimension, est isolé d*une manière pres-
que complète. Il a, d'ailleurs, été renversé
en 1793, et nul tube secret ne fût mis à dé-
couvert è cette époque, où la moindre super-
cherie émanée du fanatisme religieux eût été
signalée à *la risée ou à l'animad version pu-
blique. En outre, il a été déplacé, il y a peu
d'années, pour recevoir quelques ré[)a rations,
et, parmi les nombreux témoins qui Tont vu
dans cet état, aucun d'eux n'a pu constater
une ouverture secrète.
Introduirait-on cette eau par le petit ofBce
latéral ?
Le tombeau est placé hors de Téglise, sur
une place ouverte à tous les regards, et une
pareille manœuvre, souvent répétée, n'aurait
?u être tenue assez secrète pour ne pas
veiller 1 attention de quelques témoins,
heureux de se faire les échos de cette dé-
couverte. 11 faudrait supposer d'ailleurs aue,
parmi les hommes qui se sont succéaés,
nombreux dans l'administration de la pa-
roisse , nul ne s'est rencontré assez éclairé ,
assez ennemi du mensonge pour refuser de
se prêter secrètement à une action odieuse,
si elle n'était ridicule. L'ancien curé cons-
titutionnel lui-même, qu'on ne peut raison-
nablement soupçonner coupable de fona-
tisme^ a déclaré qu'il ne reconnaissait dans
ce fait extraordinaire aucune trace de mau-
vaise foi.
La pierre, enfin, serait-elle d'une nature
assez poreuse pour absorber l'humidité at-
mosphérique et la laisser transpirer intérieu-
rement? Mais c'est un marbre qui, par sa na-
ture^ ne peut laisser admettre une pareille
supposition. D'ailleurs cette tran$8udalion
oe pourrait évidemment fournir une aussi
grande Quantité d'eau.
Jusquici aucune explication n'a satisfait
moji désir d'éclairer l'obscurité de ce fait.
Des bas-reliefs en mjirbre blanc, assem-
blés en forme de croix latine, sont incrustés
dans le mur en face du sarcophage. Le plus ,
grand représente un personnage debout,
vêtu d'une tunique et d un manteau, les bras
croisés sur la poitrine. Les plis des draperies,
très-peu fouillés et em|>reints d'une raideur
uniforme, serrant le corps comme le feraient
des bandelettes. Le visage est barbu et enca*
Ji) Ils reposent aujourcTîiul sur Tautel qui leur a
consacré dans une des Chapelles de Tëglise.
{%) Le cnré de la paroisse iira dit qu*à certains
jours de Tannée il a relire jusqu'à 50 litres de cette
esn, sans ravoir jamais épuisée.
Les prêtres attachés an service de la paroië^e iiH
troduisent un linge dans un petit orilice latéral, et
recueillent dans des fioles Teau dont ce linge est im-
bftHÎ.
dré dans une coiffure retombant de chaque
côté sur les épaules.
Le personnage affecte, dans les lignes et
la nature de sa coiffure, les formes de la sta-
tuaire égyptienne, ou mieux encore des mo-
mies de la vieille Egypte. Le nez, indiqué
par une cavité triangulaire, a fait attribuer
oe portrait à un homme qui, atteint d'un
ulcère dans cette partie du visage, se trouva
guéri par l'usage de l'eau miraculeuse. A mes
yeux ce doit être plutôt la pierre tumulaire
d'un abbé ou d'un dignitaire quelconque de
l'abbaye, velu de l'aube, de la chappe, et
couvert du capuchon monacal, que le sculp-
teur, dans l'ignorance de son art, aura rendu
avec peu de précision et de vérité.
Au-dessus, se trouve un bas-relief repré-
sentant une croix pectorale portant une
main divine, bénissant à la manière des La-
tins. De chaque côté et au point de jonction
des deux sculptures, de manière à figurer les
bras d'une croix, deux autres bas-reliefs re-
présentent deux anges en adoration. Ces
deux figures, par la roideur des lignes et
Tabseiico des proportions, appartiennent è
l'enfance de l'art.
Ces quatre si^gets étaient-ils destinés à se
trouver réunis et à affecter la combinaison
actuelle ? A considérer la nature du calcaire,
la dimension des parties, le peu de saillie
des reliefs et l'ensemble de leur style, qui
m'a paru être celui des xr et %\V siècles, on
pourrait répondre affirmativement.
ARQUA TO, dans le royaume Lombarde-
Vénitien, près de Padoue.
Au tombeau de Pétrarque.
Frigida Francisa lapis hîc lenet ossa Petrarchœ,
Suscipe Virgo parens animam , sate Virgine parce^
Fessaque jam terris oœli reqniescat in arce.
Ob. XIX. lulii M. GOC. LXtlV.
(Labbb, Thés. epit(tph.j p. 195.)
ARRAS, chef-lieu du département du Pas-
de Calais, en France.
Ancienne abbaye de Sainl-Waast.
£pitaphe du roi Thierry I"'.
Rex Tlieodoricus ditans vt venis amiciis
Nos ope muïlmoda jacel hic cum conjuge Doda.
Régis larga manus et prxsul Vinéicianus,
Nobis Regaley dant et lus pontificaCe.
In decies nono cum quinqtiagtes àaodeno
Anno defunctum ndel bute qui quatoOr ^ôdet,
Qoa legis haec /rora, Dominum pic RegOms om,
Muneribus quorum stat vita Dei fainulorKm,
(Labbe, Thés, epitaph.^ p. 625.)
Cette épitaphe est dans le goût de celles
des XI' et xii* siècles. Voyez-en de semUa*-
blés, en vers léonins, à Tarticle Clvny.
ARSOLI, dans les Etats de l'Eglise.
Sur un autel près de Véglise de la Sainte^
Vierge.
Salvis DD. N . . .
DICPIGRAPHIE.
65 ATH
perpet . .
formam. . . (i)
(Cardinal Mai. p. 3fc9)
ASCOLI dans les Etats de TEglise (Italie).
I.
Dixième siècle, — Sanctuaire de Vigliie
principale.
IIîc jacet hamatas in terris amie. ..s
Régi aeterne Aaguslinus sess. cum ienit
Suos pro XP.... ae coronalus cui
P.P. corpus Elle)... episcopas ex dlbersis
A. moris bac pictor... circumdedît
decoris in qua modo propter angelorum
decoris consortes animae bona illi qui pro
XPi amore suo aniro circum fluxit honorem.
(Cardinal Mai, 149; 5 ; Ughelu » 1. 1 .
p. W2.)
II.
inscription au faubourg de la ville.
Propagatori romani
imperii D. N. FI. \alen-
tinfano aug. sem-
per victori or-
do dévolus H ...
mes P. C. Auc... '
D. D.
{Cardinal Haï, p. 260; Murât., p. 264. 2.)
ASTORGA, en Espagne.
Sur une ancienne châsse en argent renfermant
des reliques.
Alfonsus rex.
Xemen regina.
(Morales» los otros cinco libros, eic.j
p. 180 ; Mai, p. 50.)
ASTYPALIA,île de rArchipel,au royaume
de Grèce.
On lit sur la muraille intérieure d'un châ-
teau fran
A13B
M
» •
-^ Johannes + Quirinus
cornes t Aslineas (?)
qui eo duxit
accolas an no
M» CCCC- XÏU- die
XXX<> Marcii
transla. S. Quirini
(BuGHON, Atlas des nouv, recherches de
la MoréCf planche xlii, n* 2.)
ATHENES, capitale de la Grèce.
M. Ross a publié, dans la Revue archéolo-
gique de 1845, p. 434, différentes inscriptions
Grecques récemment découvertes en Grèce,
laus le nombre se trouve l'inscription chré-
tienne oue nous reproduisons ici.
(i) Fabreu. de aquaeaucl. p. i09 ; Cassius T. |.
p. 9^4,
KOlMHTh
PIONSEO
AOÏAOÏK
COZOME
NHG.
SLOlfOtTÔpiW
8cou douXoD x[a21
S^ulture de Tbeodoulos et de Sozomène.
{Armures franques au Musée d* Athènes.
Voy. Chalcis.)
AUBERVILLIERS, près Pans, en France.
L'église d'Aubervilliers, quoique dédiée
anciennement sous l'invocation de saint
Christophe, est beaucoup plus connue de-
puis longtemps sous le nom de Notre-Dame
dés Vertus: c'est-à-dire, des Miracles^ à
cause des prodiges étonnants que l'on dit
qui s'y sont opérés par l'intercession de la
sainte Vierge. On peut consulter à ce sujet
les Antiquité deParis^ par Jacques Dubreul,
religieux de Saint-Germain des Prés, qui
rapporte différentes pièces de vers compo-
sées à l'occasion des miracles les plus frap-
pants. Le premier est de 1338; le second, Je
troisième et le quatrième, sont sans date;
le cinquième est de 1582. Il en ajoute un
sixième arrivé le 23 septembre 1598, et il le
constate par une inscription que l'on voyait
de son temps sur un tableau placé dans la
chapelle de la Vierge.
Dubreul et autres antiquaires rapportent
qu'en 1529, sous le règne de François I",
toutes les paroisses de Paris s'assemblèrent
dans l'église cathédrale, et delà allèrent en
procession à Notre-Dame des Vertus à la
clarté d'un si grand nombre de flambeaux,
que ceux qui étaient sur les hauteur de
Montlhéry, crurent gue le feu était dans
Paris. Cette procession avait pour objet
de demander à Dieu la destruction do
l'hérésie.
Ce fut sous le règne de Henri Ii que i on
travailla à la façade de l'église d'Aubervil-
liers» et que l'on bfltit le grand clocher, dont
la tour parait d'une assez bonne construc-
.♦'on.
On lit dans ceiie même egnse i epiiapne
d'an Pierre de Montholon^ fils du dernier
garde des sceaux de ce nom. 11 était docteur
et professeur en Sorbonne, et chanoine de
Laon. S'étant retiré dans ce village, dont il
était seigneur, pour éviter la peste qui ra-
vageait Paris en 1596, il ne put, quoique
éloigné, échapper à ce fléau. U donna, en
mourant, à l'église d'Aubervilliers quelques
droits qui lui appartenaient comme sei-
gieur. Il fut inhumé à c6té de l'autel de
otre-Dame. Son épitaphe est énoncée en
ces termes :
Avili hiyus terrlloni ac vivarii Domimis;
•ed maj^e cirrus ^uod |Aire et nvo y\c^^^-
€5
AUT
DICTHWNAIRE
AUT
66
cellariis Cnnclae iiatus; dum fugit labem
anno iSISff, Lutetiam populaDtem, ipsemet con-
fidtar uoe, prius Ecciesi» huic legatis decimis
qoas în feodum habebat.
Charles-François de Hontholon, premier
président du parlement de Toulouse» mou-
rut en 1703, dans sa terre d'Aubervilliers.
Le célèbre Isaac de la Peyrère, de Bor-
deaux» auteur du Livre des Priadamitesj a
demeuré à Aubervilliers : il y resta dix ans
en pension chez les Pères de TOratoire* et
y mourut le 31 janvier 1676» flgé de auatre-
Yingt-deux ans.
(HuRTAUT et Magnt» Dici. de Paris et de
ses environs.)
ACGH» département du Gers» en France.
1398. — CloUre de Saint-Orens,
Anno Domini MGCXGVUI quarto Kalendas
AogosU, obiil magister B. de Savesio qui lega-
viu... orientioquinque solides morlanos, annua-
tim. Orale.
IMém. de la Soc. archéol. du Midi, t. 111»
p. 293.)
AULENDORFF» ville du royaume de Wur-
temberg» en Allemagne.
A réçlise principale, on conserve des re-
liques de saint Sébastien» martyr, avec cette
inscription originale tracée sur la oierre ve-
nant des catacombes de Rome.
Edoneconjugi Sabiniano in pace.
i
{Cardinal Maï, p. &02; Gbrbert» iler
manie, j p. (^32.)
ADTEUIL, villaee près Paris.
Son église est dédiée sous le titre de la
Sainte-Vierge» et tous les ans» le jour de
TAssomption^ il s'y fait un grand concours
de peuple qui y vient de Paris et des envi-
rons. Le portail» dit M. l'abbé Lebœuf» parait
être un ouvrage du un* siècle» aussi bien
que la tour du clocher» gui est terminée en
pyramide octogone de pierre.
O^ns le chœur est inhumé Antoine-Nicolas
Nicolai» premier président de la chambre des
comptes de Paris» mort à Auteuil le 15 juin
1731.
Dans la chapelle à côté du chœur» est atta-
chée sur le mur une plaque d'airain» sur la-
quelle on lit répitaphe suivante» qui est du
célèbre M. Lebeau» secrétaire perpétuel de
FAcadémie royale des inscriptions et belles-
lettres.
D. 0. M
Hic dtas est Clandius Desbàis Gendron, Fa-
coltails MoBspelieDsis doctor, et Philippi Aure-
lianeDsium ducis» regni moderatoris, medlcus
ordinarius : Vir in saDandis morbis peritug et
efficax : ingenio magno rectoque ; antiqua reli-
gicae, virtute ac fide ; affabilior egeno quam
divili» cùm et aegriuidioes simul et pauperlem
depeUeret. Gonlemplor opum el grali» ; lamae
pcrtaesus iDgeniis, qus vd lovidia vel secessu se-
enta est. Ibi nequlequam latens» ipso noroine
proditus ; quautiun potuit taaten subducere se
es oculb » aetenHUDB hnuen coofemplans obtutu
irretorlo; et opns niitarae et samini artiflcis
manum, praevia religionis face, assidue rlmatus,
vitam et sibi et aliis utiiem explevit cœlo matu-
rus senex. \ixit annos lxxxvu. Obiit die 3 s^-
tembris 1750.
REQUIESGAT IN PACB.
Claude Deshais Gendron était d'une illus-
tre famille de Beauce. Il fit d'excellentes étu-
des» après lesquelles il se livra tout entier à
celle de la médecine. Après avoir été reçu/
docteur dans la Faculté de Montpellier, il'
fut successivement médecin de Monsieur»
frère unique du roi Louis XIV» et de M. le
duc d'Orléans, son fils. Il pratiqua la méde-'
cine à Paris avec le plus grand succès» et se
fit des amis de la plus haute considération.
11 eut des liaisons habituelles avec les plus
grands esprits de son temps» et entre autres»
avec l'illustre Boiieau Despréaux, qu'il ve-
nait souvent voira Auteuil. Après la mort do
ce fameux poëte» il acheta sa maison» et y
vécut dans la plus grande retraite» ne s'oc-
cupant que de la grande affaire de son salut»
et ne se communiquant au dehors que pour
le service des pauvres, auxquels il donnait
abondamment des secours de toutes espè-
ces ; il V mourut en 1750, âgé de 87 ans.
En 1735» fut inhumée» dans le cimetière de
cette paroisse , madame Anne Le Febvre
d'Ormesson, femme de Henri-François d'A-
guesseau» chancelier de France, un des plus
grands hommes que la ii]n:^istratureait ja^
mais eus. Madame la chancelière étant morte
à Auteuil» et ayant demandé d'être enterrée
dans le cimetière» au milieu des pauvres»
on obéit h sa volonté, et on couvrit sa sépul-
ture d'une tombe d'airain» inscrite en bosse»
et fermée d'un grillage.
L'épitaphe qu'on lit sur la tombe de cette
dame est l'ouvragé de M. le chancelier. Ce
grand magistrat mourut à Paris, le 9 février
1751 ; et, ayant ordonné qu'on l'inhumât au-
près de sa chère épouse, son corps fut porté
a Auteuil le 11 du même mois, et enterré
dans le cimetière. On éleva sur l'endroit de
sa sépulture, une tombe semblable à celle do
madame la chancelière, avec une épitaphe.
Deux ans après (en 1753) MM. d'Aguesseau
firent transporter plus loin de l'église» et
proche rentrée occidentale du cimetière»
ces deux tombeaux, à la tête desquels ils
ont fait ériger, sur une magnifique nase de
marbre noir, une haute pyramide d'un marbre
différent» qui supporte un gioble au-dessus
duquel est une croix de cuivre doré. C'est le
roi qui a donné les marbres qui entrent dans
la composition de ce monument.
Sur les pieds de la pyramide» sont des ins-
criptions en lettres d or» dont on fera men-
tion après avoir rapporté les épitaphes de
monsieur et de madame d'Aguesseau. Pour
suivre l'ordre des temps , on commencera
par celle de madame la chancelière, morte
en 1735.
Hic Jagit
Anna Le Febvre d'Ormesson, Hennci-Fran-
ciêci d'hevEhSEAv, Galliarum tanceUaril» Begio-
01
AUT
D'EPIGhAPHlE.
AUT
68
rum Ordinum Commendatoris uxor. PeliciUte
indolis, morum leni graviiale, fidei et religionis
simpliciiate, tam bene comparata, at ad omne
▼irtutis el ofQcii genus nata poilus qaàm instt-
tuta videretur. Mulier chrisUane forlis, min-
quant oliosa, semper quieta, non elaia prospe-
ris, non adversis fracia, graves et longos corpo-
ris cruciatus tnlit patienter et placide, mortem
etîam libenter obiit anno setatls 58. Kal. Decemb.
an. I7$S.
Qu« io lerri^ velut ho^pes vi^erat, (ac in
villa, divina ita disponente Providentia, tan-
quam in hospitio moriua est, et inter pauperum
cineres» pauper ipsa spiritu, et pauperum mater,
beatam resurrectionem expectare maluit, quàm
inter divitum sepulcra. Maritus mœren^ et me»
rentes uberi doloris simul et venerationis monu-
mentum pmuese , sic in benedictione memoria
illius, et 08sa ejns pullulent de loeo suo.
Hic Jacet
Henricuê-^Franciscus d*Agdesseau , Galliarum
Ganœllariu^, Regiorum Ordinum Gommenda-
tor. Vtr, eloquio cseteris, ratione sibimet impe-
rana : ingenii matura gravitate venerandus juve-
nis, «emper iorenti lepore ^mabilis senex, toto
Ttt« tenore aequabilis. Gapaci mente et im-
mensa memoria bumanas omnes doctrinas corn-
plexus, sacris in litteris praecipue conquiescens :
res secundas in patrix commoda, infaustas sibi
in fnigem vertit. Gvis, conjux, parens optimus ;
leguB egregius interpres, custos, conditor ; eru-
ditis, etiam exteris, lux et patroiius : egentium
tutor et pater ; ad consilium, ad praesidium, pa-
tens omnibus : prodesse singulis, non praestare
expetens ; quantum prodesset, unus non senlie-
bat« SoUas sapientlae cupidus, et illam, et ea
quae non petierat, adeptus, primam in regno dî-
gttilatem, ultro delatam, accepit, ad xxxit an-
nos splendide gessit, sponie abdicavit. Terre-
nonim immemor^ superna sitiens, clayis dolo-
rum confixus cruci, obiit v idus februarii m. o.
GG^ u. anno asiatis lxxxiu ioeunie desideratis-
sÛB» eoEJugi , ut in omnibus, sic et Gbristiana
bumiKtate ooncors in boc cœmelerio jungi vo*
luit, liberi lugentes.
P. ?.
Inscriptions sur le piédestal de la croix du
cimetière d'Auteuity au pied duquel sont les
tombeaux de M. le chancelier et de madame
la chancelière d'ÀQuesseau.
Sur une Ues laces du plédestai :
Gbristo servatori spei credentium , in quo
crediderunt el speravemnt Uenricus-Franciscus
4'A6i)E&6EAii) Galliarum Ganceliarius, et Atma Le
FeavRS ft'Oiui£s%[>|f, ^u% coi^ia, eorum liberi,
juxta utriusque pareutis exuvias, banc erucem
dedicavere anno repai:at^ sakitis m. d. ce. lui.
Sur Taulre face :
Sdbrie, juste et pic, conversa ti in boc saecuk),
expeetant beatam spem et adventiim glofiae «Sla-
gni Del el Salvatoris nostri Jesu Christi, qui
dédit semetipsum pro nobis in cruce, ut no9 n^
dimeret ei mundaret sibi populum acceptabl-
lem, sectatorem bonorum operum. Ora pro ciB,
Stator.
(Hi}RTAUT et M46NT, Z>tc^ de Paris H de
ses environs.)
ADTDN, en France.
On a découvert en 1829 à Autun, dans le
vieux cimetière de la ville, une inscription
grecque sur marbre d*une haute importance,
qui depuis lors, étudiée et interprétée par
les savants les plus éminents de la France
et de ritalie, M. Raoul Rochette, M. Le-
tronne, M. Lenormant et le savant Jésuite
Secchi, a pris place parmi le^ antiquités
chrétiennes de premier ordre. Cette inscnp-
tion appartient au m* siècle de notre ère.
Elle offre cela de particulier, qu'elle est com-
posée de beaux vers hexamètres et penta-
mètres à facture homérique, tandis que jus-
qu'ici on n'avait trouvé, parmi les monu-
ments chrétiens, que des inscriptions en gé-
néral d'un style commun et barbare. La pré-
cieuse inscription d'Autun rappelle et con-
firme les principales croyances de TEglise
catholique, apostolique et romaine ; la atvi-
nité du Verbe, le sacré cœur du Chrisi^ Fin-
carnation du Verbe, qui s'y trouve désigné
sous le nom mystérieux du Poisson^ comme
dans les inscriptions des catacombes de
Rome, la justification du baptême^ VEucharis-'
tie, le baptême du martyre: entia la prière
pour les morts. Les protestants de bonne foi
ouvriront-ils les yeux à la lumière d'un si
antique, si vénérable el si authenliqiiemouu-
ment?
L'inscription d'Autun a été signalée d'a-
bord par le savant domPitra, alors professeii^
au séminaire d'Autun, dans les Annales 4e
Philosophie chrétienne de M. Bonnetty, tom.
XIX, juillet — déc. 1839, pag. Id5. Elle a
formé ensuite la matière de six dissertations
du môme auteur insérées dans le m^mo re-
cueil des Annales (3* série, t^ XXX. fk 197 ;
L p.
et 85; tom. V. p. 165.); d*une notice' de
3* série, t. L p. 165; tom. II, p. 7
IX. p,1
; t. m.
p.7
M. Rara> prêtre, Ànmales de philosophie (3* sé-
rie), t. VU, p. â32; et d'un mémoire du
P. Secchi, intitulé : Epigramma greco-ihris-
tiano de^primi secoli trovato non ha guari
Îresso rantica Augustoduno, oggi Autun» in
VanciaySuplito dove era d'uopo e commentato
dalP. Giam-Pietro Secchi, délia Compagnia
di Gesu ; Rome. 18V0.
Le texte grec de rinscriptiou a été publié
en fac-similé et en lecture courante dans les
Annales de Philosophie au tome XIX, p. 197
de la 3' série, et au tome Ili^ p* 10 de la
3* série. -^ Nous ne le reproduirons pas,
nMiis. nous en donneroos une traduction en
extrayant qudques fragments des disser-
tations de Dom Pilra. Nous regrettons de ne
pouvoir faire connaître en totaKto l'examen
que le docte Bénédictin a fait de l'inscription
d'Autun sous tes- rapports religieux, dogma^
tique, liturgique et pnih)sof)faique.
69
kxn
MimONNAIRE
AUT
70
c L'étude des marbres d*Autun touche à sa
fin, dit dom Pitra dans son troisième arti-
cle (1) ; les travaux partout entrepris, avec
un concours digne de l'importance du monu-
menU sont comme achevés ; les difficultés
s'aplanissent, la lumière se fait, ces vénéra-
bles pierres parlent; et, grâces au ciel, ce
langage sacre n'a pas été abandonné aux dis-
putes d'une science .incrédule et défiante. La
loi a recueilli les saintes paroles de la foi des
anciens jours; et voici que, du sein de
Rome, une voii qui a puissance, planant des
hauteurs de la science et de la théologie,
[promulgue ce symbole de quinze siècles, le
ivre avec confiance aux savants qui l'admi-
reront, le présente avec autorité aux sectai-
res qu'il confondra, et félicite de cette dé-
couverte l'Eglise d'Autun, la cité éduenne, la
France entière, qui doit au christianisme ses
meilleures gloires.
« La doctrine catholique, dit encore le R
V. Secchi , dont nous abrégeons à regret les
paroles, n'a pas seulement pour preuve la
possession permanente de la prescription,
l'infaillible enseignement de fa chaire de
Pierre, l'autorité des conciles généraux , la
tradition légitime des Pères, la pratique des
dogmes continuellement vivante dans les
liturgies de VOrient et de TOccident; le con-
sentement même des hérétiques, plus op-
posés entre eux qu'avec nous, et, enfin, cette
m/biM génération de manuscrits et d'impri-
més, ou on pourrait appeler la Bibliothèque
cKuaUnime de l'Eglise. Elle a pour elle en-
core, grâces à Dieu, un autre trésor d'invin-
cibles ai^uments, non pas négligés par nos
pères , mais moins emplové$, par excès de
richesses, monuments a demi enfouis sous
ten^, di^es de former le vénérable mmée
du christianisme... Y a-t-il un genre depreu-
Yes qui démontre mieux le consentement de
toute l'Eglise en une même foi , que l'im-
mense trésor de l'antiquité chrétienne ?
« Déjà par le passé , remarque le savant
jésuite, et de nos jours encore, il n'a pas
été trèâr-rare qu'au moment où les sectai-
res attaquaient avec arrogance une vérité
catholique, une pierre apparaissait pour
la défendre. Ce sont des arguments, il est
vrai, dont on peut se passer; car ce n'est
pas là la pierre sur laquelle est bâtie TE-
glisede Jésus-Christ*, mais il est bien, tou-
leloi^ <}ue les pierres mêmes crient contre
lesoh^liés mensonges des protestants. Et,
voyez la Providence 1 au temps où l'édifiant
et apostolique clergé de France se plaint
amèrement aue les émissaires des sociétés
bibliques , aans les derniers soupirs de
rikéresie agonisante, cherchent à propager
en France leurs erreurs ; au moment où
dao^ l'Angleterre, sérieusement prête à se
détromper du passé, Ils attaquent le dogme
catholique de l'eucharistie , et soutiennent
de leur mieux la machine croulante de
Calvin, voici en France un antiqtie marbre
grec qui réfute à lui seul la plus grande
partie des accusations qui ont fait aban-
(t) Annaleê, janvier 1841, 5* série, t. III, o. 7.
« donner le sein oc l'Eglise aux orgueilleux
« sectaires du xvi* siècle.
« Nous (jouterons, avec le P. Secchi, en
développant sa pensée : La Providence a
Toulu qu'un pieux évêque allant, au jour de
fête de l'un de ses plus anciens prédéces-
seurs, visiter. l'antique Polyandre, où furent
déposés les corps des apôtres, des martyrs
et des premiers évêques de l'église d'Autun,
sauvât ces tronçons de marbre au moment
où ils sortaient de terre pour être brisés de
nouveau, au moment où le zélé prélat, gé-
missant de l'obstination des momiers à in-
fester son diocèse , signalait dans ses man-
dements l'erreur des sacramentaires, et forti*-
fiait la foi des fidèles en la divine eucharis-
tie (1).
<c Mais, avant tout, rapporteur inconnu des
travaux a'autrui, nous devons décliner les
autorités, exhiber les titres sur lesquels re-
poseront nos dernières assertions.
<c Dabord, nous invoquerons les marbres
eux-mêmes, étudiés sur place; nous en pré-
sentons sous les yeux du lecteur la copie la
plus fidèle qui ait encore été publiée. Cette
copie est prise sur te portrait de grandeur
naturelle déposé à la Bibliothèque royale.
L'habile et patient auteur de ce dessin, M. de
Saint-Géran , s'est attaché , sans préoccupa-
tion d'aucun système d'interprétation , à re-
produire, non-seulement les caractères sai-
sissables, mais jusqu'aux taches et aux pi-
qûres du marbre qui peuvent accuser quel-
ques linéaments de lettres.
« Nous traduirons dans ses plus importan-
tes parties le mémoire lu par JeR. P. Secchi
à l'Académie pontificale romaine d'antiquité,
inséré dans se^ Actes , et digne de prendre
place à côté des beaux travaux du savant épi-
graphiste, sur le texte grec du Nouveau-Tes-
tament et sur les inscriptions restituées de
l'ile Ruad et des monuments d'Italie.
a Au premier coup d'œil jeté sur ces frag-
ments rongés de vétusté, la légèreté et la
maigreur des traits, la forme élancée, expé-
diée de certaines lettres, l'exiguité de quel-
3ues-unes, les aspect^ divers et multipliés
e la plupart, l'inégal espace qu'elles occu-
pent, Tallure incertaine et tremblante de$
traits, la barre horizontale placée comme
dans les manuscrits grecs sur les noms pro-
pres, tout accuse une écriture presque cur-
sive, tracée par une main plus exercée à
écrire sur le papyrus qu'à graver sur le
marbre.
« On aperçoit des dystiques jusqu'au
sixième vers, à partir duquel, malgré 1 iné^
galité des lignes, suivent des hexamètres.
Les deux parties sont très-différemmeat con-
servées : la première plus importante et plus
riche, est à peu près sauvée et lisible d'un
bout à l'autre; la seconde, où l'on entrevoit
d'obscurs détails de famille, est très-mutilée
et à demi-perdue. »
Après une analyse détaillée de tous les
(i) Voir les niandemenis de Monseigneur Kévéque
d*Autun pour le carême de 485$, i&9, 4840, sur
Peucharislie, le saint sacrifice de la niesse, le saccr
doce
71
ALT
D^EPIGRAPHIE
A1IT
ft
élémeDls paléographiques de TinscriptiMi ,
I>oni Pitra en donna le teite restitué par ses
soins et les soins du P. Secchi. Puis Tient
rinlerprétatiOD latine suirante :
Tratadioa blîM de FiMUieUoo dréOeaoe crAiftn.
h' iiuiqiu. IX0TC. Pâtre Deo Deos , isBMftalia
Mortales inler corde locolos ait : [sancto
II. Riie sacris aaima sepeiitor, amice, sob aodis,
Difes ab aeternis iBente redîbis aqois.
IH. Same dbnn, sasctis quein dal senralor aleodis ;
Mande» bibe, ampleclens ixeTS olraqoe maoo.
IV. Orba Tiro mater GaJibw pisce, redemptor,
Cemere te prece me petiit, lui lace caientom.
Ascaodee paier» Tita mibi cador ipaa.
Ta com maire mea, nalo lacrjmaDlet plains
Pecloriif paler, îpse toi memor eslo precaotis.
TraducUoo fraBçaise.
I. Le céleste ixeTC fils de Dieu do fond de son
[cœur sacré
A rendu des oracles et pris au milieu des mortels
[une immortelle vie
II. Amf, rajeunis ton àme dans les eaui dÎTines»
Aoi MHirces intarissables de la sagesse, prodigue en
[trésors
m. Prends Taliment doux comme le miel du Sau-
[Teur des saints
Prends, mange et bois ! IChtts est dans tes mains
IV. Veuille Ichius répandre ses grâces, c'est mon
[ardent désir, 6 maître SauTeor !
Que ma mère le contemple dana la joie; nous t*en
[prions tous deux, ô lumière des morts. ^
Ascandius, père bien-aimé de mon cceor.
Et vous, très-douce mère, et vous, mes frères.
Dans la paix du Sauveur souvenez-vous de Pecto-
[rius!
c Quelles que soient les restitutions ado-
ptées, on reconnaîtra toujours dans le monu-
ment d'Autun ce parfum de poésie oui ca-
ractérise les inscriptions grecques cie nos
contrées, ce mélange de grandeur et de grâce
S|ue l'on a remarqué dès le principe, et qui
ail de ce petit poëme, selon le P. Secchi, la
plos suave composition de la poésie grecque
asiatique. Nous n'hésitons pa^ à croire avec
lui que l'auteur de cette inscription est
Pectorius lui-même, et nous ajouterons
que lui-fflôroe probablement , ne trou-
vant pas d'artiste dans une ville toute
païenne, grava sans art et comme à la bâte
sa ravissante poésie, comme il l'eût jetée sur
des tablettes de cire.
« On a dès longtemps désigné le lu* siècle
comme l'époque probable de ce monument ;
on plaçait sa date entre Tintroduction du
christianisme è Autun et son triomphe sous
Constantin ; depuis , resserrant l'espace ,
nous avons indiqué la période qui sépare
la persécution de Sévère de celle de Valé-
rien, de l'an 202 à 257. — Le R. P. Secchi
s'arrête à Tan 255^ et toutes ses preuves forti-
fient les inductions que nous avions k tirer
des études précédentes.
« Voici, continue Dom Piîra, une ces paus
curieuses observations du P. Secchi. Nous
la livrons textuellement à l'attention des
érudits.
« Cette inscription est surtout curieuse
pour la fameuse Question des rers sibjliins.
Il est très-probable oue Tacrosticbe des pre-
miers Tcrs y fait allusion. Or, établissons
d'alx)rd, en cette matière difficile, quelc][ues
points de critique inattaquable ; les voici :
1* c'est une vérité de fait historique que
dîrers oracles rrais ou faux existaient sons
le nom d'oracles sibyllins avant la venue de
Jésus-Christ. 2* C'est encore une vérité bis-
torique, s'il en faut croire Yarron, Cicéron,
Denys d^alicarnasse, que ces vers, au moins
dans quelques oracles, étaient acrostiches,
et de telle sorte que toutes les lettres de
chaque mot du premier vers servaient d'ini-
tiales è tous les vers suivants. 3* C'est pa-
reillement une vérité de fait que plusieurs
de ces oracles sibyllins étaient applicables
au Sauveur ; car, sans citer les applications
faites par saint Clément de Rome, saint Jus-
tin, le martyr, Eusèbe et d'autres pères, le
Pollion de Vireile , oit ce poète chante le
dernier âge prédit par les oracles de Cumes,
fut appliqué par Tempereur Constantin à la
naissance de Jésus-Christ et Ton peut faire
encore ce rapprochement. V Enfin c'est un
fait, ce semble, appuyé de bonnes autorités,
que, si les chrétiens n'ont pas emprunté aux
anciens oracles des sibylles le symbole du
poisson, ils ont du moins pris le grand usage
du mot ixerc dans cinq vers sibyllins ap-
plicables au Sauveur, où ce mot se lisait en
acrostiche. Lors donc que la plus grande
partie de ces oracles seraient interpolés et
apocryphes, toujours sera-t-il vrai qu'an u*
siècle, un poëte chrétien aura voulu, k
l'exemple des juifs et des païens, faire i)reuve
de bel-esprit en ce genre de poésie hiérati-
que ; et bien que plusieurs écrivains du m*
siècle se soient trom{)és en ne discernant
pas les oracles authentiques des apocryphes,
puisqu'il y a parfaite ressemblance entre les
acrostiches et les cina premiers vers de notre
inscription oit se lit te mot ixerc, il faut
en conclure que cette inscription est pour
le moins antérieure au nr* siècle, et que
c'est l'unique monument qui reproduise fi-
dèlement imitée l'antique forme acrostiche
des vers sibyllins.
Le moment précis de notre inscription est
évidemment celui oit les derniers apAtres
venus de l'Orient et repoussés de Lvon
évangélisaient les contrées éduennes, ou le
gnosticisme oriental cherchait à altérer dans
nos églises les notions chrétiennes sur Jésus,
le baptême, l'eucharistie; oit saint Irénéo
et ses disciples combattaient ces erreurs par
des écrits et des poésies grecques populaires.
Un siècle plus tard , l'arianisme remplace le
gnosticisme qui a disparu; son dernier théâ-
tre a été la Gaule éduenne; % il a reçu de
la main dlrénée le dernier coup, et notre
75
AUT
DEPIGRÂPniE.
AUT
74
inscription est comme un chant triomphal
qui proclame sa défaite.
« Que celle inscription , dit le R. P. Sec-
chi, soit pleinement orthodoxe et donne à
J'Eglise romaine un témoignage authentique
de la perpétuité de la croyance aux mômes
dogmes, c'est un fait palpable pour qui veut
s*eD enquérir. »
Le savant jésuite énumère ensuile distique
par distique toutes les croyances catholiques
qui se trouvent rapiieiées par les marbres
d*Âutun.
!•' dvstiqne. — La divinité de Noire Sei-
gneur Jésus-Christy ses litres et ses noms de
Sauveur t de Christ y de Jésus, cachés sous
le symbole ixerx, — la prédication des ora-
eles évangéliques 9 — Vincarnation, — une
mention spéciale du cœur sacré de Jésus,
c Notre poète aflirme, dit le P. Secchi, que
Ja poitrine sacrée d^ixerz est un sanctuaire
d'amour d*où partent des oracles ; or cette
expression iQTOjBc o^cfxvûainsi entendue est assu-
rément remarquable pour une époque aussi
reculée, et renferme en germe , ce semble,
toute la dévotion au sacré cœur, dont Tobjet
moral est l'amour du Sauveur pour les hom-
mes, et l'objet matériel, son cœur divin, n
2* dystîque. — Vantiquiié du baptême ^
son efficacité divine, les grâces qu'il con.fère,
et que donne la sagesse, ou l'Esprit Saint,
comme parle quelque part saint Iréiiée.
3* dystique. — L'eucharistie , nourriture
des saints, sacrement des vivants. — L'anti-
quité et l'authenticité des paroles sacramen-
telles, — la présence réelle de Noire Seigneur
donné substantiellement aux sainis, — Tan-
\ tique usage de recevoir Veucharistie sur les
fnatfM, — la communion sous une seule es-
pèce, « J'avertis, dit le P. Secchi, que le
dogme catholique de l'eucharistie surabonde
de preuves, et que celle-ci n'est qu'une pe-
tite goutte surajoutée au fleuve inépuisable
de la tradition. Toute faible qu'elle soit, re-
cueillons-la, d'autant qu'elle démontre évi-
demment que la foi de l'auteur de Tinscrip-
tioû et de l'antique Eglise qui la lisait, ne
s'arrêtait pas aux espèces du sacrement ,
mais voyait dans le pain et le vin seul ixbtz,
Jésus, Fils de Dieu. »
Dernière partie. — L'effusion de la grâce
nar la prière, — la prière pour les morts, —
la prière des morts retenus en purgatoire, —
la vision béatifique pour les justes, — rinier^
cession des saints pour leurs frères vivants
eu terre, et tous ces liens amoureux et di-
vins qui resserrent dans l'Eglise la douce
communion des saints ; — c'en est assez pour
aftirmer qu'il y a, dans les vénérables mar-
bres d'Autun, tout un symbole catholique de
seize cents ans.
• Ainsi, dans le sein de l'Eglise rien n'est
nouveau , rien n'est isolé ; tout se perpé-
tue et s'étend par une génération graduée
dont les premiers germes sont déposés dans
J'Evangile et dans les traditions apostoliques:
Le Christ est aujourd'hui ce qu'il fut hier, et
ce quHl sera toujours. El quand une institu-
tion en apparence nouvelle est bénie et pro-
pagée par l'Eglise, regardez de près, vous
DiCTIONN. D*EPIGRAPniE I.
verrez ses racines plonger loin dans le passé.
Ainsi, entre autres nouveautés prétendues,
la dévotion au Sacré-Cœur n'est pas d'hier;
remontez d'âge en âge, et du cœur divin vous
arriverez justju'à la croix par une chaîne de
traditions d'amour, nulle part plus visible
que dans l'Eglise éduenne et lyonnaise, où
prièrent, non loin de la vénérable vierge do
Faray, Bossuet et saint Irénée, saint Bernard
et saint Rhétice , deux commentateurs du
Cantique des cantiques. C'est sur la poitrine
du disciple bien-aimé que les compagnons
de saint Polycarpe puisèrent la foi aimante
et vivante de Lyon. C'est à Smyrne, c'est à
Ephèse qu'lrénéc recueillit lun des plus an-
ciens hommages à M^rie, avocate et seconde
Eve, seconde mère des hommes. Ce sont les
f)remiers apôtres de Lyon qui ont inspiré
e culte de la Vierge dont les plus anciens
sanctuaires dans la Gaule sont h Autun,dont
Fourvière est encore le pèlerinage le plus
fréquenté, et dont la dernière manifestation,
la fête qui semble être maintenant le dernier
etlort de la grâce pour toucher et ramener
les pécheurs, la fête du Cœur saint et imma-
cule de Marie, est due à la piété d'un évoque
d'Autun. — Ce sont nos premiers apôtres
qui ont déposé sur les marbres d'Autun,
avec tant d autres inestimables paroles, le
premier mot d'une dévotion touchante, long-
temps cachée dans le dogme eucharistique,
dégagée plus tard et révélée dans l'œuvre
providentielle de Beizunce. Ce sont eux enGn
qui laissèrent, fortement imprimés sur la
pierre, ces éclatants témoignages sur l'eu-
charistie et la prière des morts, qui repor-
tent la pensée parmi les vieux bénédictins
de Clunv, fondateurs de la commémoration
solennelle des morts, renommés par leur
foi ingénieuse et délicate envers le sacrement
de Tautel.
« Et maintenant, lecteurs chrétiens, amis
et frères, recueillons-nous avec gratitude
et disons pieusement avec le vénérable P.
Secchi : « Veuille donc le Seigneur que les
« descendantsdes premiers réformateurs exa-
« minent avec un peu de leur sang-froid nro-
« verbial, au moins avec une franche volon-
« té de s'instruire, ce monument et tant
« d'autres qui attestent la vieillesse toujours
« verte de l'Eglise catholique ; puissent-ils
« et reconnaître et détester l'orgueil de ces
« coryphées superbes qui \qs ont arrachés
« du sein de leur antique mère. Retournant
« avec bonheur dans ses bras, eux-mômes
« admireraient l'immutabilité de ses dogmes
<c sous le choc des âges et parmi les tempe-
« tes des passions. S'ils sont sincères, ils
a confesseront qu'au milieu des vicissitudes
a continuelles des choses humaines, une im-
« mutabilité si prodigieuse, si divine, ne
« peut venir que de l'invincible force de ce-
« lui qui, selon la vaste pensée de saint Paul,
« est le Dieu éternellement immuable par
« nature : Chrisius heri et hodie, ipse et in sa^
« cula, »
Une nouvelle édition de l'inscription d'Au<
75
ALT
DICTIONNAIRE
AIT
W
liin vient de pnralire dans le premier volume
do Spiciléqede Solesme^ savant recueil publié
par les soins de Dom Pitra, bénédictin de
Soiesmes et de ses collaborateurs.
Le Spiciiegium SoUnmente complétera di-
gnemrrnl les six grandes collections d'au-
teurs inédits données dans les deux derniers
siècles par les religieux du môme ordre,
savoir le SpiciWge de d'Achery (1655-1677),
\çsAnnlecta tétera ùe Mahiilrm (1675-1689),
les Annlecla grœca de Monîfaucon (1688), le
Thesanrux anecdotornm (1717), et lAmplis^
sima coUrctio !'I72V-I733j do DD. Marlène et
Durand, et le Tlicêaurux miecdotorum novis-
ximun de Bernard Pcz (1721 -1729). Ce recueil
comprendra des ouvrages inédits des saints
Pères et des écrivains ecclésiastiques latins,
grecs et orientaux, depuis le i" siècle jusqu'à
la fin du \\V siècle. Le premier volume est
principalement consacré aux écrivains an-
térieurs au V siècle. II est divisé en deux
parties, dont la première comprend les œu-
vres originales, les traités spéciaux ; la se-
conde partie renferme les extraits ou les
commentaires écrits à une époque posté-
rieure, mais d'après des sources anciennes.
Los auteurs compris dans la première partie
sont au nombre de dix, disposés dans Tor-
dre suivant: L Papias, disciple de l'apôtre
saint Jean, de inlerpretatxone dominicorum
oraculorum^ libri IV, fragmentum a RR. PP.
Âtecharistis latine donatum, texte syriaque et
traduction latine. IL Saint Irénée, martyr,
évêquc de Lyo'i : Fragmentum syriacum de
llesurrectione Domini ; fi agmentum armenia-
cum ejusdem argumenti ; fragmentum s^ria-
cum de Chrinlo Deo in homine ; ad libros
contra Ilœrcses prologus, auctore, ut videlur,
Floro Lugdunensi. UL De solemnitatibus^
$nbbalin et neomcniis, par un auteur anonyme.
IV'. Mnrinns, d'Alexandrie, fragmentum ho-
miliaî de Pascha. V. Saint Denys, d'Alexan-
drie, Fpistoia ad Ccnonerriy analecla e corn-
mentario anonymi in Ecclesiasten. VL Com-
modianus, évoque d'Afrique, Carmen apolo-
geticum. VIL Saint Hilaire, évêque de Poi-
tiers, Tractatus in epistolam ad GalataSy in
epistolas ad Philippcnses, ad Colossenses, ad
Thessalonicos, ad Timotheum, ad Tituniy ad
Philemonem ; fragmentum commentarii in
Gen'esim ; fragmentum commentarii in Psal-
moSf Hilario perperam ascripti ; carmen ei-
dem aut alteri tribuendum Hilario. VllL
Saint Rheticius, évéque d'Autun, fragmen-
tum commentarii in Lantica canticorum. IX.
Caius Vetlius Aquiiius Juvencus ; fragmen-
tum meiri in Genesim, metrum in Exodum,
in canticum Moysis, in librum Josue: selecta
fragmenta ; glo^sœ theotiscœ ad Historiam
evangelicam Juvenci. X. Godfridi S. Swen-
Ihuni Vintoniensis versiculi. On trouve dans
la seconde parlie des œuvres inédites de
saint Victor, évêque de Capoue, de Jean,
diacre de l'Ëglise romaine, de saint Nice-
phore, patriarche de Constantinople. L'ap-
pendice renferme trois documents impor-
tants : 1* le texte arménien et la traduction
latine d'une homélie attribuée à saint Irénée ;
1* des fragments de la version copte du livre
synodal du premier concile de Nicée, avec
des corrections, une version latine et des
notes, par M. Ch. Lenormant ; 3* le texte de
la célèbre inscription grecque chrétienne
d'Autun, accompagné de notes et de disser-
tations de divers auteurs. Le volume est
précédé de savants prolégomènes contenant
une notice historique et littéraire sur chaque
auteur et Tindicalion des manuscrits dont
s'est servi l'éditeur. 11 est terminé par plu-
sieurs tables rédigées avec soin et accompa-
gné d'une planche de fac-similé.
Le Spicilége de Soiesmes sera divisé en
deux séries fermant chacune cinq volumes.
La première série est réservée aux auteurs
des neuf premiers siècles et aux pièces se
rapportant à cette époque par leur argument
principal. La seconde séné contiendra les
auteurs et les monuments des x% xi* et xir
siècles. Le second volume, dont la publica-
tion prochaine e^l annoncée, renfermera un
ouvrage de saint Méliton, évêque de Sardes
au IV siècle de notre ère, intitulé Claris. Cet
ouvrage, mentionné par Eusèbeet saint Jé-
rôme, est le plus ancien formulaire connu
du symbolisme chrétien et de l'allégorisrae
biblique. Le texte latin, seul conservé, est
antérieur à saint Jérôme et à la Vulgale. H
sera collationné sur sept manuscrils et illus-
tré par un choix de scoliastes et de glossai-
res symboliques, également inédits, de di-
verses époques, jusqu'au xii* siècle. Les pro-
légomènes éclairciront les origines et le dé-
veloppement du symbolisme chrétien. L'édi-
teur fait connaître dès à présent les noms
des principaux auteurs ou monuments qui
entreront dans le volume suivant. La pre-
mière série com[)rendra, après l'ouvrage de
S. Mélilm,dont nous venons de parler, des
écrits d'Anatole de Laodicée, de saint Denys
Taréopagite, de saint Epiphane, de saint Au-
gustin, (le Philon rhistorien, de saint Jean
Chrysostome, de Philiponus, de saint P<i-
trice, de Verecundus, évoque d'Afrique, de
saint Maxime, de saint Germain de Constan-
tinople, de Tétradius, du vénérable Bède,
d'Egbert d'Yorck, d'Ingelramn de Metz, de
saint Nicéphorede Constantinople, de Char-
lemagne, d'Alcuin, de saint Théodore Stu-
dite, de Photius, de Jean Scot, de Frédé-
gise, de Dungale, d'Eginhard, de Claude de
Turin, d'Alvarez de Cordoiie, de Florus de
Lyon, d'Hincmar de Reims, deRabanMaur,
de Réginon, de Sédulius, de Gildas, d'Anas-
tase le bibliothécaire, de Walafrid Strabon ;
les annales de saint Waast, le carlulaire
fïbirde saint Florent de Saumur, etc. On
trouvera dans la seconde série diverses œu-
vres des écrivains dont voici la liste : Milon
et Hucbald de saint Armand, saint Abbon de
Fleury-sur-Loire, Micon de saint Riquier,
Notger, Walon, Éraclede Liège, Higramnus
de Trêves, Héréfride, le B. Richard de Ver-
dun, Herman Contract, Radbode et Adel-
bolde d'Utrechl, Gerbert, Rémi d'Auxerre,
saint Odilon, saint Mayeul, saint Hugues et
Pierre le Vénérable de Cluny, Guillaume de
Champeaux, Hildebert du Mans, Marbode de
Rennes, Pierre de Celles, saint Bernard,
n AVI
Raoul de Saint-Tron, Hervé de Déols, Alain
de Lille, Guibert de Nogeol, Abailard, Yves
de Chartres, Clarembault d'Arras, Sigebert
et Anselme do Gembloux, Pierre de Riga»
Richard, Robert, Adam de Saint-Victor,
Tabbesse Herrade, sainte Hildegarde.
AVIGNON (1), chef-iieudu dé{>artement de
Vaucluse, en France.
I.
Ancienne inscription trouvée dans une étable.
t Laugerius • psul . iac .
urbis • et « eccle . s . •
ergo .
Dei .
i . . lu . SI
qui .
ben .
• . vod . •
idibus
. iul
. bina . •
{Cardinat Mai,
P-
i95.)
H.
Uaù. — Ancienne Eglise des Célestins, plus
tard Hôtel des Invalides.
Hic jacet vjiïbiis vir dîTs Oliverius Daria liceiial»
ÎA legib* et bacheTari* in dcctis canoic" PlTien"
ei Archidiâôni" biierrën csiliari* régis Fracie,
ac magisler reqslar bospicii ej" [qui obiit]
dte XX m^* februarii âîîô a naûvâie bui
no cccc* xxxvi** cûj* acâ reqescat in pace. Ameo.
Cette épitaphe est rernarquable par la
qua:iiité d'abréviations qui s'y trouvent.
La seule qui puisse omirau premier abord
quelque difficulté est reqsiar pour requesta-
mm.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi^ t. III,
D. 276.)
III.
1U9. — Trouvée en 1730 à V église de Saint-
Antoine.
E|iiUpbe d'Alain Chartier, mort ^ 50 ans.
Hic jacet virtutibus insignis, scieutia, eloqueniia
daras Alanos Cbartier ex Bajocis in Normania
nalos, Parisiensis Archidiaconus, et conciliarius
regio jussu, ad imperatorem muliosque reges
ambascialor transmissus, qui libres varies stylo
eiegantissinio composait, et tandem ob dormivit
io bac Avenionensi civitate anno Doinini 1449.
(Mém, de la Soc. archéol. du Midi y i. IV,
p. 316}.
IV.
1^64. — Eglise des Frères Mineurs.
Epiiapbe da cardinal de Folx.
Sab hoc humiii jacet loco Petrus de Faxo, crea-
108 cardinalis anno aRtatis suîe vigesimo secundo,
qui in concilie conslantiensi , ium cardinalibus
et in Hispania legatns scbisina delevit et duos
liispaniae reges confederavit tiaram B. Silvestri
(1) Vaw. répitaphe du cardinal Nicolas du Prat,
inbnmé a Avignon, parmi les épiinphes en vers
léonins diëes à rarticle Cldmv.
D'EPIGRAPIIHS. AVI 78
bteranensi ecclesise restituit Avenionem et di-
versas provincias ut pater palrix annis xxxii
rexit. JacolH et Salome Marias alla locavit
roense decembri animam cœlo reddidit quam
sancta suscepil de Terra Lucia Paul! pontiûcis
maximi anno primo.
Nous donnons plus loin d'autres leçons de
cette épitaphe.
Pierre cardinal de Foix était fils d'Archam-
baud Captai de Buch et d'Elisabeth com-
tesse de Foix. D'abord franciscain , puis car-
dinal à vingt deux ans (1^08) , il devint ar-
chevêque d Arles IWO, ut bâtir à Toulouse le
collège de Foix pour vingt-cinq jeunes gens
f)auvres, et mourut à Avignon dont il était
égat en U6&, à soixante-dix-huit ans, avec
la réputation d*un bon négociateur.
[Mém. de la Soc. archéol. du Midi. t. III,
p. 283.)
Le musée Calvct, musée de la ville d'Avi-
gnon, confié toujours à des hommes de goût
et des hommes savants, s'enrichit peu à peu
des vieux débris que Ton recueille aux en-
virons de la ville ou dans les anciens monu-
ments de rintérieur. On a réuni depuis peu
au musée les inscriptions tumulaires de quel-
ques-uns des cardinaux qui furent inhumés,
soit à Avignon soit h Villeneuve-lèz-Avignon,
à répoque où la Cour apostolique résidait
dans le Comtat. Si nous sommes bien infor-
més c'est en partie aux soins, de M. le comte
de Blégier et du savant archiviste du dépar-
tement de Vaucluse, M. Amédée Achard,
(|u'est due la conservation de ces monu-
ments. \
Une copie des épitaphes se trouvait déjà
dans le Ms. 662, de la collection Dupuy à la
Bibliothèque royale à Paris; nous donnons
ce texte en même temps que le texte nouveau
conféré sur les dalles originales, et quelques
variantes de Barjavel et de Ciaconius. |
Les notes oui sont jointes aux épitaphes
sont dues à 11. A. Achard ; les dernières,
relatives à Tépitaphe de Raymond de Tu-
renne, sont de M. le comte de Blégier.
V.
Epiiaphe du cardinal de Foix.
{Voyez ci'desstti, année U64.)
« Pierre de Foix, fils de Gaston, comte de
Foix, de Tordre des Cordeliers, archevêque
de Tholose, crée presbyter cardinalis tiiuli
S. Stephani in Cœlio monte par Beuedict xiij
antipape, et en après faict episcopus cardi^
nalis Albanus par Eugène un*, l'an 1409,
troisiesme légat en Avignon oui a fondé et
édifié une somptueuse chapelle aux Céles-
tins, où se voient encores le ncm et armes
de ses frères, faict rebastir la plate forme
devant Nostre Dame de Doms [cathédrale
d*Avignon] et la façade des Cordeliers, mou-
rut en Avignon, la première année du pon-
tificat de Paul ij, l'an U69 (1), gist aux Cor-
deliers, au devant du grand autel, soubz
(i) Barjavel dit que le 43 décembre 1464, il fui
enseveli niu Cordeliers, dans un tombeau de inarbrt
■»
AVI
DICTIONNAIRE
AVI
W
une lame de bronze^ autour de laquelle se
lit cest escriteauy en lettre romaine. »
Sob hoc hamili jacet loco R. P. de Fuxo créa-
tns cardinal, an. sux xlatis xxii. qf. î. concilie
coDSUii. cum R. cardinalib* el in Hispania le-
gatus schisma dele?it et duos Hispanis reges
coiifederavit ryaram LÏTsylVrl laleranensis ecce
restituit, Aviniôô. ac di?ersus proTincias ut
palcr pâîr. an. xxxu<' rexil Jacobi et Salo Ma-
rias alto loca?il. Tandê m. cccc. ixini. de Mense
decembr. aiaiu celo reddidil quem scâsuscepit
de terris Lucia. Paulo pon. luax. anop.
(Dlpuy, vol. 662, folio 95./
Le cardinal de Foix fut appelé le bon lé-
gat d'Avignon. Comme Henri IV, son petit
neveu, il fit la conquête des pays commis à
son gouvernement.
VI.
Epiiaphe da cardinal de La Grange.
Jehan de La Grange, évesques d'Amiens,
crée presbyter cardinalis tituli sancti Mar-
celli par Grégoire XI, et en après faict épis-
copus Tusculanus par Clément VI mourut
en Avignon Tan l'^02 (Ij, et gist dans [Vé-
sur lequel il fut représenté agenouillé. Cet auteur
De donne pas son épilapbe.
L^abbé de Yéras dit formellemenl : c Immédiale-
inenl après les marches du sanctuaire on voit à terre
une grande tombe de cuivre tout autour de laquelle
sont ces mots : Sub hoc hutnili loco jacet F. F. Pe-
trus de Fujo Creatus Cardin. annoAel. $uœ il.
qui in concilia Constanciensi cum Rdumii Cardlib^
el in hi$pania legaïus ichiima delevil^el duoi Ui$pu^
niœ Reges confœderavtl.
Tàiaram B'^ Silvestri Laleranenti eceUœ restiiuii
Avenionem ac diversas provincias ut palriœ pater
viginti auatluor anno$ rexit.
Jacooi et Salomé Marias, in alto coUocavil.
Tandem anno 1464 mense dec. animnm cœlo reddi-
dil quam S* suscepil de terris iMcia Paulo. 2. Pon-
tifice Maxime, anno primo.
Ce cardinal est représenté en b.ibil pontiGcal, 4a
mitre sur la tète, et ses armes à ses pieds avec
cette devise : Servire deo regnare esl.
Il était archevêque d*Aries de Bourdeaux, et évc-
que d'Alhano, éiait de Tordre des FF. Mineurs et
mourut âgé de 7iî ans, à Avignon dont il avait été
légat a latere.
(\\ Baijavel ajoute : en avril. Il ajoute que ce car-
dinal s*était fait de son vivant élever un tombeau à
Amiens où il voulait être inhumé dans le cas où il ne
mourrait pas à Avignon ou a une journée de dis-
tance de c^tte dernière ville. Diaprés les ordres du
défunt les os durent être secrètement transportés à
Amiens par les ordres de ses neveux. Il avait là
aussi une épitaphc que reproduit Giberti dans son
histoire, H. S. de Pernés (a). Le mausolée d'Avi-
gnon, renfermant le cœur, les chairs et les entrailles,
était, dit le même aue\:ur, en marbre blanc et en
albi^tre de Gcnes : il s^élevait du pavé jusqu'à la
voûte, à dioite du grand autel de l église des Béné-
dictins ( ordre auquel avait d'abord appartenu le
f;prdinal). On y voyait, entre plusieurs statues esti-
\9ées des connaisseurs, des bas reliefs représentant
(a) r>ihi»rti l'a puisée dans Aubéry, Histoire générnle
dcè carà.naux, pttg. 569.
glise du collège Saint-Martial] à costé droid
du grand autel, où est son effigie relevée en
marbre, au-dessus de laquelle il y a cinq
estages représentant la vie de Nostre Dame
et au dessoubz une mort avec ce dicton em
lettre antique, le tout de marbre :
Spectacnhim facti sumns monde at majores et
minores ! nôb. clare ppendant ad quem sialam
redigâur nemine excipiendo cujusvis statoi
sexus vel xtatis ergo misereare super bis
cinis es et in cadâûm fetidum cibum el
vermium ac ciuerem sic ut nos reverteris.
(Dlpuy, v. 662, p. 98, r.)
les mystères du Christ et de la Vierge; on y renir-
quait notamment un chef d'oeuvre tle l'art, conna éa
peuple sous le nom du Transi ; c'était un squelette
couché sur le côté droit, placé au-dessous de TeA-
Î[ie scidptée du défunt, et entre ces deux figures, oa
isait cette inscription en lettres gothiques : SpecUh
culum facti sumus mundo, ut majores et minorée im
nobis'clare pervideant ad quem siatum redigentmr^ af-
minem excipiendo cujusvis status sexus vel œtuàs.
Ergo miser cur superbis? fium cinis es, et in emltf-
ver fettdum cibum et escam vermium ae cinermm ticui
el nos reverleris.
En décembre 1829, en déchargeant le sol de Tah*
cienne église de Saint-Martial, on découvrit la
pierre qui porte le Transi et son inscription ; eUe
fut placée avec hoimeur au musée Calvet. Oo dit
qu^elle avait été enfouie à dessein, en 1791. Je vais
la voir, la décrire comme je pourrtii et copier fidèle*
ment rinscriptioti. Voici très exactement Tinscrip-
tion ; elle est sur une banderole qui est censée flot-
ter au-dessus du Transi et sur deux lignes seulement:
Soectaculum facti sum* mudo ul maioVÊA bt mIm*
tes i noS clare pvideat ad que statu redigetur n
EJ.cipiendo cujusvis status, Sexus vel etatis. Ergo
ser cur superbis^ Nam cinis es. et in cadau feUau âbu
et escam vermiu ac cinere sic et nos reverterit.
Les parties en petites majuscules ne sont plus str
la pierre à cause des mutilations qu*elle a subies.
Véras, page 217, dit : c Joignant le grand aulei
de Saint-Martial et à la droite on voit un mausolée,
tout en marbre blanc el albâtre où sont représen-
tés les principaux mystères de Noire-Seigneur et de
la très-sainte Vierge, depuis la voûie jusqu'au pavé*
Selon les voyageurs et les curieux c*est un des piss
superbes monuments qu'il y ait en France. On lit «s
plus bas rang, entre la statue du cardinal de la
Grange, et du squelette appelle vulgairement le
Transi, qui est un chef d'œuvre dans son genre»
rinscription suivante eu lettres gothiques, trè^d&lfi*
ciles à déchiffrer :
c Spectaculum facti sumus mundo^ «I majores ei
minores in nobis clare pervidcant ad quem statum rf-
digentur, neminem excipiendo cujusvis status, sexus^
vel œtatis. Ergo miser cur superbis ? nam dms es d
in cadaver fœiidum, cibum et escam Vermium ae Ch
nerein sicut et nos reverteris.
c Ensuite on voit sur un petit cadre contre la
muraille, répitaphe suivanjle écrite à la main :
f Ilic jacet Russmus in Xo Pater dnus Dans fraUr
Joannes de Grangia gallus, monachus Cluniacemm
Decretorum doctor, abbas Fiscauensis, deindeepiscO'
pus Ambianemis, postremo vero S. R. E^ardui T»-
sculanus //« S ^ Marcelli, qui obiit an. Dni M.ccccuv
diex\i\ aprils.
c Orale deum pro eo ul requiescat in pace. Amen* •
La statue du Transi n*est point un squelette mais
un cadavre hideux. La reproduction du squelette et
<tu cadavre était fréquente à Aviguon. Dans Téglise
Saint-Agricol il y avait ua cadavre au tombeau de
81
hXl
DXPIGRAPHIE.
AYI
82
VII.
Epliaplie da cardinal d*Âigrefeuill6.
GaiPaume de Aigrefeuille crée ^re^yfer
eardinalis tituli sancti SUphani in Cœlio
monte par Urbain V, et eo après faict episco*
pus Sabinus par Benedict XllI» mourut en
Avignon Tan ÎM5, et gist dans [i'égjise du
collège Sainct-Martiai] h la chapelle Sainct-
Estieane soubz son tombeau sur lequel est
son effigie relevée eu marbre avec cesi es-
criteau au dessoubs :
Hic jacel revcrendissimus ki chrislo paler dns
Gtiilhelinus de Agrirolio decretorum doctor car-
dioalis qui obiil die anno noce v ciijus anima re-
quiescat in pace. Amen.
(H*» pas d*anide dans le Diciîoooak'e biographique
(DupuT, V. 662, fol. 99.)
L'abbé de Veras di^, p. 220 : « Le cardinal
d'Aigrefeuil enseveli dans la dernière cha-
pelle de Téglise en entrant, sur la droite/
elle est au milieu de son mausolée, en go-
thique et presque illisible :
Hic jacet R^mus in xô Pater dnûs Guilelmus
de Agrifolîo Decretoriim Doctor UluH S^ Sle-
phani in cœlio monte S. R. Ë. presbyter car-
dûs qui obîU die 13 mensis Januarii, an. a nat*
DÂiUOi
ÂuT cjus in pace requlescat amen.
Pompée Caliliiia dont on a fait disparaître les der-
niers resles lors 'fune reslauralion très-mal enlen-
diw que celle église a subie vers 183i. Un sqiielelle
était à b métropole sur le tombeau d*Hyacinte de
Uielli arcbevètiue d* Avignon, il n*en reste égale-
ment plus de traces. Le bloc qui porte le Transi et
son inscription n'est point en marbre comme on Ta
Al, mais en pierre tiiie des carrières de Saint-Di-
dier (Yaucluse), d'où on a tiré presque tontes les
découfiores gotbiques qui se sont faites à Avignon
et aux environs. Il est couclié sur le cdté droit, le
bout des pieds, le nez, le bras gaucbe et plusieurs
doigts de la main droite manquent. Plusieurs écus-
sons plaoés entre le cadavre et Tinscriplion oui été
olevéB pendant la révolution, comme emblèmes féo-
daux : c est là tout le mal qu'elle a fait à. ce monu-
Beat que beaucoup de contemporains ont vu et dont
tOQS s'accordent à vanter la belle ordonnance et la
riebesse d'ornementation.
En l'an VIU, M. Puy, alors maire de la ville d*A-
▼ignon, établit dans L'ancienne église de Saint-Mar-
tial one école publique de dessin : c'est alors qu'on
cxtiaossa le sol eique les énergumènes sortis de l'é-
cole de David firent, en renversant de fond en comr
bte ce monument, une œuvre digne des iconoclastes.
Le Transi fui noyé dans les décombres qui servirent
i exhausser le sol. Les dentelles sculptées furent mi-
sei en poussière et les centaines de statuettes de
marbre, d'albâtre ou de pierre de Saint- Didier qui
peuplaient les clochetons devinrent la proie des ma-
çons et des manœuvres qui comprirenl, mieux que
ceux qni dirigeaient leurs travatix , que tout ceUi
valait la peine d'être conservé. M. Requien en a de
pos jours acheté autant qu'on a voulu lui en vendre;
il en a réuni une douzaine,^ représentant pour la
Ëjrt des apôtres. Le Transi était vraiment popu-
j à Avignon. De nos jours encore, quand on
parle de qneiqu^un d'exténué, on dit, parmi les gens
dt^ peuple: Semblou lou Trami deSan-Martiaou,
Et le cardinal Pierre de Crosio-^ mort h
Avignon le 16 novembre 1388, et enseveli
dans Téglise de Saint-Martial où, du temps
de Véras, on voyait sa statue sépulcrale et
ses armes au-dessus des stalles du chœur.
— Voir son épitaphe dans la Gallia cAm-
tiana de Dom Deuis de Sainle-Marthe, 1715;
Tiuscription était sur une plaque do bvowiti
que cachait la boiserie du chœur.
VIIL
Epitaphe du cardlual Berlrind de Qiaoac.
{ïnseriplioii presque entièrement semblable dam Ciacomus.
tom. Il, |)ag 65i.)
Bertrand de Canaco , natif de Limoges,
crée presbiter cardinalis se Potentianœ tituli
Castoris par Clément VII, et eu après faict
episcopus cardinalis Sabinus par Béné-
dict XlII, mourut en Avignon, 1 an iW* et
gist aux Jacobins, a costé droict du grand
autel, où est son effigie relevée en marbre
sur un toaibeau, où se lit en lettre antique :
Bic jacetTë"* in x» pF. diîs Bertrâd* de chanaco
LemoviceiT dioc~genê nobilis utriusque juris
doctor et arcbieps Bituriceu. postmôd patriar-
cba eccUa Nicieîî extitit et deinde ! scâ romlîn
ecclia tt. ste Potentiana pbum cardinalem as-
sumptus et demum sabincïî eps eflectus obdor-
mivit î dïïb die \x an» dni m.cccc.iv cujus
aia requiescal in pace. Amen.
(Dlpuy, v. 662, f. 99, r.)
( N'i pas d*ariicle dans le diclionoaire biographique de
Barjavef.)
L*abbé de Véras, p. 124, dit : Il y a aussi
dans le chœur deux autres cardinaux qui y
sont inhumés, à sçavoir le cardinal de Cha-
nac. Voici Tépitapne qui est tout autour de
sa pierre sépulcrale :
llicjacel Rdlsmus inlco pater D. Bertrandus de
Chanaco Lemovicensis. dkecesis génère nobilis.
J, V. IK Archiepiscopus f . Bilurricensh postmo-
dum palriarcha J^rosolimiiauHS, et adminislra"
tor ecleœ AbricensiSt deinde in S. R^ E, Cardi-
nalem presbiterum assnmptus et denuum Sabi-
nensîs ecleœ epcus e/fcctus,
Obdormivit in domina die 21. maii U04.
IX.
Epitaphe du cardinal de Neufchàleau.
iinseriptian tota à. fait différente dans Ciacomus, tom. If,
col. 680.)
Frère Jehan de Neufchasleau, de Tordre
des Jacobins, parent de Clément VH, crée
presbyter cardinalis tituli sanctorum 1111
coronatorum , et en après episc/jpus os-
tiensis et veliternus par Clémen't VII anli
pape, mourut en Avignon Tan 1398, et gisl
dans la chartreuse do Villeneufve a costé
droict du chœur sous une pierre de manire
tout autour de laquelle se lit r/est escriteau
en lettre antique :
S3
AVI
DICTIONNAIRE
AVI
SI
Ific jacet reverendissimiis xro pater domînus
Joannes miseratione diviiia episcopus Tulten.
sacie romane ecclesie carJinalis de Novo Castro
nuncupatus qui obiil die prima mensis novem-
bris anno millesimo lercenlesimo nonagesiroo
oclavo cujus anima rcquiescal in pace. Amen.
{DupuY, V. 662, f. 102, W)
Par erreur. Du Chesne indique celle épi-
taphe comme eiistanl à Bonpas.
(N*a pas d'article dans le dicttonaaire biographique de
Barjavei.)
11 ne resle plus rien h Bonpas el Tabbé
de Véras ne s'en esl pas occupé*
X.
Epiiapbe du cardinal Blavf.
Pierre Blavi, nalif de Gévaudan, crée dia-
eonus cardinalis sancli Angeli par Bi^né^^
dicl XII dicl XIII , mourut en Avignon
)'an 1W9 el gist dans l'abbaye Sainl Aîîdré
lèz Avignon, au milan du chœur, où est son
efllgie relevée en marbre sur un lumbeau
toul autour duquel se lit en lellre anlique :
Hic jacet revercndus in Trô pater et dns dlîi
Petrns Biavi naone Gaballitan. ex ulroqtie pëiê
de militari geoere procreatus ac de propinqiio
génère felicis recordationis urbani papœ V de-
cretor doclor cgregius Sancli Aogeli diaconus
card. qui obiit anno dTîF si^ccccix el die xu
decembris cujus aia requiescal in pace.
(DtPLY, V. 662, f. 103.)
A fa suite esl une pièce de vers en l'hon-
neur de Pierre do Blavi.
( N'a pas dVlicle dans le diaionnaire biographiqoe de
Barjavel.)
11 ne reste plus rien de celle épitaphe à
Saint-André-de-Villeneuve.
XI.
EpUaphe da cardinal Martin de Paropelone.
Martin de Salve, nalif el évesque de Pam-
pelonne crée presbyler cardinalis liluli
sancli Laurenlii in Lucina par Clément VII
antipape, mourut en Avignon Tan 1W3, et
Î;ist è la chartreuse de Bonpas, au milan de
a chapelle qui est à coslé gauche du grand
autel où est son effigie relevée ^n marbre
sur un lumbeau de mcsme, tout autour du-
quel se lit en lellre anlique :
Hic requiescit revercndissimus î xro "pî dus
dus Martinus de Salva niïcbne uavarrus de civi-
tate Pamp. oriund» ïmïîTo decrelorum doctor
postiuôd refercdar* p uin Ggbriû ppam xT°.
Jiîde eps Pampilon. fT cTdcmumïTsïrLauren-
tii î Lucia pbr. Canlil p dîîni clémente "ppam
Tii" assumptusqui obiit die xxvij mensis oclo-
bris ann. ôûi moccccui. cujus*aïirrequiescat in
paee. Amen.
(Di'PUT, V. 662, f. lOV.).
Autre leçon
Martinus de Salva natione Navarrus de civitate
pmp. oriitnd. primo decrelorum doctor postmo-
duro referendarius per dïïin ggoriuro papam xi
deinde eps pampiionensis.
Celte partie de rinscription est à terre» c*
qui suit est contre le mur.
Hic jacet R. P. D. Martinus de Salva civis et
Episcopus pampilon. decrelorum doetor R. car-
dinalis prsb. t. S. Laurentii in lucina obiit aven.
VI. cal. novembris mcdui.
(D'après le manuscrit de l'abbé de Massif
lian, bibliot. publique, salle Requieo, cx>l«
Section Moutte.)
.( N*a pas d'article dans le dieUoonaire biographique de
earjafel.)
Xlï.
Epitapbe du cardinal Micbel de Paropehnie.
Michel de Salve, nalif el évesque de Panï-
pelonecrée Diaconus cardinalis sancti Geor-
gii ad vellus (sic) aureum, ncfiveu de Mar-
tin de Salve, gist à la charlreuse de Bonpas,
en la raesme chapelle contre la muraille,
■soubs un lumbeau, sur lequel esl son efligie
relevée en marbre avec cesl escritcaa au
dessoubs, en lettre anlique :
Hic reverendissimus pater Michael de Salva
legQ doclor naliôe Navarrus sii Georgii ad veld
aureum diacon* card. obiit npud [Monachum]
Nicien diûc. die xvi men<%is augusti anno duî
M.cccGvi et fuit nepos dTïî Martini cardinalis
Pampilon. vulgarit. nuncupati in bac c.*pella se*
pulti quorum anime requiescaiu in pace. Amen.
(DuPLY, V. 662, f. 104, V.)
Aalre leçon.
f Hic reverendissimus pater Micbaél de Salva
legum doctor, natione navarrus S*t Georgii ad
vélum aureum Diaconus cardinalis obiit apud
Avêneho Tricien. dioc. die xvi mensis Augusti
anno duT mcccvi et fuit nepos JÏÏi Cardinalis
pampelouensis vulgariter nuncupati.
(M. de Blégier, d*après le manuscrit
de Tabbé de Massiiiao.)
(N'a pas d'article dans ie dictionnaire biographique de
Barjavel.l
XUI.
Epitaphe de cardinal de CabassoUe.
Philippe de Cabassole évesque de Cavail-
lon, nalif d'Avignon (1), crée presbyler car-
(1) On le croit généralement natif de Cavaillon,
et Giberti (Jfs. de la bibliothèque de Carpentras), le
fait naiire à Pernes où on trouve encore des desccn-
danls de celte famille. II fut compris dans la promo-
tion du ^ septembre 1568;, sous le litre de cardi-
nal prêlrc de Saint-Marcellin et de SainlT Pierre^
pourvu le 31 mai 1370 de révôcbé de Sabine; il en
prit le titre de cardinal de Sainte-Sabine (Voir, ré-
pitaphe).
85
AVI
DEPIGRAPIUË.
AVI
86
dinalis tituli S. SàbiiKB et en après faict
episcopus cardinalis Sabinos par Urbaio V,
iQOurut à Pérouse le 27 août 1372 et gist à
la cbartreuse de Boupas a costé droict du
grand autel soubs uii tumbeau sur lequel
«2>t son eiligie relevée en marbre avec cest
escrileau au dessus en lettre romaiue :
ilic jacet r"«* in xro p. dïïi PliiUppus de Ca-
bassole dm TsDardî mililis filitis qui primo fuit
êps cavalliôiii. deiude pairiarclia Uierosoliuiitao*
post. S. R. E. pbr. Cardinal. TT. SS. Murcellini
et potri inox cps sabiiiên deniuin legaliis iiiisi>os
a due Gregorio papa xi Âveuioiie bcdeule in
llaliam ad gubernandas ecdesiaî rôlû terras et
obiît Penisii vi calendr. septeiubr. an. dol
BCcxLXXii. cujas corpus ad hoc monasteriaiu
Uiartusie boui pass* delalum» ibidem sepultum
fuit cura dui Argidii Aycellini de Monte Acuto
epi. card. Tusculaiii et alioriuu executorum tes-
tainenti ejus.
(DiPLY, V. 662, f. lOi, V 105.)
Par suite de la démolition de Tancienne
Cbartreuse de Bunpas , les osson)(^nts du
cardinal avaient été déposés, en 1816, dans
le caveau funéraire d une cliapeile dite des
Templiers^ dépendant du niônie couvent. Le
M août 1833 on lus Iranslera solennelle-
iiieiit dans l'église paroissiale do Caumont.
La petite caisse qui contenait ces ossements
fîil alors ouverte. On remarque que les deux
niAclioires avaient toutes leurs dents; on
s'assura à la dimension des os longs que ce
cardinal n'avait guère que cino pieds un
pouce de taille. (Echo de Vaucluse du 29
août 1833.)
BarjaveU dans son Dictionnaire biographie
fuf, donne ainsi Tépitapbe de Cabassol.
Hic jacet U<** in X^<> P.ilor D"* Pbilippus de
Caba^sola, 0*^^ Isuardi niililis lilius, qui primo
fuit ep. Cabcli., deinde pairiarcba Uierosolyiui-
tanus, post S. R. E. Cardinalis pbr lit. SS.
llarcellini el PtAri, niox cp. Sabinensis. demum
legatus missus a Do** Gregorio papa XI'', Ave-
nione sedente, in llaliam ab Gubcrnandum S.
R. Ecdesie terras. Obiit Perusii Yl* Kal.
septembris, anno mccc. lxxu; cujus corpus ad
lioc moaaslcrium Cbartusiensium Bonipusiiis
delatum, ibidem scpulliim fuit cura domiui
Aegidii Aycelini de Monle-Aculo, episcopi card.
Tiisculani, et aliurum executorum Teslamenii
ejus.
XIV.
EpiUpbe du cardinal de Langhan.
Le cardinal de Langhan fut enterré dans
Téglise de Bonpas qu'il avait fait rebâtir.
Ilic jacet dominus Simon de Langhan de Anglia
qnocidara Archiepiscopus Gantuarcensis S. R.
E. PrenesUneosepiSvOpus Gardinaiis, qui istam
ecdesiaro de novo coiishuxit et obiil xxii mensis
julii anno dom. 137G. Orale pro co.
XV.
Epiiaphe du cardiual de Braacis.
Brancas (Nicolas), archevôaue de Cosenza
(Etals de Naples), évoque d'Albano, protec-
teur de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem,
cardinal sous Clément VU; passa en Frat>ce
avec son frère Bulilie, et lit bAlir à Avig'ion
une cliapulle dans Téglise des P. P. Prô-
cbeurs, sous Tinvocatiou de saint Nicolas ;
il y fut inhumé le 29 juin U12. C'e^t lui
qui, en HOO, donna la bénédiction nuptiale
au roi Louis II d*Anjou, et à la reine Yolande
d'Aragon.
Les débris de son monument, dont Barja-
vel nindique pas la destinée, furent trans-
portés des Dominicains , alors atelier de
ibnderies, au mu^ée d'Avignon» où il vient
d'être remonté avec soin sous la direction
intelligente de M. Rcquien.
Véras, page 126 : « Dans la chapelle de
sainte Buse, qui est la troisième du cùlé da
celle de Notre-Dame du Rosaire, et qui ap-
partient à Tillustre et ancienne maison de
brancas, est un très-beau mausolée eu mar-
bre et en albâtre.
« C'est là où sont ensevelis les cardinaux
Nicolas de Brancas, qui fit bÂâr cette clia«
Selle en 1V02 et mourut en iH'l^ et Pierre
icolas de Brancas. » L'auteur ne rapporte
aucune inscription , et le monument lui-
môme, tel qu'il est aujourd'hui n'en révé-
lant aucun débris, il est probable qu'il n'y
en avait pas.
XVI
Epiuphede RayuionJ de Ueaatort ou de Tureniie, ait mu-
née d'Avigiiua.
Hic jacet magnifie* ac puions virq[ illustris dus
Kayiimndus de Belloforti qdam cornes Bellifor-
tis ac vice comes Valezne qui d~m mcccc\x<>
diciii suuin cluusii exlreminn sciiicct XXI die
mciisis maii cujus aïârequiescal iii pace. Amen.
« L*a(imini$tration du musée Calvet a fait
retirer de l'ancienne église des Bénédictins
(Saint-Marlial) , la pierre tumulaire de ce
Baymond de Turennu qui, il y a plus de
auatre cents ans, porta le fer et la Gamme
ans la Provence et le Comlal, et dont les
ruines de quantité de îjhàleaux et de villages
attestent encore aujourd'hui et les ravages
et les fureurs (1).
« Cette pierre était enchâssée dans la mu-
raille, à la chapelle de messieurs de Canil-
lac, qui était située près le cloître. Elle re-
présente un guerrier revêtu d'une cotte
d'armes armoiriée, la tête nue, les mains
jointes sur la poitrine. Cette figure, qui est
droite et non à genoux, comme l'a uit Ho
noré Bouche (2j, est [)lacée sous une espèce
de portique {gothique fleuri) également gravé
sur la pierre. On a,»er(;oit encore le reste
d'un mastic colorié, dont on avait rempli
(1) Vou, ce qu'en disent les historiens dp Pro-
vnnciî, à la dale *le 1589 et années suivantes.
(2} Hist, de Provence, t. II, p. 425.
87
ÀVI
DICTIONiNAIRE
AVI
.88
le creux, plus ou moins prononcé, des li-
gnes formant ce dessin. Ce dernier fait ex-
pliçiue peut-être pourçiuoi Honoré Bouche,
qui avait vu cette pierre sépulcrale, il y a
plus de deux cents ans, l'appelle une vieille
peinture. Deux écussons, aux armes de la
maison de Roger de Beaufort, sont au-des-
sus de la tête de Turenne.
« Quant aux traits et à la physionomie de
cet homme cruel, ils répondent parfaite-
ment à ce que nous en apprend César Nos-
tradamus qui en avait vu un portrait au
château des Baux : « Ce fléau ae la pro-
« vence, dit-il (1), ce Got et cruel Altile,es-
« toit de taille pleine et quarrée, plutôt
« grand que petit, avait les membres forts
« et robustes, la tête grosse et ronde, le vi-
« sage plein et gros, le teint de couleur de
« miel et tirant sur le bazané : avoit le poil
« crespe et noir, les sourcils et les yeux de
« mesme, à l'entre deux des sourcils ayant
« la chair surenflée, ce qui causait deux
« plis qu'il faisait en se renfroignant ( ce
« dernier trait est parfaitement indiqué sur
« notre pierre), avait le nez tirant sur Pa-
« quilin, les lèvres grosses et rouges, avec
« un peu de moustache noire, et ravallée
« sur les deux gonds ou bouts de Tare de la
« bouche; le reste du visage et le menton
« sans poil : au demeurant ayant l'aspect
« assez fier et agréable tout ensemble, res-
« sentant à son homme de bonne et haute
« maison, et qui, facilement, ne supportait
« une injure. »
« Autour de la figure du vicomte de Tu-
renne règne l'inscription suivante en lettres
gothiques.
Hic jacet magnificas et potens virque illiistris
diius RaymuDilus debelloforli quondam cornes
belloforlis et vicecomes valerne , qui anno
Oui Mccccxx dicni suum clausit extremum, scili-
cet die xii<* maii. ejus anima requiescat in
pace. Amen.
« Tous les historiens provençeaux ont
connu 12) cette inscription; qiielques-uns
même la rapportent, et cependant ils ont
persisté à dire que le vicomte de Turenne
s'était noyé en 1399, dans le Rhône, vis-à-
vis Tarascon, en fuyant le prince de Tarente
qui le poursuivait avec des forces supé-
rieures aux siennes.
« Parmi les historiens, le seul père Pa-
nin (3), tout en le faisant mourir dans le
Rhône, à Tarascon, reculerait de deux ans
(1) HUtoire et chronique de Provence . Lyon ,
Degoud i6i4, p. 5??i.
(2) César de nostre-dame, lieu cité. — Saxi pon-
tificium arelatense ; Xqu'is scxlis, 16i9, p. 584. —
Honoré Bouche, //û/. de Provence; Avignon, 1644,
l. il, D. 425. — Gaufridi, Uhl. de Provence, l. I,
p. 270. — Teyssier, Hisl. des papes qui ont siégé
à Avignon; Avignon, 1774, p. 4i9. — Bouché le-
JEUNE, Essai sur CHist, de Provence; Marseille,
1785, t. I, p. 595. Lemodlb de la Lalrière, Abrégé
chronologique de l' H lit, d'Arles; Arles, i808,p. 261.
(V\ fiist. générale de Provence; Paris, 1784, l. UI,
p. 2^0.
l'époque ae cet événement tragique, arrifë,
selon lui, en 1401.
« Cependant il paraît que Raimond de
Turenne vivait encore en 1W)8 (1), puisque
celte année-là, il fut absous, par Pantipape
Btnoit XIII, de toutes les censures qu*il
avait encourues. Mais la date de 1420 que
rinscriplion susdite assigne à sa mort, n en
est pas plus exacte pour cela, puisque Tu-
renne avait déjà cessé de vivre en 1417, si
l'on en croit 1 Art de vérifier les dates (2).
En effet Eléonore, sa sœur et son héritière,
rendit hommage au roi Charles VI, des ter-
res qu'avait possédées son frère, le 5 juil-
let 1417. »
XVil.
£; iia|ibe el biographie abrégée du cardiml d*Aigpe-
fouille.
{ExtraH du Us. de la BibL Royale. Suppl [ranc., d« 891.)
a Guillaume d'Aigrefeuille, Lymosin, doc-
teur en décretz, notaire du pape Urbain V
fut crée prebstre cardinal au litre de S. Es-
tienne du mont Cœlius à la seconde création
qu'il fit à Marseille le douziesme may 1367,
où il fut crée seul. 11 fust à Tesleclion de
Grégoire W en Avignon et à celle d'Urbain
VI à Rome ef à celle de Clément VU à Fon-
dy, en la campagne de Rome, lequel l'en-
voya légat en Allemagne au commencement
de son [)ontificat pour persuader à l'empe-
reur Charles qnatriesme et aux primas du-*
dicl pays que ledit Clément estoit le vray el
légitime pape et partant que Urbain Vi es-
tait à rejecler; desquels toutefois il ne fust
receu, ains rejecté et suy virent ledit Urbain.
Il fust depuis crée evesque cardinal Sabin
(titre) que souloil avoir son oncle, par Be-
noist XIII. Et lors il estoit archi prebstre de
la sainte église Romaine el doyen des cardi-
naux. Soubzle pontiticat duquel il mourust
en Avignon, et là enlerré, en Tesglise du
collège deS. Martial, congrégation deClunv,
assavoir, en l'an 1405, le xi* liudictpontiliccà,
avant sa première abrogation au concile de
Pis.e, assemblé pour oster le schisme causé
par ledit pape Cléuïent, en France el inno-
cent sepliesmo à Rome.
« L'auteur du manuscrit de St-Victordit
qu'il estoit vicaire du S. Siège lorsqu'il fut
faict cardinal et plusieurs s'esmcrveilioient
comme estant si jeusne il avait esté promeu
au cardinalat el d'aullanl qu'il n'availencore
atteint l'Age de vingl-huicl ans et n'espiToil-
on point lorsqu'il y deusl estre advancé,
mais on disait que lé pape avoit esté meu à le
faire en considération de Guillaume d'Aigre- ,
feuille prebstre cardinal au litre de Sainte-
Marie au delà le Tybre, duquel lepapea.voil
esté compagnon etlamilior lors de sa petite
fortune, lei^uel, après Dieu disait avoir esté
1eprincif)al promoteur et auteur de son es-
lection à la papaulté duquel Guillaume estait
nepveu, cesluy, portant meismes nom, sur-
nom et armes, lequel, comme le dit susdit
(1) Baluze, Hist.pap. Avenio.; t. H, p. 1156.
(i) An de vérifier les dates, 5* éilil., Paris, iï&4,
t. il. p. iOô.
»
BAI
n^EPlGRAPttlE.
BAI
90
auteur dès le temps de ses estuae et jeu-
nesse jusquesa!ors(fut)de bonne renommée,
de Tie louable et conversation honneste. Et
disoit-on qu'entre ceulx de son aaze il estoit
assez suffisant. Il estoit fort beau deTisatge,
de belle stature et autrement disposé à tout
bien.
c Ce cardinal fust du nombre de ceulx de
sa robbe que Grégoire XI commit pour vérif-
ier les escriptz touchant les révélations de
Saincte Brigitte, vcfve dTIphus d*Ulphase,
prince de Néricie, diocèse de Licope , au
rojauDie de Suetie» Inquelle estoit décédée à
Rome Tan 3* du pontilicat dudict pape *en
r/lge de soixante et dix ans et enterrée h St-
Laurent de Panisperna, puis transfferée en
son pajs. Lesquelles révélations traduittes
de son langage.... en latin auroient esté pré-
sentées audict pape par la tille de sainte
Brigitte qui avoit nom Catherine et par le
confesseur de la deffunte et ce aux fins de
procéder après i la canonisation ; laquelle
toutefTois ne fut faite que soubz le pontifi-
cal de Boniface neufviesme, lequel entre
autres cardinaux députa Martin Salva, doc-
teur ès-droitz, évesque de Pampelune et
référendaire du pape Clément septiesme,
séant, en son obédience en Avignon pour
voir le recueil aesdites révélations gu*avaiC
faictPtinm^f de Turrecremata qui fust de-
puis cardinal, et ce par Eugène IV*, suc-
cesseur immédiat de Martin V, lequel ap-
prouvra la canonisation que ledict Boniface
avait faict. Clément, le constitua en Pan
premier de son pontificat légal à (Litomitz^)
au royaume de Boesmc et aux provinces de
Trieveset autres situées en Allemagne. Lors
de laquelle légation il exécuta et confirma
les lettres de chartre d*Ademarius, evesque
de Metz, touchant Texceiilion et privilège de
Tabbaye de St-Arnoul, stctuéc audict lieu.
Le susdit ms. porte que icelluy Clément
ayant esté esleu, entre les plus capables,
il renvoya à Tempereur pour faire entendre
sa justice.
« Le tombeau duquel cardinal est presque
tout ruyné, et ne peut on lire que bien peu
de molz en son épitaphe :
Hicjacet reverendissimus dominus Guilielmus
t Ailleurs on trouve cecy :
Guilielmus de Agrifolio decrelorum doclor
presbyter cardinalis Sii Siepliani in Cœlio
monte qui obiit Avenione sub Benediclo XIU. i
B
BAGNACAVALLI, dans les Etals de TE-
glise.
I.
Eglise de Saint-Pierre insilvis.
Fragiii€ol de ciboire en marbre de Paros, sur i'aulel 6ga-
lemeDl eu marbi e de P^ros.
flVedonisFi et sci Pelrl apostoli icmpori-
btts Dn. Deusdedit Joaiinis umilis ûbépc
pr fecil per iud. v.
[Cardinal Maï, p. 185.)
Il
lieu incertain.— Cathédrale de Saint-Léon,
peut-être à iiagnacavalli.
Sv on ciboire de marlire placé aujourd'hui aux foots
bapttsiiiaiix.
t Ad honoré dni lir xFl et scô Di ienilricis
sempcrque virginis Marie ego quidem Ursus
peccalor dux fieri jussii. Rogo vos qui hune
legilis orale pro me Temporibus domno luh.
PP. et Karoli terlioimp. iud. KV.
(Card. Maï, 185, 3 ; Muratori, 1962,1.)
BAILLAY ou Baillet, anciennement Bail-
LF1L, village î six lieues de Paris.
Son étatise est déJiée sous le titre de S.
Martin.
Au pilier du chœur, on lit cette in$cri))tion :
Cï-GiST
Haolèl puissant seigneur messire Charles d'O (1),
descendu en première origine de la maison de
(I) Ce nom singulier, composé d*une seule lettre,
Tient d^m vilkige du diocèse deSeez, en Normandie,
faire Sécz et Âi|[entan.
Bretagne, en son vivant chevalier de Tordre da
roi, gentilhomme de la chambre et capitaine de
cinquante hommes de ses ordonnances, sei-
gneur châtelain des ch.Mellenies, terres et sei-
gneuries de Frauconviile-au-Bois, Buillel en
France, Bazemont, Avenues, Moliens, Yillers,
la Muette de Fresne, Loconville, Thibivilliers,
Moutmorin, Laillcraut, Vecquemont et de Me-
zelan en partie, tils de très- haut et puissant
seigneur messire Jacques d*0, qui fut tué en la
bataille de Pavie, eu son vivant chevalier de
Tordre du roi, gentilhomme ordinaire de fta
chambre , et enseigne de cent gentilshommes
de sa maison ; et de haute et puissante dame
Louise de Villiers-TIsle-Adam, lequel mesure
Charles d*0 trépassa en sa maison de la Muette
de Fresne, le 7 mai 1584, âgé de 65 ans.
Et haute et puissante dameMagdeleine de TOs-
piial-Yitry, dame de Galetas, descendue en pre-
mière origine des ducs de Milan et de Nnples,
en son vivant femme dudit messire Charles d^O^
laquelle trépassa en ce lieu de Baillet, le 22 mai
i597, âgée de 73 ans.
Ils sont tous les deux flgurés sur une
tombe.
Au soncluairerst une représentation en
pierre d'un chevalier à genoux avec sa fem-
me, sur deux pilastres d'ordre corinthien.
L'inscription marque que c'est Jacques d'O,
chevalier, gentilhomme ordinaire de la cham-
bre du roi^ seigneur de Baillet, Franconville^
Martin-Ravenel et Vienne sous l'Eglantier ;
et Dame Anne huilier son épouse; lequel a
fondéf audit Franconville^ le premier couvent
91 BAL
de la réforme du Tiers Ordre de Saint-Fran-'
çois. Il mourut le 3 janvier 1613, âgé do 56
ans, et elle le 30 avril 1628, Âgée deâi ans.
Au bas se ht en latin, nue c^esi Jacques d^Of
marquis de Franconvilfe, Seigneur de Baii-
let, (lui a fait ériger ce monument en IGi^.
iHuRTAUT et Magnt, Dictionnaire de Pa
ris et de ses environs.)
BALDOCH, en Angleterre.
Epitaphe de Reynaud d'Argentan.
Duos régtise de KalUock.
Reynaud : de : Argentan : ci : gist :
[Geste ?] Chapelle : fère : fisl :
Fu : cliivaler : seynl (e M;irie ?)
'^•x)doni : lii : pur : Talme : prie.
(Sainte-Marthe, t. I'% cxvii )
BALE, en Suisse (1).
Ancienne cathédrale.
1.
Georgius ab Andlo primus Rector Acad. Basil. Addo
Doniini 1460.
Nnbile gemma milii pro avis abavis<|ue décorum.
Quorum virtutem Tcutona terra stupet.
Conjunxi doctas clara cum stirpe Camœnas
Omatu hoc plncuit condecoraia genus.
Posi, primuftgcssi regalis scepira Lycaîi,
Jsla quod visum est condere in urbe Deo.
Nunc niea mens sese cœlesti obleclat in aula;
Ast hoc in tumulo rooiliter ossa cubant.
II.
Aa-dessons.
Hic jacet insiguis virtnlc insignior omni
Georgius de Andlo, nohili vir sanguine clarus,
rraelalorum decus cunctis gratissimus uiius,
Fulserat hoc Teniplo pariter, et in Leuteiibaco,
Fgregius ambannn Pru'posilus Ecclesianmi
Alque in hoc primus Ûoruit dignissimus urbe
Siudii Rector almi, nunc sine nomine pulvis.
Sic spes, sic gaudium, sic transit gloria Mimdi.
Omnibus stat brève et irrccuperabiie tenipus.
III.
A gauche.
D. 0. M. S.
GATBAEiNiE, IIuLORicHi Comît. Tliierslcinl,
e
Rodoin Marchionis Ilachhurgens.
Landgravii Brisgo.'e,
primi ex ea faïuilia Rœielx Domini
Conjugi,
(1) Les épitaphes que nous donnons ici sont ex-
Iraiies de Touvrage iiililulé :
Urbis BoêiL epUaphia et in$criptione$ omnium
lemplorum curiœ, academ, et atiar. œdium public,
lat, et german, quitus reliauarum orbis urbium mo-
numenta et inscriptiones seteclihê. et elegantUs, acces-
serunt. De quorum usu in prœfatiotie disêeri «r, cura
et tabore M. JonA!<f?ris Grossi , pastoris Ecctes. Lf^o-
nard. f6tr/., cum indice nominum et rerum; un vol.
DICTIONIUIRE BAL
RoBOLFi Matri,
WiLHELHi Avke,
RoDOLFi Proaviae,
Pbilippi (in quo stirps mascula desiit) A
multarum ejus sa^culi caUimiUU
spectatrici,
Anno post exequias ccxii.
virtutis ergo
S. P. Q. Basil. Tcmpliini inslaurti
ullimi leuiporis
Anno M D m c.
M. H. L. p.
IV.
Au-dessous de son porirs't.
Anno Domini m. cr.c. lxxxv.
xu. Kal. April.
obiit
Nobilis Domina
Katbarina de Tliierstein, etc.
V.
Près de la crypte.
Anno Domini u. cccc. xxvi.
IV. Non. Martii
obi il
Dn. Johannes de Hohenstbip
Decaniis hiijus Ec-
clcsi;e :
Ejus anima requicscat .n pace.
VI.
Dans la nef, !li droite.
Anno M. ccc. lxvii.
ux. Idus Octobr.
obiit
GONRADVS SCALARIVS,
Archipresbyler hujus Le-
clesix.
VU.
Obiil Strenuus Vir
Werkuardus de Rotberg Miles. . .
Anno Domini 1470.
Vlll.
Laudibus seternum Pra;sul cclebrandus in s
Anioldus jacet hic, queni stirps clarissima
Edidit, et clara vexit ad asthera virtus.
Lux Praesulum aima, dccens et régula cler
Canonum eximius floruit et ipse Doctor.
Arduuni impcnderat paci ubicunciue labore
Et ndus Patria: scmper zelator erat.
Cunctis, pius animo, ceu aiter amore parei
Fato rapttis lugubri annis florentibus héros.
Obiit et totam replevit Incrymis urbem.
Auno Domini ii. cccr.. lxux. die 7 me
IX.
Anno M. ccc. lxvii.
X. Kul. Febr. obiil
>5 BAL
ThimiiiGcs de Ramstein
PraeposilQS liojus Eccle»ix :
^uju8 anima requiescat in pace.
X,
Anno Domini m. ce. lxxit.
Idib. Septembr. ohiit
llenricus de Nuvvenburc,
hiijus Ecclesi» Episcopiis :
Cujas anima requiescal in pace.
XI.
Ânno Domini m. ccc. xit.
XVI. Kal. Aprii.
obiit
Gerbaruos de Wipiiice!!,
hujiis Lccleslae Episcopiis :
Cuj:is anima requiescal in pace. Amea
XII.
Anno Domini v. ccc. lxxxiii.
111. Kal. Jiinii, obiit
Dn. BcRKUÀnDus de Màsmu!(Stcr,
Miles.
XIU.
Anno Domini m. cccc. xxxiii.
obiil
Arckiepiscopus Mcdiolauensis.
rEPlGRAPHlE.
XIV,
Anno M. cccc. xli.
lerlia Idus Jauuarii
ol)iit
OcFRiOâ de RoFLETO, M^uriensis
Episcopiis ex Allobrogibus.
XV.
Anno M. cccc. li.
postrid. Epipban.
. obiit
RcTer. Dn. Fridericos ze Kbbui,
Episcopus Babil., etc. .
XVI.
Anno Domini m. ce. xc.
T. die mens. Septcmb.
obiit
Reverendns Dominus
Petrus Rïcii de Richehstew
Fpi'copns Basiliens.
Ciijiis aninta requiescat in p .ce.
XVII.
Anno M. cccc. xxxvi.
in profeslo S. Tliom;c.
obiil
Reverendiis Dominus
D. i0HA.^!CE$ de FLEr.KE.^STEl!>(,
BAL i4
Episcopns Basiliensis.
ijus anima requiescat in pace.
XVIII.
Anno Ddmini u. ccc. xcti»
circa festum Quadrag.
obiit
Rodolpbus Monacbus,
Decanus hiijus Ecclesiae
«
XIX.
droite de l^aulel.
Cbristo ScrvatoriS.
Des. ERASMO roterodamo , viro omnibTS modis
maximo, cvivgjncompambileni inomni discipli-
narvm génère ervditionem pari coiivinclam prv-
dcntla posteri et admirabvnivr et praedicabvnl ,
Boiiifacivs Amerbacbivs , Hier. Frobeiiivs ,
Nie. Episcopivs, baeredes, et nvncvpaii STpremae
svx volvntatis vindices» patrono optimo, non
memori», qvam imm'ortalem sibi editis Ivcv-
brationibvs comparavit, iis tantisper, dvm or-
bis terrarvm stabil» super fvtvro acervditis ubi-
qve geiitivm coUoqvvtvro, sed corporis mortalis,
qvo recouditvm sit, ergo » boc saxvm posvere.
Morlvvs est iv. eidvs Ivl.
iain seplvagenarivs
An. a Cbrisio na to
M. 0. XXXVI.
Dis. Eras. RonnooAUf m amici svb boc saxo oo.^KBAirr.
XX.
Devaat le cbœar.
Anno Domini m. c. lxvii.
XV. Kal. Seplemb.
obiit
Rêver. Dn. Ortliervs de Yrobvbg
Episcopus Basiliensis, etc. (I).
XXÎ.
Chapelle de Saiot-Gail.
Anno Domini m. c. lxxvii.
obiit
Rêver. Hvco de Hasenbvrg
Episcopus Basiliensis.
XXII.
Devant la sainte table.
Hic sepuHus est
JOBANNES de YeNNINOEN
Episcopus bu jus Ecclesise
Anno M. cccc. lxxviii.
XXII. Decembr.
Ciijus anima requiescat
in pace.
• Voealur Frincepi pfudenê
XXIII.
G. S.
S.MOIf SVLCERVS
(I) Epitapbe de 1167, retrource en 1381.
95 BAL
TbeologTS
«dis hvivsce ann. xxxiiu
vervs vigilaiisq;
aatisles,
▼traa. manv vincain Domink
8vi excoWit,
Schokin Tbeologicam erexit
alq ; rexil :
ûda doeendî adsidvitate
svspiciendvs,
viue sanctimonia ei
Drol}is mortbvs
imUandvs»
VixU annos Lxxvn*
6. An. Sal. cb b xacT*
XII. Ivni*
XXIV.
Dans h nef, k gauene.
Anno M. ccc. lxt. ult. lonît
obiit
I0H4NXES SeMN de MuNSlIfCEN
bujus Ecclesiae Episcoptis.
Ejus anima re<|uiescat in pace.
Honortficse mémorise
Rêver, el Clariss. Yiri
D. loH Beatî Helii Bas.
Qui ciim X. An. Oral. Profess.
elxxx. An. Gymnasiarcb.
Ingeniis quaniplijt*ini.
Virlutis ei Uonor. œdes
singulari cum dexieriiale aperuissel»
in cœlest. beaiit. sacrarium
11. An. et Yi. mens, septuagenario roinor
sine doloris indicio Cal. Jan.
Anno M. m:, xx. placide Iranslalus,
bum. morlalilalis exuvias
bic ubi sacris interfuil^
dcposuit.
XXV.
Anno M. cccc. Lxxr.
▼I. Dec. t)biit venerab. Dii.
JOHANMKS de SCHELLENBERG
Canonicus bujus Ecclesiae.
Anno Domini m. cccc. lxxxth.
m. mens. Juli obiit
Hcnncvs de Oberkirch
Canonicus bujns Ecclesiae.
Quorum animae r<Hiuiescuui in pace.
Orate pro iis :
Quia multum valet precatiojusti assidu.i.
XXVI
Obiit
JoH/u«NES David Capellanus,
fuudator perpetu;», et 4!iet.
MCTIONNAIRE
BAL.
Missae fratemitatis beatae Mariae».
bujus Ecclesiae.
XXVII.
Iohannes Rodolphds de HALvvLf
bujus Ecclesiae Canonicus
et Custos»
PrxbloFum Ganonicoruroque
religione et integrilate
nulle inferior,
Anno M. D. xxvii. xii. Fc!:r.
magno multorum bictu
[^Itciler decessit.
XXVIIK
lebovae S.
JoHANifi ab Vlii
Wellenberg., etc. Dora.
Viro
Vere nohili el stren.
ptelat. humilii. candore.
prudent, speciatiss.
nhistr. Marchio.n. Badensis.
et Uacbberg.
Schopfenbeim. An. iv. Prœfecto»
Badenvvil. An. xii. Satrapae,
Rœiel. An. xx. Arcbipnes.
et Annis x.
Consilîario emerito,
pie, placide defuncto»
Filii Par. desîderatiss.
c. L. p.
B. ann. lxiu. m. 2. d. 9
e. ann. cb b cxiix»
m. iul. d. 5.
XXIX.
Deo Exercituum a.
VDOLPHvs Baro Salicvu de Salis
quem Avi Rodolphi, Patris Herculis
avita virtus ad militaris gloriae spem etexit:
cum xvk xtal. anno in Galliis Dux
Heurici II. munificentia
inter auratos Equités altectus esset:
Venetuni militen»
Archîsiraiegus prudenter rexisset :
Divis Caesaribvs
Maximiliano II. Armamentarit Tribun.
RoooLPHO U. CbiUarchus ordinar.
in Senatu, in Castris»
fidem, prudent, fortit. sum. com probasset :
Ylriusoue favore auralus Eques;
Hujus insuper
Liberi Baronis iilustri tit. œcoratas,
fessa tand. aetate
solalîo div. verltatls» puraeque relig.
Basileae gmio sibi bospit. perfmitus
In cœleslem stationera septuagenar. proxiia
96
BAL
lento decedit aslbniate.
Clavma Comivnx
ei aniiq. Griniellor, Equit. prosap.
oriunda marito desideraliss.
M. c. L. parent.
^. an. Cbr. cl3 lac. Maiii. vit.
XXX.
Qoadriennio post,
Haritiiin desideratiss. secuta
Clavdia Griiiella>
Heroina
Corporis animîqne dotili.
supra sexuni speciatias.
aslat. Lxiik
Gbron. languere exhaastal
TeraB fidd
palinam , in Cbrislo Iriumphans,
obtinuit»
xxiT. April. M. DC. !▼•
XXXI.
Sl€ISMVtfDO A PnRT*
qftm pvrioris religion, proressio
ab Ecclesiae Basil, praep.
arcere non potvit,
YIro Dobîliss. bistorianrm
periliss. mecbanicanrm
art. stvdîosiss.
¥xor roœrenscTm
lib. p.
B. ann. xxciii.
6. An. Cbrisli mdlxxit*
Kl. Febr.
XXXII.
Anno Dn. m. ccc. lxxxt.
Kal. Aiigust.
RoDOLPHos Frowblart
Presbyter , TbesaHrarius,
et Canonicus bujns Ecclesi»,
Aliaris civium supern« hujus Gapel-
lae dotalor»
cujus anima requiescat
•in pace.
XXXIII.
Bernard v8 Brand Basil.
armis pariter, togaque clarus
polit, lillerarixqiie Reipubl.
omaroentum,
post Jnris utriiisque licentiam,
Aquila in Gallias la la,
Tribunitiae dignitati, ad quam
Redax ascenderat,
otii se lilerarii amore subtrahens
Yarnspurgens. Gomitatul
per aliquot anno^ praeflcitur :
Trépidant! înde Reipubl, statut
DXPIGRAPHIE.
BAL
duobus yix, tribusve annts reddît.
sepiuagenario major
pestilenti sopore occombit.
Heu patriae,
heu uxori , liberisque roopstlss.
Anno cb. lo xcihi. yi. IJ. Juli
XXXIV.
Fermants £sdra8 heic
Straboq ; conditvr.
Si pWra qvaeris, audtes :
Sebast. MTnstenrs IngeHi.
Tbeolog. et Cosmogr.
in ter prinu» svmmys,
Soiennem Asoensionis mem.
anno sal. hdlii.
ougor sexag. morie pia
illrstraviu
XXXV,
iEtemitati,
iOHANNES OPORINYS
Bas. TfpographTs,
doctes, operesvs, elegans
libris innYmeris
irirlTtTm baerede ex it.
eooiTge Tnico
reliclo,
pvblicis lacryniis, pri?.
pietate,,
sexagenar. maior
Helc cond.
XXXVI.
Operosvs OpoRimrs
beie sitTS est.
ergo requiescit Arion !
dixisse plvra fas nefasl.
an. sal. imlxiix.
pr. eid. ivl.
aet. Lx.
XXXVII.
Heus quisquis es.
Qui claror. Tiror. memoriam colis,
adesto:
Et Acad. hujus incl. immo Reip. liter
îceni doleio.
Qua
Samtele Grtneo J. G. Celebbr.
(Magni iiiius Simouis Filio)
orbata
squalore languet.
At quo Tiro?
Jus Komanor. annos p. m. xxx.
magna dexteritate docuit :
Juris consultor. Infulîs (qiiod mirere)
'ultra trecenlos etscxaginta
Quorum magna pars ad Reip. clavuw
n
BAL
Tariii îit lucjg sedet.
Palriani consUio, manu, llSigua
prudciiier juf it :
Hamanitaiem erga omn. peregrinos maiime
bonorum plaiisn excrcuil.
Homo (ut niulla paucis) omnium horar.
H«c si le moveut Vialor,
lloc unum-saltem', ut, qux iMipersuni, Acad. luinina
diu vivant, lecum igise precator.
Amict coliimna )iac et solatio
privati
Exig. boc magnai devotimis HoDamenl.
tnœsii
p.p.
1. Ann. Lixiii. e. ann. cb. b. le.
i-iilPI
i
§
■^
3
^îîilIlilHlîijî
i
i
i
h
il
1
i
"liJèliÉifsji
*fs:ris-hl.ilif
|-'3l. 5iii.ï=îîf
Hsl-nUum
1
!
1
XXXIX.
D. HwKON CEMVSi£(
Hed.eL Philos.
et POLVCAKPI OUÏ f
TTpograpbi :
ille ixu. Un. M. iil.
sai. MDxuT.
AUtE BAL
bic rero Ht. Hart. d. xiiit.
■ai. HDuciit.
pie decessit.
XL.
Ch. S.
Iacobo Sigishvkik)
E iiobili Trurhsessiorom de Rbeinfelden
familia oriundo,
eu m post
eiactam forliler in mililia
juvenlutem
dômes L quieli se dedisset,
frequentibus Podagrx dororibus
- exercilalos ,
affiscii corpom languorem
spiritualis grattx incremento abunde
resarcivisset :
tandem
Cardiaise tyranntde
eneclo,
Habia Cleopme Bhenneu
mariio desideraiiss.
bumame peregrinat. consorti detideratiss.
B. AnnnsiT. m. xi,
o. Anno cla b ctit. Uaii xix.
xu.
En libi Vialor,
UcoBi Meiebi Tbeologi inculpât!
humaiias relliquiag :*
Qui Pronvo Henrico Senatore :
Avo Jacobo Console :
Paire Itodolplio Senatore. Depot. Acad.
Annbcb. b. sivi. Basilex nalus,
a Simone Grynxo e 5. fonte sascepbis,
rcnascenlis pietalis castra,
Di ici bu s es ira lis,
Osvraldo Mjcowa Basilese^
Woir. Fabric. CapiLone,
Hart. Bucero , Argentin» ,
Pbii. Melanlh. Wiltebergie
provide seculus,
Posteaquam Ecclesiae Dei domi Torisque,
aniiisplus minus tL.
conciaiiando, consolandoque,
erga pauperes liberalis, ei^a xgrolo*
oISciosus,
pari promtitndiiie, deilcrilate,
constaniia miiitstraBsel :
ocluagenario p roi i mu s
e Tuncbri suggegtn apoplexix turbine_
non pneler spem v»tumque abreptus
coclesLîs consolaiLonis gaudia
fldeiis vigilansqoc «ervus ingressut est :
Agne Conjuge
Capiioiiis Glja, Buceri privigna.
eitius mater Wtbrandis a Rvsenblaii,
101
BAL
DEPIGRAPIIIE.
Oecoiampadio, primo roariu impu fiierai,
ciiin sena proie
manio, pralique pienliss.
M. c. L. par.
obiit Anno 1604. 27. Nov.
Positom a D. Jacobo Zfingero
XLH.
- C. S.
lOBANNI RaHTI?IO
Ainbi^^o
Clinico elcgaïUi, Cbirvrgo
felici
XL. ann. tst alq. frrctT
Civit. Rasil.
qvam sîncerae pielat, stvdio
ann. sel. xxxii.
primvin incolere ceperat,
graliose adeplo :
qvnc menses vix xi. aed
ocieniiio minor,
«vpervixil :
Tt ihori et peregrînat. sic beati
qvoqve reditvs soci»
fidiss.
lohannea et Gaspanrs F. F.
Nejicictiii irib. sororib.
earvniq. maritis
mœsltas.
Parenlîbvs desideralîss.
P.
Ob. paler xxiii. ian. nat.
d. barbtoloin.
Ob. mater xxx. dec.
M. D XXCII.
TifpbMi Domino ?i?iis, niiiir fimore fandiiSy
VîTo magià DouiiuOp diairo>quc eipecio ?ie|JOies.
XLllI.
Rie Jacel in cespite Canoiiicus et Scholasticus isie,
De I>omo nalus moribus et a ne probatus,
Qui fiiii binominis dicliis Ioanties Ulricus,
Anno niillesimo cccc. quadnigesiino quarto,
ni. Januarii roense obiil, quarto die
Cfii s'a propiiius Deus qui est triiius et unus.
XLIV.
flic jacel arte Plato, Cato vi^, Tvllivs ore;
Verines corpvs alit : sp'.ritvs astra tenet.
Anno salvt. m. ce. lxxxii.
XLV.
es.
lOH. ^RIII. MeXXIXGCRO,
Vîro Clariss.
Qui Senatus Patriae Serin.
Subinde Reipubl. Arcliivo
Aiin. XXXI.
FIde bona, iamaq ; intégra
pnefuit ;
Ael. ans, lxit. ex paralysi
BAL
apoplectico,
mœsia Lihb. pieUa
Par. incompar.
P.
M. D. \XC1V. VI. VlIiE.
XLVI.
Barra RiE Nicolai
fœ]nin;e pudiriss,
Qn;e Guil. Gralarul. M. D.
Cliristi causa exuleni
Conjugal! fide comitala,
Patria Bergamo, ann. xx.
spouie caruit,
El ut eundem cœlcsti donatum
ci vi la te,
posl. iL an.
niortalis Exilii
sequcretur,
aeternac rcaiituta est pairiaR.
ËLISARETn GrATAROLA
aniital. b. m. m. cum 1.
cb b Lxix.
XLVII.
D. 0. y.
Gtlielxo Gratarolo
Bergameusi,
ariium ac medic. Doclori,
Me<lîciq; filio,
in Medicorum Basil. Colieg. cooplaU>,
ob Kclig. exuli,
coiijugi cariss.
Barrara Nicolai
f. c.
Obiit aeiat. sux ann. ui.
Cbristi mdlxviii.
d. 16. April.
XLVllI.
Anno M. ccc. lxxvi.
xviii. Febr. Obiit.
Ctnradvs de Sogre.
Capellanus S. Pauli, vit» dcvotissimae.
XLIX.
HVLDRICHI ISELII I.-V. D.
Cultor Jusliiiie fui severus,
El ver» Pielatis indagator :
Vtramq ; ad Superos comes secutus,
Hoc Naios moneo ac seros nepotes»
Discant Jusiilix*, ac Deo parère.
0!)iil, Ann. Clir. m. d. lxiv.
L.
Epitaphe a* un anonyme,
Vila abit, morsvenit.
Fac ci 10, qvod voles.
Fac bcne, qvod ooiea.
lot
103
BAL
DlCTlONiNAlRE
BAL
104
LI.
Anno Boiniiii m. cccc. l.
quinU posl fesiiim S. Bartholomaci
obiit
Veneralnlis et egreglus Yir
Dn. loUANMEsWlLER,
Doctor Decreloruni,
el hujus Ecclesix Decaiius.
Fjus aiiinia requiescal in pace. Amen.
LIL
Anno Domini m. cccc. xxit.
vigiiia Sancli MallUxi»
obiil
Tenerabilis Dominus
NlCOLAVS SWNER dC
Lin.
Epitaphe (THotroan.
Trinuno S.
Franciscts HOTM^miTS
ex an t. el nob.
OUnannor. famil. ap. Siles. Germ. Pop.
Lulei. Paris, nalus,
plus, iuiegerq ; Juris justiliaeq ;
Anlistes ,
Jus C. Rom. scrip. illustr.
Valent. Cavarr. el Avarici Bilur.
ann. mullos docull :
De 8um. Reipub. consullus
sap. resp.
Légat. German.
Bub. Karol. IX. Franc. Keg.
prospère gcss.
Patriam ob civil, bell. sponte lînq,
In German. ceu Pair. allr.
conccss.
Priucipib. cb scient, et prob.
acceptis.
Basileœ Rauracor.
publ. damno luctaque
plac. fato funct.
b. An. Lxv. m. 5. d. 20.
lob. F. amicique Basileai
P.
Francisci Hotomani J C.
roorlales exuvias tantisper
asservandas»
du m
Chrislo jal)enie immorulcs
exsurgani ,
amici bub boc saxo
deposuere ;
loco bonoris ergo ab Acdis
Curatorib liberaliter
concesso
\ixil An. Lxiii. mens. 5. d. iO.
Obiit prid. eid. 'Febr.
An. cl3 b xc.
Gallia progenult : serval Ba^lea sepolimi :
luieriius eipers ncmeo ubique vigel.
LIV.
CàSPARI D'anglvex
BuNAcvRTii Barouis
Chastellartii, mortales
reliqvise.
LV.
WVNEBALDVS HeIDELBECK
Episcopal. Canceliarius,
obiit 6. Kal. Jan.
Anno M. cccc. lxxxiii.
LVÎ.
D. 0.
lOAMHES IaCOBVS GrINAVS
Tlieolog. Celeber.
Basil. Eccles. quarlvs Anlisies»
el Acad. Professer :
Posleaqvam in lviu. annos,
Roeielx in Marcbion. Bad.
el Heidelbergae in Palatinalv :
irOliss. vero Basile» Ravracorvm
sinipliciiaie cordis,
sincerilale doclrinae,
vilxq; inlegritate,
Gonscienliam Deo
probasset,
cvris, laboribvs, senio,
doloribvs coUcis
confeclvs,
tandem lenia febre extinclTS,
morulitaii avream
imposvil coronid.
el in boc Templi
Xysto
aelern. beaiii. coronam
pnesiolalvr.
m. cal. sept. ann. xyii.
decimi sept, a Cbrislo nato secvli
aelai. climacl. viidecimo,
hoc monum. pro mvnere exiremo»
gêner, filia, nepotes»
cvm laciym. p.
LVII,
Vialoris S.
MlCHAELI ISINGRIMO,
Civi Basil, egregio, acpio»
Typographo
industrio, doclissimo,
Anno 11. i>. LVii Mari. m. iEtal. sus LTU.
ELIZABETHiE LiNDERiB
Conjiigi Icctis.
I«S
aàL
d*epk;raphie.
AnnôM. D. Lxxnx. 7. Cal. Not. st. lut.
£em fuBClis
Parenlibas .optimis:
TDOMiE GOÀEUIO
Belgae
Tomco Pallia, obpîeutem
pTofug<s
marito dilecUssimo,
fido aitis Soceri imilaiori,
aetenueqoe felicit. illius invido
ànno M. D. xcii. 6. Maji xUt. suae liiil
e teiiebrîs, in lucem xternam
migranti,
Elisabetha Isingrina m. f.
Coi^ugalis fidei ac sortis
•bsenrantiss. mœsUss.
P. C.
LVIII.
HiERONtm Ctbionis
luTen. florenliss.
lUastriss. Principi Màtritio
Uassis Landgravio, etc.
a consiliis intimis :
et
Cbrislianiss. Gallorum Regii
noper designati Gapitaneit
"ex
ipso terren. mllit. apparalo,
in cœlesiero,
die T. Nartii Ann. Sal. m. k. im
* »tat. xxxT.
diev propere rapli
eorpos
in terrenam bocce
Angcljb, CoBLiiB, Felicis,
c. s. c. Filiarum
Virg. nobiliss. et casiiss.
greniium
deponi coraTii
Flaminia MaralU,
mater mœstiss»
GoMiliîsiiiiictos, I.egalM ad ardas Catto
Deliciae fueram, l'riDCiplbiis plaçai.
Prindpibos tilacsisM virts, laos maxin* eerte »
Sed placnfase Deo, Isos mihi prima fuit.
LIX.
Lboni Gtrioni
Gœliî Sec. F.
Religionis pnrioris causa
euro Parenlib. exuii,
Dobili, ÎDiegro, sincero,
peregrinalionib. caplivil. laboribus
attrilo
jiDiio Cbristi m. dc. i. Oclob. ti.
aetat. sux ann. lxv.
extinclo
Gonjunx el Liberi
amoris et pieiaiis ergo
b. m. p.
DiCTiONN. d^Epigr^phib. I.
BAL
LX.
Simon GariiiTs
vixi,
Gbristo nunc
vere vivo
Heidelberga îTvenem
excepit,
TirL el enrd.
insirvxit,
Matbemau pvb. doceutem,
morbos CYrautem
fovit ;
Concordi cedentem Diseord.
Acad. Basil.
MorTm Pbilosopbiae
praefecit.
Sed Tinrm ebev
incorop.
Clara Simelbecbia ro. ctto L
extvlit
m. Mon. Septembris
M. D. xxcii.
LXI.
D. 0. M. S.
AlINJS AoGVSTiB
Barcardi Gomitis Hobenburgens.
Filiae
Rodolfi I. Imp. Aug. Gomit. Habsb.
Gonjngi
et foecundae Parenti
Austriae Principum Sereniss.
Alberii I. Imperat.
Matri
una cum Garolo filio
Ann. Dn. u. ce. lxxxi. xix. Martii
beic sepulue,
S. P. Q. B.
quû S. banc iEdem nilori sao prist.
restiiuendam curaret,
boooris ergo, oirciter cccxyi.
post exequias,
b. m. 1. p.
LXII.
Anno M. CG. xxxviii.
obiit
Reverendus
in Gbristo Pater
Henricus de Thon,
Episcopus Basiliensis.
Ejiis anima requiescat in pace.
LXIII.
Eglise de Saint^Pierre.
Anno M. cccc. lxx****
obiii
iOi
tm BAL
Dm. Petrvs Rot,
Coosul bujas Urbis*
Hierosolyuûlanus Eques, etc. (i).
LXIV.
Daniel DTHOWSiif
NobiU PolODUS,
postquam Basilea»
Sept. Die Oct.
Add. Gh. M. DC. XI.
Anima m Immortal.
Creator. Reddidis^
Exnvias mortales ^
beic deposuit»
LXV,
Anno
M. cccc. xxxiiii. XIX. Aag.
obiii
Kev. Pater et Domious,
HoGO Archiepisçopus Rotomagensis
DICTIONNAIRE
BAL
Fraicciscys de Insylâ»
Nobil.Ligar.
qui
postquam sub Patruo suc,
lob. Baptisu de Insula, Arcbistratego,
militaris scientix fundam.
Aquilifer In ItaU
jecisset :
in Germania demnm
Garol. y. Imp. invictisa.
bellorum Commissarium,
supremumque annonx miiitaris Prxfeclain
egisset :
▼erae tandem Rdig. lumine
accensns,
Ghristo militare,
ejusq ; nomine exulare,
quam patriis ImhiIs et bononbus,
in superstitione perfrai
maluit :
Obiit XVI. Dec. An. m. d. lxxxi.
Tixlt An. LYi. m. ▼•
m
LXVI.
Cbr. Sait. S.
Gvàrnerio- Castillioiieo»
Nob. Insubri.
Tiro de mult&s bene merîto :
qui
postquam in exUio voluntar.
quo
patria» honoribus, opibus
carere»
quam impiis superstitionibus
inaenrire maluit»
ano. p. m. L. anhni quietus
Tixisset :
BOlUt RoNCiJS conjug. Innopentiss.
cum qua sinejurgio
annos xlyi.
Tixit:
EsTBERjt item Isarelubq.
filian pnedefunct. solatio
orbatus,
mortales exuvlas cum cœlesti
stola
commutavit :
lob. Franciscus Castillioneus,
Parent, sororumque
ope
memoriae mœrens
P-
b. annos lxxix.
LXVIl.
G. S.
Sub boc condilur lapide
(I) n commandait 800 Râlois au combat deGran-
son» et un corps trés-considérable à Moral.
LXVIII.
Trinvno S.
Theodorys Zymcerys
Basiliensis,
CTm
ex pbilosoptiîa tenebras »
es arte med. bvmanas miserias
deprehendisset»
STinmi boni cognoscendi
potivndiq. desiderio
accensvs ,
cbristiano philosopho
dign. mortis commentationem
insiitvit,
vivensqve mortVYS est»
vt mortYTS Yîveret,
b. annos lit. v. vii. d. iix.
* 6 tnn. cbr. cb b xtic.
vi. eid. mart.
Aima Fides àbiit, Spes iodobitaU rêcesslt :
Perfruor, intueor. Soins Amorreaunet.
LXIX.
Cbristo (S.
Gyilielmvs Arragosits,
Nat. Gallus,
in Gœl. Patria oriundus»
in matern. terne Tolosan» tenebr.
educatus ,
Caes. ac Regius Medicus,
plur. corp. et animas bostes longo certamina
expugnavit :
sed cum ex tali pugna
bumanis mentis
Sal. xtcm» Victoria potiri non posset»
sola Cbristi gratia
' io cflriestem Patriam revocatas est
• Ano. ChrisU do b ex. xiii. Maji.
LXX.
Lomiimin datori S.
Non Hennés heic Trismegistus,
sed acolus Philosophas, elegans Medicos,
sineerus Theologns,
Heîdelhergeiis. Acad. Colnmeo,
Basiiiensis Lomeo «
eai imCricia sua libéral, rependit »
docUspiisq; amabilis,
et 4|MdâdPatritt splendorem facial,
Helvet Aqoensis
Thomas EaiSTTS sexagenarins
oondic
An. Sal. cid b xxciii. Prid. Kal« lar
LXXI.
JEterniiati.
Ltd. Deioliiio RoscHEroRTio Blesati GaDo
qp\
Vrbis hiijas literar« seceatom
aulico s^endori Inbens
anteposiiU
tîiaeque satur,
aeiai. an. Lvnu
X. Mart.
spiriiiun virtote ac enid. nobilem
misericordl Patri,
reliqoias corposcnli
magns Matri
redd*
Tbeod. Zoingerus
extr. boece
non mttluum amoris moUii mun.
b« m. p.
cl3 b XXCli.
LXXU.
Anne Domini 1466. d. 14. Deoemb *
obUt
lUostris Dr. loHAjacBS d. Linenfir
Praepositus Aquen.
Lxxin.
Eglise de Samt-Léanard.
Anno 1459. xi. Kal. Jul.
obiit
Du. loHàmiBS de Schwàktzenberc«
SdiolasUcos Ecdesiae Treverensis.
CuJQS anima reqniescai
in pace.
D^EPiGRAPHlE.
BAL |I0
LXXIV-
Anno Domini m. ccg. lxxxu.
xuji. Kal. August.
obiit
Dn. bAHiiBs EscumiR,
Presbyler bojus MonasL ^
LXXV.
Eglise de Saint-Marttn»
Anno M. CCG. lxxx***
obiit
Pyliântts de Eptingeii»
Eques auratus, consul, etc.
LXXVL
Akmo M. ccc. LXX'*-
obUt
Strenaus Du* Pktrcs de LAum».
TribonQs plebis.
LXXVIL
Anno 1423. hebdom. ante Martini festoro,
fatali somno conclus
obiit
ComuDTS Hblli^ de Lauffen
SchafOiuf.
Decretorum Doctor,
Acialis primum Gonstantiens.
pMea Archidiac. Basil.
LXXVIIL
NiCOLATS IrMITS
Sen. Bas.
belli pacîsque artib.
danis,
elvtliorum sub Henrico U. Gall. Rege
ex foed Archislrategus,
cum
et fidem suam sodis,
et fortitndinem hoslibus
remm gestar* gloria
probassel,
armis invictus
morbo tandem exiinclas est,
et patri» quid. ingens sui desid.
exempkir virtotum civib.
Lib. deniq; moesUss.
extremae pietaiis argumentum
reliquit»
Anno Christi m. d. lu.
XY1. Gai. April.
aetatis suae xliiii.
LXXIX.
Eglise de Saint-François.
Anno Sal. m. d.xxv.
obiit
Adàmvs Pétri
Typographus Basil.
I" BAL
LXXX.
Egliie de Saint^Dominique.
Ânno M. cccc. lxxit.
^ obiil
Gaspard Maiœr Theol. Magisler,
I^otninicanus.
LXXXI.
Obiit frater Hex^ricvs Rtm,
Magister Tbeol. Anno UM.
LXXXII.
Obiil frater Iobànnes Stockler
de Slndkardia, confr. Anglicac porta
bic sepultus Anno 1500.
LXXXIII.
AnnoM. D« iT.
obiit
Frater loBANNBs Wilbelmts
Lector et Supprior hajus Gonvent.
LXXXIV.
Anno Domlni m. cccc. xxxiii.
obiit
Frater Hbiiricts de Rtnfelou,
Magister in Theologia.
LXXXV.
Hic obiil lOHANflES WlIfSZIIR,
die Sabbalhi posl Egidii, Anno 1439.
sac Gondl. Basiiien. duran.
LXXXVI.
Sepuicnim Pétri Diyitis de Ober***'pt.
et Mezzitij: sororis suae, matris **r**
lobannis et Pétri P. Sept. An. 1541.
LXXXVII.
Obiil frater Dominicvs Gockerli
Prier Ratisbonen. Ânno 1515.
18 Septemb.
LXXXVIII.
BALTHAS4R Brynjcer, Sacerdos,
Anno 1516. 22. Febr.
obiit.
LXXXIX.
Anno.M. cccc. lxxi.
obiit
Dominus Iohan^es Bvrck4rdi
Capellanus S. Aiitonii.
DICTIONNAIRE
BAL IIS
XC.
•
Anno M. cccc. lxxtiii.
obiil
D. NIC0L4Y8 MàNBR de Rynfeldia»
Capelianiis Ecclesi» Galhedraliâ Basil.
Requiescal in pace.
XCL
OOOARDTS BiSETTB
ex Trojàna nobilitaie ortue
singulari ingenio, virtate, Laiinis, Graecisq; liter
exomalaSy
dum
militarem sub Henr. II. Gallor. Rege
qineslaram exercet,
quod ingenio, et arte invenire non poterat,
fide a Cbrisio gratis accepit :
ac
bnmanis miseriis exulus
corporisquc viiiculis solutus
patriam cœlestem repetens
cum Uno per Unum nnnc in vila beala
quiescit, '
vitsR curriculum explevit
annis lxxyi. Basileœ
zviii. Gai. Aug.
cb b Yic.
UNI
HrEMONI
TPISATIÛ
XCIL
Anoo M. cccc. xviii. die 13. Marlii
obiil
Glâra Ritterin,
liater Rev. Palris Dn. Georgii Episcopi D*** irions.
Ordinis Praedical.
XCIII.
M. 9*
Quem Gallia omnis, boniq; omnes
exUncium lugent :
ciijus pietalem, erudiu yar.
facund. sing. prud.
judicii dexteriutem graTÎss.
Eccles. polit. negoL
comprob.
praedicanl omnes «t admiranlar :
Iacobvs GoTETTê Parlsicns.
Tlieolog. sincer.
fidus Ghrisli Minisiër et exal
gêner, et ingenio nobiliss.
a
roullis Principib. vocalns
summi tandem imperatoris Ttkô^ti
respondil»
An. Dn. m. dc. viu. xtiu* Jan.
xtat. Lxii.
Parenti optaliss*
IIS BAL
Lib. moesliss.
pieut. exirem. h. m.
P.
XCIV.
Eglise de Saini^Jean de Jéruialem.
Anno Domini m. d. iy.
die ait. Mens. Jun.
obiit
Yenerabîlis frater Bero de Melchingen,
Coromendator bujus domus.
Cujus anima requieseal in pace.
XCV.
Anno M. D. T.
obiit
Fr. Pbtrts Hygonis, Ordinis S. Johannis.
Cujus anima requiescal in pace.
XCVI.
Dans te cbœar.
Anno Domini m. cccc. xi.
in festo S. Jacobi Apostoli.
obiit.
Frater HBRMAimrs dietns ze Rin,
Magisler generalis per totam Almaniam
Ordinis S. lobannis.
Orate pro eo.
XCVII.
Anno Dn. m. ccc. lxxxt.. •
T. Non. Junii
obiit
Frater Webnhbrts dictus de EPTUiciif»
Miles.
Cnjus anima reqniescat in pace.
Orate pro eo.
XCVIII.
Anno Do. m. cccc. lxxxiii.
obiit
Talidys Erytints Losel
et
PbtROIŒLLA SCHENCKllI.****
XCIX.
Anno Dn. Hé cccc. LX;i
viu. dfe April.
obiit
Tenerabilis frater Iohaunis Losel,
Magister generalis pêm Airoanise»
Ordinis S. lobannis.
Orate pro eo.
C.
Egliee des Chartreux^
Kombreuses ioicriptiODS de personnages du coodle de
pftie.
l'OVU POUTAlfO» nOTOMOTAlRB DU SlINT-SlÉGE.
DISPIGRAPHIE.
BAL
iU
Vers en son booneor faits par iEaeu Sjrl? lus, plus tard
pape Pie II.
Si mille an ttottdem rapuisses nsque Yirorum
Peslis, adhuc poteram parcere sseva tibi.
Yivens quo nusquam fuerat praestaniior alter,
Extinctum potius reddis iniqua lues.
Quem flelis Leges, quem iletis jura, sacriq;
Nanc Canones : obiit, quem coluislis, herus.
Hic vos ornarat, vestras, ubicunque fuerunl,
Solverat ambages : nunc sine voce jacet.
Heu voees, beu verba Yiri divina, memovq.
Ingenium« quo vis nunc tua multa loco est 1
Heu Romane jaces, quo non Romanior uUus
Ante fuit, quo nec forte futurus erit !
Te pater et cbarus retur modo vivere frater,
Heu quantos gemitus ille vel ille dabit!
Te RoMA atq. omnis plorabit Etruria, tcq.
Tota petetlacrymis Itala terra piis!
Te nunc Goucilium, te nunc nlulatibus unum
Ipsa quoq. extinctum quaeritat Ecclesia!
Heu vanas bominum mentes, beu peetora ca^ca !
Cuiq. dies certum est fata dédisse suos.
Et nos, cum superi statuent, veniemus ad illos :
Nemo parvm vixit, cvl bona vita fuit.
Ob. ex pestil. 5. Id. Jul. lempore Coodl. Basil.
Cl.
Sur son tombesa est gravé^ :
Anno Domini m. cccc. xxxix. obiit révérend vs
in Christo pater dn. Lvdovicvs Pontauvs de Ro-
ma, vtrivsq. ivris doctor egregivs, s. sedis apo-
stolicae protoootarivs, cvivs anima reqviescat in
pace. Amen.
Cil.
Anno Domini m. cccc. xxxiii.
prima Septemb.
obiit
Reverendus in Cbristo Pater acf Dominus,
Dn. Thomas Polton,
Dei gratia Epîscopus Yigoruiens.
in Anglia,
bic sepultus,
tempore peslis,
generalis Concilii Basil.
CIU.
Hic requiescit corpus
Révérend, in Cbristo Patris,
Dr. Iohannis Langdon
quondam Episcopi Roffens.
de Anglia,
ac Sacras paginas Professer :
qui obiit
die sancti leronymi,
Anno Domini m. cccc. xxxiin.
CIV.
Anno Domini m. cccc. xxxnr
quiuto Idus Septemb*
i
«^ BAL
oUit
RevereDdos In Chrislo Pâter
Db. FftMicuart Eg^sicopas Comanns^
(génère Cornes de Bonis,
Doctor olriosq ; Jor.
Cojns anims requescal'
inpaee.
CV.
Anno Domini h. eccc. xxxii».
22* d. mens. Seplemb.
obiit
Re?. in Qiristo Paler,
Dn. SvEKETS de Gtlenborcsv
Bei gntia Episcopus Tngeclens.
Cujus anima requiescai
inpaee. Amen.
•
GVI.
Anno Bn» h^ gcgc. zxxnr.
T. Kal. MarUi
ebiit
Reveiendiss. in Gbristo Pater
Bd. ALroNSvs de Gvrillo»
^ Gardîoalis S. EusUchii.
CVII.
Anno Dn. it. cccc. xxxix*
die Mercur. xix. Aug*
obUt
ReTorendiss. în Cbristo Pater,
Illustrisskutts Prineeps ac Bominas,
Bn. Ltboiticvs, Patriarcba Aquilegiens*.
et Primas baliae^Buxq.; de BeclL^ etc..
CVHI.
Anno Bn. m. ccee. xiiii;
tertia die mens. Martii
obiU
Venerabilis Bominiis
UcoBVS Ztml, CKvis Basil.
Fandator bujus Monasterii et Tribunus pleK
Requiescat inpaee.
BICTiONIlAIRK
BAL
Bn. GANGnuoTS,
Abbas sancti Benedieti Urinens.
Becretonim Boelor.
Hie sepuitos
lempcnesacri generalis Basil GoncilB^
Orale pro eo.
CXI.
Anno Bn. m. ccgc. Lxxt*
die 28. mens. Ang..
obik
Tenerabills vîr»
in Artibas et Medic. egregias Magistet,
Bif. Hsioiievs Ah
Gifitat. BasiL Pbysicos
et stadii llontispessalan. multis annis.
Oiïiinarias»
R. I. P. Amen.
cxn.
Anno Bomini h. ccgc. xxxTf..
..«.. Septemb.
obiit Venerabilis Bfagisier
RoBERTvs Galion de Anglia,
Becrelorum Boctor»
Cancellarius Episcq^i *"'*^ idi, hic sq^ullus;.
Orate pro eo.
exiit.
Sepultara
Bomin» Grkdiânjs de Layffen»
nxiMis quondam Bomieelli Anionii de Eptingi
qoae obiit
Anno Bomini n. cccc. lxu.
die xxux» AugustL
CXIV.
Anno Bomini n. cccc. xxxiz.
d. 22. mens. Junii
obiit
lOBANNES PrESGH de ZUCHTEL»
Ganonicas Coloniens. Biosces.
CIX.
Anno Bn. m. cgcc. xxxiii..
prima die mens. Aag.
obiU
BOVICELLTS BVRCàRBYS ZtEOL,
fllios fundatoris bujus Monasierii.
Requieseat in pace.
cxv.
Anno Bomini m. cccc. xxxnn.
xr. Gafc lulii
obiit
loHAzmBs Gâtraib de Medioiaiio
bie sq[»ultus
Secretarius Bn. GardinaKs Bononiens.
Gujus anima requiescat in pace.
ex.
Anno Bn. m. cccc. xxxti.
penult. die meus. Mariii
obiit
Venerabilis Pater
CXVI.
Hic jacet
qiiondam vererabilis Vir
10R4!f5ES LE GALOIE
ilT BAL
Sacr. Tbeolog. Professer Parisiens.
Decanas de Salceya
et Ganoiiicus» ac Prociirator Ecclesûe
Rolhomagens.
qui obiit xv. die Maji
Anno M. cccc. xxxv.
CXVII.
Aimo Dbmini m. cccc. xxxir***
die Yeneris, ténia mens. Jul.
obiîi
Yenerabilis Yir
Do. Pbtrus de Arsseu ,
Praepositas et Archidiaconus
Ambeimens.
Anima ejus requiescat in pace.
Amen.
CXVIII.
Obiit
Gencrosus Yir»
Dn. loBAif. de Sancto Cléments
natione Calhalonns
Décréter. Doctor egreglus
Orgellens. Archidiaconus et Canon.
Anno M. cccc. xxxix*
XXI. JuL
CXIX.
Anno M. cccc. xxxinu
xxz. mens. Aug.
obiit
Yenerabilis Yir
WlDENLERS de nAMMOEfE,
Canonicus Eccies. Coloniens*
Requiescat in pace.
Amen.
cxx.
'Anno M. cccc. xxxru^»
XV. Januar.
obiit
Yenerabilis Yir,
Dn. Alfonsys Conchensis.
Hic sepultus
lempore generalis Concil. Basile
Orate pro eo.
CXXI.
Hîc jacet
Dn. Peteys MoNERif.
Canonicus Lausanens.
Caoellanus et Confesser
Révérend, in Chrisle Patris
D. LVDOYICl'SCilsCECILIJS
(^rdinâlli Xreiatens
qui oblin. April.
Anno m. cccc. xluii.
Concil. Basil, xiv.
irmGRAPHIE.
BAL
CXXII.
Hic jacet
Dn. Henricys de Boni»
Rev. Patris
Dn. LvDovici Cardinal. Arelatens.
CapeUanus.
Qui obiit Anno Dn. m. cccc. xxxix.
d. XXI. Jul.
CXXIII.
Hicjacet
Magister Ioéannes Antonits
Pinam.
Secretarius D. Cardlnalis Arelatens.
qui obiit Anno m. cccc. xxxix.
d. IX. mens. Sept.
tempère S. Ceneilii Basiliens.
Clericus Rothomagensis.
CXXIV.
Hic Jacet
Càrolvs de YiLiERt
anonieus Cenomanensis,
Cobicularius
S.«i Dn. LvDOYiGi U Se» Cecilise
Presbyteri
Cardinal. Arelatens.
Yice-Cancdlarii Sacr. Basil. Concil
qui obiit ▼. Aug. m. cccc. xliu.
cxxv.
Henricts Arnoldi Saxo
Prier Monasierii Carthusiens.
NoUrius Concil. Basil.
obiit
Anno Sal. m. cccc. Lxxxnr.
CXXVL
Anno Domini m. cccc. xxxit.
prid. Id. Sept.
obiit
DomcELLYS Stoene de Barslape
Anglicus.
Ciijus anima per misericordiam Dci
recuiescat In sancta pace.
Amen.
cxxvir.
Anne Domini m. cccc. xxxyiii.
xnr. Kal. Septemb.
obiit
Yenerabilis CnRiSf iunnys Ioncier,
Nelarius in S. gênerai. Bi.«il. Concil.
Ci\[us anima requiescat in pace.
Il»
I iO BAL
cxxvni.
Anno Domini m. cccc. xlit.
die Lunae xx. mens. April.
obiit Honorabilis Yir
Dn. Ernestvs Stoltzenberg de Elburga
Presbyier Warmiens. Dîœces.
Requlescat in pace.
CXXIX.
An. M. cccc. XLViii. Sept. xx. obiit Honestus
Magister BàRTHOLOMiEvs Zimmbrman de Bus-
choten, S. Concil. BasiL Apostolicar. literar.
Scriptor et Abbreviator. Resquiescat in pace.
cxxx.
Anno M. cccc. xxxiv.
X. die«April.
obiit
Tenerabilis frater
Magister Generalalus Lesch,
Commendator domus InRûdikei"
Ordinis S. lohannis.
exxxi.
EgUêe de Vordre teutonique..
Anno Sal. m. cccc. lxxx.
m die S. Laurentii
obiit
Fr. Andréas Schmid,
Commendator huxus
domus.
Cujus anima requiescat in pace*
CXXXJl.
Arma R. P. D. Ludovici Albmandi,
S. Scae Ecdesiae Romanae Cardinalis»
Archi-Episcopi Arelatensis,
Epîscopi Manguelon. etc.
Anno Domini m. cccc. xxxfjii*
CXXXIII.
Cimetière du coitvent de Saint-Alban,,
Rina R. P. et Dni. Dni
Burckhardi, Dei gralia episcopi
Basiliensis, nati Baronis de
Hasenburg, Amdatoris hujlis
Monasterii. A. D. m. lxxxuu
(Anno Domiui 1085.)
Renovatum anno m . d . xct.
Ancien couvent de Sainte-Marie-Madeleme.
CHRISTOPHORUS
Dei et Apostolicse sedis gralia
Episcopus Basil.
Spei mea crux Ghristi, ^rad'am, non opera^ quaro»
Anno 1522.
BALIGNA y à deux milles d^Aquilée , ea
lllyrie.
Inscription sur •e c ocner.
Stiuiim'i sunie boiiû Ds banc tiirrîm accipe donû
Atisfredi patria quem tuus a propria
DIGTlOMNAllUEr
BAR iîO
Egit amor. Merces sitei, qulcuncta coerces.
Pax Bit, amena quies, perpetuosque dies.
{Cardinal Mai, 207, 3.)
Muratori, p. 1828,2, au lieu de hanc turrim^
donne : Deus £. . . « accipe donum.
BALSHAM (comté de Cambridge), en An-
gleterre.
Epitaphe de John Sleford^
Evèqoe selon le FordhanCt regUter^ page 686 et présenté
ici corame recteur et patron^ de Berkkme, mort e»
1401.
Johanner Sleford dictus rector, roundoqne relidos
Bursa non strictus, jacet bic sub roarmore pictos-
Fautor justorum constans, ultor viciorum,
Quem Rex Edwardus dilexeral, ad mala tardus,
Gardrobam rexit illius dum bene vixit
Ecclesiam struxit banc : nunquam poslea loxiu
Haec fecit stalla, large fundensque métal la
Canonicus primo Weliens : Rippon fuit Imo-
Edwardi festo decessit fine modeste
Régis et anglonim qui detnlit acta reorum.
Anno milleno quadrîngeno qiioque pleno-
Huic addens priraum corpus deducilur ad imomv
0 clemens cbriste celos precor intret ut iste
Nil babeat triste quia pretulit omnibus iste
{Sépulcral monuments, II, 9-10.)
BALZIBAL,en Afrigue (cégence de Tunis),,
à un mille de la localité ainsi nommée (PrK
mo lapide a loco Baizibal in Africa).
Se trouvent les inscriptions suivantes ^
I.
• D. NN. Flavio
Valentiniano et
Valenti augg.
muni. Mizado
Teren • •
{Card. Màï, p. 263 ; Maffbi, Mtuée d^
Véroncy p. 460, 3; Donàt, p. 151, 8.)
IL
Salvis et propiliis DDD. NNN. Gratia-
no Valentiniano Theodosio inviclissimis princi*
pibus de pa... ex more condit décret. •
{Card. Mil, 339, 2; Miffbi, Mus! Tér.\
MO, 6;DonâT, 222, 5.)
BANNOS^ district de Valladolid, en Espa-
gne.
Eglise de Saint- Jean-Baptiste.
Praecursor Domini martyr Baptista Johannes
Posside constructam in aeterno munere sedem,
Quam devotus ego rex Reccesuintbus amator
Nominis ipse tui proprio de juredicavi,
Tercio post decimum regni cornes iiiclytus anno
Sexcentum decies era nonagesima novem
[Card. Màï , 102, 1 ; Morales, lib. xn,
cap. 32; Burmann, Anthologie^ t. II ,
p. 4; Raban Maur, t. VI, p. 219,230;
Paciauoi, de S. Joh. Bapt.y p. 35; Ba-
ronius, t. XI, p. 526.)
BAR^ arrondissement de Grasse, départe.
ni
BAR
D^PIGRAPHIE.
BAR
lit
ment du Var. M. Henry, correspondant du
ministère de rinstruction publique, a donné
la notice suirante sur un tableau et une ins-
cription conservés dans Téglise paroissiale
de celte ville (1).
Le tableau en bois sur lequel se trouve la
peinture a i mètre 75 centimètres de hau-
teur* sur une largeur de 85 centimètres* Le
dessin ne prend qu'un peu moins du tiers de
celle hauteur; le reste est occupé par une ins-
cription en trente-trois vers monorimes, tra-
cés en beaux caractères gothiques, en deux
colonnes. Le style de cette inscription et les
mots qui la composent attestent la dégéné-
ration la plus complète delà langue romane
en Provence à Tépoque où elle a été écrite,
et ne permettent pas de la faire remonter plus
haut que la première moitié du xvr siècle.
Je joins au oessin la copie de cette inscrip-
tion» telle qu'elle m'a été envoyée par M. Sé-
séquier, de Grasse, membre du conseil géné-
ral du département et amateur de (teinture,
de musique, d'archéologie, comme il seqiia-
liGe lui-même dans la lettre qu'il m'a fait
l'honneur de m'écrire en me faisant cette
intéressante communication.
Le sujet du tableau est une danse exécutée
au son du galoubet et du tambourin par des
hommes et des femmes. Un petit diable peint
en noir gambade au-dessus de la tôle de tous
ceux qui prennent part à cet amusement.
La Mort, armée d'un arc, décoche ses flèches
sar les danseurs. Ceux qu'elle atteint tom-
bent à la renverse, et le diable qui les pos-
sède, figuré par ceux qui gambadent sur leur
tète, accourt aussitôt à leur bouche pour
saisir au passage l'âme dont ils se sont rendus
maîtres. Chacun d'eux place TAnGe devenue
sa proie dans l'un des bassins de la balance
que tient l'archange saint Michel, laquelle
a pour contre-poids, dans l'autre bassin, le
livre de vie. De peur que l'acte de la danse
ne soit pas assez fort pour amener la con-
damnation, un autre démon s'allonge pour
peser sur le bassin où est l'âme, avec une
«agnette qu'il tient à la main. Un autre esprit
malin s'empare deTAme reconnue coupable,
et la précipite dans la géhenne, figurée par
une gueule de Lévialhan, d'où s'élèvent des
flammes.
M. Sénéquier et le professeur de philoso-
phie du collège de Grasse ayant eu avis, il
y a plusieurs années , de l'existence de ce
tableau, se rendirent à Bar pour le voir«
« Nous trouvâmes , m'écrit le premier, ce
tableau placé dans une tribune occupant le
fond de réglise, et b&ti contre un des murs
latéraux. Nous en primes l'inscription en
cwactères ordinaires, et, perché sur une
échelle, j'en copiai, avec beaucoup de peine,
les figures; ce n'était qu'en ravivant les cou-
leurs au moyen d'un linge humide, que je
parvins à en découvrir les lignes.
c Nous traduisîmes l'inscription, continue
M. Sénéquier, et quelques mois, quelques
vers nous ayant présenté des incertitudes,
(I) Bulletins da comités du minittère^ février 18ol,
f. SO.
des difficultés , mon ami soumit le tout à
M. Honorât , de Digne , homme versé dans
les écritures anciennes, et auteur d'un grand
dictionnaire provençal fort remarquable et
très-estimé. M. Honorât releva des fautes,
aue nous reconnûmes et rectifiâmes en face
u tableau. Cette fois nous calquâmes plu-
sieurs mots douteux. Nous fîmes plus : mu-
nis de feuilles de papier-calque, nous mouil-
lâmes la peinture; nous passâmes de la craie
sur les contours, et nous en obtînmes la co-
pie au moyen de laquelle je complétai mon
dessin primitif.
« Jusqu'alors, dans le pays, on avait con-
sidéré cette inscription comme écrite en ca-
ractères hébreux ou allemands; personne
n'eu avait jamais lu un seul mot, et depuis
longtemps ce tableau était oublié. Nous lui
redonnâmes de la vie, à tel point que, dans
une réparation de cette église, il a été net-
toyé, mais sans ménagement et sans précau-
tion, et avec la saleté on a enlevé une partie
de la couleur, d
L'inscription patoise qui suit est accom-
pagnée d une traduction la plus littérale
f)Ossible, afin de conserver le sentiment et
a manière de l'auteur, en faisant remarquer
que la très-grande difficulté à laquelle cet au-
teur s'est astreint, en donnant à ses trente-
trois vers une rime unique, l'a contraint plu-
sieurs fois de défigurer les mots, poifr leur
donner cette terminaison forcée.
* Première colonne.
0 paures pecadours haias grât recordâsa
Que vos mourres làtost non hi fassas doutâsa ;
E vous ballas souvêl e menas folla dansa,
E Cases autres mais âbe grant seguransa.
En vô cargat forment de mortala grevàsa,
E nô doutas en rë de far grât rebellansa
Al giât rey iesu* crisl que souslé vrâ slâsa :
Longamêt a sperat la vostra melhuransa.
Si vô mourias êsin ses haver reparansa,
Sensa doute aleû liaurias malahuransa.
Pesas hi ben souvent, non fassas demouransa
De vos levar ben prest de tât grada pesansa ;
Quar si vous enlendias la terribla veniâsa
Que fara Dieu après la dura separansa
De vrâ ama doulêt, quât sera en balansa,
Meravilha séria si nô sentîas treinblansa
En vostre paure cor e mais en vrâ pansa.
Seconde colonne.
Haias grâda paonr, quar cascu jour savansa
La fin e vostra mort de mala sabouransa ;
Si ella vous férias en souta deyssoutansa
Vous tôbarias de tout en grât desesperâsa ;
E pueis vous ballarias en la terribla dasa
La quai sapella ben perpétuai cremensa.
En fasêt plours e crils e grâda bUstemàsa
De Dieu e mai de vô ses mais hayer cessisa ;
Aras tât que vives c baves la poyssansa,
Fuges tât grât perilh e tât giât trabucâea ;
Quar si vô intrares una fes en tal dansa,
\ô en repêtires, mas tart s^s pronfictâsa..
Iâ5
BAR
DICTIONNAIRE
BEA
124
Pregui nre senbour voû donc lai poyssaiisa
Que aquistes lo ben que dura ses mâcansa
Ques tout lêps lauses Dieu âbe grât alegrâsa
Dôt io prîce défera baia grât douleansa.
Amen.
TRADUCTION.
Première colonne.
0 pauvres pécheurs, ayez grande souvenance
Que vous mourrez'bieniôt; n*en ayez pas de doute :
fit TOUS dansez souvent et menez folle danse,
Et TOUS faites d*autres maux avec grande assu-
[rance.
En TOUS chargeant fortement d*une mortelle gré'
[vance^
Et TOUS n^bésilez en rien de faire grande révolte
Contre le grand roi Jésus-Christ qui soutient vo-
[tre être 1
Longuement il a espéré votre amélioration ;
Si TOUS mouriez ainsi sans avoir fait réparation.
Sans aucun doute vous auriez du malheur.
Pensez-y bien souvent, ne différez pas
De vous alléger bientôt d*un si grand poids ;
Car si vous entendiez la terrible vengeance
Que fera Dieu après la dure séparation
De votre àme dolente, quand elle sera en per-
I [plexité,
Ce serait merveiOe si vous n'éprouviez un trem-
[blement
En votre pauvre corps et plus dans vos entrailles.
Seconde' colonne.
Ayez grand peur, car chaque jour s'avance
La (in, et votre mort, de mauvaise saveur,
Si elle vous frappait, par une soudaine cessation
[des sauts
Vous tomberiez entièrement en grand désespoir.
Et puis vous danseriez en la terrible danse.
Laquelle se nomme bien perpétuelle combustion
En faisant pleurs et cris et grands blasphèmes
De Dieu et de vous, sans jamais avoir de cesse.
A présent, tant que vous vivez, et en avez la puis-
[sance,*
Fuyez si grand péril et si grande chute (trébuche-
[ment) •
Car si vous, entrez une fois en telle danse.
Vous vous en repentirez, mais tard et sans profit.
Je prie Notre-Seigneur qu'il vous donne telle puis-
[sance
Que voâs acquériez le bien qui dure sans cesse.
Qu'en tout temps vous louiez Dieu avec grande
[allégresse
Dont le prince d'enfer ait grande douleur.
Amen.
BARBARANO, dans les États de TÉgHse,
diocèse de Vilerbe.
D. 0. M.
Vetvstiori collapso templo
In honorem beatae Mari» Virginis
In cœlvm assvmptx
Dco dicato
Et novo
In avgvsiiorem>hanc formam
Pvbilco aère, popvliqve svffragiis
Sedente
Bénédicte XIY. pont. max. benemerita
lacobo S. R. E. card. Oddi episc
A. C. marchionibvs
Francisco sacrati Giraldi
Alexandre eqvite Vettori
Gaspare de Terres
Almae vrbis conservatoribvs
Terra; Barbarani patronis
Mariano Aloysio Bemini C. R. vrfo. priore
Excitato, ornatoqTe, et
Marco Antonio Grassi .
Co. Horatio Mariscotti i D. Trb. cons.
Io. Pavlo de Cinqve )
Marcb. Yincentio Origo C. R. vrb. prioie
Expleto
Marmor positvm anno sa!, mdccliu.
BARCELONE, en Espagne.
Pierre trouvée à la cathédrale^
Daos une urae où l'ôvéque Frodoîoas t? ait but meiire le
corps de sainte Euialie, en 877.
(Hic) requiescit beata Eulalia mar-
tiris XPl qui passa est in civita-
te Barchinona sub Daciano
préside II. ids. fbas. et fuit inventa
A Frodoino êpô cum sue clero in
. . domussi^Mariae[V]Kl. Dotr. Deogras..
(Card. Maï, 429,3; Florez Spana lo-
grada, t. XXIX, p. 31*.
BAUBIGNY. Village situé à une demi-lieue
au delà de Pantin et à une lieue et demie de
Paris, sous le titre de Saint- André, apôtre.
Quelques anciennes tombes prouvent la vé-
tusté du bâtiment. Le prieur de Saint-Hartin
est nominateur de la cure. Voici Tépitaphe
d*un curé deBaubigny. Le style simple et naïf
des vers qui la composent mérite -d'être vu.
Ci -dessous gist de Dieu le léal serviteur,
Jehan Bruneau^ Prêtre, de Bobigny Curé,
Clerc de la Chambre, Chapelain de Monsikb,
Servans à tous tant comme il a duré :
Par dard mortel fust le corps séparé,
De avec Tàme Tan mil cinq cent et quatre.
Le jour treizième de juillet mal paré ;
Dieu par sa grâce veille ses maulx rabattre.
Ce curé exerçait à Paris la fonction de
greffier de la chambre ecclésiastique, et celle
de chapelain d'Etienne de Poncher, évèque
de Pans. Il fut assassiné entre Paris et Bau
bigny.
(HuRTAUT et MAomr.)
BEAUNE, q,\x département de la Côto-
d'Or, en France.
VîS3. — Eglise Notre-Dame.
Ci-git-Mons-Jehan-Rfossin,
jadis-cardinal cvêqueDostun,
125
DTPiGRAPHlE.
BEM
426
GC>cccainxx-el-tieit.
pries-IHei^poor-lai.
(Ifîâii. de la Soc. arehéol. du Midiy t. IV,
p. 319.)
BEC-HELLOUDi, département de l'Epre ,
eo France.
On a découvert en 1846, dans les ruines
de FabiMije bénédictine de Beo-Hellouin, en
Normandie» une t>otto de plomb renfermant
quelques ossements, et des fragments de ga-
lons d'argent, et l'inscription suivante :
Ossa illostrisMinae D. D. Mathildis imperatricis
iofira majore altare rqierta 2 marii. 1684, in
eodem looo ooUoeata, eodem mense et anno.
Cette botte renferme, comnie l'on voit, les
ossements de l'impératrice Hathilde, ûlle
d'fleori !•*, roi d'Angleterre et duc de Nor-
mandie, Teuye d'Henri y, empereur d*Alle-
magoe, et mère d'Henri II, roi d'Angleterre.
C'était la petite-fille de Hatbilde, femme de
Guillaume le Conquérant. Elle mourut à
Rouen, en 1167, et fut inhumée dans l'é-
glise du prieuré de Notre-Dame-du-Pré,
aujourd'hui Bonne-Nouvelle. Ses restes fu-
rent ensuite transférés de Notre-Dame-du-
Pré à rabbaje du Bec-Hellouin, comme le
constate la chronique de l'abbaye.
{Revue archéologiquef III, p. 690.)
BEDFORD , au comté de ce nom, en An-
gleterre.
EpUaphe de Simon de Èeauchamp comte de
Bedfordf
Mort le 9 Juin 1106 devant le matire-aotel de l'église
de Sftial-PMil à Bedford.
De BeUo campo jacet hic snb marmore Simon
Aindator de Newenbam.
(Sainte-Harthe, t. I,^p. CI.)
BÊJA, dans la province de l'Alentejo, en
Portugal.
Musée ipiscopal.
liicrlptioB ebréiieBoe da ti* siècle.
Deposi
tk). Pav
U. Famu
las. Dei.
Yixsit.
annos. L. E.
T. une. requi
evit. in pace.
D. m. idus. M.
arlias. Er
a. DLXXXU.
I Tradue^m.
Ci gtl Paul, le senriteor de Dieu, qui vécut 5!
ans. Il moanit en paii le 5« jour des ides de
mars de Tére 562.
Tannée 582 de l'ère d'Espagne, employée
dans cette inscription, répond à l'année 54^,
de J.-C.
(MuapHT, Voy. en Portugal ^ pi. xiv, n® D.
et page 335.)
BhPSM, monastère royal sur le Tage, à
cinq milles au sud-ouest de Lisbonne, en
Portugal.
Ce magnifique monastère a été fondé pour
les moines de l'ordre de Saint- Jérôme par le
roi Emmanuel, en 1490, et terminé par le
roi Jean III, son fils. Au-dessus de la porte
d'entrée on lit l'inscription suivante compo-
sée par le célèbre André de la Résende.
YasU mole sacrum divinae in littore inatri.
Rex posait regum maximus Emmanuel.
Âuxit opus haeres regni, et pietatis uterque
Structura certant, religione pares.
TraducUonm
Le roi de$ roh, le grand Emmanuel, fonda sur
les bords, ce vaste édifice, et le consacra à la mère
de Dieu. Héritier de sa gloire et de sa puissance,
sou fils Tacheva. Egaux en piété, ils le furent aussi
en magnificence.
(MuEPHT, Voy. en Portugal^ p. 195.)
BEMFICA, près de Lisbonne, en Portugal.
Epitaphe du célèbre don Juan de Castro.
D. Joannes de Castro
XX pro religione in u traque
Mauritania stipendiis faclis :
Navata strenue opéra Thunetano
beUo
Mari rubro felicibus armis penetrato
Debeliatis inter Euphratem et Indum
naiionibus.
Gedrosico rege, Persis, Turcis
une praelio fusis :
Servato Dio, imo reipubl. reddito :
dormit in magnam diem :
non sibi. sed Deo triumphator :
Publicis lacrymis compositus,'
publico sumpttt prae paupertate
funeratus.
Obiit oct. id jun. anno m.d.xlvui.
^tatis XLvin.
TraducUon.
Don Jean de Castro,
après avoir exposé sa vie en vingt combats
dans les deux Mauritanies.
pour défendre la religion,
et 8*étre distingue sur mer dans la guerre
contre Tunis,
après avoir pénétré en vainqueur ,
dans la mer Rouge,
dispersé les nations placées entre TEuphrate
et rindus
défait, en un seul combat, le roi Gédrosicus,
les Persans et les Turcs,
et conservé ou plutôt reconquis Din
^ à la république,
repose ici dans Tattente du grand jour»
plein de confiance en celui
auquel seul il rapporta ses triomphes.
il mourut le 8 des ides de juin
de Tannée 1548,
^gé de 48 aus^
iî7 BEN DICTIONNAIRE BEN i9S
et honoré des regrets de la nation entière. et Honorii.
Il fui enterré aux frais du trésor public 4
YQ son extrême pauvreté. Domino nostro
(MuRPHY, Voyage en Portugal^ p. 302 FI. Theodoslo
303.) augusio
BENA ou Bagienna, en Piémont. . Faltonius Probus
Oolimo Alypius V.C. praef. urb.
Fhvio Valeriô ^^''''^' **^ » P- ^^ ^ ^^^^^^^^ P- ^86, 6.)
Gonstantino nobilissimo Gaesari
Âugustales Baggieun. ^^*
ex voio. Socle trouve dans les ruines du Cetpitole ù$
{Cardinal Mai, 2i8, 1 ; Durand, Pedem, Bénévenf.
cisp,, p. 175.) ANICI BASSI
BÉNÉVENT, au royaume de Naples. Anicîo Anchenio fiasseo V. C.
Socle trouvé dans les fondations de V église des proconsuK Campani»
Frères des écoles pies. ^»<« sacia judicanti
I. • •
ANICI. BASSI. ,; ; ' ' : ' f®^^*\"'
A ---^ A u • D V /> ^^"» patria lam inde *
Anicio Auchenio Basso V. 0. «k ^^il.i^^
^ n . j *" origine patrono, qui
procons. Camp. sup. jud. . ^.^ -u • .
^ I I- • • omnibus m commun!
praes an issimo viro. ; est decori Benevent. plebs. (!)
. . . nomini (ej) us si (ngu) lan .^ ,; , _// ___
eximium munus et peculia- {Cardinal Mai, p. 283.|
re pneter alteros hono-
res Insigne regio exquili- ^'
na recte factorum omni- ^^^^ ^^^ boutique devant la grande église.
um memor Ioc:ivlt. '^' Antonio Marcellîno
{Cardinal Mai, 278, 1 ; Pratilli, Consul, ^' ^- <^o"»- Camp, patra
p. 86; Cf. pALÊSTitiNA, pierre trouvée "<> dignissimo ab insig-
en 1778.) nia bénéficia quibus
— longa |>opuli tae-
II. dia sedavit universa
Devant Véglise, aujourd'hui détruite^ du plebs BenevenU-
Saint'Esprit. na censuit po-
nendam.
justitia admirabili castiiaie conspicuo {Cardinal Mai, p. 283.)
... asori fori pro. . parle conlapsi în min.
conditori mœnium, restitutori regionis, y.
viae novœ repara tori, thermarum commodia-
nanim restitutori, coUegiorum reparatori, ^^^ ***** muraille de l'église détruite de Saint--
porticus Dianœ reparatori, basilic» Lon- "^^^ ^* Fraola.
gini actotiuspropecivitatis ADELFI
hostile îiicendiuin conditori Clodio Celsino
insignia ejus in omuem pro.... in. . . insigni et G. Y. praestanti
pnecipua que in se et patriam.... mérita benivolentia auctoritate iustitia
populus Benevent. <^rr. regionum duarum memo-
ad xlemani memoriam ^bil> ^^ praeteritonim iudicum
statuam coUocavit. exempla virtutibus omnibus supergresso
{Cardinal Mai, 293, 3 ; Borgia, 1. 1, p. 145 ; ^^"^^ splendidissimus BenevenUnae
Db Vita, t. I, p. 271, n. 26.) civitatis patrono dignissimo. (2)
De Vita a publié en outre une dissertation {Cardinal Maï^ p. 284.)
sur cette inscription, dans le journal de Pise —
Diario di Pisa, t. XVI, p. 287. - y,I
— .... mvictissimw
111^ Theodosii
Sur une colonne pris de la maison Lucarelli. H) De Vita, p. xxiu, n. 27; Pratilli., Consul.^
DW NNN Thco- **'(2) Mur., p. 1032, 5 : De Vm, p. xxiii, n.22;
dosii Arcadii Pratilli, Co/isk/., p, 106.
M) BEM DEPIGRAPIIIË. BES
ayiniano ioRCius cubai sepulcro lioc SoHNiud,
dus RuGnus Vir docius, integer, modesuis, ei pius«
• • . • . errimi ord. Constansque veritalis assertor, scbolis
slaluam In inclytis, Marpurgiana et allera
in abditis lo- Nostra bac, Deo Musisque grala, liberûm
cis reperlara ad privatum Senûm pater, lum nasciluri poslhumi.
et publicum (loco) celeber- Quanto dolore conjugis mœstissimae
rimo consiitnendam Lapis sit iste postus, ipsa noverit.
caravit insislaule YL. firmo. Partum ante quse parem maritum amiserit,
[Cardinal Haï, 336, 1 ; Donat.,223, 1 ; Db In copia teneliul» prolis pari,
ViTAy Antiq. Benev.f p. XIX, a. 10.} Obiit aoao 589 m. April. d. 25 set. 58.
130
VIII.
Sous le pont Lépreux^ grande pierre.
Taieniis et Gratiani auguslor.
(Mur., 711, 5 ; Cardinal Mai, 336, 6.)
IX.
Chœur de Varcheviché.
Clodius
Oclavianus
y. G. de proprio
Ornatui dédit.
(Gritt., 193, 2; Cardinal Mai, 336, 8.)
BENTHEIM,dansle royaume de Hanovre,
CD Allemagne.
I.
S. Gbristo S.
JoANHES WiERus, nobiU Zelandiae inundat» b-
niDia ortas, pietaie in Deum, probitate erga
qoosyis, eruditione eximia^ Medicin», rerumque
politicanim scientia, usu, felicitate, publicis
iageDii monumenlis, Imperatorum Caroli Y.
minislerio, Ferdinandi, Maiimilianî et Rodol-
pbl singulari gratia, magnorumque per Germa-
oiam, exterasqkie nationes virorum amicitia et
testimoniis clarissimus : lUuslrissimi Gliviae et
Joli» Dttcis Guilielmi Arcbiater; Deo, Principi,
et Patriae fide, consilio et opéra ad vitas suse
fioem devotissimus. Quum illustrem Dominum
Arooldum Gomitem in Bentem; et Teckeien-
borch sammo gralificâdi studio inviseret, bujus
Kculi satur, invicu in Gbristum flducia, pla-
cide animam Deo reddidit, corpus btc ad diem
oniTersalis resurrectionls déposait, et mœslis-
fiimam soi desiderium superslilibus ûliis, Tbeo-
' dorico, Heinrico, Galeno, et Joanni Wieris re-
liquit, Anne nati Ghristi 1588. meus. Feb. d.
Si. aiiDO aetatis suae 72.
Vtv«, ut vwa$.
(Gros, Supplément aux évitaphes de Bâle^
p. 383.)
A la suite de cette épitaphe. Gros en rap-
porte deux autres que nous insérons ici. La
première est sans indication de provenance,
la seconde appartient à Anvers et doit être
ajoutée à celles que nous avons données
précédemment.
II.
Epiiaphe de Louis Guicciardini^ neteu de
François Cruicciardini.
Magni Lodovici Guic. Pairitii Florent.
vere magni Francisci Guicciard. Nep.
quem gemma orbis Belgica
et urbium urbs Antverpîa
sortita est Hisloriograpbum,
temporaneum monumentum hic habes
Yiator,
quod Franciscus Suvertius f.
Yiri de posleritate b. m. pos.
donec oobil. Fiorentina natio,
dignom cive,
roarmoreum et aelemum erigai epitapbium.
Obiit XI. Kl. April. cb b lxxxix.
xtat. sa» Lxvi.
BERGAME , dans le royaume Lombardo-
Yénitien, en Italie.
Colonne apportée du bourg de ferdelle au
Musée de la ville.
Yalenliniano
et FI. Yalenti
devinis fratribus
ei semper augustia
devoia Yenetia
conlocavii.
'Cardinal Mai, 264, 4; Maffbi, Mus.
Ver on., 379, 4.)
BERG-OP-ZOM, en Hollande.
Eglise de Sainte-Gertrude.
Epitaphe de Jean Beyerliock.
Yiator adsia, et quae in rem tuam fient, vide.
Joannes Beyerlinck ciuis et hurus urbis patri-
cius, in quà non unum munus cum laude obiui,
te hic expecto. Fui, praeiui, nunc es, praeibis
quoque alios. Sic omnes cogimur. Abi, et mihi
id adprecare, quod optaueris tibi. Obijt anno
sal. hum. MD. L. Id. Martij Anna de Bie conjnx
et liberi mœsti posuere. Yiue pius, moriere
pius.
(Labbe, Thés, epit.y p. 533.)
BESSAUCOURT, ou Bessangourt, près
Paris, dans la plaine de Pierre-Laye.
L'église est une des plus grandes et des
mieux bâties de ces cantons-là. Elle a deux
ailes et une croisée, mais cependant sans
m
DiCnONNAlRE
BEZ
ta
qn^OD puisse faire le tour de .*au(el et saos
grieries. Le chœur est certainement un ou-
Trtge du xiu* siècle. La nef n*est que de
deux à trois cents ans; le bras méndional
de la croisée est aussi du xiii* siècle; Tautre
ii*esl que du xv* ou du xn*. A rentrée de
celte église, à main' gauche, est bâtie une
belle four. Les inscriptions qui s'y remar-
quent dénotent assez le temps de sa cons-
truction. Sous Tun des piliers qui la sup
portent, est une sentence en langue grecque
écrite en caractères latins, sur une bande
soutenue par deux anges, et au commence-
ment se lit. Mil y* xx?ii. On voit aussi au
portail, sous les pieds d*une image de la
sainte Vierge, en lettres grecques capitales
et dentelée, le reste d'une sentence qui
exprimait ce que nous rendons en latin par
ces mots : O Mater Dei^ mémento met. Cette
église est dédiée sous Tinvocation de saint
Crervais et de saint Protais. On y montre une
châsse de bois, qui contient des ossements
de Quelqu'une des compagnes de sainte
Ursule* lesquelles ont été données par une
abbesse de Maubuisson. Ces reliaues ve-
nues de Cologne, ont été fort répandues
dans Tordre de Ctteaux, dont est ce monas-
tère. Les vitrages du sanctuaire sont de
verre très-épais , chargé de quelques cou-
ches de peinture grise, ainsi que les statuts
de cet ordre voulaient qu'on en mtt dans
les ^lises des monastères. Ces sortes de
vitrages, en forme de grisailles, étaient fort
en usage aux xn* et xui* siècles. On y voit
prêtre, représenté à genoux, lequel a fait
présent de ce vitrage, et son nom au-des-
sous en capitales gothiques , Mestre Robert
de Berceueort... Clumoine de Paris. Au-des-
sous est un panneau ajouté, qui représente
une abbesse de Maubuisson à genoux, dont
les armes sont : d'azur parti de sable à la
face d'argent, chargée de trois merleltes de
sable. Ce Rooert de Berceucourt était offi-
ciai de Paris en 1S70, et mourut doyen de
Baveux.
Il y a dans le chœur de Bessancourt deux
tombes ou épitaphes, assez dignes d'être
remarquées. La première est de Thomas
Cloûet, prêtre natif de cette paroisse, en son
vivant procureur au parlement. Chanoine
de Saint-Hilaire le Grand de Poitiers et de
Saint-Martin de Montmorency, curé de So-
rel au diocèse de Chartres, mort le 6 juillet
15(6. Ou lit rinscription suivante au côté
droit du chœur :
C^ giiieBt véaénUes et discrettes personnes,
WÊemut Pierre de Grooeanx, Etienne Charton
et pyyppe MenUon, prêtres, curés de cette
paroine de Bessancourt, qui ont été Pespace de
plas de trob siédes de nevea en neveu.
flest ensuite marqué que jnessire Jean-
Louis Mention, en son vivant, prêire, cha-
noine de l'église cathédrale de Wissembourg,
en Allanagne; honorable homme Jean
Meoticm, commissaire de Police de Pontoise,
ont lait des fondations dans celte église,
l'âD 1705. (Hlrtai-t et Magî^y.)
BETHLÉEM, en Syrie, près de Jérusalem.
Dans la chapelle de la Nativité, sur une
étoile d'argent, est cette inscription véné-
rable :
HIC
DE V1RG1!IB MARIA
lESOS CHRISTUS
NATOS EST*
Voyez, sur les monuments chrétiens de
Bethléem, des extraits des Mémoires de MM.
de Villeneuve, de Mas-Latrie et Batissier, que
nous donnons à l'article général de Jéeusa*
LEM»
BEYROUTH, en Syrie.
Inscription tmeimne nonloi* de la vUU.
T^ xupûi ÔTCft» GYANOIG
Au Seigneur saint, plein de reconnaissance,
dédia.
(Lmi, Noiit.j ann. 1768, p. lX)6; Mai,
p.âo.)
Voyez ce qui est dit des monuments de
Beyrouth, dans les rapports insérés à l'article
général de JéRusALBM.
BÉZIERS, dans le département de l'Hé-
rault, en France.
I.
Vers composés par saint Paulin de Nole^
Ki eDToyés il 800 ami Solpice Séfère pour être écrits aa-
deasus des peintures da iMpUstère qa« âalpice Séf ère
atait fait ooustniire près de réglise de rriiiwififl
localité qui était près de Bétiers, mais dont oa œ
natt i>as la situation précise. Dans ces pelntaros
goraieia saint Martin et aaint Paalia (i).
Abluitisquicumque animas et membra lavacris,
Cemite proposilas ad bMia facia vlas.
Adslal perfeclae Martinus régula viiae,
PauUnus veniam quo mereare doeet.
Hune peccatores, illum spectate'beati :
Exemplar sancUs iUe sit, iste rêls.
U.
Dives opum Qirisio, pauper sibi, pnlchra Sevens
Culmina sacratis fontibus instiuilt.
El quia caelestes aulam condebat in actos,
Qua renovarenlur fonte Deoqne homlnes ;
Digna sacrameniis gemina sub imagùM pinxit,
Discerel ut vitae dona renatnsbomo.
Martînuro veneranda virom testatur Imago,
Altéra Paulinuro forma refert bomilem.
111e fidem exemplis et dictis fortUms annal.
Ut menti palmas intemerata ferau
Isie docet fusis redimens sua crimina nomis
ViUor ut sit res quam sua cuique salus.
(1) Ex e^stola xn sancti Paulini ad SnlpicUns
Severum. Mdesis éd. Veron., p. 195; Hem Rskor-
Di!i, t. 1, p. 407; L D. p. 146; ALAHAic.,-par. laier.
p. 81; BoiXAND., t. Vn, Jun., p. 89, 90, 156,
137, i58, 139, Ui; Baro:«., vrœf. ad Uartffet.^
cap. 3. — Mr.
m
BEZ
DEPIGRAPHIE
BEZ
f^ï
UI.
IHi baptistère.
Hic lepanuidamm generator fons animanim
ViTum divino luniine flumen agit.
SanclDs in himc caelo descendit spiritus amoem»
Caelestique sacras fonte maritat aqnas.
CoDcipii anda deum, sanctamque liquoribos almis
Edii ab aeterno semine progeniem.
Mira Dei pietas ! peccator mergitur undis ;
Moz eadem emergit iusUficatus aqua.
Sic homo eloccasu feiid functus et ortu
Toreois moritur, perpetuis orilur.
Culpa pcril, sed viu redit ; i^tus interit Adam»
El noTus aeternis nasciiar imperiis.
IV.
Aox peintures de Tégllse.
Corpore mente fide casiissimus Incola Ghristi
Gondidit ista Deo templa Severus ovans.
Totus et ipse Dei templum ^iget bospite Ghristo
GaodeDtemque bumiii corde gerit dominum.
Eece velot trino colit nnam nomine roentem,
Sic trinum sancta mole sacravit opus.
Aaplt dédit populo geminis fasligia teciis»
Ugtbos ot sacris congrueret numenis.
hoï qaia latorem duo tesiamenta per unum
Pacta Deom in Cbristo copulat nna ûdes ;
Isle dnas inter diversi culminis aulas
Tnrrilo fontemltegmine constitnii.
Lieta noTOS geminis at mater ecclesia partus
Exciplat sinibos qoos aqua protulerit.
Anh duplex teclis, ut ecclesîa testamentis
Una, sed ambobus gratia fontis adest.
Lex antiqua novam firmat, veterem nova complet
In Ycteri spes est, in novitate ûdes..
Sedietos atque wmm coninngit gratia GbrisU,
Propterea medio fons datus est spatio.
Isde parens sacro ducit de fonte sacerdos
lofantes nhreos corpore corde babitu.
Grcomdansque rudes festis altaribus agnos
Crada salutiferis Imbult ora cibis.
fiioc senior sociae congaudet turba catervae,
Âllelnia novis balat ovlle cboris.
V.
Du bois de la vraie croix et des reliques.
IMTionm veneranda tegunt altaria foedus,
Composîtis sacra cnm cruce martyribus.
€on€ta salutlferi coeunt martyria Cbristi,
Grux, corpus» sanguis martyris, ipse Deus.
Namque Deus semper vobis sua munera servat»
Âlqne ubi Ghrislus» ibi Spiritus et Pater est.
Sic obicrux» et martyr ibi ; quia martyris et crux
Xartyrîi sanctis quae pia causa fuit.
DiatibQmTitae mortalibus» illacoronas,
Qoie Domino famulos participant, peperit.
la cruce fixa caro est aua pascor, de cruce sanguis
llle fluit, vitam quo bibo, corde la?o.
Ghriste too coeant simul baec tua doua Sevcro,
Portilor et tesUs sit crucis iste tuae.
Garne tua vivat, tuus ilii pocula sanguis
Praebeat, in verbo vivat agatque tuo.
Quaque tuum socio Marlinum ascendere daro
Vidit» et ipse tuo munere iunaus eat.
VI.
Des reliques.
Pignora sanctorum divinae gloria mensae
Velat apestolicis édita corporibus.
Spiritus et Domini medicis vîrtulibus instans
Per documenta sacrés viva probat cineres.
Sic geminau piis aspirât gratia votis,
liifra martyribus» desuper acta sacris.
Vota sacerdotis viventum et commoda parvo
Pulvere sanctorum mors pretiosa lavât.
{Cardinal Mai, p. 171.)
VU.
1123. — Sainte-Aphrodùe à Bézien.
Praesulis hic almi sunt condita membra Geraldi
Hic vir honestatis et mirae simplicitatis
Moribus omatus fuit et flos lUtemeratus.
Hune meruit florem Cacianus babere priorem.
Hic spéculum terris, fit praesul in urbe biterris
Eximitur membris quinla sub luce novembris
Quo Deus in pannis jacuit vergentibus annis
Bis quingenlis centum tribus et duo dénis
Géraud» évèque de Béziers, abbé de Cas-
san avant 1106, où il fonâa un hôpital et une
belle église. Né en 1070 il mourut e^ 11^3
6t fut mis au rang des saints.
(Mém. de la Soc. archéoL du Midiy 1. 111^
p. 105.)
VIII.
ti87. — Eglise Sainte-Aphrodiie à Béziers.
Moribus omatus abbas jacet bic tumulatus
Vir bonus et gratus, Petrus fuit iste vocatus,
Largus, discretus, omni bonitate repletus.
Ut decuit letus agnus, leo morte quietus
Ut deus adàit ei, summe quoque flos speciei
Mater virgo Dei, die : miserere mei.
Addo domini MCaXXXVII, YIII idus Jonii obiit discretus
dominus-Petrus Veziani abbas bujus ecdesie.
Qui tumulum cemis, cur non mortalia spernis,
Tali namque domo clauditur omnis homo.
Die : pater noster.
L'élection de P. de Vézian (1265) occa-
sionna un conflit entre le chapitre de Sainte-
Aphrodise et l'évêque de Béziers, qui se
plaignait qu'eflle eût été faite sans sa partiel^
nation ; elfe fut cassée, et Vézian réélu avec
l'assentiment de Tévêque.
1S5 BOG
DUcrettês dominus est un titre peu usité
pour un abbé.
IMém. de la Soc. arckéol. du Midi^ t. III»
p. 215.)
BISOGNËouPisoGNB, au diocèse de Trente,
dans le Tyrol, Empire d'Autriche.
Sur la muraille de V église.
Ad honore Dl et scT Zenonis lôE* pbf* hune or'
edificavl.
f loh pbr aedificator titu-
li hic optât reqiiiescere
tûïblo. DS ilH donet secum requi-
em. Félix sil ilii mansio.
'Cardinal Mai, p. 166; Tartarottus, Me-
mor. anliq. É{oboret.^ p. 66, qui legit
sanctam requiem; Muratorivs, pag.
1889, % seu requiem. Idem existimat
pertinere inscnplionem ad médium
œvum, quo tempore vocabulum titu-
lus designare consuevit templum ali-
quod, semper fere parochiale.)
BOCJNO, l'ancienne Volceia^ en Lucanie.
royaume de Naples.
Fragment d'inscription trouvé récemment^
. • Sacro d(!. nn. Constantini maximi veneren-
dissimorumque Caesarum
Yulceianae ciTiialis Acilio severo et YettioRaflno
cens. Peturci
. . Paco. . . ana. M. D. CGCCXCI.
. . XL. F. Macerianus. M. L\l.
• . X. F. Marcellianus. M. LVL
• • X. F. Mlcerianas. M. XY.
• . YI. F. Casinianus. M. X.
. . YUI. K. Oppiana. M. XI.
. • XY. K. Poslumia. M. 1...
. . LXX. Jag. quinquaginta. M. III.
. . XVm. Paco. Forensi. M. D. CGC. YlII.
• . . XI. F. Pubiicianus. P. M. XI.
. . XVI. F. Pescenianus. P. M. XIII.
. . Illi. F. Pupianus. P. M. YIU.
. . . YI. F. Agelfus. M. Yllll.
K. YeUiana ... M. XYUI.
F. Fuflcianus. G. sal.
F. Gurianus. M. XVllL
F. Furianus. M. XL.
F. Agellus. P. M. X.
F. Agellus. inf. nob. M.. X.
F. Medanus. M. XYI.
F. P. . •'nianus . . . XLYII.
Paco. Naraoo. M oo G. LXXXUI.
an
Pr. Sicînianus. G. P. M. GXX.
F. Yisupianus. M. XX.
K » V. . • • • US ...... aAAU.
FF. . . vanus. M. XL Y,
P. Ferocianus. M. XII.
F. Gastra. . . . M. XXIIII.
F. Fornianus. M. XXYI.
F. Modianus. M. XYIII.
K. Gorviana. M. XII.
DIGTIONNAIRE BOL W
F. Pecuriaria. G. Per. XXYIII.
F. Glodianus. M. XXYI.
F. Spetianus. M. XI.
F. Yenerianus. M. XXIHI.
F. Auricius. M. XXYUI.
F. Gampus. Nar. XXXX. . •
F. Giceralis. M. XXX. . .
Paco. Aporiana. • • •
F. Muscinianus. M. .. .
F. Luporianus. M. '. •
F. Geronianus. M. • .
F. Oppianus. M. . .
Paco. Trasim. • MDG. . »^
K. Gedriana. M. X. . .
F. Gesiuianus. M. X. .
F. Yivianus. M. X. .
Fab. Augustaliana. M. X. . .
F. Yiscileianus. M. LX.
F. Paterianus. M. XX. .
F. Vene • . . nus. M. X. . •
F. Gecîn .... M. X. •
F cisus. M. X. .
F. . . Ulpi. . . •
(Cardinal Haï. 232, i ;tiRUTER, p. 209,
2.)
BOLOGNE, dans Jes Etats de TEglise, en
Italie.
I.
f Ghristus f rex
f venii t in f pace
t et f Deus t homo
t fatus t est f
(Hardouin, Opéra selecta^ p. 648; Blar*
coLiNi, Ecîes. vtre.f t. III, p. 199;
Mai, p. 6.)
II.
Eglise de Sainf-Etienne. Dans la cour.
(ïD)* siècle.)
[Ab] umilibus vota suscipe dominis nostrîs Linl^
pranl et Ilprant regibus, et D. N. Barbata
episc. sanctae eccl. Bonnss. hic ihl saa
praecepta obtulerunt, unde hune vas in-
plealur in cenam domini Salvatoris.
Et si qua muiia G. mînuerit DS. RQ.
{Cardinal Mai, p. 192; Muratori, p.
1840; Marillon, Iter Italie. ^ 1. 1, pag.
198; Ughblli, t. Il, p. 112.)
III.
A un mille de la ville^ au lieu dii La Bbrta-
LIA, sur une colonne.
DN- FI- Yalerio Go-
nstantio pio feli-
ci invicto augu.
Fi. Yalerio Constant! d-
ivi augusli pi! filio
Bono LXXYII. reip. nato.
DD* NN* Magno Maximo
IS7 BOL
et FI- Yictorî piîs
felieibus perpeUiis
semper aug.
boBO R. P. natis.
{Cardinal Mai, p. 254; HAFnu» Mu$.
Veron.j p. 106.)
IV.
Hors la ville.
Benemerenti
martyrie filie
qast vixit ann. XIID.
dies Tl. defuDcta est
im Kal. jimias in pace.
{Cardinal Mai, hk% 5.)
V.
Grana mUel des PP. Chartreux
Cantabria
Serena
Gonslaotia
bona femina
qae Tixit ann. xxxTini.
M. m dies yn.
{Cardinal ](f ai, 422, 9.)
Voyez <f autres inscriptioDS de Bologne,
article Roux, chap. YII et VIII, Epitaphes
ia tnartyrt.
On lisait autrefois sur rancieune porte
Sainte-Marie de Bologue :
VI.
SitilHINikrt domns, si splendiaa'mensa ; quid inde?
Si spedes aori, argenti quoqiie massa ; quid inde?
Si libi sponsa decens, si sît generosa ; qaid inde?
Si tibi sint nati, si pranlia roagna ; quid inde ?
Si foeris pulcer, fortis, divesve; quid inde?
Si ioogus senronim inserviat ordo ; quid inde?
Si doœas alios in qualil>et arte ; quid inde?
Si fa?eat mundus, si prospéra cuucta ; quid inde?
Si Prier, aot Abbas, si Rex, si Papa ; quid inde?
Si rot» fortunae le toilat ad astra ; quid inde?
Si felix annos règnes per mille ; quid inde ?
Tam cito tam cito prœtereunt hxc, ut nihil inde.
Sola manet virtus, qua gloriflcabimur inde.
Ergo Deo serTÎ, quia toi tibi provenit inde,
QaoïXecisseJKOles-ia iempore que moriecis,
Hoc facias juvenis, dum corpore sanus haberis.
(Gros» Supplém. aux inscripl. de Bâle
p. 489.)
VII.
biSC&IPTIOllS Uf L*H0iaiEUR DU VhX% BsifOIT XIV, D*A
Boa» CAïAiiiAL PaosPER Lambertini (1)
(i) Ces inscriptions sont extraites de Touvrage du
laTant Galletti, Inseriptiones Bononienus ; Rome ,
1759, in-i«. Nous donnerons,. à Tarticle Rome, les
inscriptions concernant les papes, les cardinaux et
lesévéques qu'a donnés la ville de Bologne, inscrip-
tioos qui forment la majeure partie du recueil de
GalletU.
DlGTIONlf. D*£PI6RAPHIB. I.
D^EPIGRAPHIB. BOL 151
Chapelle de Sainte-Marie de Craliera.
Sur le mur.
Or^torivm hoc
Deiparae in coehm assvmptae
et S. S.
Philippe Nerio et Barbarae V. M.
Dicatvm
ab em. et rêver, domino
cardinale prospère Laml^ertino
Bononiae archiepiscopo
solemni benedictione
inavgvratvm fvit
die décima tertia avgvsti
anno domini m. d. ce. xxxiii.
VIII.
Eglise cathédrale.
A gauche.
Bononiae
archiepiscopvs
et S. R. 1. priaceps
A. D. MDGCXXUY.
QnùAe chapelle à droite.
Sacellvm hoc
magniûce resta vrari
et elegantivs
oruari ivssit
An milieu.
Prosper
T. S. Crvcis in lervsalem
cardinaiis
de Lambertinis.
IX.
Eglise des Saints-Jacques et Philippe, pris d$
la Savenne.
Sur le mur.
D. 0. M.
Ecclesia haec divis lacobo et
Philippe apostolis dicata
cnn ab antiqvo, cvivs initii memoria
non exlat popvlo hvic tanqvam
parochialis inservierit svmma benignitate
emi Prosperi cardinaiis
Lamberiini Bononiae archiepiscopl
fvit ad archipresbyteralis ecclesix pleb.
honorem, et characierein evecta
et bapiisterio donata svo décrète
svb die xxii. decembris hdccxxxv emanàto
vti leslanivr tabulae ser Antonii
Manni notant actvarii fori arcbiep.
ad.m R. D. Anionivs M.» Franceschelli
primvs hvivs ecclesiae archipresbyter
m grati animi svi tesseram erga tantvm
k>eneractorem aetemvm dédit hoc
•monvmentvm die xxii. martii mdccxxxvk
X.
A l'église cathédrale.
Par terre, dans la chapelle de la Saiote Eucharistie.
Prosper card. Laml)ertinvs
arcbiep. Bonon. et S. R. 1. pceps
5
IM BOL
post eredam are svo arâm
divo ignatio hoc sibi
et faniiliae vivens posyit
Étmo diii. H. ». Gc. xxxTii.
XI.
Au collège Montalto.
Sixii V. ponU opt. max.
niTnificent q?ani animo svo aieiisvs est,
fvndatoris •
si qvid desideralMilvr, accessit
totivs coUegii commodvm, ornatvs, reparatio
svb avspkiis Emorvm, ac Revînorvm D. D.
Annibalis Âlbaiii cardiis tit. S. démentis
episcopi Sabinen. sacrae R. E. camerarii
magni ex Clémente XL, ex se maximi
protecloris
ac Prosperi Lambertini cardîis tit. S. crvclSln mlïlfeiii
S. R. Imp. [)rincipis, et arcbiepiscopi BèvMMiien.,
sibt vni aeqviparandi
ab £mo proiectore del^fi
visitatoris
lUmo, ac RnTo D. Lactatizio Felice Sega
sac. tbeol. doct. colieg. metropHe praeposito
viceprotectore sfectaliaiiifM)
anno doRiini hdccxxxyii.
KU.
Eglise de Sainte-Marie-Madeleine de Galiera.
Mur de la sacristie.
Aedem. hanc
in. qva. B. Imelda. ex. Lambertina. familia
qviescit
A. fyndamentis. in. splendidiorem. formam. redactam
X. kal. decemb. an. rep. sal. é. ». ce. xxxix.
solemnS. fit?, sacravit
Prosper. S. R. E. Cardinalis. LaiâMfIfnys
Bononiae. arcliiepiscop?!(
nono. deinde. Mehfie
svmmvs. poniifex. etèetas
Beoedicti. XIY. noftntnef. stmfM»
rempvbiicam. chrlstiMiâtii
solicita. proYideiiiia. et eàriliie
moderatvr
XIII.
Salle de Voratoire de la congrigaiion de
Sainte-Marie de la Mort.
Sor le mur.
D. 0. M.
Qvod
Einvm et ttmvm B. Prospervm cardînalem
Larobertinvm
patritivm et archiepiscopvm Bononiensem
ad svmmytn pontificatym 'etexerit
confratres S. Mariae de Morte
de tanta tanti eorvro confratris dignitalo
sîbimet pne gavdio plavdoDle^
BKTHKOiAIRB
BOL
débitas gratiai
persolvvnt
141
xrii.
Hôpital délia ^ta.
Sur lé mur.
D. 6. M.
Benedictvs. xiy. pont max.
chinrrgicas operationes
in BonoDieosîbvs atchinospcomiis
qyotaimis pvblice demonstrari ivssil
ectissimam ferramentorym sypellectilem
perpetyo bic asservandam
adiccit
demonstran^î nivnvs
annYO constitvto s^ipendio primym
Peiro Pavlo koilh(?nR)
pbil. med. dbcf. ebllcgialo
chir. profes. prb. demandavit
aniib iniccxtji.
IktV.
D(vi^ ili riff (^* Jfa/coiUefi<f .
Autour.
Q. 0. M.
a S. Pio Y.
catechvmenis paratam
Benedictvs XIV. P. M.
hvc transterri ivssit
aoQO Dm i|iK:ciMi.
XV.
A régiis0 çmbédralê.
A U (ilMe MllSt#uttê pÉr le tUttimi
a. 0. M.
BèMeàibif^ i\y. p. k.
pM èxlitihi sSrà in pàtriatn bènefféentiÉ
Véii. càpyt S. Petroirii
èx iede S. Stephani edfctvtii
hvfc avgysi» molfè teinplo
fù tionorem éyi qtondam episoopi
a bonontensibvs exdt^lb
pérpetTo habendmi addixît
pompclvs card. aldroyandys
oro sva in commvnem yrbis patrontÉi
religione
sacro pignori honoriûce cvstodiendo
b'cellvm extrvxit éniiiif^i
éi ihuxo ceràr dotà'Hl
tvoivlo ibidem sîbi
Mf éwiiiëticis omnibys oonsUM»
an. rep. sal.
UWXXLIU
u
141
XVI.
A rhâpital éUla fita.
Sur le OHir.
La S. di N. S. Beoedelto XIY. felic. regn.
ha voila a qvesio spédale di S. Maria Délia Vila
L* eredila del Q. Âlfonso Cesari
destinata i{ia per fondare vn nvovo
ndla parrocchia di s. mar. roascharella
obligando nel «to ehirographo u. Wg. mdccxlti.
maiilenere sei leiU per gf infernii di detta parnî
far cekbrare in yna délie infermarie
la messa ogni giorno per 1* anima del testre
pagare lire qvindici a detla parroccbia
<)er la mvsica ogni prima doroenica del mese
e tenere ne sabati lampade accesa
aïiir \ma^ne di Mâr. Yêrg. che era nel porlico Cesari.
come oegli atli di sig. Gaspare SacchetU nôt. arcivês.
XVII.
Egliêe eaihédrale,
Porle iatérieore.
D. 0. M.
BenediclTs XIV.
Font. Max.
Boooni» arcbiepisc.
melropolit. hoc lemplum
teriia ferme parte
ampliavit
atqve inlvs et foris
magnifiée exornatum
preliosa svpeliectili
Gopiose avxit
anuo domini
MDCCXLYII
XVIU.
SaUe au palai$ LamberHni.
Sons an portrail de BenoU XIV.
Prospero
de Lanibertinis
Marcelli fiUo
AwnrAi 8?avitaie ingenif splendoire
sacror. can. péri lia
plvrib. svounis pootificib.
accepiisalmo
a Benediclo XUl.
caid. tilvli S. Cnrcig in lenisalem
et Ancooae episcopo
ere^lo
a Clémente Xll. opu max.
Bonon. in arcbiep* reDvntiato
ik irero xvii. augus. poniifici creata
anno m. dcgxl. nomine Benedicli XIV
Eganv»
loan. sénat. Illivs sénat. Bononien.
patnro beiiemerenii
M. P.
anno. mdccxlvii.
BOL
141
XIX.
Oratoire Sainte-Marie du Saint-Amour ^ dan$
a rue Saint-Félix.
Sur le mur.
Aposlolicas missiones
Ylillime ad Jvnivm an. mdccslvii. habenie
P. Leonardo a Poriv Mavrilio
ex minoribus obsenranlibvs reformatis
Romx demym piissime svblato
qvx ipso ivnc promoveule inavgvrala fvit
congregaiio B. M. Y. Del Santo A more nvncvpala
die XXV. maii udcclii. canonice iiide firmala
eadem comparalo svo acre ad diem xi v nov. mdgcxlvii
boc loco ibi qvoqve propriis impensis
sacellvm boc a fuiidamenlis excilavit
Deoqve opiimo maximo
in bonorem eivsdem
inlaclx Virginis Deiparse
svb lavdalo lilvlo dicalvin
solemni Penlecosiis die secvnda Ivnii mdccilviii.
Benediclo XIY. Lamberiini P. 0. M. régnante
effusa gralvlalioue apervil.
XX.
Au palaii dei Magistrats S0us un buste de
BenoU XIV.
MDCGL.
Adroite. À gauche.
Nibiicarius, Kihiï negat
Benediclo XIY. Pont, inaximo
qvod annva pnegrandi pconia
monli Iviio solvenda civilaleni liûeraverit
idicis aliorvniqve torreniivm alveos
ad calainilosissiinas exvudaliones
lollendas arceodasqve
xre svo maximo fodi ivsseril
medicinam el Gauzanigvm
svb Bononieusium ivra redsgeril
aliaqve innvmerabiiia
in senaivm in scientiarvm iuslilvtvm
in palriam vniversam bénéficia cimlvleril
S. P. Q. B.
XXI.
Hors de »a villef auxjûortiques qui conduisent
à l'église des (Jarmes éUchaussés.
D. 0. M.
Benedicli. XIY. P. 0. M.
liberalissima. largilate
ultro. exhibiu eu peramanier. impensa
Carmelitse. Discaiceari
svpremo. henefaciori. siemvm. devinctl
qvolqvou exlant. proprii. ivris. portievs
bellorvro. ac. lemporvm. inivria. deformalaa
pvblico* inlenU. comœodo
reformandas. cvrarvnt
anno. reparaiœ. salvlis. cidijcc. li.
pontificalvs. vcro. SiDiiclissiini. palris. xi.
149
BOL
XXII.
DICTIONMÂIRK
A Véglise des Mineurs conventuels.
Chapelle de Salnl-Françoii.
D. 0. M.
hoc secvndvm aliare
omnipolenti deo in bon. S. Francisci ereclum
privilégie
in die omnivm fidelivm defvnct. acper eonimoctayam
et in qvolibet sabbalo
pro iisdem defvnciis ad qvoscvmq. sacerdotes
' cvm nvmero qvalvordecim mille inissarvin
qvoiannis in bac ecclesia celebrandanrm
a Benedicio PP. XIV. dte x. hlii mdccli. decoratum
ac vigorebrevis eivsdem Bened. PP. XIY. die iy
OClOb. MDCCLI.
in perpel. gênerai, confirroaivm atq. de novo
concessvm.
XXIII.
Même lieu.
D. 0. M.
altare hoc
omnipotenli deo in bon. SS. Crvdfixi
erectvm
privilegio qvoUdiano perpelvo ac libero
pro OGiiiJb. defvnciis ad qvoscvmq. sacerdotes
per Greg. XUl. ûïcsu. î^epieoîbris mdlixvh.
insignitvm
ac vigorebrevis Bened. PP. XIV. die iv. oclob. hdcoli.
generaliier de novo fvit confirmat?m
h.
r
XXIV.
Au Séminaire.
Premier escalier.
Benedicio XIV.
qvi boc collegivm
addicUe sacris ivvenlvli
mvllo ante resera tvm
sqvalidvro angvslvmqve
et laiivs et ornalivs eicilavit
cvmqve
ad pontificat maximum
evectus esset
et Bonon. rem sacram moderari pergeret
redditibvs avxit
nova aedium accessione
ampliticavit
beneficiis innvmeris
cvmvlavit
un viri eidem administrande
praefecti
pontifici opiimo maximo
P.P.
A. MDCCLII.
BOL lU
XXV.
Second escalier.
Bénédicte XIV.
P. 0. M.
qvod hoc coUegiym
vt pietas litteraeq?e
et res domestica
procvrarentvr
congrégation! S. PavUi
moderandvm tradiderit
tresqve bonorarias catbedras
qvibvs ob domesticvm mniTS
scientiarum roagistri
in pvblico gymnasio
decorarentvr
Bononîensis S'G
decerni mandaverit
eivsdem ordinis sacerdotes
beneficii bonorisqve
memores
D. D.
XXVI.
Salle de la maison Aldobrandi.
Bénédicte Xim. P. M.
qvod testamenli tabulis
qvas pro magnitodine animi ac pietate.
Pompeivs card. Aldrovandus
asse ampliores condiderat
s£mma xueqvjiate etsapicntia moderatis
praecisisqve matvre litibvs
loDgam civivm et serani posterorym expectationes
antevertens
piae conditoris volvntati satisfecerit
alqve intégra familiae ivra servaYerit
Raynerivs Aldrovandvs com. et seo*
principi beneficentissimc
M. P.
anno mdccliii.
XXVII.
Au couvent des PP. Mineurs Conventuels.
D. 0. M.
Benediclvs XIV.
hvivs bospitii
nm P. magistri Garoli Antonii Galvi Bononienais
ord. min. S. Franc, cody.
ex-gencralis ministri
bcneficentia et svmpiibvs
refecli, copieseqve instrvcti
svpellectilem
bine extrabentes, vel extrabeatîYm participes
anathematis
ac privationis vtrivsque vocis» et officil
pœnis
ee ipso mvlctatos velvit
diplomale édite vu. ivlii ndccly
Ui lOL
XXVIH.
Salle de la Société des Lombaras.
Benedicto XIIII
|Yod inter roax. symmi ponlif. cvras
MagislratTiD Societ. Lombardor. mililaris
qvi eidem anno mdccliy. sortiio obligerat
neqTaqraro dedignatvs
rem soc. sartara teclam serrant
aedem carnrent. svis svmpL reslavrarit
itlam ineyndis consilîis novam pararit
et STbselliis item novis instrvxerit
SodiLombardi
patri opt. mvnif. priocipi
tf . P.
anno a part? virg. mdcclv.
XXIX.
Eglise cathédrale,
Sor le mur.
Metropoliticam S. Pelri
apostolorvm principis aedem
qvam
Benedictvs XIV. pont. max.
fravissimis cvris probibentibvs
Deodicare
qTod ipsi optatissimvm erai
non pot?it
TioeeQtîfs M. S. R. E. card. MaWelifs
ab eo pvrpvra dooatvs
Ipdqre in Bononiensi archiepiscopatT
STCcessor
Tfcarivs et mvneri delegatvs
solemni rity consecravit
xruu kalendas septembris mdcglti
cl fldelibvs religiose ad ecclesiam
accedeuiibvs S. S. die
Indvigentiam plenariam
amiiyersaria vero celebritate recyrrente
Mptem annor. et totidem qyadragen. yeniam
i¥mmi pontificis aylhoritate
perpetvo concessit
iyssyqye eiys
M. R. C.
XXX.
Institut scientifique.
A la biUîoUièqiie.
Benedicto. XIV. pont. max. PP.
qvod. praeter. oonlata. in. omnes. ordinea. ingentla.
bénéficia
icietttianrm. iihfttityto. roaximis. ti, innymerif,
largîttonibys
•▼do. aiFYO, omato. post. iegatam. ipso, syadente*
a. pbiiippo
iDiria . S. E. E. card. de . montibys . bibliothecam*
syam . eiiam ; libronrm
€opia el • delecty . praestantissimam mynifice •
donayerit
D*Cn«RAPHl£.
senatores
BON 144
. instiiyto . praefecti . g rato . iybento
senatv . P. P. A. ndccly!.
XXXI.
Eglise cathédrale,
Sor le mur.
Benedicto XIV. P. M.
qvod
aygysti teropli aedificationem
cvm omni cvlty
perfecerit
Imiymera et pretiosissima
donaria
. mynifice obtvierit
atqve in solenmi dedicatione
card. ^incentivm Malvelium
sibi in arcbiepiscopaiY sYccessorem
vices svas
svppiere ivsserit
digniias et canonici
ob tanta aliaqve pivrima
inordinem svvm
colla ta bénéficia
patri opiimo et beneficentissiroo
G. A. M.
PP.
A. D. CD. 19. ccxyii.
> ONAL, dans les montagnes de la pro«
Tincede Léon, en Espagne.
A Véglise de Saint-Jean de Bonal
(Année 920 do J.C.)
(k)nsecratum est templum àb
Episcopis Frunimio Gixila et Fortl
Era DccccLyiii. iv. idus oct.
{Cardinal Mai, p. 161 ; Florbz, Spana
sagrada, l. XVI, p. 148.)
BONE, l'ancienne Hippone, en A.çene.
Saint Augustin ayait fait grayer Tinscrip-
âon suiyante sur sa table à manger :
Qalsqoîs amat dictis absentum rodere yltam
Hanc mensam indignam noverit esse sibi.
^SiRMOND. opera^ t. Il, o. 1061 ; Cardinal
Mai, p. 75.)
On lira ayec intérêt la dissertation sui-
yante sur les atfributs iconographiques du
grand saint d*Hippone, communiquée aux
comités du ministère de Tlnstruction publi-
Îue par M. Tabbé Barraud, du clergé de
eauyais.
Kotice iconographique sur saint Augiutin (1).
Au nom de saint Augustin, on se rappelle
DaturelUment les noms de Tagaste, de Mo-
nique et d'Hippone : de Taçaste qui yit naî-
tre, au milieu du iv' siècle, le plus beau
génie de TAfrique; de Monique, cette pieuse
mère, qui se confond dans la mémoire des
hommes ayec Tenfant de ses larmes, comme
(1) BuUeUn des CQmUés, février 1851, p. 57.
M?
BDM
DICTIONNAIRE
BON
dans notre fouvenir le nom de Blanche se
mêle au nom mille fois béni de Louis IX;
et d'HippO!ie, enlin, qui sYnlilia longtemps
des vertus épiscopales d'Augustin. Augustin
avait reçu avec la vie tous ks dons d'une
heureuse nature. L'esprit et le cœur se dé-
veloppaient en lui dans une pnrfa»le harmo-
nie, et sans piéjudice do l'un à l'autre. Mais
vinrent les passi<»ns cjui brouillèrent l'intel-
ligence et la sensibilité d'Au^uslin. L'esprit
eut la I art que st*s exigences forçaient le
jeune homme de lui faire; mais le cœur fut
satisfait outre mesure, et il en vint à diriger
tyranniquement toute la conduite du fils de
Monique. De le» ses chutes à Tagaste, à Car-
thage, à Rome et à Milan où il trônait, pour
ainsi dire, dans sa cliairede professeur. Au-
gustin, maître d'éloquence dans la seconde
ville de l'Italie, quel succès, ou plutôt quelle
[permission de laProviJence ! C'est là qu'elle
'attend. La réputation d'Ambroise attire Au-
gustin dans l'église où le saint évèque ex-
plique la parole de Dieu. Déjà son mani-
chéisme était bien alTiiibli. Ambroise Té-
branle encore davanta;4e. De son côté, Mo-
nique presse de ses larmes l'œuvre tardive
de la grâce; enfin, la grâce, l'emporte, et' le
cœur d'Augustin est vaincu dans ce jardin
où se passa entre Alype la scène qu'il a
rendue d'une manière si dramatique dans
ses Confessions. Augustin n'a plus qu'une
pensée, celle d'étudier à fond la religion des
chrétiens, et il va à Cassiacum se livrer avec
i|tielques amis à de doctes entretiens, comme
ceux d'où sortirent les Tusculanes de Gicé-
ron. Bientôt il reçoit le baptême des mains
du saint évècrue de Milan : il paratt qu'alors
Ambroise s'écria : Te Deum laudamus^ et
qu'Augustin répondit : Te Dominum confite^
mur, de sorte que, se répondant ainsi, ils
composèrent ensemble ce beau cantique de
l'Eglise. Une fois baptisé, le nouveau chré-
tien veut reprendre le chemin de l'Afrique :
mais il perd sa mère à Ostie, et fiasse un an
entier à pleurer celle qui lui avait appris à
prononcer le doux nom de Jésus. L'année
suivante, il se retire près de Tagaste, dans
une espèce de solitude d'où il se rend 4
Hippone, qu'il crojait plus propre à le déli-*
vrer des assiduités importunes de ses amis.
Vain espoir! l'évoque d'Hiopone, Valère,
avait besoin d'un prêtre auxiliaire pour l'ai-
der dans l'administration de son diocèse.
C'est Augustin qu'il choisit, et il l'ordonne
prêtre à celte fin, sur le stiffrage du peu-
Ïle, qui le lui désigne comme l'élu de la
roridence. Plus tard, du vivant même de
Valère, Augustin échange son titre de coad**
juteur contre celui d'évêqued'Hippone. Voilk
saint Augustin, voilà l'homme tel qu'il faut
le connaître, avant de le considérer sous le
rapport iconographique : voyons maintenant
les différents symboles avec lesquels l'art
religieux Ta conçu.
Le premier emblème de saint Augustini
et le plus usité peut-être de tous ceux qu'on
lui attribue, c'est le cœur tantôt simple, tan-
tôt percé de fièches, avec leuuel il nous ap-
paraît dans les tableaux qui le représentent.
Ce cœur, quand il est simple (comme la
cathédrale de Beauvais le reproduit sur l'un
des panneaux du portail nord) , exprime
l'hommage que le saint fit h Dieu de ses af-
feclionsles plus vives, et la pieuse direction
qu'il sut imprfmerà son amour après l'avoir
arrêté trop longtem))S sur les créatures. Cette
pa.oje : « Mon fils, donne-rAoi ton cœur, b
avait |)lu à la sensibilité d'Augustin. Il la ré-
pétait souvent à ceux qu'il était chargé d'i-
nitier à la vertu, et mieux encore, il prècliait
d'exemple ce beau précepte d'un Dieu ai-
mant qui impose à ceux qu'il chérit l'obli-
gation de 1 aimer à leur tour. Le cœur est
donc, par excellence, l'emblème de saint
Augustin. Mais que dire du cœur percé de
flèches que l'on substitue parfois au ccBur
simple, tel que nous venons de renvisa{;erf
Il faut y voir la même pensée symbolique
3ue dans l'autre, mais la même pensée tra-
uite avec plus d'énergie et d'exnr ssioo,
sous la forme un peu tragique qu'elle affecte.
Bien des fois on a comparé l'amour de Dieu
à des traits ou à des flèches, imprimant dans
l'âme chrétienne leurs profondes blessures.
C'est aussi le sens de notre emblème, dV
près saint Augustin lui-même, qui l'expli-
que de cette manière au ix' livre de ses
Confessions. Ce symbole est pris de la na-
ture elle-même : car on l'a souvent em(>lojé
pour signifier un amour vivement senti, oa
cruellement éprouvé, comme celui de la
Mère des sept douleurs. Telle est l'iuferpré-
tation commune du cœur, soit simple» sdt
percé de flèches, que l'art religieux a bit
entrer dans les images d'Augustin.' Chet^
chons maintenant celle qu'il faut donner aa
second de ses emblèmes, c'est-à-dire à l'en*
faut que Ton représente quelquefois à o6té
du docteur. Pourquoi cet enfant qui s'efforea
de vider la mer dans un réservoir presque
imperceptible qu'il a creusé de ses débiles
mains? Pourquoi cette scène, qui ne doit
son intérêt qu'à la naïve simplicité de son
tout jeune acteur, a-t-elle trouvé place au-
près d'un personnage aussi grave qu'Augos*
tin? 11 fallait une raison, et il y eti a une en
eifet. Cet enfant, ce n'est point un enfant de
la torre : il en a la figure, mais il tient aa
ciel par des liens invisibles; c'est un ange
ou un saint que Dieu envoie au fils de Mo-
nique, pour arrêter en lui la témérité de la
science et les hardiesses du génie. Augustin
voulait comprendre un mystère et saisir»
dans son essence impénétrable, le Dieu un
et trois que la foi seul nous révèle. Tout oc-
cupé de ce difficile problème» il aperçoit
un ange sous la forme d'un petit enfant, qiiL
prétendait sérieusement transvaser rOcéarr^
en le versant goutte à goutte dans un trou
peu profond. Augustin rinlerrôge, et, sur sA
réponse, s'efforce de lui faire comprendre
Îu'il ne réussira jp'uais dans son 9utreprisa.
lors, l'enfant en qui Dieu avait mis sa sa-
gesse confondit le docteur |)ar sespropre§
paroles : « J'aurai plus tôt fini, lui cnt-il, dé
verser les eaux de la mer dans ce bassin, que
vous de comprendre le mystère de la sainte
Trinité. » Augustin vit la lumièrCi non pa^
VEHCBAPUIE.
BOR
150
i*H dierchait, mais une autre qui lui
i contenir son intelligence, qui était
de Dieu comme le bassin de Tenfant à
I étendue des mers» comme uu atome
lensité; ou bien, à ce que porte une
ersion» saint Augustin s^efTorçait de
ndre le bonheur des justes dans le
*8que saint Jérôme, le jour mémo de
natif vint se présenter à ses yeux
I traits d'un enfant et Tcihorter à at-
jusqu'au jour des divines récompeo-
jr comprendn* , en les goûtant* le^
dont l)ieu fait le partage de ses
Cette interprétation vient d'une
on peu suspecte, et parait moins
m que la première. L'eniant nous est
cpliqué, et avec lui le second de se^
Honori Augusii sext.» posuii
Pater Maurusius ci Ursia mater....
lie dernier, qui consiste dans le sce?
ùm capuchon noir des moines Aur
H y a controverse au ^yjet de cet
6. Les uns prétendent qu^Augustint
ir de Tordre qui porte son nom,
li-même Thabit des religieux de sa
)*autres soutiennent le contraire, et
leur opinion, qui paraît assez ap-
la représentation de saint Augustin
pocnlle ou ca[>ucbon noir reposerait
ait problématique, pour ne rien dire
C est un rapf)ort de circonstance^
lui hommes qui en eurent de biev
ml étroits, et do bien plus honorer
même temi», saint Augustin et s^int
l^'avanl-ilernier emblème de saint
àon habit de cardinal, s'explique
la euculle de saint Augustin, par ua
donne matière à controverse, liai^
I deux cas, les emblèmes êe comr
É. Car« (K)ur ne parler que de celui
Augustin, on s'explique la cucull^
Imal que le saint a fondé un ordrp
OTie, et il n'est pas nécessaire pour
lYoir Qu'il ait revêtu lui-même cette
te iiTree de la nénitence.
Mftîcularité reinarquttble dans l'ico-
ie de l'évêque d'Hippone, c'est que
ilèmes sont l'expression fidèle de sk
\s reflètent dans ses nuances les plus
» et les plus vives. La euculle mar-
rie régBiière et mortifiée, dès qu'il
les premiers pas dans la voie de la
»; renfant rappelle la science émi-
II docteur, aspirant même à conoal-
secrets qui n'appartiennent qu'à
e cœur entiu, le plus beau des em-
l*Augustin, exprime cette puissance
' qai fit du saint docteur le modèle
anté, et, dès lors, il est pour noire
I plus beau de tous les hommages ;
gré de l'estime publique, Télément
r est le dernier trait qui achève les
lommes.
^EADX, chef-lieu du département de
idcy en France.
I.
An ik05. — Au musée,
Mo Adelfi Annonim 1. mens. Y.
Mbo poftt coiisolatum domini noslri
Cette épitaphe a été trouvée par M. Jouan*
net entre Sninte-Croix-du-Mo'ïl et Violes
^Gironde); elle est de 405, le sixième consu-
lat d'Honorius étant de ^0^.
(Mém. de la Soc. arch. du Midij t. II»
p. 182.)
11.
643. — f^/ise de Sainte-Croix,
Hic reqiiiecct boac reconlaiiones humlis Cbri-
6ti.... Mommolenus qui vixit annus plus minus
tQptuagenla, apud quem nullus fuil dolus mnlus,
qui fuit Stfine irajocundushoc est, accepii irans-
ilum suum diae vi*, idus Auguslas, ubi fecit
AugusUis dics septem anrio v* regnum domni
nostri Ghlodovci rogis.
Epitaphe de saint 3Iaumou!in, ahbé de
Fleury. — On y voil requiecet pour requi-
escit; bone recordntiones pour bonœ recorda'
tionis;humilis christi peut s'ex()liquer par
humilii $ervus christi^ ou humilis christia-
%ui ; êeptuagenta pour septuaginta; seine pour
sine; annus |)Our annos; diae pour die; au-
gusta pour augustus ; ubi fecit augustus septem
atf« peutse traduire « quand le mois d^oût
a fini sept jours. » Kn effet, les Ides d'août
étant le 18, le 6 des ides est ie 7 de ce mms.
îKegnupi |K)ur regni. — Ubi fecit ^ loquendi
formula frequens in actis quinti et sexti
sœculi pro diei ac mensis caractère. ( Du
Càngb.) — La cinquième année de Clovis II
répond à l'an 643. Ce ne peut être Clovis 1";
car il ne s'empara de Bordeaux que la vin^t-
sixième année de son règne, a|)rès la défaite
d'Alariû, roi desVisigoths (507j.
(Mém. de la Soc. Arch. du Midi^ t. \h
p. a»i.)
III
îHxiime siècle. — Au musée.
Hic jacet Arnaldus noster saiictissimus abbas.
Voverat boc aliare Petro et prope jussil huiuari,
Veste senectutis cum despoliaius abiret
Langoida membramea bicmibi reddidii illico sana,
Tune ego Wesj^nus Prior, hoc regale sepulcbroui
Nunc abbas liiulum feci semper que rogabo
m. TTT TTT Ul
{Académie de Bordeaux f M. Jouinnet,
1833.)
C'est répitaphe d'Arnault, abbé de Saint-
Pierre-de-Lille en Médoc. M. Jounnnet (loc.
cit.) la rapporte, dV)rùs la l'orme des lettres,
au X* siècle ou au comiiicncement du xi'
siècle.
Les six I et les six T de la dernière ligne
renferment, selon lui, ou une formule reli-
gieuse, infinitam trinitatemy par exemple,
ou la date. Dans cette dernière hypothèse,
les trois premiers I annulant les trois der-
niers, il ne resterait que six T dont chacua
151
BOR
DICTIONNAIRE
BOR
iSt
vaut 160. T quoque centenos et sexagtnta ^e-
nebit (vers cilé par V Encyclopédie). Ce qui
donnerait , pour la date de rinscriolion,
160 X 6 = 960.
(Mém. de la'Soc, archéol, du Midij t. II,
D. 224, 223.)
IV.
Eglise souterraine de Saint-Emilion.
VII. idus deccmbris
Dedicalio *
Sancti Emilionîs *
Acad. de Bordeaux, 1820; Mém, de la
Soc» arckéol. du Midi^ t. II, p. 225.)
V.
1591. — Eglise Saint- André.
Yitac bene actae mors beaia.
mortaiis incola cœliluum colonus fio
non est vivere vila, sed mori :
viTere desine, vivere desinam.
Epitaphe d'Antoine Prévôt de Sansac, mort
en 1591, après avoir été quarante-sept ans
archevêque de Bordeaux.
[Mém, delà Soc. archéol. duMidij t. III,
p. 302.)
Extrait du compte rendu des travaux de la
commission des monuments historiques du
département de la Gironde^ pendantT année
18tô-46.
Rapport présenté au préfet de la Gironde par MM. Baba-
nis, président, et L. de Lamothe. secrétaire. Bordeaai,
1840, 10-8^
Antique tombeau chrétien au musée de
Bordeaux. — En marbre et muni de son cou-
vercle, oBrant un évasement sensible depuis
sa base jusqu'à son ouverture, et présentant
sur sa face apparente trois compartiments
divisés par dej pilastres canelés. Sur le pan-
neau principal, le monogramme du Cnrist
encadré dans une colonne à trois rangs d*or-
nemenls, puis- des guirlandes avec des
fruits, des vases, etc.; sur les panneaux
extrêmes, deux rangs de c^nelures en zig-
zag, séparées par une bordure.
Couvercle en retrait sur le cercueil, pris-
matique et à bouts rabattus, et divisé en
compartiments, otfrant une décoration ana-
logue à celle de la face principale.
Eglise Saint- Seurin. — Baptistère. —
Corps offrant un évasement depuis la base
jusqu'à l'ouverture, et dont la grande face
apparente est divisée par des pilastres en
huit compartiments; les quatre du centre
plus petits que les deux de choque extré-
mité ; dans chacun de ces compartiments,
des fruits et des feuillages.
Crypte do Saint-Seurin. — Deux tombeaux
de mômb formo que le précéJoiU, ol munis
de leur couvercle à toits inclinés et à bouts
rabattus.
La grande face du premier, décorée do
feuilles de vignes placées dans des enroule-
ments;*au milieu un fer de lance; dans la
partie inférieure, quelques grappes de rai-
sins. Sur les faces latérales, an>res avec
larges feuilles disposées symétriquement.
Sur le couvercle, d*un côté des feuilles de
palmiers, et au centre l'a et Tu, le X et leP;
de l'autre côté, des imbrications à recouvre-
ment.
Sur le second tombeau, monogramme da
Christ , sur la face principale, renfermé
dans une couronne que tient une main sor-
tant de draperies.
De chaque côté, cadre contenant un yaao
d'où s'élèvent des grappes de raisins que
des oiseaux becquètent. Aux angles du tom-
beau, colonnes engagées dont les chapiteaux
sont décorés de feuilles de vignes.
Tombeau connu sous le nom de tombeam 4$
saint Fort. — Formé de deux parties :
1* Partie ancienne et probablement de ménM
date que les pierres qui précèdent, consis-
tant en une pierre brute, haute de 0^»n»
large de 0^65, longue de 2",33; S* partie
superposée à la précédente et datant delà
i^enaissance ; formé de six petites colonnes
accouplées et posées sur ce premier touh*
beau ; au-dessus^ caisse ornée de Qlets siiiH
pies. Couvercle arrondi en voûte à côtes ds
melon et décorée de trois rinceaux. Aux
extrémités, d'un côté la RésurrecliOD, ds
l'autre deux anges tenant une table dlo-
scription.
Les hagiographes ont été embarrassés pour
déterminer la réalité du personnelle dassM
Fort. 11 paraît gu'à Bordeaux Thistoire ci
la légenae relative à ce saint n*a pas es
d'autre fondement que l'usage qui yéisft
suivi, comme dans beaucoup d'aulresloet-
lités, relativement au serment judiciaii%
lequel se prétait ordinairement sur des rs*
liques ou des objets ayant appartenu à dl
samts personnages. Nos * anciennes eontu-
mes attestent que le serment se prêtait msfm
forte sancti Severini^ c'est-à-dire sur le mt
de Saint-Seurin; mais qu'était-ce qpie te
fort? Quelques érudits rapprck^baut téU$
expression de celle de fierté usitée dans il
Nord, et qui parait venir du latin fereinmt
ont cru que c était le cercueil même ou toal
au moins une châsse renfermant quelqiM
parties du corps. D'autres ont expliqué le
terme forte par celui de virga^ c*est4-dire de
crosse, et cette explication était autorisés
par quelques titres anciens, relatifs aux cou-
tumes. Ce qui n'est pas douteux, c'est quCi
dès le XI' siècle, l'abbaye Saint-Seurin pos-
sédait une verge ou bftton pastoral , objet
d'une ancienne vénération. Nous l'appre-
nons de Turpin, qui nous dit que là était la
sainte verge que notre Seigneur avait donnée
à saint Pierre^ et saint Pierre à Martial. Avec
cette verge, sainte Bénédicte avait chassé le
diable d'une tour de la ville ^ et guéri Phili-
bert qui était duc de Bordeaux. Turfân ajoute
(juc toutes les reliques données à cette
e^^lise par Bénédicte avait été mises sur le
tombeau de saint Séverin, près de Tautel de
saint Amand, en une cropte sousterre^de
|.eur du roi maure Ai^oland• Ces dâtiails
i
•s
i
BOR
D^EHGAAPHIE.
BOR
^H
formellement d*accord avec toutes les
liions postérieures relatives au forte
a virga sur laquelle on orétait sér-
ia tradition relative à saint Fort eût
i au moment de la publication de la
"d chronique de Turpir), le fabuleux
tear en eût certainement fait mention.
donc rignorance des populations qui
isformé une châsse ou un bâton épis-
proTcnant de saint Seurin, en un saint
aurait quelque peine maintenant à
lu calendrier.
iieau à Tabanac. — En marbre blanc ;
dans le cimetière de cette commune.
ircle casséy et dont les débris ont été
^jés à des réparations dans l'église.
, du tombeau, en polyèdre diminué
ta base. Une grande face et les deux
dtaf ornées de feuilles de vignes , de
» d'autres feuillages; cannelures aux
u
wkmu dans VéglUe de Pujols (canton).
marbre gris; les faces ornées de sculp-
el bas-reliefs. Sur la grande face ap-
te, le monogramme du Christ au mi-
Tune couronne; et de chaque côté de
rouronne» des strigiles (ornements en
de S); colonnes aux angles.
iX>UTercle à pans coupés présente des
1res en torsade sur les angles et une
cation sur les faces.
résumé, ce tombeau offre nne grande
Dblance avec celui du musée de Bor-
; et ceux de Saint-Seurin de cette ville;
le un de ceux de cette église, il a été
iMiné en cuve baptismale. La tradition
re ce tombeau a été celui d'un Dur-
oe serait pas impossible qu*en rai-
[es hautes fonctions remplies à Bor-
rir ces seigneurs, dont un était
de Guyenne en HIO, ce tombeau
ë un don de la ville de Bordeaux, ou
bbaye de Saint-Seurin, et eût été trans-
de Bordeaux h Pujols.
i$e Saintt'Eulalie à Bordeaux. — Des
s graphiques ont été accomplies avec
ioup de soin par MM. Courau et Du-
I, architectes. La notice sur ce monn-
ayant été publiée par l'auteur (1), nous
kes dispensés d'eu présenter ici une
dUer Pey-Berland à Bordeaux. —
Paul et Léo Courau ont procédé à des
Sa accomplis avec un soin qui a mérité
les éloges de la commis^on ; les plus
détails ont été mesurés i)ar eux avec
ittention minutieuse, et la délicatesse
HT dessin a exprimé toujours avec vê-
les ornements les plus légers. Ce mo-
iût a été décrit trop souvent, pour que
ayons à reproduire ici une analyse de
tice qui a été rédigée par un membre
société.
ipc//e du collège royal à Bordeaux. —
irectiun cul lieu au conimencement du
CkPiX det types les plus remarquables de Car--
\mre a¥ moyen âge dans le dépnriement de la Ci-
, Iii4olîo; planches cl icxte; Bordeaux, 1846.
XVII* siècle et fut l'œuvre des Feuillants;
dont le monastère occupait les bâtiments
contigus. Cette chapelle remplaça la célèbre
église de Saint- Antoine, dans laquelle se
trouvait Tun des autels privilégiés on Ton
prétait les serments judiciaires, comme.sur
ceux de Saint-Martial ou de Saint-Seurin»
et qui relevait au xv« siècle du Qef de Po-
thon de Xaintrailles. Le mur de façade de
Téglise actuelle était un ancien mur de cette
première église; l'inscription suivante at-
teste en effet que cette face est antérieure
au reste du corps de la chapelle :
Dos Petrus deo chai psïir (presbyler).
Insiitail unâ visitationê
Perpétua p {propter) pceptorë (preceptorem)
Et donatos hic colidie p [frês (fratreê)
Magnà missam solepiiiter
Fieodâ qui obiit qûtl di
Meusis Mail aiino Dïni
M cccc X L nu.
Rectangle se rétrécissant à 1 ouest, et se
terminant de ce côté pr un chevet à trois
pans coupés, profond ae 5 met.; longueur
de la nef 20 met. 70 cent., largeur 10 met.
50 cent.; nef portée par cinq piliers à sec-
tion rectangulaire entre lesquels ouvrent de
chaque côté trois chapelles de h met. 80
cent, de profondeur, dirigées perpendiculai-
rement à l'axe de Téglise ; autreiois quatre
chapelles, la construction de la tribuue avant
Traisemblablement fait disparaître les ueux
extrêmes.
Au-dessus de ces chapelles, galerie pre-
nant jour dans la nef par des fenêtres cor-
respondantes par couple aux arcatures des
chapelles inférieures; entre chaque couple
de renétres,*des armoiries; au-dessus, rang
de fenêtres géminées avec œil supérieur.
Les armoiries qui décorent les parements
des chapelles et leurs clefs de voûtes annon-
cent que des familles avaient leurs sépultu-
res dans ces sanctuaires. L'histoire de ce
monastère donne, en effet , les noms sui-
vants :
Première chapelle à gauche. — Tombeau
en pierre de Michel de Montaigne ; il est re-
présenté en costume guerrier, étendu sur le
mausolée.
Les armes de Michel de Montaigne sculp-
tées sur son tombeau ; d'azur semé de trè-
fles d'or, à une patte de lion du même armé
de gueules, mise en fasce.
Sur les faces de ce mausolée, deux ins-
criptions que dom Devienne a reproduites
dans son Histoire de Bordeaux. Restauration
en 1803.
Sur le pilier qui sépare cette chapelle de
la suivante :
Virtvli et mémorise
Martini de Hovdan Domnii
Des Landes avorvm gencreclac^
Oh vitœ prol>italeni, niorvm
Affabilitatem, ûdci inlegritatero
Animiq. roagnitvdiuem
ia BOR DICTIONNAIRE
Francisco S. (sanetœ) R. ^{romanœ) E.
[(Fxcletiœ) cardinaii
De Sovrdis aqvii priin. prx
Caîleris svis aviicis vuKIè sibi
Cari qvi lioc monvmenlvm
P. C^* piorvin precibvs Deo
Anima illivs coiiiniendetvr
Tixil an. 50 obiit 16 seplcmb
An. 1618 in palalio
llWsl.*»* car.i»«qvi cos
Die anniv.ptrp. fvnd.
Deuxième chapelle à gauche. — Conces-
sion à inessire Alphonse u'Ornano, maréchal
de France et lieulenanl du roi ; el, après la
renoncialion de celui-ci, nouvelle conces-
sion à la famille Le Blanc
Troisième chapelle. — Première conces-
sion à Antoine de Roqueiaure, chevalier de
deux ordres du roi, et poslérieurement à
Léon Guitard de Lescure, conseiller au par-
lement de Bordeeiui.
Quatrième chapelle. — Concession au
baron de La Tre>ne et au sieur de Beyssac.
Première chapelle à droite. — Concession
faite à Paul Leclerc, avocat au parlement de
Bordeaux.
Deuxième chapelle à la suite. — Conces-
sion faite à Jean de Briet, conseiller au par-
lement de Bordeaux.
Troisième chapelle. — Concession faite à
la dame Jeanne Darrerac, veuve d*Antoine
Dusoiier, avocat au parlement.
Quatrième chapelle. — Concession faite à
la dame de Briand, veuve Lestonnac Du-
parc.
Eglise de Lalandtj canton de Fronsac. —
Le corps du bâtiment, de st^ le roman ; bas-
cAté, à gauche, du xt* siècle; abside à
sept pans coupés, décorés a'at*catures qui
descendent jusqu'au pied ; crénelée au xt*
siècle.
Portail. — Quatre arcades en retraif, por-
tées sur des colonnes, et dont les archivoltes
iont décorées d'entrelacs, de chevrons, d'oi-
seaux, de personnages et de feuillages en-
lacés, de musiciens, de personnages tenant
des livres.
Sur le tympan, le Christ, les bras étendus;
au-dessus de sa main droite, sept étoiles
dans un médaillon circulaire ; au-dessous de
sa main gauche, restes des sept chandeliers
d'or; épée à deux tranchants sortant de son
oreille droite; à gauche, saint Jean tourné
vers le Christ tenant un livre de la main
gauche; à la droite de ce personnage, sept
arcatures plein cintre, quatre en bas, trois
en haut; le tout surmonté d'une croix, el fi-
gurant les sept éi^lises.
Inscription autour de ce tympan :
f. lobés. VII. eccliis. qve-sviil. in If.
... . 1er. VII,. cnniielabra. avrea.
Au-dessous du tympan :
Principiv.... fine.
Porche militaire.
i^lother qu idrilalère sur l'entrer^ du chœur.
A imtérie^n- ue Téglise, voûte du xiv*
fiOR iM
siècle à tores arrondis au-dessus de la pre^
mière travée et du clocher; maître autel
orné de tableaux remarquables, représentant!
l'un saint Paul, l'autre saint Pierre, el le
troisième, au milieu, le Christ sur la croix,
entouré de la Vierge, de saint Jean et de la
Magdeleine. Dans la partie suiiérieuredti re-
table, beau tableau représentant le Père
éternel.
Inscription relative à ces tableaux :
Dono (lederunt inagislri P. Cbameyrac
Arvernus rector el Ba"<i Faugcre prier saocti
Pétri de Lalande 1642.
Le prieuré en face do l'église sert d'école.
Chapelle de Condaly près Liboume, — Cemo^
Duiiient, sur lequel M. (je Lamolhe avait ap*
pelé, en mai 184^2, l'attention de la commissioa
des monuments historiques, fut classé d*aprèl
la description qu'il mit sous les yeuxde la so*
ciété, et, dès lors, des étudesgraphiques furent
demandées à des artij^tes. Mais diverses cil»»
constances empêchèrent les personnes dési-
gnées en premier lieu de se livrer à ce travail
et ce n'est que tout récemment que, sur là
demande de M. Habanis. MM. LéoCouraufll
Salomon ont adressé des dessins géomë*
traux et pittoresques qui complètent les éto»
des sur ce monument.
Une seule nef, orientée; 32 mètres sur 7
environ; abside à cinq pans coupés; eiof
travéts, divisées par des arcs doubleauxet
ogive, et décorées de nombreuses rosaces,
dont quelques-unes en poteries.
Preluière travée; chœur. — Douze nerfii*.
res partant de la clef centrale, six marquait
les grands compartiments de la voûte, it
descendant en colonnettes dans les ao^aA
et six liernes terminées par des fleuroH
d'où partent des tiercerets.
Sur la clef centrale, les armes de France)
sur les autres, ornements, divers feuillagel
contournés et flamboyants ; armoiries ; Ut
doubleau qui termine le chœur découpé et
trente-deux lobes, dont chaque extréfllMf
porte un ornement différent ; au sommet, un
ange tenant une banderolle.
Deuxième travée. — Quatre nerrures sè
croisant h la clef centrale, qui porte les al^
mes de France avec une couronne ducaM^
supportée par deux animaux. Au sommet d|
l'arc doubleau qui sépare cette travée delii
suivante, un ange tenant sur la poitrine Técqi
de France.
Troisième travée. — Ménae nombre A
nervures se croisant au centre ; la clef ce»^
traie entouré(^ de quatre rosaces satelliteik
Au centre, la Vierge et l'enfant Jésus ; sot
les côtés, enroulements; fleurs de lis, deitt
personnages.
Quatrième travée. — Môme nombre de
nervures, môme nombre de clefe qu'à \^
lravé(î précédente. Au centre, un évèque;
sur les côtés, enroulements ; puis deux grou-
pes de deux personnages ; un ange à chaque
grouj'e.
CiiKpiième travée. — La constructioo
d'une cage d'escalier dans l'angle ûord-ouest
donne à cet esnace une disposition irrégii*
\
BOR
D^EPIGRAPHIE
BOR
451
ini semble avoir motivé la forme bi-
le la voûle de cette travée. Clef cen-
î'où partent >e|)t norvun^s, dont cinq
ent à cinq clefs secondaires; (|ualre
dernières clefs devenant cliaiune le
de quatre nervures, et une cinquième
it de réunion de cit:q nervures. Au
, agneau niinhé, la croix avec pavillon
; contre la face sud, Adam et Kve
ant le fruit déOmdu; euroulemonts
; deux inscriptions.
qtie tout cet ensemble appartienne
ement à la période du gothique tbm-
t cependant des différences de profil
iS nervures, d.ms le style des bases
iers, des dillerences de niveau, des
mal ajustées i'idi(juent d'une manière
le des rc^prises dans la coistrutiion.
labinis, après avoir visité cette cha-
Ml 18i5, a chorclié à préciser la date
ionslructions qu'elle a subies et des
mis qu*elle présente encore. Il est
lable que le Pri ice Noir, auquel ap-
lil le château de Condat, a contribué
f aucun autre h rembelli>sement de
larquable édifice. La profusion de
re qu'on retuaniue aux nervures et
fs des voûtes indique sullisainment
lîlice fut traité aveo u'ie muiiiiicence
)yale- Lare triomphal du chœur dé-
m lobes, commo ceux ((ue Ton ren-
ii fréquemment dans les églises d'£s-
semblerait même i'idii]urr Téjmque
de ces embellissemenls. Ce serait
on retour de Castille, que le duc de
e aurait voulu probablement renro*
lans sa résidence favorite quelque
lu style et de la richesse des églises
Péninsule. Dans tous les cas, après
»on des Anglais, les ornements qui
ient leur séjour fureit soigneusement
; et lorsque, un siècle «près, le Prince
harlesde Guienne, frère de J^ouis XI,
I à son tour le manoir, on substitua
is fleurs de lys aux armes d*Angle-
lans les écussons de la voûte.
e de Mauriac. — Sur la proposition
labanis, la commission a mis à Té-
tte curieuse é^^lise, dont elle avait
n 18^2, un cnxiuis dressé par M. de
), corres[)ondant.
sensiblemeiU en croix grecque ; bran-
ncipale de la croix 21 mètres ; lon-
lu transsept 15 mètres; trois absides
irculaires; les deux absides secon-
luvrant sur le bras transversal de la
ces trois absidi'S voûtées en cul de
l'interseclio:! des bras delà croix,
Qcement de coupole à ouverture cir-
mais dont les angles se prononcent
ivant, et portée sur des arcades légè-
ogivales.
on Toûlée.
itérieur, chapiteaux historiés ; corni-
échiquier ; guérite à inaohico ilis sur
; wintures. Celle é.^lise afiparlenait
I révolution à Tordre d«' Mailo.
e de Labrède, — l'Ian piiiuihf •n croix
ibside à cinq paus coU|>éSy et accom-
pagnée sans doute primitivement de deux
ab?»ides secondaires posées ^ur les bras de
la croix, et dont une seule, celle de gauche,
subsiste. A droite, bUiment carré en place
de cette abside*. Décoration de l'abside prin-
cipale, deux rangs d'arcatures figurées por-
tées sur u'i soubassement.
ïrnnssepl remanié, sinon reconstruit, au
xvr siècle.
Nefs latérales et voûtes de la grande nef
modernes.
Longueur totale 28 mètres environ ; lar-
geur totale 16 mètres environ.
A Touesl deux parties; une centrale, ro-
mane et fort remruvjuahie ; les parties cor-
res|)ondanles aux bas côtés modernes comme
ceux-ci.
La façade romane divisée en trois étages :
1® porlail ouvrant sous trois arcatures en
retrait, entre deux niches pratiquées sur des
murs en retrait; 2* rangée de trois fenêtres
feintes, dont uue au ceitre d fi.^iirée et trans-
formée en une ouverlure circulaire, le tout
reposant sur un cordon porté par neuf con-
soles ; 3* nouvelle ouverture. Resserrement
de la largeur de cette façade à la hauteur du
troisième étage ; couronnement en pignon.
Chapiteaux, cous des historiés. A I inté-
rieur, Samson à cheval sur le lion dont il
déchire la gueule.
Eglise de Sainte-Croix du Mont. — Un
dessin du portail de c^'tte église, remis par
M. Léo Drouyn, est venu couipléter une no-
tice avec croquis envoyée, il y a plusieurs
années par M. Itié, ainsi que des notes adres-
sées par M. Dubroca.
Plan primitif, rectangle delC mètres 60 cen-
timètres de long sur 6 mètres 50 centimètres
de largeur, style roman. Chevet formé de
deux faces planes se joignant sous un angle
de 129'; xv* siècle.
Chapelle contre la face latérale sud , érigée
à la tin du xW siècle par Gérard de Tasle,
seigneur de Sainte-Croix du Mont , sous
rinvocation de Notre-Dame de la Piété;
7 mètres 53 cenlimètres de long sur h mè-
tres 30 centimètres de large, servant aujour-
d'hui de sacristie ; en 1789, démolition du
tombeau do la famille de Léon ; il ne resté
plus aujourd'hui que Tinscription suivante ,
gravée sur une pierre lumulare :
Si gist noble François de Léon sinor de
Sain le f i| irespasa le desrien (dernier) jours de
oust Mii V« X" X heures de mui«.
Vers le milieu du xv siècle, construction
de la voûte de l'abside à cinq pans et addi-
tion dune nouvelle chapelle dédiée à saint
Rojh contre la face latérale nord ; 8 mètre»
9d centimètres de long sur 5 mètres 10 cen-
timètres de large. Agrandissement vers Test
au comme icement du xvi* siècle; ce qui
porte la dime ision de 8 mèlres 90 cenlimè-
tres h li mèlres 62 centimôlres ; elen 1700,
recul à l'ouest do 9 mètres 63 centimètres;
ce qui transforme celte chapelle on bas-cAté.
La tagade o lest a été <lé;igurétî en 1740;
autrefois ou voya;t au-.lessus du portail trois
feuèlres avec colonnes aux angles, celle du
m
BOR
DICTIONNAIRE
BOR
160
centre posée sur un cordon ; les aeux au-
tres placées h un niveau supérieur^ et, au
milieu du fronton, doux arcades pour les
cloches. Aujourd'hui Ja décoration romane
du porlail est seule digne d'inlérêt ; cinq
bandeaux en retraite offrent pour ornemen-
tation des chevrons brisés, des dents de scie,
des entrelacs et une rangée de personnages
tirant une corde, comme à Sainle-Ooix de
Bordeaux, à Haux , à Saint-Genès de Lom-
baud, etc.; ceux-ci, afin de rendre l'effort
plus puissant, appuient un pied contre le
dos de leur voisin supérieur.
Eglise de Cars. — Corps de l'ensemble de
forme rectangulaire de 15 mètres de long sur
16 de large, terminé à Test par une abside
centrale de 7 mètres de long et de k mètres
60 centimètres de large ; abside secondaire
au sud, de 2 mètres 66 centimètres de long
sur 2 mètres 16 centimètres de large; du
côté nord, pièce carrée avant plus tard rem-
placé une abside semblable à celle du sud.
Les deux absides voûtées en berceau ; la
travée qui occupait autrefois 1^ centre de la
croix voûtée en voûte d'arête h nervures ogi-
vales saillantes ; extrémité sud du transsept
voûtée en berceau ; extrémité nord couverte
en coupole sur laquelle s'élève un clocher
rectangulaire h quatre étages : 1* soubasse-
mertt ; 2^ galerie d'arcades tigurées et portées
sur des colonnes ; 3* vaste fenêtre à nom-
breux cordons ; iSh* enQn étage sans style et
postérieur.
Le plan primitif de cette église a été de-
formé par 1 addition des bas-côtés établis en
prolongement des absides latérales.
Eglise de Pellegrue. — Plan en croix latine;
abside plus resserrée que le chœur et termi-
née en demi-cercle ; longueur totale 32 mè-
tres, sur laquelle 3 mètres 50 centimètres
pour l'abside, 5 mètres pour le chœur, 7 mè-
tres 50 centimètres pour le transsept, et 16
mètres pour la net, cette dernière dimension
égale à la somme des autres parties ; lon-
gueur du transsept, 16 mètres 30 centimè-
tres.
Abside et transsept voûtés ; au point d'in-
tersection des bras de la croix, coupole avec
bordure en échiquier assez délicate.
Dans la nef, traces de remaniements pos-
térieurs à la construction primitive
Portail ouvrant sous quatre arcalures prin-
cipales portées sur des colonnes à chapi-
teaux à crochets, à pommes de pin.
Clocher sur la façade postérieur au por-
tail ; une fenêtre ogivale formant la baie de
la cloche.
Eglise d'Izon. —Eglise formée primitive-
ment d'une nef de 27 mètres 50 centimètres
environ sur 5 mètres 50 centimètres, voûtée
en berceau ogival ; addition, au xv* siècle,
de chapelles qui changent ce plan en croix
latine; prolongement ultérieur à l'ouest de
ces chapelles ; ce qui les transforme en bas-
côtés de 17 mètres environ de longueur. La
différence d'appareil et la forme , comme la
position des contreforts, rendent ce prolon-
gement évident.
A l'intérieur, ornements romans des cha-
piteaux , semblables a ceux d'Angleterre et
du nord de la France.
Abside c^ cinq pans coupés séparés par des
faisceaux de quatre colonnes, éclairée par
des fenêtres dont les archivoltes à tête de
clous reposent sur de lourdes colonnes à
chapiteaux ornés d'oiseaux, dé lions, etc.
Clocher quadrilatère sur la façade : dirisé
en quatre parties par trois cordons ; le pre-
mier étage, au-dessus du portail, offrant cinq
arcatures cintrées portées sur des colonnes
séparées par un pilastre ; le deuxième perte
d'ouvertures ogivales de transition posté-
rieures aux parties inférieures ; le troisidoie
sans caractères.
Eglise Saint-Georges, ^Vhw en croix latino
terminée à Test par une abside demi-circn*
laire moins large que la nef; longiieor de
la nef 21 mètres, largeur 6 mètres oO centi-
mètres; largeur du chœur 5 mètres, profon-
deurprimitive 6 mètres, réduite à 5 mètres
par la construction d'un mur qui s'insèft
dans le demi-cylindre du fond.
Sur le bras nord de la croix, clocher haut
de 22 met. 50 cent., divisé en cinq parties:
8 met. 20 cent, pour le soubassement ; îmèL
50 cent, pour le deuxième étage, percé d*!im
ienêtre avec colonnes aux angles sur chaqui
face ; 3 met. 80 cent, pour le troisième étage
percé d'une fenêtre semblable aux précéden-
tes, mais dépourvue de colonnes auxangles;
3 met. 30 cent, pour le quatrième étage, {me6
d'une fenêtre géminée avec colonnes aax an-
gles ; 2 met. 60 cent, pour la couverture.
Les consoles historiées de l'abside sont di<i
gnes d'intérêt, mais c'est surtout son clœhea.
qui recommande cette église; il mérite d*é^
tre signalé comme un modèle aussi simple
que correct pour les constructions sembla-
bles à élever.
Chapelle de Mons^ à Belin. — Nef romane
terminée par une abside demi-circulaire* Il
met. 50 cent, sur 5 met. 62 cent. ; bas cOli
nord ogival de 18 met. 38 cent., sur h met N
cent., terminé à l'est par une dépeudaneei
sans <iouto autrefois la sacristie. <
Sur les chapiteaux, personnages, enroole-
ments, quadrupèdes, oiseaux, damiers, etcr
fenêtres meurtrières.
Croix de Saint-Pey d'Armens. — Dans le <
cimetière et près de l'église de cette oostàf /
mune, hauteur totale, h met. 25 cent.), depuis a
le niveau supérieur d'un palier formé de 4 5^
marches jusqu'au sommet. k
Etablie sur une base carrée avec colon-'
nettes cannelées aux angles.
Le fût arrondi et décoré de deux rangs de
statues séparées horizontalement par des cor-
dons et verticalement par des pilastres car-
rés.
A l'étage inférieur, quatre statuettes d*ap6-
très, saint Paul avec Tépée, satnl Pierre avec
les clefs, saint Jean tenant de la main gauche
un calice qu*il bénit de la droite ; saint Jac-
ques un bourdon à la main.
A l'étage supérieur, quatre statuettes, un
évê îue et trois femmes ; l'une d'elles tient
une épée; h ses pieds est une tête.
Les parties qui viennent d'être décriteif
fiOR
D'EPIGRAPHIE.
fiOR
i(ft
ixvr siècle; la croix proprement dite,
•vue d'ornementation, est probable-
loderne.
lapart des monuments érigés à Tépo-
a moyen âge, sinon tous, étaient
i rintérieur, mais la peinture n'é-
8 uniforme; les nefs et les. grandes
des églises étaient, comme on le
Dore dans Téglise monolithe de Saint-
n, el dans d*autres localités, divisées
» sens de la hauteur par des lignes fi-
rfes assises de pierre, les alignements
divisés en carrés ou cartons dans les-
ft trouvaient des lozanges, des arabes-
ite. D*autres parties étaient réservées
leevoirde véritables peintures ou plu-
tableaux représentant les scènes de
n et du Nouveau Testament. C'est à
Bier genre qu'appartiennent celles que
lUoos décrire. Ces sortes de peintures
temps a fait disparaître des monu-
qD*eiles ornaient, ne présentent mal-
seaient, là où on les rencontre, que
pes vagues et incertaines. Elles ont
aatant plus de valeur que laconserva-
&i plus entière, attendu leur rareté.
1 avons donc cru convenable de pré-
ici une description sommaire des pein-
es mieux conservées et que Ton trouve
i^ise de Saint-Macaire, dans l'église
iriac» dans la Tour de Veyrines à Mé-
dans la chapelle de la Trinité à Saint-
n.
le de Saint-Macaire. — Les descrip-
ubliées sur cette église n'ont accoraé
I simple mention aux peintures mura-
i décorent son abside et son transsept
arrondis (1). M. Lapouyade, corres*
• Titet a cm reconnaître un caractère by-
aos Ja forme deséglises à transseplssemi-cir-
. Il voit, dans le plan de ces églises, Texpres-
ridée de la Trinité et de Tidée de la croix.
i Mise de Saint-Saiiveur, à Saint Macaire,
ODiier, lui suggère les observations suivantes :
ae remontant à Tépoque romane et construit
lent à plein cintre, ce monument est de date
p plus récente que les deux autres. L'église
-Sauveur doit avoir éié conslruile vers lu fm
îèele, et peut-être mémo au commencement
Le plan en est admirablement pur ; il est
lie de mieux réaliser Tidée d'une église à
I semi-circulaire. Les trois hémycicles ne sont
iemeot parfaitement seml)1:ibles, mais leur
esi ât peu près égale à leur profondeur ; et,
oinls de jonction laissent apercevoir quelques
BCtangulaires , ces accessoires n'ont pas plus
ance que dans les églises de Cologne et n'ai-
I rien la pureté du plan. Mais nous devons
narquer un détail de construction qui ne s'est
«ésenté dans aucun des plans que nous ve-
laminer ; les hémicycles ne sont semi-circu-
B*à l'intérieur ; extérieurement, leur forme
pmale. Cette altération du type primitif sufPi-
r indiquer que Téglise n'est pas d'une con-
I très-ancienne. Ces absides polygonales sont
leheminement vers le style à ogive, il parait
"èce, où Ton voit aussi quelques églises, eu-
es celles d'Âracbova et du Docharion, dont
«eptssont ainsi arrondis en dedans et à pans
"S, il est admis par la tradition (juc la con-
I eo est postérieure à celle des églises dont
pondant, a complété sous ce rapport ces no-
tices, eh décrivant avec soin les sujets qui
couvrent les voûtes de l'abside et du chœur
et qu'il attribue au xiy* siècle; les peintu-
res des extrémités des bras de la croix ont
disparu sous les couches d'un épais badi-
geon ; celles qui subsistent ont aussi été l'ob-
jet d'une restauration fâcheuse ; cependant
les contours das objets n'ont pas éprouvé
de variation.
Abside. — Trois auréoles elliptiques ; au
centre» le Christ assis sur un trône, tenant
de la main droite le globe du monde, de la
gauche , deux clefs ; à sa bouche , un glaive
transversal ; à son cou, un crucifix à quatre
clous suspendu ; robe à manches larges re-
couverte d'une tunique; sept chandeliers
d'or au-dessus du siège du Cnrist, quatre à
droite , trois à Kauche.
Auréole portée par une large bande per-
pendiculaire et fleuronnéCy de chaque côté
de laquelle deux anges adossés et portés sur
des nuages, puis le bœuf et le lion, emblè-
mes de saint Luc et de saint Marc.
Auréole à droite , chargée de quatre cir-
conférences qui se pénètrent et donnent
lieu à quinze compartiments, renfermant
des bustes, des anges, des personnages di«-
vers, une barque dans laquelle sont quatre
personnages, etc.
Auréole à gauche , présentant au centre
un personnage, peut-être saint Jean, éle*
vaut les bras vers un livre à sept attaches,
ie livre des sept sceaux. Derrière ce person-
nage, un ange sonnant de la trompette;
agneau nimbé entre saint Jean et le livre
des sept sceaux.
Entre les auréoles , des anges.
Arcs doubleaux divisés en caissons char*
gés de divers personnages ; à l'est dix ca-
dres, au nord six, au midi cinq; on recon-
naît au nord saint Jean l'évangéliste ; au
midi, saint Marc, saint Luc, des écus, etc.
Intersection des bras de la croix. — Les
nervures qui se croisent au centre de cette
voûte la divisent en quatre compartiments.
Compartiment oriental. — Deux scènes ;
dans l'une, un château fort et de nombreux
personnages; dans la seconde, le Christ
assis, bénissant de la main droite , abais-
sant la gauche vers saint Jean à genoux
qui appuyé sa tête sur les genoux du Sau^
veur. De chaque côté, deux personnages,
dont Tun tient un glaive, l'autre une clef.
Compartiment occidental .-Deux tableaux ;
les traussepts sont arrondis en dehors comnoe eo
dedans, i
L'un de nous avait déjà remarqué depuis longtemps
que Tabside et les transsepts de Saint-Macaire pré-
sentaient à Textérieur onze faces. 11 avait retrouvé le
même nombre dans une des trois absides de Sainte-
Croix à Bordeaux. Ajoutons ici que ces nombres il
et 5 sout les facteurs premiers de 33, âge du Christ
au moment de sa mort. Un rapprochement aurait-il
existé dans Tidée de Tarcbitecie? Les vocables de ces
égliÀCS seraient peut-élre la conlinnation de cette
hypothèse, qui, du reste, a besoin, pour être admise
à titre définitif, d'être vérifiée sqr un grand oombre
de monuments.
m
BGR
DICTIONNAIRE
BOR
dans te premier, une tour et des person-
nages, les uns dans la tour, les aulros au-
dehors; dans l'autre, le Christ assis ; une
femme nimbée d'un disque, Jes pieds sur
le croissant ; deux anges.
Compartiment méridional. — Au premier
tableau, personnage plongé à mi-corps dans
une chaudière , soldat , personnages ; au
haut du tableau , la main da rEternel. Au-
dessous, on lit :
Christop... T8, (Christophorus) erosas
« Au deuxième tableau, divers personna*
ges; l'un d'eux prolongé dans une cuve,
recevant le baptême des mains d'un autre
personnage.
Compartiment septentrional. — Sur le pre-
mier tableau, château composé de nom-
breuses tours ; trois évêques portant le nal-
Hum ; personnages divers. Au deuxième
tableau, personnage étendu sur un lit ou
dans un tombeau.
« Il eût été intéressant, dit M. Lapouyade,
en terminant le travail très-délailié auquel
il s'est livré sur ces peintures, il eût été
intéressant de donner l'explication des su-
jets représentés ; mais il valait mieux y re-
noncer que de s'exposer à tomber, à chaque
instant, dans de graves erreurs ».
a En 1825, écrivait récemment M. Ferbos
fils, correspondant à Saint-Macaire, lorsque-
la commune de Sainl-Hacaire fit restaurer
son église , en voyait à la voûte du chœur,
et notamment au-dessus du sanctuaire, des
restes assez bien conservés d'anciennes pein-
tures qu'on supposait être à fresque. La plu-
{)art des sujets étaient tirés des visions de
'Apocalypse : c'étaient les vierges folles,
les sept sceaux, les visions dt; saints Jean.
Quelques-uns réprésentaient des traits du
martyrologe, tels que les supplices des Ma-
cbabées,la décollation desaint Jean-Baptiste.
D'autres portaient le cachet d'une époque où.
l'imagination des pieux artistes, guidée par
une foi naïve, aimait h personnifier les mys-
tères et à les mettre en scène. Les démons y
apparaissaient sous toutes les formes : ainsi
Lucifer et le purgatoire y trouvaient place ;
je crois aussi , le pèsement des âmes. Quel-
3ues médaillons représentaient, ce semble,
es rois de Juda. Ces créaliotjs étaient
bizarres et d'un ensemble étrange et in-
correct, mais elles avaient une véritable
valeur pour l'histoire de l'art au moyen
4ge.
« La restauration qu'on en fit fut telle
qu'on suivit à peu près les types primitifs ,
f&als qu'on prodigua l'ocre et le rouge dé-
layés a l'eau pure.
« Une vérification que ie fis, dans le temps,
sur l'invitation de M. F. Leroy, me conduisit
à constater que jamais il n'y avait existé de
fresques, comme on l'avait supposé ».
Eglise de Mauriac. — Ces peintures déco-
corent la chapelle qui forme l'abside secon-
daire de droite, et re[)résentent les douze
apôtres, caractérisés par les instruments de
ieur supplice ou par les autres signes que la
tradition a attribués à chacun d'eux.
M. Rabanis, après avoir visité ce monu-
ment, signala ces 'peintures comme un des
restes les pins curieux de l'art du xiv* siè-
cle. Elles sont remarquables par la largeur
et l'aisance du style ; les physionomies oui
de l'expression et do la dignité ; les détails
sont traités avec le soin minutieux que les
peintres de celte époque ap(>ortaient à leur
composition, et elles reproduisent, en grand,
l'effet de ces délicates miniatures , dont las
livres d'église du moyen âge sont ornés.
Tour de Veyrines à Mérignnc. — Cette tour
recouvrait sans doute auti-efois le passage
d'entrée du château qui a été détruit ; lai
arrachements sont apparents contre les la-
ces. Au XIV* siècle, une autre entrée fut
donnée h la forteresse, et le rez-de-cbaosséa
de cette tour devint une chapelle ; tes pein-
tures que nous allons décrire, et qui en dé-
corent les quatre faces et ta voûte en ber*
eeau, appartiennent à cette époque.
Première face, vis-à-vis la porte d'eoCrée.
— Sous un arc surbaissé (ancienne porte) la
Christ sur la croix ; trois personnages nioi-
bés de chaque cô;é, parmi lesquels la Viergf
et saint Jean. Sous la voûte de ces arcs, uocT
tête de Christ nimbée du nimbe crucifère, et
sur les pieds-droits deux personnages niiÂ-:
bés, portant l'un un livre, l'autre une mitif.
Au-dessus de cette pénétration, sooi Ii[
cintre de la voûte, le Père éternel tenant
sur ses genoux le Christ sur la croix; 4^
chaque côté, un personnage agenouillé pire*
sente par un autre personnage debout; À\
droite et à gauche , deux anges.
De cha(]ue côté de cette scène, un p«i$j
sonnage niiiibé ; celui de la gauche dansu
jardin, celui de droite recevant une appari»
tion du Christ, peul-être saint Fraugoil
d'Assises.
Deuxième face, l gauche. — Huit scèotf,
relatives à la. vie du lihrist. ^
Rang supérieur : [premier compartiment^
gauche , le Christ portant sa croix et con-
duit au supplice par quatre personnages;
un d'eux vôtu d'une couleur sombre et son-
nant de la trompette. — Deuxième ccimpar^
timent : le Christ sur la croix entre hî'
deux larrons, un serpent sur la tète du m
vais lai ron ; deux personnages montés
des échelles ; au pied de la croix, la Vii
et saint Jean, personnage à cheval, pei
pluie figurée par les hachures. — Troii
compartiment : le Christ au tomt^eau ; lilt
trois Maries, saint Joseph d'Arimatbie, W
codème et un sixième personnage. — Qo^
trièine compartiment : la résurrection ; 1k
Christ sortant, du tombeau cinq gardes élP
dormis.
Rang inférieur : Premier compartiment I
gauche : le Christ tenté par le démon, -r
Deuxième compartiment : apparition à Mat^
deleine de Jésus sous la forme d'un jardi>
nier. — Troisième compartiment ; appari*
tion du Christ à ses apôtres au nombre ds
onze ; le Christ tenant la boule du monde;
dans l'angle supérieur du compartiment»
tète ailée, l'Ësprit-Saint. — Quatrième com^
a
BOR
D^EPIGRAPHIE.
Dent : le Christ dans uno aurdole ( t au
u de nuages, TAsccnsion.
»sième face, à droite. — Premier com-
oent à gauche : rAnnonciation. — Deu-
) compartiment : la Fuile en Egypte. —
ième compartiment : saint Georges à
1 terrassant )e dragon; personnage qui
itemple. — Quatrième compartiment :
Christophe portant le Christ sur ses
es. et se soutenant de la main gauche
itnème face, celle d'entrée. — Dans le
in de la TOûte , Jésus devant Caïpbe.
rist a les yeux bandés, et le soldat qui
mande : Christ, distionêqui fa frappé?
M9 la main sur Dieu le Fils. Derrière,
Iftoité du tableau , Simon Pif^rrc et
JbTmcipIe qui ont suivi le Christ,
mBàés. A gaucho de Pilale , le grand
îrisnnant à Judas le prix do sa trahison,
diable entre eux; en tout onze per-
aess
IjBSSOUS de cette scène, et à gauche de
le' d^eolriée, la flagellation ; cinq per-
le. — Au centre, dans une auréole en
liv posée sur un qûatre-fuuille , dont
.es débordent le quadrilatère, le Christ
(or Tarc-en-ciei tenant la boule du
ïy et bénissant de la main droite ; dans
bM du quatre-feuille , les animaux
iliqrues des évangélistes.
iuohe, les anges jouant de divers in-
Mita, parmi lesquels on remarque la
Ilie, aes bagnettos qui frappent sur
M méconnaissable , le tympanum
de tambour de basque), Torganistrum
de guitare) , le cythre en forme de
le rectangle, dont Thypothènuse est
de cercle (uno harpe renversée).
roile, sept anges parmi lesquels des
lios, et jouant tous do divers inslru-
» la flûte, la mandoline, la basse, le
, la trompette, la ilûte double,
"emarque, au milieu des débris qui
ni le sol de cette tour, une moitié de
une table d'autel et quelques restes
reaux émaillés.
ie//e de la Trinité à Saint-Emilion. —
leur de l'abside de ce monument
te sept pans coupés, aux angles des-
ODtaes nervures qui divisent la voûte
|Dt de compartiments, et chacune de
es a été décorée de peintures , qui ,
> celles de la tour de Veyrines , ne
is postéiieures au xiv' siècle.
lier compartiment à gauche. — Per-
le l>éiiissant et tenant un livre, porté
épaules d'un autre personnage; peut-
lus sur saint Christophe.
dème compartiment. — Deux per-
jee à droite, une femme debout pré-
. un personnage agenouillé h un autre
gauche. Au-dessus de cette scène,
Eiage de pure décoration, les bras éle-
sèème compartiment. — Saint Jean
, télu d'une longue ruhc , ayant sur
ine l'agneau avec la croix en pal , ce
symbole dans une auréole; au^^essous, (été
de femme.
Quatrième compartiment. — Le Christ te-
nant la boule du monde, et entouré des ani-
maux symboliques des évangélistes.
Cinquième compartiment. — La Vierge
tenant l'enfant Jésus.
Sixième compartiment. — Le Christ sur
la croix entre la Vierge et saint-Jean ; au-
dessous, tètes d'anges.
Septième compartiment. — Méconnaissa-
ble.
Eglise Saint-Michel , d Bordeaux. — Les
quatre inscriptions snivanles sont peintes
sur les arêtes des voûtes; les plus ancien-
nes uppartienr:ent à la Qn du xv' siècle.
1* fias côté droit :
Aqiieste boate aa feyl far los xleaitors de
Joan de Belero qiie Dms pdo (Dieu pardonne)
après lo deces de los efeins (enfants) Tan
lo mes de novembre.
2r Bas côté gauche, vis-à-vis la chapelle de
Saint-Joseph.
Aqucste voûte an fer far los excecutors de
Johan de Belle après lo deces de los enfans que
Dus pdo
3* Même bas-côté, ris-à-Tis la chapelle du
Sacré-Cœur, autrefois chapelle Saint-Marc :
Aqiieste boute an fey far los excecutorsi Be-
nonictine Belle après Jo deces de lou efens que
Diu p<lo....
k'' Dans la nef centrale :
Aqueste voule en far fa los excecutors de
Johan de Bellem après lou deces de lous enfans
ian M UlU G et.....
Deux inscriptions semblables ont été ef-
facées. La première, tirée des archives de
l'église, élait au-devant de Tabsidc centrale,
et portait :
Aquesla boula a fcyt far Vital de la Combelie
qui la fit far (ecu ?)
La seconde, communiquée par M. Pelau-
3 ne, secrétaire général de la commission
es hospices, était peinte sur le mur de la
chapelle de Saint-Louis de Gonzague et de
Saint-Stanislas de Rotska.
L^am mil fit far aquesla boula Johan deu
Bo3C marchant demeurant sur los fossals*
La galerie qui couronne extérieurement
la chapelle de Saint-Joseph offre en carac-
tères évidés dans la pierre.
Henry de Valois, ray.
Inscription qui n'est pas sans doute une
simple oate, mais qui indique aussi vrai-
semblablement que cette splendide chapelle
est au moins en partie Tœuvre de la mu-
niflcenee royale.
Eglise de Gaillan. — Dans le bas-côté , à
droite, on lit :
Hic : jacet : Dns : Pelrus
de Taunac : hius : eccHiê.
recior : q roulta : bona
dédit eidê : eccGê : obiit
167 BOR
nltlma : die : mensis
Januarii : anno :
M« CCCC® L XXX ¥«.
Eglise de Bèghs.-- Les deux textes sui-
vants rectifient ceux déjà publiés par Bau-
rein et Jouannet. 1"* Inscriotion contre un
contrefort de Taside :
L*an MIL ccc<> nonite et y
fut fait le cap de glUe posa
la pmire piere roos^ Emeric de
Segur chevalier et S' De Francs,
estant obrier Joliam Garic
et mos Esteve Celis vicari.
2* Contre le mur méridional » près d'une
petite porte aujourd'hui murée :
L'an MIL Y«« xxxvii le xvii*
jour de may fut fondée la
pnte chapele et poosa la p
miere pierbe Jehan de Segur
écuyer S^ de Francs estant
ouvriers M'' Estiene de
Gazen et Jehan de Lacrou.
Eglise de Sainl-Aubin, canton de Blanqui^
fort.
Ci gist Lancelot
de Feirron escvier
seignevr des ma^sôs
nobles de Ferro de
S^ Avbin de Copian
de firigaile et avlre
Uevx et maisôs noble
Dv U« aovst 1583.
Eglise dePujols. -— Inscription gravée sur
un contrefort placé au sud de cette église
cesle église
ou suis
Laurês
1535.
DICTIONNAIRE BOR 168
Le même terme se trouve reproduit $ir
l'inscription suivante à l'extérieur de l'aln
side :
a an. ce grâce, h. cccgc
xxxvni a. este, ediffie. le
presët. cheur. p. maistre.
Marsault. Roux. Masso
Estant, comptz. maistre
L*an M y^
du bas voul
mise sindiç
XXX V fut achevé
pet pilles mesaides
csPeydeMôberolet
de Tallarel
E^ lise de CadillaCy sur Dordogne,
Aqsta voûta flt far lo
honble home mestre Pey
den Bosqiial Tan mil
nii<: XXVII a honor de
Diu et de la glosa
YgesMietdeS
George Amen.
Eglise de Créon. — inscription gravée sur
le portail :
Mil iiii un XX et X
fut fait ce portail issi
esloit de céans Mauvoisi
conte et Benoit Pichanu
Nous devons faire observer qu'il serait
possible que le mot comte ne fût pas un nom
propre, mais la qualification donnée pen-
dant le moyen âge aux syndics des commu-
nautés rurales qui étaient nommés en géné-
ral comtes ou mandes.
Eglise de Langoiran. — Inscription plaete
sur un pilier de la chapelle de la Vierge :
L*an de grâce mdcxli. a
estee. ediûée. la. pre
santé, chapelle, par
les. meigns. de Mrêt. Marda
L. Rovs. et po. les. bits (kMtmâ^
[deUgeifO.
Eglise de Targon. — Au-dessus d'une fc-
nôtre du clocher, on lit :
M. J. Courtes, notaire royai, syndic de régtiaa
de Targon, a fait achever le clocher d^ais fat
dernière plelnthe en haut par AvineU c. L v.
m. 1673.
Eglise de Lalande , canton de Fromao. — •
Inscriptions de cloches.
Diedier dobble machie mi in iahr m. cgcg XLfn.
Cette cloche, fondue par un Allemand pen-
dant Toccupation anglaise, semble donner
l'indice que dans notre province, comme
dans la plupart des autres, les cloches des
campagnes étaient fondues par des ouvrieif
ambulants qui étaient en général des Aile»
mands. On sait qu'il n'eSt pas rare de re*
trouver dans les paroisses rurales d'ancieni
fours à cloches qui ont été pris très-soo»
vent pour des restes d'antiquités ondes vei»
tiges d'incendies.
Eglise de Notre-Dame de Flouais.
Sancla Maria, ora pro nobis 17$5.
Messire Charles Antoine dv Pis chevalier Si' de
Pvybarban Basa»» conseigneur de La Mothe et
de Serres P. M*' M Rollet épouse de Messke
Nicolas de Meslon O^ Sb' de la Gavterie €*«• ce
la grand chambre D^ P.«'it
Cette cloche a été refondve par les soins de F. Momii
Eglise de Sainte-Croix de Loupiac {La RioU^
Parrain sievr Jean Darman grand owrier el
sindic dépvté par le roi ; marraine dame Marthe
de Lovpe vevve de messire delajvrisdictioo
de La Reolle. Pierre Yincens de Chavmds che-
valier président, trésorier général. M' M« Piene
Dvmolin curé 1751.
Eglise de Saint-Saturnin de Blagnae.
Je fus iaicie Tan mtL y x un pour S Martin de
Monphelix furent mes 'peyrins Raymond Dan*
glade. Marie de Sansaric
Eglise de Romagne.
Jésus Salvator hominum. Maria. l*àn m v*
L ni je fu fecte pour seignur Bfbieu de Romagae
109
BOR
D*EP1GRAPHIE.
60R
i70
et fure mes pasrios Charles et Zuzanne de Gas-
tetia, seigneurs de Saubannac.
Eglise de Brannens.
J. H. S. M. (Jésus hominum salvator, Blaria)
Tan un. T« XI fat fet pour sent Suplicii de Bra-
oeois.
Eglise de Croignon.
Geste présente cloche a esté faicte refondre
par M Yves Boismartel, pbrê curé de Grognon et
par Goillen Âudeiau fabriqueur et ouvrier par-
rain noble homme Jacques Philippe Darrenges
ecoler sie?r da dict lieu de la maison noble de
LiBfiiissan marraine noble vertuerluze damois-
adle Isabeaa de Gères de Gamarsac le 24
Eglise de Louptac.
M. Plan Bovan archipretre; M. Nicolas de
Gorababessonse doyen du parlement de Bor-
deanx parrain ; Marguerite de Gombabessouse,
^MNise de M Montaigne marraine, i749 ; Jean
Caxeam oavrier; vital Bechade sindic.
Eglise de Monségur.
IHS. M. la. pnte. est. pour.
servir, en.
la. grand, église
de. Nre. Dame, de Montsegur en
Baxadodys. Tan.
MIL GGCCC Ll VII.
Eglise du PeM-Palais.
nS. Maria je este faite povr labbeye de Feixe
n» 19i4 ; abbe Ramon Martin prieur Lacroix
Baonzie Tilenvfve Dvxac Ferris p (parrain) Dv-
pnt m (wsarrmne) Jane Fevereav F P Lalay m
(•'•)f(/at«)
Eglise de Neuffons.
IHS. ft. M. Y«. 1. ii. H. Groleut. nous.
fidct. tous. deux. pour. S. Martin, de. Torignat.
dict. de. Neuffons. I. de. L. R.
Porte et tours de YHÔtel de Ville de Bor-
itaux. — Suivant un document déposé aux
irebiTes départementales, ces tours étaient
précédées yers Test de deux couples de
tomrs semblables, le couple du centre moins
déreloppé. Il fallait donc franchir deux por-
tas, avant d^arriver à celle qui donnait ac-
cès dans la ville.
La base seule de la porte actuelle remonte
l l'époque du mur de clôture ; en Ibtô, ces
tmsrs fiêreni élevées jusqu'au haui^ dit De*
lorbe ; en 1548, elles furent découronnées
par ordre du connétable de Montmorency,
et leur démolition fut même prescrite ; ce-
pendant cette décision fut révoquée, et une
toiture fut placée en 1SS6. En 1757, ces tours
ont été réparées de nouveau et le mode de
leur couverture a encore été modifié.
Voûte ogivale se noyant dans un massif
ftrroDdi aux angles, et percé dans sa partie
Bopérieure, au-dessus d un premier cordon,
d'une vaste ouverture ogivale qui a regu la
Digtiokh. ii*Epi6haphir.
cloche de ville. Vers le sommet, cordon
donnant naissance à un encorbellement.
Dimensions de la base du massif, 14 mètres
sur 5 mètres, cette dernière dimension ex-
primant la longueur du passage sous la
r^rte. Hauteur totale, ki mètres, sur laquelle
mètres jusqu'à la clef de voûte de la porte
(le sol a été considérablement exhaussé] ; 13
mètres depuis cette clef jusqu'au premier
cordon ; 10 mètres de ce point à l'encorbel-
lement ; 3 mètres jusqu'au sommet ; 9 mè-
tres ])0ur la couverture.
Sur la cloche, on lit l'inscription suivante :
Cette cloche a été faite par iean-Jacques Tur-
meau fils atné, et aidé de Jean Turmeau son
frère, sous la conduite de Jacques Turmeau
père, fondeur de la ville, le 25 juin 1775.
ConvocolSipol Note |Gompello|Goncino| Ploro
arma. | dies.| horas.| numla. | lœta. | rogos
Cette cloche est ornée des armes du roi ,
de la ville, de M. le maréchal duc de Riche-
lieu, de M""* la duchesse d'Aiguillon, et de
H. le maréchal duc de Mouchy.
Fort Louis à Bordeaux. — Situé sur la ri-
vière, à l'angle sud-ouest de la ville, c'est-
à-dire à l'angle opposé à celui occupé par le
fort Trompette, ériçé par ordre de Louis XIV
en 1676, à la suite des troubles de la Gabelle;
deux bastions, avec contrescarpe et chemin
couvert, du côté de la ville ; demi-lune et
fossés du côté de la campagne. Démoli com-
Elétement vers 1828 pour faire place à l'a-
attoir général.
On a déposé au musée 'des antiques de
Bordeaux un bas-relief qui était situé sur la
porte de VEsi^ et qui représente les armes
de France unies à celles de la ville, et sou-
tenues par des griffons. Au-dessus de la
porte d'entrée, était une inscription gravée
sur une plaque de marbre noir que Ton
cherche vainement au Musée de la ville.
H. Arnaud d'Etcheverry, correspondant, a
bien voulu communiquer le texte de cette
inscription :
Régnante Ludovico
decimo quarto
invictissimo Galliarum rege
sub administralione Goesaris Phœbi d*Albret
pro régis Aquitanise curis Guillelmi de Sève
niissi dominicî arx ista tribus mensibus erecta est
annoDomioi millesimo sexcentesimo septuagesimo
[sexto.
Porte d'Aloret. — Du nom du gouverneur
de la province, sous lequel elle fut ouverte
dans la deuxième moitié du xviii* siècle.
Armes de la Ville. "— De gueules à la porté
de ville, dite tour de la Grosse Cloche, d'a-
zur, ûanquée de deux tours fuyantes du
même ; le massif de celte tour percé au-
dessus de la porte d'une deuxième ouver-
ture pour la cloche d'argent pavillonnée du
même, et supportant un lion de haute gran-
deur et du même ; au chef d'azur, chargé de
fleurs de lis d'or, et portant en pointe un
croissant tourné d'argent.
6
171
BOR
bI€TIOlNNÂlRE
BOft
m
Sxtraiti d'une notice mr les Grands Carmes
de Bordeaux.
VarM.L. LaiDotiie(t}.
Lé couvent des Grands-Carmes n'h laissé
afacûnè trace; mais les anciens plans de
Bordeani indiquent qu'il occupait l'espace
guadràngulaire compns entre les rues Éou-
Ëanty Labirat, des Carmes et les fossés de
raôtel-de-Ville : plus tard, la rue Figuières
a traversé ce terrain. Ainsi ce couvent se
trouvait placé entre le premier et le deuxième
accroissement de l'enceinte de cette ville;
mais sa fondation était antérieure à ces lignes
murales. Une tradition adoptée par tous les
auteurs l'attribue à la fiimitle noble de La^
lande; mais sur la date de cette fondation
naissent des doutes, et les auteurs sont loin
d'être d'accord.
On ne saurait prêter la moindre attention
à une inscription rapportée par les cbroni-
qaest et qu'on lisait dans l'église de ce mo-
nastère, a cdté d'un pilier du chœur, contre
lequel était fixé un grand collier de fer avec
une lance. Nous la rapportons néanmoins,
puisqu'elle se trouvait dans l'église de ce
monastère.
L*aD de grâce environ mille cent
Fonda premier un seigneur de Lalande
Âm Carmes Tîeils cette église et couvent
Pour ce qu'en Dieu obtînt TÎctoire grande
Contre un géant qui conduisait la bande
Des Espagnols po'urBordeaux assaillir
Ci-dessus dit, lui fit payer Tamende
Car il hii fit la tête à bas saiUir.
L*an onze cent avec six vinpt moins trois
Mettire Gaillard de Lalande seigneur,
L*édifia pour la seconde fois.
Tout de nouTeau Ait réédificateur
En ce lieu d, outre il fût fondateur
De la mesae qu*on dit de Notre-Dame
Un chacun jour prions le Créateur
Qu*ii TeuiUe avoir en paradis son &me.
Et tiercement la très-sage et bénigne
De droite ligne et propagation
De Lalande madame Catherine
Oofrit tes yeux de la vraie compassion
Mille quatre cents de rincarnation
Et de einq croix la nouante-septième
Fit de nouveau cette fondation
Dedans iuiilet le jour vingt-deuxième.
Cette église avait, d*après d^ancions plans,
deux nefs d*inégale longueur : celle du sud,
de 57 met. de longueur totale à Tintérieur;
'celle du nord, de 55 met. 50, terminées cha-
cune par une abside à trois pans coupés; la
nef septentrionale bordée au nord par quatre
pièces, dont la suite pouvait être considérée
comme formant une troisième nef. Ces cha-
pelles bordaient immédiatement les fossés
deraôtel-de-Ville; et les deux pièces du
centre étaient percées de portes ouvrant sur
(I) BuUêîin des ComUés, juin 1851, p. 169.
ces fosses et mettant ainsi l'église en rela-
tion avec le public.
Contre la race méridionale était le cloître
entouré de galeries; et, à Test de celn-oi,
une vaste pièce, sans doute le réfectoire ou
la sacristie.
Les bâtiments d'habitation étaient à l'ouest
de Téglise et du cloître. Le jardin , au sud
du 'Cloître et séparé de celui-ci |>ar d'autres
constructions, bordait la rue Labirat, qui ne
se prolongeait pas alors au delà de ui rue
des Carmes.
Le procès-verbal des dégradations stiUre-
nues en 1657 a déjà appris que l'Oise ren-
fermait des autels placés sons le TO<MMe de
^aint Simon Stock, de saint Rodi, etc.
La chapelle de Saint-Simon ^ock reafi»>-
mait les reliques de ce saint; et on âevine
facilement qu*elle devait être l'objet d*aDe
dévotion particulière : tout le monde Ait
que c*est à ce saint que remonte la tradition
qui a donné naissance à la dévotion du aei-
pulaire.
Il avait été enterré à la porte de réi^in.
selon ses volontés dernières, « voulant, M
fait dire un de ses hagiogr^phes, être sani
cesse foulé aux pieds des.passanta, en oom-
pensation des fautes qu'il croit aVoir com-
mises en présidant à la conduite de ses
frères. »
A peine fut-il enterré qu'une lumière écla-
tante, raconte le même auteur, jaillit pen-
dant plusieurs jours au-dessus de son tom-
beau. L'archevêque Pierre Roscidival, témoii
de ce prodige , ht sortir le 'éorps de tMVB,
trois jours après sa mort (souvenir évkM \
de la résurrection du Chhst : on sait éÛÊh "
bien les allusions de ce senre sont fréqdmii
dans les vies des saints}; il'Ie fit éxposiArte
l'autel à la dévotion des fidèle, et wûffi '
pelle fut érigée l'année suivante sur l'Mb
cernent de la chambre qu'il avait oocaj^...
Les religues v furent transportées en pomM
et il fut immédiatement invoqué obnum saut
dans toute l'étendue du diocèse, privilégeqri
fut confirmé en 1S76 par le pap»Nieolas UL ^
Sa réputation de sainteté lui faisait Mri- |
buer, en effet, de nombreux miracles^ et, i
jusqu'en 1595, on venait à Bordeaux.de 4XMh L
trées fort éloignées, du nord de la FraiMsa; '<
d'Espagne, pour invoquer sa médiation. Mab
à cette époque le nombre des pèlerins dini*
nua, des fragments de ces reliques ayant êâ
envoyés en plusieurs endroits, et notamoMÉl »
à Salamanque et à Orléans. Le pape Paul t %
(1605-1621] accorda une indulgence pléniifl i
pour l'église des Carmes de Bordeaux, le .;
jour de la fête de saint Simon Stock; et h ^
pape Innocent IX rendit, en faveur du pèflia 1
couvent, deux bulles : la première, du li ^
mai 1680 , qui institue une confrérie: Il .g
deuxième, du S7 du même mois, qui étwil |
un autel privilégié dans la chapelle de €6 |
saint. ^
En 1617, on ouvrit de nouveau soptom- f
beau pour détacher un fragment de reUÎnM \
qui fut transmis au couvent des Carmélites ;
à Paris; et les parties conservées à Bordeaux
furent renfermées dans une chAsse en bois
Bcm
D^EMMéPfflE.
BOO
iU
iris. Afin d*en augmenter l'éclat, od
Torner de la représentation peinte du
Hais 9 dit Tauteur d'une instruction
a confrérie du Saint-Scapulaire , on
t la léffèreté de s'adresser à un héré-
qni s^amusa h donner à la figure du
ne expression grotesque. A 1 instant
ition du ciel se fit sentir; sa main
le se desséoba. Cependant» touché de
r, et étant venu au tombeau du saint
iplorer le pardon de sa faute, il obtint
uoDi et la peinture put être accom-
p lui. Touché alors d une vive recou-
t, il se convertit.
I. par ordre du R. P. général Jé-
lyyles reliques furent mises dans des
BOUTeaux, le reste du corps dans
i4*argent orné de pierreries et
„jmges de goût , le chef dans un
iplpd'argent, une des mâchoires dans
ne d'argent.
châsse est placée sur l'autel, dans la
a de notre saint, dont l'ouvrage est
horcfaé et très-curieux en sculptures
MS peintures de goût et de très-belles
\ : tout y est précieux, et les ome-
nerreilleusement variés et prodigués
it avec beaucoup de vivacité et d'a-
t««x yeux des spectateurs des objets
s qui nous rappellent une partie des
• que saint dimon Stock a opérés
sa vie et après sa mort. On expose
a 4e saint Simon Stock à la vénéra-
8 fidèles aux jours les plus solennels,
IM anlel de l'église; la boite d'ar-
iilètmée dans un des reli(}uaires du
4Vitel est destinée à satisfaire la piété
nuance des malades de la ville de
OXf chez qui on la porte, lorsqu'ils en
e&t le désir. Autrefois cet usage était
tt; ces précieux reliquaires et cette
iqae chapelle sont en partie le fruit
mlUMs de cette ville ; ce qui prouve
4Uii alors leur vénération et leur
ee envers saint Simon Stock, leur
i reconnaissance pour les secours
els et temporels qu ils ont retirés de
tsante protection, et le zèle pour son
lui semble oublié et presque entière-
peidu de vue dans le temps où nous
, dans ces jours malheureux où la foi
tare. Aussi ne soyons pas surpris si
racles ont presque entièrement cessé;
18 en prenons qu'à notre tiédeur dans
ÎM de Dieu et à notre peu de con-
flfffin les miracles et l'intercession des
QipeUe de Saint-Roch contenait aussi
mi que Ton croyait avoir appartenu à
It et qui était l'objet d'une vénération
iSère. En 1774, rarchevéque de Bor-
II eesser un scandaleux abus qui s'é-
iséà ce siqet. Des bouchers, tanneurs,
lers prenaient ce bâton en ferme chez
eur se préserver des dangers résul-
la mauvaise odeur de leurs marchan-
Ce marché, qui se passait le lende-
lordeaax, Jeau- Baptiste Séiogrmé ; 1799,
main deiafôte du saint, devant le procureur
du roi ou sénéchal, s'éleva une lois à cin-
quante ^eos. Les Carmes allaient déposer et
retirer processionnellement ce reliquaire
chez celui qui en était fermier
Lorsque le gouvernement fit fermer les
couvents, celui des Carmes contenait vingt-
^ six religieux, dont les pensions furent fixées
' de 300 francs à 1,000 francs ; en totalité, à
16,600 francs.
En 1792, le district de Bordeaux et le di-
rectoire du département approuvèrent la
mise en vente et le plan de aistribution des
terrains occupés par ce monastère. Un grand
nombre de ventes furent en conséquence
consenties; le principal acquéreur fut le sieur
Peixosto.
Vers la fin de 1T9%, la rue Figuères était
ouverte sur ce terrain, et lé théâtre Mayeur
s'élevait sur une partie de l'emplacement de
l'église.
BOTTESFORD, comté de Leicester, en
Angleterre.
Joh*n Fremau G*his jacet bic foeaa iuimilatiis
Bector hajas ftindi qui sprevit gaudia mundi
Este tibi Xriste judex prias et miserere
Matemit precibus ipsum sioe fine tuere
Aofelicîaque choris instei de' oiunibus boris
Mon ioler re plKM maneat qui pavii egenaa.
{Sépulcral monummU^ IL coxcix..)
BOTTESHAM, comté de Cambridge, en
Angleterre.
Elioê de Bekingham^ mort aprèê 1299.
Hic jacet Elias de Bekingham quondam justi-
dariusdomiui régis AngUe ciyus Anime lin|pi-
lietur Deos.
{SepulcnU $non¥m$iUêf 1, 78.)
BOUGIE, en Algérie.
On lit sur la porte de la Casbah l'insorip-
tion suivante qui se rapporte au temps de
Charles-Quint.
Ferdiuandus
V. rex Hispa-
ni^e. inclitus
vi arroonim
pedldis Âga-
renis (i)|lianc
asbtulil ur-
bem anno
MDvnu.
Quam. mûris
castellisq. mo-
nivît imp. Ka-
relus Y Âfrican-
us Ferdinan-
di memorati
«nepos et ba-
eres aoli Dec
honor et glorla
anno 1515.
(1) Filt d*Agar, les Arabes ou Saratina*
175
BOU
DICTIONNAIRE
fiRE
176
Deux ans après que celte inscription fut
placée, le gouverneur de Bougie, vain-
queur des Arabes révoltés, fit incruster sur
les murs de la Casbah les têtes de sept
chefs Kabiles tués dans un combat. On voit
encore les excavations où étaient les têtes.
Au-dessous, sur une plaque de marbre, on
lit l'inscription suivante :
Ecce testes victorie oblinle
in Epipbania propreside Seba-
stiano de Gastillo pro Ludovico
de Peralta generali. 1545.
C'est ce même Louis de Peralta oui fut
décapité à Badajoz en 1548, accusé d'avoir
traite avec les Algériens.
{Revue d'archéologie^ décembre 1851,
vm* année, p. 576.)
BOUGIVAL, village à trois lieues de Pa-
ris, vers le couchant, et à une lieue de Saintr
Germain-en-Laye, L'église est sous le titre
de la Sainte-Vierge ; l'Assomption est la fête
principale : mais comme cette fête est con-
mune à tous les autres lieux, les habitants
ont pris saint Avertin pour second patron, et
ils en chôment la fête le 5 mai.
Cette église désigne, par sa construction
antique, que quelque abbaye a contribué à
son élévation ; et en ce cas, ce ne peut être
que celle de Saint-Florent de Saumur. A la
vérité, elle est petite, mais très-solidement
bâtie : le chœur pàvati être de la fin du xu'
siècle. Il est étroit, ainsi qu'on les bâtissait
alors ; mais voûté, aussi i)ien que le sanc-
tuaire, au-dessus duquel est élevée une
basse pyramide de pierres taillées en écail-
les. Les arcs sont en demi-cercle sans pointe,
et quatre petits pavillons de pierre en or-
nent les quatre coins. La nef, quoique seu-
lement lambrissée, a des galeries bouchées,
et des colonnades qui sont au plus tard du
XIII* siècle. L'église a aussi deux ailes, ter-
minées par des chapelles bâties également
dans le même siècle. Dans le bout occidental
de l'aile méridionale, est une épitaphe sur
du marbre blanc, laquelle porte ces mots :
Cy gissent honorables personnes sieurRenne-
quin Sualenif seul inventeur de la niacbinc de
Marly, décédé le 29 juillet 1708, âgé de 64 ans :
et dame Marie Nouelle^ son épouse, décodée le
4 mai 17i4, âgée de 84 ans.
Au portail, du côté du midi, est la statue
d'un saint évêque, laquelle paraît du xu*
siècle, ou même du xi% et qui a un nimbe
derrière la tête. De la main gauche, il tient
Tin livre ; le bras droit a été cassé, et on n'y
voit point de crosse. Il n'est pas aisé d'indi-
quer le nom de ce saint évêque.
La chapelle de Saint-Avertm, que Ion in-
voque contre les maux de tête, est dans le
fond du même côté, et l'on y voit son buste
de bois doré, élevé au-dessus du retable,
avec une capsule de reliques sous ce
buste, dont la principale est un morceau de
son chef, placé sous un cristal.
(Uurtàut et Magny, Dict. des Environs
de Paris.)
BOUILLAS, ancienne abbaye en France
département de Tarn-et-Garonne.
Inscription de 1264.
Anno Domini mcclx quarto xviii kaleodas Fe-
bruarii obiit Willelmus de Montelacduoo domi-
cellus fiiius Amoldi de Montelucduno qui dkî-
tur Pelages.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi. t. IV,
p. 293.)
BOUTENAC, anciennement du diocèse de
Narbonne, département de l'Aude, eo
France.
Année 1133.
XVII kalendas Januarii. Simeoa episcopos fH
monacbus apud Boltenacum in pace qaievil,
qui post multa tempera a bonis vlris xvi kftte-
das Septembris inventus euro maguo gaadiod
honore hoc in ioco conditus est, anno
ab incarnatione Domini.
Cette inscription a été retrouvée et
avec les reliques en 1604> par Louis de Y«-
vins, archevêque de Narbonne, à BouteM
même. Le nom de de Siméon n*est pas sv
la liste des évêques ou archevêques deNv*
bonne*
{Mém. delà Soc. archéol. du Midi, UIBL
p. 80.)
BREDËNBERG, dans le Jutland, auroyaii-
me de Danemarck.
Epitaphe de Henri de Ranizau.
Svbsiste, Viator, et Henrico Ranzouio triim
Daniae Regum inDucaUbus Yicario, vlro optiiM^
patri mœstissimo pro pielale tua condolelo^
Hic conditur Caius ex noMIssima ei antiquii-
sima Ranzouioum gente apud Gimbros orioh
dus : spes patris et patriae, solameo, oobiiiiei <
famiii», qui Revefendissi. Bremensis Ardiî*
episcopi HolsaUae Ducis loannis Adolfi Gooalia*
rius et arcis Gottorpiœ Praefectus, in medii
vit» cursu, cum hebdomaiico quarto complelo
vixisset, annos octo et viginti menses ocio^
diesque vndecim, pro thalamo, quem cogitabal,
lumulum adit A. G. md. ici. xx. Aprilis.
Pater hoc stlfi paraoU morlalilalis memor.
h\ hoc Sarcophage conditus est Henricos Ras-
zouius loannis Equilis aurati fiiius, Henrid D^
pos, Bredonis pronepos, Gaij abnepos, Regii
DaniaeGhristiani III, Friderici U et GhrisUarnlV
olim vices in Ducalibus Slesvuicensi, Ilolsttîx
et Ditmarsix gerens, Pi^sefectus ards Segebo^
gensis, Dominus in Bredenberg, Ranioa, Ban-
zouistrotus, Nustchoou, Melbeck, etc. Vixil an-
nos mortuus anno.
Bt ego tcio Redemplùrem ,mewn vivere : eiiê
ms e fmkfere exdlabU.
Viuus lapideum hune mihi paraui lecUiloin,
hi que iacerem*mortuu8.
Noii obsecro me mortuum lacessere
Qui vivus obfui nemini.
Hcnricus ille manque sum Ransottiu
177 BRE
Régis Dani vîcarius.
Ooem plarimam plures amarant principes,
Soiqae passim subditi.
Qoeni docii honeslarunt viri, cumque improbis
Laude cumulaueront probi.
Nonc, hospeSy ecqais sim, aut mage fuerim, tenes :
Temmumen qoi tu sies,
NiMi cogniUim est mihi : Igitur vt teipsum bene
lioscas, rogo His longuro Vale.
Ploca iuee ex quampluribus quae Vir ille illu-
flris Ttque eruditus singulari libroipublicaait
qooniBi maximam parlem transtulit in suas Va-
in Europa iUoenim Delicias Nathan
D^EPIGRÂPUIE.
(Labbe, Thés. Epii.y p. k9k.)
Foyrx ConNHAGCE.
BgÛkHEf Tille libre d'Allemagne.
Aneiemu inscription à VHÔpital des
Sourds'Mueis.
, Reipiililicae, post Deuro, nullo roonimento tu-
Ikires snnl, quam Tirtnte civium. Civis vero is
est, qui sincère patriam diligit, ac bonos omnes
mItos incolomesque desiderat/
(Gmos» Supplém. aux Inscript, de Bâle^
p, 493.)
BBSNDOLA, bourg près de Vicence» au
loyaume Lombardo-VéDitien.
Imp. Cces. D. N.
(Sic)
Talenti pio fœlicis»«
Semper augusto
Vicent ciWt.
(Cordino/HAÏ, 264,2 ; Mdratori, 1094, 5.)
nUBSGIAy dans le royaume Lombardo-
TénitieD.
I.
Ancienne inscription d'autel.
Fauslino et lovitae niartyribus
Victor Maurus ex voto
Posuit mensam civibus suis.
(Cardinal Màïy p. 76; Fletwood, p. 405;
Bollàndistes, avril, t. II, p. 48 ; Du
Gange, au mot Mensa.)
II.
A»Baptistirevulgairement nomméla Rotonde.
Domina nostra Flavia Tbeudolin^a
cdificare fecit hoc baptisterium
▼ivente domino nostro Flavio Âgilulpho.
Domina nostra Flavia Theudolinda
coosecrare fecit hoc baptisterium
▼irente domino nostro Flavio Adelvaddo
salutis saeculo ccccccxvii.
(Cardinal Mai, 170, 3; Frisi, Memor
Modoet. , diss. ii, p. 79. — Voy . Thesaur
diplom.j t. II, p. 207.)
BRE 178
III.
Dans réglise de Bottonagoy campagne de
Brescia.
Sur uoe colonne.
D.D. N.N. D.D.D.D. N.N.N.N.
Magno ... FI. Gonstaniino max.
• • . tori semper augusto et
• . • . tori invicto
. . . et perpetuis
aug. FI. Gonslanlio nob. Gaes.
. . . tis R. P. N.
UIllI
(Cardinal Mai, p. 255; Muratori, p.
463,8.)
IV.
Au lieu de Bidicciolaf campagne de
Brescia^ près de Chiesx.
DD. NN. Fi. ValenUniano
et FL Valenti divinis
fratribus et semper
anguslis devola Venetia
conlocavit.
Voyez une inscriplion semblable àBer-
game, inscription du Musée.
(Cardinal Mai, p. 263.)
V.
Cor. Gauden
tius V. P. cornet.
Gorruen. et
llist. curavit,
(Cardinal Maï, 336, 7 ; Mafp, Ter. ill.,
t. IV, n'47; t. I, p. 340; Gruter, 356,
3 ; Muratori, 694, 1.)
En 820, révoque de Brescia, Ramperl, fit
placer au haut du clocher de la cathédrale
un coq en bronze, avec cette inscription :
DoMiNvs Rampertvs episcop. Brixianus galium
hunciieri pwecepit an. D. N. YHV. XPI. R. M.
octogentesimo vigesimo, indictione xiii, anno
translat. SS. decimo quarto, sui episcooatus vero
sexto (i). ^ '^ *^
Traduction.
Le seigneur Rampert, évêque de Brescia, a fait
faire ce coq Tan de Noire-Seigneur Jésus-Christ,
Rédempteur du monde, 820, indiclion 15« Tan
de la translation du saint, 14«, de son pontifi-
cat le 6*.
M. l'abbé Barraud a rappelé cette inscrip-
lion dans une notice sur les coqs des égfi-
ses, communiquée au Comité des arts (2),
et dont nous reproduirons quelques ex-
traits.
\? Andeonelé des coqs de nos églises.
Andronic de Cyrrhes, au rapport oe Vi-
truve, fit bâtir, à Athènes, une tour octo-
gone en marbre, et graver sur chacune de
ses faces les figures des huit vents priiici-
paux, en regard des points du ciel d\)ù ils
m UgheUi, Italia sacra, t. IV, p. 535, éd. i719,
\?L*'**'^*" ^^ coimtif*, novembre-décembre 1850.
p. 268. '
179
BKE
DICTIONNAIRE
BRE
m
soufflent. Au-dessus de cette tour, u plaça
une pyramide en marbre et, sur la pyra-
mide, un triton de bronze ayant dans la
main droite une baguette. Ce triton était
tellement disposé, au'au moindre change-
ment il tournait sur lui-même pour venir se
présenter au vent qui soufflait alors et en in-
diquer la figure avec sa baguette (1). Le
monument aAndronic, connu sous le nom
de Tour des vents, existe encore. Il sert au-
jourd'hui de mosquée à des derviches.
Comme il est construit en gros blocs de
marbre, il n'a pas éprouvé de grandes dé-
gradations, et le couronnement, seul eu est
détruit. On juge, par le style déjà corrompu
de cette construction, et par la médiocrité
des bas-reliefs, qu'elle est postérieure au
siècle de Périclès (2).
D'après l'auteur anonyme d'un ouvrage
ayant pour titre : De Arte architectonica^
auteur que cite Bu Cange dans son Glos-
saire^ au mot Yeniihgium, un triton de cui-
vre, semblable à celui d'Andronic, aurait
été placé à Rome sur le temple d'An-
drogëe.
Ces faits, qu'il m'a paru utile de consigner
ici, prouvent évidemment que l'invention
des girouettes ou anémoscopes est anté-
rieure à notre ère. Il n'est donc pas impos-
sible qu'on ait placé des machines de ce
genre sur les premiers temples chrétiens,
et qu'on leur ait même donné, dès lors, la
disposition qu'elles présentent aujourd'hui ;
rien ne prouve, toutefois, qu'il en ait été
ainsi. L'époque de l'adoption de celte forme,
que l'on a dans la suite invariablement con-
servée, ne saurait être indiquée d'une ma-
nière précise : il en est de cela comme de
tant d^autres choses dont l'origine est abso-
lument inconnue. Ce que nous pouvons
dire, c'est qu'au xi*, au x% et môme au
commencement du ix* siècle, époque déjà
fort reculée, il y avait des coqs placés au-
dessus des églises. Les témoignages de plu*
sieurs auteurs qui ont écrit dans ces
trois siècles, ou qui rapportent des faits
arrivés dans le même temps, ne permettent
pas d'élever, à ce sujet, le moindre doute.
Le premier passage que je citerai est tiré
de l'ouvrage où Guibert de Nogent fait sa
propre histoire. Avant de devenir abbé du
monastère qui lui a donné son nom, ce qui
eut lieu vers l'an llOi, ce pieux et savant
écrivain avait longtemps demeuré comme
(1) c Sed qui diligentius perquisiveruDt, iradide-
nint eos (ventes) esse octo, maxime quitiem An-
dronicus Cyrrhestes. Qui eliam exemplnm collocavit
Albenis iurrim marmoream octogonon, cl in singu-
lis iateribus oclogoiii, singulonun venlorum imagi-
nes exsculptas, conlra sues cujus^ueflalus desigiiavit.
Supraque eam iurrim marmoream metaui perfecit,
et insuper Iriloncm xreuiii collocavit, dextra manu
virgam porrigenicm, cl ila est machinatus, uti vento
clrcumagerelur, et semper contra flalum consisteiet,
sdpraque imaginem flantis venti indicem virgam te-
neret. • (Vitrdv., De Architectural lib. i, cap. 6,
p. 4iderédiiiondei657).
(2) Span, Weier, J. D. Lerov et Sluart ont parlé
Itec détails de ce monument singulier.
simple religieux dans l'abbaye de Saint*
Germer, et il se plaît, dans le livre de st
vie, à raconter les moindres événements
qui y étaient arrivés pendant son séjour.
Voici comment il décrit en particulier des
désastres occasionnés par la foudre dans
l'église de ce couvent :
« C'était la veille des saints martyrs Ger-
vais et Protais. Des nuages orageux ét«iêiit
amoncelés, l'on entendait de faibles coups
de tonnerre, et de rares éclairs sillonnaient
le ciel. Nous venions de nous lever, car il y
avait peu d'instants que l'on avait donné la
signal de prime. Nous nous rendons à l'é-
glise avec une vitesse inaccoutumée, puis,
après une courte prière, nous entonnons fe
Deus in adjutorium meum intende. Nous al-
lions contmuer, mais tout à coup un brait
violent se fait entendre et la foudre pénè-
tre dans l'église. Elle fond d'abord on ren-
verse le coq placé au-dessus de la tour, ainsi
que la croix et son support; elle ébranle
la nièce de bois à laquelle ces objets étaient
flxés ; elle arrache, en les brûlant à moitié,
les lattes de la couverture, malgré les doos
qui les retiennent, et s'introduit par la fe-
nêtre occidentale dans la tour. Bientôt elle
atteint le crucifix placé au-dessous et elle
le brise en faisant sauter la tête et le cdté
droit. Elle ne brûle pas toutefois ces par-
ties, mais elle consume tellement le oras
droit de la croix et du Christ, qu'on ne pal
retrouver que le pouce etc., etc. (1). »
Le Livre Noir de Coutances, indique par
M. Bouet, dans le Bulletin de la Soetéti
française, contient aussi la relation d'uo
orage. Pendant cet orage, arrivé en 1091, It
foudre renversa plusieurs parties de la ca-
thédrale de Coutances et détruisit, en parti-
culier, le coq qui se trouvait au-dessus de
la grande tour. Le rétablissement de ce coq
est rapporté de la sorte :
« L'évéque sentant sa mort approcher et
gémissant des désastres oui étaient arrivés
à l'église, envoya en Angleterre chercher le
))loiiJbier Brisonel. 11 Bt boucher toutes les
l'entes de la tour de plomb, réparer les tours
et le chevet, refaire et replacer sur la grande
tour le coq doré que la loudre avait détruit.
Quand on lui eut appris que le coq, tout
(1) f Yix paucae hebdoroades emens» fuerant,
cnm esset vigilia martyruni Gervasii et ProtasH,
parvo emergenie lonitruo, nec crebrescente corusco,
tempesluosi aeris iiubilus eminebal. Mane ergo nobU
surgentibus parvo admodum spalio primas bÎDrae ai-
gniini insontierat. Ad ecclesiam insolila celerilale
convenimus; post brevissimam orationem, Den$M
adjutorium meum intende dixeramus ; sed cuni vel-
lemus aggredi sequenlia, ictu ruciile grandisouo ful-
niiiiis, lioc Hiodo peneiralur ccclesia. Gallum, qui
super lurris erai crucem. columque aul dispergit aul
cremal; irabem cui haec insidebant debiliial , et
sciiuiulas clavis afûxas semiureudo, convelleas per
occidcnlalûm lurris viiream inlrat. Crucifixi Douiiui
imaginem subler sianlem, illiso usque ad niînam
capile, fixoque lalere dexiro, frangit, non ustiilat;
dexlrum vero brachium et crucis et iniaginis sic urii
et Iruncal, ut prêter manus pollicem de tolo bra-
chio (|uidpiam nemo reperiat. » (Guibert, De Vita
$ua^ lib. I, cap. ^^2, p. 483 de rédition de 1631.)
181
BRE
DEPIGRAPHIE.
BRE
482
éclatant de dorure, était rétabli et replacé h
l*eadroit qu*il occupait auparavant, il or-
donna qu'en le soulevant avec les deux bras
et les deux mains, on le mit sur son séant.
Assis de la sorte dans son lit, il pria et ren-
dit grâces à Dieu; puis s*étant recouché :
c J'aurais craint, dit-il, si ma mort était
fl arrivée plus tôt, que ce coq ou un autre
« semblable ne fût jamais remonté en cet
c endroit (1). »
Dans le livre de la Vie de saint Switin,
Wolstan, auteurdu x' siècle, parle en termes
pompeux du coq placé au haut de Téglise
que révAque Eiiége avait fait bAtir à Win-
chester :
« Un coq d'une forme élégante, dit-il, et
tout resplendissant de l'éclat de Tor occupe
le somnwt de la tour ;. il regarde la terre de
haut; il donine toute la campagne. Devant
lui se jsrteotent et les brillantes étoiles du
nord aC les nombreuses constellations du
xodiaque. Sous ses pieds superbes, il tient
le sceptre du commandement et il voit au-
dessous de lui tout le peuple de Winches-
ter. Les autres cogs sont les humbles sujets
de celui qu'ils voient ainsi planant au mi-
lieu des airs et commandant avec fierté à
tout l'Occident. Il affronle les vents qui
Eenl la pluie et, en se retournant* sur
[nèmey if leur présente audacieusement
Il tète. Les efforts terribles de la tempête
DO rébranlent point ; il reçoit a^vec courage
et la neige elles coups de Touragan; seul,
il aperçoit le soleil, à la fin de sa course, se
précipitant dans l'Océan, et c'est à lui qu'il
est donné de saluer les premiers rayons de
r^urore. Le voyageur qui Taperçoit de loin
6xct sur lui ses regards, sans penser au che-
min qu'il a encore à faire : il oublie ses fa-
tigues; il s'avance avec une nouvelle ar-
deur. Quoiqu'il soit encore en réalité assez
lûii( du terme» ses veux lui persuadent ou'il
r touche (2). »
(1) c Cemens aatem beaiae memoriae praesol, mor^
teoi sibi imminere, et condolens casihus ecclesiai^
nsîtio ÂDgiiani et vocavii ad se Brisonetuin pkiin-
bsrium, fecitque omnes discissiones cooperirc turris
^mbe» et insuper lurres et capitia redintcgrarc ,
ma eiSam dêëuralum gallum quem pnedtciuin (\ilgiir
telniierat, sludiose reslaurari m^joriquc liirri
ϔinpoui. Ut ergo uuntiatuin esl ei quia gallus
ot resliUitus esset, et superimposiius siio loco,
jMHÎt se manibut ambabus et brachiis in sessuni
nniai erigi, ticque sedens in lecto, Deo(iuc grali^s
igeas, oravit; et quum postmodum repausasset :
f Tinebam, inquit, quod, si meus obilus pncvonis-
fl let, aouquam gallus ille, vel illi consimilis, illuc
I ollariw aseendisset. » (Bulletin monumental de
M. de Gaumont, t. XV, p. 552.)
(2) Additur ad spécimen stal ei quod verticc gallus
Aureus omatu, grandis et intuilu.
Despicltomne solum, cuuctis supereminet arvis,
Signiferi et Boreae sidéra pulchra videus.
Imperii scâ^nim pedibus lenet ille superbis,
mat super et cunctum Wintoniae populum.
Imperat et cunctis evectus in aéra gallis.
Et régit occiduum nobills imperium.
Implger imbriferos qui suscipit undique ventes
Seque rotando suam praebet eis faciem.
Tnrliinis horrisonos sufferlque viriliter ictus
lotrepidus perstans; flabra, nivestoleraus.
Enfin Ughelli, dans son ïtalia sacra, nous
apprend que, de son tem[)s (en 1670), on
voyait encore è Brescia, ville du royaume
lombard-vénitien, un cog en bronze que
l'évéque Rampert, la sixième année de son
épiscopat (ci) 820), fit fondre et placer au
haut du clocher, el sur lequel était gravée
l'inscription dont nous donnons le texte ci-
dessus, col. 178, commençant par ces mots :
DoMiNvs Rampertvs, etc
S* Symbolisme do coq des égUses.
L'exactitude avec laquelle le coq marçjue
les heures de la nuit en chantant ordinaire-
ment par trois fois différentes, à minuit, à
deux heures et au point du jour, l'a fisiit
considérer, par les anciens, comme l'em-
blème de lactivité et de la vigilance, et
leurs mvlhologues rapportent qu'Alectryon,
favori de Mars, fut métamorphosé en cet
oiseau, parce qu'il s'était enaormi au lieu
de veiller à la porte du palais de Vénus,
comme il en avait été chargé
Les Grecs et les Romains aimaient beau-
coup les combats do coqs. Témoins de l'a-
charnement avec lequel ces animaux s'atta-
quaient et se di/fendaient dans ces sortes de
luttes, ils les placèrent encore sur leurs
monuments el leurs médailles, pour figurer
l'intrépidité et la valeur guerrière (1).
Comme les idées symboliques que les
Saïens avaient attachées au coq étaient fon-
ées sur ses mœurs, sur ses habitudes, sur
Theure à laquelle il fait entendre son chant
pendant la nuit, et qu'elles ne renfermaient
rien d'idolâtri(j[ue ni de sui)erstitieux, les
chrétiens ne firent aucune difficulté de les
adopter en les appliquant à la religion.
Plusieurs tableaux des catacombes de Rome
représentent l'oiseau qui annonce le lever du
soleil; et si, dans quelques-uns* placé à
côté de saint Pierre, il rappelle le renie-
ment de l'apôtre, dans la plupart des autres,
il est le symbole do la vigilance chrétieQne ^
et du zèle pour le service de Dieu et le sa-
lut des flmes (2).
Des raisons analogues à celles qui avaient
fixé la signification générale du coq le tirent
E rendre encore dans l'Eglise comme l'em-
lème particulier des ministres de la reli-
gion, et surtout des prédicateurs, qui, pu-
Oceano solem solus vidit ipse ruentem :
AuroRB primum cernit et hic radium.
A lonçe adveniens oculo vicinus adhaeret,
Figit et adspectum dissociante loco.
Quo fessus rauitur visu mirante viator.
Et pede disjunctis luminc juncius acle>t.
(Acta tanctorum ordinis tancti Bénédicité saec. v,
pag. 631.)
(1) Voir MiLUN, Dictionnaire de$ beaux-artê, U I,
p. 560.
(î) Bosio, Borna êotterranea, lib. iv, cap. 41.:
Delgallo, p. 67i de rëdiliuo de 1650. —Raoul Ro-
chelte, Jranoire iurlet pierres sépulcrales des cata-
combes chrétiennes de Bome, dans le tome Xlil des .
Mémoires de CAcadémie des inscriptions et belles-
lettres, p. SOS et i06.
185
BRE
DICTIONNAIRE
BRE
484
vriers infatigables de l'Evangile, doivent
travailler avec une ardeur incessante au sa-
lut de leurs frères, leur montrer les écueils
qu'il leur importe d'éviter, leur rappeler la
\ie future et combattre courageusement, par
leur parole éloquente et forte, les ennemis
de la religion. « Sous le nom de coq, 'dit,
dans son traité des Formules spirituelles,
saint Eucher, qui mourut vers l'an 454,
sont désignés les saints prédicateurs, parce
au'au milieu des ténèbres de la vie présente,
s s'appliquent à annoncer par leur prédi-
cation, comme par un chant sacré, la lu-
mière de l'éternité ; ils disent : a La nuit
disparaît, le jour approche, etc. (1).
Le coq ayant été ainsi choisi, dès les
f crémiers siècles, pour figurer la vigilance,
'intrépidité du chrétien et le prédicateuir
zélé, il ne nous serait guère permis de dou-
ter, lors môme que nous n'aurions d'ailleurs
aucun témoignage positif, qu'en le plaçant
au-dessus des églises, l'on n'ait voulu rap-
peler l'un de ces sens mystérieux et symboli-
ques ; mais les auteurs liturgiques du moyen
Age s'expriment à ce sijyet de la manière
la plus lormelle : nous en citerons quel-
ques-uns.
Bans son traité liturgique intitulé De
gemma anirncBy Honoré le Solitaire, écolâtre
de l'église d'Autun, qui écrivait vers l'an
1120, dit que, par le coq du clocher, le
Srôtre, coq de Dieu, est averti d'appeler à
latines ceux qui dorment (2).
Roinerus, religieux de l'ordre des Frères-
Prôcheurs, auteur du xin* siècle, dans son
livre contre les Vaudois, reprochant aux
pauvres de Lyon de ne vouloir reconnaître
aucun sens mystique dans la sainte Ecri-
ture et dans les paroles et les rites de l'E-
glise, cite, comme exemple d'une interpré-
tation de ce genre au'on doit admettre, l'i-
dée de docteur attacnée au coq placé sur le
clocher des églises (3).
Mais aucun auteur n'est entré dans plus
de détails sur la signiQcation mystique du
coq des églises que Guillaume Durand,
évêque de Mende, mort en 1296. Voici com-
ment il s'exprime dans son Raiionale dirtno-
rum officiorumy liv. i, chap. 1, nombre 22 :
<x Le coq placé au-dessus de l'église dési-
gne les prédicateurs. L'animal qu'il repré-
sente veillant toujours, divise par son cnant
les heures des nuits profondes, il éveille
ceux qui dorment, il annonce Je retour du
(1) c GaUinominedesignanturpraedicatoressanctl
qui, inter tenebras viue j^rsesenlis, student venturam
lucem praedicando, quasi cantando nuntiare. Dicunt
enim : Nox prxcessii, dles autem appropinquavit, etc. »
(S. EucBER, de Spiritual, form. c. 5.)
(i) < Per galluro admoiielur presbyter, gallus Del,
ut per campanam dorinienfes ad malutinas exeitel. >
(HoNORiDS AuGOST., de Gemma animœ^ lib. i, p. 145.)
j[3) c Item inysticum seiisum in divinis Scripturis
réfutant prsecipue in diclis et actis ab Ecclesia tra-
diiis, ut quod gallus super campanile signîilcat doc-
torein. i (Reiherus, lib. contra Valdennsy cap. v,
in Magna Bibliotheca veterum Patrum^ a Margarino
(ie la Signe collecta, t. Xlll, p. 30i, col. 1. A.)
jour ; mais auparavant il s'excite lui-même
à chanter en se battant les flancs de ses ai-
les. Chacune de ces circonstances a son ap-
plication. La nuit est le siècle au milieu du-
quel nous vivons ; ceux qui dorment sont
les enfants de cette nuit, plongés dans le
sommeil du péché. Dans le coq, il faut re-
connaître les prédicateurs qui prêchent avec
force, excitent ceux qui dorment à rejeter
les œuvres de ténèbres en leur criant : Mal-
heur à ceux qui sont ensevelis dans le som-
meil ; réveillez-vous , vous qui dormez. Ces
ministres de la parole sainte chantent le jour
qui va paraître, lorsqu'ils annoncent le ju-
gement de Dieu et la gloire éternelle. Avant
de prêcher aux autres les vertus chrétien-
nes, ils repoussent eux-mêmes prudem-
ment le sommeil du çéché en chitiant leur
corps, comme le faisait l'Apdtre, qui s^é-
criait : <c Je traite rudement ma chair et je
<K la réduis en servitude. » Les prédicateurs,
enfin, comme le coq, se tournent contre la
vent, quand, en s'élevant contre les rebellai
et les reprenant, ils leur résistent fortemeDl,
afin qu'on ne leur reproche pas d'avoir fin
à l'approche du loup.
L'auteur du Rational ne s'arrête pas là;
il yajusqu*à indiquer la signification de la
tige qui supporte le coq, et la position
même de cette ti^e au sommet db l'é-
4iGce.
a La verge de fer est l'emblème de k
droiture des paroles du ministre de l^Evan-
gile, qui jamais ne doit se laisser conduira
par des motifs humains, mais parler toiH
jours d'après les inspirations de Dieu, ail»
qu'il est écrit : « Si quelqu'un parle, qu'il
« paraisse que Dieu parle par sa bouche, i
{I Peir. ly, 11.) Quant à la position de cette
verge de fer au-dessus de la croix ou du ftlte
de l'église, elle indique que les paroles de
la sainte Ecriture ont été accomphes etoop-
sommées, et c'est pour cela que Jésus-Christ
sur la croix s'est écrié : Tout est con-
sommé (1). )»
(i) f Gallus supra ecclesiam posiUis praedicftioici
désignât. Gallus enim profundae noctis pervigil bem
suc cantu dividit : liormienles excitai , diem appi^
pinquantem prsecinit , sed prius seipsum aUm
verbere ad cantandum excitai. Hascsiogula mysuri»
non carenl. Nox enim est hoc saecaium : dormieBiei
sunl filii hiijus noctis in peccaiis jaceotes. Gilte
pnedicatores qui distincte prsBdicanl et dormienlM
excitant, ut abjiciant opéra tenebramm damantes :
vae dormientibvs. Ëxsurge qui dormis. Lucem venta-
ram praenunliant, dum diem judlcii et futnram glo-
riam praedicant : et prudenter antequam aliis virta-
tem praedicent se a somno peccati excitantes : oorpiii
suum casligant. Idem tesialur Âpostolus, aude ca-
stigo corpus meum, etc. Ili etiam, sicut et gaUns,
contra ventum se veriunt, quando Incrqpando et
arguendo contra rebelles fortiter resistunt : ne lopo
ve;)iente fugisse arguanlur. Yirga ferrea io qoa gal-
lus sedet, rectum repraesentatpràedicanUssermoiieiii»
ut non loquatur ex spirilu hominis, sed Dei : iuxu
illud : si quis loquiiur quasi sermones Dei Qood
vero, virga ipsa est supra crucem, seo summitatem
ecclesiae posita innuil sermonem Scriplurarum coii«
summaium esse et confirmatum. Unde Dominus în
passione ail : c Gonsiwiiiiatttm est. » (GuiUelm.
185
BRE
D*EP1GRAPHIE.
RRE
186
S* Fome det ooqs. — Matière a? ee laquelle on les a
fabriqués , place qii*OQ leur a assignée sur les
égUses^ete.
Il est impossible de dire quelque chose de
précis sur la forme qu*on a donnée autrefois
aux coqs des églises. Il n'existe guère main
tenant» soit dans les musées soit au haut des
édiGcessacrés, de monuments de ce genre qui
aient une certaine ancienneté ; et les représen
tations qu*on trouve sur les tapisseries, sur
lesTÛmettes des manuscrits, sur les'vitraux,
sont Tune trop petite dimension et trop im-
parfaites pour aonner une idée exacte de
Fcdgel quelles retracent. On aura cherché,
sans doute, à se rapprocher autant que pos-
sible de la nature, et on l'aura imitée davan-
tage aux époques où l'art était le plus en
progrès. Si l'on devait rencontrer des coqs
apparfeDant au moyen Age, ce serait d'après
J^aCal de la sculpture et de la ciselure aux
diffi^nts siècles de cette période , qu'on
pourrait leur assigner une date plus ou moins
eertaine.
Maintenant, les coqs de nos églises ont
ordinairement les ailes baissées, et sont
dans la position d'un oiseau qui marche ou
se tient perché. C'était là l'attitude qu'on
avait coutume de leur donner autrefois. Ce-
pendant» celui qu'on observe dans la tapis-
serie de Bayeux, au-dessus de l'église de
Westminster, parait avoir les ailes éplo^rées.
Cette figure est peut-être la plus ancienne
représentation du monument qui nous oc-
cupe. On sait que la tapisserie de Bayeux
date au moins du xii* siècle.
11 y a tout lieu de croire qu'on s'est tou-
jours servi de cuivre pour la fabrication des
coqs, comme on s'en sert encore ainour-
(fhui. Ce métal a Tavantage de ne pas s^oxy-
der profondément comme le fer, et l'pn
peut, en le réduisant à une certaine épais-
seur, donner aux objets pour lesqruels on
remploie toute la légèreté désirable, sans
nuire à la solidité, ce qu'on n'obtiendrait
pas avec le plomb. Il était, du reste, d'un
usage ordinaire pour les reliquaires, les sta-
tuettes, les vases et les instruments em-
ployés dans la décoration des églises et les
eéremonies du culte. Lis coq de Brescia, fa-
briqué au IX* siècle était de cuivre.
ITaprès le témoignage de plusieurs écri-
vains ecclésiastic^ues, u parait qu'assez sou-
fent Ton enrichissait les coqs de dorures.
La description de Wolstan et le Livre Noir
nous apprennent que ceux de Coutances et
de Wincnester avaient été dorés, et Eck-
hard, auteur du x* siècle, dans son livre
de Coiibuê sancti Galli^ parle d'un coq que
deux voleurs avaient voulu dérober, parce
qu'ils s'étaient imaginé qu'il était d'or mas-
sif. Cette dorure, en préservant de l'oxyda-
tion le mét^ avec lequel on les avait formés,
leur donnait un brillant éclat, et en faisait
un riche ornement, capable de couronner
dimement le sommet du temple chrétien.
Cétaient surtout les tours, parties des
DrauKD, Baîionale div. offic.» lib. i, cap. 1, n» 22;
1. 1, p. 7, edit. an. 1574.)
églises plus élevées que les autres, qui su])-
portaient ces anémoscopes, mais on en or-
nait quelquefois encore le haut des combles,
au-dessus du chevet. Leurs tiges étaient tan-
tôt placées sur une croix de fer, et tantôt,
quoique moins fréquemment, elles étaient
immédiatement fixées sur la toiture. Les
tapisseries de la cathédrale de Beauvais, qui
ont été exécutées dans la première partie du
xvr siècle et qui représentent les villes de
Paris, de Reims etde Beauvais, montrent par-
tout des croix. Sur celle de Bayeux , on
ne voit qu'une verge simple et sans traverse.
Tels sont les documents que j'ai pu me
Erocurer par mes recherches. Ils sont
ien insuffisants. D'autres, j'ose l'espérer,
les compléteront, et, après avoir donné des
notions précises sur l'architecture de nos
églises, sur les différents objets d'art qu'elles
renferment, on parviendra, sans doute aussi,
è tracer d'une manière satisfaisante l'his-
toire du monument qui les surmonte.
BRESLAU, en Silésie, au royaume de
Prusse
EpUaphes diverses données par Gros, au Sup-
plément des inscriptions ^de Bâle^ p. Jfli
385,39*. ^
Johannes Graio a Crafftelm
hoc sibi fecit Epitapbiiun.
Saucius iuvidiae morsu : sed vulnere sanus,
Ghriste, luo, jacet hic in requlele Grato.
'GoDscia mens recti, Ghristo considère docla,
Omuia fert, ferat ut, scire Deum, salis est.
Yralislavlae, anno 1S85. 9 Nov. »Ul 76.
Triwn imneratorum tomliarius fuit ferdinandi MaxnnUiaÊH
et RùdolphL nempe vatris, fuH et nepotis : id quod ipu
dmnœgratiœ atque feOeitati acceptum reiuHl, et Mêjsr-
tibm dectaramt^ qws paulo ante otritum incutetidoêm
œ$ curavU, quod effigiem ipiius eoruimnt.
Osaribus placuisse iribas, dod vltima laus est :
Me pater hac ornanl, filius atque nepos.
GoDsiliis osum reetis mens coascia gaudei :
TeaUs ei ars Medica ; leslis ei Invidla.
D. 0. M. S.
Pétri Monavii, Yralislaviensis, patricia familia
nati, S. Gaes. Majest. Medici, viri Irium lingua-
rum et bonarum omnium disciplinarum cogni-
tione cum singulari pietate conjuncta, claris.
memor. Obiit anno m. d. lxxxvui. xu. Ifi^ji»
setat. xxxvu.
Du même.
Monavius placide cubât hac Jacobus in orna;
Nosse satis fuit hoc fors : sed et isU lege ;
Dives erat virtute, fide integer, impiger arte,
Gonsilio felix, Relligione potens.
His quia surripuil morli se dolibus, ipsa in
Morte suae famae nomine vivit adhuc
Eteostichon ou Chronographe.
Contenant rannée, le mois et le jour de la mort.
Trlêtl orItCeLio LVX uXta oCtobrlsabaXe^
MonaVIdiVt CeLerIs itat ne CI$ hora plo.
Erat îs Patritius Yratialaviens. et ConsilUrlua Ligio-Berg.
de cajos obita acripalt Epinolam D. 1. 1. Grynsus.
«7
BBE
DIGT10:«NAmE
BRI
188
Jusiificantet muUo$ ut steiiœ in iempiterna ucuia
erunt.
ioluinni Aurifiibro Vraiislav. S. Th. D. el Ec-
oles. bujas( Vratiêl ) Paslori : Acad. Witemberg.
et Rofticb. quoadam Professorî : ante rediliun
yero in Ratriam Samlandiae Pomessianae que in
Borissia per plures annos Pnesidi : viro pune
Reiîgionis gludio et totius Philosophie, inprimis
Ycro Matbes. ac lingg. pnecipp. cogullione cL
vita in bis terris an. 5i. m. 7. d. 17. boneste
el laudabililer acta : Anno vero 1568. d. mens.
Octobris. 17. supersUie conjuge Sara, loan.
Helsi Tbeol. D. filia : quse quadrienno post re-
lictis quatuor Ûliis et duabus ftliabus diem suum
oI>iit , féliciter et saacle morluo : Laurenlios
Scbollilus Vralisi. Phil. et Med. D. socero ei
soenii apt. hîc conditis, officios» pietalis ergo
p. Anno 1590.
In memoria œtema eritjustus.
BRETIGNT, en France.
En 1706, des ouvriers qui construisaient
un caveau pour le comte ue Fontaine-Martel
dans le chœur de Saint-Pierre-de-Brétignj,
ouvrirent une voûte sous laquelle ils trou-
vèrent deux cercueils de plomb, l'un du
mari, l'autre delà femme, nommée Anne de
Saint-Bertevin : celui du mari avait éprouvé
Teffet ordinaire du temps , il ne reniermait
que de la cendre ; celui de la femme parut
plus pesant lorsqu'on le remua ; les ouvriers
se hâtèrent de l'ouvrir, croyant y trouver des
richesses ; ils y virent un corps dans son
entier, sans la moindre corruption, et qui
même avait une certaine fraîcheur et aes
couleurs vermeilles ; les bras étaient flexi-
bles ; le temps avait épargné jusqu'aux ru-
bans qui étaient autour de la tête ; le linceul
était un peu roux, mais du reste il était
f)resque entier. On remarqua seulement que
a défunte avait le bout du nez un peu noir,
comme s'il eOt été meurtri ; ce que l'on at-
tribua à quelques coups que l'on avait peut-
être donné à son cercueil, en voulant l'ou-
vrir: on exposa ce corps dans l'église à vi-
sage découvert; le peuple y accourut de
toutes parts pendant trois jours ; les couleurs
commencèrent alors à perdre un peu de leur
vivacité, et les chairs ne conservèrent pas
long-temps la même consistance, mais Mgr
l'archevêque de Paris, le cardinal de Noailles,
ne donna pas le temps à l'air de déployer
tout son effet sur ce cadavre qui eût été bien-
tôt réduit en poussière ; il ordonna q^ue l'on
remit cette femme dans le caveau qui l'avait
si bien conservée tout un siècle. On avait
fait poser au-dessus de ce caveau une pierre
carrée, sur laouelle est gravée cette ins-
cription :
Ci gtt Anne de Berthevin, aame verlueuse de ce
lieu, décédée l'an 1587, et trouvée entière et $an$
corruption le 30 avril 1706;
Mais M. de Yinlimille, archevêque, l'a fait
ôter.
(HuRTAUT et Magnv, Dict. de Paris et aes
environs.)
BRIE-COMTE-ROBEBT,au diocèse de Pa-
ris, en France.
Cette ville a produit quelques personnages
distingués.
Nicolas» deBraya, dont le nom doit être tra-
duit par Nicolas de Braye, est celui qui a
écrit en vers hexamètres au xui* siècle, la
vie et les actions de Louis YIII, père de
Saint-Louis, qu'il dédia à son évêque Guil-
laume d'Auxerre, qui fut assis sur le siège
épiscopal de Paris, en 1SS8. Son ouvrage est
imprimé dans le cinquième volume de Du-
chesne.
Nicolas de Braye, différent du précédeoli
fut chanoine de Chartres sous Philippe le
Bel, par lequel il fut chargé de la levéq de
la subvention en la sénéchau^ée de Cacças-
sonne, Tan 1314.
Thierry de Braye fut doyen de la métro-
politaine de Sens sous le règne de Phi|imie
de Valois. Sou épitaphe qui est daii$ cfiTle
église, commence ainsi : Eio Thierrycm as
Broya Comitis Roberti Paris. Diœee$h. B
mourut en 1349.
Henri de la Motbe, curé des Saipts-Inpp-
cents il Paris, sous le règne de Louis X|.
voici son épitaphe gravée sur la pierre» 1 99
pilier contre Téglise :*
Cy-devant contre ce pilier
Gisi avee d'autres un laîHier,
MeuH de èa Motke^ jadis
Préire, à qui Dieu doint Pani^
Natif de la ville de Braye,
Contre Robert, c'est chose vraie;
fiénéûcier en TEglise
Saint-Benoit k Paris assise^
El Chapelain en cette cuie:
Lequel fut mis en sépulture,
L*aa mille quatre cent quatre-vingt,
Le vingtième octobre comprins.
U Index (uneretês des célèbres cbii^arglm^
de Paris fait mention, à Tan 1715, de ChaqfM
Gilles, natif de Brie-Comte-Roberl, quia 9M
la première dignité de leur collège, et dor^t
l'habileté avait été connue dans les hôpitaa^
de Flandre et d'Italie, "
(HuRTAUT et Mioir «)
BRINDES, au royaume de Naples.
Colonne de la Tour de Saint-Basile.
Illustris pius aclibus atque refulgens
proto spalha Lupus urbem banc struxlt at> ûo'^
quam imperatores magnlficique beoigni
{Card. Mai, 828,3 ; Muratori 1905, U
BRIOUDE, en France.
On conservait autrefois dans l'église d
couvent de Saint-Julien une ancienne croi
ornée de lames d'argent et de pierreries, 0:
y lisait cette inscription du xi* siècle :
In Chrisli nomine et in honore sancti luUani
roarlyris banc crucem Berna rdus cornes el Uut-
gardis coniux fleri insserunt.
(Mabillon, AnnaL Bénéd.^ t. III, p. 264;
Gallia Christ. , Saihtb-M artbb , t. (1,
»
BRU
p. Wl; Balczb, HiH. de la maison
d'Auvergne 9 t. I, p. 5 : Cardinal MkU
p.».)
BRISACH, dans le Haut-Rhin, en France.
Au château.
Ifonc Dm Bercbtoldds portaro strnxisse do-
[talur].
A quo pro fraude Bargundîa depopulatur.
Circa Anoum Chrlsti m. c.
(Gnos^suppl. aux inscr. deBàle^ p. 494.)
BRISTOL, en Angleterre.
f>ilafiA< découverte à Bristol (17V9) dans la
Meeting-House des Quakers:
Eefoald. Tolde : gisl : ici : deu : de - sa : aline
ëimercL
[Sepukral Monuments^ t. 1, p. cix, 10.)
BRUGES, en Flandre, Belgique.
I.
Epiimphe de Charles^ duc de Bourgogne.
Cf gisl tresliaolt irespuissaiit el magnanime
MoceCharies Duc de Bourgoigne, (te Lothryck,
ée LymlMorg, Lyxcmbourg etc. Malines, lequel
calaet grandement doue de force, constance et
nagDanioûté, prospéra long temps en haultes
e&treprinses batailles et victoires tant à Mont-
kberi, en Normandie, en Artois, en Liège que
«ritre part, juaques à ce que fortune luy tour-
mni le dos, Toppressa la nuict des Roys 1476.
deruit Nancy, le corps duquel deposité audict
Nancy fust despuis, par le treshault irespuissant
et tresvictorieux Prince Charles empereur des
Bminins, 5« de ce nom son petit neufe héritier
de son nom, Ticioires et Seigneuries, transporté
à Bmget, ou le Roy Phiiipp de Gasiilla, Léon,
Anfon, Navarre etc. (ils dudici Empereur
(Mes la faiei mettre en ce tombeau du costé de
a lUe el unique héritière Marie femme et
eipavie de treshault et trespuissant Prince Ma-
naitian Archiduc dAuslriche, depuis Roy et
Enperear des dicts Romains. Prions Dieu pour
Mn ame. Amen,
(Gros, app. aux Epit. de Bdle^ p. 323.)
II.
Epitaphe de Jean Hulsden.
Dvm multis annîs vixisset hic gradmtus
Tandem Prœlatus htiius lenipli bcnc gratus,
ViUm/Tnitif/, et régna supcrna peliujty
Anno milleno Domini D. qiialer quoque deno,
Bis mensiis Februi : sis niemor, Alpha, sut.
(Labbe, Thés, epit.^ p. 404.)
III.
Epitaphe de Jean Vischer^
en son Eglise de Saint-Donatien,
^^e graiium ; hens Vialor, et quid mundus est,
A^^i ' Tbeatrum, in quo peragitur fabula.
D*EP1GRAPH1E. BRU 190
Personal vbi nu ne vna, nu ne est altéra.
Abi. loannei Vi$cher hoc dixi. Yale.
Labbb, p. 405.)
BRUNDISCH, comté de Suffolk, od Angle-
terre.
Epitaphe d'Edmond de Brundisck (en habit
de prôtre).
Sire Esmounde de Brundisch jadis persone Del
Eglise de Castre gist icy. Dieu de Salme est
mercy.
{Sépulcral Monuments ^ 1, 218.)
BRUNOY, département de Seine-et-Oise»
on France.
L'antiquité de ce lieu est très-constante
par les monuments de Tabbaye de Saint-De-
nia, où il en est fait mention dès le vu* siècle
de Jésus^hrist. Le livre des Gestes du roi
Dagobertj composé par un moine de ce mo-
nastère, après avoir parlé du testament de
ce prince, dont on place la mort à J'an 638,
dit qa*il n'oublia pas son patron particulier
saint Denis, et qu'il lui légua vt7/am nomine
Brannadum ; et dans ce testament, cette terre
est désignée située dans la Brie, villam
Brannate in Briegio.
Le bâtiment de l'église de ce lieu est de
différents temps. Le chœur est du xiii* siè-
cle, comme le désignent quelques piliera.Fll
est voûté et finit en demi-cercle. La nef n'est
ni aussi ancienne ni aussi solide. Sa la tour,
qui Qnit en pignons, est une inscription qui
commence par ces mots :
L*an mil v. c. xsxix le su mo. de lang fat possé
la première pierre par noble DameFrançoise de
Rouy, veuve de défunt Messire sieur deLannay
en son vivant.
A l'un des piliers du bas de cette tour par
le dehors, se voit un écusson* penché avec
huit coquilles, el la barre du petit écu est
en bosse ; et à l'autre pilier de la tour est un
autre écu droit.
L'église est sous le litre de Saint Médard,
évêque de Noyon. La cure est à la pleine
collation de l'Ordinaire, et le curé est gros
décimaleur.
Tout le monde sait les dépenses considé-
rables que M. le marquis de Brunoia faites
dans cette paroisse, après la mort de M. de
Monlmartel, son père. Ce jeune seigneur n'a
rien ménagé pour la magnificence des so-
lennités des grandes fêtes, qui se célèbrent
dans l'église catholique, et il serait difficile
de faire l'énumération de toutes les œuvres
pies qu'il v a faites. L'église de Brunoi lui
est redevable d'une infinité de beaux orne-
ments d'étoffes riches, d'un dais de fer; chef-
d'œuvre de serrurerie, sorti de la main du
sieur Girard, et que Ton estime valoir
30,000 liv. sans la dorure ; d'un soleil de
grand prix, pour exposer le saint-sacrement,
et d'autres effets sans nombre. Il n'a pas
moins enrichi le village par la magnifique
procession du Saint-Sacrement, qui s'y e.st
faite pondant plusieurs années consécutives
le jour de la Fêle-Dieu, pour laquelle il fai-
sait venir de Paris jusqucs à trois cents ecclé-
siastiques, dont le (>lu6 fpàM nombre 4tai(
i91
fiRU
DICTIONNAIRE
BRU
1«
revêtu de chasubles et de ehappes plus belles
les unes que les autres, et au'il louait à grands
frais. On pourrait dire quil n'y a point do
seigneur qui ait fait tant de bien à sa paroisse,
qu'en a fait M. de Brunoi à la sienne.
.A quelaue distance de Brunoi, et dans
la forêt de Sénart , est un monastère de
religieux camaldules, oui se consacrent
à la vie hérémitiaue. Ils lurent institués au
commencement au xi' siècle, par saint Ro-
muald, et furent appelés Romualdins ; dans
la suite, on les nomma Camaldules, de Camal-
doli, en Toscane, où ils furent d'abord établis,
et qui est encore le chef-lieu de cet ordre.
En 1634, Louis Xill leur accorda des lettres
patentes, pour leur permettre de demeurer
en France ; et en 1640, ils vinrent au nom-
bre de quatre ou cinq s'établir dans la Brie,
et se placèrent sur une montagne appelée
Hont-Ety, qui est du diocèse de Paris, dans
l'archidiaconé de Brie. Ce fut le ducd'Angou-
lême, alors seigneur de Grosbois et d'autres
lieux circonvoisins, qui leur accorda cette
retraite. Ils n'y restèrent qu'environ un an,
et passèrent ensuite sur le territoire de la pa-
roisse d'Hière, où ils sont encore aujourd'hui.
Cette retraite est dans la forêt de Bouron.
On voit par quelques monuments que
différentes personnes de considération, ani-
mées de l'esprit de retraite, se sont retirées
dans cett^ solitude, pour s'y édiQer par la
vie exemplaire de ces saints religieux.
En 1691, M. de Fieubet, conseiller d'Etat,
et chancelier de Marie-Thérèse d'Autri^e,
femme de Louis XIY, se retira dans une
maison de l'enclos des Camaldules^ et y
mourut en 1694. Voici son épitaphe : elle est
du célèbre abbé Anselme,prédicateur du roi*
JusUlias Judicanti.
A. û. '
Exspeclat hic donec ventât immutatio sua illu-
strlsslmus vir DD. Gaspard de Fieubei, conslsto-
rianus Cornes Theresi» Auslriaca, Ludovic!
Magni conjugis Cancellarius , quo non habuit
palria cariorcm civem, toga prxclarius lumen,
saeculum pnestanlius ingenium, opUmus quis-
que paratiorem amicum qui natus in magnis
diviliis, Yagatus per varia oblectamenta erectua
ad mullos honores , dum in Republica magna
obtineret, maxima sperare posset, dixil : va-
nîtas vanitatum et omnia vaniias, utque vera
post vana quaereret, banc in solitudinem , ubi
Veritas loquitiir ad cor sumpUs eolumbae pennis
advolavit, ibique piorum Ascetarum exemplis
excitalus, turniîs pauperum quos liberis carens,
pro liberis habuit cinctus, per multos labores
doloresque bajulans sibi cnicem in studio pœni-
tenliae giganteo passu cucurrit. Quo cursu con-
Bummato bravium accepturus, obiit iv idus
septembris , anno saluiis m. d. g. xciv , aetatis
Lxvifi. Manus arnica publicis votis , non mo-
deslissimi viri volunlati obsequens, id enim ve-
taerat, po$uiL
H. Bachelier, gentilhomme attaché au
roi de Pologne Sobieski, et employé par a
prince dans différentes affaires, tant politi
2ues que militaires, choisit le couvent àm
amaldules pour sa retraite, et y moiirol
en 1707, après 14 ans passés dans les exer
cices de la pénitence la plus austère. Soi
épitaphe est énoncée en ces termes :
iETERNAE MEMORIJ:.
Lucœ Bachelier^ Equitis
Domini in Clotomont JoannU
SobieAi, Polonorum Régis,
Bellicis expeditionibus Cornes
Assiduus, et ab ipso ad summum
Pontificcm Innocentium undecimam,
Et adRepubllcam YeneUm
Extra ordinem Legatus ; Undem
Hune in Eremum iransfugic.
In quo cum quatuordecim annis
Quasi unus ex solilariis vixisset,
Etiam voluit tumulari.
Obiit die 28 Aprilis, anno salotis 17<I7*
M. de la Bourdonnaye, magistrat distin-
gué par sa naissance, son mérite, et les em-
plois de confiance dont il fut honoré par la
roi, voulut aussi terminer ses jours daDs
cette sainte retraite, où il mourut le 27 août
de l'année 17â6. On lit sur sa tombe, lépi--
taobe suivante :
HiG
Quicquid habuit mortale , deponi volait Tit-
Maria de la Bourdonnaye,
Gente salus apud Ârmoricos anliqua nobHiUle
Ecdesi», Militiae, Togae honoribus decorata,
magni vir Ingenii, majoris animi, quem nec spes
unquam nec metus inflexit primum in Annonça
Curia cum Pâtre Senator; deinde LibeUoraoi
supplicum Magister ad Piclones, ad Normanos
Superiores, ad Aquitanos , ad Aurelianenses
Missus Dominicus Réglas rationes sic convit,
ut Régi et Plebi satisfaceret, egenomro pater,
vexatorum hostis, sui desiderium discedens obi-
que reliquit, nii retulit pneter populonim amo»
rem et vota. Denique Consistorianus Cornes
postquam cum familiis justitiae inclilis, Qnnesso-
uibus, Talonibus affinitates oputas conlraxisset,
sibi et Deo in hoc secessu unice vacans , fldd
quam illabatam retinuerai, pietalis a qua nec
inter saeculi iliecebras unquam recesserat, pa-
tientiae, visu déficiente, exercitœ praemium ob-
tinuit, felicem ad Deum iransitum anno mille-
simo septingentesimo vigesimo sexto, die vige-
sima seplima mensis augusti. Anno natas septua-
ginta très de la Bourdonnaye ^ Libellomm sop-
plicium Magister , filius. D'Ormeuon , Cotnes
Consistorianus, et rei aerariae, Praefcctus, gêner,
parenti opiimo mœrentes posuere.
On voit dans le cimetière de cette com^
munauté, un monument élevé h la mémoire
de François-Léopold de Bagotski, prince d^
Transilvanie.
Le nom de Ragotski s*est rendu redouta^
ble eu Allemagne, par les mouvements quop
193
BRU
D^EPIGRAPHIE.
BRU
i9i
les princes de cette maison excitèrent en
Hongrie dans le xyii* siècle. La crainte que
]*on eut que le prince dont il s'agit ici ne
suivit les traces de ses ancêtres, détermitaa
Tempereur k le faire arrêter.
Il fût mis en prison à Neustad, en 1701 :
on l'accusait alors d^avoir voulu soulever la
Hongrie contre l'empereur. 11 se sauva de
prison quelques mois après, et se'retira d'a-
bord en Pologne, d'où il alla se mettre à la
tête des mécontents de Hongrie. Cette dé-
marche lui attira de nouveau l'indignation de
l'empereur, qui lui fit faire son procès : par
un jugement prononcé par le conseil im]^
riai, du mois d'avril 1703, Ragotski fut con-
damné à avoir la tête tranchée, et en même
temps déclaré déchu de tous ses litres, et
privé de ses biens.
Ragoldd, loin de paraître s'inquiéter de
ce rigoureux jugement, continua ses hostili-
tés contre l'empereur, et lui fit la guerre
avec quelques succès. Les Hongrois, pour
reconnaître ses services , le proclamèrent
protecteur de la Hongrie et prince de Tran-
silvanie. Cela se passa en 1704 : ces mêmes
titres lui furent confirmés de nouveau par
les Etats de Hongrie, en 1707.
Quelaues années après, les afi'aires chan-
gèrent de face. Les Hongrois s'étant accom*
modes avec l'empereur, le prince Ragotski se
réfugia en France, sous le nom de comte de
Saaron, et eut l'honneur de saluer Louis XIY,
le 13 février 1713. Ce fut alors qu'il se
mit en retraite aux Camaldules , où il
passa quelques années dans une profonde
retraite, paraissant ne s'occuper gue de la
grande affaire de son salut : mais dans le
temps qu'on le regardait comme un homme
absolument détaché de toute idée de fortune,
il partit subitement et se rendit à Marseille,
où il s'embarqua le ik septembre 1717. 11
alla mouiller aux îles d'Hières, où il avait
un rendez -vous avec l'ambassadeur du
Grand-Seigneur. Il mit à la voile dès le len-
demain de son arrivée, et se rendit à Galli-
poli, où il arriva le 10 octobre : il fut reçu
partout en prince souverain, par ordre du
Grand-Seigneur, et fit une entrée solennelle
à Andrinople, le 18 du même mois. Il mé-
ditait sans doute encore quelques çrands
projets ; mais les conjonctures ne lui per^
mettant pas de les exécuter, il se retira à
Rodoste, ville située sur les bords de la mer
de Marmora^ entre les Dardanelles et Cons-
antinople, et y vécut paisiblement pendant
plusieurs années, estimé généralement de
tous ceux qui avaient occasion de le prati-
quer. Il mourut le 8 avril 1735, flgé d'envi-
ron 56 ans.
Ce prince, quoiqu'éloigné de France pen-
dant plusieurs années, se ressouvenait tou-
jours avec plaisir du séjour qu'il avait fait
dans la maison des Camalaules, et il en
donna des preuves, en ordonnant que son
cœur leur fût envoyé, pour y être inhumé
dans le cimetière de ces saints religieux.
Ses ordres furent exécutés, et ce gage de son
amitié fut remis entre les mains de Dom
Uachaire Pen, majeur ou général de cet or-
dre. Il l'était déjà dans le temps que le prince
avait demeuré aux Camaldules, et ils s'é-
taient liés ensemble de l'amitié la plus ten-
dre, fondée sur l'estime réciproque qu'ils
avaient l'un pour l'autre. Le pieux solitaire
avait eu dessein dès lors de faire élever
une espèce de monument , pour conserver à
la postérité la mémoire du séjour que le
prince avait fait dans cette retraite, et de la
conduite édifiante qu'il y avait tenue ; mais
ce prince s'y opposa fortement , et il fallut
renoncer à ce projet. La mort de Ragotski
leva, dans la suite, cet obstacle ; et lorsque
son cœur eut été déposé aux Camaldules,
Dom Machaire eut la liberté de donner des
preuves solennelles et permanentes de son
attachement pour cet illustre ami. Il fit donc
élever le monument que l'on voit dans le
cimetière de cette maison» et il y fit graver
l'inscription suivante :
In hiùuscœnobiicœmeterio jacet cor sanctissîmi
Francisi IL D. G, Sa, Rom, Imp, et Transilva-
nlae Principis Ragotski , Paiium Regni Htin-
gariae Domini , Siculorumque Comitis, etc. Qui
miro divinae Providentiae ordine, per varia vilae
discrimina ductus, in Domino requievit Rodostii
ad Proponiidem, anno salutis mundi 1735, die
8 mensis aprilis, aetatis suae'59. Pro grati animl
monumento, ipsi, dum viveret nolenli serenis-
simo, repugnanlique prae modestia Pnncipi, post
mortem R, P, Macariuê Pen , Camaldulensium
Major, Eremique hiijus Prior, hune posait lapi-
dem. Anno Domini millésime septingeniesimo
trigesimo septimo.
(HuRTADT et Magnt, Dict. de Paris et des
environs,)
BRUXELLES, en Belgique.
Epitaphe d'Alix et d'Henri III de Lorraine
son mari.
' Cette epitaphe se trouve dans le cloître
des Dominicaines d'Onderghem près de
Bruxelles, ou, suivant d'autres, dans l'église
des Dominicains de Louvain.
Hic subtus jacet Dominus HeitncM hujusnominis
Terlius, Princeps iliustris, Dux Lolharingiae et
Brabantiae sextus , hujus Clauslri fundator, ac
tolius fundi dalor, qui obilt anno 1260. ullima
die Febriiarii.
Hic jacel Domina Aleidi» de Burgundia Pucissa
ejus nxor, illius clauslri d'Oudergbeem pia fun-
datrix, necnon Ordinis Prxdicaloruro benigna
amalrix, quae bbiit anno Domini 4273 , die 25.
Octobris.
(Labbe, Thés. Epit.^ p. 562.)
BDCHWORTH, en Angleterre.
Epitaphe trouvée à Buchworth (peut être d'un
ancien recteur).
Vous qui par ici passés pour Talme à Grâce ver-
rose merci lui praes.
{Sépulcral monuments t. I, pi. iv* p.
cix, 7.)
BULLIFORD; abbaye en Irlande.
i95
BUL
DlCnONNAIRE
BUR
m
Pbelip de h chapele ghit ioi. Deu
de sa aime eyig merci Pale [r noster].
(Transact, phloêophique$y abrégé, trad.
Franc., Ànt. beaux artSy t. I, 1789;
Mém. de la Soc. archéol. du Midi t. III,
p. 2W.)
M. Tabbé Texier, dans son savant Jlfa-
nuel d'épigraphie^ a consacré à Tinscription
précédente cette dissertation.
« En 1700 un aniiquaire anglais J. Hicks
trouva dans Tabba^e de Bullifort, en Irlande,
une inscription en vieux langage français.
Cette inscription curieuse fut publiée dans
les Transactions philosophiques (t. I, pi. 1
p. ik3 de l'abrégé français) ; la voici :
raELip
•
•
DE
: LA i
CHAPELE
: GHIT
•
•
ICI : ]
M
DE
•
•
ftà
ALMC
: ETIT :
MERCI
•
•
•
PATE
•
•
« Comme on le Voit, chaque mot est se-
par'é du précédent par trois points.
« Dans l'impossibilité d'expliquer le der-
nier mot, les Transactions lisent ainsi ;
Philip de In Chapele ghut ter, Deu de sa aima eyit
MERCIPTE.
« Nous ne relevons pas toutes les fautes
d'orthographe de cette copie ; nous consta-
tons seulement la fusion de deux mots bien
distincts et la supression d'un a, fusion et
suppression auxquelles nous devons le mot
mercipte, gui n'exista jamais et dont l'intro-
duction détruit la rime.
« Un savant antiquaire moderne, M. de
Castellane (Mém. des aniiq.du Midiy III, 275),
lit en rectifiant la version anglaise ;
Pbelip de la Chapele ghit ici Deu
de sa aime eyiG merci, pace
« Il avoue ne rien comprendre à ce der-
nier mot. Grâce à la gravure anglaise, il est
facile de reconnaître que les deux lettres
dont M. de Castellane fait des G sont simple-
ment des T, et, ceci noté, nous lisons sans
ambages, sans difficulté :
Phelip de la Chapele ghit ici, Deu
de sa aime eyit merci Pâte [r noslerj.
« Vingt inscriptions du xiir et du xiv*
siècle, contemporaines de celle-ci et publiées
par nous, se terminent par la môme formule.
« On nous permettra une autre rectifica-
tion. En 18b6, M. Jules Courtet, sous-préfet
de Die, découvrit dans le pinacle de l'église
de Saumanes une cloche portant la date de
910. Cette découverte était fort intéressante ;
mais M. Didron, secrétaire du comité des
arts, exprima des doutes bien légitimes sur
l'authenticité de cette date. Sur sa demande
un dessin accompagné d'un estampage mon-
tre bien :
BEX : VEIT : (venit) i : (in) pace :
DED8 : HO : (homo) factcs : est :
A : D (?) CCGC X
« Mais lés caractères sont du xiv* siècle.
Reste à expliquer la date apparente 910, fon-
due en caractères du xiv* siècle ; nous
croyons être sur la voie de l'explication vérita-
ble. Nous remarquons d'abord que ces carac-
tères ont été obtenus par le procédé moderne ;
l'identité des mêmes lettres prouve que le
fondeur s'est servi de lettres coulées en cire
qui, placées sur la chemise, ont fondu ao
feu, et fait place plus tard au métal*. Pour
ajuster ces types, le fondeur , afin d'obtenir
des lignes exactement parallèles, a couché
sur le flanc les caractères qui n'auraient pas
continué la ligne horizontale; dès le second
mot, nous trouvons une lettre ainsi dispo-
sée : c'est le T du mol venit^ Le prétendu B
de la date n'est donc qu'une M en gothique
arrondi, posée sur le côté droit (1). »
BURES, département de Seine-et-Oise, en
France.
Dans le côté droit du chœur de l'église de
ce village, entre les deux premiers piliers,
est un mausolée sur lequel sont représentés
à genoux, en pierres, et de Ja hauteur natu-
relle, Antoine de Chaulnes, seigneur de Bu-
res, et Françoise Arnault, sa femme, à sa
gauche ; et au bas dans les deux côtés, se li-
sent deux inscriptions, que l'on assure avoir
été com()osées par le cardinal Duperron.
On voit sur un marbre noir, au-dessous de
la femme, les lignes suivantes :
Consorie vit», imo vlta ipsamet mea. ....
Francisca sumÂrnalta Avarice Biiurigum orion-
da, qu» Parisiis ultlma falo concessi amiosUlis
37 primi ipensis 1585.
Au-dessous du mari :
Deo Maximo.
Aotonio de Chaulnes ^JEtutu bellici abstioentis-
simo et Censori aeqaissimo, plurimarum aliarun
dignitatum tractaiione clarissimo, viro civique
optimo, qui talem potius esse quam dkit ant
videri semper tenuissime studuit, uxore castis-
sima, VII ingenuis liberis , amiconim multitu-
dine, et re benc parta felicissimo , ipsi libcri
propter orbitatem infelicissimi PP. ob'iii xx
ociobris 1593, pr^eteriens annos lv.
En face est attachée au pilier du chœur
une plaque de cuivre contenant seize vers
français, composés par Jean Aniault, frère
de la défunte, ainsi qu'il est marqué au bas.
Cet AntoinedeChaulnes était natif d'Auxerre.
L'épitaphe de ses ancêtres s'y lit encore sur
le vitrage d'une chapelle de la paroisse de
Saint-Eusèbe (Hurtaut et Magny).
.BURGOS, en Espagne.
Monastère San Pedro da Cardenas^ au dio-
cêse de Burgos.
Era DcccLxxii. un. F. \in idus ag. adlisa
est Karadigna
et inferfecti simt ibi per regeoi Zepbaiii
ce. monacbi
(fe grege Domini in die SS.martyrum
Jusli et Pasioris.
Cardinal Maï y 387,1; Florkz, Spona
Sagradaj i. xxvii, p. 223.)
(1) Manuel d'Epiaraohie de M. Tabbé Texisa,
page 17.
ïfl
CAb
DllPlCftAPHtE.
CAG
m
SDTRI» château près de Bologne, Etats
Romains.
S^me croix de bronze^ dans V église SainU-
Julienne.
Inscription de l'aDoée 887.
[o. n. Siful nri. iht* xpi. leinpore. (RTn. Hlu»
davvicos. eufllourias. élus, -filio. an. imperii.
eoitim. xpo. iuyante. quarto, decimo et sexto,
die octavo. me. novemb. per. ind. sexta (1)
Pelnis. presbiier. fieri. roga.
{Cardinal Mai, p. 4; Moratori, Inscrive
fions, p, IWfc. 7; Antiquités d'ItaRe^
t. V, p. 554.)
c
CABASSE, près de Brignoiles, dépane-
méat du Var, en France.
'fhtr ¥fliefp\erre'mUiair^
Inp. Goes.
•»*'l. Val.
GoBetaniino
P. F. A.
nepoli
divi GoDSlanti
aug. pii
filio.
xxxin
(CardinM Vaï, 2S0, 1; Mur., 463,7;
BouRQUBLOT, InseripUons antiques de
JHnj deCimiez et de quelques lieux
environnants. Paris, IKiO, p. 102.)
CABRA, près de Cordoue en Espagne.
A» àsnetière de l' église Saint- Jean , sur un
autel carré.
t
Ara
mi
+
•Oonseerata est
'iHiselica liaec
'Seae Marrnc
11. kl. iiinias
*E. DCXXXVIII.
DedicatU
iianc aedem
fi M S
Bacàada
ëps cpsT
t
Farïdavit earo
àUissimiis
oer Eulaliani.
et filhim cius
'Paulnm mo-
nachum.
iParitnal Mai, p. 162 ; Fr.OREZ, Spana
Sagrada, p. 33,34, t. Vil.)
CAEN, département du Calvados i, en
France.
Epitaphe de Mahaud ou Mathilâe , femme ide
G. le Conquérant, enterrée à Caen, au mo'
nastère de la Sainte-Trinité^ 1086.
En fen Monins.
Egregie pulchri tegit hsoc structura sepulchri
Moribus Insîgnem, germeo regale, Matliildem.
Dux Flandrita pater buic extitit badala mater,
Francorum gentis Roberti filia régis
Et soror Henrici regali sede poiiii
Régi magnifico Wlllermo juncta marito,
Praesentem sedem, pnesentem fecit et aedem,
Tarn multis terris quam multis rébus boneslit,
A se dltatam, se procurante dicatam.
Haec consola irix miseruin, pietatis lamatrix.
Bonis dispersia pauper sibi dives egenis.
Sic infinitae petiit consortia Tilde,
In prima mensis post primamhicenovembris.
{Sépulcral Monuments of the Greaê^Bri*
tain^ t. 1, p. 13.)
CAGLIARI, en Sardaigne.
I.
Crypte de Véglise de Saint-Antiochus^ dans
l'île Sulco.
t Auia mlcai obi corpus beatisandi
Antîoci quiebit in gloria.
Virtùtis opus r^arante ministre.
Pontificts XPI. Sic decet esse domum
Quam Petnis autistes cultus splendore
Renobabit marmoribus titulis
Mobilitate fidei dedieaturus
XII. k. Februs (sic).
(Cardinal Mai, p, 95;Muratori, p. 18.29,
6; BoNFANTi, p. 154; EsQUiVEL, p. 106,;
BoLLANDisTBs, t. Y, mars, p. ^.)
IL
Chez les PP. Mineurs, au bourg de Stam^
pace.
SS. DD. NN.
Claudi us ..... us
(I) Indiciione sexla répond à rannée 887»
199
CAN.
DIGTI(»(NÀmE
CAP
prudenli modo
conlocavit.
{CardimlMkU Sd8,k; Muràtori, 266, 2.)
CAMBRAI.
Epitaphe de Pierre d'Ailly^ cardinal de
Cambrai.
Mors rapuit Peirum, petram subijt putre corpus,
Sed Pelram Christum spiritus ipse petit.
Quisquis ades precibus fer opem, semperque me-
[mento,
Quod praeter mores omnia morte cadunt.
Nam quid amor Regum, quid opes , quid gloria du-
[rent,
Aspicis, hadc aderant Dunc mihi, nuuc abeunt.
(Làbbe, Thés. Epilaph., p. 116.)
CAMBRIDGE, ea Angleterre. .
Hic situs est Doctor Whitakerus, Regius olim
Scripturae interpres : queni ornabat gratia linguae'
Judiciique acies, et lucidus ordo : memorque
Pectus , et invictus labor, et sanctissima vita.
Una sed enltuit virtus rarissiroa tanlas
Ingenii inter opes submissio candida mentis,
Hujus Gymnasii super annos octo magister
Providus, et recii defensor, et ultor iniqui.
Obiit anno Sal. 1595. 4 Decemb. «lat. 47.
(Gros, Suppl. auxEpU. deBdlCy p. 387.)
::AMP0, Portugal.
D. N.
Imperatorî
semper aug.
Maximo
Magoeotio
terra mariq.
victori Prov.
dedicaverit.
{Cardinal Mai, 257, k ; Muratori, 1995,
3; Masdeu, Hist. Hisp.y t. II, p. y,
p. 330.)
CANGAS, bourg de la Galice, en Espagne.
Ancienne inscription dans Véglise de Sainte-
Croix.
Resurgit a preceptis divinis haec macina sacra
Opère suo comptum fidelibus votis.
Perspicue clareat hoc templum obtutubus sacris
Demonstrans iigulariter signaculura aime crucis.
Sit christo placens bec aula ob crucis trophée
[sacrataj
Quam famulus Tafila sic condidit fide provata,
Gum Troiliuba coi^uge ac suorum proiium pignera
[nata.]
Quibus, Chrisle, tuis muneribus sit gracia plena,
Acpost hujus vite decirrsum pervcniat niiseri-
[cordia longa,]
Hic valeas Kirio sacralas ut allaria Glirislo
Dieijrevolutis teroporis aonis ccc.
Seculi etate porrecla per ordinem sexia.
{Cardinal Mai, p. 89 ; Morales, Hb. xiii,
cap« 9.)
CANOSA, dans la terre de Bari,au roj
de Naples.
ji.
On lit des deux côtés, sur une coloim«
loin de la ville
Yalerio Gonstaotino
pio fel. invictoaug
Cens, in imp. VU. P.P.
procos.
(Cardinal Mai, 250, h; Chaupt,
p. W9.)
II.
Devant la porte de la mll$.
A gauche.
DDD. NNN. FFF.
Theodosio
Arcadio
et Honorio
oono rei public»
natis.
A droite.
Vorlurono sacrum
P. Gurlius P. F. Salaxus
P. Pitius L. F. UU vir
de muncre gladiatorio
ex S. G.
(Cardinal Mai, 269, 6 ; MuratorIi
12, 13.)
III.
Sur un arc au milieu de la plocf
Incliie venerunde-
que memorie viro
Flavio Theodosio
genilori domini
nostri inviciissimi
perennisque priocipis
Theodosii perpetui aug
cuius virtute félicita '
te iusiitia et priocipa-
lu terrarum orbis
retentus.. slatuam
cquestrem subaura-
tam Apuli et Galabri
pro voio et devotiona
posuerunt
curante ac perficien-
te Flavio Sexione
viro perfcctissimo
correctore Apuliae
et Galabriae
[Cardinal Mai, p. 270; Bamâs, et
62 ; Pratilli, p. 522 ; Chaupt,
p. 504.)
CAPO DISTRIA, en Illyrie, empire
triche.
r,t
Ami
SOI ' GAP
EglUe de
Snt on tOBibeia de marbre.
Hmepatriam serra Nazari saocte gaberna
fjfà paler et reccor iostini diceris urbis.
(Cardinal Miiy 39kf 5; Ughelli, t. Y»
p. 381.)
CAPOUE9 au royaume de Naples.
L
Véglùe
D^ËPIGRAPHIE
CAR
V.
de Sonia Maria délia £0-
reeca.
Ego Jouannes imperialis
paU'ilius filius UdÎ •
Bocivili ypala i fan
damenlis edificavi.
Sur (a iewr du clocher de la petite église.
Bec edificium feci ego Jobannes
iflifterialia paU'icius filius domini
DocîTili, qui in traiecto
HniniDe post dissipalionem
Agarenonin) reaedificavi banc
▼eoendiilem indîtaiu domum ,
Elîâindio (!) turrem diiecto fiiio
DocifUi ypala donavi
Maï, p. 9kf 95 ; GssNiLD , na
affa, p. m.)
U.
Au grand temple à la porte au nord.
Hoc pins anlistes deri lux osso para vit
Ecdesiaeqiie pater resmores amplilicavit.
[Cardinal Haï, 85, i; voyez CiAXPniiy
Yetera monum.^ t. II , p. 167 ; Muha-
TOEiy Antiq. ItaHœ^ t. 111| p. 701.)
III.
Végliee détruite de Saint - Jean des
Nobles-Hommes.
MeûïÀf Jobannes XPI precursor Idulfus,
jHjjns ecdesiae sacer ci arcbipreviter aiiie
Ofero: tu dneres serva, lu criininis umbias
Terge, nt ab allilono venîaro merar : miserere
Ix oeli lucem post ignem leiiebrarum. Amen.
{Cardinal Haï, 102, 2 ; Pratill.« Hist
princip. Longob.f t. 111, p. 324.)
IV.
ton pris de la basiliqtêe Conr
stantinienne.
ecius alb
n. cons •
ilicaru . <
, barba .
.ionib . .
•*)
{Cardinal M Alt V- 1^« Paatill., Con-
sol. délia Camp.y p. 117.)
ine du mol vulgaire Eziandto,
DlGTIOBiM. D*EpiGRÂPHin. 1.
Eglise de Saint-Yineeni.
FI. Anldo Basse V. €. cons. Camp.
viro iniegerrimo indulgenlissimoq.
qui lil)eraliiaie summa forum
tbermas et portic. sac. basil. column.
. . . sua impensa . . curav.
ordo et populus capuensis.
{Cardinal Mai, 280, 2 ; Pratilla, p. 99.)
VI.
Socle trouvé entre Capoul et Sinuessa^ pris du
YoUomoj dans le pays dit Majorité. Lettres
grossières.
AETEV.
Miimcio Aeierio
fabenle majestate
Dei tracialum mensil)-
us noslris erit mérita cjus
omnibus oaoribus gestis patrie
noslre eiiam et in urbe sacra admi-
nislrationem adminislravit digne pa-
Irono cenlo auri slaiuam
sed .... ponend .... cens '
e \I Idus maias Lupidno et
VI . . . VV. . .
{Cardinal Mai, 285, 1 ; Pratill., t. A..
p. 253.)
; VII.
Eglise Saint-Barthélemy.
G. Minucio Aeserio Sen. Induslrio vire cunctns
populus civilalisForopopiliensium lal)oribus tais
patri» nostrae genclalis indicat majorem bono-
rem dignus curise et populi palronus fiiios pri-
mes in ordine nepotes diem magistratuos juri
veniam accepisti sibi digiio palrono unitus po-
pulus una cum liheris noslris slaiuam leco
celeberrimo palriae noslne pouendam censue-
runt . . dcd . .a., n. .o. .i. .os. .m
m
• •••••••••••
Cardinal. Maï, 286, 2; Pratilla, p
254. ; Peregrin., Annales. ^ Cap.p X. I,
p. 476.)
CARCASSONNE, chef-lieu du département
de TAude, eu France.
I.
1266. — Eglise Cathédrale de Saini^Na^
zaire.
Tilulus roonumenii venerabilis patris GalUdmi
Radulphi, Dei gratia Carcassonensis episoopl
qui praeseniem capellam conslruxit et in ea
sacerdolem insliiuit. Scdil aulem in episco-
palu annis XI, diebus XXV, et defidens obiit
in seneclule bona el misericordia uberi, anno
Domini MCCLXVI, VI Feria, kal. oclobris bora
vesperlina.
7.
t05
CàR
DICTIONNAIRE
CAR
On avait toujours ignoré la date de la
mort de cet évêque, lorsque Tinscription fut
découverte en juin 1839.
IMém. de la Soc. ÀrchéoL duMidL t. IV,
p. 2d8.)
II.
Treizième siède. -r- Sous le Porche de IV-
glisede SainhVinçent.
BenodiçUini sii aomen demi ni noslri Deî iesu
€hristi et sancle virginis matris cjiis amen.
Hic est Tiimulus Barlholomei Ëudrardi el Giiil-
lelnii Ëudrardi fratrum nolarioruni carcasso
oeDSum, quoniDi anime per Dei luisericordiaiB
requiescani in pace. Amen.
{Mém, de la Soc. ÀrchéoL du Midi^ t. IV,
p. 300.)
Nous voudrions pouvoir donner ici en en-
tier le Précis de$ monuments de Carcassonne
au'a publié M. Cros-Mayrevieille, président
e la Société des arts de Carcassonne. Pour la
clarté, la concision el la scit/nce, ce précis est
un modèle i arfail. Nous ne pouvons qu'eu dé-
tacher quelques {uiragraphes rdalifis aux
monuments religieux de Carcassûnfte^
VILLE-HAUTS.
Viglise Saint-Nazaire et Saint-Celse.
L'église Sttint-Nazaire et Bainl-Cetse est
située dans la partie méridionale de la Cité ;
elle était la cathédrale du diocèse de Carcas-
sonne avant le réiablissement du culte en
îrance. L'édifice que nous allons décrire a
été construit sur la place où était la pre-
mière éi^lise bâtie daiis la Cité, et qui fut
déihOiiepi^ndanl le xii' siècle. Ce monument
a aujourd'hui la forme d'une croix latine,
dont le sommet e5>t tourné du cdté de Test ;
sa longueur, depuis l'abside jusqu'à Teitré-
mité des nefs, est de 59 mètres ; la largeur
des trois nefs réunies est de 16 mètres, la
longueur des transsepis de 36 mètres. Deux
tours octogones, remartiuables de léj^èreté
et do ^ce, flanquent i absidf , surmontée
d'une balustrade, el ornée de modillo<^shis-
tories, dispositions fort rares dans les mo-
numents (le cette époque; deux portes prin-
cipales s*ouvrent au nord, l'une atioutissant
aux nefs, Taulre aux transsepis ; une petite
porte à plein cintre au !bnd de Téglise où
s'élève un clocher de construction moderne :
tel est l'ensemble de l'extérieur.
On entre par la [)orte principale, qui est
à plein cintre, avec des colonneltès et des
chapiteaux historiés dans le style roman du
XII' siècle, sauf deui c^lonnetl'es et les cha-
piteaux de marbre qui les décorent, lesquels
proviennent d'ua aifttire rnoomnaot. £b en-
trant dans ré^i2«e on est frappé par la diffé-
rence que présentent deux genres bien
tranchés d'architecture. La grande nef et les
deux nefs latérales sont soutenues par des
piliers ronds ou carrés avec colonnes enga-
Sées, surmontées de modillons, de damiers,
e palmettes,. d oiseaux, etc. La nef et Ws
bas-cotés étaient terminés par trois absides
semi -circulaires avant la construction du
chœur actuel. L'édifice avait autrefois It
forme d'une basilique : il fut consacré par
le pape Urbain II, lors 'de son passaga à
Carcassonne, au mois de juin lOW* Aprii
les premières croisades l'imagiQatîoD des
f)euples ayant été exaltée par le spectacle do
'Orient, les églises romanes parurent tris-
tes et sombras. Saint Louis, sensible aiix
Yœux du chapitre et de la population, ocm-
eéda gratuitement un espace ue terrain pour
agrandirl'église.Onfonda alors les traBss6|ill
et le chœur, qui ne furent terminés que sous
répisco()at de Pierre et de Rochefort (lau-
1321).
On admire l'abside légère et ornée de vi-
traux peints, avec des transsents divisés cha*
cun en trois parties. A l'extrémité du traos-
sept nord'se trouve une porte en ogive rifih»
ment décorée à l'extérieur, désignée sous le
nom de Porte-des-Morts, et au-dessus de la-
quelle brille une rose oui a son pendant vis-
à-vis. En entcant dausl'abaide on a à droite
et à gauche deux sacraires construits en ma-
gnifique pierre, et ornés de sculptures. L'ab-
side est tellement légère qu'elle aeftibie p«^
cée à jour ; on a cependant placée auprès des .
piliers qui séparent les lanceMeo les staliMS
du Christ, de ki ViergOy dee date apôCf«%
du painMA del'<^gliae et du tottërtu» da.
sanctuaire ; ce sont là aytMl de flbfSSVBU» '
yre de la sculpture du xiv* siècIeTTout le
chevet est aussi construit en pierre de taiUe
et enrichi de |)lusieurs morceaux de scu]|h
ture remarquâmes.
Après ce coup dœil général, nous allcw ,j
pat courir les d»a{»elles en fmftfeafier. tar*
procéder avec ordre, nous ooqraieDeemi
par la première chapelle qui ê(k iioov^ k
gauche en entrant par la graïKde porte I
plein cintre, et nous suivroni le i^urtov
intérieur du monument.
Chapelle Saini-Aodré, aujourd'hui Stiot-AotoiBe.
Cette chapelle, dont l'arcbitectureraiml
le commencement du xvi' siècle, tire* M.
non) de son fondateur : Andrft Caivières,ii>
che préhendé de la oaihéilMÉei ^igÊ^ bs
sommes oécasaarires poer sa ronslnictieii si
sou entreli^D. L'autel était eu tr^MBêOVMi
ét^t en 175S^, époque de la visite paatoiêh^
faite par l'évègue de Besons; cepeudilit «Ha
avait alors sa forme primftite* AVjOurÂoi
elle est diTisée en deux parties, m AJsiBl
disparaître les mortiers et les piflifts dont
on a recouvert les deux colonnes torses da
rentrée» on dégagerait une gracieuse cha»
pelle bAUe, il est vrai, postérieureoieat à k
porte ogivale de l'église, et un peu tropiM
de la porte romane, mais avec un certaiL
goût et de manière à oe pas masquer les vi*
traux de la cnapelle Saint-Jean.
CliapeUeSaiDl-Pierre.Stlol*Pi«iTeeiSiiBl-PaoLa«iow> S
d^hoi StiakrJeaa. ^^^ 5
Après avoir fait quelques pas, on eutre à f
gauche dans une chapelle, bâtie en 1321, où '
se trouve le tombeau de Kerre de Itoebeforf, \
évoque de Carc^issonne, le conslrurtou; du ^
chevet. Cette chapelle a été. |^laON MQft TiiH
CAR
irEncftAPHiE
CAR
M*
ion de Saint-Pierre et Saint-Paul. On y
a statue de Rocheforl, doboul, acrmn-
\ (le deux diacres. Les st.iliioUes qui
osent le sarcophase plnité au-dussous
remarquables par leur exécution et la
té des Têtements sact-rdotaux qu'elles
nient.
in«l le cheTet gothique eut été cons-
les trois nefs qui formaient Tancienne
que contrastèrent fortement avecichaut
glise» dont Tabsidc nuancée do mille
ars était seule admirée des fidèles. C'est
pplaudissements de la foule nue le mur
18 côté du nord fut alta jué. A mesure
1 brèche s'aj^randissait, la vieille basi-
était moins sombre et [)erdait de son
tère; les murs de la chapelle furent
A de deux fenêtres aussi .légères que
ide. Leurs tympans sont ornes de trè-
el de quatre feuilles sur (rois ran^s : au-
Mis de ces ornements (]ui formofit une
d'imposte, on voit trois compartiments
lés garnis de vitraux. Cette chapelle
flstruiteaux frais de Tévùque Roche-
sl fâcheux que plusieurs couches de
e chaux cachent une partie des reliefs
ioorent le tombeau. On peut remarquer
a cbape dont, révoque est revêtu le-
ixt exactement le roc d*échiquier placé
M de Toûte de Tabside, et qui est la
s la plus significative des armes de Ro-
irt. Le s<4 de la chapelle présente en-
mais à demi effacée, la pierre qui cou-
1 tombe de ce prélat. Le nom de Roche-
f était lisible du temps dt> Gérard de
M07), auteur de la Chronique des évé-
de Carcassonne,
r suite de réparations mal entendues ,
partie de la chapelie de Pierre de Ro-
irt fut sacrifiée. Oi peut admirer en-
aujourd'hui \i'S belles fenêtres qui la
raient, mais il ne reste presifu; rien des
>tores de Tautel. En 1765, 1 évoque de
issoniie y fit placer le retable de la cha-
• de Sainte-Anne ; bientôt le chapitre ac-
» l'olfre du chanoine de No^!e, (pii fit
d*UDe grille en fer dont on voit liîs tra-
;ar les piliers. En 1770 ei 1771, du riou-
8 donations perm ire it d'achever cette
mdue restauration. Il est j)robahle que
ieas- petits baldaquins qui sunnantcit
[eux statues que l'on voit encore dans
i chapelle, faisaient partie, comme les
lea elles-mêmes, de la décoration primi-
: celle de saint Paul est d'une exécu-
remarquable.
1 procès-verbal de visite do Tévèque de
ms nous apprend que cette cha[>elle
i interdite en 175^; celte mesure fut
a à la suite d*un horrible crime commis
e Heu : le sonneur de la cathédrale fut
*gé sur les marches mêmes de Tautel.
[His avons fa*.t rétablir, le 21 octobre
^ sur le pilier de lu chapelle et à la
e où elle était autrefois, uie dalle de
bre blanc destinée à perpétuer le souve-
d*une fondation piousi', l'aile par l'évô-
Martin- de -Saint -André. Cotte dalle
était employée comme pavé dans la granue
nef.
Chjpene Saioi-Vioeenl, He ton^ les Saints, aojoaidliQi
Saiule-'Aone.
Cette chapelle est la première du transsent
nord, du côté gauche. Cnlel, d.ms ses mé-
moires sur Vhistoire du Languedoc^ nous ap-
prend qu'il existait une verrière, au-dessus
de l'autel, où éiait inscrit le nom de Petrus
deAuxilione II paraît que Pierre d'Auxillon,
évépie de Carcassonne, de 1497 à 1512,
avait fait restaurer h ses frais la chapelle
dédiée auiourd*hui à Sainte-Anne. C'est à
cause de l'existence de l'ancien faubourg de
Saint-Vincent que l'autel fut primitivement
dédié à la mémoire du martyr de ce nom.
L'autel de Saint-Vincent fut placé au nord
et celui de Saint-Michel au midi ; de même
que les églises de Saint-Vincent et de Saint-
Michel, dont le chapitre de Saint-Nazaire
était le curé perpétuel, avaient été bAtie^, la
première au nord, la seconde au midi de la
cité.
Cbapt'lle Saint-Germain, Sainte- Anne, du Saint-Sacrment,
l'aiiiel df" la Paruls^e en 175 1, aujourd'hui chapelle
Siiul-Seroin.
La confrérie de Sainte-Anne fut instituée
le 26 mai 1397, par £lie, àhbé de Montolieu,
sous l'épiscopat de Simon de Cramaud, et
s'établit dans cette chapelle. L'évoque de
Rochebonne fit de grands embellissements
à l'auiel de Sainte-Anne (1723). C'est le
sculpteur Parent qui en fut chargé. Cet ha-
bile artiste, origin lire du diocèse de Carcas-
sonne, connu par |i*s Iravaux^qu'il exécuta
è Matirid et à i E curial, est Tauteur de pres-
que tons les meilleurs ouvragos de sculpture
surbcisque l'on voyait ii Carcassonne, dans
le i^oût du t' mps, avant la révoiution de
178i). L'évôjuede Bes'His éri,^ea en paroisse
Tantel dédie alors à sainte Anne, et le cha-
pitre plaça sous Tinvocation «ie la sainte, la
chapelle acluillement dé<iiée à saint Roch,
dont nous parlerons plus bas, pour en faire
la paroisse,
L'évô:|uv ChristOi^hedeTEstang etVitalis
de lEstang, son neveu, qui fut d abord son
coadjuteur et ensuite son successeur, ont été
enterrés dans cette cha[)elle. Les deux écus
en marbre blanc de la famille de l'Estang,
qui tiguraient sur le toinb. au, ont survécu à
sa démolition ; Tun a été placé, sans auaun
motif raiso'uiable, sur la porte de Téglise
Saint-Gimer, dans le faubourg de la Barba-
cane ; Tautre, que nous avons découvert
dans les fouilles nratiquées à l'église de
Sainl-Nazaire, a été placé, sur notre indica-
tion, à Tuu des piliers de la chapelle Saint-
Sernin.
Chapelle Moire-Dame
Nous croyons que dans Téglise primitive
ainsi que dans la basilique romane, qui n'a-
vait que trois nefs sans transsepts, le maltre-
autel était flantiué dedeux chapelles dont les
noms étaient ks mêmes qu'aujourd'hui :
Tune au nord, diMliéo à Notre-Dame ; l'autre
au midi, dédiée à Sainte-Croix, comme l'in-
S07
CAR
DICTIONNAIRE
CAR
dique le regislre de l'Ave-Maria, déposé à
rérêché de Carcassonne.
L'auteur de la Chronique des iviqutt dit
que, en 1177, TévAquè Othoii consacra Tau-
tel de la chapelle Noire-Dame. Il est question
évidemment de Tune des chapelles de Té-
glise qui se construisait encore à cette éi o-
que ; car l'église, qui fut consacrée en 1096,
n'était pas terminée, elle ne le fut que dans
le courant du siècle suivant. La chapelle de
Notre-Dame était moins avancée vers l'est
qu'elle ne l'est anjoufd'hui , puisaue Tan-
cienne basilique se terminait dans le trans-
sept actuel ; mais du moins elle était dans
une position analogue.
En 1703, l'évoque de Grignan fl! opérer
un grand nombre de changements dans l'é-
glise de Saint-Nazaire ; c'est sans doute à
cette époque que la pierre toinbaie de Pierre
d'Auiiilon, uue nous savons avoir été en-
terré devant le maître-autel de la cathédrale,
fut placée dans la chapelle de Notre-Dame,
On y lit rinscri[)tion suivante
Hic jacei revcrendus paler dominus Petrus Auxi-
Ijone, qui ohiit in Doinino anno ab Iiieamalione
MDXH XXIV seplembris. Ëjus anima requiescal in
pace. Amen. Factus prsesens lapis A. M. V.
ixxiv.
Cette inscription s'efface de jour en jour
plus rapidement.
Le matlre-autel.
Le maître-autel élait piac^ autrefois aune
très-petite dislance du mUr de l'abside. L'é-
véque de Grisnan le fit avancer .vers la
grande nef, et Te remplaça par un autel de
marbre, dont l'exécution fut contiée à un
sculpteur appelé Mazelli (1710). Les deux
premières travées de la grande nef furtmt
transformées en un grand sanctuaire où Ion
entrait par trois portes. Tout cela fut fait
aux frais de l'évéque de Grignan, dont les
armes ornaient autrefois les grilles. Quels
qu'aient été pour ce prélat Teolnousiasme et
les applaudissements de ses contemporains,
nous croyons que ses largesses envers l'é-
glise Sairït-Nazaire furent une véritable cala-
mité pour le monument. Le niveau du sol
fut changé, les piliers de la nef lurent di'li-
gurés, les transsepts furent divisés en plu-
sieurs parties ; en résumé, cette restauration
fut plus nuisible à la cathédrale Saiut-Nazaire
que la première république.
Le 20 février 1793 , un grand nombre
d'habitants de la cité demandèrent au con-
seil du district la permission de réparer l'é-
glise. Le 18 mars suivant, les administra-
teurs le permirent à condition que les répa-
rations seraient payées au moyen du produit
'ie la vente des grilles du chœur. Un procès-
verbal de pesage, du 20 juillet 1793, constate
qu'il fut extrait alors 109 quintaux de fer.
Nous croyons que ce n'était là qu'une partie
des grilles, et qu'on en laissait sur place une
plus grande Quantité ; car le 4- septembre 1793,
uo ordredudfistrict, donné au nomduComilé
du salut public, enjoigni'l de livrer les gril-
les de Saint-Nazaire pour fabriquer des af-
fûts de canon. L'ingénieur Denovés fit
un devis dans le but de rendre l'église !
Nazaire pro «re au service d'une par
dénuée de chapitre. Il proposait de ch
de place le maître-autel, de supprime
stalles, de pratiquer l'exhaussement d
rain.sur certains points, l'abaissemeD
d'autres : ce projet ne fut exécuté qu'ei
tie.
Chapelle Saiaie-Croix.
(Voir ce crue nous avons dit sur celt
pelle en panant de celle de Notre-Daui
On remarque au mur du transsept m^
nal une grande dalle représentant, at
et en creux, un chevalier que Ton cro
Simon de Montfort. Quoi qp'il en »
cette conjecture, le héros de lacroisad
tre les Âlbig( ois fut enseveli dans Tégl
Saint-Nazaire, à l'extrémité (est) de
latérale droite, à gnelques pas de la cl
Sainte-Croix. Mais trois années aprt
restes furent exhumés, et portés pars
au monastère des Hautes-Bruyèro»
Montfort-l'Amaury (département de
et-Oise). N'éanmoins la comtesse de H<
voulut qu'à perpétuité une lampe a
fût entretenue devant Tautel de Sainte-
en mémoire de son époux, et qu'une
y fût quotidiennement célébrée pour
pos de son âme. Cette fondation a
dans les nécrolognos delà cathédraleJl
la révolution de 1789.
La dalle dite de Simon de Montfori
placée dans l'église Saint-Nazaire, le S
Jet 18^5.
Chapelle Saiot-Jpao, da Saint-Stcremoat» StM
aujourd'hui Saint-Roch.
Nous avons fait connaître les change
que l'évoque de Besons introduisit di
service du culte. (Voir ce que nous avi
sur la chapelle de Saint-Sernin.) La di
du Saint-Sacrement fut placée sous I^
tion de Sainte-Anne en Vl^. Poatiti
ment une société de secours mumeia
ouvriers s'élant établie sous rin?ocati
saint Koch, cette chapelle lui fut affec
Chapelle Saiut-Micbel, aujoard*hui SaÎDt-JoM
(Au sujet du nom de Saint-Michel,
primitivement à cette chapelle, vpir c
a été dit en parlant de la chapdie I
Vincent.)
L'évéque Louis de Nogaret fît» en
une nouvelle dédicace de cette chape
voulut que le supérieur de Saint-Li
les-Paris en fût le patron. Arnaud de
mels, doyen du chapitre, mort le 3 f
1627, y fut enterré. On voyait encore «
la première révolution, une eiligie (
lief avec une épitaphe gravée sui
plaque de marbre tîoir, incrustée et
mur. » Au pied des balustres de cett<
neile est la tombe de Pierre d'Olivie
lit sur la pierre tumulaire :
cy gii le corps de mes ire Pierre d*Oilvier,
sellier el magistral présidial à Carcassonne
décéda le 17 aousl i02â.
109
CAR
D*£PI6RÂPHIE.
CAR
SiO
Od Toit deux portes à rextrémité dutrans-
sept méridioDal ; l'une amène à la chapelle
Radulph. Cet édifice ayant é.\é construit à
S H et antérieurement au chevet de Saint-
zaire, nous lui consacrerons un article
particulier.
La sacrlsUe.
Là porte en ogive conduit à la sacristie que
Ton appelait autrefois la grande sacristie'par
opposition è la chapelle Radulph, désignée
sous le nom de sacristie des Fcriesou (x.'tite
sacristie. C*est un édifice en pierre de taille,
TOÛté» de forme à peu près carrée, ayant
trne longueur de 9 mètres et une largeur de
1 mètres. Il a été bâti nostérienrement à la
tDvdulranssept méridional, auprès diKiuol
ll'ieM pbcé. Nous pensons qu'il renfermait
autrefois Fan tel de la Très-sainte Trinité
(SMeiistmm Trinitatis). <iont il est question
dans le registre de TAve-Maria, et dans le
proeès-vverbal de la visite que Pierre d*Auiil-
mn fie dans son église cathédrale le 13 juin
S«iaUBMlhéleiD:r, Saint-Erasme, Saint-Giincr,
I - aujourd'hui Sainl-Laureni.
*lba face de la chapelle Saint-Jean, c*est-h-
Ijia k droite de la grande nef, on trouve
liHdiapelle érigée par Tévèquc Pierre Ro-
[ m; Ton des succcesseurs de Rochefort
pBk); elle est digne de fixer ra.tent.on à
tmse de Tampteur, de la légèielé ol de la
ecede la fenêtre ogivale et des vitraux à
d vert qui la décorent. La voûte de la
diapeHe est formée de quatre nrcs (]ui s*en-
Irmoiseot : les clefs présentent les mêmes
inssoDS que les verrières ; ces armes appar-
feiheiit au fondateur de la chapelle. Les fe-
Bltras sont d*un beau style. Au c( ntre de
rhnposte est un quatre-feuilles qui sert de
' tœ k huit tr«Qngles dont les extrémités
lovebant légèrement le cercle. Tous les côtés
le rimposle sont garnis de trèfles. Le mur
il couchant est plein, mais orné d'une rose
ûnalée.
Nous savons qu*en 1668 cette chapelle
iTait déjà perdu le nom de Saint-Barthélémy,
et portait celui de Saint-Erasme. En ITo^,
lous l*épiscopat d'Armand de Besons, elle
kt consacrée à saint (jimer. En voici les
Boti&: révêque Pierre de Rochefort avait
neneilli les reliques de saint Gimer ainsi
que celles d'autres saints (de 1301 à 1320), et
bavait déposées dans une châsse d'argent.
Rerred'Auxillon voulut véritier les authen-
tiques de Rochifort (1508). De son côté Ar-
naud de Besons , sur la demande du chapi-
tre, lit ouvrir la châsse, et Texposa à la
vénération des fidèles sur Taulei de Saint-
Erasme. Dès ce moment la chai^elle fut
placée sous l'invocation de saint Gimer et la
châsse y fut déposée^ elle a été fondue en
1793; mais les reliques ont été recueillies
et sont encore l'objet de la vénération des
fidèles dans l'égliscî Saint-Nazaire. La tradi-
tion raconte que l'évoque Gimer était ori-
ginaire de Carcassonne, et que sa maison
paternelle était dans le faubourg de la Bar-
bacane, sur le lieu môme oîi a été élevée
l'église qui lui est dédiée.
On peut voir dans celte chapelle l'épita-
phe (le Gérard de Vie, auteur do la Chronique
des évoques de Carcassonne, et celle de l'é-
voque de Grignan. On y reniaraue aussi un
bas-relief qui représente une scène tragique
du siège de Carcassonne en 12i0. 11 est du
plus haut intérêt pour l'étude des armes et
de l'art militaire» h cette époque. On le trouve
cité dans h^s Instructions sur l'architecture
militaire, rédig(''es par ordre du gouverne-
ment (page 1(5). Nous l'avons fait placer, le
7 octobre ISVV, dans la chapelle Saint-Lau-
rent. II (tait auparavant employé comme re-
vôtom.^'it , an bis d'un mur , dans une
des parties les i lus obscures et les plus
humides do Tégiise.
CbaprUe de Notre-Dame de Ronoe Nouvelle, aujoord'hnl
It^sfoois l>ap:is iiaux.
Cette chapelle est dans h; style ogival croi-
selé. On voit encastrée dans le mur voisin
du côté de l'est la partie antérieure d'un
sarcophage des premiers siècles, quo nous
avoiïs trouvé an bas de la tour du clocher,
au-dessous de la première marche de l'es-
calier.
Les vitraux de Saint-Nazarre méritent une
mention particulière : les uns sont du xiv*
siocle, les autres du xvi'. Aucune éslise du
raidi de la France n'otfre d'aussi belles ver-
rières. Nous signalerons : 1" celle de la cha-
nelle Notre-Dame, où l'on voit représenté
le jugement dernier et l'arbre de Jessé sur
lequel on peut lire les mots <:e Roboam, Ezé-
duel, etc. ; 2" la première verrière de l'abside
du côté gaucho, où l'on voit représentés,
dans une série de médaillons à fond bleu,
la décollation de saint Paul, le crucifiement
de saint Pierre et d'autres actes de leur vie;
S'* la première verrière du côté droit de
l'abside, où sont représentés la vie de saint
Nazaire et celle de saint Ceisc; 4" la verrière
de la chaf)elle Sainte-Croix, qui représente
l'ancienne loi et la nouvelle, ou les textes de
l'Ancien Testament rapprochés de l'Kvan-
gile. On ne connaît pas de verrière qui offre
un aussi grand nombre de lettres ; cest une
page de verre unique en son genre. Nous
avons déjh parlé des verrières de la chapelle
de Saint-Vincent.
Toute la partie ogivale de Saint-Nazaire
est généralement regardée comme un des
plus beaux modèles des constructions reli-
gieuses du xiV siècle. Le caractère saillant
et le type architectur/d offerts par cette
église ont iixé sur elle l'attention particulière
du gouvernement. Le 20 novembre 18W, en
(jualité d'inspecteur des monuments hislori-
qu»?s, nous avons adressé une monographie
complète de Saint-Nazaire^'à M. le ministre
de Tintérieur, en signalant cet édifice comme
unique en son genre dans le midi de la
France. Cet envoi était accompagné d'un
ra[)port, dans lequel nous signalions le dé-
plorable état du monument. Quelques allo-
cations de fonds permirent alors de faire des
réparations urgentes. Sur de nouveaux rap-
ports le ministre de l'intérieur confia, en
îii
CÂB
DICTlONiNAIRE
CAR
Mi
•
184^ , h M. Viollet-Leauc, architecte du
gouvernemeni , la restauralion de Téglise
Sainl-Nazaire : le chevet a été déjh en grande
partie rétabli dans son état primitif; une
somme de cent mille francs environ a été
dépensée à cet objet. I/enlière restauration
de ce monuraeni no s'élèvera pas à moins de
quatre cent mille francs. C'est le budget des
monuments historiques qui fournit à cette
belle entreprise ; mais la commune de Car-
cassonne, jalouse de posséder un édifice
aussi remarquable, y contribue annuelle-
ment autant que le permettent les ressources
locales.
La chapelle et le tomtieeo de Radolph.
Pendant que nous préparions la monoera-
phie deTéglise Saint-Nazaire, et que cna-
cune des parties de ce monument devenait
pour nous l'objet d'un examen particulier,
nous reconnûmes qu'un édifice conligu, dé-
signé sous le nom de Petite-Sacristie ou
sacristie des Fériés avait subi des change-
ments notables depuis sa conslruclion. Nous*
jugeâmes alors convenable de faire Ojiérer
quelques fouilles ; elles furent commencées
le 18 juin 1839, et le même jour nous signa-
lions à l'autorité une importante découverte
pour l'étude de l'art chrétien au moyen
âge.
La chapelle Radulph forme à elle seule
comme une petite église distincte ; elle a
été bâtie avant le chevet actuel de Saint-Na-
zaire auquel elte est contigîië. Sa longueur
est de 13 mètres 50 c., sa largeur est de 5
mètres 10 c. , les voûtes et les murs sont
construits on grès calcaire, d'appareil rt^gu-
lier. Le haut de la chapelle est en forme
d'abside , laquelle est placée du côté du
levant, et otlre une particularité remar-
quable : c'est une fontaine ornée d'un mas-
caron, qui coulait dans une auge de pierre.
La chapelle date du xiii' siècle ainsi que
le tombeau de l'évAque Radulph. On y voit
l'évoque debout avec ses habits pontili(*aux,
qui ditfèrent beaucoup de ceux qui sont en
usage aujourd'hui; le manipule est très-
étroit, la chasuble n'ost pas échancrée et se
replie sur les bras ; Tétole , qui tombe jus-
qu'aux pieds, est aussi étroite que le mani-
pule ; révoque tient dans la main la crosse
pastorale ornée d'une espèce de bandelette,
il lient l'autre main à moitié ouverte, comme
pour donner la bénédiction épiscopale.
La statue se dresse sur une corniche élé^
gmtequi sert de couvercle h un sarcophage.
n y voit de> feuilles (le chêne avec leurs
glands, des feuilles de vigne avec leurs grap*
pes, qui s'enruulent et s'entrelacent avec
divers autres ornements ; sous la feuillêe»
unchien esti» la j/bursuite d'un lièvre. Tous
ces détails sont du meilleur goût. Au-des^-
sous de la corniche on lit, sur trois lignes
l'inscription suivante :
f Tilulus inonunicnti venerabilis palris Gnillel-
lui Radiilplii Dei gratia carcassoiiensis episcopi
qui praesentein capell
na constru&il et in ea sacerdolem instilult se-
xxT el
dit aulem in episcopalu annis xi
deficieiis
obiii iii senecluie ooua et roîsericordfa aberi
anno doniini mcclxvi. vi feria kal. oclob. hora
vespcrlina.
La Chronique des évéques de Carcassofun
nous apprend que Radulph avait construit
une cha;;elle pour l'usage dr l'inûrmeriit del
chanoines qui vivaient alors sous la rè^
de Saint-Augustin ; mais l'auteur de la CÀr#-
nique i^orait quelle était cette chai^elle,
L'inscription nous donne cette indicaliofL
et nous apprend 'en outre que ce monamev
est le tombeau du fondateur de la chapeljai
et qu'il est mort en 1266, et non en tML
comme l'ont supposé les auteurs dunouT^
Gailia christiana.
Au-dessous de l'inscription est un sarefr
phage oui représente une église , el im
cloître lormé de douze arcades trîlobéeif
Sous ces orcades sont sculptés des cbnnoiaii
avec la chemise romaine, la tète rasée il
portant l'aumusse. A l'arc du milieu on wH
Radulph étendu mort, ayant autour de M
l'évoque, les prêtres et les acolytes qui fiîal
l'absoute ; l'flme de Radulph est portée &^
ciel par des anges. Ce monument de pîenf
est d'une admirable conservation, qoT nf
s'explique que parce qu'il est demeuré eun
foui pendant un très-long espace de tempd
Nous croyons que le comblement de la coif
pelle date au moins de trois siècles. N
avons exposé les motifs de notre opi
dans la notice sur la chanelle et le tom
de l'évèque Radulph, publiée en IMO.
Le mérite de l'objet en lui-même n*a4 ''■
pas moins remarquable que sa conserfatia^ ]
Les slntuos n'onr pas cette raideur et ecîii
immobilité qui rendent di^Tormes les sei|f ^
plures du xiii* siècle : on y trouve du dopi
sin, du mouvement et même une cerUMi
?;râce. Les costumes religieux du temps dp,^
rent un sujet fécond d'études liturgiquMii
Les personnages sont représentés presqJM*
en ronde-bosse, la grande statue de I évéqil
est seule d'un relief moindre. Il existe uni
grande variété dans l'ornementation de l'fc
glise figurée sur le sarcophage. Aucune d^
roses qui sont entre les petites eties grande
ogives n*est l'imitation d'une autre ; tantt
c'est un quatre-feuilles, tantôt un trèfle» m
c'est une figure triangulaire, là une esfièai
d'étoile, puis des entrelacs; mais tout vi
fouillé avec la même patience et la mèqi|
habileté. Les piliers sont tout à faitensailliéi
ceui qui forment les angles sont même d$
tachés et ne tiennent au corps du monumeflit
que par leurs socles et leurs chapiteaiUU
Les caractères de l'inscription sont d'uQ|
rare élégance et présentent une arête vivai
qui témoigne de leur rare consenratioil*
Toutes les parties de ce monument sodt
traitées avec une si grande délicatesse qu'od^
n'exagère nas son mérite en le plaçant aK
rang diis [)ius précieux morceaux que nom
ait légués le moyen âge.
CASL
TILLE-BTASSB.
M^numentê religieux.
ITEMeftAPHIË
CAH
«U
t Louis, en autorisant lea habitants
liés d*hérésie à construire la Ville-
leur avait imposé l'obligation de re-
certaines églises qui faisaient partie
ciens faubourgs ; ils se conformèrent
lijoDelions, et de plus ils fondèrent
Mpelles ou églises qui furent placées
kDYOcation de saint Michel et de saint
iC, en mémoire de celles qui existaient
A anciens faubourgs ; elles furent mè-
cées l'une au sud et Tautre au nord,
-dire dans la position respective
s occupaient autrefois. Lors(]ue le
aU Ville-Basse fut tracé, la rue Mage,
dln la Grand*R:ie, divisait la ville en
aôriies. LVglisc dédiée à saint Michel
eée au point central entre cette me
ileau oQ est aujourd'hui situé le oi-
s du Sud ; Péglise dédiée à saint Vin-
t aussi placée à un point à peu prds
, entre la rue Mage et le coteau de
le. Mais lorsqu'on 1355 Tenceinte 4o
) dut être réduite» la moitié de la
1 cOté du nord étant d'une largeur
•e que celle du midi, J'église Saint-
t dut être comprise dans l'intérieur
Ule, tandis que l'église S;iint-Michel
Tant sur les limites de l'encelntè, son
1 sod devint une partie de la fortifka*
es deux églises demeurèrent debout
ieu de la destruoliou générale de la
asse, qui eut lieu en 1335. Avant les
lions laites dans le cours du xviii*
on y distinguait encore sur les mu-
les traces de l'incendie allumé par le
de Galles. Saint^Michel et Saint-Vin-
ant regardées pendant les premiers
comme les églises des anciens fau-
I le chapitre de Saint-Nazaire les fai-
sseftrir (»ar un prêtre qu*ll désignait.
I9 là reine Marie d'Ai\|0Q, k s^on pas-
Carcassoune, fit instituer à Sdint-Mi-
I vicaire peri^élttel qui prit plus tard
1 de curé« Quelques années après
I Saint-Vincent obtint la même ftt^
L*églti€ Sainf-ntteM.
ise Saint-Mfchet est fbmiée d^e
itre les contfè^erft^ Ont été j>lacées
1rs chapelles qui se trouvent aiAsi
9 raturellement au nord et au sud;
) est gracieuse et les arcs de la nef
iDl de légères ogives ; au fond de la
nie une rose ornée de vitraux do
rs. Les deux princioales portes ont
Kjuées : l'une, celle du côté du nord,
massif de maçonnerie auquel est at-
actuellenie?U la chaire à prêcher;
parla cha[:elle du fond de réglise,
e forme une espèce de norche. Ces
ortes sont postérieures à la construc-
îmitive; ca:-, sans parler des restau-
Ciites sans inte'Iigeuce, et qui sont
up plus modernes, Tégiise a été ornée
lupart des sculptures (ju^oa y remar*
que pendant It xv* et le xvi* siècio. Au
nombre des morceaux de sculpture moderne,
on doit cependant citer le tabernacle, en
marbre blanc, qui représente le^groupe allé-*
^orique des quatre évangélistes, placé au-
jourd'hui sur 10 maitre-autel.
Lors du rétablissement du culte en France,
le cardinal légal Caprara, dans la bulle d*ins-
titution canonique , prescrivit entre autres
objets au nouvel évoque de Carcossoiuie de
rétablir la cathédrale et le chapitre de so^i
diocèse. Le 18mai 1803, M. do Laporto rendit
une ordonnance par l.tquelle il statuait (|ue la
cathédrale serait provisoirement placées dans
l'église Saint -Michel do la Ville-Basse.
Le iDêioe jour le nouveau chapitre y fut
installé. Le saint-siége approuva l'ordon-
nanoe épiscopale du 18 mai 1803; dès lors,
comme on serait (enté de le croire, la cathé-
drale du diocèse de Carcassoune n'a pas
cessé d*être sous l'invocation de Sainl-Na*
zaire el de Saint-Celse, mais l'ancienne ba-
silique qui porte ce nom n'est |)lus le siège
des cérémonies capitulaires.
Dn incendie ajant, le 6 novembre 1849,
considérablemeot détérioré le chœur de Té-
giisf Saini^Mtchel, on songe non-seulement
è réparer les ravages du feu, mais à restau-
rer et à agraïKlir ce monument.
V église et la tour de Saint-Vincent. — La
pierre du méridien.
L'église Saint-Vincent a une forme ana 0-
gue à celle de Saint^Mkhel, mais la nef est
pluâ vèsie^ elle mérite d'être remarquée à
cause de sa belle largeur. Cet éditice devait
avoir \^b plus grand nombre de travées; la
réduction du projet dans sa longueur a don-
né iin aspect a'ampteur aux arcs dé la voûte,
qui f)o seraft pas aussi firappaat si l'édiâce
eût été aehevé.
La grande porte de l'église date du xv*
sièek»« celle du sud et celle du nord ont été
bfllies dans le cours du xiv* siècle ; les par-
ties intérieures de ces deux dernières portes
sont du yY'. On lit è la porte du sud, sur le
mur latéral de l'ouest, l'inscription suivante,
en catactères gothiques :
iencdioiwii sît nomeii Donnai Nostri i>ei Jesu
Ghrisii el ssndsi Virginis Matris €jui. Amen.
Hic est taiDuIus Bariholomei Eudrardi et Guil-
lelmi Eudrardi fraUiim noiarlorum Carcassonen-
sium quorum anioiae per Dei mibcricordiam re-
quiescaut in pace. Amen.
Les panneaux élevés des vitraux de l'abside
datent de la fln du xv* siècle ; on y distingue
encore quelques caractères : sur les ver-
rières qui sont au côté gauche de l'église,
on lit quelques passages du symbole des
apôtres ; sur celle de la partie droite on voit
les noms des personnages qui y sont repré-
sentés. II est à regietter que ces verrières
aient subi de nombreux remaniements et dj
plus nombreuses réparations : ainsi l'écu
de la famille de l'Rstang et d'autres écus ont
été re[»lacéssur les verrières, sans discerne-
ment, longtemps après leur exécution pri->
mitive
SIS
CAR
DlCTfONNAIRE
La tour qui ser.1 de clocher à l'église Saint-
Vincent n'est pas terminée ; elle est élégante
et hardie ; si elle eût été continuée avec les
proportions indiquées par sa base, elle aurait
atteint une nauteur remarquable. Elle mé-
rite aussi d'être citée à cause des iùapor-
tantes observations géodésiques«qui y ont
été faites. En 17W, Cassini y vérifiait ses
calculs sur la mesure de la terre ; en 1760,
ses fils y poursuivirent une épreuve de ce
beau travail, dans le but de composer la
grande carte de France, qui porte encore leur
nom. A la fin du xvm* siècle, Méchain et
Delambre se «servirent de ce point pour cal-
culer larcdu méridien de Paris, d'où a été
tinée l'unité de mesure qui a servi de base
à notre système métrique.
Le passage de la ligne méridienne fut alors
fixé à 570 toises, ou 1111 mètres ouest de la
tour Saint-Vincent. A cette occasion et sur
ce point, voisin du pont d'iéna, a été placée
une pierre monumentale, sur laquelle est
gravée la direction du méridien, et cellade
la perpendiculaire, qui part de la tour de
Sairtt-Vincent. Il est à remarquer que la
pierre du méridieil est à une distance de
l'observatoire de Paris, égale à la 6*' partie
de la circonférence de la terre.
CARPENTRAS, département de Vauciose,
en France.
Epitaphe du cardinal Sadolet.
D. 0. M.
lacobo Sadoicto Episcopo Garpentoractis S. R.
E. Presbytère Gardioali, Yiro morum graui-
tate, prudeniiâ, et vîlae integritate praeslantis-
simo, doctrina et eloquentia com ijs quos roi-
rata est antiquitascoroparando.PanlusSadoletas
Episcopus Garpentoractis et GamlUus Sadoletus
Fratrum fliij mœstissimi mullis cum lacrymis
Patruo B. M. pro tempore posaenint. Yixit
année 70. roenses. 3. dies 6.
(Labbe, Thés, Epitaph.^ p. 528.)
CARTHAGE, en Afrique, près de Tunis.'
L .
Dans les Thermes Gargiliens, construits par
Thransmundf roi des Vandales.
Tranquille nymphje decurrite fluminis orta.
Hic proba flagrant! succedit vimine flebo
Rudibus excelsis ubi nunc fasUgia surgant,
Aequaniurque polo tectis prsecelsa lavacra
Sedibus bic magnis exardent marmora signis, .
Ardua sublimes praevincunt culmina thermse
Muneraque eximius tanli dat luminis auctor
Uni conlinuse pr^noscens pnemia faroae.
Non hic flamnia nocebo. Tandem discite carmen,
Discile vcl quaiila vivat sub gurgile lympha.
VaniJalicum liic rénovai clarum de scmine nomen,
Subcujus liiulo merilis stal grulia facli.
(Cardinal Mai, 3*j0, 2 ; Blrmann, i4n-
thoLy t. I, {). /*79. — Il donne au vers
1" Lumine-Pliœbi et vers 9. nocet Tan-^
(ummodo..,)
eu
IL
Bains de Hilderic^ roi des Vandalei,
Hildrici régis fulget mirtbile factam
Ârie opère ingénie divitiis pretio.
Hinc radios sol ipse capit quos huic dare p<
Altéra marmoribus crediiur esse dies.
Hic sine nube solum, nix jimcla et sparsa
Dum steteris, credas mergere posse pedei
{Cardinal Maï, 352, 1 ; Burxann« A
t. I, p. 476.)
Voy. Tunis.
CARTHAGÈNE, en Espagne.
Carthagenœ.
t Quiquis ardua turrium miraris calmina
vestibulumq. urbis duplici porta firmatun
dextra levaq. binos positos arcos
quib. saper imponitur caméra curia com
Gomitiolus sic haec fieri iussit patrictiis
i!)issus a Mauricio aug. contra hoste bail
magnus virtuie magister mil. Spaniae.
Sic semper Spania tali reclore laeietur
dum poli rotantur dumq. sol circuit orbe
Ann. YllI. aug. ind. YHI. (1)
[Cardinal Maï, (
GARTAMA, en Andalousie; royai
Grenade, près de Malaga, en ^pagiM
D. N.
Magno
Decentio
imp. nostro
piissimo
florentis-
simo Gae-
sari.
[Cardinal Haï, 257, 5 ; Hurat, S
Masdbu, Hist. Éisp.f t. II, p
pag. 332.)
CASATORRES en Espagne.
Chapelle de Casatorres de la Garrige i
tido de Granotters [Catalogne.]
iDsrripUoa de Tan 945.
Hic requiesci t bone memorie Gbiiiloni Dec <
fllia Wifredi comitis, dimittat ei Deus à
Quse obiit vin kalendas Martis, era dccccli
Anne domini dccccxlv anno vini régnante
dovico rege.
(BOFARULU,
Le Roi Louis dont il est question est
d'Outremer, roi de France, n^onté sur 1(
en 936 : par conséquent Tan 9^5 est I
neuvième année de son règne.
Lcre sans autre désignation est Ter
(l) Floresils il s., t. V, p. 75. In aliis
erai porticos non posilost in-4* curba non cm
inilioii uienlio fit in ciiaria, sive capitula
tribuiiur S. Gregorio M. ad Joh. defensoren
M7
fègBÊ iBtérieare de trente-huit ans à Tère
chrétienne.
IMém. de la Soe. arehéol. du Midi, t. IV,
p. 274.)
CASERTA, au royaume de Naples.
I.
Farius Âudentius
Aiiiiianus v. c.
camp. cons.
fieri curavit.
(Cardinal Haï, 336, 2.)
II.
Pierre trouvée à Naplee chez M. Daniel.
m
f Hoc opus bel
ascensam
qoam cerni
lis Joli. diac. et
Georgius raagister
fecît.
{Cardinal Mai, 354, 3.)
CASTEL ou Castello SANT 'AGATHA
èos les Etats-Pontiûcaux.
Au cimetière.
D. 0. M.
coUegiatam hanc aDtiipissimam
Bb., el RmT8 DD. Prosper card. archiep. de
Lambertinis
Palrke, et orbis Ivmen eximivm
personali visitatione
Atq. lolemni confirmationis, et ordinig administrât»
insigoivit
anDO domini miAiouxii.
qTO tenopore
iDTro hoc circvmqvaqfo constnrcto
'colvinnam istam svis STinptibTS erigi
leq. Tt Tnivs e vetystîs titvlis possessorem
S. Agathe canonicTm inscribi volvit
tanti principis
mmificentiam pielaiem hvinilitatem
' irmma cvm sapientia ac dignitaie coni?nctas
aeterno scvipi cvravii in silice
ffierooymvs de Ferris sac. ibeol. docl. Bonooien.
archipraesbyier, el vie. for.
(Gallbtti, Inscript. Bon,, p. 191.)
CàSTEL-FRANCO, dans les £tats-Pontifi-
cmx.
A VEgliee de Saint-Joseph.
D. 0. M.
Bénédicte XIY.
qyod nonnvllis confratribas
aniio ivbilaei mdccl.
Romani profeclis
corpYS S. Prosperi ma ni ris
hic condiivm donc dederit
confrateriiilas vniversu in ;elernym
grali aninii uionvmenivin p.
GAusTTi, Inscriptiones Bonon»f p. 192.)
0*EPIGRATHIE. CAS fM
CASTEL-GANDOLFO, Etats-Pontificaux.
Eglise Saint-Antoine.
D. 0. M.
Bcnediclo XIV, pontifie! maxime
BonoDÎae archiepiscopo
qvod
hanc archipresbiteralem ecclesiam
preliosa STpelleclîli
îndTlgeniiis in perpetwm concessis
sanclorvin reliqviis
insigni mvnificcmia dilaverit
Sigismvndvs Malvelivs
Gastri Gvelfi ninrchio
loannes losepn Zanini S. T. D. archipresbiter
et parochiani
posvenrnt
idib. novemb. anno Sal. mdccxlviii.
(Galletti, p. 193.)
CASTEL SAN PIETRO, Etals-Pontiflcaux.
Chapelle de Sainte-Marie du Rosaire.
A droite.
Bénédicte XIV. P. 0. M.
qyi xu kalendas octobris» anni
IIINICIL.
SSi. Rosarii Casul S. Pétri sodalilîTm,
amplissimo archicoatratemitatis honore decoravit ;
oronesqve cIyb institvta observantes sodaiitates,
sibi ipsi aggregare posse,
insigni adeo benignitate concessit ;
Lavrentivs Grafli, ac conivx Maria Catharina Cappi,
eîarsdem praefectvram gerentes,
in perenne grati animi argvmentvm,
P. P.
A gauche.
Benedicti XIV. P. 0. M.
mvnificentissimœ liberalitati,
qvod VI. idvs ivlii, anni
MDCCLVI.
archiconfra terni lali SSi. Rosarii Gastris. Pétri,
vexillvni vvlgo confalone nvncvpatvm,
perpetvo in svpplicatioiiibvs déferre indvlserit,
nec non id vnqvam prohiberi posse sanciverit;
Lavrenlivs Grafli, pnefecti mvnere fvngens,
seiernvm velvt graliarvm actionis
monvmentvm,
P. C.
CASTILLO-DE-BA/NELA, bourg de la
nouvelle Castille, en Espagne.
f In nomine Dni. I^ocuberacsi indignas
abba (ecit, et duos coros ic cons-
tnixii, et sacrale suni scoruni
Di eglesiae pridie idus ma xxviiii
quarto regiio gloriosi dni. noslri Egicani.
{Cardinal ^Wi, p. 163. noy. plor., ann.
1753, p. 76.)
Il
Stptième siècle (après 675). — Anciennement
sur le portail de Iranienne église de Saint-
Benoit^ remplacé par un autre après 1317.
Fausiinus lapsis a Mauri morte decem octo
Lusiris ; bas sanclo benedicto dedical arns
Impensisque suis loia e»! structura peracla,
Aptaïaque suis humeris de more cucuUa
Relligiouis amans cellis se devovet istis,
Atque âblMs faclus mira pietate refuisit
On Ht dans le Gallia Christiana (sic):
« Paustinus abt>as G^strensis basilicam ma
gnis eitruiit suoiptibus. »
Saint Maur mourut en 585.
(Mém, delà Soc. archéol. du Midi. t. IV,
p. 264.)
III.
698. — Dans les ruines de V abbaye.
Hic dormit in domino Celruinus, episcopus Al-
biensis , quondam abbas Caslreusis , legatus
episcopi Garcassonensis in concilio Toietano.
Morituriethali morbo, m cal. junii annoDcicvuL
(Gallia Christiana: Mém. de la Soc. ùr-
çhéol. du Midi, t. IV. p. 265.)
IV.
Huitième siècle^ -rr- 4utrefois à la cathédrale
ilic tumulatur prtn«ep9 Beru nepos Addonis ré-
gis barchiiioneiisis, qui liorlationibus fratris
Uelisacbar prions moiiaslerii de Casiris faisam
deposoit religtonem et veram suscepit uno et
eodem die bapiizatur moriiur et vivit in i£ler-
num^ Anno imarnati verbi octingenie&imo idus
Septembris
(Voyage littéraire de deux Bénid).
On dit que ce roi Addo et Beru son neveu
étaient maures, et qu'étant venus, en 800 ,à
Narbonne, ils y furent arrôlés, conduits à
Castres et enfermés «iaiib la grosse tour de
l'abbaye» appelée Ueraclia, où Beru mourut
1252.
Mt CAS OICTIONNAIIIS
CASTRES» €léparteineat duTarn, en France.
I.
Sur le fronton de la grand'porte de Véglise
Saint-Benoit.
Faustinus lapsis a Mauri morte decem octo
Lustris, bas sanclo Benedicto dedicat aras.
Impensisque suis toi a est siniclura peracta :
Aptavitque snis hiufieris de more ciicullam.
Religionis amans eeilis se devovei istis,
Atque abbas factus mira pietate refuisit.
(Cardinal Mai, 120, 4- ; le cointe, Annal,
francor.j t. ïll, p. 703; baluze, 5pt-
ci7., p. 338; Mabillon, ActaS. Bened.^
t. I, |). XX.1II.)
Le cardinal Mai pense que les vers ne sont
pas aussi anciens qu'on Ta cru jusqu'ici; le
savant éditeur ne les croit pas antérieurs
au XII' siècle.
dans les ti^is mois qui sirivirent Imt eapiit
sonnement. Cette épitaphe parait «uaptili
aux historiens du Languedoc.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IL
p. 209.)
Aux Cordeliers oA cé tombeau fui Um
truiten 1567.
lîfçliw Saint-François.
Armoise de Lanirec recluse
De Saix dans cy caveau ot cluse
YeuiHant le paradis aquerre
A tois bobauts Hst aspre guerre
Isabelie de Paris dainei
Sur qui plore ma bien ùmAt
Le monument en volter it
0 de pardieu a tos vqa dis
Que disiez ly de profundii
L'an mil deui cens quarante et dix
Armoise absconsa faits et dits :
Dieu veuille enberguer li délits
Et partier li paradis.
Isabella illustrSssima soror Lodovid
Francorum rcgis, suis impensis boc fecît
Dumenium in pignus amoris erga Armoisefli de
Lautrec anno domini 1252.
Isabelle, sœur de saint LouiSfdont iljMtid
uestion, mourut en i269 au monastère de
Longchamp qu'elle avait fondé.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, \.%
p. 228.)
VI.
1269.— Espital viel (Hépital Saint^acqm).
Anno incarnacionis domini uccLiviiii bie reqoh
escit corpus Pétri Derl qui hedîftcavîl tl con-
stnixit isiud hospiiale ad honorea Dei e| knie
Marie matris cjus et beali Jacobi K^mtiçfu
Retrouvée en 1839 et portée au llûsée de
Toulouse.
(Mém. de la Soc. archéoL du Mliif t; % ]
p. 210.)
VII.
Vers 1368. — Eglise Saint-^BeUpU.
Ego Stephanus de '^Abavo, bwnHis ecefcM
Gastrensis episcopus, boc conditas iumalo dth
dormio In Domino. Scio qaod Cbristos a mor*
tuis resurrexit, et cfedo q«od et resurrecturos
sum in novissimo tfie; hane (sic) docui vivendo
et mortuus banc ij^nt ^fttear.
(Mém. de h Soc. archéoL du Midi. t. 0^
p. 264.)
VIII.
1382.
Ego Martinus presbiter et disoipiilus.
rendi ia Gbristo patrie Siepliaal oepiteépi
i
G4T
DWGfUPHVk.
m
et fjfiê oonoessione hviic tninuluni
B0pi el kic expeeio in pace resuiTectkNieoi,
M «01:0.11» cal. aag.
1 1366» il s*é1eya à Castres une hérésie *
bopup dVcclésiastiques suivaient la doo;
t aes Sadducéens, niant la résurrection
fésus-Cbrist. C'est ce qui explique les
^ioDS de foi cootenues dans ces Epi*
tMAn. de la Soc. arebéol. du Midi, t. II
p. 867.)
IX.
1 lit oans tes Annahê de Toulouse , par
n. i. 11, p. 187 :
) Sèint homme Allaripa, Hauierive^ mou-
kCasIfts, d'où il était natif, et fut enterré
Véi^iH des CurdelierSy où est cette épi-
OfidieMi Aliaripa, prêlre recommandable
rats homiliié, et pour le don de prophétie.
HMnit le i5 mai dé Tao m.ccc.lxiix, âgé
ans. Pries Dieu pour lui.
I 1630 et 1633, Alphonse d'Elbène, évA-'
d*AU)i , faisant démolir , par ordre du
le9 fortiOcations de la ville de Castres ,
«▼I ii celte inscription, qu'on a conservée'
ainsi :
M. CCC. XXXVI.
je faisois mes prières devant P Autel ^
< fÊfosetU les Reliques du bienheureux S, Vim*
ws^je vis «s Lisre de Prophétie^ a» était écrit :
due» Frère Jeaa, dans deux cents ans d'ici
Mkilc ReligioQ de tes pères commencera k
Irç profanée dans Castres. 11 s'élcvera des faux
raphéies, qui n*annonceroni rien moins que la
lî^ On ne verra alors (|ue guerres et brîganda-
■1 fieste et famine ; les lonibeaui seront vio-
aB^HMaements et ceux de les pères seront
Wfknéè ; les Maisons de S. Dominique et de
» françois de la ville de Castres seront sept
es rainées, et six fois rebâties avant la con-
nmation du siècle. Après cela, douleur, gé-
lÎKemeus, oppressions des peuples, et désola*
OD extrême*
lATANEy en Sicile.
I.
Vonaslire Saini-Nicalas.
Domioœ noslr» Flavin (sie^
Elene pisim» aug. gean-
atrici D. N. Coiistanlini ma*
ximi victori cfemeniisi-
mi S. F. N. R.
fford. Mai, 238, 1; /lucr. SicU.. p. 36.)
tl.
Pierre trouvée m 1769
. . . Vernanlibus
Httqriis DOD. NNN«
genio splendid» nr-
Biscatinaî
Facundus Por fyrius
Mimaliilius V. C.
Cons. ejus dem.
(NoT. Plor., a. 1770, p. 508'; Cardinal
M AÏ, 337, 8.)
CENTO, dans les Etats-PontiQcaux.
I.
Eglise de Sainl-Blaise.
A droite.
Bénédicte XIV.
Svnnio christianâB legis Aatlaltll
quod
âran maxlmam eleganli talrvle
omaverit,
cberi svbeeliis pvicre refectis
psallentium commode
consvlverit
coll. can. pont, mvnificentisi.
P-
Anne C]3i3GGXLrv.
II.
A gaodie.
Bénédicte IIV. Pont. Max.
qnod
ad apostolicae maieslatis fastiginm
nondvm provectvs
in metropoli tanne Bonon. eccleafai
procvratione
sacram hanc aedem respexerlt
vetvstate fatiscentem
a rvîna vîndicaverit
in hanc elegantlam
restitverit
coll. canon, principi beneâceatlas
P.
AUUO CIDI3CCXUV.
III.
Au palais arehiépiscopcU^
D. 0. M.
Bçnedfctvs XIV. P. M. Bononiae arcbiepiscopti
has aedes carceres horea promptvarla,
coeieraqve adiacentia hvic archieptscefatt denvl
vttlia, atqve necesstria
sd vsvm, et commodvm eîvsdeM
pecvliaribvB expensis provida liberalîtate
adivnxit
Philippvs M. de . Alazzis 1. V. D«
RR. mensse, et SS. Pont, primarivs miniater
talem^ac tantam Svmmi Pontifids
mvnificentiam testatam volvit
anno domini mdccxxxxv.
88S
GER
DICTIONNAIRB
CER
IV
AU palais public,
Aa bas du buste du Pape.
Benediclo XIV.
Pontiûci Maximo patri optimo
benefactori mviiificeDlissimo
centenses.
(Galetti, Inscrip. Bonon.j p. 201.)
CEPHALONIE, île de TArchipel.
On trouve encore en divers endroits de
]*tle ainsi que dans l'Ile de Naxos, des armes
des Tocco délie Onde, comtes de Céphalonie
et de Leucade. L'écu est traversé de quatre
rangées d*ondes. Au bas on lit : Si qua fata
sinani,
CEPRANO , bourg des Etats-Poatiûcaux,
au sud-est de Frosinone.
Eglise de Sainte-Marie-Majeure.
le celuiii terris lunguniur et ima superiiis,
Nexo reiaxantar; ic et non nexa ligantur
(Cardinal Mai, p. 19.)
CERCAMPS (abbaye de), en Artois, dé-
partement du Pas-de-Calais, en France.
M. d'Héricourt a signalé l'existence d'un
recueil manuscrit d'épi laphes de cet an-
cien monastère, dans une lettre adressée
à M. le ministre de Tlnstruction publi-
3ue, que nous reproduisons. Le recueil
'épilaphcs a été dressé par un religieux
de Cercamps, nommé Laderrière ; la ïellre
de M. d'Héricourt a été publiée dans le
Bulletin des comités novembre-décembre
1850, p. 26^.
« Dans diffi^rentes instructions adressées à
vos correspondants, vous leur avez recom-
mandé de ne point négliger les noms d'ar-
tistes qu'ils pourraient découvrir, soit sur
les monuments qu'ils ont élevés, soit dans
les comptes des argentiers, soit dans toute
autre source authentique. Vous avez couj-
plété cette pensée, en confiant à M. le secré-
taire du comité des arts et monuments le
soin de coordonner les divers documents
qui vous étaient adressés et d'en faire un
travail dont i! est facile de juger l'impor-
tance. J'aurai l'honneur très-prochaine-
ment de vous adresser une liste complète
des maîtres es-œuvres et artistes produits par
la ville d'Arras, et sur lesquels il existe des
documents dans les archives municipales
de cette ville. Il y avait à Arras quatre
magistrats inférieurs, qui prenaient le titre
de commis aux ouvrages, et qui étaient
chargés de la surveillance des divers tra-
vaux entrepris au compte de la ville. Les
registres sur lesquels ils inscrivaient leurs
dépenses existent encore, et c'est le résultat
de mes recherches que j'aurai l'honneur de
vous adresser très-prochainement.
« Aujourd'hui je me contenterai de vous
signaler une note ajoutée à un Mémorial de
l^ercamps, de laquuileilrésulteque,lel6mai
1682, le clocher do Tabba ve a esté achevé de
monter et fait par M' Michel Caulier^ duvillage
deSartf et le 22' dudit mois dom Pierre UattCy
sous-prieur de Cercamps^ a béni la c
a esté montée ledit jour par ledii Ci
« L'abbaye de Cercamps dépendai
dre de Citeaux et relevait du dioo
miens, quoique située dans la
d'Artois ; elle avait été fondée par K
Campdavaine, comte de Saint-PoU <
Ce seigneur avait, à la tôte de ses
marché contre Saint-Rîquier, ruiné
et passé au Ql de Tépée tous les 1
qui s'y étaient retirés. Le clergé lam
lui l'analhème, et le comte, recon
ses fautes, s'humilia, abdiqua sa
et jeta les fondements d'une abbi
enrichie par les libéralités des s
voisins, devint l'un des plus puissa
nastères du nord des (iaules.
« Une église, consacrée en 1262, ft
dans les guerres du xvi* siècle (1
s'empressa de relever les murailli
il paraît, d'après la note que nous
de citer, que le clocher ne fut term
la fin du XVII* siècle.
Quant au mémorial d'où est extra
cument, il mérite d'être sommaireii
crit. On lit sur le premier feuillet
Pierre de Laderrière , religieux dem
Cercamps et prêtre indigne. Un peu ji
Je prie celui de mes confrères qu%
livret que 9 en mémoire de mes faute
prêtre, me dise une messe après mo\
1591. Vers la tin de sa chronique, i
nous apprend qu'il était prieur du
tère : ce sont les sanls détails biogn
que nous ayons sur cet homme, do
s'écoula sans doute tranquille au rr
cloître, et dont le temps fut parta(
la prière et les devoirs de son minis
date de sa mort ne nous est pas plus
que l'époque de sa naissance.
De Laderrière avait la prétentio
Eoëte ; il était de cette école des
adam, des Loys de Douai, que la i
des bibliophiles serait impuissant
de l'oubli, s'ils ne s'étaient attacha
peler des faits historiques sur les(
donnent des détails (|ue Ton clu
vainement ailleurs. Le manuscrit d
rière, conservé encore aujourd'h
les archives du Pas-de-Calais, co
3ar une pieuse invocation du comte <
ol à la Vierge, qui lui répond :
Ta prière tn'esl agréable
Noble comle scace de vraye
Soys conslans, feriiie cl slable
El ton désir accompliray.
« Viennent ensuite les titres d'hoi
l'abbaye. De Laderrière a consacré
train à la mémoire de tous les abl><
a été confiée l'administration du m
de Cercamps. Une seule citation fe
du peu de mérite de ce travail. Ai
XXXIV, comparaissant devant le
du poëte, rend ainsi compte des
qu'il a accomplies :
Boucqiicniaison jay acheté
Aussy la croix près de la porte
Le beau sepulclire forl bien paré
Quy de soy devoiioii porte.
g
CER rEPlGRAPlIIE. CfliL tM
Son successeur est encore moins bien seulement do Brie-Comte-Robert, sur le bord
té, si faire se peut: do la ion.^iio pliiinc qui conduit à cettepetite
En dis ans «pie inainiins ce lieu "'"''' ^' ;'•■"'« "" l'^YS '!« l''"' s l«bourables,
Ung inolin a vent esicvav "^■^^ quil(pios pr.nnes et étangs, L église est
Puh je rendis mon ame'a Dieu "" édifice (pii a niénlé l'alleulion du célèbre
llarys qoe mieuls re proHuy. abbé Ciiaslelin, au moins quant au chœur.
A ces quatrains succèdent les énilaphes La galerie oaraîl être du xiir siècle, et la
SBDdaleurs de l'abbaye. On sait que les ^o*^'* "\^<5 les orneinenl| ne semblent être
laphiers sont utiles surtout pour la chro- *!"« '{^ • «*«"» dernier. Sainte Colombe est
ogie ei permettent de fixer d'une ma- '« patronne. La statue de cette sainte, avec
«certaine les dates jusqu'alors con- "îl^T*?.^ ses pieds, est placée dans le
<M. Celui de Laderrière est fait avec côté_ droit ou méridional, et celé de saint
» de soin: il ne se contente pas, en Louw est de I autre côté. Elles ont été faites
t, de mentionner les comtes de Saint- ^? *®5*' P*'' P»erre de Jroussy. A droite du
qui ont eu leur sépulture dans l'abbaye, S''*?"^ "' '« "Paufol^e d un ancien seigneur,
s il rapporte aussi les noms de ceui <*« 'f hauteur de trois meds, au-dessus du-
, pu leur piété, ou leur libéralité, ont 9"«1 sont représentés 11 genoux le mari, la
•on cet honneur, et il enregistre avec ^«ï»'?® «' '«« enfants, vêtus h 1 antique. Il
a les donations dont l'abbaye a profité. ^"' «'"'«««l P»' '«« «o"»* ^u mari après la mort
idoit à l'auteur de la reconnaissance d'à- i« »»" f}'^^^^' " enferme Marguerite de
ir fnoscrit en quelque sorte pour son Herbert (IJ, femme de Jacques du Moullin,
0» particulier cei documents perdus au- seigneur de Brus et .Servon en Brie, échan-
Stiuî, et qui non-seulement peuvent jon ordinaire du roi Henri II, morte le 2*
rir aux généalogiste», mais offrent des ^^*"«'" *?52, et Etienne, Pierre et Jacques
leignemenls utiles à consulter. du Moullin, ses enfants.
Mais l'ouvrage le plus important de La- „<?" ^ *9»» «»««». '^f épitaphes de Claude
rière est un poème en l'honneur de l'abbé **«"'«••' seigneur de la Houssaye, Servoii.
lachimont, et intitulé : S'ensuivent toutes g"^- ' ^« "«"''Jf ^e Lyonne, aussi seigneur de
wrret que a fait Monseig' l'abbi de Bachi- ^c^V»' trésorier du prince de Condé.
ily M de eheans, en 36 ans qu'il fut vi- (Hcrtaut et Mashy, Dtct. de Pans et des
t en ladite preslature. Il suffira d'une . environs.)
ition pour faire juger de la valeur de ce CÉSÈNE, dans les Etats-Pontificaux.
»ment. ainsi que du mérite poétique de „. N. Imperatori Caesari
oernère. L abbé de Bachiniont parle lui- _,, Il ...
me ; il raconte qu'il a été élu au mois de ''' C«>««nt">o
rrier 1512, qu'il a été béni aux Bernardins maximo
Paris, puis ensuite : P> F> vici. aug.
P»ar aux ouvrages commenchies .P""** ""^',_
De cbeans estans nécessaires 'ri**' P**- iXlD.
Mostre gil)et je lis dresser imp. XXII. consuli VU
Car le viel ne valloii gueres. p, p, proconsuli
De cabinet êi galeries ' humanarura rerum
Sjr fusi paré leiiict jurdin optiino priucipi
& de painiiires l.ien jollles divj Constanli fil.
roar eu esté boire 1)011 vin. ,. » •» _.,_
uono U. F. nato
Affln davoir plus grande lumière M. P. XV.
En ipotte cœur dessus lauiel (Cardinal uû, pag. 251; mubatobi, p.
fefis faireeii lia.ili irois verrières 463. g. ^jh, à Pan 328-329; gruter,
Ce qui ma semble bon et bel. ^ Ikq g )
La passion du rédempteur CHALCIS, dans le royaume de Grèce (île
Au petit réfectoire fut paindre de NégrepODt).
grru't^mSrS lÙŒare. ^'<-^^' *^?«" gothique d^Hagia Parascevt.
Inscription sur le même.
Su parlant des cloîtres : Hic jacet nobilis et egregius vir Dominus Petrus
Ausquelz lî^ux Turent essachiez Lîpporoano nec non honorabilis consiliarius
Des r^scriptures non vaillables
Aussi de petite durée
Et aux lisanspeu proufitables. (I) Suivant la tradition, Marguerite de Herbert,
était taiile-d'Anne de Boulen, femme de Henri VHI,
Dudit pepilre les iniaiges i*oi d'Anglelerre. Ainsi, il ne faut point chercher
Par Jehan Ha furent composées ailleurs dans la Brie la terre où qnelques historiens
Ung hurlan paiiitrc do village d'Angleterre assurent qu'Anne de Boulen fut élevf^e,
Les a de painlui^s ornées. et qui appartenait à un gt^itilhomme. C'est à Cer-
Eic, Ole, » von et non à Foiiienay on Brie, que celle fdie de
>• ^ ' l'honias de Boulen, ainl)assadeur du roi Henri VIU
- mRVON ou Sebvon, village (Moigné do en France, lit la résidence qu'ils disent. (L'abl)é Le-
^ lieues de Paris, et d'une petite lieue beur, £^t«/. rfu rfjorèie rfij Par., tome XIV, page 78.)
tl7 CHA
Nigripontis a Yencloruni diicali Dominîs
CofisUtulus qui ab hoc scciilo niigravit Domiiii
8ubannis (salulis) 1598 die sepliino incnsis
Sqilerobris.^x (pcnsis) suoruni hereiiuin.
(Bl'GUO!!, Attas des nouvelles recherches
historiques sur la Morée; descrii)tion
de la pi. XL.)
Des fouilles faites , il y a quelque leraps,
ûaus les souterrains du fort de Chalcis, y
ont fait découvrir une assez grande quantité
d*armures du moyen âge , oui, d'après les
ordres du roi Othon, ont elé ai»j>orlées à
Athènes. M. Bucljon , auteur de plusieurs
travaux sur rhisloirc de la Grèce pendant
la domination des Francs , examina ces ar-
mureSy et, à ce sujet, adressa à un journal
d*Athènes la lettre suivante , qui jette une
vive lamière sur leur origine.
c Athèoes, 12 (ti) février i84i.
« Monsieur, •
c Je me fais un véritable plaisir de mettre
I votre disposition tous les renseignements
qu'il m'a été possible d'obtenir sur les ar-
mures du moy»?n âge, trouvées récemment
en grande quantité à Chalcis, et appoi tées à
Athènes depuis peu de semaines. Sa Majesté
a bien voulu m'autoriser à les examiner à
mon aise en lis faisant transporter dans une
des salles du palais neuf, et M. le général
Schmalz a mis la plus parfaite obligeance à
me faciliter cette étude. Ces armures re-
montent à la Qn du xiii* et au commence-
ment du XIV* siècle , et ce sont , je pense ,
celles des Catalans , des Turcopules et des
Français, qui, en 1309, se sont disputé la
possession du duché d'Athènes, l.i première
des douze grandes haronnirs ou pairies de
la principauté française de Morée. Mais pour
mieux vous faire comprendre ce que sont
ces armures, et comment, du grand champ
de bataille sur les bords du lac Copaïs, elles
ont pu être transportées 5 Chalcis et s'y
retrouver aujourd nui, il est nécessaire que
je dessine ici une légère esquisse des évé-
nements de cetîe époque. Bien que ces faits
soient i»ropreinenl une épisode des guerres
étrangères de la France à la suite de la qua-
trième croisade , ils appartiennent aussi à
rhisloirc moderne de la Grèce, qui ne sau-
rait [»as plus les rejeter de ses annales que
nous ne pouvons nous-mêmes rejeter de
notre histoire de France l'établissement de
la' première et de la seconde race de nos
souverains, bien qu'ils fussent des guerriers
de race germanique , cantonnés sur le sol
de France, au milieu des désordres qui sui-
virent raffaiblissement de l'empire romain.
Le tableau de ces éjioques de conquête et de
lutte sera toujours une grave et féconde
iDStruction pour les peuples, et l'histoire
se compose aussi bien d>'S souffrances sup-
portées en commun et avec courage, que
des triomphes obtenus dans des temps plus
heureux. Tout se lie dans la vie des nations,
et le mal comme le bien du passé doivent
porter leurs fruits dans le présent.
« A la liu du xii* siècle^ l'empire de By-
DICTIONNAIRE
CHA
zance avait perdu toute sa force et son res-
sort. Les Turcoinnns d'Asie le pressaient et
le mcnnç.û: nt déjh , ci Ws Turcomans Sel-
joucides avaient fondé un empire puissant
a sa |)orte et sur ses débris. En Europe, les
Bulgares avaient reconçiuis leur înaé|>en-
dance. Les provinces éloignées n'obéissaient
déjà plus aux ordres venus de Constanti-
nople. Chypre avait passé entre les mains
de Richard <'œur-de-Lion, puis des Lusi-
gnan de France. Candie était cédée GOinme
dot au marquis de Mont-Ferrat. Le Péli^Hh '
nè^e (tait entre les mains de plusieurs p^li
tyrans indigènes. La conquête de Constan-
tmople par les Francs fut le dénoûmenl
de ce drame de discord<*s intestines. Un
empire franc fut fondé h Constantinople, mi
royaume franc à Saionique; une prideipaolf
franque dans l'Attique, la Morée et les lles^
depuis les Thermopyles jusqu'au cap Malfr*
fan. L'empire franc de Constantinople dunf
peine soixante ans ; le royaume franc àé
Salonique eut une existence plus précaire
encore ; mais la principauté francqae d*A-^
ehaïe se conserva plus ou moins puissanls,-
plus ou moins compacte, pendant près êi
trois siècles.
a Le prince fr/inc d'Achaïe n'était que hf
ehef féodal de dou/e grands vassaux, doM
les plus puissants étaient le duc d'Athènes^
crée duc par sfiint Louis de France» en tKBf
le duc des €y(;lades ou Dodécannèse i lé
marquis de Budonitza en Locride, le eoiiil0«
tialatin de Zante, Céphalonie, et autres fleff
oniennes (moins Corfou, qui anpartentti
aux rois de Nafiles], et les trois barons dri
l'Eubée. De tous les grands vassaux éé
princes français de Morée qui étaient de h
faniiile Villehardoin, le duc d'Athènes élut
incohtestal)l(Hi)ent le plus puissant. Ses pos-
sessions s'étendaient le long de la cMe,
depuis Armyro jusqu^au cap Sunium, etdu
ca,) Sunibui aux portes de Coriuthe, englo-
haut ainsi plusieurs autres feudataiies. U
avait droit de haute et basse justice» droit
de guerre privée, et faisait frapper monnaie
comme les souverains. J'ai pubiié, dans mes
Recherches sur la principauté franptite ù
MoréCf quatre monnaies de ces seigneurs et
ducs (le la maison de la Roche^ et de It
maison de Brienné, m nson qui se tentait
d'avoir donné un roi à Jéru>alem, un em^te-
reur à Conslaininople (Jean de Briennel.Le
dernier duc d'Athènes de la maison ae U
Koche avait à Athènes une cour des plus
brillantes, et y donnait, en 13< 0» des fetes
et des tournois célèbres dans toute la chré-
tienté , et dont le soutenir s'est conserté
dans les chroniques de l'époque conioie
dans les poëmes po[)Ulaires de la Grèce elle-
même. Sa cour et sa bourse étaient ouvertes
à tous les chevalie. s qui venaient le visiter
ou désiraient s'établir chez lui. Au noiubre
de ces derniers se tiouvaient quelques Ara'
gonnais (]ui , sous le commandement d'un
noble [>ersonnage, Fernand Ximénès, lié
par parenté avec les rois d'Aragon, s'étaieu^
détachés de la grande Compagnie calaient
après ses guerres en Asie» et avaient pri^
1
a
CEk
D*EPIGRAPHIE.
GHA
^
) parmi les chevaliers et les servants
'S du duché d'Athènes. Cette gra^^do
\gn\e avait quitté le service au moment
laix vint terminer les louâmes t^uerres
aient suivi les V<>|)res Sieiiiennes, et
illée servir ]*empereur de Byzance
lea Turcs d'Asie. Leur secours avait
1 été utile à lempire, mais bientôt
lioat d« leur chef par le (ils de Tem*
Andronic« et» d*une autre part » leur
pline et leurs excès .dlumèrent la dis-
mtre eux et les Grecs. Sans s'arfôler
irw lea forces d'un immense empire»
alana envoj'èrent un des leurs délier
rrar de Constantinople sur son trône
il, et, pendant sept ans, ils portèrent
ge jusqu'aux jmrtes do C<ms(antino-
I de leurs chois, Ramon Muntaner» a
avec chaleur l'histoire de ces sept
1^ pendant lesquelles, dit-il, « les Ca-
If ne semaient, ni ne labouraient, ni
illaienl la vigne» et cependant recu^il-
I chaque année autant de vin qu'il
en fallait pour leur usage, et autant
ovnent, et autant d'avoine, et vivaient
s et dans toutes leurs aises. » Le ré-
léceasaire de tant de désordres était
soient total du pays, épuisement dont
ilana eux-mêmes éprouvèrent les fu-
conaéquences. 11 fallut songer à se
aur des provinces uioins épuisées.
\X la forteresse de Galliiiolis, (|ui était
iiit de refuge, ils résolurent d*alier
[uérir un étal séparé dans le voisi-
es Francs du Pél(»ponèse. La récei»-
le par Guy de la Hoche, duc d'Alhe-
quelques-^uns d(?s leurs, après Tex-
D en Asie , semblait leur promettre
accueil; ils se mirent donc en route,
èrent la presqu'fîe de Cassandria,
Macédoine, puis la Tliessalie, et ar-
it «nfin sur les contins de la Béotie.
duché d'Aihùnos était échu depuis
née à Gautier de B.ienne, comte do
dans le royaume de Naplus, et neveu,
mère Hélène, du dmiitr duc de Guy
loche. C'était un Français , d'un ca-
imf>étueu\ , d'ttn courage bouillant,
prétléchi. Il refusa la demande des
iS, et leur interdit môme l'entrée de
ritoire. Ceux-ci, forcés par la néces-
l'eurent plus d'autre parti à prendre
t se faire iour les armes à la maiu ,
venaient de brûler leur ilolte , pour
prouver aux Grecs leur intention
e de ne plus se rembarquer pour la
;ne. Ils se préparèrent donc au com-
de son coté, ie duc d' Athènes niar-
Bur rencontre. Ici, je laisserai parler
ivain grec conteuiporain, Nicéphore
as; il expose les laits avec netteté. »
retour du prinlemns (de l'an 1309),
icéphore Gréi^oras, les Catalans, ayant
desThessaliens do grandes richej^ses
s guides, franchissent les montagnes
'étendent au delà de la Thes.<alie, et,
Tsant les Thermo[)\ les, vii.'nnent pla-
eur camp dans la Locride et sur les
9 du Céphise. Ce grand tleuve découle
« des cimes du Parnasse et dirige son cours
« à rOrieni, ayant au nord les Locriens, au
« sud el au sud-est to-ites les ijarlies médi-
« terranéimnes dcî 1 Achaïo et de la fiéotie ;
«r puis, sans se diviser el toujours considé-
« rable, arrose les champs de la Livadie et
« de THalinrle; nuis, se partageant en deux
«f branches, change son nom en ceux d'Asope
« et d'Ismène; enfin, sous le ncnn d*Asope,
« coupe l'Atliqui* en doux pour aller se ner-
« dre dans la mer, et, sons celui d'Ismène,
« va se jeter dans la mer d'Eubée, tout nrès
« d'Auhs , où autrefois , dit-on , dans leur
« navigation vers Troie, abordèrent el s'ar-
« rêtèrenl [K)ur la prennère fois les Grecs.
« Aussitôt que le seigneur de Thèbes et
« d'Athènes et de loutce territoire, nommé,
« comme je l'ai dit, Mégas Kirios (Grand
« Sire), jwr corruption du nom de Mégas
« Primikorios nu'il portait autrefois , eut
« appris l'arrivée des ennemis, il refusa,
« malgré les vives instances des Catalans,
« de leur <lonner passage sur ses terres ,
a nour aller se jeter de là où bon leur sem-
« nierait; mais il leur parla au contraire
« avec la plus grande hauteur, les poursui-
« vit de SCS moqueries comme des gens
« dont il ne prenait nul souci, et, pendant
« tout Tautomne et l'hiver , s'occupa do
« réunir ses forces pour le printemps sui-
« vant. Au printemps (1310), les Catalans
« passèrent le Céphi.se, et placèrent leur
« camp non loin des rives du fleuve, sur lo
^ • l.^,.. 1^.^ V 1 -._-ll_
«
«
«
territoire béotien, décidés h livrer bataille
en ce lieu. Les Catalans étaient au nombre
de 3,500 hommes de cavalerie et de 3,000
hommes d'infanterie , parmi lesquels se
trouvaient plusieurs <le leurs prisonniers
a Jmis dans leurs rangs à cause de leur
habileté h tirer de l'aie. Dès qu'il leur fut
annoncé que rennomi approchait, ils la-
boulèrent tout ie terrain où ils avaient
«'résolu de livrer bataille, cin'usôronl à l'en-
« tour et y amenèrent des cours d'eau tirés
« du fleuve, et arrogèrent copieusement cette
(( plaine , de manière à la transformer nour
« ainsi dire en un marais, et à faire crian-
« celer les chevaux dans leur marche, par
« la boue qui s'attacherait à leurs pieds, et
« dont ils ne pourraient qu'avec peine se
« dégager. Au milieu du printemps, le sei-
gneur d'Athènes se présenta enOn, ame-
nant avec lui une nombreuse armée com-
posée de Thébains, d'Athéniens, et de
toute l'élite des Locréens, des Phocidiens
et des Mégariens. On y comptait 6,^00
« hommes de cavalerie et plus de 8,000 hoiu-
c mes d'infanterie. L'orgueil et l'arrogance
« du seigneur d'Athènes dépassaient toutes
« bornes convenables, car il se flattait non-
ce seulement d'exterminer en un infant tous
<K les Catalans, mais de s'emparer de tous
« les pays et villes de l'empire jusqu'à By-
« zance même ; mais il arriva tout le con>-
«( traire de son espéran('o, car en plaçant
« toute sa confiance en lui seul, et non dans
a la main de Dieu, il devint bientôt la risée
« de ses ennemis. £n voyant cette plaine
« couverte d*uQ si beau vôtemeut de Ter-!
«
«
831
CIIA
DICTIONNAIRE
CHA
« dure, et ne soupçonnant rien de ce qui
« avait été fait, il pf^usse le cri de guerre,
« excite !es siens, et, avec toute la cavalerie
« qui l'entourait, s'avance contre l'ennemi,
« qui, au delà de cette plaine, se tenait im-
« mobile sur le terrain, attendant son atta-
« que. Mais avant d'être parvenus au mi-
« heu de cette plaine humide, les chevaux,
« comme s'ils eussent été embarrassés par
« de lourdes chaineb, et ne pouvant, sur ce
« terrain glissant , poser leurs pi(^ds avec
« fermeté , tantôt roulaient dans la boue
« avec leurs cavaliers, tantôt, débarrassés
« do leurs cavaliers, s'emportaient, et tan-
te tôt, sentant leurs pieds s'enfoncer, res-
te taient immobiles au même lieu avec leurs
« maîtres , comme des statues équestres.
« Les Catalans, encouragés par ce sjDectacle,
« les accablèrent de leurs traits et les égor*
« gèrent tous. Bientôt, se lançant avec leurs
« chevaux sur la trace des fuyards, ils les
« poursuivirent jusqu'à Thèbes et à Athè-
« nés, et, attaquant ces villes à l'improviste,
« s'en emparèrent avec facilité, ainsi que
« do tous leurs trésors, de leurs femmes et
« de leurs enfants. Ainsi , comme dans un
« jeu de dés, la fortune ayant tout à coup
« changé, les Catalans devinrent maîtres de
« la seigneurie d'Athènes et mirent fin à
« leurs longues courses vagabondes, et, jus-
« qu'aujourd'hui, ils n'ont pas discontinué
« a'étendre les limites de leur seigneurie. »
« Ce fut, en effet, à partir de ce jour, que
les Catalans obtinrent la possession du du-
ché d'Athènes, et substituèrent leur seigneu-
rie à celle des seigneurs français , qui con-
tinuèrent à posséder le Pélononèse et plu-
sieurs villes de l'Acarnanie, de l'EtoIie et de
la Phocide. Le roi Frédéric de Sicile envoya
à s.es Aragonnais de Grèce un de ses tils
pour les gouverner, avec le titre de duc d'A-
thènes et do Néopalras , et ce titre se con-
serve encore aujourd'hui parmi ceux que
portent les rois dTspagne, héritiers des rois
d'Aragon et de Sicile. Mais écoutons main-
tenant le récit d'un autre chroniqueur con-
temporain , mais d'oriçine franque, le Cata-
lan Ramon Muntaner, 1 un des chefs de cette
grande Compagnie.
« Le duc d'Athènes (Gautier de Brienne,
« comtedeLecce,dansle royaume deNaples)
« avait avec lui 200 hommes à cheval cata-
« lans,et environ 300 hommes d'armes à pied,
« et ceux-là il les avait uxis de sa maison,
« leur avait donné franchement et quittement
« des terres et possessions. Quant aux autres
c Catalans, il leur ordonna de s'éloigner de
« son duché, et en attendant il avait fait ve-
« nir, soit de la terre du roi Robert de Naples,
« soit delà principauté de Morée, 700 cava-
« liers français. Quand il les eut réunis , il
« rassembla également 2,k0i) Grecs, hommes
« de pied de son duché, et alors , en bataille
« rangée, il marcha sur la Compagnie; mais
« ceux-ci qui le surent, sortirent avec leurs
« femmes et leurs cnlants, et se rangèrent
^ dans une belle plaine près de Thèbes. Dans
^ ce lieu il y avait un marais, et de ce marais
la Compagnie se lit comme un bouclier.
« Mais quand les 200 hommes d^armes à che-
« val catalans, et les 300 hommes d armes à
<t pied virent que cela était sérieux» ils allé»
a rent tous ensemble trouver Gautier de
<c Brienne, et lui dirent : Seigneur, ici sont
« nos frères, et nous voyons que vous voaiei
« les détruire à tort et a grand péché ; cW
« pourquoi nous voulons aller mourir avee
« eux, et ainsi nous vous défions et noua nous
<c dégageons envers vous. Et le duc leur dit
« qu ils s'en allassent à la malo heure, et qae
« cela était bon pour qu'ils mourussent aree
« les autres. Alors tous réunis allèrent se COD-
« fondre avec le reste de la Compagnie, et
« ilsse disposèrent tous aucombat...QueTO!is
« diraiHe?le duc en belle bataille ranxéet
« avec 200 chevaliers français, tous aux epe-
« rons d'or, avec beaucoup d'autres cava-
«.'liers du pavs, et avec les gens de pied,
« marcha sur les Catalfins; lui-même se plaça
« à l'avant-garde avec ses bannières, et alla
« férir sur la Compagnie, et la GoDQjMgDie
« férit aussi sur lui. Que vous dirai-jefles
<c chevaux du duc , aux cris aue poussèrent
« les Almogavares (hommes ae pied des C^
«r talans), s'enfuirent du côté du marais, d
« là le duc tomba avec sa bannière. Tons
a ceux qui formaient l'avant-garde arrifè"
« rent alors. Les Turcs et ïurcopu]eSi(aIIiés
« des Catalans), voyant qjae l'affaire était se-
« rieuse, brocnèrent à l'instant des éjferùDSp
« et allèrent férir sur eux, et la bataille fiit
« terrible; mais Dieu, qui en tout tempip
<c aide au bon droit, aida si bien les Catalans
« que de tous les 700 chevaliers français fl
« ne s'en échappa que deux : tous les ao(
« périrent, ainsi que le duc et les autres
<K rons français de la principauté de Mou^
tf. qui étaient accourus pour anéantir la Gorih
« pa^nie. De ces deux, l'un fut messire Be-
« niiace de Véronne, seigneur de la tieraa
<x partie de Négrepont, qui était fortprud'bom-
« me et loyal, et avait touioursaimé laComi
« pagnie; aussi, dès que les nôtres le reoCMl-
c nurent sur le champ de bataille, ils le
« sauvèrent Après la prise de possession
« du champ, les Catalans pressèrent messire
« Bonil'ace d'être leur chef, mais il refusa,
« absolument. »
a Considérez maintenant les faits, les
hommes et les lieux, et , après cela , les in-
ductions à tirer de ce récit vous paraitrent
naturelles. Le champ de bataille est, vous
le voyez, sur la rive droite du Céphise, en-
tre le lac Copais et Thèbes, entre les petits
lacs Likeri et Paralimni« et à bien peu de
distance de Chalcis. Ce n'est pas en écriTaot
à Athènes, et pour des Athéniens, qu*on a
besoin d'entrer dans un plus long dé? elop»
pement lopographique sur une semblable
question : ici tous connaissent des lieux si
voisins. Quant aux combattants, ce sont des
chevaliers français, avec leurs troupes légè»
res d*une part, et les Catalans et Turcopules
de 1 autre. A C(;lte bataille livrée par les Fran-
çais, survit un chevalier feudataire des prin-
ces français de Morée, le seigneur de ChaJ-
cis. Sauvé du champ de mort , il reçoit de
ses vainqueurs roffre du commandement en
CHA
DT.PlGliAPlllE.
CHA
234
chef, et il refuse. N'est-il pas tout naturel
de supposer qu'après la grande bataille dans
laquelle avaient succombé ses amis , le sei-
Seur de Cbalcis» qui était en faveur auprès
s Catalans , aura obtenu d'eux de remplir
un deYOir pieux, auquelles ennemis les plus
acharnés oe se refusaient jamais, celui d'en-
terrer les morts? Les Catalans avaient Tu-
Mg^» après une bataille, de lever le champ^
c'est-à-dire d'aller sur le champ de bataille
dépouiller les morts de tout ce qu'ils possé-
daient de précieux, et certes ils n'avaient
pas manqué de s'emparer des éperons d'or
et des armes de prix, aussi bien que des ar-
mes oCrensives qui pouvaient leur servir.
Les armes défensives , plus grossières ou
trop endommagées, furent laissées sur la
place au milieu des marais et des terres, et
et sont ces armes, qiie, suivant mes conjec-
tures» le seigneur de Chalcis, après avoir
Ait sDlerrer ses amis , aura fait relever du
ebamp de bataille et transporter dans son chû-
teau de Chalcis, voisin de ce lieu. La forme des
armures, leur grossier travail, les coups ter-
ribles qui les ont toutes endommagées, tout
atteste que ces armures n'étaient pas conser-
vées dans un arsenal pour Tusage des hom-
mes d*armeSf mais seulement comme un
pieux souvenir et loin de tout regard ; et en
effet, ce n'est que cinq cent trente ans après
qa^on pan de muraille, en s'écroulant, a fait
eonnaltre la salle voûtée et sèche dans la-
(|aeUe elles étaient conservées.
« Ces armures consistent en une centaine
éb casques de fer de trois formes différeutes,
adoD qu'ils appartenaient à des servants
dteines français, catalans ou turcopules. Les
eaaqoes turcopules sont plus légers et plus
luttraités , et il y en a aussi beaucoup moins.
Cest la même forme qui se conserve en-
core aujourd'hui dans l'Asie Mineure et en
Pêne. Puis, viennent des cuirasses ornées ,
m flénéral , de petits clous de cuivre, dont
la tite est assez élégante ; puis des épau-
lières, brassards , cuissards, genouillères ,
jambards ; puis un nombre considérable de
plattes , c'est-àndire de plaques de fer de
sonne concave, qui se plaçaient les unes près
des autres, comme une sorte d'écaillesi atta-
diéesau galiganou vêlement de lin supé-
rieur, et couvraient tout le dos de l'homme
d'armes^jusqu'à sa jonction avec sa cuirasse.
L'an des galigans avec ses plattes, attachées
de manière à envelopper tout le corps en
passant sous les bras , est encore conservé
en son entier ; plusieurs autres sont en lam-
beaux, mais en lambeaux assez considérables
rr indiquer leur place. Dans plusieurs
casques sont les coitfes de lin et de cuir
qoe l'on plaçait dessous le casque pour prê-
ter la tête. A beaucoup de cuirasses sont
tttadiées les courroies de cuir et les bou-
des qui les réunissaient. Un casque des plus
épais porte l'empreinte d'un coup de masse
à armes , asséné alors d'une main si puis-
sante, qu'il suffisait à faire jaillir la cervelle.
Dans llntérieur d'une des* cuirasses est la
marque du fondeur, des M gothiques d'une
forme que l'on reconnaît aisément pour celle
DiGTIONN* n'EPlGRiPHIB* L
usitée au commencement du xiv*" siècle. Les
plattes abondent en telle quantité, que j'ai
été obligé de les faire placer dans une pièce
du rez-de-chaussée, pour qu'elles ne fissent
pas crouler les plafonds. Enfin, à tout cela
ajoutez de ces pointes de javelots à quatre
faces, que les Catalans frottaient sur les cail-
loux pour les aiguiser , des pointes de flè-
ches, des bouts de fer pour les épieux, dont
une partie du bois subsiste, et un grand
nombre d'étoiles de fer destinées à être je-
tées sous les pieds des chevaux, dans les en-
droits plus secs, pour les arrêter dans leur
course et les blesser , et vous serez con-
vaincu que les armures de Chalcis peuvent
offrir un objet intéressant d'étude. Je rends
grâce pour ma part à S. M. d'avoir bien
voulu les faire venir à Athènes, où plus tard
elles peuvent , avec les monnaies françaises
de Constantinople, les monnaies françaises
de la principauté de Morée , existant ici en
grand nombre, et celles des ducs d'Athènes,
et aussi avec tous les restes de blasons sculp-
tés sur le marbre, et quelques-uns avec leurs
devises , trouver place dans un établisse-
ment public. Tous ces débris de l'histoire
{cassée sont toujours des enseignements uti-
es pour les peuples. Il ne saurait être in-
différent à la Grèce de se reporter vers une
époque où, pour la première fois, après son
adyonction au grand empire de Rome, puis
deByzance, elle a commencée ressaisir une
existence qui lui fût propre, et à prendre sa
place au rang des souverainetés qui ont un
nom. Si pendant les trois cents ans qui s'é-
coulèrent depuis la conquête de Constanti-
nople par les Francs jusqu'à la conquête de
la Morée par les Turcs, presque toutes les
provincesquiforment aujourd'hui le royaume
de la Grèce , furent régies par des hommes
étrangers au pays, par des Français , dont
les chroniques grecc^ues elles-mêmes pro-
clament la bonne foi sans tache, la généro-
sité chevaleresque et l'insouciante bravoure,
du moins la Grèce put, par cette existence
nouvelle, reprendre, dans le malheur même,
des idées de fierté et d'indépendance, qui ,
«plus tard, devaient porter de si heurevix
fruits. Et quand on a rhonneur d'appartenir
aune nation qui, comme la France, a si no-
blement et si puissamment contribué à laf-
franchissement.actuelde la Grèce, et que soi-
même on a donné à cette belle cause des se-
cours non inefficaces, on peut, sans craindre
de blesser une honorable susceptibilité natio-
nale, aimer à se rappeler, et à rappeler aux
autres , qu'avant d assurer à la Grèce d'au-
jourd'hui cette nationalité que lui ont con-
quise et méritée tant de sacrifices généreux,
tant de malheurs , tant de courage enfin dé-
ployé dans une lutte obstinée, les chevaliers
français avaient été les premiers à lui con-
quérir , sinon une existence nationale , du
moins une individualité qui n'était ni sans
fierté, ni sans gloire. »
CHAHELIÈRES, ancienne abbaye de Béné-
dictins au diocèse de Clermont, en»France.
On conservait autrefois dans l'église du
monastère le corps de Saintc-Tliccle. En
8
t35
CHA
DICTIONNAIRE
€Iià
1699, on découvrit dans la chftsse où repo-
saient les reliques de la sainte, une lame de
plomb sur laquelle était gravée Tinscription
suifante :
He sunt
reliquie
béate
Tecle . vir .
giois . que Uico-
nie (1) oriunria
' fait . dehinc ve
ro a Paulo. âplo.
conversa Se-
Uiciam (2) requi-
evit
(Habullon, AnnaL Benedict., 1. 1, p. hk3;
nouveau traité de Diplomatique y t. II,
p. 594-60a ; Cardinal Mai, p. U.)
CBAB^TES , lapidaires ou gravées sur
Sierre, — Voyez Anagniy Civita-Castellana^
tilam^ Bavenncy Subiaco, Tivoli, Viterbe, le
chapitre m* des Inscriptions de Rome dans
notre Dictionnaire, et une dissertation au
mot Pierre Latte.
CHARTRES, chef-lieu du département
d'Eure-et-Loire, en France.
I.
hMcriptiom placées sur les tombes de deux
évéques de Chartres.
GommoiiictjlkMi de M. Ctoubiet de BoisUiibaoIt,au comité
def aru et monoiento, da miiiiitère de rlMtrueUoo
pnbliqae (5).
A un dami-myriamètre de Chartres existe
l'hôpital des incurables, fondé par M. d'A-
ligné, dans le même emplacement oi^ se trou-
vait avant la révolution l'abbaye de Josa-
£bat, construite près de la montagne dite de
.èves, en 1180, par Geoffroy et Gosselin,
son frère, évéques de Chartres.
Plusieurs évéques de Chartres furent in-
humés à Josaphat, entre autres Geoffroy et
Gosselin de Lèves, Robert, Jean de Salisbu-
ry. Celles et Regnauld de Mauçon.
L'ancienne église n'existe plus. C'est donc
chose fort difficile que de retrouver les in-
scriptions qui étaient gravées sur les tombes.
Je viens de découvrir celles relatives à Gos-
selin de LèYQs et à Jean de Salisbury ; je
m'empresse de les porter à la connaissance
du comité.
Première imeription.
HicJacetDomnus Goslenus de Leugis, episco-
pus Gsmotensis , nepos et successor Domni
Gaufridis de Leugis, episcopl Carnoteiisis, fun-
datoris abbati» B. M. de Josaphat, anno 1117,
cujug lui abbaafuit D.Girardus,virpoiens opère et
sennooe. Bona ejusdem monasterii ampliavit
D. (poslenus et fundavit abbatiain S^i Ga-
rauDi (A). OWit anno 1155.
(1) Pour Iconii; Iconiuiu, aujourd^liui Kouieb, eo
Asie Mineure.
(2) Pour Seleuàtm, Séieucie, aujourd'hui Selef-
Kieh.
(3) Bulletin, septembre 1851, p. 227.
(4) L\ibl>aye «le Saîiit-Chën>n, près Charïrcs.
Seconde loscripUos.
HicjacetDomnus Joannes Salisbumnsis,
copus Garnotensis. Erat capellanus sancti Tho-
nue, arcbiep. Gantuariensis, cum ipse maptjrâvn
passus est apud Angles» cuyus capnilam dedîi
abbatùe Sancti Pétri Garnotensis. Obîii 9^
Joannes anno 1180, cui soocessit in episoopili
Domnus Petms GeUensis (i), abbas Sancti Be-
mlgiilRbenjensIs, vir eximius. Jacei in dmo
ubi epislola legitur.
II.
Inventaire des vêtements et des reliçpiu po^
sédés par la cathédrale de Chartres aii xvu*
siècle,
Commaoication de M. Doublet de Bolsiblbaok aa
des arts et roonumeots (S).
Dans la sacristie, en entrant à main gi».
che, se trouvaient cinq coffres garnis chMM
de cinq tiroirs.
Premier eoflire.
1. Une chasuble et deux tuniques^ S^^^W
de deux étoles et de trois manipule^ ^ t^^
de velours i)]auc chargé de figures de. T^iiura
de Jessé ; les manteaux et arbres sont d\)r
couché à petite pointe, le reste des vête-
ments à point de bouture de soie bien Que;
les orfrois à fond de velours rouge chargé
de figures d'anges d*or nué, enrichis de se-
mence aux armes, en chef de Bourboo, et
deux écussons ensuite portant écartelé»- «
|>reiaier et dernier d'azur semé, de VrmpJ
a bande de çueules chargée de trois USi
d'argent, qui est Bourbon ; ajij, d^ux et^R^
sième d'argent, au chef de gueiJilés, 919. Iqa
d'azur armé et lampassé d'or brochant sqr.
le tout, qui est l'ancien Vendôme.
Cet ornement, qui fut donné paj^ Unàs^
comte de Vendôme, était nommé. ](j9^Deti$
arbre de Jessé. ~
2. Dne chasuble et deux tuniques de ve-
lours rouge, les orfrois fleuronnés de veçtt
avec leurs deux étoles ; trois manîpalç^fii^'
armes de Joyeuse, qui est écart^lé, àii, pp^-
mier et quatrième paie d'or et d'azur, au
chef de sueules chargé de trois hjdreis d*or«
-'ui est Joveuse : au deuxième et troisième
'azur au lion d'argent couronné dç même,
3
du roi, surmonté d'une couronne d'or enri-
chie de diamants, rehaussée de flenroDS
d'or et de perles, appelée de Joyeuse.
3. Une cnasuble doublée d'un taflbta^ in-
cârnadin et deux tuniques garnies de leurs
étoles et manipules de drap d'or fleuronné
de velours rouge, les orfrois brodés (Tc^, les
figures à manteaux d'or couché, et le reste
des vêtements de points de bQuture appelés
de colonia, chargés d'armes qui sopC xèb
écusson d'argent au chevroa de gùeufes»
chargé ea.ppinte d'une étoile d'azur accQift-
(
i) Celles.
4) Bii//e/tfi, janvier 1851, p. 13.
CHA
D*EPfGRAPHlE.
CHA
) de trois roses de gueule bouton-
d*or, deux en chef, une eu pointe ,
r ornement de Tun est un bâton can-
ne chasuble et deux tuniques garnies
rs^étoles et trois manipules ; la chasu-
>iii>Iée de taffetas» les étoles à fond
ut fleuronné d'or, fermé de velours
; les orfrois d*or nué» aux figures de
iioD des rois, de Thistoire de la
I» aux armes de France et de Lor-
aé par Henri III.
ne chasuble et deux tuniques garnies
rs étoles et manipules à fond satiné
. chargé de rosettes veloutées rouges
:ées de lauriers d'or filé ; les orfrois
aé oontenant Thistoire de la Passion,
lea de FAncien Testament, appelé Tor-
il des rosettes.
; patr le chapitre et servant au Saint-
aenU
QA chasuble et deux tuniaues garnies
li étoles et trois manipules de drap
nt fleuronné d'or; les orfrois d'or nué
ides armes de Louis Guillard, évéque
irtres» qui sont de gueules, aux deux
CMUS d*or posés en cnevrons, accompa-
to trois rochers d'argent, deux en cnef
on pointe.
Drailtae ooflr«.
Jk>e chasuble et deux tuniques garnies
m étoles et manipules de taffetas blanc
I de fleurs de lis d'or, entouré de lau-
dfVir et de soie; les orfrois à figures de
points représentant l'histoire de la
e, aux armes, parti au premier de Je-
»m ; ou deuxième semé de fleurs de lis,
bordure de gueules, au lambel de
Qne chasuble et deux tuniques garnies
étole et de deux manipules de velours
I semé de petits lis brodés d'argent ;
irois brodés de soie verte avec auel-
petits ornements d'or iilé, chargé de
mrs armoiries en losanges, là pre-
I d'Evreux, semée de France, è la ban-
mponée d'argent et de gueules : la deu-
), parti au premier de Navarre et au
dme de France, la troisième de Bout-
I ancien.
[Tne chasuble et deux tuniques, garnies
lars étoles et manipules toutes b jr-
d'or et d argent et enlevées, le tout vi-
oor, et dessous la broderie une toile
sot trait ; les orfrois aussi bordés d'or
tg/dnXf, semés de perles et semences où
plusieurs croix Je Lorraine garnies de
ticeset perles, auxarmes qui sont parti,
emier coupé, eu chef de France, au bà-
e gueules péri en bande, en pointe de
se, à la bordure componée d argent et
leules ; au deuxième de Lorraine, au
al de gueules à trois pans, le tout sur-
é d'one couronne de fleurs de lis, ap-
Tomement de la duchesse de Lor-
•
Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules de velours
rouge, les orfrois semés de flammes de bro-
derie d'or et, au milieu de la chasuble, un
grand Saint-Esprit en broderie d'argent en-
vironné de rayons d'or avec les armes de
France et de Navarre. Donné par le roi
Louis XIII.
11. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules de drap d'ar-
gent à fleurons d'argent pleins, garnis de
passement plein d'or de Milan, aux armes
de feu M. d'Etampes, évéque de Chartres,
Îui sont eironnées d'or et d'azur, au chef
'argent a trois couronnes ducales de
gueules.
Troisième coffre.
12. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles ; manipules de drap a fond
d'or, fleuronnés d'or et d'areent, formés de
velours rouge, et le bord de broderie guippé
de Bouillon et clinquant formant les orfrois,
aux armes de losanges, écartelé au premier
et dernier d'azur, à six croix fichées d'or,
trois en chef et trois en pointe, au croissant
d'argent en cœur, aux deux et trois de
Sueules, à la croix ancrée d*or; sur le tout
cartelé, au premier et dernier d'or au dau-
phin d'azur, auxdeux et trois de Champagne,
appelé l'ornement de Sancerre.
13. Une chasuble et deux tuniques garnies
de leurs étoles et manipules en moire d'ar-
Sent, l'orfroi brodé d'or de Milan, figure
e l'arbre de Jessé d'or nué, qui est nareil-
lement sur le fond de la chasuble et aes tu-
niques, aux armes d'Uliers, qui sont écar-
telés au premier,et dernier d'Uliers, d'or à six
annelets de gueules, deux et un, au deuxiè-
me paie d'or et de gueules de six pièces,
oui est d'Amboise ; au troisième d'or au lion
ue sable, qui est de Flandre, sur le tout de
Vendôme ancien, le lion chargé d'une fleur
de lis d'or sur l'épaule. Donné par Milon
d'Uliers, évéque de Chartres.
Armoires renfermiot des ehtpet.
ik. Cinq chapes à fond de satin rouge, à
rosettes de velours rouge entourées de lau-
riers d'or filé, aux armes du chapitre sur la
bille, qui sont une chemisette ; les orfrois
d'or nué enrichis d'ovales où sont représen-
tés la descente du Saint-Esprit, la gloire des
saints, Tiustitution du Saint-Sacrement, le
martyre de saint Pierre, l'histoire de Zacha-
rie et de saint Jean-Baptiste.
On l'appelle Tornement du Saint-Sacre-
ment.
15. Cinq autres chapes de drap d'or de
grand ramage velouté de rouge,, les orfois
brodés et les figures à manteaux coucliés
d'or, le reste des vêtements à point de bou-
ture; l'orfroi de celle de l'officiant, une bor-
dure bordée et élevée d'or de trois doiy;ts de
large, les fibres brodées d'or nué ; aui cha-
peron est 1 histoire des Innocents, appelée
colonia.
16. Cinq autres chapes de drap d'iir^eul h
fleurons aor et d'argent, ornées de velouti*
t39
GHA
DICTIONNAIRE
CHA
S40
rouge, les orfrois d'or nué chargés de l'his-
toire de la Vierge.
Don de Henri III.
17. Une chape à fond d'or velouté» violet
et à grands ramages, les orfrois de drap
d'or, chargés de cercles où sont les figures
des apôtres de points de bouture, ayant sur
la bille une chemise de Chartres; le chape-
ron chargé de l'histoire des Innocents, au-
dessous duauel est un écusson écartelé au
Kremier et dernier de deux chevrons dou-
lés d'azur, posés en face, au deux «et trois
d'argent à trois lézards de sinople *posés en
pal. Don de M. le doyen NanXier et ser-
vant à M. le doyen aux grands solennels
d'hiver.
iS. Una auHre chape brodée à fond d'or,
tant les- orfrois que le corps de la chape ; les
orfrois garnis de quantité de semence dis-
1)0séeen compartiments en forme de feuil-
age ; sur le corps de la chape est représenté
un fleuve se croisant, rempli de dfilTérents
poissons, et dans la croisière il y a de gran-
des écrevisses. Au-dessous du chaperon de
la chape, il y a un crucifix accompagné de
saint Jean et de la Vierge, au bas de la chape
une Vierge assise dans une chaire, et sur le
corps de la chape sont les ''apôtres accompa-
gnés de divers oiseaux. Sur le côté^ droit de
l'orfroii il y a des armes : la première d'pr
à trois' chevrons brisés de gueules, la deu-
xième d'or à la fasce de gueules surmontée,
en chef, d'un chevron de gueules brisé dont
les extrémités joignent la fasce, et un che-
vron brisé de même en pointe ; ensuite sont
reproduits les mêmes écussons alternative-
ment sur l'orfroi ; du côté gauche sont six
autres écussons posés de même alternative-
ment, le premier de gueules au lion d'or, le
second ae gueules à trois lions passants
d'or ; ladite cnape ayant un chaperon pointu
à l'antique enrichi de deux anges qui encen-
sent ; cette chape était réservée à l'évêque
lors de son entrée.
19. Une chape de velours blanc earnie de
deux gi'os crochets d'argent à la bille, les
orfrois à fond d'or gaufré, le tout chargé du
f;rand arbre de Jessé, au bas de lac^^uelle se
it en lettres brodées : Carolus d'Ilhers de^
canut Camotensis hoc me veste contexit
1522 ; parcat illi Deus I Dans le chaperon est
une Assomption et au-dessous sont les armes
d'illiers en écusson carré, ornées d'une
crosse, ayant au premier et dernier d'Illiers,
au deuxième pale d'or et de gueules, au
troisième d'or au lion de sable, et sur le tout
de Vendôme ancien comme ci- dessus
(voyez n* 1).
90. Une chape à fond de velours blanc,
chargé de figures de l'arbre de Jessé, dont
les manteaux et arbres sont d'or couché à
petit point, les orfrois à fond de velours
rouge chargé de figures de chérubins d'E-
zéchiel sur de aux armes de Louis
de Bourbon, comte de Vendôme, qui sont
semées de fleurs de lis d'or à la bande de
Sueules, et autres écartelés au premier et
eroier de Louis de Bourbon, au deuxième
et troisième de Vendôme ancien ; le chape-
ron représentant la Trinité.
21. Cinq chapes de drap d'argent, à fleu-
rons d'argent irété, garnies de passement
d'or de Milan, avec armes de feu M. Léooor
d'Estampes, évêqiie de Chartres.
22. Une chape a fond de satin rouçe bro-
dée à plein- d'or et d'argent couché, les or-
frois de velours rouge brodés à plein d*or
guipé, remplis de l'histoire d'Eue, donaée
par M. Elle Fougère, doven de Ghartre»,
avec ses acme&, qui sonl a'aznr à deux che-
vrons brisés d'argent, surmontés en chef dt
deux étoiles d'or, au croissant d'argent ea
pointe d'où sort une flamme de gueules en
pal. La chape doublée de taffetas rouge et
ayant deux grands crochets d'argent.
• 23. Cinq chapes de velours rouée, les or-
frois brodés et semés de flammes aor guipÂ,
et, sur les chaperons, un gros Saint-Esprit
d'argent entouré de flammes d'or arec lei
armes de Louis XJII, servant à la Pentecôte
et aux messes du Saint-Esprit. Les oifroii
brodés d'une broderie d'argent semée de
soie bleue.
24*. Cinq chapes de brocart à fond d^argeol
fleuronné d'or et d'argent, pour clôture dai
chaperons et orfrois. Le tout doublé de taf-
fetas isabelle avec les armes de Villeroy
d'azur au chevron d'or à trois ancrées cb
même, deux et une.
25. Une chape de velours à fond vioM
fleuronné à grands ramages d'or, les orfrois
de broderie de feuillages et de chemises ds
Chartres et le chaperon pareil, le tout %m*
miné de galon de soie verte ; appelée b
manteau du roi Jean , servant aux M»
maines des dimanches de l'A vent et Ai
Carême.
26. Quatre chapes de velours rouge, les
orfrois de brocart à fond d'or, arec fleurons
d'or et d'argent frété, forme de velouté vert»
aux armes de Joyeuse.
27. Deux chapes de drap d'argent, fleu-
ronnées d'or et d'argent frété, les orfrois
d'or nué à figures représentant l'histoire de
la Vierge ; aux armes de M. Guillard, évéqoe
de Chartres sur ses billes.
28. Quatre chapes à fond d'or, fleuron-
nées de velouté rouçe, l'une ayant la des-
cente du Saint-Esprit sur le chaperon et les
orfrois de broderie avec figures ayant les
manteaux d'or couché et le reste des vête-
ments de pièces de bouture : la deuxième
ayant même orfroi, de même broderie avec
un chaperon où il y a apparence d'une Na-
tivité ; la troisième, les orfrois pareils, et
sur le chaperon une Cène ; la quatrième, les
orfrois brodés d'or nué, avec figure de même
et le chaperon de même représentant la Ré-
surrection : laquelle chape porte sur la
bille un écusson au champ d'argent, au
chevron de sable ou d'azur surmonté de
deux roses de même, une tête en pointe,
appelée Sancerre.
29. Deux chapes de damas rouge fleuronné
d'or, les orfrois brodés d'or, d'arçent et de
soie ; sur le chaperon de l'une, I apparition
de l'ange aux Maries, et sur l'autre Noire-
CHA
D'EPIGRAPHIE.
CHA
2ii
enr portant sa croiiL apparaissant à
Pierre , aux armes de Guillard.
Dein chapes de velours vert toutes
08, histoires différentes ; garnies d'ao-
loaot de divers instruments et semées
taons aux armes de France.
Une diape à fond d*or, ramagée de ve-
▼erl etde petites fleurs en trèfle velouté
; les orfrois brodés d*or et de figures
es manteaux sont couchés d*or, et le
la vêtement do point de bouture ; ayant
chaperon une Trinité.
Une chape de velours rouge remplie
1res des douze apôtres ; les manteaux
I el couchés d'or à petit point et le
les TÔtements à petit point : au bas,
rd de feuillage brodé, les orfrois par
^dont Tun est de velours rouge chargé
Mrs environné de lis, Tautre au fond
e blanc trélissé d*ar^ent, avec un car-
e à fond vert rempli d*uu cygne d'ar-
•u troisième carrelés armes de Berrv,
de France, à la bordure engreslée de
», et ainsi en continuant pour le reste
Très.
Une chape de damas rouge, tout le ra*
fermé d un cordonnet d*or de Milan,
rfrois d'or violet brodé de feuillage
re d'or et d'argent, avec des ronds rem-
e figures : sur le chaperon, un saint
e ayant un chanoine à ses pieds, et, au
1 chaperon, un écusson d'or de trois
if au chef de gueules à trois étoiles d'or,
isce de sable, et en points d'or à' trois
>ns de sinople.
Une chape de damas rouge fleuronné
les orfrois de brocart d'argent où est
e Fhistoire de là manne.
Une chape de damas ffiguré de grands
us d*or, les orfrois brodés d'or et de
sur le chaperon un saint Thomas met-
1 main dans le côté de Notre-Seigneur.
Une chape à fond d'or couché où il
nsieurs ronds remplis du martyre de
»ars saints, avec des anges qui encen-
[dusieurs endroits ; les orfrois de bro-
B de soie rouge et aurore.
Une chape de damas rouge à fleurs d'or
ompartiment; les orfrois brodés d'or
les figures dont les manteaux sokit cou-
for et le reste des vêtements brodés à
loint sur le chaperon : en pointe, un com-
ament de la vierge, et en bas un écus-
teartelé porté par deux ançes, au pre-
et dernier de France à trois fleurs de
A deuxième et quatrième d'or à deux
lins d'azur.
Une chape de velours à fleurs rouge
lisi; les orfrois de velours vert brodés
fe avec des ronds où il y a partie des
as: sur le chaperon, un samt Michel
un chanoine à genoux auprès de lui,
i bas du chaperon, un écusson d'azur à
nrire d'argent au chef d'or à trois trèfles
lople.
Une chape de velours rouge brodée
osienrs feuillages d'or formant un com-
nentdans lequel sont représentés plu-
I martyrs ou saints, dont les manteaux
sont brodés d'or et le reste des vêtements
brodés de soie à petit point avec de petits
oiseaux semés en plusieurs endroits ; les or-
frois brodés d'or avec figures brodées d*or
sur les manteaux, et le reste de soie, à petit
[)oint. Le chaperon en pointe sur lequel est
e trépassement de la Vierge ; ladite chape
appelée la chape des martyrs.
&0. Une chape de velours rouse semée de
croix d'or de masse ; les orfrois brodés aussi
d*or de masse, avec plusieurs figures bro-
dées de même. Appelée la chape de la croix.
hi. Cinq chapes de velours noir, les orfrois
de satin blanc bordés d'une gaufrure d'or de
Milan, avec figures d'anges, et, sur l'un des
chaperons, l'histoire de la résurrection du
fils de la veuve de Naïm; sur le deuxième, la
résurrection de sa fille,Piie//a, tibi dico^surge^
par Notre-Seigneur ; sur la troisième par Elie,
et sur la cinquième la résurrection de
avec ces paroles : Jlfu/ter, toile ûlium tuum :
toutes lesquelles figures sont d'or nué sur
satin blanc.
III.
Reliq}Aes,
1. La première ch&sse en vermeil doré (sic)
travaillée à jour, avait été donnée par Hen-
ri IV, le jour de son sacre en l'église cathé-
drale de Chartres, le 28 février 159b.
2. Deux grands calices de vermeil avec
leurs patènes, servant aux jours solennels :
l'un donné en 1582 par Henri III ; l'autre,
par l'amiral de Grœsville, est orné de ses
armes, sous Charles YIII, en ik8i; l'un et
l'autre de0'',325de haut. Le second, porté à
Paris en 1563, afin d'y être vendu pour les
besoins de l'État, fut estimé à 100 liv. (1) et
rapporté.
3. Deux grosses burettes de vermeil, ou-
vrage antique de 0",162 de hauteur.
4. Deux mstruments de paix, l'un d'argent,
ayant 0",217 de hauteur et 0",135 de largeur ;
l'autre de vermeil, donné en 1600 par M.
Boeto, doyen, a 0",217 de hauteur et0*,i08
de la^seur.
5. Une croix de 0~,325 de hauteur, dont le
pied de la colonne et le fût sont d'émeraudes ;
le pied composé de trois tables triangulaires,
dans le milieu desquelles il y a des onyx
taillés. Ce pied est posé sur trois agates au-
dessus desquelles est une colonne torse d'une
seule émeraude ; le fût de la croix aussi d'é-
meraudes en tables de 0"',027 de large ; le
tout enchAssé d'or, enrichi de perles, (rubis
et turauoises, donné par Henri UI, en 1582 ;
estimée 30,000 livres.
6. Une Vierge de vermeil doré portant son
fils ayant Or^ikï de hauteur et pesant
2 marcs 6 onces, donnée en 1256, par
Alaïde, abbesse de Moutreuil, en Picardie.
7. Une grande Vierge d'argent, de 0"',650
de hauteur, pesant 10 marcs et demi, nom-
mée Notre-Dame Blanche, ou de lacie. Au
milieu du reliquaire est une petite boite d'or,
dans laquelle il y a une petite fiole de cristal
pleine de lait de la sainte Vierge.
(i) F^e marc d^argent valait alors 15 liv. 15 a,
U5
CHA
DiCTlONNAIRE
CHA
114
8. Une autre Vierge d'ambre gris en demi-
relief de O^yTGO en hauteur et largeur. Le
▼isage et les mains de la Vierge et de Van-
fant Jésus sont d'albâtre ; ils portent Tun et
l*autre une couronne d'or, enrichie de perles;
au bas du tableau sont è genoux deux anges
d'or émaillé
9. Présent fait par la république de Ve-
nise à Henri III, qui le donna à l'église de
Chartres le jour de la Chandeleur, en 1583.
La république de Venise depuis a voulu le
racheter, et en avait offert 10,(M)0 liv.
jBenri III fit ce présent avec la croix d'é-
iDeraudes et le calice de vermeil n^* 2 et S
ci-dessus.
10. Un saint Laurent de vermeil, ayant
0*,515 en hauteur et pesant ik marcs, dans
lequel est enchâssée une dent de ce saint
martyr.
11. Buste à mi-corps de vermeil doré, de
sainte Ampionie, de la hauteur de Or^k&if
po«é sur un grand pied aussi de vermeil,
porté par quatre lions ; le tour du col bordé
de rubis et d'émeraudes, dont celle du mi-
lieu qui sert comme d'agrafe , est d'un
prix considérable pour sa grandeur et sa
beauté. Donné, en 1503, par la cardinal Per-
rault, à qui MM. de Cologne ea avaient fait
présent.
12. Une Vierge d'or émaillé (hauteur
0*,b60), ayant un grand manteau émaillé de
bleu, et à cause de cela nommée Notre-Dame
Bleue ; elle tient par la main gauche son fils
debout è côté d'elle et qui est aussi en or.
L*or et l'argent de cette figure pèsent en-
semble 35 marcs. La Vierge est assise dans
une chaise au pied de cette chaise est
un reiiauayire contenant des cheveux de la
sainte Vierge. Donnée en 138^, par le pape
Clément Vil à Jean de France, duc de Berry,
lequel en a depuis fait présent à Téglise,
avec cette belle figure de la Vierge, comme
SI parait par les registres de l'œuvre de l'an
iwi. Les mêmes registres constatent encore
qu'en 11^16, Jean Tarenne, changeur et bour-
geois de Paris, donna le pied ou base de
cette châsse, qui est d'argent doré, environ-
né de panneaux de même, émaillés de bleu
et semés de fleurs de lis.
13. La sainte châsse (longueur 0",6T7, lar-
geur 0-,271, hauteur 0-,569j, posée sur un
brancart de vermeil doré, semé de fleurs de
lis en bosse. Cette châsse pesée, avec son
brancart, le 1" octobre 1706, fut trouvée de
93 livres.
Cette châsse est faite de bois de cèdre,
couverte de grandes plaques d'or (1) et enri-
chie d'une infinité de perles, diamants, rubis,
émeraudes, saphirs, jacinthes, agates, tur-
quoises, opales, topazes, onyx, « rysoliles,
améthystes, grenats, girasols, sardoines, as-
troïtes, cassidoines, calcédoines, héliotropes
et autres joyaux et présents.
L'inventaire présente la description de 105
(I) Il ¥ avtit 60 marcs d*or ei 10 d'argent sur la
sainte châsse, comme il parait par le procès-verbal
d'estimation qu'on en iil en 15Uâ, par ordre du roi
Charles IX, pour la vente des reliquaires*
bijoux d'or, d'argent, de vermeil et de pier-
reries diverses, voici les. principaux :
1"* Une ceinture d'or (pesant 3 marcs 1 once,
estimée 500 écus) environnant le bas de Ht
châsse et enrichie de 15 rubis, iO saphirs et
6&> perles. A l'un des bouts il y av«ii «me
grosse agrafe en or, à l'autre an onyx ser-
vant de bouton. Donnée par la reine Anne
de Bretagne, qui y joignit deux bra^eti
d'or, émaillés, attachés au-dessous de eattt
ceinture.
En 1563, elle consistait en 67 couplets et
avait 68 perles et 30 pierres pnécieuses; le
tout pesant 3 marcs 1 once, estimé SM
écus. Portée è Paris pour être vendue k raî*
son des besoins de l'État, elle fitt ren-
voyée. Par un inventaire de 1687, il y avait
16 rubisi 10 saphirs, 6k perles et aa boni m
onyx.
2** Une grande croix de pierreries, delroii
ou quatre doigts de large et presoue de toute
la hauteur de la chftsse, faite de M rubis ba-
lais et grenats, 18 saphirs, 2i perles, 8 éoie»
raudes, 18 onyx et 4jacintbest letoutdiaporf
en trois ran^s et enchâssé en çros chatOM
d'or. 11 y a plus de MO ans qu'elle est sur la
sainte châsse, comme il parait oar un vieil
inventaire de 1353.
3* Au-dessus du bras de cette eroii, aofit
deux grandes pièces d'orfèvrerie antiques
(de plus de 400 ans), en manière de cor de
chasse» représentant les quatre saisons^ et au
milieu des tableaux la Vierge, Sarnsonécar-'
tant la g;ueule d'un lion. Jésus à mi-eorps et
un Christ accompagné de deux anges* Sor
l'un des tableaux se lit : Rich. Wari. mê fk
Ces deux beaux morceaux enrichis de beau*
coup de perles et pierres précieuses.
4« Une agate ovale, de près de 0*»03(de
haut, représentant une Diane à la chasse.
6* Sur le toit ou couverture de la sainte
ciiâsse, trois gros saphirs en cabochons noo
taillés, celui du milieu enchâssé dans un
cercle plat de vermeil que l'on croit Tenirdu
roi Robert. (Il y a plus de 400 ans qu'ils sont
sur la sainte châsse, ainsi qu'on le voit par
l'inventaire de 1353.)
6** Deux aigles plats d'or ourrage de
saint £loi, posés sur les deux bouts du loit.
Donnés en 098 par Rotelinde, mère deOJon
(Eude), évoque de Chartres.
T Un diamant non taillé, de la longueur
de 0",027 sur 0,020 tant de largeur que de
hauteur, encastré dans un chaton d'or ovale
de Gligrane, enrichi de petits rubis et tur-
quoises ; il est d'une très-belle roche, et se-
rait d'un prix considérable s'il était travaillé,
étant plus gros que le tiers de celui du duc
de Toscane, estimé plus de â millions» lequel
passe pour le second des diamants taiilés^ le
premier étant au grand Mogol.
8** Sur le second côté de la sainte châsseï
une manière de portique, au milieu une
Vierge d'or tenant son iils ; pèse un marc,
une once, deux gros.
9° Un tableau d'or, ovale à deux faces : sur
l'une sainte Hario-Madeleine, accom^iagnéê
de Louis, comte de Vendôme ; sur l'autre se
Ut : « Nous Louis de Bourbon, cumtê de
CBA
D*£PIGRAPII1E.
GHA
«4C
iddme, avons donné ce tableau à l*église
D. de Chartres, et y donnons par chacun
à toujours* une once d or à prendre sur
redil comté de Vendôme. Fait Tan 1404»,
mois d'août. » Et fut donné par lui au
is d'octobre suivant.
D^ Un autre tableau d*or, en manière de
B ouTrant en haut du pignon est une
ide agate ovale, sur laquelle est taillé un
iter...,. Le cadre, qui est ovale, est
au bas, un écusson couronné aux
es de France. On lit sur la couronne :
iroi Charles V, fils du roi Jean, donna
» agate k Téglise, en 1367 » : estimée
0 livres.
est dans cette châsse qu*étnit conservée
iiemise de la Vierge, donnée en 896 uar
oi Charles le Chauve.
beadon, Cfaartrain, la fit couvrir d'or,
i qu'il est constaté par le nécrologe de
ise de Chartres qui porte que, outre
3 libéralité, il fit encore bâtir le froutis-
de la porte royale, entre les deux clo-
8, et qu'il contribua aussi beaucoup de
moyens à la couverture de Téglise. Il
rut en 911, et fut inhumé à Saint-Père.
. Un grand reliquaire d'or ovale, posé
6 haut d*une colonne de vermeil, semée
eurs de lis, soutenu par deux anges à
»ax sur une grande base à huit pans
i de vermeil. Il y a entre autres reliques
ois de la vraie croix. Hauteur de tout le
[oaire, 9",6â3. L'or de Tovale et du ta-
II de la vraie croix estimé 800 livres^
le et la colonne estimés 200 écus sol.
anges et la base dorée pèsent 27 marcs
ces ; au-dessous de l'ovale est un rubis
très-grand prix, dans un chaton d'or,
fté en 1562, par ordre du roi, à 80 écus.
1 beau reliquaire fut donné par le duc
de Berry, en U06.
. Une ceinture de 0*,&61 de long sur
re doiçts de large, faite de grains de
elaine blancs et noirs, bordée de soie de
-épie rouge. Il s'y lit : Virgini pariturœ
m Huronum. Elle fut envoyée par les
>QS en 1678.
. Une autre ceinture de l",9/k9 de long
e 0*,162 de large Le fond est de
is de porcelaine couleur violet foncé,
cette inscription : Virgini Matri Abna-
i D. D., en grains blancs, tous lesquels
au nombre dé onze milliers. Envoyée
les Abnaquiers, sauvages de la Nbu-
H-France, en 1695, et reçus en septembre
•
• Une médaille d'or ayant d'un cdté
; Louis et de Tautre deux mains de ius-
sur le revers une couronne de lau-
i avec ces mots : A V immortalité l et
ar, prix d'éloquence^ 1673. Donnée en
y par l'abbé Matthieu de Melun de Mau-
uis, chanoine de Chartres, qui Tavait
e pour le prix par lui obtenu de TAca-
ie française. (Pèse h^ onces, 2 deniers,
Dt 900 hv.)
I. Un ange d'argent tenant une main d*or
\ laquelle est une partie de celle de saint
Thomas. (Hauteur 0"650.j La main pèse 1
marc, 5 onces.
19. Un soleil de vermeil ou porte-dieu
(hauteur 0»,iih33, longueur 0»650, largeur
0»9l62), porté par deux anges ; au-dessus
un dais de vermeil porté par quatre
Le tout orné de pierreries.
20. Un saint Georges à cheval (hauteur
0»,M7, longueur 0»",325|, en vermeil, le-
Suel se démonte en plusieurs endroits,
onné en 1634 par Nicole, duchesse de Lor-
raine.
21; Une grande croix de vermeil, enrichie
de nierreries, servant aux processions solen-
nelles (hauteur 0«,921);
92. une autre croix en vermeil qui se met
sur l'autel aux jours solennels (hauteur
0«,623, pèse 3 marcs 3 onces). Donnée par
MM. de la ville dlssoudun. le 15 mars 1630.
23. Un bflton de brésil (hauteur de 1",705),
virole d^argent en plusieurs endroits; au
haut, une grosse fleur de lis en vermeil
C'est le bourdon que le roi Jean portait en
ses pèlerinages. Il sert de bAton cantoral aux
petits solennels.
24. Un autre bâton cantoral (hauteur de
1°',786, pesant 15 marcs, 5 onces). Donné le
13 mai 1559, par M. Thiersant chanoine ; sert
aux grands solennels.
25. Un missel couvert de vermeil (hauteur
0»,460, largeur 0»»,298).
26. Un textuaire d'évangiles, aussi de ver-
meil, dont les deux couvercles pèsent 11
marcs, 2 onces.
27. Un textuaire d'épltres, aussi couvert
de vermeil.
28. Une châsse de bois doré (longueur
1°*,056, hauteur 0»,569}, contenant deux sacs
renfermant des reliques.
29. Un reliquaire de vermeil doré (hauteur
0B,i06), contenant un morceïiu d'une cein-
ture de la Vierge et un morceau d'une côte
de saint Louis. Donné en \Wî par le comte
de Vendôme.
30. Une châsse de vermeil (longueur
0-,623, largeur 0«»,379, hauteur 0«,812).
31. Le chef de sainte Anne (hauteur
0"',542), dans un buste de vermeil doré.
Donné en 1204 par Louis, comte de BIdis
et de Chartres, qui l'avait envoyé de Con-
stantinople.
32. Un buste de vermeil doré, représen-
tant un évêque (hauteur 0",704), lequel ren-
ferme le chef de sairil Lubih, évoque do
Chartres, mort en 551.
33. Un petit tableau de vermeil , fermant
à volets, dans lequel il y a du bois de la vraie
croix, apporté de la Terre sainte par Huré,
chanoinedeChartres (hauteur 0",135à0*,162,
largeur 0-,108 à 0-,l35).
3*. Uta calice en vermeit avec sa patène, de
0*,162 ; c'est celui de saint Yves.
35. Le chef de saint Matthieu, renfehné en
un buste de vermeil (nailteur V*,460). On a
scié au bas du crâne, par derrière, plusieurs
morceaux pour donner è des personnes de
grande qualité. Apporté de Constantinople
en 1205, par Gervais, comte de Châteauneuf»
qui le donna à l'église de Chartres en 1853,
Ul
CIIA
DICTIONNAIRE
CHA
M
Le Chapitre fit faire ce busle par Jean Du-
han, orlévre, et donna 54- marcs, 9 onces, en
deniers d'argent, et 25 écus d'or.
36. Une main de vermeil renfermant des
reliques de saint Etienne, pa[)e, premier de
ce nom. Elle porte les armes de Jacques Fouré
de Mainvilliers, évêque de Châlons. (Lon-
fçueur 0*480, largeur I0",13o, hauteur
0~,2W).
37. Un grand calice d'argent avec sa pa-
tène, pesant 12 marcs et demi. Donné par
le maréchal d'Ornano, le jour de la Chande-
leur, 1602.
38. Le chef de saint Théodore, donné en
1120, par Geoffroy de Lèves, évoque de
Chartres, enfermé dans une châsse à 6 faces
(hauteur O-'WO, largeur 0~,2W).
il y avait dans cette châsse deux écrits sur
parchemin ; l'un, des commis de l'œuvre,
certifiait que le chef de Théodore était autre-
fois dans une châsse d'argent doré qui fut
prise sous Charles IX et qu'il fut remis en
celle-ci sous Henri III, laquelle fut bénie par
M. deThou, évoque; l'autre était un ci^rti-
licat de M. Mahon, orfèvre, attestant avoir
refait cette châsse en 1576. Le chef qui était
dedans avait été dépouillé de sa première
châsse, qui pesait 19 marcs d'argent doré,
du temps de Charles IX. Il fut pris en même
temps, en ladite église, 120 marcs d'or et 6
à 700 marcs d'argent de toutes sortes d'ou-
vrages de reliquaires de l'église, par ordre
(lu roi, à cause des nécessites du rovaume,
f>our écarter les hérétiaues ; on enleva de
a sainte châsse ki) belles pièces d'or de
Plusieurs histoires. Il y avait de beaux ru-
is balais, témeraudes et belles perles, qui
furent vendues en 1562 et par lui estimées
à 10,000 livres. La sainte châsse ne sortit
point de l' église, les habitants de la ville s'y
opposèrent et donnèrent des otages pour la
représenter.
39. Un reliauaire composé de deux cylin-
dres de cristal en croix, ayant des reliques
de saint Luc, évangéliste, et de saint Vin-
cent, martyr; il est porté par un chérubin.
Sur le haut du second cylindre on lit sur un
vélin : De S. Marci evangelistœ corpore, Deus
S. Sixti primi Remorum episcop.
M). Un reliquaire appelé des Marées, fait
d'un cylindre de cristal; sur deux morceaux
de vélin on lit :
Hic sufU i$tœ reliquiœ : V de lacté beaiœ
Virginis^ de ligne crucis B, Pétri apostoli
2* Ceeiliœ^ Vincentiiy Nicasii....
ki. Une vierge d'argent tenant son fils
S hauteur 0~,352), proche d'elle est une femme
i genoux, représentant Madame Marie de
Luxembourg, veuve de Philippe-Emmanuel
de Lorraine, duc de Mercosur, laquelle fit
don de cette figure, en reconnaissance de la
guérisoD qu'elle obtint, en 1618, par l'inter-
cession de la sainte Vierge, pour Madame la
duchesse de Vendôme, sa fuie.
42. Deux grands chandeliers d'argent d'en-
viron 1*,624 de hauteur, pesant chacun
80 marcs. Présent du roi Louis XIII, en 1637,
lequel donna en outre 500 livres de rentes à
prendre sur sa généralité d'Orléans , pour y
entretenir des cierges de cire blanche au
jour des grandes fêtes
43. Une châsse de bois doré (longueur
0-,596, largeur 0- ,217, hauteur 0-,MO), ren-
fermant les reliques de sainte Thècle. Il s'y
trouve des reliques de saint Gôme et dei
morceaux d'une grande botte d'ivoire, sur
lesquels est représenté le martyre de sainte
Thècle. Ces reliques étaient autrefois dans
une châsse d'argent pesant 17 marcs, qui fat
vendue en 1562.
kk. Une châsse couverte d'argent doré
(longueur 0~,650, largeur 0^,325, hauteur
0'',623), renfermant le corps de saint Tog« .;
dual, évoque de Tréguier. Il vivait en SU.
45. Une châsse d'un bois tout uni, de U
longueur d'un corps entier (longueur 1*,HS,
largeur 0*,514, hauteur 0",623); celai de
saint Piat, martyr, était dedans.
46. Une châsse (longueur 0~,731, largeur
0'',352, hauteur 0*^,650), contenant des re-
liques de saint Caltri, évéque de Chartres,
mort en 557.
kl. Le bénitier de l'église de Chartres pèse
10 marcs, 3 onces, avec l'anse; le goupillon
pèse 7 onces et demie.
k8. Une châsse (longueur 0*,M8, largeur
0*,W)6, hauteur 0'',731), couverte de laroei
de cuivre, renfermant le corps de saiol Tau-
rin, évèque de Chartres.
h9. Une châsse (longueur 0"',758, largeur
0",352, hauteur 0*,623), contenant partie du
corps et le chef de saint Bohaire alioê Bé-
thaire, vingtième évèque de Chartres, qd
fut élevé à l'épiscopat en 5%.
50. Une châsse (longueur O'^yGSS, laqgnr
0*,325, hauteur 0",569), contenant dirers os-
sements de sainte...
51. Deux grands tableaux en broderies
(l'un de 4" ,223, sur 2"',599 de hauteur), re-
présentent l'Assomption delà sainte Vierge.
Au bas, d'un côté, est le roi Jean avec ses
deux fils, Charles V et Louis d'Anjou; de
l'autre côté, la reine Bonne de Luxembourg,
sa femme, accompagnée de ses deux filles.
L'ouvrage est une broderie extrômement re-
levée : les vêtements sont d'or nui^ enrichis
V de pierreries et de perles. Les carnations
sont d'un point refendu plus fin que le satin.
Le duc de Berri en fit présent en 1146, pour
servir de retable au grand autel ; il a coûté
100,000 écus.
L'autre, ayant aussi (*,223 de long sur
2-,274 à 2-,599, représente l'histoire de la
passion et de la résurrection de Jésus-Christ.
Cet ouvrage est admirable; dessin beaucoup
plus moderne que celui du roi Jean. Il
est d'or nué en broderie mêlé de différents
points. Les contours et les bords des drape-
ries sont enrichis de perles fines; il y en a
trois extraordinairement grosses formant la
tête des clous avec lesquels le Sauveur est
attaché à la croix. Le cadre, qui est d'archi-
tecture faite de point traîné, est aussi rempli
de perles. Il fut donné le 12 avril 1SIS6, oai
M. François Bohier, évéque deSaint-Malo,
chanoine et dévot de Normandie, en l'églisf
de Chartres ; était estimé 50,000 écjift
t49
CHA
DT.PIGRAPIIIE.
CHA
250
Proeès-Yerbil àt dépoolllemeot do It stiote cbâne.
Aujourd'hui mardi» 17 septcml)re 1793 ,
Tan II de la République, en présence des
citoyens administrateurs du département
dTure-et-Loir et des officiers municipaux
de cette rilie, a été enlerés par le citoyen
Sergent (1), représentant du peuple, et du
citoyen Lemonnier, cintre {êic)^ tous deux
membres de la commission des monuments,
en yertn des pouvoirs qui leur ont été don-
nés par la loi au 27 juillet, de la ch&sse de la
Vieràe qoi était dans le trésor de la ci-devant
cathédrale de Chartres,
Les bycux et objets qui suivent... (Suit
TémÊméraiian de ces objets.)
IV.
IfiKee tur le vêtement dit chemise de la
Vierge conservé autrefois dans le tré-
de la cathédrale de Chartres.
ffMmiflUoa de M. Doublet de Boisibibault (S).
Ce voile aurait été donné à Téglise de
Chartres en 876 par Charles le Chauve. Ce
voile s'appelait supparum (Voir Gall. Christ.
U VIII, col. 1008). Willemin, qui en a pu-
blié un dessin dans ses Monuments français
méiiiê (pi. 16), donne à ce voile 0-,488 de
lineeur.
Ce qui attribuerait à ce voile une haute
antiquité, ce serait le témoignage de M. A-
drien de Longpérier, lequel trouve dans le
tissu une ressemblance frappante avec la
toile qui enveloppait les momies trouvées en
B^rpto. '
Nous donnons ici la copie du procès-
veHnU (3) dressé et renferme par M. de Lu-
bersac, ancien évèque de Chartres, dans le
reliquaire où il a déposé la portion par lui
recouvrée du voile de la très-sainte Vierge.
« Nous, Jean-Baptiste-Joseph de Lubersac,
ancien évoque de Chartres, premier aumô-
nier de feu madame Sophie de France, etc.
c Au retour d*un long exil que nous avons
subi ainsi que la plupart des ministres de
Franco âdèies à la religion catholique ro-
maine et au gouvernement qui avait fait le
bonheur de nos pères depuis tant de siècles,
noas avions à peine pose le pied sur le sol
de notre patrie, où nous avions laissé de si
tristes souvenirs et des regrets si chers, que
BOUS nous sommes enquis avec empresse-
ment et inquiétude de Tétat présent de notre
troupeau et de notre église, autrefois, hélas I
si illustre et si florissante; motif suffisant
pour la supposer plus maltraitée par la horde
impie et sacrilège qui avait promené la dé-
vastation sur tout le territoire envahi par
elle.
« Ce triste présage, trop bien fondé, ne se
trouva aussi que trop réalisé par la spoliation
générale des églises de France, en particu-
lier du riche trésor de notre église cathé-
drale; mais ce qui a excité le plus éminem-
ment notre indignation et la vivacité de nos
(1) Mort à Nice, le 24 juillet 1847.
BuUetin det Comitéi, déccmb. 4850, p. 280.
Celte pièce appartient au cabinet de M. Dou«
Mtde»Bpistliibaiat,
regrets, c'est Tenlèvement et la profanation
de la précieuse relique dite la Cnemise de la
três-sainte Vierge (présent d'un empereur
d'Orient à Charlemagne), donnée h l'église
de Chartres par Charles le Chauve, son petit-
fils et arrière-successeur, en 876, d'après les
chroniques de ladite église, et conservée,
depuis cette époque, dans une magnifique
chAsse ou arche couverte en totalité d'une
feuille d'or, sur laquelle étaient représentés
les douze apôtres, soutenue aux quatre an-
gles par autant d'anges d'or massif, et sur-
chargée d' ornements en pierreries, perles,
pierres gravées et autres bijoux précieux,
{presque tous dons de la piété des souverains
rançais et étrangers envers la mère de Dieu,
le plus grand nombre par reconnaissance des
bienfaits miraculeux en leur faveur de la
puissance infinie et de son insigne pro-
tection.
« Quelques renseignements à nous parve-
nus par 1 effet de nos recherches, recueillis
avec soin et poursuivis avec autant de cons-
tance que d'ardeur, nous ont conduit aux
découvertes suivantes :
« Au mois de décembre 1793, des commis-
saires des trois corps constitués de la ville
de Chartres s'étant réunis dans la sacristie
de notre église cathédrale, se firent représen-
ter par les sacristains la sainte chAsse, qui
était confiée à leur carde , ainsi que tous les
objets précieux renlermés dans le trésor.
« A l'aspect de cette vénérable relique, ils
furent saisis d'un sentiment religieux, et ils
arrêtèrent que la sainte châsse ne serait ou-
verte que par des ecclésiastiques. En consé-
quence de cette décision, M. l'abbé Jumen-
tico, ci-devant curé de Saint-Hilaire de
Chartres et ancien promoteur de notre dio-
cèse, fut requis, avec un autre ecclésiastique,
de se transporter à la sacristie. Lorsqu'ils y
furent arrivés, M. Guillard, le jeune, en sa
qualité de procureur svndic de fa commune,
les invita de procédera l'ouverture de ladite
chAsse, et d'en extraire eux-mêmes toutes
les reliques qui y étaient enfermées
Cette ouverture fut faite en présence au
moins de cinquante personnes, toutes péné-
trées de respect pour les objets qui avaient
été depuis si Ipngtemps exposés à la véné-
ration des peuples. Ce resoect redoubla
lorsqu'on retira d'une petite cnAsse d'argent
le précieux voile appelé la Sainte chemise:
cette antique relique, qui consistait en deux
voiles, dont l'un servait d'enveloppe à l'au-
tre, fut présentée à tous les assistants.
« Sur la réquisition des commissaires, il
fut dressé un procès-verbal contenant la dé-
signation des deux voiles, la nature de l'é-
toffe, leur longueur, leur largeur, et la des-
cription des animaux et oiseaux qui bor-
daient celui qui servait d'enveloppe; ensuite
les deux voiles furent repliés et allaient être
replacés dans la petite cnAsse qui les conte-
nait, lorsque plusieurs personnes, dirigées
par un sentiment que nous ne pouvons qua-
lifier, en demandèrent quelques fragments;
malgré les observations religieuses des deux
eccl]^siastiques, qui firent tous leurs e^orti
Mi
CHA
DICTIONNAIRE
CflA
pour les conserver dans leur intégrité, les*
deax voiles furent coupés et divisés en plu-
sieurs morceaux, et lurent donnés à ceux
qui en demandèrent.
« Par le mdme procès-verbal , il fut arrêté
que ce qui restait des deux voiles serait en-
voyé à M. l'abbé Barthélémy, célèbre anti-
9 uaire orientaliste, et membre de TAcadémie
es sciences et belles-lettres de l'Institut de
Paris, pour le soumettre à son jugement et à
ses observations, sans l'informer sur son
origine, sa qualité et son mérite. Les com-
missaires reçurent pour réponse que c'était
une étoffe en soie qui devait avoir plus
de mille ans, et semblable à celle qui servait
de voile aux femmes dans les pays orietH
taux.
« Ce n'était donc pas ce que l'on nomme
de nos jours une chemise, comme on l'avait
cru constamment, mais un vêlement qui,
ayant appartenu à la plus pure de toutes les
créatures, et servi fidèlement à lui couvrir la
tête et à revêtir toute sa personne sacrée,
n*en était pas moins digne de Tenquête que
nous faisions pour le recouvrer et le réinté-
grer dans ce haut degré de respect et de vé-
nération dont il avait joui jusqu'à l'époque
de son extraction en 1793.
c D'après ces données, nous sommes par-
venu à recouvrer quelques-uns des irag-
menls qui, comme nous avons dit, en avaient
été séparés et livrés ensuite à différentes
mains, et par divers motifs de dévotion ou
de curiosité. Il ne nous a pas été difficile d'en
obtenir la restitution, en exposant aux dé-
tenteurs qu'en outre de l'affreuse profanation
dont ils se rendaient journellement cou-
pables, ils annulaient jusqu'à l'existence de
l'objet sollicité de notre part, s'ils laissaient
s'écouler un temps suffisant après lequel
toutes les preuves de sa qualité originelle
seraient su périmées. Ce malheur, leur avons-
nous dit, doit être empêché par un person-
nage ayant caractère pour constater son
identité avec la célèbre relique remise, au
u' siècle, par un de nos rois aans le trésor de
l'insigne église de Chartres, où elle avait
été vénérée depuis par tous les fidèles. L'éclat
des miracles, témoignages si authentiques ,
opérés à presque toutes ses ostensions et
expositions, si souvent répétées dans les oc-
casions les plus critiques, a maintenu la
sainteté et la célébrité de ce précieux gage
de la protection de la mère de Dieu, envers
un peuple tput dévoué à son culte, et jusqu'à
l'époque de la révolution si fatale à la religion
elle-même.
« Nous avons d'abord réussi à nous eu
procurer deux portions notables de la mri
de deux diocésains, M. Loret et M. Guittard
l'atoé, le premier, juge au tribunal de pre-
mière instance à Paris, le second, homme
de lettres et frère de M. Guillard, susnommé,
Erocureur syndic de la commune de Chartres,
l'un et l'autre décédés depuis peu, et aux-
quels nous avons concédé deux petits reli-
Juaires ovales, d'argent, ornés d'un cercle
'or| contenant uu ^chanlillQO dQ U pré^
cieuse relique, dont nous en avons ti
un autre pour notre croix de cérémoni
« Sur l'avis que nous avons fait pas
Chartres de cette intéressante conqo
M. l'abbé Costé, prêtre... ci-devant dha
de Saint-André cfe Chartres, notre anci<
crétaire et celui de notre évftché, il
empressé de seconder notre zèle e'
efforts par des informations scniDulf
mais discrètes, sur les suites de la 8
tion du trésor de notre église, et paru
rement de la sainte châsse...
« 11 nous a appris que M. GuiUl
jeune avait retenu et conservé les
des deux voiles que M. l'abbé Barth
lui avait renvoyés en sa qualité, à cett
que, de procureur syndic de la comi
avec la réponse adressée aux commis
qui l'avaient consulté; que ledit M. Gu
avant sa mort, les lui avait confiés pot
Rar lui remis à M. Maillard, alors ci
otre-Dame de Chartres; et que mad
selle Maillard , sa sœur et unique héri
en était restée nantie...
« Il nous a même ajouté que M.
Jumentico, susnommé, auquel il les
fait voir avant de nous les envoy^er, lei
reconnus pour être de ceux remis à M.
lard, après l'extraction de la sainte chl
laquelle il avait assisté el coopéré.
« La pieuse et respectable deoM
Maillard, instruite de tous les moure
que nous nous donnions pour retron
qui devait contribuer aussi essentielle!
relever la gloire de la très-sainte Vier
ranimant son culte dans notre cité 6l
une église qui lui sont consacrées c
l'origine du christianisme, s'est fait u
voir de s'en dessaisir et de nous les fai
mettre.
(t Fen M. de Mérinville, celui de oa
décesseurs qui, le dernier, avait fait l'c
ture de la sainte arche, y avait renfen
procès-verbal constatant l'état où il
trouvée et celui où il l'avait mise,
mars 1712. Celte pièce essentielle à l'i
tion de notre dessein est due aux^sc
aux recherches do M. l'abbé Jumei
précité, comme nous ayant déjà four
détails de faits et d'autres circons
dont il a été le témoin, et va être joii
présent.
« Ayant perdu l'espoir de recouvi
surplus des morceaux dispersés du vo
la très-sainte Vierge, lequel, d'après 1
ces -verbal de 1712, devait avoir c
aunes et demie de largeur, et dont la p
pale pièce qui nous reste est réduite
aune trois quarts environ » à laquelle
avons réuni un des fragments à nous
par MM. Loret et Guillard l'aîné, d'en
sept à huit |>ouoes carrés, à quoi nous
ajouté quatre autres fragments, savoir :
petits représentant chacun un petit li
i)roderie d'or, et terminés d'un côté pi
franges de soie rouge; un troisième» di
pouces de long sur cin^ de I: rge; et iii
Irième, d'une dimension assez considé
mais difficile à estimer el à décrire^ ap
CB4
DEPIGHAPHIE.
GflA
iM
eUqBeié par les ciseaux en différents
d âisant tous quatre, éyideni aient,
le la pièee ^ui servait d'enveloppe.
rteavoir plié le plus décemment |H)s-
s etijels que nous venons de désigner,
rons enveloppé la relique, c*est-à-dire
CMD ijoi nous en reste, dfans ce qui nous
asm de TétoiTe qui semble avoir été
à la préserver des piqûres du temps.
is avons ensuite inséré le tout dans
1 Bac d'étoffe en soio.jauncclos et
«r ttti ruban de soie jaune,. entrelacé
a œillets pratiqués autour dudit sac,
de recevoir le ruban, sur lequel nous
pposé le sceau de nos armes ancien*
ravoDs déposé dans une châsse de
en forme a'arche, surmontée d'une
ornée extérieurement de quelques
. en relief> portée sur quatre petits
a mdme métal, et surmontée d'autant
ide chérubins, ladite arche ayant dix
im longueur et cinq de largeur; les
inaces opposées au couvercle garnies
t glaces ae quatre à cinq |K)uces de
ir à peu près deux de large; les sur-
iérales supérieures oirrent aussi cha-
mx petites glaces, et les deux fonds
une, lescjuelles laissent entrevoir
enents et inscriptions de saints.
IIS devons supposer, sans oser Taflir-
ae ces ossements méritent respect et
lion, comme ayant fait partie d'une
on considérable de la môme espèce,
LU M. de Fleurj^, notre prédécesseur
iat, avait extrait des reliques intro-
par lui dans les autels p(»rtatifs et
destinés au culte public, te surplus
lar lui dans des bottes scellées et trou-
ir nous dans notre habitation.
afant de clore ladite chftsse et d'y aç«
notre sceau, nous avons cru devoir
3rer l'autorité de notre témoignage et
iaent écrit par le témoignage et la si-
9 de ceux qui sont par nous désignés
ette relation, ainsi que de plusieurs
tous résidant à Chartres, et que nous
connus particulièrement , les uns
i commensaux, les autres comme cou-
vains et ayant vécu sous nos yeux.
ivent les noms des signataires :
Lesage, curé de Saint-Pierre et mem-
conseil épiscopal;
Chasics, curé de Notre-Dame;
Billard, maire de Chartres ;
Masson, ancien président de l'élection,
lier de préfecture et marguillier de
Dame;
Hache, conseiller de préfecture;
le marquis de Ligneris, chevalier de
rojal et militaire de Saint-Louis;
Foreau, ancien conseiller au bailliaue
;eprésidial de Chartres, puis maire de
ville ;
Verchères, chanoine de la cathédrale
rtres;
. Texier, chanoine Je Chartres et an-
iat)elain de la feue reine;
!. Jumentico, ancien (-uré de Saint-Hi-
|e Chartres et promoteur du diocèse;
« M. Lesage, ancien chanoine et syndic du
chapitre de Saint-André de Chartres;
« M. Hérisson, ancien avocat;
« M. Costé, prôtre, ancien chanoine de
Saint-André de Chartres, ancien secrétaire
de Mgr l'évéque de Chartres et de l'évôché.
« Ledit procès-verbal nous ayant été ren*
voyé revêtu des signatures par nous désirées,
*nous y avons joint l'original de celui drçssé
par M. de Mérinville en 1712, écrit en latin
sur une feuille de |)archemin, revêtu de la
signature de M. de Mérinville et de celle des
témoins par lui appelés, scellé du sceau de
M. de Mérinville, et contresigné Langlais,par
mandement de Monseigneur l'évéque de
Chartres, et nous l'avons déposé dans ladite
châsse, sur laquelle nous avons apposé le
sceau de nos armes anciennes, en présence
de M. de Fontenav, cindevant chanoine de
notre église cathédrale de Chartres, notre
ancien vicaire général et évoque de Nevers ;
de M Verguin, prêtre, ancien supérieur de
notre séminaire à Chartres, chanoine et vi-
caire général de Versailles et supérieur ac^
tuel du grand séminaire de Versailles; de
M. l'abbé Feutrier, |)rêtrei secrétaire général
de la grande aumonerie do France ; et de
M. Taboé Latour, prêtre, vicaire de l'église
paroissiale de la Madeleine de Paris, lesquels
ont signé avec nous le présent, à Paris, eu
notre demeure, rue Duphot, n* 18, le 8
mars 1830, ainsi signé :
a Joannes Henricusde Fontenay, olim ca-
nonicus vicarius generalis Carnotensis, epis-
copus Nivernensis.
« Verçiuin, vicarius generalis, superior
seminarii Versaliensis.
« F. J. H. FauTaiEE. i\. J. F. S. DaLATOua.
a Le comte de Courtarvel de Pezé, cheva-
lier des ordres militaires de Saint-Louis et
de Saint-Jean de Jérusalem, ex-député du
département d'Eure-et-Loir.
« S Jean-Baptiste-Joseph , ancien évêque
de Chartres. »
CHAUVIUNY, dans le département de la
Vienne, en France.
Notice sur une fresque du xv* siMe et une ins-
cription du xyV découvertes à Chauvignv,
par M. f abbé Auber^ président de la Société
df Antiquaires de V Ouest (1).
Les amis du moyen Age apprendront avec
intérêt qu'une découverte récente vient
d'ajouter une belle fresque à la collection de
celles qu'on a retrouvées depuis quelque
temps , en assez grand nombre, dans certai-
nes églises où pendant plusieurs siècles le
badigeon les avait soustraites aux regards.
Cette fresque appartient à l'église Notre-
Dame deChauvigny, joli petit édifice du
Xi' siècle, décoré de tout le luxe du roman
fleuri, et qu'on s'afllige de ne voir pas mieux
apprécié par la commission des monumenis
historiques. Personne ne se souvient d'avoir
vu la moindre trace de cette |:»einture. Plu-
sieurs couches de chaux l'avaient cachée de
temps immémorial, il a fallu qu'une de ces
(i) finW^tii ic ia Société, 1849. p. 3M.
tS5
CHA
DICTIONNAIRE
CHA
circonstaDces insignifiantes en elles-mêmes,
et qui presque toujours ont amené les décou-
vertes de ce genre > révélftt son existence
ignorée. Au mois de mars 1849, une échelle
appuyée le long du mur en écailla la sur-
face, et laissa à nu quelques traits diverse-
ment colorés qui donnèrent l'éveil. On
chercha donc, et M. Dubost , curé de cette
paroisse, voulut, en amateur éclairé , pren-
dre tous les soins que méritait un objet
peut-être d'une grande valeur artistique.
Son jugement ne T'avait pas trompé. Appelé
par lui, je me rendis à Cnauviçny , et nous
Procédâmes ensemble audébadigeonnage. Je
s faire des lames de bois blanc , avec les-
quelles, aidés que nous fûmes de deux ou
trois personnes intelligentes, et en mouillant
au préalable notre sunace avec de l'eau tié-
die qui pénétrait la chaux et facilitait sa
chute, nous pûmes en moins d'un jour dé-
barrasser du voile épais qui l'obstruait une
immense page tenant toute la largeur du
croisillon sud de l'église ; c'est dire qu'elle
n'ajpas moins de 5 mètres 60 cent, d'étendue
sur une hauteur de 2 mètres 60 centimètres.
€eux qui se sont occupés une seule fois
d'une telle œuvre comprennent seuls quelle
anxiété éprouve l'archéologue quand, livré
à son travail qu'efiTectue tour à tour l'éponge
ou le couteau de bois , il voit apparaître
successivement les parties d'abord inexpli-
cables, énigmatiques, de ce tout qui bientôt
se déroule tout entier et vient réaliser ses
conjectures ou déconcerter ses prévisions.
Ainsi vîmes-nous se dégager d'abord de
leur nuage trois tiares , des visages , des
pieds et des mains , des draperies et mille
détails inexplicables, mais oui ne lardèrent
pas à prendre un sens et ennn à se complé-
ter; car j'avais fait attaquer sur quatre ou
cinq points à la fois , pendant qu'au bord
inférieur du tableau , a 2 mètres du sol ,
j'employais toute mon industrie à délivrer
une longue inscription dont les caractères
Sothiques se déroulaient dans toute reten-
ue de ma muraille.
Eniin se montra à nos yeux un vaste por-
tement de croix, mais avec de tels accessoi-
res , qu'ici le sujet s'est adjoint un épisode
spécial que je ne lui ai vu nulle autre part,
et qui lui donne un précieux caractère d'ori-
ginalité. Le Sauveur, courbé sous une croix
longue et pesante, la soutient sur ses épau-
les, et marche péniblement. Cette croix n'a
pas moins de longueur que le mur lui-même :
c'est qu'elle devait être partagée par un
grand nombre de personnages. En effet, à la
suite de la Victime sainte ({ui s'en chargea
pour sauver le monde, voici ce même monde
représenté par les différents ordres de la
hiérarchie catholique. Et d'abord une femme
et un pape également coiffés de la tiare :
ce dernier, d*un âge avancé, porte sous sa
triple couronne une espèce de capuce qui
lui enveloppe les côtés et le derrière de la
tête ; il est revêtu d'une longue robe qui
semble bordée d'hermine; elle est fournie
de manches pendantes comme celles de
certains k^ligieux. L'autre, ^^nt le sexe S9
reconnaît parfaitement à ses traits j
licats, à ses cheveux lisses et éei
chaque côté du front, ne laisse voir
qu'elle est par le pontife qui ehc
côté d'elle, que son épaule droit
main qui passe par-dessous la croix,
le raccourci est, par parenthèse, ass
vais , comme deux ou trois aatr
troisième tête les suit; c'est cell
homme dont tout le reste demeu
perçu, mais qu'on ne devine guè
toque ronde et plate , à qui il ne
3ue des perles pour en faire une c<
e baron , que quelques dentelur
devenir une couronne royale. La
postérieure de cette tête est couverl
d'une draperie qui descend jusque
poitrine. En quatrième lieu , un
femme se présente encore, coiffée ,
la première, d'une tiare posée sur i
qui descend de sa tête à ses épaule
mêle à sa longue robe plissée, d(
Î guimpe cache le haut. Ses traits, prêt
acés, laissent bien distinguer cepenc
sa figure ovale, le caractère féminin,
deux mains elle soutient la croix ; i
taine inclinaison de son corps et la
de ses mains, dont l'une encore e
mal réussie , font bien supposer q
efforts; de même que la première, i
regard plein de sollicitude fixé sur l
elle parait vouloir alléger le fardeau
Ï[ui en prend la plus grande part et
e premier. De ces deux femmes »
est l'Église marchant de concert ave<
verain Pontife; Tautre est la Religic
bolisée par une religieuse; et tout
se distinguent de la foule par la tri
ronne, marque vénérée de la suj
spirituelle. On voit venir, après cei
chefs, des prêtres et des religieux re<
sables à leurs têtes tonsurées, et ai
desquelles s'élève une double croix
puis un évêque et un abbé , que s
une croix et une crosse. Le derniei
fiuet, dégagé par le vide ménagé dei
est couvert d'une chape dont la fo
curieuse, et qui semblerait, n'ayant
échancrure, aucun fermoir sur la j
se prendre, comme une chasuble, eu
la tête par une ouverture supériei
prêtres suivent encore, dont la robee
vue d'un large collet de fourrure; j
foule de personnages laïques qui, la t
qui en plus grand nombre boiffésd'ui
ou d'un chaperon ; leurs cheveux plats
dent sur le cou. Des femmes aussi p
part à l'action commune ; la seule qi
raisse très-distinctement est jeune
d'une longue robe fendue médio<
au-dessous du cou ; elle porte une coiff
sur la tête, et dont la forme carrée en
la figure et vient se confondre sur k
les avec le corsage de la robe. Toun
elle, est un jeune homme portant
tume de la bourgeoisie : on dirait q
parlent avec une sorte de recueilleo
semblent deux époux personnifiant j
du mariage au milieu de }a ^ur(
CBk
D*EnGRAPHl£.
GHA
258
ils occupent les rangs/Un valet arrive
eux, avec sa cotte aux manches ou-
I descendant jusqu'à mi-cuisses , et
laé de bottines retroussées au-dessous
«rets. Derrière lui , le populaire est
aenlé par deux ou trois tètes nues
lee à moitié dans une large éraillure
Umu» et devant lui, un jeune enfant ,
BOa 'fille, en jaquette et debout , s'ef-
d*atteindre è la croix pour en soute-
■uesi une part qui lui revient comme
te humaine créature,
ite cette compagnie se range de suite
Cupe du câte de la croix opposé à
spectateurs y sauf le pape, qui
le de notre côté, et s'avance suivi d'un
Ml et d'une religieuse également espa-
pris loi. Aux pieds du cardinal est un
Hris gravement, et qui fait probable-
ilasion aux armoines de ce haut di-
de l'Église.
bien tous les ordres du monde ca-
pu représentés par les différentes con-
te sociales. L'action est ici bien cara-
ie dans son ensemble. Mais les détails
ta plus haut intérêt, et méritent d'être
Si arec attention.
ese connue aujourd'hui à Cbauvigny
vocable de Notre-Dame ne l'a reçu
Mt récemment. Elle portait encore en
eeloi de Saint-Just, et, à son origine,
que soit l'époqi
raly une scène de la passion était bien
ie pour ^;amir une des principales por-
de l'édifice sacré. Mais le peintre ne
il pas se contenter de la donnée ordi-
. Arec le Dieu-Homme portant le bois
oit servir à son immolation, il nepou-
Vtee remplir le large espace qu'il avait
ementer ; il a donc amplifié sa pensée
joatant au fait historique l'enseigne-
qni en découle , l'interprétation mys*
Ïi'en a donnée le Sauveur. « Il disait
monde : Si quelqu'un veut être mon
lie, qu'il renonce à soi-même; qu'il
sa croix tous les jours et qu'il me
u » {Lue. IX, 23.) £1 encore et plus ex-
ement : « Celui qui ne prend pas sa
à ma suite n'est pas digne de moi. »
IL Tf 38.) De là, évidente nécessité
imU le monde de combattre ses pas-
f de supporter avec la résig[nation et
tieace du divin modèle les peines de la
têtf d'où qu'elles viennent et quelles
les soient, c'est Dieu qui les permet et
iéoage, pour rendre méritoire la car-
du chrétien, et lui donner part à une
Hme acquise par l'effusion de son sang.
est l'idée-mère du tableau, où nous
DS diacun, à quelgue rang qu'il appar-
e de l'échelle sociale, sans distinction
t» de sexe, de condition et de forces,
presser à partager avec le Maître un
sa que personne ne peut décliner. La
lé wétienne, bien comprise, est toute
ce mystère de son existence terrestre.
liacoQ a sa portion de la charge ; tous se
soulagent en s'aidant : fraternité véritable,
communisme divin qu'une indiçne parodie
de ces mots sacrés ne profane jamais sans
altérer profondément l'existence du monde.
Eu comparant par un examen attentif .ce
que je viens de décrire, avec la planche fort
exacte que l'habile crajon de M. l'abbé Du-
bost a mise sous nos yeux, on reconnaît
clairement que les trois personnages à tiare
ne sont point réellement trois papes, mais
que deux d'entre eux sont allégoriques,
comme je l'ai dit, puisqu'un seul des trois
peut être regardé comme un homme à ses
traits et à son costume. Quant à ce costume
et aux autres, ils me paraissent être ceux
qui se portaient par les différentes classes
peintes ici, sous les reçues de Charles VIII
et de Louis XII. Les tnples couronnes pon-
tificales, qui ne dataient guère alors que
d'une centaine d'années, ont bien la forme
qu'on leur retrouve à la fin du moyen &ge(i) ;
les mitres seules pourraient donner quelque
doute sur une époque aussi éloignée, par
leur hauteur, qui surpasse de beaucoup
celles des xiv* et xv* siècles, et no diffèrent
que très-peu dans leur ensemble de celles
qu'on voit déjà au xvii* jusqu'à présent :
mais, en considérant que tout le reste indi-
que bien le temps que j'assigne à notre pein-
ture (de 1U3 à 1S0\), il faudrait plutôt con-
clure qu'alors les mitres étaient faites déjà
sur ce modèle, quoiqu'il ne fût pas' adopté
généralement et que les preuves en soient
rares.Onvoit aussique latêteduChrisl, ceinte
delacouronned'épines,estentouréed*uneau-
réole formée derayons etfleuronnée. M.Du-
sommerard, dans son Album des arts au moyen
dae^ a reproduit un tableau sur bois du xv' siè-
cle, conservé à Amiens, et dans lequel onre-
marque ce nimbe donné à la tête du Christ,
comme une particularité antérieure à l'inva-
sion des artistes italiens en France.
On croit reconnaître d'ailleurs quelque
chose du profil de Louis XII dans le person-
nage coiffé d'une toque placé à côté de la
femme tiarée^ que je prends pour la figure
de la Religion. Pourquoi n'a-t-il pas sa cou-
ronne? Pourquoi aussi la draperie qui enve-
loppe la tête et descend sur le cou ? L'expli-
que qui pourra ; toujours est-il que la place
assignée à ce personnage lui suppose quelque
importance. Éntin la grosseur des traits et la
rondeur de la figure du pape rappellent assez
Alexandre VI, qui régna de ikm à 1S03.
L'œuvre, dans son ensemble, a été assez
heureusement conservée, sauf deux ou trois
mutilations, occasionnées par des récrépis-
sements plus modernes. Le mur a gardé sa
surface unie ; la peinture, dans une obscu-
rité de plus de trois siècles, a échappé aux
atteintes qui auraient pu nous en priver.
(i) Marenffoni, cité par D. Glémencet et ses colla-
borateurs (Art de vénfier let datet^ t. 111 , p. 595,
in-8»), auribuc à Boniface IX, de 1389 à U04,
Tadjonclion de la 5« couronne à la liare ; on en a
cependant des exemples plus anciens dans la sculpr
turc du XIV* siècle, iu>lamment au portail de Saint-
André de Bordeaux.
Î59
CUE
DICTtONNAIRE
cm
QoAnt au dessin, il n'a certes ni trop de sé-
cheresse ni trop de maniéré. Si quelques fi-
Sures sont à peu près effacées, ce n'est pas au
étriment de toute expression. Un senti-
ment de piété grave règne sur toutes les
autres ; les poses sont très-convenables, les
draj[)erie& amples et bien traitées. 'La tête et
Tattitude du Christ méritent surtout, à ces
divers titres, d'ouvrir cette série de trente-et-
uo personnages groupés avec beaucoup d'en-
tente et de perspective.
J'ai parlé d'une inscription oui règne au
bas du tableau dans toute la longueur du
mur. Cette découverte me persuada, dès
1 apparition des premières lettres, que nous
aurions une date certaine et une eiplica*
tion du sujet dont je ne voyais d'abord que
des portions inexplicables. le fus bientôt
détrompé, quand je m'aperçus que la date,
écrite en toutes lettres, et les caractères gé-
néraux qui se dépouillaient enfin de leur en*
veloppe calcaire, ne pouvaient s'accorder.
Voici le texte, sauf aeux ou trois des der-
niers mots qu'on ne j^eut lire, vu le mau-
vais état de conservation :
t'an mille quatre et cinq cens : Jean Fransçois
Morin de céans : prieur fist faire cest hospice et
le$ aultiers de cest oratoire : blanclûr
marqueter : TégUse de céans et paver : Prion
Dieu quaeux et • . pdon leurs
face. Amen.
Pour comprendre ces souvenirs épigra-
phiaues, il faut se rappeler que 1 église
du Saint-Sépulcre était un prieuré, dont la
maison prieurale existait déjà au xv* siècle,*
sous les murs du sud, et qu'une porte en en-
corbellement était ouverte dans le mur occi-
dental du transept, à la suite de l'inscrip-
tion. C'est là sans doute que Jean-François
Morin avait fait construire un hospice, par
quoi il faut bien entendre, non point la
maison même, mais sans doute un hôpital
destiné aux lépreux, aux pestiférés ou à
ceux des malades attaqués par quelqu'une
des épidémies si nombreuses à cette époque,
et pour lesquelles se signala en tant de
lieux la charité du clergé. J'entends par les
aultieri de cest oratoire^ les autels auxquels
étaient attachés quelques titres de la cba-
pellenie, dans cette portion du transse])t qui
pouvait former un oratoire particulier. — Je
regarde lo mot suivant comme à peu près il-
lisible, tant les syllabes en sont confondues.
Blanchir et marqueter s'expliquent par ce
cjue nous voyons encore au-dessus de notre
fresque. La même nappe de chaux qui
l'a recouverte cachait encore un autre en-
duit blanc coupé en carreaux oblongs, tra-
cés à la sanguine et garnis chacun d'une
étoile à huit branches. C'était là probable-
ment la décoration de toute Téglise, et nous
avons rendu à ce croisillon sud toute celle
qu'il avait eue autrefois. Quant au blanchis-
sage de la fresque même, notre prieur n'en
est certainement pas coupable ; il doit être
de beaucoup postérieur, puisque cette pein-
ture conservait si bien dès ce temp9-là sa
fratcheur et son intégrité. Nous voyons eofio
que le pavé de l'église fut alors renouveléi
ce qui explioue suffisamment pourquoi hê
pierres tombales qu'on y voit sont en si pe-
tit nombre , et toutes plus récentes que le
commencement du xvi* siècle.
Après tout, on ne comprend guère me, h
prieur figurant seul ici, on parle de loi a^
pluriel : <k Prion Dieu qu'à eux pardon lews
lace. » Le premier moi altéré ae la 5* ligne
ne serait-il pas un nom propre?
L'inscription de François Morin est ma
page de sa vie oubliée ; c est aussi un fbojl»
let de registre où l'église trouve des rensei^
gnements perdus pour son histoire. Les to*
niers mots en sont disparus, je m'emprass»
de le dire, antérieurement à notre tnvA
Au reste, il nous a fallu beaucoup de pié*
cautions et de soins pour conserver eeNe
longue ligne de beaux caractères gothiqaei^
adossés presque toujours deux à deux par
des doubles lettres, d'une exécnUoD CnraNy
correcte, et n'ayant rien de ces ornement
parasites qui, aès le milieu du xn* siède^
tourmentèrent cette charmante écriture elk
rendirent si capricieuse et si biz&rre. Las
jambages de nos lettres ont deTèSceuCiiiiè-
tres de haut sur 6 ou 7 millimètres de larg».
Ecrites avec une simple couche de neir éi
fumée, autre preuve qu'elles ne se np|ior>
tënt pas à la fresque et lui sont pos(ériewei|
elles s^effacent sous la moindre approche 4|
l'eau. Quelques «unes même ont cédé à Fto'
tion de la brosse qui badigeonna ee V#'
cieux spécimen. Il sera facile et très-ittftt^
tant de repasser l'ensemble de PinsepipasB
avec un pinceau qiii en respecte tous les
traits, et de la reconstituer à l'aide d^une
tière plus solide, que l'air et le
frottement ne puissent pas altérer.
Une question importante se préseate na-
turellement ici. Cette ligne historique, que
nous avons été forcé de diviser en six pov
la reproduire, est-elle postérieure au ta-
bleau qui la domine? Je n'en doute pas.
Parfaitement étrangère à la peinture exécu-
tée peu d'années avant elle, sans doute, elle
n'en fait aucune mention, et si nous la
voyons placée aussi bas, c'est que déjà ea
150&-, dont elle porte la date, notre tableaa
occupait l'espace supérieur sur une haateor
de huit pieds.
Mais ne pourrait-on pas croire aussi que
le tableau servait aussi de retable aux eii(-
tiers dont il est ici question, et qu'avait ftit
faire le prieur? — Sans doute ; mais nous
demanderions toujours comment l'inscrip-
tion se tairait sur une œuvre plus remarqua-
ble que toutes celles qu'elle signale?
Les couleurs de la fresque ont souffert
dans leur éclat du contact prolongé de la
chanx, dont le principe caustique ne s'ao*
nihile jamais. Beaucoup d'égrati(^ures aussi
répandent à sa surface des points Uancf
plus ou moins considérables qui en déjta-
rent. l'ensemble. Je pense qu'il ne faudrait
entreprendre de les effacer qu'après s'être
assuré, par des essais réitérés, que la teinte
Ui
Gffl
D^EPIGRAPBIE.
GHR
2é*
générale n'en souffrirait pas. Ce n*est po^lt
un beau tableau, jugé au point 4^ vue 4q
Fart actuel» que nous avons là ; c'est une
OHiffe qui a sa nature propre et exception-
nelle, et à laquelle il lauî conserver avant
tout son allure sociale,, son â^e, sa physio-
oômie. L*essentiel » n*est point que notre
Fortement de croix paraiss^e joli aux yeux
du vulgaire, qui le ferait yolôntiérs refaire
pour Vembellir; le point important, c*est
qaéTartiste y retrouve les souyenirs d'tine
époque qui oonuoença à Cimabué et se pro-
1mm l>ar ^iotto et l'angélique peintre de
nasole, jusqu!à André dei Sarte, et Jes quel-
les, huîtres qui,, avec eux^ firent école. Si ce
n*eif pas là, à beaucoup près, leur touche
gradinse et leur ravissante délicatesse, c'est
BénBOins du sentiment chrétien, et )'exé-
eutio» n^ pas trop mal servi oe qu'il y a de
pèîloiophie catholique dans la pensée géné-
i^lpiee. La planche qui en a été publiée,
nprésente bien le caractère de Fœuvre, et
ILTatAié Dubost en a rendu Tensemble et
kis oâails avec une remarquable fidélité. Il
Mréeie donc à sa juste valeur ce morceau
Mr peinture du moyen Age, l'un des meil-
iNn, dea plus considérables et des mieux
feiMs de notre diocèse. |La petite ville si
nminmandable aux antiquaires par ses ma-
pMunm ruines et ses deux belles églises
iMBioeSy le devient plus. encore par cette
iMTelle richesse archéologique , et nul
fomgeur» cherchant les traces de Ticonogra-
imb du moyen Age, n'y viendra désormais
ris inscrire sur ses tablettes (e PorttmeiU
croix de Chau/vigny.
CHSMNITZ, en Saxe.
D. 0. M.
hiiTini Hbvio Chemnicenn^ Doctorl pnecel-
kill, doclrina, et magoa in arte experientia
pg GenDaniam eeleberr. ob eamquo a Rom.
Gmaie Ferdinando iu valeUidioe periculosis-
ûn aeeersilo, duoin Seplemviruiii linperii
Priacipû Saxonîae Maaritii et Âuaiiati fralnim
ftt amios XXX. Medico Ûdelissimo : in sludiosos
ft pauperes eiiam perliberali ac publ. optima-
nuB arUû sludia munifico : propter pietaiem
VKO et iotegritatem, coiniiatem, et graliûcandi
isgolarem promptiludinem omnibus cliaro ,
vocante Dso ex bac vita et fmictione ad fi-
nsq ; Uboriosiss. cum luctù bonorum magno
wk éesiderio relicto exces^i > conjux, firalres,
fatriiq; liberi haeredes marilo amantiss. fratri
cbrisB. patruo observando praeclare de singulis
■erito hoc monumenlum gratiludinis el sempi-
tas aiemoriae ergo coosecrarunt.
fUHaimM Lzxiv. m, x. d. fi.
Ikrkur aonon. ». lxxiv. m. Jul. d. tii.
(Gao8,5upp/. aux imcr. deBàUf p. 37i.)
CHEST£RF1£LD, dans le Derbysbire en
Angleterre.
Eglise de Cheslerfield»
Hic sobter humantur ossa Domini Johannis de
^erdon qaondam Recloris de Lyndeby in comi-
tatu Notygamie Eboracensis diocesis. Ei Capel-
laoi CanUrie sancti Michaelis Archangeli in
Ecclesia parrochiali Omniam Sanctorum de
Chesterftld Qi obiit secundo die menais maii
anno Dominr if<> v« : pro cigns anima sic quaesc
orate prout pro vesiris animabos orare voluerat.
{Sépulcral Monum. of the gréai Britain.
t. IL)
CHEVRY, près Paris. Village connu depuis
le XII' siècle. Il est bAti dana une grande
plaine de labourages, où l'oa ne voit au-
cunes vignes. Sa distance de Paris est de six
lieues, vers l'orient, au nord-est de Brie-
Comle-Robert. L'église est un grand vais-
seau carré oblong, sans ailes, simplement
lambrissé, supporté, du côté du septentrion,
Sar une grosse tour qui s'aperçoit de loin,
ans le bas de laquelle, par le dedans, il y a
des piliers du xu* siècle. La sainte Vierge est
la patronne.
On lit sur la grosse clocbe cette inscrip-
tion :
Je fuê faite pour Chewry. Noblb -homme Anlhotne
de Villeblanche^ Seigneur de Chevry, Can 1534.
(HoRTAUT etMAGNY. Dict. de Paris, ei
des environs.)
CHIAVES, l'ancien Àqum FUmus^ en
Portugal, dans la province Tra I03 Montes.
Dom. N. Constantin. NB. Ca^.
{Cardinal Màï, 2<h3, 2;' Mumt., VtOky 9.)
GHIDDIBAL, en Afrique, probablement
dans les limites de la régence de Tunis.
Ruines du municipe de Chiddibal.
T. FI
Conslan • .
nobilib. . .-
Caçsaribus nomi-
ni eorum
....«•■
Sua pecunia
MujDÎcijifi Cl^îdibb.
{Cardinal Mai, 2ill, 6; Sha.w, Voyages,
t. I, p. 217; DoNAT., p. 348, 6.)
Voy. Seluquia.
CHIESI, dans la campagne de Brescia
Inscripiion antique dans Véglise de Saint-
Laurent.
Thomas tribunus
pro voto dédit.
(MuRATORi, p. 1949 ; Mai, p. 15. n* 4.)
GHIUSI, l'ancien C/ttWum , en Toscane.
Eglise de Saint^Mustiola.
L
f Ego Hanastasius diac. obtuli
t Marlire XPI.
Hic dilecta Deo recubans MusUola quiescit
Clara parenUlum clarîor et merito.
Deo gratias.
tes
CHR
II.
Dans U 'coar.
f Sparge rosas lector et lilia candida pone,
Et rite sacnim sic benerare locum.
Virtutom gemmis et inorum flore \eDusta
Hanc imiure velis, si bonus esse cupis (1).
C t XPB fabe yoUs Gregorio et Austreconde docis
L Qaod Mastioie optulerunt martire xpi
V Hoc t^;men ciburii sublata betustas
S Que melioTe cultu noviliore rediu
I Gedat Dovitati diruti autiquius ligni,
0 Polcrius ecce inicat nitenti marmoris decus
D Domus Mustiole meritu benerandaque fedis
1 Roseis virgineis crocis amore paralus. ]
G Mo¥ÎUor prosapia qui et de Glaudii prolein :
I Cuius aule mœnia a fundamentis dicayit
I Gregorius armipoteus et robustissimus Dô.
m.
Autre pierre, U U sacristie.
Nobilis vasia nilensrediviva an fabrica templi
Regia progenies ornarunt culmina puicre
FolgidusYita pius Gregorius aptus ubique
Hoc opus patrarunt Lîusprandi tempore régis
Tramîtes ut recto Arcadi poiiet in alto
MuBliola praeveat tu post gaudia iliis
Gelsus ubique suis concédât prospéra votis
Mox dabltur placide si non dubitarit oberrans
Martyra Sisebuti sis memor aima miselli
XPB fabe votis Gregorio et Austreconde docis
Quod Mustiole optulerunt martyre xpi
Hoc tegmen ciburii sublaia betustas
Que meliore cultu noviliore redit
Cedat novitati diruti antiquitas ligni
Pulchrius ecce micat nitenti marmore decus
Quod cucumen cuhnenis faciendum curavit
0 Mustiole meritum veneravili poUet
Roseis virgineum croces amore paratum
Guius aule mœnia a fundamentis dicavit
Pristina sublata innovavit potestas
Temporibus D. N. Liutprandi catholico régis
Exactis tribus lustribus et aristis duobus
Arcadi praeoli tempore restituta est aula
Multa per innomerus complexa modico vorsu
Gregorio cristicole complevit iussa mon.
IV.
Eglise cathédrale.
fable de marbre fixée au mor. Ancieiue ioseriplioD en
letures rooges.
t Hanc ecclesiam una cum pavimento
Arjaldus ëps Ûeri jussit. A. D. M
B. hoc tectum novatum.
{Cardinal Mai, p. 83; Gori, t. II, p. 401,
n.3.)
( I ) Hi sunt versus S. Ensenii lU, episcopi Toletani,
Oxsuntque in 1. 1. PP. ToUt.f p. 28« A. M«
DIGTlOMMAmE CHR Î64
CHRONOGRAPHES. (1) Espèces de rébuê,
dont l'art consiste à marquer la date de
quelque événement , ou de la constractioii
(îe quelque édifice en chiffres romains, dési-
gnés jpar des lettres mfljuscules , que Pod
plaçait dans les mots.
On voyait autrefois à Paris le chronogn-
phe suivant sur la i)orte d'entrée de l'hôtel
de Daupbiné, ayant issue dans les rues des
Boucheries et des Quatre-Vents.
BIetà Dejb Gârmji skCsul este paXqYe sIt bmi.
(Ces leures désignent raimée 17.17.)
Sur la maison attenant, appelée 1*^^
royale :
os MaDeàt bâCGho : thoraX bXhaVeUt IgMi.
(Anoée i7«7.)
Dans l'intérieur du susdit hôtel :
EN MuTATA DoMus, CandesGit PiX VbldtI m*
(Année 1716.)
Du côté de la rue des Quatre-Vents , oo
lisait celui-ci :
oMnes poeta DbGbt : neG obeX eXaspebat AtÉaL
(Année 1730.)
(HuRTAUT et Hagnt, Diciionn. de Paru.)
On trouvera quelques chronographes his-
toriques à différents articles de noire DicHmi^
naire. Nous en grouperons ici quelques au-
tres empruntés, comme la plupart des pre-
miers, au Trésor des inscriptions du P. Labbe.
I.
Epitaphe d'Adrien Tumêbe.
QVYM soL aesaVI LYstrat GanGrI IgoeVS oriW
TYrnebVS exhaYsto Ck)rpore fraGtuS ohlU
M. CCCC. LL. X. VV. W. W. W. W. MU.
(Année 1565.)
II.
Epitaphe duprince CharleSffi%s de PUUppeli
FILIYS ante DIeM patries InqYlif t In annos.
M. D. L. w. nui. uu Ex libre L Mttemer
plioseon Ouidij. (Année 1518.)
III.
CATHEBUfiE BARATONIiB.
D. Claudij Le Begue^ apud Biturigas Âduoemi
Regijt charissmœ coniugiSf quœ Penteco^es [em
teriia^ die Maij 13, Aim 4636, cum annes mm
80 expleuisset féliciter migrauit ad Superes.
LVstra bis oGto eXpLens Gatbaris Baratooh Mal*
Yno aG bis seXto soLe reCiepta poLo est
M. CCCC. LL. LL. XX, W. IIU IIU
IV.
Chronographe de Christophe de Thau
par Etienne Robert.
FAtls €k)nC;essit quYa noGle ThYanVs, apaCo.
Tros pYer e Gœlo Mane rYebat aq Yas.
M. ccccc. L. w. w. w. n.
(1) Vou.f aux noms d*ORLÉANS et de Ukvaaif
d'autres epitaphes et épigrapbes avec *caiF de lettrei
et jeux de mots*
ŒK
V.
Bbodn liesse^ poète.
bYS qVinla oGtobrIs sVa fala pereglt
liessVs gralVs Casla LloqVc Clioro.
U CCCC. LL. VV. VV. VV. V. lllll.
VI.
onographes de la composition
du P. Jean Henri Aubry,
Il , GALL1JE ET :iAVARR£ REGIS CHRISTIAN.
Ihronologicus, quo dies mentis et annu$
ejus ortus âesignantur.
I feUciss. au5piciisi7 Sept. 1601.
i 6 ! qVanlls regiio eXoplale loi annos
blls palrlas dlgiiVs obire VlGels.
^Ve iVosLodoICe slbl aiTOgal, orlYs
d Vl VIQes lerqVe qValcrqVc dles.
Aêtrœamque inter^ ne Castior uUus ,
, tê loto luêtior Orbe foret.
ironologici. m. cccc. ll. xx. \v. v\\ w.
w. nui. nui. uni. i.
VII.
nCI BORBONII DYGIS d'aKGHIEN
"IkronotogieuSf quo dies menus et annus
ejus ortus designantur.
iciss. auspiciis 8 die , qui sacer B. Y.
Daiali mense Sept; 16il.
s orerls slgno LoduICe, dleqYe
orllla orlYs lessca Yirgo sYos.
Ills orerls bliiae qVI Ylrglnls aslrls
^Mlna PRhCEPS aVsplCk; qVanlYs cris !
fres Chronologici. M. ccccc. l. vv. vv. \v.
u nin. uni. uni. i.
VIII.
(ANDl BORBOMI PRINGIPIS COT^TII
ïronologicus. Natus est fel. ausp, undec.
• Octob. 16SD. Die Jouis, horaquinla,
YiideCles soL ora ostcndcral : hora
A eral : atqVc lo VI rite slalVla dics.
ilhereas Ycult genllrlCe sYb a Vras
Ts he?(rICo MargarItaqVe satVs.
, Chronol. m. ccccc. l. x. vv. vv. vv. yv.
. nni. nii.
IX.
DEP1GR.VPU1I:;. Cll.\ ^ii6
'' FrVslra. Ipso sponsa est dlgnlor Viia loYe.
Ckar. Chron. u. cccc. ll. xx. vv. vv. vv. vv. vv.
vv. w. vv. iiiii. nui. nui. lui.
A propos des chidres romains quifiguriMit
seuls dans les ehronographcs nous croyons
devoir rapiieler les résultats auxquels est
arrivé M.CnasIes, professeur.d'astronomii; à
racole polytechnique, au sujet des cliifVrcs
arabes (1). Par lîi se trouve résolue Tuiit^
des plus importantes questions qui aient
été discutées parmi les savants. On enseigne
généralement que nos chiiFres et notre sys-
tème de numération nous sont venus \le
l'Inde par les Arabes , et Tlionncur de les
avoir importés en Europe a été attribua' ,
par les uns à Gerbert , qui les aurait appris
des Sarrasins d'Espagne , par les autres à
Fibonacci, mathématicien de Pise, qui , an
commencement du xiir siècle , aurait étudié
les sciences chez les Arabes d'Afrique. En
expliquant le traité de VAbacus de Gerbert ;
m montrant que les règles de calcul don-
nées par cet homme célèbre reposent toutes
sur le principe de la valeur de position des
chiffres, qu'il opérait sur un tableau à co-
lonnes, avec des caractères mobiles ressem-
blant à nos chiO'res arabes, entln, en faisant
connaître plusieurs traités do r^6acu«, com-
posés par uivers auteurs, dans la période de
temps qui s'est écoulée entre Gerbert et
Fibonacci, M.Chaslesa complélementanéanti
les titres du mathématicien pisan à la gloire
d'avoir importé en Europe les chiffres et hi
numération arabes.
Quand à Gerbert, il a certainement connu
et enseigné ces éléments du calcul arithmé-
tique; M. Chasles le démontre jusquàTévi-
dence. Mais avail-il pris cette doctrine chez
les Sarrasins d'Espagne , comme rniririno
Guillaume de Malmesbury, chroniqueur
anglais du xiv siècle? Uicher, contemporain
et ami de Gerbert, ne parle pas de cet em -
prunt ; il se borne h dire nue Gerbert s'était
livré à l'élude de la géométrie, qu'il se ser-
vait, pour ses calculs, d'un tabeau divisé en
vingt-sept colonnes et de chiffres mobiles , et
que ses théories sont exposées dans le traité
uu'il a adressé à l'écolâlre G. C'est l'ouvrage
dont M. Chasles vient de donner le texte, la
traduction et le commentaire, et qu'il a fait
précéder, pour en rendre l'interprétation plus
facile, de 1 analyse, du texte etde la traduction
d'un autre traite de l^Abacus, écrit par un ano-
nyme après répoque où vivait Gerbert, mais
antérieurement au xiir siècle. Nous allons
donner en peu de mots les résultats les plus
mportants du travail de M. Chasles.
Le mot Abacus désiirnait h la fois In
: BORBONIjE DVCIS L0NGAVILLAN£.
féliciter 27 Augusti memis die, an. 1619.
i ol qYanlo deCorarls honore, Yl Cenae
DXqYe dies Yi nllVere tibl.
dYM DEA regaLl de sangYIne nata
llYr, dio qY» pr.e II ore deas.
pater, aLCLIcs, phœbYs pro Yli-frine
[CcriaiK.
DiCTiQ>N. D'Epiï;R\rnii:.
science de Tarithmétique et une espèce de
table avec laquelle on exécutait les calculs ,
soit sur la poussière, soit au moyen d m
chiffres mobiles. Celte table était divisée
en un certain nombre de colonnes vertica-
les, terminées, à leur extrémité supérieure,
par un arc de cercle , sous lequel était fixé
un chiffre romain. C'était Tunité I dans la
(1) Voy. les Comptes rendus des travaux de /Mc%'
demie des sdenres, i^^ô.
9
Î67
CHR
DIGTlONNAlRt;
CHY
première colonne , X dans la seconde co-
lonne (en allant de droite à gauche), C dans
la troisième, M dans lu quatrième, XM dans
la cinquième, CM dans la sixième, et ainsi
de suite ; en un mot le chilfre romain ins-
crit dans le haut de chaque colonne était
précisément lu décuple du chitfre inscrit
dans la coloyinc |>récédcnlc. Ces colonnes
avaient clles-mômes des noms particuliers.
La première se nommait 5m(;ii/an>, colonne
des unités ; la seconde deccnusy colonne des
dizaines; la troisième centenus^ colonne des
centaines ; la quatrième millenns , colonne
des mille, cl ainsi de suite. Les neuf carac-
tères qu*on traçait dans ces colonnes, après
les avoir remplies de poudre , ou qu'on y
pinçait sous la IVtrnie des dés mobiles , res-
semblaient presque tous à nos chiffres ac-
tuels. La valeur de ces caractères variait
suivant la colonne où ils étaient placés; elle
était égale au produit de la valeur propre et
naturf^lle du chiffre, par le nombre romain
inscrit au haut de la colonne. Ainsi 1, 2,
3 9, placés dans la première colorme mar-
quée I, n'avaient que leur valeur absolue;
1, 2, 3 9, pla'jés dans la seconde colonne
mar((uéc X, signifiaient 10, 20, 30.... 90;
la première colonne, restée vide , tenait la
place du zéro. Dans la troisième colonne
marquée C, ils auraient valu 100, 200, 300....
900 ; les deux colonnes restées vides h droite
finsant roflice de deux zéros. Pour écrire
400U9, par exemjjle, deuxcaractères auraient
suili : 9 placé dans la colonne des unités
marquée I , et ii- dans la colonne des dix
mille marquée XM ; entre ces deux colonnes
il y en avait trois autres, cilles des dizaines,
des centaines et des unités , qui restaient
vides, et qui remplaçaient les trois zéros,
11 est imi)Ossible do ne pas reconnaître,
dans ces combinaisons , le principe fonda-
mental de notre arithmétique, d*après lequel
la valeur des chillres s'accroit dans une pro-
gression décu[)le, à mesure ({u'ils avancent
d'un rang vers la gauclie. Mais Gerbcrt , en
donnant des règles qui supposent ce prin-
cipe, en nommant plusieurs fois par leurs
noms de singularis , deccnus , cetUenus , les
colonnes de VAbacus , s'est dispensé de dé-
crire VAbacus lui-môme , et d'erposer le
système de numération. N'est-ce ]ias une
preuve qu'il n'avait inventé ni l'un ni l'au-
tre , et que l'un et l'autre étaient parfaite-
ment connus de ses conten^porains?
D'un autre côté, on trouve les règles de la
numération, telles que nous venons de les
reproduire, formukes dans le premier livre
de la géométrie de Boèce , et expliquées à
l'aide d'une table ({u'il appelle aussi Abacus.
Malheureusement, lescooistes de Boèce, au
lieu de cet Abacus , qu'il avait figuré dans
soi traité de Céoméirie , ont placé la table
de multiplicalion comme sous le nom de
2'able de Pythagore , parce que Boèce donne
aussi ce nom «^ VAbacus, et qu'il en attribue
l'invention à des pythagoriciens. Il y a six
ans que M. Chasles avait aperçu cette er-
reur, et que , remplaçant la table de multi-
plication par un tableau h colonnes vertica-
les, il était parvenu à comprendre le pas-
sage, jusqu'alors inexpliqué, de Boèce» et k
prouver que le mode de numération dont ce
|)hilosophe fait honneur aux pythagoriciens»
est identique avec le système de numéra-
tion actuel. Nos chiffres arabes mêmes, ou
du moins des caractères extrêmement ana-
logues à nos chiffres , existaient du temps
de Boèce, et il les a décrits lui-même.
Kn faisant cette découverte, M • Chasles
affirmait a priori que le traité de VAbacui
par (jerbcrt devait se rapporter ou système
de numération exposé par Boèce , et cette
nroposition a été liiise hors de doute par le .
Mémoire dont nous rendons compte.
^ Il résulte donc des recherches de M. Chas-
les que les expressions de chiffres arabes^
numération arabe, sont inexactes, erronées ;
que nous tenons des Romains et nos chîf>
fres et notre manière d'écrire les nombres;
et que les Romains eux-mêmes les leuaieat
peut-être des Grecs , puisque Boèce en at-
tribue l'invention h des disciples de Pytha-
gore.
Voyez encore dans notre Dictioimmrs
Liège , Orléaiss.
CHYPRE , île de la Méditerranée , dépeu-..
danl de l'empire olloman.
Le recueil de Mgr le cardinal Mai ne ren-
ferme qu'une seule inscription provenant
de celte lie. Elle se trouve dans un iiot près
de Paphos ou Baifo, gravée sur un rocher à
côté d'une image de ^aint. En voici le texte:
sic sic
'ïircp t^xïç TMÏ aoTt/)(aff Ftopyiov vxooûcx. itml x&t^
vi&)v aÙToO TTO.. Muç ÏTwniifijtvtv rèv^cov d.. ri x.<
XOYTC.
(CiiANDLEB. Voyages 9 p. 18, n*15; Cardi'
nul Mai , p. 19.)
Les inscri|>tions du moveuâgesout très-
nombreuses dans cette île , ainsi que les
églises qu'y ont laissées les Français. Nous
ferons connaître ces monuments en repro*'
duisant les rap[)orts où M. de Mas Latrie les
a décrits. Ces rapports adressés à M. le mi-
nistre de riustruclion publique ont paru les
uns dans le recueil des Archives des miuions
scienlifiaues et les autres dans la bibhothè-
que de l'Ecole des chartes.
Publier rapport à AI. le Ministre de Tiiu-
Iruclion publique, par M, de Mas Lairie,
chargé en IS'itG d'une mission en Chypre {\).
Monsieur le iuini5tro,
En me rendant dans l'île de Chypre pour
continuer une étude que j'avais cômmeucéa^
en France sur Tllistoire des Croisades , j(f
ne pouvais croire que tous les monuments
élevés par les Français en ce nays, au moyen
âge, eussent unticM-emeut disparu du ko1i
mais j'étais loin d'espérer qu'il en restât dei
ruines aussi nombreuses et aussi belles que
celles que je reconnus dès mes premières
excursions. A mesure que j'avançai dans le
pays , j'appréciai mieux ses richesses mo-
numentales et j'acquis bicntùl la conviction
(1) Archives dei riirssrfrs seicnhfiques, t. I, p. 80Î
rt stiiv.
cm
'D^EPIGRAPIIIE.
CHY
ttO
de Chypre seule, malgré les ravages
s dont elle a souffert depuis quatre
reoferme encore nulanl de monu-
ntéressanls pour riiistoirc de nos
amants d'outre-iner qu(' la Syrie, et
s que Rhodes, Constantinopic et les
rArchipel réunis. J*ai retrouvé, en
IDS toutes les provinces de l'Ile , à
à Famagouste , h Limassol , h Ca-
, h Poli , etc., dans les montagnes
; de Cérines et du Car)>as , comme
1 pays de Paphos , du mont Olympe
i Ikssôrée, des édilires de la plus
chitecturo gothique , des églises ,
selles , des couvents , des chAteaux
irnos anciens croisés tixés en Orient.
tribuant ces constructions aux Fran-
ne donne rien aux conjectures ni
habilités. Lors môme que le style de
litecture et le mode de leur exécu-
iseraient quelque incertitude sur le
li les a vus s*élover ou la nation qui
lifiés, les armoiries, les tombeaux,
îptions en français qui décorent leurs
qu'on retrouve dans leur enceinte,
ent , sans discussion , leur nationa-
;elquefois môme elles précisent la
leur fondation.
rirai ailleurs , plus au complet , ces
mts divers en stiivant Tordre de
néraire ; je crois préférable , pour
r un aperçu général de leurs formes
rie de leur architecture, de les réu-
Jeux classes , afin do les examiner
e suivant la nature de leur destina-
d'entrer seulement dans quelques
ur les plus importants ou sur ceux
ervenl le mieux les cnractères ori»
les tem|»s de leur construction,
linerai donc aujourd'hui les édifices
s élevés par les Français dans Tile,
t pour d'autres nolicus la description
uments religieux , des tombeaux et
)iries. Je ne rai)|>ellprai pas les évé-
Sui ont rendu célèbres dans This-
hypre quelques-uns des châteaux
jrai à parler , les sièges qu'ils ont
;, les légendes populaires ou les
us certains que les temps nous ont
is sur leur londation , ou les évé-
dignes de mémoire dont ils ont été
e. Les notions de ce genre appar-
à l'histoire, et je me propose seu-
le donner ici une description ar-
que de ces châteaux.
it me borner aux monuments édi-
dant le règne dus princes français ,
rai même qu'un mot des enceintes
ie et de Famagouste, les seules villes
sment fortifiées de Tilc, parce que
Dparts sont d'une date postérieure à
de Tartillerie ou d'une construction
B.
inte de Nicosie , élevée en 1507 par
tiens, forme une étoile régulière du
itions triangulaires , dont les angles
■s sont arrondis. Le mur est bâti
système particulier qui mérite d'être
arrivé à peu près à moitié do sa
hauteur, il est brusquement incliné vers
l'intérieur du la ville, sur les terre-pleins
qui le soutiennent , do nianiùre à présenter
aux projectihis ennemis un angle obtus, dis-
position peut-ùtre habile, mais qui n'a pu
sauver la plaou lors du siège dos Turcs. Il
est vrai que les ingénieurs vénitiens avaient
laissé en dehors des ouvrages , et à une pe-
tite dislance des fossés une suite de rollines
d'où l'on domine toute rencuinte. Ce liou, si
bien disposé pour laltaquo , fut occupé par
les batteries de .Mustaptia , en 1370 , et la
ville fut réduite après un siège de quarante^
cinq jours , malgré sa résistance opiniâ-
tre. Au temiis des Lusignans , une partie
des hauteurs méridionales était renfermée
dans rinlérieur des rem))arts , qui compre-
naient un espace triple de l'étendue actuelle
de la ville. Un contemporain a constaté que
les Vénitiens , pour effectuer leur malheu-
reux projet d'enceinte, avaient détruit, outre
le château royal , quatre-vingts églises ou
couvents, parmi lesquels était le monastère
de Saint- Dominique, de Saint-Denis des
Lusignans.
Les fortifications de Famagouste sont in-
tactes et d'une construction remarquable par
le choix, la taille et l'assemblage des pierres.
Les murs de l'enceinte sont droits et lisses;
ils sont couronnés de créneaux rectangu-
laires et protégeai à leurs angles par des
tours d'une construction semblable h celle
du rempart. Deux portes seulement donnent
accès à l'intérieur : le port de mer, s ouvrant
au sud, et la porte de terre défendue [)ar un
large fossé, un pont-levis, une herse et une
double clôture. Le rempart méridional arrive
au rivage môme , comme dans la ville ac-
tuelle de Gênes , enveloppe complètement la
place de tous cotés et se termine à l'est par
un grand bastion carré. Ces travaux doivent
être de différentes époques. L'histoire de
Chypre nous api^rond (jue Jacques H de
Lusignan répara les anciennes fortifications
de Famagouste ; il est certain aussi que les
Vénitiens y ont élevé ou reAiit quelques ou-
vrages, car on trouve le lion de saint Marc
et les noms des nrovéditeurs Foscarini et
Priuli gravés en plusieurs endroits ; mais le
plan général du renceinte actuelle et la plu-
|)art des constructions existantes doivent
ap)>artenir aux Génois , qui firent de Fama-
gouste, pendant un siècle, leur boulevard
commercial dans les mers de Syrie. Il faut
remarquer, toutefois, que les remparts élevés
dès la fin du xni* siècle par les Lusignans
autour de la ville , avaient la môme dispo-
sition qu'ils ont conservée sous les Génois ,
les Vénitiens et les Turcs , car en 1378, au
rapport d'André Gataro, les galères cata-
lanes ayant forcé la passe du port, arrivèrent
jusqu'au pied de la courtine que baignait la
mer.
A rinlérieur, Famagouste, sauf quelques
édiiices , n'est qu'un amas de ruines et do
décombres ; à la fin du siège de 1571 , qui
dura un an , et le lendemain de la prise ,
elle ne devait pas offrir un aspect plus dé-
solé. Los Turcs n'ont songé qu'à faire quel-
2^1
CHÏ
DICTIONNAIRE
CHT
ques réparations aux remparts, dont ils
gardent rentrée avec une crainte supersti-
tieuse.
Le chAteau de Cérines , si célèbre dans
]*lnstoire des Lusignans , n*esl pas encore un
édifice qu'on puisse considérer comrae ap-
partenant en entier au temps des Français ;
de notables parties ont été reconstruites par
les Vénitiens et appropriées au service de
- l'artillerie. Dans son ensemble, il forme un
grand quadri iatère entouré d*un fossé, flanqué
de deux grosses tours rondes vers la mer et
de» tours carrées vers la terre; le tout d'une
construction aussi belle que celle de Fama-
gouste. Le rempart, haut de plus de ÏO pieds
et large de 12, est partout crénelé. II est percé
au tiers de sa hauteur, et de distance en
distance , de larges embrasures pour le jeu
des canons. Les tours rondes ont plusieurs
étages de bouches à feu , ou du moins de
salies destinées h les recevoir ; il v reste
encore quelques canons de fer rouilles, pro-
venant de labriques turques , et quelques
pi'èces de bronze vénitiennes. On lit sur
Tune de ces dernières : Galeacius Albergeli
me fecU j entre le lion ailé de la République
et récusson du maître fondeur. Les pailies
les plus anciennes de ce château me parais-
sent être les constructions intérieures. Tout
autour d'une esplanade qui occupe le bas
do la forteresse, sont des pièces et des salles
voûtéesservantautrefoisdemagasinsd'armes,
de dépôts de provisions et de logements
pour les soldats. Les fours existent encore :
00 sont de petites constructions isolées et
en forme de ruche. Les a[)partemeDts que
devaient habiter les princes quand ils séjour-
naient dans ce château sont à l'ouest ; quoi-
qu'ils soient aujourd'hui ruinés , on recon-
naît leur ancienne destination aux ornements
des baies et de leurs moulures. Du même
côté est la chapelle , petite nef en ogive ,
tournée vers l'Orient , et aujourd'hui déla-
brée. Trois colonnes de marbre soutiennent
encore la retombée des arcs de la voûte;
leurs chapiteaux, dont le galbeest plus évasé
que celui des chapiteaux antiques , sont or-
nés de grenades et de feuilles de vigne.
Limassol et Paphos possèdent aussi d'an-
ciens châteaux élevés sur le rivage pour
protéger leurs ports. Ils remontent au temps
des Lusignans , ainsi que Tindiquent leurs
baies en ogive ; on sait même que celui de
Limassol a été réédifié par le roi Janus , au
XV' siècle ; mais les créneaux dentelés que
l'on remarque sur leurs murs ont été faus
dans les premiers temps de la conquête otto-
mane; aujourd'hui, tes Turcs les laissent
tomber en ruine. Le consul de France se
trouvant l'année dernière à Paphos avec le
gouverneur, ou voulut tirer le canon du fort
en leur honneur; au premier coup de f('u ,
une partie du rempart lut ébranlée et croula
dans la mer avec sa batterie.
Arrivons aux châteaux qui appartiennent
en entier au temps des Lusignans, et qui
n'ont pu être altérés par des constructions
)>ostérieures, puisque leur démentèlement
ou leur abandon date du commencement de
la domination vénitienne. Les p«uif
sont les châteaux de Dieu-d'Amour
Saint-Hilarion , de Buffavenl ou de la B
de Kantara et de Kolossi.
Ce dernier est une grosse tour isoléf
la campagne; quant aux autres, on n'c
rait pas une idée exacte si on se les i
sentait semblables pour l'ensemble et I
position aux anciens châteaux de Fi
avec leurs fossés , leurs ponts-levis et
corps de liâtisses à grandes façades.
Les Lusignans, en fondant ou plu
reconstruisant les châteaux <le l'île , c
hauteurs de S.'iint-Hitarion, de Buffavi
de Kantara étaient défendues, dès le i
des gouverneurs grecs, pardesfortîfica
les Lusignans ne s'étaient pas proposé
quement d'y construire des demeures i
usage ; ils avaient déjà les palais de N
et de Famagousle , les maisons de plai
de Slrovilo, de Chili, de Cherokidi
Bassilia , qu'ils habitaient quelquefois
trois châteaux , de Saint-Hilarion, de 1
vent et de Kantara, situés dans les mont
du nord de l'Ile, le premier seul étaj
fois un château fort et une résidence rc
quant aux autres, les princes francs ai
eu surtout l'intention d'en faire des
I esses qui pussent leur servir de prisa
dépôt d armes, et de refuge poureux-OD
dans un cas extrême.
On avait à cet effet saisi les poini
plus escarpés de la chaîne de montagne
traverse I île do l'ouest à l'est, entre
machii et le cap Saint-André ; on les
enveloppés de remparts , de pavillons
nelés et d'autres moyens de défense ;
sant et taillant le roc quand il pouvait
lieu de muraille; profitant de toutes les
lies pour y avancer une redoute, de toi
endroits planes pour y asseoir une i
une chapelle ou une lour.à meurtrière
telle sorte que l'ensemble du ch&teau
sentait une réunion de pièces et de cor
logis séparés presque toujours , et ind^
danls les uns des autres , plutôt qu'un
tènie de constructions continu coma
offraient autrefois la Bastille , Coucy , oi
nos jours encore , le château de Vincei
construit dans le même siècle qui a r\
lever la plupart des châteaux de Cb
Cette disposition était foin de nuire à I
fense, car on communiquait d'un bftti
h l'autre par les cours et les rempar
l'aspect général n'en est pas augoui
moins imposant que celui des vieux chà
que nous venons de citer. On n'y reti
pas , il est vrai , leurs belles façades et
grands donjons , mais on est étonné d'j
sélager, jusi^u'aux hauteurs les plusc
pées , au milieu de cyprès et de genévi
de magnifi|ues citernes, des galeries
tenassHS crénelées, d'élégantes chapi
I ou ne peut qu'y admirer l'art avec h
I ingénieur a fait serpenter les rempart
les rochers \es plus abruptes; l'on esK
veillé de voir comment il a pu asseo;
un plan aussi rapide des pavillons , dtt
ridors et des voûtes superposi^es les
CHY
DEPIGRAPHIE.
CHY
Vil
*es9 comment il o nu tHiili<'r de si
)urelies au soiumel de nx'.Iiers h \nc.
sport seul dos mnlériaux h ces élé-
surprenantes a di\ coûter d(^s peines
Un caractère qui distingue enion*
aux de Chypre, et en ijénéral Inutt s
Iructions de l*ile, des construclions
mce, c'est qu^iu lieu des toits aitjus
]ues qui de[»arent (lueliiuefois ces
s , surtout dans* le Nord , elles sont
)Sf en Chypre comme en Syrie, par
asses dont les lignes horizontales
D plus bel eiïet. Ajoutons que dans
rs monuments, principalement dans
lauY , i'oj^ive et lt> plein cintre sont
it employés pour former les arcs des
en que ces châteaux aient été cons-
1 XIII* au XIV siècle, épociuc où To-
miDait presque exclusivement en
l'Amour, dont le nom me paraît être
rupliun d*une autre dénomination
ùenne, est le plus ^rand et le plus
Meau de Chy[)re. C'était le seul des
les Lusignails aimassent à séjourner,
Acile de reconnaître, dans fintérieur
jis enceintes, les piùces(iui servaient
;ion aux princes quand ils venaient
la saison des fortes chaleurs.
est qu*après une marche de trois
îur les flancs de la monlai^ne île Cé-
qu'en fiartant de Fungi Chifllick, à
1 de cette ville , on arrive à la pre-
3rle du château. Klle est aujourd hui
it il n*est pas possible de reconnaître
lit son système de clôture; on voit
m qu'elle n'était protégée à rexlé-
par un fossé , ni par un pont-levis ;
tle entrée , comme les créneaux et
*s du petit )iorch(ï dans lequel elle
iccès, n'était qu'un ouvrage avancé
de défense ù une seconiie |)orte.
îst au fond de ravaîit-LOur.à gauche,
ice au midi ; elle est crénelée.Hsur-
d'un moucharaby de six consoles
re-lobes , construction doit le nom
la forme siMuble avoir été emprunté
France à TOrient, car on en voit de
les aux minarets du Caire, à la for-
de Damas et à Tenceinte de la ville
nortes. La norte, |)eu élevée et en
ntre, était défendue, comme je Tai
les créneaux et les tours latérales;
ersait le rempart et communiquait à
ide cour inclinée sur le |)enchant de
agne. Lors môme que Tennemi eût
forçant ces premiers obstacles , pé-
lans la cour, il n'eût surmonté (jue
idres diiricultés de son entreprise.
es construclions supérieures étaient
:s de telle façon que les défenseurs
3t lancer leurs traits sur lui pendant
lit à gravir , par une montée ardue,
la seconde enceinte, formée de tours
aleries crénelées. Là, en retraite et
se trouve un corridor étroit,défendn
LX portes en o^^ive , qui seules lui
lient d'arriver plus haut , et qui de-
ui opposer une résistance d'aula:it
plus longue, (]u il était oblige de combattre
sur un terrain in^'i^al, pierreux et escarpé.
Aussi voit-on r|ue h; château de Dieu-d A-
mour n'a jamais été pris de vive force : Je
vieux sire de Beyrouth lui-mémo, un des
plus habiles ca|) laines de Chyi^re,* aidé de
tous les hommes d'armes du nays , ne put
en déloger les trouj^es de Frédéric 11 , et les
impériaux l'assiégèrent vainement , après
(qu'une capitulation Teut rendu aux Lhy-
l)riotes.
Quand on a passé le corridor en voûte d'o-
give, on se trouve véritablement dans l'en-
ceinte du château, et au milieu des corps do
bâtiments destinés, soit h la défense, soit h
l'habitation. 11 est impossible do suivre au-
jourd'hui le plan de ces constructions, bou-
leversées par la pioche et la mine, sur un
sol jonché de débris informes ; mais on in-
géra do leur imp<irtance et de leur étendue
fiar ce fait, que j'ai remarqué, malgré les
démolitions elfectuées dans les trois encein-
tes, plus de soixante pièces de diiférente»
dimensions, dont les quatre murs existent
encore. Aussi les Turcs auraient-ils dû ré-
server pour Ci<! seul château la dénomination
|)oétiqne du Yuz bir n\ les cent et une mai-
sons, qu'ils donnent également à Uutlavent
et à K an tara.
Les édifices renfermés dans la deuxième
enceinte s'étendent sur les deux penchants
de la montagne. On neut encore reconnaître
la destination do quelques-unes de ces cons-
tructions. Un grand pavillon h deux étages,
placé hors de la portée des traiis et ouvert
sur la merde Caramanie, devait être une des
parties principales do ra{)j)artement royal.
Il a deux salles de 80 pieds de long sur 20
pieds de large, éclairées chacune |>ar six fe-
nêtres. De son étage inférieur, cm passe sur
une terrasse, d'où un escalier conduit dans
une basse-cour, fermée au nord par un édi-
fice crénelé, de vi'igt |)as do large et renfer-
mant neuf chambres ou magasins. Ce fort
termine ren\;einte vers le nord, côté qui
était suflisamment proté^^é |)ar l'escarpement
eifrayant de la montagne et des rochers sur
le$((ùels il re[)Ose.
A coté de la grande salle est une chapelle,
autrefois probablement un oratoire, dont la
façade olfro encore l'image d'un saint avec
un nimbe peint à frescpie. Un prêtre vient
chaque année, le jour de saint Hilariou, cé-
léSrer la niesse dans ce lieu solitaire. La
chapelle du château n'est pas éloignée et
communique avec le pavillon, quoiqu'elle
en soit détacliée. Des pilastres et des colon-
nes engagées dans le mur soutenaient sa
voûte, aujourd'hui écroulée. Le chevet, tour-
né h l'orient, est terminé on concfuo ou
voûte de four ; h côté sont deux petites ni-
ches ou hémicycles où l'on retrouve, comme
sur les murs, des restes de fresque roujjo et
bleue. L'église était éclairée par deux lenè-
tres gothiques encore intactes, ot par une
troisième baie ouverte h l'instar des iirecsv
au milieu du chevet, comme iiour éclairer le
sanctuaire; elle était précédée d'un porche
175
CllY
DICTIONNAIRE
GHT
m
on pièce couverte qui semble avoir fait par-
tie d'un corridor.
Une troisième enceinte domine toutes les
constructions dont je viens de parler et com-
plète le système de défense du château.
Avant dV arriver, on remarque à droite une
citerne à ciel ouvert d'une construction très-
hardie. Elle est comme scellée aux tlancs du
rocher, qui la ceint de deux édités ; ses murs
▼ers le nord et Test paraissent n'avoir pas
moins de 30 pieds de haut ; ils ont 5 pieds
«l'épaisseur et sont soutenus vers l'oui'Sl par
quatre solides conlre-foits de 1 mètre de
large. A Tintérieur, la citerne est longue de
57 pieds, large de k2. Kn inohlant h la ))orte
de l'enceinte, on aperçoit les traces d'un
escalier qui, à travers les hlocs de pierres
et les genévriers, conduit à un petit fortin
en voûte d'ogive, détaché h l'extrémité des
rochers vers le sud-outsl. Six grandes meur-
trières, pratiquées dans l'épaisseur de ses
xnurs, permettaient de lancer dss traits au
delà des bâtiments et des enceintes jusqu'au
fond des vallons du nord et du sud. Pour
parvenir à la porte donlj*ai parlé, la pente est
encore plus rapide que dans la première cour:
ici le moindre taux pas ferait rouler un homme
dans la citerne ou le précipiterait sur les
rochers. Qu'on son^e a la position d'enne-
mis placés sur ce terrain, et obligés de se
couvrir des traits qui leur étaient lancés des
terrasses supérieures I Biais les assiégeants
n*0Jit dû jamais pénétrer jusqu'à cette hau-
teur.
L'entrée ogivale de l'enceinte est intacte ;
elle a encore les trous par oii Ton passait les
poutres pour consolider la clôture. La porte
s'ouvre sur une grande cour plénière entou-
rée de rochers ou de constructions crénelées,
et fermée h l'ouest par une galerie de trois
étages. Le milieu du bâtiment a été ouvert
par la niine et a croulé au fond des préci-
pices ; mais les grandes ruines qui en res-
tent encore, appuyées sur les hauteurs de
droite et. de gauche, laissent a))précier la
bonne qualité des pierres emnloyées dans la
c!onstruction, leur taille régulière, leur ajus-
tement précis et le soin apporté dans l'orne-
mentation générale de ce beau corps de lo-
gis, qui a dû être habité souvent par les
princes. Sa pièce principale a 20 mètres de
long sur 8 mètres de large ; ses fenêtres sont
divisées en deux baies à plein cintre, au-
dessus desquelles s'ouvrent de petites ar-
cades do trèfles et de quatre-feuilles à jour,
qu'enveloppe me arcade supérieure en ogi-
ve. Des bancs en pierre régnent autour de
ces fenêtres élégantes, d'où la vue s'étend
vers l'ouest sur les riches coteaux de Karava,
de Lapithos, aux magnifiques Jardins de
palmiers et d'orangers d'Acheropiti, de ïre-
mithi, de Vassilia, où le roi Hugues IV<les-
cendait souvent pour s'entretenir avec le
savant Georges LapitIu'S de littérature et de
philoso[)hie.
Au-dessous de celte salle en est une autre
d'égale dimension ; h côté, dans les deux
étages se trouvent, d'autres pièces moins
grandes, scrvanf probablement de chambres
h coucher et dont quelques-unes» compan-
bles aux chambres des maisons de Pompéi,
n'ont pas plu<% de deux fois la grandeur aun
lit. Du côté opposé, vers le sud-est cl sur le
pic dominant toute la montagne, est encore
un autre petit château complet, avec ses rem-
parts, ses meurtrières et ses tourelles. C'é-
tait comme un dernier donjon, un dernier
refuge, ou plutôt ce n'était qu'un belvédère;
car, à ces hauteurs inaccessibles, aue pou-
vait-on craindre derennemi,s'il n'était d^à
maître des cours et des galeries inférieures
du château ? J'ai mesuré la hauteur de ee
point, le plus élevé de la chaîne septentrio-
nale de Tîle, ot jai trouvé, au moyen duba*
romètre Bunten, 709", 7 ou 2,329 pieds. Ce
sont à peu |)rès les deux tiers de la hsulevr
du Vésuve et la moitié du Puy-de-Dôme.
De ce point, la vue est encore nlus étcndoe
que du rem[)art de l'ouest. Elle cmbfeane
vers l'Orient toute la côte de Chypre jus-
qu'au cap Saint-André, où d'abord les regards
se portent sur Kicbini, sur le château delà
Reine et le beau cloître de Lapais, dont je
parFcrai |)lus tard. Vers le sud, une élévation
cache Nicosie et ne laisse apercevoir qu'un
coin de la Messôrée ; mais par-dessus la
montagne, on voit briller la mer de Laraaca
et de Limassol ; au nord, on suit toute II
cdte de Caramanie, et l'on distingue aisé-
ment, vis-à-vis du château de Saint-HilariOD, .
les fortifications de la petite ville d'Anamour, -
qui porta quelque temps, sous le règne des
Lusignans, le pavillon chrétien.
Le château de Buffavenl, appelé aussi cU-
teau de la Reine, est situé à trois lieues nord- -
est de Nicosie, à une heure au nord du con- '
vent de Saint-Jean Chrysoslome. Il est d'ua
accès plus difficile encore que le château di
Saiut-Hilarion, et, comme ce dernier, il n'i
jamais été forcé par l'ennemi. On ne peut
croire qu'il n'y ait eu autrefois une commu-
nication praticable avec le bas de la monta-
gne ; mais les Vénitiens ont dû détruire
toute trace d*escalier, quand ils prirent le
parti de diminuer le nombre des forteresses
de l'Ile et de concentrer leurs garnisons dans
les places maritimes. Aujourd'hui, pour par-
venir à la première porte du château, il faot
s'aider des mains autant nue des pieds dans
un sentier escarpé entre l'es rochers, et as^
surer sa marche aux troncs des cyprès oui
ont poussé dans le roc, si on ne veut rouler
dans les précipices.
En pénétrant dans l'intérieur, on voit que
Bulfavent est construit d'après le même
système queSaipt-Hilarion. Une double en-
ceinte sé|)are le château en deux partiesassex
éloignées l'une de l'autre, et formées chacune
de chambres, do magasins et de forts, com-
muni(piant entre eux ou isolés, suivant l'exi-
gence du terrain. Les constructions princi*
pales se trouvent dans la première enceinte
et sont étngéos sur le penchant du rocher
vers la plaine de Nicosie ; l'enceinte supé^
rieure renferme les derniers donjons, qui
reposent sur les sommets les plus élevés et
dominent au nord et au suJ, depuis Cériiies
et Lapais d'un côlé, jusqu'au muni Olvmpa
CHT
DEPIGRAFHIE.
CHY
«18
lessArée de l*autre. Comme du Laul
rHilarioD cl do Kantara, on voit du
Buffavent la mor et la côte de Cara-
1 nord, la mor d'Egypte au sud. Aussi
ion favorable uvait-clh^ tait choisir ce
pour point d*obsiTvation parles Lu-
qui y avaient établi un guet chargé
ler, par des feux, ra[)prociie des oa-
X gardes do Cérines et do Nicosie.
lies du château lie la Heine, les iK)rtes
en ty paraissent avoir été nrescfue tou-
jive ; ou y reconnaît seulement quel-
iDS cintres, autant (]u*il est possible
er depuis que les pierres de taille qui
it les arcnaes d'entrée ont été descel-
» salles d'habitation ou de dépôt sont
'andes et bien moins nombreuses qu'à
larion ; il n'en reste |)lus que quinze
deux enceintes. Elles sont entières,
urs ont conservé leur toiture en voûte
i rintérieur, en terrasse au dehors,
lelques-unes s'ouvrent des citernes
?eaux profonds, qui ont, à différentes
«détenu des personnages importants.
lit didiciie (le [iréciser la date de la
n de ce cliâteau ; ce qui est certain,
il y avait un fort sur la montagne
ivent dès le xu' siècle, à Tarrivée
de Lusi^nnn, et ce qui parait en-
rs de doute, c'est que l'éilifice ac-
»artieut en entier, sauf peut-être les
ms, au temps des princes français.
sa dénoniination do château de la
il est possible ({u'elle n'ait pas plus
îcle de date et qu'elle provienne de
accréditée par l'ignorance des ca-
le Saiut'JeanChrysustome,quicroient
T l'antique portrait de la reine fonda-
leur monastère et du château voisin.
. lire dans Mnriti et Ali Bey les fabuleu-
itures decette prétendue Veine, simple
e Vénitienne de la noble famille Mo-
! portrait, conservé avec soin derrière
le Saint-Jean Chrvsostoine, est un ex-
celte dame et du jeune Anlonin Moli-
bablement son fils, ainsi que l'indique
scriptioD (1) peinte sur le panneau :
&CHCJC • TIC^. A8
(^IALTTB?) MO lumo
m 8 » MOAINO
ibleau est point sur bois, h fond d'or,
style grec suivi h Venise. 11 repré-
aint Jean l'Aumônier recommandant
erge Antonin et Marie Molino, agc-
s devant elle. L'église du couvent de
. Scuvic- Tnç» ooOXïîf. Tov. ©loO. ^\aùioLÇ^ xov.
li.) HoXtvo. xaî. *Av?ovivov. tgO. ^i/ÎTrrou. Mo).ivo.
^dela senanie de D.cu, Marie de , , , Molino,
min (fils) de Philippe Molinn,
Saint-Jeau-Chrysostomefut peut-étredotéeou
restaurée au têm)is des Vénitiens nar Marit^
de Molino, et le souvenir de cette libéralité,
imparfaitement conservé par le tableau que la
donatrice ou rhégounn>ne fit exécuter à cette
occasion, aura fait croire quelque temps après
que ce portrait rappelait les traits de la fonda-
trice du couvent et du château. Il ne faut pas
plusdecent ans pour accréditer de semblables
erreurs dans un pays où Ton n'écrit presque
jamais, et od les moines ne savent pas lire.
Le château de Kantara est situé à l'orient
de la chaîne des montagnes, dans la province
du Karpas, entre Daulo au nord, et Komake-
bir au sud. Restauré et probablement agrandi
par les premiers Lusignans, il fut rebâti en
partie par Jacques, fils de Jean 11, au xiv* siè-
cleetdémanleléauxv* par les Vénitiens. Quoi-
que la montagne sur laciuello il est situé soit
presque aussi élevée <pie relies de Saint-Hi-
larion et de Bulfavent, ses pointes sont moins
escarpées et le pied du château plus facile-
ment accessible. C'est sans doute h ces con-
ditions moins favorables que la forteresse du
Karpas doit d'avoir été prise plusieurs fois
[lar les ennemis, ({ui n'avaient [m emporter
es châteaux do l'ouest.
Kantara est moins étendu et plus com-
pacte, si l'on peut dire, que ces cierniers. Il
semble que les ingénieurs chargés d'assurer
la défense de ce point, reconnaissant le dan-
ger des pentes praticables qui pouvaient con-
duire à ses pieds du côté du nord et de l'est,
aient doublé la force des murs et les aient
ramassés autour d'un plus petit espace. Deux
grosses tours protègent la porte ouverte
dans l'épaisseur du rempart, et qui commu-
nique a une basse-cour qu'entourent les
corps de bâtiments. Les tours et les courti-
nes du nord ont sauté sous la mine ; les par-
ties conservées enveloppent le haut de la
montagne, en descendant de l'ouest au sud
et à l'est. 11 y a là, comme dans les autres
châteaux, une chapelle, des magasiiis, des ca-
veaux, des citernes, des salles voûtées et pt»r-
cées de meurtrières, (lui ne présentent rien
de particulier après ce que nous avons dit
des châteaux précédents ; j'ai remarqué seu-
lement au rempart de Kantara une disposi-
tion que je n'ai pas retrouvée dans les autres
forts. Vers le sud, loin de la porte d'entrée
et loin de la partie des murs où l'ennemi
devait diriger ses attaques, s'ouvre une po-
terne à l'extrémité d'un couloir étroit que
(>rolége une voûte solide, en descendait vers
les rochers. Cette petite porte, «u'on aurait
pu laisser ou verte sans danger, même pendant
un assaut, car elle donne sur des eswïrpements
à pic, laissait communiquer avec la campagne
quand l'entrée principale était bloquée, et
permettait d'envoyer un émissaire au dehors
dans un moment de danger ou de surprise.
Je dois parler avec quelques détails do la
tour de Kolossi ou du C'o/o*, comme on l'ap-
pelait au tenq>s où elle était le chef-lieu do
la commanderie des Hospitaliers de Chypre.
Les Grecs et les Turcs la désignent sous h;
nom de Coula y dénomination dérivée peut-
être de Colos, et api)liquée aujourd'hui in-
i79
CHY
DICTIONNAIRE
CHY
distincloineiit par les habitants de Tile à tous
les châteaux isoles.
Situe h une lieue de la mer et à égale dis-
t.'ince h peu près de Piskopi et de Zagatzi, le
t^olos domine toute la plame qui s*étend de-
]'uis ces villes jusqu'à Liraassoi ; il peut ôtro
classé, pour son architecture et sa conser-
vation remarquables, parmi les plus beaux
édiQccs français qui aient été construits au
niojen âge et (]ui existent encore aujourd'hui
danslllo. Cest une grosse tour carrée sans
tourelles aux angles, de soixante-cinq pieds
de côté et de quatre-vin|;ts pieds de hauteur
environ, dont Tentréc, située à dix pieds aii-
dessus du sol, est tournée vers la mer; un
pont-levis s'abattait autrefois du seuil h la
terre et livrait passage pour entrer dans la
tour ou pour en sortir. On l'a remplacé de-
puis longtemps par une rampe en maçon-
nerie qui facilite le transport des cotons et
des garances dans ses vastes salles, car le
Goios est heureusement conservé et sert de
magasin h l'une des {rlus riches fermes do
Tile de Chypre. Sous la rampe, s'ouvre une
petite porte voûtée donnant dans un étage
souterrain de trois salles en ogive. Le mur
est, h cet endroit, de neuf pieds d'épaisseur.
Je n'ai pu retrouver les traces de l'ouvrage
avancé qui protégeait sans doute cette fa-
çade du château ; mais à quatre pas en avant
du rempart oriental existe encore un mur
crénelé de trois ou quatre mètres de haut
sur quatre pieds d'épaisseur, relié à la tour
des deux côtés. Ce mur semble aujourd'hui
n'avoir d*autre destination que de protéger
les fenêtres de l'étage inférieur éclairé par
la petite cour; cependant il a, outre sa porto
pnncipale, pratiquée en ogive vers la cam-
pagne , une seconde porte latérale ouverte
dans la clôture que je suppose avoir existé
devant la façade du pont-levis.
La façade méridionale de la tour où est le
pont-levis n'est percée que de deux fenêtres
éclairant le second étage; elle est défendue
à la hauteur de la terrasse et dans l'axe de
la porto qu'elle surmonte, d'un moucharaby
è cinq consoles, assez semblable aux mou-
charabys du château de Saint-Hilarion, mais
d'un style moins sévère; ses consoles sont
formées de trois contre-lobes en retraite, et
les parties vides séparant les consoles sont
découpées en lobes que surmonte une ar-
cade ogivale. La façade orientale est décorée
de quatre écussons en marbre blanc, incrus-
tés dans une grande croix à branches égales,
ancienne forme de la croix de l'ordre de
l'Hôpital. Au centre de ces emblèmes est
l'écu royal des Lusignans, car les propriétés
des Hospitali(îrs, en Chypre, étaient toujours
subordonnées au souverain domaine du roi.
L'écu écartelé de la croix de Jérusalem, du
lion sur champ burelé des Lusignans, du
lion d'Arménie et du lion de (Chypre, ne peut
être antérieur h Taniiée 1393, époque de la
réunion des trois couronnes dans les armes
de la maison de Chypre. Mais celte circons-
tance ne préjuge en rien l'Age de la tour, qui
est probablement bien plus ancienne que tes
nrmoirirs dont elle est aujourd'hui décorée.
Le bras gauche, le bras droit et le croisilloo
inférieur de la grande croix Ggurée sur b
façade renferment d'autres écussons de .plus
))clite dimension que l'écu royal. Le premier
écu est écartelé au premier et au quatrième
quartier de la croix de l'ordre de l'Hôpital,
disposition qui indique toujours les armoi-
ries d'un grand maître ; au deuxième et au
troisième d'une fasce, emblème héraldique
d'Antoine Fluvian, élevé au magistère en
1^21, et de Jean de Lastic, nommé pour le
remplac:^rà sa mort, en 15^37. L'autre éca«
écartelé comme le précédent au premier ei
au quatrième canton de la. croix Je l'ordre,
appartient h Jacjjnes de Mîlli, grand matlre
de 1V5V à IVOl, dont il porte la flamme en
chef des deuxième et troisième quartiers (IJ.
Les façades du nord et de l'ouest sont per-
cées de fenêtres au premier et au deuxième
étage; aux mêmes plans, deux constructions
saillantes servant de latrines s'avancent hors
du mur par deux consoles en encorbelle-
ment. Le côté nord est percé en outre, àboit
pieds h peu près au-dessus du soi, de trois
ouvertures étroites donnant jour dans l'étage
souterrain. Un moucharaby de trois consoles^
desservi. par la terrasse, défend l'approche
de ces fenêtres et de tout le rempart septen-
trional.
Entrons maintenant dans l'intérieur du
chûteau. Il est divisé en deux étages, sans
compter les basses fosses. L'aire du'premier
est un peu inférieure au seuil de Ja porte
d'entrée; le second est recouvert par la ter-
rasse.
Le premier étage, à la hauteur de la rampe,
est divisé en deux grandes salles : celle de
gauche est subdivisée en deux pièces voû-
tées et en ogive. Dans celle de droite, une
trappe mobile, ouverte sur les salles infé-
rieures, permettait de communiquer avee
elles quand la porte extérieure était marée.
Ces salles , au nombre de trois, voûtées en
ogive et moins hautes que les autres, étaient
sans doute destinées aux mag^asins et an
cuisines. Les chevaliersde service se tenaient
sur la terrasse et dans les pièces du rez-de-
chaussée ; l'appartement supérieur était ré-
servé au capitaine de la tour ou au comman-
deur de Chypre, quand il venait résider à
Kolossi. Un escalier à vis de trente-quatre
marches, pris en partie dans l'éjuiisseur de
mur, en partie sur le pallier, conduit àxet
étage ; il n'est compose que de deux gran-
des salles de vingt mètres de long sur dix
mètres de large ; le mur de refend qui sé-
pare ces chaud)res est ouvert aux deux ex-
trémités de deux portes en ogive ; au centrai
deux larges cheminées, qui devaient servir
rarement. Quatre fenêtres eu plein cintre
surbaissé sont pratiquées dans Tépaisseor
du mur, qui est ici de cinq ou six pieds ; leur
embrasure retient des sièges en pierre sur
ses trois côtés.
L'escalier continue au-dessus de cet étage
(1) J'ignore il quel digiiitaîre appirienaîi l*éca de
rroisillon vertical dont les quatre caillons offrent niM
flcui' d« li«.
CHY
D^EPICRAPHIE.
cnv
nduit sur la terrasse , en déboucnanl
un lanlernon h toit plat. Arrivé )è, on
mTesur une belle plntc-forme de vingt
is carrés, autour de ]a(|uolle rùgne un
et de deux pieds et demi de haut, garni
»oeaux rectangulaires, qui doublent son
ioo. Des, meurtrières vcrlicales et on
isure sont ménagées au fonJ de chaque
SIeine. Les merlons sont assez rnp-
les uns des autres ; mais h certaines
ces se trouvent des espaces plus grands
rvaient sans doute à la manœuvre des
s machines de guerre. Aux côtés ni»
du nord, on voit les ouvoitures des
moucharabys ; au contre, ini grand
frculaire divisé par un mur est la dou-
sue des cheminées de raf)partement
pal. A l'angle nord-ouest, vis-è-vis l'es-
devait s'élever aulrotbis un petit jm*
dont on reconnaît rassietto, ot qui
< soit de lion d'observation, soit d'abri
me cloche. Ce signal était souvent em-
dans les châteaux pour donner Tévoil
>Idats des piècos inférieures, et peut-
D existait-il un semblable au Colos ;
es gardes de la tour avaient un autre
1 de communication entre ses divers
: cVst un conduit d*un j*ied de Jar-
l de huit pouces d'ouverture, dont on
qjue Torilice sur la façade ouest de la
se, et qui se prolonge jusqu'au plan du
evis, en s*ouvrant aussi sur Télage du
audeur. Ce canal étroit n'avait, sans
d*au(rc destination que de donner pas-
la voix d'un étage a Tautre. Il a dû
plus d'une fois à signaler rapproche
isseaux catalans, génois ou égyptiens,
nrent si souvent désoler do leurs in-
DS les riches cami)agnes dos pays de
sol et de Paphos, sous le règne dos
seurs de Pierre J", le vainqueur d'A-
Irie et de Salalieh.
orne à ces détails ce que j*avais à dire
âteaux francs, dont il reste de grandes
en Chypre. Il en est plusieurs autres
importants et moins bien conservés
lax qui viennent de nous occuper. 11
de les citer; ce sont : Castria , château
impliers, sur un rocher peu élevé, au
la c6te méridionale de Cnrpas, entiè-
t ruiné ; Chity , maison de plaisance
isignans, h deux lieues de Larnaca, où
ivent des portes en ogive donnant ac-
QS une cour, et de grandes citernes si-
autrefois au milieu de jarJins ; Pota-
hAteau royal dont il reste quelques
18 près du village de ce nom et sur la
I de Jalia, au nord-est de Dali ; Sigouri,
]lbflteau-Franc , sur le Pidia, construit
roi Jacques l" pour tenir les Génois
lec dans Famagouste, ot démoli par
aitiens; eMfin, Cherokidia, au bas du
ainsi nommé, dans le Masoto.
eroicr château, après avoir ap))artenu
impliers, puis aux Hospitaliers, était
riété des Lusignans dans le xv' siècle*
narqué dans les ruines qui en restent
ranues salles h doux étages dont les
s inférieures sont en baies rectangu-
laires et au second étage en plein cintre ,
tandis q[ue la porte d*entrée est gothique.
L'emploi simultané de ces dilférentes formes
de baies apparli(*nt généralement aux cons-
tructions du XIII' siècle. 11 est certain d'ail-
leurs par l'histoire que le chAteau de Che-
rokidia remonte aux premiers Lusignans,
puisqu'il existait di\jà au commencement du
XIV* siècle et que, détruit au xv* par les
Egyptiens, il fut laissé en ruine par les pro-
véditenrs de Venise.
A côté des trois salles, dont la toiture
n]existe plus aujourd'hui, est une grande
pièce voûtée en ogive, qui est peut-être la
jirison où une partie des Templiers furent
incarcérés Tan 1307, par suite des ordres
venus de la cour d'Avignon, qui projetait,
dès cette époque, la su|)pression de cet Or-
dre ambitieux. Non loin du chÂtoau et dans
les dépendances probables de ses anciens
janHns, on voit encore une église, petit
vaisseau latin, recouvert aujourd'hui de fres-
ques grecques. Quoique éloignée du village
et presque abandonnée, cell»' chapelle, an-
pelée Panaia ton Kampou, Notre-Dame du
Champ, est bien connue des paysans des en-
virons, qui viennent souvent y brûler des
cierges devant une image de la Vierge. Kam-
po5 désigne en Chypre tout terrain plainier;
mais serait-ce faire une conjecture trop ha-
sardée que de voir conservé dans Ja déno-
mination particul'ère de Toraloire de Chero-
kidia le souvenir du sanglant combat de
H:>6, qui coûta la vie h tant de seigneurs
chypriotes, à tant de chevaliers français ve-
nus pour combattre les Mameloucs , et qui
se termina par la prise du roi Janus lui-
môme? Kendu h la liberté et revenu du Caire,
le roi n'aurnit-il |)as voulu honorer la mé-
moire de ses fidèles compagnons d*armes, et
marquer le lieu oi!i il avait été fait prison-
nier, en y élevant une chanolle sous l'invo-
cation de Notru-Dame du Champ de bataille?
Les châteaux forts dont je viens de parler
appartenaient tous au riomaine de la cou-
ronne ou aux ordres religieux; on en cher-
cherait vainement en Chypre qui eussent
été la propriété particulière de simples feu-
dataires, comme il y en avait au moyen âge
un si grand nombre en Europe et même en
Syrie. La diûérence de la situation et des
institutions politiques de ces pays explique
la différence que l'on remarque dans les
usages féodaux.
En France, comme dans le reste de l'Eu-
rope, aux XI* et XII* siècles, les hommes no-
bles transformèrent leurs habitations en for-
teresses, non pas seulement dans des vues
d'indéf-endance, mais par le besoin urgent
d'assurer leur défense personnelle au milieu
du trouble général et de l'aifaiblissement du
pouvoir souverain. En Syrie l'action de la
royauté, quoique plus forte qu'en Europe au
xii« siècle, était cependant affaiblie encore
par les privilèges des grands vassaux que les
Assises avaient sanctionnés en môme temps
et aussi expressément que les droits de la
royauté; il y avait de plus en Syrie la né-
cessité de fortifier sur tous les points un pays
^B85
CHV
DICTION NAIKE
CHT
snns cesse ouvert aux adressions do Ten-
nenii. De le, le grand nombre de forteresses
ap|)artonai)i au roi , aux ordres religieux et
aux .«cigneurs, qui se trouvaient dans les
principautés de Jérusalem , de Tripoli et
d'Antioche.Riendftsembl«l)len'existaenChy-
pre sous les Lusignans, ni dans la condition
sociale ni dans la léj^^islalion. La mor qui en-
vironne le pays lui donna plus de sécurité;
et dès Torigine de rétablissement qu'y fon-
deront les Lfîlins au xir siècle, la royauté
y fut plus puissante qu'elle no l'avait été en
France et en Syrie defiuis deux siècles.
Toute autorité individuelle autre que celle
du roi fut anéantie par le consentement des
hommes liges et par le contrat qui les liait
au souverain, dont ils tenaient toutes leurs
propriétés. Aussi n'y eut-il jamais dins le
royaume des Lusignans ni grands fiefs de la
couronne, ni seigneuries indépendantes, ni
guerres privéï'S ; et par suite i-l n'y eut ja-
mais d'autres fortifications, outre les chft-
teaux des contoralions militaires, sur les-
quelles le roi avait encore autorité, que
celles qui appartenaient à la c(»mmunauté
des hommes liges, ou plutôt au roi, seul
chef et détenseur de cette communauté. Le
chevalier chypriote ne pouvait élever de for-
tifications sur sa seigneurie, comme le che-
valier de Syrie, parce que, seule, la haute
cour présidée par le roi ou son lieutenant,
pourvoyait aux moyens de défense du
royaume ; il n'avait pas à se prémunir con*
tre les attaques de son voisin, comme le sei-
f^neur de France, parce que le roi était tou-
)Ours prêt et toujours assez fort pour le dé-
lendre et punir son agresseur.
Aussi, retrouve-t-on très-peu d'anciennes
demeuresseigneuriales en Chypre, parce que,
moins fortes que des châteaux, elles ont été
plus facilement démolies par les habitants
des villages voisins, qui s'y sont ai)provi-
sionnés de matériaux nour bâtir leurs mai-
sons. Les ruines de celles que j*ai reconnues
à Pyrgos et dans le Karpas semblent avoir
appartenu à des habitations élégantes , vas-
tes, solides même, mais qui n'avaient au-
cune ressemblance avec les forts châteaux
élevés par les barons de la Bretagne, de la
Bourgogne , de la Picardie ou de l'Ile-de
France. •
Je consacrerai un prochain rapport à la
description des principales églises gothiques
?ue possède encore Tile de Chypre. Cette
tude me fournira l'occasion de signaler,
plus à propos qu'il n'était possible de Te faire
en traitant des constructions militaires, les
caractères particuliers à l'architecture chy-
priote pendant le règne dos princes français,
leurs rapports et leurs difTérences avec les
systèmes d'architecture suivis en France aux
mêmes époques.
J'ai l'honneur d'être avec un profond res-
pect etc. L. DE Mis Latrie.
Seoond m apport adrené à U, le minîjli
rinstruction publique, par M, de M^t
trie^ chargé en 18M d'une mî$sion en Chi
Paris, le 30 juîllel 1841
Monsieur le Ministre,
Je vais décrire aussi exactement que
sible, dans celte nouvelle lettre, les édi
religieux élevés par les Français en Cbj
sous le règne des Lusignans. Je ne par
que des monuments conservés en entiei
qu'«^ nous, ou dont il reste d'assez gra
ruines pour que nous puissions en rc
naître le plan général , en apprécier H
mentntion, et déterminer, au moins app
mativent, l'éimque de leur conslructio
signalerai, h la fin de ma notice, les rap
nombreux de ces édifices avec les e{
gothiques de France, et j'essaierai di
trouver les causes qui ont amené quel
diiférences caractéristiques entre leurs
tèmes d'architecture.
Pour mettre de l'ordre dans cette def
tion, quelquefois minutieuse, et éviti
même temps des longueurs ou des r^
tiens, j'indiquerai d'avance les division
je vais suivre. Je m'occuperai d*aborc
églises de Nicosie, puis de celles de F
f;ouste, de Paphos, de Limassol, on de
ieu de l'abbaye de Lapaïs.
NICOSIE.
Mosquée de Salnie-Sophlc. (Ancieooe cttliMn
D'anciennes chroniques indiquent
réglisedeSainte-Sophie, commencée en
sous le règne de Henri P' de Lusignan
l'archevêque Albert, fut terminée en
sous Henri 1", par l'archevêque Eust
Le plan de l'église, l'ensemble de son i
lecture et de son ornementation répoi
parfaitement à ces dates, car Sainte-St
de Nicosie est une église gothique de
ogival élancé; ses [)ortails, ses fenêtra
meneaux, ses feuillages portent tous
preinte do cette sévérité régulière et de
simplicité élégante qui appartiennent er
[)re aux monuments du xui* siècle. Tel
a Sainte-Chapelle de Paris, à iaquel
peut comparer la cathédrale de Nicosi
tenant compte de l'élévation plus çraoi
la première église et des autres diffén
de détail que la description fera conn
Sainte-Sophie de Nicosie ne ressembi
rien ni à la basilique de Constantin, ni
cune autre église de style grec. N'em|
tant aucun des éléments de son pian i
sa décoration au goût byzantin, elle es
tée une église essentiellement franqi
gothique. Semblable, par sa disposîtio
nérale, aux églises de la première muil
xiii* siècle, elle forme une belle nef c
rallélogramme, terminée par un hém»
à laquelle des transsepts construits an
de sa longueur donnent la figure d'une
latine. Elle a ^0 mètres à sa laçade et 7
très ou 200 pieds de profondeur hors <
vre.
L'église est précédée d'une cour don
trée gothique, décorée dans le slyle g<
de l'édifice, mais construite peut-Atre
CHY
D£PiGRAi>Hl£.
CHY
186
siècle, élail suniiontëe (]*écussons
par les Tiirs ou par les Vénitiens.
redela cour, est aujourd'hui lc«ffr(7«
Qusulnians l'ont leurs nblulions avant
dans la mosquée pour la prière.
ataine est abritée d*un pavillon que
lent des colonnes du marhre ; non
Ik se trouvent des blocs en granit
\ mètres de rirconfï^rence, i)rovenant
sroent de Sainte-Sophie > peut-ôlre
tl ou de la chaire.
la cour et avant lo portail de Téglise,
larvis formé, non pas du retrait en
ire des baies du portail comme dans
klrales de France, mais bien d'un
e, ou plutôt d*un porche véritable,
façade et ses portes fiar(iculières.
s dés conciles de Nicosie fourniront
9 quelque lumière sur la destination
»rcne, que Ton retrouve dans la plu-
églises franquesde Tlle. On ne peut
i*il fût encore destiné, conune dans
Live Eglise» à renfermer les pénilenis
leuir séparés de l'assemblée des 11-
3ut en les mettant h couvert des
. de lair; mais il n*en mérite pas
e Gxer notre attention, en raison de
silion et de la rareté de construc-
nblebles en France au xiii' siècle.
é est divisé en trois aires d'inégale
» les parties latérales qui correspon-
X bas côtés s'élcvapt au-dessus de
qui accède à la nef centrale. Cette
:e de niveau existe aussi dans Tin*
ie réglise. Aux trois aires corros-
trois voûtes dont les nervures se
séparément. Deux grandes tours
terminent le porche au nord et au
3S sont jierrées dn deux portes vis-à-
îDtrées collatérales. Dans le milieu
même un portail , qui répond de
l'entrée priiicipale de la nef.
cette façade est d'une grande sim-
mais les arôles de ses tours et de ses
sont si pures, les tores et les ner-
) ses baies sont si nets, les rares
s qui les décorent si vivement sculp-
ta ne remarque pas trop la nudité
smentalion, quand on n*a pas encore
fade intérieure.
rtail et les portes latérales du [lorcho
mes de colonnettes en retraite les
is les autres, surmontées d*un mince
u réduit presque à un tailloir, et qui
la hauteur des feuilh^s de rose ou
chesde fougère qui le déer»rent. Des
is, formant les arehivollcs, retom-
nombre égal aux colonnettes sur
dteaux. Les deux grandes fenêtres
8 sont pareilles dans leur disposi-
urs baies, o^^ivales coinine toutes les
sont divisées en deux arcades par
eaux à colonnettes ; les arcades sont
ss par des découpuns trilobées; en-
ympan de ces briies est formé de
i ou de lobes, ciigendrés toujours
arcs de cercle , autant de caractères
k rarcbileclure du xin' siècle. Outre
entrées de la façade, le porche a
deux portes latérales ouvertes au nord et au
sud, entre les tours carrées et les tours ron-
des sur lesquelles sont les minarets, dont je
parlerai plus loin. Los tours sont terminées
a leurs angles par 6es tourelles carrées et
saillantes, bordées elIes-mC^mes dans toute
leur hauteur par une nervure prismatique^
le faîtage est d'un joli etl'el. C'est ur.e Irise
de grosses feuilles rap[)rocht'es en bouquet
qui se détachent au soumiel des tours et cou*
ronnent très-élégamment chacune de leurs
faces, en leur dormant h l'extrémité une
forme légèrement évasée.
Au-dessus des archivoltes s'élève un fron-
ton dont les cotés sont décorés, jus(|u*au
sommet, de bourgeons nettement détachés de
la pierre. Dans ie tymfian des trois frontons
et au-dessus des archivoltes, on distinguo
encore la trace d*anciens écussons.
Le haut de la tour du sud, le haut du
fronton central, ainsi que le sommet d*un
second fro'ilon en ogive qui surmontait le
premier» n'existent plus. Celle partie de fé-
dilico fut renversée par un tremblement do
terre vers Tan 1V91, et Topinion publique,
peu favorable en Chypre au sénat de Venise,
ne manqua pas d'atiribuer cette fatalité aux
voies criminelles qui avaient fait passer Tilo
sous la domination de Saint-Marc, en mettant
tin à la race des Lusignans. Les Turcs ont
construit à côté, au-dessus des tours rondes,
les minarets qui leur étaient indispensables
pour faire une mosquée de Sainte-Sophie,
mais ils n'ont eu souci de relever les fron-
tons.
A six mètres à fieuprès des portails est la
façade intérieure de I église, construite en-
tièrement en marbre blanc et d'une ornemen-
tation plus riche que relie du dehors. Ses
trois portes s'ouvrent en face des premières,
en donnant accès dans la nef et les deux
collatéraux. Celle du milieu, divisée en deux
baies et d'une dimension double des autres,
a été totalement endommagée dans le haut,
j'ignore par quel accident et h quelle époque;
on la restaurée depuis avec des [lierres et
du plâtre, en conservant la forme ogivale de
ses arcades primitives, mais sans reproduire
leurs anciens ornements. Klle est reculée,
comme les fiortes latérales, au fond d'une
embrasure formée par la retraite des colon-
nettes, et sa décoration ne devait pas différer
des autres. £n décrivant un des portails laté-
raux, nous les connaîtrons donc à peu près
tous les trois.
Les arcades su|)érieures des portes sont
toutes ogivales, mais la baie centrale que
ferment les battants est ouverte en plein
cuitre surbaissé, dans une baie supérieure
ligurant un carré long. Un cordon de roses
en relief encadre ce parallélogramme. A ses
côtés, de droite et de g.niche, au lieu des
colonnettes en retraite qui supportent dans
le porche la retombée des archivoltes, on a
simulé, sans les prolonger jusqu'au sol, deux
baies de plein cintre dont les arcs sont or-
nés de feuilles. L'intrados des baies est
découpé en trèiles, et semble former un dais
sous lequel on |»ourrait croire qu'étaient pla*
S87
Cil Y
DlGTlOxNiNAlRE
CHY
cées autrefois des statues de petite dimen-
sion. Je ne pense pas toutefois que cet orne-
ment y ait jamais figuré. Les arcades n'ont
pas le relief d'une niche; leur base est incli-
née et ne forme pas console.
Au-d(*ssus de ce premier étage se déve-
loppent le tympan et rarchivollc. Une arca-
turc de neuf petites niches sans profondeur,
couronnées de frontons aigus ornés de bour-
geons, forme le linteau de la porte carrée, et
occupe une grande partie du tympan. Le haut
des niches est trilobé comme celles où l'on
voit souvent des slatuos. Jci, cependant, ces
arcatures notaient, sans doute qu un motif
d'ornementation. L'archivolte qui recouvre
tout ce travail est divisée en c|uatre cercles
par des tores unis, pou volumineux et dis-
posés en retraite régulière les uns au-dessous
dés autres. Chacune de ces archivoltes secon-
daires repose sur une large feuille détachée
de la pierre qui la soutient comme une con-
sole ou une conque. Ces feuilles, assez sem-
blables aux grandes mauves, me paraissent
a'p))artenir à la colocase , plante farineuse
très-commune en Chypre. Los canaux et les
bandeaux compris dans les arcades entre les
tores sont décorés, h l'intérieur, de cordons
de fleurs en relief. Mais Tart du xiii* siècle
était sévère et n'admettait pas cette variété
capricieuse qui amena la confusion des règles
et du goût aux siècles postérieurs. Alors,
tout était prévu, rien ne devait être hors de
sa place; et l'aspect de Tensemble, raaljjré
sa régularité symétrique, n'en étaitpas moms
gracieux. La première arcade des portes est
uniquement composée de filets prismatiques
et de tores déliés (pii circonscrivent les au-
tres arcs ; la deuxième est ornée de quatre
feuilles ; la troisième est formée de corolles
à pétales lancéolées, qu'on est convenu d'ap-
peler des violellos; la quatrième est une
tresse exclusivement composée de roses.
L'ornementation va toujours en s'enrichis-
sant de la circonférence au centre, qui oiTre
le travail le plus recherché et le plus fini;
dans la môme pensée, le portail intérieur
est plus orné que celui du dehors.
Trois seules statues paraissent avoir dé-
coré celte façade. Elles étaient placées aux
deux côtés. et au centre de la grande;porle,
entre les deux ballants, sous des abris sculp-
tés qui existent encore. Les deux premières
niches pouvaient recevoir des statues de
grandeur naturelle qui reposaient sur locha-
j)ileau d'une demi-colonne formant piédes-
tal; celle du milieu était plus grande que les
autres et était adossée au pilier central dis-
posé en niche et surmonté d'un dais. Il ne
faut accuser que les Turcs d'avoir fait dis-
paraître ces statues; car le Coran, ou ses
commentateurs, ne permettent pas aux Sun-
nites de conserver dans leurs mosquées des
représentations humaines, que les Persans
au contraire, et tous les musulmans, em-
ploient aussi souvent que nous dans leur
ornementation. C'est à cette interprétation
fâcheuse du Coran chez les musulmans sun-
nites #jue l'on doit attribuer la dégradation
d'un 51 grand nombre de monuments do l'an-
tiquité et du moyen Age, dans tous les
où ont dominé les sectateurs d'Aboab
depuis Constantinople et la Syrie josi
Andalousie.
Dans son ensemble, Sainte-Sophie d
cosieprésente un long vaisseau ainsi dis|
le porche, que termine en aviint la loa
rée, en arrière de la tour ronde; le >
central divisé en quatre travées à feu
élancées, et coupé en deux étages par
vation des murs de la nef du roiJiea
transsepts peu saillants et arrêtés au pn
étage; une cinquième travée au deil
transsepts, et vis-à-vis du chœttr^ enfin,
side, (pii est, comme la nef, éperonni
contrc-forls et percée de longues fen<
Au-dessus des collatéraux , tout auto
l'église, règne une première terrasse
de dix [)ieils: plus haut, une seconde |
forme se prolonge sur toute la oef cer
et termine l'édilice.
Nous connaissons la tour carrée qui f
dans la façade du porche. La tour n
occupée dans toute sa hauteur par uU
lier h vis, est h cinq étages dessinés i
rieurement par de gros tores. Elle fait
lie de l'ancienne construction de Yéd
mais elle s'arrêtait autrefois à la hautec
la tour carrée et de la grande terrasse. 1
être les cloches étaient-elles dans ce dei
tambour, qui dépasse de trois ou qi
mètres la pIate-(orme, et qui, libre dm
première destination du monument, est
jourd'hui rempli par la* continuation de
calier à vis. Au-dessus des tours rai
déjà très-elevées, les Turcs ont bAti en
deux minarets de quarante ou cinqu
pieds de haut, qui dominent les minare
toutes les autres mosquées et la ville eot
ils ont une galerie aux deux tiers de
élévation, et la flèche qui les termin
surmontée d'un croissant. Ils sont en p
lisse sans ornements : leur galerie mAo)
porte aucune moulure. Les minaret
Chypre sont tous dans le même style
n'ont rien de remarquable que leur éti
circonférence (six mètres h peu près] et
élévation. Ils ne ressemblent pas aux le
beffrois des mosquées de Ssyriet cb*
d'un toit conique, où le muezzim trouv
large abri contre l'ardeur du soleil ; ;
aussi combien ils diffèrent de ces élégi
tourelles des mosquées de Damas et
Caire, dont les surfaces, ciselées coiDn
fût d'une colonne byzantine » sont anm
de gahrries , semblables à des corbeille
feuillages.
Entre la tour du minaret et la tour ci
s'ouvre une porte ogivale surmontée
fronton aigu, au-dessous duauel élaien)
trefois trois écussons, probablement
armes des Lusignans, comme ceux d
façade principale et de la porte de la c
Les fenêtres des travées sont semblab
celles des tours dans leur réseau, leurfi
générale est on ogive élancée. Les coi
forts, épais pilastres comme ceuxdela S«
Chapelle de Paris, adhèrent aux murs i
rieurs de l'église, qu'ils soutiennent, c
CHT
DEPIGRAPIHi:.
rilT
S90
en quatre étages par autant de lar-
1 retraite. Arrivés à la hauteur de la
e terrasse , ils s*appuient .sur les
bris des murs e^lériours de ]a nef,
luent à s*élever en dépassant un peu
ude laplate-fornie supérieun»; leurs
liants reposent sur la terrasse circu-
r trois arcs d*iiiégole linuleur, sous
; on peut faire le tour de l'église.
ius s'élève un second éta:j;e d*arcades
9-dG-bœuf, qui se termine souvent
escalier de deux pieds, dan^'ereux
pour arriver aux combles de Té-
la troisième travée, à f)ou près à moi-
;ueur de rédillce, s'ouvrent <leux
onnant accès dans les bas cotés du
du sud. Celle de la façade septou-
parait avoir été refaite vers le corn-
ent du XV* siècle ; elle est ornée do
Lies supportant des chapiteaux de
!S et d'animaux divers au milieu des-
n reconnaît très-bien le caméléon,
de lézard à grosse tète et à longue
Tort répandu dans Tile.
i de cette poite sont deux chapelles,
e du XIV" siècle et en dehors du plan
de Téglise. Leur exiguité, bien plus
r éioignemenl du clidur, ne peut
re de croire qu'elles aient servi de
>, à moins, ce qui ne me [laraît pas
e» que des dépenJances plus coiisi-
Sy détruites aujourd'hui, n'aient été
s rattachées à ces édicules. 11 serait
» qu'une branche du transsept, sépa-
a nef par un mur de refend que les
uront fait disparaître, ait été ancien-
destinée à la sacristie ; j^aimorais
voir pourtant le sacrariuin dans une
èce ué()endanle de la même fa(;ade,
lus éloignée encore des tran:>septs
porte d entréyfs quoique cette salle
lisse toujours bien insudisante jKiur
ise cathédrale où les rois étaient cou-
où ofliciait un ar(*he\è(jue ({ui était
légat né du Saint-Siège en Orient, et
il la prérogative de porter les vèle-
te pourpre comme les cardinaux. J*y
:)urtant une cavité cachée [)ar la ma-
e où Ton a, m'a:t-on dit, trouvé des
irécieux depuis rétablissement des
!ans le pays.
ranssepts sont terminés à leur angle
ir» c*est-h-dJre a celui (]ui est le plus
hé du [>orchc par une tour en hexa-
l'angle supérieur, par une tour carrée
jp moins ornée (]ue celle du portail.
a six faces servant de cage â un es-
yis, est surmontée d'un lanternon,
duquel commence la rampe en d(;grés
des arcs-boutants qui atteignent la
rme supérieure. Le milieu des trans-
ait autrefois occupé pai une grande
nt on ne distingue aujourdMiui que
nférence. L'intérieur a été rempli de
depuis que régiise est devenue une
iOy et les Turcs ont pratiqué au mi-
B baie en ogive dans le goût maures-
Le chevet, tourné vers l'orient, est un
hémicycle dont les extrémités s'apnuient sur
d«îux gros contre-forts semi-circulaires. En-
tre cesdeux demi-tours, l'abside est soutenue
par six autres contre-forts (multiplicité qui
nuit au cou|) d'œil) , divisés en étages par
dos larmiers ornés do moulures. La frise qui
termine carrément les conlre-forts h la hau-
teur de la (uemière terrasse est découpée en
oves de goût anti((ue. Vers le bas des pilas-
tres, h la naissance «lu dernier ressaut, un
bouquet de llcurs et de fruits se détricho de
la pierre en |)lfin relief. Le contre-fort le
plus voisin de la demi-tourrlle du midi est
élnyé par un grand arc-boulant sous lequel
passe une rue.
Le système de la fenosiration est le mémo
au chevet qu'aux travées latérales; la formo
des baies est toujours l'ogive élam:ée, à jour
ou figurée ; et dans ce dernier cas, son intra-
dos est découpé en trèlles. Une ordonnance
semblable règne dans les baies su[)érieures
qui éclairent la nef prim'ipale, en prenant
jour sur la terrasse circulaire. Moins haules
et plus larges cpie les fenOlres du bas, elles
sont néanmoins divisées par des meneaux
délicats en ({uatre arcades élancées que sur-
monte comme un tympan un (lualre-feuilles
de grande dimension, l/ornement de faitago
qui termine le nmr de la nef centrale, eu
bordant la terrasse supérieure, se coni[ioso
uniquement de chevrons é vidés par un œil-
de-bœuf, placés symélricpiement au-dessus
de chaque fenêtre.* Il semble qu'un couron-
nement plus élevé (pji eût rappelé les clo-
chetons et les |)ignons à jour de nos cathé-
d rades gothiques , sans rejiroduire leurs
toitures aiguës, eût mieux répondu an 5^tvlo
général de Saiiite-So|)liie ((uo ce condjle trop
nu, et eût ajouté beaucoup à l'apparence du
monument.
Je ne vois plus rien h décrire h l'exlérie«r
de l'église, et nous pouvons nous occuper
de l'intérieur, sur lequel il y aura moins à
dire.
11 est divisé en trois nefs par deux rangées
de colonnes cylindriciues; au centre, le vais-
seau principal est large de vingt mètres h
peu près; autour les collatéraux, larges de
dix, cernent le chœur sans former de cha-
pelles. Les Ci donnes de séparation sont au
nombre de seize : douze on pierre vis-à-vis
des contre-forts et des transsepts, quatre en
granit au pourtour du (-hœur. Les nervures
des voûtes qui répondent sé[)arément aux
trois nefs vieiment reposer en faisceau sur
les chapitaux de ces colonnes.
Il ne reste plus trace dans les nefs ni dos
boiseries du chœur, ni de la chaire, ni des
autels, ni des fonts baptismaux. Les Turcs
ont balayé et peint tout fintérieur pour l'ap-
proprier à leur culte. On n'y voit aujour-
d'hui que Ja tribune où l'imam tatib annonce
l'heure de la prière, la chaire dite monifrar,
où il fait les prêches et les lectures; eniin,
les estrades en bois établies pour les lidèles
vers le sud-est, obliuuement h l'église, fai-
sant face au temple de la Mecque, vers le-
quel le musulman doit toujours porter ses
S91
CIIT
DICTIONNAIRE
GHt
regards en faisant ses prières. Le morAa6,
niche de Timain, qui règle celle direction ;
est pratiquée au foîid du transscpt méridio-
nal. Le reste de Tenceinle est couvert de
nattes et de lapis. Au-(i':>ssous existe en par-
tie l'ancien pavé de Téi^iise dos Lusignans,
bien souvent remanié, l»ien maltraité par les
Turcs, peut-ôlro par les Vénitiens aussi, mais
conservant encore de nombreux fragments
de dalles tumulaires et d'inscriptions fran-
çaises.
Les colonnes de granit élevées autour du
chœur sont surmontées de cliajiitaux cylin-
driques. De grandes feuilles assez semblables
aux feuilles d'eau antiques se prolongent
comme des volules en retenant des pampres
et des lierres dans leur calice, et formant
quatre angles élevés; lo tailloir (ju'elles sup-
portent est carré. Assurément ce chapiteau
est loin de rappeler par sa médiocre éleçanco
la corbeille corinthienne; mais on doit re-
connaître dans sa composition une intention
certaine d'imiter l'antique. Les chapitaux
des autres colonnes et généralement toutes
les bases formées de seuls tores, Qlets ou
gorges, sans moulures ni rinceaux, semblent
aussi rappeler les ordres toscan ou dorigue ;
et c'est une tendance vers le goût classique
à noter dans Sainte-Sophie, car déjà en
France, au xiii' siècle, les chapitaux s'étaient
bien écartés de ces modèles.
Tout autour de la nef centrale, h la hau-
teur «les colonnes, règne une petite terrasse
coupée de distance en distance par un double
escalier montant et descendant. Celte cein-
ture de rampes étroites, figurée dans un but
d'ornementation plutôt ((ue d'utilité, quoi-
qu'elle fasse le tour de Tégiise, rappelle l'an-
cien triforiumy réservé aux femmes dans les
basiliques primitives. Elle arrive, des deux
côtés, à la façade intérieure de l'église.
J'ai décrit les fcnôlres latérales en exami-
nant ruxtérieur de Sainle-Soj)hie; je n'ai qu'à
fiire connaître la fenestration de la façade.
Contre l'usage suivi générali^mot en France,
où celle partie du tem|)le est décorée d'une
grande rjse, la façade entière de la nef cen-
trale de Sainte-Sophie est occupée par une
seuie et grande baie dans lo système do
celles que l'on a nommées fenêtres composées:
en raison des jo'.irs variés qui (igurent leur
réseau. Celle-ci est divisée en trois zones ou
étages qui s'étendent depuis la voiMe jusqu'à
la ()orte. Six fenêtres géminées recouvertes
d'une archivolte trilobée, occupent la pre-
mière zone inférieure; elles sont détacliées
du mur et forment une étroite galerie en ar-
calure, où deux hommes ne pourraient pas-
ser de front, et qui communicpie de plaiii-
Meurs églises ue rniiicc, a aaini-i^cnis, a
Reims, à Orléans, etc., ne s'arrêtent pas ainsi
aux bas côtés, mais font le tour de l'église,
qu'elles contribuenl beaucoup à embellir,
aix fenûtres ogivales et géminées, inscrites
sous une ogive supérieure, prciinent jour,
au deuxième étage, sur la terrasse du por-
ctiff. Enfin, le tympan ou dernier segment do
cette vaste ogive est formé de triangle
gendres par les combinaisons des cerci
des lobes, si fréquents dans les roonuD
du XIII' siècle.
Tel est Tensemble de Sainte-Sophie d
cosie.
II faudrait maintenant pour se représ
cette église plus conforme à son preroi
véritable état, telle qu'elle était sous le
signans et peut-être encore au temps
Vénitiens, il faudrait remplacer par dea
rières de couleurs les treillis de bois i
menceaux de mortier que les Turcs on
chassés dans ses baies. On ne peut d
qu'à une époque où l'emploi de celle
lanle décoration était si commune dan
églises chrétiennes, la métropole du royi
en fût privée; cl en effeltj'ai retrouvé >
ques restes de vitraux verts et bleus d^
seconde zone de la grande fenêtre. A
sont des vitraux blancs qu'on aura mis
bablement dès un temps ancien après la
truction des premiers, et quand déjà le
pour ce genred'embellissement coûteux
moins vif, ou l'art de les fabriquer peri
Chypre, si du temps des Français on les
entait dans le pays même, ce qui est il
tain.
Ceci m'amène à dire un mot, avant de
ser à un autre édifice, des couleurs dor
a peint l'es colonnes en pierre do Sa
Sophie. Une leinte bianche recouvre en e
les fûts jusqu'à naissance des chapit4
qui sont rehaussés de vert, de jaune
bleu. 11 est visible que ce badigeon àl*
a été nouvell(>ment appliqué ou fraiche
renouvelé; mais exisle-t-il sous ces coi
une peinture plus ancienne, et cette |
ture remonlerail-elle au temps où le
chrétien s'exerçait dans l'église? Je n*os
répondre affirmativement à cette sec
question, lors même que j'aurais déco
une ancienne couleur sur la pierre de;
lonnes. Mais, pour m'assurer seulemei
ce fait, il m'aurait fallu plus de loisir
latitude <pie je n'en avais dans une mos
qui m'ofl'rait tant d'objets intéressants à
miner, et où je ne pouvais entrer qu'à
laines heures. Au reste, ni le chœur, i
voûtes ne m'ont otTert la moindre trai
peinture.
Mosquée de Saiote-Olherioe.
Parmi les églises gothiques de Nicosii
ont échappé à la deslruclion, une des
complètes, après Sainle-Sophie, est i'é
du monastère de Sainte-Catherine, avu
d'hui mos(Tuée, sous la dénomination <
tienne de Uata Katherina djami. Je la
de la seconde moiiié du xiii* siècle.
Elle n'a qu'une nef assez pelile, mais
élevée, éclairée do neuf fenêtres en i
élancée, trois ouvertes au nord, trois au
et trois à l'abside, qui est tournée, co
dans toutes les autres églises de Chj
vers l'orient.
Toutes ces baies sont remplies dans
tympan d'un grand quatre-fcuillcs h ^
ornement devenu très-commun dès la h
CMT
DËMGHAPHIE.
eut
184
^cle; leur longueur csl divisée eu
Hêtres ogivales par une colonriotte ft
lut de ieuilliiges. Les pairienni de
chAssés dans ws fenOlres rajipeliont
'S découpures grarii^uses les dessins
iennes verrières. De fortes nervures
mt la voûte, se croiMMit Sîins.foniier
ODS, conime an xiv .siùi'l<s et viun-
tposer sur des pilastres deini-c y lin-
composés d*un faisceau de côlon-
engagées dans la muraille. Le pavé
èreiuent neuf.
Irieur de l*égiise est reMiar(pi<ii>!e par
saillie des conlre-t'urts. gros soutiens
iques, coupés au niilicn de Icurhau-
* un larmier et sY'Ievanl jusipi'à la
du faite de iV^list*. Vers le snd,
mx contre-forts, on voit un |)elit ler-
ourré de |»ierres, que les Turcs révè-
Qme la sépullun> de ^aintc^ Catherine.
i tombeau cbréiien existait certaine-
i ce lieu.
portails, d'une ornonientation à peu
iiblable, donnent accè^ dans l'église,
»t, au sud, et an nord. Leur travail,
cherché, plus varié ipie celui de
ophie, me semble in>lii]uer une con-
1 plus avancée vers le xiv* siècle.
ujours uiu! baie rectaUr^nlaire, bor-
roses sur les arêtes, ipn frirme 1» n-
1 linteau seulpié l;i termine en liant,
an, dont rintéricurolévieiéei Irèlles
jatre-feuilles, refinse sur ce linteau;
ide archivulle, formée «Je tores et de
îs rangés encore avec bo!] ordre, en-
le tout; mais on peut renianjuer déjà,
Irados de ce dernier acie, di.*s Irèlles
culplées dans les ari^^lcs d'une den-
lievronnée, ornements rari-s au xiii'
l sur son sonnnet ou sur ses cotés,
iquets de feuiJIa^^es ouverts, tout à
5 le goût du XIV' siècle, comme les
IX ornés de ranu'e ou iranimanx (lui
t ta pluie de la terrasse, l/arclii voile
lil principal estdécoréi.* dedrux bon-
»anouis. Les colonneiles «pii suf)por-
arcs sont en marbre blanc; sa fiise,
!nl en marbre, (*st formée d'anémones
es corolles, alternant avec de petits
X nommés kourkouta, espèce de sau-
qui font annuellement sur les mois-
! Chypre des ravages inouïs. A Ja
lérale du sud, où sendjle avoir été de
aps l'entrée la plus habituelle» les
Qts du linteau sont remplacés par
ussons dont lus armoiries otit été
3.
e du portail principal les Turcs on tbAti
aret;à gauclic commence Tancien mur
re du monastère, dans lequel on voit
plusieurs portes gr»lhi(pics avec des
s du temps des Lusignans. Les em-
héraldi(]ues ont été elfacés (Mesque
probablement (lar les Vénitiens, car
es ne sont nullement oil'uscpiés du
îrneiits, quand ils ne [lortent pas de
nations humaines.
livant le mur de la rue qui longe
Je Sainte-Catherine, on arrive à Veni-
Djand, la Mosquée-Neuve, nommée toujours
ainsi, quoiipie Nicosie possède des mosquées
plus modernes. MJh* l'ut biUio, il y a une cen-
taine (raiiiiées, aux dépens (rnne église voi-
sine, rpii devait être d'une riche architecture.
Les Turcs 9 recherchant de préférence les
pieri es unies et s.ins moulores , ont laissé
sur le sol de beaux restes de r.incien édilice,
des colonnes et des chapiteaux en marbro
blanc, des claveaux et dis cli-fs de voûte,
qui paraissent avoir été sculptés au xiv' ou
XV' siè«;le. Une jolie frise de marbre blanc,
formant sans doute le linteau d'une portis a
été disposée en aicdetriom|)he sur des cha-
piteaux et des vou>soirs snper|)Osés négli-
gtnnment; elle représente d(?s lleurs et des
caméléons auxquels se mêlent des dragons
ailés, motifs qu on ne voit jias souvent sur
les monuments chv4)riotes. Le clocher de
rancienne église, tour carrée à sa base et
cylindrique dlins le haut, est aujourd'hui le
minaret delà mosiiuce nouvelle, dont il est
éloigné de quehjues pas.
Eijiise dt's Arméniens.
L'église appartenant aux Arméniens de Ni-
cosie me parait encore un ancien édilice de la
tin du xui' siècle et de (onstruction franque.
C'est une griinde nef, iliviséeen trois travées
|»ar tUis colorni«>s eUr^a^^éesdansle mur, dont
les cha()iteanx à feuillages retrtiivent la re-
tond>ée des nervures de la voûte. Le jtorti-
(iiHî en o.^ive (pji piéi.ède rég!i>e sur la façade
(lu nonl, où est l'entrée actuelle ])our les
Iminmes, a été construit ou ri fait sous les
Vénitiens, si ce n'est [nèine ()ostérieurement>
et sous les Turcs, coiunn.» on serait tenté do
le croire en voyant rimilation négligée des
armes de Jéru>alein exécutée sur les cha|n-
teaux. Les tonlre-forts et 1«' haut de l'éuilice
avec les gouttières cannelées, me paraissent
dater de la p;'en]ièr(* conslruetion. Les an-
cieinies fe;ièlres existent au.ssi au fond Je
régiise: elles se composent d'un«' double baie
ogivale surmontée d'un quatre-l'euilles, le
tout inscrit dans une brie>upéri' ure en go~
Ihique élancé. Le comble de la troin^ième
travée, séparée aujourd'hui du haut de
l'église et réservée aux femmes, a été enfoncé
]iar les boulets turcs au x\i* siècle et refait
ensuite en berceau. On voit, dans cette (lartio
de la nef, un tableau sur toile re))résentant
le lion ailé de saint Marc avec la légende or-
dinaire, inscrite sur le livre des Evangiles :
Pax tibi, MfU'ce, cvangclisla mens. Mais c'est
la moindre et la moins intéressante des anti-
quités de cette église, autrefois lieu de sé-
pulture de personriages éminents, et (|ui pos-
sède encore lesdalles tumulaires de plusieurs
abbesses, de chevaliers en grand nombre,
d'un reïs des Syriens, d'un bouteiller de
Chypre, d'un maréchal d'Arménie, do dllfé-
renls mombr. s des familles de Tibériade, de
Mimars, de Nevilies, de fiessan, de Thenouri,
de Dampicrre, noms bien connus dans l'his-
toire de Chypre au temps des Lusignans.
On ne sait rien de positif sur l'ancienne
destination de l'église liva Arméniens. D'a-
près la tradition >|ue conservent les papas
{t95
CHY
DICTIONNAIHE
CHY
elle dépendait d'un monastère de feinnios;
mais la tradition ne dit pas que ce monastère
appartînt aux Latins ou aux Arméniens : jo
ne serais pas éloigné de croire qu'elle était
la propriété de ces derniers, et je crois qu'il
ne faut pas tirer une induction contraire des
seules rormes latines de son architecture.
Les Arméniens de Chypre bâtissaient proba-
blement connue les Francs, puisque les
Grecs eux-mêmes, bien [uoiîis portés vers
notre discipline, ont imité notre style dans
leurs églises de Plianéromeni à Nicosie, de
Saint-Mama 5 Morj)lio, et ailleurs. La dilfé-
ronce de rites était, au moyen âge, nioins
sensible qu'aujourd'hui : plusieurs fois dans
l'unnée, les communinns grecques, armé-
niennes, maronites, syriennes et latines, fai-
saient les processions en commun; elles
ofliciaient ensemble dans les grandes solen-
nités. L'autorité avait sans doute inihié sur
ce rapprochement, mais les ell'ets n'en étaient
pas'moins réels et satisfaisar^ts.
Grand baio.
Je ne connais pas de monument à Nicosie
aue je puisse avec quelaue certitude classer
ans les constructions du xiv* siècle, épo-
que qui a vu s'élever à Famagouste une belle
cathédrale, et à Lapais un riche monastère
dont je parlerai plus loin. Peut-être le grand
bain, ancienne église française, appartient*
il h cette épotjue. On a tout changé à l'inté-
rieur pour acconunoder l'édiiiceàsa nouvelle
destination; mais sa belle porte est intacte
et mérite de nous arrêter un moment. La
double baie carrée de l'entrée est inscrite
sous un grand ogive; l'archivolte multiple
qui s'élève au-dessus est divisée par des lilets
saillants en quatre tores : l'un uni et sans
ornementyC'esl le plus rapproché du lyn)()an;
le suivant en creux et orné de fleurons en
relief dans la gorge; le troisième formé
d'une triple arcade d'ondulations, de che-
vrons et de méandres ; le quatrième entin,
le plus grand, est un bandeau profondément
t.'avaiil(ï et qui roprévvLte une tresse de
grenades, de raisins, de ponnues do pin, de
l(*uillages et d'oiseaux. L'archivolte repose
sur un entablement que su()portent des co-
lonneltes h chapiteaux d'un feuillage proba-
blement indigène, mais dont je n'ai pu savoir
le nom : ce sont des feuilles à trois et cin({
lobes, qui sont renflées au centre de chacune
de ces divisions, comme le sont les cosses
sous la graine.
La forme générale des arcs de cette ftorte
n*est nlus l'ogive élancée, elle est plus élar-
gie, plus arrondie, et devient l'arcade î\ tiers-
point. Les voûtes suivent à l'intérieur la
même courbure; leurs nervures sont moins
fortes que dans les précédentes églises; leur
noint d intersection est quelquefois orné de
fleurons. Les antitjuaires ont reconnu que
ces caractères appartenaient h l'architecture
du XIV' siècle.
AncicDQe église de Saiot-NiGolas.
Voici une belle église que je crois être
du XV siècle, et qui, après avoir été long-
tem|>s le besesiein ou la bourse d
ciants grecs, arméniens et turcs, sei
d'hiii de magasin à blé. Elle est
l'extrémité des bazars et h c6lé d
Sophie, dont um^ rue seulement la
Un porche précède la nef à l'ouc
de construction ou de rec ^nslruc
derne, comme toute la faradc. L'
plus ordinaire de l'éi^lise'paratt
sur le côté sei»tentrional, vis-à-v
méridionale de Sainte-Sophie, où
encore trois belles f)ortes : la pli
vers le chevet, a [)Our archivolte un
de fleurs et de feuillages en ogive
roses, les violettes, les bourgeons
espèce sont multipliés et pressés
tores. Le xiir siècle et même le x.
juger par Saii.l-Nicolas de Famago
rait été moins prodigue dans ses or
Le fronton aigu c[ui recouvre l'a
est doublement f(>stoniié, à i'intéri
cordon de fleurons, à l'extérieur d'i
de roses reposant sur leur tige; au
un bouquet de f(>uillages s'éftanouis
colonnette. Dans le tympan du fror
dessus de l'arc de rarchivolte, est i
dont les meneaux recourbés et r
dessins curvilignes forment une r
bayante, décoration si fréquente
constructions du xv* siècle, que le
cette époque en a reçu le nom de st
boyant. Les tores de l'archivolte,
en voussures profondes, reposent
consoles (|ue soutiennent h droite
quets de fleurs et de fruits, à gai
tètes d'anges ailées, sculptées h pi
la pierre. Deux niches ont été mena
deux côtés de l'embrasure; leur ci
branches de i)almiers et de frondes <
forme un dais , au-dessous duqu
mains supportent une couronne; qi
tues sufflraient i>our com[>léter ces i
le portail.
L'église de Saint-Nicolas servai
au culte pendant le xvi* siècle, Jj
fi'i-e de maitiro que les Vénitiens
castrée au-dessus de la porte dont
nous de parler, en place d'un anciei
portant probabienient des armoiri
<;aises. La nouvelle frise, ornée ai
de l'image de saint Nicolas, porte
dans ses éc(is.^ons maniérés en f(
cœur, ayant j)our emblèmes héraldi
lion tenant une branche d'arbre, i
élevant une palme, et un pont seu
celui du Rialto.
Les autres portes do Saint-Nicol
niées aujourd'hui par un mur, coi
encore de jolis détails de sculptu
scène touchante est représentée sui
teau de celle du milieu : un moine
sur so'i lit de mort semble montr
frères qui l'entourent le ciliée doni
alUigé son corps pendant sa vie. Su
de voûte de celte porte est détaché
relief un saint, tenant le livre des E
ouvert sur sa poitrine; les Turcs o
la tête de cettejolie ligure.
Le comble de l'église est en terrî
GHY
DEPIGRAPHIE.
CHY
298
18 eitërieurs qui arrivent jusqu*au
d'ane construction phis élégante
de Sainte-Sophie ou ae Sainte-Ga-
I tels que l'exigeait un siècle plus
dans ses décorations. Leurs arêtes,
les autres églises^ sont ornées, ici
■es prismatiques; leur amortisse-
nrramide est décoré de feuillages,
I anges, de tètes humaines ; on y
••rarement çà et là quelque figure
e ou fantastique. Deux des anciens
déyersant les eaux de la plate-
18 la rue existent encore : Tun re-
in lion, Tautre un lévrier portant
•
icolas est une des édises où Ton
arqUer surtout la belle couleur
) prennent à la longue les monu-
Orient, rheureux etfet des lignes
is horïzontaux qui les terminent,
mbient donner aux constructions
âge, aux bâtisses, môme les plus
» l^pparence et la forme d'un mo-
itique.
nées et églises diverses de Nicosie.
r et XIV* siècles, l'époque floris-
a royauté des Lusignans, avaient
r un grand nombre d'églises à Ni-
PamaKOuste, à Paphos, à Limassol
mtesles campagnes de Tile; Saint-
st peut-être la seule que l'on ait
Nicosie, au xv* siècle, sous Janus.
malheurs de ce prince, au milieu
9S et des révolutions intestines des
"ègnes de sa famille, il est douteux
hypriotes aient j)u entreprendre de
instructions religieuses. Celles qui
suffisant à tous les besoins reli-
Vénitiens, comme les successeurs
» durent se contenter de les cou-
de les entretenir, obligés qu'ils
porter pres(^ue exclusivement leurs
les fortifications de l'île. On recon-
ace des restaurations qu'ont faites
iens à l'église occupée aujourd'hui
rméniens, à celle de Tripiotissa, à
ée d'Arab Achmet et à plusieurs
ciennes églises dont je ne parlerai
but n*est pas en effet de donner à
cellence la nomenclature complète
)S latines cmi existent encore dans
iypre ou à Pîicosie : je cheixhe uni-
, en étudiant les monuments go-
es mieux conservés ou plutôt les
raclérisés de Tile, quelle que soit
lui leur destination, à reconnaître
t été les principes particuliers de
ture ogivale en Chypre et à suivre
ppement qu'ils ont reçu durant les
les de la domination des Français,
^pendant deux mosquées de Nicosie
us signaler en raison des souvenirs
X de celte époque qu'elles conser-
n que la rareté de leurs ornements
armette pas d'émettre une opinion
ur leur âge. La plus ancienne peut-
la mosquée de ÏEmerghié ou /sm<f-
efois église des Augusliiis ou des
DlCTlONN. I>'ElMGRAPHIE. I.
Hospitaliers, on ne sait; mais probablement,
2uel que fût l'ordre do ses desservants,
glise placée sous le vocable de Sainte-Marie :
car son nom, dont les Turcs n'ont pu me
donner.la signiflcation, parait dérivé de celui
de Marie , en arabe meriem. C'est une nef
élancée, longue de 55 mètres, large de 16,
divisée en sept travées par des arcs-dou-
bleaux tout lisses et appuyés sur des pilas-
tres carrés. Le haut des arcs, comme la toi-
ture en bois qu'ils soutiennent, parait mo-
derne, mais l'église est ancienne et remonte
au moins*au xiv' siècle, comme on peut le
voir par la forme des ogives et les nervures .
d'une chapelle latérale. Elle est précédée à '.
l'ouest d'un porche de trois arcades gothi-
ques, ornées de tores. Dans le cimetière qui
1 environne et qui sert encore de champ de
repos aux musulmans, on retrouve beaucoup
de débris de croix de pierres sculptées et de
clefs de. voûtes oui semblent un travail du
xv* siècle. Non loin de là sont deux belles
cuves funéraires en marbre blanc. L'inté-
rieur de l'église conserve les dalles sépul-
crales de grandes familles de Chypre, telles
Îue les Cafran, les d'Arsur, les Nephin, les
enouri et les Mimars. La plus ancienne
date que j'ai lue sur ces tombeaux est celle
de l'année 13&1, la plus récente de li35
La mosquée d'Arab-Achmet, petite nei
précédée dun porche, comme un grand
nombre d'églises de Chypre, n'est pas moins
intéressante que l'Ëmerghié pour son an-
cienneté et les monuments qu'elle fournit à
l'archéologie héraldique et généalogique. Les
principaux personnages, dont j'aurai l'hon-
neur de vous faire connaître ultérieurement
les épitapfies, t^t qui ont été inhumés dans
cette ancienne église, sont Antoine de Ber-
game, camérier du royaume de Chypre ; Gas-
pard Morosini, de l'illustre famille de Ve-
nise ; messire Louis de Nores ; un membre
de la famille de Navarre, et plusieurs sei-
gneurs grecs.
FAMAOOCSTE. (
Motqaôe et tndeiuie caUiédrale de Stint-Nioolts.
L'évèque de Cérines, homme aussi aimé
des Francs que vénéré des Grecs, et de plus
un des rares prêtres chypriotes qui aient
quelque instruction, me vantait beaucoup
1 ancienne cathédrale de Famagouste. C'était,
me disait-il, un des intéressants monuments
de Chypre, et probablement une des plus
belles églises que sainte Hélène eût bâties.
Je savais quel compte il fallait faire de ces
traditions grecques qui attribuent à la mère
de Constantin la fondation de presque tous
les édifices chrétiens d'Orient; et, d après ce
qu'on m'avait déjà dit à Larnaca, j'étais cer-
tain de trouver dans la principale mosquée
de Famagouste une élégante construction de
nos anciens architectes gothiques. Je ne fus
pas trompé; mais mon attente se changea en
surprise agréable, quand je découvris sur
un des contre-foirts du sud cette inscription
en beaux caractères gothiques , ponctuée
comme une inscription antique :
10
t90 GHY
L*an. de. mil. et. iroi. cens. et. xi.
de. erist. a. un. jors. d'aoust.
fu. despendue, ramonée, ordonnée.
por. le. labour. dTiglise. de. Famag't
et. comensa. le. labour, le. vcsq.
Bauduin. ledit, an. le. premier.
jor. de. septembre, douquel. lal)our.
VI. fûtes. d\ deus. bêles, estoienl.
faites, e. x. votes, des. helcs. aus.
viii. vois. dire.
Bt sur le revers du contre-fort :
La nave. de Figlise. esloit feste.
Les dernières lisnes de rinscription offrent
quelques difficultés d*interprétalion. Lu sens
lé plus vraiseuiblo est, je crois, qu'une partie
(les. travées et la nef entière) de Tancienne
église élevée par les évèques francs, prédé-
cesseurs de Baudouin, car tout le travail est
dans le style de l'ogive, fut conservée pour
t'édiQcè iiouveau; quand l'évoque, trouvant
^e produit des qiiêtes sufllsant, reprit la cons-
truction, avec quelque solennité sans doute,
le 1*' septembre 1311 , et termina Tédilice
qui existe aujourd'hui.
Là cathédrale d(> Fainagouste est plus pe-
tite que celle de Nicosie; elle n'a pas de
porche; elle manque de transsepts; au lieu
de la fenêtre composée, elle a la grande rose
ordinaire des portails de nos caliiédralcs;
enfin le type de toutes ses baies est l'arc à
tiers-point au lieu de l'arc gothique élancé
du xiii* siècle. Après ers différences prin-
cipales, je ne verrai 'plus que des ressem-
blances à signaler dans la dis[)Osiiion et l'or-
nementation des deux églises, et j'avoue que
si l'inscription ci-dessus ne nous donnait une
date précise qui reporte la construction de
Saint-Nicolas à plus d'un demi-siècle au delà
de celle de Sainte-Sophie , jp. l'aurais crue
beaucoup plus rapprochée de la première.
La façade de Saint-Nicolas, pareille encore
en ceci à* la plupart des façades des églises
gothiques de France, privées de porche, est
forcdée de trois portails dont les voussures
et les émbrasiires forment seules un abri
au->devant des befs intérieures qui leur cor-
respondent. Deux hautes tours carrées et à
bordures prismatiques encadrent le mur et
s'arrêtent à Talignement des portails. L'arc
DICTIONNAIRE
CH\
5M
Deux trèfles de grandes dimensions, ouverU
au-dessous, sont remplis aujourd'hui comme
la rose, de boiseries h jour, remplaçant peuU
être d'anciennes verrières coloriées. Lie pi-
gnon qui surmonte et domine tout lé portail
est terminé par un grand bouquet de fetiil-
lages ouverts.
Les faces latérales et l'abside ont k pea
près la môme disposition que celles de la ca-
thédrale de Nicosie. Sur la toiture des colla-
téraux règne une première terrasse ; les murs
de ia nef centrale, autour de laquelle elle
tourne,.s'élèvent encore de plusieurs mètres
au-dessus, et soutiennent une dernière plate-
forme, qui occupe la longueur entière de la
nef. Des contre-ibrts à larmiers s'appliquent
aux murs extérieurs des bas-côtés, et» arrivés
h la première terrasse, se changent en arcs-
boutants percés d'œils-de-bœuf qui poitent
sur les murs de la nef.
La terrasse inférieure s'arrête des deux
côtés de l'église à la naissance de l'hémi-
cycle; mais on a ménagé autour des contré-
forts du chevet un parapet en pierre giiî la
continue, et permet le passage extérieur
d'un collatéral à l'autre. Au nord et au uied
de l'abside e$t un puits proîbnd d'une belle
construction, qu'ombrage un Svcomore^
Chaque travée est éclairée a une fenêtro
rayonnante, composée de l'assemblage, sous
un seul tore en ogive, de deux fenêtres gé-
minées. Chacune de ces dernières, forniée
de deux longues baies trilobées, est terminée
par un qualre-feuilles. Dans le tympan, qui
résulte du rapprochement des deux fenêtres
secondaires, est inscrit également un jour
à quatre lobes, dont les intersectioùs sont
ornées de fleurons. En général, la décort-
tion de ces fenêtres, celle des pignons, des
couronnements et du chevet est plus riche
qu'à Sainte-Sophie de Nicosie, et annonce
bien un style plus recherché que celui du
xnr siècle. Du côté des travées méridio-
nales et en dehors du plan de l'église, sont
deux petites chapelles communiquant autre-
fois avec l'intérieur des collatéraux. On voit
encore sur leurs murs des traces de pein-
tures à fresques et un écussou sculpte por-
tant une fasce pour emblème héraldique,
comme les sires de Tibériade en avaient dans
leurs armes. C'est peut-être une fondation
de cette maison puissante en Sj^rie et en
- ^ . Chypre. Dans tous les cas, je crois que ces
des portes et de leurs archivoltes est, comme' constructions exiguës annexées à fa nef.
je l'ai dit, l'ogive entr'ouverte du xiv* siècle;
maisleurs tores, leurs cordons do fleurs, leurs
colonnes et leurs chapiteaux ressemblent
à ceux du siècle précédent. Leurs ornements
sont peut-être plus multipliés, mieux tra-
vaillés et imitent plus fldèlement la nature.
Au-dessus des arcnivoltes extérieures s'élè-
vent trois frontons aigus qui recouvrent des
roses : celle du milieu en lorme d'étoile, les
deux autres en fenêtres circulaires divisées
intérieurement par des meneaux.
La grande rose éclaire le centre des nefs,
au-dessus du portail du milieu. Elle est cir-
culaire et forme par ses nervures, disposées
en roue, le dessin jqu'on appelle une violette.
n'ont pu jamais être la sacristie qui se trou-
vait peut-être au nord de l'église, où Ton
voit de nombreux débris d'architecture go-
thique, bien que Ic:^ édilices dont ces ruinés
faisaient nSirtie fussent séparés de Téglise.
Quant a l'intérieur, la cathédrale de Famar
gouste est privée, comme celle de Nicosie,
de ses ornetnents chrétiens, et n'a plus que
le mesquin mobilier d'une pauvre mosquée
turque, bien digne de la misère imbécile des
habitants de Famagouste. Les chrétiens
grecs, auxquels il est interdit de demeurer
dans celte ville, se sont retirés dans le joli
village de Varoschia. Une grande nef et des
collaléiaux sans transsepts occupent Tinté*
CHY
D*EP1GRAPH1E.
CHY
502
te réglise; quatorze colonnes suppor-
es voûtes ogivales des bas-côtés vers
oentrale sur un tore épais qui reinpiace
liteau. 11 n'y a ni faux triforium^ ni
iserre pour une autre lettre les rares
iliODS tumulaires de celle égîise, plus
la, maismoins intéressante que Sainte-
t de Nicosie. J'ajouterai seulement un
rani de la quitter, à ce que j*ai dit des
coDsidéraoles qui existent du côté
trional et qui paraissent provenir d'an-
diflces construits du temps des Francs,
t emplacement. Les Turcs des pre-
. années de la conquête n'ont eu qu'à
r les pierres les mieux conservées
en belles ruines, pour éditier sans
, à eôté de la cathrédrale, un oratoire
i^td à péristyle et à colonnes de
îpdont Cassas a donné la vue dans son
I en Orient. Au-dessus de Tune des
«de cette riche construction, j ai re*
6 un bloc de marbre portant un écus-
initien et la date do 151^. Au milieu
it cimetière, ménagé devant la mos-
dt renfermé aussi dans Tenclos de
Nicolas, existe un beau sarcophage an-
omé de génies qui su|)portent^es
ides de fleurs enlacées autour de la
Autres églises de Famagouste.
quittant la cathédrale et prenant à
, je suis arrivé aux ruines d'une grande
h toit plat, dont la façade large et nue,
de trois fenêtres ogivales dans le
si de trois portes ouvrant sur lus nefs,
sente aucun ornemout. C'est, je pense»
) de Sainte-Croix, dont Mariti parle
leaucoup tro|> d'éloges, et qu'il a vue
cle dernier quand elle servait encore
squée aux Turcs. Elle est aujourd'hui
^nnée, et |)0ur y pénétrer, il m'a fallu
une brèche dans le mur en pierres
» dont les Turcs ont fermé l'entrée.
connu à l'intérieur tout ce qui annonce
ipsquée : la niche de la Mecciue, le
ir et quelques nattes servant de «ed-
^ou^ la prière. C'est un grand vaisseau
[ue divisé en trois nd's, par huit fortes
les sans chapiiuaux. Le clocher, atle-
. la façade, élait devenu le nÛMaret.
s une autre parlie.de la ville, vers la
de mer, j ai retrouvé les restes d'une
église gothiijue qui passe pour être
qu'un négociant franc lit élever h Fa~
iste« au xiV siècle, sous le règne de
is IV, en consacrant à cette œuvre le
'en seul voyage dans les Etats du sultan
pie. L'importance du commerce de Fa-
ute à l'enoque où se rapporte celle
ion, ropulence et le faste de ses hal»i-
rendent très-vraisemhlable la réalisa-
esbénélices considérables que sup{)Ose
riche fondation chez son auteur.
PAPHOS ET LIMASSOL.
ne puis omettre de nommer Paphos et
jsol dans le nnmbrr dos localités do
Chypre qui ont vu s'élever des églises go-
thiques, non pas que leurs ruines nous of-
frent encore les traits caractéristiques aux-
quels nous nous arrêtons dans cette étude,
mais parce que ces villes, après Nicosie et
Famagouste» étaient les plus importantes du
royaume de nos princes français.
Je ne me pro|>ose pas de décrire ici ce que
j'ai vu des grottes et des constructions anti-
ques de Bail), la Paphos nova des anciens :
je voudrais seulement me représenter à peu
près entière une ues églises du Paphons des
Lusignans, pour les comparer à celles que
nous connaissons déjè; mais je n'ai vu dans
Ces monuments que des^ ruines pres^fue in-
formes. Rien ne peut donner une idée de
l'aspect ravagé de cette ville que la plus for-
midable artillerie n'aurait pas réduite en
cet état après un long siège. 11 faut croire
3u*eile a été secouée à diverses reprises par
e violents tremblements de terre, fréquents
dans rile, car on n y voit pas un édifice, pas
un seul inur intact. Les Turcs ont relevé les
pierres qui obstruaient les deux ou trois rues
principales ^t en ont formé des murs de clô-
ture, entre lesquels on circule assez facile-
ment au milieu des décombres. Quelques
musulmans pauvres se sont ménagé une ha-
bitation dans ces tristes ruines. Tout ce qu'il
y avait de population grecque et de Turcs
aisés s'est établi au bourg voisin de Ktima.
La plu)>art des nombreuses églises de Pa-
phos étaient en style ogival à nervures; quel-
ques-unes conservent encore leurs meneaux
et leurs roses tlamboyantes. D'autres (peut-
être celle des Grecs séparés de communion,
mais soumis aux influences des arts latins)
présentent comme un genre mixte composé
des voûtes ogivales des édifices gothiques,
et des coupoles de l'architecture byzantine.
J'ai remarqué les restes d*une grande église
construite dans ce svstème, auprès de la-
quelle sont encore debout trois belles colon-
nes de granit; trois autres, intactes comme
les premières, mais renversées,' sont cou-
vertes d'herbes. Près de la mer, à Terient du
ch&teau, .se trouvait une église dont il no
reste que les fondements. On y a découvert,
en 1844, une belle dalle tumulaire française
de la famille de Cherpigny.
Ces églises ont presque toutes des cha-
pelles ou des caveaux souterrains remontant
au moyen ftge et à l'antiquité, car il y a,
dans le sol de Paphos, comme deux ou trois
générations de ruines. L'espoir de trouver
des trésors dans cette ville souterraine y
amène souvent des découvertes extraordinai-
res. Quelques jours avant mon arrivée, on
avait reconnu au-dessous d'une église go-
thique assez élégante, l'entrée d'un caveau
3ue me lit visiter M. Hadji Smith, auteur
e la découverte. Nous parcourûmes plu-
sieurs pièces, en parties taillées dans le roc,
el nous suivîmes vers la mer un lona corri-
dor dont nous ne pûmes atteindre l'extré-
mité.
Limassol est une jolie ville bien bâtie, pa-
vée comme Nicosie, ce qui est une oxcop-
lion l\ peine cro\ahle en pays turc, el quand
303
CHY
DICTIONNAIRE
CHY
304
on vient de Larnaca. Ëlleavait aussi plusieurs
églises franques, qui ont perdu à peu près
tous leurs caractères sous les restaurations
des Turcs et des Grecs. Le Katholiki, au-
jourd'hui église grecque, longue nef précédée
d'un porche, et terminée par un anside en
voûte de four 'dont le toit conigue n'arrive
pas au faîte de la nef, me paraît remonter
aux premiers temps de l'occupation d«^s
Français, et peut-être au xii* siècle. La
grande mosquée ne me semble pas moins
ancienne. J'ai retrouvé dans ces deux égli-
ses quelques mots d'inscriptions en français.
Abbaye de Lapais.
Je venais de passerja gorge de Cérines,
en partant d'Agridi, et je traversais des four-
rés de caroubiers, quand, arrivé au sommet
d'une éminence, j aperçus la façade d'un
grand monument, soutenue par six hauts pi-
lastres, que les plis du terrain et les arbres
nous avaient cachée jusque-là. C'étaient les
ruines du monastère prémontré de Lapais ,
reconstruit, vers le milieu du xiv* siècle,
par les Lusignans. Le couvent est situé près
du penchant d'un plateau servant de contre-
fort à la chaîne des montagnes de la Reine,
qui le sépare complètement du sud de l'île,
et fait face à la mer de Caramanie. Des bos-
3uets d'orangers, des tallis de caroubiers,
'oliviers, de lauriers-roses, d'acacias 'et de
palmiers, entourent le couvent et le village
voisin, nommé Cazzaphani Pano. Cette cam-
pagne ombragée, ce site agreste et verdoyant,
non loin des terres nues de la Messôrée, ces
ruines de noble apparence, la vue de la mer,
tout ce paysage est vraiment beau, et Ton
ne doit être nullement étonné que les Euro-
péens de Larnaca aient donné autrefois à la
campagne et au couvent dans leur langue
franque, le nom de Bellapaese^ sous lequel
l'abbaye est aujourd'hui connue. Mais je crois
que cette dénomination, étrangère au lan-
gage français, ne remonte pas au delà du
xvii" siècle, époque où les Occidentaux,
moins effrayés des Turcs, revinrent en plus
grand nombre dans les Echelles ; et certai-
nement, ni le roi Hugues, ni les Français
qui ont vécu sous les princes ses successeurs
ne l'ont employée. Les noms du monastère
que fournissent les monuments originaux,
sont ceux de Lapais et LabaUy d'où sera venu
1. BeltapaU et Bellapaese, par une inversion
'*' bien naturelle chez ceux qui connaissaient
ce beau canton. Quant à Lapais, quelle est
l'origine de ce mot? je l'ignore. La seule
conjecture à laquelle je puisse m'arréter,
c'est qu'il provient peut-être du nom anti-
que de la province où le couvent fut fondé,
la province de Lapithos^ la Lapethia^ que les
Grecs prononcent Lapesia^ racine possible
de iMpesiSf Lapasis et Lapais. Remarquons
pourtant que Lapithos ne donnait pas son
nom au pays du temps des Lusignans, et
Sue tout le revers des montagnes depuis
ormacbiti jusqu'à Klebini et Trapeza, était
compris sous la dénomination de contrée de
Cérines. Lapais, au reste, ne devait être que
la désignation vulgaire du monastère des
Prémontrés, qui portait sans doute le titre
du patron sous l'invocation duquel Je roi
Hugues le plaça.
En arrivant aux ruines, j'allai voir d'abord
la pièce dont la belle façadfe m'avait frappén
c'est une salle magnifique, longue de pm
de trente mètres , très-éievée, éclairée par
deux étages de fenêtres en ogive, vers la
campagne et la mer. Le mur qui la temdDe
de ce côté et qui semble soutenir tout l'édi-
fice sur le bordde la montagne, n'a pas moins
dans le haut de deux mètres d'épaisseur sans
tenir compte des gros contre-forts oui le sup-
Kortent. Les fenêtres sont pratiquées en em-
rasure au fond de la muraille. A la hauteur
' et en regard du second étage correspond un
autre rang defenètres vers le sud^renaDtjoor
au-dessusdelagaleriedu cloître, unejolierose
intacte et découpée en quatre feuilles donne la
lumière vers l'est; vis-à-vis, à l'ouest, est une
double fenêtre gothique terminée en lobes.
Six faisceaux de colonnettes prises dans le
mur septentrional entre les fenêtres, soutien-
nent les nervures de la voûte, dont elles ne
sont séparées que par de petits chapiteaux
à branches de fougère ou de myrte. Une
chaire en pierre travaillée à jour adhère en-
core entière au mur, entre les deux derniè-
res croisées du nord ; ce sont les seuls or--
nements de cette salle, belle surtout de gran-
deur, d'élévation, de simplicité, et qui était
bien digne de recevoir le roi lorsqu'il venait
visiter les religieux. La chaire indique pour-
tant qu'elle était aussi à l'usage de la com-
munauté, et la dimension de la pièce permet
d'y placer la chambre capitulaire, le dortoir
ou le réfectoire.
La fontaine que je remarquai en sortant,
vis-à-vis de la porte, dans le corridor du
cloître, me ferait tenir plutôt à ce dernier
avis. Elle est formée de deux cuves de mar-
bre blanc; l'une, celle de dessons, sans dé-
coration est moderne , c'est-à-dire du temps
des Prémontrés; l'autre, antique : c'est un
beau sarcophage orné de génies et de cou-
ronnes de fleurs comme celui de Famagouste,
que l'on a percé, dans le bas, de six robinets,
d'où l'eau tombait dans la cuve inférieure.
Cassas a publié un fidèle dessin de cette
fontaine, vue de l'intérieur du cloître, et
d'une partie de la galerie attenante. Le tym-
pan de la porte devant laquelle en l'a placée
est orné d une arcature en lobes, surmontée
d'une archivolte de losanges et de chevrons
d'un travail qui me semble bien précipité.
Le linteau en marbre blanc sur lequel elle
repose , porte les armes du roi fondateur
dans trois écussons sculptés en relief. Ce
lui du milieu a la croix potencée et recroi
setée de quatre croisettes, armes de Jérusa-
lem; celui de droite, le champ fascé char^
d'un lion (sans couronne), qui est 4e Losi-
gnan et de Chypre ; le troisième est écartelé,
au premier et au quatrième canton, de Jé-
rusalem, au deuxième et au troisième, de
Chypre.
Un corridor longe cette pièce, fait le toui
du cloître, dont Tes arceaux gothiques se
dessinent sur le ciel et les orangers sauvages
505
CHT
D1E316RÂPHIE.
GHY
SOC
ooJrt/romtVa, qui ont poussé au milieu du
jardin. Les courbes supérieures de ces arca-
des sont en ogive à tiers*point, comme toutes
celles du monastère, et leurs tympans for-
ment des triangles équilatéraux où sont
sculptés des trèQes et des quatre-feuilles à
jour, ornements nécessaires des construc-
tion du xiY* siècle. Le réseau de leurs me-
neaux est presque partout brisé ; deux arca-
des seulement ront encore entier. Du cloître
long de quarante-cinq mètres, large de qua-
rante, plusieurs escaliers en pierre conaui-
sent à la terrasse qui règne au-dessus de la
galerie du jardin, et qui communiquait è dif-
lérentes pièces ou terrasses aujourd'hui
écroulées; au nord, elle lon^c le deuxième
ëlag^ des fenêtres du réfectoire.
La porte de l'entrée particulière du cloître,
située à Tangle sud-ouest, est en ogive cou-
pée par une frise de marbre blanc, où se
trouTent les mêmes armoiries qu'à la porto
du réfectoire. Du porche à ciel ouvert dans
lequel elle donne accès, on entre dans une
cour plus grande, puis dans un vestibule
couvert précédant Tèglise. Au-dessus de ce
porche, qui permettait de communiquer avec
les autres bâtiments de Tabbaye sans traver-
ser les cours, se trouve le clor.her, fort sim-
ple, composé de quatre arcades à jour que
termine un petit pignon. Le tout remonte
certainement à la construction primitive du
monastère, car les Turcs ne permettent pas
aux rayas d'élever des clochers ni d'avoir des
cloches dans leurs églises. La chapelle de
I^païs, petite comme toutes les autres piè-
ces du couvent en les comparant Ix la salle
septentrionale, est divisée en trois nefs étroi-
tes par des piliers à courtes colonnes dont
les chapiteaux, travaillés sans vigueur, sont
loin de rappefer les nettes sculptures con-
temporaines dos églises de Nicosie et de
Famogouste, Le fond de la nef est terminé
en hémicycle. Les Grecs de Cazzaphani ont
fermé cette partie par un iconostase; ils
ont peint une fresque sur la porte d'en-
trée, et dédié la chapelle à la Panaia as-
pro phorousa^ Notre-Dame aux vêtements
blancs. J'y ai vainement cherché la tombe du
roi Hugues IV, qui fut inhumé à Lapais, et
sans doute dans cette chapelle. Je n'ose m'ar-
rêter à la supposition, malgré tant d'exem-
ples alialogues, que le sarcophage antique du
cloître ait reçu en 1360 les restes du prince,
parce qu'on ne peut croire que les lieutenants
Ténitiens, bien qu'ils aient cherché par tous
les moyens à faire oublier le souvenir des an-
ciens maîtres de l'Ile, aient forcé les Prémon-
trés restés à Lapais sous leur domination à
violer le tombeau de leur bienfaiteur.
Revenu dans le porche d'entrée, je me di-
rigeai au couchant. Cette partie du monas-
tère était encore considéraule au siècle der-
nier, à en juger par les vues générales do
Lapais qu'ont données Drummond, le Bniyn
et Cassas ; elle est aujourd'hui tout en ruine,
et dans quelques années peut-être il ne res-
tera plus que des décombres de Tabbaye en-
tière. Pano Cazzaphani garait s'être formé à
les dépens, et les habitants du vieux village
de Cato Cazzaphani viennent y prendre aussi
les pierres qui leur sont nécessaires. Si l'u-
sage n'était, en ces pays, de construire tout
le haut des maisons eh "terre sèche, la des-
truction irait plus vile encore. Un chrétien
est devenu propriétaire des bâtiments et les
a mis en exploitation réglée. A Tépoque où
je les ai visités, au mois de janvier dernier,
on ne voyait plus que quelques murs dos
pièces de Touesl ; l'angle nord-ouestdu cloî-
tre près de la fontaine de marbre était déjà
renversé, et allait être prochainement débite.
En examinant l'intérieur des murailles, je
fis la remarque que la construction do Ln-
païs, maigre l'étendue des bâtiments, avait
dû être terminée assez prompteraent, pressé
qu'était le roi, sans doute, tle jouir de son
œuvre. A l'exception de la façade du nord,
qui est un vrai rempart percé de fenêtres, la
plupart des autres murs malgré leur belle
et solide apparence sont formés uniquement
de parements de pierre, moyen appareil, en-
tre lesquels on ajeté un cailloutage mêlé de
chaux et de boue. La pierre est en outre de
mauvaise qualité et tres-friable.
On descend, des pièces de l'ouest, à l'é-
tage en partie souterrain qui reçoit le jour
par six croisées au-dessous du réfectoire.
Ces pièces sont d'une forte construction et
communiauent, m'a-t-on dit, avec des ca-
veaux profonds. Un corridor étroit ramène
de cette aile au petit porche et au portail
d'entrée. Sur les montants de la porte, on
voit sculptés un oiseau et un quadrupède
ailé. Dans le haut, de longues meurtrières et
un balcon à mâchicoulis protègent l'entrée
du monastère; à côté existent encore les
rainures d'un pont-levis , bien qu'on arrive
de plain-pied au seuil de la porte. Je ne puis
comprendre l'utilité de cet appareil militaire
dans un pays aussi sûr que Chypre l'a été de
tout temps, dans un petit royaume fort uni
qui ne sut jamais ce qu'étaient guerres sei-
gneuriales ou révolte de commune, et je ne
puis attribuer la conservation de ces moyens
de défense qu*à l'influence des habitudes
suivies par les architectes en Europe et en
Syrie, où les abbayes ressemblaient à de
vraies forteresses.
J'ai signalé les principaux monuments éle-
vés en Chypre pendant le moven ftge, depuis
le temps ou le contre-coup des événements
de Syrie détacha cette île de l'empire grec et
la fit passer sous la domination de chevaliers
français, jusqu'au siècle où nos princes en
furent évincés par la république de Venise.
J'espère que ces descriptions imparfaites suf-
firont cependant à montrer quel style d'ar-
chitecture nos compatriotes ont apporté et
suivi dans ce pays. C'est, comme vous l'avez
vu, le vrai style gothique de France; et, cir-
constance remarquable dans une société où
les hommes du midi de la France dominaient
probablement en nombre, c'est l'ogive du
Word plutôt que l'arcade arrondie des provin-
ces méridionales que l'on trouve dans tou-
tes leurs constructions.
Nous avons reconnu en outre que les mo-
numents français-chypriotes n'avaient rien
507
CHY
DICTIONNiIRE
CHY
SUS
pris aux idées et à raichitecture des Grecs
de Conslanlinople : ni les croix à branches
(''gales, ni les coupoles, ni les mosaïques,
m les ornements à perles. Tous ceux que
nous connaissons, les plus anciens, comme
les derniers construits, nous ont offert tou-
jours les éléments essentiels des édifices de
TEglise liiline et du gothique; on peut môme
considérer comme un fait certain, que les
premiers rois francs de Tîle eux-mêmes, Guy,
Amaury ou Hugues de Lusignan, s'ils ont
fondé des églises nouvelles à leur arrivée
en Chypre, ce (jui est très-possii)le, n'ont
rien imité du goût byzantin. Les raisons qui
avaient déterminé ces princes à donner à
leurs monnaies l'aspect des monnaies de
lempire de Constantinople , afin de les ac-
créditer pius aisément au milieu des popu-
lations grecques nouvellenjent soumises à
leur autorité, ces raisons ne pouvaient in-
fluer on aucune manière sur la forme ou la
décoration des monuments qu'ils élevaient.
Et en effet, nous voyons que Hugues et
Henri I" élèvent Sainte-Sophie de Nicosie,
église du pur gothique, en m^rae temps
qu'ils imitent les coins impériaux sur leurs
monnaies. Avant le milieu du :^}iV siècle,
les Lusignans rénudièrent, au reste, ces lé-
gers emprunts nécessités par les circonstan-
ces, en même temps qu'ils rompaient poli-
tiquement avec les empereurs grecs; et, dès
cette époque, le type franc fut exclusivement
adhérent a leurs monnaies comme il l'avait
été toujours à leurs lois et h leurs habitudes,
comme il avait dû l'être à leurs églises, à
leurs tombeaux et à leurs costumes.
Le caractère saillant, le principe constant
de leur architecture, c'est l ogive dans toutes
les baies, unie très-rarement au plein cintre
dans les châteaux, jamais dans les églises :
ce sont touiours les voûtes élevées et les pi-
liers élances qui constituent en propre l'ar-
chitecture gothique. Comme en France, les
archivoltes des églises franques sont formées
en Chypre d'archivoltes secondaires et en re-
traite'es unesau-dessousdesaulres; des roses
ou des fenêtres comf)Osées s'ouvrent au-des-
sus des portails; l'intérieurde l'église, long
vaisseau latin, est divisé en plusieurs nefs par
des colonnes ou des piliers d'où parlent enxii-
vergeantles nervures de la voûte; son chevet
est toujours dirigé vers l'orient, mais je
n'ai [)oint remarqué que l'axe en fût incliné
sur celui de la nef; comme en France, les
travées et l'abside sont percéçs de fenêtres
géminées et étroites ; comme en Fran:'e enfin,
du xiir au xv* siècle, l'ornementnlion des
baie>, des archivoltes et des tympans, est
formée de diverses combinaisons du cercle,
toujours en lobes, d'arcatures inscrites sous
une baie supérieure simulée ou à jour, d'é-
toiles, de rieurs, de feuilles isolées et en
plein relief sur la pierre.
Au milieu de cette similitude générale de
foimes et do décorations, il y a plusieurs
différences notables (}ui donnent à ce qu'on
pourrait appeler le gothique deChyj)re, une
l'iiysionomio particulière. Je voudrais eu
2;
rappeler ici les traits é]>ars dans les descri[»-
fions précédentes.
Celui qui frappe d'abord à la vue du mq-
nument, c'est la fordie môme de rensembjç.
|ui est 'd'un aspect différent de celui de nos
églises. On ne louera jamais trop le style
ogival, comme système d'architecture reli-
gieuse ; mais, cependant, n'y a-t-il pas quel-
que chose de disgracieux dans les toits aigus
et les pignons à auvents qui écrasent ou
masquent leurs statues et leurs flèches à jour?
Qu'on se représente cette ornementation se
dessinant en entier dans l'air, comme à la
cathédrale de Milan, au lieu de s'effacer sur
la teinte grise d'un toit escarpé, et Ton verra
quelle différence d'effet elle produira. Dans
aucun des monuments de Chypre on ne
retrouve ces pyramides d'ardoises, néces-
sitées par nos climats pluvieux; ils se ter-
minent tous en terrasses horizontales ména-
gées sur les bas côtés, sur les nefs et sqr les
tours, ce qui leur donnerait, de loin, quelque
apparence de constructions antiques. L'ab-
sence de combles élevés ne produit pas
cependant dans ces édifices le môme effet
(lue dans les églises gothiques de Milan et
de Pavie, parce que leurs couronnements
manquent des statuettes, des flèches et des
clochetons à iour des é^^lises lombardes. En
Chypre, tout le bas de 1 église conserve bien
les formes %veltes et la tendance ascendente
de l'architecture gothique, dans le rétrécis-
sement de ses voûtes, de ses fenêtres et de
ses contre-forts, mais il semble que les ter-
rasses y viennent arrêter trop brusquement
cette direction verticale des lignes qui est le
principe fondamental de l'art gothique. Il
eût fallu, ce semble, au-dessus de leurç
plates-formes, les acrotères sculptés, lés
statues et les clochetons découpés, qui con-
tinuent la disposition aérienne do la cons-
truction gothique.
Les architectes francs de Chypre et de
Syrie ont été empêchés de suivre exclusive-
ment le gothique par l'usage généralement
établi dans leur patrie adoplive de construire
en terrasses, usage de la plus haute antiquité
en orient et auquel font allusion déjà ces
mots des jproverbes : Je me suis assis soli-
taire et affligé au bord de mon toit (t).
On dirait aussi que le voisinage aes mo-
numents grecs de l'ionie et de la Morée,
qu'ils connaissaient , ceux de Chypre et do
la Syrie, qui devaient les frapper davantage,
ont influé en quelque chose sur leurs œu-
vres.
Dans le style gothique, ce sont les lignes
perpendiculaires et les baies élancées qui
dominent; dans les monuments antiques, co
sont, au contraire, les formes car/ées ou
ceintrées et les lignes horizontales^ Les ar-
les toits aigus des cathédrales gothiques
d'Europe; ils ont préféré terminer leurs
(1) Vtqm. XXI, 25, etc. Le foin croU sur les toiis
(Psaume cxxix). La Bible est pleine d'allusions sem-
blables.
CHY
D*EP1GRAPHIK.
CHT
510
indolents par los lignes droites ot les
formes des ai)ci(>ns. Les chapiteaux h
\ et à feuilles d*eau rpie nous avons
[ués à Sainte-Sophie, h Saint-Nicolas»
ipelle du château de Cérines, semblent
inspirés par le goût antique, comme
13 lisses et unis de leurs colonnes,
\ les frises et les ornomenls en oves
m trouve au faîtage des fours ot des
-forts dé plusieurs églises de Tile, no-
D( h Sainte-Sophie. L*»s bases drs co-
sont certainement une imitation nn-
On y trouve toujours les tores, lus
t les réglets et les plinthes classiques :
ou presque^ jamais, les juttles, les
oiseaux, les feuilles, les masques des
plhiques.
saractère qu'on remarquera encore,
aeîes anciennes formes de la basili(]ne
modèle quant h la disposition inté-
de la cathédrale gothique, paraissent
lersisté plus longtemps en Chypre et
le que dans la France septentnonale.
on peut se le rappeler, dans aucune
le Chypre nous n avons vu trace du
|ui peut-être était remplacé, suivant
) primitif, par un ambon construit
eux colonnes. Toutes ces églises sont
Ses en hémicycles, la plupart sont
§es d'un porche comme SaintjB-So{)hic,
îîcolas de Nicosie, TEmerghié, Aral>
t, l'église du Sérail, le Kathoh'ki, la
e de Lapais, etc. Dans aucune on ne
de chapelles qui aient été com])rises
i fondation première de Téglise; tan-
en France, dès le xiir siècle, les ab-
iolygonales n'étaioîit pas rares, les
s étaient presrjue inusités, et les cha-
Staient au contraire tellement multi-
' qu'on a peine quelquefois à reconnaît
ns ces extensions diverses le plan
et imposant de la basili<|ue latine,
principes <Ju véritable syàlôme gothi-
est-à-îlire du st>le du xiir siècle, se
orent aussi en (!hypro presque sans
on, non-seulement dans les églises du
k;le, mais môme dans celte du xv',
) à là(]uelle nous ra|)i.>orlons Saint-Ni-
e Nicosie.
lementation s'embellit et se multiplie
ire qu'on s'éloigne du type primitif
Ue-Sophie, le plus ancien monument
à date certaine que je connaisse en
); mais elle reste toujours soumise à
a, à la symétrie, à la décence. L'art
ota emploie dans ses ornements ,
) l'art gothi(]ue d'Europe, les roses,
irous, les oves, les pampres, les feuil-
cboux, le lierre, les crosses, les che-
les méandres; il y ajoute des motifs
Dtés à la flore ou à la pomone du pays,
eles anémones sauvages, des feuilles
ôcases, des branches de myrte, de
rs, de caroubiers, des pommes de
is grenades, des oranges; au règne
, il prend, pour ligurer ses chéneaux
Iqueibis pour orner ses Irises, le lion,
n, le caméléon et les kourkouta ou
ïs, si funestes aux agriculteurs de
1
rtle. Quand il représente la nature humaine»
c*est toujours l'homme dans ses formes no-
bles el naturelles, ou des tètes d*anges ailés ;
il ne prend jamais ni les feuilles bordées de
perles, ni les galons brodés des by/antins^
ni les serpents» symt>oliquès, ni les figures
bizarres, ni les masques hideux, si chers
aux tailleurs de pierres de France, et il est
douteux qu'il en fût jamais vomi, lors même
que les révolutions eussent permis son dé-
veloppement'complet, h placer dans ses mo-
numents les traits licencieux que l'on
retrouve jusque sur les portails de nos cathé-
drales dès le XIV' siècle. Faudrait-il attribuer
ces derniers faits à de fiures circonstances
accidentelles? Ne nourrait-on voir, au con-
traire, dans celte direction de l'art gothique
en Chypre, la consétiuence de la condition
élever» et très-honorée, mais complètement
étrangère aux choses politiques, du clergé
des Lusignans, qui, en s occupant surtout
des intérêts religieux de ses fidèles, donna
moins de prise h la critique ou à la médi-
sance?
L'art chypriote semb.e avoir suivi tou •
jours des règles bévères qui n'excluaient pas
élégance, la grâce, la richesse, mais qui
n'aimaient pas les décorations fantastiques
et tourmentées. Aussi voit-on, parles monu-
ments mômes du xv* siècle, qu'il n'est jamais
tombé dans les excès du gothique déjà sen-
sibles en Europe au siècle précédent. Mais il
n*a pas aussi les qualités de ces défauts,
c'est-à-dire la hardiesse, la légèreté, l'élan-
cement des constructions, l'abondance, la
variété , l'expansion des sculptures. Toute
son ornementation se concentre aux portes,
aux fenêtres et aux archivoltes. Il n'a ni les
If^gions de saints qui peuplent et embellis-
sent nos églises, ni les clefs de voûte qui
étaient devenues des tours de force com-
muns en Euro()e. Ses murs, ses contre-forts,
ses faîtages, restent souvent lisses ou sont
ornés de rares sculptures ; et dans l'enseui-
ble, ce qui frappe surtout, c'est moins l'élé-
vation des bâtiments, la délicatesse et la
multiplicité des sculptures, que la régularité
et les proportions des parties, la symétrie,
la pureté et la bonne exécution des orne-
ments.
Néanmoins c'est toujours l'ogive élancée,
le gothique du nord de la France qui règne
exclusivement dans ses constructions ; et
c'est un point essentiel qui le distingue du
gothique de Syrie , du moins de celui que
f ai TU dans les constructions frauques de
Beyrouth , de Sidon, de Saint-Jean d'Acre,
d'Abou-CrOseh, de Ramla et de Jérusalem, où
domine l'arcade large et arrondie du midi de
la France.
Le gothique chypriote ne manaue pas de
richesse; le marbre y a été employé en grand
bien plus fréquemment qu'en France. Les
trois portails intérieurs * de Sainte-Sophie
sont en marbre blanc, les polonnes du pour-
tour du chœur sont en granit ; le portail de
Sainte- Catherine est en marbre blanc, le
couvent de Lapais, tes églises de Katboliki,
de Saint-Nicolas, de Vassili , ont aussi des
511
CllY
DICTIONNAIRE
CHY
Ml
frises, des linteaax ou des colonnes de mar-
bre. Près de Yeni-Djami , à Nicosie , j'ai vu
des débris considérables d'une église go-
thique au milieu desquels se trouvaient des
frises, des voussoirs, des colonnes et des
chapitaïux en beau marbre blanc. La qualité
de la pierre ne répond pas toujours à la ri-
chesse de cette décoration. Il est des parties
de Sainle-Sopbie de Nicosie, de Saint-Nicolas
de Famagouste,du château de Saint-Hilarion,
et surtout de l'abbaye de Lapais, construites
avec une sorte de lambourde que le temps a
déjà prolondément rongée et qu'on pren-
drait pour une pierre ponce. Je n'ai pas ob-
servé qu'en ait employé la brique dans la
construction des églises, mais j'ai trouvé
quelquefois ces matériaux entremêlés à la
pierre dans les cintres des châteaux. Le sol
des plates formes est composé comme l'aire
de beaucoup de maisons en Orient et à Ve-
nise, d'un mélange épais de chaux, de terre,
de cendre? et de gravier, qui acquiert à la
longue la consistance de la nierre. L'appa-
reil suivi généralement dans la construction
des châteaux comme des églises, est l'appa-
reil moyen régulier; et la taille des pierres
semble avoir été très-étendue en Chypre. On
remarque aux châteaux de Saint-Hilarion et
de Kantara des combinaisons de voûtes et de
corridors à escaliers qui ont nécessité de
vrais chefs-d'œuvre de stéréotomie.
Dans aucun ds ces monuments , pas plus
que dans les édifices gothiques que j'ai pu
examiner en Syrie, je n'ai vu la peinture
employée à l'ornementation de l'architec-
ture. Je ne parle pas des fresques ou des
sujets hagiographiques dont on retrouve des
vestiges dans les vieilles chapelles françiues
de Saint-Hilarion, de Lapais, de Sainte-
Sophie, d'Abou-Gosch, etc. , mais seulement
de la simple alternance de couleur appliquée
en larges bandes sur les assises des façades
ou sur les claveaux des cintres, comme on
le voit aux vieilles tours de Gênes, à Saint-
Laurent de cette ville , aux églises de Ma-
guelonne, de Saint-Gilles et de quelques
autres villes du midi de l'Europe. 11 eût
semblé que ce système de badigeonnage po-
jychrome. emprunté aux Arabes, qui l'appli-
quent encore à leurs mosquées et à leiirs
maisons, à. Damas et au Caire, aurait dû se
retrouver dans les monuments élevés par les
Francs en Orient. Mais il n'en est pas ainsi.
Du moins mes recherches ne m'ont rien fait
découvrir de semblable dans les églises go-
thiques ni en Chypre* ni en Syrie.
Le temps seul a recouvert ces vieilles
pierres de la belle teinte jaune* que l'on re-
trouve sur les monuments de l'Egypte, delà
Grèce, de (la Sicile et de toute la partie mé-
ridionale de la Méditerranée. 11 semble diéià
qu'à Constantinople et en Italie cette bril-
lante nuance d'or se charge un peu du gris
septentrionnal qui noircit nos monuments
de France dans un demi-siècle.
Je termine cette longue lettre , monsieur
le Ministre, par un mot sur les églises grec-
ques de l'ile de Chypre. Celles que j'ai visi-
tées se rattachent à deux systèmes différents :
ou elles conservent les formes anciennes des
basiliques byzantines, c'est-à-dire la croii
grecque et les coupoles sur pendentifs,
comme Sainte-Sophie de Constantinople et
Saint-Marc de Venise , où elles ont pris la
longue nef et les voûtes en ogive des
Latins.
J'ai vu des églises du premier modèle à
Nicosie, à Kieros-Kipos, à Jaillia, etc. J'en ai
retrouvé du second dans tous les districts et
presque dans tous les villages de l'Ile
La forme générale de ces églises est à Hd-
térieur : une longue nef sans transsepts, peu
élevée, terminée en hémicycle à fenêtres.
L'iconostase ferme ordinairement cette ab*
side ; quelquefois , par une disposition gê-
nante, il sépare la nef en deux dans le sens
de sa longueur. A l'extérieur parait seula-
ment une longue voûte en berceau » ayant
des deux côtés d'étroits paraoets ména^pis
sur l'épaisseur des murs, à l'occident on
porche couvert, et à l'orient le tçit conique
du chevet qui n'atteint pas souvent le hâûl
de la voûte. Tels sont les couvents de Saint-
Georges, près de Larnaca, les églises de
Phanéromeni ,* de Tripiotissa , de Palingné-
tissa, de Bibi, aujourd'hui église de l'arche-
vêché ; de Pallurgiotissa , d'Omoloïtades ,
d'Haïa Paraskevi , a Nicosie ou dans les en-
virons; celles de Saiut-Mama à Horpho
d'Haïa Pantaleimona dans le district de lier-
£ho, et en général toutes les églises de k
[essorée, du Karpas et de l'ouest de l'Ue.
Faut-il voir dans ces édifices d'anciennes
églises çothiques latines , appropriées au-
i'ourd'hui au culte grec ? Je ne le pense pas.
e crois, au contraire, que la plupart ont été
construites par les Grecs mêmes du temps
des'Français. Nous en avons, ce semble, des
preuves certaines dans les églises de Phané-
romeni , de Saint-Mama et de Bibi , qui ont
été de tout temps en possession des Grecs,
et qui, cependant, sont édifiées dans le sys-
tème latin. On ne peut s'étonner de voir les
Grecs adopter l'architecture d'une nation
qui les a gouvernés et protégés pendant trois
siècles, alors surtout qu'on se rappelle que
les cultes des deux peuples avaient autrefois
bien plus de conformité qu'aujourd'hui, et
que les offices se « célébraient souvent en
commun. L'importation du style gothique a
laissé en Chypre des habitudes qui ont duré
plus que l'aliiance un peu forcée des deux
rites. On a construit récemment une ^ise
Îîrecque à Limassol, elle est en ogive; ona
ait de^ réparations au couvent de Saint-
Mama et de Saint-Georges, on a toujours
suivi Tancien type des arcades aiguës. En-
fin, ce style est passé tellement dans les ha-
bitudes des architectes et des habitants de
l'île, qu'ils n'en connaissent pour ainsi dire
pas d'autre. J'ai vu plusieurs mais(»is en
construction à Nicosie et à Larnaca, elles
sont toutes en ogive. Je livre ces faits à l'ob-
servation des savants qui se sont occupés de
rechercher l'oricine et les vicissitudes de
cette forme d'architecture que Ton est con-
venu d'appeler ogivale*
CHY
Paris, août 1846 (1).
DÏPKRAPHIE.
CHY
3i4
llioanear de vous adresser la série
criptions du moyen âge que j'ai re-
»'en Chypre, et que j'ai classées ci-
par ordre chronologique, sous le
» localités et des édifices oui me les
mies.
inscriptions étaient, pour la plupart,
I sur les pierres des églises que les
ont remaniées, brisées presaue tou-
i dessein , et dont ils ont dallé leurs
ies. C'est sur ces débris du yieux
|a*il m'a fallu rechercher les restes
laphes de nos anciens Français-Chy-
» pour ne trouver quelquefois qu'un
1 im chiffre à demi effacé. Un tel
r rarement fait à loisir, a besoin de
otre indulgence ; car je ne doute pas
collation ultérieure sur les monu-
originaux, s'il m'est possible de la
tn Chypre ou à Paris, ne m'oblige à
rs corrections: j'espère toutefois
\ ne porteront pas souvent sur les
t les noms propres, auxquels je me
rrôté avec une attention particu-
raduit toujours par Crist l'abréviation
UP; M'S, devant les noms de gentils-
Sf par messire; CHR^ par chevalier,
ppléé l'e, qui s'élide souvent, comme
s mots : dVui, l'an d'M. CCC; V nobl\
9. Ce sont les seuls changements que
devoir adopter dans mes transcrip-
e me suis attaché, pour tout le reste,
►duire fidèlement l'orthographe et la
tîon de l'inscription. Vous remar-
sans doute que, sur certains monu-
la fin de l'épitaplie se termine ainsi :
m ait s'ame, et sur d'autres de cette
3 : Que Dieu ait Vame. Il n'y a point
le lecture dans cette dernière phrase,
pronom que a le sens immédiat du
ii/iw. Souvent ce pronom est sous-
1.
cription est seule sur la pierre, sans
I m effigie, lorsque je la donne sans
lion. Quant aux inscriptions de fa-
réunies, quoique différentes, sur les
dalles, je les ai classées sous le m^me
►, en les distinguant par des lettres
ites.
lotes étaient quelquefois nécessaires
intelligence des inscriptions; je les
5ées aussi succinctement que possi-
§ 1. NICOSIE.
■OSQUés Dl SAIMTE-IOPHIE.
I.
qui trépassa Tan . . . . ei git
. • . qui trespassa Tan .... au mois
vembre Tan m. ce. lv? de Crist
60 la grâce de leurs armes
• 1 4. « le paradis
HtolHêqne de V Ecole des chartei, 2* série,
105.
Grande dalle de marbre bianc; eflSgies
d'un chevalier et d'une dame représentées
en relief, à la différence des efSgies des
autres tombeaux, qui sont gravées en creux.
Au-dessus de la tète de chacun des défunts,
on reconnaît encore, malgré l'extrême usure
de la dalle, deux couronnes ouvertes. A cdlé
se trouve l'écu des armes. Celui du mari
porte trois croix pâtées en chef; celui de la
femme est parti, h droite, des trois croix
Satées, à gauche de la croix potencée do
érusalem. Ce monument, remarquable
d'ailleurs par la beauté du marbre, l'exécu-
tion très-soignée de ses bas-reliefs et de
ses inscriptions, ne peut être le tombeau de
l'un des rois Lusignans» comme on le croit
à Nicosie; mais c'est probablement la dalle
tumulaire d'une princesse de leur san^,N ma-
riée à un seigneur de la famille de Nores,
dont nous connaissons les armes. Cf. n** k^.
— Je doute encore de l'exactitude de la date
que j'ai écrite dans cette inscription; car la
forme de ses lettres, en gros caractères go-
thiques à jambages brises, me semble assi-
gner positivement le monument au xv*
siècle. Si l'écu du défunt était de Jérusalem
au lieu d'être de Nores, j'hésiterais encore
davantage, et serais disposé à voir dans
cette vieille dalle le tombeau commun de
Philippe de Lusignan, prince de Galilée,
seigneur de Lapithos, petit-fils de Jacques 1"
et d'Echive de Nores, sa femme. Mais, après
un examen attentif de l'inscription originale,
je n'ai trouvé place que pour deux C, entre
l'M et. l'L, et je conserve la date de 1255,
parce que le monument a pu très-bien être
exécute au xv* siècle, pour recouvrir la
tombe de personnages morts au trei-
zième.
II.
•fCi git dame de Giblet, fillie?
de Sire R de Gil)let, seignor de
digne feme de Franses Camardas,
qui trespassa Tan de m. ccc. m. a vi jours dV
tovre ; Dieus ait Farme.
Les Giblet descendaient de Hugues l'Em-
briac, Génois, époux d'une dame Sanche,
Provençale, qui fut le premier seigneur de
Gibelet ou Djebaïl, l'ancien BiblioSy entre
Bejrouth et Tripoli. — C'était une des
principales familles de la noblesse syrienne
et chypriote qui contracta plusieurs alliances
avec les Ibelins et les Lusignans. L'une de
ses nombreuses branches possédait en fief
la seigneurie d'Avegore^ oue je crois être
Ovgoros, petit village au N.-E. de Larnaca,
et la seigneurie de Files^ probablement Pila,
à l'O. dX>vgoros. (Lignages, ch. 21, 29, 30;
Assises, t. Il, p. ^59, k&^.) Il est curieux de
voir un de ses membres, Henri de Giblet,
chancelier de Chypre, désigné au xiv* siècle
sous Tantique nom de leur seigneurie de
Syrie, tombé depuis longtemps en désué-
tude : Henricus de Biblio^ cancellarius regni
Cipri. Traité de 1328, entre la république
de Venise et Hugues IV , roi de* Chypre.
515
ÇHY
QjÇTIQflNAIRE
CHY
511
(Archives de Venise, l^ibr. pactor, <, IV,
fol. ^.) 11 était chancelier de Cfhyprè dès le
règne de Henri II; et, dans lés privilèges
commerciaux qu'il délivra au nom du roi,
en 1291» aux Catalans et aux Pisans, il porte
son vrai nôqi de Giblet. Capmany, Mem.
sopra la martna de Barceïona^ Colec. diplo-
mat.; Barcel., 1779, p. 56. FI. Dal Borgo,
Scelii dipt. fi>ant ; Pisa, 1765, p. IW. — Je
ne sais pour guel motif, si ce n'est à cause
de sa célébrité, le sénateur vénitien Loré-
dano a choisi le nom de Gt7>/e/pour publier,
à Bologne, sous le pseudonyme, son nistoire
des Lusîgnans :' jyf5/orte de' re Lusignani
publicaie da Henrico Giblet cavalier. Çn sou-
venir sanelant est attaché au prénom de
Henri, qu il a pris: c'est Henri de Giblet,
vicomte de Nicosie, dont la femme avait
vertueusement résisté à Pierre V% qui con-
duisit les meurtriers dans la chambre du
roi, et porta les premiers coups au prince.
— Les Camardas ou ïTammeraas, nom que
l*on prononce en Orient Cammerdas^ étaient,
comme les Giblet, des chevaliers de la haute
cour. Un François Cammerdas, différent de
celui de notre inscription, fut grand trico-
Blièr de Chypre sous le règne de Janus, et
gure, en cette qualité, dans les traitas
conclus avec la république de Gènes de 1W3
et lilO. (Archives de la banque Saint-George,
vol.X.) •
IIL
A. Ici gît Sire Johan de Isamelle qui trespassa
lejeasdi a xxv jors de jenvier Tan de m. ccc. xxx
de Grist; que Des ait Tanne. Amen.
B. Et git
Au lion (le Isamelle, nom inconnu pour
moi en Chypre, peut-être faut-il lire de la
Remelle, famille qui a donné un vicomte de
Nicosie en 1286. {Assises de Jérusalem, t. II,
p. 367.)
IV.
A. [Ici git ] espouse jadis de maistre
Nicole de Mantoua le M [qui
trespassa Tan . . . •] vf de Grist.
B. Et git soun fis Berteli (Barthélémy) Fardin
(lui trespassa ....
G . . . . Fardin qui trespassa Pan de m. ccc. lui.
V.
A. + qi git
B. [ . . . . Que Die]u ait leurs arme?. Amen.
Fragment de dalle représentaîU lo buste
d'un joune chevalier depuis les yoni jus-
qu'aux genoux. Armes : un(^cu traversé (j'unè
bande.
VI.
e de ... - arsi .... d*G!blet
.... et Jorge de Brie?... [qui trejspassa le
d3r[nier jour] de seienbre à m. ccc. lxxiu de
Grist. ; que Des ait T^rme^
Fraçnpept d'inscription. Sur les Giblett
voy. ci-dessus, n* 2. Les de Brie, originaires
probablement de la province de France de
ce pom, n'étaient pas moii)$ (^leyé3 en Chy.
pre que les seigneurs de (jiblçt
VII.
[Ici git ] D .... es jadis Alitî de
[Pii^re fie f ]afran , très noble amirail doii
roiaume de Chipre, qui trespassa le meny
Il jours d'avril Tan de m. ccc. xcni. de Gnst
Frap;ment d'une effigie de femme sans
armoiries. Les Cafran étaient une des plus
anciennes et des plus nobles familles de
Chypre: ils comptaient dans la noblesse de
Syrie [Lignages d'outre mer, ch. 12 et 38;
Assises, t. Il, p. 4.51, 470), et, dès le com-
mencement du XIII' siècle, ils étaient Mablis
dans l'île. Traité d'alliance entre les Chi^
priotes et les Génois, de 1233. Arr.hiv. de II
Cour, à Turin. Carte sparse. Genoù. —
Sanùfo le jeune a défiguré le nom natronj-
mique de l'amiral Pierre, cité dans l'inscnp-
tibn précédente. Vite de' dogi di Venet.
Script, rer. italic, tora. XXII, col. T78.
VIII.
A. -f Ici git ipessire Felipe de Veibe qui tres-
passa [ Tan de ] m. ccc (cccc? )...
B. -{• Ici git S : (sire) Thoumas de Deveibe
fils de Phelipe d*Deveibe.
Entre les deux inscriptions sont les armes
des défunfs : un écu divisé » erpendiculaire-
ment par Irois pals en relief. On remarquera
une différence dans la m^nn^ère dont le nom
de famille est écrit aux deux épitaphes.
IX.
•f Ci git messire Johan de Joselin..
Effigie entière, sauf la tête, d'un chevaiier
en costume de guerre. Armes : un éru tra-
vorsr'' d'une fasce. M. le marquis de Josselin,
de Turin, a peut-être des documents qui
établissent sa parenté avec les anciens sires
de losselin de Chypre.
X.
^ Ici git le très noble baroun messire Pierre
L[eU..e], le grand amirail, [qui trépassa Tan
de que Dieu] ailTarme. Amen. •
Fragment de pierre conservant les jambes
d'un chevalier armé. A gaucho, un écu dont
le champ est occupé par une figure triangu-
laire. Il n'est pas probable que ce soit
Pierre Leqnunus, Cypriœ classis prœfectus,
cité dans les Mss de Du Gange, sous la date
dé 1316, d'après un document dont je n'ai
pas connaissance, attendu que le titre de
Cypriœ classis prœfectns indique un office
irifériepr à celui de grand amical du
royaume ; ce serait plulAt Pierre le Jeune,
garant d'un privilège royal do 1411 {Arch. de
MaUe, lib. Bull. XXIV ,' fol. iSSt)\ e\ CQiupa-
1!
I
i
CHT
DTPIGRAPHIE.
ppmme amiral de Chypre dans le
i $ dâpçmbre lU^. Sperone, Real
'^'^ella reptibbl. di Genovaj p. US.
iprès Arab-Achraet, n** 4-5.
XI.
I |(î très exeleqt et 1res révèrent
Amen.
anl de dalle représentant le bas
ume d*évêque ou d'arche vôquo. A
it un écussoii vide, indiquant peut-
le défunt était noble.
XU.
(ire Simon De la Tour arme.
Amen.
(Bit. Jambes d'un chevalier éne-
09 De la Tour, qui ont figuré plii-
\s dans Thisloire de Chypre, avniont
;^ïnblablenïer|t leur fier dans une
t Masoto qwe j'ai entendu appeler
a Doura, altération probable de la
XIIl.
3t 1 chanoine de Faip'g|is(^.
îDt. Bas d*un costume clérical.
XIV.
i gît le noble valet Perrot de Gtirri 7
înl. Ïambes d'un chevalier. Armes :
d'uQ griifon et d'un» étoile ou d'un
jrri est un village du distrjp^ cen-
XV.
il jesir S. Hugue de Labre quant Dien
[fera de lui] son comandenient.
inscription, un écusson |>ortnnt au
lô sorte de créquier on fofrne de
renversée, et surmonté d'un asfre
) l'écu au haut d'une haste.
XVI.
ficole Lasic qui trcspassa le mardi a
11 jors....
pi. Tête de femme. La famille
Jettît encore au grand conseil de
u temps des Vénilieris.
XVIÏ.
[Agn]es, jadis fille Cafran.
CHT
XIX.
Sll
XVII J.
I
le veneral)le chapolcn Messîrc Sî-
ois asisde Dia du chapitre de
-|- Ci git le noble chevalier Messirc Hodra [de j
Provane le très noble... [qui irespassa Tan ]
de Crist, Qae Dieus ait Tarme. Amen.
Fragment inférieur d'une très-belle dalle
de marbre gris bleu. Armure de fer et cotte
d'armes riches d'ornements, genouillères
étoilées; au bas, deux animaux fantastiques.
Ecti héraldique portant des feuilles de vigne
et des grappes de raisin.
Nous avons probablement ici Tépitaphe e
Técusson (VOudard de Provane, qui figure,
comme chambellan de Chypre, dans les
manuscrits de Du Cange, en 1399, et dans la
procuration du 16 aoOt 1395, donnée à Ni-
cosie par le roi Jacques I" au sire de Bey-
routh, son neveu, pour conclure un traité
d'amitié avec le roi de France. (Paris, Archïw
du Boy,^ J. 433, n" 7.) J'ignore à qiuelle
époque une branche des Provane, de la
noble famille piémontaise des Provana,
s'établit en Chypre; mais nous voyons, d'a-
près les dates ci-dessus, qu'elle y occupait
déjà un rang considérable longtemps avant
le mariage de Charlotte de Lusignan avec
Louis de Savoie, circonstance où plusieurs
familles piémontaises vinrent pour quelque
temps senxer dans l'île. '
Les Provano demeurés on Piémont s'ipte-
ressaient aussi aux événements de Chypre.
En 1381, Johannin et Pierre de Provane
sont chargés, par le comte Amédée de Savoie,
de pleins pouvoirs pour traiter, en son
nom, de la paii^ entre le roj de Chypre et la
république de Gènes, (limn, 4vçhiv.diCorte,
Cipro, ipazzQ 1**, pièce n"* 4.) Pendant les
troubles qui suivirent le n^ariage de Louis
de Savoie, et qui avancèrent la rqine du
royaume de Chypre, les Provane, comme
presque toute l'ancienne noblesse (\e l'tlp,
restèrent attachés au parti de Charlotte, et
ne furent pas en faveur auprès du roj, son
frère.
Nous apprenons du livre des ordonnances
et mandements royaux de Chypre, dont le
rnanuscrit existe aii Vaticnn, que les Prpvane
possédaient le fief de Comy^ dans la contrée
de Paphos, et que Jacques II, après avoir
probablement confisqué cette terre sur Tblin
Provane^ la donna, en li68, à l'évéque latin
de Paphos. (Ms. ottob. 28-21, tbl 80.) Comy
est, je crois, le village actuel de Coni ou
Conici, h deux ou trois lieues de Bafo, et sa
position au milieu 4*un canton abondant en
vin estimé, guoique ce ne sqit pas du vin de
Commanderie, lournit un rapprochement
curieux avec les armes d'Hodrade de Pro-
vane, composées de pam|)res, sur la dalle de
Sainle-Sopnie. Nous voyons des épis, des
noyers, des oliviers, sur quelques écus
héraldiques, comme symboles d'un nom de
famille ou de la production principal d'une
seigneurie; pourquoi les Provane de Chypre
n'auraient-ils pas placé dans le leur l em-
blème le plus significatif de la fertilité de
leur fief t
819
CHT
DICTIONNAIRE
cm
XX.
0. M.
[Subis] ta lapide dormit...
cornilla di blanchi
QUONDAM BeBNARDI ME AnTONI \E!ŒRI DXOR
nXO[ RI ] CARIs[SIMiE]
Les Venier ont donné des doges à la ré-
ubliaue de Venise.
XXI.
Morale stadiosoque juveni Francisco D. R. de
Meggio nobili cretensî, letali vulnere K. januarii
'nnocenter affecte qui xiii K. febraarii corpus
hic, animam vero cœlo reddidit, Mater
mœstissima posuit
A. MDXLIX.
François de Meggio appartenait probable-
ment à l'une des familles du dogat établies
par ordre du sénat dans l'Ile de Crète, où
elles jouissaient de titres et de droits égaux
à ceux de la noblesse vénitienne. Cf. Dan-
dolo et Sanuto.
XXII.
Eglise des Arméoiens. Rglise golhiqae.
-f Ci gil seur Sebilie de . . • . ob. . . ser souprioure
de Notre Dame de Tourtose qui trespassa a
M.cGc.xYiii a XXIII jors de mars.
11 ne me paraît pas possible qu'il j eût mi
couvent de religieuses latines à Tortose, sur
la côte de Syrie, en 1318; il ne devait pas y
en avoir même à Jérusalem, où les religieux
franciscains, tolérés par les sultans d'Egypte,
pouvaient seuls être utiles aux pèlerins des
saints lieux; et je crois que le couvent de
Notre-Dame de Tortosef dont il est question
dans cette inscription, se trouvait en Chy-
fre, à Nicosie, où il avait dû être transféré
la fin du dernier siècle, lors de la perte de
la terre sainte, comme la Croix (VAniioche
voy. ci-après, n" ^3), comme Notre-Dame de
lana^ monastère que l'on sait avoir existé
aux portes de Nicosie. (Wauding, Annales
minorum^ t. X, p. 66.) Nous ajouterons,
mais ceci seulement avec réserve, gue la
présente église des Arméniens pourrait bien
être l'église même des religieuses de Tor-
tose.
XXIII.
4* Ici glt dame Isabiau fille de dame Marguerite
de feme qui fut de sire johan Gras, qui
trespassa Tan m.ggg (x?) xvui a vn Jours de
juin; que Des ait Tarme.
XXIV.
# Ici gît damoizelle Marie de Bessao fille qui
fu de messirc Gautier de Bessaii laquelle tres-
passa en rage -de xviii ans Tan de m . occ . xxii
de Crîst, a v jors de jun ; que Licus aitTarme.
Amen.
ë
Dalle entière représentant une femi
un livre ouvert sur la poitrine; ses i
sont appliqués en bandeaux et retei
rière la tête, sa robe est à double jv
manches plates. Pas d'écusson ; ce q
regretter, car nous connaîtrions lai
d'une ancienne et noble famille or
de Béthune en France, passée en S;
elle obtint la seigneurie de Betssan,*
Saint-Jean d'Acre, et fixée 'de bonm
en Chypre, où elle eut toujours i
élevé. (Voy. Lignages^ cb. xxvn; 1
de Bessan, Assises, t. II, p. 463.) Le c
Gautier de Bessan, père de Mariet
comme témoin, avec les grands offi
la couronne, au traité conclu à Nioo:
septembre 1328, entre le roi Hugut
la république de Venise. (Archiv. d
Lib. pact.^ m.) C'est un membre <
famille qui souleva la noblesse de
contre le prince de Tyr, pour rappel
Henri, exilé par son frère en A
Diom. Strambaldi. Ms. Vatic. Cre
Cipro.
XXV.
B. -(- Ci git Madame Marie de Tabarie c
dou noble chevalier messire Robert de Bi
trespassa Tan de m . ccc . xxx de Crist.
Ci git le noble chevalier messire Barlhek
Tabarie qui trespassa lelundi àxm joarEd"
Tan de m . ccc. i:xxxv de Crist. Que Dieu a
armes. Amen. C. -f Ci git Madame
espouze dou noble chevalier messire Bei
de Tabarie qui trespassa Tan de m .ggc •
de Crist.
Ces trois inscriptions de famille se
vées sur les bords d'une seule et
, dalle, au centre de laquelle figure, i
' Barthélémy de Tibériade, couvert
armure en fer plat et à genouillj
chevalier est nu-tête, comme la plu|
personnages représentés sur les di
Chypre, et ses cheveux se mêtei
barbe, qu'il porte assez longue; o<
singularisait sans doute de son vivi
au XIV* siècle les Francs rasaient
leur barbe. (Cf. Nicéph. Grégoris
Byzant., VII, 5, IX, 1; t. I, p. 2U
Son bouclier, qui est en même teu
héraldique, a une fasce au milieu du
Voy. d'autres inscriptions de l'illw
mille des Tibériade, issue des Ibe
après, n°- 37, 39, 66.
XXVI
A. -f Ici git Messire BalianLanbert qui Ire
a XVI jors de i. Tan m . ccc • xxxvn
B. [ bien oches e
qui trespassa a xi jors de mars de Tan ■•oc
Di[eu ait leurs âmes].
Dalle entière, avec deux mscriptic
centre, un chevalier armé et cnaii
souliers recourbés. L*écu est cott{
CHY
D*EPIGRAPH1E.
cm
t étaient d'ancieDoe chevalerie d'O*
Lignages d^outre-mery ch. xxix ; il«-
rine C!ornaro, redevenue sujette de
lUque de Venise, s'était formé une
mr ^dans son joli domaine d'Asolo,
TréVise. Le spirituel Pierre Bambo,
rdinal, son chambellan, y composa
1mʀs: David Lambert, chypriote,
orétaire de la reine. (Compendio
(■ di Cai. Comaroj da ÀfUonto Col"
di Aêolo. Venise, bibl. S.-Marc,
». TI COd. VIII.)
XXVU.
jadaiiie Marguerite Ëscaface, fille de S.
Dl^F^ Escarace, espouse de S. Simon
\ fit trespassa a ix jors de juing Tao de
[, de Grist ; Dîeus ait Tame. Amen.
I entière, sans armoiries, de Mar-
bcaface, représentée sous le cos-
religieuse qu'elle avait revêtu pro-
til à son ht de mort, suivant un
^suivi au moyen âge par la piété
lus comme des Grecs. (Nicéph.
IX, 10, t. I, p. 439.) La famille
, originaire ae Gènes, avait en
ine position considérée. Ser Henri-
fbf fut un des négociateurs de la
génoise qui concmt à Nicosie le
i Si février 1338, avec les délégués
Engues IV. Ser Franciscus Scafas
armi les témoins génois du même
rdk. di Corte^ à Turin. ) Quelques-
ses membres (TOrigue de notre
on devait être de ce nombre ) parais-
re coinpiétement identifiés avec les
des Français « Chypriotes, et les
itenus même contre la mère patrie.
my Scafas , chanoine de Nicosie ,
it, comme témoin, à l'adhésion que
srre 11 donna à la ligiie conclue par
Visconti, son beau-père, avec la
ue de Venise. (Arch. de Venise,
4W. VUl, fol. 28. 6 mars 1378. ) —
^lais ou Langlès, auxquels Margue-
it alliée, sont aussi connus. Un des
irit fidèlement la mauvaise fortune
otte de Lusignan, et fut député par
vers le duc de Savoie, son beau-
ireh. dej[7urm, doc. du 7 mars
XXVIIl.
t dame Marguerite Menagier, espouse de
johan Nardes, qui trespassa le mardi a
d*avrîl Tan de m • ccc . xl.... de Grist;
I ait Tanne.
) Marguerite Ëscaface, dame Mena-
It probablement inhumer avec les
s de religieuse, dont elle porte le
sur son tombeau. Cette pratique
tombée partout en désuétude : on
s les catacombes des capucins do
les corps de plusieurs habitants de
la ville» déposés ^epuis peu, et oui ont été
recouverts avant leur mort du cuice ou du
cucule.
XXIX.
•f Ici gît s. (Sire) André Âmbroise^qui trespassa
a X jors de seiembre Pan de m . cgg . xlv, de
Grisi; que Dieu ait Tarme. Amen.
XXX.
A. + Id git dame [Is] abiau fille de dame
de qui irespassa Tan iicccx(l?)
VIII a vn jors de juing ; que Des ait Tarme.
B. -(- Ici git dame Marie de Gras, espouse de
Messire Pierre Lengles qui|trespassa{a xtui jors
d'avril Fan m . ccc. xlviii de Grist; Dieu ait
rarme. Amen.
XXXI.
A. •(- Icigitseur Isabelle d'Aguller qui trespassa
a n jors de feuvrier Tan de m . ccc . xLviii/de
Grist
B. 4* Ici git seur Sabine d*Agulier qui trespassa
a VUl jors d'avrill Tan de m . ccc . xlviii, de
Grist.
L'auteur des Lignages d^outre^merf qui
écrivait en Chvpre au xiv* siècle, cite la
famille d'Aauillter parmi les alliances des
Mimars. ( Cn. xxxix. Assises de Jérusalem,
t. II, p. 471. )
)
XXXII.
Ici git suer [Eu] femie Ëscaface qui trespassa a
XV jors d^avril Tan m . ccc . xlyiii. de Grist;
Dieu ait Tarme. Amen.
XXXIII.
[Gi] git senr Anne de Moniolif qui trespassa le
mercredi a xvi jors d*avrill Tan dCM . ccc . xlvui.
de Grist; Dieu ait Parme. Amen.
Voilà probablement des victimes de la
cruelle peste de 13^8, qui ne sévit pas
moins en Chypre qu'en Europe. {Chron, di
Diom. Strambal. Ms. biblioth. Vatic. Chron.
di Franc. Amadi, Ms. bibl. S.-Marc, ann.
139^8. ) — On remarquera les trois derniè-
res épitaphes concernant toutes des reli-
gieuses, comme celles des n"> 22, 3Vet 35 ;
ce qui me ferait penser que l'église actuelle
des Arméniens, où se trouvent ces épitaphes;,
était, au temps des Français, un couvent
de femmes. Peut-être môme la première
inscription n* 22 nous donne-t-elle le nom
de ce couvent.
Sur les Ëscaface, voy. ci-dessus, n* 27.
Les Montolîf étaient une famille extrô-
mement nombreuse, ancienne en Chypre,
trôs-noble et des mieux en cour. Sous tous
les règnes, ils ont occupé de grands offices ;
on trouve parmi eux des maréchaux» des
A9
Cttf
DIQTIOMNAIRE
GHT
chambellans, des auditeurs, des bouteillers,
dies tricoi>!iters, etc.
En 1310, un de leurs chevaliers, Sinaonde
Montolif, poignarda le -prince de Tyr, A-
mauri de Lusignan, qui avait fait exiler
Henri 11, son frère, en Arménie, de concert
avec le rdi Oschin, dont il avait épousé la
sœur. Quelques historiens de Chypre ont
pensé que Simon était seigneur du Mont-
Olympe, et ont cru cjue les autres membres
de sa famille portaient aussi ce titre. Mais
la véritable orthographe du mot patronymi-
que des Montolif est constatée par un trop
grand nombre de documents origihaui^ potir
qu'il puisse rester la moindre incertitude à
cet égard. ( Areh. de Venise, Gênes et Turin,
doc. de 1328, 1329, etc., U73, etc. ) Il faut
donc raver le beau nom de Mont-Olympe
de la liste des seigneuries françaises de
Chypre, bien qu'il y eût des fiefs et des sei-
gneuries autour de cette montagne; mais
ces terres portaient des noms moins impo-
sants et beaucoup moins connus. Marethasse
qui fut donné en nef, d'après les Lignages
aoutre^ner [Assises, t. 11, p. 236), au frèfe
de Laurent au Plessie, aux premiers temps
de rétablissement des Français en Chypre,
est certainement la belle vallée de Marathas-
sa, au pied du Troodos, qiie les Grecs ap-
pellent ént^ord M^rianthousa, le canton aux
mille fleurs, et que Ton peut comparer aux
sites les plus nittoresçiues de la Suisse et du
Tyrol. Le village principal de cette longue
vallée se nomme Kalapanaïoti, et c'est ce
lieu qu'il faut, je crois, reconnaître dans les
textes, quand Marethasse se trouve cité
comme localité précise et non comme une
étendue de pays ou un district.
XXXIV.
-|- Ci gii Suer Marie ....
XXXV.
A. -|- Ci git Suer Aunes de De qui tresj).1ëtô a
IX jors «ravrlil Tan de mcccxlvui de Crisi. Dieus
ait Tanne. Amen.
B. [^ Ci gil ] espoUze Jadis Messire
Johàn Gorap, laquelle irespassa le j*eudi a xxi
^ors de mars Tan m . ccc. lxui de Crist.
Grand fragment de dalle oÎji sont réunies
ces deux inscriptions, et au centre l'efligie
de Marie de Gorap, les cheveux retombant
sur les épaules, vêtue d'une robe juste, qui
dessine la taille, comme en portaient les dames
françaises des xiir et xiv* siècles. Les robes
des Françaises de Chypre ont en outre deux
poches ouvertes sur les lés de devant. ( Voy.
n' 58. ) Un Beltram de Dé, partisan du prin-
ce Amaury, reçut sa grâce du roi revenu de
l'pxil. Diom. Strambaldi, Ms. du Vat., et
Frànç. Amadî, Ms. de S.-Marc, à Venise.
Les Gorap ou Gorab sont plus cQuriUs ;
ils appartenaient à la haute noblesse, et Jean,
répoux de la dame morte en 1363, est pro
bànlefnenl le chevalier Jean Gorap, cou
damné, sans connùissance de courf k !
son, par le roi Pierre I", et Qui tira i
odieuse vengeance de cet acte arbitra
1369. Aux cris du prince renversé p
premiers coups de poignard, Gorap l
lui trancha la tôte et foula aul pieds a
davre. Les successeurs dfe Pierre I*' y
rent faire oublier ce crfme^ auquel a
pris part les princes du sang eui-oQ
et les meurtriers conservèrent leurs
tés ou en reçurent de nouvelles, leail
reparait comme auditeur de Chypn
1376 et 1391. Dans divers traités il pc
titre de seigneur de Césarée. (Gènes,
de la Banque de Saint-Georgey an. 139
nise, Lib. pact. 1391. )
XXXVL
-f I<^i Bit Messire Johan Pousân , chevalier,
des Suriens de Nicosie qui [ tréspassa le;
Tan de mccclvi de Crist; que Dieu ail ha
Ameo.
La dalle est entière, mais rimà|ë
fort endommagée par le frottemeof,
que les Arméniens, qui ont tant d'i
communs avec les Turcs, ne Teussenj
servée de leurs tapis. Le chevalier F
est représenté couvert d'un heaume ôi
(jue fermé, portant Tépée, une cotte d*
i'usqu'aux genoux, et par-dessous m
)ert à épaulières et genouillères.
L'écu de ses armes a une croix seul
dans le champ.
L'inscription qui entoure la dalle
téressante, et nous fournit quelques in
nouvelles sur la nature des privilégei
cédés aux Syriens par les français li
leur occupation de tile, comme les n
Jérusalem leur eu avaient accordé en
tiue. ( Voy. les Assises et les obsenr;
de M. le comte Beu^not, tom. I, pagi
XXI, 25, 2T7. ) On voit que leur cnef
que, le reïs ou raïs, qui se trouvait eh
temps leur juge particuHer, leur prot
et le gardien de leurs franchises, était
si j^armi la noblesse des conquérants^
gré le nom arabe ou syriaque de sa cl
Et Tadditiou des mots de Nicosie me
blerait établir suflisammeiil, à déîaut
très preuves, que la nation syrienne, i
essenliellemenl commerçante, et aul
très-nombreuse en Chypre, avait ru
deux reïs dans le royaurfae des Lusi'gi
Tun à Nico.^ie, la capitale; l'autre, à 1
gouste,.le marché principal de l'île.
XXXVIL
A. Ci git dame Isâbiau de l4evilés qui Ireaj
Fan de m . ccc . xcui de Crist.
B. Et git dame Marie de Milraars espouu
noble chevalier messire de Neviles InniU
dou roiauroe de Chypre, qui trespissa
MGGCxcui de Crist.
CHY
D*EPtbkAPHIE.
CHt
S)0
Ci fit dameÂlis, ûllie dou noble chevalier
■frJobaB Bedui. espoa|e de noble chevalier
ê Johan de Thabaris, noble marechau dou
H irEhnimie qni trespassa le samedi a
MUS de setenbre Tan de m . ccc . lvii dé
Qoe Diea ait leurs armes. Âmen.
fenlles, les Milmars ou Mioiars, les
ou Bédouin, comme les Tibériade,
[tilit probablement parents ou alliés,
î leurs noms se trouvent sur la mè-
e, comptaient parmi les principales
I françaises de Tile. La lamille Bé-
ttuien Chypre dès le commencement
' siècle. Deux de ses membres fi^u-
TÙïi les chevaliers chypriotes qui fi-
nance, en 1233, avec les Génois pour
r lès Impériaux de Chyi)re et de Sy-
Irôl. de Turin. Genoa, Carie sparse. )
m de Mevilles de l'inscription B. pa-
"0 le Joannes de ïfivillis^ nobiïis et
i dominus de Azolo^ aujourd'hui Ez-
enlre JaOa et Askalon, témoin dans
(tration donnée & Nicosie, le l2 no-
I 1330, par le roi Pierre I'' à Tamiral
île Cafran, pour aller en son nom a
( Arch. de Saini-Georgei^ vol. x. }
îr du Lignage d'outre-merf écrit leur
n^viles et Neviles.
; peut-être Marie de Mimars, sa fem-
I plus probablement Alix Bédouin,
! de Jean de Tibériade, dont les armes
tiiivent ici, qui est représentée sur la
vêtue d'une robe élevante À double
boutonnée par-devant jusqu'au cou,
anches boulFantes. Ses cheveux flot-
ir ses épaules. Aux côtés de la tête
eux écussons ; Tun porte la l'asce des
ftde ( voy. n** 25 ), Tautre six tleurs de
ois en chef, trois au bas placées deux
I, et séparées des premières par une
£asce ou un réglet. Ce dernier écus-
^partient peut-être aux Bédouin. Nous
les épitaphes d'autres membres de la
3 des Mimars, aux articles kk, 73, et
élément leurs armes sous ce dernier
ro.
XXXVIII.
û gil le noble chevalier incssii*e Johan
mri qai trespassa le luiid^ a x . . . jors
É rân db M . ccc . lxih de Crisl ; que D[iett
arille.] Âiiien.
e intacte, costume de chevalier corn-
-'écu ou bouclier est écarlelé au 1 et 4
fasce, au 2 ut 3 d un lion. Les The-
dont le nom s'écrivait aussi Tenouris
Dedans les Assises), et que je crois
es mêmes que les Tinori ou Thinaly^
mi partie de la haute cour, et ont eu
eux des chambellans et autres grands
rs. tJn parent du chevalier Jean, ayant
me prénom, et mort deux ans avant
fté inhumé à TÉmerghié. ( Voy, n* 59. )
XXXIX.
-|- Ci git le noble chevalier monseigneur Johan
de Tabarie, fis dou noble chevalier messire
Bartelemi ne Tabarie, noble marechau dou
roiaume d'krmenie qui trespassa le mercredi a
xxH jours d^ahoust Tan de 11 . cbdc . 11 de Crist
Que Dîeaft lAi Tarme. Amen.
Dalle entière et belle encore , quoique
un peu fbUste. Le maréchal lean de Tibé-
riade tenant son épée de la main droite, son
bouclier de la main gauche, est représenté
vêtu d'une cotte d'armes oui recouvre une
armure de fer à genouillères. Les mains
sont protégées par des gantelets de fer; les
grèves ne couvrent que la partie antérieure
des jambes, et Tarmure en écaille se pro-
longe sur les pieds, qui se terminent en
pointe effilée.
Les armes des Tibériade nons sont déjà
connues par la dalle de Tinscription n° 25.
La fasce, qui en est Tunique emblème héraldi-
que, se retrouve ici avec une addition remar-
quable: c'est le trident m Atp, signe et nom de
Dieu ou de la Trinité chez les Arméniens, que
Jean de Tibériade avait probablement ajouté
à ses armes, comme une brisure, eu rece-
vant le maréchalat d'Arménie. Cet office
honoriflque, auquel étaient attachés des re-
venus en Chypre, avait été conservé à lia
cour de Nicosie, avec les autres grandes
charges du royaume d'Arménie, par les
héritiers de Léon VI, dernier roi chrétien
de Cilicié. Les Lusignans avaient continué
de même à nommer aux offices de la cou*
ronne de Jérusalem, depuis la prise de la
terre sainte par les Sarrasins. Nous verrons
des maréchaux de Jérusalem au quatorziè-
me siècle comme il y en a eu au quinzième.
Il y avait aussi dans le clergé de Chjrpre un
patriarche de Jérusalem, qui résidait habi-
tuellement au monastère royal de Saint-Do-
minique de Nicosie.
XL.
4* Ci git Nicole Paris cha xlîi de
Grisl; que Dieu ail 1 arme.
Fragment de dalle représentant le bas
d'un costume clérical.
XLI.
gil Dame Agnes [de Carcasso]nne fille de
Messire de Garcussonne [espouse] de
Messire Raiiuon qui irespassa a •
mai; Fan de ... .
XLII.
ave de MIrabiàu tost
la pris la mort, dont fu damage êtes.
Amen.
Fragment d'un beau tombeau en marbre
blanc encastré sur le devant de l'autel. La
dalle est ornée d'une areature sculptée eu
relief. Sous chaque arc est un écusson por-
tant une croix dans le champ, comme celle
3t7
GHY
DICTIONNAIRE
CHT
des Ponsan ( n*» 36 ) L'inscription est tout
autour du marbre.
XLIIL
Ci gît la très noble dame Madame seur £8[ci]ve
De Daopierre digne abaesse de la Croix d*An-
lioche eide Notre Dame des lr[oisRoi]8, qui
trespassa ....
Et venerunt fettinantes et invenerunt Mariam et
Josephum et infaniem pontum in prœsepio.
Beau cippe carré en marbre blanc, placé
sous le porche latéral de Téglise. Eschive
( nom fort en usage en Chypre ) de Dam-
pierre y est représentée dans le costume
et tenant à la main la crosse d*abbesse. La
sentence pieuse, dont le texte a un rapport
direct au titre du couvent de N.-D. des Trois
Rois, est inscrite au-dessus de la tète de la
noble abbesse; Tinscription française est
tout autour. Sur les deux bases parallèles
sont détachés en relief deux écus, portant
chacun deux poissons ou bards adossés, k
peu près comme dans les armes parlantes
de la maison des comtes de Bar. Les Dam-
pierre étaient fixés en Chypre dès le xiii* siè-
cle. { Innocen't III, Epist. lib.XIYy ep. 105,
t. Ily p. 555, éd. Bal. Florio Bustron. Ama-
di, etc. )
Ce tombeau, à la différence des précé-
dents, qui tous sont renfermés dans Tinté-
rieur de réglise arménienne et scellés dans
son pavé, se trouve comme nous avons dit,
en dehors de Téglise, où il nous semble
avoir été transporté d'un autre édifice, à une
époque inconnue. Ce fut peut-être au qua-
torzième siècle, quand les Vénitiens détrui-
sirent 80 églises, en supprimant les fau-
bourgs de Nicosie pour fortifier la ville. La
Croix d'Antioche et les Trois Rois étaient
probablement, comme Notre-Dame de Tortose
(ci-dessusy n"* 23), des abbayes de Nicosie ou
des environs.
V
XLIV.
Mosquée d'Arab-Achmet.
-(- Ici gît Messire Hugue di Mimars qui trespassa
dimanche à xv jors d^avril Tan de m . ccc . xxni de
Crist ; Des ait Farmc.
Inscription. Le bas de la pierre est cassé.
( Voy.y sur les Mimars, n*' 37 et 73. )
XLV.
-(- Ici git Messire Pierre Leiaune qui trespassa
a IX jors d'avril Ta [n] de m. ccc. e xlih de
Crisl. Dieus ait Tarme de lui. Amen.
Faut-il lire Le Jaune et voir ici le Pierre
Legaunus dont il a été question ci-dessus
( n* 10 ), ou bien Pierre Le Jeune, et comp-
ter ce nouveau Pierre dans la noble famille
des Le Jeune de Chypre? Je pencherai plu-
tôt pour la première supposition, car le
mot Leiaune est très-lisible sur Tinscription.
La dille sur laoaelle le chevalier se trouve
dans son costume de guerre est tr
L'écu malheureusement vide ne n
pas connaître ses firmes, car on i
croire que la lettre A, gravée par ei
par hasard dans un des coins du h
en fit partie.
XLVI.
4- Ici gît le noble chevalier : Messire :
d^Nores. q* f passa : V verredi a xn
d'huiouvr*.ran d* m. ggg. lxix. d* x. q* 1
Tarme'de [lui].
Dalle entière, mais fruste. L'ioscrj
l'écu sont seuls bien conservés. L'éc
croix dans le chef ; le bas est vide,
dans les armesdela dallen" t. J'ai con
toutes les abréviations de l'inscriptii
montrer dans quel système elles so
nairement exprimées sur les autres
Après les Ibelin, le royaume de Ch
comptait pas de famille plus élevée
De Nores, qui ont occupé les grande
qui ont contracté des alliances ayet
blet, les Ibelin, et même avec les pr
sang. J'ai retrouvé en Chypre les
dants de cette noble maison, auy
bien déchue, et qui n'a conservé de
cienne position que son attachemei
tholicisme. Elle a fait la faute d'
elle-même et d'employer, comme s
habituel, le sobriquet de Calitm
les habitants de Larnaca donnèrent
une cinquantaine d'années à son che
par sa manie de souhaiter le bonjou
venant. — Une branche passée e
après la conquête de l'île par les T
fit un nom dans les lettres. Jason, s
occupa une chaire de philosophie
d'Aristote à Padoue, et laissa pîusic
vrages.
XLVII.
-f- Hic jacet nobilis vir dominus Fra
Go quiobiitannoDominiii.GGC.L]
die xxYgenuarii, cujus anima requiescati
Amen.
Dalle entière, efSgie. François
probablement quelque riche etrani
ou passager en Chypre; s'il eût ao
à la noblesse chypriote, son épitapl
en français. H est vêtu d'une robe
ses cheveux, tombants et roulés à
teur du menton, sont retenus sur
par une toque ronde, assez semblab
plus basse que les bonnets de nos ji
XLVIII.
[Hic jacet nobilis vir] ac famosus migisl
Dominus Antonias de Perguamo, regM
camerarius, qui obiit anno m. ccc. xcm»
mensis aprilis ; ciqus [anima reqoîescit i
Amen].
Marbre blanc. La dalle est pre*
tière; les Turcs, la trouvant trop
cnn
D'EPIGRAPIIIE.
CHY
330
faire lo seuil de la mosquée, ont
ci une des eitrémités où étaient les
) relRgie, le commencement et la tin
oription. Cette épitaphc est la seule
minaisse où Ton ait employé le la-
rappelant la mémoire d un homme
it nécessairemont rang parmi la uo-
Brançaise de rile, puisqu'il était ca-
iu royaume. Remarquons toutefois^
ipliqaer celte exception à un usage
I consacré, que messire Antoine était
r, natif probablement do Bergame,
^ plutôt que de l'ancienne Pergame,
ï cette ville comptât toujours au
Ige parmi les principales de la Mvsie.
• AcropoLj § 15, p. 30. Bonn. ) Re«
DS en outre que sa charge n'était pas
offices qu'on peut appeler politi-
aune la sénéchaussée, la connéta-
naréchalat, qui ne sont jamais sortis
Hles françaises avant les désordres
lièicle; qu'entln, sa qualité de /amo-
iêier indique chez lui queli]ue docte
wr, auquel le latin devait être plus
ti*aux vrais chcvaliors de la race
«nte de l'ile. £n effet, nous retrou-
Dtoine parmi les témoins des actes
des rois Lusignans avec ces titres :
rAntanius de Pergamo^arti$ medicinœ
fTf canonicui Paphensis (Privilège de
IrcA. de Venue). Nobilis et teneran-
\gîiier,.. artium et medicinœ doctor
I de 138D, Arch, de Venise). Magis-
'tium et medicinœ doctor ^ regni Cipri
r (Procurât, du 12 nov. 1390, Arch.
U-Georges à Gênes). On voit (mil
BYeou camérier de Ch^rpre que dans
oières années de sa vie.
ne François C. dans le tombeau pré-
Antoine de Bergame porte la simarre
ongs cheveux, h l'instar des riches
s de Venise et d'Italie au xiv* siècle.
té» de sa tôte sont deux écussons ))a-
yanl un chevron à côtés très-étroits
angle, inscrit dans la partie iufé^
et trois roses dans le haut.
XLIX.
ora nobilis y\n domini Gasparis Mauro-
filii quondam domini B*leli de Veiieciis,
Mil die prima mensis julii anno Domini
i* Al* ; cujus anima requiescal in pacc.
e commencement du xiv* siècle, les
na eurent des franchises commercia-
Ihypre et y établirent des factoreries;
ant nombreux à Famagouste, à Pa-
Limassol, où ils avaient des agents
ires; à Nicosie, où résidait leur baile
ai. Gaspard Morosini, dont nous
n répitaphe, appartenait à la famille
iale de ce nom, qui avait déjà plu-
ie ses membres fixés en Chynre pour
ires commerciales, comme les Cor-
es Venier, les Dandolo, etc. — Il
7 avoir eu, à la fin du même siècle,
au milieu des Vénitiens et jouissant
•9 privilèges, une petite colonie ber-
DiCTIONN. D*EPIGn\PHIE. l.
gamasque, d'où était sorti peut-être le ca-
mérier Antoine de l'inscription précédente
(n* W). Cf. le privilège d'Amaury aux Véni-
tiens, du 23 juin 1305. {Arch. de Venise,
Lib. pact., m, fol. 71 V.)
L.
.... irele qui Irespassa [de] ce ciecle Tan de
r[inca]malion Jhesu Crist m. ce. . . , en viii
jors d*avril.
LI.
Ave Maria gracia picna doniinus lociim,
bcnedicta lu in mulieribus.
Cette sentence pieuse est gravée autour
d'une dalle bien conservée , représentant
une jeune femme dont le nom n'est pas
indiqué. Ses cheveux flottent sur ses épau-
les; son vêtement se compose d'une robe
juste-au-corps, avec deux longues ouver-
tures de poches sur le devant, pareilles à
celles que les dames de Chypre portaient
encore au dernier siècle. J'ai vu à Lamaca
plusieurs costumes de ce temps qui ont
plus d'analogie avec celui-ci que les cos-
tumes actuels des dames chypriotes (Cf.
n* 58) Le dessin du monument est correct;
il ne mangue même pas d'une certaine
grftce ; qualité non moins rare que la pre-
mière dans les œuvres des maîtres graveurs
de Nicosie, et surtout chez leurs confrères
de Famagouste et de Limassol. Il fnut ajou-
ter, pour l'honneur de Tari chypriote, que
ses architectes et ses sculpteurs ont en
revanche laissé dans l'Ile des monuments
qui soutiendraient sans désavantage la com-
paraison avec nos plus élégants édifices
des XIII* et xiv* siècles.
LU.
•f Ici gît Messire Reimoni don Four.
Fragment d'un chevalier vêtu d'une cotte
de mailles. Les du Four contractèrent des
alliances, au xiii* et xiv* siècles, avec les
de Brie, les sires de Beyrouth et la descen •
dance de Léonard de Paphos. (Lignages d'où*
Ire-mer, ch. 21,22, 38; Assises de Jérusalem,
t. II, p. 459, 4G0, Wl.)
LIU.
-|- Ici gît le noble chevalier messire Eade de
NaTarre, qui irespassa. . • .
Fragment. Jambes d'un chevalier épe-
ronné et portant une armure en cotte de
mailles. Il est bien à regretter que le haut
de cette dalle, placée aujourd'hui dans lo
jardin de la mosquée, ait été brisé par les
Turcs; elle nous ferait connaître sans doute
les armes de la noble famille des Navarre,
illustrée, dès les premiers temps de l'éta-
blissement des Français en Chypre, par la
bravoure, l'éloqiience et la science féodale
de Philipoe de rïavarre. Yoy. la vie de cet
11
551
CllY
DICTIONNAIRE
CllY
55S
liommo remarquable , publiée par M. ^ le
romle Bongnol, dans la Bibliothèque de VE-
cole de» Chartes, l" série, tom. II.
LIV.
+ Ici «il Dame [Echiv]e de Rivet, femc qui
fil. . . de. . . . Rabin?
Les Rivel étaient de la haute cour et ont
eu de grands ofTiciers dès le xiii* siècle.
Les Babil, aussi nobles qu'eux, ont occupé
las hautes charges du royaume aux xiv* et
XV' siècles. C'est dans la maison de Raymond
Rabin, grand bouteiller, que les seigneurs
conjurés contre Pierre de Lusigaan tinrent
leurs dernières conférences.
LV.
+ EKOIIVH0H. HA[»AH T8 ©8j
MAPlATttKOM.(KMPON)
4)IM [PP6J TB. XP€P
» » • •
Traduction.
f Fut inhumée la servante de Dieu, Marie, fille
du seigneur Philippe, fils de.
LVI.
EKHfvH©H ... (AbAOC T«)
©8X(H?)>Nb(HAN0Y?)
NA KIP. NIKOAAAttC
XS^IVHMAeiC....
iù Nf.
Traduclion.
f Fut inhumé le semieiir? de Dieu, Jean... fils?
du seignear Nicolas... l'an... 855. » -
Cette date ne peut être que celle de Fan-
née 6853 de l'ère de Conslantino[)le ou de
la création, suivie alors par l'Eglise d'Orient;
elle répond à Tannée de l'incarnation 13^5.
Les autres inscriptions grecques de la mos-
quée d'Achmet le Noir, connue les inscrip-
tions françaises, paraissent aussi du xiv* ou
du XV* siècle.
LVU.
+ [EKO|MH0HHAOYAH
TOY] ©8. /m<:, 0YrAT€ PA.
KYPS^.TO NOCMBPIO NHH N€
CTOiKB. exPONI*^.
Traduetàott.
< Fui inhumée la servante de Dieu , Anne, fitti; du
seigneur Pb., au mois de novembre l'an tMii. >
- — Jîii de l'ère vulgaire.
LVUI.
•f EKHyH9I.O.AtiA0C(poar HABAH)Taev.
IH...Ttt.rA...H ENMfH.r€«!APlOY.H..J^
eNX».NAC>
TnaducHon.
« Fut inhumé le serviu»ur de Dieu au mois
«e Janvier. ...»
Bien qu'on lise distinctement o.aotaox
sur la dalle, c'est une femme qui s*jr troiiTe
représentée, les mains croisées sur la poi-
trine, les cheveux tressés, chaussée de petits
souliers à rubans flottants, et revêtue a*uoe
robe à poches, à doubles mauches et h dou-
ble jupe, qui serre la taille comme celle des
tombeaux de Marie de Bessan (n* 24) de la
femme de Jean Gorap (n" 35), d'Alix Bé-
douin, maréchale d'Arménie (n* 37), et de
la dalle (n" 51). Les robes montent jusqu*aa
cou ; les bras sont couverts par la tuniaue
de dessous, et je ne vois rien dans cet habil*
lement adopté, on en a ici la preuve, pir
Quelques dames grecques, comme les dames
françaises le portaient au xiv* siècle, eo
France et en Chypre, rien qui pût blesser
la décence. Il faut croire qu'on avait voulu
respecter la sainteté des tombeaux, et qos
les dames chypriotes avaient quelquefbu,
en leur vivant, des costumes moins discrets
que ceux dont elles sont ici vôtues, car un
chroniqueur d'Italie se plaint de Timports^
tion des modes de Chypre dans la ville de
Plaisance, sa patrie, et il blâme surtout la
passion de ses concitoyennes pour la ry-
priana^ vêtement charge de broderies en or
et taillé de façon à couvrir le moins pos-
sible le haut du corps. (Joann, Mut$i. ap.
Muralori, Script, rer. tla/tc, tom. XVI, et
Anliquil, italic, tom. II, col. 319. Cf. Boc-
ciCE, Décamér. VIH ; or. nov. X.) C'est bien
là le sarka que Ton porte encore à Nicosie,
à Limassol et à Larnaca; mais il est à re-
marquer que les dames franques de m
villes négligent aujourd'hui de plus en pi»
ce costume, pour prendre les vètetneali
européens, et il se pourrait bien que Fh»-
billement immodeste dont se plaignait Jeas
Mussi eût été seulement à Tusage de II
population indigène de Chypre, qui D'avait
pas de rapport avecla société franque.
Mosquée de rEnerghié.
' On n'a pu me donner la signification da
mot Emerghié. Ne serait-ce pas, comme le
pense M. Cerutti, une corruption de Marim
ou Meriem^ nom de Marie en arabe et en
turc, et ne pouvons-nous voir dans celle
mosquée une ancienne église dédiée à. Il
Vierge ? C'est une grande nef ogivale, dont
la construction me Semble dater du xin* ou
XIV' siècle.
LIX.
Ci gît [le Doble chevalier messire ^]obaa Te-
nouri fils de • . i • . c n (Simoa?) • . c . • .
110 » • . qui trespassa [le mar f)di a ii jon de
novembre, Tan m. cccxli de Crist.
Dalle et effigie entières, sauf la têle, que
les Turcs ont brisée, en haine des repré-
sentations humaines, proscrites par leurs
commentateurs du Coran. C'est de préférenee
contre la tôte et le buste que les iconoclas-
tes musulmans se sont acharnés dans leurs
destructions ; ce qui explique le grand nom-
bre de fragments de dalle ayant seulement
la partie inférieure de l'enigie, que Ton
retrouve dans les mosquées de Chypre*
CHY
D^EIiGRAPHIE.
CHY
534
xles, les Turcs ont ainsi délruit, à
de marteau, les tètes des statuettes
bas-reliefs qui se trouvent sur quel-
lorles.
I qu'endommagé, le tombeau de Jean
on est encore beau; ie défunt y est
enté armé, éperonné, tenant un bou-
BD ogive et échancré, sur. lequel est
906 seulement, tandis que Jean Tlie-
du n* 38 porte un écu écartelé d'une
ît d'unlioh. Jeanne peut être le grand
de la secrète royale de Chypre (Jo-
i Tktnuri) qui fut présent à la conclu-
Q traité de 13G0, entre la république
lise et le roi Pierre 1", à Nicosie. (Arch.
ùse^ Lib. pactor.j t. 111, fol. 37.) Un
i Thinoly, de la môme famille, était
Ad de Jérusalem ; il accompagna
fhen Europe dans seà voyages (Arch»
km et de Vetiise. Doc. rie 1363, 1368),
m reipéiiition (fAlexandrie, en 1365.
^ de Macualt, Ms. B. Roy. de Paris,
fol. 323.)
LX.
il messire Pierre de NeHn qui fu ch[ani-
d]? qui trespassa en nu jors d'uitouvre,
■• Gcc LH de Grisl ; que Dieu ail Parme.
le pierre, complète en deux fragments,
ayani quatre rangées d'ondulations
le champ. Pierre de Nclîn avait été
être chambellan du roi, charge diffé-
de celle de chambellan du royaume.
lom de famille venait de la seigneurie
iphin, sur la côte de Syrie, entre Giblet
ipoli.
LXI.
Marie Aniianme, espose jadis
yre R de Carpass, qui trespassa
jors de juniet Tan de m ccg lxxxviii de
Carpas est la partie orientale de Tllo,
te en comté au xv*^ siècle par Jacques
tard à une famille d*Aragon. Mais il y
en Chypre une famille française qui
U ce nom, et oui possédait peut-être
f, dès le XIV' siècle. (Voy. les Lignages
re-mer^ chap. 29; Assisei de Jérusalem f
U, p. h6&.)
.•••..•• noble messire Johan An-
iflie qui trespassa le mecr. • . .
2 git le noble cbevalier Jaques de Mont-
ird? • . . 1 un . • e . . • . arg .... Alt
bme Marie Antiaume.
m ail leur arme o lui en paradis.
i^eot de dalle autour de laquel sont
"ois inscriptions; au centre est TefOgie,
8 la tète et les pieds, d'un personnage
\ pour armes une croix tréQée. Les
lume étaient une des familles franques
us anciennes et les plus honorablement
connues en Orient. En Syrie, ils étaient
cependant encore dans la bourgeoisie, oL
Raoul de Tibériade disait dédaigneusement
de l'un d'eux, en causant de jurisprudence
féodale avec le roi Amaury, qu'il ne feroil
pas son pareil Remont Antiaume ne autrô
soutil borgeis, {Assises de Jérusalem, tom. 1,
p. 523.) Les Lusi^nans, plus éclairés et plus
sages, admirent les Antiaume au rang de
la noblesse, dès les premiers temps de leur
établissement en Chypre. (Cf. Assises, p. 220,
525.)— Les Montçesard étaient fixés en Chy-
I)re dès le xiii* siècle (Arch, de Turin, piècô
citée du 2 déc. 1233). Ils figurèrent toujours
r»armi les chevaliers de la haute cour. Au
ieu de Montgesard peut-être fmt-il lire
Montbéliard, autre noble famille française
passée de Syrie en Chypre avec les premiers
Lusignans, et qui eut un baile du royaume
pendant la minorité de Hugues 1" "(Inno-
CENT 111, Episl, lib. XIV, eu. 10^, tom. U^
p. 555, édit. Bal.).
LXll.
. • . andi. . . le noble seignor d*Arsuf qui
irespass«i le mercredi à xi joi-s de janvier
Tau de m. ccg. xc. de Grist ; que Dieu ail Tamc
Amen.
Dalle entière, mais un peu fruste. Belle
armure forgée de chevalier portant cuirasse,
brassards, cuissards, pommeaux aux épaules,
aux coudes et aux genoux. Armes : un écu
losançé. Les d'Arsui ou d'Arsur étaient une
branche de la grande et puissante famille
des Ibelin, dont les tombeaux étaient la
plupart dans l'église détruite de Saint-Do-
minique, avec ceux des Lusignans. Arsur,
que les Francs appelaient Arsuf, Tancienne
Antipatris, était dans la Syrie méridionale
entre Jaffa et Césarée. Ce nom est aujour-
d'hui inconnu sur la côte de Syrie
LXIII.
A . . -1- Ci git le noble cbevalier Thomas J^Pro-
vosi] que Dieu ail Tarme.
Amen.
B . . -f Ci gisi le très noble escuer sire Ramon
Provost qui irespassa a ix jours de mai /au
de M. cccG. XXXV. de Grist ; que Dies ait Tarme.
Amen.
Grand fragment. Chevalier éperonné, por-
tant une épée et une armure avec genouil-
lères. L*écu est fascé ou divisé horizontale-
ment en 6 parties égales ; la 2% la h' et la
6* ont 3, 3 et 1 croix. Les Provost étaient
encore en Chypre au temps des Vénitiens,
et avaient place au grand conseil. [Voy. Et.
DE Lusio., Descriptions de Chypre, fol. 83^)
Thomas Provost, du n" 63 A, est probable-
ment le vicomte de Nicosie de ce nom, qui
intervint comme témoin dans le traité de
ik\k, conclu à Nicosie entre le roi Jauus et
la république de Gènes. (Sperone, Real gran^
dezza, p. 1(^2). 11 avait négocié, en lii^lO, au
nom du roi et de concert avec Thomas de
53.^
cnY
DlCTIONNAmE
ciiir
356
Zenières, Je traité de Faraagouste, du 9 dé- Fragment portant Teffigie d*un personnage
cerobre. (Gênes, Arch. de la banaue de Saint- en costume ecclésiastique. Le haut de la tète
George^ vol. X). a été brisé.
LXIV.
4- Ci ipl le noble chevalier inessire Eude de Vis
qui [trespassa Tau de m. ccc?] cl. Amen.
Belle dalle, complète en deux fragments.
Au cenfre est un chevalier, aux cheveux
flottants sur les é[)aules, portant Tépée et les
éperons, vêtu d'une robe courte qui laisse
voir autour du cou, aux bras et aux jambes,
la cotte de mailles dont il était recouvert en
dessous. Il a les pommeaux aux coudes
et aux épaules. Armes : un écu coupé par
une fasce étroite en deux parties, qui sont
subdivisées chacune en 7 pals. J'ignore
entièrement ce qu'était la famille de Vis,
dont peut-être j*ai mai lu le nom.
LXV.
[CI] gît messire Erberi de Novicrs? seignor
de Monfor. . . [fis?] qui |fu? ...]... .
nronn qui trespassa a xui jours de aust Tao
de M. ccc[c? x?)xv.
Je ne connais pas de fief de Moutfort en
Chypre, et ne sais si Erbert de Noviers
appartient à la famille de Montfort, issue
des Ibelin de Beyrouth par Echive, dame de
Lapithos en Chyi^re, et femme d^Humphroi
de Montfort, seigneur du Toron près de
Tyr; famille puissante, dans laquelle le roi
Pierre 1" prit sa première femme. L'église
de Montfort, où fut inhumé, au xui* siècle,
Jean de Montfort, ne peut être la mosquée
de TEmerghié; car on sait, par le P. Etienne
de Lusignan (fol. 90], que la première était
située hors de i^encemte actuelle de Nicosie,
et qu'elle fut démdie par les Vénitiens. La
dalie d'Erbert entière, sauf le haut de la
tète, est extrêmement fruste; elle ne porte
l»as d'écusson.
LXVI.
A llci gît ] fille dou noble chevalier.
B [Ici git ] chevalier Pierre de Tabarie,
(]ui trespassa
C [Ici gil] cccui de Orist.
Que Bieus ait [leurs âmes].
Fragment de dalle et d'inscriptions de
famille. Au milieu, deux jambes recouvertes
d'une armure. (Voy, n" 25.)
Lxvn.
Ci git le noble escuier Gresien de Gras. . .
Fragment de dalle sur lequel on reconnaît
le bas d'une tunique.
Lxvm.
[Ci gît] . . . noble cbapelein du roi,
ac, qiiî Ircspnssa le jeusdi
LXIX.
[Ici git] Eschive, filie dou noble chevalier
sire Thomas de Cafr[an], espouse '
m de Crist; que Bieu ait Tarme. Amen.
Fragment; bas d'une robe. Nous avoiii
vu déjà l'inscription d'une autre Gafrio^
ci-dessus fn" 7).
LXX.
[Hic] jacet nobîlis Georgius doctor
tarsus ra. . • . condam d. . . • honorabUis
medicus seri
Fragment représentant le buste et la tête
du personnage. A côté, un écusson sur le-
quel est une fleur de lis.
LXXL
-f Ci git le noble et sage docteur des lois ec
decres messire Joban de Sarasins, de Padmift'
honorable juge de. xxvii; que
Bieu ait Tarme.
Il y a des exceptions à toutes les règleset
à tous les usages. Voici un étranger, un Pa-
douan, un docteur et probablement un bomioa
vivant à la fin du xiv% si ce n'est au xv'siècle,
dont on rédige Tépilaphe en français^ comme
si on eût été au xiir siècle, ou que le dé>
funt eût appartenu à quelque famille Doble
et française. (Cf. ci-dessus n*»» (^7-49, et d-
après n* 100.) Cette circonstance, au rester
doit nous donner une idée très-favofable
du mérite de Jean Sarrasin et de la position
de ses héritiers. Puisqu'ils parlaient français,
ils fréquentaient la société franque ; le doc-
teur Jeau plaidait sans doute devant les
tribunaux royaux, où l'on plaida en français
jusqu'au nw siècle; il allait peut-être a la
cour. Les Lusignans du xiv* siècle ont tout
aimé les sciences et la littérature. (Bogcaci,
Dédie. Geneal. Deor. ; Gbog. Lapitb., iVa^H;
ces tt extraits des mss.j t. XU, p. 6, 7JÛ
haut du tombeau do Jean Sarrasin est brisée
on voit dans ce qui reste le bas de sa rolM
de docteur.
LXXIL
[Ici gil] ... . dame Bienvei^ie de Cacaldier. •>
Fragment. Armes : une aigle à sénestre.
LXXUL
[Ci git] noble chevalier messire Phelipe de
Milm[ars] Bious ait Vi
Il ne me parait pas possible de voir lia,
autre nom que celui des Miîmars daas'
Tabrévintion de Milm, ; et dès lors la dalle
sur laquelle elle se trouve a beaucoup d'im-
CHY
D*EPIGRÂPH1E.
CIIT
338
ie, puisquVIle nous fait connaître les
M de eette famille considérable,
t» et b«ut placée en Chypre. Les
louts ont été brisés par les Turcs ^
milieu conserve encore Timage d*un
er, du cou aux genoux, portant un
r sur lequel sont ses aru)es : une
liblement pa ée et alezéo. (Voy, n°« 37
Les Hilmars étaient de la noblesse
le de Syrie; établis en Chypre, ils
iBt seigneurs d'Asquiêy nrobable-
jBcbia, au sud de Cythrea, oe Trais-
[*Awa à l'est d*Aschia. Ils conlractè-
I alliances avec les Giblet, seigneurs
wm (Ovgoros) et de Pila, avec la
Je Morfo, etc. (Vov. Lignages d'outre-
L 39. De ceaus ae Uimars; Assises^
,P. Wl.)
LXXIV.
Ml Teligiosas frater Michael Montegnido,
\ Erenritanim beatr AugnstinK qai obîit
■o DoiDîni M ensis jullL
losquée do TEmerghié aurait-elle été
ise des Augustins» dédiée à Notre-
i de Sâinte-Cilherine; Haia-Katherloa-Djami.
et élégante architecture duxiv* siècle.
LXXr.
gic le très honoral>le bourgeois . . . •
atx qui trespassa à xii jours d*ao9st Tan
DOC. Lxxui de Crist ; que Dieu ail Tariue.
inscription est gravée sur une pierre
trouve près de la porte latérale de la
le, où arrivait probablement le cime-
) l'église.
Mosquée du Serait.
e Ogivale qui me paratt du xiv« siècle.
i est neuf. Les fragments conservés des
; tombeaux ont servi à daller le porche
cède la nef. Je n'y ai remarqué qu'une
erre portant une date, celledeM.cccGir,
le l'effigie d*une femme ou d'un jeune
à cheveux flottants. C'est la seule 0-
Dservée, mais non respectée, car elle
eurtrie de coups de marteau. Toutes
es ont été brisées par les musulmans,
; voulu utiliser seulement la partie
ire des pierres, en défigurant au-
i*ils ont pu leurs ornements profa-
I y roCiUinatt pourtant encoie nombre
ons ettaces, de clisvaliers éperonnés
\8f d'autres personnages chaus^s de
tf f vêtus de longues robes bouton-
isqu'au bas, et marquées de croix en
maroits. Cette mosquée, qu'on appelle
Se du Séfail, parce qu'elle est voisine
il ou palais du gouverneur, apparte-
ut-4tre au couvent de la Merci. Dans
[Q qui précède le porche, se trouvent
irs écussons vénitiens, et une Ijtlle
colonne antique avec une inscription grec-
que oubliée par Bœck et Engel. Sur le pié-
destal de Fa colonne sont deux écussons de
marbre dans le style un peu maniéré des ar-
moiries vénitiennes, Tun portant quatre
flammes renversées cousue^ au chef, I autre
une fasce seule. Ce dernier appartiendrait-il
h quelque ascendant de M. le comte Augustin
Sai^redo, de Venise, éditeur des Annales de
AliUipieri^ dans la collection le Florence ,
dont la famille a eu des provéditeurs h Modon
en Crète et dans quelques autres colonies
vénitiennes?
Les mosquées dites Tourounchlou, Tuka-
nar Eunu, Iblik Bazar, Yéni Djami, sont peu
anciennes.
Tekké ou lombeau d'un aanlon lurc, près de la porle de
Cérines.
On y voit un sarcophage de marbre blanc,
peut-être antique, sur lequel est gravée Fin-
scriptioo suivante i.
0
LXXVf
Augustîno. Canaîl. clariss. senalori. summae..
in. Deum. et. patriam. reliji;ionis. et. piciatis
viro. in. adminislrandisque. Reipubl. Yencue.
negoliîs. doiiii. foiisque. pluribus. niagistra-
tibus. integerrime. fnncto. ac. demum. regni.
Cypri. consiliar. Marieta. uxor. castis. et. Ga-
briel, fltius ail.posteriialis.memoriam. posuere.
obiil. xYi* oclobris. m. d. l. iik
Les Da Canale sont une de? pln5 anciennes
lamilles sénatoriales de Venise. La collection
3ue publie M. Vieussenx à Florence viont
e s'enrichir d'une curieusiî histoire de Ve-
nise écrite en français au xiir siècle, par un
auteur de ce nom, Martin de Canale^ qui ne
peut être pourtant do cette famille, car il
n'aurait pas omis de le dire dans les nom-
breuses occasions qu'il a eues de nommer
avec éloge les Canale. Martin, quoique habi-
tant Venise, n'était peut-être pas môme
sujet de la république; on peut le croire
3uand ou voit qu'il uarle ainsi de Venise et
es Vénitiens : En Venor de Noslre Seignor
Jesu Crist et par Venor de messire Renier li
noble dus de Venise et por henor decsle noble
cité que l'on appelle Venise, je Martin da Ca-
nal, sui entremis de translater de latin en
franceis les henorées victoires que ont eues les
Vénitiens; et parce que hngue franceise cort
parmi U monde et est la plus délitable à lire
et à oir quenule autre, etc., chap. 1. En Van
de rincarnation mcclwii, au tens de mon-
seignor Retiirr Gcn, tant me sui travaille que
je ai trové l'anciene estoire des Veneciens,
chap. 2. Saint Marc celé bêle iy Use que les
Vénitiens firent et feront, cha\K î219. Tant ai
dcmoré en celé bêle Venise, que je ai veues
les processions que monseigncttr li dus fait
a hautes festes, chap. 237. Et le nom de
celui que fu ocis veut je mètre en escril.., que
noSf que somes orenaroit en Venise le veis-
mes as iaus, chap. 31. [Archivio slorico iVu-
lianOf tome Vlll, Fireuze 18W.)
88»
CHY
§ II. EN?IROI«S DE NICOSIE.
DICTIONNAIRE
CHY
EgliM de Pallurgioiissa, non loiD de la porte de
Famagousie.
ont entièrement disparu. Aa-dessu«, c
écusson contourné portant en chef une
de lis» et à la pointe une aiie ou demi
d*oiseau.
LXXVII.
•{- Ici git dsine Isabiau fille de Sire GuiII[aniiie
de] Plesi[e bail]li dou coamerc
q[ui très] pas [sa] a xyu jours [de jea]Tier [de
l'an ]
Du temps des Français on appelait en Chy-
pre coumtre ou eommeraue les droits de
douane, et Toflice comme l'hôtel préposé à la
perception de ces droits.
... En tout le profil dou commerque
Que marchandise paie et nierque.
Commerque est imposition.
(G. DE Machaut , Prise tT Alexandrie, ms. 7609,
fol. 344, V.)
Actum Nimolii in logia ante comerchium réa-
gis, (Pièces diverses des arch. de M. le chev.
Koncioni è Pise). Quod nuHus Venetus per
totum regnum Cipri uUam dationem vel co-
merchium solvat. (Priv. de 1306. Arch. de
Venise), Le mol était passé avec le même
sens chez les Grecs : lôilw.... Aarivov? icp6ç
T«v T&h» 'P*)/xai&)v TsXcty «/»;^riv fapî^a fxiv ziiv è»
Tov xofifupxioxj aùTûVf elc. (Georg. Acropolit.
s 78. p. 174). C'était ce qu'on appelait da-
zio à Venise, gabella en Toscane, doanna
è Ndples.'*(BALDUG. Pegollotti, p. xx.)
Guillaume Plesie était bailli de cet of-
fice, è Nicosie ou dans l'un des ports de l'île;
Quoique venus en Chypre avec le roi Gui de
Lusignan {voy. ci -dessus n. 33, noie) et
ayant eu part à la première et b la plus gé-
néreuse repartition des Qefs (Cf. le continuai.
deGuill. de Tyr, édit. Guizot, p. 198; Ii-
gnagesy chap. 4-0; Assises^ tora. 1J> P* ^72],
les du Plessie (nom de leur ûef de Chypre)
n'ont pas autant marqué dans Thistoire de
Chypre que les chevaliers de Morfo, comtes de
Ronais ou d'Edesse, leurs proches parents,
£n 1329, le seigneur Jean de Plessia, bailivus
talie^ probablement préposé à la perception
des impôts, mais non bailli de la secrèle, est
témoin du traité avec Gênes. (Arch, de Turin,
Lib. jurium, fol. &63.)£n 1639, Sire Mathe de
Plessie^ bouleiller de Jérusalem, fut l'un des
commissaires désignés pour rechercher le
meilleur exemplaire du livre du comte de
Jaffa, auquel on donna force de loi, au début
du règne de Pierre II. (Assisesy tom. I, pag. 6.)
LXXVIII.
[Hic j] ac [et] nobilis [dom] in [us] ven
• • a . . le . . • . . q I
o[b]iit n 0
LCCC V
Cette inscription, qui est certainement du
temps des Vénitiens , a été gravée sur un
marbre inégal, taillé en ondulations ; les let-
tres et les dessins sur les parties saillantes
LXXIX.
+ EKOIIMOH...
Au-dessous, effigie d'un homme ipMi»i
longue robe portant une fraise aofc
cou, et sur la tète une toque serobh
celle de nos juges ou des papas srees^
Cette pierre, comme la précraeRle
l'intérieur de l'église ; les autres se tro
dans le cloître avec de nombreux firag
de dallos tumulaires françaises ou grei
et les débris gothiques de l'ancienne i
que les Grecs ont presque enlièreBie
nouvelée. Sur la porte septentrionale
deux écussons dont on a enlevé les a
non loin de là est un bel écu en marbre
portant dans le champ un moufflouqu'i
pelle en Chypre Agrino. Un marbre '
orné élégamment sur la tranche d'un c
de roses et sur sa partie horizontale de
écussons, recouvrait peut-être, coû»
dalle n° 1 de Sainte-Sophie, le tomt>e
famille d'un de Nores, allié à une prii
du sang des Lusignans. Le premier éci
est coupé, et. porte trois croix dans le
Tautre est écartelé de la croix de Jéni
recroisetlée de quatre croiselles et d'ui
couronné.
Pmoloiiades, église à une demi-lieue de Nicosie^ d
lie b porie de Pa|)hos.
LXXX.
-f- Ci git le très noble baron ii roonseîgneil
Brcsvic 1res noble amirail dou roiaume
Chipre qui irespassa le lundi a n jours de jli
Tan de m. cccc. xiv de Crist. Que D[ieu ail]
et miséricorde de Tanne de lui. Amen.
Grande dalle, parfaitement conservée,
d'un dessin très- incorrect. Elle n'en eî
moins intéressante, car elle nous fait
naître un amiral de Chypre, el nous d
une nouvelle preuve qu'une branche »
famille de Brunswick, dont on conna
l'alliance avec la mère du roi Pierre I"
tait fixée en Chypre. Philippe de Bru
avait la dignité de coiinéfablo de Jérusj
qu'il avait reçue sans ctonle depuis peu,
que le roi Pierre confirma les privilège
Vénitiens el des Génois en Chypre, w
traités de 1360, 1363 et 1365. (Arch. deY
Lib. paclor. 111, fol. 50; Gênes, Bibl.del
vers. MS. du Liber jurium de la rép
fol. 331 v^)
L'amiral, fils peut-être du connétable,
sur son tombeau une riche armure d<
ornée de ciselures et de moulures, qui
rêle à la hauteur dos épaules. La gorâe
cou sont protégés d'une cotte de maille
tachée h un casque pointu et bizarre. II
des gantelets de fer, et sa chaussure, n
verte aussi de fer, se prolonge en deui.g
CllY
D*EriGRAPHIEL
GUY
549
ées. Il lève le ginive hors du fourreau»
main gaucho il tient un bouclier en
ï sont ses armes : deux lions léop/ir-
Llle supérieur semble tenir un hesant
Sueule. Le champ est traversé, peut-
euteilement, d^uneraie.
façade septentrionale de Téijlise est
UD écussou de marbre avec (leurs de
I Tescalier qui monte à la tribune,
tlérieur de la nef et dans la cour fer-
enTÎronne Téglise, on trouve encore
lireax fragments de tombeaux avec
Iges d'inscriptions françaises ou la-
: n*ai vu sur ces débris ni noms de
M armoiries, et il est inutile de les
nais je signalerai d'une manière
ticulière un beau marbre blanc, orné
écu^sons en relief, qui me parait
iéemuient fait partie d'un tombeau
fieut-ètre du tombeau de Janus, qui
OÎr été fort riche. L*écusson du mi-
• les armes propres des Lusignans
re: champ burelé au lion à dexlre.
gauche est écartolé au 1 et k de la
^encée et recroisetlée de k c. oiseltes,
reçu de Jérusalem; au 2 et 3 du
arelé des Lusignans. Les lions n'ont
mronnes et sont en tout semblables
^armoiries du roi Hugues IV,((u-on
ipaïs, près deCérines. Le troisième
3 un lion dans le champ, emblème
le du royaume chrétien d*Armé-
cette frise est postérieure è Tan
le de la réunion fictive des royauuies
"e et d'Arménie, et peut appartenir
)eaux de Jacques P% de Janus ou
11, derniers rois de Chypre inhumés
ni de Saint-Dominique. Ce riclie et
>nastërc, démoli malheureusement
V^énitiens, était situé précisément
artie de Nicosie qui s'élend.iil vers
i'Omoloilades ; il devait môme se
er beaucoup de cette église, par s'.'s
ices.
h cœur de sauver ce fragment, le
l-étre échappé à la destruction au
$ tant de richesses liislorirpies et.
jiques accumulées pendant trois
baint -Domini(]ue , le seul que
croire avec quelque certitude avoir
a sépulture «l'un de nos rois Lusi-
. Goëpp, notre consul en Chyfîre ,
li^eance extrême m'a tout fr'jcililé
mission, s'est aussi intéressé à la
ion de ce débris, et la pierre, qui
issitôt donnée par rarchevéoue de
i été transoortée au consulat de Lar-
§ in. Famagouste.
qiiée, ancienne Cithédraie. CousirucUoa du
XIV* siècle.
eur de cette belle église a été bou-
I ny reste qu'un petit nombre de
Qulairi« peu intéressantes, remar-
Bibliothèipie ae l'Ecole des Chartes , t. V,
quables seulement par l'extrême incorrection
ne leurs ornements et de leurs inscriptions.
Je signalerai les moins insignifiantes.
LXXXI.
A 4- Ici git dame Dimenche fillie de sii*e Johan
de Lion espoiise de sire Guillaume Belax qui
irespassa le dernier de novembre Taii de
M. CGC xLix de Crist.
Dieu ait Tarme. Amen.
B -f Ici git dame Eslefenie j>dis espouse de
Johan de Lion qui trcspassa le mercredi a xxii
jours de mars Pan de m. ccg. lxiii de Crist*
que Dieu ait Tanne. Amen.
Dalle de marbre gris. L'inscription A est
surmontée d'un écusson nortant un lion,
armes parlantes de la famille peii connue, et
vénitienne, je crois, de Lion. Au-dessus était
une première inscription aujourd'hui effacée.
LXXXIl.
A -f SalToIns filins domini Habramini de [Qui-
bellanicis] deCrem.ona, sub boc marniore sepe-
litur, qui infra xlalis xvi aiinornm obiil, die u
nieiisis aprîlis anuo Domini m. ccc. lxui. Cnjns
anima requiescat in pace.
B Oclavlanus filius domini Ahramini Quibella
nicis de [Crcniona] snb islo lapide rcqnie[ni
babuil?] anno [Dumini] m. ccc. lxiii, die prima
mensis jnlii. Cnjns anima in pace rcqulescaL
Longue dalle do pierre. Au-dessus dfs
inscriptions sont les effigies des deux jeuiws
chevaliers, casqués, éneronnés et portant
répée. Plus bas est lecu de leurs armes :
deux B en chef séparés de la pointe par une
fasce mince. La famille de ces deux enfanls
était italienne , mais probablement fixée en
Chypre, comme celles dont nous avons pré-
cédemment vu des épitaphes latines. C'était
la polilinue des Lusignans de favoriser
toujours l'émigration des étrangers de tous
pays dans leur royaume, où ifs lonr accor-
daient protection et privilèges : Quia regnum
Chinri populatur ah antiqno et continue a f (luit
ibidem gens advena omnium et variarum ge-
nerationum el lirtquarum tam orientalium
quam occidentalium^ et mutuo matrimonia
contndiunt^ protem procréant et continuam
faciunt residentiam in patria (dans le pays,
dans rile) et sunl per hoc subjecti domini ré-
gis,.,, vocati et pro Chiprienses habit i sinf,
(Projet de traiiô de 1367, entre Pierre 1" de
Lusignan el le sultan d'Egypte; document
de 1368, Arch. de Venise, Commemor. VU,
foi. 02.)
LXXXUL
Hic jacel nobilis venus Rubeus
aiino Domini m • . . . lx, die junii. .
513
CHY
DICTIONNAIRE
CllY
LXXXIV.
Hic jacet. . . Venerius?. • m. d. xxxiiii.
LXXXV.
A -[- Ici git
B + Ici gît
Dalle près du seuil de la mosquée. Entre
les deux inscriptions, un écusson avec un
château représenté par une courtine aj^ant
une porte et trois créneaux.
On voit encore, dans l'intérieur ou dans la
cour de la mosquée, d'autres dalles entière-
ment frustes, conservantdesvestiges en creux
ou en relief de costumes de dames et de che-
valiers. J'ai vu un écusson avec un aigle à sé-
nestre, comme portent les Mdrtinengi de Ve-
nise; un autre contourné, évidemment de style
Ténitien, et orné de cotices,qui sembleappar-
tenir à un membre de la famille des Conta-
rini, nombreux et puissants dans l'Ile dès le
rèçne de Catherine Cornaro, leur parente,
qui les investit, en H75, des titres de comtes
de JafTa et de seigneurs d'Àskalon, auxquels
étaient attachés des revenus en Chypre. (Doc.
publié par Rrinard , Geschichte des k&nigl.
Cyp.^ 799, t. I, p. 116, etc.) On reconnaît
aussi des monuments du xiV et du xvi' siè-
cle. Il est très-surprenant de n'y rien trouver
qui se rapporte au temps intermédiaire mar-
qué par la longue domination des Génois à
Famagouste. Les Vénitiens ou les Lusignans
aaraient-ils fait disparaître ce qui rappelait
le séjour de leurs rivaux dans cette ville?
A* droite de la fontaine des ablutions est
une belle dalle en marbre d<? six pieds de long
sur un mètre de large , qui semble avoir
formé le couvercle d'une cuve funéraire ; elle
a été longtemps à Thumidité, et la mousse a
rongé toute l'inscription. J'ai pu y lire seule-
ment obiitannoM....^ et plusieurs fois le titre
de damOf nom qui du français était passé dans
l'italien et le latin. Au-dessous, un écu avec
une bande chargée peut-être de quelque or-
nement.
PâlaU.
Le pal. is royal occupé et restauré successi-
vement par les Lusignans, les Génois et les
Vénitiens, est en face de Sainte-Sophie. A
l'intérieur tout est ruiné ; la façade du péris-
tyle seule est debout et presque intacte. Elle
est formée de quatre arcades gothiques, dé-
corées (le quatre belles colonnes de granit
(provenant, je suis porté à le croire, des rui-
nes de Salamine où j'en ai vu de semblables)»
surmontées de chapiteaux de marbre » ou-
vrage probable des Génois. Au-dessus de
l'arcade centrale est un bel écusson de mar-
bre, entouré de moulures bien sculptées, et
dont le champ ovale et bombé est parti d*un
côté de marbre blanc, de l'autre (le marbre
noir. Un chevron va de l'un à l'autre ; noir
sur le aiarbre blanc, et réciproquement. Cet
écusson est génois ou vénitien.
A quelques pieds en arrière, ne cette fa-
çade, s'élève le mur même du palais, éclairé
de plusieurs rangs de fenêtres; le tout d'une
construction ancienne. Une des fenMre
bouchée, probablement après te tem;
Lusignans et avant celui des Turcs. I
panneau friable qui la remplit est grai
aigle à deux têtes et tout autour une b
tion^ déjà fruste quoique peu ancienoe.
puis lire que ces mots écrits en ieltref
taies :
Si ROMINIBU^PIACUIS SENEC... FIDII
nim NEC GHARITATIVO FROXIMO FUIiSI
L'aigle retient une banderolle où est
MISER
Ces inscriptions anonymes cachent
3 ue allusion et quelque souvenir douk
ont je n'ai pas le sens. Elles se rapc
peut-êlro à un Justiniani ou à un Marti
deux familles italiennes en relatioi
Chypre, et portant dans leurs armes
impériale. Frédéric Justiniani fut lien
de la république de Venise en Chvpr
colas, son fils et les descendants de (
nier furent comtes de la province d
nommée Le Carpas, que la fille de Pei
brice apporta en dot à Nicolas. Les
nengi coopérèrent énergiquomenl à
fense de Chypre contre les Turcs. Hi
comte de Barco, après avoir été au i
de notre François I", comme colonel d
terie, revint dans les armées de Veni
envoyé en Chypre, avec le grade de g)
neur général des forces de terre , et n
à Famagouste. Jérôme, Nestor et Jean '.
ses parents, ont eu tous des commande]
supérieurs dans l'île. { Voy. Il Campi
veneio j fatica di Girolam(i Alo5sandr
pellari Vivaro, k vol. in-fnl.; Bibl. de S.
Mss. class. VU cod. XV v' Ju$tm
Martinengi,)
Mosquée abandonnée et ancienne église pris di
LXXXVL
-|- Ici git damoizcle Mer ie qui f
dis S. Gui des Petis, liome
scne, qui Irespassa Tan de rin[cania
M. cl ccc. e xLUi a vi jours d*aoust; que
ait l'arme. Amen.
Dalle presque intacte. EfTigie d'une (
croisant ses mains sur sa poitrine,
droile de la tête est l'écu de ses armes
croix chargée de cinq croissants. Il n'e
probable que cette demoiselle M., fille
être de sire Gui des Petits, qui n'a d
qualité que celle d'homme sage et d(
appartînt à la famille des Le Petit, sit
avec les chevaliers de la haute cour c
cosie.
LXXXVIL
•f Ici git (lamoizelle Loze fille de S. TodK
ronea, qui Irespassa le jeusdi, a n jours de
Tan de m. ccc. liui de Grist; que Diei
Tarme. Amen.
Dalle entière. Effigie d*une femme
ses tnnins rapprochées sur sa poitrine
écussons auprès de sa tête : Vun por
m
an
DXPKRAPfllE.
CHT
S46
croix a««d6mit d*un sntoir ; Fautre» ud lion
MtMMK dans le cbef et deux cotiees vers la
maie. B 7 a» ee me semble, quelque chose
nliaiige dans ces inscriptions qui ne rap-
■allant paa nos bonnes épitaphes françaises
da Nièosia ; et je serais porté è croire que
laa fiuniUes de ces deux dames étaient ori-
ginaires dltalie ou d'Espagne. C'est peut-être,
^*0D me permette cette expression, par bon
tpùà que leurs parents écrivirent leur épi-
laphe -60 français , car notre langue était au
■1%* siècle, surtout en Chypre, comme elle
bM redeTeoue aujourd'hui en Europe et en
Omnty la langue de la bonne compagnie.
} .Vamagouste, à l'exception des monuments
Tenons de citer, et des remparts
très-beaux, n'offre qu'un amas ini-
e de ruines et de décombres habités
qiNlqoes misérables Turcs» On dit ce-
« et cela est très-possible, qu'il y
inii dans cette riche ville, au temps des
lioHicaia et des Génois, autant d'églises que
têjùon dans l'année.
I IV. UMISSOL OU LIM1SS0.
Eg}\Me greoqoe de KaiboUkl.
^ Le nom de cette église annonce seul qu*e1le
a afipartenu aux Latins ; elle dépendait en
effet du couvent que les Franciscains de terre
sainte avaient à Limassol.
LXXXVIIL
-f Ici gîsl Johaii le Diaque, que Dieu ait [merci
àt son ame] Tsin de m ; ce • lx . . • .
C'est la plus ancienne inscription française
que j'aie vue en Chypre, après celle du n" 1.
LXXXIX.
•j- Ici gîst sire Joban Corear chevalier qui très-
jassa de ce ciecle a xv jours dou mois de liui-
lorre Fan de m. ccc • et xviii • de Crist. Que
IKeu ail merci de Tarme de lui.
XC.
f Ici gist frère Bernard dou Cbeniid jadis
trésorier de la maison de TOspital qui trespassa
a xiu jors dou mois d'avril Tan de Tincamation
[iiot]re seignor [Jbesu Crist] mil
Cette pierre, retirée de l'église de Katho-
liki, a été transportée à Larnaca, il y a une
Tiogtaine d'années, par M. de Panin, envoyé
extraordinaire de Suède à Constantinople.
leo dois la connaissance , comme de tant
daatres monuments, à M. Cerutti, consul do
Sardaigne.
XCI.
-|- Id gist dame feme de sire
<pii trespassa a ivi jors de jttn [l'an ] de
Crtst; [que INeu ait merci | de l'arme. Amcu.
Grand fragment. ElOgie de femme toute
fruste.
XCil.
-f Ici gist [F?] Raois . . . cbantre de Tere ssê
/sainte^.
XCllI.
Ici gist
Armes : deux lions.
Beaucoup d'autres fragments d'inscrip-
tions, d'écussons, et d'efBgies ; le tout d'un
dessin bien plus négligé que celui des dalles
de Famagouste, et d'une exécution vraiment
barbare.
Au-dessus de la porte de l'église, à l'inté-
rieur du porche moderne qui la précède, on
lit cette inscription, qui n'est pas la seule
de son genre en Chypre.
XCIV.
a f xpovvc Tou Xoxi a<fo ^X^X^V^ coflcyyovOowftii.
Tradvmion,
c Ce divin temple fut commencé le i" du mois
de janvier de Tan du Cbrist 1579, par la main
de Jean Tbomas. >
Gomment n'a-t-on pas rappelé l'existence
de l'ancienne église des Latins, dont vous
avez conservé tant de débris ? dis-je au
papas de Kalholiki. Ils étaient idolâtres, me
répondit 'il fort poliment, car il savait que
j'étais Latin. Voilà le degré général de bonne
foi des papas ou des caloiers en Orient, et
le degré d'instruction d'une grande partie du
leurs laïques, auxquels ils s'efforcent d*in-
culquer la haine de tout ce qui est ou a été
Franc. Quelle différence chez les Arméniens
dissidents 1
Grande mosquée.
XCV.
-f Ici git
Dalle au-devant de la porte d'entrée. Les
deux mots français qu'on y lit encore, et
quelques détails de l'architecture ancienne
conservés dans la réédiûcation , snOisent
pour montrer que cette mosquée fut aussi
une église latine.
S V. KlVIDES,
TiUage et ancienne teignenrie française an sod du mont
Olympe, près de Piscupi.
XCVL
+ Ici : gist : Messire : Nicole Ca des Dra-
- piers : qui : Irespassa mardi : a le : xxi : jour :
de jugnet : Tan : de Tincarnacion ihesu crist
M : Gccvi : Seignor : pries : por : lui.
Au-dessous, un écusson écartelé au 1 et
au k canton de cotiees chargées d'ornements
Hic jacei.
CUV
LXXXIV.
. Veucrius?. . :
LXXXV.
DICTIONNAIRE CH*"
consiructîon ancienne. V m
bduchée, -probablement ■-
"'■ Lusignans et nvanl ccl ^
panneau friable qui I ■
aigle à deus tôle» e*
tioi> dé\k fruste qr
A + ici eu puis^lirequece-
B + '" 6» Si BOmn-
Dalle prf'S rfu seuil de la mosquée. Entre tris me -
les deux inscriptions, un écusson avec UQ L'aigle r
château représenté par une courtine ajant msn..
une porle et trois cpiJneaux. Ce'
On voit encore, dans l'intérieur ou dans la qup
cour de la mosquée, d'autres dalles entière- jr
mentfrustcs,conservanldesyestige8en(!reui ■
ou en relief de costumes de dames et de che-
Taliers. J'ai vu un écusson avec un ai^lob se- "
neslre, comme portent tes Martinengi de V '^
Dise; un autre coDlourné.évidemmenlder' ,
vénitien, etoraédecotices,qui sembler
tenir à un membre de la famille der
, nombreux et puissants dans 1"
règne de Catherine Cornarot 1er
3ui les investit, en U7S, des titr
e Jaffa et de seigneurs d'AsV . >i
étaient attachésdes revenus -ul ut
publié par Rrinud, Gmt
Cyp., 799, t. i, p. lie, ,1,
aussi des monuments ' u^^n«.
Ole. Il est tiès-surppe' ..^"^
qui se rapiiorte au *
Ïué par la longu' -ml
amagousle. L' J^gpiS HMCPA
sur u- i^'l^ HOC {toi pour wat.)
iT /j'S»-eMrAM.AArieb...
rr f<. f"'^ TradnctiM.
j^temlirc, jour «le ilimaiichc, l'iiii
• " '*"ïri*'. '"' '"''""'^ '"^ serviteur île
/A*"' * ', Kariotis , fiU Je Marc Einbali, de
>:iée ; iJi*
.aller BrocarOJ
jer comme à pe^
.)Ue <'la\\. né avant la (f
,a fiirnilte de Clmriiiijnjr n
lie du royaume do Cn;t'pre ; '
nuit îi la noblesse française de It-
nvions alors des dues d'Atbènes ^■
siri'S deïlièbes, des martiuis f^ >
I rineps tt des clievaliers françï^ ->
elio, îi Paplios, il Idalic, !i Salami '^
lit)rds de l'Orontc, du iEui-otas £>
% 1\. IVTIMA, fBÈS BaFO.
ifune
' ''"'^«.riiilion est gravée autour il
*''''V''Iarl<i-fi Wnnc, laisant partie du , _ .
,/.///«' lit'.'" giie représente César Kariolis,
' ^>'" ,.;..cei.« Iniizues. d'une cotte bar-
Ici gîsl ilainc Ails [fll^lie Je sire Says Ir j<^
que fu fi-iiic de sire Mcolosc Saoïicis, (Je
vonc) laciiiclc arme \ivc en Crisl. I.'aii de
cartinrioii de iinHlre M^igitor lliesu Cri^l ii
Lx\j\. a XXII ? \an de décembre. Ta
iioï] 1er.
Cippe en marbre de 5 pieds dp liant
sur un lombcau niusuiuian dans le ciii
turc do Ktima.
AprèslesProvençausetlesLnnguedi
les Ciénois sont les premiers navigalo
j,.,„ .^, -, in Méditerranée qui aient reçu des pri'
,ft" ' Y Ljijusscs longues, d'une cotte bar- des rois de Cliypre, en reconnaissai
v«*(*» ''*^i^, au-dessus des genoux, d'un sur- Icurcoopératioiï constante contre les
X 'lenv t'"-' broderies, et (inr-dossus le tout riaiix. Leurs frniicliiscs, qui s'étendaie
ri«a> iiianleiiu c*»""'- l-fs souliers sont ronds habitants des doux rivières depuis Vin
rt t» <i verts sur le devant. La tûle, à cheveux et Savone jusqu'à la Spezia, sont hiei
- K..-1.-. ■>.>r>ncn u..- .... r.»..c..in ricufes BUX prlvilégM obtenus en <
Kir les Vénitiens, les Pisans et les Ca
Es le XIII* st(:cle, les Liguriens avai(
liisluiro consuls dans l'Ile ; ils étaient élablis i
sic, à Famngousie, ii Limassol, à P
où leurs principales familles avaient
la langue et les habitudes franeaisj'S.
Le xiii* siècle a peut-être été l'éjK
plus brillante du moyen d^e pour nos
et assurément la plus satisfaisante pi
tre amour-proprc national. On iiarla
français on Syrie, on Chypre, h Consl.
^it•i\r^^ln ot belle tlalle do marbre blanc pie, en Horée, h Païenne, à Na|iles.
Iroii v<îe aumoisdavril 18VV, dansTiritéiieur Muntancr [chap. 126) remarque mèi
nui ris cl sans barbe, repose sur un coussin.
Aii^ rOlés, lieux écussonsseinlilables portant
iini.^ croixauchef et trois givres VOIS 1» pointe.
I.C-S Kariotisu'ontj'asiuarquédans l'iiisluiro
g '^'III. pAruos (itf/ourt/'Aiii Bapoo.
XCIX.
flrocanliis : de Charpigny : mili-s : pater : Pa-
pli leiisis : eplscopi : cujiis ; niiiiua : i'ei|uicscul :
iit : fiacc : Amen.
S^^kS
ITEPIGRÂPHIE.
QY
ZS&
%^
\k
i \ Athènes qu*à
< écrivait en flran-
spectes» comme le
voyages conscîen-
Florence son Tré-
* roman de lle|ia«
^ue, Martin da
ils écrivaient
": dit Canale
'e à lire et
^si était-
Himmi
'le a
K
'• ,
vl
.et
8V>^
er«'„, "^1V»\
îr>^
^.1J Chy-
. liaient tou-
iC nombre , les
4S leurs langiies ma-
* V «lient plus généralement
^l.^'en latin. 11 est curieux
''liui en Orient le mouve-
se manifeste partout, et
'^\eO v\\'*^w^ gluant à la langue, par des
{v" uos<î^ ^^*^^rents des anciens le môme
J^ ^{oO<l^\ VW^^^n remarquait au xiir siè-
^ JcK^c^^^ des écoles françaises de
•t^^:^ t\^ ^^lantinople, d'Athènes, d'A-
^0^* ips ^^^x Chypre et du mont Liban
oO^ dOV^^\*^ats aussi efficaces, et peut-
plO^ Ço\î^^* Q"® *^^ conquêtes de Go-
5^ (L. DE Mas-Latrie.)
f\C^ ^^ diocèse de Novare, en Pié-
^^^ ipl*^^ ^^^ l^' reliques venant des cata-
Ifis^^ ^ combes de Rome.
Apro bcncmereiili
qui vixit annis xxxni.
{Cardinal Mai, p. 3G4.)
-€ t»^» en Styrie, district de Gràtz, Tau
ne ^*'^û> dans Tempire d'Autriche.
^ efip^^^ ^^^' ^*^^^^^^^^ ^^ monastère des
jpi^ Frères Mineurs,
D. N. Fi. CoDstanlino
clementissimo alq. vict. aiig.
Mariieianus V. P. praeses
provinc. Norici Medilerr.
D. N. M. ejus.
[Cardinal }Aki, 243, 5; Gbut., 283,5;
Hansiz., Germ. Sacra, t. 1, p. kk.)
ClNGOLl, dans les Etats pontificaux.
goelt au portique du Palais des décurions,
FI. Fortunio
vîro divotlssimo
palatifio patrono
dignissimo ob insi-
f[nia ejus mérita or-
do Cingulanorum
ponendam décriv-
it die VI. idus oc-
tobres Mamertino
et Nivitla conss.
(Cardinal Mai. 284, 2; Muratori, 383, 1 ;
Ughelli, t. X,59.)
GIRESA, en Espagne.
Eglise de Saint-Pierre.
lussu doinioi et principis nosld
magni maxiini victor. . . .
semper aiigu&ti
Antonius Maximiis . . .
nova proviiicix ma . . .
primus consularis et . • .
praeses viam ab . . •
rupibus faiiiosani • . •
con ... a Navisso . . . opac • . •
perdomilo a verso . . •
inuiidaliones o . . .
[Card. Mai, p. 331 ; Muratori, p. 465, 6.)
CITEACX, déparlement de la Côte-d'Or,
en France.
Douzième siècle, — Eglise de V ancien
monastère.
Omnis qui nc8cil, discal quoniam reqiiiescit
Hoc in sarcopbago Cœcilia vera virago,
Ipsa nionasleriiiin fecil rciiquasqiie doinonim,
Ciilta vel inculla, dans fratribiis liic bona niiilta
Ergo présentes orent parilerqiic se(|iicnles
Et pro defiincla qui!>iis sic prresiila ciinrta.
(àlém, de la Soc. archéol. du Midi t. III,
p. 97.)
CITTA-NUOVA, Tnncienne JEmonia, en
Islrie, Etals-Aulrichirns , dépendant du
cercle de Triesle.
B'.ipiisleriiim digno marmore
Mauritiiis episcopiis iOmoii.
[Card. Maï, p. 174 ; Ughelli, t. V, p. 229.)
GlVIDALEou Cividale deFriuli, en Istrie
(provinces Illyriennes), empire d'Autriche.
Sur une plaque d'ivoire conservée dans le
reliquaire des chanoines, on voit une croix
dont la traverse porte deux globes repré-
sentant le soleil et la lune ; au-dessous
rinscription :
I.
1B8. NAZA. REX. JUDE (orUni)
URSUS. 0UX FECIT.
Ici U figure du Christ crocitié.
A gaiiclie
M. EN. FIL. TLX'S.
Maria, en fiJius Iuh$,
(AU'dt-ssca^, i:i siiiile
Yierge )
A droite :
AP. ECCE. M. TUA.
Apostolat eccc mater tua •
(Au-dessous l*iniagede
sailli Jcau t'évangéliste.)
Au-dessous '
UR&US DUX. FIERI TREP.
Ursuz dux (teri prccceint.
DICTIONNAIRE
jèrèconnaissables ; au 2 et 3, d'uno croix
alésée. ,^, ,,
§ VI. Kyka,
Village enire Nicosie el Morfo.
xcvn.
'ExofjL«Oïj 0 tuBtuùJtuxoç
âpy^f^v '^ui 5oû).off Toû OîoO
'AXî5av5jD0« ♦>«Tpoc : Xou 1503
tv fiijvi avyoûoTTw itaraff 5.
c Fui inhume le Irès-noble seigneur cl servileur
de Dieu Alexandre Flalros, Tan du Seigneur 15()5,
le 5* Jour du mois d*aoùl. »
Les Flaire ou Fiatri étaienl une des fa-
milles grecques admises dans la noblesse
française de l'île, au xv* siècle, après le ma-
riage d'Hélène Paléologue avec le roi Jean H.
Ils obtinrent faveur auprès des Lusignans,
el contraclèrenl même des alliances matri-
moniales avec la branche de leur famille à
laquelle appartient le P. Etienne, auteur de
rinstoire de Chypre. Hector Flaire, cousin
de la mère d'Etienne, était seigneur de
Tera, l'ancienne Treta, et dePisouti, qui
teul répondre à Bootura^ enlre Limassol el
aphos.
§ Vil. ACHEROPITI,
Couveol grec, k Touesl de Cérioes.
XCVllI
TI.IB.2€PT€MBPI8 HMCPA
KIPIAKl X<t>MA. XU.EKI/V\I0I
O.A8A0C rS. ©6tt/T3€CAP0C
KAPIOTIC. HOC (ioçpourmos)
T8. MAPKS^ CMPAAK AAriOb..-
Traduclwn.
c Au 12* de septembre, jour de dimanche, Tan
1546 du Chrisl, fui inhumé le servileur de
Dieu , César Kariotis , fils de Marc Embali, de
Lapilhos... i
Cette inscription est gravée autour d'une
dalle de marbre blanc, faisant partie du pavé
de l'église. Elle représente César Kariotis,
vêtu de chausses longues , d'une cotte har-
die arrêtée au-dessus des genoux, d'un sur-
col orné de broderies, el par-dessus le tout
d'un manteau court. Les souliers sont ronds
el ouverts sur le devant. La tôle, à cheveux
courts et sans barbe, repose sur un coussin.
Aux côtés, deux écussons semblables portant
unecroixauchef el trois givres vers la pointe.
Les Kariotis n'ont pas marqué dans l'histoire
de Chypre.
§ VUL Paphos aujourd'hui Bapho.
XCIX.
Brocardns : de Charpigiiy : miles : pater : Pa-
phiensîs : episcopi : cujns : anima : requiescal :
in : pacc : Amen.
(Grande et belle dalle de marbre blanc
Irouvée au mois d'avril 18U, dans l'intérieur
cm
M
d'un jardin près de la mor, sur Tomplace-
ment probable d'une église latine. Brocard
<le Charpigny y est rcprésciHé dans son eos*
lume de guerre, armé d'un casque bizane H
du haubert à cotte de mailles qui le oouvrf
en entier de la tôle aux pieds. Par^iess«$
celte armure est sa courte tunique ou eoUi
d'armes, arrêtée aux genoux. Salànceeslàfli
droite ; son épée est rattachée au ceintoran
avec le bouclier, dont le champ tpoinliUé
comme pour indiquer la couleur d*or, noHi
pour armes trois losanges mises en iasoe.
Les mains du défunt sont rapprochée» aor il
poitrine ; ses pieds reposent sur deux pcris^
sons, enlre lesquels se trouve une masse
d'armes surmontée d'un chien. — Noos m
pouvons reconnaître, parmi les év6ques la-
tins de Paphos cités par Leauien dans !'©•
riens christianusy quel est celui dont la mé-
moire est ici rappelée ; mais d'après le
costume du chevalier Brocard» son pèrei oo
peut considérer comme à peu près certain
que l'évèque était né avant la fin du xiirçiè»
de. La famille de Charnigny n'élait pas aa
reste du rovaume de Chypre; elle apparte-
nait à la noblesse française de Morée. Nous
avions alors des ducs d'Athènes, des grands
sires deXhèbes, des marquis de Tyr, des
I rinces et des chevaliers français à Anli<H
che, à Paphos, h Idalie, à Salamine, sur les
bords de l'Oronte, de l'Eurotas et de IX-r
Ivssus.
§ IX. Ktima, près Bafo.
C.
Ici gîsl dame Alis [ril]lie Je sire Says le jenoeis
que fu feme de sire Nicolose Saoncis, (de Sa-
vone) laquele arme vive en Crisl. L'an de l'in-
carnncion de noslre seigiior Ihesu Crisl a. ce.
Lxxix. a XXII? jors de décembre. Pal[er
nos] 1er.
Cippe en marbre de 5 pieds de haut, placé
sur un tombeau musulman dans le cimelière
turc de Ktima.
Après les Provençauxet les Languedociens,
les Génois sont les premiers navigateurs do
la Méditerranée qui aient reçu des privilèges
des rois de Chypre, en reconnaissance de
leur coopération constante contre les irapé-
riaux. Leurs franchises, qui s'étendaient aux
habitants des deux rivières depuis Vintimille
el Savone jusqu'à la Spezia, sont bien anté-
rieures aux privilèges obtenus en Chypre
1)ar les Vénitiens, les Pisans el les Catalans.
)ès le xiir siècle, les Liguriens avaient des
consuls dans l'île ; ils étaient établis à Nico-
sie, à Famagouste, à Limassol, à Paphos,
où leurs principales familles avaient adopté
la langue cl les habitudes françaises.
Le \iir siècle a peut-être été l'époque la
plus brillante du moyen âge pour nos armes,
et assurément la plus satisfaisante pour no-
tre amour-propre national. On parlait alors
français en Syrie, en Chypre, à Coiistantiuo-
pie, en Morée, è Palerme, à lïaples. Hamun
Muntaner (chap. 126) remarque môme que
cm
D^EPIGRÂPHIE.
QY
ZS&
kngÊgd était aussi correct h Athènes qu'à
iris. I/angiais Mandeyille écrivait en flran-
îi Ms péfegrimiious suspectes» comme le
iqilieii Marc Paul ses voyages conscien-
fvk, Braoetto Latioi de Florence son Tré-
\ Busliden de Pise son roman de Melia*
l^te Monile^sa Chcooique, Martin da
aile aoD histoire de Venise ; ils écrivaient
NI -an Irançais, taiotie, nous dit Canale
■■lo BronettOy la plus délUtable à lire et
àr fM Fan parlé par h mande. Aussi était-
an livre français que lisaient à Rimini
; loAuiunés ieunes gens dont le Dante a
■ottalisé la faute et le cb&timent par ces
WDL vers:
■ lepgiavamo un giorno^ per diletto»
Lanciolotlo, coine amor lo strinse.
Meravamoy etc.
{Infern,^ eant, v, v. 127.)
A Jilfo du IV* siècle, Tusage de notre lan^
s Hou moins général au dehors ; en Chy-
I pAme, où les Français dominaient tou-
rs par le droit et par le nombre , les
ingers revenaient vers leurs langues ma-
neiles et n'écrivaient plus céoéraicment
irs épitaphes qu'en latin. 11 est curaeux
bserver aujourd'hui en Orient le mouve-
nt inverse qui se manifeste partout, et
i va amentr, quant à la langue, par des
>yens bien différents des anciens le môme
\l tie choses qu'on remarquait au \uV siè-
î. La fondation des écoles françaises de
uyrnp, de Constanlinople, d'Athènes, d'A-
land.ie , de Chypre et du mont Liban
iront des résultats aussi eflicaces, et peut-
Ire plus durables que les conquêtes de Go-
efroj (le Bouillon, de Gui de Lusignan et
le Geoffroy de Villehardouin.
(L. DE Mas-Latrie.)
CICERA, au diocèse de Novare, en Pié-
nonl.
nicription sur les reliques venant des cata-
combes de Rome.
Âpro bcneinerenti
qui vixit annis xxxni.
{Cardinal Mai, p. 3C4.)
CILLY, en Styrie, district de Gratz, l'an
eane Celeia^ dans l'empire d'Autriche.
^scription dans renceinle du monastère des
Frères Mineurs.
D. N. FI. Gonslantino
clemenlissimo alq. viol. aiig.
MarUnlanus V. P. praeses
provinc. Norici Medilcrr.
D. N. M. ejus.
{Cardinal M Ai, 2i3, 5; G h ut., 283,5;
Uansiz., Germ. Sacra, t. 1, p. 4V.)
:ING0LI, dans lesElals pontiticaux.
}cle au portique du Palais des décurions.
FI. Forlunio
vire divotissiroo
palatine patrono
dîgnissiiuo ob insi-
f[nia cjus mérita or*
do Cingulanorum
ponendam décriv-
it die VI. Idus oc-
tobres Mamerlino
et Niviua conss.
(Cardinal Mai. 284, 2; Muratori, 383, 1 ;
UfiHBLLI, t. X,59.)
CIRESA, en Espagne.
Eglise de Saint-Pierre.
lossa doinini el principis nosld
magni maxiini victor. . . .
semper aiiga&ti
Antonius Maiimus . . .
nova proviiiciae ma . . .
primus consularis el . . .
prsses yiaro ab . . .
ropîbus faiiiosani • . .
con ... a Navisso . . . opac • . •
perdomilo a verso . . .
Inandationes o . . .
{Card. Mai, p. 331 ; Mcratori, p. ik65, 5.)
CITEACX, département de la Côtc-d'Or,
en France.
Douzième siècle. — Eglise de Vancien
monastère.
Omnis qui ncscil, disent quoniam requiescit
Hoc in sarcopbago Cœcilia vcra virago,
Ipsa monaslcriiim fecit rcllquasqiie doinonim,
Gnlla vel inculla, dans fralribiis hic bona niulla
Ergo présentes orcnl parilcrque seipienles
El pro deftincta qiiilms sic prresiila cuncta.
(Uém. de la Soc. archéol. du Midi t. III,
p. 97.)
CITTA-NUOVA, l'ancienne JEmonia, en
Istrie, Etats-Autrichiens, dépendant du
cercle de Trieste.
Baplislerium digno marmorc
Maurilius episcopus ^nion.
[Card. Mai, p. 174 ; Ughelli, t. V, p. 229.)
ClVIDALEou Cividale deFriuli, en Istrie
(provinces lilyriennes), empire d'Autriche.
Sur une plaque d'ivoire conservée dans le
reliquaire des chanoines, on voit une croix
dont la traverse porte deux globes repré-
sentant le soleil et la lune; au-dessous
l'inscription :
I.
IBS. NAZA. REX. JUDE (oniiu)
URSUS. 0UX FECIT.
Ici U figure du Christ crociGé.
A gaticiie A droite :
M. EN. FIL. TLU8. AP. ECCE. M. TUA.
Maria, en fiJius luus. Apostole, eccc mater tua.
(Au-dtssoa^, l:i siiiile (Au-dessous Tintagede
Vierge ) saiiil Jcau t*évangéli«te.)
Au-dessous *
URSUS DUX. FIERI TREP.
Vrsui dux fieri pra'cepu.
551
OY
Le reliquaire sur lequel se trouvait celte
p.aque d*ivoire était probablement un don
du doge Orso, élevé au trône ducal de Ve-
nise en 726.
{Cardinal Mai, p. 5; De Rossi, Momim.
éTAquilée^ p. 326; Muratori, p. 1961,
10;BoNAnQTTi, VUr. u. 207.)
U.
Dans fattium du baptistère.
-f Hoc lîbi restittiit Sig|fia!d (I) Bnptesln Jol^nnnes.
(I. i les i animaux des E^ansréHstes ienaiil des livrer ou-
verts sur lesquels M>ni é«-iiis ces vers de Sedulias,
lib. I. Op. Paschate. In fioe»)
More volans aqnîlse vorbo petit nstra Joliannes.
Jura sacerdolis Lucas lenet orc juvenci.
Hoc Maltheus agens hominem generaliter implet*
Marcus ut alla fremens vox per déserta leonis.
Nisi qtiis ex aqua et Spiritu renatus fiierit, non
videbit vilam aetemam, testante Deo ciiin
* Christo. Yeniens in iordanem hoc sncravlt mys-
tico baptismale. Nitens pîonini regnuro pattu't.
Cemile tegurium, beati €allisti quod omavlt
vibrante roarmorum scerna. Quos regat trinîlas
vera.
{Card, Mai, 171, 1; Bbrtolius^p* 440.)
IIL
Dans la grande église du côté du cimetière.
• • • . tere Florolentos Pemonem Ratcbisum atq.
progrès. . .
{Cardinal Mai, 340, 5 ; Muratori, p. 1922,
CIVITACASTELLANA, dans les Etats de
l*Eglise en Italie.
Au portique de la cathédrale.
-f Beata D5 genetrix semper Yirgo Maria
De tua tivi dona Léo, indîgnus «pc. te
largiente reparavît. Et si quis ex successo-
rib. nostrisqui pos (sic) nosbenturi sont epcôpi, et
ex ea quod hic scripta sunt alienare voluertt, ana-
tema sit. Et de tribunib. velcomitib. cleroaul po-
pulo qui consenserit, anatema sit. A. DCGCLXXl
Fund. Gassianum in inlegrum.
Fund. Slatilianum in integrum.
Fund. MaccUmone ut sitscmp. iii sciii Gratilîam.
Glusura Pomata in Tampiana sub balneum,
cum mola et ortum qp. ad funtesmoniu in integr.
Olivitil in fund. Agellû. Nucito av. in Falarî
Fund. Terrani uncias oclo.
Fund. Tibilianû une. octo. Fund. Maria une.
oclo. Fund. Agellû in integr. Fund. Mitilianû in
integr. Domucella qp'ante scîn Clémente ciim or-
[tua sua, et domu-
(1) Il y a eu un Signait us évèque de Spolcfe, cl
un SIginaldus patriarche d'Aquilcc en ^74.
DICTIONNAIRE CIY
ceila eam orUi» et eurle «bi miiiel ASànem p
[ot sit ta
ambaç de manstonarii. Fond Bassani une III
{Cardinal, Mai, p. 234; liAFFBi,J
cer., p. 359,^
civiTA-VECCHIA* dans les Etats
trflcHUi
L
Benedicto XIY
Pont. Opt. Max.
Quod
Yècligalia portus^
remiserit
Immvnilales ab Innocenlio XO. eollatas-
restilverit atqve adavxerit
cvrantibvs
Annibale S. R. E. card. Albano camertrk
Sylvio S. R. E. card. Yalenti SS. D; N. a se
el
Mario Bologneltl xrarii pontificîl praelL
Di*golialores Centvmcelienses
L. D. D. D.
benemerenli posvere
aono Sal. mbccxui
II.
A la fontaine.
Benodictvs KIY*
Ponlifex Maximvs
porlvm antiqvitate
el opporlvnitate clarvin
libervm dixit
et salvbrivm aqvarvm
fonle ditavît
anno DominI
MDCCXUII
ponliflcatvs m.
IIL
A Varsenal.
Bénédicte XIY. Ponlif. Max.
qvod
expvrgato alveo
appvlsvm navibvs faciliorem
slrvclvris adieclis
aream
mercibvs exponendis amplioreni
reddtderil
anno MoccxLvr.
IV.
A r Hôpital des Galères.
Benedirtvs XIY. Pont. Max*
damnatorvm ad trirèmes
valelvdini et commodo
an. MbccxiAi.
K3 CTT
V.
Au Pàhdi deê Magisirais.
Beaedieto XIV. Pont Max.
qTiid
SMxiàib el immoiiaKbTS merilis
Trbem sibi devincum
idyenlT et pnpseittia sva
A. D. ?i. kal. maiî
pontifie, anno vn
ingenti deniqve gavdio compl<rverit
CeDUm cellenses II. M. P. P.
anno hdccxlvii
VL
A Saint e-Praxide.
Benedicio XIV. P. 0. M.
fmU pootifida praesenlia liospUivm lioc iHvs-
traveril el animanrin salTii prospicicns
opeUanis el triremivm adJictis e vila migran-
tibTs pleaariam îndvlgeiitiam concesseril
I.cap.p.anttoI>oniini MDCCXLviipridiekal. uiay.
VII.
A rhospice de Sainl'Jetm-de-Dieu.
Ben^dlclo XIV.
P. 0. M.
(pod notocomivm hoc m. kalendas maias
GeniTmcelias advenerit invisent
et perennis aqT» digitvfn
a fori Leandri fonte deilvctvm
id xgrotantivm solamen et coinmodvm
brgilTS everit
cantate in pavperes
eximia in ordinero S. loannis de Deo
rovniGcentia
principi incoroparabili
Fr. LeopoIdTsPivs Sormann.
prior generalis
mémorise et honoris cavssa
A. D. HDCCXLVII.
Vin.
A la cour de V Inquisition.
Bénédicte XIV. Pont. M.
^od bas aedes an. hdccxlvii. iv. kal. maias
pnesentia sva décora ri i
ia eisq. caiida svscepla potio"*
Domenicanos Fratres
ad osevivni pedis
hvmanissime admiserit
F. Kaimvndvs Zolla vic»^»
giis S. FF. oOicii
D*EnGRAPHIE.
CLA 354
IX.
A la maison délia Sanita.
Benediclvs XIV. Pont. Opl. Max.
Ccntvm cellas accedens
dvm ab flexa elo navale triremivm expellebatvr
domvm Iianc
presentia sva specialiier decoravit
sicqve livivs domi ramiliam
ad oscvliim svorvm pedvm libenier admisit
Iftbentissime spiritvaliler cvmvlavit el graliis
Avgvslînvs Donali et Leonilda conivges
in perpetuae devotionis argumentvm
posvere pridie kal. maii
reparationis noslrae
anno mdccxlyii.
X.
Au palais des Magistrats.
Sytvio Valent!
S. R. E. cardinali Cammerario
Benedicti XIV. svpremo administre»
qvod ad avgendvm commercivm
porloriorvm immvnitatem reslitui
constitvique trivnvirorvm magistratvm
impetraverit
vetera privilégia reviviscere
novis corroborari avgoriqve
cvraverit
palrono svo
grali animi monvmentvm
décrète pvblico
Centvm cellenses posvere
anno yvlgaris acrx hdccxlvii.
XI.
Aux greniers publics.
Beiiedicto XIV. P. If.
qvod
optimi principis providentia
pvblicis horreis ad navaiia amplificatis
maritimvm rei frvmentariae commercivm
avxeril
Xaverivs Canale annona; prxfectvs
ex avloritate
Silvii cardinalis Valentis S. R. E. canierarii
cvrator operis
M. P.
pontiflcatvs anno xvi.
(Galetti, Inscript. Bonon.^ p. 203.)
CLAIRVAUX, dans le dé[)arteroent de
TAube, en France.
I.
Epitaphe de saint Bernard^ abbé de Clairvaux.
Par PhiUppe de Bonne-Espérance, abbé de Prémontré*
Clarœ sunl Vallesy sed claris vallibus abbas
Clarior, bis Glaruro nomen in orbe dédit.
Clams auis, Clarus meritis, et Glaras honore
Claruit ingénie, rclltgione magis. ^
355 eu DlCTiOJSNAiRE CLE
Mors est Clara, cinis Clarus, Glarumque sepulcrum ^ dans, se trouve Tinscription suivante sur le
Clarior exsuilat Spirilus ante Deuin.
(Labbe, Thés. Epitaph.f p. 86).
II.
EpUaphe d^ Isabelle fille de saint Louis, femme
de Thibault de Champagne,
Si quemquam forlunaTauens a morte tucri
Posset, habellis haud morilura foret,
Filia Francorum Hegis, Regina Nauarrœ,
Viidiquc Fortune cincta faiiore fuit.
Forma decens, illustre genuSy florensque juucnlus,
Virtus qu% mortts damoa lucrosa facil,
Mens deuola, plus aOeclus, vita pudica,
Post mortcm melius viuere praeslat ei.
Félix qu» potuil blando specie tenus \ti
Mundo, mente colens seduliore Deum.
Autre j au même lieu.
Ilaec quicumque legis, scilo quod filia Uogis
liiclyla Franconnn digiiissinia laude bonorum,
Istum corde chorum proprio facit esse décorum.
Hic cor Hogiuse Nauarrœ fragrat odore,
Quod dedil in fine, Conuenlus liuius amore,
Régis Nauarrœ Theobaldi sponsa secundi,
Hic cor liabel, quod non decepit gloria mundi
Huic Campania parui, et Bria, nam Comitissa
Clara, Palutina, diues quondam fuit ipsa.
Sed tamen hic mores adjunxit nobiliores,
Nam pietas,.afrabiUlas, banc intilularunt
Simplicilas et sobrielas in ea radiarunt :
Munditiai spéculum fuit et liiulus probilatis,
lUuslrans populum fama proprio bonitatis.
llsec sapiens, humilis, formosa, diserta, pudica,
\ix est huic similis cui virtus tam sit arnica.
Quidquid fortuna, natura vel ars meditari
Sciuit in bac vna \oIuit Deus accumulari.
His margaritis fuit adoraala decenter
Insuper et mitis aduersa lulit patienter,
Cum Fatre, cum spouso, cum Fratribus optât adiré
llierusalem, sed mors banc fecit rétro redire.
Mors Patris et Fratris cor pnesens valde grauauit»
Sed Sponsi dulcis amor illud plus cruciauiL
Nomen si quaeris fuit habella vocata,
Regalis generis flos, gloria, laug celebrata.
Hac cor in Ecclesia libi misit virgo Mariai
Vl sibi propitia sit per te vera Sophia,
Haoc tibi commendet deuotus grex Monachorum
Insnper emendet operum forefacta suorum.
Dam carmnt annf sub Christo mille ducenli
Septuaginta monos, tumulalur honore decentl.
Has res qui legitis, Isabellam, queso, iuuate
Yt vestris meritis possit régna re béate.
Voy. quelques épitaphes relatives à Claîr-
vaux, h la suite des articles de CLUNYeld'OR-
LÉANS.
CLARENTZA, en Morée,ro}'aumede Grèce.
Au couvent de Blacheines, près de Cla-
rentza, près de la porte de Téglise et au de-
pavé. __
Anno Dni. m ccclviii. die xx
mensis septembris. Hic jacet Seine-
iiilius sancti Viridi - Mileti de Lucinia
qui habitat Yeneciis.
^BuGHON, Atlas des nouv.recherc. sur la
Morée. Descript. de la pi. xl}.
CLERMONT en Auvergne, aujourd'hui
chef-lieu du déparlement du Puy-de-Dôme,
en France,
I.
Vers de Sidoine Apollinaire^ gravés sur les
bains de sa villa.
Si quis Avitacum dignaris visere nostram.
Non tibi displiceat, si quod habes placeat.
Aemula baiano lolluntur culmina cono.
Parque colhurnalo vertice fulget apex.
Garrula gauranis plus munnurat unda fluentîs,
Coutigui coUis lapsa supercilio.
Lucrinum dives slagnum Campania noilet,
Aequora si nostri cerneret illa lacus.
Illuc puniccis ornatnr lilUis echinis,
Piscibus in noslris hospes utrumque vides.
Si libet, et piacido parliris gaudia corde,
Quisquis ades, Baias tu facis hic animo.
H.
Sur la pfrcuie*
Inlrale algentes post balnea torrida fliictus.
Ut solidet calidam frigore lympha cateni.
• Et licet hoc solo mergalis membra liqnore,
Per stagnum nostrum lumina vcstra nataot (1).
'Cardinal Miî, p. 351).
III.
Inscriptions sur trois châsses.
vin* siècle.
In nomine Di sumi et in honore scor-
roartir* Agriculi et Yitalis Arvemorum civitalis
(sic) [banc
capsa ex elimonia Garolo regeann* xvui. regni (i)
sui; nec non Hicterio comité Vel reliquis chri-
(sic) fstianis
qui hune auro Tel gémis congregavërT per animas
eor* Haddebertus eps fieri rogavit. Et vos do-
mini epi successores nostri cum clero veslro in
mercide vestra
orate pro nobis* Deoddlgas fecit.
IV.
Hic habes reliquias de caput ici AgriciU (3) et de
SCI Yitalis schina. Haddebertus e^ in Bononia
civitate iubente Garolo rege recipil fesio eomm
un. id decembria.
(1) SiRMOND, 1. 1, p. 770; Sioox. Savar.^ 164.
(2) Gclle année répond à l'a» 786 de iéa
Ghrist.
(5) Sic et non Agriculi.
CXE
V.
In nomine Ci sumi in honore scF Mariae sci
Feiri el scî HarciaJis, vel quorum reliquiae
hic coudile sunt. Haddcbertus eps fieri iussil. (I)
(Cardinal Mai, p. 52 53).
VI.
Sur Veglise construite en Vhonnenr de saint
lUidiuM^ étéque d Auvergne, par l'évégue
Bemou)inus^ au coiuujenetmeiU du ix*
siècle.
Onnipotan DomÎDus qui celsa rel ima gnbemas
MajesUle potens scmper ubique Dcu»;
fte&^iee de solio sancloruin gloria sumnio
ÀoiUiooMiue tuis rex bone da ramiilis.
himpilns pacem, subjeclis adde salulem,
Hostis pelle rainas et fera bella preme.
Bw qnoque quœ stalui fulgeniia culmina lempli
Berhowlnus ego, sinl tibi graia Deo.
ÂQgtistoet Karoio, cuius viriute peregi.
Concède imperii gaudia magna sui.
Quisquis el hinc suminas precibus pulsaverii aures,
Effectum Iribual scmper babere Dens.
floc conslruxil opus leclor quod ceniis bonesluip
Bernowinus ovans duclus amore Dei.
lllius nec non magni pro palris amore,
Corpore qui sanctac pausal in arce domus.
lu qoa Diuila Deus iam iam miracula mllis
Saepius oslendil iliius ob meriium.
Si Teniel quisquis fidei de munere dives,
Qood peiit invenit, quod cupit ecce lenei.
^08 fraires veniae pelilores obsecro vobis
Poscile faclori dona superna domus.
fiïciibi consliiui, llijdi magne sacerdos,
Qiw iiilei hic Domini . . . clara domus,
Bernowbius ego sancloruro parvus amalor
Qui libi pwecipue vola precesque fero.
îe rogo suppiiciier pro me prece posée tonanlem
Ulpnrgel venia crimina cuncu niea.
El Carolo augu>lo, cuius pieiale fovemur,
Praebeal aclberci prxniia larga soli (2).
Qoi cnpial reruro sludiosus forlc viator
Aociorem scire carminis ani operis;
loni redit quaeso modicum subsistai eundo.
El légal hune litulum qui sibi cuncia refert.
Semowinus ego nam dicor humillimus êpû?
Culmina quae feci carmiiia quae cecini.
oi Teniet ?eniara scelerum deposcere flelu,
Transeat has portas ad loca sancla silus.
667, Nouveau traité de diplomatique, l. II, p. GUG,
(2) Mabillo:*, Ann. Ben., l. Il, p. 37i, 668, ex
dice Ouoboniano, ad an. 8M ; et in Sœc. Ben
V,p. iOo. Voy. BoLLAND., t. III, febr., p. 91 • t. vj'
.i.,p. 15 *
D'EPIGRAPIIIE. CLO
Corpore lllidius ces» qu. pausal in aula
Kximius merilis el pieiale polens.
lllic inveniel solaiia certa salulis.
El quam cuui lacrymis poscct, habet veniam.
(Cardinal Mai, p. 130).
ZSS
Vil
Vers gravés par Bernowinus, évéqm de Cler-
mont, sur sa patène et son calice
fiemowtnus bumilis sua redOit vota tonanti
Hoc corpore humilis praesial vita beala.
[Cardinal Mai, p. lî)7 ; Mabillon, An-
nat. Bened., t. Il, p. 609).
CLUNY, département de Saône-et-Loire ,
en France^
1.
Epitaphe du prieur Bernard^
Paf Pierre le Vénérable.
Egregius senior, cui nil iunenikîcohx'sil,
Bernardus prier b:»c pansai humains buroo.
Hic p«»sl mililiam ea*lestia castra subinlrans,
Consenuil ccriaiis hoc in agone diu.
Istesibi pro le'nnmqnam, Clunace, pcpcrcil,
lluic sibi nulla dios absque labore fuit.
Sic l)ene lolius pondus tolerando diei,
Numnium prjcieritum sero reportai ouans,
Huins vos fralres memoresestofesopulti,
^ec cadal ex animo quod légat ossa solum.
(Labbe, Thess. Epitiiph.y p. 86).
II.
Epitaphe du comte Eustache^
Par Pierre I3 Vénérable.
Principis Eusiaehii, quo Gallia floruil olim
Exuuiis pncsens nobililatur humus.
Isiius arma viri Ireumerunl Persica régna,
El Babylon limuit, qux timor orbis eraU
jEthiopum proprio rubult nigi-edo cruore,
Quem fudil Chrislo dextera sacra ducis,
Pallet adbuc OrkM siupefaclus caede suorum,
Dum pauel Occiduo rursus ab hosle premi.
Regia lerusalem Christi veneranda tropli»is
Hoc duce eapliuum lollil ad nslra caput.
Spem Cluuiace sux tibi credidit isle salulis.
Vt sibi placarel le mediante Deum.
Hac spe longînquis veniens peregrinus ab oris.
Hic iacet, el pro se supplical ecce libi.
Aurea crox, geminœ cellae, piscesque marini
Clamant, quod nihil huic lure negare potes*
Huins tu membris sicul tua claustra parasti.
Sic prece spiritui régna superna para.
Ilaec qnoque Telici quaî contegis ossa sepulcro,
Posl hoc hospitium redde sua% palriœ.
(Labbe, p. 94).
III.
Hugues I" duc de Bourgogne.
Hic requiescil celebrandae mémorise, magnu»^
que sxculiconlemplor, Hugo, olim Dux Burqun-
559 CLO DICTIONNAIRE
diœ^ posiea'Sacerdos et Monachiis halus sancue
Ecclesiae Clu$Mcensis. ÂDÎiua eius requie$c;U in
pacc. Âmen* ^^, ^
(LàBBE, p. 59«.)
au
VII.
Conradj évéque de Wurtzbourg.
Hoc procuinbo iolo, sceleri quia parcere nolo,
Viilnera facta dolo dant habilare poto.
IV.
Epitaphe en vers léonins, de Vabbé Pierre
Maurice^
Dans l'église de l'ancienne abbaye de Cluny, près de
raïucl de Saint-Jacqaes.
Paret in bac «rna, quod non sil vila dîtima
Qiiaiescumque sumus morie coaxfual bumus.
Duin Pelrus roori/tir'pius Abbas, Jus scpelilnr
Pat cadil, ordo jzcel, flerc, moriqne pUicet?
lllc salus palrifT, mundi decus, arca sopht(^,
Nescius invldt(F, vena fuit vent(F.
In iiaiale hei solemnis mane i'iei
Mortuus, oblinutf piurima qiiae meruH.
.(Labbe, Thess. épitaph., p. 172).
Nous citerons ici quelques-unes des épi-
taphes en vers léonins que Lnbhe a insé-
rées dans son recueil, p. 156 et suiv.
V.
Albert de RoyeSy évéque de Laon»
A Tabbaye de Saiot-Yioceot de Léoo.
Pi-rcsulis Alberti cineres sunt bic cooperti
ÏMrïhus exptrli, virlutum lande referii,
Prudeniis^ituff, litulo probilatis onusii,
i.i spe robusii, piet;ile, fldeque venusti,
Nubililas generis, probat bunc, et gloria morum
Coiitcmptiis scelerisy ac subsidium miserorum :
Ëxposuil non se tantuin, sed opes manifeste,
lura suae sponsœ^ causasqiie tueiido modeste.
Aniio milteno C. ter, bis 1er duodeno
Decessit Festo Marci. Pius liuic Deus etto, (1)
VI.
Balduini régis lerosol.
Ejus sepnlcro inscripuim, ut refert YillamoQtiiis, lib. u
cap. 21, aliique.
Rex Balduinus, aller ludas Machabaus,
Spes patrlœ^ vigor Ecclesiœ, virliis utrinsqne,
Quem rormida^anf, cui doua, iributa fere^anl
Cedar et jEgyptus, Edon, ac bomicida Damascus
Prob dolor ! in modico clauditiir hoc tumulo.
(1) Labbe ajoute ici : Quani vero antiqua sint
ejusinodi rhytbmica cannina docent, quae nubentur
cap. 78 YilâB ms. S. Faroiiis, ep. Meldeiisis. Ex
qua Victoria, inquil auctor ille anonpmus, carmen
Ïiiililicuinjuxta rusiiciiatem per omnium pêne vo-
itabatora, ita cancntium, feniinxque choros inde
plaudendo componebaut.
De Clotario est caoere Rege Francornn),
Oui iuil |»uy;nare in genlem Saxounm,
V>ii.-<in );raiitier pruuenissei Misain Ssixonum,
Si uvti fuissel inclyius Faro de génère Iturguadioautn !
Et in fine liujns carmin is
Ouaiido f euiunt Missi Saxoniim in icrr.im Prancorum^
l''i«ro iilii eral (Mrinc'e|>s ir«. seuni per urheni Heliionim,
Inaiiuctu Dei, ne imerUciautur a Itege Fraucoruin.
VllI.
Evrardy évéque d" Amiens.
A Amiens.
Qui popuhim pauit, qui fundamenta locomt
Uiiins ilruclurœy cuius fuit Yrbs data curœ
Yir redolens nardus fama, requiescit Euntém^
Yir pius affUctis, vidu» tutela^ reiièiis
Gnsios, quos polerat, recreabat munere, verbk:
Mitibus agnus erat, lumidis leo, Wmsi ntperhiê.
IX.
Geoffroy y évéque d* Amiens.
Daaif rég'ise cailiéJrale de Sainte-Marie.
Ecce prémuni humile Gaufridi membra cmbiU
Seu minus aut simile nobis parât omnilMis îlle^
Quem laurus gemina decorauerat in medicitw
Legequo diuina dccuerunt cornua bina,
Clare vir Augensis quo sedes Ambianensis
Creuit in immensis in cœlis auctus, Amen^ su.
X.
Geoffroy f évéque du Mans,
Dans la chartreuse de Sainte-Marie.
Hic iacet humains Cenomanis Praîsul amaius
Caufridus gratus Domino, vilaquc probattu^
Moribus orna^tis, humiiis, castus, moderatus,
Cuius iure status bene creditur esse beatus.
XL
Gazon, évéque de Laon.
Abbaye de Saiot-Yiocent de Laon.
Dux Laudunensis et Prxsul Gazo vocalus,
Laudibus immensis dignus iacet hic tumulatus,
Parisiensis ex Campnnia Yilla dat ortum
Cui lucis porium tribtiat Deus et requiei.
Hic Decretorum Doclor fuit, et generosus,
CaslQS, formosuSy promotor eratque bonorum^
Largtis, munificus bumilisfuil, aique^ttielMp
Facundus, lœtus, sapiens, inbonesta perosus»
C ter eum mt//e, septemque decem sociatis^
Danl praescirc salis, dum vivere desiil ilU.
Ambrosii festo migrauit fine dieî^
Cnm pielale Dei sint cœli gaudia prœsto.
XII.
Gérard Le Blanc, cardinal de Sainte-Sab
A Rome, église de Saint- Jean de Latran.
Qiiisquis ad altare vcnies hoc sacri/icare.
Qui vel adorare mi Gerardi memorare,
Ortu Parmensis, et Ponlilicis Sabinemis.
Hoc altendat homo, per Tunus qnid sibi promo»'
GLU D*EPIGRAPHiE.
niide stitfitM, el transiiuus quasi fumui,
I dëèunt Ciaecomus, Auberiuêf aiiique Car-
Rwrj^œ iUuêiratores,)
au
ses
XIII.
GerberQf reine de France.
n^BOined'Aiirillic, depuis souTeraia pontife.
iipe 9aia rebua specieque beata^
<nMl«9 fidei pieuie probata,
lista FraneU Gerberga vocala^
n fflto, sed carne satis decorata.
XIV.
GmUhierf évique de Langret.
JLTégliaedesQiartreax de Logoi.
m§mieu% sapiens ac mente pwiicui^
i GaUheruêf patiens, humilis quoque,
iltaiCAnsltmanet hicque sepultus. [veruêf
waimuit, templum pariter dedieauU^
ifctfMly Miindum stercas refmlauU.
Inde fuit factas; terrestria sprent/,
im ienmiit in qoo cum pace quieuit^
Umo cenieno ieptuageno
kmo migranit corde sereno
erOy octavo pleno, id est complelo atque
atqoe adeo currente jam 1179, ut inani
ixentar qui epitaphium publicis quibusdam
itis et chronico Benigniano adversari eii-
XV.
\ CJholetf cardinal de Sainte-Cicile.
A Saint-Laden de Bauvais.
18 êiitef et pensa quantus fuit iste^
n fmlcruM cernis fulgere ieputcrum.
sob petra^ quam signant subdita metr''
fiori» vis se diffundit odom,
lioc tnmnUo venerabiiis ossa loannig
Mtdo decorati pioribus annis.
e§atmM fuit indytus atque probatus.
ni Cordiit cuius mens nescia sordis^
ramcorum^ decus orbis, formaque morum^
tMlomniy constans ultor vitiorum,
et Legum professer erat generalis.
tm Regum consui bonus et specialU.
l ad fietum pietas recolendo Choleium
a delitum fontem pietate repletutn,
id feàiti f y'ïisB reserans iter isii
egi Christi cbarismata subripuisti,
et munduSf verax fuit atque fidelii
in c€bU$^ quia nunc sibi nemo secundus
epromoi octo de mîHe treceiuii
Nimoi quarto lux est morienti$.
XVI.
(Antre.)
UipuUa latet orbis fulgida Stella,
l^are régie haec fuit aucta in honore.
DicnoNN. d'Epioraphie. I.
Francîa LêffotuM sascepit, eum sibi gratum^
Formam olrfiiliftfi, Francorum nobile êciUum :
Hic Tir compoêitui. Tir verax» Tirqne perittu,
lustuSy magni/icuê, Regum specialis amietu
Ergo ïïèeem plores praedari Patris, et oreê
Ut post bos Flores fructus capiat meliores.
XVII.
Jean de Dormans^ cardinal.
é Aox Chartreox de Paris.
Dormit bic I. de Dormano :
Gbristo felix est oblatus;
Corpus linqnens *mtHu/o vano^
Sob marmore lumulaïus.
Tu dcTOti Patris huiui
^ Rex gloriœ lES V Chrisle
Animam suscipe : eujus
Corpus tegit lapis i$te.
XVUI.
HugueSf archevêque de Lyon.
EpiUpbe par Baodry, archevdqne de Dole.
Post Lugdinensis Praesnl, prius Hugo Diensi*,
Magnus Romanœ filins Ecclesiœ.
Quem sibi Legatum Romanus Papa royauii^
Ad Synodum Teniens proh dolor! occubuii.
Virtutum cellamt diuini nectaris aulam^
Hac tomulauit humo SegusiemU homo
XIX.
Epitaphe du pape Jean XV.
A régllse Saint-Pierre à Rome.
Clanditor bec tumule venerabiiis ille loannes.
Qui Legis sacrae diffundere nouerai amnes^
I':gregiu8 Doctor Tcrbo quaecumque docebat,
Moribus et Tita tribuens exempla gerebat.
llunc a Canonid destriclo iure rigorii
Non timor» aat locruro» non gratia flexit amoris.
Det Deus aetemus cœlorum lu mine pa$ci
Gui dat Roma mori, dederat bene gaudia nasei.
€um Tir iste obiit, si tîs agnoscere verum :
Septima lox Jfat; fuit illi meta dierum,
XX.
Jean de Sacroboeco.
Aux Mathorins de Paris.
De Saerodosco qui Compittista loannes
Tempora discernit, iaeet bic a tcmpore raptus.
Tempore qui tequerisy roemor este quod tnorieriê.
Si miser es, plora ! miserans pro me precor ora.
XXI.
Abbé Naialis.
Par Baudry* abbé de Bourgeoil.
Abbas Natalh bas JSdes amptifieitrêt.
Et nouiter factas Urbanus Papa sacrarat^
12
W5 CLU
Cum Mcotae tuum Deus accersiuit alumnum.
Cui dedh seiernam solemnî ninere somnum.
Hic modo Ndtalii pro câtne iacel cineratus
Cui noceat noUas pro carnis sorde reatu$.
XXII.
(Aotre.)
Abbas Nataliiy flos Âbbalum specialis.
Signal quid sit homo factus humus sub humo.
Tir capilis cant, meriti vir sanclus opimi,
litiic viuens late praefuit Eecleriœ.
Defuncius vero sacris banc ossibus ornai,
Quae lamquam nolrix confouet isle lapis
Hic Nieolai libi seruus dénotas adhssft,
Idcirco $erui duuc memor esio tui,
Chriito coramenda, qncm mundo Chriitus ademil
Huncque palrocinn iure tuere tui.
XXIII
Nicolas f cardinal de Prato.
Aqx Dominicains d*Avigoon.
Eloquinm^ bona vila virerUf discrelio fulta^
Coniiliunif doclrina vigens, prudenlia tnit/la,
Isia $Uent; hic illa docent, sunl cuncla tepulta.
Tirginis a parlu in numeratis roilfe treeentis
Annis hiidenk uno quartisque Katendhf
Qucm genuil Pralum, Spoletum Pontificalum,
0$tia ouem dédit Romano Cardîue produit.
XXIV.
Nieol€u, évéque de Troffes.
A Notre-Dame.
Anno milletio bîs centenoque noueno
Cum sexageno sub AprUis lempore pleno
Prae Marci feêto^ ta qui legts haec memor e$to»
Quod iinquens miiiiifiim, miserom nimis, et mori^
Praesol TrecensU Ntcolaus, sede Briensis [bundum
Fons Decretorum, patri» lux, forma bonorum
Annis terdems numéro iunciis sibi unis
Mobilis Artiua^ patria praefulsil influa;
Yos qui transitiez totiesque tenilii, et itis
Id prece tos sitis, quod Chri$tu$ sit sibi mitis.
XXV.
Eudes de Sully^ évéque de Paris.
Dêds le chceur de la sainie Vierge.
QQemCitliednedecorauiilH>uor,qaem sanguisontfiif,
Quem niorum gnuiUs, hic iacel Odo mUm.
Praesulis huius eral, quod habenl haec tempera rare.
Mens sincera, manus munda, pudica caro.
Lenibus hic tenis, loga nudis, vicias egenis
Vila fuit /«ufiiii Clara, pudica senis.
Bis Sexcenteno Chriai qiiarloque bis aimo,
Tredecimo UH transyi Odo die.
DlCTlOMNAmE
GLU
XXVI.
M. Pierre.
Par Philippe de Bonne-EspéraDce.
Lucifer occubuil slellse radiale minores,
Cuius vos radius hebetabgt ut inferiores,
Ulius occasu tandem venislis ad ortufn,
Maufragioque lulii vestr» ratis anchorft pofHÊÊ.
Maiurus, docilis, pius» egil, praMulit, emic,
Cursum, ius, cœlum, lempore, Icge, fide
XXVII.
Pierre de Saint-Victor.
Au cloître de Saint-Tidor, k Paris.
Hac iacet in tumba simplex, humilisque co/iiiitl«|
Utque fluens unda sua mors fuit hic gemehunéa.
Salicibus natus Abbas Petrus est vodlaius,
Moribus ornaius, pius, omnibus et bene gratus,
Petrus erai petra, lacrymosaque dia pharelta.
Tu super hune plora, frater, Domînam simul or
Omnibus absque mora det vt alria fellciora.
Mille trecenteno, tribus auciis, octuù^o
Papa Peirum^ Marce, cœli liM îùngîs iii arce.
xxvm.
Pierre architecte.
A Saint-Germain des Prés^k Pans.
Flos plenus morum yiueus Doclor lAttomomm^
Musterolo natus iacel hic Petrus tumulatus :
Quem Rex cœlorum perducat in alla polorum.
Ghrisli milleno bis centeno duodeno
Cum quinquageno quarto decessit in anno.
XXIX.
Pierrcj évique d*Ancône.
Au chœur de Notre-Dame de Paris.
Hic iacet in cella Petrus cognomioe BeUa
Pertica, perplacidus Tcrfois factis, quoqfle /ItffS,
Miiis, veridicus, prudens, humilisque, pfàditÊS,
Legalis, ptanus, Telut aller Justinianks.
Summus Doctorum, ceriissima re^fOdâ lilortiii.
Parisinorum Decanus Canonieorum.
Auiisiodorica digne sumpla sibi sede
Tempera post modica carus secesslt ab mde
Annis sub mille ter C. septem simol ittê
Sulpiiij festo migrauit ab orbe motèsto
Del sibi solamen Spiritos almu€. Amen.
XXX.
Epitapke d'wn nommé Piefre.
A Saint-MÉHin Sn Champs de Paris.
Qvi legis hoc metii cognoscas quod pelra Petrum,
isia legil iuuenem tempoi^, mente senem.
Hic mundi fœcem eonteknpsif àmore scolarum,
Susiinuitque meem fados sectatof earum.
OLO
XXXI.
Epiiaphe du cardinal Pierre Damien,
Par lui-même..
Qvod nunc es, fuimui : es qiiod sumus îpse futurm
Hit sit uuUa fiàeê qu» periMira ttdes.
¥niiola sineerh pnrcurront, somnia veri$,
Saccedanl kreuibus saecula temporibus,
Ime niemor morfît, qoo seroper viuere po$$ù,
Qoidqiiid adest irantU : quod manet, ecce venU :
Qoain Jbeiie j^ramiUi^ qui te, maie Munde, reiiquH,
Mente prios cantiquam tibi carne mon.
Gofica tmreniê praefer, mansura caducU,
McDS répétât proprium libéra pnncfpttim.
Sfuîm afia |»0laly qao prodit fonle recurral :
S«b aedcqndol quidquid id îma grauai,
Sk iieaar» oro, mei, dneres pius aspice Pétrie
Cam fntz com gonita die ; sibi parce Deu$.
XXXII.
Pierre, étique de Noyon.
Eglise Notre-Dame.
Mmiom Praisol Peines iaoet hic lomulatus,
^ QBODdam Franeorum Philippo Rege creatu$,
: * Citios, fonnosics, fustus, mlUs, generotm.
Trans mare deuote fuii hic cum Rege nepote
i Lvœ tua remeans, Dionyst, transijl anno
^^ Bb sexcenteno quinquageiiô minus vno.
^ ftû legis eadeniis, intrînsecus aspice, flùra
D'EPIGEAPUIE. CLU
At tua magna /ides centum Rainaide Calories
Longe praecessit, iustiiiaeqiie teuor
*n faclis a/acer, in verbis promptus, et acer;
Tu decus in clerOf lu pecus in populo.
Ecce iaces madico Eainalde solulus in amro:
Omnipotens veniam det tibi, cuius eges.
S6a
Soiiis aut eUiuê Teoiet iUm
kora.
XXXIH.
Philippe de Maisières.
Aux Célestins de Paria.
QtI bella êeeuius pbgas nondi perluitramâp^
ElTanis alUeimê aitas aedes frequentando,
IhMus induiui, detîcijs mhœrendOt
Nooc pukûs efecluê aub tomba tubam expecio.
. XXXIV.
Raoul, évéque d*Arrùs
dvem sculpta ra premit Praèsul Regale redemtl,
Hon facit AniUtes discretos Oiors tua tristeSf
Ikm cceli ciuU meriiorum pondère vt'uti.
XXXV.
Rançon f évéque de Clermonl.
Gioliiiet hic tumulus Ranconiê Praesulis ariu$;
FnefuU Aruemis annis fere bis duodems,
Tenpore et Henriei Régis sibi semper amiei
TnoÈiûii Octobri* ter quinis nempe Calendie,
XXXVI.
Clerc, nommé Reginald.
Scripta soient veterum mores eflerre Catonum,
Mirandos noslris temporibusque $ui$.
XXXVll.
5. Regnobert, évêque de BayeUx.
(InChasoe, tom. IIlHistor. pag. Ils.)
Hic Reynobertus sanctus nrcet inlumulalus
Baioeenns onus qui rexit Ponlifieatuê.
Hugo bonus Praesul praesens J'uit ad releuamem.
Qui dormitat ibi, reperit de febre leuamen,
XXXVIII.
Etienne, chancelier et cardinei.
A Saiot-Jean de Laon.
De Suisy natus Slephanus hic est tumulaiuSf
Qui se gessii iia viuen'do, quod ArchileuUa
Brugemis pridem, mox Gancellarius idem
Aolae Regalis fuit, inde Cardiquenalis.
M. semel et G. 1er, V. bis, semel L. nece teter
Fftctns, decesêit Decembri, cuf refuieêck. *
XXXIX.
Vgolin, jurisconsulte.
A Saint-Yietor, près de Bologne.
Transiit, vt viuat, mundans Legis alumimu,
Mors sit ei requies, vltlma Viia Deus.
Vrbis honor, mundi spéculum, iacet hic Ugolimu
Spiritus astra tenet, corpora signât humus.
Mors voluit Mundnm sob certa lege teneri :
Nam cinis est hodie, qui fuit ignis heri.
XL.
Hugues de Saint-Thierry.
DansfégUse de Lyon, auparaTant dans la cathétfrile
d'Orviôle.
Ecclipsin paiitur sapientia, Sol sepelUur
Felici fine, sanctœ quoque Cardo Sabinœ
Iste fuil, per quem paluil doctrina Sophiœ
Praeco Dei, doctor fidei, citharista Mariœ.
Hugo sibi nomen et Cardo Presbyter omen,
hio alia solula oralione vide apud Auberium
aliosque.)
XLI
Héloise.
Hoc tûmulo Abbafissa iacet prudens Heloissa
Paraclilum statuit, cum Paraclito requiescit.
Gaudia Sanctorum sua èunt super alla polorum.
Nos merilis precibusque suis exaltet ab imis.
M7
COI
DICTIONNAIRE
COU
S6(.
XLII.
Le cardinal Henriy abbé de CUeaux.
1163, 17 May.
Au monastère de Clainraux.
S^iacet huic lapidû quondam notissimus Orbif
Abbas Henricus Romano Cardine dignus,
Lubrica qui vani conlemnens gaudia mundi
Terris membra dedit^ cœlis animamque remisit.
COBHAM, près Rochester, en Angleterre.
I.
Epitaphes de VEglise.
Jean de Cobbam.
Vous qe passez îcy entour
Priez pour Talme le corlays \iandour
Qe Johan de Cobbam a voit a noun
Dieux lui face (e) octray pardoun.
Que trespassa lendemain deseint Matbi (eu)
Le puissauDt otrie a demanoir ove (u)
Luy en Tan de grâce mil cccl qalre
Ces enànis mortels fest abalre.
IL
Kpitilfae de sa première femme, Jeanne de Beauchamp
Dame Jone de Cobbam gist Icy
Dieu de sa ailme ayt mercy
Qi pur Talme priera
XI jours de pardon avéra.
(Sépulcral monuments^ I, pages 105, 106.)
Eglise du collège.
III.
Tbomas de Cobbam (frère de Jobn) enterré dans l'église
du ooUége qu'il avait fondé à Cobbam, mort en 1367.
Yous qe par ici passetz
Pour lalme Tbomas de Cobbam prietz
Qc trépassa la seynt Tbom le aposire
(Le) Tout (puissant) lui oltrie a demeurer en com-
En Tan de grâce mil • [panie le vostre
Le baut Trinité lui soit defender d'inferne abisme :
Et icy gist Dame Maud de Cobbam qe fust le
femme de Sire Tbomas Cobebam que delly a ix
four de averil Tan de grâce m. ccc... m Rie. ii.
{Sépulcral monuments^ I, 123.)
COIRE, en Suisse.
Inscription trouvée en 1530.
Divx Helenœ
Nobilissimœ ac venerabili
matri D. N. FI. Yal.
Constantlni pii Felicis
victoris semper
Augusti
M. Avidius Priscus
proc. bered. in. Dalmatia
D. N. M. Q. ejus.
{Cardinal M A\, 239, 2.
COLOGNE, sur le Rhin, au royaume d^
Prusse.
I.
Sur le mur de Viglise paroissiale de Smnt^
Pierre,
. « T. F. imperaUiribus nostris
. . sio FI. Arcadio et FI. Eugenio
. • 1. conlapsam justu Tiri d.
• • fis comitis et Instantia V. C.
• • mitis domestioorum et
gus ex integro opère faclund.
• . it magisier Praelins.
{Cardinal Mai, SS», h)
• •
n.
.>
Chapelle Satnt-Eratmsn -
S. Evardus me fecit.
Quicumque
bunc locum
destruere voluerit,
ira bel feriatur.
Et nemldgsul iaoeat
{Cardinal Mai, 122, l.y
Gelenius, deAdm. fnagn,^ Col. Agripp.f p.
2T7, lit œtemœ maledictionis subjaceai.
m.
Eglise de Saint-Cunibert.
Epiuphe de Jean Fitzer.
Hospes sta pauUum, quod deico pellege, quoius
Ossua sont isteic maistissima consita, raptom
Veitae ejus moltum doctae fleuere Camœns.
Heicce touam erodiit Praeses Moutane inueutam
Et sacra Tboulogis nactus diademata clerom.
Atque gregem Cuniberle tuum rexit, docuitque.
Sceiius erat, nûquam leuis , baut malu, dodo, I-
Commodu, loustiliae custos, amhter honesti. [deii,
Ingenium, quoi nulla roalum ienTeotia suant.
Sarcophage boc illum Collegae deposierunt.
Mens Diuom endo domu perpes hdtatur in coois«
Tbomanae exequias memores iuere Camœnae
Carminis bas olli. Hoc volul, ne nescius esses.
(Labbe, Thés, epist.^ p. i03.)
COLONIOLA, dans le territoire de Vé-
rone, royaume Lombardo-Vénitien.
DD. m, FI. Yalen-
tiniano et FI. Vaieo-
ti divinis fratribus
semper augg.
{Cardinal Mai, 264, t; Grctbr, 285, lOr
Maff., Ver. ///., t. IV, n" W ; Pantih.!
AA. Ver., p. 226.)
COMACCHIO, en latin Cymachum, dans
les Etats-Pontificaux, près de l'Adriatique.
Inscription du clocher de la grande églises
^ Tëm. dn. FeK. T. RTb. ari$. sce eccl.
Kar. cdf. Yiiiceniius prima
CON
^ tSS. sci Cassianici cum
primû édifie, per indic. YI. ^
DtlPIGRAPHIR.
\
\
felid.
(Cardinal Haï, p. 207.
CONDÉ, département du Nord, en France.
Les journaux du Nord ont annoncé, à la date
du 8 octobre 18UI, la translation qui a eu
lien de Wiers (Belgique) à Condé (Nord) de
dii-fanit cercueils renfermant les restes de
dirers membres de la famille de Crov. Ces
restes, enlevés en 1791 d*une cbapeile se-
Sierale de la même église de Condé, avaient
I conduits en Belgique, et déposés dans
me saUe du château de Wrers par des per-
ioaaes désireuses de les soustraire à la pro-
fublîoii. M. le duc actuel de Croy a obtenu
qM eatle précieuse partie de sou héritage
fid DM rendue. Le transport a eu lieu avec
il pfcis grande solennité. L'un des cercueils
j mement excité la curiosité publique.
Cest une botte en bois de 1 mètre 2b de
toogueur, sur laquelle était attachée cette
insaBiption :
• • • Tsabiaiis.«.]adis dame deMoriamez, feme
de sir Robiers de Condet, seigneur de Marches
et de Bailleul, laquelle irespassa Tan mgccxlvii,
Uderrenier jour dou mois d^aouts. Priez pour
rame de li.
Ce qu'il y a de plus singulier, c'est qu'une
ouverture qui se fermait par une trappe à
coulisse permettait de voir dans l'intérieur
le cr&nc de la dame, encore garni de longs
cheveux roux.
CONDOM, en France.
Offrande d^Algasius ou AgalfiuSf duc (TX^ut-
taine.
GriTée aar «ne plaque da cvprès , près de l*autel de Té-
glise abbatiale de Goadom.
Templum Chrisle luis famulator Agalsius offert,
bqao se socias mater et uxor agunt
Toooali e solio Mrfanum illabere niysteii,
Et puram puro irade fldcm populo.
Hic mera perpétue recinunt aliaria Christo,
Et calet arcanis nox vigilanda saciis.
fflc el juatorum gaudent componier (?) urna
E transalpinis quae veniunt tumulis.
AadHtos hic tempio est, atque ambitus iste sépulcre
Qoîaquia sanctus adi, quisque profanns abî.
(Plus bas.)
Ego Agalsius Aquitanorum dux et mater mea Isam*
borgis et uxor mea Agnes hune locum dedimus
dommo nostro J. G. Salvatori ob peccatorum
oostrorum indulgentiam parentumque nostrorum
lablem.
[Cardinal Haï, 360, 1.)
CONÉGLIANO, dans le royaume Lom-
birdo-Vénitien.
Eglise collégiale,
M afee le corps de sainte Victorioe , du cimetière
de Calliste, en 1661.
Fia* Vicioriiia
que vixit an, xxu.
CON 570
et meses viii. et dies xv.
servandus iSinite in pace
patir bene merenti fecit
felie en pace
s. inn. v. Ninita.
[CardinanUU 433, 6.)
CONFLANS, près Paris, sur le bord de la
Marne et delà Seine.
L'église de Saint-Pierre de Contlans, de la
Earoisse de laquelle est le bourg du pont de
harenton, est un b'âtiment du xvi* siècle.
Il est tout voûté, et a un collatéral de chaque
cdté, mais sans abside ou sans fond en forme
de rond-point. Cette église est, dans le
pouillé Parisien du xni* siècle, au rang de
celles dont la nomination appartient an
prieur de Saint-Martin, et tous les pouillés
imprimés y sont conformes. Il a existé cer-
tainement une léproserie au pont de Charen-
ton, et il paraît qu'il y a eu aussi un hôpital.
Dans le dernier siècle, il s'est formé sur
le territoire de la paroisse de Conflans deux
communautés, l'une d'hommes et l'autre de
filles.
La communauté de femmes est un prieuré
de Bénédictines, sous le titre de la Concep-
tion et de Saint-Joseph. Il reconnaît pour son
institutrice Charlotte Le Bret, qui , de re}i-
fieuse de Farmoutiers étant devenue pneure
e Saint-Thomas de la Val, au diocèse de
Sens, jeta les fondements d'un nouveau mo-
nastère de son ordre à Lagny, Tan 1641.
C'est ce même couvent qui, au bout de douze
ou treize ans , . fut rapproché de Paris, k
cause des guerres, et placé à Conflans dans
l'hdtèl ou palais de Bourgogne, c'est-à-dire
l'ancien séjour des ducs, que la duchesse
d'Angouléme lui vendit. Depuis ce temps,
ce monastère a fourni plusieurs abbesses à
diverses maisons de Bénédictines.
Près de la balustrade du maître-autel, du
côté de l'Evançile, on voit un monument de
marbre orné de dorure, où repose le cœur
de Guy de Duras, duc de Quintin, que l'on
appelait le maréchal de Lorges. Ce monu-
ment est couronné de ses armes. Il avait
deux filles religieuses à Conflans, savoir,
Élisabeth-Gahrielle de Durfort , oui a été
ensuite abbesse d'Andeceis, et Claude-Su-
sanne de Durfort, morte abbesse de Saint-
Amand de Rouen.
François de Harlay, archevêque de Paris,
souhaitant avoir une maison de plaisance
dans le voisinage de Paris, en acheta, l'an
1672, de M. le duc de Richelieu, une en ro-
ture à Conflans, accompagnée d'une île sur
la rivière, et la fit rebâtir à neuf, puis la lé-
gua à ses successeurs. M. de Harlay y mou-
rut d'apoplexie, le 6 août 1695. Elle est si-
tuée sur la pente d*un coteau, qui donne
une vue charmante sur la rivière et sur une
vaste plaine. Les bâtiments sont très-irrégu-
liers, et d'un goût assez bizarre.
Le savant Antoine Loisel, avocat au par-
lement de Paris, nous apprend, dans la qua-
trième partie de ses opuscules, que ce que
nous api)elons aujourd'hui le château de
Conflans, était, au commencement du xvi*
m
CON
CON
171
sMcIt-, la inaison <Je rampagne d'un célèbre
avocat, nommé Dii-Horames, « qu'on disait,
ajoute-t-i1 , être celui qui avait .ipporlô le
premier les bonnes lettres au barreau. » Il
arail fait mettre sur la porte de derrière de
cette maison, par laquelle il entrait, lorsqu'il -
Tenait h Conflans par le côté de la rivière,
ce distique latin, imilé de Térence :
Consequnr ei boc rare senei quod comitus olJm
Ut ne<|ue agri ajt urbis me saliis capiaL
Il y a dans Térence :
^ nieo propinquo nire hoc capio commodi
NeqDeagri, neque urbisodiumme unquam perdpil;
Vbi Mlias Oeri cœpit, conimulo locuni.
{Eunuch., acl. v, lec. vi.)
Celle inscription a subsisté longtemps, et
on la voyait encore dans les commence-
ments daxvn* siècle, lorsque MM. de Ville-
roi étaient propriétaires de cette maison.
Ce fut au bourg 'de Charenton, territoire
de Carrières et Conflan.<t , que Charles V,
régent de France, campa, lo 30 juin 13S8,
avec trente raille chevaui, pendant que Pa-
ris ne le reconnaissait pas, mais le roi de
Navarre : « Et étoit le corps dudit régent
logé en l'hôtel du Séjour ès-Carrières. Et de
là il vint au pavillon , qui fut fait vers le
moulin à vent, pour parlementer avec le roi
de Navarre, le Siuillet. » Des Drsins, en son
BUtoire de Charles TI, parlant de Charenton,
dit qu'en 1403, ■■ le tonnerre y abattit huit
cheminées, rencontra un compagnon auquel
il ôta le chaperon et la manche Hextre de sa
robe, et passa sans lui mal faire : et par un
trou entra en la maison du Dau&n, et en
une chambre rencontra un jeune homme, le-
quel il tua, lui consumant les chairs et les
os et tout.
Le couvent des Carmes Déchaussés se
trouve sur le territoire de la paroisse de
Gonflans, et assez éloigné de cette paroisse.
Il est situé à l'extrémité du village des Car-
rières, prés du bourg de Charenton. Les
religieux qui forment ce couvent furent éta-
blis dans cet endroit en 1615, nar Charles
Bailly, président en la chambre des comptes
et par Chrétienne ou Christine Le Clerc, son
épouse. A côté du mallre-aulel, est une
cnapelle, dans laquelle est le mausolée des
fondateurs de celte maison. On voit sur une
base ornée de marbre et garnie d'une ins-
cription, une plale-t'orme a la hauteur de
six h sent pietis, sur laquelle sont les statues
de Charles Bailly et de Christine Le Clerc,
son épouse. Ils sont h genoux l'un et l'autre
sur un prie-dieu. Le tout est d'un Irès-beau
marbre blanc, et d'une très-bonne exécution.
C'est bien dommage qu'un morceau si digne
d'être vu soit, pour ainsi dire, enseveli dans
les ténèbres. La chapelle qui le contient,
est, |)ar elle-même, assez obscure, et elle est
d'ailleurs placée de manière qu'on ne peut
y aborder facilement.
(Hdbtaut et Magmt, Dict. de Paris tt
de» tnvirons.)
CONFLANS-SAINTE-HONORINE, h la
jonction de l'Oise et de la Seine, nomma
Sainti^Honorine, \ cause cte la translation
<lu corps de celte sainie dans ce lieu, où elle
avait été apportée de tîraritle, sons le rè^
de Charles le Simple. L'église a d'abord âtf
titrée de Notre-Daeae : on veut qu'elle aitéU
surnoraméo des Ardents, peut-être k ctosa
de quelque concours du peupla daos U
temps que ta maladie des ardents rtoia,
c'est-à-dire au x" siècle. Ce n'était alon
Îu'une chapelle; mais les seigneun da
eaumont-sur-Oise ayant eu la ddvolioQ di
bâlir une église plus spacieuse au \i' siècle,
et de faire venir à Conflans des moines de
l'abbaye du Bec, pour y demiMirer, il se Bt
alors une seconde translation du corps de
sainte Honorine, de la vieille chapelle enta
nouvelle église, à laquelle assista saint Au-
selme, abbé du Bec, et depuis arclievâquede
Cantorbéry, avec Geoffroy, évéque de Pa-
ris, c'est-à-dire, entre les années 1079*1
1087. Il se Qt un grand nombre de inira^Jes,
et l'on réclamait particulièrement CPlte saisie
au sujet des captifs ouprisonnlurs. Sa chisse
est élevée derrière 1 autel de l'i^jjlise du
prieuré : elle est couverte de plusit-urs pla-
ques de cuivre, et autres de bas argent.
(Hdrtaut et MiGNT, Dictn de Psrû et ém
environs.)
CONQUES, département de l'ATeyron,*aa
France.
Vers 1060. — Eglise de Sainte-Fou à Vabbam
de Conques {Ordre de Saint-BenoU).
Hic eal abbas silus «liviaa lege peritui
Vir domino graïus de noniine Bego vooiDS
Hoc peragens clausirum quod versus iMdil i
Sollerti cura cessil el aliera plura [ausinn
IIiC£St laudandus per secla vir venerandus
Tivat io xternum rcgcm lauilandn sapernnm.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 278.)
Extrait d'un Rapport adressé au Miniêtrfdi
Vlntéritur, sur l'abbai/a d» Conqtut ,
Par M. P. Mi^nmÉE,
L'abbaye de Conques, de l'ordre de Saiafr-
Benoit, fut fondée, dit-on, vers la fin ia
Ht* siècle dans une espèce de désert, BU ait
lieu des plus âpres montagnes du Bouei^iie.
Si l'on en croit ses historiens, elle fut suc-
cessivement ruinée par les Ariens, puis par
lesSarrazjns (730), et rétablie autant de foie,
d'abord par Clovis, puis par Pépin, roi d'A-
quitaine. .Mais ce nesl pas l'histoire delà
communauté dont i'ai à m'occuper ici, je n'é-
tudie que celle ou monument, pI il parait
bien constaté que l'édifice que nous voyons
aujourd'hui fut construit jjresque en entier
au coinmeneement du xr siècle par las soins
de l'abbé Oldaric (1030-1060).
Le bourg de Conques, pre^^que inaoces-
sible pendant une partie de l'hiver en raison
de la diflicullé des chemins, s'est élcTé m»*
tour et sur l'emplacement de l'ancienne ab-
baye, dont toutes les dépendances ont dis-
GON
D^EPItiRAPHIE.
CON
874
De après Tautre , quelques-unes fort
ent. L'église seule s'est conservée
paroisse; elle est située sur un ver-
rémement roide, ayant sa façade oo
e tournée vers une vallée étroite ,
ofonde, qui sépare deux murailles
ers presque verticales. On ne pou-
isir un^ retraite plus mélancolique,
convenable à des âmes pieuses qui
it fuir le monde.
le de Conques paraissant avoir servi
èle à un certain nombre de monu-
ont j^aurai bientôt occasion de vous
ir, son architecture mérited'élre étu-
nme un tvpe. En offet, si Ton se
les grandes richesses de cette ab-
ts vastes connaissances et les rela-
■Mtaes de ses moines , on peut pen-
^ la système qui présida à sa cons-
Itat comme Texpression complète de
I une certaine époque et dans une
province : ce dut être le dernier mot
itedes de la France centrale dans la
I moitié du xr siècle.
an Oçure une croix latine terminée
ir trois absides semi-ciiculaires (1).
rges que la nef, les transsepts sont
f comme celle-ci et comme le chœur,
divisions longitudinales par des ar-
irmontées de vastes galeries qui
t toute rétendue des bas-côtés. Deux
s s'ouvrent sur chacun des croisil-
transsept; toutes les deux tournées
l'une très-grande s'appuyant au
'autre d'un diamètre moitié moindre
mité du croisillon. Trois portes dou-
és dans l'église : la première à TOc-
livisée en deux vantaux; les autres
dans le mur occidental des trans-
fort rapprochées de la nef. A l'inter-
ies transsepts s'élève une coupole
e tour octogone ; deux autres tours
lauquent la façade occidentale.
n, les piliers de la nef représentent
Ss flanaués alternativomont surtou-
faces, les uns par des colonnes, les
ir des pilastres. Ceux des transsepts
partie occidentale du chœur n'ont
colonnes, et, suivant une pratique
nérale , tout l'hémicycle du chœur
ur des colonnes isolées (2). On ob-
que les piliers qui supportent la
au centre de l'église sont beaucoup
is que les autres, et de plus, renfor-
ce point , par le rapprochement des
le la nef et du chœur. En eifet, In
les collatéraux des transsepts est
que celle des arcades de la nef et
VTf et l'alignement des piliers du
t a déterminé celui des piliers qui
ent ia coupole. Telle est, je crois,
>Ie raison de ce rapprochement des
e expression n'est pas exacte pour Tabside
iont ia courbe décril presque les deux
cercle; elle a la forme d'un fer à cheval
ses extrëmiics.
ot faire une exception pour le pilier qui
H hémicycle ; il est carré et flanqué sur ses
minces colonnetiès engagées.
piliers au centre do l'église. D'abord j étais
tenté de supposer à l'architecte l'intention
de donner ainsi une plus grande résistance
aux bases de la tour; mais après un examen
plus attentif, je n'y vois plus qu'une espèce
de hasard, résultat forcé de la différence de
largeur entre les collatéraux de la nef et ceux
de la croisée.
Nulle part dans l'église on ne voit d'ogi-
ves, et toutes les arcades, bien que très-re-
marquablement élevées, sont en plein-cintre.
Dans la nef et le chœur les voûtes sont en
berceau : elles sont d'arêtes dans les bas
côtés, partout renforcées d'arcs-doubleaux
très-épais. Les voûtes des galeries supé-
rieures décrivant un quart de cercle servent
en quelque sorte d'arc-boutant aux voûtes
de la grande nef, car leur sommet aboutit
nrécisément à la naissance de ces dernières.
Isolée et accidentelle pour ainsi dire dans le
Rouerjgue, cette disposition va devenir ca-
ractéristique dans toutes les églises romanes
de l'Auvergne. Je n'ai pas besoin d'ajouter
que ces voûtes n'ont subi aucune répara-
tion. Construites avec le plus grand soin, de
schistes fort durs noyés dans un excellent
béton, et épaisses à /a clef de plus de 0* 50,
malgré le délabrement de la toiture, elles
m'ont paru avoir très-peu souffert jusqu'à ce
jour.
Les galeries s'éclairent par des fenêtres
f)ercéesdans les murs latéraux. Du côté de
a nef elles présentent de grandes arcades
géminées (1). Point de fenêtres au-dessous»
et les arcs-doubleaux de la voûte s'appuient
aux colonnes engagées qui séparent ces ar-
cades. Aujourd'hui les fenêtres de la gale-
rie étant bouchées , la nef est un peu obs-
cure, car elle ne reçoit de jour latéralement
que par les fenêtres basses et étroites des
collatéraux. Mêmedisposition danslechœur,
mais elle se modifie pour la ()artie semi-
circulaire du chevet. La galerie s'abaisse
brusquement de moitié de sa hauteur : au-
dessus il y a trois fenêtres séparées par qua-
tre arcades aveugles, répondant les unes et
les autres aux arcades inférieures du chevet
et à celles de la galerie (2).
Au lieu d'une galerie pour réunir l'étage
supérieur du chœur à celui de la nef, il n y
a au sud et au nord des transsepts qu'un
passage étroit, une espèce de corniche sou-
tenue par une rangée de consoles historiées
comme celles que j'avais observées dans
l'église de Figeac. A l'occident de la nef on
trouve une disposition pareille, en sorte
qu'oiupeut faire le tour de l'église sans des-
(1) La séparation entre ces arcades est marquée
par des piliers sur lesquels se prolongent des colon-
nes partant de Paire de la nef et montant jusqu*aux
retombées des arcs-doubleaux. Là ou entre les ar-
cades inférieures il y a des pilastres , ils sont sjur-
montés par des colonnes encagées, dont la base est à
la hauteur du plancher de la galerie. Rien de plus
gauche que T^gustement de ces pilastres avec les co-
lonnes qui les surmontent.
(2) Les arcades de la galerie sont simples dans le
chevet : partout ailleurs elles sont génnnées, divi-
sées par des colonnes accouplées suivant une ligna
perpendiculaire à l'axe des galeries.
S79
CON
DICTIONNAIRE
CON
3
ranceque personne ne saurait être mal reçu
en sa compagnie. Rien de plus naïvement*
comique que ces deux figures.
Les personnages qui composent les diffé«
renls groupes n'occupent pas tout l'espace
de la seconde zone. Ils sont placés sous
deux espèces de frontons, et les intervalles
du fond (entre les frontons et le haut de la
zone) sont remplis par des anges de propor-
tion plus petite et dans différentes attitudes,
la plupart tenant des banderoles qui portent
les noms de Vertus Théologales : fides.
SPES. GARITAS. CONSTANCIA. VMILITAS (sic).
Sur la môme zone, mais de l'autre côté, c'est-
à-dire à la gauche du Christ, paraissent les
damnés, séparés du Sauveur par des anges
(lui les repoussent. Un séraphin tient le livre
de vie qui se ferme au Jugement dernier,
et pour plus de clarté le livre porte l'ins-
cription suivante : hic signatvr liber tite.
Les damnés, ainsi que.les diables mêlés avec
eux, sont rangés sur deux lignes l'une au-
dessus de l'autre. En preuve de l'impartia-
lité des fondateurs de l'abbaye , trois moi-
nes, dont un abbé, flgurent parmi les réprou-
vés, pris tous les trois dans un filet que
tient un démon. J'observe ensuite un groupe
ui aurait pu insnirerau Dante la description
u supplice de l'évoque Ruggiero, c'est un
diable rongeant le cr&ne d'un damné
Deux vers au-dessus de cette zone expli-
auent la double composition. Le premier au-
dessus des bienheureux : Sanclorvm cetv$
stat Xpo ivdice /e/t?^; l'autre, du côté opposé :
Homnes (sic) perversi sic svnt in maria rapti.
Le mot maria n'est justifié que par le lilet
dont je viens de parler.
La zone inférieure représente encore le
contraste des supplices de l'enfer avec* les
joies du paradis. Deux frontons parta-
gent ce compartiment. D*un côté les élus
sous des arcades par ^ groupes de deux ou
de trois , se dirigent vers la porte du para-
dis toute garnie de ferrures avec un énorme
verrou et une serrure de sûreté s'il en fut.
Sur le fond au-dessus du fronton, on voit un
autel avec le calice, puis des morts sortant
de leurs tombeaux, enfin une sainte attirée
par une main gigantesque. C'est encore
sainte Foy, à ce que je suppose. Deux légen-
des expliquent cette partie du bas-relief,
l'une tracée sur le cordon qui sépare la se-
conde zone de la troisième , l'autre sur les
rampants du fronton. Les voici : Sic datvr
electiê ad ceii gavdia cxxuctis — Gloria pax
re(fvit8. perpelvvs que dies — Casti pacifici
mttes pietatts amici — Sic stant gavdentes se^
cvri nit metventei.
Au centre de celte zone, précisément sous
les pieds du Christ, un an^e et un diable pè-
sent lésâmes ; le diable a l'air très-fripon et
cherche évidemment h rendre sa part meil-
leure.
En opposition h la porte du paradis , le
sculpteur a placé celle de l'enfer; c'est une
gueule monstrueuse, où un diable nousso
les damnés. On voit ensuite, sous un fronton
correspondaût h celui des élus, un diable
énorme : c esi, je crois, Satan en personne^
assis sur son trône, tenant un damné soos
ses pieds en guise de tabouret. Il est entouré
de ses ministres et des réprouvés, qui expient
leurs crimes par différents genres de suppli-
ces. On remarque englouti par la gueule
diabolique un chevalier tout armé, préci-
pité avec son cheval, qui s'abat et le renverse
la tête la première ; puis un diable tenant
une harpe, qui entonne quelque chose dans
la bouche d'un malheureux pécheur (l);iiii
gourmand, reconnaissable à un gros ventrei
obligé d'avaler quelques plats de la oisine
infernale ; un homme et une femme, deux
amants coupables, je crois, étranglés de la
même corde et trouvant, comme il semble,
quelque consolation, ainsi que Francescael
Paulo, à soufi*rir le même supplice; un avare
pendu, sa bourse au col, pendant qu'un ser-
pent lui ronge les yeux; enfin un damné k
la broche, entouré de démons, dont les mis
officient comme cuisiniers et les autres sei^
vent de chenets. -^ Tels sont les principaux
groupes de cette partie de la compositioD.
Au-dessus on lit les vers suivants :
Pénis inîvsti crvciatvr in ignibvg vsti
Demonas atq tremvnl perpelvoq. gemvnt
Fvres mendaces falsi cvpidiq rapaces
Sic svnt dampnati cvnctî simvl et sceleraii
Enfin sur le linteau de la porte est tracée
cette inscription :
0 peccatores transmvteds nisi mores
Ivdicivm dvrvm vobis scilote fvivrvm
•
II faut noter une particularité assez bizarre
dans ces inscriptions. Les lettres sont en
général sculptées en creux , mais il y en a
auelgues-unes seulement peintes^ et de ces
ernières, la plupart sont enacées. Pareiem-
ple, h la suite du dernier vers, il y a une
vingtaine de lettres que le temps a rendues
illisibles. On en doit inférer que rinscriptiori
a été augmentée aorès coun ; peut-âtre, h
peinture du bas-relief est-elle fort posté-
rieure à la sculpture. J'aurais dû remarquer
plutôt que toutes les figures sont peintes, et
quoique les couleurs semblent assez moder-
nes, elles sont appli(]uées sur une couche
ancienne de même teinte et bien visible en-
core en quelques points.
Si je ne me trompe, dans cette variété
immense de personnages accumulés sur ce
bas-relief, il y a plus d'imagination que n'en
montrent d*ordinaire les compositions de
cette époque, et les amnnls étranglés delà
même corde, l'abbé protecteur qu roi, le
chanteur et le gourmand punis par où ils
ont péché, annoncent une certaine recher-
che d'idées qu'on ne s'attend pas à rencon-
trer dans les ouvrages d'une époque de bar-
barie. Je remarque encore, malgré l'incor-
rection du travail, une tentative constante
(1) On a voulu, je pense, moiurer le supplice 4ei
Jongleurs" dout la bouclie u'a lait eniciuljre que du
chants proranes.
GOM
river à rexpression y teDtative quel-
suivie d^ succès^
\ée derrière on a pratiqué une large
e le long de la muraille nord de U
lulour de l'abside « qui , enterrées à
aioDdeur notable 9 souffraient sensi-
t de l'hucoidité. Dans cette fouille on
vert un grand nombre de tombeaux
re' appliqués contre les murs de Té-
eoipilés les uns au-dessus des autres.
Mruns de ces tombeaux sont en grès,
rt en pierre calcaire. Dans presque
place de la tète est marquée. On en
eieursqui ont sur le cûle une espèce
a mobile qui s'ouvre au moyen de
I 4^ fer» mais les couvercles du plus
ombre sont scellés avec un mastic
*. Les plus grands de ces sarcophages
W9ÊL un gril en fer sur lequel le cada-
t étendu. Aujourd'hui beaucoup de
beaux renferment encore des osse-
t pièmo des squelettes entiers, mais
4S entendu dire qu'on v ait trouvé
IX ou des ustensiles quelconques. Il
)rt peu qui se distinguent par quel-
trationy et dans ce cas elle se réduit
»ubassement ou bien à une niche
I colonnes et une arcature figurée.
e tomt>eau de Tabbé Bé^on, placé à
ur de la nef, du c6té sud. L'inscrip-
5 je vais rapporter est gravée sur
blettes de marbre noir, et les creux
es sont remplis de plomb. Entre les
blettes se trouve un bas-relief de
zantin sculpté dans un calcaire gri-
qui représente le Christ ayant à sa
ainte foy, à sa gauche un abbé»
deux couronnés par un ange.
abbas sitvs sollerti cvra gess
eue perilvs it ci altéra plvra: hi
gniYs c est lavdandvs per se
incQego vocalvs cvla Yir venerandvs
igens clavstr wival iii eternvm
d Tersvs gem lavdarido svpemvm
davstnrm
vraisemblable que cette inscription
ibeau ne sont pas fort [)0slérieurs au
cernent du xu* siècle.
[ de l'église attenant au transsept, on
î un arceau j)orté sur dos colonnes
I fort basses. Voilà tout ce qui reste
e bâti vers la iin du xi' siècle par
gon, et que Ton vient d'iibaltre tout
nt. Le style des colonnes ne per-
le douter qu'il no fût presque con-
D de la construction de l'éi^iise.
scris les vers suivants (ju^oîi lit au-
jne porte en ruine qui dormait dans
, mais je ne sais à quelle partie du
)t elle conduisait.
sdk valvas qvi — mvndvm rex bone salvas
t portîssifaTl — omnes eripe morlis.
je citerai une dernière inscription
I vers léonins, car il paraît que les
de Conques faisaient grand cas de
. Elle est gravée sur un linteau do
nt la forme d'un fronton obtus,
deph;raphi£. con sai
Ule inagifttrorvm ocvs est simvl et pverorvm
Mittviit qvando volvni hic {iic) re» qvas perdere
[nolvBt
- Je me suis demandé vainement quel pou-
vait être ce lieu. Le dernier vers donnerait à
penser qu'il s'agit d'un trésor ou d'un tronc
f)Our. les pauvres, mais alors je ne sais que
aire des maîtres et des enfants.
LTglise de Sainle-Foy est du petit nom-
bre de celles, qui, au milieu de nos discor-
dres civiles, ont conservé des vases et des
reliquaires précieux , soit par leur matière,-
soit par leurjDrigine. Pendant la révolution,
on distribua entre les habitants du bourg
tous ces reliquaires, et, la tempête passée,
chacun s'empressa de les rapporter. Cet
exemple, je ne dirai pas de probité, mais de
respect pour ces nobles et curieuses reliques,
est malheureusement bien rare en France et
j'éprouve un vif plaisir à le rapporter.
voici les objets les plus remarquables que
renferme le trésor de l'église :
r Le reliquaire le plus ancien est nommé
TA de Chartemagne , et si la tradition est
vraie, ce prince en aurait fait don à l'abbaye
de Conques. Son nom lui vient de sa forme
qui se rapproche en effet de la lettre A. C'est
un triangle dont la pointe est surmontée
d'une boule en cristal. Les côtés sont cou-
verts de cabochons et de quelques intailles
antiques^ parmi lesquelles j ai remarqué une
victoire écrivant sur un bouclier, morceau
d'un très-beau travail. Sur la base du trian-
le s'élèvent deux statuettes en bronze doré
9^
(ou peut-être en vermeil). Ou reconnaît que
cette base, doublée d'une lame de cuivre do-
ré, a été raccommodée maladroitement avec
des plaques qui ne proviennent pas du mê-
me reliquaire , comme le font croire quel-
ques lambeaux d'inscription qu'on lit sur
ces fragments. La forme des lettres et le nom
de l'abbé Bégon donnent lieu de croire que
ces fragments remontent au xn* siècle. Peut-
être à cette époque ajouta-t-on une base à l'A
de Chartemagne, car cette base, sans en ex-
cepter les statuettes, parait moins ancienne
que les côtés du triangle. Quoi ({u'il en soit,
voilà ce qu'on lit sur ces lames de cuivre
dorétSvm dominus (j[ve crvx... puis... Abbas
formavil Bego teliqvtasque locavit.,,
2» Une statuette du Sainte-Foy en vermeil,
haute d'environ dix-huit pouces et d'un tra-
vail qui me paraît remonter au xi" siècle. La
tête de la sainte , fort disproportionnée avec
le corps, est peut-être une restauration re-
lativement moderne, en tout cas fort infé-
rieure au reste, quant è l'exéculion. On voit
répandues à profusion sur toutes ces statuet-
tes des pierres précieuses , des intailles et
des camées antiques, quelques-uns assez
grands et d'un fort beau caractère. J'ai sur-
tout remarqué un ciimée représentant la tête
d'un empereur dont les traits m'ont paru oU
frir de la ressemblance avec ceux de Titus.
N'étant nullement préparé à trouver tant de
richesses dans un pareil désert, je ne m'é-
tais pas pourvu de terre glaise ni de plâtre
pour prendre des empreintes, et dans le ca^
58$
CON
talogue des pierres antiques, je ne puis que
citer mes souvenirs.
3* Un émail byzantin, que je crois de tra-
vail grec et fort ancien. L'exécution en est
singulière. La figure du saint a d*abôrd été
gravée en creux sur une plaque de cuivre, à
peu près comme on fait aujourd'hui fpour
une gravure sur bois, puis les creux ont «été
remplis d'un émail coloré, enfin toute la pla-
que a été polie. Le cuivre réservé autour des
parties émaillées en masque les couleurs.
Sous ce rapport, ce morceau curieux ressem-
*ble plut6t à une incrustation qu'à un émail
à proprement parler.
4' Une plaque de porphyre rouge carrée,
enchâssée dans de l'argent niellé. Celte pièce
est curieuse en ce qu'elle porte une date et
peut servir ainsi à l'histoire de l'art du nielle.
A en juger par la perfection du travail, il
devait être aéjà très-avancé au commence-
ment du XII* siècle. Sur la tranche de ce re-
liquaire, on voit gravés et niellés avec beau-
coup de soin et d'adresse dix-huit petits bus-
tes représentant le Christ , la Vierge , sainte
Foy, sainte Cécile, saint Capraise, saint Vin-
cent et les douze apôtres. Voici l'inscription
également niellée :
Anne ab Uicamacione Domini millesimo : c
sexto, k. ivlii DodiIdvs Poncivs Barbaslrensis
episcopus etSancle Fidis virginis monachus
hoc altare Begonis abbatis dedieavit
et de Xpi etsepvlcro eivs mvltasqve
alias sanctas reliqvias hic reposvit
On conserve encore à Conques quelques
curieuses tapisseries du xvr siècle , repré-
sentant la légende de sainte Foy et de saint
Capraise (1).
CONSTANCE, sur le Rhin, dans le grand-
duché de Bade.
I
Dana la crypte de la basilique du monaslire de
Saint-Grégoire près Constance^ sur la rive
du Rhin.
A Taulel élevé ea 985 par Gebehard, évèqaa de
GoosUDce.
Hoc opus exiguum diversis artibus aclum
Fert tibi Gregori supplex devotio servi
Prabsulis indigni ; qucm tu cum piebe fideii
Coiijungas tu r mis precibus pater aime supemis.
{Cardinal Maï, 186, 1 ; Mabillon, Annal.
Bened.y i. IV, p. H.)
II
Epitaphe du chroniqueur byzantin Manuel
Chrysoloras.
Manvel Chrysoloras miles Constantiuopolitanus
ex vetusto geoereRomanorum qui cum Constan-
tantino Imp. migrarunt, vir doctissimus, pruden-
tissimus, optimus, qui tempore generalis Gonci-
(I) M. le ministre de Tintérieur a décidé que Té-
glise de Conques serait complètement réparée. Les
travaux sont diriges avec beaucoup d'intelligence par
M. Boissonnade, architecte du département de FA-
veyron ; cette r^aration lui fait le plus grand^hon-
neur
DICTIONNAIRE CON
lij Gonatantiensts diem obijt ea exîstimaUoiK
ab omnibus Sacerdotio digaos baberetar,
XY. Aprllis conditus est anno M. CCGCXY.
lUe ego qui Latium priscas imitarier artei
Explosis docui sermone ambagibus, et qaî
Eloquium magni Demostbenis et deerooit
In lucem retuli Chrysoloras nomine notos
Hic situs, emoriens peregrina sede quieso
Hue me Concilij deduxit cura trium dura
Pontificum Ecclesiam vexaret schisma péri
Roma meos genuit majores, me boaa telhi
Byzanlina tuiit, cineres Constanlia semât
Quo moriare loco nil refert : vndiqoe cœi
Pœnarumque locus mensura distat eadem.
(Labbe, Thés. Epit., p
CONSTANTINOPLE, capitale do YB
Ottoman.
I.
Inscription gravée sur le piédestal iTii
lonne antique conservée aujouréThui
une maison particulière.
IC. XC. (lH£OTS xpcn
NI KA.
D'un autre côté du piédestal.
Fortunae redud
Ob devictos Gothos
{Appendix a Gud. prœf. , n. 10 ; <
nal Maï, p. 8.)
II.
Sur la châsse des reliques de saint AoeSt
tyr et saint Alexandre^ prêtre,
Mâprvpoc *Axaxtoco 'JÙt^M^ $' cijb4»C
{Cardinal Mil, f
III.
Sur une grande colonne.
'Ayaôîî Tvx?
KuyoTocyTivou
fAcyôXov JSoro'rXiuc
TOV
vcxirrou
T^ BcvctÛv
sic
cvya>tfuTAiy.
{Cardinal Maï, 254, 4 ; Murât., p. tt
Autre leçon^ 1995, 1.)
• ^— "
IV.
Temple de saint Procope^ mart^.
iQtcripttoa de la statue de TeoDoque PlatoSi M
sous Templrede BasUisem»
*0 ftcTOTcOclc vcfiarr«
(Cardinal Mai, 295, 3 ; SuméS, an
JIpQxÔYrcop»)
CON
V.
D*EP1GRAPH1£.
CON
58e
Rue des Janissairef.
i kanc slatnam Marcîani cerne loniinque
iTOvil qood Tatianus opus.
-Unal Mil, 3ii^2, 3 ; Spon., Voy. t. h
•)
VI.
Sur la porte d'Or.
Tbeudosias decoratpost fa(a lyranni.
aada geril qui porlam construit aaro.
ndÎMl Haï, p. 3k0 ; Bandlri, Antiq.
mMani.f p. 156, lib. vu ; Du Cangb,
ImsI. Christ.^ p. 52; Burman., An-
hàL, 1. 1, p. 245.)
VII.
A la Porte Neuve.
lotti ivssis gemino nec mense peraclo
mtinus ovans haec mœnia firma ioeavit
lam stabilem . . . \ix conderet arcem.
trdinal Mai, p. 328; Muratori, p.
011, 8.)
suppléé ainsi aux lacunes do la der-
gDe [tam cito] tam stabilem [Pallas]
ierei areem.
otices suivantes font connaître quel-
les des inscriptions du moyen ftge
Uaotinople.
2*tm voyage archéologique en Orient,
I noport adressé UM. le Miaislre de rinstrueUon
lÉMiqoe par M. L. de Ma»-Latrie (1).
Constantinoplc, le 18 nov. 1845.
9 devais, avant de me rendre en
f venir à Constantinople demander
seports qui m'étaient indispensables
Isiter le pays avec fruit et sécurité.
Bourqueney a secondé mes projets
ouïe bienveillance, et j'ai reçu par
DS du gouvernement turc, outre le
irdou donné aux voyageurs, un tir-
)écial qui m'ouvrira, je l'espère, les
&es et les autres lieux souvent inter-
X chrétiens.
irotité de mon séjour à Constantinople
ludier les monuments du moyen âge
(tte ville conserve encore en grand
B, et je serais heureux si vous trou-
uelque intérêt aux renseignements
i rbonoeur de vous adresser aujour-
8ur une des parties de la ville dont
oiogie est le moins connue,
itantiûople se compose, entre autres
)rs bien distincts, de Stamboul, la
ville bizantine , à l'occident du port,
tilles de Galata et de Fera, à l'est de
le d'Or. Sainte-Sophie, Sainte-Irène,
(drome, les ruines du palais de Bia-
is, les aqueducs, les citernes, les rem-
uccessivement enlevés et réparés par
xtrait de la Bibliothèque de l'Ecole de$ Char'
leviv, !• 11.
les croisés français et les Turcs de Mahomet II,
ont été souvent décrits, et je u'en dirai rien.
11 n'en est pas de même. de Galata, ville
franque, qui existe en entier avec son don-
jon, ses tours, ses églises, ses créneaux por-
tant encore plusieurs inscriptions, et à la-
quelle les voyageurs, justement captivés par
la renommée des monuments de l'autre rive,
n'accordent qu'une faible attention. Quoique
ville essentiellement génoise par ses sou-
venirs, mais non plus par son commerce,
Galata mérite cependant notre intérêt comme
l'un des établissements principaux des La-
tins-en Orient.
Galata fut, dès le xi* siècle, et peut-être
avant cette époque, occupé par les Génois,
qui fondèrent en ce lieu des comptoirs, et
qui purent , à la faveur des concessions im-
périales, s'j régir sous une administration
indépendante. A mesure que la colonie s'ac-
crut en richesses et en population, elle sentit
la nécessité d'assurer sa sécurité, que la pro-
tection lointaine de la métropole ne suffisait
pas toujours à garantir. La prise de Constan-
tinople par les Français et les Vénitiens ne
nuisit que momentanément au commerce de
la république ligurienne dans l'empire grec;
et une fois rétablis à Galata, à la un du xiii'
siècle, les Génois dominèrent bientôt tout le
commerce du Bosphore et de la mer Noire,
où les Vénitiens ne furent jamais qu'au se-
cond rang. C'est vers cette époque que la co-
lonie génoise dut protéger ses étabhssements
et ses demeures par des fortifications qui
furent, en des temps divers, augmentées ou
refaites en entier.
Aujourd'hui l'enceinte de Galata forme un
grand triangle irrégulier dont la base longe
le port, depuis Top-Hanna, à l'est, jusqu'au
bas des cimetières du Tekké, à Touest, et
fait face à Stamboul, depuis le sérail jusqu'à
la hauteur de la mosauée du sultan Achmet.
Au sommet du triangle est le donjon, grande
tour ronde, d'où l'on jouit d'une vue magni-
fique. £n examinant l'ensemble de Galata du
haut de ce monument, on distingue très-
bien la ligne de ses remparts, qu'on ne |)eut
suivre toujours dans l'intérieur de la ville,
où des constructions particulières en ont
envahi plusieurs parties. Je vais décrire
cette enceinte aussi exactement qu'il me sera
possible. Je donnerai les inscriptions que
j'y ai remarquées, quoiqu'elles ne soient j>as
d une grande ancienneté ni d'un grand inté-
rêt, parce qu'elles ne se trouvent, à ma con-
naissance, dans aucun ouvrage, pas même
dans l'histoire de Galata qu'a récemment pu-
bliée à Turin M. Sauli, héritier d'une famille
non moins illustre à Gênes que dans les co-
lonies génoises de l'empire grec.
En descendant du donjon, vers l'ouest,
pour longer les cimetières et arriver au pont
de bois, on voit l'enceinte presque intacte,
avec ses tours, ses courtines et ses fossés. A
l'intérieur, un chemin de ceinture encore
praticable isole le rempart et en laisse voir
fa disposition. A trois ou quatre pieds au-
dessous des créneaux règne une terrasse de
trois pieds de large, qui est soutenue en
S87
CON
DICTIONNAIRE
CON
partie sur Tépaisseur du parapet, en partie
sur une suite de petites arcades extérieures.
Les combattants avaient accès sur la terrasse
par les tours et probablement aussi par'des
escaliers de bois aujourd'hui détruits. Les
tours et les courtines qui les relient sont
crénelées dans le même système que celles
d'Avignon ; mais elles ne sont pas, comme
ces dernières, couronnées de mâchicoulis, et
leurs créneaux n'ont pas de meurtrières. Leur
construction est en pierres de petit appareil,
auxquelles se mêle quelquefois la brique.
Huit tours flanquent le rempart depuis le
donjon jusqu'à la mer. La première est car-
rée et n'offre rien de remarquable à l'exté-
rieur. Du côté de la ville, on distingue une
plaque de marbre dont la partie inférieure,
brisée depuis longtemps , devait porter une
inscription, et dont le haut offre deux écus-
sons. Dans l'un est la croix, semblable à celle
de la maison de Savoie , que l'on trouve sui
tous les monuments de Galata ; dans l'autre
est un aigle. Entre les deux est Timage d'un
personnage ailé, tenant le glaive hors du
iburreau, qui représente sans doute saint
George, patron de Gènes.
La deuxième est carrée et n'offre rien de
particulier.
La troisième est ronde. Sur le côté occi-
dental on a encastré une plaque de marbre
portant trois écussons. Au-dessous est une
inscription raopelant que cette tour fut ter-
minée en ikSSf sous l'administration d'un
membre de la famille Grimaldi. L'écu du
centre porte la croix, celui de gauche une
bande échiquetée, celui de droite un champ
fuselé. L'inscription est ainsi conçue :
f Hec. larris fuit perfecta. te
mpore spectabilis dni fiorudi
de Grimaldis, m.cccc. xxxin.
Elle est gravée en caractères gothiques,
ainsi que toutes les suivantes, à l'exception
d'une seule que je signalerai.
La Quatrième tour, carrée comme les deux
premières, offre dans sa construction plu-
sieurs fragments de monuments et d*inscrip-
tions antiques. Sur le côté, et à une grande
hauteur, se voit une plaque de marbre
blanc où sont sculptés quatre écussons , les
deux du haut ayant la croix en relief, les
deax du bas portant en chefs de triangles
enlacés et trois fascettes traversées oblique-
ment par quatre bandes. J'ignore à quelle
famille appartiennent ces armes. Au centre
de la pierre est une image qu'on prendrait
pour celle d'ua magistrat, si sa tôte n'était
environnée d'un nimbe.
La cinquième tour est ronde, la sixième est
en pentagone, la septième est carrée. Je n'y
vois rien à remarquer,
La huitaine, voisine du pont et formant la
tète du rempart méridional qui borde le ri-
vage, est engagée dans les maisons. Je n'ai
pu y reconnaître ni armoiries ni inscrip-
tions.
Sur toute l'étendue du rempart du midi,
depuis le pont jusqu'à l'arsenal de Top-
Hanna, le mur est aujourd'hui sepan
mer par des maisons et même des rui
ont dû progressivement empiéter sur h
à mesure que la population a débordé k
la première enceinte; ce qui a dA avoi
postérieurement à la prise de CoosUdI:
par .les Turcs. A peu de distanœ du
part, dans l'intérieur, i'ai remarqué di
gasins bas et voûtés, d une constructio
logue à celle des murailles. Il dépen
sans doute de la douane, qui devait et
éloignée. Huit portes, dont quelque)
s<5nt aujourd'hui murées» étaient prat
dans le rempart et donnaient on accfe
de la mer à l'intérieur de la Tille. Une
tour ronde, attenante à la première pi
voisine de la mosquée d'tlas8ad-Ka|)
protégeait la partie ouverte sur la cao
ef se rattachait par une courtine à 1
tième tour, dont ii a été parlé. Au h
la tour ronde est une inscription brisé
laquelle on lit cependant :
\ 1432. Tempore Spectab.
L'inscription de la deuxième porte. <
Moum Khané-Kapoussi, est en grande
cachée par une maison adossée au rie
J'ai pu y lire ces mots :
IHS (?) (Jehsas) m. cccc. xxx. vl
Erexit praetor Mamifus Baldasantt.
Mœnia plus aliis. Nobile fecit ofw
Aspeetu formoso...
Hec sibi servabit....
Cunque diis...
Les armoiries sculptées sur cette
devaient être les mômes que celles de
cription suivante, dans laquelle les cil
de Galata se sont inspirés des usages d
tiquité pour témoigner leur recooiMiJ
au podestat Balthazar Harufo.
La troisième porte, ouverte enoor
celle d'Egri-Kapoussi. Une belle plaq
marbre intacte en décore le haut. On
trois écussons, dont l'un, celui du a
Korte la croix latine; celui de gauch
ande chargée de dentelures; le troii
un besant ou un tourteau traversé
bande. Au-dessous est cette inscriptii
lettres capitales :
ATAeHI. TTXH.
Balusari. B. F. Marufo. Galat». hajus Byu
tiaiiae. Perx Bosphori. darissimâe.
Genuensinm. colonise. B, M. (bene meien
praîlori.
Qui. magistratum. quem. saseoperat. digi
gerendo.
Suburbanis. hac. in. parte. ftnJBnibifê. ai
plialis. et. ad.
Ghristearo. turrim... prise»» altudlnis
Daplo. coUatis. col. (coloniam) ipsain. tati
rem. eximie. propagatam. exornataniq. 1^
curavit.
Genuenses. ac. saburbani. Galalei. dvea. i
Ionique dcdere.
CON
DEHGRAPHIE.
GOÏN
rat dont il est question dans ces deux
lions existe encore presque en entier,
eption des créneaux, qui ont été la
t renversés. Sa belle construction jus-
I éloges des Génois. Les arcades qui
tedl la terrasse destinée aux combat-
MMil en briques et reposent sur de
s pierres de taille engagées dans la
Miie. De distance en distance, des
forts augpaentent la solidité du mur,
B lequel il n*y avait pas de terrasse-
luis le bas, on voit encore des em-
tÊi aujourd'hui fermées, qui ont dû
I jiMer des nièces d'artillerie. Marufo
IBM pas seul ce travail; les podestats
Oeaseurs s*y intéressèrent également
iplétèrent, comme on le voit par
I suivante, placée sur une des plus
[es du rempart, et dédiée à Lu-
Fazio :
t Spectabilis. dns. Luchioas.
de Facio. poteslas coloniae
flec. mœnia. compleri. fecii.
anno Dni. m. cccc. xxxx. vu.
ste de l'enceinte, rattachée d'un côté
Tte de Top-Uanna, et joignant de
le- mur oriental de Galata» est beau-
os ancien que la partie précédente,
t d'un travail moins soigné; au lieu
ides qui soutiennent le parapet, il y
nent des avances en pierres sur les-
on établissait peut-être dans l'occa-
i plancher de bois pour le service des
LX. L'inscription suivante, encastrée
mur près de la porte de Keretch-
aif fixe la date de sa construction à
9S emblèmes de trois écussons qui la
itent ont été enlevés au ciseau :
■Vaacis. Galatae. Ftlip. digne. poUs.
iamoenia. hiirgi. coloni». urbi. gjuncsit.
sait. miUe. labenlibus. annis.
ladrigentis. que. XRS. nos repara vil.
réparations ou réédiiications .que fit
i cette partie de l'enceinte, Nicolas-
B Splnola, Tan Ij^&l, sont rappelées
te inscription, placée sur le rempart
§ de la mer, aprj's la porte de Ke-
Spectabilis. nobilis. Dns.
Nicolaus. Antonius. Spinuhi.
Potestas Père boc opus (ieri.
(Jtnait) ■. cccc. xxxxi. die x...
Scii conservé sur cette inscription
ine face écliiquetée, qui forme, je
as armes de Spinola.
uivi le mur occidental et le mur mé-
1; il me reste à dire quelques mots
part oriental qui, partant ciu donjon
itay descend jusqu'à la porte de Top-
Du côté de la ville , les courtines et
rs sont engagées, en grande partie,
ds dépendances de rétablissement
» des lazaristes et de quelques maisons
iidres. Les tours sont habitées ; quel-
les ont perdu leurs créneaux et sont
couvertes d'un toit. A l'extérieur, le fossé
existe presque en entier et permet d'exami-
ner le mur et les tours. La construction est
la même que celle du reste de l'enceinte;
mais il est à remarquer c|ue les créneaux
sont ici percés de meurtrières; toutes les
tours sont carrées.
La première, près de la tour deTo|)-Hanna,
a été terminée par Ballhazar Marufo, le
même qui a fait exécuter les travaux du
cdté de la mer. Ses armes, semblables à
celles oui sont sculptées sur les portes de
Moum-Khalé et d'£gri-Ka[)0U$si , se voient
sur la tour avec cette inscription, gravée en
lettres gothiques comme toutes les autres :
t K". cccc«. xxxx V*. Compléta est
Hec turris. tenipore. potestad
ie. Spectabilis. Dnu Baldasari.
Marmfi. de mense. Maii.
Je n'ai vu rien à remarquer sur la deuxième
tour, qui est carrée et crénelée. La troisième
est voisine de la porte de Barma-Kapoussi.
Elle fut terminée sous l'administration de
Jean Sauli , ainsi que l'atteste cette inscrip-
tion :
Tarris. ista. fuit, flnita. tem
pore, rcgimlnis. egregii vin.
Dni. Johanis. Sauli. honorabilis.
Potestatis. Peyre. mcccciui.
Die. prima. Novembris.
Au-dessous, trois écussons : le premier porte
une aigle à senestre, pour me servir des
termes néraldiques; le deuxième la croix, et
le troisième une aigle àdextre.
La quatrième tour tombe en ruine. Entre
la troisième et la quatrième tour, la courtine
est intacte.
La cinquième, plus haute et plus forte que
les autres, est située près de la porte et dans
l'axe de la grande rue de Péra. Des armoi-
ries et une inscription mutilées s'aperçoivent
dans le haut. Il me semble y lire IH Ces
fondations, ou du moins la réédiflcation gé-
nérale de l'enceinte de Galata, se rapportent,
comme l'on voit, à la première moitié du xv*
siècle. Les Génois, elrrayés des progrès des
Turcs, qui pressaient déjà Constantinople de
toutes parts, se hâtaient de relever leurs
remparts, mais ne songeaient guère à porter
un secours efficace aux empereurs grecs.
L'enceinte remonte à Test de la porte de
Péra et va se relier sur le haut de la mon-
tagne au mur septentrional, derrière le don-
jon. Ce donjon est une haute tour ronde iso-
lée, percée dans le haut de deux rangs de fe-
nêtres et couverte d'un toit conique, qui
semble de construction moderne. La tour,
pas plus que les remparts et les courtines,
n'a de mâchicoulis. Du sol au premier étage,
elle est partagée par cinq planchers en bois
qui occupent la moitié du plan circulaire,
1 autre moitié restant vide pour permettre de
hisser plus facilement dans le haut les maté-
riaux et les provisions dont on pouvait avoir
l)esoiDdans un siège. On communique d'un
plancher à lautre par des oscaliers en belles
s^
COiN
DICTIONNAIRE
COR
3W
pierres de taille pratiqués dans l'épaisseur
du mur. L'escalier s'arrête au premier étage,
et Ton ne parvient au secoua qu'au moyen
d'une échelle ou escalier mobile. Cette dis-
position, dont le but était de rendre plus
difficile l'accès de la plate-forme ou de la
saUe qui terminait le donjon , est semblable
à celle qu'on remarque au chftteau des Papes
à Avignon.
Ainsi défendu, le faubourg de Galata était
une véritable ville indépendante. La douane
était située au bord de la mer; le palais où se
réunissait le conseil était une belle maison
en pierre, comme le sont la plupart des mai-
sons de Galata, qui servent encore de maga-
sins aux négociants francs ; on y remarque
un.bas-relief représentant saint George vain-
queur du dragon. L'éelise cathédrale de la
colonie était Ta chapelle de Saint-George ,
dans la rue de l'ancienne Poste française.
Saint-George avait sans doute autrefois de
riches ornements et une belle paroisse; ce
n'est plus aujourd'hui qu'une des plus pe-
tites églises protégées par la France h Cons-
tantinople. Détruite en 1676, elle fut, peu
après, réédifiée par les soins du marquis de
Nointel, ambassadeur de Louis XIV, comme
l'atteste cette inscription latine, gravée sur
une plaque de marbre qui surmonte la porte
d'entrée,
D. 0. M.
Anno reparatae saloiis. 1676.
Templum hoc jampridem D. Géorgie Marlyri
Dicalam incendii generalis ex parte superstes
Excitavit inclylum nomen Ludovici 14 {arobe)
Semper augasti.
dévastâtes flammarum vi parietes
erexit régis christianissimi suprema maiestas
Prislinae struclurae novum decus addidit
ingenita pietas régis ecclesia; primogeniti
Die vocation! gentium sacro, ob régis regvm
Adorationem a regibus expurgarunt manus
poDlibcrae anno 1677
Regio patrocinio régis a Deodali
suffalsit et corroboravit
occulata pradentia excellentissimi domini
Garoli Francisci Olier marchionis le Nointel
régis oratoris, innovatione initi fœderis
capilum jaminde a 55 annis interrupta
Egregiam pignus pietatis régi» nec non et
religionis avitae
ab ipso palribus capacinis provincial
Parisiensis missionariis apostolicis
restitutum.
Sur l'église de Pigi, près Conslantînople,
Voy. une observation dans l'article Gênes.
CONTIGLIANO. Diocèse de] Rieti, Etats
de l'Eglise.
Venant ^des catacombes de Saint-Calixtt à
Rome.
Secuudino bcne merenli qui vivit sic annos xlii
B. N. F. praest. praet. quiescit in pace vi. idus
aug.
IÇafdinal Mai, kQk, 6; Mua. 7fc3, 1.)
COPENHAGUE, capitale du Danemark.
L
D. 0. M. S.
Dn. Jacobo Bordingo, Ântvverpiano, vîro ia omm
Philologia et Philosophia bene et déganter irer-
sato : et propterea Sadoleti quoq ; alionunque
exlerorum doctiss. monumentig poblioe ode-
braio, primum Patrîâe, dein Duce. Megapp. et
Sereniss. Daniae Kegg Ghristiani IIL et Frid»- '
rici II. Arcbiatro : Academiarum Rostochiam
et flafniensis oruamento : ob verae pietatis» enh
ditionis, sapientiae, et omnium virtntam landes,
memoriam perennem jam pridem adqito : grali
hoc animi memoraculum, Patri optimo, siUfH^
et omnibus bonis desideraiiss. in beatae repaia»
lionis spem, Jacobus Bordingus F. J. U. Doetor,
Professor et Cancellarius Megapol. P. C
Pie obiil Hafai» aooo Ctaristi 1560. Sept S.
hora 4. vesp. anno «tau 80.
(Gros, suppL aux Epit. de Bdle, p. 3M.)
IL
Epitaphe de Jean de Rantzau.
Johann! Ranzovio, Equili auralo, Assertori liber»
talis, Danorum irium Reguni a consiliis, eomm^
que duci bellorum summo, hoc loco rem difi-
nam facere soiito, uxor et filii moestissimi loea-
vere. Obiit cura vixissel annos 73. Anno €%iM
1565. l^Decembr.
(Gros, p^. 301]
Voy. BREDEifBERG, daos notre Dictim'.
naire.
CORBEIL, département de Seine-et-Oise,
en France.
L'Eglise de Saint-Spire, — Elle est la pre-
mière qui fut construite lors de la formatioD
du nouveau Corbeil, et où le fondateur mit
des chanoines. L'édiQce qui subsiste de nos
jours porte des marques de différents siëcIeSf
et n*a rien que d'assez simple.
Eglise Satnt-Guenaut. — Le comte Hay-
moud ayant fait bfttir Téglisede Saint-Spire»
près de son chftteau» fit pareillement cons-
truire celle de Saint-Guenaut dans ce chl-
teau môme» proche l'embouchure delaJuioe
dans la Seine.
Eglise de Saint-Jean de VHermitage. Cette
église, qui est renfermée dans la viJle, a élé
fondée avant le milieu du xV siècle, et seu-
lement quatre-vingts ou soixante-quinze ans
après celles de Saint-Spire et de Saint-Gue-
naul. Son fondateur est Nanterus ou Nan-
tier, vicomte de Corbeil sous le roi Henri.
Ltf prieur de ce lieu jouissait autrefois d'un
droit fort singulier. Le curé de Saint-Port,
au diocèse de Sens, lui devait, le jour de
Saint-Jean-Baptiste, trois chapeaux oe roses
vermeilles et trois paires de gants rouges*
pour une terre assise à Saint-Port, nommée
la Terre des Chapeaux, et il devait les ap-
porter en dînant, sous peine de cinq sols d>
mende.
Eglise de Notre-Dame. — On ignore ea
S95
COR
DEPIGRAPlliE.
COR
594
Siuel temps, et par qui celte collégiale a été
ondée, à en juger par la tournure des cin-
tres d'un pilier à l'autre, on trouve l'indica-
tion des commencements de l'architecture
gothique : ainsi son établissement serait, au
plus tôt» du temps des comtes Bouchard II,
ou d'Eudes, son tils, et sous le règne de Phi-
lippe I'% qui commença en 1060. Quel qu'en
ait été le fondateur, on voit qu'il voulut
imiter le comte Haymon dans le nombre des
chanoines qu'il avait fondé en l'église de
Saint-Spire. Ces douze chanoines avaient
aussi à leur tête un abbé. £n 1125, Berne-
ras ou Bernier jouissait de cette dignité. Ces
prébendes n'étaient point monastiques. Par
la suite, ces chanoines n'eurent plus d'abbé
tiré de leur corps. Dans une sentence arbi-
. Ualederan 122^, le roi Louis YllI s'en dit
être abbé. Enfin, cette dignité fut supprimée,
pour éviter les débats. £n 1297, le curé
dXssonnes, sur le territoire duc[uel Corbeil
est bâti, était quelquefois qualifié curé de
Notre-Dame de Corbeil, ou bien il avait con-
senti que le desservant de la succursale qui
y était fO^t appelé curé. L'Ëglise est d'une
structure fort massive, et avec une aile de
chaque côté et des paieries. La tour est plus
délicatement travaillée, quant aux parties
extérieures et élevées. Au portail se voient
de chaque côté trois statues longues et
étroites, dont celle du milieu représente une
i reine. La chapelle de Saint-Yon servait de
r paroisse au xv* siècle (1).
f (1) L*églisc de Noire-Dame de Corbeil a été dc-
traite de ÏS20 à 18i5. Les déiails suivants sont ox-
iftHs d^une monographie de celte église que M. T.
Maard a publiée dans la Revue archéologique de
ILLdeux.
c Corbeil occidental dut ses commencements a une
forteresse qui fut élevée pour arrêter les incursions
dei Normands, sur une partie du territoire d^Es-
Mone, là où la Juisne se perd dans la Seine. Celle
dié naissante n'avait pas encore enlevé au Vieux-
Corbeil, assis k la rive droite de ce fleuve, son nom
et lOB commerce, que déjà elle avait été dotée de
deax églises collégiales, par Héinon, premier comte
de Corbeil, pour recevoir les reliques de deux suints,
objets de la vénération des peuples du Bessin ei de
ràrmorique (a), apportées dans nos contrées pour
les soustraire à la fureur des hommes du Nord, et
devenues le butin de la guerre durant la lutte in-
cessante que ce pieux guerrier soutint contre eux.
I Les translations de ces corps saints se firent
avec une |iompe éclatanle et digne des bie.dieureux
qui eu étaient Tobjet : la première, Tan 943, la se-
conde. Tan i<J07, et Corbeil a toujours eu depuis Ta-
pôlre du Dessin pour patron.
c Là ne devait pas s*arrôter Télan religieux de la
dié'.ran 1U00 arriva ; nul cataclysme n'ayant ébranlé
le globe, 1 apathie et le découragement dans lesquels
son alterne avait tenu les esprits, se dissipèrent et
firent place à cette prodigieuse aclivilé qui éleva
tant de magoiûques basiliques.
< Cest à la première moitié de ce siècle qu'il faut
apporter la fondation de Notre-Dame de Corbeil,
<ltti» par le luxe de son architecture, éclipsa les deux
^ofliîêgiales dont nous venons de parler, et put se
(t) Saint Einpère ou Spire, premier évoque de Uayeux
cltmii Guehauit, abbé de Laudeveiioec, eu llrelagiie.
1^ lenUmeul de tuiis nos U^gio^^raphes osi (|ue le tulle
rendu a ces saints esi bfauci>up|)lus connu que leur vie.
fo) Htwo'Ve de France, t. Il, p. 5i7.
(fr) C rbtMl n'a été résMeoce royale qu'à pariirdu règne
DiCTîONX. D*KPIGRAPniE. I.
f
On a élevé dans cette paroisse un monu-
ment très-honorable h In mémoire d'un des
plus dignes pasleurs qu'ait jamais eus cette
comparer aux métropoles élevées dans le même
temps. Je nesçay point de tems, dit Mézeray(a), où
Von ait pluê basty d^églises et d'abbayes quên celuy-
cy. Le roy Robert en fonda luy seul plus d^une
vingtaine f il n'y avoit pas un seigneur qui ne se pie-
quast de cette gloire, les plus mechans affectoient le
titre de fondateur; tandis quils ruisnoient des églises
d^un càté^ ils en rebuhlissoient de l'autre, et faisaient
de sacrilèges offrandes à Dieu des biens quils avoieni
ratis au pauvre peuple.
€ On croit que ce monument dut son origine à
Bouchard 11, comte de Corbeil, qui vivait effective-
ment à cette époque et mourut en 1108. Ne serait-il
λas possible de conjecturer que le roi Philippe H*"
*ail aidé dans cette magnifique entreprise? Corbeil,
il est vrai , n'était pas encore devenu résidence
royale (b) ; mais ce lieu est fort près de Paris d*un
côté, et de Tautre de Melun, où moururent le roi
Robert, qui se distingua par tant de dévotion, et
son petit-fils Philippe. Toutefois, les seules et pre-
mières traces qu'on rencontre de son existence au
XI» siècle, consistent dans un acte de 1093 (f).
< Comme Saint-Spire, sa sœur ainée, celle collé •
giale fut dotée du titre iï Abbaye rouale, par la mu-
nificence du roi Louis le Gros, lors de la réunion du
comté de Corbeil au domaine royal. Ce même mo-
narque ne tarda pas à donner à Tabbaye royale de
Sainl-Viclor-iez-Paris, le droit de recueillir la pre-
mière année du revenu des prébendes vacantes dans
cette église cl dans celle de Saint-Guenault de la
même vdle : Sunt autem in ecclesia S. Mariœ duo-
decim prœbendarum anniversaria designata (d). Par
suite de ce changement, plusieurs de nos reines eu-
rent leur douaire assigne sur la seigneurie de Cor-
beil; et c*est à ce titre que Notre-Dame se ressentit
Earticulièrement des libéralités d*Adèle, épouse de
lOuis VU, et de Marguerite de Provence, veuve de
saint Louis; enfin Louis VIII ne dédaigna pas de
prendre le titre iïabbé de ceile collégiale, dans une
sentence arbitrale de Tan {"HA (e) ; il peut donc être
également compté au nombre des bienfaiteurs de
celte église.
< Notre-Dame était du style romane -byzantin ou
de transition. Son plan offrait la figure d'une croix
latifie d'une disposition simple et sévère; la nef de
ce beau vaisseau éiait seule accompagnée de colla-
téraux. Son frontispice, son absitie et ses transepts
se terminaient parties murs pignons aigus, soutenus
Îiar de nombreux contre-forls liés à leur maçonnerie,
^n 1047, rhislorien de Corbeil, émerveillé de la
struclore des voiUes et du porlail de colle collégiale,
lui donnait le premier rang sur les autres temples
de celle ville; un siècle plus tôt, Zeiller, publiant la
topographie de la France, y donne une vue de Cor-
beil et appelle Notre-Dame Veglise cathédrale.
c Le porlail de cette église, où le bleu cl Tor
avaient été en^ployés à profusion, offrait une des
représenta lions les plus complètes du jugement der-
nier. Sou dessin semblail avoir été calqué sur cehii
de la façade occidenlale de labbaye de Sainl-
Denis (/). Voici la belle cl savante description que
de Louis le Gros, jusqu'à ].ouis XII.
{c) Alini.nuch Je Ctrlteil, ann^'e 1789, p. 21.
{d) Histoire du aiocese de Faris, t. Xi, p. 186. histoire
de Coi Util, p. 96.
^C) Il y est rappelé que nos rois avaient fondé au profit
de cei'e éKli&euiie toiie,qui se tenait à Corbeil, les vi-
gile, lêlti ei leudem;<iii de nii-aoûi, ainsi que le druii de
jiisiice sur loults la vill>; peiidani cesliois jours {Histoire
de CorbeU, p. 156.)
{f) Plus ou considère celle-ci, plus ou y re:rouvtf même
sujei, uiOnie des-.iii , môme taire el luôinu ordoouance
auuiii que la diH'éreiice de largeur des cal'res ogives de
c( s deux puries avail pu le peraieilre. Celte contoruuiâ
13
:5d5
COR
DICTIONNAIRE
COR
église. Il 5*appelait Joseph Adine : ses ver-
tus et ses talents sont énoncés dans Tépita-
phe suivante', qu'on lit sur un marbre pro-
<ïhe du jubé, en entrant au chœur.
nous en a laissée M. Ravmond (a) : i Le sculpteur a
« choisi le moment où, le monde finissant, il ne reste
c plus qu'un mourant accompagné d'un consolateur
t vêtu aune longue robe ; il est au pied du lit, tandis
t que de Tautre côlé, on aperçoit un diable qui, la
t griffe ouverte, saisit déjà le moribond. Au centre
4 du bas-relief qui occupait tout le tympan du por-
< lail et sur le second plan, parait le Fils de Thomme,
c non pas seulement dans sa gloire, au milieu des
t anges et des saints, comme«le dit Félibien en par-
^ lant du portail de Sainl-Denis, mais adossé con-
< tre rinstrument de son supplice, et assis sur son
c tribunal pour juger les vivants et les morts. La
< Trinité, continue M. Raymond, se montre tout
-€ entière dans ce grand jour ; au-dessus de la tète du
c Sauveur, s^avance le bras du Tout-Puissant qui
c crée. Le livre de vie est dans la main du souverain
c Juge. Des deux côtés de la face du Roi des rois,
4 des anges debout tiennent avec respect, Tun sa
« couronne d'épines, l'autre les clous de sa passion,
c A ses pieds, d'autres anges debout sonnent de la
< trompette. Au-dessous du tribunal, porté sur les
•c nué&s du ciel, on voit les aiiôtres debout.
c Les morts sortent de leurs tombeaux à demi
c ouverts; à la gauche du Fils de Dieu s'étend, le
< long des voussures, une chaîne de démons armés
4 de griffes, ministres terribles des vengeances du
c ciel ; les puissances des ténèbres rangées en ^be-
c Ions, se passent l'une à l'autre les réprouvés, afin
f qu'il n'en échappe aucun ; les damnés vont par
i milliers s'engouffrer dans l'immense gueule d'un
c dragon ; au delà, on aperçoit quelques méchants
c plongés dans une chaudière bouillante, où ils don-
c nent toutes les marques du désespoir. A la droite
< de Jésus-Christ s'élève une forteresse haute et es-
4 carpée, dont le comble ouvert laisse une libre
c sortie à une foule d'élus, qui se pressent de mon-
< ter au ciel : Venez^ le$ bénie de mon Père. Au
c pied de la citadelle, un malheureux entouré de
< flammes moins aiguës que celles de l'enfer, est
c visité par un ange porteur des prières des saints,
c Au-dessus du purgatoire, on remarque sur plu-
< sieurs rangs, dans les contours des voussures, les
< saints patrons, présentant au Rédempteur du
« monde les bons qu'ils ont protèges sur la terre,
€ lésâmes purifiées par le feu, qu'ils tiennent, les
c uns sur leurs genoux» les autres entre leurs bras,
« d'autres dans le pan de leur manteau.
€ Le paradis forme la derniéiti et la plus grande
c des trois enceintes; vingt-quatre vieillards, parn'ii
c lesquels on distingue Moïse avec les tables de la
c loi, assis sur des trônes, ayant en main des vases
c d'or pleins de parfums, chantent aux noces de
4 l'Agneau un canti(]ue nouveau, avec la harpe, le
^ sistre et.le psaltérion. »
t La décoration de cette porte était complétée
par des -colonnes cannelées en spirale, qui reposaient
sur des piédestaux non moins riches d'ornementa-
tion que les chapiteaux historiés qui les cx)uron-
naient, et supportaient les voussures; on peut en
juger par notre dessin ; dans ces entre-colonnements,
des deux côtes de la porte, figuraient six superbes
«tatues de grande dimension, qui se faisaient re-
marquer par leurs longs bustes, une sorte de roi-
deur et d'absence de mouvement, et par leur che-
velure singulière. Ces personnages étaient vêtus de
n*avail rien d^étoanant. L'un a été exécalé sous Louis le
Jeune, Pautre Pavait été sous Philippe i**'.
(a) Lellre à M. le chev. Millin, Paris, 31 janvier 1818,
deux itûs avant la destruction complète de cette œuvre
4i(Ma i>ieo mutilée avant le vandal sme de 1793, pcnilaot
es guerres de religion.
Hic requiescit
- Deo, proximo, non sibi natos
Joieplins Adine, Autissiodorensis,
llujusce urbis Corbolii dignissimus Pasloi
Qtiem ad aras Omnipotentis
Inccssu gt^y'i , angelico vulla.
Omnium in se oculos habentem
Yidimus.
Qiicm in sublimi leges docenlem divinit
Justorum virtutes inflammantem,
Pœniientium animos erigentem,
Peccantium corda profligantem
Audivimus.
Qucm in secreto verum animaroin medki
Verbo, lacrimis, exemple
Vidimus, audivimus, habaimus.
In quibus omnibos immoranlem
Corbolium videbat, mors rapuit, Gœloi
Voluit.
Yerum
iEternum piciatis suae monumeatum
Grcgi reliquit suo.
Solemnia S. ioseph omni celebrando aeio
Oret pro grege in Cœlis,
Quem in terris paterno fovcbat affecto,
Eique requiem qua jam fruitur obtineftt;
i£ternam.
Obiit die décima octava aprilis,
Anno Domini 1684, xutis sa» 5SL
Saint-Jean en Vile, — Celle église est
désignée pour la dislinguer de Saint
du Prieure de rHermitage, quiestbëas
plus ancien. Sauvai assure que cette <
manderie de Saint-Jean en rlle est ai
ment dite Ja Grande-Trésorerie, L^ésli
ce prieuré est un grand édifice gothiqi
forme de croix, et tel que la reine Isemt
le fil construire. Il est sans ailes, mais
des galeries et une nef lorl longue, i
voil des sépullures presque de tous c
La plus considérable est celle dlsembi
qui étail dans le chœur, élevée d*un pie
un peu plus, el qui en a été ôlée de]
pour élre placée au fond de la croisée
côlé du midi. Celte tombe de cuivre la n
sente avec la couronne el le sceptre,
cette inscription autour, en lettres gotbi
capitales :
Hic jacet, Isburgis Regum generosa propage
Itcgia quod Régis fuit uxor signât imago.
Flore nitcns morum vixil, paire Rege Dacon
Inclita Francorum Régis adepta tboruro.
Nobilis ejus erat, quod in orbis sanguine clar
Invenies raro, mens pia, casta caro.
longues tuniques recouvertes d'une espèce de
teau qui s'ouvrait par-devant et laissait aperc
de riches étoffes. Deux de ces prétendues cari:
nous ont été conservées par M. Alexandre Leno
sont passées du musée des Petits- Augustins dai
cavaux. de Saint-Denis, toujours impropre
baptisées des noms de Clovis et de Clothilde,
ont aussi été récemment moulées pour le n
historique de Versailles; et on en trouve le d
dans les Monuments inédits de Wilmio* »
fXm DEPIGRAPillE.
■^enoB aderat deciesque vicenus ,
, terqiie decem, cum subit ipsa necera,
Til» sutdacU cadacae.
Kt tout de suite :
BaiodB Pkgliaoo me fecîu
Mrtrait, dans l'une des galeries de
iiâe» une vielle chaise de bois, qu^on
cît servi à cette reine pour entendre
le i^gne de Philippe le Hardi, Jean
BffS, grand mattre aes chevaliers de
SM de Jérusalem, trouva que la mai-
SdDtJean en nie était très-propre
far les assemblées de ses chevaliers,
miquoi il fit bfltir cette grande salle,
Mia.le palais, joignant le cloître et le
il» religieux. C^ést probablement ot
logea qniielquefois ; car il reste des
de lui, datées de l'hôpital de Cor-
t dans ce prieuré que descendit le roi
IT, lorsqu'il voulut s'assurer la ville
1^; et le, les habitants vinrent lui en
sr les clefs.
rait aussi une chapelle royale & deux
bfttie par saint Louis en 1258.
irille a été* l'apanage *de plusieurs
A3Bt la première fut Adèle de Cham-
pe Caliste II, retournant de Paris
«d 1190, séjourna à Cori)eil ; saint
; T fut domicilié. Le cardinal Vivien,
i France du pape Alexandre III, en-
nnées 1160 et 1170, y conféra avec
umM de Gantorbéry. Saint Pierre de
be yfotlogé dans fa maison du roi,
•
(il liit aussi l'un des lieux où le fa-
beilard eut une école, sous le règne
8 le Gros, avant qu'il vint enseigner
«njJT et MAaNT, Dici. de Paris et
et enmrofM.)
IODE, en Espagne.
I.
Sur un dépôt de reliques,
m régUte oa la |>troi88e Stiot-Pierre.
t scorum
martyr»
XPIIHT
laosU la-
noariet
mania.»
... Zoyli
•••Taciscli
••• anta«*.
••.aïo..»
••• D««»
'diaaIHAÏ,U, 131; Diplomatique des
éUdictins, X. II, p. 589.)
II.
Pris de Cordoue.
Dt rriiqaiae numéro sanctomm.
COR 598
saDCti Romani monachi, sancU Martini episeopi,
sancUe Marina: Yîrginis, aancti Pétri apostoli,
sancti loannis Baplistae, sanctl Aciscli, et
atiomm nmnero sanctorum.
(Morales, lib. xii, 28; Florbz, Spana
sagradaj t. X, p. 30^; Cardinal Mai,
p. 49.)
UI.
Inscription au monastère Saint^Martin de
Castanedaf pris de Cordoue, prope pagum
Senabriœ.
HiclocosaDtiqoitiis Martinus sanctus est honore
dicalos, breyi opère instructus diu mansit diru*
tas, dooec Iboannes abba a Gorduva venit, et
hic lemplum litavit. edis niinam a /undamentis
erexit et acte saxe exaravit ; non imperialibus
iussis, sed fratrum vigilantia instantlbus duo et
tribus mensibusperacta sunt bsc operibas. Or-
donius peragens scqitra era noTîes ceniena no-
vles dena.
(CardintU Mai, 137, 2; Moralbs, U6. xvi,
cas.)
Aumonastire de Saint-Jérôme.
Inscription en lettres coi^oiates, snr une cloche provenant
de Saint-Zoile.
dflTert hoc munus Sanson abbatis in domom
sancti Sabastiani martyrisGhristi, era dgccc et xui.
(Cardinal Mai, p. 207.)
iv:
Au puits de Viglise de Saint-Zotle.
Imp. Gaes . • .
FI. Y. Constant • •
P. F. iuYicto aug . •
Octavius Rufus • .
P. proT. Bael.
D. N. M. Q. eius.
V.
Pierre trouvée en 1752.
D. N. fortissimo
ndque indulgentissimo
Coff<tantino invic.
... F. aeterno aug.
... s Fanstinus V. P.
• • . s prov. Baet.
devotns nummi
motettatlqueeius.
(Cardinal Mai, p. 2&2; Florez, Spafia
sagrada, t. XII, préface.)
VI.
Trouvée à Cordoue en 162b.
D. N. Imp. Os
Fiav. inv. Constantino max
pio felici aeterno aug.
Q. Aedauius Hermias Y. P.
A. Y. praef. praet. et
judex sacramm
cognltionum
899 COR
numini majesUtiq.
ejus seinper
dicatissimus.
{Cardinal Mai, ^k, 2; Florbz, Spana
sagradaf t. I, p. 251.)
VII.
Eglise Sainte-Marie .
Fortiss. et indulgeniiss.
pijncipi domino nostro
Gonstantino victori
perpetuo semper âugusio
Decîmus Geminiaiius ;
vir dariss. constilarîs ^
provinciae Boelicai
M. M. Q. E.
dicalissimas
{Cardinal Haï, 2tô» 6; Gruter, 283, 8;
MURATORIy 258y 3.)
CORFOU, lie de TAdriatique.
Dans réglise du monastère de Saint-Jason
«t saint-Sosipater, au faubourg qui formait la
ville vénitienney se trouve un ecusson écar-
télé de fleurs de lis et des ondes de la famille
délie Carceri délie Onde. On lit :
Ave senter.
(BucHON , Atlas des nouvelles recherches
deMoréCf description de la planche
TCLI.)
' GORNETO, dans les Etats de l'Eglise.
I.
Sur la porte de réglise.
Non obeuntisti j^assi pro nomine Chrisli
Ecce Sataniinus Sibînnius ei Timotlieus
Hic bene cum caro requiescunt Symphoriano.
{Cardinal M aï, 403, 7; Gud., 370, 7.)
II.
Les inscriptions suivantes placées en dif-
férents endroits de la ville, en Ttionneur du
pape Benoit Xiy(de Bologne), sont extraites
de Galbtti, Inscript. Bononiensesy p. 207.
Gementi XII et Bénédicte XIY.
PP. MM.
qyod
ipsorvm avctoriiate et mvnificeniia
hvnc ad oram Tirrheni maris
oblimatvm sinvm repvrgaverit
propvgnacvio mvniverit
navibvs oiierariis perfvgivm
slationemqve bene tvtam paraveril
Pompeivs cardinalis Aldrovandvs
adjiereimem insigniym benefactorvm
memoriam
monvmentvm posvit
anno mdccxlviii
>
IIL
fienedictvs xni. P. M
pro maiori agrariae vtiliiaie
DICTIONNAIRE
1
CRA
anuon» praefecto
a Pavlo
eidero agricvllvne
praeposilo
lolivs operis cvram
perpetvo mandavit
Nicolao Pereliio cam. apo. deciM
praefectvram gereole
anno mdcclh
IV.
Frvmentariae rei secvrilati
et comroodiori exportatiooi
antiqvo foro Avrelio
Clementls XII et Benedicli UT
PP. MM.
avspiciis restitvto
ars agraria
cvivs svmplibvs opvs perfectvm est
providentis optimorvm principvm
M. P.
anno mocclii
CODRBEVOIE, près Paris.
Le couvent de Pénitents, qui est sur b
haut de la côte, un peu au delà de la chapeli
des habitants, fut fondé en 1658, par Jeia-
Baptiste Forne, ancien consul de Paris,
ministrateur de THÔtel-Dieu; et par
nommé Olivier Maréchal, marchand à "^
et dont réponse, appelée Sainte-Jo
est dite aussi fondatrice.
H. Dagoumer, proviseur d*Harcourt,
s'était retiré à la campagne sur la fin de
jours, et occupait à Courbevoie une m
qu'il louait de ces Pères du tiers-ordre
Saint-François.
On lit sou épitaphe sur une tombe pi
dans leur église.
Hic jacet GuHlelmus Da^tmmer^ natione No^
mannus (1), professioneeliogenio nobilis philo»*
phus, universitaiis Parisiensis non semel Redtr
et vindex acerrimus, coUegii Marcurianl Pmfi-
sor beneflcus. Hac In eremo optalam labonoi
' quietem, invenit mortuus io Ghristo die 25 apn-
Us, anno réparât» salulis mdccxlv, aetaiis 85.
(HuRTAUT et Magnt, dictionnaire dtP^
ris et des environs.)
CRACOVIE, ville libre d'Allemagne.
1.
A réglise cathédrale.
Tombe de saiat Stanislas, évèqae de OaeoTîe.
Tumba Stanwlai cinerestegit ista beaii
Régis Boslai qiria non fauet tmptefoft.
Martyrio meritoê cœli migraait ad œda.
Félix, cuiDeitas merce8,cul sidéra sedes.
(Labbb, Thés, epit.f p. 17^
IL
Sur la porte du palais du Conclave.
Dio^ito compesce labeHum. Occasionem nosoa*
(1) 11 était de Louviers, aa diocèse d*£vreax.
Rocoe Idpsain. Tecnm habita.
U supplément at^ inscriptions de
k, p.4d8.)
iSEf dans le royaume Lombardo-
CHi, Marmor, Cremon. p. 279; Car-
mi Haï, p. 19.)
, sur le Rhône, à trois lieues de
m France.
tiemne église des Bénédictins.
m ne armoire k livres :
m qui libres non co a dunat ;
fteibet subjeclis quero dare débet ;
Mores, pascoDt pecuis expositores.
P^EPIGRAPHIE. DEY A»
Lex nova coroinentis et iex yetos esca legeniis
Sunt epale lete, sed per commenta prophète,
lascriplion de t250 envIroD.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi^ t. III,
p. 22rr.)
CDMES, au royaume de Naples.
Pierre trouvée dans les ruines de la ville»
M* O* A.
FL Nonius Erastns
Y. P. praef. class. fî. marit.
cornes S. IL praes. Gampan.
torres urb. rouros et port.
refecit
DD. N. lustiniano P. F. ang. ann.
xxxii.
z. r. e.
(Cardinal Mai, p. 3i3.)
D
30, en Prusse.
imscrivtion aux écoles de Sainte^
Marie.
wsest OiristOyStudilsq ; dicata juventae.
» sacroni violet dedecorelq ; ioeum.
S, Supplem. aux inscr. de BdlSf. p.
3.)
iÈf monastère près d'Athènes,, en
DD. NN.
Arcadiu(s)
et llonor(ius)
sub. vc
h 8pect. N.
Eusebio
S.
âinal Maï, 272, ^;Chandler, Voya-
Sf p. 77, n. 118, p. XXXII.)
If sur le Rhin, orès de Cologne , en
umastêre appelé Teusch (Ivitium
monastebium).
Yirtnti D. D. Constantini
max. pii fel. in vie. aug. sup-
pressis domitisq. Francis
io eorum terris . . . mil.
castr. Divitensium siib
praesentia principis sut
devoti numini niaie-
statiq. eius duodevigin-
ti haec vota fecer.
Unal Maï, p. 2V9;Muratori, p. 259,
; d'après Rrower Dughesne, Script.
rancic.fU I, p. 14^2.)
JES, (Recueil de), extrait principale-
l'ouvrage de De Combles (1).
ité des devises héraldiques, de leur origine
ir usage, avec un Uecucl des Armes de
ÀAf au Pays-Bas, porte : In antiquioribuip
et pour armes, échiqueté de gueules et d'or
au franc quartier, chargé d'une merlette de^
sable (1).
Abbis (d') ou d'ALBT, en Provence, porte :
Toujours fidèle^ et pour armes, de gueules
è la bande d'argent, accompagnée de deux
cœurs d'or, l'un en chef et l'autre en pointe.
Abellt (2) porte pour armes, d'argent au
sanglier passant de sable, au chef d'azur,
chargé aun croissant d'argent, côtoyé de
deux quintefeuilles d'or; supports, deur
daims; cimier, un daim de gueules; devise t-
A Domino faetum est.
Abon porte : Union maintient. Les armes
sont : fascé d'or et d'azur, de huit pièces ; sup-
ports, deux aigles; cimier, un aigle d'or (3).
toutes les maisons qui en portent, ensemble un pré-
cis sur leur origine, et un recueil des faits qui leur
sont particuliers et qui ne sont point encore connus,,
enrieni de gravures; le tout pour servir d*inlroduc-
tion à TEtat de la France; par M. De Combles, offi-
cier dinfanterie. — In-12, 1785.
Nous avons sjoulé à De Combles les devises usitées
par divers papes, et les devises ou marques des an-
ciens imprimeurs.
On trouvera également dViutres devises dans la
Dictionnaire d^ Héraldique de M. Grandmaison, faisant
partie de V Encyclopédie théologitfue de M. Migne, et
dans la Revue Archéologisue , in-8<*, année 1851,
p. 282 et 543.
(1) Goussuin Vander Aa, chevalier, vivait en 1412
avec Elisabeth Vanhofsladen, de laquelle il eut Guil-
toume Vander Aa, qui épousa Marguerite Vleminck,
fils de Louis et de Marguerite Thonis, de laquelle il eut
Antoine Vander Aa, chevalier, vivant en 1456, chef
de la compagnie du jeune Arbalète, à Matines,
bourgmestre en 1466, écoutie en 1472, marié à Ca-
therine Guyck, etc.
{iy Jeanne Abelly épousa, le 6 juillet 1556, mes-
sire Etienne-Philippe, écuyer, sieur de la Tour, né
le 5 octobre 1530 ; elle était sœur d'Antoine Abell>,
abbé de Livry, et tante de Claude Abelly, mère
d'Antoine de Vyon, écuyer, seigneur d'Héronval,
conseiller du roi et auditeur en la chambre des
comptes.
(5) Cette maison, qui depuis un temps immémo-
rial habite U ville de Gap eu Daupbiuc, a, pour pre-
405
DEV
DICTIONNAIRE
lœt
ADHiMAR (Le comte d'), porte : plus
d'honneur que d'honneursy et pour armes,
d'or à trois bandes d*azur, sur mi-partie de
France et de Toulouse, ainsi que les portait
au xiir siècle Lambert de Monteil.Adbé-
raar ou Azémar, baron de Lombers, treizième
aï'eul du vicomte d'Adhémar, et chef des
branches établies en Languedoc (1).
Adorno. Jérôme Adorno, chassa de Gè-
nes Octavien Fregoso, ce qui lui flt pren-
dre pour devise : Expiabit aut obruet^ pour
dire qu'il l'expiera ou qu'il l'accablera. Les
armes sont d'or à la bande échiquetée d'ar-
gent et de sable, de trois traits ; cimier, un
aigle de sable ailé d'or (2). ,
Adoue de Sailhas, seigneur de Garravef,
en Gascogne : Toujours doux ; et pourarmes,
écartelé au 1 et ii^ d'or h la levrette de
gueules, bouclée de sable, à la bordure de
même, chargée de huit bezants d'or, qui est
des comtes d'Aure , au 2 et 3 de gueules
h quatre étoiles d'argent, qui est des premiers
comtes de Comminges ; sur le tout de gueu-
les à la fasce ondée d'or, chargée d'une tour-
mier auteur connu, noble Geoffroy d'Abon, qui était
mon lors du contrat de mariage d'Antoine, son (ils,
22 juillet 1372.
(i) La maison d'Athémar ou Adémar, Azémar,
est une des plus anciennes et illustres maisons de
Provence, en Lami:uedoc et Uouergue, comme il aj^-
pert par tous les historiens du xiii* xi\^ et xv« siè-
cle ; et si Ton en croit au poème italien, sur la con-
quête de la Corse, intitulé : Ademaro^ on verra qu'un
Adhémar, désigné parent de Cbarlemagne, après
avoir conquis Gènes et la Corse, en a été le premier
souverain. Quoi qu'il en soit, il est incontestable que
cette maison a donné les comtes d'Orange de la pre-
mière race, les vicomtes de Marseille, et qu'elle a
possédé, en souveraineté , par une filiation prouvée
depuis le x* siècle, des terres considérables entre le
Rhône et la mer, et elle fut maintenue dans ses droits
de souveraineté pr une ratification de l'empereur
Frédéric 1*'. La bulle est conservée dans le château
de Grignan (De Combles).
(2) L*on trouve qu*Ospîce Adorne, natif de Gènes,
épousa Agnès d'Axèle, fille de Philippe d'Axèle ou
d Éxpoèle ; il mourut en 1502, et gît a Saint-Pierre,
il Gand; et de lui est issue, au I3« degré, Geneviève
Adorne, dame Maruillies, fille de George Lambert
Adorne, seigneur de Nienwenkove-Marckes, Marull-
îiers, Nieuvliel,' et de Jeanne de Haynin, laquelle
épousa, en 16&i, Michel de Wignacourt, comte de
Fleltres, fils de Jacques de Wignacourt, seigneur de
Flettres, Cauroy, Stracelles ; créé comte de Fleures
le 25 novembre 1656, et de Françoise Gallo Salo-
manca, dite Descalade, duquel elle a eu I>enis-Fran-
çois-Jacques de Wienacourt, comte de Flettres, sei-
gneur d'Herlies-Ia-6assée, marguillier, grand bailli
héréditaire de Cassel, marié le 9 mai 1684, à Marie-
Philippe-Aldegonde de Croix de Houchin, de laquelle
il a eu, entre autres, deux filles, chanoinesses de
Sainte-Aldegonde de Maubeuge, dont voici l'épitaplie,
qili est adossée au premier pilier de l'église de
Sainte-Aldeffonde|de Maubeuge, à droite, en sortantdu
chœur, ornée des écussons de seize quartiers, savoir:
€ Cy-devanl reposent les cor|« de très-nobles
« et lUostres Demoiselles , Mesdemoiselles
< Adrieone-Charlotie de Wignacaurlt dite de
« MarquUly, décéiiée le 17 août 1765 ; et de
« Claire- Florence de Wignacourt, dite de Fiel-
« ires, sa su;ur, loates deux Cliaooiaesses, et
« ainAes du irès-illosire Cliapitre de Sainte Al-
« degoode de Maubeiigp, décédée le 17
t priez Dieu |K)ur leurs âmes. »
terelle d*azur, becquée et membrée d^ari
qui est Adoue de Sailhas.
Adrieiv IV, pape au xir siècle, portait
devise : Oculi met semper ad Dommum,
. Affr'y (Le comte d') porte . d'argent k
chevrons de sable ; casque couronné, e
haussé d'un bonnet pyramidal d'arg
chargé de trois chevrons de sable, lap
du bonnet surmontée d'une houppe ae
mes, mêlées de sable et d'argent ; les
brequins d'argent et de sable ; deTisfl
plus vaillant héros (1).
Agoct, en Dauphiné, porte: Aviâm
mit ter e pugnam (2).
Agut porte : Sagittœ potentiê acuim.
maison, établie en Provence, et origi
de Hartigues, porte d*azur à trois t
d*or, posés en pal et en sautoir, les p<
en bas. Elle a pour premier auteur (
Barthélemi d'Agut, conseiller en la du
des comptes, le 27 octobre 1569.
Aiguillon( duc d') : d'argent & troii
vrons de gueules, et au lambel à trois
dants aussi de gueules. {Yoy. Richolim
AiMARS (des), en Daupniné, porte: S
lis agitabitamaris. Les armes de cette flii
dont était Antoine desAimars, Tivai
ItôO, sont : d'azur, à trois bandes d'or«
telées d'un parti d'azur et d'or, au ch
gueules, chargé de deuxbesants d'argc
AiNEVAL, porte : Nescit labi virttu.
maison de Picardie porte pour armes :
gent émanché de gueules à la bande d'
côtoyée de deuxcotices de même, bro
sur le tout, brisé d'unemolette d'azur ai
senestre.
Albert AS, seigneur de Joncques, en
vence, originaire d'Italie, porte : de gu
au loup issant d'or ; cimier, deux c
courants, issants et affrontés au naturel
ports , deux chiens de même ; devise ,
flambeaux posés en sautoir, tortillés df
ches allumées, avec ces paroles : Talisf
amor ; ces armes sont écartelées des
sons de Simianne, Castdlanne, Forçai
et de Glandëves (4).
(1) La maison d'Affry, Tune des plus illastre
Suisse, est mise au nombre des plus ancienDes, <
le prouvent les vers suivants, qui ont été plad
une épltre dédicatoire adressée à noble se
Louis Vom-AfTry, envoyé de la ville de FribOa
Si gênas a proavis loogom dedooere daiis
Est minas at magnam est factis extendere &■
Nobilltate poteos Afh-ioQS, peetore major
Magnaaimo, naclus quum consilioqae mamiqit
Sit decus et laudem laus illi a nomiae sonm
Perduraos et prisca, palrum pietasqae fldeaq»
{%) Cette famille est très -illustre par sa no
ses emplois et par ses terres. Isoara éThpm
gneur d'Agout, épousa Isoarde, fiHe d'Isoard,
de Die, de Ia<)uelle il eut Isoard et Bertrai
succéda aux biens dMsoarde en 1225. Les am
d'or au loup rampant d'azur, armé et lampa
gueules. Voy. \Etal politique de Dauphiné.
(3) Le duché d'Aiguillon a été créé le 10 mi
en faveur d'Armand-Louis de Vignerot, com
génois, dont le fils Emmanuel-Annand de Yij
comte d'Agenois, noble génois, a succédé à M
le 51 janv^r 1750 ( Voy. Plessis-Richeueo).
(1) Lcandre Alberti et Equicola font de<
nsv
D'£P1GRAPU1£.
DEV
406
Almsiiag, oq ÀUrighae ou Aubignae , en
loaefgue, Languedoc* etc., porte : d'azur à
trois pommes de*pin d'or, posées 2 et 1, au
diéf Je même, au 2 et 3 de gueules, au lion
rempantd'or, armé et lampassé de gueules;
rapports, deux lévriers d'or ; Técu timbré
iftiii casque de fasce, orné de ses lambre-
wjos, sommé d'une couronne de baron ;
cimier, an lion d'or ; devise : Nihil in me
mivalar.
AuBsm de Raigny porte: Charitatis
Alexaudrb II, pape au ir siècle, avait
pmir devise : Exaltavit me Detu in virlule
mmckii suù
Ai-BXAïiDRE m, pape au xii' siècle.; sa de-
TÎM : Yioi iuas^Domine^demonstra mihi.
AunLàHDRE IV, pape au xiii* siècle, sa dé-
cile: Dmtn^, servum tuumsuscipe inbonum.
Alkxaidke V, pa|i&au xv* siècle ; sadeviso :
Esmtiëni me Deus in virtute brachii $ui,
AunuRDRE VI, pape au xv* siècle ; sa de-
vise : Ad Dominum cum tribularerclamavi^ et
lapwirftyii fii€.
Alexaudeb "lll, pape au xvii* siècle, avait
pris pour devise : Vivo ego^jam non ego.
AiXAULB porte : de gueules au cnavron
for, accompagné de trois papillons d'argent,
écarlelé au 2 de Laisné, au 3 de Perdriol.
(fpy. Pbmdhiol, Mardt.
Allbaume en Brie, (2) porte d'azur à trois
chevrons d*or, accompagnés de trois besants
ta même ; supports, licornes; cimier, une
lieorae d'argent; devise : Nutrit (3).
Allbma!iid, en Dauphiné , porte : un sau-
Tige monté sur un lion avec ces mots :
tme^ place à Madame ; et ceux-ci, qui fait
allusion aux fleurs de lis de Técu : Tôt in
têrdt guot in armis {k).
maison des princes souverains de Lucques,
PteHie et Reggio, comme Ta observé Tristan nier-
Bile. Anioine Alberias, pour se soustraire aux vio-
faaoes qu^exerçaieot en Italie les Guelfes, Fan 1360.
tes le temps où Innocent VI siégeait à Avignon,
•Ott le régne de Jean de Naples, comme Fa remar-
qué Nosiradanms dans son llisloire de Provence.
({) Celte maison, originaire d'Italie, habituée en
France depuis André d*Alesso, Ois d*Antoiue d'A-
kno, man de Bri^ide MartotlUe, sœur de saint Fran-
çois de Paule, qui eut commandement du roi Louis XI
it Tenir en ce royaume, où il se maria, porte d*azur
H sautoir d*or, accompagne de quatre limaçons de
Béme. Cet Antoine laissa deux fils, savoir : Antoine
(TAlesso, se^pneur de Raisny, conseiller au parle-
neol de Paris, et Claude d'Aiesso, conseiller au par-
leneot de Rouen.
(2) Aleaume, maison noble et ancienne de Drie,
^lisiioguée par ses alliances, et de laquelle était frère
iean Aleaume, né h Cbenoise en Brie, reçu cheva-
lier de Tordre de Saint-Jean de Jérusalem, et qui
perdit b vie en combattant pour la religion, en 1501.
Cdii^ avait pour frère Nicolas Aleaume, seigneur
àt Rouilly-Luet, Courtavenel et de Cbenoise, marié
à Huyotte Pinot, fille de Jean Pinot, seigneur de
Aonleaux, et d'Antoinette Bugnot ; de ce mariage
Mot issus les seigneurs de Laverrière, audit pays.
(Foy. \e Martyrologe de Malte^ p. 6. )
(3) Pinot, en Beauce, porte : d'azur à trois pom-
SMt de pin d*or.
Bugiioi, en Beauce, porte : d'azur à trois che-
vrons d or, accompagnés de trois éloilcs de même.
'4) il Y a apparence <luc c'est une de ces familles
Allutb (le marquis d*), portait : Mas dex-
tro (1).
Alrigs (des) , en Dauphiné, porte : Tant,
qu'il lui luira (2).
A MBEL, en Dauphiné, porte: Sed virtutr
- nescia frangi (3).
Amboi&e : Georges d'Aniboise, cardinal ,.
Î>ortait : Telle opffonit acumeny ou Nec me-
abor iste gravabit (4-).
que revenue Isame logea dans son diocèse, après
^ qu'il eut diassé les Maures : son origine étant d'Alle-
maptne, et ayant pour premier auteur connu audit
pays, N , qui fut dit Allemand, et qui transmit ce
nom à sa postérité, qui a été illustrée par les grandes
dignités et les charges qu'ils ont eues ; elle a donné
des cardinaux, des archevêques, des évéques, des
lieutenants du roi et des ambassadeurs. Les armes
sont: de gueules, semées de fleurs de lis d'or, à la*
bande d'argent ; cimier, un lion passant, surmonté
d'un sauvage, tenant un b&ton noueux en sa dextre,.
avec ce mot : Robur ; supports, deux sauvages.
(i) Charles d'Escoubleau, marquis de Soiirdis et?
d'AUuye, chevalier des ordres du roi, en 1633, mes*
tre de camp de la cavalerie légère, maréchal des-
camps et armées du roi, gouverneur de l'Orléanais»,
du pays Charlrain et du Blaisois, conseiller d'Etat
d'épée, portait : d'azur et de gueules, à la bande
d'or, brochant sur le tout ; supports, deux levrettes.
Celte maison, originaire du Poitou, a produit plu-
sieurs grands personnages : l** René d'Escoubleau,.
Eremierdu nom, fut chevalier de Tordre du roi, gentil-
omme ordinaire de sa chambre, capitaine de cin-
quante hommes d'arme» des ordonnances de Sa Ma-
jesté ; il s'était jeté dans la viHe de Melun avec le
marquis de Rostaing, son beau-père, en 4588, et sut
maintenir cette ville dans l'obéissance du roi
Henri 111. La famille conserve encore trois lettres-
que ce prince lui écrivit C4^tte année i>our témoigner
la satisfaction qu'il ressemait de ce service, et que
nous rapporterons dans la suite, si nous pouvons en \
avoir copie.
^o François d'Escoubleau, cardinal de Sourdis, ar-
chevêque de Bordeaux, fils de François d'Escoubleau,
marquis d'AUuye, et d'Isabelle Babou, témoigna»,
dès sa jeunesse, une inclination décidée à l'état ec-
clésiastique. Son mérite et les services que ceux de
sa maison avaient rendus au roi Henri le Crand, en-:
gagèrent ce prince à demander pour lui un chapeau
de cardinal ; le pape Clément VUl le lui donna le
3 mars 1598 : l'année suivante, le cardinal de Sour-
dis fut mis sur le sié^e de Bordeaux^ qu'il gouverna >
avec beaucoup de pieté. Il fit divers voyages à Rome»,
où il se trouva à la créalion de Léon XI et de Paul Y,
dont il fut fort considéré, aussi bien que de Clé-
ment YIIU de Grégoire XV et d'Urbain Vill. En 1607,.
il baptisa le duc d'Orléans, second fils de France ; et
en 1615, il fit les cérémonies du mariage d'Isabelle
de France avec Philippe, depuis roi d'Espagne.
(2) L'an 1420, TasU Astorgius ALrici, du dio-
cèse de Viviers, et Renaud, son fils, seigneur dit
Rossât, épousa, en 1547, Honorade Durrc de Cor-
nilhane, dame de la Baume-Cornilhane, etc.
Les armes sont : de gueules au chevron d'or, ac<^
compagne de trois croisettes de même, posées 2 et i
au chef d'argent, chargé d'un soleil de gueules..
(Y ou. VElat politique du Dauphiné.)
(3) Constantin d'Ambel, jim$ baccataureus^ fut pré-
sent, en 1473, à une transaction qui se fit entre Ai»
mar de Poitiers, seigneur de Saint- ValUer, et Isabelle
de Poitiers, et Aimar d'Ambel, qui vivait en 1507.
Les armes sont : d'or au moulin à vent, composé^
de deux tours, l'une carrée et l'autre ronde, d'argent,,
les ailes de gueules, posées sur un tertre de sinople^
( Voy. VEtat politique du Dauphiné.)
(i) Les armes sont : palic d'or et de g^iieulcs^dft
407
DEV
DICTIONNAIRE
DEV
Ambrois, en Dauphiné, porte : Ambrosi
tui sumus (1).
Amédée IV • portait : Fortitudine ejus
Jlhodum tenuit.
Ameryâl, porte : Boulogne (2).
Anastase IV, pape au xii* siècle, avait
pour devise : Custoai mcy Domine, ut pupil-
lam oculi,
Anesly, Earl d'Anglesey, en Angleterre,
porte : Virtutis amore.
Ange (K), en Nivernais : d'azur au crois-
sant d'argent, surmonté d'une étoile de
même, ayant deux anges pour supports, et
un autre pour cimier, tenant à la mam droite
rélendard de Tordre de Saint-Jean de Jé-
rusalem avec deux couronnes, Tune d'épines,
<]ui est à la main droite, et Tautre de laurier,
i]\i\ est à la main gauche, avec l'inscription :
Jfancad illam^ et pour devise : Nomine Lange
et homine (3).
Angelin, en Dauphiné, porte : A jamais (k).
Anglade, dans le Bordelais : d'azur à l'aigle
d'or éployée, à deux têtes ; pour supports,
deux gririfons ; et pour devise tout autour :
Faisons bien, laissons dire. Cette maison a
produit, en 1W3, un Navarrais d'Anglade,
lequel fui un des enfants d'honneur de
Louis XI, ensuite écuyer d'honneur de ce
prince, et puis son chambellan.
Angleterre : Georg s de Brunswick II,
roi d'Angleterre, électeur deHanovre, portait :
écartelé au 1 et ^, contre -écarlelé de France
et d'Angleterre ; au 2 d'Ecosse ; au 3 d'Ir-
lande ; supports, un léopard d'or à droite, et
une licorne à gauche ; Técu accolé de l'ordre
de la Jarretière, chargée de sa devise : Honni
soit qui mal y pense.
six pièces. CrUe maison. Tune des plus anciennes et
(ies plus illustres de la France, tire son nom de la
\i\\e d'Ambnisc en Touraiiic, éleinie en 1256, et qui
f:i( continuée cnsuile par la maison de fierry, par
le mariage de M:irg<terite «rAmboise, qui est devenue
aussi une des plus puissantes de la France, et une
(!cs plus illustres par ses alliances avec les pre-
mières maisons du royaume, etc.
(I) François Ambnus vivait en 1498, et dans h
révision des feux de Banlomesche, en li54, sont
compris entre les nobles , AiUonius et Hœrides
à^ercevalli AmbrosîL
Les armes sont : fretlé d'argent et de gueides,
cloué d*or à la bande <razur charj;ée de trois fleurs de
lis d'or, brochant sur le tout. ( Vuy. VEiat politique du
Dauphiné, )
(!£) L'on fait descendre la maison d*Amerval en
Hainaut de celle de Boulogne ; quoi qu'il en soil, on
donnait à ces seigneurs la qualité d'écuyer, cbeva-
lier, de haut, puissant et redouté seigneur, même
avant Tan 1407. Elle porte pour armes d'argent à
trois tourteaux de gueides, posés 2 et 1.
(5) Il y a eu, eu 1548, un François de TAngc, et
Jean de TAnge de cette maison, qui entrèrent dans
Tordre «le Saiut-Jean de Jérusalem , dit de Malte.
François eut diverses commanderies et fut grand
prieur d'Auvergne et grand marécbal de l'ordre, etc.
(4) Joaiwes Ancelli, alias Angeliii, fut maintenu
eu la possession de sa noblesse, par arrêt du parle-
ment de Grenoble, en 1490, qui portait : d'azur à
uue bande d'argeni, chargée de deux dcmi-moleltos
fie gueules, mouvant du bord inférieur et aux deux
extréniilésdedeux glands pendants de sinople, feuilles
clincun de feuilles de même ( Voy. VEtal politique du
Dauphiné ),
Angcien (le duc d') portait: Màgno
mine lumen,
Annequin. Voy. Lens.
Anstrude porte : Periissem ni perii$$i
Anthonis, maison noble de Parii
armes sont d'or au chevron de
les , accompagné en pointe d'un sa
de même ; devise : In sanctis et
{Voy. le P. Anselme, Moreri et le J>i
naire de la Noblesse [2]).
Applaincourt, en Artois, porte : d'aa
croix d'argent, chargée decinq croissan
et1,casquedeface, couronnéd'unecoi
ducale; supports, deux licornes d'arge
mier,une licorne de môme: devise: A cr
salus et lumen: cri de guerre : Haplinca
Arasola d'OGNATA, en Espagne, |
Ara soii Deo (3).
Arbaleste de Rufet, porte : Dwm
videam[k).
Arbalestier, en Dauphiné, porte : I
n'en faut (5).
(1) Cette maison, établie en France l'anik
est la même que celle d'Anslruther, en Ecoi
possédait déjà, en 1150, comme elle possède
aujourd'hui, les villes et baronnies d'Ansi
dans la province de TifTe. Elle porte |>our
un écartelé ; savoir : au 1 d'Ecosse, ait 3 i
trois têtes de sanglier d'or, posées 2 et \
d'argent, à la fasce de gueules, accompagnée •
macles d'azur ; au 4 d'or, à la fasce échiqueU
gent et d'azur, sur le tout d^argent, à trois c
crés, posés en pal, de sable; l'écu aceo
manteau semé d'hermines, surmonté d*ui
ronne de prince à cercle d'or, émaillée de <
couleurs et rehaussée de huit pointes oa raj
giis, surmontés chacun d'une perle , et troi
entre chacun des rayons, fermée d'une gros»
surmontée d'ime houppe ; cimier, deux brai
tenant ime hache renversée.
(2) Antonis ou Anthoids, maison noble d(
de laquelle était Gilles Anthonis, seigneur del
Veymars et la Douze, gruyer héréditaire de I
eu la forêt de Cuise, secrétaire du roi, Tan d
rastte notaires de la cour de Parlement, moi
juin 1483 ; et de lui est issu , au cinquième
Philippe Anthonis, seigneur de Roquemont, el
nette des cbevau-légers de la garde du roi,
louvetier <le France, en 1629, mort en 1(JS
laisser d'enfants de Jacqueline Roger, sa femi
de Nicolas Roger, valet de chambre de h
mère, et de Jacqueline Hotman, laquelle se re
Alexandre Mareuil, marquis de Cauroesnily c
rut en décembre 1669.
Les alliances de cette maison sont atec c
Baston, Brinon, Hennequin, Tronillard, Ca;
la Rosière, Le Grand, La Paye, Bidan, Roairi
cliard, Parcarlarre, Perlin, Berger, Goroer,
Voilant, Thibault de Monticny, Bonneval, H
res, Amerval, Foumier, Jayer, Prosart,
Aubery, Scvin, Colas, Crespi , Prudhomi
Porie, etc.
(3) Les armes sont d'argent à l'arbre de
et deux loups passant l'un sur l'autre, qui i
vraies armes de Biscaie.
(4) Cette maison, qui a possédé le vico
M( lun, et qui a donné un avocat général au
meut de Dijon, a aussi possédé les terres de
geauli et de Meuilly en Auxois ; elle porte p
mes : d'or au sautoir engrêlé de sable, accoi
de quatre arbalètes de gueules.
(5) L'on trouve, pour premier auteur, P<
ba^.estier de Chàlcaudouble, qualifié ac chcvî
DEV
1)*EfiGRÀPinR.
DET
«^O
CBL, en Bretaçne, porte : Lhonneur y
esarmessonlrécarteléd'argentetd'azur.
CBS, en Dauphiné, y>OTie : un buis avec
Ots : Le tronc est vert et les feuilles sont
. D'autres portent un essaim d'nbeilles,
ces mots -^Ma pique la plus belle. D'au-
ffil pris : Charité a Ar ces, devise qui leur
donnée à cause des libéralités et fon-
isque ceuï de ce nom ont faites. D*au-
>Dt pris encore : Ni duc ni prince ne
Ùre (i).
3B, pair d'Angleterre, porte : Un Dieu,
■AG!f Ac ( le comte d' ) , portait : Hinc
, Aine merces (2).
■AND, en Daupbiné, porte : Régi Arman-
t legi 13).
■CBT, en Dauphiné, porte : Deum txme:
dTantrcs ont pris : Arma mihi requies [k).
tjUDLTFi^T portait : Je suis famour et la
T.
ie-A8taad,nn moîsd'avril 1581 ,oii Ton voilclaîre-
foe le vrai nom de celte famille esl Arbaleslier.
I Iroove encore Claude Arbaleslier, coseigneur
■Icbr, dans la révision des feux de Beauforl,
1446, en qualité de noble. Les armes sont : de
• à nn chevron d*argeul, cb:irgé tic cinq pom-
t mn de sinople, el accompagné de trois étoiles
r^y. VEial politique du Dauphiné ).
Celle maison. Tune des plu» illustres de la
lee, a donné un cardinal dans Jean des Arces,
Ivail en 4455 ; un archevêque dans (Claude
ss, abbé de Boscodon, élu anlievèque d*Ëm-
el c*esl de cette famille que sont issus le che«
Blanc cl Livarrol , Tun des favoris de
m. Le premier nom de cette maison est Mo-
Hugues de Morard, cbevalier,. épousa, en
Giiiffre de d'Arces, el sa postérité, eu ligne di-
en prit le nom ; mais les collatéraux ont con-
edai de Morard. Etienne d*Arces, seigneur de
M, Fortes , de Domèue el de la Bayelie, des-
Je Louis d'Arces, tige de celle branche; el il
â-méine compris entre les nobles du mande-
de Réaulmont, dans la révision des feux de
oA il a la qualité de mistralis regalis mon*
e. Les armes sont : d'azur au franc-quartier
i d*or, à une bande en devise, compouéc d*ar-
H de gueules de sept pièces, brochant sur le
Fojf. VÈlal politique du Dauphiné ).
Le comte d*Armagnac, de la maison de Lor-
, portail pour annes : parti de trois coupé d'un,
i forme 8 quartit^rs , au i ^e Hongrie, au 2 de
B, au 5 de Jérusalem, au 4 d*Aragon, au 5
m, ail 6 de Gueldres, au 7 de Juliers, au 8 d*a-
enié de croix recroisellées, au pied fiché d'or,
ox bars adossés de même, brochant, sur le
for, à la bande de gueules, chargée de trois
pt d*argent, au lambel de gueules sur les quatre
iers du chef, brisé d'une bordure de gueules,
ée de huit besanls d'or,
Celle maison jouissait de la noblesse environ
400, temps auquel vivait Pierre d'Armand ; el
nd. Ton de ses descendants, eut trois fils, dont
*enlre eux, nommé Pierre, fil des actes de dé-
nce, ce qui l'obligea à prendre des lettres de
ise en décembre 159L qui furent vérifiées au
nenl du Dauphiné, en 155:2 ; et ce Pierre d'Ar-
recul pour aruies : d'or au chevron de gueules,
ef d'azur chargé d'une couronne ft;rmce, d'or,
0 d*un fascé d'argent et de gueules de six piè-
le porlaienl ses aïeux ( Voy, VElat politique du
^né).
L*on voit dans cette maison Guillaume Ar-
qiiî Ht son icsramcnt e;i liOi, cl que Joan Ar-
Arod, en Dauphiné, originaire de Norman-
die, porte : Sans rien feindre. Les armes sont :
d*or a la fasce d'argent et de gueules, chargée
de trois étoiles d'azur.
Arras, en Champagne. Ses armes sont :
d'arçent au chevron d'azur, accompagné en
chef de deux hlairiers alFronlés de sahle,
bccqués et palt^^s de gueules ; devise : Errât
qui maie putat (t).
AsHBURNHAM, EaH de Ashhurnham, en Ir-
lande, porte : Le roi et l'Etat.
AuBERJON. Ses armos sont : d'or à la bande
d'azur chargée de trois hauberts ou cottes
(farmes d'argent ; devise : Maille à maille se
fait VAuherjon (2).
AuGRALE de Dourlon. Marguerite , aliis
muet, son fils, cul de grands emplois , de même que
Louis Arniuet, son petit-fils, dans le parti des catho-
liques, durant les guerres civiles ; el ce m<^me Louis
fut honoré du collier de l'ordre de Saint-Michel, qui
était la première distinction que donnaient nos rois.
Les armes sont : d'azur à trois casques d'argent po-
sés 2 et 1 .
(1) Arras, maison nobic, originaire de Champa-
gne, maintenue dans la noblesse par M. de Caumar-
lin, intenilanl de Champagne, au mois d'août 1667,
en la personne de noble Acham d'Arras, écuyer,
seigneur d'tlaudrecy , capitaine au régiment de
Russy-Lamet, marié, i» par contrat passé devant Ro-
ger et Clocquer, notaires au bailliage de Vermandois,
à Reims, le 5 mars 4642 , à demoiselle Charlotte de
Monbeton, fille de Jacques de Monl)eton« chevalier,
sieur de Salles, et de dame Renée de Saint-Paul;
marié, 2® le 17 février 4655, à noMe demoiselle
Adrienne de Mathé, veuve de messire Charles Relot,
chevalier, seigneur de Quincey (Voyez, pour plus
grande étendue, la Généalogie imprimée dans le No-
biliaire de Champagne ).
Les alliances de cette maison sont avec celles de
Nepoux, Villelongue, Lescuyer, Mauguin, Arnoul,
Wignacourl, Thamison, etc.
(i^ Auberjon de Murinais, maison noble, de la-
quelle était Guillaume d'Auberjon , qui rendit hom-
mage, en 1550, au comte de Yalentinois, de ce qu'il
f possédait dans la terre de Montmevran, où il est qua-
i fié de damoiseau; el Jacques rÂuberjon, seigneur
de Ruisson-Ron<l, l'un de ses <lescendants, se maria,
le 17 mars 160*2, à Catherine Dumottet, fille de
Charles, s^^igniMir de Sechiliennc, gentilhomme ordi-
naire de la chambre tin roi, et d'Alix Stuard, de la-
quelle il eut Bertrand d'Auberjon. qui épousa Mar-
guerite Anmiel, fille unique et héritière de Guillaume,
seigneur de Uonrepos, et <rAime-<.iatherine de Loras-
Montplaisant, de latiiielle il eut Emmenand-Bernard,
seigneur de Murinais, marié le 4 juin 1682, à Ca-
therine de Levron, de la ville de Fossan en Pié-
mont, fille du comte Horace de Levron , gouverneur
de la ville de Berne , de laquelle il a eu Joseph-
Pierre d'Aid>erjon, reçu nage du roi, en sa grande
écurie, le 2 mai 17(K), sur les preuves de sa noblesse,
établie depuis Pierre d'Auberjon , son septième
aïeul, vivant en 1415, marié en , de latfuelleil a
eu Gui-Joseph-François-Louis d'Aulierjon, seigneur
<ie Murinais, successivement capitaine enseigne et
lieutenant de la gendarmerie de France, chevalier de
Saint-Louis, lue à la bataille de Meiuden, marié le
0 février 1751 , à Geneviève- Louise de la Vieuville,
marquise de Saint-Chamond, de laquelle il a eu,
1» Antoine-Louis- Victor, capitaine de dragons au
régiment de Cus'ine.
ir Gui-Joseph-François-Louis-Timolcon, chevalier
de Malte, officier d'infanterie dans le régimciH
Dauphin.
3- Marie-Antoinelle-Lonise-Nicole ;
4- Charloiie-Genevièvc-Josépliine d'Auberjon.
I
411
DEY
DICTIONNAIRE
DEY
Marie Augrale, tiéritière de Dourton, femme,
en 14^30, de Louis, seigneur de Wignacourt,
Eortait : d'argent au chevron de sable, à la
ordure de gueules, accolé des armes de son
mari {Voy. Wignacourt ).
AuLTYiLLARs, eo Daupbioé , porte : Nube
Autriche : Anne d'Autriche, reine de
France, portait : Intaminatis fulget honoribus;
tantôt : Geminet sol parvus honores ; tantôt :
Candore notabilis ipso ; enfin : Cala hœret^
terris lucet.
AuYERQUERQUE, Earl de Granlhan, en Ir-
lande, porte : Je me souviendrai.
AvENE , on Dauphiné , porte : Tenui
meditcUur Avena{2),
Atmon (Franquières), maison nobleduDau-
phiné; sa devise : Fidélité vaut franchise (3).
Baglion en Dauphiné, porte : Omne solum
forti patria est (%].
(1) Jean d'Avena fut anobli par lettres du dau-
phin Louis, qui fui le roi Louis XI, données à Gre-
noble le 6 décembre 1447, et vérifiées au parlement
le 4 février 1448.
Les armes sont : d'azur à six losanges d*or, po-
sées 3, 2 et 1, au chef de gueules, chargé de trois
molettes d'or.
(2) Jean, seigneur d'Aulivillars, fil hommage de
cette terre au dauphin Humbert 11, en 1354, et dés
Tannée 1318, le dauphin Je^in en avait détaché la
juridiclion de celle du mandement d'AlIcvard, et l'a-
vait donné à Pierre d'Aullvillars, qui mourut en
1565, lequel fut marié à Eustache de Beaufort, dame
de La Bastie. Les armes sont : d'argent, l'aigle
éployéc de sable, becquée, membrée et couronnée
{[énéraliié de Dauphiné, marié à N de laquelle
il eut Jacques d'Aymon, sieur de Franguières, con-
seiller au parlement de Grenoble, en 1671, marié à
Anne de Portes, de laquelle il eut : 1» Madeleme, re-
ligieuse à Montfleury ; â» Anne, aussi religieuse ; 3«
Gabriel, capitaine de cavalerie au régiment de Com-
missaire-Général ; 4« Louis d'Aymon, seigneur de
Franquières-le-MolIard,etc., conseiller au parlement
de Grenoble, décédé en 1779, marié le 18 mars 1727,
à Antoinette de Yidaud, fille de Gaspard, comte de
Labatie, procureur g<^néral audit parlement, et de
Catherine-Françoise de Simiane, décédée le 23
juillet 1734, laissant pour enfants : 1» Marianne, 2»
Marie-Catherine.
Louis d'Aymon fut marié en secondes noces à
N de Planelly, sœur de M. le marquis de la Va-
lette, seigneur de Thorigny, près de Sens, de laquelle
il eut Laurent d'Aymon de Franquicres, conseiller
au parlement de Dajiphiné. Les armes d'Aymon de
Franquières, sont : d'azur à une plante de millet à
deux épis d'or, renversés, l'un a dextre l'autre à
sénestre, feuillée de cinq feuilles, au chef cousu de
gueules, chargé de trois étoiles d'or.
(4) Jean de Baglion s'établit à Florence, et fut gé-
néral des armées de l'f glise, et c'est de lui qu est
sortie la branche des Baglions de Pérousc en Italie,
rapportée dans la Généaloaie de La Dufferie, et l'on
y^ voit quelle était alors leur noblesse, et quelle a
été sa puissance dans cette ville dont elle a eu la
souverameté durant plus d'un siècle.
Les armes sont : d'azur au lion d'or appuyé de sa
patte droite sur un bâton noueux de même, et en
chef trois fleurs de lis d'or par concession, brisé
d un lanibel à quatre pendants d'or. (Voy. VEtat po-
litique du Dauphiné.)
Baile en Dauphiné, porte : Qui an
Dieu, croit (1).
Bailb-la-Tocr, en Dauphiné» porta:
lus et ensis (2).
Bains- Banist, seigneur d^Aubigny^pc
Peregrinatio est militia. Les armes sont,
gent au chef de gueules, chargé de troi
quilles d*or.
Ba^sset porte : Assez monte qm «*o6
Les armes sont : d*azur à trois quintefa
(iargont, posées 2 et 1. Cette famille de!
gogne a pour premier auteur conna ,
seigneur tie Saint- Baissey dTseure
Snint-Thibaut, mort en ikk9.
Baissey , autre famille , portait : Vi
post vivas.
Balme (La), en Dauphiné , porte:
nilé (3).
Balme de Mares (La)» porte: Sa
pair {k}.
Baktendier, originaire de Savoie, i)
Durai cum sanguine virfus avorutn. ù
mes sont : de gueules au pal d^or, c
d'un lion de sable.
Bardoxenche, en Dauphiné, porte: 1
forti prœsidium virtus (5^.
(1) Le premier auteur connu de cette fan
Jean de Baile, seul président du parleroeni di
noble, en 4455, lequel fut père de la l>ieniM
Jeanne Baile , première abbesse du coofc
Sainte-Claire de Grenoble; il fut bisaieul é
Baile, mari de Catherine Baile, qui eut deux il
Les armes sont : d'or au croissant d'azur, ace
Çné de trois roses de gueules, que quelques-»
ecarlelées de gueules à une croix ancrée d*4
est de Fauret. ( Voy. ÏEtat politique du Daupk
(2) De celte famille , diflërente de la sai
était Antoine de Baile, lieutenant au baillti
Briançon, en i46i, qui avait pour aieal,
Baile, évéque d'Âpt, en 4256, etc. Les armes
de gueules à une tour d'argent, perrooée é^
marches de même, crénelée de six pièces, ■
née de sable , et ouverte d'argent ; cimiei
main de carnation tenant une épée d'argent i
d'or.
(5) De cette famille était Poncet de La i
qui fit son testament le 8 janvier 1413, eK
armes sont : de gueules à trois paU d*or, à la
bmchante sur le tout de sable.
K Quelques historiens croient cette fan!
are maison de la Baume : Barthélémy <
Balme, mari d'Antoinette Re^naud, fit son test
en 4554; et c'est de lui qu'est issu Louis de La I
marié à demoiselle Marie de Maillans, etc. ht
mes sont : d'or à la bande d'azur.
(5) Celte famille est si ancienne et si reoos
dable , que nous nous contenterons d'en nf
quelques monuments publics qui senriront k ii
laliser leur mémoire.
KPITAPHE.
D.0.11.
A réleroelle mémoire de Messire Jacqoes>Ho
Bareniin, CUevilier, Vicomte de ta Mahe de Ha
Ch&teUio des Belles-Rurves, Mtdèret et MoMC
Seigneur d'HirdlvilUers, Maîsoocelles,Hetoiiiesi
Malinaison, CbampmaDiH Bosse, la Prontiere, el
très lieux, Conseiller du Roi en tou tes GOM
Maître des Keqnètes honoraire, premier ei m
Président en son Gran(M>)nseil,qoinMMinitledei
Février 1689, &gé de soixante-trois ^os et trois i
De Dame Françoise Rybeyre, femme de Me
Charles-Honoré Barenlin, Chevalier, (Ji^itetota
Belles-Rurjes^ Madères et Monnoyes, Seigneur d*
divilliers, Mai^ouceiles UetowesDit, la llali
DEY
iD^EPIGRAPHiE.
KT
4U
RHBWiL, seizième vicomte d'Irlande,
: MqIo mori quam fœdari.
loif 9 en Dauphiné, porte -* Meriti fiducia
ert(l).
lOHAT porte :Ffr^tt à Vhonneur guide(%).
iQuiBB, en Provence, famille d'ancienne
isse, qui a produit des personnages dis-
es dans 1 Eglise, l'épée et la robe, et à
liée aux plus illustres maisons dlta-
orte : Dutce et décorum est pro patria
UIA9 , en Provence, porte : VaillatUs de
»(*)•
tUNGTON, trente-septième vicomte d'Ir-
, créé le 1" juillet 1720, porte : d'argent
I chevrons de gueules, et un lambel h
lendants d'azur ; cimier, un frère capu-
it cheveux et barbe noirs, d'argent, avec
Csedeméme; supports, deux griffons
dies étendues d'or, colletés d*un
, qai mourut le 25 Juillet 1694, âgée de
Ire Âcbilles Barenlin, Chenlier, Sei-
rCMirbiede Mous, Sceaui, Vaux, et aoires
» GooeelUer du Roi en sa Cour de Parlemeiiljet
rahiaibre dleelle, qui mourut le 17 Julo 1008^
• soIxaDte-boitans.
Priei Dieo pour eux.
5 épitaphe a été posée par mesiire Charlee-
\ Barenlin, conseiller dii roi en ses conseils,
é» requêtes ordinaire de son liôlel, inten-
s Flandres , Gis aîné de messire Jacques-Ho-
aientin, mari de dame Françoise Rybeyre, et
de messire AcbiUes Bareniin:
D. 0. M.
mémoire de Messire Achillea Bareniin, Cbe? a*
B^neur de Mous, Conseiller au Parlement et
dTCoambret lequel, après avoir rempli pendant
ate-fix ans les devoirs d*un parfait Magistrat,
l mm Ame à Dieu le 17 Juin 1698.
» Marie Qualre-Hommes son épouse, Acbilles
wHn, Cbarles Bareniin^ Mestre-decamp d'un
iMot de Cafalerie, et Nicolas Barentin.
3ftade Baron, sieur de Vallonse, a été un des
lillants boromes de cette province; il fut en
\ estime dans la Suède et dans la Moscovie,
les plus braves, ce qui lui mérita des lettres
liesse au mois de janvier 1592, en {reconnais-
le ses ffrands services, et même dans le com-
Pontcnarra; elles furent vérifiées au parle-
le Grenoble en 1609, etc. Les armes sont :
on ours contourné naissant de sable, tenant
patte dextre une épée baute d*argent, sur-
de deux roses de gueules et soutenu d^uoe
f axar. (Voy. VEiai polUioue de Dauphiné.)
llelte maison, originaire au Forex, a pour pre-
lulear connu , Jacques Baronat , seigneur de
ieo et de Cbalamoiit en Bresse, lequel fut
e Claude Baronat, qui fut pourvu de la charge
itaine de Sainte-Colombe de Vienne, en 1543;
ide Baronat, seigneur de Polémieu et de Poll-
Hi ftls, fut Tun des cent gentilshommes de la
•re du roi, et fut honoré du collier de Tordre
Bl>Michel en 1558, à cause de son grand mê-
le Les armes sont : d'or à trois guidons posés
l d^axur, au chef de gueules, cliargées d'un
i d'argent. ( Voy. VEtat politique de la
\£A armes sont : écartelées au 1 et 4, de sable,
qninte- feuilles d'argent; au 2 et 5, de sable
nf passant d'argent.
Le» armes sont : d'azur au bras mouvant dn
extre de l'écu, tenant une branche de laurier
l'argent, surmonté en chef de trois étoiles
rargent.
lambel ; devise* : Honesta quam êplendida»
Barrington, trente-troisième vicomte d'Ir-
lande, porte : Honesta quam splendida.
Barseou, en Bretagne , portait : Amserif
c'est-à-dire, temporiser (1).
Barthblibr, aucomtat Venaissin, porte:
Cœli enarranU gloriam»Dei (2).
Basbiiot«t, en Dauphiné, originaire de
Beauce, porte : Prudens simpUcUas (3).
Bassbbat, marquis de Pourdiac, portait :
Il m'eet fidèle.
Bataillb db Roson, en Bourgogne, porte :
Ex betlo pax (&)•
Baomb-Pldvinbl (La), en Dauphiné, porte :
Vhonnewr guide mes pas (5).
Baumb-Suse (La), en Dauphiné, porte:
Dulce et décorum est (6).
Bausset , originaire de Provence, porte:
Sola salus servir e Deo (7).
Bâtard (Le chevalier), portait : Equitis dai
symbola régi; ou : Magnanimo candore nitet ;
ouFtrei agminisunusnabet; ou : Pestes per-
eundo laeessit.
B6arn. Yoy. Caudale.
Bbaufort, en Dauphiné , porte : In bello
fortis (8).
Bbaumanoir 9 en Bretagne» oorte : J'aime
qui m*aime (9).
(1) Les armes sont : fascé d'or et d*axur, de six
pièces.
(2) Les armes sont : d'azur à trois étoiles d'or,
au cnef cousu de gueules, chargé d'une colombe d'ar-
gent, portant au bec iin épi d'or; supports, deux
sauvages; cimier, un sauvage de même armé de
massues.
(3) Cette famille, originaire de Beauce, a pour
premier auteur connu Macé de Bassement , prési-
dent en la chambre des comptes de Dauphiné. Les
armes sont : d'azur à deux serpents adossés et pas-
sés en triple sautoir d'or, mis en pal, au chef cousu
de gueules, chargé d'une colombe d'argent marbrée
d'or.
(4) De cette famille, était Guillaume Bataille, sei-
{^neur du Tillot; qui fut pourvu par le roi Louis XI,
e 25 mai 4478, d'un onice de conseiller au parle-
ment de Bourgogne. Les annes sont : d'argent à
trois flammes de gueules mouvantes , de la pointe
de l'écu.
(5) Les iarmes sont : d*or à la bande vivrée d'azur»
chargée d'une moucheture d'hermine de salde, et
surmontée d'une encolure de cheval.
(6) Cette maison, l'une des plus anciennes et des
plus illustres de Dauphiné, a pour premier auteur
connu Louis de la Baume, chevalier, nommé dans,
les comptes de Jean le Flament, trésorier des guer-
res, en 1380, qui eût pour fils Louis de La Beaume»
seigneur de Balmettes, marié à Antoinette de Salus-
ses, vpuve de Henri de Sassenage , gouverneur de
Dauphiné, qui mourut en 1424, à la bataille de Yer-
neuil : cette grande alliance prouve assez la gran-
deur de la noblesse de cette maison, sans vouloir
nous étendre davantage. Les armes sont : d'or à
trois chevrons de sable, au chef d'azur, chargé d'un
lion naissant d'areent, couronné d'or et lampassé de
gueules. (Voy. VElat politique de Dauphiné.)
(7) Les armes sont : d'azur à ime montagne à
trois pointes d'argent, surmontée d'un chevron d'or,
et de deux étoiles à six rais en chef; supports, deux
génies ailés; cimier, une aigle naissante.
(8) Les armes sont : d'azur à la bande d'or, co^
toyée de trois molettes de mifhne en chef, et d'une
tour d'argent maçonnée de sable en pointe.
(9) Les armes sont : d'azur à onze billeUes d*ar-
i
415
DEY
DICTIONNAIRE
DET
Bbaumont, porte : Impavidum ferlent rui-
nœ (4).
Bbcdelièvre , au Bretagne , porte : Hoc
teymine tutus (2).
Begtoz, en Dauphiné, porte : Plaisir et
loi (3).
Behague ou Behagle, en Flandre» porte:
Bon guet chasse mat aventure (k).
Bellegombe. Voy. Put.
^ELLEFONDs (Le marquis de), «portait : Una
sen mas (5). Un autre marquis de BelJefonds,
portait : Fuoco senza famé.
Benêt, fËarl de Jankerville), en Irlande,
porte : De bon valoir servir le roi,
Benoit XI, pape au xiv' siècle. Sa 'devise :
Illustra faciem tuam super servum tuum.
Benoit XII, au xiV siècle. La sentence :
BenediCf Domine , hœreditati tuœ.
Benoit XIII, au xyii* siècle, avait pour
devise : Quod non rapuiy exsolvo^ allusion à
Ja manière dont il avait été élu pape.
Benoit XIV avait pour devise : Da mihi
sedium tuarum assistricem sapientiam,
Béranger. Voy. Cassard.
Berard, en Dauphiné, porte : Suaviter et
fortiter (6).
gent, 4, 5 et 4. Cette maison est nne des plus ancien-
nes et illustres du pays du Maine, dont parle Augus-
tin Dupas. Elle a donné un maréchal de France et
deux de Bretagne , ainsi qu*on peut le voir dans les
grands officiers de la couronne.
(1) Les armes sont : de gueules à la fasce d*arf[ent,
chargée de trois fleurs de lis d'azur. Cette maison^
Tune des plus anciennes du Dauphiné, où elle est
connue depuis le xi« siècle, a été admise dans plu-
sieurs chapitres nobles; elle a donné de grands
personnages, tant à TËglise qu'à FEtat, etc.
(2) Les armes sont : deux croix tréflées, au pied
fiche d'argent, accompagnées d'une coquille oreillée,
de môme en pointe.
(3) Cette famille, a pour premier auteur connu
Jean] de Bectoz, qui eut pour fils Jean de Becloz,
vivant en 1421, et fut l'un des treize qui firent Ten-
treprise de l'an 4400, sous le commandement de
Jean Le Maingre-Boucicaut» maréchal de France,
ainsi qu'il est rapporté dans La Golombière. Les ar-
mes sont : d'azur au chef d'argent, chargé de trois
tètes d'aigle, arrachées de sable, languées d'or.
( y ou, y Etat politique de Dauphiné.)
(4) Les armes sont : parti coupé, au i parti d'or, à
trois épis de blé sur la terrasse de trois tiges cha-
cune de sinople ; au 2 parti, au 1 coupé, de sinople à
trois têtes d'aigle arrachées d'argent ; au 2 coupé ^
d'azur à la fleur de lis d'or, au chef d*argenl,
chargé d'une rose de gueules; supports, deux aigles
éployées.
(5) Les armes sont : d'azur au chevron d'or
nco4)mpagné de trois losanges d'argent, 2 et 4. La
maison de Gigault est une des plus anciennes de
Normandie, et Tune des plus distinguées de la pro-
vince par les grands hommes qu'elle a donnés ; elle
a pris le nom de Bellefonds, en conservant toutefois
celui de Gigault par le mariage d'Ilélion Gigault,
ccnyer, qui épousa Jeanne Grassignon, fille de Jean
seigneur de Bellefonds en Berry, et de Jacquelte de
Boue.
iO) Berard de Berard , du lieu de la Salle, dans
iriançonnais,vivait en 4252, et c'est alors que les
montagnes de Crislovol, d'Olle et de Longet, dans la
paroisse de Névache, lui furent données par le dau-
Bliin Guignes XL 11 fut troisième aïeul de Claude
erard, comprîs entre les nobles de la paroisse de la
Salie, dans la révision des feux, en 4445; de lui et
de Pcronne, sa fcnnne, est descendu François Bc-
Berbisbt porte : Et factum est itm.
Berklet, Earl de Berklej, en Ir
porte : Dieu avec nous,
Bernard porte : Et bello et pace (I)
Bernier, en Provence, porte : Mi
terror, tutatur amicos (2).
Bernière, en Dauphiné, porte : Ah^ fu
Berruter, originaire de Touraine, ]
Meliora sequuntur (4).
Bert, en Dauphiné, porte : Securo
cura semota metuque {S),
Bertie, Earl d'Abingdoo, en Irl
porte : Virtus arxete fortior,
BÉTBisT, marquis de Mézières, ma
de camp en 1781, en Picardie, origioa
Flandre, porte : d'azur, fretté dx>r i
pièces ; devise : Et virtus et sanguiê
ports, deux lions casqués, surmonti
deux pélicans qui se percent le sein.
BÉTHURE. Le chevalier de Béthune p(
Disulere mihi fugeo.
Beuvron ; le marquis de Beuvron pc
No mudoj si no muaan.
BiANDos DE Casteja, eu BéarUt port
bello leonesy in pace colombœ (6).
Bigot, en Berry, Bretagne, à Pari
Hollande, Orléanais, Vendomois, Tou
porte pour cri de guerre : Tout d
Dieu (7).
rard, avocat au parlement de Grenoble, qui
habilité dans sa noblesse par lettres de Tan \
46G8, vérifiées et enlérinces nar arrêté du par
de Grenoble, le 28 octobre 4670. Les armes
parti au 4 d'azur au lion d^or, au 2 de sable à
tère d'argent.
(4) Les armes sont : d'argent au chevron d
accompagné de trois trèfles de sinople, 2 et i
ancienne famille de Normandie est une des^
marquables de la province, tant par son ancic
ses alliances, que par treize chevaliers de
qu'elles a donnés, etc.
(2) Les armes sont : d'azur à trois pals d*
à Vécusson encomblé de gueules, supporU
lions; cimier, un lion de même.
(5) Richard de Bernière , de ^parochia
Canueii, épousa, en 4490, Marie Lardaret de
Antoine de Viennois, et François de Bemièi
petil-flls, épousa Françoise Ghapona^, etc.
Les armes sont : de gueules au lion d'argei
puyant sa patte dextre sur un bâton noueux d'
(4) Les armes sont : d'azur à trois pots oi
pes d'or, couvertes ; supports , deux léopard
niier, un sauvage naissant. (Voy. VEiat dt i
ble$$ey de 4782.)
(5) M. Bert, avocat aubaillage de Vienne, n
par son esprit et par son savoir, d'être Ton de
très des requêtes de l'hôlel de la reine Marn
el c'est lui qui prit cette devise des vers de L
pour exprimer son caractère.
André Bert, sieur du Chaffat, el Jacques
frères, furent anoblis par leUres du mois d(
4655, vérifiées le 9 juin suivant, et confirroéi
arrêt du conseil, le 10 septembre 4668. Les
sont : écarielé, au 4 et 4 d'azur à une bande
au 2 et 3, d'or à une bande d'azur chargée de
glands d'or feuilles, tiges, et couverts de ménn
(6) Les armes sont : écarielées, au 4 et 4 il
lion de gueules ; au 2 et 3 d'argent, à trois mei
de sable, posées 2 et 4 ; supports , deux lion
mier, un lion de même.
(7) Les armes sont: de sable à trois tel
léopard d'or, langues de gueules, posés 2
( Voyei VEiat de la Noblesse, de 4782.)
mv
D*EP1GRAPH1E.
DEY
m
. Vûy. Phblippb.
: de gueules à 'deux jumelles d*ar-
1 chef échiqueté d'argent et d'azur.
'9 en Touraine, porte : Jlle vicit (1).
RE, en Bourbonnais, porte: Tarn for-
hfiobilis (2).
r (Armand de), maréchal de France,
iodiSëremment : Non differt bella
, ou : Capit post otia prœaam, ou :
0 majora parat^ ou : Cunclando resti-
u Les armes sont : un écu en ban-
ficartelé d'or et de gueules. Voyez
T.
:, en Dauphiné, porte : Sine ma-
»
Blanc de Chaptueil, seigneur de La
a Mas, et de Mauleune, fut employé
landes négociations par le cardinal
elieu; il portait pour devise : Tout
point. La branche de Blanc établie
lO portait : En tout, candeur. Armes
M taillées d'argent et d'azur.
rr porte : Tandem flavescent.
rsT de Courbouzon, en Bourgogne,
Prœmium virtutis^ konor [k).
»ZEL MoNT-GoNTiER, eu Dauphiué,
hAoiqu^il en avienne (5).
liRE, portait : Tout en paix.
M, en Dauphiné, originaire d'Aile-
porte: />eo, régi, pêtriœpietas et fi-
armes sont : de gueules au chefd^or, cnargé
ecroisellés au pied fiché d'azur ; supporls,
es ; cimier, une feinine en buste, velue à
, au milieu d'un bois de daim qu'elle lient
lains.
. armes sont : d'azur à une rase d'or, fcuil-
opie, posée au milieu de Técu, accompa-
•oinie d*une croix ancrée d'argent, au chef
, chargé d'un lion d'azur, armé ei lani-
gueules ; supporls, deux lions ; cimier, un
téme.
laume, Geoffroy et Antoine Blanc, corn-
en la présence du Soudan de Babylone, de
talent prisonniers, cinquante de ses plus
bommes et les tuèrent, et méritèrent leur
r leur valeur , ce qui est dû à la vertu hé-
I Antoine Blanc, lils de Guillaume Blanc,
U15.
armes sont: écartelé au i de Sachet, au 2
ly, au 3 de Courbouzon, au 4 de Cban-
r le tout de Bocquet, qui est d'or au sau-
r, chargé d'une coquille d'or mise en cœur;
deux bons d'or léopardcs ; cimier, une tète
i même.
D trouve que Pierre de Bocsozel fut pré-
ne donation faiie en 1142, de l'église de
Thôpital de la ville de Vienne, par rarcbc-
ienne de Bar; Aimar de Bocsozel était
de l'église cathédrale de cette môme ville,
Airoon de Bocsozel et Aimon, son lils, vi-
1200 ; Aimar de Bocsozel éiait en grande
Lion en 1289, et Guichard de Bocsozel
[>èTe. Cette maison est, au sentiment de
istoriens de Dauphiné, une des plus no-
8 plus anciennes de la province, où une
mches a possédé le marquisat de Maubec
18 de trois cents ans, etc. Les armes sont
II chef déchiqueté d'argent et d'azur de
s. {Voyez VEtal politique de Dauphiné.)
iremier auteur connu en cette province est
Boflin, qui fonda pour les Frères Mineurs
S couvent du Mont-du-Calvaire qu'ils pos-
BoiLEAU DE Gastelnau portc : De tout
mon cœur (1).
B01S6ELIN, en Bretagne, porte : In virtute
eris (2).
BoisGUEZENGE, en Bretagne, portait : Tout
de tout.
B0188AT, en Dauphiné, porte : Ni regret
du passé, ni pour de l'avenir (3).
Boisseaux. Voy. Danès.
BonifaceVIII, pape au xiu' siècle. Sa de-
vise : Domine Deus, in adjutorium meum tf^
tende.
BoNiFACE IX, pape au xiv' siècle. Sa de-
vise : Ad te levavi animam.
Bonne, en Dauphiné. Devise : Nihil nisi a
Domino (k).
BoNT DE Lavergle, en Limousin, porte :
Bisantiis nummis pauperibus adesl. Les ar-
mes sont : de gueules à trois besants d'ar-
gent, posés 2 et 1.
BooTH, Ëarl de Warrington, en Irlande,
porte : Quod ero, spero,
BoREL, en Dauphiné, porte :/u«9ue5 où (5) ?
BossuETy vicomte majeur de Dijon, por-
sédaient dans Romans, etc. Les armes sont : d*or à
un bœuf passant de gueules, au chef d'azur, chargé
de trois croix de Calvaire d'or.
(1) Les armes sont: d'azur au château d^argent,
maçonné de sable, au croissant de même en
pointe ; cimier, un pélican d'or donnant son sang à
ses petits.
(zj Les armes sont : écartelées au i et 4, de gueu-
les a une molette d'éperon d'argent; au 2 et 5
d*aznr plein.
(3) Aimon fait mention du château de Boissat,
dans le Gâtlnais, et dit qu'il fut un de ceux que
Charles le Chauve acheta du vicomte de Fouques.
Pierre de Boissat, lieutenant^ général civil et cri-
minel au bailliage de Vienne, fût père de Pierre de
Boissat, son successeur en cette charge, et lequel
épousa, en 1595, Marie Artbaud. Cette famille a pro-
duit des personnages célèbres dans les armées
et dans les lettres, et a pris alliance avec les plus
illustres maisons de Dauphiné. Les armes sont : de
gueules à la cotice d'argent, accompagnée de 6 be-
sanis d*or posés en orle, trois et trois.
(4) Cette famille a été considérée depuis plus de
cinq cents ans entre les plus nobles liu duché de
Champ^aur, d'où elle est originaire, et la noblesse
la moins suspecte et la plus pure est celle des abori-
gènes, comme parlent les Latins. Le premier au-
teur connu, dont on prouve.une iilialion, est Boson
de Bonne, qui vivait en 1^50, et l'on peut dire que
cette famille est sans contredit la plus illustre eu
grands hommes et par ses alliances de la province,
comme on peut le voir dans la généalogie dressée
par Guy AUard, imprimée à Grenoble en 1672. Les
armes sont: de gueules au lion d'or, au chef cousu
d'azur, chargé de trois roses de gueules ; supports,
deu*x sauvages au nalurel, feuilles de sinople; ci-
mier, deux tètes et cols de cygne affrontés, becqués
de gueules, tenant ensemble dans leur jjec un an-
neau d'or enrichi de diamants. Le connétable de
Lesdiguières portait : Habet pro vallibus Alpes^ ou :
Cenlis formido subaudœ, ou : Sic crevit ab ovo, ou :
Penne nidà majores, (Voyez Créqui.)
(5) Guillaume Borel vivait en 1238, et Jean de
Borel est entre les nobles liu bourg de la Mure, dans
la révision des feux de l'an 1458 ; le surnom de Pen-
sonatis lui est donné dans cette procédure. Les ar-
mes sont : d'argent à la croix plate de gueules, can-
tonnée de quatre têtes de bœuf Ue sable, musclées
d'azur.
419
DEV
DICTIONNAIRE
BET
tait : Rébus inest velut orbis. Les arQics sont :
d'azur à trois roues d'or.
BOTOT. Voy, LORAS.
BoucHERAT porte : Quœ nocent docent, ou :
Nocte diuque vigiL
BouESSEAu porte : Selon le temps.
BouFFiER, en Dauphiné, porte : Dextra H-
iium sustinet (1).
BOUHAILLE. VOZ. PrXJNIER.
Bouillon (le duc de) portait : JlfiAc jus
çoncurrere solû
Bourbon. Tout vient de Dieu.
Bourg (de) en Languedoc : Une /ot, une
loif un roi.
Bourg (du) de Ternay, en Dauphiné, porte :
Yirtute duce.
Bourg du Maine ^du|, même devise.
Bourgogne, famille de Bretagne, portait :
Tout par amour^ et rien par force.
Bourguignon. Lamure, enProvence, porte :
Contra hostem surrectus.
BouRKE (de ou du), en Bretagne, porte :
A cruce salus.
Bourrelier de Maulpas, porte : Loyal et
Bourrelier, en Franche-Comté , porte :
Loyal et gai (3).
Bouteiller, de Senlis, porte : Franc et
liai iS).
Bouthiller de Rangé, porte : Marte etiam
invita (5).
Bouton. Maison très-ancienne de Bour-
gogne, et de laquelle était le comte de Cha-
milly, qui portait : Le souvenir iue Bouton*
BouYBNs, porte : Plus n'est possible^ pour
dire qu'ayant toute la force et de la vertu
chrétienne, représentée par la croix de ses
armes, et l'humaine, désignée par le sauvage,
le lion et le taureau, c'est tout avoir (6).
Bouvier des Portes, en Dauphiné, porte :
Caveto (7).
(i) Gaspard BoufBer, pélèbre avocat du parle-
ment de Grenoble, fut pourvu de la charge d*a-
vocai général par lettres du 30 avril i6i9; il fut
anobli, quoiqu il eût gagné la noblesse par Texercice
de sa charge, par lettres du mois d^août 1644, véri-
fiées en la cour des aides de Yienne,
(2) Les armes sont : d'azur à la fiisce d'or , ac-
compagnée de trois trèfles d*argent, 2 et i ; sup-
ports, deux griffons d'or. (Voy. le Nobiliaire de Sa"
Uns.)
(5) Les armes sont : d*azur à la fasce d'or, ac-
compagnée de trois trèfles d'argent, 2 et i ; sup-
ports, deux griffons.
(4) Les armes sont : d'or à la croix de gueules,
chargée de cinq coupes du champ, au lieu d'un écar-
telé d'or et de gueules, que quitta le Grand iBou-
leiUer de France de cette maison.
(5) Les armes sont : d'azur à trois losanges d'or
posées en fasce.
(6) Les armes sont : de gueules à la croix den-
telée d'argent ; supports, un sauvage de carnation à
droite, et un lion d'or à gauche ; cimier, un tau-
reau. ( Voy. Palliot.)
(7) L'on trouve Odile Bouvier, marié en 1572 à
Marguerite Le Maistre, lequel fut pourvu d'un office
de maître ordinaire en la chambre des comptes de
Grenoble, le 10 juillet 1572, lequel fut reçu le 22 no-
vembre suivant.
Les armes sont : écliiqueié d'argent et de sable de
quatre traits, au chef pulé de nièuie.
BoTLE, Karl de Bartington, en Irlande,
porte : Honor virtutis prœmium,
Bréauté, originaire de Flandre, portail :
Pars est mihi magna triumphi^ ou : It ct-
meSf ou : Vinclis me retinet vtrtus^ ou : Fert-
ctor exibit, ou : Fit via t>t, ou : Mquorafiê'
caty ou : Nescit discrimina pectus impcmJm^
ou : Mens agit atra venena^ ou : ComprimU
ille tumentesy ou : Uni^ cuncta mîAt, ouzP^
tri cecidere ruina. Les armes sont : d*argiMl
aune quintefeuille de gueules.
Bremond, en Dauphiné, porte : Est Ma
anima mea, ex toto corde meo (1).
Bressieu, en Dauphiné, portait : Àtsé
avança^ chi fortuna passa; d autres*: Jfanié-
jit5 utor^ si non efflaverit aura.
Brissac. Le duc de Brissac portait : JSamh
bo si faveas.
Bruce, Karl d*Ailesbury, en Irland6|
porte : Fuimus. «
Brudnell, de Cardignan^ en Irlande, porte:
En grâce affie.
Kruslard de la Borde portait : Animiit^
laberenostris.
Bûcher, en Dauphiné , porte : Neque #
munera, nec preces (2).
BucKELET, seizième vicomte dlrlanctoy
porte : Nec temere^ nec timide.
Buisson, en Rouergue, porte : Sempervi*
rens (3).
Buisst, en Artois, porte : Attente miS,
Buissy (k).
BuRLÉ, en Dauphiné, porte : CruoreCMA
corusco (5).
» BfjssT , en Bugey, porte : Encore m m
tenez (6).
Butler, yingt-unième pair d*Irlaodei
porte : Comme je me trouve.
Butler, baron de Cahier, en Irlandei
porte : God be my guide.
Cadhilac, en Rouergue, porte : For&
sub forte tegetur. Les armes sont : d*ai^ol
au cnevron de sable, accompagné de trois ti-
ges de chardon de sinople, posées 2 etl;
supports, deux lévriers ; cimier, lévrier d*a^
gent.
(1) L'on trouve qu'Antoine de Bremond fit im
testament en 1519, et qu'il était marié à Gtoébit de
Bourgoin, de laquelle il eut Louis et Antoine, qui fcl
chevalier de l'ordre de Saint4ean de Jérasatai ;
Louis fut marié à Honorade de Pontèves, delamle
il eut François et Barthélémy, qui Ait cbevalierde
Saint- Jean-de-Jérusalem ; François fat marié à Amt
de Martin de Ghan.poléon, de laquelle il eut Eiy de
Bremond, marié à Isabeau de Chapat, etc. Les aciaee
sont : d'or au cœur de gueules.
(2) L'on trouve pour premier auteur Pierre Bi*
cher, seigneur de Saint-Guillaume et de Saim-Andiol,
qui fut pourvu de la charge de procureur géuénd dt
roi au parlement de Grenoble, le 15 avril 1555. Les
armes sont :xl'azur au soleil d'or, àlabordaredenêBe.
(3) Les armes sont d'or à un buisson de ainople,
et quelques-uns en portent trois.
(4) Les armes sont d'argent à la fasce de ffoeoles,
chargée de trois boucles d'or; supports, deox le-
vrettes d'argent, colletées et bouclées d'or; cimier,
un dogue ailé.
(5) Les armes sont : d'areent à la bande d*anr,
chargée de trois annelets d'or, et accotée de deux
croix tréflées, au pied fiché de gueules et reoversé.
(0) Les armes sont : d'argent écartelées d^aiur.
I
DEY
D*EPIGIIAPII1E.
ns?
422
UBVC porte : Antiqua fortis virtute.
les sont : écartele au 1 et 4^ de gueu-
M tètes de léopard d'or, posées 2 et
I et 3 de Beauinanoir, qui sont d'à-
K billettes d'argent, posées k^ 3, 2 et
II, pape au xu' siècle, portait :
wmtum est Dominus timentibus eum.
Il , en Anjou , originaire des Pays-
ie : Gloriajdecus^honor patri. Lesar-
it : de gueules à trois quintefeuilles
9 posées 2 et 1 ; cimier, un dexlro-
argent avec un sabre de gueules;
I, deux sauvages, l'un ayant la mas-
e, el l'autre posée.
aw, en Provence, porte : Deo favente.
lU portait : En^qui chereyhé ma com^
i^est-à-dire : qui se mêle de donneff
Stposer à recevoir.
DiàS DE Saint-Remt, porte : Non me-
d êerentis.
%m ( le marquis de ) , portait : Nec
ee omnis. Il V a tout lieu de croire
narquis de (Janaple est de la maison
a^ , ne connaissant point d'autre fa-
11 ait porté ce nom. Voy. Gréqut.
kLB (Je duc de ) portait : Meque asse-
tf.
ILE , en Provence , porte : Cœlum
mnOf terram autem dédit filiis ho-
m ou Gauler, maison originaire de
die , portait : Sicut erat m i>rtncî-
s armes sont : d'or à la banae d*a-
irgée de trois chandeliers d'or, posés
le (2).
., Kl
larl d'Essex en Irlande, porte :
fortitudine,
HLisTA, de Pérouse, portait cette de-
Dçaise : Léal désir,
H, en Bretagne, portait : Nihil virtute
If. Les armes sont : de gueules à une
oestre appaumée d'argent, ondée d'à-
rtelé d'argent à une fasce d'azur.
AT DE CoNDORCET, cu Dauphiué ,
laritas (3).
le mai&on lire son nom de la terre de Cahi-
Bretagne, qu'elle possédait dès le xn* sié-
ju'elle a possédée jusqu'au 5 octobre ii>49,
ne de Cabideuc la porta à son mari Fran-
ce d^Andigné. Elle a donné, de nos jours,
mirai de France, cordon rouge, el grand*
Tordre militaire de Saint-Louis, dans Em-
LOgoste de Gahideuc de Bois de Lamotte, etc.
. maison de Canler a été, sans contredit,
[rfoB nobles de Picardie, et Ton peut juger
stre et de son ancienneté, partout ce qu*ii
dil dans un livre intitulé : La noblesse de
|ftar Philippe d*£pinoy, vicomte de Thé-
lequel dit que la vicomte de Thérouanne a
s appartenu à la famille de Canler, Tune
illastres des Pays-Bas; comme on peut le
re dans Blanchard, dans son Catalogue des
§ du parlement de Paris, ainsi que dans les
tsde la chambre des comptes, par Mlle De-
. VEtat de la noblesse de 1782.)
rîer de Caritat épousa, en 1503, Marie de
lomps; mais avant Louis Fouquet de Cari-
A prieur de Toulouse, lors du siège de Rho-
• • . de Caritat, évéque d'Orange en 1447,
is actes de la maison de Condorcet, Ton
Carmau, en Bretagne, portait : Dieux avant.
Carpentin, originaire de Ponthieu, porte :
A tout.
Cassard, en Dauphiné, porte: Sans ve»
nin (1).
Caulaingourt, en Picardie, porte i Désir
n'a repos.
Gauler. Voy. Canler.
Cblestin II, pape, auxii' siècle, avait pour
devise : Fiat pax in virtute tua et abundantia
in turribus tuis.
CÉLESTiN III , pape au xii* siècle, avait
pour devise : Perfice gressus meos in semitis
suis.
CÉLE8TI1I IV, pape au xiir siècle : Miserere
met, Z^offitne, miserere met.
CHABERT,en Normandie, porte : Postes por*
tasaue refregit.
(!b ABERT, en Provence, porte : Postes portas*
que refregit.
Challudet, porte : Désir sans vanité.
Chalo, ou Chaillon, ou Chalon de Saint-
Mars, à Etampes, porte : d*arsent à la croix
potencée d*or, accompagnée de quatre croi-
settes de même, qui est de Jérusalem, écar-
tele de sinople, a Técu de gueules , chargé
d'une feuille de chêne d'argent à la bordure
d'or ; devise : Rex Philippus mihi dédit (2).
Chalopin porte : Moaica firma.
Chamanien porte : Un jour loras.
Champagne la Suzb porte : Sta ferme ^ Sta
ferme.
Changbl porte : Chancel ne chancelle mie.
Chandieu, en Beaujolais, originaire du
Dauphiné ^ porte : Eternité (3).
Chanot i»b Chissbt y porte : Vous m'avez^
vous m'avez.
Chanlegt porte : Virtus mihi\numen\et ensis.
Chapponat, en Dauphiné, porte : Gatlo ca*
nente spes redit.
trouve, selon L. C. D. B., la qualité de noble et puis-
sant, en 1520. Cette maison subsiste en deux bran-
ches. Tune dans la principauté d*Orange et Pautre
en Picardie.
(1) Guillaume de Cassard vivait en 1339, et Pierre
de Cassard, archevêque de Tours et cardinal, en
1237. Pierre de Cassard épousa Jeanne de Béranger,
en 1475, qui fut Bière de César de Cassard, marié
à Lucrèce de Poanat, qui fut père d*Alexandre de
Cassard, etc.
(2) Le roi Philippe I'% ayant fait vœu d^aller en
pèlerinage au Saint-Sépulcre, Eudes, dit le maire de
Chalo-Sainl-Mars, ou baint-Mard, s'offrit d'y aller
pour lui, armé de toutes pièces ; Toffre fut acceptée,
et le roi donna à Chalo un privilège d'exemption de
tous droits, péages et tributs, pour lui et Dour toute
sa race, de l'un el de l'autre sexe. Le uIsl unique
c^u'Eudes laissa à son départ, et les trois ûlles, mul-
tiplièrent prodigieusement sa race ; les filles qui en
descendaient étaient fort recherchées en mariage,
et même sans dot, parce qu'elles apportaient la no-
blesse et le privilège d'exemption pour leurs descen-
dants de l'un et de l'autre sexe; mais François !«',
Henri III et Henri IV ont restreint ces privilèges.
{Voy. Lemaire.J
(3) Cette maison, l'une des plus considérables et
des plus anciennes du Dauphiné, porte le nom de la
terre de Chandieu, qui autrefois n'était qu'un fief, à
trois lieues de Vienne. Nautelme de Chandieu vivait
tn 1080 ; il est mentionné dans des chartes de ce
temps-là, etc. Les armes sont : de gueules au lion
d'or, paré d*azur. (Voy. y Etat politique du Dauphiné.)
433
DEY
mCTlONNAlRE
DfiV
Cbarbonnel, en Languedoc, porte : In
corde decus et honor.
Charles V. Voy, D^guesclin.
Charmasel (le marquis de) portait : F^re
magiovaj ou : Nonjuvat ex facili.
Charrier, en Auver^jine, porte : Semper in
orbitn.
Chastelier, en Dauphiné , porte : Fermeté
ti loyauté (1).
Chastillon portait : Altin gloria migioisco.
Chat (le) , en Bretagne , porte : Mauvais
chat, mauvais rat.
Chateaugirox, en Bretagne , porte : Pen-
sez-y ce que vous voudrez.
Chatillon (Gaucher de) , connétable do
France, portait : Régis tutelœ futuri^ ou :
Vis adjuvat œqnum^ ou : Belgis contraria vir-
tus, ou : Venientia tela repellit^ ou : Terroris
terror.
Chauvaton Saint -Léger, originaire de
Berrj', porte : Deus, rex, honor.
Chevalier du Coudra y, à Paris, originaire
de Flandre, porte : Multo labor^.
Chevalier, en Dauphiné, porte : Je ne suis
point repréhensiqle.
Chevalier , en Lorraine , originaire de
Champagne, porte : d'azur à lafasced'or, ac-
compagnée en chef d*une molette, et en
pointe de dcui glands tiges et feuilles, le
tout d'or ; devise : ^1 virtute satus.
Chiflot porte : Flos semper virens virtus.
CtiissÉ, en Dauphiné, porte: Toujours (2).
Christoflb, en Dauphiné, porte : Eminent
undique vires (S).
Clavesson, en Dauphiné, porte iStatfortis
in arduis ; et quelques-uns portent : Cœtorum
crux mihi clavis erit (4).
Clément 111 , antipape au xi' siècle autre-
meiH nommé Guibert, avait ces diverses de-
vises sur ses sceaux : Confirma hoc^ Deus^
quod operatus es in nobis ; Verbo Domini cœli
Jirmatisunt ou iDominusnoster Jésus Christus.
Clément 111, pape au xii' siècle , eut pour
(1) Jean de Chastelier élaii trésorier de France
en Savoie, Piémont, ei dans le marquisat de Sa-
luées, en 1556 ; il le fut encore en Poitou, Pieardie,
et au siège de la Rochelle, auprès du duc d'Anjou ;
ensuite en Dauphiné, auprès du duc de Mayenne. Il
fut conseiller au conseil prive du roi, au mois de
juin 4590. C'était un homme de çrand cœur et ca-
pable de diriger les affaires. 11 s'était si bien com-
Korté au siège et à la prise de Quèrasque, que pour
onorer sa vertu, le maréchal de Brissac, comnian-
daut en Piémont, le lit chevalier, en 1557, ce qui
fut confirmé par François 11, en I5G0, et par Henri 111,
en ia/o.
(2) François de Chissé est nommé enlre les nobles,
dans une révision des feux de Tan 145U ; et Pierre
de Chissé, son pelil-fils, Tui homme de grand mèriie;
il fut un des genlilshommes de la chand)re du roi,
et chevalier de son ordre, en 15G8, lieutenant de la
compagnie des gendarmes du comie de Lude, el gou-
verneur de Koiiians.
(3) Pierre Chrislofle , sieur de Piémenu , fut
nobli par leUres du mois de janvier 1G09, cxinfir-
niées en 1GI2, el vériaées par Nicolas Fouquet, in-
tendant de Dauphiné, en lOii.
(4) Artaud de Clavesson vivait en 1543 et en 1570:
iil fut un des grands de la province qui approuvèrent
|e traité dii llumbert II avec le roi Philippe de Ya-
ui», en 1345, par leurs souscriptions.
devise : Doce me y Domine facere volm
fuamj et ce vers léonin :
Corrige, parce, feri, Petre, ponde.
Clément IV, pape au xiii* siècle. Sa d<
Fac mecum. Domine, signum in bonm
Clément V, au xiv* siècle. Sa devise:
dicat nos, Deus, Deus noster , benediet
Deus.
Clément Vï, y>ape au XIV' siècle, eui
devises : In te Domine, speravi, non et
dar in œternum, et : In honor em quinqh
nerum.
Clément Vil, pape au xvi* siècle,
pour devises :/)omme refugiumfaciusei
a generatione et progenie ; ou biea : Âfl
ratione in generationem.
Clément VUl, pape au xvi' siècle. !
vise : Protector noster aspice, Deus.
Clément IX, pape au xvii* siècle, f
vise : Dominus possessio mea , ou : /jm
minus possessio ejus.
Clément X, pape au xvu* siècle, eul
devise : Jesu tiqi sit gloria.
Clément XI, pape au xvii* siècle, avai
devise : De vultu tuo judicium meum pr
Clément XH eut pour devise : Tu ci
mine, qui restitues hœreditatem meam m
Clément XÙl reprit la devise de Cli
XI : De vultu tuo judicium meum prodm
Clerc de la Devéze (le marquis de)
fneur de Beaufort, en Languedoc, p
irtute clara.
Clèhe, on Normandie. Le comte de
portait : Féliciter audax.
Clisson (Olivier Je), connétable deFi
portait : Nescit vis ista teneri, ou : Per v
ra crescit, ou : Domat indomitos , ou ;î
adfœdera cogit.
doALiN (le marquis de) portait : In vm
mai.
CoAQciN. Le marquis de Coaquin po]
Que mon supplice est doux.
CoETANLEM , eu Bretagne , porto : Gen
vit sicut lilium.
CoETANScouRT, otk Bretagne, perle : E
Ion vat, c'est-à-dire, de grand cœur.
CoETiVY, en Bretagne, porte : Prêt tf^
rait temps. Les armes sont : d azur au
d'argent.
CoETMENECH, en Bretagne, porte : Soi
CoETMEUR, en Bretagne, porte zAuir
ray.
CoETQL'ELFEN, en Bretaguo , porte : B
peoch, c'est-à-dire, vivre en paix.
CoETTADAVEL, cu Bretagne, porte : A
CoLLiGNY , en Bourgogne , |)orte iJ
éprouve tous.
Colomb , en Dauphiné , porte : En /ï
finira la vita (1).
CoMBALLD, portait : Je ne le quitte à ma
• tre (2).
(1) Jean Colomb, qui vivait en ii07, eutd*i
neUe de Mencie, dite de Pichoo, Uemoiid Go
qui a coniiiiuc 1:) postérité.
(i) Cette maison, issue de celle de Bovril
quille, selon la coutume du temps, le nom
arnies de la maison royak^ pour prendre cri
Combauld- Larrebourg.
DET
D*EPIGRAPU1E.
DEY
426
■M» en Dauphiné , porte : Sub pennU
1160 (i).
ni6, en Orléanais, porte: Lucet el fui-
(le prince de) portait : Crescil ut as-
I portait : Qui est sot à son dam,
I, en Espagne, Allemagne et France,
iomiium virtute vitium.
Baissac (Charles de) , maréchal de
lorlait indiiTéremment: Hostesdomat
•et t ou . Nec jussus capta relaxât^
iguam grandia prœstat.
96, en Dauphiné , [)orte : Prospi*
portait:
Roi je ne suis^
prince ne daigne^
jr suis le sire de Coucy (2).
'«), en Dauphiné, porte : Discitejus-
mili (3).
ELLES DE PoLLAiis, porte iJPourjaymit^.
OL, de Baillancourt, aux Pays-Bas,
yimina et astra.
III porte : Fortis et fidelis,
\ originaire de Bourbonnais, porte :
ercituum.
zsL , en Bretagne , porte : Fidelis
Régis generosus et ardens çonfestim
ftusmque utrique repono.
, en Artois, porte : Non sum timen-
QUBRAULT portait : Tu dispone,
à Paris, porte : Agere et pccti fortia.
T. Bi*audouin, sire de Créquy, prit
rise : Nul ne s'y frotte^ et cela à cause
Itait grandement distingué contre
ur Henri le Boiteux , au siège de
tnnes, contre Beaudoin Belle-Barbe,
le Flandres : et c'est alors que . le
Créquy fut fait premier baron d*Àr-
neeloi de Commifrs fut coscigneur de la
Uevard, et liumine de grand mérite; il vi-
ISÎ>i; de lui sont descendus Jacques de
i, seigneur de la Roclie, fils de François
niers et de Françoise-Einée de Sainl-
c
jey, en Artois, porte : fascc de vair el de
le six pièces; supports, deux lions d'or;
0 lion naissant de même, en niéinoire de
nerrand, surnomme le Grand, premier du
neur de Coucy, qui combattit un lion corps
|ii*il vainquit et fit mourir, ce qui lui ac-
si grande gloire, et dont la mémoire se
a jusqu*à la lin des siècles, par la fondation
e Tabbaye des Prémontrés,. au lieu même
fui combattu.
rand, seigneur de Coucy et d'Oisy, premier
France, fil un échange, au mois de de-
tte, avec Simon, Damigny et Robert de
(f, frères, éctijrers, seigneurs du Bos-d'Alas
il le Bos de Péelu, et il obligea sa postérité
r ceax de la maison de Waroquier, comme
1 maison de Waroqtiier sYtaienl aussi obli-
lenir ceu^t de la maison de Coucy. (Voj^.
U de Vordre de Saint- Michel de la maison
', qui sont du 7 juillet 1665.)
rawi de la Cour mourut vers Tan 1498;
iift, épousa Louise de Morvilliers,qui mou-
DiCTiONPf. d'Epigraphic. I.
Croisillbs, en Artois » porte tA fide aa-
lus(i).
Croix (La), |iorte pour cri de guerre et
devise : indomitum aomuere cruees; et quel-
ques-uns portent : Victricia signa secutus (2).
Crozat , è Valence, en Dauphiné, porte:
Crux cœlorum^ crux mihi clavis erit (3).
Damville (Le duc de) portait : Mas arde et
caracon {h).
Darbon, en Dauphiné, porte : Cotirajjfe el
peur (5) .
David de Beauregaad porte : Mémento, Do*
mine, David.
Deageant, en Dauuhiné, porte : Sine tna-
cula.
Débordes, ou de Bordes, en Bugey, on-
!;inaire de Provence, porte : Gratus nonore
abor.
Desbarres de Rlfet porte : Ad superos
tandem stemmata penna venit.
Desimibu, en Dau^ihiné, porte : // n'est nul
qui désire mieux.
Dbslandes portait : Deigratia^ sum idguod
sum.
Desmoutibrs de Mérin ville iK>rle : Quod
opto est immortale.
Dhiéville, seigneur dudit lieu, en Nor-
mandie, porte : Fortis et prudens,
D'HoziER, à Paris, originaire de Provence»
porte : Et habet sua sidéra tellus (6).
(1) Les armes sont : de gueules à dix losanges dV,
posées 3, 5, 5 et 1 ; cimier, une espèce de bonnet
papal, selon Tusagc des Pays-Ons, surmonte de deux
vols bannerels aux armes de Técu ; supports, deux
licornes d^argent. {yoy. VElnl de la noblesse, 178^.)
(S) Cette famille a donné deux cvéques à Téglise
de Grenoble, et (rexcellenls oflkiers au parlement;
elle a été divisée en deux branches : savoir, celle
de La Croix de Chevriers, et celle <le La Croix de
Pisanson ; Humbert de Cbevriers fut fait chance-
lier de Savoie, par lettres du 17 janvier 1460. Les
armes sont : d^azur à ime tôle et col de cheval d'or,
au chef consu de gueules, charge de trois croisettes
d'argent; cimier et supports, trois chevaux d'or,
Î^ortatil chacun un guidon des mêmes arnes. (Yoy.
Etat politique du Dauphiné.)
(5) Les armes sont : de gueules à la croix ancrée
d'or, terminée de quatre croissants de même,
adossés à la cioix; supports, deex lions d'or; ci-
mier, un lion de même. L'on croit pouvoir dire que
cette maison est plus ancienne que ne l'a dit l'au-
teur du Dictionnaire de la Noblesse, dans son lom.
IV, pag. 58; par un acte passé devant Jean Fabre,
notaire à Milnau,.en Rouergue, le 26 mai 1674, se
trouve noble Etienne de Crozat, sieur de La Croix,
et Jacques de Crozat. sieur de Pruniers, etc.
(4) Henri premier de Montmorency, né le 15 juin
i554, porta d'abord le nom de Dainvillc, et fut
connu depuis 1566, sous celui de maréchal de Dam-
ville; il succéda à son frère aine, devint duc de
Montmorency, et prit le nom de maréchal de Mont-
morency.
(5) Telmon Darbon vivait en 1444 ; il était marié
à Alix de Bénélice de Cliêlus, de laquelle il eut
Antoine Darbon, qui fut marié à Manruerite de Pré-
contal, etc.
(6) Cette Aimille, devenue célèbre par le rare nié
rite des savants généalogistes, ilans cette place
qu'elle occupe depuis plus de cent cinquante ans,
n'est pas moins célèbre par les vaillants capitaines
qu'elle a donnés, non plus que par ses grandes al
liances;elie a donné un chevalier de l'ordre de
Saint-Michel, dans lé temps où cet ordre était re-
1^
427
DEY
DlCTiONNAIRE
DET
DiLLEAs (Le coMile de) porte : Poreo duri
purclie minalzi.
DiLLON porte : Dum spiro spero.
DiNA?i, enBretagne, porte : Hary avant.
DoRCi&RES, en Dauphiné, porte : Franc
comme l'or (1).
DoRNE, en Daui)hiné, porte : Factis facla
adornat (2).
DoRTANs, ou DoRTAN, en Bugey, porte :
Mieux f attends (3).
Douglas, ou Duglas, en Ecosse, porte :
Jamais arrière,
DuBOUGHET porte : Potius mori quam fa-
dari,
Dl'champ porte : Tout bien du champ,
DucHATELy en Bretagne, porte : Do vat è
tevy, c est-à-dire : Tu n'as qu'à venir (4^).
DucHATEL , en Bretagne , porte : Mar car
Doi, s'il plaît à Dieu.
DuGRos DE Gages, en Rouergue, porte :
Nihil timet armatus.
DuGUEscLiN ( Bertrand ) , connétable de
France, portait : Dat virtus guod forma ne-
gaty ou : Per me nunc splenaet Iberus, ou :
Penitus discordât ab Anglis , ou : Etiam mo-
riendo coruscat,
DcMAT DE SAnT-AuBiN porle : Cœlum non
ruinera,.
DuNois (Jean, comte do) portait : Nothum
probat insita virtus, ou : Visus nullis im--
pune, ou : Solum natale tuetur, ou : Anglo de
flore triumphat , ou : Nothi est spoliare ra-
pacem,
cherché par la meilleure noblesse, et surloiil par
ceux qui occupaieul les premières places de TElat,
elc; et de ceUe famille est aujounrhui chef le cé-
lèbre Denis Louis (Pliozier, conseiller du roi en ses
conseils, président eu sa cour des comptes, aides et
finances de Normandie, et commissaire de Sa Ma-
jesté, pour lui ceriifier la noblesse de ses écuyers et
de ses pages.
(1) Claude Dorcières, seigneur d*Orcières et de
Montrosier, fit son testament en 152i. Anlelme,
son fils, eut le titre de Brave^ à cause de son cou-
rage et de sa bravoure. Catherine Dorcière, fille de
celui-ci, a porté les biens de sa maison dans celle
de Rosset.
(2) François de Dorne fut pourvu d'un ofBce de
conseiller au parlement de Grenoble, par lettres du
^ novembre l<^53. Antoine de Dorne, son fils, fut
conseiller comme lui, en 4582, et président en
1595.
3) Les armes sont : de gueules à la fasce d'ar-
sent, accompagnée de trois anneleis de même, posés
S et i ; cimier, un ange vêtu de gueules et d'argent ;
supports, deux anges de même.
(4) C'est de celle maison qu'étaient issus les
Tanne^uy Duchalel, héros de leur siècle, fort re-
nommes dans les chroniques bretonnes par leur
valeur, et qui furent honorés de très-belles charges
sous les anciens ducs de Bretagne, ainsi que sous
les rois de France; et d'elle sont issus entré autres,
Guillaume Duchatel» panuelier du roi Charles-Quint,
qui lui rendit des services considérables en plusieurs
importantes occasions, surtout à la .défense de Saint-
Denis contre le siège des Anglais, ce qui lui mérita
rhonneur de sa s^ulture ^ Saint -Denis, parmi les
cendres de nos rois; et de celte maison sont encore
isbus deux saints et vertueux personnages, sous le
nom de saint Tanneguy et sainte Uaudc, qui jouis-
sent de la gloire des bienheureux*
DuPLAissT (le comte) portait : Ab
major.
DiiPLESSis (le chevalier) portait : J
Lomandi o amore.
DupLESSis poi tait : Amorarma mtntfl
DupLY, seigneur de Rebourguil, en R
gue, porte : Sustinet tempestates. Celte
son est la même que celle de Puy-Montl
si célèbre par le fameux grand roatli
Malte. Voy. Puy-Montrrun et Mommbji
Dlhas (le comte de) portait : De lui $g
mi ardore,
Edobeut porle : Suaviter sed foriiier>
EiGUEsiER, seigneur de la Javie» poi
Auxilium ex alto.
Elbène, en Bourgogne, portait : JE
fidèle.
Eme de Saint-Jullien , en Daup
porle : Vinco dulcedine robur^ et vire$i
dinevinco(\).
EsNE, en Flandre, portait : lm§
sumus.
EspiNOT, vicomte de Thérouanne ,
gneiir de la Chapelle, porte : Arumnm
spinœ.
Eugène III, pape du xii*" siècle, avail
devise : Fa mecum , Domine signm
bonum.
Eugène IV, pape au xV siècle. Sa de
Adjutor et protector meus es /u, Donm
derelinquas me, Deus meus.
Pages de Rochemur porte : Régi fk
tcm lilia coronant; contre-devise : fntaci
Falcoz, en Dauphlné, porte: Ai
venisti (3).
Faron viLLB Clément- Nicolas- LéoD*
]i|)pe, comte de Faronville, porte : J
contente (V)
Fassion , en Dauphiné , porte : Full{
florel.
Fauconnier porte : Qui est quod fuii
({) Oronce Eme, (ils de Guillaume Eme, vii
1^0, et rendit hommage de sa maison des Ci
auprès d'Embrun, more nobilium, en la cb
des comptes ; il était grand jurisconsulte, et fu
mage de Briançon, comme Bartliclemi Eme, soi
fils.
Les armes sont : d'azur h Tagneau palssânl
gent. au chef d'or, chargé de trois rencoal
bœufs de sable ; supports et cimier, des griffon
( Voy. VElat politique de Dauphiné. )
(i) Il y a une branche de cette famille étal
Dauphiné, qui remonte sa filiation à Didier d
ges, qui vivait environ Tan .1487; Guillaui
Pages épousa Marguerite Toillaud, en 1557,
quelle il eut Jean de Pages, marié à Praiiçol
las, de laquelle il a eu Guillaume de Pages, n
Anne de la Baume, de laquelle il a eu Alain i
ges.
(5j Jacques de Palcoz et André de Palcoi, «
vivaient en iHl et 1453. Aimarus Falcoz, rd
de Tordre de Saint-Antoine de Viennoift, el
mandeurde Saint-Gilles de Bar-le-Duc, qui i
l'histoire de cet onlre, était frère de Michel I
et oncle d*Ainiar Falcoz, qui eut deux fils de!
de Valins, sa femme, etc.
(4) Les armes sont : écartelées, au I et 4, d
lippe ;'au 2 el 5, de gueules à la croii dentelé
Î[ent ; supports, deux lévriers colleiés ; dnd
évrier de même. Voy. Phelippe.
MT
DEPlGRAPlilG.
DEV
450
f , on Bourgogne^ portait : Suiceptum
jLE Là Tourne (la), en Dauphiné»
Tendit ad gloriam (1).
CRAT (Foy. Phblippe), porte : Fema
leni.
m, en Dauphiné porte : Ferro cadit
têêiê.
js« en Dauphiné, originaire de Savil-
18 le marquisat de Saluées, porte :
rrpetua (2).
os Chevamat r)orte : En déboutant je
r.
Patiick d*0$sery, originaire dlr-
)orle : de sable au sautoir d*argent ,
cousu d*azur, cliargé de irois fleurs
or, posées on fasco, au lieu de trois
;; supports, deux lions de sable cou-
d*une couronne ducale, colletés aux
d*or; cimier, un dragon de sinople,
lé d*un l4on passant de sable; de-
friis »ub forte fmliscet.
m 9 en Daupniné , porte : Tout
m
Gaston de) portait : Duas hic prote"
w» ou : Medxolani me signa verentur^
I êmtit parte, cadendum est, ou : Le
tra morlem.
porte : Folium ejus nunquam defluet.
es sont : de gueules au liétre d*or,
lans un croissant d*argent ; supports,
irages.
|la), en Daupliiné, porte : Tirai son-
ne dans les deux (k).
s. Les rois de France portent : Lilia
orant neque nent. Cri de guerre :
f, Saint-Denis,
s porte : Recto tramite. Les armes
seé d*argent et d*azur, chargées de
*s de lis de gueules, ()Osées de 3, 2
DIS II, roi de France, poitait : Unus
cii orbis.
otdeTotbs porte : Sic Virtus super
4t.
c porte : Reealcitantem cogo. Les
(Mit : d'azur à trois molettes d*épe-
une de la FayoUe Gl son testament en
s loi sont descendus Anloiiie de la Fayolle,
I Tourne, et ioachim de la Fayoile, marié
(wrclienu.
re de Ferrus, fils de Barthélémy, vivait en
eJai descendait, au troisième degré, Jean
qui fut père de Georges de Ferrus, ma-
Dore de fiEorel, qui vivait en i5G7, et de
eut Laurent de Ferrus, marié à Isabeau
^1 eut pour ÛIs Etienne de Ferrus, sei-
^vache, etc.
ûm de FloUe est très-ancien et trés-no-
tt déjà connu en i080. Artaud Flotte s*at-
IISO, aux intérêts de Bërt'nger le jeune,
Provence, contre la comtesse de Baux, et
indc considération, etc.
ilphe de In Font vivait en 1583, et son
knioine de la Font, en 4505 ; il est tris-
leau-Baptisie de la Font de Savines, et
ii}ourd*bui Charles dt la Font, né à £ni-
7 ftfrier t74^, sacré évéque de Viviers,
let 1778 , ci«-devant yicaire général d«
ron d'or; supports, deux licornes; cimier.
Gailuac de Paicues, porte : Elle guide
pour l'honneur. Les armes sont : d*azur h
une étoile à seize raies d*or; supports , ci-
mier, un coq de gueules.
Galtier porte : Cum monte fit colinna. Les
armes sont : de gueules à trois rochets d'é-
chiquier d'or, il la bordure componée de six
pièces d'échiquier de môiue ; quelques-uns
ont écnrtelé au 1 de Malhac ou Magelas, au
2 de Robosel, au 3 de Uudelle de la Frégère,
au k de Gallot, sur le tout de Galtier; sup-
ports, deux lions armés et lampassés uo
gueules ; cimier, un lion de môme.
Gamacbe (le marquis de) porte : Soli suc-
cumbit amoris. Les armes sont : d'argent au
chef d azur.
Garagikol, en Dauphiné, porte : Sur-
sum (1).
Gélase II, pape au xu' siècle, avait pour
devises : Deus^ ou, Dominus in loco sancto
suo^ et quelquefois : Con/îrma hoc^Deus^quod
operatus es m nobis,
GiLBERT-GoLONGES , on Dauphiué , porte :
Le dessein est prit. Les armes sont : parti,
au 1 d'azur à trois bâtons écotés mis en pal
d'or, celui du milieu mouvant dNin croissant
d'argent ; au 2, d'azur à un lion d'or sur le
tout, au chef d'argent chargé de trois étoiles
de gueules.
GiLiER , en Dauphiné , porte : Fortitudine
et humilitate (2).
GiifESTOus, seigneur de Gravières , eii
Languedoc, porte : Slabit atque florebit. Les
armes sont : d'or au lion de gueules; cimier,
un demi-saurage, la massue haute.
GiRALD, en Dauphiné, porte : De près, de
loin (3).
GOAZOUBALLE , eu Bretagne, porte : Ober
ha teteU c'est-à-dire, faire et taire. Les armes
sont : de gueules à une fasce d'^argent, brisé
eu chef d'un lambel à quatre pendants d'or.
GoAZYEii , portait : Attendant mieux. Les
armes sont : d'argent à une croix engrôlée
d'or, au canton dextre de gueules, chargé de
quatre macles d'or, posés 2 et I.
(I) Antoine de Garagnol vivait en 1539, et était
vice-bailli et Heatenant général au bailliage de
Saint-Marcellin, en 1582 ; charge (|ue cette famille
conservait encore dans le dernier siècle.
(<2) François Gilier était trésorier général do
France, en Dauphiné, en 1558, et maître ordinaire
en la chambre des comptes de Paris, on 1361.
Guyot, son flis, qui établit sa résidence à Romans,
fut huissier d^armes de Daiiphiné, en 1569. Gaspard
de Gilier fut pourvu d'un olllee de conseiller au par-
lement de Grenolde, et y fut reçu la même aimee, et
après lui Michel Gilier, son llls, etc.
Les armes sont : écartclé, aux i et •!, d*or au
chevron d*azur, accompagné de trois macles de
gueules; aux 2 et 3, d'or au lion de sable, à la bande
de gueules, chargé de trois pattes de griffon d*Or,
brochant sur le tout. ( Voy. VEtat politique de Dam*
phiné.)
(3) Jacques de Giraud, conseiller au parlement de
Grenoble, lut anobli par lettres du mois de décem-
bre 163i, Térittéet en la coujr des aides de Vienne,
et cenUrmécs -)ar arrêt du conseil royal, du nM>is de
férricTl670
431
DEV
DICTIONNÂIREI
DEV
431
GoESBRiAND portait : Dieu y pourvoira. Les
armes sont : d azur à la lasce d'or.
GoisLARD, à Paris, porte : d'azur à trois
roses d'or, posées 2 et 1; supports, deux
griffons; cimier. Devise : Mstrta tt placi-
das^ spargit acerha rosas.
GoNTHiER porte : Amour sans crainte. Les
armes de Gonthier, seigneur de Longoville,
sont : d'azur à la fasce d*or, charg(;e de deux
hures de sanglier de sable, celle à dextre
contournée à rétoile de gueules au milieu,
accompagnée de trois gonds d'argent, posées
2etl.
GoRREYODy duc de Pont-de-Vaux , porte :
Pour jamais,
G'ouLAiNE, en Bretagne, porle : A celui-ci ^
à celui'làj.f accorde les couronnes. Allusion à
un arbitrage d'un des Goulaine , dans les
guerres de France et d'Angleterre. Les
armes sont : parti d'Angleterre et de France.
GouLLAT porte : Pour l'honneur (1),
GoussENcouRT , Jcan de Goussencourt ,
écuyer, seigneur do Misily et d'Yvaul , en
1^27, portait: Yigilanli et tuto. Les armes
sont : d'hermines au chef de gueules.
Gbammont DE Vachères uorte : A resistente
coronor(2).
Grandmont (le chevalier de) portait:
Gelata Auvampa, Comme on ne sait pas de
quelle maison était ce chevalier, on se con-
tente de donner sa devise.
Grandpré, en Champagne, porte : Animus
imperat (3).
Gras , seigneur de Preigne, en Provence ,
porte : Yolabunt et non déficient altiora
petentes.
Grasse, en Dauphiné, porte : Bonne re-
nommée (k).
Grattet, en Dauphiné, porte : Tout à
•tùut (5)
;(1) Hurobert de Guillol de Goullal, sieur de la
Garcnne-Garnier, chevalier de Tordre du roi, clait
un des plus vaillanls capitaines sous Louis XIIL
\^) Les armes de Grainniont de Vachères, en Dau-
phiné, sont : d-or au lion d*azur, armé el lampassé
de gueules ; supports, un Mars qui combat contre
lin lion.
^3) Les armes sont : coupé de sept pièces, 4 en
chef el 5 en pointe ; la première du chef, d'azur au
lion d*or, semé de molettes d'éperon de même ; ia
seconde, de gueules à la hande d'or, à deux cotices
,de même ; la troisième, d'azur au lion d'or, paré et
armé de gueules; la quatrième, d'or à trois pals de
gueules, au pied fiché, chacun chargé en chef d'un
ezan d'argent : la première pièce de la pointe,
d*azur à trois tours d'argent, niaçonnées de sable,
posées 2 et i ; la seconde, d'or à trois chevrons de
sable; la troisième, d'azur au sautoir engrclé d'ar-
Î;ent, cantonnés de quatre maillets de même ; sur
e tout bérulé d'or' et de gueules de dix pièces ;
gupnorts, deux lions ; cimier
(4) François de Grasse est nommé comme noble,
dans un nénombremcnt des habitants de Bcaure-
paire, en 1459. Les armes sont : de gueules à deux
cors tl'or, rangés en fasce, surmontés d'une étoile
d^orcnchef. (Moy.VElal politique du Dauphiné, ei
1 Etal de la noblesse de 1762.)
(5) Antoine de Grattel épousa Angelinc de Dor-
geoise, de laquelle il eut Pierre-Jacques de Grattel,
docteur en droit canonique el civil de runiversilé
û'Âvignon, en 151^, commandant d^uM compagoit
Greffier. Voy. Phblippb.
Grégoire Vil, pape au xi' sie e» avait pour
devise : Miserationes tuœ^ Domine ^ t^tr
omnia opéra tua.
nille était souvent précédée de ces roots:
Signum Gregorii septtmi :
Grégoire VIll, pape au xn* siècle, prit
pour devise : Dirige me. Domine^ in veritÊts
tua.
Grégoire IX, au xin' siècle : Facmeeim
Domine, signum in bonum, devise déjà priM
par Innocent III.
GrégoiîieX, papoau iiii' siècle. Sa devise:
Perfive gressus meos m semitis tuis.
(irégoirk XI, pape au xiv* siècle. Sa de-
vise : Révéla, Domine, viam tuam.
Grégoire XII, pa;>c au xv' siècle. Si
devis.} : In te. Domine, speravi.
Grégoire XIV, pape au xvi* siècle, afiil
pour devise : Dextera Domini exaltavit me.
Grégoire XV, pape au xv* siècle. Perptê
gressus meos in semttis tuis.
Grégoire, en Dauphiné, oorte : San$ dâf*
mir (1).
Grenu ou Grenut, originaire de Flandre^
porle : O Dieu, tu me vois Grenu (2).
Grimaud-Becgue, en Dauphiné, porte:
Intrépide (3J.
Grolée, en Dauphiné, porte une gerbe
d'or pour devise , avec ces mots : àssqm
avanzachi fortuna passa , cri de guerre : ft
suis Grolée. Le marquis de Bressieu, de h
même maison, avait pour devise ul vaissent
armé et fréttS à voiles et à ramrs, avec co
mots : Remigiis utar, si non af/laverit own.
M. de Grolée-Vii iville avait celle-ci : Turbm
sed extollunt (4j.
Gruel, en Dauphiné, porte : Vigilantial^].
GuFR, portait : Sine masculis. Les armés
lie cent hommes (Parmes, sous Henri III et Henri IV,
juge de la ville de Grenoble, et trésorier gênera! de
France, en Dauphiné, et dans le marquisat de Si^
luces. Les armes sont : d'axur au griffon d*or.
(i) Jean Grégoire fut compris comme noble da^
la révision des feux de Montmaur, en 13...
(â) Les armes sont : écartelé, au i et 4, d'arfoit
au serpent de gueules , entortillé au chef d*azar,
chargé de trois luolettes d'or ; an 2 et 3, de gueckl
an chevron cour hé d*or, accompagné de deux lintt
d'argent affrontés; el en pointe, un cœur d*arfeiil,
d'où sort une branche de may ; sur It tout, d^autrl
trois épis de blé d'or; cimier, deux ailes d*arfeilt
entre les<|uelles est une tête de serpent.
(5) Louis de Grimaud, sieur de Becgue, conseiller
au parlement de Dauphiné, est iils de Pierre de Gri*
matid, el d'Anne de Gumin, lequel descendait et
Jean de Giiuiaud, qui Ut son testament en 15il,oè
il est fait mention de Cathenne Coct, sa femme.
(4) Le nom seul de cette famille fait son éloge psr
ranciennclé de sa noblesse , qui, au sentiment àt
plusieurs auteurs, est issue de celle de Gracqoes.
Quoi qu'il en soit, l'on voit que Jacques, seigneur de
Grolée, était sénéchal de Lyon, en 1108; ei de; io*
seph, seigneur de Grolée, l'un de ses descendanlii
naquit André Grolée, seigneur de Nérieu, qui Ytni^
en 12U0, etc.
(5) Pierre Gmel, président unique au parlemeil
de Grenoble, en 1461, est la tige ite celle CerniOe.
Antoine de Gruel vivait, avec Guicfaanle «leBicoié
riat, en 1498» etc.
DF.Y
DEPIGRAPHIE.
DEY
434
azur à sept macles (L*or, posés 3».3
ioelatouKergorlat, portait: Aide-
rgorlay^ et Dieu f aidera. Les armes
lire d*or et de gueules.
H, en Dauphiné, oorte : In trino om-
no(i).
B (le comte de) porlait : AlVapparir
l'a. Les armes sont : de sinople au
for.
Bfiox. Le chevalier Guichenon, en
;ne, portait pour devise : Fidelisprœ'
(8).
• en Dauphiné, porte : Hue quid
»).
sv DE Pts/ en Languedoc « porte :
f Guilha Guilhem, que Guilhem le
Les armc^s sont : fascé de gueules
aa chef d'hermines.
o?i porte : Mihi $um natus [h).
UD, sieur de la fiorieblanque, en
le» porte : do gueules à une fasce
x>ropagnée de trois glands de même,
et 1 ; supports, deux lions d*or ; ci-
1 lion de même ; devise : A resislente
(le duc de), portait : Altiora prœ-
)•
(le duc de) portait : Qu'importa que
i reisuicitanl.
inçoit Giiérin , conseiller au parlement de
, est peiii-fils de François Guérin , juge-
la ville de Romans, aiiî fui anobli à cause
ces qu'il rendil à la religion et à FElat
es guerres civiles, par lettres données par
nuel Guichenon, seigneur de Palnessuel,
raphe de France el de Savoie, qui a mè-
re de comte palatin, et d*étre créé cheva-
Smpire,de la sacrée religion de Saint-Mau-
^ Saint-Lazare, d'elre honoré du collier de
i Saiiii-Micht^l, avec des lettres d*anoblis-
in 1Go8, où Ton ne fait que Téloge de la
Til a acquise par son Hhioire de Bresse et
U de celle de Savoie; portail : de gueules
r angoulé de quatre tètes de léopard d*or,
I des angles, chargé d'une autre tête de
la champ, que Louis XIV lui donna, au lieu
almler de sinople, qu'il portait. Voy. Pal-
loine de Guiiïrey du Frevey est au rang
is de la révision des (eux de Saint-Pierre
d, en i458; mais Guignes de Guiffrey, sei-
i Bottiéres, amiral de France, homuie des
très de son siècle, a acquis, par sa gloire,
[rand nom à sa famille.
I armes de Guillon, en Limousin, sont:
au I et i, d'azur à deux poissons d'argent,
el*Estang; au 2 et 3, de sable an rocher
est de Juié ; sur le tout d'or à la fasce de
iccompagnés de trois trèfles de sinople.
» ducs de Guise portaient : quatre pièces en
fiialre en {«ointe ; le premier du chef est
le second, Anjou, Sicile ; le troisième, Jé-
le quatrième, Aragon : au premier de la
*Anjou; au second, de Gueldres; au troi-
e Flandre; au quatrième, de Bar; sur le
à la bande de gueules, chargée de trois
farsent, au lambcl à trois pendants de
r le tout, en chef.
GuiTAUT (le comte de) portait : Nota fi-
des (1).
Hargourt Oe chevalier d') portail : fltnc
lumen, hinc fulmina.
Hardt à Paris, en Brie, ex. portait : Nec
leporem féroces procréant imbellem Leones, et
{}Our armes : d*azur au lion d*or.
Hautbfort porte : Force ne peut vaincre
peine.
Hébrail (d') en Languedoc, porte : Egenxs
sollicita.
Héliand (le comte) porte : Probus.
Hellbs» en Bretagne : Tout en outre.
Hemère de Beaulieu porte : Antiqua for-
lis virtute.
Henri III, roi de France , portait : Manet
altéra cala.
Henri IV, roi de France : Raptum diadema
reponity ou : Maneat nostros ea cura nepotes,
Clemens Victor, et enûn : Adversatur Iberis.
Hérail, ou Héral, en Languedoc et en
Agenais, porte : Neque Caribs, neque Scilla.
Hersin, en Artois, porlait : Recta ubique ;
et pour cri de guerre : Hersin. Les armes
sont : de sinople à trois croissants d*argent»
posés 2 et 1 ; supports, deux lions ; cimier,
un croissant d'argent, accosté do deux demi-
vols de même. Quelc[ues historiens font la
maison de Waroquier puînée de celle de
Hersin, ce que Ton pourrait affirmer, puis-
que la maison de Waroquier, dans son ori-
S ne, portait les mêmes armes que ceux de
maison de Hersin, dont ils ont eu de tout
temps le nom pour cri de guerre. Voy. Wa-
roquier.
UoDiG ou HoDiOQ, de Courleville, en Bou-
lonnais, porte : Pour iamais, de Courteville.
Homme (l'), en Dauphiné, porte : Lhomme,
sois homme.
UoNORius II, pape au xii* siècle, avait pour
devise: Oeuli Domini super just os.
Honorius IV, pape au xui* siècle. Sa de-
vise : Pars mea Deus in sœcula.
HuMiÈRES portail : Mihi gloria fructus. Un
marquis d uumières portait cette devise
espagnole : No quiero menas.
Innocent II, pape au xii* siècle, avait pour
devise : Adjura nos, Deus salutaris noster.
Innocent III, pape au xni' siècle : Facme-
cum, Domine, signum in bonum.
Innocent IV, pape au xiii' siècle : Notas
fnc mihi. Domine, vias vita.
Innocent V, pape au xiir siècle. Sa de-
vise : Oculi mei semper ad Dominum.
Innocent VI, pape au xiv* siècle. Sa de-
vise : Fac mecum, Domine^ signum in bonum.
Innocent VIII, pape au xv* siècle. Sa de-
vise : Ego in innocentia mea ingressus sum.
Innocent X, pape au xvii* siècle. Sa de-
vise : Da servo tuo cor docile ut populum
tuum judicare possim.
Innocent XI avait pour devise : In ttj Do-
mine, speravi, non confundar in œtemum.
Innocent XU avait pour devise : Tu$ei$f
Domine^ quia amo te.
(\) Les armes sont : au i et 4, de Pechpeiron, qui
est a*or an lion de sable, armé, lampassé et couronné
de gueules; au 2 cl 3, de Comenge.
4?S
rEV
DiCTIONMAlAE
DET
IjfNOCENT XIII avait pour devise : Facme--
mm, Domine^ signwn in bonum.
IsNARD Oddefred« eii Dauphiné» portait:
Si approchez, eltef piquent.
Ja!«nrl, en Bourgogne, portait : Galas suo-
rum strage fugalus. Vàzur au chevron d'or,
accompagné do 3 jeunettos«d'argent ; cimier,
une tour d argent , surmontée d'une main
armée.
JsjkN XXI, pape au xiii' siècle. Sa devise:
Dirige^ Domine Deus meus, in conspectu tua
viam mcam.
Jean XXII, pape au xiv* siècle. Sa devise:
Dominus mihi adjuior.
Jean d*Ai;stria, fils naturel de Charles V,
portait : Audaces juvat.
Jenlis (le marquis de) , portait : Juncta
décent.
JoLY porfo : Mngnus amoris amor. Les ar-
mes si.nl : d'azur au lés d'argent,- au chef
d'or , chargé «l'une croix pattée de sable,
écartelé d*azur au léopard d'or» armé do
gueules.
OUFFREY , en Dauphiné» porte : Luit en
croissant.
Jean Jouffrey vivait on 1313, mais Pierre
JoufTi'ey fut réhabilité dans sa noblesse à
cause de quelque dérogeance , par lettres
de 1596 , véritiées |Kjr arrêt du parlement
du 18 juillet 1603.
JouRDRAiN portait : Servire Deo.regnare est.
Les armes sont : d'azur au croissant d'argent.
Jcles II , pape au xvr siècle, avait pour
devise : Dominus mihi adjutor , non timebo
quod fncint mihi homo.
Jules lit, pape au xvi' siècle. Sa devise:
Vias tiMs^ Dommt, denionstra mihL
KERAtfffOT portait : Cest mon plaisir. Ar-
mes : de sable au lion d'argent.
Kératry portait : Gens de bien passant par-
tout. Armes : d'azur au cor de cImssc d'ar-
gent lié en sautoir, surmonté d'une lance do
même en fasce.
Keraltret portait : Marthese. Les armes
sont : écliiqueté de gueules et d'or h six
traits.
Kerazzet portait : Pa elly quand tu pour^
ras. Les armes sont : bériilé d'argent et de
gueules de dix pièces, à deux guivres affron-
tées d'azur en pal, entrelassées dans les
fasces.
Kercoint, en Hretagne, porte: Dieu soit
loué; d'autres : Sur mon honneur. Les armes
sont : losange d'argent et de sable, en pal,
sans nombre.
Kerencet portait : Dieu m'aime. Les armes
sont : d'azur au lion vairé d'argent et de
gueules,
Ker'goet portait : Si Dieu ptaist. Les ar-
mes sont : (l'azur au léopard d'or brisé en
l'énaule d'un croissant de gueules.
Kbrgos, en Bretagne , porle : M. qui T.
M., pour dire : Aime qui faime.
Kergournadech portait : En Dieu est. Les
armes sont : écbiquelé d'or et de gueules à
six traits.
Kra^ROADES, en Bf'tagne, porte : En bçnne
heure.
Kergroades portait : En bon espoir. Les
armes sont : fascé d'argent et de sao.e
pièces.
Kerillas portait : Tout tient de Ofc
armes sont : d'argent à deux cheYroi
zur, surmontés d'une jumelle de mèn
Kerlech portait : mar char doué. Les
sont : d'azur à dix grillets d'argent, |m
3, 2 et 1.
Keri iviRY, en Bretagne, porte : Jtn
ta volonté de Dieu.
Kerloaguex portait : Sans effroi, I
mes sont : d'argent à l'aigle éployéede
becquée et membrée de gueules.
Kerloyer portait : Meilleur que bem
armes sont : d'azur au sautoir engrék
accompagné de quatre lionceaux de i
Kerman, en Bretagne, porte : IHem
Diex, c'est-à-dire : Dieu.
Kermenguy, en Bretagne, porte
pour le mieux.
Kerouzeré, en Bretagne, porte: Li$i
à-dire : Laissez. Les armes sont : de p<
au lion d'argent.
Kerouzy portait : Pour le mieux, L
mes sont : d or au lion de sable.
Keroyazle portait : A bep peu le a
Les armes sont : fascé d'argent et d'aa
six pièces, écartelé d'or, au lion de ga(
couronné, armé et lampassé d'azur.
Kbrret portait : Faire et taire. Les i
sont : d'or au lion morne de sable, à ii
ton de gueules, brochant h dextre s
tout.
Kerrieg portait : Pa garro doue. L(
mes sont : d'azur à une fleur de lis
cot03ée de deux macles de même.
KÊrsalio?! portait : Tout pour Dieu
armes sont : d'argent à trois fasces de |
les, au lion de sable couronné, arméei
passé d'or, brochant sur le tout.
Kervent portait : De peu assez. Les i
sont : d*azur à trois pallerons d'argeot
qués et membres de sable.
LABtssi^.Re. Voy. Phelippe.
Lachatre (le marquis de), portait : G
et amores.
LACOTTEBir, en Bresse, porte : Soin
leur.
Lacroix porte : Munditia est labor,
Lacroix de CHEYRiERS,en Dauphiné,|
ïndomitum domnere cruces. Les armes
d'azur à la tète et col de cheval animé
au chef cousu de gueules, chargé de
croix abaissées d'argent.
Lafare, en Languedoc, porte : Lux
tris hostibus ignis. Les armes sont : d'à
trois flambeaux d'or allumés de gueuiei
ses on trois pals; supports, deux lion
tôlos contournées.
Lafebté du Blagmy, porte : Cesêpom
Lafeuillade (le comte de) portait:
Los armes sont : d'or à la croix ancn
gueules.
Lafeuillade (le comte de) portait : i
negavit amor.
Laforest portait : Point ghumt *
gêne. Les armes sont : d'azur à six ql
feuilles d*or, pos(;es 3, 2 et 1.
Lagrange porte : Conscientia et finm
VE^
DEPlGftAPHlË.
DET
451
sont : d*azur h trois ranchiers d*or,
letl.
HB, en Dauphinét porte: en arrousant.
I est une maison forte dans la paroisse
it- Pierre de Chandieu. Falques de
I épousa, en ItôO, Gabriello de Mions
iDoieu» etc. Les armes sont : de gueu-
né de gouttes d*eau d'argent, à trois
eSf ondées de même, en chef. (Voy.
potilique de Dauphiné.)
isaiiRB-MoRiN porte : Celui a le cœur
qui doit mourir et ne sait quand. Le
de Lamassière-Morin , cheralier de
de Saint-Michel , était un des i»1us
idans la partie héraldique et génealo-
qoi vivaient dans le dernier siècle.
>1JSSATE, en Bretagne, porte : Honneur
Moye. Les armes sont : écartelé, au i
'argent au lion de gueules , couronné,
ilanapassé d'or; au 2 et 3, d'or frété
il, de six pièces.
im porte : Nomine Lange et homine. Les
sont : d*azur au croissant d'argent,
Dté d'une étoile de même; supports,
inges ; cimier, un ange de même, le-
la main droite rélendard de Tordre de
fcan de Jérusalem, avec deux cou-
(, Tune d'épines, qui est à la main
, et l'autre de laurier qui est h la main
% avec l'inscription : Uanc ad illam.
fiiON , en Bretagne, porte : Prementem
. Les armes sont : d'argent à trois mer-
de sable, posées 2 et 1, au chef de
», chargé de trois quintefeuilles d'ar-
iiTiNBN |)ortait : Espoir me conforte.
armes sont : d*azurà la croix d'argent,
lé d'argent, h un arbre d*azur.
mi, porte : Nec (aller e^ nec falli. Les
sont : d*azur à la couleuvre d'argent,
fd'or.
DzouARN portait: Endurer pour durer.
'mes sont : d'argent h Técu en abîme
,è Torle de six anneîets de gueules.
OQUE, porte : Cinxitque decentibus ar-
est de Celte famille qu'est issu le sieur
-André de Laioque, Tun des plus cé-
amateurs en Thistoire de blason et
ogieSy dont le nom sera h jamais im-
'•
AILLE portait : In terris régnât et as-
.es armes sont : de sable au lion 'd'or,
3t lampassé de mêrne.
oucHK,originaire de Champagne, porte:
\tTiodexteroyprophanas^o\x : Vicrepour
t mourir pour son roi. Les armes sont:
9 à la fasce d'argent, accompai^iiée de
oains de même.
oucHB. Voy. Phelippe.
RiMOuiLLE porte : Sans sortir de l'or-
Les armes sont: d'or au chevron de
}S, accompagné de trois aigles d'azur,
ées et membrées de gueules.
RéifOCiLLE (Louis de) portait : Curse-
œlata juventur ; ou Araet in kostem.
ÂL porte : Eadem mensura.
AL 9 en ïoiiraine, originaire de Lor-
porte : Spes mea crux et amor. Les
sont : d'or semé de flammes de gueu-
les, à la croix ancrée d azur, chargée de cinq
flammes d'or; supports, deux salamandres
d'or; cimier, trois flammes de sueules, sor-
tant d'un tortil d'or, d'azur et de gueules.
Lavalette. seigneur de Latinou, la Borie-
Basse, Sainte-Colombe, en Kouergue, porte:
Plus'quam valete valets et pour cri de guerre :
Non est sed fides; d'autres : Godefidus mihi
dédit. Les armes sont : un éeu en bannière,
et parti, au 1, de gueules au gerfaut d'ar-
gent, ayant la paite droite levée ; au 2, de
gueules au lion d'or armé et lampassé
d argent; supports cimier, un senestro
chère d'or ayant un croiselé d'or pendant
à un collier de perle passé au col, et soute-
nant deux bannières, l'une aux armes de
l'écu, et l'autre chargée d'une croix do Malte,
le tout environné d'un manteau do gueules,
attache d'or, et doublé d'hermines.
Laverg?(e d'Athée porte : Vernwn tempus.
Laviefville, originaire de Thérouanne en
Picardie, porte : Yxctori gloria merces. Les
armes sont : fascé d'or et d'azur, do huit piè-
ces, à trois anneîets de gueules en chef,
brochant surles deux premières fasces ; sup-
Eorts, deux grifl'ons d'or, tenant chacun une
annière aux armes de l'écu.
Lazé, en Bretagne, porte : Paix à Lazé.
Lbbarbier de Kerjan portail : Sur ma vie.
Lechat Kersalnt portait : Mauvais chat^
mauvais rat. Les armes Sont : de sable à un
chat effrayé d'argent.
Leclerc de la Devèse porte : Virtute clara.
Les armes sont : d'azur au chevron d'or,
chargé de trois torteaux de gueules, accom-
pagné de trois pommes de pin d'or, posées 2
eti.
Leclerc de Jligné, porte : Ad alta. Les
armes sont : d'argent à la croix de gueules,
engrêlée de sable , cantonnée dt quatre ai-
glons do sable, becqués, ongles et pattes de
gueules ; cimier, un coq aux ailes ouvertes;
cri de guerre : Battons et abattons
Ledivezat portait : Spera in Deo. Les ar-
mes sont : d'argent à deux fasces d'azur,
accompagnées de six hermines de sable, po-
sées 3 en chef et 3 en pointe.
Lepèvre de la Donghamp, seigneur d'Ars-
le-Cungé, marquis d'Esne en Lorraine, porte:
Volabunt et non déficient. Les armes sont:
d'argent, au chevron de gueules, accompagné
d'un arbre de sinople en pointe, et deux
aigles de sable, bec(piécs et onglées de gueu-
les en chef; supports, deux aigles ; cimier.
Lepuselier, en Orléanais, porte : Officiis
partœ sunt mihi. Los armes sont : d'or à la
fasce d'azur, chargée de trois fleurs de lis
d'or, posées 2 et 1, au lambel è trois pen-
dants d'argent; supports, deux anges; ci-
mier, un ange do niême. Ces armes furent
données à Jean Lefuselier, conseiller et gé-
néral des finances de Charles de France, duc
d'Orléans, qui fut anobli par son maître,
prisonnier de guerre en Angleterre , pour
avoir moj^enné sa délivrance, tant auprès
des Anglais que de Philippe le Bon, duc de
Bourgogne, avec ce droit particulier que les
femmes de sa race communiqueraient la oo«
blesse à leurs maris, et que tous leurf
431
DET
DlCTiOiNNAlUE
DK1
descendants porte'raicDt en jeurs armes une
fasce de celles d'Orléans.
Legag , portait : Virtus unita. Les armes
sont: d\nzui a un gantelet ou main armée
d*argeni, tenant cinq flèches d'or en pal, fer-
rées et empennées d'argent , ladite main
mouvante du côté senesire
Legoux de la Berchère porte : Inflexus
stimuliis omnibus.
Legrand, en Bourgogne, porte : In variis
nunquam varius. Les armes sont : vairé d'or
et de gueules.
Le Maingre (Jean), dit le maréchal deBou-
cicault, portail : Hero fertgaudia prœda, ou :
Sterno gigantes, ou : rrœaam de prœdone fa-
citron: Extendit cominus hosiem, ou : Syrios
persœpe momordU, ou : Veneta de clade tro-
phœum.
Lemaye de Moisc:aux, en Poitou, porte:
Qucercus arnica Jovi.
Lemps, en Dauphiné , porte : Le temps
f attends. François de Lemps est nommé
comme noble dans la révision des feux de
Chabons, en 1474^; il fut marié à Aimare de
Pallod, fiHo de Humbert de Pallod, seigneur
de Saint-Agnin et de l'île d'Abeaux, et d'A-
lix de Bocsozel, de laquelle il eut Claude et
Hugues de Lemps, vivant en 1407, etc. Les
armes sont : partie d'argent et de gueules,
au lion de i'un et de l'autre. {Voy. VEtat po-
litique du Dauphiné,)
L'Enfant portail : Audacibus Audax. Les
armes sont : d'argent à 4 fusées de sable, po-
sées en pal.
Lenfernat, originaire de Brie, porte : Qui
fait bien^ ienferh'a. Les armes sont : d'azur
à trois losanges d'or, posées 2 et 1; supports,
un ange et un sauvage.
Lens, maison noble et très-ancienne, qui
tire son nom de la ville de Lens, en Artois,
dont était Hugues , châtelain de Lens,
en 1096, charge que ses descendants ont
occupée pendant cina générations (1).
(1) Godefroy <le Lens , seigiieur de Louvrcs, de
llourdos, eic, fils puîné de Beaudouin, chàlelain de
Lens, seigneur de'Cauiblain, et de Siira de Louvres,
fui marié à Isabeau, dame licritière d*Annequin, de
laquelle il eul Beaudouin de Lens, marié à Margue-
riie d'Azincourl , de laquelle il eul Demidouin de
Lens, Iroisiéme du nom, sire d*Aunequin« chevalier,
chambellan du roi, gouverneur de Lille, de Douai et
d^Orchies, qui servail en Picardie, el sur les frontiè-
res de Normandie, souS Geoffroy de(<harny.en 1350,
1351 et 4352; el en reconnaissance des services
qu'il avait rendus, le duc de Normandie, régent du
royaume, lui donna, au mois d'août 1558, mille li-
vres de renies, à vie, à prendre sur le Trésor, dont
il jouit jusqu'à sa mort, et rinstilun maUre des arba-
léiriersde France, après le décès du sire de Honde-
tot. Il suivit le régent à la visite des places de Melun,
de Corbeil, de Occyel dePonloise,en février 1358.
Il accompagna le roi de Chypre jusqu'à Poitiers, au
commencement de 1364, el, s'éuinl trouvé à la ba-
taille de Coclurel, il mourut le 23 mai 4564. De cette
famille est issu Koberl de Lens, chevalier, selsneur
de Blandecques, de Hallines, d'AUuange, de Leploich,
de LannoY , etc., gouverneur de Saint-Omer, fils
d'Edouard , chevalier, seigneur desdits lieux, qui
épousa en secondes noces, le 24 octobre 4622, Mag-
deleine de Belle Foriére, fdle de Jean, seigneur de
Belle-Forière et de Colincaro, etc., de laquelle il eut
Lens porte : écartelé d*or el de sable
vise : La lenteur avance souvent plus.
Belle-Forière porte : de sable , sen
fleurs de lis d'or.
Honcbin porte : d'argent à (rois losi
de sable, posés 2 et 1.
Gavre porte : d'or au lion de gueules,
ronné d'azur, h la bordure engrôlée dei
LÉON IX (Saint), pape au ii* siècle,
pour devise : Misericordia Domini plm
terra. Quelquefois Misericordia est ren
par Gloria.
LÉON X, pape au xvi* siècle, avait
devise': AdVominum cum tribularer cIû
et exaudivit me.
Lerot de la Potberie porte : Donm
porta cœli. Les armes sont : d'azur an
vron d'or, accompagné de trois ombr
soleil, h huit rai s de même, ondées, p
deux en chef, et l'autre en pointe, que
ques-uns ont écartelé de celles de V
qui sont, d'azur au chevron d'or, acce
gné de trois pommes de pin de même (
Lesaint portait : Sanctum nomen ejm
armes sont : d'argent au lion de sabl<
compagne de quatre merlettes de m^
trois en chef et une en pointe.
Lesgoet, en Bretagne, porte : Maqui
c'est-à-dire, Nourrisez bien. Les armes i
d'argent à six croix rccroisetées d*azi]
orle, un écusson de gueules en abtme.
Lesireur, en Bretagne, portait : Die
tue. Les armes sont : d'argeni k deux
ches d'armes de gueules, au chef d'or.
Lesormel portait : Le content et riche,
armes sont : d'argent à trois cotices
zur.
Lesplan portait : Plaidj me déplaît. Le
mes sont : d'azur à un pigeon d*argent, i
et membre de gueules.
Lesuzan portail : Point géhenne^ et {
gehennant,
François de Lens, seigneur el sénéchal de BU
ques et de Hallines, marié, le 6 février IG49, à
nore de Honcbin, Qlle de Pliilippe de Honcbin
gneiir^de Longastre, de M(»ry, d*Anneziii, de
ringhem, et de Françoise de Gavre; celle-ci fi
Charles, comte de Fresin, el de Françoise de B
de ce mariage vint Gillon Ollon-François de 1
dit de Rebecq, comte el sénéchal de Blandoc
seigneur d'Hallines, elo., marié à Eugènc-Tb
deSpinola, morte en 1601, sœur de Jean-B;iB
prince de Vergagne , etc. ( Voy, le lonie \lH
Grands Officiers de la Couronne, pag. iS; ie IN<
la Noblesse, tome Ylll , pag. (515; les Quarikt
Généalogies des Pays-Bas, à Cologne, I77(>, pag.!
(1) Epilar^he, daiïs la cave dé la Chapelle, d$ tÀWH
tion de Sainte- Croix de-la-Bretonnmê.
Dame Renée du Troiicbel , femaie de Messin
Charles Leroy, Conseiller du Rot eu ses Cotiseili d
tat et Privé, inhumée le 1> Septembre l$28.
Les armes sont: d'azur au chevron d'or, ae
pagné de trois soleils de même, posées i el I.
Tronchet porte : d'azur à Taigle d*or, qui rq
un soleil de même, au franc quartier.
DameCliarloUe Piiion, femme de Claude Lerêg
Seigneur de la Poiherie, Trésorier extraonliBa
des guerres, enterrée le Si Décembre 1637.
Les armes sont : d*azur h trois pommes de
d'or, écartelé de Lero}*.
DEV
D*EPlGRÂPlli£.
DEV
Ui
Telueb» en Normandie, porle : Dexlera
i ftcii Fir/ti/em, dextera Domini sal*
ne. Les armes sont : de gueules à la
Targent, accompagné en chef de deux
es d'éperon de niAme, et en pointe,
main droite aussi d'argent.
WKf en Dauphiné, porte : Credula
mmus, Louis de Leusse, sieur de Gri-
igneur des Côtes-dWrey et de Mont-
ux, et Charles de Leusse» sieur de la
9 son cousin germain, ont pour tige
de Leusse, qui vivait on 1^5; mais
élé réhabilités en 1(307 et 1633, \ ar
vériliées en 1621 et 1658, à cause de
e dérogeance.
|K)rlait, tantôt : Dieu aide au second
», tantôt Inania pello. Les armes sont
k trois chevrons de sable.
■ua , en Bretagne, oorte : Fortes
mr foriibus.
■B, en Dauphiné, porte : Scandil fa-
wiriuSf et impavidus sursum vigitat.
était une famille de Nimes, en Lan-
, sous les Romains ; on voit encore
iseriplion : T. Homuleio Lioni, Vari-
^ius. Guillaume Lionne a été le pre-
bbé de Boscodon, et vivait en 1133 :
imille était, en UOO, comptée parmi
les de la terre de Saint-Quentin. Les
sont : d*azur h une colonne d^argent,
r cousu d*azur, chargé d*un lion léo-
d*or. {Voy. VEtat politique du Dau-
portait : Antequebaryue doublât,
nés sont : d'hermines à cinq fusées de
s, posées en bande.
ks, en Dauphiné, porte : Un jour fau-
ntoine de Loras vivait en 1^50, et
»s de Loras, son Gis, fit son testament
4, après avoir épousé Claude Botut,
Jean Botut, gentilhomme de la ville
ïmieu, etc. L'on trouve encore que
de Loras était chevalier en 1250 ,
n autre du môme nom était gouver-
u comté de Viennois pour le premier
n de la maison de France. Les armes
Je gueules à la fasce losangée d*or et
; d'autres une bande au lieu d'une
d'autres, parti au 1 de Loras, et de
se une bande losangée d*or et d*a-
oy. VElat politique du Dauphiné.)
UMB (François de), duc de Guise,
indiffi^remment : Son ultra metas^
cti monumenta Britnnni^ ou : Druidis
Ha potestas^ ou : Turpido torporem
l'f tfi hostesy ou : Stabo quocumque /e-
uihe (Charles, cardinal de), portait
raniment : Prœbet juga bina catnœnis^
f stanie virebo, ou : Sfobiscum purpura
;f , ou : Doctos fortesque coronat^ ou :
7$ mittitque vocatque,
r, marquis de Serignan, en Langue-
>rie : {hio non ascendam. Les armes
Tazur à un lion grimpant d'or, et une
d'argent ; supports, deux griffons ;
» deux étendarus en sautoir, sur les-
ii y a une croix.
ïMt DE MONTFANT. Vot/. PhELIPPE.
LoLis Xlll, roi de France, portait : Aqui a
generosior aies : tantôt : Nunquam sub'mole
fatiscit, en&n : Cogit parère rebelles,
LouviGNY, en Artois, portait : Furor in
campos. Les armes sont : de gueules au lion
d'argent, semé de billetles de même.
LouviGNY (le comte de) portait : Ceriasse
juvabit.
LoTSiB porte : Toutàloysy,
LuciGffE, seigneur de la Motte, en Bresse,
pof te : Vsquequo. Les armes sont : bnndé
d argent et de gueules de six pièces, écarlelé
d'argent à trois fasces de siuoj>le.
Ll'cigné, en Bresse, porte : Vsquequo, Les
armes sont : d'azur bandé d argent et de
Sueules de six pièces, écarlelé à trois fasces
e sinople.
Lucius II, pape au xir siècle, portait pour
devise : Ostenae nobis^ Domine^ miserxcor-
diam tiMm,
LuDB (le comte de) porte : Te sine nomen
iners. Les armes d'Aillon du Lude sont :
d'azur à la croix engrêlée d'argent, écartelé
d'or au lion coupé, le chef de gueules, et le
corps de pourpre.
Lude porte : Jamque instat Olympo.
Luxembourg (le duc de) portait : Magna
major fama. Les armes de Montmorency-
Luxembourg sont: d'or à la croix de gueu-
le-, cantonnée de seize alérions d'azur,
chargée d'un écusson d'argent à un lion de
gueules, armé et couronné d'or, ayant la
queue fourchue passée en double sautoir.
roy. Montmorency et Laval.
Luxembourg (Jean de), bâtard de Saint-
Paul, seigneur de Haulbourdin, portait en
son enseigne un soleil, et >ur le timbre une
queue de renard ; et pour devise : J'y entre-
rai^ si le soleil y entre,
LuYRiEUx, en Bugey, portait : Belle sans
blâme,
LyleHJallion, en Provence, originaire
d'Ecosse, porte : An y may. Les armes sont :
d*azur à deux palmes d'or, adossées, posées
en pal, et surmontées aussi d'or; supjiorts,
deux chats de sable.
Magnin du Collet, en Dauphiné, porte :
Sans /(II, rien. Guillaume Magnin rendit
hommage, en 1389, à Pierre Bérenger, sei-
gneur de Morges, etc. Les armes sont : de
gueules au cœur d'argent. (Voy, VEtat poli-
tique de Dauphiné.)
Maladière de Quincieu, en Dauphiné ,
porle : Mort non paour,
Barlhélemi de Maladièro vivait environ
l'an liOO, et Antoine, son fils, a le titre de
damoiseau, dans son testament de Tan IHi,
et est compris entre les nobles de l'île de
Crémieu, dans une révision des feux de l'an
1U6, car il vécut longtemps après avoir
testé : Barnabe de Maladière, son fils, fut
seigneur de la Maison forte de Quincieu, et
fut marié, en liW, à Claude Lancelot Paslo-
rel, etc. Les armes sont : d'azur à la bande
d'or chargée d'un lion rempant de gueules.
{Voyez VEtat politique de Dauphiné.)
Malhac ou Mailqac , ou Magalas, en
Rouergue, porte : d'argent è trois montagnes
4i3
DEV
DÎC riONNAlUE
DET
de gueules, le sommet de chacune chargé
d'un oiseau de sable : supports, deux chè-
vres; cimier, une chèvre d'argent, acoslée
de denx demi-vols de gueules; devise iFides
mea saivum fecit.
Maillart de Landreville porte : Etiam
nascendo tremendus.
Les armes sont : d*azur à un écusson d'ar-
gent, au-dessus duquel est un lion naissant,
aussi d'argent, ongle et lampassé de gueu-
les.
Maillt porte : d'or à trois maillets de
gueules; supports, deux lions; devise : Ro-
gne qui vonra,
Maistre (Le), à Paris, porte : Angor et
Ango. Les armes sont : d'azur à trois sou-
cis d'or, feuille? de même, posés 2 et i :
supports, deux sauvages; cimier un sau-
vage.
Malarmet, en Bourgogne, porte : Amor
in honore: cri de guerre : Sans peur. Les
armes sont : de gueules à 8 raies d'escar-
boucle pommettées et fleurdelisées d'argent.
Mancini (le marquis de), portait : Prova
et accende. Les armes sont : d'azur à deux
i)oissons d'argent en pal, écartelé d'azur à la
lache d'armes d'argent, dans un faisceau
d'armes d'or lié d'argent , posé en pal , à
une fasce de gueules; sur le tout, chargé de
trois étoiles d'or, qui est de Mazarin.
Manessier. Guillaume de Manessier,
écujer, seigneur de Maisons et de Mauvoi-
sin, vivant en 1558, portait : Aut wor$, aut
vita décora. Les armes .sont : d'argent à trois
bures de sanglier, arrachées de sable.
Marge, en Anjou, porte : Arte et Marte,
Les armes sont : d'argent à six quintefeuil-
les de gueules, écartelé, d'argent h trois
fleurs de lis de gueules, au pied coupé, qui
sont les armes de Marie-Charlotte-Catheriue
de Wignacourt, femme de Michel deMarcé,
seigneur d'Humbercourt.
Marchant (Le) , en Normandie , porte :
Nostri servabit odorem. Les armes sont :
d'argent au chevron de gueules, accompagné
de trois roses doubles de même, posées 2 et
1 : cimier, un lion d'or naissant, armé et
lampassé de gueules, tenant de là patte
droite une épée haute, la lame aussi de
{gueules, tigées et fouillées de sinople, en
orme de bouquet : supports , deux lions
d'or, tenant chacun l'écu d'une patte, et de
l'autre une épée haute, la lame de l'épée de
gueules, croisée et pommettée d'argent.
Marcillag (le prince de) portait : Masné
enbré.
Marcillac (le prince de) portait : Piu ne
câpre che ne scopre.
Marguerie, en Normandie, porte : Cher-
che qui na* Les armes sont : d'azur à trois
marguerites de pré d'argent, posées 2 et 1.
Maridat, porte : Dextera Domini fecit vir-
tutem. Ljs armes sont : d'azur à la croix
d'argent.
Marin, en Dauphiné, porte : Fragile si ma
bello (1).
(1) Toussaint Marini vint de Monferrat pour ré-
tablissement des verreries en celte province, sous
Martin IV, pape au xin' siècle. S(
vise : Portio mea^ Domine^ sit in terra i
tium.
Martin V, pape au xv* siècle. Sa de
Averte mnla inimicis meis et in veritai
disperde illos,
Marville, en Dauphiné, porte : 1
bene et lœtari (2).
Matharel, originaire d'Italie, poKi
hoc signo vinces (3).
Matignon, en Bretagne, porte : JL£
Matignon. Les armes sont : d*ârge
lion de gueules, couronné. Voy, GoTOf
Maugiron, en Dauphiné porte : /n/
solido (1).
Medigis. Marie de Médicis, reine deF
po.tait : Fulgent diademate partus. L
mes sont : d'or à cinq tourteaux de gi
posés 2, 2 ot 1, surmonté d'un tourtea
armes de France : cimier, un oiseau t
dans sa patte droite un anneau, aiique
un billet ou est écrit ce mot : Semper.
Menard de la Menardière. original
Berry, porte : Nul ne s'y frotte. Les
sont : d'argent au lion rampant de gu(
supports, deux porc-épics de sable; ci
un porc-épic do môme.
Menardeau , en Bretagne , porte :
opponit acumen. Les armes sont : d*a
trois têtes de licorne d'or, posées 2 el 1
Ménon, en Dauphiné, porte : Ne An
joye. Zacharie de Ménon ayant prouva
Pierre de Ménon son père était nobi
maintenu dans sa noblesse par arrêt di
lement de Grenoble, du 8 décembre
Les armes sont : d'or au chardon bén
pourpre, feuille et tige de sinople, moi
d'un croissant montant de gueules, el
autres de môme en chef. (Voy. VEtai p
que du Dauphiné.)
le règne de François !•' ; el comme le verre
plus pure des maiièrcs, il a, pour cette rai»
reliei sur ions les autres arts ; car autrefois i
nait la noblesse, comme aujoiinrhui il ne
pas. Les armes sont : d^argent à trois fasces (
de sinople, au chefd^azur, charec de trots
d*or. ( Voyez VEtat politique du Dauphiné.)
(i) Antoine deMarville, originaire de Part
premier professeur royal de la Faculté de dr
runiversiic de Valence; il composa une dî
tlon latine sur la noblesse, et a montré qa
méritée, la connaissant parfaitement. Les
sont : d'azur à trois membres ou serres d*ai|l
glces de gueules, tenant chacune un globe (ni
sées 2 et i. ( Voyez VEtat politique de DuupMM
(â) Les armes sont : d^azur à la croix d*o
con>puguée de trois étoiles de même, une en c
deux en flanc au-dessous delà croix, coupé de
les, chargé de trois losanges d*or de front,
sur l'azur, moitié sur les gueules : supports,
léopards.
(3) Guillaume de Maugiron vivait en I^KSK
la tiualilé de dom.ceUus^ et Auloiiie de Mm
chevalier, seigneur d'Ampuis, en 1567 ; il fil
à Aimonetlede Torchcfelon, de laquelle sonl
plusieurs branches, qui se sont toutes distii
en grands hommes, comme le rapportent Un
historiens de Dauphiné. Les armes sont ' ptrli,
ché, d'argent et de sable. {Voyez VEMpê
de Dauphiné.)
DGT
D*KI1GR.4PniE.
DEV
U6
B, enDauphiné, porte : Fortitudine^
e. Juste! de Mehenze ou Menze, était
I appellations de Daunhiné, en 1^1,
"6 des requêtes du daupinn Louis,
; et Gueiis, son tils, maltre-d^hùlel
ihin, en U75, etc.
âT, porte : De rien je ne mesmaye.
nés sont : d*azur è la fasce d'or,
d*une losange de gueules.
rL (Simon Dt) porte : Leffroi des
u. Les armes sont : d'argent à six
Jextres de gueules, les doigts pen-
1 bas, posées 3, 2 et 1 : supports, 2
s; cimier, une hure de sanglier.
nsB, en Daupliiné porte : Et vires
us. Les armes sont : de gueules à
»18 affrontés d'argent et couronnés
■ y en Guyenne, porte : Bénin sans
i0i armes sont : d'argent à un pin de
fiuité d*or, à huit pommes de pin,
U 3 et k, et un écusson de gueules,
il sur le tout, chargé d'un dragon
r, tenant dans ses nattes un serpent
t et deux soleils d'or, mouvants du
* canton de Técu.
àL, en Dauphiné, porte : l*" Le veilU;
uUf vigilal. Eme de Michal fut pourru
Ëce de mattre ordinaire en la cliam*
comptes de Savoie, le 29 novembre
barge par laquelle il gagna la no-
.'O laquelle Eme Michal, son fils, fut
la par ordre d'Henri IV, par arrêt du
t 1613, etc. Les armes sont : de sino-
t5oq d'argent, becqué, crêlé el armé
upports, deux çritfons; cimier, un
oyex YEtai politique de Dauphiné)}
itinB d'Atrerey porte : Juris civium
t.
Are porte : Cœlesti auratum milium
ninat agro.
0TOTT;)orte : Invitât mellitus honor.
BEL, en Dauphiné, de la maison de
jorle : O quel regret mon cœur y a.
POIX (le marquis de), oorlait : Mncere
ri, Voy. Levy.
AL1ER, en Dauphiné , portail : Quod
(a/iir, studio accressit vitœ.
aoif porte : Sine messe famés. Moisson 9
argojjne, porte : de sinoplo à trois
ondées d'argent, au chef cousu de
s, chargé de trois étoiles d'or.
ic, en Bretagne, portait : Bonne vie':
rhui : Gric à Molac , qui signiûe :
lu silence à Molac, Les armes sont :
à neuf macles d'or.
CHAL porte : Je rai gagnée^ ou, Certa-
aria. Les armes sont : de gueules au
or, chargé de trois molettes d'azur,
LUC (le maréchal de) portait indilfé-
int : Proprios ostentat honores , ou :
post funera bellat. Il portait ses armes
é3S au 1 et &• d'azur, au loup d'or,
H les armes de la ville de Sienne; au
d*or à un tourteau de gueules. (Voy.
SQUiou, dans le Dictionn. de la No-
iFBT, en Bresse, originaire d' Angle-
porte : J'en rejoindrai les pièces.
MoNTAFiLEN, cu Bretagne, porte : Rary
avant.
HoîiTAiNARD, en Dauphiné, porte : Plutôt
mourir, Rodolphe vint dans cotte province
environ l'an %0, sous le pontificat d'L^^arne,
évèque de Grenoble; il est la lige de cette
famille. Ainard, son lils, fut le fondateur du
prieuré de Domème, et a laissé son nom à
sa postérité; car celui de Montainard ne lui
est devenu propre q^e depuis environ trois
cents ans; Raimond de Montainard fut lieu-
tenant général de cette province, et mourut
en liSO, laissant quatorze enfants, dont la
postérité s'est grandement rendue recom-
mandable, etc. Les armes sont : vairé au chef
de gueules, chargé d'un lion issant d'or.
[Voy. VEtat politique du Dauphiné.)
HoNTBRUff, en Dauphiné, porte : Et quoi
plus. Aimé de Hontbrun fut fait chevalier
en 1557, pour s'être vaillamment comporté
è la bataille de Cérisoles, à Kenti, etc. Il fut
aussi l'un des cent gentilshommes du roi, de
même qu'Antoine, son fils, marié, en 159Sk,
à Flore de la Cour, dont est issue postérité.
MoNTGHEfiu, en Dauphiné, porte: La droite
voye. Falque du Mootchenu fut présent, en
13t6, è l'hommage que rendit au dauphin le
comtn de Valentinois, oour le château de
Pisançon, etc.
MoNTDOBT, en Bretagne : porte : Meliuê
mori quam inquinari
Moï«TFOBT (Simon, comte de), portait:
Numerus non Hercule major ^ ou Cœlestes cft«
rigit ictus: ou Decus adjicit arts, ou Saxum
tôt delet honores 9 ou Si Deus aspicit^ ardet^
ou Pereundo numen honorât.
MoNTHOLON porte : Subvenite oppressa.
Les armes sont : d'azur au mouton passant
d'or, surmonté de trois roses aussi d'or;
supports, deux lions.
MoNTsioRENCT (Auue de), pair et grand
matire de France, portait : Sicul erat tnprtn-
cipio. Le duc de Montmorcnçv d'aujourd'hui
porte : Dieu aide au premier oaron chrétien^
qui est la vraie devise de cette maison. Les
armes sont : d'or à la croix de gueules, can-
tonnée de seize alérions d'azur.
Montmorency (Anne de), connétable de
France, portait indifféremment : Vaillant et
vaillant, ou Nilmihi tollit hyemsy ou Morienda
sacra tuetur^ ou : 'AirXavûc.
MOREAU DE VlLLERS. Voy, PUELIPPE.
MoREL, en Normandie, porte : LUia Fran"
cigenum defendam hoc vindice ferro, ou Pugno
propatria. Les armes sont : d'or au chevron
d'azur, chargé de deux coutelas d'argent,
avec une fleur de lis de gueules en pointe.
MoREL, en Valois, porte : Gloria Domini
in œternum cantabo : supports, deux anges;
cimier, un ango tenant un livre d'Evangiles
ouvert, où sont ces mots : Domine, saliuin
fac regem.
MoRENT, en Normandie, porte : A candore
decus. Les armes sont : d'azur à trois cor-
morans dargent, posés 2 et 1 : supports,
deux lions d'or, armés et lampassés de gueu*
les; cimier, un lion naissant, armé et lam
passé de gueules.
447
DEV
DICTIONNAIRE
DEV
MoRENT porlail : In te. Domine, speravi^
non confundar in œlernum.
MoRET (le comte do), portait : Ola dichiosa,
ola pastora,
MoRETON DE Chabrillant porlc t Antes que
braque doublar. Les armes sont : d'azur à
la tour crénelée de cinq pièces, sommée de
trois donjons crénelles de trois pièces , le
tout d'argent maçonné de sable, à la patte
d*ours d'or mouvante du quartier seuestre
de la pointe, et touchant è la porto de la
tour : supports, deux lions d'argent couron-
nés, couronne fermée.
MoRiN porte : Mori ne timeas,
MoRisoT porte : Feri maluros prudentia
frucius.
MoRLAix portait : S'ils te mordent, mords^
les. Les armes sont : d'azur au navire équipé
d'or, aux voiles éployées d'argent, mouche-
tées d*hermines.
MoROGES portail : Dieu aide au More chré-
tien. Les armes sont : d'azur au chevron
d'or, accompagné en |)oinle d'une étoile do
môme, au clief cousu de gueules, chargé de
trois éloiles aussi d'or.
MoTiiiA , en Bugey , porte : Invia viriuti
nuUa est via. Les armes sont : d*or à la bande
d'azur, accompagnée en orle de 6 billeltes
de môme, posées 3 et 3 : supports deux
licornes d'argent; cimier, une licorne aussi
d'argent, grim|)ant sur un rocher de môme.
MuRAT, en Auvergne, porte : Vim utram-
?fue repeilo. Les armes sont : d'azur à trois
àsces muraillées ou crénelées de sable.
Mypont, en Bourgogne, porte : My pont
difficile à passer.
Navaille (le duc de), portait : Probasii.
Les armes sont : écartelé, au 1, contre-écar-
telé d'or et de gueules, qui est de Gontaut ;
au 2, de Navarre; au 3, de Foix; au k, de
Béarn : sur le tout écartelé ; au 1 et &•, d'azur
à deux mortiers de guerre d'argent, allumés
de gueules, posés en pal, qui est de Gon-
taut , parli d'une croix |)atée, qui est de
Commingcs; au "1 et 3, d'azur à deux lapins
dorcourants, l'un sur l'autre, qui est de Be-
nac de Bigorre.
Navaisse, en Dauphiné, porte : fn Domino
confido. Urbain de Navaisse, fils de Jean de
Navaisse, vivait en \h^k, et lut marié à An-
gélique de Suctot ou de Bologne, etc.
Nevers (le duc de) portait : Vnus cuncta.
Nevers (les ducs de) portent : Fidet. Voy.
Mancini.
Nicolas III, pape au xiii' siècle. Sa devise :
Miserere met, Domine, miserere mei.
Nicolas \V, pape au xiii* siècle. Sa de-
vise : Illumina faciem tuam super servum
tuum.
Nicolas V, pape au xv* siècle. Sa devise :
Paratum cor meum, Deus.
NoBLET, porte : Nobilitat virlus.
Les armes sont : d'azur, au sautoir alcsé
d'or.
Nollent-Fastou VILLE porle : Pas à pas.
Obert, en Flandre, porte : Pro luminevir-
tus. Les armes sont : d'azur au chevron d*or,
accompagné de trois chaideliers de môme.
Ggier, à Paris, porte : A Domino factum
est. Les armes sont : d'argent à trois tr
de sable.
Okeffe, en l'Ile de France, originaire
lande, porte : Forii et fideli nihitdiffîdl
Ordre du Saint-Esprit (i*), en Fra
Duce et auspice.
Cet ordre fut institué par Henri III,
décembre 1578, et 1" janvier 1579, en
moire d(^ ce qu'il avait été élu roi de
gne, et était monté sur le trône de Fraii
jour de la Pentecôte.
Ordre de Saint-Michel (1'), en Fn
Immensi tremor.
Cet ordre fut institué par Louis XI 1
boise, le 1" août 1469; mais depuis le
de Louis XV, cet ordre est entièrenien
chu, et nesert plus qu'à récompenser le
Orléans, M. d'Orléans, frère de
XVIll, portait indifféremment: Redies
omina, ou : Sub Jove carpil tter^ ou : f
si lendit Apollo, ou : Fratema luce cor
Orléans (la Pucelle d') portait : Fît
qnum mucrone tuetur, ou : Regem eduà
byrintho, ou : Invita funere vtvet, ou :
hœc feminavincit.
OuAiLLY (le marquis de) portait : Jh
florebo.
Pacius, en Dauphiné, originaire de B
dans l'Etat do Venise, porle : Musœ
amicœ (1).
Pascal, en Dauphiné, porte : Spei
Christus, Les armes sont : d'aÈur a l*a{
pascal d'argent, arboré de môme: le gi
chargé d'une croix de gueules. {Voyez
politique de Dauphiné.)
Pascal II, pape au xii* siècle, avait
devise : Verbo Domini cœli firmati sunt
Patarin de Croix portail : Par la ve\
Paul II, pape avait pour devise : A
Domine, bonis et rectis corde.
Paul III, pa()e au \\\' siècle,»avait
devise : Confirma hoc, Deus, quod opi
es in nobis.
Paul IV, pape au xvi* siècle. Sa de
Dominus mini adjutor.
Paul V, pape au xvii* siècle. Sa d€
Satiabor cum apparuerit gloria tua.
Payen, en Normandie, porte : fn û
fortior. Les armes sont : d'argent à trois
teaux de sable, posés 2 et 1 ; le premi
droite, chargé d'une rose d'or; supj
deux athlètes; cimier, un athlète de n
Peguillen (le marquis de) portail
despice an autem ('!).
Pelissier, au cou)lé Venaissin et en
phiné, porte : Virtute non dolo; ci
guerre : Stella duce. Les armes sont :
au lion de sinople rampant, armé et
passé de gueules, surmonté d'une éloi
(1) L(^ vrai nom de rcUe finriile est de Pte
la paix. Moichior de Pace a clé le bisaïeul de
Paciiis, prcuiier professeur royal en Tuniven
Valence, en iG5i. Les armes sont - coopé,
d*azur à la colouihe essorée d*argcnu leminl <
])cc un rameau (foIiviiT de sinople, ao^
crargenl ei de sinople de six pièces, à la mm
gueules, brochanisurle tout. {Voyez YEft pî
de Dauphiné.)
DE¥
D*£PIGRAPHIE.
S en chef; supports, deux lions; ci-
JD lion de même.
CTIER DE MaRTI?I?ILLE-d'EsT01JTE-
en Normandie, porte : Adversis moveri
^s armes sont rd'argeiil h la fasco d'a-
argée de trois besants d'or; supports,
luvages
mu portait : En bon espoir.
OBT, en Bretagne, oorte : Ret co, qui
: Il faut.
ABCH, portait : Presl ve. Les armes
•or à trois meriettes d'azur, posées
ARGH, en Bretagne, porte : Be prêt,
s.
ID porte : Victrix per ardua virtus-
nrAUX portail : S'il plaît a Dieu. Les
ont : d argent à trois chevrons d'azur.
u, en Limousin, originaire d'Au-
porle : 0 Crux ave, spes unica. Les
)nt: d'argent è la bande de gueules,
Ignée de six sautoirs de même, posés
îf, savoir, 2 et 1, et en pointe, 1 et
orls, deux griffons.
PPE, à Paris, en Berry, Champagne,
PC de Bretagne, porte : Je me con-
DEV
4.no
armes de Pholippe de Billy, à VjHers,
rires, soni : écarlolé an i et 4, d'argent a»
le gueules, accompaf^né de trois glands et
% couplés et liés ensemble de sinople, au
[ent, chargé de trois étoiles d'or.; au 2 et
'argent el<raznr à (rois f'asces de gucnlcs ;
i de gueules à la croix denlelée d argent ;
neux lévriers d'argent, colletés de gueu-
T, un demi lévrier de même,
ne» de Phelippe, comte de Faronvillc, à
t : écarlelé au 1 et i de Phelippe ; au 2
; supports, cimier et devise de même.
<e Charles Phelippe, sieur de la Buisson-
Je du corps de Sa Majesté, ptutait selon
aénéral, de gueules à la croix dentelée
.bargée en abime» d'un cœur de gueules
rc.
icienne maison qni existe encore en Bre-
•t IrèS'distingnée en grands houmies rt
isire de ses alliances, ainsi qu'on va le
s qui est rapporté dans le Martyrologe des
de Malte, cumposé par le P. Goussencourl,
. i17 et suiv., el qni commence par:
is Phelippe, étijycr, S4îignenr de Coel-
, et autres lieux, en Bretagne, éponsa
|uelie il eut: i» messire lloland Phelippe,
uiversel de Bretagne, en 1548, qni laissa
înri Phelippe, chevalier, en 1580 et 1589;
tin qui auit :
itin Phelippe, écuyer, marié à N..., de
eut:
nd Phelippe, écuyer, sieur dej^onlgnilly,
Charles de Blois, et monrni à la bataille
n 1564, marié à N..., de laquelle il eut :
ues Phelippe, noiaire ei gn Hier du par-
I 1410, marié à N..., de laquelle il ent,
elippe, écuyer, sienr de Cinon, marié à
Marie de la Tousche, venve de Mandé
écuyer, sieur des Rois, Duplcssis, de
Breux, dont elle avait un fils, Sauvage
mais point du second lit. (V^oi/t'z la gé-
oeite maison, par Duchesiie.) t** Quen-
•
•
in Phelippe, ccnycr, marié à demoiselle
pain, et de 1 ^quelle il ent :
Pie II, pape an xV siècle. Sa devise était •
Frotector noster aspice Deus, et respice in
facîem christi tui. i' ^^ m
yi. Guillaume Phelippe, écuyer, marié à demoi-
selle Anne Sipin, fille de René Sapin, secrétaire du
roi , et de Marie Berlhelot, de laquelle 11 eut :
!• Pierre Phelippe, chevalier de Malte, rece-
veur du grand maître de Tlle Adam, tué au siège de
celte place, en 1522, qui assista au contrat de ma-
nage de sa sœur et de son cousin, qui est en origi-
nal chez ledit Favre ; 2» Nicolas qui suit :
VIL Nicolas Phelippe épousa demoiselle Jeanne
Cardon d Anglure, fille d'Elienne Cardon, écuyer
et d'Annetle Mareiitiu ; de ce mariage sont issus*
!• Jeanne Phelippe, femme de Renault de Mauroy,
grcflier en la cour du parlement ; 2<» Etienne oui
suit : ^
VIII. Etienne Phelippe, écuyer, sieur de la Tour,
marie à Joinne Abclly, sœur de messire Antoine
Ahelly, abbe de Livry en Lannoy, puis évéque.
l>e ce mariage vint *
IX. Vincent Phelippe, seigneur de Cersa y. etc.,
épousa Jeanne Targer. De ce mariage vint : 1*» Eli-
sabeth Phelippe, femme de messire Julien Lebret,
seigneur du Mesiiil, conseiller d'Eiat; 2» Jean Phe-
lippe, écuyer, conseiller du roi, trésorier des gardes
du corps, épousa Madeleine Lormier, fille de Char-
les Lormier, doyen de la cour des aides, dont Marc
et Jean Phelippe; et 3«» Vincent qui suit :
X. Vincent Phelippe, écuyer, seigneur de Billy et
de Bonainville, conseiller du roi, audiieur ordinaire
en sa chambre des comptes, mort doyen des audi-
teurs, épousa demoiselle Marie Leclerc ; de laquelle
il eut, t» Jean-Julien qui suit ; 2» Vincent Phelippe,
écuyer, seigneur de Longe:ni : 3» Charles, mon
jeune ; 4« demoiselle Marie Phelippe de Billy, ma-
riée en 1043", à messire François de Waroquier,
écuyer, s<*igneiir de Méricourt, conseiller du roi en
ses conseils d'Etat et privé, président, irésoi ier de
France, chevalier de Tun des ordres du roi et son
matire dliôtel ordinaire.
XI. Jean Julien Phelippe de Billy, chevalier, sei-
gneur de Billy, Gagny, Juvincourt, etc., né en 1633,
conseiller au parltMiieiit, marié en 1608, à demoi-
selle Madeleine de Ferrari, morte en i69C, et son
mari en 1703. De ce mariage sont issus : i« Vincent
mort jeune, 2» une ûlle religieuse ; 3» Jacques-Reoé
qui suit :
XII. Jacques-René Phelippe de Rilly, seigneur de
Gagiiy et de Villcrs, ne en 1671, mort en 1730, an-
rien capitaine de cavalerie dans le régiment de
RtTiy, marié en 1705, îk demoi elle Catherine Mo-
^'cau de Villers, née en 1682 ; duquel mariage sont
ISSUS : 1" M.irie-Catherine Phelippe de Rilly, née en
17o5, mariée, en 1755, à messire An loi ne Adrien de
Croisy, cliev;ilier, seigneur de Monialani, né en
1 695,* mort en 1755, dont est issu messire Domini-
que-Anioine de Croissy, lieutenant du roi de la pro-
vince de Franche-Comté ; 2» Dominique-François
Phelippe de Billy qui suit, né en 1706; 3«> Josi^ph
Phelippe de Billy, né eu 1709, lequel a passe à
Cayenne, y a épousé mademoiselle du Poncel, est
mort en...., et a laissé ti*ois filles.
XIII. Dominique-François Phelippe, marquis de
Billy. seigneur de Villers et Châssis, eu Berry, né,
comme il est dit ci-dessus, en 1706, ancien oITicier
de dragons dans le réginient de rilôpilal, marié, eu
17c0, à demoiselle Antoint^ de Louan, née en 1730,
nile de messire Pierre de Louaii de Moiifant, et de
demoiselle Louise Prisy (le CaVly. De ce mariage e.^t
is:>u : l'^ Catherine Philippe de Billy, née en 1752»
mariée, en 1780, à messire Claude Le Roy, baron de
B'.issiére ; 2« Jacques Phelippe de Belly qui suit :
XIV. Jacques Phelippe, comte de Billy, né en
iSI
DEV
DICTIONNAIRE
DEV
Pie IV, pape au xvi* siècle. Sa devise: Si
mei non fuerinl dominati^ tune immaculalus
ero.
Pie V, pape au xvi* siècle. Sa devise : Uti-
nam diriganiur viœ meœ ad custodiendas ju-
sti/icationcs tuas.
Pierre de Bernis porte : Armé pour le roi.
Les armes sont : d*azur à la bande d'or,
chargée d'un lion de môme, armé et lamnassé
de gueules; cimier, un lion au naturel, te-
nant une épée d'argent; supports, deux Lons
de môme, tenant une épée de môme.
PiNON (Charles), seigneur de la Poterie, en
Berry, marié en IWO, à Charlotte de Can-
1ers, portail ; Te stante virebo. Les armes
sont : d'azur au chevron d'or, accompagné
de trois pommes de pin de môme, que quel-
Sues-uns ont brisé d un lambel à trois pen-
ants d*argont; supports, deux lions d'or;
cimier, un lion de môme, issant d*un mor-
tier, et le manteau de orésident passé der-
rière Técu.
PiOLENC, en Languedoc, porte : Campi tui
repiebunlur ubertate.
PiQUELiN porte: Nonsamorire.
Plantade, en Languedoc, porte : Caritate
nescia vinci> Les armes sont : d'or à une
plante de plantin arrachée de sinople, au
chef do gueules, chargé d*un croissant mon-
tant d'argent, accosté de deux pélicans d'or,
ensanglantés de gueules ; cimier, un pélican ;
supports, deux pélicans de môme.
Pla^tadis porte : Fructum dabit in tem^
pore 8U0. Cette devise se voyait en une épila-
i)he posée h Saint-Jacques de la Boucherie
lie Paris, en 1620, et qui avait pour armes :
d'argent à un arbre de sinople; au chef d'ar-
f754, officier au régiment de Belsunce dragons,
^oiir la branche de Faronville, voy. VEm de la No-
bleue de 1782 ; et sur ccUe famille, voy. Vllittoire de
Bretagne^ par Dargenlrc ; VHistoire de la même pro-
vjfice, par d'Hozier, pag. 502 ; V Armoriai breton, par
tfuy le Borgne, pag. 2:28; un aulre, par Gui Alexis
Lobineau ; VHistoire de cette province, parle uiéuic ;
Le Martyrologe de Halle, par le P. Gausscncourl,
pag. 117.
Eptlaphe^ dans le Caveau du Fat-de^Grâce à Parié,
Cy Ktt le cœur de Messire Nico!a$ Phelippe^ Maître-
d'Uôiel du lloi , lequel «*si décédé k BuurtMiu , le
7 juin 1G63; son cœur a été apporié en ce lieu le 18 •
dudii mois et ao.
Pbelippe Nicolas, ci-dovant écuyer, conseiller du
roi, couiiuissaire ordinaire des guerres ; portail :
de gueules à la croix dentelée d*argt»nl. (Arm. génér.,
Piiria. p. 307.) e v îf .
Plielippe deCornou portait : d'azur à six étoiles
d*or, posées 5 en chef Cl 5 en pointe, au croissant
de même en abinie.
Philippe Alphonse-Charles Phelippes, sieur de la
Buissonnicre, ci-devant garde du corps d Sa Ma-
jesté, poruit : de gueules à la croix dentelée d'ar-
gent, chargée en ahhne d'un cœur de gueules pour
brisure. (Arm. gêner., Paris, p. 5.)
Phelippe (Angélique-Marie), femme de Claude,
grefiier, ancien lieutenant général des eaux et forêts
de France, portait : de gueules à la croix denieléc
d argent. (Arm, génér., p. 1220.)
Phelippe (Jean- Vincent) portail : d'azur au che-
vron d'or, accompagné de trois glands ei trois olives
d or (Arm génér., Paris, p. 75.;
gent, chargé d*un croissant d'or, acca
deux étoiles de môme.
Plouec portait : Làmt et Vhonneur.
Plumartin (le marquis de), oorlail
mitocca si steugge millustra,
Plusqualet, en Bretagne, i)orte : At
veuil.
PoiLLOT porte : JUelior fortuna nok
PoippE (la), en Dauphiné, pc rie : J
mère, nec timide. Ce nom était déjà II
et cette maison puissante en 1132. Aiu
Guillaume, Uoslaing et Didier de lai
frères, firent celte année-là, avec
gués VIII, comte de Gré^ivaudan, un p
considérable à Tahbaye de Tamioz. Ë
de la Poippe, Tun de leurs descei
épousa, environ Tan 1261, Guilleraetl
Porte, do lac^uelle il eut entre autre*
laume et Girard de la Poippe, et t
on 1289, etc., et ses descendants s
toujours distingués dans toutes sortes
plois considérables. Les artnes soi
gueules k la fasce d^argent ; cimier, u
vage de carnation naissant, ayant à sa
une épée haute, et à laséneslre une m
[Voyez VEtat politique de Dauphiné.)
PoLiGNi, en Dauphiné, porte : Vé
fortune. Jean de Poligni fut père de
de Poligni, qui épousa, environ Tan
Marguerite d'Orcières, de laquelle il
Guignes et Pierre de Poligni. Guigu
père de Jacques de Poligni, qui, en
était gouverneur de la ville de Gap, e
tenant de la compagnie d'hommes d'
de Lesdiguières.
PoLLOD, en Dauphiné, porte Coni\
dentior ito. Louis de Pollou fut un d<
qui lirent, en 1279, le voyage de la
sainte avec un des Qls aines de Hugui
duc de Bourgogne; il s'y acquit tant i
neur par sa vertu et par son courage
les infidèles, que Ton no douta pa
TE^lise, qu'il avait utilement servie,
obligée de le récompenser elle-mfim
dîmes de la paroisse Saint-Laurent, d
terre de Maubec, lui lurent inféodées
nom de Saint-Aignan corrompu en ci
Saint-Agnin; sa postérité, qui, dans li
des temps, y a acauis d'autres bieni
est fait un titre. Saint*Aignan, évéquc
léans, qui était né dans ce lieu, la \
de son nom. Hugues de PoUod viva
1338, avec Clouise ou Alix de Vaux, •
quelle il eut Aiinond de Pollod, q
chevalier en divers actes; lequel lit se
tament en 1374-, ayant été marié à A
Bocsozel. Les armes sont : d'or fre
gueules. [Voyez VEtat politique de Dam
Pontaillier porte: Vis et sapiend
cunt.
PoNTGALET f)0rtait : Qui numerat nu
non maie stricta domus.
PoKiTGUASTEAu oortait : Dominus i
cuitu.
Port (du), en Dauphiné, porte: Ci
obstat.
Porte (la), en Dauphiné, porte : P0
tout mon sang. Pierre de la Porte hat
Cydoclie, alors paroisse du mandem
I)ET
D*EriGRAPIIIE.
DEY
454
elf eu 1315; et Falcosc, son fils,
la même année Alix do Bastarnay;
ime, leur fils, épousa Eynarde de
, pl fil son teslamenl on 1387, élisant
nltnre dans l'église du prieuré de
b1, etc. Les armos sont : de guoules à
: d'or.
très ou! pris : de g'ieules à dont bé-
aDchées d'argent, qui est de Theys;
out de la Porte. {Voyez VEtat polUi-
Jkmphiné.)
m DE BoYiER, en Dauphiné, porte :
■L, en Normandie, porte : Où tout te
fotfl fappuie.
» LA RooHE-NoLAT porto : Tant auant.
■ARiÉs, en Languedoc, porte : Vigil et
JDC, en Bretagne, porte : De bien en
OUTAL, en Dauphiné, porte : Par-tout
Guignard de Pracontal possédait la
9*Anconne, en 1H9, (A fut marié h
: de Rhodez, de laquelle il eqt For-
t Pracontal, dont le petit-fils, Jean de
lai, seigneur d'Anconne, fut célèbre
les meilleurs chefs dans les guerres
du XV* siècle; il mourut en 1581, etc.
'OST DE LA Croix, à Paris et en Bre-
porte : Magis ac mngis. Les armos
tiercé, au 1 d*azur à un croissant
II; au 2 d*or à trois étoiles d*azur;
3 sable à une sirène d'argent.
, en Nivernais, porte : Non degener
Les armes sont : de gueules à trois
3uilles d'or, posées 2 et 1. Aymar de
bef de la branche des seignours de
>u^on, etc., contribua beaucoup au
dia bataille de Marignan, et à la con-
du Milanais, par François J". Paul
oui iiartiol qu'il est, en parle ainsi :
ries raffaire aurait couru le plus grand
de ce côté-là, si Aymar de Prie et
gny, Robert Stuart, de la maison
d'£cosse, la môme année, maréchal
ïnce; deux chefs d'une expérience
ère» qui étaient avec le duc d'Alen-
avaient rallié et rasseniblt» les soldats
eurs étendards, en leur reprochant
lite, (l soutenu le combat avec une
extrême. » Aymar était grand arbalé-
s France, en 1517. (Voy. plus au long
. à la Noblesse, de 1771.)
XIBR, en Dauphiné, porte : Tunis tnea
^ette famille, originaire de Touraine,
' premier auteur Pierre Prunier, qui
arec Raoullelte de Beaulne, en U30,
3 Prunier, seigneur de la Brèche de
, et général des aides du Lan^xuedoc,
7, lequel fut marié h Pénmne de Bou-
cousine germaine du cardinal de Bri-
; de laquelle il eut Jean Prunier,
ur de Fouchan, l'un des gentilshom-
5 la chambre du roi Louis XI, marié à
de Rets, etc.
fiRAN, en Dauphiné, porte : Prospérité,
(du), en Dauphiné, porte : Agere et
rtia. Les arme«sont : d'or au lion de
gueules, armé et lamnassé d'azur; cimier,
qn lion. Ce nom si lamcux, et qu'aucun
chrétien un peu instruit de l'histoire ne peut
ignorer, doit être mis au rang des pius illus-
tres de l'Europe entière, quand môme il
n'aurait quo ce seul avantage d'avoir donné
le jour au très-grand et très-illustre prince,
Raymond du Puy, élu grand matlre de Malte
en 1118, lequel a été le premier des grands
maîtres militaires, que l'on compare aux plus
saints fondateurs des ordres religieux, et
aux plus grands capitaines de son siècle. Les
Hospitaliers, et même tous les chrétiens la-
tins de rOrient, qui étaient témoins de ses
vertus, par une canonisation anticipée, le
reversèrent comme un b'enheureux ; litre que
la postérité lui a confirmé
Put (Jean Alleman du), employé dans les
Elus importantes affaires du Dauphiné, ha-
itait à Perins, et Raymond du Puy y étail
né ; et de sa femme, Eynarde Rolland, il eul
Gilles du Puy, qui vivait en 1362, et lequel
fut marié à Alix de Bellecombe, de laquelle*
il eut Charles du Puv, seigneur de Slont-
brun, chef du parti des huguenots, sous le
règne de Charles IX et de Henri 111, etc»
PuTVALLÉE DB Begny , en Bcrry, porte:
Bien faire et laisser dire,
Queleu, en Bretagne, porte : Enpeb enser
Quelen, c'est-à-dire. En tout temps Quelen.
Les armes sont : burelé d'argent et de gueules
de dix pièces.
QuEROHENT BoisRUAULT, DOi to : Sur mott
honneur. Les armes sont : losange d'argenl
et de sable. Voy. Kercoint.
QuiLisn portait : Tevel hac obor. Les armes
sont : de gueules au chef endenché d'ar-
gent, brise d'un lambel à trois pendants
d'a/.ur.
Qi}I!<iqueran-Beaujeu, en Provence, porte:
Vis contra vim.
QuiRiT, en Poitou, porte : Va ferme à Vas^
saut, Quirit à ta prise. Les armes sont : do
sino))le au cygne, nageant sur une rivière
de môme.
Raunv (le marquis de) portait : Posita fe-
ritate nitescit.
Raimo^id, au comtat Yenaissin, porte :
Sauciat et défendit. Les armes sont : d'ar-
gent h la croix de gueules, chargée de cinq
coquilles d*argont.
Rambaud, on Dauphiné, porte : Et habet
sua gaudia luctus, Gelis de Rambaud vivajl
en 1516, et lit son testament en 1568, etc.
Les aruies Sijni : de sable au cyprès de sino-
ple, sur lequel est perchée une tourterelle
d'argent, etc. {Voy. VEtat politique du Dau^
phiné.)
Rasoir, en Hainaut, porte : Usque ad me-
tam.
Recourt de Rivière porte : Sic omnia.
Refuge porte : Victnx innocentia,
Regnauld de Bisst, en Savoie, porte : ilr-
dens et œquum.
Remaud de Montauban porte: a /ou/ perdre
ou tout gagner, ny a qu'un coup périlleux.
Restaurand, en Languedoc, porte : Ftr-
t}^ vetat mori. Les armes sont : d'argenl à
455
Dr.Y
DlCTIONNAm I
DET
iSI
un phénix sur un bûcher, qui se brûle è
l'ardeur du soleil.
Re?el, originaire de Lombardie, porte :
Valore et prudenlia fortior.
RiccÉ, en Piémont, porte : Quœ sunt Cœ-
saris Cœsari, quœ sunt Dei Deo. Les armes
sont d'argent à trois buissons de châtaigncrs
desinopic, tiges et feuilles de môme, posés
2 et 1 ; cimier, un griffon ; supports, deux
griffons d'or.
Richard, porte : Quo justior^ eo âitior.
Richelieu. Le cardinal de Richelieu por-
tait indifféremment : Candorem purpura scr-
vatf ou : Expertus fidelem Jupiter^ ou Nec
momentum sine linea^ ou : Sola mihi redolent.
Le cardinal de Richelieu substitua son nom
et ses armes h René de Vignerot, seigneur
de Pontcourlay, qui épousa Françoise Du-
plcssis, sa nièce, le 28 août 1603. Les armes
de Richelieu sont : d'argent à trois chevrons
de gueules.
Le marquis de Richelieu portait pour de-
vise : Ardo para subir,
RicouART d'Hérouville Dorte : Lumen ad
revelationcm gentium,
RiEUx, rn Rrelagne, porte : A tout heurt
bélier^ à tout heurt Rieux. Les armes son» :
d'azur à dix besants d'or, posés 3, 3, 3 et 1.
Rivière, en Dauphiné, porte : Pour les
deux.
Jacques de Rivière, seigneur de Sainte-
Marie, dans le Gaficncois, iit un échange, en
1311), avec Arnaud flotte, seigneur de la
Roche des Arnauds, de la terre de Montmour
qu'il possédait, contre celle de Sainte-Marie
que Flotte lui donna; et,danscet échange, il
est qualifié chevalier et seigneur de Corces;
Renaud, son fils, est qualifié Kiomiles et domi-
nus castrorum de Carcere de PommeroliOy ac
sanctœ Mariœ Vallisollœ Vapencensis diocesis^
dans un acte de 1359.
Rivière, en Normandie, porte : iVoc/os rir-
tute resolvo.
Ri voire porte : Nec si cœlum ruât.
Roche (la), en Lyonnais, porte : Lassus
flrmius figitpcdem. Les armes sont : do gueu-
es h la rencontre dt bœuld'or, chargée d'une
roche d'argent.
RocHEFORT (le marquis de) portait Splen-
dor et auxilium.
RocHKLAMBERT (la), en Auvergrîo, porte:
Amour ou Guerre; Valeme dios^ Ni crainte ni
envie. Les armes sont : d'argent au chevron
d'azur, el au chef de gueules; supports, deux
sauvages armés de leurs massues.
RocosEL, en Rouergue, porte : Omnibus
ralamitatibus inflexus. Les armes sont : d'a-
zur à trois rochers d'échiquier d'or, posés 2
et 1.
RoDDE (la), en Rourgogne, porte : Audaces
fortuna juvat.
Roger porte : Immaculalus coronabitur.
Les armes sont : d'hermines à trois mouche-
tures, au chef d'azur, chargé de trois cou-
ronnes d'or ; supports, deux griffons d'or ;
cimier, un griffon de même.
Le sieur Roger, conseiller du roi, et maî-
tre ordinaire en sa chambre des comptes di
Paris, était très-versé en la science héroïqae,
RoHAN (le chevalier de) portait: Ardtr |
callar. Un autre chevalier (le Rohan portait:
Par celle-ci f espère celle-là.
RoLiN, chancelier de Roui^ogne, portail:
Nihil agercj pœnitendum ; puaffiaum, imo rl^•
paranaum. Yoy. Palliot.
RoLLANDS (des), porte : Volai famaperm^
bem.
Ismel des Rollands était seigneur d'Anm»
zune, et avait pour femme Anne deBoiÏL
en 1370. Olivier des Rollands, avocat ÛÊml
de la cour temporelle d'Avigaon, époasat^^j
premières noces, Agnès de Ravère, mèce4i|l
i)ape Jules II, et, en secondes noces, Mw^
guérite Pontevès, etc. *'i^
RosLAN poi te : Fidèle et sincère. Les wt^
mes sont : d'azur à la fasce d*or.
Roshadec, en Rretagne, porte i En btmmL,
poir. M
Roure (du), en Vivarais, Languedoc, Pliji
vence, Angleterre, originaire de BourgogQ%^
porte : Ferme en tout temps.
Rote (le comte de) portait : Musa plaeH.
RoYER porte : Fortis et prudens simui.
RoYER DE LA Sauvagèrb (le), CD Tooraîiil^ ^
porte : Pro fide et potria,
RozEROT porte : Spcro quod licet.
Rldelle DE LA Fregère, OH Rouefgoef t
porte : Non sunt difficiles. Les armes soot:
d'or au chevron d'azur, chargé de trois Ih
mes d'argent.
RuppiÈRE, en Normandie, porte : Si^ff^
bia immanis.
Saillans , seigneur de Rrisenot , porte:
Dieu Va permis. Les armes sont : d*azur m
château sommé de trois tours d'or, la porltf
de sable, au chef d*argent, chargé d'un liott
naissant de gueules, armé et lampassé d*or. '
Saixt-Aignan (le comte de] portait : So{î.
Sainte-Marthe porte : Patrice felicia tSÊh 1
pora nebunt. .
Messire Abel de Sainte-Marthe, conseiller
du roi en ses conseils d'Etat et privé, garde
de la bibliothèque de Fontainebleau, et son
conseiller en sa cour des aides de Parif,
portait : d'argent à trois fusées et demie dft
sable, rangées en fasce, au chef aussi de Sè^
ble ; supports, deux lions d'argent, casqut
de fasce de môme. {Voy. le Trophée d^armm
héraldique,)
Salvaing, en Dauphiné, etc., porte: Qm
ne ferais- je pour elle? d'autres: Hegi devotê
Jovique ; cri de guerre : A Salvaina le plu»
gorgias,
Aj^^mon Stilvaing, selon La Golombièret
vivait en 1012, et c'est celui qui est la tige
de cette maison. GuiiTrev de Salvaing, Ëli
d'Aymon VI, fut père de Hugues et de Guîf-
frey; et celui-ci fut grand maître de Tordre
des Templiers, et Hugues continua la race;
Aymond et son pelil-ûls vivaient en UiS;
et'^par son testament de l'an M29, il chargea
Artaud et Jean, ses tils, et leurs desceodauts
en ligne masculine, de porter dans lears
bannières les couleurs du noir et du bleOi
ftBT
D*EP1GRAPHIE.
DKV
458
îre porter à leurs pages ce à leurs
me manche de velours noir et bleu,
le ces deux couleurs étaient sa pas-
I roi Louis XIII a)^ant défendu \)av
âge du velours sur les habits des
I des laquais, dérogea en faveur de
) Denis Salvaing, seigneur de Bois-
de Voure^, conseiller du roi en ses
, et premier président en la cham*
comptes du Daupbiné. Les armes
*or à Taigle h deux tètes de sable,
, membrée et diadémée de gueules,
dure d'azur, semée de fleurs de^ lis
nier, un aigle naissant d*or, à deux
becs ouverts, tenant en leur bec un
où est le cri do guerre; supports,
{les d*or tenant chacun en leur bec
anière de gueules à la croix d*or.
Etai politique de Dauphiné.)
iiAGE, en Dauphiné, porte : Ten ai la
ipont. Les armes sont : burelé d*ar-
l^zur, au lion de gueules, brochant
)Ut.
' (le comte de) portait : Patrios as-
« ungues.
: porte : Yelis quod prosis.
( 10 comte de ) portait : Spes modo,
dus.
NE, en Dauphiné, porte : Sustentai li-
es; d*autres : Certamine parla; d'au-
» rai gagnée (1).
IV, pape au xv' siècle, avait pour
Auxîlium meum a Domino qui fecit
i terram,
V, pape au xvi* siècle. Sa devise :
^e matris meœ lu es protector meus.
sBTportc: Ailumpelity imorelinquens,
:ouBT (le marquis do) portail : Or-
(egilque.
M>i]RT (le marquis de) portail : Con
^lustra.
r (Jeducde) portait : Ardeo ubiaspicior.
lA, en Artois, porte : Pense à ta fin,
les sont : d*ar^ent h trois tètes de
de sable, tortillées d'argent; sui)-
eux nègres, tenant chacun une flèche
ain dexlre ; cimier, un nègre coiiTé
. d*azur.
erd*Hautefelille porieiSplendorho-
rirluti fidelilas. Los armes sont : de
à un lévrier d*argenl passant, a^ant
ier de gueules, cloué, bouclé et virolé
irmonté en chef d'un croissant d*or.
kULT, de Sery et de Reaurains en
forte : Fidetis* Messire Jean Thi-
evalier, seigneur de Sery, vivait
L le règne de Philippe de Valois, qui
Oà part à sa faveur et aux plus im-
3S affaires de TEtat. (Voy. l'Etat de la
de 1782.)
arles-Emmanuel*Philibcrt-Hyacintc de Si-
arqiiîs de Pianezze, a donné au public This-
éaloffiquc de eeite illuslre famille, qu'il fait
e d'Hiimlierl, seigneur souverain d'Api, et
Caseneuve, qui vivait en 993, Guiraud, qui
1113, prit le surnom de Siniiaiie que sa
a conservé. Les armes sont: d*or, semé de
lUel de tours d*azur. (Voyez VKiat volUiaue
kiné, et VEtat de la nobUsu de 1782.)
I>1GTI0!IN. d'EpIGRAPHIF I.
Thibault DE CouRViLLF. portait : Candidûi,
Messire Isaac Thibault de Courville, cheva-
lier, seigneur de fiellisie, surintendant des
maisons et airaires de son Altesse Henri de
Bourbon, évoque de Metz, aujourd'hui duc
de Verneuil, avait pour armes : de pourpre
au cygne d'argent, cnapé d'azur, soutenu de
deux licornes ; cimier, un cygne au naturelle
vol étendu ; Técu orné des colliers des ordres
de Notre-Dame du Mont-Carmel de Saint-La-
zare et de Jérusalem , dont il était doyen en
France. (Foy. le Trophée d'armes héraldique.)
TiLLT, en Normandie, porte : Nosiro «on-
guine tinetum. Les armes sont : d'or à la
fleur de lis de gueules; supports, deux lions;
cimier, un lion.
TissniHD DE LA TouR DU Bled porto : En
travail repos.
TixiBR porte : Primi potui, sednon'deprimi.
ToRCUEFELON, On Daiiphioé, porte : ôpiima
fada dant animum. Olivier de Torchefelon
tit hommage h l'archevêque Jean, en 1S&7,
de tout ce au 'il possédait; et dans cet acte,
il est qualiué de miles; mais Jean et Guyot
de Torchefelon, ses descendants, firent la
guerre i Tarchevèque dt; Vienne, Thibaud de
Rougemont, en ikè2; et les années suivantes
ils en eurent tout Thonneur, et Jean mérita
d'être fait maréchal de Dauphiné« ctc
ToRVEON porto : Turris fortitudinis tu^
Domine.
TouRNEMOUCHE, Boiloou de Morlaix, por-
tait : Plus mellis quamfellis.
TouTENOL'TRE |)0rtnit : Tout passe.
Trie?idern, en Bretagne, porte : Hasoez
ré, c'esl-à-dire : Serait-il étranger?
Trikquère, en Languedoc, porte : Ut mo-
rus, Los armes sont : d'or au mûrier arraché
de sinople, fruité de pourpre; cimier, un
génie à demi corps au naturel, revêtu d'une
écnarpo, les ailes éployées, tenant dans la
main droite une épéo nue, et do la gauche
un mûrier aux émaux de l'écu; supports,
deux génies do môme.
Turpin de Crissé, en Anjou, porte : Ftci,
victurus vivo.
Tury ( le marquis de) portait : Gossen la
vista chemen las plumas.
Urbain III, pape au xii' siècle, avait |K)ur
devise : Ad te, Domine, levavi animam meam.
Urbaix IV, pnpo au xiii' siècle. Sa de-
vise : Fac mecum. Domine, signum in bonum.
Urbain Yl. pape au xiv' siècle. Sa devise:
Exsurge, Domine, judica causam meam,
Urbain VIII, papo au xvii' siècle. Sa de-
vise : Jn Domino sherans non infirmabor.
Vache (du), en Dauphiné, porte : Di giove
amata assai; d'aulres : Pax in virtute. Guil-
laume du Vache, marié à Catheriue Brenier^
vivait en H13, etc.
Vachon , en Dauphiné , porte : Solerli
simplicitati.
Vaillag (le comte de) portait : Ne fienne
tempo.
Varangb, en Languedoc, porte : iVti//i eeûo;
cri de guerre : Deojuvante. Les armes sont:
d'or à la ci*oix de sable, l'écu en bannière ;^
couronneducale ; cimier» une aigle naissante;
supooits, deux hommes d*arme5, vtfttUB de
15
!
iS9
DET
DICTIONNAIRE
DET
460
dalmaliques aux armes do Técu, s'appuyant
sur un ecu en ovnle, ayant chacun un *gui-
don aux armes de Técu, etc.
Varanges (Catherine de) portait : His vir-
lus evecta rôtis,
Varbnnes (Thomas de) portait : Non est
viortale quod opto,
VASSTy en Normandie, porte : Nodos vir-
tuie resolvo.
Vaudret, en Bourgogne, porte : A tout
raudray: d'autres :/*ai valu^ vaux et vaudrai.
Yedbau de Grandmont porte: Exhumili-
tate tordis pergam ad astra.
Vercy, en Bour^jo^^ne, porte : Sans varier,
Veryi^is (Io marquis de) portait : Et eolitj
et pascit.
ViART, en Poitou, Blaisois, Bourgogne,
Champagne, Brie, porte : Vivit et araet,
Victor' 11, pape au xi* siècle. Sa devise :
Ipse est pax nostra.
Victor III, pape au xr siècle. Sa devise :
Dominus Deus meus in te speravi.
ViBNfVB. La maison de vienne, pairie du
royaume, tire sa devise, en partie, de son
nom, qui est : Tout bien avienne.
VieciER de Ricet ))0i te : Tune satiabor.
ViLLAiNESDB Saint-Aubi?!, eu Borry : Dum
spiro spero.
Villas, baron de la Chapelle, i>ortc : Fortis
foriunam sperat.
ViLLEQUiER (le marquis de) portoit : Uni
militât astro.
ViLLEROY (le manpiis do) portait : Nec sine
gloria cadet,
Vi?iGENT Sayoilhans, en Daupbiné, origi-
naire d'Orange, porte : Ainsi le veux, Jacques
Vincent fit son testament en 1488, et Bartlié-
lemi Vincerit, ^n fils, vivait en 1465, etc.
Vincent, en Dauphiné, porte : Omnia vir-
tuti cedunt, Antoine Vincent fut plusieurs
l'ois échevin de la ville de Lyon, en 154>4.
Jean Vincent, son fds, fut pourvu d*un of-
fice de conseiller au {xarlement de Grenoble,
cîi 1574., etc.
Virieu, en Dauphiné, porte : Virescit vir-
tus sine fine,
Virieu, qui a été Tancien domaine de cette
maison, lui a donné son nom.
GuiÛrey de Virieu vivait en 1042; il est
nommé dans Tacte d*une dcmation faite par
Tempereur Henri au monastère de Novalèze,
où il a le titre de dominus^ et il y confirme
cette concession.
ViROT porte: Yirtus vulnere viret,
VivoNNE (le comte de) portait : Tuamunera
jacto.
VuroNNE (le comte de) portait : Ultra non
mira.
VoGUÂ DR Montlor porte : Sola rel voce
leones terreo.
Voter d'Argenson, à Paris : d*azur 5 deux
léopards d'or posant l'un sur l'autre, couron-
nes et armes de gueules; devise :3/a/or/r''''^«
Waroqlier eu Varoquier , originaire
d'ArtoiSy porte: Recta iibi^ue^ et sic et cor^
pour d re : je porte la droiture partout aussi
hien que le cœur ; ou^: Waroquier franchise^
f)Our désigner qu*il est la candeur, la honic
biy et attaché à sa patrie; ou : A jatnais Wa-
roquier: pour dire que son nom s'est reada
immortel dans Fhistoire: pour cri de guerre:
Hersin {Voy, Hersin), tel cju'il paraît encore
sur ré()ita|ihe de François de Waroquier,
écuycr, seigneur de Méricourt, inhumé k
Saint-Nicolas d*Arcy, près Sentis. Les armes
sont : d*azur à une main dextre d'argenti -
apaumée et posée en pal, qu*on a écarteléa
de Wignacourt. Ces armes furent données k
messire Jean de Waroquier, écuyer, qui fol
fait chevalier d^Arlois et capitaine de Beau*
mont, par £udes IV, duc de Bourgogne, pour
s'ôtre signalé entre ledit sieur duc et RobefI
d*ArTSis, comte de Beaumont-le-Roger, de-
vant Saint-Omer, au mois de juillet iSU;
lesquelles armes il prit et porta dès lois»
pour sujet et pièce honorable, en son écad
ijouclier, laissant les anciennes armes du A
maison, qui étaient de sinople à trois croii-
sants d'argent (1).
Louis-Charles, comte de Waroquier es
Méricourt, officier de la compagnie des gr^
n.idiers d'Abancourt, attachée au réginieÉ
des grenadiers royaux de la Picardie, le S
août 1782.
Wavrin de Villers, au Tertre, en Artoiii
porte : Moins que le pas^ cri di* guerre : W^
vrin, Wavrin,
Wignacourt ou Vignacourt, en Picardie^
Artois, Flandre , Champagne, Alsnce, &-
Eagne, etc., porte : Durum patieniia flmfs,
es armes sont : d'argent a trois fleurs de
lis de gueules, au pied coupé et nourri ;su^
ports, deux lions u'or; cimier, un cygne
La maison de Wignacourt est si ancienae»
qu'elle est, au sentunent général de la na-
tion, môme de toute TËurope, Tune des pr^
mièrcs de la chrétienté, tant|)ar ses alliaocei
avec les premières maisons de France el A
étrangères, qui lui donnent des pareTtfc J
avec plusieurs tètes couronnées, comme avec I
celle de France et d'Espagne, etc., par le
nombre infini des grandes possessions qu'elle
a eues; par les deux célèbres grands mailrei
de Malte qu'elle a donnés, et autres Uhr
grands et illustres personnages; parle nombre
intuii de Vciillants chevaliers du premierordif
chrétien, qu'elle a donnés et ne cesse de don*
ner, que par le nombre infini des chapitres
nobles où elle est admise, depuis le temps où
elle commence à être connue sous le nom de
Wignacourt; et Ton peut bien dire ici,
commeditrépitaphed'Adriende Wignacourt»
décédé grand ma Jtre de Malte, le ifé vrier 1695:
Si generii iplendorem quœns
Habei in iolo nomîne.
Devises on marques des principaux Imprir
meurs et Libraires qui n'ont point mis feitn
noms, ni celai de la ville ou du lieu df
l'impression, aux livres sortis de leurspres*
ses ou de leurs boutiques.
VAbtl était de TAngelier, de Paris. —
V Abraham, de Pacard, de Paris. — V Aigle,
des Béliers, d'Anvers et de Douai. — D0
(I) Yovez sur cela la Science desÀrmmr, par P^
lioi, p. 445 ; le Trophée alarmes héraldiguts, pir
Prado, p. 85; les Orifpnes ducbev. Flemîcbéi; le
Recueil de* hérauU ÏÏ'emnes de ^Vamte.
DEV
D*£PIGRAPI11E.
DEV
402
[!e Rome. — De Rouvjlle ou RoiiilUs
D. — De Tharné. — De Velpius. —
y, de Guillaume Julien, de Paris.
icre^ de Chrislophe Raplielingius on
$hein, de Leyde. — Ancre entortillée
àut d'un dauphin , des Manucos,
lise et de Rome. — De Chouet, de
. — De Pierre Auborl, de Geru>vc.
\gt Gardien^ de Hénant, de Paris. —
*rerd, de Rîcher, d«* Paris.— LMriow,
n ou Herbsl, de Râle. — De Brvliii-
Bâle. — De Louis le Roi, de BAIe.—
•net, de Râle. — V Arrosoir^ de Ri-
le Lyon. — Le Basilique et les quatre
?j, d'eRogny, de Paris. — Le Bêcheur
irdinier^ de Maire, de Leyde. — Le
^hon^ de Perler, de Paris.— Le ^er^yer,
I et de Colomien, de Toulouse. —
wt-Foin des Billaines, de Paris. —Le
f, des Wechels, de Paris et de Franc-
Le Cavalier^ de Pierrre Chevalier,
s. — Le Cordon au soleil^ de Dronarl,
s. — Le Chêne verd, de Nicolas Clies-
e Paris. — Le Cheval marin, de Jean
|ue, de Cologne. — Les Cigognes, de
et de Cramoisy, de Paris. — La Ci-
do Mounin, de Poitiers. —Le 5ainN
d'Ambroise de la Porte, de Paris.—
» de Wigan Hanen Eiben, ou Gallus
icfort. — Le Cœur, de Huré, de Pa-
Les deux Colombes, de Jacques Ques-
! Paris. — Le Compas, de Plantin,
rs; desMorels, d'Anvers. — DeFran-
KFholîDgien, .ou Rafllenghe, de Leyde.
leller, de Douay. — D'Adrien Péirier,
is. — De Soubron, de Lyou. — Le
r d'or, de Claude el de Laurent Son-
e Paris. -- Le Corbeau, de George
m Corvin, do Francfort. — I-a Cou^
de Materne Cholin, de Cologne. — La
ne d'or, de iMathnrin du Puis, de Pa-
Lft Couronne de Fleurons, <le Rousse-
Lyon. — De Jac(jues Crespin, de Ge-
- La Crosse, d'H[)iscopius ou Ris-
le Bâie. — Le Cygne, de Blancher. —
fmenis, dcRoigny, de Paris. — VElé-
de François Reg'iaull, de Paris. —
une el U Marteau, d'Henri Pétri, de
- L'Envie , de Gazeau. — Les Epis
le Du Bray, de Paris. — L'Espérance^
bin, de Paris. — De Rarlhélenii de
s, de Venise. — L'Etoile d'Or, de Be-
évost, de Paris. — La Fleur de Lis,
don et d'Anisson, de Lyon. — L\
le, de Vascosan , de Paris. — T^bs
I de Paris. — La Fortune^ de Pb.
et de Kigaud, de Lyon. — Le Frelon^
rions et Harsy, de Lyon.— La Galère^
lut du Pré, dé Paris. —Les Globes ou
9, de Ja'issou ou Blaew, d*Amster-
- Les Grenouilles ou Crapauds; de
over, de Zurich. — Le Griffon^ des
, de Lyon. — D'Antoine Hiérat , da
e. — De Wyriot, de Strasbourg.— La
u Vigilance, d'£piscopius, de BâIe. —
n Gymnique, de Cologne. — VUtreule^
fé» de Paris. — De Jean Maire, de
— VBtrmathène ou Terme de Mer-
tfaIhUf de Verdust, a' An vers. —Le
Janus, de Jean Jaunon, de Sédac-^-Le Nom
de Jésus , de Piliehotte, de Lyon. -^ La
Lampe, de Perne ou Pernet, de BAIe. ^ La
Licorne, de Jean Gymnique, de Cologne. —
De Bnullé, de Lyon. — De Chappelet, de
Paris. — De Kerver, de Paris. — I-e Lion
rampant^ d'Arry. — Les Lions cl l'Horloge
desablCf d'Henri Pelri, de Bâle. — Des héri-
tiers de Nicolas Brylinger, aussi de Bâle. —
Le Loup, de Ponci-t Le Preux, de Paris. —
Le Lis, de Jnnle, de Florence, de Rome, de
Venise et de Lyon, etc. Ils ont pris quelque-
fois VAiûle do Blade, de Rome. — Le Lis
blanc , de Gilles Bleys, de Paris. — Le Lis
^Or, d'Ouen ,Peti!, de Paris, et de Guil-
laume Boullé, de Lyon. — Le Mercure fixé.
rie Biaise. — Le Mercure arrêté^ de David
Douceur, de Paris. — Le Mûrier, de Morel,
de Paris. — Le Navire, de Millot. — Lo
Grand Navire, de la Société des Libraires de
Paris, pour les inipi'essions des PP. de l'E-
glise. — Le Naufrage, de Ducliesne. — L'Oc-
casion^ de Fouet, de Paris. — VŒU, de
Vincent, de Lyon. — UOlivier, des Etien-
nes, de Paris, et de Genève. — De Pâtisson,
iUi Paris, qui est celui des Eiiennes. — De
Sébast. Chappelet, de Paris. — De Gamonet,
de Genève, qui est celui des Kliennes. —
De Pierre l'HuilIier, de Paris. — Les Elzé-
virs, d'Amsterdau) el de Leytle.— L'Oranger
de Zanetti, de Rome et ile Venise ; de Tosi,
de Rome. — L'Orme entortillée d'un cep de vi-
gne, selon quelques-uns, des EIzévirs dAnïS-
terdain et de Leyde. — L'Oiseau entre deux
serpents, des Frohens, dt? BAIe. — La Paix^
de Jean Heuqucville, de Paris. —La Paime^
de Courbé , de Paris. — Le Palmier, de
Bebelius , d'Essingrcîn. — De Guarin, de
Bûle. — La Parnasse, de Ballard, de Paris.
— Lo Pégase, des Wéi Iiels, de Paris, et de
Francfort. — De Marnef ou Marnius et des
Aubry, de Francfort et d'Hanaw.— De Denis
du Val, de Paris. — Le Pélican^ de Giraull,
de Paris. —De François Héger, de Leyde. —
Dis dfux Marnetl's, de Poitiers, Jean el En-
guilbert. — Le Persée, de Bonhomme, da
Lyon. — Le Phénix, (Je iMichel Soly , de
Paris. — De Pierre Lelfen, do Leyde. — Le
Pin, de Le Franc. —De P. Auberl, de Ge-
nève, d'Ausbourg. — La Pique enlortillée
d'une branche el d'un serpent, de Frédéric
Morel, de Paris. — De Jean Bienné , de
Paris, el quelquefois de Robert Etienne. —
Le Pot cassé, cfe Geoffroy Thory, de Paris.—
La Poule, des Myles et des Birkmans, de
Cologne; et de Meursius, d'Anvers. — La
Presse ou Imprimerie, de Radius Ascencius,
de Paris. — La Renommée , des Janssons,
d'Amsterdam. — De Haulin, de la Rochelle.
De Sigismond Feyrabem, de Francfort. —
La Rose dans un cœur, de Corrozet, de Paris.
— La Ruche, de Robert Fouet, de Paris. —
Le Sage, de Sartorius, d'ingolstad. — I^
Salamandre, de Zenan», de Venise. — De
Pesnot, de Lyon. — De J. Crespin, de Lyon.
— De Denis Moreau, de Paris. — De Claude
Senneton, de Lyou. — La SamarilainCf do
Jacques du Puis, de Paris.— Le Sa^nson dé*
clUranl un lioth à» Galeu et de Quistelii de
403
Mi
DICTIONNAIRE
Cologne. — Le Samson emportant les portes
de la ville de Gaza, de Scipion et de Jean de
GiibianoouGarvian, de Lyon; et de Hugues
de ha Porte, de Lyon. — Le Saturne, de Co-
Hntel ou de Colincs, de Paris, et quelquefois
d'Hervagius de Bâie.— Le Sauvage, deBuon,
de Paris. — Le Sauveur du monde, de Caleu
et de Quintel, de Cologne. — Le Sceptre
éclairé, de Vincent de Lyon. — La Science,
(le Lazare Zetzner, de Strasbourg. — Le
Serpent mosaïque, de Martin le jeune, de
Paris. — D'Eustarhe Vignon, de Genève. —
Le Serpent entortillé autour d^une ancre, du
môme Vignon. — Les deux Serpents, des do
Tournes, de Lyon et de Genève. — Les
Serpents couronnés, entortillés d*un bâton ,
renfermant un oiseau, des Frobens, de Bftie.
— Le Soleil, de Bru^^iot. — De Guillard, de
Paris. — De Vlaq, de la Haye en Hollande.
— De Basa, de Venise.— La Sphère, des
Blaews ou Janssons, d'Amsterdam. — Des
Huguetans et Ravaud, de Lyon. Il s'est
trouvé aussi diverses éditions de livres de
Hollande dans ces dernières années , mar-
quées de la Sphère, sans nom d'imprimeur.
— Le Temps, voy. Saturne, comme ci-dessus.
— Le Terme des trois Mercures, d'Hervagius,
de Bâle. — La Toison d'Or, de Camusat, de
Paris.— Le Travail, de J. Maire, de Leyde.—
La Trinité, de Pillehotle, de Lyon. — De
Meturas, de Paris. — LUbertéoix Fécondité,
d'Hubert Goltzius, de Bruges. — Le Vase,
ou la Cruche penchée, de Barihél. Honorât,
de Lyon. — La Vérité, de Comraelins, d'Hei-
delberg et do Saint-André, et de David, de
Paris. —La Vertu, de Laurent Durand de
Paris. — Les Vertus Théologales, de Savreux,
de Paris. — Le Victorieux, de Vincent, de
Lyon. — La Vigilance ou la Grue sur une
crosse, d'Kpiscopius, de Bâle. — Vipère de
saint Paul, de Michel Sonnius, de Paris ; de
P. do la Bavière, de Genève, etc.
DIARBEKIR, aulreineut dit Amid ou Kara-
Amid, ville de la Turquie d*Asie, sur le Tigre.
Sur une porte de la ville réédifiée sous
les règnes de Valens et de Valentinien.
Yirlulc per. . . .
piis inviclîsq. imporaloribus
salvisq. Valeniiiiiano et
Graiiano perpetuis ac scmper
triumpaloribus amoris
pietalisq. rnooiimeoto
llairrbs (1) setliûcau est
[Cardinal Mai, 323,2.)
DUON, chef-lieu de laCôte-dOr, eoFrance.
Epitaphe de Boucicaut , de son p^re et de sa
mire.
Lieu incertain.
L
Cy gisi
feu noble chevalier messire
Jean Le Mengre dict Boiiclqiiaui
le père
(4) Mantori (1096,6) Ul kœe urks.
DU
marescbal de France
qui irespassa à Dijon le 15 jour de mart
\
II.
Sur la mèflie dalle.
Cy-gisl feu noble dame
Florye de Liiiyere,
femme du dicl maréchal
laquelle irespassa en son chasiel de BurisdoK
le ....jour de mil cccc.
111.
Cy-gist noble clievalier roes-
sire Jean Le Mengre dict
Bonciquaul le fils, mares-
cbal de France, grand connétable
de rempercur et de Tenipire de
Conslanlinople
gouverneur de Junncs pour
le roy, conte de Beaufort,
de Aulx, d'Alest et vicomte de
Turenne. Lequel trespassa
en Angleterre illec estant pri-
sonnier le xxvu* jour de .... mil ccccxT.
( Bibliothèque nationale, Mss. de Dui
11- 661.)
Ces épilanhes sont imprimées aussi d
VHistoire au maréchal ae Boucicaut miê
lumière, par Th. Godefroy, p. 283, &30.
IV.
Abbaye de Saint-Benigne,
»«posco secla poleus comprendere l jit.
^ iCqua NiHi sit mens et sani aoco seoH
*^ Reeia sequi ooxes pr^bens b *ne tula.
ft Corpus et acla regens iESV,mab cuncta repella
S Hosles hiiic tollàs coeli modcrator
CQ E>to NiHi adiuior velui es sator, atq
H Triste fuga tolum cor dirige ad alta
(Labbe, Thés. Epitaph., p. 1
Nous donnons ici quelques-unes des
laphes semblables que Ton trouve dar*
recueil de Labbe.
V.
Pierre Léon, père de Vanti-pape Anaclt
»« Prétérit vt ventui, princeps seu Rex opu/«R/i
M Et nosvt fumui ; puluis et vmbra fMmiis.
HTotiantisque bovis pollens Peints ecce tcMi
90 Respice quam modico nunc tegitnr tumolo
-< Yir fuit ïmmensus qnem proies, gloria, cewsu
CD Sustulil in viia, non sit vt aller lîa^
r* Legum seruaior patriae decus, vrfois anMior,
n Exiruxil celsis turribus astra poli.
oOmnia prxclara mors oblenebrauit aman,
2 Nominîs ergo Dei pratia parcat ei.
*- lunius in mundo fulgebal sole secundo
ç/: Séparai bune nobis cuni polus atqnc hipti.
(Labbb, p. 1
NI
D'EPKlUPiUE.
DOU
4M
VI.
loue ow tombeau detainte Eugénie.
• •
• •
• • •
* •
• •
• • ••
• •
lis • * vvlnera
vs irvcvlenlum,
qTÎ foecviida
lie ' " ' • relenlal
ddiioc mervit per saecvla vigent
a pollei Gvriae sanciorvm in arec
ss ipso rvtili svb sole corvscat
s sacri gloriam de merce cnoris
yril Cf i coronaiD persecla fvtvra
re nvtibvs martyr nos manda divinîs
b eni novies centvro ivgvlatur
seiagies et vno septem de Calendis
[ApriKs,
(Labbe, p. 129.)
VII.
ioté^ abbédeSaini'EuverU à Orléans,
e sub nitido Michhil Violœui ab orlu
os eximia nobililate lalel
r hic corpus gelidum, sed sîdera cœli
ter felix spiriius alla tenct.
I aethereo \ucei Violœus Olympo
lus, natum quem colit aima cohors.
({uisq ; graues pellat, super aeibera circum
18 Pbœbea tempora luce nilet.
ieee pdus soliio magis emîcat, orbi
Deas rapuH déficiente suo.
aa solero vincil fulgentior, bincque
\ orta, taroen sol Violceus erit.
lanc laœrei Phœbus, cinn clarior ipso
ililel cdsi pictus in axe poli.
[LABBBy p. 13V.)
VllI.
'£ de Nicolas par Evantius, son fils.
et magno virtutum culmine cels — E.
»nsiliis cl dexlro belliger act Y.
Ibî genitor, el vita carior ips A.
i pietas offert post funera carme — N.
incolumi quod mors nefanda veiaui T.
i iumma Dei, necnon el gralia Christ 1
(rpetuo; nec desil temporis ts~- V. :
lensque lois non reddat débita culpi S.
(Labbe, p. 13V.)
donne encore les épithaphes sui-
ites en l'honneur de l'abbé de Saint-
Ce sont plutôt des chronographes.
mot.
IX.
CCÊ die Mali bissepleno VlÔLaeVs
'Mm ConsGendll, GVl dlVlVrnaqVies.
, CCCGC. L. YV. YV. VV. HIII. IIIU. I.
X.
Autre,
Scclum, Annum, Menscmque, Diemque, atqoe
insuper Horam,
Queis Violffus obii Diui Euurti inleger abbas*
Noscere quisqnis aiies : non peniia ctiique doceoil
Te ratio. Hoc e Zodiac! signis gralibusque
Disce, quibus septem tune erraucre Planetœ,
Hermès bisseno Tau ri. Sol bis daodeno :
Bisseno Cypris Geminorum, Falciger imo :
Mars sexto Capriconii, extrême Lnna vagatur.
Parle louem vndenaoppositamfertScorpius Hermm*
X!.
Autre,
MAij adaersus erat pridie Idiis lupiier llermœ,
Mercurio adaersus, Mercuriique clioro.
Mercurium gens docta colit. Doclissimiis, bea, neo,
Aduerso doctis tune loue Prœsul obit.
DOLS ou BOURG DE DÉOLS , départe-
ment de rindre, en France.
1100.
Pr»sul Agiiinensis, vir canus, nomine Symon
In eaotis Cieero, moribus ipse Cato
Ad natale solum rediens ad Biturigenses
Occidit, inque sua subtnmulaliir bumo
PratoiKs ossa foYct modo saiicia Maria Uoleasis
f OYerat et puerum terra Dolensis eum.
{Mém, de la soc. archéol, du Midi^ t. III,
DORCHESTER (Oxfordshire), en Angleterre.
John de SuitoUy abbé de Dorchester, 1339-1319.
Abbatis gessit vices bic qui requiescet,
ohn de Sullona dictus quem, Criste, corona.
(SepulcrfU monuments f 101.)
DORE, dans le Herefordshire, en Angleterre.
Eglise de l'abbaye de Dore.
Epitapbe de ieaa Breton, évéque dVereford, flaort en
1S75, enterré dans la nef de celle cathédrale.
PonliOcis cor Xriste Jobannis.
{Sépulcral monumenis^i, 19^.)
DOUE, dans la Haute-Loire, en France.
Ancienne abbaye de Saint -Jacques de Doue.
Année 1219.
D. 0. M.
Et inclite memorie beati Robcrii de Mohun
Aniciensis episcopi hic ab impîis interfeeti
Et in islo loco sepulli.
Aniciensis eras praesul, Roberie, patemis
Stemmalibus clanis sed pietaie magis
Jura luendo sacre caihedre cadis ense cruento
Te civero perhibent asira supema poli.
Robert, évèque du Puv en Velay, périt as-
sassiné par Bertrand de Gares, chevalier qu'il
avait excommunié.
(Mémoire de la Soc. archéol. du Midi.
t. III, p. 222.)
4êl ELN
DUBLIN, capitale de Tlrlande.
Thomas Crauley , archevêque de Dublin et
chancelier de l*universilé d'Oxford, mort
en 1417.
Flori ponliGeum Tlioinac Graule Deus istuni
Annuii oplatum fuDerisesse locum
TaJem oulrivit locus is quein posiea rexil
Qiio sibi qiuesivit requiem quum lumiiia flexit
M. G. junge quaier 1 duplex V numera 1er
Invenies aiinuni quo ruit i$ie pater
AdeliDÎ leslo cursu migravil honesto
Qui circuin staLis precibus sibi subveiilatis.
Iiioedens sîsie, locus asplce quid lenet isle
Poulificis gHuin d*£vclyn corpus tumulatum
Traiisfiiga quem cernîs diun vita vices variavit
li4>rs carnis vlvis sub huiiio lectum sihi stravit.
Annis bis dénis paler almus alumpnus egenis.
Sedli sanclus fungens vices ponlificalus
Spiriius erupil non arie valens revocari
Quaeso piis precibus libi velis auxiiiari»
Celte épitapbe, qui parait avoir été copiée
et placée dans h cathédrale de'Dublin, existe
en original au New-Coliege d'Oxford.
( Sépulcral mon» of the Great-Britain ,
t. II, p. 50.)
DURHAM, évéché suffragant dTork, eu
Angleterre.
AncitMm inscription sur le mur de Vabbaye de
Gerby [?] (tiirvense monasterium) au dio-
cèse de Durham.
Dedicalio basilkai
S. Pauii vHi kl. maii.
anno xvi. Ecfiridi régis
Ceolfritii abb. ejusdemque
ecdesias, Deo ;>uqlore,
condiioris anno nn.
{Cardinal Mai, p. 163; Bollandistes.
t. VII, juillet, p. 129.)
H.
WaUêr de Skirlaw^ évéque de Durham, mort U
2f^ mars 1405.
Hic jacel bone memorie Waherus Skirlawpri-
nimii Episcopus Covenlr. et Licbtfieid deinde
MCTIONiNAIRG ELN
Balbon. et Wellens, ei posiea ad banc sacraa
sedem Dubehnens. Iranslatus qui oblil...
dieniensis .... anno Doniiui mcgcc.
Deum pro anima ^us.
Les entrailles avaient été placées èHouN
den (Yorckshire) avec cette inscription :
Hic reciuiescunt viscera Walteri
Skirlaw quondam Dunoioiutes... epîscopi.
(Sépulcral monuments of Ihe Great-if^
tain, 2, 18.)
m
Epitaphe de Louis de Beawnoni^ Mfmà
Durham^ mort en 1817.
EPITÂPBIOM.
• • • • ia Galia
De Beilamonte (sic) jaœi hic Lodovîcos
Nobilis ex fonte regum comilumque crealus
Praesui in hac sede cœli laeietur in anle
Preleriens siste, memorans quantus fuit isle,
Cœlo quam dignus, justus, plus atque benigmii,
Dapsilis ac hilaris, inimicug semper avaris.
Sur la tète.
Credo qnod redenpior aieos viTit.efe., elb
Sur la poftrtne.
Reposita est haec spes in sloa mec
Domine misère.
A droite.
Ck)nsors sit sauctîs Ludovicus in arce lonanUs.
A gaocbe.
Spirîtus ad Cbrislum qui sanguine libérât istio.
(Sep%^crat maniMnents^ 1. 1, p. cur.
IV.
Epitaphe de Robert de Marina, étiq^ ù
Durham,mort en 1217, dilapidaieur desrt
venus es V Eglise.
\
Ctilmina qui eopl
Est setiata si
Oui popolos regi
Ouod mors imoi
Vobis propdsi
Ouod sum vos eri
Us
laudef pompasqoe titi I
si me pensare veli
meroores super omnia si .
oou Dasdi honore fioii
si utiles (sic) fueram benesd
ad me i-urreodo vell
lis
[Sépulcral monuments, II, ccLXXfli.) '
E
ELNë (en Roussillon), Pyrénées-Orientales,
en France.
I.
1069.
Anno Liviiii posi miilesimo incarnatione dnlca ,
indictione vu, reverentissimu« epîTs istius ec-
clesle Raimundus et Gaurefredus conies si-
mulque Axalais comitissa, pariterque bomnibus
honiloibus iilius terre polentes, médiocres, at-
que minores, jusserunl hoc allaro in honorem
diiï nottri Jeiu-Christi et martiris bac virginis
tjui fiuUlle fdjflcarc propicr Dcum et remc-
dium animas illorum. lUos et lUaa qui ad boc
altare acJIjutorium feceT cum eonsanguinibsi
illorum tam vivis quam et defunctîs eJectoraffl
tuorum jungere digncrîs consorclo.
M. Mérimée {Not. d'un voyage dams le nnM
de la France) observe que ces trois mo<s :
patentes, minores, médiocres, semblent indi-
quer (quarante-trois ans avant rétablissement
de ia plus ancienne commune [Laon] qui est
de 1112) la division des personnes en trois
ordres : nobles, bourgeois et sorib.
(Mém. de la Soc. arehéoL du Midi, 1. 111»
p. 71.)
D*iX»K;RAPHl£
II.
IIW. -~ A r église.
Bm TireoB condaro, nec roarcida flore caduco
MmIîs amisso lumine caeca jacet
flebflis ergD dolei el morte jacentis alumni,
KoB iMJiitiin parem nec Tiduala pari.
Faai deeor probilas qoe aaecula nostra tulcnintf
Morte Râimonde tua praecipilata mont,
Um obis qoiolo jonii, ChrisUque sub annis
Uodedes eenlora, quatuor undecies.
Bormondde liataplana, arcbidiaored'Elne
{M4m. de la Soc. arch. du Midi, t. III,
p. 81.)
III.
1186. — Même ville. Au cloître.
jacet hic Jordanus paslor ovilis
qoem jovenum plebs plangit et ordo senilis
IMris el orbi» honos sed nunc doior urbis et orbis
Pio qoo Ma flet urbs, cui totus condolet orbis
GnMina lux rapit hune assumpta matre |K>tentis
■ifeplemdempiis anois de mille ducentis.
G. Jordan est appelé iordani et Jordanis
dans le Gallia ehrxtiiana,
IMim. de laSoc.archiol. du Midi, ibid.,
p. 83.)
IV.
1209. — CloUre d'Elne.
AoDO chrîsti mccvuii, Idus aprilis obiit Guiilel-
nos de Ortofano, episcopus Eliiensis, in cujus
lempore ecclesia Elnensis acquisivit honorera
deÂvalrino et Gastrum sancti Cipriani et pos-
tesaiones de Podio. Hic opiinu.it aiiioriiale pri-
vilegiorum Regum francie quod aliquis homo
fd femina ecclesie Elnensis non lirmaret direc-
tam (1) in civia secnlari pro aliquo facto.
{Mém. delà Soc. archiol. du Midi, t. III,
p. 198.)
iPHi!âE, en Asie Mineure, ou Turquie
d'Asie.
{Cardinal Mai, 274, 6; Anthologie pala^
tine, 2.)
ERPINGHAM, comlé de Norl'olk, en Angle-
terre.
Epitaphe dans rancienne église.
Hic jacet Dominus Johannes de Erpingliam mi-
les quondam dominus istius ville qui obiit primo
die mensis Augusti aiino D^i m. ccclxx cnjus
anime propitietur Deus. Amen.
{Sep. mon. of the Great-Britain, 1, 126.)
(1) Firmare direclum, juranicnluni caiumniae
Hoatare, affirmare sein ca causa directum seu us
lobere (Du Canoë).
EVR i7a
EVOUA, en Portugal.
Joannes III. Lusitan. Indiar. ci in Africa rex
celebrem. aqwr. argentex. Ductum. A. Q.
Seriorio. an. lxxv. ante. D. Christum. natum.
extruclnm. Barbarie, et. antiquitate. funda
tus. demolitum. nova, forma, libéral!, impen-
sa, majori. aqnanim. copia, adjecta. xvii. nijl.
Pass. ductui. Verus. P. P. in. urben. reduxit.
Ann. solutis (sabuis). moxxii.
Traduction .
Jean III, roi de Portugal et des Indes, et roi en
Afrique, ce célèbre aqueduc d^eau, construit par
Q. Scrtorius 75 ans avant la naissance de J.-C.
détruit entièrement par les barbares et sa propre
antiquité a été relevé ^us une nouvelle forme
en accroissant le volume de ses eaux et le pro-
longeant de 17,000 pas jusqu'à la ville. L*an du
salut 15i2.
(McBPHT, Yoy. en Portugal^ pi. xu, Qt
p. 343.)
EVREUX, chef-lieu du déparlement de
TEure, en France.
Vers 1245. --A la cathédrale.
Sur la châsse d^argent de saint Taurin
Abbas Gilebertus fecit me fieri.
Quadam nocie dum in lecto suo sancta
Anticia fessa quiesceret, vidit sibi aataro
Angelum uterum suum virga tangentem
Et paululum post precedere virgam ad
Instar lilii cujus flores nimium dabant
Odorem. Nato infante, Bapiizavit eum
Sanctiis Clemenspapa, quem sanctus
Dyonisius de sacris foniibus suscepit
Beatus Dyonisius ûliolum suum.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 202.)
EVRY-EN-BRIE, ou Evrt-les-Chateaux.
Cette paroisse est à sept lieues de Paris, une
lieue par delà Brie-Comle-Robert, sur la
route qui, au sortir de cette petite ville,
conduit à Melun. L'église est sous le titre de
saint Germain, évèque de Paris. Dans le
chœur est inhumé le cœur. de René de Villes
quier, ancien seigneur d'Evry, lieutenant-
général , gouverneur de riie-dc-Franco ,
comte de Clairvaux et baron d*Aubigny, dé-
cédé en 1590. Au même endroit, sont les en-
trailles de Jacques d'Aumont, qui avait
épousé Charlotte^atherine de Yillequier, sa
fille unique, lequel mourut en 1614, et deux
de leurs enfants morts en bas-Age.
EVRYSUR-SEINE, anciennement Aivhy,
village situé au-dessous de Corbeil, à une
demi-lieue sur la rive gauche de la Seine,
ainsi nommé pour le distinguer d'Ëvry-en-
Biie. Ûéglise est sous Tinvocation de saint
Pierre. On y voit la sépulture de Jean Bachot,
natif de Sens, curé de Mormani en Brie, au-
teur de poésies françaises et latines, impri-
mées en 1651, chez Denis Thierry, sous le
titre de Nocles Mormantinœ, gros tn 4% et dé-
471 FÂL
(liées à M. Claude Le Bouthillier. Il s'était
exercé à faire son épitaphe en dix distiques,
que I on voit en lettres d*or auprès de sa sé-
pulture. En voici les deux premiers tirés de
son livre . .
Procubuit capulo Janus Bachotius îsto ;
Jam vennis, nuper nomine diclus homo.
Ac veluli multis in eo dormlvll ab annis
Condidit hxc pariter sanus, et anle diem.
(HuBTAUT et Magny, Dict. de Paris et de$
environs,)
EXËTER, en Angleterre.
Epitaphe de Broumscomb^ évéque d'Exeter^
mort en 1280.
DICTIONNAIRE FER m
Olim sincenis paler [OMNI DIGNUS] Amor [e ru-
MVS WàLTERVS MàGNO IACST] hîc [l^ BONORI U\U\
biC Plvra DIGNISSIMA LAVDE STATVTA, QCiB TAUQTa
JVRA SERVANT HIC OMNIA TVTA. A!qiie HOC ÇPUJWIII
QVOD [GlASNEY PLEBS CONDIDIT ECRECIVH FROVOtt dtti
SIBl SOMPNIS]. VOCAT OMNIS.
Qiiot ioca conslruxit ? PietatU quoi bona fecit,
Quara sanciaro duxii vitam, vox dicere qiiae sit!
Laudibus immensis jubilât gens Exoniensîs,
Et Chorus et lurbae quod notus in bac fait orbe.
Plus si scire velis, festum stalait Gabrieiis.
Gaudeat in celis igîuir pater iiie lldelis.
(Les BOIS enire crocbels ont été suppléés par Izaicke et
Lelaod.)
[Sepwral mon. of ihe threai-BrtUm.
1.61)
F
FABAS, ou Favars, au diocèse de Saint-
Bertrand de Cominge, en France.
Ancien monastère de religieuses nommé Lumen
Dei. — 1309.
Anno Domini mccc.ix. n kalendas novembris,
obiit inclytae recordatîonis et illustris vlri Do-
mini comitis Convenarum filia Domina Rubea
de Gonvenis, Dei gratia, qnondam istius mona-
«terii abbatissa , eu)us animaro Domiuus cdlo-
care dignetur in cœlesti palatio.
{Mém. de la Soc, arehéol. du Midi. t. III,
p. 255.)
FALARI, dans le Picenum, Etats ponti^
ficaux.
Sur une colonne.
Devant.
n.D. NN.
Flavio. Yalereo
Consiantio et
Galerie Maxime- {sic)
ino invictiset
clementissimb
Augg. et D.D. NN.
. • Flavio . • rio
Derrière.
Cohservatori
pacis et conservatori
inperi romani D. N.
Consiantio maxinio
viciori ac triunpa-
lori semper Aug.
[Cardinal Maï,252, 1 ; Catalan., Deorifj
Firm. civ., p. 92.)
FALLERONI, dans la Marche d'Ancône, ou
Picenum (Etals pontificaux).
D. D. N. N. Constantino maximo
et Liciniano Licinio augg.
et Flavio Crispo ei Liciniano Licinio
cl FL. CL. Constantino Cacsaribiis
B. R. P. iN.
[Cardinal Maï, p. 241.)
FANO, dans les Etats de TEglise.
Sous un arc de triomphe élevé à Auguste^ ë
dédié ensuite à Constantin.
Divo Auguste pio Constantino patri domtoonin
curante L. Turcio Secundo Approniani praef. oii
fil. Asterio V. C
corr. Fbm. et Piceni.
{Cardinal Mai, p. 250; Donat., p. 219,7;
Gruter, p. 165, 2.)
FERRARE, dans les Etats de TEglise.
L
Inscription en Italien de Van 1135
Nel mille cento trenta clnquenato
Fo questo lempio a Zozxî ooDsacrtio
Fo Nicolao scoltore e Glielmo fo Foion
C'est la plus ancienne inscription connue
en langue italienne.
II.
Monastère de Sainte - Anne , aujourfhm
Athénée.
D.D. N.N. impp.
Flavio Valent et
FI. Gratiano Caess.
Victor, ac Iri-
itiDp. semp. augg.
{Cardinal Maï, 268, 3; Zachar., Eût
litter., p. 162; Mur., 264, 9.^
III.
Eglise de Sainte-Anne.
DD. NN. Inimp.
et Caesarum
Fi. Val. Consiantio
et Constantino
feilclss. ac triumpb.
Vie.
P. R.
{Cardinal Maï, p. 280; M^rat., p. S58f
3.)
479
FLO
DElHGRAPUiE.
FLO
i74
IV.
Dami la grande église.
eeelesiâ ta Dei bonorem ei apostoli sai Bar •
fait consecnU per me epîscopuni Via-
I, pneieiite domino Hugone el Adelberto
pMMiiio» aaao Domini dcgclxiui. Idibus aprilis.
{Cardinal Mai, 16%, 2; Ughblu, t. U,
p. 589.)
V.
Sur la place de Viglise cathédrale.
Ancienoe dalle de marbre.
De donis Dci el bcê Marie et sîEi Stefaoi
temporibus Georgi urbis episcopi buiic pergum
fecit P. ind. sec.
(Cardinal Mai, p. 182; Muratobi, Antiq.
UaU, t. V, p. 357.)
F
ffBSOLE, en Toscane.
hkiala ville^ iur le fronton iTime vieille
àimdu monastère des sainis Barthélémy el
Omnia que-
comq. oranies
pelitis, crédi-
te quia acci-
pielis et eTCoi-
ent Yobis. •' ' *
Cum sUbitis
ad orandum,
remittite si
quid babe-
tîs advenus
aliquem.
[Cardinal VLki y 23,62.)
PLEDRY-SUR-LOIRE. Yoy. Saint-Benoit-
m-LoiRE.
FLORENCE, capitale du grand duché do
Toaeaae.
1.
Ami le vestibule de la sacristie de réalise de
tAmunxiale^ avec des reliques de saint
Cyriee.
Aur. Siriciiâs
qui bi (xit) an. \xvnu.
isp. cjus in P.
{Cardinal Haï, p. 366.)
II.
%(ife de Saint-Jacques ^ pris de VAmo.
Aitierae coionaede marbre «oieurdliui déirutte.
Ad honorem Deî
banc columnam
fecemnt negotia-
tores rotundam
qui résident in
porta rcginc que
dicta est sancte
Marie.
(Cardinal Mai, p. 193; Goai, t. III,
p. 367.^
III.
Sur une antique lanterne trouvée à Rome au
* mont CaliuSf pris de V église Sainl-E tienne^
et provenant probablement des catacombes.
Dominus legem
dat Valerio Severo
Eutropi vivas
(Cardinal Mai, p. 20%; Mamachi, t. III,
p. 99; Bellor., Lucern., p. 31.)
IV.
Eglise du couvent de Saint e-Thérise.
^mmuni filio dulcissimo bene merenli
qui vixit an. xxxv. menses ix. dies xxvi.
Félicitas mater in pace.
(Cardinal Mai. 371, 7.)
V.
Chapelle de la famille Aringhi.
Sur des reliques venaot de Rome.
Vitalissimo bene merenli
im. ($ie) P. qui vixit ann. xxv. pr. non. jan.
(Cardinal Mm 9 411, 7; Muratori
1959,5.)
VI.
Au musée Médicis.
Sar une eolooue apportée d'Afrique.
Gonstantinus maximus
. • . semperaug.
Gaudius Gonstantinus
Maximus Caes
• . . HC. XXXII.
(Cardinal Mai, p. 333.)
VII.
Musée Médicis.
Inscription trouvée dans le cfanetière de Calliste k Rome.
Dignae bene-
mcrenti eon-
»
DT.PIGRAPIHË.
FON
47S
o^tte qualité la fondation
•^i-oiix, jusqu'en 791, date
niHs dont il souscrivit
s : Ego Arruso Tolo-
'■rmavi.
)/. c/a 3/W/, t. IV,
Labour , au
fiée par
jiia
cji Clirislus in agno,
.ibio datus lioslia Iclo,
cida sancUis pcrfundil hiaiitcm
la geiiilor de iiubccoronal.
ba quasi iuJex rupe superslat,
jeudis discors agiiis geiius lioedi
lium : laevos averti lur lioedos
ilos dextra compleclilur agnos (I).
II.
Des reliques.
ensis altaribus ossa piorum
poreo niarmore crusla legii.
dîcas praesental gralia vires
parvo pulvere pignoribus.
idreas, et magno nouiine Lucas
îUustris sanguine Nazarius.
» Deus Ambrosio post longa révélât
rotat'ium cum pare Gcrvasio.
I pKiin compleclilur arcula roeium,
LÎgiio nomina lanla stnu.
U Miï, p. 90; S. Paulin, p. 207 ;
fDiNi, Hist. Nol., t. II, p. V*8.)
EBLEAU, dépàrteuicrit do Seine
I France.
iYe point Qu'il soit fait mention
»leau avant le règne de Louis VII,
On voit, par une charte de ce
»t de Tan 1169, qu'il y fit bâtir
) en l'honneur de fa Vierge et de
in, et qu'il y fonda un chapelain
i. Ces raisons ont lait regarder
ne comme le fondateur du cliâ-
ainebleau. Philippe-Auguste, son
mémo goût pour cette maison
il passait une bonne partie de
al Louis s'y plaisait aussi beau-
3Dda un couvent de religieux, de
on des captifs, sous le titre de la
té. Philippe le Bel, Jean, Char-
ifies VU eurent pour ce cbâieau
ttacbement que leurs prédéces-
», éd. Veron., t736. cp. xxxn. p. i06.
scurs. Mais F^inçois I" les surpassa tous.;
car non-seulement il fît réparer les anciens
bâtiments; mais connue il en fit construire
(I ' nouveaux, el comme il aimait et protégeait
les sciences et les arts, il fit venir des pays
é!rnngers les plus excellents artistes, qui, en
Cinbeliissant le chûtcau de Fontainebleau,
ramenèrent en France le bon goût pour Tar-
cliilerture et pour la peinture. Le Primatice
eut l'intendance de tous les ouvraj^es qu'on
y fit, el ce fut sur ses dessins qu'ils furent
exécutés.
François I*% afin d'aller de plein-pied de
son appartement entendre la messe, fit cons-
truire une clia|)elle au-dessus de l'ancienne,
et dès lors on commença à les distinguer par
les noms de chapelle batse et de chapelle haute :
Ton a depuis nommé cette dernière la char-
pelle du roi.
Cette chapelle haute a neuf toises de long,
quatre de large et six de hauteur. Sa forme
est ovale, et son architecture est décorée ili}S
ordres dorique et composite. Sa voûte eu
be. ceau et son dôme sont admirés des con-
naisseurs. Elle fut entièrement finie en loVa.
Sur la porte est un balcon soutenu par deux
colonnes de marbre gris tacheté et d'ordre
ionique : ce fut Henri II qui le lit faire, c(!
qu'on connaît par divers croissants, et plus
positivement encore par cette inscription en
lettres d'or :
Uenricus Secundus, Dei ^raiîa, Fraiicoruni Rex
Ghrisfijuissimus.
Le roi Henri IV fit, en 160S, peindre et
dorer les parois do cette chapelle, et orner ia
voûte de tôtes de chérubins, de rosaces,
fleurons, dauphins, chilfres du roi et de la
reine, e:i or, etc. Dans les entre-colonnes,
sont six tableaux de onze pieds de haut, sur
huit de large, peints par Ambroise Dubois^
par Jean Dubois^ son fils, et Jean de Ilocy. Ils
ont élé mis en place l'an 1608. Au-dessus de
la porte de cette chapelle sont ces trois vers
latins, écrits en lettres d'or, et à la louange
de Henri le Grand.
Imperio, nalisque potens, et conjuge fe!i.\\
Alla pace^tacjam décorai Rex inclitus œdcm^
jElernam ut pietas augiuta resptetuicai aula.
Uiclie eu biens, en eufauis, en royaume el eu femme».
Au milieu de la paix, ce monarque indompté
Décore ce lieu saint, dans Tardeur qui Tenflamme,
Pour faire, dans sa cour, régner la piclé.
La chambre de saint Louis et le pavillon
dans lequel elle est, avaient élé LxUis por
saint Louis, dont ils ont retenu le nom,,
quoique François I" les ait fait rebâtir.
C'est dans c( tte chambre que le roi man-
geait à son grand couvert. Elle est ornée d'un
riche plafond et d'un beau lambris, comme
aussi de peintures de différents peintres. Ou
y voit Louis XIII couronné de lauriers, et
sur les tableaux qui sont autour, les Aven-
tures d'Ulysse, de Nicolo ; et l'histoire de
l'enlèvement d'Hélène.
La galerie de la Reine doit à Henri le
Grand sa richesse et ses ornements ; ce qui
475 FLO
pari Mercuiiâe
quae vixU an-
nis P. M. XL bine
aliqua querel-
la. Dep. Dxvii. kal.
nob. héros fecii
8ibi et conipari sue
{Cardinal Mai, W2, 2; Fabretti, p. 551,
STT; FtEETWOOD, p. 4V6; Boll., t. V.
maii, die xky, p. 12.)
VIII.
Julise Leae bonce feminae quae
▼ixit aonis plus minus xxxiii.
Et fecil cum marilo suo an. xiiii
Jul. Seplimo cum paci et idoiieae sirop.
{Cardinal Maï, 436, 6.)
IX.
Chapelle du sénateur Ginorio, avec les reli-
Îues de sainte Venerosa du cimetière de
^riscilla.
Benerosa in pace
qu£ vixit an. xxxv.
D. II.
{Cardinal ]Aki,k22, 2.)
X.
A la cathédrale f au Duomo.
Epitipbe du Giotlo par PoIiUeo.
Ille ego sum, per quem pictura extiucia revixit.
Cui quam recta roanus, tam fuit et facilis.
Naturae deerat nostrx quod defuit artl
Plus licuit DuUi pingere, nec melius.
Mirads tamen egregiam sacro aère sonanlem
da^ quoque de modulo crevit ad aslra meo.
Denique su m Jotlus : quid opus fuit illa referre.
Hoc nomen longi carminis instar eral.
XI.
Lieu incertain.
Tombeau de Hugues, duc de Toscane.
Baromus, Anna/., mmée tOli, n. 2.
*^luctual in terri — S qui seinper .viuere quaeriT.
C^ Luminis et suhiU non manet ille grad V.
WEn ego diues Vgo dVx fulsi nomine claru S.
po Rexi iura pi E tegmine carnis in bo C.
HEl doeui mile M prauum sub fasce coeg 1.
K Me raptor furl — A pavil amare mal A.
^Afrum me coluil reGnum, et qui rexcrul illu — D.
SX' Roma mihi parnli, vt paler banc domu 1.
•-•Iste tamen tumuluS meclaudiimarmorcparuuS.
H Tusca manus pIoreT mortis honore sub bo— -G.
"^Yt me pœnae ardoR non vrai Lecior ailor ^A.
te Mundo corde DeVui, qui l>ona cuncla régi — T.
More benigno.
Les lettres capitales réuDies donnent ces
trois vers adoniens :
DlGTIOiNNAlRE
FCM IN
Flere maritum
Siue magistrum
Tuscia discaU
(Labbe, Thés. EpUaph.^ p. UL)
FOGGIA, au royaume de Naples.
Epitaphe de Renaud de Duraxzo^
é
Dans la grande église de Foggla.
Hic iaccl insiguis populo deflelus ab oauii
Rainaldus palri» flosque decusqiie saae,
Quem lulil ingenti Dyrrachia laude nitentem
Magnorum Regum slemmate clara donius.
flunc pater infclix îuuenili aelate perempiuni
Yidil, et extinctum sic dolet esse genos.
I nunc et mundi rébus spem pone secandU :
Sors humana mala est, qua bona tanta cadouL i
Franciscus Dyrrachius filio dulcissimo qui ^Mt
annos 25 obijt die primo Septewbris'1491 |i^.
mens posuii.
(Labbe, Thés, epit.^ p. ttL]
FOIGNY, au diocèse de Laon, en FcaocÉi
département de FAisne.
Epitaphe de Barthélémy de Vir , évéqui é
Laon^ fondateur de ta cathédrale de edft
ville, mort simple moine à Vabbaye de Fei-
gnyy où il s'était retiré
Qui jacel praesul Marianam condldlt »dcm
Lauduni, pariicrque domos antistitis ustas
Templa deccm instruxit. Bénédicte contulit ODini,
Bernardo quatuor, Norberlo qainque piavit.
Dat dladema geuus, Lauduni ecclesla mitram,
Funera Fusniacus, hiuream et astra Deia.
Traduction.
Gelui qui repose'ici, pieux prélat, bâtit le aalat
édifice de Laon dédie à Marie, releva les maisoM
incendiées de Tévéque. Il construisit dix autres
églises, Tune aux enfants de Benoit, quatre que
reçut Bernard, cinq consacrées pour Noiliert
Une noble naissance lui donna sa couronne il-
lustre, réglise de Laon la mitre, Foigny h sé-
pulture, Dieu les palmes et le ciel.
Une copie sur marbre de la dalle tumulaire
de Tévéque Barthélémy a été donnée è la
cathédrale de Laon, en 18&3, par M. le comte
de Hérode.
{Bulletin monum. de M. de Cauiioht,
t. X, 184^, p. 604.)
FOIX, chef-lieu du département de TA-
riége, en France.
Inscription de 791 environ^ à la bibliothkpu
du collège.
Hic. reqniescit.
Arricho. épis.
Bone. merooriae.
Rogo. NN. ne in quietis.
Les deux NN. indiquent sans doute les
patrons d'Arricho. Cité parCatel sous le nom
d'Arruso, Arricho, Arrichus, Brieius était
évoque de Toulouse au moins depuis Tan
ton
DT.PIGIIAP1IIE.
FON
47S
ail signa e» cette qualité la fondation
a?e de Charroux, jusqu*en 791, date
Hicile de Narl)onne, dont il souscrivit
êtes en ces termes : Ego Arruso Toh-
êtdiê epi$€opu$ conprmavi.
Mém. de la Soc. archéoL du Midi, t. IV,
p. 267.)
NDI9 diins la terre de Labour, au
une de Naples.
1.
iMcrtVf datif la basilique fondée par
saint Paulin.
Dm peintures qai la déconleot.
ram labor et inerces sibi rite cohacrenl,
en» pretiumque cruels sublime corona.
Wi nobis princcps crucis atquc corona
Ipriferi caelesie nemus paradisi,
saoguioea nî?eo siat Clirislus iii agno«
innocua îniusio daius hosiia lelo,
piacida sanctus pcrfundit biantcm
m el mtila genitor de nubccoronal.
I praecdsa quasi iuJex rupe superslat,
■inae pecudis discors agiiis geiius boedi
BStant solium : laevos averliiur hoedos
Velemeritos dexira compleciiiur agnos (I).
II.
Des reliques.
asiib aecensis altaribus ossa piorum
Ittda purpureo niarraore crusta tcgii.
cxapottoUcas praesental gratia vires
bgnis In parvo pulvere pignoribus.
paler Andréas, et magno nomine Lucas
Earlyr et iliustris sanguine Nazarius.
(•que suo Deus Anibrosio post longa révélât
iaecula Protafîum cum pare Gcrvasio.
aiaul ona pK-oi compleciiiur arcula roeinm,
it capit exiguo noinina lanla sinu.
[Cardinal Miï, p. 90; S. Paulin, p, 207;
Remondini, tiist, Nol., t. II, p. 1^8.)
INTAINËBLEAU, département do Seine
arne, en France.
I ne trouve point au'il soit fait mention
mtainebleau avant le règne de Louis VU,
î Jeune. On voit, par une charte do ce
'Sf qui est de l*an 1169, qu'il y fit bâtir
chapelle en l'honneur de la Vierge et de
Saturnin, el qu'il y fonda un chapelain
rpétuilé. Ces raisons ont lait regarder
s le Jeune comme le fondateur du cliâ-
de Fontainebleau. Philippe-Auguste, son
eut le même goût pour cette maison
le, où il passait une bonne partie de
lée. Saint Louis s'y plaisait aussi beau-
I. Il y fonda un couvent de religieux de
idemplion des captifs, sous le titre de la
te-Tnnité. Philippe le Bel, Jean, Char-
^ et Charles VII eurent pour ce cbûieau
lème attachement que leurs prédéces-
S. Pauu?i, éd. Veron., t736. cp. xxxii. p. i06.
seurs. Mais François 1" les surpassa tous.;
cor non-seulement il fit réparer les anciens
bâtiments; mais comme il en fit construire
d* nouveaux, et comme il aimait et protégeait
les sciences et les arts, il fit venir des pays
élrangers les plus excellents artistes, «lui, en
cadiellissant le château de Fontainebleau,
ramenèrent en France le bon goût pour Tar-
chitecturo et pour la peinture. Le Primatice
eut l'intendance de tous les ouvrat;es qu'on
y fit, el ce fut sur ses dessins qu'ils furent
exécutés.
François I'% afin d'aller de plein-pied de
son appartement entendre la messe, fit cons-
truire une chapelle au-dessus de rancienne,
et dès lors on commença à les distinguer par
les noms de chapelle basse et de chapelle haute :
l'on a depuis nommé cette dernière la chor-
pelle du roi.
Cette chapelle haute di neuf toises de long,
quatre de large et six de hauteur. Sa forme
est ovale, et son architecture est décorée des
ordres dorique el composite. Sa voûte eu
be.ceau et son dôme sont admirés des con-
naisseurs. Elle fut entièrement finie en 15'kS.
Sur la porte est un balcon soutenu par deux
colonnes de marbre gris tacheté et d'ordre
ionique : ce fut Henri II qui le fit faire, ce
qu'on connaît par divers croissants, el plus
Î)Ositivemeut encore par cette inscription en
ellres d'or :
Ucnrîcus Secundus, Dei ^raiia, Fraiicoruni Rex
Christijuissimus.
Le rot Henri IV fit, en 1608, peindre et
dorer les parois de cette chapelle, et orner ia
voûte de tôtes de chérubins, de rosaces,
fleurons, dauphins, chiffres du roi el de la
reine, en or, etc. Dans les entre-colonnes,
sont six tableaux de onze pieds de haut, sur
huit do largf^, peints par Ambroise Dubois,
par Jean Dubois, son fils, et Jean de llocy. Ils
ont élé mis en place l'an 1608. Au-dessus de
la porte de celle chapelle sont ces trois vers
latins, écrits en lettres d'or, el à la louange
de Henri le Grand.
Imperio, nalisqae polens^ et conjuge feliXy
Alla pace,tacram décorât Rex inclitus œdcm^
jEternam ut pietas auguêta resplendcai aula.
Uiclie en biens, en enfants, en royaume el en femme».
Au milieu de la paix, ce monarque imîomplé
Décore ce lieu saint, dans Fardeur qui Fenflamme,
Pour faire, dans sa cour, régner la piclé.
La chambre de saint Louis el le pavillon
dans lequel elle est, avaient élé IxUis par
saint Louis, dont ils ont retenu le nom,.
quoi(juc François I" les ait fait rebâtir.
C'est dans c( lie chambre que le roi nian-
geaità son grand couvert. Klle est ornée d'un
riche plafond et d'un beau lambris, comme
aussi de peintures de différents peintres. On
y voit Louis Xlli couronné do lauriers, et
sur les tableaux qui sont autour, les Aven-
tures d'Ulysse, de Nicolo ; et l'histoire de
l'enlèvement d*Hélène.
La galerie de la Reine doit à Henri le
Grand sa richesse et ses ornements ; ce qui
i
479
FON
DiCTlONNAIRE
FOE
Saratt par ces lettres H. D. B. et ces autres,
[. D. M. accompagnées des armes de France
et de Navarre, éc^rtelées de celles de Médi-
cis. Sur Tune des cheminées est le portrait
de Henri le Grand, sous la Qgure du dieu
Mars, assis sur un trophée d'armes. Sur
l'autre, est celui de Marie de Médicis, parée
de ses habits royaux. Ces deux tableaux
sont d*Ambroise Dubois.
La galerie des Cerfs a pris son nom de
quarante- trois tèles de cerfs qu'on y voit.
Elle a cent pas de long, et est embellie de
peintures qui représentent toutes les mai-
sons royales de France, leurs forêts, et le
plan de leurs environs, avec une exactitude
particulière. On y voit donc Fontainebleau,
Folembray, Compiègne, Villers-Cotterets,
Blois, Aroboise, Chambordr Saint-Germain-
en-Laye, le Louvre, Versailles, etc. Chacun
de ces plans est séparé de l'antre par un
grand bois de cerf, qu'on a mis sur un mas-
sacre de plAtre.
Ce fut vis-à-vis du tableau de Saint-Ger-
main-en-Laye, gue fut assassiné le marquis
de Monaldeschi , par ordre de Christine,
reine de Suède, dont il était grand écuyer et
favori, le 6 novembre de Tan 1657.
La galerie des Chevreuils a pris son nom
de vingt-quatre têtes, de chevreuils, et c'est
Henri Te Grand qui la fit construire et orner
dans le même temps que celle des Cerfs. Ce
prince y e>t représenté habillé en chasseur,
et accompagné du dauphin, son fils et de
plusieurs seigneurs.
Saint Louis fit bâtir à Fontainebleau une
église ou chapelle en l'honneur de la Sainte-
Trinité, et y fonda et dota un couvent de
cet ordre, par sa charte du mois de juif-
let de l'an 1259. Cette chapelle avait sou en-
trée sur le terrain où est aujourd'hui l'esca-
lier du Fer-à-cheval, et le chevet répondait
à l'endroit où est à présent l'escalier qui
conduit à la galerie des Réformés.
Cette chapelle subsista jusqu'en 1529 ,
que François r% désirant étendre et aug-
menter les bâtiments de ce château, la fit
abattre, et bâtir, sous le même nom de la
Trinité, celle que nous voyons, qui est si-
tuée entre la cour du Chevâl-Blanc et le jar-
din de la Reine. Sa longueur est de vingt
toises, 5a largeur de quatre, et sa hauteur
de huit sous clef de voûte. Dans sa largeur,
ne sont point comprises les seize chapelles
voûtées qui régnent au pourtour, huit de
chaque côté. Cette chapelle n'eut d'autre
ornement que son architecture, jusqu'à Henri
le Grand et à son fils Louis XIII, qui l'ont
fait embellir successivement de peintures et
des autres ouvrages singuliers qui s'y voient.
Le pavé est à compartiments de marbre irès-
rare, de différentes couleurs. La voûte et
les chapelles brillent par l'or de leurs orne-
ments, et le maître autel est encore au-des-
sus par ses colonnes, par ses figures, par
ses riches ornements, et par les bronzes de
son tabernacle, qui sont de Girardon, et
n'ont été faits que sous Louis XIV.
Avon est un village à un quart de lieue
ou environ de Fontaineblimu, et dont l'église
est sous l'invocation de saint Pier
qu'en 1661, cette église était l'église
siale du bourg et du château de F
bleau. On y voit un monument trèi
à autoriser le pyrrhonisme bisloriqi
Moe tombe de pierre de six pieds
sur trois de large, sur laquellis on
inscription en lettres gothiques :
Ici gist le kœur de notre Sire le Roi de Fi
de Navarre , et le kœur de Madame Je
Reine de France et de Navarre^ qui trépê>
de grâce m.c.cc.iv. lendemain de la i
d'hiver^ mois de décembre. Priez pour /y,
Cette inscription est diamétralem
posée à une autre qu'on va rappoi
afin qu'étant rapprochées, le lectear
mieux la contrariété.
Feue Mndame de Chaulnes, abb<
plutôt prieure perpélut^ile de Poissv
en 168*7 réparer le chœur de son e^
trouva, dans un petit caveau, une ]
d'urne d'étain posée sur des barrer
dans laquelle étaient enveloppés d'ui
d'or et rouge, deux petits plats é
avec cette inscription sur une 1^
plomb.
Cy deden e$l le cueur du Roi Philippe fHi
cette Eglise, qui trépassa à Fontainebleau i
de S. André, 1514.
A laquelle de ces deux épitaphes
ajouter foi? Les fautes qu'on remarq
la première, déterminent en faveur (
de Poissy. Au commencement de .
mière, il est dit que le kaur du roi g
la tombe où elle a été mise, ainsi
kœur de la reine Jeanne ; cependant
reste, il n'y est parlé que de la rein<
leurs elle fait mourir cette princesse
mois de décembre 1304, au lieu qu'a
morte dès le 2 avril de .celte année.
(HuBTAUT et Magnt, Dict. de Pm
ses environs.)
FONTEVRAULT, déparlement de
et-Loire, en France.
Epilaphe de Henri 11^ mort en 118
terré à Fontevrault.
Rex Henricus eram : mihi plurima régna
Mulilpliciquc modo, luxque comesque
Gui salis ad volum non essenl oronia terr
Climaia, terra modo suflicit octo pedon
Qui legls liaec pensa discrimina mortis, ei
llumanae spéculum condilionis halie :
Sufficit bic tumulus oui non suffecerat orl
{Sépulcral monuments of the Grt
tain, tom. I, p. 30.)
FORLl, dans les Etats-Romains.
I.
Sur une colonne au lieu dit Acqu
campagne de Forli.
Devant.
Libéra tori
orbis romani.
4M FOS
resUtuiori liberiatis
et reipublicae,
consenratori iniliiuin
et provindalium
domino noslro
▼ictori et triumpbatori
semper augusto.
Derrière.
Imp. D. N.
FI. Iulio Conslanlio
« nobilissiino Caes.
(Cardinal Mai., p. 258; Muratobi, p.
868,1.) ^
II.
Rwine pro Régis caesa cenicc supenii
Hic martir recubo Valerianus ego.
Romana suis clanim me fovet in aiuris
Livia com sociis octuaginta lenet.
Hoc beati Valerlani martiris
lu eorpus, qui hic praesens habetur, qui pro
Ckristi iioniine niullas in suo corpore sub-
Himiit passiones, deniuin aI>sciso (1) aiiimam
Dco reddidit.
(Cardinal Mai, W9, 1; Mlratori, d.
1953, 5; BoLLAND., 1. 1, mai, p. &96.J
Ul.
Lieu incertain.
• Blordo Flavio Forliviensi,
Historico celebri,
■ritorum Pontif. Rom. Sccreiario fideitssimo ,
Blondi Y. Patri benc mer.
unanimes posuere
\ixit annis l x x i.
Obiit prîd. Non. Jun. Anno Sal. Chrislianie
■• CCC. LXIII.
Pio Pont. Max. stbi natisqne
favenle.
(Gros, Supplément aux inscriptions de
Bàle, p. 318.)
F0RLUIPOPOU,dans les Etats de TÉ-
Abbaye Saint-Raphaël.
Claudio Justiniano
victori ac iriumplia-
tori semper augiisio
an orbis lerraruni
boDO R. P. N.
{Cardinal Mai, 273, 3; Mur., page
866, 6.)
FOSSOMBRONE , dans les Etats poiUifi-
ux.
ufeime inscription dans le palais de jus-
tice.
D*EP1GRAPHI£.
Flaviis (Valenlinia ) no
[I) Sovs-entendn capite.
FRË 482
Valen(ti) (et) Gratiano
Piis felicib. ac trîump-
toribus {$ic) semper
(Augg. l)ono rei) pub.
natis
(Cardinal Mai 267. 3; Maff.. M. F., p.
106. 3, 4; VerJlL, p. 1, 364; Panvin.,
Ann. Ver, 226; Mlr. M)5. 3. Camdbii,
Britannia^ p. 57.)
. FRASCATI , ancien Tusculum , près de
Rome
Au couvent des Camaldules,
Dans une des chambres ornées par le cardinal Pasio-
oei(l).
Bénédicte XIV. P. 0. M.
qvod pncseniia sva
bvivs loci desiderivm cvltvm et religionem
avxerit
Domiiiicvs presb. cnrd. Passionevs
H. M. P.
anno mdccxli. vu. id. octob.
(Galletti, Inscript. Bonon.j p. 213.)
FRAUENBOURG, en Pologne.
Epitaphe gravée en 1581 sur la tombe de Co-
pernic, par les soins du savant Martin
Kromer^ évéque de Warmie.
Copernic était mort en 1813.
D. 0. M.
R. D. Nicolao Copemico , Thorunensi
artium et medecinx doctori,
canonico Warmiensi,
prsestanti astrologo et cjus disciplinae
inslauralori,
Marliniis Cromerus, cpiscopus Warmiensis,
honoris cl ad posterilateiu memoria:
causa posuil
anno Cbrisli mdlxxxi
FRÉJUS (Forum Itvii), département du
Var, en France.
Ancienne inscription sur rautel, dans Véglise
de Saint 'Martin.
xima dona Xpl. ad clarit. subeimi.
concessa pemmoni ubique diruto
formarentur templa. Nlim etinter reliquas
«oiarium beati Jobannis omabit pendola
-[- Ex auro pulchro a'tare
DiUbit mormoris colore Ralechis HidebohohrU.
(Cardinal Mai, p. 77.)
Voyez , au sujet de cette inscription ,
Îu'on a aussi attribuée h Imola, l'ancien
orum Cornelii Cxscixm^ Barbar. leg.^ 1. 111,
et MuRATORi, p. 1923.
On lira avec intérêt la notice suivante sur
(1) In Camaldulensi heremo. In fronle unius ex
cellulis Genio nobili, lilerario, pio, doctissimi prin
clpifi, bonarumquc arlium patroni conscrvator» In-
clyll Dominici Passionei, S. R. E. cardinalis •^lio-
thecarii splendide, exquisiteqne eiomatis.
i85
FR£
DICTIONNAIRE
FRE
Fréjus, communiquée au comité des arts par
M. Roslan, corresrondant, à Saint-Maxi-
min (1).
Les Romains avaient un admirable ins-
tinct pour choisir la situation de leurs
villes : celle de Fréjus est vraiment magni-
fique. Sur une légère éminence qui domine
la mer, "et d'oîi Ton découvre un horizon
vaste et grandiose, au sein de riches et fer-
tiles plaines bordées h Tentour fiar une cein-
ture de btîlles monlïgnes, sY-talenl au soleil
de Provenctî les splendides ruines de Fréjus,
Forum Julii^ b cité de Jules César,
Au milieu de ces ruines, la ville moderne,
fort peu importante, semble se draper dans
les lambeaux de son antique majesté, et ces
glorieux débris de la cité romaine étonnent
par leur ensemble et leur gramleur. On suit
encore les traces de son enceinte mulilée,
et on peut parfaitement connaître tout le pé-
rimètre de la ville ancienne, qui renferme
dans sen sein des chamns cultivés et des
vergers, d'où Ion voit s'élever de nobles et
curieux fragments d'architecture.
Fréjus existait avant la conquête romaine.
Selon d'anciens historiens, il paraît que cette
ville fut fondée \yàv une colonie Celto-Ly-
gienne; selon d'autres, }>ar les Phocéens
établis à Marseille. Mais , quoi qu'il en
soit, c'est aux Romains qu'elle doit son plus
grand éclat; car Iules César, comprenant
l'importance de sa position, l'agrandit et lui
donna son nom; il voulut en faire un centre
considérable, il commença des travaux et
des constructions qu'Auguste continua et
fit achever. Cet empereur mit un très-grand
zèle è poursuivre le développement de cette
ville et à y élever de remarquables édifices,
è tel point qu'il peut être considéré, selon
Papon (2), comme son véritable fondateur.
Il y établit la 8' légion, et entretint une flotte
dans son port pour proléger le commerce
sur les côtes de Provence. Tibère, Caligula,
Vespasien et plusieurs autres empereurs
suivirent son exemple, et se plurent aussi
è l'embellir. Celte ville est riche en souve*
nirs historiques. On prétend qu'après la ba-
taille d'Actium (3^ les flottes des vainqueurs
et des vaincus vinrent, à la suite d'Oclave,
mouiller dans son porl. C'est aussi non loin
de ses murs, sur les bords d'Argeur, qu'An-
toine traita avec Lépide du sort des Ro-
mains {V). Des hommes célèbres de l'anti-
quité y ont pris naissance, tels qtie Quintus
Roscius, le célèbre acteur qu'admirait Cicé-
ron ; Cornélius Gallus, poète et çuerricr, ami
do Virgile, qui lui a dédié sa dixième églo-
gue;Julius (irœcinus, sénateur illustre et
écrivain distingué , que Sénèque appelait
toujours vir egregius; Valerius Paulinùs,
l'ami de Vesoasien, homme de guerre et ad-
ministrateur iiabile; et Julius Agricola, beau
(I) Bulletin des comités, mars i851, p. 135.
(i) Hi$t. de Protence, l. I.
(3) PlularqiK' cl divers liisloriens.
kf Pkp:.», Hi$t, de Provence. — Girabdin, Hi$i.
de h réjus^ et plusieurs aiiires historiens de Pro-
vence.
père de Tacite, et l'un des conquérants
Grande-Bretagne.
Pline et Poniponius Mêla appellenlli
de Fréjus CoJonia Oc/acrmorMm, le séjo
la 8' légion; Pline la nomme encore Ck
cl Pacencis: Strabon la désigne sous le
de Navale Augusii Cœsaris^ le port de (
Auguste; Tacite la qualifie : YetuseiM
colonia: Plolémée et tous les itinéraire
mains en font mention sous le nom d
rum Julii^ civUas Foro Juliensis (Ij.
Elle était située sur l'antique voie ^
tienne, dont il subsiste encore des
assez nombreuses dans le départemei
Var, et qui, partant de Rome, traverti
talie, la Provence, passait à Arles et.
allait aboutir en Espagne, immense
militaire qui existait avant Aususte. <
fut restaurée par l'empereur Néron, la
trième année de son règne.
Cette position donnait à Fréjus an
portance considérable.
Au iv siècle, cette ville était cncori
florissante; elle était une des principe
la Provence et la plus renommée poi
port : les navires qui venaient de lu
et de l'Italie y abordaient. Les hist
pensent qu'elle avait reçu la religion
tienne vers la fin du m* siècle, et que
gine de son siège épiscopal remonte 1
époque. Les noms des premiers éi
sont pourtant inconnus. Le premier ci
souvenir soit parvenu jusqu à nous e
ceptus, nui assista au concile de Talei
374k, antérieurement par conséquent \
Léonce, patron du diocèse, qui siégof
les premières années du v* siècle. J
lors, ce siège a été célèbre dans les a
de l'Eglise, et une longue successioi
lustres et saints pontifes a jeté sur
vif éclat (2).
Les Sarrasins ^ui, aux viii* et ix* :
exercèrent d(?s ravages fréquents ei
vence, envahirent plusieurs fois la Ti
Fréjus. En 940, sous l'épiscopat de Goi
ils la saccagèrent entièrement, à tel
aue révoque Riculse, successeur de
tnier, se plaignait, en 982, qu'il n'en
plus que le nom. Aidé par les Itbérali
comte d'Arles (luillaume I", il en entn
rocnnstruction sur un périmètre i>ei
moins étendu. Les constructions de
époque ont elles-mêmes disparu, et s
lustre de son siège épiscopal, la mém<
cette cité célèbre serait pour nous j
depuis ce temps. Cependant il était d
destinée de son nom d'être lié aux
événements de toutes les époques, ca
sur les sables de son rivage que débai
(1) Strabon, liv. iv. ~ Pu5E, liv. ni, d
— Tacite, liv. ni, el in Viia Agrkofm, —
MLS Mi^.LA, liv. Il, ch. v. — Itinéraire d*Anfi
Table de Peutinger, — Notice de* prortnces,
{t) Sainte Marthe, Galiia Chriu. — Do 8
Mart, Gall, — Barralis, Chron, Lerit. — Bi
— SaVARON. — NOSTRADAVUS. — BoUCHE, i
Provence. — Du Four, Vila sancti BauiiL -
NAY-MORKRI, Dict. ftis!. — PAPON, Ifist. dt P
— GiRARDiN, Hisi.de Fréjus^ — D^AoleliMb
FRE
D*EP1GRAPI1IE.
FRE
IfS
les temps moJerncs, à son retour
e, et c*est aussi de là qu'il partit pour
Ibe^quandla fortune Peut aélaissé(l).
donc deTinvasion dos Sarrasins que
ruine delà ville de Frc^jus et celle
Donuments, auxquels le temps n'a
lanqué d'ajouter aussi ses atieitttes.
subsiste pourtant encore d*imnor-
bris, qui attestent l'ancienne spien-
celte cité.
■etrouve tous les restes d'une grande
noame : des murs d'enceinte, des
esporteSy des magasins, des bains,
hilnéâtre, un théâtre, des aqueducs,
el des quais, des fragments de sta-
de colonnes, en un mot, tous les
eux vestiges des œuvres parlesquel-
suple-roi manifestait sa puissance et
ie« précieuses reliques du passé, à
iption desquelles je vais consacrer
18 lignes.
Murs d'enceinte et tours,
iste encore des restes considérables
lens murs d'enceinte. On peut môme
ains points juger de leur élévation
'e» et on en suit les traces bien appn-
ans toute leur circonférence, ce qui
. la ville de Fréjus une phvsionomie
, et permet d'en reconnaître facile-
)ot l'ancien périmètre. Ces murs
laoqués de tours rondes, dont deux
lût encore presque intégralement
nord. Ces tours, voisines Tune de
sont tout à fait remarquables; elles
me assez grande hauteur. L'appareil
etit comme celui des murs, etd'unad-
aspect; il estcomposédepierres rec-
reSf placées en assises horizontales.
Portes.
emparts étaient percés de quatre
lans la direction d(*sdi(rérents points
IX ; on reconnaît encore les vestiges
d*entre elles; celle du nord a seule
Dent disparu : peut-être était-elle
mtreles deux tours.
porte Romaine, à lest, il ne subsiste
B quelques assises à grand appareil
beau style, servant aujourd'hui de
il à une croix de mission. Le cintre
porte avait huit mètres d'élévation,
orien (lirardin en vante beaucoup la
sence (2).
rtedes Gaules, i l'ouest, devait être
sidérable ; elle forn^ait un hémicycle
jsieurs entrées, probablement une
arche flanquée do deux plus |)etiles.
les sont aujourd'hui détruites, mais
3gue encore parfaitement l'hémicy-
le ampleur majestueuse.
du midi, qui servait de communi-
Dlre le port et la ville, est encore
c'est la Porte-Dorée^ d'un aspect
se el colossal, ressemblant à un arc
^m a aassi donne naissance à Sicycs cl an
lerDésaiigie s.
ardin écrivail au cotnmcncemcnl iln xvin*
de triomphe. On a pensé que cotte porte
avait aussi trois arcades. Selon M. Ch. Texier,
gui est de cet avis (1), elle serait le reste
d'un i^ortique dépendant d'un vaste édifice
en ruine (2). Les deux arches latérales ont
disparu. L'ouverture de. la grande arcade
subsistante a neuf mètns sur quatre de large.
Le parement en est détruit en grande par-
tie: il est à petit appareil, séparé par dos
assises de brique. On a formé diverses con-
iecturessur la dénomination de cette porte:
les uns ont prétendu qu'elle tirait son nom
des clous à tête d'or dont elle était ornée ;
les autres des innombrables richesses qui,
arrivant par mer, passaient sous ses voûtes.
Un des jambages de cette porte a été res-
tauré en 1820 par les soins de M. Chevalier,
préfet du Var, ainsi que l'indique l'inscrip-
tioû suivante sur ardoise qu'on y lit :
Porta Âorea ei bcnevolcntia dd. Chevalier prse-
fecti Vari reslanram, anno m. d. ccc. xx.
C'est un majestueux débris de rarchitec-
ture romaine qui étonne par sa noblesse et
sa grandeur.
Bains.
A quelques pas de la Porte-Dorée, en en-
trant dans la ville, étaient situés les bains
antiques, dont on n'aperçoit plus que les
fondations et quelques voûtes ruinées mises
à découvert en 1829 par les fouilles qu'a-
vait fait pratiquer en cet endroit M. Texier.
Une de ces voûtes, dans son état avancé de
dégradation, ma paru être déforme ogivale,
ce qui pourrait fournir matière h do curieu-
ses observations. M. Raoul Rochette a trouvé
h Rome des exemples ce voûtes odvales qui
avaient précédé les voûtes cintrées, entre
autres celles du tombeau de Cérès et celles
aussi du souterrain qui servait de prison du
temps de Salluste, et dont Texistence re-
monte à Tullus Hostilius (3), ce qui prouve
que l'ogive prise isolément peut fort bien
avoir été connue dans les temps anciens,
quoiçiue le système ogival soit exclusivement
une invention du moyen &^e.
Amphithéâtre.
Non loin de la porto des Gaules se trouve
l'amphithéâtre, monument considérable et
assez bien conservé encore, d'un aspect vé-
ritablement grandiose, construit & petit ap-
pareil et de forme elliptique. Sa longueur
dans son grand axe, y compris les construc-
tions, est de cent onze mètres, et de quatre-
vingt-trois dans le petit axe ; le grand axe
de l'arène est de soixante-huit mètres, le pe-
tit en a trenle-neui* (VJ; moins vaste que ce-
lui d'Arles, et moins bien consei-vé que celui
de Nîmes, il r<;sl beaucoup mieux pourtant
que celui de Trêves, avec lequel il présente
certains points de ressemblance frappants,
(1 ) Mémoire pi^nlé à TAcadémie des inscriptions
et uellcs-leiu^sct couronne en 1831.
(«) M. StoÉQUiER. /Innuatre du Var, 1836. — Sta-
tiuique du Var, de M. Noyo.n.
Cours de 1845 à Li Bibliothèque du roi.
Annuaire du Var, 1856. — Statistiaue du Var.
Niwac I
487
FRE
DICTIONNAIRE
FRE
suivant Tooservalion do M. Caumont (1). Il a
quatre entrées principales sur ses deui dia-
mètres, dont deux subsistent encore inté-
gralement, et servent de passage h un che-
min qui traverse ce monument (2).
Il y avait trois précinctions soutenues par
trois massifs séparés par deux voûtes, qui
régnent tout autour de Tamphithéâtre ; ces
précinctions étaient composées, la première
et 1a dernière, chacune de cinq rangs de
ffradins, et celle du milieu de six, ce qui
formait en tout seize ran^s : ces gradins el
les escaliers qui y conduisent sont tous en
ruine.
Ce monument, adossé à la colline sur lo
penchant de laquelle est bfltie la ville de
Fréjus, est ainsi engagé dans le terrain su-
périeur par son côté septentrional ; du côté
de la plaine, d*épais contre-forts en soutic^n-
nent les galeries et les gradins, et comme il
n'existe pas de murs de revêtement avec
portiques ainsi qu*à Arles et à Nîmes, l'exté-
rieur de cet é(iin«;n offre un aspect tout à
fait délabré. A Tinlérieur, on reconnaît en-
core les vomitoires, la place des gradins, le
mur du podium, Quelques débris d'escaliers
et les couloirs voûtés ; la grande galerie du
roz-de-chaussée subsiste môme presque in-
tégralement dans la partie méridionale : eOe
a quatre mètres de haut sur trois auarts de
large. Le sol do l'arène est comblé h peu
près jusqu'au niveau du podium : M. Tcxier
avait eu le soin de le faire fouiller, et on y
avait trouvé des dalles de marbre blanc qui
décoraient tout le podium. D'autres décou-
vertes firent aussi penser à ce savant archi-
tecte que la ()artie supérieure de Tédifice de-
vait être couronnée par un entablement en
guise de portique.
Quelques antiquaires ont supposé qu'à
l'exemple d'un grand nombre d'amphithéâ-
tres, celui deFréjus pouvait être transformé
en naumachie pour le spectacle des jeux
Dauti({ucs : les traces de canaux que l'on dé-
couvre semblent confirmer cette opinion,
qui s'explique néanmoins diflTicilemcnt en
présence d'un port. Si l'on déblayait com-
plètement les arènes, on pourrait se former
une entière conviction h cet égard, et il se-
rait vraiment convenable, sous tous les rap-
(1) Bulletin monumental, XII' vol.
(2) L'amphitliëàire (PArlcs a cciii (rcnie-sent iiiè<
axe (le Taréne est de Irenie-neuf méiros soixniitc-
cinq cenlimèlres (EsTRANGiN , Descriinion d'Arles),
L'anipliilliéàlre de Niines a cent Ircnlo-trois métrés
trente-huit cenlinièires à son grand axe et cent un
mètres quarante centimètres à son petit, construc-
Cions comprises. (Batissikr , ilisl. de l'art monu-
mental,)
Le'Colyséc de Rome a, sur son principal diamètre,
cent qnatrc-ving-huit mètres cin<(uantc centimètres;
et sur son petit, cent cinquanic-cinq mètres cin-
quante centimètres; le grand diamètre de son arène
est de quatre-vingt-six n.ètres et le petit de cin-
quante-trois mètres cinquante centimètres; sa hau-
teur totale est de quarante neuf mètres. (Batissilr,
Hiêt, de Va'^t monumental.)
ports, de débarrasser le sol des immondîeet
et des déblais de toute sorte dont il est en-
combré.
La construction de ce monumeni est due
à Auguste ou aux premiers emperears. Il
serait utile qu'on avisât à la conservation de
ce qui en subsiste encore^ car c'est une dei
ruines les plus considérables de Fr^us, d
dont Texanfen offre le plus vif intérêt.
Théâtre.
Il subsiste encore Quelques débris di
théâtre, situé non loin ae la porte Romaine]
mais il est difficile d'en saisir les dispoi^'
tions ; i peine peut-on en reconnaître reo-*
placement, converti aujourd'hui en jardh
où se trouve un bâtiment moderne ; on 8|M^^
çoit cependant quelques restes de murs 9Ê^
tiques et de gradins. Son diamètre était #
soixante et onze mètres. L'orchestre atd(
vingt-huit mètres de long (1). De nombw
ses subslruclions existent auprès. <
Magasins ou citadelle.
Vers l'est de la ville, au-dessous de la porto,
Romaine, dans la direction de la mer, oi*
découvre de vastes souterrains dont les voA^
tes à demi ruinées sont soutenues par dai
piliers; les murs sont revêtus d'une couehn
de mortier, mêlé de charbon pilé, ce qui a
fait supposer qu'il existait là un réservoir
pour les eaux, ou bien des magasins ou des!
arsenaux destinés è garantir de l'humidilé
les objets qu*on y déposait. La partie supi^
Heure de ces constructions, aujourdliui dé-
truite, a pu former, ainsi qu'on le croit, una
sorte de citadelle servant a défendre le port
et la ville. A cOté de ces constructions, dani
le mur d*enceinle, on distingue le seul exem-
ple h Fréjus d'appareil réticulé, qu*on dirait
le résultat d*uiie réparation antique, aind
qu*a eu soin de le faire observer Af. Méri-
mée (2).
Aqueduc.
L'aqueduc qui amenait Teau.Jh la ville était
une construction tout à fait gig€intesque:0
avait plus de huit lieues de longueur, depais
l'endroit où il recevait les eaux de la Siague,
du côté de Monts, jusqu\^ Fréjus (trente-sept
mille neuf cent trente et un mètres, d'après
la mesure exacte prise il v a quelques an-
nées par ordre du préfet (3). On peut suivra
les traces de cet aqueduc dans toute loa
étendue. Il en subsiste encore des fragments
considérables, de nombreuses arcades et de
hauts piliers, qui contribuent puissamment!
donner à Fréjus sa physionomie caractéris-
tique. Aux abords de la ville, il fait un grand
détour pour suivre Tinclinaison du terrain,
ou pour éviter quelque établissement nui a
dû exister sur son alignement, selon il^-
pothèsede M. Mérimée. Il se divise ensuite
en deux branches, pour alimenter les di-
verses parties de la ville : le point de jonc-
tion de ces deux branches subsiste encore
(1) Annuaire du V/ir, 1856. — SlaltalffM 4n Ftf.
{i\ Noies d'un voyane dans U '"^"
(5) Statistique du Var,
FRE
DTPIGRArniE.
FRE
49Q
•est. Be Ik, l'nnc se dirigeait vers lu
ns la partie basse ; rniitrc suivait la
1 du mrd, et dcssorvait la partie
le cdté occidental. Cet aqueduc est
plus im^iortants qui existent en
les piles qui le supportent sont tou-
lil api»areil, souvent ilanquécs de
)rts très-saillants et sans ornements.
aes qu'on y aperçoit h divers en-
îoiblent être le fait d*anoicnnes res-
18. Il n'y a pas d*unilbrmilé dans
Ile des arches; rinlérieur du canal
it d'un ciment très^ompacte et (rès-
»s les historiens, c*e$t Auguste qni
>té la ville de Fréjus de cette magni-
nstruction, dont les vestiges sufli-
çuls pour attester la grandeur des
i et 1 importance de celte cité sous
lination.
Ae un projet de restauration de cet
▼ers son point de départ, pour le
rit h Tirrigation des terres des coni-
e Tourretes,Calliau et Montauroux.
get s*eiïectuait, la conservation de
lie de Taqueduc serait dès lors as-
L Bosc, géomètre en chef du cadas-
s son rapport sur les cours d'eau du
neot, a établi que ce canal serait
Dt mis en état de service sur une
do plus de cinq mille mètres, au
le quelques déblais et de quelques
ms fort minimes.
Port.
uvrc aussi deis plus gigantesques,
munîGcence des empereurs, était le
îusé dans Tinléricur des terres, il
mente par un vaste canal de deux
ttres de long sur cent de large (1). Il
ic point vrai que la mer soit jamais
lalurelleaient jusqu'à Fréjus, d*où
serait ifeSensiblcmenl retirée* ainsi
) croit communément : ce sont les
les hommes qui ont contribué à l'y
et qui en avaient fait un port des
sidérables, aujourd'hui comblé par
Tissements successifs d'un torrent
es travaux récemment opérés, afin
(Sécher tout à fait i>our en détruire
Disons mépliitiques; de sorte qu'au-
1 de belles prairies et de rirlies
s s'étalent sur remplacement nuMne
nnaient autrefois les navires. Selon
e, il en reçut jusqu'à trois cents
bataille d'Actium, et dans le x' siè-
anl plusieurs historiens, il en arri-
tre, puisqu'en 982 le comte d*Arles,
le, permit à l'évoque de Fréjus de
droit sur toutes les marchandises
irtaient.
tingue encore les quais, surmontés
bien conservés et s'étendant fort
qui fait supposer de vastes éta-
nts et un ensemble de cohslructir)ns
it considérables. Ce n'est pas sans
ilérél que l'on suit ainsi, au milieu
umireduVar, 1836. ^Statistique du Var.
lO^x. d'Epigrapuie. I.
des champs et de la verdure, les restes û'un
port célèbre où abordaient jadis les trirèmes
de Rome et les richesses des nations.
A l'extrémité de ce port, on aperçoit une
singulière construction, à laquelle il est bien
dilîicile d'assigner une destination vraisem-
blable. L'on croit vulgairement que c'était
l'ancien phare, ce qui, d'après MM. Texier
et Mérimée serait une grave erreur. Ce petit
édifice, fort bas, est carré à la base, octogone
par-dessus, et terminé actuellement en {)y-
ramide, depuis une barbare réparation faite
en 1826.
En remontant du port à la ville, vers l'ouest»
on trouve dans le mur d'enceinte des cons-
tructions ou plutôt des excavations cylin-
driques, dont l'usage est difficile à détermi-
ner en l'état des choses, et si des fouilles
ne sont point opérées vers ce point.
Il ne subsiste aucuns vestiges de temples
ni de palais; on pense cependant que le pa-
lais des empereurs étaitsituéimmédiatement
au-dessus de l'amphithéâtre. -Papon parle
aussi d*un panthéon qui existait à cinq cents
pas de la ville, du côté de la mer, et dont il
est bieïi difficile de retrouver aujourd'hui
les traces. « Les murs en sont très-épais,
dit-il; il y a des chambres, des fenêtres plus
larges en dedans qu'en dehors, et lé tout est
voûté avec de grands arcs. On aperçoit dans
nn des murs des niches qui pouvaient servir
pour y placer de petites idoles, des usten-
siles ou d'autres cnoses semblables (1). »
On trouve à Fréjus de nombreux débris
de poterie, des briques h rebord et des frag-
ments de marbre épars çh et là. Il y a mémo
des fûts do colonnes qui servent de bornes
dans les rues ou qui gisent sur le sol ; l'on
y voit aussi des pavés en marbre de diverses
couleurs. Dans une ruelle attenante à l'Hô-
tel de ville, sont déposés des débris do sta-
tues h draperies magnifiques, qu'il est fâ-
cheux de voir dans un tel abandon ; l'une
d'elles surtout, à laquelle il ne manque guère
que la tète, mériterait d'être conservée
comme un splendide spécimen de l'art anti-
que; j'ai vivement recommandé qu'on lui
cnoistl un local plus convenable. Ces statues
avaient été trouvées dans les bassins à Té-
poque des fouilles dirigées par M. Texier,
ainsi qu'une tête antique d'un assez beau
style que l'on voit dans le vestibule de l'Hô-
tel de ville.
Il serait sans doute nécessaire d'assurer
la conservation de tous ces débris du passé,
et d'arrêter sur certains points le ravage du
temps et des hommes; mais une chose utile
aussi serait de dresser un plan général de la
ville ancienne, qui en retracerait toutes les
dispositions, ainsi que l'emplacement des
divers monuments parvenus jusqu'à nous.
Des plans particuliers et des dessins de ces
monuments devraient ensuite en faire con-
naître l'ensemble et les détails. M. Texier
avait fait à ce sujet un savant travail adressé
h l'Académie des inscriptions, mais qui mal-
heureusement est demeuré inédit.
(I) Hisi. de Provence, L L
13
{
491
FRE
MCTIONNATRE
PHÎ
Il ne manque f>as de cités qui possèdent
des restes [)iits importants de la grandeur
romaine; mais nulle, peut-ôlre, n'a conservé
comme Fréjus son antique physionomie et,
dans Tensemble de ses ruines, le caractère
de sa construction primitive. Arles et Nîmes
ont des monuments beaucoup mieux con-
servés sans doute; mais ils sont mélangés à
(les constructions pLus récentes, au milieu
desquelles il faut les chercher; tandis que
Fréjus est demeuré avec ses ruines éparses
sur son sol et ses pans de murs écroulés de
toutes parts; on dirait le squelette d'une cité
antique» abandonnée depuis l'invasion des
barbares, car la ville moderne n'occupe qu'un
fort pelitespace deTenceinto marquéeà 1 éter-
nelle et glorieuse empreinte du peuplè-roi.
Après avoir énuméré les antiquités ro-
maines dq Fréjus, il est juste de mentionner
les constructions élevées pendant le moyen
âge dans cette ville, quoiqu elles n'offrent
qu'un intérêt secondaire.
Une partie des remparts du moyen Age
subsiste encore. Plusieurs historiens ont
attribué à l'évèque Riculse, qui vivait dans
le X* siècle, l'édlûcation de ces murs ainsi
que celle de la cathédrale et du palais épis-
copal. Cependant, les caractères archilecto-
niqucs de ces diverses constructions ne
j)erme(tent pas de les faire remonter jus-
qu'au X' siècle. Je doute môme que la ca-
thédrale, qui porte de nombreuses traces de
restaurations anciennes, conserve quelque
fragment de celte époque; car la plus grande
partie de son architecture parait dater du xi'
ou môme du xu* siècle. Ses murs sont à
grand appareil et révolus de bossages; elle
est au reste d'une importance fort médiocre
l'intérieur en est lourd et horriblement ba-
digeonné; la tour servant de clocher qui la
surmonte, a été probablement exhaussée au
xui' siècle ; elle est carrée à la base, dans la
partie ancienne; octogone au milieu, et se
terminant en flèche massive, a^jourd'hui
recouverte de briques vernies. Le portail,
plus récent, date de la fin du gothique. A
gauche du [U)rcbe, et tout à fait séparé de
l'église, se trouve le baptistère, qui mérite
de fixer sérieusement l'attention : il est dé-
coré de huit belles colonnes antiques en
granit, surmonléesde chapiteaux corinthiens
en marbre blanc.
On voit aussi à côté de la cathédrale un
petit cloître du xiii* siècle, à colonnettes ac-
couplées.
Le palais épiscopal, bâti sur l'emplacement
de l'ancien, a conservé de ce dernier les
murs de derrière, qui paraissent ôtredu xii*
.siècle, ainsi que plusieurs tours carrées à
bossage. L'une d'elles renferme la chapelle
de l'évôché, dont l'intérieur est évidemment
du xiir siècle : sa voûte, ses arcs ogivaux
et ses élégantes nervures ne laissent aucun
doute sur ce point. Mais on l'a malheureuse-
ment décorée d'un détestable autel moderne,
dont le style jure avec celui do cet ancien
édifice.
Telles sont les constructions laissées par
le moyen âge dans la ville de Fréjus.
Mentionnons encore eomme monni
cette époque l'ancienne et célèbre Bit
scrvée au grand séminaire, précieux
crir en deux volumes in-folio sur parc
qui avait appartenu au monastère de
et dont on s'était servi au concile de
Comme on le voit, Fréjus, avec i
ronne de vieux souvenirs et son diad
ruines, peut revendiquer une imi
page dans Thistoire, et les arche
trouveraient sans nul doute un cha
dicible et un profit certain à visil
souvent cette vieiih^ cité, dont les mon
saisissent l'âme par leur mélancoli
pect, et offrent aux investigatioDJ
science le plus puissant intérêt.
FRIBOCRG, en Suisse.
Anno milleno, ccnleno, bis qaoqiie deno
Frîburg fundalur, Berchtoldus Dux dom
(Gros, supplément aux inscri»!
Bâle, p. m.)
FRIBOURG EN BRISGAU, dans h
duché de Bade.
L
floLDRico Zasio, Jiirecons. saonim ten
toto orbe celeberrimo : hujiis Acad. oms
singiilarî : et Reipub. Frîburg. in rest
jure municipali jam olim sirenutm open
vanll, aliisq; mullis nomioibus de se bei
TÎto : Magisiralus officii memor fier! jussi
cessii iialurae Anno Sal. cb b xxxv. vu
Decemb.
(Gros, supplément aux inscript
Bâle, p. 339.)
II,
JoHANNi Hartongo, Miltenburgcnsi Osto-F
Phîlosopbo eximio. Graecaruin liieraruni i
demia bac Frîburg. xxx. amplius annU
Professori, ejusq; singiilarî ornamento, S
Acad. ob pielatem praeclaraque ejus în Rei
literariam mérita, gratitudînîs et ofBci
hoc monumentum p. Qui vlvens hoc sil
Epitapbîuro scrlpsit :
noXX« xdcftMy mal iro)^ iràOwv ht naiMtH
(1579.)
(Gros, |
III.
Lieu incertain^ peut-être Fribom
Posieritall &
JoHANNES Stadios Bel|a Brtbanlu
b. 8. 6»
Tantî illtus viri cineres beic adspectas VI
scd cineres : famam eahiu ^US-oodoDi spc
solum, n5 vides.
enmpse mortuum beic legis hi basto, qui ]
virom
vives spirabit perpetim.
Cerlc illc ipsus est Stadics, qoem potentistii
et Gaime
DElMGRiPHIE.
IUL
m
Mtfm muâmh sUpoidîii eTakauim, et ad profess.
clariss.
ait. JidiciUnn hiMioraniDt. Grudiî el Parisîi
'doceoiem
mAtt boDi QUiiMM, doGii omnea praeaenicra
«HMTere» abeonlem^omplaniere.
fila karaa at, Laclor, florea insparge marroori, vel
potius
iMiyaiaa magno faneri mollibua totis,
bonia Terbia adprecare.
Tnil ao. 5S. mena, fere 2. Obiit 15. Kal. QuiniU.
Aûno 4579.
in maïama GalUanim.
jHioa Rydûoa es Alla N. Ato b. m. 1. pp.
(Geos, p. 37i.)
fULDA, Tille de Hesse-Cassel, en Allema-
htcriptian itmi-oneiale sur rarchitrave des
colonnes de la basilique.
I
k boDoreiD S. GenUrîds MarUe aeroper Virginia
ae aandonim Apoatolorum Peiri ei PauU et
apaim duodecim Apoaiolorum aauclorumq.
■irlyrom Bonifaciî, atqae Simplicii, Innocenlii,
H caMfomni «aanHiBi..**.. S. curia ab univeraia
eodem die veneratur ei celebrauir ad
et floriaro Dei anno incarn
Iianadviit...... banc aolam Domino nie dicavit.
[Cardinal Mai, 97, 2; Browee, AnnaL
Futd.f p, 123.)
llac diclone potens terra caeloque Petroa aUtt
Arbller in terris, ianitor in auperis (i).
2.
Anlisies xpTDïïT dévolus Acbillis
Cubnina magna pii alnixii honore PetrI
Mémo poiet vacuam venerandi nominis aulan^
Sistere quod non ail corporis iata domoa.
Magna quidein serval venerabile Roma aepolohnim
In quo pro m nomine passos obiL
Sed non el merilum monumenta indadere posaoni,
Nec que oorpoa babent aaia, teneni animam.
Victor enini mundt superata morte triamphana
'Spi ad aummnro pergit in astra Deom. .
Ctimque sil in xpo TÎta durante repoatua i
Ad XPM totus martyr uUqoe veniL
lUe sues sancioa conciia credentiboa offert,
Per quoa aopplicibua praesUt opem iamolia (I).
111.
Eglise Saint-Pierre.
Arnio Domini nccocnii Indictione xt. dedicatom
est boc oratoriora a Reginbaide corcpiaoop<^« vi.
Kalend. Octobris, in honorem beatomm apoato-
lorum, palriarcbarum,prophelarnm, martymm,
conressorum aique virginum, el S. Felicitalis
malris vii filiorum martymm, S. Concordi»,
S. Basilic, S. Eulropiae, S. Candidae, S. Eme-
rantian», SS. Aquil» et Priscilte et S. Leob»
Virginia. ^^. . .
(Cardinal Uàîr Itt» ^)
II.
A rabside de Téglise de Saini-Pierre-au-
Mont.
bce sator hominum victor super aelhera scamlit,
Kidpolisque ania regni sacra limina pandit :
fiaen sic Tenlurum angelica bue oracola spondenu
Coetoaapoatollcaa pariler cum plèbe iidell
tota PÛw^ti igné micante capit (I).
Quidnam igitor minim magno si culmina Petro
Qoolibel existant aediflcau loco?
Gm que per lotam celebratur ecdeaia mundom
h fondamaalo fixa Petro maneat.
Munqoe illi Deaa ipae caput qui corporia extal
Propteraa Petie aomen babere dédit,
Keena: eatoFelnia quoniam fundabo super le
Qaaaa mibi mine lalo molior orbe domum.
h le per cwictaa oOMbtit ecdeaia gentea
Viodt et faiferai eareeris impcrium.
Ntm daviboa eadorma daudere potcras ($ic),
El reaerarn dedil pro neritis hominum.
QiMeoDiqiie in tanria ftierit senientia Peiri,
iaee erit in cadia acripu notante Deo.
Kiii enÎBD la ea magno mibi- nomine Petrus,
Ettibicidoram fortia claustra dedi.
in TUow.ilnii. Fuld.y p. 162; Rac. Maur., t. Vl,
a. 315, n. 47. — Mr.
IV
fers de Raban gravés sur la gatne d'tm Evan-
géliaire.
liane thecam ad laudem Christi sic condore Inaall»
Rhabanus praesul, servus et ipse Dd.
In quo et evangdium sanctum gesietur boneate,
Qoando leclurus boc diaconus erit.
(Cardinal Mai, p. 203 ; RabaNi t. I, p.
218, n. 107.)
V.
Sur le clocher du chapitre.
Praeceplis fratres hoc signe convocat omnea,
Exemple Domini cum lavât unde pedes.
Nec non consiliubi constat si forte gerendoBt
Nec monili signe conveniunt subito.
Laudibus et noctis interdum vita per actia
Captamus somnum si dederit sonitum.
Cœperri at radiis Phxbus conspergere lucem»
lk>c résonante sopor ocius omnis abil.
(Cardinal Mai, 208, 2 ; Biblioth. des PP
de Lyon, i. XXVII, p. 523.)
(1) ha Cad. val. (p. 75.) Groterds, p. 1175, 8,
corngil quae, illum, Peiri, porta$mo poteraSy ditione.
(VidesisBarooium,!. VU, p. 513; et de Angeiis,
p. 6.) — Mr.
(2) lia Cod. pal. (p. 75.) Gbut., ibid. n. 7, corrigit
Achilles, sepulcrum^ quae, Fleetw., p. 555; Baron.,
t. VU, p. 515; BoRGiA CoHfe$$. vol., p. 87; Cardinal
Mai, p. i09.
m GAJi
VI.
Ancien manasière.
loscripUoQ eo leUres d*or.
Poniiûces siimini, Roma qiios bicmisil habendo»,
Rectiares fueraiit sedis i^postolics.
Hos scrvus Cbrisit Hraban suseepit ovando,
Illonimqiie ossa bic condidît et h>culo.
LeriUB ergo duo pncdfcla «x ùrbe seculi
¥enenint îsioc digne et honore sue*
Quosidem famalus Domini mox obvius assans
Supplex accepitbicque&imul posait
Martyr Alexander, martyr Favianus et ipse
Ifac venere simiil doclor uterqae pius.
riscipuli Xisti pap» dtgniqne miiiislri
Felicisûmus bic Agapelusque manet.
€hiiiie6 hi pariter aulam banc satis osftibus omaiil,
Yirgo Dei genitrix quam dicat et mentis.
Vos quoque qui inlrasiis templum Istos cum prece
[f uea
Fatronos vobis quaerite in auxilîum.
{Cardinal Haï, 362, 6 ; Râbàn Maur,
I. VI, p. 230.)
VII.
'Eglise Saint-Pierre.
Ecce Tîros istos praedaros valde patronoa
Aomà decus orbis miserat bue pariter.
DICriONNAmfe GAN M
Quos quoqne H rabanns bvrailis tusoeperat ékm
Prxsule cum Humberlo rite locarit et hic.
Hic magnus pausat martyr Januarias alque
Officie insignes atqne sacris meritls :
Qui cum pontiBce Xisto mucrone perempt!
Levitse cœlo reddiderant animas.
^Rab., t. VI, 215; Mab., Sœe. Benei
t. VI, p. 15 ; Cardinal Miï, 38%« h.)
Voy. d*autres inscriptions de Fulda, ai
ticle Rome , chapitré yii , Epitapha d
martyre.
FURNES, en Belgique (Flandre).
\.
Epilaphe d'Anioine de Bourgogntf dm i
Brabant.
Aiilomtif,justus, acer, ac militans pogna Aift^
neurensi caesus vin. Kal. Noyembris H.GCCG.ift
cadaveribusque hostium obrutus tridonm el
pulcberrima morte velut s^ultus Jacuit, ut aa-
Jorem buicfloriam tumulo inferret.
(Labbe, The$. epit , p. M
II.
Epttaphe de Jean de Bourgogne^ due de BH
boni.
Joannes natu major, pietalis ac doctrinaa aaMM,
15* tttatis anno dux, 10* maritua; ac IbCmnII
mox conjugio 24. Academiae LoyasieMia €»
ditor, diem band muito post obîil !▼• UL
maias. m. cggg. xxyi . ;
(Labbb, p. 899.
G
6AÈTE, dans le royaume de Naples.
A Vautel Saint-Erasme^ dans la cathédrale.
In hoc ioco inventum est corpus
B. Erasmi martyris illibatum
et integrum temporihus Jo« papae
a Bono episcopo Oaielano.
(Cardinal Mai, 50, 3; Ugbblu, t. I.
529.)
GAND, en Belgique.
I.
Epiifuspke commune de Cornélius Jame-
niiAS (1) et de Guillaume Damasi LindanuSj
Mques de Gand au xvi* silcle.
Eglise de Saint-Jean-Baptiste.
Reverendis m Gbristo P P. S. Theologia^ D. D*
Ck>rnelio lansenio, et Wiilelmo Damasi Lin-
dano primo et secundo huius urbis Episcopis ob
luultos in scrutandis et interpretandis sacris
seripturis exantlatos labores, et merîu in Dei
Ecclesiam et Rempublicam Gbristianam posi-
lom. Obiit bic 2. Novembris 1588. lUe vero xi
Aprllis anno 1576.
^1) Au xTn« siècle ce nom devint célèbre par les
doctrines de Corneille JaiiscMiiiiS; cvé((iie d'Yprcs.
Q^Qmodo in vila sua dilexerunt u^ ita et ht
non suni separati.
Unicus esPbœnix? Gineres hacc tomba
Phoenicum vene Relligionis babel.
(Labbe, Thés, epit.f p 509.,
II.
Eglise de V abbaye de Saint-Pierre.
Tonibeau de Joditb, flUe de Charles le Chauve.
Régis Francorum Garoli som Alia CaWI
Nobills illa Judith et spectosa nimb.
Uxorem sibi quam me sumpsit Ferreus olim
Balduinds, Duce quo Fbindria pacem babolt
Gloria qui veterum mihl quondam magna meoiia
Exiiiit, beu ! Garolum mors rifait tuvenem.
Aller succedcns PatrI regnavit^ ffâe
tempore sat longo, mors raplt hiinc ad eam.
Omnia deficiunt mortalia gaiidia maddl.
Et sub sole nibil permanet hic stabile.
Princcps prima fui Flandrensis et inclita qocote
Nunc sed in angusto contrahor hoc tumBlo.
lam mihi nil prosunt vir, proies, patria di«et«
Est mea sed foedis vermibus esca caro.
(LABBS,p.60(
GEN
!IES, au royaume de Piémont.
M ancienne^ croix d'argent conservée à
la cathédrale de Saint-Laurent.
vt% TO Occov ZnXtn Bû^iaç [ih iTCxnniaro «
'O Scyl%i *!«>• ô OtaXoyo;.
*0 £710; Mfx«09^-
*0 «yf&c TaCpvok.
Hqrcp 8cov»
e s*agit pas dans cette inscription du
Barda, parent de Nicéphore Phocas,
fun certain Bardas, orfèvre, probahle-
et dont on ignore et la vie et l'Age.
{Cardinal Haï, p. 9.)
conserve dans Téglise métropolitaine
lint-Laurent de Gèneë, une pierre gra-
ur laquelle se trouve représentée la
I Vierge avec Teniaût Jé'sus et cette
ption :
îp éï
HnBTH
hdire : Ump ecov 1» imyii, la Mère de
la iource. La sainte Vierge s'appelait
ni du nom seul do v nijyn, la Source,
rce de la vie, et de la grâce.
in stade de Coostantinople on trouve
mple fameux de la Vierge bAti par
sreur Justinien, dans un lieu deli-
, ombragé de Cy()rès touffus et fort
i, dans une prairie émaiilée de fleurs
9sée par une source d*eau pure et lim-
h laquelle on attribuait une vertu mi-
ase, et qui est encore aujourd'hui l'ob-
la vénération et des pèlerinages fré-
i des Grecs. C*cst cette source qui
donné son nom de Pigi , nnyn , à
irge et à l'église elle-même , ainsi
couvent d'hommes et au palais des
eurs voisin de cette église.
lu Càngb, Conslantinop. Chriitiana^
]. IV, p. 183, 184. p. 173, nk; Mém.
de VAcad. des Inscript. ^ nouvelle sé-
rie, t. 11, p. \VÎ.)
itêêur leSacro Catino de Gines (1).
lom que je viens de transcrire est ce-
in Tase hexagone regard<^ durant des
i comme une relique qu'aucun trésor
it su payer; eu lui contestant tout au-
trite, on ne saurait se refuser à recon-
en lui un monument d*une haute an-
•
st d'une belle couleur d'émerau'Jc ,
forme agréable ; les angles sont bien
es ; les anses, prises dans la matière,
eu placées; les ornements, qui consis-
eulement en des rangées de points
sont de bon goût ; les soufflures sont
ombreuses ; il est aisé de voir q,u V
iroir été fondu en entier, il a élé lia-
nt céparé au touret.
eftne ÂrchMogique^^*' nnm'^c*, juin 18i5, p.
»te uolicc c:>l due à M. Gustave Bruiiul.
DTPIGRAPIUE.
GEN
498
On ne douta pas, durant une longue suite
de générations, qu'il n'eût servi au dernier
repas que Jésus-Christ ait foit avec ses apô-
tres.
Lors d« la prise de Césarée f)ar les croisés,
en 1101, il passa au ]:)Ouvoir des Génois
comme formant la portion du butin è laquelle
ils avaient à prétendre. Porté h Gènes il y
fut conservé avec un soin extrême. Déposé
dans une niche creusée dans le mur qui se-
l^are de la nef une des deux sacristies de l'é-
glise Saint-Laurent, il n'était offert aux re-
Ïards de la foule au'une fois par an, lors
'une des fêtes les plus solennelles; encore
ne le voyait-on que de loin; un prélat le '
montrait du haut d'une tribune, en le tenant
dans ses mains par un cordon, et il était lui-
même surveillé par des chevaliers chargés
de veiller spécialement à la conservation do
cette gemme. On les nommait elavigeri. Les
clefs de l'armoire qui renfermait le Catino
restaient en leur pouvoir et il leur était dé-
fendu de jamais les conQer à personne. Les
clavigeti étaient choisis parmi les citoyens
les plus éminenis de la république. Dus
amendes de cent à mille ducats, et, en cer-
taines circonstances , la peine de mort ,
étaient prononcées contre quiconque aurait
osé toucher le vase avec de l'or, de l'argent,
des pierres, du corail ou quelque autre ma-
tière dure, mesures rigoureuses que confirma
une loi du 2i mal 1476. Pendant longtemps
personne ne vint combattre l'opinion qui
regardait ce vase comme étant une émeraudo
d'une gigantesque dimension ; mais au
xvni* siècle, il ne manqua pas d'observateurs
3ui affirmèrent que c'était du verre et rien
e plus (1).
La victoire mit pour un moment le Catino
au pouvoir des Français ; il sortit de son
inaccessible retraite, et, tout étonné de voir
le grand jour, il se trouva transporté à Pa-
ris ; le directeur du Cabinet des antiques,
Gosselin, demanda qu'une commission do
l'institut fût chargée dç l'examiner; il en
résulta un rapport qui décida que la matière
du Catino n'était que du verre coloré. En
1816, il retourna à Gènes, mais ces voyages
lui furent funestes ; il se trouva brisé à son
arrivée. Aujourd'hui , quoique bien déchu
de la vénération qu'il avait inspirée, quoi-
qu'il ne soit plus l'objet do lois spéciales et
sévères, il est toujours, et à bon droit, re-
gardé comme un antique d'un très-grand
prix (2).
Un moine de l'ordre des Augustins, Fra
Gaëtano« mii à profit le loisir dont il jouis-
(1) Voir les Vovages (en allemand) de Keyssler.
Hanotre, 4751, 11, 521; Barthélémy, Voyage en
Italie, p. 18; De lu Co!«dahi!<e, Mém. de VAcad, des
Scifiures, 1757, p. 540; Dolomieu, DisserL sur Vé-
meraude^ insérée au Magasin Encyclop,^ an. 1, l« J,
p. 17-Uo.
(i) Voir d'ailleurs MiLLiN, Magas. Encyc,<^ jan>.
1807, U 1, p. 157-150 où se Irouvc une ligure di
Calino; le Voyage en Savoie du inôine savant, I. Il,
p. 105; Touvrage de Bossi, $ur le vase que Von con^
servait à Géne$ $ous le nom de Snnto Catino. TurL'j^
1800, in-8-.
499
GCN
DlCTiOMNAIRE
CEN
sait dans son couvent de Sainte-Thérèse, à
Gènes, pour composer un très-long ouvrage
sur rauthenticité de rhistoire du Sacro Ca-
tino: ce travail parut en 1727, in-4', sous le
titre suivant : Il Catino di Smeraldo orien-
to/f , gemma consecrata da 2V. S, Jesu Cristo
nell* ultitna cena degli Azimi^ e eustodita con
religiosa pietà dalla serenissima Reptiblica di
Genova^ corne glorioio trofeo riporiato nella
conquitta di Terra Santa Vanno MCI. Si
mostra la sua antichità^ preziosità et san^
tilà autenticata dagli Autori corne dalle pu-
blicke scritture deli Archivio. Opéra istorico
morale arrichita di cognizioni et dottrinepro-
fittevoli a studiosi e grate agli afnatori delV
AfUichità. Genova, 1727, in-^% xxxvii c. et
308 p. L*auteiir a recueilli toutes les tradi-
tions qu'avait conservées une piété peu
éclairée; il avance (chap. iv) que ce fut la
reine de Saba qui otfrit ce vase à Salomoii
comme te présent le plus précieux qu'elle
pût lui faire. Le monarnue hébreu le tit dé-
poser dans son trésor; il en connaissait tout
Je prix, il en faisait usage aux fètes'les plus
solennelles. Le Catino ruissa bien plus tard
au pouvoir d*Hérode. Jésus ayant célébré la
cène dans une salle où Ion s'attendait à la
venue de ce dernier roi, employa ce vase,
qui avait été apporté afm d'être mis è la dis-
position du monarque. Celte version un peu
forcée n'a pas obtenu un assentiment una-
nime ; d'autres écrivains ont pensé que le
Catino était devenu, par voie de succession,
la propriété du maître de la maison chez le-
3uel Jésus-Christ réunit ses apôtres pour la
emière fois.
Fra Gaëtano pense que ce docteur de la
loi dont rËvanglie tait le nom était Nico-
dème. Lors de la dispersion des apôtres et
(les disciples, rien n*empôche de croire que
Micodème n'eût cherché refuge à Césarëe;
il y porta le Catino qui était demeuré en son
pouvoir, et aui^ pendant près de dix siècles,
trésor dont des propriétaires jaloux ne révé-
laient point l'existence, resta ignoré dans
cette ville, jusqu'au moment où il passa dans
les mains des chrétiens (1).
Nous avons recherché dans les anciens
auteurs ce qui pouvait jeter quelque jour
sur l'origine de cette tradition et sur la dé-
couverte du monument dont il est ici ques-
tion.
Nous trouvons dans Mathieu Paris un pas-
sage où cet historien paraît confondre quel-
ques-unes des circonstances de l'histoire du
Catino avec les légendes du Saint-Graal.
<c Die igitur prœfi^o convenîentes magnâtes
apud Westmonasterium, magister enim Tem-
pli et Hospitalis cum testimonio (juampluri-
morum sigillorum, videlicet patriarcIkB Hie-
rosolymilani archiepiscoporum quoque et
episcoporum , abbatum et aliorum prœlato-
rum et maguatum de terra sancta miserunt
quamdam portionem sanguinis Dominici,
quem, pro sainte mundi, fudil in cruce, iii
quodam vase crystaliino vetustissimo, pcr
(1) Voir VHUt, des Croisades (en allemand)» par
' Wilken, t. Il, p. 101; et Bcilagc (addition), II, p. 8.
quemdam fratrem Temoloniin beil
tum (1). »
Un récit qui se rapporte à une auû
C[ue, mais où se montre l'influence
idée semblable à celle qui guidait la
de Mathieu Paris, se retrouve dans ni
vieux chroniqueur britannique (2) : «
lavit etiam rex Ëthelstanus et aliam si
suam Olhoni imperatori, a que»
gemmas et equos , receprt quoudam
onichino transparens et politum, ita :
cœiatoris arte compositum» ut vere fit
segetes, gemmare vites, hominum la
moveri videantur : recepit etiam
Constantini raagni, in quo litteris aur
men possessoris legebatur, in cujos
super crassas auri laminas figebatur
ferreus, unus de quatuor quo Chri
cruce figebatur ; item lanceura Karoli
3ua vibrata semper victor abiliaty qui
unt aperuisse latus Christit etc. »
Si nous passons aux historiens de
sades, le témoignage le plus circonsia
trouvera dans Guillaume de Tyr (I
ch. IG) : « Erat autem in parte civiti
loco edito, ubi oiira ab iierode ad hc
Augusti Cœsaris, miro opère dicilar (
tum templum,publicum civitatis oraU
in hoc codem oratorio repertum est '
loris viridissimi, in modum parobaîd
malum, quod prœdicti Januenses smar
reputantes, pro multa summa pecu
sortem recipieutes, ecclesiœ su» pro
lenti obtulerunl ornatu. Unde et usquf
transeunlibus per eos magnatibus Tai
auasi pro miraculo soient ostendere, ]
entes quod vere sit id quod color ei
dicat smaragdinus. »
Alberic des Trois -Fontaines s'ei
ainsi dans sa Chronique, insérée pai
nitz dans ses Accession, histor. Lips.
in-^*", p. 183 : « Ita Balduinus rei
prius Antipatride civitate, quœ nane
Assur, Cœsareatn ei vicinam obsid<
prius Turris Stratonis dicebatur. C
violenter effracta, cives in quoddam
rium suum confugeruut, ubi lanta fui
ges eorum, (juod columnarum bases s
tingeret occisorum, ubi participes illii
toriœ Januenses vas viridissimi ccto
pertum et in modum paropsodii fon
pro multa summa pecuniœ recipieo
sortem pro excellenti obtulerunt orna
clesi» suœ. »
Marin Sanuto, dans son curieux ou
composé, mais sans fruit» pour pro^
une nouvelle croisade, d^ aoa LU^m
torum fidelium Crucis^ llb^lin* p. Y
{voir le recueil de Bongart'i Suia È
Francos Hanov., 1611, p. n/f^, b.]
de son côté : « Ibi Cœsareœ Januenses
tum vas pretiosum sive de viridi 1
quem smaragdum asserunt, pro parle i
(1) Lib. ni, a. Iii7, Lond, I6$6, in-fal,
(i) IUdulfhus Higdenus, Polychronic, lil
92o, dans le recueil de Gale : Script. ÎLV| Br
p. 261
G£N
D*£PIGUAP1IIE.
GEN
50â
)erunt et maf rici ccclesiœ dcdcrunt. »
(shevëque de Gênes, Jac(|ues de Vo-
levenu c<^lèbrc grâce h cette Légende
iDt il fut le compilateur, et qui a été
m reproduite durant quatre siècles,
UTé celui des anciens annalistes qui
s longuement parlé d*un événement
nportance aussi capitale à ses yeux,
cité dont il était le métropolitain.
! son récit soit d'une certaine éten-
»U8 le reproduirons intégralement;
personnes iront le chercher au cha-
du Chronicon Januense inséré dans le
icueii de Muratori : Script, rer. ilal.f
>. S2.
tauteminprœdicta civitate (Cœsarca}
Kidam smeraldinum ina)stimabiliter
im : capta igitur civitate prœdicta a
is (iJanuensihus) de coroinuni con-
res partes omnium, qu(e ce|)erunt,
roluerunt. In priuia igitur parte su-
um vas smeraldinum assignaverunt :
Dda parte corpus civitatis cum omni-
iUsimmobiliL>us posuerunt; pro tertia
rte totum thesaurum civitnlis et om-
bilia statuerunt. Ordinuntes autem
lenses, quoniam in captione civitatis
, principales, partem illam accîperent,
oagis vellent et reliquam partem ha-
;otus exercitus : Januenses cœteris
rtîbus omissis vas illud smeraldiuum
a parte acceperunt et Januam cum
gaudio déporta verunt. Quod autem
IS sit vere lapis smeraldinus , testan-
nés gemmarii, qui illud viderunt, di-
se numquam vidisse tam pretiosum
linum. Istud etiam et manifestum per
od apud Ciesaream tanti pretii existi-
ir, quod cum tota civitate vel cum
esauro civitatis luerit œqualiter œsti-
. Qnomodo enim verisimile est, quod
ictum lapidem smeraldinum ad valo-
lius civitatis vel tolius Ihesauri civi-
t> una parte œqualiter posuissent, nisi
> certo conslitisset, quod rarissirnus
dinus esset? Est autem supradictus la-
eraldinus tanti fulgoris et tam mira-
aritatis quod omnes alii smoraldini et
apidespretiosijuxta illumpositi a suo
s deûciunt et prœ nimio illius splendore
ïlaritate imllescunt. Est enim illud vas
ad instar catini, undo vulgariter dici-
iiod fuit illo calinus in quo Chri^tus
lis discipulis in cœna comedit, de quo
JS dixit : Qui intingit viecutn manum
no^ hic me tradet, Ulrum autem hoc sit
, ignoramus; scd quoniam Dec iiihll
possihile, ideo illud nec constantcr as-
IS9 nec portinaciter deiiegamus; qui
10c volueiltcredere non est rodarguon-
.' levitalc» et qui nuluerit credere non
}rehendendus de temerilate. Sed forte
objicient et dicent, quod in omnibus
suis Christus scmper excmplum habuit
lœhumilitati; in catino autem smeral-
tam prelioso comeJere non fuissel
>lum huniilitatis pra'biMC , sed quidoin
)lum vanitatis dare. Sed ad islani quîe-
ra potcst dcfacili rcsponderi : ccilum
est enim quod cihos communes in catino
smeraldino comedere esset qujpdam vanilas
sive fiompa, sed agnum paschalen) et sacra-
menlaleoiy quem Christus in cœna cum disci-
pulis comédie, in catino aurco sive smeral-
dino comedere non fuisset pompa sed devo-
tio et reverentia magna. Istud autem sub si-
lentio prœtermiltendum non est, quod in
quibusuam libris Anglorum rej)eritur quod
3uando Nicodemus corpus Chrisli de cruco
eposuit, ejus sanguinem, qui adhuc receus
erat et igoominiose dispersus fuorat, ipso re-
collegit in quodam vase sineraldino sihi a
Deo divinitus prœsentato et illud vas dicti
Angli in libris suis sanguiralia appellant.
Illud autem vas Nicodemus cum multa reve-
rentia custodivit. Tempore autem proce»
dente Oesaream fuit translatum et tandem
Januam est deductum. Dictum ergo fuit ut
illud vas esset pretiosum, in quo reponi do-
bebat pretiosus thésaurus, scilicet saoguis
Jesu Chrisli. Quod autem illud vas non
fuerit arte humana factum sed divina arto
])roduc(um , intendimus ostendere dupliei
ralione. Una ratio est, quod si factum fuissel
aliqua arte bumana, videretur .quod rilura
alia vasa similia debuissont in orbe ruissc
aliquando fabricata. Sed a principio nuuidi
usque simile opus non est invenlum in tiao
orbe terrarum. Aliam ralionem ad hoc pro-
bandum inducimus fortiorem. Constat enim
quod illud quod producit natura, ])erfec-
tius, etc. » Muratori arrête ici son extrait, eu
ajoutant : « lleliqua omitto, quippe ex nugis
quodiibeticis tanlum petita. »
Il ne faut pas négliger le témoignage d'un
historien qui écrivail quatre siècles après la
prise de Césarée, et qui vitlo5arro Catino
aux plus beaux jours de sa gloire. Rappor-
tons ici une page des Chroniques de LoijsXH^
par Jehan d'Aulun, an. 1502 : « Le jour eu
suivant qui fut ung lundi, xxix' jour du
raoys d*aoust, fesle de la ilécollocion de
Sainct Jehan-Kaplisle, le Uoy fut ouvi* messe
dedans une chapelle dudict Sainct en Téglize
de Sainct-Laurent, qui est le gront doinmo et
calhedralle eglize de donnes où fut par les
chanoynes de là, aj)rès la messe, monstre W,
riche vaisseau smaraydin, c'est assavoir le
précieux plat ou ({uol Noire Seigneur Jhesu-
crist mangea avecques ses apposlres le iour
de sa ceine et est celuy plat (pi'on appelle W.
Saint Graal, lequel, Sjjolon le dire commun
de tiennes et ce que j en ay véu par lectre,
fui là apportée par \qs Gennevoys en l'an
mille cent cl ung, et fut priz en la sainte cyté
de Jherusalem, en la manière que vous
orrez. Les Pizans qui lors estoyent comme
roys en mer avec les Venissyans et Genne-
voys furent outre-mer h tout grand navigago
et grosse armée et conquesterent sur les
Turcz et sur le Souldaii plusieurs visslles,
isles et chaléaulx et enlr'aulres priudrent
Aulioche et Jherusalem et occirenl tous les
iniidelles qui là rencontrèrent ou gaigncrcnl
richesses innumerableset incomparables tré-
sors. Après celle prise de Jherusalem, ques-
tioa fut entre les conquerans du butni et
appoincté eutre eulx pour es qu» à en
1*05
CEN
DICTIONNAIRE
OÈN
esloyenl troys coiileiidans que en lro;jrs par-
ties seroit cfivisé; c'est assavoir la seigneu-
rie et dommane pour une, les trésors, meu-
bles et richesses pourTautre, etleprécieulx
plat d'esmeraude pour le tiers; lesquelles
choses furent ainsi divisées et pwtyes. Et
pour 00 que les Pizans qui }ors estoyent les
plus forts et avantageux des troys bandes et
ausi que plus avoient travaillé et faict de
mises pour lesdites conquestes, fut accordé
entre eulx que iceulx Pizans auroient fe
choix des part)[es et que premiers raectroyent
la main au butin, lesquels, après avoir sur ce
advisé, prindrent pour eulx la terre et sei-
gneurie de Jherusalem, comme la plus ho-
norable partie des troys, et pour monstrer
de quoy toutes les grandes portes de la
saincte cyté prindrent et firent mener à Pize ;
lesquelles ancores y sont restués deux que
les Florentins depuys leur ont tollues et
ostées; pour revemr, toutes les forteresses,
places, cbastéaulx leur ibrent baillez et la
possession de la seigneurie mise entre les
mains, laquelle ilz gardèrent par force contre
le souldan longue espace de temps, et
d*icelIejouyrent paisiblement ce qui leur fut
et eust esté à jamais ung tiltre d honorable
louange si les mechans maleureux ne Tous-
sent par leur avarice vendue aux inGdelles,
oe qu'ilz firent; donc commvrent crime tant
dampnable que pour ce foriaict furent fore-
lax de toute grâce de bien faire et de toute
cure de profficter en vertus tant que oncques
seigneurie, mais sont toujours venus en
dcschéant de bon loz et d'eureuse prospérité;
or, après qu'ilz eurent ainsi choisi et pris
les Venissiains suy virent et comme convoi-
teulx do denaré, ombourceront l'or et l'ar-
gent et prindrent pierres précieuses, vais-
selles, joyauh, draps d'or et de soye et de
laine, et en somme tout ce de vaHeur ({ue
emporter peurent; restueseuliementle sainct
vaisseau, lequel demeura pour le partaiKe
des Gennevoys qui dedans leur ville de
Gennes apportèrent, qui ores y est comme
je say pour l'avoir véu ainsi que cy-après
racompteray.
« Celuy très-précieulx vaisseau est une
csmerauliie faicte et entaillée en manière
d'ung grant plat en largeur de deux palmes
que nous, Françoys, appelons espans, de si
très-reluisant lustre et tant verde coulleur
que toute autre esmeraude auprès d'elle est
obscurcye, effacée et de nulle monstre sans
vertus, et contient en ront nu-dessus du
plus large six palmes en quadrature; au font
iludict |)lat est ung autre petit ront fairt au
compas, sçelon la porpocion de sa (grandeur,
et dès le bort de celui rondeau uicques au
hault du plat sont six quareures faictes à la
lignes et pour soustenir celuy plat; au-
dessoulx sont deux ances de mesme pierre,
larges assez pour là passer la main d'ung
homme, ce qui est ung œuvre merveilleux à
regarder et faict par artifice tant sumptueulx
que mieulx semble miraculeux que manuel,
aussi est-il, sçelon le dire de plusieurs et
Tymaginer de chnscun, car Nostre Seigneur
DieUj au jour de sa ccine come dosprovéu de
riche vaisselle pour manger l'aignei
chai et voulant aux humains son pou*
vin magnifier, flst miraculeusement i
Tille celle précieuse pierre. O bon alqi
oncaues n en fut ne ne sera de tel;
les ucnnevoys ce précieulx joyau qi
chier tiennent que tout l'or du mond
vray c'est bien ung trésor d'incom
richesse et dlneslimable préciosité, le
dedans le sacraire du grant domme cKe
Laurent de Gonnes soigneusement g
On excusera ces longues citations (
géant qu'elles sont extraites d'écrivaii
rarement feuilletés.
Nous croyons que l'origine de là U
qui environne soudain de son respect
trouvé à Césarée vient des récits al«
pandus au sujet de saint Gréai, de <
mystérieux, si célèbre parmi les rom
de la chevalerie; une légende qui r
au moins au vu' siècle, le représentait
ayant été transporté en Angleterre;
veur des fidèles fut bien aise de le cet
soudain en Orient, et cette opinion
trop ^es croyances, les passions de l'é
pour ne pas être aussitôt adoptée ai
thousiasme.
Encore une citation qui montrera
auité des idées répandues au aujet du
réal; le passage est curieux et il a 6
aux divers ouvrages que j'ai consulta
chant ce point de la mythologie euroj
au moyen Age. Ouvrez la Bibliothtca
ciensis (1) de Tissier (2).
« Hoc tempore in Britannia cuidai
mitœ monstrata est mirabilis autedan
per angelum de sancto Joseph aecuric
corpus Domini deposuit de cruce, et
tino illo sive paropside in quo Domim
navit cum discipulis suis, de quo ab
oremita descripta est historia» qum i
de Graali. Hauc hisloriam latine so
in venireuon potui ; sed tantum gallice i
habetur a quibusdam proceribus nec
ut aiunt, tota inveniri potest. »
Ajoutons que la ville de Lyon se ^
de posséder une relique de même i
voir G. de Laboureur, le$ Masures de T
royale ds rUe Barbe de Lyon; LyoOf
in-4'''. chap. 2., p. 10 et suiv.
GENÈVE, en Suisse.
Ancienne inscription chréitennsm
Non mcrilis precor ot u .. .
praevaleat pietas ru . • .
. . t quicuniquc legit ec . .
siiiique suis proNitliia f • •
« • •
(i) Cette celleciiou assez pea cpimiie est
tante; elle renferme des écrits d*tin iniérèl n
riiisloire de France qui ne se trouvent que li
extrêmement rare de la rencontrer oomi
huit volumes in-folio; il n^est pas commun i
couvrir des volumes isolés. Lenglet Dufresiio
n'avoir jamais pu voir les tomes 111, iV et V«
(2) DoNNEFONTAiNE. 1660-1669, t. VII, p.9
sultez Helinandi Frigidimontu Chromeotu
a. 718.
CEO
Msit alinilictis viclo . . .
Anoecisus erain p . . .
sis memor ipse niel-
rdmal Haï, 159, 3; Pocockb, Ins-
riflionsf p. 79, n. 3.)
tGIE» proyince de ('empire Russe
du Caucase, et par conséquent
D'EPlGlIàPlHC.
GER
5oa
9
eu
»• Barllioloinœi a découvert en Géor-
re autres objets précieux, une croix
m fort ancienne, sur laquelle on lit
lelque peine Tinscription suivante :
TAC TT....,
ONAOT
AON COT
opriON
BAIOBOM
IG
XC
4-dire en caractères courants.
Taç ^v...
'lôoeoCov
>•••
*lig90vcç
oit que cette croix a été érigée par
fidu nommé Georges Jacques. Quel-
«sier qu'en soit le travail, cette croix
Qtérèt, parce que c*est un monument
s du christianisme dans la Kabarda,
aujourd'hui toute musulmane.
une plaine de cette contrée, au pied
thalne de montagnes qui s'étend de
fouest, on voit un grand nombre de
s de diiïârentes grandeurs, et cntou-
icun d'un fossé. Ces sépultures sont
ment do l'époque païenne ; cependant
hs de l'un des grands lumulus on voit
une croix en pierre, entièrement
te de Ggures sculptées en relief,
iption qu'elle porte est grecque et les
res sont si peu distincts qu'il a été
ibie de les copier.
rince Woronzoff a donné les ordres
pansporler la croix de Georges Jac-
Pétigorsk, où seront réunis le peu
mumenls chrétiens que le fanatisme
Danaépargnés dans ces contrées. Cette
fifre sur le côté principal, tourné vers
d, une inscription surmontée d'une
»n forme de nœud. En bas de l'ins-
a, on voit trois croix pâtées et au-
8 un animal, peut-être une biche al-
un jeune fiion. Le côté opposé offre
«valiers placés l'nn sur l'autre et
s à droite. Celui d'en haut tient un
celui du milieu reçoit un fruit qui lui
)rt par un enfant. Au bas, on voit un
vase entre deux, buveurs tenant des
\ à boire ; entin, un troisième porson-
induit une brebis.
mrtie orientale représente en haut
oix en forme de nœud, et en bas un
cavalier allant à gauche et perçant do sa
Jance une hydre è trois tètes.
La partie ouest est occupée en haut, dans
un carré, par une figure humaine,.au-dessous
de laquelle sont placés quatre personnages
coifiTés de bonnets pointus ; et en bas, un ca-
valier armé d'une knce et allant à droite,
avec un homme à chenal sur un chevreuil el
tenant une espèce de fleur.
D'autres antiquités semblables se trouvent
dans les défilés au nord du Caucase et non
lit' loin du littoral de k mer Noire, chez les
Abatcbehs et les Chabouchs, peuples musul-
mans depuis un siècle ; ces vestiges du
christianisme seraient seuls des témoigna-
(;es irrécusables de l'apostasie de ces popu-
ations.
Voy. Revue archéologique de M. Leleux,
novembre 1851, pag. 518, 8* année.
GEKCY-EN-BRIE, ea France.
1261. — Dans le chœur de réglise abbatiak.
Hic jacet celsissimia polenlissimaqiie domina
Joanna, coniitissa Tolose et Pictavorum, uxor
celslssimi potenlissimîqiie principis domliii Al-
defonsl fratris sancti Liidovici régis, qui banc
ecclesiam fundavere que obiit anno liBi die
assumpiionis B. Marie ; Deum prccamini pro
anima ejus.
Jeanne dont il s'agit ici était fille de Haj^
mond, comte de Toulouse, et femme d*AI-
Ehonse, comte de Poitiers, frère de saint
ouis ; comme elle mourut sans postérité
(1271), le comté de Toulouse fut réuni à U
couronne en I272«
[Mém, de la Soc. archéol. du MidU t. Ill,
p. 230.)
GERMIGNY DES PRÉS, département du
Loiret, en France.
On a découvert en 1847, dans l'église de
Germigny, deux anciennes inscriptions chré-
tiennes que M. Vergniaud-Romagnesi a pu^
bliées dans la Rerme archéologique^ tom. 1 V,
p. 33.
La première inscription est ainsi conçue :
Ul. no. jan. dedicalio. bujus. ccclesix
Ano. incamaiionis. Domini. dccc. el vi.
sub. inYOcationc. sanclsp. Gineva;.
et. sancti. Germiui.
C'est-à-dire : i le 3 des nones de janvier, celte
église a été dédiée, Tan de rincarnaiion de Noire-
Seigneur 806, sous rinvocalion de sainte Gene-
viève el de saint Germain, i
Sur une mosaïque de la même église, so
trouve la seconde inscription, dont voici le
texte :
Oracuhim. scni. et. cberubm. hic. aspice. speclans..
Et. lesiamenli. en mica et
Hxccelens. precipus. que. sludens. pul. sac. onenleni
Theodulfum vol lo luis.
Aidés d'une transcription faite autrefois
par Baluze, on a restitué ainsi cette inscrip-
tion :
Oraculum sanclum el Chérubin blc aspice spectaas,
El leslaïucuii en mical arca Dei
S07 GL.\ DICTlONiNAUii!:
Hoc cernciisprccil)U8qiie sludens pulsare Tonaniem,
Theodulphuin volis jungilo qiucso luis.
On en a mémo lonté la traduction sui-
vante en vers français :
Vois Tarche d*aUianee, éclatant de lumière,
Contemple ici Toracle avec les chérubins,
Pleins de gloire, inclinés, voilant le Saint des saints;
Invoque avec ferveur le niattre du tonnerre
Et comprends Tbéodulpiie en ton humble prière*
Théodulpho est le Gdèle par les soins et
aux frais de qui fut exécutée la mosaïque de
Germigny.
GIMONT, département du Gers, en France.
iSOO. -
GOR
5%
- A V ancienne abbaye de Gimonip
ordre de Cikatêx,
L*an u. V. c. mossen Pey de Bidos, abat, fec fe
la présente caperal (1) et la clautura et ... »
L'an mil cinq cents, monsieur Pierre de BIdos»
abbé, fit faire la présente chapelleet la clôture et . •
Pierre de Bidos, élu abbé eu ikS^, mourut
en 1510.
(jU^m. de la Soc. archéol. du Midif t. III,
p. 253.)
GLASGOW, en Ecosse.
Ancienne inecription dans Vintérieur de Fé^
qlise cathédrale.
Siderei montes speciosa cacuroina Sion,
A Libano geminx flore comante cedri,
Cœlorum portœ lati duo lumina mundi
Ore tonat Paulus, fulgurat arce Petrus»
lu 1er aposlolicas radianti luce coronas,
Dociior hic rooniiis, celsior ille gradu.
Corda per hune hominum reserantur, et astra per
Qiios docet ille sljlo, suscipît ille polo. [ilium;
Pandit iter cœli hic dogmate, clavibus alter :
Est vin cui Paulus, jinua fida Petrus.
llic pelra firma roanens, ille archileclus babetor:
Surgit in his tempinm quo placel ara Deo.
Anglia plaude lubens ; mittil tibi Roma salutem
Fulgor aposlolicus Glasconiam irradiât.
A facic hostili duo propugnacula surgunt,
Quot fidei lurres urbs caput orbis habeU
H;cc pius egregio rex Ina refertus amore
Dona sua populo non moritura dédit.
Toius in afiectu divae pietatis Inhaerens,
Ëcclesixque juges ampliûcavit opes.
Mclchisedech noster merito rex atqae sacerdos
Complevit ver» relligionis opus.
Puhlica jura regens et celsa palaiia scrvans,
Dnica pontificum gloria, norma Tuil.
llinc aliiens, illinc merilorum fulget honore :
Hic quoque gcstorum laude perennis erit.
{Cardinal Màï, 110, 1 ; Bolland., t. I,
février, p. 906; Cimden, Britannia.
p. 165.)
(1) Cnperal, en gascon, chapelle.
(;LASTONBURY,au comté de Sommersel,
en Angleterre.
Epitaphe du roi Arthur, au presbytère is
Glastonbury.
Hic jacet Arturus, flos regom, gloria ragai,
Quem mores, probitas, commendan4 lande pei««|.
Au nied de la tombe d'Arthur est i"!»-
taphe de sa seconde femme. ^
Artari Jacet hic oonjux tumulala teeaaëa,
Quae meruit cœlos virtutum proie feeuudt
{Sépulcral monuments L Vf p. naa)
GLODCESTER, en Angleterre.
I.
Epitaphe de Richard /i, mori de 10f76 à
1080 et enterré à Fabbaye de Gloucester.
Hic jacet Ricardus Willi senioris régis fiUos et
Beom. Dux.
In tus est corpus Richàrdi Wilbelmi
Gonquestoris fllil et Bemie ducîs.
{Sépulcral Monuments^ 1. 1*', li.)
II.
1176. — Epitaphe du fils de Gilbert, lesim^
quérant de V Mande.
A U Chapter-Hoiiase de Gloocester.
Hic jacet Ricardus Strongboa fiiius GUbertieo-
mitis de Pembrohe.
{Sépulcral Monuments^ 1, 23.)
GORTYNE, ancienne ville de la Crète, oi
est aujourd'hui le village de Castei-NoTO, sur
la côte méridionale de Gandie.
I.
*Avcxcoy B«70>ov
Tov X«fiir/>oTaToy
Àv6vir«roy Kaftsi«w«ff
3Ô7fAaTc ToO xoèvov witmc
Aoo>cdcoc 'AoicXoirco^OTOf
ô XaftirjBOTttToc virorcxoc
rnç KpVTûv iinLfx^Ç
MoTwn* (i)
U.
Utxpwmun npo^ov
AvOûiroTOv Mci
icnh vKapx^"^ itpmxupUÊPÊ
V dÔTfuirc rnç ymitnpmç
ô Oixov/Atvioc Ao^iOcoc
'Affje^mrcodoTOÇ *".
iotivmatit {i).
{Cardinal Mai, 439, ».)
(1) Grut., p. 1090. 90; Pocoi, Inur., p. 45.
V. GoRNEL., Cr, sacr., 1. 1, p. i45, eiGtirr., p. I<^,
i ; 1090. II.
(2) PocoK, p. 45, n. 5; GoasM. , de Praef. Drb. , p. i»
rooTe à rartideBiNiynT» différentes
tioDS concernant Anicias Bassus. —
tussi leRecueil du cardinal Mai, p. 295.;
» lOeo. 90 p. 1099. k. • Corneiio Creta
U I, p. ik% etc.
•BRTON, au comté de Lincoln , en
VEmaAPuiE.
SfUaphe de Nieolaê de RyCf
immé ô% LiMoto, KM» Edouard W (tî78), aor
Bi •vSOy ec enterré à TEglIse de Gosberion.
ie Jaeec Nicdaiis Rey
■es el Edmandus filios
laiaalNis propitielnr Deos. Amen*
{Sépulcral Monuments ^ H. 1. 61.)
R>, en latin Gaclcs, petite lie, voisine
ito.
Sur un socle antique.
D*aQ edi6:
D. N. Aur. Yalerio
Constantio aog.
R. P. Gaol. car.
F. PoUione . • Rafo
M. F .... m Yirr.
De Tautre cdié.
DN. M. Galerie
Yalerio Maximiano
aag.
P. Gaul. cur. Lu • . •
D • . . omioni el Rui
a • • • • ann ... H Yîrr. (1).
[Cardinal Mai, p. 258.)
ABEDONAy sur te lac de Como, près de
EgKse Saint -Nicolas.
A€RIP1NUS
FAMUL08 XpF
cou'. C1VITÀTIS
ira. «OC MAT*
OaiOM 8CT£ ICS-
TlHiC MAETYRIS
AimO X ORDIHft-
TiemS 8IIJB A FUN-
DAME1ITI8 FABRt-
CATIT ET SErOLTfJ-
RA8 IBI Oa»ENA-
•IT, ET IN OMIII
BXPLEBIT AD GLO (ftc)
•f DICABIT.
rippinus, rév^ue de Como dont il est
lion dans cette inscription, vivait eu 586.
^Cardinal Mai, 165, k\ Muratori, n.
182^, 1; Tass. Ann. sac.^ t. I, p. 603;
CoESi., 1, 15, p. 261 ; Rolland., t. 111,
jvio, p. 878.)
iJX), en Uijne, empire d*Autriche.
hmer. Sk., p. 54, qnas vide, ncc non Lupinif
iaUi.« i. H, p. iiO; Spon , p. 492; Barrvr.,
^. 92; Do.NAT., p. I5f), 5. Prima (antiini npud
6RA
A V église patriarcale. I.
Sor QQ pavé en marqueterie:
Alria qoae cernis vario fomiala dccore
Squalida 8ub piclo caelalur marmore teiiua
Longa veluslalis senio fuscaverat aelas
Prisca en cesseruni magno noviialis honorî
Praesulls Heliae studio praestante beaii
Uaec sunt tecta pio semper devota limorL
Laurenlius V. G.
iMaiinus vo-
Uim cmn suis
solvit et de do*
(«0 ^
nu m Dei fece-
runt P* D* ce*
L au tus actoa-
nus scîiêeccl.
Aquil. cum •»-
is vot. solvit
Servus xpi
Lucinus Ro-
mana Lucian-
nus et Lucia
fecerunt P. c.
rov o?xou ^ou
|]rO(iq7a irS. p, (1)
Panlus notarius
et Diugenia
cum suis
TotuHi sol-
vent
Famuli s^
niarlyri8
Euphemine
Nonnus et Eu-
8c1)ia Petrns
et luhannes
pro saluie
sua et omniam
suorum ex veto
suo F* R* P' c*
lohaniiis
mil* de nuin*
Cadisiano
cum uxorc
sua Severian.
fecer P* xxv.
Amara lecl.
MoR., p. 463, 4. — Mur. scriliît D. N, C. Aurei. el
7. Poflhne, Tum pro C. Aurel. rooiiet scribendum
Flav. lui. aut Fia. Va/.— A. M.
(1) Lege Muratorium, p. 1917, qui scrihît mendo»
se, ut reor, fTiôvYi^a. Idem compcndia explicnt «rôSac
cxecTov. Idem in monogrammale adjuncto intclligit
Probus vcl Probinm. Dcnique aliter disponit bas in^
criptioncs. — A. M.
su
GRA' IMCTIONNAIUE €ttà
el Aiiloiiîna
ntnt pedea •' • «
cuni filiis suis
Guderil
Halia ei McilU
cum
la voMitii
suis fect
solvent.
pedes
lohannîs
XX
ICCt. CVM
SérvttsxH
maire sua
Laur • • .;
Agnela
diac
r. P. XXV.
Vîctorinus
votum
sdviL
lecl ....
Petnis
Anlo ....
notarius
suis vo- ,
votum
tum solvit.^
solvet
In nomine
Dominieus.
doniini
notarius
Petnis TO*
oum suis votn
(tic) ^ .
solvet.
luii solviU
■r^F^ w ^r^^
- CCCGC
Ursas et
LXXX
AurelianA'
IV.
votum
solvent.
seco. . .
leclu . . •
Concordi-
vens • • •
us et NiMa-
tîgîsac . • .
na cum su-^
fimia fu • • .
iS FR. p. XXV.
tum so. . •
Stephanus
Probinae et fillo svo Thomats
nauclei*us
notario votam solvoit.
cum suis.
1
—
Marcus Bibulns cum fratribus
II.
suis votum solverunt*
n^iM* 1/1 â*A%Lr d§£ rUÊTÀ.
Gazeus dtaconus
cum matre sua Bona ne* v* fr*
sol vit.
lohannis milis de numéro
equit- perso* lustioiani voluia
solvit.
Laurentius milis de numéro
travisiano et filiu» Bornai
fecit P' XXV.
Muqçio
lector
et Bona
cum filiis
suis fecerunt*
Vitales
et Vale-
riaiius '
cum suis
FR. P. XXXV.
Domnicns cnlîga-
riiis cum coniiigc
sua Scveia . . . •
Tala
et Ben • • .
votu . • •
Voici quelques autres inscriptions pli
sur d*ancieDnes mosaïques.
m.
A InùnOf prii Br$9cia.
Cresoentio
et Patema
cum sots
eg. F. G.
Crescentfo
et Crescentioa
cum suis. ■*'- ■ ' '
eg. p. G.
*
IV.
A Rome, à la tribune de réçlise ib Si
Côme et Saint-Damten. .
lORDANES, CEON, PYSON, TIGRIS* EOnUIà
HIERUSALEM, RETHLEEM, 6ANC* .«rBUX PAPAySM
THEODORUS.
I RAG l^mCRAPHIEL
Anh IR'ciarii ndht specioM nietallis f
In qva phis fidei lax preiiosa niîcat
MaitjribiM meiids popalo spes certa salatit
Yeiiit, et ex saero crevit bonore locus.
Oplafii «lioe 6dÔ Félix aniisUle dignum
f Mnniis at aeiheria Tiyal iu arce poli (f )•
6KENADE, en Espagne.
iMtCfHie pierre trouvée dans Téglise paroii^
êiate de Sainte^Marie.
ii.aoDiîiie. dïîr. nosiri. Eiô. Xn. consacrata
«t. edesU .Id . Stepbam . primi . nartyris
kleemi . Nalivola. a. s^TPauk). Acdiano. ponfc.
;, . ^ Mao . diiî • noslri . WiUirid » régis
ir . DGXLV • lien . consacrau • est. edesia
il.leliaQÎ. martyris. te
1». eonsacrata . est . eclesia . se! . Vioeentii
«utyris. Taleiitioi. a.lëô. LiUiolo. accitano.poufc.
n.kal. febr. aniio. gl.liiu. lieccaradi. régis
mDC. XIXU.
lecsol tria, tabemacula. in. gloriam.Trini/aft«.
JiperaBle. sels, edificata. sunt. ab. ml. Gudila
,jm, operarios. Temolos* et, samplu. proprio...
(Cordtfia/ M41, p. 162; Florbx, Spana
Sagrada,i.Y\hp.3S,3k.)
fflËST- SUR -ISÈRE, bourg des Etais-
ndes, province de la Savoie supérieure.
4- Eiifrasiiis pEr.
in bonore S. Pétri
apostoli voto sao fedt.
{Cardinal Mai» p. 3; Muratori, p. 186S ;
GuiCHBNON, jETtf^ de Savoie^ 1. 1, p. 38.)
6R0TTA-FERRATA, diocèse de Frascati,
iTusculum, dans les Etats et TEglise.
IfAlf 5U
Ikm$ régliee an lit Vinscriptian suivante :
Salbo. totuuato. épis, .semper. cresc.
aat a divina -f ipsius. temporib.
adbuc maiora videvis.
A £ û
Hic . pro • voto . Sarabo . prcsb . fedt .
{Cardinal Mai, p. 13; Doifi, xx, 69;
MURATORI, 1904, 5.)
GCBBIO, dans les Etats pontiQcaux, eu
Italie.
Au monasflmdît délia Fonte Avellana, au
diocèse de Gubbio, on conserve une antique
chAsse de vermeil, représentant Jésus-Christ,
la sainte Vierge, le précurseur el les saints
suivants, dontiesnoms sont gravés sur l'ar-
gent:
I.
*0 &ytoç %99(iâi\
*0 Syioç Tiopyio;*
*0 aycoc Bà^tDmç,
'O oycoc Uirt&Ç'
'G jéycoc r/Mvyo/»coc t%ç (tnyiàvç (sic) •JL^iiSvimç (sic).
{Cardinal Mai, p. 10.)
II.
rutn€i
Pierre découverte en 1785 dans les
de la chapelle de Saint-Jean.
Aelianus Arcediaco-
nusadfabricainb...
icae sanctoram
^osloionin...
(Cardinal Ma!, p. 104.)
H
R4DGILAR, près de Smyrne, dans la Tur-
ded-Asie.
Sssr une colonne au cimetière des Jurca.
• . . iano pax*
• • arm. max.
• • ur Val.
• • care Sabia
Gonstaoti . . I9N.
Constant. D. D.
Nobb. Caes. D. N. FI. Valentiniano.
VL . . et FL. Valenti.
Yictori* S. P.
(Cardinal Mai, 964, 5.)
lAGMOND (abbaye d'), en Angleterre.
)q a découvert dans les ruines de cette
n IfeoN, Sim., pag. 178; Ciampin., V. M. t. Il,
M, Ub. 16; GacT., p. 1164.16, excod.pal.
SS.); Maraugon. Res ethn. p. i07; Babon., ad
850, t IX. p. 415; Blanchin. ad Anast.^ t. 111,
171; LàHius de £. A., p. S38: Flestw., p. 406 ;
i;iiMs., p. 594. ^ M. Uoonios in ultinio versa
el samat pro vivat. ^ A. M.
ancienne abbaye les deux inscriptions sui-
vantes :
h
•f Vous . ql . passez., par . ici . pries . por .
ralme . Joban . flls . AUieii . bi . qi . git . ici .
Deu . de . sa . aime . eit . merci . Amen, (qi?)
II.
•f isabel . de Mor . . . . r . sa . femme . acost .
d . 1 . Deu . de . leur . akii . merci . Amen.
(Annales de philosophie chrétienne^ t. I,
p. 427, juillet-décembre 1830.)
HAM, au diocèse de Coutances, départe-
ment de la Manche, en France.
Vieille pierre trouvée dans Véglise du monas-
tère de Saint-Pierre de Ham, en 1693, au
milieu et aux quatre côtés de laquelle étaient
des croix :
Ao centre.
Consiaiitlensis nrbis reciur [sic) domnns Fredo«
miUMbupontUèx in bonore alroœ Mariae genetricis
515
BAV
DICTIOÎiilUIIIE
■AT
DoDiiiii hoc lemplam bocqn» (<tc) allait cooalnixit
fideUeraiqux(«tV) digne dedicavit inenseagusto(f ic)
medio. Et bic festus celebraïus dies sit per an-
aus singolus (sic) (1).
Sur le bord extérieor de la pierre.
Annis m. (i) iam régnante Tbeodorico i^e
in Francia boc cinoblum chingxit abens
cuiain pasturalem in amore Dei suaram
oviiim. Pairavit causas quam pulcfaerrime
iiec amor se bu...n]in...pascaa perpetna
choro nexas virginale cum Maria almis
sema cum ips. vivant et exultent in aeter*
na seeoia. Locam rex concessit ad istum
cenubium. Ipsi etenlm primus cipit stnie-
re bIc monastîriam demam pontifex ure-
mus atque cetera spam, optinari numéro
HAMBOUBG, ville libre d'Allemagne.
Epilaphe du pape Benoit XII^
Benedictvs Papa»
qui,
de tede ApostoUca per violeniîam amoUis,
et post, cum revocaretur,
obiil llamburgi, Anno Domint 1541.
5. Non. jul.
et scpultus est bic.
(Gros» Appendice aux épU. deBdle^ p. 317.)
HASFIELD BROAD-OACH (comté d*£ssex)
en Angieierre.
Epitaphe de Robert I"de Vere^ troisième comte
d'Oxford^ mort en 1221.
Sire Robert de Veer le priniier count de Oxen-
ford le lierz gist ici. Dieu de lalme si lui plest
face merci. Ki pur lalmc priera xl jors de par-
don avéra, f Pater nostcr, elc.
(Sépulcral Monuments, 1, 39.)
HAUTVILLIERS, déparlement de la Haroe,
en France.
Trouvé en 1729 dans Véglise du monastère de
Hautvilliers (diocèse de Reims).
Fulgida qui sacri perlustras moenia Templi,
Roimarus mihi nomen erat dum vita mancbat.
Nam Domino statuente loco praelatus in islo
Hxc in bonore Pétri rcnovavi templa beati :
Huncque locum lovi rébus, vel sumtibus aaxi.
(Cardinal Mai, 108, 3; Gallia Christ., IX,
p. 25^, édit. Sainte- Marthe.)
HAVRE, déparlement de la Seine-Infé-
rieure, en France.
Epitaphe de Nicolas Duchemin, constructeur
de téglise de Notre-Dame du Hnwe et no-
tice sur cette église par M. l'abbé Cochet (3).
Nicolas Duchemin, maître maçon, naquit
(I) Mahillon. Annal. Bened., t. I, p. iîM>, et in
app., p. U41 ; Cardinal Mm. p. 90.
g) Hœ notai numérales luxatœ incertaMue sunt
arjnii scbeda.
(3) Bulletin des Comités, mars 1851, p. 156.
au Havre le 6 janvier 1532. Le i« nar
en pleine assemblée de ville, deTÎnl
rai de la Hailleraye et Mgr Sarlaboi
vemeur du Havre, il présenta les i
{}ouliraits de la neuve église que Vé
ait construire. Son plan étant ade
commença les fondations le 7 anîl
même année, avec son fils et sonsenî
recevait pour chaque jour ouvrableyp
et son serviteur, 27 sols 6 demer8,-1
la pierre du Val des Leux^ aiqourd*hi
mont. Les principaux maçons quiJ
laient sous ses ordres étaient NoH
Charles Lenoir, Pierre Furon, Tboii
vesque, etc. Voici rinscription qu'ml
le pilier de la nef devant lequel iliuiiii
Ci-gist le corps dlioniiesle homme Neil
cberain, roaitre maçon, qai eommeêçk l«
meni de ee temple Pud 1574 et contioM
jusqu'à 8(tfi décès arrivé le mardi 5 mai d
née 1598.
L'église de Notre-Dame du Havre j
œuvre d'exception si Ton fait atteo
temps où elle a été élevée. Nous pot
un grand nombre d'églises de la pi
moitié du xvi* siècle; mais noua <
naissons très-peu de la seconde. Les
discussions du protestantisme, Tébr^a
de la foi antique, les agitations de Vb
les troubles de 1S62, les massacres
Saint-Barlhélemy, les guerres de h
avaient suspendu , en Normandie e
toute la France, l'élan des construct
la ferveur monumentale. Aussi les
de ce temps sont i^rtout en petit d*
et, dans le pays qui nous entoure» D
connaissons guère que l'église du Hai
soit restée comme un important spi
de cette époque pauvre et agitée. 1
imments contemporains, que nous poi
citer sont la nef et le portail de Saial
de Dieppe (1605-30), la chapelle du i
d'Eu (1622), le prieuré de Bonne-Nou
Rouen (16»[>), tin portail de Téglise-d
fleur (1636) et la chapelle du lycée de
(161i-31).
Duchemin, enfant du Havre, qui vi
les plans et devis de l'église de sa pat
posa les fondements en 1575, et y. t{
avec son fils jusqu'en 1596. IL cou
par le chœur, qui rut couvert en 1S88
née suivante, il fonda les premiers
de la nef, et les derniers en ISM.E
seau fut complètement achevé en 18
le 5 mai suivant, Duchemin venait s^
ser de ses fatigues. C'est donc sa a
maître qui a dressé sur leurs bas
grandes colonnes circulaires d'ordre d<
décorées à la grecque et flanquées de
très, destinées à supporter les TOÛt
successeurs, comme ciernier Testi^ed
digalités du xvi' siècle, multiphèn
arceaux sur le fond de ces voûtes et
cendirent de longs pendentifs sculp
Pierre Larbitre, le erand imagier du
Cet artiste liabile apparut dans
lorsque Etienne Hallinguas eut coQ4ti
basses-nefs, les chapelles et les porl
HAV
tTEPIGRAPinC.
IIAV
518
Larbitre avait fait ses prouves, en
ma la charmante croix du cimetière
lÎTilIiers, et« en 1603, dans celle du
re de Lillebonne, qui malheureuso-
'est pas venue jus(]u*à nous. 11 fut
i de travailler pour son éj^Iise natale,
découpa avec plaisir les balustrades
lurent les nefs et les chapelles; il fit
du sein des contre-forts, des gar-
( et des salamandres; il dessina h.'S
IX des fenêtres dans celte forme ar-
qui lui était familière. A mesure que
leaux sortaient de son habile ciseau,
mplissaientde vitres peintes, données
commandants, des gouverneurs, des
des capitaines de navires, des bour-
t des confréries. On y plaçait à Tenvi
rstëres , des saints et surtout des
, ces Pères de l'Eglise chrétienne ,
1 chers aux Havrais. Qu*elle était
:elle église, lorsqu'elle sortait des
farchitecies, de sculpteurs et de ver-
comme Duchemin, Robelin (1), Hé-
(2], Larbitre, Guéronnel (8), Morin et
irc Robelin, matlre maçon de Paris, vint
e, en IG^, pour achever le grand por-
a me Saini-Nichel. Il remplaça ieanCres-
san Lévesqne de Caen qui, en 1011, avaient
la foçon de Tédifice.
am-ioseph Hérouard, maître maçon, était
Bavre le !«' février 1596. En 1638, il re-
*iine manière aussi hardie qu'ingénieuse le
^rtail qui menaçait mine, i Deux ans après
mcllon, dit un chroniqueur havrais, le portail
^-Ihime foula sur ses fondements et a*in-
' la me de plus de 22 ponces. On était rc-
le démolir, lorsqu'un homme de médiocre
De, maçon de son métier, s*offrit de le rc-
sans rien démonter, ne demandant que sa
«e qui le faisait regarder comme un vi-
e ; cependant on le laissa faire. H commença
iser dans les fondements du côté de Téglise,
te ayant chassé des coins de fer et de bois
s assises pour ébranler touirouvragc, toute
) du porUil se redressa à vued'œil au grand
lent des liabitants : on donna ii Touvricr une
)Dse assez modique, environ 400 livres en
ses journées. »
372, Hérouard, quoique accablé d'années,
t encore d'achever la tour de Péglise de
tienne des Tonneliers à Rouen,
ucas Guéronnel, architecte et maçon, rem-
D 1619, Pierre Legenepvois, de Rouen, dans
Blla des travaux de Teglise de Notre-Dame
Te. En 1620, il est envoyé à Paris pour
r sor ce qu*il convient de faire à la maçon-
U revient au mois de juin en compagnie de
iiercier, arcbitecte du roi, qui fait le toisé
ites et piliers. Au mois de janvier suivant,
«illetet Pierre Desmonl, mailres maçons de
tiennent aussi exprès pour faire la lUitaiion
se. En 1622, on commença les fondations de
elle de Ui sainte Vierge ; le 14 août 1625, la
lanl achevée, Guéronnel sculpta sur le pen-
te la clef un SaintrËsprit et les armes de
Sur la clef de la seconde voûte, il grava le
\ Jésus, puis il fit les quatre premières voO-
la grande nef, six murs de refend de pierre
s aus chapelles des ailes, trois autels pour
^eUes» et 1 autel de la cbapelle de la \ierge.
defde Ui voûte du Crucifix il attacha un
I cal-de*bmpe en pierre sculptée.
BInsqucrel (1). La jjîerre , alors blanclm
comme la neige, n'éltiit point salie parTocre
et le badigeon : le trait du ciseau brillait
dans toute sa finesse et dans sa pureté sur
les moulures et les chapilaux non encore
saturés de plusieurs couches de chaux. D'é-
légantes clefs {)endantes, gracieusement dé-
coupées, descendaient commodes lampes du
ciel des voûtes, les fenêtres garnies d*anges
et de bienheun^ux, ne laissaient pénétrer
qu*un jour pieux et recueilli , tandis qu'à
présent le jour profane du dehors pénètre
dans cette auguste enceinte avec les agita-
tions de la terre et le fracas des préoccupa-
tions matérielles.
Le travail le plus remarquable qui nous
soit resté dos uiains de Pierre Larbitre, t'est
le portail de la rue des Drapiers, que nous
appellerons voloiiliorsle Portail (h r Annon-
ciation ou de VAve Maria. La base en est
formée par quatre cohmncs dori()uos qui
soutiennent une corniche. Au second oraro
sont des niches, aujourd'hui vides, mais
remplies autrefois par les statues de David
et d Isaie, d'Elie et d'Enoch. Entre elles rè-
gne un espace occupé jadis par ijn groupe
j-eprésentant V Annonciation de la vierge ma-
rie. Près de cet auguste mystère, les patriar-
ches et les prophètes apparaissaient comme
les représentants de l'Ancien Testament, ve-
nant saluer l'arche de la nouvelle alliance.
Nous regrettons que, dans la restauration de
ce portail faite en 18i3, on n'ait pas rétabli
les images de ces prophètes, précurseurs du
Messie et de sa sainte mère.
La grande scène de l'Incarnation occupait
tout le développement de cette façade latérale.
Au-dessus de la rose, que soutiennent des
chérubins, on voit encore, au plus haut du
pignon, le ciel avec ses an^es, parmi les-
quels trône, sur des nuages, le Père éternel»
envoyant l'Esprit-Saint opérer sur la terre
le plus grand prodige qui s y soit accompli
depuis la création.
Les balustrades qui séparent les deux actes
de ce drame sacré portent des devises ana-
logues à leur destination. Sous les pieds do
Dieu le Père est écrite la devise de l'archange
saint Michel : « Quis ut Deusf » et plus bas,
ombrageant le mystère évangélique, on lit le
salut ae l'ange : Ave^ gratia plena : ces
lettres eolhiques, restituées avec bonheur»
sont la dernière ligne empruntée h ces livres
d'heures que l'imprimerie a fait disparaître,
mais qu'elle n'a pas fait oublier. Cet Ave
maria rappelle l'hymne de pierre, le Tota
pulchraeiy qu'on lit autour des jolies églises
de Caudebec et do la Fer té-Bernard.
(i) Jehan Masquerel, verrier, fait, en 1589, cinq
vitres neuves, données : la première, par M. le com-
mandant de Grillon ; la deuxième, par madame la
maréchale de Joyeuse ; la troisième, par Tabhô de
MontelK>urg; la quatrième, par le capitaine Boudon ;
la cinquième, par la confrérie de SaintrSébastien.
¥a\ 1598,11 place dans la nef trois nouvelles vitres
représentant suint André, saint Jean et saint Bar-
thélémy. Kn f G09, il refait les vitres de saint André,
de sainte Anne, du GruciAx et de la croisée du bout
de la nef.
519
HÂV
MCTIONNAm
un
Le p1u8 beau morceau de celte église
c est le grand portail qui fut exécuté, de 1609
h 1630, par le concours de plusieurs maîtres
des œuvres. Nous ignorons si son dessein
actuel entrait dans le plan primitif présenté
par Duchemin; mais il ne serait pas impos-
sible que maître Hardouin , de Rouen, et
Marc Robclini de Paris, aient modifié pro-
fondément les conceptions du maçon havrais.
Cette manière de procéder était assez dans
le génie du temps.
A coup sûr, personne ne voudra soulenir
que le portail de Sainl-Remy de Dieppe ait
figuré dans le plan de 1522. C*est évidemment
un enfant des règnes de Henri IV et de
Louis XIII; aussi il possède avec celui de
Notre-Dame du Havre un air de famille qu*il
ne saurait renier. II n'est pas jusqu'à son
aspect ruineux, jusqu'à sa forme tronquée et
incomplète, qui n'ajoute quelques traits de
plus à la ressemblance.
En elfet, le portail de Notre-Dame resta
inachevé pendant deux siècles. MarcRobelin
n'avait conduit l'œuvre aue jusqu'au chapi-
teau des colonnes corintuionnes ; le fronton
qui les surmonte se fit attendre deux cents
ans. Les ravages du temps et des révolu-
tions, l'air salin de la mer, rongèrent les
pierres et usèrent les sculptures. Celte
grande misère du passé contrastait pénible*
ment avec la prospérité toujours croissante
du Havre. En 1827, la ville et le gouverne-
ment s'unirent pour mener à bonne fin celte
ffrande entreprise, qui coûta 112,000 francs.
M. Lemarcis, architecte de la ville, exécuta
cette restauration dans le style primitif, et
avec tant de bonheur,que] on chercherait en
vain le point de départ de la constructiou
moderne.
Deux ordres d'architecture composent ce
monument. Au premier rang sont huit co-
lonnes ioniques h chapiteaux ornés de guir-
landes, mais dont le fût, emmailloté de lar*
ges anneaux, est lourd et pesant malgré les
cannelures de la surface. Trois portes don-
nent entrée dans Téglise ; elles sont à lin-
teau grec encadré dans un cintre ; des cinq
niches percées dans la muraille, quatre sont
vides: celle du milieu seulement possède
une image de Notre-Dame, replacée en 1830.
La statue renversée par la révolution était
enlouréed'anges tenant des palmes à la main;
on lisait autour cette inscription touchante
que nous regrettons aiyourd'hui : 5pe« pu-
olica: erranlium salus.
Terminons la description de cette église
par la partie la plus ancienne, en d'autres
termes, finissons par où nous aurions dû
commencer. Elevé en 15M et 1550, le clo-
cher fut la première pierre d'allenle de la
nouvelle église. Reléguée à Tangle sud du
portail, comme celles de Lilleboiine, d'Of-
iranville et de Sainl-Jacques de Dieppe ,
celle tour a subi la trisle influence d'un siè-
cle qui ne savait plus où caser les clochers.
Toutefois, plus que le reste de l'église, elle
a conservé des traditions ogivales ; les con-
tre-forts qui la soutiennent aux angles sont
ornés de panneaux simulés, comme des
lambris et les bahuts du temps des d<
Valois.
HKIDËLBERG, au grand duché de
eu Allemagne.
Inscriptions et épitkaphes diterm
I.
fixiraiies de VA ppendke aui Epitûpltes ée la mÊê
en Suisse, de Jeta Gnos. — 1 vol. ii
Reverendo'viro On. Hehrico Stolomi a Dierl
Ecclesiasl» alque scholae Heidellierg. (k
natorî, ac Professori ordinario, consunlii
doctîss. qui vixit annos lxtiii. mens. vi.
vcro anno salut, liuin. f .557. mens. sept, é
Anna uxor, iacobus, Bernhardus et Gliristf
ni$ filil superstites bec nionumcaium powe
II.
Scripla lier ora volant non tanlnm docta me
Acmula carminîbus, culte Tibulle, tuis :
Sed quoqiie Grajeruro Laiias de divite gaia
Auxil opies labor et sedula cura Viri.
Exuvias lenet hic tumulus, mens laeta vagal
Qua sacra Elysium concilai aura nemos.
Et vati Hutteno, Conlo, conjiiiictus et Hen
QuSsquis et c nostris nobilc nomen babi!l
Voce canit docta laudes et carmina Caaisn
Aspcclu fruiturcolloquîoq; Dei.
OtNit Heidelb. Aduo Sal. 1S58. » laa. ■
IIL
lovida clauserunt hoc marmere fata Romkj
Agricolam, Frisiî spemq; decus<|; soli.
Scilicet boc uno meruil Germania laudis,
Uuicquid habclLalium, Graecia quicquid lu
Hennolaus Barbarus Palriarcha Veneius in menfl
Rod. Aisricola sumiNi viri. ob. Heid<Hb. Au. li
IV.
V'ix MomoH»
Laurentii Zixcgrefu, J.C.
IV. Eltxtor. Palat. Gonsiliariî,
et
Marcarit^ Dressixa
Couju^m.
nie obiit XXIV. Jun. M. ne. x. ll;£cxiv. Mail, m. •
lUL. GuiLIELMVsZiNGGBCFIII&Fil.
Pareniibos
exiguum niagni amoris doloris moDumeiii
pos.
V.
Danieli Toss4ico, Pétri filio, Mompelgardem
Tlicologiai Doctori, et fideli Chrisli senro, i
taiisquc cœlcstis expHcatori et Professori ii
strio, acrique ejusdem propugnalori» lam A
i œ in Galliis, tum in Palaliiiatu Germaaii
Rhenuni, pariim Neostadil, parlîm Heidelbc
pcr annos ferme 40. viro, pieiate, studio w
doxo! Rdigionis» cloqucntin, jndicti dexteril
D'EPIGRAPHIE.
Ugrime, tuiinaiNtale, benigniuie, erga
hennis erga ndei consortes precellenti»
ÉMle io vera Dei invocaiione, et Cbri
IM confessione, post fruciuose exanlla
leiiliiiin» fmictionis labores» niortuo 4.
mii, aonoChristi m. d. c. ii. cum vixia-
m u* mena* t. d. xxyi. fllii et generi
Mai hoc mooiiiiienluin poiieodum curaye
HOR
Btl
III
VL
Stlbue€io, Wetteraoo Haaao»
inauuralori accoratissimo, Philoso-
■taqoe acHiatoricorom ScriptorumÂna-
tïMgeiitiss. nimiis taudem yigiliîs ac ty-
jHa laboribus coosumlOt et die Febr.
U»C. 1596. «t. 60. e yivia Heidelbergs
^-Maumentum boc memorîaB et bonoria
rf fecit baeres.
VII.
■AoaTBius fueram, natus Cerniersbeioiii
aaUI557. die 15. Octobr. denalua Aooo
IW7.die 24. juu..
Hetdelbergœ.
ORN, dans le duché de Nassau, en
nOunriÂifiJS, Treyirensis, SS. Theologi»
ei ficdesûe bujus Pastor, qui 15. Ilartii
587. in Domino placide exoirayil» bic
r»
M» SuppL aux EpUaphes de Bàle.
.881.)
DLANUMy près de Napies. — Non
mines de cette antique ville, à l'é-
Samla Maria al Poliano^ se voit un
ige antique, qui a servi h des chré-
t sur lequel est gravée Tinscription
iz adoranda per quem înlamiDatos
est totus mundns.
rnier mot écrit en lettres grecques
it latin : edificabimus.
H.f Dissert, isagog.^ I, tab. 1 ; cardi-
a Mai, p. 6.)
FORD, au comté de ce nom, en An-
1.
f de Robert^ archevêque d'Hereford^
mort en 1095.
iRobertus de Lolharinga Episcopus (de)
lerefbrtobiit annoDomini i095.
(Sépulcral Monuments, I. 18.)
11.
'4^Beynelm,écéque deHereford, mort
. ffiiuà.
I Reynelniiis Episcopus llercronli obiit
anno Doroiiii 1115.
{Sépulcral Monuments, 18, pi. m.)
DicnoxFf. D*EpiGRapiiiE. I.
Epithaphe de Godefroy de Clysse^ mort en
1119.
DominuaGodefridos de Cly ve EpiscopusHereford.
ob. ann. Doin.1119.
(Sépulcral Monuments^ 1, 18.)
IV.
Epitaphe de Vévique Pierre de Aquablanca^
mort en 1268.
DomÎDUS Petrus de Aqnablanca Episcopus
lleréfordensis
Obiit A. D. 1268
V.
Epitaphe de Henri JII^ roi d'Analetepre^
mort en 1272. Enterré à l'abbaye de West-
minsttr.
Ici gisl Henry jadis Uey de Angletere seygnur de
Hirlaunde e Doc de Aquitaygne Le fiz li Rey
Johan jadis Rey de Angletere a ki Deu face mer-
ci. Amen.
On rapporte encore deux autres inscrip-
tions qui se trouvaient sur son tombeau :
VI.
Sur le côté du nord.
Tertioa Henricus est iempli conditor bujus.
Dulce bellum inexpertis.
Et
VII.
Tertius Henricus jacet bic pielatia aroicus;
Eccleslam stravit istam quam post renovaviL
Reddet ei munus qui régnât trinus et unaa.
(Sépulcral Monuments^ I, 58.)
HIGHAM FERRÀRS (Norlhamptonshire),
en Angleterre.
Henri Denton, chapelain de Chilston^ mort en
1398.
Hic jacet Henricus Denion quondam capellanus»
deChiiston qui obiit die vnimensis februariianno
IVomini roilliino (sic) ccclxxxvui. Cujus anime
propitietur Deus. Amen.
(Sépulcral Monuments^ 1, 191.
HORNBACH, en Bavière.
A Véglise principale.
Anno Domini v . d. uv.jxxi. Febniar. llieronyrooa
Tragos, anirn» corponsque quondam Medicus,
et Canonicus bujus iEdis, in Duniino Jesu obdor-
mi vit : cujus anima in consortio bealoniin
uuiescil. Amen«
(Gros, SuppL aux Epitaphes de Bdle^
p. 355.)
17
519
HÂV
Le plus beau morceau de cette église
c est le grand portail qui fut exécuté, de 1609
h 1630, par le concours de plusieurs matlres
<ies œuvres. Nous ignorons si son dessein
ac:tuel entrait dans le plan primitif présenté
par Diichemin; mais il pe serait pas impos-
sible que maître Hardouin , de Rooen, et
M.irc Robclin^ de Paris, aient modifié pro-
fondément les conceptions du maçon havraia.
Cette manière de procéder était assez dans
le génie du temps.
A coup sûr, personne ne youdra soolei^
que le portail de Saiol-Remy de Dieppe aît
figuré dans le plan de IS^. C'est dvideauber- '
un enfant des rè^es de Henri IV A ' *
Louis XIII; aussi il possède avec ce^ f
Notre-Dame du Harre un air de bmi^* /
ne saurait renier. II ii*eal |Mia iof
aspect ruineux, jusque sa totm^
incomplète, qui n'ajoute il^k
plus à la resseiMblanée.
En elTel, le fKtàil de ^'
inachevé péndmdeux ai^
n*avait conduit rœuTr«»
teau des colonnes co>'
qui lessannonter
ans. Les raTam .. ' ' ,,.
tiona, rairaia* p-^-'L
pierrea «t •• o^'''''''
DKTIONMAWC W
lambris et les bahuts à
Talois.
HteiDfiLBERG^
en Allemagne. '.
inseripi'.
^cle.
tiinliM''
Rr
JUS Paitfr, et Filias H
ieus unu^CBEDO^
a sccttii JiiiD open soa jddh
.cral Monuments 1, 107-1111
itre cercles sont enfermées te
i C K B D avec un petit o i«
que le Sepuf'^ral Manumadi i^
As.
à
^j
olcmcntdans
grande pi^'
mentaVip
duHav
menf
nobi-
Ca»sari
s
TV
. 4ure4 • •
. ilevotwm .
ggptif'i maieslaliVifiie
eiiis
D. D. P.
^.sfinal Mai, p. 2W; Gori , t. III,
' n li* ; n. 120; Maffei, Mus. Veron.,
p; 459, 8.)
rE-BARBE, près de Lyon, en France.
j!fl li( Vinscription suivante sur la porte
réfectoire de Tantiquc abbaye. Les Iftt-
I ,s sont placées symétriquement sur les
cJaveaux do Tare.
Alfa vel 0 primus fliiis miclii convenit ergo :•
Aspis calcalur baslliscus sed superalur :.
Sicq. leo pariterq. draco suiil mistica vero :.
{Précis hist. sur Vile-Barbe f par M. Tabhé
Roux ; Bulletinmonum. de M. de C au-
MONT, t. X, 18W, p. 77.)
IMOLA, ancien Forum-Cornelii^ ville de
TEtat ecclésiastique, eu Italie.
Eglise de Santa Maria délia Regola.
I.
loscripUon placée sur une collonnelte sous Taulel.
I* de dunls dïïT. cl scor.
suonini. scrviis. tuus.
libi. sirvie.
Basilius î?ps^ (un cœur) F. C.
P. ind. X» I.
H.
luscrlptiOQ sur autel, vers le choeor.
IServ (un cœur) tu {un cœur) tibi (iiiir(nir)Se
B R
A £(iici
SI D
L (un cœur) {un cmi^
S (tin cœur) M.
Cl L.
S {ccsur) M {cœur) E {cœur) F (cœur) P {cm
ind. X. n.
m.
Faubourg de la porte de Rome.
Ciselure fixée au mur.
{Figure d'un agneau,)
Ecce agnus Del, ccce qui tollit peccau maai
miserere nobis mus hoc opos.
(Maï, p. 187; Paciaudi , de Bah
p. IM.)
Sur une patène d'argent à la cathedra
f Quem *plebs tune cara crucîs agnus fixit i
llostia Gl gentis primi pro labe parentîs.
(Cardinal Mai, 19S
INDE. Nous ne possédons aucune ins
tion chrétienne de ce pays et nous n
rions dire à (jiielle époque précise rei
tent ses plus anciens monuments épi^
ques (lu christianisme ; mais au moms
rait-il certain quMl ne faut pas les réc
comme on Tavait cru, au temps de l'ei
reur Constance. Un mémoire de M. Letr
a démontré que, sous le nom de 17nd
anciens écrivains avaient voulu dés
rKlliiopie et la llaute-Esypte. Le raéi
(le M. Lctronno, inséré iTâns le reçue
rAradémic des inscriptions, iVoiir.sèfrîf,
p. 218, est intitulé : Mémoire où Ton di
IND
D*£PIGaAPIllE.
ING
526
ssion arienne, exécutée dans
ne de Vempereur Constance,
^.le commencement, qui
et un résumé général do
-istianisme, clans les
*e ère, contient plu-
ine manière intime
'•apliie ; ils peu-
')u en recevoir
ux qui con-
'*)i dans les
fs connu :
^ i Gange.
'întenl,
. naître
.ïialthieu, et
cl saint Thomas,
. i^es uns les ont admi-
0, d'autres les ont rejetées,
e le résultat d'une équivoque
ilnde^ per[)étuellemenl em-
;ner TArabie et TEtliiopie.
difficile de ne point parla-
()inion, quand on pèse eiac-
llégués de part et d'autre.
388 dans mon plan de les
louvel examen ; je me borne
lit du même genre, qui se
»ire ecclésiastique du iv* siè-
11 ne me semble pas avoir
éclairci; de l'autre, il se lie
ts intéressants de la géogra-
)que.
>storge, dans l'extrait de son
Hique, rédigée par Photius,
ïssade envoyée par l'empe-
auprès des Homérites de
je, pour tâcher d'introduire
lieux.
;es députés se trouvait un
le, que Philostorçe appelle
), né dans l'Inde, il avait été
le en otage à Constantin par
mpatriotes, dont le pays était
W6u«, qui leur donnait son
obassade, Théophile se ren-
Ue où il était né. H rectifia
ses compatriotes des prati-
ites, comme, par exemple,
I lecture des évangiles; et
oîe doctrine, c'est-à-dire l'a-
était établi déjà.
Qt chez les Axoumiles, aux-
Tarianisme, et il retourna
ireur à Constantinople.
substance du récit de Phi*
par Photius: on le retrouve
lodification dans Nicéphore
it-ôlre n*a eu que Photius
La seule différence essen-
*ortbographe du nom doZ>t-
■t'Kîcéphore appelle Diabus
trimas qui oui à peu [irès
é tune aue l*âulre» dans
hne où Nicéphore n'aurait
lus ; car, comme nous n'a-
vons pas le manuscrit autographe de ce der«
nier, nous ne p^tuvons savoir qui, de son
copiste ou de Nicéphore, a altéré la*]eçon
originale. Une autre différence consiste en
ce que Nicéphore dit que celte Ue est grande
[ioxi iityôûcn]; ce que ne dit pas Photius. A la
vérité, celte circonstance dérive assez claire-^
ment du récit, et c'est môme pour cela qu'on
a cru qu'il s'agissait de Ceyian ; mais il n'en
reste pas moins incertain si la circonstance
était exprimée dans l'original, ou si elle
n'est qu une addition faite par Nicéphore,
d'après l'ensemble de la description.
«Quoiqu'il en soit, d'habiles critiques
ont révoqué en doute le fait de l'ambassado
et des voyages de Théophile. Baronius la
jugé à peu près fabuleux. Jacques Godefroy
le croit, sinon entièrement faux, du moins
rempli de détails controuvés. L'exact Tille-
mont est encore plus sévère : il pense que
Philostorge a inventé toute cette histoire
dans son zèle inconsidéré pour l'arianisme,
et afin de s'opposer à la gloire de saint Fru*
mentius, l'apôtre de l'Ethiopie.
<c Le principal fondement des doutes que
ces critiques ont manifestés est le silence ab-
solu que tous les autres écrivains ecclésias-
tiques ont gardé sur cette ambassade. Mais,
en examinant le récit d'un peu plus près, ou
y voit bien d'autre» raisons d'en suspecter
la vérité. Qui croira, par exemple ♦ qu'eu
356, moins de trente ans après nue l'hérésio
d'Arius avait commencé do se répandre, il y
eût déjà des églises ariennes dans une con-
trée quelconque del'Inde, en deçà du Gange?
et qui pourra comprendre qu'un homme né
dans rjnde aurait été envoyé en otage à l'em-
pereur Constantin.
«Nonobstant ces difficultés et les doutes
qu'elles avaient fait naître, plusieurs histo-
riens et critiques ont admis la réalité du fait,
sans discussion, tels auo Lebeau, Fleury,
tout récemment M. Hohlenberg et M. Fuhr-
mann.
« Cependant ces difTicultés sont réelles :
1. faut au moins les discuter; car, dans l'état
actuel du récit, il est presque impossible
qu'une critique un peu sévère consente à
1 admettre.
« Je pense, quant à moi, qu'elles peuvent
s'expliquer toutes par une seule hypothèse;
c'est que Théophile n'était point né dans
VJndey qu'il n'avait point voyagé dans VJnde^
mais qu'ici le mot Inde ne désigne qu'un
ftoint quelconque des côtes méridionales de
a mer Rouge, soit en Afrique, soit en Ara-
bie. »
INGHANS, au comté de Norfolk, en An-
gleterre.
Epitaphes de la famille Stapleton.
Priez pour les aimes monseur Miles de SlspleUin.
et damelohanne sa femine fille de monseyrOli
ver de Ingbam fondeurs de cesle roaîsonn qti«
Dieu de Leur^alme eit pilee.
Icigtsi moasear Miles de Stapleton, fils al foodeur
5i7
JER
DICTIONNAIRE
1ER
de cesie mesoii et dame Ela sa com|>agne auxi
de leurs aimes eil tnercis.
{Sépulcral Monuments^ 1, 119.)
ISERNIA, au royaume de Naples.
Pierre conservée au couvent des religieuses
de Sainte-Marie.
L. Abulius Dexler
macellum porlicum chalcidicum
cum suis ornnmenlis loco ei
pecunia sua
(Aulre pierre.)
Macellum ternn motibus lapsum,
Avieno lustiniano reclore pniviuci.'e
disponcnle, Gastricins vir primarius
lumpta propno fleri curavU cum
Silverio filio, acceplis colamnit
et tegulis a re publica.
[Card. Mat^ p. 333; Muratobi, p
IVIEL, en Espagne.
Inscription sur la montagne d'Iviel *
talogne.
D. N
FL Veterennioni
pio.
T. N. 0. c.
{Cardinal ifol, S
Mnsdeu, Hist. Hisp.^ toro. II, pari,
plique les quatre dernières lettres
Tribertum Narbonensiam omnium dm
j
JÉRUSALEM, en Syrie. C'est ici que fut
élevée comme une dérision cette auguste et
vénérable inscription : I. N. R. I. Jésus iVa-
zarenus rex Juaœorum^ sur la croix de dou-
leur et d'opprobre qui devint le signe du
$alut et de la gloire.
Après ces souvenirs divins qui remplis-
-sent encore la ville sainte, les chrétiens ne
peuvent être indifférents aux épitaphes pla-
cées sur la tombe du vaillant héros qui re-
conquit Jérusalem sur les infidèles et sur
celle de ses successeurs. Ces épitaphes et
leurs tombeaux ont été conservés au saint
sépulcre jusqu'en 1808. A cette époque, les
tîrecs profitèrent des réparations qui se fai-
saient dans Tintérieiir de l'église pour briser
ces respectables monuments, objet de leur
jalousie.
A défaut d'inscriptions qui nous manquent
a Jérusalem, on sera désireux de connaître,
nous le pensons, les monuments chrétiens
et français que renferme la ville; c'est dans
ce but que nous insérons ici différents rap-
ports ou extraits de voyages.
Le premier, où l'on trouvera rappelé le
texte môme des inscriptions funéraires de
Godefroy de Bouillon et de Baudouin, est un
fragment du voyage en Orient de M. de
Villeneuve, capitaine de vaisseau.
Le deuxième et le troisième extrait, qui
s'étendent h la Syrie entière, sont des rap-
ports de MM. de Mas-Latrie (1845) et Ba-
tissier (1846.)
Enfin, nous joignons à ces notions, une
lettre de M. de Saulcy, sur son voyage au-
tour de la mer Morte et une savante notice
de M. de Paravey, sur l'ancien nom de la
Judée.
il. — Extrait du Journal de M. le vicomte
J.-B. de Villeneuve-Bar gemont, capitaine
de vaiseau, etc. (1).
J'éprouvais dès ma plus tendre enfance,
.surtout depuis mon entrée dans la carrière
de la marnie, un désir toujours croissant
de visiter cette ville de Jérusalem è laquelle
(1) Extrait des Monuments des grands mailres de
Rhodes et de Malle, par M. le vicouile de Villeneuve-
Bargemont^ tom. I«s p. 252
âo rattachent toutes nos croyances
gicuses, en même temps qu'une i
partie de nos plus glorieux souvenirs
J'avais vainement cherché Toccasio
fectuer ce curieux pèlerinage, lorsqi
obtenu le commandement de la C4
d'instruction la Victorieuse^ je fus c
au mois de mai 1827, d'une tournéi
les ports de Syrie. Je vis d'abord Caïfl
Mont-Carmel; Saint-Jean d'Acre, Bej
et Seyde, qui n'offrent aux rechercii
explorateurs d'antiquités aue d'ioi
débris romains servant de base aux
tructions récentes des Turcs. J'avais f
la tristesse de tous les voyageurs e
courant ces célèbres rivages sans y r
trer un seul monument qui rappel!
ancienne sjdendeur. Tyr, cette reii
mers, n'est plus, sous le nom arabe de
qu'une ville ruinée et sans commerc
lémaïs n'a plus de port. C'est en vain
es[)ère recueillir un seul fragment d'ai
une pièce quelconque de monnaie de
lanls croisés de France. Sous le î(
l'islamisme, tout se perd, se déi
s'effare insensiblement, môme ces tra<
l>oj)ulaires qui ont ailleurs traver!
siècles de barbarie. Une nation plus ai
la véritable gloire eût religieusemei
serve des trophées arrachés jadis à la
française... Mais, au milieu de rapath
sulmane, on ne retrouve que ce qu'i
au pouvoir de personne de détruii
noms de Godefroy et de saint Louis.
Le 18 mai, dans l'après midi, aprè
longé la côte septentrionale de laSyrl
arrivâmes à Jaffa, l'ancienne Jopfté»)
nom signifie belle ou agréable (1).
(!) M. Damiani, notre agent consulaire, sV
de venir nous recevoir au bord de celte mer <
porié rarche <le Noé et vu le miracle de h
noire espril avail clé moins plein de ce f
fjovions trouver eu Syrie, nous nous seriei
être permis de remarquer en souriant Tl
nicnl bizarre de M. Damiani, dans leonel
vaii ufi mélange singulier de tous les <
oiieniaux cl européens. Sa longue robe 9m
ciaii croisée sur dès pantalons turcs; el sa
fée d'un immense chapeau militaire à eocai
Wè
3£A
D'EPIGRAPHIE.
JER
55C
tetle Tille» qui gardOi dit-OD, les cendres
de Noé, qui rii DaUre une des filles de saint
Louis, et où ce noble chef des Bourbons
ipprit la mort de Blanche de Caslille, sa
mère, est bâtie en amphithéâtre, et ceinte
d*iininur crénelé qui ne la garantirait qu*à
peine d*UD coup de main; presque toutes ses
maisons sont surmontées d'un léger dôme,
ses rues sont étroites et sales, son com-
merce à peu près nul, et son port n^oiTre
plus d'abri qu aux petits i)âtimeuts.
, Après de longs préparatifs dedéparl, nous
nous mimes en route à six heures, a^ant à
ttttre tête un janissaire bien monté et armé
jiepieden cap. Le chemin de Jalfa à Àri-
Mlkie est plat, sablonneux, bordé de jardins
ihDifsde grenadiers, d'abricotiers, de ci-
tTQDBkrs et d'orangers, dont les fleurs, au
dédioàajour surtout, embaument l'air d'un
fiitim suave. Après une demi-heure de
jDiftbe, la vaste plaine de Saron, à travers
lifDelle on se dirige, et qui s'étend au nord
josqo'au mont Carmei et jusqu'à Gaza au
mnif est entièrement couverte de riches
jMHssons. Partout autour de nous on coupait
fcs blés; les chameaux, chargés d'immenses
fisceaux de gerbes, s'acheminaient docile-
Bont vers la ville, et des troupeaux de kœufs
édaîent répandus çà et là dans les champs
dipouillés. Ce mouvement varié, qui don-
ifit à la campagne une sorte de vie qu'elle
l'jerd après le printemps, rappelait vivement
a notre imagination les temps primitifs du
■oude, et ces rois pasteurs dont les Aiabes
fDt encore conservé à peu près le costume.
Après une demi-heure de marche, on
KDcontre, auprès d'un misérable village
[qn'on laisse à gauche, une fontaine sur-
jaiODtéede plusieurs dûmes; puis on arrive
dans une partie de la plaine couverte de
beaux oliviers, plantés, dit-on, parles Sar-
issins. C'est avec une satisfaction réelle
qu*0D retrouve un pareil ombrage, aorès
avoir été longtemps fatigué par la couleur
monotone d'une terre calcinée par un soleil
érdeDl. La nuit nous empocha d'aller visiter
h citerne de Sainte-Hélène et la tour bÂlic
par cette impératrice.
Vers trois heures du matin, quittant le
couvent latin de Rama (1) où nous étions
descendus la veille, nous traversâmes au
ihe, 8008 lequel paraissaient les bords de Li caloUe
iMige portée babituellemenl dans le Levant. Nous
débarquâmes trente cbez lui, en mettant aussitôt à
. «oairibuUon sa complaisance et celle de sa nom-
bmse famille poiur nous faciliter les moyens de
Mos rendre le jour même à Rama. Pendant qu'on
dttfcbait à réunir des montures, je fus demander à
Faga un bouyourdi ou bouyourdik^ espèce de passe-
port, pour nous a£Drancbir du tribut que Ton paye
•nfioairement au scbeick arabe établi au village de
Jérémie.
(t) Mous avions frappé longtemps à la porte de ce
«ooûlére, où sans doute les religieux, effrayés de
'Mire nombre, hésitaient à nous offrir Thospitalité.
Le père Th..., Espagnol, supérieur, vint enfln nous
'iccevoir; la porte de Thospice tourna en grondant
sur ses gond^, et nous entrâmes dans un vaste cloî-
tre» soutenu par de largos piliers, qui donnaient à
féffilice Taspccl d*une foric ciiadcile.
clair de la lune Tantique cité, dont le pas de
nos chovaux et le cri mesuré de la chouetta
interrompaient seuls le morne silence. Trois
hautes tours dominent cette ville autrefois
assez commerçante, aujourd'hui tellement
abandonnée, aue la plupart des maisons s'é-
croulent peu a peu. Ayant devant nous à
l'orient, la chaîne des montagnes de Jérusa-r
lem, nous marchâmes environ trois lieues
dans rimmense plaine de Saron, rencontrant
detempsàautre quelques K'gères ondulations
de terrain. Sur la première est un village
ruiné, où Ton découvre des restes de cons-
tructions romaines. Il se nomme Latroun^
et la tradition apprend que c'est le lieu d^
naissance* du bon larron. Sanslesdéceptions
continuelles auxauellesun long séjour dans
le Levant m'a liabilué, j'aurais peut-être
cherché h recueillir quehpies-unes de ces
roses si vantées dans THcriture, et dont se
paraient les jeunes vierges de Sion. 11 n&
s'en olTrit pas une seule à nos regards, et
nous n'aperçûmes autour de nous que du
blé, de l'orge, et une (dante à larges feuilles
blanches, ressemblant à l'angélique.
Notre troupe, égayée par les premières
tueurs du crépuscule et le chant matinal de
l'alouette qui nous rappelait la France, mar-
chait assez serrée, lorsqu'un Arabe d'une
haute stature arriva sur nous avec la rapidité
de l'éclair. Je m'avançai aussitôt avec le
janissaire h la rencontre de cet homme qui,,
peu eiïrayé de notre nombre, et sûr peut-
6lre d'un prompt secours, exigeait impé-
rieusement un tribut pour notre passage...
Notre bouvourdik ne le satisfaisant point»,
nous le menaçâmes de nos armes, et il prit
en murmurant le parti de s'éloigner au galcp.
Vers les six heures, nous quitlûmes la.
plaine de Saron, pour pénétrer entre les
montagnes qui la séparent du bassin de la
mer Morte, dans une direction du nord au.
sud. Le sentier uui nous conduisait était,
étroit, sinueux, très-glissant, mais bordé da
charmants arbrisseaux, narmi lesquels nous
reconnaissions des chèvre-feuilles, et de
jeunes chênes, dont la verdure contrastait
gracieusement avec la couleur rou^eAtre du.
terrain. A^^ant atteint à peu près le plateau,
de la première montagne, nous fîmes halt&
h dix heures, au milieu d'un champ d'oli-
viers, à côté d'un puits dont l'eau nous parut
aussi fraîche que limpide. Au bout aune
heure d'un repos indispensable, nous con-
tinuâmes à gravir le sommet de cette mon-
tagne au haut de laquelle nous attendait un
magnitiq[ue point de vue. En se retournant
vers l'orient, 1 œil voit en quelque sorte la
niaine de Saron se dérouler en entier, ayant
la mer pour horizon, comme point de sépar
ration entre deux surfaces également planes»
Au revers de la montagne est situé le village
de Jérémie, remarquable parles décombres
d'une grande église évidemment du temps de
Constantin. Le poëte des douleurs naquit^
dit-on, en ce lieu qui conserve son nom«
Dans le lointain, sur la droite, on aperçoit»,
h la cime d'une haute élévation conique, un»
forteresse qui s'api»elle encore le cbâteauL
est
JER
DICTIONNAIRE
JER
SSI
des Machabées. Jérémie est .a résidence
d*Abou-Gos, scheick des Arabes, qui tient du
Grand-Seigneur l*autorisalion de percevoir
tin tribut sur tous les chrétiens qui font le
voyage de Jérusalem. Notre bouyourdik
nous sauva celte humiliante obligation.
• Dès que Ton s'éloigne de Jérémie qu'en-
tourent encore quelques champs cultivés,
l'aspect du pays change totalement : les
montagnes sont dépouillées de toute végé-
tation ; le terrain, devenu crayeux, ne montre
plus qu'un amas de rochers dont la l)Ian-
cheur et Taridité attristent la vue; et Ton
éprouve un sentiment indéfinissable en se
disant que Ton approche de la ville frappée
de malédiction.
Après avoir descendu par des chemins
HfTreux dans le fond d'une vallée, et gravi la
montagne correspondante, on entre dans
le vallon de Thérebinthe, séjour favori d'A-
biaham et de ses riches troupeaux. Il est
formé par le torrent où David enfant ra-
massa les pierres avec lesquelles il devait
abattre Goliath. On voit quelques jardins
80US un village bâti au bord de ce torrent
que Ton passe sur un pont à moitié détruit,
Je seul qu'on rencontre dans la route. L'œil,
fatigué de la sécheresse des montagnes, se
repose avec une sorte de sensualité sur cette
verdure clair-semée, placée comme une oasis
au milieu du désert. Un peu avant le pont
se trouvent les débris d'un mur considéra-
ble, dont la construction paraît romaine. Un
plateau de rochers grisâtres, percés de trous
et comme lacérés, couronne la montagne de
Thérebinthe.
L'espérance d'apercevoir Jérusalem d'un
mont rocailleux et escarpé, qui se présentait
devant nous, soutenait notre courage et nous
faisait oublier nos fatigues. Mais de nou-
velles ondulations furent les seuls objets
que rencontrèrent nos regards avides, et
chaque sommet auquel nous parvenions
nous conduisait des mêmes attentes aux
mêmes déceptions. Enfin, après une grande
heure de marche sur ce terrain désole, sous
un ciel d'airain, où le soleil frappait hori-
zontalement sur nos tètes, et entre des
rochers anguleux où les chevaux avaient
peine è placer le [)ied, les cris de Jérusalem I
Jérusalem l se firent entendre, et chacun
hâta aussitôt sa marche pour avancer la
jouissance de comtempler la ville sainte.
Quelques édifices couleur cendrée, sur-
montés d'un minaret, paraissaient alors
devant nous à environ deux milles; c'était
la cime du mont des Oliviers que je pris
d'abord pour Jérusalem; mais peu de mi-
nutes après je la découvris dans toute son
étendue du nord au sud.
Il faut renoncer à exprimer les sensations
nouvelles et nombreuses que cette vue fit
naître involontairement à la fois en mon
Ame. Je m'arrêtai immobile, repassant dans
ma mémoire les souvenirs qui s'y pressaient
en foule, et qui me rappelaient lout ce que
je savais de cette cile mystérieuse, depuis
les simples prières de l'enfance jusqu'à la
lecture méditée des Livres saints et de l'his-
toire; enfin, aepuis David .usqu'à Godefroj.
Je ne*sortais de mes réflexions que pour
attacher davantage mes regards sur le terme
de notre excursion. Les murs grisâtres de
la cité du roi-prophète, frappés en face pir
le soleil, n'offraient en ce moment aucone
ombre qui en dessinât les contours, eldani
cette teinte uniforme, en harmonie par si
tristesse avec l'émotion que cet aspect nmu
causait, on distinguait h peine les touii
carrées dont les remparts de Jérusalem sobI
llanaués de distance en. distance, et leuit
nombreuses crénelures. Les deux massives
tours de David ou des Pisans, dominaut If
porte vers laquelle nous devions nous <&ft
ger, scindaient h peu près vers le roilieuli
ligne droite des murailles. Mais nous, soldM
chrétiens, nous n'apercevions ni croix tf
clochers qui pussent produire la plus légki.
illusion. Le croissant, qui surmontait m^
minaret élevé auprès des tours de David,
ne témoignait que trop l'avilissement dans
lequel était tombée la ville de Salomon.
Les remparts qui la cernent dans l'ocd-l
dent et le sud sont bâtis sur un terrain es* 1
carpe, couleur de cendre, planté çà et là d»
quelques chétifs oliviers. C'est ce qui conH
pose la vallée de Betzabée, qui se perd m
midi dans celle de Sion. A notre droite,
nous découvrions un immense bassin ou
piscine, que je n'ai vu indiqué dans aucoa
iies voyages que j'ai lus, et une multiCuda
de tombeaux turcs, au milieu desquels s'é-
lèvent d'assez élégants mausolées de sanlooi
ou musulmans qui meurent en odeur de
sainteté. Au delà de la mer Morte, les belles
montagnes d'Arabie, d'un azur tirant sur h
violet, s'étendaient sans ondulations du noM
au sud, et, formant la vallée du Jourdain^
servaient de fond à cet admirable tableao.
Je ne fus tiré de ma rêveuse contemnlatioo
qu'en n'apercevant personne autour dfe moi.
Plus pressés d'atteindre le terme du voyage
que de se rassasier de l'aspect magique qui
m'avait arrêté, mes jeunes compagnoDS
avaient continué à marcher, et je ne les re*
joignis qu'auprès de la porte des Pèlerins,
par laquelle nous entrâmes réunis en boa
ordre. Ni notre nombre, ni les tourbilloos
de poussière qui nous précédaient, ni l'é-
clat de nos armes reluisantes, ne purent
réveiller l'apathie turque, et, longeant une
f)artie des remparts à gauche, sans avoir ex-
cité le plus léger mouvement de curiosité»
nous franchîmes l'entrée de Jérusalem, gM^.
dée par un janissaire dont l'emploi ne
paraît être que d'exiger une étrenne dei
étrangers. ^
Laissant à droite l'énorme tour de Davidi
le même lieu peut-être où, oubliant son
rang et ses préceptes, il commit un double
crime, nous prîmes à gauche une rue isolée
qui, après queioues détours, nous conduisit
au couvent des Pères Franciscains, gardiens
du couvent de Saint-Sauveur. Là, deux
longs et obscurs corridors, précédés d'une
porte de fer, nous firent arriver dans une
étroite cour où les sons voilés d*un orgue»
et les chants des moines qui psalmodiaient
D'EPIGRAPHIE.
JEU
534
oioent le Magnificat^ frappèrent nos
. Noa loin du palais du roi poëte et
VSépuIcre, foulant un sol qui avait
^rer tant de merveilles, nous éprou-
oas, au milieu d*uue ville turque, le
attendrissant de ces chants religieux
s de mélancolie (1).
le touchant comme Tbospilalité toute
me des Pères du Saint-Sauveur. Aussi
que francbe, elle n'admet ni céré*
Il embarras; on vous accueille sans
«rde votre croyance, de vos projets,
I nation, et Ton se dérobe aux re-
lenls. Vous êtes bomme et chrétien,
; TOUS devez être chez vous, et tout
oos le prouver.
(de contempler plus à loisir la ville
îe montai sur la terrasse du couvent
ngards avides ne pouvaient se ras-
b tableau qui s'offrait à eux. A Test,
JBontagne des Oliviers, Jérusalem
tfuir en pente douce jusqu'au tor-
CMron, qui la sépare de celte mon-
lor la droite, à trois cents pas en^
9 voyais la vaste coupole en plomb
ise du Saint-Sépulcre, vis-à-vis la-
'élève une large tour carrée réduite
il étage, de trois qu'elle eut autre-
\ la dit construite par sainte Hélène,
le temps oue le Saint-Sépulcre. A
dôme s'élance une autre coupole
ute, qui appartient à l'église des
st plus loin, à gauche, dans la di-
du mont des Oliviers, se dislingue
mosquée d'Omar, occupant, sur un
rvjs, l'emplacement de Taiicien lem-
sJomon. A droite, on découvre Té-
la Présentation, surmontée d'une
ipole ; puis, sous le mont des Olives,
\ de Josaphat et la grotte de Gelhsé-
demi cachées par les remparts de
enfln, dans le fond, s'aperçoivent les
Qootagnes de l'Arabie, semblables à
lense muraille au pied de Inquelle
Jourdain et s'étend la mer Morte.
ipres étaient finies lorsque je des-
Jans la chapelle encore remplie de
es quelques instants de repos, nous fûmes
visiie au vicaire du couvent, le père '",.
laçait le révérendissime, en ce moment
ée en Chypre , et ensuite au procu-
lére **\ L*un et Tautre , nous accueillant
ialîté, donnèrent aussitôt des Ordres pour
i k noire disposition une maison qui leur
t, peu éloignée du couvent, un cuisinier et
domestiques. Comme je m^excusais de no-
I nombre, les lK)ns Pères me répondirent
ent enchantés de voir une aussi brillante
e Jeunes pèlerins; que notre visite leur
1 moins la certitude que tout le monde en
t les avait pas oubliés ; qu'ils lui devraient
aux ^ux des Turcs, un peu plus d'égards
Âdératlon ; et qu'enfin ils espéraient* que
erverions un bon souvenir de notre séjour
iainte. Us sMnforniaient à peine des nou-
tiques de l'Europe, et l'on pouvait facile-
dire de cette indifférence que leur seule
il Jérusalem.
TÎons mis huit heures et demie pour nous
lafla à la ville sainte.
l'odeur de l'encens, et éclairée par un faible
jour qui lui donnait quelque chose d'émi-
nemment religieux. Deux Pères, pla3és h
f;aucbe d'un autel dont ils semblaient être-
es perpétuelles et vigilantes sentinelles ,.
priaient en silence dans un des angles de la
chapelle; comme eux, j'adressai ma prière à
l'auteur de toutes choses, lui demandant,
avec la ferveur que pouvait inspirer la con-
trée pleine de merveilles où je me trouvais,
les plus douces bénédictions pour tout ce
2ue j'avais laissé de cher dans ma patrie^
près Quelques instants d'un recueillement
profond, je sortis et rencontrai le vertueux
et bon abbé Desmazure, revenant d'une lon-
gue course aux environs de Jérusalem où,
malgré rextrème chaleur, il avait voulu
conduire quelques voyageurs. Je revis et
embrassai avec un vif plaisir cet apôtre mo-
derne, missionnaire tolérant et infatigable,
qui a dévoué sa vie et son éloquence aux
saints lieux que nous visitions (1).
Après le souper, nous nous empressâmes
de remonter sur le haut de la même terrasse
pour examiner encore une fois Jérusalem
éclairée par les rayons de la lune. Les prin-
cipaux édifices seuls étaient frappés d'une
lumière distincte; mais le mont des Oliviers
et la mer Morte avaient totalement disparu
dans la vapeur du soir. Aucun bruit ne
troublait le silence de cette cité où jadis
retentirent si souvent le son des trompettes,
les cris des assaillants, les gémissements des
blessés, la douleur des vaincus I Quelques
lumières vacillantes attestaient seules qu elle
n'était ni déserte ni abandonnée, comme on
aurait pu le croire à sa lugui^re tranquillité.
Pendant qu'absorbés dans nos réflexions,
nous nous livrions, sans nous les communi-
quer, à ce spectacle plein d*un si haut inté-
rêt, l'horloge du couvent sonna neuf heures-
d'un timbre étoutfé, comme pour ne {)as
éveiller les ennemis du christianisme. En
nous tirant de notre rêverie, elle nous força
à songer à un repos dont nous oubliions le.
besoin.
Le lendemain, au point du jour (dimanche
20 mai), nous nous trouvions encore tous
réunis surle même emplacement, ne pouvant
nous lasser de contempler la ville qui vit
naître et s'étendre notre religion, et dont la
mystérieuse histoire fut la [)remière placée
sous nos yeux qui la parcouraient en ce
moment avec tant d'avidité.
A sept heures nous entendîmes la messe
dans la chapelle, et il nous fut enlin permis
de pénétrer dans l'église du Saint-Sépulcre^,
où sont admis, les dimanches, seulement
pendant quelques heures, les fidèles qui
n'ont pas assez d'argent pour se la faire ou*
vrir pour eux.
A trois cents pas du couvent de Saint--
Sauveur, après avoir descendu une rue^
(1) Rentré dans la maison qui nous avait été des-
tinée, je trouvai mes jeunes compagnons assis au-
tour d'une table, attendant avec impatience qu'on U
couvrit de quelques mets pour calmer Tappélil le.
plus dévora uL
&ffi
1ER
DICTIONNAIRE
ISft
élroîte et lourné à gauche, se présente la
façade de Téglise : lourde, sans élégance,
elfe n'a d'autres ornements qu'une corniche
assez riche de détails, qui couronne le haut
de l'édifice. On reconnaît facilement dans
cette architecture le style du siècle de Cons-
tantin, €t la décadence des arts. Deux por-
tiques à plein cintre existaient aulretbis,
mais un seul a été conservé.
La première chose qui frappe les regards
fît afflige surtout le cœur en entrant, est une
espèce de niche où se tiennent les Turcs fer-
miers du Saint-Sépulcre... Quelles réflexions
amères ne suggère pas l'aspect de ces Musul-
mans avides, qui ne permettent pas à une
main chrétienne de faire le signe de la croix
avant d'en avoir acheté la permission? Ainsi
le tombeau du Sauveur, le berceau de la
vraie religion, le théâtre de tant d'événe-
ments merveilleux, est devenu la proie d'un
vil spéculateur qui ne conserve ce monu-
ment, dont rindifférenco européenne l'a
rendu possesseur, que par les avantages
qu'il en retire!... Le Saint-Sépulcre n'tst
donc plus qu'une ferme... une métairie... On
vend au poids de l'or la faculté de s'y age-
nouiller. Et des rois chrétiens ont vu dej)uis
des siècles cette profanation d*un œil iroid
et sec!...
En face de l'entrée, 'dans un baldaquin
soutenu par des colonnes torses de cinq à
six pieds de hauteur, se trouvé la nierre de
rOnc^tonqui recouvre celle sur laquelleNolre-
Seigneur fut déposé. Elle est de marbre
rouge, enchâssé dans du marbre blanc, et sa
longueur m'a paru de sept à huit pieds. Les
pèleriîis la baisent avec respect.
Tournant à gauche, on entre sous un vaste
dôme, au milieu duquel se trouve la petite
chapelle du Saint-Sépulcre, haute de dix à
douze pieds,isolée,surmontéed'unecoupole,
et placée sur deux gradins de six pouces, le
tout en marbre rouge. On pénètre de l'une
dans l'autre des deux parties qui la séparent,
par une porte extrêmement basse. Au milieu
du premier sanctuaire, et sur un aulel d'un
pied carré sur trois de hauteur, se montre
une pierre blanche enchâssée dansdu marbre,
que Ton nomme pierre c/c /'ap|iart7ton. L^ange
y était assis, dit-on, lorsqu^il annonça aux
saintes femmes la résurrection du Sauveur.
La deuxième chapelle est celle du tombeau,
placée à droite en entrant, et recouverte
d'une table de marbresur laquelle on célèbre
les saints mystères. Cette table a été fendue
transversalement par des religieux effrayés
de la nouvelle que les Turcs devaient venir
l'enlever.
Le Saint-Sépulcre ne reçoitdeclartéquedes
nombreuses lampes suspendues à sa voûte;
une seule ouverture pratiquée dans la cou-
pole sert de passage à ia fumée. Les reli-
gieux, qui tour à tour demeurent dans l'é-
glise, ont un soin extrême de celte chapelle,
et des fleurs renouvelées chaque matin sont
placées sur le devant de Tautel qu*on lave
fréquemment avec de l'eau de rose. Un ta-
bleau assez médiocre, qui sert de fond, re-
présente la Résurrection.
Il est difficile d'exprimer ce qu'on {
de religieux respect et de recueilleme
cet espace sacré, objet de la vénérai
peuples chrétiens, centre d'une relif
mirable qui en est sortie pour se n
triomphante dans toutes les parties du
civilisé ; pour lequel tant de sang i
tant de gloire a été acquise, .sur leqi
de siècles ont passé sans en diminue
lébrité... L'homme le moins franp
vérité de l'Evangile ne peut quèt
même vivement ému ; et, prosternés
un marbre qui a bravé le temps et le
lutions humaines, on voit les voyag
toutes les classes, de toutes les natl
recueillir profondément, penser à I
mille, et prier le Dieu fait homme de la
toujours digne de lui.
En quittant ce lieu vénéré et ayan
l'église dans ses détails, nous allfti
Calvaire par un escalier de vingt m
Nous vîmes la place où Notre-Seign
attaché à la croix, et celle où cette
croix s'éleva entre les deux larrons. Ç
cette enceinte soit entièrement re©
de marbre, on a laissé la marque de
des trois croix, éloignées seuiemen
de l'autre de huit pieds environ (ce (
supposer qu'elles étaient de petite |
lion). Une ouverture dans le marbre
d'apercevoir en dessous le rocher fe
moment où le Rédempteur rendit
niersoupir. Descendant ensuite dans(
chapelles, on nous montra un morcei
colonne à laquelle PHomme-Dieu fut
pour être flagellé, et celle où les J
couronnèrent d'épines. Au fond d'un»
souterraine, on indique 1 emplacena
sainte Hélène retrouva la vraie croi
lieu où se tenait la mère de Constant
dant les fouilles ordonnées pa** elle.
Nous montâmes immédiatement <
galerie qui règne autour du dôme. ]
formée de lourds pilastres peints <
soutenant une coupole ouverte par le
de même que le Panthéon de Rome,
bouillée cie longues draperies jai
bleues du plus mauvais goût. Là,
Pères Franciscains tira d'un vieux cofi
moulu l'épée et les éperons do Go
que nous ceignîmes à l'envi. Cette é
très-simple ; sa poignée, sur laquelle
trouve encore quelque trace de don
enfer; les éperons sont mieux con
On imagine que nous n'avions pas^
ce moment pour demander la sépull
héros français et de son frère, et Vi
juger du regret mêlé d'indignationi
quel nous avions appris qu'après I*û
du Saint-Sépulcre, en 1822, les Grées
lissant leur église, avaient totalem
truit les deux sarcophages élevés par
et la reconnaissance. Les glorieuses <j
les de ces rois chevaliers reposen
maintenant ignorées dans Tépaisseï
mur nouvellement construit.
On lisait les inscriptions suivantes
tombeaux.
JER
DTEPIGRAPHIE.
JEfl
cel io€lytU8 dux Godefridus de Bulion,
islam temm acquisî?it culiui chrisiiano ;
ciqas anima regnet eu m Cliri:>io !
Amen
i Baldoînus, Judas* aller Macliabeus,
(Mtriae» TÎgor eclesix, virlus ulriusque,
formidabant, oui doua tribula ferebanl
a JSgyplus, Dan ac honiicida Dnmascus
b dolor! in modico clauiJilur tumulo.
leat concevoir que les Pères latins
la ou voulu s*Of)poser à une sembla-
iiDation? Ah I sans doute, il n*y avait
>rs de religieux français parmi eux !...
i d*une telle ingratitude, chacun de
t répéter le mot énergique du brave
.« Mais, si ces illustres ossements
Mirent plus, les noms des célèbres
• croisés vivront du moins élernel-
dans le cœur des amis de la religion,
oire et du véritable honneur.
%i par la porte du nord (celle de Da-
ms nous dirigeâmes vers la grotte de
, située à un quart de lieue, et formée
isie souterrain, haut de dix-huit à
eds, soutenue par de larges piliers
lans le roc en formes irrégulières.
divise en deux ce sombre asile qui
au prophète des pensées à la fois si
si touchantes, si poétiques. Il n*est
effet, de lieu plus prO|>re à de nautes
tons. Parcourant ses sinuosités, nous
es tour à tour quelques-unes des
s lamentations de ce mâle génie que
t également les Turcs. Aussi ont-ils
svant sa grotte une mosquée ombra-
"bres, à côté desquels est creusé un
ès-profond rempli d*excellente eau.
I éloignant, nous nous rendîmes, en
les remparts septentrionaux, vers la
le Josaphat qui, formée par le lit du
, sépare Jérusalem du mont des Oii-
iprès avoir tourné Tangle des mu-
lu nord-ouest, on rencontre, en des-
dans la vallée, le lieu où saint
subit le martyre. Plus bas, on passe
Dt desséché, par un pont formé d'une
rche, à droite duquel sont placés les
ax d'Abraham, de Zacharie et de Jo-
A gauche est bâtie une église sou-
\ dédiée à la sainte Vierge. On y pé-
ir vingt-huit larges marches, et, arrivé
, on trouve à droite une chapelle
emblable à celle du Saint-Sépulcre,
lant un autel élevé à l'endroit même
ère de Jés^us fut inhumée. Ce lieu,
par une multitude de lampes tou-
lamées, est l'objet particulier de la
ion des fidèles. Au milieu de l'esca-
montre le tombeau de saint Joseph,
i-vis, ceux de sainte Anne et de saint
1.
littant cette église qui appartient aux
et prenant à gauche un étroit chemin
te a quarante pieds de long, on entre
. grotte de Gethsémani, oi!i le Ré-
or, qui allait y prêcher souvent, re-
ine sueur de sang la veille de sa mort.
Rien n*inspire un plus religieux intérêt quo
cette simple grotte, seul objet de fui qui
soit b peu près dans le même état qu au
I" siècle f de l'ère chrétienne. Doux reli-
gieux italiens qui nous y accompagnaient
allumèrent des cierges, en distriouèrent à
chacun de nous, et, s*agenouillant auprès
d'un autel formé par le rocher même, enton-
nèrent les litanies du Sauveur dans un ton
à la foi si mélancolique et si harmonieux,
que des larmes d'attendrissement erraient
sur tous les yeux. Il est impossible de ne
pas conserver le souvenir de cette pieuse sta-
tion faite |)ar deux pauvres moines et des
marins français.
De là, nous nous rendîmes au jardin des
Oliviers, éloigné seulement de deux à trois
cents pieds. Jl n'y reste plus que huit de ces
arbres; mais comme on sait que leurs raci-
Dos ne périssent point, il n'est point invrai-
semblable que ces oliviers soient les reje-
tons de ceux au pied desquels le Verbe oÙ'rit
è son Père le sacritice de sa vie.
On fait remarquer, le long d'un mur, l'en-
droit où Judas consomma sa trahison, et, un
peu plus haut, trois rochers sur les(]uels on
prétend que s'endormirent les trois apôtres
« qui ne purent veiller quelques heures avec
le divin Maître. » De légères inégalités dans
la surface de ces rochers ont accrédité la
crnyance que les corps des disciples du Sau-
veur y avaient laissé leur emf)reinte. Mais,
en visitant Jérusalem , on a trop souvent
l'occasion de regretter que les souvenirs au-
thentiques dont cette célèbre cité est rem-
plie, soient mêlés à des traditions populaires
qui blessent évidemment la raison. En mul-
tipliant à chaque pas les articles de foi, on
atfaiblit nécessairement celle des fidèles qui,
n'ayant nul besoin de se voir entourés de
prodiges, et cherchant è se rendre compte de
ce qu ils voient, n'ont de confiance que dans
les merveilles indiquées par les livres sacrés.
Les Actes des apôtres devraient être, comme
ils sont en etfet, les meilleurs guides sur
cette terre, assez riche d'elle-même pour que
les esprits enthousiastes des x* et xi* siècles
n'aient pu rien ajouter à sa renommée. C'est
ainsi, cependant, qu'en gravissant le mont
des Oliviers on montre, roulé au milieu du
chemin, un fragment de colonne du moyen
âçe, mais qui indique nécessairement, vous
dit-on, le lieu où le Credo fut composé par
les apôtres. Plus loin, h côté d'un tronçon
semtilable, on ne permet pas de douter uue
Notre-Seigneur n ait fait entendre la plus
sublime prière que puisse proférer un mor-
tel. Confondant ainsi ce qu'il y a de plus
avéré, de plus respectable, avec ce qu'il y a
de plus douteux, d'ignorants moines, allant
plus loin que ks évangélistes, et s'écartant
de la simplicité admirable de leurs récits,
se sont jetés dans le vague des invraisem-
blances les plus outrées.
La montagne des Oliviers est composée de
et la troisième, à droite, du Scandale. Cette
S30
JER
DICTIONNAIRE
JER.
^
dernière dénomination vient, dit-on, de ce
Sue Salomon avait fait construire sur cette
lévation un temple dédié à Baal et une
maison de prostitution. I^ montagne est
crayeuse, rapide, plantée de quelques bou-
quets de grenadiers, d'oliviers et de mûriers.
Son sommet est couronné par une mosquée
à côté de laouelle, dans une grande cour
circulaire, s*élève une chapelle ronde où les
latins célèbrent la fête de l'Ascension. Une
pierre d'un pied et demi carré, ench&ssée
dans du marbre, sur le pavé de la chapelle,
montre l'empreinte assez incertaine d'un
pied nu, et la tradition veut encore que ce
soit celui de Notre-Seigneur, le jour où il s'é-
leva au fiel.
Si, du sommet de celte montagne sacrée,
on dirige ses regards vers l'occident, l'éten-
due entière de Jérusalem vient composer de
nouveau un de ces spectacles animés dont le
Erestige ne se rend point avec des paroles,
e torrent desséché du Cédron, la ligne
droite tracée à l'est par les remparts créne-
lés; la porte Dorée, le parvis et la grande
mosquée, remplissent le premier plan. Plus
à droite se dessinent le palais de Pilate, le
Prétoire et la maison de sainte Anne, dont
l'emplacement est occupé par une église
ruiuf^e. A gauche, on découvre celle de la
Présentation avec sa coupole. A l'autre ex-
trémité occidentale, on aperçoit encore les
deui dômes du Saint-Sépulcre, les tours de
David; et, dans le fond, les arides montagnes
de Thérébinthe par lesquelles arrivent les
f)èlerins. Si Ton porto ensuite la vue vers
'orient, au-dessous du large rideau formé
1)ar les monts de l'Arabie, Tœil embrasse à
a fois plusieurs collines jaunes et ondulées,
séparant Jérusalem de la mer Morte, dont
quelques parties, colorées de l'azur le plus
vif, contrastent avec les eaux du Jourclain,
qui serpente comme un léger til d'argent.
Enfln, au midi, on suit à l'horizon les courbures
multipliéesdescollinesdeBethléem,etausud-
est le paysage se termine par une élévation
en forme conique qui, rappelant sans doute
quelque belliqueux souvenir, porte le nom
de Mont des Français.
En revenant de cette excursion, nous
avons visité un vasteemplacement souterrain
divisé en cellules destinées sans doute à
d'anciennes sépultures. Continuant à des-
cendre, nos guides nous arrêtèrent devait
le tombeaux extrêmement curicuxd'Absalon,
de Josaphat et de saint Zacbarie, qui, taillés
dans un rocher de marbre, ne manquent ni
de grandiose ni d'une certaine élégance.
Après avoir franchi le Cédron et remonté
vers la ville en longeant les remparts, près
de la porte Dorée, par laquelle Noire-Sei-
gneur vint à Jérusalem le jour des Rameaux,
nous sommes rentrés par la porte de Saint-
Etienne. Ayant donné un coup d'œil à la
seule antiquité des Juifs, l'immense piscine
probatique qui en est tout près, nous allâmes
visiter les ruines de l'église de Sainte-Anne,
bâtie sous le règne de Constantin, au lieu
même delà demeure de cette sainte. D(i\kf
nous dirigeant vers la maison du Cyrénéen,
delil
on nous apprit que nous nous froavions dav
la Voie Douloureuse : on nomme ainsi lei
rues que parcourut Jésus-Christ portant la
croix, en se rendant de chez Pilate au Um
de son supplice. Elle commence à un escaliir
qui conduisait chez le gouverneur, et qui»
apporté depuis à Rome, y est vénéré soos \è\
nom de Scala sancta. L'espace qu'il occupiït^
est muré aujourd'hui. •''
Continuant à gravir cette première me^:
on arrive :
l** A l'entrée de la cour de Pilate, où
trouvent le Prétoire et une étroite prv
qu'on prétend être la même où Notre Md
gneuriut enfermé.
2^ A un portique où l'on voyait éoQMi
écrit, il y a peu d'années, les mots iBm
Homo. Au premier coude de la rue, oo n*
trouve un reste de colonne couché, A
le Sauveur succomba sous le poids de h^'
croix.
3^ A la maison de Lazare et à celle
mauvais riche.
Tournantà droite, on parcourt en monl
les autres stations qui sont indiquées
une pierre, un tronçon ou un chapiteau
colonne, incrustés dans les murs des maisooi»,!
Enfin la direction des nouvelles rues
perdre, près du Saint-Sépulcre, la trace
Voie Douloureuse,
Il est facile déjuger, paria seule iospectiot;
du terrain, que la grande scène de la Fassioil
s'est passée sur un espace très-circooi
que le Golgotha n'est guère élevé que
cent cinquante à cent soixante pieds,
compter du lieu le plus bas de Ja ville,
parvis de la mosguée d'Omar, par exempi
et que le Calvaire proprement dit n'éd
qu'une simple proéminence de vingt-cinq
trente pieds au-dessus du Golgotha. L'eoh'
placement du crucifiement et des trois croix
n'occupant guère non plus que dix-huit à
vingt pieds carrés, il est à regretter que la
marbre ait nivelé et égalisé tous les contoon i
d'une enceinte sacrée, qu'il dérobe ainsi tut
regards, et qu'au lieu d'une dépense énomie^
on ne se soit pas contenté d'une forte grilla
pour empêcher qu'on n'enlevât les pierres.
Sa conservalioij dans toute sa simplicité pri-
mitive lui eût attaché, sans contredit, un
bien plus haut de^ré d'intérêt.
Après six grandes heures d'une marcba
continuelle, nous rentrAmes au couvent des'
Franciscains vers cin(| heures trois quarts.
Le lundi, 21 mai, à la pointe du jour, nous
partîmes pour Bethléem, en sortant par la
porte des Pèlerins et longeant la piscine de
Bersabée. Le chemin que nous suivîmes était
dans le plus mauvais état, et la campagne
plantée de quelques oliviers isolés çà et Ik
.sur un terrain rocailleux et de couleur rou
geâtre. Le long de celte route se trouvent
une ruine moderne, appelée cependant I»
tombeau de Kachel, et le couvent de Saiot-
Jérôme, semblable à une lourde forteresse
vis-à-vis de laquelle s'élèvent de beaux oli-
viers. En approchant de Bethléem, qu'on dé»
couvre près d'une demi-lieue avant iVy par-
venir, le terrain, devenu crayeux, est cultivé
JER'
D*Et>IGIlÂPIIlE.
JER
54i
rigé d*une foule de figuiers nains» dont
Bxqniff* nousdit-on, est très-rechercbé.
lage où nous n'arrivftmes qu'après
eorcs de marche, bâti sur le penchant
DOllîne, jouit d*un air très-pur, et est
S de nombreut jardins soutenus de
tes, afin d*enipècher les éboulements.
nn parait comme gardé par le couvent
lofl&iQe,èdeux cents pas sur la gauche,
comme celui de Saint-Jérôme, offre
t d'une forte citadelle. C'est dans les
r de cette pastorale contrée, pairie de
Dl Booz, que se passa le si touchant
ide Ruth et de Noémi.
«ras Ja veille de notre arrivée, les
n de Bethléem nous reçurent avec la
sable cordialité dans leur établisse-
lé est immense, mais dont Téglise
priatst abandonnée. Elle est cependant
iMs-rcmarqnable par la beauté de ses
«s dont rarcliilecture indique aucon-
ir le passage assez sensible des arls
DMJns, à ceux du temps des empereurs
^Bmpire, et par les restes de mosai-
»lossales qui re[>résentaienl des figures
is : la charpenle de Tédifice est unie
iois de cèdre. L'église moderne, bien
grande et imposante, est partagée
» Latins, les Grecs, dont la chapelle
(lus richement ornée, les Arméniens
abyssins. Un escalier obscur et étroit,
ise à vingt marches, conduit de cette
lu lieu de la crèche devenue aujour-
n léger enfoncement en demi-cercle
B autel; plusieurs lampes Téclairent,
nilieu du marbre blanc dont elle est
on voit incrustée une étoile d'argent
*s mots :
YIEGINE MARIA, JESUS-CHRIST 08 NATUS EST.
lafond de la grotte est formé par la
même; les côtés sont ornés de tentu-
si que de tableaux dont aucun ne m'a
miarquable. Vis-à-vis de la crèche on
) le local où la mère Vierge se reposa
l'enfantement divin. A quelques pas
ique le lieu où les bergers adorèrent
I Douveau-né, et celui où les mages
•irent l'or, l'encens et la myrrhe. Cna-
) ces emplacements est consacré par
tel spécial. Dans le corridor que I on
mr sortir de l'église, on voit les tom-
de sainte Eusébie et de sainte Pauline,
'■f dames romaines attirées à Jérusalem
ir piété, et de saint Jérôme qui, comme
t, 4int longtemps une école dans cette
te avoir visité ces vénérables cryptes,
DODtAmessur le haut de la terrasse du
II d'où Ton jouit d'une vue assez
le, qui plane à l'est sur la mer Morte
laquelle le terrain descend en talus,
les mamelons qui forment de petites
». Le mont des Français, que Ton
rre de la montagne des Oliviers,
ni sud-est de Bethléem, dans la direc-
u jardin des Pasteurs qui appartenait
ihrétiens latins ; mais les Grecs vien-
récemment de l'obtenir des Turcs,
h la faveur d'un peu d'argent et ae que.ques
bassesses. Avec ces deux moyens fréquem-
ment employés par eux, ils arrachent insen-
siblement aux Latins les monuments lus
plus vénérés qu'une longue possession n'a
pu leur garantir (1).
Le mardi, 22 mai, à sept heures du matin,
M. l'abbé Desmazure nous réunit au Saint-
Sépulcre, où il célébra les saints mystères à
l'intention de ma famille. Après la messe
que je servis avec l'officier du bord qui m'a-
vait accompagné, il improvisa un discours
[)lein d'éloquence et de force sur la vérité de
a religion et sur la manière de la bien pra-
tiquer. Revêtu de magnifiques ornements
qu'on assure avoir été donnés par saint
Louis lui-même ( ce dont il est permis de
douter , à cause de leur trop belle conserva-
tion ), et filacé en dehors du saint tombeau,
il paraissait inspiré h la fois par l'esprit des
apôtres, dont il avait l'aspect vénérable, et
par la sainteté de ce lieu, témoin de tant de
prodiges... Il bénit ensuite les croix et les
chapelets achetés la veille à Bethléem, et,
sortant de l'église , nous l'accompagnâmes
dans tous les endroits du Calvaire célèbres
dans l'Evangile. Nous visitâmes aussi les
misérables cellules des religieux, oui tour à
tour se consacrent à la garde et à 1 entretien
du Saint-Sépulcre. On ne peut se figurer rien
de plus infect, de plus humide, de plus in-
commode que ces demeures, qu'on ne peut
obtenir des Turcs de rendre moins insalu-
bres. La santé des moines n'y résiste guère
plus de trois à quatre mois, après lesquels
d'autres gardiens viennent y consommer le
même sacrifice, y montrer la même résigna-
tion. Leur soin est d'entretenir les lampes, les
marbres, les tableaux, les fleurs de la tombe
sainte, au nied de laquelle, venant s'y pro-
sterner à Plusieurs heures du jour et de la
nuit, ils déposent, espérons-le du moins, le
tribut de leurs peines et de leur affliction.
Cette fois nous n'échappâmes point à l'im-
f»ôt prélevé' par le Turc commis à la garde de
'église. Humiliante obligation, à laauelle il
faut ajouter l'étrenne du drogman du cou-
vent, celle du Grec, chargé des clefs, celle
dujanissaire qui vous accompagne, etc., etc.
A Jérusalem comme ailleurs, on ressent h
chaque pas la douleur de voir spéculer sur
tout ce qui tient à une religion qui commande
la (^uvreté et le désintéressement.
Après cette pieuse matinée, nous allâmes
visiter, à une demi-lieue de la ville, au
(1) Après avoir visité tout ce qu'il y avait de cu-
rieux à Bethléem, on nous servit un déjeuner fort
copieux composé d'œufs et de mouton rôli, el ans-
silôt après, les religieux permirent aux nombreux
marchands de chapelets d'enlrer dans un des vastes
vestibules du couvent. Mes jeunes compagnons pasr-
sèrenl près de deux heures à se pourxoir de croix,,
de chapelets et de coquilles sculptées qu'ils desti-
naient à leur famille. Pendant cet intervalle, i*allal
parcourir la camp^igne auprès de la fameuse citerne
de David, qui avait douze ouvertures, d'où je pris
une vue de Bethléem. Vers une heure, nous nous
rcmimcs en route pour Jérusalem, où nous arrivâmes
à troia.
IM
JER
DlCnONNAIRC
JER
nord, les lombeaui des rois, dont la Toe
excite le plus haut intérêt, quoique rien ne
puisse indiquer l'époque précise de leur con-
siniclion m les personnages à qui ils furent
destinés.D'après une frise Irès-bien conservée,
il est facile néanmoins de conjecturer qu'e
leur origine ne remonte guère au-delà du
siècle de Constantin. One enceinte carrée,
taillée dans le roc , se présente d'abord à la
profondeur de dix à douze pieds, puis une
espèce de péristyle élégamment sculpté,
donnant issue à une ouverture dans laquelle
on ne parvient qu'en rampant, et qui conduit
à plusieurs salies souterraines oii des tom-
beaux vides sont rangés à droite et à gauche.
Les chambres commuuiquentderuneà l'autre
par des portes assez basses, fermées autre-
lois avec la pierre même, ayant des panneaux
sculptés et des gonds d'une seule pièce, ce
qui a dû exiger une grande dextérité et un
prodigieux travail pour les détacher du
rocher. Ces portes gissent toutes par terre,
quelques-unes dans un état de conservation
surprenant. Comme je l'ai déjè dit, il est
difficile d'assigner, par le genre de sculpture
()ui n'est ni grec, ni romain, ni par les tradi-
tions historiques, l'époque à laquelle ces
monuments ont été élevés; mais on peut
afQniicr qu'ils ont nécessité une trop consi-
dérable dépense pour n'avoir pas été érigés
à de puissants princes. On assure qu'on n'a
jamais trou vé^'ossements dans ces sépultures.
Le scheick Abougos {ow Abou-goch) qui
commando à tous les Arabes de la Syrie, et
habite ordinairement le village de Jérémie,
nous attendait au couvent, où nous le trou-
vâmes à notre reiour. Il nous adressa des
questions multipliées sur l'état actuel de la
l^rance et sur le général en chef Bonaparte^
contre lequel il avait seryi en Egypte. En
payant un sincère tribut d'éloges à la valeur
française, il nous montra avec orgueil deux
cicatrices des blessures qu'il avait reçues da
nos soldats. Nos armes à pistou excitèrent
surtout au dernier degré sa surprise, et
après lés airoir examinées, essayées durant
une demi-heure, il finit par nous lesdemander.
Je satisfis avec empressement un désir qui
plaçait si haut dans son esprit la supériorité
de notre patrie sur tout ce qu'il pouvait
imaginer de plus prodigieux.
Toujours guidés par Tinfiitigable abbé
Desmazure, nous sortîmes de n juveau de
Jérusalem à trois heures, i ar la porte do
Sion (la plus au sud ), et nous visitâmes la
maison de Caïfe, aujourd hui un couvent
d'Arméniens ; puis celle d'Anne , dont la
cour olfre un olivier, auquel on prétend que
fut attaché Notre-Seigneur pendant qu'on
délibérait sur son .«or». Nous passâmes aussi
par la porte de Fer, ouverte à la voix de
l'ange qui allait délivrer saint Pierre de sa
prison. Mais ces lieux sont médiocrement
intéressants à visiter, la ville moderne ayant
tout recouvert , et n'ayant laissé que la tra-
dition des monuments qu'ils occupèreia.
23 mai, mercredi.
A six heures du malin, nous allâmes voir
la fontaine de la Madone, canal i
dans lequel on descend par pliisic
ches. On prétend qu'il communi
fontaine de Siloè (située à quelqoe
plus bas) également dans la vallée
phat. Leur eau est d'une qualité pa
village de Siloé ne forme qu'un
chétives maisons, bâties sur d^s rc
environ un quart de lieue, dans 1(
de Jérusalem.
Lorsque nous revînmes au coi
Saint-Sauveur, nous trouvâmes toiu
gieux disposés à se rendre au mont
viers, où ils devaient passer la nnil
tentes, afin de pouvoir célébrer, de
du jour, la fête de l'Ascension, au li
où dix -huit siècles auparavant <
mystère s'était opéré. Nous leur j
d'aller les y rejoindre de grand mali
24 mai.
Nous partîmes en effet vers troi
avec l'abbé Desmazure, et, sortant
salem par la porte Saint-Ëtienne , i
vîmes la montagne des Oliviers c
temps qu'une foule de pieux pèlerir
grecs, maronites, etc. Nous avion
atteint le sommet, que le soleil, pr<
un magnifique crépuscule, apparu
hautes montagnes d'Arabie, vint
ses premiers leux la chapelle de I'Aj
et éclairer successivement toutes le
de la ville sainte , sur laquelle se
l'ombre allongée du mont des Oli
légères vapeurs blanchâtres s'élevaie
des eaux du Jourdain et de la me
l'astre rayonnant les eut bientôt d
et laissa entrevoir leurs flots d'azur, |
d'une teinte d'or et d'argent.
Insensiblement, toute la cour,
rotoide de l'église est environnée, s
des fidèles de diverses sectes et d*i
nombre de Turcs attirés par la curi
plutôt pour maintenir le bon or
Arméniens et les Cophtes officiaier
un autel (fès-simple, élevé sous ui
Celui des Grecs otfrait un singulier
par sa richesse ; les ornements d
montraient surtout une rare magi
Les uns et les autres psalmodiaic
cantiques d'un ton nasillard. Lei
enfermés dans la rotonde, privilège
est exclusivement réservé, cbani
grand'messe , et chaque processio
tour à tour se prosterner devant .
sur laquelle est em^ireint le pied d
Christ. Les Turcs fumant leur pipe
ijant du café, regardaient avec ind
ces diverses cérémonies qui avaien
raclère particulier très-remarquaU
mélange de costumes et de rites di
mais du moins, c'était vers un seul
Dieu que s'élevaient ces prières en
langues.
Placés au haut des murs qui ento
cour de l'église, nous attendions
messe fût achevée. Les Pères nous •
alors la chapelle, où l'abbé Desmazi
bra de nouveau le saint sacrifice» q
JER
D*EP1GRAPHIE.
1ER
546
une pathétiaue exhortation. Nous
es ensuite le couvent vers huit
ur songer aux préparatifs de notre
tracer h la hâte ces lignes, qui de*
er le souvenir de tout ce que j^avais
ssentî. Je ne les terminerai point
1er quelques réflexions nées pcn-
i séiour à Jérusalem, et oui serviront
pleter pour moi le tableau moral,
imerce de cette cité m'a paru nul, et
ition, peu industrieuse, se borne à
les premiers besoins de la vie, à
loelques chamois de blé, un peu de
e coton, un petit nombre d'oliviers,
Ue détestable annonce Tenfancedes
miques, à élever des troupeaux et
irsur des objets de piété. Les cou-
Ireliennent une grande partie des
iqui che chenl à s'y rendre utiles,
laox n*ont pas de revenus particu-
mrs ressources proviennent des
et des legs, bien moins abondants
mi qu'autrefois. Ils ont, dans chaque
lIBarope, un d'entre eux, nommé
missaire principal, chargé d'exciter
ion des fidèles et d'en recueillir les
MJtefois, l'Espagne n'envoie presque
; Naples et la Sicile >onl également
ble ressource ; et, chose étonnante !
'accorde plus de secours depuis
s. Le Portugal, Malte, surtout la
moins refroidis, sont les meilleurs,
insi dire les uniques soutiens de la
ite ; mais leurs dons sont insufTi-
e sorte que le couvent latin est
;-on^ de pr^s d'un million de dettes
des Turcs. Celui des Grecs, ruiné
rolution de leur malheureuse patrie,
•e aujourd'hui très-obéré. Les re-
ninuant ainsi dans une proportion
idérable que les dépenses, les dettes
lent, et il est h craindre qu'un jour,
u éloigné , lorsque les derniers
la vente des objets sacrées) seront
les religieux ne soient forcés d'à-
5r le Saint-Sépulcre (ji la terre
vernement turc le verrait à regret,
es bénéfices qu'y trouve celte partie
empire, il ne presse donc [)as le
sèment du capital. Mais il se pour-
Q pacha ambitieux voulût un jour
oprier, et alors les Pères seraient
Il dépouillés de ce que possède leur
ruent. Autrefois, les religieux qui
iraient à vivre dans la terre sainte,
lient presque toute leur fortune. 11
plus ainsi : il ne vient guère eu
que des moines de basse extraction,
i- seulement ne nossèdent aucun
Texistence, mais la cherchent aux
lu couvent. Leur ignorance et leur
éserve sont portés à un degré inouï,
avons entendus nous adresser les
s les plus absurdes sur ces lieux
loiit l 'histoire leur est bien moins
ju'à nous, officiers de marine, qui y
pour la première fois. Ils se permet-
;alemeDt de railler de la manière la
plus choquante les cérémonies et les rites
des autres communions. En général', sur les
quarante religieux que nous avons trouvés à
Jérusalem, il en est à peine dix ou douze,
d'après l'aveu d^ ceux qui ont appris à les
connaître, qui soient nu niveau des respec-
tables obligatioils qu'ils se sont imposées.
Hors l'abbé Desmazure , qui vient d'être
nommé récemment commissaire général pour
la France, et qui a apporté plus de 150,000
francs au couvent dans son dernier v(»yage,
il n*y a pas un seul Français ; tous sont Ita-
liens, Espagnols ou Maltais.
Ce monastère est devenu comme une pe-
tite ville, où chacun a sa maison à part, ne
se réunit aux autres qu'aux heures des re-
Eas et des prières , et fait ensuite ce que
on lui semble. La liberté y est absolue pour
tout le monde; l'esprit s'afllige néanmoins
de ne pas y trouver habituellement la tolé-
rance, la réserve, le recueillement , la dé-
cence même, qui caractérise la véritable
piété. Mais, à Jérusalt>m, les hommes m'ont
semblé au-dessous des choses. Ne s'occupant
Sue de personnalités, leurs moyens se per-
ent dans une multitude de niaiseries ou de
faiblesses. A Rome, au contraire, tout paraît
en harmonie, quant aux cérémonies du
moins, et aucune de celles que j'ai vues dans
la cité de David n'offre un si beau, un aussi
imposant spectacle que la bénédiction pa-
pale urbi et orbi^ donnée de l'immense dôme
de Saint-Pierre.
Parmi les charges du couvent, l'article de$
avanies \\\>si pas celui que les Turcs exploi-
tent avec le moins d'avantages. Leur moyen
le plus ordinaire de se procurer de l'argent
est d'arrêter , sous le premier prétexte, un
grec ou un latin, placé sous la sauve-garde
des religieux. Jeté en prison, injurié, me-
nacé de la bastonnade, le malheureux crie
vainement à l'injustice. Il n'est point écouté,
et il implore alors la pitié des moines, qui
se voient forcés de traiter avec le gouver-
neur,quelquefois môme avec le simple janis-
siaire, de la liberté du prisonnier. Si le pacha
est informé de l'événement, il prononce le
mot de justice, promet de punir, mais se
borne là , et, au premier besoin d'argent,
l'avanie recommence. Les Turcs ont même
poussé quelquefois l'impudence jusqu'à ar-
rêter ainsi des religieux dans leur voyage à
Jérusalem ou d'un couvent à l'autre, ce qui
les oblige à une continuelle réserve, même
dans leurs promenades , distractions aux-
quelles ils n'osent se livrer que rarement.
Le gouverneur envoie fréquemment dans
l'année demander des étrennes de mille à
douze cents piastres (quatre à cinq cents
francs. Tantôt c'est pour marier sa lllle ou
acheter une belle esclave, tantôt pour faire
un bel enterrement à l'un de ses parents. Le
supérieur accourt, proteste de sa pauvrolé,
et s'estime heureux d'obtenir un léger rabais,
dont le gouverneur qui l'a prévu d'avance,
en basant sa demande là-dessus I se fait ur*
très-grand mérite à ses yeux. Si une révolte
populaire éclale, ou en cas de peste , les
moines se renferment dans leur couvent qui
M7
JER
DICTIONNAIRE
JER
pourrait, soutenir un siège au besoin. Uu
pourvoyeuj de conHance est chargé alors
(l'ajouter a tout ce oui manque aux approvi-
sionnements dont ils sont toujours munrs.
Malgré les nombreuses invasions dont Jé-
rusalem a été la victime, on. retrouveefncore
dans la nouvelle ville les traces et la position
de l'ancienne» indiquées par les auteurs les
plus reculés. Cependant, comme elle était in^
uniment plus peuplée autrefois (au'temps de
Titus, par exemple),ilest probable qu'elle s'é-
tendait beaucoup vers le nord, dans la direc-
tion de la grotte de Jérémie et du tobibeau
des Rois. Bornée au sud par la vallée deSion,
à l'est par le Cédron, à l'ouest par une chaîne
de rochers, elle n'a pu prendre d'accroisse-
ment successif que au côté que je viens d'in-
diquer, et où Ton voit encore des vestiges
de murs antiques. On a néanmoins beaucoup
de peine à se persuader,d'aprèsles localités,
que Jérusalem, dont la population est tout
au |)lus aujourd'hui de douze à quinze mille
habitants, ait pu en renfermer plus d'un
million à l'époque où Titus en fit la con-
quête. L'eau manquant partout, il est dou-
teux ^ue l'agriculture soit parvenue à y faire
produire autre chose que des grains. Je n'ai
Sas aperçu un seul jardin dans ses environs,
a position géographique se refuse à admet-
tre que le commerce y ait attiré une aussi
immense population. On est donc embar-
rassé d'expliquer et de croire ce qu'en rap-
portent les historiens contemporains, à
moins qu'au temps des irruptions des Per-
ses, des Romains ou des croisés, la plupart
des villages de la Palestine ne se soient ré-
fugiés dans la ville la plus forte du pays,
pour se soustraire au joug du conquérant.
Ainsi que je l'ai exprimé plus haut, les
objets de foi sont infiniment trop multipliés
à Jérusalem. Les pèlerins, venus dans celte
ville depuis le vi* siècle jusqu'à la On du
xviii% guidés par la piélé, mais en même
temps remplis pour la plupart d'ignorance
et cfe superstition, ont cru voir dans chaque
amas de décombres les lieux ou les édiûces
mentionnés par les apôtres dans la vie de
leur divin Maître. Ils les ont signalés à ceux
q^ui leur ont succédé, aGn d'exciter la curio-
sité , et, de proche en proche, ces relations
apocryphes ont acquis un lel caractère d'au-
tbenticité, qu'il n'a plus été permis de les
révoquer en doute. Mais , sans encourir le
danger d'être taxé d'incrédulité, ne doit-on
pas déplorer hautement que, dans une con-
trée si empreinte de prodiges et de souve-
nirSt on donne des armes contre ce qui est
véritablement de tradition religieuse, en des-
cendant à des détails puérils, et voulant at-
tacher du prix à des ruines qu'ont dû ren-
dre plus qu'incertaines les nombreuses
guerres, les démolitions et les reconstruc-
tions fréquentes dans un pays tel que la
Turquie, où les édiûces survivent rarement
à ceux qui les ont élevés.
Dans la ville actuelle , bâtie en 1534> par
Soliman, fils de Sélim, ainsi que le disent
toutes les inscriptions placées sur les portes,
hors quelques assises des remparts de l'est,
et de ce qu'on nomme le CbAteau des
(tours de David), constructions certaii
romaines, on ne retrouve absolumen
de ces temps antérieurs au christiai
pas môme dans le Saint-Sépulcre, où I
qui est le plus antique date deConstii
L'église, comme nous l'avons fait
ver, est petite, ornée avec peu de goft
magnificence. Il n'en est pas dans tes ]
villes d'Italie, même de rraoce, qui i
infiniment mieux décorée. A la vérl
marbre y est prodigué, mais sans ëlé
Je n'y ai pas remarqué un seul tablei
sable, pas une statue,, (las un autel, g
noncent le travail d'un artiste. Gomi
serait-il pas préférable de voir cette
telle que l'édifièrent les premiers cbti
Je n'ajouterai qu'une vérité pén
émettre, c'est que la rivalité des i
grecs et romains a plus fait de tort à !
du Saint-Sépulcre, qui nous appartenai
que exclusivement autrefois, que toi)
vexations turques. Ces religieux s'en
des chapelles des latins, les démolisse
bâtissent à leur guise, et n'aspirent
moins qu'à devenir seuls possesseu
saints lieux. La protection toute pu
de la France arrêtait autrefois ces lâel
déprédations. Aujourd'hui, ses maod
en Orient ne paraissent plus vouloii
mêler. On sacrifie des intérêts qui an
jadis l'Europe chrétienne à ceux de 1)
tique, devenus plus importants de nos
et les doléances des religieux, tous
gers à notre nation à la vérité, dem
sans réponse et sans appui. De sorte
cet état se prolonge, il est impossib
les couvents, privés de protecteurs <
de secours pécuniaires, puissent se S€
longtemps encore. Mais , s'il serait d<
reux pour des Français d'apprendre qi
objets de leur piété et de leur vén^
sont passés en d'autres mains, les chi
latins n'en pourraient accuser que le
froidissement et leur apathique indiffé
Pour moi, étranger à la diplomatie« i
mant pas ce que je ne puis approfoni
forme,avec la franchise d'un militairev \
que U fils de saint Louis , le roi très*
tien, jette un regard de commisératio
cette terre sacrée que Godefroy et
Louis ont en quelque sorte rendue Tai;
de la France , Tun par le souvenir c
victoires, l'autre par l'exemple de ses
et de la plus héroïque résignation.
26 mai, vendre
J'avais fait la veille mes adieux aux
supérieurs, en leur témoignant notn
fonde reconnaissance pour leur c
accueil, en les priant d'accepter une
aumône qui dédommagerait le couveii
dépense que notre séjour avait eeeHM
Nous nous séparâmes es aott» SMi
main avec cette émotion qu'épravrei
personnes qui probablement ne d
jamais se revoir. Ils nous promirent
pas nous oublier dans leurs prières»
les assur&mes de notre constant soufc
'IBR
D EP1G[IAPIUE.
JER
oas préparAmcs à monter h cheval.
I onze heures, sortant en silence de
te cité y nous la saluâmes pour la
B ibis. Au détour du chemin où elle
II aux regards, je m'arrêtai par un
Dent involontaire, comme pour lui
r un éternel adieu. Puis nous préci-
I notre marche, aOn d 'abréger nos
îxtraits de rapports de M. de Mas-
i au ministre de instruction publi-
Da Caire, le 17 décembre 1845.
m le dessein, avant de retourner en
de compléter Fétude que je fais des
eots des croisés en Chypre , par un
en Syrie, dans le pays même où les
H ont eu le plus grand éclat. La nou-
■tane compagnie d'Européens allait
èndre ce voyage, m'a déterminé à
ler plus tôt que je ne l'avais pensé,
rendre à Bevrouth pour me joindre
Les routes ae Svrie ne sont plus
en effet, depuis les événements de
L il est imprudent de les parcourir
de revenir en Chypre, je m'empresse
; donner connaissance de mon itiné-
ejrouth, ancienne ville franque et
riale, dont les remparts remontent à
B des croisades, nous sommes allés
, aujourd'hui Saïda. Sur la montagne
imande cette ville au sud, s'élève un
iftteau, nommé encore château de
ouis , en mémoire de ce prince, qui
^construire presque à neuf pendiint
»ur en terre sainte. A Sour ou Tyr,
remarqué qu'une église ruinée qui
amonter au temps des Francs. Saint-
acre possède encore les restes de
ne cathédrale de Saint-André, qui
lis qu'une petite chapelle près de la
eis l'église de l'ordre de Saint-Jean
salem existe et mérite, comme le bel
des Chevaliers, aujourd'hui hôpital
e, de prendre place dans le recueil
uiments des croisades oui se prépare
s auspices. L'enceinte cle Césarée est
e, et, dans l'intérieur, on voit des
gothiques, des tours, des portes,
sooSi portant encore des écus armo-
1 de distance de Ramla, sur la route
, existe une magnifique ruine fran-
est le reste d'un établissement des
liera, dont l'église était dédiée aux
e martyrs. Une partie du cloître, les
es vastes et solides citernes existent
Téglise est ruinée, mais sa tour est
e» à l'exception de la flèche ou lan-
ui parait avoir été renversée par un
ment de terre. L'élévation de ce
ent, la dimension et la beauté des
amplovées à sa construction, donnent
ite idée de la richesse de l'hôpital
Hoth. de VEcole de Chartes, 2» série, t. II.
destiné à recueillir les pèlerins se rendant à
Jérusalem, et qui, en temps de guerre, pou-
vait devenir un très-bon refuge. Les baies
de la tour sont les unes en plein cintre
brisé, les autres en ogive plus prononcée.
Quelques fenêtres sont découpées en lobes;
la plupart sont étroites et longues. Elles
servaient^ sans doute de meurtrières.
A moitié du chemin de Ramla è Jérusalem
est encore une ruine bien remarquable.
C'est l'église déserte, mais qu'on ne peut
appeler ruinée, d'Abou Gosch, l'ancienne
Jérémie. Les murs, la voûte, les colonnes
sont intacts; il ne manque que le pavé et l'autel.
Sur les murailles, on voit de nombreuses
fresques. Toutes les ouvertures sont en plein
cintre ou en gothique évasé.
L'enceinte de Jérusalem a. été réparée par
les Turcs; mais l'ensemble de la construc-
tion appartient aux Francs. Le haut château
3ui flanque la ville du côté de Bethléem et
e JaQia porte encore le nom de Château des
Pisans. Quant àTéglise du Saint-Sépulcre, on
sait qu'elle est, dans ses parties capitales,
du temps des rois français, à l'exception de
la coupole et de l'intérieur, refaits après
l'incendie de 1808. Vainement les Grecs
voudraient faire remonter l'édifice actuel au
temps de sainte Hélène, qui aurait construit,
si on les écoutait, toutes (es églises d'Orient,
comme en France César est, pour certaines
personnes, l'auteur de tous les campements
romains dont il reste quelques traces ; les
fenêtres gothiques du clocher de l'église, la
frise de la porte du parvis, où Jésus-Christ
est représenté faisant son entrée triomphante
à Jérusalem, le jour des Rameaux, en attes-
tent suffisamment l'origine latine et fran-
çaise, car TEglise grecque n*admet pas de
bas-reliefs dans l'ornementation de ses tem-
ples. Des pierres tumulaires remontant, dit-
on, à nos premiers rois de Jérusalem, mais
dans tous les cas fort anciennes, et devenues
S>ar cela seul vénérables, marquaient autre-
bis la place où Godefroi de Bouillon et
Baudouin, son frère , furent inhumés ; les
Grecs les ont descellées et mises en pièces à
dessein , en reconstruisant l'intérieur du
Saint-Sépulcre.
L'ésiise abandonnée de Sainte-Marie de
Bethléem est un beau vaisseau de basilique
latine, à plafond de bois, séjparé en trois
nefs par deux rangées de vingt colonnes
corinthiennes de marbre jaune d'un seul
bloc, dans le style si simple et si noble de
Sainte-Marie Majeure et de Saint-Jean de
Latran, à Rome.
Askalon , dont les ruines franques sont
aussi nombreuses que celles de Césarée,
et Gaza, ville funeste aux croisés, ont été
nos dernières stations dans la Syrie méridio-
nale.
Peu après avoir quitté cette ville, nous
sommes entrés dans le désert et sommes
venus à £1-Arisch. Puis laissant, à regret,
sur notre droite Damielte et Mansourah ,
nous avons gagné Belbeys , dont le nom
rappelle une des incursions les plus hardies
des croisés et une des lois importantes de
m
JER
DICTIONNAIRE
JEU
leur législation. Eu 1168, le roi de Jérusa-
lem, Amaury, traversa en dix jours les
sables avec une armée entière, emporta
d'assaut Belbe.vs, (^u'il livra au pillage, et
marcha sur le Caire, (ju*il ne put attaquer.
On donne des dates bien anciennes à plu-
sieurs mosquées du Caire. La Djami-Bar-
kauk, fondée en 1U9, serait aujourd'hui
conservée sans altérations ; l'EI-Azhar re-
monterait à Tan 981, la Djami-Toulounà876.
Si ces dates sont bien constatées, les parti-
sans de Torigine orientale de Togive ont, il
me semble, en leur faveur, un argument
très-puissant , car toutes ces mosquées, de
même que les anciennes mosquées de Damas
et les tombeaux de la Vallée des califes, sont
entièrement en ogive, dans leurs formes
générales comme dans leurs ornements.
Nicosie, le 49 janvier 1^6.
Je recherche partout les traces et les
souvenirs de nos anciens Français de Chy-
pre.
Alexandrie, où je me suis embarqué pour
revenir h Larn^ca, m'a reporté à Tépoque la
plus brillante de leur histoire, en examinant
ses ports, qui sont à peu près comme Guil-
laume de Machaul les a décrits au xiv*
siècle, le sire de Lannoy au xv*. Du côté
des aiguilles de Cléopâtre, vers l'orient,
est le grand port ; à l'ouest est le vieux port,
par où les chrétiens, suivant une ancienne
tradition arabe, devaient un jour attaquer et
prendre la ville. L'événement s'accomplit,
en effet, en 1365, lorsque le roi de Chypre,
Pierre I", pénétra dans le vieux port, repoussa
les Sarrasins, donna l'assaut au rempart qui
couvrait alors la place du côté môme de la
mer, l'emporta après un sanglant combat, et
livra au pillage celte grande ville, « aussi
peuplée que Paris (ce sont les expressions
du chancelier de Lusignan), aussi belle que
Venise, aussi forte que Gênes; ville pleine
de richesses et de marchands, la reine de
l'Egypte, l'épée des inQdèles, la porte des
fldèles, si les Gdèles l'eussent conservée. »
Mais ils ne la gardèrent que trois jours.
Cependant l'effroi aue répandit en Egypte
l'attaque du roi de (!hypre fut si grand, et la
crainte de voir jamais se renouveler Teffet
de la fatale prophétie fut si vive, que les
sultans interdirent dès lors, sous les peines
les plus graves, l'entrée du vieux port à tous
les navires chrétiens. Cette défense rigou-
reuse s'est, m'a-t-on dit, perpétuée à Alexan-
drie sous les sultans mamelouks comme
sous les Turcs, jusqu'aux temps plus éclairés
de Méhémet-Ali.
§ 3. — Rapport adressé à M. le minisire de
rinstruclton publique par M. L, Bâtis-
sier^ chargé d'une mission scientifique en
Orient pendant l'année 1846 (1).
Beyrouth, le 2 août 1^46.
Le but spécial de mon voyage en Syrie
était de rechercher les monuments élevés
dans cette contrée, par les chrétiens de
(1) Archives des missions scienlifiques, avril 1851.
l'Occident , à l'époque des croisade
efforts ont été couronnés de qaaIqiM
ces, et je puis vous fournir des indii
nouvelles sur un certain nombre d
strictions dont l'origine a été jnsqo'
sent méconnue, et qui offrent un
tout particulier pour 1 histoire de Tai
Par leur plan et par les moulures i
décorent, les édiGces religieux donl;
vous parler ont une analogie très-éi
avec nos églises du xa* siècle. (^
leurs ornements sculptés, ils apparti
flutôt au style bvzantin qu'au style <
e serais porté a inférer de cette d
tance que, dans ces édifices, bitis i
direction d'architectes francs, errif
Orient à la suite des armées conquéi
les travaux ont été exécutés par des oi
syriens. Ils diffèrent tellement des
ments grecs, byzantins ou arabes, <
suis étonné que les vojrageurs qui 1
vus et décrits déjà, n'aient pas été f
de leur physionomie tout occidentale
Les constructions civiles ou mili
que la tradition ou quelques indicatioi
toriques attribuent aux croisés, ne p
tent pas, è beaucoup près, des can
aussi tranchés et aussi décisifs que les
tructions religieuses. L'absence d'orne
et la pauvreté des moulures font môme
ne peut se prononcer qu'avec circonsp
sur leur origine franque. Du reste,!
des monuments en Syrie est entoui
difficultés que le zèle le plus curie
peut pas toujours surmonter. Com
plupart des voyageurs, j'étais muui
tirman du sultan, et je le croyais asse
cace pour m'ouvrir toutes les portes ;
il n'en a pas été ainsi : les pacnas foi
de cas de ces lettres, qu'ils voient
leurs entre les mains de presque to
Européens, et ils sont mal disposés à r
les services qu'on attend de leur obligi
Or, nos anciennes églises ont été pr
toutes converties en mosquées, et m
teaux sont encore maintenant occupé
des garnisons turques. 11 résulte de li
est impossible de pénétrer à Tinté
Quand donc on voudra se procurer df
tions détaillées et complètes sur ces
ûces, il importera qu'on se munisse
lablement a Constantinonle de leltr
recommandation particulières, conteni
mention expresse des bons offices qu<
aura à réclamer des gouverneurs de
routh et de Jérusalem.
Outre les monuments que j'ai pu él
pendant les six semaines que j'ai empl
à parcourir une partie de la Syrie, je
signalerai aussi. Monsieur le minisln
verses constructions que je n'ai pas
mais sur lesquelles j'ai recueilli qo€
indications. De ceUe manière, vous po
juger de l'intérôt qu'offrirait un livre
sacré à l'histoire et à la description
Syrie du moyen âge. Beaucoup de cefl
numents sont en ruines, d'autres soDl
un état do démolition complète, et il
dtait se hâter de les décrire et de Us
JISR
D*KPIGRAPIIIE.
m\
5U
i Ton tient à en conserver le sou-
tste k Beyrouth deux édifices qui
de l'époque des croisades. Le pre*
it une espèce de fort qui avance
mer, et qui a été, dans ces der-
mes, troue et déchiré par les bou-
|Iai9. Le port était défendu i)ar une
tour carrée d*un aspect imposant,
I pierres do taille , mais n'offrant à
mr aucun ornement caractéristique,
tdpale mosquée de la ville est une
e église , qui date du premier siècle
npation de la ville par les armées
mes ; elle est conçue dans le style
le transition. La porte, actuellement
è dans diverses constructions pri-
t percée d'une baie ogiirale, clont
Aie repose sur des colonnettes. A
ur, l'église est divisée en trois nefs
t rangées d'arcades dont les colon-
t couronnées par des chajnteaux à
S tout à fait analogues aux chapi-
u*on observe dans nos basiliques
roman. La voôte principale est eu
. Les musulmans ont pratiqué une
porte dans l'abside , de sorte que
longtemps on entre dans la mos-
ir ses deux extrémités opposées.
cet édifice, très-régulier dans son
d'un style sévère, renferme, dit-on,
eau d'un chevalier franc , portant
ine inscription en lettres gothiques.
nlté presque insurmontable que ren*
l les chrétiens pour [)énétrer dans
quées ne m*a pas permis de vérifier
ode de ce renseignement curieux.
I, en' dehors et à Touest de la ville,
tite mosquée dont l'extérieur est
tple et iroffre rien de particulier.
Xe mosquée était , dans le principe ,
ise consacrée à saint Georges. Sui*
tradition, elle s'élève sur le lieu
ù ce saint combattit un dragon pour
a ftlle du roL Los chrétiens preten-
le quand le muezzin s'avisait de
dans le minaret pour appeler les
lans à la prière , un serpent le mor-
talon. Cette légende , que j'abrège ,
combien cette église était vénérée.
Probable qu'elle aura été reb&tic à
) des croisades ; mais il ne m'a
donné de vérifier si on y voit en-
I vestiges d'anciennes constructions.
rt de Saïda, l'ancienne Sidon, est
par une petite forteresse, que l'his*
lis apprend avoir été bâtie par le roi
mis. Cette construction s*élève sur
sr environné de tous côtés par la mer,
ittachée à la terre au moyen d'un
huit arcades ogivales, au centre du-
dressait une tour, maintenant tout à
tée. Le fort, qui offre un ensemble
\ rondes ou carrées et de corps de
ite de plusieurs époques. La princi-
le» et la façade de la mosquée, qui
nprise dans l'édifice, sont des ou-
arabes, autant qu'on peut en ju-
rivage; mais les mâchicoulis qui
DicnoK.x. D*£piun4PHir.. 1.
couronnent une des tours, et les mouL-hara-
bies appliquées contre des courtines, en rai-
son de la forme de leurs consoles, peuvent
facilement être reconnus pour appartenir à
notre architecture du xiu* siècle. Je ne doute
pas que ce monument, h l'intérieur, n'ait
conservé des traces encore plus ^évidentes
de son origine occidentale, tl existe , dans
rintérieur de Saïda, un grand et magnifique
kan ou okel' rectangulaire, à double étage
d'arcades en ogive, qui , depuis plus d'un
siècle, est devenu la propriété. de la France ;
mais cet édifice a été oâti par les musulmans.
C'est dans cette ville que j'ai recueilli les
deux cvpes srecs qui ont été déposés , par
vos ordres, dans le cabinet dos antiques de
la Bibliothèque royale.
L'ancienne cathédrale de Sour (Tyrt existe
encore en partie. C'est un édifice "^qui pré-
sente les caractères de l'architecture de la
fin du XII* siècle. Les bras du transsept sont
arrondis, et le chevet présente trois chapel-
les demi-circulaires. Toutes les ouvertures
sont en ogive, sans divisions intérieures;
auant à leur archivolte , .elle est rehaussée
e Tornement que nous appelons frette cré-
nelée rectangulaire. Cette église, jadis mé-
tropolitaine archiépiscopale, a été construite
avec de bons matériaux , et renferme deux
colonnes magnifiques arrachées 5 quelque
monument antique ; elle est abandonnée ue-
puis longtemps, et il est à craindre qu'elle
ne soit bientôt démolie.
On ne voit que des vestiges informes des
églises de Saint-Jean et de Saini^André, k
Saint-Jean-d'Acre. Les constructions les plus
considérables et les mieux conservées dont
l'origine nous intéresse, sont Yarsmal des ga-
lirei et Vauberge des chevaliers de Saint-Jean
de Jérusalem. Elles sont situées dans l'inté-
rieur de la ville, dans une rue parallèle au
])ort. Ce qu'il en reste , consiste en de grands
magasins bâtis en pierres d'appareil et voû-
tés ; on n'y remarque d'ailleurs aucun orne-
ment particulier ni aucune inscription
J'ai vu employer, pour ré|)arer le mur
d'enceinte de cette ville, du côté de la mer,
de belles pierres provenant d'Atlit, bourgade
située à deux heures do marche de Caïfa.
Ces pierres ont été enlevées à une grande et
curieuse église, édifiée par les croisés à la
fin du XII* siècle. Celles que j'ai vu mettre
en œuvre étaient décorées de figures de
monstres et d'animaux , et avaient évidem-
ment servi à former le couronnement ex té*
rieur des murs de la nef. La basilique d'At-
lit était certainement un des édifices de Syrie
qui offrait les caractères les plus évidents de
l'architecture occidentale. Par malheur elle
n'a jamais été dessinée ni décrite , et peut-
être aujourd'hui n'en reste-t-il que le souve-
nir que Je lui consacre dans ces quelques
lignes. La route que je devais suivre, à mon
retour de Jérusalem, était beaucoup trop
éloignée d'Atlit , pour qu'il me fât possible
de me mettre en mesure de vous fournir une
notice plus détaillée sur cette église et de
vous faire connaître un château, contem-
18
5W
1ER
DICTIONNAIRE
JBR
porain de cet édifice, qui m*a été signalé
comme existant dans cette localité.
La Tille de Caïfa , l'ancienne Porphyrion^
an pied du mont Carmel , est défendue par
un mur d'enceinte flanqué de tours de dis-
tance.en distance, mais très-peu formidable.
Quelques personnes font remonter rétablis-
sement de ces fortifications jusqu'à répo(]ue
des croisades : de leur examen , i) résulte
pour moi qu'elles sont beaucoup moins an-
ciennes.
Il est certain que les princes francs, après
leurs conquêtes en Galilée, avaient érigé des
édifices religieux à Nazareth et à Cana ; mais
on n'j rencontre actuellement aucune cons-
truction quelque peu ancienne. L'église des
Franciscains , à Nazareth, est même tout à
fait récente, et conçue dans un assez médio-
cre stjrle italien. Quant à la fontaine de la
Viirgêf qui se compose d'un bassin compris
sous une arcade ogivale, elle n'a aucune dé-
coration et l'on ne peut rien préciser sur l'é-
poque de sa fondation ; à vrai dire , elle ne
paraît pas remonter à une époque reculée.
La Tille de Naplouso, qui s'élève sur l'em-
placement de l'ancienne Sichem^ est célèbre
dans les fastes bibliques. Une pierre grossière
et une fontaine rustique sont regardées,
l'une comme le tombeau de Joseph, l'autre
comme le puits de Jacob. Ou voit, au centre
de la ville, une mosquée qui était autrefois
une église latine. La façade trinitaire de cette
basilique ne diffère en rien de celles de nos
cathécirales, si ce n'est (qu'elle est conçue
sur des proportions moins considérables.
Les jambages des portes sont décorés de co-
lounettes, sur le oliapiteau desquelles repo-
sent les archivoltes des arcades ogivales. Les
moulures sont conformes à celles qu'on em-
ployait en France au commencement du xiii'
siècle. La partie supérieure de la façade
n'existe plus; elle me parait avoir été
exécutée sous la direction de l'architecte qui
a fait construire le portail principal de I é-
f;lise du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Quant à
a nef, j'ignore si elle a été réédiflée, car il
ne m'a pas été possible de pénétrer à l'inté-
rieur du monument : ie sais seulement qu'elle
est très-Vaste et que les retombées des voû-
tes s'anpuient sur dos colonnes cylindriques,
sans doute arrachées à des constructions do
i'époque romaine. Dans les jardins, derrière
Ja ville, on trouve une autre église, de plus
{petites proportions , qui ne présente pas
es caractères bien tranchés de notre archi-
tecture nationale. Elle a trois portes ogivales;
elle est voûtée è l'intérieur ; mais elle n'a
ni moulures ni ornements. On dit qu'elle
8*élève sur le lieu même où Jacob se retira
pour pleurer la mort do Joseph.
C'est surtout à Jérusalem que les Francs
ont laissé des monuments qui témoignent
de leur piété et de leur puissance en Palestine.
L'église du Saint -Sépulcre est une grande
construction bâtie sur un plan assez compli-
Îué, et conçue dans, le plus mauvais goût,
rûlée à plusieurs reprises, elle a été raéiii-
fiôe par des architectes çrecs qui n'ont con-
servé des édifices primitifs que la façade
ogivale et la Gry(>te oh fut découvert
de la sainte croix. Cependant, derrî
sanctuaire de l'église du rite grec, oo a|
deux ou trois colonnes couronnéei
chapiteau corinthien dégénéré, qui p
bien avoir appartenu à la basilique de
Héièue. Quant à la crypte, dout le p
celui d'une croix grecque, surmontée
coupole, je n'y vois guère que les qua
lonnes qui supportent les quatre grau
du d6me, auxquelles on puisse assigi
poque des croisades. Ce qui me poi
penser, c'est la forme légèrement
des bases attiuues un peu dégéné
la composition oes chapitaux. Les fei
sont bien une imitation de TacanChe
thienne, mais la partie inférieure de
beille ost rehaussée d'un ornement i
Ces colonnes me semblent plus aiM
que le reste de la chapelle.
En avant de l'église du Saint-SépuI
développe un petit |)arvis dallé t dans
on pénétrait anciennement par une $<
d'arcades à colonnes, dont il existe d
tiges. A gauche, on voit encore le chi
d'une colonne : il est imité do ceux
trouvent dans les galeries supérieures
basilique Sainte-Sophie à Conslantino,
est cubique, et olfre, sur chacune de
ces, des galons en entrelacs.
La façade de l'église du Saint-^
date incontestablement de l'époqu
croisades. Sa disposition est très-irreg
sans doute parce que, pendant la cor
tion, des circonstances que nous igi
auront fait interrompre les travaux. Sî
la partie supérieure de cette façade ma
peut-être n a-t-elle jamais été achevée,
être a-t-elle été détruite par Tincendii
L'idée première de l'architecte qui i
sidé à la fondation de cette partie d
glise était probablement de l'orner de
portes, encadrées entre deux clochers;
ce projet n'a pu Aire exécuté. Ce qui
titue aujourdliui cotte façade se compc
deux portes ogivales au rez-de-chauss
de deux fenêtres également ogivales ai
mier étage. Les archivoltes à tores om
de feuillage des arcs ogives prenneqt
point d'appui sur trois colonneltes pi
dans les angles rentrants qu'offren
jambages de cnaque porte. Le linteai
délimite l'entrée supérieurement était
vert de petites figures en bas-relief, acti
ment tout a fait effacées. Pour le tympa
ogives , il est rempli en maçonnerie , t
gnore si, dans le principe, il a présenté
vant l'usage, une composition sculptée.
deux fenêtres de l'étage supérieur, avec
colonnes et leurs archivoltes à tores,
conçues dans le même style que lea poi
les ornements des chapiteaux, des moul
et des cordons consistent en des feuili
imités de l'antique. Ils sont probableo
ainsi que je l'ai lait remarquer en comi
çant, l'ouvrage de quelques ouvriers j
employés par les architectes latins.
A gauche do la façade, se détache un
cher, malheureusement tronqué» à base
JBft
D*EIifiRÀPHiË.
JER
5»
ire. Sur deux de ses faces on voit
Ddlres, et sur ses deux autres faces
tiétres seulement; ces ouvertures sont
\ » saus divisions intérieures , à co-
is d'angle et à archivolte composée
i. Ud mur, en retour d'équerresur la
• la façade» est percé d'une baie ogi-
joint un second clocher moins élevé,
<li dans le même goût que le précé-
)ite partie de l'église du Saint-Sépul-
ftine vous pouvez en juger par la des-
suceiocte que ie viens d'en faire, a
DUS tout 1 intérêt d'un monument
■
■6 de Sainte-Année^ transformée en
e et appelée Salahieh par les musul-
•t encore un édifioo franc très-com-
ft j*ai eu le regret de ne pouvoir visi*
I toutes ses parties. Elle est située
de la ville, presque en face de la
e d*Omar, et occupe en partie,
▼CUIS le savez, l'emplacement du
le Salomon. Elle appartient au style
rinaire. Sa façade, fort simple, a une
■give, dans le tympan de laquelle se
yne inscription arabe, qui apprend
le basilique fut consacrée à l'isla-
lier le sultan Saladin. Au-dessus ré-
atre un bandeau à facettes losan-
I cordon orné de billettesdemi-cy [in-
disposées en damier, et d'oves
■es comme celles que nous voyons
s constructions romanes de la Pro-
ïa milieu du pignon s'ouvre une fe-
t^vaie à colonnettes d'ansle, dont
nteaui sont une imitation du corin-
•'arehivolte est décorée de lobes, non
Midis, mais taillés à trois facettes,
la mode arabe. Le bandeau de l'ar-
\ est rehaussé d'ornements dans le
untin ; les façades latérales présen-
s fenêtres à ogive très-simples, sans
15 intérieures. Du côté de 1 ouest, on
e petite porte qui conduit à une
Je ne suis pas entré dans l'intérieur
Bœ, où s'exécutent actuellement des
de restauration.
rtiors de la porte Saint-Etienne, de
sAté de la vallée du Cédron, se trouve
elle qui renferme le tombeau de la
Cette chapelle, en partie souterraine,
m descend par un large escalier, date
que des croisades. Son plan est très-
er et a dû être subordonné à la dis-
\ de la grotte. La voûte est d'arêtes ;
très ogivales sont ébrasées en dedans ;
dbtivolte a un gros tore cylindrique,
le sur deux colonnettes d'angle. Les
•ox à crochets et les bases attiques,
{inérées, sont identiques à ceux que
)jrens dans nos édiflces les |)lus imr-
I commencement du xiir siècle. La
s du tombeau de la Vierge, d'ailleurs
ree de belles pierres d'appareil, est
oable par la pureté de son style ogi-
Dairet et existe dans un état complet
îervation. Elle appartient maintenant
jé du rite grec.
îrflrinant cette notice, je dois ajouter
qu'on lit l'inscription suivante, en partie
effacée, à droite de l'escalier, dans la chapelle
de Saint-Joacbim :
•4^ fOY
^^*^. ,. . . , ...iroNeic
©PACHCICATV ^ •• . *>^# ^ • * M^juu!^
A*HNAieT€R, 0...
ii^eni'XçiP6> NU, ,,.,,
TO exçi npoc TH^^.^ . . , ,, .
MOyCrAN-i.
Sur le mont Sion, s'élève Téfflise du Saml-
Cénaehf appartenant autrefois a un eouvent
de Franciscains et actuellement transformée
en mosquée. Elle est enclavée dans diverses
constructions qui la cachent en partie h l'ex-
térieur. On y pénètre par une nor^e latérale
qui n'a rien de remarquable. C'est un bel
édifice de la fin du \iv siècle, divisé, par
deux rangs do colonnes et d'arcades ogiva-
les, en une nef et deux bas-côtés. Les co-
lonnes et les chapiteaux à feuillage sont de
style roman, les voûtes d'arêtes sont ren-
forcées par des nervures.
A l'extrémité de la nef, s'élève un mur
qui sépare cotte portion de l'église du sanc-
tuaire, dans lequel se trouvent, suivant la
tradition, les sépultures des rois Davi<l et
Salomon, qui sont très-vénérées des musul-
mans, et dont la vue est rigoureusement in-
terdite aux chrétiens.
Dans la partie haute de Jérusalem se
voient quelques pans de mur dépendants de
l'ancienne église dédiée à Saint-Pierre. Le
clocher est encore debout. C'est une haute
tour carrée qui sert anjourd hui de minaret.
Elle est percée sur chaque face de deux éta-
ges de fenêtres, les unes géminées, les au-
tres enferme d œil-de-bœuf. La partie supé-
rieure a été remplacée par une sorte de lan-
tornon arabe.
La chapelle polygone, bAtie sur le mmit
des Olitierty tm dehors de la ville, a la plus
grande analogie par son style avec les mo-
numents romans du midi de la France; mais,
en même temps, ses ornements ont une
ressemblance si évidente avec ceux <]in\ pré-
sentent les constructions byzantines do
Constantinople, que je ne crois pas qu'on
puisse attribuer a cette église une origine
occidentale.
Parmi les bâtiments civils qui appelaient
mon attention, je dois vous signaler d'abord
le Hazar des Forgerons^ rue couverte et voû-
tée en berceau ogival. Il offre, sur ses deux
longs côtés, une série do magasins qui ou-
vrent sur le passage par des arcs ogives
dont rarchivolte est rectangulaire, et qui
s'appuienl sur des pieds-droils. Sur quel-
ques pierres, sculptées en forme de console,
on remarque de ces représentations d'ani-
maux comme on en voit dans nos éditiccâ
romans et comme n'en ont jomais exécuté
dos artistes musulmans. Les magasins de
mo
JER
DICTIOMMÂIKE
JER
sei
ce très-ancien bazar sont presque tous aban-
donnés depuis fort longtemps. ^
J'ai visité, dans une rue voisine de ce
bazar, un grand édiQce ruiné, qu'on dit avoir
appartenu aux chevaliers de Saint-Jean, et
dans ]eq[uei se trouve actuellement installée
une fabrique de savon. Il présente, au rez-
de-chaussée, une grande salle rectangulaire
divisée en trois nefs par deux rangées de
cinq colonnes. Les chapiteaux de ces colon-
nes sont cubiques et leurs angles sont dissi-
mulés sous une feuille d'eau épaisse et ai-
guë. Les chapiteaux de ce genre ont été en
France très-souvent employés au xr siècle.
Les voûtes de cette salle sont d*ar6tes. Le
reste de cette construction ne renferme, du
reste, rien qui mérite d'être noté.
Le couvent des chevaliers de Saint-Jean est
dans une rue qui aboutit h l'église du Saint-
sépulcre. Il présente une cour en forme de
cloître ; dans l'angle, à gauche, une chapelle
ruinée, et ^n fond une grande salle voûtée.
Ce monument, bâti en pierres de taille, ne
renferme, dans ses détails aucune indication
qui rappelle sa destination primitive. Les
arcades sont en ogive et reposent sur des
pieds-droits. Il n'y a nulle part d'ornements
sculptés, ni de ces moulures caractéristiques
qui permettent de se prononcer avec certi-
tude, soit sur l'âge, soit sur la nationalité
d'un monument; toutefois, pour ce qui est
de ce couvent, son plan général et la tradi-
tion ne permettent pas de douter qu'il ne
soit un ouvrage des Latins.
La forteresse de Jérusalem, qu'on appelle
aussi tour de David ou château des Pisans^
est située f)rès de la porte de Bethléem. Elle
est construite en grosses pierres d'appareil,
provenant de quelque ruine antique. Quel-
ques parties du mur sont peut-ôtre les restes
aun édifice romain. Quant à la masse du
bâtiment, elle date évidemment du moyen
Age. Le donjon carré, avec ses créneaux, ses
mâchicoulis, a été bâti [mr les Latins, sans
doute par les Pisans, auxquels l'attribue la
tradition ; les autres tours et les courtines
ne se font remarquer par aucun ornement.
La porte de la forteresse est arabe.
Dans la muraille d'enceinte qui enferme
l'emplacement du temple de Salomou, il
existe une porte murée que l'on appelle
Sorte Doréey et par laquelle on rap|)orto que
btre-Seigneur fit son entrée dans Jérusalem,
le jour des Rameaux. Cette porte, à double
arcade, est ornée de riches archivoltes et de
deux colonnettes ; elle est de style byzantin
et me parait contemporaine de la chapelle
du mont des Oliviers. Quant à la fontaine de
Siloéf à laquelle on descend par un escalier
qui se développe sous une voûte ogivale,
bfltie en belles pierres d'appareil, elle n'a
rien dans sa construction qui puisse faire
reconnaître l'époque précise à laquelle elle
appartient.
. Tels sont, M. le ministre, les édifices du
moyen Age que j'ai vus à Jérusalem, et. qui,
pour la plupart, peuvent être considérés
comme ayant été construits sous la, domina-
tion des princes francs : ils sont' là plus
nombreux qu en aucune autre ville de Pales-
tine ou de Syrie. L'origine de ces monu-
ments, leur ancienneté, leur style, sans parler
des souvenirs religieux ou historiques qu'ils
consacrent, leur donnent une importance
qui sera facilement comprise de tout le
monde
La contrée au milieu de laquelle est située
Jérusalem est riche aussi en constructions
historiques : ce sont d'abord, dans la plaine
de Jéricho, Hadjeleh et les moulins k sucre
que l'on voit au-dessus de la fontaine d'Ebh
sécj et ensuite, dans les montagnes au-dm
du Jourdain, les châteaux de &i/^ et Cear&kj
ruines aue l'on m'a assuré remonter à l*é-
poque aes croisades. Le couvent et TégHie
de Bethléem ont souvent été décrits, ù
couvent est moderne, relativement aux M-
fices que je recherchais ; quant à régUse,
elle a été érigée par sainte Hélène : c'est uie
véritable basilique, divisée en trois nefs par
deux rangées de belles colonnes. Le mur
3ui règne entre les arcades et la elaire-voia
e la maîtresse nef est encore enrichi de sei
anciennes mosaïques à petites figures, que^
d'en bas, l'on peut à peine distinguer» el
dont l'étude serait d'un grand intérêt pour
l'iconographiechrétienne. J'ai remarqué dam *
cette église un bénitier dont l'intérieur eH
évidé en forme de quatrefeuille. On 7 Kt
l'inscription grecque que voici :
4YTIEP MMIMHC KM ANAIMTCEOIC K Ai
AMAPrili)N(0...irC THNO CKITAN.
Parmi les localités de la Palestine que Je
n'ai pu visiter, il en est quelques-unes sv
lesquelles j'ai recueilli quelques renseigne-
ments. Je dois indiquer d'abord SotAaj oa ii
trouve te château de la fille du roi Finteh
(Casr bint el melik Finteh). Ce nom Fioleh
parait être une corruption du nom français
Foulques. Béthulie^ appelée encore maiole-
nant le mont Français^ offre des vestiges de
forteresse. Alngaddi^ bâti dans une gorge
profonde et resserrée, sur des rochers esca^
pés, a été défendu par des murailles munies
de contre-forts et ue moucharabies, qui pa-
raissent avoir été l'ouvrage des croisiff.
Enfin, je n'ai pu savoir si la ville d'HAroê
avaitconservé quelques antiquités du moyen
âge qui dussent figurer dans la catégorie de
celles qui font l'obiet de ce rapport.
Sur la route de Jérusalem h Jaffa, il y a
deux petites villes qui ont de l'intérêt pour
nous : Abou-Goch est un gros bourg, biti à
mi-cête et en amphithéâtre, que Ton croit
être l'ancienne EmmaOs^ et que quelques
auteurs appellent le village <fe Jéremie, Au
dehors de ce bourg, non loin du chemiD,
s'élève une église qui, au dernier siècle, ap*
partenail à un couvent de Franciscains, et
aui, aujourd'hui, est tout k fait abandonnée.
ette église, d'une architecture fort simple,
a été bâtie dans le style ogival primaire. La
façade se compose d'un grand mur à pignon
entièrement lisse. La porte est pratiquée sur
le bas-côté méridional ; elle est en osive et
sans décoration. Les fenêtres sont également
en ogive et ne soùi divisées iolérienrement
JER
DEPIGRAPHIE.
lEA
iUD meneau. Je n'ai pas pu couslater
e ce monument à rintéricur.
ille de Ramla^ qu'on regarde comme
remplacé Arimalhiey dont Samuel a
i le souvenir, a été occupée par les
• On y trouve des restes de fortifica-
mais sans caractère architectonique.
M de la ville, j*ai vu les restes d'une
{ui fui dédiée aux Quarante martyrs ;
ler en est assez bien conservé; il est
solidifié à ses angles par des contre-
nt percé, sur chacune de ses faces, de
tages do baies ogivales. Les musul-
ivaient disposé le sommet de cette
I forme de minaret. 11 existe encore
irs travées de l'église souterraine et
.es pans de mur. On voit, par ces ves-
(ue celte église, ainsi que les autres
lents dont j'ai eu Thonneur de vous
(Dir, avait été éditiée sur la fin du \n'
ou au commencement du xur. Les
s sont en ogive, leur archivolte, com-
de tores cylindriques, et les piliers,
\ par un iaisceau de colonneltes. A
non plus qu'au mont Carmel^ ie n'ai
édifice intéressant h vous signaler.
Wpo/Jt on observe, sur les portes de
urs maisons, des croix et des' calices
6s en bas-relief. CertaiuLS parties des
et plusieurs églises converties en
iées devraient faire l'objet d'une étude
ilière. Il faudrait également visiter
re, Hammah et Or/ii, où il peut exister
>numents appartenant à Thistoire des
des, et sur lesquels on n'a aucune no-
)nsait quà Antioche il existe desres-
couvent de Saint-Georges, fortifié par
Me; le château bAti |)Our protéger le
de l'armée chrétienne, et enfin, sur
urs points des murailles septentriona-
'S croix de Jérusalem, qui indiquent
es constructions ne sont pas l'œuvre
ipulations musulmanes.
e est, monsieur le ministre, la série
onuments religieux ou militaires que
ancs avaient élevés en Syrie et en Pa-
) et qui existent encore, les uns assez
ets, les autres en grande partie rui-
fe n'insisterai pas sur le vif intérêt
présentent ; ils appartiennent à notre
loe civilisation et à notre histoire. Or
le tous ces édifices n'ont jamais été
lés^ quelques-uns seulement figurent
des vues pittoresques qui sont loin
donner une idée vraiment exacte. Un
ge spécial, dans (lequel ils seraient re-
lis avec soin, où ils seraient décrits
tous leurs détails, et où seraient ras-
és tous les documents et tous les faits
ocement jleur fondation, serait certai-
Qt considéré comme unejbonne fortune
I monde savant et par les nombreux
ateurs de nos antiquités nationales.
recueilli chemin faisant des inscrip-
grecques et latines , et pris des notes
ivers monuments antiques ou musul-
de lérusalem, do Damas, de Baalbek,
laadrie et du Caire. J'ai cru devoir me
oser de joindre ces inscriptions à ce
rapport, dont l'objet est tout spécial. Le
résultat de mes éludes sur l'architecture
byzantine et arabe se trouve maintenant
consigné dans mon Histoire de Vart monu*
mental, dont la seconde édition est à la
veille d'être achevée.
J'ai l'honneur, etc. L. Batissier.
%k. — Lettre de M. deSauïcy, membre du Co-
mité des arts et monumentSj en mission en
Orient (1).
Damas, 9 mars 1851.
Monsieur le ministre ,
La dernière lettre que j'ai eu l'honneur
de vous adresser était datée de Jérusalem.
Je comptais quitter cette ville beaucoup plus
1)romptemenl que je n*ai mi le faire; mais
a pluie la plus opiniâtre m a retenu prison-
nier pendant près d'un mois, et je suis loin
de le regretter, aujourd'hui que ce retard
forcé m^ mis à môme de recueillir une
série de plans très-curieux des monuments
funéraires les plus importants de la nécropole
hiérosolymitaine. J'ai levé avec une scrupu-
leuse attention le tombeau des rois, celui
des juges, celui des prophètes et une foule
d'autres sépultures moins considérables.
Comme toutes ces tombes sont creusées dans
le roc vif, j'avais peu à me préoccuper de la
pluie; et chaque jour j'avais la consolation
d'ajouter quelque bon croquis de plus à
mon portefeuille. On sera fort étonné en
France quand je démontrerai , comme ie
crois être en mesure de le faire, que le
Tombeau des rois est bien réellement celui
des rois de Juda. J'espère lever tous les
doutes à cet égard.
Aussitôt que la pluie a eu l'air de s'arrêter,
je suis parti pour Jéricho et pour la pointe
nord de la mer Morte. J'ai pu ainsi terminer
le tour possible de ce lac extraordinaire, et
recueillir une foule de faits nouveaux inté-
ressant l'histoire de la Pentapole. Il va sans
dire que nos recherches ont, comme précé-
demment, été étendues avec soin à l'histoire
naturelle des lieux que je visitais, et que
j'ai terminé la carte du terrain parcouru.
Revenu à Jérusalem , j'ai retrouvé la pluie,
comme je m'v attendais. Je n'avais pas
encore renonce à ma tournée dans le pays
de Canaan : mais le lemps et l'argent s'écou-
laient; j'ai dû y renoncer, et je l'ai fait
d'autant plus volontiers que le scheikh qui
s'était chargé de me conduire dans ce pays,
n'aurait plus pu le faire qu'en nous exposant
tous à des dangers devenus inévitables,
grflce à la convoitise et à la jalousie des
scheikhs ses voisins. J'avais compté pouvoir
descendre à Roulah pour gagner de le Na-
plouse, el couper ainsi une portion de pays
que les voyageurs ne visitent jamais. La
carte à faire eût rectifié beaucoup d'erreurs
comme toiuours, en même temps qu'elle eût
fourni probablement un certain nombre de
localités bibliques à identifier; force m'a été
encore de renoncer à cette espérance, les
routes des plaines basses étant tellement
(1) ArMves du
»1WI.
S€5
JER
DICTIONNAIRE
1ER
détrempées, que nous nous fussions infaii-
tiblemeiU enterrés avec nos bagages dans la
boue. Enfin , perdant patience, au premier
moment sans pliîie, j'ai pris le parti de mar-
cher directement sur Naplouse : j'y suis
arrivé tant bien que mal, et j'y ai encore été
arrêté par la pluie ; mais j'avais là un point
à explorer avec soin, le sommet du Gariziro,
où était le temple des Samaritains. Malgré la
pluie , j'ai gravi cette montagne , et i y ai ,
pendant toute une journée affreuse, levé le
plan de ce temple ; c'est une des plus pré-
cieuses conquêtes de mon voyage. Ce tem-
ple, j'ai pu pour ainsi dire le reconstruire
en entier, et je n'ai pas été peu étonné de le
trouver entouré des ruines d'une ville con-
sidérable, que les Samaritains nomment
encore aujourd'hui Loxahr. Quelle est cette
ville antique ? Je suis porté très-fortement à
croire que c'est véritablement Sichem ; plus
tard nous verrons si tous les textes bibliques
s'accordent pour prouver que cette opinion
est juste. Quant au Nouveau Testament, il
me donne très-certainement raison.
La veille , j'avais été visiter Sébaste , l'an-
cienne Samarie, que les pèlerins voient en
courant et sans se donner la peine d'en faire
le tour. J'ai eu le plaisir d y trouver, bien
contre mon attente, une porte antique et une
colonnade de près d'une demi-lieue.
De Naplouse, j'ai dû retourner à Nazareth,
«fin de pouvoir de le gagner Tibériade :
«hecnin iaisant, il m'a été possible de cons-
tater l'antiquité de certaines localités, dont
-'avais dû me borner à rectifier les noms sur
a carte , lors de mon {iremier passage. Cela
tient à ce que cette fois il fallait forcément
cheminer en côtoyant les hauteurs, aous
peine de m'embourber à u en pouvoir jamais
sortir dans la plaine d'fisdrelon (Meitlj-beni-
aAmer). J'ai pu juger de la difficulté de fran-
chir cette plaine h [>ai'eille époque par ce
qui m'est arrivé lorsqu'il a fallu, de toute
nécessité , en traverser quelque peu , pour
atteindre le pied des montagnes de Nazareth.
Sur trente chevaux et mules , trente se sont
enterrés jusqu'au ventre, et ce n'a pas été
sans (les difficultés extrêmes que nous som-
mes parvenus, en portant nous-mêmes nos
bagages pour alléger les pauvres bêtes, à
sortir de ce mauvais pas. A partir de là ,
nous n'avons plus eu à nous débattre contre
les boues argileuses de la Galilée. Nous
avons gagné Tabarieh en passant par Kenna
(Caua de l'Evangile) et par Hattin , lieu où
s'est donnée la cruelle bataille de Tibériade.
Une fois descendus im fond du lac de Djen-
oezaretb , nous avons retrouvé la tem()éra-
Uire des Tropiques, et une végétation dont
on ne |>eut pas se faire idée sans l'avoir
vue. Le pays n'est, a la lettre, qu'un immense
tapis dti verdure émaillé des couleurs les
plus belles par des myriades de fleurs de
toute espèce. J'ai reçu là un de ces coups de
eoleil de la Judée, qui donnent fréquemment
des fièvres cérébrales : il y a quinze jours
j'ai eu cette fois encore le plaisir de it
ver une ville, biblique sans aucun i
et située entre les eaux minérales de '
rieh et les décombres du village mo
d'EI-Karok, placés au point même
Jourdain sort du lac de Djennezarelh,
à-dire à l'extrémité sud de ce lac. Ces i
n'ont conservé aucun nom dans le mk
des Arabes. Le surlendemain je q*
Tabarieh pour gagner Safed, en lonçei
bords du lac , jusqu'auprès du poinl
tradition place Capnarnai\ni. Les géogi
fixent le site de Djennczareth au pôini
plage s'élargit pour prendre le nom
khouaïr (le petit marais) ; ils sont cei
ment dans le vrai. Là se voient des
immenses qui s'étendent à nrès de
kilomètres et jusqu'au village d
Schouehed. J'ai retrouvé là un magi
puits salomonien, semblable à ceux d
sauf qu'il est circulaire. Le lac de D
zareth était donc, comme l'Asphaltite,
à ses extrémités par deux villes imt
tes, aux époques primitives de 1*6
humaine. De Safed au Ard-el-Rheit, U
est insignifiante ; mais au débouché
vallée qui mène le voyageur dans la
où se trouve le Bar-el-Houb!e , les c
qui dominent cette plaine sont couvi
ruines de l'époque biblique. A quelqi
lomètres à droite, et précisément à la
sud du Ard-el-houleh (vallée marée
où se trouve le lac do ce nom), on vc
arête de collines couvertes do ruines
ques; à l'autre extrémité, vorslepoin
symétriquement, sont des ruines se
blés, une j'ai traversées cette fois, e
lesquelles j'ai découvert une enceinte
wéenne dont j'ai pu lever le plan, c
laquelle j'ai retrouvé identiquement
ceinte du temple construit au somn
Garizim. Là devait être située la vi
Dan; mais cette ville était-elle aussi
(iérable que le veulent les ruines imn
que j'avais sous les yeux? J'en dou
que je sais, c'est que la tradition est
temcnt nv.iette sur leur compte, et q
Arabes n'ont pu me donner d'autn
pour l'enceinte que j'avais rencontré
celui d'£l-Khau. Je ne saurais trop r
mander aux voyageurs qui viendront
moi dans ces mêmes lieux , d'étudh
soin ces ruines incrovables, dans iesc
les pierres employées par centain
mille, sont des blocs de lave non tail
d'un poids effrayant. A les voir, otiea
de penser aux géants de la Bible. Noua
examiné ensuite les ruines de Panéa
jourd'hui Banias : j'ai relevé quelque
criptions raturées sur la paroi de laei
grotte de Pan; mais elles sont très-nra
Les ruines de la Cœsarea Pkilippi son
sidérables, mais tellement enterrées
est à i)eu près impossible de recotmal
passant la grandeur de celte ville.
de
De Banias à Beit-Djenn, on gravit 1
l'Anti-Liban (Djebel-es-Scheikh), <
tiaverse un |»ays volcanique désolé et
Kien à neter dans cette route , <faf^
DIPIGRAPHIE.
JER
tUtA
1 oomiué Merdiet-Haderab, sur lequel
rentides décombres en grande quan tité,
'une'époque évidemment très-récento.
teit-Djenn je suis; venu prendre gttc à
iyen traversant les villages de £afar-
r et de Beituna. Dans le premier,
à chercher un monument nommé
Arabes Cabr-Nimrod y le tombeau de
iid; je m'attendais à une merveille, et
bien désappointé en ne voyant que
{rosses pierres arrachées à quelque
laot peu ancien. II est vrai que je
m par compensation le st^lobatQ d'un
en marbre, de petite dimension, et
ijle assez bizarre, quoique évidem-
le Tépoque grœco-sjrieune. Dans le
oit d'une porte de baraque arabe, j'ai
\ rencontre un fragment d'inscription
e« Irès-certainement peu connu. De
laouar on ^gne Beituna, en traver-
le petite rivière sur un pont antique
K arches. De là, juaqu à Artouz, on
d de TAnti-Liban par gradins succes-
ns végétation et dont la vue cause un
qu'il n'est pas possible de vaincre.
112 à Damas, on est en plaine, et dans
aine bien cultivée sans douli^ mais
ament monotone. Les jardins tant
de Damas sont d'assez piètres vergers,
L vue n'est pas plus récréative que
le la route qui y conduit; puis on
lans Damas, la perle de l'Orient, par
dan , vaste rue bordée à droite et à
I de méchantes échoppes de boue, et
squées en ruine. Tout croule ici : il
i que ce n'est iijje l'extérieur, car rien
) la splendeur intérieure de ces bico-
10 apparence. Nous avons trouvé à
une hospitalité charmante chez notre
[xmsul » M. de Ségur, et les quelques
de repos que nous prendrons dans
îile seront bien vite écoulés , grAce à
Uité de toute la famille de U. de Ségur.
»di prochain, je me mets en route
aAlbek, et de là je regagnerai Beyrouth
n'embarquer le 5 du mois prochain
[Niquebot français qui me ramènera en
'•
illez agréer, monsieur le ministre, etc.
H. DE Saulgy.
. Sans ma dernière lettre, monsieur le
re^ j'ai commis une grosse erreur que
bâte de relever, pour en éviter la
I ë'autres. Voyageant sur les bords de
Morte avec le moins de bagages pos-
e n'avais pas emporté de Josèphe. Je
I pas f je l'avoue, le moindre souvenir
Ede Massada, ni de la description de
ce tovie donnée par rhistorion juif.
it mes loisirs forcés de Jérusalem, j*ai
smps de relire attentivement le curieux
e qui concerne Massada, et il ne m'est
isible de me méprendre sur le site de
tUe. La ruine que les Arabes nomment
d'iiui Sebbek est bien la Massada de
o;et jamais description encien ne ne
Âeux appliquée à une localité. Ce que
pris pour la vraie Massada, c'est l'en-
I des travaux de siège eatrepris par
l'armée romaine afin do réduire la place. Ils
sont à peu |)rès intacts aujourd'hui après
tant de siècles. Quand au joli monument que
j'ai eu l'honneur de vous signaler, et dont
l'ai pu prendre le plan sur le sommet de
Sebbeh , Josèphe s'est chargé de me le faire
connaître; c'est le petit palais de refuge
qu'Hérode s'était fait construire à Massada ,
pour le cas où le trône de JuJée viendrait à
lui échapper.
§ 5. — Lettre de M. Saulcy, à M. le ministre
de rinitruction publique (1).
Jérusalem, 26 janvier 1851.
Parti de Jérusalem le 5 janvier, je me suis
arrêté d'aboi-d à Béel-Lehuc, point à partir
duquel je voulais commencer la carte du
pays que j'avais h parcourir. Le lendemain,
je pénétrais dans les montagnes énormes
qui dominent la mer Morte, et je prenais
gîte au couvent grec de Mar-Saba... Là, j'ai
amj)lement constaté l'existence d'une antique
station, certainement an^^-romaine, de Mar-
Saba. Je suis descendu en une journée au
bord de la mor Morte, et à une source chaude
nommée Ayu-el-Rliouaïr. Pour la première
fois, je m'approchais de cette rive maudite
où rien ne vit, dit-on, et je n'étais pas
médiocrement surpris en trouvant cette rive
couverte de la plus admirable végétation. Le
lendemain, je marchai sur Ayn-Djedjr (En-
gaddi), mais comme la mer avait coupé la
route, il me fallait consacrer deux jours
entiers à remonter sur les sommets et à
redescendre au bord de la mer. A Ajn-
^^^ï% j'ai pu juger mieux encore de la
merveilleuse végétation que j'allais avoir à
admirer pendant tout le temps que je reste-
rais sur cette rive étrange. Le lendemain,
j'arrivai au bas d'une montagne qui domine
de 1,000 mètres environ la plage couverte,
en ce point, de monceaux de cendres vol-
caniques ayant complètement l'aspect d'une
ville immense, construite en marbre blanc
et peuplée de monuments. Sûr le sommet de
la montagne se trouvait une ruine, me
disaient mes Arabes. J'y montai avec eux.
l
fuis, luuiuu romaine, j y renconirai ue ires-
olies mosaïques. Cette ville se nomme Seb-
jeh. On l'a assimiU^e à la Massada romaine,
mais je crains que l'on ne se soit trompé ;
c'est au bas de la montagne et sur la plage
même que j'ai retrouvé Massada, (d'une ma-
nière très-nette. De là j*allai toujours le long
de la côte jusqu'à l'Ouad-Ëmbarhek, où je
campai au milieu d'une végétation tropicale.
Le lendemain, j'étais de i autre côte de la
mer, après avoir traversé les fuines d'Ous-
donne (Sodome) et lonsé le Djebel-Melehh,
immense amas de sel de trois lieues de
longueur surplus de 300 mètres de hauteur.
A notre arrivée, nousitlmes assaillis par une
bande de Bédouins de l'Ouady-Mousa, qui
Cnirent par avoir plus peur de nous, que
nous n'eûmes peur d'eux, et qui se con-
(i) krckweiicê mÎMfoni, '1851, p. 52.
M7
JRU
DICTIONNAIRE
JRR
teulèrenl de nous extorquer de l'argent. Nous
étions arrivés là où nul Européen n'avait
jamais osé mettre le pied et nos tribulations
allaient commencer. Une fois sortis des
grjffes de nos Bédouins, nous tombâmes è une
heure de distance entre celles des Béni-
Sakkar, tribu puissante qui se charâcea ,
moyennant finances, de nous protéger. Nous
J)arlimes donc ; nous nous avançâmes dans
e Ghôr-Safieii, et nous fûmes obligés de
gagner le pied des montagnes, parce qu*un
de nos chevaux fut englouti dans un abîme
de sable qui s'ouvrit instantanément sous
ses pieds, comme la chose n'arrive que trop
fréquemment. Grâce à nos Arabes, qui
montrèrent cette fois un dévouement admi-
rable, la pauvre bête fut tirée d'affaire. Ce
jour-là je traversai Gomorrhe et peu après
Seboïm ; plus, d'autres villes en ruines do
Fépoque biblique. Arrivés au point où le
Ghùr disparaît et où la montagne surplombe
jusqu'au fond de sa pointe nord la mer
Morte, que j'espérais explorer jusqu'au bout,
il fallut monter dans la montagne ; mais
j'avais à visiter le pays encore inconnu des
Moabiles, et je n'hésitai pas. J'ai oublié de
vous dire. Monsieur le ministre, que, dans
un de mes campements du Ghôr, peu s'en
fallut qu'une querelle entre Arabes, mais à
notre sujet, ne nous fît tous massacrer ; en
ce moment je ne pensais plus qu'au bonheur
fl'avoir envoyé mon fils en France, et je me
jnéparais à unir en homme de cœur, lors-
que nos Beni-Sakhar tranchèrent la question
à coups de sabre. Nous étions sauvés une
fois encore. Le lendemain, j'étais chez les
Beni-Hammid par l'ouad desquels j'avais
escaladé la montagne. Pendant toute la mon-
tée, je suivis une route antique, construite
en blocs énormes de lave noire, et j'allai
camper à mi-côte au milieu des décombres
d'une cité contemporaine de Moïse. A partir
de là, les ruines, toutes construites en blocs
de lave non équarris, lie cessèrent de se
montrer, et je compris, pour la première
fois, pourquoi nous trouvons si souvent
mentionnés dans la Bible, des rois d'une
ville : une ville c'était tout un pays. La plaine
moabite est immense et admirable : un seul
monticule la domine, c'est Schihan. J'y
montai, et là je trouvai les ruines moabites
et romaines probablement. De Schihan je
redescendis après une nouvelle attaque de
Bédouins^ encore avortée gr&ce à la peur de
nos fusils et de nos pistolets français, et je
regagnai notre camp, placé cette fois au
milieu de ruines immenses.
Le lendemain, je découvrais, en passant,
un temple du soleil, comparable pour la
magnificence et les dimensions au temple de
Baalbek ; ie traversais Rabba, laRabbatte-
Moab derEcriture, et j'étais prisonnier du
scheikh de Karak. Pendant plus de vingt
Îuatre heures, nous fûmes gardés à vue par
'affreux bandits qui nous volèrent et nous
insultèrent de toutes les manières possibles ;
se rebiffer c'était se faire massacrer : nous
primes donc patience cette fois encore, et
liprès nous6tre fait rançonner horriblement,
il nous fut permis de redescendre
Nous revenions chez des brigands,
nous trouvions heureux d*étre M
tentes.
Le scheikh de Karah, après no
écorchés de main de maître, nous i
la galanterie de nous montrer tes i
château bâti par les croisés, et
encore trouvé un très-beau débris i
ture sur lave, de l'époque moabi
dûmes camper à mi-côte, au bas d<
el-Kharazele, et au bord d'un ruiss
Drâa, couvert de végétaux merveilh
beaux. £n regagnant le Ghdr, nou
sâmes pour la seconde fois la Sebo:
BiMe, et nous nous retrouvAmes i
amis les Beni-Sakliar. Des pluies
nous V assaillirent, et sous peine d
jusçjîi au mois d'avril, il fallait tw
plaiue'fangeuse qui termine la n»
ou nous jeter chez les Bédouins du(
dernier parti nous était interdit : ne
sans argent. 11 fallut donc risquer le
Deux mortelles heures à travers les
res qui s'ouvrent tout à coup entre
renls effrayants : voilà ce sur qi
devions compter.- Notre attente ni
trompée : un de nos chevaux se im
mule chargée des vivres de nosbét
traînée et miraculeusement rattrapi
même je faillis rester dans une fl
et après des transes indicibles, noi
gnîmes le pied de la montagne de ë
heures après, je foulais de npuveau
nés (le Sodome, puis celles de Zoar
trouvent à l'entrée de l'Ouad-ez-Zoï
lequel j'allais remonter dans le payî
naan. Je campai à un mille d'un
forteresse des croisades, et où l'o
retrouver à tort la Zoar de 1^ Bible,
tant ce point, une nouvelle bonne
m'attendait ; je traversais un cratère il
et je tombais sur Adama* Voilà don
tapole retrouvée I les cinq villes i
ont chacune leurs ruines reconnu
et, chose étonnante I elles ont conse
noms I C'est cette fois que j'ai pu i
ter d'être à même de questionner à
instant les Arabes qui m'accompa
De tout le pays que je viens de voui
si brièvement. Monsieur le ministre
porte la carte levée aussi rigoureuseï
feut le faire un officier d'artillerie,
ce genre de travail. Toutes les carte
celle de Rilter, si estimée des savai
horriblement fautives, et j'aurai h
subir des modifications énormes. Pc
citer qu'une, par exemple, il faudra
Karak à plusieurs lieues au nord d
où on 1 a placé jusqu'ici , et Sch
même.
Au retour, j'ai traversé le pays de C
mais sous une pluie glacée, qui m*ai
l'impossibilité absolue de continu
travail. Mais, après quelques jours
pos, je retournerai sur les lieux, et
compléter l'œuvre que j'ai commeiu
Malheureusement cette course d
jours hf pour ainsi dire, épuisé les rei
■»j*i
D^EPIGRAPUIE.
JER
570
lOOTAia disposer» et je me yerral
ijte d'argent, de rentrer en France
que je ne Tarais pensé. Au reste,
et les avanies m'ont, \e Tavoue,
Binent fatigué, et je croirai n'avoir
e reprocher, si je laisse à d'autres
s faire ce que je n'aurai pu faire
le. Je leur souhaite meilleure
lias que je ne l'espère pour eux.
aatre ou cinq jours je repartirai
tays de Chanaan, pays où les cités
: abondent. Je le couperai sur deux
In d*en avoir une carie exacte, au
ur les points que j'aurai vus, puis,
iricho prendre ma carte de la mer
le ce pointjusqu'à i'Aéjuer-Khoueïr,
■attacherai au canevas que je i)OS-
• Au retour, j*aurai l'honneur de
Baser un nouveau rapport.
iêêertation abrégée sur le Ta^isin^ ou
I04I aniique et hiéroglyphiaue de la
far M. Richer de Paravey (i).
di*iiooi donoê par les Chinois 3i la Judée, qn'ils
Ta-lsm. — C'est le même nom qae celoi de la
La Chine est donc une colonie de Judée ou de
Forme et explication de ce caractère antique.
NMve aue c'est un pays ob l'on adore la croix ;
I offre le froment ei le paiu ^ Dieu. — Mention
Énds Juifs venant en Cnine. — I/inscrIption en
or qae uortait le grand prêtre Juif sur le front
ne oes Chinois. — Les médailles de Judée ont
les épis de blé pour symbole. — Diodore nous
I Ué nt cultivé en premier lieu dans ce pays.
re avait bien senti, malgré sa pro-
lorance des faits qui tiennent h l'A-
a haute antiquité, la grande impor-
la croix érigée à Sy-ngan^fou^ dsins
y (province occidentale de la Chine),
lée 781 do Jésus-Christ : et, quand
authenticité de la curieuse inscrip-
Se en chinois sur cette croix ; quand
idait que cette pierre immense ,
Us noms syriaques de tous les prêtres
rient dressée, était l'œuvre de quel-
rre et obscur missionnaire jéstiite,
bien qu'il contestait un des plus
monuments de cette religion cliré-
[u*il haïssait si profondément, et qui,
ses sarcasmes et les efforts des im-
>sistera à jamais.
ste Kirker, dès lors, en avait donné,
Chine illustrée, un fac-similé et une
m assez confuse; le savant évoque
iiopolis, le P. Visdelou, sans s'occu-
ime Kirker, des noms syriafjues ou
eto gravés tout autour de Tinscrip-
noise (noms appartenant à des pre-*
soldent, connus par les listes recueil-
Assemani], avait refait celte traduc-
18 deux lormes diverses, et l'avait
de notes savantes et précieuses (2).
s derniers temps enfin, un estimable
traii des Annales de philosophie chrétienne,
IBTTT, iS36.
ria BibliothèqHe orientale de (rilERBELOT,
S75, é(tition in-é^», on aussi le supplément
1 in-f* de cette même Bibi. Orientale.
sinologue, M. Molinier, parent de M. le vi-
comte de Bonald , avait lait graver de nou-
veau cette curieuse inscription, et se propo-
sait d'en publier une nouvelle traduction,
accompagnée de remarques étendues, quand
la mort est venue interrompre le cours de
ses utiles travaux.
L'estimable directeur des Annales de phi-
losophie chrétienne, en publiant le fac-similé
de la croix où est gravée cette inscription,
et en reproduisant les deux traductions que
le savant P. Visdelou en avait faites, et quel-
ques-unes de ses notes, a donc rendu un
vrai service aux savants chrétiens qui lisent
son journal , d'autant plus que les écrits
excellents de Visdelou deviennent de plus
en plus rares, et qu'en ne trouve ])]us ce
fac-similé de la croix (1), publié en premier
ieu, dans la Flora Sinensis du P. Miche.
Boym.
Une foule de personnes, même très-pieu'<
ses, visitent, à la Bibliothèque du roi, Ih
Galerie Mazarine , où elles vont admirer les
autographes de Bossuet, de Fénelon, de
saint Vincent de Paul, qui y sont exposés,
et elles ne se doutent pas que, vers l'extré-
mité de cette riche galerie, se trouve, sur un
vaste rouleau envoyé de la Chine, l'em-
preinte exacte des signatures et de l'écriture
d'apôtres de la foi chrétienne, non moins
zélés et non moins illustres, et qui, beau-
plus anciens, n'avaient pas craint, dès Van
^i de Jésus-Christ, de quitter la Syrie ou la
Chaldée et de traverser l'Asie entière, pour
répandre dans l'ouest du Céleste-Empire ces
paroles de vérité, paroles peut-être alors,
déjà portées par une autre voie dans le
f^ Fou ^C Sang, ou V Amérique du nord,
pays où se sont retrouvées également des
croix non moins curieuses.
Nous reviendrons un jour sur ces der-
niers monuments encore beaucoup trop peu
connus; mais , dans ce mémoire, nous vou-
lons spécialement nous occuper du nom re-
marquable que cette célèbre inscription
donne au pays sacré, où elle fait naître le
Mi'Xi-ho, c'est-à-dire Messie, pays qui par
conséquent no peut être que la Palestine ou
la ferre promue ; et l'on éprouvera peut-être
quelque étonneroent quand on saura que ce
nom, sur lequel on a trop peu réfléchi jus-
qu'à ce jour, et qui est bien antérieur à la
naissance même de Jésus-Christ , offre ce-
pendant, outre le symbole du comble ou du
ciel, qui le surmonte dans sa forme antique,
soit deux mains qui semblent invoquer une
croix semblable à celle que nous adorons,
soit des épis de blé ou du froment mystique,
autre symbole chrétien, et que semblent re-
cueillir ou offrir ces mêmes mains.
En écriture Kou-wen , c'est-à-dire, en hié-
(1) Voir cette croix et la irtdoctioo de cette ins-
cription, dans les n» 68 et 69 tome XII, p. U9 et
185 des Annales de philosophie chrétienne, lévrier et
mars 1856 : voir aussi la lithographie dessinée pour
ces Annales, d'après Touvrage Tort rare du P. Boym.
571
1ER
DICnOMNAIRE
roglyphes anciens, le pays où naquit le
Messie portait donc, même avant cette nais-
sance miraculeuse, le nom de Païus de la
croix céitstt H adorée^ ou aussi du Pays Ce-
lesU, où te recueillait et t'i^ffraii le blé par
excellence^ c'est-Mire le froment ^ Ijpe mys-
tique de Jésus-Christ.
Et quand on observora que ces noms, qui
remontent au moins a Tepoque de David,
sont tirés du dictionnaire le plus parfait et
le plus authentique parmi tous ceux qui
existent à la Chine; quand en môme temps
on examinera le dessin précieux et inédit
3ue nous publions d*un marchand venant
e ce pays sacré, et dn|)Ortant en Chine
le corail rouge recueilli par les Phéni-
ciens, et les étoffes, déjà recherchées, fa-
briquées à Damas, en Syrie, dès les temps les
plus anciens, dessin que nous avons tiré du
San-tsay-tou-hoey f ou de YEncyclopédie
chinoise (1 , cl dont nous offrons le calque
exact, aussi bien que celui de Tinscrintion
remarquable qui le d(^cril , alors on s'éton-
nera peut-être, après tous les utiles travaux
fies missionnaires do la Chines d'avoir si
longtemps négligé ces livres précieux qu'ils
nous ont envoyés, et dont il nous ont ouvert
l'accès ; et l'on com[>rendra pourquoi nous
avons consacré vingt ans de notre vie à ces
études pénibles et, jusqu'à ce jour, beau-
coup trop peu encouragées par ceux qui
avaient robligalioa de le faire.
Il est vrai que ces résultats, puisés à des
sources toutes nouvelles , dérangent singu-
lièrement les idées étroites aue M. Gosseliii
et les géographes de sa déplorable école
nous ont données des connaissances gâ>-
graphiques des anciens ; et que Malte-Brun
même, malgré son esprit judicieux, malgré
les passages formels de Pline et d'Hérodote,
hésitait à croire que la Chine, c'est-k-dire le
pavs des Seres cités pour leur sagesse, eût
été coimue et civilisée par les anciens Ara-
bes, Syriens ou Phéniciens. Il est vrai que
Tillustre M. Cuvier (2), égaré par les aperçus
inexacts de M. Rémusat, supposait ce peu-
ple, de type mongol (par les femmes seule-
ment), entièrement étranger à la racecauca-
sique, et n*admetlait chez lui gu'une civi-
lisation qui lui était propre ; mais, comme il
cherchait essentiellement la vérité, déjà,
dans les dernières années de sa vie, trop tôt
terminée, nous avions su ébranler ses con-
victions à cet égard. Qu'eût-il donc conclu,
s'il avait pu connaître la masse de faits que
nous allons réunir ici?
Déjà , dans son Panthéon chinois^ et no-
nobstant certaines critiques peu fondées, le
savant docteur Ilager a montré que les Phé-
niciens et les Syriens, traversant la Perse et
(i) Voir le San-lsay-tou-hoev, oa V Encyclopédie
chinoiêe^ e&isUBt an Cabinet des manoscrits de la
BibiioUié()ue du roi, liv. xiv, p. 18, 3« seciion, celle
des hommei,
(2) Vay<?«, p. Î2Î et 223, édition in-8-, i831, le
-cclèhre Uitcours préliminaire sur les révolutions du
qlobe.
les deux Bucharies (1), avaiesl su» i
temps, et à l'aide de leurs chameaui n
se rendre en Chine, et y avaient laii
colonies qui, sorties de la Sme, v
par cela même, porté le nom éè Sffr\
l'Orient, ou des Seres^ nom qu*on i
également écrire Ceres^ en employao
du nom des céréales i2).
Trouvant, dans ces contrées lointaiD
sauvages grossiers, de race mongole
tre, qui ne fHHivaient prononcer laTeili
avec lesquels ils durent bientôt s'all
leur enseignèrent l^écriture biérof^yi
encore usitée à cette époque en Egy
Arabie, en Syrie, eu Rabylonie et ea
et, fondant chez eux une colonie A li
ils donnèrent tout naturellement 1
même du pays d'oili ils étaient mi
établirent ainsi , dans le nord-cuai
Chine, c'est-à-dire dans la partie
proche de la Perse, et par cela ml
moins sauvage, l'antique et illustre
pauté de ^ Tsin; principauté doni
toire est développée, par le docte M. i
gnes, daus le tome I" de sa célèbre i
des Huns^ et qui, nous dit-il, fut état
un prince célèbre^ surtout par son talm
féquitation et dans Fart d'obtenir i
lents chevaux (3).
A partir de ce prince» on a Thistoir
détaillée de celte colonie de ^: Tan
Palestine. Les relations de ces coloi
l'Arabie, la Judée et la Syrie» se coi
(i) On peut voir d^Herbelot, Bibl, oriem
la conquèle du pays de j^mcr-luimle (p.(yi
la roule de la Gbine), par tkamtÊr^ Tobim
Hémyarite, roi dont celle ville prit alart I
Chamar ou Samar; kund^ en persan, signifia
Ou peiil voir aussi divers géographes arabeti
taminenl Aini (doni Texlruii nous a été oli
ment communiqué par le docie anleur «le F
de V empire ottoman, M. le cbevalier de I
noire savant ami), géographes, qni tous pbi
les conlins de la (^hine une tribu arabe, i
£7-(i'a/f6, pariant, disenl-ils, Tarabe ancien,
dire, peu i- être le persan (encore nsité dans I
Bucliaries, Diéiite en ce jour), et écrivant
myarite ou Musnad^ c'est-à-dire en écrila
pendue ou verticale. H ne peut donc èire ^
ici que des liién)glyphe8, première et savaii
fciire de TAsie oecideliiale et de rArtlne «tte
el qui fut longtemps, aussi liien que le aj
récriture des Ouïgours, élaiilis sur ce méiM
élevé, et tout près de la Chine. CoMmlier Mi
et M, UE GuiOLS lur ces peuples Ouiyours*
(2) Ce nom hébreu de Torge maw, a pu
le nom de Sercs el Cérès,
(5) On Miit voir aussi sur ce prince des T^
biîe dans rart de dresser les chevaux et d>i
de fort beaux, prince nommé fei-tse, et olilc
fief de Tsin-tcéteou en 892 avant iésua'Qit
peut voir, disons-nous, soit in Ckronoiogk <
du P. Gaubil, soit le Suppiéinent dm P. Vu
BibL orientale, t. IV, p. 8; ci, quant à Tart
cellaient les Arabes, celui (!e dresser les che^
de les diriger, on voit aussi, p. 712, t. IV»
Bibl. Orietualc de d*Herbei.ot, qu'on eîia an
ayant écrit sur cet ai t, d'après les anciens )
de celle nation, plus de ciuquanle volâmes
autre Arabe sachant par cœur, sur oe mène
plus de seize mille vers.
D*EP1GRAPH1E.
JER
574
ours. Ce fut par siiito de ces rela-
tiques, que les Mongols et los.au-
|èoes de TAsie orioniale, se civili-
«Q à peu ; et c'étcut, sans aucun
«liées oolons syriens, venus en Chine,
«ndaimt les marchands du Ta-tsin,
Judée, doot V Encyclopédie chmoise
eU curieuse figure; nous af»[)renant,
Men|)s, qu'ils y apportaient (comme
1 4ni8si le dessm que nous en don-
lit du corail muge, lire des pêcheries
MMS, soit des étoiï(>s de soie bro-
or,c'est-è-diredcs étolfes de Damas,
œs perles précieuses et vér-ilables,
Bissaient les lies du golfe Persique.
la grande commotion donnécà loute
ît^ntale tmr la célèbre eipédition
dre, qui trouva, môme encore alors,
tl et le Khorassan assez peu neu-
t q\k il lui fût possible d'y établir,
lltandabar, diverses cilés grecmies
«B il laissa son nom oriental, Itkan-
Mît que se fonda, dans ces contrc^es,
« iMupire grec de la Baclriaiie, dont
9 nous est à peine conîiue (l). Et,
le premier empire réellement fondé
e, celui de ^^ Tsin^ ne date que de
I avant Jésus-Christ, et coïncide, à
I» avec la ruine de cet empire grec
laetriane; tout, d'après cela, nous
tiToire que le célèbre Chy-hoang-ty,
ia petit Etat chinois de ^& Tsin,
le Bonaparte, pour le génie guerrier,
aidé de beaucoup aOcciuentaui ,
9 vaste empire, et construisit, le pre-
I grande muraille, fut [)uissamment
dans ses conquêtes, soit par de nou-
imens venus de la Palestine, soit par
is de cet empire grec de Bactriane.
But consul ter, 'à Tégard de ce prince
DfMÛdentaui accueillis à sa cour, la
■ogie {chinoise du P. (iaubil, p. 57 à
peut aussi lire le chapitre Tue-Ung,
hment des mois, qui a été ajouté au
'un des cinq Kings, chapitre que nous
raduity et qui offre des pages enliè-
Mutarque et de Diodore ; et Ton con-
dors comment les hiéroglyphes de
3, ses lois, ses mœurs et ses usages,
introduits en Chine, soit dès ré]>o-
Taîde des précieuses et curieuses médailles
cques et inJo-sc^lhes, Iroiivéïs cl rappor-
notre lioiiorablo ami, rimrépide général
II. Raoul- Rochelle, aide de M JanfHel,
savant orientalisie, se propose dY^claircir
celle imporlanle cl oliscurc liibloire dii
) de Baeinaiie. Quant à ces uia^nilianes iné-
*or, que nous a uionlrces lui-uieiiie rilliistre
nous oliserverous ici qu'elles offrenl pres-
ei un signe hiéroglyphique, à la fois chinois
I» le signe r-M qoi est la rorme antique du
ajsa Ouan, signiliant Reines des abeilles, cl
ir cela même, dix mille; cl ce signe» qui s'y
lies pieds du roi, esl riniilation exacte d'une
coDstellalion australe, conservée dans les
HeAes desChhiois, etdonliinnsparlcn-ons avec
détails, dans nos IHustrmions nstronomiques.
que des conauètes d'Osymandies et de Sé-
sostris» soit lors de la dévastation de TE-
gypte par Cambyse, soit enûn par les
Egyptiens. et les Phéniciens, qui avaient fui
devant les armées d*Alexandre.
Plus on pénétrera dans Tétude des hiéro-
glyphes de TEgyple, plus il nous sera facile
de montrer cjue ces hiéroglyphes existent
encore enChine, et sont fort peu altérés; mais,
pour en revenir au nom ^ Ta ^^ Tsin^
c]est-h-dire des grands Tsin, donné aux Sy-
riens de la Palestine \mv les colonies syrien-
nes, fixées chez les Mongols de la Chiney
nous observerons que ce nom lui-môme,
Tsin^ n'était qu'une prononciation tartare et
altérée , de celui de la Syrie ou des Seres^
car il a des composés où il se prononce,
même en Chine, non-seulement Tsin ou
Tsir, mais aussi Tsen ou Tser, ou TSeres,
comme le linirnt les Ja;>onais.
Le T et le CH n'étaient donc ici qu'une
aspiration vicieuse; et cela est si vrai, que
nous disons encore un Sin-ologue, pour expri-
mer le nom de ceux qui s*oc(Mi|)ent de la Inn-
gue (tarlée enChine,c*est-àsiiredans l'ancien
empire de r^im, fondé, comme nous Tavons
dit, en Tan 256 avant Jésus-Christ, et qui a
donné sou nom au prétendu Céleste-Empire.
Hager, dans louvrage que nous avons
cité, discute et énumère avec une grande
exactitude toutes les modifications, en Dzin,
Tchin et même Sin^ du nom donné à cet
empire de Tsin ou de la Chine, par les di-
vers peuples antiques et modernes de l'A-
sie; mais il n'observe pas, quant à la Judée
ou la Syrie, d*oi^ ces noms de la Chine ac-
tuelle ont été tirés, que la Bible elle-même
nous montre, chez les Hébreux, des familles
antiques de ce nom, Sin ou Cinéens; il ne
cite pas le nom de Palestine (i), qui a pu
peut--étre aussi se prononcer Pales-tsine; il
ne remarque p.is que le nom de Tyriens s'é-
crit par un txade, et a dû se prononcer Tsy~
riens^ Tsiniens, on aussi peuple de Tsin (2);
il ne nous montre pas, h une époque beau-
coup plus moderne, et dans ce môme pays,
le nom de Sarra-sin, ou de Sar-a-cene, qui
otTre comme la combinaison des deux formes
du même nom antique, Seres et Tsin: en-
fin, il ne nous fait pas observer i|ue, dès le
temps de Josèphe l'historien, la ville de Scy-
thopolis des Grecs, ville célèbre de la Judée,
se nommait, en hébreu, Deth-sané^ ou la
ville [Beth ou Be) de Sané, Smé on de Thsen,
par une contraction très-possible (3), la capi-
talede la Judée se nommant aussi |TV, Tsion,
Nous retrouvons donc, en Judée môme,
pays de Tor-tsin ou des grands Tsin, soit le
(1) Il serait possible que exalte finale, stine ou stun,
fût l'ancien nom égyptien Souten, reconnu par
Cliampollion pour rotel royaume, norn se retrou-
vant, suivant nous, dans ce^ui de snltan on de sou-
dait d'Egypte, et dans les noms de Farsisirm, Indo-
êian, et autres nonisdt^ royaumes asiatiques.
(2) Tyrieus, en hébreu, be disant D-n2? Tsurim, de
-lï Tsar, Tyr, Voir / Paralip,, ch. xxii, v, 4, cl
Josué, eb. xix, v.29.
(3) ],<tB nu. Voir JosuÉ, ch, x vu, v. 2. et Josèphc,
Antiq, jud,, llv. v, ch. 1.
575
ICR
DICTIONNAIRE
JER
son Ttin ou Sin, soit le son Tsir ou Sir^
d*où est venu le nom de Syriens: car chez
les Syriens (qui avaient le R dans leur pro-
nonciation)» nous voyons les Chinois se
nommer Seres^ c'est-à-dire Syriens (de l'est);
tandis que, d*une manière inverse, chez les
Mongols, colonisés par ces Syriens (et n'ayant
pas celte lettre R), nous voyons les peuples
de Judée se nommer Tsin ou Ja-T<tn, nom
donné également, dans la Haute-Asie, au
vaste empire que fonda, sur les ruines de
plusieurs colonies diverses, le célèbre Tsin^
chy-hoang-tVj c'est-à-dire le Roi de Tsin ou
SciN, ou de la Chine actuelle.
Ces deux peuples, de Palestine ou de Syrie^
et du pays de Tsin ou des Seres orientaux,
se regardaient donc comme ayant une ori-
gine commune, quant à leur civilisation au
moins : et, comme ce petit, mais important
pays de Palestine et de Phénicie, avait cepen-
dant l'épilhète de ^ Ta ou de Grand, il
est évident c[u'il avait été la métropole de ces
colonies orientales et lointaines, devenues
maintenant si riches et si prospères : et qu'il
en était de ces colonies, comme des colo-
nies anglaises de l'Amérique, qui donnent
encore à la petite île d'où elles sont prove-
nues, le nom de Grande-Bretagne, mais qui,
dans quelques siècles peut-être, ayant pros-
péré davantage, chercheront à effacer cette
origine incontestable, et se prétendront sor-
ties de l'Amérique elle-même, et de la race
indigène, qu'elles y ont étoufTéeet remplacée.
Quand le dictionnaire Kang-hy-tseu-tien,
cherchant à expliquer ce nom remarquable
de Ta-tsin, appliqué autrefois , non-seule-
ment à la Judée, mais même aussi, par ex-
tension, à tout l'empire romain, nous dit
que ce pays porte ce nom, qui est aussi ce-
lui de la Chine, parce que les hommes de
ces contrées occidentales sont aussi grands,
aussi fermes, aussi unis que les Chinois pro-
prement dits, il cherche donc, tout en
avouant ici l'identité des races de la colonie
et de la métropole, à faire disparaître cette
origine lointaine, et par trop humiliante
pour la vanité des princes du Céleste-Em-
pire : il asit comme le feront sans doute les
uéo - Américains dans q^uelques centaines
d'années; il répète enbn, ce mensonge
bien plus ancien, des premiers historiens
chinois qui a fait appliquer à leur empire,
sous le nom de dynastie ^ Fm , toute
l'histoire de Perse, pays encore nommé du
nom de r^ Ta ^ Hia, c'est-à-dire, pay# des
grands Hia, ou des grandes chaleurs de Vété.
Mais ces explications ridicules tombent
d'elles-mêmes devant les considérations
c[ue nous venons de présenter; et tout esprit
judicieux, avec nous et avec le docte Ha^^er,
Admettra cette colonisation, renouvelée à di-
verses époques, et sentira la force de ces
noms géographiques conservés dans les li-
vres qui se sont réfugiés en Chine, noms
3ui, pour les sinologues dignes de ce titre,
oivent avoir plus de valeur que toutes les
médailles alphabétiques les plus antiques,
les plus authentioues et les mieux
vées dans nos collections occideotali
Quand on a lu, en efTet » Texoelk
moire (1) où, d'après les seuls «niei
breux, grecs et romains , H. DureM
Malle, le fils, a démontré que le fr^
les céréales les plus précieuses ont i
tivés d'abord eu Judée, et plantés c
mier .lieu, près de Nysa ou Bethrmm
oit San/ semble n'être que riaveni
braïque du nom grec Nysa) ;
Quand, dans la Bible elle-même» i
Moïse, annonçant à son peuple la tei
mise, s'écrier : « Dieu t'introduira d
bonne terre , dans une terre k \
d'eau, et remplie de sources jaillû
la terre du froment , de Forge et di
gne, où naissent le figuier, le gren
1 olivier, une terre d'huile et de i
dont les pierres sont du fer (2) ; »
Quand, d'un autre côté, on voil .
de Sicile placer la ville de Nysa (3), •
quirent, dit-il, Osiris et Isis, et où il
vèrent et plantèrent la vigne, Toini
FROMENT, dans V Arabie heureuse f Kv
c'est-à-dire, suivant M. de la Ma
même, dans la Judée arabique, yéritat
de promission et de bonheur;
Quand on se rappelle que, d'après
vres sacrés (conservés actuellement en
mais qui furent aussi ceux des JfhA
et des Egyptiens), Heou-tsy , dans
nous voyons Sem, fils de Foe, fut ce
après le déluge, présida à l'agrii
aussi bien qu'au culte; et que, d'um
part, divers scoliastes de la Bible pi
séjour de ce |jatriarche célèbre, tige \
ham, de David et du Messie, en Ju
Palestine, pays où nous voyons eni
roi de Salem ou le mystérieux ponti
chisedech, offrir le sacrifice symbolic
pain et du vin ;
Quand enfin, comme- aurait dû Toi
M. Dureau de la Malle (au lieu de cite
(1) \o\r X. X, an. 1826, Annales des sàem
relies, p. 64, cei excellent mémoire de M.
DE L4 Malle, donl nous donnons ci-après une
dans les pièces jusiiGcatives, n* 4; et rei
que, suivant M. Bonafous, le mais lui-même,
mais, cru, par M. de Huniboldt, propre à TA
seulement, a été retrouvé en épi par le v
M. RiFADD, dans certaines tombes ^[yptieniM
était déposé près des momies : et vu par ihm
les recueils chinois de plantes.
'bru Y^ rama y-TK-S» ^^an yrim mm '
man y^»*: "vm rnrpaa' d^kp nonm xt
vnr\ fm nn-y-w i^dta nawn, pan
Deutéronome, ch. viii, vers 7 et 8.
(5) On sait qu'il existe en Perse, et dans i
orientale, c^est^à-dire dans le Khorassam, m
de Nysa ou de Ntfsa'pour, nom où pour ne
autre chose que tnlle; et oue ces contrées
aussi bien que PÂrabie, célèbres par lean ta
chevaux, appelés chevaux nyséens : on sii
leurs qu*Oitns, aussi bien que Séaertria»
expédition dans les Indes, et y constmiât m
2U1 doit être cette ville de Nisa. Oa n^ignore
n, que, même en ce moment, les Afghamu
arabes d'orisine. En tout temps la Judée I
fut donc on foyer de €îviU8a(û%
JEU
I)*EP1GIIAPHIE.
JER
87S
leur en effet, mais dont le pays anté-
n nous est inconnu), nous trouvons
êieles ou médailles antiques des Sa-
D5» non- seulement des grappes de
flpirées sur un calice sacré, mais
BS épis de blé ou de froment ; symbo-
servés, même sous les Romains;
U nous devons admirer comment le
^ r«n, ou 7|C Ta^ Tsin, donné
is à la PaUitine^ offre encore, même
I forme moderne et actuelle, deux
4mUei ^, mains portant ou adorant
if /^omwi^"^: tandis qu'une de ces
Aott-ieen, c'est-à-dire en écrilure
I, nous offre, outre ces mêmes symho-
ai du grand comble *-^, ou du Ciel,
iéroglypliique de DIEU,
irys, même dès les temps les plus an-
itait donc celui où Ton offrait au ciel,
iole* ou le blé^ aliment ossentiel des
is« et dont la culture, suivant le Pen-
ntique Botanique chinoise), leur fut
lie par dos intelligences divines.
Bét, ce nom de Tsin est, même en-
n ce jour, comme l'avoue le P. Vis-
l)v le nom d'une espèce de froment^
ou de céréale analogue, blé que cul-
première, après le déluge, isis ou
mère des peuples Syriens ou Seres, et
planta sans doute à Nisa ou è Beth-
'est-à-dire dans le pays de Tsin (2),
e la Palestine ou de Judée.
s le répétons donc, soit antique, soit
ne, ce caractère de Jsm, nous indique
i du froment ou du blé mystique, cm-
eonnu de Jésus-Christ ou du Messie,
eikléem^ airr'f^f ville (Beth) des ali-
[léem),et dont le ^acriHcc devait illus-
lamais la Judée, et être remplacé par
le Teucharistie.
si le dictionnaire Kang^hy-tseu-tien,
célèbre empereur Kan-hy, nous ollVo
1 de ces formes du caractère Tsin
ibole antique, ^fm, où se voient, 1." le
i le grand comble/^; 2* la croix ^f
u sacrifice annoncé par tous les pro-
. 424, t. IV, in-i*, BibL orieniale.
n pourrait facilement, en épclant les diverses
du groupe antique qu'offre le nom Tim, y
le son litr, ou $ir^ ou cer ; car le ciel ou le
vaut C, dans le système cgypiicn, les deux
épondent à Viod ou à 1*1 ; et lépi de blé ou le
b lettre R : mais nous nous contenterons,
m nom de Seres, d'observer que ie caractère
1», combiné avec la clef des arbres TfC ^^*
t composé f S Tsen^qm est le nom du eou^
ont les jeunes pousses entouraient les champs
lies, et servaient à lier et à serrer les |[erbes
Or, cet arbre de la Syrie et de la Judée, est
s cesse dans les odes sacrées du Chi-king^ et
e antique «[ Tiin , du nom de la Judée (forme
enie à cenccitûe ci-dossus), semble y avoir
! rapport.
phètes» et pressenti par Platon lui-mèmet
qui fait mourir sur la croix^ ou dans les op-
probres, son juste idéal ; 3* le bois ^ , dont
cette croix était formée; et k* enfin, les deux
mains élevées jP^^, qui invoquent cette croix
céleste (symbole remarquable, et que nous
retrouverions facilement, jusque dans l'anti-
que Egypte), il est évident que ce nouveau
nom s applique encore tout aussi bien à la
Judée» pays où devait s'accomplir, sur cette
croix f jusqu'alors gymbole d'opprobre, le sa-
crifice du Juste.
Ainsi ce nom ou cette forme antique du
caractère moderne du Tsin, ne fait que nous
offrir, sous un autre point de vue, ce mys-
tère profond de la rédemption des hommes,
et ce sacrifice sanglant, dont ceui du juste
Abel, ou de Fo-hy, et de Melchisedech en-
suite, nefurent que des figures prophétiques,
et dont tous les patriarches et tous les justes
avaient reçu la consolante promesse.
Quant aux vastes contrées qui reçurent
ensuite, ce nom antique et mystérieux de
Ta-tsin, nous renvoyons aux savants extraits
des livres chinois, écrits sous les Han ou
Héoth-Han^ et aussi sous les Wey, et même
sous la puissante dynastie des Tang^ extraits
qu*a donnés le P. Visdelou (1), et où il a dé-
montré que ce nom de Ta-tsin avait été ap-
pliqué depuis, non-seulement, comme nous
venons de le dire, à la Judée proprement
dite, mais aussi à tout Tempiro romain, dont
elle dépendit, en effet, après la mort de Jésus-
Christ.
Ces extraits cités et commentés par le
P. Visdelou , et plus tard par MM. Klaproth
et Rémusat, auraient encore besoin d'expli-
cations nouvelles; mais ces explications,
que nous donnerons peut-être quelque
jour, devraient être accompagnées de cartes
géographiques, pour être bien comprises:
nous nous bornons donc à observer qu'ici les
auteurs chinois mêl en t ensemble bien des con-
trées diverses, telles que la Parthie, la Babv-
lonie, la Judée, l'Egypte, l' Asie-Mineure, 1 1-
talie , et même une partie de l'Afrique ,
puisau'ils citent , d'ans ce pays de Ta-tsin :
V L'art d'élever les vers à soie (2) ; ce qui
1>rouveque le mûrier blanc existait à Baby-
one, comme le démontre aussi l'histoire do
Pyrame et de Thisbé, dont le sang colora eu
rouge les fruits de ce mûrier, blancs aupa-
ravant, nous dit la fable : de sorte que les
colonies assjrriennes ont dû porter la cul-
tare du mûrier blanc et de la soie en Chine,
et y enseigner l'art de ces belles étoffes qui
avaient déjà illustré et enrichi les yilles de
Damas et de Babylone,villesquileur avaient
donné leur nom; et que Pline, en effet, nous
dépeignant les Chinois on les Seres de la mer
Orientale, nous dit qu'ils récoltaient la soie,
mais que, grossiers encore et à demi sauva-
ges, ils la vendaient crue et non transfor^
(1) Voirie supplément à Bibliothèque orientalSf de
la pge 390 à 397, et de la paure 420 à 43i.
(2) Voir page 590, tome iV, Yisdclov, supplé-
UK'nt à d'Herbelot.
879
JER
DICTIONNAIRE
JER
mée en étoffes brillantes, aux Indo-Phéni-
ciens leurs voisins.
â* La ftle du iepHème iowf^ céléturée par
le roi et ses sujets, et cela dans une contrée
où les hommes noirs et féroces vivaient
d*une espèce de dattes; ce qui ne peut s'ap-
pliquer qu'à quelaue peuple d'Afrique, dès
lors converti par des Juifs (1).
9* Des tigres et des lions nombreux et at-
taquant les cara vannes; ce qui ne s'apptioue
encore qu'à la Babylonie et à la Paruiitj
touchant alors l'empire romain.
Dans l'inscription de Sy-n^an-fùu elle-
même, le Ta-tstn proprementdit^ou le pays
de Palesiinej est décrit, ainsi que ses quatre
limites, et il produit, v dit-on (2j, du baume,
caractère spécial de fa Judée; des pierres
, précieuses, art dans lequel excellent encore
les Juifs et les Arméniens; et enfin, des toi-
les d*amiflute ou d'asbeste, peut-être reçues
de la Sicile, et apportées aussi bien que le
corail rouge^ autre produit cité du Ta-tsin^
par les colonies phénico-juives de la Médi-
terranée et de la Barbarie.
Quant aux quatre limites assignées au
Ta-tsifij pays donné par les Chinois (3)
comme abondant en choses précieuses^ ce qui
convient essentiellement è la Judée et h la
Phénicie, et nous rappelle cet immense
com:nerce de l'orgueilleuse ville de Tyr,
commerce si éloquemment décrit par le su-
blime prophète Ezéchiel, il est évident, d'a-
près la description qu'en donne cette ins-
cription, que la mer de corail^ que ce pays
domine du côté du midi, ne peut-être que
la mer Ronge ou golfe Arabique, appelée mer
de Souph dans la Bible, et de jour en Jour
s'encombrant davantage, par le faux Corail
qu'enfantent les nombn^ux polypes et mol-
lusques de cette mer célèbre, franchie si
Rnraculeusement par les Israélites (fc).
Il est non moins certain que les monta-
gnes des choses précieuses, qui terminent le
Ta-tsin au nord, doivent être celles de Tyr
et du Liban, si riches en mines de toute
es^)èce, en pierres, en bois précieux, et,
suivant Sanchoniaton lui-même, séjour des
premiers hommes qui les ont explorée^ dis
h temps les plus anciens.
Tandis que les hommes immortels de VOc^
cident rappellent les anachorètes de la Thé-
baide et les oasis, pays de délices, lieux où,
en effet, cette inscription met des forêts de
fleurs, et dont le nom a été, mais ensuite,
reculé jusqu'aux îles Canaries ou Fortunées.
Le vent perpétuel et l'eau faible, qui carac-
térisent les pays situés h l'est du Ta-tsin^
ne sont pas aussi faciles à expliquer, mais
{{) Voir page 596, Visdelod, tome lY.
(2) Voir celle iuscripliun ei le paragrnphe ilont il
est parlé ici, dans le u* 68, tome Xll , page 157, (\es
Ann, de phil. chréî,, on dans Yibdelod, page 580,
tome lY.
(3) Page 390, tome lY, Yisuelod.
{*) Vov, DiODOBE DE SiciLE, ciuiil la iradilioo re-
marquable des Troglodvles âi demi sauvages des
bords <le cette m«r élroue^ tradition qui aformail :
7K*tfii jour Ml eanx t'étaient retirées ^ et qu'ils en
avaient vu le fond.
nous savons toutefois, par les livres ce
vés en Chine, que Veau faible^ et où r
pouvait surnager, n'a pu être la mer M
comme le croit le P. Visdelou , mais
partie du pays des antiques Amai
quant au vent perpétuel , Ton o'ignoi
(|ue, vers le golfe Persique, c'est-4-<
lest de la Judée, on ressent tous V
des vents constants des moussons, vei
règlent, on le sait, les départs et les»
des navires pour Tlnde et pour Tlodo-
clle-même.
Mais ce que ne disent pas les livret t
par le P. Visdelou, et ce qui ne se
pas non plus dans la célèbre inscripti
Sv-ngan-fou, c*est que le roi de ce p
Ta-tsin, quand il sacrifiait ou oaraisi
public, avait la tête entourée é une èc
taffetas tint , d'oik ressortaient des letin
or, c'est ce que nous apprend la cour
cription qui accompagne la Ggure di
chand du Tti-tsin, que nous publiou
Ja première fois , et dont nous avon
parlé ; et il est évident qu'ici il est qn
du grand pontife des Juifs, portani
front, en lettres d'or, ou sur une plaqu
les mots mystérieux de mvh urrp » %à
JÉHOVAH fl).
Ce pays, où, suivant la même inseri
jusqu alors inédite, se rasseuiblaienl
les marchands étrangers de TOccideBl,
à-dire les Phéniciens, les Juifs, les C
néens , dont W nom Chenaan p22 (aass
que le terme ^S Cang, employé ici, e
nois) signifie marchand, et surtout mor
ambulant ( tels que le sont encon^ les i
les Syriens, le§ Arméniens do nos io
ne pouvait donc Pitre autre que la Paiù
et il résulte clairement, de cette oie
du grand pontife (dont la charge fut a
par les Romains), que cette inscriptio
rieuse, qui accom|)agne la figure du
chand du Tat-sin, <ians VEncyclopédie
noise, ré'monte avant notre ère; chose
ne sut [)as reconnaître M. Klaproth , qui
aussi examiné cette partie du San^tsan
mais cjui croyait ces courtes descrip
d<*s peuples étrangers à la 'Chine, et
celle-ci n'est qu'un exemple particulier,
lérienres au temps de Marco-Polo, ci
moins voisines de cette époque.
Nous donnons ci-après, la traductio
bre et le texte de cette inscription » et i
y joignons les fausses explications du
antique de Ta Tsin, données mv les
unis actuels, comme par ceux du temps
Tangs, et reproduites, aussi bien que isj
mes antiques ou Kou-vcen du caractère î
par le Dictionnaire moderne chinois, :
tnlé Kang^hy-tseu-tien ; et c'est par là
nous terminons ce Mémoire, peut-ètr<
peu long, mais qui nous a {»aru utile à
publié en ce moment.
Paris, avril 1836.
(i) Tu feras un diadème d'or pur; tu y grmsn
gravure Je cachet : Saint a l^Eteerel. ( Ex
xxvin, 36.)
JER
PIÈCES JI78TIF1CAT1VES.
D*EPlGRAPIliE.
JER
S8<
M ée frtt rt rMiwf • rrlmêifn au p,ni$ de Tn-Uin ,
fa Jndét, ei uoie$ iur le$ MédaiUe$ de Judée
U foyff det Cérénlei.
* j!!.'^"^'*^ mi-Aoiy oa Bncfclapédie ekîuùite,
JMHTipiioii de* peupl#<i éiraojersa ft Chine.
■v. uv, 5* secik», celle dus kommet^ et copiée
L 18,
Ift dit (trarfuction fibre) : c Le Tthinn^oue,
ne de Ta-uin^ c'esi le lien oA les mar-
rajjgenr» (Ckattg) et étrairgen (*'iiii) des
Dniinilales(Sî-/'/fiii7>terasseniblefil (Tnoiiy).
M ti^f-raii^) se sert (1), lorsqn'il sacrille
iTl paratl en publie {Pen), d'une baniie ou
l|le miieoti île iaff«>ca8 (Pe-rrAy), d'oii sor-
Él des lettres d'or (ITm/se), et 11 en enloure
gvre produit (Ty-t^no) du corail prëcîenx
m^ elle engendre (Seng) îles étoffes de
li» Aï llenrs d*or (c'est-à-dire dos étoffes
•) (ITrii-Aorf-AiN), des pièces de soe finies
Bé toiles Unes (Pow), «fn peWes précieuses
Mes (TcAlfi-rcAs) et anfres choses de cette
gif-/<y)» c'est-à-dîre, sans iloiite, des cris-
errolerîes serrant, eomine les perles, à se
» dëlaîls-là, bien que donnés fort en abrégé
tehnent piirfalienir'ni et à la Jmlé«*, oii le
ilife Donaîl sur le front le nom anguste de
et à la yiHe de Tyr, dont Ezéchîcl nous dé-
fanmenses rich«*sses. Et quand on se rap-
SlolVes préi-iciises de Hamas, qnand on ré-
e les flottes de David, dlliram et de Salo-
ent Jusqu'à rindo-Chine. pays de Tor, «les
» singes el des paons, clicn-her cet or, et
brute que 1rs fabriques de Tyr et de Da-
ienC eiisnlte tisser et marier ensemble avec
dmirable, on iiVsl pas étonné de voir ces
descriptions faites avant notre ère, el qui,
DS jours, se s«hu coiisen'écs en Chine.
lénie tm-reniarqiiable, que dans des des-
Mlérieures du Ta-uin (citées page 593,
TitKLOij), on fasse pénétrer en Chine ces
idsto de i.i Syrie et de la Pliénicie par le
' mk TiMimii.^et par le fleuve du Pégu^ qui
opays dTNn-ff//N. pn)viiice C4*lébreihi S.-O.
se, el que ce soit précisément vers Malaeea
I qM les i'(»iniiieiitateurs les plus habiles de
ai placé les piiys irOphir el de Tliai-sis.
de M. Durem de ia Maàêe flii, membre
le des îMcripi ioi^s, otnil [>ruuve que la Judée
fmière pairie du promeni ei de la mstte.
noire împoruul, el refait deux ou trois
son savant auteur, est inséré dans le
les Annales des sciences natnrelies^ p. t)4 et
, L*auteur s*y sort essenlielleinent des tra-
Qrptiennes e't grecques; il iry fait aucune
■X mystères du ehrislianisme, ei n'y rap-
lement le sacrifice solennel du pain el du
■arlfelcbisedcch, roi de Salem, «< pontife
unit el cela, dès I ep^Npie si reculée, el si
M, du palriarebe Abraham, el avant la des-
• Sodoiue ei de Goiiiorriie, pays délicieux,
eol déjà attaquer les hontes guerrières du
(de la Perse mi (rKlam.
iqne crAbraliam et de Melehisederh, et
'époque de Joseph, fls de Jandi TEgyple
los encore la inonsurm^use id(dàtric,*que
«ho foulul fuir, et dont il sut préserver
s.
quo^Sara était la feuuiie, oi non la sœur
D, le Pharaon égyptien, crahnant encoreje
h loi fait romirc, et le comble de pri sents ;
Joeeph épouse la fille du grand-prétre de
la viOe d*Oii, il est plus que eertain qull nVait
pas vu en elle une idolâtre.
On s'explique donc comment, en Egypte, à cette
épo^^iie, qui fut à peu prés celle des rois pasteurs, le
sacrifice du lh>ment et du vin pouvait avoir lieu
sans idolâtrie ; et aussi, comment les hiéroglyphes,
emplojrés dés lors en ce pays et dans tous les Etats
déjà civilisés, ont pu conserver ces précieux souve-
nirs de Noé, qui, a travers le déluge, avait sauvé la
foi d'Abelet de Seth. et les arts des premiers hom-
mes, el qui, nous dit h Genèse, étanl agriculteur
par exeeUence^ fut le premier qui planU aussi la
vigiie^i après ce grand cataclysme.
Qa*oo ait fait de ce second ancêtre des hommes
un nouvel Oitrii, ou un nouveau Bacehus, lorsque
le temns des fables et des niythologles est arrivé,
rien n'était plus naturel. Et ces mêmes noms sacrés
de pairiarckes^ vénérés avant le déluge, ont pu être
donnés également à Sem, celui des Hls de Noé, qui,
à sou exemple, conserva avec le plus de soin, et le
culte antique d*Ad.<ni et d*Eiioch, ci les autres arU
de ragrlculture et de la civilisation primitive. Or.
dans Sem, avons-nous dit, nous voyons Héou-isg,
Tout ce<'i bien posé et bien compris, voici malnte-
iiaul les principaux passages du M moire de M. de la
Bialle. Il disi;ule d*abord la position du lieu, où, sui-
vant les traditions, Osiris et Isis avaient trouvé le
blé el la visne, et il dit, page 6-i :
c Selon les plus anciens monuments de Tliistoire
égyptienne, c*est près de Xysa ou Beth-sanê^ dans la
dallée du Jourdain, qii7ff« et Oiirii trouvent à Tétat
sauvaae le blé (a|, Yorge el la li^ne.
c Homère est le phis ancien auteur, cité par Dlo-
dore, qui parle de Nysa, et il la place sur nne haute
montagne couverte d'arbres fleuris, et assez loin de
la Phénicie, plus prés des eaux de rEgvpte (6).
ff Ce passage et quatre autres de Diodore de Si-
cile (c) fixent d*une manient générale la position de
Nysa, en Arabie, entre le Ml et la Phénicie.
c Pline est plus précis : il met Nysa en Palestine
'même, et sur les frontières d'Arabie; la plupart, dit-
il, s'accordent à ctier Philadelphie, Raphane
(ces villes tirent vers TArabie), Scythepotiê, jadis
nommée Nusa par B.icchus, en Tlmniieur de sa nour-
rice qui y fut ensevelie ; une colonie de Scythes lui
a donné son nom aciiiel {d),
c Etienne de Byzance (e) est du même avis; Nysa
ou Scytbopolis est, dit-il, une ville de la Cœle-Syrie
(dausrAmmonite).
I Et Josèphc (/} nous apprend (|ue cette ville i!«
Nysa, nommée ensuite Segihapolis par les Gr^s,
s'appelait de son temps Beth-Sané, v.i était située
en face d'une plaine, an delà du Joiinlain.
I La position de Nysa, eu Palestine, est donc éta-
blie par ces textes positifs de Diudore, de Pline, de
Josèphe et d*Eliennc de Byzance. Nysa, Scythopo-
iis el Beth-Sané ou la ville {Beth), de Sané où Nésa,
bonl Ui mémo ville.
€ El si Diodore donne à l'Arabie, où il place
[a) Il est à reiiiarqoer qne palay esi le nom du ris eu
ma'ais, et que lati est encore ti< nom du Idé en chiiMii4, el
qa'avec le P, amele éKyclien un oliileiil le. sum P tag
(lU R^ié rr& paraii en hébrru. Baritg eu auglaii, éiaui
l'orge.
(HoMftsE , HipMî à Bacckus, dai» Diodore de Sicile ,
I. f, eh t, p. 10.)
{€) Voir Dhidosb de Sicile, hi, 65; i. tO; IV, 2; III, 64.
\d) Pliiriml tanieii (olMervaiiU IMiiladelpIiiMii, Hlia-
phana.n, oninia in Arabiam recedeutia, 8ci,tkapolm (auiea
Ngsam, a Lihfro paire, sepulu onirice iti), Scylklsde*
duclis (Puiia, /iiil. ma., I. v, ch. ttf).
(e) De Urbib. voce Nysa.
{ f) Josèphe se sen dii terme de iiMb^ ou «Mv • mm4
lest écrit en hébreu rUD, leqoel moi lu en grec de gaucha
a droite, a pu former le uooi de Nysa. Voir Amki. Jmdaig,
VI, U : I. lu, 8; I. un, 6. — £iaièbe la bomm AA-mn.,
i
583
JGR
DICTIONNAIRE
JOI
ceUe ville de Nysa, 1 epilhèle d'heureuse (lOSoifuM),
ce ne poul être qu'une glose insérée après coup
dans son icxle, ou une épiihètc appliquée à tous les
pays fertiles et riches en productions préciouses;
d'autan t_plus que Diodorc, parlant ailleurs de Taotre
ville d
chant
dit (lu'elle. reçut ,
de Nu$a, près de Esvptc (xar' ATyvTrrov), OÙ il avait
été âevé ; et ici, il place cette Nysa simplement
vers V Arabie^ et entre la Phénicie et le NU (a)
c Or, dans les temps reculés d'Osiris, et même
encore à l'époque de Diodore, les limites de TArahie
étaient fort imléterminées, de sorte que la portion
de la Palestine, voisine de T Arabie, a pu être com-
prise sous le nom général de Syrie, aussi bien auc
sous celui de la Péninêule arabique, dont elle fait
partie.
fl L'histoire égyptienne, nous dît Diodore (6), as-
sure qu'Ofir», originaire de Nysa, située dans l'A-
rabie fertile, ou heureuse (lOSaijuuav), qui avoisinc
l'Effvpte, aima l'agriculture et trouva la vigne près
de ISysa.
c 'Cet arbuste y était sauvage, très-abondant, et
en général suspendu aux arbres.
€ C'est là aussi, dit encore Diodore, qu7sîs trouva
le blé et Vorge, croissant au hasard dans le pays,
parmi les autres plantes , mais inconnus aux
hommes je).
fl Des létes où Ton portait des aerbes (d) de blé et
d'^orge, et des vases (e) remplis dfe ces grains, ser-
vaient à conserver la mémoire de cette grande dé-
couverte, oui (portée) en Egypte (ensuite), y fit
cesser Tantoropophagie (/}.
f Et ailleurs, Diodore parle des écrivains qui as-
suraient qu'une colonne ou stèle, érigée à Nysa,
portait en caractères sacrés, c'est-à-dire hiérogly-
phiques, cette inscription d'isis :
fl Je suis la reine de toute la contrée;... la femme,
la sœur du roiOsiris;... celle qui, lu première, ait
fait connaître les graint aux mortels;,,, je suis celle
qui se lève dans la constellation du Chien {g};... ré-
fouis-toi, Egypte, d toi qui fus ma nourricii (h), i
Faisant, on ignore poui'^uoi, abstraction au dé-
loge, M. de la Malle cite ici Cain, qui fut le premier
laboureur, et Noé qui planta la vigne, et fut aussi
agriculteur, et il semble les placer en Palestine, parce
que leur histoire, qui se retrouve chez tous les
peuples, n'est regardée par lui que comme celle du
peuple hébreu seulement ; erreur qui est aussi énon-
cée dans Malte-Brun et dans beaucoup d*aotres au-
teurs célèbres; mais, arrivant à Moïse, M. de la Malle,
à l'occasion de cette épilhète d'heureuse, donnée à la
Palestine arabique, dont, suivant lui, parle Diodore
dans les passades qui précèdent, cite le nom de
terre promise, donnée à ce pays fertile de la Judée,
et copie le texte du Deutéronome, viii, 7, 8, 9, que
(a|Mmrw«o»ii9ftuiNia«». (L. IV, cb. 2, p.l48.) >
ib) DicB. DB Sic, 1. 1. ch. U, et I. lu, ch. 67 et 09.
U) DiODûas, 1. 1, ch. 14, p. 17.
(d) Ces gerbes do hlè ou d*orge se reiroavent dans le
DOBi chinois Tsin, ei se voieui aussi sur les wéddii^ff
de Judée, publiées par ilom Calinet. €on&iUlez également
les former antiques de Tiin.
(e) Ces Tises remplis dé grains, se voient sur le revers
de la médaille d* xi, publiée par D. CaUnei.
(f) Où voit dune que TEgypie était civiti^iée, aussi bien
que les Indos, parles habiuuis primitifs de la Judée ara-
bique ; les II (mis de couleurs, donnés aux quatre iMri^qui
entourent la Judée ei le piivs d*Alep, le démoiiiriuil eu-
^e. Voir Ànn. de ph. chr.\ i, \1, p. âlU, u" 63, et notre
Mism sur les lettres, p. 6, liitroduciion.
(9) Le pianisplièru de Deiiderab offre en eflet la vache,
syniliole cgyplien dMsis, mère et nourrice des premiers
hommes, dans la région que devrait occuper Syrius ou le
graod rjiieo, et les noms des constellaiions diidoises ex-
pliqiieol tOQtoed.
(/i) Voir Uk». de Sw , I, i, ch. U.
nous avons indiqué ci-dessus, page {% de m
moire.
II d)serve que cetle terre de promiasû»
bonheur était celh*, non-seulement oomni
Moïse, du froment (klitali), de Forge, de la v
figuier, de l'olivier, du grenadier, du miel, d
et du fer. mais encore du baume, du bit
cèdre du Liban, du térébynthe, dv «o/amn
gêna, du palmier ^ dattes, et en outre da
daîre, du chacal, du daman, de la gerboise,
de l'ours, de U gazelle; et il s'étonne avec
de cet accord entre les traditions gréco-ég[y
et celles de la Bible.
Enfin, quanlaux espèces de blé, noi khkm
parah ou ~a bar, ou irv/»oc, tritienm^ et d^oif
' scborak, ou xp^, en grec, indiquées par la
les historiens profanes de l'Egypte et de
judaïque, ii remarque que ces Ues sont bi
mémo espèce que ceux cultivés encore de i
eu ces pays ; car, en premier lieu, on sail
graminées à trois étamines changent peu
par la culture, et les blés découverts dans le
des momies sont reconnus identiques avec
nos jours.
En second lieu, jamais cette culture des
n'a été inierrom}Hie en Ef;ypte ni en Pale
jamais les noms de ces blés n'ont été changi
En troisième lieu, on les voit sculptés <
groties antiques d'EIythia, en Egypte, comi
sur les divers zodiaques retrouves dans les
de ce pays, tandis qu'ils manquent en gêné
les zodiaques des Indes, pairie du riz par esc
et, sur tous ces monuments, on voit les épi
et à longue barbe, du blé qui se cultive enco
jour en Egypte et en Judée.
Enfin, ces divers blés mûrissent, auj<
mémo, en Egypte et en Judée aux époques
Tordre que nous indiquent VExode et lesaotr
de la Bible. Tout démontre donc qu'ils soi
naires de ces antiques contrées, centre de
tion, et que ce lieu du sacrifice du Messie i
celui où le pain, sou symbole, fui en pren
fabriqué.
JOIN VILLE, départi luent de la 1
Marne, anciene Champa^ae, ea Fr
Notice des monuments de peinture , am
et autres , existant dans la ci^devamà
collégiale du chapitre Saint-Lamn
Joinville (1).
Sculpture.
L'histoire pouvant trouver, parmi lei
rents morceaux que renferme cette i
des renseignements intéressants sar 1
ciens sires de Joinville, sur la mail
Lorraine et sur la branche des Guis
croit devoir en donner la notice dan
ordre chronologique.
Dans la cbapolle à gauche du chœi
le sarcophage de Jean, sire de loii
né en t^, mort en 1319, célèbre pi
attachement à saint Louis, par ses vc
en Palestine et par ses Mémoires de
naïf. Le monument en pierre , gr«M
ment scu][)té , sur lequel il est représ
de grandeur naturelle, couché et an
pied en cap, est sans mérite pou
arts (2). A côté, on voit son épitaphe,
de celle trouvée dans son tombeau» qi
découvert en 1629, lorsqu'on voulut n
Tautel du chœur ; nous la rapporterons
fin de cette notice.
(1) Communication de M. Férid, aa eooii
arts et monuments, BuUetin, Juin 1851, paf
(3) Voir le dessin do ce tombeaa dans las
101
d'epiguaphie;
JOI
m
s la chapelle ^ droite du chœur , dé-
, la sainte Tierce, sous la première
qui sépare ladite chapelle de celle
m Princes^ est le tombeau d'Anselme
BTille, mort en 13^9. Il est représenté
tes deux femmes (l), vêtu en guerrier
le costume du temps, couché sur un
isement élevé de trois pieds , en vi-
de piliers qui supportent un comble
Le tout, en pierre, n'a de mérite
m antiquité. Le caveau dans lequel
t inhumés est à' côté du monument.
la même ligne au-dessus est aussi le
Ht de Marguerite de Baux, héritière
i et des biens des sires de Joinville,
porta en dot à Ferri I" de Lorraine,
wiy représenté couché à côré d'elle.
Ifcs et le soubassement sont en pierre
pilent gothiques. Les épitaphes sont
lautour des cintres et ne pourraient
qa*en remplissant de noir la gravure
Ires.
tel à côté duquel sont ces tombeaux
é d'une Vierge de Pilié en albâtre,
représentée assise et supportant le
iû Christ. Sçiint Jean est à côté de la
et la Madeleine aux pieds du Christ,
levant pour les baiser. Ce demi-re-
it avoir cinq pieds de largeur sur deux
ix pouces de hauteur, non compris
ecture qui lui sert d'encadrement. La
le du dessus et l'entablement sont
lïs par deux colonnes hermétiques ;
avec le soubassement est en stuc : ce
Q D*est pas sans mérite (2).
lançes d'albâlre sont poses au-dessus
mtelysur Tentablement; ils sont mau-
muti lés par la fraîcheur; ils portent
lasons aux armes de Lorraine.
jroite de l'autel se trouve une Vierge,
1 marbre blanc, d'un goût gothique.
"e petit demi-relief représentant Jé-
rist porté au tombeau, ayant environ
louces de hauteur sur treize pouces
es de largeur, en beau marbre blanc»
irait mieux exécuté que la Vierge.
ilieu du chœur est le tombeau de
I, duc de Lorraine « et d'Yolande
L son épouse, tige de la maison de
e-Autriche, actuellement régnante,
maison de Guise (3). Le soubasse-
1 pierre, orné des écussons de Lor-
; de Bar, accolés aux armes d'Anjou,
rert d'une pierre de louche de neuf
[uatre pouces de longueur, quatre
9 largeur et environ six pouces d'é-
^riquêê inédits^ publiés par M. Cliampol-
Hi t* I9 P- 642- Le même volume con lient,
me Toe de Tancien cliàieau de Joinville,
Use Saînl-Laureni faisait partie.
edme de Joinville, fils de Jean, le chroni-
rait épousé, en premières noces, Laure de
eh, ei, en secondes, Marguerite de Yaudc-
I élé placé dans Téglise paroissiale de Join-
rorme actuellement le retable de la chapelle
binl-Crépio.
tombeau a été gravé, mais inexactement,
Mre de Lorraine de D. Calmet, Nancy, \ 752,
pi. IV.
DlCTIO.NN. d'EpIGKAPUIE. I.
paisseur, sur laquelle sont posées les figures
de Ferri et d'Yolande d'Anjou, en cuivre,
dé grandeur naturelle, ayant leurs têtes ap-
puyées sur des coussins et surmontées do
.' deux espèces dé petits dômes à jour. Ferri
est armé de pied en cap ; Yolande costu-
mée, ayant la couronne sur la tête, et sous
' ses pieds deux chiens, symbole de rattache*
ment et de la fidélité. A la tête du*tombeau
est un cippe de deux pieds deux pouces de
hauteur et de cinq pieds six lignes de cir-
conférence, ayant sa base et son chapiteau,
sur lequel est posé un ange, haut de vingt
pouces, tenant le casque du duc Ferri. Le
tout est d'un très-beau cuivre, excepté la
tète de Ferri, qui est ajoutée et d'un cuivre
nflle : le tout est très-massif. Les figures sont
belles, bien proportionnées, et d'une exécu-
tion rechercnée. Les ornements, quoique
gothiques, ont du mérite, et sont du même
artiste que le monument qui suit (1). i
Dans la nef, à gauche, au côté du cloître,'
est le tombeau d'Henri de Lorraine, évèaue
de Metz, frère de Ferri II, en face de la clia-
pelle de saint Nicolas. Ce tombeau occupe
absolument l'angle de la nef; il est posé sur
une base de marbre noir de six pouces d'é-
paisseur ; il a sept pieds sept pouces de lon-
gueur sur trois pieds six pouces de largeur. :
Le massif du tombeau revêtu en cuivre, a
trois pieds sept pouces de haut, divisé en
dix niches sur ses deux faces, dans lesquel-
les sont posées des saints dont chaque fi-
gure a dix 'huit pouces de hauteur et est
fort massive.
L'évêque, en habits pontificaux, les mains
jointes, est à genoux, en prière devant un
pupitre portant un livre ouvert, et surmonté
d'une croix ; derrière lui, un clerc portant
sa crosse est à senoux également. La prin-
cipale figure a de hauteur quatre pieds deux
pouces; le clerc peut avoir deux pieds huit
pouces. Le pupitre qui est devant lui a deux
pieds de hauteur sur vingt et un pouces de
largeur et un pied d'épaisseur ; le tout pa-
rait très-massif. Deux anges incrustés dans
le mur supportent l'écusson de ses armes ;
ils sont aussi en cuivre, et occupent en lar-
geur un espace de treize pieds sur deux de
hauteur.
Une colonne de même métal, de neuf
pieds huit pouces de hauteur sur treize pou-
ces de circonférence, porte un dôme à jour
délicatement percé et sculpté dans le genre
gothique ; au-dessus s'élève un comble, du
milieu duquel sort un Christ portant un
globe dans sa main. Le pourtour du dôme
est orné des écussons de Lorraine et d'An-
jou : le tout en pierre.
L'épithaphc en cuivre, a de largeur envi-
ron deux pieds sur deux pieds six pouces ;
elle est posée entre l'autel et le tombeau ; oa
la lira |>lus loin.
L'autel vis-h-vis ce tombeau est dans le
(1) Le fondeur se nommait Henrion Costerel (ou
Costeret), et le tailleur d'ymaiges, Jacques Bichoi ;
tous deux étaient de Troyes. (Voy. Builelin nrcU.,
tome 11. page 47G, et Annuave de la Uaute'Mrjue^
18 il, p. 183 et suiv.)
19
(
587
JOI
DICTIONNAIRE
JOI
luôme genre que lui, et n a rien de précieux
dans sa sculpture, qui est cependant ornée
de cinq figures de trois à quatre pieds de
hauteur. Une passion en petites figures de
sept à huit pouces de hauteur occupe la lar-
geur de Tautel ; il en sera parlé à l'article
lûarbres.
A la droite de Fa chapelle de la Vierge est
celle dite dw Princes; c'est dans celte cha-
pelle cfueTon voit le tombeau de Claude de
Lorraine P% duc de Guise, et d'Antoinette
de Bourbon, son é[)Ou$e, aux soins de la-
« quelle et de François, duc de Guise, son fils,
est dû ce monument (1).
Le frontispice a dans sa totalité dix-huit
pieds de hauteur; la façade, divisée en trois
portiques, celui du milieu large, pour laisser
apercevoir le tombeau, qui est dans le fond.
Le monument a douze pieds dans sa largeur.
Les quatre vertus cardinales ornent cette
façade et sont adossées aux trumeaux qui
séparent les portiques. Ces figures ont six
pieds de hauteur et sont d'albâtre, d'une
très-grande beauté. Les draperies, jetées
avec le plus grand art, laissent apercevoir
les formes; les attitudes bien contrastées,
les grâces avec lesquelles elles tiennent
leurs attributs et supportent un entablement
dont elles paraissent sentir tout le poids,
excitent l'admiration des connaisseurs. Les
chapiteaux, ainsi que la corniche et tout
l'entablement, sont d'une trèsrbelle pierre
blanche, dont le grain fin a donné à l'artiste
la facilité .de polir son travail et de le faire
avec délicatesse : tels sont les ornements
qui enrichissent l'architecture.
Claude de Lorraine, à genoux devant un
prie-Dieu, dans l'attitude d'un homme qui
prie avec ferveur, est couvert d'un manteau
ducal doublé d hermine; derrière lui Antoi-
nette de Bourbon, aussi à genoux, et vêtue de
même, ayant une couronne en cuivre doré
sur la tête (2). Ces deux figures, un peu
Élus grandes que nature, ainsi nue le prie-
^ieu, sont en albâtre, et travaillées avec au-
tant d'art que les précédentes figures; La
f;alerie au-dessus de l'entablement, les pi-
astres et les corniches, sont de la môme
pierre que tout le reste du monument, et les
intervalles remplis en stuc et en marbre.
Une autre galerie , posée au-dessus de
celle que je viens de décrire, en amortisse-
ment, est coupée au milieu par une espèce
de niche dans laquelle sont en relief les
armes de Lorraine, en marbre. Dans les
compartiments, dont les deux côtés sont
composés, il y a aussi deux écussons ei
marbre blanc, des armes en bas-relief, et
deux écussons des chiffres de Claude et
d'Antoinette.
Le monument, dans lequel on entre par
une des arcades qui est entre les caria-
(I) Voy. la descriplion et le dessin de ce tombeau
dans les Mémoireg de la Société hi$t, et arch, de
Langres; 1847, page 1 Gel suiv.
(.) La descriplion esl inexacle sur ce point. Glande
de Lorraine élail représenlé nu-lêie; Anloinelle éu\\i
roiflëe d'un chaperon ; la couronne ducale de Claude
reposaii sur le orie-DèCu placé devant lui.
tides, a douze pieds de longueur s
profondeur, et quinze de hauteur,
mine en voûte. Dans les tympans s(
sentées la Foi, la Religion, et do V^
la Charité et l'Abondance. Ces figi
Posées au-dessus d'une corniche t
. architecture et qui est bien tra
intervalles des pilastres sont divisée
parliments en stuc; aux deux e
sont deux espèces de niches dans I
il y a des bas-reliefs incrustés; de
bas-reliefs sont posés sous deux |
traux qui sont aux deux extrémités
cophage. Deux amours d'î mari
servent de supjiort à un œil-de bœu
en pleurs, éteignant leurs flambei
tète de mort ailée sert d'agrafe è
bœuf; le tout est d'un grand goût
rieurement trailé.
Le sarcophage a sept pieds de loi
quatre.de lar;geur. Une base de pien
cne, de quatre pouces d'épaisseur,
massif de deux pieds de haut, r
bas-reliefs sur trois de ses faces, qui
quatre dont j'ai parlé, présentent h
pales actions de Claude de Lorraii
i)artie est couverte par une cornic
de pierre de louche, qui a envir
huit pouces d'épaisseur.
Quatre griffes de cuivre suppor
tflbie de pierre de touche (îe onz
d'épaisseur sur sept pieds de long
pieds de largeur. Sur celte table s<
les corps nus et dans un état de
Claude et d'Antoinette, ayant so
têtes des coussins. Ces deux figui
rent l'artiste qui les a produites, et
des soins que Ton ne prend point,
dite altère le stuc du lieu uù elle
laisse sur les bas-reliefs une espèce <
nous priverait bientôt d'un des pk
monuments qui existent en Fiai
Une tradition que je ne comball
attribue ce monument à Michel-A
narotti, qui le fit à Florence, d'où
voya. Il se pourrait faire, parce gu€
Ange vivait dans ce temps-là. Dau
tribuent à un nommé Gérardol. M.
a fait, sur cet objet, des disscrlatio
conjectures vraisemblables. Le sa^
Calmet, dans sa grande £fi.<(/otre de j
en parle, et en a môme publié la
qui, quoique mal dessinée, en do
grande idée. Il y a trente ans que je
et je me la rappelle bien faiblemen
L'épitaphe en cuivre attachée à c
ment donne le sujet des bas-relit
(i) Deux des venus cardinales, la Joi
Tempérance, devonnes en 1792 la Liberi
lîlé, oui élé sauvées tic la dcslniction, el
scrvces à riiôiel de ville de Joinviile. C
conservé, non sans mulilalion, deux ka»
marquables. La dalle de marbre, sur laqt
saieni les slaïues couchées du duc el de la
recouvre aujourd'hui les restes des ancieiu
de Joinviile, transférés, le i2 novembre i*
meliére paroissial, d'après le vœu du pei
V Annuaire de la Haute^Marne, 1844, p. 47
el 205; voy aussi le Moniteur wniwrw/, D*
lembre 1841 , p. 210i, col. 3.)
JCI
DTPIGRAPHIE.
JOI
590
pourquoi j'ai jugé à propos de la placer ici ;
elle est sur une lame ae cuivre de quatre
pieds de longueur sur seize pouces de hauteur.
Memorix seternx.
Qsnidto a Loiharingia Renati, régis Siciliae filio,
Guisiae et ÂumalUe Duci 1%
Mardiioni MeiKe, loinvillac baroui, Campaniae
, Seoeschallo
<l te eo cpmitalu primum, mox in Burgundiae etiam
ducatu pro-regi,
Magno Francia» Cambellano
Gallor. Hdveiior. ac Germanor. pcdiium Duci,
Tamue ccntuni Calapliracior. cquilum Prxfecto, •
. Opiîmo principi, pairis palriae nomen adepio
Hfta iasigni Victoria ad Savernum Alsatix oppidum
dBui^undis ac Belgis civibus conservaiis,
iMMlMalai morte magno omnium dolore ac iiiclu
extincio
AMonia uxor Borbonia marilo iiicoroparabili
Il lei filii pari pietate, parcnli optime merilo niœsli
posuere.
"Vizit annos luiu menses v» dies xxvi.
Wà anno post Christ, nat. mul prid. id. aprilis.
Le mattre autel du chœur est à la romaine ;
Tautel en tombeau. Quatre colonnes, dont
1m bases font arrière-corps , sont d*ordre
ooriothien et supportent quatre consoles avec
10 baldaauin sous lequel il y a un Jéhova
«iTironne d*unc gloire et de su tèles d*ange.
las gradins, les chandeliers et la croix sont
'^itocalyre. L'autel a de hauteur vingt-quatre
'|ieds depuis le socle jusqu*à la sommité du
Bldaquin; il a été construit en 1742 par
lean Gillot, fondeur à Langres; on évalue
ton DOids à huit mille livres de cuivre; on
Testime au moins seize cents livres; il peut
orner convenablement une paroisse, étant
(Toiie belle forme et bien exécuté.
A droite de Tautel est un cippe surmonté
d'un aigle éployé servant de pupitre pour
chanter TEvangile.
En face, au pied du sanctuaire, un Moïse
de la hauteur de quatre pieds, servant de pu-
pitre. Ces doux morceaux n'ont de valeur
^ela matière dont ils sont formés.
Au-dessus de la boiserie, derrière Tautel
du chœur, sont la sainte Vierge, saint Lau-
rent, saint Vincent, de la hauteur de trois
pieds, en albfttre, d'un faire très-médiocre.
Dans la chapelle de la Vierge, deux épila-
phes de cuivre, toutes les deux de dix-huit
pouces de largeur sur vingt-quatre de hau-
teur : Tune d'Alexandre le Gruyer, gouver-
neur de Charles de Guise et du chAteau de
loinville, mort en 1602 ; l'autre de Perrin le
6ruyer,gouverneurdeJoinville,mortenl632.
PeiDiure.
Le pourtour du sanctuaire est orné de sept
tibleaux, dont six ont sept pieds quatre pou-
ces de hauteur, sur qualro de largeur, re-
f résentant : rÀnnoncialion, la Visitation y
Adoration des mages, la Purification, Jésus
formi les docteurs, l'Assomption, et, derrière
• autel, saint Laurent, qui a environ un pied
de largeur et de hauteur de plus que les au-
tres tableaux. Tous sont peints par Lallicr,
de Chaumont, d'après des estampes, et mé-
diocres.
Dans la nef, au-dessus de l'autel, à gauche»
la naissance de Jésus-Christ, par Jean Har-
maud ; de peu de valeur.
Dans la chapelle à gauche, un saint Joseph,
un peu bruni par le temps, qui n'est pas mal
peint. Ce n'est cependant pas un tableau* de
prix.
Un Christ copié d'après le tableau dit de
saint Luc, sur la sainte face de Rome ; les
proportions ont été prises sur le suaire de
Chambéry, peint en 1530. Ce tableau, bien
conservé, n'est pas sans mérite. Un saini
Hubert, très-médiocre, se trouve dans la
même chapelle (1).
Marbref.
Dans le porche de l'église, la tabie ae i au-
tel, à gauche, ayant quatre pieds de longueur
sur vingt-huit pouces de largeur et dix-huit
lignes d'épaisseur « d'un beau marbre de
Carapan.
A main droue, une table ue p erre de
touche de quatre pieds cinq pouces de lon-
gueur sur deux pieds cinq pouces de lar-
geur et deux pouces six lignes d'épaisseur.
La table de l'autel Saint-Nicolas a six pieds
quatre pouces de longueur, sur deux pieds
trois pouces de largeur et quatre pouces d'é-
paisseur ; elle est de marbre noir.
Voici répitaphe de Jean, sire de Joinvillc,
telle qu'elle est dans sou caveau, gravée sur
une lame de cuivre (2).
Quisquis es, aut dvis, aut vlator,'
Adsia, ut lugeas, ut legas;
Mosti quem nunquam vidisli.
Terris datum anno Doroini M. GC. XXIY ;
Cœlo datum M. CGC. XIX :
Noniine, virtute, scriplis et fama nondum mortaum :
Polo u tique iminortalem et solo,
Dominum D. Joannem de Joinvilla
Magnum olim Gampaniœ seneschallum ;
In belle fortissimum, in pace aequissimum
In utroque maximum :
Nunc ossa et cineres.
Tanti viri animam in cœlis vivcntem immortales
amant ;
Corpus in terris superstiies mortales coUint.
Ingenium candidum, aCfabiie et amabile
Ludovico régi sanctissimo gratissimum, principibus
laudatissimum,
GalliaB utilissimum, patriœ suae
pcrhonorificentisimum
(1) Ce tableau et quelques uns décrita dans cette
notice peuvent se voir encore à Téglise paroissiale
de Joinville, où ils ont été recueillis.
(2) L'épi ta |)he du sire de Joinville est rapportée
dans VArl de vérifier les dates , mais elle n'est pas
coiipce de la même manière. L'évoque de la Rava-
lière a disserté sur sa valeur et sur son authenticité
ihlém. de VAcad. des inscr. 1755, t. XX, p. 310).
f . Pinard a donné également répitaphe de Joinville
dans la Revue archéologique deM.Leleux, t. III, p. 4>9«
mais au lieu de 1â^, il met dans Tinscription 1214
et îaU naitre le céièbre sénéchal dix ans trop tôt.
fi^\
KA*>
DICTIONNAIRE
KAN
511
linmorlalcs nninnt, niortales coliint, omncs honorant^
Nos, zona S. Josephi e icrra sancta asporUU (i),
ab eo féliciter donali,
Domino subditi, cives nostrati. amici munerarie
Inclytis corporis ejus exuviis, cinerumque reliquiis
Ruilurum nunquam amoris fidelissimi,
Ainantissimxque fidei monumentum
MM : LL : PPS :
Plura ne explora, sed plora et ora, ac abi obiturus.
BeqHiescat in pace.
Celle de Henri, évoque de Metz, est aussi
sur une lame de cuivre à côté de son tom-
beau, telle qu'elle est décrite ici ; la lame de
cuivre a deux pieds, sur deux pieds six pouces,
et est attachée au mur.
Epilaphiiim
Reverendissimi in x^ Pris ac magnificentissimi
Principis
Hcnrici de Lolharingia
Melensis quondam ac Morinen. (â) prsesulis;
P^eniani ac lugubre de ejus funere carmen
compicctens.
KobilePhidlaca cœlatom boc arie sepulchrum
Cootegit Henrîci reddita membra solo.
Qni Morinîs prxsiil fuit -et Metensibus olim ;
/ S^irpe, opiI>s, fama, relligione micans.
Nobilitas clarum genus huic Lotharînga paternum.
Liligero ex sceptre inatris origo fuit.
Oinnia contempsit vulgo qux magna putantur
Numinis obsequiis deditus actbereî
Sobrius ipse sues dapibus refovebat opimi«^;
€ui pietatc parem vix tulit ulla dies.
Testis egenonim pasta est vesiitaque turba, .
El faciunt tempirs dona tributa fidcm.
lieu ! miseri, queruios inopes -nunc édite fletus,
Sœpe pater vobis jure vocatus obit !
lieu ! fera mors, noslri lantum decus abstulit xvil
Post sex atquc decem lustra peracta seni.
Annus erat supra quingentos millequc quiotus
Progenies ex quo cœlica naia fuit.
Prccsiabatque suas Tillioni scorpius xdes :
Bis décima oclobris ncmpe erat orta dies.
Nunc pia sidereo fundamus vota tonanli
Donet ei solio somper adesse suo.
« Certifié pr nous Claude Joseph Benoist,
peintre, invité à procéder à l'inventaire et
description des monuments, sculptures et
peintures des églises supprinîées, au district
de Joinville.
<c Fait audit lieu le 22 novembre 1791.
« Signé: J.-C. Benoist (deNeufchateao).»*
JODARRE, diocèse de Meaux, en Franeei
département de Seine-et-Marne.
La crypte souterraine deTéglise do Jouarre
ronferme des tombeaux et des inscriptions
d'une grande ancienneté et d*un grand in-
térêt. M. de Caumont en a donné la descrip-
tion dans le Bulletin monumental de 18U,
tom. IX, p. 182 et suiv.
Voici le texte des inscriptions :
Tombeau de Techilde^ abbeste de Jouam
au YiV siècle.
I.
Hoc membra postnltima'tcguntur fata sepolcbrobau
Theodiecbîldis intemerata: virginis génère
nobiiis meretis
Ftilgens sirenua rooribns flagravit in dogmate hmu
II.
Cœnubii hujus mater sacratas Deo vîrgînes
Sumentes olcum cum lampadibus pruiientes iovîJI
Sponso filias occurrere x exultât paradisi in glorâ
Sainte Telchide fut la première abbesse de
Jouarre, dontMabillonfait remonter l'origine
à Tan 63^; elle paraît avoir vécu jusqu'en 660.
On voit sur un ancien tableau l'abbesse
Eustochie seconde, du xui* siècle, préseiH
tant une châsse à limage de sainte Julie, el
cette inscription :
IIL
Enstocbia abbatîssa secnnda offert capsaro islam
0 sanctx Juliae virgini.
JDMIÉGES, département de la Seine-Infé>
ricure, en France.
Kn 1600 on lisait encore, sur les ruines de
Tabbaye, cette inscription du yii' siècle:
Hic in honore Dei rcquiescit slirps GlodoTei
Patris bellica gens bella saluiis ageiis
M votum matris Batildis penituere
Vto proprio scelere, proque labore pains.
(Tiré des Antiquités de Saint-Ouen de
Taillepied.)
C'est répitaphe de deux Qls deClovis gai,
s'étant révoltes contre leur père, furentiails
prisonniers*: leur punition fut, d'après la
sentence de leur mère sainte Bathilde, dV
voir les nerfs des bras coupés, d'où le nom
^énervés qu'on leur donna. Ils moururentet
furent ensevelis à l'abbaye de Jumié^.
lldém, de la Soc. arch. du Mid%^ t. Uf
n. 202.^
K
KANTORBKRY, dans le duché de KenI,
en Angleterre.
(!) On conservait an trésor de Péglisc de Sainl-
Lnmeiit, el on a gardé jusqu'à ce jour à Joinville,
un tissu rapporté de Palestine par rbislorien de
FàtutLauis, sous le nom de coiiilnrcde saint Josoph.
(Vov.>l»»/ï/««flrc/#„purM.I)idn>n. 1845,1.11, p. 122.)
(^i) Henri de Lorraine était évoque de Melz cl de
Tbcroueiine.
I.
Edouard {Le Prince Noir)^ mort en 1376.
Ses armoiries soiU snivies des mois aUemaiidsM ^^^
^Ottwo»/ ; c'est-à-dire, d'après rexplicalion qai eB««
donnée : kh diene sigai.;ent je sers, tibochMnth fm
courage.
A la tète (rn ((ua re lignes).
Cy gisl le noble prince monseigneur Edward ais-
nez fils du lies noble Roy E<lward licrB jadis
KAn DEPiGRAPHOr.
grince d^Aqoiiaine. et de Galles due de Corne-
miHe el cooate de Ceslre qi morust eu la feste
ieb Triniie qcsioit le viii jour de june Tan de
pice mil iroi& ceol seplaole sisme. Lalme de
^ Dieu eil mercy.
— Amen. —
KEN
IJI.
t&t
Àueôté sud.
Xvt qoi passez eve bouche close-
Par la ou ce corps repose
Eiileol ce qe le dirai
Si corne te.dire le say
TIel corne lu es je auliel fu
Tu serras lâel come je su
De la mon ae pensai je niye
Tanl come j^avoi la vie
En Ire (lerre) avoie grand richesse
Donl je y fis grand noblesse
Terre uiesons el grand irésor
Draps chivaux argenl et or.
I Mes ore su jeo poures el cheillfs
Per fond eu la lerre gicl
Ma grand heaule (beauié) csl loul alce-
Ma char esi loul gasiee.
Càlé w/rd.
MouU esl cslroit ma nieson
En moy n*a si verise non
El si ore me veisez
le ne quide pas que tous deiseï ^
Que je eusse onques home esie
Si suje ore de lanl changée
Pur dieu priez au celeslien roy
Que mercy ail de lalme de moy
Touz ceux qe pur moy prieronl
Ou a Dieu nf accorderonl
Dieu les mette en son paray
Ou nul ne poel eslre cheilifs.
{Sépulcral monumenh ofthe Great-Bri-
tàin, 1, 137.^
II.
Sbicm Islip^ archevêque de cette ville (1366).
(Vers léonins.)
SnoD .slip oriens, vît bina lege perilus,
Ht nascens moriens, sic nunc jacet arcte localus»
Aitttu qui tenuîl hic quondam ponliûcatus,
Chro qoique fuit regno toli quoque gralus
IMnceps pastorum foc Simon aposlolorum
Simon ut isia chorum per eos pertingal eorum
Mil trecenieno sexageno modo seno
Qtis sepleno pasloralus quoque deno
ffic kaL maii senorapto camis ecce freno
^ cadil a feno celo peio qui sil ameno.
0 spes^ sanclorum decus, et pie Christc tuorum
Ceiibas ipsorum prece jungas hune precor horum.
{Sépulcral monuments, l, 121 .}
Thomas Chillendene^ prédécesseur de Wood^
nesberff.
Qic jacet D** Thomas Chyilenoene, qitondam
prier hi^us ecclesie, dccreiorum doclor egregius,
qui navem islius ecclesie celeraque diversa
edificia quani plurima quoque opéra laudabilia
de novo lieri fecit. Preliosa insuper ecclé-
siastique mullaque priviiedgia insignia huic ec-
clesie acquisivil : qui poslquani prioralum hu-
jjis ecclesie annis viginii, 25 seplimanis el
quinque dtebus nobililer rexisset kindem Ui die
assuroptioiiis béate Marie virginis diem siium
clausit extremum anno domini m cccc ix ci(fus
anime propilieiur Dcus Amen.
[Sépulcral monuments ^ II, 88.)
John Woodnesbergh , prieur de Canterbury^
mort en 1427.
Est nece substratus Jon Yôodnesbergh tummaïus
bujus erat gralus prier Ecclesie numeratus,
Quem colil gmatus hic lantus ubique novatus,
per loca plura datus sil sumplus icsiifiealus.
Auctor erat morum-probitalis laudis honorum
Largus cunctorum cunciis dator ille laborum
Quique prioralum rexit sub schemate gralura
Annos hune plenos per seplenos quoque denos :
Quadringentenis mil. ejus bis qtioque dénis
Annis septenis Domini nondutn sibi plenis.
Cum libi Chrisie, .... agone
Quem precibos pone radianiis forte corone.
(Sépulcral monuments^ H, 88.)
KARPATES, montagnes de l'Europe cen-
trale, louchant à la Pologne et à la Hongrio.
Au sommet le plus élevé des Karpates,
près du lac dit VOEU de mer, Mortskie okOf
se trouve une croix ancienne avec cette ins-
cription.
Hic non plus ulira,. non supra.
Nisi in cruce D. N. J. Christi.
KEMPl^EN, ville de Bavière.
Inscription d'une colonne à Vancien mona-
nastère,
flildegardis dcclxxui fundavit.
Carolus dcclxxiv conliniiavit.
Adrianus dcclxxvii dedicavit.
Andelgarius dcclxxviu inchoa\it.
(Cardinal MâU p. 193; Gerbert , lier
Germanie, y p. 137.)
KENNINGTON (près Londres), en Angle-
terre.
John Warsen, sixième comte de Surrey, mort
en 130^.
Vous que passez ou bouche close
Pries pur cely ke cy repose :
En vie come vous esfis jadis je fu,
Et vous liel serieiz ronie le su :
Sire Joban counl de tiarcyn gist ycy :
Dieu de sa aime eit uien y.
5i)S^
KHA
DICTIONNAIKE
KIIA
591
Ki pur sa aime priera
trois mil jours de pardon avéra.
(Sépulcral monuments^ t. 1", 80.)
KHALAPSCHEH, en Nubie, Afrique.
Au nombre des inscriptions grecques que
M. Gau a recueillies dans son voyage en
Nubie, la plus remarquable est celle qu'un
roi nubien, inconnu jusqu'ici, a fait graver
dans un temple égyptien de l'ancienne Tal-
WI5, aujourd'hui Khalapscheh, pour conser-
ver le souvenir de ses victoires contre les
Blémyes.
Celle inscription, publiée pour la première
fois sur la copie de M. Gau (1), et commen-
tée par M. Niebuhr (2), est célèbre parmi les
savants, moins peut-être à cause de son uti-
lité historique, qui avait paru d'abord peu
importante, que parcequ'étant écrite en grec,
comme les fameuses inscriptions d'Aiiulis
et d'Axum, elle a paru se rattacher par ces
caractères h ces monuments remarquables.
M. Lefronne, en examinant de nouveau
celle inscri[)tion, en a tiré des observations
et des notions historiques toutes nouvelles,
qu'il a exposées dans un mémoin^ portant
ce titre : Nouvel exnmende Vinscriplion grec-
iiue déposée dans le temple de l'almis en Nu-
oiCy par le roi nubien Silco, considérée dans
ses rapports avec iintroduction du christia-
nisme et la propagation de la langue grecque
parmi /es peuples de la Nubie et de TAbys-
sinie. [Jkfémoires de l'Académie des inscriptions
et belles-lettres f nouvelle série, t. IX, p. 128,
1831.)
Le mémoire de M. Letronne est divisé en
deux parties. Dans la première, Tillustro
académicien examine le texte de l'inscrin-
tion en lui-môme, le commente, le rétablit
et rinterprète. Nous ne pouvons entrer dans
les détails philologiques de cette première
division, La seconde est consacrée à exposer
les résultats historiques et géographiques
auxquelles conduit l'inlerprélalion du texte.
Nous le ferons connaître parde longs extraits.
Voici d'abord la traduction littérale de
l'inscription qu'a donnée M. Letronne :
Traduction de Vmscription arecque de Kha"
lapschehf en Nubie.
M Moi Silco, roi puissant des Nobadcs et
de tous les Ethiopiens, je suis venu deux
fois jusqu'à ïalmis cl à Taphis ; j'ai com-
battu contre les Blémyes, et Dieu m'a donné
la victoire une fois avec trois autres. J'ai
vaincu de nouveau (les B'émyes), et je me
suis complètement établi la première fois
avec mes iroupcs.
<K Je les ai vaincus, et ils m'ont imploré;
j'ai fait la paix avec eux, et ils m'ont juré
r>ar leurs idoles (de l'observer), et j'ai cru à
eur serment, parce qu'ils sont gnns de bonne
foi. Je m'en suis retourné dans la partie su-
périeure de mes Etals. Depuis que (ou puis-
que) je suis roi puissant, non-seulement je
ne vais point à la suite des autres rois, mais
i
I) Antiquitéit de la Nubie, inscriplions, pi. i, n. 1.
t) InH'i'ipiioncs NubtunscSy Roniu;, 1820.
encore je marche devant eux; et ceux qui
veulent lutter avec moi, je ne leur peniuas
pas de rester tranquilles chez eux, è moins
qu'ils ne me demandent pardon; car je sais
un lion pour les pays de plaines , et uœ
chèvre |)Our les î)ays de montagnes.
« J'ai fait la guerre une seconde foiseon-
Ire les Blémyes, depuis Primis jusqu'à Til-
mis; j'ai ravagé les terres des peuples ooi
habitent au-dessus des Nubieus, parce quds
m'ont cherché querelle.
«Quant aux chefs des autres nationsquien*
trent en guerre avec moi, je ne leur permets
pas de se reposer à l'ombre, et ils ne peuveiil
se désaltérer dans Tintérieur de leurs mai-
sons, à moins qu'ils ne se soumettent h md;
car ceux qui se révoltent contre moi, j*si-
lève leurs femmes et leurs enfants, et »
D'après les observations précédentes s«
le style de l'inscription de Silco, on doit j
reconnaître , 1° des imitations des livres
saints; 2" des fautes grossières qui prou*
vent que le rédacteur savait tres-mal Is
grec, et qu'il en altérait la syntaxe proba-
blement on la pliant à celle de sa propre
langue; 3'* des manières de parler propres à la
grécité du Bas -Empire et du grec moderne:
ce dernier caractère annonce que l'inscrip-
tion a été rédlg('*e à une é[ioque où les
étrang^Ms qui apprenaient le grec, n'appre-
naient [)los qu'une langue dégénérée
Examen historique de r inscription par
M. Letronne
Il suffirait dos caractères que je viens de
remarquer dans le style de l'inscriptiou ^
roi chrétien Silco , pour établir qu'elle M
peut ôtre antérieure au règne de Justinieu.
Je vais essayer maintenant d'en délermioer
la date, d'après les données historiques et
géographiques qui s'y rattachent, considi'-
réec dans leur rap[)ort avec l'époque oii le
christianisme s'est introduit parmi les p*'U'
plos du bassin supérieur du Nil.
Cette époque n'est jusqu'ici parfaitement
connue que pour la partie nord-est de
l'Abyssinie. La conversion do ce pays |)ar
saint Frumenlius, sous le règne de Constan-
tin, est un fait avéré, d'après les récils dé-
taillés et concordants de Socrate et de Sozo-
mène, confirmés en même temps par la lettre
de Constance au prince d'Axum, que noost
conservée saint Athauase; il est môme cer-
tain qu'avant celle conversion générale, les
fréquentes relations maritimes et commer-
ciales de l'Eg^'ple avoc les côtes de l'Yémen
cl de la Tniglodylique, avaient déjà conduit
d.ins ces régions des chrétiens qui s'y étaient
établis. Ils aidèrent saint Frumenlius à Of>é-
rer quelques conversions parmi les naturels;
mais la conversion totale des Axumites ne
fut consommée qu'après que saint Frumen-
lius, qui était ailé trouver saint Athanaseà
Alexandrie, eut été renvoyé à Axum parce
patriarche, en qualité d'évôlpie, vers l'an 330.
JDu vivant môme de saint Frumentius, io
christianisme passa du pays des Axumiies
dans d'aulres parties de l'Abyssinie; c'est ce
que prouve la letlre de l'empereur Constante
KHA
DEPlGRAPniE.
KUA
598
ices Aïzana et Saïazana, pour les en*
chasser cet évoque, ennemi déclaré
loisme, comme saint Alhanase. La
chrétienne se répandit aussi parmi
•s des peupli.'S soumis au roi d'Axum :
ara la preuve tout à Theure. Pénétra-
s lors en Nubie? Voilà le point qu'il
de déterminer pour fixer la date de
(ion. Mais la discordance des témoi-
rend la question compliciuée et dif-
I l'on ne peut espérer de réclaircfr
cuter en même temps les diverses
ancesgéographiques(|ui se rattachent
auroent, et toucher à plusieurs points
de rhisloire de cette époque.
ïriplion de Silco ne fait mention que
peuples, les Nobades ou Nubiens et
ijff<;les preojiers déjà chrétiens, les
encore idolâtres. Nous allons suivre
»rè8 Tautre ces deux indications, en
igant par les Blémjes.
SECTION l".
roductlon du chriilianisme en Nubie
et en Ahyssinie.
)eê Blémves. — (nirndtiction du chrlstUnisme
chez les Bléiii} es.
sition que ce peuple occupait lors de
tien de Silco est bien déterminée
cscription. Silco a noursuivi les Blé-
?nuis Primi5 jusqu'à Talmis; il a pris
lies; il s*est établi dans leur pays,
'est retiré dans le sien; d'où il resuite
ent que les Rlémyes étaient les mai-
a vallée inférieure de la Nubie, depuis
Ibrim) jusqu'à la frontièrede l'Egypte.
à la même situation que se rappor-
1 textes des auteurs les plus récents
is ont parlé de ce peuple, tels que
n, Ammien Marcellin, Sulpice Sévère,
urs de VEtymologicum magnum^ qui
lent à placer les B'émyes au-dessus
e et des cataractes. 11 en est de mémo
idius qui, en parlant des évoques
en 406 par suite de leur attachement
Jean Cnrysoslome, fait mention de
» l'évéque Palladius à Syène, dans le
je des Blémyes et des Ethiopiens. Un
lage plus précis et plus détaillé est
'Olympiodore, qui, vers la même
(407-425), visita le pays des Blémyes.
mr raconte qu'ils habitaient la vallée
depuis Syène jusqu'à Primis, qui
dernière ville de leur domination ; il
quatre autres de leurs villes, Phœnt"
ChiriSf lieux maintenant inconnus,
iite parce qu'ils étaient situés au delà
l où finissent les itinéraires romains,
; s'arrêteni hHiera-SycaminoSf Thapis^
\$ de l'Itinéraire d'Antonin et de notre
ion, et Talmis^ qui est Khalapscheh.
d*01ympiodore se coordonne très-
*c celui de Piiscus, qui se rapporte à
, et dont je f)arlerai plus bas. Tous
es nous repré^sentent le même état de
que nous trouvons exprimé dans
*ion de Silco. Ainsi l'on doit recon-
[u'ati V' siècle les Blémyes avaient
formé un établissement Qxe dans la vallée in-
férieure de la Nubie. Je pense qu'il devait
dater du règne de Dioclétien, qui, selon
Procope, retira déQnitivement les garnisons
des villes de la Nubie inférieure, et s'enga-
gea à payer aux Nubiens et aux Blémyes,
afin qu'ils cessassent de faire des incursions
dans la Haute-Egypte, un tribut qu'ils rece-
vaient encore du temps de l'historien.
Au reste, cet établissement (ixe n'empê-
chait pas qu'ils ne fussent encore ré|)an(Jus
dans le désert, à l'ouest et à Test de la fron-
tière de l'ËgyiUe, d'où ils faisaient des in-
cursions sur cette contrée, comme on le voit
dans rhistoire. D'une part, les hordes de ces
l>euples, à une époque voisine de l'ère chr é-
tienne, s'étaient répandues dans le grand dé-
sert, puisque Mêla, Pline, et l'anonyme de
Ravenne, placent des Blémyes du côté des
Garamantes, des Atlantes et des Augiles; et
il est très-vraisemblable que de leur nom
s'est formé celui de Bilmahy pays habit/^ par
les Tilbos, au nord du Bournou et au sud
des Augiles, selon les anciens. De l'autre, lu
nomdes Blémyes, à ane époque plus i écente,
semble avoir été appliqué aux peuplades ré-
pandues dans le désert à l'est de l'Egypte,
entre le Nil et la mer Rouge; car on lit dans
les Acies des martyrs de RaWie^. nionaslùre
Eres du mont Sinaï, gue les Blémyes s'crv4-
arquèrent sur un vaisseau d'Aïlah, dont ils
s'étaient emparés près do la c6te d'Ethiopie.
Il n'est pas sûr néanmoins que, dans ce
dernier cas, le nom de Blémyes fut celui que
portaient réellement les peuplades errantes
dans le désert à l'est de l'Egypte : du moins
ou a la preuve que les auteurs de ce temps
l'appliquaient à des peuples qui, eux-mêmes|
s'en donnaient un autre ; et c'est peut-être
le moyen d'expliquer les contradictions qu'on
a remarquées chez les divers auteurs qui ont
parlé des Blémyes : on les a attribuées à ce
aue ce peuple, étant nomade, a dû changer
'habitation selon le temps. Cette explica-
tion est sans doute vraie en grande partie;
et elle le serait de tout point si l'on ne trou-
vait ces contradictions dans des écrivains de
la même époque : elles ont donc encore une
autre cause, et tiennent probablement à l'u-
sage des anciens, d'étendre Iti nom particulier
d'un peuple à une multitude d'autres peuples
dont ils ignoraient le vrai nom, mais qui leur
paraissaient avoir les mêmes mœurs et les
mêmes habitudes.
Un passage d'Eratoslhène nous montre
aue ce géographe donnait en général le nom
0 Blémyes aux peuples qui habitaient les
déserts entre le Nil et les ïio^^lodyles, sur la
mer Rouge, de[)uis l'Egypte jusaue vers
Méroé; Tnéocrile, à peu près dans le même
temps, les étendait jusqu'aux sources du Nil ,
c'est-à-dire jusqu'en Abyssinie; la uiêine
opinion se retrouve dans le vers que leur a
consacré Denys le Périégèle, dont l'ouvrage
n'est qu'un abrégé en vers homériques de la
géographie d'Eratosthène.
Les classifications souvent artificielles et
purement scientifiques desgéographesalexan-
drins se sont perpétuées fort tardi et ont été
599
KHA
DICTIONNAIRE
KUA
confondues avec les notions de la géogra-
phie positive. Ainsi l'influence des idées
d*Eratoslhène se retrouve dans Plolémée,
qui place encore les Blémyes entre TAsta-
boras et Adulis, et dans Procope, qui, après
nous avoir montré les Blémyes aux environs
de Syène et des .cataractes, semble les re-
porterensuite dansTintérieur jusqu'à Axum :
ce qui nous explique le passage où le scho-
liaste de Tbéocrite dit que les Blémyes sont
les mêmes que les Troglodytes; les deux
textes de Vopiscus, qui joint ensemble les
Axumites et les Blémyes comme peuples
limitrophes ; et enOn ce que nous dit Cosmas
du commerce de Tor que les Blémyes fai-
saient avec les Axumites. On voit que, con-
formément aux idées d'Kratostbène, admises
par Ptoiémée, on continua, au moins jus-
qu'au VI* siècle de notre ère, d'employer
quelquefois le nom de Blémyes comme dé-
signation générique de toutes les peuplades
répandues dans la vaste région située entre
le Nil et la mer Rouge, jusqu'au pays d'A-
dulis.
Si Ton pouvait douter que cette applica-
tion du nom des Blémyes fût purement sys-
tématique, on en aurait la preuve en exami-
nant les dénominations qui se trouvent dans
les deux inscriptions d'Adulis et d'Axum. La
première contient l'énumération de tous les
peuples que le roi d'Axum avait conquis :
il n'y est fait nulle mention des Blémyes ; et ce-
pendant ce nom devrait s'y rencontrer, puis-
que ces conquêtes se sont étendues dans tout
i intervalle qui sépare Axum deTEgypte. Au
lieu du nom des Blémyes, on trouve celui
des TangaUes^ dont le territoire s'étendait
jusqu'aux frontières de l'Egypte, c'est-à-dire
précisément où les auteurs grecs du temps
ont placé les Blémyes. Ces Tangaïtes ont
laissé leur nom au fertile pays de Taka^
outre l'Albara et Souakem. L'inscription
d'Axum a pour objet de rappeler les victoi-
res du roi des Axumites sur les nations des
Bugaites; on en reconnaît le nom dans celui
de Bedja ou Bodja, dont le Taka fait partie.
Ces Bugaites formaient six peuplades, ayant
chacune des chefs particuliers, que l'inscrip-
tion nomme 6a9i>î(n(oi, reguii. Dans tout cela,
le nom de Blémyes ne parait nullement, quoi-
qu'il s'agisse des mômes contrées que les
auteurs grecs leur assignent ; d'où nous pou*
Yons conclure, avec quelque assurance, que
ce nom de Blémyes n était pas celui que ces
peuples se donnaient eux-mêmes, et n'était
qu'une de ces dénominations systématiques
connues seulement des géographes et des
historiens.
C'est par suite de l'emploi de cette déno-
mination que les Blémyes ont été comptés
au nombre des peuples indiens. Je me con-
tenterai de citer, à ce sujet, un passage du
commentaire anonyme sur le Télrabiblos de
Ptolémée : « Les Assyriens adorent la lune; il
en est de même de la plupart des Indiens, de
ceux qu'on nomme Blémyes, » Ce passage et
tous ceux du même genre ne présenteront au-
cune didiculté, si Ton fait attention que l'an-
cienne Troglodyliquc (ou pays des Blémyes)
a été souvent désignée par la dénomi
d'Inde. Si je ne me trompe, cette con
des mots Inde et Ethiopie est un Teslig
géographie homérique; elle reauMM
dernière analyse, a la fameuse di
qu'Homère a donnée des Ethiopiei
orientaux et en occidentaux, dinsio
on retrouve plus tard une applicatioi
le système d Ephore, et une trace éf
dans Hérodote. Les premiers poètes tra
lièrent à cette idée les notions ce
qru'ils avaient sur les fleuves de III
s imaginèrent que le Nil j prenait sa s
voilà, je pense, l'explication du passai
controversé, où Prométhée, dans K
dit que a le fleuve éthiopien prend nal
chez un peuple noir qui habite jm
sources du jour; » et c est peut-être
singulière, après les saines notions i
rodote avait données sur l'embouch
rindus. Il semble que les grammi
d'Alexandrie, par leurs commentaires
vagants du passage d'Homère, contrib
à ramener la contusion des noms d'Ei
et d'Inde; les poêles surtout s'en empai
et les auteurs des poëmes dionysiaqui
dèrent sur celte confusion même que
unes des fictions qu'ils rattacbèrec
expéditions de Bacchus : aussi nous ei
cevons des traces dès le siècle d'Ao
dans Tibulle, Virgile et Josèphe. Mai
surtout depuis le iir siècle qu'on ▼
répandre Tusage de donner le nom de
à TEthiopie; et ce qui me parait }
contribué, c'est que les chrétiens, ay
besoin, pour leurs systèmes sur les
fleuves du paradis, d'identifier avec le
Géon, dont les uns faisaient Tlndus
autres le Gange, ont été presque for
s'oppuyer sur celle erreur géographiqu
les poêles alexandrins avaient accri
Nous voyons, par exemple, Philostori
poser comme un fait très-probable c
Nil, né dans l'Inde, passe par-dess(
mer Indienne et la mer Rouge sans se
avec leurs eaux, pénètre dans le cou
d'Afrique, et vient ressortir par les
tagnes de la Lune pour arroser l'Et
et l'Egypte. Il me semble que telle est
près l'histoire de celle confusion géog
que; toujours est-il certain qu'elle a é
mise par les écrivains des iv* et vr siè<
notre ère. Cupe'r en a déjà donné des
pies auxquels on pourrait en ajouterd'a
ainsi Procope fait venir le Nil de ric
ailleurs il prend le nom d'Indien pour
nyme de celui d'Ethiopien. Mais ce »
écrivains ecclésiastiques surtout qu
ploient cette dénomination; car ils dés
conslamment sous le nom d'Indu et
intérieure toutes les côtes de rArabi<
la Troglodyliquc.
Voilà comment les Blémt/es ont p
compris parmi les Indiens; et cette ob
tion peut éclaircir plusieurs difliculté
les auteurs de celle époque ou doni
KHA
D^EPIGRÂPIIIE.
KHA
eoi
uiaines fictions par «es poètes : j'en
jBiter plusieurs exemples; je me
rai d*un seul : Nonnus, dans les Dio-
!S, donne l*orisine des Blémyes ; il
nom d'un héros nommé Élémysy
Indiensy qui, après avoir résisté à
lors de son expédition dans Vlnde^
aiié avec ce dieu. Pans celle tiction
I, nous voyons l'usage systématique
domination des Blémyes m(^lée avec
lion du nom de Vlnde à l'Ethiopie.
y a de curieux, c'est mie les anciens
eurs parlent do ce néros Blémys
Tun personnage historique, et don-
lYement leur fiction pour un fait. Si
ait pas une invention récente des
lioDjsiaques, nous verrions proba-
Blémys figurer dans les anciennes
ions de généalogie, h côté de Nilus
fille Memphisy mère de Libye; (ÏE-
st de sa lemme Arabie^ des héros
êf Médus^ Perses, Cilix^ et de tant
qui, selon toute apparence, ne sont
le des dénominations géographiques
poètes ont personnifiées.
lumant ces diverses observations, je
e le peuple qui se donna le nom de
, habita principalement dans la vallée
re de la Nubie, sur les confins de
t, où le place Olympiodore et Tins-
de Silco ; et que les peuples au sud-
•e le Nil et là mer Rouge, jusqu'à
ît Axum, auxquels les historiens et
;niphes ont appliqué, en général, la
dénomination, s'en donnaient cer-
Dt une autre.
(nécessaire d'établir une distinction,
tielle la fixation de Tépoque du mo-
qui nous occupe aurait été embar-
ie plusieurs difficultés. Ainsi, par
I, il est clair que lorsqu'Eusèbe nous
dès le rè^ne de Constantin, le chris-
) avait pénétré chez les Ethiopiens
lémyes, ces noms désignent seule-
i habitants de l'Abyssinie et de la
ytique, qui embrassèrent la religion
ne au temps de saint Frumenlius,
()as les Blémyes de la vallée du Nil
•le l'inscription de Silco.
-ci, au contraire, étaient encore ido-
l'époque de ce roi nubien. Olympio-
11 commencement du v' siècle, les
>uvés païens ; il parait, d'après les
ons dont il se sert, que Talmis était
$f-lieu religieux. Cela nous explique
A Silco a choisi le temple de cette
ur y consigner le souvenir de son
on; c*est dans le sanctuaire môme
L dieux de ses ennemis que le roi
i a voulu déposer son hommage au
u qui lui avait donné la victoire. Je
le qu'avant l'arrivée des Blémyes,
sous la domination romaine, parait
•ni d'une sorte de prééminence reli-
C*est, du moins, ce qui senible résul-
lire de bourg sacre qui lui est donné
édit du stratège d'Ombos, apparte-
règne des Pbili)>pe, et du 11 doccm-
Tau 2h9 de noire ère. L'historien
Priscus rapporte en détail toutes les circon-
stances d un traité de paix conclu, l'an 452
de notre ère, entre les chefs des Blémyes et
des Nubiens, et Maximin, général de l'em-
pereur. Priscus s<» trouvait alors en Egypte;
il était ami de Maximin ; ainsi son temoi*
gnage est ici du plus grand poids. On voit
qu'une des clauses du traité, à laquelle les
barbares tenaient par-dessus tout, fut qu'il
leur serait permis, selon l'antique usage, de
se rendre a Philes, au temple d'isis, et d'y
prendre la statue de la déesse, pour la rap-
porler ensuite après un temps donné. Ce
passage remarquable prouve à ta fois que les
Blémyes n'avaient pas abandonné le paga-
nisme, et que le culte d'Isis'subsistait encore
è Philes. Il en était de môme à l'époque où
Marinus écrivait la Vie de Proclus, après l'an
hSf} de notre ère, puisque cet historien dit
expressément qulsis était encore adorée à
Philes. Le culte païen ne fut détruit défini-
tivement dans cette île qu'environ cinquante
ans après, sous le règne de Justinien, comme
on le voit dans Procope. De ces rapproche-
mentsilfautconclurequelesrésultatsdel'édit
deThéodose,relatifà l'abolition dupaganisme,
n'eurent pas, du moins pour la haute Egypte,
toute l'étendue que lui ont attribuée les his-
toriens, puisque le culte d'isis à. Philes sub-
sista encore un siècle et demi, et qu'environ
soixante ans après la destruction du temple
de Sérapis à Alexandrie nous voyons, d'une
part, les Nubiens et les Blémyes stipuler,
dans un traité de paix, qu'il leur sera per-
mis de venir faire leurs dévotions accoutu-
mées dans l'île d'isis; et de l'autre, un
général romain choisir cette ile de préférence
pour la signature du traité, afin que la
vénération des barbares envers ce lieu saint
fût une garantie plus forte de la sincérité de
leurs serments.
U résulte encore de ces observations que
les inscriptions chrétiennes découvertes et
copiées à Philes par il. Gau et d'autres voya-
geurs ne doivent pas être antérieures au
VI' siècle de notre ère.
D'après la citation que nous avons faite
ci-dessus du passage de Procope, on ne s'é-
tonnera p<is que cet auteur nous représente
les Blémyes comme étant encore païens de
son temps , et adorateurs d'isis et d'Osiris;
il nous dit même qu'ils sacrifiaient des hom--
mes au soleil. Sans garantir cette circonstance,
je ferai remanjuer une coïncidence assez
frappante; c'est que le temple de ïalmis,
chef-lieu religieux des Blémyes , était en
effet consacré au soleil, qu'on y adorait sous
le nom de Aïandoulis , comme le prouvent
les inscriptions qui ont été recueillies. Ce
rapprochement prouve du moins qu'au temps
de Procope, le tem{)le de Talmis appartenait
encore au culte égyptien.
On a la certitude que ce temple fut , dans
la suite, converti en église et approprié au
culte chrétien, de môme que ceux de Dekké,
de Tesah , d'Essaboua , d'Amadon , d'isam-
boul, et en général de presque tous les tem-
ples anciens delà Nubie : mais il doit paraî-
tre clair maintenant ([ue ce changement n*a
{
605
KIIA
pu avoir lieu avant le règne de Justinien;
ce qui fixe la limite an delà de l;ii|nolle ou
ne peut faire remonter les vestiges du chris-
tianisme qui existent dans cette contrée.
C'est ce <jui aclièvera d"élal)lir la discussion
des faits qui se raiiporlent aux Nubiens dans
l'inscription de Silco.
§ 2. — Des NubaJes ou Nnlûms, et de leur conversion aa
ciiiisiiaiiisme.
Nous avons vu que le terriloire des Nu-
biens ne dépassait pas la ville de Primis ou
Ibrim , vers le nord. A Ibrim commençait
celui des Blémyes , peufile qui paraît avoir
été indépendant des premiers, dont il était
l'allié naturel , d'après sa situation entre la
Nubie et TEgypte : aussi nous voyons pres-
que toujours ces deux peuples ligués entre
eux dans leurs incursions sur la haute
Egypte» et dans les guerres avec les Romains,
qui en étaient ordinairement la suite. D'ail-
leurs, rideïitité de leur culte religieux , les
cérémonies qu'ils allaient faire en commun
au temple de Philes, devaient entretenir la
bonne harmonie entre les deux peu[)les.
Mais jusqu'où les Nubiens s'étendaient-ils
au midi ? ou l'ignore. Silco dit vaguement
qu'il s'est retiré dans la partie supérieure do
^es Etals, qui est probablement le pays de
Dongola ; et il parle de ses guerres avec les
autres peuples situés au-dessus des Nubiens^
qui ont voulu se mesurer avec lui. Ce sont
peut-être les peuples du côté de Méroé, du
Sennaar et du Fazoki , jusqu'aux frontières
ori^uîJiL'is du pays d'Axuin.
On se fait une idée de ce que pouvait être
ce royaume de Nubie , par un passage de la
Vie de Micbaël, patriarche d'Alexandrie, qui
écrivit à Cyriaque, roi de Nubie, en 737,
pour le détourner de faire une expédition en
Ev^ypte. L'auteur de cette Vie rapporte que
la puissance de Cyriaque s'étendait sur treize
rois, dont le plus puissant était Elkera ,
prince jacobite; un autre étendait sa domi-
nation jusqu'aux contrées les plus australes.
Ce sont probablement des rois de ce genre
que l'inscription d'Axum dpf)elle ^^cXro'/.oi,
et que celle de Silco nomme les despotes des
autres nations soumises à ce prince.
Dans l'ivresse de sa puissance, Silco prend
le titre de rot de tous les Ethiopiens; mais
personne n'imaginera sans doute qu'il fût
aussi roi de l'Abyssinie et d'Axum , pays
compris sous la dénomination générique
û Ethiopie, Ce n'est donc là qu'une de ces
fanfaronnades communes chez ces rois bar-
bares : ainsi Aizana , dans l'inscription
d'Axum, prend le litre de roi des rois y
omine le souverain actuel celui de negash
negasgi, qui a le môme sens. Ce litre pom-
peux ne parut pas trop magnifique aux pe-
tits rois du Bosphore ; il paraît que souvent
on n'y attachait pas d autre idée que celle
d'un prince dont l'autorité était reconnue
par des chefs particuliers; et nous venons
de voir que c'était le cas du roi des Nubiens.
Quand on rapproche les inscriptions d'A-
du'lis, d'Axum et de Talmis des renseigne-
ments nombreux que M. Et. Quatremère a
puist'S dans les écrivains orientaux, on en
DJCTIOiNNAIRE KHA (M
retire l'indication assez claire que la plu j
grande partie des peuples si nombreux qii
habitaient le bassin supérieur du Nil, éttiéHl
alors soumis à l'un des deux grands rojNf
mes de Nubie et d'Abyssinie ; que ces iitif
\Aes divers, avant de petits rois particulier%
cherchaient de temps en temps à se soesï
traire à l'autorité du peuple dominateur»
siiriout aux tributs qui leur étaient imf
Do là des guerres dont ces trois inscrip
nous ont conservé des monuments.
deux grands empires, qui se touchaient
leurs extrémités, et dont les chefs chercbal
h attirer à eux telle ou telle partie do
domination de son voisin, devaient être .
un état continuel de rivalité et de gae .
et ce qui uppuie cette conjecture, c'en
lettre écrite par Isaac, patriarche d'Ale
drie, en 687, aux rois ae Nubie et d'
pie, pour les exhorter à la concorde.
Je suis disposé à croire que ce fut cet
de rivalité qui contribua è empêcher le c
tianisme de pénétrer de l'Abyssinie da
pays des Nubiens : en effet, ceux-ci» co
on l'a vu, ne le reçurent que deux si
après, par l'intermédiaire de l'Egypte,
encore ce qui résulte de l'examen des di
témoignages relatifs à ce point curieux.
Grégoire Bar-Hebrœus, ou Abulfar
dans son Histoire universelle, rassem.
confusément les noms des différents peu^
qui avaient reçu le christianisme sous
règne de Constantin, nomme les Co
tous les Nigrites, tels qu'Ethiopiens,
biens et autres. Cela est exact en ce
regarde les Coptes et les Al)yssins, mais
peut être vrai qu'avec restriction pour,
habitants du Noubah. Rien n'empêcne, sa
doute, que le christianisme ne s'y soit
troduit dès les règnes de Constantin et
Constance, parmi quelques individus, dt
même que chez les Abyssins il y eut ua
certain nombre de chrétiens avant l'apos-
tolat de Frumentius. Restreint de cette ma-
nière, le texte d'Abuifaradge n'offre aucune
dilliculté : mais, entendu dans le sens d'ana
conversion générale, il offre plusieurs diiti*
cullés graves. En etlet, indépendamment da
ce que Priscus et Procope disent, en terioea
exprès, que les Nobades ou Nubiens ado-
raient encore Isis et Osiris, on pourrait op-
poser Abulfaradge à lui-même. Nous lisons,
dans sa Chronique syriaque des jacobiles,
un récit des plus circonstanciés sur la coo*
version des Nubiens, qui fut opérée pendant
le règne de Justinien par un prêtre jacobite,
nommé Julianus. Abulfaradge termine son
récit en ces termes : Atque hoc pacte uni"
versus JSthiopum populus , orthoUoxam fh
de m edoctusj sedi Alexandrinœ se subjecit^.:
Assemani s'étonne de ce que l'auteur place
à cette époque la conversion de tous les
Ethiopiens, puisque celle des Abyssins da-
tait d'environ deux siècles. Mais' peut-être
Terreur vient-elle de l'équivoque du mot
Ethiopiens, qui, comme tous les termes gé
nériques, a été pris dans un sens tantôt res-
treint, tantôt étendu. Mille exemples proq-
vent qu'il a souvent été employé pour dési-
EUT
D'EPIGRAPIIIE.
KUT
606
ilement les Nubiens. Dans celte
etUmvertusJSlhiopumpopultis peut
ier que la toiniUé de la nation nu-
ilors le passage ne présenterait plus
difficulté; et comme orthodoxam
is la bouche d'un jacohite, s*cntond
lie desmonoihysitos, nous tirerons
je la conséquence que celte hérésie
'Oduite en Nubie en même t(Mn;s
liristîanisme. Les mots scdi Alextin-
9ubjecit étonne ont alors crantant
ne» dès Tan Wl, Dioscorus, vin;-;l-
16 patriarche d'Alexandrie, infecta
clergé de Thérésie jacobite, oui
ntenue jusqu'à nos jours parmi les
les Abyssins, llenaudol regardait la
île en 687, par le palriarciie lsa.>fv
de Nubie et d'Abyssinie, connue
acien êx« niple connu des relations
fercbes jacobites d'Alexandrie avec
de Nubie et d'Abyssinie. Le té-
I de Grégoire Bar-Hebrœus mon-
tres relations, avec la Nubie du
JK>nt plus anciennes d'un siècle
il est vraisemblable que l'hérésie
biles s'introduisit pou à peu en
3 par la voie de la Nubie.
fuil en soit, l'accord des tomoi-
Oljmpiodore et de Priscus, de Pro-
de Grégoire Bar-Hebneus, prouve
m que le christianisme n*a [)oint
le l'Abyssinie chez les Nubiens, et
t introduit parmi ces der niers sous
de Justinien. L'inscription de Silco
donc être antérieure au milieu du
do notre ère. D'une aulre part, il
île de la croire postérieure à la
invasion des Aral)ps en Nubie,
e l'an 20 ou 21 de l'hégire (6^1 à
atre ère). Ainsi je ne pense pas
loigne beaucoup de la vérité, si
ilace l'époque vers la lin du vi* siè-
Blémyes ne tardèrent sans doute
nbrasscr la religion chrétienne ;
même leur conversion fut-elle la
deux expéditions de Silco. C'est
plusieurs des temples paieis de la
érieure furent convertis eu églises
es.
TEH, l'ancien Cotyœum do Phrygie,
Jineure ou Tur.juie d'Asie.
"iplion chrétienne de l'an 1071.
ent comme en Occident, les cnrc-
adrois les sépultures aux environs
)Ies9 6t même dans les églises;
ce qui concerne l'Orient, les sarco-
e rë|K)que byzantine sont-ils les
ibreux. La proximité des temples
)as la seule cause; mais l'Eglise
rtout depuis les ravages des icono-
a jamais admis les sculptures des
imaines comme ornement sur les
Ils religieux. Les sarcophages de
que ont donc otfert au fanatisme
cause de moins de destruction.
;e dans le château de la vilfe de
aoeien Cotyœum , ville qui fut lou-
ez bieu peuplée, et qui oti're par
conséquent un très-petit nombre de monu-
ments antiques, un intéressant sarcophage
chrétien, que M. Charles Texier,. correspon-
dant de l'Institut, a décrit < t [)ublié dans la
Revue archéologique de 18VV, numéros de
juin et d'août. Les détails que nous donnons
ici sur ce monumentsont extrailsdes travaux
de M. Texier
Le château de Kutayen, ouvrage des em-
. pereurs byzantins , est aujourd'hui aban-
donné; on y remarque une église assez bien
conservée, avec des traces de f)eintures. Le
sarcophage qu'il renferme est de marbre
blanc; sa face antérieure est divisée en qua-
Ire parties par des arcs et des pilastres ornés
d'un treillis réticulé. Les deux arcs extrêmes
ont leur partie centrale ornée d'une croix
grecque, entourée d'une rosace foilhée par
huit cercles qui se coupent. Un des arcs du
centre présente un bas-relief d'un travail
assez médiocre, mais dont le sujet se perpé-
tue, pour ainsi dire, sans lacune, depuis les
tem()s les plus reculés. Un lion monstrueux
dévore un daim ou une gazelle. Les plus an-
ciennes représentations de ce type, purement
asiatique, se rencontrent sur les cylindres
babyloniens, sur les monuments de Persé-
polis, sur les tombeaux de la Lycie. Plusieurs
monuments grecs, phrygiens et romains,
nous en offrent la répétition, sans autre va-
riante que la nature de l'animal dévoré par
le lion, mais qui est louiours un herbivore :
un taureau , une antilope , un daim , et
môme un lièvre. Les chré'liens ont adopté
ce type, comme le prouve notre monument.
On en voit également plusieurs représenta-
tions à Athènes, sur l'église Catholicon, et
sur la grande porte de l'Acropolis. Il serait
d'ailleiirs impossible d'énumérer toutes les
répétitions de ce sujet qui sont connues en
Europe
Il est proDaole que le principe de cette re-
présentation a été d'abord un emblème tout
astronomique, qui a changé de signiticalion
par la suite des lemps, jusqu'à re[>résent(T
aux yeux des peuples la lUle entre le bon et
le mauvais principe. Ce sujet a d'ailleurs élé
traité plusieurs fois par M. Lajard. Celte
nouvelle représentation de ce synjbole sur
un tombeau chrétien est une preuve de plus
en faveur de l'opinion du savant acadé-
micien.
Il est rare oe trouver sur dos monuments
des dates aussi précises que celle que l'on
peut lire sur celui-ci. L'orthographe de l'ins-
cription, horriblement défectueuse, est ce-
f)endanl d'accord avec la prononciation de la
angue grecque telle qu'elle est f)arlée eu
Grèce. Ceci doit êlre aujourd'hui une ques-
tion jugée. Il serait à désirer (jue les savants
qui sont à la lêle de l'inslructiou |)ubliquo
prissent en considération les Iravaux qui ont
été faits dans les quinze dernières années»
et pensassent à faire enseigner le grec dans
les collèges avec la prononciation helUs
nique.
L'inscription du tombeau doit être expli-
quée ainsi :
607
LAB
DICTIONNAIRE
LAB
'ExoiuriOn ô dov>o; toO 8f oO, r/»î70/)à», D/soTOCna-
6a/Btoc x«t ïrparriyoç 'Actavô? Mijvt AùyovoTw f tV W
T/B«axoo-Tîîv Tr^wTTjv (i3fxi/aav) 'ivîiXTtovoç dcxàriQCtii
T6J Irtc ÇE06 (é^ixt^tcedsç Tisvraxôaioc cSSofxqxovToc
Iwca.)
Littéralement :
c S'est endormi le serviteur de Dieu, Grégoire,
protospatare (impérial) et général d*Asie, le 31
août de la dixième indiction, l'an G579. >
Cette année correspond à Tannée de Jésus-
Christ , 1071, c'est-à-dire à l'époque de l'ar-
rivée des Seldjoukides en Asie-Mineure.
Il faut. remarquer l'orthographe : EKYMiei
pour EKOiMHeH; l'un et l'autre mot se pro-
noncent d'une même manière.
KE pour KAi ; la prononciation coi es
core plus barbare que l'orthographe de
cription.
HcriN pour EiïTHN [sous-entenda'l
PA>], AA, (31); ETI pour ETEL Oq I'j
cevia sans peine qu'il y a eu dans It i|
transposition du signe ç. /J
L'aigle sculpté sur l'autre eompÉjC
indique que le défunt occupait unM
charge à la cour des empereurs. En e||
protospatarcy porte-épée, était une dà|
des fonctions a la cour de Byzance
L'aigle des Paléologues se retrouve ei
sur plusieurs monuments à Gonstantii
et notamment sur la porte du bazar i(
Bezesiein.
L
LA BARRE (château de), dans le déparle-
ment de l'Indre.
M. de Chergé a communiqué au comité
des arts du ministère de l'instruction publi-
que, une notice sur les peintures murales et
les inscriptions du château de la Barre, d'où
nous extrayons les passages suivants : Ces
peintures se trouvent sur une tour qui a dû
servir d'oratoire. Le sujet principal est le
crucifiement de Jésus-Christ. Au bas est le
seigneur châtelain de la Barre, prosterné
aux pieds de la sainte Vierge. Il est présenté
è la idère de Dieu par saint Jean-Baptiste,
que l'on reconnail à son costume et à l'a-
gneau symbolique qu'il porte dans sa main
Sauche. Le châtelain, en grand costume, vôtu
e riches habits armoriés, partie à ses armes
et partie à celles de son épouse, ainsi du
moins qu'on peut le supposer, car cette par-
tie est très-fruste, a les mains iointes; son
casque, orné d'un grand panache, est à ses
pieas , ainsi que sôn écu d'or au chevron de
gueules. Derrière lui, se présente la châte-
laine en habits de cérémonie , armoriés
comme ceux du châtelain; c'est du moins ce
que font supposer les traits parti et coupé
qui ont survécu à la disparition des émaux ;
elle est conduite par saint Jean l'évangé-
liste, que Ton reconnaît à ses formes fémi-
nines et au calice symbolique d'où s'élance
un dragon. De la bouche des deux nobles
personnages sort un phylactère portant ces
mots : 0 mater Deiy mémento mei. Derrière la
châtelaine apparaît le donjon du château de
la Barre, tel que de vieux dessins le repré-
sentent encore. Au-dessus de la porte de la
tour se voit un écusson très-fruste, timbré
d'un casque posé de profil, à droite ; sur le
côté sénestre du chef de l'écu, lequel est in-
cliné en bande, suivant l'usage des xiV et
XV' siècles, de grossiers lambrequins accom-
pagnent le casque, et les supports paraissent
être des sauvages, à en juger par leur cos-
tume velu ; cependant leur visage ne m'a pas
paru noir. Au-dessus de ces compositions
règne une sorte de procession où Ggurent
des saints, dont la plupart sont reconnaissa-
bles aux attributs qui les distinguent dans
riconographie chrétienne : ainsi saint Nico-
las, avec le baquet où s'agitent les ciifa. ts
qu'il a ressuscites; saint André, avecla
qui porte son nom ; saint Jacques, are
bourdon et son aumônière de pèterii
suppose que îes saints qui servent a
de parrains au châtelain et è son épeusc
les patrons de ces personnages, qui se
maient probablement Jean ^t Jeanne» i
fort communs, comme on sait, dans les i
des familles de cette époque. Au-dessou
peu plus haut que les lambris ordiiM
apparaissent tout autour de l'oratoîw
oiseaux symboliques, au-dessus de$qo<
lisent des inscriptions curieuses et sigr
tives; ainsi, à gauche de la porte en eoi
le pélican, emblème de tout temps si
tien, se déchire les flancs, et on lit les
suivants ;
Je suis d*une (dtve f) natitre
Car je veul mourir p les myens
Vie leur rend p ma morsure
Ainsi fu Jesu Christ aux siens.
Dans le deuxième comi^artiment, le pfl
sur son bûcher odorant, renaît de sescec
et dit:
Seul je VIS très longuement*
Et puis meurs par droit divia
Vivre revient hastivemenl
Les bons auront joie sans fin.
Dans le troisième compartiment, 1
s'élance dans les cieux, où il va bravi
feux ardents du soleil ; c'est lui qui le d
reste, dans son langage naïl et énergie;
De tous oyseauU je suis le roy
Voiler je puis en si hault lieu
Que le souleil de près je voy
Bienbeurés sont ceux qui voyent I
A oroile de la fenêtre, on voit un
lorabe seule, posée sur le rameau d'un
dans une profonde solitude; elle parai
l'emblème de la vie retirée et sainti
cloîtres ; c'est du moins ce que font sup
les vers suivants :
(Uncafur.) Je? . . . . garde maincienenl
Quant je n'ay point decompaîgaîe
Vivre solietairemeot
Dévot ayme sainctc vi«.
LÂM
DEnCRAPHlE.
iomposition, qui D^oATrc point des
I Irès-trancliés, a cela de remarqiia-
) son ensemble est parfaitement
mx; appliqué à uo monument civil
elle n'en est encore que plus pré-
nssi devons-nous des remercîments
mie de Bondy, qui veut conserver
rar cette oeuvre en restituant à la
on ancienne destination religieuse.
L DenueHo, artiste éminent, qui a
I habile pinceau aux peintures de
t», publiées par le comité, a pu
BQ calque des fresques du château
re; mais ce calque est peut-être in-
m ce qui concerne les inscriptions
•s depuis lui, et dont quelques mots
re à connaître.
gé snr l'époque h laquelle je croyais
Iribuer cette œuvre curieuse, j'ai
inion qu'elle devait dater de la
I moitié du xV siècle; je laisse à
ivanls que moi le soin de |)ronoa-
rnier ressort.
ÏE, capitale de la Hollande.
yAe de la comtesse Marguerite.
\}sm on ooQveDl près de Lj Haje.
fk , Ilermaoui Cotnitis lleniiebergîse
arti Florenlii Gomitis llollandix et Zc-
lia, Guilhelmi Rcgis Rom. ac postca
len Gut)emaloris liiiperii atq; Alilhei^e
lan'nunix soror, ciijiispatruus Episcopus
isis, avuncirii aulem filius Dui Brabari'
mesThuringise. Ilaec autem lliustriss.
lannos quadragiiita duos circiternata,
?arascevcs iioiium circiter lioram, aniio
ttcenles. septuagcs. sexie, irecêlos
I quinq; enixa est pueros, qui prius
16 suCTraganeo Trajeclensi omnes in
X aère pelvibus baptizaii saiil ; quorum
quotquoieranl, Johaunes, pucUae au-
es Elisabelbac vocatac sunt, qui simul
m inatre uno eodemq; die faiis con-
L, alq; in hoc Lausdensi templo sepuUi
2uod quidem accidit ob pauperculam
fœroinâ, qux ex uno partu gemellos in
labat pueros, quâ rem ipsa Comi lissa
dicebat, id per unum virum ûcri
}y ipsamque coiiiumcUose rejecit. Uiide
lorcola animo perlurbata, mox tan-
liam numerû ac multiiudinë ex uno
tmiirecabalur, quotveltoliusanni dies
^tur; quod quidem praelernaturxcur-
ipeiida quadara ralionc ila factura est; si-
perpetuam biijus rci memoriani ex vctu-
nanuscriplisquam lypis excusisChroni-
erpositumetenarraluinesUDcusilieTer
: de re suspiciendus, honorandus ac
extoUendus in scmpilcrna sccula.
uSupplém, aux inscript, de Bâie, p.
».)
ly en Portugal.
LAM 610
Divo
Flavio
Julio
Crispo
Nob.
Caes.
{CardinalMAi, p. 255^; Gruter, p. 28V, 7.)
LAMRfilSE, Lnmbesis, improprement a[)pn-
lée Lambesa^ ville d'Algérie, dans la province
de Constantine.
Nous avons dit les raisons qui nous eng?i-
gent à faire connaître exnoplionnellemcnt les
inscriptions antiques découvertes dans ce
pays, bien Qu'elles soient en réalité étran-
gères et antérieures à l'épigraphie chrétienne
{Voy. Alger). Ces belles découvertes sont
dues h un voyageur résolu et savant, M. Léon
Renier, sous-bibliothécaire è la Sorbonne.
Rapport de M. Renier^ m mission dans la
province de Constantine pour la recherche
des monuments épigraphiques, adressé à M.
le ministre de Vtnstruction publique (1).
Lambcsc, le 5 janvier 1851.
Monsieur le ministre,
Permettez-moi de commencer ce rapport
par une courte observation sur le nom de la
ville dont vous m'avez chargé d'explorer les
ruines. Celui par lequel elle est désignt'^o
dans les actes administratifs , Lambessa,
Lambœsa ou Lambœsa (je l'ai vu écrit de ci s
trois manières dilférentes)» est un véritablo
barbarisme ; ce n'est ni le nom que lui don-
nent les Arabes, ni celui qu'elle portait dans
l'antiquité. Le premier est Tezzout ou Tez-
zoulet; le second est Lambœsis. C'est là un
fait que, dès avant mon départ de Paris, j'a-
vais démontré dans un mémoire qui fait
partie du XXr volume du Recueil de la so-
ciété des antiquaires de France, et je dois ajou-
ter que si les preuves que j'en avais données
pouvaient paraître insuflisantes, j'ai, pour les
corroborer aujourd'hui assez d inscriptions
pour donner à ma démonstration le caractère
de l'évidence la plus absolue. Sans doute, on
ne peut exiger de l'administration qu'elle se
fasse érudite,mais il seraitdu moins à désirer
3ue les résultats des recherches des érudits
e profession ne fussent pas perdus pour
elle. Un grand établissement va s'élever au
milieu des ruines de Lambèse ; je ne deman-
de pas Qu'on lui donne le nom ancien de
cette ville, ce qui pourrait paraître préten-
tieux ; mais que Ton francise ce nom, comme
on Ta fait pour Constantine et pour Sétif.
Ainsi , les droits de la science seront saufs ,
et nous aurons, pour ainsi dire, marqué sur
le quartier général de la légion III* Augusta^
le sceau de notre prise de possession, en lui
donnant, pour l'avenir, un nom parfaitement
conforme au génie de notre langue.
Dans la lettre que j'ai eu l^onneur do
vous écrire , le 6 novembre dernier , pour
vous annoncer mon arrivée sur le lieu de ma
mission, je vous disais que j'estimais à six
cenis 'environ le nombre des monuments
épigraphiques que je pourrais y recueillir.
(\) Archives des missions scientifiques, avril 1831.
611
LAM
DICTIONNAIRE
LAM
Celte évaliintinn , inon<;icurlominislre, loin
ci'ôlre exag^néo, étail beaucoup trop faible:
j'ai tléjh dépassé ce nombre, et jo suis loin
(i*avoir éf»uis6 la mine féconde dont j'ai en-
trepris Texploralion. Je ne crains pas de ine
Irop avancer en affirmant que , lorsque jo
qnillerai les ruines de Lambôse, j'y aurai
copié phis de buil cents inscriptions.
Quelques mots me suffiront pour faire
comprendre l'importance de celte collection
épigrapiiiqne. Dî^pjis le règne d'Auguste
jusqu'à celui de Constantin, cesl-à-dire pen-
dant plus de trois siècles , la légion lii' Au-
f;usla a eu son quartier général à Lambèse.
Celle ville est la seule, dans toute retendue
du monde ronwin, qui ail joui aussi long-
temps do celle prérojialive, cl, par un hasard
Sue je puis dire heureux pour la science,
élruite probablement par les Vandairs, itu
commencement du v' siècle de notre ère, elle
n'a pas été rebâtie depuis ; de sorte que sf s
ruines sont restées intactes et n'ont point été
dénaturées, comme l'ont été, par exemple,
celles des villes romaines des bords du Rhin
(Mayence, Bonn, Cologne), qui furent aussi,
pendant longtemps les lieux de garnison des
légions romaines. On pouvait donc espérer
(fu'une exploration altonlive de ces ruines
ajouterait des faits nouveaux à ce que nous
savons de l'histoire militaire tiu peuple-roi,
et surtout qu'elle jetterait quelque jour sur
une question qui intéresse particulièrement
la France, celle de l'organisalion des forces
romaines dans le nord de l'Afrit^ue. C'esl ce
double espoir, Monsieur le mmistre, qui
vous avait engagé à me charger de celle
exploration, et, dès aujourd'hui, je puis vous
donner l'assurance qu'il ne sera pas trompé :
les nombreux documents épigraphiques que
j'ai recueillis contiennent une foule de rensei-
gnements, qui, réunis et étudiés, produiront
des résultats de nature à justifier compléle-
menl la mesure que vous avez prise.
Dans ma première lettre, écrite à la hâte.
Quelques jours après mon arrivée sur le
tnéâtre de mes travaux, je n'ai pu vous pré-
senter qu'une énuméralion rapide et fort
incomplète des principaux monuments de
Lambèse. Depuis, j'ai eu le temps d'étudier
ces monuments, et je puis en parler mainte-
nant avec quelque détail. L'aspect de quel-
ques-uns suffit pour résoudre des questions
fort importantes et restées jusqu'ici incer. ai-
nes ; ainsi, par exemple, on ignorait si les lé-
gions romaines étaient casernées, comme nos
régiments, dans l'intérieur des villes^ ou si,
comme les cohortes prétoriennes à Rome ,
elfes élaieit établies dans des cam[)S, sépa-
rés dos habitations civiles par un espace
plus ou moins considérable. J'ai eu l'honnonr
de vous dire que le camp de la légion Ml*
A ugusla subsiste encore prestjue intact, et
cpientre son rempart el les f)remières mai-
sons de la ville, au nord, à l'esl el au sud,
s'élenda.l une sorte cie glacis de plus de
cent mètres de largeur. Celle question est
donc résolue.
Ce camp est situé à Touesl de la ville; il
t'jvme un rectangle de six cents mètres de
longueur, sur quatre cents de largeur,
entouré d'un rempart de quatre mètfi
viron de hauteur, défendu, de qui
en quarante mètres, par des tours ei
qui présentent. cotte particularité reou
ble, que leur saillie est à l'iulérieur*
C'esl dans celle enceinte que s*A
ruine la plus considérable de LanÉU
prœtoriumj sur la destination daqud
impossible d'hésiter , quand on ei
sa situation et les emblèmes dont il eM
Tous ces emblèmes sont relatifs à la U
ce sont des victoires^ des aigles , des ti
ties, des enseignes avec le chiffre de it
LKG. Itl. AVG.[ Une grande ioscripl
lisait autrefois au-dessus de la porte |
pale ; elle est aujourd'hui presque ei
ment détruite; il n'en reste plus que
({ues lettres, qui nie suffiront cepai
jointes h d'autres indices, pour déflU
que ce monument a été construit dansi
iiières années du règne de Septime Se'
C'est aussi dans l'mlérieurdu camp<
été trouvées les inscriptions les plus 1
tantes el le plus grand nombie d hiséri
militaires. Près do là, j'ai fait déterrei
grandes pierres de forme rectangulai
88 de hauteur, sur 0~,71 de largeur et
d'épaisseur), sur cnacune desquelles <
au milieu d'un encadrement simple, m
bon goût , l'une des inscriptions suiv
dont les lettres ont dix centimètres de
teur:COH. H, COH. 111, COH. Vil,
Vlll, COH. X. Ces pierres étaient sans
destinées à indiquer, dans le camp
quartiers des cohortes dont elles porte
numéros.
Ce camp avait quatre portes; de la
cipale, celle du nord, qui devait être la
prœloria, parlent deux voies, bordée
qu'à près de deux kilomètres de distant
monuments funéraires (1) et se dirif
l'une sur Zana (l'ancienne Z>tana], l'aul
le col de IJalna, par où elle pénètre di
vallée de Ktissour, pour gagner le dés€
De la porte de l'ouest , Porta prim
sinislra, part une autre voie, qui joigi
camp de la légion à celui des cohortes
liaires, situé K deux kilomètres dans
direction, et orné, ainsi que j'ai eu
neur de vous le dire dans ma première!
d'une colonne monumentale , aujoo
renversée. Sur le piédestal de cette ool
se lisait une longue inscription, malhts
sèment fort incomplète maintenant. J
cependant y reconnaître encore une a
lion de l'empereur h des cohortes do
noms ont disparu, excepté un seul, ce
la sixième des Commagénicns, COH. VI. i
MACKNOUVM , qui ajiparait ici po
)reinière fois dans l'histoire. Le nom
égal im{)érial, mentionné dans celte in
lion, me permettra, je l'espère, d'eu dél
nor la date, et de dire à quoi empen
I
(1) J'ai copié sur ces monuments deux
soix'.inle-Keiifinsn'iplioiis : prcsi|ue toules
livos a (les niililaircs, dont elles présentent
que sorte les étals de service.
LAM
D*ia^iGiiAriiiE.
ribiier l'allocution qu'on y lit , ot qui
-a alors une assez haute inipririahco
|UC.
I, de la porte de Test, Porta principa-
ro, partent deux autres voies. L'une
ge au nord-est, et nasse, nvnnl de
ïT dans UR quartier ne Ki ville, dont
scription, m'a appris le nom, VICVS
rV9, sous un arc de triomphe à une
«ie, élevé en Thonn^^urtie l'empereur
Â, aux frails de la colonie dcThamu'
qui prouve, pour le dire en passant,
mbèse n'civait [>as etle-môme le titre
wUft (1) du moins à l'époque où ce
leDl a été élevé.
tre voie se dirige au sud-est ; h deux
lètres environ du ramp, elle passe ont re
'ikédtre et les thermes ; puis, h huit
iètresf>lus loin, elle entre dans la ville
lient dite, en passant sous nn arc de
ie h trois baies, le plus beau et le
W>nservé des quatre qui subsistent
k Lambèse. Entre ce monument et le
Ip pavé de la voie, composé de grandes
fl^ dalles, est presque intact. L'ins-
K suivante, que j'ai découverte en
creuser sur le bord de cette voie
ènstaler l'existence des trottoirs, m'a
maître son nom et Tépoque de sa cons-
a :
Impp. Caoss
L Sqiiimio. Scve
ro. Peilinaci
Ârab. A<iiab. Pari
Maximo. et
M. Avrelio* An
loiiîno. piis
Avgg. ac. forlissi
mis. principibvs
propagalorihvs
iinperii,
viain
Sepiimiaiiani
|leg. HJ| Avg. fecit
raionbtts Cœsaribui Lucio SqHimio Sevcro
naci Arabico Adiabcnico Parlhico Mtiximo, et
o-Aurelio Anlonino^ piis Auguslis oc fortis-
principibusj propugatoribu$ imperii, viam
mianam legio lil Augusta fecit.
%\ celte voie avait été construite par la
, pendant le règne simultané de Sep-
iéTère et de Caracalla, c'est-à-dire en-
) et 209, année ou Géta fut aussi asso-
*empire, et elle s'appelait la Voie Sep-
nef yiA septimuna.
IDOts entourés d'un filet, dans les li-
I9 9, 10 et 11, sont gravés eu caractères
etits et dans un creux d'environ cinq
lètres de profondeur. Evidemment, ces
ont remplacé les noms et les titres de
effacés au ciseau après l'assassinat de
Dce ; auparavant, on devait y lire ce qui
e o^ai encore trouvé aucune inscription qui
ne ce titre, lamlis que, sur plusieurs, elle
sdoi de muniiipc.
LAM Cli
El. L. Sept
imio. Gclr.e
nnbilissiuio
Caesari
El Lucio Si*ptimio Celœ, nobilisêimo Ctruari.
Les mots LE(j. III de la dernière lijno
sont également gravés dans un croux de cinsi
millimètres de [)rolbndeur; mais cette ins-
cription n'est [)as la seule qui présente cette
particularité ; 01 l'observe t'»ga!ement sur la
pluftart dvn monunipnls publics (1) de Tan-
cienne Numidie où ligure le nom de la légion
111* Augusta. Evideniuient ces mots ont aussi
remplacé, sur tous ces monumenis, d'autres
mots elfacés au ciseau ; et ces autres mois
ne peuvent avoir été que ceux qu'on v lit
encore aujourd'hui, car partout l'épitnète
AUCi. qui ne peut coi venir qu'à la légion llf
Augusta (2), et qui forme une partie inté-
grante du nom de celte légion (3j, a été res-
pectée, et sur un certain nombre de monu-
ments, les mots LEG. III, effacés assez
n(^gli<^emment, et non gravés ensuite de
nouveau, comme ici, peuvent encore se lire,
sinon distinctement, du moins d'une manière
certaine.
Ce fait d'un nom de légion effacé, puis
rétabli sur le§ njonuments, est extrêmement
curieux ; il est unitjuedans tontt* l'épigraphie
rouiaine, et ne peut s'expliquer que par un
lic<*nciement de cette lésion, suivi, peu do
temps après, de sa réorganisation. Mais à
Quelle époque ont eu lieu, pour la légion Hi*
Augusta, ces événements, dont aucun his*
torien ne fait mention ? Une élude attentive
des monuments qui présentent cette particu-
l'ifité, et qui tous soni antérieurs au régne de
Gordien lïl, m'a fourni la ré.nônse à celte
question, et je crois pouvoir fixer l'époque
dont il s'agit à l'année 238 de notre ère,
pendant laquelle eurent lieu, dans l'esitace
de peu de mois, la proclamation des deux
premiers Gordiens, leur défaite pir le séna-
teur Capellien et la terrible réaction qui
en fut la suite ; enfin, la mort de Maximin
et la cbute de son lieutenant en Afrique.
La plupaitdes monuments de Lambèse
témoignent du profond attachement de la
légion 111' Augusia pour la famille de Sep-
time Sévère, et l'on est en droit de penser
ou'elle ne vit pas de bon œil Tavénement à
) empire de Maximin, meurtrier d'Alexandre,
le dernier «les princes do cette famille (^).
(1^ Je ne Pai remarquée sur aucun monument fu-
nér.jire.
(i)llyav.^il deux autres légions Augusta, l.i II»
Augusta el I.1 Vlll*^ Augusia ; niais ou saii posilixc-
nienl «pfelles ne vinreiil jamais en Nuuiidie.
(3) Sans ceUerpilhcle, on u^aurail pas pu la dis-
tinguer des quairc autres légions qui avaioul le
même numéro, savoir : la lil« Cyrcnaica et la lli«
Gallica, toutes deux forniccs connue elle sous Au-
ffusle; la ilh llali<'a, fonnéc sous Marc-Aurèle, et
la lU* Parlhica, formée sous Seplime Sévère.
(\) Cela est d'autant plus probable, que la légion
avait pour ce prince une alTeciion |»articuliérc, a nsi
que le prouve répittiéte d'Atexandnanay ajoulécÀsou
nom sur un grand nombre de niouuuicnls.
615
LAM
DlCTIONNAinE
LAM
"Elle s y soumil cependant , coramo h un fait
accompli et sur lequel il n'était pas possible
de revenir. Mais elle dut saisir avec joie la
})remière occasion qui se présenta de secouer
un joug qui lui était odieux ; et il est proba-
ble que, si elle ne contribua pas elle-même
^ la proclamation des deux premiers Gor-
diens, elle dut se montrer très-ompressée
de la reconnaître. J'ai dit si elle ne con-
tribua pas elle-même à leur proclamation ,
et cependant une assersion positive d'Au-
rélius Victor, à laquelle on n'a pas fait
assez d'attention jusqu'ici, semblerait prou-
ver qu'elle eut la principale part a cet
événement (1).
S'il en eût été autrement, le premier soin
des Gordiens, après qu'ils eurent accepté
l'empire, eût été de chercher à gagner ce
corps d'armée, cantonné à quelques iournées
de marche de Carlhage , et dont 1 hostilité
pouvait leur faire courir de si grands dan-
gers ; et cependant Hérodien, qui nous a
raconté avec tant de détails toutes les cir-
constances de leur règne éphémère, ne nous
dit rien de semblable ; au contraire, il nous
les fait voir uniquement occupés de s'assurer
le concours du sénat, et de se faire recon-
naître par les autres provinces de l'empire.
Evidemment, s'ils montrèrent, à l'égard de
l'Afrique, une telle sécurité, c'est qu'ils
étaient sûrs de la légion qui formait la
principale force militaire de cette contrée.
Mais ils avaient compté sans la hardiesse
de Capellien , commandant du pays dos
Maurusiens nomades^ c'est-à-dire de ce qu'on
appelle aujourd'hui les Zibân (2). Cet officier,
quoiqu'il dûtàMaximin son commandement,
ne fit rien d'abord pour s'opposer à l'avéne-
ment des Gordiens ; autrement Jules Capito-
lin et Hérodien ne donneraient pas un autre
motif à sa révocation. Mais il avait eu autre-
fois des torts envers Gordien le Vieux, et
celui-ci, commettant la faute de s'en souve-
nir quand il se vit revêtu de la pourpre
impériale, lui envoya son successeur, avec
l'ordre de quitter au plus tôt la province.
Pour toute réponse , Capellien rassemble à
la hâte une colonne composée en grande
partie de cavaliers nomades (3), et, prenant
(1) c Repente Anlonius Gordianus, Afriese pro-
consul, ab exercUu priiiceps apud Thysdri oppidum
absens fit. i (Aurel. Victor., de Cœsaribus^x\\i.)
(2) Celte synonymie rcsulle évidemment des ter-
mes dont se sert Hérodien pour décrire le comman-
dement de Capellien : < 11 commandait, dit-il, aux
Maurusiens soumis aux Homains, et appelés Noma-
des ; leur pays est proiégé par des camps, à cause
de la muliilude des Maurusiens insoumis dont il est
entouré, et pour empèclier leurs incursions et leurs
brigandages, i 'llyfrro 8i Maupouo-ituv rûv vno *?&)-
uaîoïc* Nofxâ^GJv $s xa>ovusvGi)v* to 8s f Ovo; crrpaTOTri-
ottç Tri^joairro, hià tô 7rfp(xsî;Aîvov izAn^o; Mavpovaiuv
TÔJv ^apêàpuy, ù}Ç otj iniy^oi «vrÂiv xàç iÇ iinSpoixiiç
UpiTU'/ûç, (Uerodian., Yn,i).)
(5) Ctim leciiê Mauris et lumuUuaria manu, (Capi-
TOLiiN. in Gordianis, xiv.) Voyez en outre le paral-
lèle établi par Hérodien entre farmée du jeune Gor-
dien Cl celle de Capellien ; après avoir décrit la foule
mal armée et mal exercée des Carthaginois, qui
cumposaicnt la première, il ajoute : < Quant aux
la route qui contourne, au s
chaîne de TAurès, laissant,
sud et k I
par coDS<
bien loin à sa gauche le quartier géo
la légion, il arrive en vue de Carthaçi
que les Gordiens, informr^s trop tara
mouvement, aient eu le temps de fair
de leurs cantonnements les troupes
Hères, qui seules auraient pu arr<
uj arche.
On connaît la suite des événemei
rencontre entre les Nomades et les ha
de Carthage, qui s'étaient avancés
eux, ne fut pas une bataille, mais n
sacre. Le jeune Gordien y périt ainsi
plus grande partie de ceux qui 1*
suivi. £n apprenant la mort de son
vieux Gordien s'étrangla avec sa ce
CapôUien entra alors dans la ville ; i
égorger les principaux habitants, |
trésor public, les temples, et n'épars
même les maisons particulières. J
courut ensuite TAfrique, et se lii
mômes excès dans toutes les vill
avaient détruit les honneurs conférai
ximin (1).
La légion, qui, très-probablement,
aussi rendue coupable de ce méfait, ;
vait être épargnée ; surprise et dénw
par la rapidité des succès de Capeilic
ne dut point lui opposer de résistan<
savait Maximin dans toute sa force ;
des deux Gordiens devait lui faire crc
la tentative à laquelle elle s'était a
avait déûiiitiyement avorté. Elle se
donc et subit les conséquences de s
mission : elle fut licenciée, et son n<
effacé de tous les monuments publi
fut alors aussi, et comme représai
l'outrage inlligé par elle au nom de Mi
que celui d'Alexandre Sévère, dont
venir l'avait excitée à la révolte, fu
dans une grande inscription que j'ai
près du temple d'Esculape (2). Qu€
Nomades, c'étaient des archers sûrs de len
et d'excellents cavaliers, etc. i Oi $é Nofc«i2
Tc9T«c» TS rvoTOXoi xal iirntîç apio-TOi. (IIerooi
(1) M. Lelronne a publié sur cesévéncmei
les cahiers d'octobre et décembre 1&47 da
des Savants, un beau mémoire, piein de re*
savantes, d'aperçus neufs et ingénieux.' Ma
sèment, trompé par des renseignements ioe
a commis quelques erreurs ; son travail péd
base : il s'appuie sur deux inscriptions, d<Ni
fausse, ou du moins n'est qu'une mauvaise •
la première. On les lui avait dounées oomi
monuments diflërenls, trouvés l'un à LamlM
tre à Séiif ; le premier seul existe.
(2) J'ai dit plus haut que partout, après i
face les mois leg. ni, on avait respecté le n
qui en forme le complément nécessaire. Si
que je cherche à faire prévaloir est vraie»
au contraire , elTacer Tadjectir ALEXàRoai
tous les monuments où il ligure parmi les i
la légion. C'est ce qu'on observe en eOet d
grande inscription découverte à Gonslanlin
est aujourd'hui encastrée dans le mur d^enc
la casbah. Sur ce monument où la légioo é
pelée
LEG. m. AVG. SEYERIANA. ALEXANW
on a laisse subsister les deux premières é
LAM
DEPIGRAPIIIE.
LAM
6iS
allien pouvait avoir intérêt à faire
are à la mémoirô d'un prince dont
avait causé dans Teinpire de si una-
sgrets?
>endant qu*il poursuivait avec tant
ar les conséquences de sa victoire,
et le peuple donnaient à Rome des
îors aux empereurs qu'il avait dé-
De son côté Maximin, abandonnant
onie, marchait contre la capitale
abattre ces nouveaux compétiteurs,
M)n entrée en Italie, forcé de s'arrô-
Qt Aquilée, il trouvait la mort dans
irreclion de ses soldats, rebutés des
T8 du siège et fatigués, eux aussi,
rannie*. La nouvelle de ces événe-
!>romplement apportée en Afrique,
ever le courage des partisans des
8, que la victoire de Gapcliien avait
abattus. Les historiens ne nous ont
ris ce que devint celui-ci ; nous ne
>as s'il se soumit sans résistance ou
tle combattre. Ce qjii paraît certain,
a le légat envoyé par les nouveaux
irsse hâta de réorganiser la légion.
lui fut pas difGcile, car les soldats,
tous Africains de naissance, ainsi
) démontrerai, n'avaient pas dû quit-
ays. On rétablit alors, autant que
f les choses dans leur ancien état ;
de la légion fut gravé de nouveau
monuments où on l'avait effacé, et
it autant pour celui d'Alexandre Sé-
id de l'arc de Sévère se voient les
d*un palais, qui , à en juger par
ils d'architecture qu'on y remar-
par ses imposantes proportions ,
Ire le plus beau de Lambèse : c*était,
t)ablement, celui du légat pro- prê-
te Septimienne longe au nord les
ce palais ; à cinq cents mètres plus
e passe entre deux mamelons cou-
traces d'habitations ; puiselle tourne
et, après avoir été, sur une longueur
de six cents mètres, pour ainsi dire
le entre les masses de débris (jui la
à droite et à gauche, elle arrive en
la principale outrée du temple d'Es-
e Peyssonnel a dit de cet édifice ne
donner que l'idée la plus fausse ;
ns un mémoire rédigé avant notre
e Paris, M. le commandant Delamare
gnalé les singulières inexactitudes
lalion de ce voyageur. Depuis, M.
lel Carbuccia a fait faire, sur l'em-
Dt du temple d'Esculape, des fouilles
*ables;de nouvelles fouilles y ont
éprises par M. Delamare, et dirigées
xpérieoce que lui ont donnée les
miÂNA ; mais la dernière, alexandriana,
cée, ainsi que les mots leg. ni, heureuse-
s assez de négligence pour qu'il soit possi-
déeliiffrer encore. Les autres nionuuieiil^
cet adjectif ajouté aux noms de la légion,
lonumcnts funéraires, auxquels, par couse-
D*a pas dû toucher.
DiGTIONN. D^EpIGRAPHIE. L
nombreux travaux du môme genre exé-
cutés sous ses ordres, comme membre de la
commission scientiûque de l'Algérie : elles
ont mis à découvert l'ensemble et les
détails du plan de cet édifice, dont il serait
maintenant possible de tenter une restitu-
tion.
Les quatre colonnes, qui seules étaient
visibles avant les fouilles, ne soutenaient
3ue le fronton de la cella. En avant, s'élen-
ait une cour de soixante mètres de lon-
gueur, bordée au nord et au sud de petites
chapelles, auxquelles on montait, ainsi qu'à
la cella, par un certain nombre de marches.
Ces cha()elles, dont le plan est parfaitement
reconnaissable, leurs murs s'élevanl encore
à un ou deux pieds au-dessus du sol, étaient
consacrées à des divinités parèdres. Nous
avons découvert les inscriptions de quelques-
unes : on y lit les noms de Jupiter Depulsoff
^(T Apollon f de Mercure^ û'Hygie^ de Silvanuê
Pegasionuë. Les chapelles du côté septen-
trional, le seul qu'on ait pu déblayer entiè-
rement, sont au nombre de neuf; celles du
côté méridional devaient être en nombre
égal et symétriques, si l'on peut en juger
par les deux premières, qui sont aujourd'hui
découvertes.
L'inscription de la cella, qui parait entière,
ne Test cependant pas ; elle se complète par
celles qui se lisent sur les atliques des deux
premières chapelles, attiques formés chacun
de trois grancies pierres qui ont été retrou-
vées dans les fouilles opérées par les ordres
de M. le colonel Carbuccia. En combinant
ces trois inscriptions, qui en réalité n'en font
Su'imey on voit que les principales divinités
u temple n'étaient pas seulement Esculape
et la Sant^fSalus), mais aussi Jupiter Valens
et Silvain (1), et que cet édiiice avait été
construit par les soldats de la légion. Cette
dernière conclusion pouvait, d'ailleurs, se
tirer de l'examen des briques trouvées dans
les ruines de ce temple ; toutes, en etfet,
portent le cachet de la légion, particularité
que n'offrent pas celles qui proviennent des
habitations particulières et des constructions
qui avaient une destination purement mu-
nicipale.
Arrivée en face du temple d'Ësculape, la
voie Septimienne tourne brusquement à
l'est, et elle longe au nord les murs d'un
édifice considérable, sur la destination du-
quel il est assez difficile de se prononcer ;
si cependant il fallait émettre une conjecture,
les nombreuses inscriptions munici[)nl<'s
que j'ai copiées dans les environs me fe-
raient penser que c'était le forum de Lam-
bèse.
A quatre cents mètres plus loin, la voie
passe sous un arc de triomphe à trois baies,
analogue pour le plan et les détails de l'or-
(!) Silvain semble avoir été la principale divinité
de la Nuniidie méridionale; c'était du moins celle
dont le culte était le plus répandu dans cette con-
trée. Parmi les inscriptions religieuses -que j'y ai
recueillies, celles qui lui sont consacrées sont les
plus nombreuses.
20
GI9
LA M
DlCTlONiNAliiE
LAM
620
neraonlalion a celui que j'ai signalé h son
entrée dans la ville (1), et enfin, h cent vingt-
cinq mètres de là, elle sort de la ville en
Cassant sous un dernier arc à une seule
aie, d*une construction beaucoup plus sim-
^ple, et beaucoup moins orné.
J'ai quitté la voie Commodiennc à son entrée
dans le vicus SancUus ; ce quartier est li-
mité au nord par un ruisseau fortement en-
caissé, qui coule de Test à Touesl, et sur les
bords duquel on aperçoit de nombreuses
traces de quais et les extrémités de quelques
égouts. Arrivée près de ce ravin, la voie
tourne à Test et le côtoie sur une longueur
d'environ mille mètres; puis, près d'une
forteresse byzantine, ponr la construction
de laquelle on a mis à contribution tous les
édifices et tous les tombeaux voisins, ainsi
que le prouvent les fragments d'architecture
et les inscriptions que l'on remarque dans,
ses remparts, elle se dirige de nouveau vers
le nord, et, passant le ruisseau, elle pénètre
dans une immense nécropole, où j'ai déjà
copié plus de deux cents inscriptions, et où
j'espère pouvoir en copier encore un nombre
au moins égal (2).
Dans celte revue rapide des monuments
de Lambèse, je n'ai pu citer que les pi inci-
paux ; il y en a beaucoup d'autres que j'ai
dû passer sous silence, mais qui seront, aussi
bien que ceux-là, étudiés par mon compa-
gnon de voyage, M. le commandant Dela-
niare, et dont il se propose d'emporter égale-
ment des dessins.
En suivant l'une ou l'autre des deux voies
dont je viens de parler en dernier lieu, on
arrive, après une heure de marche, dans une
vallée désignée par les Arabes sous le nom
de Marcouna ; là se trouvent des ruines fort
considérables, parmi lesquelles on distingue
deux arcs de triomphe dans un assez bel état
de conservation. Comme les deux voies qui
relient ces ruines à ceiies de Lambèse sont
bordées, dans toute leur étendue, d'une suite
non interrompue de monuments funéraires,
les voyageurs qui nous avaient précédés
dans ce pays, Peyssonel entre autres, y
avaient vu un quartier éloigné, une sorte
de faubourg de cette ville. Nous les avons
explorées avec soin, nous y avons fait faire
quelques fouilles, et j'ai été assez heureux
pour découvrir leur nom romain, qui n'a été,
que- je sache, mentionné par aucun auteur
ancien. Ce nom est Verecunda, et la ville qui
le portait avait le titre de municipe, ainsi que
(!) Cet arc esi Ton dégradé ; la voûte de la grande
porte est lombéc ; le pied droil de Tune des petites
portes est eniièremcni déiruil. Il avait été construit
avec des débris d^édificcs plus anciens ; une inscrip-
tion, que j*ai copiée sur une pierre qui en provient,
contient un nom de personnage consulaire, au
moyen duquel j*espère pouvoir éiablir la limite su-
périeure du temps où il a pu être élevé.
(2) Cette nécropole contient plus d*un millier de
tombeaux; mais ceux-là seuls qui sont enterrés ont
consené leur inscription ; ceux qui sont restés expo-
sés à Pair sont complètement effacés. Il en résulte
<pril faut acheter chaque monument épigraphique
par une fouille plus ou moins considérable.
le démontre ce fragment que j'y ai copié :
Ordo
niviiicipii
Verc'cvnilen
sivm. dcvol. nv
mini, niaiesi q
eorum.
Ordo municipii Verecundensium devotus numità
v/^ajestatique eorum.
Mais à Quelle énoque ce titre lui avait-il
été donné? Probablement sous le règne si-
multané de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus,
auxquels les deux arcs de triomphe sont dé-
diés ; car, au commencement ae ce règne,
à la fin de l'année 161 de notre ère, ce n'était
encore qu'un simple vicus, ainsi qu'il résulte
de l'inscription suivante, gravée à cette
époque, comme un témoignage de la recon-
naissance des habitants de cette localité pour
Antonin le Pieux, qui y avait fait exécuter
d'importants travaux hydrauliques :
Divo
Antonino
Avg
ex. cvi [vs]
iiidvlgen [tki]
aqva. vie [i]
Avgvslor [vm]
Verecvndens
perdvcla. est
dcilic
D. Fonteio
Froniiniano
Icg. Avg. pr. pr
D: d. p. p.
Divo Antonio Auguslo, ex cuj[us] indulgen[lk\
aqua vic[i] Augu8tor[um] Verecumdensis perducla
est, dedicanle Decimo Fonteio Frontiniano, legato
AuguMiorum proprœtore. Decurionum decreto, publica
pecHnia,
Un petit mamelon, composé en grande
partie de décombres, s'élevait au milieu des
ruines; tandis que M. Delamare faisait creu-
ser au pied des arcs de triomphe, pour en
découvrir les soubassements, et y trouvait
des fragments considérables des inscriptions
qui se lisaient autrefois sur les attiques de
ces monuments, j'ai fait déblaver entière-
ment ce mamelon, et j'y ai découvert une
véritable mine d'antiquités : outre une
vingtaine d'inscriptions parfaitement con-
servées, et toutes du plus haut intérêt, ces
fouilles ont mis au jour six bustes en mar-
bre blanc, qui sont évidemment des portraits.
J'ai reconnu, en les comparant avec les mé-
dailles, ceux de Faustine la mire, et de Lu-
cius Vérus, et je ne doute pas que les autres
ne représentent des membres de la même
famille, à laquelle ies habitants de Verecunda
semblent avoir voué un véritable culte. Ces
bustes ont été transportés à Batna, par les
ordres de M. le colonel Carbuccia ; vous ju-
gerez peut-être convenable, Monsieur le mi-
B21
LAM
D*£PiGUAPIli£.
LAM
ait
nistre, de les faire amener à Paris et déposer
auBluséë algérien du Louvre, dont iis no for-
meraient pas l'un des moindres ornements.
J'ai recueilli dans les ruines de Verecundd
environ c6nt inscriptions ; la dernière oui soit
datée est du règne de Dioclélien : elle rap-
pelle la restauration d'un aqueduc, de ce-
lui probablement qui avait été construit sous
le règne d'Antonin le Pienx et dont il est
question dans l'inscription que j'ai transcrite
plus haut.
L'état de Tatmosphère nous promettant une
assez longue série de beaux jours, nous
avons cru devoir en protiter pour visiter les
ruines de Thatnvgas (1). Cette ville était la
plus riche colonie romaine de ce pays ; son
territoire s'étendait jusqu'aux portes de F«-
reciinda, et l'un des arcs.de Lambèse, celui
?ui est dédié à l'empereur Commode, avait
té élevé à ses frais, et par les ordres de ses
décurions; nous ne pouvions nous dispenser
d'en explorer les ruines; nous sommes donc
allés nous y établir avec une nombreuse es-
corte de travailleurs, que M. le colonel Car-
buccia avait eu, comme toujours, l'obligeance
de mettre à notre disposition.
Je suis resté cinq jours à Timegad, et j'en
ai rapporté soixante et dix inscriptions» fort
importantes pour la plupart : vous en juge-
rez, Monsieur le ministre, par la suivante
que je prends au hasard dans cette collection,
et que je transcris, en dédoublant les lettres
liées, atin d'en rendre la lecture plus facile.
Je n'ai fait d'exception que pour la lettre qui
termine la quinzième ligne; celle-ci, en effet,
offre de sérieuses difficultés, et je ne l'ai in*
terprétée que par une conjecture, qui, pour
être adoptée par les hommes compétents, doit
leur être présentée avec les éléments qui ont
servi à la former.
Vicloriae
Parlhicac
Avg. sacr.
£x. leslamenlo
M. Anni. M. F. Qvir
Martialis. mil
LEG. III Avg. dvpiic
alae. pann. dec. ai
eivsdem. 7 LEG. 111 Avg
el. XXX. Vlpiœ. Victric
inissi. honesta
inissione. ab imp
Traiano. Opllmo
Avg. Ger. Dac. Panli
sing. hs. VIII. XX. pr. M^
Annii. M. lib. Prolvs
Hilarvs. Eros
adiectis. a. se. hs. Tiï
poncnd. evraver
idemq. dedicaver
D.d
(1) Mannert nomme ceUe ville Tamugadit; c*e8t
une erreur : je le démontrerai en appuyant de nom-
breux monuments m:\ démonstration. — Le nom
moderne de ces ruines est Timegad.
Vicloriœ Parthicœ Augusti sacrum» Fa Ustamcnto
Marci Anni, Marci filii, Quirina (tribu) ^ Martialis,
militisiegionislU Augustœ, duplicarii al(k Panno-
niorum, decurionis alœejusdem, centurionis legioniê
lUAuguêiœ et XXX Ulpiœ Victricis, missi honeêta
miisioneab imperatore Trajano Optimo Auguste Ger-
manico Dacico Parthico, singulas (1) (ex)sestertium,
YUl (millibui nummum),vigesima procuratori nu-
merata (2) Anntt, Marci liberti, Protuê, Hilarus,
Eroi, adjectis a se sestertium Ul (millibus nummum),
ponendas curaverunt iidetnque dedicaverunt. DecU"
rionum décréta.
Cette inscription se trouve répétée, d'une
manière identique, sur deux piédestaux, ce
qui explique le mot SING, qui commence la
auinzième ligne. Ces piédestaux ont l'",50
0 hauteur; iis sont octogones, et leurs faces
ont alternativement 0"',50 et 0",30 de lar-
geur; ils étaient renversés aux deux côtés
de la porte d'un édifice dont il ne reste plus
2ue les soubassements, et que je crois avoir
té le forum de la colonie.
Ces monuments sont du nombre de ceux
qui présentent la curieuse particularité que
j ai signalée et que je crois avoir expliquée
à l'occasion de l'inscription de la voix Senti-
mrtenne ; les mots LEG. 111 se lisent deux lois
sur chacun d'eux, et toujours dans un creux
d'environ cinq millimètres de profondeur.
Rapprochés d'une inscription découverte
à Rome et depuis longtemps publiée, i(s
peuvent nous faire connaître l*époque de
rétablissement de la colonie de Tnamugas,
et l'origine de sa population; voici cette
inscription, qui se trouve dans le recueil de
Gruter, p. 1090, n- 16 :
D.M.
1. J£\i. perpetvi
legatione. fvncti
patri». svae. coloni
ae. VIpiae. Tliamvga
dis. ex. Nvmidia
fecervnt
Aelii. tertivs. et. coma
Olii. Levcadlo
On voit que cette colonie est désignée dans
cette inscription, sous le nom de colonia
Ulpia Thamugas^ et l'on s'explique pourquoi
la Victoire parthique y était l'oDJel du culte
particulierque nos monuments viennent nous
révéler; c'est qu'elle avait été formée, après
les victoires de Trajan contre les Partnes,
de vétérans de la légion XXX' Ulpia Viclrix.
Sans doute ce prince n'avait pas cru pouvoir
(\) le BOUS entends aras ou statuas,
(S) Il 8*agit ici de l'impôt du vingtième des suc-
cessions, qui se prélevait même sur les fondations
Sieuses, lors(iu*elles n'avaient pas pour objet une
ivinité exceptée nominativement de la règle géné-
rale, par un décret des empereurs. Je sais bien quv
PR n'est pas ^abréviation ordinaire du mot proeu-
ratoTy et qn'il faut quelque botine volonté pour voir,
dans le sigle qui suit, Fabréviation de numerata.
Mais commenl expliquer autrement- ce sigle et ceux
qui le précèdent?
61X
LAM
DICTIONNAIRE
LAM
621
mieux récompenser les services ae ses glo-
rieux compagnons d'armes, qu'en les éta-
blissant dans une des plus riches et des plus
fertiles vallées de la Numidie. Leur présence
au pied de l'Aurès pouvait d'ailleurs ne pas
être inutile à l'empire. Habitués dès long-
temps à combattre et à vaincre les barbares,
i's durent trouver, dans l'esprit turbulent
lies farouches habitants de ces montagnes,
auxquels Antonin le Pieux fut plus tard
obligé de faire une guerre en règle, plus
d'une occasion de prouver quils n'a-
vaient point entièrement oublié le métier des
armes.
Le principal objet de ma mission étant
d'explorer les ruines de Lambèse, et de
transcrire les nombreuses inscriptions qu'el-
les renferment, j'ai dû me hâter d'y revenir
aussitôt que je crus avoir achevé ma mois-
son épigraphique à Thamugas. Mais les mo-
numents d'architecture de cette dernière
ville étaient (rop nombreux et trop impor-
tants pour que mon compagnon de voyage,
M. le commandant Delamare, pût les -dessi-
siner en cinq jours. Un mois entier du tra-
vail le plus assidu lui a suffi à peine pour l'ac-
complissement de cette tâche, et ce temps ne
vous paraîtra pas exagéré, Monsieur le iDi-
nistre, si vous voulez bien parcourir l'énu-
mération des principaux de ces monuments,
et réfléchir que des fouilles considérables
ont souvent été nécessaires pour avoir une
idée exacte de leurs dimensions et des dé-
tails de leur architecture : ce sont un arc de
triomphe, le plus beau , peut-être, de tous
ceux de l'ancienne Numidie ; un temple de
Jupiter Capitolin, dont les colonnes, canne-
lées et d'ordre corinthien, avaient 1",90 de
diamètre à la base , et dont nous avons re-
trouvé la dédicace, datée du règne d'un
empereur chrétien , et , qui plus est, d'un
empereur qui persécuta le paganisme, Va-
lenlinien 1"; un théâtre, une forteresse by-
tantine, dont les muraîHes et les tours sont
encore debout; une église chrétienne, cons-
truite, ainsi que cela semble résulter d'une
inscription découverte par M. Delamare ,
sous l'administration du patrice Grégoire,
qui, nommé en 646 préfet du prétoire d'Afri-
que, se vit, l'année suivante, enlever son
gouvernement par l'invasion musulmane.
M. Delamare vient de revenir à Lambèse,
fiour achever d'en étudier et d'en dessiner
es monuments d'architecture et de sculp-
ture« Pour moi, si la saison continue à nous
être favorable, un mois au moins me sera
encore nécessaire pour achever, sous le rap-
port des monuments épigraphiques, l'explo-
ration des ruines de 'cette ville ; j'aurai alors
épuisé le temps que vous avez assigné à ma
mission, et cependant. Monsieur le minis-
tre, quoique le nombre des inscriptions re-
cueillies par moi dépasse de beaucoup me&
espérances, ma mission ne sera point entiè-
rement accomplie, et les résultats en seront
incomplets. J espérais, après avoir exploré
les ruines de Lambèse, visiter celles de
Diana Veleranorum, dont le nom seul suffit
pour indiquer que les inscriptions qu'elles
renferment, doivent former le complément
nécessaire de celles du quartier général de
la légion IIP Augusta. Au dire de M. le co-
lonel Carbuccia, qui a visité plusieurs fois
ces ruines, ces inscriptions ne sont guère
moins nombreuses que celles de Lambèse;
mais comme il me sera impossible d'entre^
[)rendre des fouilles, un mois me sufQra pour
es copier. Je devrais ensuite explorer 1 em-
f lacement de Sigus, colonie romaine située
dix lieues au sud de Constantine, et dont
les ruines sont aussi fort importantes ; enGn,
si j'étais au printemps dans ce pays, je pour-
rais obtenir de M. le général Saint-Arnaud,
qui prend à nos recherches le plus vif inté-
rêt, une escorte suflisante pour visiter
Mdaoùrouch (l'ancienne Madaure), Tébessa
(l'ancienne Theveste) et surtout Khémiça
(l'ancienne Tipasa de Numidie), et je suis
persuadé que j'obtiendrais, de l'exploration
de chacun de ces points, des résultats au
moins aussi considérables que ceux que
m*ont fournis les ruines de Lambèse, de
Verecunda et de Thamugas. Mais, pour cela,
Monsieur le ministre, il faudrait que ma mis-
sion fût prolongée de quatre mois au moins.
Quelque pénible qu'il me soit de rester
^ussi longtempsiéloigné de ma famille, quel-
ques fatigues que je doive endurer pendaat
celte prolongation, je la sollicite de vous, et
j'ai reS|fK)ir que vous voudrez bien me l'ac-
corder. J'attendrai votre réponse à Lambèse.
Autre rapport de M. Renier, en mission dans
' la province de Constantine pour la recher-
che des monuments épigraphiques (1).
Lambèse, le 2 avril i85f .
Dans le rapport que j'ai eu l'honneur de
vous adresser le 5 janvier dernier, je disais
qu'un mois m'était encore nécessaire pour
terminer l'exploration des ruines de Lam-
bœsis; que si vous m'accordiez la prolonga-
tion que je demandais, j'irais ensuite explo-
rer celles de Diana Veteranorum (Zana), et
que, dans tous les cas, j'attendrais à Lamnèse
la réponse dont j'espérais que vous voudriez
bien m'honorer.
Nous avions été jusqu'alors constamment
favorisés par le temps; le jour même oixJQ
vous écrivis, la mauvaise saison commença,
et la neige tomba avec une telle abondance,
que les spahis, chargés de porter à Constan-
tine la correspondance de JBatna, ne purent
arriver dans cette ville avant le départ du
courrier de France, ce qui a dû retarder
d'une quinzaine de jours l'arrivée de ma
lettre. Depuis, pendant plus de deux mois,
l'hiver le plus rigoureux n'a cessé de se faire
sentir ; toute la plaine où s'étendent les rui-
nes a été presque constamrnent couverte de
neige. Mon séjour dans cette Sibérie de
l'Afrique étant ainsi devenu inutile, je ré-
solus d'aller attendre au delà de la chaîne de
l'Aurèsy dans le Sahara, le retour de la bonne
saison. Ma santé altérée avait besoin d'un
climat plus doux, et d'ailleurs j'espérais que
(1) Archives des misiions, août f 8ol.
LAN
DEPIGRAPniE.
rage ne sepait pas sans résultats avati-
c pour la science.
fit notre établissement dans TAfrique
itrionale, on croyait que les Romains
iraient guère occupé que le littoral;
ard, guand notre domination s*étendit
'inténeurdes terres, nos soldats rencon-
tonjours des ruines de plus en plus
reQses, on passa d*un extrême à Tautre,
recuto d'une manière presque indéûnie
Biles de Toccupation romaine vers le
^e voulais savoir à quoi m*en tenir à cet
» et essayer de fixer, une fois pour
I9 ces limites insaisissables qui sem-
it fuir à mesure que Ton s'en appro-
11 voies romaines sont tracées sur la
Ihéodosienne, entre Lambœsis et The-
. L'une passe par Thamugas : c'est
nment celle qui longe le versant sep-
onal de l'Aurès; l'autre est plus au sud,
orne on ne peut supposer qu'elle gra-
t ces montagnes presque inaccessibles,
18 lesquelles, d'ailleurs, on ne trouve
!8 tnices qu'elle aurait laissées, on est
de la reconnaître dans la voie, encore
e presque sur toute l'étendue de son
urs, qui se dirige vers le Sahara en
Dt nar la vallée de Kessour, le défilé et
)t d'El-Rantara, £l-Outaia enfin, où.ron
sa trace, pour la retrouver h l'est de
s de Sidi-Okba, et ne plus la perdre
'à Badès, qui semble bien être i'an-
e Badins.
tait cette seconde voie que je devais
B : malheureusement, le copiste auquel
devons l'unique manuscrit qui existe
Table ihéodosienne ayant oublié Tin-
on de plusieurs distances , notamment
ille qui séparait le point de départ de
voie de la première station; à moins de
iversurdes monuments épicraphiques
3ms de quelques stations, j avais peu
Mr d'en fixer d'une manière certaine
nation (1).
ssant à Lambèse mon compagnon de
;e, M. le commandant Delamare, qui,
L aguerri que moi contre les inlempé-
les saisons, trouvait d'ailleurs à y em-
r utilement son temps en mettant au
es nombreux dessins qu'il avait rap-
s de Timegad, j'allai, le 29 janvier,
1er à Batna, et, le lendemain , à onze
)S du matin, je me mis en route pour
ra. J'étais accompagné d'un spahis et do
soldats de la légion étrangère, que
colonel Carbuccia avait bien voulu me
er pour escorte.
in kilomètre environ, au sud de Batna,^
1 sur une borne miUiaire l'inscription
Dte :
Perpe
ivoi
Pour la voie que j*ai meniionnée plus haut, on
ontrôler les indicaiions de la T^le théodo-
I au moyen de riiincraire d'Anlonin; on n'a
cette ressource pour celle-ci : elle ne se trouve
113 l'Itinéraire, et la Table est le seul document
fasse connaitre.
i|ip«r
atori
Mali
mîan
opiof
elici
Avg
M VIII
Perpeluo imperatori Maximiano piofelici Augu^îo.
Milliœ VUL
La distance exprimée dans la dernière
ligne est exactement celle oui sépare la porte
principale du camp de la légion III* Augusta
du lieu où se trouve cette borne.
A neuf kilomètres plus loin, sur le versant
occidental de l'Aurès, précisément en face
du pic de Tougourt, s'étendent des ruines
assez considérables. J'y ai lu cette inscrip-
tion :
Sex. Lartidivs
Sex. fil. Comelia
Vervs. Musii
an. XIX. h. s. a.
Sex. Lartidivf
Firmanvs
palet, filio
piissimo
fccit
Sexiuê Lartidiui, Sexti filiui, CqrneHa (tribu)^
Venu (natione) Muêti^ anuorum xix, hic iitu$ est,
Sextuê Lartidius Firmanuê, patery filio piissimo fecii.
C'est une simple épitaphe, qui n'offrirait
u'un faible intérêt, si l'on n'y lisait le nom
e Muêtù ville de la province proconsulairo
d'Afrique, mentionnée plusieurs fois dans
les Itinéraires, mais dont on n'avait jusqu'ici
retrouvé le nom sur aucun monument épi-
graphique ; de celui que je viens de trans-
crire, on peut coniclure çiue cette ville avait
au moins le titre de mtintctpe, et que ses ha-
bitants étaient classés dans la tribu Cor-
ne/ta.
L'inscription suivante est gravée sur deux
fragments d'une même coloime cylindrique,
en calcaire bleu,. de 0,"*,^ de diamètre.
Imp Ca's M
Avrelio Se
veroAnio
ninopioFe
lici Avg Par
(ico Maxinia
Britanieo A
rineniaco Ma
a
XI.
CI max....^
pot XVIII. M
III CO6 m....
0 COS. pp. A U
amb.xse m\
lia xiiii
Imp$iratori Cœiari Marco Aurelio Severo ArUonino
pio feUci Angusto, Partlh'^co Maximo, Briian[n]icOm
6Î7 LAM DICTIONNAIRE LAM
Armeniaco Maxi[mo , ponlifi]ci max[imo , îribuni' Suivant M. le colonel Carbuccîa , qui
cia] potestate nYin, [imperatoH] m, consuli m [i, s'est beaucoup occupé de la géographie
pr]ocon8uU, pairi patriœ.-^A Lambœ$e mU[l\ia comparée de ce pays, le ruines dans les-
* xiiu. quelles j'ai copié Tinscriplion qui a donné
Ce monument, qui est daté de la xviii* an- |j^" ^Sf '^^®^^'^? ^Î^"L^^'I?^. "^î '? *^
née du règne de Garacalla (216 de notre ère), **i^.?, ^r^née dans la laWe Ihéodosienoe
pourrait fournir la matière d'une disserta- ^^^Lmm..^™ Basihca Dtadumene CeiU^
tion qui ne serait pas sans intérêt ; il offre, K,? . c ®'^ ^""'^ probable, quoiqu'elle n©
en effet, quelques particularités dont on fif P?" f.^^V' ^"T^ ^-^7^ positive. Teq
peut tirer parti pour Thisloire, si obscure et Si h! ^^ "^^ ^^"i® ^^^ place.au caravaiH
•encore si peu connue, de la famille de Sep- ffnjm h? c^^^"' l^ '^'^''^ indiquée sous
lime Sévère. 'Je me contenterai aujourd'hui Va^^.o^ i''!! m *\ -. • • x . u
d'appeler votre attention sur les mots qui le dn fn.v nl^ ^''^'* ' S.'^ A?''"^?^ * ^*^ •^®?,«»
terminent, a Lambœse millia xiiii. J'y vois un x,"J,?/' 1^5T ^" ®^^^' erap acemenl d'un
argument nouveau à l'appui d'une opinion ^nt ê^ttf^f "^^T" ^r^K \^^ «"«î^^aï
que j'ai émise dans un âe mes précédents 2f«\/^JJ/ ft"»?!-''"'*^ P^/^'^ V^ construire;
Rapports, à savoir que Lambœsis n'avait Sn^^Ji^'^'i^^ P«! ^^«^
point le titre de colonfe, ou du moins qu'elle « v«n "^^^^^^^^ ^ 1®".^ kilomètres environ .
ne l'eut qu'à une époque où ce titre avait Z?} v J. ^•®'^' \^!? ^^"^? '""^^T ^ ' ^"^'*
perdu toute sa valeur. En effet, la série des Tnn p.^ nn' 'i ? des ruines plus impor-
milliaires placés sur les voies qui traversaient ]Sal ov?n •^"^•' ^^^^^.^^ J^ '^ «^^ ex-
le territoire des colonies commençant tou- K„^fL^^/?'"' J.^.^^ *' découvert aucun
jours au chef-lieu, on n'avait pas besoin "^"Ti llnt^'^'Y^'^V^Û a .- •
d'en indiquer le point de départ : cela se rntJll^o^^''' ^ f ^^ ^^"'^^ ^»" matin, je
comprenait de reste. J'ajouterai que les co- ^^ti,^!"?'.^,^"!, ''^^'^ pour continuer mon
lonies faisant les frais de ces monuments,, ^^yage. A une heure après midi,je visitais les
leurs magistrats manquaient rarement d'y chiffre 5, qui, ajouié à celui que porieni les bornes,
consigner cette circonstance. C'est ce qu'on «lonne le nombre 14. C'esi celui qui csi indiqnédans
observe notamment sur toutes les bornes Hiinéraire (rAntonin pour la distance enire Th.ama-
trouvées dans l'étendue du territoire d'une ^^^ ®^ Lambœsis. Mannen a donc eu lori de le rejeier
colonie voisine, celle de Thamugas ; sur une Ennf P v! ^ ^^'?'? ^^.' ^Tr^ *'^' ** '^^''^^ ^^^
vinfftainp niiP i'ai roni(5fic m np citerai oup ««sienne; cest celui ci qui est faux.
vingtaine que j ai copiées, je ne citerai aue Le^ gj, ^^^^^ d'Enchir-Touchin peureni donner
la suivante, parce que ç est une des plus Heu à une autre observation : on avait cru jus(iu'ici
complètes et quelle me paraît intéressante que, lorsque plusieurs bornes milliaires. portant le
' dj'ailleurs; elle est datée de la V ^nnée du même chiffre, étaient ainsi réunies sur un inéme
règne d*Aurélien (274 de notre ère), et se point, elles indiquaient autant de réparation<% siu^
trouve chez les Ouled-Zaza, près d'Enchir- cessives de la route. Or, deux des bornes d*Enchi^
Touchin, à huit kilomètres à Test du camp Touchin sont du règne de Maximin. lequel ne dura
de la légion à Lambèse. îî-îVc?** ^f (235-258), peut-on supposer que, dans
° «n espace de temps aussi court, la roule de Tha-
Perpetvo. viclon niug.is à Lambasis ait eu besoin d'être réparée dew
osissimo. Indvl fpU ? Voici les inscriptions de ces deux bornes :
gentissiino. imp, Impers lori
restilvtori. or CîEsari. C. Iv
bis.L. Domilio lio Vero Ma
Aurelanio pio xi,„i„o invic
felici. Avg. pont lo pio felici
inax. trib. pot. v
COS. II. pp. procos
Imperatori Cœsari Caio Julio Vero Maxtmio inviclo.
pw feltct ......
viiii
PerpetuOf victoriositsimoj indulgentUsmo impera- ^' ^^^'^* Vero. Ma
tori^ renUutori orbis, Lucio Domitio Aureliano pio '^'""^- nobilissi
feUei Augusto, pontifici maximOf tribunicia pote$tale '"^* ^^^' *™P'
V, contuli II, pan-t patriœ, proconsuli^ respublicti ^**' ^* '^'i- ^'-^
coloniœ Thamugadensium» viiii ri. Maximini. în
Cinq autres bornes milliaires jonchent le ^*^^'- P"- ^^^*^*^
»ol autour de ce monument; trois sont Avg. pont, max
entières, et elles se terminent de la môme [tp. cos. p]p. pro
manière : ^cos. fil. eicj
Uesp. col. Tha . ^
mvg CaioJuUjci Vero Maximo^ nobilissimo Gœ$ariyimpe'
VI 111 (i). ratoris Cœsaris Caii JuU Vert M^ximini invicii pii
, (I) En ré luisant en milles romains les 8 kilomè- f^^^^^ Augusti, poniifim maximi, tribunicia pote^
\y^% qui scoarent ce lieu de Lambèse, on obtient le fa/e, consulis^ vatris patriiCt vroconsulii, |S/tt, e^^
LAN
depigraphif:.
LAM
630
S oonaues sous le nom d^Enchir Scroun,
uioes, situées au confluent de deux
es, ont été considérées comme étant
de la station désignée , dans la Table
osienne, sous le nom de Jld duo fiufnina;
irbuccia place cette station à quelques
( plus haut, à environ un kilomètre au
est du point bu la route actuelle ren-
3 rOued-el-Kantara. Il y a là aussi des
s considérables, et deui rivières, ou
t deux torrents qui se rencontrent. Je
rouvé a Enchir Scroun, qu'une inscrip-
unéraire sans importance.
6tait trois heures quand j'arrivai au
ifique pont romain qui a donné son
i I oasis d'El'Kanlara. Les parapets de
nt sont formés de tombes romaines as-
lées bout h bout. J'ai lu sur celles des
mités les deux incriptions suivantes ,
>Dt remarquables par la forme barbare
oins qu'elles contiennent , et par la bi-
le de leur construction grammaticale :
D MS
Tbemarsa
1. Hariaiii palri
MereiUi. vis. anni
s. i.ixx. fecit. Ilarian
Tliemarsa. filivs
DMS
Herennie Rvfil
loe. ma tri. vix
annis. lx. fecil
Mcrenli. Ilari
Themarsa. fil
ivs maior
iscription d*un petit autel , encore so-
ent scellé dans le rocher sur lequel
nie une des culées du pont , est plus
'.ssante. Grâce au soleil dont la lu-
S réfléchie par le rocher, venait la
sr obliquement, je suis parvenu à la
ffrer entièrement, quoiqu'elle soit ex-
ïmenl fruste.
Silvano
Avg. sac. Ti
Cl. Gordi
anvs. leg
Avg. pr. pr.
resiiivit
2no Auguêto sacrum, Tiberius Claudius Gor-
f legalus Augusti, pro prœtore, retiituit,
te inscription me permettra de déter-
p un jour l'époque de la construction
«nt actuel d'Ël-Kantara , car je ne doute
iue la reconstruction qui y e>t men-
ée ne s'applique à ce monument , tout
bien qu au petit autel sur lequel elle
•avée. Je connais deux autres inscrip-
dans lesquelles il est question du légat
rial Tiberius Claudius Gordianus; l'une
découverte par moi à Verecunda; l'au-
rovient des ruines de Cuicul ( Djé-
I, et m'a été communiquée par M. le
landanl Delamare. Ni Tune ni l'autre
ne contiennent de date ; mais j'espère pou-
voir y suppléer par des rapprochements.
A droite, et un peu au-dessus de cet
autel, dans la paroi du rocher taillé a pic
pour le passage de la routé, on voit un
enfo;. cément carré d'environ 0*,80 de côté,
Jequel a dû contenir Tinscriptiom destinée
a rappeler l'établissement primitif du pont.
On y remarque encore les traces des cram-
pons au moyen desquels était scellée la dalle
sur laquelle était gravée cette inscription.
J'employai le reste de la journée à par-
courir les trois villages dont se compose
l'oasis : j'y ai vu les ruines d'un monu-
ment qui a dû être fort considérable , mais
qui est tellement dégradé qu'il m'a été im-
possible d'en déterminer la destination.
Cette exploration m'a en outre fourni quel-
ques inscriptions , dont deux seulement
méritent d'être citées dans ce rapport.
La première est gravée, en caractères très-
beaux et très-réguliers, sur une grande dalle
de 1*,30 de largeur et de 0",80 de hauteur :
[Im]p. C»8. T. Aclio. Hadrian[o]
Antonino. Avg. Pio. pont, max
trib. potes, xxi. imp. u. cos in:, pp
L. Matvccio. Fvscino. leg. Avg. pr. pr
Leg. TÏÏ. Avg.
Imperatori Cœiari Tito Aelio Hadriano Antonino .
Auguilo Pio^ pontifia maximo^ tribunicia pote$tate
ijjfimperatori n, consuli nn, palri patriœ : Lucio
MaUieeio Fuicino legato Auguêtipro prœtore, legio
tertia Augutta.
C'est la dédicace d'un monument élevé par
la lédon III* Augusta, la vingt unième année
du règne d'Antonin le Pieux (158 de notre
ère). Les dimensions de la dalle qui la por-
tent ne permettent pas de supposer que ce
monument soit le pont dont je viens d'avoir
l'honneur de vous, entretenir.
Plusieurs monuments découverts par moi
à Lambœsis m'avaient déjh donné le nom du
légat impérial Lucius Matuccius Fuscinus;
il figure notamment dans l'inscription d'un
petit temple d'Isis et de Sera pis, commencé
Ear ses précécesseurs et terminé par lui.
ette inscription est sans date ; celle que je
viens de transcrire lui en donne une, appro-
ximative du moins, car la durée des lon-
ctions des légats impériaux n'était pas dé-
terminée; mais l'incerlitude ne peut pas
s'étendre à plus de deux ou trois ans.
L'autre inscription est gravée sur un au-
telen pierre calcaire, servant de seuil à la
porte d'une maison ; elle est presque en-
tièrement effacée : je n'ai pu en déctiifl'rer
complètement que les deux premières li-
gnes. Elle n'est pas cependant sans impor-
tance, car c'est un argument de plus è laire
valoir en faveur de l'opinion qui place à El-
Kantara la station inctiquée dans la Table
théodosienne , sous le nom de Calceus Ber-
cutis,
Hercvli saiiclo
pro salvie et iii
colvmiiate....
C'est, je crois, M. le comnianda.il de Ne-
631
LÂM
DICTIONNAIRE
LAM
Teu, membre de la commission scientiQque
de TAIgérie et directeur des Arabes de la pro-
vince dé Constantine, qui a émis le premier
cette opinion ; il est impossible de ne pas la
partager, quand on a vu le site d'El-Kantara.
Le 1" février, une heure de marche me
conduisit au milieu de ruines que des Ara-
bes, qui faisaient route avec nous, me dirent
(itre connues sous le non de Loth-bordi. On
y remarque, en effet, les ruines d'un oordj
ou fort, dans lesquelles j'ai copié Tinscrij»-
tion suivante :
Imp. Caes. M. Avrelîo
Severo. Antonino. Avg. bvr
gvm. specvlatorvm. Anlo
M. Yal. Senecio. leg. elvs. pr
pr. c. V. fieri. ivssît. c. a. G. Iviio. Ae
Ivrionc. leg. ni. Avg. Anlo. pne
Imperatori Cœsari Marco Aurelio Severo Antonino
Augusto^ burgum $peculatorum Antoninianorum
Marcus Valerius Senecio^ legatui eju$ pro prœtore^
clarisêimusvir, fieri junit^ curam agente Caio Julio
Aelurione, legionii terliœ Auguêtœ Antomnianœ prœ-
fecto.
Cette inscription est gravée sur un« dalle
de 1" de longueur et de 0*,60 de hauteur;
elle est entourée d'un encadrement de 0*,07
de largeur, dans lequel on remarque des ca-
ractères d'une écriture différente, et qui
semblent avoir été gravés après coup. Dé-
pourvu que je suis ici de tous les matériaux
nécessaires aui études épigraphiques, je ne
puis eipliaucr ces caractères : je les ai ce-
pendant relevés avec soin.
Je n'entre4)rendrai point de faire ressortir
toutes les conséquences que l'on peut tirer
de ce monument, dont vous apprécierez, je
n'en doute pas, toute l'importance ; je crois
cependant devoir vous soumettre un rap-
prochement qui me parait offrir un assez
grand intérêt : ainsi que vous \enez de le
voir, Marcus Valerius Senecio était légat
impérial en Numidie sous le règne de Cara-
calla (212-217 de notre ère). Or, j'ai trouvé
dans les débris de la principale porte du
camp de \a légion III* Augusta, à Lambèse,
une pierre qui, après avoir servi de pié-
destal h une statue élevée à cet ofGcier par
les éclaireurs [spcculatores) de la légion, a été
ensuitelaillée pour faire partiede la corniche
de la porte que je viens de nommer. La con-
séquence à tirer de ce fait est facile à trouver:
c'est Que ce camp, dont les dernières Iracos
vont bientôt disparaître sous la pioche des
carriers et des tailleurs de pierres, a été,
sinon construit, du moins réparé assez long-
temps après le règne de Caracalla.
Après les ruines de Loth-bordj , jfi visitai
celles de Sidi-eUHadj, situées à l'extrémité
occidentale de la vallée d'EI-Kanlara, au
point où la route de Biskara, après avoir
f)assé deux fois la rivière, change de direc-
tion et tourne brusquement au sud (1), et
celles du ^ammdm, situées à &>500 mètres
(1) J*ai renconlrë en cet end roi 1, à gauche et à
gïjciquc distance do la roule» un vcrilal»|e(/o/m(?//.
plus loin dans cette direction. La pr
au milieu de celles-ci, d'une ab^
source thermale et sulfureuse, y afi
mais h torl, ainsi que je le démontre
débris de la station désignée dans I
théodosienne, sous le nom (ÏAquœ B
Je n'y ai découvert aucune inscriptioi
à trois kilomètres plus loin, j'ai re
sur le bord de la route deux bom
liaires, appartenant, Tune au règm
gabal (219 de notre èreji Tautrç
de Trébonien Galle (252); celle-ci
d*ô(re citée à cause de la manière
sont écrits les noms de cet empereu
son fils.
Imp Caes G Yibi
0 Tribonio Ga
ilo invicto p fe
lici Avg p p t r p c
08 bis procos et
imp C£s G. Vihi
0 VeMvmio Y
oivssianoi
nviclo pio Tel
ici Avg p p tr p
cos pr....
V.
Imperatori Cœsari Caio Vibio Tribonio i
vifto pio felici Auguêlo^ palri patriœ, tribm
testate, consuli bis, proconsuli, et imperatoi
Caio Vibio Veldumio Volussiano invicto , ;
Augusto^ patri patriœ^ tribunicia polestate,
pr[oconsuli]. — V.
Le fragment suivant, qu«î j'ai dé
à un mille plus loin, daus les ru'ne
mées parles Arabes Enchir-Sella-Ou
prouvé que les mill<'S, sur cette n
comptaient du nord an sud :
NS llll PHO
pp
M
Or il y a précisément une ruine cons
à six milles romains au nord d'Ench
Ouine, à trois milles également au
Hammam : c'est celle de Sidi-el-Ha
donc là qu'était située la station pri
Celte station ne pouvait être que c
guœ HerculiSy qui est indiquée, dan
ble théodosienne comme se trouvan
milles au sud de celles de Calceus 1
et h six milles au nord d'une autn
dont le nom a été omis surcedocui
il y a environ neuf milles entre El-
et Enchir-Sidi-el'Hadj, et, entre ce
point et Enchir-Sella-Ouine, la disti
vient de le voir par les bornes d
dont j'ai transcrit les inscriptions, €
tement de six milles romains. 11
donc y avoir de doute : les ruines d(
Hadj sont celles iVAquœ HerculiSj et
nés de Sella-Ouinc, celles de la sta
LAM
D'EPIGRÂPHIE.
LAN
6:^
inonyme sur la Table de Peutinger.
isi qu'il résulte de Tune des inscrip-
que j'ai Iranscriles au commencement
rapport, les milles, sur la voie militaire
onduisait de Lambœsis à Theveste, en
ni par le Sahara, se com[)laienl, dans
scriptions des bornes miiliaires, à f)ar-
I la^première de ces deux villes. Celles
e viens de citer présentent un autre
de départ; on peut donc en conclure
les ne se trouveni pas sur cette voie.
DTet, si, après avoir passé une première
(I rivière, à Texlrémilé occidentale de
Jée d*Ël-Ran!ara, au lieu de la passer
seconde fois en face d'Enchir-Sidi-el-
, OD longe sa rive droite, on foule une
romaine, qui, suivait tous les détours
rivière, conduit au point où jetais ar-
)ar un chemin plus direct, à Enchir-
•Ouine ; et sur cette voie, à Sbah-^Me^
, loi alité située à quinze cents mètres
d-ouest d'Eîicbir-Sidi-el-Hadj, on ren-
e quatre bornes miiliaires dont M. Car-
a m*a communiqué les inscriptions,
appartiennent aux règnes de Philippe,
laiimin et de Caracalla ; voici le qua-
le, qui, outre son importance comme
iment géographique, présente, au point
le historique et archéologique, un vê-
le iptérèl.
Imp Caes P He
Ivio Pereva
ce Avg p p trib p
cos 11 1 Naevio
Qvadraliun
0. eg Avg pr
pr. Lambaese
imp.
Vllll
monument a été mal lu ; mais, tout al-
]u*il est, on peut le restituer facilement
ne manière certaine; voici ce qu'on doit
•
Imp. Caes. P. Ile
Ivio. Per[iiii]a
c[i]. Avg. p. p. irib. |p,
COS. u. [L]. Nacvia
Qvadraliaii
0. leg. Avg. pr
pr. [A]. Lambaese
I
m. p.
». • • •
raiori Cœsari Publia Ilelvio Perlincuci Auguilo^
palriœj tribunicia poieslate, consuli II ; Lucio
'o Quadratiano legato Augusll pro prœtore, A
ifjBU mitlia passuum,.,, (1).
Les resliiiiUons de la deuxième ligne et de la
!me n'ont pasjtesoin d'être juslifices; à la qua-
s, la copie de M. Carbiiccia porte cos m; maïs
ax n'a été que deux l'ois consul : il faui donc
ler un i du chiffre m pour y voir l'initiale L du
men de Lucius Na'vius Quadratianus. Ce mo-
itestle seul, jusqu'à présent, qui nous fasse
lire ce légat impérial.
Le chiffre yiii qui, sur la copie de M. Car-
buccia, termine cette inscription, ainsi que
les trois autres, est beaucoup trop faible, et
forme une évidente contradiction avec les
mots ALambœse qui le précèdent. Comme
il est impossible de le restituer par conjec-
ture, je me proposais, à mon retour, de pas-
ser par Sbah-Meghata, et de vérifier sur
les monuments eux-mêmes ces curieuses
inscriptions. Malheureusement, le spahis
qui m'accompagnait et devait me servir do
guide était étranger au pa^s, et, comme il'
n'entendait pas un mot de français, je ne pus
lui faire comprendre la direction que je vou-
lais suivre. Quoi qu'il en soit, cette inscrip-
tion prouve que la voie surle bord de laquelle
* elle a été trouvée était la continuation de la
grandevoie militaire. Ainsi que je Tai dit,
aepuis Enchir-Sidi-el-Hadj, jusqu'à Enchir-
Sella-Ouine, cette voie suit constamment le
cours de la rivière; elle devait êlre fréquem-
ment submergée à l'époque de la fonte des
neiges dans l'Aurès, et l'on conçoit que,
f)Our éviter cet inconvénient, on ait construit
'embranchement, d'ailleurs plus direct, que
j'avais suivi.
La station d'Aquœ HercuUs devait exister
avant l'exécution do cet embranchement ;
c'était alois la station la plus rapprochée de
la source thermale dont j'ai parlé plus haut ;
cela suffisait pour qu'elle lui empruntât son
pom.
Il était deux heures auand j'arrivai h El-
Oulaia; j'étais narti d'El-Kantara à sept heu-
res du matin. Quelques Arabes étaient assis
de.vant la porte du caravansérail ; ils se le-
vèrent à mon approche, et je vis &ur le banc
aaient de quitter 1 inscription sui-
vante :
qu'ils venaient de quitter
Imp Caesares M Avrelivs Anloninvs cl
L Avrelivs Gomniodvs Avg Germanici
Sarmaiici fortissimi amphilhcalrvm
vetvstate corrvptvm a solo resli
tvervnl per coh vi Coinmag
a. Ivlio Pompilio Pisone Laevillo leg
Avg pr pr cvrante Aelio Sereno pracf
Imperatores Cœsares Marcus Aurelius Antoninus et
Lnciuê AureliuiCommodtti Augusli Germanici Sar-
matiei fortissimi amphilheatrumvetnstaiécorruptum
solo resliluerunt per cohorlem sexiam Commageno-
xumjAulo Julio Pompilio Pisone Lœvillo legato Au-
guslorum pro prœtore ^curante Aelio Sereno prœfecto.
Ce monument avait été amené en cet en-
droit par les ordres de M. le colonel Caibuc-
cia, qui l'avait trouvé, % une centaine de pas
du caravansérail, au milieu des ruines d un
monument fort considérable, probablement
de l'amphithéâtre dont il y est question. Je
Tai feil transporter dans l'intérieur du cara-
vansérail, où il sera mieux conservé.
A la deuxième ligne, le mot Commodus a été
effacé à dessein, mais pas assez complète-
ment pour qu'on ne puisse le lire encore très-
distinctement.
^'ai trouvé à Lambèse, près du prœtoriwn^
une itiscription qui prouve qu'Aulus Julius
6^
LAM
DieTIONNAlRE
LAM
e36
Piso Lœvillus était légat impérial en Numidic
la trentième année du règne de Marc-Aurèle
{176 de notre ère) ; d'après celle que je viens
de transcrire, Commoue avait reçu le titre
iVAuguste lorsque cet officier était revêtu de
ce commandement. Serait-ce donc à tort
qu'Eckhel aurait attribué à une môme année
(177) des médailles de ce prince portant l'in-
dication de la première et de la deuxième
puissance tribunitienne, et ne faut-il pas
attribuer les premières à Tannée précédente,
c'est-à-dire à Tannée 176 ? C'est là, du reste,
une simple question que je soumets, sous
toutes réserves, à la décision des numis-
mates.
Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire
dans mon premier rapport, la 6" cohorte
des Commagéniens est une de celles qui
étaient stationnées à Lambœsis, dans le camp
des cohortes auxiliaires, et c'est la seule dont
le nom se lise encore dans l'inscription du
piédestal de la grande colonne dont ce camp
était orné. Cette inscription est d'une épo-
Sue assez tardive; la forme des caractères
ont elle se compose ne permet guère de la
faire remonter plus haut que le règne de
Dioclétien (285 de notre ère). Celle que je
viens de transcrire est de Tannée 176 \ ainsi
la 6' cohorte des Commagéniens aurait été
chargée, pendant plus d'un siècle, de veil-
ler avec la légion 111' Augusta à la sécurité
des mêmes fronlières. Singulière immobilité
dans des choses qui, chez nous, sont soumi-
ses à de si fréquents changements I
Quel était le nom de la ville des ruines de
laquelle provient cette inscription ? J'ai visité
ces ruines avec le plus grand soin; elles cou-
vrent une étendue de terrain fort considéra-
ble ; j'y ai trouvé plusieurs inscriptions fu-
néraires; mais aucune ne m'a four, i de don-
nées pour résoudre la question que je viens
de poser : le fait -on d'une manière satisfai-
sante en disant que que ce nom est Mesar
Filia, indiqué par l'ouleurde la Table Ihéo-
dosienne comme celui de la station la plus
rapprochée, -vers le nord, de celle de ad Pis-
cinam^ que Ton s'accorde à Placer à Biskara?
Je ne le pense pas.
Entre Mesar FUia et la station anonyme
dont j'ai reconnu l'emplacement à Enchir-
SeHa-Ouine, on remarque sur la Table l'in-
dication d'une autre station , dont le scribe
auquel nous devons la copie de ce précieux
document a omis ,' non-seulement le nom ,
mais aussi la distance aux deux stations en-
tre lesquelles elle se trouve. Il est donc im-
possible de déterminer la posilion'de cette
station : mais on peut affirmer qu'elle ne se
trouvait pas à El-Outaia ; car la distance, de
deux milles à peine , qui sépare ce dernier
point d'Enchir-Sella-Ouine n a jamais pu for-
mer une étape, et, il ne faut pas l'oublier ,
1^ Table théodosienne n'est qu'une sorte de
livre de poste figuré , ou de carte routière ,
sur laquelle les gîtes d'étape sont seuls indi-
qués. Quelque considérable qu'ait donc été
la ville dont les ruines se voient à El-Outaia,
elle n'a jamais dû y être mentionnée, pas
phis que ne Test, sur la voie de Lambœsis à
Thamugasy le municipe de Verecunda^ bien
plus important cepenaant que Lambafudi (1)
dont on y trouve l'indication, mais qui parta-
geait à peu près par moitié la distance de
quatorze milles qui séparait ces deux villes ,
tandis que Verecunda n'était qu'à deux mil-
les de la première.
•• D'Enchir-Sella-Ouine à Biskara , par la
route actuelle , on compte environ sept
lieues. C'est à peu près l'équivalent des dix-
neuf milles indiqués dans la Table entre Me-
sar FUia et ad Piscinam ; la voie militaire
antique était beaucoup plus longue » pnis-
au'efle offrait deux étapes de plus que cetl^^
istance ; elle n'allait donc pas directemeo^
à la station ad Piscinam , et formait , ûvaa^
d'y arriver, un coude considérable (2). .
Jo pense qu'au lieu de pénétrer dans le Sa-^
hara,«par le col de S fa, elle se dirigeait droi t
au sua*en quittant El-Outaia , et allait ça«
§ner, par un col d'un accès infiniment moins
ifficile, l'oasis de Tolga , qui représente
pour moi l'ancienne Mesar Filia. J'ai suivi
cette route à mon retour, et , dans un trajet
d'environ douze lieues , j'ai rencontré quel-
ques ruines, peu imporlantes il est vrai^
mais assez cependant pour que Tune d'elles
puisse être considérée comme celle d'une
tnansio.
Je viens de dire que l'oasis de Tolga
représente pour moi l'ancienne Mesar FUia;
en effet. Monsieur le ministre» la distance
entre cette oasis et celle de Biskara est à peu
près la même que celle qui est indiquée
dans la Table entre Mesar FUia et ad Pisci-
nam; et le village de Tol^a occupe certaine-
ment la place d'un établissement romain, et
môme d un établissement considérable ; à
Touest, il est encore entouré de murailles
formées d'énormes pierres de taille et de
construction romaine ; dans l'intérieur, j'ai
remarqué les soubassements d'une citadelle
3ui, autant que j'en ai pu juger , car elle est
ivisée en un grand no.ubrcde maisons, est
pour le plan, semblable à celles de Timegad
et de Lambèse , et que j'attribue comme
celles-ci à l'époque byzantine ; j'ai vu, dans
le mur d'une maison, un bas-relief extrême-
ment fruste, mais de travail évidemment
romain ; enfin, à Touest et au nord de l'oa-
sis , le sable du désert est mélangé d'une
immense quantité de débris do poterie ro-
maine.
A Lichana , principal village d'une oasis
située à deux milles à Test de celle de Tolga^
j'ai vu aussi des murs romains ; mais je
n'ai point remarqué de débris de poterie.
Les ruines récentes de Zaatcha^ qui font
(1) C'esi ainsi que ce nom est écrit dans la Table.
Je crois pouvoir démonlrer, au moyen d*uno ins-
cription que j'ai copiée dans les ruines de celte lo-
cahtc, qu*ii devait s'écrire, au nominatif, Lamba
Fundtts.
(2) Je ne prétends pas nier qu'il n*y ait eu une
route romaine conduisant directement d'£l Outaia à
Biskara ; ce que je ne crois pas, c'est que cette roule
soitja grande voie militaire dont la Taliie théodo-
sienne nous a conservé le tracé.
C7
LAM
DEP1GR4PHIE.
LAM
638
partie de la même oasis » ne m'ont offert
aucune trace de Toccupation romaine.
Je partis d'£l-Outaia le 2 février , à huit
heures du malin, et, malgré le vent du dé-
sert, qui soufflait avec une violence extrême,
j'arrivai à Biskara è une heure après midit
Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire,
on s'accorde à placer à Biskara la station
indiquée dans Ta Table théodosienne sous le
Dom de ad Piscinam. On a, en effet , remar-
qué, entre le nom moderne de l'oasis et ce-
lui de cette station, une certaine^ analogie,
ety à 2 hilomèlres au nord-ouest de Biskara,
se trouve une source thermale et sulfureuse,
à laquelle cette localité a pu emprunter son
nom ancien. J*ai visité cette source , et , au-
tour du bassin au milieu duquel elle sort de
terre à gros bouillons, j'ai vu les restes d'un
revêtemeat en pierres de taille ; c'était là
certainement une Piscine romaine.
Au nord-est de l'oasis , sur la rive gauche
de la rivière, on voit les traces d'une grande
fille, traces peu apparentes, il est vrai, et
consistant seulement en de longues lignes
de moellons et de cailloux roulés , oui
forment saillie sur le sol nivelé par les allu-
vioDS et les atterrissements. Les édifices cons-
truits en pierres de taille ont dû être exploi-
tés comme carrières pour les besoins de la
ville arabe , dans laquelle on rencontre , en
effet, assez fréquemment de ces pierres, qui
forment contraste avec le mode de construc-
tion adopté par les habitants des oasis.
A l'est de la vaste plaine où j'ai fait ces
observations s'élèvent encore, à plus de dix
mètres au-dessus du sol, les ruines d'un édi-
fiée construit en moellons et en briques (1).
Ty ai reconnu, è la première vue , des ther-
mes romains, et, à peine avais-je émis cette
conjecture que j'ai eu le plaisir de la voir
confirmée par la tradition. J'étais accompa-
gné dans cette excursion par M. Séroka ,
chef du bureau arabe de Biskara ; il eut l'o-
bligeance de faire appeler l'iman d'une mos-
quée voisine, dont la famille, fondatrice de
ce pieux établissement , le dessert depuis
des siècles, et il en apprit que la ruine que
Dous examinions s'appelait le Hammam^ mot
arabe qui signifie bain. L'iman ajouta qu'il
avait entendu dire h son père qvie des con-
duits souterrains réunissaient ces ruines à
une tour située dans le lit de la rivière. Nous
allâmes immédiatement visiter celte tour,
qui est de forme carée ; et a 10 mètres de
côté sur 12 à 15 de hauteur. Elle est cons-
truite en pierres de grand appareil, couron-
née à son sommet par une élégante corni"?
che, et ne présente d'autre ouverture qu'une
brèche, pratiquée à l'un de ses angles par
des chercheurs de trésors, il n'est pas aisé
de se prononcer sur la destination de ce
curieux monument ; peut-être cependant ne
(1) Yz\ remarqué dans ces ruines des voûtes en^
tièreinent formées de vases en terre cuile, de forme
cyUDdrique, el s'emboilanl les uns dans les autres.
J ai fait la môme remarque dans les lliermes de
tbouda, dont je parlerai tout à flienre. Les décom-
bres de ceux de Land)CifC contiennent une immense
(luantilc de ces vases.
serait-on pa$ très-éloigné de la vérité, en
supposant que c'est une des piles du pont
qui établissait une communication entre la
ville antique et la rive occidentale de la
rivière.
Cette rivière, ou plutôt ce torrent, em-
porte tous les hivers une partie de ses rives.
Sur la rive gauche, qui depuis quelques an-
nées est surtout exposée à ses ravages , les
eaux ont mis à nu des murs de quais, cons-
truits, comme la tour dont je viens de par-
ler, en énormes pierres de taille. En remon-
tant ces quais, j'ai vu, encore à demi-en-
terré dans la berge , un fragment d'amphore
de plus d'un mètre de hauteur. L'iman nous
a dit que les découvertes d'objets de cette
nature n'étaient pas rares en ce lieu , et
. qu'étant enfant il avait vu tirer de terre un
vase semblable, parfaitement conservé, et
dans lequel il aurait pu entrer facilement.
Telles sont. Monsieur le raiuistre, les tra-
ces de l'époque romaine qui sont restées
dans la capitaledesZibân; toutes faibles, tout
effacées qu'elles sont, elles suffisent pour dé-
montrer que cette localité avait, à cetle épo-
que, une importance au moins égale à celle
qu'on lui reconnaît aujourd'hui.
Les premières ruines que l'on rencontre
à l'est de Biskara sont celles de Thouda , qui
en sont éloignées d'environ 20 kilomètres.
M. Boudville , commandant supérieur du
cercle, a eu la bonté de m'y conduire lui-
même. Nous les avons visitées en détail ;
nous y avons vu plusieurs fûts de colonnes
de 3 à & mètres de longueur et d'une seule
pièce ; des restes de thermes presque aussi
considérables que ceux de Biskara ; enfin,
sur une pierre de 0", 70 de long et de 0~, W
de large, j'ai copié l'inscription suivante,
qui, toute mutilée qu'elle est, a cependant
une certaine importance, puisqu'elle semble
avoir fait partie d'un édifice chrétien , et
qu'à en juger nar la forme des lettres (1),
surtout par celle de la lettre £, je la crois
de l'époque byzantine.
IPIUGCORR.
Les environs de Thouda ont été le théâtre
d'un grand événement ; c'est là que Sidt-
Okbay le conquérant arabe de l'Afrique sep-
tentrionale, a été vaincu et tué. Une mos-
quée a été élevée sur le champ de bataille
pour recevoir les restes de ce héros de l'is-
lamisme, et autour s'est formée une ville de
son nom, dont les matériaux ont été pris à
Thouda. C'est ainsi que celle-ci a été réduite
à l'état oCi nous la voyons aujourd'hui:
sauf les débris que je viens de signaler, et
qui sont groupés autour de quelques miséra-
bles cabanes en terre encore habitées , le
reste de l'emplacement occupé par la ville
antique ne présente plus que des traces de
murs, indiquées par de légères saillies dans
la plaine, et quelques masses de décombres
éparses çh et là, et couvertes par le sablo
qu'amoncelle incessamment autour d'elles le
(\) Ces lettres, qui sont très-allongées, ont 0<°,iO
de hauteur.
62.a
LAM
DICTIONNAÎÎIB
LAM
040
Tent du désert. Ces di'»combres o'U ccjK'n-
danl assez d'importance pour que , lors des
travaux de réparation exécutés à la mosquée
de Sidi-Okba, pendant mon séjour dans le
Sahara, on ait pu en extraire la plus grande
partie des briques employées dans ces tra-
vaux.
Dans Toasis de Sidi-Okba, que j'avais vi-
sitée avant de me rendre à Thouda, on ren-
contre à chaque pas, ainsi que je viens de
le faire pressentir, des pierres romaines.
J'ai copié, dans la niaison du cheik, l'ins-
cription suivante :
D E 0
invicto
MH[e]ssivs
Messor
praefco
pro sva sa
Ivlc el svo
rvm denvo
consUivil
Deo invicto, Marcus iî[e]s)iim Mesior, prœfeclus
cohorlis, pro sua satule et suorum denuo (1)
conêtiluil.
C'est la dédicace d'un autel consacré au
dieu Mithra, par le préfet d'une cohorte,
qui n'est pas nommée; ce qui prouve qu'elle
résidait ordinairement à Thouda (2). Si, de
ce que nous savons pour la légion III* Au-
gnsia et pour la cohorte VI* des Comraa-
géniens, on peut tirer une conclusion rela-
tive à cette nouvelle cohorte, on doit sup-
poser qu'elle n'avait pas changé de rési-
dence à l'époque où la Notice de l'empire
a été rédigée, ou, du moins, ce qui serait
une conclusion moins absolue et f)lus faci-
lement admissible, que Thouda était encore
à cette époque une ville de garnison et la
résidence d'un officier supérieur. On peut
donc espérer de retrouver le nom ancien de
cette localité dans la lisle de celles où rési-
daient les prœpusiti limitum dépendants du
comte d'Afrique, liste que nous a conservée
]e précieux document aue je viens de citer.
Or, la deuxième de ces localités est précisé-
ment GemelloBy qui figure dans la Table Ihéo-
dosienne comme première station à l'est de
ad Piscinam. Il est vrai que la distance de
33 milles, indiquée entre ces deux stations,
est de beaucoup supérieure à celle que l'on
compte entre Biskara et Thouda. On verra
si c'est une raison suffisante pour faire roje^
(1) 11 y a bien denuo et non sno^ que Ton s'atlea-
drail plutôt à trouver ici. H parail donc évident que
Marcus Massius Messor avait consacré cet autel en
remplacement d*un autre, offert précédemment par
lui, et qui avait été détruit.
(2) J*ai trouve de même à Lambèse un grand
nombre d'inscriptions où sont mentionnés des soldats
et des sous-officiers, avec la simple qualification de
MIL. LEG. miles legionii, s\G. leg, signifir legionis, eic.
Ces indications, qui eussent clé insuffisantes dans
une ville qui n'eût pas été la résidence d'une légion,
ne pouvaient ici donner lieu à aucune incertitude; en
les lisant, on suppléait naturellement le numéro et le
nom de la légion lli' Augusta.
ter In conclusion que S(Mnblent amener lo3
considérations qui précèdent.
M. Séroka étant appelé par ses fonctions
h El'Fayd, village arabe situé à 25 lieues an
sud-est de Biskara, sur les bords de VOued*
el'Arab , M. le commandant Boudville roe
proposa de l'accompagner. C'était m'offrir
une excellente occasion d'atteindre le prin-
cipal but de mon voyage dans le Sahara : je
m empressai d'accepter.
Nous partîmes de Biskara le il février, à
six heures du matin : à neuf heures nous<^
traversions, par une pluie battante, Toasi^
de Sidi-Okba, et, à midi, nous dressions no^
tentes au bord de VOued-Biras^ à Mansinh^
riah^ près de la smata du c^ïd de TilAiiui^
Khaddou^ Si Ahmed bey ben Chennou^^
lin sortant de l'oasis de Sidi-Okba, noii^
avions rencontré la voie romaine et noi^^
l'avions suivie pendant près d'une heurefl),
puis nous l'avions laissée h notre gaucne,
pour nous diriger vers le sud-est.
Le temps avait été constamment phivieui
pendant tout ce trajet. 11 parut se remettra
au beau dans l'après-midi*,, mais, vers le
soir, la pluie recommença, et elle ne cessa
au'assez tard dans la matinée du lendemain.
Nous fûmes donc forcés de séjourner le 12 à
Mansouriah.
Le 13, le temps était magnifique. Nous
partîmes à sept heures un quart du matia,
dans la direction du nord-est; à huit heur s
trois quarts nous visitious la charmante
oasis dAin-Naga (2), et à dix heures et de-
mie nous faisions halte, pour déjeuner^
près de la mosquée de Sidi-Salah , séjour
affreux , complètement dépourvu de végé^
tation, où vivent cependant, dans quelques
bouges d'un aspect repoussant, trois ou qua-
tre misérables familles, qui n'ont d'autre
boisson que l'eau saumâtreet fortement suU
fureuse qu'elles tirent d'un puits voisin.
Au moment de notre arrivée , une grande
femme , noire et sèche , vêtue d'un haïe
bleu, piétinait dans la boue, près de l'ori-
fice de ce puits , sur un burnous qu^elle
prétendait ainsi laver. Elle s'enfuit à notre
approche, et nous laissa la libre disposition
de cette source d'une horrible boisson, dont
il fallut bien pourtant nous contenter, il
était midi un quart quand nous quittâmes
ce séjour peu regrettable; nous primes la
direction du sud-est, et arrivâmes à quatre
heures aux tentes des Ouled-Amor^ sur la
rive gauche de VOued-el-Arah. Pendant cette
journée, quoique nous eussions plusieurs
ibis change de direction, nous n'avions reu*
contré ni la voie romaine, ni aucune trace
d'habitation romaine.
Nous n'étions plus qu'à quatre lieues au
nord d'Ël-Fayd ; nous y allâmes le lendemain^
(1) Nous remarquâmes, pendant ce trajet, plu-
sieurs amas de décombres que Ton exploitait, comme
ceux de Thouda, pour en extraire les briques
nécessaires à la réparation de la mosquée de
Sidi-Okba.
(%) Cette oasis est désignée à tort, dans la c.nto
de rélal-major (18i7), sous le nom de Sidi-yaga,
LAM
DEPIGRAPHIE.
LAM
Ut
'er; mais auparavant nous voulûmes
-^s ruines de Tennoumoy situées à
^s environ à Touest de ce village.
ont tout le caractère des ruines
Quoiqu'on y rencontre quelques
'iile, je no pense pas qu'elles
"e d'un établissement romain.
'e village d'EI-Fajd, il n'y a
ur lui tittribuer une origine
^ st aiabe, et Ton ne peut
.lier sa fondntiuu à une
.L-iunne, son sol n'oilïant qu'un
.idusseuient au-dessus du sol envi-
.*ianl. C'est donc h tort que Mannerl, et
tous ceux qui se sont après lui occupés de
ïa géograpnie comparée de celte contrée,
i placent en ce lieu la station désignée dans
a Table Ihéodosiennc sous le nom de Tha-
huieos.
On ne concevait pas, d'ailleurs, le motif
3 ni aurait fait placer une station à plus de
il lieues des montagnes , dans un désert
complètement dépourvu d eau pendant l'été,
et ou, en aucune saison, on n'eût pu se pro-
curer qu'à grands l'i a!s et avec d'extrêmes
difGcuiiés les objets nécessaires à la vie des
Européens.
L'aspect de ces contrées n'a pas changé
depuis les Romains, et les conditions d'exis-
tence des populations qui l'habitent sont
aujourd'hui ce qu'elles étaient il y a dix-sept
siècles. Toujours ces populations ont été,
pour la plus {grande partie des objets néces-
saires à la vie, tributaires des contrées si-
tuées au nord de la chaîne de l'Aurès; tou-
jourSy par conséquent, il a sufli, pour les
dominer, de commander tous les passages
qui pouvaient leur donner accès à travers
cette chaîne de monta^jnes. C'est ce qu'a-
vaient fait les Romains, amsi que j'ai nu m'en
assurer au retour de l'excursion dont j'ai
rhouncur de vous adresser le récit.
Le 15 février, à cinq heures et demie du
malin, nous quittâmes les tentes des Ouled-
Bouadidja , près desquelles nous avions
campé, à trois lieux environ au nord d'El-
Fajd. Nous finies roule droit au nord, et
nous ne renconlrûmes la voie romaine qu'à
une lieue au sud des dernières pentes de
FAurès , au bord de VOued-Cerdeur. Mais
depuis ce point jusqu'au passage de TOued-
Biras^ à deux lieues à l'est de Sidi-Okba,
nous ne la quittâmes plus. Pendant ce trajet
de près de deux journées de marche, j ai
remarqué de nombreuses ruines romaines,
dont 1 une occupe certainement l'emplace-
ment de la station indiquée sous le nom de
Thabudeos. Serait-ce celle qui est désignée
par les Arabes sous le nom Bardouy et
3ui est située à peu près à égale distance
e VOued-el'Aguef et de VOued-Mansef,
à 2& milles à l'ouest de Badès, vJL à 50 milles
h l'est de Thouda? il faudra répondre aifir-
mativement, si l'on admet la synonymie de
* ce dernier nom avec celui de Gemella.
Quoi qu'il en soit de ces déterminations, ie
crois avoir constaté, et c'est là l'essenliel,
que les traces de la domination romaine ne
s'avancent f as dans le Sahara à plus de
deux ou trois lieues au sud de l'Aurès, et
que ces traces consistent en ruines de for-
teresses destinées à commander les passages
qui donnent accès à travers ces montagnes,
et en une grande voie militaire qui reliait
entre elles ces différentes forteresses.
Dès le 26 février j'étais de retour à Lam-
bèsc, mais l'hiver y régnait encore, et jus-
que vQrs le milieu du mois dernier la pluie
et la neige no m'onl guère permis de cona
tinuer mes travaux. Depuis, le tem[)S s'est
remis, et à un froid de Irois » t quatre degrés
au-dessous de zéro a surcéd»? une tempé-
rature de vingt à vingt-cinq degrés centi-
grades. Les travaux du génie, pour la cons-
truction du pénitencier , ont recommencé
avec le beau temps, et les fouilles qu'ils
font faire amènent tous les jours des décou-
vertes intéressantes. Je compte cependant
me rendre bientôt à Zana; j'en explorerai
les ruines aussi bien que me le permettront
les moyens qui seront mis à ma disposition
par M. le colonel Cœur, qui a succédé à
M. le colonel Carbuccia dans le commande-
ment de la subdivision. Les travaux du gé-
nie occupant maintenant tous les bras, ces
moyens, je ne puis me le dissimuler, ne
pourront être aussi considérables que ceux
dont nous avons disposé à Thamugas.
LA MONT JOIE, département de Lol-et-
Garoïine , en France.
M. Tabbé Barrère a communiqué au mi-
nistère de rinstruction publiaue (1) la no-
tice suivante sur une châsse Je saint Louis,
conservée à la Montjoie.
Cette petite chAsse émaillée^liro sa plus
grande importance de la relique précieuse
qu'elle renferme. Ce monument, dont la lon-
gueur est de vingl-qualre cenlimètres , était
autrefois surmonté de clochetons qui ont
disparu aujourd'hui. Des anges nimbés sont
ciselés sur des médaillons blancs , à orle
rouge, se détachant sur un fond bleu foncé.
Les nimbes sont tous à champ d'azur, à l'ex-
ception d'un seul, qui se détache en blanc
sur le fond bleu clair de son médaillon.
Ce précieux reliquaire, qui renferme une
partie de la main de saint Louis, attira l'at-
tenlion de monseigneur de Vesins, et, dans
sa visite pastorale du 10 mai 184i, il le con-
signa dans son procès-verbal, donl voici un
extrait :
<c II existe à la Montjoie, dont saint Louis,
est le patron, une relique que l'on dit être
de ce saint, et qui est renfermée dans une
petite châsse fort remarquabe. La tradition
nous a appris que monseigneur d'Anterochey
ancien évoque de Condom, s'était rendu à la
Montjoie pour constater l'authenticité de
celle relique, qui dut lui paraître certaine,
puisqu'il permit qu'elle fût tous les ans ex-
posée à la vénération des tidèles, et que, de-
puis celle éj)oque, le concours a toujours été
considérable lejourdela fêtede saint Louis.»
(i) Bulletin des comités, mars 1851, p. 151. Yoy.
à rarticle Palersie le compte reiulii lies disctis-
sions auxquelles n donné lieu la dccouvcrie du coeir
présumé dç saint Louis à la Sainte Chapelle de Paris*
(U3
LAM
DICTIONNAIRE
LAN
(Nous verrons plus bas que le concours était
grand aussi autrefois.)
« Indépendamment de la tradition, l'ins-
pection aes reliques et de la châsse ont con-
vaincu révoque d*Agen de l'authenticité de
ces reliques. En effet, le précieux reliquaire
porto parfaitement le caractère de son épo-
que. La relique, qui est une partie de la
main, est enchâssée avec tout le soin possi-
ble dans des viroles d'argent réunies par un
anneau de même mêlai. »
Ces autorités, déjà si graves, de nos sei-
gneurs les évoques d'Agen et de Condom,
viennent d'acquérir une force nouvelle par
desdocuments authentiauesqu'une heureuse
découverte vient de placer sous nos yeux.
Le premier est un acte de fonda lion du
couvent des religieux de Tordre de Saint-
François, à la Montjoie, daté du 29 juin
1623. Cet acte règle, entre autre choses, les
attributions du curé el des religieux dans
l'église paroissiale, cédée à ces derniers pour
la célébration de leurs offices. L'article 3 est
relatif aux reliques de saint Louis : il est
conçu en ces termes :
« 3*" Est aussi convenu que ledit curé
et lesdits consuls se départent des saintes
reliques do saint Louis, qui sont dans la
dite église, étant au nombre de huit pièces,
les baillent et remettent sous le soin et garde
desdits religieux pour les tenir à leur autel,
ainsi qu'ils verront être à faire, sans que le-
dit curé y puisse rien prétendre hors el à l'a-
venir; à la charge que les saintes reliques
ne pourront être transportées hors l'église de
ladite ville. »
Le second document est un autre contrat
passé entre les religieux et le curé de la
Montjoie, en 16&6, dans lequel on voit la ré-
paration des reliques et le concours qu'elles
attiraient alors de pèlerins et de malades.
« Cejourd'hui, sixiesme septembre mil six
cens quarante-six, a esté arresté .entre
M. de Gardère, curé de la ville de la Mont-
joie, et le V. Père Antoine Lamothe^ gardien
du couvent de Saint-Louys, en ladite ville de
la Monljoye, présent et consentant le révé-
rend père Jean Jourdain, provincial de l'ob-
servance Saint-François en la province d'A-
quitaine l'ancienne :
« !• Que les saintes reliques, conformé-
ment au contract de l'an mil six cents vingt
et trois , seront remises et gardées dedans
l'église en tel lieu que le Y. Père gardien
ugera leplus propre, etchoisira à cest effecl;
et M. le curé s'offre, pour leur plus sûre
garde, d'y faire faire une porte de ler, en la
façon crue ledict Y. P. gardien, le désignera;
soubs te pouvoir duquel gardien, elles de-
meureront, suivant le susdict contrat, par
lequel le susdict gardien s'en est chargé, et
MM. les consuls et habitants delà dicte ville
s'en sont despartis, et les ont données au
couvent pour l'entretien d*icelluy, etlasub-
sistence des religieux. La petite relique pour-
tant, dont on se sert à toute heure, pourra
estre gardée en la sacrestie pour la com-
modité des pèlerins et des malades.
« 2" Que lesdictes saintes reliques seront
enchâssées, e. ce au despans de l'égli
de la ville^ et non du couvent. »
Ces deux actes, joints à raulorité d
évoques, nous paraissaient donner h c
liques le caractère le plus grave d'auti
cilé. Il ne nous restait donc plus qij'
monter à la source, et à rechercher lei
ses.qui pouvaient expliquer la présenc
Montjoie d'un objet aussi précieux,
vieille charte en parchemin que possèdi
commune, et qu'on regardait à peu
comme indéchiffrable, nous a permi
moins il nous le semble, de jeter qi
jour sur un point si important. C'est la (
de fondation de la Montjoie, par Philip
Bel, pelit-fils de saint Louis, qui dort)
même tem))s des coutumes à celle no
bastide. Cette charte fut concédée au
du roi, par son sénéchal d'Agenais,
bald de Chepoy : elle est datée du joui
circoncision de Noire-Seigneur, 1298,
C'était Tannée précédenlo, 1297, qi
eu lieu la canonisation de saint Loi
la ville est placée sous le patronage i
grand roi , auquel la charte de fom
donne le titre de saint : Bastidam in
locOy vocalam La Montjoya sancti Lui
invocato omnipotenlis Dei Palris, et F
Spiritus sanctt auxilio, fieri ex parte
domini régis duximus concedendam.
Le nom de la Montjoie rappelle as
cri de victoire des soldats français du r
âge, pour présumer que celte hastic
élevée en commémoration de quelque g
vicloire remportée à celte époque si
Albigeois ou sur les Anglais. Ce n'e
sans doute, qu'une hypothèse; mais
toiro nous apprend d une manière ce
que Simon de Montfort s'empara de
comté du Brulhois, dont le territoire
Montjoie faisait partie, sur Gaston de 1
qui tenait pour le comte de ïoulous
ce moment, la vicomte du Brulhois •
le sujet des contestations les plus gravi
furent eiiûn terminées par Philippe 1
dans le voyage qu'il flt en Aquitaii
commencement du xiv' siècle.
Toutefois la charte de fondation
Montjoie n'assigne d'aulre causée l'ér
de cette bastide que Tintention de i
les habitants de la contrée à l'abri d<
suites de quel(}ues brigands ou d'une
de routiers qui infestaient le pays. Que
en soit, l'affeclion du petit-fils de saint
{»our les habitants de ce lieu est assez
este pour supposer, sans trop de préi
tion, qu'il donna à l'église de celte no
bastide cette reliaue précieuse, qui
sauvegarder la ville et les habitants.
LANCIANO , dans l'Abruzze cité
^Royaume do Na[)les).
. . . pro salute publica el
civium commoilo res curare el uiilia coi]
slilula principis auctorilale fmnala
conserva re inlegra ne
quod solet acci*
645
LEG
DEP1GRAPHIE«
derc congrcgalis
onini!) adjiilorc
V. devoi
foro conciliab
annoiiam veiialia
dare ali.
Aug. Anxian. adstant ordin. tribus Avienus.
Jnsiinîanus reclor lani docurionum qiiam eliam
coUqpor. omnium cous, .'publici incidi preccpil ut
Joeondus Fauslinus Salularis
DtsGOllus cûFF. Primus cû FF. Lco
Félix Proculus el F. Trianus
lKs€olins Nericianus Probus
farrns cû FF. , Marcellinas
Ennid Salurninuscum FF. Faustinns
cùFF.
Nero
{Cardinal Mai , 317 , 1 ; Muratori ,
506, 1.)
LAON,départementde l'Aisoe, en France.
Yayex différentes épitaphes en vers léo-
nins d*évèques de Laon, citées à la suite de
Tarticle de Clunt.
LE CAPANELLE , relais près de Monte
BotundOy Tancien Eretum^ Etats pontifi-
caux.
Sur une colonne milliatre,
BDD.NNN.FFF.LLL.
Valenliniano
Valenle el Gra-
iiano piis felicibus
ac triumphalorib
us sempcr auggg. bo-
no R. P. N.
volis X
multis XX.
(Cardinal Mai, p. 268; Murât., p. 205,
2; Chaupt, t. III, p. 107.)
LE CURTI, près de l'ancienne ville de Ga-
lalia, non loin de Capoue, au royaume de
Maples .
Pierre trouvée en 1610.
Pro salule
et Victoria
DD. NN. Graliani
et FI. Theodosi PP. FF. AA.
Anicius Aucherius Bassus
Y. G. cons. Gamp.
Ludis pop. dalis atque
vedigal. absolu lis
pos.
Syagrio cl Eucherio
COS.
[Cardinal Mai, 269, i ; Pratilla, Ftc
Appia, p. 353; PELLicciA,t. III, page
303.)
LEGINNI, sur le lac Majeur, au royaume
Loffibardo-Vénitien.
LEÎ 646
Epitaphe de Saint-Primus.
Voyez dans ce Dictionnaire les inscriptions
de Rome, chaoilre vu*, épitaphes des Mar-
tyrs,
LEGRI, près de San-Severino dans les
Etats-Pontificaux.
Cippe de marbre.
ni. id sopte
Hic. req. bone. mémo.
Raimberti. lévite.
et mari. XA. in. pa.
Misereat. eid. S.
(Cordma/ Mai, Wl, 4.)
LEIBNITZ, en Sljrie , empiré d'Autri-
che.
I.
Dn. FI, Gonslanlino
maximo beaiissimo ac
supra omnes rétro pri
ncîpes pilssimo semper
Auguste B. R. P.
(Cardinal Mai, 242,3; Grut., p. 283,
ll;HAnzius, Germania Sacra ^ t. I,
p. W.)
II.
Fragment de pierre trouvé au château de
Leibnitx.
D N. N N.
Gonslantino Maxime bî . • . .
a pis . . .
(CardinalMA'U p. 248; Gruter , 283, 10.)
LEIPSICK, ville du royaume de Saxe, en
i^liemagne.
D. 0. M.
Simon Pistorius, LL. D. obiil 5. Non Dec.
horaS.pomerid.An.GhristiM.D.Lxii. xi. lxxiii.
paler libérer, xxui.
Vlla Dosira Qdei «ila est, non coDlemplaiionis.
Glauditur hoc tumuio Simon Pistorius, is qui
Apalreprœclaronomcn avoq; tulit.
Saxonioe vixil qui Gancellarius aulae.
Ultra quinq; gerens lustra regentis opus.
Ingeoio praeslans, studio indefessus, honore
Summus, consiliis uiilis, ore polcns.
Quod morlale fuit tellus lenel : indiia fama
Nominis haud ullo stal violanda die.
Palfi clariss. Ulil mœslis. p.c. p.c.
Simon Pistorius, arliura et LL. Doclor, in erii-
dila familia nalus, magnis honoribus functus,
erudilos el honorâtes linquens filios superstîies:
quem urbs Papia docuit, Patria Lipsia ornavit,
Auia Saxonica observavil, sub hoc saxo corpore
condilur, animo vivit felicitatc senipilcrna.
(Gros, supplément aux épitaphes d«
Bàle.)
Cil
LES
DICTIONNAIRE
LEZ
LENTINI, en Sicile,
I.
EpUaphe d'Eléonore de Brancaforie.
Dans le chœur de IVglise de Sainte-Marie de Jésaa.
Morlis viclori Clirislo Malrique eius Mariae Vir-
giiii. Vialor manc, non longa erit mora, Lege
me et tace, somnura ne rumpas.Quiescithic He-
roîs illa Leonora Brancifortia Aragonia, familiœ
sextisque decus, siirget mox ea cum beatis. Tu
hic merenli da violas : die vale atque abi félici-
ter. Vixit annosâi obiit. i578.
A la suite se trouve sans indication de lieu
i'épitaphe suivante, qui est élran;;ëre à la
Sicile.
ÏÏ.
EVGEmi CGLOHII.
Siste,yiator, et Géorgie a CoUen patri octogena-
rio pro pielate tua condoleto. Sic cris vt inoris
probi beic condilus Eugenius e nobilî Colonie-
rum gente apud Megalopyrgeoses oriundus :
spes patri£, columen familiae, iuuentutis exem-
plar, dum Rheno per sstura recreatur, vorlice
abreptiis, in ipso setatis Ûore, in medîo studio»
rum cursu pro Italia, quamcogilabal^ caelumadit
1558. 46. Âugusti.
Est et via ad cœlos, Yîator optime,
Si quem pcr vndas substrahat terris Deus»
Ex anguio qnouis in astra quid vetet
Nos exilire? Sic adiré me aetliera
Voluit Deus. Nunc tu tuas in res abi.
(Labbe, Thés. Epiiaph.fp.509.]
LÉON, en Espagne.
L
Omnibus exemplum sit quod hoc venerabile tempus
Rcx dcdit Ordonius quo jacet ipse pius.
Hanc fecit sedem quam quondam feceral œdens
Yirginis bortalu quac fulgel ponlificatu.
[Cardinal Mai, 98, 3; Morales, lib. xv.
cap. 55.)
II.
Inscription de l'église du prieuré de Saint-
Adrien, prés de Léon^ dépendant du monas-
tère de Saint-Pierre de Esconxa.
Hanc Cliristi aulam sanctorum Adriani et Nata-
lise iiomine dicatam instruxit Dei famulusGisun-
do cum conjuge Lenbina era discurrente novies
centena octava quinquagena. Sit lîbi Domine
ratuni famulorum rarissiroum votum quod tibi
aiacri devolione in honorem tuoruni lestium pa-
ravenmt. Suscipiantur a le pie Deus orationes
miserorum. Quisquis hic tristis ingredilur fusa
prece laeiior inde redeat. Consecraturo que est
tetnplum ab episcopoCixilanensi, era dgccclxiiii.
un îdus Oclobris.
{Cardinal Mai, 131, 1; Morales, lib.
xvi. cap. 5; Mabillon, iinn. Bened.,
t. 111, p. 3W.)
LESINA, lie el ville de la Dalmatie sur le
golfe Adriatique, siège d'un éTéché.
On lit dans Tabside d*une anci<
l'inscription suivante :
Quos. satiat. Gdei. meritum. quos. gl
Corporib. pausant. sacro. sub. tegmii
Priniianus. item, firmianusq. verendi
Forlis. Alexander. simul. et. Tellurii
Martyrio. clari. Lesinae. tulamina. |
Orent. pro. populo. Dominum. et. mah
{Cardinal M
Il se pourrait que cette inscripi
tint à Cesina, ville de la Capitana
royaume de Naples, ville qui et
siège d'un évôché.
LEVENE, entre Spolète et Fol
les Etats de l'Eglise.
Avant d'arriver à Le Vene en i
Spolète, on voit à droite delà ro
de la source du Cliturane une
ruine romaine. C'est un petit t
[lasse pour avoir été un ^ace//umd(
I a été, depuis un temps imméra(
fié et consacré au service divin. 0
fronton, en belles lettres capitale
l'inscription suivante , au-dess<
croix chargée de grappes de raisii
4* ScT. Deus. Angelorum. qui. fe
rectionem. -|-
à droite :
-f Ses. Deus. Apostolorum. qui. fecit. i
à gauche :
4- Ses. Deus. Prophetarum.qui. fecit. rei
(Fabretti, p. 738, n. WO; 1
templo Clitumni, p. 60; Ma:
LEYDE, en Hollande.
Rehberto Dodonaeo, Machlin. D. Max
et Rodolphi II Impp. Medico et Consi
jus in rc Astronom. berb. eruditio s
claruit, qui jam senex in Academ. Lug
Batavos publicu» Medicinae Professo
obiit Anno cb b lxxxv. ad vi. Id. M
sux Lxviii. Rembertus Dodonxus fil. i
(Gros, Supplément aux épitapl
p. 377.)
LEZAT, département de l'Ai
France.
Anno Domini 1368, domînus Pontius,
Conserancnsis, qui prefuit isli mena
sati XLV annis fecit flcri istam sepu
islam intuenles orent pro anima ipsio
cujus anima requicscat in pace. Amei
Pons de Villemur, après avoir ét^
cinq ans abbé de Saint-Pierre et
de Lezat,fut nommé, malgré sa ré
à l'évêché do Couserans en 136:
pas la date de sa mort : son suce
nommé en 1371.
{Mém. de la Soc. archéoU du A
p. 263.)
LIE DEPlGRAPHiE. LIM
près de San-Severino, dans les LIÈGE, en Belgique.
itificaiii.
Qppe de mirbre.
m. id. 8cptë
Hic. req. bone. mémo.
Raimberli. lévite
et. mart. XA. in. pa.
Miserêât. eiil. S.
{Cardinal Miï, 401, k.)
tSy en Angleterre.
I de William Warren^ comte de
r, mari en 1089 et enterré à la Chap-
m$ef à Lewes.
(Eo vers léonins.)
dme cornes , locus est laudis tibi fomes,
dator et largus sedis amator.
funus décorât, placuil quia rniinus
s Cbristi quod prompta mente dedistl.
ineres servat Pancraiius heres,
B castris qui se sociabit in astris. '
ancrali fer opem te gloriûcanti ; s
i sedem, talem tibi qui dédit sedem.
(Sépulcral monumentSf 1. 1» 8.)
PKLD, en Angleterre.
$ de William de ComhilU évique de
Liehieldf découverte en 1662.
De 12151 1213.
b Incamacione Domini. m. ccxxiii obiil
aCoTcnir. et LicheÛeld episcopas xiii
ptembris re^ni régis Henrici filîi régis
is lUy sab Honorio Papa 01 1. Stepbano
riens» Ecclesie episcopo. H. rex et
m] elEcdesiam istam viii annosf.
u
{Sépulcral monumentêf II, ggxl.)
BSTHAL {Lucie Vallis), dans la cam-
le Bflle, en Suisse.
I.
Aiino Domini m. ccccit.
obiit
Dn. lOHANIfES SCHCLEB,
bijus Ecclesiae Plebanus.
II.
Ch. s.
M. lOAHSIl RVDOLPUO WlLDISlO
Basil.
Ecclesîae Cbristi ann. xiv.
Praeconi fideliss.
Liecbtstballensium anlistiti
ijusdemque Diosceseos Decano
vîgilanliss.
monum. bocce
Georg. F.
Pareuti desideratiss.
c. I. p.
t. Ann. XXXIV.
6. An. Cbristi cb b lxix. ii. Febr.
(Gros, Epit. deBàUy p. 289, 293.)
BlGTlONN. D*KPlGmAPHIB. I.
Epitaphe d'Erard de la Marché cardinal évé'
que de Liége^ mort le 16 février 1538.
Dans le cbœur de Téglise de Saint-Limbert
EEAaova à Mariui mortem babens prae oculis
vivens posuit 1^38.
QVod ne Cbonos, neCopes, neC gLorlaYertere CVrsV
AstrorYM posslt praesVL Erarde Vides.
M. CCCC. LL. VV. VV. VV. V. 111.
(Labbe, Thés. Epit.^ p. 129.)
A la suite de cette epitaphe on trouve dans
Labbe Tépitaphc suivante de saint Eugénius,
évêquc de Tolède en Espagne, qui inérito
<l*èlre citée en raison ae Ja particularité
qu'elle renferme. On remarquera que les
premières lettres de chaque vers étant réu-
nies forment lo mot Eugenius et les derniè-
res le root Misellus qui était peut-être le
nom de famille du prélat.
tnExcîpe Cbriste potês discretam corpore mente M»
«^Vtpossiro pîcei pœnam vitare baratbri 1:
cGrandis inest culpa, sed tu pietate retunda— S»
nElue probra, Pater, etvitae crimina toll ^E.
asNon sim pro merilis sanctorum cœtibus exu L.
«-Indice te sanctum prosit vidisse tribuna L
<<Vis Leclor» vno qui sim dignosoere vers— — V?
ooSigna priera lege, mox vltima nosse valebl— S.
(Labbb, p. 130, Extrait des Poèmes de
5. EuaéniuSf publiés par le P. Sir-
mond.j
LIMOGES en Limousin.
M. Tabbé Texier, directeur du petit sémi-
naire du Dorât, bien connu dans le monde
savant par ses nombreux et excellents .tra-
vaux archéologiques, vient de publier un re-
cueil général des inscriptions du Limousin.
Si de semblables ouvrages étaient exécutés
dans toutes nos autres provinces avec le soin
et la méthode consciencieuse que M. l'abbé
Texier a apportés au sien, la France serait
bientôt dotée de cette épigraphie générale,
. projetée depuis si longtemps et pour si
longtemps encore ajournée. Avec l'assenti-
ment du savant éditeur, à qui nous offrons
nos sincères et respectueux remerclments,
nous pouvons comprendre dans notre ^tc-
Itonnatre, réunies ici, toutes les inscriptions
Limousines du vu* au xyii* siècle. Les ins-
criptions antérieures au vu' siècle qu'a
puoliées M. Texier n'ont pas de caractère
chrétien et ne pouvaient rigoureusement être
comprises dans notre collection ; les inscri)>-
tions postérieures au xvii* siècle nous ont
paru trop récentes.
Aux inscriptions recueillies par M. Texier
nous pouvons en ajouter une que nous four*
nit le recueil de M. le cardinal Mai, et oui
par conséquent est antérieure à l'an 1000^
terme chronologique que l'illustre éditeur
a assigné aux documents de sa collection.
Cette inscription se trouvait à Limoges, au
monastère de Saint-Martial, et avait été déjà
publiée par Morales, dans l'ouvrage intitulé :
21
051 L1M DICTIONNAIRE
Los otros'cinque ft5ro5, page 3W. Elle est
ainsi conçue :
Aima leaena duces snRvos parit aique coronal.,
OpprimilhnncnatusGiiaiirer maie saillis aluiniiam;
Sed pressus graviiale hiit siib pondère pœnas.
{Cardinal Mai. I, p. 275, 2.)
Nous donnons maintenant les nombreuses
et belles inscriptions de M. Texier,
L1M
EvoQue romane. — Du vu* sûc/c à la fin
du xii*.
Les inscriptions des trois premiers siècles
de cette époque sont très-rares : nous n'eu
donnons que deux. L'une et l'autre sont
daîées; nous reproduisons la seconde d'après
un calque; c'est un spécimen des caractères
de son temps, auquel on peut avoir toute
confiance. Elle est entièrement étrangère au
Limousin. I*a ()remière ne lui appartient
qu'à dumi : c'est l'épilaphe d'un abbé de
Saint-Marfial, mort et enseveli à Saint-Sa-
vin , dont il gouverna l'abbaye à deux
reprises. Les siècles suivants nous fourni-
ront heureusement une moisson plus abon-
tlante.
853.
In hoc Ivmvlo rqviescit scœ memoriae Domii*
Dodo abba qvi mvltorv moiiachorûexlitit paier
-{>iam livivs loci paler eleclvs non solv livnc
loev aediftciis et rebv : apliiicavit. sed tl\k qvîn-
qve a fvndamenlis monastcria constrvxit -{- in
(dvribv : vero aliis locis in qvib : regvlaris
Ordo defecerat svo exemple moiinslicv ordinc
reformavii x migravii avtcm a scio un id ÎTiis
aiino incarnalionis Dni : dccclui : elalis vero
ferme xc rcxii nviem hvnc locv nobililer anuos
circilcr xxx.
fois à Saint'Savin. — ils. de la 6t-
blioiliè que de PoUier$.)
Un dessin de cette inscription est coneervé
b la bibliothèque publique de Poitiers. Le
Poitou, si riche d'inscriptions de tous les
âges, verra sans doute publier, daDs un
avenir peu éloigné, le recueil de ses Y»sori-p-
tions : cette espérance u commandé notre
réserve. Nous no publions pas le foc $imile.
Selon une note reunie au dessin original,
cette inscription était sur une pierre de 5
pieds do long sur 1 pied 2 pouces de large,
placée près le baptistère de léglise parois-
siale de Saint-Savin, et trouvée en fouillant
es terres de cette église. Les caractères sont
réguliers et se rapprochent beaucoup de
l'alphabet romain. LesC sont carrés et les X
miiiuscules; l'Ëdereort/estoncial; plusieurs
lettres plus petitessontenvoloppées par celles
qui les précèdent. D'autres ont des jambages
comnmns; les points sont triangolairtiS.
L'abbé Dodo ouOdoo, dont ifest question
ici, fut choisi par les moines de Saint-Mar-
liai de Limoges pour v introduire une sévère
discipline. II quitta dans ce but l'abbaye de
Saint-Savin, qu'il dirigeait, et demeura à
Saint-Martial de 8U à 850. A cette époque,
il retourna à Saint-Savin. Outre cette abbaye,
(4«M<
il dirigea celle de Strade ou Saint-Ge]
Berry. Dans rimpossihilité de détero
mort d'une manière précise, les aul
la Gallia Christinna font observer qu'
encore en 853, puisque , à cette (
assista au concile de Soissons, oii il :
premier entre les abbés. Notre lexU
qu'il mourut la môme année, et n(
connaître les services et les verluî
pieux personnaj^e.
87i.
fin anno xxxiiii rcgnan
le Domno Carlo rege
Xil ci mai • sic obiit
Amelivs • laicvs • pver • o Vëk
tor qvi legis ora pro aiii
ma eivs • Reqvicscat in p
ac. .
(Au muiée de
La publication de ce texte» étra
Limousin, a pour but de fournir un s
exact de l'écriture monumentale di
du IX* siècle. M. de Caumont en
donné un dessin (Bulletin monum. VI
On remarguera le C de calendas e
de serviteur laïque (/atcMf pair). M. L
Dupont propose de lire sibi o6/il,*i
,9ic obiit ; 10 iVobiit est en elfut 51
d'un I parasite. Ciiarles le Chauve e
roi de ce nom dont le rèi5ne ait été a
pour que ce texte lui soit applic
trente-quatrième année de son !*■
respond à ran8?iii>.
1025.
{iolgerius : canlor
VI k(a)l(eiidas) niai(i) reqnievil :
(Inédite,) — (Au mmée éi
Cette épitaphe est gravée en c
inégaux, hauts en moyenne de 8 à
sur une tombe de granit Ignaue da
pieds. La pierre, taillée à deux p
en se rétrécissant de la tôte aux pi
fouilles 0[)ér6es en 1837 pour la con
du théâtre de Limoges, sur i'emp
de l'antique abbaye de Saint-Mart
découvrir un grand nombre de se
Ce tombeau était du nombre.
L'emploi de la capitale romaine,
grasse des caractères, les épanoui
aigus qui surmontent lo A et term
traverses <li'S T et des E, rapprocl
aigu et du G arrondi du mot^ J
as^ignei'nieril le xi* siècle h cette im
mais un texte formel vient |)récise
En lOiO, dit la chronique 1
publiée par Labbe (Bibl. nov. msc
334-), mourut le chantre Rotgerius
La sixième année de l'abbé Hu
moine Adémar deChabanes, Roteei
du doyen Adalbert, homme très-illi
oacloet mon maître, mourut /cvi
des de mai (in commem. abbat. S.
L4BBE, il, 273). Un peu plus haut
expli(iue sa parenté avec Roger : .
epi8copus{Leinovicensi8)obiit\iuka
tx cujusncple officia nomiJie natii
bertus decanus et Rotgerius^ pâtre
UM
DUnClUPHlE.
w^^^^
oprio jwre hereditario quod voeatur
mense^juxta casteflum Potcntiam. Ter-
Aoque Raimondus junior ruilu germanus
andwrnm^ cujus ego Ademarus filius
ire Hiidegarde (sive Aldearde, p. 273.)
eurs, Ail(''mar trouve los accents les
iouchants- pour raconter la mort de
: « En ce temps, dit-il, deux moines
nt-Marlial, entre les premiers, reinar-
>s par leur religion, illustres par lour
t<, éclatants de sagesse, honorés du
loce , se chérissaient entre tous, et
aient tout le monastère comme deux
les, réclairaient comme deux candéla-
h table, ils prenaient plice h côté Tun
lire. L'unélaitlechaMireRoger, homme
aeinent généreux; Tautre, le biblio-
re {armarius) Adalbert. Le jour de
s, Dne vision leur annonça leur trépis
lîQ. Ils moururent Tua et Tautio dans
aôine semaine. »
e pierre a donc recouvert les restes
Is d'un homme distingué par ses con-
nces, et dont les leçons ont formé uu
; meilleurs chroniqueurs limousins. —
[*avons fait déposer au musée de Limo-
- Nous devons indiquer une variante
date du décès. Selon la chronique
rine, recueillie par Martène, Roger
it en 1025, et non en 1020, comme
|ue une autre chronique limousine
e }>ar Labbe; mais Ademar, en assi-
le décès à la sixième année de Tabbé
»« jDoqs permet de donner gain de
k la chronique de Martène. L*abbé
iS ayant pris possession de sa charge
19, la sixième année correspond en
1025. Le six des calendes de .mai
pond au 26 avril. On se d< iiiandira
uoi le jour du décès est indiqué, pcn-
|ue Tannée est omise. L'ii scrinlion tlu
u mois avait pour but d^ rappelei Vobit
*vice annuel l'ond • pour le défunt, seul
lir injportant en ces figes de foi. Cette
explique le laconisme incomplet des
reuses inscriiitions de ce genre, qui
^cuvent dans les anciens monastères.
ilre» en cette circonstance particulière,
i-on que la date du trépas serait con-
è la gloire du défunt, vir clarissimus^
émar.
1022.
f Hic reqviescil cot
pvs GiraKli Lemovic€
sedis episcopi qvi êde
«edi prefvit vni to an
bIs 111 idvs novembris hobiit
{Inédite.) — ( A Charroux.)
uillet 1850, un cabaretier de Charroux,
it agrandir son établissement, faisait
uer des fouilles sur remplacement du
ept méridional de l'église abbatiale,
I au commencement de ce siècle. A
pieds sous terre et au-dessous de
urs sépultures ancieimes, fut trouvé
fcueil en calcaire , recouvert d'une
) pierre à deux pentes. Sous la tète du
défu n t reposai tune plaque de plom b en taUlée,
à la pointe sèche, au oiselet, de Tinscj'iption
que nous avons transcrite.
Deux évoques de Limo;;es ont porté le
nom de Girald, Gérard (-w Girard ; mais deux
passagesd*AdémardeChabaitesetde Bernard
Guidonis ont fait cesser toute hésitation. Si
ipse (Girardus) quia tkesaurariuê snncii UU»-
rii erai^ cum iret Pictnvis ad fesliviinttm
Omnium Sanctorum, œgrolans in aancto Car-
rofoy inlra dies xv obiit, et ihi sepultus est.
Ad cnput ejus tabula plnmbea posita e$t
scripta : hic rkqiif:scit giraldus episcopus
LEUOVIC.e, OBIIT III IDLS NOVEMBRIS, PR/F.Fl IT
EIDEM SKDI OCTO AN?ilS. CAuÉlttAR, ap., LaBBB
li, 170.)
On le voit, à une inversion près, Thisto-
rien Adémar, moin(î conteinfioraiii, a ûdèle-
ment transcrit Téfûtaphe. On avait donc sous
les yeux les restes mortels de Tévéquo
Gérard, (ils de Gu . , vicomte de Limoges, et
mort en 1022. Le pontife était de petite
stature. On en a la preuve dans la petite
dimension des ossements du crâne. Son
anneau, trouvé dans le cercueil, mesure
également une très-pt tile ouverture. Cet
anneau est en or mass.f ; il pèse H gram-
mes 1/^6 milligrammes. Aucune pierrerie
ne le décore. La tète de Tanneau ou chaton
est formée de quatre fleurs trilobé(;s opposées
parla base, sur lesquelles courent de légers
filets d'émail bleu. Au coté droit furent
trouvées les deux extrémités do la crosse,
séparées par un intervalle di plus de 3 p eds,
re|>rt'*sentant la dimension de la hampe. Sa
partie supérieure ne se recourbe pas en
volute, selon la forme latine des crosses
épiscopales. C'est plutôt une crosse abba-
tiale, un ^r/a ou béipiille, destinée \\ servir
de I oint d'ap|)ui au chœur. Kn effet, deux
téîes de lion ,v sont opposées, et le sculpteur
semble avoir pris plaisir h adoucir les aspé-
rités du dessin. On remarquera l'élégance
des ornements qui séparent les deux tôtes
tie lion. Cette partie de la cro.ssc était pro-
bciblmnent encorne de rhinocéros. Le teinps
et l'humidité lui ont donné sur une face
l'aspect du bois de peunlior pourri; Tautrc
côti*, atteint par l'oxydation d'un clou en
cuivre, a la teinte et*^ia transparence d^une
corne venlfitre. Un fragment creux envelop-
pait le sommet de la hampe, li est couvert
de gracieux ornements. Le bAlon fKistoral
était très-mince; il était terminé par un cône
de cuivre s*a(>puyant sur une boule. Au-
jourd'hui 1 évoque Gérard a retrouvé une
sé()ulture dans lé^lise paroissiale de Char-
roux. Tous les objets si curieux trouvés dans
sa tombe y ont été replacés (1).
Vers 1031.
f Hic reqviescil
Martlalis •
aposlolvs Xpi : (Christ!)
\lnidiie,) -— (An mmée iejÀ^og^.)
(1) Voir quelques détails de plus doDués par
M. raye, dans les BuHextM de la Société ae» «iiiUo*
quaires de IVucêt^ niuuçrp du V Iriinesirc 1^0^
UM
DICTIONNAIRE
LIM
Ces mots sont gravés en grands caractères
sur les deux faces d*un marbre blanc, veiné
et tacheté do brun et de rouge. La pierre a 10
pouces de longueur sur une largeur inégale
d'environ 3 pouces ; elle a été trouvée dans
le tombeau de saint Martial, ouvert et dé-
truit en 1790. Recueillie par M. Périer, elle
fut donnée par lui à M. Maurice Ardant, qui
Va cédée au musée de Limoges. Une autre
pierre de mêmes dimensions trouvée au
môme lieu, fut léguée par l'abbé Legros au
séminaire de Limoges. On y lit une inscrip-
tion de style et d'écriture semblables; la tran-
che porte en outre ces mots significatifs: Ade-
mari miserere tut. Il est évident qu'il s'agit
ici du moine Adémar, dont nous avons déjà
invoqué le témoignage. On sait qu'au concile
de Limoges, en 1031, il déploya le zèle le
plus ardent pour l'apostolat de saint Martial.
Le tombeau du saint apôtre de l'Aquitaine
fut ouvert à cette époque. 11 est donc à peu
près cet tain que ces marbres y furent dépo*
ses par Adémar lui-même, vers 1031.
On remarque les C carrés, étroits et longs ;
les E de même forme, à trois barres égales;
les 0 aigus et les S carrés. Ou note encore
la forme du Q et du P, les épanouissements
aigus qui terminent toutes les lettres, et les
trous ronds, au nombre de dix-neuf, dont
elles sont arbitrairement semées. Plusieurs
lettres conservent une partie de la couleur
rouge dont elles étaient peintes.
1097
Spirilus Albûini comniendetur, Christe
euro ventes judex humi cadenli sibi ipië. Chrisle
neqve responsuro referai» le judice, triste
sedis Leinovicœ fuit archidiaconus isle
pridiè nonas Augusti oblil Alboinus anima ejus,
requiescai in pace. Amen.
{Inédite.) — (Legros.) — (Autrefois dans le cloitre
de Saint-Augustin-lez-Limoges,)
A l'entrée du cloître de Saint-AugusliUi
sous une petite statue de la sainte Vierge
engagée dans le mur, une petite pierre blan-
che portait ces mots écrits en lettres enla-
cées et liées. Nous pensons qu'elle marquait
la sépulture de Pierre Alboin, mort en 1097.
Au vu des caractères, l'abbé Legros la datait
du X* ou du XI' siècle.
De medlo. pielas. rapvit. divina Bosone
ne qva svam îpietas mvtaret religionê
cvi* erat clarv. gen* alla, sciencia mores
eximîi placiliq Dô pploq labores : Gvq co
ivbinâ, svarel. sêpiicilalc : Spêlis. In*. Idv
erat. si. callidilale : A pâte, pmvil. vel t.
axa dari si. plorâs : Irrigvv dv
plex. "sep. dv. n. legil. orâs
Lavdes, go. svas. recoiêtes. n. honoret : Fres
T p fre dm. devoci*. orel : Xvn. k seplb. o.
bone me
mont. Boso. Dei. mun. cui*. aia. Requeecat. i.
pace. A.
De mediê fielas rapuit divina Bosonem
Ne qua suam impietas mutàrel reUigiofiem
1
€ujtts erat ctarum genus, alla scientia, mWi
Eximii placitique Deo populoque labores
Cumque columbinam servaret simpticilatem
Serpentis tamen induerat sibi cadiditatem
A pâtre promeruit velut axa (?) dari sibi più
Irriguum duplex, sepulchrum dum non U§U
Laudes ergo suas recolentes nomen Aonoml
FralreSf et pro fratre Deum devocius oresti
xvn kalendas septembris obiit bone numm
Boso. Dei munere cujus anima reauiescêt
in pace. Amen.
(Inédite.) — ( Dans Véglise autrefois i
aujourd'hui paroissiale (TUierche.)
On lit ces vers mesurés et rimes, ti
lettres longues d'un pouce, sur un
jaunâtre, sillonné d'une veine bla
dure que le ciseau a respectée. La
longue d'un pied huit pouces, lar
pied un pouce, est snrnaontée d'un
ief très-mutilé. Il représente un i
large tonsure, qu'un ange volant de
bas saisit par les épaules. Est-ce
piété divine qui arracha Bozon aa
comme le dit l'inscription? Dans I
romane, à laquelle appartient cette
tion, les anges Gguranl des vertus
pas très-rares.
Quel est ce Boson dont les verti
vent ici un si magnifique éloge, et <
nissait les qualités d'une illustre n
aux dons plus rares d'une haute S(
d'une exquise moralité? M. Marvai
taire du bas Limousin^ I, ik^) y vc
taphe de Boson II, comte de la Mar
vers 997, soumit à l'abbaye d'Dzen
baye d'Ahun qu'il venait de fondei
compense de ce service, Boson,
1006, aurait reçu sa sépulture dans
d'Uzerche. Ce témoignage si précis <
auteur est m&lheureusement fort i
par une note où il nous apprend <
peut lire sur cette inscription que
de Boson et celui de son frère Gaub<
et Gaubertus. Le reste, selon lui, e$i
ment effacé; assertion qui renfer
d'erreurs que de mots. L épitaphe <
est très-lisible, à un mot près; et, <
nom de Gaubertus^ il se trouve sur
cription dilîérente, qu'on a tout rA
placée à côté de celle qui nous occ
verra bientôt de quel personnage
dans cette dernière.
Quoi qu'il en soit, en tirant au
M. Marvaud pourrait bien avoir r
juste. L'inscription a bien les carac
léographiques de la première m
xf siècle. On ne connaît à cette da
abbé du nom de Boson. Un religie*
de tant de qualités éminentes, serai
longtemps dans les rangs des simple
L'habit religieux que porte le d
s*opposerait pas à cette interpréta
de nos collègues, à qui nous sou
la difTiculté que présente le septièi
A pâtre promeruit velut axa (?) dari,
tout d'abord que Boson était un
laïque qui avait voulu mourir sou
un
D^EPIGRAPHIE. •
liqae; ce qui lui permettait, il est vrai,
: A pâtre promeruii vélum et alba dari.
t-ce pas vers ce temps que le duc
ime quittait le siècle pour mourir sous
religieux»dans le monastère de Saint-
il? A peu d^intervalle, Arnoul, comte
»ulêroe, allait mourir sous le froc dans
lastère de sa ville principale. (Adémar
JkBBk, II, 170.)
i ne laissons donc pas la question
(ment indécise. Quant au texte, la
consultée par nous à trois reprises
Qtes, fidèlement calquée et estampée,
met pas de lire autrement que : A
tromeruit velui axa dari sibi; il ne peut
rde doute que pour Tx du mot axa.
iTîons d'abord supposé que la veine
pii passe au-devant de ce mot avait
té un obstacle au ciseau. Le graveur
lit contenté de peindre tout ou partie
lot sur cette surface demeurée lisse et
: malheureusement la mesure et la
té du vers ne permettent pas la plus
insertion. On traduira donc axa comme
irra ; sauf à en faire un nom propre ou
ertir Vx en /, ala. Peut-être préfére-
HJS la traduction d*un de nos collé-
; t7 mérita d'être proposé pour modèle
tmmunauté. Axa^ mot inconnu avec ce
ax glossateurs, aurait, en basse lati-
le sens de pivot, axe; et, comme tout
sur le pivot, le reste se devine. Avis
liteurs de Du Gange,
entrelacements, les lettres intercalées,
réviatîons de cette inscription ont eu
ament pour but de faire loger le texte
m espace donné. Les trois premiers
p^ce à remploi de ces moyens, finis-
)xactement a la ligne; au quatrième,
Nréviations ont permis de gagner de la
On remarque la proportion plus
des caractères, les enlacements nom-
et les abréviations des deux dernières
• Il fallait entasser la matière; l'espace
oanquer. Ces derniers mots, d'ailleurs,
leur forme abrégée , sont très-com-
,el partant plus lisibles dans la langue
E'graphie. L'M, étant la lettre qui oc-
plus de place, y est remplacé onze
ir un irait horizontal; le môme signe
lesept fois la suppression de TN. Dans
»ntractions ou suppressions plus con-
ibles, le trait, au lieu d'être superposé
Dt, coupe habituellement une des let-
principales. Notons quelques formes
rares : le premier Q du second vers,
et l'N de tamjen^ cinquième ligne, le
et virgule ne remplaçant pas la syllabe
mais tenant lieu seulement des deux
ères lettres, la virgule ou * remola-
la syllabe er de servaret.
Onzième siècle (î).
Ist îvs
Ecclie (1) prior bic
Gavbertvs. hvDiat
iedeslœ.
LiM au
ur: sps (1) illivs reqie (i)
(3) fine frvatvr
.... Cvil (?) fe
Itevi
. . lect
tari
* (inédite,) — {Eglise dVxerehe.)
Ce fragment mutilé a été trouvé, il y a
auelques années, dans Tabbaye d'Uzercne;
a été placé dans Tancienne église abba-
tiale, à coté de l'épilaphe de Boson. La res-
semblance du subjectif et des caractères ont
sans doute inspiré ce rapprochement. Comme
l'épitaphe de Boson, celle-ci est gravée sur
un calcaire jaunâtre et fumé; elle était ac-
compagnée d'un relief aujourd'hui entière-
ment effacé; la partie qui a reçu l'inscription
a seize pouces de hauteur sur huit de lar-
geur. Les lettres, un f)eu plus régulières et
moins maigres que celles de l'épilaphe voi-
sine, ont aussi un pouce de hauteur; du
reste, c'est le même alphabet, le môme style
et la même main, plus ferme et moins indé-
cise. Cette inscription pourrait donc être de
la même époque que celle de Boson.
A quelle époque vivait ce Gaubertus? Un
Gaubertus, dit Malafaida, gouverna l'abbaye
d'Czercbe sur la fin du xi' siècle, selon le
témoignage de Geoffroi du Vigeois; mais le
même auteur nous apprend qu'il mourut
dans un voyage à Saint-Martial de Limoges»
et qu'il y fut enseveli honorablement. Gau-
bertus.,.. Lemovicas veniens iv kal. octobris
obiit et infra basilicam regalem Sahatoris
mundif non longe a tumulo Guillermi pon/t-
{ict5, non ignobili traditur sepultura. (Labbb»
1, 298.) La forme des lettres, d'ailleurs, n'an-
nonce pas le XII' siècle. Serait-ce l'épitaphe
de Gaubertus qui, sur la fin du x' siècle, fut
le premier auteur de la restauration de l'ab-
baye d'Dzerche? Malgré la réponse afQrma-
tive de plusieurs personnes très-versées
dans l'histoire locale, nous n'oserions le
donner pour entièrement certain. Selon le
P. Estiennot, ce moine, connu aussi sous le
nom de Gauzienus, fut le cinquième abbé de
Saint-Augustin-lez-Limoges, et devint plus
tard chorévêque de Limoges sous Hildega-
rius. Mais ce dernier fait est controversé.
Notons (ju'un troisième Gaubert de Mi-
rabel fut abbé d'Uzerche en lii^O et 1151,
et fut enseveli au chapitre d'Dzerche. Se-
rait-ce l'épitaphe de ce dernier? Cette ins-
cription a été trouvée, en eifet, dans l'an-
cien chapitre. Nous ne lui avons donné cette
place que par égard pour une opinion très-
accréditée en Limousin.
vnn k. marlii :
obiii : bone. me
niorie : Domnv,
Roll)erlvs :
armarius : f
{Inédite.) — (Legros.) — {Autrefois à rubbnye
de Saint-Martial. )
(i) Sfrintus
(t) Requie.
(5) Sine,
«58
L1M
DICTIOMMAIRE
L1M
s
Cette inscription, plao(^e dans le cloître de
Tabbaye de Sairil-Marlial, fut recueillie par
iabbé Lei^ros; il n'en restai que notre des-
sin : c'est un ^^imple souvenir destiné à ra|>-
peler les prières anniversaires dues h un
moine qui occupa les iniporlanles fondions
de bibliothécaire. Celte illustre abbaye (ms-
séda une suite de bibliothécaires dislin-
ués; nous en avons une liste incomplète.
'est à eux qu*estdue la prétneuse collection
de manuscrits q»ii,on 1730, lo'i^lemps après
la sécularisation de Tabbaye, fut vendue à la
Bibliothèque royale, où on la conserve en-
core aujourd'hui. Dans le nombre, nous ne
citerons que Bernard iLier, auteur d'une
chonique estimée. Ces fonctions ne se bor-
naient pas h la conservation et h l'acquisi-
tion des Uvres. Varmarius était aiissi co-
piste, ainsi qu'Hier nous l'apprend de lui-
même, dans une note inscrite à la suite d'un
manuscrit qu'il avait acheté pour son ab-
baye. Le bibliothécaire avait encore la sur-
veillance et la direction des calligrapiies du
monastère. Il devait, dit le coutumier do
Saint-Victor, choisir les aut^-urs à transe, ire,
fournir \qs instruments du travail, et veiller
h ce que les copistiîS ne s'occu;>assent pas
de transcriptions autres cpie celles qui h*ur
avaient été ordonnées. On sait (jue, dès le
XI* siècle, les copistes étaient au nombre de
douze dans les grandes abbayes. Au xvii' siè-
cle, Martène et Durand trouvèrent encore à
CIteaux les cellules silencieuses destinées à
à ce travail. Le P. Cahier, dans un mé-
moire spécia', a donné les renseignements
les plus curieux sur les scriptoria des mo-
nastères. [Afin, de phil. chrét.) Nous avons
recueilli nous-môme, sur les manuscrits de
la Bibliothèque nationale provenant de l'ab-
baye de Saint-Martial, une liste de biblio-
thécaires de Saint-Martial, et l'indication de
quelques-uns de leurs travaux.
Onzième siècle (?)
Jésus Nazarenos rex Jud.neorum;
Chrîste, tuos redimis benodîcla qui cnice, Christe
Ghriste, subacta, polens, Trangis qui lartara, Chrcist
Ghrisle, agius,sanclusrueDeus,da prospéra, Chrisle.
Thomas, Pliilippus, Judas iruculentus, ad islam
Régis edunl cœnam, Joliannes,Pcleni8,Martialisquc
Regia Cbrisiicolls hîec deniur prandia cuncUs
Hic sacra justifice seraiiiur liroina porte.
{Inédilei.) — (Legros.)
Le tympan de la porte méridionale de l'ab-
baye de Saint-Martial était occupé par deux
grands bas-reliefs superposés. Le bas-relief
supérieur représentait la crucitixion. On li-
sait à l'entour, gravée sur une [)late-bande,
la première de ces inscriptions. Au-dessous
se voyait la cène, contournée par le second
(jualrain. L'abbé Legros, qui a transcrit ces
inscriptions avant la destruction de l'abbaye
de Saint-Martial, en 1791, dit que les lettres
tenaient beaucoup du lomain, et qu'elles
paressaient remonter au moins au x* sièclet
Nous ne pouvons partager cette opini
Cette partie de Fabbaye de Saint-!
avait été reconstruite au xi* siècle.Xes
sentations de Jésus-Christ en croix •
d'ailleurs fort rares avant cette époque
saint Martial (i^urc |>armi les apôt:69
tradition iconog.aphique a été surtoi
pagêc à dater des discussions aniioë
eurent lieu au concile <le Limo^^es s
postolat de saint Martial, en 1028 et 1
faudra à jamais regretter qu'un dessii
n'ait pas sauvé une imagb de ces viei
numents et de tant d'œuvres (fart c
vées dans la célèbre .djbaye. Aujourd'
théâtre s'élève sur son emplacement;
quoiqu'il ne compte pas dix ans de dat
il menace ruine. La Providence sumbi
loir vengtT cette profanation du ber»
la foi dans notre province. On dira a
les liislosciriOnSianct*s (]ui accom|>aj
la déuiolition de Saint-Martial.
Date incertaine,
Bic requi . . sil . . oncerad (1)
qui lioc edificavit sepulchnim
el ol>iil vm k juli
(Inédite.) — (Eglise de Saint-U
Cette épitaphe est gravée en can
hauls d'environ 7 pouces, sur une Ion
granit, longue de 5 pieds. Elle est m
nant déposée loin de sa place ()rimitiv(
le clocher de ra!icienne collégiale de
Léonard. Celte église possédait, avant
volulio», une représentation en sculpt
Notre-Seigneur mis au tombeau. C
qu'on donnait le nom de sépulcre ou c
nument è ces sortes de sujets. Figur
des persoiuioges grands comme nalui
occupaient une place importante di
plunart des anciennes églises. Coneen
il n en faut pas douter, le donateur ou
cuteur d'une œuvre de ce genre ; une
imparfaitement taillée ne lui aurait pa
réloge inscrit sur sa tombe.
Cette inscription nous parait appart
la tin du XV siècle ou au commencerai
XII*. Le V et i'U s'y trouvent distingué
Uxor Gaulii r (2) hoc : t:;»)j!ifo
(Inédile.) — (Eglise cTAyiNd
Cette épitaphe, d'une forme insolil
gravée sur une longue dalle de granit ]
près de la porte méridionale de Téglise
moutiers.
In islo primit*
sarcof qvando
SCS Mar fvil mor
liai npls iTvs re
qvievit
(Inédite.) — (L
Cette inscription, en caractères roD
était gravée sur les deux laces d une
conservée dans les archives de Saint-M
(1) Concerad ou C oncerad.
(2) Uxor G, reqiiiescit.
L1M
DEPIGRAPHI&.
LfM
66i
isparu et n*est plus connue que par
in de Tabbé Legros. Plusieurs A n'ont
ravepses, ce qui semblerait annoncer
e plus reculée que le xr siècle; le
S de requUvU est arrondi
Npnas. sep le
bris, t obiit
f Hugo prior f
f ms f xRs f
{Inédite,) — (Legros.)
uvenir si court était placé dans Tab^
Saint'Martial, au-dessus d'une an-
porte qui séparait le cloître du cba-
Douzième siècle.
lege.... Clnnlcensis Htigonis alumnos {JM)
ils Hugo pins rcddiilil ossa s...
im titu.. (1) ineritorum clarus. tio... (2)
ndo Thomas co... (5) artubit» exuitur
(Inédiit,) — (Lf.€RO0.)
«ait cette épitaphe à peu de dîstantîfe
•écédente. En 1063, le monastèrn de
artial fut rétornié par saint Hugues,
t Cluny, qui y conduisit une petite
de moines. Le défunt, dont celte
a indiquait la séj)ulture, en faisait
ce qui a5si;.ne pour dale ^ son décè^
ide moitié du xi' siècle. Nous resti-
en note une partie des mots effacés'
îerre.
m Feiiiis et snper banc [lelram tedi-
flcabo ecclesjani meaiii
Rex
lux
pax
lex û
tWtni tv protège Domine et aiigeli tvi
ciifttodiant
\ Ijfs et omncs habitantes in ea. Amen
Atrchila
idiUs.) — {Eglise Saiiu-Pierre^ au Doral.f
eut inscriptions décorent dent por-
Vaneienné collégiale du Dorât. La
*e suit le contour des deux arcades
)difisent la porte occidentale. Leê
t des d^ut cintres, au nombre de
eof, ont feoit chaeun une ou deuià
Celte in^eription rappelle d'one mEh
assez ingénieuse (pje la collégiale
M Tinvocalion de saint Pierre. Au-
de cette inscription, on en lit une
[tiri a ihit beaucoup ()lus de bruit,
M brièveté : c'est la date 501, ins-
chiffres arabes dans un cartouche.
• siècle , les chanoines du Dorât,
exempter de quelques droits seigneu-
irétendirent ne relever que du roi,
e d'un priviléj^e accordé à leur fon^
Cette inscription aurait-elle eu pour
faire croire que Téglise actuelle da-
âtff.
iRorta»
lUmr.
tait de celte époque; ou n'y faut-il voir que
lejeu d'un ciseau érudit qui voulait consa-
crer, pour l'enseignement du public, une
vieille et vague tradition ? Dans tons les cas,
l'exécution fut malheureuse. On sait que
l'emploi des chiffres arabes ne date que de
la seconde moitié du xiV siècle ; ce serait,
selon quelques auteurs, l'époque de la cons-
truction de cette partie de Tédiflee. La forme
moderne des chittres ne nous permet pas de
croire qu'ils soient contemporains de cette
construction ; ce serait le plus ancien exem-
ple de leur emploi régulier.
La seconde inscription est gravée, à l'ex-
térieur de l'église, sur le linteau triangulaire
d'une porte latérale débouchant dans la cha-
pelle, aujourd'hui détruite, de Noire-Dame
de Lorctte ou des Jarris. Les quatre mots :
rex, lux, lex, pax, sont inscrits sur une
croix en convi.rj^pa'it tous vers le centres de
telle sorte que TX inscrit au centre les ter-
mine à Ici fois.
MM, Robert nous apî)rennenl (Mss. de Ja
biblioth. de Poitiers) que cette i'iscri[>lion
se terminait ai'isi :^/mo Domini 1013 ùicoa^a
fuit ecclesia Sancti Pet ri Scotoriensis <juœ an-
tea cremata Juerat per Magnatenses.
Anno i^i,fjiHifitoi(lus octobris, vacante sede
Lemovicensi, Philippo rege Francorum ré-
gnante CDnsecratum fuit majus altare in ho-
norem beatorum apostoloruin Pétri et Pauli
a reverendo pâtre Lexoviensi cpiscopo.
La collégiale du Dorât, après avoir été
brûlée par les habitants de Magnac, fut re-
construite de 1013 à 1075.
On ne peut douter de la sincérité des éru-
dits auxquels nous devons ce renseigne-
ment; cependant cette inscription présente
plusieurs difGcultés :
i» Les datrîs sont en chiffres arabes pour
une époque antérieure à leur emploi;
2° Selon plusieurs antiquaires , Téglise
du Dorât tout entière ne date que du xii*
siècle.
Mais ces difficultés ne sont pas insolubles.
MM. Robert n ont voulu donner c]ue le sens
de l'inscription et non un fac-similé rigou-
reusement ortographié. r^ous en avons la
preuve dans riuscriplion elle-même. Ces
deux savants lisent sur le linteau: Domum
islam tu protège^ DominCy et angetl lui cv-
STODES Kjus. La pierre montre : Cnstodiant
muros ejus. En second lieu, malgré l'homo-
généité de stjle de cet édifice, est-il possi-
ble qu'une aussi vaste construction avec
crypte et collatéraux, quatre petites tours et
deux grandes, ait étéacfievée en un quart de
siècle? Un examen attentif y fait reconnaî-
tre des reprises nouibreuses , et on peut,
sur l'appareil, compter Ifms les temps d'ar-
rêt. Nous avons aécouvect une inscription
que nous rapportons plus loin, et qui sem-
ble marquer une de ces Haltes des archi-
tectes. Vers 1071, le tombeau de saint An-
gilbert fut reconnu par saint Gervin aux
quatre mots gravés sur le pavé: r^ar, lex, luXy
pax. Nous ne donnons que comme un fait
curieux cette concordance de dates et d'ins-
criptions {Act. 55., t. l,Mart.f p. 2S7). U
w%
Ll\f
DICTIONNAIRE
LIM
Ml
question de la date de TédiQce reste donc
entière, et nous en ferons Tobjet d*un travail
particulier.
Hic reqiiies.
{înédite.) — {A Saint-Pierre du Dorât,)
Cette inscription est inscrite» à fleur de
terre, sur la paroi extérieure du mur nord
du transsept 'méridional de l'église Saint-
Pierre ; elle est gravée sur une grande dalle,
à égale distance des bords qui lui forment
une marge régulière et de grande dimension.
Cette disposition prouve qu'elle est entière
et qu'elle forme un sens complet. Est-ce
l'indication d'une sépulture? Le mur, en
cette partie, porte les traces d'un temps
d'arrêt ; on peut donc y voir un souvenir de
la suspension des travaux, et nous adopte-
rions volontiers cette dernière opinion. Au
reste, la forme des caractères accuse bien
l'époque romane. — L'abbé Nadaud lisait
ici : Hic na quies^ qu'il traduit : Hic nostra
quies. Au Dorât, on interprétait de son temps,
c'est-à-dire vers 1770, Hic jacenl comités.
Incertaines. — Antérieures au gothique.
Ara cruels lumilique calix lapidisque patena
Siodonis officium candida bissus habelo.
Lamberius me fecil.
(Inédite.) — (Legros.)
Dans la sacristie de l'église de la Souter-
raine se conservait une table de marbre,
longue d'environ 1 pied, et large de 8 pou-
ces. Par-dessus était une croix d'argent, et
autour était gravée sur le métal l'inscription
rapportée plus haut.
C'était évidemment un autel portatif. On
croyait à la Souterraine, au'il avait été à
l'usage de saint Martial. Labbé Legros se
donne beaucoup de mal pour prouver que
cette attribution n'était pas fondée. Les vers
sont empruntés à des auteurs du xi* siècle
ou du xu", Marbode ou llildebert du Mans ;
Lambertus est un nom teutonique, de beau-
coup postérieur à l'époque gallo-romaine ;
enfln, l'usage des autels portatifs est beau-
coup moins ancien.
Cette raison dernière nous paraît un peu
hasardée. Quant aux' deuiautres, elles prou-
veraient loul^au plus que la monture de l'au-
tel était relativement moderne. — Nous D*ea
inscrivons pas moins ce fait curieux, en
réunissant le nom de Lambert à celui de
nos vieux orfèvres romans. On sait que leurs
œuvres, si remarquables et si admirées au-
jourd'hui, sont presque tôiyours dépourvues
ie signatures.
-f XVII kl(i) ivlii de compsit Âcvar-
nvs haec in honore sacrse celé ae decas
0 meiuende D(eu)s.
(Inédite.) — (Eglise de Chamborant.)
Ces deux fragments d'inscription sont
gravés sur une pierre calcaire brisée qui a
dû servir d'autel. Le premier fragment est
tracé sur le plat de la pierre, et le second
sur la tranche. Les caractères appartiennent
(1) Kalenda».
.-•v
tous à l'alphabet romain, h rexception des C,
qui sont carrés. Les lettres sont enlacées oa
renfermées les unes dans les autres. Tout
ces caractères assignent bien l'époque ro-
mane à ce fragment; mais cette classifica-
tion le colloque en de trop larges limites.
S'il fallait restreindre cette date, nous dirions
que ce fragment est antérieur au xu* siècle.
L'emploi (Tes £, la forme des vers, le style
de la date, aussi bien que la tournure des
caractères, concourent à reculer sa date.
Cet ACVARNVS, dont nous trouvons ici le
nom pour la première fois, y figure-t-il à tt-
tre de sculpteur ou de consécrateur? Noos
l'ignorons. Le Limousin, dont nous étudions
d'assez près les annales, ne nous fournit
aucun nom semblable. Ce fragment reposait
sous le maître autel de l'église actuelle. Des
fouilles opérées en ce lieu feraient peut-
être retrouver le reste.
Hic jacet dominos Gulpherius de Turribiis ai de
Nexonio, et dominus Guide et Gulferîas filîi qu
et gênas suum, qui elegerunt ad opus sui etsoo«
rum sepulturam. Anima; eoruro per miserieoN
». diam Dei requiescant in pace.
Baldric, abbé de Burgueil, dit ce qui suit
de Gouffier de Las Tours au siège de la ville
de Marra : « Les Turcs et les Sarrasins étant
en défense, et avec de grands cris s'encou-
^ rageant les uns les autres, personne n'osait
monter... La force des Sarrasins semblant
infatigable, Goudier de Las Tours, homme
d'un haut lignage et d'un courage merveil-
leux, natif du Limosin, s'avança hardiment
et monta jusqu'au haut des murailles, et
quelques-uns après lui, toutefois peu, prce
que l'échelle se mit en pièces; ils débus-
quèrent les infidèles...., et cette ville opu-
lente de Marra fut prise l'onzième décembre,
sur le soir. Aux chapelles basses du Cba-
lard, aui sont sous terre, est un tombeau en
vase ; la pierre de dessus fort blanche, telle
qu'au pays n'y en a de semblable, de sept
pieds de long et quatre de large ; épaisse de
dix pouces, entourée de tours, de roses et
de fleurs de lis : au-dessus un homme armé,
gravé, ayant un écu, et dedans trois tours et
fleurs de lis, à ses pieds un lion ; à côté une
femme, à ses pieds un serpent de la cran*
deur du lion a peu près, et il v a écnt au-
tour (l'épitaphe rapportée plus naut). » (Bo-
NAV. DE S.-Ahab., 111, 429.^
Selon nos chroniqueurs limousins, le iiOD
et le serpent figurés sur ce tombeau rappe-
laient un exploit merveilleux de Goumer.
Un jour, dans une de ses excursions au pays
d'outre-mer, il fut attiré par les rugisse-
ments d'un lion au'enlaçait un serpent
monstrueux. Son épee délivra le lion, et cet
animal reconnaissant s'attacha à ses pas
comme un chien. 11 lui était grandement
utile à la chasse et à la guerre. Au retour,
les matelots eflfravés n'ayant pas voulu le
recevoir, il suivit le vaisseau à la nage, jus*
qu'à ce aue, ses forces l'abandonnant» il pé-
ril dans les flots. ( Cf. la Chronique de Geof*
^oidu Vigeois^ ap. Libbb, II, S93. )
LIM
DEHGRAPHIE.
LIM
666
ontexte et les armoiries figurées sur
HDQbe «prouvent qu'elle était de beau-
ostérieure i la mort du (guerrier dont
ouvrait les cendres.
1100.
ib incamatione Domini millesiroo c...
kl Julii dominus Pondus Barbastrensis
pas el sancte Fidis vîrginis inonachus
lire Begonis abbalis dedicavit
•f* Xpi et sépulcre ejus multasque
aoctas reliquias hic rcposuit.
(Inédite.) — (Eglne de Conques,)
itel portatif en porphyre de rancienne
de Conques est encadré de bandes
t sur lesquelles sont estampés des
nts. Des arcades cintrées enveloppent
raits en buste de Notre-Seigneur, de
^oi et des apôtres. Cette partie de Ja
ion est niellée. On lit sur la tranche
ition que nous reproduisons. Cette
ion est triplement curieuse par les
l'elle rappelle , le rare monument
décore et sa date précise : tels sont
ifs qui nous ont porté à la publier,
elle n'appartienne pas au Limousin,
arque les 0 aizus, les G carrés et la
les M et des Q. On notera aussi la
mplaçant le mot cruce.
1101.
fonnavit Bego reliquias que lo(cavit).
Nnioi que crux ....
(Inédite,) — (Eglige de Conquei.)
le trésor de la même église est con-
n reliquaire très-ancien, en forme de
f et attribué à Charlemagne. Il accuse
5 deux restaurations, une du xii' et
lu XIII' siècle. Nous attribuons à la
e époque deux anges debout sur la
tenant des encensoirs. L'inscription
r nous ne laisse pas de doutes sur la
est l'écriture et le nom de l'abbé Bé-
lateur de l'autel mentionné plus haut.
1106.
Jacet corp* sci Junianî io vase in que
prius posilum fuit.
m. matris. pendet. sapiencia. patris •
i. malrem. prodo. gerendo. pairero •
ctorem. genilrix. gerit. et. genitorem •
Mq ; sinvs. sarcinat. hic doroinvs l
(Eglise de Saint-Junien,)
nbeau de saint Junien est une des
les plus remarquables de l'époque
11 est placé derrière le maître autel
ienne collégiale consacrée au saint
onserVe les cendres. Ses trois faces
I représentent le Christ entre les
s des évangélistes, l'Agneau de TA-
e et la sainte Vierge, dans une gloire
9 soutenue par quatre anges. Sur les
3slatérales sont assis, sur des trônes,
t-quatre vieillards de la vision de
in^ ils sont couronnés et tiennent
uraents de musique et des vases de
Les ornements les plus variés, la .
décoration la plus magnifique s'épanouissent
sur les plates-bandes, sur les fûts et chapi-
teaux tous différents de l'architecture. Ce
travail roman peut se comparer aux scuiptu«
res les plus riches du xv siècle. Le chroni-
<ïueur Maleu nous apprend que cette œuvre
intéressante fut exécutée par ordre du pré-
vôt Ramnulpfae, dans les premières années
du XII* siècle. Les deux inscriptions tran-
scrites plus haut se lisent, la première sur
une bande horizontale au-dessus de la tète du
Christ; l'autre se développe sur l'el/ipse
ovoïde qui enveloppe la sainte Vierge tenant
l'enfant Jésus. Ces antithèses, d'un effet si
laborieux, rappellent une autre inscription
gravée sur le piédestal d'une statue de la
môme époque à Beaucaire :
In greroio matris residet sapienh'a palris.
A l'intérieur du tombeau, sur la paroi de
la pierre qui porte extérieurement la figure
du Christ, est gravée, conformément au récit
de Maleu, l'inscription suivante surmontée
et coupée d'une croix.
HiC UCET
SCI IVNIANl
Ilf Q^O SfiPE
. BBÀTVS RO
Rainavdvs
goricens
RVIT MAR
COLLEGIT E
NEI8 (1) LIGNE
VASE POS
C0RPV8
IN IPSO VASB
LIVIT EVM
RIC1V8 BPS
VERO PBTRA
EPS QVI MB
TIR nERI
VM IN CRI
IS INFRA
IT».
Le récit du chroniqueur se trouve parfai-
tement confirmé par Veiactitude des moin-
dres détails de sa description. 11 faut donc
voir dans ce tombeau une œuvre bien au-
thentique du commencement du ;lii* siècle.
Celte date dérange un peu les systèmes qui
reculent vers 1150 l'avènement du roman
fleuri. C'est un titre à ajouter à tous ceux
aui rendent ce monument si remarquable,
otre ami l'abbé Arbellot a publié, après
nous, une excellente notice sur cette œuvre
si intéressante.
Vers 1143.
Ecce Dt^o gratus jacei : ic Raoïmilfus numatus
Pastor condigniis pius abbas virq. • beoigous
(1) Scrinifs,
667 LIM
Qui per ter denos vite nioderamine plenos
Annos.rcgnavit commissos rexil nmavil •
Mense siib Aiiguslo migrai de corporc kislo (sic)
Vivît adiiiic iniillus faina j-.im cartie sepniiiis
Pro fftmiilo Crisii requiem caiilato miiiisiri
(Eglise de Lesterps.)
Celte épitaphe est gravén sur me pierre
calcaire teinte en noir, longue do [»ius de 3
f)ieds. Elle est enga;^i'e dans h» mur nord do
'église aujourd'hui [Kiroissinle d(^ r.iiuienne
abbaye de L'Slerps. CoUo inscripli-n n'a
jamais été figurée. La Gnllia Chnslia:m la
donne d'une manière fautive. Il nr fuit pas
lire, au premier veis: Intel, mais jncft. Au
cinquième vers, les Bénédictins lisent : de
corporcj Ctgisto. Le monument porte kisto,
ce qui rend douteu''erin!er[>réiation adoptée
par eux : Christo vivit adhuc. Il se pourrait
Sue Je K du n)ol kisto ne fût qu'une sorte
aspiration, destinée à conserver la mesure
du vers en s'opposint h Téhsiou de la der-
nière voyelle du moi corpore.
L'abbé Hamnulle on Uamnoux,dont il esl
ici question, fait acte d'auloriti- dans l'admi-
nistration de Tabbaye ^\^s 1113; son éj)i-
taphe nous a[>preîid (ju'il la gouverna pen-
dant trente années. C'est donc vers IIW
qu'il frtut placer son décès. C'est à peu près
la date de l'insLiiption dont nous avons
publié les doux premières lignes. La forme
de l'écriture appartient plutôt aux manuscrits
qu'aux monuments, où elle se rencontre
très-rarement. Dans les lettres tour à tour
sèches, nues et serpentantes, on retrouve
parfaitement le passage du roman au gollii-
(jue. Ces traits, redrossant leur courbure d'un
jambage à l'autre, formeront les boucles du
gothique arrondi.
Après 1150.
Anoo ab incarnaiione .... dedicavil. . . in
hODOrem plurium mariirum.
(Inédite.) — (Abbaye d'Obasine)
Un édifice disposé comme l'abside d'une
église romane, à doux étages solidement
voûtés en pierre, s'élève à l'extrémité du
transsepl nord de l'é^i^lise d'Obasine : c'est
une construction roujane simple et solide
comme tous les bAliments de cette abbaye.
A Tétage inférieur, el au dedans, sous la
corniche, court une bande pointe en noir.
Celle inscription, en beaux caractères de
transition, est peinte sur ce fond noir. 11 y
a trois ans, elle était partout lisible, et ces la-
cunes sont dues aux bonnes intentions d'un
balai maladroit; et, chose deux fois regret-
table 1 les seules particularités inlérossanles,
le nom et la date ont disparu. Voilà un van-
dalisme bien intelligent.
Après 1150.
iEplaccn • prior m •
xm kid IV Bub j
(Inédite.) — (Eglise d'Aureil,)
Celle inscription, en grands caractères en
relief, se trouve sur une d die en granit du
pavé de l'église de l'ancien prieuré d'Aureil,
DICTIONNAIRE
LIM
M
Sa lecture ne laisse pas que de présenter
quelques diflicultés. Le troisième prieur da
c ' mnnaslèro, fnndo j)ar saint Gaucher, est
insoril dans los catalogues sous le nom dt
Guiliaumo -F. Bu\ w. de Saint-Amable, III,
k'2\); il est noniiio ici ^placcn. Ce dernier
noiii serait donc, oonîrairement aux usages
rolij;ieux des sôpulturos monastiques, le
nom jmlronvnnque, et non le nom de bap-
ti^MJt? ou (le religion. 11 reste à lire la seconde
lig 10. On y troiiv:^ d'une niMuière assez ap-
p.u'onle : \iii Knlendn< junii bonus (?) obiit,
Lo second priourifAuroil, Germond, com-
pagnon inséparable de saint Gau«*h«T, vécut
jusju'on 1150. Celle inscription, ti ès-autiieo-
liquo malgré ses obscurités, esl donc posté-
rieure à celte date.
Arnclius de granno.
(Inédite,) — (Eglise d^Aymoulim.)
Ce nom isolé, éloquenlsans doute au temps
où il fui écrit, est gravé sur une longue
pierre sépulcrale olaeée pr^s de la porte
sej»l«'nlrionale de 1 égiise d'Aymoutiers. Orm
remanpie l'M formé de deux ellipses ra|)—
prochées.
Après 1150.
Corpore non merilis (piibits hic el in ctere vmt
Hoc stepïïs ttimulo claudii* ail* homo
Hic reqiiios ;egris cibiis et vestilus .'cgenis
Claiidus in lioc gressiim cec* liabebat ocluip
Inlcr lanta piîs coluil que morib* ail*
Funditus banc loiâ condidil seclesiam
Sole pcr auguslas eœhini Insirante kalendas
Mors illo caruil • vita beala tenct.
(Inédite,) — (Eglise de VAgnim. 3
1150.
Yir bonus aUpic pins fundavil Slcphanus islua
altare in honore Doniini Cbrisii, aluia^ue Ma-
rix virginis, sanclique Micbaelis arcliangelî, el
omnium agniinum cœleslium.
(Inédite,) — (MdUre-auîel de ta même égliéê.)
L'église de l'Aguène ( Aauina), près Tulle,
a été refaite en partie dans ces dernitrs
lenjps. Elle se termine h l'ouest par trois
absidos romanes (]ui datent du xir siècle. A
l'unlrée occidentale, au niveau du sol, esit
inorusié un marbre sur lequel esl gravée, en
caractères à demi eilacés par la chaux et Id
ciïiienl, répilaphe que nous ra;)portons. të
pieux fondateur doiil elle rappelle les vertus
vivait, au témoignage de rabl)é Legros, dans
lo milieu du xir siècle. M. Labiche de Rei-
gnefoit lui consacre une notice dans s^.g
Vies des saints du Limousin (l, 263 j. Nous
ne savons sur quel renseignement le même
auteur lui donne le nom d Etienne Autain.
S'd n'a d'autre téujoignage que celui do l'é^
pitaphe : Hoc Stephanus tumulo clauditur
ALTts homo, cette atirilmtion esl plus que
douteuse; altus sérail un<i épithète beaucoun
plutiM (}u*un nom patronymique. La seconda
inscription se lit ai. Uxu* de la table d'un autel
enveloppo aujourd'hui de boiseries moder-
nes. Malgré lus enlacements, les C carrés, lea
O aigus et les autres complications de cet
LIM
D*EPIGRAPHIE.
LIM
670
ions, elles laissent percer le faire du
le. Nous noliTons le mot non, formé
sauge flanqué de deux barres. Le
tient Ue»i, en môme lemps, de TO
traTerse «ie TN; cette dernière lettre
»ée se superposer à elle-mi^me.
eligieux, le P. Tliomes d'Aquin, a
au xvu* siècle, une traduction rimée
f épitaphe; la voici :
lienite, homme d*iin haut mérite,
^ qiianl au corps, dessous ce monument :
m esprit jouit du bonheur quNl mcrile,
l'i! vil sur la lerre cl dans le (iruiament.
couvrait le nu de sa laine
inait de quoi vivre au pauvre souffreteux,
i raffligô du trouble el de la peine,
I dVil à Taveugle el de pied au boiteux,
on content de ce bon exetnple,
lonnail au prochain par tant de charités,
ses dépens Touvrage de ce temple,
Hi reçoit les vœux qtii lui sont présentés.
II mois suivi de la balance,
le soleil formait le premier de ses jours,
>rt perdant sur lui sa fimcste puissance,
et le bonht ur Pont reçu pour toujours.
Après 1151.
tiio princeps pr-cdonum turba fugatur
lesiisque quies pace vigente dalur
inscription est gravée en tôle d'une
de (îiïivre émaill roprésenfant G«îof-
lel ( Planlag»«nel, ) duc de Normandie,
d'Anjou ot du Maine, père du roi
il, et souche de la dynastie ai glaise
itagenets. C'est un des débris les plus
uables de l'art de l'émailleur au xii*
Le prince est (iebout, vêtu d'une tu-
rerte et d'un manteau blou, doublé de
tient un écu de la main gauche; sa
jorte le glaive. Son écu et son cas(|ue
sont chargés de lions grimpants, m-
béraldiqu^'s de la maison d'Anjou. Le
or, réticulé de vert, est semé de fleu-
ancs el bleus. Le tout est encadré par
jhitecture plcin-cintrée couronnée de
3S à imbrications. Les bordures d'en-
ent sont d'un beau stylo. Ce prince,
Château-du-Loiren septembre 1151,
mmé dans la cathédrale du Mans.
i nos jours le portrait resia appendu
;r voisin de sa sépulture. Il orne au-
ui le musée du Mans. En coinparant
uvreà la plaque le représentant à Sainl-
d de Muret, on n'hésitera pas à leur
er une origine co:r.mune. Ra|)|)rochées
date, elles ne diffèrent f»a.s par l'exé-
et le style. On sait d'ailleurs que
le, veuve de GooITroi le Bel, enrichit
ibéralitésleséglises limousines. Sainl-
d de Muret, notamment, reçut d'elle
ignifique dalmaliciue en soie. Ce vô-
si intéressant est conservé présente-
ans Té Jised'Arnbazar, près Limoges.
i* suflTirait à lui seul pour indiquer
le de la nlaijue (jue nous venons de
I,— Les lettres empâtées d'émail de
rinscription ont une forme trapue et lourde»
qu'exp ique leur système d'exécution. Par
la même cause, le fragment de châsse de
Mausac a des caractères semblables.
1165.
Nicolaz ert parla a mne Teve de Muret
Nicoloi était parlant au moine Etienne de Muret.
(Musée Du Soninierard, It Paris,)
On lit ces mots sur une plaqua, en cuivre,
dorée el émaillée, haute de dix pouces sur
neuf de large. Saint Klienne, v^tu en moine,
haiba et cheveux longs, s'appuie sur une
crosse potencée (tau). Sa tête n'est pas
nimbée. Saint Nicolas, tonsuré , vêtu de*
l'aubo et de la chasuble, tient de la main
gauche un livre reîié en rou^^e, décoré d'or-
nements et clos par un fermoir. Un nimbe
teint de bleu, de jaune, de vert et de rouge,
enveloppe son chef. Les vêtements de des-
sous des deux personnages sont teints en
l)leu clair. Le bleu f -ncé colore ceux de
dessus. Une arcade cintrée et couronnée de
coupoles enveloppe les deux personnages.
Leur geste indique une conversation animée.
Tout prouve que cette plaque a dû faire
partie du maître autel de Tabbaye de Grand-
mont, consacré en 1165. La vie de Noire-
Seigneur et celle de saint Etienne de Muret
y étaient figurées en émail incrusté. Or, une
autre plaque, acquise au même lieu, d'uQ
style et d'une décoration identiques, figure
Tadoration des mages. L'émail qui nous oc-*
cupe est la mise en scène d'une apparition
do saint Nicolas de Myre au fondateur de
Tordre de Grandmont. Etienne avait fait un
voyage h Bari, c n Calabre, pour visiter les re-»
liques du saint évoque, nouvellement trans-
portées en ce lieu. Saint Nicolas lui apparut,
dit la légende, et lui donna d'utiles conseils.
L'absence de nimbe à la tête de saint Etienne
indicfue que cet éujail est antérieur à sa ca-
nonisation. Elle n'eut lieu, en effet, qu'en
1189. Tout se réunit donc pour confirmer la
date de H«5. On remarquera l'exécution, à
la fois simple el large, de cette plaque émail-
lée. Un trait hardi accuse seul le mouvement
général. Les couleurs des vêlements «les
deux saints personnages ne sont pas exactes}'
elles n'ont qu'une valeur décorative. Lé
même système présidait à l'exécution des
vitraux du môme temps. Le fini, le ton vrri
y étaient toujours sacriQés à l'effet d'en*»
semble.
Les A sont sommés d'un trait horizontal,
rs figuré comme un Z retourné, l'M furmé
d'un O auquel se soude un jambage tordu.
M. du Sommerard a publié une bonne li-
thographie en couleur de cet émail (Àlbtim^
2* série, pi. xxxviii ). Nous avons nos raisons
pour ne pas dater comme lui cet émail du
commencement du xu* siècle.
Vers 1168.
Beatn Nainndin se|>clil (I) ic
liic in inonaslei io Mausiaco ab agelis ducitur
(1) Sepelitur. ■
671 LIM DICTIONNAIRE LIM Cil
Petrus abbas Mausiacus fecil capsam precio Fiel domvs merito
Pelrus abbas M. Lavdalq ; servit ei
S. Galminius côslruit (1) iinnm abbalam (2) : in Abbas Petrvs erat qvê pr ardva CTnda
Podensi epàtu (3) in onore S. Celeofredi nnarliris Pelra legit tvmvlvm pelra
Se. Galminius senalor Roman* coaruit («te) sedm (4) Idibus septembris quarto vir cecidil iste
Abbaîam in Lemovicensi epâtu no ie Tbuellam Quo nec majorem terra dabitve parem
S. Calminivs côstruil lercià abbaîara nomine Tantodignaviro, non , . . non ego tpero,
Mauziacum in Arvernensi epâtu : in onore si : Huic laudes debebit e$$e, fuisie, fore,
Caprasii : mrs (5) : et Soi Pelr. Quem offer eis Clerus, fama, valor mendicant (?) magm deeUrm
oêïn sois. ^no demto
(Châ$$e de Mausac [Auvergne].) ^''^^ ''^'»"* "^^^^^
^ . . ,. , j, , ,, Laudatque «enôî
Ces inscnplions sont gravées au trait ou ^#.1.^, p^,^.,. ^*«#«„-^ d-*
creusées au éurin et empalées d'éraail sur la ^^^ / T '"' "'''"'' '*"'"
châsse en cuivre éraailié de Mausac. ^^^^^ '^^'' lumulum petra ....
Celte œuvre remarquable a été publiée (Inéékt.)
deux fois par M. Mallay; une réduction en pierre del Barri, dont il est question dans
couleur, éditée par M. du Sonimerard, en cette épilaphe, gouverna l'abbaye de Sainl-
donne une idée très-exacte. La fondation de Martial de 1162 à 1174, date de sa mort
trois abbaves par saint Calminius, sa mort m. Labiche (Vies des saints du Limousin, II.
et celle de samle Namadie, occupent a 83) a consacré une notice à ce pieux ner'
face postérieure. Le genre du travail, le sonnage. 11 est auteur d'une chronique iné-
style et les sujets figurés en font une œuvre dite. Pierre le Vénérable, abbé de Cluny,
essenliellement limousine. L abbaye de entretenait avec lui une correspondance, il
Mausac a d ailleurs relevé pendant long- f^ enseveli au chapitre de Saint-Martial
tenips de celle de Samt-Martial de Limoges, avec ses ornements sacerdotaux; une belle
— Nous ayons prouvé ailleurs, après M. Mal- crosse d'ivoire fut placée à ses côtés,
lay , que labbë Pierre, dont 1 image et le
nom figurent deux fois sur cette châsse à IHi.
titre d'auteur, était l'abbé Pierre, troisième Hic jacet Pelrus abbasSci Martini Leinovicensis
du nom, qui vivait en 1168. C est donc la î..»to «..;..«, «..^ i «.:••« «• -.^ •
date de cette œuvre, comme à peu près c'est ^""^ osuum quod exit m cmuteno.
la date de l'autel de Grandmont et du tom- {Autrefou al abbaye de Clumi.)
beau de Geoffroy le Bel. La parenté, l'ori- C'est l'énitaphe de Pierre de Pierre-Bof-
gine commune de ces trois œuvres d'art, si Aère, abbé de Saint-Martin de Limoges,
distantes les unes dos autres, ne sauraient mort à l'abbaye de Cluny le 18 octobre 117k.
être plus manifestes. L'abbé Legros, qui ne nt guère, se demande
^ s'il faut attribuer la fin de l'inscription à une
** '^- rédaction négligée du copiste, ou si ces mots
Ilic jaccl dominus Petrus Bemardi prior quintus se trouvaient réellement sur l'épitaphe. Dans
qui iccundamdoeirinam Moysi dixii propinquis, ^^ dernier cas, ajoute-t-il, cette inscription
\- : «^ V.-. • • . . • . pourrait faire pendant h ce le d un pont cé-
ncKlo vos. Vint m prioratv sepiem annis et {^^^^ . ^e pont a été fait ici. Quand le grave
•*"***• abbé Legros faisait celte réflexion plaisante»
(BoifAVi DE Saint-Amable.) la révolution n'avait pas encore détruit les
n éé A é u At é i A lé u j abbayes et bouleversé toutes les sépultures.
Cette épilaphe é^it placée sur la tombe de On ne pouvait pas prévoir que les tombes
Pierre Bernard de Boschiac, cinquième abbé elles-mêmes seraient menteuses ou incer-
de Grandmont, qui, après avoir con>truil le daines dans leurs indications les plus positi-
<^hœurde son épfise, en fit la dédicace solen- jj^es : Hic jacet. Des indications trèslpréci-
ndieeDimCereliuieuxappartenait^a^ ses, quelque naïves qu'on les fasse, nous
illuitrefamille.Sonfpitaphe le loue d avoir paraîtraient mainlenant beaucoup moins
iU réêinUtr aux influences qui lui venaient plaisantes. La Gallia christiana (II, 583)
M ce cote. donne celte inscription dans les mêmes ler-
1174-. mes que nous la rapportons :
Id* seplbs niito vir cecidit iste
Qo nec majorein tra dabitve parem y^fg 1172î>.
Tanlo digna viro n
„ , , , BPAXTN YONÛIAI TONON EN TPIlENAPlAi,
H Vie lavdes ..... ore
G OAMBAZiAErz KAi oEANeponoz Aorox,
Uer lama valor .... doaahn EOEBPADErxB toi aenapûi xapin.
Vno ueralo emttxetai fap oax nrporMENOz nozoix,
G nP0ZaE4>ErAû: TOIZ TPIAB!fAPlAZ KAAAOB.
f\) Y??"'^"''* AAAA ♦AOroeEIZ EN NEZHi MEZHMSPlAi,
t) Abbatiam.
(m Foiteovatn eapamon, habox, toiz kaaaciz riisizE^rN,
i%)^Secundam, ^^^ ^"^ ^^^'^^ aekot me« kai kaaqz zKmi,
S) Martyres, « ^ xrzKUzoN aenapon ahazan x9oxa.
LIM
DEPI6RÂPHIE.
uk
674
TIN À EPMON ENZTAAAXON MOI APOZON
AOrKIKni ♦VEMTI KAAAUENAPIAZ,
PiZOnPEMNON 11 BASIAI: EIPUNH,
IBTPOMAMMH, TON ANAKTUN TO KAEOZ,
MOT KPATOrNTOZ ATZONUN AAMAP.
t NAi, Arzona ton men «rAAKA Mor,
AOTAOl AAEXIOS EK TENOri AOrKAZ.
imper vivit, cuin morteiu spoiile subivil
rs vilain genuit, mors nece irila fuit,
caligavii, pax vera crucem toléra vil.
lia, noslra dies ; crux sua, noslra quies
maloris, via pacis, meia laboris,
aloris, mors morlis, culmen honoris,
iofta vale, miindi preliura spéciale.
irenda vale, populi decus impériale,
riciis, sil summi régis amicus :
ona cnicis doneiur munere liicls;
roeem misii, nos Chrisli gratia visit
idemur, vigilesque Deum veneremur,
emur, regem pro rege precemur,
Dgalur quicumque crucem veneraiur.
nec tota sit Grandiroonle reroola ;
t istud aget, Deus hune anailiemaie plaget.
(Autrefois à Grandmont,)
e riche trésor de Tabbaye de Grand-
d reliquaire attirait principalement
^dSy moins encore à cause du prix
atière que du précieux dépôt qu'il
lit.
t formé de deux plaques d'argent
ntes et adossées Tune à Tautre. A la
itérieure était inséré un fragment du
la vraie croix, disposé en forme de
triarcale ayant quatre pouces (0 m.
de hauteur, sur deux pouces (0 m.
de largeur à la plus grande traverse,
séparait la reliaue du contact et de
lu spectateur. La face postérieure
upée tout entière par Tinscription,
ce, mobile en partie, se levait pour
)irun btfume très-odoriférant, qui,
I date sept fois séculaire, conservait
toute la suavité du parfum le plus
i en argent doré abritait le précieux
e. 11 s'ouvrait h deux battants pour
3irla vraie croix. Les portes étaient
; à leur partie intérieure, des ima-
laint Pierre et de saint Paul. A la
itérieure de cette sorte de boite me-
nait gravée la première inscription
e nous transcrivons; la seconde se
& partie postérieure. « Sur le tout
[ue d'argent non doré s'élevait et
it à la laçon d'un châssis , et, sur
tait relevé en bosse un crucifix et,
l d'autre, Notre-Dame et saint Jean.
t reliquaire avec son étui s'accom-
ur un pied carré, tout entier d'ar-
é et par-dessus enrichi de plusieurs
opazes, jacinthes et autres pierres
par le lapidaire de grand prix et
'outefois ce pied ne paraissait pas
ni destiné pour le susdit tableau,
r un autre.» (Inventaire du trésor
montf 1&67.)
Ainsi l'art grec et 1 art occidental s'étaient
unis autour de ce vénérable dépôt. Le petit
reliquaire était seul d'origine çrecque; il a
eu le privilège d'attirer rallenlion de deux
savants. Ogier , prédicateur éloquent du
XVII* siècle, lui a consacré un traite spécial.
(Inscription antique de la vraie croix de Vab-
baye de Grandmont^ par M. François O^ier,
prestre et prédicateur. Paris , 1658, un vol.
in-8-.)
Dans une de ses substantielles disserta-
tions, Du Gange résume ce travail en y jou-
tant ses observations particulières. (&/o«-
saire du moyen àge^ Vlll, 169, édit. F. Di-
dot.)
Nous puisons dans ces deux écrits, en
nous aidant encore des pièces originales
dont nous devons communication i la géné-
rosité de M. Nivct-Fontauberl.
Ogier a donné deux traductions de l'ins-
cription grecque. Son latin suit le grec mot
à mot; les voici :
Cum hrevem dormisset somnum in iriplici arborOf
Univers! rex, Deus idem ac homo verbum,
Multam graliam imperlitus est ligne.
Refrigcraiar eniro omnis morbis inflammalus,
Quicunqoe confugit ad ramos triplicis arboris.
Ast ego perustus in roedio mendie,
Cucurrl, veni, ramos subi! ;
Tu vero umbra tua suscipe me et pulchre tege,
0 arbor inumbrans totam terram.
Et modicum rorem Hermon miht instilla.
Qui ortus sum ex slirpe illuslri ducarum,
Ciujus stirpis surcolus est imperalrix Irène
Mater aviae meœ, decus regum,
Gonjux Alexii Romanorum imperaloris.
Gerle veneror te unicum servatorem meum.
Ego famulus tuus Alexius, origine ducas.
Le Sauveur, homme-Dieu, sur ce mystique boiSy
De trois arbres divers, qui composent sa croix,
Dormit d*un court sommeil, mais sommeil délectable;
Depuis, à tous mortels ce bois est secourable.
Et quiconque est atteint de cet ardent poison,
Dont Taspic infernal corrompt notre raison,
Qui se sent travaillé de ces cruelles flammes
Qui consument nos cœurs, et qui brûlent nos ÀmeSf
QuMl recoure à son ombre, il sentira soudain
Rafraîchir les ardeurs qui lui rongent le sein.
Dans le cuisant midi de mes péchés sans nombre,
J*accours à son abri ; j*ai recours à ton ombre,
0 bel arbre ! arrose de ce sang précieux,
Que, ponr notre salut, versa le roi des cieux :
Vois dessous tes rameaux ma pauvre âme exposée.
Pour recevoir d*Hermon la céleste rosée.
Alexis, prince grec, dont les prédécesseurs
Du sceptre byzantin se virent possesseurs ;
De qui le grand «ieul est Tempereur Gomnéne ;
De qui la grande aïeule est son épouse Irène ,
Reine, dont la vertu fut sans comparaison,
El rhonneur des Ducas son illustre maison;
Alexis, quoique issu de celle race illustre,
De ces Ducas fameux n'emprunte point son lustre
^75 LIM
'l est pins glorieux «Fadorer celle croix
Que d'élrc descendu d*enipereur et de rois.
La traduction franraise n'est qn'nne pa-
raphrase tr(>s-lan;-^uissante sur la fin. Crs
deux versions nous |>orïnellent de rr^dnire le
commenlairo aux plus simples éléments.
Les curieux pourront au besoin recouiii
aux ouvrages que nous avons indiqués.
Voici d'abord l'histoire de ce reliquaire. Il
iat remis aux moines de Grandmont par
Jîernard, évô(iue de Lydda en Palestine, et
«ncien moine de Déols, prùsChAteauroux, le
dernier jour du mois de mai 117i. CVtait un
don qtie leur transmeliait Amaury, roi de
Jérusalem. Ce |)rince érant mort l'année
iprécédonle, on peut conjcclurer que Tévô-
-que Bernard exécutait en ce point une de
ses dernières volontés. Un texte du marly-
jTfdog de Grandmonl rapporte les faits pré-
.<5ijdenls ; son témoignante est confirmé par
celui de Geoirroi du Vigeois dans sa Chroni-
que (c. 69).
L'inscription grecque contient deux allu-
sions fort claj»es. La première rappelle la
tradition orientale selon laquelle la croix du
Sauveur était formée de trois l)ois «liiTérents,
de pin, de cyprès et de cèdre : Cum brevon
dormisset somnum in triplid arbore. Cillo
rosée d'Hermon, qui rafraîchit les ûmt s,
était une image du sang du Sauveur. Eniin
la seconde allusion a trait au serpent d'ai-
rain que Moïse éleva, pour le salut des Juifs,
dans le désert. C'était eucore une ligure de
la croix du Sauveur.
Reste le nom du possesseur, Alexis de la
race des Ducas. Ogier se livre, pour déter-
miner rideulité et le temps d^i ce person-
nage, à plusieurs conjectures laborieuses.
Nous prêterons le sentiment de Du Cange. Cet
érudit pense que notre Alexis, 5 qtii ce saint
reliquaire a appartenu , était fils de Jean
Ducas, cousin germain de l'empereur Ma-
nuel, et qui, après s'être distingué h la
guerre, vivait encore vers 11G6. Amaury
étant allé à Constantinonle, en 1170, pour
réclamer le secours de l'empereur Manuel,
en reçut le meilleur accueil. Les grands, à
Texemple du prince, le comblèrent de pré-
sents. C'est alors sans doute, qu'Alexis sui-
vant le mouvement général, lui aura fait ce
don précieux; et comme ce reliquaire était
de ceux qu'on portait au cou (phylactère),
en s'en dépouillant, Alexis aura voulu donner
au roi de Jérusalem uue marque d'aQeclion
particulière.
Quant aux inscriptions latines, elles sont
Tœuvre des moines de Grandmont. Ils vou-
lurent ainsi exprimer leur atfectiofi pour ce
vénérable dépôt, et leur recounaissance pour
Amaury leur bienfaiteur.
Cette sainte relique est coi^servée à la ca-
thédrale de Limoges.
1187.
Hic jacei dompnus Guillennus, revercndissimus
Yi pr'ioVf verus Israelita in quo dolus nou erat :
DICTIONNAIRE LOI
Tixit in prioratu xvni annis et m mensîbns.
Cerne : prior sexliis Wilehniis, pro grege hi
Dxul, cuin Clirisle tumulo nqniescil in islo.
(Attire fois à Cram
Ces deux inscriptions se lisaient, I;
mière sur la tombe, la seconde sur uni
de plomb déposée dans le ccrrueil de
laume de Treignac, sixième abbé d« (
mont, mort en revenant de Rome en
C'est pondant son gouvernement que i
dre célèbre fut en proie à des divisioc
les souverains pontifos eurent beaiicG
peine à calmer. Uiic notice sur ce
personnage, extraite dos manuscrits L
a été publiée nar Labiche de Reîgi
(Vies (les saints au fJmousin), On renMr
sur ces deux inscriptions Torthograi
didérente du mot latin Guillaume : ui
mus et Willelmus, Elles s'expliquen
doux inhumations différentes faites à
ques années d'intervalle, h l'occasion
translation de sépulture.
1187.
Me dcdîl antîsles Sebrandns, et lioc milii m
(Bo.nâv. de Sai.nt-Amable
Ces mots se lisaient sur une cloche d(
à la cathédrale de Limoges lar rô|
Sebraiju-C.aboi, qui mourut vers la ti
xir siècle, li08.
Si Fili* Dei es
die ut lapi-
des isli pa
ues fiant
«i Fili* Dei es
mile te
deoisuni
(Inédites,) — (Église de Bea
Le portail méridional de la grande et
église romane de Beaulieu était précédd
porche aujourd'hui démoli en partie. L
lier qui divise la porte en deux baies r
sente ïi^s grands prophètes portant lus
géiisli s. Sur le tympan se déroule uuegi
t)age sculptée qui se divise en trois :
lorizontales , d'inégales dimeDsions.
partie inférieure, des moustres bizarre
Jent leurs formes capricieuses et fon
ques. Une truie est armée de sept
placées , quatre à la partie anlérieui
corps, trois à la queue. Une figure hai
est avalée par un monstre; la lôte
queue du monstre terminée en tète se
tagent le patient. La création la piU8(
nale est une sorte de dragon termi
chaque bout par des tètes hideuses q
livrent un combat acharné. Sa croup<
courbée en replis tortueux, est, à d
intervalles, percée de trous d'où s^écbtj
des singes qui, h demi-éclos, se font d
guerre : ils ont pour armes des serpeui
travail réunit la verve et l'originalité.
tlH
DEPIGRAPHIE.
UM
679
s ne faul-il y voir qii'nne bizarrerie de
ajouter à toutes les b'znrrories <i'uiie
e si féconde eti œuvres de ro geiuo. ?
non dos autres seulplures du porche
js aider à résoudre celle (jiieslic» i. La
su|>érieurti représente les morts sor-
1 tombeau ; au-dessus, Nntre-Seigneur,
leux anges qui portent les inslruinenls
passion, montre ses plaies ouvertes,
trevoit déjà la signiiication de la zone
îure.
Lamen des faces latérales du porche
pas à interpréter le reste. Des figures
ses y grimacent à travers hîs créneaux
îforleresse. A plusieurs reprises, un
éL majestueux personnage paraît dis-
avec un monstre à corps humain sur-
! d'une tOte de lion. En deux angles
$sus de ce sujet se lisent les inscrij)-
qui font l'objet de cet article. Tout
ique alors : ces figures rei)résentent la
ioo de Jésus-Christ dans le désert: ces
ts sont celles que le démon lui adressa.
;arrerie et le c «price n'ont rien h re-
]uer ici ; tout est synibole et histoire.
Christ, modèle, réujunératetir et juge
jmanité, voilà le sujet traduit par un
éloaueut en ce porctte magnifique. Le
n na plus d*obscuiilés : les morts
citent, Tenfer s'empare de sa proie, les
}ureux partagent la joie du triomphe
p chef et de leur sauveur.
composition de ce jugement est de
manières fort originale. Los bons ne
as séparés des méchants dans le sens
largeur, mais dans la hauteur. La
et la gauche du souverain juge sont
5cs par les saints nimbés et a^sis qui
rsenl en*jemble dans la joie de leur
>he. — Ces deux petites inscriptions,
)arence insignilianles , ont donc une
valeur, puisc^u'elles aident à rés. udre
slion si controversée du symbolisme
ulptures rouianes.
S . . rgivs (I)
Pehvs
Arberio.
(Inédite,) — (tgUse de Tarnac.)
jlise romane de Tarnac est percée sur
inc sententrional d'un portail gothique
1* siècle. Son ogivi- est accompagnée de
3as-reliefsen granit, qui datent, comme
e de l'édifice, du xii' siècle. Celui de
représente un guerrier à cheval. Il est
lucasqueànasal,d'unbouclieren pointe
ne lance n pennon. DaiîS la partie supé-
vole un ange (pii sond)le lui montrer la
L'autre bas-reî ief re|)résonte un évéque
d'une mitre très-basse et revêtu de la
We ronde et du pallium. Il bénit un j er-
ge de proportions beaucoup plus j)e-
jui s'incline sous sa main. Un cartouche
porte rinscri[)tion transcrite plus haut.
is le sanctuaire de la môme église, le
Ser^iuf.
fût d'un piKer roman est gravé d'inscriptions
qui sendjlciil ôhe des dates du xn* siècle
Cin(| ou six couches de hnd geon de chaux
les recouvient et les rendeiit illisibles.
7* Dexlcra Del vivi.
QiioJ fuit est et crii per me coiistnrc doceitur.
(Inèdile.) — [t alise de Bessincs,)
Lne pierre calcaire placée à l'extérieur du
mur nord de l'église de Bessincs représente
une main levée et bénissant, adossée à une
croix. Elle est surmontée de raljûia et do
l'oméga symboliques. L'inscription inscrite
au-dessous et à l'entour ne laisse pas de
doute sur le sens de cette représentation. A
la môme époque, le contre-scel de l'église
de Limoges est décoré d'une représentation
semblable; on lit à l'enlonr : Manus Domini.
Qiîant au vers, il est enq)runté à Hildebert
du Mans, auteur du xi* siècle.
Lex Mosi.
(Inédite,) — (Église de Solignac.)
La chapelle méridionale de l'abside de
l'église de Solignac, bAtie au xir siècle, est
décorée d'une arcalure supportée par des
colonnes. Le chapiteau en calcaire d'un de
ces supports re|»résente deux persoruiages
inclinés dans le sens db la corbeille et sé-
parés par un ange. Sur le livre tenu par l'un
d'eux est gravée cette inscription assez difil-
cile à lire à cause de la forme insolite de
quelques lettres, et notamment de l'O et de
ISdu mot Mosi. On avait voulu y trouver
une date; notre interprétation est seule
admissible. Elle donne la clef d'une de ces
représentations inexpliquées qui décorent
en si grand nondire nos églises romanes.
D'interprétation en interiuélation, il faudra
bien arriver à reconnaître que la plupart de
ces images, malgré leur bizarrerie, cachent
un sens que notre ignorance seule voudrait
nier.
f Hic. reqiiiescit. Peir*. decen.
Capiceriiis. Soi. Marliulis.
qui. decesil. ix.i.i.i. h.juiiii:
ainma. ci*, reqviescat.
in pace. Amen •
PeU'uiii. pctra. pre
mil. sub : pelra. Petre.
putrescis • Pctre. tainen. sur
sum : cuiii. Marciale. Quîescis
(Inédile,) — (Rue du Mûrier^ à Limoga,)
Cette in.scription, placée autrefois au cha-
pitre de Saint-Martial, a été employée comme
matériaux de construction d'une maison de
la petite rue du Mûrier. Elle se lit au-de>sus
d'une fenêtre du rez-de-chaussée. Le chefcier
dont elle n commande la mémoire n]a pas
laissé d'auttes traces de son passage. A
Saint-Martial, la charge de chefcier cofres-
pondait à celle ile sacristain. L'U et le V y
so'\i emploi es concurremment. Les M ont des
iormes variées et bizarres ; tout y indique la
transition du roman au gothique.
}
m
rex
UM
Pax
lux
lex
u
domvm islam iv prolege doe (1)
et angeli tvi cvslodianl rouros
et oms (2) abilanies
(Inédite.) ^ (Près Pancien Sénéchal^ au DoraLf
jejus
Celte inscription est gravée sur une pierre
triangulaire qui formait autrefois le linteau
de la porte principale de l'église paroissiale
de Saint-Michel, au Dorât. Cette église, con-
nue dès Tan 1030, fut convertie en 1572 en
grétoire pour les officiers de la sénéchaussée.
Ile est maintenant détruite, et le tympan
est engagé dans le mur de clôture d'un jar-
din. Cette prière, empruntée aux livres
saints, annonçait heureusement une édise
consacrée aux saints anges et au chef de la
milice céleste. L'auteur s'est inspiré évi-
demment de l'inscription de la collégiale,
donnée plus haut sous le n"* 68. Mais la cor-
rection du texte et de l'écriture a été altérée
par lui.
Petrvs eas fecit.
(Inédite.) — (Eglise de Tersannes.)
A la porte de l'église de Tersannes, un
arc en plein cintre encadre un linteau trian-
fulaire sur lequel se lit cette inscription
izarre. Est-ce le nom de l'architecte qui fit
cette porte (eas valvas)^ ou cet édifice {eas
œdes)j du religieux qui prescrivit la cons-
truction de l'église, ou simplement le nom
du patron?. L'eacadrement-, récriLurCy la
forme de la croix, la manière dont cette
croix pénètre dans la moulure de la base
rappellent les linteaux semblables des églises
du Dorât. Tersannes est en effet dans le
voisinage de cette ville. C'était une cure à
la nomination du chapitre du Dorât, lequel,
comme nous l'avons dit, avait saint Pierre
pour patron.
-f V. kl avg cat • In
vsti. obiit pâce
ab âm
pas
ani cvi
(Inédite.) — Œglise Saint-Pierre d'Uzerche.)
L'ancienne église abbatiale d'Uzerche est,
pour la plus grande partie, antérieure au xii'
siècle; sur le contre-fort de droite de l'ex-
trémité dutranssept méridional, et à la base,
est gravée cette inscription. Elle occupedeux
des faces de la pierre. Sa disposition prouve
Jumelle a été gravée sur place, la pierre étant
ëjà engagée dans les constructions. Les
caractères appartiennent à la seconde moitié
du in* siècle, et confirment cette conjecture.
Le nom de l'abbé, enseveli ainsi humble-
ment au pied du saint édifice et au seuil de
s
DICTIONNAIRE LU «
tuer. II n'est pas antérieur à iiOO» ni posté-
rieur à 1300.
Y : i : X : l^^l- septembris,
obiit : Aimeric* • de Bru '
cia : mooac* • Sd • Marcia
lis : subprior • qui • mul
ta : bona • conlulit • uic (!)
«cclesie • -f o • omo • quid •
me \ aspicis • quod • sum • e
ris : quod • es • fui • ora •
p (2) : me • die • pater • noster •
(Inédite.) — (Ms. LmmI
Cette épitaphe était, avant la révolutioBi
incrustée dans le mur d'un passage qui con-
duisait du cloître à la basse église de Saint-
Martial. La pierre avait environ un pied
carré. La forme des caractères de transition
annonce la fin du xii* siècle.
l
la porte
principal
uns perc^
e, est rongé par le temps.
Hi duo viri dedenint bas duas virgînes ecdesie
Grandimontis : Girardus abbas Sibergie : Plu-
lippus arcbiepiscopus Coloniensis. S. AMm
virgo et martyr. Sca Essentia. Frater. Rq^
naldus me fecit.
En 1181, des frères de Grandmont furent
députés à Cologne avec mission de recueillir
des reliques des compagnes de sainte Ursula.
Cette négociation menée à bonne fin leiff
procura les corps entiers des vierges ma>
tyres. Ils les placèrent avec honneur dans
de magnifiques ch&sses dorées et émaillées.
Une de ces châsses fut donnée en 1790 à la
paroisse de Saint-Pricst-Palus; elle repré-
sentait, en six tableaux, la légende de sainte
Ursule. Sur la face antérieure, quatre sta-
tuettes figuraient les saintes Albine et Tk-
sence, dont ce reliquaire gardait les corps,
et les deux donateurs de ces reliques, Girard,
abbé de Siegbur, et Philippe, archevêque de
Cologne. Cette cliâsse avait été faite à Grand-
mont, car les précieuses reliques avaient été
livrées sans reliquaires.
Ora pro me S. D.
(A Chatmbera.)
Une ch&sse émaillée de la fin du xn* siècle,
conservée dans Téglise de Chamberet, ren-
ferme les reliques de saint Doucet (Dulds*
smus)j patron du lieu. Sur la toiture, une
ciselure dorée et émaillée représente Ten*
sevelissement du saint. On lit ces mots sur
un livre tenu par un des clercs qui assistent
Tévêque. Nous ne les notons qu'à cause de
la forme extraordinaire des lettres. C'est
une sorte de cursive aiguë entièrement ion*
sitée. C'est peut-être une addition posté-
rieure à la châsse qui est du xu* siècle.
Hic *e vera remissio Hic est vera remism,
(Inédile.) — (Au portail méridional de Panàtum
collégiale ae Saint-Yrieix,)
Le style gothique et le style roman se
fondent d'une manière heureuse dans la
Un œil plus perçant saura peut-être le resli- * belle église de Saint- Yrieix. La porte méri-
(1) Domine.
(2) Omnes.
(\) Uuic.
(2) Pro.
UM
DEPIGRAPHIE.
L1M
682
en ogive est surmontée de fenêtres
i cintre. Moulures et ornements des
M>ques s y mêlent de la même ma-
tout y annonce la transition. Au-
de cette porte, une statue drafiée
inteau à plis symétriques est assise
. A Sainl-Yrieix, on croit y recon-
ne statue de Charlemagne; mais le
ut)isé, les pieds nus, le costume et
e prouvent que c'est une figure du
Ces mots gravés sur le marchepied
* le prouvent aussi : Dieu seul peut
tendre ce consolant appel. Les lettres
»noent à l'alphabet romain, à Tei-
du G» qui est carré.
.... atv* satrapes
.... moribvs F . . .
(Inédite.) — {Au mu$ée de Limoges,)
iste d'inscription est gravé sur un
il de tombe en serpentine verte, pro-
ie Fabbaye d'Uzerche. Il a été donné
ée de Limoges. Le nom de Satrapes
lit n'est pas commun. Le second A
le mot a une forme bizarre qui le
he de la minuscule. Ce fragment
t bien appartenir à une époque plus
, au XI' siècle au plus tôt.
Douzième siècle (?)
SI vila verus fuit Israelita
srlos, cujas cemitur liic tamulas
ÉrisUcolae! Salvatorem rogitate,
d requiem, perpetuumque diem.
s Christo : Gauzbertuni, Cbrisie, mémento
nilidls consociare choris
eletor, te, te sine fine fruatur,
dâ specie, roonadis in triade (i).
fin kl jul. obiit
Gauzbertus sacerdos
el preceptor S. Siepbani.
fliU.) — (Nâdaud.)— (^ttlrefoi» à Sainl'Au>'
màhUMrlAmoges,)
1 un usage adopté dans la plupart des
ères qui n'avaient qu'un cloître, cette
iîtion, destinée à servir de promenoir,
en même temps les sépultures. Les
l'avaient pas trouvé de meilleur asile
I recommander au souvenir des vi-
Des inscriptions nombreuses placées
tombes tapissaient le cloître ae l'ab-
9 Sainl-Augustin-lez-Limoges. L'épi-
[ae nous rapportons indiquait la se-
tde Gauzbert, grammairien etchantre
ise de Limoges.
; arrêtons ici la liste de nos inscrip-
omanes. La précédente, qui termine
We, pourrait bien avoir appartenu au
ïele. Nous en négligeons quelques-
slatées par l'abbé Nadaud, mais que
Udscription imparfaite rend illisibles.
sur la porte orientale de l'église de
lessaleur-lez-Liraoges, un relief gros-
gurait la crucifixion. A l'enlour se
lient des vers que le fac-similé de
ieu seul en trois personnes,
DiCTiONN. d'Epighaphie L
notre érudit rend d'une manière illisible.—
Au bas on lisait :
fecî levi
wl dôme
Est-ce la signature du sculpteur auquel on
doit cette œuvre ?
Çpoque du gothique arrondi. De r<in 1200
à Van 1360.
Des changements insensibles ont introduit
l'usage d'une nouvelle majuscule. La forme
circulaire y domine. Son emploi dans les
inscriptions devient universel h dater du
commencement du XIII* siècle. La minuscule
anguleuse et carréela remplacerai dater du
milieu du xiv% vers 1360. Le premier exeni[)le
deTemploi de cette dernière écriture épigra-
fhigue se trouve en Limousin à la date de
335; jusqu'à 1360 il est unique.
Les inscriptions de cet ûge se reconnaî-
tront aussi à la forme léonine de leurs vers ;
la rime tend à se substituer à la quantité.
Laus Genomanensis et gloria Lemovicencis
Que doclore prius et juste judice fulsit
Inclyta Parlsios ; et que pastore refulsit
Lugdunum patriae decus ... et arca sopbiae
Largus, famosus, subtilis et ingenlosus
Hic Aymerlcus jacet, ordinis hujus ainicns*
Et quoniam voluit in Grandimonte locari
Fac Deus illius animam super astra levari.
Au chœur de Grandmont, un magnifiqufi
tombeau de cuivre doré et émaillé représen*
tant le défunt, couvert des vêtements archi«
épiscopaux recouvrait la sépulture d'Aimerrc
Guerrut, célèbre canoniste et ancien arche-
vêque de Lyon. Ce tombeau fut mutilé au
xvr siècle par les comtes de Saint-Germaift-
Beaupré, chefs d'une bande.de pillards cal-
vinistes. Une description de ce tombeau et
cette inscription nous ont été conservées par
le F. Padoux de la Garde, sacristain de l'ab-
baye en 1590. Son manuscrit autographe,
orné de dessins de sa main, est conservé à
la bibliothèque du séminaire de Limoges.
1209.
Gerardus jacet hic prœsul vencrabilis ilie,
Quo Gaturcensis sedes fulsit inclyta villae :
Qui vivens Domino placuit sibi scmper inhaerens.
Semper quac Ghrisii fucrant non quie sua quserens*
Vir simplex, rectus, Doininum metuens sine fraude ;
Promptus ad omne bonuni,dignusque per omnia laude.
Forma gregîs, tutor patrix, prolectio cleri,
Qui cum despiceret mundum, cum paupere Ghrîsto
Pauper abire loco tandem decrevii in isto
Quisquis adbuc curas periturus res perituras,
Atque cor induras ad res sine fine futuras,
Nosce quid es, quid eris, qui forsan cras morterU t
Qui vivens moreris, transis cum stare videris.
Si centum décades annis quas vixeris addes
Non lamen évades quin te trahat ultima clades,
Quaem agnum modico, quac justum cosequat inique,
Nec deferl medico, nec cuiquam parcit amico.
22
685
LIM
DICTIONNAIRE
UM
Ergo vigil cura libi sit mcminisse fuUirn
Quove recessura caro sit, posl non redilara
.c
Respice qui iransis qui cras inccrtus es an sis
Et quani sit tihi prxsto mors ex me memor esto.
(Inéd. en partie.) — (3Is. du Ft, P. de la Garde.)
Un tombeau de cuivre doré et émaillé
recouvr^rtl aussi la sépulture de Gérard,
évoque de Cahors pendant plus d'un demi-
siècle, qui était venu chercher à Grandmont
un abri pour ses vieux jours et une morl
dans le Seigneur. Les deux premières ins-
criptions se lisaient, l'une à droite, Taulre à
gauche du tombeau. La troisième était ins-
crite sur un livre placé entre les mains de
Tefligic du défunt. La destruction d^ ce
tombeau magnifique doit encore être vopu*
tée aux protestants.
1220.
Disec liospes coniemncre opes, et te quoque digaum
Jinige Deo, quisquis nostra sepiUchra vides!
M.irchia me facili comiteui moderamine sensit
llui!:onem, autiqua nobililale virum.
Contcmpsi tandem faslus et inania mundi
Gaudi:i, converiens membra aninumque Dec.
llic inter rcUquos spatioso tempore vixi,
Moribus ac victu, veste animoque pari.
Huie ego sponte loco comitalus dona ferebam
Sed prier et fratres hoc renuere pli.
Kos vitrcam dedimus qux constat in aede fcnestran,
Amplaque cum fruclu praedia inullipUcî.
Nos inter scopulos et lœla fluenta Vigennse
Christirerae malri struximus ecclesiam.
Jamdudum cinis, ossa su mus : quicumque legctis,
Dicite : sint animae régna beata meœ.
(Labicw.)
Hugues Brun ou le Brun, neuvième du
nom, seigneur de Lusignan et comte de la
Marche, se fit un nom parmi nos troubadours.
La valeur et la piété s'unissaient dans cette
généreuse nature. Il se distingua par ses
exploits dans la terre sainte, au milieu de
la troupe d*élite qui marchait à la défense
des saints lieux. Son épitaphe , rapportée
plus haut, nous apprend qu'il fonda une
maison de Tordre de Grandmont sur les
bords de la Vienne. C'était le monastère de
l'Ecluse, où il vint finir sa vie après avoir
pris l'habit religieux. Le don qu'il avait
voulu faire de son comté à Tordre de Gmo/ti-
mont, le refus des religieux, les vitres en
couleur dont il embellit leur église, tous ces
faits rendent fort curieuse celle épitaphe.
Au chœur de Grandmont on voyait en effet
son eiligie sur les vitraux ; elle était accom-
pagnée de cette légende :
UugooomesMarebiefen/^traoïvitream itedit ec^otesl^*
Avant 1226.
In bac pbilecteria sont he féline (1)
quidam pilus Dni (2) • de tunica inc
(1) Reliquie,
(%) Domtnu
onsutili : de cruce Dni • de s
epulcro Dni • de tabola •
in qua posîlum fuit cor
pus Dni :
de sepulcro béate Marie • 4ie vestiMi
to ipsîus : fii Jobs Bbc (1) '; de soo Aain
de S i Philippe • de S • BarlIiolomM : 4
Barnaba : de S. Tboma • de S. Jaeobi
À^o : de Inuocentib (S) ; de S. Mar
dio : de S. Lucha evaiigl •
De Sco SieîiEo plho mariire (3) • de S. Lm
tic : de
6. Vincencio • de 6. Ignalio • de S. CwM
de S. Théodore • de S. Elenlerio maitirilif
de S. Martino • de S. Nicolao •
de S. Ilario • de S. Jacobo Paie (5) :
de S. Gregorio : de S. lenmiiuo •
de S. Zebedeo • de 6. Simeone i .
de 6. Maria Magdalena • 4e S.
ia : de S. Caiherina <
de spinis corone Dïil •
{Inéd.) -«- {Sur un reliquaire à
Cette inscription se lit sous )e pied
reliquaire en vermeil, couvât d'éroai
filigranes et de f>ierres fines, eon^ervi
Téi^lise de GMteau-Pousat 11 fut doi
celle paroisse en 1790, lors dé la dis
tion du trésor de Tabbaye de^rayidoMB
anciens inventaires de celte oÙitye
font connaîtra wn origioe ^ ia 0)1
proximative.
£n 1226, les abbayes de Grandqiopt
Saint -Sernin de Toulouse s^admirenl
tuellement à la fraternité de leurs ordr
langage, inintelligible aujourd'hui, sig
que les deux communautéfi ^tniî^
participation de toutes les bonoes a
qui s'accomplissaient dans chaque mena
A cette occasion, ces deux abbayes
bres échangèrent des dons affectueux.
Sernin possède une eh&sse émailM
cette date, qui poivraH bi^n «voir
origine. Mais le fait dauteni^ pour
Sernin est positif è Grandaiofit. Xea «f
inventaires et itona^entw^e 4e 8aint*Ai
désignent ce joyau comme donné à <
mont par Saini-Semin, en 1^. Il a d*ai
tous les caraelèrea de cette époqun*
trouve les dragons auj^ yeux d'âonattt ei
par le col et b cueue, si coa^oiuns ai
crosses de celte époque. Le trahit de fiHj
les petites galeries plein-einirée$ , lesj
de lis enveloppées dans une ellipse^ bt i
des caractères, indiquent le coQiQienof
du Kui* siècle. C'est une ^uvre oxquisi
légance, où le travail surpasse la piys
matière. 11 sera publié plus tard par li
vure. Nqus sommes ainsi dispensé d'a^
une daacri^tion trop peu iatelii^^A #8
(VS Beati iohmmU BitpiitUs.
lis innoeetUibus.
(5) De S. StepUaM proikô «unttre.
(4) Marliribui.
(5) Pnidie^
LUI
DEPIGRAPHIE.
UM
686
d*un dessin. Cn inventaire du xvi'
le mentionne en ces termes : « Une
d'argent dorée , en carré , où il y B
petits clochers d'argent, et des
dlins et perles cjui pendent tout autour.
Bw garnye de pierreries où il y a du
dlin et une piue d'argent dorée, par le
i bien ouvrée (inventaire de 15(37). »
N>, Tabbé Legros le décrit ainsi dans
ventaire : « Un reliquaire de vermeil,
e filigranes de môme matière, enrichi
deurs pierreries, dont le soubasse-
porte une plaaue qui le couvre en
oomme une table, aux quatre coins de
le il y avait autrefois quatre petites
les dont il ue reste plus qu'une entière;
tconde a perdu sa nèche par le laps de
(l'ouvrage étant fort ancien et d*un
lolbique} ; les deux autres manquent.
U que chacune avait aussi des reliques.
I milieu de cette plaijue s*élève un
d carré et ciselé, qui paraît être de
il de roche; il est surmonté d'un ou-
•a forme de bouquet de feuilles de
i^t aussi de vermeil, dont est toute It
^ de ce reliquaire, sous le pied duquel,
t carré, et sur les quatre faces d'icelui»
avée rinscriptiou en caractères go-
s. »
mit can* sensa, cervlce, decanus ;
ton van* sermone suo plan*
Unis Xp?, dévote vîverat isle,
îhîl est triste Ictum sibi si tribiiis te
dM œquù, si suscipis hune modo tecû
Ûi secû, tibi, sîcut sentio mecQ.
ivin» dîspensans pabida gratis ;
fldei coiitêpu»r diipplicilatis
d domin*, ql reddil bona bealis.
ailleno b* centcno qiiadrageno
Jam fragit* b^ sex kalo cessit nprT
ttnnivit in Xpo, oui modo vivil.
(ItMiie.)
recommandant son souvenir aux Ames
!S, le personnage dont cette épitapho
lait la sépulture, dans le cloître de
Augustiu-lez-Limoges, nous a laissé
t son nom. Toute existence terrestre a
pour lui. Ce n'est plus qu'une Ame
âanie une prière.
12i6.
Ht varias vixil quasi pauper Helias,
ne, inas propria sponie sequendo vtai.
nllratns, prudens, bumilis, anulatus,
lie vir gralus verniibus esca datus.
id Uscream mitrara tulit arduilatis,
isa per quara crevit honore satis.
teus ad superos abbaiem perfer Heliam.
XMl te miserai» praecipit ire viam.
e épitaphe, gravée sur cuivre, se lisait
de la porte latérale dé l'église d'Oba-
qui donnait dans le cloître; elle
lait la mémoire d'Héiic, vingtième abbé
xbei enseveli dans ce lieu. La nature
métallioue de ce nécrologe a provoqué sa
ruine. N'écrivons rien sur l'airain ; il est
moins solide que la pierre parce qu'il a plus
de valeur. Ou en verra une triste preuve au
chapitre des inscriptions du xvii' siècle.
1247.
Nostri patron! sunt
Lie quorum Deus ossa
sic vi^it poni sub
eadero côdila (1) fossa
nobier ab hoc émit* loc* {%)
alterius fabricatur
nummîs ecclesia reddat
sibi virgo Maria
quivis (3) exiguo tumulu
fratres duodeni sunt
coiUi(na)o faroa viriiiteq (é) pieni
(an)no Dni (5) îî ce xl primo
(pri)dje nonas sopiembris
obiil dns Âimiric* (6) palmuz
canouiais Davralen (7)
et bujus loci empior
anno Dni u ce xlvii pridie
ydna april obiit dîîs Guillel
m* de Malmon qondi (8) arcfaidia
con* Lemovictmsis quor aie (9)
requiescant 1 (10) pace Amen
(Inédiie.) — (Aux Jacobin* de Umoges.)
On tailloir de pilastre roman est orntf
d*une fi*ise élégante de l'époque de transition.
A Tangle» une tète mord les bouts d'une
double guirlande qu'un bras retient à Tex-
trémité. Des fleurs de lis romanes, toutes do
diiférentes formes, s'y opposent dans les en*
roulements gracieux d une tige commune.
Qu'un archéologue ait h dater ce fragment, il
assignera sans hésiter le xii* siècle. Et ce*
{rendant une inscription tracée sur le plat de
a pierre est datée de 12<^7. La contradiction
n'est qu'apparente, ou plutôt elle est réelle :
c*est un uébris do monument roman utilisé
pour une tombe gothique. Nous en avons tu
un autre exemple non moins curieux. Le
jardin de M. Juge a longtemps conservé un
zodiaque du xir siècle, portant au revers dos
débris de sculptures de l'époque romaine.
Dans, l'exemple présent, le sculpteur n a pas
été tenté seulement par la facilité de la taille
d'un calcaire rare à Limoges ; un soin plus
pieux a inspiré son œuvre. Une église ro-
mane fut transportée à plusieurs centaines
de toises dans u;i déplacement de monastère;
un de ces débris servit de tombe aux fonda-
teurs généreux qui payèrent la construction
(1) Condita.
(2) Emitur locus.
(5) Quamvig.
(A) Virtulofue.
5) Domini.
6) Aimricut,
[7i DauraiensiB.
[8) Quondam,
[9) QuoTum animœ,
[10) In.
687
LIM
DICTIONNAIRE
UM
nouvelle et le terrain qu'elle occupa. L'his-
toire de cette pierre a clone deux phases ; en
voici le troisième chapitre.
Elle servait de tablette au mur d'un jardin
de la rue du pont Saint-Martial ; une partie
de la pierre était même engagée dans la
clôture des lieux d'aisances. Le propriétaire,
M. Partonneaux, a bien voulu, la céder à nos
^sollicitations et è la demande zélée de M.
Maurice Ardant. Elle va reprendre une place
d'honneur à l'entrée de l'église des Jacobins
aujourd'hui église paroissiale de Sainte-
Marie. Ces signes consacrent en effet le sou-
venir des deux fondateurs de ce monument.
En 1219, les Frères Prêcheurs s'étaient
établis à Limoges, au delà du pont Saint-
Martial, dans une maison édifiée sous la di-
rection de Jean Bot , bourgeois de Limoges.
Mais ce site éloigné n'allait guère aux tra-
vaux de leur ministère. Ils songèrent à se
rapprocher de la population agglomérée, « et
alors les religieux de Saint - Domini(]ue
achetèrent un lieu, en la paroisse de Saint-
Michel de Pistorie, d'Hélie de Baxagiers et de
ses neveux, au prix de six mille sols, dont
les lettres sont datées de l'an 1239. Et la
place est nommée à la Croix de Manigne,
et Gérald de Frachet était lors prieur du
monastère. Et comme il était en peine de
payer celte somme , Aimery Palmut , cha-
noine du Dorât, la paya disant ces paroles
aux Frères : Notre ~ Seigneur et la sacrée
vierge Marie soient vos patrons :pour moi ^ je
me tiens bien heureux détre leur serviteur,
a En 12^1, et le second d'avril, Durand,
évèque de Limoges, fondât la nouvelle église
des Frères Prêcheurs. Ayanldémoli l'ancienne
chapelle dans laquelle voulaient demeurer
les matrones du ch&teau, ce que les bourgeois
de la ville et de la cité empêchèrent, on porta
les matériaux au ^b&timent de la nouvelle
église, et on y transféra les corps ensevelis
en ladite chapelle. »
* Cette translation de matériaux explique
rorneiaentalion semi- romane de la toinbe
2ui nous occupe, et la présence dans une
glise du milieu du xiii' siècle de chapiteaux
de style roman ; mais reprenons le récit de
l'annaliste.
«(L'an 12&'l , Aimery de Palmut, patron,
étant tombé malade, prit l'habit de Tordre
pour en être le frère, et fut assisté de quel-
3ues pères dominicains, entre les mains
esquels il expira au Dorât. On porta son
corps à Limoges, et les Pères du chapitre
Provincial lui vinrent au-devant avec les
rèros Mineurs. Et il fut mis en dépôi dans
l'ancienne maison, où iisdemeuraient encore.
Il donna vif ou mort la somme de deux cents
marcs d'argent.
a Guillaume do Maumont, chanoine et ar-
chidiacre de Limoges, oncle de Gérard de
Frachet, second prieur, donna par son testa-
ment une somme suffisante pour bfltir deux
voûtes au chef de l'église, et il fut enseveli
devant le chapitre. Tan 12^7, le douzième
d'avril.
« L'an 1253, on changea le corps d'Aimery
Palmut auprès de la porte de l'église, du côté
du clottre, et au même lieu le corps de
laume de Maumont. » (Bonav. db I
Amable, m, 5i&-^5.)
Selon le récit d'un contemporain ,
une ap|)arition de la sainte Vierge qui
mina Aimery Palmutz, chanoine du D
venir si généreusement en aide aux M
Saint-Dominique, au moment de lea
grande détresse.
Nadaud et Legros voient dans la pt
et la seconde partie de cette inscnpt
souvenir de deux sépultures différeni
première serait consacrée au souvei
douze religieux [fratres duodeni)^ qui :
rent le couvent des Frères Prèchei
Limoges, et dont les ossements furent
férés avec Téglise rapprochée dix cenir
ville. Voici les noms de ces religiea
date de leur mort: Pierre Philippe»
Pierre Galli, diacre ; Garcie Navarre»
Paul, 1235 ; Aimeric d'Astix, 1225 ; B
1235 ; Bernarde Lejuge, prêtre et pi
teur, le 2 mai ; Gérard Lavergne vt
clerc ci-devant au service du roi, leîîj
Gérard de Vermeil, 4 août 1230 ; Jean NI
Gérard Laverçne le jeune, 1230; E
Dieudonné, 12Xo.
1247.
II. L D : Willelmus de Malmon archid. Lei
Re([uie8cat in pace.
Mitis, sensatus, vita, famaque probatus
Pauperibus datus Ghristi jacet bic tumolUU
(i
Guillaume de Maumont, archidiac
Limoges, mourut en 1247. Sa sépultur
dans re cloître des Jacobins de cette vî
Guillaume de Maumont était probablen
personnage dont il est question.
1251.
De Peyrato corpus tumulo jacel in isto
Spiritus in cœlo sit, propîtio sibi Chrîslo
Dudum canonicas fuît ecclesiae caihedralii
Nobis munificus et ainicus erat specialis,
Sanctum dominicum sibi senliat auxiliari
Et mereatur eo duce sanctis associari.
anno Domini m. cou.
(Inédite.) — (Ni
Du Peyrat, dont les Dominicains d
moges vantent ici la munificence, ét^
effet leur bienfaiteur. Il leur avait d
entre autres choses, deux Evangiles <
volume, un Psautier avec une petite
et de grandes sommes d'argent. Sa t
en cuivre doré, placée à l'entrée du ch
des Jacobins, avait disparu longtemps
la révolution.
Sura Jacobus dîctus, fugo fulgura, grandinis i
e e • • e
a. M ce L Y
(Inédite,) — (Ll
Ce vers et cette date se lisaient suri
conde cloche de l'abbaye de la Règle,
cloche a été brisée en 1790. Ce te]
court prêterait place et matière à un
UM D*£P1GRÂPHIE.
entaire. Qu'on Taccepte ou qu'on s'en
$9 réalise donne à la cloche bénite une
particulière pour dissiper les orages.
. commotion de i'air, en déplaçant ou
séminant les masses électriques, éloi-
u détourne la foudre, c'est un fait
[ue, étranger pourtant au monde de
e, gu'il est facile de nier sans preuves,
q[ui garde sa valeur scientiflque pour
pie bon sens. En fait d'électricité, la
e n*a pas dit son dernier mot. 11 est
» permis de croire que les ondes so-
dé l'air ébranlé par une vibration mé-
e.changent les conditions de dévelop-
t du fluide électrique; même en ce
le vers rapporté ni us haut serait
un
e90
que P. de Montval était l'auteur de ce reli^
quaire. C'est un nom à effacer de la liste de
nos émailleurs limousins.
1262.
et corigîe
1255.
t : de Môval : me fecit : fierî
rie : Bôr • Jvn : et : Amidi
l
* Amandus. Beatvs Junianvs.
(Eglise de Saint-Sylvestre.)
du partage du trésor de l'abbaye de
nont, en 1790, l'église de Saint-SyU
sur le territoire de laquelle était située
ibre abbaye, reçut pour sa part trois
lires assez considérables. Le moins
ant est en argent doré. Sa base élé-
I la forme d*un ()ied de calice; elle
ID cylindre en cristal de roche retenu
I bandes et des cercles de Tiligranes.
pied, un trait flgure saint Amand, bea-
andusy foulant aux pieds un dragon.
taèlte du sommet représentait saint
, btatus Junianus,
(Qfdela base se lit l'inscription que
vons rapportée. Les abréviations Bon
tiÊiorumy Jcn et Am adi pour Juniani
mdif sont faciles à lire. Le nom du
ar présente seul quelques difficultés.
abe mo est surmontée d*un trait hori'
et la haste de L Qnale est coupée
ait renflé aux deux bouts. L'abbé Le-
fautivement Montval, Nos recherches
•févrerie nous fournissent heureuse-
) nom entier du donateur et ta date
de cette œuvre charmante.
iKS, Pierre de Montval! ier ( de Monte
)f archiprêlre de Nontron et chanoine
Qt*Amand, lit exécuter une coupe
it i>our abriter le chef de saint Amand.
iplion suivante, gravée sur cette œu-
orfèvrerie, conservait la mémoire du
donateur : Magisler Petrus de Monte
f cananicus sancti Juniani et archipres'
t Nontronio, fecit fieri hanc cuppam ad
m B. Amandi confessons^ anno Domini
II lai fut permis, en retour de ce don,'
raire quelaues parties des reliques du
iîénobite. 11 en fit don à l'abbaye de
Qont, qui, pour le récompenser, Tad-
i fraternité de l'ordre. C'est l'explica-
I titre de frère qui précède son nom.
Ioaire date donc de 1255, et le nom
taval se complète ainsi : Monte Va-
lontvallier. Une transcription incom-
e l'abbé Legros nous avait fait croire
Petra tegit Petnim, Chrlstus petra det mibi te-
Infemam fugere, cœlisqiie locuro mihidet habere.
Yos qui transitis, me cemere quaeso velitis.
Quod vossentitis, nos sensiiniis; iviinus, llis.
Pro me quaeso piam nunc exorate Mariam.
Ne mibi claudatur qux cœli porta vocaiur.
{Galliachristiana.)
Les auteurs de la Gallia christiana pensent
que cette épitaphe, placée dans le cloître de
Soliffnac, indiquait la sépulture de Pierre!",
abbé de ce monastère, qui mourut vers
1262.
1263.
«
Aissi jai fraîr Guis de Mopreget et irapasset \
ni jjoms après la Brefania, et les roilesmes
era do Me ce e lx e ni. larroa de qui repause
en pai. Amen. £ qui leira aquestas lelras, per
Tamor |
de Diau, diga lî la orazo; que Dieus il pardo •
et
a loti los autres. Amen.
(Inédite,) — (Legros.)
Cette inscription, gravée sur une plaque
de cuivre, se voyait, avant la révolution,
dans le cloître des Jacobins de Limoges. La
Brefania qui précéda de si peu la mort du
défunt, est la fôte de TEpiphanie. Dans les
statuts d*une confrérie éngée à Limoges,
en rhonneur de sainte Félicité, en 1350, on
met au nombre des fêtes annuelles la Bre-
fania. Ce vieux langage se comprendra, du
reste, saos autre explication. Le placement
irrégulier des points montre que cette ins-
cription fut gravée par une main peu intelli-
gente. A plusieurs reprises, ils coupent les
mots dont ils devraient indiquer la fin
1264.
; xnn kl maii obiit dom* Gerald* abbas ano dnî
MCCLXIIII
(Inédite.) -^ (Au musée de Limoges.)
Lors de la fondation du musée de Limoges,
un de'nos collègues nous sisnala, dans une
métairie voisine de cette ville, une auge h
porc décorée d'ornements et gravée d'anciens
caractères. L'auge, examinée sur son indica-
tion, nous montra une élégante ornementa-
tion en relief à la partie supérieure, et sur
sa tranche nous lûmes, en beaux caractères
gothiques arrondis, l'inscription qui ouvre
cet article. La partie supérieure, malgré ses
élégants arabesques, a été excavée par uu
ciseau brutal ; on sait au proGt de quoi et do
qui. C'était pourtant la tombe d'un des plus
remarquables abbés de Saint-Augustin-lez-
Limoges.
<c Le vingt-deuxième abbé (de ce monas-
tère), Gérald troisième, do Fabry, décora
•H
LIM
MCTfONNAfRE
LOI
réglisede toutes sortes de beaux ornements,
fit écrire quantité de livres pour lo choeut
et la bibliothèque, augmenta le revenu de^
trente sestiers de froment, achepta un pres-
soir nommé la plancha, fit bAtir le dortoir, la
eûisine et le grand réfectoire. Son séptilcre
se voit dans un coslé dinc'oistre, au devant
duquel sont gravés*ces mots : ik calend. maij-
obitt domnns Geraldus ahbas, aimo Domini
126i. » (BoT«. DE S.-Amable, III, 35V.)
Ce n'est pas sans intention que nous avons
cité ce texte plein d'inexactitude. Au xvii* siè-
cle, par suite d'une réaction due à la renais-
sance, bien des personnes en étaient venues
à considérer la pratiq^uo de Tart comme in-
digne de la profession monastique. Ces
moines innombrables, auxquels nous devons
les monuments qui sont la parure de notre
pays, n'avaient h leurs yeux que le mérite
d'avoir commandé ces travaux. Sous celte
préoccupation, le verbe fecit se traduit tou-
jours par âê faire. Mais, cette fois, la chro-
nique de l'abbaye de Saint-Augustin ne se
prête pas ï cette interprétation. L'abbé Gé-
rald continue glorieusement la chaîne des
artistes nombreux de ce monastère. Comme
son prédécesseur l'abbé Etienne, il excellait
dans tous les arts : t7 n'était presque pai d'or'
nement qu*il ne construisit lui-même. Il était
architecte, orfèvre; ses travaux calligra-
phiques sont énumérés avec soin. « Mulla
etiam ornamenta hujus monasterii ipse focit.
Inter omnes libros hujus monasterii, fecit
ipse quoddam psalterium glossatum, et épis-
tolas Pauli glossatas,et Jeremiam glossatum,
Johannemet Marcum et Matihœum glossatos.
Ipse fecit brcviarium et Bibliam manuaiem,
Summam de casibus et Summam Gaufrodi,
librum cfBciorum et responsoriorum , pro
conventu, in duobus voluminibus. » (In ap-
pend. Ann. Benedict., VI, 69i.) La même
chronique nous oblige à rectifier de la même
manière ce que le P. de Saint-Amable dit
des travaux de construction.
La profanation Q'une tombe aussi illustre
devait avoir un terme. Le propriétaire,
M. Thomas, en a fait don au musée de Li-
moges, où on la voit présentement. Une autre
tombe portant la statue d'un abbé, et pro-
venant aussi do Saint-Augustin-lez-Limoges,
est superposée à celle-ci. On n'y lit aucune
inscription.
1265.
+ Ora voce pîa, pro nostro fratre, Maria
Qui velus et juvenis bona dispcnsavil egenis.
Ilacjacet excisa fossa, diclus Malnguisa.
Glirisli cognonien, Ademarus erat sibi iiomen.
obîit vni ki> deccmb. anno Dni. u. ce. lxv.
(A Saint-Martin de Brives.)
Ce pieux chanoine du cliai)itre de Saint-
Martin est enseveli sous l'emplacement
qu'occupait la tribune de l'orgue.
1235.
Naimars del Pots bovres de Briva
cbanorguc ei fraire de la maijo de
sains, jai aici sots aquesia tôba
e quor p anior de Dieu a lou a-
queus qne p aici pasaran que H
achepio mcrce. Am. NreSenbor
e qucn dijo la orazo el pC nr
que Dieus iîi psolva el tKîrdo. Am
ob. 17 kl.junii anno Dm 1265.
Aimar du Puy, bourgeois de Brite^
chanoine et frère de la maison de
céans, git ici sous cette tombe^
requiert pour Camonr de Dieu à toms
ceux qui par ici passeront qu'ils tni
achètent merci. Amen. Notre Seigneur
et qu^on dise l^oraison le Pater noster
que Dieu lui donne pardon. Amen^
Il mourut le 17 deskaL de juin 1265.
{Inédite.) — (Nu
Ce curieux exemple de lançue roi
était inscrit sur une tombe dans ïe clotti
chapitre de Brives.
-f Offert sûrae famul
û t Bartoloiî'.eus canoni
eus Slcpbani et prepositv* J
uniaui cuni pâtre Diîico (1) Petr
c martyr, opê fer amico, tu
sibi palronus sis, Leobo
ne, bonus. Obiit magr (2) Petr
us de Bencvento prscpost
tus ecclesise Soi Junianl
VI kl januarii anno Dô
mini m. ce. lxv. Ora pro eo.
Cet épilaphe, placée dans la sacrisfii
Jacobins de Limoges, se fait remarque
plusieurs incorrections. Au lieu de cono
et prœpositus, il faudrait lire canontei
prœpositum. Notre ami l'abbé Arbellotf
sacré une notice à ce prévôt du cbi
de Saint-Junien. (Recherches hisiorimu
la ville de Saint-Junien^ p. 165.) Il d
de cette inscription la traduction suiv
que nous croyons exacte : a O Dieu supr
saint Barthélemi vous présente votre b
teur qui fut chanoine de Saint-Etieni
prévôt de Saint-Junien. Saint-Pierre, nu
avec notre patron saint Dominique, seci
votre ami. — Saint Léobon, soyez pou
un bon patron.
« Maître Pierre de Bénévent, préfii
l'église de Saint-Junien, mourut le ai:
calendes de janvier, Tan du Seigneur :
— Priez pour lui. »
Pour bien comprendre cette épitaphevî
sevoir que saint Barthélemi est patron
ville de Bénévent, patrie du prévôt Pi
Les autres saints invoqués ici appartiei
èi Tordre des Dominicains, à rexccptic
saint Léobon, qui appartient par son or
au voisinage de Bénévent.
1266.
Anno Dîîi h ce li v idu»
junii obiit Johanncs Chaoïbai
(i) Dominico.
(2; Magister,
us LIM
fort canonicas Lemovîc
El eodem anno xiiu kl
Se^nbris obîit Petnis
ChaiMbàybrl c«A0Akis
Lemtnrtc. frdter dicti
Joliannîs. quorum corpoi^
jacent hic humala animx e-
orum requiescant in pace. Amen
amore Bel dicaiur Pater.
{Inédite.) -^ (Mi. LsGlOe.)
tne plaqué éH cuivre doré, placée sur uûd
M porteîT du cloître des Jacobins de Li-^
moges, représentait deux personuages age-
nouillés devant la sainte Vierge tenant Ten-
faot Jésus. Au-dessous se lisait cette inscrip-
tion. Le tout était gravé au trait. Co cloître
fut détruit eo 1776; mais la plaque resta en
plaoe jusqu'à la révolution ; de cette époque
(fatesa disparition. C'est encore à Tabbé Le-
gros qu'on doit la conservation de ce pieui
souvenir.
1266.
A* ici : jai • en • p • Brus • de •
la ; porta • Peichoniera
e : traspasset • en • miej •
ahrU : anno • Dîîi • m • cic I u ••
VI : 6 : laichet • a. cbascuna
BODia de Lemozi • i • pa • locals S .
pas : dev : esser i faihs • xx :
dan : sestler • e. deu esselr. rO
dvtz • lo jorn • de j Ranopara
, éfrablaiiient • Larma • de •
M • repavie •; en • pati ; e ; Dj
• B»: pat : »r : e : laicliet maj :
; Urf : redenz J av • coveir •
S S s M : p : son • anevef sari •
: e : lan : de : M : e : ce : LX. viii. ans • fi-
jônis : dins • abril. irapaset • na •
Talerîa • Javoua • molher • dev • dib
: P : Bru* e • qf | hrtm : aqi^atas ; lé
tau» l ëigsto • ^ é . .
(Inédite.) -^ (Legros.)
Cette inscriptfon ^é lisait autrefois^, dans
'éi^ise de Saint^^Hartial, sur le pied droit
^uoe porte mw&&. ^lon une oouIuim assez
réqoentd è mit»' époque dan» notre pro-
ince, on y trovre ua mélange curieux
e roman ei d& latin. À ce titre^ nous
rOTOOS devoir en donner une traduc-
m ûdëïe : « Ci gist en patx Brux de
t Mrte Poissonnière; il trépassa à la mi-
mÛ t^an du Seigneur 1266, et légua k
liiqae moine du Limousin un pain, lequel
lin doit être de vingt au septier, et doit
tre livré le jour des Rameaux, à perpétuité*
9n Ame repose en paixl Dites pour lui Po'^
T nos ter. Il légua de plus 52 sols de rente
1 couvent de Saint-Martial pour son anni-
ersaire, et Tan 1268, le sixième jour d'avril,
'épassa dame Valérie Javona, veuve dudit
ierre Bru^x; que celui qui lira celte inscrip*
on dise le »
0*ËPIiCRAPHIE!.
LfM
uM
p
était à rentrée de la nie Fourie, près de
l'église Saint-Pierre de Limoges, à côté du
marché aux poissons. Le seplier de celte
époque pesait 90 livres, ce qui élève le poids
de chaque pain légué par le défunt à quatre
livres et clemie, soit 2^0 grammes. Notre
vieille langue romane se trouve ici avec ses
formules naïves. Il existait déjh en Limou-
sin une classe intermédiaire, qui tenail à la
fois au clergé par son éducation, au peuple
par son origine. Ainsi s'explique le mélange
de la langue savante et de la langue popu-
laire. Dans les registres consulaires conser-
vés à 1 hôlel de ville de Limoges, ce mélange
se retrouve à chaque page. Il serait curieux
de comparer ce vieux fragment de l.jn;iue
romane avec le patois qui Ta remplacée. Oa
n'y trouverait pas de différences notables.
Sans entrer dans une élude |)hilologi(]ue qui
sortirait de notre cadre, nous donnons une
seconde traduction en patois, dialecte de
Limoçes. 11 est bon d'en avertir, car le Li-
mousin couïpte au moins sept dialectes très-
dissemblables. Nous soulignons les dilîérea-
ces. Tous les e se prononcenl comme Vc latin.
Aici (repauzo) en pa Brus de lo porto Pei-
chionciro et Irepassel en miei abrio... etlais-
seiU chaque mou^n^ do Limouzi 1 po loucas
po deti esse fa xx d'un selier e deu esse
reûda Itn jour de Rampan durabioment.
Larflio de se repauzo en pa e diia Pater noster.
ETai«5et mai 52sos de rcnao au coven 9.
Marsau per sonn amversari. 6 Tan de 1268
aus e XI jours din abriil trepasset Valcria
Javona, veuvo do di P. Brus et que legtro
Que^^as letras dijo lo
On le voit, les différences sont peu impor-
tantes, et pourraient facilement s'expliquer
presque toutes par la difGcullé de Q^^urer la
prononciation de certains mots. Cette ins-
cription est donc populaire; à ce titre elle
retarde un peu. Quoique gravée en pleiu
xiii* siècle, elle n'emploie qu'avec timidité
et gaucherie l'éléçant alphabet gothique qui
caractérise la troisième période épigraphique»
et encore certaines lettres, les o, les n et les
«n, y conservent presque toujours la physio-
nomie du siècle précédent. Pour l'écriture
donc, comme pour Tarchiteclure, le Midi re-
tarde sur le Nord, si on peut appeler retard la
persistance vivaoe des titres de la nationalité.
1267.
I Ulc ; jacel : Jordan vâ •
l prœposii* | Cinhonencls •
\ ciy' : aia J reqviescai -in : ^
pace : ain • x .' nj • kl \ septembris •
anno ; iJnî • mcclxvu • vni • id* • oclob •
obijt ; Ilvgo ; de Carrcriis • Helenio •
Sinarj* ; Sci • Marcialis • Leinovic (émis).
hic : cvm • preposito • Gabonensi •
tuniviatur • omnipotens • facito
OYOd : ejs • reqvies • tribualvr.
amore • Dej djcalis • Pater l iir •
(Inédite.) — (Legros.)
Cette inscription se lisait autrefois sur le
La porte Poissonnière dont il s'agit ici mur du oassage qui conduisait du eloUfo
]
G95
UU
DICTIONNAIRE
Lllf
m
de Saint-Martial h Téglise basse du même
monastère. La prévôté de Cbambon, qui y
est.inentionnée, est aujourd'hui une église
paroissiale peu importante, sous le nom de
Chambon-Sainte-Croix. D'autres renseigne-
ments historiques nous apprennent qu'à
cette date elle était possédée par Jordain de
Malemort. Les fonctions d'aumônier, que
nous trouvons remplies à cette époque par
Hugues de Charrière, avaient à Saint-Martial
beaucoup d'importance.
1269.
; Hic jacet Fr. Rotgeriiis
de Agêd* (1) sacerdos
* ' > et prœdicator qi obiit
> anno Dïii (2) m. ce Lxv
et ad caput ejus jacet
Fr. barlholomeus de
Agêd' (3) sacerdos cl
pdicalor (4) qi obiit
anno Dni. m. ce. lx.
nono, in octab (5) Sci
Auguslini. Orate
pro cis. Pal. nr.
(Inédile,) — (Njldadd.)
Ce souvenir, conservé dans le cloftre des
Jacobins de Limoges, gardait la mémoire de
•deux illustres enfents de l'ordre de Saint-
Dominique. Ces quelques lignes sont tout
ce qui reste d'eux aujourd'hui.
1270.
Isli' : eccKe • piie • partis • re
paralor • cultor • îticic • vir
ligionis • amator • fecit •
op» clarSi • magno • sûptu •
tabula? :
re
.... Petr* : Dantena ;
crista \ ditens • probita
le : huic • Ds • obval : rëq
ei ' donet • Ain • A • bis se
sa
X \ ceicn* : nec • non • et
sepuiagcn* • ann' • adest •
Xpi : qiio • migrai • fûnere :
irisli : lucc • Dionisii • paris •
fuil : ullimus • isti ;
htiut eccleêiœ primœ partU reparator, cultor
jHiticiiVt vir religionis amator j fecit opu$ clarum,
maijno sumplu tabularum,
Velruê Dantena sacrisla ditens probitate huic
Deui obveniait requiem ei donet. Amen A. bii sex
cenienus nccnon et $eptuagenus annuê adest
Christi quo m'ujrat funere tristi luce Dionisii pa-
risiensis fuit ullimus isti,
{Inédite,) — (Nadjlud.)
En 1770, la pierre tumulaire qui portail
(\) De Agenduno
(2) Domini.
(3) Agenduno, ^ «j.
A) Prœdicator, **"
cette inscription curieuse était consenrée
dans la sacristie de l'abbave de Saint-Au-
gustin-lez-Limoges, aujourcrhui maison ceo.
traie de détention. Nous apprenons par ce
texte le nom de l'architecte du chevet de
cette grande. église, le sacristain Pierre Daa-
tena.Le mot tabula signifie-t-il planche?
L'abside n'aurait donc été couverte que d'un
lambris. Malgré les appropriations modernes
entées sur des démolitions, les débris de
cette grande église prouvent qu'elle était
voûtée en pierres. Il est vrai que les beaux
piliers conservés dans les réfectoires et. les
dortoirs actuels ont le caractère duxiv* siècle.
1271.
Fraler Geralde de Fracbeto, pie valde
Ténias hic a te capitur locus Immédiate
Ordo, genus, discrecio, lingoa potila
Fama, pudor, pietas, le hiadant, pax, amor. aebs
Te prece malliplici, commendo genitrid,
Cives angclici socii sînl tibi et amici.
Obiit m nô oclob. anno Dni h. gc lxxi
(Inédite.) — (Nadado.)
Sous une arcade, à l'entrée du cloître des
Jacobins de Limoges, était une tombe où se
lisaient les vers c^ue nous venons de trans-
crire. Ils marquaient la sépulture de Gérard
de Frachet, un des plus illustres membres
de la famille dominicaine. C'est à lui que
sont dus le couvent de. Limoges et l'éçuse
paroissiale actuelle de Sainte-Marie. Histo-
rien, prédicateur, prieur d'un monastère» le
P. de Frachet se distingua à tous ces titres.
On lui doit les renseignements historiques
les plus précieux sur les commencements de
Torare de Saint-Dominique. De fiombrçox
auteurs ont écrit sa vie. On trouvera des
renseignements assez, étendus dans celle
qu'a éditée Labiche de Reignefort. (Vie du
sainiê du Limoutifiy II, 268.)
1272.
: + u : i<i* : nouembris • an
no : Dni ;• m : ce • lx • scd* \ obiit •
Pelrus : GriUi • caplss (!) • Sci •
Hilaril : Bone : Valiis : cui* :
corpus : bic • jacet • huma
tum : aia • eius • Requiescat •
in : pace • Amen • Pro • amore • .
Dei : dîcatis • Pater • nr •
Pro ; aia : eius • Âne • Maria •
(Inéd.) -^ (Eglise de Saint-Bilaire-Botmedol.)
L'église de Saint-Hilaire-Bonneval con-
serve ce souvenir nécrologique sur un cal-
caire placé près de la porte d'entrée. Cest
un éditice du milieu duxui* siècle. On peut
donc penser sans invraisemblance qu'il eut
pour auteur le curé {capellanus) Pierre Griili,
dont la sépulture y occupe une place d'hon-
neur. On remarquera que les V sont entière-
ment absents de celte inscription ; 11J en oc-
cupe partout la place. Les caractères sont
tous empruntés au gothique arrondi
s
Ihoctaba pour in octavOi
(i) Capellanus,
'^ •
UM
1275.
Hic jaoet Fr. Pet rus
Auzel de Castro de
Malaroort, conversus
qui obiit pdë (1) id* septem
bris an. Dni m ce
Lxjnr. Orale pro eo
{Inédite,) — (NÂDàUD.)
ëpitapho se lisait dans le cloître des
is, près de la chapelle de la Con^ré-
Nous donnons toutes ces indications
a nous ayons vu détruire ce cloître
30; un grand nombre de pierres n'ont
utilisées dans les constructions ré-
el pourront se retrouver plus tard.
1277.
cet.magr(2): g- caplls(3): deSalan(4).
|. LeiD (6). qi. edificavit. ecclâm. islâ. qi.
tiu Eîdêcêb. an. Di m ce lxxvii cuj*,aia
:at. î. pace. Dicatis. Pat. nost.
{Inédite.) — {Eglise de Salagnae.)
Téglise du grand bourg de Salagnae,
ïbe en calcaire représente, dans l'at-
u sommeil, un prélre revêtu de la
B. Ses mains gantées tiennent une
iouble traverse ; ses pieds sont posés
iragon. Cette statue, grande comme
est d'une bonne exécution. Sur la
se lit rinscription que nous avons
te. Selon M. Labiche de Reignefort,
G. ne bâtit pas l'église paroissiale
, mais une chapelle dont on voyait
les murs dans le siècle dernier, et
;. collatérale à l'église de la paroisse.
I savons ce qu'il y a de fondé dans
sértion. L'église paroissiale est bien
tylelimousindu milieu duxiifsiècle.
Ireslongues, étroites et plein-cintrées
tournent deux moulures intérieure-
extérieurement, les nervures rondes
int sur des colonnettes groupées par
5 feuillages des chapiteaux, une cor-
térieure qui fait le tour de l'édifice
tus des fenêtres, en cerclant au pas-
I colonnes engagées, tous les détails
mt pas de doute sur la date de l'édi-
lous croirions volontiers que le cha-
li y a sa sépulture en fut l'auteur,
res de l'inscription ont toute l'élé-
gothique arrondi dont elles présen-
)on tvpe. Quant au nom du défunt,
sorbe par ses titres de chapelain et
»ine; une initiale seule nous le fait
r.
1278.
Mbellis de Yentadoro, filia vicecoraitis
«reosis quîB habuit duos viros, scilicet
s Mongisco, pro secundo dnûm Rober-
Monierulfi, jacet hic, obiit anno DnI.
t>.
iêier,
Uanui.
naeo.
WCH8,
mcensis.
D'EPiGRAPHlE. LUI m
M. ce. LxxTUf, nonis octobris. Requiescat in
pace.
Clausa jacet tumulo generosa sub hoc Ysabellis
Tirluturo litulo rutilans, vitiisque rebellis,
Labe carens nituit, duplici dum vixit honore,
Nam decorata fuit generis mentisque décore.
Usée fratnim manibus hic nostrorum tumulata
Ulorum precibus ponalur in arce beata.
(Inédite,) — (NjldaUd.)
Un cuivre gravé, placé au cloître des Jaco-
bins de Limoges, représentait Isabelle de
Ventadour, accompagnée d'un évêque et
entourée des Frères Prêcheurs vêtus de leur
scapulaire et coiffés d'un grand capuchon. La
première de ces deux inscriptions était gra*
vée autour de la plaque ; la seconde était
ciselée au-dessous de la représentation des
personnages.
^ 1289.
Ilic : jacet : G ; de Belloloco •
vicari» : S : "§î : Lem ; organisla : vocal»
qia : fuit • pcëllens • in • cantu organor»
et : obiit • xu ! kl • api : an • tfnj • mcclxxxjx
Xiâ : ei» : requiescat • jn -pace • Amen •
Dicat : legens • pr • ei* • aia • I? • nr •
{Inédite.) — {Cathédrale de Limogei,)
La plupart de nos anciennes cathédrales
possédaient, au mpyen &ge, des bénéfices
réservés de fondation aux artistes dont
l'œuvre devait concourir à la beauté du culte
divin. Des architectes, des sculpteurs, des
verriers, presque tous prêtres ou religieux,
prenaient ainsi part à la manse commune.
Cette inscription sauve la mémoire d'un de
ces artistes modestes et du renom que lui
valut son talent. Malgré les recherches de
l'érudition moderne, il n'est pas facile d'ap-
précier à quelles conditions on était boa
musicien vers le milieu du xiii' siècle. Les
instruments, et l'orgue notamment, étaient
d'une simplicité de disposition qui laissait
tout à suppléer à l'habileté de l'exécutant.
La grandeur simple et naïve des chants de
cette époque, l'exécution par masse et à
l'unisson, le concours populaire et la suc-
cession des chœurs permettent cependant
d'entrevoir des effets aussi remarquables que
ceux des autres arts du même temps. Tous
les arts sont solidaires, et leur développe-
ment est parallèle sinon simultané. La beauté
de l'architecture, de la sculpture et des vi-
traux du xnr siècle prouveraient à priorila
beauté des œuvres musicales.
S. Peirus
(A AUeyrat.)
De S. Essentia, de Gethsemani, de praîsepio Dni,
de camisia beatë Marie, de vera cruce, de cor-
pore B. Andrée, de maxilia S. Laurentii, de S.
Egidio, de S. G... de beata Maria Magdalene.
de S. Catarina, de virginibus, de capillis B.
Georgîi, de S. Stéphane, conf. Miiretensi, de S.
Marlino, de S. Front, de Sca Albina.
{A lêli.)
• •• % m
• # • .»
609
Taoi
DICTIONNAIRE
m
W
[(A Saint V tance.)
Sca Caiarîna — S. Scsaioris
(A Saint-Aurétien de Limoges.)
Les églises d'Alleyrat, d'Isle, d'Ohasino,
de Saint-Sylvestre, Sainl-Viance, Sainl-Au-
rélieii de Limoges et de vin^t autres, ron-
servent des reliquaires du xiii* siècle, gravés
d'inscriptions emaîllées ou sans émail. Il
deviendrait trop dispendieux d'en donner
des fac-similé. Ce sont d'ailleurs de simples
indications destinées à faire connaître les
saints dont ces monstrances gardent les os-
sements vénérés. En l'absence de dessins
fidèles, l'épigraphie n'a donc rien à y ap-
prendre; et cependant ces pieuses litanies,
même en dehors de l'intérêt spécial qu'elles
olTrent pour le culte des saints, ne sont pas
dépourvues de toute valeur historique. La
forme des caractères nous a aidé à dater des
reliquaires d'âge douteux, notamment celui
d'Allevràl. Les fleurons émaillés sur lesquels
se relève en bosse l'image de saint Pierre
#ont bien du temps de saint Louis. A ce
caractère près, on en douterait si rinscripiion
S. Petrus n'était pas aussi nettement accu-
Îée, tant la façon romane persévère dans
'exécution des autres détails. C'est une ob-
servation que nous avons déjà eu occasion
tfe faire dans le cours même de ce travail :
l'orfèvrerie limousinetauxiii* siècle, est en
retard sur les arts du nord de la France.
Nous voulons dire que le gothique s'y montre
plus tardivement. Les inscriptions nous ont
permis de vérifier ce fait. Pour être juste,
disons quil n'j a pas retard, mais persis-<
tance de la nationalité méridionale.
La longue inscription transcrite au bas de
la colonne précédente décore un reliquaire
deGrandmond donné en 1790 à l'église d'Jsle.
Le mot inexpliqué taoi se lit sur un phy-
lactère tenu par une figure de l'apôtre saint
Paul qui décore la belle châsse eniaillée de
saint Vianco. On lit l'autre inscription sur
tin reliquaire émaillé de la chapelle deS
bouchers à Limoges. Nous n'avons pas jugé
utile de transcrire un plus grand nombre de
ees iûscriptioni*
Requiescant inpace
(Inid.)'^{Am tombeau de S. Etienne d'Oboiine.]
Sur la toiture du magnifique tombeau de
saint Etienne à Obasine, un ciseau sans rival
a figuré les deux familles bénédictines de
Cîteaux et de Cluny au jour du jugement
dernier. Les moines en sortant de la tombe
forment une procession distribuée selon les
rangs de la hiérarchie, et vont, dans cetordre,
présenter leurs hommages à l'Enfant Jésus
et à sa divine mère. Il serait inopportun de
donner ici une description plus détaillée de
ce tombeau; nous nous en référons à celle
que publient les Annales archéologiques^ et
3u'accomf>agneront des planches très-fi-
èles. Mais cette courte inscrijilion présente
quelques difticullés. Elle est gravée sur le
couvercle d*un cercueil qui tient ua moine
h demi sorti du tombeau : les caractères ont
la forme de l'écriture minuscule du xiv siè-
cle, écriture qui, vers 1360, devient récri-
ture exclusive des inscriptions» Or, le tom-
beau, par Tornementation, |>ar les lignes de
son architecture, par le slvle de ses scul-
ptures, paraît appartenir à la belle écolo du
xuv siècle. Tout peut se concilreri si l'on
juge comme nous qu'elle a ét^ tracée après
coup et h long intervalle de l'exécutton du
tombeau. Los autres cercueils figurés par le
sculpteur sont sans inscription* £l cesmoli
sont gravés avec une mollesse et uneineor*
rection qui contrastent étrangement avec te
fermeté du reste de la sculpture* Eneon
quelques années, et cette écriture qni fait \A
une apparition prématurée va, en se régula-
risant, s'emparer de presque t«)us les monu-
ments épîgraphiques jusqu'au xvr siècfe.
Isie breuis locul' patrû capii ossa duor
Quos mor liiui* ad culmina uexil honor
Hos dom' Arligie piinos habuit posîlores
Hii caput ccclic pmî q fiiere priorcs
Hos caput Ytalie • Uenecia se genuisse
lactat z huic paie flct pignora tanta dédisse
Istor uolis palrui pri* jude nepoiis
Cessit nions berem' bec loca sol a nera*
Hic u lusii« ferig fuerat et pascuflTbob*
Facta fuit patrib* no grandis cella duob^
ifac Marc* cui* marcescerc glia iiescit
Sébastian* a leva parle quiescit
I$te brevis loculus pàtrum cafnl osêà duortm
Quo$ moTum titulus ad culmina vexit konormn»
Uos domuê Artigiœ primes habuit poiltores
Ht caput eccleiiœ primique fuere prières.
Bo$ caput Italiœ : Venecia se genuisse
Jactat et huic patriœ fiel pignora tanta dcdètOw
Istorum tfotis, patrui prius^ inde nepotis
Ces$it mons heremus; hœe loca sola nemm*
Hic ubi lustra feris fuerant et paseutC bobus
Facta fuit patribus non grandis cella duobus
Banc Marcus cujus marcessere gloria nescit.
Sebastianus a lœva parte quiescit.
(Inédite.) — (A l* abbaye de rÀrtkis:^
Au confluent de laMaude et de la Vienne,
dans un site des plus remarquables, s'élèvcul
encore les bAtiments à demi ruinés de Tab-
baye de lArtige, Ce monastère fut conslrnit
en ce lieu sous Hélie de Tlfort {de Hortol
sixième prieur, oui siégeait encore en 1190.
Les religieux s y transférèrent à la suite
d'un meurtre commis dans l'enceinte de
leur première abbaye, l'Arlige-Vieille. C'est
à peu près la date de la translation des re-
liques des deux fondateurs de cet ordre, les
BB. Marc et Sébastien. Nous avons donné
une notice sur celte famille monastique et
sur son berceau dans le Bulletin monumental^
VI, 15. A la gauche de l'autel, une arcade
o.^ivale, supportée par des colonnettes ècha-
pifeaux en crochets, est percée dans le mur.
Elle enveloppe un sarcophage supporté par
trois groupes de petites colonnes trapues ^
LM
DTCPIGRAPHIE.
LIM
im
st couvert d'ornements en relief dont la
ÔB accuse en effet le commpiicenient du
• siècle. Au-dessus est encastrée une
rre en calcaire sur laquelle se lisent les
r transcrit^ plus haut. Chaque ligne est
Hiée alternativement en bleu et en rouge.
h n'est plus poétique que la vie de ces
et nobles Vénitiens, qui, guidés par leur
[t pour les pèlerinoges, vinrent fonder près
tombeau de saint Léonard Tordre austère
: leur donna cette honorable sépulture.
lous sommes décidément entres dans le
;ne du gothique arrondi. Cetle iiiscrintioa
itnous donnons un fac-similé très fidèle
un eicellent tjjie des caractères élégants
la troisième période.
F : Guillel* : de. la..«
F : Giiill : Giiarrete :
P : P : Bruni
Fr : lluguo j Htigonis
Fr : P : De : C...A
F : J : (le Sa....
Fr : R : Pasdet.
F ; P : de Sco
Fr ; P : Bridiî ; S 1
Requiem : des : Dne : B : Geraldî
(Inédites.) — (A Vabbaye de l'Ârtige.)
es dix inscriptions si courtes, en beaux
ictères du xiir siècle, sont gravées sur
int de pierres tuinulaires Je grandes di-
isions, dans l'ancienne abbaye de l'Ar-
}. Ce chef-lieu d'ordre, dont dépendirent
iu*à quarante maisons, eut une courte
«tence. Bernard de Savène, en renonçant
évècbé de Limoges pour embrasser la
religieuse, lui communiqua une ferveur
ne dépassa guère le xiu* siècle. Tous les
gieux dont nous venons de relever les
as vivaient à cetle époque.
Dîevs : gart •
la : villa : e : S f
Marsals • la •
gen : c • vmvrs •
e : las : portais •
e ; ma domna • S
ta : Maria • Gar
thos f aqev • de
Maiouiâ. Ami
(Inédile.) — (Ms, Legrois.)
>n lisait ces mots, gravés en grands carac-
os du XIII* siècle, au-dessus de la porte
ifiée de Magnine, sous une image de la
ite Vierge. Celte partie des fortifications
Limoges fut détruite en 1775; M. de Lé-
e recueillit alors cette inscription. Ou
Dre ce qu'elle est devenue.
facet R de Ropae canôicus. Âia et g req. i pace*
(Inédite.) — (Eglise d'Aymouliers.)
fne tombe longue de sept pieds est en-
rée de celte inscription. Au milieu, deux
ef& grossiers ii^urenl un calice à large
pe et une main tenant un livre à fer-
moirs. Cette tombe a été trouvée en 1845.
au nord de l'église d'Aymoutiers. Les carac-
tères indiquent le xnr'siècle. <*
Ulc : jacet 1 Relias • daum i q •
miles i tumiilatifs
(Inédite.) — (Eyfiêâ àt l'Eslerps.)
Cette inscription, en grands caractères du
XIII* siècle, se lit sur une grande tombe en
sernentine verte, sous le porche de l'abbaye
de TEsterps.
t Nostersaerista, Petms Planes, dormit lo ista
Fessa : parcat ei gralia sancta Dei.
Hilarii festo vitam tiuivit honeslo
Fine ; pius, laetus, gralus fuit, atque facetiu.
(Au prieuré de Saint-^Mmiin, à Brives.)
Cetteînsrriplion appartenait au xiii* siècle.
Le pieux et joyeux sacristain qu'elle r^eeoni-
mande n*a pas laissé d'autre Iraoe de soa
souvenir.
Hic situs est Fr. G. de Std Valerfce
Siibveniai Mater Christi pietalis amko
Gratis, amans, humilis, Christi flores juveoilia.
Obtniil âetatis, susceptus iu ordiue gratis.
In niatntino medio, placuit quoque trioo,
Ac un! Domino, tempore serotino.
Sic nbi complevit annos ter in ordine quinos
Et decies trinos, moriens In pace qaievit
(Inédiu.) — (NAftjLui.)
Cette épitaphe prétentieuse se lisait aux
Jacobinsi sur la tombe d'un prieur de celte
maison.
t Car maie vivis bomo ? Si scires etperimente
Qtiae merces justo, quae paena paratar fniqto,
Corrigeres actus, lacrymis delonJo reatus.
Det Deus Uelise caelestia pascua vit».
(Prieuré de Sainl-Marlin^ à Brùm^f
Les caractères de cette inscription acecK
saient le xiii* siècle. On ne sait rien du pér^-
sonnage si judicieusement recommandé a«x
prières des fidèles.
Hi. jacet Dns Guills (1) BaudoinL
(Inédile.) — (Cathédrale de ikiiû§€$.y
Au niveau du pavé de Téglise romane qam
devait remplacer la cathédrale gothique, était
placée une tombe longue de six pieds. Blltf
a été trouvée dans des fouilles récenteSr À»
trait y figure un calice à large coupe, une^
patène et un livre. Au-dessous des ces ei]i<-
blêmes réservés aux chanoines qui servaiettf
Dieu par l'offrande du saint sacrifice et paF
la récitation de l'ofiice public, on voit VM
épée, un bourdon et une pannetière. Le
pieux chanoine enseveli dans ce lieu avait
donc fait le pèlerinage des saints lieux. FeuU>
être avait-il servi Dieu dans un ordre mili^
taire consacré à leur défense. Nous avun#
assisté à l'ouverture de sa tombe. Sous la
dalle étaient des terres mêlées d'ossements
humains. Le tout recouvrait une sorte de
(1) Dominus GmllelmitSf
\
705
LIM
DICTIONNAIRE
LUI
704
caveau de m6me grandeur, formé de pierres
plaies. Le défunt y reposait les pieds à l'o-
rient. Dans son cr&ne des infiltrations calcaires
avaient formé des stalactites longues d'un
pouce. Aucun débris de vêtements ne s'est
trouvé parmi ses cendres.
QiAatorxième siècle. — 1301.
4- Hic ; jacet • Dominus :
Bartholomevs : de
Plathea : presbyler
qvi : obiit • die • fés
Uivilatis) V(irginis) M(ariâe) anno Dni
n ccc ..«_^
Portail de canalicis
8. CiricVetS. Julita mater ei', S. Mcial S. Btbol-
omevs S. Amandvs.
(Inédite) -^ (Egliie de Chénerailleê,)
Ces inscriptions se lisent sur un tombeau
de l'église de Chénerailles. On nous per-
mettra de transcrire la description que nous
en avons donnée dans^les Annales archioU-
?nques. On y trouvera une preuve de l'uti-
ite des inscriptions en apparence les plus
insignifiantes.
Ce tombeau a trois pieds de hauteur sur
une largeur d'un pied et demi.
L'église de Chénerailles (Creuse) forme
un carré long partagé en quatre travées sans
piliers. La porte, ouverte latéralement au
nord, est décorée, suivant l'usage de l'archi-
tecture limousine, de voussures concentri-
ques en retraite, supportées par de minces
colonnettes coiffées de chapiteaux à crochets.
Los nervures fines et légères de la voûte
s'appuient sur des consoles à fûts grêles et
tronqués. Chaque travée est percée d'une
longue et étroite fenêtre plein-cintrée. Tous
ces caractères bien positifs accusent en Li-
mousin la seconde moitié du xiir siècle.
Notons aussi que l'église est sous l'invoca-
tion de saint Barthélemi ; on va apprécier
l'importance de ces renseignements.
Le tombeau est engagé dans la troisième
travée du mur méridional, à 2 mètres envi-
ron du pavé. Il est taillé dans un seul bloc
de calcaire. Un cadre d'architecture embrasse
les personnages, hauts en moyenne de quinze
à vingt centimètres. Entièrement détachés
du fond, ils se distribuent, au nombre de
vingt-sept, en trois scènes superposées. Nous
suivons l'ordre logique en commençant par
le haut relief inférieur.
Un prêtre, revêtu de ses ornements sacer-
dotaux, est couché sur un lit funéraire que
décorent des arcades trilobées. Les mains
sont jointes sur la poitrine. Sa tête sereine,
mais endormie par la mort, repose sur un
riche coussin. L'absoute, qui clôt la céré-
monie des funérailles, vient de finir. Un
clerc vient d'adresser comme un dernier
adieu dans le chant du Requiescat in pace^
L'assistance entière, prêtres et parents, dé-
file pour jeter sur ce corps gardé par la reli-
gion l'eau qui purifie. Selon Tordre du Rituel,
rofRcianl, vôlu de Tamict, de l'aube et de
rélolo, marche en lêlo du funèbre cortège.
Précédé par le sous-diacre portant la croix
et le bénitier, il va tremper dans ce bénitier
un aspersoir formé d'une petite gerbe d'épis.
L'attitude du célébrant est grave ; sa douleur
est contenue, comme il convient à l'homme
3ui a mission de prier sur les tombeaux et
e consoler les survivants. Plus jeune, mais
mûri par l'expérience de la douleur, le diacre
qui le suit laisse lire sur ses traits une aflÛe-
tion plus vive. La tête s'incline comme si
elle succombait sous le poids de son émotion.
Deuxjeunesclercs,faisant fonction d'acolytes
et portant des chandeliers, les suivent. lisse
détournent pour regarder le mort; mais leur
physionomie trahit moins l'atteadrissement
qu'une naïve curiosité. Enfants encore, ilssool
f)lus étonnés qu'émusà la vue de ce spectacle
ugubre. Entre eux, marchent deux femmes,
probablement les sœurs du défunt. Vêtues
avec la simplicité du deuil, le visaçe enve-
loppé par une sorte de guimpe, elles joi-
gnent douloureusement les mains et se re-
tournent avec angoisse pour donner un der-
nier regard à celui que la tombe va désor-
mais leur cacher. Enfin, au pied du défont
et comme appuyés l'un su^l'autre, un homme
et une femme semblent étrangers à tout ee
qui se passe à l'entour ; ils paraissent ne lire
,que dans leur cœur. L'homme, vêtu d^one .
robe que recouvre un manteau à capuchon,
laisse tomber sa tête sur sa main droite. Sa
main gauche, cachée sous son manteau,
semble presser son cœur comme pour ea
contenir les battements. Les mots nous maa-
quent pour* louer convenablement la ^ce
exquise, la variété d'expressions, la finesse
de sentiments qui respirent sur toutes ces
petites figures. Les hommes impartiaux re-
connaîtront l'art ingénieux avec lequel ^
composée cette scène si difficile à rendre.
Les draperies sont jetées avec une simplicitf
pleine de vérité, d'élégance et de goût. On
notera la forme du bénitier, du goupillon,
des vêtements sacerdotaux. Le défunt est
couvert d'une longue et souple chasuble
ronde, relevée sur les côtés pour livrer pas-
sage aux mains. L'étole et le manipule,
longs et étroits, et le collet de la chasuble,
sont semés de quatrefeuilles ou trèQes lan-
céolés. Tous ces détails si imperceptibles
sont finement exécutés.
Au-dessus de cette scène, un gracieux pe-
tit ange déroule une large banderole sur
laquelfe on lit, en caractères du xiu* siècle
et sculptés en relief:
-f Hic : jacel • Dominus :
Bartbolomevs : de
Plalhea : presbiter:
L'inscription se termine, dans la partie
inférieure, par ces mots (disposés sur trois
lignes, comme la précédente, mais avec des
blancs) qui nous font connaître la date du
décès du défunt et Tâge du monument :
Qvi : obiit ; die ; : Fes
t.(i) Y« Mo : (Virginis Marix) anno Dm :
M» ccc ;
LIM
D*EPIGRAP11IE.
LM
706
; curieux ressort de celle inscriplion
5. L'église de Sainl-Barthélemi de
illes est un peu antérieure au décès
élemi de la Place, arrivé en 1300 ;
même patron. Ne sommes-nous pas
conclure qu'il en fut le fondateur?
}ns trouver la preuve de cefeit cu-
Qs le haut relief suivant. Onze ti^u-
it distribuées dans une composition
lie. La sainte Vierge en occupe le
Vêtue d'une ample draperie, cou-
ommeune reine, elle tient sur son
che l'enfant Jésus qui la caresjse et
t. Un dais ouvragé abrite sa tête,
debout sur un petit édiQce percé
}rte gothique. Nous y retrouvons,
ture, les moulures, les colonnelles,
rnementation de la porte de l'église
drailles. Une inscription ne permet
douter; on y lit, en caractères rem-
e pflte bleue et rouge : Portali de
'. Dix marches conduisent à ce troue
Saint Martial (s: margial:), vêtu
ivial ou chape a capuchon, coiflfé
itre ornée, les gravit en agitant un
r. De l'autre côté, un petit ange tient
^u. Le martyre de saint Gyr et de
lite, sa mère (s : cirig : et : s : ivlita :
SI* :), occupe la droite de la sainte
Remarquons, en passant, que le fait
[ diffère notablement du récit de la
Les mains gantées, vêtu d'une ar-
\ mailles que recouvre en partie un
t coiffé d'un casque simple, un bour-
it de frapper saint Cyr. La tête est
du tronc. Sur ce jeune et gracieux
» froid de la mort lutte avecle calme
este béatitude. Le corps s'affaisse
lême; déjà les mains, naguère éle-
Bonent de retomber vers la terre,
ilite, sa mère, attend le coup falal
B frapper la longue épée d'un bour-
jeDouillée, les mains jointes pour
ùère prière, pleine de calme, elle
nstinctivement sous le fer par un
eDt insensible. Dieu accueille ce
lacrifice, et sa main montre le ciel
yrs. Ce n'est pas en vain que coule
)récieux. Il est destiné h purifier le
)Dt r&me, rajeunie par l'immortalité,
niée à Jésus porté par Marie. Age-
lans ce séjour de gloire, le défunt
m de la Place lève vers son juge un
lein de confiance. Il s'abrite sous les
ts de son sacerdoce, son meilleur
Qdulgence et au pardon. A sa droite,
rthélemi ( s : btolomevs : ) , son
luauel il a consacré une église, le
à Jésus et pose sur sa tôle une main
ante et protectrice. Saint Aignan
kNVs : ), evêque, placé derrière, lui
»ar un geste éloquent, un appui sem-
Comment pourrail-il trembler? Le
qui sert d'escabeau è Marie est
) 1 église même que Barlhélemi de
éleva à son saint patron. Saint Mar-
itre du diocèse de Limoges, en a
marches. Une enfance divine tend
lemide la Place une main fraternelle
et lui sourit entre les bras d'une mère cou-
ronnée. Dieu lui-même ratifie sa prière. La
main divine sort d'un cadre de feuillages et
le bénit. Habitué à s^^mboliser la grandeur*
morale par la grandeur physique, le sculp-
teur du XIII* siècle a donné à la Vierge une
hauteur de beaucoup supérieure à celle des
autres personnages. Tous, bourreaux et
saints, nous offrent, dans leur élégance ex-
quise, les costumes civils, militaires et reli-
gieux du xui* siècle. Les souples colles de
mailles, les mitres basses et légères, les cha-
subles et chapes de tous ces petits person-
nages sont à étudier par notre époque qui a
perdu le sentiment de l'élégance alliée à la
simplicité.
Deux consoles ornées de feuillage sup-
portent un troisième- relief. Jésus-Christ
e^t attaché à lajcroix entre la sainte Vierge
et saint Jean. La douleur de ces deux com-
pagnons de la passion contraste avec la
, douceur ineffable du demi - sourire de
l'Homme-Dieu. Il accueille par ce tendre
regard un soldat coiffé d'un casque et dont
une main /nutilée semblait porter un bou-
clier. De l'autre côté, un personnage à
ample vêtement implore à genoux le Sau-
veur. Us représentent le centurion Lon-
" gin, qui perça le côté de Jésus-Christ avec
sa lance, et l'un des juifs oui ouvrit son
intelligence, comme 1 aveugle Longin ses
yeux, pour reconnaître le Sauveur et procla-
mer sa divinité. En faisant d'autres conjec-
tures, on pourrait croire que Barlhélemi de
la Place, avant de se consacrer à Dieu, a
combattu du glaive et de la lance dans un
ordre militaire. Le soldat, ce serait lui; il se
recommanderait au Dieu dont le sang a lavé
les péchés des hommes, de même que,
prêtre, il se mettait naguère sous la protec-
tion du Dieu incarné. Peut-être faudrait-il
prendre notre description au rebours et inter-
préter ce sujet en commençant par le haut :
Barlhélemi de la t^lace consacrant ses armes
à Dieu, puis embrassant le sacerdoce, puis
mourant. Tel serait l'ordre suivi par le scul-
pteur. Nous ne savons ce que figuraient les
deux appendices mutilés placés sous les bras
de la croix. Y faut-il voir deux ornements
sans signitication? Le soleil et la lune qui
accompagnent la crucifixion se figurent tou-
jours au-dessus des bras de la croix.
Quoi qu'il en soit, la variété d'expressions
rendue avec tanU de bonheur en ce petit
monument le recommande à ceux qui igno-
rent ou dédaignent la sculpture gothique. II
faut avoir la main heureuse pour exprimer
avec ce sentiment la douleur dans toutes ses
nuances, les saintes joies du martyre, la
confiance de la prière, Tamour maternel et
filial. Je lis sur tous ces petits visages; leur
émotion me gagne, et je me laisse attendrir
avec eux. £n revenant au paganisme, la
renaissance coucha des cadavres savamment
étudiés sur les cercueils. Les tombeaux
ne furent plus que les succursales des
salles d'anatomie; la correction avait tué
l'expression.
7Q7 UH
1300.
Hic jacel dileclus
Deo ei hoîii* (1) Fraler
Peirus de Villa
sacerdos dévolus
el predicator egre-
gl*. qT obiii in
feslo B'^ . Luce evang.
ao. Dni m. ccc \x
{Inédite.) — (NADiOD.)
Les Jacobins avaient vrairocnt le culte des
souvenirs. Cette épitaphe se lisait aussi dans
le cloître de leur monastère de Limoges, sur
1^ mur du chapitre.
1311.
m
Uic isaa^ f rat
Guido Bastrerîi
saoerdoB H predî
cator qui obiit
an. Dni. m. ccc xi
Xu.i Ri* Novembris.
)(. |iicejl bic frat.
Ay. de Ànibaïuico
Pans le cloître des Jacobins, entre le cba*
{' ûtre et la chapelle de la Conj^régation» ^j^
is^it répitaphe précédent^.
1313.
f ama, genus, mores, qiifd opes prosint et honores
Asploe qui memor es, fuge lal^entes sobilo res :
Ecce sub bac cella siuis est Peirus, plange, Ca-
.Occubuil Stella tua, moriis Ûanie procella ; [peila.
J^elruin pelra tegit : heu ! 6ub petra modo degi^
jQui leges legit, qui lot bona scri(iia peregit,
f ornes jusliii», caslus, pius, arca sophix,
Istius ecclesiaa fuiidator honore Mariuî,
Consians etienis, parcus sibi, largus egenis
^ic fuit, indigenis sua pneliens et alicnis,
JPonsilium régis, legum professer et Hiqui,
Mulliplicisque grcgis pasior fuit ancbora legîa,
Prafses Ageniiensis, lux sedis Parisicnsis,
Carcassonneusis poslhuîc anlistes et ensis,
Laudibua annoaa quasi sole novo radlosa,
Fil mage fauiosa tanio pastore Tolosa,
Gui felLx omen dedil, ac a cardine nomen
Vrbs Praenestina, cecidil necis inde ruina ;
Anoo milleno tercento diiodeno
Jraditus ad funus, colilur cum irinus et uqus»
Pneumaiis oclavis, obilus. . . . siluabis
Parce sibi, Christe, Michael, tu sancte, résiste
Dosmsnio ; triste baratbrum ne sentiat iste,
(1) Hominibus.
DICTIONNAIRE IJM 7«
Rcx pie, rex fortîs, pietas tua dalcis a roortî)
Liberet a porlis hune perpetu.nc pclo mortis.
{Mu, BfiAUMES.'fiL. et Mémoires de la Soeiéii
archéologique du Midi , à Toulouie. L IIL
p. 257.
On lisait cette inscription, grairée sur une
bande de cuivre «n lettres remplies d*iic
émail rouge et bleu, autour du tombeau C4.
cardinal de la Chapelle-Taillefer. Beaumes»
nil a laissé un dessin de ce tombeau précieux;
il ebi conservé à la bibliothèque mazarioeâ
Paris. La note suivante, très-peu connue, j
est réunie :
« Ce tombeau, qui est un morceaude gothi-
cité superbe, tant nar la richesse de la ma-
tière Que par rexcellence du travail, est dé-
monte fiièce par [lièce, et entassé dans l'al-
côve d'un des chanoines, il a resté longtenmi
dans un grenier, d'où on l'a tiré pour fim
place à du blé qu'on, a emmagasiné; \u
morceaux frottent les uns contre les aatrei,
et l'efligie du fondateur périclite, pendanl
que les chanoines mangent les reveaus quH
leur a fondés.
« Ce mausolée a sept pieds hait powii
de long sur trois pieds un pouce de larfi^st
deux pieds neuf pouces de haut ;s«r Imm
est couchée Tefligie du cardinal, ea ëuilt
pontilicaux, la tète sur un coussin, M im
pieds appuj'és sur un chien, couché twl4B
son long sur le ventre. Aux quatre extréni-
tés des coins, sont quatre trous écrouis, oi
se mettent des pommettes à queues vissée^
gui y restent continuellement, excepté In
jours d*anniversaires, que l'on les ôlait poor
mettre à leur place, du côté de la tète, m
chapiteau ou catafalque fait en forme di
dossier eu relief, haut de trois pieds bit
pouces , large d'autant, y comprenant l»
deux anges qui le portent. • •
« Le tout est de cuivre jaune assez ëpris^
et tout de pièces de rapport. Le chapiteaaoa
dossier e&t tout d'une pièce ; du moins, toot
tient ensemble par assemblages ou par ri^
vures.
« La statue est tout d'une pièce jusqa'am
genouils, qui sont sé|iarés des jaklibes et ém
pieds, qui ensemble font trois piè<MM; loi
mains, avant-bras et le manipule, une aulre;
le chien, une antre, aiusi que le coussin, et
4a table, une autre ; la gorge renversée pa-
raissant faire l'épaisseur de la tablette est de
quatre pièces ; c'est-à-dire que chaque faee
est d'une pièct^; les quatre pommettes, quain
autres pièces ; les quatre faces du oor^is de
Turne sont aussi d'une pièce chacune, et
bien adaptées par des visses de cuivre, et
arrêtées par des écrous de fer à une solide
menuiserie de oeaur de ehène, -qui est efi
dedans, servant dech&ssis massifs, à chaque i
face, pour empêcher que rien ne se bo»-*
selle. La tablette est adaptée de môme sur
une semblable menuiserie. Quant au dernier
socle, il est aussi de quatre pièces, savoir:
une pièce pour chaoue face, et adaptée de
même, mais à un madrier. Tout cela ne laisse
rien voir q^u'une masse de cuivre, les joints
étant parfaitement bien réunis.
]
LUI
DEPIGRAPHIE.
>llc iirîte était posée sur un soolc de tour. Elles sont
\ élevée do deux pieds et demi, et on-
d'une grille de fer h rinceaux g'ihi-
terminée par des pointes et lassetles
ndeliers, pour y melire des cierges en
et lieu.
•s pommettes sont do cuivre jaune
les, et, dans leurs couleurs, elles re-
lent des espèces de cassolettes, ou
de lampes à viase.
î coussin est aussi dans sa couleur
vre naturelle, mais ciselée en nmnière
)derie, avec des glands frangés aux
coins. , , . . .
3 la figure, le corps de la milre, le vi-
es mains, les manches, le manteau ou
î, Taube, la robe, les bouts de jambe
champs de pantoulBes, tout cela est
de la couleur naiarelle du cuivre.
les bordures de la witre, ses lambre-
le chaperon et sa boiniure, la bordure
nteau, les bordures des passages des
e manipule, la ceinture et l'étole, ainsi
bordure des pantouflles, sont émaillés
fc d'or bruni, et chargés de chatons,
Itnefois renfermaient des pierres fines,
nit émeraudes, topazes, chalcédoiues,
rlhes, bérils, sardoines, grenats, sa-
nubis, turquoises, etc. ; mais, disent
moines, aucuns diamants blancs. Cet
est de ileurons en bleu et eu rouge
lamp d'or poli. Ces fleurons sont en
rinceaux courants et fort délicatement
> bas des joues, les dessous du nez et
mlon sont pointillés au ciselet pour
la barbe fraîchement rasée ; ce n'est
I qu'il y a de mieux dans Touvrage,
lia le plus admiré par le plus grand
re, mais qui n'est pas la saine partie
pBS qu'on doit écouter.
liant au chaperon, il est totalement
et émaillé en échiquier de ses armes,
knt d'or, burelées de gueules de huit
, couronnées d'une couronne de comte,
tarées par un autre blason d'or, à la
le lis (l'azur. Ce blason a pour cimier
lapeau ()e cardinal.
ir le dos de ses mains, qui sont gantées,
t deux grosses pierreries, une sur
e main.
5 bas de l'aube, bien ciselé en façon
itçlle.
l chien était et est aussi de la couleur
'Ile de cuivre.
a table de la tablette, aussi de sa cou-
QQais bien polie.
I gorge reuTersée de la tablette, et qui
former la couverture émaillée d'or, de
et de rouge, c'est-à-dire couverte de
lignes de lettres gothiques sur fond d'or
; les premières et principales lettres
eu, et celles des restes des mots en
•
es quatre faces de l'urne sont en tout
couleur naturelle de cuivre, sans au-
émaux ni dorures. Lis ligures sont
ue de relief, d'un pouce à un pouce
ni de saillie sur se|)t pouces de hau-
toutes dans des niches qui
ont toutes un pouce huit lignes d'enfonce-
ment, ornées h la gothique.
« Le chapiteau ou dossier est de même
matière que tout le reste, et représente deux
anges, tiers de nature, tenant chacun, d'une
main, un manteau frangé au milieu duquel
est le lit et refiigie dudit cardinal, portés
sur un poêle par un prélat, un n^agistrat ou
un noble, un chanoine et undiaore, lesquels
tiennent chacun un coin du drap mortuaire.
Les deux anges ont chacun un pied appuyé
sur des nuages qui terminent le bas, et le
bras à demi tendu, disposé pour porter un
chandelier à trois branches. Sous les nuages
Sont deux queues du mémo métal nour ficher
dans les trous à la place des cassolettes : ees
queues ne sont point vissées. Le tout est
surmonté par deux écussons accotés : le pre*
mier, d'or à la fleur de lis d'azur ; le second,
burelé d'or et de gueules, une couronne de
comte portant sur les deux écussons, et sur-
chargé du chapeau de cardinal avec les cor*
dons. Ce c(*)té est celui qui est pour être du
côté de refiigie.
« Le chapeau, les nœuds, les anges, les
()lis pendants du ruanteau, la frange, la pe-
tite efijgie, le pocle et les quatre porteurs
dudit, les nuages et les deux queues ; tout
cela est couleur du naturel du cuivre.
« La couronne garnie do pierreries est
d'or bruni et d'émail.
« Les blasons, d'or et d'émail, et le petit
champ, hermine d'émail blanc hermine de
sable.
« L'envers de ce chapiteau est le dos des
anges ; et la chappe du manteau gravée en
échiquier des mêmes armes., comme au cha-
peron, et laisse voir par le haut une large
partie de Thermine émaillée, et les armes à
contre-|)ied de l'autre, c'esi-à-dire que le
burelé qui est au premier, et la fleur de lis
au second, émaillée comme les autres ; pour
celles d'au-dessous ep échiquier, elles sont
simplement gravées, -et non émaiUées^
« Les chandeliers sont de leur nature de
cuivre, et les deux du uied oot des queues
vissées comme les cassolettes.
« Les chanoines disent que, dans les
guerres de la religion, les protestants pillè-
rent l'église de la Chapelle-Taillefer, eteule*
vèrent ï^a pierreries qui décoraient cette
image, d
On ignore le sort qu'a eu ce tombeau re-
marquable.
1322.
Hic jacet magister i
Stcphiis Malen. pre
biler et canonicttt
hui*u ecclie qi. (\) vmC
in Xpo. et : ei' (2) aniiea
rcquicscat in pace. am
(i| Huju$ ecclesie qui.
(t) Chriito ei ejut.
711
LIH
DICTIONNAIRE
qi obiit : v 1 yd*. (1) julii
ano Dm h<> ccc« xxij
{Inédite.) — (Cabinet de M. Muret de Pagnac.)
Etienne Maleu, ])rêlre et chanoine de l'é-
glise de Saint-Junien, mort à Tûge de qua-
rante ans, a laissé une chronique de son
église, riche de faits intéressants pour l'his-
toire locale. Il y eut toujours des antiquaires,
même au xiv* siècle, et Maleu ne fut pas un
des moins recommandables. Dans un prolo-
gue qui n'est pas sans élégance, il nous fait
connaître les sources auxquelles il a puisé.
Par leur transcription, il a voulu déposer
dans le livre d'un perpétuel souvenir les
faits qu'oublie trop souvent la fragile hu-
manité. Il a recueilli le témoignage des hom-
mes dignes de foi, les lettres authentiques
et les chroniques anciennes ; il a mis à con-
tribution les livres de l'église de Saint-Ju-
nien, ceux de la cathédrale de Limoges et de
î'évèque Raynaud ; il a exploré les archives
des monastères de Saint-Martial, de Saint-
Martin et de Saint-Augustin de Limoges;
enfin, les inscriptions tracées sur la pierre,
dans les lieux remarquables, ont été transcri-
tes par lui, aGn que celui qui voudra les lire
ou en prendre connaissance, malgré leur
ancienneté, les trouve modernes pour l'a-
gréable récréation de son esprit {inprolog.j
p. 8). Cette chronique, restée inédite jusqu'à
nos jours, vient d être publiée avec autant
de conscience que de succès par notre ami
l'abbé Arbellot.
1323.
Qui legis ista, scias, Galleri, Jusl* Helias
Morib* omat* bic proh dolor est tumulal*
Prudens, facund*, cui deest pleute secundus.
Impia mors, cujusmorsu claudilurhui*
Yiia placens, huroilis bic pastor egeniis ovilîs
Flens tristi morte, Deus hulc pi* este precor te.
Sis sibi ppiUa (i), vilae via, virgo Maria. Amen.
Post Inos mille ter cent sex qter (3), ille j *
Traditur ad fanus. anus sed demitur unus
Tercia lux oritur postquâ sacra crux rep!l* (4).
(Inédite.) — (Nadacd.)
Ce souvenir d'un curé de la paroisse de
Saint-Pierre du Queyroix de Limoges était
{;ravé sur une pierre calcaire incrustée dans
e mur collatéral, près de la chapelle Saint-
Jacques. On y voyait aussi les armes du dé-
funt formées d'un champ plein devoirs. Nous
n'avons pas besoin de ra|)peler que les signes
en forme de 9 qui terminent la plupart des
mots remplacent le plus souvent une termi-
naison en us et quelquefois une terminaison
en is. Au dernier mot ce signe tient lieu de
la syllabe ur.
1323.
Hic jacet Dnûs Helias de Caropanis
canonic* Lemov. ac
capellan* de Annexonio qui
fl) V idus.
2) Propitia.
(3) Quater, ' ; i , .
(4) Reperitur. •"•
LIM
obiit nonas octobris ao
no DnI M. CGC xxin Aîa
III
)
ei* requiescai in pace. Aoien.
{Inédke.)
Ce chapelain ou curé de Nexon est enseveli
dans la chapelle de la cathédrale de Limoges
consacrée autrefois sous l'invocation de
saint Jean - Baptiste. Cette épitaphe
incrustée dans le mur vis-à-vis l'autel.
Hic : jacet : magister :
Alexander: quondam
vicari* hui* ecdia qi (I).
obiit II nonas decem
bris anno Dni h ccc xx.
(InédUe.) — (Cathédrale de
Des fouilles opérées» au mois de mars 18BI|
dans la nef InaeheTée de la cathédrale da
Limoges, avaient pour but de«faire connaîtra
l'état des fondations. Elles ont mis au joor
des sépultures nombreuses : celle de niitlra
Alexandre, vicaire, rapportée ici ; la
de Guillaume Baudouin, inscrite pi
coi. 702, avaient seules des insci ^
Les caractères de la première sonC
semblables à ceux de 1 épitaphe à»^ L
décédé deux ans auparavant. Seulemeot .
ont perdu le trait délié qui rattachai! ](
courbure inférieure à la barre ondalibii
sommet.
1321^.
Hic jacet B. de Nova Villa qnondam vlearte il
ecclesia Lemovicensi, qui obiit xvi IralanifMii
Susti anno Domiui m ccc quarto. j
(Inédite.) — (ImmI
La place de l'Evécau ou du clottre dril
cathédrale de Limoges fut fouillée en ut^
k l'occasion des travaux du palais épiaoo|iiL
Les fouilles firent découvrir cette tombe
d'un vicaire de la cathédrale. Elle a été
employée dans le pavé de l'église. Les pis
des fidèles rendent aujourd'hui l'inscriptioa
à peu près illisible.
1330.
Yir devoi* animo sup eiha totus.
Laiaces dict*. morlis certamle vict*.
Hic voluil poni. patruo coîuct* Hugôi.
Morib* -Z- vita snccentor bic atq ; levlta.
Fulsit. -& exêpiis. pplo dans docmata tëpli.
Post annos mille, ter. c. ter. ^ x. obiit ille.
Et fuit augusli posit* sub tegmîe bosti.
Luce bis. x. j. q;. sibi ^cquid fedi fniq;
Parce Jhû. more que corde gerdMl-l-ora
Cû supis et ei côcede locû reqniei Amë.
Yir devotus animo super ethera totus^
Laiaces dictus^ mortis certamine victuSf
Hic voluit poni, patruo cmijonctus Hugoni ;
Moribus et vita succentor hic atque levita^
Fulsit et exemplis populo dans dogmata tewpli.
Post annot mille ter centum ter et decem obh Uk
Et fuit angvêti positug sub tegmine busti^
(I) Ecclesia' qui.
LIM D*El>IGIlAPniE. lAM 7U
umieeima (que ou quarla) sibi quidqttid fecil sululis M. ccc. xxxi die decembris. Rcqiiîescat
{iniquum in pace. Amen.
m, more quem corde gerebat et ore Bernard de la Gi;ionie, dont celte épilapho
Tîf et et concède locnm requiei. Amen, niodeste consnere 1*3 souvenir, fut inhumé
(Inédite.) ^(Cathédrale de Limogeg.) aux Jacobins do Limoges. Sa science et sa
piété i^appelcrcnt aux plus hautes charges de
lus-chanlre dont celle pierre garde la TEglise. Il a laissé des écrits intéressants sur
e n'est pas autrement connu. -Son l'histoire du diocèsf- de Limoges. Labbe les
e, gravée sur une pierre calcaire, a a publiés dans sa Nova Bibliotheca manus-
K)uces de largeur sur dix pouces de cript. librorum. ils consistent dans : 1* une
\ Les lignes sont allernativeinent ne des saints du Limousin, 1, 629; 2' Noms
en bleu et en rouge. Cette inscription et gestes des évêques de Limoges, II, 265 ; 3*
urnit le plus ancien exemple de Té- Histoire des ordres de Grandmont et de VAr^
de la quatrième é|)oque ou gothique tige et du monastère de Saint-Augustin de
Le système s'y trouve formulé tout Limoges, II, 275 : Epitres diverses, il, 513.
Dans l'alphabet de cet âge les majus- On trouvera une Vie de Bernard de la Guionie
ont conventionnelles, les S de deux dans le même recueil, 11, 820. Elle contient
, à panse droite et à |)anso brisée, une énumération assez complète de ses ou-
éviations sont indiquées par un trait vrages.
ta! ou par un cfochet pénétrant dans I335.
es des lettres débordant la ligne gé- ... . •' . ^ . j- ...
On remarque que tantôt, tout en em- ijic jacel re m Xpo pr et dus. . . . eir«
la minuscule, c^ui est le type du go- pfulgi<l» sien morib" sciiie dec . . ai» qui
Zàtvéf cette dernière a retenu les ma- fuit epsAuiicodorêcs et Vivarlcns
I de l'âge précédent, et que tantôt, ac sacro sco Uoînë cccêi psbit canliâl
juscules conventionnelles nées du ordïâi» qui de Moriuomari suam oTigîc
e carré sont présentes. On pourrait ùu ei in pnti lo utnafest
oire sans invraisemblance que celle , ' r- 1 ..
ion est postérieure à la date qu'elle *^P"' * "^;î^''*^ '
3. Avant 1360, nous ne trouvons ces et Car
autre inscription où celte écriture laie ad re
iployée : c'est celle du cardinal de mm; puer-
ar, inscrite à la colonne 7U. . . îndievnis
{oes personnes ont trouvé difficile ora nona
relation du mot bustum, et du vers xx» v»
rmine : Et fait augusti positus sub (Inédite.) — (il Moriemar.)
busti. Nous croyons quon a voulu „ .
3 Lajaces fut enseveli dans le tombeau Une transcription opérée en lemps utile
oncle Hugon. Un peu plus haut, l'é- ^ons permet de restituer cotte inscription
dit expressément qu'il voulut lui ^^"^ entière.
ini: Hic volait ponipatruoconjunctus Hic jacel reverendîssîmus in Christo paler cl
: Le sens du mol bustuni n'est nas dominus dominas Petrus, praifulgidus scicntia,
^^;^î^îi"n^.nSL^"^ "" moribusctsanctitale dccoralus. qui fuit epi-
lésigtier un tombeau. a .. . j . . ,- . .
scopus Aulissiodorensis et \ 1 varicnsis, ac sacro-
hoc buslum Goberlum fronle vcnustum. sanclae Romanx Ecclesise preshitcr cardinalis
robustum, niorum niodcramiiie juslum. ordinalus; qui de Moriuomari suam origîncm
(Voyage litiér. de deux Bénédict., 11,42.) traxil, el in praîsenli loco ubî fuit nalus, esl
. , ,. , scpullua. In quo loco très ordines fundavit scili-
Clara laulo credilus est tumulo ^^ Carlusicnses. Augusiinenses el Carmelilas,
: posl juslo iraiislaïus ab l.ospiie buslo, ^^ „„„^ ^ j,^,^ ^^ recipiendos pa.ipercs, et
ï lumba propriae claudilur ecdesia. . _ • . • i- •.
*^ *^ .. .. -^ cerlum numonim puerorum mstrui ordinavit ;
^ '• ' '> '/ elobiit in die Vencris sanclâ xviu mcnsis apri-
uteur du Limousin donne à ce mot lis, horâ nonâ, anno Domini mccc» xxxv».
le signification : « Apud Chambaret ^^^ auteurs ne sont pas d'accord sur le
r busium Dulcissimi quem pnesulem ^^^ ^^. f^^iHe ^^ célèbre personnage dont
sanctœ Fidisacta fuisse d^ec ara ni. >> ^^^^ épitaphe garde le souvenir. Selon lo
(Gaufr. Vos. ap. Labb, II, 266.) p BonavenUiro de Saint-Amable, il était do
^qqi l'illustre famille de Kocheehonarl-Morlemar.
^^'^^' S'il faut s'en rapporter h l'abbé' Lcbeuf, qui
.cimmili loco jacetFralerBcrnardus Gui- puise ses renseignements dans un auteur
ordinisFrairum Pradicaionim.posinon. Prcf!!»^ contemporain, il était d une famille
,. ,. ^ ,,. . .,, ,. , médiocre; son véritable nom était Pierre
per Ilahan,, Gall.am el Handnam lega- ^^^^^..^^ ^j^^.ji ,^^4^,^^^, ^^ ^^^^j ^^ ^^^,^„^. ^^
aposlolicns. piimum Tudendis in Galla- Gorani. Son père était un simple habitant
leindc Lodoveiuis episcopus in Gallia du village (le Morteinar, et ce fui par le nom
nncnsi : qui animam Ci«lo reddidit anno du liou de sa naissance rpril se fit connaître
DrcTioxN. n'EpiGnArniF.. I. 23
7!5
LIM
plus communément. Lebeuf ajoute que sa
mère était de la même province» mais d'une
ori^ne plus illustre que le [)ère, puisqu'elle
était issue de la noble ftimilJe de Baignac,
entre Bellac et Saint-Bonnet. Ce dernier fait
semble ne pas confirmer ce que dit cet au-
teur de l'obscurité de sa condition. (Cf.
BoNAY., iiii 585 et 6^ ; et Lebeuf, Hist. des
ivêques (TAuxerre , I, 501 , édit. Quantin. )
Si le nom du cardinal Pierre est douteui,
ses bienfaits sont incontestables ; la fonda-
tion de trois grands monastères, rétablisse-
ment d'un hôpital et d'un collège où douze
écoliers pauvres devaient être gratuitement
élevés et nourris, sont autant de titres dura-
bles à la reconnaissance de la postérité. Le
bourg de Mortemar malheureusement n*a
pas eu assez d'importance pour faire preuve
de l'econnaissance. L'ancienne église parois-
siale, dédiée à saint Hilaire, et qu'on con-
jecture avoir appartenu à la chartreuse, est
en ruines ; la porte principale est seule en-
core debout. Le grand couvent des Carmes
abrite une brigade de gendarmerie ; faute
d'entretien et d emploi, il tombe en ruines ;
réglise des Augustins est devenue l'église
paroissiale ; une petite partie du couvent est
transformée en presbytère. Quanta la tombe
élégante et relevée de terre du bienfaiteur de
ces lieux, elle a péri avec Téglise qui Tabri-
tait. La disposition de cet édifice était fort
curieuse. Cette église, nommée le Moûtier,
reliait les deux églises des Augustins et des
Carmes, bâties parallèlement l'une à côté de
l'autre. Le Moutier, où était enseveli le car-
dinal, allait d'un sanctuaire à l'autre. Vivant,
Pierre de Mortemar pouvait ainsi assister en
même temps aux prières des deux commu-
nautés qu il avait fondées. Après sa mort,
les voix des religieux des deux ordres se
réunissaient sur sa tombe.
L'épita[)he que nous rapportons, inscrite
sur une pierre calcaire, était brisée et ser-
vait do dalle dans le grenier d'une maison
du bourg. Tous les fragdients n'ont pu être
retrouvés. Nous devons ce qui a été sauvé à
M. do Béon. Il a bien voulu l'accorder à no-
tre demande. En 1820, tombeau et épitaphc,
tout était en place; une transcription faite
alors s'est trouvée d'une entière exactitude
et nous permet de restituer les lacunes en
toute assurance. Cette épitaphe prouve,
contre le doute émis par Lebeuf, que le i^ar-
dinal était bien fondateur des maisons reli-
gieuses qu'on lui attribue. D'autres témoi-
gnages non moins positifs et très-nombreux
rendent cette assertion incontestable. Nous
regrettons que , pour se donner gain de
cause, Lebeuf ait mutilé celte inscription.
Nous recommandons cette rectification his-
torique à ses savants éditeurs, MM. Challe
et Quantin.
Mortemar, situe au pied dos montagnes,
occupe une plaine marécageuse qui doit son
nom à cette circonstance (3/or^uum mare);
Mortemor, dans une foule de titres.
Les caractères, beaux et réguliers, appar-
tiennent exceptionnellement au gothique
carré.
DICTlONiNAlRE LUI 7((
Hic jacct Aymericns de Moilia coondui priar
Artigîe, cujus anima requiencat îo pace. Amca.
obiiiiii id. decemb. anno Dni mccc XLvn.
(Inédite.) — (il firtifi.)
Ces simples mots, sravés sur une tombe
dans la chapelle de Ta Vierge, avûourd'bui
de Saint-Laurent, au monastère .de rArtige,
indiquent la sépulturedu quatorzième prieur.
Il tait un chapitre général et prolongea b
durée de cet ordre rigoureux que la com-
meude devait faire périr.
1341.
Hiijus canonici sedis, pLeiatis amid
Te «lire iËdronay miserere precor Nîcholay
De Podis dieti Fulcouis, jam nece viclL
Pnidens, discretus, huroiiis, fuit ipse qnieins,
lllusirî uaïus de sanguine, vir moderalut,
Pluribus ornaïus Utulls, bene morîgeraiiu.
Hic de Chansaco, lumulo nune clausus opeieo,
Ecclcsiae recior fuerat, juvet hune preœ lecior.
MuUis providit, faiiiulari quos sibi vidit.
Qui sibi Sic vivii. Sine munere nemo redivît
0 Nicholae ! bonae mortis prostraris agoiie«
Qui dum vivebas mendîcos sepeliebat.
Ex precibus quorum teneas regnum saperon».
0 Christ; sanctis societur ut uste
Viso maris Stella, sila coram membra caiiiUa(«)
In modica silla Tac non senlire flagella,
Aliis et super astris quiescat et iste.
Annomîlleno terccalum, ter quatuor deoo
Tradiiur ad funus, annussed tolliturunus.
Magdalenae que die situs Jam abfuit iste
Curias eorum memor este suique suoroin.
{Inédite.) — (Niiào.)
Nicolas du Puy-Faucon , chanoine de Li-
moges et curé de Chansac, était enseveli
dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste de h
cathédrale de Limoges. Cette iDscription se
lisait sur un pilier à la gauche de l'outrée.
1350.
Hic : jacet : bone • memorie • Dïïûs • Rai-
mondusdesto: Crispino; decan*(i): ec(clesie
Sii Stcphani qui) • obiit : xii -kl ; octobrisj
anno : Dni m : ccc • qinqagesimo • Aia • ei* !
requiescat j in • pace • Amen :
(Inédite.) — (Cathédrale de Lîmo^e».)
Cette inscription, en caractères du xiii* siè-
cle, ou plutôt de la troisième époque, faille
tour d'une grande dalle de granit, haute de
six à sept nie<ls, placée dans une chapelle
inachevée de la nef de la cathédrale de Li-
moges. Un trait énergique et spirituel entaillé
sur la pierre représente , dans des propor-
tions plus grandes que nature , un prêtre
revêtu des ornements sacerdotaux et couvert
de Taumusse. Par une inconséquence assez
commune, ses pieds se montrent debout sur
un pavé en perspective, et (;ependant sa tête
(1) Decanus.
LIM
D*EPI6RAPH1E.
LIM
718
dsaruD coussin; ses yeux sont fermés
fDorL A cette ioconséquence près, on
I. la saçesse d*ua dessin si énergique
sa simplicité.
ioven Raimond de Saint-Crépin, dont
dalle déplacée recouvrait la sépuiture,
en cette qualité dans un acte de 13lh2.
Tautorisation du chapitre de Saint-
le, dont dépendait Téslise de Rosiers,
msuls de Hasléon, village do cette pa-
, ayant bâti une église et Tayant dotée
chapelain , furent condamnés à une
le considérable. Une dernière transac-
aiçnée de Raiuiond de Saint- Créjpiu
Isa l'exercice du culte dans leur église,
lintenaDt les droits du curé de Rosiers.
1350.
is Coralli reqaies, perpeiiiumque dies . .
• cantor Lemovic. fuîl bic
iflciit, vas morum, pacis arnicas . . «
• obiit vu idus febniarii m ccc l
Hélie Coralli , chanoine de la cathé-
de Limoges , termina en 1271 , un
sud survenu entre cette église et le
Bière de Saint-Martial. Le défunt, dont
enregistrons Tépitaphe, conservée au-
B aux Jacobins , serait-il le même que
îlie Coralli, à quatre-vingts ans d*inter-
f Ce serait un exemple de longévité
remarquable.
icclë Lem. (1) redores edincii dicte ecdesie
feceruni fieri
eo quiuto Galtenis lo pinticr me Tec*
(Inédite.) — (Legrob.
aigle en bronze servait, avant 1790,
pitre de chœur dans Téglise cathédrale
oioges. C'est dans le bec de cet ai^le
'aquilaire ou chanoine hebdomadier
«il le billet contenant les nominations
lOStes qui venaient à vaquer pendant
maine, et auxquels il pouvait pourvoir
rtu de sa charge. Ou répète à Limoges
curieuse anecdote à laquelle cet usage
I lieu en 1790, mais elle n'est pas di^ne
gravité de ce recueil. Gautier le pintier,
i-dire le fabricant de vases d'étain et
)mb, était donc un artiste comme ceux
m temps. La corporation des pintiers
nombreuse à Limoges; M. Leymarie a
é ses statuts; le texte original est aux
tes de la mairie de Limoges.
apsa presenii Nicil sunt ossa beali
oofCBSoris discipuli quoque Marquelialis,
oam fabrefecit Trater Marcus de Briderio
nno milteno, bis centum, bis octuageno.
» vers se lisaient sur une châsse d'ar-
de Tabbaye de Saint- Martial. Le frère
de Bridier était, au xiv' siècle, sacris-
le cette abbaye.
iime époque, — Gothique carré, — De
1360 à 15^0.
idant la troisième époque, on voudra
se le rappeler, les capitales gothiques
SccitHœ Lemoviceiîsiê,
des manuscrits ont été employées exclusive*
ment dans les inscriptions. Nous n'avons
trouvé que deux exceptions à cette loi,
les tombes de Laiaces (1330), et du cardinal
de Mortemar (1335). A dater de 1360, la ma-
juscule est remplacée par la minuscule des
manuscrits et réduite à son rang de capi-
tale; on voit la majuscule ainsi employée
dans un grand nombre d'inscriptions et no-
tamment dans la fondation de Craraaud, à
Biennac; souvent même elle disparaît entiè-
rement. Une majuscule carrée et aiguë sort
do la minuscule et l'accompagne : la tombe
du chanoine Lajaces nous en oifre un
exemple.
Le gothique cnrré des inscriptions n'est
donc autre chose que la minuscule des ma-
nuscrits. Il est bon de remarquer toutefois
qu'il prend dans les inscriptions une fermeté,
une précision arrêtée et aiguë, commandées
par son usage monumental. Cette écriture
n'est pas sans de graves inconvénients. Si
elle permettait aux écrivains d allonger les
textes, grâce à ses lignes perpendiculaires
constamment dépourvues de boucles et de
contours, en revanche les I, les N, les M ,
les A et les D ne se distinguent pas assez les
uns des autres , et rendent souvent difiicilc
la lecture des leites.
Après la première moitié du xv* siècle, le
gothique carré des inscriptions prend un
caractère qui peut servir utilement à assi-
gner son Age : les extrémités des lettres
s'épanouissent en fer de lance.
1362.
Uic jacet Mariialis Juliani de Taulis
qui obiit die xni aiigusU anno Doniini h ccc
Lxn« et legavii isti convciiUii
vigenli sextarios frumenli bas de
calvari pro celebrando quolibet
die perpétue unam missam, et quiuquaginia
solidos annualim, pro facieDdo
anniversario duorum quondam patris, malris
etTratrum suorum et suuin
praelerea annualim iu dco conventu. Anima
ejus requiescat in pace. Amen.
(Inédite,) — (Legros.)
Ce souvenir de fondations pieuses faites
par un homme généreux se lisait près de la
porte intérieure de Téglise des Cordeliers de
Limoges.
Vers 1362
. us de Pompadour • prepositus • secularis •
ecclcdie • Ahenlensis • monasteriiet • canoni-
eus M ccc ... . Aia ei* . . .
(Inédite.) — (Cathédrale de Umoges,)
Dans une chapelle du chevet de la cathé-
drale de Limoges, une dalle gravée avec une
rare élégance figure un chanoine revêtu de
l'aumusse. L'inscription, en partie effacée par
les pas des fidèles, laisse lire le fragment que
nous rapportons. Il n'est pas diflicile de le
compléter. Dans la liste des prévôts d'Ay-
moutiers figure un Ramnulphe de Pompa-^
7i9
LIM
DICTIONNAIRE
UM
m
dour, qui testa le 26 juin 136â. Les armes
de Pompadour, d'azur a trois tours d'argent,
se voient aui vitres de la chapelle qui garde
cette sépulture. Le chanoine Ramnulphe fut
donc le fondateur de cette partie de l'édifice.
Ses bienfaits lui donnèrent une place en ce
lieu. Il y a donc une haute, injustice à trou-
bler Tordre des anciennes sépultures : pres-
que toujours c'est la violation d*un contrat
où un passé généreux engageait l'avenir par
des sacrifices considérables.
1363.
I. da
vira
V. ch
arpc
lUie
r me
feis
fa
lan
luial
CGC
Lxni
{Inédite.) — (Legros.)
Sur la place des Jacobins de Limoges, une
CTOtx élégante élevait, au milieu de tombes
do tous les âges, ses rameaux épanouis. Une
tige de fer supportait une ornementation et
des figures en plomb, riches par le travail et
rehaussées de dorure : c'était le don du
charpentier D/ivirau , comme le constate
rinscription que nous publions. Ces quelques
mots, pleins de simplicité, s'y lisaient entre
une coquille et une hache. La coquille était
l'attribut de la confrérie de Saint-Jacques, à
laquelle était affilié le donateur; la hache
indiquait sa profession. Temps heureux où
un simple ouvrier savait faire au public des
dons si heureux et si profitables! Nous n'a-
vons pas besoin d'avertir que celte inscrip-
tion est en langue romane.
136^.
f Hic jacet bonx memoriae, reverendissimus in
Christo pater el dominus, dominus Giiillelmus
de Agrifolio, senior oriundus de loco de Fonle,
diœcebis Leinovicensis, qui in sua primaeva ju-
veiUute, inmonaslerioBelliloci, ejusdeni ordi-
nis, fecil ordinem monachalem. Âliis hdnoribus
beneficialus, Tocalusqueprhiio ad servilium do-
mini CleinenUs papx sexli, lune Roinanœ curiae
praesideniis, per eum priroo factus exliiit Sedis
Apo^iolicae proloiiotarius ; et demuin ad eccle-
siaui archiepiscopalem Cacsarauguslanam pro-
motus, qui demuin ipsuni in sanciuc Romans
Ëcclesiue presbylerum cardinalem ordinavit,
tandem vero per domiiium Urbanum papam
quintum promotus fuit et consecratus in episco-
puni Sabinensem, în urbc Romana.Vitam quam
posiremo proul Domino placuit, iinivit in civi-
taie Viterbiensi, ubi lum tempore dicti domini
Ijrbahi Romana curîa resi<fcbat. De qua tandem
corpus saum tranblaturo exliiit ad mooasteriiiB
istud, în qao, motus devotlone singulari qawm
habebat ad beatum Martialem apostolat pa-
tronum ipsius, plenus sanitale, et vita fon.
gens, suam perpetuam elegerat sepolmram.
obiitautem anno Domini i36i« die m* nensb
octobris. Orate Deum pro anima ipsiot, omaci
hue convenientes, suum tumolom ÎDspectorî.
(Inédite.) — (Namui.)
Dans l'église de Saint-Martial, près là cht-
pelle de Saint-Eutrope , un. beau tombeaa
relevé de terre gardait la cendre du cardinal
de Sarragosse, Guillaume d'Aigrefeuilie oa
d'ArfeuilTe. Cette inscription se lisait lor
une plaque de cuivre doré. Elle présentait
des abréviations nombreuses qui en ren-
daient la lecture assez difficile. Oa pourra
s'en faire une idée en étudiant ci-dessous la
fondation due au cardinal Cramaud. Cette
épitaphe, comme celle du cardinal de Mor-
temar (ci-dessus, à l'année 1335), comme
toutes celles des cardinaux limousius, sem-
ble rédigée sur un type dont la cour pooti-
ficale avait dû fournir le modèle. Plus de
prétentions & la poésie; l'histoire simple et
une prose correcte suffisent. On peut coosol-
ter sur ce cardinal Nadaud et Legros, édilÂi
dans une réimpression récente. Nous n'a-
vons pas besoin d'avertir que l'orthographe
est rétablie.
1365.
dei. Amiclh de la Porta me feysfar
Tan McccLXY.
{Inédite.) — (Lccioi.)
Le buste en argent de saint Aurélien,
tristement rajeuni eu 18U, portait cette ins-
cription. La mortd'unHélieAmielh, laïque,
est marquée au premier septembre dans le
nécrologe de la frérie de la Courtine. Qu'on
le sache bien : tout ce qui s'est fait de beaa
et de durable dans les temps anciens s'est
fait par l'association et par 1 association reli-
gieuse.
1380.
PP. Gregorl donet aquestas ooppaa
Tan M CGC nii B Vidal ma f.
TRADUCTION
Aje pape Grégoire donna ces coupeê
ran 1580. B. Vidal nCa fait.
Le xiv* siècle vit la chaire de Saint-Pierre
occupée par plusieurs papes d'origine Ihnou*
sine. Un des plus remarquables, à tous les
titres, fut Grégoire XI. il garda bon et fidèle
souvenir de son pays natal, et l'abbaye de
Saint-Martial, berceau de la foi dans le centre
de la France, reçut de sa générosité des dons.
magnifiques destinés à honorer les reliques
du saint apôlre de l'Aquitaine. Outre un
buste il'argent émaillé pesant sept cents
marcs , il donna à cette antique abbaye une
coupe d'or destinée à enchâsser le chef vé-
néré de rapùlre. L'inscription rapportée plus
haut s'y lisait; elle soulève une curieiue
question d'origine. Tout prouve que cet orfè-
vre du Midi, B. Vidai, était originaire de
LIM
DEriGRAPHlE.
LIM
7^
5S. Au-dessus de rinscriplion se
Dt les armes du Souverain Pontife :
nde accompagnée de six roses.
j înscriplion est rédigée dans la langue
ire du Midi, en langue romane. On
[uera cette manière d'écrire qualrc-
; pour les quantités inférieures à cent,
t assez usitée à cette époque.
icel î loco Dns P. de Supbosco
rel.aliodict* de (Mo)nlilio
orib* plen* canonic* Leinovican*
olait poni piîarche îûcliis* hôri
m servivll fidelil et obedivit
igravit Româ Jacobû q : Piciavis
lîînâcoluit Johêniq; Maria
«▼s* grains fuil sibi lectus
(folavil plurib* eb-doinadis
» Magdlëne usq; feslû K.tterine
obiit cl bora nona vere fînivit
»ris mense qrta vicesima die
milleno cêteno et ociuageno (?)
ualuor adjunclïs reqes eiïîa defuiiciis (?)
li IrisUis quociens veîtîs ei itis
ece vos siiîs ut X* sil îpsi niîtis.
jeet in locodominus P. de Superbosco.
u vel alio diclui de (Mo)nliUo,
oribus ptenuSy canonicus Lemovicanu$,
iiuit poni patriarcliœ junctus honori ;
me servivit fideliter et obedivit.
ragravit Romam Jacobumque Pictamis
tUarinam cotuit Joliennique Mariam.
•ever$us gratui fuit sibi lectus
^otavit pluribus hebdomadis
0 Magdatene nsque festum Catarinœ.
o6f9t/, hora nona vere finivit
tbris mense quarta vicesima die.
milleno centeno ter octuageno
Uuor adjunctis requies œterna defunclis
ut transitis quociens venitis et itis
met vos sitis ut Christus sit sibi mitis.
(Inédite.) — (Cathédrale de Limoges.)
(glise et cité de Limoges avaient été
ilement détruites par les Anglais ,
(jjuelle ruine les reliques et sanctuai-
ient été emportés par eux et vendus.
Bfvait lors aucun ornement dans l'é-
ilhédrale avec lequel on pût célébrer
bleraent une messe, il n y avait que
chanoines résidant dans la cité et y
très-pauvrement, à savoir: Mathieu
S|tin, Hélie Lamy, Pierre du Super-
fl Pierre de Lubersac ; le doyen et les
chanoines étant absents et se tenant
; ceux qui résidaient n'avaient pas de
ayer pension aux vicaires ou servi-
i (BuNAV., III, 66^.)
èisie auteur, dans un autre passage,
îerver que ces quatre chanoines se
rent à la garde de I église cathédrale
é» malgré une contagion venue à
! de la guerre, et qui désolait alors
cette partie de la ville de Limoges, où la
fureur anglaise avait égorgé dix-nuit mille
habitants.
Le tombeau de Pierre de Soubrebosf, qui*
donna cette preuve do dévouement et de
courage, est engagé derrière le chœur de la
cathédrale de Lmioges, dans le mur do clô-
ture, en face de Tancienne chaueile de Saint-
Thomas, où repose la dépouille mortelle du
bienheureux Lamy, évéque de Chartres et
patriarche do Jérusalem.
Le tombeau du chanoine est une pierre
calcaire haute d'un pied et large de neuf
pouces. Au sommet, trois reliefs représen-
tent la lapidation de saint Etienne et la
sainte Vierge tenant l'enfant Jésus, qui bénit
le défunt. Ce dernier est agenouille; il est
vêtu d'uQ ample manteau et coitfé de l'au-
musse.
Le patriarche, aux honneurs de la sépul-
ture duquel il voulut être réuni, est évidem-
ment le patriarche Lamy. Les voyages qu'il
fit par dévotion ne s'expliquent pas aussi
bien. Que signiûent le Jacobumque Piclavis et
le vers suivant? Un renseignement que nous
devons à l'obligeance de M. E. Lecointre
nous met peut-être sur la voie de la bonne
interprétation. A Poitiers, à Buxerolles près
de Poitiers, étaient deux chapelles consacrées
è saint Jacques, où l'on se rendait en pèleri-
nage à certaines époques de l'année. Dans
cette dernière, la dévotion à ce saint avait
pour motif déterminant une sorte de culte
Gu'on rendait à une empreinte miraculeuse
du pied de cet apôtre, empreinte qu'il aurait
laissée sur le rocher, dans un de ses nom-
breux voyages.
Le reste est assez intelligible, malgré les
mutilations de la pierre. On sourira à certai-
nes formules naïves : à son retour, le lit lui
fut agréable; il y demeura malade plusieurs
semaines, depuis la fête de sainte Madeleine
jusqu'à la fête do sainte Catherine. L'auteur,
qui, au début, paraissait vouloir écrire en
vers, renonce à l'usage d'une mesure arbi-
traire. La rime vient à son aide et lui prête
un secours tout aussi malheureux. Quelle
que soit la valeur de la forme littéraire,
rendons hommage, eu passant, à la sépulture
d'un hommede bien. A la quatorzième liçne.
M l'abbé A rbellot, malgré la mutilation delà
pierre, a deviné le mot requies. Sa leçon nous
semble bonne. Nous sommes heureux de lui
restituer ce mot.
1384
t Ilic jacet B. nicnioriae revcreiidiss. iii Cbristo
paier et doniinus, dominus Giiillelmus de Cba-
naco episcopas Tuscalanus S. R. E. cardiiiaiis,
alias doniinus Miiualensis, quondam QUut do-
mîui Guidonis de Cbanaco miliUs, ei dominae
IsabelUe de Monte Berulpbo Leroovic. diœcesi,
decreloruui doctor opiimus, ki praesenti mo-
nasterio monachus dieelns, nulritus et eduoa-
lus a puerilia, deinde posi plures diguilalea
per r. dominum Gregoriuni papam XI promotus
extilli ad apicein cardinalatas mvlia bona con-
lulit pRKseuti monasterlo,' ideoqae convantiis
725 LIM DICTIONNAIRE
die qnotibet duas missas sine nota el singuHs
mensibus unum anniversarium pro eo et suis,
in perpetuum celebrare tenelur. Obiii in Âve-
nione die 29 decenib. anno Nativit. Domini
i38i, quo, anno mense augusti ejus corpus per
integrum translaluin, et sepiillum est bic, se-
cundum suani devotam ordinalionem. Oretis
Deum pro ipso. Anima ejus rcquiescai in pace
Amen.
Guillaume de Chanac, cardinal de Mende,
était enseveli au côté droit du chœur de
Saint-Martial de Limoges, dans un tombeau
assezmagnîGguCydisentlesauteurs antérieurs
à la révolution. La destruction de cette
œuvre d'art si remarquable est due à la sé-
cularisation des biens du clergé en 1790. Ré-
Eétons que Tabbaye de Saint-Martial , ce
erceau de la foi en Limousin, cet asile où
dormaient tant de grands hommes, ce musée
enrichi par la pieté des siècles, fut alors
mise en Tente et démolie. Que cette des-
truction ne porte pas malheur à ceux qui
l'ont accomplie I Nadaud, après Bonaventure
de Saint-Amable, consacre une notice inté-
ressante au cardinal dont nous venons de
transcrire Tépitaphe.
1388.
LIM
m
llic jacei I)eatâe menioriae reverendissimus in
Cbristo pater dominas Petrus de Croso, orien-
dus de Calima Forli, Lemovicensis diœcesis de*
cretorum doctor, qui primo fuit monachus
Saneti Mertialîs Lemovicensis, ordinis sancii
Benedicti, et inde praepositus de Rossaco dicti
ordinis et diœcesis, posUnodum cellarius ecclc-
siaeTulellensis, post prier de Voila, ordinis Clu-
niac-Sancli Flori diœcesis, post episcopiis Saneti
Papuli, postmodum archiepiscopus Biluricensis
el camerarius domini papae Gregorii XI, e(
deinde arcbiepîscopasArelatensis,et fuit assum-
ptus in litulum sanclonim Nerei et Acbillei
presbylercardinalis Lemovicensis, qui bicsuam
elegil sepulturam. Orate I>eum pro eo.
Nous n'enregistrons que ipour mémoire
celte épitaphe du cardinal Pierre de Gros.
Sa famille donna en ce temps à l'Egliso
plusieurs persoimages distingués par leurs
talents et leurs vertus. A la môme époque,
un frère de ce cardinal occupait le siège
épiscopal de Limoges.
1400.
Uîcjacetbo(nx)mem(oriaî)Dns loans de Pey-
raco loci de Vinolio canonic* Lemovi(censis)
oi>iU die vieio aîïo Dîîi m cccc Aia ei* reqescat î
pace ut D* parcat ei die iector misre mei.
(Inédite.) — {Cathédrale de Limoges,)
Sur une grande dalle, un Irnit élégant et
ferme figure un prêtre couvert des vête-
ments sacerdotaux et de l'aumusse : on lit à
l'entour cette inscription. Les abréviations
/oofu pour Joannes , vieio pour vicesimo^
If pour Deusy sont d*une intelligence facile.
Dn$ et l>fit à la place de Dotninus et Domini^
ne présentent pas une plus erande difficulté.
La pierre a près de 7 pieds ae longueur.
1406.
Révérend* in Xpo pat* ac dns dns Sy de Cramaiido
loco bui* procbie fudavîi in eccâ ista nu®' capdh
nias p \\\i^^ capellanis quor q^Iib^ tencl* cde-
[braremi
missâ die qlib; de deffuttis p aûab* dcl reveadi
[pals et pn
tû suor pptuo alinis vicib* vid; qlib; capeUaa*
[ÎDiepii
âna. et revolulis quatuor septiânis deb; reîDcîpe
in pma septiâna mësis celebravat et in. 8C<& sej*
[tria
tri*, et in quarta quart*, el îta ppetuo oiinniiare
'Iqlib; mêse
nec pt aliqs pdcâs capellanias obtiuê' nisi psôalr
[réside
al in loco islo de Bianaco- et tenêl olb* dieb*
[diiîcis et festi
vis dice cû capellano bui* ecclie nialutiâs el cê-
[tas horas. el
juvare ad celcbracionê misse magne et p. susiê-
[tacône
qôr acqsivit decimà bui* burgi el misi de Royeria
[-2- de Cra
maudo sub qbus an bêbal. xxxi. sexl. bladi. et p
[residuo
Iradidit dîîo vicccolli Rupiscavardi* xli* libra* ni*
[«len*
rend*, quas dus de Marollio fiëbat siip liliiies
[Riipica
vardi ab antique p qb* solvil eide de Mâroltio.
[c€cc. iibr.
acqsivit eciâ a Stepbô Quadrigarts* v- sexl. bladi*
[scilz doos
sext* fra ; el 1res sexl* siligis sup decià bladi ndsi
[deCbasta
nhis in Iritorio ville Rupîscavardi inl misû da pla
lier ex una pie el mâsû de la Choussolie* el tria
plê deciê vini dcTlritory- et aliqua alia que tpis
ppetuo dedil* et p Dei grim alia dabif ScripU
_ o o
sût bec* ano dni m. cccc. sexto.
(Inédite,) - (A menmc.)
Reverenduê in Chmto palet ae dmmwm éamm
[Simon de Cramtmiê
loco hujus parochiœ fundavit in eecitùm Uta qtuOHr
[capellê'
mas pro quatuor capellams ouorum qmUbU Umttr
[eattkrunumm
missam die quolibel 4e defunciis pro cntMcèiit dié
[rereremdi pmtris el puna*
tum suorum perpétua alterms ttctètif, rideHeei eepd-
[tmmus im sefA-
mrrna, et rerolutis quatuor septiusëmls deéei rmmiptn
LIM
D'EPIGRAPHIE.
LIM
lU
m êepUniana memii celebraveral et in secundo
'$ecnndus^ iertia
, et 1JI quarta quarlut et ita perpeluo continuare
[quolibet mense,
M aliquiê prœdictas capelianias obtinere nUi
{penonaliter réside-
KO M/0 de Bianaco et tenetufomnibus diebus
[dominicis et festi'
trt cum capellano hujus ecclesiœ malulinaè et
[ceteras horas, et
ad ce(ebralionem mistœ magnœ et pro susten-
[talione
n aquiiivit deeimam hujus burgi et mansi de
[Royeria et de Cra-
I, êuper qutbus antea naoebat xxxi sextarios
[blads et pro residuo
U domino vicecomili Hupiseavardi xli Ubras^
[m denarios
\les quas dominus de MaroUto habebat super
[habitantes Rupisca-
ib antîquo pro quibus soltit eidem de MaroUio
[cccc libras
Itfit etiam a Stephano Quadrigaris v sextarios
[bladi scilieet duos
'oi frumenti et très sextarios siliginis super de •
[cimam bladi mansi de Chassa-
I Urritorio villœ Rupiscavardi inter mansum du
[Plan-
una parte et mansum de la Choussolie^ el ter-
[tiam
I dectmœ wm dictt territorit et aliqua alia quœ
[ipsis
no dédit et per Dei gratiam alia dabit, Scripta
Ubc anno Domini milUmmo quadringenlesimo
[sexto.
tce à la patiente érudition d^un de nos
;ues, nous n'avons rien à apprendre à
dcteurs sur le cardinal de Cramaud, au-
de la fondation que nous venons de rap-
r. Les recherches étendues de M. Tabbé
T sur la vie de cet illustre personnage
lent le suiet. On les trouvera dans les
itVf^ de ta Société des Antiquaires de
Bêf année 1840, p. 2!^9
côté gauche du sanctuaire de Téglise
ieonac, près Rochechoiiarl, so lit encore
iription que nous rapportons. Les carac-
I d'une exécution élégante et ferme,
3Dtourés par une guirlande de feuillage,
quatre angles sont les armes du cardi-
surmontées de la croix épiscopale. Le
ip de Técu porte une bande qu'accom-
ent six merlettes. Nous n*y trouvons pas
I k onze besants d*or dont parlent cer-
auteurs. Le tout a 2 pieds 6 pouces de
mr sur 1 pied 8 pouces.
but décidément considérer comme une
empruntée à Beaumesnil ce que dit
Uou d'un prétendu tombeau du cardinal
laady conservé dans le cimetière de la
isse de Biennac. Cette pierre tumulaire,
Qous avons vue, n*a aucun des carac-
tères de la sculpture du xv* siècle. Elle fi-
gure d'ailleurs un prêtre et non un cardinal.
Personne ne croira que ce prélat, un des
hommes les plus distingués qu'ait produits
le Limousin, patriarche d'Alexandrie, arche-
vêque de Reims, évêque de Poitiers, ait
trouvé sa sépulture sous un relief si grossier.
Des témoignages irrécusables et la présence
de son tombeau à Poitiers prouvent qu'il fut
enseveli'dans la cathédrale de cette ville. On
a confondu la fondation d'un service perpé-
tuel dans l'église de sa paroisse avec sa se-
f)ulture. Ses libéralités pieuses ne furent pas
imitées à ces dons généreux; nous avons à
en inscrire un autre.
L'étendue de ce texte rendait nécessaires
les abréviations et les contractions que nous
avons signalées; toutes sont de facile inter-
prétation.
Quinzième siècle. — 1U)6.
Reverendissimus in Chrislo paler, d. dnus Simon
de Cramaudo, loco quodam parocbiœ de Bia-
nacho» Lemovicensis diœcesis» pairiarcha Ale-
xandrinus, dedil huic ecclesix bona qox Guer-
rulj habebant vel liabueranl in terriiorio Sancli
Juniani et aliquibus locis aliis viciais, cl quae-
dam dominia sita in villa Sancli Juniaiii de
Brigonhiaos, et uUra cenlum francos Almodia
de CoUibus» uxor quondam D. D. Pelri de Cra-
maudo, mililis, fralris dni palrîarcbx predicli,
ui perpeluo in isla ccclcsia, prima die cujusFi-
bel mensis, celebrelur una missa celebris cum
pulsatione campanarum, pro salute animarum
suaniro, el parenlum ac bencracionim ipsorum
pairiarchae et Almodiae, et ad faciendum pne-
dictum scrvitium, et distribuendum in qualibet
missa canonicis, capellanis el servitoribus ec-
clesia^ xxx solides Turonenses et capitulum hu-
jus ecclesix est bene obligatum. Seripta haec
fuerunt anno Dni hccccvi, mense junio.
Le titre commémoratif de cette fondation
faite par Cramaud au profit du chapitre de
Saint-Junien se lisait, avant la révolution,
dans le chœur de cette église. On en doit la
conservation à dom Estiennot IFragm.
d'hist, d'Aquit.j ii, 28, mss. de la Bibliothèque
nationale)^ et la publication à M. l'abbé Ar-
bellot.
1408.
Hic dominus Ludovîcus de Trallangis sub lapide :
quiescit, yir magnlficus, nacionis Lemovicc
decanus Avinione, ibidem regens studia :
meniit is obtinere doctoral us insignia :
in fratrem et canonicum ista mater ecclesia :
extullt fréta suorum meritorum ingencia :
et licet absens fuerit a vivente exordio :
roaturus tamen rediit flnem jungens principio
dedil libros ecclesie liberall commercio :
hanc rem dignam memorie probat acerri visio :
accepti tam memorans Ingratus hic non exiilit :
7)7 LIM DICTIONNAIRE
cum oclûgiiiUi codices prolhomairtci conlulil :
quarto kalciidasjunii oclavi posl jubilcuni :
«ini quadringcntesimi milleiii d^dii spiriUim :
|iosl veslri fratris fuiiera rogale fralres Dominiim :
ol ad cœlorum muuera suum perducai famultim :
(Inédite.) — (Lccaos.)
Cette épitanbe, assez bizarre, se lisait,
avant la révolution, dans une chapelle de la
catbédraie de Limoges.
U15.
Reverendus in Xpô paler dns. dûi. Junianus
ChouTaly, eccRc secularis cl collégiale S^» Ju-
niani de Yicano, canonicus, pd(e ville orian-
Jus, utriusquc juris professer, sacriq- palacii
causarum aposlolicar. auditor, fecil fieri chor.
pdicle ecclîe S^^ Junîaiii anno Dni m» cccc» se-
cundo, precio ducentar. el qainquaginla librar
cuidam niâgro francise nuncupato Germain.
Iiem dédit pdicle ecclîe quemdam calicem
duar. marchar. argeiiti. Iiem amplius quoddà
pulchrû novum missale. Romanum. Iiem dédit
cenlû scuta ppter suum anniversarium, fiendum
in die obilus sui, videlicet xvi. roarlii, anno Dni
M» cccc« xv« prelerea, legavit ampli* cenlû
scuia ppier anniversarum utrisq. parenlîs, fien-
dum XVI ta die sepieinbris.
Item, fecit fieri sepulchrum suû ppe aquili chori,
et tamê fuit scpultus Biterrîs.
Item plus dédit il* scuta edîficio hospitalis huj.
TÎUc Sti Juniani
Anima ejus et parentum suor.
Requiescant in pace
Amen.
(Inédite.) — (Lecros.)
Une clôture en bois, richement sculptée et
formant deux rangs de stalles, enveloppait
un
1K
gnac (1M9), Aureil (1475), sont postérieu-
res d*un dfemi-siècle. Au defaors, Rouen,
Amiens, Alby, Auch, Rhodcz, etc., ne s'en-
richissent de travaux de ce genre que long-
temps après. Cette boiserie fut payée, en
1402, au maître nommé en françait Gtrmaà^
deui cent cinauante livres. Cette somme re-
présente la valeur de trente mille francs de
notre monnaie actuelle; il est bien entendu
aueje parie de la valeur d'échange, et non
e la valeur métallique en titre et en puids.
1420.
Guillelm* Dine-Mati me dona ê lan ' *
M. GCCC. XX.
(Inédite.) — (Lccioi.)
' On lisait ces mots sur un reliquaire en ar-
gent appartenant à l'église Saint-Pierre da
Queyroix de Limoges. La famille Disnematin-
Dessales existe encore; ses membres sedis^
tinguèrent de tout temps par leur zèle pa-
roissial.
1421.
Lan Mcccc xxi foc mudat aqnes hospital de S.
Jamme aici, de voler de mosseu Foie de Royera,
de la diocèse de Limoties abat de St Serni.
Van 1421 fut transporté cet hôpital de Saint-Jac-
ques fct, par Vordre de M. Foulque* de Roffère,
du diocèse de Limoges^ abbé de Saint- Saturnin.
Cette inscription, citée par Catel, était sur
la porte do la chapelle de Thôpital Saint-
Jacques, à Toulouse. (Cs. Castëlla?«e, Mém.
des antiq. du MidU m, 272.)
Après ih36.
S. K.
(Ineatte.) — (A Meimae.)
Voilà une inscnption courte , si iamais il
en fut, et cependant elle n'est pas dépourvue
d'intérêt. Par se^^ lettres datées du 20 juillet
1436, Charles Vil, roi de France, concède
aux habitants et manants de la ville de Mei-
mae l'octroi de leur cité, destiné, selon leur
demande, à relever les fortifications de leur
ville. De cette époque date la prospérité de
cette ville. Alors furent établies des halles
pour abriter marchands et marchandises. Cne
double mesure permanente iaillée dans le
granit, destinée à servir d'étalon pour la
vente des grains, fut installée dans cet édi-
fice. Cette mesure publique existe encore;
un écusson sculpte à la partie antérieure
porte les deux lettres que nous avons trans-
crites.
L'usage de ces mesures de pierre servant,
d'ét/ilon pour la vérification des mesures par-
ticulières était alors de droit commun. En"
1377 il est fait mention d'une mesure de ce
genre : « Les seigneurs consuls du château
de Limoges de l'an de grâce 1377, ayant re-
cherché quelles mesures tenaient les hôte-
liers du château, leur ont lixé pour toujours
les mesures suivantes : de la mesure qui se
donnera aux chevaux à dîner les huit doivent
faire l'éminal de la mesure de pierre avec la-
quelle on mesure l'avoine au marché. »
nolpo province, les belles boiserios de Soli- Ccran Uminal de la mesura de la peyrn
le chœur de la collégiale de Saint-Junien.
Cette boiserie était haute, en moyenne, de
15 h 18 pieds. Au commencement de la res-
tauration, la fabrique de cette église, ayant
acquis un autel en marbre provenant de
l'abbaye de Grandmont, voulut produire tou-
tes les beautés de celte œuvre de la fin du
XVIII* siècle. En conséquence, la boiserie du
chœur fut enlevée et en grande partie livrée
au feu. Des débris conservés par diverses
personnes prouvent qu'elle était de la plus
grande magnificence. Une eolonnette, con-
servée au musée de Limoges, montre sur
son chapiteau un lapin broutant des feuilles
de choux. L'exécution hardie et n^ïve de ce
fragment donne les plus vifs regrets sur la
Eepte de l'ensemble dont il faisait partie,
l'inscription que nous relatons plus haut
fait connaître le nom du donateur et de l'an-
teiir, le prix et la date dec^ttc sculpture sur
bois. Le nom de maître Germain ira donc
grossir la liste des huchiers ou sculpteurs
sur bois auxquels noits devons tant de
chefs-d'œuvre. On remarquera que, par l'é-
poque où il a vécu, il est leur aieul. Dans
un
D-EPIGliAPHIE.
LIM
750
iom meêura la $ivada en la clausira.
. de la Société archéoL du Limousin.
,197.)
1W7.
ySi bîîdlcs (1) omnium juslonim spirilu
is fuit, ipse intercédai pro cunctis
asUce professionis. Amen.
anno Dni m cccc xxxvii.
(Inédite,) — (Leghos.)
inscf iption so lisait sur la cloche dite
i , dans Tabbaye de Saint-Martial.
Dcbe a été fondue en 1790.
1U5.
xt in tumalo, omnibus amabilis Hugo
B, paciflcus de Video cognominc dictus
am amalor, teropli hnjus et miiis rcetor,
I gf'nere, prepollens rooribus et virlute.
m iicenciamadiit, Lemovisque prebendam,
liis ab tenebris bis sena lux traxit oclobris,
l hoc choroy pro eo rogaie exoro.
{Inédite.) — (Legeos.)
pilier du sanctuaire de Saint Pierre
Toix de LioQoges était appendue une
le cuivra jaune, ciselée. Elle repré-
m prêtre agenouillé devant Timage
inie Vierge. Au-dessous étaient Ggu-
armes du défunt : d*argent à une
3r chargée do deux yeux (je vois),
lie de la voûte du chœur étant ae
3que est due sans doute à la généro-
e curé, proffuit huic ehoro.
1U8.
bium quondam venerabilis viri Doniq}.
Joannis de Foute*
rstt lam trisli (|uid aggredi ausa fuisti
monte hujus dompiium Johannem de Fonte
etas (?) mundiim, hic nec rciiquisti secùn-
^dum
n 8 ex parte sed jura novit utramque
rîcarius liac in ecclesia prebendatus
8ub manteUo stat arcbipresbiler de gi-
luit fato, mensis junii die quarto [meUo
»imo quadringeiilo quatcr duodeno
i« pia, gloriosa virgo Maria.
{Inédite.) — (Legeos.;
icr angulaire de la chapelle de Notre-
»s Trois-Uois, dans la. cathédrale de
, était attachée une plaquiQ de cuivre
lelle se lisait Tépitaphe que nous
ns. La troisième ligne est de trans-
douteuse et ne se traduit pas facile-
us ces termes.
U49.
• B. Nogich (U49) ou mieux Sogeri.
dffe.) — {Chapelle Saint-Fiacre à Paulhac.)
flanc méridional, mais à quelques
ervalle, de réglisede la comhjande-
aulhac, s*élève une élégante petite
chapelle du xv siècle. La porte en accolade
a les moulures et les ornements multipliés
de cotte époque. Les nervures de la voûJo
s'appuient sur des consoles formées par des
anges tenant des écussons. Un texte de Na-
daud nous apprend que c'était une vicairie
fondée par irère Antoine de Nogerie. Nous
avions, à première vue, daté tout cela du
milieu du xv siècle. L'inscription mutilée a
perdu sa date. Nous en devons la connais-
sance à une transcription prise en temps
utile par Nadaud, vers 1770; elle confirme
entièrement notre conjecture. Nous sommes
heureux d'avoir contribué au salut de ce pe-
tit édiGce, en provoquant le rétablissement
de sa toiture, détruite depuis près d'un demi-
siècle, sans que la voûte ait cédé sous les
Eluies diluviennes de notre ciel limousin,
.'église adjacente est un édifice solide ot
élégant du milieu du xiii* siècle. Elle faisait
partie d'un château presque entièrement dé-
moli. C'était l'apanage d*un chevalier de jus-
tice. Depuis peu de temps, grâce aux solli-
citations d'une famille honorable, Téglïse do
la commanderie est devenue l'église d'une
paroisse nouvellement érigée.
1451.
Anno milleno novies L I semei
ista. regine. celi facta* capelia. fuit
quaq;. sequens* tern* mirâter(l)
perflcit' ann*. principlum
prebel may*. flne. que
november
cccc
L
(A Notre-Dame du pont Saint- Junien,)
Près du pont de Sa in Mu ni en est un pèle-
rinage célèbre à la sainte Vierge. Une statue
antérieure au gothique prouve que depuis
longues années cette dévotion était établie
en ce lieu. 11 est question d'un orato-ro à
la date de 1394. Pierre de Montbrun, évoque
de Limoges, permit en 1451 de le recons-
truire. Les travaux de construction furent
achevés la troisième année. Le sanctuaire
de la chapelle est de cette époque; aux
contre-forts, aux fenêtres et aux moulures,
il est facile de reconnaître cette date. Louis
XI avait une dévotion particulière à Notre-
Dame du Pont; après v avoir fait plusieurs
pèlerinages, en 1470 il donna douze cents
écus pour Tagrandisscment de cet oratoire.
Grâce à cette libéralité, on a pu construire
l'élégant édifice dont la ville de Saint-Junien
est hère à si bon titre. Quatre piliers cou-
verts de moulures soutiennent une voûte
élancée, qu'ils partagent ainsi en neuf tra-
vées. Les auteurs de cette construction ont
soudé fort habilement leur bâtisse au sanc-
tuaire de 1451. LMnscription qui donne la
date de cette partie de l'éditice est à l'entrée
du sanctuaire à gauche. La boiserie d'un
autel la masque en partie. On remarque
dans celte inscription l'emploi des majus-
cules qui formaient récriture delà troisième
ifMt bencdictus
(I) Quamque sequens lernus mîranter.
731
LIM
époque (gothique arrondi). L'A du coramen-
cemenl, le Q de la troisième ligne, le pre-
mier P de principium et la date sont em-
pruntés à cet alphabet. Tout le reste est
gothique carré (minuscule des manuscrits).
Le gothique arrondi est donc ici réduit au
rôle de capitales ou majuscules comme dans
l'écriture des manuscrits..
1W3.
Laçams de Franceschi incensii : Francischus
Piloxus pinsit.
{Inédite,) — (Legros.)
•
Ces signatures incorrectes, en lettres liées
e entrelacées, se lisaient au-dessous d'une
statue de la sainte Vierge, peinte et dorée,
dans la chapelle de Sainte-Agathe de l'église
de Saint-Martial.
E (i) lan M cccc lx.
(Inédite.) — [Eglise de Treignae.)
L'ancienne chapelle du ch&teau de Trei-
gnae, aujourd'hui église paroissiale, est for-
mée de trois nefs parallèles fort basses. Les
nervures prismatiques pénètrent dans des
colonnes monocylindriques sans chapiteaux.
L'inscription se lit au^iessus de la porte.
Voici donc une architecture à date bien
précise.
Anno Diii m cccc lx die vero nu mesis augiisti
re^' in Xpo iïF et Uns 3ns Michael ëpi (Nicodie ?) (2)
consecravil hoc allare eirecondidit pîTies reliquias
in honore SU Eutropil pontifies ei marliris.
{Inédite.) — (A BerneuiL)
Au mois d'août 183^6, en démolissant l'au-
tel de la chapelle Saint-£utro[)e, située près
de Berneuil (Haute-Vienne), on a trouvé celte
inscription placée près des reliques. Il est
è regretter aue le nom du siège épiscopal
soit à peu près illisible.
1469
Mecire Loys Daubucon evecque de Tulie
lan M cccc lxix
(Inédite.)
Un petit ciboire de vermeil est orné ,de
quatre petits reliefs Qgurant des prophètes.
Sous le pied se lit l'inscription. Les carac-
tères droits et inégaux sont mal gravés. Ce
ciboire gue nous avons découvert appar-
tient aujourd'hui à Mgr Berteaud, évêaue
de Tulle. ^
IWO.
Ici gyst des80ul)s celte grande lame
Denisol Prùlre, Dieu a grappe son àme,
Sublil orfèvre, sage vos pas autre
De Meaux en Liège vraymeni fui natif
Lequel fonda par leslamenl voiif
Les mecredi une messe en voii
En ceUe église de l'ange Sainl Michel
DICTIONNAIRE UM
«
Et que soit dild par ceux du commaiiel
Et trépassa ez fêtes Magdeiaine.
Son âme soil lassus au ciel amène
Mil quatre cent cl lx et vers dix.
Dieu, quil soit en paradis
Amen.
{InédUe.) — (Maiao».)
A Saint-Michel des Lions, près de la porte
septentrionale, était une plaque de cuivre
portant cette inscription. Le communel dont
il est ici quivstion était une communauté de
prêtres établie dans cette église , comme
dans un grand nombre de paroisses du dio-
cèse, pour l'administration spirituelle.
Malhilde Helaude était veuve d'un Denis
Prêtre, orfèvre à Limoges en ihSO.
U76.
Reverendos D. F. Peirus Daubossonnîut Rhodi
maguus niagisler hanc portam et turret ereiit,
magislerii anno primo.
A Rhodes , du côté de la mer et à l'est,
s'ouvre la porte Sainte-Catherine. Elle est
en plein cintre et flanquée de deux belles
tours rondes qui sont engagées dans les
courtines et couronnées de mAchicoulis. Au-
dessus de l'entrée on voit une grande table
de marbre, sculptée en forme de niche» dans
le stvle ogival flamboyant, et trois statues
représentant, au centre sainte Catherine, à
droite saint Jean et à gauche saint Pierre.
%r ce bas-relief sont flgurées les armoiries
de Pierre d'Aubusson.
C'est en 18^6 que M. Batissier a relrouTé
sur place ce souvenir d'un illustre compa-
triote. Nous empruntons cette note à un de
ses rapports.
1W9.
Le XVIII jour de janvier mil uii« xix lx
fuel commencé ce premier pillierdes biens de céans
par bon entente.
(Inédiie.) — (Lkrm.)
L'église de l'abbaye de Saint-Martial n'ap-
partenait pas tout entière a l'époque ro-
mane. Une partie de l'abside et de la croisée
étaient du xv* siècle. Celte inscription^ uni
se lisait sur un pilier de la croisée, du côté
de la chapelle de l'Enfant-Jésus, donnait la
date du commencement de ces travaux.
1479.
Hoc oratoriû (1) saxî
ruina collesû dns Dioni
sius de Bar que Bîturîs
pepit âlistes et ((ïîi Tu
icll (2). M cccc^xxix erexit
Fûdilus ac ampliavit.
(Inédite.) — (A Roeamaiour.)
Rocamadour, pèlerinage depuis longtemps
c;élèbre, intéresserait encore par les beautés
d'uu site sans rival, et par les traraux de
(1) En.
(2) Pour Mcomédie.
(I) Oratorium.
(*i) Peperit antistes et dominuê luteUcnsis.
LIM
D*EPlGRA!HiiE.
des anciens âges. En restaurant la
Ile miraculeuse , abritée sous une
I du rocher, on a trouvé, il y a quel-
Binnées, cette inscription. Rocamaciour
avant la révolution , du diocèse de
; or le diocèse de Tulle fut distrait du
se de Limoges par le pape Jean XXII
18. A ces titres divers, c'est donc une
ption limousine , et nous avons été
ux d'en enrichir notre recueil.
ineur souverain et la virve mémoire
ad Dieu lout-puissant, en son l'ègne étemel,
Mère sacrée el du bon Saint Michel
bienheureux saints du paradis en gloire
ue Ton comptait mil ccc lxiiu
• may du premier fondement
1 de cette église a prins commencement :
ijure des temps jamais ne puisse abattre.
s après, pour embellir ce temple,
I mil ccc et ini^z et trois,
8 dons du commun et libéraux octrois,
lâti ce clocher, que chef d^œuvre on con-
[temple.
donc ce boA Dieu qui a toute puissance;
mier s*employant à ccst œuvre si beau,
) conserve a soy : et son divin flambeau
Q8 les bienfacteurs luise pour récompense.
Relevé par Jehan Verger ;
et Jean Mersin, Bayles
en Tan 1584.
te inscription donne la date de l'église
inl Michel des Lions de Limoges et de
emarquable clocher. Elle se lisait sur
lierre calcaire à gauche de la base du
îrjorsqueles directeurs de la fabrique,
*cevant qu'elle était usée par le temps,
nt transcrire sur une plaque de cuivre
placèrent à Tintérieur même de la
de ce clocher. On se tromperait ce-
mt si on prenait ce titre à la lettre ;
ue tout le mur nord de Téglise est
le corbeaux ou modillons romans qui
icent que les architectes du xiv* siècle
ODservé dans la reconstruction une
) du vieil édiQce qu*iis étaient appelés
iver ; enfin, la dernière travée du côté
)ccident est évidemment du wv siè-
in reste, notre annaliste est formel :
année (1552), l'église Saint-Michel des
fut augmentée du jardin de Laniy,
Bon. de Saint-Amable, III, 775. )
148^.
En lâo MccccLX&xnu fut
lète la grosse tour de Bourgne
neuf el tout le batimen les
▼errines de cette église le treil
lODS de fer et fondée une messe chun (1)
}«Br vespres et compiles aux pb
Tes de la colnunauté de la dicte
LIM 754
église par révérend religieux
Frère Guy de Blancliefort grât pr
leur Dauvergiie comandeur
de Chypre de Bourgneneuf de
Mortels senechal de Bhodes
et nepveu de très révérend et
mon très doupte seigneur monss
frère Pierre D*Âubusson très
digne grand maitre de Rhodes
de Tordre Saint Jehan de Jhrlm.
{Inédite.) — (Nadaud.)
L'église du grand prieuré de la langue
d'Auvergne, h Bourganeuf, est du commen-
cement du xiir siècle ; mais le xv* siècle
l'a restaurée en refaisant les voûtes, en y
ajoutant des chapelles et un collatéral, et en
perçant, à Test, une grande fenêtre à me-
neaux flamboyants. Celte iuscrif)tion nous
apprend l'origine et la date précise de ces
constructions diverses. Elle confirme aussi
la tradition qui voit dans la grosse tour du
château une construction élevée pour le lo-
gement et la garde de Zizim , compétiteur
du sultan Bajazet. Zizim habitait le chAteau
de Bourganeuf à cette époque; il ne le quitta
gu'cn 1(89. Les armes de Guy de Blanche-
fort se voient en diverses parties de l'église
et du château. Nous avons donné , dans
V Album de la Creuse ^ une notice sur ces
lieux, que recommandent ces imposants et
poétiques souvenirs.
1490.
Lan. M. cccc
un. XX. X fu
fâcha. la chape
la.
{Inédite,) — {A Saint- Maurice.)
Une chapelle de l'église de Saint-Maurice,
près Saint-Robert (Corrèze), porte cette ins-
cription. On remarquera cette manière d'é-
crire quatre-vingts ; elle n'est pas rare sur
les monuments 4\x xV siècle. Un écusson
mi -parti, sculpté dans la même chapelle
donne sans doute les armes du fondateur.
Les pièces qui le composent sont d'une
part deux bandes, de Tautre trois étoiles et
un croissant.
1496.
Lan mil cccc nii vingts et xvi
en iung, furent de céans du trésor
prins pour le chief mettre a son aise
xii marc d'argent, n onces, vin d. d*or
el tout par le couvent accorL
Le lM)n abbé Jouvionl Aulbert.
St Martial nous (e prions fort '
que paradis nous soit ouvert,
le nom du maitre argentier
ce coffre ûst Pierre Verrier.
La coupe d'or donnée par Grégoire XI
{)Our abriter le chef de saint Martial se ren-'
èrmait dans un buste magnifique, autre don
généreux du pontife. £n ikw^ ce dernier
755
LIM
joyau ayant été mis en gage noup garantie
d'un emprunt contracté par l'abbé de Saint-
Martial, l'abbé Albert Jouvion ût exécuter
une cassette pour abriter la coupe et le chef
vénéré qu'elle renfermait. Celte inscription,
gravée sur le métal de cette coupe, faisait
connaître sa valeur intrinsèaue et le nom
de l'orfèvre limousin qui l exécuta. (Cf.
Y Essai sur les émailleurs de Limoges , p. 86.)
1497.
Virgo fave ceptis, quaeso, sanclissïma, venis.
Qiiod mihi corde sedet, quod lola menie volulor
Scribere sil miclii fas, uonullo minime Iseso
Hoc jacet in tumulo Johanncs episcopus, liujus
Urbis honor, patrix gloria, plcbis amor
Marchia qucra genuil. Bartonis cognominalus,
Pago Garaclensi, nobili de génère nalus
Liiios duni flores senalus villa regali
Legerel Parisius, in scde prxsidiali,
Pasiorem peiiit ecclesia Lemoyicensis
Quem, orbaia duce, elcgîl flamine sacro.
Defensor palriae fuit, el tuiela suonim
Inviclum fldcî robur, el correciio morura
Hic facundus eral, largus, et cunclis abunduns :
Humilis in populi, doctrine jubar emicans
Inlerea, dum senio properavil, jam cauus eleclus,
El pasloris aram rexisscl lemporc longo
Archipresul dignus translatus Nazariensi,
Jura linqucns sedis nepoU caro Jobanni ;
Vivens in Domino oclogenus aslra beavit
Inde, milleno quatuor ccnlum nonageno
In crucis festo maii, lune adde septcno
Cujus vita fuil praescns sibi Irila laboris
Posl mortcni sil ei requies, finisquc doloris.
(Inédiie.) — {Archives de la famille de Montbasm)
Le Limousin, cette terre par excellence
de l'orfèvrerie ou de la mise en œuvre artis-
tique des métaux^ possédait de nombreux
tombeaux en métal ciselé. Celui du prélat
dont nous venons de rapporter IVoilaphe
était au milieu du chœur de la cathédrale
de Limoges. 11 représentait le défunt revêtu
de ses ornements sacerdotaux. Sa valeur
intrinsèque a tenté la cupidité pendant la
révolution. Plus heureuse, l église de Sainl-
Junien a sauvé une remarciuable tombe cise-
lée, du comiiicnceiaent du xvr siècle. Ce
magniii«]ue modèle est unique en France ;
nous nous réservons de le décrire en son
lieu. Cu vieux calendrier de Limoges rap*
pelle en ces termes une fondation de l'évo-
que Bartou : ^ IV nonas maii, hic fiât anni-
versarium Johannis Barthonis hujus eccle-
siœ pastoris et deinceps Nazariensis, de-
functi aniio Domini 1^97, el dislribuantur
undecim librœ , levandœ supra tumulum
aheneum ante majus allare. »
1497.
Hîc peei ^nondam venerabilis vir fraler mar-
lialîs Bofol dim canonicus el oflficialis Lemo-
vkensis, qai taiHÎem in haliitn et professione
Pnedi aiomm, anuis plen:i«, nbiii, anno Dîîi
DICTIONNAIRE UM H
1497 19« mensis Juiii. Anima ejos requieieai ni
pace Amen.
Une tombe de réalise des Jacobins portait
cette inscription. Un prêtre de même nom,
mort à la môme épogue , était enseveli k
quelques pas plus loin. C'était sans doute
un frère du précédent ; il avait voulu dor«
mir près de lui son dernier sommeil. A otté
de la tombe, un cuivre ciselé représentait
le défunt oiTert à la sainte Vierge par saint
Etienne. Cette composition rappelait ingé-
nieusement que le défunt avait été succes-
sivement chanoine de la cathédrale de li-
moges, qui a pour patron saint Etienne, et
membre de la famille dominicaine dont Tor-
dre est spécialement consacré à la sainte
Vierge.
1^97.
Nudis sub snxis recubal lam nobile corpus
Mariialis Boyol : qui modo summa tenet
Canonicus fuit, oflTicialis Lemovicensîs,
El Burgi paslor : qui bene fovit oves.
Orbis lanla l>ona dimisil : pncdicalorum
Tandem vita pia jam sibi grata fuit.
Moribns bis nusquam pectus fulcire negabat.
Dogmaiiiius cunclos consociabal enim.
Aflines que suos duxit magnos ad honores,
Munei ibus mullis namque cibavît eos.
Effusis lacrymis hune plorat cana seneclas
Yociferans citius clara juvenlns gémit.
Interilura lanlique vivi Lemovica turba :
Plange cilo, plange, luinîna sparge tua.
Hic socios social célestes munerc divo.
Yiriutem fulgens, floreque soeplra gèrent.
Blille quingeniis, bine demplis ac tribus annii
Luce petit clara superos, juliî décima liona
Quxso, Jesu Boue, cum superis sil in aelhereteeaa^
Deprxcor ul redeal spirilus ad Dominum.
Anieo.
(Inédite.) — (NadabbJ
Dans réglise des Jacobins de Limoges,
du côté du cloître, était fixée une plaque de
cuivre sur liquclle se lisait celle inscription.
Le graveur avait figuré au-dessous leâ armes
des Boyol : d... à la fasee d'or surmoniét
d'un lion passant ; le bas de reçu chargé di
six besants^ 3, 2 et 1. 11 serait possible qoe
celle épitaphe el la précédente s'appliquas-
sent au même personnage.
A. D. M. cccc oncu(l)
nonags» viii.
(Inédite,) — (ii Salnf-Partfons-LoMS.)
L*église romane de Saint-Pardoux-Lavaa
a été refaite au xV siècle, conformément I
uneoitJonnance épiscopale de 1^83. De cette
époque date un collatéral ajouté au midi.
Sa voûte est ornée de nervures polygonales
qui uénotrent dans des colonnes cylindri-
(l< Anno Dcmihi 1108 oncta ov consecrata.
un
DEPIGRÂPIIIE.
UM
758
saos caauiteaux. Sur le clocher qui
le ce collatéral est cette iuscription,
açtères en relief; elle dous donne le
de cette restauration , et nous fiie
manièret positive sur le style de nos
uctions au xV siècle. Plusieurs cen-
d*églises du Limousin, à la môme
e, étaient reconstruites ou restaurées.
eo avons la liste.
1500.
Dîîs Leonardus
Romaëli Liceiî i dec
can« Ahn monasl^
fecii fieri et fûdare
binnos capellà iu
sepulcm ano in
qingenlesimo.
Dominuê Leonarduê
Romaneli iicenliatui in aecretU
eononicui Ahenlen$i$ monaiterii
fecit fieri et fundare
binnoi capellanoi in
êepulchrum anno millesimo
quingeniesimo.
(Inédite,) — (Eglise d^Aymoutien»)
chapelle du xv* siècle, dans la remar-
\ église d*Aymoutiers , était ornée
représentation de Notre-Seigneur mis
ibeau ; c'était ce qu'on appelait alors
lulcre. Cette inscription nous apprend
B chanoine de Romauel avait fondé
ricairies dans cette chapelle'. Son écu,
I d'un chevron qu'accompagnent trois
se voit encore près de Tinscription.
famille fut toujours généreuse. Le
in Charles étant né au mois de juin
iprès le Te Deum chaaté à Aymou-
OD fit des feux de joie par toute la
Etienne Romanet donna du pain et
à. tous les venants, et mit des tables
38 rues. (Cf. Bon., III, 721.)
Quinzième siècle.
lanis de Rupe Cavardi, archidlaconus Di-
Dsis, dédit boc opus Deo et beaio Viclur-
I confessori, anno Domini m. cccc.
ouvenir du pieux donateur Adémar
ihechouart se lisait sur le pied d'un
Sque buste d'argent qui conservait
rde saint Victurnien, dans l'église de
Quinzième siècle.
confrérie de S. Fiacre fer far losl joyau
(Inédite.) — (Legros.)
reliquaire en cuivre doré de l'église
siaie de Saint-Pierre du Queyroix de
es représentait saint Fiacre, patron
tliniers. Sur le pied était gravée cette
ttion, en langue romane. Un autre
lire daté, avec inscription en langue
e, et de môme facture, nous permet
;ner à celui-ci pour date le commen-
t du XV* siècle. On voit que le fran-
çais lutte ici avec l'idiome national, c'est-à-
dire la langue romane.
Quinzième siècle.
Berta de Bena.
(Inédite.) — (Chapelle Saint- Antoine.)
Près de Felletin, sur la route de Crocq,
s'élève l'église Saint-Antoine ; une chapelle
seigneuriale soudée au chœur du côté du
raidi, en est séparée par une claire-voie à
i'our, élégamment taillée dans un granit rose,
^a chapelle, coiffée sur son angle d'une tou-
relle, a. sa porte particulière que surmonte
un blason chevaleresque. On lit au-dessus
ces simples mots. Ce sont les armes et le
nom de Berte de Bena, issue de la famille de
la Borne, qui au xv* siècle épousa Barton
de Montbas , père de l'évêque de Limoges
du môme nom. Nous sommes heureux
d'avoir aidé à restaurer ce gracieux petit
édifice.
Quinzième siècle.
Jinib.
(Inédite.) — (A Bonlieu»)
Dans la nef de l'église de Bonlieu est
couchée une statue tumulaire d'abbé,
grande comme nature, mais due à un
mauvais ciseau. Le défunt tient entre ses
mains un écusson chargé de deux fasces et
en chef de trois besants. Le lien auquel est
suspendu cet écusson porte cette inscrip-
tion : Jinib ou Jinis. Ce nom ne convient à
aucun des abbés de ce monastère. La voûte
d'une chapelle du xv* siècle du chÂteau du
Mazeau, à deux lieues de là, porte les mô-
mes armes, sommées d'une crosse. Cette
indication pourra aider à trouver l'inter-
prétation de ce mot.
Quinzième siècle.
P. Blali.
(Inédite.) — (Abbaye de Bonlieu.)
Le sanctuaire en ruines de l'église de
Bonlieu a une décoration peinte au xt* siè-
cle. Elle est formée d'un réseau rouge, semé
de fleurons et de chiffres pieux. Ces mots
s'y trouvent aussi : est-ce le nom de l'auteur
de cette décoration ?
Quinzième siècle.
9
Ave rex Judeor. (1)
(InédUe.)
Un reliquaire de cuivre jaune en forme de
tour est gravé sur le pied d'une composition
assez originale. Un dragon se replie en cer-
cle, et sa gueule entr ouverte va saisir la
jambe d'un homme à demi nu, qui mord la
i]ueue du monstre. Autour, en caractères
indécis, est transcrite l'inscription rapportée
plus haut. II résulte d un procès-verbal ren-
fermé dans la tourelle que les reliques con-
servées dans cet(<3 mouslrance ny ont été
déposées qu'en 1818. Cette pièce, signée de
M. Jugc-Saint-Marlin, curé de la paroisse de
(I) Judœorum.
i
739
LIM
DICTIONNAIRE
UM
le
Saint^Julien le Petit, propriétaire de ce reli*
quaire, ne nous fournit aonc aucun éclair-
cissement. Les armoiries gravées sur le pied
ont aussi une forme très-indécise.
Quinzième siècle.
C*est la ^rrcrie (1) S. Psalme.
{Inédile.) — (Eglise éTAymoutien.)
La chapelle consacrée è saint Psal mot, dans
l'église d'Aymouliers, est décorée, comme
tout le reste de l'édiOce, de vitraux à per-
sonnages du XV* siècle. Au bas de ces vitres,
les donateurs, hommes et femmes, sont
agenouillés en deux groupes distincts et
nombreux. Cette signature, répétée par deux
fois, nous ap'prend que ces vitres furent un
don de la confrérie de saint Psalmet, établie
dans cette édise. Cette partie de Tédiûco
n'était pas achevée en 1^71 ; ces vitraux sont
donc de la fin du xv siècle. 11 est intéres-
sant d'y étudier les costumes de celte épo-
que.
Quinzième siècle.
Ne desperetis vos qui peccare soleils
Exemploque meo vos reparaie Deo.
{Inédile.) — (Legbos.)
Derrière le maître autel de l'église de
Saint-Martial, une statue de sainte Madeleine
portait un rollet sur lequel se Usait ce dys-
tique.
Quinzième siècle.
P E L
D M M T
L (N 00 C)
{Inédite.) — {A Jabmlles.)
Une console, ornée de feuillages, supporte
un écusson sur lequel sont sculptées, en
relief, les lettres que nous venons de trans-
crire. Les caractères sont ceux du gothiaue
de la première époque (gothique arronai) ;
mais I ornementation accuse le xv* siècle.
Les lettres sont dans un ordre beaucoup
moins régulier que celui que nous avons dû
adopter ; la typographie moderne ne se prête
pas à rendre ces irrégularités. Plusieurs let-
tres sont aussi douteuses, malgré leur grande
dimension.
Quinzième siècle.
Jbg : S. Lvp : svb : Xpm : sono : ventes :
avrasqve : repono.
Ces caractères, environnés d'ornements
et de feuillages, se lisaient, avant la révolu-
lion, sur une cloche de l'église de Saint-Mi-
chel.
A Mézières, à Chamboret, à Peyrilhac, etc.,
on voit encore des cloches datées du xv*
siècle.
Quinzième siècle.
Xps. rex. venit. in. pace. Ds. Ii5. fcs. est.
Maria, mie
(Inédite,) — (Prieuré de la Plain.)
(i) Confrérie.
A deux lieues du Dorât, sur la roule di
Blanc, s'élève la prieuré de la Plaio, ooDfeni
aujourd'hui en ferme. L'église, voûléaei
pierre, est parfaitement consenrée. Toili
son ornementation sévère indique qu'illi
est Qlle de la collégiale du Dorât. Elle ip»
partient è l'époque romane. LA voûte et bi
murs sont couverts de peintures du mora
âge, que le foin accumulé dans ce saint édi-
fice ne nous a pas permis d'étudier. L'aotel
roman, semblable à celui de la crypte da
Dorât, accompagné d'une piscine isolée ea
forme de colonuette, est encore en plaea.
Dans le pinacle est suspendue une dodM
sur laquelle se lit cette inscription en carae-
tères gothiques ronds. Deux empreintes de
monnaies ajustées par le fondeur au-dessooi
de l'inscription nous ont permis de fixer
âge. Les exemples de décorations ainsi
prunlées aux monnaies du temps sont
rares. On se rappellera qu*à quelque ébum
près, cette inscription se lisait sur une clo-
che de Saumanes, datée du ix* siècle. Les
ab éviations n*arréteront personne : Ds. te.
fcs pour Deiu komo factus, et Mie pour
Magdalene^ se devinent à première vue.
Seizième siècle.
LexTi* siècle est une époque d'incertitude:
l'hésitation s'y manifeste dans Tépigraphie
comme dans les autres arts. L'écriture' de la
quatrième époque (gothique carré) est em-
ployée habituellement jusaue vers 15U. A
dater de ce moment, se développe remploi
de la majuscule romaine concurremment
avec les deux alphabets gothiques, rond et
carré. Un quatriemesystèmed écriture, semé
de points et de renflements circulaires, prend
naissance en môme temps. Enfin, une autre
écriture focmée d'ornements gracieux, em-
bellie d'animaux souplement sculptés, fleu-
rit aussi à cette époque. Le château de Pooi-
padour conserve des reliefs de ce genre qui
ont une grâce surprenante. Constamment
l'emploi de ces sortes d'écriture s'unit è des
œuvres d'art, sculptures ou peintures, dont
le caractère bien décidé suffit pour faire re-
connaître leur Age.
1507.
L*an mil cinq cent et sept, fut inhomé
Sous ceue tombe, icy devant
Un prestre Jean Coussac nommé.
Qui, par son dentier lestament
Sur ses biens, eniièremenl
Fonda le vin des messes en condition.
Qui en prend, avant dépanemenl.
Doit sur sa tombe une absolulîop.
Requiescai in pace.
Cette épitaphe se lisait à côté du bénitier
qui est sous la porte septentrionale de Yé-
glise Saint-Michel des Lions à Limoges.
1509.
Sancta Maria. ora pro nobis
Un M V c (e) l viui
te Deuro laudarous.
(Inédite.) ~ (A Auriei.)
UM
D*EP1GRAPH1£.
UM
7a
jb inscription se lit sur la cloche en
B paroissiale d'Auriat. Les lettres en
|ue carré, à reiceptioii du T, imitent
ubans repliés à leur extrémité. E:les
isposées sur un fond de fleurons élé-
1511.
Simon B. de Pompadoiir, m. ccccc. xi.
de Vilandanus.
{Inédite.) — (Legbos.)
I cloche de la Règle portait cette ins-
)D. Nous demandons un peu d*indul-
pour les inscriptions de ce genre, que
avons encore à transcrire en assez
nombre. Lors même qu^eiics ne nous
pas connaître quelques maîtres fon*
inconnus, ces simples dates pourront,
ODgue et en se réunissant, fournir la
re d'une appréciation qui aurait son
L S'il était établi que la plupart des
is datent d*une certaine époque, ne
lit-on pas induire de ce fait, en appa-
si insignifiant, au'il y eut alors un
' aux nratiques religieuses, retour qui
sa trauuction dans la restauration de
itholique ? Notre recueil est une dépo-
t et nous devions tenir h la faire com-
Âprès nous, d*autres tireront de ces
taux un parti que nous n'avofns même
Ire voir.
1513.
Gisl : noble : homme niailre Marcîal For-
licencié en droil canon, jadis abbé de
et Jehan d'Angely ei chanoine de céans, et
rat en aige de qnaire-vingi-dîs ans, le qua-
ème jour de mars. mil. cinq. cens, et
e. Anima cjas requiescat in pace.
(Eglise de Saint^unien.)
rière le maître autel de Téglise de
Junien, au niveau du pavé et ma.^quée
rtie par le marchepied, est une grande
Tunéraire de cuivre, large de trois pieds
3 pouces, et longue de sept pieds. Elle
rmée de trois feuilles de métal ajustées
ible. Sur cette dalle est figuré un pré'-
rétu des ornements sacerdotaux, te-
rne crosse et coiffé de la mitre. 11 est
^dans un cadre d'architecture en style
[ue fleuri. Des statuettes nombreuses
nts sont distribuées dans cette niche.
se travail est gravé d'un burin large et
tement maître de son effet. Les figures
le grande élégance. Un trait habile rend
)onbeur mille détails do la plus grande
ise, et jusqu'à la broderie è ramages de
subie. L'inscription gravée à l'entour
icoup d'élégance. Les majuscules sont
thioue rond ; les minuscules en gothi-
irre s'épanouissent en fer de lance aux
ni tés.
te magnifique dalle est peut-être le seul
[>le conservé en France de ces nom-
. tombeaux de cuivre qui formaient le
sol de nos vieilles églises. L*Angleterre ,
mieux avisée, en a sauvé un bon nombre.
11 est heureux que le seul exemple que nous
f possédions puisse soutenir avantageusement
a comparaison avec ce que nos voisins ont
de plus beau en ce genre. II est vrai que
cette dalle est l'œuvre de l'école d'orfèvrerie
la plus habile du monde.
Martial Formier, dont ce tombeau rectifie
le nom mal écrit jusqu'à présent, fut un des
bienfaiteurs de l'église de Saint-Junien. On
devait à ses libéralités une représentation de
Notre-Seigneur au sépulcre, dont les débris
très-remait]uables sont encore conservés
dans la chapelle Saint-Martial de l'église de
Saint-Junien. Seize grandes figures peintes
et sculptées formaient cette composition.
1516.
Ad leclorem
Quîsqui8 ad haec vertis monimenta ingenlla vul-
Grande morae precium , siste viaior iter [inm
Mam jacel hic nulli quondam virlute secundus ;
Nomen Joannes cui Gayolus eral.
Vir Baslidorum veieri de slirpe parentum
iEdilus et jurls non ulrîusque rudis
Pnecipuis templi perfunclus houoribus hujus,
Nec poslrema sui fama sodalicii :
Suromus prcsbyterum, summus pnecentor, et idem
Qoippe fuit, superos nil tamen ista moveiit
Sic rapuere illum, qox noUi parcere norunt
Fata, levlsque jacct, faclus et ipse cinis,
Bfeiisis enim sexii quœ prims proxima luxem
Abttolit hune superis insemitqoe choris,
Ad ter quingintos cum sexdecimus foret annus,
A'dditus a veri cognitione Del.
Ejus et ad lumulom solemnia sacra quotannis
Ex merilo fieri tempus în omne soient
Quando voles discede : licet, dlscede, viator,
El die huic cineri : sil Ubi longa quies.
{InédUe.) — (Le€R08.)
Ces vers, gravés en caractères romains sur
une plaque de cuivre, se lisaient dans la pre-
mière chapelle, à gauche, dans la cathédrale
de Limoges. Au-dessous de l'inscription se
voyait le monogramme t et les armes des
Bastides : d'azur à une face de taureau de
gueuleSf chargé d'un chevron d'or brochant
sur le tout. Ces armes décorent encore les
vitraux peints de cette chapelle. Ces vitraux
sont donc dus probablement à ce chanoine.
Ils ont du reste tous les caractères du xvi*
siècle.
1520.
Anne roilleno quingenlo bis quoqiie deno
Tune eral Augusti denaque sexta dies
Prœjeclî sancti curalus ei ipse Johannes
Vigier hoc temple quod sequilur statuit
Quum sol oclavam luslrabît fulgidus horani
Et Yeneris véniel quxlibel aima dies
Vctus viginli cum quatuor anie dabunlur
745
UU
DICTIONNAIRE
UM
7U
Campaoe magne conveniai popalus.
VousUunc fralrum de missa benc rogaiido
Incipil missara de «rucis officio
Luniina rectoris cuin postera cluu&eril hora
Sacra perlicicns iiiripiel requiem,
Missa celebretnr, Beniariliiiiquc sacello
Sanctî posl missam solvere busta decet,
Ut labor istc pius fovealur munere ccnlû
Argenli libras fratribus ipse dedil
Quas libras centû cômuni fédère fralres
Ecclesie fabrice consliluere sue
Tune gemini lesles, gemiiiusque tabellio praesens
Mentibus et carlhis haec posuere suis.
{Inédite.) — (Legro?.)
Cette fondation se lisait aux Cordeliers de
Limoges, au-dessus de la porte de la cha-
pelle Saiut-Cosme et Sainl-Damien.
1522
0 Mater Dei mémento mei.
• • . ma feil fere Yiarsat chambrler de • . .
M. D. XXII
F. François
{Inédites.) — {Eglise de la Borne,)
« Une vitre peinte de l'église de la Borne
accupe les trois jours d'une fenêtre ogivale
du fond deTéglise. Dans la partie inférieure
est endormi Jessé, vénérable vieillard à lon-
gue barbe blanche. De sa poitrine sort une
vigoureuse tige verte sur laquelle se sont
épanouies de larges fleurs à calice violet.
Elles sont occupées par neuf rois, aïeux de
Netre-Seigneur Jésus-Christ, tenant des phi-
lactèresr sur lesquels se lisent des inscrip-
tions en caractères romains. Dans la der-
nière fleur, au sommet du vitrail, est debout
la sainte Vierge ofl'rant TËnfant Jésus à Ta-
doration du monde. Toute cette composition,
d'un ton très-chaud, se détache sur un vi-
goureux fond rouge. Au bas de la verrière,
à droite du spectateur, est agenouillé, un per-
sonnage regardant la Vierge. 11 est vêtu d'une
soutane bleuâtre ; son chef est largement
tonsuré. Derrière lui, et debout, une sainte,
âgée et vêtue de blanc (sainte Anne), paraît
le présenter à la sainte Vierge. Une bande-
role déroulée devant le donateur porte ces
mots en caractères romains : 0 Mater Dei^
mémento mei. Un écusson suspendu h la hau-
teur de sa tête est d'argent à sept fusées de
sable. Un autre écusson décore la gauche du
vitfail ; il est d'or à la croix ancrée de oueu-
les. Au-dessous, un cartouche en verre blanc
porte cette inscription :
M. D. XXII
F. François.
« La date est eu caractères romains, et la
signature en caractères gothiques. A l'autre
extrémité du vitrail, on lit sur un écusson
en verre bleu : Ma feit fere Viarsat cham-
brier de... »
Nous empruntons cette citation à notre
Histoire de la peinture sur verre en Limou-
sin. Fort de ce témoignage, nous avions cru
pouvoir attribuer cette vitre à uni>eiDtre sur
verre, inconnu jusqu'à ce jour : F. FraD{oit.
Cette conjecture a déjà été répétée par pla-
sieurs auteurs.
Un manuscrit du milieu du xtii* siècle,
conservé parmi les papiers Robert, était Tena
i'eter (|uelques doutes sur cette attribution,
^e F. Eustacbe, récoiiet d'Aubusson, j ra-
conte, à la date du 15 octobre 16i3, que
Yéglise de la Borne fut faicte bâtir par u%
moine^ chambrier de Chambon^ nommé frèn
François de Viarsac. On vient do lire une
inscription mutilée qui confîrme ce fait. Il pa-
raissait d(inc assez probable que rinscri(»tion
F. François était allée, grftce à un déplace-
ment, créer une personnalité sans fonde-
ment.
Aujourd'hui le doute n'est guère permis.
La prétendue signature F. François est
peinte sur verre bleu comme Tinscriptioa
tronquée: Ma feit fere... Yiarsac chambrier
de... ; les caractères gothiques des deux frag-
ments sont semblables. Enfin, j*ai acquis Ti
certitude aue le vitrail de la Borne, confié
aux soins d'un vitrier peu intelligent, a subi,
il y a six ans, un remaniement complet. Le
nom de F. François sera donc rayé du cata-
logue de nos peintres sur verre. Il est à re-
gretter que l'auteur de ce vitrail ne soit pas
connu. C'est une œuvre des plus ^ema^
quables.
1524.
Ave M. grâ (1) plè ora pro nobis.
Faite la 1524
i. B. S.
{Inédite.) — {Egluê âe la Botm.)
L'inscription d'un vitrail nous a donné
l'occasion de faire connaître le personnage
auquel est due fa remarauable église delà
Borne. Ses armes, semblables à celles que
porte le vitrail, sont sculptées aux deux cô-
tés du portail ouvert sur le flanc nord. Oa
lit à l'entour l'invocation ^transcrite plus
haut. Ce portail offre un curieux exeocple
de polychromie appliquée à la sculpture. U
est en style flamboyant. Une statue de la
Vierge occupait le trumeau. Les voussures
peintes en rouge ont reçu une décoration
jaune figurant des feuilles frisées et d»
pierrenes; les dais sont verts. Dans le tym-
pan, le même pinceau a représenté quatre
personnages agenouillés et invoquant It
sainte Vierge, figurée ^n relief. C'est un des
très-rares exemples où la sculpture et la
peinture concourent vers un but unique.
L'inscription Faite Van i52i, se Ht en
lettres sculptées en relief sur un contre-
fort, au nord de l'église. Le vitrail serait
donc antérieur de deux ans à Téglise qu'il
décore.
L'inscription J. B. S. [S. Johannes Ba-
ptista?)n en lettres enlacées, est sculutée en
relief sur une clef de voûte de la cliapelle
méridionale.
(1) Maria gratia ptena.
uu
D^EPIGIIAPIIIK.
UN
746
si, cette église rapproche dans ses ins
908 tous les genres d'écriture z^main,
|ae carré, formes douteuses^ s y réu-
it. On sentqu*on est h une de ces épo-
incertaines où le passé lutte avec un
Qt qui veut se transformer, où Tart
be avec hésitation une voie nouvelle.
isae.
:1e Johannes. — Sancta Maria ora pro nobîs
fan mil cinq ceiil vîngl-six.
Unédite.) — (A Darnae.)
1538.
mots se lisent sur la dochc de la pa-
I de Darnae.
xn viri mvnicip
beg'benef- aère pvb
anno d ci3 d* xxvni.
{Umogei,)
te inscription, entaillée sur un granit,
au-dessus d'une porte d'un moulin à
le porcelaine, près le pont Saint-Mar-
i^egros nous apprend que celte pierre
placée, en 1T75, aux remparts de Limo-
sur réperon Saint-Mathieu, entre la
Montroailier et celJe des Arènes. Selon
inscription assez intelligible, les douze
ils firent cette construction des deniers
es {œre publicojy l'an du Seigneur 1528.
loyen ue légers changements, M. Du-
{Èssai Msi.f p. 261) transforme ces
[ues mots en date romaine : l'an de
) 778, anno eonditœ Romœ. Avis à ceux
opient mal à propos les Grecs et les
linsl La postérité pourra bien nier
œuvres et leur personnalité, si le cos-
a une objsionomie trop antique.
1530.
chapene, ensemble h represenUilon
mldire et resarreclion Nosire Seigneur
Chrisl, ont faict faire et édifier
il Romanet, el Peyronne Saleys
îe, du consentement de messieurs les
t fabricateurs de la pnt église,
m en Icelle leurs sépultures, où ils onl^
ooe messe chacun jour, selon TofOce
li, avec une collecte des trépassés,
ir Iceulz, une absolution à la fin de
mt messe ; et Xous les lundis se dira
^ pour les fondateurs dlcellc ; et
a dite messe sonnée de la plus grosse
ï de la put église, par ireze coups tout
linens que matines seront sonnées, et
s pbres de communauté sont teli dire
liesse pour chascun jour lesd* ireze
frappés ; et pour ce fere lesdiis
leurs ont donné chasciiii à lad«
innauté rentes et cens sufOsans, tant
sent qn*en blé, et à la fabrique quarante
de rente annuelle pour fere sonner lesd.
coups; et mesd. S'» de la dite communauté,
«leurs, se sont obliges fere les choses susd.*
le apert par lettres sur ce reçues par maistres
DicTioNN. d^Epigr^piiik. I.
Jehan Peliol, et narthéloiny Tcxier, noUiiies royaux
le xxii* jour de ap^ril. Tan mil cinq cens xxs.
Ceux qui cette épitaphe lises, priez Dieu
pour les trépassés.
(Nadvud.)
Dans la chapelle des Pénitents gris de l'é-
glise Saint-Michel des Lions, se trouvait la
représentation de Jésus au tombeau. Toutes
les figures , grandes comme nature , étaient
en terre cuite. Les bustes des fondateurs
s y voyaient en saillie , à droite et i gauche
de Tautel. Ce monument fut dégradé , quel-
ques années avant la révolution , par des
prisonniers dont les cachots étaient contigus,
et qui se sauvèrent par la brèche pratiquée
par eux. Depuis cette époque, cette décora*
tiqn a été entièrement détruite. Notre ins-
cription est la seule trace de la munificence
des pieux époux Romanet.
1531.
Je suis le vray arbre de vie.
Bon à planter en tout verger :
Qui de mon fruit aura envie.
Si en preigne sans nul dangicr.
On me fit planter et haucter
L*an mille cinq cens trente et ung
Ce fut Hélie GaHichîer
Qui dubem^ me fit dédier
Et parfaire au mois de juing.
On lisait cette gracieuse inscription sur
une croix c[ui était autrefois dans un petit
jardin de Tancien palais de Limoges , con-
verti plus tard en jprrson. En 1780 , colto
bâtisse donna occasion de transporter cette
croix près de la porte occidentales de l'église
Saint-Michel des Lions. Elle ne se retrouve
plus. Héiie Gallichier étaix consul à Limo-
ges en 1525. Le P. fionav. de Saint-Amable
relate plusieurs actes auxquels il prit part
en cette qualité
1536.
I H S. M. Sancle Andréa, ora pro nobis
N. CCCCC. XXXVJ.
(Inédite.) — (Lecros.)
Trois cloches des Carmes déchaussés h
Litpoges portaient cette date et cette invo-
cation. Le monastère de ces religieux était
en effet consacré à ce saint apôtre.
1539.
Sancte Maurici ora pro nobis
Tan mil ccccc xxxiz.
(Inédite,) — (A Moissannes.)
Ces mots se lisent sur la grosse cloche de
Moissannes. Pour la dérober au creuset ré-
volutionnaire, les fidèles de cette église , en
1790, eurent l'idée de Tenfouir. C'est ainsi
3ue cette petite paroisse a réussi à garder
eux grosses cloches.
Cinquième époque, — Appendice. — Renais-
sance.
Désormais les inscriptions ne seront plus
intéressantes quo par les faits dont elle re-
24
747
LIN BlCTIONiNAIRE UM i^
Notro inventaire , de la préseule eKglise de Limoges, abbé «les ab-
V lbay«
Noire Dame de Pebrat et dea ordres Sainct An*
aussi des escbrliez de Pisteaulz pré? ou de
Brioude et seigneur de Boanebaud qui aurait esié
ambassadeur pour le roy, es royaubnes de Portogil
Poulogne , Ongryc, Ëscosse , Ânglelerre* eaven U
[seigneurie
de Venîze, Souisse et pour le dernier, à Rorone,
à nostre Saint Père le Pape Paul iroisièoie,
qui déeéda le 27 juUlet 1541.
(IMiU.)
Ces inscriptions se lisaient sur deux pla-
3ues de bronze placées dans la cathédrale
c Limoges, la première à la face anlérieire,
et la seconde au côté droit de la statue tu-
mulaire de Tévèque Jean de Langheat. Le
tombeau, admiré de tous ceux qui aiment
Tart, subsiste encore, à Feiception des
traceront le souvenir.
complet jusqu'à cette date , va choisir main-
tenant. Nous avons un recueil considérable
d'inscriptions de la renaissance. Ou nous
pardonnera facilement de ne publier que
celles, qui se font remarquer par une rédac-
tion caractéristique du goût de chaque
temps , par Tinsertion d*un fait intéressant ^
ou par une forme littéraire. Peut-être trou-
vera-l-on ce recueil encore trop considéra-
ble. On sera indulgent en considération de
la pensée qui nous a inspiré. Là revivent
pour quelques jours des nommes de bien
dont la cupidité et la haine ont violé la cen-
dre et détruit les sépultures. Ce travail est
une réparation, incomplète sans doute, mais
trop longtemps attendue. Le respect de cha-
que époque pour les aïeux est la mesure de
la durée de ses œuvres dans Tavenir.
15V1.
Cy par dessous celle grand lame.
Droit au devaiil i'auiel posée,
Gyst une honorable dame,
Yzabeau Boyol est nommée,
liuil ans passés, comme je croys,
Femme fut à François Du Boys.
De quatre eiifanls qu'elle a conçcu.
Dieu au partir à bien proveu (1)
Car deui en a laisse au père.
Les aulircs print comme la mère.
Six jours moings de vingt et un an
N*a esté qu*au monde vivant.
Et a si bonnement veseu ,
Comme trestous ont bien congneti
L'an mil cinq centz quarante ung
Paya le deu que doibt chcscun.
Et cincquicsme de juillet
Reposa eu Dieu par bon elTect.
Pryons donc pour nous et pour elle
Dévotement le doulx Jésus
Qu'après celte iye morielie
Soyons participans lassus
Amen.
(Inédite,) — (Lecros.)
Cette épitaphe, gravée sur cuivre, se lisait
dans réglise Saint-Pierre du Queyroix de
Limoges.
15U.
Exemple tibi satis sim
qaisquis es;
si sapis pRcsentibus
necte futura :
natus quidem vixi :
athercle niori pnestilii,
uf plus, magis vivercm.
Cy geisl révérend père maistre Jehan
de Langhal, en son vivant, conseiller et maistre
des requestes ordinaire de Thostel du roy , évesque
(i) Dieu au partage a bien pourvu.
bronzes qui, selon Tusage, ont été dilapidés
et fondus pendant la révolution. U n^était
pas besoin de celte preuve pour nous rap-
peler combien le bronze est peu monumen-
tal. Il tente trop la cupidité. En voyant ériger
de toutes parts des statues de bronze à nos
firands hommes, en entendant promettre so-
ennellement Timmortalité à ces images,
trop souvent nous avons été tenté de sou-
rire. Les statues de bronze n'ont pas d'ave-
nir : qu'on le sache bien. Decelles des vieui
temps la révolution a fait des gros sous;
celles ^u'on érige de nos jours sont condam-
nées d avance à un usage plus vulgaire en-
core.
Cette digression nous a éloigné du tom-
beau. Conîrairement à l'opinion du savant
bibliothécaire d'Angoulôme,M. E. Castaigne,
nous l'avons daté de 15U , et non de iSil,
comme le dit la Gallia Christiana. Cette date
ioW y est transcrite, en écriture du temps,
sur un petit cartouche. La date précise de
cette œuvre si remarquable est donc fixée
désormais d'une manière positive. Jean de
Langbeat étant mort en 1541 , ce n'était pas
trop de trois ans pour parfaire cette sculpture
si riche de détails. Sur la çrille de fer qui
environnait le tombeau on lisait ces légendes
mutilées :
Ditat + ervala -{- 0
Au côté gauche.
+ in -f ei . -}- . iritv.
Au bai,
mar . e :: it -f la
Au côté droit.
+ iabore + reddimur.
des
n
La devise Marcessii in ocio virius se lit eo-
core sur le plafond de l'attique.
On connaît la générosité et les bienfaiis
immenses de ce prélat. C'est à lui qu'est dû
le jubé de la cathédrale. Il avait rormé le
dessein d*achever cet édifice ; Tancicn palais
épiscoj^al , démoli en 1769, avait été bâti par
lui.
}
LIM
D'EPlGKAPUJff.
UM
1^
15W.
L*an quaranle iiii* mil cimi cens»
Les curé et prétoires de céans.
Far commune distribution
Des biens chacun sa portion
Selon sa qualité et pouvojr
Firent faire, pour se asseoyr,
Et Tacquer au service divin.
Ces sièges que ? oyez ainsiu.
Cette inscriptioD, gravée sur cuivre, dans
cborur de l'église Saint-Michel des Lions»
ppelait Torigine des stalles ({ui le déco-
lent. Gc'tte boiserie fut détruite quelques
fiées avant la révolution.
1545.
Cy gist maistre iordain Penot (!)
Homme discret et bien dévot :
Aussi Gérauld Penot son fils,
Lequel fonda par bon advis.
Une chapelle, ou vicairie,
 rbouneur de Dieu et fifaric i;
£t pour ses parents trépassés :
U la dota de biens assés :
Et voulsit céans eslre servie
Et de ornements bien garnie,
 Tautel de la sainte croix
Aussi ordonna messes troys
Estre dictes la seproaine
Avec Tabsolution plaine
Par son vicaire ou commis ;
L*une, le lundi de roortuis.
Du Sainct Esperit mercredy,
Et de Marie le sabmedy
La présentacion appartient
 son héritier plus prochain
La collation et instiludon
Au recteur et curé de céans
Dictes tous, tant petits que grauts
Paler noster ou De profundis,
Leurs âmes soient en paradis
Amen, 1515.
Cette épitapbe se lisait sur une plaque de
livre, à gauche en entrant sous le clocher
» Saint-Michel des Lions.
1551.
Austriclianus antea vocatus canonicorum
beϞcio et liberalitate iterum refusus e
auctus libramm v^ (2) fundere mense juli
Desiderius Gaulbiot me fecit. Anno
Domini m» v® li®
Te Deum laudamus.
{Inédiîe,) — (Legros.)
Cette inscription se lisait sur.une clonhe de
nint-Martial, qu'on appelait lePetiniaud.
1551 :
Sancle Hartialis ora pro nobis
lan M ccccc li.
(Inédite.) — (A Jabreitlei.)
(i) U faut pent-élre lire : Peiiot.
W Accra de cinq cents livres.
Inscription de la cloche de Téglise parois-
siale.
1551.
Laus tibi Dfie, rex eterne glorie.
Scte. Mardalis, intercède pro nobis.
Fecerat ingenlem, cursum renovavii et auxil
Nobile collegium» bis ternis millibus addens
MiUia quinque, suis non parcens opibus, ut par
Sit, ncc immerito nulli me cedere cantu actum.
Te Deu0i laudamus
Desiderius Gaulbyot me fecit.
Anno Dôi. m ccccc u« mense julii.
{Inédite.) — (LEoaos.)
La grosse cloche de Saint-Martial , labo-
rieusement brisée en 1790 , portait cette
inscription. Nous apprenons ainsi son poids,
sa date et le nom de son auteur.
1561^.
Mal sont les gens endoctrinés
Quât p feme sont sermoués.
Nous avons décrit ailleurs le vitrail rc*
présentant Jeanne d'Albret prêchant Je pro-
testantisme à Limoges. Nous répétons que
nous ne saurions voir dans cette composi
tion autre chose qu'une satire populaire di-
rigée contre la nrotectrice des liuguenots.
Les moines de saint-Martial ne pouvaient
songer à des représailles en 1564, puisque
Tabbaje était sécularisée dès 1535. Ils au*
raient d'ailleurs su donner à leur œuvre une
proportion plus importante, et ne l'auraient
pas reléguée dans une cuisine de la rue Ma-
niçne, rue où ils n'avaient aucune pro-
priété.
1567.
A la gloire et honneur du grand Dieu immortel
De la Vierge et des saiucts sur le marbre et autel
Nouvellement dressés ci dans cette chapelle
Feu sieur Pierre Maiiplo de Limoges fidelle,
£u son vivant bourgeois et marchand renomme
Avec son frère aussi maître Pierre nommé
Prêtre à Dieu consacré en ce lieu vénérable,
Marguerite Doulhon, par dévotion louable
Femme dudit Mauplo à perpétuité
Une messe ont fondé tant pour Tutillté
Des morts que des vivants, tous les jours à sixte
[heure
Du matin célébrée humblement sans demeure
Par un prêtre en son rang de la communauté
Et affin d*aUirer Tesprità la beauté
Xontempler de Jésus la beauté supemelle
La susdite Boulhon pour mémoire éternelle
4 faict hault ériger la plus que glorieuse
Transfiguration ; puis en tableau heureuse,
Pasques que Jésus fit donnant son corps et sang
Aux vrais chrétiens pour gage k jamais le laissant.
Deo gratias.
1567.
{Inédite.) — (Legros.)
La chapelle de la TransGguration, dans
l'église de Saint-Pierre duQueyroix à Limo-
ges, était éclairée par un vitrail représentant
tSi
UM
DIGTlOiNiNAIRE
Llli
îî
la Transfiguration, vitrail détruit en 1805.
Cette prosH rimée nous en fait connaître la
Jale et les donateurs. Au bas se voyaient les
armes de Mauplo : Mi-parti de sable à un
aigleéployé,eê de gueulesà troispommesdepin.
1571.
Par signum crucis
de inimicis nostris
libéra nos Deiis
DOSter» 1571.
{Inédite.) — (Legros.)
Un triptyque en émail, placé au-dessus de
Taulel du" Sépulcre de Saint-Martial, repré-
sentait la crucifixion. L'inscription était
tracée au bas, entre deux écussons. Le pre-
mier portait écartelé au premier et au qua-
trième d'azur, à la tour d'or, et au deux et
trois d'or fascé de gueules. L'autre écusson
portait les armes des Limousins. C'était donc
une œuvre, sinon un don en émail du pein-
tre Léonard Limousin.
157fc.
Vieil leo de tribu Juda 1574.
(Inédite.) — (Legros.)
Ce passage emprunté à VÀpocalypse et
cette date se lisaient sur deux cloches de la
cathédrale de Limoges. C'est une allusion
bien claire aux événements politiques du
temps.
1574.
Ut voce ivbarvin corrvervnt mvri Jéricho,
sic, me sonante, concidil forlilvdo demonvin.
verbvm Dîii manet
Expensis Dni. Sebasti. de TAvbespine,
80. a S. Marciale Lemo. epi
et dnorvm capiivli ecclesiae
conflata
157b.
Et verbvm caro facivm cs^.
(Inédite,) — (Legeos.)
Les deux grosses cloches de la cathédrale
de Limoges portaient cette inscription. Toute
cette belle sonnerie datait donc de 1574.
C'est l'époque de la restauration du clocher
fCf. BoNAV. DE St-Amablb, III, 790). La fou-
dre en abattant la flèche, avait incendié la
charpente et fondu les cloches le 30 juin
1571.
1575.
Jésus Maria. Je fvs faicie le 7 jovr
de février 1575. Santé Marcialis
ora pro iiobis.
(Inédile.) — (Legros.)
On lisait ces mots sur la petite cloche de
Saint-Martial.
1575.
Tibi soli Deo hoiior ei gloria
Sancie Maurici. — Sancta Maria ora pro nobis,
MVCLXXV.
, (Inédite.) — (A Moissonnes.)
Ces mots sont inscrits sur la petite cloche
de Moissannes. On notera l'ortnographe de
la date.
1577.
Fc} esi inhumé le cœur de feu honorable
Loys d*Auberocbe, a' dudict lieu, ea son vivaii
secrétaire de mons' Tadmiral de France lei|iid
après avoir servy son maisire beureasenent
et fidellemeni en affaires d'importance, lanl ai
pays de Piedmont et Savoye que en Franee
décéda à Paris le deniier jour de novembre
1577, 00 mourant en bon et fidèle chresUen
recommanda son àme à Dieu, ion corps à Véijk
de S. Séverin, où il repose, et son cœur» & sad
femme qu'il voulusl luy être porté, aflin d'esire
icy mis avec ses prédécesseurs, pour tesmonbfe
de Tamiiié qu'il portoyt à son pays, à sa femme
et aux siens, leur donnant la meilleure part dec
qu'il laissoy t à la terre, puisqu'ils estoyent
privés du reste. En mémoyre de quoy Margueril
de Cressac, vefve du defltici a faicl le ce tombeau
Requiescatin pace.
(Inédite.) — (Legs
On lisait ces mots dans la chapelle du
metière de Laval-Magnac.
1581.
Epitaphium S. Bosii pnefecti
Lemovicin. eodem authore
qui obiit 16 calend. augusti
1581 aetatis vero 45.
Asia viaior, et cogita buic mes similem
allquando fore condilionem tuam.
bonesto loco nalus, apud meos in honore
vixi praefectus hoic Lemovicensiom provinct
cuique pro causae equitate jus dix!
parum rei angends copidus, plorimnm
bonesix existimaiionis posceitdae , litteras
et litierarum studiosos semper valde
amavi. id lantum le scire volebam
nunc, abi in rem tuam, base modo addas :
salve aeternum (Simeo Bossi) qui mortalita
immortalltatein pneiulisti.
Joanna Dessenaull conjux carissima ponendum
[ravit
(Inédite.) — (Lb€B
Cette épitaphe de Siméon Dubois, lieu
nant général de Limoges, se lisait è Sai
Pierre du Queyroix. C*était un savant 'jui
consulte ; il a laissé une édition fort es
mée et souvent réimprimée des lettres
Cicéron (Limoges, Hugues Barbou, ISBO)
1582.
D. 0. M. S.
et «ternae mémorise
C. V. Seb. Albespinei, ben. épis, regii. consisl.
consiliarii qui diversis celeberrimis JegatioBHrai
pro Chrisli Francisco llcnrico regib. iii Germa-
nia, llungaria, Helvelia, bis in Belgio ad Mariam
rcginam et imper. Caroluin Y. (cum qvo indue
peroportunas anno m. d. lvi (fecii) faelidtur obilif,
Francisci 11 apud Hlspan. regem Philip, orator
fuit, quiff lot rcr. usu prsestantiss. a Carob
L[M DEPlGHAPliiE.
quo fœd. cuin Ilclvetiis ictuin rcno-
Henrico III R R et aiigiisia regû ma-
ttioris consilii scnator lectus, in co,
VII annos, sumnia fide, inlegrîlaie, pruden-
[lia in
îteris dittcipUnae periurbatione claruit et lot
[lanlis
u XL annos perfuncius lot se ad pielaiîs
[sludium
n vîue tempus côlulil sicq n sua diœcessi
[cômori
ste tina gravissi. morbo oclo dies aflUcta,
[bene, beateq*
iliiy annosalulisM. dlxxii \ixitann. lxiii
. II et fuit a bealo Alarliale ocluagesim. Lem.
[epîs.
»i siiccessîl ; L V Joli, do Laubepine.
Anagrammatismus
Sebaslianus All>espinius
salas beaiis, in sua spe, bina
is miseris, spes bina, salusqiie, bealis,
cminas alas, qui super asira volant.
sens, quibiis usque nihil, non criminis acluui
amen spes est, in boni ta le Dei.
jussa sui semper fecere magisu*!,
»la pura quibus, labecarcns niluii.
cminas, nilunlur (1) in aelhera pennas
a fides Ghrisii laeva laborque suus
Albibpina duabus episcopus alis,
ominum expeclans, praesiilit (i) usque vigil
ttas lumbos ardente et lampada quassans
oosi thalamus, venit, în aslra Dei.
«ss. Sebastien de PAubespine
rivant évesque de Lymoges
le corps repose en réglise de S^
» de Bourges, décéda en sa
^yrooges le 1 1 juillet m. d. lxxxii
nu ce siège xxiii ans pour
»t célébré ung obiil en cesle
d« jour, ou doibvent assis-
ooiisuli de la ville , denx consuls de la d«
[cité de Lymoges et
Tes vestus de noir
or gisi icy et son ame soict en repos perpé*
[luel. Amen.
(Iiiédile.) — (Legros.)
LIM
754
idlé gauche du sanctuaire de la cathé-
ie Limoges» et fixé à un pilier, était
te en bronze représentant un évoque
Il les noains dans Tattitudede la prière.
980 et la mitre étaient figurées aux
Atés de la tète. Les deux inscriptions
DUS avons transcrites se lisaient au-
» sur deux tables de bronze. Un des
dont elles recommandent la mémoire,
de nombreuses missions diplomati-
îUuHlnr selon Nadauu.
fnitiit selon Nadaud.
ques, rendit plus de services à TEtat qu*à
son diocèse. Ôa corres|)ondanco dlploniati-
ç|ue,'riche de renseignements précieux imur
I histoire du xvi* siècle, vient d*ètre puoliée
par ordre du gouvernement.
1587.
Cy devant cl dessous ces trois Inm-
beaux gisenl dame Magdelainc Chambon
vefve de feu Martial Sarrazin Paisné, en son
vivant bourgeois et marchand de Limoges,
seigneur de la Garde, paroisse de Saint
Juilien en la ciié de Lymoges , laquelle dé-
céda au dicl lieu, le 19 janvier 1583
aagée de 85 ans.
Jehan Sarrazin leur fils seigneur dudict
lieu de la Garde, qui y décéda le xi*
septembre 158G
Dame Marie Sarrazin, sa sœur, femme de
Jehan de Jayac, marchand dudil Lymoges
et dame dudict lieu de la Garde, qui
décéda le jour de Sainct François, le 4*
octobre 1586.
lesquels courant la contagion
ne pouvant éire ensevelis aux tombe-
aux de leurs prédécesseurs en Téglise
de Saint Pierre du Queyroix de Limoges
esleurenl en ce lieu leurs sépultures
fait ce 16 mars 1587.
(Inédite.) — (Lcgroa.)
Voici un triste souvenir de la peste qui
désola Limoges à la fin du xti* siècle. Il se
lisait dans 1 église Sainte-Félicité, près du
pont Saint-Martial. Cette église du xiii* siè-
cle est aujourd'hui transformée en maison.
Les armes des Sarrazins : de... à un chevron
sommé d'un croissant accompagné de trois
marguerites^ 2 eM , ou deux étoiles j et d'un
coq en pointe^ se voyaient au-dessous de
cette inscription.
15^.
L L P G 1592 1 D M
{InétUie.) — (LK6R08.)
La grille qui fermait le tombeau de Tève-
le-DuCfdans une crypte deTéglise de Saint-
Martial, portait ces lettres et cette date ;
faut-il y reconnaître les initiales de notre
Léonard Limousin?
i5dd.
Cy gist noble personne, Jehan
de Pasquet, seigneur de Savinac, qui
décéda le i d^apvril Tan 1593.
âgé de il ans. Priez Dieu pour luy.
Noble en sang, noble en cosur, noble en toute vertu,
J*ai toujours |)Our la foy noblement combattu
Tu as toujours etté, mon Dieu, mon espérauoe,
Soii en guerre, ou en paix ; mais quand serai monté
Aux célestes manoirs, avec tout assurance
Je jouyrais de loy à toute éiernité.
75$ UM DICTIONNAIRE
Nobiiilas iiiilii niulla dédit, luibi pturima virUis«
Oîa sed Tene reiligionis amor.
Mi ni ris si vicia inagis , infraciare nunquani
Cessil, et in duns mens mihi linna fuii :
Desine mirari, spes et (idacia Christus
Uiiica, sin beilo seu mibi pace fuit
Spes mea Dcos.
(Inédite,) — (Nâdalo.)
Voilà certainemeut une des plus simples
et des plus sobres épitaphes qu*ail produites
la renaissance. £lle se lisait dans la chapelle
du château de Savignac-les-Drieux, près
d'KxcideuiL
1597.
Cy gisi damoyselle Barbe Chenaud dame
d*ArfeTilbe laquelle décéda le 15* jour du mois
de juillet Fan de gr&ce 1597. Priez Dieu pour
elle et pour sa postérité.
Ârrôtc-toi, passant» contemple cet ouvrage
De ton cœur, o raisons, sors larmes de tes yeux
De madame Verdier icy tu vois Timage
Son corps est icy bas : mais Tànie est dans les deux.
Dame de grand vertu : femme du sieur d*Arfevilbe
De ce grand tbrésorier auteur de ce convent.
Sus donc, bons religieux, priez Dieu quMlne veuiUe
avec elle en courroux entrer en jugement
Invicto fulmine crescat.
(Inédiie.) — (Legros.)
Cette i^pitaphe d'une fondatrice se lisait
dans la chapelle des Récollets de Saint-Léo-
nard. Aundessous se voyait un blason por-
tant un houx (on fiatois arfeuilhf). La devise
latine accompagnait ces armes parlantes.
1S99.
I*iis M. Slepbani Bonin, Gennensis et In Lemovieessi
curia, procuratoris dignissimi , manibus.
lieu! moritur genitor, lustris ter qninquc peractis,
lieu ! moritur, toto^ plcl)e dolente, solo ;
l]t toto lacrymante polopluit imbribus setber.
Car ita tcrrcna: flos cadit ipse plagx^
Temperet a mœstis sed tandem turb» querelis :
Non cadit aetemum qui super astra micat.
Aux mânes de son même père.
Odet
Si mille soupirs cuisants
Pouvoyent la félonne Parque
Bepousser, et de la barque
De Cbarron nous rendre exeniz»
Bonin, lu serols encore
Jouissant de ce soleil.
Tu donrois de ton conseil
A maint cliaot qui l*iniplorc.
Mais les trois sœurs implacables
N*nnt pas un seul sentiment,
Aiiis tranchent fatalement
Le lil des liommes notables.
Kn ItMir royaulté profonde «
nies sentent un déclin^
LUI 7%
Peoceantz i*avoir mis à ho
Tu vis au ciel et au monde.
StaluH proctUam ejuê m amrmm H nlëeruM futm
ejui (Psal. cvi.)
(Obiit î mai an um^ié»^ 1S99 siaib v«fo Imud i|Mi
dedaou)
{Imédke.) — (Lkms.)
^ Voici un procureur loué en style qui sent
Tétude, soit dit sans jeu de mot. Rien n*j
nrianqne , prose et vers, français, grec et la-
tin. Les efiamiz devaient être beareux iè^
tre défendus f^ar un si savant homme. On
croirait lire une prélace du xtT siècle. Celte
énitaphe était incrustée dans le mur du clo-
cher de Saint-Pierre du Queyroix, à Fiole*
rieur de Téglise.
Seizième siècle. — Daie incertaine.
Maacendo morimur viclurû
Nil niai cooailîo,
Praepete pemA.
(Inédiles.) — (Ckàieau dm Mazen.)
Le chflteau du Mazeau (commune de Pej-
rat-rAnnonier) est une construction él^nte
des XV' et xyi' siècles. Des ornements en
terre cuite en décorent une partie. Des ar-
moiries sculptées sur les cneminées sont
accompagnées des devises que nous avons
transcrites. Un de ces écussons montre une
aigle aux ailes éplojées. Un autre est mi-
parti à dextre de trois fascea. Une élégante
chapelle du xv* siècle, récemment détruite,
portait sur la clef de voûte principale les
armes que nous avons trouvées près de là» à
Fabbaye de Bonlieu, entre les mains d*une
statue tumulaire. Le château est la propriété
et la demeure de trois ou quatre familles de
laboureurs.
Seizième siècle. — IkUe incertaine.
Cbarles, seigneur eomte des Cars
Grand amateur des arts
Fut le premier qui par merveille
Invcnia ce beau marbre eu son Rocbe-Labeille.
Celte prose rimée, répétée avec variante
sur deux plaques de serpentine, se lisait
dans le château, aujourd'hui ruiné, de la
Roche-rAbeille. Celle inscription contenait
deux erreurs : pi^ ses veines, par le poli
dont elle est susceptible, la serpentine a
l'apparence du marbre ; mais sa compusilioti
Téloigne de celle sorte de pierres. Les car-
rières de serpentine du Limousin ont été
exploitées par les Romains. A Tépoque ro-
mane, elles ont donné leurs produits aux
églises de Solignac, du Dorât, aCierche, el
h vingt autres de la province ecclésiastique.
Tous ces monuments en conservent encore
des débris dont la mise en œuvre a celle
date.
Seizième siècle (fin).
Qvit * mors ' sit ' triplex * asoUe *
tropbevm*
LIM
ibAlcau (le Costc-Mézières est une
uable conslruction civile du temps
i IV. Il est bâti sur un promontoire
1 étang assez considérable baigne le
'u côté de la terre, trois arcades don-
ccès dans une cour intérieure. Au-
de Tarcado du centre est un marbre
r lequel est gravée cette inscription,
es capitales romaines. Inscription et
I, tout est évidemment de la même
I. On a tenté bien' des fois d'inter-
ce texte. Plusieurs l'ont fait en Irans-
t le mot asolU en ces deui mots :
C'était une erreur. Asolle est un nom
, Quelques-uns rintrerj>rètcnl ainsi :
t, ô Asollus, t'élève un triple tro-
Ze serait une allusion aux trois ar-
jue surmonte Tinscriplion. Le cha-
înait été élevé à la suite d'un décès.
)ci n'est pas concluant ; le champ des
ures demeure ouvert.
'xième siècle. — {Date incertaine.)
... Lecla dvm vir....
Jacqves da..
{Inédite.) — {Château de la Payrière.)
1 une tradition accréditée dans ces
'S temps, quarante millions, ou qua-
elon d'autres plus modestes, auraient
hés dans les souterrains du château
«yrière, au xiV siècle. Ces ruines,
dans une position pittoresque qui
' le cours de la Bram , ont attiré notre
m. Nous n'.y avons rien trouvé d'an-
au XVI' siècle. 11 n y a pas une pierre
use une époque moins moderne. Ce
nt d'inscription, gravé à Tentour d'une
9, donnait sans doute le nom de l'au-
i château , Jacques d'Armagnac , et sa
Les C sont rarrSs : c'est un exemple
i de l'emploi de celle forme de cara-
1 s'explique ici par la dureté du gra-
a affrayé le ciseau du sculpteur.
Dix-septième siècle.— IQW.
i extrait des registres de la cour du
lent de Bonrdeaux, pour faire entretenir
riœqai se fait au préseht scpulclire, donné
rans messieurs les consuls cl bnilcs de la
I du sépulchre, contre monsieur Tabbé de
Martial.
monsieur Léonard Cluseau , abbé de
ye de Saint Maniai de Limoges, appelant
léchai de Limousin, ou son licuienant au
dudit Limoges, et autrement, défendeur
part. El Jean Colin, Jlmu Clianibinaud,
eoÎ8 et marchands dudii Limoges, balles
(présente année de la confrérie du Sépulcre
eur Saint Maniai de la dite ville appelés,
reuK^nt, demandant rinlerinemeni de cer-
requête et les consuls iniervenans audit
{, d'autre. Louis de Ramond pour les
ly de Fayard, ponr M« I>éonard Cluseau,
: pour les consuls de la ville de Limoges,
pies procureur général du roi. Dit a été
D'firiGRAPIIIE. LIM 7^
que la cour a mis et met Tappel, et ce dont a
été appelle, au néant, et ayant égard à la re-
quête présentée par lesdils consuls et bailes de
la ville de Limoges ; ensemble à la réquisition
faite par le procureur général du roi, ordonne
que désormais, après le temps expiré de celui
qui est à présent en charge , Tabbé dudit Li-
moges élira une personne ecclésiastique suffi-
sante et capable, pour exercer la charge con-
cernant le sépulchre et reliques de St Martial, et
de laquelle persoime ledit abbé de Limoges de-
meurera responsable, et néanmoins se chargera
par inventaire, qui sera fait par le commissaire,
qui sur ce sera député, appelles lesdils consuls
et bailes , desdites reliques, et autres choses en
de|)endant, lesquelles reliques il baillera par
même moyen eu garde à celui qu*il pourvoira
h ladite charge, le<(uel célébrera ou fera célébrer
messe haute à Tautcl dudit S* Sépulchre, avec
diacre et soudiacre : savoir , au temps d*été, ik
quatre heures, et au temps d*hiver, à cinq
heures du malin. Et fera mettre sur Tautel, selon
ranctenne coutume , au temps ordonné, Icsdiies
reliques, et y entretiendra aussi continuellement
sept chandelles de cire allumées. Et pour chacun
défaut des choses susdites, par celui qui aura
ladite charge, et administration, encourra la
peine d'un écu, portée par la sentence dudit sé-
néchal, qui sera levé sans délai, et employé pour
Tenlretenement dudit senice, elsubsidiairement
sera pris sur le revenu de Tabbé, ou ne seroit
pourvu par ledit abbé, dans huitaine après U
vacation, de personne idoine et capable pour
ladite charge, en ce cas, permet auxdits consuls
et bailes, d'élire et nommer un prêtre de la ca-
pacité et suffisance requise, pour faire ladite
charge, qu'ils représenteront à l'évt^que diocé-
sain, ponr être approuvé par lui, et dont lesdits
consuls et bailes répondront, sans pour l'avenir
tirer à conséquence, et sans dépens de ladite ap-
pellation.
Fait à Bourdeaux, au parlement, le 6 jour dn
mois de juin, 1598. Signé de Pontac. A été exé-
cuté le présent arrêt, par monsieur de Joyct,
conseiller du roi, et commissaire par ladite cour
député, et ez présences de messieurs les gens du
roi, et consuls de la présente ville, le 28 fé-
vrier 1600. Requerans les bailes de ladite
frairie.
(Inédite.) — (Legros.)
L'église do labbaye de Saint-Martial était
formée de trois églises parallèles commu-
niquant ensemble, de dates diverses, mais
fort anciennes toutes trois. Cette inscrip-
tion, gravée sur cuivre, était placée h gau-
che de la porte de la basse église nommée
Saint Pierre du Sépulcre. L'office solennel
que consacre cetarrftt a été fidèlement pra-
ti(iué jusqu'en 1790, époque de la suppres-
sion de 1 abbaye.
753 LIM
1616.
Le nr jour de mars 1610
liébière dicte Ncgrière, femme
de Mar^^ Roby musnierdes
mouOns du ponl ScTEstien-
iie, decéila, et fonda en Té-
glise de céans, une messe
luatulinale, célébrée tous les
jours de dimanche au
grand autel à diacre ei
soulsdiacre, arec une abso-
luiion générale, sur soa
tombeau, au cimîtiére
de ladicle esglise, pour s-
(m âme, et de ses parens
et amis. Requîescat in pace
Amen.
{InédUe.) — (Legros.)
Lo railieii du pant gothique de Saint-
Etienne, à Limoges, était occupé par une
tour, qu*on a démolie vers' 1819. C était la
demeure d*un meunier dont les moulins
appartenaient h la ville. La fondation faite
]n\r la femme d'un de ces meuniers aux
droits de la cité se lisait, avant la révolu*
lion , sur un cuivre, dans Téglise de Saint-
Domnolet.
1617.
Epitaphe de Pierhe Audebert,
escuier, Sr du Francour^ visienechal de •
la basse Marche^ et capitaine de cinquante
arquebusiers à cheval^ pour le service du roy
Passant, areste-toy, regarde en celte bierre
Cy repose le corps du Francourt généreux,
Francourtde quy le nom ce porte en mille lieux
Soubs Tesclat lumineux de sa valeur guerrière
La Marche le connut, ou ta charge sévère
il exerça longtemps d'un prevosl courageux :
Et le prince, averti de ses gestes fameux,
Le voulut près de soy, le jugeant nécessaire.
Au camp de Montauban il se fit admirer,
Le premier au combat, tardif au retirer.
N'ayant pour tout butin qu'une gloire immortelle.
Il mourut a Manheim , au martial eflroy
Combattant pour sa foy, pour son Dieu, pour son roy
Heureux celuy qui meurt pour si juste querelle.
Ad eumdem illuslrissimum viruni régie in obsequis
Chrisii fide honoris amore plombinerem Froiicourl
limore inimica rapit hinc triplex meritum mentis
Qita porta dabunt an spectat cum Carlo
Porta corona triplex de cnjus anima,
Requiescnl in pace. Amen.
(Inédite,) — (Nadaud.)
Sur un tableau de Tégiiso de Dollac était
inscrite cette double epitaphe. Les vers
(Va»)çais sont meilleurs que ceux de la plu-
part des inscriptions funéraires. Quant au
latin, nous ne chercherons pas à Texpii-
rpicr, après (|ue Nadauil, à qui nous «levons
la Irnnscriplion, y a ro^ioncé, 1! pouvait ce-
peiulanl s'aider do roriginal. Nul ne saurait
DICTIONNAIRE
LIM 7(D
•nier son talent de déchiffrer les vieux tcites.
Les armes d'Aubert se voyaient sur ce ta-
bleau : de à un chevron sommé d'un crois-
sant et de deux étoiles ^ un lion passant <■
pointe.
1618.
Epitaphe
sur la mort de n^essirc Girard de BreUes,
baron du Cros, Cieux, Mantroclier en partie
et du Broulliac en Bourgogne.
Passant, il ne faut pas verser icy de tannes
Ni de cris et de pleurs ceste tombe srronser.
Moins le destin commun de ce monde accuser,
Car la mort ne peut rien sur la gloire des armes.
Ce quon doibt regretter, q\te la fleur des gendarmei,
Que les plus courageux eussent craîot d*aviser
Meurtrj traitreuseroent vint icy reposer
Pour servir de subject à ces funestes larmes.
Pourtant tous nos soupirs ne serviront de rien.
Deux traîtres font mourir le plus homme de bien.
Mais rhonneur survivra la mort, le temps et Teage
Vivant bien il n'a craint de la mort les efforts :
Le ciel a pris Tesprit, là terre tient son corps,
Le monde sa valeur, ses enfants son courage.
Il décéda le un* juin m.dcxvhi.
Requiescat in pace.
{inédite.) — (Lcfitos.)
Celte epitaphe se lisait dans l'église de
Cieux.
1618.
Mihi vivere^ps est mori Ivcrvm. 1618.
{Inédite.) — (BELLàc.)
Ce texte, emprunté aux livres saints, est
gravé au-dessus du linteau d'une porte à
Beliac.
1622.
An. Do. M. Dcxxii. restaurata
fuit hase rvina ..vrante (I). fr. ant.
verp. hvivs domvs.
{Inédite.) — {Egliu Saint-Pierre drUxerche.)
L'ancienne collégiale d'Uzerche faisait par-
tie du système de fortification de la ville.
En 1620, le duc d'Epernon s'en eni|>araau
moyen d'une mine qui fit sauter la porte du
fort. L'explosion ébranla et détruisit en pif-
tie un pilier de l'abside de l'église romane.
Celte inscription , gravée sur ce pilier, nous
apprend la date de la restauration de cetto
partie de l'édifice.
1623.
Curator ecclesise erexit an 1623.
Si le nom de Marie en ton cœnr est gravé
Ne néglige en passant de me dire un Ave.
Vas spirituale
Vas honorabilc
Vas insigne dcvotionis.
(Inédites.) — {Chtipelte de la Sainte- Vierge à
ChàteaumPonsal.)
(\) Durante ou imperante.
LIM
D'EPIGRAPHIE.
re la grande et belle église du prieuré,
rd*hui église paroissiale , ta ville do
au-Ponsat possède deux églises ro-
\f fermées au culte, et une chapelle
srée à la sainte Vierge, lieu d'un pèle-
\ célèbre. Cet édifice est une véritable
avec deux collatéraux voûtés à la go-
)• Sur le portail de la renaissance est
te la première inscription. La seconde
mr une porte latérale. Les trois ver-
es litanies se lisent sur les trois faces
élégant bénitier triangulaire d*une
très-originale. Tout, dans ce gracieux
I, rappelait donc la Vierge, à laquelle
consacré.
1628.
Jésus -f- Maria
bills Dominus Ludovicus Marchandon, Bene-
[venii in
ex anliqua Marcbanaon lamilia ortus, a
[puero lîlicris
iti incumbit. Sacerdos primum, ci prier de
[Marsat
:atbedralis ecdesiœ Lemovicensis canonicus,
[denique
bbaiiae S. MarUnî abbas ioauguralur, bas-
[que
B tanta cum laude sustinci, ut non inime-
[rilo
aacerdoturo, canonicoruro dccus, abbalura
virtuiisque alumnus posait dici, pielatem
[lam colit
ni maxime, suas abbatise reformandae studio
[inceiisus
itribus Fuliensibus donat, quorum liabitum
[soscipiendi
0 incensus, immoritur quinto calendas oclo-
[bris anno
M) sexceiilesimo vigesimo octavo, aetatîs vero
[suae sexagesimo
quarto. Requiescal in pace. Amen.
(Inédite,) — (Legros.)
locte et pieux personnage dont nous
DS Tépitaphe, désespérant de rétablir
re de Saint-Martin-lez- Limoges, dont
t été mis en possession en 1598 , la
aux PP. Feuillants, réforme de Ct-
en 1619. La bulle de fondation , en
ut plusieurs bénéfices h ce monastère,
ignit le prieuré de Saint-Martin-sur-
e {Altizia)^ au diocèse de la Ro-
L'abbaye de Saint-Martin-Iez-Limo-
nservait le tombeau curieux appelé
t Mariage. La tradition apprenait que
ux époux étaient de la paroisse de
liartin-sur-rAutize.
1629.
Cette chapelle fit faire M. L. Govnilhe.
[Inédite.) — (Eglise de Saint-Pierre-le-Bost.)
xiii*, XV' et xvi* siècles ont travaillé
se paroîssiole de Saint-Pierre-le-Bost.
[chapelles, pou profondes, placées au
gardent cette ins(;ription répétée deux
LIM 70»
fois, et prouvent que le xvif siècle y a aussi
donné son contingent de travaux et de res-
taurations.
1631.
Yiro clarissimo Gaspardo Benoit
quaestori integerruno, assessori œqnissimo
in perpetuuro monumentum.
Gaaparde clari clri sanguinis
Gasparde gentis praesidium tuae
Sic ergo te obscurum tenebit
Exanimem peregrina tellus
Non sic bonores nominis inclylos,
Non sic amores cordibus insitos
Eitema vincet terra, vires
Pecloribus, Bénédicte, nostris.
Paiumt, ne crois pa$ que Benoiit
Soii dan$ l^oubli sou$ cette pierre^
Que celuy qu'un chacun aymoit^
Ne vive plus dessus la terre^
Voracle de notre barreau
Le soleil de notre bureau.
NoUf non^ il est vivant encore.
Celui de qui, pas un de nous
Ne se souvient, qu'il ne Vhonore,
Et qui vit dans le coeur de toue.
Ponebat amantissima, conjugi, conjux,
aroantissima Maria Benoist, in
perpeluum amoris monumentum.
Obiit die décima quinta septembris, anno 1631.
(Inédite.) — (Legros.)
Cet honorable personnage mourut de la
peste, à ChâteaU'Ponsat, et fut inhumé dans
la chapelle Saint-Martin de la môme ville.
II avait fait son testament le 1^ septembre
1631, en parlant au notaire par la fenêtre,
pour écarter le péril de la contagion. Pour-
quoi une enQure très-peu poétiaue gâte-
t-elle cet éloge d*un homme de oien? Le
«bureau» dont Bcnott fut «le soleil» était le
bureau des Guances.
16tô.
Agios 0 Theos ischiros aibanatos eleison imas
Sancte Tbirse ora pro nobis Devin vt defendàt
nos a fvVvre et tenpestate (sic) cl ab onini nialo
[amen
Ad maiorem Dei lavdem. M. L. Bongran curé.
Piere l.alay.
(Inédite.) — (Chàteau-Ponsat.)
Une guirlande, composée de fleurs de lis
et de trèfles, des écussons héraldiques, une
Vierge* une croix fleuronnée, le tout en assez
beau style, accompagnent cette inscription
sur une cloche de l'église paroissiale de
Château-Ponsat. Le nom du fondeur Pierre
Lalay environne un écusson élégamment
orné.
1630.
Passant! arresle-loy potir regarder ce lieu.
Ce monument use est dict : Bon Mariage-
Deux corps pleins de vertus, deux cœurs unis en Dieu,
Que la mort a frappes en fuisaol son triage.
703 LIM
Se reposent îcy : le Poiclou les protluicl,
Galice les appelle, cl Lymofçe y prétend.
Le ciel les met d'accord : pas un n'est csconduict.
La femme meurt icy sans aller plus avant :
On lui fait un tombeau de grauvleur coustumièrc,
Pour y serrer son corps : cependant son mary
Tout baigne dans les pleurs, ne va poincl en arrière,
Mais accomplit son vomi; et, retournant guary
De SCS douleurs de corps, le souvenir poignant
De sa perte, revient, et lui cause la mort.
Ce fut alors que Dieu se Gt voir tout -puissant.
On ouvre le sépulcbrc : et sans aucun effort,
L'espouse se retire assez pour qu'il ait place :
Pour apprendre aux conjoints a s'cntr*aimer toujours,
ÂQn qu'ayant vescu en la divine {;race,
Ils puissent voir le ciel à la fin de leurs jours.
En 1650, réglise de Tabbaye de Saint-
Marlin-Iez-Liraogesfuten partie reconstruite
par dom (labriel de Saint-Joseph, septième
abbé feuillant de ce monastère. Celle re-
construction nécessita la translation du
tombeau dit le Bon Mariage. A cette occa-
sion, celle inscription fut composée [mv un
religieux de celle abbaye
1666.
Icy repose le corps de feu messire Honoré de la
Cliassaigne, seigneur de Montjouant, la Chassai-
gne, et autres places, lequel décéda dans celle
ville du Dorât, le xxx d'avril, m. dclxvi. aagé
de'xxviu. ans, après «ivoir donné des témoigna-
ges d'une singulière piété envers Dieu, et d'une
patience exemplaire dans sa longue maladie, et
d'une charité parfaite envers le prochain. Il
laissa dame Louise Poulie du Chasteau de Dom-
pierre, son espouse, qui Ta fait inhumer en Té-
glise de ce monastère de la Trinité de la même
ville, où il avoit eslu sa sépulture et fondé un
service a perpétuité. Elle a fait poser ce tombeau.
Passant, prie Dieu pour le repos de son àme.
{Inédile,) — (Lrgros.)
L'abbaye de la Trinité- du Dorât , où se
lisait cette épitaphe, est aujourd'hui le petit
séminaire. Nous sommes heureux de ra|[)pe-
1er à nos élèves qu'ils prient chaque jour
sur la cendre de nombreux personnages
éminents par leurs vertus. Nous sommes les
héritiers d'une maison religieuse» et nous
ne répudierons pas cet héritage.
1672.
Die jacet reverendus Pater ioannes Le Jeune, sacerdos
congregationis Oratoril Doniini Jesu, Poliniaci in
[comitato
Burgundias natus , prsedicaior verbi divini acerri«
[mus ac
perpetuusquamvisatrigesimo tertio vîta: annooculis
captus. Obiit Lemovicaî in domo Oralorii, in vico
[Manigne
sita, die xix aug., anno mill. ocLxxn, relictis deceni
concionuin voluminihus, famaque sanctitatis non
[mediocri,
atHis suon anno lxxx.
DICTIONNAIRE
LIM
7M
JoannesLe Jeune, oongregal. Orait. Dom. Jeta
presb. virpotens opère et serroone.paaperibosi
cvangelizare. Obiit xiv k:il. sept, anno m dc lxxii.
xtat. sua; Lxxx.
Le célèbre P. le Jeune , dont ces épita-
phes modestes indiquaient la sépulture,était
enseveli dans l'église dc l'Oratoire de Limo-
ges, située rue Manigne. Cette chapelle, re-
construite en 1765, fut dévorée nar les flam-
mes dans le grand incendie qui aétniisit une
partie de la ville de Limoges , en 1790. Ce
double événement a fait perdre la trace du
tombeau de cet homme de bien. Des notices
nombreuses ont fait connaître sa belle vie
et ses titres littéraires. (Cf. Labiche, Vie
des saints du LtmotMtn, 1, 2Sk.)
1676.
Parrain honorable boir.me... Texier conseiller
du roi en son .conseil, trésorier et commissaire
extraordinaire des guerres ez pais de Limosiii
et Marche.
Marrine Dame Lconarde Beaure fenmie de
Claude Yeyrier marchand. 1676.
Claude
Bdol
Jésus — Maria — Te Deum laudamus : in te
Domine speravi non confnndar in aeiemom.
Sancte Leonanle ora pro nobis.
{InédUe.) — (Eglise de Saita-Léonmi.)
Les descendants du parrain et'de la mar-
raine dont les noms sont inscrits sur une
cloche de Saint-Léonard subsistent encore.
Cette inscription ne nous eût-elle pas fail
connaître le nom d'un fondeur, nous l'eus-
sions encore inscrite avec plaisir. C'est une
preuve de plus que notre mémoire ne nous
survit que par ses bienfaits.
1678
Extrait des registres du Conseil d'Etat.
Entre Jean Echaupre el Jean Marcbandon sin-
dics des marchands de la ville de Limoges, de-
mandeur d'une pan ; et les consuls échevins de
lade ville d'autre part, vea au conseil d'Elat du
roy et
Le roy en son conseil, faisant droit sor Fin-
stance, a ordonné et ordonne que les édits et
déclarations de Sa Majesté, des années 1563 et
1564 seront exécutées selon lenr forme et te-
neur, et en conséquence qu'à Ta? enir les juges
et consuls de lad* ville de Lymoges seront es-
leus du corps desdits marchands, à relTel de
quoi les juges consuls sortans de eharge nom-
meront cinquante prudliommes, entre lesquels
ils éliront un juge et deux consuls, ainsi qnll se
pratique dans la ville de Paris. Dépens compen-
sés entre les parties. Fait au conseil d'Ktat du roy»
tenu à Paris le 19 février 1678. Signé Bevrier.
(Inédile.) — (Nadàu».)
Los consuls de Limoges (Bomay.) obtinrent
du roi Charles IX des patentes pour choisir
un juge et deux consuls des marchands» pour
765
LIH
D*EPIGRAPHIE.
LON
766
le lait jde la marchandise : on nomme cette
juridiiîtion la can de la bourse. Cet exercice
[Ot commencé le 5 mars, et le lieu de justice
ht fixé dans la grande salle de la maison
Bonsnlaire. On j voit, dit Nadaud, quantité
ie portraits des négociants qui ont été juges,
9t cette inscription, à un pilier du parquet.
1680
Dans le caveau de celle chapelle gît
le corps de demoiselle. . . .
Dans le caveau de ceue chapelle gtt
le corps de messire Jacques de
Langlade conseiller du roy en ses
conseils, secrétaire de son cabinet
seigneur baron de ce lien de Som-
mières, châtelain de Bernay, seigneur de
Chaigner, S* Romain, Meudon, S*
Ricux, etc., qui bàtii le château de
ce lieu, y fonda un chnpelain, une é-
cote charitable dans ce bourg, et
une mission pimr celle paroisse et
pour celle de S* Romain et décéda en
son dit châieau de ce lieu le 13 no-
vembre M. oc. Lxxx âge de 55 ans
Priés Dieu pour le repos de son âme.
Nous venons de découvrir tout récem-
lenl (août 1851) cette énitaphe dans la cui-
îne de l'hôtel du Lion-a'Or, à Limoges.
C'est à M. Rédet, le savant archiviste du
épartement de la Vienne, que nous devons
I lustitution du nom de Langlade.
168^.
Tu es Peirus el super hanc petraro aediflcabo
Ecclesiam meam.
H«c peira siia esi jubcnte Domino Lascaris
Durfe episcop. Iteraov.
(Inédite.) — (A Saint- Pierre- Château.)
Avant la révolution, la ville d'Aymoutiers
voit deux paroisses. Par suite d'une circon-
i^ription en apparence bizarre, la banlieue
)ut entière appartenait à f église Saint-
ierre^Chûteau» située hors de la ville , sur
ne montagne. La position malheureuse de
dite paroisse la fit supprimer au rétablisse-
lenl du culte, en 1803. Abandonnée, elle
>mba en ruines ; mais sa destruction fut
ccélérée par la cupidité, qui voulut utiliser
ss pierres. Nous avons vu un des curieux
[lapiteaux de son portail transformé en poids
e tourne^broche. Ses ruines, que nous
rons vues, accusent nettement le xiti* siè-
le. LUnscription tracée sur une pierre, au-
essus de la porte occidentale , tromperait
onc grossièrement ceux qui lui assignc-
lient cette origine moderne. C*est tout sim<
lement un souvenir d'une visite épiscopale.
l'incommodité près, la position de cette
{lise, au sommet d'une montagne qui corn-
lande la ville d'Aymoutiers et la vallée,
tait des plus remarquables (1).
(i) Le savant et précieux ouvrage d M. Tabbé
exîer comprend encore les inscriptions limousines
I xvni* siècle, que nous rogreilous de ne pouvoir
mner ici.
LINCOLN, au comté de ce nom, en Angle-
terre.
EpUaphe de Vévêque de Lincoln Gravesena,
mort en 1279.
Ego Ricardus qnondam episcopus Lincolniensis
credo qood Redemptor meus vîvit el in novls-
srnio die de icrra surreclurus sum , et rursura
cîrcamdabor pelle mea, ei in carne mea vidcbo
Denm Salvatorem meum.
(Sepulcroê monum.^ I, 60.)
LITTLE HORKESLEY (comté d'Essex), en
Angleterre.*
Robert Swjnbone, mort en 1391, et son fils Tho-
mas Swynbone^ mort en 1415.
Icy gîst Mons. Robert Swynbone, seigneour de
Horkesley-Pclite qc monisi le jour de Scinle-
Feye Tan du grâce m. ccc quat vintz unzisme de
qi aliue Dieu eyt merci. Amen.
(Icy) gist mons. Thomas Swynbone filz du dit
mons. Robert sire du Hamys matr de Burdeux
capilaigiie de Fronlak (Fronsac) qe morust en
le veille du seinl Laurence Fan du grâce m. cccxv.
De lalme de qy Dieu eyt piley et mercye.
Amen. Amen.
(Sep. mon., I, 153.;
LITTLE SHEFFORD 'comté deCambridge),
en Angleterre.
Sire John de Fréviïle.
Ici gisl sire Johan de Friville
Ke fust seigneur de ceste ville.
Vous ke par ici passet
Pour chdriie pur lalme piel.
(Sep. mon., 1,89.)
LODI,dans le royaume lombardo-vénitien.
Dans la campagne^
Div. Fi. loviano
triumphatori
semper aog.(t),
LOMBEZ, en France.
Avant 1300. — Ancien cloitre.
Hic est sepultura Amadevi de liera el Tigborgie
sororis ejus et canonica (sic).
Hujos locl que obiit ini kalendas aprilis. Re-
quiescant in pace. Amen.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midiy t. IV^
p. 29b.)
LONDRES, capitale de TAngieterre.
Epithaphes de la vieille église de Saint-Paul.
I.
EpiUphe de Tiiomas de Etre, mort eo 1400.
Hic infra jacet corpus magtslri Thomîe de Evre
Icgum docloris isiius ecclesie S^*^ Pauli quon-
dam decani qui die nono mensis Oclobris anno
(l)FABRETT.,p.(>86.92, e. sch. valic. VideGKVi-x
p. 285. 5; DoNAT. p. 151. 7; Zachar. Jnsi. lapid. ,
p. 3(J8 ; cardinal Mai, page 260.
767 LON
Domini millesimo quadringcnlesimo cl sni dcca-
iialus aiino duodeciino diem suum clausU ex-
iremum. Cujus anime propilietur Deus. Amen.
{Sépulcral monumenUj II, h,)
II.
Roger Bnybroke, évêqae de Londres, mon en liOi.
Orale pro anima Roberli Draybroke quondam
episcopi istius ecclesie, cujus corpus bic lumu-
lalur, qui obiit vicesimo seplimo die mensis Au-
gusli anno gralia^ millesimo quadringenlesimo
quarto cujus anime el omnium defunctomm fl-
delium propilietur Deus. Amen. Amen.
{Sépulcral monumentSy II, 15.)
III.
Ralph de Kengliim.
Per versus palet bos Anglorum quod jacel hic fies
Legum qui luia diclavit vera slatula
Ex Kengbam dictus Radulpbus vir benediclus.
{Sépulcral monumeniSf I, 78.)
IV.
Abbaye de Westminster. — Chapelle du Confes-
seur (Confessor' chapel).
Philippa, femme d*Edoaird lU, merle en 1509.
Regina Pbilippa conjunx EJwardi jacet hic
Regina Pbilippa. Disce vivere.
{Sépulcral monuments ofthe Great-Bri-
tain, grand ia-folio, t. I, p. 125.)
V.
Edouard III, roi d^Ângleterre, mort en 1377.
Hic decus Anglorum flos regnm praeleriiorum
Forma futurorum, rex démens, par populorum,
Tertius Edwardus regni complens jubileum
Invictus pardus, belli polens V^chabeum,
Prospère dum vixit regnum pietate revîxit,
Armipolens rexit, jam cœlo celice rex sil.
Variantes : 3* vers et commencement du A*.
Tertius Edwardus fama super xlhera nolus
Pugna pro pa tria
{Sépulcral monuments, I, l&O.)
VI.
Richard 11, roi d'Angleterre, mort en 1599, et sa femme
Anne, morte eu 159i.
(Vers léonins dont le repos est marqué sur le tombeau.)
Au nord.
Prudens et mundus | Ricardusjure secundus
Per fatum victus | jacel bic submarmore piclus:
Veraxserroone [ fuit cl plenus ralione
Corpore procerus | animo prudens ut Omcrus
Ecclesie favit | eleclos suppeditavit.
A Touest.
Obruit bereticos | et eorum straYÎt amicos
0 clemcns Chrisie | cui dévolus fuit istc
Votis baplistc | salves qiicm proiiilit islc.
DICTIONNAIRE
LON
m
Au sud et à Test est répitaplie de la reine
Anne.
GM do sud.
Sub petra lata | nunc Anna jaeet tnraolau
Dum vixit monde | Ricardo nuptaseciiiido
Xristo devoia | fuit bec factis bene noCa
Panperibus prona | semper sua reddere doiui
Jurgia scdavit I el praegnantes rdevaTii
Corpore formosa | vultu mitis specioM.
Est.
Pnebens solamen | viduis, egris medlcaineB :
Anno milleno | ter c. quarto nonageno
ionii septeno | mensis migravit ameno.
{Sépulcral monuments, 1, 161.)
VII.
Ralph Sclhy, moine de Westminster, docteur ea droil dfil
et canon, bvori des rois Henri Iv et V, mort en 1490.
Ecce Radulpbus Selby jacel bic cœnobiia
Doctor per mérita praepotens lege perita ;
Legibus ornaïus a regibus et veneratus,
Ordo ejusque status per eum conciliacus
M. c. quater \ bis post partum Yirginis iste
Micbaelis festo tibi spiravit bone Cbriste.
(Sepulcra* monuments.. Il, 55.)
VIII.
Chapelle de Saint-Edmond. (Saint Edmund*s
chapel.)
William de Yaleore, comte de Pembroke, fils de Hngoes
le Bran, comte de March, et d'Isabelle, venve de roi
Jean, mort en 1296.
Anglia iota doles moritur qaia regia proies,
Qua florere soles, quem contiiiet înfima moles
Gullebmus nomen insigne Valentia prebet,
Celsum cognomen nam taie dari sibi débet;
Qui vaiujt validus vincens viriute, valore»
Et placuit placidus, sensu mommqoe vigore»
Dapsilis et babilis, immotus praella sectans,
lliilis ac bumiiis, devotas praemia spectans.
Milleque trecentis cum quatuor inde retentis
In niaii mense hune mors proprio feril ense.
Quique legis bic répète quam sit vita plena timoré,
Meque lege se moriturum et nescius bone.
0 clemens Chrisie celos intret precor iste,
Nil videat triste quia pertulit omnibus bisce.
{Sépulcral monuments of Great-Britain,
tom. I, p. 76.)
IX.
Robert Waldby, archevêque d*Yord[, mort en 1897.
Hic fuit experlus in quovis jure Robertas
De Waldebii dic[tus nunc est sub marmore slrictns
Sacre scripture doctor fuit et genilure
Ingenuus medicus cl plebis semper amicus. '
Presul Adurensis post baec arcbas Dublînensis,
Hinc Giceslrensis tandem] primas Eborensis {sic)
Quarto Kal. Juiiii migravit cursibus anui
769 LOiN
MUleni 1er septem. c iionies quoque deui.
Vos precor orate quod sint sibi dona béate
Cum saociis v'iist requiescal et hic sioe lite.
Les mots entre [], ont été suppléés par
Weer et Dart.
(Sépulcral manumentSf 1, 156.)
X.
Eléooore, doeheise de Gkmeesler, Teove de TImnbm de
Woodstoek, morte deax ins après lui (1399).
Cy psi Alianore de Bohun eisne ÛUe et un de»
beirs a bonorable seigneur mens. Humfrey de
Bobun counte de Hereforde, d^Essex, et de Nor-
baniton (st>), et coneslable d*Engletere. Et
femme a puissant et noble prince Thomas de
Wodesloke (ils a très excellent et très puisant
seigneur Edward rey d*Engleierre puis lecon-
quest-tiers ex duc de Gloucesire counte d*Essez
et de Buckingham et coneslable d*Engleterre qe
momsl le tiers jour d*octobre Tati du graoe
mil cccLxxxxix de qui aime Dieu face mercy.
Amen.
{Sépulcral monuments^ 1 , 159.)
XI.
Sir Bernard Broeat, mort en 1599.
IBc jacet Bemadus Brocas miles. T. T. quon-
dam camare Anne regUie Anglie. Cujus anime
propîtietnr Deos* Amen.
{Sépulcral tnanumeniSf 1, 162.)
Xll.
Chapelle de Saint-BenoU.
9uKm Langhtm, archevêque de Canierbury, mort en
1576.
Hic jacet dominus Simon de Langham, qoondam
abbas bujns loci, thesaurarius Angli», electns
London. episcopus EUensis, cancellarius Angliae,
archiepiscopus Cantuar., presbyter cardinalis et
postea cardinalis episeopos Pr»nestin(ensi6)
[Sépulcral monumentêf I, iSh.)
XIU.
Chapelle de Saint-Biaise.
Nicolas Liltiington, abbé de Weslmiosier, mort eu 1586.
KiriHiphe Urée dTm nuouucrit de la bikUoihèque Couo-
nienne.
Hnoce domo auctor Nicbolaus erat quoque structor
El sibi tune celo sedem construxlt et eiiem.
In semel C ter eral annus sex ocluagenus
Com périt isle abbas divine flamine plcuus.
Quinta dies sit ei requies in une novembris.
Detur ei pietate Dei merces requiei.
Amen
{Sépulcral monumefUs^ 1, 148.
DËPIGRAPIIIE.
LON 770
XIV.
Epilhaphes diverses de Nglise.
Epiuphed*£léooore, femme d*Edooard l*% morte en ISO
61 enierrée k Wesiminater.
ici git Alianor, jadis rey ne de Engletere femme
al re Edewerd flz le R
ountif. De lalme de li Deu pur sa pile eyt
merci :
'Sépulcral monuments^ I, 64.)
XV
Epitapbe de Vital, (rente-unième abbé de Westmioster
(d«Hixltoe depuis la conquête), élu en 1076, mort en
1082. '
A vita nomen qui iraxit, morte vacante,
Abbas Vitalis transiit hicque jacet.
XVI.
Epiuphe de Gilbert Crlsplo, abbé de Westmiosier (1184).
Hic pater insignis, genus altum, virgo, senesqne»
Gisleberte, jaces ; hix, via duxque luis.
Miiis eras, justus, prudens, fortis, moderatns.
Dodus quadrivio, nec minus in trivio;
Sic lamen orna tus nece sex ta luce Decembris
Spiramen cœlo reddis et ossa solo.
{Sépulcral manumetUs^ 1, 29.)
XVII.
Epiuphe de R. de Bélhuoe, évéqoe d*Herel9rd (U48).
Dominus Roberius de Belun episcopns Herefbr-
densis.
(Sépulcral monumeniSf I, 9k.)
XVIII.
Epiuphe de Gervais de Blois, Qls naturel du roi Etienne.
abbédeWeamittiterdlSO).
De regum génère pater hic Gervasius ecce
Monstrat defunctus mors rapit omne genus.
'Sépulcral monuments^ I, 35.)
XIX.
Epiuphe de Laurent, abbé de Westminster (1176).
Clauditur hoc tumulo vir quondam clams in orbe,
Quo praeclams erat hic locus, est, et erit
Pro mentis viue dédit illa laurea nomen,
Detur ei viiae laurea pro meritis.
(Sépulcral monuments^ 1, 28. )
XX.
EpitapUe d'Homez, le dernier abbé normand de WesUrin-
^ ater, mort en liii
Orius ab Humeto Willîelmus hic venerando
Praïfuit iste loco, nunc tumulatus humo*
(Sépulcral monuments^ h S9.)
771
LON
XXI.
DICTlONiNAlRË
ËpiUphe II Wesimiiister {Ladif chofiel) de Tabbé Ber-
Via;;, morleoti46.
Ricardus Berkyng prior est, posl inclyUis abbas ;
Heurici régis prudens fuit ille minister.
Hmjus erat prima laus, infula rébus opima,
Altéra laus «que Thorp census, Ocbam decimaeque,
Tcrlia Mortone castrum simili ratione»
El régis quarta de muitis commoda charta.
Clementis festo mundo migravit ab isto
M. Domini c bis \l sexioque sub anno.
Cui delur venia parte pia virgo Maria.
(Sépulcral monumenlSf I, 44.)
XXII.
Epitaplie de Vévêqae Grosseteste (Grosthead), mort en
1S54.
-f ^^^ baculi formam X
Praelati dlscito normam.
Selon Camdb!^ {Remains j p. 373), Tévôque
s'était fait cette épitaphe lui-méme:
Ouis sim nosce (sîc) cupis ! caroputrida nil nisî vermis :
Quisquis es boc de me tibi sit (iic) scire salis.
Au lieu de laquelle ou grava après sa mort
celle-ci :
Rex dolel, ac regnum gémit, et flet Anglia tota,
Plebs plangit, gemitus iiigeminare juvat.
Quippe Grosthedus, spéculum virtuiis, asylum
Juslitiae, régis anchora, morte jacet.
Non poterit tamen ille mori cui fama pérorai,
Laus loquitur, redolet fructus, abundal bouor;
Unde dolens tristatur bomo, canit angélus unde,
Uude serenantur sidéra, pallei bunius.
(Sépulcral monuments^ J, W, 19.)
XXIII.
EpiUpbe de Crockeslay ou Crossley, abbé de Weslmlnsler,
luorl €U 1258.
Jam Wintona {lolis de Ricbardo
Mortis amara dédit, at locus iste capit
{Sépulcral monuments y I, 52.)
XXIV.
Williain CarUiogtoo,abbéde Westminster, oMNrt en 1333.
Ecce est abbatis Willielmi luniba sciatis,
Quem mors amovilet Gurllingouia fovit.
In mortis portu se Gbristi corpore pavit.
Hic expiravit mundus confessus ab oriu.
(Sépulcral monuments, I, 93.)
XXV.
EpiUpbe do poëte Cbaucer.
Qui fuit Aiiglonim vales 1er maximns olîm
Galfredus Cbaucer condilur boc lumulo
Annum si quaeras Domini si lenipora mortis
Ecce noix subsunl quae tibi cuncta nol;inl.
25 oclobiis Ui)0.
LON TU
Animarum requies mors.
N. Brigbam bos fecii musaniu uomine suapins
1550.
(Sépulcral monumenis^ II, 2.]
XXVl.
Eglise du Temple.
»
Les épîthaphes suivantes existaient autre-
fois, croit-on, dans l'église du Temple, k
Londres.
EpiUpbe de Gofllaunie de Trat^, uo dpt mevtfiioëa
Tb. Becket, mort ea ISIS.
Sire Gallausme de Tracy fgtst ici
Diex de Pallme cyl roercj.
(Sépulcral monumeniSf 1, 39.)
XXVII.
Epitapbe de Robert de Ros, templier, mon ea 1215.
Hic requiescil. R... Ep quondam visitalor ge-
[neralis ordinis
Milicie lempli in Anglia et Francia et in Italia.
(Sépulcral monuments^h ^1)
XXVIll.
EpiUpbe du comte de Pembroke, mon le 6 atrit ifil.et
enterré le 18 des calendes de mal (t t avril) de la m^
année, k régtise du Temple (1).
Militis istius morlem dolet Anglia : ridet
Wallia, viveulis bella minasque timens.
(Sépulcral monuments^ I, 43.)
XXIX.
Epitapbe de William Marshall , comte de Pembroke (1119),
faite par lui-même.
Sum quem Salurnum sibi sensit Uiberoia, solen
Anglia, Mercurium Normanula, Gallia Marleoi.
Selon Camden (Midx, 307), il faudrait
lire :
Miles eram MarUs, Mars multos vicerat armis.
(Sépulcral monument s, 1, 38.)
XXX.
Epitaphes diverses d'Angleterre , dont le site
n'est pas connu.
880.
Anno dominicae incam. Aelfredus rei fedt
banc Crbem dccclux regni sui tiii.
'Cardinal Mai, 328, k • Camden Britann.,
p. 157.)
Alfred le Grand est inhumé à Wiocliesler,
mais celte inscription ne peut se rapporter
à celle ville qui existait déjb ; il est prolwble
toutefois que Tinscription n'indique qu'une
réédificalion ou reconstruction.
(1) On doute que celle épliaphc ail été gratée
rjellenicni sur la lombe du comte de Pembroke.
LO.N
XXXI.
iBdreda, Glle de Guillaume le Conquéraot,
1 1081, au cliàieau d Acre, ie !27 mai.
(Vers léonins.)
■eda, ducuiu, dcciis cvi, nobilc germeii,
is Anglonim balsama morum :
DBMGlUriUE. LOU 774
elecius vocalionem bumililer dedinauit, el suis
auditoribof scieolix ac inorum norma exisleos
asMiinplo in hoc monaslerio Cislerciensi habilu,
vilain beato Une compleuil 14. Kal. iuiiij anno
IISO corpusque ejus emorluum mirificum ac
suauîssimum odorem exbalauil.
(Labue, Thfs, Epitaph.^ p. 545.)
tniseris, fuil ex pieiate Maria,
rlbe, superest pars magna Marie.
Liy testis pietalis el e«| li,
lem, lu cleuens suscipe malrem.
inini Juuia lux obvia carnis
SUl
(Sépulcral monuments.^ If p. 7.)
XXXII.
nillaume le Conquérant sur ua monomeiil
t par son Gis Guillaume le Roux (1089.
êUqnes par Thomas, archevêque (VYorck.
igidos Norlhmannos, alquc Brilannos
* viciU foriilerobtînuil,
oneiises viriule coercuit enses ,
ue sui legibu.s applicuil ;
18 parva jacel bic Gulielmus in urna :
t magno parva domus domino.
I gradibus se voiveral aiqoe duobus
ni gremio Pbœbus et bic obiil.
{Sépulcral monuments^ 1, p. 12.)
XXXIII.
ibe de J. Brostroup, mort en 1497.
revcrendissirous. in. Chrisio. Pater,
bhannes. Broslroiip. Dei. gralia.
ircbiepiscopus. Lundcucnsis. Siiccic.
aposlolice. sedis. legalus. vo (sic).
. baccnlaureus. cujus. anima, requie-
ce. qui obiit anno Doniini. m» c. v 97
97).
(Sépulcral monumentSj I, p. 156.)
XXXIV.
lede Tarchevêque SUffurd (UlSà),
luclees quem celas, saxea moles?
listes fuerat diclusque Johannes.
ule, roarmor, qu^so, simui ede?
bonie, regni loties et inde
»gius. pro prcsuie funde precalus
ratns buic det de Virgine natus.
Sépulcral monuments^ II, 275.)
W, ancienne abbaye au diocèse
, en France.
€de Pierre f chantre de Paris.
J.
etrus Gantor Parisiensis Doclor ce-
qui in Episcopum Tornncenseni
II.
Eléanore, comtesse de Vermandois.
Fralri juncia soror Gomiii Gomitissa Radulfo
Nobilis Elienor bic lumulaia jacel :
Qui cum daruerint alui natalibus alla
Vincunt iili autem nobilitate genus.
Sed quid bonor, quid opes, quid gloria sanguinis
[alti?
Eccc breuis paritcr texil virumque lapis.
In spéculum , iector , libi sint : pro lemei cl ipsis,
Sors tua te moneal Tundere vola precum.
(Labbe, p. 5G3.)
III.
Raoul II t comte de Vermandois.
Hic Radulfe iaces Comes inclylc, lausque luorum,
Te genus et pletas, te laodat gratia morum.
Te Deus assumât decus atquc corona quorum :
Hic erit et requies et vita beata piorum.
(Labbe, p. 621.)
LOUVAIN, en Belgique.
I.
Eglise de Saint-Pterre.
Epiiaphe du docteur Ruard-Tapper.
D.Ruardo Tapper ab Eucbusia, Theologiae pro-
fessori celeberrimo, Decano, Gancellario : quod
sua inoomparabili docirina, auctoritate bunc
cborum annis xxiv. Scbolam xxxix. rexerit,
docuerit; quod supremus Fidei Inquisitor, pa-
iriam *seclis purgare, saiutaribus doclrinis,
etiam libris ad boc editis compiere studnerit :
quodGatliolicam Religionemb:eresibus vexatam
ad Tridentinum concilium e Belgio primus euo-
catus, constanter defenderit, quod sui lemporis
ponliûcibos, Garolo V. Gaesari, Pbilippo Hispa-
niarum régi non immerito carissimus fuerit
mémorise ergo posilum. Obijt Bruxcll% anno
Domini md.lix. Mariij n. splalis vero lxxi.
P«uperibus omnium bonorum beredibus insti-
tutis. Ejus animse pacem precemur.
(Labbe, Thés. Epit.^ p. 552, qui ajoute :
De eodem Tappero vide plura pag. 253
Inscriptionum Suuertij^
II.
Epitapbe de Charles Tempel (1).
Garolus Tempelius H. S. E. pari dum vixit vir-
iule ac stirpe vir, sago clams et toga : in aula,
(1) CaroU Tempelii Epilapliium. — Louanij ad
1
775 LOU
mllUia, rcD. fuit ac resplenduit lemporibus lur-
bulentis. Tandem in otio, senio, moriM), sed
brevi decessit, viiam non reliquît sed mutaTit.
Non morilur qui sic vivil ; non vixil, nisi qui
>ic morilur.
m.
Epitaphes diverses.
Conradus jacct hic Goglenius, aller Erasmus »
Ingcnio, lingua, moribos alque slylo,
Hune lugete virum Gn)ccae,Gharilesq; Latinae,
El decus amissuro Buslidiana domus.
Ille scholanim auxil poroeria lala Lovani,
Traxil eo omnigenum millia mulia virum.
Immalura quidem rapuil le Parca diserlum,
Vix dum condideras inlegra liislra deceui.
Pnemia sed voluil Chrislus libi digna labore,
El feslinalas reddere delicias.
(Tu:iiulu8 hic exUl Lovaoii ad D. Pétri, onlil anoo Sal.
1535. inie diem 8. Kul. Feb.)
(Gros, Suppl. aux insc. de Bàlcy p. 3i2.)
IV.
Pelro Nannio Alcmariano Presbylero,
el Canonico Alrebacensi,
viro doclissimo,
luimaoiores.lilegasJn. collegia BasUdiaHO
annos oclodeciro professe,
bigîsmundus Fridericus Fuggarus baro in Kirch-
berg, et Yiana,
b. m. el amico paierno mem. el virlulis ergo
jussu parenlis pos.
Yixil annos 57. Obiil 1557. 12. Kal. Aug.
Gros, p. 357.)
LODVRES, près Paris, en France. Ce
bourg, seul de ce nom dans le royaume, est
à cinq lieues nord-est de Paris, à moitié
du chemin de Senlis, et sur une des grandes
routes de Picardie, i)resque tout à fait au
nord de Paris. 11 est situé sur un coteau en
pente douce vers le midi, et la plus grande
partie de son territoire est en labourages; il
y a néanmoins quelques vignes en tirant
vers Goussainville. Le ^rand chemin forme
la principale vue de ce lieu; en sorte qu'en
allant à Senlis, on trouve des maisons à
droite comme à gauche, et même l'Hôtel-
Dieu, dont rédilice peut avoir cinq cents ans,
esl à droite.
Il y a dans ce bourg deux églises paral-
lèles, qui ne sont séparées que par un pas-
sage. La plu» ancienne est celle de Saint-
Bieul. Un peu au-dessus est l'église parois-
siale de Saint-Justin, martyr du lieu. Elle
f>araît être d*un gothique moderne enté sur
e vieil édifice. Il y a deux collatéraux fort
larges ; mais le tout se termine en carré, ou
en pignon vers l'orient, où est la grande rue.
Cet édifice est sans clocher, la sonnerie étant
sur l'autre église.
Matlimanos auctore Erycio Puteano, vt testatur
Suuerlius, — Labbe, Thés. Epit. p. 505.
DIGTIOMNAIRE
LUN
m
Il est vraisemblable que Téglise do Saint-
Justin était dans le xi' et dans le xir siècle,
celle 'qu'on appelle aujourd'hui de Satnt-
Aieul; mais que s'étant trouvée trop pelile
pour contenir les habitants, dont le nombre
était augmenté, on en avait bâti tout auprès,
au xin* siècle, une antre plus vaste, et qu'eo
abandonnant Tancienne comme trop petite,
on y aura érigé un aiitel du titre de Saint-
Rieul, pour ne pas avoir deux églises de
Saint-Justin dans le même lieu, puisque
les plus anciens pouillés de Paris sont d'ac-
cord avec les nouveaux, pour ne marquer
qu'une cure à Louvres, laquelle ils disent
être à la nomination du prieur de Saint-
Martin.
Voici une épitaphe mise à Louvres, par
les soins d'un nommé Regnault, qui avait
survécu è ses deux frères Claude et Jean,
décédés en 1617, l'un le 15 mars, l'autre le
31 ? le premier, âgé de cinquante huit ans;
et l'autre de quarante-trois.
Deux frères sont gisans près de celle cscriplure,
Qu*cn un mois la mort a de <ie monde emblé
Envieuse que Tung faîsoit crotire le blé,
L'aolre alloil retardant Taffreuse sépulture *
L*un culiivoii les cbamps,
L^aùlre arlîslemenl
Aux corps passionnés de mainte maladie.
Par remèdes exquis en prolongeoit la vie,
Ou pour le niolus auU jnaulx donnoiisoulagemeoL
En mars fut de tous deulx en même année,
Elle cours de la fleur de rage terminée.
Le portail de THôtel-Dleu parait d une
construction du xiii* siècle.
L'estampe du mausolée de Barthélemi
Tremblet, sculpteur du roi, décédé à Tâge
de soixante-un ans, et inhumé à Saint-Eus-
tache de Paris, nous apprend qu'il était né à
Louvres. On y lit ces quatre vers :
Louvre me donna Tétre, et Paris la fortune;
J'eus Tbonneur d'être au Roi ; Saint-Eusucbe a
[mes os :
Passant, au nom de Dieu, si je ne t*importune,
Curant ce mon sommeil, priez pour mon repos.
Ce mausolée n'existe plus, et Testam^ie
ne marque point l'année de sa mort.
(HuRTAUT et Hioinr, Diei. de Paris et du
environs.)
LUGO, en Espagne.
Sur le frontispice de Végttse de SatsU-Pterre-
ad-Vicum,
-+- I>e donis Dei et beati Pétri a^.
ego lldeprand humilis, uoa *
cum conjuge mea Ferilapa
banc (sic) oralurium a fuDat'(i).
construxit.
Cardinal Mai, p. 167; Huratori, p,
1888, 1.)
LUNÉBOURG, au royaume detBlanovre.
(1) Pour a fundattoneon (undameniis.
LOZ
DEPIGRAPHIE.
LYO
778
placide Lucas requiescit Lossius urna,
iite cinis terne, qua levis ille fuit.
melior vivens cœli mens incolit arcem
ler, qui inultos erudiere, viros.
INibi decies quinos atque amplius annos
adidil bic artes cum pietate bonas.
il et facili qui simplicilale libeilos
m paucos Cbrisli, Pieriduroq; scbolis.
MIS Hassiacis nemorosis natus, et agris
€bam, qua prxter, clare Yisurge, Huis.
ubi cognons, quo te via ducit euniem,
ctorabi etfelix, vive, valcq; diu.
B •bitum »nao sibi f. Obiit LQaeburgfi anno Sal.
1582. 8 Jul. etit. 77.
[Gros, 5upp/. aux épiL deBâle^ p, 375.)
(EGIANO, ou LuNA, ancienne ville
me de ITtrurie, sur la Macra, en Tos*
Faustinae
Constanli aug.
piissiinx et
iiobilissimae
G. Junius Vitrasius Y. G.
augur. D. N. M. Q. E.
D. D.
Cardinal Mai, 256, 6; Fabr., p. S8, n**
339; Mur.» p. 263, 2.)
t encore, peut-être à la même localité
mrtient Tinscription suivante que M. le
al Mai indique comme existant, trouvés
îhiy daas le territoire de Lucques : In
Vocchi agri Lucensis^ in parrochialis
m cQlwnnay mais, qui, pourtant semble
enir à une ville du nom de Luna.
Imp. Gses. D. N
Valenli pîo
felici semper aug.
civit. Lnn.
HP.
Inip. Gœsœri («rV) D.
Gratiano pio fel.
semper aug. dive (iic)
Valentiniani A.
civit. Lunen. M. P.
Imp. Cœs. Dîîë Valenliniano
....semp.aug.
<fivi Yalentioia(ni aug. filio)
civit. Lunen.
M P.
'mdinal Mai, 268, 2; Mur., 1055, 5.)
;ARCHES, département de Seine-et-
en France.
ique réglise paroissiale de Luzarches
»u& l'invocation de saint Cûme et saint
n conjointement^ néanmoins on Tap-
ïlus communément du nom de Saint
n, par opposition èrla collégiale qu'on
8 Sainl-Côme.
ert, architecte, qui vivait sur la fin du
de Philippe-Auguste, et qui commença
Tan 1220 Tédifice de la cathédrale
ens. Tune des plus belles du royaume,
atif de Luzarches; de même que Da-
DlCTlONN. D^EPlCnAPHIE. 1.
vid de la Corbinière^ prévôt des chirumens,
mort le 20 novembre 1635; et le sieur Tardif»
ingénieur» mort maréchal de camp des ar-
mées du roi.
Les épitaphes suivantes se lisent dans la
collégiale. L'une est celle d'un frère et d'une
sœur qui, ayant passé leurs jours ensemble,
sont enterrés dans le même tombeau.
Du jour suprême où Ton succombe,
Gy gissent le frère et la sœur.
Qu'un même esprit, qu'un même cœur
Ont réunis sous cette tombe.
L'autre est une épitapbe acrostiche de
Nicolas le Camus.
Se veux tu pas passant, l'arrêter en ce lien?
»-git sous ce tombeau, Nicolas le Gamus,
f^onseiller du Roi, Auditeur des Gomptes.
offices, exercés sans reproches ni honte ;
nés honneurs qu'il a eus d'être employé du Roi;
^ses commissions en peuvent faire foi.
w es jours ont été longs, sa On a été bonne.
na un nous fait revivre et nos œuvres couronne.
ntant sur ses vieux ans ennuyé du travail,
nontent s'est retiré an lieu de Bertinval»
> fin d'y respirer le reste de sa vie,
Sourant à tous honneurs aussi-bien qu'à l'envie;
ceux-tu plus en sçavoir? H est mort en ce lieu,
ui oigne de ses amis, et assisté de Dieu.
(Fréron, Ann. liit. 1758, tom« I, d. 200 ;
HuRTAUT et Magny. Dict, de Paris ei
des environs.)
LYON, en France (1).
JLncimne inscription dans Véglise construite
par revécue Patiens,
I.
Quisqnis pontificis patrisque aostri
Gollaudas Patientis bic laborem,
Yoli compote supplicatione
Goncessum experiere quod rogabis.
iEdes celsa nitet, nec in sinîstrum
Aut dextmm trabitar; sed arce frontis
Ortum prospicit œquinoctialem.
Intus lux micat, atque bracteatum
Sol sic sollicitatur ad iacunar,
Fulvo ut concolor erret in métallo. «
Distinctum vario nitore marmor,
Percurrit cameram, solum, fenestras,
. Ac sub versicoloribus fignris
Yernans herbida crusta sapphiratos
Fleclit per prasinum vilrum lapillos.
Huic est porticus applicaia triplex
Fulmentis Aquitanicis superba :
Ad cujns spécimen remotiora
Glaudunt atria porticus secundae :
(1) M. de Boissieu a commencé la publication d'un
savant et magnifique Recueil des. inscriptions an*
ciennes de Lyon, ouvrage déjà couronné par l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres. Les inscrip-*
tiens chrétiennes de Lyon qui doivent être comprises
dans le recueil de M, de Boissieu, n'ont pas encore
paru.
25
779 LYO
Et caropum médium procul locatas
Yeslis saxea sjlva per columnas
Ilinc agger sonat , hinc Arar resuHat.
Hinc sese pedes atque eques reflectit,
Slridenluni et moderator essedonim :
Curvorum hinc chorus helciariorum,
Responsanlibus alléluia ripis,
Ad Christum levât amnicum celeuma.
Sic sic psallite nauta, vel vialor -
riamque isle est locus omnibus petendus,
Omnes qno via ducit ad salulem.
(Cardinal Mai, p. 8^; Sirmond, 0pp., I»
506.)
II.
Dans Vabside de Saint-Just.
"Christi sancia domus, pncpollens aula priorum,
^Hospita sanctorum, virtutuni seduia mater,
'^'Hasc est quam cernis, semper ubi rite precanti
Gratialarga patet per tôt cumulata paironos,
Quos propriis titolis distinguit gloria consors:
€k>nTexo varia rutilant in sydera cœlo.
{Cardinal Mû', 133, 3; Marten. , Thés,
nov. Anecd^f t. Y, p. 618; cf. p. 596.)
III.
Sur le fronton de Viglise de Saint-Roman.
Templi faétores fuerant Fredaldus et uxor
Marluris egregii quod constat honore Romani
lllius ut FU. bcqueantur sede perenne....
{Cardinal Maï, p. 149, t. II; Ciampini,
lab. 47, p. 149; Sbveran. Uist,^ p. 680;
Pawvin., De Vir. ill. E., p. 258; Gal-
LETTi, t. 1, p. 20; Baronius, t. XllI,
p. 608.)
IV.
Eglise Saint-Etienne.
On conservait autrefois dans celte église
un riche manteau ou vêlement d*autel, donné
à Tarcbevêque Remy, au ii* siècle, par la
comtesse Berthe , femme du célèbre Gérard
de Roussillon, comte de Provence. Au milieu
était figuré Tagneau, entre les lettres a et a.
Autour est rinteription.
Agne Dei miradi qui crimina dira tulisti.
Tu nostri miserans cunctos absolve reatus.
A droite.
Hic panis vivus cœlestisque esca paratur.
A gauche
Et cruor ilie sacer qui XPl ex carne cucurrit.
En long.
Samat perpetuam pro facto Berta coronam,
Hsec cujus studio palla hoc efiulgurat auro.
Aux extrémités.
Remigins pnesul Ghristo per sxcula vivat.
{Cardinal Maï , 205 , 4 ; Mabill. j Ann.
Bened., t. III, p. 133.}
DlCnONNAKtE
LlO
V.
w
Inscription de Vannée 447, découverte à Lj^
en 1806, dans la rue des Farges.
Jacel Décora
Mercurina quae
vixit annos xx
oviit XIII. kal. mai
as vigelia Pasce
Calissio vc. cens.
Traduction.
Ci gît Décora Mercurina, qui a véca vingt aî-
nées ; elle mourut le xin avant les calendes de
mai, la veille de Pâques, sous le cùDsahtda
clarissinie Calissius.
Dans un mémoire communiqué à TAcidé*
mie des Inscriptions, M, Mongez établit qoe
la dale de la mort de Mercurina est le 19
avril de Tan 447.
(Académie des Inscrip.^ Hém., noofeOe
série, t. I, p. 248.)
VI.
En 493.
(Cabioec de M. Gilibert.)
In hoc tnmulo requîescit hone memori» Dms
qui vixit in pace annis xv. Obiel ii. nons
martias, PO. Anastasii et Rufi viroram cb*
rissimorum.
On remarque bone pour honœ et oUtt
pour obiit. Les sigles PC. signiûenï nest
consulatum. Millin {Voyage dans le Midi)
rapporte cette inscription à Tan 483. Cepen-
dant le consulat d*Anaslase et de Rufus cor-
respond h Tan 492, et Tannée post consulat
tum doit être 493.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi. t. II.
p. 179.)
VIL
Ancien voupent des GtnotéfiUns.
(Du doqultee iièeia.)
In hoc lumulo requiesdt bonae memoriae Roma-
nus presbiter qui vixit Ht pace annls Lxiu. Obiit
nonuro kalendas Febrarias.
On remarque Febrarias pour FAruarias.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. II,
p. 180.)
VIIL
453 ou 524. — Eglise des Dominicains.
In hoc tomolo requîescit bonae memoriae Scuipi-
lîosa religiosa quae vixit plus minus annal
xxxxviit. Obiit in pace. prid. kal. sepL Opitione.
(Maffei et Choribr; Mém. de la Sec.
archéol. du Midi, t. U, p. 186.)
LfO"
DWIGiUPHIfi.
LYO
781
IX.
606. — Eglise Saint-Michel.
«m columen, lerrac decus, el jubar orbis
ritis Uiroulo vult Caralena legi
lulam lu, Clirisie, luaro reruiiique polenlem
iiidi regiiis ad lua régna vocas.
•••••
l loelo jejuuia sobria vulUi
leque dedil regia ni«mbra cruci,
I exoelsi curas parti la ma ri h,
clo rexil culmina consilio.
im sobolem dulcesque gavisa nepotcs
ram doctos sollicilare fidcm
(irevit sacrum [M)st diadcma jngum.
. boc templum pncscns, quod personat orbe,
idsque dedil limina celsa choris.
1 reos rcgi qux sœpe ferebat
fferre prcces nunc libi, Chrisle, potest.
im posl decimum rapuit mors invida lus-
il mclior lune sine fine dies. [Irum.
bis oclona septcmbrem luce movcbal
n llessalae consolis annus agens.
iphe de la reine Caralène, née vers
OBse du roi Gauderic el nièce de Gon-
) roi de Bourgogne, aïeule de Clolilde,
Iruire, à Lyon, Téglise Saint-Michel,
monastère de religieuses, où elle se
3l prit le voile. Elle fut enterrée dans
qu'elle avait fondée. Le consulat de
I répond à Tannée 506. Cette manient
^r fut encore ionglerops en usage à
bien que les Romains n'y eussent
ré aucun pouvoir depuis près d'un
DCHESPiE, nistortens de France; Mém.
U la Soc. arch. du Midi, t. II, p. 193.)
626.
X.
— A Saint-Iréne'e.
phium bonc qui intuis lectur bone reoorda-
Agtpi negaciaioris membria quiescunt
fait isle slacio miseris et porlos eginis
te aptus fuii , praecipue loca scorum ad-
el etenosinam el oracionem studuii, vixii
» annos lixIv ob. vin kal. aprilis lxi P.
MÎBÎ indict. quarta.
(Maffei»)
late de l'épitaphe est extraordinaire,
[ne l'on n'y tient pas compte des em-
s qui ont succédé à Justin, qui prit le
I cousul en 566.
fém. de la Soc. archéol. du Midi j t. Il,
p. a02.)
XI.
1109. — Eglise Saint-Michel.
silat turoule, lector, qui condilus oro
i€ fige gmdnro ui propius propriuin
Nomliie Gotbranî.(iis) dû(m) vix(ilj Iïc(m)pe vo-
lure sacerdoUi funci(u8) et ipse fuit. [caUi(t)
Hic Micbaelis opus sancti sub bonore locâDdû(ni)
Ecdesi» fecit hamile sea potuit.
Millenus fuerat qui cênl(um) deniijue nonus
Annus quo Domini celsa petit
Ergo funde p(re)cë(m) quia cernis egere fidelem
Ul libi gaudebis cum fueris.
(Mém. de la Soc. archéol. duMidi^ i. 111,
p. 92.)
XII.
1230.— Sur une des tours, à Ventrée du pont.
Afe, Maria, gralia plena, Dominas teoum.
Viriutum capa, viiiorum framea papa (1),
Progenie magnus (2), férus ul leo, milis ul agnus,
Innocuus vere dicius de nolle nocere,
Possel ut bîc fieri pons, sumpius fecil baberî
Pontem pelrarum consiruxil pons animannu.
Ul piebis nemo partem porlaret ulramque,
Tanio ponlîAci quisquis benediieril isli,
Acsqoe libi canini dabii, ul pons crescal aqnarum,
Inleger annuel ei, quadragenaque siljubUaei (3).
Sumnii ponliÛcis, opus est pons nobilis iste :
Islius arlifleis Ubi grala sil, acUo, Chrisle.
Qiianio nomen ei privalio dat nocamenii
Qui pro iaude Dei facil bani manifesta vjderi
Dominus Innocenlius papa
(Mém, de la Soc. archéol. du Midif t. III,
p. 227.)
XIII.
1274. — Eglise de Saint-Bonaventure.
Bona sua
semper Ventura crcdidit
Bonavenlura dum vixil.
Praesenlia ubividil,
Mutavit nomen corn viu
Mém. de la Soc. archéol. du Midi, i. Ul,
p. 282.
XIV.
lt^29. _ Eglise de Saint^Laurent.
EpiUphe da J. Gersou.
Sursom corda
Magnum parva lenei virluUbus uma Joannem
Pnecelsum mentis Joanoem (sic) coguomiuediclum,
Parisiis sacna professor ibeologiae
Claruii Ecclesi» qui cancellarlus. Anno
Milleno Domini cenlum qualer alque viceno
Nono, bac petit superos jalii duodena.
Pœnilemini el crédite Evangelio (4).
(1) Innocent lY fit à Lyon un t^r de six ans et
y faciliu la eonsiniciion du pont.
(2) Il descendait des Fiesque.
(3) Indulsence d*une année à ceox qui contribue-
raient aux frais de la construction du pont.
(4) Paroles qu*il avait coutume de npeter dans
tous ses sermons.
785
MAI
MCnONNAIRE
MAL
711
Jean Gerson fut dépaté k l'Université de
Paris et ambassadeurdu roide«Franceau con*
ci4e de Constance. Ayant eu le couragede
réfuter le docteur J. Petit, auteur de ('apo«
logie du meurtre du duc d*Orléans , par
Jean-sans-Peur, il fut obligé de se retirer ^
Lyon, oui il mourut en l^S^.
(Mém. de la Soc. archéol. du MKdi, t, 10,
p. 275.)
n
MAGUELONNE, département de TUérault,
en France.
I.
1081.
U\c jacet Anialdus sedis paier hajus ei aulhor
Annis trigenta prœdilus oHicio
\ja\ posïquani Ilierosolymam devotus adivît
Ul redit in villa fertur obisse nuva.
Protînus hic juliai Iranslalus quarto kalendas
In foribuâ clauslri sub forîbus situs est
Kocte vero hlnc monilus prsesul praest Goihofre-
Isluc condiquo (I) iranstulit ofUcio [dus,
Arnaud, évoque de Maguelonne, qui re-
bâtit la nouvelle ville de ce nom sur les ruines
de celle que Charles-Martel avait détruite en
737, et y fit revenir le chapitre transféré d'a-
bord à Substantion. Il alla à Jérusalem (1056-
1000), et mourut à son retour (1000).
(Mém. de la Soc. archioL du JMtdt, t. 1II«
p. 72.)
II.
Douzième tiecte. — Ancienne égliee Saif^^
Pierre.
%m kalendas junii obiii Clemens sacerdos et cano-
nicfds Sancti Pétri.
Maguelonne, dëtrufTe par Charles-Martel,
en 737, ne fut de nouveau habitée qu'eu
1037, époque où l'évéque y revint avec ses
chanoines. La dédicace de l'église eut lieu
quelques années nprès^
IMém. de la Soc. arcktoU du Midi, t. IV
». 282.)
III.
1202.
Hic requîescit GuiUelious de Flexîo, patria Mons«
pelienbis, episeopus Hagalonensis, qui de religione
et de n^ublica bene merîtus, obiil idibus de-
cenibris, anno Doniioi 1202. Vixit in episcopaUi
annift »epiem, memibos novem, diebus sex, se-
dentibiM Ronia; Celestino Hl el Innoceniio III,
regnanie în Gallia Philippe Adeodato.
'Mém. de ta Soc. archéol. du Midij 1. 111,
p, 217.;
MAIZIËRES, ancienne abbaye au diocèse
de CtiAlou-sur-Saône, eu France.
Mpilaphe d'Alexandre de Bourgogne-Mon'^
iaigu^ évéque de Chalon-êur^Saône^ de 12^5
à 1261.
pr.ihMil Alexander ex proie Ducum generatas,
dàl^kmt ferens ouus olim pontificains:
(!) CùftéiffHol
Yirginis in sacre parla fuit hic tamnlatoi.
Sobrius, et caslus, mundi phantasmala, lastos,
Yl licuil, spreuii, et sic in pace quieuit.
Annis ter quinque tenuît calbedraui Cabiloob
Gustos deuolus spoosae veri Salonionis,
A;pno milleno centeno bis nunieralD
Et sexagcno primo cum fine bealo.
Se proîseniauit Ghrislo, quem semper amaiitt
(Lajbbe, Thés. fpilapA.^p. S6.|
MALINES, en Belgique.
Egliie de Saint-Rumold.
I.
Epitaphe de Pierre Jteex.
D.Petms laecxTbeoIogtts huius ineiropoleMCMi
el Pasior primarius doclrina alqne vila h«M,
muneris obili an; xv. sut. xuu. Christôai
HV CXI. vil Kal. Maîas sepulcmm hoc aibi ft*
luit, scholam, Lcclor, tibi TRU este OIOVA
passim Sophi praedicani : iste breuius ae tcm
YNVM OMiNIA. Ilunc scire, scîre est : celen,
est inscitia. Hune frui, fnictus est : cetera, cit
iniseria. 0 vne, o trine o oinnîa 1 da doIm I*
scire : ipso te frul.
(Labbb, Tkcê. epii.f p. 5M.)
II.
Église caihidrùh.
Epitaphe de Varchevèqae Jeao HatteUt.
PraesYL loannes laGet haG HaYChInYs lo Yroa,
Gèlera sGlre qYeYnt IpsI etlaM Antipodes.
(Labbb, p. 13i)
Les chiffres romains ou lettres capitales
mises en saillie dans cetle ioscriplioa doo*
nenl la date :
M. CCCCC. L. VV. VT. TV. IIIII. IIII. OU 1S8I.
On appelait cela des chrono1ogra|)bes. -
Voyex ce nom dans notre JKeliofiiMHri.
MALHESBURY, au comté de Wila, en An-
gleterre.
EgUse dm cloUre de Maamemnurff.
laserlpiloo sur let orgaes qoe It Mra
▼éqae de Caaterbéry, a« leaips da roi EdgaHL
Organe do sando pnesal Dunttanas Adahao.
Perdai hic xtemum qoi vuK hinc tollere
II.
Sur an wwse destiné k oonteair de tt
Idriolain hanc fundi Dansian
Pra*sul ui in leinplo sancto serviret Adehao.
{Cardinal Mai, 190, 1 ; Warto!I. Angi
sacr., Uy p. S3; Bollaud., i. VI, Biai,
p. 90.)
MAL
D*£P1GRAPHIE.
MAL
780
III.
Saint-Laurent du monasiirt de Mal-
mesbury.
Sur le lombeao de Jean Scot.
r hf>c ttinnulo snnctus sopliîsta Johannes
lins erat jani vivens dogmate miro.
) tandem Clirisli coiiscendere regniim
mit cunclî re^naiU per sxcula saiicli
nrdinnl Maï, 38^», 7 ; Angl. sacr.^ t. II,
1.28.)
IV.
CloUre de Malmesbury.
m cœli nunqiiain conlendat ad aulam
)ni liane nolam Adcliiiî de sede beali.
(Cardinal Mai, k6% 3.)
•TE , île de la Méditerranée, dernier
le Tordre de Sainl-Jean de Jérusalem
iiceessîvenient c^ Jérusalem, à Margat,
-Jean-d*Acre, à Limassol en Chypre,
iodes.
i donnons ici toutes les épitaphes des
maîtres publiées par M. le vicomte
leneiive-Bargcmont dans son riche
e intitulé : Monuments des grands mai-
Malte (1).
igant et chevaleresque écrivain n*a pu
que ces épitaphes aient été toutes
lent gravées sur les tombes des grands
i, dans les (iitrérentes résidences où
a été obligé de se transporter succès-
nt. Il est probable, au moins pour les
3U trois premiers siècles, qae les
les sont des compositions bi<3n posté-
i au temp^ où ont vécu les grands
j qu'elles concernent ; mais ces ins-
os ont dû ôlre composées à Taide
iseignements antérieurs; plusieurs
tent môme quelques vestiges d'origi-
elles paraissent d\ailleurs avoir rait
d'une sorte de galerie historique que
fit composer, lorsqu'après tant de vi-
les il retrouva à Malte, un peu de
ui ne fut \)as sans gloire; 5 tous ces
)t à défaut des épitaphes vraiment
tiques, ces inscriptions, au moins
imoratives et concernant un des or*
ui ont le plus illustré la chrétienté,
ient de figurer dans notre recueil.
( faisons précéder la série des épita-
*un extrait de la notice historique et
itive Que M. de Villeneuve a consacrée
de Malte dans son livre (3). M. de
)iive annonce dans cette esquisse s*ô-
é des notes et d'un journal de voyages
de M. le comte d^Hauterive.
rille de Malte, capitale de l'Ile, est
sée de trois parties : la ville, le bourg
Saint-Michel. Le lieu principal était
Û8 la cité vieille ou ngtable^ bAlie,
eox vol. grand in-8*, avec de nombreuses
I, paliiicspar Biaise; Paris, l$i8«
D.U. 11, p. 3^7.
dit-on« par les Phéniciens ou les Carthagi-
nois, et où les grands maîtres avaient aussi
un palais.
Le grand port, appelé la Jforsa (mouil)ase
en arabe), est à peu près au sud de ta vitle
capitale, et défendu par différents forts d'une
vaste étendue; il est divisé en deux parties
Ï»ar une presqu'île, sur laquelle se trouve le
ort Saint-Ange; son entrée est terminée h
Touest par une langue de terre montueuse
appel éeScfb oixSceo-eras^ Gebel-el-Ras^ ou la
Guardia (en arabe, lieu élevé au-dessus des
autres). Sur cette colline eat assise la villede
La Valette.
On lisait dans Tégliso conventuelle de
Saint-Jean l'inscription suivante, composée
sur la construction de la cité Valette : le
grand maître Antoine dç Paule la. fit place»
sur la porte royale :
lllustrissimas et reverendîssimas Domlnus Johan-
nes de.YaletU, ordinis mililiac bospitalis divi
Baptislœ Hierosolymitani magnus magister, pe-
riculoram anno snperiore a sais mililibus , po-
puloqoe Melileo , in obsidione Turcica perpes-
sorom memor, de condenda nrbe nova , eaque
moHiiîs, arcîbus, el propugnacuUs adsusUnen-
dam vin omnempropulsandosque inimici Ture»
impetas, aut saltcm reprimendos, niuiiienda,
iiiilo cum proceribus conciiio, die Jovis vigesiuia
oclava mensLs martii m d lxvi , Deum oninipo*
lentem Deiparamque Virginem, et numea
tulelare, divuni Jobanaem Baplistam, divosque
celeros mulla precalus, ut fausluni felixque.ren
ligioni cbristiame fieret ac ordini sno, quod in-
ceplabat bene cederet, supposîtis aliqnibus sua
nolœ nummis aureis et argenteis, prima urbis
fundamenta in monte ab incolis Sceb Erras vo.-
cato, fecit, eamque de suo nomine Valetiam,
date pro insignibus in parma miniata aurea
leone, appéllari voluit.
Ces autres inscript'ons se voyaient sur la
même marbre, au-dessous de divers em^
blêmes :
Imrootam cœli dedit,^
Melita ren:^scensv
Dei propugnatoris sequçndae vlctorlae.
Perpetuo propugnaçulo Tui:cic» obsîdionis.
On lisait aussi, sous David terrassant Cro^
liath ;
Dnasdecemmlllia.
L'intérieur du port offre une espèce d'am-
f)hit^éfltre, composé du faubourg de La Va-
çtte, de trois forteresses, de bastions et de
cinq baies propres à contenir en toute sûreté
un grand nombre de vaisseaux.
Au nord de la ville est le fort Saint-Elme,
qui s'élève au-dessus dtfs remparts, et la pro-
tège doublement du côté de la mer; c*est
dans ce fort qu'est placé le phare ou fanal
destiné è éclairer et à guider les vaisseaui
pendant la nuit. Au sud et sud-est sont doux
cavaliers qui dominent la campagne » et qui
sont, avssi bien que les bastions qui enigu-
787
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
rent la ville, garnis de la plus belle et de la
plus nombreuse artillerie. Au nord-est est le
port de Marsor-Muscet y défendu par deux
ibrls et par les remparts de ce côté de la
ville; il est d*une étendue immense, et suf-
firait seul pour contenir lous les bâtiments
qui abordent dans Pile, si la commodité du
Î;rand port n*avait fait réserver celui-là pour
a quarantaine : il a en conséquence, dans
une petite lie placée dans ce port, tous les
niagasins, chambres, barrières et promena-
des nécessaires h sa destination. Sonsnurun
rapport, le lazarelh de Malle n'est inférieur
à ceux de Livourne, de Trieste et de Mar-
seille.
Vers l'ouest est le fort Manoël, dont l'ar-
tillerie plonge dans la direction précise du
fort; ce fort est précisément placé sur la
f)ointe où le fameux corsaire Dragut fut tué
ors du siège de Malte.
A la pointe orientale du grand port est le
fort RicazoU,qu'un bailli de ce nom avait fait
construire; cet ouvrage, d'une grande éten-
due, présente de ce côté la même défense
que le fort Saint-Elme, sur la pointe oppo-
sée. Au-delà du port qui baigne La Valette,
au sud-est et au sud, sont les châteaux de
Saint-Michel , Sainte-Marguerite et Saint-
Ange; ces trois forts sont couverts, dans la
partie opposée à La Valette, par une fortifi-
cation immense oui les enveloppe, et qui
porte le nom de J. M. Nicolas Cotonor, qui
l'a f^it construire aux dépens dos MaKais,
moyennant une contribution qu'il exigea
d'eux en 1675. Outre ces forteresses, les
ouvrages extérieurs de La Vallette , taillés
dans le roc vif, aussi bien que ses fossés de
vingt et trente pieds de profondeur, sont in-
nombrables et passent pour des chefs-d'œu-
vre, et attestent le talent des ingénieurs La
Fontaine etLaparelli, qui, sur les dessins et
sous ta direction du chevalier de Foiard,
dirigèrent les travaux par lesquels La Va-
lette est devenue une des meilleures places
fortes du inonde, et le boulevard le plus sûr
de la Méditerranée.
En suivant la côte à l'ouest de la ville, on
arrive au port Saint-Julien, qui ne peut re-
cevoir que do petits bâtiments. Après ce
port vient celui de Saint-Georges, de la
inéme grandeur : tous ces points, où une
descente peut s'effectuer, sont défendus par
des tours. £n suivant la côte de Touest, on
arrive au port Saint-Paul, où la tradition as-
signe le naufrage de l'Apôtre. Ce port est
assez profond, et peut offrir un ensile à des
bâtiments de guerre; mais il est battu par
les vents du nord-est, ce qui le rend très-
dangereux. Au sud-est on trouve le port de
MarsaSciroccOf capable de recevoir des vais-
seaux de guerre, et défendu par le beau châ-
teau de Saint-Lucien et par différentes re-
doutes.
En revenant de ce port à celui de La Va-
lette, on rencontre le port de Marsa Scala^
couvert par le fort Saint-Thomas. Outre ces
différents forts, la côte de Malte est, dans la
totalité de son enceinte, garnie de tours qui,
u*arant qu'une pièce d'artillerie, ne pour-
raient guère açir que contre de très-petits
bâtiments; mais elles servent de cor|»-de-
garde aux vétérans qui y veillent, et peu-
vent, par les signaux télégraphiques qu'elles
répètent , donner dans dix minutes l'avis
d'un bâtiment suspect, ou d'une tentatiii
quelconque.
L'aspect de La Valette est en général riast
et agréable, et sa position, sur nne monU-
gnequi la séfiaredes deux principrox ports
de l'île, en rend la perspective majeslueusi
et imposante ; on y com: te trois portes prin-
cipales, la Royale, delà Marine, et de Marsi-
Muscet; vingt rues la traversent, huit eo
long et douze dans sa largeur; elles sont
toutes alignées, spacieuses, garnies de trot-
toirs, et pavées d'une pierre très-dure ap-
pelée zoncol; mais les maisons sont bâties
on pierre de Malte, dont l'extrême blaocheor
augmente l'effet des rayons du soleil; aussi
la réverbération de la lumière, la chaleur et
la poussière déliée affectent-elles souvent U
vue.
Plusieurs des maisons sont garnies da
balcons en bois dont les jalousies sont oa-
vertes ou fermées, dit-on , selon que les
femmes sont laides ou jolies, les maris coa-
flants ou jaloux. Ce qu'on entend le plus, et
q^ue l'on comprend le moins, quand on s/trt,
c est l'arabe, idiome bruyant dont les accents
criards partent du gosier, d'> manière è faire
croire qu'on pourrait parler celte langue
sans en avoir une et sans ouvrir la bouche.
En général les femmes sortent peu à
Malte , et les sages du i ays répètent avec
complaisance qu'une Maltaise ne doit se
montrer que deux fuis en public : le jour de
ses noces et celui de ses funérailles. Les
Maltais ont un vif attachement pour leur pa-
trie, qu'ils appellent : Fiore del mundo {F\e^t
du monde).
Vers le levant sont les boulevards Saint*
Pierre et Saint-Paul, la courtine de Sainie-
Barbe, le bastion de Saint-Christophe et de
Saint-Lazare. Du côté opposé étaient les
boulevards de Saint-Michel, de Saint-Sau-
veur, de Saint-André et de Saint-Sébastien;
au front de la ville ceux de Saint-Jean et de
Saint-Jacques; à côté de la porte Saint-
George (ou Réale), du côté de la mer, se
trouvaient les chevaliers de Provence et
d'Auvergne.
En assignant un logement h chaque lan-
gue ou auberge, on lui réserva aussi un
poste dont la défense lui était particulièie-
menl confiée; ainsi, la langue de Provence
était chargée du boulevard de Saint-Jean et
de son cavalier; celle d'Auvei^ne, du bou-
levard Saint-Michel ; de France, du b^)Ill^
vard Saint-Jacques et son cavalier: d'Italie
du boulevard Saint-Pierre et Saint-Paul;
d'Aragon, du boulevard Saint-André; liWn-
Sleterre, de la plate-forme Saint-Lazare;
'Allemagne, du boulevard Saint- Sébastien;
de Castille, du boulevard Sain'.e-Barbe.
« Jean de La Valette fit tailler ces fortifi*
cations, creuser en mortier et garnir d'une
artillerie redoutable le rocher sur lequel il
fonda sa ville ; 5|000 canons hérissent ce roo
MAL
D'fiPlGUAPUlE.
lable; 6,000 hommes sont prêts à le
tre au premier signal, et l*ile peut
p d'ailleurs dans l'instant 30,000 hom-
1. état de porter les armes. Avec de»
ions pour deux ans d'^un siège possi-
rec un port inabordable et l'élite de la
>r«ve nobhîsse de l'Europe, on sent
alte (le voyageur plein de sagacité dont
empruntons les paroles écrivait en
'))• ne peut guère changer de maître, à
d un bouleversement intérieur dont
peut imaginer la cause. La sédition de
I éclairé les chevaliers sur le danger
surprise, et redoublé leur vigilance. »
population de La Vallelle renferme
quatre mille habilanls; la cité Victo-
ou le bourg, quatre mille ; Burmola,
aille, et La Sangle, six mille; totaj
3te-trois mille , enclavés pour ainsi
ans les mêmes forlications.
face de la cité Valette est le faubourg
sous le nom de la cité La Sangle, parce
) grand maître Claude de La Sangle
lenta et le fortifia; le faubourg bâti
3 magistère de don Manoël de Vilhena
Ile bourg Vilhena.
lit sur la porte du fort Manoël :
Ad Yaleltae urbis lulelam
eC majorem reip. securiiaiem ,
D. A. Manoël de Vllliciia M. Mag.
summo génère oronique dote
prioceps ornalissimus,
arcem hanc sere proprio conslruxit^
armis et pnesidio inuuivit,
annuo censu dotavit
ann. Sal. m dcc xxvi.
milieu de la place de ce fort, le com-
eur Savas, Français, fit ériger unesta-
iprésentant le même grand maître. Oa
sur son piédestal :
Eminenlissimo
et serenis. principi
Anl. Hanoel de Viliiena
Lusilano,
llelilensiiiro equilum
magno roagislro,
quod
arcem Manoël,
polentissimuin
ordinis propugnaculum,
sue aerc a fiindamenlls
exlruxerit,
quod
dvltatem Yalettam
novis operibus ila
niunivit
ui infidelium conalibus
iniperviam reddideril;
quod
alendis pauperibus,
educandis vîrginibus,
li.lt eomte d*Hanieri?e.
MAL 790
nosocomils alilsque
«dibus bospitafibas
œdiflcandis et dotandis
se suaque devoverit
quod
in perenne pietalis
et TigilanUae,
née non et rei navalis
proprîis sunnpUbus
auclœ, monumentum
ense piieoque doua tus
est a suDiHi. pont, Bened. xm.
berot Lusitano
eqnes GaUus, patrocînii
beneflciorumque memor,
dai, dicat, consecrat
aon. M DCC XXVI.
On remarque dans les fortiGcations un ar*
ceau jeté par l'architecte Barbara, pour pas-
ser l'artillerie d*un ouvrage h l'autre. 11 est
d'une grande hardiesse et s'élève au-dessus
d'un précipice oi^ Ton montre une grotte
anciennement habitée par un ermite.
Ainsi qu*on Ta déjà vu , on peut compter
quatre principaux ports dans le glofe de
Malte, le premier, appelé le Grand port, à
l'orient de la cité Valette; le deuxième le port
des Galères, entre le bourg et Tile de La San*
gle, et dont l'entrée est fermée toutes les
nuits par une chaîne qui va répondre aa
pied du château Saint-Ange; le troisième, le
port de Floriane, vers la ville neuve; et le
auatrième le port de Marsa-Muscet è rocd<»
ent de la cité Valette» qui est celui où les
vaisseaux font la quarantaine à leur retour
du Levant. Aux environs de Tilede Malte, il
y. a plusieurs petites Iles dont les principales
sont le Goze , Cumîno (Cumin ou Kumini,
adjacente), et Farfara.
Le Goze, à deux milles environ à Touest
de Malle, a trente-six milles do circuit, six
de large, douze de long, et dix mille habi-
tants ; il a un petit bourg et un bon chftteaa
avec une garnison consi lérable. Cumin, qui .
n'a qu'un mille, est défendu par une forte-
resse que le srand maître de Wignacourt fit
bâtir pour y loger des troupes.
L'île de Farfara n'est qu'un rocher au sud
de Malte, célèbre seulement par le commua
proverbe des chevaliers qui, voulant railler
un jeune confrère, le surnommèrent : Com^
mandeur de Farfara.
En 1T79, le commandeur de Chambray fli
construire, sur la porte de l'Ile du Goze qui
regarde Malte, une forteresse et une petite
ville qui s'appela cité Chambray.
Un Arabe, dit le journal déjà cité (1), con-
duit à Civita-Vecchia , dans une calèche
c qui peut renfermer quatre individus, et
traînée par une nmle dont il suit le trot ,
même le galop, à pied , sans fouet et sans
verge, en ^effrayant seulement aveeun jar-
gon barbare. On voit à un quart de lieue de
là l'endroit où saint Paul ut des miracles».
(i) Voyage inédit dam U Uimm*
791
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
TU
convertit les Hélilois et chassa les serpents
de nie, où ils ne. peuvent plus vivre depuis
ce temps ; auprès de Téglise est une grotte
où, dit-on, l'apôtre fût enfermé après son
naufrage, i»
Comme tout le rocher est un tuf très-ten-
dre, les cadavres qu'on lui confie sont con-
servés dans leur entier; aussi , le cimetière
du faubourg de la capitale, au centre de l'île,
creusé sous l'église paroissiale de Saint-
Paul, renferme des momies desséchées, en-
core entières avec leurs vêtements; elles
ressemblent à du parchemin collé sur les os,
et les traits de la figure sont conservés de
manière à reconnaître les individus. On voit
encore ces catacombes, que ceux qui ont un
§oût général pour toutes les antiquités in-
islinctement sont avides de parcourir.
« Quant à moi, ajoute te même voyageur ,
qui n'aime que celles qui rappellent de
grands hommes ou de grandes cnoses , un
lieu où la géiîération entière des Maltais est
ensevelie ne me touche pas plus que la vue
de la génération actuelle, ou d*un cimetière
de village. Qu'importent vingt siècles de dis-
tance, quand ils ne me séj^arent que d'une
multitude d'hommes aussi communs que
moi? Je descendis cependant dans les cata-
combes de Civita-Yecchia ; mais je m'amu-
sai beaucoup plus de ce que nous étions
trente fous armés do flambeaux, criant, cou-
rant, et nous précipitant dans toutes les ir-
régularités de ce labyrinthe immense, que
des détails qu'il oITre et des souvenirs qu'il
rappelle. »
(Plusieurs branches de la principale gale-
rie des catacombes de Rabbato ont été mu-
rées, depuis qu'un maître d'école s'y égara
avec plusieurs enfants, et ne reparut plus.)
D'autres cryptes renferment des chapelles
qui datent de l'époque où les Sarrasins se
rendirent maîtres de l'île. La principale était
celle dite de Notre-Dame de la Meleka, ou
la Royale (de l'arabe metek, roi). On y voyait
une image de la Vierge, attribuée à saint
Luc, qu'on croit avoir passé trois mois à
Malte. On se rendait à la chapelle bâtie au-
dessus de la grotte la Meleka, le premier
jour de carême; et surtout les personnes qui
s'étaient masquées au carnaval, « atln, di-
saient-elles, d'empêcher le démon de leur
donner une figure semblable au masque
qu'elles avaient pris. » La procession de
saint Grégoire, le premier mercredi après
PAques, otfre encore des détails aussi curieui
que piquants.
A trois quarts de lieue de Médina (la ville),
est un vaste château garni de tourelles, en-
touré de fossés, et renfermant de vastes et
beaux appartements; c'était la maison de
campagne des grands maîtres, bâtie par les
soins d'Hugues Loubens de Verdale, et elle
porte le nom de Mont Verdala; elle est c^
pendant plus connue sont celui de la Ho»-
*queUa^ château BosqueUa^ BoscheHo ou Bo9^
fri^el. De très-belles et abondantes eaux y
vivifient les jardins, et derrière le château
est le bosquet proprement dit, tout planté
de grenadiers , de citronniers, surtout dV
rangers (1), dont la fleur produisait la célè-
bre eau de fleur d'oranger de Malte. Le châ-
teau domine un vallon charmant dont les
eaux viviQent et embellissent ce paysage;
les rochers arides qui le couronnent forment
un contraste pittoresque. Dans uue grauda
salle du rez-de-chaussée et dans celle dtt
trône, au premier étage, les plafonds et les
corniches « peints à fresque, reprësenleot
rhistoire du grand maître de Veroale.
Un des éditices qui attire le plus parCicu-
lièrement l'attention des voyageurs est l'é-
glise des chevaliers ou de Saint-Jean. Bâti«
par le grand maître La Cassière, sous l'invo-
cation de saint Jean-Baptiste, patron de Tor-
dre , sa perspective extérieure est simple,
sans dôme, et avec des clochers d'une fbrmo
fyramidale; elle ne prépare point Pétranger
la magniticence de Tintérieur, où les yeux
sont éblouis de la quantité de dorure, de
marbres, de statues, de mausolées, de pein-
tures, que les arts y ont rassemblés à 1 envî
et à grands frais. La chapelle delà Vierge,
qui renferme un tableau attribué à saint
Luc, et où était suspendue, par une chaîne
d*or massif, une superbe lampe de quinze à
seize pouces de diamètre, de même métal et
du plus beau travail, attire les regards. Le
pavé en entier de l'église, le plus beau, sans
doute, de toute la chrétienté, est composé
sans interruption de pierres sépulcrales des
grands-croix, baillis et commandeurs. Ces
tombes sont en marbre de diverses couleurs,
chargées sur toute la surface des armes bla-
sonnées des défunts, figurées par des jaspes,
des agates et d'autres pierres précieuses:
c'est une vaste mosaïque régulière et variée,
unique en son genre, et dont! intérêt redouble
en lisant les nombreuses épitapbes et inscrip-
tions dont l'élégante simplicité et la correC'
tion, quant au style lapidaire, feraient hon-
neur aux plus beaux temps de rantiqQité(^.
On admire dans Téglise de Saint-Jean [la
Chiesa Maggiore), les mausolées des grands
maîtres Cotoner, Pinto, Perrelos, Zondodari
et Vilhena. « Ils sont effectivement très-
beaux, dit M. dWvalos, et si, pour la richesse
du maibrc , ils le cèdent à ceux des grands-
ducs de Médicis, à Florence, du moins les
égalent-ils oar Teiactitude du dessin et la
(1) Les excellentes oranges que les grands maî-
tres étaient dans Pusagc d'envoyer chac^ue année
aux souverains de i Europe, venaient des jardins de
leur maison de (iJaisance, située augurés de Saint- An-
toine, .près du Casai.
(2) Je possède la curieuse collection de ces ins-
criptions tuinulaires, queje me propose de publier
incessament comme le com|ilémeal naturel dies Mo-
numents des grands maiir^s. On trouvera dans ce
nouvel ouvrage le plan de Fégltse de S;iint-Jean de
Malte, qui renferme ces épiiaplies, au nombre d'en-
viron quatre cent^.
Ces cpitaplies , à notre connaissance du moins,
n'ont pas encore été publiées.
La cailiédrale de Malte conserve des reliques de
saint Calcidonius, martyr, venant des caucombes
de Rome, avec cette inscrip:ion aalique :
• CALCinONIUS ly PAGE.
C'est un don du pape Benoit XIV. — Reeiidi da
cardinal Mai, p. 3'38.
MAL
D'EFIGaAPIlIK.
MAL
7<M
îtion de la main-d^œuvre ; les autres
Olées des grands maîtres La Cassière ,
ris, Caraffa et Rohan, n'ont pas le mê-
les premiers. » Us sont en partie dans
is de réglise (chacun dans la chapelle
iulière de sa langue ), et en partie dans
iTeau souterrain placé au-dessous du
r : ceux-ci sont les plus anciens , 'et
r Toit les monuments des grands maî-
lont on apporta les restes de Khodes.
de La Valette est surmonté, comme
Nirs autres, de la statue couchée, en
re, avec les mains jointes en bronze.
trésor de Saint-Jean était renommé
toute TËurope par la diversité des
5 objets qui le formaient. On y mon-
entre autres : la main droite de saint
, renfermée dans un magnlGque reli-
e ou coffre d*or, sur quatre pieds de
d, enrichi de diamants, de rubis, de per-
ilc. (c'était un présent de Bajazet qui ,
Il refusé à plusieurs princes, le donna
d'Aubusson; elle avait été apportée
joche & Constanlinople ) ; les douze
es en ar^nt; des devants d'autels du
grand prix, dont un en argent ciselé ;
surs grandes croix en or et enrichies dé
es précieuses do Rhodes, en vermeil et
gent, avec leurs bâtons de même; des
isoirs magnifiques , des ciboires en or
8 d*émeraudes et de rubis; plusieurs
ttes d'autel en argent , sur lesquelles
Qt incrustées les prières du lavabo^ de
nsécration et du dernier évangile; plu-
s ostensoirs en or, dont deux , remar-
ies par leur ciselure et la richesse des
es précieuses, avaient été rapportas de
es; la coupe d'or enrichie de pierreries,
ée par Henri VllI à TIle-Adam ; l'épée
poignard que La Valette avait reçus de
ppe II, trophées glorieux que le vanda*
I directorial pouvait seul détruire ou
, étaient aussi déposés dans ce trésor.
*ouvait également réunis dans le même
jne infinité d'autres dons en or, en ar-
et en diamants, que les grands maîtres
inds prieurs étaient obligés de présen-
cette église tous les cinq ans; aussi
•elle remplie de lampes et de chande-
d'argent si hauts et si massifs, que
hommes avaient peine à les porter. On
rait encore, dans l'égh'sede Saint-Jean,
)llc5 peintures de Mathias Preti* dit le
irois.
9 septembre de chaque année on célé-
dans cette vénérable basilique l'anni-
ire de la levée du siégo de Malte par les
5. « tlelle cérémonie, continue M. d'A-
9 se faisait avec une grande pompe et
eiitiment profond de respect et de re-
nissance. L'on apportait au pied de l'au-
étendard victorieux; il était salué par
llerie de toutes les fortilicatians et de
esbâlimenlsdu port. Un chevalier, armé
De les anciens- croisés, le portait, ayant
j^ucbe un page du grand maître, tenant
)8 mains l'épée et le riche poignard en-
5 par Philippe II ; à sa droite était le
cbal de Tordre; on faisait ensuite une
procession qui, de l'église Saint-Jean, se
rendait à Notre-Dame de la Victoire, où re-
posent les cendres du héros La Valette. On
exposait aussi ce jour-lè un très-beau por-
trait du défenseur de Malte, peint par le
commandeur Favray, et qui appartenait à la
langue de Provence. »
Les antres églises principales de Malte
sont la collégiale de Saint-Paul, Notre-Dame
de la ValeUe, etc. C'est dans celle des Domi-
nicains , démolie depuis quelques années ,
qu'on trouva le tombeau du prince Osman,
fils de l'empereur hbrahim (1). Les familles
grecques qui suivirent la fortune des cheva-
liers expulsés de Rhodes ont une église de
leur rite qui leur sert de paroisse.
Au premier rang des édifices publics qui
décorent La Valette, il faut compter le palais
magistral et ceux des langues de France,
d'Italie, de Castille, d'Auvergne, de Pro-
vence, d'Aragon, d'Allemagne et d'Anglo-
Bavière.
Le palais magistral, construit au centre de
la cité, par Hyacinthe dcl Monte, sous le
magistère de La Cassière (1572), forme une
masse séparée des autres édifices, sur la
place Saint-George; ce bâtiment carré impose
par sa grandeur; mais l'architecture, dont
le style n'est ni pur, ni régulier, ne répond
f oint, comme celle de l'église de Saint-Jean,
la magnificence des appartements, gui
sont peints par Joseph d'Arpino et Mathieu
de Lecce. Le grand escalier, en forme de
limaçon, est très-remarquable: avant l'occu-
pation de Malte par les Français, on voyait
dins les appartements beaucoup de chefs-
d'œuvre du Guide et des Carrache, une col-
lection précieuse de médailles antiques, des
bas-reliefs, etc.
Quatre portes oonnent l'entrée au palais :
on voyait, en face de la principale, un jardin
planté d'orangers; sur la droite, en entrant,
était l'escalier en cul-de-lampe ayant des re-
posoirs qui conduisent h l'appartement du
grand maître. Sur la gauche est un autre
escalier qui conduit à l'appartement d'été.
« Toutes ces salles et chambres sont tendues
de brocard rouçe, et dans plusieurs sont
peints divers traits tirés des annales de l'or-
dre. L'appartement du grand maître est orné
de crépines de damas et de galons d'or;
dans la chambre h droite d*hiver, on remar-
que une frise représentant toutes les prises
fnites par les galères, peinte par Joseph
d'Arpino; elle est tendue de haute lice; do
grandes galeries couvertes font communiquer
d'un appartement à l'autre, et dans celui
d'été on en trouve une qui aboutit à une
volière; on se rend de là à la salle d'armes.»
C'est dans une grande salle du palais que
se voient les précieiises peintures à fresque
que le temps et le peu de soin des posses-
seurs actuels de Malle font dépérir de jour
en joyr; elles représentent les principales
actions de l'ordre, depuis sa fondation jui?-
qu'à Villiers de Tlle-Adam. Ces fresques,
(t) Sa vie a été écrite par le pcfcOctavieo Biil-
gariui.
795
MAL
DlCTlOiXNAlRE
MAL
1%
qui ornent diverses'sallcs, sont encaJréosct
séparées par des statues des rois de Judée »
des prophètes , ou par des figures allégori-
3ues. On lit au-dessous des sentences tirées
e l'Ecriture ou des Psaumes.
Les sujets de ces tableaux ne sont point
disposés dans l'ordre chronologique , mais
0*1 a dû l'observer davantage dans celte rela-
tion. La légende qu'on lit au-dessous est en
italien; les armes qu'on y voit sont celles
de Wignacourt. Nous ne relèverons pas
quelques erreurs de dates qu'il sera facile do
remarquer.
Ces tableaux représentent :
1* Raymond Dupuy s'offrant avec ses re-
ligieux à Baudouin II, roi de Jérusalem.
2* Chapitre général lenu en 1120, parle
môme grand maître , fondateur de la règle
des hosnitaliers.
3' Siège et prise de Damiette par l'armée
de Jean de Brienne et les hospitaliers ; 1120.
4* André, roi de Hongrie, reçoit par dé-
votion rhabit de chevalier des mains de
Guérin de Montai^u ; 12*28.
5" Foulques, roi de Jérusalem, fortifie la
ville de Bertsabée y et la confie à Raymond
Dupuy; 1131.
o** Déroute glorieuse des hospitaliers sous
les murs d'Ascalon ; 1131.
T Pierre l'Ermile part de l'hôpital de Jéru-
salem pour aller en France et auprès du
pape Urbain II, afin de réclamer des secours
pour le recouvrement de la terre sainte.
8*' Départ des chrétiens et des religieux
hospitaliers de Jérusalem ; ils en emportent
les reliques.
9* PtoK^maïs tombe au pouvoir des chré-
tiens, après trois mois de siège, par le cou-
rage du grand maître Frmangardu Apset do
s s chevaliers; 1191.
10" Le grand maître Bertrand de Comps, h
la tète des siens et de quelques tem()liers,
remporte une victoire sur les Turcs, auprès
d'Antioche.
il" Frédéric II, empereur, réclame les
recours des hospitaliers; 123^.
12' Les frères hospitaliers de Saint-Jean
reconstruisent les remparts de Jérusalem;
1238.
13" Richard comte de Cornouailles , frère
du roi d'Angleterre , reçoit en don du frère
Guérin, grand maître, une parcelle du vrai
sang de Notre-Seigneur; 12W.
lî"* Saint Louis est délivré des mains du
Soudan d'Eg.yrpte par les secours du grand
maître; 1250.
15* Ptolémaïs est assiégée par les Turcs,
et les hospitaliers forcés de s'embarquer.
IG* Le grand maître Jean de Villiers et ses
chevaliers , partis de Ptolémaïs , quittent le
ch&leau de Margat et arrivent & Limisso , en
Chypre; 1291.
17* Le grand maître Foulques de Villaret
€l ses chevaliers, partis de Macri, arrivent à
Rhodes en 1309.
18" Amédée IV, comte de Savoie, vient
secourir Rhodes et le grand matlre Foul-
ques de Villaret, menacés par l'armée otlo-
19' Siège deRliodes, soutenu parle grand
maître Pierre d'Aubusson.
20** Zizim, frère deBajazet, est reçu à Hbo-
des par Pierre d'Aubusson.
21** Le grand maître Villiers de TU^'AdiB
quitte Rhodes en 1522.
22- Il va habiter Viterbe ; 15».
Dans la salle d'armes on montrait, outre
plusieurs armures rares et rnrieuses, use
très-belle cuirasse damasquinée en or^ qui
avait appartenu au grand maître Alof de Wi-
gnacourt, et son portait en pied , peint pir
Michel-Ange de Canvage; on y remarmiait
aussi la statue du grand maître Maooêl de
Vilhena, en bronze.
Le cabinet particulier des grands maîtres
renfermait une lettre originale de la hmIr
d'Henri IV, enchâssée dans un cadre; elle
était adressée à M. Ménaud deBatz, gollve^
neur de la ville d'Eax en Armagnac. (La
môme lettre se trouve conservée dans les
bibliothèques royales de Perpignan et de
Nancy ; mais il est à présumer que ce sont
des fac-similé,)
Cette lettre remarquable mérite- d'éCre
rapportée ici.
« M* de Ratz, j'ay antandu aveccf plesyr
fesservyses que vous et M. de Roquelaure
aves fet à ceulx de la religion; et la sauvèlé
que vous partyculyeremenl aves donnée en
voslre chasteau de Suberbye, à ceulxdeinon
peys de Réarn et aussi Tofre que je accepte
pour ce tams de vostre dist chasteau, de
Suoyjevous veux bien remersyer et prjer
e croyre que combyen que soyes de
ceulx-15 du pape, je ne aves come le cuydyes
mesGance de vous dessus ses choses» Ceus
3uy suyvent tout droyl leur consyance sont
e ma relygyon, et moy je suis de celé de
tous ceus là qny sont braves et bons. Sur ce,
je ne vousferéla présante plus longue, sj-
non pour vous recomander la place qu'afes
an main, et d estre sur vos gardes, pour ce
que ne peut faylyr que ne ayes bientost da
bruict aux oreyies ; mes de ceus là je mm
repose sur vous comme le devesfèresor
vostre plus asseuré et meyitour amv. »
Cette lettre est de l'an 1577, et Henri IV
n'avait pas encore vingt-quatre ans.
On avait coutume, le 1" de mai, déplacer
sous le balcon du grand maître et aux portes
des grands-croix, des branches d'arbres avec
des fleurs ; c'est ainsi que les Rbodiens
célébraient la fête du soleil, et ce sont eui
)ui ont introduit cet usage à Malle.
Outre le palais magistral, et ceux dont on
a déjh fait mention, il y a encore è Malte
d'autres édifices publies! tels que celui de
la municipalité [Bnnca det Jurait)^ le palais
de justice (ou se tient maintenant la cour de
la vice-amirauté), celui du Trésor et delta
Conservatoria, etc. Le grand hôpital, situé
auprès du château de Saint -Ëlme, sur les
bastions qui environnent La Valette, est re-
marquable par son étendue. Sous le gou-
vernement de l'ordre de Saint-Jean, cet hô-
pital était peut-être le mieux entretenu de
toute l'Europe, quoique inférieure plusieurs
par sa magniticenco extérieure; tes malade»
MAL
D^EPIGRAPIIIE.
MAL
"iM
lient parfaitement bien servis avec de la
;ellft d'argent.
s maisons des particuliers qui méritent
m de palais sont celles de rarchevèque»
famille Spinola, où, en 1808, logèrent
rinces de la famille d*Or]éans ; celle de
nille Coloner, et enfin de la famille Pa-
Moscalo, où le g(^néral en chef Bona-
établit son quartier-général en 1798.
I sera bien aise de trouver ici quelques
is sur les grands maîtres. « Leur élec-
ivait lieu de la manière suivante (dit le
iscril de l'Arsenal déjh cité):
!«e conseil ordonne au procureur des
les de faire des listes de ceux qui ont
et bnllotteaux élections, lesquelles on
e aui lieux publics. II existe une autre
des débiteurs du trésor, et Ton est
^ble de donner des sutfrages, si Ton
tant au trésor qu'à la langue, un marc,
mzeécus, monnaie de Rome,
«a cloche du conseil sonne deux à deux
faireassemblerles religieux qui doivent
ierà Télection le lendemain de Ten-
nent du (çrand maître ; tous les cheva-
s'assemblent au son de la cloche dans
se cathédrale de Saint-Jean, pour pro-
à la nouvelle élection. Le prieur de
se, revêtu de ses habits pontificaux,
lence solennellement la messe du Saint-
t, afin qu'il inspire à chacun de choi-
plus di^ne sujet pour remplir la place
éfunt; il est défendu ce jour-L^, tant
»rofès qu'aux novices, de porter Tépée.
qu'un profès soit au château ou
slice, s*il n'a pas été condamné, le
e écuyer le mène h Saint-Jean pour
.ter, et le ramène ensuite au château,
iréchal et le général des galères peuvent
r avec l'épée dans l'église, ce qui est
du à tous les autres. Les portes de la
sont fermées, et il y a des senlim'lles à
des [prétendants. La messe achevée, le
inant du magistère prend sa place sur
uteuil, au bas de la grande porte de
»e, tuurnant le visage vers Fautel,
les autres grands-croix et religieux
lels leur ancienneté et prééminence
3nl droit d'entrer dans cette assemblée,
ulenant donne ensuite ordre au maître-
ir de faire fermer les portes de l'église,
n faire sortir tous les séculiers ; il ouvre
!tit discours à ce sujet, et faitcomman-
nt h tous les chevaliers de s'assembler
irs chapelles pour procéder à l'élection
ingt-qualre. La langue de laquelle est
Jienant demeure dans le corps de l'é-
et ballotte la dernière. Le lieutenant
conseil doivent décider de tous les
îods qui poui nient arriver dans cette
jn. Dans chti<|iie chanelle est placée
ible avec des l)iliels blancs ; le cachet
langue et des hosties sont devant les
reurs et quelques anciens qui sont
Les grands-croix ballottent |)ar an-
Bté comme aussi font tous les autres.
'été serment d'élire pour un des vin^t-
3 celui qu'on juge le plus capable.
ce serment, on prend un billet et l'on
écritau plus haut : « Moi, fràre tel » ; ensuite
on plie cet endroit où le nom est tracé, on
le cachette avec le cachet de la langue, et
l'on écritau bas du billet: « M. tel pour un
« des vingi-quaire. » Tous les billets étant
plif^s, on les donne aux procureurs, qui les
mettent dans une corbeille. Chacun ayant
ainsi ballotté, le procureur de la langue, en
présence des anciens, lit hautement les bil-
lets : celui qui a le quart franc s'(>nlend élu
pour l'un dos vingt-quatre, c'est-à-dire dui
a vingt-trois ballottes sur qnatre-vingt-uix
ballottants, monte sans dispute ; s'il a seule-
ment les ballotles justes pour monter, il
faut qu'il fasse voir à qui il a donné la
sienne, crainte qu'il ne l'ait donnée h lui-
même ; c'est la seule qu'on décachette ; se
trouvant égalité de voix à deux concurrents,
l'ancien préside; s'ils sont de mémeancien»
neté, celui qui aura le plus de résidence;
s'ils sont égaux en résidence, celui qui aura
le plus de caravanes; et si leurs services
senties mêmes, rassemblée doit en décider.
« Le lieutenant du magistère étant nommé
pour l'un (les vingt-(piatro, le conseil doit
élire un autre lieutenant du même conseil,
sans avoir égard 5 la prééminence, lequel
doit présider tous les autres. Les vingt-un
étant élus, viennent prêter serment devant
le lieutenant et rassembir»e d'élire un frère
capable, pour président de l'élection ; après
quoi ils montent au conclave et l'élisent par
ballottes secrètes, ainsi qu'on a toujours
pratiqué ; pour lors finit la charge de lieute-
nant, et le président vient roccu.ier avec la
môme autorité qu'il avait. Toutes les lan-
gues procèdent ensuite à l'élection d'un frère
par langue. Comme pour l'Angleterre il doit
y avoir une ballotte de i lus que les autres
concurrents pour être élu, les vingt-un, déjà
nommés par les langues, en choisissent trois
Seulement qui doivent être de différentes
nations ; pour les trois langues de France
un seul peut monter; pour les deux d'Espa-
gne, un autre ; ainsi du reste. Les vingt un
ballottent pour celui qui doit monter, et celui
Îui a onZt voix monte pour l'Angleterre,
es trois étant nommés et montés avec les
vingt-un, élisent le président de l'élection,
et pour lors lînit la charge de lieutenant du
grand maître; ensuite les vingt quatre s'as-
semblent pour procéder à l'élection d'un
triumvirat, savoir : d'un chevalier, d'un prê-
tre et d'un frère servant d'armes. Le Iriiim-
virat étant élu, les vingt-quatre descendent,
et le triumvirat nommje un quatrième qui
ne doit pas être de leur langue ; ils prêtent
serment pour élire le quatrième; les seize
électeurs en font de même l'un après l'autre ;
les vingt-quatre et les seize électeurs sont
en manteau à pointe. Pendant toute l'élec-
tion ces derniers sont obligés de donner
part de celte élection aux vin^t-quatre qui
s'assemblent dans la sacristie pour nommer
un de ces trois que le triumvirat avait élU'?,
et celui qu'il déclare monte pour qualr.ème;
il se joint au triumvirat et nomme le cin-i
quième, jusqu'au nombre de seize, deux par
chaaue langue. Le seizième étant nortmé^
799
MAL
DICTIONiNAlRE
MAL
%%
iU descendent tous en bas, et viennent prê-
ter serment devant le président de Vélection
d*élire un digne sujet pour gouverner la
religion ; les seize électeurs ne peuvent pas
être grands-croix. Le serment fait, les élec-
teurs montent de nouveau dans le conclave
et étayent le mérite de celui qu ils veulent
faire grand maître, et disent leur sentiment ;
s*ils sont de difiérente opinion , le plus
fort parti l'emporte; ensuite le président de
Télection, accompagné des seize électeurs,
vient déclarer à haute voix le nouveau grand
maître, disant par trois fois: Signore^ tennete
per fatlo quai che habbia mo faUo ? après quoi
il le nomme.
« Le grand maître étant déclaré, vient'avec
le maître d'hôtel au grand autel de Sainte
Jean, prêter serment, entre les mains du
prieur de l'église, vêtu jpontificalement, d'ob-
server inviolablement les statuts et louables
coutumes de l'ordre ; il est ensuite porté sur
son trône, et le Te Deum est chanté au son
des cloches et de lartillerie ; les grands-croix
viennent k>aiser la main au nouveau grand
maître, témoignant par là qu'ils le reconnais-
sent pour leur supérieur. Après le Te Deum^
on conduit Son Excellence au palais, accom-
pagnée de tous les grands-croix et chevaliers
de l'ordre ; il a son habit à pointes et cor-
don comme les autres. »
Le lendemain on va lui baiser les mains,,
et il se rend en grande cérémonie pour
prendre possession de la cité vieille, od la
cavalerie vient le recevoir, et où Tévôque le
conduit sous le dais. En qualité de prince de
Malte et de Goze, il prête devant les deux
portes, entre les mains du premier magistrat,
un nouveau serment de conserver les privi-
lèges, libertés et autres droits do la nation
maltaise, Karantis par Charles-Quint. On lui
présente alors une clef d'or et une d'argent ;
il entre ensuite dans l'église cathédrale ;
une semblablable cérémonie s'observe au
Goze.
^ Les derniers grands maîtres n'eurent guère
l'occasion de prendre leur costume militaire,
qui était très-beau. Ils portaient autrefois une
longue barbe, et les cheveux courts ; leur
marque distinctive était une soulanellc ou
siuiarre noire de tabis qui tombe jusqu'aux
genoux, et par dessus une robe ou manteau
ducal en velours noir, descendant presfju'aux
talons. La grande croix blanche è huit pointes
était toujours placée sur le côté gauche de la
robe, ou sur la cuirasse, quand les grands
maîtres l'endossaient. Les jours de cérémonie
ils avaient une très-longue robe ouverte par
devant, avec le cordoncomme celle des grands^
croix, ayant de plus Tescarcelle pendue à la
ceinture, puis une couronne ou la toque do
velours noir, ou en tatfetas {le bareton),
semblable au bonnet d'un président à mortier;
ils portaient aussi le bâton de comiuande-
ment parsemé de petites croix ; ils adoptè-
rent plus tard un frac d'écarlate avec un
plastron de soie blanche dessus, formant une
grande croix simple.
Dans les dernières années de l'ordre , les
grands maîtres, qui s'habillaient suivant l'u-
sage de leur nation, n'étaient distingués, sur
leurs vêtements ordinairement noirs, uue|)ar
deux croix en toile blanche, dites à huit
pointes, qu'ils portaient sur la poitrine. (Les
dignitaires n'en portaient qu'une seule, et
les profès en avaient une très-petite. OiHre
la croix d'or ou le simple ruban noir, quelques
commandeurs se paraient de croix de dia-
mants du prix de aeux, six, et même quinze
mille francs.)
Le grand maître siégeait sous un dais ou
trône, dons la salle du conseil ; il en avait un
autre à Saint-Jean, où il entendait la messe
les dimanches et les jours de fête, aecompa-
gné de quatre pages portant la livrée (quoi-
q^ue jeunes chevaliers), et des officiers du pa-
lais, appelés compagnia del maestro^ dans les
statuts.
L'uniforme des galères était écarlate, avec
parements et revers blancs; celui des vais-
seaux écarlate, parements et reverts noirs ;
de la garde du grand maître, écarlate , pare-
ments et revers bleus; du régiment dit de
Malle, blanc, parements et revers écarlates;des
chasseurs à pied, habit vert, parements et re-
vers écarlates;rétendarddel'ordreétait rouge,
avec une grande croix blanche, ou avec li
croix de Jérusalem ; quelquefois une des fa-
ces offrait en broderie les armes du grand
maître régnant.
Le grand maître comptait parmi ses ofGciers
un maître d'hôtel, un cavalfaris ou grand
écuyer, un receveur, un ohambrier major, elc;
il avait trois secrétaires, un pour le pape, les
cardinaux et autres seigneurs d'Italie, un
pour le roi de France et un pour le roi d'Es-
pagne. Son fouconnier avait soin du gibier da
grand maître, et était chargé d'élever les fau-
cons qu'on envoyait aux rois d'Espagne et de
France.
Le maître d*hôteî présidait aux repas ; le
cavallaris donnait la main au grand maître
pour monter en voiture, et le chamhrier pré-
sentait la chemise au coucher; le credancitn
versait à boire, et les grands-croix se décou-
vraient toutes les fois que buvait le grand
maître, qui ôtait aussi son chapeau après. La
coutume des banquets de cérémonie était que
les curieux ne devaient pas se retirer avant
que Son Excellence eût bu le premier coup*
Le chambrier megor était chevalier ; le^
quatre chambriers, le maître d'hôtel , les
coupiers ou échansons, le maître de salle, etc.^
étaient servants d'armes ; les pages, avan^
1631, n'étaient qu'au nombre de huit ; on le^
porta à seize en 1680.
Personne ne pouvait parler au sramf-
maître sans le faire demander par les cham —
briers ; il ne rendait jamais de visites sur.
grands-croix ; mais, quand ceux-ci venaient
le voir, il les recevait toujours debout et dé-
couvert. Les grands maîtres entendaient
chaque matin la messe dans leur palais, vt
donnaient audience avec la plusgrandefacilité.
Emmanuel de Rohan se présentait tons les
Jours, à midi, dans un des vastes salons, et
causait debout environ une demi-heure avec
les chevaliers et les 'personnes distinguées
qui s'y trouvaient ; il recevait en outre jour-
M.\L
D^EPIGRAPHIË.
MAL
iOi
iMit et avec une extrême affabilité les
dres et autres qu'il estimait plus parti-
•ment.
lait très-souvent se promener hors de
S en voiture à six chevaux, suivi de
autres voilures à quatre , et précédé
ooa/can/e (écuyer) ; il dinait à sa maison
npagnc, à une lieuc de la ville (le
Btto), huit à dix fois Tannée, avec qua-
ou quatre-vingts personnes ; dans ce
r cas il y avait deux tables,
revenus du grand maître étaient d'en-
700,000 fr., et ceux de Tordre de 5 à 6
land le grand maître se trouve malade,
auteur anonyme (1), il doit remettre à
le bon religieux ses bulles et fer et coin
Qt, avec le cachet secret, afin qu'on
sse en mal user. Sa maladie empirant,
obligé de nommer un lieutenant de
e, que le conseil complet doit confirmer,
édecifls, cognoissant qu'il a besoing do
lefits, doit avertir ses aumosniers ou le
de TégJise» qui vient au palais au son
grosse cloche, revestu de ses habits
eaux, accompagné de tout le clergé,
hcroix et chevaliers, et lui porte le
Je, sonnant la grosse cloche du con-
ptà huit pour Textrème-onction (2).
e grand maislr'e estant agonisant, on
la cloche du conseil trois à trois> pen-
aot fois, et on expose le saint sacrement,
mori Je grand viscomte sort du port pour
er toutes les barques de pescheurs ;
seil d*£stat s'assemble dans la grande
u palais, le lieutenant du maistre à leur
on élit le lieutenant du magistère, on
e le président de Télection, et on brise
lies et cachets du défunt.
3 soir, les aumosniers du grand maistre
it ses entrailles, qu'on met dans une
de bois, à Téglise de la Victoire, auprès
lies de ses prédécesseurs, et on em-
D son corps, qu'on revest de ses habits
traux, le manteau à pointe, le cordon,
rcelle, et Tépée au costé ; on le porte
dans la grande salle du quartier d'été,
ée de noir, avec ses armes et des
rtions sur les plus belles actions de sa
est mis sur un lit de parade couvert
lours noir, qui est sur un amphithéaslre
le six escaliers ; aux quatre coins sont
a chevaliers assis sur des tabourets,
t chacun un estendard entre leurs mains,
Manoscrit oe PArsenal.
Les chevaliers, ran^çés de deox en denx, mar-
I alors iminétiiaiciiieiu après la croix ; ensuite
gé Je Sailli' Jean en rocliel cl en cainail, puis
iir de Téglise poiiaiil W. saint sacreinenl eu
pontiGcal. Le dais clail lenii par les bourdon-
dignité de Téglise de Saiiil-Jcan : tous les
Hcroix suivaient , ayant chacun une torche à
n. Les officiers du grand maUre venaient re-
le corlége au bas du grand escalier : eux, le
et le conseil, entraient seuls dans la chauihre
Jade.
it-iean étant près du palais, les grands mai-
NHivaient parfaitement entendre sonner leur
I
r.
avec les armes de la religion et celles du feu
grand maistre ; près du corps sont quatre
pages, deux à la teste et deux aux pieds,
avec des éventails noirs è la main. A droite du
lit do parade, sur une petite table, avec un
dais au dessus renverse, se voyent les armes
du feu grand maistre, comme plastron ,
morillon, subreveste» canne, es{)eron ; deux
estaffiers vêtus de noir, tenant une hallebarde
chascun^ sont en sentinelle , se relevant
d'heure en heure, comme les chevaliers et les
pages ; quantité de flambeaux brûlant autour
du corps. Sur la porte de la salle et dehors, il
va une inscription qui apprend aux passants
la mort de ce prince. Tous les religieux des
différents ordres y viennent dire Toflice des
morts ; le clergé de Saint-Jean y vient le
dernier avec la croix, marchant procession-
nellement. Les armes du feu grand maistre
sont mises sur la porte du palais et sur celle
de Téglise couventuelle.
« Le corps ayant été exposé tout le jour
dans la salle du palais, le commissaire des
œuvres donne ordre qu'on fasse la chapelle
ardente et la fosse dans Téglise Saint-Jean,
qui est tapissée de noir. Le lendemain tous
les religieux des différents ordres se rendent
au palais ; le prieur de Téglise y vient aussi
accompagné de tout le clergé, revestu de ses
habits pontiflcaux. Tout étant ainsi en ordre,
le capitaine de la ville est à la porte du palais,
avec sa pique, pour saluer le corps du grand
maistre quand il sort. La marche des funérail-
les a lieu dans la manière suivante : en premier
lieu on voit le lieutenant de la ville qui
marche à la tête de sa compagnie avec la pique
traînante ; le tambour est revestu de noir«
battant lentement un coup après l'autre. Les
religieux suivent par ordre , d'après leur
ancienneté et prééminence ; après eux
marche le. clergé de Saint-Jean avec le prieur
de Téglise ; ensuite paroist le corps porté par
les chevaliers les plus anciens et les quatre
piliers tenant les coins du drap mortuaire ;
autour du corps sont plusieurs torches avec
les quatre étendards portés par quatre pages ;
les ofliciers principaui marchent en deuil
immédiatement après le corps ; ils sont ac-
compagnés par les grands-croix , comme
aussi par les anciens qui mangent au palais,
et par ceux du conseil complet ; après eux,
suivent tous les séculiers qui avoient des
charges. Le castellan à la teste de la justice:
le capitaine de la ville marche et salue le.
corps du grand maistre avant qu'il entre
dans l'église de Saint-Jean ; il est porté dans
une chapelle ardente , au milieu de la nef.
Le prieur représentant les quatre prélats dit
la messe ; on fait l'oraison funèbre sur tout
ce qu'il y a de plus remarquable dans la vie
de ce prince. Toutes ces cérémonies finies ,
le lieutenant du magistère avec les officiers
font le tour du corps ; après quoi le maistre
d'hostel, se tournant vers le peuple, dit par
trois fois, en rompant la canne qu'il jette sur
le corps de son maistre : « Messieurs, nostre
« maistre est mort 1 » Le cavallaris dit la
même chose en rompant Téperon. Le rece-
veur eu fait de même, jotant la bourse. Tout
80S
MAL
mCTIONiNAIRE
MAL
cela acheva » on descend le corps dans la
chapelle de ses prédécesseurs, le prieur de
l'église y est toujours présent jusqu'à ce qu'on
Tait mis d-ins un austre cercueil de plomb,
qui est dans la fosse qu'on a préparée ; il y
est mis avec tous ses babils. Le campanier
prend le cordon et rescarcelle qui lui louche,
par une ancienne couslume , et Tespée
apparlient au prieur. »
La môme cérémonie eul lieu auï obsè-
ques du grand maître Rohan. Le dimanche
16 juillet, après que le corps eul été exposé
toute la journée du 15, et que le peuple de
la ville et de la campagne se fui porté en
foule au palais pour contempler les derniers
restes du prince qui Tavait gouverné pen-
dant plus de vingl ans, le clergé de Saint-
Jean, précédé de tous les ordres religieux,
se rendit h huit heures auprès de rilluslre
défunt. Le convoi funèbre défila à neuf
heures, marchant devant le cercueil, porté
sur le lit de parade, par les huit plus anciens
grands-croix, jusqu'à la première marche du
Serand escalier; là ils le remirent à huit pro-
ès ; les officiers du palais, au nombre de cent
cinquante-neuf, suivaient les grands-croix,
ayant des robes à capuce. Le convoi longea
la rue de la Porte-Royale, passa devant Té-
glise de la Victoire, et arriva à celle de Saint-
Jean par la rue de la Castellanie. Après To-
raison funèbre et rotlice, le bailli de la
Tremblaie, maître d'hôtel, rompit le bûton.
Le chevalier de Rabastens, grand écuyer,
brisa les éperons, et le bailli Znpatta, rece-
veur, déchira la bourse; alors le chevalier
de Greische-Jallaucouft, chambrier mnjor,
cria en italien : « Le grand maître mon pa-
tron est mortl » Cette cérémonie terminée,
les chevaliers descendirent le corps dans le
caveau des grands maîtres; il fut mis dans
un cercueil de plomb, en présence du prieur
de l'église» du maître écuyer et du fiscal de
Tordre. Le cercueil fut ensuite descendu
dans une fosse creusée à côté de celle du
grand maître Ximenez.
' On remarqua que la chaleur fut si forte à
cette cérémonie, que des torches énormes se
ramollirent au point de se courber.
Les chevaliers donnaient au grand maître
le titre d*£minence, et les sujets celui d'Al-
tesse Eminentissime. Le roi de France les
appelait mon cousin.
Le conseil complet était composé de
Sands-croix (dont faisait partie Tévôque de
alte), le prieur de l'église, les baillis con-
ventuels, les grands prieurs et les baillis
capitulaires (1).
Les huit langues, dont les chefs, aue Ion
appelait piliers ou baillis convenlueis, rési-
daient à Malte, y ayant des palais séparés.
Le chef ou pilier de la langue de Provence
avait la charge de grand commandeur; le
pilier de la langue d' Au vergue était grand
maréchal, chef des forces de terre et de mer
quand il s'y trouvait, et il gardait l'étendard
(1) Le mannscrit de TArsenal donne le nom de
toiis les cherahers reçus depuis 16io à 169G, et dos
ilélails multipliés sur leurs re|Ki8, leurs jeûnes, etc.
de la religion ; celui de France, graad hos-
pilalier; celui d'Italie, amiral; d'Aragoa,
grand conservateur, que Ton nommait au*
trefois drapier; le pilier d'Allemagne était
grand bailli, et celui de Castille, grand chan^
colier. La langue d'Angleterre, qui oe sqIh
sistait plus depuis la réformation, avait pour
chef le turcopolier^ ou général de l'iafan*
terie. Chaque pilier recevait des foods peur
entretenir sa langue.
La ville de Malte, toujours habitée par un
grand nombre de Français, a conservé une
respectueuse reconnais'sance euvers Fau^
guste maison de Bourbon, et un attadiemeut
sincère k la France. £Jle la témoigné dioi
toutes les circonstances, et en a donné dci
preuves dans deux occasions récentes.
Le comte de Beaujolais, dont les nom-
breux et pénibles voyages avaient altéré la
santé, crut pouvoir la rétablir dans un clinMt
chaud, et se rendit d'Angleterre à Malle aa
commencement de l'année 1808; il logea à
Thôtel de la famille Spinola; mais, le mal
ayant fait trop de progrès pour céder à aocun
moyen curatif, le jeune prince succomba le
3 juin à une alfeciion de poitrine. On em-
bauma son corps, qu'on déposa dans un
cercueil de bois d'acajou, renfermé dansuo
autre de plomb et dans un troisième de boif
de noyer, couvert de velours cramoisi, el
orné de fleurs de lis et de plaques en argent
aux armes d'Orléans; le cœur du prince aussi
embaumé fut placé dans un coffre double de
plomb et de bois de noyer, recouvert et oroé
comme le cercueil.
Le corps du comte dé* Beaujolais fut d'a-
bord exposé sur un lit de parade, par les
soins des autorités locales, et transporté en
grande pompe h l'église de Saint- Jean. Ifzr
Klattei, archevêque de Rhodes, évéque de
Malte, chanta une ^rand'messe à la suite de
laquelle (les intentions de la famille de Til-
lustre défunt n'étant pas connues) le corps
et le cœur furent déposés dans la sacristie
de l'église Saint-Jean. Ils y étaient encore en
1817, époque où le chevalier de Butet arriva
à Malte, en qualité de consul dé Sa Majestt^
Louis XVIIl ; un de ses premiers soins fut
de rendre compte de cet état de choses pro-
visoire à S. A. R. Mgr le duc d'Orléans» qui
daigna lui prescrire de le faire cesser, eu
procédant h l'inhumation définitive du prince
son frère, dans l'église de Saiul-Joan. M. de
Butet trouva dans l'empressement et Tobli-
geance des autorités religieuses, civiles et
militaires, toutes les facilités nécessaires
pour donner le plus grand éclat, à cette cé-
rémonie, qui eut lieu le 10 avril 1818 (t).
(1) Une nombreuse distribution de pain aux pau-
vres avait lieu en oiétne temps à Notre-Dame éù
Liesse.
S. A. R. Monseigneur le duc d^Orléans diar|ea
M. le chevalier de Butet d'exprimer sa gratitude à
toutes les auioriiés qui avaient concouru a la pompe
de celle lugubre solennilé , et Son Altesse Kopie
daigna lui écrire elle-même pour lui tcmoignar si
salisfaciion et lui faire don d'une boile en or. Elle
voulut bien honorer aussi de leitres
MAL
D'EPSCRAPIIIC.
sorpsde Louis-Charles d'Orli^ans, comte
êQjoiais, prince du sang royal et pair
aoce , fut placé dans la chapelle de
Paul, atrectée, lors de la domination
rdre de Saint- Jean, h la sépulture des
s maitres et baillis de la langue de
e. Le monument élevé à sa mémoire
s soins pieux de S. A. R. Mgr le duc
ans, son auguste frère, remplit une des
le celte chanelle, dont les trois autres
ccupées par les tombes du grand maître
iiiuel de Rohan , du grand maître
1 de Wignacourt, et du sire de Wigna-
chevalier des ordres du roi, mort en
à Halte, où il était venu visiter son
le grand maître Alof de Wignacourt,
d* Adrien. On lisait sur le cénotaphe :
Iris carissimi. Lad. Caroli de Beai^olais.
de&iderata. patria. exulis.
salniem. propiiiore. soie, resiituendam.
t. sollialo. fralre. ex Anglia. avulsi.
in boc lîttore. proiiiius. exlincii.
iquias. hoc. marmore. mœrens. credidit.
tul. Pbil. d'Orléans, aiino. m dccc vin.
XBur de Tauguste prince fut placé plus
lans la chapelle de Notre-Dame de
!, située sur les bords de la mer, et qui
enait autrefois à la langue de France,
grava une inscription sur une plaque
rbre portant les armes d'Orléans.
ordia serenissîmi principis et Franciae
, Ludovici Caroli Avrelianens. comilisde
jolais. diem suum fuiicli. in Mdila. m kal.
, anno h dccc vni et condiia. jacent. in liac
la lempore. F. Joannis Ariau. o. die prima
■ M3CC XXI.
semblable manifestation de sentiments
i.la royale maison de Bourbon éclata à
à la mort.de S. M. Louis XVIII, et
Borg, alors vice-consul de France,
émule du chevalier de Bulet, déplova
a cérémonie funèbre à laquelle elle
lieu, le 9 décembre 182^, un zèle et
^mpe remarquables.
(es les fortitications et palais du (pa-
nent, les maisons consulairr's portaient
BTillon au demi-m&t; celui de France
les bandes de crêpe noir. L'église était
emeiit tendue de tapisserie noire, à
et k galon blancs; sur la {rorte, égale-
tendue de noir, on lisait cette inscrip-
a«dessous des armes de France :
D. 0. M.
Ludovico XVIII
Gallix et ^ava^rae régi
pielaie in Deum
maniliccntia in populos,
pieur rarcbevèque évéque de Malte, et le
mi i^ouveriieur.
abbe Ariau, chapelain de régisc de Notre-
le Liesse, s*éiaii rendu ircs-uii!e en celle
n. Monseigneur le duc d*Orléans accorda à
icaiastique , qu'entouraient la vénération et
lement de ses compatriotes, des secours pour
luration de son église.
MAL 8^
fortltodine in adversis
speclalissimo
rujus virtules eximiae
ninemosynon marmore et œrc perennius
super mœrorem et populorum lacrymas
condiderc
ad res consulares iegalus
virique sub<lili
lacrymabundi parenlalur.
Un sarcophage magnifique de soixante
pieds de haut ornait Téglise, et formait une
majestueuse pyramide; aux faces du piédes-
tal on lisait ces inscriptions (Ij :
Occidil heu ! Lodoix pielaie insignis et acquus
Imperil dccus, ei gaudia Lîligcrî.
Solveris in lacrymas merîlo deperdila luctu
Gallia, quando paler funere àuccubuit.
Poue moduni lacryinis, jam tanlo pone dolori,
Lilia namque libi florida pervigeant.
Le nom des rois de France de la troi-
sième race, en commençant à Hugues- Capet,
jusqu'à Louis XVIU , était tracé en lettres
d*or sur les piliers.
Celte autre inscription (2) , placée sur la
porte principale , achevait de relever la
aernière partie intérieure de Téditice.
D. 0. M
Jam tua te virlas, tua terris didita fama,
Claraque magnanimi nobilîtas generîs,
Reddidcrant, Lodoix, qualem dccot esse, volentem
Pacalo populum qui regat imperio ;
Quum morbo adlictum , el cmdeli funere mersum
Gallia non solnm vidit et indoluit,
Verum eiiam génies, quels lanlom nomine notas,
Quasque vel undisonus submovet oceanus.
Scd tua fata diu non sunl deflenda ; querekc
Hinc absint, luciosque, et lacrymas el gemilus ;
Dooee circumagat redeuntia saecula Titan,
Et vaga noctumos Cynthia ducat equos,
Semper honos, nomeaqœ loum et benefacta ina-
Digna quidem longs laodibus bistoriae. [nebont.
Damqae Deuni sacram de more liiaroas ad aram ,
8oleinnesque tibi ducimus inferias ;
Credo equidem, née vana (ides, tuas inter ovanles
Spiritus exsullat cœlicorum cboreas,
Agnoscisqite tuos, pariterque agnogceris iilis,
Gaudebisque diem vivcre pcrpetuum.
Le lendemain 10 , il fut célébré un service
en actions de grâces, pour Theureux avène-
ment au trdne de Sa Majesté Charles X ; et
un changement soudain s*opéra dans le vaste
temple, entièrement tapissé de damas cra*
moisi fleurdelisé, de bordures dorées,
et surmonté desarmoiries de France ; sur un
fronton externe dominait l'inscription sui-
vante (composée par M. le chanoine Romei) ,
entourée de guirlandes :
D. 0. M.
Carolo X,
(1) Composées, ainsi oue la première, par le cha-
noine Homcî.
(2) Conposée par le dociear Christophe Fretido*
■n
S07 yULh
Gallîx et Navarne régi
pio, muniGco, augusto»
quod
Ludovico XVIII
germano dulciasimo vila funcio
avîlo jure ad siimmum iiuperrîme imperinm
îngenlî populorum plausu
aoce&serit ,
lefalus ad res coiisulares
viriqiie siibdiii
effusiori cumulali ketiiia
fausta omnia
deprecaniur (t).
ÉPITAPHES DES GRANDE MAITRES.
Raymond du PuUy premier grand maUre , à
Jérusalem. — iiiS 1158.
Raymond du Piiy (2) , genlilhommc du
Dauphiné, succéda à Gérard par réicctiort li-
bre et unanime des frères hospitaliers. Issu
d*une maison aussi anli(|ue qu illustre , qui
subsiste encore sous le nom de Pu^r-iyonl-
brun , Raymond étoit un des chevaliers qui
jNKsèrent en Asie à la suite de Godefroi de
Bouillon.
Dans Its Memorie de Gran Maëitri (3), la
médaille gravée en Thonneur de Raymond
du Puy lui donne une physionomie très-
sévère. Une longue barbe descend sur sa poi-
trine. La légende porte : /{o^a^e /eyes auspice
religione.
Les monnaies de ce grand maître dont
l'empreinte a été conservée, le représentent
à genoux devant une doubbî croit et ces
mots aulour : Raymundus cuêioi. Le revers
oirre un malade couché dans un lit , aur-
nionté d'un dôme d'où pond une lampe , et
au chevet duquel est placée une croix. On
voit alentour en lettres gothiques : HospUa-
lis Jérusalem,
Les monnaies et cachets, au sigillum^ en
plomb et en argent des grands maîtres ont
f)eu varié dans les commencements de
'ordre; on y voit presque toujours un
malade ou uu cadavre étendu dans un lit.
La légende est ordinairement : Custos hospi-
talis Jérusalem ou Custos pauperum. Une de
ces anciennes monnaies désigne un chapi-
tre assemblé.
Plusieurs inscriptions décoraient le tom-
beau de Raymond ; en voici le sens :
H G LVIII.
A Raymond Du Puy, premier grand maître
de rUôpilal.
Après de faibles commencements,
il institua pour sou ordre les cérémonies dn
cuite, el lui donna le manteau noir, portant
la croix blanche à huit pointes.
(1) La Gazette du gouvernement de Mmlit^ n. 717,
rendit un compte détaillé de cette cérémonie le
15 décembre 18'i-i.
(i) De Podio ou di Poggto, Quelques historiens
placent le lieu de sa naissance en Langaedoc. il éiait
parent d'Adbémar de Moiiteil, évéque dv Puy
(5) Parme, chez Radoni, 4780.
DICTIONNAIRE MAL
Armes : dW, au lion de gueules.
Ogier de Balben , deuxième gremé maHire i
Jérusalem. — 1158-1161.
Ogier (1) de Balben mérita, par la vénén-
tion que commandaient sa piété et sàlongae
expérience, de succédera HaymondduPuy,
dont il était le compatriote et le plus ancien
compagnon d'armes.
L*ouvrage intitulé : Memorie degranMaà-
Iri^ représente ce grand maître avec linc
toque ou bonnet et une longue barbe. H est
d'une très-belle fi(|ure. On lit autour de sa
médaille : Ecclesiœ concordia tecîa servet.
Cette inscription nous semble une allusion
directe au premier événement que noos
avons rapporté, et qui n*est pas moins glo-
rieux pour la mémoire d*Ogier de Balbeo,
que Tobéissance unanime quMI oondlia à
Amaury de la part des seigneurs mécontents.
Les efforts du grand rnatire des hospitaliers
concoururent puissamment à faire reconnaî-
tre Alexandre III comme souverain poolife
par TEglise de Palestine, lors du schisme
qui suivit la mort d'Adrien IV. La prudence
dont Ogier Ot preuve dans cette double oc-
casion nous autorise à lui attribuer poor
devise : Regni Iranquillitae , porta eonsdiêt
bien plutôt qu'à Arnold de Comps, dont
l'existence est d'ailleurs très-problématique.
Depuis Tan 1110 jusqu'en 1300 (mais ur-
ticulièrement sous le gouvernement demyr-
mond du Puy, d'Ogier et de leurs succes-
seurs immédiats). Te Codice diplomaikù est
rem[»li de donations , concessions , ventes,
cessions, privilèges, échaiiges , faits ou m-
cordés à l'ordre nar la plûi>art des princes,
arcbevèques, évéques ou anbés de I Orient.
Armes : d'argent à trois merlettes de sables
et trois fasccs ondées de sable.
Arnold de Camps , iroisiithe grand maltrttà
Jérusalem. — 116^1-1167.
Arnold (2) de Comps est placé, par touties
historiens de Tordre, après Ogier de Balben;
mais nous devons dire oue plusieurs char-
tes» rapportées par dom Vaissctte et Sébas-
tiano Pauli, semblent laisser entrevoir ip'il
n*y eut point de grand maître de ce dod).
Vertot assure qu'il était du Dauphioé et qu'il
mourut vers Tan 1167. Les chartes que nous
venons de mentionner prétendent » au con-
traire, que d^à, en 1161 et 1162. Gilbert d'As-
salit régnait sur l'ordre. Au resie» pendant les
six années qu'on assigne au magistère d'Ar-
nold, il ne se passa aucun événement impor-
tant pour les Hospitaliers, qui comfiattaieiit
sous les dra[)eaux du roi de Jérusalem cou-
fondus avec les autres guerriers.
Deux inscriptions latines ornaient son tom-
beau, en voici la sens :
(1) Oger, Augier, ou Otloger, Oitogenns Ml<-
niM.
(2) Arnoold ou Amaod ( Àmaldus Compnu ).
Quelques historiens disent quil était du dioeéee«»
Valence, en Dauphiné ; d'autres lui donneat peur
pairie la Provence, où il existe un bourg du Bon «««^
Coinps, dans le diocèse de Frqus.
MAL D^EPIGKAPHIE.
point barbare qui immole des barbares.
MAL
810
A Arnold de Comps,
nidtre de Tbôpilal de Jérusalem »
\aH a délivré les chemins qui conduisaient
Alem des musulmans qui les assiégeaient»
et qu'il a pratiqué la justice.'
e pierre a été posée aux frais du trésor.
dscription grecque, dont voici le sens,
iGore gravée sur le même mausolée :
Montre-toi formidable aux ennemis.
is: de gueules à Taigle échiquetée
t et de sable.
temorie de Gran Maè'stri donne pour
là la médaille d'Arnold :
Regni tranquillitas, parla consilio.
d'AsscUity quatrième grand maitref
à Jérusalem. — 1167-1169.
rt d*Assalit (1)> né dans le Languedoc,
I Garcassonne, succéda à Arnold de
ou» selon d'autres auteurs, à Ogier
en.
Jdaille gravée dans l'ouvrage imprimé
9 par Bodoni, a pour emblème une
5t celte légende : Prima navali prœ-'
rix. Il serait difficile d'indiquer ce
it motiver cet emblème, la vie de Gil-
kssalit ne présentant aucun fait sur
lous puissions baser nos conjectures
ard. Nous ferons, en outre, remarquer
lature de Temblème qu'offre cette mé-
Bt surtout le sens de la légende, for-
D triste et singulier contraste avec le
;e où Gilbert d'Assalit perdit la vie.
» : d*azur semé d'étoiles d'argent, au
irgent sur le tout.
cinquième grand maUre, à Jérusa^
ifm. — 1169-in3.
is^), trésorier de l'ordre, fut élu pour
3r a Gilbert d'Assalit.
3ul et même tombeau parait avoir ren-
és restes des Quatre successeurs de
6 Raymond du Puy. A cdté des noms
de Balben et d'Arnold de Comps,
t :
Heureux qui a vécu obscur.
lessus des deux autres :
Dieu fut témoin de leurs œuvres.
troisième inscription portait ces
ont vécu à Jérusalem après Fan h. c.
rmesde Gastus, que quelques auteurs
imrir en 1169, étaient : de gueules à
i yairée sable et argent, ou chargée
bes de gueules.
Âert, Gerbert, nommé aussi d^Assaly ou de
st même Gaucelme ou Gaucelin d'Assilan
«9 Gibertus^ Gi$bertus, Gerebertus).
istos ou Caste. L'hisioire de Paciaudi ren-
Q88i sa médaille gravée , représentant ce
iattre enlevé aux cieux par un aigle, avec
•: Maturitti ad sidéra revocatus.
DlCTIONfl. D'EPIGRàPHIR. I.
Jouberij sixième' grand mattre, à Jérusalem.
— 1173-1179.
Joubert (1), dont l'origine est inconnue,
naquit, dit-on, en Palestine.
Sur une des faces latérales de son tombeau
on lit, écrit eu latin :
Il mourut à Jérusalem,
Fan de N.-S. Jésus-Christ 1176 (2).
(Ce qui contredit d'autres dates.)
Sur l'autre côté :
Donnez des secours aux vivants,
des éloges aux morts.
Sur la face antérieure :
Joubert, grand mattre,
très-bon, très-religieux, secourut les malades
avec piété, et une bonté singulière.
Aux jours de fête,
il ordonna de s'acquitter envers les mânes des
morts par les plus saintes cérémonies.
Armes: d'or, à une croix de sable chargée
de cinq coquilles d'argent.
Roger des Moulins^ septième grand maUre^ à
Jérusalem.-- 1179-1187.
On lisait sur son tombeau:
J'aurais préféré le salut de mon pays
à ma vie.
Plus bas :
A Filluslre Roger Des Moulins,
en mémoire de son administration pieuse et sage,
en paix comme en guerre.
Parce qu*il a accru la dignité du sacerdoce et
obtenu la sanction des règlements de Raymond
Do Pay, les soldats de Jérusalem ont élevé et
monument.
Une troisième inscription ajoutait :
n a véca Fan ;du Seigneur 1181 (3).
Armes : d'argent à une croix ancrée de sa*
ble, chargée d'une coquille d'or.
Gamier de Syrie^ huitième grand maUrej à
Jérusalem. — 1187.
Armes : de sable à la croix d'argent.
Ermengard d'Apsj neuvième grand maUre^ à
Margat et a Acre. — 1187-1192.
De nombreux combats, livrés aux infidè-
les cour la défense des chrétiens, illustrèrent
sa vie.
Armes : d'argent à la tour de sable.
Godefroy de Buisson^ dixième grand maitref
à Acre. — 1192-1301.
Godefroy de Duisson (4), que divers his-
(\) Josbert ou Joubert (Josbertut Syrus).
(2) Il est représenté avec une très-belle tète dans
la médaille que renferme le Memorie de Gran Mai'
stri. La légende est ainsi conçue : Hostibus ad
Ramlam cœiis ffrofligatus^ 1171.
(3) Sa médaille olTre cette légende : FuUa belli
pacisq. arlibus.
(4) Ou de Donion. Il s'intitulait : Goffredus de Do-
niofif divina miser ante clemenlia sanctœ domus ho^
26
811 MAL
toriens croient être né en Picardie, fut élu
grand maître en 1192; une buHe de lui,
datée de celle année, le désigne sous le
nom de Donion.
Les tombeaux de Garnier de Syrie, d'Br-
mengafd d'Aps et de Godefroy de Duisson,
n'en forment qu'un seul en trois parties.
On lit sur 1(^ première une inscription la-
tine dont voiisi la traduction,
Aj Giirnier de Syrie,
maître du sainl hôpital el de la milice
de Jérusalem,
ses amis ont élevé ce monument.
On lit encore sur les faces latérales et
postérieure du uiôrae tombeau :
ilfonire-lQi lerrible à les enoeçiis.
Enfin : ,
Garnier de Naples ^
a défendu les biens de Thôpital, mis à Tabri des ^
însultes des mahomélans les dons précieux qui
lui élaient fails, el mainlenu la paix el le bon
ordre.
Sur le tombeau d'Ermcngard, dont le nom
paraît altéré, on lit :
A Ermengard d'Aps, leur excellenl [chef,
celle pierre a été élevée aux frais des chevdlÎAra
de Jéruisaleni.
Sur le monument de Godefroy (où l'on lit
Domingon) :
A Godefroy, leur naître el leur clief^ à cause
de ses niM»l»reux services.
Il donna 11io$|^iaUlé à ceux qui venaient
accomplir un vœu.
Ar;i«^ea: d*azur, h la bande d'argoDt.
Alphonse de Portugal onzième grand"-
maître, à Acre et à Margot,
l-%irl204.
Il altagua le luxe qui. régnait parmi les
religieux dont le plus beau titre avait (ou-
joors été celui de servants des pauvres. Lui-
mômo, donnant l'exemple de la ^siraplicitéî
(l^ril voulait ramener, réduisit sa"^ maison à^
ufi majordome, un chapelain, deux cheva-
liers, trois écuyers, un turcopolier et un
}).ige. U ne fut permis h chacun de ces. offi-
ciers que d'avoir un spuI cheval.
On appelait, turcopolier un officier de (a
cavalerie légère. Les dignités de l'ordre
éxaieut ainsi r^partie^ dans le^ div:epses
langues, :,
Provence: Grand commandataire ou conv
.nandeur* Aumrgm : Grand maréclial chargé
de garder l'élendord de l'ordre. France :
Grand hospitalier. Italie : Grand amiral.
Aragon : Grand conservateur. Angleterre :
Turcopolier. Allemagne : Grand bailli. Cas-
tille et Portua^l, : QjrAnd chanoelier.
Naber-at place. M mort d'A)p)u)o$%a4i V
mars 1207. Dans; une épUaphe diiCépente> de*
celle rapportée plus^ bas, elle est û\éê au.
1" mars 1245, année où Sancbe HI* des-
spitalis Clirisli pauperum magister, una cum lottuê
ejtisdem domus as$en$Uy el voluntate capiiuli, etc. , eic.
DICTIONNAIRE MAL S»
cendit du trône pour faire place à Al-
phonse IIL
On lisait en latin sur le mausolée du on-
zième grand maitre :
Je me sui^ faii bâtie oe tanèeia ptndtafcna vie
aiio d*y reposer' apeès ma.OMiL
Et plus bas :
Alphonse,
iiMillre (lu sakil hôpital do Jérosalm,
iils du roi di9 Pertugali.
«ifiligé par; la porta do Ptolémaïdo^ oi ptr im
sédition ctevée au^rèa d;4iiUoi^ f^uçfi, mes
guerriers, je reviqs dans msi patrie ayecrespoir
de monter sur le trône de mon j^re ; mais m
frère s'ppposaà.iij(tCrère, Songe ooiqDHtil «Qft
mort soudaine m*a^ couché daps-ceiombuM^/giie
te fiç i>oint à de vaip^ es|»éraii(^Sr,
Adieu.
Armes de Portugal : de gueixîes. aux huit
tours d'argent, sur le tout un éea d'argent
seiaé de cinq cc^rs 4'azur.
GjBoffroy le Rat, douzième grand fMftw.
de Juore. — iOOk-iMT.
»"i.
Armes : d'or ,.à un bocage dû sioople (fans
jçqjiel R^(. un cerf ^ d'arge^A Qit 4'A*Ur* l k
liçûrne dr^cgppt debout..
G^nrk 4a Mowiaia^B treizième grandnudtn^
à Afif]^ ^ law^igao,.
Guérin de Mpntaigu, de te langue (fia-
yergne , fut élu en 120T.
Guérin de Mpntaigu, mownit qr. ftktjèsH-
ne en 1230.
GeofifrojT la Rat et son succes^çjir ftveaL
renfermés dans un m^q to(^bea^, où qua-
tre personnage^ étaient représenié? dei^at,
portant des espèces, de irophéQg ayec deii
inscriptions latines disant :
Qui évit^.oeqMV est ii|4x^table?
Çor^nn^
Rieii. ii*es(kS|MUoi.:
Vf) sori.l'^ia^ ^putPli.
Sous la stqtue^'de 1^ n^ort, on Hçajt:
W^ frappe égalomiont, le«j tét^bmvd^
et les tètes élevées.
Enfin , répîtfiphe était ainsi conçue .
Geoffroy le Rat et Guérin de IfootJÛgD,
maîtres de Thôpiial de Jérusalem,
reposent avec les aotfon.
Une dernière inscription offrait ces pa-
roles.
Aio^ l'en, iw>ntQ.an^c|e^]^,
Armes : d!oc, à une» nuée de^gueiilii, oa>
pltitôt de« gueules; à ma taur dfor à dtai
crénaux.
Bertrand df^^ Texi (1),. mUor^Oim. SF^
ma^tn,^ àAfire. ^^:ia9r
Son tombeau, offrait cetie iascriptioft:
A Bertrand d^ Texi
(1> Ou Tcxis.
UMb
lem-'excellent matlre,
nmandable par sa valeur, sa piété et sa
grandeur d*àme,
la& chevaliers de Jérusalem.
5S : d'or, à la fasce de gueules.
(1), quinzième grand maUreyà AiX^*
--littl-123ft.
35 : d'argent à l'aigle à deux têtes.
vd de Comps , seizième grand maitret
à Jérusalem. — V^Sê-î»!.
•and de Comps, d'une famille il-
dé là Proveiiee, ou plutôt du Dau-
et- parent du grand maître Amoldv
1 à Guérin en 1^36.
r©> in»oriplioD& décoraient le mail-
le Bertrand de Coraps ; le sens d^
nière est :
iMieil rempire par les mêmes moyens
qu'on l'a conquis*
econde pont» :
levttllerskle la sainte milice de Jérusalem,
^Tsîlbnt chef, au défenseur de la noblesse,
rand de Comps, Iftur grand maiire, ilUistré
wtes les vertus, et qui leur a rendu le»
plus grands services.
t>isième semble la suite de la pre-
ParTaudace, parles exploits.
inatrième paraît indiquer le lieu où
tument fut d'abord élevé :
Sur le rivapje de Jnj'pé,
afla d*en garder rétemel souvenir.
aies historiens ont aussi appelé
maître : François do Comps.
m: de* gueules à Taigle écbiquetée
Me* et' d'argent.
de Yillebfidty dix-septième grand
litre, à Jérusalem.— mUim.
iprudence d*un orgueilleux légat avait
'e? perdu Tarmée d'Egypte. Celle du
ehe de Jérusalem entraîna Tarmée
lestine à sa ruine, et Ton vit i'a-
volonté d'un homme, vieilli à Tom-
»$', cloUres, prévaloir sur les côn-
es chevaliers, des généraux les plus
mentes , enfin sur ceux des doux
; maîtres. Malgré eux, la bataille fut
contre des forces dix fois supérieu-
tdès le commencement de Tactiont
qu'il était à craindre, les Sarrasins
prirent traîtreusement la fuite. Si l'on
oit alors de blâmer Timpru lente coi>-
des chrétiens, on ne peut s'empé-
fadmirer leur héroïsme. Les deux
\ maîtres du Temple et de l'Hdpital
ant. la vie à la bataille de Gaza ou-;
;.eD. IStU» U est donc certain que 1q.
Mbaaiiano a été induit en erreup-en-
i au nEK>is de mai 12&3 la mort de*
de Villebride.
iMft, Garni ou Guarins.
D'HHRIUMIB. MAL 8I«^
Deux inscriptions latines se lisaSent flir
le tombeau de ce grand mattre :
Simplicité prudente et anour du bien.
Au frère Pierre de Villebride,
maître des chevaliers de Jérusalem, les membres
séculiers de sa famille, pleins de son souvenir,
ont fait élever ce monument avec la permission
desreHf^eiiK dePordie.
Armes: Echiqueté d'argent et de gueules;
Guillaume de- Chàieauneuf^ , âix^huitiime
grand mol/re,. A Aère.— 12U^lâSiO..
Guillaume de GhâleauneuA né en Fran^
ce, et engagé de bonne' heure dans Vof^^
dre, on était précepteur (eharge qui^ prît
plus tard le nom de commandeur ),.quaDa*
il se trouva à la sanglante bataille de Oaeei^.
Son tombeau manoue à la collection.
Armes : de guouJ^^ a tro^ chevrons d'or,
ou plutôt, à trois tours d'or posées deux
et un.
Hugues de Revel (1) , dix-neuvième grande
maître, à Césarée. — 1259^.1278.
Sous son magistère, les chevaliers chargés
de percevoir les deniers de l'ordre et aux-
quels on avait donné le nom de précepteurs ,
adoptèrent celui de commandeurs^ et leurs
maisons s'appelaient commanderies (en latin
commendataria), parce que les commissions
qui leur étaient délivrées commençaient par
cette formule : commcndamus ; mais ce ne
fut que longtemps après que les comman-
deurs devinrent inamovibles. Ils étaient, dans
l'origine, soumis à un prieur qui recueillait
leurs recettes, et en envoyait Je produit en
Palestine, soit en troupes, soit en argent.
Jusqu'à Hugues de Revel, les papes* se
contentaient de nommer maître (magiêSer) 1%
chef des hospitaliers. Clément IV lui donna
le premier le titre de grand maître, dans un
bref du 18 novembre 1267.
Deui inscriptions latines ornaient lètbm*
beau du dix-neuvième grand maître. La pre-
mière était ainsi conçue :
Par les lois et les conseils,
ensuite par les armes.
Le sens probable de la seconde est ce-
lui-ci :
A la mémoire de Hugues de Revel,
maître des chevaliers de Jérusalem,
dont la prudence cl Tëloquence furent telles,
que Tordre sacré des hospitaliers vengea plus
souvent ses injures par la sagesse de son chef
que par les armes.
Armes : d'or à un demi-vol d'azur.
Nicolas Lorgnes (S), vingtième grnndrMtir»^
à Mar^ et ô Aère. — 1378^1389:
On Ut. sur son mMupl^ le§< lusmirlMiV}
suivantes :
(1) Ou Revest.
(2) Ou L'Orgue.
8i5 MAL
La prudence militaire est le plus ferme lien
de l'empire. •
An i^8.
Gloire immortelle à l'invincible Nicolas Lorgne,
qui le premier fit porter la croix
sur la cotte d'armes.
Armes : d'argent à la fasce de gueules.
Jean de Villiers , vingt-unième grand maître^
à Àcrcy et à Limisso , en Chypre. — 1289-
1297.
Jean de Villiers élait Français.
Ce fut après la prise d'Acre, guelcs cheva-
liers teuloniques quittèrent à jamais l'Orient
pour se fixer en Europe.
Quoique le tombeau de Jean de Villiers fût
brisé , on pouvait y lire encore, sur la face
antérieure, trois lettres tumulaires.
D. 0. M,
(Deo Optimo Maaimo.)
Et ces mots :
A l'illustre Jean de Villiers.
Sur une autre face, se trouvait en lettres
grecques.
Rien de plus sûr que la mort.
H ce Lxxxvin.
Armes : d'or ou d'argent, à trois chevrons
d'azur.
Odon de Pins (1), vingt-deuxième grand maU
tre, à Limisso. — 1297-1300.
Odon de Pins, né, dit-on, en Provence,
ou plutôt en Languedoc, descendait d'une
illustre maison de la Catalogne.
Le tombeau d'Odon de Pins, brisé comme
celui de son prédécesseur, ne laissait déchif-
frer que des demi-inscriptions assez diflicihss
à comprendre.
L'une disait :
Arrête, passant.
Une autre :
Au grand maître Odon de Pins.
Il est mort l'an...
Adieu, et vis... dans la mémoire de nous
et de toi.
Sur la base on lisait un pentamètre enfier
qui semble plus récent que la présente ins-
cription :
Les pierres et les noms sont sujets de la mort.
Armes : d'or, à un arbre de sinople ou de
gueules à trois pommes de pins d'or.
Guillaume de Villarety vingt-troisième grand
maître, à Limisso. — 13Q0-1306.
Guillaume de Villaret (2), chevalier de la
langue de Provence, y remplissait les fonc-
tions de grand prieur de Saint-Gilles, et se
trouvait chez une sœur nommée Jordane,
auaud il reçut à la fois l'annonce delà mort
'Odon de Pins et du choix qu'on venait de
faire de lui pour son successeur.
(1) Ou Ode de Pini. .;
(2) Ou de Villars.
DICTIONNAIRE • MAL- SIC
Trois inscriptions décoraient le tombeau
de Guillaume de Villaret.
La première, moitié grecque» moitié la-
tine, peut être rendue ainsi :
Hâtez- vous lentement. Assez vite, si c'estasiex
bien.
La seconde :
A Guillaume de Yillarei,
né en Provence,
qui, s*occupant à Avignon des affiiires de l'oidre
sacré de Jérusalem, fut, en son absence, Dommé
maître dans l'ile de Chypre, à cause de la gran-
deur et des ressources de son courage uni à U
sagesse. Le premier, des bords de la Lyde, il
descendit dans l'ile de Rhodes.
On a traduit la troisième inscription de
cette manière :
Son entreprise fut achevée en 1309.
Les chevaliers de l'ordre de Jérusalem, selon h
volonté de son frère, lui ont fait élever
ce monument.
Armes : bandé d'or et de gueules de six
pièces ; ou : d'or, à trois monts de gueules,
surmontés de trois corbeaux de sable.
Foulques de Villaret {i)^vingt'quatriimegrani
maître, à Rhodes. •— 1306-1327.
C'est sous son magistère que l'ordre fit b
conquête de Rhodes et s'établit dans l'Ile.
Apres la prise de la ville principale, le reste
de Pile arbora bientôt 1 étendard chrétien
qui flottait sur les remparts de Rhodes, où
le couvent de l'ordre fut transféré en tonte
hâte. Ce point offrant à la marine des che-
valiers un port assuré, ils ne tardèrent pas
à faire la conquête d'une foule de petites îles
groupées autour de leur nouveau chef-lieu,
et après avoir élevé un phare dans l'Ile de
Cyme, et une citadelle dans celle deCos
(maintenant Lango), patrie d'Apelle et d'Hip-
pocrate, le grand mattre rovmt à Rhodes,
dont il fit rétablir les fortifications et les
murailles. Il en était temps, car l'année sui-
vante (1310), Othman ou Ottoman, qui de
simple émir était parvenu à la puissance
suprême et devait attacher son nom à une
nouvelle dynastie, parut devant la ville dont
il fit le siège. Les remparts étaient à peine
achevés et la plupart des tours se trouvaient
encore en ruines ; mais la valeur des cheva-
liers en tint lieu, et ils repoussèrent si vive-
ment les assauts de l'empereur, que, déses»
pérant de les vaincre, ou étant appeléail leurs
par d'autres projets. Ottoman fit rembarquer
son armée (2).
(i^ Fulco ou Fulcone.
(i) La plupart des historiens de la maison de Sa-
voie, et une foule d'autres, rapportent que Rhodes
dut alors sa délivrance à Amédée V, dit le Çrand.
« Ses chevaliers, ajoute le P. fiouhours {ViedêP.
éTAubussoit), étaient persuadés que la religion de
Saint-Jean devait son salut à la maiseo de davoîey
et c'était une opinion commune parmi eux qu*Amé*
dée V était venu au secoues de Rhodes avec do
troupes choisies et avait obligé Ottoman d'en lever
le siège, i
Nous regrettons que la vérité historique nous foite
MAL
DEPIGRAPHIE.
MAL
8i8
»mbeau de Foulques de Villaret eiis-
trefois à l'église de Saint-Jean de
illier, église détruite aujourd'hui. On
Domini m ccg xxyii, die scilicet p septem-
ibiit nobilissimus dominus fraler Folque-
Yillareto magister magni hospilalis; sa-
»inu8 sancii Johannis-Baplistœ llierosoly-
i ; cujus anima requiescat in pace. Die
pro'roe Paier et Ave.
Traduction,
da Seigneur 1527, le i«' septembre est
irèS'noble seigneur Foulques de Villaret,
9 du grand bôpital de la sainle maison de
•Jean de Jérusalem : que son àme repose
lix. Ainsi soil-il. Diles pour moi : un
Pater et uu Ave.
es : bandé d'or et de gueules de six
de Villeneuve^ vingt cinquième grand»
natlre, à Rhodes. — 1319-13^6.
3n, second fils de Giraud de Ville-
baron des Arcs et de Trans, et de
ieSabran d*Czès, était né en Provence
an 1263.
•rincipale inscription qui décorait son
lu disait :
H de Villeneuve, Français el Provençal, cga-
it illustre dans les conibais et dans les at-
I, désigné par Jean XXII, souverain ponlife,
grand maître aux chevaliers, conserva par
udence, accrut par sa valeur, les conquêtes
de Foulques, son prédécesseur.
mné de Gozon , vingt-sixième grand
maUrey à Rhodes. — 13V6-1353.
idonné de Gozon était issu d'une an
» famille du Languedoc ou du Rouer
er Topinion des auteurs qui révoquent en
e voyage d*Amédce V à Rhodes, à celte épo
» cnroniqueurs contemporains, qui ont rap-
SfS voyages, année par année, depuis i7iOi
. 1515, n*en font aucune mention. Il est vrai
n de vérifier le» dates, et après lui Feller et
» modernes, ont reculé jusqu*alors Texpédi-
iHloman ; mais alors les fortilications de Rho-
lient achevées, et il parait certain que cette
ise a eu lieu en i5i0. Ainsi tomberait égale-
t tradition constante qui assigne à cette ex-
n, glorieuse pour la maison de Savoie, la dé-
fi. R. T. du collier de TAunonciade, et qu*on
lait ainsi , Fortiludo ejus Rhodum tenuit. On
ailleurs que cet emblème existait sur quel-
Nnbeaux aes ancêtres (rAmédée V, et entre
élail placé au collier d'un chien sculpté sur
tolé de Thomas de Savoie, son père,
i qu*ilen soil, si Tordre de Saint- Jean n*a pu
sr.ce héros parmi ses défenseurs en 1510, il
lars regardé ses illustres rejetons comme ses
itears. Personne irignorc les exploits contre
rc» du célèbre Amédée VI, auquel Timpéra-
• Bourbon écrivait : c La présence du comte
aai deux mille lances à elle seule, i
gue. Le château de Gozon, d'où Dieudonné
tire son nom, existe encore en Languedoc.
Sur la foi de Naberat, Vertot a prétendu
qu'on ne mit d'autre inscription sur le
tombeau de Gozon que ces mots :
Exlinctor draconis.
{Le vainqueur du dragon.) ^
Mais on lisait sur le monument élevé à
cet illustre grand maître:
Le génie vainqueur de la force.
Dieudonné de Gozon,
simple chevalier, tua un serpent monstrueux,
d*une horrible grandeur.
Nommé
commandant perpétuel ordinaire des troupes,
et lieutenant extraordinaire du grand maître,
d'abord chef du conseil d'élection, il fut, par un
exemple peu commun, désigné grand maître des
chevaliers, par les électeurs.
Ce monument
a été posé aux frais des chevaliers français,
provençaux. Tan 1566.
Armes : de gueules à une bande d'argent
chargée d'une cotice d'azur (1).
Pierre de Comiilan , vingt-septième grand
maître, à Rhodes. — 135V-1355.
PierredeCornillan(2),chevalierdelalangue
de Provence et grand prieur de Saint-Gilles,
s'était acquis 1 estime de ses frères par ses
mœurs sévères et la sagesse de sa vie, et
succéda à Dieudonné de Gozon au commen-
cement de 135th.
Sa justice et son zèle lui avaient acquis le
surnom de Correcteur des coutumes.
(1) M. le colonel Rotticrs nous a transmis le dessin
d'un fragment de pierre sépulcrale, trouvé à celé de
relise de Saint-Etienne, parmi les ruines. Cette
pierre, qu'il est tout à fait sans intérêt de repro-
duire, parait, d'après sa date, coïncider avec Tépo-
que de la mort de Dieudonné de Gozon, qui, ayant,
depuis sa victoire sur le serpent ou crocodile, con-
servé une grand dévotion pour cotic église, s'y est
fait enterrer. La pierre sépulcrale doit avoir éié
posée en hauteur; il s'y trouve une inscription dont
les caractères golhiques ont trois pouces^de haut,
el présentent le sens suivant :
, Hierosolom.
iuni
obii
. . t. dle15xbrit
Aiino Domioi 155i.
Domiae. Je&u. susdpe. spiritum. ejui.
Les mots qui terminent l'inscription sont les derniè-
res paroles de saint Etienne quand on le lapida :
leur présence sur la pierre s'explique par le fait que
Téglise où elle se trouvait éiait sous l'invocation de
ce martyr. On explique encore la non identité de
l'inscription avec celle qui est rapportée au texte,
par la circonstance que deux monuments ont été
élevés h b mémoire de Gozon, l'un en 15G6, l'auire
dès 4552 ; mais, à cette dernière époque, le ffrand
maître vivait encore. Il y a donc erreur dans Pindi-
cation de la date, qui devrait être 1555, à moins
qu'on ne prétende qu'il s*écoula deux ans avant quo
Pierre de Cornillau fAt élevé au magistère,
(i) Gornéliaii ou Cornilian,
8i9
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
Deux inscriptions se lisent sur son tom-
beau.
La. première :
JLes .dieux ei vos inœiips voiis donneront d'abord
lee^plus belles >réconipen6es.
La seconde :
Au censeur
et au réformateur des mœurs,
h frère Pierre de Coniillan, Français, Provençal,
grand maître de la sainte milice
de Jénisaloni.
L'an 1350,
les citoyens de Rhodes, reconnaissants,
ont élevé ce monument.
Armes : de gueules à une bande d'argent
chargée de trois merles de sable.
RoQôr de Pins, vingt-huitième grand maUre^
à Modes. — 1355- 1305.
Roger de Plus succéda à Pierre de Cor-
nillan en 1355; il était issu de Tillustre n;ai-
son de ce nom en Languedoc, à qui Tordre
devait déjà Odon, l'un de ses grands maî-
tres, et (jérard, le vainqueur d'Orcan.
De son temps, les statuts de Tordre com-
mencèrent à être rédigés en latin. Comme la
plupart des grands maîtres avaient été des
Français, leurs instructions se trouvaient
écrites dans leur langue maternelle, et les
hospitaliers des autres contrées s*excusaient
de ne pas les observer, faute de les enten-
dre. Roger de Pins les lit traduire en latin, et
en envoya des copies à chaque commandeur.
La première des inscriptions du tombeau
•^e Roger (1), moitié grecque, moitié latine,
*sigiïiBe :
Ayez pitié des pauvres.
Nul fardeau n'est plus lourd que la pauvreté.
La seconde. :
A son Irès-picux chef,
à son grand maître Roger de Pins,
Tordre sacré des chevaliers de Jérusalem a élevé
ce monument.
Les pauvres en ont fait Téloge.
La itroisième :
L*an du salut des hommes 4365.
Armes : de gueules à trois pommes de pia
tTor.
Raymond Bérenger^ vingt -neuvième grand
maître, à-Rhodes. —1365 137^.
Raymond Bérenger, chevalier de la langue
de Provence, était originaire du Dauphiné,
d'une m.iison aussi ancienne qu'illustre.
Bérenger accompagnait, en 1367, le pape
Urbain V, qui se rendait d'Avignon en Italie,
et s'embarqua avec lui à Gènes, ainsi que
l'atteste une inscription posée d'abord sur
le mur du monastère de Saint-Benoît, et pla-
cée ensuite (dit l'historien qui le rapporte),
(l| M. Tarchevêque d^Amasie, administrateur du
diocèse de Lyon, nous a transmis le dessin de ce
tombeau, eiiiiérement semblable au notre; si ce
n>st qu'aux pieds de Roger, et dans une posture
qui exprime leur respectueuse gratitude, se trouvent
tfetKfâtivres ou malades soulagés par ses bienfaits*
atn^t que la justice T ordonnait, dansT^ise
des Hospitaliers de Saint-Jean (1).
Deux ans plus tard, les Génois s'étrat
Joints aux Rhodiens et au roi de Chypre,
Tripoli fut pris comme Alexandrie; Tortoie,
Laodicée, Beliinas, t(ixubèn'nt au pouvoir
des alliés, et Ta[)ï»roche de .l'hiver put seule
interrompre le cours de ces rapides coo*
quêtes.
Trois inscriptions laftrres aTaient élé
gravées sur le mausolée de ce grand mitftre.
La première signifiait :
Dans la bonne cause, mourir vaut mieux que loir,
La seconde, moitié grecque, moilié latioe:
N'opprimez point les pauvres.
Respectez les lois*
EnGn, la troisième :
A Bérenger,
mattre des chevaliers et très-juste législateor,
les cohortes des guerriers de la Gaulo
narbonnaise ont eu soin d'élever
ce monument.
Armes : de gueules à une cotice d'or, tu
d'or à quatre pointes de gueules.
Robert de Julliac, trentième grand maltHf
à Rhodes. - 1374 1376.
Apros la mort de'Raymond Bérenger, le
conseil fit choix, pour lui succéder, du gnod
prieur de France, Robert de Julliac, aMs
absent de Rhodes , et qui regut daus m
prieuré la nouvelle do son élection.
Son tombeau offrait cette seule iAMri|H
tiou (2) :
A Bobert de Julliac,
( I ) t Le teèi-saiat père le pa^^ UrtMin Y,
Se rendant à Rome « s^arrt^ia dtns ceUe église de Sijrt*
Jean, et y célébra au matire-autel une messe scrteannil,
le jour de rAseensitio de Noire-Seigneur. Il éieh aceosh
pagoé de huii cardinaux, du graod-nuttre des hosiiililieil
de Jérusalem, du prieur de Rhodes, et de benesvdi
frères du même on ire. Sa Sainteté acronla te 4«nilM
den imlalgeDces pléni^res à tous les fidèles qui uéfomali
visiteraieut ce saint lieu, et c*est pour perpéiaer le
Tenir d'uue si iosigoe faveur, que le précepteur AoaehM
de LifiguiUe, après en Jvoir reaJu grftces k Dieu, vfÊL
placer ceUe pierre l'anirccoLivu, 4e vi^gtlèiMe j/m êè
mai. »
Urbanos sanctissimus Papa odlolM
KuDdo Boniam In hue ecclesia beaU Sobaoïifti iMi^
tatus fuit. Et io die Asoeniilonis Domlifi, In magno »
tari nilssam solemnem crlebra^it.'fimat
cardinales, et magister ordiuis HieroselfaiiUiÉ,
admirato convenius, et prioce eoeieeis» Rlmdi»
niullis fratribus diciae religionis. Privilégia diciae«
clesiae magoarum induli^entiarum veoijentituia ad s
reliquit. Kx qoibus bapum Anselmusde Liqguili&dleiiB
eccltisin prœceptor gratias Deo egit m coc li? ■ él/b
XX mali.
{Codice diplomatkê, 1. 41, M. 4H9
(2) Cependant une autre inscripUoii, ^e n
Ions rapporter, uous est indiquée par Jd. le ^
Rotlleri).
Î* Ilic jacet In Christo religiosus et Pater orHinis (rater
tubertus de Julbiaco, quondam magister sacnedoindt
hobpiialis Saucii Johiuiiiis Jhrosolimiuni, qui obiH
, die i'J julii, auuo Domioi 1377. Cujus aoiiua reqaie^
cal la pace.
U résulte de cette inscription d'abord que BoMi
MAL
Français,
grand maître des soldats de Jérusalem.
Honneur rendu h sa piélë.
M CCC L\XVÎI.
raies : d*argent à une croii fleuronoée
gueules, au lambel d azur de quatre peur
dinand d^Hérédin^ trmte-uniifnB grtmS
mattrcj à Rhodes. -- 1370-1396. ,
^rdre puiné du grand justicier d'Aragon,
aité presque égale à celle de souverain,
"dinand d'Hérédia, dont la carrière aven-
ense fut une longue alternative de pros-
ités etd*éclatants revers, naquit à Valanoe
l'avait d'autre fortune que son épée.
lusieurs fondations pieuses attestent coiii-
D, sur la fin de sa vie , le grand maître
ait détaché des vanités bumaiues. Par-
u à une extrême vieillesse, il mourut k
gDOn, au mois de. mars 1396. Son faste ai
ranité furent accompagnés de grandes
lus qui parurent ensuite sans nuage:
n sorte, dit Vertot, qu'il eût été à sou-
.er qu'il n'eût jamais entré dans l'ordre,
g^e la condition humaine lui eût permis
i^fi quitter ^mais le gouvernement (1).»
olliac ne mourut pas en 1376, mais le 29 juillet
f : sitf ce point des contestations pourraient s'*é-
r, «dlHitami plus que Tavénement de Ferdinand
Irédia semble hors de doute dès 1576. La seconde
Mi^eesoe de cette inscri|nion , c*est qne proèa-
ement elle appartient à an autre tombeau q«e
remière insérée au texte , quoique celui-ci ne
que de 1577 : nous avons fait observer que
soHveet on consacrait k la mémoire d*un grand
re plusieurs monuments, tels que des tombeaux,
resques, des tableaux. 11 n*cst pas surprenant
lors que des inscriptions, dont chacune offre un
£ruCttttCTt semblent se contredire; on résout
allé en les rapportant à des montuneuls di*
) Pierre Âmélio,évéqttedeSiuigaglia (diiPapire
iôA, dans la Vie de Grégoire XI), peint ainsi Fer-
Hd «niétiédni :
Soléal«etrâge«iK, il porte la croit sacrée et ceint
bie baudrier de Saint-iean ; guerrier plein de
ir, il commande à un peuple saint et lient la
BoM son sceptre.
fieîlkird vétiérâbl^, sa barl)e est ondey^nte, et
Utérîtur moiM brillant encore par ses insigne»
iiir sa haute stauire. Chevalier de Sakit-leim iM
riain du noide £npos(n, H s'échappe la nuit 4e
Biraite pour venif faire tôle à forage et à la
lèle.
Vàidaut chef des hospitaliers, c'est à ton courage
rèlrdre doit de voir son pavillon flotter sur la
dèRomélie
Ghitetaîn d'Emposte de Tyr, il portait encotef
la vieillesse le glorieux étendard de TEglise. »
Crucem saoctam Terl miles slroauus,
Saiicti Joaouis prsecio^Miur balteo;
Gemem sanct»m régit, »dinirallusque
PeUgo mioaiur suo tiaculo;
Barbam i ifurcainni Keril seiiex,
Tyrioqiie pollci vuliu proccro.
Procellam superai itocle Joaiines,
Gaslellaiius Ruiposiae uubilis
Êvaao barairo
D'EPIGRAPHIE.
MAL
%H
8t m Joannis JerosolyraitaDl
Ordiiili, HaneiU Ptslago
« D'Hérédila, dit Naberat, fut représenté
une tête de Turc h la main et une ville sur
les épaules, eu mémoire de la conquête de
Palras. » Son tombeau offrait ce grand maî-
tre debout, Tépée d'une main et le bouclier
de l'autre.
On lisait aU-dessous en grec :
Surmonte par la sagesse la calamité présente.
i Et |4us bas, on latin :
Ferdinand d'Hérédia,
né dans TEspagne citérieurc,
maître des chevaliers de Jérusalem,
psr la foi ei le dévoucmeni des siens , fut raobeié
po«r une somme immense dn prince d*Aml)racîe) au
polfvsir duquel il était tombé après la cdhqaèie
de PatraSy ville de PAchale.
Armes : de gueules à sept tours d'argent,
posées 3, 3 et 1
Philibert de NaillaCj trente^deuicième grand
maUre, à Rhodes. — 13f96-H21.
Philibert de Naillac était issu d'une an-
cienne famille du Berry. Entré dans Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem, une valeur hé-
reïque^ jointe à une eitrême prudence, lui
valut bientôt le grand prieuré d'Aquitaine,
et, à la mort d'Hérédia, il obtint tous les suf-
frages pour le remplacer.
Flactutre pennisisti.
Veiillum ecdesiae gerebat senex,
Tyro Emposts casutlantis.
»
D*après Tévéque de Sinignglia, il est vraisemblable
que rélection d'Hérédia dijit être rapportée à la fin
de Tannée 1576. On assure que ce grand maître fonda
le monastère de Notre-Dame de Caste, en Espagne»
où il fut inhumé.
Richard ou Iticcard Garraccioli , nommé grand
maître par les langues d'Italie et d'Angleterre, tandis
<}ne les autres reconnaissaient d'Hérédia, est mciH
tiomiépar quelques auteurs comme chef de Tordre;
U était prieur de Capoue et appartenait à Tantiqoe
famille de ce nom, à Naplcs.
Mort à Rome en 1395, majordome du pape Boni-
face IX, Il fut enseveli dans Téglise du prieuré, près
le mont Aventin, avec Tinscripiion suivante, « qu'bH
Ï)eui encore v lire (dit le Codtce en 1700), grâces à
a piété et à la générosité du cardinal Ruspoli, qui
Ta fait restaurer : i
« \(i repose la cendre du révérend Père en Jésu»*
Cbrisi l'rere Riccard Caraccioil, oiiginuire de Naples;
grand maître de la sainte moiion de Saiiil-Jean de Jénisa-
lem et gardien des pauvres. .(le tombeau renferme éga-
lemeui les rentes de coire seigueur le pape noniface ÎX.
Le preiAier mourut r.'tQ de gtftce m gcg xgv, le dfx-
huitième jour du mois de mai, et dans la sixième aiin<^e
du poDtdicat de uotre susdit seigueur le pape Boniface IX.
Lenri dépouilles mortelles sont réunies danf le mêlne
sépulcre. »
Hee fd leim/cmm reterendifikm in Chn$io pnfrts, «I
dorm/ii fratris RtcciardiCarraccioli de Neapoli, iucrœ
âmut hospHalis Sancti Joannis HiérosclyùiitaiH mn-
gisiri, et pauperwn i^uslodis : nec ncn moi^ttri ho^pi-
th dowmi nosiri papœ Bonifacii uoni. Qui obiil atmo
Domini m ccc xcv, die vero décima ortava mmsis tntiH,
^iUifiealHS domini papœ Bonifacii noid œmo wexto,
m quo quidem sepulcro iacei corpus ejvs.
Aussitôt après la mort de Garraccioli, ce pape an-
nida toutes les charges conférées par ce prétendu
grand maître , alin d'ùter looi préieite à de neu-
velles dissensions.
%i5
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
U4
Trois inscriptions furent gravées sur le
mausolée de rillustre grand maître. Lesdeux
qui occupaient la face antérieure s'expri-
maient ainsi -.
Par un décret,
les chevaliers de Rhodes, de la langue d'Auvergne,
ont élevé ce moBument.
A Philibert de Naillac,
grand matlre de la sainte et noble milice
de Jérusalem ; '
A rimilalion de Henri Schelgmlhoit , cheva-
lier d'Allemagne, tandis que Timur , roi des
Scythes, occupait TAsie, il a osé élever des re- .
tranchements dans la Carie contre les barbares.
Des ruines du monument de Mausole,dans Hall-
carnasse , il a construit une citadelle et des
remparts.
La troisième inscription, qui occupait une
face latérale, signifiait :
Il a dû à son équité d'élever une ville nouvelle et
d'imposer un frein à des peuples superbes.
Armes : d'azur, à deux lions passants d'or
ou d'argent.
Antoine Fluvian^ trente-troisième grand mat--
trcy à Rhodes. — Iii^21-1M7.
Antoine Fluvian (1), chevalier de Catalo-
gne, était drapier ae Tordre , grand prieur
de Chypre et lieutenant de Philibert de Nail-
lac, quand ce vénérable grand maître expira.
11 ne lui manquait, pour ainsi dire, que le
titre de chef suprême, et il l'obtint d'une
voix unanime.
C'est à ce grand maître qu'on dut l'agran-
dissement du guartier des Juifs à Rhodes »
et la superbe infirmerie qui, élevée sur les
fondements de l'ancienne, fut dotée de la
propre épargne de Fluvian. Enfin, après
avoir récompensé généreusement ses servi-
teurs et pourvu h l'entier acquittement de
ses dettes , le chef des hospitaliers versa
deux cent mille ducats dans le trésor public.
Le mausolée, élevé à sa mémoire, portait
trois inscriptions.
La première, en grec, signifiait :
Sans Targent, rien ne réussit.
La. seconde et la troisième, latines, expri-
maient :
Par le lemps,
par la paix, par Téconomie.
Les chevaliers de TEspagne citérieure à An-
toine Fluvian, grand mattre delà sainte et noble
milice de Jérusalem, habile à faire fleurir la paix
et réconoroie, déjà avancé en âge, mais encore
vivant, d'après Tavis unanime du conseil de
Rhodes, Tan Ui8, ont élevé ce monument aux
applaudissements de tout le peuple.
(Dne autre copie de cette inscription porte
la date de 1438, ce qui ne s'accorderait pas
avec l'histoire.)
Armes : d'or à une fasce de gueules.
<1) Aussi appelé de La Rivière par quelques au-
teurs.
Jean Bonpar de Lastic^ trente-muUrième
grand maître, à Rhodes. — lW7-145i.
Né en Auvergne l'an 1371, Jean Bonpar de
Lastic avait embrassé de bonne heure la pro-]
fession des armes, et, dans un Age plus v<
sin de l'enfance que de la jeunesse, sa val(
s'était déjà signalée sous les yeux du coi
table Olivier de Clisson.
Au mois d'août ikkkf une menaçante
pédition du sultan d'Egypte fut ai
cinglant à pleines voiles. Dix-huit mille
tassins et une cavalerie nombreuse, entii
ment composée de Mamelucks, débarquèi ^
sans opposition, marchèrent droit à Rhodeii
et l'enveloppèrent du cdté de terre, tandii
c^ue la flotte, stationnée devant le port, I'm-
siégea du côté de la mer. Durant trente-neuf
jours l'artillerie tonna, les remparts furent
battus, les assauts se succédèrent, et, la
quarantième, les Sarrasins, foudroyés k leur
tour, écrasés dans une sortie, s enfuirent
avec les débris d'une armée en déroute,
Eortant au Caire la nouvelle de leur incroja-
le défaite.
Paoli et Bosio avancent que ce fut sous
Jean de Lastic que les chefs de l'ordre reçu-
rent définitivement le titre de grand maître.
On l'a vu cependant donné par un papek
Hugues de Revel, en 1257, et ensuite à Foul-
ques de Villaret; des chartes du xiu* siède
accordaient à Roger des Moulins la même
qualification.
Le mausolée de Jean de Lastic portait
deux inscriptions latines, dont voici le sensi
La première :
La victoire est pour la meilleufe cause. I ;
La seconde :
* A leur vertueux chef, Jean Laslk,
à cause de sa religion, de sa {Rété, ptite
qu'il a défendu la ville contre les ennemis, et re-
levé les murailles, les soldats de Jérusalem, et le
peuple de Rhodes , ont érigé ce monument dai *
dépouilles des ennemis, pour Téieniité.
1451. ]
' (Il paraîtrait, d'après cette date, que Je*
de Lastic était encore vivant quand on Id
bâtit ce tombeau. La même singularité os
erreur de date se remarque dans le moM^
ment élevé au prédécesseur de rUlasM
grand mattre. Mais, plus d'une fois dé^
l'occasion s'est offerte de faire ressortir Tet
contradictions de la chronologie de Tordre.
Peut-être, aux explications que nous avons
données, faut-il ajouter que, la vétusté dé-
gradant les inscriptions, d'ignorants copis-
tes ont alors multiplié les méprises daoi
leur travail.)
Armes : de gueules à une fasce d'argent
bordée de gueules.
Jacques de Milli, trente-cinquiime granâmst'
tre, à Rhodes, — 1*54-1461.
Jacques de Milli était grand prieur d'Au*
vcrgne quand il fut choisi pour succédera
Jean de Lastic. Averti par le conseil que sa
895
MAL
DEPiGRAPHIE.
Mal
tté
présence à Rhodes était indispensable, il se
nâtade s*embarquer et arriva heureusement
le 20 août 145^.
Quatre inscriptions latines décoraient le
mausolée de ce grand maître. Les trois de
la face antérieure s'exprimaient ainsi :
La première :
Les légions françaises
de la sainte et noble milice de Jérusalem ont
élevé ce tombeau à Jacques de Milli,
maître des chevaliers,
en mémoire des vertus que doit avoir un chef
souverain, sa science de la guerre, son courage,
réoergîe de son commandement, sa merveilleuse
aptitude à tirer parti des événemens.
' La seconde :
Les Romains Je la république
faisaient cas de Taudace à la guerre,
de la justice dans la paix.
La troisième
Et ceux d'Auvergne
ont droit de se dire Romains.
La quatrième, en grec, sur une autre
lace:
Combats pour la patrie.
MCCCG LXI.
Armes : de gueules au chef d'argent eu
pointes.
* Pierre^Raymond Zacosta^ trente-siocième
grandmaUreyà Rhodes. -^ikQUik&l.
Pierre - Raymond Zacosta , Castillan de
[naissance, était châtelain d'Emposte; et re-
çut dans sa résidence la nouvelle de son
élection.
Néanmoins, au mépris de la trêve conclue
avec Mahomet II, empereur de Constantino-
£le,.des corsaires turcs infestaient les îles de
I Religion; mais les chevaliers usèrent de
4i terribles représailles que Mahomet, in-
.'qaiet, s'arrètant au milieu de ses conquêtes,
se détermina à envoyer un ambassadeur à
Ahodes. Il demandait, pour prix de la conti-
noation du traité, que l'ordre entretint un
^«député à sa cour, qu'on lui pay&t annuelle-
^.'ment quatre mille écus, que les esclaves
chrétiens échappés de leurs fers fussent ren-
dus, et qu*ennn on rindemnis&t des dégftts
'commis sur les côtes de son empire. Ces de-
mandes hautaines faisant frémir d'indigna-
[^lion les nobles guerriers ; la guerre contre
Xahomet fut aussitôt annoncée dans Rhodes
\.k son de trompe. Toutefois le sultan, dont
. les lenteurs devaient mieux assurer la ven-
geance, redemanda la trêve, et proposa ré-
change des prisonniers. Jurant ae conquérir
HlKides atout prix, et voulant éloigner de
rile toutes ses ressources en se rendant le
dominateur des mers voisines, il mit d'abord
le siège devant Lesbos. Zacosta y envoya
des chevaliers qui résistèrent longtemps;
mais, lâchement trahis par les Grecs, ils pé-
rirent tous, les armes à la main.
A cette nouvelle, le grand maître, citant
les hospitaliers, exigea le payement des res-
ponsions, mesure qui excita la plus violente
discorde. Plusieurs commandeurs, se faisant
appuyer par leurs souverains, n'eurent pas
honte d'accuser Zacosta d'avarice auprès de
la cour apostolique, tellement que le Saint-
Père, voulant éclaircir ce qu'il y avait de
juste ou d'inique dans ces plaintes, convo-
qua un chapitre général à Rome, en ik&l.
Malgré l'urgence des circonstances, le grand
maître n'hésita pas à sy rendre; sa justifica-
tion fut pleine et solennelle ; le pape le com-
bla'de caresses et d'honneurs, mais comme
il se préparait à s'embarquer pour Rhodes,
une pleurésie l'emporta, le 21 février 1W7,
On attribua, en grande partie, sa mort au
chagrin. Paul II le fit inhumer avec magnifi-
cence dans l'église Saint-Pierre, à maingau- *
che de la chapelle de Saint-Grégoire, sous
une pierre de marbre, sur laquelle furent
sculptées sa figure et une inscription latine»
dont voici la traduction (1).
Ce monument religieux fut élevé aux frais
de Tordre
à Pierre-Raymond Zacosta,
originaire de TËspagne citérieure,
grand maître de la sainte maison des Hospitaliers
de Jérusalem, mort à Rome, ftgé de lxiii ans,
au moment où il venait d*y tenir un chapitre
général, par Tordre de PaulII.
11 fut recommandable
par sa sagesse, sa piété et sa charité.
Armes : de gueules à trois fasces ondées
d'or ; ou onde d'or et de gueules de six piè-
ces ; ou onde d'or et de gueules |l la boiv '
dure d'argent à huit besants et au chef de
sable.
, Jean-Baptiste des Ursinsy trenie^septUme
grand maître, à Rhodes. — 1467-1Î76.
Jean-Raptiste des Ursins, d'une antique
maison d'Italie et grand prieur de Rome, fut
élu dans cette ville le k mars ik&I^ ayant
obtenu une voix de plus que Raymond H»
card. provençal, prieur de Saint-Gilles, sur
lequel les suffrages étaient divisés.
Son corps fut enseveli dans l'église des
Hospitaliers.
Trois inscriptions décoraient le tombeau
de Jean-Raptiste des Ursins. La première en
grec, signifiait :
Faites-vous des amis par vos. largesses.
La seconde, en latin : [ u.
Ni les armées
ni les trésors ne sont les appuis d'un étal:
ce sont les amis.
(I) Depuis, quand il fut question de réparer la
chapelle de Saint-Grégoire, on transféra cette tombe
au pied du confessionnal de Saint-Pierre. M. P. La-
rivière, jeune peintre distingué , à la demandé de
son ami M. Théodore Gudin , dont les admirables
marines ont obtenu tant de célébrité, a bien voulu
dessiner le monument de Zacosta, qu'il a. trouvé
dans les grottes souterraines de réglise, et à demi
usé par les pas des fidèles. Les inscriptions qui
avaient été effacées ont été gravées de noavean*.
m MAL
La troisième, dans la même langue :
La légion italienne des chevaliers de Jérusalem
a élevé ce lonibeau
au vénérable Jean-Bapiiste des Ursins,
en mémoire de la générosité et de la noblesse
de sa race.
Des vers latins furent tracés sur son tom-
beau dans l'église de Saint-Jean de Rhodes,
épargnée après la prise de cette ville. En
voici la traduction :
L'an i476 de 'Notre-Seigneur Jésus-Christ, le hui-
tième jour de juin , un samedi , vers la quatrième
lieure, mourut Jean-Baptiste desUrsins, de Tune des
.plus illustres familles de Tlialie.
La renommée de sa maison était répandue dans
(ouie la lerre, m%h elle fut moins célèbre encore
pour avoir fourni un grand nombi*e de pontifes tet
de généraux, que pour avoir donne le jour au père
de Rhodes , au maître de THôpiral, à celui à qui
Rhodes doit luie partie de son accroissement.
Romains, c'est à vous particulièrement qu*il ap-
partient de chanter les hautes vertus de celui qui fut
votre concitoyen, et dont le nom sera éternellement
dans toutes les bouches.
Klagnaniroe, prudent, aussi juste que modeste;
htmiain, vaillant, pieux, intègre, et d'un caractère
toujours serein, ses triomphes ont égalé ceux de
César : son austère probité donna encore un nou-
veau prix à ses belles actions.
Semblable aux rayons du soleil levant, son passage
sur la terre brilla de toute la pureté de Tastre dujoar,
jci répandit sa lumière dans Funivers entier. L'amour
«4s Noire-Seigneur Jésus-Christ et la défense de notre
sainte religion lui firent braver tous les dangers, «an
«anbattani les ennemis les plus formidables. Dieu,
dans sa sagetae, permil.qu'après avoir ajouté comme
grand maître' un nouveai lustre à un nom d^jà si
célèbre, ce saint homme fût enlevé au ciel pour y .
jooir du iioniieiiT des saints.
Ba gloire, de même que ses exploits, ne périra
jamais.
Voici le texte de cette inscription :
Anno qoo Cbristus de Virgine natus ab ilio
XmnsierantmUe decies septemqoe, sub inde
Oclavns|aiiiiiqiiadrigenti, sex hora quatema
Sabbati, quo die scias obisse jacentem.
Sanguine étants erài IJamncs stirpe Baptista
Quœ Clara pra^valet csreris italiie.
Vulgus tantaedoaras.resonat-binc inde per orbem,
Qtue inultos bali|iit:poniKicesqiie duces.
Hic reverendus erat Rhodi palerque, magister,
Qui jpartis fuit ambilus hujus conditor urbis.
Romanvs ftiit, die, die virtutibus altis,
'^^omen ciqus erii semper in ore suis.
Maguanimus, prudens, justus, atque modestus,
Humanus, streimus, pius, probusque, serenus;
Nec quem Csesarei sequarunt usque triumphi.
Âuctum per invicue sic probitas opus.
Est jubar exoriens micuit is solia la orbe,
DICTIONNAIRE MAL S
Atque refulgenti iustravit lampade terras :
Qui mngnos hosies, qui magna pericula toiit
Pro Christi ciiUii, pro religione tnenda.
Jure Deus voluit ciTto decernere fato.
Ut huic preclaro nomen magister esset»
Atque iiiler divos esset divus ad astra relatas»
Sic iiaque seculo victo sine fuie triomphât.
Armes : Bandé d^argent et de gueules k sii
pièces, au chef d'argent surmonté d'une
rose de gueules soutenue d'un chef d'or
chargé d'une oudc de sable.
Pierre d'Aubussorij trente-hnitième grmd
maître, à Rhodes. — 1476-15^
Issu des anciens vicomtes de la Marche el
d'une famille dont 1 histoire consacrait le
nom dès le ix* siècle, Pierre d'Aubusson, oé
en \k2Sy descendait par ligne masculine de
Raymond, vicomte d'Aubusson, seigneur de
Mônteil et de La Feuillade; il était tilsde
Renaud d'Aubusson et de Marguerite de
Camborn, alliée à plusieurs maisons souTe-
raines.
Jamais la perte d'aucun chef de l'ordre
n'excita tant de regrets et d'aflliction. « Son
corps, dit un vieil historien, fut porté en la
salle du conseil, soubs ung lict couvert de
drap d'or, vestu d'une cape de prélat, et au-
près estoit ung chevalier vestu de dueil qui
tenoit le chapeau de cardinal, ung aultre la
croix de la légation, ung aultre T'esteDdart
de la généralité de la ligue, et aulx quatre
coins, quatre chevaliers porioient des 4^0-
nières à ses armes et à celles de la Religion.
Sur sa poitrine estoit ung crucifix d'or^ el
des gands do soye aulx mains, el des sou-
liers de drap d'or aulx pieds. A coslé dfritt
fuct dressé ung lict où-estoient tous lesDf-
nemenis de cardinal, couverts d'ung (Ws
d'or et de soye ; et de l'aultre coslé ung aul-
tre, où estoit sa cuirasse, sa cotte d*armc(^,
et l'arme de teste, et l'espée dont fl coHh
baslit à la défense du mur des Juil^, toAt
tela encore teinctdusang de l'entieiny. Arix
environs il y eust d'ordinaire deulx icenttilk-
quanle hommes vestus de robes ée duéB.
Tous les religieux et le peuple y YBBCfirtl
lny baiser les mains, et pas ungn entrains
la salle qu'avec pleurs, cris, et battemetits
de poictrioe, et loui le peuple de Tisle a»-
courust avec mesmes cris et gémissement*.
XJuand la bierre parusl hors le palaiz pour
descendre l'escalier, il s'esleva une plamcte
et cry universel de tout le peuple, qui con-
tinua partout où il passa. Les lemmes se t/-
roient lescheveulx, les vieillards elles pau-
vres se battoient la poictrine et se désespè-
roient... Quand il fust en terre, Didier de
Sainct-Jaille, son maistre d'hôtel, ronipistle
baston sur sa sépulture, cl Diego Snaret,
son escuyer, les espérons... II «laissa une
grande et riche despouille, et do plus grande
valeur encore que celle des grands maistres
de Villeneufve et Fluvian. » Un magnifiaue
tombeau en bronze lui fut élevé, et* ses cne-
valiers lui déceroèrent ce glorieux surnom
MAL
D*EPIGRAPH1E.
MAL
830
rope confirma : Bouclier de VEgliie
eur de la chrétienté (1).
usolée de d'Aubusson offrait, à son
an guerrier tenant d'une main une
jf lacfuelle était écrit un mot grec
I pu lire, et dt^plojant de l'autre
liere où se trouvait cette inscription
i#e sa renommée |»r ses exploits/
c^esi Tœavre du courage.
eds du guerrier posaient sur un
] renfermant ces mots en grec :
iroir des grands maîtres à venir.
(Qpnnment lui-même sont écrits ces
wtÊSf en latin :
Prudence. Courage»
plus bas, on lisait trois inscriptions
uière :
.u seigneur Pierre d^Aubusson,
dinai de la sainte Eglise romaine,
sie, grand maître de la sainte et noble
milice de Jérusalem,
moment a été élevé publiquement,
•nde :
Au libérateur de la ville.
eehii qui nous a donné le repos,
nème :
ers de Jérusalem et le peuple de Rhedes
dédié à son génie et à sa majesté,
et Tont décoré des ornements
du triomphe.
lur une face cachée était tracé ce
les vaincus, combattre les rebelles (2).
d'or, à la croix ancrée de gueules.
VAn^oise^ trente-neuvième grand
ttrey à Rhodes — 1503-1512.
d*Amboise, né en li^3ï, d'une des
très familles de France, succéda à
lubusson à l'Age de soixante-neuf
beau dTmery d'Amboise offrait les
riptions suivantes, qui paraisseot
lèmesque celles du mausolée de
e Syrie,
aière :
Al Eniery d'Amboise.
défendit les bteos de TbôpUal
oossa les* insultes des mahométeos,
ni interceptaient les dons pieux
laits à son ordre.
)osson a laissé une traduction des statuts
général de 1489, imprimée in^o.
i à M. le colonel Rouiers, nous connais-
les mausok^s de Pierre d'Aubnsson et
kmboise, le figuré de deux niches égales,
»tés, au sud et an nord de l'église de Saint-
nles, et qui ont servi de sopiilinre clia-
de ces gran Is matires. Elles furent vio-
borde de janissaires qui entra dans la
I capitulation.
La seconde :
Qu'il vive en paix à Tabri des insultes.
Armes : paie d'or et de gueules de six
pièces.
Guy de Blancneforl , quarantième grand
mattre, à Rhodes. — 1512-1513.
Guy de Blémchefort, chevalier de la langue
de France, et prieur d'Auvergne, était neveu
du célèbre grand maître Pierre d'Aubusson,
qui, en 1UI2, lui avait contié la mission de
conduire Zizim en France. Deux ans après,
il avait été promu à la dignité de grand
prieur d'Auvergne, et, en 1512, il fut élu
pour remplacer d'Amboise.
Deux inscriptions se lisaient sur la tombe
de Blanchefort.
La première était en grec :
La jeunesse des hommes
ressemble à celle des feuilles.
La seconde, en latin, signifiait :
A la mémoire
de Guy de Blanchefort,
très- noble maître de la milice sacrée
de Jérusalem :
ce monument lui ayant été élevé pour Tétemlté
par les soins du sénat et du peuple.
Nous nous abusons dans nos vieux;
le temps nous trempe;
la mort se rit de nos projets ;
cette vie Inquiète ou agitée
n*est rien.
Armes : d'or, à deuK lions pcosafnts de
'.gueules.
Fabrice Carrette^ quaranle-uniime grtxM
mattre, à Rhodes. — 1513-1521.
La mort de Guy de Blanchefort ayant «été
connue à Bhodes le 13 décembre 1513, ^le
chapitre s'assembla le lendemain, et, le4S
nomma grand maître Fabrice Carrette, cb^ilc
qui fut fénéralement appronvé. Il était A
la famille des marquis de Final, en Ligmie,
et iils de Gaiéas Carrette (1), comfflfflMeor
do la langue dltalie.
Fabrice Carrette était brave, prudetrt, li-
béral; il connaissait plusieurs languee^an-
ciennes et parlait la plupart des kmgMls
vivantes.
Plusieurs inscriptions ornèrent l'un 4eë
monuments élevés à ce grand matlre.
La première , qui se lisait sur ea f9(fe
antérieure, signifiait :
Crains l'ennami, ne le méprise point.
La deuxième :
Les chevaliers dltalic à Fabrice Carrectan,
en mémoire de ce qu1l a transporté^
dMtalie à Rhodes
des armes et des provisions de toute espèce,
ont élevé ce monument à la demande du peuple^
(1) Son frère, Charles-Dominique, fut archevé4|ve
de Tours, de Reims, et cardinal du titre de Smtr
Nicolas.
•A-
DICTIONNAIRE
851 MAL
avec les suffrages des chevaliers
el par une décision
unanime.
La Iroisiètne :
La paix à la main ,
il fut prêt à la guerre.
La quatrième :
L'impartiale équité
et la libéralité modérée
sauvent Tempire.
Sur les autres faces, on lisait :
11 mourut en 4521.
Plus bas :
Les qualités les plus belles
sont la clémence et la libéralité.
Une autre inscription grecque signifiait
littéralement :
La guerre natt avec le gouvernement.
Armes : de gueules à cinq cotices (l*or.
Villiers de VIle^Adam^ quarante - deuxième
grand maître^ à Rodes et à Malte, —
1521-153^.
Trois chevaliers, à la mort de Carrette,
semblaient dignes de ûxer le choix de Tordre.
En première li^ne, l'opinion générale dési-
gnait le Portugais André d'Amaral, chance-
lier de la religion, grand prieur de Castille,
encore fier de la victoire d'Ajazzo. Le
dcuxièmeétait Thomas d'Ocray, grand prieur
d'Angleterre; et enfin apparaissait sur les
rangs, quoique absent de Rhodes, le grand
prieur de France, Philippe Villiers de Tlle-
Adam. Il se trouvait a la cour de Fran-
çois r% où le dernier grand maître l'avait
envoyé, avec les titres d'ambassadeur, de
visiteur et de lieutenant. Le souvenir de ses
hautes vertus, de ses rares qualités, devint
plus puissant que les brigues de ses compé-
titeurs, et l'ordre compta pour. chef, un des
hommes les plus faits pour commander aux
héroïques chevaliers de Saint-Jean de Jéru-
salem (1).
Après six mois du siège le plus opiniâtre
(et dans lequel on a remarqué que les Turcs
avaient tire plus de huit cents coups de mor-
tiers chargés de bombes de marbre), fut ren-
due, le 24 décembre 1522, cette redoutable,
ville de Rhodes, possédée deux cent treize
ans par les Hospitaliers, depuis que Foul-
ques de Villaret.en avait fait la conquête, So-
hman n'vacauit que des ruines ; et, de l'a-
veu de 1 un de ses généraux, il perdit de-
vant ses remparts plus de soixante-quatre
mille hommes tués, et près de cinquante
mille par les maladies. Amurat, fils de l'in-
(1) L1le-Adain était fils de Jacques de Villiers et
de Jeanne de Néesle , et avait pour aïeul Jean de
^Villiers, maréchal de France, marié à Jeanne de
Yallengouinrt ; son trisaïeul était Pierre, époux de
' Jeanne de Casiilloii, fils lui-même d'un nuire Pierre
de Villiers et de Marguerite de Vendôme.
MAL
m
fortuné Zizim, à qui Tordre avait donné un
asile après la mort de son père, tomt>a alors
entre les mains de l'impitoyable sultan qui
le fit étrangler. ï
; Douze jours furent donnés aux cheTaliert
pour s'embarquer ; mais quelques dteordret
commis par les janissaires, et la crainte
d'en voir de plus alarmants, si Soliman ve-
nait à quitter Tarmée ottomane, hâtèrent le
départ.
Le 1*' janvier 1523, cinquante vaisseaux
chargés cfe l'héroïque débris d'un ordre na-
guère si florissant, et de près de quatre
milles personnes de tout âge et de tout seie,
attachées à la fortune du grand iiialtre, so^
tirent du port de Rhodes où ils ne devaient
plus rentrer, et comme poursuivis par li
colère céleste. Une violente tempête, fon-
dant sur eux, dispersa la flotte; des mala-
dies la dépeuplèrent, et enfin, après s'être
successivement arrêtés à Candie, à Gallipoli,
aux îles d'Hières, et avoir en quelque sorte
semé toutes les mers de leurs malheurs, lei
chevaliers arrivèrent à Messine. « Ils vin-
rent reçus, dit un vieil annaliste, par ung
grand concours de peuple qui plaignoist Tin-
forlune du grand maistre et de sa compai-
gnie qui fust ung pitoyable spectacle, car
ses gallées estoient si mal arinées, qu'il n*j
avoist en cbascune que la notice des an-
rons. Tout estoit teinct de noir, sans ban-
nière ni gaillardet, et il n'y avoist qu*aQ
cstendarl, dressé à demi boys, portant un
pourtraict de Nostre-Dame et son Fils, mort
entre set bras, avec ces mots : Afflictii ipet
mea re&iis/... Ils abordèrent sans saluer et
sans sonner trompestes ny clayrons, et avec
ung triste esbahyssement et silence de tout
le peuple. »
Le 26 ou 28 octobre 1530, Villiers de Hle-
Adam entra dans le port de Malte avec cinq
galères , deux srands vaisseaux appelés
Carraques, et plusieurs autres bAtimenls
portant avec les chevaliers, ce qui restait de
la population qui l'avait suivi depuis Rho-
des (1). Malte renfermait alors au |[)lus ciiui
mille habitants, au'un château élevé au mi-
lieu des terres dféfendait faiblement contre
les invasions des corsaires. Aussi, à peine
trouva-t-on h s'installer dans le bourg, au'on
fut obligé d'entourer de murs, atîn de se
mettre à l'abri d'un coup de main. Le grand
maître logea dans la forteresse Saint-An^e,
dont le gouverneur, Alvare de Nova, s'em-
pressa de lui remettre les clefs. L'histoire
rapporte qu'à Taspect d'un sol aussi ingrat
quelques chevaliers, découragés, proposèrent
de se jeter dans Tripoli, dont on pourrait
étendre le territoire et conquérir un royaume
à l'ordre.
' Le cœur de Villiers fut porté à l'église de
l'Observance, et son corps, ayant été em-
baumé, resta exposé durant plusieurs jours
dans une salle du château Saint -Angep
(1) Il existe, ilit-on, encore à MaUe quelques^jnes
lie ces familles venues de Rhodes, et auxquelles te
trésor pn!)lic avait assigné une pensiou appelée : ^
vain de Rhodes,
MAL
D*EPIGRAPHIE.
MAL
834
rdsdes chevaliers et du peuple qui,
de larmes, accouraient baiser les
l'héroïque grand maître. Son mau-
marbre lut élevé dans une chapelle
iftteau (qu'il avait fondée), par les
LDtoinede Grolée, Bailli de Langon,
) Teiprimait l'inscription suivante :
^Ulippus Villiers de rilc-Adam, magi-
ipiialis militise, ordinem suiim lapsum
, ac decenni peregrinatione faligalum
», Ifelitae consedil , ubi Jesa noniini sa-
I aedicuiam hanc voluit ad sepuhuram ;
nario major obiit anno salutls m dxxxiv,
dM xin. Frater Anionius de Grolea,
tu^oriae, sicdefuncti memoriae culu>r
lUssimus, faciendum curavit.
Traduction,
lippe Villiers de rile-Adam, maître de
après avoir relevé son ordre de la repos
éprouvée, et lui avoir rendu un chute
ebait depuis dix ans, vint s'établir à
il consacra, sous l'invocation de Jésus,
I chapelle destinée à sa sépulture ; il niou-
i plus de soixante-dix ans , l'an de notre
, le 22* jour d'août. Frère Antoine de
mirateur de sa gloire pendant sa vie , et
mémoire depuis quMl n^estplus, a eu soin
i élever cette tombe.
rapporte qu'on traça sur le tombeau
Ire défenseur de Rhodes:
le la vertu victorieuse de la fortune (i).
inscription ne se voyait point sur
ment érigé {)ar Jean de la Gassière.
ttvait celle-ci :
D. 0. M.
Philippus Milliers de l'Ile-Adam, sacri
Hoapitalis magister, cum post maximes,
m marique sustinuît labores, Melitse
inctos essei,in arceSancti Angeli sepul-
Rier Joannes i'Ëvesque la Cassièrc, ma-
aoorom predecessorum dignitati atqoe
m consnlens ; tam bujus, quam aliomm
n arce aut alibi in bac urbe magistrorum
eorpora, cum consensu procerum vene-
obsilii inde transferri ac in lioc teniplo,
isque sumptibus féliciter edificato, rursus
tque poni diligenter curavit. Anno sa-
77, die ultima septembris.
Traduction.
k Dieu, très-bon et très-grand.
lilippe Villiers de Tllc-Adam, mailre de
int des hospitaliers, qui, après avoir sou-
es les fatigues sur terre et sur mer, mou-
cnseveli dans le château Saint-Ange.
itrix fortunse virtus.
Frère Jean FEvéque de la Cassière, jaloux do cen-
sé ner la di^ité et la mémoire des grands m:)iire8
ses prédécesseurs , a fait rassembler les corps de
rile-Adam et des autres grands maîtres inhiifMÔs
dans le même château ou dans les églises de cet<^
ville, leur a fait heureusement élever de nouveaux
monuments dans cette église, lui-même et à ses frais,
et les y a fait placer fidèlement avec le consente-
ment des seigneurs du conseil , Tan de Notre-Sei-
gneur Jésus-Christ 1577, le dernier jour de septem-
bre.
On lisait dans l'église de l'Observance
cette troisième inscription, dédiée par Jean
Quintin, chapelain de la langue de France,
à la mémoire de l'IIe-Adam :
Frater Philippus Villiers del'Ile-Adam, liieroso-
limitanaemiliJtiae magister; J)&8Q,'dmn'vixTi, custos
réligiosissimus, septuagenario ms^er animam
Jesu, corpus Jesu, corporis iutima Maris Jesu,
bac in xde commendavit. Obiit xxn augusti
M D xxxiv. Defuncti memoriïe Quintinus posait.
Traduction,
Frère Philippe Villiers de me-Adam, maître de la
milice de Jérusalem, après avoir été pendant sa vie
très-religieux adorateur de Jésus, reconmianda son
âme et son corps au Sauveur dans cette église, con-
sacrée ii Marie, mère de Jésus ; il mourut le 22 août
4534, àgéde soixante-dix ans. Quintin éleva ce mo-
nument à la mémoire du défunt.
Les armes de TIle-Adam étaient (1) : d'or
au chef d'azur, chargé d'un dextrocnère d'ar-
ffent, avec l'aumusse ou fanon d'hermines.
K)n prétend que ce fanon lui fut donné par
Clément VU avec le titre de Grand.)
Pierre du Pontj quarante 'troirième grand
maUre, à Malte. — 153<hl535.
Comme il était facile de le prévoir, le
successeur de Tlle-Adam fut choisi parmi
les sujets de Charles-Quint ; mais cette fois,
du moiua, on jeta les yeux sur l'un des plus
dignes, en nommant Pierre du Pont (2),
Piémontais d'origine, et descendant des an-
ciens seigneurs de Casai-Gros et de Lom-
briasc. Il était gouverneur de l'ile de Lango
à l'époque funeste de la prise de Rhodes, et,
en récompense du courage qu'il y avait
déployé, Je grand maître l'avait nommé
bailli de Sainte-Euphémie, en Calabre, quand
les chevaliers erraient encore sans demeure
assurée. Ce fut dans son bailliage qu'on lui
apporta la nouvelle de son élection.
On lisait sur le tombeau de Pierre du
Pont:
D. 0. M.
Frater Petrinus A Ponte,
yir pius,solidiquejudicii, ab omni fastu semotus,
ex Divse Eupliemise bajulivatu in roagisterium
(1) 11 existe un poème intitule : Llle-Adamus^
composé par un jésuite; cet ouvrage est assez rare.
(2) Aussi appelé Pierrin, Pétrin, et de Pont.
835 MAL DICTIONNAIRE
evocatus, pwerepla per Cîïs. Carolnm V Turca-
rum classe, captoqiie et ilircpto Tiinelo prius-
quani liiremo^, quas illc subsidio miserai, re-
diissent, dum bujus casiri inunilioni intendil,
mon^squo et res ordinis, et mililiae suce ad vete-
ivcDi iiorniam revocal, morte praevenlus* totiiis
sodaiiLalis mœrore, de vila magis exire qiiam
cjici vÎMis, qoiiiio dccimo post adeptuin ma-
g^raiuur mense, migravil ad Xum : et hio
viaior sopeliri voluU. Décima octava novembr is
Il D xxw. Vixit annos scptuagcnla.
MAL
de Saint-Gilles/quoiqu'on ait écrit qn^i fut
inhumé dans Téf^iise de Saint-Jeaii, à Mon^
pellier, qui n*existo plus depuis longteropst
Armes : d azur au cygne aargenl..
Jean tTOmédis^ quaranle-cinmiUme^- grmii,
tnaUre, à Malte. — 1536-lSSa».
Traduction,
A Dieu, très bon et très-grand.
Frère Pierre Du Pont,
homme pieux, et d'un jugement éclairé, ennemi
de tout faste, appelé au magistère du bailliage
de Saintc-Euphémie, pondant que Charles-Quint
s*emparaît de la flotte des Turcs, prenait Tunis et
la livrait au piildge, avant le retour des galères auxi-
liaire» qoll- avak envoyées h ce prince ; tandis qu'il
a'appttquait à foplifter ce château, et qu'il rappelait
aux anciennes règles les mosurs et la discipline de
800 ordr&Qitda saa. chevaliers, prévenu par la mori,
aanig|retd«' tousses frères, il sembla moins élre
arraché à la* vie qu'en sortir. Quinze mois après
son élévation, au magistère, il alla à Dieu, et, aprèst
SOB ¥oy âge. tor/osire, il voulut être enseveli ici, ïtà
i8.iM!ve«ibpe(153»* U a vécu soixante-dix ans»
Armes : d'argent, à un double sautoir de*
gueules.
Diditr- de- Saint*- Jbille, quarofite- quatrième
grand' maitrey à Malte, — 1535-1536.
Didier de Seint-Jaille, grand prieur dO:
Toulouse, n'était encore que bailli de Ma-
noaqitei iMsqu'iifrt éclater une voleur new
commune au. siège de Uhodes, en défeiidant
avecrile-Adam Tes débris du bastion d'fisr
pagne. Son expérience, sa prudence con-
sommée, le firent juger digne de proléger
Tordre contre les attaques des Turcs, que
Ton avait lieu de redouter, et il succéda à.
Pierre du Pont le 22 novembre 1535.
Arrêté par une grave maladie à Montpel-
lier, où il avait été appelé, le grand inaitre.
y mourut le 26 septembre 1536, n'ayant eu
pour ainsi dire que le litre de chef suprême.
Durant Ibs huit mois de son magistère, le.
lieutenant Jacques de Pelloquin agrandit les
fossés du château Saint-Ange, le tlanqua de
bastions, et y mit les armes des trois pre-
miers chefs de THÛpital depuis que Malte en
était devenue la résidence.
On rapporte que, sous Didier de Saint-
Jaille, Jacques de Bourbon, bailli de la Morée,
et nommé prieur de France, envoya à Tordre,
comme joyau de réception, tous les portraits
des grands maîtres représentés au naturel
sur une tapisserie rehaussée de soie.
On n'a point trouvé Tépitaphe de Didier
de Saint-Jaille (1), enseveli au grand prieuré
(1) Desiderio di SancU Jalla, appelé aussi ToloB,
Dès que la mort de Didier de Saiat-Jaille
eut été connue à Malle, plusieurs* concui^
rents se présentèrent pour le remphicer;
parmi eux se distinguaient surloui le tmilH
de Laugo et le prieur de Piae» renoinaéi
par leur vertu, leur courage et une lougiia
vie écoulée sans reproche. Toutefois uiia
cabale puissante s'était formée dès ion^emps
parmi les chevaliers soumis h TEqMiKûe, à;
le 20 octobre, ils obtinrent Téleetien de Jen
d'Omédès (1), iMiiUi de Gapse; TaseeiDbMe
en fut consternée.
On regrette qu'une épitaphe mensongère
ait en quelque sorte voul u. tromper la. no»"
térité sur le compte d'un grand maître aooC
la mémoire était peu digne de ménagements.
Voici la traduction de cette in^riplion :
Frère Jean d*OméJès,
appelé du bailliage de Gapse au magistère de h
milice de Jérusalem , gouverna en cette digaila
dix-sept ans, avec tant de bonheur et de gloin
qu'il a laissé une foule de regrets ; car la nalait
et rexpérience en avaient fait un homme ini^
prudent, remarquable par sa magnanimilé 8«| lii^
fabilité, sa charité et sa clémence. Les yeux l«h
jours ouverte pour maintenir la tranquillité de smi
ordre et la liberté de ses sujets, il éleva les forts de
Saint-Ange, de Saiiit'£lnie, de SaiatrMickel, ct«»
très boulevards contre la puissance des Turcs. Il i
vécu quatre-vingts ans. Il est mort le 6 septendire
4553. Prerc Christophe d'Acugna, commandeur de.
la vraie croix, a eu soin d'en conserver le pieDX
souvenir.
Texte de Cépilapke
Frater Joannes de Omedaa^
e bajulivatu Capsiîin roagisteriuu oMtitii^Bkni»
solymitanae vocatus, ineo decem-^iMSpie»-M^
nos tam bene et pneclare se.gessii^.iU viui de-
functus sui. desiderium.apud mukosi relliftiarit.
Fuitenim vir mtmift et^ iisq pmdeniisaauit,
afrabilitate,.ch»ritate, et cloaieDcia conqiiieinfc
In ordinis tranquillitate et subditonun libertaie
tueuda vîgilanlissimiis« Aroes Sancti Angeli,
Helmi, et Michaclis, ac alla propugnacaU coa-
tra Turcarum impetum* extmxit. Visit aoMi
octiiogenta. Obiit. dieviiaeptefldbiâs ii^o.un.
Armes : de gueula» à trois tours d'argent,
parti d*or au pin de sinople»
Claude de la Sangle^ quaremtê'-nxiime gra^
tnaître, d Jlfa/re. -^i&53-ld57
Claude de La Sangle (2), né en France ters
(1| Ou Jehan d^Ilomédes.
(t) Aussi appelé La Sengle.
MAL
D*ËnGRAPfl1E
lit engngé de bonne heure dans l'ordre
prmh'nco, sa valeur et sa piété lui
enl bientôt le chtMïi in des premières di-
D^à élevé à la charge de bailli, à Teir
m d'Africa, il y coninjaiidail Je corps
lire des liospit«iliors, et l'on peut dire
succès lui fut dû en grande partie.
»i désintéressé que son prédécesseur le
i', ce grand maître^ qui avait élevé tant
.iûcations, enrichi le trésor, armé trois
» de ses deniers, laissa à l'ordre toute
une évaluée à soixante mille écus.
levaliors reconnaissants envoyèrent à
ipiselle de Montchanar, nièco du dé-
ine sonnne do douze mille écus pour
)uer«*i sadol, et firent élever à leur
9 chef une chapelle dans le château
^nge.
\ remarqué que Claude de la Sangle
le premier ic bonnet de velours rond,
avant, les grands maîtres avait la toque
e à trois pointes, avec le repli sem-
à celui des bonnets des prêtres.
lisait sur la tomoe de La Sangle une
he dont voici la traduction :
A Dieu, trcs-hon et (rè&-grand.
Frère Clîiuiledcla Sungle,
d'un esprit franc el luodcslc, après la con-
d^Africâ, où il coiuinaiulail les galères et
qu'à son relonr, nom nié grand hospitalier,
9 Rome en ambassade, il lui appelé au ma-
de rordre, rélablil les mœurs par son exem-
)ar ses lois. Supérieur à tous les orages, fon-
l'un nouveau port appel(^ Je sou nom, ménager
î-DU^mc, après avoir rempli le trésor public,
ijianle-troisième année de son âge, comme il
la cité vieille, saisi d'une défaillance mor-
l' eipira soudainement, mais avec piété et
ICC, le 15 septembre 1557. H siéga grand
trois ans onze mois sept jours.
Charles d*Aiigcst, sénéchal, et Christophe
Igauldrit, économe, en souvenir d*un mailre
aimait, lui ont rendu ce pieux devoir.
Texte de rinscription,
D. 0. M.
Frater Claudius de la sangle,
DÎinolibero, modestoquc, post expugnalam,
irenium duce, Aphricara ; dum Romai se-
0 legatum, hospiiularius agerei, ad magls-
im hospitalis inde vocaïus, mores exemple,
usquecomponens, procellis lemporum supc-
; ancem novamque Sangleam condens, sibi
us, magnis opibus a:rario congestis, sexa*
no tertio aelalis anno, cum veterem urbem
«rel, ibi lœtali dcliquio correptus, fesiinan-
114 caetera, sed pie et consianter, obiit xvkal.
bwIk'îs, h d lvu. sedit aunos très, noenses
Km, dies sepiem.
erCaroIus de Angest scneschallus, et Chris-
crus de Montugauldrit seconomus, propensi
MAL 8»
erga se domtni mcmores, supremum hoc pîM-
tis oflicium curavere.
• Les entrailles de La Sangle furent^ dépo-
sées au couvent de Sainte-Mada d^ Jésus^.
avec cette inscription :
D. 0. M.
Mlliti» quondam Rhodise intestiiM: magittrî
Magnanimi Claudi mnrmore teiUa vidaa.
Intima mentis erant venerando mamine les»
Plena viro : bis aris mortuus exta. dediL
Traduction,
Passant, tu vois sous ce marbre les entrailles de
celui qui fut maître de la milice de Rhodes, du ma-
gnanime Claude ; son cœur était plein do vénération
pour le saint nom de Jésus. Cet autel lui a été élevé
après sa mort.
Armes : d'or, h une croix Saint-André do
sable, chargée de cinq coquilles d'argent :
Jean de La Valette ^ quarante- septième grand
maître, à Malte. — 1557-1568.
Jean de La Yalette-Parisot (l),.de la langue
dfi Provence, né en 1494 (ou 1495), d'une
illustre famille du Quercy, avait pris l'habit
des Hospitaliers h Tâge (le vingt ans.
Le corns de La Valette fut drabord déposé
dans l'église de la chapelle du chAteau Saint-
Ange, et, le 25 août, son successeur, suivi
des chevaliers et de tout le peuple» le fit
transporter avec le plus grand apparat sur la
galère Capitane, richement pavoisée, et re-
morquée par deux autres, également cou-
vertes de drap noir, dans la cité Valette,
ainsi qu'il en avait témoigné lo désir. Il y
fut enterré dans une chapelle qu'il avait fon-
dée et dédiée h Noire-Dame de la Victoire.
Les Hos{<italiers furent inconsolables de la
perle de Jean de La Valette-Parisot , un des
plus illustres grands maîtres que l'ordre ait
offert à Tadmiration de la postérité. Doué
des plus hautes qualités, elles brillaient en-
core davantage au sein du danger. Habile à
E révoir, prorapt à se résoudre, il était aussi
ardi à entreprendre qu'à exécuter. Ménager
du sang des soldats, il avait soin des'entou-
rer do conseils avant de le hasarder; aussi
était-il aimé comme un père de tous les
guerriers qui lui donnaient ce nom. Le célè-
bre doge de Gônes, André Doriat, portait une
vénération extrême à La Valette, et souvent,
à sa prière, iî relAcha des prisonniers fran-
çais. A tant d'avantages 1b grand nwttre joi-
gnait un air ouvert, des manières chevale-
resques, et sa générosité surpassait sa for-
tune. Il avait la réputation du premier homme
de guerre de son siècle, et du plus pieux de
tous les chevaliers. On rapporte que, voulant
reconnaître les services rendus à l'ordre en
15(>5 par les familles de Rhodes , il ordonna
3ue renée el le chapeau qu'il avait portés
urant le siège, fussent déposés dans. l église
de Borgo, la première que les- Grecs. Qurent
dans rfle de Malte.
(4) Ou de Valette, Valeita.
MAL
Cette fois, Tépitaphe tracée sur une tombe
ne pouvait être qu'au-dessous de celui
qu'elle célébrait.
On lisait sur le mausolée de Jean de La
Valette Tépîtaphe dont voici la traduction :
A Dieu, très-bon et très-grand,
* et à la mémoire éternelle de très-illustre frère Jean
' de la Valette» Français, qui, après une foule de cho-
■: ses mémorables et diverses, failes avec courage et
avec succès, tant près de Tripoli en Afrique, et dans
toute la Numidie, que par toute la Grèce sur mer et
I sur terre ; par Tunanime consentement de Tordre
I entier élu maître et chef, accrut tellement la haute
opinion que dès longtemps on avait conçue de lui,
que Tan de Notre-Seigneur 1565, quand les princes
chrétiens hésitaient et temporisaient, il délivra Malte,
assiégée par Soliman ; sauva la vieille cité et les
châteaux ; chassa les Turcs de toute Tile ; purgea
les deux mers des pirates : et construisit, avec une
incroyable célérité et un art admirable, la nouvelle
cité La Valette, boulevard assuré contre les enne-
mis de notre foi, et monument éternel du nom de La
Valette et du nom français. H est mort le 21 août
4568, le même jour qu*il était entré au magistère
de Tordre, onze années auparavant.
Terrible aux ennemis, et cber aux siens, il mé-
ritait une aussi longue vie. Le souvenir si grand
d'un si grand homme, et un si puissant aiguillon de
courage pour les soldats de Jérusalem , étaient
comme enfouis dans la terre : frère Louis de MaiN
lac-Sacquenville, et frère Jean de Soubiran-Arifat,
ont élevé ce monument pour les mettre au plus
grand jour. Tan de Notre-Seigneur 161i.
H a vécu soixante -treize ans, six mois, dix-sept
jours.
Texte de l*épitaphe de la Valette,
D. 0. M.
Et menoriae aeternas viri illustrissimi fratris
Joannis de Valetta Franci, qui, postmulta, va-
riaque, tum apud Tripolim in Africa, totamque
Numidianiy tum vero per universam Grœciam,
terra, manque, strenue ac prospère gesta;
sommo totios ordinis consensu magisler, ac
praîfcctus electus, jampridem de se conceptnm
opinionem sic adauxit, ut anno Dominl m d lxv,
cunctantibus Ghristianis principibus, Melitam a
Solimani obsidione liberaverit : veterem urbem,
castraqœ servaverit, Turcos de uni versa insula
fugaverit, utrumque mare piratis repurgaverit,
et neapolim Valettam tutum adversus nostrae
fidei inimicos propugnaculum, atque xternum
Valett» Francique nominis monumenlum,summa
celeritate, atque mirabili artiHcio, construxe-
rit. Obiit xxi die august. m n lxviii. Et ipso die
quo undecim ante annos roagisterium ordinis
inierat.
Hostibus terribilis, et suis charus, unde non
immérité annos. Tantam lanli viri memoriam,
lantumque Hierosolymitani milili virlulisslimu-
DIGTIONNAIRE MAL 840
lum prius bumi jacentes ; frater Lndovicas de
Maillac-Sacquenviile, et frater Joan. de Soubi-
ran-Arifat in eminentiorem hanc Incem erexere,
Domini anno m d xci. Vixit annos Lzxfii, roen-
ses VI dies xvii.
On traça aussi sur 'sa tombe les vers sui-
vants; ils furent composés par le frère
OlivierStarquei, chevalieranglais, iieutensst
du Turcopolier et depuis bailli d'Âquila.
111e Asise Libyaeque pavor, tutelaque qaondam
Europae, edomitis sacra per arma Getis,
Primus in hac aima, quam condidit, urbe sepollu
Valetta, aetemo dignus honore jacet*
Traduction.
Ici repose celui qui fut la terreur de TAsie et de
TAfrique, et le protecteur de TEurope, quand ses
armes sacrées terrassèrent les barbares. Le pre^
mier enseveli dans cette ville qu'il a fondée, ici n-
pose Valette, digne d'une gloire éternelle.
^ Armes : de gueules au gerfaut d'argent et
au lion d'or.
Pierre de Monte y quarante- huitième grwni
mattre, à Malte. — 1568-1572.
Dès qu'on put prévoir la un prochaine de
Jean de La Valette, une cabale s était formée»
ayant à sa tète deux grands-croix de l'ordre,
qui, n'espérant point la dignité suprême
pour eux-mêmes, voulaient du moins s'at-
tacher par la reconnaissance celui auauel ils
la feraient obtenir. Leur choix se.nxasur
Pierre de Monte (1), prieur de Gapoue, doot
le véritable nom était Guidalotti ; mais il l'a-
vait changé, pour plaire à Julesill, de la mtt-
son de Monte, et son grand-oncle raatemeL
Il était aussi recommandable d'ailleurs par
sa valeur oue par sa naissance.
Dès 1570 il songea sérieusement à exécu-
ter une entreprise qu'il avait à cœur depuis
son avènement au pouvoir. C'était la transla-
tion du couvent dans la cité Valette; elle eut
lieu le 18 mars 1571, avec la plus grande ma •
^niQcence; toutefois ce ne fht pas sans ob-
jection de la part des chevaliers, car la nou-
velle ville était si peu avancée encore, que le
palais du grand maître, élevé en bois recou*
vert de maçonnerie , n'avait qu'une salle et
deux chambres.
A la mort de Pierre de Monte se termina
ce siècle d'héroïsme et de grandeur, de re-
vers et de gloire» commencé en 1<^76, alors
que d'Aubusson était appelé à la dignité su-
prême.
On lisait sur le tombeau de Pierre de
Monte :
D. 0. M.
Fratri Petro de Monte, Julii Di pont. max. ex
germano filio, in Rhodio excidio strenoe ser-
vato, rursus in Sengleaepeninsulaeanno h d lxv.
A. Turcis obsessse defensione, admirato pneda-
(1) De Monte ou du Mont.
Hl MAL DEPIGRAPHIE.
risûmOy ac gnbernatori; Gapuae priori, primo*
queiu Valetuna ci vitale iocoUe/Hierosolymi-
laïue militiae in summo magislratu magni Ya-
letue digno saccessori» majoraque longe merito
qaam adepto» qui sai magislralus anno tertio,
mense quarto, die sexto, obdormiyit in Domino
XXVI Jannar. m d lxxii.
Traduction.
 Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Pierre de Monte , fils du frère du souverain
pontife Jules III, sauvé par son courage de la ruine de
Bkodes; depuis il fltdenouveauadmirer sa valeurdans
la dtfense de la presqulle de la Sangle, assiégée par
les Turcs en 1565 ; gouverneur illustre, prieur de Ga-
foiie, et premier et digne successeur du grand La Ya-
lelte dans la suprême magistrature de la milice de
Jérusalem, depuis qu*elle habita la cité la Yalette; et
moins chargé d*honneurs qu*il n*en a mérités, après
m^ ans, quatre mois, six jours de magistère, il
stedonnit dans le Seigneur le 26 janvier 1572.
Frère Raymond Forzunius, bailli de Né-
8 «pont, le premier qui dans cette ville eût
é gratifié par lui d*un gouvernemeot, con-
sérrant la juste mémoire de la faveur du
grand maître, avait élevé ce monument à
son bienfaiteur.
Annes : d'azur à deux couronnes ou bran-
dies d*olivier d'or et'une bande d'or chargée
de trois rochers de gueules.
Jmm de la CauUre^ quarante-neuvième grand
mattre, à Malte. — 1573-1581.
Jem l'Évôoue de la Cassière , né en 1503,
étale chef de la langue d'Auvergne et grand
marédial de l'ordre, quand il fut élu, le
9fl janvier 15*22.
Le corps de Jean de La Cassière fut d'a-
bord porté avec pompe dans l'église de Saint-
Lobis des Français, où son cœur demeura de-
puis. Le célèbre Antoine- Muret y prononça
ion oraison funèbre, en présence de seize
cardinaux et des ambassadeurs de France et
de Pologne. U lui composa cette épitaphe par
ordre du pape:
D. 0. M.
Fratriloannl Episeopio, magno militi» Hiere-
sotymilanaB magistro, viro fortissimo, religio-
sissImOySplendidissimo, cujus, ut igné aurum sic
calunmiis spectata et probala integritas etiam
magis enituit, sacra sodalitas roilitum Hiero-
aolymitanorum patri ac principi optimo mœrens
posuit«Vixitann. lxxviii. Obiit Romae xii kalend.
Janoarii, m d lxxlu
Traduction,
 Dieu, très-bon et très-grand.
 Frère Jean L*Evéque, grand maître de la milice de
Jérusalem, homme très-courageux, très-pieux, irès-
magniflque, dont Tintégrité, mise au grand jour et
éprouvée par la calomnie comme For par le feu, brilla
d*on nouvel éclat... A Texcellent prince de la patrie, la
sainte famille des soldats de Jérusalem, touchée de
regrets, a élevé ce monument. Il a vécu soixante-dix-
huit ans. 11 est mort à Rome le M décembre 158i.
DlCnOlf!!. n'EPIGRâPHlE. I.
MAL
812
Cette iDscription,-en minuscules romaines
de la plus belle forme, et qui conservent en-
core des traces d'une dorure antique, se
trouve sur une table de marbre noir placée
dans le mur d'un pilier du cloître , à une
assez grande hauteur; au bas est un«écusson
écartelé de lioq grimpant et d'une croix. Il y
a tout lieu de croire que la sépulture de La
Cassière était primitivement dans l'église
même, et qu'elle aura été transportée dans le
cloître voisin, construit de 1580 à 1600, à
l'époque où notre éelise nationale a été en-
tièrement revêtue à l'intérieur et décorée des
marbres les plus riches, c'est-à-dire de 17M
à 1750. Ces renseignements nous sont trans-
mis oar M/l'abbé de La Croix, clerc consis-
torial de France, chanoine honoraire du cha-
pitre métropolitain de Besançon, adminis-
trateur des pieux et royaux établissements
français à Rome.
Le corps du grand maître fut ensuite
transporté à Malte et enfermé dans' un tom-
beau de marbre, sur lequel on grava cette
inscription en latin :
Fratri Joanni Levesque de la Cassière,
Hierosolymitani hospitalis magno magistro, viro
religiosissimo, optimo, beneficentissimo, cui ad
fastigium principatus egregia multa adversus
fidei hostes ediu facinora aditum stravere.
Quorum gloriam postquam princeps est renun-
ciatus, admirabili in regeudo prudentiâB, jo-
stid» et integritatis laude cumulavit. Humil-
limam dvitatem Valettam mi^ori temple con-
ventnaliextmcto, donatoque xenodochio, prae-
toiro, et magnificentissimis âedibus, pro sua suo-
rumque commoditate fabricatis, condecoravit.
Demum ob civiles seditiones sedandas a .Giego-
rio Xin Romam se flagitante, accitus, summoque
honore habitua, et innocens declaratus, ibidem
incredibili omnium bonorum mœrore decessit
XII kal. Jan. m d lxxxi. Gadaver, Roma trans-
vectum, hoc in monumento, quod vivens sibi
caeterisqueconstruxerat, conditum est, procu-
rante magno conservatore F. Raymundo Tor-
tuino, qui munere receptoris, et postes conser-
vatoris conventualis eidem magistro magno In-
servierat.
** Traduction.
 frère Jean L^Évèque de la Cassière,
Grand maître de la milice de Jérusalem, homme très-
religieux, très-bon, très-bienfaisant, qui se fraya un
chemin au faite du pouvoir par une foule de belles ac-
tions contre les ennemis de notre foi, à la gloire des
quelles il mit le comble, quand il fut proclamé prince,
par une admirable prudence dans son gouvernement,
par sa justice et son intégrité. 11 décora la cité la
Valette, encore humble et pauvre, d*une plus grande
église conventuelle , d'un hôpital élevé à ses frais,
d*ua palais de justice, et de magniflques édifices pour
sa commodité et celle des frères. Enfin, pour apai-
ser des séditions civiles, appelé à Rome, d*après ses
instances, par Grégoire XIII, reçu avec les plus
2fT
843 MAL DICTIONNAIRE
grands honneurs, et déclaré innoeent, il mourut
dansceli^¥iUe, i^iss^nl d'incroyables regrets à tous
\m g^s de biâOi le 21 déoMibre 1S84. Son corps,
transporté de Rome, fvt déposé dans ce monument,
qu^ll avait élevé pendant sa vie pour lui-même et
pQor les autres grands maîtres, par les soins de Ray-
jnpnd Tortupi, qui avait servi le même grand maître
ep qualité de receveur et ensuite de conservateur
conveatu^l.
Armes : d*argent au lion de gueules :
Ougueêde YerdaUf cinqtumHime grand maUre^
A JKaWe. - 1581-1595.
Le 19 janvier 1682 fut nommé grand
otaltrQ Hugues de Loubens Verdale, issu
d'une ancienne maison de Languedoc au
dioc^e de Lavaur.
Le tombeau de Hugues de Verdale offrait
cette épitapbe :
D. 0. M.
llluslrissino Domino firatri Uugoni de Loubens
Verdals cardinali amplissimo Hierosolymita-
naequa mililic, oui annos trededm, roenses
Ires, dîes vero vigtnti et unum honoriHeepra»-
fail, dignissimo magno magistro, principi in-
viclissimo, pradentissimo, barbaris hostibus
tremebttndo, catboUc» rellgionis stndiosissimo,
iii sdversis farti, fai prosperis eiroumspeeto, mo-
derato, provido, seiagestmo quarto astalis su»
anno vita functo, universa religio mœrens hoc
sapremwB pietatis ofAeinm ultro libansque red-
didftt. Oblit 9r. non. maii, au. Dom. h d xcv.
TtaduciiùH*
A Dieu, lrè»»bon et très-grand,
Et à ifés-iUnstrs seigneur frère Hugues de Louaens-
Tardais, énlnent cardinal, et grand matlni de la milice
de Jérusalem, à laquelle il commanda avec benneur
treiieans, troismois, vingt-un jours. Prince Invincible
et très-pmdeat, ennemi redoutable des barbares, zélé
défenseur de la religion catholique, eoarageux dans
Fadversité : dans la prospérité circoosp^, modeste,
prévoyant. U est sorti de la vie dans la soixante-
quatrième aanée de son âge. Tous les chevaliers, en
deuil, lui ont raadu d^eux-mêmes et avec empresse-
ment ce dernier devoir de la piété. U est mort le
4 mai 4595.
MAL 844
On lisait en latin sur le tombeau de ce
grand maître ;
D. 0. M.
Fratri Martino Garzes, sacra liospit. Hierusal.
repub. demi forisque pacis et belli artibus
aptis sexcnnio féliciter gesta indyto, vu id
febr. M D eu setat. lxxm, vita functo. Fr. Vin
centius Fardclla pos.
Traduelion.
A Dieu, très-bon et très-grand^
£t à niUistre frère Martin Garces, quiagonveméane
autant de bonheur que de gloire» pendant six aaaétt,
la r^ublique sacrée derhdpitalde Jérusaleoi» maîatô-
nue dans sa prospérité au dedans et au dehors, tsnt (h-
rant la paix que durant la guerre. U mourut le 6 des ides
de février, Tan 460i, à Tàge de soixante-^ûaseaii.
Frère Vincent Fardclla a donné cet asile à ses ceadici
Armes : d'azur, h un cygne d'argent, an
chef de trois étoiles d'or.
Atofde Wignaeourtf einquani&dmâriimê mmi
maUre, à Malte. — 1601-1629.
Alof (1) de Wignacourti né en 1(47, d'une
illustre maison des Pays-Bas fixée en Picardie,
avait à peine dix-sept ans, quand, au bruit
d'une expédition projetée par Soliman, il
était accouru à Malte comme simple volon-
taire en 1565. Il y prit l'habit de cheyalier, et
se fit tellement distinguer par sa prudence et
son courage, que, quatre années après sa ré-
ception, on le nomma lieutenant auj;ouver-
neur de la cité Valette. Passant par tous les
bonneiirs de l'ordre, il devint grand-cieix,
grand-hospitalier, et. à la moH de Garoès,
sans brigue, sans cabale, n'ayant que son
mérite pour appui, i) fut élev*é à la dignité
souveraine.
Libre des soins de la guerre, Wignacourt
utilisa la paix, occupant toutes les mains oi-
sives à creuser un magnifique aqueduo^qui,
de la cité Notable, conduisait une source
d'eau abondante et pure sur la plac9 du pa-
lais des grands maîtres. Ainsi judia on vit
les soldats de Gé^r gmbellir les Gaules
qu'ils avaient conquis^ (8),
On grava sur le tombeau du digne grand
maître l'inscription latine dont voici la tra-
duction :
Armes : de gueule au loup rampant d'or.
Martin Qareès y cinqurnUe^ unième grand
mattre, à Malte. —1595-1601.
A la mort de Verdale, la brigue des Espa-
gnols l'emportant enfin, ils réussirent à pla
cer sur le trône un chevalier do leur nation.
Martin Garces fi), de la langue d'Aragon,
quitta le titre de châtelain d'Kmposte pour
eeiui de grarfd maître, le 8 juin 1695 (2), et
le calme fut aussitôt rétabli.
'^'
fi^OuGarzez.
(2) L'Ar« de vérifier les dates place Télection do.
Garces le 7 février 4596; maia comment expliquer
uu iDlerrègne de buii mois? Naberal dit le 8 jan-
vier 1595, Ci) qui esl une faule dMinpressiou, car,
d'après le calcul d<* iNabcrat lui-même, il faut lire le
r
A Dieu, très-bon et très-grand.
La France mit aujour le noble frère Alof de Wigna-
court : son zèle k défendre la foi, son attachement à la
saintemilicc de Jérusalem, sa chasteté 8anstaclie,ba
constaniepiéié, sa religion infatigable h remplir tous
ses pieux devoirs, sa grandeur d'àme ennemie de toute
8 juin, puisque assigne à ce maffislère une durée
de cinq ans, huit mois, vingt-neuf jours.
(i) Ou Aloph.
{%) L'inscription suivante, placée sur une peuie
tour, rappelait ce bienfait :
FraU-i Alopbio de Wignacourt»
magQo magistro
VaMetam nrben et arceai
Dulcissimis aquis viviHcanU
' «terntsaltts.
M5
MAL
DIMORAPIUE.
MAL
%èê
JUJuilîce» sa probité pure et uc connaissaut aucune
ftwifift «I le oooseil témoin de sea verlQi, le Afeal
BOBflaer fraad oiaitrede Tliôpiial de Saint^Jeande
Jérusalem et chef de la sainte milice. L^honneoreC
leprîfiléfQ du pawUoo oauserfé par sa prudence
9m milieu d^» iWttô royale» le govremeinent du
saint aépulere aequis à lui et à sea aueeesaeura, lui
ont assuré Téternel souvenir de tout son ordre. Par
ses annea, tougoura vietorieuaes, lea deux foru de
Lépante et de Fatras emportés d*un seul choc et
pillëa; Mabumette (i) ravagée; Gasteltomèse pris;
les Innombrables navires des barbares repoussés;
esin les Invasions de ses flottes, Ton rendu l^imi-
dable à tout TOrient. Par sa magnificence, Malte,
ednte de tours, Valette, revêtue de fortifici^tioos,
les peuples, altérés sur la terre et sur la mer,
abendammenl abreuvés à des fontaines d*eai Inia*
liaaaUea, hil ont acquis Tamonr de tout TOecIdent.
Les rois Infldéles le sont venus voir en amis (2);
tous les princes cbrétiens, honneur extraordinaire I
ont cultivé son amitié par leurs ambassadeurs.
L^flflapereur Ferdiiuind, n*éeoutant que la reeom-
naBdation de sea talents» Tbonora par un décret,
au acclamations de Funivers chrétien, du titre
sdeDDel de prince. Mais hélas! ce délice des rois,
cette splendeur des chevaliers, la Kerreur des bar-
Itrea, le tabernacle des vertus, Il lufflt d'une seule
goutte d'eau, de cette eau qu*ll ivait procurée k
IMte avec tant d'abondance, pour causer la mort
à celui que Ton pleurera éternellement... Songe
tfooipeiirl
Maht* après soixante années passées avec la plus
grande piété sous Thumble Joug de la croix ; après
ploa'de vingt-un ans consumés laborieusement à éten-
dre sur terre et sur mer la vénération delà croix
dans la suprême magistrature, le Jour même de ta
Aie de rExaltatlon de la croix, il Ait appelé aux
éterneb honneurs promis par cette même croix, et
aux récompenses célestes, par le magnifique rému-
nérateur des zélés serviteurs de la croix, Pan de
grâce i029, de son âge le soixante-quinzième.
n vivra dans la mémoire de la postérité, dans les
annales des rois, dans la dignité de ses successeurs
qu'il a augmentée, dans eetle cité Valette qu'il a
ornée de superbes édifices» et dans son zèle à pro-
pager par toute la terre le nom et Thonneur de la
sainte croix de Jérusalem.
T^xte de l^épilaphe.
0. 0. M.
F. Alopbûiin. de Wigaacourt Francia nobilem
genutt. Tue.od» ddei »tudiqm» sacrée Hieroso-
lymUMMS nûlitiae devotio, illibata castitas, pietas
in Deum perpétua, nuUi^ ia ^cris defatigata re-
liglOt magnanimitas iiyuriarum condonatrix,
innooena dolique ignara probita^, reliquusque
(I) Afriea.
(3) En 1616, Facardin, prince des Druses, et en
1690, Ottoman, religieux dominicain, qui se pré-
tendait fils du sultan Achincl, vinrent à Malle
implorer la protection de Wignacourt.
virtutum aenatus, magnum hospitalis S. loannia
Hieroaelymitani magistrum militiaeque prinei*
pem dixcMMii. lUius prudentiam conservatii
vexilli in legia elaaae pr»rogativa, aanetiaamd
sepuicri prxfectura sibi poaterisque adsemita,
in memoria totius ordinis posuere çempitcrna.
lllius armis semper victricibus gemina Lepanti
etPatrassi castella uno impetu expugnata, di-
repta Mehemetta, depopulatae Tomesii arces,
capta sine numéro barbarorum navigla, repulsse
dassium incursiones, toti orienti suasére for-
midandum. Illlus munificentia cincta tunibus
Melita, Valletta munlta propugnaculis, sitientes
terra marique popuU perennibus aquae fontibqs
potati,occldenti reddiderecharisslmum.lnvisere
benevoli reges, infidèles coluere, in legatia ho-
nore Insdito OQtnes Christian! principes. Impe-
rator Ferdlnandus, sufAragantibus meritls, suo-
clamante orbe cbristlano universo, titulo sere-
nisslml principls augendum decrevlt. 8ed héul
regum delicias, equitum splendorem, terroreon
barbarorum, virtutum domicilium, aquse desmip
guttula de medio sustulit, iisdem aquae latici-
bus, quos per Melitam large effîidit vice la-
crymarum, perennltef lugendum. Fallerfsl
At post annoa sexaginu sub homill cruels ]ago
religlosisalne tranaactos trea supra viginti, ertn
da honorihua terra Hiarique propagatis, tn su-
premo magistratu laborioalsaiRse eonsumptea,
ipso diesanet» oraels ExaKationI sacre, ad
setemos efusdem erueia honores, et praemia a
munlflcentlssIoM cvuela atudlesomm remune-
ratore evoeatua est, aimo aalMis ■ d oxxii.
«tat. Lxxv.
Yhret In memoria posterorum. In regum annt-
libus, In ampliflcata aueeeasorvm dîgnitate, !■
exomala prndaris ndiflella Valetta, In propa-
gato ubiqne «rario, aaer» cruels HIerosolymI-
tanaenomenet honor.
Le portrait d'Alof ou Adolphe de Wlj^na-
court, peint par Michel-Ange de Caravage,
existe au musée royal : il t^at représenté
tête DUC, armé dQ pied en cap, tenant le
bâton de commandement à la main, et ac-
mmpagné d'un page qui porte son casque.
Les armes de wignucourt sont s d'argent
k trois fleurs de lis de gueules au pied nourri,
au lambel de sable.
Xonta Mendié de Voêtaneellos^ c inmcml^/rot-
iUme gromd VMUre, à Jtf(i/^e.--16aa-i623.
Louis Mondes de Vasconcellos (1), cheva-
lier de la langue de Castille, bailli d'Aoro,
Portugais de nation, fut élu pour succéder
h Wignacourt.
Son tombeau offrait cette épitaphe :
D. 0. M.
Fr. Ludovicus Mandes do Vasconcetlos, qui per
singulospaeis bellique gradus ad aummum ma*
(I) Ou Liiys de Mon !èb Concellos.
847
MAL
DiGTiOMfiiAIRE
MAL
84S
gîslerii culmeD Tîrlote duce cooscenderat» in
sexto yix principalus mense fato bonis infaoslo
praeripilur, cunctis optatas, nuUi non laerynia-
toSf hic conditur nonis Mariii, m d gxxiii.
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Louis Mendès de Vasconcellos, qui, après avoi.
passé par tous les grades civils et militaires, était par-
Tenu, à Taide de la vertu, au faite élevé du magistère,
à peine au septième mois de son gouvernement, fut
ravi par un sort fatal aux gens de bien, regretté de
tous, et de tous pleuré. Il repose dans ce tombeau.
11 est mort le 7 mars 46i5.
Armes : d'argent à trois fasces vivrées de
gaeules.
Antoine de Paule^ cinguante-muUrième grand
matire, à Jlfaft^.— 1623-1636.
Antoine de Paule, issu d'une ancienne et
illustre maison de Toulouse, était né en
Gascogne vers 1552.
L'inscription suivante fut placée sur le
tombeau de ce grand maître :
D. 0. M.
Fratri Antonio de Paula, magno militiae Hiero-
solymitame magistro, principi gralissimo, splen-
didtssimo, qui ob egregias animi dotes vivons
in omnibus sui amorem , exstinctus desiderium
excitavit. Pacem. mirifice coluit) et affluentiam.
Ordinis vires, opes addidît, anxit. Ampliori
munire vallo urbem aggressus, cum annum
ageret magisterii decimom quartum, setatis
supra octogcàimom, diuturno cum morbo con-
stanter conflictus, semper se ipso major, piis-
sime ac religiosissime quievit in Domino,
septimo id. Junii, anno sal. m d cxxxvi.
Fratres Henricus de Merles-Beaucbamp, et Dom
Marlinus de Redin s. cath. maj. consiliis bel-
licis, Tbolosae et Navame prières, et Jos. de
Bemon- Villeneuve basul. Aquilen. consangul-
neus, testamentarii executores, opt. benefactori
mcerentes h. m. ecc.
Traduetian.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère Antoine de Paule, grand maître de la milice
de Jérusalem, prince affable et magnifique, dont les
belles qualités excitèrent Tamour pendant sa vie, et
des regrets universels après sa mort; qui maintint la
paix etTabondance, étendit et accrut les forces et les
ressources de Tordre. Comme il s'occupait à entourer
la ville de fortifications plus redoutables, dans la
quatorzième année de son magistère, déjà plus
qu'octogénaire, tourmenté sans relâche d*une longue
maladie, toujours supérieur à lui-même, il se re-
posa pieusement et religieusement dans le Seigneur,
le 10 juin de Tan de grâce 1656.
Les frères Henri de Merles-Beaucbamp, et dom
Martin de Rédin, conseillers de Sa Majesté Calholi-
que, prieurs de Toulouse et de Navarre, et Jos<'ph de
Bernon-Villeneuve, bailli d*Aquila, allié do graaë
maître, exé^ïiileurs testamentaires, k leur bîenfaitear
regretté dont ils pleurent la perte, ont élevé ce toù-
nument.
Armes : d'azur à une gerbe de blé sur la-
quelle est un paon à la queue épanouie d*or,
au chef de gueules chargé de trois étoilei
d'argent.
Je<m de Lasearxs , cinqwmte^inquième grand
maître, à Jlfa/^e.— 1636-1657.
La langue de Provence, si heureusement
féconde en grands maîtres, donna un suc-
cesseur à Antoine de Paule. Ce fut Jeao-Paul
de Lascaris-Castellar , bailli de Manosque,
appartenant, par la naissance la plus illustre,
aux comtes de Vintimille et aux anciens em-
pereurs de Constantinople.
Malte fut redevable a Lascaris d*une bi-
bliothèque publique. On régla alors que les
livres appartenant à la succession des che-
valiers ne seraient point vendus comme les
autres objets, mais qu'on les transporterait
dans un local commun.
On lisait sur le tombeau de Lascaris l'ins-
cription latine dont voici la traduction et le
texte :
Traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Gi-git Frère Jean-Paul de Lascaris-Castellar, grand
maître et prince de Malte, qui, en naissant, reçut sa
noblesse des empereurs et des comtes de Vintimille,
la rendit plus brillante par une vie passée dans les con-
seils etdans les ambassades; sa mort, universellement
pleurée, lui assura Timmortalité. 11 régna vingtrim
ans, heureux entre les princes ; à Tégard de sei
sujets, père de la patrie, méritant toute la recoo-
naissance de la religion par rétablissement d^no^
septième galère fondée sur des rentes annuelles,
par rinstitution d*une nouvelle commanderie, par
la construction d*édifices de toute espèce; illustre
par toutes ses victoires sur terre et sur mer, ne
s*attachant qu*à Dieu seul, il mourut le 14 août.
Tan du Seigneur 1657, de son âge le quatre-vingt*
dix-septième. Ses parents, en pleurs, lui ont élevé
ce monument de leur reconnaissance.
Texte,
D. 0. M
Hic jacet F. Jo. Paulus de Lascaris-Castellar,
magnus magister, et Melitae princeps. Qui,
nascendo, ab imperatoribus et comitibus Vinti-
miliae accepit nobilitalem ; vivendo in consiliis
et legationibus regum, fecit amplissimam; et
moriendo inler omnium lacrjmas, reddidlt im-
mortalem. Regnavît ann. xxi, inter principes
fortunatus, erga subditos pater patri»» erga
religionembenemerentissimçs. Septtmtlrir^
quam annuis redditibus slabilivit, nova com»
menda quam instituit, altis atque aliis aedîfldis
qux constnixit, tôt nominibus terra mariqne
vicioriîs omnibus celeber, soli Deo semper
nffixus, obiil <lio xiv Aiigusti, anno Dom. ■ K
849
MAL
i.vii, aelal. suœ lxxxwii. Parenles hoc grati
animi monumenluin inter lacrymag posuerunt.
Une deuxième inscription, séparée de Té-
pitaphe, signifiait :
Il sera renouvelé comme Taigle (i).
Armes : d*or à Taigle à deux tètes de sable,
armée et becquée de gueules,
Martin de Redin^ cinquanie-sixOme grand
ifiattre,d JITafre.— 1657-1660.
Martin de Redin (2) était un chevalier
aragonais, prieur de Navarre.
Son épitaphe était ainsi conçue :
D. 0. M.
iE tenue mémorise sacrum m, magisiri D.
Martini de Redin, magni Xaverii ob geniis pro-
pinquî, cujus anie apialem prœmatura virlus
SicoLaBt deinde Neapolitanae cîassium praefectii-
ram memit. Adultus, ad summum poniiAoem
et Hi^Muiianim regem legatus profeclus, exer-
eitos regîos apud Catalanes et Gallicos, «ete-
Tosque Hispaniae populos, summo cum imperio
rexit. Inde victoriis, meriiis atque annis auctus,
ex priore Navarroe, aiqpe pro rege Siciliae,
princeps Melit» absens electus, insulam pro«
pagnaciilis,ac tarritis speculis, urbcs aggeribas,
hbrdeb, et annona, ac varie belii comitaiu
iostmctia, eonstructisque munivit. Ducis Bul-
lonii exemplum secutus, eipeditionis Hieroso-
lymitanœ principibus Europœ sese ultro vel du-
eem vd comitem oblulit. Somma demum omnia
souDO illo 8U0 magislralu gessit ac pro biennii
angustlia stopenda.
OliUt Ae Ti Februarii h dc lx, aetat. lxx, imperii m.
Fr* D. Joannes de Galdiano Armenias basulivus,
et senescallus commendator; fr. Gilbertua
d^Elbene palatii praefecius commend.; fr. D.
Antoniiis Ck)rrea magister equitum commend. ;
fr. D. Udorus de Argaiz qusestor palatii, su-
premU tabulis executores dilecli, cum iacrymis
posuere.
Traduction,
A Dieu, très-bon et très-grand.
Consacré à la mémoire éternelle de Dom Marlin de
Redin, allié par sa naissance du grand Xavier, dont la
verto précoce lui mérita, avant Tâge, le commande-
ment des flottes de Sicile et ensuite de Naples. Sorti
de Tadoleseence, et envoyé comme ambassadeur vers
le Souverain Pontife et vers le roi des Espapes, il
(4) Renovabiiur ut aquila. Ces mots renferment
une frappante allusion à Taigle qui se trouve dans
les armes du grand maître de Lascaris Castellar. On
n^ verra donc pas une de ces exagérations que
nons blftmons ailleurs dans l'intérêt de Lascaris, de
WIgnaeoort, etc. ; nous ferions d'ailleurs observer
que de kMttiigeoses épitaphes ont été consacrées à
flodipies princes dont la vie, utile et glorieuse, ne
déaientait pas ces éloges. Une indication simple eût
mieux convenn que de fastueuses inscriptions ; mais
on suivait à lenr égard une habitude introduite par
de» médiocrités ambitieuses, et, en adoptant les
formes de la flatterie, alors même qu*ou n^exprimaît
qat la vérité, on sacriflait au mauvais goAt.
(^) Ou Rhedin.
ITEPIGRAPHIE. MAL "^50
commanda avec une auionté souveraine les armées
royales dans la Caulognc, dans la Galice, et cbex
les autres peuples de TEspagne. De là, riche de
victoires, de services, et plein d'années, et de
prieur de Navarre et de vice-roi de Sicile élu prince
de Malte en son absence, il entoura Ttle de ramparta
etde tours propres aux signaux, et munit les villes
de retranchements et de magasins remplis de vivres
etde touie sorte de provisions de guerre. A Texemple
du magnanime duc de Bouillon, il s'offrit lui-même
aux rois de l'Europe pour une expédition à Jérusalemt
ou comme chef ou comme compagnon. Enfln, toutei
ces grandes choses, il les Ht dans sa suprême ma«
gistratnre, activité prodigieuse pour la conrte durée
de deux ans. 11 mourut le 6 février 1660, dans la
soixante-dixième année de son âge, la tnnsième de
son règne.
Frère Jean de Galdiano, bailli d'Arménie et
sénéchal, commandeur; frère Gilbert d'Elbène»
préfet du palais, commandeur; frère Dom Antoine
Corréa, grand écuyer, commandeur; frère Dom •
Isidore de Argaiz, trésorier du palais, choisis pour
exécuteurs testamentaires des dernières volontés du
grand maître, lui ont élevé ce monument au mi]iea
des pleurs.
Ces longues épitaphes, pleines de louanges
souvent peuméritées, semblaient avoir touIu
usurper la place de l'histoire. Dans les siè-
cles antérieurs, on était plus sobre de pa-
roles : le nom du héros rappelait des faits
immortels. Mais quand le marbre du tom-
beau n'a recouvert qu'un homme vulgaire,
on a jugé nécessaire d'expliquer quels ti*
très il a pu avoir aux honneurs dont il fut
revêtu.
Armes : d'azur à la croix d'argent ou d'or
bordée de gueules.
Annei de Clermonty cinguante-iepHime grand
mattrey à Malte. — 1660.
Annet de Clermont Chattes-Gessan, bailli
de Lyon, fut élu à l'unanimité grand maître,
au mois de février 1660. Issu de l'illustre
maison de Clermont, il avait été envoyé è
Malte en 1622 par Louis XIII, pour deman-
der à Wignacourt le secours de ses galères
contre les hugiienots.
L'épitahe qui se lisait sur le tombeau de
ce grand maître est beaucoup plus longue
que la notice qu'on pourrait lui consacrer.
En voici la traduction.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Ci'gtt, très-éminent frère Annet de Chattes-Gessan,
qui reçut la naissance des comtes de Qermont; des
pontifes, les clefs sacrées et la double tiare, par ses
ancêtres, défenseurs intrépides du siège apostolique
sous Calixte IL II fut le plus grand de sa race, par cela
seul quil joignit à la tiare la couronne souveraine,
ayant été créé, avec Fapprobation de tous, de bailli de
Lyon grand maître et prince de Malte. Dès long-
temps ses services avaient réclamé cette haute ré-
compense, jamais ses vœux ne s'y étaient attaehës.
Ses vertus lui donnèrent leur suffrage : sa piété dam
854 MAL
les œuvres divines, sa prudence dans les choses hu-
maines, son amabilité dans le discours, sa majesté
dans la démarche, son intégrité dans la charge de
maréchal, son autorité sur terre et sur mer ; il ne
rambitionna point lui-même : il ne fit qu'obéir à ses
amis. Son règne, à peine de quatre mois, passera à
iâ mémoire éternelle. Rien ne fut perdu de sa courte
vie : il en consacra la première partie à son ordre,
la seconde à son peuple, la troisième h lui-même,
elle tout à Dieu. Il est mort au milieu des larmes
et des regrets de tobs, le 2 juin 1660, Tan soixante-
treizième de son âge. Frère Claude de Montagnac de
Latfeaillère (1), maréchal, et frère Jean-Jacques de
TerdétiH, chevalier de l'élection, lui ont élevé ce
monument de la reconnaissance.
Texte de VépUaphe.
D. 0. M.
Hic jacet emin. frater Annetus de Chattes Ges-
sàA, 'q\ji\ à comitibus Clarimontis ortum accepit,
H pôhtificibus' sacras claves,et tiaram utramque»
péf majores In Calixto 11 sedis apostolicae acer-
iHmos défehsores. Boc uno vere majorum om-
nium màximosy quod tiarae supremàih coronam
ac^ûhxit, crèaiùs, nemine discrepante, ex baju-
livo LUgduni m. magisier, et Melitae princeps.
Eum apicem mérita jampridem exegerant. Vota
nml^uatai prassampserani. Sed virtutes tiile-
nint stifflra^um : pietas in divinis, phidentia in
homanis, suavitas in congressu, msgestas in in-
cessu, marescalli integritas, terrse marisqne
imperium. De suo nihil ipse contulit, nisi quod
amicis obedivîu Aegnavit ad perennem mémo-
riam vSx ^^iMMôr inensibliB. BréVis Vitte pars
nuila K^it. Primam retlgtbnt, secbudam pô-
pulOy teriiam sibi, omnem Deo consecravit.
Obiit inter lacrymas et voto omnium, die u Ju-
nii, anno Domini ■ dc lx. setat. sux lxxiii.
f, ClatkAas de Montagnac Larfenillière marc-
scallus, et f, Joann. Jac. de Verdelin primarius
éleétio'rtts eques, hoc grati animi monum. p. p.
Armes : de gueules à deux clefs d'argent
en sautoir sur le chef, un croissant d'argent.
Raphaël Cotoneff {^)cinqtMnU'huitième grand
maUre, à Matte. — 1660-1668.
Raphaël Cotoner était bailli de Msgorque.
Les chevaliers aragonais, ses compatriotes,
lui élevèrent à leurs frais un magnifique
mausolée, dans la chapelle de leur langue, et
sept distiques latins y furent gravés. En
voici le sens î
' Qui que tu sois, dont le pied foule la chapelle
ihaltàise d*Aragon, et dont les yeux voient ces figu-
res sacrées, voyageur, arrête tes pas.
Ici repose le premier grand maître de la race
des Cotoner; ici repose ce Raphaël qui nous a
élé enlevé avant le temps.
Telétait ce front auguste, digne de la couronne-
DICTIONNAIRE MAL 85î
de Malle; voici celte tète si fière, soit aux comhats,
soit dans les conseils.
Sa vigilance, sa foi, le génie, la prudence, la
force, étaient dé si chères assurances qu'il viTrait
longtemps pour nous !
Que, lorsqu^il fut trop tôt ravi aux palais célestes,
cette mort prématurée fit le désespoir de soe
ordre,
Qui, afin de ne point sentir que les rênes (l«
Tempire avaient passé en d*autres mains, les con-
fia à son frère...
N*en demande pas plus. Le premier il niëriia
qu'on cherchât un successeur dans sa famille : c*es(
assez pour sa gloire... Voyageur, continue loa tét-
min.
Texte de$ dittique$.
Aragonum quicumque lerls MeUtenae aacelhlii,
Sacraque signa vides, siste» viator, lier.
Hic est ille primus Colonera e slirpe iiM|Mer,
Hic est ilte Raphaël, ooBdittasaniedieai.
Talis erat cervix Meliteati digna cormia :
Taie fuit bello^ consillisque capui»
Cura, fides, pieVas, genium, prudentia^ robur,
Tôt dederant vit» pignora cart soai,
Ui, dum cœlestes dtius raperetsr ad «H^i,
Ordlnis haec fueril mors properata doliM*.
Qui, ne mutatas regni sentiret habenaa^
Germano rerum fraena regenda àé^u
Caetera ne quaeras. Primus de atirpe, secundoM
Promeruil. Satis hoc. Perge, vialor, Iter.
Les deux inscriptions suivantes étaient en
prose :
Il mourut Tan du Seigneur iiM5, le lOdclobif,
Tan soixante-troisième de son âge, à ltt)ié «ns
et un mois de magistèrei
A Dieu, trés-lNm et irès-^iVd,
Et à la mémoire étemelle de f^ère Raphaël Coto-
ner, d'abord administrateur ei bailli de Major-
que, grand maître de la TfSligHm de JéHisaiêtn.
Texte.
Obiit ann. Dom. m hc Lxnt, die xx Oclob.
selat. suaetxm,
Magistérii m. et vu mense.
!»
i) Ou L^Arfévillière, suivant Vertot.
OnCotuMt'.
D. 0. M.
^temx mémorise Fr. Raphaelis Cotoner, relig. Hier.
magni magist. Majorcicae palricii,
ac primum basulivi.
Armes : d'or à la fleur de coton de sino-
pie.
Nicolas CotoHeTy cinquante-ntuvOme gtand
tnattre, à Malte. — 1663-1^.
Nicolas Cotoner, qui avait succédé h son
fjrère dans la dignité de bailli dc Mi^^rqui?,
le remplaça également sur le siège des grands
maîtres.
On lisait sur le tombeau de Nicolas Cctto-»
ner : l'épitaplie dontnous donnerons d'abofd
la traduction.
DEPIGRÂPHIE.
MAL
V Dieu très-l>on cl très-grand.
>iii Nicolas Coloiicr, giaud juaitre de
érusaleiu, élevé au rang de prince par
r d^âme, sa sagesse, sa niuniûcence el sa
aurce qu'il a érigé, à la «houle de liaho-
ophée avec les rostres des galères ei le
ur la sultane ; parce qu'il a enrichi Malle
ues bâtiments ; qu'il a accru hi splendeur
s; élargi et fortifié Tenceinte des rem-
?i ses citoyens à la peste dévorante; pour
3 à Tordre de Jérusalem, dont il fut le
sf qui ait succédé à son frère, des lois,
é, des trésors; pour avoir sauvé la répu-
s les circonstances les plus difficiles de la
la guerre ; à col homme vraiment grand,
li par toute sa vie la mesure du grand
oruit. Sa renommée, vivante après loi,
»cre, dédie cette pyramide, qvil retrace
lé fton hmc, 11 a vécu dans le magistère
X mois ; il est mort le 29 avril 1080, &gé
-treize ans. Après sa mort, ses exécuteurs
rts lui ont fait élever ce tombeau.
Texte de Vépitaphe,
D 0. M.
F r, D. Nicolao Coloner,
0 Hierosolymitani ordfnis magistro,
iltudine, consUio, muniflcenlta, majestale
prlncipi :
ereclo ad Mahomeiis dedecus
ii rostris, ac sulunac pracda, irophaeo :
Melita
cis extruclionibus, templorum nltore,
»Ucato munltoque urbis pomœrio,
plendide aucia:
e pesUlentise faucibus pêne rapto :
Hierosolymitano ordlne
Mi primus post fratrem pnefuit
18, auctonfate, spoliis ampliflcato :
cillimis saeculi bclli temporibus servata :
vere magno
tî nominis mensuram gestis impleverit,
imidem banc excelsi testem animi
dat, dkat, dedicat
fama supcrsles
in magisteriu annos xvi menses vi,
rilis 1680, setalis suae 73, post cujiisobituw
teslameniarll tumulumhuncfieri mandaie.
: d*or à la fleur de coton de sino-
Caraffàj soixantième (jrand maiire^
d^a/^C- 1680-1690.
re Garaffa, de Tillustre maison de
)rîginaire d'Aragon, fixée à Nazies,
ur de la Rocella. Il se trouvait le
le grand maître choisi dans la lan-
lie et fut proclamé le 2 mai 1680.
Iiéposé dans un tombeau qu*il avait
Iruire lui-même dans la chapelle
et où on lisait deux inscriptions,
remière avait été composée, dit-on,
leux a03 avant sa mort :
MAL 854 .
Texte de Npitaphe,
D. 0. M.
F. D. Grègorius Garaffa, Aragonius , e prin-
cipibus Rocell», magnas Hierosolymitani ordi-
nis magister, cui vivere vita peracta in votis
etàif quia mortem primam qui pnevenil, se-
cundam évitât* hune sibi, adhuc vivens, non
mausolseuiDi sed tumulum posuit. Resurrecturo
saUs.
Ann. Dom. ■ dc lxxxviii.
Traduction,
A Dieu, très-bon et très-grand.
Frère dom Grégoire Carafia , Aragonais , des
princes de la Rocella, élevé à la dignité de grand
maître de Tordre de Jérusalem, dont un des vœux
était de survivre à sa mort, sachant que celui
qui prévient la première évite la seconde, s*est
fait élever, encore vivant, non un mausolée, mais
une tombe. G*est assez pour qui doit ressusciter.
L an du Seigneur 1688.
Après la mort du grand maître, ce mauso-
lée lut chargé d*ornemeus, On y plaça la sta-
tue de Carana, et Ton grava au-des&ous cette
deuxième épitaj he, rapportée par Vertot avec
quelques légers changements :
Tixte.
Emeriios venerare cineres , viator.
Uicjacet fr. D. Grègorius Carafla ab Aragonia,
m. magister, clarus génère, genio praedarior.
Heroas, qnos in nomine gesslt, in vlrtute ex-
presslt. Effusa'comitate, diffhsis triumphis, po-
pulos habuii amatores, orbem fecit admlrato-
rem. Bis ad llellespontum, toiles ad Epinmi,
Peloponesum, lllyrium interrllo ductu, prxva-
lida ope, classes delevit reglas, régna expugna-
vit : munificentia, pietate princeps laudatissi*
mus, urbem, arces, portus, xenododiia, templa,
ampliavlt, restituit, omavit. Rublico semper
rel^onls bono curas impendit et studia : aera-
rlum dltissimo spolio cumulavlt. Obiit die xxi
juin, anno aet. lxxvi, magister. x,mI. n »cxc.
Trûdttctlon,
Révère, é voyageur, ces cendres vénérables,
ici repose ft^re dom Grégoire Carafla , d'Aragon ,
grand maître; d'une naissance illustre, phis illustre par
son génie, il a fait revivre toutentiers, par sa vertu, les
héros qu'il rappelait par son nom. Par ses manières
ouvertes et affiibles, par ses nombreux triomphes. Il
s*est acquis Tamour des peuples, Tadmiratlon de
Tunivers. Deux fois vers rHellespont, deux fois
dans TEpire, le Péloponèse, llUyrie, ses ordres in-
trépides, ses puissants secours ont détruit des flot-
tes, pris d'assaut des capitales. Prince dont on ne
peut trop louer la magnificence et la piété, ii accrut,
rétablit, orna la ville, lesiMts, le port, les hépiuux,
les églises. Immolant ses soins et toute sou étude
au bien public de Tordre, ii remplit le trésor de très-
riches dépouilles. Il est mort le SI juillet, de mm âge
Fan soixante^eiie, de son magistère le'dixièuie, Tan
de f race 1690,
855
MAL
DICTIONNAIRE
MAL
8ù(;
Une plaque de marbre, placée sur la porte
d'Italie, s'exprimait ainsi sur ce grand maî-
tre, alors simple commandeur :
Texte.
DîTo Joanni Baptistae,
Hierosolymitanac roilîtiae patrono, ob gloriosam
a Venetis de Turcica classe ad DardaneUorom
ora reportatam victoriam consilio, opéra, et fe-
lici ausu F. D. Gregorii Garafibe, Rocellae prio-
ns, et sepiem Melitensiom triremiam docis.
Qui primus in hostes invectus, ila eos deter-
ruit, et profligavit, ut ipsam etiam imperato-
riam, nisi ejus ratis scopulo adhaesisset, in suam
polestatem redegisset. Vicit tamen, et caplis ex
adversariis, pneter très majores, octo triremi- ^
bus aliis minoribas, innumerisque tormentis
aeneiSt tum sexaginta supra trecenlos Torchis
in servitutem redactis, et ex Ghristianis bis mille /
ac sexcentis liberiate donatis, ad sues trium-
phanlis in morem reversus, vivit vivelque, sere-
niss. reipubficae et Hierosolymilanie religionis
bene merilus, ac suœ familise decus immortale.
In tant» rei memoriam yenerabilis lingua italica
uno corde, multiplici nomine, die. consecr. An* ^
Dom. M DC LYI.
Traduction.
Au bienheureux saint Jean-Baptiste,
Patron de Tordre de Jérusalem, à Toccasion de la
glorieuse victoire remportée par les Vénitiens sur la
flotte turque, à rentrée du détroit des Dardanelles,
par le conseil, les soins et Theureuse valeur de frère
Dom Grégoire Garaffa, prieur de Rocella et général des
sept galères de Malte. Ayant le premier abordé Ten-
nemi, il le jeta dans un tel désordre, qu*il se serait
emparé du vaisseau impérial lui-même, si son bâti-
ment n^eût été arrêté par les brisans : il vainquit
cependant, et ayant capturé, outre trois grandes nefs
ennemies, huit navires de moindre grandeur et une
quantité innombrable de canots de cuivre, il fit pri-
sonniers plus de trois cent soixante Turcs, rendit la
liberté à plus de deux mille six cents chrétiens, et
revint ensuite triomphant vers les siens, où il vécut
et vivra éterneliemeut, ayant bien mérité de la sé-
rénissime république ainsi que de Tordre de Jérusa-
lem, et étant devenu Thonneur immortel de sa fa-
mille. G'est en mémoire de ce beau fait d^armes
que la vénérable langue d'Italie a dédié et consacré,
d^une voix unanime, ce monument. Tan du Seigneur
1656.
Le grand maître ayant perdu à Malte un
de ses frères, chevalier de Saint-Jean et am-
bassadeur de l'ordre à Rome, le fit inhu-
mer dans la métropole avec cette inscrip-
tion :
Texte.
Fr. D. Francisci Carafite , principis Roccel-
Is filii , cineres haec urna habet : iiomen ac
decus, fama. Reatis, Firmi, Mazertbae, Pa-
normi commendatarius , collectos sibi suo ab
ordine titulosgestis excesait. Navali in tyrocînio
gemin» ad Festum et Abydum pugnas interfuit. Ac
Fr. Gregorii GarafEe Roccellx prions, triremnim
praefecti, fratris victoriam, famam, spolia vlrtnle
auxit sua. Hinc ad praestandam Alex. Ylf Rom.
pontif. obedientiam sui ordlnis orator, demum
summus Hierosolymitan» classis pradèdus,
virtutis et gloriae numéros explevit, una e triboi
Âlgerinis navibus, generoso su» tantnm trirenii
ausu ac hnpetu, ad Gretam capta ; post tan
praedarum facinus mors iUum aetemitati tran-
scripsit. Obiit IRoccell» , xn Septemb. an.
M D€ Lxxix, aet. suae. li. Mortalitatis spoUam
hue transvectum F. D. Gregorius Caraib M. H.
0. M. hoc tumulo condidit.
Traduction.
Cette urne renferme les cendres de frère François
GarafDsi, fils du prince de'RocceUe. Naiatanoe, hoa-
neur, gloire,^tout fut réuni en sa'peraoooe. Con-
mandeur de Rieti, de Fermo, de Masarthe, de
Panorme, il surpassa, par ses hauts faits, les diTea
titres que son ordre lui avait conférés. Pour lot
noviciat naval, il assista aux deux batailles deFesloi
et d^Abydos, et, par sa valeur personnelle, eontrilNia
à la victoire, à la renommée et aux captures de soq
frère le prieur de Roccelle, Grégoire Caraffiu alois
général des galères. Ensuite il fut envoyé, en qoaliié
d^ambassadeur, près du souverain pontife Aleiaa-
dre VU, pour lui prêter obéissance au nom de soq
Ordre. Enfin, nommé amiral de la flotte des Haipi-
taliers, il mit le comble à sa réputation de valeur ei
de gloire en capturant, sur les rivages de Tile de
Grète, par la généreuse impétuosité et Taudace
extraordinaire de la seule galère quil commaBdait,
un des trois vaisseaux de la flotte algérienne : apià
celte action d'édat, la mort Tinscrivit dans Tétemiié.
Il mourut à Roccelle, le 19 septembre 1979, daos
la cinquante^nième année de son âge. Frère Dom
Grégoire Garafia, grand maître de Tordre, a fait
transporter ici sa dépouille mortelle, et Ta ren-
fermée dans ce tombeau.
Les armes de Caraffa sont : fascé d*argent
et de gueules à la bande ondée de sinople.
Adrien de Wignacourt^ êoixanie-^niime grand
maUre, à Malte. — 1690-1607.
Adrien de Wignacourt (1), éloisné du ma-
gistère en 1680, fut nomme grand maître en
1690. Neveu du célèbre Alof de Wignacourt,
il était ^rand trésorier de l'ordre, et jouissail
d*une juste réputation de piété et de bieo-
faisance.
On lisait sur le tombeau de ce grand mai*
tre l'inscription dont nous donnerons d'abord
la traduction :
A Dieu, très -bon et très-grand.
Les dépouilles mortelles de très-éminent prince,
Frère Adrien de Wignacourt, reposent soos ce marbre.
Si vous cherchez en lui la splendeur du sang, vous b
trouvez dans son nom seul, dans ses alliances presque
(1) Ou Vignaeourt.
1|R .-. . «C A
S57
MAL
DEPIGBÂPHIE.
MAL
858
royales; si le mériie d'une vie religieuse attire pluiôit
vos regards, vous pourrez admirer sa charité infati-
gable envers les pauvres et les infirmes, et généreuse
envers les pestiférés ; et iine sainteté de mœurs si ^
pures, qu*il eût préféré mourir plutôt que de la
souiller. Neveu par son * père du grand Alof, et sa
parfaite image par Tintégrité, le courage etla justice,
il a égalé la gloire d'un si grand prince. U a vécu
saintement, et saintement il est mort, Tan de grâce
1697, le 4 février, âgé de soixante-dix -neuf ans.
Texte de VépUaphe.
D. 0. M.
Eminentissimi principis fratris Âdriani de
Wignacourt mortales exuvias sub lioc marmore
qaiescunt. Si generis splendorem quaeras,lial)es
in solo Domine, habes in affinitatibus pêne regiis.
Si religiosae vitae mérita specles, charitatem
erga pauperes et inûrmos indefessam, erga
peste laborantes generosam, mirari poteris : et
ita intemeratam -morum innocentiam, ut mon
potins quam fcedari voluerit : magni Alofii ex
pâtre nepos, integritatis, fortitudinis et justiti»
«aade simillimus, tant! principis famam est asse-
cuUit. Tixit sanctissime, sanctissime obiit,
AnnA Sal. M DG xcvii, dlo] fcbruar. nr, «Ut
ami. Lxiix.
Armes : d'argent, à trois fleurs de lis de
gueules au pied nourri, au lambel de sable*
Mawnond Perrelos , soixante^euxième grand
maUre, à MalU. — 1697-1720.
Le grand maître Raymond Perrelos (1) ,
ArMonais de naissance, bailli de Néj^repont.
Le oociobre 1700, « Tescadre maltaise, dit
M. le bailli de Cbambray (dans ses Mémoires
manuscrits), s'empara du vaisseau turc le
Bmghen. Le bon exemple que donna le gé-
néral bailli de Spinola avec la galère Copi-
iainet ne fut pas moins admirable que son
(crand courage, soutenu par celui du cheya-
ier de Villeneuve Trans-Tourettes, caraya-
niste de la galère magistrale I(Mcom(pour
lors patronne, commandée parole chevalier de
Ricard), qui aborda le premier de tous.
Aussitôt les autres firent de même. Le
chevalier de Trans fut aussi Je premier de
ceux qui montèrent sur le vaisseau ennemi,
saivi des chevaliers de Benseville, Français,
el de Damiani, italien. »
Jacques-François de Chambray (dont Tar-
rière-petit-neveu, le marouis de Chambray,
auteur d'une excellente Histoire de Veoupi-
dUian de Russie, 3 vol. in-fol.lavec atlas; de
la Philosophie de la guerre, etc., m'a com-
muniqué les mémoires manuscrits avec la
8 lus loyale obligeance), naquit à Evreux, en
[ormandie, le 15 mars 1687. Reçu chevalier
à l'âge de treize ans> il arriva à Malte le
38 octobre 1700, et le grand maître l'y reçut
en qualité de page. Depuis, grand-croix,
lieutenant général et vice-amiral de Malte,
il prit onze vaisseaux sur les infidèles, se
(I) Oa PeriUot.
couvrit de gloire dans une foule d'actions
d*éclat, et reçut les blessures les plus graves.
L'ordre lui doit d'avoir fait construire et
fortifier à ses frais un fort dans le quartier
de rtle du Goze, qui prit le nom de Ciié
neuve de Chambrau : il mit ainsi, par cet ou-
vrage important, les Gozetains à l'abri des
insultes des Rarbaresques.
Cet intrépide marin, mort le 8 avril 17S0,
Agé de soixante-neuf ans, fut inhumé dans
l'église de Saint-Jean avec cette épitaphe,
(;ravée aussi sous son portrait dans la col-
ection d'Odieuvre (son mausolée représen-
tait le fort Chambray avec les armes du dé-
funt, d'argent à trois besants de gueulesi
semé d'hermines et de sable) :
D. 0. M.
Hic jacet
F. Jac. F. de Chambray, ordiois Hierosolymi baju-
[livos,
de sancta Yambour de Vireeourt magistralisq.
[oomm. Metensis
commendatorius
mari
œtatis saae nulli secmMlos
fùdit Turcas
terra .
arce propriis impensis extmcta
tutavit cives.
•
Vertot, contemporain du bailli de Cham-
bray, n'a pu le citer qu'une fois dans son
Histoire. Ses Mémoires forment un manus-
crit in-i* d'environ douze cents pages, et
intitulé : Mémoires de J.-F. de Chainbrau^
adressés à sa très^illtuire et vénérable famille,
remis entre les mains du marquis de Chan^rây
rainé.
Le grand maître Perrelos fit placer l'in-
scription suivante dans une nef^de l'éslise
de Saint-Jean, à Malte, en l'honneur de l'in-
trépide sénéral des galères, le commandeur
Joseph de Langon, dont le corps, transféré
à Cartbagène, y fut enseveli auprès du
maltre-autel de la cathédrale :
D. 0. M.
Fratri Jeseplio de Lfingon-Alvemo,
Gujas virtutem in ipso tyroaicii flore mataram
Gallicae naves fecere, Thraces8eiisere,MeUten8e8
balNiere victricem. Oranum dira obsidione cin-
ctum, cum unica religionis nave, coi prierai
oaerariam dueens, penetrata Algerii dasse,
(jusque rege teste vel invite, militem et corn-
meatum invexit, generalis classiam praefectos ad
Tripolitanorum pnetoriamincendendamplurimo
momento fuit. Laudes umen consilio et fortitu-
dine sibi ubique coempus in alios^ continuo
transtulit. Suprema tamen Algerii nave subacU,
accq)toque inde vulnere acerbe, victor ftto ces-
sit, die xviH aprilis m kg x, setat. xli.
E.H. M. F. D. R. de Perrelos Roccafoll, ad bene-
merentiae argumentum , mortuo hoc mœrens
» positum voluit cenotaphium,ad memori» peren*
niuiem.
859
MAL
Kn 1706 sortit une nouvelle escadre. Dès
la première course , elle rencontra trois
navires tunisiens, s*empara du vaisseau
amiral, mit en fUite les deux autres, et le
bâtiment daplilré fut ajouté à Tescadre sous
le nom deSàime-Croix, Alors s'établit eiltre
les deui flottes la plus btîllante et la plus
glorieuse rivalité d'exploits. Le commandeur
e Langon, surnommé /d TefrewrdtfinfUiileSj
perce avee un seul vaisseau une division
algérienne) et vient ravitailler la garnison
espagnole d*Oren, vivement assiégée.
On lisait sur son tombeau rinscription
dont voici la traduction :
 Dieu, très-bon et très-grand.
A irès-ëminent prince, frère Dom Raymond Perrelo»
de RoccafuU, né d'une maison très-illustre, et porté par
ses venus à la grande mailrise: qui,cgaienient cher à
tous, honoré des éloges des plus grands prince^, et,
outre les autresbelles qualités de son âme, recomman-
dable surtout par sa Jusiice et par sa charité , sut
également se faire admirer et chérir de tous. Plein
de générosité, il ne laissa jamais gucun service sans
récompense : pour les pauvres du Christ, pénétré de
miséricorde, il aima mietu en être vraiment le gar-
dien que d'en porter seulement le nom, envers Dieu
et les saints rempli d'une sincère religion, appliqué
tout entier à faire répandre devant eux de conti-
nuelles prières, k orner leurs temples de vases pré-
cieux, leurs ministres de vêtements magnifiques, il
parut s'oublier presque lui-même. Après avoir dé-
coré le port d'édifices, accru les fortifications, aug-
menté la marine de quatre vaisseaux de guerre;
après avoir plm d'une Ans versé ^graédes èonuDes
d'argent pour le bien généHd^ en sorte quV>ii eût pu
erohi^ loh pi^pre trés<^r épuisé; mourant pieuse-
ment, après vingt-trois années d'uu glorieux règne,
il laissa , pdtir porter dans les comptes du trésor
public, trois cent mille é«us d'or. Il mourut la iO
janvier i7i0 , de son âge l'an quatre-vingt-qua-
trième.
TexU é€ l^épiiaphe.
D. 0. M.
Eminentis. principi Fr. D. RaymundoPerrelosde
Roccafull, darlsslnio génère nato, et virtutnm
suffragk) ad magnum tnagisterium erecto : qui
omnibus ^ue canis, magnorum etîani princi-
pum praeconiis commehdatos, et praeter esteras
animi egregias dotes, justitia pnecipue et can-
tate consptettQS, niirari ab omnibus potuit, pa-
riter et amari. Apprime munificns, nullius mé-
rita sine premio dimisit : erga Christi pauperes
summe misericors , eorum cnstos vérins volait
esse qnam dici. Erga Deum et superos vere reli-
giosus, assidois fundendis precibus, templis pre-
tîosa supellectlli, mfnisiris insigni habito deco-
randis magnopere intentas, siii penc visus est
oblivisci, qui demum portu aedificiis omato, ad-
ditis propugnacfilis, quatuor navibus bellicis an-
da classe, magna non seinel pecunia vi in com^
mune bonam elargiia , lia m suum exhausisse
DlCTlONiNAlRE MAL
aerarium credi potuissel. Ter centena aureonim
miilia publie! aerarii rationibus inferenda, post
xxiii annos optimi prindpatus, pie moriens, re-
liquit. Obiit die x jan. m dcg xx. aeUt. sus
LXXXIV.
Les armes de Perrelos étaient : d'or è trois
poires de sable.
Marc-Antoine Zondodariy soixante-iroiêiim
grand mattrey à Malte. — 1720-1732.
Marc-Antoine Zondodari, né à Sienne,
d'une ancienne famille d'Italie, le 29 octobre
1658, était frère du cardinal de ce nom et
neveu par sa mère du ^aoe Alexandre Vil.
Ce prince, doué d'urre facilité remarquable
pour écrirei était infatigable dans le travail.
On a de lui un opuscule intitulé : Cowrte
instruction sur V ordre militaire des cheva-
liers de Saint- Jean de Jérusalem [1).
Son tombeau qui se trouvait placé dans la
nef de l'église de Saidt-Jean, et non dans
la chapelle d'Italie, offrait cette épit«pho :
Tr4uluc$ion,
A Dieu, très-bon et très-grand.
A Mre Marc Antoine Zondodari, Siennois, grand maî-
tre : Hé d'Ansène Zondodari et d*Agnès Ghigi, Hlle ii
frère du souverain pontife Alexandre Vtl, chargé d*0ie
double ambassade près du souverahi pontife, et H»
comMiHidement de toute la fiotte dans ûts Itnnps
très-difficiles; honoré de Testime des grands prfnees
de rfiarope; resUuraleur de la discipline dirécleâne
ei de la discipline militaire, il augmente beavoovp
la marine, munit Ttle de nouvelles fortificalioBSi et
mérita bien de ses chevaliers. Il fut pîeui» kosplu-
lier, magnanime. Frère Thomas d*Elbèoe, prieur de
Pise, a élevé à ses frais ce monument au grand mal-
tire qui raimait. Il est mort Tan 172t, de aon ige le
soixante-quatrième, la troisième année de aoii tfia-
gUtère^
TixU de Céfriiaphe.
D. 0. M.
Fr. M. Antonio Zondodari Senensi, magnomagis
tro, ex Ansano Zondodario , et Agnete Chigia
Alexandri VII. p. m. fratris filia progenito, ge-
mioa apud summum pontiAcem legatione clas-
sisque totius praefeoiura difficillimis lemporlbw
prjL'clare ftincto , summis Europœ prindpibns
probatissimo, Christian» et militaris discipllme
vindici, re naval! plurhnum aucta , Insulaque
novis muni mentis instructa , de suis equitibus
optime merito , pio , hospitali , magnanimo.
Fr. Thomas d^Elbene, Pisarum prier, principi
sui amanlissimo sepulcrum, quod ipse suseepto
vix iinperio sux .memor morlalitatis flerf sibl
mandaverat, ejus pecunia , posuit. Obiit a. D.
M Dcc XXII, setal. siue lxiv. prindpatus m.
liffUi
Brève e particolare htruzione del sactô ordine
mihiare degli Ospilalieri. Rome, (719, i vol. ln-13,
réimprimé à Paris, en 1721, ei ensuite à Padoae,
avec une paraphrase du psaume XLI, qui est aussi
de Zondodari.
MAL
DLPIGRAPHIE.
MAL
862
œur de Zondodari, auporlé h Sienne,
>os6 dans l'église cathédrale, et placé
i slatue auprès de la chapelle de Saint-
toptiste, avec une inscription que nous
sons :
éminenl prince frère Marc -Antoine Zon-
grand maiire de la sainte maison hospitalière
usalem, dont le cœur est enseveli sous ce
. ^rère Gaspar Gori, évêque de Mancini, de
i*âprêb le conseil suprême de Tordre et du
le de Sicile, exprimé par un décret public,
lever ce monument au patron de Sienne non
[a*à la patrie du grand prince Tan du Sei-
ci le teite de celte Inscription :
aâtt. prinC. f. Marco Antonio Zondodario,
e domushospitalis Jérusalem magno magis-
Condflo hic ejus corde, fr. Gaspar Gori,
ilnt, Melitum episcopus, a suprcmis sui or-
et âtcilix regni consiliis, décrète publiée
oensi patroho gratus et patri:» m. p. a. D.
artnes de Zondodari étaient : d*azur à
de dft tttëmè, bordée d*or, h trois roses
m.
iv^JMmiMI dé Vilhena, sotùtanîe-qua'
M gffiivMl wmUrty û Malte. — 1722-
B.
Q Antoine Manoël de Vilhèna, portu-
ie la langue de Castille, succéda au
mattre Zondodari, dont il avait été le
Stiteur.
1725, le pa(>e Benoît XIII Qt présenter
lena, par un de ses camériers d'hon-
Testoc et le casque bénits, que le
siège ne donnait qu'à des princes ou
peitonnages distingués perdes actions
irables contre les infidèles, et les
ils de Tordre méritaient cette faveur,
ij^elait estoc une épée d'argent doré de
)ieds de longueur, et le casque, bénit
nellement par le Saint- Père, était un
)l de velours pourpre brodé d'or et
1i d'un Saint-Esprit en perles.
18 donnerons ici , toujours d'après
Villeneuve, la liste des personnages
raient reçu du papel'épée et le casque
$ jusquà Vilhena.
8. — Urbain VI l'envoie à la république
icques.
4. — Innocent VI à François d'Aragon,
$ Ferdinand, roi de Sicile.
9.. —Martin V au dauphin Chéries VII.
0. — Alexandre VI au landgrave de
8. — Le niÔQie à Frédéric, deuxième
I roi de Naples.
8. — Eugène IV h la république de
noo.
fO. — Nicolas V à Albert d'Autriche,
de l'empereur. — Pie IV à remnereur
^rie, à Albert, marquis de Brandebourg,
illpjwî le Bon, duc de Bourgogne , à
( Al, au doge de Venise. — Paul II à
lereur Frédéric III. — Sixte IV à Al-
phonse, duc de Calabre, à Edouard, roi
d'Angleterre.
U97. — Le même à Philippe, archiduc d' Au-
triche
U99. — Le mémo à Louia XIL
1503. — Jules II à Philippe, fils du roi
des Romains.
1505. — Le même à Henri VII, roi d'An-
gleterre.
1509. — Le même à Charles» duc do Sa-
voie, aux Suisses, au roi d'Angleterre.
15H. — Léon X à Emmanuel, roi de Por-
tugal, à la république de Florence, au roi de
France, & l'empereur Maximilien, à Henri
VIII.
1682. — Clément VU ft Charles-Quint, à
l'empereur Ferdinand. — - Paul III à Phi-
lippe II.
1535. — Le même è André Dpria.
1539. -* Le même au.marquis del Guast.
— Jules III à Cosme de Mëdicis, au rôi d'An-
glelerfe. -— Paul IV à l'empereur Ferdi
Dénd.
1567. -- Pie V à don Juéb d' Autriche.
1669«. — Le même au duc d'Albe. — Gré-
goire XIII à l'empereur Rodolphe II, au duo
de Bavière. — Sixte V à Ferdinand de Médi-
cis, au prince Alexandre Farnèse.
1590. — Le même à Sigismond, roi de
Pologne, — Grégoire XIV h Philippe, prince
des Ëspagnes.
15»ï. — Clément VIU au même.
1610. — Le même au roi de Pologne.
1615. —Paul V à Louis XIII.
1619. — Le même èi Philippe, prince des
Ëspagnes.
1626. — nii>ain VIU h Wlêdislas, prince
de Pologne.
1650. — Innocent X à Jeaa-€asimir, roi
de Pologne.
1670. — Clément X è Sobieski , roi de
Pologne.
1690. — Alexandre VIII au doge de Venise.
— Clément XI au prince Eugène de Savoie.
1725. — * Benoti XJII au grand maître de
Vilheoa.
L'honneur que reçut alors le grand maître
était inusité à Malte, et y fut signalé j^ar les
fêtes les plus brillantes. Le chevalier de
Chambray, qui s'y ifouvait, a rapporté dans
ses Mémoires manuscrits huit inscriptions
qui décorèrent h celte occasion le palais des
grands maîtres et l'église de Saint-Jean.
Nous nous bornons à la suivante, placée sur
le portail de ce dernier édifice :
A la gloire de Dieiu
Byzance a eotendu le nom de Tordre de Jérusalem
ei a lrenU)lé«
Rome l*a entendu «t l*â obunmlié.
Le souverain pontife Benoit XUl
a armé la main du grand maître d^une épée,
pour Migmenter la terreur des inlidèles,
et a orné sa tète d*un nouvel honneur,
pour augmenter la gloire de Tordre.
Que Tinfidélilé abattue
voie les trophées de TËglise militante ;
qu'elle sente enfin qu'ella est vaincue ;
1
663 MAL
' qu'elle arbore la foi du Christ
couronné d*un nouveau laurie. ,
ou qu'elle redoute la foi du Christ
armé d'un nouveau glaive.
On lisait sur la tombe de Manoël de Vi-
Ihena :
Traduction de Vépitaphe.
 Dieu, très-bon et très-grand.
Ici repose le grand maître frère Dom Antoine Manoâ
de Vilhena, sorti d'une tige royale, qui, élevé par sa
vertu au faite supérieur du magistère, semblait être
né prince plutôt qu'avoir été élu.'Â peine eut-il saisi le
gouvernail de l'empire, qu'il bâtit un fort auquel il
donna son nom ; véritable père des pauvres, il fonda
des hôpitaux ; doué d'une force d'âme rare, ou il mé-
ditait, ou il exécutait de grandes choses. Souviens-
toi, voyageur, que partout où tu poseras le pied dans
ces lies, tu trouveras des monuments de sa piété, de
sa munificence, de sa prévoyance, de sa grandeur.
Dans les plus cruelles souffrances de sa dernière
maladie, brillèrent sa haute religion et sa patience.
Il expira la veille des ides de décembre, l'an 1736,
de son âge le soixante-treizième, dans la quinzième
année de son magistère.
Texte de l'épiiaphe. \
D. 0. M.
Hic jacet M. M. fr. D. Ântonius Manoel de Vilhena,
régla e stirpe ortus,
qui ad supremum magisterii culmen ob virtutem
erectus,
magis natus quam electus princeps videbatur.
Yix suscepto imperii gubernaculo,
arcem sui nominis condidit.
Vere pater pauperum, xenodochia fundavit.
Mira mentis fortitudine praeditus,
vel magna cogitabat,vel exsequebatur.
Mémento, viator,
quod ubi gressum in bis insulis sistes,
pietatis ejus , muniûcentiae, securitatis, amcenitatis
monumenta ibi invenies.
In acerrimis uUimi morbi cruciatibus,
summa ejus religio et patientia emicuere.
Obiit pridie idus decembris, a. m dcg xxxvi,
aetatis suse lxxui, magisterii vero xv.
Les annes de Vilhena étaient : au pre*
mier et troisième quartier, d'argent au lion
d'or, mi-parti de gueules; au deuxième et
quatrième , de gueules , au bras ailé d'or
tenant une épée.
Raymond Despuig^ soixanie-cinquiime grand
tnaUre, à Malte. — 1736-17M.
Raymond Despuig-Montanègre (1), d'une
des familles les plus illustres de l'Ile de
Mmorque, succéda à Vilhena» le 16 décem-
bre 1736.
Despuig mourut à Malte (et non h Naples,
comme le dit VArt de vérifier les dates)^ le
15 janvier 17U.
On lisait sur son tombeau l'inscription
(i) Aussi nommé Despong.
DICTIONNAIRE
MAL
8M
suivante, dont nous donnons d*abord la in-
duction :
Frère Raymond Despuig, grand mattre de h
milice de Jérusalem.
A Dieu, très-bon et très-grand.
Aux cendres sacrées de frère Dom Raymond Dei*
puig, qui, sorti d'une illustre maison de MajorfK,
s'engagea dans la vaillante milice de Jénisalen,«
s'étant acquitté avec succès de diverses durgn,
surtout d'une ambassade près du vice-roi deSidk;
créé ensuite grand makre d'hôtel et chef de totteli
milice , et, pendant ce temps, ayant trois Ms ita-
pli les fonctions de grand maître, rendant de Jov et
jour de grands services, fut élevé au magistère pir
les suffrages de tous les chevaliers , et da vhiat
même de son prédécesseur, le 16 décembre 1131
(dix-sept jours avant les calendes de janvier 1717).
Il mena une vie digne d'un prince rellgieiiXyetyijii.
tant par ses vertus une nouvelle splendeur à me dl>
gnité si éminente, s'éleva au-dessus des antres ph
par ses exemples que par son autorité. D
une assemblée qui devait se faire tous les mois
cette église, où serait appelé un orateur
et où le peuple serait réuni, n augmenU les
menu d'argent du mattre-autel « le fit reoowrirst
orner d'une table de marbre, et ayant laissé idct
ailleurs une foule d'autres monuments de sa nmS-
ficenceet de sa piété, il mourut le 15 janvier 1741,
âgé de soixante-onze ans.
Texte de l'Epitaphe.
Fr. D. Raymundus Despuig H. H. M. M.
D. 0. M.
Sacris cineribus frat. D. Raymundi Despoîg,
qui, ex praedara Balearia gente exortus, inelyls
Hierosol. militi» nomen dédit, variisque mune-
ribus praesertim legatione ad Siciliae proregem,
cum laude f unctus : postremo creatus summus ar-
chitriclinus, ac univers» militiae praefectus, per-
que id tempus ter m. magistri vices gessit, au-
ctisque in dies meriils, in m. magisterium om-
nium equitum suffrages, vel ipso praedecessore
suo vivente, electus xvii kal. jan. m dcc xxxvi,
dignamreligioso principe vitam traduxit,novuffl-
que adeo conspicuae dignitati splendorem vlrtn-
' tibus deferens , exemple magis quam Imperio
eminuit. Goncionem singulis mensibos in hoc
templo fadendam, accersito extero oratore,
censuque collato, institut : majoris arae argen-
teum auxit omatum : banc autem marmoreo
tegmine condecorari curavit, mnltisqne aliis
muniflcentiae ac pietatis monumentis hic alibique
relictis , obiit xvni kal. febr. m dcc xu. aet.
SUSBLXXI*
Armes : d'argent au rocher d'azur, sur-
monté d'une fleur de lis ; ou de gueules à
la montagne d'or couronnée d'une fleur de
lis de même, et ayant une étoile de gueules
au milieu.
MAL
DEPIGRAPHIE.
MAL
866
nuel Pinto , soixante - sixième grand
maUre, à Malle. — 1741-1773.
sanuel Pinto de Fonséca , Portugais,
Miilli d'Acre par lei grand maître Ca-
succéda à Despuig, le 18 janvier 17U.
octobre 1755, on éprouva à Malte un
m terrible. L'église de la Melleha, où
>nt réfugiés une foule de paysans ( dit
Jiuscrit de M. le comte de Cadolle },
ola, et les malheureux périrent sous les
ibres. En reconstruisant cette église,
icouTrit le tombeau du grand maître
« de rile-Adam ; le conseil se trans-
it è la Melleha avec le grand mattre,
sistèrent à l'ouverture du cercueil, et
tes du héros français furent transférés
ande pompe dans l'église de Saint-
Nous avons dit précédemment que le
Jée du célèbre défenseur de Rnodes
ité élevé dans une chapelle du château
ange, mais son corps avait pu être
lé ailleurs. L'exemple de ces transla-
est fréquent dans l'histoire des mo-
its.
nanuel Pinto donna des soins éclairés
traction de la jeunesse, et encouragea
mment le bailli de Tencin à former
Ile bibliothègue publique de Malte,
aquelle Louis XVI ordonna, dans la
qu'on déposerait un exemplaire de
D ouvrage sorti de l'imprimerie royale,
lisait sur le tombeau de ce grand
I rinscription dont voici la traduc-
A Dieu, très-bon et très-grand.
Sounanuel Pinto, grand mattre de Tordre de
Ml, a gouverné trente-un ans, a vécu quatre-
Mxe, est mort en 1775. L'amour reconnais-
clevé ce tombeau.
Texte de Cépitaphe.
D. 0. M.
F. D. Emro. Pinto.
Hier. ord. m. m.
rexit aim. xxxn.
vixit ann. xcn.
Obiit M DOC Lxxin.
Amor grate posuit.
les : d'argent à cinq croissants de
38.
ois Ximenex^ soixanie^septième grand
ntaUre, à Jlfa/^c.— 1773-1775.
is jours après la mort de Pinto (28
r 1773), les suffrages des chevaliers
^rtèrent sur François Ximenez de
la« né dans la ville de Funes, grand
* de Navarre et sénéchal du défunt
maître.
ran monument ne fut élevé à la mé^
de ce grand maître, dont une simple
> en pierre de Malte recouvrit la dé-
e mortelle. On y lisait cette laconique
ibe :
F. D. Franciscus Ximenez de Texada,
m. m.
Elecius xxvui januarii aun. m dcc lxxui,
obiit XI novembris ann. m dcc lxxv.
Traduction.
Frère François Ximenez de Texada, grand mattre«
Elu le 28 janvier 1773, il mourut le il novembre
1775.
Armes : au premier quartier, de gueules,
au lion d'or couronné; au troisième, de
sinople, k la tour d'or pavillonnée d'argent.
Emmanuel de Rohan^ soixante-huitième grand
maUre, à Malte. 1775-1797.
François-Marie des Neiges Emmanuel de
Rohan-Polduc (1), né en Espagne, le 10 avril
1725, dans la province de la Manche (où
son père avait été forcé de se réfugier, afin
d'échapper à l'imputation du crime de lèse-
majesté), était entré d'abord au service du
roi d'Espagne, comme officier des gardes
Wallones. Devenu Krand écuyer de 1 infant
de Parme, il en fut choisi pour aller à
Vienne recevoir l'archiduchesse d'Autriche,
qui devait épouser le prince héréditaire
son fils. Arrivé peu après à Paris, Emma-
nuel de Rohan parvint a faire réhabiliter la
mémoire de son père, condamné à mort par
contumace (2), et ne tarda pas à se faire
recevoir, par un bref du Pape, chevalier de
justice dans la langue de France.
Emmanuel de Roiian encouragea le com-
merce et l'industrie; il embelht aussi et
agrandit l'imprimerie publique ; versé dans
les sciences exactes, surtout dans l'astrono-
mie, il fit établir un observatoire (3) dans
la cour du palais magistral; Malte lui doit
(i) Ou Poldux.
(2) n était accusé d*avoir excité des troubles en
Bretagne (où sa famille avait de tout temps exercé
la plus haute influence), et d*avoir trempé dans une
conspiration fomentée en 1720, sous la régence, par
la cour de Madrid. Contraint de s*expatrier, il cher-
cha un asile en Catalogne, où il épousa la fille d*un
grand d'Espagne. 11 en eut trois enfants : le grand
maître, dernier mâle de sa branche ; un autre fils,
mort très-jeune dans Pétat ecclésiastique, et une
fille, morte sans postérité de son mariage avec un
gentilhomme breton.
Après la mort de son père, Emmanuel de Rohan
éprouva quelques difiBcultes à !se faire reconnaître à
Paris des chefs de sa famille. Il réclama ensuite à
la cour la restitution de ses biens séquestrés. La
princesse de Marsan, gouvernante des enfants de
France, Faccueillit avec une extrême bonté, et ce
lût eUe, dit-on, qui rengagea à entrer dans Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem. Elle contribua à lui
faire obtenir la charge de général des galères, après
qu'il eut servi dans rlnde sous les ordres du bailli
de Sufiren. Le roi lui fit alors prient de cent mSlie
écus, afin de subvenir honorablement aux dépenses
qu'entraînait cette dignité.
• (3) Le grand maître Rohan avait pensé qu'un ciel
toigours pur et serein et un horiion aussi étendu
que celui de Malte ne pouvaient manquer d'être tsf
vorables à de telles recherches, il confia la diroctioa
de l'observatoire au chevalier d'Angost, et, dans ses
moments de loisir, il aimait à y monter seul, ou avec
une personne dont la société lui plaisait. U avait
aussi une bibliothèque particulière qu'il connaissait
à fond.
8W
MAL
DiCTlONMAIRE
MAL
m
également le |>alais délia Conservatorla (1),
destiné à la bibliothèque publique et au
musée national ; enfin, le grand hôpital fut
constamment l'objet de sa paternelle solli-
citude (^).
On traça Tinscription suivante sur le
mausolée de Rohan :
D. 0. M.
optalo principi, bencfico egeniium pairi,
Enim. m. m. Fr. Em. de Rohan,
qui, per xii annos {irduis lemporibus prudent
adversis streiiue renip. gestans, n<nr, decus 1. o.
atlulil ; nec non , dum revolventur régna,
abundantia pacem , jusiicia fidem , pietale
aniorem populorum oblinuit. Obiit die xiu julii,
M Bec xcvii, œtatis suse lxiii.
Traduction.
A Dlea, très-bon et très-grand.
Et àrexcellent prince, ao père généreux des pauvres,
éminent grand maître François-Emmanuel de Rohan,
qui , après avoir gouverné l^ordre pendan tvingt-un ans,
avec toute la prudence, la sagesse et la force qu^exi-
geaientdea temps difficiles et malheureux, procura un
fNHiveau lustre à Tordre, lui assura la paix pendant son
long rè|piie, en même temps que, par sa justice et sa
piété, il mérita Tamour et la fidélité de ses peuples.
Il mourut le t3« jour de juillet 1797, à Tàge de soi-
xante-douzç ans.
Le cénotaphe sur lequel se trouvait cette
inscription» dans une des chapelles de Té-
glise de Saint-Jean, fut décoré d'un pélican
nourrissant ses enfants de son sang, em-
blème de la libéralité du prince, q\ii se dé-
pouillait pour ses chevaliers (3).
Armes : de gueules h neuf m.acles d'or :
trois» trois et trois.
(1) L^architeçture en est très-belle ; il communi-
que au palais m^istral du c6té de la place du Tré-
sor.
(2) f Des chevaliers anciens en surveillaient non-
senleuienl les diverses parties de Tadministration,
mais tous, dit M. Davalos, y venaieni successivement
en personne, servir les malades dans de la vaisselle
plate, et répandre sur eux les secours et les consola-
tions que le pauvre et rinfirnie ont le droit de ré-
clamer de rhomme sensible et bienfaisant. On rece-
vait, dans cet hôpital, toute sorte de personnes, sans
acceplion de pays ou de religion, sans qu'elles eus-
sent besoin de recommandation. Ce magnifique éta-
blissement ne se ressentit point de la détresse de
Tordre. Toutes ses ressources lui furent conservées
jusqu'en 1798. Les Français y établirent un hôpital
militaire.
($) Emmanuel de Rohan fut secrèlemenl inhumé,
en juin 1814, dans le tombeau qu'il s'était fait pré-
parer au pied de son mausolée; de sorte (dit M. Tabbé
Boyer, son preinier chapeiaûi et son seul aumônier,
d^ ^i nous tenons cette particularité), que Tinhu-
matHMi définitive a été postérieure à la mort de
IM^s de dix-sept ans. On peut citer M. Tabbé Boyer
parmi les perspnnes qui ont des droits à la recon-
naissance de Tordre, et nous ajouterons à son nom,
celui du commandeur, abbé de Bertis, qui a cherché
4 conserver les objets "précieni qui se rattachaient
il rillnstration de Tordre de Saint-Jean de Jérusa*
1cm.
Ferdinand de Hompêschy ioixanie'iuwnèm
grand maUre, à Malte. — 1797-1799.
•
Ferdinand ( Joseph - Antoine • Hermao-
Louis-) deiHompesch était né au chiteiu
de Bolheim, près Dusseldorf, le 9 novembre
WAj d*nne des plus anciennes familles du
Bas -Rhin (1). Avant commencé par être
page du grand maître Pinto, à Tàge de seiie
ans, il parvint rapidement h la dignité de
Srand-croix, et fut nommé ensuite ministre
e l'ordre à la cour de Vienne, où il sé-
journa environ vingt-cinq ans soos le mène
titre. A sou retour il se trouva» en sa qua-
lité de grand bailli de Brandebourg, ehef de
la langue de Bavière, créée en 1T80.
Ferdinand de Hompescb, obligé de quitter
Halte après sa fâcheuse capitulation, vint
en France dans la vue d'obtenir des secourt
du gouvernement consulaire , et ' cho^t
Montpellier pour sa résidence, afin d'y ré-
tablir sa santé altérée par les chagrins. 0 y
arriva vers la fin de ISM , et y Yécnt dass
une retraite absolue, ne recevant ^e soo
médecin et deux chevaliers de sa malsmi,
les seuls qui ne l'eussent point abandonné.
Dans l'épanchement de l'intimité, soit dam
ses entretiens, soit dans sa correspondanea
privée, Hompesch persista constamment à
repousser les imputations dont on Taecfr-
blait, et ne cessa de répéter qne sa ooos-
cience ne lui reprochait aucun tort volon-
taire. Atteint d'un asthme nerveux, il mou-
rut subitement au bout de six mois, le 13
mai 1805, au moment où Napoléon s'occu-
pait d'améliorer sa situation pécuniaire.
Acie de décès du grand matire.
Du23' jour de floréaUlS mai 1805). Acte de
décès de Son Altesse Eminentissime Ferdi-
nand-Joseph-Herman-Antoine de Hompesch,
ancien grand maître de Malte , décédé le
jourd'hui à trois heures après midi dans la
maison de Jardin Guidais, sise sous le
Peyrouj au faubourg Saint-Dominique, igé
d'environ soixante-un ans, étant né Je 9 no-
vembre 17^^, originaire de Bolheim, dans le
ci-devant duché de Juliers, demeurant à
Montpellier depuis six mois^
Sur la déclaration à moi £Mte par M. Jean-
Baptiste Becker, ex*chevalier de Malte, âgé
de trente-trois ans, et par M. Léonard-CUude
Normand, ex-commandeur de l'ordre, âgé de
cinquante - quatre ans , habitant de cette
ville depuis six mois, lesquels ont dit être
les gentilshommes de Son Altessoi et ont
signé après lecture dûment faite du présent
il) Le père de Hompesch était grand yeneorhé-
llaire des duchés de Berg et de Julien, et avait
épousé ta comtesse Isabelle de Bjhindt, dont il eut
trois fils. L'aîné (François-Charles) bérîla des char-
ges de son père, et mérita, comme premier minisire
de rélecteur Palatin, et plus tard, du roi de Ba?ière,
Fesiime et Taffection de ses «oneilOYeQs. Le secood
i Charles-Arnaud), chanoine et pvévoi de Téglise de
jiége, fut enlevé par une mort prématurée, aa mo-
ment où il allait être élu prince évoque de cette ville.
Enfin, le troisième (Ferdmand) fai destiné à Tordre
de Malte. 11 était d*une haute taille, bloud, maisufli
physionomie.
MAL
D^EPIGRÂPHIE.
MAR
870
eonslalé par Jean-Baptiste Dupy, ad-
a la mairie de Montpellier.
lit des registres de la succursale de
Sainle-Eulalie.
.6 13 mai 1805, a été dc'tposé sans céré-
3, avec simplicité, le corps de Son AI-
Eminentissime F.-G.-U.-A. de Hom-
, grand maître de l'ordre dit de Malte,
é cejourd'hui, ftué d'environ soixante-
is. Le corps a été déposé dans un ca~
h lui seul destiné ; le cercueil on bois
^scellé aux armes de Son Altesse Emi-
isimOf a été lié par un cordon blanc
, formant sept tours lf2, avec cinq
X en cire d'Espagne ; et le caveau a été
'é d'une pierre carrée, et arrêtée par
)apde de fer? placée à fleur de terre,
fisence de MM. Joseph Milion, aumô-
ne Son Altesse Emmentissime, Jean-
Ue Sabatier , aacien garde du corps ;
nt Soulier, marguillier de l'œuvre.
.CamboUi prêtre; \es susdits, le bailli
iffren Saint-Tropez , le cheraiier Lo
and, le chevalier Becker Vincent Gra-
npesch s'était fait recevoir, le 25 dé-
re 1804, membre de la confrérie des
mts bleus de Montpellier, et c'est dans
apelle qui leur appartenait qu'il fut
16, sous le maître-autel. Il était entiè-
it habillé de drap noir, avec un cha-
Drançais, des souliers de peau bronzée
des houppes de maroquin rouge; il
X l'écharpe de l'ordre, sur laquelle les
très de la Passion étaient brocfés en or,
grand ruban en sautoir, d'où pendait
OQière. Les pénitents lui firent rendre
lies honneurs funèbres.
ressources étaient tellement épuisées
oment de sa mort, que ses médecins
irurgiens ne purent recevoir aucuns
•aires pour leurs soins. 11 ne resta rien
ilus pour fournir aux dépenses de son
*ement.
lendemain de sa mort, son corps,
ipagné des deux chevaliers de sa mai-
et d'un commandeur aui se trouvait
asard à Montpellier, fut déposé, sans
cérémonie, dans un caveau de la nef
jglise de la Merci, i)aroisse de Sainte-
ie. Aucun monument, aucune inscrip-
pas même le nom de celui (ju'on ap-
)rince de Malte, n'a été placé au-dessus
lie dépouille mortelle, comme si l'ou-
ul devait désormais lui servir de sau-
de.
ùi été une sanglante ironie de graver
I tombe la hautaine devise de sa fa-
: Frangor non flector I
; arme? de Horupesch sont : de gueules
;roix d'argent dentelée en sautoir.
LTRAVERS LEGHIOT ( Diirf. ) , en
îterre.
j[500, —Marguerite Clément.
jacel Margarciha Clcmeni , geiiero8a|, spe-
iabenefaclrix rccdificalioni liujiis ccclesiaî
joliiilii die juiiii, a. D. m vo (ifour u d).
[Sépulcral MonummtSy 1118.)
MARCASCA (Entre la) et la Narenta, sur le
bord de la mer Adriatique eu Dalmatie.
f Litorea praessus scraposx roargine riipis
Inrigiius gelido defluit amne l^tei^.
Cuius perspicuo p«r levta saxa mealu
Praedulcis salsam periuli unàa Thetjn,
Indigonis gralus preterialentibus.
Incola delicias, advena laudat a^Has.
Salve nymfa mecs dignata învisere fines.
Et celebrem cunctis conciliare locuin.
Noslram salutifero dum lactas predûn /bnle
4- Licinianui ego caroiine te dominus.
+ + +
Diversum sortiia capis flnemque capiitque
Nymfa ; capot caulcs, obruii alga pedes.
Quis queat arcanum sauriens redudere foniis?
Nasceris e scopuiis, flecierit unde /tbet.
Hoc Pelagia suos fontes epl^ramale donat,
-f Magne lui pignus Lidniane thori
{Cardinal Mai, p. 349).
MARCOUSSY , département de Seine-et-
Oise, en France.
Il n'y a qu'une seule et môme église qui
sert de prieuré et de paroisse.
Le château de la terre de Marcoussy mé-
rite une attention particulière par ses singu-
larités; il paraît avoir commencé par un
vieux corps de logis qui était dans la vallée,
et qu'on appelaitla Maison-Fort, quoiaue les
andens titres lui donnent le nom de la Motte.
Il n'en reste plus qu'une petite tour carrée
couverte en pavillon. On l'appela dans la
suite la tour du Bûcher. Le sieur de Mon-
taîgu la fit enclaver dans un des quatre corps
de logis de son nouveau château. Outre le
défaut de la situation de ce château, qui est
au bas d'une roche, nerpendiculaire jpresgue
comme une muraille , tous les escaliers
étaient en saillie dans la cour ; l'entrée est
couverte par un ouvrage avancé ou avant-
château, oans lequel on ne peut entrer (jue
par deux ponts-levis qui sont aux extrémités
des flancs. Dans une petite tourelle qui est
à côté de la grosse tour méridionale, on voit
un moulin à bras qui servait dans le besoin.
Après avoir traversé une cour carrée , on
entre dans le château par un second pont-
levis. Sa structure forme un édifice carré
oblong, dont les quatre angles sont flan-
qués (le quatre grosses tours rondes.
Le couvent des Céleslins est le monu-
ment le plus remarquable de la piété de
Jean de Monlaigu et de sa femme. Il fut bâti
eu trois ou quatre ans, et la première pierre
fut bénite et posée le 17 février ikOk , par
Pierre de Fresnel, évoque de Meaux, et dé-
dié en 1W8 par Jean de Montaigu, arche-
vêque do Sens, frère du fondateur, en pré-
sence de Jean, duc de Berry,et de tout le
chapitre de Mcrry do Linas,qui continua
d'y venir depuis en procession chaque an-
née, à pareil jour, où les religieux furent
înlroduits. Louis de Graville et Marie de
Balzac , son épouso , augmentèrent celte
S7t
HAR
DICTIONNAIRE
MAR
m
première fondation de leurs libéralités en
1505 et 1516.
L'église est de stnictare jKOthiqae, bâtie
en grande partie de grès. Gomme elle est
SOUS le titre de la Sainte-Trinité, ce mystère
y est représenté par une figure faite d'une
seule pierre. C'est une espèce de corps hu-
main composé de trois corps à trois faces,
et plusieurs mains, dont une tient le çlobe
du monde, l'autre une croix, et la troisième
une colombe, espèce d'emblème pour figu-
rer au peuple l'unité d'un Dieu en trois per-
sonnes. Au côté gaucho de ce portail est la
figure du roi Charles VI, et celle de Jean do
Montaigu en robe longue ; au côté droit est
représenté également en relief Jacqueline
de la Grange, femme du fondateur, avec une
fille, ou plutôt la reine Isabeau de Bavière ,
femme de Charles VI, avec Jacqueline de la
Grange. La devise du fondateur , qui est
ILPADET, est peinte partout , et souvent par-
tagée ainsi il padet, comme si c'étaient deux
mots. Dubreuil rapporte qu'un Turc qui était
à la suite de François 1*% lorsqu'il vint à
Marcoussy , décida que c'était du syriaque ,
et que cela signifiait Dieu est mon espé-
ranee (1). Au côté droit de la porte du
chœur étaient de petits tableaux du xy'
siècle, oui représentent la vie de saint
Pierre Célestin, et qui paraissent fort bons.
On les a ôtés pour placer un grillage, etc.
Au milieu du chœur, devant le sanctuaire,
est représenté Jean de Montaigu, couché les
pieds étendus vers l'autel. C'est une statue
de pierre couverte de grilles. II fut inhumé
en 1U3. On lit ces expressions dans l'ins-
cription : LeMel en hatne des bons et loyaux
services par lui faits au roi et au royaume ,
fut par Ces rebelles ennemis du rot, injuste^
ment mis à mort à Paris. Derrière le cou-
ronnement qui est sur sa tète sont ces deux
vers 2
Non vêtait servata fides régi patriaéque,
Ne]tandem injuste traderet Ipse neci.
Et au-dessus est ce quatrain :
Poor ce qu*en paix tenois le sang de France,
Et sonlageois le peuple de grévance,
Je souffris mort contre droit et justice
Et sans raison : Dieu si ni^en soit propice:
On a aussi inhumé dans cette église Gérard
de Montaigu, évoque de Paris, frère du fon-
dateur, Marie de Balzac, Thomas de Balzac,
Anne Gaillard sa femme, et Charles de Balzac
leur fils, évèque deNoyon; Henri Pot premier
écuyer tranchant d'Henri III , etc. ; Louis
Lemattre, seigneur de Bellejame ; plusieurs
personnes de la famille des Viole du dernier
siècle ; un officier nommé Ravmond ; enfin
un prieur de ce lieu nommé Pierre Julien ,
mort en IMO, où, parce qu'il y est dit que
la mort l'a frappé de son étrille, il est au bas
de son épitapne, représenté couché sur le
{{) Voyez plus bas (colonne 877), dans la notice
sur Jean de Montagu, par M. Merlet, une autre in-
lerpréution de la devise du grand maître d'hôtel de
Charles VI.
dos en chasuble et aube parée de plages avec
la mort debout qui tient une étrilley et lui
étrille la tête.
(HuiTAUT et MÀ6inr, Diei. de Pmiê si é
ses environs.)
On ne lira pas sans intérêt le moreeâ
suivant relatiià la mort et à la sfoottore es
Jean de Montagu (1). II est extrait dHine JN»-
graphie du grand mattre de France ^ pubUéi
par M. L. Meriet, dans la Biblioihiam è
VEcole des chartes^ 2* série, t. III, p. 9i8d
Le même jour, Jean de Montagu M
conduit aux halles de Paris en une chamUi^
vêtu de sa livrée, d'une houppelanite di
blanc et de rouge, chaperon de m6iiie« mi
chausse rouge et l'autre blanche» des ép^
rons dorés. Tes mains liées; deux troospefiii
devant lui, afin d'assembler tout le peatria.!
passa au milieu d'un grand nombre de wm^
geois qu*on avait mis sous les armes» teenl
une croix de bois qu'il baisait souvent; alla
dévotion qu'il montra toucha tellemMit Um
les cœurs, que ceux mêmes qui le hfliitgafani
auparavant ïie purentrefuserdes larmesàui
si étrange disgrâce. « Il étoit moult plaint A
tout le peuple,» dit Juvénat des Ursioit
p. aoi, « et doutoit fort ledict des BasHfe
Si'il ne fût rescous, et pour ce, il dkstià m
lant qu'il étoit traître et coupable de k
maladie du roy, et qu'il déroboit TaigiM
des tailles et aides. »
L'exécuteur Pierre du Préau lui trancki
la tête du premier coup de hache et la nft
aussitôt au bout d'une tance : de là » il ail
Sendre le tronc par les aisseUes au gibet di
[ontfaucon : mais il ne fit aucune naentioa
des causes de la condanmation, comoie c*«l
la coutume. Ceux que les princes aTataM
envoyés pour être témoins de la mort ts
grand maître en furent assez touchés po«
oublier le devoir des courtisans. Us en refis-
rinrent tristes et pleurant; et plusieurs le«
ayant demandé ce qu'il avait dit avant di
mourir» ils répondirent qu'il avait proCaili
devant toute l'assemblée avoir confessé Coot
ce qu'on avait voulu dans la violence des
tourments» qu'il avait même fiiit voir qall
en avait les mains disloquées » et qu*il était
rompu par le bas du ventre» mais qu*il avait
persévéré à dire que le duc d'ChrIéans et Id
n'étaient aucunement coupables de ce qo'oa
leur avait imputé.
Ainsi périt Jean de Montagu. Et à ce pro-
pos , Juvénal des Drsins fait une remargae
assez singulière. Il dit que le grand mafin
fut condamné et décapite aux halles» c com*
bien qu'il fût clerc marié, cum uniea virgmSf
et avoir été pris en habit » non dilfonna i
clerc. » Ce qui semblerait signifier que soo
procès aurait dû- être renvoyé aux juges ec-
clésiastiques, dont le privilège s'étendait
peut-être alors jusqu'à juger ceux qui avaient
reçu la tonsure, quoiquils se fussent enga^
dans le mariage» surtouts'ils n'étaient poiol
(i) Son père, Gérard de Mootaaa» fal iofenné i
Paris dans Tëglise de Saiole-Croix de la Breloa■^
rie. Nous donnons son épithaphe, parmi ceOet to *
églises de Paria.
MAR
D'ËPIGKAPIIIE.
MAR
874
en sccondos noce;i. — Il (*sl certciiii
le temps-là on cherchait à se meltre à
1 des procédures criminelles par les
Ses de la cléricalure. Jacques Cœur qui
lamné sous le règnesuivant, prétendit
)r le jugement des commissaires qu'on
il donnés , |)arce qu*il avait été ton-
t qu'il portait Thabit clérical. Cepen-
. était, comme Jean de Montagu, sur-
sot des finances» et il avait eu plusieurs
I de son mariage avec Catherine Léo-
. U y eut même une enquête ordon-
mr savoir s'il portait la tonsure et
clérical (1).
M la mort de Jean de Montagu, Gérard,
I de Paris , son frère , demanda sou
pour le faire enterrer; ce qui lui fut
par les princes : et» de peur qu*on
rit ou qu'on ne changeât son cadavre ,
jgieux de Marcoussy donnèrent tous
is au bourreau une somme de deniers
a*il le conservât, jusqu*en l'année 1U3
it réhabilité.
s joursaprès la mort du grand maître ,
ciobre UOQ, les princes obtinrent du
éaé la signature d*uue ordonnance
les financiers, destinée à justifier leur
ite; — ordonnance au reste rédigée
ne profonde habileté , et bien propre
lire dans l'esprit du peuple l'intérêt
ient pu y faire naître les dernières
I de Jean de Montagu.-*Mais, comme
iistifler le erand maltrei le plus bon-
omme de la cour, le duc de Bourbon,
é de cet assassinat, quitta à Tinstant
et ae retira dans ^es terres avec le
de Glermont, son fils.
si une copie de l'acte expédié par
des Essarta pour notifier la mort de
b Moatagu :
tous ceux qui ces présentes lettres
it, Pierre des Essars, chevalier, coa-
et maistre de Thostel du roy nostre
; garde de la prévosté de Paris, salut :
t faisons que l'an de grâce 1M)9, le
septiesme jour d'octobre, fut pris et
sonné es prisons dudict seigneur au
]hfttelet de Paris, messire Jenan, sire
Dtagu, de son vivant chevalier, vidame
ioiS| grand maistre d'hostel dudict sei-
, et illec à cause de ptiê$ieur$ crimes de
gesiéf déliets et autres nuUéfices par lui
ê etperpétrés : lui étant es quelles pri»
il fut atteinct et convaincu d'aucuns d'i-
rimes de lèse-majesté comme autres, et
iS fut condamné par sentence et juge-
déflnitifs contre 1 ui donnés et prononcés
IS par délibération du conseil , le jeudi
ptiesme Jour dudict mois d'octobre, à
lécapité es balles de Paris , son corps
nia et pendu au (;ibet, et tous ses
I terres, seigneuries et possessions
coques estant au royaume ac^ugés et
es forfaits, acquis et confisqués au roy
sire. Et mesme jour de jeudy fust ice-
jement mis à exécution. En témoing
K Gbiffbt, ObtertatiOHt sur VlIiHoire de
du P. Daniel^ lornc VI.
DiCTioiiN. i>*Kpigrafuir. 1.
de ce, nous avons fait mettre à ces lettres le
scci <lc la prévosté de Paris. Ce fut fait le
jour et an dessus dict.
« [Ainsi signé : J Choaht, procureur. »
Et, en effet, nous trouvons d'autres lettres,
en date du 26 octobre de la même année ,
faisant don à monseigneur de Guyenne do
toutes les terres et seigneuries que tenait
feu messire Jehan do Montagu.
En vertu encore de cette confiscation , la
bibliothèque que le grand maître avait établie
dans son thAteau de Marcoussy fut transpor-
tée au Louvre, le 7 janvier 1^10, par le se-
crétaire du duc de Guyenne. On lit à la
suite du catalogue du roi Charles VI, f* 37 :
«Cesontleslivresquenobleetpuissantprinco
monseigneur le duc de Guyenne ainsné fils
du roy Charles, le sixiesme de ce nom, roy
de France a envoies en la librairie du roy
nostre dit seigneurau Louvre par maistre Jean
d'Arsonval, confesseur et maistre d'escollo
de mondit seigneur de Guienno. Et lesquels
ont été receus et mis en ladite librairie par
moy, Giles Malet, maistre d'ostel du roy
nostre dit seigneur, et garde do ladicte li-
brairie, le 7 de janvier U09 (IJ^IO n. s.). »
Pour calmer le ressentiment de la reine et
se faire pardonner la mort du favori, Jean
sans Peur partit aussitôt pour Melun, atin
de rendre en personne raison de sa conduite.
Mais son secret dessein était de proposer le
mariage de Louis de Bavière, frère de la
reine, avec la fille de Charles de Navarre, son
confident, à laquelle serait donné en dot le
château de Marcouss)r, La reine ne voulut
pas consentir à ce mariage, et le duc de
Bourgogne, désirant à tout prix se la rc^ndre
favorable, fit donner néanmoins à Louis la
terre do Marcoussy, et à Isabeau celle de
Tournenfuye, au commencement de l'an-
née l(hiO.
Au reste, chacun profita un peu des dé-
pouilles du grand maître. Ceux qui ne pu-
rent avoir une portion de ses terres se con-
tentèrent de quelque meuble ou de quelque
bijou. — Ainsi, Jean de fierry, quoiqu'il fût
loin d'être des ennemis de Jean de Montagu,
et au'il fût bien convaincu de son innocence,
ne laissa pas de profiter de ses dépouilles,
au moins indirectement, car il reçut des
mains de Robert d'Etampes divers joyaux
précieux qu'il recommande à ses héritiers de
restituer aux sœurs de messire Charles de
Moatagu, par son testament du 17 juin lbl6.
Par ces confiscations, la veuve et les en-
fants de Jean de Montagu se trouvèrent
Cresque sans ressources et dans l'impossi-
ilitede poursuivre sa réhabilitation. Heu-
reusement pour eux, les Célestins d« Mar-
coussy se souvinrent des bienfaits de leur
fondateur, et consaciôrent à soutenir l'hou-
ueur de sa famille les trésors qu'il leur avait
autrefois donnés. Ainsi, ils vendirent deux
statues, l'une de saint Jean-Baptiste, l'autre
de saint Antoine, pesant ensemble dix-sept
marcs et quinze esterlins (1) d*or, avec les
(I) Le marc était de huit onces, Tonee de vingi
csierUns. Au Uux actuel de Tor cl de rargenl, les
875
MAR
DICTIONNAIRE
MAR
m
sous pieds d'argent doré valant dix-sept
marcs ciiiqonccs, ot unostatue desainte Anne
pesant treize marcs d'argent.
Au reste, dès le commencement du mois
de décembre 1409, Charles VI étant revenu
de sa frénésie, et ayant appris la mort du
grand mnitre, s*en plaignit amèrement au
duc de Bourgogne. Mais celui-ci lui mit de-
vant les yeux la vaisselle de Jean de Mon-
tagu, (laus l.upielle il était facile de recon-
naître plusieurs pièces qui avaient appartenu
il la couronne, et que Ton avait dû fondre
poiir subvenir auT ilépensfs dp la guerre, et
accusa le grand maître d'avoir dérobé ces
ioyaux. — Refirorhe souvent répété par les
lisloriens, même par ceu\ qui semblent le
moins hostiles à la mémoire de J(*an. Mais
comment croire sérieusomunt qu'il eût ja-
mais pu songer h faire considérer comme sa
pnïpriété des vases d'un grand prix, connus
et invf'nloriés depuis un temps immémorial
parmi les joyaux de la couronne? Et ne de-
vrait-on pas, au con!raire, le louer d'avoir
1)rôré lui-mômn au roi sur ces gages piécieux
'argent nécessaire à la guerre, plutôt que
de souifrirciue ces objets d'art passassenten
des mains étrangères?
Que Charles VI ait, oui ou non, ajouté foi
h une pareille accusation, toujours est-il
Su'il lui forcé de laisser intpuni le meurtre
e son favori. Tant que dura la guerre des
Armognacs et desBourj^uignons, et (jue Paris
fut occupé par les partisans de Jean sans
Peur, Charles VI attendit patiemment. En
vain Charles d'Orléans, sur la sollicitation
de la famille de Montagu, écrivit au roi le
1&- juillet Hll, pendant qu'il faisait le siège
de Paris, une lettre justificative du grand
maître. Il était im()0ssil)lede rien tenter pour
la réhabilitation de Jean de Montagu, tant qii«
les cabochiens disposaient detout dans Paris.
La gUL-rre civile durait depuis deux ans
dans toute sou horreur; et cependant les
Anglais, profilant de ces dissensions, mena*
Î aient la France d'une descente prochaine.
.6 duc de Bourgogne, voulant terminer la
guerre civile avant de marcher contre les
étrangers, vint mettre le siège devant
Bourges, où était renfermé le duc de Berry
avec les principaux chefs armagnacs. Fran-»
çais contre Français, presque tous parents
et amis il était bien diflicile qu'on n'en vînt
pas h un accommodement.
Le dauphin Louis se trouvait dans Tarmée
de Jean sans Peur, qu'il était censé com-
mander : quoique gendre du duc de Bour-
gogn<;, il ptfuchail en secret pour le duc
d'Orléans, qui avait, comme lui» le goût des
fêtes et des plaisirs. Aussi se laissa-t-il fa-
cilement toucher par les raisons de quelques
seigneurs de la faction des Armagnacs, qui
le suppliaient de ménager la paix, et força-
t-il Jean sans Peur d'accéder aux conditions
deux statues de saint Jean-Baptiste et de saint
toiue rt'préseiitciit une valeur de 15,506 fr.; et
saint An-
celle
do sainte Amie avec les suus-piedsi d'argent doré,
euMruii 1,^50 fr., sommes qui au xv« siècle valaient
uu moins le quadruple de ce qu'elles valeut aujour-
d*hai.
gue proposait le duc de Berry. La paix pro-
jetée à Bourges fut défmilivemenl conclueet
solennellement jurée à Auxerre, le li iuil'
let lUi2.
D'Auxerre le roi revint k Paris, et le dac
de Guyenne, dauphin de Viennois, son tils
atné,*accompagné du comte de Vertus (l),y
arriva le lendemain, suivi des ducs de Bour-
gogne et de Bourbon. Charles VI lit lienoii-
veau publier la paix que le parlement, <ni
y était intervenu par ses députés, avait dqk
fait annoncer par les f)laces de cette ville.
Et le mardi 12 septembre 1^12, on tint aa
grand conseil dans lequel, en présence di
roi, assisté du comte de Vertus, des duos de
Bourgogne et de Bourbon, et de plusieors
autres princes et grands seigneui-s, h doc
de Guyenne, suivant Tordre de Charles VI,
déclara que la mort de Jean de MonUga lui
avait fort déplu, et que ç*avait été uu juge-
ment trop soudain et trop précipité, dicté
par là haine et non par la justice. Et, après
avoir remis Charles ac Montagu en sonolBee
de premier chambellan près de lai, et atoir
déclaré les confiscations des bieRS et héritages
de Montagu nulles et sans effet, U cfjmuattît
qu'on allât au gibet dépendre le ooips do
grand maître, qu'on le réunit k son ch^T^et
qu'on le baillât à ses amis pour la déposer
en terre sainte.
En exécution de cet arrêt du gracMi oonseil,
prononcé avec tant d'éclat et sans le contre
dit des parties, le âS septembre lUS, h
prévôt de Paris (2), avec un prèlre vêtu
d'aube, funon, étolo, et douze homnes ayaul
flambeaux et torches de cire ailniées, se
rendit aux halles de Paris. Et là, le bourrcai
Caj)eluche, montant sur mieéchdlev éùkn
ia tôle de la lance où elle était ûchée. Slle
fut mise dans un beau suaire qpae le prMre
tenait, et celui-ci, la prenant sur son épaale^
la porta en oompagoie des susdtts dans
rhôlel du grand maître. Et pareiUcfnentySoa
corps fut 6lé du gtbet de Moutfaucon par k
bourreau, en présence du prévôt, et rap-
porté à Paris : ieauel, joint avec la téta, et
(1) Philippe^ second Als de Louis d*Oriéast»noit
en 1420.
(2) Pierre des Essarts étalt-il alors prértlt de H-
ris, et fut-ce réellement lui qui présida à la rélnibilh
talion de Jean de Montasu? Oui si news en 4smf9m
Nicole GiUes, GvittavniePyari, Skiion deJs Maiieai
une histoire auanyiiie coatenipiiraiiie; wni, ai no»
nous eu rapporioii» à la plupart des historiens. —
Pierre des Essarts, insUtué prevOt de Paiis le 5 mii
1408, Tavaii éiéjusqu'au samedi 8 novambre J4I0;
rpais de nouveau du sameJ 19 aeptemira 141 j ju»-
Îu*au jeudi tG mars t4li. Mais au niolsde leptembif
4ii, il n'élail même pas à Paris, ei H n> revint
au*un mois plus lard, np|ielé par la dnnfMn, qui M
onna le gouYoruenient de la Bastille. Au nîrts, il
ne put écliapi)er a« cliàtiuent que utêriiait V»9ê»
siiiat (le Jeau de MonUifu. On sait ^w^Ue fut bs fil
malheureuse ; accusé par les eabocfaieus d'avoir
voulu enlever le Dauphin, et conduit au Gnind-CU-
telct, Il fui condauine à être traîné sur une claie (ta
Palais jusqu'au Ch&lelet, puis à avoir la téteooopéa
aux balles : sentence qui fut eiéculée le 1** juillet
1415, cl son corps fut pendu an giltet, au lieu luàM
où avait été pendu celid de Mouugu.
hFT
MAR
VCPIGilAPinfe.
KAR
ïïn
enclos datis un cercueil, fut conduit par les
)Dfants et les amis du défunt dans réalise
le Saint-Paul, sa paroisse, où on fit ses oh-
lèques avec toute la inagniricencc [lossible,
3t de là dans le monastèro de Marcoussy.
11 y fut enseveli, et les pères Célestiiis lui
llevèrentun tombeau fort cousidérablo pour
le temns, avec sa figure dessus, en relief, eu
liabit ue cavalier, ayant en t6te les deux
iascrîutions que nous avons données plus
hhut (colonne 871).
Autour de la pierre qui couvrait le tom-
betu (sur laquelle il était représenté couché,
en relief avec sa cotle d'armes, et où les
quatre aigles étaient becquées et uiem-
Srées (1), on lisait :
Cy gist noble et puissant seigneur monseigneur
en son vivant chevalier, seigneur de Moulagu
et de Marcoussis, vidame de Laonnoys, conseil-
ler du roy et grand maislre d^boslcl de France,
'fin fonda et édifia ce présent monastère. Le-
'' quel, en haine des bons et loyaux services par
lui fais au roy et au royaume, fut par les rebel-
les et ennemis du roy injustement mis à mort à
Paris le dii-septième jour d*ocU)bre, veille de
Saint-Lvc, Tau 1409. Priez Dieu pour luy.
- On rapporte que François I", Usant cette
épitaphe et apprenant lu manière dont était
moK ieaD de Montagu, dit, en le plai^^naut,
mie c'avait été' mal lait de faire mourir un
M grand homme par justice. A quoi un reli-
gieux répondit fort à pro|)OS : « Sire, il ne
mt pas condamné par justice, mais par com-
iDissaires. » Ces paroles firent une telle im*
œssiOH sur le roi, qu'il jura, en mettant la
in tur l'autel, de ne jamais permettre
^n^mtt à mort quelqu'un par jugemeul
-Miaflé d'uue commission.
Au xTi* siècle, on a ajouté cette outre
^iiàphe :
En obéissant à mon roy.
Etant fidèle à ma patrie,
Je souffris mort et finfamie,
Contre les ordres de la loy.
Bien que dans des employs j'aye paru fidèle,
Qu'an serrioe du roy je me sois attaché,
Que du.aang de ses princes j'aye empesebé la
[perte
Et son peuple des (pierres plusieurs fois délivré,
LMnramie n'a |ias eu respect de ma teste.
On parfit omm procès cdutre droit et raison :
La jusUee enivcrs moy fut aveugle et cruelle
En i^paadant mon sang pour une passion.
.Q&ant aax biens de Jean de Mootagu, ils
furent restitués à ses héritiers, à mesure que
les détenteurs moururent. Ainsi, Marcoussy,
en octobre 1M7, à la mort de Louis do Ba-
vière ; Tournenfuye, en IWo, à celle de la
(1) Outre ces armes, on voyak gravé sur cette
pierre le mot llpadeit, devise de Jean do Moniagu,
et qui semble vouloir dire : Je /Vd promis u Dieu et
lUtitenu, chaque leiuc s\îp;>lcanl siii moi, suivant U
mode de ceimps.
reine Isabeau, etc. Maïs le fief de Montagu
ne rentra jamais dans la famille du grand
maître. Les dames religieusos de Poissy,
auxquelles il avait été doiiDé, le 11 dé-
cembre 1409, |)ar le duc de Guyenne, en
considération ue sa sœur Mario de France, le
conservèrent jus(iu'au xvir siècle, et alors
il fut réuni à la couronne. — Jacqueline de
la Grange, la Touve de Jean de Montagu, se
maria en secondes noces avec messire Pierre
de Hérisson, chevalier, seigneur de Bourdy
et capitaine de Sablé au comté du Maine.
Elle mourut à Angers, sans postérité de ce
seigneur, le 2^ juillet 1V22, et fut inhumée
en Téglisc de Saint-Jean de cette ville.
MARENO, dans les Etats pontiQcaux.
A la maison des clercs Missêwrs.
Benelicto XIY. P. o. m.
TH. Ab bine anno
manife^to nvmine
ad svmmi apostolatvs apioem
mirabUiier evecto
qvem iamdvdvm exhibe-
bat 'marmor svperpositvm
qvod
ex propinqva Gandviphi arce
ad solenne S. Barnabae apostoli
feslvin
tn principe 4ocl templo
eideno dicato de more celebrandvm
relîgîonis ergo inox adventans
sacris ibidem peraciis
hvnc ab avla^ frcqventia
tutissSmvm sibi fecessvm
ab ËmmaniRele
Pereyra de Sampaîo
niiiitix* D. N. L eqvlte
commendatarlo
atqve regiis negociis
aloanneV, PortvgaUiae
et Algarbiorvm rege
apvd S. R. S. praeposlto
paratvm
bospitio svo decoraverît
ac pontiticia maiestate impleverit
hospes tanii principis clementlam
posleris lestatam \olens
b. g. a. ni. p.
eadem die m idvs ivnias
a. D. MDCCXLVU.
(Galletti, Inszript. BononienseSj p. ilO.)
MARIA, en Piémont.
L
Sur une pierre milliaire.
Imp. Ces.
Gonstanthio
pio frlici invicto
augusto,
xxxii;
%n
MAR
mcnoiamn
{Cmrdfmai Haï, 850. 8; DcmAiru, JN^
mofil Ci$p. p. S9.;
II.
Piem trowoie pri$ du même endroit.
Imper. Caesari
Flatio Yalêrio
Constantino
'Goostaniini pii ang.
filio.
XL.
(DuBANDi, Piém. t^.f p. M.)
MARMOLEIOS, en Espagne.
Imcripiion trouvée en iWê^ ei maintenant à
vif Me Saint'PatUf au couvent de$ PP. Do-
mnieainê.
E . . . • alias vi vox quoque nostra
Yicirix et turbas Garnis post ire Sopiias
Geiiu • • . • peragens truculeatum
Eid risque fecunda
NoIms hic c • . . ebis sarripire tentât
Ifi celo dehinc meriu |ier secula vigens
Adjuocta pollet curie sanctomm in aree
^ Mercede pulso rulili sub sole coruscat
Amblens sacri gloriam de mercede cruoris
Rex ifiMt coi ooronam per seda fatura.
T« itiCpie Hiitibas martyr nos manda difinis.
Idem snb era nofies centum jugulator
.... sexagies et ono septem de lutlendis
.•.•••••«••. is orta aprilis.
(Cardinal Haï, ^29, 2 ; N axz aeiuSi Prolog.
Palœogr. Hiep.f lab. xxxiii, n* 1.)
- MA&SALA, en Sicile.
I.
DaubU imeription eur deux pierres.
Unp. Osarl
D. N. Valenlini-
ano pio fetici
semper auguste
M. Valerius
Qiiinctianus
V. C. coos. P. S. ,
dementias
pietatique dus
sempèr dicatis-
; simus • . 4
» • • dévolus*
(Cardinal MaI, p. 968.)
II.
Restitntori remani
imperii UbenaUaqpie
{Cardinal Haï, »(, 3; Inee. SiciL,
cl. xYin^n^riS.)
UI.
Gureli vivas.
Pro merilis eximiae leDllalis
ei benign» admintstratîows
slrenoo et pr»dicablli jodid
domino Zenoaie
Y. G. corr. proT. Sidl.
(C<irdtiialHAi,SW,l)
IV.
Fines
inter
Yanda-
losel
Gothos.
mil. un.
(Cardinal Haï, 35S, 3 ; Hobatobi, p. 1».)
HARSEILLE, chef-lieu des Bouches^
Rhône, en France.
Neuvième êiicle. — Mueée.
Hic reqniescet in pace Ensebia religioat
magna âncella Domini qui in secula ab taMMii
etate sua vixit secoiares annos xiui et «bi
a Domino decu est in monasterio sancU Gyrid
senrivet aunus (ne) quinquagenta, recesael snb dis
pridie kalendas octobris indictione aextiu
Epitaphe de sainte Eusébie, fixée sur in
sarcophage du yr siècle» mais srayée sur
une pierre séparée. ETle était abbesse du
monastère de Saiut-Quirice, fondé par saint
Cassien. Hiilin fait remonter cette inserip*
tion au nu* ou au commencement du ix' siè-
cle ; selon la légende, elle est du ix*.
(Mém. de la Soc. orcA. du Midi. L U,
p. ais.)
U.
Neuvième siicle. — Abbaye de (SBifil-Fîe^or,
dans la confession.
In hoc Uimulo siu est TiUisiola
abatissa que nominis sui ëeeoa
lita factisque servabii
Cbristid jat Mariam mente
sec. tua fidem viigo
tirglnibtts sa^cris XLfvflMÇ
Aunis us xn a lu. nu'x ' v
diebus vu. idus aprilis MUL^fm»
(Mém. de la Soc. ard^. dm JffaK, t. Il,
p. 216-217.)
lU.
Trouvé enl8i}isurremplaoÊmmt de la cke^felh
de Sainte<!aiherine.
Hic reqoiescet bone
nemorie Eugenia ancHla Dd
qui fexit aanus isxxn fwespii
HAR
▼I DODias marsiâs
G* A* 3.
•our quœ^ vexit pour viœii ; annus pour
Le nombre d'années paratt difficile à
er, de même que les deux lettres et
re de la cinquième ligne. Evidem-
ufli s*est trompé en faisant figurer ici
re 3, les chiffres arabes n*ayant été
lits en France au plus tôt que dans le
île.
^. de la Soc. archéologique du Midij
:. II, p. 217.
Musée.
ObiU anoo milviu, indiet. i. iEpaeU iiL
Tiri dari sunt bic siia palris Isami
ibra sois studiis glorificata piis.
bKx vegetans anima provexit ad alta,
ibosegregiispaciûsque aniniis;
nedimiliis erat bic viriulis spociebus,
Domini cunciis, pro quibus est bilans
îdt docuil abbas pius atque beaius
dpoloaque sues coinpulit esse pios.
rens tenuit reglmen, sed claudere Umen
ipnlsus vil» est acriter misère,
l bis dénis septemque fideliler annis»
muitsomque sibi dulce gregem Domini,
H octebris transaclo oclavo kalendaSt
sej^t Rntiii régna subire poli
mncfiAPHaL mar m
D'Ansse de Tilloison a restitué et expliqué
de nouveau cette inscription dans le tom. II
des Mémoiret de V Académie de» imcriptions^
nouvelle série, pag. i9k. Nous la publions
d'après le travail du savant académicien.
BOTS que lex homini noxa protoplasUy
•e defuocto, lector inest misero.
a gemens corde die die Deus huic miserere.
[Ameo.
Vm. de la Soc. archéoL du Midif t. Illt
p. U.)
V.
[955. — Abbaye de Saini-Vieior.
crista quem petra tegis brevis ista
let celis sanctis, socius Micaelis,
Mum ilos et decus monacomm»
iDCtomm merito sepelitur eoram
qood primo quasi toium fecit abymo
a nenbris ôclava luce novembris.
latnr, c Us, post l qoinque sequatur
aoMtntn in qao super astra loqaatur {$U).
îém. de la Soc. archéol. du Midi^ t. III,
p. 905.)
VI.
IMl.
lécouvrit dans le siècle dernier, à Mar-
dans la partie du parc formant le mur
il de la boulangerie de la marinot une
ition grecque chrétienne, apportée du
\t et que publia \%Sufplém€rU du jour'
r Provence du sameai 19 mars 1785.
i fC9Lp9nJ9K O^XoSofAlî
Téyovc ^à iainomç «ctl vn*
fyùfinç rw fàoxpnrw
"pDVf fTiGV Twv MTrocxecXiolwv
iiç pcviifMOijvov eevrfiv, tmI vfcif
^X*^^ a/Mac xai fvTO}(iîftC
ùaiiur,rpwM Mouoroxa Iv ixtt
1^01 àtxiii^pÎM xai
Traduction.
Cet éditée a été construit aux frais et aux
de Rttfélittft, personnage très-pieux de la Camille des
Baealides» en mémoire d'eux et pour le salut de ràae
et pour la prospérité de leurs chefs Jean ArgyreeC
I>éméiriu8 Moustaka, qui sont ici à leur tète. L'an
1461, le il décembre, sous le gonvememeiil de Ni-
céphore.
On remarque qae dans cette inscription
Ta est souvent mis à la place du a. Le sra*
veur, en outre, qui ne savait pas l'ortho-
Sraphe , a confondu les voyelles et les
ipntongues qui de son temps comme au*
jourd*hui ont le même son.
Extrait d^une notice de M. Bouillon Lanr-
dais (1), sur une pierre tumulaire troufoée^
le 7 mars 1839, devant l'église Saini-Fer
réolf à Marseille.
Dans la nuit du 6 au 7 de ce mois, les ou-
vriers de Tune des compagnies pour Téclai*
rage au gas, en creusant une tranchée pour
la pose de leurs tuyaux dans la rue Traverse
de la Coutellerie , rencontrèrent un bloc de
marbre noir sur lequel se trouvait une ins-
cription; ce fut seulement dans la matinée
du 8 que le bloc fut tout à fait découvert et
et que Ton put y lire les lignes suivantes :
Staviator;
Monte oUvenses
qoes ab iromemorabiii œtaie nobllitas,
Biilitiae terra mariqoe strenuitas,
la divû Cipriaoe epîscopo lolonensi sanctitas,
piurimis ab hinc sscufis iOusUnnmt,
bicjaeent.
I)t Débilitas qua nulla Massiliœ clarlor
In cevum virtutibiis fulgeat,
«t strenuius in bostes Galto et Ecclesi»
forliter splendeat,
vt sanctitas praecelleniissimi prcesulis nec non stavi
in posleros prodeat,
ora et abi.
Hoc Dionumenlum,
(i) Marseille 1889, i»«*. Notice lue dMM la !•-
«iélé4es aiis et belles^elMi ds Marseilte.
DICTIONNAIRE
m MAE
autîquilate collapsnm, pielaie jam restitutum
poncbat
LudoTLCus de Monle oUvo
ex pnBfecUs regîanim irircmium unus,
annosalutis hdclxxxxv.
Voici la traduction que j'ai essayée de
cette iuscription :
Arrête passant; Mes Montolieii', que' leur noblesse
de lemps immémorial , leur courage guerrier sur
terre el sur mer, la sainlclc du bienheureux Ciprien,
évéque de Toulon, ont illustrés depuis noiid)re de
siècles, reposent ici. Pour que leur noblesse, plus
remarquable qu^aucune au Ire de Marseille, brille
cternellement par ses vertus; pour que leur courage
contre les ennemis de la France et de TEglise res-
plendisse fortement, pour que la sainteté du très-
excellent évéque leur aïeul aille à la postérité, prie
«t passe. Ce monument, que son antiquité a ren-
tersé et que la piét^ a rëtaltli, a été placé par Louis
de Montolieu, Ton des capitaines des galères royales.
Tan du salât 1695.
La famille de Montolieu, dont il est ici
auestion, est une des principales familles
e Marseille, une de ces rare^ privilégiées
dont rhistoire se lie intimement à celle de
leur patrie, et que Ton retrouve durant une
longue suite de siècles, toujours au premier
rang parmi leurs concitoyens. S'il fallait ad*
mettre la prétention exprimée dans la cin-
quième et dans la douzième ligne de l'ins-
cription, et conservée par tradition dans la
famille* il y en aurait peu qui pussent le lui
disputer en ancienneté. En effet, elle ne
compterait pas moins de treize cents ans de
descendance non interrompue, sous le môme
nom, depuis le temps de saint Cyprien, qui
vivait au commencement du vi' siècle; da-
près la légende de ce saint et Pacte de trans-
lation de ses reliques, il était de Marseille
et fils de Jules de Montolieu ; le premier de
ces actes s'exprime ainsi : Beatus Ciprianuê
aliis et nobilibus parenlibus ex memorata
civitate MaAsilia et ex MontoUvensium fami^
lia progenitxis,,. Le second ajoute : Cipria^
nus,., ex illustri familia Monte Olivi proge^
nitus et a Julio paire suo ... eruditus....
Saint Cyprien fut appelé au siège de Toulon
vers Tannée 521^; il assista à plusieurs con-
ciles et mourut dans sà ville épiscopale en
5V6. 11 a écrit la Vie de saint Césaire, son
' maître et son ami; on conserve à la biblio-
thèque du Vatican un missel écrit et signé
de sa main ; sa fête se célèbni à Touloi le
3 octobre; il était autrefois d'usage gue le
chef de la famille de Montolieu y lut invité;
il assistait à la procession h la place d'hon-
neur, et marchait seul un ilainbeau à la
main, immédiatement après la châsse du
saint el avant toutes les autorités.
Cet usage a été aboli depuis fort long-
temps, et môme Tauthentirité des litres qui
font de saint Cyprion un membre do la fa-
mille
sieurs,
MAR
SA
marché de tout ce qui peutôtre coniroverséy
et en n'adineftnnt que ce qui repose sur des
actes anlhonliques, la famille do »t Icnmu-
ment vioul d'ùlre retrouvé n'ei demeure
f).is moins une des pins illustres de Mar*
soillo. II o\isle des chartes de 1182 ot de 1181
où il est faib-ra^nlion de Giraud de Mi)iitOf
lïe\u ({ui a donné son nom h un quartierib
notre lerrUoiro, le val de G'raud ou MoDto-
livet (de Monte Olivo^ nom latin des Montor
lion). Guilîn'imc de Monlolieu, fils du prfc
cèdent, fut caution de Hugues Geoffroi ill,
vicomte do Marsoill(»Jorsque cehii-cî engi-
p^ea, en 1103, îi Guillaume Vivaud et h Bolin
le j'iif, la quatrième partie du p«rt de cotte
ville, pour la sominé de 20,000 sols royaux
conronnos; il commanda une escadre d*AI-
Chonso, comte de Provence, avec laquelle il
attît les (îonois en 1109.
A partir do celte époque, les IfonfoKte
sont mentio'^nés à chaque instant dans nos
annales et dans nos chartes; on trouve hd
Bortrnnd do Montolieu parmi les otages de
Ch;>rles II d'Anjou; la chronologie des con-
suls do Marsoilhî on nomme sefït qui furent
revêtus de celle charge, et l'iîtendard de
saint Victor, cette oriflamme do nos oèrai,
fut confié quatre fois h des chevaliers de
cette maison. Louis de Montolieu, qui a tii
érijjçer Tinscriplion rapportée ci-dessus, for-
mait le quinzième degré de génération de-
j)uis Giraud do Montolieu ; il était capitaine
do la galère la Reine el chef d'escadre ; îl se
signala plusieurs fois sous les ordres 4a
bailli de Noailles ; il épousa Anne de Manse,
fille d'Antoine de Manse la Vidalc, capitaine
de galère, et en eut plusieurs enfants dont
la postérité existe de nos jours.
Le monument des Montolieu est ua bloe
de marbre noir taillé de manière à fonnir
trois plans dont les deux latéraux fuient k
droite et à gauche. Il est orné d'un socle à
godrons et d'un entablement pareil, l'an et
l'autre fort dégradés. Le plan ou la face du
milieu a 0", 76 de hauteur, 1 mètre de lar-
ffeur dans le haut el 0", 70 dans le bas; c'est
à aue se trouve l'inscription. La face
gauclie a 0"^ 60, de largeur par le haut et
0"" 50 par le bas; la face droite manque toi»'
lemont ; en la brisant on a emporté les deoi
dernières lettres du mot nobilitas à la troi-'
sième ligne, el les deux dernières du root
sanctitas h la cinquième. La hauteur totale
du marbre est de 1"^, 2^; la plus grande
épaissour, prise au milieu et dans la partto
supérieure, est de 0", 78. L'insoription eit
parfaitement gravée et très-bien conservés»
sauf le mot nobilitas, qui, deux fois répété,
a été doux fois mutité h coups de marteaa
et est devenu [)rosque illisible. L'époque de
la révolution oik ce marbre a été renversé
explique l'acharnemont puéril avec lequel on
a franpé sur te mot noblesse, fort impopu-
laire alors.
Ce bloc gît dans la rue Traverse de la Cou-
telleri(s h Test de la porte de la mais »n n*l,
h un moire el demi de distance et h 0*, 79
de Montolieu, est contestée par plu- de profondeur. Il n'a pas été déplacé et les
auteurs; malgré cela » en iaisani bon ouvriers qui l'avaient déterré l'on reooarerl
MAft
I>«PiGRAPniG.
MAR.
SM
liant la franchée. Il me reste à eipli-
nment il se trouve en ce lieu,
irrains occupés aujourd'hui par Té-
> Sainf-Ferréol et par les maisons
nanles ont subi de grandes fransfor-
. Les Templiers, dont la trace s'est
ée dans la rue qui porle leur nom, y
pendant près de deux cents ans, leur
et leur église; ce couvent était fort
e réfectoire surtout, par son archi-
et 8e« dimensions, était un objet de
i pour les étrangers. On raconte à ce
uun saint homme nommé Hugues
3, étant venu h Marseille vers 1276,
t rendu visite aux chevaliers du
, ceux-ci ne manquèrenl pas de lui
rcourir leur maison et remarquer
ectuire. Les Templiers attendaient
ute UM comj>liment; mais Hugues,
is de brutalité que de politesse , se
leur dire qu'une pareille salle ferait
belle écurie. Cette boutade, au dire
aliste, n'était qu'une prophétie qui
lus tard son accomplissement; car
roi de Naples et comte de Provence,
voyage qu'il lit h Marseille, après la
ion des "Templiers , logea ses che-
ceux de sa suite dans leur ancieu
•e.
hevaliers de Saint-Jean do Jérusa-
'itiers de ceux du Temple, leur succé-
dans la |iossession des terrains et
ment<, qu'ils laissèrent presque tom-
ruiiies; ils étaient en cet état lors-
363 les religieux Augustins en firent
Ltioo; peu de temps auparavant» ces
% avaieut aussi acheté une vieille
)elée tour de Galbert ou de Gaubert»
de son propriétaire ; cette tour était
mr remplacement qu'occupe à pré-
liaison n" 1 de la rue des Templiers.
t de s'établir en cet endroit, jps Au-
avaient leur monastère hors de Ten-
ie la ville , vers le haut de la rue
^06 qu'on nommait le bourg de
ittirre, au lieu dit la Tuilerie. La
M ayant été ravagée en 1361 par des
de pillards connus sous le nom de
lyles Marseillais prirent une résolu-
Fsespérée; ils firent entrer dans la
ms ceux qui habitaient au-drhors ,
t leurs fiiUDOurgs et reçurent si bien
l*ands qu'ils les forcèrent de se reti-
incienne maison des Augustins fut
B circonstance, démolie comme les
après avoir subsisté environ cent ans.
Mjvelle acquisition de ces religieux
I fort mauvais état ; aussi la néces-
tout rééditier se Bt-elle bientôt sentir;
mme ils n'étaient point assez riches
ire d'un seul coup une telle dépense,
nattuction n'eut lieu que peu à peu
entement; ils y employèrent d'abord
Tes provenant de la démolition de la
} Ganbert; plus tard, le roi René les
iris sous sa sauvegarde, leur vint en
n citoyen de M«r>eille, Jean de Vil-
6ar fit présent d'une galère pour la
r et en fioiire servir le bois à leur édi-
fice ; la ville leur abandonna, en IWO, la ga-
belle do sel ; enfin un autre Marseillais,
Barthélemi Dupuy-Servian, leur légua mille
florins royaux et six mille pierres taillées;
grâce k toutes ces libéralités , le cou
vent fut terminé et Téglise put être couverte
en bois.
Ce fut dans cette église non achevée
qu'eut lieu une de ces imposantes cérémo-
nies religieuses comme le moyen Age seul
savait en faire, et comme on doit désespérer
d'en revoir jamais. Le 11 octobre 1533, le
pape Clément Vil (Jules de Médicis) étant
arrivé à Marseille pour le mariage de sa
nièce, Catherine de Médicis, avec le duc
d'Orléans, second fils de François |", fut
reçu à l'abbaye de Saint-Victor où il roucha.
Le lendemain dimanche, après nndi , eut
lieu son entrée solennelle dans la ville. Une
chaloupe, richement drapée en damas rouge,
le transporta avec sa suite sur le quai ûes
Augustins où l'attendaient tous les c<»rps
constitués, les magistrats, le clergé, la no-
blesse et une foule immense de sneclaleurs.
Le Saint-Père fit sa prière dans l'église, puis
il renferma l'hostie consacrée dans un cof-
fret précieux , recouvert d'un drap d'or et
surmonté d'une croix de même métal ; ce
coffret Hit placé sur une haquenée blanche
suj>erberaent caparaçonnée, ei le cortège se
mit en marche processionnellement pour la
cathédrale. Après les innombrables confré-
ries de pénitents , après le clergé régulier et
séculier portant les reliques des saints,
venait la naquenée tenue en main avec des
rênes de soie blanche par deux valets de
pied, sous un dais de brocard d'or; Clé-
ment VII suivait , porté dans une chaire de
velours et en habits pontiticaux , la tiare
exceptée; les ducs d'Angoulème et d'Or-
léans, tous deux fils du roi, marchaient à
pied à ses côtés; quatorze cardinaux, mon-
tés sur des mules, suivaient le Pape et
étaient eux - mômes suivis par plus de
soixante prélats, archevêques, évêaues ou
abbés, tous en costumes de leurs dignités,
et par une multitude de nobles seigneurs,
tant français qu'italiens; les archers et les
suisses du roi Jbordaient la haie et accompa-
gnaient le cortège; toutes les rues par où il
I^assa étaient sablées et toutes les maisons
tendues d'étoffes précieuses. Ce fût ainsi
que le Saint Père se rendit à la Major, où il
reposa le saint sacrement et entendit Vê-
pres; après quoi il donna la bénédiction
Vrbi et orbi et se retira dans le palais de
bois qu'on lui avait préparé sur la place
Neuve.
Le pompeux cérémonial accompli dans
Téglise des Augustins n'apporta aucun chan-
gement à la position de ces religieux ; car
ce fut seulement le 15 janvier 1542, c'est-à-
dire plus de huit ans af>rès, que leur éslise
put être consacrée par Barthélemi Portalen-
?ui, évoque de Troyes, et seulement en
588, que la couverture en bois fut rempla-
cée i>ar une voûte en pierres.
De toutes ces constructions si pénible-
ment élevées, il ne reste que le clocher H
887
MAR
DIGTiONNAIftB
MâU
une parlio de Téglise; mais en 1789, elles
étaient intactes, et il est facile d'en préciser
l'ancienne ordonnance et remplacement.
L'église n'était isolée que du côté du nord,
où se trouve la. rue des Augustins qui, par
uu retour d*équerre, communiquait avec
celle dos Auffiers ; c'est ce retour ti'équerre
qui, aboutissant d'une part à la rue Coutelle-
rie, et prolongé de l'autre jusqu'à la place
du Cul -de- Bœuf, a pris le nom de Traverse
de la Coutellerie. Au midi était une cour
entourée par les bâtiments du monastère,
dont deux ailes s'appuyaient à l'église ; la
• rue Neuve des Augustins a coupé ces ailes et
envahi en partie le sol de la cour. Il n'y
avait point de portail ; mais deux entrées
latérales, l'une au nord, en face de la portion
existante alors de lafrue Traverse Coutelle-
rie, et l'autre au midi au fond d'une ruelle
gui débouchait sur le quai; une troisième
issue communiquait avec la cour et servait
exclusivement aux religieux. C'est la porte
actuelle de la sacristie.
En l'absence de tout document, il suffirait
de voir cette église pour se convaincre
qu'elle a été tronquée et réduite dans le
sens de sa longueur; ses proportions ne
concordent plus entre elles, et sa largeur
n'est plus en harmonie avec ses autres di-
mensions ; elle n'a plus que six chapelles
latérales, trois de chaque côté; elle en avait
douze alors , dont cinq de chaque côté et
deux faisant face au mattre autel.
L'une de ces dernières, la plus au sud,
appartenait à la famille de Montolieu ; elle v
avait sa sépulture et son mausolée dont le
marbre retrouvé formait la première assise.
Ce monument, ainsi que l'inscription Je fait
connaître , avait succédé à un plus ancien,
tombé de vétusté ; il était de forme pyrami-
dale et adossé au mur de l'église; Louis de
Montolieu y avait fait sculpter les armes de
sa famille. Voici quelles étaient ces armoi-
ries , simples comme celles de toutes les
vieilles races : Fa$cé éTor et éCaxur de iix
pièces , des aigles d*or pour supports , une
aigle d'or pour cimier^ pour devise^ ce seul
mot :J>eo.
I La chapelle des Montolieu fut démolie
lorsque l'on exécuta le prolongement de la
rue Traverse de la Coutellerie; on abattit
deux travées de l'éçlise , on' combla les ca-
veaux ; on détruisit le mausolée dont les
marbres furent dispersés, excepté* la base
3ui, étant d'un seul bloc, dut a son poids
'être enfouie sur place.
Et maintenant, on apprendra sans sur-
prise, mais non ^as sans intérêt, que l'un
des rejetons de l'illustre famille s'est ému à
là nouvelle de la découverte que le hasard
vient de produire. M. le marquis de Monto-
lieu a demandé b M. le maire l'autorisa-
tion de faire exhumer la pierre tumulaire
de ses ancêtres, et à Mgr l'évêque celle
de la replacer dans l'église. 11 esl superitu
d'ajouter que le prélat et le magistrat se
sont empressés d'accorder à M. de Monto-
lieu la- permission d'accomplir cet acte de
piété filiale.
Ainsi sous peu de jours labasiliqua éooiiN
tée recevra dans son sein le marbre mutilé ,
et ces deux débris rappelleront eificore à nos
descendants des souvenirs intéressants poor
l'histoire religieuse de nos contrées, «t.glo-
rieux pour 1 histoire particulière de notre
ville (i).
MARTIGNY ou MARTiNicHr, dans le cm-
ton ' du Valais, en Suisse, l'ancien Oeiedth
rum.
Grande colonne de pierre^ aupartifue ie
derrière de F église Saint-BÊMurice.
Imp. Gaesari YaL
Constanlio pia
fel. iovicto aug
divi Gonstantii pii aug.
filio for. d. val. bono
rei publice nato.
(Card. Ma!, p. Ski; Grutbk, p. 9M, 5.)
MASSA dans le royaume Lombardo-Ti-
nitien.
Eglise de la Mère de Miséricorde.
Sur les reliques apportées en lQS9da eimatièra de (^
risque de Rome.
Prime bene merenti fecit
maritus que vixit annls
viginli et sex, defimcta xvu kal.
auff.
(Cardimal Ha!, U5, 1)
MAUBUISSON, en France, abbave de
religieuses de l'ordre de Giteaux, fondée par
la reine Blanche. L'église est un grand «h
thique commun. Le sanôtuaire est éclairé de
deux rangs de vitrages l'un sur Tautre, et
orné de galeries d^rchitecture de moyeo
gothique. Le chœur est des plus grands et
des plus beaux, tout pavé d'une marmieterie
de mastic qui, de loin, paraît être du mar-
bre. La reine Blanche est enterrée an miliea
de ce chœur, sous une tombe de enivre,
élevée avec sa fi^re du même métal, ac-
compagnée de huit vers latins, dont le der-
nier marque qu'elle mourut religieuse :
Tanta prius, talls jacet hie paaper monlalis
Ce lieu est la sépulture du comte CléresH
baud, mort en Iml : de Jean de Brienne,
dit le prince d'Acre , second fils ,de Jean
de Brienne, roi de Jérusalem ou d'Acre,
et de Bérengère de Castille, cousin ger-
main de saint Louis, aussi enterré dans le
chœur ; des entrailles d'Alphonse de France,
comte de Toulouse et de Poitiers, frère de
saint Louis; de Hathilde ou Mahaud, GOfl»-
tesse d'Artois et de Bourgogne, petite-nièce
de saint Louis , sous une tombe de cuivre;
des entrailles de Charles le Bel, mort le l*'
février 1327, et de Jeanne d'Evreux, sa troi-
sième femme, décédée le k mars 1970, avec
leurs figures en marbre blanc. On y voit
aussi la sépulture de Bonne de Luxemoouis»
fille du roi de Bohème, épouse de Jeau, roi
de France, décédée à Maubuisson le 11 sep-
(1) La pierre dont il s'agit a été exhumée peodnt
la nuii du 11 avril 1839, et placée dans la ch^pelledi
Saiut-Picrre de féglise des Aogasiiiis.
IM
Mkl
VEPIGRAPflDBL
m
tembre 1349, et celle des entrailles du [roi
Charles Y sou fils , décédé en 1380 , avec
leurs figures en marbre blanc la sépulture
de Jeanne de France* fille du roi Charles le
Bel et de Blanche de Bourgogne, sa première
femme, morte fort jeune, le 17 mai 1321 ; sa
figure est en marbre blanc. Blanche de Bour-
gogne y prit rhabitde religieuse en 1325, et
7 mourut en 1326 ; elle est enterrée dans le
chapitre. On y voit un grand tombeau de
pierre, élevé et couvert de plaques de cuivre,
avec la représentation de Mamierite de
Brienne-Beaumont , femme de Beaumont ,
prince d'Àntioche, et comte de Tripoli, dé*
cédée le 9 avril 1328 : on l'appelle commu-
Dément la princesse d'AnUoche: elle était
petite nièce de la reine Blanche, mère de
saint Louis, et cousine çermaine de Blanche
d*Eu, seconde abbesse oe cette maison.
Outre la sépulture de ces princes et prin^
cesses, plusieurs autres y ont été inhumés,
cens que l'on sache en quel lieu ; savoir,
■obert II du nom, comte d'Artois, fils de
Robert I", et neveu du roi Louis VIII ; Ca-
therine, fille de Charles V^ morte au mois
d^ictobre 1388, à l'âse de onze ans, et déjà
mariée à Jean,comtedeMontpensier; Jeanne,
fille de Charles VI, morte à Tage de deux ans.
Gabrielle d'Estrées y a été aussi inhumée.
(HuRTAUT et Mâgrt, Dict. de Paris et deê
environs.)
, M ATENCE , ville de la principauté de
■esse-Darmstadt, en Allemagne.
L
Têmbeem de Farchevéque Pierre d'Aspeli.
On voit dans la cathédrale de Mayence un
■Miument qui date de 1320. Il est appuyé
cCBtare le neuvième pilier du sud, et faisant
fteekla nef. C'est le tombeau de l'archevéoue
Marre d'Aspelt, qui couronna Henri VU,
bMis de Bavière et Jean, roi de Bohème. On
lit tuteur de la sculpture les dix vers sui-
mots 9 pour servir d'épitaphe et d'expli-
attion :
Acee mUteBO treeentesque viceno,
PémoD petia lef^t istum, quae tartara freglt.
Be Treviri naUis praesul fuit bic U'abealus,
BçidiUbyg, doob et denodiis sibi pronis
dital, res auget, criraina vitat.
pies et fairga8,.in consiliis fuit Argus.
Scepm dat Heorico regni, posl bsec Ludoyîoe.
Vert pies extremo Joanni régna Bohême.
BBe qui nos menses annos deçà tetra repenses
Qnos vigiLhic rexit, quem Cbristus ad sthera vexU.
a
L*un de ces princes représentés sur le tom-
beau, en recevant la couronne, semble offrir
pieusement son sceptre ; l'autre par^t prêt à
pHer sous la violente pression du poing ({ui
lé couronne. Doit-on voir dans ce geste im-
périeux une allusionè Tinfluence sacerdotale,
une glorification de la puissance temporelle
de Pierre d'Aspelt? On ne sait. M. le comte
Léon de la Borde a publié le dessin et la
description de ce monument dans la Retuê
mrMohgiquô de septembre 18i5.
II.
Eglise de Saint-Alban.
Epitaphe de Fastrade,îeiiiin6 de CharieoisgM.
ladita Faslrade regin» hic membra quiescunt,
De medio quam mors rigida flore tulil.
Nobilis ipsa viro conjuncta et jure potenti est :
Sed modo cxlesU nobilior tbalamo.
Pars îlli inelîor Carolus rex ipse remansiL
Cui tradat milis tempora longa Deus.
Brower, dans ses Annales de Trêves^ }iv.
VII, rapporte qu'il y avait aussi à la cathé-
drale de Mayence deux autres épitaphes de
Fastrade, l'une plus récente que l'autre.
EpHaphe la plus andenoe.
Fastradana pia CaroU coiqux vocitata,
Christo dilecta jacet boc snb roarmore tecta,
Anno sepluagesiiDo nonagesiroo quarto,
Quem numerum métro claudere Musa negat.
Rex pie quem gessil Tirgo, licet hic cinerescit
Spirilus bxres sil patri», quse tristia nescit.
Epitapbe plus réoeole.
Qti« Fastradaua coram monumenta tueris
Uaud isto primuro fixa fuere loco.
JSde sed Albano sacra, caesisque propinqui,
Martyribus claro vertice colUs erant.
NuDC ea quod periit flammis hostilibus aedes,
Mota lotis xelo sunt moniroenta pio.
(Lâbbb, Thés. epiLj p. 581.)
MAZARA, en Sicile.
I.
. • •
Bel. ang
respub. Golbly
devota numîni
eorum.
{Cardinal Miï, SikO, 1 ; Mcm^t., p. 200, 6.
Ce dernier explique Coihly par Libyb.
(peut-être £ylt6.r)
II-
Clemeotissîmo et
victorlosissimo
D. N. Fiavio Valerio
ConsUnUno maxime
pio felici invicto aug.
Betitius perpetuus
V. c. corr. prov. Sicll.
devotus nuroini majes-
tatique ejus
semper dicatus.
(Cardina1\MAU 245, 5 ; Ititc. SiêiL, p. 36;
Murat., 259, 2.) .
MEDIASCH, rancienne Media^ en Tran-
sylvanie, empire d'Autriche.
tlaq}u de brome antique trouvée en 1779.
Cgo Heiuonîus volum posui. '
{Cardinal M^l, p. 9M4
Wl
MED
UCTIONISAIAE
MEL
HEDICINA, Etats pontificaux.
I.
A la cathédrale.
Sur la porte.
D. 0. M.
Xpl martfrvm Mamanti. âtq. Lvciae
beneflcis palronis,
tempWni xvo fatisccns,
svb piissimis aTspiciîs S. R. E. cardinalivm
loaniii Baptislœ Spinvla a lalere legati
nec non
Prosperi Lambertini, Bononiac arcbiepiscopl,
Ghrislophorvs Checchi archipreb'
popvlvsq; Hcdicinensis,
in banc cleganliorem formam
a fvndanienlis excilarTnt
anno Domiiiî
GI9. I9CCXXX1X.
IL
AU vieille sacristie.
Benedicto XIY.
D. 0. M.
ob praecipvYiQ amorem
crga
banc vetvstissimaiD confralernilatem
Utvlo, honore, digniiate,
ingiguibvs arcbiconfralerniiatis
ac
facultateaggrcgaodi
décorant!
anno Xpi
C13. 13CCXLIII
arcbiconfratres
P» P-
(Galbtti, inscripL Bonon.y p. 198.)
MÉDINA SIDONIA, en Espagne.
I.
Inscripiion de Van 668, sur une colonne.
Hic sunt roliqiiianim (sic) condii»
• . • StCMbanI fuliani Felicîs lusti
Pasloris Fruclnosi Augnrii
Eiilogii Acijtcli Romani niartunim.
Dodicata haec basilica xnr.
kul. ianiiarias, anno it. pontl-
flcatus Piiocui, era dclxtiii (1).
II.
tmcription de 682, sur une colonne de Véglise
dr Sninl'Àmbroise, à quatre lieues de la
Hlh.
lu nomine Donini noslii
lesii Gbristi . . . sunt re-
(I) PLoan, t ¥11, p. 186, ex Moialcs, lib. x, caf.
tt; itiiriimqne, t. X, p. 57, iibi tW Pimeuio. Spectat
•il an. G30, nuo Pin^enîus Medinae Sidoniae episco-
j^fWt — Mr.
Wqwœ sanctoniin Lam^^rti
Feli • • . Iuliani aianyrnoo.
D . . • T. loyîus bofflicae
gubd . • . kal. decem . • •
anno sexf o decimo domini
Pîmeni eplscopi, era dclxxxii (1).
{Cardinal Mai, p. tfiS.)
MËGARE, en Grèce. Sur une grande piem
à la porte de Tégiise de la Sainte Vierge^
on lit une inscription grecc|ue du moyat
âge, dont voici la traduction donnée par
Daosse de Yilloison.
G*esl encore ici un ouvrage qui est le frait àt h
libéralité du comte Diogène, fils d^Arebela&s. Il a
eu soin de renfrelien des villes grecques, eonue
de celui de sa propre maison : Négare fient de
ressentir les effets de sa générosité : il loi a doiié
cent pèces d'or pour la constructioa de ses loors et
cent cinquante autres avec deux oent vingt pâeii
de marbre pour refaire le bain, il est persnadéfa*!
h^ a rien de si beau que d^ètre le bîenfkllenr im
Grecs et de rétablir leurs villes.
Mém. de CAcad des inscript.f t. XLYUf
p. 341.)
lilELlIN, chef* lieu du département 4i
Seine-et-Marne, en France.
Jteliquaire en plomba trouvé dan$ la Seine ^
à Melun.
(Gooinioiiicatioo de M. CuRène Grésj, an Geniilé des MU
ei Booumeuts {%).
Une curieuse bourse eu plomb a été trou-
vée dans la Seine à Melun, h la place qu'oc-
cupait autrefois le vieux pont aux Moulins.
Cette petite aumônière a 0^^ de long
sur 0*,05 et demi de large; on juge facile-
ment, par les bossplures concentrées ai
milieu du métal, qu'elle avait primitivement
une panse piriforme et qu'elle n*a été aplatie
qu*Accidentellement; d'a|)rès les sujets pieni
qui y sont légèrement profilés en bas-relicft»
on peut induire qu'elle servait de reliquaire
portatif, les deux pe'ites anses latéralai
étant destinées à la suspendre au cou. Ce4
ainsi qu*on a vu plus tard Louis XI porter
autour de la forme de son chape! royal na
chapelet d*ainulettcs du mAme ^enre. Ler
deux feuilles de plomb sont réunies et 8(HF
dées au pourtour par un galon mtié d*«a«
moulure couranle a dmtts de seîe; Foavep*
ture de la bourse est bordée de deux ligoei
de légendes; la forme des lettres et le ca-
ractère i)àrbare du dessin ne permettent
guère d'attribuer ce travail à une époqiM
po.^térieure au xi* siècle.
Sur Tune des faces» est représenté saini
Martin célébrant la messe; c'est le momeoi
de la préface où it élève les bras et où ToA
voit distinctement un globe de feu briller
au-dessus de sa tête; Durand de Meode
(1) Fiorex Hhp. $acr., t. Il, p. 59. Spectat ad ai.
644. V. Morales, Los cincos tibros^ p. 43S. Ploie-
sius, t. XI, p. 59, exbiliet aliam iuscriplloneni, it
qua semio est de reliquiis et de basilica ab uiatapt
rimeiiio dCtiicau. Vide item, U X,p. 57.— -Mr.
(2; BulUUn dmComùés, nov^-ééc^ idS^ f. HL
V
*p
.MEL
D'EPIGRAPmEL
MER
■apporte que le saint prélat était dans celte
Msture lorsque ses bras furent mirnculeu-
(empnt ornés de bracelets d'or. Sur lo petit
1filiqualre« ces deux bracelets entourent le
pdbe de feu et descendent du ciel avec lui;
Hi peut remarquer que le charitable évèque,
IPÛ ne cessait de se dépouiller pour vêtir
es pauvres, n'est couvert lui-même que
i*une funinue écourtée, ceinte aux reins par
m cordon a bouts flottants, a Cotle courte
fi 9iU^ dit Jacques de Voragine , et ne luy
pmatcui poê te$ tnamches iuiques aux coui-
iésê et la longueur iusques aux genoux y et
Ula en cette manière chanter messe ; et ainsy
;offime t7 célébrait, ung grand mefice/|cff feu
te apparut sur son chef. » Pour faire cod-
trasjjte» Tarchidiacre ou clerc servant qui
l'assiste porte une aube longue et traînante;
]*une main, il tient un chcindelier, dont le
ûerge est allumé : de Tautre, il semble bé-
nir à la manière latine ou montrer le globe
miraculeux; l'autel, vu de protiK est recou-
rert d*iin lapis h bordure perlée ou frangée ;
lur le bord, en face de lofliciant, est dressée
une petite croix grecque ; au milieu est
[»lacé le calice, de forme antique : le lûed',
e nœud et la coupe sont ornés de ciselures
cannelées ou godronnées; Timmense capa-
cité du vase sacré ra()[>elle le temps où tous
les fidèles communiaient sous lès deux
eftpèees. Dans le champ du bas-relief on
diobiifre encore en [lartie :
JM
^6
1
^
(Sanctus Maninas.)
Sur Tautre face, chevauche à travers un
pays boisé un chevalier armé eh guerre;
inailié des pieds à la tôte ; il lient sa lance
BD arrêt; son heaume, à timbre plat, est
ittrmonté d*une croix pour cimier ; à son
coa QSt suspendu, par une espèce de bau*
iriett ^n écu, barré de sept pièces.
.Le destrier a la tète protégée par un
c)wifrain, et le poitrail orné d*un harnache-
mantih perles pendantes; on distingue sur
sai-erpupe une nousse, sans doute à mailles
da pétai.
Ma deit-on pas reconnaître dans ce brave
goarriér saint Georges, qui se prépare à
coàlbattre le monstre diabolique; la Légende
dortfe dit qu'arma du signe de la croix^ il
brmdiê tellement sa lance, qu'il navra U
émgimi Le fragment d'inscription qui est
cOBserTé au-dessus me c«onQrme dans cette
opHiJon; on y lit clairement: georgi (sanc-
tus Gcoigius); derrière la tête du saint on
aperçoit comme un casque placé de front.
I/artisle a-l-il voulu exprimer que tout che-
yalier de noble extraction doit toujours
nécessairement être suivi de son lidèle
émiyer?
A la première ligne de la légende, noos
croyons trouver gliermo. Serait-ce un in-
dice que le donataire portait le nom de
Guillaume t Le reste de l'inscription est 'si
incomplet que nous ne hasar ierons aucone
explication.
MÉRIDA, ville de TEstramadure, en Es-
pagne.
Sur une colonne ancienne trouvée en 1752.
l.
frÂVTWV TMV 0'Vfi7ro).£TWV (1).
U.
Imp. Caes. Gratîaniis
plus felix max. vict.
ac triumph. semp. ang.
pont. max. g<Tm. max.
alamamis max. franc,
max. goih. M. TK. P. m.
imp. II. COS. iiii. priai. P. PP.
rcsiituil
G. XI.
(Cardinal Mai, p. 333; Gruter, p.
159. 7. )
IIL
Imp. Caes. Flavius
Gonsianlin. aug.
pacis ei jasUiise
cuk. pub. quielis
fund. religioDis
et fidei aucior
remisse ubique
tributo finilimae
provinc. iler.
reslaur. fecit
cxuii.
[Cardinal HaU 334, 2; Gbdt., 159, 4.)
IV.
Inscription de Fan 663 de Jésus-Christ^ sur
un pont*
Solverat antiquas moles ruinosa vetustas
Lapsum el seiiio rumptum pendebat opus.
Penlidcral usum suspcnsa via per amnem,
£i libéras ponlis casus negabal iter.
Nu lie lempore potenUs Gelarum Ervagii régis
Quod dcditas sibi pnecepit excoli terras
Sluituit mdgnanimus faclis exlendere nomen,
Velerum et tumulis addidit Sàlla suum
Nam posiquam eximiis iiovavil mœnibus urbem
Hoc magis miraculum palrare non destitit.
Gonstraxil arcos, penilus fundavit in undis,
Et mirum aucioris imiians vicit opus.
«
(1) Florez, Hisp. $acr., t. Xllf, p. 2stS. Expll-
ndimi aulem videlur vickp tO^qc ^«2 vùrnpimç wy-
{Cardinal Ûk\,f. i9'| a. 2.
cand
MET DICTIONNAIRE
Nec non et patriae tanlum creare manlmea
Summi sacerdotis Zenonis suasii amor.
Urbs aiigiisla felix mansiira per saecula longa
Novala slodio ducis et Pontihcis. Era dcci
( Cardinal Mai, 326, 1 ; Florbz, Spana
iagrada , t. XIII , p. 223. )
MERTON, en Angleterre.
Magne senei titulis rousaniro aede sacrata
Major Mertonidum maxime progenie.
Haec libi gratantes post secula sera nepotea
En votiva locant, marmora, sancie parena.
{Sépulcral Monuments , I, 59«)
Ce toroboau, détruit pendant les guerres
civiles, fut restauré (1662) par les soins du
collège de Merton ( custode domino Thoma
Clayion équité ).
MESSINE, en Sicile.
I.
Au cimetière de Véglise collégiale.
Imp. Os.
divi Constant! fli.
FI. Val. Con-
stantino pio fel-
Invicto aiig. cos. ini
P. P. proconsali
liberatori rei roman.
(Cardinal Maï, p. 2!k2.: Pratilla. p.
491. )
II.
Au palais du Sénat.
*Éknlç 4 roO Bo40ov.
{Cardinal Maï, 295, 4; Inscr. Sicil.
cl. XIX, 24, p. 304, n* 26. )
METLOC ou MiTLAC , ancienne abbaye
de Bénédictins, au diocèse de Trêves.
Ciaviger aime poli Ruotbertus mente fideli
Hanc tibi praeclaram praesol devoverat arcam
Abbas, quam Raothuic dévolus rite peregît,
Praemia communls tibi quo sint aequa laboris.
{Cardinal Mai, 79, 5; Brower. Annal.
Trevir. , p. 45o. )
METZ, en France, chef-lieu de la Mo-
selle.
I.
A la cathédraiCf
Sur le styMiale d'ooe coupole d'argent supporté par qua-
tre cohMoeues.
Ut scclerum noxas reilimam tibi, conditor orbis,
Oliero templi hiiius humilis Adventius arcem.
Irradiât Trinitatis bonor splendifluus aram;
Redde medullata in templo holocausta sacerdot.
Ast quin purus amor dédit hanc in honore supemo,
Hostia pura Dec, sindiipla talenla reporlans;
Haec (lanli in terris bona rcd(!as pncmia caeli,
Compunctî conlis lacryinas hinc suscipe clemens.
{Cardinal Mai, \^. 199; Gallia Christ. y
MU. Sainte - Martue , t. XIII,
p. 718 )
MED
IL
Svff Qoe feotlle d*or ronde siir laqnelta Tntllo at aH |Mf
une image de 1£ Tierge m 911.
Hoc panihema pia caelaf erat ipsa Maria.
{Cardinal Mai, p. 204; Mabilloh, i»*
nal. Benediet. t. III , p. StS*)
III.
EpUaphede RothaU, fUU du r^i F^k.
Caprèf Paul Yarnefrid, de epkcêpk IT
Hic ego quse jaceo Rotaith nomîne dfcor,
Qnae genua excelso nimiuro de germine
Nam mlhi germanaa gentea qni snbdfdit andi
Aaaoniaa fretus Karolna vîrtute Tonaolis.
Pipinos pater est Carolo de Principe erelva»
Agarenm strauit magna qui c»de TyniUHni
Pipinos proauas, quo non audacior Tlfaa
Ast abauus Anscfaîse potens, qui ducit ab iUo
Trojano Anchisa longo post tempère nôDieii.
Hune genuit pater iste aacer prosaïque beaM
Amulfua, roiris gcstis qui fulget vbique.
Hic me spc cuius freti posuere pareilles.
(Labbb, Thés, epitaph.^ p. 621.)
HEUDON, près de Paris.
L'église est bâtie dans le goût d*arehitee-
tnre oui succéda au gothique, el d'ennroB
1570. Elle est du titre de saint Martin; les
habitants y ont joint saint Biaise. M. le
dauphin, fils de Louis XIV, ayant échangé
sa terre de Choisy-sur-Seine contre celle de
Meudon, voulut d'abord témoigner sa piété
envers saint Martin , patron du lieu. Il fit
orner Téglise de très-belles tapisseries , et
offrit le pain bénit. La cure est à la pleine
collation de Mgr Tarchevèque.
Quelques curés de Meudon sont devenos
mémorables, surtout le fameui François Ba-
bêlais, que Jean Ursin, vicaire général de
l'évèque de Paris, tira du chapitre de Saiot-
Maur des Fossés pour lui donner cette
cure, sur la démission simple de Richard
Bertbe. Les provisions, qui sont datées da
18 janvier 1550, mettent : Francisco ilofre-
{ott, c/ertco, doctore medico TuronensU dim-
ceêis. Sa Vie, écrite par Antoine Le Roi, cha-
noine de Sens en 16&9, marque qu*il y fut ibrt
exact à instruire son peuple , et qu'il se
plaisait à enseigner le plain-chant, qu'il pos-
sédait parfaitement ; que sa maison était
ouverte à tout le monde, excepté aux fem-
mes; qu'il y rassemblait souvent des sa-
vants pour s'entretenir avec eux, et que lei
misérables y trouvaient du secours dans
sa bourse; qu'il était d'une si grande inté*
S rite, que jamais on ne l'a trouvé manquer
e parole à personne ; que sa connaissance
dans la médecine le rendit doublement ulfle
à sa paroisse. On assure que Ton a vu long-
temps sur la porte du presbytère ces deas
vers, qui font allusion aux différents états do
sa vie.
Cordiger, hinc mcdicus, tam pastor et inlus olM:
Si qiiaeras nomen, te mea scripta docent.
MU)
y a Heu de douter d'une partie de
auteur de sa Vie ajoute. 11 parait,
registres de Tévêché de Paris, que
û exerça jamais les fonctions eu-
r lui-même. Il n*est qualifié que
d clerc du diocèse de fours, dans
non qu'il fit de cette cure, le 9
552, après l'avoir gardée deux ans
iiulaire. Il ne mourut point à Meu-
8 à Paris, sur la paroisse de Saint*
I des Jardins, et il fut inhumé au
I Tan 1553.
iTAUT et Magiit. IHci. ^e Paris et
r mvirons. )
S30DRG', dans la province de Zé*
Hollande.
Epiiaphe d'Adrien Junius.
D. 0. M. S.
> laDio boroano, philosophe, medico ei
4^rrîmo, Bataulœ hislorico fidelis-
tus in omni disciplinarum génère ex-
iradilio , singularis induslria , infinilas
prxsiantia, multiplex linguarum scien-
conjuncta comitaie , docioruni omnium
inem laudemque meniil : post varia in-
»ilis ingenii monumenta quibus »(er'
ITEPIGBAPIIIE. ML
nam sibi memonaii^ comparauit, stib hoc mar-
more condîtoPalri opiinie de se mérite Pelro»
luniiis moMlissimus pielalis ergo P. C VixU
atwis Luu. Obiit xvi. sibi cognomiois menais*
Anno Salutis GfarisUanae m d. lxxv.
lonius hic sHus est : vitra ne quaere, vialor,
OcHlisqae sac debere le tois puta ,
Tam magni spectare viri quels coniigit mnà.
Ociili 0 béatî, o vere ingens spectaculum !
( Labbb I Thet. epii. , p. 524.
MILAN, dans le royaume Lombardo^Vé-
nitien.
L
Insertpihn de Fautel de Saini-Ambroùe.
Emîcatalta foris mtiloque décore veauata
Arca roetalloram gemmisque cumpia coriuctU
Thœsauro tanaen haec compte potiore .métallo
Ossibus interius poUet donata sacratis.
Egregius quod pra^sul opns sub honore beatî
Inclytus Anibrosii templi recubantis hi ipso
Oblnlit Angiiberius ovans Dominoque dicavit,
Tempore qoo nitidae servabar (sic) culmina sedis.
Aspicei summe pater, famulo miserere bénigne.
{Ici iainl Âmbroise
plaçant la coU'
ronne sur la tète
iTAngilbert qui
offre Caulel.)
à»
«IL
s.
POIIlff».
WOL
VI
MUS
■AGIS.
{Jd iaitU Am-
broite eoU'
nmnant fVo(-
vin.)
SCS
aM
MO
•I
US
Unamàïf^S^3;tvlÊilCEhLhMonummii. Basil. Ambras., t.' I, p. 88,103,138;
jBEXUÀf U lY , p. 82. (
U.
mé de Saini-Sauveur^ à V Hôpital ,
en marqueterie.
emento Deus quia condidit isie Dalbeos.
lolam miseris auxilio pueris.
leus vivait de 777 à 790. (Julin.,
mai Mai , p. 88 ; Hue atori , Ann
•Mf.tUI, p. 588.)
m.
A la cathédrale.
f/uâmok duo snnt concessa per aevum,
i emstis, aut domini merito.
Aoram simulantia saxa virentem
icslos nobiliore dolo.
lamen arte, regat naiura figuras^
lum lapldum flngit îmaginibus.
oseo perfundal doctor ab ore,
^rsis coDgrua membra nolis.
nen, ebur, tabulas, laquearia, gemmas;
r bumanis plus ruiilare bonis.
mis fors*et sine lege jocaiur,
H coBles oede laboris erit.
IV.
AiUre dans le même endroit.
Aapice de ciJQs biberit domus arcta flueutis,
Airia quod superat portidbos modicis.
Pontiicîs summi studio coostricu renidel,
Laurent! proprium possldet ista diem.
Splendida per census consurgunt tecla niinam ;
Occason aescit quod venit a Domino.
Yix caries senium comitau hoc deserit unquam,
Gloria factoris quod bene condiderlt. '
Fabula de magnis nanquam tadtura réservât,
Quod vincens «vum nomen ad astn ferat.
(Cardinal Mai, 91', 1 ; SiaMOND, 0pp. ,
1,1116, 1119.)
V.
Basilique des Sekints.
Yilia tecta prius facibus eessere beatls.
Sic splendor per damna venit , sic culmina flammis ,
Consurgunt habllura Deum. Si perdita crescuat
Ignibus innocuis sî dant dispendia cuUum,
Qualis eral reparans crcpitantibus aucta rùinis ?
LaureiiU tua bella gerens incendia vince.
Sordida maroeaii laiulssel terra recessth
MIL DICnOMNAIRË MIL «|
Si tiatiis (iKiçm lemiîssent anM vetasU. —
fted poglquam siiperi flaminas misère secundas, X.
Aé^^lumen «ineres iraxeruni isia coleinlom. y^^s d'Ennodius inscrits sur les muraUlts it
Hue ocqIos converte pios, qui cuncu \apore la basilique de saint Xyste^ construiU par
Prsedicis mundanda, pater, rebusque docendoa Vévéque Laurent.
lnsiru«i« ne verbi& Uiubei ineris Descia recli. Anlisies geiiio pollens, probitaie, pudore.
{Cardinal Màï, 114 , 3.; Sirhond» t. I, Omavîl domiranierilis, et luiuinavita
p. 1M3. ) Ad pretium iungens operis, haec templa locath.
Lapsa per incertos non spargii fama recessos;
VI. Sed veieris Tacli vivU lei aucta per aevum.
Vers éTEnnodius , gravés à la basilique de Quam dexlerxapiat Laurcnli auinera Tijum.
Saint-Cedemer , quand elle fuà réparée. sic maiiei officium, quod sanctis coaligîldn.
Libéra caplivum merueriint culmina lumen; Obtulit hic iemplum, veniens quod coosecnu MbL
Arridel faciès nubila niULi gerens. gj^i^i^g pj^ „„„^ p^^,^^ ^„^ ,^^.
Hic nuper at irigeri dos proiima vcnil o^ympi, ç^aiia quo niaior sil bona mariyribui.
Laurenii valis ducla minisierio. Oninipoiens Deus huncconservel (eropore molla,
Aedibus et vilae cuius nnnc una figura est ; ^^^^ sanclorum qui nova resUluiu
Cèu solîs radlts forma, color similis. (Cardinal MaL p. 157.J58.)
Euge velnstOTum repara tor, perge novorum ■^« '
Condilor, et vultu clarus et ingenio. "^
Abiurant priscam, le praesule, lecta figuram, • . . , *, ...
Advena casuris porrigitur genius. ^^' ^' '«»*»^ ""mJe ^'^^''^ * *^
{Cardinal VLki. p. 120; Sirhond, t.I, ^ ^ ' . .
p. 1867. ) Ocuchonim wuictos leinplum snrrexil m oaM»
... Oclagonus fons est nuinere dignus eo»
yjj^ Hoc numéro decuil sacra baptisnialis aulam
A Véglue de Saint-Nazaire. • Surgere, quo populis vera salus redîii.
Coodidit Ambrosius lemplum Dominoque sacfâvil ^uce resurgenlis XpTqui claustra resolvit
Momine aposiolico, munere, reliquiis. "«'•^'^' «^ ^""^"^^^ ^"^^^^^ exanlmes.
Forma crucis templum esi, templum vicioria Xm ^onfessosque reos maculoso criailne solvcns
Sacra triumphalis signât imago locuni. ^""''''^ P"'''^"*» ^^*"»^ ^""K*'<>-
l»€tpiieeBt lempli viUB iNazarius alnuB, Hic quicumque voluui probrosae crimîna vilae
Et sublime solum martyris exuviis. ^«"^^^' ^^^^ ^^«"^' P*^^^" ™""^ «««^
Cnix abi sacratum capui extulit orbe reflexo, ^uc veuianl alacrcs : quamvis tenebrosus, adiré
Hoc caput est lemplo Naiarique domus. ^"**«^^i *^^^^*^^ ^«"^'^'»^'' '"^•^»*-
Qui fovet aoernam viclor pielaie quieiem, «"^ »*"^' properent : non expcrs uUus aqaam
Crux cùî palma fuit, crux eiiam sinus est. Ssinciw : ii^ bis n^um est Q^nsMiumque Dà.
[Cardinal Mai, U5, 2 ; Mur atori, Script. ^*^"* "'^^'^•"^ ' '^*"' «"*^ ^'*'^»» »*^ ,.
itat., t. IV, p. W; Grcter, p. 1167; Ut puncto exiguo culpa cadatpopuli(!)î
BOLLAif D, t. VU, JUIIm P- 507 ; hlRHOMOL —
ad Ennod., p. 87 ; AllbgranzAi p. 40.) XU.
yTii Inscription ancienne à la fontaine de SsM*
_ „ iamabé près de la porte de Pavie.
Inscriptions de l église de Sainte^Thècle. h„„^ fo^j^m libldedtcat, aif|iie ^ super indii
Prisca redivivit coiisUrgunt culmina templis. Consecrai imposium famulus Prousius arani.
In fonnaui rediere mm quai flamma cremaraC ^^^ ^iciiia silex et Martia porta, béate
Reddidil haec voiis XiH qui templa i.ovaviu g^^^^j, ^ figures advertnm nuper in oras
Lusebii mentis noxia flamma périt (I).
— (1) Videtu SiRMOND.' ad Ennod.^ p. 95; Paciacb.,
^^' Oltroch. hist. H§., p. 103, iiS, 116. Itt. 196; Im^
germine quae decoralur land, i. U, aug. p. Î74. De octàchoro Roswsu. il
Praesule Landulfo, per quein reparala paralur not. ad «f). iî. S. PauHn. t Cârgelucr. Sncr. Tif.
^ ^ [^i rcparata P- ***^' Cang. Cpôl, Ch.in H. Bys., I. MI. ta.
Cui n^Dveles'im™; re'vele's *«gna beau . . . «^•L%VÎ'S7!1^(]!liS.,^.Tf^U.^"£
cenleno duplicata — Mr. Perperam in scbedis Mannli est c«tor peesjf
Atque quaterdeoo ; regimen his socîato ... pro cadat popuîi. Pcrperam item Grutems, p. fW
tr»^f§;^^i VI. i r> 4 ecK 4 RA 6, babet quieunque^ suseiiet ; i|ms erroreR UsMm
icoratwai MAI, p. 155-150. lay^dii. exisiimabai codicis palaimi, 4|iiiai i^à^
(1) Crut., p. 1166, 7. ex. cod. pal. (p. 41); Sir- neque lieic neque plerumque alibi ronsulnisse viJe
MOND. a(i Ennod., p. 95. Mr. — Sed inalc GruleroR lur Marinius. Nam rcnpse codex palatlmis (p-^'l
crearoi. Nam codex palaliuus babet cremarat, •— ubique recte se babet, «t mmc edilur ; Ri^iquoi^
A* ^* 9. mendose exbib«l|N«ér«iMpi%.friÉraar.^AJ*
$01 WL
AùdiU horUnlem cœtus et rilc lavanlem.
DTPIGRâPHIE.
flamine Ticto
Ul per te ma plebs lustrali admota saccno,
Quain faciès est ulba urbi qiiam caiidida genli,
Tarn iiiveis auiiDÎs colat iatra moeuia Ghristuin (1).
XIII.
Terê éTEnnodius à V enclos du baptistère AgellOf
où sont les représentations des martyrs dé-
posés dans le lieu.
Gondiior Armemus, supero qui dignus bouoce ail»
Ukpeperit lonteiu viviûcautis aquae.
Piena saiuUferis ge&temus viscera lyinphis :
Ne siiial potaiis coiuulit uiida seuiei.
Rapta sepulturis animavii corpora piclor:
Fuoera viva videiis luorii cat iu tuiuiilos.
lUorum tanen iste locus complectilur anus,
Quos paries facie, mens teiiel aima fide (2).
XIV.
Vsrs fEnnodiuê à la fontaine du baptistère
de Saint-Etienne y sur l'eau qui venait du
htmi if Mitf colonne.
En sine nube pluil sub lectis imbre sereno.
Et laeli faciès piira uiinisirat aquas.
Profioa marniorîbiis decurnint fluinina saerist
Atque ilerum rorem parturil ecce lapis.
Arida nam liquidos efiundit pergula fontes»
El rorsus natis unda superna venit.
taKla per aetbereas émanât lympha recessus»
Eoitorgi tatis ducta mlnislcrlo (3).
MIL
XV.
Autres vers éTEnnodius au iaptistère.
Mundior excocli fulgcscal liice nietalii.
Munera disponil qui dare digna Oeo.
Ame vnporalis Laiireiili vita caminjs
Constitit, ut blandum iiobilitarel opus.
Marmora, picliiras, tabulas, sublime lacunar
Ipse dédit teinpio, qui probitate nitet.
iEdibus ad pretium sic mores conditor addit»
Vt'Uera ceu Sérum murice tincta feras.
Qualiter inclusas comit lux bospita gemmas
UNix lapidis quolicns pulcrior arte rubel (4).
XVI.
Vsrs d'EnnodiuSf sur le lion de marbre qui
lançait de feau^
Aspice deposiia blandum feritate leonem :
Ore wsak lympbat peetoris obseqiito.
Unda Huit rosiro, dens mortis pocula mandit :
Ifaiuram perdens bellua nos sattat.
Effera dam vitreos effundunt gntiora ftmtes»
Dira saluliferis corda lavantur aquis (5).
XVII.
Crypte de Saint^^alimère , sur U iMttlt, «s -e^
ractères informes.
-|- Qnannris aellwria vegnit {sk) in me iMitiM
Gongruum est sanclis reddere vota piis.
Hic quondam nbmersiis eorpop&tanditaa UmI l(«M)
• . . reserat polum revocat ipse Deus
venerandetibi Thomarcftgtfbi
• . . • plero opère lu • • . *
unctis niveo yi • . • .
[Cardinal Màï, 191, 3; Alleghaiiza, p.
29; JuuR.» t.I,p. 29^
xvm.
A la basiliqtêe de Saint-SimpliûSi
Charte gravée 8«r plwr».
-|- In aomine sanctae et individuae Trinitatis. EgsGiiîlilk
de loco SuiwHiav iudico ut ecclesia qu.<m ^o noviier aedlAcavi
super Hieam propri<^tatem in honore 'sanctae Fidei in ipso looo
Summa, ubi dieitur Brecallo, uua cum castro et turre et selariûi
et salis et cassina» cum areis eanim seu curte, cum omnièui aUit re*
bus in ipso loco Summa» vel iu aliis locis reiacentibus, ca»pîtoaria
usa iu Ticitto ad Pedrioam, ipiis îadicatis babeo vel quîs iMdicavere
pnedictae ecclesiae sanctae Fidei sicut legitur in oartis îadicaLi mei
praesenlî die ipsa eccIcsia cum praenolatis omnibus rébus deveniat in pote-
s&ale et regimine sea ordinatioiie monasterii sancti SlmpUclani fondati
loris prope civîiatem Mediolani, îta ut duo roonacbi habitent in ipsa
•eclesia, et de ipsis rébus vivant cotlidle, pro remedio animae me».
(I) Bascap.. De meirop. MedioL an. 1596. p. 55. (2) SiRMpifBv t. I, p. iWI ; OiiiiMl. p. S5i. -«
1028. p. il. Ilerum Biscap., iu Hisl, vrovhic. Me- Mr.
et 1028. p. il. Ilerum Biscap., iu Hisl, vrovhic, Me-
dioL, p. o4. V. UuuEL., t. IV, p. i^; Hvcciiin. De
secL hieràfck, orig,, p. Î5W; Pocixell., Zod,, p. 176;
Zacjiab., h. L., t. Vi,p.'5u9. — Mr. Ugbeliius scri-
Mt fsmhis pro flamine, — A. M.
,5)/Jf<i.,p. 1145.
(4 Ibid., p. H27.
(5) Ibid., p. liai ; «bTlOClUv^ SK*
ï
MIL OiCTiOi^NAmK
Et hoc iudioo «1 nolli» arehtepiBcopm ni dMms aut atti perto-
Bi non habeat poiea talea de ipsii rébus Israsioneiii facere : et al
fient» Irrita ait et rea aliéna, et in parentmn meoniai peroaaiMat
potealate» qaamdia ipaa invasio dealnicta fuerit. Et q« haMc
ordinationem firagerit, anathema ait, et ewB luda tra^iore
daiBiiatoa ait*
Caupeni de Saini-^Ambroise.
Charte gra? ée sar pierre.
-f Ib Donliie sanetae Trinitatiaego Peiros preibiter et
ciaailiarea aaneti Laurent!» uua cam pâtre meo lo-
[hanne»
Tolo etjadieo aen per Jadicatnm inviolabiliter coniir-
l«o,
vt petra iOa de terra qa» est extra portam Sicincn-
[aem
|oxu Neronem» qna est per mensBran lei pertîeas,
[poat
meum et patrie decessum de? eniat proprietario Jare In
manua et poteatatem sancti Anibrosii» eo tamenor-
[dine
nt sacrista et camerarius, qui pro tempore fuerii, de
œnsu et reditn quaî iode.aunue exierini, emant
[camisia
•t fe»onrla fratrum et nihil inde fiât. Et al
qinelibet peraona aliud inde fecerit, redeat in polesla-
len^^TentaD» donec nnna eonun eum prsdictis
[fratri-
b«Sf ad remediuBi et vit« aMem» preliam» id adim*
[pie-
irent. Amen.
ICardinél M lî, S3i, 1 ; JuuBoa, t I, p.
88).
Eglite de Salni'^ehe.
Etimium hcc Gelsi corpus eomplectitar am
Quero pia Naxario maier sub rore cymelli
Obiulit ad eœli pariier qui scanderet arcea
Morte obita loiigum pariterque Jaceret in
Afnbroaias tandem lios sépare condidit amhea
liazarium apportans alio Geisnmqne leiinqaana.
SaBcnia Landiilfas donec poat pinrima praani
Tatibua adKilia Yiciniaque undiqne UkMb
LKtitia anmma atudio et certantibua omni
Tranatnlit» atqoe locnm difinîs naibna aptmn
Ipae iibena straxit miroque deeore para^ràt*
{Cardinal Mâï, 369, 6; FtBniroois p«
877).
Voyez encore d'autres inscriptions des
reliques de Milan, aux inscriptions de Rome,
épUapk€$ des Martyre.
XXI.
Bgliee de SaifU^Naxaire.
lean-JMqoet Trlmlce.
loannes laoobus TriuuJiius Magni films, qoi
Nwnqttam qniSTit, n^e attos quieacere pasaiis
(Cardinal Ma!, p. 981; JuuRm 1. 1, p. 418).
est. Hic tandem qnieacit ipae. Taee.
(Labbb, ITbes ., qfU.)
MINORI, près da golfe de Saleme (rojau-
me de Naples.)
Sur le tombeau de SainJU-Tropkgmê^ metp
et martyre.
Qui tmmili cansas ingressns diseere queris»
Martyris hic Trophlmes intaclaqne Virginia aHni
Et pia membra cubant, qo» dum prccqitaprophaâ
Temporis, et mundi poUnta altaria iltat,
Sicanios fugiens devota pnella parentes,
Aequoris in medio natarae aorte quierit.
Membra dédit Regiuniculii aniraamque Tonanles
Hinc Ghrisli inter edoriferaa depascitnr anlas.
Quis ergo biqus cerei praerogativa non obatupeaettf
{Cardinal Mm, h6iji.]
MINTURNES, aujourd'hui Troietta, dans
la Terre de Lat>our, au royaume ae Naples.
Inscription de la tour du fleuve Lyris friiii
Mintumes.
Hanc quondam terram destruxit gens Agarena
Scaudens hune fluviom. Fieri ne postes possit,
Prioceps hanc Tunim Pandoiftos condidit bems
Ut ait stnidori dccus et memorabUe nomen.
{Cardinal Maï, 329, 8; Mue., p. 9018,5.)
MIRABELLA, près de Monte Mileto,daoi
la princi[>auté ultérieure, au rojaume de
Naples.
Inscription prot^fmani des ruinss SEcktiÊ'
Otbemiemt
romane nomini
sobittganti
domino nostro
FI. GonstantiBD
pio fel.
seosperang.
Annius Antb-
chus y. P. cerr
AemiL et Flam. sénat
{Card. Mai» p. SM ; Monaitmi, 19M,8.)
MISTRA, Tancienne Sparte, en Morée,
royaume de Grèce.
Dans le paré de rancienne église catholi-
que, se trouve Tinscription Ténitienne sui-
Yante, rapportée par ; M. LebtSé (Siiièma
rapport sur sa mission en Grèce} :
D. 0. M.
Templam bec
prsesentalionis. Deipane. dioalua
sub
s MOD
Marco Laurelano pro'^ gënli. Peloponensi
Mardiioni. Nicolaomcli. pracffeclo Laconi
Antonio Griui prellori Sparlae
nec non
devolione. aliorum ûdelium a fundise {sic)
R. R. F. F. (fratrum) min. (minorum)
observ. (observaniiœ) S. Francise!, corn.
anno. salulis. mdc.
Celle inscription rappelle sans doute la
paration et la consécration de Téglise delà
ésentation de la Sainte-Vierge , pendant
leMarc Lorédano était procurateur général
i Péloponèse.
MODÈNE, ville capitale du duché de ce
tïUf en Italie.
I.
hac cruce condite sunt reliquie islc. Lignum Do-
[mini.
iliquie 8ci Slepbani protomart. Reliquie sci Âna-
[slasii sacerdotis.
ëqme sce^Vercne virg. Reliquie sciT Lucani mart.
ï dlido sei Augendi eximii confessons XpT.
I Yeatimento sci Leudegarii mart. et episcopi Vlen-
[nensis.
(Cardinal Mai, 43, 1.)
Voyez aussi Fbisi, dissert m'; Mém. eccles.
odoef.^ p. 20.
II.
ms Vancienne église de Saint-Jean-Baptistey
construite par la reine Théodelinc^.
GoDdidit boc templum mulla virtnte verendum
Theadelinda potens regni diademate pollens,
Pro se pro natis votum dulcedine malris
ChrisU Baptistae oui sacratur locus islc.
DEPIGUAPIIIË.
MOD
fÛO
Ilic nostracgeniis voluit caput esse decenlis
El Lombardorum taiemque parare palronum.
(Cardinal Maï, p. iOl.)
III.
Sur une couronne d'or ornée de pierreries
Agiluir gfâi. en vir glôr. rcx loiius liai, offcrcl
icoT Johanni Baptiste in cela. Modicia
(Cardinal Mku p. 200; Muratori, Script,
ilalic. t. I, p. 460.)
IV.
Sur la reliure d'un evangéliaire
Au devauL
De donis Di olïiTl (sic) Theodelenda reg.
gloriosissenia scô Jobanni Bapt.
Derrière.
In baselica
in Modicia
qunm ipsa fund.
prop. pal. suum.
(Cardinal Maï, 202 , 2 ; Maffei , Mus.
Yer., p. 369, 8; Mabill., It. ital., t. 1,
p. 2; MuRAT., S. R. /., t. XII, p.
1070.)
V.
Colonne de Saint-Faustin.
lûïp. Gxsari Flavio
Gonstantîno maximo
Semper Auguste
divi Constanti filio
bono reip.
(Cardinal Mai, 240, 2; Muraï., p. 260,
6; Grut., p. 1160, i.)
M. C. F.
M. C. P.
L. Noni
Fauslini
Laudiciœ
VI.
Au jardin des religieux de Saint-Benoit , pris de V église de Saint'Pierre.
L. Nonius Verus V. cens. bis. correct. Apuliae et Galab.
Veneliarum ei Istriae cornes, patronus Moiinensium Aquileien.
Brixianorum et universarum urbium Apuiiae Calabriaeque
Viniciae Marcianae G. F. fil. Gaeciliani P. V. bis. ration,
urbis Romae et Africae praes.tLusilaniae corr. Apul. et Calab. vie. pracf. per liai,
coniugi sanclissimae ac benignissimae, cuius vita morum
studiorumq. laudibus et universis virtutom animi tam clara
exstitit, ut admirabilia veteris probitatis exempta superaril,
quo merilo omniumque iudicio singulari prxcouio
inluslrium matronarum decus ornamentumq. eslabila. (sic).
^Cardinal Maï, p. 286; Labbe, Thés. Ann. Epit.^ p. 536 )
VII.
Sur une tour.
Opus construxil Im^ D. N.
Desiderii régis per ind. xn.
(Cardinal Maï, 354, 5.;
IIODON, en Grèce.
On apprend par rinscription suivanlo,
DlGTlOflN. D'fiPIQRAPHlE. I.
trouvée dans une église de cette ville, quo
les remparts avaient été relevés en 1514 par
Antoine Lorédano, procurateur général du
Péloponèse.
D. 0. M.
Metbonem communiri
vastis floœniis et propugnaculis terra marique
mandavit senalus
a07 MOI
AnionioLaureiariopro^'. gnâli. armo»". iii
Peloponocso ^
Qui lanli operis curam suslinens
ad urbis cl regni tutamen
Forliora inunimenlâ erexil et clausil
aiino salulis mdxiv.
[Expédition scientifique de Morée, Anti-
quités et beaux-arts, t. 1, p. 11.)
MOIRANS, près de Grenoble, département
do risère, en France.
Divo Graliano
tyrannide vindicala
Theodosius el Valentinianus
augg. ex volo
P.
(Cardinal Mai, p. 269; Mlratori , p.
80; DoNAT., p. 152, 2; Spon., p. 276.)
MOISSAC, au département de Tarn et
Ciaronnne, en France.
I.
1063.
Idibus oclonis domus isla dicata iioveinbris
Gaiidei ponlifices hos convenisse célèbres,
Auxius Ostinduni (1), Laclora dedii Raimundum (2)
ConvenoWilelmum(5)direxitAginna Wilelmum (4)
Jussit el Eraclium (5) non déesse Beorra Bcnignum
Elloreus Slephanum (6) coucessit el Adura Petriini (7).
Te Duranne (8) suuni noslruoiqiie Tolosa patronuni,
Respuilur Fulco (9) Sinionis dans jura Cadurco,
Myriades (iO) lucis apponens très duodecim,
Virgineuni parluni dabal orbi tune veneranduin
Hanc libi Chrisle Deus rex insliluil Cliiodoveus (14)
Aiixil munificus posl bunc donis Ludovicus (ii).
(Mém. de la Soc, archéoL du Midiy t. 111»
p. 5^-56.)
11.
Sanctus Durannus Episcopus Tolosanus ei Alii>as
Moysiaco.
ii) Auslinde, arcbeTéque d'Anch, vers 1050.
2 Raimond, évéque de Lccloure.
3) Guillaume, évèque de Coinminges.
4) Guillaume, évèque d'Agen.
(5) EradiusBenignus, évéque de Beorra, plus tard
détruite et remplacée par Tarbes.
(6) Etienne, évéque d'Oléron.
(7) Pierre, évéque d'Aire.
(8) Duran, abbé de Moissac et (4059) évéque de
Toulouse, mort en 1070.
(9) Foulques, évéque de Cuhors, accuse de simo-
nie sur la foi de cette inscriplion. Selon le Gallia chrii-
tiatuif Sinionis est son nom propre, el, s'il n*a pas
assisté à la cérémonie, c'est pour une discussion de
préséance avec Duran, évcquc de Toulouse cl Aus-
linde, archevêque d'Aiich.
(10) Myriade signifie ici mille, ce qui avec les
trois unités (lre$) el les douze lusires (duodecius luS"
frik) donne i 000, plus 5, plus 00, c'est-à-dire 1063
pour date de la cérémonie.
(H) Le monaslère de Moissac fut fondé, non par
Clovis, mais par saint Ainand, évéque de Maeshick,
sous Clotaire 11, ou Dagobert au plus lard.
(12) Louis le Débonnaire, (ils el successeur de Char-
lemagne. Il rétablit plusieurs monastères en ruine ,
lorsqu^il svccéda à son père.
DICTIONNAIRE MON M
Mort en 1070, cette canonisation n a ja-
mais été rectifiée et est une invention dos
moines de Moissac.
{/6td., 1. 111, p. 651
MONREALE, près de Palerme en Sicile.
Une urne en marbre, en forme de sarco-
phage, renferme les entrailles de sainl
Louis (1), roi de France. Sur le couvercle on
lit cette inscription :
Hic. condita. sunl. viseera.
S. Ludovici. IX. régis. Franc.
On lisait autrefois sur le mur de gauche
de réglise de Monreal cette autre inscription
qui paraissait remonter au un' siècle, et qoe
Ton croit avoir été figurée eu mosaïque (i).
Leiio la rapporte dans sa Descrixione ddreol
tempio e monistero di Santa Maria la Nova ii
MonreaUy publiée à Rome en 1588, pag. 30.
Hic sunl lumulata viacer:| el corpus lAtâamd itgift
Francis, qui obiit apud Tonbium anoo Domiaîcx
Incarnalionis mcclix mense augusti mi indidioaii.
Nous extrayons les inscriptions et la note
(i) Voyez à Tartide Là Montjoie, départenekt
de Lot-et-Garonne, une notice sur une andeaie
châsse que Ton croit renfermer des reliques de
Saint-Louis.
(2) Voici les justes observatious que fait M. le doc
de Serra di Falco, au sujet de rancienneté de celte
inscription :
c Essa offre tulti i contrassegni da doverla stiouire
contemporanea allô avvenimeoto, aà per la siinplkitî
dello slile, e si per la circost^za rUevaotîssima di
vedervisi caralterizzato Luigi comme re di Frauda,
e senza V a^giunto di uuuo ; aggiunto, che ceru-
niente non si sarebbe laciuto ^iiUfSi hi i«a canoaix-
zazione. Or sebl)ene non vegas^i in essa oomiiiaio
esplicitaroente il cuore, pure lion è a dabitare cbe
quesio andava naluralmeete eompreso ndb paroh
viscera (che neir ampia sua nalurade significazioBe
raccbiude lutte le interiora deirauimale), seoza cbe
fosse d' uopo farne specificata meniione. Né b
parola corpus che leggesi nella iscrizione, e b ccf-
lezza che le ossa del re Luigi furono ricondolte Ir
FraMcia, dee muovere alcuoo a meiteme in forse
r esallezza ; impercioccbé per corpus devono (|fii
inlendersi, corne ue pensarono i BoIUndisli, lecanii
tulle, c ciè che formaiio le parti omIU del corpo
umano. >
M. de S. rra di Falco aioute ensuite : c Non é poi
a meravigliare che il re Fltippo avesse iascialo fn
noi il cuore, le viscère e le cami del paJre ; giacché,
ollre ali' aulorevole richiesla dello zio Carlo d* Aii-
giô, ed al limor dci conUgio cbe |>erdorava od
campo, è ad ognuiio palese, cne per la imperizla cbe
vi era in quei lempi nel prepanireaoconciaroentele
parti molli de* cadaveri, solevan quesle deposiursi
nei luoghi vicini, e solamente le ossa, come meao
deperibili condursi nei silî lontani. Gosi difalti »
osserva in altri tre casi avvenuti neUa inedesiaa
armaia, cioè di Giovanni conte de* Nevers, ûgliuolo
del re Luigi, mono nel campo di Tuoisi, di cuile
sole ossa furono trasporlaie ni Francia ; di TibaUo
di iSivarra. e d' isabella nuora del mcdcsiino Luigi,
le viscère o le carui de quali vennero depositate, drl
primo jii Trapani, e délia seconda in Cosetiza, preâso
al quai liiogo cessé di vivere; siccbé » Francta tor-
narono solamente le ossa. E gli scrîllori conU'iiipih
r-iàuei narrando colafi faUi, dicono essersi ciè prâii'
caU) secondojil costume de^moggîori: • {Mém.éBist
de Serra di t(dco, pag. 4.)
MON
DT^mGRÂPUIE.
MON
910
S donnons au bas d'un uiéuioire de
rra diFalco, intitulé : Sullareliquia
e di scm Luigi Memoria di Domenico
Pietrasanta duca di Serra di FalcOf
'rispondente del real Istiluilo de Fran-
% Palerme, 1843.
ne pouvons nous empftcher de faire
ter que le savant et respectable duc
di Falco, par le titre de sa disscrta-
mble poser en fait ce qui précise-
rait à prouver et reste toujours en
1, à savoir si le cœur de saint Louis
sporté où se trouve encore à Mon-
ans son intéressante dissertation, que
DUS lue avec attention, nous n'avons
.vé un seul fait qui le prouve et nous
isvu que des présomptions auxquelles
toujours donner un sens différent,
le point de vue auquel on se place,
nion que Ton a eue d'abord. Le rap-
» médecins de Palerme , chargés en
visiter les reliques de saint Louis,
davantage être opposé aux savants
soutenu à Paris que le cœur de saint
le pouvait se trouver à Monreale,
que les experts déclarent que les
{ de notre grand roi sont tombées
a tel état de consomption qu'il est
ble de discerner si le cœur du prince
amais trouvé.
$rtt de cette question, liée à celle qui
gtemps' agité les savants fVançais, à
an de la découverte d'un cœur humain
Tautel de la Sainte-Chapelle 4e Paris,
igage à reproduire textuellenient le
des médecins de Palerme.' Nous y
ns le rapport, un peu précipité peut-
18 M Letronnc inséra mMonxttWj
\ découverte du cœur de la âaihie-
e, et le compte rendu par M. L. Dùbeùi
9miers débats que provoqua cette
erte. La suite de la discussion prit uu
re d'aigreur que Ton a regretté depuis,
ii ne doit pas faire niéçonnaitre les
: arguments produits dans les diverses
itions de MM. Deville, P. Paris, f^e-
it et Le Prévost.
Texte du rapport des médecins chargés
343 de visiter l'urne renfermant les
ues de saint Louis à Monreale,
oerato incarico fli S. E. Hevorendis-
HoDsignor Arcivescovo , ci siamo il
^ornodel primo luglio corrente tras-
n questa Catledrale, ove alla presenza
îlodato Arcivescovo D. Domenico Be-
[) Balsamo , di Monsignor Vicario
lie Padre D. Gio. Baltista Tarallo, del
ero di detta Caltedrale Padre D. Bene-
La Via, del Sacerdote D. Giuseppe
, e Sacerdote D. Saivalore Leto, non
rcapimaestii fratelli D. Castrense e
ledetto Zerbo, abbianio osservato una
cassa dilegno informa di parallellogram:no,
lunga un palmo, iarga otto once, e sette once
alta, indorata al di fuori. Aperla la quale,
Irovossi di dentro tapezzata di tola culoru
azzurro spar^a di grandi stelle blanche, ed
un involto di drappo di seta bianco; quindi
abbiamo cominciato il più minuto esame sul
contenuto di quest ultimo involto.
Diversi pezzi componevano i primi strati
tutti di li^ura irregolare : non si è potulo
scorgere idea di tessuto, ma piutloslo un
ammasso di una sostanza omogenea in tutti
i detti pezzi di colore nero tencTenle al bigio,
il peso relativo al volume di detti pezzi molto
leggiero, perché totalmeQte disseccate , e
neUa consistenza assai fragili.
Non poca diligonza si biso^nô usare nell'
uscire uno ad uno detti pezzi délie venerate
reliquie, ponendoli con unadelicatapinzotta
in una grande guantiera di argento, e quivi
farne tutte le osservazioni dell'arle. Nei
secondi strati sonosi rinventi diversi brani
di tessuto di panno lino a più doppi indis-
tintamente sparsi tra ia'massa deile santé
reliquie, e uualcheduno di qaesti brani
interposto nella sostanza di detti pezzi, cho
ne* secondi strati sonosi rimarcati pi£i piccoli.
Finalmenle, il fondo délia cassa, col mede-
simo involto di seta bianca, era occupato da
frantumipulverulenti dell' istessa naturada'
sopradetti pezzi; in mezzo a' quali si è rin-
venutauna falange appartenente ad un dilo
de' piedi (1) intégra nella figura e nella con-
sist^^nza ossea. Quindi noi sulla dimanda se
fra quel pezzi vi fosse il cuore, siamo di
avviso non potersi in verun modo scorgere,
ne assicurare; giacchd, sebbene il cuore quai
viscère muscoioso a Rbre compatte con
pochissi(ua ceUulare e percià résistante alla
f^utrescenza, avrebbe potuto anche per un
asso di secoli conservare almeno la forma ;
pure posto primitivamente in masisa con
altre viscère, ed in reciçiente mal difeso
dair aria atmosferica, jprimo àgénte nella
putrefazione de' corpi, ha dovuto necessa-
ri^imente subire la totale scomposizione,
iion dissifiiile a quella délie viscère con cui
si è trovalo & contatto, essendosi il tutto
ridotto ad una sostanza fragile ed omogenea,
corne da noi si è rimarcato.
Terminale le nostre indagini, abbiamo
riposto colla massima accuratezza quel sa-
crati pezzi nell' istessa cassa, e coll istesso
ordine l' abbiamo ricoperto dello stesso
involto; quale cassa chiusa, fu da Monsignor
Arcivescovo involta in drappo di seta bianco
e munita di suggelli.Fattooggi in Monreale
li 5 luglio 1843.
ViNGENZO D' LO BUNGO 6 CBIihELLI.
FiLippo PRESTiDONàTO, D' chirurgc.
(1) Indépendamment de celte falange, Tume de
Monreale renfermaîl encore deux doigts de saint
Louis. L*un de ces doigls a été donné au prince
héréditaire, depuis roi de Naples, François !«', le
second, à sa fille, la princesse Caroline, lors de son
mariage avec le duc de Berry, en 1816.
9M
MOiN
DICTIONNAIRE
MON
M
§ 2. — Compte rendu de la discussion reia-
hUive à la découverte du cœur de saint
Louis y dans la Sainte-Chapelle (1).
Rapport à M. le ministre des Iravaox publics sur la dê-
couYerie faite à la Saiiile-Cbapelled'aQ cœur placé au
cealre de U Chapelle Haute, par M. Lelronoe, garde
général des archives du royaume. (Extrait du Moniteur
du 24 mai 1843.) — Letlre de M. Le Prevosl, membre
de TAcadémie des Inscripiions et Belles-Lelircs, et dé-
puté du département de TEure, an rédacteur en clief
du MonUewr tpmenel. (Cxlrait du Moniteur du 28 mai.)
— Lettre de M. Letronoe au rédacteur du Moniteur,
(Extrait du Motdteur du 5t mai.) Seconde .lettre de
It LePreY06tau rédacteur du Monileur.— Troisième let-
tre^du même au même. (Extraiu du MonUewr des 5 et
26 Juin 1843.):
Les personnes j^ui s'intéressent à l'histoire
du moyeu âge en France n*ont pas oublié
au'on retrouva , le 15 mai dernier , sous les
ailes de Vabside de la Sainte-Chapelle» une
caisse renfermant une boîte d'un métal com-
mun, dans laquelle se trouvait un cœur hu-
m^n. On reconnut bientôt que cette boité
était celle qui avait été découverte le 21 jan-
vier 1803, et f^ue M. Camus, alors garde gé-
néral des archives, fit replacer dans le lieu
même où elle venait d'être découverte, après
avoir préalablement substitué une caisse de
bois à l'ancienne caisse extérieure de métal
qui ne pouvait plus servir à préserver le
précieux dépôt qu'elle contenait (2).
La place qu'occupait la caisse , le soin
qu'on avait mis à éloigner de la boite inté-
rieure les causes de dégradation, tout enfin
devait faire croire que là était renfermé le
cœur du fondateur de la Sainte-Chapelle, le
cœur du roi saint Louis.
M. Terrasse , préposé à la garde des archi-
ves judiciaires nationales, quoique bien per-
suadé de cette vérité (3) , se résigna au si-
(1^ Extrait du Corespondant^ octobre 1843.
(2) M. Camus fit déposer dans la nouvelle caisse
de bois la note suivante « : c Le |)reniier pluviôse,
an onzième de la république française (vendredi 21
janvier 1803), en faisant quelques réparations à la
Sainle-Cbapellé, il fut découvert en cet endroit une
caisse de plomb, longue d'un pied sur dix pouces de
large et huit de profondeur. Cette caisse en contenait
une autre en forme de cœur, dont il ne restait que
la plaque supérieure, qui paraissait être de cuivre
étamé; les parties latérales et inférieures étaient
entièrement oxydées. (1 n'y avait aucun caractère
indicatif de nom ni de date.
c Les restes trouvés dans la seconde caisse ont
été renfermés dans la présente boite, laquelle a été
déposée au même lieu où ces restes avaient été dé-
couverts.
c Citoyen Camus, garde des archives nationales,
c Citoyen Terrasse , préposé à la garde des
archives judiciaires nationales. >
(5) Voici la lettre de M. Terrasse à M. Camus.
c Pluviôse, an XI.
c Citoyen,
c D'après les nouveaux renseignements que j'ai
pris depuis deux jours, singulièrement des personnes
ci-dessus attachées à la Sainte-Chapelle ^ sur la
découverte qui vient d'être faite dans cet ancien
monument, tout me porte à croire que les restes
déposés dans la caisse d'élaim renfermée dans celle
de plomb sont ceux du cœur de saint Louis ; et pc-
* M. LetroDoe dit qu'on a trouvé, de la note de M. Ca-
mag, deux copies, Tune sur papier, rtolrc sur parchemin)
dans i« boite replacée p«r son ordre
lence lorsque M. Camus eut exprimé des
doutes, en laissant pressentir d'ailleurs que
l'époque n'était pas favorable è l'examen
d'une pareille question (1). Aujourd'hui, les
considérations évidemment politiques qui
engagèrent le citoyen Camus à étouffer It
discussion n'existent plus, Dieu merci, et
rien n'empêche d'arriver à la solution du
problème. Hais le doute exprimé par M. Ca-
mus aura toujours eu pour résultat d'égarer
quelques personnes peu instruites dans k
science de nos antiquités. Ces personnes ,
hors d'état de tirer de leur propre fonds une
opinion raisonnée, se sont attachées à celle
qu'elles ont trouvée toute faite, sans se
rendre compte des raisons qui agireot sur
l'esprit de M. Camus.
M. Letronue, chargé, en sa qualité de sarde
général des archives du royaume, par H. le
ministre des travaux publics , de faire des
recherches pour s'assurer si le cœur qu'où
venait de retrouver était bien réellement
celui de saint Louis, répondit au ministre,
par son rapport du 2^ mai, dont nous avons
cité plus haut le titre. On remarque dans ce
rapport le passage suivant : «Je me sais
empressé de répoudre à votre désir, et j'ai
l'honneur de vous transmettre, sans plus de
délai, le résultat de mes recherches, parce
que je suis convaincu, malgré le peu de
temps que j'ai pu consacrer à ce travail,
qu'un examen ultérieur et plus approfondi,
si on le ju^e nécessaire , conGrmera ce ré-
sultat , qiu n'est point malheureusemcnl
conforme à ce que l'on pouvait espérer; car
il me parait trop certain : l"" que le cœur de
saint Louis n'a point été rapporté en France;
2° que , dans le cas môme où il y aurait été
rapporté, ce ne peut être celui qui a été
trouvé enfoui sous le pavé de la Sainte-Cba-
pelle. »
M. Letronne peut se féliciter tout à son
aise de la promptitude qu'il a mise è s'acquit-
ter de la tâche qu'on lui avait confiée. 01>-
servons toutefois qu'en définitive son travail
aboutit, à peu de chose près, aux conclusions
Sûrement négatives déjà proposées i^ar
r. Camus. Il n'y avait donc pas lieu de pro-
élamer si haut des résultats qui n'étaient ui
nouveaux ni concluants. Mais ce qui nous
étonne plus encore , c'est l'assurance avec
laquelle M. Letronne nous annonce que toutes
nétré de respect pour la religion de mes pères,
presque convaincu de cette assertion (on lit daiis
Moréri , à Farticle Saint Louis^ qu'une partie des
restes de ce saint a été déposée à la Salnte-CkipeUc
en 1278), nous venons, Touretet moi, de porter le
tout dans la sacbristie (sic) de la Sainte-Chapelie, et
Tavons déposé dans une des armoires de ceue
sacbristie, dont j'ai pris les clefs que je ne cominii'
niquerai qu'aux personnes munies d'un ordre écrii
de vous.
c Salut et respect.
(i) I H H est pas à propos de parler des conjec-
tures que c'est le cœur de saint Louis. Je n*y vois
rien de déterminant ni de décisif, et il ne faut pas,
par des conjectures légères, s'exposer à introduire
des erreurs.
< j\ii riionneur de vous saluer,
c Camus. >
MON
D'EPIGRAPHIE.
MON
^U
herclies uUérioures ne pourront qu'ap-
la contirmalioa des opinions qu'il
I. Depuis qu'il a lu la seconde et sur-
, troisième lettre de M. Le Prévost,
^rde général des archives du royaume,
m sommes sûr, aura modifié sa ma-
ie voir.
raisons sur lesquelles M. Letronne se
pour décider que le cœur de saint
n'a jamais été rapporté en France
9 témoignage de Geoffroy de Beaulieu,
seur de saint Louis;
elui de Guillaume de Nangis;
ie lettre anonyme contemporaine,
froy de Beaulieu rapporte qu'au mo-
ttôme où saint Louis venant d'expirer,
oût 1270, la flotte de Charles d'Anjou,
Sicile, entrait dans le port do Tunis,
avoir pleuré le saint roi, Philippe le
et Charles d'Anjou s'occupèrent do
it ses reliques. Philippe eut tous les
:]haries prit les chairs, le cœur et les
)s, qu'il déposa dans l'église de Mon-
trés de Palerme.
aume de Nangis et la lettre contem-
3 disent la même chose.
Letronne croit ne devoir pas tenir
\ d'une lettre de Thibaud . roi de Na-
Èi l'évèque de Tusculum, où il est dit
cœur oe saint Louis demeura dans le
l'armée n'ayant pas voulu qu'on l'em-
^etronne rejette également le témoi-
iu moine anonyme gui a composé une
*égée de saint Louis. L'assertion de
oe, dont l'époque est inconnue, ne
J révaloir contre l'autorité de Geof-
eaulieu et de Guillaume de Nangis.
etronne termine ce paragraphe en di-
ue, si le cœur de saint Louis existe à
lie avec les chairs et les intestins,
^tion est résolue; maisaue, s'il ne
ive pas, on ne sera pas plus autorisé
$la à le reconnaître dans celui qui est
è la Sainte-Chapelle,
înion de M. Letronne repose sur cette
1 9 que nulle part il n'est question de
dation du cœur de saint Louis à la
Chapelle; cependant un fait d'une si
importance n'aurait pas pu être mis
H par tous les historiens a la fois.
le troisième paragraphe de sa lettre,
renne s'attache à démontrer combien
tpeu probable que le cœur d*un aussi
\Bmi eût été enfoui sous le pavé d'une
au lieu d'être exposé dans une masni-
ïhAsse à la vénération des fidèles.
1rs aurait-on mis cette précieuse re-
ans une boîte d'étain ou de cuivre
f Enfin , l'aurait-on enterrée sans y
une inscription, un signe quelconque
à faire connaître aux siècles futurs
cœur était celui du pieux roi , fonda-
I la Sainte-Chapelle?
uatrième et dernier paragraphe de la
le M* Letronne a pour but de prouver
pinionlaplus vraisemblable, la plus
nonie avec les faits observés, est que
ce cœur n'est autre que celui de Pierre de
Monlreuil , qui bâtit la^ainte-Chapelle, Cet
architecte aura manifesté l'intention de faire
déposer son cœur dans l'église qu'il avait
élevée , et , après sa mort , un fils ou un pa-
rent, héritier de ses fonctions d'architecte ,
avant, en cette qualité, accès dans la Saime-
Chapelle quand il le voulait , aura levé les
dalles, creusé le sol, et déposé le cœur dans
ce lieu, sans exciter le moindre soupçon.
M. Letronne observe que, s'il est aiflScile
de prouver sa conjecture, il ne serait pas
moins difficile de la détruire , et il termine
en répétant les conclusions qu'il avait déjà
émises.
ie Rapport de M. Letronne parut, comme
nous l'avons dit plus haut, dans le Moniteur
du 2k mai 18^. Dès le 28 du même mois,
ce journal publiait une réponse au Rapport ^
réponse signée de M. Auguste Le Prévost ,
membre de l'Institut (Académie royale des
Inscriptions et Belles-Lettres) et député du
département de l'Eure. La lutte devenait sé-
rieuse. D'un côté se trouvait M. le garde gé-
néral des archives du royaume, c'est-à-dire
l'interprète-né de toutes les difficultés histo-
riques et archéologiques que présente l'é-
tude de nos monuments de tout genre et de
toutes les époques; de l'autre M. Le Prévost,
qui, sans posséder un titre officiel aussi im-
posant, est toutefois reconnu nour un de nos
plus savants hommes en arcnéologie fran-
çaise et en diplomatique. M. Le Prévost a
passé sa vie à méditer notre histoire. Dans
cette science si vaste, lorsqu'on veut l'em-
brasser tout entière, il n'est aucun point as-
sez difficile pour décourager la persévérance
de M. Le Prévost, aucun détail assez petit
pour lui paraître sans importance. Une étude
si patiente devait infailliblement produire ,
chez le savant archéologue, outre une pro-
fonde érudition, un tact exquis, une facilité
merveilleuse pour saisir des rapports et des
analogies que d'autres intelligences moins
exercées laisseraient passer inaperçues.
Ainsi les deux adversaires sont dignes
l'un de l'autre. Si le premier occupe la place
de feu M. Daunou, le second jouit d'une ré-
putation littéraire justement acquise. Deux
savants ainsi désignés à l'estime publique »
l'un par la sanction du pouvoir, 1 autre par
l'opinion des juges les plus compétents, mé-
ritent d'être écoutés avec attention
D'ailleurs il s'agit de savoir si nous pos-
sédons, comme dit M. Le Prévost, le plus
noble cœur qui ait jamais battu dans la poi-
trine d'un roi. Le sujet de la discussion est
digne de tout notre intérêt et de tout notre
respect. Ces considérations puissantes enga-
geront le lecteur à suivre avec nous l'exposé
des faits.
Nous avons analysé le Rapport de M. Le-
tronne au ministre.
Dans sa réponse à cette pièce, M. Le Pré-
vost ne se proposait qu'un seul but : celui
d'avertir M. Letronne que, malgré ses asser-
tions, la question subsistait encore tout en-
tière et réclamait toujours l'examen le plus
sérieux. Du reste^ on voit à peine quelque;
915
Mon
DlCTIONlSÀIhE
MON
9(6
Irnces de polémique dans un seul passage
où M. Le Prévost fait justice de deux opinions
qui. une fois admises, auraient coupé court à
touîe.discussion ultérieure. Nous voulons par-
ler dû dépôt du cœur de Pierre de Montreuil
par les héritiers de cet architecte, et de Tob-
ection tirée du tnélal commun dont est faite
a boîte si heureusement découverte. M. Le
Prévost démontre gue remplacement privi-
légié où fut trouve la caisse était réservé ,
d'après les usages du temps , au fondateur
ou au principal bienfaiteurî de l'édifice.
D'ailleurs Pierre de Montreuil mourut qua-
tre ans avant saint Louis, et fut enterré dans
la chafjelle de la Vierge de l'église Saint-
Germain des Prés.
De plus, Tusage de séparer le cœur du
reste du corps ne fut jamais pratiqué que
pour des personnages d'une très -grande
naissance, et Jamais pour un simple artiste.
Enfin, et celle considération ti'est pas la
moins forte. Pierre de Montreuil ne pouvait
pas prévoir le concours de circonstances ex-
traordinaires qui empochèrent le dépôt im-
médiat du nœur de saint Louis dans la Sainte-
Chapelle, et qui lui auraient permis d'usur-
per cette place.
Quant h l'argumèpt tiré du pea de valeur
du métal de la boîte, M. Le Prévost nous
apprend que le cœur de Richard Cœur-de-
Lion, pour le moins aussi grand seigneur
terrien que saint Louis , fut enfermé dat)s
une boîte de plomb. Nous sommes contraint
d'abréger , et, par conséquent, d'affaiblir
beaucoup la force des raisonnements de
M. Le Prévost ; mais une preuve gue la lo-
gique du savant archéologue est inattaqua-
ble, c'est (Jue M. Letronne n'a pas répondu
à une seule objection.
On le voit , la première lettre do M. Le
Prévost n'est point, à proprement parler,
une réfutation du Rapport adressé à M. le
ministre des travaux publics par M. Le-
tronne , mais un simple avertissement sou-
tenu de preuves, pour engager M. le garde
général des archives du royaume à procéder
avec plus de circonspection dans l'examen
d'une question tout à la fois si grave et si
complexe. Le ton d'exquise politesse, nous
dirions presque de limidiié, qui règne dans
cette première lettre , fit prendre le change
à M. Letronne Cet érudit s'imagina cjue son
confrère de l'Académie des Inscriptions ne
savait, touchant le cœur de saint Louis, que
les détails qu'il venait de rendre publics.
C'était une grave erreur ; mais tout comtae
M. Letronne avait adopté, un peu vile peut-
être, l'opinion de M. Camus, il embrassa
aussi avec trop d'ardeur l'idée que M. Le
Prévost avait dit son- dernier mol sur la
question ; et, sans réfléchir que son confrère
avait voulu l'avertir et non h' réfuter, M. Le-
tronne fil insérer au Moniteur du 31 mai
une courte réponse à la première lettre de
M. Le Prévost. Dans cette réplique, M. Le-
tronne reprend les arguments que nous
avons déjà analysés, etj après avoir exprimé
ses regrets de ce que M. Le Prévost n'ap-
porte aucun fait nouveau dans la discussion
et ne modifie la traduction d'aucun texte al-
légué par lui , M. Letronne , il déclare per-
sister dans son opinion, com^ijiicnfe, dit-il,
logiquement exacte des* faits.
Ce n'était pas là répondre, mais seulement
introduire une fin de non-recevoir inadmis-
sible pour des hommes sérieux. Quoi! la
réfutation de votre hypothèse touchant le
cœur de Pierre de Montreuil n'est pas digne
d'attention? Mais alors pourquoi avez-vous
soutenu l'affirmative? Et si, comme vous le
prétendez, votre contradicteur a donné des
ex[)lications inutiles sur.le métal de la botte,
pourc^uoi donc vous-même avez-vous tiré de
ce fait des conséquences si rigoureuses?
Parlons sans détour : M. Letronne n'a pas
répondu, parce qu'il n'a pas pu répondre.
Dans la seconde lettre que donne le Moni-
teur des & et 6 juin, M. Le Prévost commence
par établir que M. Letronne n'a rien répondu
aux deux seules réfutations contenues dané
sa première lettre, relativement au cœur de
Pierre de Montreuil et au métal de la boîte.
M. Le Prévost rappelle ensuite que jâtnaij
il n'a refusé d'admettre que le cœur de saint
Louis n'ait d'abord été déposé à Morireale,
comme le dit Geoffroy de Beaulieu^ mai? il
pense que cette précieuse relique n'est plus
en Sicile, et demande avant tbiit pile en-
quête à ce sujet. Après c6\û^ il ëiabltl le
véritable sens d'un passage des Aetû Si»'
ctorum des Bollandistes, mal compris par
M. Letronne; et, arrivant enfin au seepod
point de la réfutation, il expose les motifs
pour lesq^uels il soutient qu'aucun autre cœur
3ue celui de saint Louis n'a pu être ûipùii
ans la Sainte-Chapelle.
Nous nous sommes volontiers rendu Hh-
terprèle de M. Le Prévost tant du'il s'agissîlll
d'exposer des faits oii des raisonnenletils.
Do quelque manière qli'ôh les présente, Us
arguments dti savant arché'ologue sont tou-
jours décisifs; mais ici M. Le Prévost s'élère
à (les considérations si nobles et si hautes,
ses convictions réfléchies prennent une
forme si enthousiaste et sibylle que nousn?
pouvons que citer:
...a Je prie maintenaut le lecteur de se
transporter avec moi par la pensée dans la
Sainte-ChapeJle (haute), telle qu'elle était aux
jours de son antique splendeur.
« Derrière l'autel où se célèbrent les
saints mystères, en présence des inslrurae Us
de la Passiort, dans la porUon du sanctuaire
la plus inaccessible, non-seulement aux pas,
mais encore aux regards des profanes, jelui
ferai remarquer une dalle centrale, knan|uéo
d'une croix grecque qu'y a tracée la main
du xni* siècle. Celte dalle est placée si
oxactemont sous les saintes reliques que, si
une goutte du sang dont la couronné d'épines
est imprégnée venait à se liquéfie^ et à percer
ses l'uveloppes d'or, c'est sur la croit doit
je viens di< parler qu'elle tomberait. Nou5
sommes ici dans un lieu saint et lert'ible!
« C'est immédiatement au-dessous de
cette croix iju'un cœur d'homme a été di';
posé dans une boîte qui ne pouvait être ni
d'or ni d'argent, parce que CT du |3èft«<l M
MON
D*EPl6RàPHIE.
MON
918
ullure tout métal i)récieux était né-
*ement exclu par ce môino sentiment
I des convenances religieuses, qui ne
tlnil pas à Godefroy de Bouillon, près
iècle auparavant, de ceindre la cou-
d'or là où le Sauveur du monde avait
la couronne d'épines.
m, elle*n 'était m d'or ni d'argent, cette
parce qu'ici c'eût été une inconve-
; mais pour peu que nous l'examinions,
•econnaîtrons que Tétain le plus pur
at pu produire les mines de Cornouail-
a fourni la matière; qu'elle est d'un
métallurgique précieux et rarement
lié à de l'étam; que le métal a été soi-
îment et finement repoussé au marteau;
est décorée à son extrémité infé-
, k sa pointe, d'un de ces ornements
ix que le xiir siècle savait si bien
clore des besoins même du service,
ornement h trois branches, terminées
tant de glands, d'un dessin délicat
m, elle ne brillait pas par la matière,
lutte, mais Tart du xni* siècle avait
)ver à toute la hauteur de sa destina-
D, ce qui en reste ne porte pas d'ins-
n» par une raison bien simple : c'est
ne parait pas en être la portion supé-
le couvercle, comme on l'a dit, mais
dessous, comme tendent h le prouver
cbes destinées à recevoir la retombée
*afes. La disproportion nolable entre
acité et le précieux dépôt qu'elle
astinéi' à renfermer ne permet guère,
irs» de douter de l'existence d'une
botte intérieure, qui aura disparu &
16 de la première découverte, le 21
1803 (i).
intenant, je le demande, non pas à
ivabt confrère, puistiu'il est lié d*a-
pàr un jugement irrévocable, quel
)U, mais a tout ami de la France, de
;ion et de l'histoire, qui aura conservé
*té de ses opinions,
i-t-il eu en France, au xiii* siècle, \xn
;œur aue celui de saint Louis qui ait
i place dans de telles conditions?
ur ma part, quoi qu'ait pu écrire, en
i de la république, le citoyen Camus,
arde général des archives, sur l'inop-
\ti des conjectures, que c'est le cœur
i Louis:
ittlque zèle qu'apporte encore aujour-
50Û savant successeur à rechercher
les difficultés de détait qu'il croit [)0U-
)poser h ce que nous ayons recouvré
r du saint roi;
ci qu'on doive trouver ou ne pas trou-
us l'urne de marbre blanc de Mon-
n opinion a été formée dès le premier
II où j'ai entendu le récit de la mira-
e découverte; je me suis dit sur-le-
lous croyons ne pouvoir nous dispenser de
lU'^rquer la singulière coïncidence de celte
{Note de M, Le Prévoit»)
champ qu'il n'y avait jamais ou qu'un cœur
en France qui eût pu être jugé digne de
reposer là, parce qu'il fallait nécessairement
que ce fût à la fois le cœur d'un roi et le
cœur d'un saint (1). »
A part le talent de l'écrivain dont nous
n'avons pas à nous occuper, il était impos-
sible de réunir une série d'arguments plus
péremptoîres. Que veut donc M. Letronne?
Il demande des faits nouveaux, des interpré-
tations nouvelles? Mais M. Le Prévost lui
donne tout cela avec profusion. M. Letronne
invoque l'autorité des Bollandistes : M. Le
Prévost démontre que le passage cité n'a pas
le sens qu'on lui prête. M. Letronne pense
que le cœur retrouvé appartient à Pierre de
Montreuil : M. Le Prévost, de son côté, dé-
montre qu'il faut plus que de la crédulité
pour admettre une pareille hypothèse. M. Le-
tronne n'a vu dans la boîte que le métal
Kossier dont elle est faite : M. Le Prévost,
i, est firappé de la beauté du travail, et la
connaissance profonde de l'histoire, des
mœurs et des cro vances de l'époque lui ex-
plique le choix ae la matière. M. Letronne
s'étonne que la boite ne porte aucune ins-
cription; d'un coup d'œil M. Le Prévost voit
que M. Letronne cherche cette inscription
sur le dessous de la boîte (2)! Voilà des
faits; pourquoi donc M. Letronne ne s'em-
presse-t-il pas de les combattre? A cela nous
ne savons que répondre.
La discussion en serait probablement
restée là, si M. Letronne, dont le silence
paraissait un désistement, n'eût, par une
contradiction inexplicable, répandu alors
dans le public, avec plus d'abondance que
jamais, son rapport au mikiistre. Cette con-
duite donna heu à des 8u()position$ inad-
missibles sans doute, mais qui n'en furent
pas moins accueillies par beaucoup de per-
sonnes. En voyant M. le garde général des
archives déserter la discussion et jeter à
pleines mains le rapport, on s'imagina qu'à
défiiut de mieux il voulait gagner à son sys-
tème cette nombreuse classe de lecteurs qui,
toute abstraction faite de la cause en elle-
môme, sont fatalement dévoués à leur pre-
mière impression. Cette opinion, comme
nous en avons fait la remaraue, n'est cer-
tainement pas fondée, mais elle a toutefois
Quelque chose de si spécieux que M. Le
Prévost a dû en tenir compte et publier une
troisième lettre pour expliquer et résumer
toute la discussion, et réfuter enfin complè-
tement H. Letronne, puisque ce savant n'a-
vait pas voulu se réfuter lui-même. En effet,
nous croirons avoir démontré qu'en écrivant
sa première et même sa deuxième lettre,
M. Le Prévost avait eu surtout l'intention
d'engager M. Letronne à quitter la 'fausse
(\) Seconde lettre^ pag. 6 et 7.
J2) Les opinions de M. G^uf onl exercé une
influence déplorable sur M. Lelrohne, qui les a toutes
copiées, sans même les soumetire au plus léger
examen. Camus avait décidé que la partie qui 86
trouve bien conservée est la plamte supérieure de la
boite (voye* ci-dessus, note), et M. Letronne adopte
sans ameadement.
919
MON
DICTIONNAIRE
MON
route dans laquelle il s*étail engagé. Ce but
excluait une attaque complète et en règle,
une réfutation pleine et entière. M.Letronne,
en persistant toujours dans les mêmes
opinions, obligeait M. Le Prévost à revenir
sur ses pas, à reprendre Teiamen du rap-
port au ministre, de manière à ne laisser
sans ré[)onse aucun fait, aucun argument,
aucune induction dont on aurait pu ensuite
faire une arme contre lui. Ainsi, M. Letronne
avait imprimé que « le cœur ayant été trans-
porté en Sicile par Charles d'Anjou, avec les
chairs et les intestins, et déposé dansTéglise
de Tabbaye de Monr^ale, près de Palerme,
il doit se trouver parmi les restes de saint
Louis que contient Turne de marbre blanc
encore à présent placée sous Taulel élevé
contre le fond de llaile gauche de cette
église (1). »
Ces paroles indiquent assez clairement «
dans l'opinion do l'auteur , la confusion du
cœur avec les chairs et les intestins (2).
M. Le Prévost , qui s'était déjà élevé contre
cette assertion, la reprend de nouveau , et
prouve, par l'exemple d'un grand nombre de
princes et de princesses de la maison de
France, l'usage généralement reçuauxiu* siè-
cle, dans la lamille de nos rois, de séparer
le cœur du reste du corps.
Il établit ensuite un rait décisif pour dé-
montrer que le cœur de saint Louis n'est
plus h Moureale. Pirro, auteur de la 5tct7ta
sacra (3), rapporte que vers l'année 1378, les
ossements de saint Louis furent cédés au
roi de France par l'église de Monreaie, con-
tre différentes reliques dont la plus impor-
tante, de beaucoup, était une épine de la
sainte couronne. /ean-Louis Lello , rappor-
tant le même fait dans son Histoire de lé--
glïse de Monreaie^ dit que ce fut le corps de
saint Louis que l'on donna au roi de France
contre une épine de la sainte couronne.
Avant d'aller plus loin, remarquons , avec
M. Le Prévost, qu'il y a une erreur dans cha-
cun de ces récits ; lorsque nous aurons en-
suite dégagé le fait des légères inexactitudes
qui le voilent , nous en tirerons des résul-
tats aussi légitimes qu'inattendus.
Les ossements de saint Louis furent rappor-
tés en France par Philippe le Hardi, et dépo-
sés dans l'abbaye de Saint-Denis. Ce ne sont
donc pas là les reliques données par l'église
de Monreaie en échange d'une épine de la
sainte couronne. Quant au corps, il fut, aus-
sitôt après la mort du saint, divisé en plu-
sieurs parties que l'on fit bouillir dans un
mélange d'eau et de vin , pour séparer les
chairs d'avec les os. Le corps n'a doncjamais
existé entier nulle part, et n'a pu devenir
l'objet d'un échange. Les entrailles et les
chairs sont encore , de l'aveu de tout le
monde, dans l'église de Monreaie. Il faut
(1) Rapi}ort, ci-après, col. 925.
Lelronne admet bien poar, Tarchitecte
Pierre de Monlreuil, la séparation du cœur d'avec
le reste du corps; quant à saint Louis, roi de France,
c'est différent !
(5) Toro. 1, page 405, cité par M. Le Prévost.
donc nécessairement admettre que le cœur
seul, d'abord transporté en Sicile par Clul^
les d'Anjou, a pu être envoyé en France.
L'échange est parfaitement constaté par leté-
moignage de Pirro et de LelIo.'Ce demierau-
teur dit, dans un passage du livre que ooiii
avons déjà cité, que l'église de Monreaie ne
Sossède plus que les entrailles et deax doisli
e saint Louis , et il mentionne t parmi m
reliques existant dans cette même église, Fé-
nine de la sainte couronne dont il a indîqi^
l'origine (1). La possession de la sainte épioe
et l'absence du cœur attesteraient, seules It
réalité de la transaction. Ainsi , plus nous
obtenons de renseignements et mieax-les
faits s'enchaînent , mieux ils s'expliquent
les uns par les autres, et rendent pambie
la vérité proclamée par M. Le Prévost. Dans
l'hypothèse de M. Letronne, au contraire,
chaque fait nouveau devient une âaigme
inexplicable ajoutée à celles qui existent
déjà.
Après avoir démontré la certitude de ré-
change, M. Le Prévost se demande quelle
église en France pouvait, sans se dépouiller
de sa relique la plus précieuse, céaer une
épine de la sainte couronne ? La .Saiote-
Cnapelle seule, qui possédait la sainte cou-
ronne elle-même. Il est trop évident que
l'échange ne put être fait gu'au profit de
l'église qui indemnisa la cathédrale de Mon-
reaie ; et le roi de France , qui accomplit
cet échange, comme nous l'apprennent Pirro
et Léllo , ne pouvait demander les reliques
données en retour qu'à l'église de son pa*
lais (2). On connaît d ailleurs la prédilectiOD
toute spéciale que Charles Y avait pour la
Sainte-Chapelle , et le soin qu'il pnt pour
l'enrichir des offrandes les plus magnifiques.
Est-il donc surprenant que ce même prince
qui , en 1379 , donna coup sur coup à la
Sainte-Chapelle un superbe Evançéliaire et
l'admirable camée représentant I apothéose
d'Auguste (3) , ait fait déposer dans cette
église une relique de son saint aïeul , pour
lequel il témoigna toujours une si profonde
vénération? Pouvait-il se dessaisir d*ane
épine de la sainte couronne pour toute autre
relique gue pour le cœur de saint Louis? et
ne devait-il pas placer cette relique si pré»
cieuse dans réglise qu'il honorait d'une dé-
votion toute particulière?
;v On demandera sans doute comment il se
peut que pas un historien n'ait accordé la
plus légère mention à ce fait si digne de
mémoire; pourquoi un événement qui de-
vait réjouir tout cœur vraiment français, est
demeuré environné de tant de mystère. M. Le
Prévost va nous l'apprendre; car il s'est posé
l'objection et la résout en homme tout à fait
(!) Hi$torla delta chieta di Monreaie. Roma, 1596;
pag. 32-54 et 47.
(i) L'Expression est exacte, quoique Charles V ait
aussi habité le Louvre et Thôtel Saint-Paul,
u (5) Lérangéliaire et le camée, Cf>nnu sous le nom
(Tagate de ta Sainte-Chapette^ sont aujourd'hui ï b
Biblioilièque du roi ; le premier appartient au calN-
net des manuscrits, le second au cabinet des né-
daiiles, pierres gravées et antiques.
MON
D*EPIGRAPHIE.
MON
9H
î du sujot. L'abbaye de Saint-Denis re-
{uait comme un droit imprescriptible
session do la dépouille mortelle ae nos
•lus d'une fois ces prétentions donnè-
euà des conflits déplorables. En 1298,
pe le Bel , voulant transporter h la
-Chapelle les reliques de saint Louis,
t les obtenir, malgré un rescrit du
Huit ans plus tard seulement, les moi-
i accordèrent le chef et une côte du
se réservant te reste des reliques.
oute que, dans la crainte de ces
scandaleuses et d'une issue incer-
Charles V n'ait évitéde rendre publi-
ae transaction qui le laissait tranquille
seur d'un trésor inestimable a ses
le viendra pas nous dire que l'abbaye
Qt-Denis possédant, d'après le témoi-
de Rigora (1) , quelques épines de la
couronne , aura pu envoyer une de
ines à l'église de Monreale, pour ob-
B cœur de saint Louis. Cette supposi-
mbe d'elle-même. En effet, si les moi-
Saint-Denis avaient été assez heureux
'aire un pareil échange , ils auraient
né bien haut la possession de la pré-
relique ; car ils n'avaient aucun mé-
ent à garder envers personne.
quête demandée par M. Le Prévost a
i; des médecins , désignés à cet effet,
iminé les reliques conservées dans
) de Monreale. H résulte du/procès-
dressé sur les lieux, que les festes|du
oi se composent uniquement de frag-
noirâtres et tout à fait desséchés. Les
ins ont déclaré ne pouvoir pas décider
Bur est ou non parmi ces fragments;
j, disent-ils, que , dans le cours de
î siècles, ce viscère, confondu avec
is organes I a dû subir une modi-
i complète dans sa forme et dans sa
Qce (2). Ainsi donc , ces messieurs ,
ipliquer l'impossibilité de reconnaître
•jsontcontraints de poser en fait cequ'il
it justement de prouver. Commontsa-
s que le cœur de saint Louis a été primi^
nt confondu avec d'autres parties du
M. le Prévost nous donne d'excellen-
sons pour croire tout le contraire,
ommes donc fondés à ne prendre que
utre partie de la déclaration des mé-
, savoir : qu'ils n'ont pas trouvé le
Cet aveu est le complément des in-
18 et des preuves que M. Le Prévost
les avec tant de bonheur, et de ma-
il en former un faisceau que nul dé-
s ne pourra briser.
Louis DuBRux.
édecin et historien de Philippe-Auf![uste, cité
escard. Vies des Pères^ des Martyrs et des
rincipaux sainiSy trad. d'Alban Butler, Vie de
Mff, loin. VII, p. 4i4 de i*é(lilion de Lebel,
68,1811, in-8«.
oifez plus haut (colonne 909) le texte italien
bs verbal.
§ 3.*— Rapport à M. le ministre des Ira-
vaux publics sur la découverte faite à la
Sainte-Chapelle^ d*un cœur placé au centre
de f abside de la chapelle haute par M. Le*
tronne^ garde général des archives du
royaume.
Monsieur le ministre ,
Lorscrue, le 1" pluviôse an XI (21 jan-
vier 1803), on découvrit pour la première
fois, sous les dalles de l'abside de la Sainte-
Chapelle (haute), une boîte en ];)Iomb conte-
nant les restes d'un cœur humain, plusieurs
personnes conçurent l'idée que ce pouvait
être le cœur de saint Louis, fondateur de cet
édifice. La place toute privilégiée qu'occu-
pait cette boile dans l'axe môme de l'abside,
derrière le maître autel , donnait une cer-
taine vraisemblance à cette opinion, en fa-
veur de laquelle on alléguait le passage oii
Moréri rapporte que (1) « les reliques du
saint roi furent transportées de Saint-Denis
à la Sainte-Chapelle de Paris. » Cependant
M. Camus, alors garde général dt|3 archives,
sans prendre de parli sur cette question qui
lui paraissait fort problématique, se contenta
de renouveler la caisse qui contenait la
botte eu plomb ; il Ht replacer le tout dans
une ouverture ménagée au môme endroit de
l'abside sous les dalles du pavé où cette
caisse vient d'être retrouvée le 15 du pré-
sent mois (2). II était naturel que la môme
opinion se présentât de nouveau.
Or, la découverte du cœur de saint Louis
serait un événement d'un si haut intérêt
qu'on ne peut s'empêcher de désirer vive-
ment d'en voir confirmer la réalité par un
examen sévère et impartial de toutes les cir-
constances qui s'y rattachent.
Avant de procéder à cet examen, vous
avez désiré, monsieur le ministre, que je
fisse, le plus promptement possible, quel-
ques recnerches préliminaires sur ce sujet ,
afin d'apprécier d avance le degré de proba-
bilité que peut avoir l'origine attribuée à
ces restes.
Je me suis empressé de répondre h votre
désir, et j'ai l'honneur de vous transmettre,
sans plus de délai, le résultat de mes recher-
ches, parce que je suis convaincu, malgré le
peu de temps que j'ai pu consacrer à ce tra-
vail, qu'un examen ultérieur et dIus appro-
(1) Dict. de Moréri, art Louis XI, l. VI, p. 4i5,
lr«col., éd. de 1759.
(2) Je transcris un passage de la lettre écrite par
M. Camos à cette occiision, à M. Terrasse père, le
2 ventôse an It :
€ Faites remettre les restes du cœur qu*on a
trouvés dans la terre connue je vous Fai indiqué.
Joignez-y la note que je vous renvoie, ccrilc sur papier
ou sur parchemin, ou sur Tuii et Tautre.
f 7/ n'est pas à propos de parler des conjectures
que c*est le cœur de saint Louis. Je n'y vois rien de
déterminant ni de décisif, et il ne faut pas, par des
conjectures légères, s'exposer à introduire des er-
reurs.
t J'ai riionneur de vous saluer,
f Camus. «
fotr çol.9it, la note 2.
ÔâS
MON
DICTIONNAIRE
MON
H4
fondi, si on le juge nécessaire, conliniiera ce
résultat, qui n'est point malheureusement
conforme a ce que Ton pouvait espérer; car
il me parait trop certain : V que le cœur de
saint Louis n'a point été rapporté en France;
2" que, dans le cas même où il y aurait été
rapporté, ce ne peut être celui qui a été
trouvé enfoui sous le pavé de la Sainte Cha-
pelle.
Vous allez en juger vous-même par cet
exposé.
1® Que le cœur de saint Louis u'a poinl été rapporté en
France.
Saint Louis expira le 25 août 1270. Au
moment même ou il rendait Tûme , disent
les historiens du temps, la flotte de Charles
d'Anjou, roi de Sicile, entrait dans le port
(le Tunis (1). Ce prince, selon l'expression
de Guillaume de Nangis, trouva le corps de
sou frère encore tout chaud (2). Après les
premiers moments d'une bien légitime dou-
leur, Philippe le Hardi et Charles s'occupè-
rent des moyens de conserver le corps de
saint Louis ; on le coupa en plusieurs par-
ties, que l'on fit bouillir dans un mélange
d'eau et de vin , jusqu'à ce que les chairs
Eussent facilement être séparées des os (3).
►n fit deux parts des restes de saint Louis,
les parties solides, à savoir, tous les os ; les
parties molles, h savoir les chairs et les
intestins^ y compris le cœur. Philippe garda
les premières ; Charles lui demancla et ob-
tint toutes les autres, camem^ nec non cor
et intestinay d'après les expressions de Geof-
froy de Beaulieu , et les fit transporter en
Sicile, pour être déposées dans l'église abba-
tiale de Monreale, près de Palerme (4).
Voilà cjui est bien positif, étant attesté par
un historien témoin oculaire de l'événe-
ment, par le confesseur de saint Louis, son
ami dévoué , qui l'avait assisté au moment
suprême. Guillaume de Nangis , auteur de
Y Histoire de Philippe le Hardi, rajmortant le
même fait, d'après Geoffroy de Beaulieu,
dont il copie jiresque textuellement les pa-
roles (5), ne dit pas expressément que le
(I) .... Cum beat! régis spirilns exiret de corpore,
hora illa ei quasi momcnlo eoilem, illustris rex
Siciliie... ad portuui applicuit. Gaufr. de Uklloloco,
Viia S. Ludov,y dans le Recueil de$ II. de France^
L XX, p. 24, A. F. — GuiLL. DE Nang., Gesla Phi-
lippin p. 4G6. C. du môme vol.
(2).... Corpus régis reperit aliquaiUulum adliuc
cnlore complexionali tepidum. Id., p. 4G6, D. Si, le
trouva tout chaut, dit la traduction française, qui
esl de Guillaume de Nangis lui-mômc.
(5).... Corpus régis membratim dividenles aquae
vinique adniixliouc lan(jiu decoxerunl, quousque
ossa pura el candida a carne quasi sponle c\clli po-
tuisseiil. GuiLL. DE Nang., Gesta Philippi, p. 456,
E. 468, F.
(4).... Carnem lamcn ejus... necnon cor el inte-
slina ipsius, peliil el impeiravit Karolus... a nepole
suo... Gaufr. de Bellol., p. 24, C.
(5) C:u'nem tamen corporisque excoctam et ab
ossil)Us separfilam, necnon et intesltna ipsius, peliit
et impetravil Karolus rex Siciliai a nepole suo rege
Philippo, etc.
GuiLL. DE Nang., p. 468, A. Ce sont Icb mêmes
termes que ceux dont se sert G. de Beauliea ; el G«
cœur fut livré à Charles d'Anjou ; mais il la
évidemment compris parmi les iniestim:
autrement il n'aurait pu se dispenser de
dire : Cor nutem mansit in cà$irify ou quel-
que choSe d'éguivalent. Guillaume» deNan*
gis, qui n*est ici que le copiste du confes-
seur de saint Louis, ne pouvait aroir d*autre
opinion que celle de Geoffroy; et il est pres-
que inutile de citer une lettre anonytne con-
temporaine, où il est dit également am
Charles d'Anjou emporta et fit mettre rM-
remment en une abbaye^ pris de PalermCy In
char y le cueur et les entrailles (1). Il est vrai
que dans ta lettre de l'évèque de Tunis à
Thibaud, roi de Navarre, ou de Thituiud k
révoque deTusculum, il est dit que • le
cœur et le corps demourèrent en Tost; car
le peuple ne voult pas souffrir en nulle ma-
nière qu'il enfeust portés (2). » Mais, seloo
les fiollandistes, l'auteur n'est ici que Técho
d'un bruit que l'on ût répandre, lors du dé-
E)art des restes pour la Sicile, afin d'apaiser
e mécontentement de l'armée (3). Le téuKH-
gnage de Geoffroy de Beaulieu suffit pour
mettre hors de doute que le ccsur a Qni par
faire partie du lot précieux cédé à Charles
d'Anjou.
El il n'y a pas moyen de supposer que le
mot cor a été introduit par erreur dans le
texte de Geoffroy; car cet historien, en par-
lant, dans la suite, du transport des restes
de saint Louis en France (4), de leur sépul-
ture à Saint-Denis (5), des miracles qu'ils
opéraient (6), ne nomme jamais que Içs oi.
Il en est de même de Guillaume de Nan^;
il dit qu'après le départ de Charles d'Anjou,
les os du saint roi lurent lavés avec le plus
grand soin, enveloppés d'une étoffe de soie,
et déposés avec des parfums dans une caisse
9Ue Philippe se proposait de faire déposer
ans l'église de Samt-Denis (7). Ces deux
hislo^^iens ne parlent jamais au cœur. Cela
serait - il concevable s'il eût été compris
parmi les restes rapportés par Philippe ? Il
paraît donc certain que le cœur^ comme le
dit expressément Geoffroy de Beaulieu, ne
fut point rapporté en France, et faisait par-
lie des restes cédés par Philippe le Hardi à
Charles d'Anjou.
de Nangis avait évidemment son texte sous les yeui.
Dans le membre de phrase, necnon et intestinu, ao
lieu de necnon cor et intestina, que porte le iexle de
Geoffroy de Beaulieu, il est bien probable que le moi
cor a échappé par inadveri-.uice à G. de Naiigts.
(1 Dans Cl. Menard, Oburvaiions sur JoinvilU,
p. 566.
(i) Apud Marten., Vet. script,, etc., am/)/.eo(/eel.,
l. VI, p. HiS,
(3) Augusl,, l. V, p. 547. E.
('i) Ossa ejus qux... Philippus in rediUi suo de
Tunicissecitm uhique deferri devolissinie faciebal.
G. DE B., p. ^, D. — Plus loin : Ossium sacroruro
reliquix irauseunles cum loi el lanlis honoribu»...
a populis proseculai. 1d ib,, p, 24. E.
(5) Sacrosancla ossa ipsius sepullune venerabiliter
Iradidenml, elc. 1d. t6., p. 25, A.
(6) ScpuUis igilur ossibus sacrosanctis divina dob
dciuerc magnalia. 1d., t6., p. 25, B.
(7) Ossa aulem lolione mundissima, involula cum
spi'ciehus oitoriferis, in loculo reponentes c\c Gnii.
PS Namg., p. 468, A,
MON
D*EPIGRAPHIE.
MON
9!I6
)ii pourrait objecter l'assertion du
anonyme dont il reste une Vie fort
3 de saint Louis. Il dit que les os du
àvfc son cœur (1), avaient été Irans-
n France et enterrés à Saint-Denis,
îtle assertion isolée d'un auteur, dont
le est tout 5 fait inconnue, pourrait-
évaloir contre les témoignages con-
ains et parfaitemenl éclairés de Geof-
Beaulieu et de Guillaume deNangis?
tBur ayàtit été transporté en Sicile par
i d'Anjou, avec les chairs et les m-
et déposé dans l'église de l'abbaye de
lie près de Palerrae, il doit se trouver
les {restes de saint Louis que contient
de marbre blanc, encore àiijrésent pla-
is l'autel élevé contre le fond de l'aile
decelte église (2). C'est un pointqu'on
sîrer, et qu'il ne serait sans doute pas
3 d'éclaircir. Si le cceur s'y trouve, la
m sera décidée ; s'il pe s'y trouve pas,
i une preuve que ce cœur n'a pas été
h Palerme; mais il ne s'en suivra pas
t que ce soit celui dont les restes ont
couverts à la Sainte-Chapelle, ainsi
vais le montrer.
i cœur trouvé b la Sainte-Chapelle ne peot être
celui du saint roi.
t à remarquer, en effet, que la men-
u cœur de saint Louis ne se trouve
}art dans les récits qui concernent sa
sation et le partage qui fut ensuite
ses reliques. Il n'est jamais question
is ossements,
iauiile de Nangis dit que ces ossemenis,
lUS en France, furont d'abord apportés
s, puîd transférés à Saint-Denis et
édfletTière l'autel de la Trinité, dans
itUëil de pierre attenant au tombeau
lis VIII et de Philippe-Auguste (3). 11
feit mention du cœur , ni dans le
Ife la translation des restes de saint
ni dans celui de sa sépulture. Si le
ivait é(é compris parmi hîs resies rap-
en France , Il aurait tenu une trop
5 place dans toutes, ces cérémonies
que les historiens l'eussent passé sous
'1
ons maintenant s'il a pu faire partie
liques déposées à la Sainte-Chapelle
jes années après la canonisation.
l'en est pas question davantage, lors
translation à Paris du corj)S de
IX, pour les cérémonies de la canoni-
, qui eut lieu en 1297. Tous les récits
rdent à dire que h) corps fut levé de
retiré du lieu où il avait été inhumé,
«— •
lUJus ossa gloriosa ciim corde sanctissimo...
ni Dionysii. iiionasiorinin est delalum {pour
, îhinue... est sepiiUuiit (scpulla). Rec. des //.
, t. XX, p. 57, A.
liTTORFF, Architeclure moderne de In Sicile, p.
I. — LuiGi Lello, Ifescrizioue del reid lempio
rsFfn'o di Santa Maria Muova di Monrcale, p.
S5.
'■acrosancia régis ussa rclro ahare Trinitatis...
lulo lapideo locavenint. Rec. des H, de Fr,^
transféré en grande pompe à Notre-Dame,
puis « après la canonisation , rapporté à
Saint-Denis. Philippe le Bel, ses frères et
toute sa famille partagèrent entre eui les
ossements du saint roi, et les portèrent h
pied sur leurs épaules. 'Dans ces récits nulle
mention du cœur,
Jérôme Morand remarque que Philippe le
Bel paraît avoir eu le désir (le mettre pour
toujours le corps de saint Louis à la Sainte-
Chapelle (1). Du moins, un rescrît de Boni-
face VIII, daté du 7 juillet 1298, ordonne h
l'abbé et aux religieux de Saint-Denis de no
j)oint s'opposer en cela à la volonté du roi ,
leur permettant de se réserver seulement un
os du bras et un de la jambe (2). Mais cet
ordre ne reçut point d'exécution, sans doute
par suite d'une vivo opposition qui avait un
fondement légitime dans la volonté expresse
que saint Louis avait exprimée , d'être en-
terré à Saint-Denis.
Philippe se borna donc à faii*é déposer le
chef du saint roi à la Sainte-Cbàpëlle. Le
pape Clément V lui accorda de l'y faire
transférer de Saint-Détiis, blhsi qii'une des
côtes (3). En conséquence ^ lé !7 mal 1306,
Philippe le Bel fit mettre dans un chef d'or,
enricrii de pierreries, la tête de saint Louis,
à l'exception du menton et de la mâchoire
inférieure (h) ; il le lit transpôrle^ en grande
cérémonie à Notre-Dame , ainsi qu'une côte
du saint roi, enchâssée dans un iiiagniHqUo
reliquaire. La côte fut donnée à la métro-
pole; mais le chef fut déposé «"i la Sainte-
Chapelle (5). Dans les inventaires les plus
détaillés, il n'est iamais Question du cœur.
Est-il i)Ossible qu une relfque telle que le
cœur eût échappé à tout le monde ? Suppo-
sera-t-on qu'un dépôt si précieux auia été
fait à la Sainte-Chanelle clandestinement y
d'une manière en quelque sorte subreplîce ?
Une telle su|)position choquerait le plus sim-
ple bon sens.
Maintenant exislc-t-il , dans les circons-
tances de la découverte faite h la Sainte-
Chapelle , quelque indice favorable à l'idée
que cte cœur fût celui de saint Louis? Je
craint (Ju'on n'en puisse découvrir un seul ;
tout, au contraire, semble s'y opposer.
D'abord, il n'est pas vraisemblable (;ue le
cœur d'un saint si vénéré, dont loules les
reliques ont été, dès la canonisation, l'objet
d'une dévotion si fervente, ail été enfoui
(1) Jérôme Morand, Histoire de la Sainte-Chapelle
du Palais, p. 95, 8C.
(2) Ibns Cl. Ménard, Obso-vations sur Joinville,
p. 370.
(3) Papa Clemens... concessil ei capui sancti Lu-
dovici, ciini una de cosli$, in capellam siiam Pa^
risius a roonastcrio saiicti Dionysii transportandum.
GuHX. DB Namg , p. 593. A.
(4) Absque tnmen menlo et mandibulis inferioribus,
1d. ifr., p. 593, D. Clironiq, de saint Denis, même
tome, p. (J08, D.
(5) Dictam costam in calliediali eccicsia beat»
Mariae rclinquens; capnique snOni glorlosuni m ca*
pella regalis palaiH. (i. w Naw. p. 593, D*
9i7
MON
DICTIONNAIRE
MON
m
sous le pavé d'une église ; ni que cette reli-
que, non moins nrécieuse que toutes les au-
tres, eût été renaue à la terre au lieu d'être
exposée , dans une magnifique ch&sse, à la
vénération des fidèles. Supjposera-t-on ( et
c'est une conjecture qui a été faite) que le
cœur de saint Louis, par suite de quelque
vœu particulier, a peut-être été enterré à la
Sainte-Chapelle avant la canonisation? Mais,
en ce cas , les difficultés ne seraient] pas
moins graves, car il faudrait admettre que,
dans le court intervalle de vingt-sept ans,
qui s'est écoulé entre le retour de Philippe
et la canonisation de saint Louis, le souve-
nir de ce dépôt, qui n'a pu être fait que
d'une manière solennelle par Geoffroy de
Beaulieu ou tout autre personne de con-
fiance, qu'au vu et de l'aveu du chapitre, se
serait entièrement perdu, au point que cette
importante relique, inconnue de tout le
monde, eût été laissée enfouie à l'endroit
où on l'aurait auparavant enterrée. Ces
observations sont cfe telle nature, qu'elles
pourraient dispenser de toute autre.
En second lieu , les autres circonstan-
ces présentent des difiicultés non moins
granaes. l
Conçoit-on qu'une opération aussi étrange,
aussi uisolite après la canonisation, et, qui
blessait à ce point tous les usages religiôuXy
aurait échappé aux historiens au temps, et,
ne laissant aucune trace dans les archives
de la Sainte-Chapelle, aurait entièrement
disparu de la tradition?
Aurait -on mis cette précieuse relique
dans une boite d'étain ou de cuivre étamé,
lorsqu'on déployait tant de magnificence
pour le chefûix saint et pour une seule de
ses côtes ?
Y aurait-il eu un tissu trop riche pour
l'envelopper, et se serait- t-on contenté
d'un morceau de grosse toile de lin ou de
chanvre?
Enfin l'aurait-on enfouie sans l'accompa-
gner d'aucune inscription, d'aucune marque
distinctive quelconque qui indiquât aux
âges futurs l origine sacrée de cette relique?
Et remarquons que le couvercle de la boite,
la seule partie qui en ait été conservée, est
celle où l'on aurait gravé l'inscription, si
V&u avait voulu en mettre une.
Cette absence totale d'inscription me pa-
raît exclure l'idée que le cœur trouvé à la
Sainte-Chapelle ait pu appartenir non-seule-
ment, à saint Louis, mais à quelque autre
personnage important. Il est sans exemple
uu'aucune sépulture quelconque ait jamais
été placée dans la chapelle haute. Une telle
exception ne pourrait avoir eu lieu que par
un privilège tout spécial; dans ce cas, l'his-
toire ou la tradition en aurait conservé le
souvenir. Admeltra-t-on que celte exception
ait été faite pour un simple chanoine? et
(ju'on ait permis à ses héritiers de placer
son cœur dans une position si privilégiée?
Cela n'est pas croyable; d'ailleurs l'absence
de tou(Q inscription serait encore , dans cç
cas, une difQculté insoluble. Tout cela ne
feut , ce me semble , s'expliquer que dans
hypothèse où le cœur aura été placé là, e»
secret^ à l'insu du chapitre, par un motif
pieux, sans doute, mais avec l'intention for-
melle d'en dérober la connaissance à Ja pos-
térité.
Il est bien difficile à présent, en l'abseoee
de tout indice quelconque, de savoir à giûl
individu ce cœur a pu appartenir^ Ce qui me
semble pourtant le plus vraisemblable, le
plus coniorme aux faits obsenrés, c'est que
ce dépôt est le résultat d'un vœu manifesté
par un des architectes de l'église» et ex^té
en secret par Quelque parent, un fils ou toul
autre qui, héritant de ses fonctions, avait
toute facilité de lever les dalles, de faire
creuser derrière le maitre autel et d'y placer
une boîte, à l'insu de tout le monde, ayant
accès dans l'église quand il le voulait. On
expliquerait ainsi tout à la fois les trois ci^
constances principales , à savoir : la place
privilégiée donnée à ce cœur, l'absence to-
tale de marque distinctive, et le silence
absolu tant de l'histoire que de la tradition.
Pourquoi Pierre de Montreau ou de Mon-
treuil, architecte de la Sainte-Chapelle, mort
en 1266, et enterré dans la chapelle delà
Vierge, qu'il avait bâtie à Saint-Germain des
Prés, n'aurait-il pas désiré que son cœur fût
déposé dans la Sainte-Chapelle , cet antre
monument dû à ses talents distingués ?
Ce n'est là, j'en conviens, qu'une coiyee-
ture , qu'il est peut-être aussi difficile de
prouver que de détruire, et qui d'ailleurs
offre assez peu d'intérêt; mais ce qu'il j a
d'im|[)ortant et ce qu'on peut regarder comme
certain , c'est que ce cœur n'est point celui
du saint roi : car il résulte de temoi^ages
convaincants et de circonstances décisives,
comme je l'ai dit en commençant :
i"* Que le cœur de saint Louis n*a point été
transféré en France, et doit faire partie des
reliques déposées dans l'église de Monreale,
près de Palerme ;
2* Que, dans le cas même où Philippe le
Hardi l'aurait rapporté en France» il n'a pu
être déposé à la Sainte-Chapelle, ni avant,
ni après la canonisation du saint roi.
En soumettant ces observations à vos lu-
mières, monsieur le ministre, je vous laisse
à décider s'il est nécessaire de pousser plus
loin l'examen et de procéder à une enquête
plus détaillée.
Je suis avec respect,
Monsieur le ministre,
Votre très-humble et très-obéissant
serviteur,
Letronnb ,
Garde général des archives du royaume.
Lettre de M. Letronne^ garde général des
archives du royaume, au rédacteur en chef
du Moniteur universel.
Paris, le 28 mai 1845.
Monsieur le Rédacteur,
Mon savant confrère, M. Le Prévost, après
la lecture de mon rapport sur la découyerte
MON
D^EPIGRÂPHIE.
MON
930
i la Sainle-Cbapelle, m'avait annoncé
Des conclusions lui paraissaient trop
les. Je désirais beaucoup, et, à vrai
plus aue je ne l'espérais, trouver, dans
re quii vous*a adressée aujourd'hui,
lotil's de revenir sur ces conclusions.
9 souhaiterais, autant que personne,
pût établir, par des preuves positives
rtaines, que le cœur découvert à la
Chapelle est bien celui du saint roi.
iureusement les raisons ingénieuses
iu*oppose ne changent en rien l'état de
estion, puisque, n'étant appuyées sur
I fait nouveau, elles laissent subsister
s les difficultés que j'ai signalées, ou
cpliquent au moyen d'une supposition
1 soulève de plus graves encore. Je me
I à deux observations,
d'abord établi, par le témoignage précis
offroy de Beaulieu, corroboré par deux
s témoignages contemporains, aue le
de saint Louis avait été donné à Charles
ou, transporté par ce prince à Palerme
les chairs et les intestins, et déposé
réglise de Monreale. M. Le Prévost op-
k ce témoignage deux passages que j'ai
moi-même, et qui ont été réfutes déjà
es Bollandistes. Ces savants hagio-
es donnent, comme je l'ai fait, la pré-
36 au témoignage positif du confesseur
int Louis, de son ami dévoué, qui l'a
é dans ses derniers moments, et n'a
quitté ses restes mortels jusqu'à leur
\e à Saint-Denis, où il vint prier sur sa
^. Quant à ce premier point, la question
donc entière.
cependant consenti à raisonner ensuite
18 si ce point pouvait être douteux et
stable; et j'ai montré que, dans le
ême où le cœur de saint Louis ne serait
resté à Monreale, ce ne peut être celui
; adécouvert à la Saintc-CIiapellc. M. Le
»st ne peut disconvenir de la force de
iment que j'ai tiré du silence absolu
! sur le cœur de saint Louis, par les his-
is contemporains, dans le récitdes céré-
es relatives, soit à la canonisation, soit
irtage des reliques. Il avoue que Yen-
nent du cœur du saint roi, après la ca-
atiofif serait un fait extraordinaire:
il conjecture que le dépôt a eu lieu
la cononisation. Je regrette que mon
it confrère ait simplement énoncé cette
cture, toute gratuite, sans l'apnuver
une raison. Car il me semble qu il s est
à dans une difficulté plus grave que
s les autres. On se demande, en effet,
ui, et comment aura été fait un tel dépôt
la canonisation? Assurément ce n'a pu
i l'insu de Philippe le Hardi, ni de Geof-
de Beaulieu, ni des religieux de Saint-
3, ni du chapitre de la Sainte-Chapelle,
alors, comprend-on que lors de la ca-
(ation, vingt-sept ans après, le souvenir
I dépôt se lût perdu au point qu'en le-
le corps de saint Louis, on eût laissé
•rée la plus précieuse do ses reliques,
privant des cérémonies religieuses et
boDoeurs dont furent environnés les
autres restes du saint roi ? Cela me parait
tout simplement impossible.
Je persiste donc à croire que mes conclu-
sions, quelque afr^ofues «qu'elles paraissent,
sont la conséquence logiquement exacte des
faits historiques que j*ai réunis et discutés,
auxquels, à mon grand regret, M. Le Prévost
n'oppose ni aucun texte que j'aurais négligé,
ni aucune faufe d'interprétation que j'aurais
commise. Si donc mes conclusions lui pa-
raissent trop absoliÂeSf c*est la faute des faits,
non la mienne; il n'était pas en mon pou-
voir d'en changer la nature, ni d'en diminuer
la rigueur, malgré tout mon désir d'en trouver
de moins sévères. En toute discussion sé-
rieuse, nous devons faire abstraction de notre
penchant particulier, de notre préférence
anticipée, pour ne voir que les éléments réels
de la question et n'en déduire que des con-
séquences légitimes. C'est aussi ce qu'ont
pensé les savants auteurs de deux articles
insérés l'un dans le Droit (21 mai), l'autre
dans VUnivers (25 mai) : quoiqu'ils n'aient
Eu avoir connaissance de mon rapport (pu-
lié le 2ilk), ils sont arrivés, chacun de son
côté, à des conclusions qui sont dans le
même sens, et tout aussi absolues^ pour le
moins, que les miennes. M. Le Prévost sent
bien qu^l est impossible de prouver l'affir-
mative ; mais il aurait voulu au moins gu on
eût laissé de l'incertitude sur la négative et
rendu la question indécise. Pour ma part,
ayant trouvé des preuves positives y j'ai cru
devoir les donner sans hésitation. Je pense
que, dans une matière aussi délicate, qui
touche aux croyances les plus respectables,
il est bon de pouvoir arriver à une solution
absolue^ quelle qu'elle soit. Je doute fort que
les amis de la religion sachent beaucoup de
gré à ceux qui, cherchant à affaiblir, par des
conjectures ou des raisons de sentiment, les
f)reuves appuyées sur un enchaînement de
àits certains, parviendraient à embrouiller
tellement la question, qu'on fût dans l'im-
possibilité de décider ni que ce cœurest celui
de saint Louis, ni qu'il ne l'est pas ; car de
cette incertitude il résulterait la perplexité
la plus pénible, non-seulement pour toute
personne sincèrement attachée à la foi catho-
lique, mais pour tout Français, quelle que
fût sa profession religieuse, qui ne verrait
dans Louis IX qu'un grand homme, qu'un
des meilleurs et des plus grands rois dont
s'honore notre pays.
Letronne,
Garde général des archives du royaume,
MONTAUBAN, chef-lieu du département
de Tarn-et-Garonne, en France.
Extrait d'une notice historique et descriptive
sur Vancienne cathédrale de Montamun,
antérieurement abbatiale de Saint-Théodard
ou de Montaurioly sous Vinvocation de
saint Martin de Tours,
Par 11. le baron CiMadràc de Crazannes.
Nous nous sommes proposé uniquement
de recueillir ici les traditions, les souvenirs,
les faits et les récits parvenus à notre cou-
051
MON
DICTIONNAIRE
MON
m
naissance, et d'appeler ^'attention do nos
contemporains sur un monument religieux
et artistique consumé par le feu des guerres
civiles, il y a près de trois cents aus, et sur
l'antiquité la plus vénérable de cette cité,
dont elle avait devancé l'existence de sept
siècles.
En Tannée 1561, époque du désastre de ce
monument (1), cette ville possédait encore
le plus ancien, le plus considérable et le plus
beau de ses temples catholiques, l'église ab-
batiale et ensuite cathédrale, placée sous
Tinvocation particulière de saint Martin de
Tours, et également connue, ainsi que.le
monastère dont elle fut primitivement une
dépendance, sous les dénominations de Mon-
tauriol (2), de Saint-Martin et de Saint-Théo-
dard, Saint-Audouard ou Audard, par cor-
ruption de ce premier nom (3|.
11 ne sera pas sans intérêt ae recueillir et
de consigner ici ce que les historiens et la
tradition locale nous ont conservé et trans-
mis sur la construction, la décoration et les
ornements de l'ancienne cathédrale de Mon-
tauban, dont les ruines même ont disparu
depuis près de deux siècles. On en trouverait
dimcilement l'assiette, si l'on n'avait pour
Suide que les seules indications du sol, qui
âvint successivement un fort, un bastion,
une voirie, et enfin un très-beau lieu de
(1) Ce fut au milieu de la nuit dn2t décembre 1561
qu'une tourbe forcenée pénétra dans l^égiise de
Saini-Marlin, dont elle força les portes, profana les
hosties consacrées, et mil ic feu aux images , Mr
hleaux, statues , sculptures, lapisserics. etc. Les
flammes consumèrent les voûtes du temple. Les clo-
ches et une partie du mobilier, échappées nu pillage
et àrincendic, furent transportées à i hôlel-de-ville.
Cette éelise, alors en partie brûlée, ne fut entière-
ment démolie et ruinée que deux ans plus tard
(1563), immédiatement a|y*és le départ des soldats
du capitaine Saint-Salvy, qui s'y était établi avec
ses troupes. Les catholiques accuseront les Montal-
ban^js réformés de cette destruction , que ces der-
niers attribuèrent aux soldats de Saint-Salvy, qui,
en quittant cette position, la détruisirent, afin qu'on
ne 8*en pût servir après eux contre leur parti.
(2) Podium Aureoti, mons Aureolus.
(3) Vn essaim de religieux de Tordre de Saint-
Benoit fut, dès ie viu* siècle, appelé et établi sur les
terres et dans le château méiiie du seigneur de
Nontauriol, également recommandable par sa piété et
ses richesses, pour y combattre les erreurs deTaria-
nisme dont ses vassaux, à la suite de la domination
des Goths, étaient encore infectés. Une église et une
ahhaye furent construites par Pépin le Bref, et plus
lard restiiurées et peut-être agrandies par Charie-
magne. On lit dans la bulle de sécularisation du cha-
pitre régulier de Saint-Martin, eu iSiS, au sujet de
celte fondation : c Tempore régis Pepini et funda-
lione ipsius constructMm monaslerium in honorem
saiicli Martini, Turo. episc. in solio parenluiu bea-
tissimi Theodardi, auclorilate aposloUca. •
Le petit-nis du seigneur de ce lieu, dont il vient
«rètre question, saint Théodard, archevêque de Nar-
bonuc, qui vivait un siècle plus tard (il mourut en
808), doima à ces njoines rentière propriété , les
choses utiles et .'es droits honorifiques de la sei-
gneinio de Montauriol, après s*être retiré parmi
eux II termina ses jours dans une grande réputation
ik bainleié, à Tabbaye de Montauriol ou de Sainl-
Narliii, qui, bientôt après , reçut le nom «le Saint-
'"héo lard.
plaisance, appelé ïe Jardin ot le Pavillon de
rEvôque, ainsi qu'on le dira ci-après. Celle
dernière transformation eut lieu sous hv
piscopat de M. de Bertliier, dans le milieu
du xvii* siècle. En changeant de maîtres, ee
local n*a point changé de nom et de forme
jusqu'au moment oti nous écriTons.
Nous suivrons principalement Le Bret,
auteur de Thistoire de Montauban^et préfÂ
du chapitre cathédral de cette villes dans U
description de Téglise de Saint-Martip, en j
ajoutant néanmoins les d'étails et les ren-
seignements qui nous sont parvenus d'ail-
leurs, .sur le même sujet.
« Cette cathédrale, dit Thistorien que nous
venons de nommer, avait 189 pieds dp lo; s
sur 71 de large. Elle était un peu plus a
l'orient qu'au nord; elle avait trois portes,
dont la plus grande, qui n'était pas la plus
riche, était au fond de l'église vers le cou-
chant d*hiver et ne s'ouvrait que raremeol,
à cause qu'elle était sur le rampant qui des-
cend au ruisseau du Tescou. I^a secoiule
porte, qui allait au clottre, était à fa maio
droite d'une croisée située entre le chœur
et la nef. La troisièpie, qui était à la gauche,
faisait face sur la grande rue qui conduisait
à la ville, et était 4*autant plus magnifique,
que son comble était orné ae deux naateset
larges tours qui servaient de clochers ; ses
deux côtés étaient enrichis dé colonnes de
marbre jaspé, dont la reine Catheriue de
Médicis, passant à Montauban en 156^) et
ayant eu la curiosité de voir les belles et
fitoyables ruines de cette église, ôl euiporiei
Paris trois qui étaient demeurées en-
tières (1), que je me souviens même, re-
marque Le Bret, d'avoir vues dans la Salle
des Antiques du Louvre, et, que je crois que
l'on a employées au nouveau bfltiment. •
La principale entrée de l'église de Saint-
Martin était donc, dans l'origine, du côlé el
sur le rampant du Tescou, et aboutissait au
pont ieté sur ce ruisseau, ruiné, sans doute,
dans les guerres du xvi* siècle, lorsque cet
emplacement devint une position militaire
fortifiée et retranchée; à moins que ce peut,
dont il ne reste plus que le cintre d'une
arche, sur Textra-dos de laquelle on a placé
un pont de bois, postérieurement à sa ruine,
n'ait été détruit plus tard, et lors du siège
de 1621.
La position, à cet aspect, de la principisle
porte de l'église n'était point arbitraire, en
lace du chœur, et correspondant nécessaire-
ment à son hémicycle ou a son apside, et elle
était une suite et une conséquence indis-
pensables de la manière dont cet éditice était
orienté.
On trouve un exemple de cette même dis-
position obligée dans la porte principale,
aujourd'hui condamnée et masquée, de l'é-
glise paroissiale Saint-Jacques de la même
ville.
(I) Voici comment Cathala-Coturc raconte le fait'
f La leine-mère, ayant aperçu dans les mines de ia
cathédrale trois colonnes de marhre entières cl d mie
grande heauté, les fit enlever et porU'r à Paris ou
elles furent placées au Louvre (Salle des Antiques).»
MON
D'^IGIUPHIE.
MON
954
S la fondation de Montaubau, la porte
de gauche de Saint-Martin, placée
^enue de la nouvelle ville, devint la
sentielle et la plus fréquentée.
irte latérale de droite et donnant issue
cloître, ne servait qu'à Tusage de
i\ de ses moines, et plus tard, de Té-
4u clergé, des gens et familiers de
8, en général.
avait, continue Le Bret, neuf cloches
i deux tours du clocher, dont la plus
$e nommait Saint-Marlin^ avait qua-
ms de bouche, pesait 12,000 livres et
ait qu'ë Tborloge, à sonner aux pro-
s et appeler le peuple au sermon ; la
\ s'appelait Marie^ avait dix pans de
et pesait 8,000 livres. Elle était,
le chanoine Pori (Histoire manus-
s Montauban) , ainsi qu'une autre
8 Jean, un don de l'évêque Jean d*0-
Liq des plus illustres prélats, avec
i d'Amboise, son prédécesseur, qui
Mmçé le siège épiscopal de Montau-
avait été, avant son avènement à l'é-
ty grand archidiacre de Narbonne,
er au parlement de Toulouse, garde
mx de Languedoc. Il eut pour père
îre Pierre d'OrioIle, surintendant,
chancelier de France.
in, toujours d'après le récit de Le
I plus petite des neuf cloches de
artin pesait 1,500.
avait, au-devant du chœur de notre
ile^ un grand chandelier de cuivre»
pyramide, appelé le chandelier des
3 ou des funérailles des évêques, et
ait 1,000 livres, tant il était massif,
pied, de jambe et de soubassement...
avait un autre du même métal dans
r, qui de ses branches entourait le
utel, et servait h mettre une quantité
;es aux jours solennels. Le pupitre
figile était aussi de cuivre et repré-
il) griffon qui |)0rtait ce pupitre, et
griffon, un lio i soutenu par un large
emeot, auprès duquel était la sépul-
4ean Desprez de Montpezat, évèque
liuban, toute de cuivre mêlé du fonte.
se de révêque, qui était au bout des
les chanoines, avait un grand ange
Te qui soutenait son dais; chaque
u chœur avait aussi le sien, qui en
3 dessus avec beaucoup d'agrément,
admirait la clôture du chœur, ou-
1 à la muniûcence do Tévêquo d'O-
it (jui était de fer avec une irise par
qui soutenait les armes du prélat (Ij,
ilées de fleurs de lis et bordant tout
du chœur de trois pieds en trois
comme parle de celte grille le châ-
le Montauban Pori , auteur d'une
manuscrite de celte ville : « D'O-
[)lacer ses armoiries sur la certine
a clôture du chœur, coupée de fleurs
dorée. »
lortait d'azur à la fasce ondée (rargeiil, à
d*or liés de niéiue.
« Il y avait, continue Le Bret, une grande
chapelle derrière le môme chœur, formant
l'abside, dédiée à la Vierge, et où était en-
terré l'évêque Pierre de Chalais. Les enfants
de musique et leur maître étaient obligés
d'y chanter une messe haute toutes les se-
maines. On remarquait dans cette chapelle
le tombeau de Jean d'OrioUe.
« Huit autres chapelles existaient dans la
nef, quatre de chaque côté, toutes fermées
de grilles, les unes de fer, les autres de cui-
vre ouvragé. »
Ces grilles, comme celles du chœur, attes-
taient encore la munificence de d'Oriolle.
Un des ornements comme des sujets d'édi-
fication de celte église, était le reliquaire
de saint Théodard, enterré primitivement
dans le chœur, à gauche du maître autel ,
d'où ses reliques lurent plus tard retirées
pour être recueillies et* exposées à la véné-
ration des fidèles dans une châsse (1). D'O-
rioIle en donna une d'argent du poids de
trente marcs, qui fût un nouveau bienfait
du même prélat envers son église.
Voici ce que dit, au sujet de celle châsse
de saint Théodard, Pori :
a Saint Théodard fut enseveli dans un
sépulcre de pierre tout près du grand autel.
Plus tard, ses ossements furent mis dans un
lieu plus honorable de la même église, mais
non pas encore avec autant d'éclat qu'ils le
méritaient; c'est pourquoi Jean drOriolle
fit faire une châsse ou reliquaire do pur
argent, enrichi d*une image du sauit au-
dessus, tenant la croix d'une ihain, le tout
surdoré, pour les reliques d'icelui y être
transférées à perpétuité, et placées avec
leur reliquaire dans l'armoire de la sacristie.
Le testament de d'Oriolle est un inventaire
des richesses de sa cathédrale. Il parle enccs
termes de la châsse de saint Théodard et de
sa translation : « Volo et ordono quod capsa
« sive reliquiarium per me faclum de puro
« argento, in quo reliquiario fuit reposi'tum
« corpus beatissimi Theodardi inei patron i,
a perpetuo reu)aneal ad usum dicti sancti et
a in sacristia ecclesiœ meœ..»
Dans ce même article de son testament,
l'évêque d'Oriolle dit, en parlant de celle
châsse : « Capsa sancti Theodardi ex argento
fada et desuper deaurata, cum imaginem
ejusdom sancti crucem in manu lenenteni. »
Au côté droit du même autel on voyait
la sépulture de l'évêque Jean de Batut de
Montrosier.
Celui du fameux La Hire (2), d après une
tradition conservée jusqu'à nos jours, était
placé derrière cet autel.
(1) Cette châsse fut volée et pillée comme les au-
1res trésors de cette église, ep 1562. On ajouic que
les reliques de saint Tliéodard furent jetées dans un
pré voisin, où un ccclcsiaslique , lé moi n caché de
ceUe profanation, les alla ramasser de nuit et les
porià, dit-on, secrèleiuenl dans Féglise de Villcbru-
niier, où elles sont demeurées, depuis cette époque,
en ffrande vénération.
(i) L*un des plus braves caj^itaines de Charles VU.
Il mourut à Montauban, en février 1443, pendant la
s^our qiM le monarque français fil dans cette ville.
955
MON
DICTIONNAIRE
1H)N
f»
Cependant on voit encore dans Téglise du
séminaire de Montmorillon, en Poitou, le
monument, sépulcral de cet illustre guerrier,
si Ton en croit d'autres récits et une autre
tradition. Placé d'abord dans l'église dite la
Maison-Dieu ou VOctogone de cette ville,
ce monument, qui se composait primitive-
ment d'un sarcophage surmonté de la statue
du héros, a été l'objet d'une restauration
récente.
Le corps de La Hire, inhumé d'abord
firovisoirement dans l'église de Saint-Martin,
ut-il transféré peu après, selon les der-
nières volontés de ce personnage, à Mont-
morillon, ou n'y fut-il transporté que dans
le siècle suivant, et à l'époque du sac et de
l'abandon de la cathédrale de Montauban î
La première opinion est la plus probable,
et elle expliquerait suffisamment le fait de
cette double sépulture en deux lieux diffé-
rents, et si éloignés l'un de l'autre (1), si
toutefois la prétention de Montmorillon est
ici fondée.
Il existait encore dans les chapelles de
(1) Charles VU avait fait don à La Hire de la
cliâleilenie de Monlmorillon en récompense de ses
services.
Son tombeau et sa statue avaient été élevés, dans
le principe, en avant du maitre-autel de VOctogone
de Montmorillon , aussi nommé la Uahon-Dieu;
mais plus tard, transporté le long du mur latéral, ce
monument fut ensuite couvert par des boiseries
jusqu'à ce qu'après avoir subi les mutilations des
réformés, la statue, dans la révolution, fut enlevée à
sa destination primitive pour être façonnée aux traits
du conventionnel Le PeUetier. Arrachée par hasard
à cette autre profanation, elle disparut bientôt sous
les fondements de quelques constructions modernes.
Informée de cette particularité, la Société des anti-
Îiuaires de TOuest , au moyen d'une allocation de
onds sollicitée et obtenue du ministre de Tintérieur,
a fait restaurer le monument sépulcral de La Hire.
Une tombe élevée sur deux supports avec ces mots :
Ci-qU Kiiiime de La Hire. tire de Vignoies, en êon tnvani
chevalier,
,a été placée sous le premier arc latéral à droite en
entrant dans Téglise du séminaire de Montmorillon.
Mais, resterait à établir si ce monument qui a si
souvent changé d'emplacement, de destination, de
forme et de local, est bien effectivement le tombeau
de La Hire, et si ses cendres y reposent réellement.
Nous avouons que , d'après le narré précédent, tiré
d'une notice intitulée : Re$tauralion du tombeau de
La Hire et de VOctogone de Montmorillon, extraite
du Bulletin de la Société des Antiquaires de rOuest
(troisième trimestre de 1839, page 106-108), le (ait
nous parait pouvoir être conleslé cl mis en doute.
L'inscription du tombeau actuel est toute récente, et
l'on ne cite point celle qui existait sur le premier
monument , si toutefois il en existait une. On n'a
point déterré et restauré la statue enfouie sous les
décombres, dont les traits primitifs, du reste, de-
vaient avoir été fort altérés dans la métamorphose de
La Hire en Le Pelletier de SaiiU-Fargeau. €e mo-
nument mutilé était depuis longtemps caché derrière
une boiserie; à peine en soupçonnait- on l'exis*
tence. Le narrateur déjà cité se contente de dire,
relativement à la translation du corps de La Hire à
Montmorillon : c H avait sans doute manifesté, en
mourant, le désir de voir sa dépouille mortelle trans-
férée dans ce riche domaine, et l'église de la Maison-
Dieu avait reçu les restes du preux chevalier, i
Saint -Martin plusieurs autres tombeaux
d'abbés, d'évèques et d'autres personnes
remarquables, laïques et ecclésiastiques,
par suite de l'usage si insalubre et si per-
nicieux, introduit au jpoyen âge» d*eDterrer
dans les églises.
Le Bret parle aussi de trois autres Cha-
nel les qui décoraient le cloître ({ui était entre
réglise et le jardin, au lieu, dit-il , que Tos
nomme aujourd'hui V Héritage (1) ; mais b
docte prévôt omet de décrire et même di
mentionner d'autres monuments qui cou
tribuaient à la décoration de l'Oise de
Saint-Martin : le buffet d'orgues, et les ti-
pisseries très-remarquables par la Corme,
le travail et le sujet, qui servaient de tenture
circulaire au chœur au-dessus de la boiserie
des stalles, et de tapis.
Le chanoine Pori, suppléant au silence de
son prédécesseur, nous apprend que ieio
d'Oriolle fit encore présent à sa cathédrale
« de très-riches tapisseries, représentant, les
unes, la vie de Notre-Dame; les autr»,
celles de saint Etienne, premier martjr; de
^ saint Martin, patron de cette église ; et cer-
taines d'icelles, quelques mystères de la
passion de Jésus-Christ, pour orner le de-
dans et le dehors du chœur. »
Nous ne connaissons ai^ourd'hui de m
tentures qu'une tapisserie, composée de
plusieurs pièces, retraçant divers tableaux
ou scènes de la légende de saint Martin, et
qui est divisée en quatorze compartiments;
au-dessus de chacun on remarque les diffé-
rentes circonstances de la vie du saint Tou-
rangeau, représentées par une inscription,
d'après les historiens Sulpice Sévère, Saint-
Paulin, etc. , en quatre vers français (S), qui
en expliquent le sujet : ces inscnptions sont
tracées en caractères blancs sur un fiHid
écarlate. Nous donnerons ici ces quatrains :
leur singularité ajoute à l'intérêt de cette
tapisserie, monument précieux du xiv* ou
de la première moitié au xv* siècle.
Nous emprunterons en partie à notre sa-
vant confrère et ami, M. Du Mège» la des-
cription suivante de cette tapiserie, ouvrage
d'aiçuille si remarquable , extraite d'une
Notice sur réglise de Montpexai : « On voit
d'abord saint Martin à cheval , armé de tou-
tes pièces, précédé de guerriers, s'arrëtant
près d'un pauvre presque nu et lui donnant
son manteau (3). Dans le second comparti-
ment qui suit. Dieu apparaît à saint Martin
endormi, les anges environnent le Tout-
Puissant qui leur montre le manteau que le
(t) La dénomination de Côte et de Chemin de
rUcriiage est encore demeurée. Le jardin de rOéri-
tage était situé sur un terrain appartenant au même
proi>riétaire que celui dit de TEveque. A Textréniité
méridionale de ce même terrain , on remarque en-
core un pigeonnier féodal, de forme ronde, flanqué i
son sommet de trois petites tourelles de même fonue,
au nord. Sur le linteau de la porte d'entrée, de forine
carrée, on lit la date i5i6.
(2) Une seule se compose de huit vers; vo}^h
ci-après, le n« vu, col. 9d8.
(3) SuLP. Sev., De Vita beati Martim^ cap. 1
i:oN
D^EPIGRAPHIE,
MOK
9»
lonné (1). Dans le troisième, on voit
ands qui ont formé lo projet de pilier
irlio ; mais Vun <reui, vaincu par la
1 personnage, se jette à ses pieds et
ande pardon (2). Le quatrième oom-
nt représente saint Martin détruisant
pie consacré aux faux dieux (3). Le
me tableau se compose do deux
la première se passe aans Tintérieur
parlement, où une fille paralytique
is son lit profondément recueillie
Itente du prodige qui va s'opérer en
ir. Saint Martin, debout à ses côtés,
ts pontificaux et suivi de son clerc,
la malade le signe de la croix dont
ouve soudain leffet. On reconnaît à
le de la femme qui assiste à genoux
liracle, l'heureuse mère de la fille
eusement guérie (S). La seconde
) passe à Trêves, comme la première ;
vient de délivrer du démon Tépouse
proconsul Tetradius, dans la maison
il n'a voulu entrer, & sa prière, qu'à
lition que ce personnage se ferait
1. La démoniaque guérie est aux
u saint* debout, qui l'ait sur elle le
le la croix ; Martin, assisté de son
k ses c6tés lo proconsul, témoin de
de. On voit à une [»erite distance,
le forme bideuse, le démon oui vient
sxpulsé (5). Le sixième tableau re-
e une église de Paris» dans laquelle
lartin offre le sacriOcc de la sainte
Un mendiant couvert de la lèpre, que
I le renom du célébrant conduisent
ds de ce dernier, est à genoux devant
dans l'attente de sa guérison. Près
it est un clerc tenant une croix qu'il
A à baiser au lépreux, qui doit obtenir
lîson de son contact (6j. Dans le sep-
on voit ce saint, que le diable avait
iber, visité par la sainte Vierge, qui
ie d'anges panse elle-même les blés-
e Martin (7). Le huitième représente
tentateur, revêtu de la pourpre
et assurant qu'il est le Christ; mais
ne se laisse |K)int abuser, et il chasse
m (B). Dans le neuvième, on remar-
innemi de Dieu et des hommes met-
feu à la chambre où repose Martin :
ant les flammes s'éteignent aussitôt ,
ayant recoors à la prière (9). Le di-
montre les chœurs des anges qui se
scntde l'ardente charité de Martin (10).
) onzième9 on voit le diable écrivant
X|ue de deux femmes qui parlent,
que Martin célèbre les saints mys-
LC' douzième représente le sacre de
ïLP. Siv., de Vf/a B. Martinu cap. 2.
M., cap. 4.
id., cap. li.
Id., cap. 15.
mL, cap. 16.
»id., cap. 19.
»id., cap. 22.
ûi)-, cap. 25.
0Îsf. ad Eusebium, prabyt.
bialog. 2, arU i el 2.
DiCTiONN. dEpighaphie. I.
saint Martin, élevé h la dignité épiscopale (1).
Dans le .treizième, saint Martin détruit les
idoles encore adorées dans les lieux voisins
de Tours : un païen se présente dans la
dessein de venger ses dieux en immolant
Martin, mais à l'instanf où il veut frapper
le saint évoque, il no retrouve plus son
glaive (2). fntin, le quatorzième représente
des idolâtres qui, ayant lié Marlin à un pin
élevé, abattent cet arbre pour écraser révo-
que de Tours ; mais celui-ci est miraculeu-
sement préservé, tandi-s que les infidèles
sont frappés de mort (3). »
Voici les naïves inscriptions placées au-
dessus des tableaux correspondants, et qui
en expliquent le sujet, comme nous venons
de le dire. M. Du Mège fait la remarque que
les caractères alphabétiques sont semblables
h ceux en usage dans la seconde moitié du
XIV* siècle, comme les costumes sont éga-
lement ceux de cette époque.
1.
Quant de Amiens Martin se partist
Lors chevalier soubs loy païenne.
Au poure son manteau pariist
Faisant œuvre de foy chresUenne.
H.
Luy reposant comme transy.
Dieu se apparust enuironué
De angelc auxquels dlsoit ainsy :
f Martin ce maaieau m*a donné. »
lU.
Alpes dépassant, larons deulx
Luy feirent quelque arrestement,
Voeillanls rober ; mais Tung de euli,
Mercy luy pria prestement.
IV
A laûde de angels célestes,
Ung aultre temple il subuertist.
Dont paiîeus luy furent molesies :
Mais cbascon puis se conuertist.
Martin à Trêves feîst miracle,
Sauuant une paralilicqne ;
Puis guérist ung démoniacle.
Dont Tétrad se feist caibollcqne.
VI.
Comme Martin cbantoit la messe,
Son héle éloit de lèpre plain ;
En baisant la paix enbt liesse:
Car il fust guéry tout k plain.
(\) De fita beaii Murtim^ cap. 7.
(2) Dialog. 5, art. 9. « «.
(3) De Vila beaîi Martini, cap. 10; SA7iCTUsPAe<
i.i.M s, De Vila beaii Martini, lib. i.
30
ACTIONNAIRE
t5^ BîOn
Le diable fist tomber Uarlin,
Doni le linl nàuré griefueineul ;
Unis saîn et sauf fust le matin.
Par vertu de ung saint ungement
Qui fusl de nuict apporté
Par la vierge et mère Marie,
Duquel fust oing et conforté.
Dont la froissure fust guérie.
\ni.
A Martin se apparust ung jour
JLe dyable illustre comme roy,
Soy disant Christ : mais sans séjour.
Il le chassa par la uraie foy.
IX. ,
Martin reposant, Tanemy
La paille et la «hambre enflammea ;
Biais de Dieu le parfaict amy.
Par prière extinct la flamme a.
X,
Quant la robe an poure eult uesta
Luy cbantant deuant plusieurs gentSi
Angels ont les bras revesiu
De boneis riches et moultz gents.
XL '
Martin chantant, Brixe senioit.
Et se ryoit en ung tooequet.
Voyant que le diable cscripuoit
De dculx commères le caquet.
XIL
Luy baptisé, snppédita
Diable, chair, monde et leurs faulx tours.
Pour ce que en vertus prouHla,
Sacré fusl évcsquc de Tours.
X«L
Ydoles Martin destruisoit,
Quant pour le occyr ung païen nint :
Mais comme frapper le cuydoit
Ne sçeut que sou Cousteau dcuint.
XIV.
Mcscréanls à nng pin lièrent
Martin ; puis le pin abatirent.
En ce point tuer le cnydèrent ;
Mais eulx-mesnies la mort sentirent (i).
(1) Mous dMHions ici les inscriptions qui sont
'olatives et correspondantes aux talileaux , dans
Tordre où on les remarque et où lis se succè-
dent dans réglise de Montpezat. Il est aisé de voir
que, dans la réunion de ees tapisseries et des difîé-
i*entes pièces de rapport dont elles se composent, on
n'a pas suivi Tordre chronologique et la série des
actes de saint Martin, d'après Sulpice-Sévère et les
autres historiens, ce qui avait sans doute été ob-
servé dans Torigine et dans une première disposition
de ces tableaux.'
MON
Od remarque, plusieurs fois reprodaites
sur 00 monument, les armes de la maison
do Montpezat , surndontées d*uae mitre et
dMae^crosse.
- hiê tapisseries de Saint-Martin de Mon-
tanban n'étaient pas les seules, dans le midi
de la France, où l*on eût représenté la lé-
gende d*un personnage émioent en piété et
vénéré par I Eglise. On connaît beaucoup d«
monuments semblables qui appartiennent
eu général au xrr* siècle, entre autres les
tapisseries du cbœur de Téglise de Saint*
Paul de Narbonne, représentant les fSiiti di
la légende de Paulm ScrgiuSf qni aurait élé
contemporain do l'empereur (!iaudd« et le
premier évoque de cette Tille. Les Tors ins-
crits au bas des tableaui, reproduisant les
actes de ce saint, ont beaucoup de vipfon
de stvle avec ceux de la légende de saint
Martin, et ils attestent que ces deux rnoon*
monts appartiennent au mémo temps.
Jacques Bcsprcz de Montpezat, fils d*Ao-
toine, maréchal de France, et sons le pon-
tificat duguel la (cathédrale de saint Martin
fut détruite, emporta, quelque temps annl
Jéglîse de MontaulNtn dans celle, de Montpe-
zat « d*où ou ne les a pu retirer, dit Le JpH,
quoique les chanoines de cette ooQééUt
sachent bien qu'elles ne leur appartiiliném
pas, étant trois foiii plus grandes que leur
église.»
Voici comment Thistorien du Querci, Ca-
tbala-Goture , rend compte de cet éfé&e-
ment, au ^ujet du sac et du pillage des égii-
ses de Montauban : « La situation de réxlise
cathédrale au bout d*un fa ul>ourg assez Toag
et la force do son assiette la protégèrent
pendant quelques jours ; maïs Tévéquet pré-
voyant sa prochaine ruiné, en lit enlever les
ornements los plus précieux, et fit t^an5po^
tor h Montpezat Torgue et les tapisseries qui
Îr sont encore. Ce chapitre u'a^smais voulu
es rendre. »
Ces tapisseries s*j^ sont maintenues jusmili
rheure où notis écrivons cette notice ; et elles
font le principal ornement de cette ancienne
collégiale, aujourd'hui simple église parois-
siale et curiale (2). il est à remarquer qu'elle
C'est clans cet ordre chronologique que M. Prienr,
curé de Montpezat, les classe et propose de les WHa-
blir, dans un mémoire manoscrii que notis avons
sous les yeux, et que nous aarons ToocasiOD decilcr
encore dans la suite de cette notiee.
Nous avons aussi adopté les leçons qull non n
proposées de quelques-unes des inscriptions des ta-
pisseries de son église, ^u'il a étudiées et avec les-
quelles il s*est faniilarise depuis trois ans, deprdë-
rence k celles données par H. Du Hége, dans son
Archéologie manuscrite du départeuieiil de Tam-cir
Garonne et les notes de sa nouvelle édition derU-
toire générale de Languedoc.
(i) Les orgues n'existent plus ; elles ont élé in-
dues dans la révolution.
(2) La ramille de Montpezat, dans les xtv% xv«cI
XVI* siècles, a compté six évéques ou archevêques,
et un cardinal parmi ses membres. Trois de ees pré-
lats occupèrent le siège de Montauban, y compris ie
MON
D^EPIGRAPHIE.
MON
912
:ommc la cathédrale de Montauban, sous
cabif» de saint Martin, ce qui put être un
'de plus pourTévêque Jacques Desprez
ire transporter dans la première 1 bis-
Ggurée ue son patron, monument qai,
sle, à Hontpczat comme â Montauban,
Ira considéré par lui comme sa pro-
i et celle do ses prédécesseurs , du
i nom que lui, sur le siège do cette dér-
aille.
st donc à tort que des auteurs ont
et que M. Du Mege, dans ces derniers
s a répété d'après leur autorité (1), que
pisseries avaient été données à l'église
ontpezat par le cardinal de ce nom.
semble indiquer qu!elles furent un don
an Desprez à sa cathédrale, plutôt que
an de Lettes, son neveu, comme Ta
I Cathala-Coture, et surtout de Jean
ille, comme i*a écrit Pori.
es ne furent sans doute déposées à
pezat que provisoirement par son pe-
veu Jacques, et comme en lieu de su-
hors do Talteinte des profanateurs; et
os la suite, elles ne furent pas vivement
nées par ses successeurs et par io cha*
catliédral, qui, peut-être» n'en apprê-
tas la valeur et n*en connaissait pas le
e, c'est que, d*abord, elles eussent fort
et embarrassé dans le chœur resserré
is développements suffisants de Téglise
»iale de Saint-Jacques de Montauban ,
emplaça provisoirement la cathédrale ,
3 plus tard, et après la construction du
iùiï monument diocésain, élevé dans le
3r siècle avec autant de goût et de ma-
ence,on reconnut qu'elles ne pouvaient
>ler convenablement aux décorations
œur de cette basilique, qui du reste
iédiée, non h Tapùtre de la Touraine,
i la Mère des angos.
is terminerons ici ce gui est relatif (\
pisseries par la note suivante, que nous
isà M. Prieur, curé de Montpezat, dont
nt d*être fait mention,^ ecclésiasii(|ue
de zèle et d^instructioh, et qui joint
ertus de son état le goût et le sentiment
-ts.
. Ces tapisseries ont une largeur de
:)ieds et demi et s*élehdent dans le
sur do réglise de Montpezat sur une
eur d*environ quatre-vingts [ûeds.Ëlles
livisées en cinq pièces dilTérentes d'é-
randeur, comprenant en tout une suite
atorze tableaux. On a en outre ajouté
ues autres sujets d'une importance se-
ire. Des colonnes, dont la hauteur com-
toute la largeur dos tapisseries, sont
Jean de Leiies-Desprez de Montpezat, qui
a la réforme, se maria, et finil ses jours au-
' Genève. Nous avons vu que les deux autres
Jean et Jacques Desprez , le premier prédé-
' el oncle , cl le second successeur et neveu
I de LeUcs. Les trois autres prélats de cette
étaient le cardinal Pierre, archevô(|uc iVWx ;
vét\ue de Castres . cl Raymond , évoque de
nt.
^i^ge liitéraire et archéologique dan$ le dé-
W de' Tarn et-Caronne,
placées d*espacc en espace et servent h divi-
ser les sujets. Elles forment les seuls en-
cadrements qui les renfermaient. Ces colon-
nes sont ornées do dessins en forme de bas-
reliefs et d*8utres embellissements.
et Les inscriptions en vers français de huit
syllabes, sont placées parallèlement et sur
deux li{^es au-dessus de chaque tableau for-
mant un quatrain, et elles sont faites dans le
tissu môme de la tapisserie, sur un liseré do
couleur écarlate de cinq pouces de largeur.
Chaque tapisserie est ornée d'un écussoii
aux armes do la Camille Desprez de Montpe-
zat, qui portait d'or h trois bandes de gueu-
les, au chef d*or. La crosse et la mitre qui
accompagnent ici les armoiries font sutli-
samment connaître Tétat du propriétaire ou
du donateur.
« Depuis le transport de ces tapisseries
dans Teglise do Montpezat par l'éTêaue Jean
Desprez, elles en font le plus bel orne-
ment. Mais, il faut le dire, elles ont été in-
dignement tenues, du moins dans ces der-
niers temps ; aussi ont-elles subi des dégra-
dations qu'il serait urgent de réparer. Elles
sont trop peu élevées, ce qui les expose h des
détériorations toujours imminentes de la part
des malintentionnés et des curieux qui peu-
vent les approcher. 11 serait nécessaire,
pour mettre un terme aux outrages qui y
sont faits ou qui les menacent jouniclle-
ment» de construire une barrière d*un tra-
vail, simf)le sur laquelle elles seraient placées
à une distance jWus convenable, et mises
horsdetoute atteinte dangereuse. Une somme
do 1,5(M) fr. suivrait à cetto dépense et à lu
restauration de ces précieuses tentures. Mais
réglise de Montuezat est hors d'état d'en
faire les frais, réuuile à ses seules ressour-
ces, insulIJsantes à ses besoins les plus
urgents. £n attendant, ces tapisseries restent
accrochées, suspendues à des clous par leur
parties supérieures, c'est-ànlire les lisières
contenant les inscriptions, et leurs bords in-
férieurs traitent sur des stalles envahies par
le premier venu, et à la disposition du pre-
mier occupant, depuis qu'elles sont vides de
leurs chanoines.
« La hauteur des principaux personnages
figurés sur les tapisseries est d'environ trois
pieds. Leur taille est en raison de leur im-
jtortaoce et de leur dignité.
a 11 est à remarquer que la contexturedes
tissus n'y est f>as continuée sans interruiv*
tion comme sur les ouvrages de mémo
genre d'une date plus récente. Ces tissus y
sont interrompus parfois par certaines lignes
plus tranchées et très-reconnaissables, for-
mées par les différents dessins ; il en résulto
en (quelques endroits comme des pièces
distinctes dont la tissure semble avoir étn
faite à part et rapportée après coup ; mais
ces pièces découpées d'après les contours
des dessins, le sont de manière à pouvoir
être rapprochées entre elles pour la forma-
tion exacte des figures, et à s adapter parfai-
tement les unes aux autres. Elles sont liées
à .eurs extrémités au moyen de simples
coutures h points rares et presque ina[>erçuS|
^ .«^
D43
MON
DlCTIONNAinE
ma
t\\
ou bien d'une couleur analogue h cHIe du basiliques latines , et qu'elle offrail iK$
fond avec laquelle on les coulbnd l'aoileinent bas-côtés longitudinaux, sur lesquels 1»-%
au premier coup d œil. )> huit chapelles de la nef avaient issue el
Nous ne pouvons que partager et approu- qui aboutissaient adroite et à gauche,
ver les vœux exprimés ici par M. le curé de à la grande chapelle de l'abside j derrière
Monlpozal. Que le ^gouvernement, si co n'est le maltre-aulel.
le département de Tarn-et-Garonne, vienne
on aide aux budgets de celte fabrique et de
celle commune pour assurer la prompte res-
tauration des tapisseries de son église. Dans
le cas contraire, il vaudrait mieux qu'elles
fussent remises à la disposition de la cathé-
drale de Monlauban, et que celle dernière
renlnU dans leur possession, bien qu'il lui fût
diflicile de les utiliser convenablement au-
jourd'hui pour sa décoration, ces tapisseries
n'étant plus un ornement en rap|)ort avec les
formes et les autres accessoires du monu-
ment actuel* et particulièrement du chœur
de celte église.
Du reste, il fut heureux, dans les intérêts
des aris, que Tévôque Jacques Desprez eût
sauvé h temps de la ruine qui les menaçait
res belles tentures. « Les flammes et le mar-
teau, dit un écrivain de nos jours, en par-
lant du sac de Téglisc cathédrale de Saint-
Martin,' y détruisirent les ornements qu'elle
renfermait, toutes les images qu'on y voyait
«Micore, et que Tétrùque n'avait pas eu le
temps de faire transporter h lUontpezat. »
. Co qu'on voit encore et ce qu'on découvre
des fondements do Saint-Martin , atteste
qu'elle était principalement construite en
briques, et que la pierre ne jouait qu*un
rôle accessoire el secomlairedanscet édifice,
L)ien que, ainsi qu'on le dira plus bas, on ait
retrouvé dans ses ruines quelques membres
H fragments d'architecture cl de sculpture,
rt quelques colonnos en pieire de taille. On
il vu que le marbre avait aussi été employée
à sa décoration.
Les constructions les plus anciennes et
principales de cet édiiice étaient à plein-cin-
ire, et dans le genre d\irchiteclure gothique,
nonnné roman^ et qui précéda la style ogival^
rf^ monument (ainsi qu'on l'a déjà rapporté
fMi commencement de celte notice) ayant été
• levé, si Ton en croit Tassertion des écri-
>riins ecclésiastiques et des historiens du
«juerci cl du Languedoc, par Pépin le Bref et
) estauré par Charlemagne. Cette église eut
]>v'aucoup à souffrir en ditt'érenls temps dos
i,uerres des Anglais, des albigeois et des
calvinistes. Elle fut plusieurs fois restaurée
à la suite de ses désastres ; mais h l'éDoque
ije sa ruine, c'était encore, disent les nisto-
1 icns contemporains, une des plus belles de
Irance.
Ce que Pori dit des tapisseries de Sain t«
Martin , servant à la décoration intérieure
« t extérieure du chœur, ce qui est une
j reuve qu'on circulait en dehors , autour
te celle partie de l'édifice , et ce qu'on a
(valjment vu plus haut d'une grande croi-
sée à droite, entre ce môme chœur et la
jief , c'est-à-dire à l'un des deux transsepts,
eutin la largeur du monument relativement
à sa longueur , semblent attester sufTisam-
ment que cette église avait [r r>r>'*A. des
L'historien Cathaia-Coture s'cxprimeainsi,
en parlant de cet édifice : « Le 21 décem-
bre 1561 , cette église , Vune des plus bdln
du royaume, fut pillée el brûlée. » Il n'j
eut pourtant alors d'incendiées que les voû-
tes et les toilures , et ce ne fut qu'en 1563.
connue on Ta dit plus haut , qu'elle fut
entièrement démolie, après avoir servi de
retranchement aux soldats catholiques des
capitaines Terride et de Saint-Salvy, con-
tre les Montalbanais asNiégés.
Le môme historien nous apprend qoe
les briques et une partie des matériaux
j)rovenant do cet édilice furent emplojés
])ar le célèhrc Duplessis-Momay , comman-
dant de Monlauban , aux nouvelles forti-
fications de celte ville , dont il dirigea les
constructions et f)artiGulièrement celles de
la porte des Cordeliers» de la plate-for-
me du Damage et de la porte de Griffuuf,
où il ajouta un pont-lcvis et quelques
casemates.
En 1118, le pape Galixte II, allant de
Toulouse à Cahors « s'arrêta à Montauriol
{Villa Auduardi)^ où il fut reçu par Tibbé
et les moines , et il officia dans Téglise de
Saint-Martio.
Pour les ffifes de Noël 1U2, Charles
VII y fut reçu par l'évêquo Bernanl de
la Koche de (ontenille, et il y fit ses dé-
volions avec la reine et le dauphin.
Dans les premiers jours de 1461 , Louis
XI , revenant d'Espagne , et allant de Tou-
louse à Koc-Âmadour, i)Oiir ftiro ses dévo-
tions devant sa sainte patronne, s'arrèla éga-
lement h Montauban , et le redoutable sei-
gneur du Plessis-les-Tours alla dans la cathé-
drale de cette ville prier saint Martin, ^lalrou
de ce monunoeyt comme de Saiut-Martm-lcs-
Tours.
Parlons maintenant des bÂIiments clos-
Iraux de Tabbaye : ils étaient situés à la
droite de l'église, avec laquelle nous avons
vu Qu'ils communiquaient par une iH)rte
qui leur était particulière. Les avenues el
les constructions supérieures de ce cloître
ne régnaient que sur trois de ses côtés et
n'avaient pas lieu dans la i)artie attenaat
au mur de Téglise, auquel aucun bâtiinent
n'avait été adossé.
Le logement atfecté à l'abbé , et plus lard
à révoque, donnait sur le Tescou. Ou j^eul
encore en distinguer les fondements ; mais
le peu d*étendue de ce local , son éloigne-
ment de la nouvelle ville deMontaubau,
el peut-être encore d'autres considéralions,
décidèrent Bertrand Robert , évèque cii
1330 , à acheter dans l'enceinte de Mon-
lauban une maison d'habitation, qu'il légua
à bt'S successeurs par sou testament de l*i96.
« Hubert, dil Calhala-Coture, avait acheté
et lie maison, et il Tavait donnée è sr»
icccsseurs pour leur servir de logemcul
.^.
MON
dëiigraphif:.
MON
9:a
îs voudraient venir à la ville, parce
palais épiscopal, qui élait près de
edraie , se trouvait hors des murs. »
Dit, par divers récils des historiens»
puis cette énoque jusqu'à la clos-
I de la cathédrale et des bAliments
dépendaient , malgré racauisitiou
3 maison , les évôcpies de Monlnu-
iccesseurs de Robert, n'abandon-
pas eutièrement Tancieu évèché
uro8.
IMl , la roi Chnrles VII enno-
raison de sa destination , le uou-
alais épiscopal , et il vint y log<'r h
e Tannée iV^2 et au conimeuceuient
uivante.
édifice était situé dans la rue do
le, plus lard do la Trésorerie, puis
Comédie , nom qu'elle porto au-
ui. 11 existait sur remplacement ac-
la caserne de la gendarmorio , doîil
iments scrvîniMil h la mnirie avant
,ie administration n'eût été transt'é-
ndant la révoluiion, au nouveau pa-
scopal , construit dans le xvii' siè-
r une partie du local du château
Dies de Toulouse.
BOB, les Montalbanais démolirent
ion de Tévftque Bertrand Robert «
reot à sa place le temple protestant
le Vieux, démoli à son tour un do-
le plus tard.
523, deux siècles après réroclion
baye de Montauriol en évôché, par
:XIi (en 1317), le chapitre cathé-
Monlauban, qui n'avait pas cessé,
régulier» de suivre la règle do Saint-
fut sécularisé par le pape Clément
lUS répiscopat et du consentement
i Desprcz de Montpezat , ce qui eut
rs la même époque et dans le mè-
cle pour la presque totalité des cha-
}athédraux et collégiaux do France,
les motifs que Le Bret donne de
Scularisation : 1" « que Téglisc et
astèro étaient resserrés de tous co-
des grands chemins et des préci-
|ui empochaient dV rien bûlir pour
uodité soit deréglisc, soit de Tab-
lont, en eiret, tous k'S oflicos étaient
et fort éloignés ; 2^ que la menso
)itre étant diirérenle do celle de Té-
h cause que celle-ci était séculière,
rc régulière, il y avait toujours des
liions sur les partages, et lorsqu'il
îsoiu de faire des réparations; 3"
iffico divin qui s'y faisait selon l'of-
Saint-Benoît , ne s'ajustait jamais,
us que les ofticiauts, avec 1(3S ot'iicos
cérémonies d'une église calhé !ra:(î;
les habitués, quoiijue réguliers ,
obligés de fré(iuenter i:icessamuient
ts séculiers , à cause que la mémo
était cathédrale et paroissiale ; .->'
et cette raison me semble la pins
Table, qu'il y avait trop do dilli-
e Irouver des personnts de qnnlUé
ou de UUéralure (1) qui voulussent §e fairn
moines : do sorte que l'égliso était mal
servie et son bien encore plus mal ad-
ministré. »
Les moines do Saint-Martin étaient in-
disciplinés; on les voyait sans cesse e?i
contestation, et môme quelrjuefois aux pri-
ses avec leurs abbés , et plus tard avef^
leurs évoques, selon que leur église fui
collégiale ou cathédrale. Les évèaues d';
Montauban trouvèrent bien plus de sou-
mission et de déférence, et en môme temps
bien plus d'aide , d'assistance et do lu-
mières parmi les chanoines, après la sé-
cularisation, que dans les membres du cha-
pitre régulier. Le chapitre calhédral do
Montauban, en mémoire do son origim^
et de son premier établissement, a tou-
jours conservé pour blason, dans son sceau
capitulaire, une montagne sur laquelle
est un loriot, les ailes éployées , armes
parlantes de Mont-AurioL
A rénoque du déqfistre des édises do
Montauban , et particulièrement do sa ca-
thédrale, le chapitre fut temporairement
transféré à Villemur, et celui de la col-
légiale à Hontech, \mv Tévèque Jacques
Besprez , qui lui-même no sut pas se
mettre à Tabri des coups du ses ennemis,
qu'il combattit long-temps avec «ràutres
armes que celles de i*£glise et des sol-
dats du Christ, le casque en tôte et la da-
gue au poing, il fut un nouvel exemple do
la vérité de cette divine parole, que celui
qui tirera le glaive, périra par le glaive (-2).
La distance où so trouvait la cathédrdh*.
do Saint-Martin après la fondation, et pch*
suite de Tagrandissement successif de Mon-
tauban, des extrémités opposées et mémo
du centre do la ville, avait tiiii , surtout
après rétablissement do l'évoque dans lo
cœur de la cité et la sécularisation du cha-
pitre, par rendre la fréquentation pénible
dans tous les moments , dangereuse et mê-
me impossible en tomps do guerre, pour
les fiilèles et pour lo clergé placé hois
dos murs ; il était aussi difticile de les dé-
fendre d'une agression et d'un coup de
main, surtout lorsiiue lo monastère qui
lui était contigu fut comme abandonné.
Ces considérations tirent qu'où tint peu
au rétablissement de cette église, lors-
qu'il était encore possible , et elles em-
pochèrent que, deux siècles plus lard, on
])ensât à éditier la nouvelle basilique dio-
césaine sur les bases ou du moins sur
l'emplacement do l'ancienne; et les mé-
mos motifs, dès les premiers temps do
la fondation do la cité d'Alphonse et do
Raymond de Saint-Giies, motivèrent réta-
blissement de l'égliso Saint-Jacques. « D'en-
(I) Nobilei vcl sanfjnlne tel nileris, conditions
c\ii;ées des candidats et récipiendaires, dans le^
sialiits de la plupart des chapitres.
(i) Il périt à la l.'to de ses lioiiiines d*arines, dans
une embuscade iptc Ini dressèrent les réfonnés de
CaoBsade, à Moudouniorc, près de LtMibcyac, le âa
janvier 1589.
W7
uon
DICnONNAlKE
MON
viron trenlo ans plus moderne que Mod-
taobaû, dit Le Bret, la grande distaiiee
qu'il j avait de la ville au mouslier ^ qui
en était Tunique église paroissiale, obli-
gea les habitants de prier les moines de
faire bâtir une chapelle, où» en temps de
pluie , on dirait la messe pour les vieilles
gens et les malades ; ce qui leur fut ac-
cordé par irabbé Amélius. Mais la guerre
des altîigeois étant survenue , ce bâtiment
commencé où il est maintenant , et demeu-
ré imparfait, fut entièrement achevé en
1230, et alors Guillaume de Cardaillac,
évèque de Cahors, y établit un vicaire
à perpétuité , du consentement de Tabbé
Albert Aurélie, etc. j» Bertrand de Cardail-
iac , évéque de Montauban , Tériçea en
paroisse en A960 ; le chapitre collégial de
Sainl-Ëtienne y fut transféré, en 1&17, par
l'évêque Raymond de Bar; et nous avons
déjà vu que dans la seconde moitié du
siècle suivant, elle devint église cathédrale,
à titre provisoire , après la destruction de
celle dont nous venoflB de donner la des-
cription , destruction qui fut une des ca-
lamités qui affligèrent le Querci au xyi*
siècle*
MONT-CASSIN, célèbre abbaye de Béné-
dictins , près de San-Germario , dans la
Terre dd Labour au royaume de Naples.
I.
Inscription à Viglist de Sainte-Marie^ cons^
truite à la source du Çaraliano (ran-
cien Liris ) par Théodemar^ abbé du mont'
Cassin.
Sublatis tenehris quia per te roundus babere
Lumen promeruil, virgo et sanetissima Mater,
Celsa tîbi idcireo consurgunt teiap^a per orbem.
Et mérite totis coleris celeberrima terris.
[Cardinal Mai, p. 98; Chronique du
Mont 'Cassin^ ap. Muratori, Script.
itaL t. IV, p. 276. )
/ -
IL
Inscription à Véglise de Saint-Michet^Ar-
change^ construttepar Vabbé Poto^ au pied
des montagnes.
Ore truces nîulare lupi sub nocte silentl
Alopicesque olidae dadum gannire solebant
Implexisque ursl dire cum murmure vlllis
Sctîgerique apri . • .
Damaa fugax pavidique simul discemere cervi.
Optimus al postquam Poto sacra septa regenda
Suscepit vîgHi studio pater
k- V.
Quin régi allitbrono vastum qui continet orbem
Gui cite cœlicolae comportant nuntia iussi
Addldit haec magni Micbaelis Domine templum.
Sanguine rubrantem cœlo qui depulit hydrum.
Isdem (sic) sed celer! praeventus morte sacerdoft
Inde dicalam aram pariierque reliquit asylum.
{Cardinal Mai, p. HÛO; Chronique fr^.
MuRATORi, t. IV, n. 276)
III.
mserve au Hont-Cassin, entre autr
préèiieuses antiquités, un reliquaire d*a
gent, dans lequel se trouvo le bras de sai
Fausdn, transporté de Brescia par Petroa
de Brescia , abbé du Mont-Cassin , au ti
siècle. L'inscription suivante est gravée s
la chftsse en lettres lombardes,
R. Patronacis
abb. Cas. ope. ex
Brixia Gasinum deve-
nu
Ao-dessoits.
s. Faustinus martyr.
( Cardinal Mai , p. 51
MONT DE LA CROIX, en Styrîe.
Sur un rocher du Mont de la Croix {fro\
tières du Norique ),
Sar la route qui va de la OrioUiie aux Alpei cankiM
Munificentia PD. augg. que
MN. ÎD boc pervio boulines et
animalia cofli p«rîculo
é . transibUDl aperium est
cnram habenti • . procurant.
Matto car. RP. • • • iv. . • R. . • P*
DD. NN. Valeniirfaiio
et Yaiente augg. m cos.
(Cardmol Mai, 340,3.
MONTEFIASCONE, dans les Etats poo
tiâcaux.
L
A la porte de la fritte.
Régnante Bénédicte XIY. P. 0. M.
Lambertino BononiensI
Pompeivs cardinalis AIdrovandvs epîseopvi
in boc flexv viarvm
qvas
extrvcto etiam ponte
fecit expeditiores
novam portam magnificentivs apervit
anno Dni MOGCXxxxm.
II.
A la cathédrale.
D. 0. M.
Pompeio cardinali Aldrovandt episcopo
palrlarchae Uierosolymitano,
qvod
collabentem ecclesiam Sanctl Flaviasl
et palativm episcopale sqvallore
obsitvm magnificentivs extrvxerit,
caibedralem
marmoreo S. Margaritae simvlacro,
inavratis aHaribas,
et gacra thymele avi^eril,
capitvhim «a^rvm iasigiilivi
>•*
M9 MON
per diploma Benedicii MY.
pro-datarivs décora vcril,
grati animi monvroeiitvni
canooicj» et cappellanî
posTere
anno salvtis nsccxxxxvii.
( GAiXETiy Imcrip. Bononien94$f p. Sll.)
MONTERO, à dix milles de Cordoue, en
Espagne. _
I.
DD. NN.
Ceuslaniino
Cl
Constantio
BB. beati8shni&-
queCoess.
RP. EP, ^^
{ Cardinal Vi Ai; Gruteb, p. 28* , 6.)
II.
LiêuH^ertain en Espagne.
E&oflkina
Ifomoni oie-
re felix Y«s-
coni io
X
Froc. Tiberia*
no factus
est borreum
D. N. Valcnli
niano aug.
1er et Eulro-
pio V. C. cpns.
scrib* Elefanto.
\^xy ordinal M'Aïf p. 331; HuRATORiy p. 394.)
MONTMORENCY, près Paris, en France.
Montmorency est célèbre par les seigneurs
dont parle notre histoire. Il y a dans cette
petite ville une église collégiale et parois-
siale, sous rinvocation de Saint-Martin, et
desservie par les Pères de TOratoire. Henri,
dernier duc de Montmorency , donna, en
1618, cet établissement k M. de Bérulle, pour
la congrégation de TOratoire, se réservant
le droit de conférer toujours, en qualité de
patron ]aï(]uc, les prébendes et chapelles de
sa fondation, s'obligeant seulement à ne
les conférer qu'à des prêtres de la congré-
gation de rOratoire , qui lui seraient pré-
sentés par leurs supérieurs. Quant à la cure,
c*esl le chapitre même qui y nomme. L'é-
8 lise est plus belle que plusieurs cathé-
rales du royaume. L'inscription en vers
français, au bas du portrait du duc Guil-
laume de Montmorency, chambellan des rois
Charles Vlllt Loaii Xli et François 1", et
qui e9t dansMe sanctuaire du côté de l'Evan-
gile» lui fait l'honneur de l'avoir rebâtie.
D'IlPIGRAPUIE.
MON
9S0
Celle inscription est énoncée en ces tenues.
^e oaron de Monlroorencit
Nommé Guillaume près ainsi
Qu*est-cy poartraict, Tan mil en date
Cinq cent vingt et cinq pour bon acte.
Rédifia ce temple-ci.
Cependant la tradition veut qu*il n'ait tait
travailler uu'au chœur» et qne le reste soit
Tonvragc a'Anne, le connétable. On le iuga
assez par son vaste mausolée, placé au milieu
de la nef, qu*il occupe presque tout en-
tière. Il a été sculpté par Barlhélemi Prieur,
et, de l'aveu des connaisseurs, c'est une fort
belle pièce qui tiendrait son coin à Saint-
Denis, et n'en serait point un des monu-
ments le moins précieux. C'est Madeleine de
Savoie-Tende, sa femme, qui l'a fait faire.
Elle y est représentée, avec son mari, en
marbre et en bronse, qui contient les prin-
cipaux faits et titrea^de ce connétable, etc.,
dont le P. Daniel s*est servi dans son His-
toire de France, pour marquer l'Age de ce
seigneur plus au juste que n'avaient fait les
autres historiens (1).
Il y a dans cette église une cnasse qui
renferme, comme celle de Sainte-Geneviève
de Paris, le corps de saint Félix, diacre et
martyr, reconnu pour une relique authen-
tique par M. Bailiet, dans sa Vie des Saints^
au commencement du mois d'août. A la
prière de la feue reine d'Angleterre, Hen-
riette-Marie de France, l'ouverture en fut
faite pour lui en donner un doigt, ainsi
qu'elle le souhaitait. (Hurtaut et Magny.)
MONTOLIEU, ancien Malaslum^ dans le
déparlement de l'Aude, en France.
Inêcripiion de Fan 948, environ^ aans Vi-
glise de Saint-Jean.
Amelius nuiu Del vice oomes
iniionoresc^trlnitatis palris et filii et spirittis sci
[Deo gratias
Très mml gratia Del abba edificavit hanc domum
et iussit dedicari.
' Yox per déserta frendens leo cuius imaginem Harcus^.
[tenet f
Rite mactatur lauras ad arom cuius tlpam Lucas
[tenet t_
More volatur aquila ad astra cuius figuram Ihes
[tenet f
Speciem tenet et naturam Mateasut bomo f
{Cardinal Mai, p. 83; Mabillon, ilnno/;
1 Bened.. t. lU, o. 461.)
MONT-SAINT-QUENTIN , monastène piès
de Péronne, on Franco.
(1; Tout autour de la clôture du cbœur, par le de-
hors, est marqué en grosses lettres de relief, le mot
APLANOS plusieurs fois répété, lequel se trouve
aussi peint au haut du portrait de Guillanme, le
restaurateur de Téglise. Ce mot signifie que MM. de
Montmorency ne s'ctai6iil jamais écartés de leurs da-
Toîrg. ^
f
951
NAP
DICTIONNAIRE
NAP
992
I.
1370. — EpUaphe de Vabhé Jean lY de
Hardecourt,
Clam jacet in tumba domous Joannes mère columba
Prodiil hic nalus de Villa Combles hamauis;
Sobrius et castus, paliens fuit ac moderalus ;
Mille ter c. cape sed lx numera jusii
Reperies tempus quo fertur pastorelectas.
Et decimum funclus post annum subiit auctns»
Clemenlis feslo migravit, sic pius esto,
i}t possit vivere cum sanctis : die miserere.
[Mém. de la Soc. archéoi. du Midt^
t. m, p. 265.)
Même lieu. --^ 13^. -- EpUaphe de l'abbi
Pierre de JhUUe.
Prudens, formosus, humiifsi'jibs atque beaignus, ^
Uinc morans rexit aonis x bis, bene vixit.
( M4m. de (a Soc. archéoi. du Midi »
t. III, p. 268.)
MORLAAS, dans les Basses- Pyrénées ^
en France.
Anno Diii mccci. aques pilla-
r et aqsl autar fe far en
per de Teaza a qui Dius pe-
rdon ad hodor de Dies et de
Sent Oreus et Sente Fee.
Traduction.
Vskïï de Noirc-Seigneur mccci. En pierre de Teaz»»
à qui Dieu pardonne, a fait faire ce plllier et cet
autel en Thonneur de Dieu, de saint Orens ei de
sainte Foi.
( Mém. de la Soc. archéoi. du Uidi , U
IV, p. 308.)
MORLAIX, au département du Finistère,
en France.
Tréjàhne, siècle j quelques mwftf après 1238
;«^' — Couvent des Jacobins
Ecce sub hoc saxo fratrum de Monte relaxe
Est sita fondatrix Juliana Dei yeneratrix
Hujus erat virtus qna poilet femina rare.
Mens sincera, manus larga, pudica çaro.
I Mém. de la Soc. archéoi. du Midi^ 1. 111,
p. 224.)
MOYEN-MOUTIER, ancienne abbaye de <
Bénédictins du diocèse de Saint-Dié, aujour-
d'hui déparlement des Vosges, en France.
Ancienne inscription de Vautel.
Hoc allare in honore Dei san/otaeque Mariae
Munere de proprio Reginardus coniulH abbas.
(Mabillon, Annal. Bened. , t. II , p. 317,
387 ; BB0WER,.4nna/. Fuldens^ , p. 119;
Mabillon, Analecta^ in-folio, p. 412;
Cardinal Mai, p. 75. )
MURI , au canton d*Argovie , en Suisse.
Epitaphe ei reliques de Saint-Liùnee^ vewmi
des catacombes de Sami-Calixte ae Jlome,
en 1641 .
LeoQti in pace.
( Cardinal Maï , p. 388 ; Bollamdistes,
sept., t. V, p, 197.)
MUSTI, dans h régence de Tunis, en
Afrique.
Sur un arc de beau style.
Invictissimo felicissimoque imperatori
Âuguslo Gaesari orbis pacatori
. • . Mussicensium DD.
(Cardinal Mai, 273, 5; Maffki,*/!!*.
, Feron.,p. 458,3.)
I
N
NAPLES, capitale da royaume des Deux-
Siciics.
I.
A réglise de Saint-Jean le Grand.
Omnigenum rex aitor (\)
ses -f Jan.
Parthenopem tege fauste.
( Neapolis Sacra^ p. 54 ; Maï , p. 2S. )
II.
inscription ancienne provenant du cimetière
de Saini-Janvier.
*E7o loâvnc x«i Mâoou i^'tjfnuK^ni'Ovi
{î) Pour aktor.
>'. )■
àl dovi7C Atq i^ vvontXTQ TtôpfQ
Bcrrovfi oirrovXXv xovïi vôfuv àhMÇ «nu^.
(Mai, p. 19, n*4.^
III.
Calendrier qravé sur marbre au JX* siède,
et trouvé en 1742 à Naples^ dans Végliss
de Saint-Jean le Grand.
Eobantonlitcesmots: «
Mihi aniem nimis honorât! swil amkî M,
Deus, îiiniis con forlalus ertjMrÏBeipatns eonim. Dî-
numcrabo cos cl super ilrciia muUipUcabunlur. ^
MensisJanuarins. D. XXXI,
I. Circumcisio Dm.
U. DP. s. Basilii.
m. NT. (1) s. Gordii mr.
IIII. NT. s. Metrophani pâL cÔd« *
Y. NT. s. Epîphaoî piL con.
YI. Epaphania.
VU. PAS. s. Iuliani et Basil.
Mil. DEP. 8. Severini.
YIIU. DP. 8. Agnelli epT.
X. 8. lubanois ChriuL
XL NT. s. Tlieodosii monachi.
XII. NT. 8. Marciniani (2) et Théodore*
XIII. NT. s. Potiti.
Xllil. NT. s. Felici Nolanl.
XV. NT. 8. Elpidii epF.
XVI. NT. 8. Galatiaui.
XVII. NT. 8. Ântoni (3) mon*
XVIII. NT. 8. Athanasii qpi.
XVUII. NT. 8. Paoli heremite»
XX. 8. Eufim. Sevastiani.
XXI. NT s. Âgne.
XXII. NT. Ânastasii et Yin.
XXIU. 8. Âgathangelu (i). ..^ ,
XXUIL HT. 8. Philoni. ;
XXV. 9EP. s. Gregorii theo.
XXVI. 8. Xenoron mon.
XXVII. NT. 8. lohanuis Ghr*
XX VIII. 8. Efrem.
XXVIIU. NI. 8. IgnaU.
XXX. DEP. 8. Peregrini.
XXXI. PAS. 8. Kiri (2) et lohis.
Jf. Februariuê. D. XXVIII.
I. NT. 8. Trîfonis.
II. Purif. scÊ Marie. Sumeo (3).
III. NT. s. Blassi.
UU. NT. s. Claadii moD^
Y. p. (4) 8. Agathe.
l) Mazocbius hic et saepe alibi nonnisi N ponit,
I conipeniliiim grapbicum marmoris non satis
srvavit, quod plane sig-'ûûjcat ^T, — A. M.
i) lu est in uiraque tabula e iuahiicftrtît2»f^a,
ipe Marciniani et, At Mazocbius ( quod iniruiil*(ji
o viro ) legit Marcinianie et ; deque bac sua inia-
iria Marcimaniain adnotationibusdiunequicquani
»rat ac fabuiatur senex optinius et docUssiuius.
i.M.
ï) En rursus Mazocbii sphakna qui legît Antonini
Atuonif quae postrema veraque lectio in utraque
jldy seu marmoris imagine, apparel. Frustra igi-
MMocbius exempia congerit ut demonstret An-
mos non semel fuisse dictos qui erant Anîonii.
K.U.
ï) Terminationem banc genitivi u pro • gnecam
s, cuilibet grœce gnaro patet. Eam autem in
ica orbe Neapoli vulgo usurpatam » satis demon-
il ï^ Kalendarium, ut iam observavit Mazocbius
I. p. 747.
S) Mazocbius ait sculptum in margine Firi^
ipe F pro JIT. Equidem vix fidem adbibeo» neque
itavi scribere Kiri, — A« M.
I) Neinpe Simeonis^ djii^ I^Uim hoc die oocur-
nmartyrologiis. — Mikèclk.
I) SdHcet pa$$îo. — A\ M. '
Dd^GRAPHIE.
NAp 9fà
VI. NT. 8. Fausta.
VII. p. 8. SatarninJ_(i).
YUI. DP. Yictoris epî.
YUII. PS. Niclfori.
X. NT. Scoiasiice.
XI. NT. s. Castrensis.
XII. D. quo electus est s. Petrus pap. (i).
XIII. NT. s. Timothei patr
XlUI. NT. s. fiaieutini.
XV. NT. s. Panuieonis.
XVI. NT. s. Iulianes.
XVII. DP. Pauli épi iunloris.
XVIII. NT. 8. Pimeni (5)._
XVilll. DP. Quodvultdei epi.
XX. s. Gindinu.
XXI. DEP. Ursi ôj^. m»
XXU. NT. 8. Thècle.
XXin. p. s. PoliciipI «fi.
XXIIU. Inrentià ei^ s. lo. Bâ.
XXV. 8. Tbeodosfi qu.
XXVI. NT. s. Porûrii.
XXYII. NT. s. Hierontii.
XXVIU. NT. 8. Marceiii epT de SurU.
Jf . Martiuê. D. XXXI.
L NT. S. Sofronii môoT
U. NT. 8. Adriani et Natalee (4).
111. DP. s. Pauli ëpi urT maioris.
IIII. NT. s. Marci abb.
Y. NT. s.lera8imL
YI. p.. 8. Basili epi^Gerson.
YU. NT. Arcadi epl.
VIU.
Yllll. PA. 8. quadraginta.
X. NT. 8. Poplii epi mar.
XI. NT. s. Pioni mar.
XO. DE. 8. Gregorii pape. ^
XllI. p. s. Grtstine.
XIIII.
XV. NT. 6. Nicodemu.
XVI. NT. s. Montani mar
XVII. Ponisimi epT.
XVIIt. NT. 8. Curilli epT llieru.
Xyilll. NT. s. Grisanthi et Darie.
XX. DE s. Galvi èpi r.rE
XXI. DP. s. Benedicti ab.
XXII. NT. s. Thome pat. (5).
XXill. p. 8. Gastuli nir.
XXIilI. NT. s. octo (6).
XXV. Annuntiatio Dni Ihu.
XXVI. NT. s. Sabini.^
XXVIÏ. p. 8. Isacii.
1) Lap. Sa/uriuiî. — A. M.
h) Est fesium cathedrae. — Maz.
[3) Lap. Pimetni. — Maz.
(4) S. Natalia oxor s. Adriani. — Mai.
JSï Patriarchœ, — Maz.
(6) Sunt iUi celcberriaû octo, quorum fiuaebUH
Hist, mart. PaUu. tumJ^iiaatnmgeAiis.majrtjFiM w
scribit. — M.u. . ■ r «i-^-
NAP
DICTIONNAIRE
NAP
XXVm. DP. Eluchii (UjpE
XXYllII. DP. Reducts epi,
XXX. NT. s. Nenandrî.
XXXI. NT. s. llucerii. mar. (t).
M. AprUi$. J>. XXX.
V, p. B^-CâHinici mar.
II. NT. 8. Policarpi.
III. DP. 8. lohannls êpi nn7
Illl. p. s. Theodulu raar.
Y. p. 8. Tbermi mar.
Yl. NT. s. Eulicliii patr.
Yll. p. s. Ruûni mar.
YIII. DP. Celcstini pp. Rom.
YllU. DP. Mariae aegupiiae (3)
X. p. 8. Terenlini et Mricani.
XI. DP. StephanI êpI. nn.
XII. p. 8. Gerontii mâr.
XIII. Transhtio beMi lanul.
Xllll. HT. 8. Tibarlii et Yalerianl.
XY. p. s. Theodort mar.
XYI. p. 8. Leonidi mar.
XYII. NT. 8. Agaptit pp. Rom.
XYIU. NT. 8. Ëleutherii.
XYIIII. NT. s. PbiU{>pi epTmar.
XX. NT. 8. Papniitil môîT.
XXI. HT. 8. Maximi epî côrT.
XXII. p. 8. Gai pp. Romis (4).
XXIII. NT. s. Georgii mar.
XXini. p. s. Innocenlii pp. R.
XXY. p. 8. Marcl evan.
XXYL p. 8. Basile! epîT
•
XXYII. p. s. Irini (5) mar.
XXYIII. NT. s. Yitalîs.
XXYllII. DP. s. Severi épT liri.
XXX. y* PompoDÎi epT nTu
M. Maius.D.XXXL
I. NT. 8. lacobi et Pbilippi.
II. NT. 8. Athanasil palri.
III. lavenlio a. crucis.
lUI. p. 8. Afrodisii et ^irëgatio eiu8.
Y. NT. s. Ananie aplî.
Yl. NT. 8. Mathei apïT
Yll. NT. 8. Samubelis prophète.
YIII. Appâr. 8. Angeli. prop. (6)
Yllll. NT. 8. Gristoforî et Esaie.
X. DEP. Euslalhi epT iTiri.
XI. NT. 8. Ilarionis mon.
(1) Lege Etttt/chti ydHéiichH. — Maz.
(2) Mar, est m marmore, sed omittit mendose Ma-
■ ocbius, p. 155. Recte autem ibid. Mazocbius expli-
cal Glycerii, ut die v. mart. Gerasimi. — A. M.
(3) Sic in palimpsestia legitur Summachut pro
Symmachus. — A. M.
(4) lia lap., ut infra Crith ; scilicet ex grxca pro-
nunciatione *p&faiç et npvryiç. — A. M.
(5) Ita est in lap. ^ A. M.
(8) Non explicQÎt lioc oonipendiam Mazocbius;
nef|iie ego hinc rem illam ad utrgannm gestam ex-
tiwlo. — A. H.
XII. NT. 8. Epipbanii êpi.
XIII. NT. s. Polibii êpi.
Xllll. NT. s. Bonifalii mar.
XY. NT. s. Zaehrle(l) propEe.
XYI. NT. 8. Restitute.
XYII. NT. s. Marcl evng.^.
XYill. NT. s. Epafrodlti epu
XYIIII. P. s. Pairicii mar.
XX. p. s. Tballalei mar.
XXI. Memoria Constanlini irop.
XXII. p. 8. Basilisci.
XXIII. DEP. s. Ephebt epi!
XXIIII. N. 8. SumeonL
XXY. NT. lacobi apii.
XXYI. p. lude apR.
XXYII. p. 8. Anastasie.
XXYIII. PA. 8. Criscentii mar.
XXVllll. p. 8. Tbeodosie mar.
XXX. NT. 8. Isaaciu mou.
XXXI. p. s. Crisline mar.
M. Junius, D. XXK.
I. p. 6. lustini phil.
II. p. s. Erasmi mar. el Pétri.
III. p. 8. Ludam.
Illl. NT. s. Mitropbani epi.
Y. p. 8. Zinaida.
Yl. NT. s. Anthimi epE
Yll. NT. s. Curilll (3) êpx.
YIII. NT. 8. AlexaiAdri epH
Yim. p. 8, Nicasii, _
X. NT. 8. Baniabe apii.
XI. DP. Maximi et Antoiûiii.
XII. p. 8. Zinoni.
XIII. p. 8. Acîlina (4).
Xllll. DEP. Fortonali epT nriT
XY. DP. Maronis epTnn et s. YitL
XVI. p. s. Athinogenî.
XYII. M. s. Nicandrl.
XYIU. p. s. Marcl et MaroelRal
XVUII. p. s. Gervasii et Proul
XX. p. s. Sincritt mar.
XXI. p. s. Rnfî mar.
XXII. DP. s. Paulini êpT
XXIII. p. 8. Aristoclei.
XXIUI. NT. s. lobannls Bap«
XXY. p. 8. Febronle.
XXYI. p. s. lohis et Panli.
XXYII. p, s. Irini (5). _
XXYIII. NT. s. Leonis pp.
XXYIII!. NT. s. Peiri aplu
M) Ita lap., sed tamen infra Zacharie* — A. II.
(i) lu bic lapis, atxxT. april. evan. — A. M.
(Z) Ita lapis. Ergo bîc meadose Mazodùus Cs*
riliu, — A. M.
(4) Id est Aquilina. -- ML|X.
(5) Die xxvii april. titmkmar. Porroet tU M»
Irinu, ut Mazocli., sed IrhH habel lapia. ImettiiK
autem Jrenœû — A. M.
D£PieRAPIli£.
XXX. KT.8. Pauliapli. (I)
M.Jttlius.D.XXXI .
I. NT. 8. Sumonis et Inde ap. •
II. NT. Processi et Marcuni.
III. PU. 8. TliomeiP (î) pos.
IIH. NT. s. Donali epi.
V. s. Arcbageli mie»
Yl. 8. PoUicarpus.
Yll. 8. Curiliu êpi Alex.
YIW. 8. Pancrali ëpî.
Vllll. PM. 8. Rafine et Sec.
X. NT. Imsoni et Mmuri.
XI. NT. scEEufimie.
XII. NT. Gaudîosi et relu
XIII. NT. 8CE. Miroppis.
Xnil. NT. 8C1. Tbeodori.
XV. NT. Curici et Ilîtle
XVI. 8CI. ÂntiocbL
XVII. NT. SCI. Spemiti.
XVIII. NT. 8. HarcelH.
XVIIII. NT. 8. Maurici.
XX. NT. 8CI Felicis NoI.
XXI. 8. Siroeon salu.
XXII. 8. Agapii mar.
XXIII. NT. ECi ApoUennrîi.
XXIUI. NT. 8. Crisiapiro.
XXV. NT» 8. EupMx. et Anne (5)
XXVI. DEP. Leontii epi.
XXVIL NT. 8. PanUleoiu
XXVIII. NT. 8. Nazari.
XXVIUI. s FelicU et Sim.
XXX. NT. 8. Abdon et Senoc.
XXXI. NT. Germani episc.
Jf . Augu$tu. (sic) D. XXII.
1. PAS. Maccab. et sce. Eeli.
U. NT. 8. Stepbani cpC
m. DEP. Aspreii. epi.
IIU. 8. Patrisunodi in Epbesu.
Y. PAS. 8. Eusignii.
Yl. Transfig. Dn. nri IH. XP.
Yll. DEP. 8. Dometi. confes.
Ylll. PAS. 8. Donali et Curiaci.
YUII. NT. 8. Constantini pat.
X. N. PAS. 8CI. Laurenli.
XI. NT. 8C1. Tibortii.
XII. NAT. S. EupU mar.
XMl. NAT. PAS, 8C!. Uppolili («c).
Xlill. NT. SCI. Eusebii conf.
XV. Adsumptio s. Marie.
XYI. DEP. Cosme epi.
XVII. HT. 8. septe de Epbesu.
XVm. 8CI. Agapîti.
XVIllI. 8. Andréas milci {sic)
(\) Pdsihinc nos desUinit Mazocbil commenlarfi»,
il m8ierlor«8 sex nensesioexplicatos, heol dimisit.
miia k^. — A. IL
M tM* Ëùnne.
KAP »»
XX. NT. S. Taddei apos.
XXI. DEP. 8 Cbrusancî.
XXII. NT. PAS. scE. Tbccle.
XXIU. DEP. s. Pauli epT
XXUII. NT. Titu epT Grills.
XXV. NT. PAS. 8. Barihol. ap.
XXVI. PAS. s. Adriaiii et Naul.
XXVn. NT. SCI. Ruû mar.
XXVIU. DEP. 8. Augustlnî.
XXVUn. PAS. s. lob. Bap.
XXX. PAS. 8. Felicis êpT.
XXXI. NT. Alexandri.
Jf . Septaidfer. D. XXX.
I. NT. s. Prise! et 8. Adhitori.
n. PAS. 8. Mannv-
m. NT. 8. VitiMani.
UII. p. s. Alexandri. ^
Y. PAS. 8. Thntbiil pwvL
Yl. p. SCE. Gristine.
Yll- p. Festi et Desidcriî-
YIII. NatWitas s. Marie t
YUII. s. loacbi et Anne.
X. PAS. 8. Slmonis apos.
XI. NT. Proli Cl lacinthï.
XII. p. Aulononiu epin.
XIII. NT. SCI. Niccla.
XIlll. P. 8. Gipr. et exaL icx cnicta,
XV.
XVL «T. •» Eiitl«îe.__ ^
XVn. HT. i SîmonI ser. ISÔT.
XVIII. p. Thonic apos.
XVmi. NT. 8. lanuaril. _
XX. p. f. EusUlbil. Plac. Toca.^
XXI. p. Isaac. epT. Cupru.
XXII. p. s. Foca et Prisci.
XXIII. c. s. lob. Bap. et s. S^^
XXUII. PAS. s. Thecle. v*^'
XXY. PAS. s. Romani. ^
XXYI. Adsampt. s. lob. cra^
XXVU. PAS. 8. Gosm. I>amia.
XXVUI. PA. s. Ripsiml. GairH.
XXVIllI. DEP. s. Arcbâ. MicT
XXX. s. leron.et s. Grcgor. epi. de Armenu
Jf. Octubêr. D. XXXL
I. DEP. Adeodati cpT.^ s. Arelba.
lU NT. s. IHonusii epi.
m. WT. 8.Domca et s. Dionusii epâ.
IIU. p. s. Tbeolegiwi.
Y. NT. s. Pelagia. _
Yl. NT. s. Renati. fci Sorr.
VU. NT. s. Marcdli et s. Sergii.
YUI. p. 8. Artbemona et BacE".
YUII. NT. Abrae patriarcbe.
X. p. 8. Eulampii et EularopU.
XI. NT. 8CE Zinai.
XU. p. 6. Florcntii.
XUl. P. 8. Pauli et Garpl.
XIUl. P. Genrasi e^ProlasîFortuaate.
959 NAP
XV. p. 8. Savini.
XVI. p. s. LojigiiM.
XVII. p. s. îgnali. cpîT
XVIII. NT. s. Luca ev. et s. Euiîcc et
XVIIII.
XX. NT. 8. G)rnern.
XXI. NT. 8. Hilariii.
XXII. p. s. Gosme el Damià.
XXIII. Meniorie s. Zacharie.
XXIIII. p. s. Areiba.
XXV. p. s. Grisanli el Darîa.
XXVI. NT. s. Dimîlri.
X'XVII. DEp. Gotliosi ^îT
XX VIII. p. s. Diomidii.
XXVllII. NT. s. Barnata. apo.
XXX. NT. s. Max. et 8. MarciiT
XXXI. NT. 8. mar. Eraclii Epimacbi.
M. Nobemb. D, XXX.
I. NT. 8. Gesarii.
H. p. s. Acindinu. Pigasium^
m. NT. s. Ambrosii.
IllI. p. 8. TheodolL ^
V. NT. 8. Melhodii.
VI. p. 8. Pauli epTConsïT
VII. p. 8. trigenta très.
VIII. P. s. Goronati.
VIIII. NT. 8. Agrippini.
X. NT. s. Tbeodosii. impei
XI. NT. 8. Menne et Mariio ,
XII. p. 8. Arsacii. Vicions.
XIII. DEP. s. loban. Chrlsl
XII II. NT. 8. Pbilippi apos.
XV. 8. lacobi. ap. et SamôT
XVI. 8. Matbei. evan.
XVII. Dpp. Gregorii Tbaunu*.
XVIB^f^le s. Galvi ep.
XVIUl'irr. 8. Philolei.
XX. P. 8. Dasii ei Procli^
XII. DEP. s. Macarii.
XXII. NT. 8. Gecilie.
XXni. NT. Glementis.
XXUil. NT. s. Gbrisogouj.
XXV. p. 8. Peiri. pap. de Alexa.
XXVI. NT. 8. Sîla apôs.
XXVII. p. 8. lacofali de PêfsK
XXyiII. NT. Elisei propbê.
XXVIIII. NT. s. Sâturnini.
XXX. NT. 8. Andrée apos.
M. December. D. XXX!,
I. Dedic. bas!!. Stepbâîî.
II. p. s. Gregorii epî.
III. p. Gregorii. de Arrûê.
lill. NT. s. Barbare.
V. DEP. s. Sabe.
VI. NT. s. Nicolai.
VII. DEP. Ambrosii èpi,
Vin.s.Harturil.
-3
ACTIONNAIRE NAP SU
VIIII. Cceptio. s. Anne (I) Marie tir.
X. NT. s. Eulalie. et s. Eustraii.
XI. p. s. Tercnlîi.
Aculii. Xll. NT. s. DanieISluirta.
XIII. NT. p. s. Eustrati etLticia.
XIIII. NT. s. Spirîdonî êpi.
XV. p. s. Eleulherii epi.
XVI. p. s. Pallierinutil.
XVII. s. très piieris. et Daniel.
XVIII. p. s. Ignati et Modesti.
XVIIII. p. 8. Probi. et IKu.
XX. p. 8. Ignati. de Suria*
XXI. NT. s. Tbome apos.
XXII. NT. s. Efrem et AhrAfniuT
XXIII. p. s. dece. Grills (tic) Icon.
XXIIII. p. s. Scino. Etisusio Aga.
XXV. NT. Dni. nri. Ibii. Xpi.
XXVI. NT. Slephani.
XXVII. NT. s. lob. evang.
XXVIII. p. Innocentorû (sic),
XXVIUI. NT. 8. hcobi apos.
XXX. NT. s. Anioni e'pT.
XXXI. NT. 8. Silvestri. pap.
IV
Sur Viglise de Saimie-Marie-Majeure,
Basilicam banc Pomponius
episcopus Neapolitanus
Fainulus Jesn Gliristi Domini
fecit.
{Cardinal Mai, p. 99; Reinesius, XX
373; Flebtwood, p. 45.)
V.
Inscription trouvée, en 1G03, au château
Saint ' Sauveur , maintenant château dt
VOEuf.
M
ABB.
FIEKl
•
+
IVS
SIT
0
A
Quisquis in boc teniplo sleteris quod limpbâ reinn-
[dii,
(I) Imo valde arbilror in lapide esse tancie;
nam leclioambigua. Quxritbaiid immerilo quispiam,
ciir Marinius Ncapolitanum Kalendarium sseculi u
K)sneril ; alia foriasse aniiquiora, v. gr. Albanium a
orcellio edihnn, et Vaticana aliqiiot, praptermise-
ril. Num îdeirco id cgil, quia Neapolitannm in mar-
more scripliim est, c;elera in membranis? Alqiiidc-
positie quoque cptscoponinr el martyriini a Mari-
nio supra scripta, aiq'uc alias coniplures Marioiaii»
colleciîonis inseripiiones tum prosaicse tnm metncXi
iionnisi in codicibus exslant. neqtie in lapidibos
unquamcxarntœ fuerunt. —A. M.
latC ducus hic Mayo conUilit abbas
1 Paulo, Jacobo vcl Barlbolomeo,
lano priino leviiae seu Januario,
Stephanoque papx Blasio Dari:eque,
Eugepioque, Crisanio cœlilus almo.
ïiH Christus et donet. Dicilo flat.
(Cardmo/MAÏ, 113,1.)
VI.
4u collège des Jésuites.
'iissimae et cleroenlissims
domiiiae nosirse augusloc
Helenx inatri
domini nostri vicions
semper aug. Constan-'
tini et avise
dominorum nostrorum
Caesaruiii beatoram
uxori divi Constantîi
ordo Neapolitanorum
et populus.
ardinaniki 238, 2;Gruter, 1086, S.)
ernier la rapporte d'après Sirrnond,
rit ; cependant on l'accuse de faus-
ns les Commentaires de YalvansenSf
irt. I, p. 21.
VII.
\fU Vendroit appelé Sbdilb Moivtb.
Piissimae ac venerabili
doipinx nostrse Heleiias
aiigustae màtri
domini nostri vicloris
senipcr aug. Constantinl et
avise domiiionim nostroram
beatissimorom Oesanioi
ordo et populus Neapolitanus.
ordinal Mai, 238,3*; Gbuteb, p.
281^ , 2. )
VIII.
D. N.
FI. Val.
Constant i no
pio fel.
invicto aug.
divi Constanli *
pii filio.
IX.
ne inconnu du royaume de Noples.
D. N. FI. Val.
Gonstant-
iho pio fe-
lici invicto
. . . augusio
DEPIGRAPUIE
^AP 902
divi Conslan-
ti pii fiiio
xvni.
(Cardinal Maï, p. 249; Pr4TILLA, p. 31 ;
MuRATORi. Àpptnd. IV, p. 6, 6; G bu-
ter, p. 1078.;
X.
Musée d*Herculanum,
Colonne milUiire venant do couveut des Àiigustins.
Devant.
D. N. imp. Caes.
M. Aureli Valeri
Maxenii invictl
Tl.
Derrière,
D. N. imp.
FI. Val. Constan-
tino
auguste.
Cardinal Maï« p. 252; Rosini , Dissert,
isagog.j 1. tab. i, n. 22. )
Voyez d*autres inscrintions anciennes de
Naples à Tarticle Romb au présent Diction--
notre, aux Epitaphes des martyrs.
XI.
Eglise paroissiale du faubourg Saint- Jean-
Sur une colûBoette*
D. D. D. N. N. N. AGCG.
Balentiniano
Tiadosio et
Arcadio
bono rei publice
natis. '^/js^
{Cardinal Maï, 273, 1; RosiiiT, Dissert
isag. I, lab. i; p. 27.)
XU. /
Musée royal.
Cippe trouvé dans les raines de Fomles.
Quinto Clodio C. . •
Hermoge • • •
V. c. cens.' camp,
ordo et populus ^
Formiaous
patrono prestan-
tissîmo. j^
(CordifwJ Maï, 281,3; Vbtoti, Descr.
Htrcol.j p. W.)
XIII.
Pierre trouvée en 1746 dans la grande
basilique.
DN. Placidus Valenlln . . .
» î'
M5 NAP BlCnONr^AIRB I^P Kl
iisftimus omnium retr. • . . X.VI1I.
salvo alqae concordi . .
dosio iiiviciissîmo au Augustm Tnumpku
niinis sui Neapolilana . . . Dans réglise Saiat-Aogmia.
ad omnes lerra mariq ^nn^ D^^^l^i .^ ^^^ „^,„^ „^ j^p^ij,^ li^l.
exposium et nuUa eliooe xi. Obgl B. Auguslious Triumphus de
gaudenlera ingenii Ancona, Magister in sacra pagina, oitUnis Fra-
sumptu mûri» lurrib irum EremiUrum S. Augnsiinî, vixil annos
{Cardinal Mai, 342, 2, Donat., p. lxxv. ediditque suo angelico ingenio xxiri.
^^> ^)* iroiumina libroram. Sancius in Tka ei dams ia
-— acientia.
XIV. —
Table de marbre trouvée en 1589, avec les re* XIX.
liqueê des saints Fortunat et Maxime. Jean Anisio.
Hic jaceiil Corpora «anclonim Maximi ^ SalnUetn^e-Grand.
et Fortunali sub Paulo primo. ^ , . . ^ . .
/r> j* t xr - oni t. \ Onuslus «uo lanus hicAmsias,
[Cardinal Mai, 39i, 4.) q^^^^^^ ^^.^^ ,^^^ ^^^^.^ ^^^^.^^^ .
— Qua praegrauato nuUa concessa est quies.
XV. Tum, si qua fulsit; cum Camœnis baec stetit,
A»^- ^ * ^ a ' ^ cj 0"* roo* facessîuere plus r.egolij.
Couvent de Satnt-Séverm. u j ^. / . ia» . .-
Hoc de suo sumpsit. Sacrum esi NE frafko.
Ilic duo sancta simul divinaque corpora jaeeot
Sosius unanimes et Severinus babent.
{Cardinal Mai, 406, 6; Flebtwooo, p. ^X-
*'®0 Agnès et Clémence, filles de Charles, due Ht
— jbwmzzo.
XVI. A réglise SatelA-aaire.
Chapelle particulière* ^^'^ jacent corpora îliustrissimamm DonÛBa-
rum Dominx Aguctis de Francîa Imperatrids
tamiplioii et rellgj»*|^««^W«U^ tenuil ta ConsUnil«opoliUna, ac vii^inU Domio» de-
menti» de Francia filiae quondara iUusirisaioii
Dep. Sablialtae,quae vixit principis Domini Caroli de Francia Duds Db-
annls^ nu xxvbeneme- ,»jicij, quaruni animae requlescant in pace.
renti in pace.
(Cordtna/ Mai, 461,1.) ""
Le imSSûrus epitaphiorum du P. Labbe,
renferme plusi^rs inscriplions funéraires Caroline d'Autriche, duchesse de Cdabrt.
de Naples que nous réunirons ici. Eglise Saiot-Laurent.
— Ilic jacet Catbarina fliia régis Alberli et ne-
Xyi] plis régis Radulpbi Romanomm régis, ac so-
' . j »r I ^^^ Friderici in regem Romanomm eiecii, Du-
Laâtslas, fiU de Charles III, rot de Naples. ^„^ j^^^^^^^^^ ^^^^^ spectabilis Caroli primo-
Dans réglise des Aoguttlas. genili Serenissimi principis et Domini nostri
Improba mors nostris^ beu semper et obuia rébus ! Roberti I>ei gratia lerusalem et Siciliae regii
Dum rex magnanÛBus totum spe concipit orbem illuslrls Ducis Calabriae, ac eiusdem Domini
En morilur, saxo tegilvr rex inclylus isto, nostri régis vicarg generalîs, insignis vita et
Libéra sidereum mens ipsa petiuil Olympum. moribus exemplarts. Quae obyt Ncapoli anno
AiHra épitapbe. Domini nostri lesu Christi 132S. die 25. roen-
Qui populos bellotamido>,.<|ui cladc tyrannos "* »»"""'J '*«"»™™ P™*""' "«'* *"»» "'
PercMlii intrepidus, Victor terraque manque —
Lux Italum regni splendor darissimas hic est XX il.
Rex Ladisiaus decus altum et gloria regum. ■# • ^ ir ^ c- •/
Cni tanio, heu ! hcryma soror illustrissima frairi ^^^** ^* EongnCy reme de Stcile,
Defunclo pulchnim dédit hoc regina loanna. Kglise des Fraaciscalns.
Viraque sculpia sedens majeslas vliîma regum Hic rcquiescit sanctae mémorise exceileniisûma
Francorum soboles Caroli sub origine nriniL Domina Maria D. G. lerusâlem, Sicilia; llungn-
" ri9H|ne regina, maguifici principis quondaiu
165
NAP
0EP1GRAPH1E.
NAR
Siepbani D. G. régis llungariaD fiiia, a€ ralîcU
darac mémorise indyli principis D. Caroli se-
cundi, ei maler serenissimi principis et Domini
Roberii, eadem gralia régis diciormn regnorum
lerusalem Siciliaeqne regum illustriiun, qiise
obijt anno Domini 15^ Indictione sexia, die
i5. Marlijy cuius anima requicscat in pace.
XXUL
Marie de Frcnce^ dwcheeee de DurazK9.
Eglise Stloie-Claire.
Hic jacel corpus illustrissime domin» Maria
de Francia, Imperalricis Conslanlinopolilan;»,
ac Ducissae Duraiij Qux obijt anno Domuii 1566*
die 20. Mai] indictione quarta.
XXIV-
Philippe^ prince de Tarente.
Eglise SatDt-DomiQiqQe.
Hic pius et fidus, hic Martis in agmine sidii»,
Pbilippus plenus vinutibus aiqiie sereuuê ;
Qui Caroli nalus Franca de gente secundi,
Régis Sicilix, regina matre crealus
lluiigariae, ipse eiiam Tir natx semine diui
Régis Francorum Catharinae prostrenuonim»
Qua Constantinopoiis extititimperator;
Atque Tareulini princeps dominatas amator.
Nostra tamen patris, strenuis ac ictibus acris
Acbaiae princeps, cui Romania deineepa
Taoquam despote tilulo fuit addita noio*
lodjtiis est gratus tumulo bic iacet intra beatoa.
Prîooeps, qui magno solio migraoit in anno
Cbrîsti miUeno trecenteno ter quoque deno
Bino» December erat eiusdem sexta viceoa
Facta dîes, inerat indicto qointaqoe dena.
XXV.
Innocent IV ^ souverain pontife.
Eglise Saint- Laorent.
Hie soperis diffnnê requiescil Papa bemgnuê
Laetos de Flisco^ sepultus tempore pmco
Yir sacer el rectus, sancto velaniine tectui,
Sirauit inimicum Cbristi colubrum Fridericum
Uflua de nato gaudetysic^/on/lco/o., etc.
— ^
XXVI.
Sonda d'Aragon^ reine de Naples.
Âm HMmastère de Salnle-CIaire.
Hic jacetsommse bumiltlalis exemplum, corpus
vcaerabîlia memufm sanct» sororis, claRBoHn
Romkiae Saneî» regin« lerusalem et SîdHs
rtttcltt danc memoria aereaissimî Domini Ro*
toni kmsalem et Sidliae régis qu» posi obi-
HHD cjuadeiB régis viri sui agena débit» Tidtii-
tatis annum deinde transitQpa cun tetetnls
commuians ac inducens eius corpore pro amore
Cbristi votuntiriam paupertatem bonis suis
omnibus in alimoniam pauperum distributîs»
boc célèbre mouasterium.
XXVII.
. Constantin Castriote.
CoNSTMnnRDS Casthiotos liic tegitor, sangolne
' et cognatione regum ac Cassarea dams, roonim
eandore insignis, dignitate pontiféx Esemien-
sis : diim probe vivit, intempestive moritur.
Adronica Comkiata avia patema, nepoti optfmo
pos. M. D. Neapet.
Cette dernière épitaphe de Constantin
Casiriote est extraite du recueil de Jean Gros.
Sh^Ununi aux épitaphes de Bàle. p. 328.
NARBONNE» déparlement de TAude en
France.
1.
Inscription chrétienne de Van 445, conservée
autrefois au palais archiépiscopal.
f Cô. et. xpo. miserante. lim. boc. C. L. K. T. B.
anno* lill*
es. Valentiniano. aug. VI. III. KL. D. XYmi. anno
ëptus. Rusli. . .
Rusticus. eps. épi. Ronosi. filius
êpT. Aratorjs. de. sorore. nepus. f
êpT. Venerl. soci. in monasterio
eonprb. eccle. Massiliens»
amio XV. eptis. au. D. amu v.
an. kl. octoU c. Urso prbo. Uemeta
diaoo. elëôr* iêq. tib.
cœp. depon. panel, ecel. dad.
esaatae xxxvii. dT quaTin fun-
dam. pool, eoepi. aano. ii. vu. Ia<fv,
ocib. abâST P. F. Monunua. subS.
Marcellus. GâiT. prêt. Dî^ltor ^
mreoe exegiu epro. hoc on». wsl3L
wpeiidiM. neoessas. repromHeoa. («0
qnae. per blenn. admimsC
suae. brebu artifi. E.
neroed. sol. ac.
ad openr. et. ceter. sS! îd.
bine, oblat. scT
epi Veneri. sole—
êpT. Dynami 1....
Oresl. co...
Agroeci. i..-
et de cottia..
sakiti. (1)
(Cardinal Mai, p. 8S.)
(I) Lapis fie legltiir : i Deo et Cbrialo mtoeram»:
limen boc coUocatum est anno qiiarto,conaule Valeali-
nianoaug. VI, tertio kal.decembr., xix annoepii^ia-
iosRustici Rusticus episcopas, epîsoopi I^?»^»Î«JJÎJ;
episcopi Aratoris de sorore nepos, epiacopi Veoafii
socius in monasterio^ compresbirter eccl. liassM., a«r
^<7
NAR
DICnONNAmE
NAR
93S
Le sixième eonsulat de Valentinien est
en kk6*
H.
Dans Véglise de Saint -Just, sur un socle
d*autel en marbre^ vers 890.
llujiis cum sumroo teropli Theodardus honore
Kximius praesul condiîcoravit opas.»
Cempoauitque solum hoc dévolus marmore daro
Erexit regias undique miriflcas.
Alque aedem sacram fuerat quae perdita dudum
Propler barbariae muhimodain rabiem,
Re^lauraiis qiiinlo nonas octobris inunxil
Banc aram Domino jure dicendo pio ;
Mcrcedem qui reddal ei ccrtamine lanlo
lusii et Pasloris egregiis merilis.
(Cardinal Mai, p. (62.)
Hoc solium dompnus Teodardus marmore fecit
Egrigius praestil, surgunt hhic inde perallse
Terni politi saxis ex ordine gradus.
L*ég1ise qai contenait ces inscriptions
fut détruite qiiplriue temps après sa restau^
ration par Tliéodarch, et rebâtie setilèmenl
en 1271.
m.
1203. — Eglise Saint-SibasUen.
Anno Domini mcciii, idus madiî obitt Berenga-
rius Bistani, qui manu dimisit 6 solidos melgo-
rienses (1) in augmenlum et complemenlum de
tenendo une sacerdote in ecclesia Sancii Seba-
stiani, quem seroper in die anniversarii sul pro
anima sua m sextarios bladi pauperibns in pa-
liihus dadîtt et haee omnia débet compiere qui-
conque fuerit capellanus ecdesie Sancti Seba-
no XV. cpiscopalus sui , destructionis anno qniiito (vel
dieanni quinta) m id. oct. cum Urso presbytère, Her-
meie diacono, eteorum sequentibus, cœpii deponere
parielem ecclesiae dudum exustae, xxxvn die quadra-
luni in fundamento poni cœpti. Anno secundo, vu id.
ocl. absidem poni fecit Montanus subd. Marcellus Gal-
liarum praefeclus Dei cuilor prece exegit episcopum
hoc onus suscipere, impendia neccssaria repromit-
tcns, quac per biennium administrationis su» prae-
huitariiilcibus, mercederosolidorum sexceniorum ad
opéras et caetera solidorum mille quingentorum. Hinc
oblaiiones sancii episcopi Venerii solidos g. . . epi-
scopi Dynamii . . . l . . Oresi . . . cr.. Agrœcii . . .
.^ ... et Decorix . . . saluli . . . i Vide n'tttohe de
Languedoc^ in caice, p. 4, n. 9; Samm4Rt., G. C, VL
p. 8; Fleetw., p. 475; Grut., p. 1059. \ ; Domat.,
p. 194; MàuaiN., 1. 11. p. 564; Blanchin., 1. 1. pncf.
ad Anastas., et t. lU. p. 158. — Mr.
(1) il parait difficile que six sols melgoriens aient
«ifit pour compléter la fondation d*uiie messe per-
r' iuelle ; on verra d-après sept cents sols affectés
cette destination. Cependant le chiffre indiqué
dan.^ la noovdle Dipiomatique, comme signiliant six
est bien pareil à celui de cette cpitaphe * il doit avoir
ici une autre signification.
stiaiii pro redditibus qaos omnes débet semper
perdpere ex honore perpetuo :: assignato.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. lii
p. 193.)
IV.
1210. — Eglise Sainte-Marie la Mourguin,
Anno sancte Nativilatis Christi mccv septimo
iialendas augusti, obiit Guillelmina, filia qooit-
dam Stepkaoi Sagnatoris, cujus anima reqûe-
scat in pace, que dimisit 700 solidos melgorien*
ses ecdesie Sancte Marie Burgi Narbone eo pa-
cte ut prior et conventus ejusdem ecdesie pro
anima sua teneant in perpetuum, a festo saocU
Andrée usque ad festum Pascbe Domini, uDun
sacerdotem secundum tenorem testament! soi,
qui pro ea specialiter in missis et oraciuuibus
intercédât ad Deum.
Per ista sit manifestum qood Aladaisis maier
ejusdem, altare donavit prefkte ecdesie 200 so-
lidos mefgorienses, ut piior et conventus ejus-
dem ecdesie douent annuatim in perpelonro.
in festo Annunciationis sancle Marie i sexta
rium fruroenti in heiemosinam pauperibos ia
panibus.
Tradvctiou.
1/année de la nalmté du Christ, hcct, le upi
des kalendet d'août, mourut GuHlellemîne, fille jtdii
d^ Etienne Sagnator, dont Tame repose en pMx;elU
donna dcc som melgoriens à réglise de Sainte-Marie
du bourg de Narbonne, afin que le prieur et le coûtent
de cette église tiennent à jamais, depuis la fêle et
saint André jusqu*à la Pâque du Seigneur, stifMif
la teneur de son teUament, un prêtre qui intercède tfé-
cialemént pour elle auprès du Seigneur par des mettes
et des prières.
Qu'il soit à jaman connu qu'* Aladaisis, mère de k
même Guillellcmine, donna pour toujours à la m^
église ce sous melgoriens, afin que le prieur et le cw-
vent de celte église distribuent annuellement^ à la fiiê
de rAnnoncitition , un setier de ^roment, converti
en pain.
{Méin. de la 5oc. archéoL du Midi^ t. lil,
p. 193.)
V.
1221. — Autrefois àVabhaye de Saini-fauU
maintenant au château de Seranu, prés Nar-
bonne
Peirum petra tegit quem nulla superbia fregit
Cum Ghristo degit, hune sua dextra régit
Yivens eum Ghristo, niundo bene vîxll in islo,
Vilam quam mentit vita beata fuit.
Anno Domini mocxxi, ni nonas octobrfs* obiit
niagisier pater abbas SancU Paull, archîdtaco-
nus Sancti Jnsti. In eujus anniversario ecelesia
sancti Pauli tenetnr annaailm celdiraro missan
in coro (sic), et dare unam libram eanddanm
NAR
D*EPir.RAPHIË.
iNAK
970
im migeriam vinî el centum libraspanis, el
lis clericis ejusdem ccclesie ultra consuetuiu
m XII deiiarios, el aliis de coro vi denarios
lam libram panis, et scolâribus m denarios
îdiam libram (sic) panis de po Et
Dum pro amore f>ei prcterea bec tenetur
clericis Sancti Jusli xxv solidos, et clericis
le Marie Burgi, v solîdos melgorienses. Si
n ea die ibi misse inlersint, slaluil etiam
abbas ut die sabbati quo orficium béate
i celebrabilur quilibet clericus ejusdem
sie percipiat très denarios ullra consuelum
m, perpetuavit eiiam unum presbiiernm
desia Sancli Pauli et alium in ecclesia
i lusij, assign^kns pro dictis omnibus et
lis redditus sunicienles.
Um. de la Soc. archéoL du Midi^ t. III,
p. 201.)
VI.
— Hôpital de Saint-Jutt^ loge du par-
lier,
Doroini mccxlviii, kalendas februarii obiit
irdus de Cbibaco, capellanus de Bethléem,
08 obiiu, omnibus intitulalis (1) ienc*tur
belemosinarius xii deiiarios Narbonnen-
)» Iritici 11 sexiarios Aragonis pro dcc so-
sxpensis in manso Dévia. Item hospitale
I Jusli tenelur emere annuatim leclum in
s precio xl solidos melgorienses in feslo
im Sanctorum, ad noliciam helemosiiiarii
im pauperum clericorum pro honore (3)
el si hoc minus bene ageiur, accipiat
losinarius dictuni oiiorem (zk) et bonus
Item capellanus de Bethléem (4) débet te-
sacerdotem ad mensam suam pro Rai-
de Peis el Chibaco pro viii libras
•rienses; omne dant ei de canonia (5) pro
ma habuit iv miUia solidos franciscos (G).
Trndnction,
\ Motre-Scigneur 1248, aux kalendes de
est décédé Bernard de Chibac, chapelain de
n, à Tanniversaire duquel Taumônier est
donner à tous les inscrits douze deniers
als et deux selicrs de froment, mesure d*A-
our sept cenls sols dépensés dans la maison
Item, Tbôpilal de Saint-Justest tenu d^ache-
idiemeut un lit complet du prix de quarante
Mlnlatut qui in Libella noialur ad certum
a oficio divine peragendum.
»iers de douze pour un sol, et de trente-
ob à la livre.
imor est quelquefois une redevance, plus
une propriété quelconque.
) chaj)elain de Bethléem élait anciennement
premiers dignilaires du chapitre de Sainl-
eamonia^ prél»ende, revenu d*un chanoine, et
xlension de tout le chapitre.
Mi (ranciy (rancitci ou francici, déiioniina-
•
DiCTIONîf D'KpiGRAPniK I.
sols melgoriens à la fcle de la Toussaint , pour
l'usage des clercs pauvres, à la connaissance de
Taumônier, et si cet acliat n*est pas bien fait,
raumônier recevra Thonoraire légué et la charge
à remplir. — Item , le chapelain de Bethléem
est tenu d'admettre un prêtre à sa table pour la mé-
moire de Rainaud de Peis et de Chibac; à cet
effet il recevra huit livres melgoriennes ; tout lui
sera payé de la prébende générale. Pour tous ces
.egs, le chapitre a eu quatre mille sols français.
(Mém. de la Soc, archéol. du Midi, t. III,
pp. 202-203.)
VII.
1257. — Sainl'Just.
Aniio Domini m. ce. lvii, vue kalendas augusti
obiit dominu5 Guillelmus deBroa, qtioiidam ar-
chiepiscopus Narbone, qui fuitoriundus de Po-
dio celîqueno, dîœcesis Biterrensis. cujus ossa
in présente sepulchro requicscuni, et vixit in
archiepiscopatu laudabiliter duodecim annis, et
eccleslam suam etsubditos suos in pace et quiète
salubriter gubemavit. De bonis autem suis in-
stituti sunt quatuor presbiteri perpetui,qui celc-
brare lenentur in presenti capella et septem
anniversaria, in quibus recipiunt omnes intitii-
lati quoquo modo in ecclesia Narbone et capella-
ni capellarura civitatis Narbone, el qui présentes
Klieras legerlt orationem dominicam ter dévote
dicat pro anirtia ipsius.
G. de Broa, né à Puissalicon, près de Bé-
zicrs, fut nommé archevôque de Narbonne
en 1245. 11 eut avec Amalric, vicomte de
Narbonne, de grands démêlés, terminés eu
1251 par sentence arbitrale de Hugues, év6-
3ue de Béziers et de Guy de Foiqueys, clerc,
epuis pape sous le npm de Clément IV, et
mourut en 1257.
{Mé/n. de la Soc. archéoL du Midi^ t. III,
p. 206.)
VIII.
1273. — Chapelle Sainte-Madelainf.
Anno Domini mcclxihi kalendas marcii Petrus
de Montebruno, qui a tempore domini Clemen-
Hs pape quart! usque tempus Gregorii pape de-
cimi sedis aposlolice camerarius et iiotarius
fuerat quinque annis ad ecclesiam Narbonnen-
sem veniens in archiepiscopum consccratus ca-
pellam istam que prius in humili structura fue-
rat ad bonorem béate Magdalene ediiicare cepic
infra triennium cum Dei adjutorio consumroavit
eandem. Orate pro eo.
(Mém, de la Soc. archéol. du Midi, t. III,
p. 210.)
IX.
1286. — Egli$e d4 Sainl-Ju$t.
Félix pnelatus hen qvam cito morte vocaïus !
Mente Den grains hic carne jacet tiimiilatus.
31
S7I
NAR
DICTIONNAIRE
NAfl
9<i
Nobilis ei génère sed nobilior pielalc
Prefuit liic Tero similis tibi, Petre beale,
Nomine non tantum sed et ordine plus laboranluin
Par conregnanlum sit cum domino dominanium
DiclHS de Monlebruno fuil indeqne natus,
Dura fbrens, sponie Tixil sine labe reatiis,
Quod sat agendo plebibil hic de fonle Sopbiac.
Diffudit palriae Marihae memor alque Maria",
Anno milleno bis centeno ocluageno
Bislerno (sic) Gbristi, Chrislus requiem dedil isti,
Ante dics mensis junii lux tertia luxit.
Cum Narbonensis radius de corpore fluxit
Ul lux ponlific.um tribus illuxit quasi lusiris
Moribus illustris dominum lucratus amicum.
Obiinetut statuil, Quintini festa beati,
Presbîterosque duos qui sunl hic pcrpeUiati,
Ut eîtius roeritum Christi moriens repcrirct
Ordinat bic obitum die moriis quando redirel.
Pierre de Montbrun fut archevêque de
1278 à 1286, et régla, en 1278, par senlence
arbitrale, un différend qui s*était élevé entre
Bésinguier, évoque de Maguelonne, et Jac-
ques, roi de Majorque, au sujet de Montpel-
lier.
(Mém. de la Soc. archéoL du Midiy t. III,
p. 213.)
M. Journal fils a signalé deux inscriptions
intéressantes dans une Notice sur le Musée
de Narbonne , que nous reproduirons en
entier (1).
Il faut un long intervalle de temps pour
que justice soit rendue : justice est faite.
Au souvenir de Tancienne capitale des
Gaules, les hommes qui aiment à vivre dans
le passé demandaient, en parcourant les rues
de Nahbonne, où étaient les thermes, les arcs
de triomphe, les théâtres, les temples, les fon-
taines, les ponts , le capitole , les riches co-
lonnades et les Innombrables statues qui dé-
coraient autrefois cette ville célèbre ; tout était
effacé : rien ne pouvait indiquer la puissante
colonie romaine, le boulevard du peuple-roi,
la célèbre Narbo; tout était dispersé; il ne res-
tait même pas pierre sur pierre. Plus de ther-
mes, plus aarcs de triomphe, plusdethé&tres,
plus de temples, plus de fontaines, plus de
ponts , plus de capitolr, plus de riches colon-
nades, plus de statues. Les voyageurs r^u-
rieui cnercbaient inutilement, dans Nar-
bonne de 183)>, quelques restes de la riche
cité protégée par Auguste , quelque repré-
sentant des monuments grandioses de la Pro-
vence : encore une fois, rien pour rappeler
deui mille ans d'eiistence; rien pour per-
pétuer la mémoire des grands hommes; rien
pour constater que Narbonne avait été suc-
cessivement habitée par les Volces , par des
colons romains et par plusieurs peuples du
nord; rien qui pût rappeler aux générations
futures que le croissant et Tétendard de
Mahomet avait remplacé, pendant près d'un
siècle, la croix sur le faîte des édifices pu-
.blics ; à peine un souvenir de cette archi-
(1) CeUe notice n élé publiée Unns la Rettie du
Midi. t. VIII, lirrais. 3«.
tccturo chrétienne, de celte architecture na-
tionale, que les mains puissantes du catho-
licisme avaient semée partout à profusion.
Les légions romaines avaient ravagé les mo-
numents des Celtes qu'ils avaient vaincus;
les Visigoths avaient détruit les monuments
de la colonie romaine ; les premiers chrétiens
avaient renversé tout ce qui avait échappé
aux Visigoths etauxRomains, etsuccessife-
mentles Arabes et lesChrétiens, les Chrétiens
et puis encore les Arabes, avaient acheré
de faire table rase. Les débris de toutes ces
cruelles luttes , les fragments mutilés qui
témoignaient de ce i>én)b1e enfantement so-
cial, gisaient à quelques pieds .sous le sol,
et personne ne s*abais^ait pour les recueil-
lir (1). Cependant il existe, dans les monu-
ments des générations qui ne sont plus, un
caractère de grandeur qui inspire la véné-
ration : abandonner le culte des anciens sou-
venirs, c'est briser la chaîne des temps, c*est
renier un héritage do gloire, c'est profaner
la mémoire de nos aïeux qui avaient, pour
ainsi dire, matérialisé leurs pensées et leurs
sentiments avec du marbre, avec du bronze,
avec du granit.
Il fallait, pour découvrir quelques traces
de Tancienne Narbonne, parcourir dans tous
les sens la ville et la campagne, visiter les
étables et les greniers. Le temps et les hom-
mes rivalisaient de zèle pour effacer les in-
scriptions monumentales et les brillantes com-
positions du siècle d'Auguste ; les tombeaux
des em[)ereurs étaient profanés et servaient
d'auge aux bestiaux ; les armures des che-
valiers étaient brisées sur l'enclume des ma-
réchaux de village , les vieilles chartes et
les vieux capitulaires se détruisaient tous
les jours. Maintenant tout cela va cesser :
justice est faite.
Sur la proposition de M. Teissier , ancien
préfet de l'Aude, et avec Tassent i ment et la
protection du gouvernement , une co.m(uis-
sion, composée de dix membres, a été char-
(I) Ce n*est pas seulement les monuments des
botniiies qui ont été détruits : Taspecl même des
lieux est complètement changé depuis la période
gallo-romaine. Narbonne, qni aulrefaîs était net*
seulement le port des Volces Arécom*ques, maïs a-
core le port le plus considérable de toute la Gaule,
se trouve aujourd'hui dans les terres ; rancîên bc
Rubresus, qui occupait une surface immense eti|«
entourait presifue toute la ville, se trouve maioie-
nant remplacé par de riches campagnes ; les monU-
gnes ont perdu leur belle végétation, et TAude loi-
même a chance de direction et d*emlM>Qchure.
Il ne faudrait pas cependant omicittre de là <|M ta
mer s*cst retirée, car Narbonne est toujours, comme
du temps de Pline, à douze miHe pas ramains de h
côlc, mais cet effet doit élrc aUrtbué à ratléri»e-
mont des étangs et du visie canal qui les lrav€rsii|«
et qui, conduisunt de Narbonne à b mer, pouTatt
rtfcevoir les flottes qui arrivaient de la Sicile, de
llbérie, de rOi ieut et de TAfrique.
Ce phénomène est également arrivé à Aiguës-
Mortes et a été décrit avec beaucoup de soin et de
talent par le commandant Delcros, f^r M. Du Xège
et par plusieurs autres savants. On sait, en effet, ane
saint Louis s'embarqua dans cette irille pour^Uer
dans lu terre sainte, et qu^elle te trouve cependant
aujourd*bui à une assez grande distance de la mer.
NAU
D'EPICRAPIIIE
NAR
îli
e créer à Narbonne un musée el une
>tbèquc publique, où seront recueillies»
ies et expliquées, toutes les richesses
cloaques du déoartcment. La commis-
se fait choix de l'ancien palais des ar-
fques, et jamais peut-ôlre local ne fut
convenable; car cet édifice, situé au
ede la ville, renferme des constructions
jites les époques. L'architecture romaine
mane s'y trouve confondue et enchevê-
ivec des restes de constructions ogiva-
de la renaissance. C'est presque toute
3ire de l'architecture française résumée
un seul monument, peut-être môme
une seule tour, dont la base, formée
le larges pierres carrées, est de con-
Lion romaine, dont le centre, percé d'ou-
res à plein-cinlre, bordées d'un cordon
Brre noire, rappelle les constructions
m|>s de Charlemagne, et qui offre ainsi
ssivement, les meurtrières longues et
!es de la féodalité, et les fenêtres à com-
oents de la renaissance. Le palais de
evècbé a vu tant d'hôtes se succéder
son enceinte, qu'il n'est pas étrange
chaque nouveau venu ait modiQé les
sillons de l'édifice, selon ses goûts ,
)utumes et ses caprices,
iourd'hui on y remarque plus particu-
aent quelques petits fenêtres a ogives
jéminées, qui donnent une idée exacte
instructions civiles du xiii* siècle ;
3 énorme tour à quatre faces, surmon-
3 quatre tourelles, et qui fut construite,
8Sf par l'archevêque Pierre de Mont-
•
•
3 belle porte dans le goût byzantin, re-
uable par la pureté des ornements qui
ent les archivoltes (1). Une petite fon-
du XV' siècle, modèle élégant du style
né sous le nom de gothique orné (2), des
I de fortifications qui consistent en une
ine crénelée , protégée par des tours
is et par des conlreforts (3) ;
magnifiaue escalier construit dans une
>urs de 1 édifice ;
sieurs salles , dont une , restaurée en
I est remarquable par une immense
inée en bois peint. C'est dans cet ap-
nent que Louis XIII donna l'ordre de
de Tnou et Cinq-Mars au jugement
commission (^). Dans l'intérieur de
ir carrée, on observe encore un autre
tement dont le plafond est orné de ta-
1 de l'école florentine , enchâssés ies
)ans rancieiine caserne des gendarmes; cette
sn marbre blanc parait èlre de la fin du ii*
Cependant on n'y remarque ni rinceaux, ni
U ni torsades, ni aucun des ornemenis en
ï G^lte cpotiue, sans doule parce que la vue
Miunienis rontains, cl qui élai€;iil encore de-
ors de Ui conslruclion des cdinces gothiques,
beau'coup contribuer à modifier le goût des
I du Midi.
Hins un corridor de l'ancienne caserne dos
mes.
kins h jardin de rarclievécbé.
jesdeux fenêtres à ogives qui autrefois éclai-
cet appartement, sont maintenant remplacées
• feneires carrées.
uns dans les autres comme les pièces d'une
marqueterie, et représentantles muses et des
génies qui portent leurs attributs. Celte salle
communique à plusieurs autres également
fort curieuses, et qui pourront servir plus
tard à donner de l'eitonsion à un établisse-
ment, qui ne date que de quelques jours seu-
lement et qui mérite déjà la protection des
hommes éclairés.
Par une circonstance heureuse, le palais
de Tarchevôché possède un très-beau jardin,
et les murailles de l'escalier, ainsi que cel-
les de la cour , renferment des inscriptions
très-curieuses, dont les principales sont re-
latives à la paix d'Auguste, a l'empereur
Marc-Aurèle-Anlonin et à Tempereur Lucius-
Aurelius-Verus. On y remarque également
les tables votives des Narbonnais , en l'hon-
neur d'Auguste , et un très-beau marbre in-
d quant la fondation d'une église par Rus-
tique, évêque de Narbonne. Cette église
fut commencée le 13 octobre de l'an 441,
et terminée en quatre ans , sous lo règne
de l'empereur Valentinien III. A cette épo-
3ue, la ville de Narbonne et une partia
e la province étaient encore sous la domi*^
nation romaine, bien que les Visigoths y
fissent tous les jours quelques progrès; car
leur roi Théodoric devenait de plus en plus
redoutable, à cause des alliances qu'il con-
tractait avec les autres rois barbares (1), La
cathédrale de la ville est située à côté du
palais de l'archevôché ; tout concourt donc à
justifier le choix de ce local pour l'établis-
sement d'un musée : et, peut-être môme, le
seul reproche que Ton puisse faire, c'est que
les collections ne répondent pas à ia gran-
deur de l'édifice; mais, encore une fois, c'est
une galerie qui commence, et les étrangers
tiendront compte des embarras et dos pré-
ventions qui accompagnent toujours les dé-
buts de ce genre , surtout dans les petites
localités; ils tiendront compte des bonnes
intentions, et excuseront la pauvreté du pré
sent en réfléchissant aux richesses de l'a-
venir.
Que l'on n'aille pas cependant, après l'acte
d'humilité que l'on vient de lire, croire que la
galerie dcNarbonne est tout à fait dépourvue
d'objets dignes de fixerl'atlention. M. Tavlor,
M.Ch.Didier, M. deCaumont, M. Mérimee,et
plusieurs autres archéologues ont exprimé
franchement leur surprise que l'on eût re-
cueilli tant de choses en si peu de temps, et
ont remarqué des objets d'un très-grand prix,
et (jui seront indispensables aux personnes
qui voudront étudier le développement des
beaux -arts dans le midi de la France,
ainsi qu'à celles qui , pour écrire l'histoire,
voudront consciencieusement consulter les
documents originaux.
Mais pourquoi justifier une pareille ten*
tativet Qu'importe le jugement des hommes
qui doutent de tout et blâment tout; qa*une
idée neuve fait tomber en syncope; qui s'ima-
(1) il ne reste absolument aucune trace de cette
église, qu'il eut été si curieux d^éludier; car on siit
combien sont rares les monuments chrétiens du v*
siècle. •
975 NAR DICTIONN.VmE
gincnl bravement avoir accompli tout ce
qu'il y avait à faire, et que la génération
acluolle n'a qu'à croiser les bras et admirer
leur ouvrage? Qu'importe le jugement do
ceux qui, retranchés derrière leur nullité,
leur égoïsme ou leur impuissance, sont h
Vaffût de tout ce qui se fait, de. tout ce nui se
pense, de tout ce qui se dit ? Eh I mon Dieu,
Ton sait bien que tous les musées du monde
ont commencé par de vieux sous et des pots
cassés; et voilà bien longtemps que cette
plaisanterie court les rues sans qu'elle alit
jamais découragé personne. Les esprits forts
du Directoire et les muscadins de la régence
sont les seuls qui blâment et regimbent
encore : mais leurs bons mots servent depuis
si longtemps, qu'ils sont émousséspar l'usage
et ne peuvent aujourd'hui faire la moindre
blessure.
Raille qui voudra.
Nos monuments se perdent tous los jours;
il faut pieusement recueillir le peu qui reste
de notre ancienne histoire nationale : il faut
prêcher une nouvelle croisade contre les
nouveaux barbares, contre les badigconneurs
d'églises, contre les hommes qui vendent au
vieux fer et au vieux cuivre les enTigies do
nos grands hommes, contre ceux qui, comme
les hyènes, vont souiller les tombeaux et
jeter au vent les cendres des anciens apô-
tres, contre ceux qui détruisent, pierre à
pierre, nos belles basiliques, qui grattent»
effacent et torturent les décorations de nos
temples romains; il faut dire à nos petits
enfants comment leurs pères, pendant la
crise sociale de 93, ont cruellement mutilé
les figures des saints martyrs, de ces hommes
dont toute la vie ne fut qu'un long dévoue-
ment et un long sacrilice à la sainte loi du
progrès. H ftmt leur dire comment, môme
en 1830, tous les anciens écussons de nos
villes et des familles illustres, qui n'appar-
tiennent plus (iu*à l'histoire, ont été indigne-
ment eil'acés; il faut humblement leur avouer
NAR
TA
nos fautes, pour qu'ils se gardent de sem-
blables excès. Celte croisade nouvelle, il
faut la prêcher le long des grandes routes,
dans les rues, sur les toits, ptin qu'à travers
toutes los villes, à travers tous les hameaux,
il se forme une chaîne puissante d'hommes
dévoués, qui aient sans cesse ToBil fixé sur
nos richesses monumentales pour en préve-
nir la destruction.
Celte pensée a été déjà en partie réalisée
paF M. de Caumont. La Société Françaine
qu'il vient d'instituer, et qui a pour but do
veiller à la conservation des monuments
historiques, étendra bientôt ses ramifications
dans toute la France. M. Du Mège en est le
représenlant dans le Midi, et bientôt il grou-
pera autour de lui des hommes qui seront
animés des mômes sentiments q,uo lui.
La création des musées dans les petites
villes du Midi est éminemment propre à
seconder les vues de la Société Française,
et Narbonnc est très-favorablement placée
pour servir de centre aux richesses archéo-
logiquos du département de l'Aude et de^
départements voisins^ puisque^ depuis Ntmes
jusqu'à Toulouse, dépuis les frontières de *
l'Espaçne jusqu'aux sources de la Loirç,
il n existe pas un seul musée d'antiques; et
que d'ailleurs c'est la ville de France qui
{possède le plus de richesses archéologiques.
1 faut seulement réunir dans un centre ce
qui est dispersé; il suffît de vouloir pour
accomplir de grandes choses et élever aux
ans un temple qui pourra dignement porter
le nom de musée, et qui ne sera pas écrasé
par le souvenir de l'ancienne métropole des
Gaules.
Mais, pour arriver à ce résultat, ponr fiirt
comprendre à ceux qui froidemeut détrui-
sent tous les jours nos anciens monuments,
pour faire sentir au peuple que les objets
qu'il foule tous les jours aux pieds ont une
grande valeur, il faut que les hommes éclai-
rés, que tous ceux qui aiment sincëremeot
leur pays, s'empressent d'offrir généreuse-
ment tout ce que le hasard a mis à leur dis-
position ; il fautque l'administration contiood
a seconder cet élan, comme elle Ta déjà fiût,
et lorsque l'on verra les objets, jusque-là
dédaignés, recueillis avec soin, entourés de
respect et déposés dans les plus beaux édi*
firos publics, alors l'indifférence cessera, les
at:k'S de vandalisme ne se renouvelleront
plus, et ceux qui, par égoïsme, par calcul,
par c;iprice ou par jalousie, ont refusé do
concourir à la fondahon des musées publics,
seront forcés de suivie les exemples de dé-
siiilércssement que de simples ouvriers et
do malheureux artisans leur donnent tons
les jours : f;t c'est ainsi que, par le seul con-
cours do petits sacrifices individuels, les
villes du Blidi, dont les revenus sont pea
considérables, pourront former de ricnes
établissements archéologiques.
Rien ne nous semble plus propre à favo-
riser le goût et l'étude de notre histoire na-
tionale, dans ce qu'elle a de plus intime, de
plu^ secret et de plus curieux, que la créa*
tron, dans nos provinces, de grandes collée-
lions publiques, dans lesquelles seront prio-
cipalument réunis lesobjelsrelatlfsà l'histoire
locale et au développement de l'art, dans
chaque petite circonscription politique. Ce
n'est que lorsque les établissements de ce
genre seront assez nombreux et assez riche-
ment dotés, ce n'est que lorsque chaque ville,
chaque village, possédera des hommes voués
par goût à l'etudo de nos vieilles chroniques
et de nos anciens monuments, que Ton pourra
voir rétablir la position géographique des
villes anciennes, la situation exacte des lieux
témoins de grands événements historiques,
la direction des voies romaines et du moyen
âge, la position des bornes milliaires les
anciennes circonscriptions ecclésiastiques,
civiles et féodales. Alors seulement on
pourra espérer d'obtenir de bonnes tra-
ductions des documents historiques piH
bliés dans les différents idiomes patois, amsi
que des explications exactes des mscriptioos
lapidaires et monétaires ; alors il sera fa-
cile de recueillir les complaintes, les bal-
lades, les cantiques et les autres chants po-
pulaires, d'observer fidèlement les eroyaiip
NÀK
DEPiGRAPHIE.
superstitions eties traditions religieo-
i restent encore parmi nous comme
chéologie vivante ; alors, mais alors
leot, on pourra recueillir des détails
et presque inconnus aujourd'hui» sur
ologie morale, c'est-à-dire sur îles
les et sur les mœurs de nos provinces
» moyen âge, ainsi que de bonnes ély-
es des anciens noms de famille et de
lélëbres qui se sont conservés jusqu'à
•est, en effet, qu'avec le concours des
es animés de 1 esprit de localité, bien
rant des idiomes et des usages de leur
pouvant facilement visiter tous les
du département, fouiller toutes les
3S» consulter toutes les bibliothèques»
»n oeut espérer d'atteindre de sembla-
Isuitats. Un catalogue détaillé des ob-
rueillis par les soins de la commission
logique de Narbonne et qui sont dé-
soit dans le jardin public, soit dans
leries du musée, offrirait un grnnd
• Mais les bornes de la Revue du Midi
jent à ne donner qu'une simple in-
0.
•emarque donc plus particulièrement
lite de beaux chapiteaux, en marbre,
tentde plusieurs époques différentes»
la sévérité du goût romain jusqu'à la
ince du style, pendant les empereurs
•empire; depuis les formes lourdes du
Oman jusqu'à la gn^ce du goût bizan-
ïpuis la pureté du style chrétien pen-
3 xiir cl le XIV* siècle jusqu'au retour
> goût grec et romain, pendant la re-
née (1);
leurs têtes anti(]ues, dont une très-
!, attribuée au dieu Terme, une autre
mp plus petite du Bacchus indien, et
urs autres de guerriers et de femmes
ics d'une exécution très-remarquable;
inscription très-curieuse en ce qu'elle
e la monarchie visigothe, époque si
se et si peu connue de nos annales :
it du règne d'Alaric, et ainsi conçue :
pose en paix Marllie, d'heureuse mémoire,
de 35 ans enriron, le i«' jour des kalen-
fAagiisle, année xxi.
ûears autres pierres tumulaires et dé-
ires du moyen Age ;
Iques tombeaux en marbre blanc des.
9r8 temps du christianisme, ornés de
iliefs très-curieux;
inscriptions romaines inédites, parmi
)lles on distingue les deux suivantes :
L. Cervio
fasli. L.
Turpioni
Usienrsde ces chapiteaux indîquenirexisiencc
Nine de Ircs-heaux monumenls goUiiques.doiit
enir est entièrement perdu, l^ur élude dé-
que remploi des figures dans les ornements
doraux a persisté fort tard dans le Midi.
) de Saint-Paul en offre beaucoup d*excm«
NAn tm
Ccrvia fasti. L.
auge.
Ycncri
avg
Aqvilia
Maptia
mag. D. P
Plusieurs écussons en marbre et en
caire oolitique du Gard ;
Un petit moulin à moudre le blé, fait avec
la lave d*Agde ;
Des fragments de statues, des bas-reliefs
et des marbres des temples de la Grèce;
plusieurs amphores et autres vases anti-
ques, des fragments de mosaïque, des lam-
pes et des urnes funéraires ; une collection
de vases étrusques et grecs ; des styles et
autres objets en ivoire, des fioles larcryma-
toires, des bagues, des médailles, une petite
Vénus sortant du bain, des fragments de
statue, deux figures de Pallas, de belles boi-
series de la renaissance, etc., etc.
La collection des tableaux est encore peu
nombreuse; mais tout fait espérer qu'elle
augmentera rapidement, soit par les dons du
gouvernement, soit par des échanges faits
avec les églises des villages qui renferment
des tableaux anciens d'un grand prix, soit
enfin par les dons particuliers. Le^ Narbon-
nais comprendront que le domaine des arts
est un pays neutre ; qu'il faut savoir mettre
de côté toutes les vieilles haines départi pour
ne rivaliser que de dévouement aux intérêts
de la ville, et contribuer, autant que pos-
sible, à seconder le mouvement artistique
et intellectuel qui se manifeste partout avec
tant d'ardeur.
Bientôt, nous l'espérons du moins, les
compositions des grands maîtres seront ex-
posées dans notre galerie; et qui sait alors
si la vue de quelque chef-d'œuvre ne fera
pas surgir de la foule quelque génie ignoré ?
Qui pourrait du moins douter que la con-
templation journalière des chefs-d'œuvre
de Ta peinture ne contribuât pour beaucoup
à développer le goût de nos artistes?
Mais, outre ces avantages, la création des
musées et des bibliothèques publiques offre
des résultats très-favorables au développe-
ment de la moralité publique : ces établisse^
ments servent de point de réunion pério-
diaue, communiquent le goût de la vie so-
ciale, établissent entre les personnes qui les
fréquentent des relations plus intimes et
servent de complément à renseignement
public.
Indépendamment des objets que j'ai cités
|)lus haut, on a tout lieu d*espérer que le
musée possédera bientôt un magnifique bas-
relief représentant, dit-on, les noces d'A-
tnuinhe, prince barbare, avec Placidie, fille
de I empereur Honorius, ou bien celles d'^
malaric avec Clotilde, filJe de Clovis (1).
(1) Des observations récentes de M. de. CaslcIIanê
tendent à prouver que le bas-relief qui se trouva
dans la coup des postes, n*cst qu'an devant de tonv .
97d
NAK
DICTIONNAIRE
NAn
Une friàc d un travail Iros-large el Irès-
correcl, incruslde auioura'liui sur la porte
d'entrée de la chapelle des Pèlerins, el qui
faisait partie d'un temple élevé par Auguste
à Jupiter tonnant conservateur;
Un tombeau fruste, représentant des génies
qui font la vendange, et sur un des côtés un
griffon, symbole de la vigilance. Un dessus
de tombeau du bas-empire, incrusté dans
une (les cheminées de raucien local de k
Société philharmonique;
La statue d'Olivier de Termes, de ce vail-
lant croisé qui, d'après le sire de Join ville,
était un des plus braves chevaliers de là terre
sainte, qui assista à la mort de saint Louis,
et qui inourut en Palestine h la fm du xiir siè-
cle ; cette statue est aujourd'hui enseveliesous
les ruines d'une chapelle dans l'abbaye de la
Grasse;
Un immense.bas-relief du temps de Chnr-
lemagne, représentant des sujets tirés de la
Bible et des emblèmes religieux;
Une statue de la vierge cnréiienne, figure
ravissante de candeur et d'ingénuité, el oui
se trouve isolée dans une petite chapelle,
près de Rieux-Mérinville;
Plusieurs antiquités égyptiennes, appor-
tées en France par M. Taylor. Enfin, la com-
mission archéologique a reçu du ministère
de la guerre l'autorisation de retirer des rem-
parts tous les objets qui peuvent offrir de
l'intérêt; et les personnes qui ont visité la
ville savent qu'ils sont entièrement formés
par les débris des anciens monuments ro-
mains, cl qu'il n'existe pas de galerie qui
possède une aussi prodigieuse quantité de
pierrrs antiques ; puisque, sur une longueur
de phis rie demi-lieue, celle enceinte est
rompnséu de statues, d'inscriptions, de frises
de chni'ittaux et autres ornements d'archi-
Irclurc Lns prétentions des Narbonnais à la
l'Ossossion d'un musée d'antiques sont donc
jiJSltUK'nl fondéi.»s.Narbonnese trouve située
.ui centre de trois routes très-fréquenlées,
sur une branche du canal duMidi; soncom-
niiTi 0 et sa position favorable sur les fron-
t.èros de l'Espagne attirent chaque année
•i.ins Son sein un nombre immense d'élran-
^' rs : îe nom de cette ville se lie d'ailleurs
.•> l.Til lie grandeurs passées, à tant d'événe-
Mii'iiis insloriques, au'olle devait nécessaire-
ment consacrer un de ses plus beaux édifices
i^ perpétuer le souvenir de son ancienne
^|• endeur.
La création du musée de Narbonne contri-
buera puissamment à propager, dans le Midi,
le goût des éludes archéologiques et à fixer
l'attention des sav«ints sur les riches monu-
ments que possèdent le département de
i*Audo elles déi>arten)onts voisins. Lorsque
toutes les richesses archéologiques que ren-
ferme le Languedoc seront connues^ les sa-
vants qui viendront étudier l'histoire, sous
son aspect le plus brillant et le plus poéti-
oue, verront que les matériaux sont répan-
dus en très-grand nombre dans nos vallées
beau gal1(*-roniain , ci celle opinion semble confirmée
par le caraclèrc des u*:lcs, lo goûl ilcs draperies cl le
^airc gciicral de ce luonuinciu.
f
et dans nos montagnes ; les artistes com-
prendront qu*il est difficile de trouver des
antiquités d un caractère plus grandiose, des
lignes plus pittoresaues» un ciel plus pur,
des tons plus chaucls, une végétation plus
variée et plus brillante que les restes de mo>
numents qui sont a nos portes el les paysages
qui les encadrent : ils comprendront quil
est facile, sans changer de climat, sans par^
courir l'Espagne, TEoosse cl rilalie, de n?
siter de riches monumerts arabes, de re^
doutables forteresses de la féodalité» de mys-
térieuses églises du moyen Age et de puis-
santes constiuclions romaines. Ils verroul
que l'habitude seule et une blâmable né^^li-
f;ence nous ont fait dédaigner |>end«ni
ongtemps les richesses qui étaient à nos
portes, et qu'elles étaient demeurées inaper-
çues à cause de leur profusion, et psrce que
nous les avions tous les jours sous nos yeui.
Il me suffira, pour iuslifier ce que je viens
de dire, de citer seulement les nionumonls
qui se trouvent dans un rayon de quelques
lieues et de nommer l'église de Hieux-Me-
rinville, le baptistère triangulaire de Planez,
près Mont-Louis, les constructions chré-
tiennes d'Alet, qui datent des premiers lem|)S
du christianisme; le cloître roman d'Elue,
Tnglise à trois nefs, du xnr siècle, de Sâinl-
Aprirodise de Béziers; la chapelle de Saiul-
Nazaire et les formidables remparts de la cité
deCarcassonnc; le cloitrede Hézicrs et celui
de Fontfroide, monument de transition oiilro
rarchiteclure à plein-cintre el l'architecture
à ogives; les constructions mauresques do
Perpignan , la chapelle romane de Gincstas,
une des quarante é^^lises construites par
Charlemagnc, située dans la vallée do. l'Orb;
le cloître el la fontaine gothique de l'ablmc
de Lai magne, près Pézenas, qui peuvent
donner une idée des merveilles de (jrenndc
et de Cordoue; la magnifique cathédrale do
Narbonne, les innombrables constructions
féodales des Corbières el de la Montagiie-
Noire, parmi lesquelles on remarque surtoul
les remparts de Minerve, vendus ignomi-
nieusement aux enchères, il y a (luelques
mois, pour 150 fr. Les trois châteaux de
Lastours, ces géants de pierre si hardiment
jetés dans les nuagos et supportés par un
immense rocher à pic, enlouré d'escarpe-
ments effroyables; les anciennes tours qui
servaient aux Homains à communiquer des
signaux, au moyen de feux qu'ils allumaient
a I extrémité, et qui, d'après les observations
de MM. Du Mège cl Taylor, se retrouvent
dans toute l'Espagne ; les ruines du château
de Termes, où l'on respire le souvenir de la
vie chevaleresque d'Olivier, et où l'on croil
encore entendre les cris de guerre des lé-
gions sauvages de Simon de Monlfort (1).
(1) Un vieux chroniqueur dll, en pnrlanl de cû
cliàleau : i Celui chaslcl estoil de nicrveilictisc
force, telle que nul mortel homme ifcùt cnidé qu il
eût este prins par homme quel qu'il fùl. Il estoil a<r
sis sur le chef d'une monlagnc, sur une vivo roclit*.
en tour celle roche avait vallées profondes coinu>o
abymcs, et au fond des vallées coulait une cao qui
tout le chastel environnait, etc., etc. i
NEC
D EPIGRAPHIE.
NET
982
là cependant rarcliiteclure qui avait
trie du lilre de barbare par les admi-
's exclusifs des artistes de Rome et de
ice^ voilà quels sont les chefs-d'œuvre
raient été désignés ironiquement par le
le gothiques, comme si le génie des
s'était arrêté à Auguste et à Périclès
ne reprendre qu'avec François I" et
§dicis.
\ Ton compare les constructions ac-
s avec les créations originales et spon-
; dont je n*ai fait pourtant que donner
ide catalogue, et Ton verra que les
!S sont partis avec les dieux; qu'il ne
reste aujourd'hui que des maçons, et
m ne saurait mettre trop de soins et
ressèment à recueillir tout ce qui reste
époque si peu connue, si fortement
e par le sentimen religieux, et encore
appréciée.
INI, dans les Etats pontificaux.
I.
)hê de saint Juvénal de Narni^ martyr.
locus est intussancti que recessus
amulus Chrisli sanclus Juvciialis amavil,
nm socius meritis evectas in asira.
ava placuii tumulari membra sepulchro,
lia maous sacrum coulingere possit
ordinal Mai, 386, 1; Ughelli, t. 1, p.
1109.) '
II.
A la cathédrale.
acription venamdu cimeiièrede PriscUla.
Valerius Lila scuiarius
nalioiie Maurus. Prima
conjugi suo dignissimo
in pace, qui vixit annus
XXX. mèscs duos.
(Cardinal Mai, W9, 5.)
III.
Epilai>ije de Tévêque Cassius.
Immerito praesul de munere Cbrisli
restiluo lernc mihi crédita membra.
to anlioipans consors dulcissima vilae
tim In pacom requiescii Fausta sepulcrum.
), quisquis ades, prccenos memorare béni-
cccplurum le noscens congnia faclis.
5p. aim. XM. m. ix. d. x. RQ. in pace.
idie Kal. lui. P (,. Basilii v. c. anoVifii.
(Labbb, Thés, epitaph., p. 89.)
TON, comté de Norfolk, en Angle-
9 de Beaucliamp, femme de Guy de
Warmck^ morte en 1383.
[>e de Beaucbamp qe fuit la femme moun-
ly de Warrewyke gisl icy Dieu de salme
rcy qe niorust le v jour d'ausl Pan de
grâce mccclxxxiu en fine (1) creaunce et bone
mcmorie mcnance (2) en la glorie. Amen.
{Sépulcral monuments^ I, 147.)
NEPI, ville des Etats pontificaux, au $ud^
est de Forrare.
I.
Inscription de Van 1131, inserustée pris d^ la
porte latérale de la cathédrale^
•\- Anne domini mill. c. xxxi.
temporibus. Anacleti II. Papae
inen[se]. julio. indic. vnn. Nepesini
miliies necnon et consules
firmaverunt sacraroenlo ui si
quîs heorum nostram vull frangere socl^
tatem. de omni honore alqae dignîtale
Domino volenle cum suis sequacib. sic eje-
dus. et insuper cum Juda et '. Caypha »C-
que Pylalu habeai portionem. iiem
lurpissimam suslineal morlem ul Gale-
lonem qui suos Iradidit socios et
non ejiis sit memoria sed in asella
recrorsum sedeat ei caudam in manu
ieneat.
(Fabbetti, Inscriptiones antiqua^ p. 3.)
Il est curieux de voirie souvenir de Gane-
Ion, le traitre de Roncevaux, conservé dans
une inscriptiondelaRomagne. Cefait,comme
tant d'autres, témoigne de l'immense exten-
sion qu'avait prise, au xir et au xiii* siècle,
l'usage de notre langue et la lecture de nos
romans de chevalerie. — Vojez Bibliotkiaus
de VEcote des chartes^ 2* série, t. II, P. 544.
II.
Cimetière Sainte-Sabinille (hors la ville) avec
une amphore de sang.
liarculus civis Nepesinus bac die xiii.
Julii inartyrio coronatus capitc |truncaius
jacei, quem ego Savinilla Jesu Chrisli ancil-
la propriis manibus sepelivi.
(Cardinal Mai, 390, 3; Boldetti, p. 580)
NEVERS, chef-lieu du département de la
Nièvre, en France.
Inscription du vr sitcle.
Quisquis ab occasu properas hic, quisquis ab orlu
Corpus in hoc tamuio quod venereris habes. ■
Pnesul Euladius bujus quondam paler urbis
Adventiim gaudens suslinet hic Domini.
Euladius, évéquedeNevers, assista, en 567,
h un concile è Tours ou à Lyon, et mourut
vers ce même temps.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midiy t. IV,
p. Ml.)
Epigraph'e de Varrondissement de Nevers
(Nièvre),
CommonicaUon de M. Georges de Soultrait an fomllé des
Ârit et Monumenis, imprimée dans le Bulletin des Co-
mités, février t85t, p. 46.
Les inscriptions suivantes sont extraites
(\) Firme? (note du Sépulcral Monumems.)
(2) Pour menante.
983 NEY
d'un recueil complet des kiscriplioos de
Tarrondisseraent de Nevers, au nombre de
157. Ce recueil. est suivi des tables des noms
propres, des noms de lieux, des professions
et qualifications de personnes, etc.
Douzième siècle.
A Saint-Pierre le Moûlier ( canton de
Saint-Pierre), sur l'un des chapiteau]^ de la
nef de l'église paroissiale, ancienne église du
prieuré, se voient les sujets suivants : deux
nommes vis-à-vis l'un de l'autre; derrière
eux, une femme nue debout; à côté, un
homme assis joue de la lyre; un autre indi-
vidu debout tenait quelque chose dont on ne
peut plus guère distinguer la forme; plus
loin, un homme tient un ours debout devant
lui, par une chaîne qui entoure le cou de
l'animal : sur le tailloir se lie cette inscrip-
tion, chacun des noms étant placé au-dessus
de l'un des personnages, ursus au-dessus de
l'ours :
VIVENttVSiGIRAUDVS ElLÏVStVRSVS
Sur la façade de la chapelle de l'ancienne
commanderie du Fenilloux (commune de
Neuville-lez-Decize, canton de Dornes), fon-
dée, dit-ob, par les templiers :
PKXHVIC
BEN€ FVnDATAE^-^^-^^^roini
DOg^^DNI
A Nevers, au musée, tympan provenant de
l'église Saint^Sauveur, maintenant détruite;
au milieu J. -C. assis bénit de la main
droite, et de la gauche présente une clef à
Saint-Pierre : on lit au-dessus :
+visiB>|)vnANiscr)ONS
TRA^VR CDSTîC ACLKV I S
Yisibus humanis moiislralur luistica clavis.
Puis sur le linteau, au bas du tympan ;
^PORTAP^kEXE^I^EVNaBninrVSeSEXTIQI
Porta poli pateai hue euntibas intus et extra.
Quatorzième siècle.
A Nevers, dans l'église cathédrale de Saint*
Cyr, à côté du maître autel, sur une dalle de
pierre noire, est gravée, au trait, la figure
d'un évoque revêtu de ses ornements pon-
tificaux; on lit autour en lettres oncialesun
peu effacées :
Uic iacet dominus frater M^^uricius de Golan{;îis Vi-
[nosis (I)
rtiondam ordinis fratrum predicatorum Âutissiodu-
[rum qui
{{) Maurice de *Conlanffes-la-Vineuse, 75« ëvéauc
#c ,^e^er8 (1590-1394)
DICTIONNAIRE ^Y «
conveiilum Pariaiensis et Seaonensis fuit leen
[postmtéai
illastrîMinioniin prîncipom Caroli V ci Ylitf
[Fnadi
confesser, ac do^ no^ papx peuitenciarto
demum ecclesie Nivernensis cpiscopas ohiil
anno 1394 die 16 men&îs îaDoaariL
Quinzième siècle.
A Nevers, on lisait sur une pierre da a
cher de l'église de l'abbaye de Saiut-Vid
en lettres gothiques :
L'anné mille quatre cens doaae
ou il y eut beaucoup dalouze (1)
les filles de S. Victour
ont faict bastir cesie tour.
A Saint-Pierre le Moûtier , sur la p
grosse des cloches de l'ancienne église p
raie, on lit en beaux caractères gothiqui
-|- Marie, svis. nommée,
ou. non. de. la. vierge, honorée,
contre, ces. ennemis, ordonnée, -f
mil. cccc. L. v. Bressolles.
Chacun de ces espèces de vers est se}]
par un écusson bandé de six pièces, an
de la famille de Bréchard, d'où sorlireol
seigneurs de Bressolles (2), au xv* siè(
les points qui sont entre les mots sont fon
aussi d'un écusson dont le blason est di
rent.
A Montigny-aux-Amognes (canton de Sa
Benin-d'Azv), sur une pierre du mur
l'abside, K I extérieur, se voit cette iiisci
tion en caractères gothiques :
Soubz ceste croix cy gist devant ce lien.
Honnourable homme Pierre de Beaulieu.
Qui trespassa ccst chouze bien certaine.
-Le vendredi après la Magdelaine.
Lorsque à Nevers pluss ôt la mort prîse.
Lan mil cccc, et soixante quinze (3)
Prions chascun à Dieu et Nouslre Dame.
Quen paradis soit logée son âme :
Amen.
A Saint-Pierre le Moûlier, au -des
d'une porte intérieure du cb&tcau d'eaUj
lit en caractères gothiques :
Lan mil cccc nu^< et xiiii ou mois de
juillet fut resfaicte tout à neuf ceste grit
voûte par lordonnàce des bourgoys
manans et habii&s de Sainct Prê le Mon
stie. Ou quel temps noble s^ Gilbert de Prt
pont s^ de Darisolles estoit bailli dudit liea
maifitre Durant de Bosluat licëû en loii li
euiëû gênerai du dit bailliage Gilbert
de Cocaigne. Jehan du Monceau! et An
ihoine de la Corne officiers de laditville^
M) Beaucoup d'aloses.
(i) Bressolles était la première baronoie du Bi
bonnais.
(3) A la fin du xv siècle et au commencemfiil
.\vi% la ville de Nevers fut affligée de graves
demies.
NEV
O-ËriGRAPIlIE.
»vers, sur le mur de cWloro intérieure
eur lie la cathédrale, au sud, se volent
tes peintures effacées en partie; au
se distingue encore une croix de cal-
i droite de laquelle est couché un
il d'où sort à demi un cadavre enve-
de son suaire; diverses banderoles
)nt des inscriptions qui ne sont plus
; ; toutefois, on lit encore sur celle qui
) la bouche du cadavre ces mots eu
gothiques :
cj bas jetisse fait biaucôp de biens
>i jeasse cuide venir cy eus.
Seizième siècle.
3ntigny-aui-Amogues (canton de Saint-
d*Azy], on voit les lignes suivantes»
s en caractères gothiques sur Tun des
-forts do Téglise :
Bonnes gens qui par cy passes
Pries Dieu pour les Irespasses
Aie fidcliû requiescàt in gaudiû -
!, Igive (1) : a : este : fête : par : les :
parroissiens
lan mil : v^ : et : vu : Siiuô Dory
irestre : a : ce : fait le. x\i : de : lûg
h&teau de Lamollo-Farchat (commune
ury-sur-Loire , canton de Becize), en
ires romains :
Nil couscire sibi nulla
palcscere culpa,
1527.
Drnes (canton de ce nom), on lit sur la
du château, arrangée au xvi* siècle,
evise en lettres romaines :
Volis potior
Bvers, dans la cathédrale, sur des car-
s Ggurant dans Toruementation de la
i d*une chapelle du flanc sud, avec la
S60:
Nequid nimis aut minus.
:TPop'apisop'£Trt7TqdiP
Mensura optima in omnibus.
îaint-Pierre-le-Moûtier, dans Téçlise
riale, sur une dalle de la nef au milieu
icUe se dessine une croix fleuronnée
pagnée d'armoiries, on lit en lettres
les :
islhonnesle dame, Anne. Dumoulel. vivante
le. de. lion. home, et saige. M. Henry. Bar-
idvocat. Iaq«ite deceda le 8* daou8t1579.
Qui pedibus pbcretrum cal-
cas, tu quaeso praecare numina
montane flamen vt aslra colat
inagna in defunctos pietas ha-
e mol engive signiOe bien évidemment ici
fort; au reste, il est encore souvent employé
tte signification dans le centre de la France,
eu Nivernais et co Fraucbe-Goœlé.
NEV 986
vd sordvit, ipsi non in eam at-
que sues sordeat xqua tibi.
obiit aîîo
eius aet-
atls 29«.
A Decize (canton de ce nom), dans la crypte
de réglise paroissiale, on lit ces vers :
Hoc iaciel in tvmvlo, Pbaebi qvi splendvil arle :
Tiiloliadaeae genlis (i), et vrbis honos.
Qvid mirvm, mediis homines e favcibvs orce
Et tvmvlo arcentem, si Libilina rapit?
Hev medicvm impatiens lethvm sibi tollere pnedam
Eximivm vito! tollere qvncril opvs :
Sed nîhil ista ivvant, remanet post fata svperstes *
lUlvsqve senis fama perennis eril.'
Petrvs Tillotivs in honorem
defvRCli palris qvi obiil
uiense octobris 1595.
Au chAleau des Bordes (commune d'Drzv,
canton de Pougues), plusieurs plagucs de
cheminée portent les armes du maréchal de
la Platière Bourdillon, accompagnées de cette
devise qui entoure des dés :
Yl sors volet.
Dix-$eptième siècle.
On lisait autrefois à Nevers, sur une dalle
de réglise de Saint-Pierre, l'épitaphe du
célèbre jurisconsulte et historien nivernais
Guy Coquille; en voici le texte :
Cy gist noble homme et sage maistre
Guy Coquille, sieur de Romeney et de Beaudéduit,
proeureur général de Nivernois et Donziois,
qui décéda le onzième de mars mil six cents
trois. Requiescàt in pace.
Au château de Villemeuan (commune de
Guésignv, canton de Pougues), on voit, au-
dessus aune porte, les armoiries de la fa-
mille de Lange , d*ancienné noblesse du
Nivernais. Le cimier est formé de deux
couronnes : Tune d'épines, Tautre de lau-
rier, avec cette devise :
Hoc adillam
Puis, plus bas :
Nomine et ommc.
Au château de la Molte-Farchat, on lit
sur un cartouche de la façade, au-dessous
d*une niche qui renfermait une statue de la
Vierge ;
Viliaineset Dvrel (i) à la mère de Diev
Offrent son effigie et levr &nie en ce liev.
16il.
(1) Celte ëpitaphe est celle de Robert Tillot, mé-
decin de talent.
(2) Le château de la Motte-Farcbat fut en partie
rebâti par un gentilhomme de la famille deVillâines,
dont la femme était de la famille Duret, du Bour*
bounais.
G87
N£V
Puis, auHlessus de la niche, les armoiries
de la famille de Villaînes sont accompagnées
de cette devise :
Nvllivs pa^ebit occvrsvm. .
Le pont de la Loire à Nevers fut recons-
truit en 1670; on grava, sur une plaque
(félain scellée dans la pierro, les armoiries
de Colbert et Tinscription suivante :
Ce pont, fait en 1605 et ruiné par les
eaux en 16*28, a éfé cunslruil à neuf sous le
régne de Louis XIV, roi de France et de
Navarre, et refait par les ordres de messire
Jean-BapUsle Colbert, chevalier, marquis de
Seignelai, ministre et secrétaire d*Etat, com-
mandeur et grand trésorier des ordres de Sa
Majesté, contrôleur général des finances,
surintendant et ordonnateur général des
bâtiments, arts et manufactures de
France, et la première pierre a été posée
par M. Charles Tiibœuf, chevalier, seigneur
baron de Vert, conseiller du roi en ses conseils,
maître des requêtes ordinaire de son hôiel,
commissaire départies-généralités de Berry et
de Bourbonnois, en présence de noble Vincent
[Bernard,
avocatcn parlement; Pierre Thonnelier, marchand;
Etienne Flamen , docteur en roédicine ; Pierre
[Brisson
et Jean Sallonnyer sieur de Nion, aussi avocat en
parlement, échevins et procureur du fait commun
de cette ville. Le 28 août 1670.
Plus bas est une couleuvre qui change de
peau, et celte autre inscription, qui fait allu-
sion aux armes de Colbert, au nouveau nom
il u pont, qui, sans doute, fut mis sous le
jintronage de saint Louis, et enQn à la fa-
meuse digue de la Rochelle, construite par
les ordres de Louis XUI :
Renovatur ut coluler.
Nomine Niverno plures qui slare per annos
Non potui, firmus nomine régis ero,
Lilia si palris metas posuere profundo :
Et mêlas Ligcri iilia nostra dabunt,
Faxit Deus, qui ventis et mari imperat.
A Nevers, sous Tare de triomphe nommé
Porte de Paris, contre Tun des montanls, on
lit cette inscription plus que médiocre, qui,
avec deux autres qui se voyaient sur les
frontons de TédiGce, ont été payées fort cher
à Voltaire parla ville de Nevers :
Dans CCS temps fortunés de gloire et de puissance.
Où Louis répandant les bienfaits et Peffroy
Trioniplioit des Angiois aux champs de Fonlenoy
Et faisoit avec eux triompher la clémence,
Tandis que tous les arls aimés et soutenus
Cmbellisoient TElat que sa main sceul défendre.
Tandis qu'il reoversoit les portes de la Flandre
Pour fermer à jamais les portes de Janus,
Les peuples de Nevers en ces jours de victoire
Ont voulu signaler leur bonheur et sa gloire.
DICTIONNAIRE NEZ
Etalés à jamais, augustes monanienis.
Le tèle et la vertu de ceux qui vous fiHidèrent ;
Instruises Favenlr, soyés vainqueurs un temps
Ainsi que le grand nom dont leurs mains vous or-
[nèreiit
{Par monsieur De Voltubb, historio-
graphe du roy.)
Voltaire se fil payer fort cher, par la ville,
ces vers boursouflés; les deux autres ins-
criptions qui figuraient sur les frontons du
monument sont «également de lui; elles fonl
peu honneur au génie du poêle et au bon
goûl des échevins de Nevers de cette époque;
les voici :
Sur le fronton extérieur :
Au grand homme modeste, au plus doux dcsvaia-
queurs,
Au père de TEtat, au mattre de nos cœurs.
Kl sur le fronton intérieur :
A ce grand monument qu*éleva TabondaDce,
Reconnaissez Nevers et jugez de la France.
On voyaildansTéglisedeTabbaye de Notre-
Dame, à Nevers, une grande pierre carrée
sur laquelle était gravée cette inscription,
qui n'était point ancienne, mais gui consa-
crait la mémoire du martyre d'un aes patrons
de la ville :
Ici est la pierre sur laquelle saint Révérien,
évoque d'Autun a élé décapité l'an 272, en celte
ville de Nevers, proche l'abbaye de Noire-Dame
où reposent ses saintes reliques. Il se lit dans la
vie de saint Révérien que jamais la ville de
^ever8 ne périra pendant que ces reliques j
subsisteront.
NEWARK [NolUngliamshire) , en Angle-
terre.
Alain Fleming^ fondateur de l' Eglise ^ mort en
1373.
Hic Jacet Alanus [Flcmyng qui] obiit [anno]
M. cccLxxiu [in die saucte Hélène cujjus anuna
perDei misericordiam requiescat in pace. Amen.
Credo quod Redemptor meus vivit ci in novis-
simo die de terra surrec[turus sum et circuia
dafhor pelle mea et in carne mca vîdefoo 0euin
saivatorem mcum quem visunis snm ego et
oculi moi conspecturi snnt et non alius : repo-
sila est ho^c spcs mea in sinu meo.
{Sépulcral Monuments^ /, 186.)
NEZIB, en Syrie, près de Bir, au N. E.
d'Alep.
Sur un pont pris de la ville.
lustino imperatori dileetissimo
cxercitus eius orienlis gentem barbaram
e curru statuario cautionem ad gloriam
construxit.
(Cardinal Màï, p. 327; Spon., Misceli,
p. 277;D0NAi\, p. 22V, 2.)
9K9
N|M
D'LPIGUAPHIE.
NOG
990
NICE» dans le royaume de Piémoiit.
I.
Devant les portes de Véglise rurale de 5«ln^
Eiienne,
Imp. Caes. Fluvio Valerio Conslaiilino aiig.
Conslanli pii augusli filio.
(Cardinal Mai, 2il, 1; Murât., p. 259,
11.
Sur le tombeau de saint Pons.
Domino Karolo rege Francorum eC
Langobnrdonim pnlriciiis (tie) Romanortim
domino saiicto Ponlio màriyri siib
tcmporiims imperat .... Advocalus
cpis inslaurav ....
{Cardinal Mai, 398, 1 ; Mcr., 1896.)
NIMES, chef-lieu du déparlemcnl du Gard,
(sn France.
I.
Cinquième siècle,
M. V. R.(!)
Colinnbus
Sorinianus x\v
nal. yEdus (^)
liic adquiescii
spcral conjux.
Celte inscription trouvée en 1810 danslos
dc'^bliiis des arènes de Nîmes paraît, d'après
la forme desiettres, appartenir aux preuiiers
temps du christianisme.
(M. DE Cbazankes, Mem. de la Soc ar-
chéol. du Midi, t. IV, p. 260.)
111.
11.
1203: — Cathédrale.
Amio Domini Mccni. die xvi aprilis, relro îiunc
lapidcm fuit sepullnm corpus domini Miilii, filii
illuslris Ildefonsi ducis Narbonc de sliipe pie
memorie illuslris domini Raimundi comilis To-
lose, marcliionis proTÎncie ac ducis Narboae,
almlfundaloris hujus sanclesedis Nemansentis
eccicsic, ad honorcMu virginis Marie conslilule ,
in qua Deo famulanlur viri unanimiler snb
régula beali Augusliiii viveules, quonmi et om-
nium fldclium defunctorum animabus, quxsu-
Rias, Domine Dcus, requiem concédas perpetuam
ut quod in Icrris speraverunl el credidcrunt vî-
deant per Jesum Chrislum Dominum nostnim.
Amen.
(Mém. de la Soc. archéol. du Midi, 1. 111,
p. 219.)
(1) Mariae viraini reginsc.
(2) NalioDC 4>duvs.
1266. — Anètennement à Véglise de Sainii
Bausile , puis transporté à ta porte de la
Magdelaine.
•\- Anno incarnalionis Dni m.cc.lx.
r
VI* ni<» kal. marcii ohiit Guiberius Jm
bti boe meorie por.ist. monaslerii (1)
qi hedificavil chorum et unâ ccce cro
là el aulâ sûporê et mîa alia boi
pdcc eccle acquisivit. Orale p. co pr uR.
Traduction.
Van de rincarnalion de Noire-Seigneur mcclxvi,
m des kaleudcs de murs, décéda Guiberl Ymberli
de bonne mémoire, prieur de ce monastère, qui
bàiil le chœur et une voûte de l'égrise et une salle
su|>éncurc, cl acquit pour ladile église beaucoup
d'iiutres biens. — Priez Dieu pour lui , Paler nosiei^.
(Mém. de la Soc. arcMol. du Midi, t. IV,
p. 298.)
IV.
1290. — Trouvé près de la fontaine, en 1778.
-{- Anno Dlîi m»
• cc". xc« un. pdic
IT. febr. o. pic. m-
euiorie dlîs Ber
uardus Marilicsii
Saesia eccl.
è Nëûî. sa. et ca.
Auuo Domini ii.cc.xc.nn» pridic kalendas fe-
bruarli Qbiil pie memorie dominus Bemardus
Marthesii sacrisla ecclcsie Nemauscjîsis saccrJos
et canonicus.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 300.)
y.
132i. — Cloître des Récollels.
Anno Domini m ccc xxiiii , décima die mensis
mardi, obiilBarthoIomeusde G.ilterio mercator
janue et sepultus hic in iialiiiu frairum, cujus
anima rcquiescal in pace. Âmeu.
C'est la première preuve écrite de cet
usage alors assez fréqiieiit.
{Mém. de la Soc. archéol. du Midi, t. IV,
p. 302.)
NOCCHI. Voy. Liinegiatio.
NOCERA DE* PAGOMI , dans U princi-
pauté cilérieure au royaume de Naples.
Sur une colonne de la très-ancienne église de
Sainte-Marie Majeure dite de la Rotonde^
près de Nocera.
-f Ae Aonis Aei et sancle Marie
Magnoaido presbiter fecil. -}-.
{Cardinal Miï, p. 193.)
NOG ARIA « territoire de Vérone, royaaœir
Lombardo- Vénitien.
(I) Saint Bausile. .
I
991
NOL
XllCTIONNAIRE
YUilU pierre f aujourd'hui à la porte de Véglise
de Saint-Pierre.
m
TERMINUS
SUN HCJUS
MONÀS-
TERIO
6CT PETRI
PERTINEMTIS
JCG.
ccc.
{Cardinal Mai. 36% %)
NOLA, dans la province de Labour ,
royaume de Naples.
I.
A Vancienne église de Saint-Félix^ fondée par
saint Paulin.
Hic pietas hic aima fides hic gloria Chrisli,
Hic est marlyribus crux sociutn suis.
Nam $rucis e ligno magnum brevis astula pignus
Tofaque in exiguo semine vis crucis est.
Hoc Melanx sanctx dehitum muncre Nota m
Summum Hierosolymic vcnit ah urbe bonum.
Sancta Deo geminum vêlant altaria honorcm
Cum cruce apostolicos qux sociant cineres.
Qiiam bene junguiitur ligno crucis ossa piorum !
Pro cruce ut occisis in cruce sit requies (1).
II.
Au passage qui réunit Vancienne et la noti-
velle basilique.
Ut médium valli pax nostra resolvit lesus,
Et cruce discidium perimens duo fecit in unuro,
Sic nova destructo veteris discrimine tecti,
Culmina conspicimus porllu*um fœdere jungi.
Sancta nitens famulis interluit airia lyrophis
Gantharusintrantumque manuslavat amne ministro.
Plebs geroina Chrisium Felicis adorât in aula,
Pauius apostolico quam tempcrat ore sacerdos (2).
m.
Sur un arc.
é
Âttonitis nova lux oculis aperitur, et une
Limine consislens geminas simol aspicit auias.
IV
Sur un autre are.
Tergeminis geminx patuerunt arcubus aule
lliranturque suos per umlua limina culuis.
(i) S. Paulinus, Ep. XXXII., éd. Veron. ; ubi 4u-
▼cnatiiis in sMdi% criiicis ined. oorrigil Hierosolfma.
"^ Am M.
(2) Ibid. Vide Boli.ano., t. VU, jun. p. 89, 90,
13t>, 159, 144. - Mr.
V.
m
Sur rare du milieu communiquant à Cantique
basilique.
Qiios dèvota fides densis celebrare beatum
Felicem populis diverso soadet ab ore,
Per triplices aditns laxos infnndite cœlns.
Atria quanilibet innameris spatiosa patebunt,
Qnod sociata sibi per apertos comminos arous
Puulus in seternos aniistes dedicat usus.
VI.
Sur d'autres arcs.
Aniiqua digresse sacri Felicis ab auU
In nova Felicis culmina transgredere.
Una fldes irino sub nomine quae colit aoimi
Unanimes trino suscipit iniroitu
VU.
Au sanctuaire pris de V abside.
Hic lucus est veiieraiida penus qua conditur, et qui
Promitur aima sacri pompa minislerii.
Si quem sacra lenet meditandi in lege volunias,
Hic [loterit residens sacris iutendere Ubris.
Vl.I.
A rentrée.
Ardua florifeRC crux cingitur orbe coronae,
£t Domini fuso tincta cruore rubet.
Quœque super sigiium résident cœleste colombe
Simplicibus produiit régna patere Dei.
Aima domus triplici patet iiigredientibus arca,
Testaturque piaro janua trina fi Jem.
Hac cruce nos mundo et nobis interfice niundum,
Interitu culpae vivificans animain.
Nos quoque perficies placitas tibi Christe columbaf»
Si vigeat puris pars tua pectoribus (i).
IX.
Sur les portes méridionales. Sur une porte.
Pax tibi sit, qaicumque Dei penetralla CbriaU
Peciore paciûco candidus ingrederis.
X.
Sur une autre porte.
Cerne coronatam Domini super atria Christt
Stare crucem dure spondentem celsa labori
Pnemia. Toile crucem, qui vis auferre coronam.
XI.
Sur un passage ffarticulier allant duxariin 4
la basilique. En dehors.
Cœlestes intrate vias per amœna virel^
( I ) Ibid. et Remoxdui., p. 4i5>' 410.
M3 NOL
Cliii&iîcobey et lâctis decel bue ingressus ab horils
Unde Mcroin merîtis dalar exilas in pauradisum.
XII.
Au même /leu, en dedans.
Quisqiiîs ab aede Dei perfectis ordine voUs
Efçrederis, remea corpore, corde mane (f).
XUI.
A Varc triomphal.
Pleno coruscat Trinilas mysterio.
Slat Cbristus agno : vox Patris cœlo sonat :
DEHCRAPinE
NOL
M4
El percolninbam Spiriius sancliis fluit.
Crucein corona lucîdo cingil globo,
Cui corona; sunt corona aposioli,
Quorum figura est in columbaruni choro.
Pia Trjnitalis unîlas in Chrisïo coil,
Hahenle et ipsa Trinilale insignia.
Deum révélât vox patema et Spiriius.
Sanclam falenlur cnix et agnus viclimam.
Rcgnuin et triumphum purpura et palma indicaol.
Pelram superslat ipsa pelra ecclcsiae,
De qua sonori quatuor fontes nicant
Evangelislae viva Cbrisli fluniina (I).
XIV.
A la barrière du grand autel.
Hoc quod cernitis discite quod Lupenus episcopus compsit et
ornavit in bac ecîâ amore Dei et sanctorum Felicis et Paulini Rud
Laurenti et Patricii (2).
XV.
Sur une pierre détachée.
Lnpenus êps fieri praecep.
XVI.
Sur une autre pierre.
Hoc opus Lupinus renoTabit (3).
XVllI.
Dans la basilique de Saint-Félix.
t Septimo. die. stante. mense. madii. f
dedicatio. erit. hnjus. sanctx ec-
clesi». Bcatns. Dainasus. PP. constra-
xit. et. aedificavit. ad. honorem. lÏÏ. et
Beatissimi. Felicis. conf.
{Cardinal Mai, lôH^, 3; Reiio!«di!V., Hist..
Nol., t. I, p. 309 )
XVII.
Sur une bandelette qui entoure Varc.
Panrns eral locus sacris angaslus agendis4-
Supplicibusque negans pandere posse manus-l-
Nanc populo spatiosa plis altaria pncbct-l-
OfBciis merito martyris in gremio-f
Gmicia Dec renovala placent, novat omnia 8emper-|
ChrisluSt et in caniulum luminis ampliflcat-f-
Baec ut dilecti solium Felicis bonorans-f
El splendore siniul protulit et spalio (4).4-
Pelids pénétrai prisco \enerabile cnUu-f
Lux nova diffusis nonc aperit spaciis-f
Angusii roemores solii gaudete videntes-f
Pnesulis ad laudem quam nitet lioc solinm-f
(I) Ibid.
(i) lU) Holstenîas exacripsit e acbeda Barberinia.
Mur., p. 1905, 9. ex Blanchinio habet Lupereus.
Rehchidinos, U I, p. 480, 5iS, et t. III, p. 90, babet
Léo toUfter tertius loco Lupenui ; venimtamen aliter,
t. I, p. 518, 599, et t. UI, p. 95. ibiquc de boc epi-
scopo verba (acît. Vide etbm Ughsl., t. Yl, p. idS,
Flbetw., p. 454; I^nchin.» praef. ad tom. 1 Ana-
stas. — Mr.
(5) Sic HOLSTSRIDS.
(4) RfiiioiiDiNUS, 1. 1, p« 403, 514; Holstenios legit
spacH* pro sacris. In «d. Yeron. S. Paulini, p. 658,
unte sacris. Et ^ic alii auctores a Mariuio citati.
XIX.
D. N. FI. Valerio
Conslanlino
pio felici imp.
semper aug.
ordo populusque
Nolanus
D. N. M. Q. ejus.
iCardiwd MAÏ»2i3, fc;€iMT., 1086, h.)
XX.
Demi. Domitianum (2) barbaronim
D. D. N. N. patria don....
andavit Vesta im statuant
Nolanasordo etpopalos
eonsecravit
curante ac dedieante
Ortensio Gonviaro
provinci« Campanise
{Cardinal Mii» 253» 1.)
(1) S. Paulînus, ep. xixii, éd. Yeron. etRenoA-
din., p. 4ii. — Mr.
(2) Iteinesius (ci. ni., n. 56.) corrige arec rafeon :
Domilori gentium barbararum D. ri. FL Vtikriù
Constantino aug. invicto equesirem sUiUuun elc U
corrige aussi conviaro en consulari (Card. Mai.)
995 NOV
XXI.
Au séminaire.
Pompe...
Barbarius Pompeian.
V. C. coiiS. Kainp. cWita-
tem Bellani nuda anle
soli defonnilaie sorden-
teni silicibus e monlibus
exci^rs non e diruiis
monunienlis advec-
lis consiernendam
ornandanique cura-
vil
curanle V. C. Ti. Pro-
culo pairono et cur.
Abellanorum...
(Cardinal MaU p. 330; Remondin., His(.
NoL, 1. 1, p. 2W, m, n. v.)
NORl, en Sardaigne.
Eglise de Saint-Ephèsey à l'autel.
Sal. vis. DD. N. N. N...
Theodosîo el Placido Valenliniano se...
Subduclos oliin lalices palrieque (itc) ncgn [los]
Rcstiluil populis pure t iaviolus ain [ne]
curante
Valerio Ennodio principale ac
primaria ejusdem urbis.
(Cardinal Mai, ^0, 1.)
NORTHFLEET. Eglise de Norihlleel (Kent)
en Angleterre.
Epitaphe mulilée de Pierre de Lacy :
....us Petrusde Lacy qnondam
Rector bujus ecclcsie et prcbendarius prébende de
Swerdcs in ecclesia cnthedral. Dublin.
qui obiit
dccinio octavo die niensis octobr.
annoDomini miirmo ccc septuagesimu quioto
cujus...
(Sépulcral Monuments, I, 20<^.}
NORTON-DISNEY, au comté do Lincoln,
en Angleterre.
Epitaphe trouvée à Norton-Disney.
Ici gist Joan que fusl la fenune nooun Gillam
Disni et file moun sire Nicolas de Lanc fone
Deu eite merci de sa aime. Amen.
(Sépulcral Monuments, t. I, p. 109.)
NOVARRE,enPiéaioiil.
I.
Vers d'Ennodius, à la basilique des apôtres.
Aîitiquum ecce nitêt Icmplum, quod sorduit ante,
Gui faciem veterem lu\ nova composuit.
Pcrdidit anliquum quis religions sacellam,
Numinibus pulsis quod bene numen habet?
bi qnibiis hoc paluit, possessas linquite sedes»
Quod fecîl Victor, vidor ubique tenel.
(Cardinal Mai, p. 104; Sirmoiyd, t. I, p.
1846.J
DICTIONNAIUE . MJR
Addidil ad cullum merilo succcssor el aclis,
Qui morum nomen bine, Honora te, gens.
Nubila vipcri qui gestal corda veneni
Non datur ut faciat culmina pulcra Dec.
9%
II.
Au tombeau de saint Laurent, prêtre, et et
ses compagnons.
Aspicis hoc marmor tumuli de more cavatum?
In solidum est in lus rima nec ulla palet,
Unde queat tellus occultas miitere lympas,
Manat ab ingeslis ossibus isle liquor.
S)i dubitas, aiedio sudanles toile sepulchro
Reliiquias; dices unda salubris ubi esl?
[Cardinal Mai, 388, 5; Flebt^ood, n.
526.)
NOYON, déi>artement de l'Oise, en
France.
I.
Inscriptions du xni* siècle. —A la cathédralt.
Hic jacei Gcrardug de Nivernis cantor
et canonicuafeeelesie béate Marie
Noviomensis.
obiit annoDomini
M. ce. LXIII.
H.
€hi gist Ermcline Oiselette
née de Gorbie s (1) fu femme
mai. gre (2). Robert de Douai
orfèvre. Priez pour s" ame
= iWias Paternosteré
III;
Quatorxième sièelé.
Gy gist Jehan le Bucheroif
de Saint Germain en Laje
qui irespassa Tan de grâce mil ccc. nn<s el deot
le VI* jour du mois de novembre
Priez Dieu pour Tame de lui.
(Mémoire sur les pierres tombales de k
cathédrale de Noyon, par M. PeJ^bélAk'
gne; BtUletin monumental de M. Dg
Caumont, LX,1844, p« 353 et suir.)
NUBILARA, au diocèse de Pesaro, dans les
i^lals-PontiQcaux
Dans une maison gui a appartenu au duc
d'Urbin.
Ghristus rex |gloriâe
venitinpace; Deus
homo factos est ; Veri>um
caro factura cst^
[Cardinal Haï, p. 6.)
NUREMBERG, au royaume de Bavière.
Lieu incertain.
Nobililati Littéral» S.
HiERO!«vMo WoLFio Ootingensî, ex Pinccn.a-
{{) QuU ou et.
(2) Maître, probablement.
OUA D'EPICR
Swcinspaiudenss. qui in primis auloribus
iriensis cœnobii niimcraïUiirJegiliinasUrpe
)do, in qito et fralre llainrico Noriinb.
iatro illa ipsa exstincla est : Socraii
ico, Grèce Lnlineq ; <1oclissimo : Chrisllancc
isophîx et eloquentix principi : viro a<l
endû, dîcendum, docendû nalo : anliqux
tis et fiilei gcrmanicx cxemplari; prx-
irî oplinio, et amico noaximo : sex llain- '
fratres germani, Joh. Baplistx F.F. pu-
debitu privata pietate BI.p. p. Ob. A. C. N.
) xic. poslr. Non. Oclob. H. L P. M. Vixit
DSLXiv. d. Lv. b. XIX. Anmeo Gvmnasio et
prxFuit ann. xxiii. miiUiplicium divini
lîi monumenlorum Europam atquc Asiaiu
des reliquit.
Ibos, Supplém, aux inscript, de Bâlc,
p. 375.)
11.
llic sila sunl ossa
Joàchimi Camerarii. Joach. F.
Mcdici Norimbergensis,
qui vixit an ni d
8. anno m. d. xcjix.
omn.endans se imniensx misericordiae
divinx.
i roibi mors est : Mors roihi viia nova est.
(Gros, p. 392.)
ÏPHI , l'ancien Nymphœum , village
B Srnyrne, en Asie-Mineure.
B ville était devenue l'apanage d'un
latin à Tépoque où les Latins niattros
vriUE.
ORA
9U8
de Constanlinople, de Nicomédie, de Chalcé-
doine, dominaient pour ainsi dire toute la
partie occidentale de TAsie-Mineure. On
voit encore è l'entrée du village un immense
château carré que les Turcs appellent le
château des Génois. Sur la place, près de la
maison de TAga, M. Charles Texier, a dé-
couvert un tombeau chrétien, qu'il croit
appartenir au xir siècle de notre ère. Ce
sarcophage, en beau marbre blanc, est encas-
tré dans une fontaine. 11 est orné de sculp-
tures représenlant des animaux, des ara-
besques et des (leurs de lis. Sur le bandeau
supérieur, on lit cetle inscription :
NTN K02M02 HAÏ2 ÏMXIA 201 OEON META
NTN GTV BAAlZE I1P02 OEON 2TE*H»OP02.
Lecture courante.
NCv owv |3aôtiÇc tt^ô^ Osôv GTSfnfOfOÇ,
Traduction.
Maintenant un ornement délicieux te donne une
altitude (une Tonne divine) ; vas donc inainlenaut
à Dieu, portant la couronne.
Cette inscription parait avoir été emprun-
tée à quelque poëme religieux. Peut-être
Vomement dont il est question fait-il réel-
lement allusion h un riche vêtement dont on
avait décoré le corps du défunt, suivant
Tusage des Byzantins. Nous y verrions plu-
tôt une allusion au vêtement et à la place
c«)lesles que ses vertus pouvaient avoir mé-
ritésau défunt.
{Description de VAsie Mineure j par
M. Cb. Texier, et Revue archéologique^
t. 1, p. 32V.)
o
!RGO, dans le royaume Lombardo-
»n entre Trévise et Venise.
Eglise des PP. Capucins,
Sur les reliques de sainte Sabine.
Benemerenti in pace
Sabine! dulcissime côjugi que
1^ \\iXi mecum annis v nesse (tic) vm.
(Cardinal Mai, kUl, 8.)
ATO dans le teriitoire de Brescia,
de Lombardo-Vénilien.
Constaniino nuix
D. D. D. N. N. N. Flavio Licinio
Liciniano in
L. Constaniino îun.
• •
. Csesar. . .
(Cardinal Mai, 256, 1 ; Mur., p. W4, 1.)
NGE, département de Vaucluse, en
I.
Sur la base d'un bénitier.
Constaniino pio
nobili Caesari
Jîvi Constantin!
piî Augusti
filio.
(Cardinal Mai, 253, 5; Mdrat., p. 259,
8; foyagelitt. de deux Binéd., part, 1,
p- 265.) ^
II.
1127.
Nobilis hispaaus prsesol Berengarius hujtiB
Urbis in hoc modico conditus est lumulo.
Illani legatum Hierosolyma sensil, et inde
Ornamenta sux deiulit ecclesix
Pracdecessoris Willclnii facla secutus
Eceleslam siuduit magnificare suam
Pasior episcopium rexii quînis quater annis
Amplius atque minus non fuit una dies
Ilunclux angusti vigesima sepiimae (sic) sefi^
Pontificem dédit, bunc abstulit bsec eadcm
999
ORB
DICTIONNAIRE
ORB
im
Hoc Carmen fecii Willelmus pnesal ab illo
Terlius et scribî jussil in lioc lapida.
(Mém. de la Soc. archéoL du Midiy t. III,
p. 104.)
III.
1199.
Marlis quindenis vecti super astra calendis
Hic Inpis ArniilG priesulis ossa legit.
Qiiul facient inopes, inopuin miseralor obîvit;
Amisil solitas plebs miseranda dapes.
Prudciis, facundus, juslus, pîus, et moderatus,
Exemplar siquidem sobrietaiis erat.
Jcjunus dapibus, flevit gemuiique realus,
Pxne nona dies fulsil et ecce dies.
Quisque Paier nosier, leclor pro prxsule dicat,
Ut jungatur ei qui super aslra roicat.
Arnulfe, évoque d'Orange, avant 1182, fut
en 1199 attaque de la lèpre, el Innocent III
lui donna alors un coadjuleur, qui lui suc-
céda en 1200.
OHBAIZ, ancienne abbaye du diocèse de
Soissons, en France, sôus l'invocation de
saint Pierre et de saint Paul.
Extrait d'une ancienne histoire de Vabbaye^
communiquée par M. de Mallet au comité
des chartes du ministère de l'instruction
publique (1).
L'une des plus belles et des dernières
actions que saint Réole ait faites avant sa
mort, dont on a connoissance, et qui rendra
sa mémoire immortelle sur la terre, fut la
fondation de cette abbaye de saint Pierre
d'Orbaiz. Notre saint fondateur, qui s'éloit
fait une élude de toutes les belles actions
des plus grands évêques de son siècle, et
une loy indispensable de les retracer par les
siennes, voulant imiter la piété de saint
Hivar, son prédécesseur dans le siège de
Reims, qui avoit fondé le célèbre monastère
d'Haulvillers, et le zèle et la magnificence
des roys el des princes de la terre pour la
gloire de Dieu, fit bâtir, fonda, dota, et con-
sacra a Dieu, selon le P. Le Coinle, en six
cens soixante-dii-sept, ou selon d*autres,
moins vraisemblablement, ensix cens quatre-
vingts, cette abbaye d'Orbaiz, sous l'invoca-
tion des princes des apôtres saint Pierre et
saint Paul, sous la règle de Saint-Benoist et
de saint Colomban, sur les fonds et domaines
qui lui avoient été données par Thierry ou
Théodoric, premier du nom, roy de la France
occidentale ou de Neustrie, troisième fils de
Clovis second et de sainte Bathilde, aussi
roy de France, la huitiesme année de son
règne et du consentement d*£broin, maire
du palais, quelques années avant qu'il fût
assassiné par Ermenfroy ou Ermenfrade ,
comme on a dit cy ndessus : « Hic venerabills
Reolus episcopus construxii monasterium
Orbacense in loco qnem promeruii dono
régis Tbeodorici, per ipsius licentiam, suf-
(I) Bulletin des Comiiés, mars 18jt0, p. 82.
fragante Ebroine majore palatii. » (Flodoaid,
lib, II, cap. 4.)
Ces paroles de l'historien Fiodoard, c in
loco quem promeruit dono régis Thedorid,
per ipsius licentiam» » qui marquent le fond
et domaine donnez par le roy pour la foodi-
tion de cette abéïe, l'ont toujours fait con-
sidérer et reconnottre pour une abéie de
fondation royalle, comme il parolt par h
déclaration des biens de cette abéïe» que le
cardinal Alexandre de Campegge, abbé d'Or-
baiz, fit donner et fournir a la chambre des
comptes de Paris, le iringt-unième jour îe
décembre mil cinq cens quarante-sept, par
dom Pasquier Chatton, procureur général
desdits religieux, abbé, prieur et convent de
Saint-Pierre d'Orbaiz, prieur de Notre-Dame
d*Oiselet, et prévost de ladite abbaye qui
relève immédiatement du roy, et quiatoale
justice, haute, moyenne et basse, suivant U
susdite déclaration du 21 décembre 1M7.
Le même Flodoard aioute au même endroit
que, dès aussitôt que le monastère fut en-
tièrement achevé et en état d'être habité, le
saint fondateur s'adressa à l'abbaye de Res-
baiz, demanda et obtint six moines et les
mit dans son nouveau monastère, pour y
vivre régulièrement et enseigner la saiote
règle monastique à ceux qui se présente-
roient et qu'ils recevrqient. Il choisit un de
ces six religieux tirez de Resbaiz, nommé
Landcman, et le fit abbé pour sa vie ; car
quoiqu*un certain Odon (on ne sait guiétoit
cet Odon ; c'étoit peut-être quelque miséra-
ble moine ou autre ambitieux qui s*empara
Car violence de sa place) l'ait chassé uOr-
aiz, après la mort de saint Réole, il y fiit
néantmoins rétabli par le roi Childebert
second, second iils et successeur de Thierry
premier.
Notre saint fondateur, qui formoit toutes
ses actions, et régloit sa conduite sur celle
de saint Uivard, voulut à son imitation que
le monastère d*Orbaiz qu'il avoit fondé,
quoique dans un autre diocèse, demeurât
toujours sous la juridiction et dans la dépen-
dance immédiates des archevêques ses suc-
cesseurs; en sorte qiie Ihs religieux d'Orbaiz
ne pussent se choisir ni reconnottre, dans
la suite des temps, un abbé sans leur per-
mission et leur agrément, et que celur
qu'ils auroient élu avec ces conditions, fût
contirmé par Tarchevêque, et lui prêtât le
serment de fidélité, quoiqu'il fût d un autre
diocèsp, comme celui de Hautvillers, bâti
par le même saint Hivard, étoit et demeu-
roit toujours sous la dépendance et la juris-
diction iminéJiatedes archevêques deReims,
conformément à la prière que lui en avoit
fait saint Berchairo, premier abbé de Haut-
villers, et ensuite martyr, selon le témoi-
gnage du môme Flodoard
On ne sait pas précisément oïli notre saint
fondateur mourut; mais on a toujours cru
3ue son sacré corps fut apporté et inhumé
ans l'église de cette abbaye qu'il avoit fon-
dée, conformément à ce qu'il avoit ordonné
par son testament. On garde encore dans
cette église une partie considérable de ses
ORB
D^EnGRÀPHlE.
ORB
1002
8 ossements: « Corpus ejus «in ecdesia
(^usi sepultura mandatum traditum ex
s testamento, ubi sacrœ ejusdem adser-
ir exuviœ. d (Marlot, lib. m, cap. &37).
ivérend P. dom Thierry Ruinarl, sçavant
rtueux religieux de notre congrégation,
ses notes sur la Chronique de Frédé-
»qu'ila donnée au public avec l'Histoire
int Grégoire de Tours, dit ces paroles :
>lus Orbacense monasterium condidit,
opultus, hodieque colitur terlio Nonas
^mbris. »
conserve et on voit encore dans le col-
il du rond-point ou pourtour du chœur
>tre nouvelle église, vis-à-vis du maitre-
» et entre la chapelle de la sainte Vierge
le de saint Nicolas, la pierre sépulchrale
»rme de tombeau ancien, semblable à
Burs pierres ou tombes sépulchrales
e Yoyent dans la chapelle dite de Saint-
fort ancienne, dans Tenceinte et à côté
rOrient d'esté de l'ancienne et auguste
le des dames bénédictines de Joùarn,
emées aujourd'hui par madame de
156; on voit, dis-je, la pierre sépulchrale
mée entre deux pilliers, soutenue par le
u d'une colonne de pierre, dans laquelle
oit, par tradition, que le corps de saint
) fut enfermé pour être mis en terre,
mme l'église qui subsiste aujourd'hui
té bâtie que quatre b cinq cens ans
la mort de notre saint londateur, c'est*
i vers la fin de l'onzième ou vers le
lencement du douzième siècle (1), par
lud troisième ou par Thibaud qua-
ne, comte de Champagne et de Brie,
) peut dire en quel endroit le corps de
Réole fut inhumé, et on conjecture qu'en
sant cette nouvelle église on a placé la
te pierre sépulchrale ou tombeau dans
roit le moins incommode.
m Guillaume Marlot, dans Tendroit ci-
\s cité, dit qu'il y a une Vie manuscrite
lême saint Réole, où il est marqué que
'X)rps fut porté dans l'église de Saint-
jT, où il fut enterré. Voici les paroles sur
telles il se fonde : « Ad cujus exsequias
Yôlans multitude populorum convocal
18, suavissimis totum conditur aroma-
odoribus sanctissirai prœsentis sacra*
Qum corpus, auro depictis componitur
t>us, necnon sériels involvitur lin tels
tins, exemptus mundo Christi famulus
*o sustollitur diligentius, aurea pepla
ilatur, defertur ad basilicam sancti
igii pontificis, in cryptam deponitur ad
D partem altaris sancti Laurentii marty-
bi sepultus vivit in Christo sine fine. »
on les dernières paroles de celte Vie
iscrite, dont monsieur Marlot vient de
fournir un fragment, il en faudroit
ure que le corps de saint Réole auroit
'abord porté et mis en dépôt dans un
L*aateur se trompe ici et a, par distraction,
|a*on peut le voir dans d'autres parties de son
Mrit, reculé, contre son intention, de cent ans
isinicUon de son église : il faut donc lire vers
du xii« ou au commencement du xni« siècle.
DiOTiONN. d'Epigraphib. \.
caveau au côté gauche de l'autel de Saint-
Laurent de l'église de Saint-Remy de Reims,
et que dans la suite des temps il en auroit
été tiré et apporté dans l'église de l'abbaye
d'Orbaiz, pour être exposé à la vénération
des fidèles et recevoir leurs respects et leur
culte. Nous appuyons cette conjecture sur
l'autorité d'un manuscript de cette abéïe, qui
rapporte l'histoire d'une translation faite du
corps entier de saint Réole d'un ancien vase
reliquaire ou châsse dans laquelle on conser-
voit tous les sacrés ossemens dans celte abéiiî
depuis plus de trois cens ans, pour être mis
et renfermé dans une ch&sse plus riclie et
plus magnifique, suivant les propres termes
de notre manuscript : « Placuit corpus
beati Reoli longœva vetustate in quodam vase
veteri repositum, transferri în novum, quod
œdificatum constabat opère sumptuoso, lapi-
dibus pretiosis, gemmis et auro etargento..
... Serve suo Reolo, nec dicam serve, quin
potius amico, ornamenta, auibus plusquam
trecentis annis quibus involutus fuerat, con-
tulit inviolata. »
Cette translation du corps entier de saint
Réole se fit en l'an mil cens quatre-vingts,
sousie règne dePhilippe second, dit Auguste,
fils de Louis septième, dit le Jeune; Henry,
dit le Large ou Libéral,étant comte deTroycs,
pannetier de France, et fils de Thibaud
troisième, comte de Champagne ; Guillaume,
quatrième fils de ce même Thibaud, étant
archevêque de Reims, appelé communément
Guillaume aux Blanches mains, cardinal du
titre de Sainte-Sabine, et légat du saint siège
apostolique en France, par Nivellon, évêque
' de Soissons, à l'instance de Guillaume, abbé
(qui apparemment a écrit l'histoire), et des
religieux de cette abéïe d'Orbaiz, à l'occasion
et après la consécration d'un autel de notre
nouvelle église, dédié à Dieu sous Tinvoca-
cation de la sainte Vierge, mère de Dieu,
et de saint Thomas, martyr, eu présence de
plusieurs abbe2 qu'ils avoient invitez, et
d'une infinité de peuples accourus de tous
costez à la consécration de cet autel, et à la
translation de ces sacrés ossemens. Nous
allons rapporter l'acte latin, tel qu'il est, qui
renferme l'histoire de ces deux actions et
cérémonies, et qai a été écrite par cet abbé
d'Orbaiz, Guillaume.
« Anno millésime centesimo octuagesimo
ab Incarnatione dominica, régnante Philippo
Ludovici régis filio, Henrilio Trecensi comité
Ealatino degento, Willermo metropolitano
emensisibisubditisspiritualia ministrante,
mihi Villermo, I)ei gratia Orbacensi abbati,
placuit altare quoddam quod constitutum
erat in reœdificatione templi, in honorem
beatœ Mariœ Virginis et sancti Thomœ mar-
tyris consecrari. Ad id opus peragendum
petitionibus meis abbatis accessit Nivelle,
Suessorum episcopus, vir magni nomiuis et
egregie litteratus, quamplurimis clericis, ut
condecet, tantum suppleri officium, comita-
tus : accessit, inquam, sequentique die ab
inventione Sanctœ Crucis altare m honorem
sanctorumprœdicatorum dedicavit, ac multo-
rum peccamioa» qui intererant obsequio, vel
52
«005
ORB
biCTIOMNAIRÉ
OkL
MH
qui deinceps votum justœ peregrinationis
usfjue ad tempus prœfinilum ibidem supple-
rerit, relaxavit; placuit de cœtero mihi, cunri
fratrum meorum consilio nec non melropo-
lilûni et Sucssionensis prœceplo, corpus beatî
Reoli longœva vetustato in quodam veteri
vase repositura, transferri in novum quod
œdificatum constabat opère sumptuoso, la-
pidibus pretiosis, gemmis, auro et argento.
Fama transmutaliorais evolans diversorum
provincias circinans, compulil ritus et lin-
guas dissones confluere ad locum prœdesti-
natum, ut ex laboris peregrinatione et ele-
emosiniB libéra traditione pro saluteanimœ
participes obsequii flerent in perpetuum.
Altari si(;^uidem dedicato more consuetudi-
nario» episcopus Nivello abbatibus, et cœte-
ris confluentibus , nova mecum deferens
ornamenta, quibus corpus beati Ueoli emeri-
lum involveremus, cura gemitu et lacrymis,
cum cantibus et modulis, accessimus ad
feretrum quod rescrutum patebat in con-
spectu omnium. Rimatur episcopus, riman-
tur abbates, rimatur oculus beatissimi Reoli
corpus, quod proi)ter fragilitatem carnis
humanœ, quamvis sacratus, tangere tamen
refbrmidabat digilus; res. miranda! et etiam
chirographo condignal Qui populo Israeli
Suadraginta quatuor annis per déserta gra-*
iente vestes et calccamenta reservavit in-
corrupta, servo suo Reolo, nec dicam servo,
quin potius amico, ornamenta quibus plus-
quam trecentis annis involutus fuerat, con-
tulit inviolata. Ego abbas, corium cervinum
vidi et tenui, et immutari cum adstantibus
censui ; consideravi et vestem sericam fortem
et integram quasi noviter de textria vel
texente prolatam ; palpavi et liueam, ac si
rore cœlesti stillant et in omni génère
pigmenlorum circumflueret. Testantur me-
cum hœc qui viderunt et afiluerunl, et sub
vcrbo verilatis tara futuris quam modernis
credenda reliquerunl. Igitur Nivello episco-
pus mecum cum reliquis tandem Deo etecan-
tantibus, sanctissimi Reoli corpus primilivis
involutum vestibus quasi lorica inexpugna-
bili, de veteri in novam fabricam calenis et
serris ferreis obtura vi mus. Caput vero ejus
in vasculo quod capili congrueTbat reservavi-
mu«, ut peregrinis ostenderetur, et petenti-
bus tum corporis quam animœ solus perpe**
tua inferretur. »
11 paroit par le récit de cette translation
dont on renouvelle tous les ans la fôte le
quatriesme jour de may, avec office de pre-
mière classe et de premier ordre, de pré-
cepte dans cette église, que le corps de saint
Réole étoit encore tout entier dans cette ab-
baye en mil cent quatre-vingts; mais comme
ellen'enpossèdeplusaujourd'huyqu'unepar-
lie, il faut que depuis on Tait divisé et dis-
tribué en plusieurs endroits, pour enrichir
plusieurs églisesd'un si précieux trésor, puis-
que la célèbre abbaye d'Hautevilliers unie à
la congrégation de Sainte- Vanne, prétend
avoirla plus considérable partie de ses sacrez
ossomens, qu'on y conserve dans une très-
belle châsse.
Une côte du môme saint a été donnée pw
les religieux de l'abbaye de HaUtrilUers k
la oaroisse d*Ambona^-suf-Marne , proche
du bourg d'Avenay, diocèse de Reims. Cète
paroisse fait avec beaucoup de soIeoBité
rofflce de la translation de cette relique eon*
sidérable tous les ans, le trentième jour de
juin. On y fait aussi la fête du même saint
Je vingt-cinquième de novemt>re, comme
dans l'abbaye d'OrbalÉ. Mais nous ne savons
pas quand on a fait toutes ces distinctioDs
et tous ces partages des sacrez ossemens de
notre saint fondateur; nous n'en avons troQfé
aucuns mémoires : tout a péri OU a été bfAlé
dans les différentes incenaies. Un ïûémAté
écrit en françois en mil six cdM fieuft par
un religieux de cette abbaye, et inlitolé 5{**
gularités d'Orbaiz^ marque que « le jottf dell
Sainte-Trinité, on y fait la solennité des
saintes reliaues qui y reposent, nommé-
ment le cher, un bras et quelques aotrae
ossemens confus de saint Réole, la châsse
ou fierté ayant été rompue et brisée par lel
Huguenots l'an mil cinq cens cinquante oa
plutôt soixante-quatre. »
ORLÉANS, chef-lieu du Loiret, en Pràitct.
A l^autel de Saini^igfum.
Lieu iiiceruiû» peat-6tre à Orléans.
Haoc tibi Celsilonans araoi Theodulfus adomo
At faveas voiis, rex Deiis ipse, meîs«
Qiiisquis et hanc ceniens, et tu sanctisatiue prm&à
Aûiâne, exlgul sis memor oro met.
{Cardinal Maï, 79, 2; SnutoaD, Opp.f
II, p. 779.)
ORLËANSVILLE, Tancienne ittmcada, ^
Algérie.
Les fouilles faites dans cette localité pour
l'établissement de nos colons^ ont amené
une découverte des plus intéressantes. On a
trouvé les fondations et le pavé en mosaï-
que d'une ancienne église chrétienne, et. sur
le seuil môme de l'édifice» on a lu la belle
inscription suivante :
Hic requiescU sanctae
memorlae pater noster
Reparalus ^isoopus
qui fecit lu sacerdoUum
aunos vnu. menseti xi. et
nos precessit In paee
die andecima Kal. aug. Pr
ov[i]nc[ise]. cccc. xx et sexta.
Traduction.
Ici repose notre père de sainte mémoire, Repart-
tus, évéque qui & exercé le sacerdoce neuf aos et
onze mois, et qui nous a précédés dans la paix da
Seigneur, le onze des calendes d*aoùt de Tau 436 de
la réduction de la province (de Nunidic).
La Numidie ayant été réduite en province
romaine par Jules-César, quarante-six ans
avant Jésus-Christ , l'évéque Réjparat est
mort le 22 juillet S90 de notra ère ; il avait
été élu^ par conséquent^ a» eelobre SW. Ce
sont autant d*éléments nouveaux pour l'his-
toire de l'Eglise d'Afriqdr.
ORL
DEPIGAAPUUS.
ORL
iom
Prévost a publié, dans la Revue archéo^
\e du 15 déceoibre 1851, 8' année, p.
me'Notice sur le labyrinthe de Végltse
PARATLs à RusicaJa. Le labyrinthe est
I rentrée de l'église, et formé au moyen
1res. Nous donnerons un extrait de la
de M. Prévost, laissant nos lecteurs
d'adopter les explications un peu con-
ales qu'elle renferme.
!^es lettres dont nous parlons , for-
tes mots Sancta Ecclesia , répétés un
nombre de fois. Elles sont placées au
I d'un de ces labyrinthes, dont plu-
de nos églises offrent des exemples,
fessant travail nue vient de publier
»ublet de Boisthibault, sur le labyriu-
I la cathédrale de Chartres, m'a donné
de hasarder une ex[)lication du sens
!aut attribuer à celui de la basilique
iansvilie.
3mme 11. de Boisthibault, je crois que
urs de ces dessins ne sont qu'un jeu
patience intelligente des artistes ; mais
Is aussi, avec l'abbé Âuber, que cette
ice et cette habileté se sont souvent
^os à imprimer sur la pierre des sym-
servant a représenter les idées mora-
1 religieuses le plus en faveur chez
èles et les artistes de chaque époque,
ans vouloir chercher à reconstituer la
historique de toutes ces idées qiii ont
lé à la construction et à la décoration
5 édiQces religieux, chose qui serait à
rès impossible, comme Tobserve judi-
ornent M. de Boisthibault, il n'en est
oins fort intéressant de les étudier sé-
leot dans leurs divers symboles. Je
idrai d'abord avec quelques détails
description du labyrinthe d'Orléans-
est de forme carrée el de peliles di-
ions* puisque son côté né dépasse pas,
ue je crois, deux mètres cinquante cèn-
es. On le rencontre dans le bas-côté
e de l'église, après (Hre entré par la
située dans le mur septentrional ; son
ture est placée du côlé de cette porte ;
est aisé de voir que la marche doit
éprendre en commençant par le com-
aent qu'on a à sa droite. Le dessin
cette particularité, qu'il est divisé en
3 carrés exactement semblables, et
nt chacun un petit labyrinthe h part.
Je telle sorte qu'il faut avuir parcouru
tier le premier do ces labyrinthes par-
ivant u'arriver au deuxième, puis au
ème, puis euiin au quatrième, qui vous
au centre du labyrinthe total. La
are allée rectiligne suivie pour arri-
u terme de la course est contiguë à
qui a été parcourue eu entrant. Une
rrivé au centre, Tœil se trouve au mi-
ie ce jeu de lettres dont j'ai parlé, et
)rme un dédale encore plus inextrica-
|ue celui qui l'entoure. Pour en avoir
f I il faut se placer au milieu du carré
i par les lettres, ou y voit une S. ; par*
lelà, quelle que soit la direction adop-
•ar l'œil pour lire, il arrivera toujours
à l'un des quatre angles du carré, après avoir
lu les mots Sancta Ecclesia,
« Ce carré de lettres se décompose lui-
même en quatre carrés partiels semblables à
celui-ci :
S
A
N
C
T
A
E
A
N
C
T
A
E
C
N
C
T
A
E
C
L
C
T
A
E
C
L
E
T
A
Ë
C
L
Ë
8
A
£
C
L
E
S
I
E
C
L
Ë
S
I
A
« Ces sortes de jeux de lettres sont très-
aisées à composer. Tous les mots, que. qu'en
soit le nombre et quel que soit le nombre
de leurs lettres, peuvent être ainsi arran-
gés; seulement , lorsque le nombre total
des lettres contenues dans les mots employés
sera pair, la figure obtenue sera un rectan-
gle, et non plus un carré comme dans ce
cas-€i| où nous avons treize lettres.
« lA clef de la formation de ces sortes de
figures est trop facile pour que je m'étende
sur ce Sujet. Je vais chercher maintenant à
déterminer quel peut être le sens attaché à
ce double labyrinthe de lignes et de lettres;
mais avant tout, je fais observer qu'ici je
ne vise point , et que je ne prétends pas
étendre mes coi^ectures sur le labyrinthe
d'Orléansville aux autres monuments de ce
genre.
« Ne doit-ou voir dans le nôtre au'un sim-
pel jeu delà patience de l'artiste? Je ne le
pense pas. £n effet quelque compliqué qu'il
soit, il est bien loin de l'être autant que le
reste du pavé de l'Eglise; que cette mosai-
Sue si riclie, si variée» si tourmentée même,
ont deux détails ne se ressemblent pas.
C'est bien certainement sur cet inextricable
réseau de lignes aussi différentes par les
couleurs que par les formes , que l'artiste a
déployé toute sa patience et toute la verve
de sa capricieuse imagination.
(( Le labyrinthe placé près de la porte
d'entrée, eu avant de cette riche ornementa-
tion, se présente sous un aspect simple et
sévère : ces nombreuses lignes droites, qui
se heurtent toujours sous des angles brus-
ques , ont quelque chose de sec auprès de
ces courbes gracieuses qui s'entrelacent sur
Je sol de la basilique. Si 1 artiste n*avait eu
pour but qu*une œuvre do patience, qui l'em-
pêchait de mettre la décoration de son laby-
rinthe eu harmonie avec les iigures qu*il a
tracées au près? Ilest plus probable de sup-
poser qui! était sous rinûuence de deux
idées différentes, lorsqu'il a dessiné ces deux
parties du sol d'une même église.
« Selon toute probabilité, la basilique de
Réparatus a étéfondée vers328, peu de temps
après la reconnaissance publique delà religion
cnrétienne par le chef de l'empire, mais auplùs
fort des rudes épreuves que l'hérésie faisait
subir aux fidèles. Toutefois, ces épre^uves
étaient devenues plus faciles depuis tjuc
les Pères de rKglise avaionl rôlai»li les bases
1007
ORL
DICTIONNAIRE
ORV
m
du dogme et Tunité de la foi dans le concile
de Nicée.
« A cette époque» les arts, les lettres, et
toutes les œuvres de l'esprit humain étaient
en pleine décadence; le vieux monde s'é-
croulait pour faire place à la génération di-
vine. Les règles de Tart antique étaient mé-
prisées , perdues; la majesté des formes
faisait place à la richesse et à la complication
des ornements. Les détails et les accessoires
^ étouffaient l'unité de l'œuvre; le bon goût
; se perdait.
« Le Bas-Empire commençait, et avec lui
ces futilités, ces frivolités, ces tours de force
dans les petites choses , qui caractérisent
les arts et la littérature de cette triste épo-
que, où un jeu de mots, une phrase à dou-
ble entente étaient l'origine de violentes dis-
cussions et d'interminables écrits.
« L'art chrétien, ayant à se créer è cette
époque de décadence, donna d'autant plus
volontiers dans les excès d'une ornementa-
tion trop riche, que les idées religieuses re-
jetaient tout ce qui avait rapport a l'art an-
tique, parce que cet art était païen. D'ail-
leurs le culte ayant été proscrit n'avait pu
former encore des architectes qui lui fussent
propres. La belle mosaïque d'Orléansville
appartient donc à cette génération chrétienne
qui, sortant pour la première fois des obs-
cures catacombes , demande au soleil un
culte resplendissant d'or et de vives couleurs,
et qui, témoin des merveilles produites par
les arts de Rome et d'Athènes, veut aussi
appeler les arts à la gloriQcation de ses céré-
monies religieuses.
K Mais à côté de ce besoin impérieux de
manifester son éclatant triomphe, la religion
ne perd pas do vue l'idée morale , et elle
transporte dans les nouveaux édifices les
emblèmes , les décorations symboliques
qu'elle Avaît» dès ses débuts, adoptés et des-
sinés dans les souterrains où se célébraient
les saints mystères. Ces emblèmes, ces sym-
boles furent sans doute conservés intacts et
garantis de cette richesse d'ornementation
qui ne les atteignit et ne les détruisit que
plus tard.
« Parmi ces idées adoptées au commence-
ment du christianisme, l'une des premières
est sans contredit celle qui nous montre
l'âme humaine placée dans ce monde comme
dans une vallée de misères et de douleurs,
au'elle doit traverser en suivant une route
ifficile, ardue, semée de déboires et de pé-
rils. L'âme doit accomplir son pénible
voyage au milieu des dangers , des peines,
des épreuves, des séductions de toute sorte
Sue lui impose son union avec la matière.
Ile doit, après bien des secousses et des
tribulations, bien des fausses marches et des
écarts, bien des fautes et des expiations ,
sortir triomphante de la lutte , pour arriver
au séjour du bonheur éternel.
« Les premiers chrétiens n'auraient-ils
pas pris le labyrinthe pour une image de la
route, didicile et féconde en égarements, que
doit suivre l'âme pour arriver è Dieu? D un
autre côté^ le pèlerinage de cette âme sur la
terre n'est-il pas représenté par les difficul-
tés imposées au postulant qui veut être ad-
mis au nombre des fidèles et venir s'asseoir
dans le sanctuaire de l'Eglise, imaçe, dans
ce monde, de la cité céleste è laquelle il as-
pire après sa mort? Notre labyrinthe, ainsi
placé a l'entrée du lieu saint, ne représente-
t-il pas parfaitement le chemin suivi par
Tâme qui aspire au ciel, et celui du néophyte
qui veut entrer dans le sein de l'Eglise ?
« Dans les premiers siècles, les épreuves
imposées aux postulants étaient pénibles et
longues, si longues quelquefois, que le titrede
chrétien n'était accordé, par le baptême, qu'au
lit de mort. L'abjuration des erreurset rinitii-
tion à la vérité étaient accompagnées de céré-
monies nombreuses, surtout au début du
christianisme, alors qu'il importait de oe
pas introduire de faux frères , dont la coo-
duite eût été un scandale, et qui eussent pa
découvrir aux persécuteurs les lieux où
l'on célébrait les saints mystères. »
ORVIETO, dans les Etats-Pontiflcaux.
L
Palais des Conservaieurs.
Imp. Cses.
Flavio Cons-
lantio pio
Fel. iuviclo.
{Cardinal Mai, 259, 2; Donat, lS0,6.j
Nous extrayons du Jr^5or des Epitaphei
de Labbe les inscriptions suivantes eu vers
léonins , pages 163, 16<^. On en trouvera de
semblables dans notre Dictionnaire aux luots
Arras et Clunt.
U.
Guillaume, cardinal de Brayo.
Sit Ghristo gratuê hic GuiUelmus tumulaluê
De Brayo nalus, Marci litulo decoraius :
Sit lier le Marxe cœli GuiUelmus in arce:
Quieso non parce Deus ouuiipotens sibi parce,
Francia plange ttrum, mors islius libi mirum
Defeclum pariei^ quia vix similis sibi fiet,
Defleat hune Mathesis^ Lex etDecreU, Poem;
Necnon Synderens heu mihi quam Thenum!
Bis iexcentenuif binus, bis bisque vicenus
Annus erat Chriui, quando mors affuit islù
m.
Guillaume^ cardinal de Saini^Eusioeke,
Siste gradum, clama qui perlegis hoc epigrcfui ;
Guillelroum plora^ quem sublraxit brevis kon
Nobis per funus; de Gardinibus fuit unui.
Prudens, veridicus^ constans et fidus amiciu,
Yere Catholicus r-iusias^ pius atque pudicus^
Gandidior cycno ; patruus Quartus fuit /njio-
Gentius, iUiui mores imilans nec alius*
Romae, Neapoli^ quos impla mors pkariêêm,
Regia sancia Po/t iungit, eosque bem*
Lauani» de progenie GomiUuft Aût im
OTR D^EPIGRAPIIIE. OVI iOlO
li, des in re<iuiein setlern sih'i Chriue, d*Otricoli sous le pape Vigile et sous Totila,
Di naii Domina super aslra regenlis roi des Goths.
iginta daii et sex cum mille duceniit. (Cardtna/ Mai, pag. 76 ; Ughelli, t. X,
p. 150.^
IV.
)iilhume Roland^ évéque du Mans.
nagnorum superans et dicta virorum
unetorum^ clen, plebis, monachomm^
fdictorum, debella torque malorum
deuotutf castus, sapiens, tnoderatus
GnlUelmus Roland iacet liic tumutatui.
rat teilitf parcus cibus, aspera vestis/
tuitarum quas fimdebat lacrymarum
ns MUiarum Iractaret saneta sacrarum.
9tum det gaudia Rex $uperorum
} servorum meritis precibusque snomm.
V.
Cruillaume de MontesorellL
it absque mora non extricabills hora
M nobilibus^ et pueros senibus.
nobiiUas posset producere vUa$
ttante domo non moreretur ttomo,
▼illelme iatii fuerat tibi nobiliiatis^
oen a superit nobilis ab$traheri$,
ica fo$$a snnt magni stemmatis ossa^
i ingenuos haec habet ossa luos.
Il lœsiêii^ si quid maie promeruisti
itos adesto lamen pace fruaris, Amen,
MO, dans la Marche d'Ancône, Etats
;lise.
Hic quiescnnt.
reliquie. S. Bla
sii. S. Nycolai.
S. Brigide. virgo (sic)
de pallio S. Micha
élis.
{Cardinal Mai, p. W.)
iUNA» en Andalousie, Espagne.
r une base où les noms sont effacés,
Socero fortiss. iraperatoram.
[Cardinal Mai, 292, 2; Morales, lib. xi,
cap. 3.)
ftICOLI , l'ancien Ocriculum , près de
dans les Etats de TEglise.
■p$ion dans la grande église , en lettres
antiques.
ibante Deo Fulgentius episcopus invente
ore beati martyris Victoris in xpi nomine
super altarem (sic) constnixit.
-dessus de cette inscription sont peints
agneaux regardant une croix qui se
6 placée entre eux.
iprès Ughelli, Fulgenee occupait te siéf^e
II.
Cimetière d'Otricoli, dans les ruines de Vé-
glise de Saint-Victor.
i. Q. Hic re-
q. escit Medicus
martyr Christ!
cum pluribus
I. P. C. Q. E. S.
T.B. A.M.
{Cardinal Mai, 393, 5.)
Mamachi, Antiq., t. III, p. 159 et 316,. ex-
plique les lettres par : in pace quiescentibus
aliis martyribus.
OVIËDO, en Espagne.
I.
Sur une croix debronze^que le roi Alphonse
donna à l'église de Saint-Jacques.
Hoc sigiio Yîncitur inimicus; hoc signo tuetur
plus. Ob honorem sanctî lacobî apostoli
offermit femuli Dei AdéfuriMi.^ prinrHp»*
cmn coniuge Sceroena regina. Hoc opus
perfectum est in era dcgcc (1). duodecima. (2)
II.
Dans la même église^ sur une autre croix d*or^
de grande dimension^ couverte de pierreries
Susceptum placide roaneat hoc
in honore ]>ei quod oiferunt
famulus Ghristi Adefonsus prin-
ceps et Scemena regina.
Quisqnis auferre haec donaria
nostra praesumpserit, fulmine
divine intereat ipse.
Hoc signo tuetur plus. Hoc sig-
ne vincitur inimicus. Hoc opus
perfectum est, concessum est
sancto Salvatori Ovetensis se-
dls ; et operatum est m castel-
lo Gauzon anno regni nostri
xvn. discurrenle era dcgccxti (3).
III.
Sur une croix dite la croix des Anges.
Suse^tum placide maneat hoc in honore Dei ,
offert Adefonsus humilis servus Ghristi.
(1) Perperam in ms. Marinii dccg. — A. M.
m Morales, Chron., lib. xv. 5. — Mr.
(3) Morales, in fine operum S. Eulogii Gordub.
p. 131, et Chron.f xni, 38; xv. 9. Item Mariama»
Hist, Http., Yii, i6; denique Baronius, t. XV, p.
335. Yidesis etiam historiam Luc» Tudentise, et
BosiUM Crue, triumph. , p. 614. Mr. — < Perperam
ergo npaé Marlatam MCCXYi. -^ A. 1|«
Qnisquis auferre presumpserit michi,
fulmine divino intcrcal ipse.
Hoc signo tuetur pius,
hoc signo vincilur inimicus.
Nisi iibens ubi volunlàs dederit mea.
Hoc opus perfectum est in era dccccxvi.
Omnis convenlus populi Deo dignus catholici
cognoscat quorum inclylas veneranlur reliquias
inlra preliosissima praesenlis archae ialera. Hoc
est de ligno plurimum sive de cruce Doniini ; de
vestimentis illius quod per sortem divi^um est;
de pane delectabili unde in cena usus est ; de
sindone dominico eius alque sudario et cruore
sanctissimo ; de terra sancta quam piis calcavit
tune yestigiis; de vestimentis matris eius virgi-
nis Mariae ; de lacté quoque eius quod multum
est mirabile. His pariler coniunctœ sunt qusedam
sanctorum maxime prsestantes reliquiae, quorum
prout potuimus haec nomina subscripsimus. Hoc
est de sancto Petro, de s. Tboma, s. Bartolo-
mei, de ossilms proplietarufp, de oiif^nibus apo-
stolis, et de aliis quam plurimia sanciis quo-
ru|D npmina spla Deî scientia cplli^it. His om-
nibus egregius rex Adefonsus huroiii devocione
preditus fecil hoc receptaculum ss. pignoribus
insignitum argenlo deauratum, exterius ador-
nalum noi) vilibus pper||)(|s : per quod posl eius
vitam mereatur consortium illorum in celestibus
sanctorum iuvari precibns. Hîec quidem saluti
et re (i)... novit omnis provincia in terra sine
dubio.... manus et industria clericorum et pre-
sulum, qui propter hoe eonvenimus cum dicto
Adefonso principe fit cum germana lectissima
Virraca nomine dict^ » qqibus R^emptor om-
nium conoedit indulgeptiapi fit suorum peccato-
rum veniam per hoc (2) ss. pigaor^ appstolorum
et s. lusti, et Pastpris, Cosmae, pt Damiani,
Ëulaliae virg., el 9|aiimi, permani ; Baudili,
Panialeonis , Cypriani, et lustinae, Sébastian! ,
Facundi, e^Primitivi, frislophori, Gucufati, Fe-
licis, Sulpicii(3).
IV.
Inscriptions dans Véglise cathédrale fondée
par Alphonse, roi de Galice.
Quisquis bic positus degis iure sacerdos , per
Cbristum te obtestor, ut i|is mei Adefonsi jnemor,
quatenus sepe, aut saltem una die per singulas
hèbdomadas, semper Christo pro me ofleras sa-
criflcium, ut ipse tibi sit perenne auxilium.
Quod si forte negiexeris ista, vivens sacerdo-
tium amittas. Tua sunt domine omnia, que tu
inspirastiy vel conferre nobls dignalus e$. Tibi
(i) Hic et infra plus dimi()io versu Ipgi nequit
iii monumento. — A. M.
(â) Ita scheda Mariuii. — A. M.
(5) Morales, Lm otrQs cùm Ukfûê, ete., p. €4.
quem videsis. — Mr.
DICTIONNAIRE OYI ItM)
Domine, tibi tua offerimus, hnius perfectam fa^
bricam templi : exignns servas tous Adefonsos
exigunm tfbl dedfco muneris votam : et quod d»
manu tua accepimus, in templo tuo dantes, gra-
tanter oflerimus.
V.
Quicunque cernîs hoc templum Dei honore di-
gnuni, noscito hic ante islum fuisse alterum,
hoc eodem ordine situm , quod princeps condi-
dit Salvatori Domino supplexper omnia Frojb,
duodecim apostolis dedicaps bis sena altaria.
Pro quo ad Dominum sit vestra oratio cunctorum
pia,ut vobis del Dominus sine finepremia digna.
Preleritunl hic aniea edificium fuit partim a
genlilibus dirulum, sordibusque contamiuatom,
quod denuo tolum a famulo Dei Adefonso co-
gnoscitur esse fundatum, et omne in melius rc-
novatum.
Sit merc^s illi ppq t^li, Çbrisla, l^re ;
Et laushic iugis sit sine fine tibi (i).
(Cardinal Mai, p. 88.)
VI.
A Ventrée de Véglise de San^Salvador^ fondée
par le même roi Alphonse.
In nomine domiai Dei et salvaloris Mslri
lesu GbrisU sive omnium eius.... eius gioriose
sancte Marie virginis, bissenisque apostolis, eab-
terisque sanctis martyribus, ob cuius h^parpm
templum sedificatum est in hune locum Oveto a
quondum religioso A(iefonso principe. Ab eius
namque discessu usque i^nc quartus ex illius
prosapia in regno succedens consimili nomine
Adefonsus princeps, divas q^idpm mémorise Or-
donii régis filius, hauc aedificari sunxit rouni-
tionem cum coniuge Scemcna duobusque pig-
nore natiSf ad tuilionem muniminis thesauriaulx
huius sanctae ecdesiae residendum indepnem.
Gaventes, quod absit, dum navale genlîlitas py-
rata soient exercitu properare, ne videatnr ail-
quid deperire. E|oc opus a nobis offertum
iidein ecclesiae perbeni fit inre concessuip.
VIL
Sur une cassette ornée de perles et de pierres
SrécieuseSj et donnée par le roi à Véglise de
an-Salvador.
loscription gravée sur le fonds, qui était en argent.
Susceptum placide manel hoe in
honore Dei, quod offsrunt famuli
Cbristi Froyla etNunilo cognoinent*
Scemena. Hoc opus perfectum est
et conceçsum pat sanclo Salvatori Oveieosis.
Quisquis auferre hoc donaria Dostra
(i) l|opi4iJift# op. âlU»> 9i; ti^lM 9tf9$ ciii
etc., p. 22 ; Baron., t. Xm, p. 255. — Mr.
t">'i
OXF
D'EPIGRAPlIfli:.
OXF
iimpscril, fulmiiio divino inloresil.
[>peraUini esl era dccccxlviiii (I).
{Cardinal Mai, p. 2(Mk.)
E^ORD» en Angleterre.
)he8 extraites du Sépulcral moku-
Ts OF THE Great Britains ; 2 vol.
id in- fol. f tome I", II.
I.
b à% révAqnê Tèiâ, lroisiè.me fils d*A«hre.y de
ife, premier comle aOxFord, mort en 1199.
18 Gulidinus. Le Vereepiscopus Herefèrdensis
obiit anno 1499.
II.
i de Ungues de Vère, comte d*Oiford, mort ep
tl05, et de sa femme Hawise.
tt€enl Hugo de Yere, cjus nominis primutt
fi Oxoniœ qnarlns, magnus camerarius An-
filins et hercs Robcrti comitis, et llawisia
ejus, filia sacri de Qiiinci,coinitisWarlone.
nidem Hugo obiil 12G3. Quorum animabus
tietur AUissimns.
. L'épilaphe de Robert 1", troisième
d'Oxford à Hatfield-Broac-Oack.
III.
hédrale chapelle de Saint-Williams.
) de Walier de Morson, fondateur du Merson-Col-
lége 2) Oxford, mort en 1277.
ero de Merton, cancellario Angto sub Hen-
terliOi episcopo Roficusi sub Edwardo
a : reg. unins exemple, omnium quotquot
Il eollegiorum fundatorl ; maximorum Eu-
totius ingeniorum fœlicissimo parenti;
s et scholares domus scholarium de Mer-
tn universitate Oxon. Communibus collegii
nsis, debitum pieiaiis monumentum po-
i^imo Doroini 1598. HenricoSavlIe custode.
in vigilia Simonis et Judae anno Domtni
, Edward! primi quinte. Inchoaverat colle-
Naldoniae in agro Surr. Anno Domini
^ Henrici tertii quadragesimo octave cul dein
»ri consilio Oxonium i270 translate, ex-
% manu» fodielseimis, ut credi par est,
ciis accessit anno 1374 ipsis Kalendis Au-
anno regni régis Edwardi primi secundo.
, au mot Dublin, Tépitaphe de Thomas
îy, chancelier de Tuniversilé d'Oxford,
des volumes et dessins qui composent
^llection Gaignières conservée à la bi-
thiqui Bodléienne d'Oxford.
ilqiiée par M. Eugène ViôUet'Leduc, archi-
tecte (2).
)$ du sang royal. 1 vol.
lorales exscripsit ediditque in schoHis ad lib.
r. 8. Eulogii Cordub., p. 59. Vide înscriplio-
mîlem» uni de Adenulfo, Bibl. PP., t. XV,
— Mr.
Jxlrait des Archives des missions scientifiques
lissèrê de nn$îrucHon publique ^ septembre
Mig. tt9 et 269.
Tombeaux des pois de France.
Tombeaux et épitaphes des églises
* de rile-de-France.
Idem des églises de Normandie.
Idem des églises de Valois et Bis-
sonne.
Idem des églises d*Angers, do Nan-
tes, de Loches, de Tours, du Mans.
Idem des églises de Paris,
Idem, des églises de Champagne et
de Bourgogne.
Idem des églises de Beauvais, de
Chartres et de Vendôme.
Idem des églises de Brie.
Recueil des tapisseries, armoiries
et devises.
liH4
1 vol.
1
2
2
h.
1
1
1
16 vol.
Ces volumes, excepté les deux renfer-
mant les dessins des églises d'Angers, Nan-
tes, etc., sont reliés en veau ronge, marbré
noir et jaune. Ils ont été reliés en France,
sous Louis XIV. Los seize volumes font
partie de la collection de livres légués par
l'antiquaire Gau^b à la Bodléienne.
Tombeaux des princes du sang royal.
Feuillet 1. Celle peinture est contre le
mur,à droite de Tautel, dans la chapelle d'Or-
léans de l'église des Célestins.
F. 2. Tombeau d'Henri, duc d'Orléans,
duc de Longucville; il est de marbre, dans
la chapelle d'Orléans, aux Célestins de Paris,
à gauche de l'autel.
F. 3. Face postérieure du même tombeau.
F. *. Tombeau de marbre du roy René
d'Anjou, vu à plat.
F. 5. Inscription du précédent tombeau.
F. 6. Tombeau de marbre, dans le mur à
gauche, derrière l'autel du chœur de l'église
cathédrale d'Angers. Il est de René duc
d'Anjou, roy de Sicile.
F. 7. Tombeau de marbre noir, derrière
le grand autel de l'église de Saint-Maurice
d'Angers. Il estde Jeanne de Laval, deuxième
femme du roy René.
F. 8. Ce tombeau de pierre est. de Thie-
phaine la Marine, nourrice de Marie d'An-
jou, née le ik octobre 130<h, etc. Elle tient
deux enfants dans ses bras...
F. 9. Tombeau de marbre blanc et noir,
dans le chœur, à gauche de l'église de Saint-
Georges de Nancy, en Lorraine.
F. 10. Tombeau de Ch., comte d'Alen
çon et du Perche, et de Marie d'Espagne, sa
femme. Il est de marbre noir, et les ngures
de marbre blanc, au costé gauche de la cha-
pelle du Rosaire, aux Jacobins de la rue
Saint'Jacques. (Suit r inscription.)
F. 11. Idem.
F. i%. Tombe de pierres, à droite, devant
le jubé, dans la nef des religieuses de l'église
do Saint-Loys de Poissy. Elle est d'Isabel d'A-
lençon , religieuse en ce prieuré , tille de
Charles de Valois, comte d'Alençon, mort en
ISA-é , et de Marie d'Espagne sa deuxième
femme.
F. 13. Tombe de pierre devant la chapelle
t
1015
OXF
DICTIOMNAIKE
GIF
1010
Je Saint-Martin, à rentrée à droite, dans l'é-
glise de Sainte-Geneviève du Mont, et au-
tour est écrit :
Cy-gil très-noble et très-puissante dame M* Ka-
therine d'Aiençon, duchesse en Bavière, com-
tesse de Mortains, etc. . . . trépassa en 1462.
F. 14. Tonabeau de René, duc d'Alençon,
et de Marguerite de Lorraine, sa femme. Il
est de marbre blanc et noir, au costé gau-
che du çrand autel de Notre-Dame d'Alençon.
{Suit rinscriplion,)
F. 15. Tombeau de Louis de France,
comte d'Evreux, et de Marguerite d'Artois,
sa femme, qui est le quatrième au milieu du
cliœur des Jacobins. Figures en marbre blanc;
tombeau de marbre noiv. {Suit Vinscription.)
F. 16. Tombeau dans Téglise des fcorde-
jiers de Paris , derrière le grand autel, à main
droite. Il est de Charles d'Evreux, comte
d'Estampes, Hls de Loys de France, comte
d'Evreux, d'Estampes, etc., et petit-fils de
Philippe III, dit /c Hardy, La figure est do
marbre blanc, et le tombeau est de marbre
noir, représenté au feuillet suivant.
F. 17. Effigie dudit tombeau.
F. 18. Idem.
F. 19. Tombeau dans lequel sont les
cœurs du roy de Navarre et de Jeanne de
France, sa femme, qui est le troisième au
milieu du chœur des Jacobins. Il est de mar-
bre noir, les figures de marbre blanc. {Suit
Vincriptian.)
F. 20. Tombeau demarbre, à gauche, dans
le chœur de l'église de l'abbaye de Saint-De-
nis. Il est de Jeanne de France, reine de Na-
varre, femme de Philippe III, roy de Na-
varre, comte d'Evreux. (Suit l'inscription.)
F. 21. Tombe de marbre blanc et noir de-
vant la chapelle du Pardon, à droite, à la
troisième arcade, dans la nef de l'église de
Notre-Dame d'Evreux, et autour est écrit :
Cy-git très dame Jehanne de France ,
reyne de Navarre , femme Char-
les qui passa Tan 1578.
F. 22. Tombeau de*marbre blanc et noir,
sous une arcade, dans le mur du costé de
1 épitre, dans le sanctuaire de l'église des
Chartreux de Paris. Il est de Pierre de Na-
varre, comte de Mortains, mort en iM2f et d^
Catherine d'Alençon, sa femme.
F. 23. Vue des efSgies.
F. 24.. Pierre posée da\;s le mur auprès
de la cellule, à gauche, dans le cloistre des
Gherlreux de Paris, où est représenté Pierre
ae Navarre.
F. 25. Tombeau de Robert de France,
comte de Clermont, seigneur de Bourbon. Il
est de marbre noir et la figure de marbre
blanc, en entrant dans la chapelle de Saint-
Thomas-d'Aquin, dans le chœur de l'église
des Jacobins. {Suit Vinscription.)
F. 26. Tombeau de Loys de Bourbon,
comte de Clermont, fils de Robert, fils de
saint Louis. Il est de marbre noir et la figure
de marbre blanc, et le deuxième de la cha-
pelle de Saint-Thomas d'Aquin , apx Jaco-
bins. Son inscription est inscrite sur le ta-
bernacle oui surmonte sa tète.
F. 27. inscription du précédent.
F. 28. Tombeau de marbre noir aans la
nef, à main gauche, dans l'église des Jaco-
bins. Il est de Béatrix de Bourbon, reyne de
Bohème, dont l'épitaphe est écrite autour,
comme il s'ensuit, etc
F. 29. Tombeau de Pierre !"♦ duc de
Bourbon, fils de Loys I", dans réalise des
Jacobins, à droite du grand autel, dfu c6téde
la sacristie.
F. 30. L'épitaphe du précédent.
F. 31. Figure de marbre blanc et noir
proche la grande grille , à droite, dans le
chœur des religieuses de Saint-Loys de
Poissy. Elle est de Marie de Bourbon, pneare
de ce monastère.
F. 32. Tombe de Lovs de Bourbon, se-
cond fils de Loys II , duc de Bourbon, et
d'Anne d'Aufine d'Auvergne. Elle est aa
milieu de la chapelle de Saint-Thomas
d'Aquin, aux Jacobins. {Suit rinscription.)
F. 33. Généalogie de la maison de Bour-
Don-Montpensier et de la Roche-sur-Yon.
F. 3^. Dix-huit personnages de la même
famille et disposés de la môme manière.
F. 35. Tombeau de Marguerite de Bour-
bon, femme de Philippe II, duc de Savoye. 11
est de marbre blanc et est dans le chœur de
Notre-Dame de Brai.
F. 36. Tombeau de marbre, au milieu du
chœur de l'église de Notre-Dame de Thouars,
et autour est écrit :
Cy-gisent les corps de très haut et très ill. prinee
Loys de Trémoille, deuxième da noin , qui fot
tué à la bataille de Pavie, le 24 février 1924, et
âgé de 65 ans, etc et de très ill. prin-
cesse Gabrielle de Bourbon, son épouse, etc., etc.
F. 37. Tombeau de Jean de Bourbon ,
premier du nom, comte de la Marche, de
Vendosme, dans la chapelle de Saint-Jean
de l'église collégiale de Saint-Georges de
Vendosme. Il est de marbre noir et les flgu-
res de marbre blanc, et les inscriptions sur
les chapiteaux, comme ils sont représentés
au feuillet suivant.
F. 38. Tombeau de Françoys de Bourbon,
comte de Vendosme, et de Marie de Luxem-
bourg, comtesse de Saint-Paul. Eglise de
Saint-Georges d'e Vendosme.
F. 39. Tombeau du cœur et des entrailles
de Louis, cardinal de Bourbon, arcbevesque
de Reims, évesque de Laou, du Mans, de
Tréguier et de Luçon, abbé de Saint- Denys.
Cette colonne est de porphyre , contre la
closture du chœur, à gauche en dehors, de
l'église de Saint -Denys. Il n'y a point d'ins-
cription. Il estoit fils (le François de Bourbon,
comte de Vendosme^ et de Marie de Luxem-
bourg. Il mourut le xi mars 1556. Il fut en-
terré dans l'église Notre-Dame de Laon.
F. 40. Tombeau de Caterine de Bourbon,
tante duroy Henri IV, abbesse de Notre-Dame
de Soissons, où il est au-dessus de la grille.
F. ki. Tombe de cuivre, derrière le grand
autel de l*ésli&^ Je$ Blancs - Manteaux da
I\H7
OXF
Dl!l>lGRAPHI£.
OXF
1018
Paris, en 1688. Elle est pour les entrailles
de Caterine de Bourbon, abbesse de Notre-
Dame de Soissons.
F. Vi. Tombeau de Henri de Bourbon,
deuxième du nom, prince de Condé, mort le
96 décembre 16<^, dans l'église do Valérie.
{EpUaphe.)
F. k3. Tombeau d*Anne-MarieMortinozzi,
femme d*Armand de Bourbon , prince de
Conty,dans Téglise de Saint-André des Arts,
à Paris.
F. U. Tombeau de Charles de Bourbon,
duc de Montpensier , à la Chartreuse de
Gaillon. (EpUaphe.)
F. ki. Idem de profil.
F. W. Idem.
F. 47. Idem.
F. 48. Loys de Bourbon, duc de Montpen-
sier, etc
F. 49. Jaquette de Longui, sa femme.
F. 50. François de Bourbon.
F. 51. Renée d*Anjou.
F. 52. Henri de Bourbon, duc de Mont-
pensier.
F. 53. Henriette-Catherine de Joieuse.
F. 54. Tombeau de Charles de Bourbon,
prince de la Roche-sur-Yon, duc de Beau-
^éau, et de Philipes de Montespedon, sa
femme, et de leurs enfants. A Beaupréau,
dans le milieu du chœur de Téglise.
F. 55. Tombe de marbre noir, au milieu
du cloistre, du costé de l'église des Grands*
Augustins de Paris. Elle est de Jeanne de
Valois, femme de Robert d'Artois.
F. 56. Tombeau de Jean d'Artois, cemte
d*Eu, et d'Isabel de Melun, sa femme. Il est
de marbre noir et les figures de marbre blanc.
Dans Féglise de Tabbaye deNotre-Dame d'Eu.
{Epitapne^
F. 58. Tombeau de Charles d'Artois , en
marbre noir, sans efllgie.
F. 59. Tombeau de Simon de Thouars,
eomtedeDreux, etde Jeanned'Artois,etc., etc.
A Notre-Dame d'Eu.
F. 60. Tombeau d'Isabel d'Artois, fille de
Jean d'Artois, comte d'Eu, et d'Isabel de Me-
lun. Il est de marbre noir, et sa figure de
marbre blanc peinte. A l'abbaye d'Eu.
F. 61. Tombeau de Philipes d'Artois,
comte d'Eu, conestable de France, etc., etc.
A Notre-Dame d'Eu.
F. 62. Tombeau de Jean d'Artois, comte
dlîu, conestable de France. Abbaye d'Eu.
{EpUaphe.)
r. 63. Tombeau de Philipes d'Artois , fils
de Philipes d'Artois, comte d'Eu. Abbaye
d*Eu. (EpUaphe.)
F. 64. Tombeau de Charles d'Artois, comte
d*Eu, et de Jeanne de Saveuse , sa femme.
Abbaye d'Eu.
F. 65. Les mômes, vus de face.
F. 66. Tombeau d'Hélène de Melun,femme
de Charles d'Artois, comte d'Eu. Abbaye de
Saint-Antoine, à Paris. (EpUaphe.)
F. 67. Tombeau de marbre, à droite de
Tautel de la chapelle du Rosaire, aux Jaco-
bins de Paris. Il est pour le cœur de Char-
les !**, roy de Sicile, comte d'Anjou. (CpH
F. 68. Tombeau de marbre à droite, con-
tre la clôture du chœur en dehors, dans l'é-
glise cathédrale du Mans, pour Charles
d'Anjou, comte du Maine.
F. 69. ÈpUaphe du tonneau préeédeni^
F. 70. làem.
F. 71. Tombe, proche le mur à gauche,
dans le chœur de l'église des Cordeliers d'An-
gers.
F. 73. Aux vitres de la chapelle de saint
Bonayenture, à droite du chœur, dans l'é-
glise des Cordeliers d'Angers.
F. 73. Idem,
F. 74. Tombeau d'Agnès de Beaumont,
dame de Braine, troisième femme de Robert
de France, comte de Dreux et de Braine. Il
est en pierre. Abbaye de Saint - Jued de
Braine.
F. 75. Tombe de cuivre , au milieu du
chœur de l'abbaye de Saint-Jued de Braine.
Il est de Robert, II* du nom, comte de Dreux,
qui mourut le 28 décembre 1218, etc., etc...
(Épitaphe.)
F. 76. Tombeau de cuivre esmaillé, h
Ruche du grand autel, dans le chœur de
glise cathédrale de Beauvais. Il est de Phi-
lipes de Dreux, évesque de Beauvais. (/nt-
cription.)
F. 77. Tombe de pierre plate, dans l'église
de Saint-Jued de Braine, à main droite. Elle
est de Robert, III* du nom, comte de Dreux
et de Braine. (ÉpUaphe.)
F. 78. Tombeau de cuivre esmaillé, h costé
droit du chœur de l'église de l'abbaye de
Saint-Jued de Braine, posé par moitié en de-
dans du chœur, moitié en dehors. Il est de
Marie de Bourbon, femme de Jean, I*' du
nom, comte de Dreux et de Braine. Il est
environné de petites figures de tous ses pa-
rents, dans des niches, et au-dessus de chas-
cune estoient leurs armes, dont il en reste
encore quelques-unes, et sur les bords du
tombeau, leurs noms escrits en or sur des
fonds rouges et bleus, etc., etc. (Inscripiion.)
F. 79. Représentation des figures qui gar-
nissent les quatre côtés du tombeau men-
tionné ci-dessus.
F. 80. Inscriptions dudit tombeau.
F. 81. Tombe de pierre plate, dans le
milieu de la chapelle de la Vierge de l'église
de Saint-Estienne de Dreux. Elle est pour le
cœur de Marie de Bourbon , femme de
Jean I*% comte de Dreux. Elle mourut Tan
1274.
F. 82. Tombe de pierre plate, contre le
mur, à droite, dans la chapelle de la Vierge
de l'église de Dreux ; elle est pour les en-
trailles de Robert, IV* du nom, comte de
Dreux, mort le 14 novembre 1281. Enterré
dans l'église de Saint-Jued de Braine. (Spî-
taphe.)
F. 83. Tombeau de Jean, II* du nom, comte
de Dreux ; il est de marbre noir et la figure
de marbre blanc, au milieu de l'église du
monastère de Longchamp, près Saint-Cloud.
(Épitaphe.)
F. 84. Tombe de pierre plate, au milieu
du çlMeur de Yé^m $oUéffia)« 49 S^lnt^
1049
OXF
DICTIONNAÎRE
OXF
\m
Estienne de Dreux. Elle est de Robert V' (Ju
nom, comte de Dreux. (Inscription):
Obiil %i mars 1529.
F. 85. Tombeau de Jeanne» comtesse de
Dreux, dans le chœur do Téglisode l'abbaye
de Jard, prè« Melun. Il est do marbre noir,
el la figure de marbre blanc.
Obiil ^ aoust 1346, elc.,c(c.
F. 86. Tombe de pierre plaie, dans le choeur
de réglise de l'abbaye di'Saint-Jued de Braine,
elle est de Robert de Dreux, seigneur de Beu,
qui mourut l'an 1366. (Epitaphe.)
F. 8T. Tombe de pierre plate dans le chœur
de l'église de l'abbaye de Saint-Jued de
Braine; elle est de Clémence, vicomtesse de
ChasteauduD, femme da Robert de Dreux,
seigneur de Beu. (Epitaphe.)
F. 88. Tombeau, dans la chapelle de Ser-
rant, dans réglise de l'abbaye de Saint-Geor-
ges, près Angers. Il est de Jeanne de Dreux
et de Jean de Brie, seigneur de Serrant, son
mary ; il mourut le 19 septembre 1356, et fut
enterré aux Jacobins. Ils sont représentés
priant. (Epitapkts,)
F. 89. Epitaphes du tombeau ci-deiêus.
F. 90. Tombe de Pierre plate, dans la cha-
pelle du Rosaire, dite de Dreux, aux Jacobins
de Rouen; elle est de Robert de Dreux, baron
d'Esneval, et de Guillemette de Segrée, sa
femme. l478. (Epitaphe.)
F. 01. Tombeau en pierre, dans Tespaisseur
du mur, du costé de l'Epttre, dans la cha-
Relle des Seigneurs, dans la paroisse de Saint-
icolas de Louge, 11 est de Ûauvin de Dreux.
1506.
F. 03. effigie dudit tombeau.
F. 03. Tombeau en pierre , a droite du
grand autel de Notre-Dame, paroisse de Pa-
Yilly, en Normandie; il est de Katherine de
Dreux.
F. 9V. Vue du même tombeau.
F. 05. Tomboau de pierre, au milieu de la
chapelle des Seigneurs, à gaucho, joignant le
chœur de la paroisse do Louye. Il est de Ma-
deleine de Hamea. 1516.
F, 96. Vue du précédept tombeau,
F. 97, Tombeau do pierre, du costé de
l'Evangile, dans le chœur de la paiu)isse de
Louye. Il est de Charles de Mouy, seigneur
de la Meilleraye, en Normandie, etc., etc. et
de Charlotte de Dreux, sa femme.
F. 98. Tombe de cuivre ep relief, )l main
drpite, daus la pef ded'éçlise d© Saînt-Ji^ed
de Braipe; elle est de Pierre de Dreux, dit
Mauclerc, duc do Bretagne, mort (e §9 juin
1250. (Epitaphe.)
F. 99. Touibeau de cuivre éraaillé, pu mi-
lieu du sanctuaire, sur lequel sont deux 6gM-
res en relief. L(ï première est d'AlUi com-
tesse de Bretagne, fille aînée et héritière de
Guy de Thouars, comte de Bretagne, qui fut
mariée, Tan 1213, à Pierre de Dreux, dit
Mauclerc^ duc de Bretagne, mort en ISSM,
ciiloiTo à Saint-Jued de Braine. Elle mourut
Tonzième aoust lââl. La seconde figure est
d'ioland de Bretagne, Uilode Pierre Mau-
clerc, duc de Bretagne, etc., etc. Elle mounii
le 10 octobre 1272. (Epitaphe.)
F. 100. Vitrail représentant une femme ï
genoux ; sa robe est aux armes de Dreux,
cantonnées de Bretagne. Cathédrale de Char
très.
F. 101. Tombeau en pierre, h gaqche de-
vant la chapelle de Sainte-Anne, dans la nef
des religieuses de Saint-Loys de Poissj. Il
est de Marie de Bretagne, religieuse de Poissv,
qui mourut le ^k may 1371, et dlsabel d'Ar-
tois, aussi religieuse de Poissv» qui monrul
le 13 novembre 13W. (Epitaphe.)
F. 102. Tombeau de mart)re blanc et noir
de Jean, V du nom, duc de Bretagne, dans
le milieu du chœur de l'église cathédrale de
Nantes. 1399.
F. 103. Tombeau de marbre noir, et sur
une grande pierre sont gravées lejj figures
de Pierre de Bretagne,seigneur de Guîpgamp,
duc de Bretagne, et de Françoise d*Amboise,
sa femme. H57.
F. 104. Tombeau de pierre, au milieadti
chœur de Téglise des Chartreux de Nantes;
il est d^Artus III, duc de Bretagne, et de
Catherine de Luxembourg , sa Iroisièaie
femme.
F. 105. Tombeau de Marbre blanc et ncçir,
au milieu du chœur de l'église des Cannes
de Nantes, de François II, duc de Bretagne,
mort le 9 septembre iW8, et de Marguerite
de Foix, sa femme. Il n'a point d'épîtaplïe.
F. 106. Vue du même monument.
F, 107. Vue du même monument.
F. 108. Tableau contre la muraille, dans
réglise des Carmes de Nantes, à costé gau-
che du tombeau de Frapcms, Ir du nom, de
Bretagne.
F. 109. Monument du xnr siècle, sans nom
ni epitaphe. Il représente un enfant véiu
d'une robe bleue, semée de fleurs de lis d'or.
Elle est fendue devant et sur les côtés el
montre la doublure , qui est blanche. Les
planches et les bas sont rouges. Souliers
noirs; pieds appuyés sur deux lions bla?)C5.
Tête et mains blanches; la tête est appuyée
sur un coussin losange, aux armes de rrance
et de Castille. Le coussin est tenu par deu\
anges blancs. La tôteest surmontée d'un pe-
tit tabernacle. La figure repose sur une ptoque
de marbre noir. Le tombeau est blanc et est
entouré de niches vides et privées de leurs
colonnes.
La figure est longue de 3 pieds 6 pouces
environ, sans indication de nom ni de pro-
venance.
F. 110. Tombeau de pierre, dans In mur
proche le grand autel de l'église des Conle-
liers de Senlis.
Fin du volume conlenaul les (ombeaui^ des princes
du sang royal.
Tombeaux des rois de France.
Feuillet 1. Tombeau de pierre incrusté de
marbre, au milieu duchœurderéglisedelw
baye de Saint-Germain des Prez. 11 est resU-
tuéàlamémoire deCIjildebert,rojrde Fraqat
V
1M1
OXF
DT.PIGRAPHIK.
OXF
i(m
F. 2. Escritdu tombeau du roi Childeberl,
du coslé droit.
F. 3. Escrit du même tombeau, costé gau-
che.
F. k. Tombeau de pierre, à gauche du
grand autel de 9aint-6ermain-des-Prez. Il est
de Chilpéric.
F. 5. Tombeau de pierre, à droite du grand
antel de 9aint-Germain-des-Prez. Il est de
Clotaire II.
F. 6. Tombeau de pierre, h droite du grand
autel de Sninl-Germain-dos-Prez. 11 est de
Bertnide, deuxième femme de Clotaire II.
F. 7. Tombeau de pierre, à gauche, dans
le chœur de l'église do Tabbaye de Saint-
Denjrs, La première figure est de Clovis II,
roy de France, ti\s de Dagobert; la seconde
^st de Charles Martel.
F. 8. Tombeau de pierre , à gauche du
g^nd autel de Saint-Germaiii-des-Prcz. Il
est de ChiJdéric II.
F. 9. Tombeau de pierre, à droite du grand
autel de Saint-Germain-des-Prez. Il est de
Batilde, femme do Childéric IL
F. 10. Tombeau en pierre, h gayche, dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est de
Pépin le Bref.
F. H. Tombeau de pierre, h gauche, dans
le chœur de l'église de Saiiit-Denys. Il est de
Carloman, roi d'Austrasie , et à côté de lui
est Béranlrude, sa femme.
F, 12. Tombeau de cuivre en relief, au
milieu du chœur de l'abbaye de Saint-Denys.
Il est de Charles le Chauve. {Inscription)
F. 18. Tombeau en pierre, à gauche, dans
le chœur de Tabbaye de Saint-Penys. Il est
de Loys III et de Carloman, frères , enfants
de Loqis le Bègue.
F. li. Tapisserie du xiv* siècle. Cette com-
position présente quatre groupes, surmontés
chacun d'une arcade trilobée. Au premier
f[roijpe est qn archevêque à genoux, derrière
uî un chanoine, au-dessus de sa lôte deux
Inscfiptions :
Anericus Guenaiit, arclipi Rolbrom.
Roberlus Guenani. canon. Faron. • .
Le deuxième groupe représente le mémo
archevêque debout et suivi du môme cha-
noine, il adresse la parole à un roi assis, les
jambes croisées, tenant ses gants; le trône
du roi est couvert de flammes ; au-dessous,
cette inscription :
Ci ce prenl le feu en la^hoere dcu roy quer il ne
s'en veux lever contre li.
L'archevêque est nimbé.
Le troisième groupe représente le roi h
genoux devant 1 archevêque qui le bénit :
Ci quens est le rpy en sauté x le reste à mons.
saint Martin.
Le quatrième groupe représente l'arche-
vêque soutenant la tête d'un archevêaue
enseveli d^ns un linceul ; il est suivi d un
acolyte portant sa croix pastorale 'ci me-
sine }
Cette magnifique tapisserie est terminée
par une large bordure frangée, ornée de dix
écussons armoriés, tous différents : entre
chaque écusson est une plante de oréquier
en fleurs.
Le ibnd de la tapisserie est rouge avec un
semé jaune; la décoration architecturale est
blanche aveo écoinsons bleus. Le fond de
la bordure est bleu foncé, la firange blanche,
rouge et bleue. La coloration des figures est
pâle.
F. 15. Tombeau de pierre, à droite du
grand autel, dans le chœur de Téglise do
Saint-Denys. Il est de Hugues Capet et de
Odo rex,
F. 16. Tombeau de pierre,à droite, dans le
chœur de l'église deTabbaye de Saint-Denys.
Il est de Robert, roy de France, et de Cons-
tance de Provence , sa femme.
F. 17. Tombeau de pierre, à droite, dans
le chœur de l'abbaye de Saint-Denys. Il est
do Henri I" et de Loys le Gros.
F. i8. Tombeau de pierre, à droite, daus
le chœur de Saint-Denys. Il est de Philippes
et de Constance, sa femme.
F, 19. Tombe plate de marbre noir , la f\-
S;ure et Tescriture d<* marbre blanc, derrière
e grand autel de l'église de Notre-Dame de
Paris, sous la chflsse de saint Marcel, eslevé
sur quatre colonnes de cuivre, et autour est
écrit :
Hicjacet Philippus, filius Ludovici Grosai, reg.
Franc*, archid*. Paris^*. qui obiit an
M». C. LX« !•.)
F. 30. Tombeau de pierre, daP^ le milieu
de Tancienne église de Saint-Piçrrei dans
l'abbaye de Juqiiéges.
4-Hîc inlionore : Del : requiesit : stiris : Clodo-
vei : patris : bellica : gens : bella : salutU :
agcns : ad votum inatriiï : Baijldi^ : penituere :
pro : prorio : scelere : proque : labora ; pi^tris :
amen.
F. 21. Tombe do marbre noir, au milieu
du chœur de Motre-Dame de Paris. Elle est
d'Isabel de Hainault, première fen>me de
Philippe-Auguste.
F^ Jt2. Tombeau (|p pierre, au mllfeu du
qhœur de Sainl-Jean en Tlsle, commandiTie
proche Corheil. Il est d'Ingeburge de Dane-
mark, deuxième femme de Philippe-Auguste.
F. 23. Tombeau de pierre, sous la petite
Srille du chœur des religieuses, dans leglise
e Tabbaye de Longchamp. Il est dlsabel
de Francei fondatrice de ce monastère, où
elle uîourut en 1269.
F. 24. Tombe de cuivre jaune, au milieu
du chœur de Tégliso de Saint-Denys. Elle
est do Marguerite de Provence, femme clu
roy saint Loys.
Obiit a. D. 1295.
F. 25. Tombe de cuivre esmailtée, qui est
sur le précédent tombeau de Jean de France,
fils du roy saint Louis. (ïnêcripêion,)
F. 20. Tombeau de Jean do France» Qls
du roy saint Louis. Il est dans le mur, à
gauche du gnnfl tuiel de l'égHse de PilibAje
1025
OXF
DlCTIONNAiKiE
OXF
4«I4
de Royaumont^et contient la plaque entaillée
figurée dans le précédent feuillet.
F. 27. Peinture à fresque, sur le mur,
prèz la cellule .G, faite du tems et pour
Jeanne de Chastillon , femme de Pierre I'%
comte d'AIençon, fils de saint Louis, en 1290.
Jeanne de Chastillon, à genoux devant la
sainte Vierge et assistée de saint Jean*
Baptiste, son patron; derrière elle, quatorze
chartreux à genoux.
F. 28. Tombeau de Philipes de France,
fils de saint Louis, à costé droit du grand
aulel de Tabbaye de Royaumont. Il est de
pierre, peint et doré, et autour, sur le bord,
a commencer par les pieds,est écrit, etc., etc.
F. 29. Tombeau de Blanche de France,
fille du roy saint Louis. Il est dans le mur,
à gauche du grand autel de l'église de
l'abbaye de Royaumont.
Même décoration que celle du tombeau
de Jean de France. Au lieu du jeune homme
tenant un faucon, c'est une jeune fille tenant
une fleur de lis d'or, vêtue d'une robe fleur-
delisée, à manches vertes. Elle se détache
sur un fond rouge semé de Castille.
F. 30. Tombe en cuivre esmaillée , qui
est sur le précédent tombeau de Jeanne de
France, fille du roy saint Loys, etc., etc.
F. 31. Ces six figures des enfants du roy
saint.Louis sont contre le mur, dans le fond
de râisie gauche, en dehors du chœur des
religieuses de l'église Saint-Louis de Poissy,
Elles sont de Louis, Philipes, Jeao, Pierre
et Robert de France.
F. 32. Tombeau de marbre, à droite dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est
de Philipes III, roy de France.
F. 33. Tombeau de marbre, à droite, dans
le chœur de l'église de Saint-Denys. Il est
d'Isabel d'Aragon , deuxième femme du roy
Philipes le Hardy, laquelle mourut à Cosan-
ces, en Calabre, en 1271.
F. 34. Tombeau de marbre, dans le chœur
de l'abbaye de Saint-Denys. Il est de Phili-
pes IV, surnommé le Bel.
F. 35. Tombeau de marbre , à gauche ,
dans le chœur de l'église de Saint-Denys. Il
est de Louis, X' du nom, dit le Hùtin. il eut
de Clémence de Hongrie, Jean, rov de
France et de Navarre, postume, né le 15
novembre 1316 et mort le 19 suivant, et fut
proclamé roy, et gît auprès du roy son père.
F. 36. Tombeau de marbre , le sixième è
gauche du grand autel, dans le chœur de
l'église de Saint-Denys. Il est de Philipes r%
dit le Long, qui mourut l'an 1821, à vingt-
huit ans.
F. 37. Tombeau de marbre, le quatrième,
è gauche du grand autel de l'église de Saint-
Denys. Il est de Charles IV, dit le Bel , qui
mourut l'an 1327.
F. 38. Tombeau de marbre, le cinquième,
à gauche du grand autel de Saint-Denys. Il
est de Jeanne d'Evreux, troisième femme de
Charles V. 1370.
F. 39. Tombeau de marbre , à droite de
Tautel , dans la chapelle de Notre-Dame la
Blanche, dans l'église de Saint-Denvs. Il est
^ Ifaiia 4a France, morfe jeuD^ (an 13*4,
et de Blanche de France, sa sœnr, toutes
deux filles de Charles IV, roy de France, et
de Jeanne d'Evreux, sa troisième fenuDe.
(Epitaphe.)
F. 40. Tombeau de marbre , le premier à
gauche du grand autel de révise &iBt-
Denys. Il est de Philipes VI. 13S0.
F. ki. Enterrement du roi Philipes de Va-
lois à l'abbaye de Saint-Deny3, le 22 d'aoost
. 1350, où son corps fut porte. Son coeur k li
Chartreuse de Bourg-Fontaine, que Charles
de Valois, son père, avait fondée, et ses e&-
trailies aux Jacobins de Paris.
F. <h2. Tombeau de marbre au milieu da
chœur de l'église de Notre-Dame de Rouco.
H est pour le cœur de Charles V.
F. &3. Tombeau de maître , au milieu de
la chapelle de la Vierge, à droite du choeur
de l'église de Saint-Denys. Il est de Charles T
et de Jeanne de Bourbon ; derrière le tabe^
nacle est écrit, etc., etc.... 1380.
F. U. Tombeau de marbre, le troisième à
droite, dans la chapelle de la Vierge, dans
l'église de Saint-Denys. Il est du roy Cha^
les VI et d'Isabel de Bavière, son ôpoose.
Derrière le tabernacle est écrit, etc., etc.
F. 45. Tombeau de marbre, dans la cha-
pelle de la Vierge, à droite, dans l'église de
Saint-Denys. Il est de Charles VII et de
Marie d'Aiyou, son épouse.
F. 46. Tombeau de marbre, dans la nef à
gauche, proche la croisée de l'église de
Notre-'Dame de Cléry. Il est de Louis XI, roj
de France.
F. 47. Tombeau de madame la dauphine
Marguerite d'Escosse, première femme du
roy, Louis XI, lors dauphin. Les huguenots
l'aérant ruiné, les religieuses en ont fait uo
Saint-Sépulcre. Le corps de la dauphine est
encore dans une cave dessous cette repré-
sentation, sans que les huguenots y aient
touché.
F. 48. Tombeau en marbre. Les figures et
le priez-Dieu de cuivre doré, à gauche da
l'autel, dans le chœur de l'église de Saint*
Denys. Il est de Charles VIII, roy de Fraoce,
mort le 7 avril , veille de Pasques-Fleuries.
1498.
F. 49. Tombeau de marbre , au milieu du
chœur de l'église de Saint-Martin de Tours. Il
est de Charles-Orlend, dauphin, et de Char-
les , aussi dauphin , frères , enfants du roi
Charles VIII et d'Anne, duchesse de Bre-
tagne.
F. 50. Tombeau de marbre, dans la croi-
sée, à çauche de l'église Saint-Denys. 11 eut
de Louis XII et d'Anne, duchesse de Breta-
gne, son épouse.
F. 51. Tombeau de marbre, dans l'aisle
droite de l'église de Saint-Denys. Il est de
François I" et de son épouse.
F. 52. Tombeau de marbre blanc, les figu-
res de bronze, au milieu de la chapelle de
Valois, dans l'église Saint-Denvs. Il est de
Henri II et de Catherine de Sfédicis, son
épouse.
F. 53. Figure de Henry II, roy de FrancOt
m m«rt)r9 pM^t pQ((k» wr t^rpm^t d»i^<^
OXP
D*EPKRAPfllE.
ÛXF
iOM
le de Valois, dans Téglise de Saint-
•
A. Figure de la reine Catherine de
iSy en marbre blanc , posée sur du
)i dans la chapelle de Valois» dans
e de Saint-Denys.
5. Tombeau de marbre» à gauche du
autel 9 dans la croisée de réglise de
Louis du coUége des Pères jésuites de
she, pour le cœur de Henry IV, roy de
(6. Tombeau semblable» pour le cœur
rie de Médicis.
ff. Tombeau, dans l'église des Pères
ratoire de Vendôme, à la mémoire de
, duc de Vendôme , et d'Alexandre de
ime.
S. Tombe de marbre blanc, au pied
dbeau du roy Childebert, dans l'église
Sermain-des-Préz , pour le cœur de
de Bourbon, duc de Verneuil.
9. Tombe de marbre noir, au bas des
es du grand autel de Notre-Dame de
sous laquelle sont les entrailles du roy
XIII.
0. Tombe de marbre blanc , proche
,au milieu du chœur de l'église Saint-
in-des-Préz, pour Louis-César de
DO» comte de Vexin.
a Tolume.
Isle-de-France.
Abbaye de Saint-Denis.
ISt-deux inscriptions ; une dalle gravée
lyre neuf idem sur pierre.
Egliae de Naalenil.
tombeaux du xiii* siècle en relief.
ime couchée dans une niche richement
entourée d'anges à genoux; à côté de
la sainte Vierge assise. Au milieu du
au, l'écusson de France; puis une
l'arcades vides, semées de fleurs et de
e.
Abbaye de Gerey.
dalles gravées sur pierre. {Trois ins-
mi,)
Hérifaox.
tre inscriptions ; treize pierres gavées,
x tombeaux en relief; un vitrail.
Abbaye de Joyeoval.
s pierres gravées.
GonunaBderie de Saiol-t eaa-ea-riale.
x pierres gravées.
Céleatins de Mareobs^.
8 inscriptions; une dalle sur cuivre,
tre vitraux du xv* siècle.
onbeta de Diane de Poitiers, église de VUiers
le BaUe.
Dîerre gravée à figures.
dilieaii da Fresne.
didle gravée à figures.
Quatre tolumeê dee épitaphes des églises de
Paris.
Le premier volume renferme 138 dessins.
Le deuxième volume, 101
Le troisième volume, 120
Le quatrième volume, 99
Ces quatre volumes renferment :
Monuments en relief, Ik
Dalles gravées sur pierre et à figures, 193
Dalles gravées sur cuivre à figures, 20
Epitaphes, dédicaces, inscriptions, ^8
Croix de pierre oui était au fond du
cimetière des Chartreux de Paris, 1
Rétable d'autel de la nouvelle église
des Blancs-Manteaux, style du xv*
siècle, 1
Vitrail, 1
Parmi les dalles gravées, un assez grand
nombre sont du xiii* siècle; une est du xii* :
c'est la tombe de Galo, soixante-treizième
évesque de Paris (1116). Elle était dans la
chapelle de Saint-Denvs, à gauche derrière
le chœur de l'église de l'abbaye de Saint-
Victor. Il est dilucile de distinguer, d'après
le dessin , si ce monument est gravé ou en
relief.
Tous les monuments des rois ou des
princes du sang oui étaient aux Jacobins
sont daasés dans d autres volumes.
Suite du tolume des églises de Vlsle-^-
France^
EgUee do Coodray, près Melaa.
Deux daJles gravées à figures.
Paroiase de Salnt-Etiemie de Cbilly.
Deux dalles gravées à figures.
Eglise du chtsleaa de MooUéry.
Deux dalles gravées à figures.
Eglise piroiflBlale de Broooy.
Une figure en relief du xiv* siècle.
Eglise de Foarqaeox.
Dalle avec inscription.
Eglise de Chirtrettes, près Hdua.
Trois iOïDbes en relief.
Eglise paroiflBlale de Roiiqr.
Une dalle gravée sur pierre. Vitrail du
xiu* siècle, représentant le seigneur do
Beaumont-le-Bois, en TIsle-de-France. Il est
à cheval; son cheval est couvert d'une
housse blazonnée. Autre vitrail , représen-
tant sa femme. Ces deux vitraux sont sans
provenance.
SalntrPierre de BeMTSis.
Onze dalles gravées $ un tombeau du xih'
siècle en pierre; abbé; un vitrail du xvi*
siècle.
Salot-LiideB de Beaunis.
Tombeau de Jean Gholet, cardinal, mort
le 13 aoust 129S. Il estoit fort orné d'esmail
el de cuivre; mais il en reste fort pe|i. L'on
assure que sa figure estoit d'argent; elttn^esi
K»?
01F
DIGTIONIIAIRE
OUF
i«ig
plus que de bois peint (magnifique monu*
ment du xiii' siècle).
Tombeau de pierre de Joh de Villaribus ,
évêque (1492).
Tombeaiu de pierre de Florimond de Vil-
liers; très-curieux.
CordeUera de Beaiiais.
Une dalle gravée à figures.
Abbaye de Royaumoiit.
Huit dalles gravées à figures du xiii*
siècle.
Eglise de FroidmûDt.
Cinq dalles gravées à figures.
Eglise de Caavigay, eu Beaavoisis.
Trois magnifiques tombeaux des sei-
gneurs de Parcourt et de leurs femmes, xv"
siècle; peints.
Notre-Dame de Chartres.
Disposition des vistres de Téglise Notre-
Dame de Chartres, selon Tordre où elles
sont placées^ 1696.
Vitfail représentant Robert de Beron>
chancelier de l'église.
Vitrail derrière Tautel de l'église »ous
terre de Notre-Dame de Chartres. Il a été
donné, en 1500, par M. Esprit de Harvîlle,
chancelier de celte église. Il représente la
sainte Vierge assise, allaitant l'enfant Jésus ;
à sa droite, saint Jean tenant le calice; à sa
gauche, un martyr tenant une pailne et un
livre. (Mauvais dessin.)
Eigliee de Sainl-Aigoaa de Chirtres^
Ëpitaphe de Jaque Lescot»
Obiii am.
Eglise de Sainte-Foy de Cljarues.
Vitre représentant une dame à genoux,
assistée de saint Jean-Baptiste ; xvr siècle.
Vitre représentant uh chevalier h çenoux,
assisté d'un arehevesque^ See armoiries sont
les mômes.
Autre vitrail, représentant un chevàlieP et
sa dame h getiotlt. Armoiries.
Saiot-N'icokM de Chartres.
Une dalle grftyée<
Sain^Pcre de Giianref.
Dix dalles gravées à figures du xiii* siècle.
L'une d'elles est fort curieuse, et porte cette
iuscMption :
Abbas Fakheriiis.
Un magnifique tombeau de pierre, à droite
de la sacristie. Il est de Robert, archevesque
de Rouen, lils de Richard, duc de Norman-
die. Admirable tombeau du xui' siècle ,
d'une incroyable richesse ; il est enfoncé
dans ré[)aisseur du mur.
Tombeau de François de Brillac, abbé de
Saint-Père; élu en 1822, mort en 1540.
Vitre dans la tief de l'abbaye de S«int-
Père, représente un abbé à genoux, tenant
te «rosse; sur ie fond se lit cette inscrip-
tion f
Jehan, abbé de céans, ût faire ceci Fan 1305.
Vitre à gauche dans la nef de lai/baje di*
Saint-Père; bénédictin h genoux devciui
saint Jacques, avec cette inscription :
vie d*aoust jour certain, mil quatre cent octaole
ei huit, Jehan Pinart, abbé de oéane, cet image
cy mètre fll.
Deux magnifiques vitraux dU xt* slède :
l'un représente nuit dames à genoux, sous
la protection de sainte Magdeleine; leUrs
robes sont richement armoriées; elles por-
tent à dextre, de gueules à la croix d'argent
chargée de cincr coquilles de sable ; à sé-
nestrè d'or, au lion rampant de sable. L'une
d'elles est en habit de religieuse; l'autre
représente trois chevaliers armés de toutes
pièces; leur tabard est de gueules à la croix
d'argent chargée de cinq Coquilles de sable.
Un chanoine et deux enfants; ils sont sous
la sauvegardé de saint Aignan.
JacolMDs de Chartres.
Tombeau de Hiigues de la Ferlé, évesquc
de Chartres en 12W. Magnifique tombeau
porté par quatre colonnes basses.
Dix dalles gravées à ligures.
Tombeau d Estienne Rogier, chanoine de
Chartres. Ce chanoine a fait bâtir une partie
de l'église, et vivait en 1372. Ce tombeau est
peint.
Tombeau en pierre d'une duchesse de
Bretagne, qui mourut exilée à Chartres;
XIV* siècle.
Vitre du milieu , derrière le grand autel
des Jacobins de Chartres. Elle se compose
de vingt-trois bandes jaunes chargées d une
longue inscription. Elles se détachent sur un
fond bleu; sa bordure est bleue semée de
fleurs de lis. Voici cette inscription :
Monseigneur Ëstieiine Rogier, docteur en lays cl
eu decres, chanoine de Chartres, fit fere la
charpenterie et la couverture de cesie nooveUe
euvre de la dicte église , et ccsle verrierrc lotit
à ses despans, et feuda cet premier autel, au-
quel Je ceuvent est tenu de fere célébrer chascun
jour une messe pour lame du dit monseigneur
Estienne, lequel gist à la dreste partie du dit
autel. Priez Dieu pour lui! Toutes les euvres
des oblis dictes Âirent accompli et par loi en
l'an 1375.
Vitre du xiv* siècle.
Abbaye de Bonneval.
Deuxépitaphes; deux curieux totnbeaux
du XIII* siècle.
Abbaye de Coulombs.
Trois dalles gravées; une effigie peinte,
en pieft^, du xv* siècle.
Deux tombeaux d'abbés du tin* siècle.
Une vitre du xvi' siècle.
Abbaye de Josaphat, près de Chartres.
Une magnifique effigie du jttit* siècle, te-
présentant un diacro.
Deux dalles gravées du ^lu* siècle.
01F
Abbaye de ioyeuvâl.
Une belle dalle du ilu* siècle
SaiaC-Georges de Yeudosme.
MagniQquo tombeau du iiii* siècld, peint.
1 est de Pierre, comte de Vuiidosme.
Tombe en cuivre de Bouchart , comte de
/'endosme. Elle est du xiv' siècle. La figure
il rarchitecture sont découpées, comme dans
es tombeaux anglais» et sont incrustées
lans une dalle de pierre ou de marbre.
Tombeau de pierre du iiv* siècle.
Tombe de cuivre dans une chapelle de
*abbaye de la Trinité de Vendosme. Elle est
le Gaufroid de Vendosme. Elle est dii xiii'
lièclc, et fort curieuse; sans figure.
Effigie d'évesque du iiv* siècle.
Tombeau de Guy de Beauchampi sans
rfligie.
Epitapbe du xv* siècle.
PrieHrô d'Hanemoot.
Trois dalles gravées avec figures.
Nolre-Daoïe de Noydn.
Six magnifiques dalles gravées, représent-
ant des évèquos.
Une curieuse tomi>e gravée du %iiv siècle,
représentant un guerrier.
■
Eglises de Normandie,
SaiBl-Etieaae de Caea.
Feuillet 1. Tombeau en marbre de Guil-
aume le Conquérant , de Normandie. Saint
Sstienne de Caen.
F« S. Tombe de pierre d*ardoise au milieu
le la nef de Téglise de dehors de 1 abbaye
le la Trinité de Caeu. Elle est de la reine
ilathilde» femme de Guillaume de Norman-
lie.
F. 3. Tombe de Cécile, tille de Guillaume
e Conquérant, deuxième abbesse de la Tri-
lilé de Caen. Elle se compose d*Cine crosse
>culptée sur une ardoise longud et très-
Hroite.
F. 4. Tombe relevée en bosse contre le
nur et la charre de l'abbessa au fond du
chapitre de Tabbaye de la Trinité de Caen.
kionument très-curieux et très-ancien :
Hic jacet dômna Dionisia abbatissà.
F. 5. Tomba en pierre k la troisième ar-
cade vis-à-vis la chaire de l'abbesse, au mi-
lieu du chapitre de la Trinité de CauDt
f Hic requiescit flenrici Matildis filia régis f
F. 6. Tombeau de pierre près la chaire de
'abbesse, au fond à droite^ dans le chapitre
Je Tabbaye de la Trinité de Caen. Curieuse
L*fflgie du XIII* siècle.
F. 7. Tombeau de pierre près la chaire de
labbesse» au foud à gauche dans le cliapitre
de Tabbayede la Trinité de Caen. Curieuse
eftigie d^abbosse du xiir siècle.
F» 8« Tombe de pierre» la première en en-
trant dans la sacristie des religiouse^i de
Tabbayede la Trinité do Caen (abbosse)._
F. 9. Tombe de Dua Julienna : de : sco :
serenico ; abbesse en 1356. Grande ardoise
DfiPlGHAPUUS;
OXP
iOM
entourée d*une inscription; <i\x milieu» une
crosse très-simple.
F. 10. Tombe gravée d'abbessc (1293).
F. 11. Tombe gravée d'abbesse (1376).
F. 12. Tombe gravée d'abbesse (1470).
F. 13. Tombe gravée d'abbësae (U3i^).
F. 14. Tombe gravée d'abbessc (1491).
F. 15. Tombe gravée d'abbesse (144l].
F. 16. Tombe gravée d'abbesse (1335J.
Tombe de Béatrix de Chambernon (iaÎB9),
simple crosse sur ardoise.
lumlégeê.
F. 20. Tombeaa d'Albert, abbé de Jumié-
ges. Ce tombeau est porté par quatre lions.
F. 21. Tombeau en pierre de Robert, abbé
de Jumiéges ; belle tombe du xiir siècle,
portée par quatre lions.
F. 22. Dalle gravée ; abbé (14âi}.
F. 23. Dalle gravée (Jean de la Cauchée f
abbé).
F. 24. Dalle gravée de Johanues Durant,
abbé (1523).
F. 25. Dalle gravée de Johannes de Duc-
saro (1352).
F. 26. Vitre représentant Philippe de Lu-
xembourg, cardinal évesque, assisté de saint
Benoist; xvi' siècle, abbaye de Jumiéges.
F. 27. Dalle gravée de Mathieu Cornet,
abbé en 1310.
F. 28. Tombeau de pierre entre deut pi-
liers, du costé de TEpistre, dans la chapelle
de TAssomplion de Téglise de Jumiéges.
Maguiûque tombeau du xiii* siècle; repré*
sentant un évéque ; quatre épitapbes.
F. 33. Tombe en pierre de Guillaume le
Jeune, abbé en 1339.
F. 34. Dalle gravée de Jean de Saint-
Denys, abbé.
F. 35. Dalle gravée de Jean de Foris, abbé.
F. 36. Tombeau de quarreaux émaillés, à
l'entrée, au milieu, dans le chapitre de i'al>-
baye de Jumiéges, avec cette inscription :
Ici gist labé Gullt Derr^ndefflls , près : ^r : li :
F. 37. Dalle gravée de Jean de Tpt, abbé.
F. 38. Tombe de quarreaux émaitlés , la
première de la première rangée, sur une
élévation d'une marche, au i'oiïd du chapitre
de Tabbaye de Jumiéges; xiir siècle :
Ici gisl Rogier, abbas.
F. 39. Tombe de quarreaux :
Ici gist Willaume, abbas*
F. 40. Tombe de quarreaux :
Ici gist UrsQS, abbasi
F. 41. Tombe de quarreaux :
Ici gisl Régler^ abbas m*
F. 42. Tombe de quarreaux :
Kicarldus abbas ici gisl
F. &3. Tombe de quarreaux :
Ici gisl Tabbé Pierre.
F. 44. Tombe de (}uarreaux :
le* 9;isl Usiacii, ablias i*
1051
OXF
IMGTIOMNAIRE
OXF
1«S1
F. h6. Tombe de quarreaux :
Ici giftt Rogier, al>bas f .
F. 46. Tombe de quarreaux :
Id giBt AUexaader, aUuis.
Toutes ces tombes paraissent avoir été
faites eu mdme temps ^ au xiii' siècle. Elles
représentent un abné les mains croisées sur
la poitrine, yétu d*une chasuble rouge et
d'une aube blanche à parements iaunes, lo-
sanges et ornés de quatrefeuilles bleus;
le parement de Tamict ainsi que les poi-
gnets, le manipule et Tétole sont jaunes,
ornés de auatre-feuilles bleues; la crosse est
iaune , volute tournée en dehors; les sou-
liers sont noirs. La figure est sur un fond
gris ; la tête est surmontée d'un couronne-
ment jaune, où est inscrit le nom du défunt
en lettres noires. Quoique les dessins ne
soient pas identiques entre eux, toutes ces
effigies doivent avoir été faites dans les mê-
mes moules ; les inscriptions seules se chan-
geaient.
▲bbiyt d'Ardenue, près de Caeo.
Quatre belles dalles gravées du xui* siè-
cle.
F. 51. Tombe de pierre au milieu du
chœur.
F. 52. Epitaphe de Renier , le coutelier •
1387.
F. 53. Tombe de pierre dans le milieu du
chapitre :
Dfkis Micholaus, abbat, IS6i.
Mains tenant une crosse.
F. ik et 55. Deux magnifiques tombes du
XIII* siècle.
F. 56. Dalle gravée du xiii* siècle. Elle
représente une épée couverte d'un bouclier
chargé de trois boucles.
F. 57. Dalle çravée du xiv siècle*.
F. 58. Singulière dalle gravée.
F. 59. Tombe de l'abbé Pierre. Dalle gra-
vée ; main tenant une crosse : autour, une
inscription et un rinceau à feuilles de vigne
(1261).
F. 60. Tombe de Johannes Leblont, abbé.
Dalle gravée; disposition à peu près sembla*
ble à la précédente (132b).
F. 61. Tombe de marbre noir du premier
abbé d'Ardenne. Elle représente une croix
fort curieuse.
F. 62. Tombe de Guillaume Graverant ,
abbé. Dalle «ravée ; main tenant une crosse.
La dalle richement encadrée d'inscriptions
et de rinceaux (1385).
F. 63 à 66. Quatre belles dalles gravées
du xiu* siècle, représentant trois chevaliers
et un clerc.
F. 67. Dalle. Main tenant une crosse.
Cathédrale d^tilvreai.
F. 68. Dalle en cuivre du cardinal de No-
nancourt, xiv* siècle.
F. 69. Tombe de Guillaume de Floques.
abbé (IWO). Dalle gravée.
F. 70. Epitaphe de 1691.
F. 71. Tombe de Georges Rygmaydco, An-
glais (1<^36). Dalle gravée.
F. 72. Tombeau de Jean d^AubergenvlIle,
chancelier de France, évoque d'Evreux. Ma-
gnifique tombeau en cuivre , en relief, un'
siècle.
F. 73. Tombeau de Mathieu des Essartz,
évoque d'Evreux.
F. Ik. Vitrail du xiv* siècle, représentant
Mathieu des Essartz à genoux.
F. 75. Vitrail du xv siècle , représentant
dame Georgette Legras, sa mère.
F. 76. Vitrail du xv* siècle, représentant
Philippe de Càhors, évègue d'Evreux.
F. 77. Vitrail du xv* siècle , représentant
Baufre, évêque d'Evreux.
F. 78. Vitrail du xv* siècle, représentant
Jean des Prez, cordeiier et évéque d'Evreux.
F. 79. Vitrail du xv* siècle, représentant
un évêque à genoux.
F. 80. Grand vitrail du xv* siècle, repré-
sentant Guill. de Gantiers, évéque d'Evreux.
F. 81. Vitrail du xv* siècle , représentant
un e vaque à genoux.
F. 82. Vitrail du xv* siècle , représentant
Geoffroy, abbé du Bec , après, évéque dlv-
vreux.
F. Sk et 85. Deux épitaphes et armoiries.
F. 86 et 87. Deux dalles d'abbés. Abbaye
de Saint-Taurin d'Evreux.
F. 88 et 89. Armoiries. Saint-Taurin d E-
vreux.
Abbaye de Saint-Saiiveor d^Eneai.
F. 90. Tombe d'Alice de Breli , abbesse
(1288). Dalle çravée.
F. 91. Tombe de JeAne de Grazensières,
abbesse (1495). Dalle gravée.
F. 92. Figure à genoux auprès d'un autel
antique. Elle est de dame Marie de Barville;
XV* ou XVI* siècle.
F. 93, 9k et 95. Trois belles dalles gravées
d'abbesses.
F. 96, 97. Vitraux du xiv* siècle , repré-
sentant des personnages à genoux.
F. 98. Armoiries.
dglise ddi JaMbim d*£fMiii.
F. 99. Tombe de cuivre jaune de Philippe
Presuli ; xiii* siècle.
F. 100. Vitrail du xv* siècle, représentant
un chevalier à genoux.
F. 101 à 107. Sept dalles gravées du xiV .
siècle. '(
F. 106. Curieuse peinture sur un pilier de
Saint-Laurent d'Evreux, représentant Char-
iot d'Aunoy, escùyer, panetier du roj, de la
nacion de Picardie (1^11). Il est à genooi ;
derrière lui est Jésus-Christ debout, avec le
nimbe crucifère. Il tient un livre blanc croisé
de rouge et croisetté de bleu ; il est vêtu
d'une dalmatique blanche , semiée de croix
bleues ; étole Jaune, aube blanche avec pa-
rement. Le fond de la peinture est rouge et
semé de \^
F. 109, lîo et 111. Trois dalles gravées
du xrv* siècle.
ÉgBsede BeiaUev.
F« 112. Tonbeau de pierre de Jean à»
i035
OXF
DEPlGHAPHiE.
Préaux, fondateur du prieuré de Bcaulieu.
fielle tombe du iiu* siècle, portée par quatre
lions.
F. 113. Autre tombeau du môme genre.
Sans nom.
P. ili. Tombeau semblable aun eniant)
supporté par six lions. Anonyme*
F. 115. Tombeau de chevalier ;xiir siècle.
F. 116. Dalle gravée (xiu* siècle); cheva-
lier.
F. 117, Tombeau en relief, abbesse; xiii*
siècle.
F. 118. Dalle gravée, représentant un dia-
cre, XIV* siècle.
F. 119 et 120. Dalles gravées, clercs ; xiii*
siècle.
Beaubec
F. 121 et 122. Dalles gravées, xv* siècle.
F. 123. Epitaphe.
F. 124' et 125. Dalles du xiv' siècle.
Booport.
F. 126. Tombeau de marbre noir, sans
effigie.
F. 127. Monument du x\V siècle.
F. 128. Epitaphe.
F. 120. Epitaphe.
F. 130 à 135. Magnifiques dalles gravées.
Abbaye de VallemoDt.
F. 136 à 141. Sept belles dalles gravées.
F. 142. Epitaphe.
F. ikS. Dalle gravée.
F. lU. Armoiries des vitraux.
Abbaye de TEitrée.
F. ihH. Magnifique tombeau à deux figu-
ires (xv* siècle), colorié.
F. 146, 147 et 148. Trois dalles gravées.
Abbaye de Breuil-BenoU.
F. 149. Tombe d'abbé ; main tenant une
crosse.
F. 150. Armoiries de vitraux.
Abbaye de Foucarmont*
F. 151. Dalle du xnr siècle; deux cheva-
liers. '
F. 152. Epitaphe (Cordeliers d'Alencon).
F. 153. Epitaphe.
Abbaye Noire-Dame d*£uz.
F. 154. Dalle gravée ; xvi* siècle.
Notre-Dame de Pavllly.
F. 155. Dalle gravée (1568), chevalier.
Roaen. — Cathédrale.
Feuillet 1. Tombeau de Richard Cœur-de-
Lion, à droite du grand autel, dans le chœur
de là cathédrale. Dalle avec effigie portée par
quatre lions.
F. 2. Tombeau de pierre, à gauche en en-
trant par la petite porte dans I église Notre-
l>ame. Honumeilt royal, semblable au précé-
dent; sans nom.
F. 3. Tombeau du cœur du cardinal d'Es-
touteville, archevêque de Rouen, et du corps
DicTioNN. D*Fpic.iupinF:. I.
OXF mH
de Maurille, archevêque de Rou'én; 1067^
Monument de la Renaissance ; sans effigie.
F. 4. Dalle gravée du xvr siècle ; cha-
noine.
F. 5. Tombeau d'Eudes Rigault^ à droite
dans la chapelle*de la Vierge. Monument du
XIII* siècle, appliqué contre le mur. Belle
architecture.
F. 6. Tombeau de marbre blanc et noirv à
gauche dans la chapelle de la Vierge. Ma-^
gnitique<monument du xiir siècle, appliqué
contre le mur. Il est de Guillaume de Fla«
vacourt.
F. 7. Tombeau de pierre, à droite en en-
trant, dans la chapelle de la Vierge. Il est dé
Gilles des Champs.
F. 8. Tombeau à gauche contre le mur;
dans la chapelle de la Vierge; sans nom. (Il
est encore a sa place aujourd'hui.)
F. 9. MagniGque tombeau de marbre blanc
et noir, placé dans la chapelle de la Vierge;
deuxième à gauche.
F. 10. Effigie d'évôque eïi marbre blanc,
sur un tombeau de marbre noir, dans la
chapelle Saint-Pierre et. Saint-Paul, à gauche
en entrant; xiv* siècle, sans nom.
F. 11. Tombeau d^évèque, effigie de mar^
bre blanc sur fond noir, derrière le chœurs
dans la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul» à
droite en entrant; xiv* siècle.
F. 12. Epitaphe. 1665.
Abbaye de Sàiot-Oiiea.
F. 13. Belle dalle gravée, derrière le grand
autel ; 1287. Evèque.
F. 14. Belle dalle gravée de la mAme épo«
que, devant l'entrée de la chapelle de là
Vierge. Evoque.
F. 15. DaUe gravée ; de M* Masseporet ,
conseiller, à droite dans la chàpellô de la
Vierge; 1426.
F. 16. Dalle gravée du xiii* siècle, repré-
sentant un cheValiei", à droite au fond de la
chapelle de la Vierge.
Saint-OiieQ de Rooeo.
t*. 17. Dalle gravée, xv* siècle; homme et
femme.
F. 18. Epitaphe.
F. 19. Dalle gravée du P, Guillaume; xv*
siècle.
F. 20. Dalle gravée de Pierre do Ventéac^
abbé ; 1600.
F. 21. Dalle gravée du xm* siècle; abbé.
F. 22. Dalle gravée du xv* siècle; abbé.
F. 23. Dalle gravée des architecte^ de
Saint-Ôuen,dansla chapelle de Sainte-Agnès,
à gauche du chœur :
Gy gist Alexandre de Bemeval, mal6tre de ma-
chonnerie du roy, n'* sire, au bailliage de Rouen
et de Saint-Ouen, qui trépassa le v* de janvier
il40. Priez Dieu |)our luy. Àmen.
F. 24. Dalle gravée de Jean de Fresné;
1305. La première, du costé de la porte, dan^
le cloistre.
F. 25. Dalle gravée de Raoul de Bourgeois)
1280.
33
1055 OXF DICTIONNAIRE
. F. 26. Dalle gravée de Rogier de Saint-Hi-
lai re; 1280.
' F. 27. Dalle gravée du xiv* siècle; homme
et femme.
F. 28. Dalle gravée ; femme ; 1309.
F. 29. Dalle gravée de Philippe Leblanc ;
1348.
F. 30. Epitaphe du xvr siècle.
F. 31. Dalle gravée de D' Nichole, jadis
feme de Raoul le Bourgeois.
F. 32. Epitaphe.
F. 33. Jeanne qui fut feme de Pierre le
Bouricis; 1240.
F. 3k. Dalle gravée de Guillaume Bailli :
Benoi ie soit lame de H amen.
(1237) Très belle dalle.
F. 35. Dalle gravée de Guillaume de Kau-
revilla; xiv* siècle : costume très-curieux.
F. 36. Dalle gravée de Willaume Noris,
cistoien de Rouen , qui laissa à la maison de
céans 1111 livres de rentes pour son obiit.
Prions que Dieu ait merci de same : amen.
XIII' siècle; dalle très-riche.
F. 37. Dalle gravée de bourgeoise; xiii*
siècle.
F. 33. Dalle gravée de bourgeoise; xiii*
siècle. Costume très-élégant.
F. 39-. Dalle de Dominus Johannes dictus
de Monte Poignant; xiir siècle.
F. 40. Dalle gravée de bourgeoise ; 1260.
Très-belle.
F. ki. Dalle gravée de bourgeois et de
bourgeoise; xv* siècle.
F. 42. Dalle gravée de bourgeois; 1296.
Abbaye de Saint-Arnaud.
F. 43. Epitaphe du xvi' siècle.
F. 44. Epitaphe du xvu* siècle.
F. 45. Epitaphe du xvii* siècle.
F. 46. Dalle gravée d*abbesse;xiii* siècle.
F. 47. Dalle gravée du xv* siècle ; deux
abbesses.
F. 48. Dalle gravée ; abbesse ; xvi* siècle.
F. 49. Dalle gravée ; abbesse; xv* siècle.
F. 50. Dalle gravée; abbesse; xiv* siècle.
F. 51. Dalle çravée; abbesse; xv* siècle.
F. 52. EpilapYie du xvii* siècle.
F. 53. Piscine ou lavoir dans l'abbaye de
Saint-Amand de Rouen, auquel sont les ar-
mes de plusieurs abbesses, et qui a été fondue
en 1702, pour employer aux dépenses du
bâtiment neuf. Très-curieux.
OIF
SaintrErblan.
F. 63. Dalle du xvi' siècle.
Saiot-Patriee.
«05C
Saiat*Sever.
F. 54. Vitre à droite du grand autel.
F. 55. Vitre à gauche du grand autel.
F. 56. Vitre, la deuxième à gauche du
grand autel.
F. 57. Vitre derrière le grand aulel, à
droite, dans l'église des Tonneliers, à Rouen.
F. 58. Vitre derrière le grand autel, même
église.
Sainte-Croix.
F. 59,60 et 61. Epitaphesdu xvu' siècle.
Notre-Dame la Ronde.
F. 62. Dalle gravée du xv* siècle.
F. 64 et 65. Soixante et quinze épitaphes
du xvii* siècle.
Saict-Michel.
F. 66. Dalle gravée du xvi* siècle, à deui
figures.
F. 67. Tombeau dans le collatéral à gaa-
che, le long du chœur de l'église. L'effieie a
été remplacée par un calvaire du xvi* siècle.
SalDt-Godart.
F. 68. Epitaphe du xvii* siècie.
Saiot-Lô.
F. 69. Dalle gravée du xv* siècle.
F. 70. Epiraphe du xvu* siècle.
F. 71. Tombeau de marbre noir, contre le
mur à gauche, contre la chapelle de la Vierge,
XVI* siècle.
F. 72, 73 et 74. Epitaphes.
Saint-André.
75. Dalle gravée du xV siècle; chevalier.
Saiot-Sauveur.
F. 76. Epitaphe du xvir siècle.
F. 77. Tombeau de marbre de différentes
couleurs; xvi* siècle.
F. 78. Epitaphes dudit tombeau.
Saint-Ëloi.
F. 79. Dalle gravée du xvi* siècle.
F. 80. Dalle gravée du xvr siècle; un
homme et deux femmes.
Saint-Pair.
F. 81. Vitrail représentant Pierre de Fouillé,
abbé de Vaux-chrestien.
F. S2. Vitrail du xvi* siècle ; chevalier à
genoux.
F. 83. Vitrail du xvi' siècle; dame à ge-
noux.
F. 84. Armoiries.
Jacolrfns.
F. 85. Superbe dalle de cuivre du xit*
siècle; homme et femmes.
F. 86. Dalle du xv' siècle; homme et fem-
mes.
F. 87. Dalle gravée du xvi* siècle: femme.
F. 88. Dalle gravée du xvr siècle; cha-
noine.
F. 89. Dalle gravée du xv' siècle; cheva-
lier.
F. 90. Dalle gravée du xm' siècle ; chefa-
lier.
F. 91. Tombeau du cardinal de Franville;
xv* siècle.
F. 92. Epitaphe.
F. 93 et 94. Epitaphes.
F. 95. Dalle gravée du xvi* siècle; homme
et femme.
Gurdcliersde Rouen.
F. 96. Epitaphe du xvu* siècle.
m"! OXF
F. 97. Curieuse pierre gravée contre le
mur; xiV siècle.
F, 98, 99 et 100. Trois dalles gravées du
^iv' siècle.
Opaciosde Roaen.
F. 101 et 102. Epitaphes.
CélestlDs.
F. 103. Tombeau de Jean de Hangesl,
tdiambellan du Koy, mort en IbOO» fondateur
de cette église.
F. 10^. Tombeau de marbre de différentes
t^ouleurs, dans la chapelle Sainte-Anne» à
droite; xvii' siècle. Anonyme.
F. 105. Tombeau de la même époque. Ano-
nyme.
F. 106, 107 et 108. Epitaphes du xvu' siè-
vXe.
FeuilUots.
F. 109, 110 et 111. Trois epitaphes.
Carmes.
F. 112. Tombeau de marbre ; xvii* siècl6.
F. 113 et 11<^. Epitaphes ; xyii* siècle.
lésoites.
F. 115. Epitaphe du xyii* siècle.
PéoiVenls.
F. 116 et 117. Deux epitaphes.
Poat-de« l'Arche.
F. 118, 119 et 120. Trois epitaphes du
ini* siècle.
Eglise d'Escouy.
F. 122. Magnifique tombeau gothique du
îLV* siècle.
F. 123. Grand tombeau peint dTnguerran
de Marigny; 1315.
F. 12$^. Epitaphe.
F. 125. Tombe de Jean de Harigny, évè
que.
Notre-Dame du Yâl.
D'EPICRAPHIÊ. OXF 103*
F. 9. balle du xiv* siècle.
F. 10. Dalle d'un religieux; xvi* siècle.
F. 11. Dalle d'un chevalier; xvi* siècle.
F. 12. Dalle d'un chevalier; xvi* siècle.
F. 13. Dalle d'une dame; xvi* siècle.
F. ik. Dalle d'un chevalier; xvi* siècle.
F. 15. Dalle gravée du xlii' siècle; sans
effîsie.
F. 16 et 17. Dalle gravée du xvi* siècle \
chevaliers.
F. 18. Epitaphe.
F. 19. Armoiries des vitraux.
Jacobins de Seolis.
F. 20. Dalle gravée du xvi* siècle; cheva*
lier.
Abbaye de Cbailis, près Seolis.
F. 21. Curieuse dalle représentant deux
évèques ; xv* siècle.
F. 22. Tombeau de pierre dans l'église de
l'abbaye de Chaalis,!derrière le grand autel, à
droite; 1270. Curieux monument du xiu^
siècle; évoque.
F. 23. Monument du même genre; belle
architecture.
F. 24. Monument du même genre ; Robert
de la Houssaye.
F. 25. Monument semblable d'Amaury.
F. 26. Monument du même genre; 121&;
très-beau.
F. 27. Monument du même genre de Té-
Yêque Guarin; 1227.
F. 28. Monument du même genre, de Vé*
vêque Robert Cressovessart; 1271.
F. 29. Dalle gravée du xv* siècle.
F. 30. Dalle gravée du xv* siècle.
F. 31. Dalle gravée du xiv' siècle.
F. 32. Dalle du xV siècle.
F. 33. Dalle du xv« siècle.
F. 3&W Dalle du xiv* siècle; homme et
femme ; très-belle.
F. 35. Dalle gravée du mu* siècle ;femme%
F. 36. Dalle gravée du xiii' siècle; homme.
F. 37. Dalle gravée du xiu' siècle; femme^
1? 40A 107 i9A 4Ç)Q 4qn «t i<ii Qîr F. 38. Dalle gravéo du xiu* sièclo; homme
t. 12t), 127, _1Z», lZ\f, 1»JU ei 161. SIX- « «Q n«|l^ „-.viS« Hh ^tr,* cÎàMa. aon<
lombes gravées du xur siècle.
F. 132. Dalle gravée du xv* siècle.
Valois et Bissonne.
Notre-Dame de Seolis.
Feuillet 1. Dalle gravée, de Simon Bonnet,
évêque; xv* siècle.
F. 2. Dalle de Guillaume Rose, évêque ;
xvi' siècle.
F. 3. Epitaphe du même.
F. 4. Dalle gravée de Pierre Chevalier^
évêque; xvi* siècle.
F. 5. Epitaphe du même.
CordelierSk
F. 6. Tombe de pierre à droite, près la
chaire, dans la nef des Cordeliers de Senlis.
Curieuse dalle gravée du xiu* siècle ; sans
effigie.
F. 7. Dalle gravée du xiu' siècle; cheva-
lier.
F. 8. Dalle gravée du ivi' siècle; sans
effigie.
F. 39. Dalle gravée du xin* siècle; sans
figure.
F. ko. Dalle gravée du xvi' siècle; éyê*
que.
F. &1 et i2. Epitaphes du xvir siècle.
KnnenoDfille.
F. 43. Epitaphe du xvi* siècle.
F. kk. Epitaphe du xvi* siècle.
4bbaye d'Oftamp.
ï*. &5. Tombeau en pierre, coutrô la mu-
raille, du costé de l'Evangile, dans le sanc-
tuaire, sous lequel est enterré le corps de
Baudouin de Boulogne, 2* du nom, et de
Baudouin, troisième évêque de Noyon;il
décéda Tan 1167. Magnifique monument de
la fin du xu* siècle> dans Tépaisseur du mur»
Sans effigie.
F. 46. Dalle gravée du xiu' siècle; prêtres
F. VJ. Dalle gravée du xiv* siècle; prêtre»
F. kS. Dalle gravée du xiv* siècle; prêtre»
F. kd. Dalle gravée du xv* siècle; cbera*
lier
1
4039
OXF
DICTIONNAIRE
OXF
1(40
F. 50. Belle dalle du xiii' siècle; deux
femmes.
F. -51 . Magnifique dalle gravée du xiy*
siècle; homme.
F. 5"2. Dalles gravées, élevées contre le
mur; xiv siècle; peintes.
F. 53. Belle dalle gravée du xiu* siècle;
homme et femme.
F. 5^. Magnifique statue de femme, du xiii*
siècle.
F. 55. Dalle gravée du xiV siècle; reli-
gieuse.
F. 56. Dalle gravée du xv* siècle; évéque.
F. 57. Curieuse dalle du xni* siècle, deux
crosses sous des couronnemetits d'architec-
ture.
F. 58. Dalle du xiii' siècle; sans figure.
F. 59. Dalle du xv' siècle ; évoque ; très-
riche.
F. 60. Dalle du XV* siècle ; évoque très-
riche.
F. 61. Dalle du xvr siècle; évéque.
F. 62. Dalle du xV siècle; crosse entourée
d'une inscription.
F. 63. Dalle du xiii* siècle ; crosse surmon-
tée d'un couronnement d'architecture.
F. 6b. Dalle du xiii' siècle; deux crosses
surmontées d'un couronnement.
F. 65. Magnifique dalle du xiv' siècle;
homme et femme.
F. 06. Religieux du xv* siècle, dalle gra-
vée.
F. 67. Dalle du xiii* siècle; sans figure.
F. 68. Admirable dalle gravée, en fonte,
du-xiv* siècle; homme et femme. C'est la
plus riche de toutes. (Cette magnifique pla-
que provient certainement de Flandre.)
F. 69. Dalle à deux crosses.
F. 70. Dalle gravée, xvr siècle; religieux.
F. 71, 72, 73 et 74. Quatre dalles du xiV
siècle.
F. 75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 82, 83, 6k et
85. Magnifiques dalles, à deux figures, du xiv*
siècle.
Saiot-Yved de Draine.
F. 85. Magnifique dalle gravée du xiv* siè-
cle; deux figures.
F. 86. Tombeau de marbre, au-dessus du
chœur; xiv* siècle.
F. 87. Dalle gravée, du xiv* siècle; très-
riche.
F. 98 et 89. Deux magnifiques tombeaux
du XIV' siècle, chacun avec deux eiOgies
richement peintes.
Abbaye de LongpODt.
F. 90. Curieux monument du xiii' siècle;
jmarbre noir.
F. 91. Splendide tombeau de pierre entiè-
4*ement peint et doré; riche couronnement
d'architecture du xiii' siècle. Il est de mon-
seigneur Enjourran de Coucj.
F. 92. Autre magnifique monument du
XIII' siècle, également peint et doré. Le
tombeau est à jour comme l'autre, et il y a
une figure de moine dessus et une figure de
chevalier dessous. 11 est de Montmirel.
F. 93. Magnifique tombeau semblable à
celui dessiné page 91. Dans sa partie infé-
rieure est couchée une religieuse ; à la partie
supérieure est couchée une grande croix
richement fleurie.
F. 9k. Magnifique monument du xni' siè-
cle, plus ancien aue les autres, richement
colorié. 11 est d^usculpe de Pierrefoos,
évoque.
F. 95. Autre monument du même genre.
Il est de Josselin de Vierzy, évéque du dio-
cèse de Soissons.
F. 96. Dalle gravée de Miles de Basoches.
Magnifique dalle du xiir siècle.
F. 97. Monument du xiii* siècle, non co-
lorié. 11 est de frère Grégoire.
F. 98, 99, 100, 101, 102, 103 et 104. Ma-
gnifiques dalles gravées du xiii' siècle.
Notre-Dame de la Yidoire.
F. 105. Dalle gravée du xiv* siècle.
F. 106. Beau tombeau colorié du commen-
cement du XIV' siècle. Il représente une
dame couchée sur un tombeau peint, et en-
tourée de ses parents (Abbaye de l'Es-
toille).
F. 107 et 108. Monument de la Renais-
sance dans l'abbaye de l'EstoilIe. Il est de
Jaque de Montigny, s'eigneur du Frcsne.
Tombeaux et épitaphes des églises de France,
Volume I"
Feuillet 1. Figures qui sont au-dessus ou
précèdent.
Tombeau dans le sanctuaire de l'égHse
Saint-Aubin d'Angers; peintures en grisaille
du xiH* siècle.
F. 2. Tombe de pierre de Jean Michei,
évesque d'Angers ; surmontée d'une grille de
fer; 1438.
F. 3 à 8. Six dalles gravées des xiv* etx?*
siècles ; abbaye de Saint-Georges.
F. 9. Armoiries peintes aux chaires des
religieux dans le chœur de Tégliso de l'ab-
baye de Saint-Georges.
F. 10. Dalle gravée ; abbé; xiv* siècle; ab-
baye de Saint-Georges.
r. 11. Dalle gravée; abbesse; xiv* siècle;
Fontovrault.
F. 12. Dalle de cuivre; évoque ; xv* siècle;
abbaye de Saint-Aubin d'Angers.
F. 13. Dalle de cuivre ; évoque; xv« siècle;
abbaye do Saint-George d'Angers.
F. ik. Tombe d'abbesse, figure du xiV
siècle, peinte et couchée, surmontée de son
dais d'architecture; abbaye du Ronceraj
d'Angers.
F. 15. Tombeau dans le mur de la chapelle
du Rosaire, église des Jacobins d'Angers;
homme et femme couchés ; xv* siècle ; ins-
cription.
F. 16 à 27. Tombeaux et épitaphes du
XVI* siècle, représentant des figures à ge-
noux, appliquées contre le mur...
F. 28. Plaque de cuivre appliquée contre
le mur, représentant un chanoine à genoui;
XVI* siècle; armoiries et épitaphes.
F. 29. Tombe en pierre, représentant un
chevalier couché, ayant son casque à côté de
lui; xur siècle.
1041
OXF
D*EPIGRÂPH1E.
oxr
104»
F. 80. Dalle gravée ; Girart de Soncelle,
écu jer ; église de Chaloché ; 1339.
F. 31. Dalle gravée du xV siècle ; cheva-
lier; abbaye de Chaloché, en Anjou.
F. 32. Monument du xvu' siècle, marbre
blanc et noir, djins le collège des Jésuites
de la Flèche, en Anjou.
F. 33. Epitaphe du précédent (seigneur
messire Fouquet de la Varenne, etc., etc.).
F. 34h. Dalle gravée du wu* siècle ; cheva-
lier; Villeneuve.
F. 35. Dalle gravée; dame; 1389; Ville-
neuve.
F. 36. Dalle gravée du xiV siècle ; deux
chevaliers; Villeneuve.
F. 37. Dalle gravée; dame; 1311; Ville-
neuve.
F. 38. Dalle gravée; 1354'; un chevalier,
sa dame et son enfant; Villeneuve.
F. 39. Peinture murale du xv* siècle, ve-
{ présentant un abbé à genoux, dans le ré-
écloire de l'abbaye de Villeneuve, près
Nantes.
F. 40. Peinture semblable.
F. 41. Monument pyramidal de Michel
Amelot (1687), avec son médaillon ; épita-
pbe; Saint-Gatien de Tours.
F. 42. Armoiries des vitraux; église des
religieuses chanoinesses de Maillé.
F. 43. Chevalier du xiii* siècle, les pieds
sur un dragon ; bouclier armorié et peint ;
abbaye de Turpenay.
F. 44. Tombeau d'un seigneur d'Ucé ;
nui* siècle ; abbaye de Turpenay.
F. 45. Tombeau d'un seigneur d'Océ;
même époque ; même église.
F. 46. Epitaphe; 1630; église Notre-Dame,
dans le château de Loches.
F. 47. Monument de Simon de Cramaud,
cardinal ; cathédrale de Saint-Pierre de Poi-
tiers; XV* siècle.
F. 48 et 49. Epitaphes du précédent tom*-
beau.
F. 50. Dalle à inscription de François-
Ignace de Bagyliou; Saint -Pierre de Poi-
tiers.
F. 51. Tombeau de marbre blanc, proche
la porte de la sacristie, sous l'aisle gauche
du chœur de l'église Saint Hilaire le Grand
de Poitiers. C'est le tombeau de Gilbert de
la Porrée; travail antique, beaux bas-re-
liefs.
F. 52. Monument du xv* siècle.
F. 53 et 54. Tombeau de saint Hilaire :
deux morceaux représentant, Tun un concile,
l'autre la mort du saint ; église Saint-Hilaire;
XII* siècle: calqué.
F. 55. Inscription du xvi* siècle; Saint-
Pierre de Loudun.
F. 56. Tombeau proche la porte du cha
pitre dans le cloistrede l'abbaye de Noaillé;
xiii' siècle; calqué.
F. 57. Dalle gravée du xvi' siècle ; cheva-
lier ; Saint-Maurice d'Oiron.
F. 58. Epitaphe sur cuivre du xvi* siècle;
Saint-Maurice d'Ôiron.
F. 59. Tombe du xiii* siècle, en cuivre et
en relief; abbé couché sur un semé de fleurs
de lis. Elle est de Guillaume de Beaumont ;
cathédrale de Saint-Maurice d'Angers.
F. 60. Dalle en cuivre du xiv* siècle; abbé;.
Nicolas Geslant ; Saint-Maurice d'Angers.
F. 61. Statue de Hugues Ovard, abbé;
xiii* siècle; Saint-Maurice d'Angers.
F. 62. Dalle à inscription ; Henri Arnaud ;.
XVI* siècle ; Saint-Maurice d'Angers.
F. 63. Tombeau de Claude de Reuil, éves**
que; xvir siècle; Saint-Maurice d'Angers. .
F. 64, 65 et 66. Epitaphes du tombeau.
F. 67. Dalle de Guillaume Fouquet; ins-
cription ; Saint-Maurice d'Angers ; 1621.
F. 68 et 69. Tombeau de Foulques de Ma-
thefelon, évesque; xiv* siècle; Saint-Mau*
rice d'Angers; 1355.
F. 70 et 71. Monument de Catherine de
Lavarane ; église des Jésuites du collège de-
là Flèche.
F. 73. Armes de frère Pierre de Lavoncè-
res, abbé de Turpenay, qui sont en bois aux
chaires des religieux, dans la place de l'abbé,
dans le chœur de l'église do l'abbaye de Tur-
penay.
F. 73. Epitaphe do maître Andry Mar-
chant ; 1439 ; Cordeliers de Poitiers.
F. 74. Statue de Begnault de Montbason ;
XIII' siècle ; pallium et croix ; cathédrale de
Saint-Gatien de Tours.
F. 75. Epitaphe ; Saint-Gatien.
F. 76. Tombeau d'Estienne de Bourgueil,
archevesque de Tours ; 1334 ; beau monu*
ment en roraie d'alcôve ; chapelle Saint-An-
toine, à Saint-Gatien.
F. 77. Epitaphe monumentale de Charles
de Rosmadée ; xvii* siècle ; Saint-Gatien.
F. 78. Epitaphe sur plaque de cuivre re-
présentant saint Martin et un abbé à genoux ;
XV' siècle; Saint-Martin de Tours.
F. 79. Dalle gravée; 1540; abbé; Saint-
Julien de Tours.
F. 80. Epitaphe gravée sur cuivre; xv* siè-
cle ; Saint-Saturnin de Tours.
F. 112. Magnifique monument du com-
mencement du xiiF siècle ; évesque couché
dans une alcôve; dans le fond est une pein
ture murale représentant la sainte vierçe
assise, encensée par deux anges. Tout le-
monument est entièrement peint; le vert y
domine.
F. 113. Beau monument du xiv* siècle.
F. 142. Curieux tombeau du xiii' siècle.
F. 158. Alcôve dans le style du xvf siè-
cle, renfermant les quatre statues peintes^
de Fontevraud ; au coslé gauche de la grande
grille.
F. 160. Trois enfants de Thibault, sei-^
§neur de Mathefelon, et de Béatrix de Dreux ;.
gures peintes et couchées sur un socle du
temps.
• F. 169. Curieux tombeau du xvf siècle,
recouvert d'une dalle, sur laqueHe est gravé
un squelette tenant une crosse et coiffé d'une
mitre. Il est de Jean deBeauveau.
F. 171. Monument de Foulques Nerra,.
comte d'Anjou , fondateur de l'abbaj'e de
Beaulicu, près Loches, en 1080. Ce monUî'
^•i5
OXF
Qient, en forme d*a1c6ve, est d'une belle
simplicité; il est du commencement du xiii*
siècle.
F. 177. Monument de Bérengère, fonda^
trice de TEspau, au milieu du chœur de
VEspau, près du Mans; couronne, ceinture,
^carcelle et chandeliers dorés.
F. 185. Deux effigies de chevaliers, pein*
tes sur un soc)e du temps; Barthélémy de
l'Isle-Bouchard ; abbaye de Turpenay.
F. 186. Magnifique monument du xiv* siè-
cle, avec figures peintes. Il est de Georges,
seigneur de Préaux en Touraine et de la
Charprée; dans Téglise Notre-Dame, dans le
ckAteau de Loches.
F. 188. Magnifique monument de la fin du
xiu' siècle, en forme d*alcôve. Au fond est
une peioture représentant le jugenient der-
nier.
F. 170. Tombeau d'Ulger, évesque d'An-
^rs ; 1H9 ; châsse du xii' siècle.
F. 171. Plaque émaillée de la châsse re-
présentant i*évèque Ulger. Cette plaque est
entourée d'une inscription, et le dessin, qui
est colorié, en est assez exact. La hauteur
de la plaque est de 18 pouces.
Tombeau de cuivre émaillé, représentant
Michel de Villoyseau ; 1260; Jacobins.
F. 200. Magnifique tombeau de cuivre
{maillé, représentant un chevalier. Le bou-
clier, le coussin, les ceinturons et une large
Vande d*encadrement chargée d'écusson^,
font éQiaillés; le socle, qui est du temps,
est de pierre et orné d*$cussons émailtés.
Abbaye de Fontaine-Paniel, au Maine. Lon-
gue inscription.
F. 205. Tombeau de cuivre esmaillé, très-
riche, représentant un chevalier; entouré
d*une inscription et d*uue laree bande émail-
lée et ornée de ca^>ochons ; açbaye d'Evron,
(^u Maine.
F. 219. Evéqueen cuivre émaillé, orr>éde
cabochons (Guillaume Roll^nt); abbaye de
Notre-Dame de Champaigne, au Maine.
F. 220 à 226. Sept tombeaux du xiii* siè-
cle de Téglise d'Evron, au Maine, et des ab-
Vayes de Perseigne et de Saint-Aubin d'An-
gers.
F. 228, 229 et 230. Trois curieux monu-
DICTIONNlIilRE
F. 11.
OXP
IIU
Karloroâ? rex flli? Pipini, ErOntridis regmof
CaroUCaivi?
F. 12.
4- Imperio Karolus Galvus regno q.? : potilos:
Galloram: jacet : bec: sub: brevilale: silos;
plurima cnm vilUs : cum : cla/vo : comqz : co-
rona : ecdesie : vivus/ buic : contulil : dédit :
ille : boiia : mullis : ablalis : nobis : fait : hic :
rcparator : Secanii : fluvii : ruolii : dater :
F. 13.
Kallomân? rex fili? Ludovici Balbi f Loàrri»
rex mi? Ludovici Balbi.
F. 16.
Hugo Cbapet + Odo rex.
F. 16.
ftoberlus rex. Conslâcia reg. uxor Robert!.
F. 17.
Ludovicus Grossua rex -f Henric? rex filins Robertl
F. 18.
Plis rex filius Ludovici Grossi -f Conslâcia re-
gina q venit de Hispania.
F. 25.
Hie jacet Johaones excellentissimi Lud(avici regi$
Francoruni filius qui in etate infantie magravit.
F. 28.
Angelico ductn feror ad patriam sine Incta
Nos circumstaniespsalmisprecibusqne vacantes
Exequias facirous Philippi quem sepeliinus
' Gencives superi stantes secus agmina clerî
Sic anime pucri cogunt Dominum misereri
Unus spirilanm parles alter monachomm
Signant perpcluum sic jubilare cboruro.
F. 30.
Uic jacet Blancha excellenlissimî Ludovici Janio-
ris régis Francorum primogenila que in état»
infancie migravit ad Cbristum anno gracie milieu
simo ^ucentesimp quadragesimo tertio kalendat
Bfaii. Amen.
F. 32. Sans inscription. Philipes III.
F. 38. Jeanne d*Evreux. Sans inscription
F. 39. Côté gauche du tombeau fruste-
ipents du XIII' siècle; Chaloché et Fonte- du roy Charles, Koy de
vraud.
P. 231. Beau monument du xui* siècle,
ircprésentant Galterie de Machecol, cheva-
llier; doré et couvert d'écussons coloriés;
Villeneuve.
F. 233 ,
I Le volume H* contient les tombeaux des églises du
; Mans, d'Angers et de Nantes.
fpiiaphes des rois de Francis et des princes
du sang royal,
rpitaplies des rois de France.
Feuillet 7.
It^udovic? rex filius Dagoberti -)- Karolus Mar-
tellus rex.
F. 10.
^f4;rla rogina lixorPipini rex -f Pipinus rexpater
Karoli mngni.
France et de Navarre, et de Madame Jehanne
d'Evreux, qui trespassa Tan 1511 , le 6* jour
d'octobre.
Cy gist : Madame Blanche, fille du roy Charles,
Boy de France et de Navarre , et de Madame
Jehannes d'Çvreux qui fu femme Mens PhelipA
de France, duc d'Orléans, comte de Valois et de
Beaumont et fu filz du roy Pbelipe de Valois,
laquelle trespassa Tan mil cccnii>> et xu le vu*
jour de
F. W. Philipes VI; sans inscription.
F. it3.
Icy gist le.roy Charles le Quint, sage et éloquent
fils du roy Jehan, qui régna xvi ans v mois et
vui jours, et trespassa Pan de grâce 1380, le xvr
jour de septembre.
lOift 01F
Derrière le chapiteau de la reine est
escrit :
Ici gist la royne Jebanne de Bourbon, espouse du
roy Charles le Quinl, el fille de très noble
prince Mons. Pierre, duc de Bourbon, qui ré-
gna a^ec son dit époux 13 ans el 10 mois, et
trespassa Tan 1577, le 6« jour de février.
F. W.
Ici gist le roy Charles sixième, ivès amé large el
débonaire fils du roy Charles le Quint, qui ré-
gna 4i ans un mois el six jours, et trespassa le
21 • jour d'octobre Tan 1422. Priés Dieu quen
paradix soit son âme.
Derrière le chapiteau de la reine est
escrit :
Ci gist la royne Isabel de Bavierre, espouse du roy
Charles VI, et fille de très puissant prince Es-
tienne, duc de Bavière et comte Palatin du Rin,
qui régna avec son dit espoux, et trespassa Tan
1435, le dernier jour de sepiembre. Priez Dieu
pour elle.
F. 45. Le roi ; sans inscription. Donné
rinseription de lareine*sur le calque.
F. kS. Tombeau de marbre noir, les figu-
res el le prie-Dieu de cuivre doré, à gauche
de Tautel dans le chœur de Téglise de Tab-
baye de Sainl-Denys. Il est de Charles VllI,
roy de France, mort le 7 avril, veille de
Pasques fleuries.
Serpents el manche d'épée dorés, lame
blanche, chiflfres dorés. Robe et manteau do
France, doublés d'hermine ; robe de dessous
noire; chairs peintes au naturel; calotte de
la couronne en velours rouge; tranches du
livre rouges; cheveux noirs.
Epilapbes des princes du saog royal.
F. 10.
Ci gist le vaillant noble prince monseigneur Char*
les, frère germain du roy de France, jadis comte
d'Alençon, du Percbe , sire de Yerneuil et de
Damfront, qui mounU à la bataille de Crécy,
Tan de grâce 1546, le 26« jour d*aoust ;
Et cy gist très noble dame madame Marie d'Espa-
gne, sa compaigne, contesse d'Alençon, du Per-
che et d'Estampes, laquelle trespassa IVin de
grâce 1579 , le
Priez Dieu pour les âmes d*eulx.
Inscriptions, la lettre d'or, sur le biseau
de la table de marbre noir, sur laquelle re-
posent les deux figures.
F. 15.
Cy gist noble et puissant prince monseigneur Loys
de France, jadis conte d'Evreux, fils du roy de
France et frère du roy Pbelippe le Bel, qui tres-
passa Tan de grâce 1319, le 19* jour de may ;
Et cy gist très baute el très noble dame madame
Marguerite, sa f:ime, fille jadis de noble et puis-
sant prince monseigneur Pbelippe d'Arlois, fils
DEPIGRAPHIE. OXF i046
du bon C*« Roliert d*Artois; laquelle trespassa
Tan de grâce 1311, le 44- jour d'avril. Priei
pour les âmes d'eulx.
Inscription , la lettre d'or sur le biseau
de la table.
F. 16.
Cy gist très noble et haut prince, el de grand v6-.
rite Mons. Challes, jadis conte d'Esiampes , el
frère à très excellenlc dame madame Jobanne,
par la grâce de Dieu, royne de France et de Na-
• varre,et très excellent prince Mons^Phelipe, par
la grâce de Dieu , roy de France et conte d'&
vreux, et trespassa de cest siècle Tan de grâce
1336, le âi« jour d'aousl. Priez Dieu pour lame
de luy que dex bonne mery ly faire amen.
F. 20.
Cy-gist Jobanne, par la grâce de Dieu, royne de
Navarre, contesse d'Evreux, fille de Loys,* roy
de France , aisné ûlz du roy Philipes le Bel,
mère de madame la royne Blancbe , royne de
France, trespassa à Conflans lez Paris Tan 1549,
le 6» jour d*octobre.
Inscription en lettres d'or sur le biseau de
la table.
F. 25.
Cby-gist le fils Mons' Loys, roy de Franche, cet a
savoir M^e Robert, conte de Clermont et sei-
gneur de Bourbon la purification Nostre*
Dame. Priez pour Tame.
Inscription en or sur le biseau delà table»
F. 29.
Cy gist messi pre duc de Bourbon, conte de Cler-
mont et de la Marche , grand chambrier de
France, qui fu ûlz du bon duc Loys , et tres-
passa le xjx' jour de septembre Tan de grâce
mil Gcc cinquante sept.. Dieu ait son âme amen.
Derrière le chapiteau.
F. 31. Sans in'scription. Marie de Bourbon.
F. 39. Louis, cardinal de Bourbon, à ge-
noux sur une colonne de porphyre; sans
inscription.
F. W.
Ici sont les entrailles de très religieuse et irè^
Illustre princesse madame Catberine de Bour-
bon, fille de très illustre prince messire Charles-
de Bourbon, premier duc de Vendosmois, el de
très illustre princesse madame Françoise d*A-
lençon, et tante de Henry, nu* de ce nom, roy
de France et de Navarre, abbesse de Tabbaye de
Nostre Dame de Soissons, par lespace de luu
ans, don elle sortit à cause des troubles de ce
royaume, en Pan m v« iiii^' xi, et décéda â Pa-
ris en Ihostel de Guise le mercredi xxvi dapuriL
m vo iiii'K xiiii, âgée de lxviu ans.
Priers Dieu po' son ame.
F. 66.
Cy gist noble et puissante dame madame Helame^
^047 PÂL
deMeluD, lille du haull el puissant seigneur
messire Jehan de Meleun, chevalier, et de ma*
dame Jehanne d'Abbeville, seigneur et dame
d*Ântoine d'Espinoy, vicomte de Gand et cones-
table de Flandres, en son vivant femme de
bault et puissant messire Charles d*Artois, conte
de Eu et per de France , laquelle trespassa le
95«*jour de juillet, Tan de grâce 1472. Priez
Dieu pour son amc.
DICTIONNAIRE
F. 67.
PAL
Wk
Cy gist li cueurs du grant roy Charles 9, conquit
lez île 9, fu frères de moseigtieur S^ Loys àt
France, et ly fit faire ceste tombe la royne Clé-
mence, sa nièce.
Le cueurs fu enterrebn de grâce m. ccc xxn.seu
le chapitre général des frères prescheurs àParii^
à Pentbecoste.
Inscription en lettres d*or sur le bbeaa.
p
FA DOUE, dans le royaume Lombardo-
Vénitien.
I.
Jfonastire de Sain^-Justine. Sur la porte de
h galerie couverte qui réunit Vancienne et
Ifl nouvelle église.
f Opilio vc
et inl..P.P. adque
patricius banc
basilicam vel ora-
torium in honore
icâë Justinae mar-
, tyris a fundamentis^
çœptam Deo iu-
vante perfe-
t cllf Au
{Cardinal Mai, 165, S.)
11.
A la maison Bassi,
Aevitati dominorum
familise thermensi
tbermanim urban. I. A
'. Cardinal Mai, 347, 3; Grut. , 181, 5.)
m.
Eglise de Saint^Laurent,
\fi quodes ante fui : quid sim post fata, requiris^
Quod sum, quidquidld est, tu quoque, lector, eris.
(Labbe, Thés, epitaph. )
TALERHE , chef-lieu de la Sicile.
Le musée du monastère de Saint-Martin
les Echelles, près de Palerme, possède une
antique croix d'argent, trouvée a Syracuse ;
cette croix représente Notre Sauveur avec
les lettres :
I.
IC. XC. (Jésus-Christ, en grec.).
De l'autre côté, une femme vôtue, la tête
yoilée, les mains étendues, et rinsçriplion
6K.
E
BO
AN NAC.
Cette inscription se lit ainsi : etotôv jMu
'Avaaraffiy : « Mère de Dieu , ayez pitié d'A-
nastase. »
(BoRGiA, de Cruce velii^ p. 155; Haï,
p. 10. )
II.
Extinctori tyrannie»
. . ditatis D. Arc^dio
{Cardinal M aï, 971, t^; Inscrip. SicH,
p. 58.)
III.
EgliH des PP. Jésuites.
Sur les reliques de sahit Joies, venant des Cataeombesdft
Rome.
Julio filio pater doliens fècit
bene merenti qui bixit annis xvi
menses vu. dies v. Anima inuox
cesquas bene in pace.
{Cardinal Mai, 385, 1 ; Mcr., 1894,2.)
VI.
Trouvé dans les catacombes de JRom#, avec des
reliques de la sainte.
Felicissime fili»
benemerentv i pe
Q. vixit bir. a^pn. xx. die
xxxxvi.
1
{Cardinal M aï, 432, 2; Inscr. Sicil. , cl.
XVII. n* 28; Inscr. , Panorm. , n* 106. )
Inscriptions de la Couba.
M. Michel Amari, connu par ses savantes
publications sur Thistoire de Sicile, est par^
venu à déchiffrer les grandes inscriptions
arabes gravées autour du palais de la Couba,
près de Palerme. Jusqu'ici ce palais et ces
inscriptions passaient pour Tœuvre des mu-
sulmans; quel ne sera pas Tétonnemeut des
érùdits en voyant, dans ce palais, une habi-
tation des princes normands, et dans ces
inscriptions, écrites en caractères arabes,
des inscriptions de princes chrétiens. Voici
en quels termesM. Amari annonce la lecture
de ces légendes dans une lettre adressée à
M. de Lcuigpérier, el imprimée dans la Revue
PAL
D'EPIGRAPHIE.
PAIf
4050
ogique du mois de février 1850,
isieurs fois nous avons eu Toccasion
is entretenir de ce beau développe-
le puissance intellectuelle et maté-
qu'offrit la Sicile au xii' siècle, sous
nination d^une famille de gentils-
3S normands. Frappés de la prépon-
e de l'esprit arabe dans celte pnase
civilisation, nous nous sommes de-
si l'histoire ne se laisse pas tromper
s noms, lorsqu'elle range les Nor-
de Sicile au nombre des princes chré-
plutôt que des sultans qui se parta-
les débris des califats. Permettez-moi
înant de vous adresser la découverte
inscription arabe qui vient conGrmer
)servations. Le palais dit la Couba,
jrme, a passé jusqu'à présent pour
B de quelque émir qui eût régné en
aux plus beaux jours de la puissance
cnane. £h bien, Tinscription cubitale,
ec Tédiûce, nous donne aujourd'hui
i de rémir : c'est Guillaume le Bon,
iateur de Téglise de Monréaie 1 »
Façade N.-N.-E.
tom du Dieu) clément et miséricordieux,
ici ion atlcntion, arréte-loi et regarde !
îrras un objet magnifique appartenant au
eur des rois de la terre, Guillaume deux.
:hàtcau ne peut être digne de lui, et ses
ences ne suffisent pas au-
on voit revenir souvent ceux qui sollicitent
irgesses, comme ceux auxquels il ne con-
pasde
CAlé O.-S.-O.
.... On Ta lélabli d'après les signes des
s et la chronologie ;
1 Seigneur le Messie raille et cent, suivis
quatre-vingt et (?) deux, à ma manière de
iter.
nge à Dieu ; qu'il vienne toujours à ton aide
accordant toute espèce de bienfaits.
mon Dieu ! vous de qui relève toute puis-
e et toute sécurité
.ESTRINA, dans les Etats de l'Eglise,
m Prœneêtum.
I.
Vestibule de la cathédrale.'
M. Aq. ad. Fab. sancii marlyris Agapiti.
Cardinal Mai, p. 119; Cecconi, p. 250;
SuARÈs, Prœnest.j p. 129.)
II.
Lieu incertain,
ror hostilis templum violavit iniquus
I premeret vallo mœnia septa Getes.
i hoc potuit temeraria dexlera gentis,
; modo permissa est quod peritura fuit,
ivat hoc tumulo sanctorum pcssimus bostis,
eriam polius rcpperil aima fides.
In melius siquidem'reparato fulget honore;
Cum scelere bostili crevit amor tumulis.
Suscipe nunc gratus devotx munera mentis,
Diogenis martyr, cui dédit isla volens.
Quisquis ad hoc templum petiturus dona recurris,
Spes tibi sil; larga est muncre vera fides (i).
(Cardinal Maï, p. 120.)
IIL
Au lieu dit le Quadrelle, dans la campa-^
gne de Pales trina.
Pierre aDcienne.
. • quod dedicaver. în bonr.
. . de tern une. ff. dd. cori
• . II. dess une.
• . que una cum casa
. . m quod
• . man for. c
. . erevei comtam
. . cidasu DHika
C. Flavius C. F. fi . .
faciendam . ,
scriberetur . .
• • • .
M. fecit HS CCL33 CCLDO CCLDd • • .
us duomviri
barunt.
[Cardinal Maï, p. 235; Cecconi," ffW.
Prœnest., p. 81.)
IV.
Socle trouvé en 1778.
Annicio Aucbenio
Basse VG. procons. '
camp, provisori ejus-
dem provincise res-
titutori generis
Anicionim ob mérita
ejus inlustria
ordo populusque civita-
tis Prœnestinae pon. cens.
[Cardinal Maï, 278, 2.)
PAMIEHS, département de TAriége, en
France.
Attributs de saint Antonin.
Commonieatioo an Comité des arts de M. Vibbé Saoïerre,
correspondant, ii Pamiers.
f Saint Antonin est le patron de la cathédrale
de Pamiers.
Il*a pour attribut une barque.
Or, que signifie cette barque? Sur cette
question existent deux sentiments : les uns
veulent que saint Antonin de Pamiers soit le
(I)Grut., 1170, 15, c cod.pal. (p. 58), sed cqr-
rigil Diogenes. Flektw., p. 391. — Mr. Perperam
in schedis Marinii ma nia ^ Diogenis sibi. — A. M.
1051
PAM
DICTIONNAIRE
PAM
10»
saint qui a été martyrisé à Apamée, en Sy-
rie, et dont un comte de Foix, Roger II, en
1124, rapporta les reliques; ils soutiennent
môme que Pamiers n'a tiré son nom depuis
que de celui d'Apamée. Dans ce cas, la bar-
que ne serait autre chose que Temblème du
vaisseau qui ramena de l'Orient ses précieu-
ses dépouilles.
Les autres veulent, au contraire, que saint
Antonin , enfant de l'Aquitaine, prêchant le
christianisme aux habitants de Pamiers en-
core idolâtres, ail été saisi pareui, livré aux
bourreaux , décapité au moment môme où,
après une de ses prédications, il allait ren-
trer dans sa barque, pour regagner le lieu de
sa solitude, et que les chrétiens ses disciples
se servirent de celte barque pour transporter
son corps sur l'autre rive ae la rivière, où
ils l'inhumèrent. Dans cette deuxième hypo-
thèse, sa barque ne serait que le souvenir de
celle qui servit à transporter le corps du saint,
aussitôt après sa mort.
A laquelle des deux opinions s'arrêter?
Ecoulons les légendes , pesons les faits , et
jugeons.
La légende vient nous dire, h ce sujet, que
le jour où la tête du saint fut tranchée, une
barque apparut sur la rivière voisine, afin de
recueillir ses précieux restes, et qu'il survint
en môme temps une colombe qui, en guise
de pilote, dirigea sur lés flots le mystérieux
esquif transportant le saint dépôt sur la rive
opposée.
Plusieurs monuments semblent confirmer
ces naïfs récils. Ainsi les armes de l'abbé de
Saint-Antonin, que j'ai vues empreintes sur
un sceau d'une charte du xir siècle, repro-
duisaient cette légende en entier. Dans un
premier compartiment, on voyait un cavalier
qui donne des ordres et qui arrête le saint.
Dans le deuxième, le saint est à genoux, les
mains iointes, recevant du bourreau le coup
de hache qui le met à mort. Dans le troi-
sième, enfin, se trouve la barque, qui vogue
sur la rivière voiles enflées; le corps du saint
y est gisant; et sur l'arrière de la nacelle
est représentée la colombe , qui enlr'ouvre
ses ailes, comme pour encourager sa mar-
che (1).
Une autre charte de 1277, appartenant à
la mairie de Pamiers, renferme la description
détaillée de ce sceau, laquelle fut faite par
acte public et par ordre de Roger Bernard,
comte de Foix, afin de conserver authenti-
quement les noms des notaires et des abbés
de Foix et des autres moines qui reconnais-
saient sa suzeraineté; elle en donne la des-
cription presque dans les mômes termes que
je viens de le faire moi-môme , avec cette
difl*érence pourtant, qu'au lieu du corps en-
tier gisant, c'est la tôle seule du saint que
l'on voit dans la barque, et qu'il n'y est ques-
tion ni du tyran qui arrête le saint, ni de sa
décollation.
Au reste voici la partie de celte charte qui
concerne la question que je traite.
(1) La mairie de la ville a conservé un de ces
sceaux en fer à demi usé, el qui servail à frapper
ces armes*
« Noverint universi , présentes pariter e*
futuri, quod anno Domini 1277, xi calendis
septembris, ex parte nobilissimi domini mei,
domini Rogerii Bornardi, Dei gratia coroiiis
Fuxi fuit presentata et tradita mihi Rer-
nardo Goffi , publico Fuxi notario, quœdam
littera sincera el intégra, in pergamino son-
pta, non cancellata , nec notata in archita,
sigillata cum sigillo conventus sancti Anfo-
nini Appamiarum , cerœ viridœ apposita; io
guadam corda , in quo sigillo erat sculpta
imago navis, el in uno capite navis erat si-
^num castelli, et in alio signum columbi, el
in medio navis caput hominis, sive imago
capitis hominis; et erat circumscriptum i^
sic : conventus Sancti Anlonini Appamis. i
Ailleurs, et dans une autre légende, appa-
raît encore la môme barque, mais avec une
autre origine. Là on raconte que , quelque
temps avant d'être décapité , le saint aurait
été, par ordre du tyran du lieu , précipité
dans Teau de la rivière avec une meule au
cou; mais que la meule, s'étant tout à coup
changée en une nacelle , aurait surnagé et
conservé sauve la vie du saint : sed mola
quasi cymba Imiter vectus.
Sur un médaillon ou clef de voûte du clo-
cher de la cathédrale se voit sculptée cette
barque, el on la retrouve dans les pièces de
monnaie que Jean de Foix^flt baUre h Pa-
miers, en 14'22, pour suppo*rler les frais de
la guerre contre le prince d'Orange (1).
Aujourd'hui encore , la barque , renfer-
mant le corps du saint, forme lesapmesetle
sceau du chapitre. En un mot, partout quand
il s'agit d'Anlonin , la mystérieuse nacelle
joue le plus grand rôle, comme étant son al*
tribut inséparable.
Sans vouloir aborder toutes les diflicultés
qui se rattachent è celte question, qu'il suf-
fise, pour l'éclaircir, d'établir les rails sui-
vants, par des dates précises, savoir : 1* que
Pamiers avait le nom d'Appamvers (Appa-
miœ^ Adpamiœ)f bien avant qu'il fût quesuon
des croisades et de Roger if , puisqu'on le
trouve en propres termes dans un acte pu-
blic de 1078 , où il est fait mention de ses
marchés : in mercato Appamiarum (2).
2° Que la ville actuelle renferme, surdi-
vers points, des restes de constructions ro-
manes qui accusent le xr siècle (3), el qui
prouvent que déjà, à cette époque, la ville
devait avoir, sinon la môme agglomératioD,
du moins la môme étendue qu'elle a aujour-
d'hui.
3' Que ce Roger dont il est ici auestioo
(\) Ces sortes de monnaies sont ordinairemenlen
cuivre et s'appellent C,uUhem$, Celle que j'ai entre
les 'mains est en or, et je la dois à TobUgeance de
M. le docteur Ourgaud, ancien maire de la ville.
Dans le champ est une nef équipée el flottante vniUs
en poupe. On voit une croix en guise de mât, et U
colombe se tient sur Tarriére roi plié.
(2) Acte du mois de mai 1078, série 2«, par lequel
Cnilhaumc, abbc de Saint-Antonin, donne en (if, à
Pierre Oïlio, une mesure de sel, chaque semaine, in
mercato Appamiarum, et nnum bancum carnarium in
macelto, etc. (Mairie de Pamiers).
(3) Restes (ies portails de Notre-Dame du Camp et
de la catliëdrale.
PAM
D*£FIGRÂI>II1E.
PAR
I05i
uaà l*abbnye des droits usurpés; nida
e par ses libéralités h Tagrandir (1), mais
ne la fonda pas; qu'il jura sur les reJi-
du saint qu'il serait fidèle à son ser-
y mais non pas qu'il les rapporta.
e charte de 1111, où ce corate est obligé
irertu de l'acte du pape Urbain II qui
>mmuniait) de restituer les droits que
t ses prédécesseurs avaient enlevés à
aye, parle de l'abbaye Saint-Antonin et
ville de Painiers, non pas avec les cir-
►cutions qu'emporte un nom nouveau ,
en propres termes et comme d'un nom
is longtemps en usage et dont on est en
ission, ab antiguis iemporibus f2).
Qu'au Tiii* siècle le monastère ae Saint-
Qin était déjà célèbre; et ce qui est bien
probant, que déjà il possédait les reli-
du saint, ce que Godescard lui-même
le, bien qu'il soit au nombre de nos
*saires (3). Du moins, il est certain que
\tops de Louis le Débonnaire, en 817,
itaine était déjà depuis longtemps en
ssion des reliques cfu saint (4).
fu'à Rbodez on croit, comme à Pamiers,
e saint exerça son ministère en per-
5 dans ces diverses contrées; que pour
crer ces souvenirs, on construisit su
it l'autre point deux monastères aCl s*é
t de part et d'autre, une dévotion si
e , qu'il n'est pas rare qu'on les ait
ndus l'un avec 1 autre, au loin surtout,
Hoger, évéque de Gouserans, assista eu 887 à
tnsialiun des reliques.
irait qu*il y a eu trois translations solennelles
iques de saint Anlonin : la preniîèrA, lorsqu'on
I de son tonnbeau pour les renfermer dans de
châsses ; la deuxième, lorsqu'on les transporta
iiaslère primitif dans Téglise nouvelle du Mas;
oisième, enfm, lorsqu'on en fit la translation
slle, au xiv» siècle, dans Téglise du Mcrcada,
lemcnt érigée en callicdrale« Il y eut d'autres
mies de reliques auxquelles assista Roger II,
ont peut-être les reliques de saint Gaïus et de
lexandre, ^ue le comte rapporta en effet d'A-
f et dont »i enrichit le Mas, que les chroni-
prirent pour celles de saint Anlonin. Sa piété le
à vénérer les reliques des saints et à assister
s les cérémonies de translation qui y avalent
t. Elle était si grande, que l'on raconte qu^il :
la lui-mesme, dedans les plis de son manteau»
ements de Monsieur sainct Antfioine. i
ui est certain, c'est que les reliques de saint
n furent portées à Foix, en 1117, pour la dé-
de l'église de Monigauzy.
)ans un accord entre Roger H et Tabbaye, à la
e l'excommunication lancée par Urbain II et
contre lui, pour avoir spolie injustement ab-
f viUam Ferdelaci^ el casirum Appamiœ, le
promet qu'il sera désormais le gardien de la
t le protecteur de l'abbaye, et prmavit, et fit-
, propriis manibus et ore^ super corpus beati
wjuravU, (Voir Don Vaissette, t. 1, n. 32,
, p. 358, et Preuves, p. 378.)
îooEscARo , 2 septembre,
loand bien même il serait vrai, ce qui est as-
bable, que, dans le décret de Louis le Dé-
re, faità Aix-la-Chapelle en 817, il s'agit du
ère et des reliques de saint Antonin du Rouer-
n'en reste pas moins vrai que les reliques du
;ue sont celles du saint de Pamiers, puisque
) corps de ce même saint que ces deux églises
agèrent.
étant situés tous les deux dans l'ancienne
Aquitaine.
6" Enfin , qu'à Palencia , en Espagne, oii
l'on [)ossède des reliques notables de ce vSaint
depuis. les temps les plus reculés, c'est de
Pamiers que l'église cathédrale reconnaît les
tenir , et c'est à Pamiers, et non à Apamée,
qu'elle croit aussi que fut martyrisé le saint.
Le Martyrologe romain consacre ce senti-
ment (1), et les bréviaires espagnols disent :
« Pamiœ onpidum Galliœ Narbonensis. »
Or, en lace d'un pareil accord de la part
de trois différentes églises, aussi éloignées
qu'elles le sont l'une cle l'autre, que peuvent
être de sim)3les similitudes de noms (2) ?
Donc la ville de Pamiers n'a pas reçu son
nom d'Apamée en Syrie; le saint patron
3u'elle honore est un autre saint que celui
'Apamée; la barque qui lui sert a'attribut
ne saurait être l'emblème du vaisseau qui
rapporta Roger II des plages de l'Orient; elle
ne peut être que le souvenir de la nacelle
qui reçut le corps du saint après sa décolla-
tion.
PARENZO, dans la province d'Otrante, au
royaume de Naples.
I.
Sur une mosaïque antique de Vabside de la
cathédrale,
-f Hoc fuit in primis templum quassanie ruina
Terribilis labsu nec certo robore (Irmum,
Exiguum magnoque carens tune furma (sic) metalla^
Sed mentis tantum pendebant putria tecta.
-f Ut vidit subito labsuram pondère sedera,
Provjdus et fidci fervens ardore sacerdus (sic)
Eufrasius sicirprecessît mente rubiam.
Labentes melius sedituras deruit îcdes,
Fundamenta locans erexit culmina tempU
-f Quas cernis nnper varie fulgere métallo.
Perficiens cœptum decoravit munere roagno.
Aecclesiam vocitans signavit nomine Xpi.
Gongaudens operi. Sic feiix vota peregit.
(Cardinal Mai, p. 94.)
(I) Dans réditîon du Martyrologe romain impri-
mée à Anvers en 1589, Baronius, qui y a mis ses
savantes annotations, dit en propres fermes : Anto-
ninus de quo supra, passus est non Apameœ in SuriOf.
sed Pamiœ apua Tolosam, ut constat ex tabulis tccle^
siœ Palentinœ.
Il savait alors probablement le sort qu^avaient eu
les reliques de saint Antonin de Pamiers, lors des.
guerres des huguenots.
(i) Pamiers en latin se dit Appnmiœ, Appamiarum^
et annonce une nouvelle adjonction de différents pams,
ou hameaux, que Ton fait remonter à 1095, el doni
les armes de la ville, partagées en six quartiers,,
viennent accuser le souvenir sous le nom des hix
Barris. ^Histoire générale du Languedoc, h II, p.
468, dit à Tappui que la ville de Pamiers a été for-
mée dans sa naissance du village de Frédélas, du
château de Pamiers, et de deux autres quartiers, o'i
barris voisms, qui, s*éf.int agrandis dans la suite,
n'ont composé qu*un seul corps, sous le nom pluri<*l
de Appamiœ, On peut voir encore V Annuaire de /'A-
r^^e,. année 1834, p. 300.
1055
PAR
II.
DICTIONNAIRE
PAR
IISI
Ancienne inscription dans la chapelle du par-
lais ipiscopal.
-f. Fainul. Wu Eufrasius. aiitis. temporibus.
suis. ag. an. xi. Locum. liunc. cond. fondamen.
DÛ. jobant. sec. aeccl. catholec.
Suivant quelques savants , les mois Do.
jobant, devraient se lire Do, jo. ant. et signi-
fieraient Domino Johanne antistite ( le pape
Jean II» monté sur le Saint-Siège en 802) ;
mais Je cardinal Mai préfère lire Deo jobante
j)onr juvante. Euphrasius , dont il est ques-
tion, est celui contre lequel le pape Pelage I"
écrivit à Nersès.
(Mai, p. 84.)
PARIS, capitale de la France.
Nous avons classé les inscriptions nom-
breuses de cet article sous le nom des égli-
ses, couvents du autres établissements exis-
tants ou supprimés qui les renfermaient. Voy.
la liste alphabétique de ces établissements,
que nous ne pouvons reproduire ici, à la
table géographique des inscriptions, France,
§ Parts.
Abbate aux Bois , ancienne abbaye de
filles, de Tordre de Cîteaux. Elle fut fondée
l'an 1207 , par Jean do Nesles , châtelain de
Bruges, dans un lieu nommé Batiz, au milieu
des Dois, et dans le diocèse de Noyon; elle
a quinze mille livres de revenu, et est située
maintenant à Paris, rue do Sèvres, faubourg
Saint-Germain.
On a gravé sur la première pierre des fon-
dations de cette église :
Par la grâce de Dieu, très-haute, très-puissante
et très-illustre princesse, Elisabeth-Charlotte
palatine du Rhin, duchesse [d*Orléans, a posé
cette première pierre, Tan de grâce 1718, le 8
de juin.
Adoration du Saint-Sacrement, ancien
couvent de religieuses, de la rue Cassette,
à Paris, fondé par Anne d'Autriche.
Les religieuses du Saint-Sacrement ayant
été transférées dans ce couvent en 1669, fi-
rent mettre cette inscription sur la grande
porte :
Les Religieuses Bénédictines
Du TrèS'Saint^Sacrement ,
Loué soit a jamais
Le très-saint Sacrement de l^ Autel.
Ce monastère est établi pour Tadoration perpé-
tuelle du saint Sacrement de Tautel, en répa-
ration des outrages et autres profanations qui
se commettent contre cet auguste mystère; et
pour cet effet, il est exposé tous les jeudis en
cette église, où les religieuses sont jour et nuit
en amende honorable.
Les fidèles sont invités de joindre leurs prières
à cette intention.
Grands-Acgustihs , sur le quai, près le
Pont-Neuf. Eglise détruite.
L'église a été bâtie à plusieurs reprises;
mais le roi Charles V, surnommé le Sage, a
eu la principale part à cet ouvragn, ainsi que
le portait une inscription qui se voyait rqt
pieds de la statue de ce roi , placée au côté
gauche de la porte de cette église, et vis*à-
Yis celle de Saint-Augustin. La voici :
Primus Francorum rcx I>eiphlnos fuit iste;
Exemplar morum. Carolus dictas, bone Cbriste,
Merces justonim, diiexit fortiter iste.
Hic patet exemplum tibi ; oam complevît honore ;
Hoc pnesens templuro Deo ditelar honore.
Afirès avoir rapporté cette inscription, et
avoir remarqué que ce fut Charles Y. qui eut
la principale part à la^construction de cette
église , il paraîtra assez étonnant , dit Pigi<
mol, qu'elle n*ait été dédiée que sous Char-
les Vil à l'honneur de sainte Anne, par
Guillaume Chartier , évéque de Paris , le €
mai 1^53, c'est-à-dire soixante-treize ans
après la mort du roi Charles Y. Il y a appa-
rence qu^elle ne fut acheniée qu'au bout de
ce temps-là, ou bien qu'elle avait été rebâtie'
dans cet intervalle (1 ) , ce qui n'est guère
croyable. Malgré tant ae soins et de temps,
on peut dire que cette église n'en est pas
plus belle et qu'elle se ressent du mauvais
goût du siècle où elle a été bâtie.
La chapelle du Saint-Esprit est à côté du
grand autel, vers le nord. Elle est décorée de
plusieurs tableaux , dont celui qui est sur
l'autel représente la descente du Saint-Es-
Ïirit sur la sainte Yierge et sur les anôtres.
1 est de Jacob Bunel , peintre estimé , né à
Blois en 1558. Cette chapelle fut construite
et dédiée en mémoire de l'institution de
l'ordre du Saint-Esprit, dont la cérémonie y
fut faite pour la première fois , par le roi
Henri 111 , le premier jour de janvier 1579.
On avait mis dans cette chapelle un tableau
où Henri III était représenté, donnant le col-
lier de l'ordre du Saint-Esprit à plusieurs
chevaliers, et au bas était cette inscription :
Fortissimis et prudcntissimis ulriusque militke
equitibus prises nobilitatis, belle et pace op-
time de Republica meritis, Uenr. III, Gallix et
PoloniiB rex augustus , divini Spiritus apud
Cbristianos symbolum, pro equestri stemmate
esse voluit, jussit, decrevit, plaudenie, accla-
mante, vénérante populo, et veto pro salute
principis nuncupante, ob sîngularem ipsius ple-
tatem. Luteiîx Parisiorum, kalend. jan. ann.
M. 13. LXXIX.
Ce tableau subsista jusqu'à la mort du duc
et du cardinal de Guise; mais dès que le
peuple ligueur eut appris que ces deux re-
(1) M. Jaîllot dit que cette conclusion n^cst pas
juste. En effet, il n'est pas nécessaire que la dédi-
cace d'une église se fasse dés qu'elle est acbevée ;
celte cérémonie n'est pas même essentielle. L'église
catbédrale n'a pas encore été dédiée, quoiqu'il y ait
environ 500 ans qu'elle est entièrement finie. D'ail-
leurs, outre que l'église des Auguslins était encore
imparfaite lorsque Charles Y mourut, on ne doit
pas être étonné de voir qu'il y ait eu un intervalle
de 73 ans entre celle époque et celle de la dédicace.
Les troubles et les factions qui agitèrent le royaume .
sous les règnes de Charles Vi et de Charles VU
étaient un motif assez plausible pour suspendra
celle cérémonie.
PAR
D*EPlGaAPilIE.
PAR
1058
avaient été tués à Biois par ordre du
vint en fureur aux Augustins, et mit
^es le tableau et Tinscription. On par-
es autres chapelles qui régnent le long
tte église, du côté du nord, à mesure
fera mention des personnes illustres
ont été inhumées.
es de Rome est le premier de ceux
ait d'abord connus. Il était issu de Tan-
3 et illustre maison des Colonnes, qui
lé à TEglise le pape Martin 111, quatorze
laux, un grand nombre de prélats; et
cle, plusieurs grands capitaines. 11 en-
ibora dans Tordre des ermites de Saint-
»tin, et en devint successivement gêné-
f^rès avoir été précepteur du roi Phi-
e Bel , il fut élevé à Tarchevôché de
es. Il assista au concile général de
e , Tan 1311, et en cenvoqua un pro-
I à Bourges, pour le lendemain de la
té de la Vierge, la môme année, selon
is; et en 1315, selon le religieux de
Sulpice. 11 mourut à Avignon en 1316,
corps fut transporté à Paris, et inhu-
ns cette église, avec cette épitaphe ;
HIC JACET
morum, vlue mundilia, archiphilosophiae
otelisperspicacissiraus coramcnlator, clavis
>ctor sacrsc theologix, lux iii lucem redu-
dubia, Fraler i£gidius de Borna , ordinis
um Eremîtarura Sancli AugusUni, archie-
pus Bilurlcensis, qui obiit anno Dominî
22 mcnsis deccnibrls.
me Isabeau de Bourgogne, dame de Neau-
femme de M. Pierre de Cbambcly, le jeune,
sur de Neaupble, laquelle trépassa Pan de
M. ccc. xxui.
ime Jeanne de Valois, comtesse de Beau-
•le-Roger, fille de M. Cbarles, fils du roi de
», comte de Valois, père du roi Philippe;
madame Catherine , impératrice de Gons-
lople), femme dudit Charles; laquelle
e fut femme de monsieur Robert d'Artois,
.répassa Tan m. ccc. Lxni, le 9 juillet.
ùt inhumé un enfant, dont l'épitaphe
lit connaître le nom et les qualités.
CY GIST
bert monsieur, Ois 4« de haut et excel-
irince monsieur Engelberl deClèves, comte
vers, d'Eu, de Reihel et d'Auxerre, fils
re de duc, et cousin-germain du irès-chré-
)i Louis Xil de ce nom, qui trépassa à Pa-
rhôtel dudit comte, nommé rhôtel d'Eu,
jourde février, l'an 1498.
iab hoc niiido jacet Engelbertulus înfans,
nen habens patris, Carola mater erat :
ab illustri Clivensi stirpe creatus,
Bra nobilium Vindecinense decus.
ndovico biàseno sanguine junctus,
c etiam Francis regibus orta fuit,
lemm fovere dies cunabula centum,
indo adiit superos viia tcnella sues.
Contre le mur , on voyait Tépilaphe de
Jean-Baptiste Sapin, conseiller clerc au par-
lement de Paris, gravée sur une lame de
iîuivre. Ce magistrat, un des plus vertueux
et des plus savants de son siècle, allant pas-
ser une partie des vacations en Tourame ,
d*où il était originaire, et étant accompagné
de Jean de Troyes, abbé de Gaslines, rencon-
tra en chemin Georges Odet de Selve, que
le roi de France et le roi de Navarre en-
voyaient en ambassade vers le roi d'Espagne.
Ces trois illustres voyageurs étant arrivés à
Cloïs . bourg qui est entre Chftteaudun et
Vendôme, furent enlevés par un parti de la
garnison calviniste qui était dans Orléans,
et conduits pieds et mains liés dans cette
ville, ou par vengeance de Tarrôt du parle-
ment donné contre les calvinistes rebelles
qui étaient dans cette ville, Jean^Baptiste
Sapin et Jean de Troyes furent pendus a une
même potence, le 2 novembre 1562. Gilles
Bourdin , procureur général, assisté de Du-
mesnil et de Boucherot, avocats généraux, Qt
la relation de cette funeste aventure au par-
lement» le 12 du même mois. Le corps de
Sapin fut apporté à Paris , et inhumé aux
Augustins, ou, \e 18 du même mois, on lui
fit un serVice auquel le parlement , en forme
de couTf assista, (.e n'est pas pour vouloir di-
minuer l'atrocité du crime, mais uniquement
par amour pour la vérité, qu'on remarquera
ici que de ces trois illustres personnages, do
Selve était le seul qui eût le caractère d'am-
bassadeur, quoique quelques auteurs les
aient revêtus tous les trois de ce même titre.
Ces mêmes écrivains assurent aussi qu'ils
furent tous trois pendus, ce qui est faux; car
il est constant que de Selve fut échangé pour
le sieur de Luzarche, qui était prisonnier à
Paris pour la religion.
Voici l'épitaphe de Sapin :
Joanni Baptistse Sapino, nobili familiae orto,
senatori ornatissimo, viro inlegerrimo, omni
doctrinarum génère praedito, civi optimo ; qui
cura obeundi muneris erga Turoneslter faceret,
a pubUcis hostibus positis lalronum more insi-
diis, in Carnolensi agro interceptas, Aureliam
(impiorom factionum arcem) abduclus perduel-
lium exercitio traditus, ac dies aliquot misera
adservalos, demum quod antiquae et catholic»
religionis assertor fuisset, turpissimse neci est
addictus. Patres hocj tanto scelere commoti,
univers! in purpura coeuntcs, banc in insontis
collegae corpore acceptam injuriam, toli amplis-
simo ordini irrogatam et communem censuenint
et tanquaro honestam et gloriosam pro Chrisli
nomine et Chrisliana republica mortem per-
pesso, supremis et ipsi in eura oificiis fungentes,
solemnem luctum fieri publicum, parentale per-
agi, aram propitiatoriam extnii, ac reliques
omnes senatorios honores mortuo deferri, ex
veto publiée decreverunt. An. restit. salut. 1562,
id. novemb.
Bequiescat in pace.
1059
î»AiV
Remy Belleati, poêle français, et un des
sept de la Pléiade française, qui avait été
formée sous le règne de Henri lll et de
Charles IX, à l'exemple des Grecs et des
Romains (les autres étaient Joachira du Bel-
lay, Jodelle, Ronsard, Daurat, Baif et Pon-
tus de Thiard) élait natif de Nogent-le-Ro-
trou, et mourut le 6 de mars 1577; il fut
aussi enterré dans le chœur de cette éçlise.
11 composa divers ouvrages, et traduisit les
poésies d'Anacréon, de grec en français; un
de ses meilleurs, est un poëme de La nature
et delà diversité des pierres précieuses ^ qui
donna lieu à Ronsard de lui faire cette épi-
taphe, qui est effacée à présent:
Ne (aillez, mains industrieuses.
Des pierres pour couvrir BelleaUi
Lui-raénie a bàli son tombeau
Dedans ses pierres précieuses.
Gui Dufaur, sieur de Pibrac, née Toulouse
en 1527, si connu par ses emplois et par ses
quatrains, qui ont été traduits en grec, en
latin, en allemand, etc., de môme que par
ses harangues et les louanges qu'il a faites
delà vie rustique, mourut le là de mai
1584 Agé de cinquante-six ans, et fut inhumé
dans ce chœur, auprès du grand autel, où
Ton mit cette épilaphe.
TUMULUS
TIDI FABRI PlBRACHn.
Hîc tegunlur cineres tantum, et ossa Vidi Fa-
brî Pibrachii. Nomen ejus, virlusque spiral in
oreet admiralione populorum omnium, quos
non soium orbis Chrislianus, sedoriens et intima
Scytharum ora videt : genus illi a stirpe vete-
rum Fabrorum, quae neminem habuit, in tara
longa série annorum plusquam trecentorum,
qui non aut ex ordine| senalorio in toga illustrls,
out inler fortes rei militaris ac bcUicae gloria
famaque insignis fuerit; ipsequi nasci ab illis
forluiiam neque ultra duxit, cum per omnes iret'
dignitatumel honorum gradus, tribunal emptura
nummario pretio, nec insedit, nec appetivit
unquam; virtute non censu, meritorum xsti-
matione, non diviliarum magnltudine ralus cen-
seri munus, cl religionem judicantium. Sub
Carolo IX primum ex prxtura Tolosana accitus
in urbem el missus Tridenlum (quo tum sanan-
dis, fonnandlsque rébus Ëcclesiae adversus fu-
renlem impielatem sectariorum con vénérant
lecla regnorum et provinciarum nominis Gbri-
Bliani lumina) sicrenuntiaviisummamimperatâe
legaiionis, sic Gallici nominis prerogativam,
rcgisque sui jus, ad dignitatem fandi prudcu-
lia cl ubertaie asseruit, ut cum gratise causa
nibil diceret,omnia tamenessent illic omnibus
grataquae diceret : illinc reversum, non in prie-
ris provincia: prsetura el niagislralu olium, sed
altior honos ad negotia traxit, evectum ad regix
advocalionis munus in augustiorc et primario
GaHi;e totius senalu, ubl cum auciior fama vir^
tuiuin il) dies cresceret et triuuipharel ejus ora-
tio» raplus est velut in selecliorcm et sanciiorem
DICTIONNAIRE PAR 1060
illorum ordinem, qui arcana regni el tacila
principis meditationes cognoscil ac régit, el
mox deinde Henrico llf , quem lune Poioui pu-
bliée, solemni , comiliorum ordinumque regni
sui décrète Regem sibi renuntiarant, datus om-
nium autor ac princeps consiliorum , qiue sic
temperavil arte, judicio, sapienliaque, ul brevi
praeter spem omnium, jn lanta rcrum difDcul-
taie avito eum Galllarum regno luendo mrsuâ
incolumem el salvum reddideril; el quxrenles
nibilominus per secessionero Poloniae proceres,
cui se regnique jura permitterent, aliqaaodia
intérim in priera sacramenti fide, el r^s ob-
sequio continueril ; tum bis perfunctum el red-
ditum sibi excepil rursum senalus, sed inter
praesides sues, oliumque fecil, in quo patriis
verbis telrasticis numeris ex suis vitx pnecepta
composuil, quae propter eximiam vim sapien-
lix populorum omnium serroone versa leninlur,
non sine prxcipiia autoris sui apud Turcas,
eliam et barbares vcneratione. Ad extremum
quoque Francisco Uenrici régis fralri miDori»
quem inferioris Germaniae popuU ducem, ac
principem sibi dixeranl, a rege quaestor sa-
cri palatii, el cancellarius sero missus (quia
rébus jam desperaiis ac pêne eversis) cum iade
redissct, morbo diem suum gloriae plenus féli-
citer clausit an. 1584. â. maii. Fil annis poslea
sex a viginti, secuta virum e Vosconia cileriore
conjux, fcmina illuslris Joanna de Custos a Ta-
rabel, hic idem sibi, quod viro moriens fatale
conditorium fecit. an. 161^.
Midiael FaberPibrachius, ejasJeoi Fabri filitis nato ma^
xiiuus, régis in sacri coiisisloril orJine c(>usiliariitf,
inœreos moDumeDium posuit. ao. 1627.
Il n'y a rien à ajouter à celte épitaphe
de Pibrac, sinon que la famille de Dufaur»
dont il était, est établie à Toulouse depuis
plusieurs siècles ; mais qu'elle est originaire
d'Auch. On a aussi oublié de dire que Pi-
brac avait été chancelier de Marguerite de
France, reine de Navarre. Ce fut pendant
qu'il élait à son service que, malgré toute
sa sagesse, il ne put se défendre des char-
més de celte princesse, el qu'il osa élever
ses désirs jusqu'à elle. Quoiqu'il fût bien
fait de sa personne, et qu il eût beaucoup de
douceur et d'agrément dans l'esprit, la reine
n'avait aucun goût pour lui ; et se faisant
honneur d'une résistance qui ne lui coûtait
rien, elle lui fit écrire une lettre fière, où elle
lui reprochait sa témérité. Cette aventure
mortiûa tellement Pibrac, qu'il tâcha de se
justifier par une réponse qu'il montra à de
Thou, qui la trouva écrite avec beaucoup
d'esprit et de délicatesse ; mais plus propre
à convaincre de la vérité des reprochées
que lui faisait cette princesse, qu'à l'en
désabuser
Lorsqu'en 1675, on entreprit de décorer
le grand autel des Augustins^ comme nous
le voyons à présent, on transporta derrière
cet aiilel les cendres et le tombeau de Pibrac.
PAR
D'EPIGRAPHIË.
PAR
1062
a sacristie, on voyait rinscription
;ravée sur une table de raarbre:
, veille de Pâques, 20* jour d'avril
issa à9 heuresdu matin, au fauxbourg
nain des Prés, rue de Seine, haute et
Dame Diane de Rohan, femme et
haut et puissant Seigneur raessire
E LÀ Tour-Landry, "Chevalier de TOr-
, Comte de Chàteauroux, et Baron du-
i la Tour-Landry ; de laquelle Dame
les sont ci-devant enterrées, avec
u illustrissime et révérendissime pré-
is DE RoHAN, son grand-oncle, en son
levéque de Lyon, primat des Gaules,
d^Angers.
Priez Dieu pour eux.
re côté du grand] autel , c'est- à-
lé de TEvangile, sont la tombe et
l un des plus fameux théologiens
siècle, et des plus consultés de
sur les cas de conscience.
HIC SITUS EST
; Sainte-Beuve, Parisînus, Presby-
, ac socius sorbonicus, regius S.
professer, qui vix dum xxviii. trans-
mum , a clero Ecclesi^e GalUcanx
. c. xLi. Mcduntse congregato , eu m
is erudiiis ad componendum theolo-
is corpus, est delectus ; et biennio
chola Sorbonae iheologiam docuit
(la , magna sludiosorum frequentia ;
ejus eximiam cum singulari pietate
le conjunctam testantur nonnullarum
m Breviaria ac Ritualia diligenlissime
plurimi herelici ad catholicam re-
slicissime adducii, muliœ controversise
i, qui ipsum ullro arbilrum elegeranl
; complures omnium onlinum ad
nem morum prudentissimisadmonilio-
iliisque coinpulsi, cum idem undique
ibus et popularibus modo, sed etiam
r de rébus ad discipliuam ecclesiasti-
mores perlinentibus quotidie consule-
^tisque indcfessus salisfecerit, Anlis-
3x omnibus regni Francici provinciis
iui 1670 apud Pontem Isar» conven-
lant, virum oplime de Ecclesia meri-
ario donavere : vixit annos 6i; obiit
isjanuarias, anno 1677. llieronymus
-Beove, Prior Monlis Aureoli, fratri
[ue carissimo mœrens posuil.
dans la sacristie un fort beau ta-
^ignon, qui représente les mages
en terre, qui adorent l'enfant Jé-
présentent de l'or, de l'encens et
ne. Ce tableau fut donnée par le
l'Ancre. On y voit aussi un Empi-
rolet Flamael.
nef on voit, au pilier qui est en
chapelle de la Vierge, une statue
armé, plus petite que le naturel,
laquelle représente Jacques de la Fontaine,
chevalier, seigneur de Malgeneste, etc., dont
voici l'épilaphe :
louange soit a dieu
Cy gist sous celle grande tombe, Messire
Jacques de la Fontaine, chevalier, seigneur de
Malgeneste, issu et sorti de la maison des prin-
ces souverains de la Rom agne-Mala teste ,
comte d'Astes, et di Coiasolarcy en Italie, des*
quels il s*est toujours montré digne par sa va-
leur pendant sa vie, partie de hiquelle il a usée
dans les armées , au service et prés de S. A. S.
Charles-Ehanuel, duc de Savoie, l'espace de
20 années ; et du depuis, monseigneur Henri de
Savoie, duc de Nemours, le ramena de Piémont
en France, en 1620, lui donnant une compagnie
d*ordonnance ; et le reste de ses jours Ta em •
ployé près de sa personne, de celles de Mesdames
les duchesses et de Messeigneurs les princes
leurs enfans : lequel décéda le 2 octobre 1652
âgé de 66 ans.
Priez Dieu pour son âme. Vive Jésus.
Dans la chapelle de Saint-Nicolas de To«
lentin, contre le mur méridional, est un tom-*
beau de pierre, sur leauel est un homme
armé, et au-dessous on lit :
Cy gist Messire Pierre Dussate;z, en son yï*
vaut chevaliei*, seigneur et baron du Poyet ,
qui trépassa le 10« jour d^avril après Pâques
1548. Priez Dieu pour son âme.
Proche de la chaire du prédicateur est une
table de marbre noir élevée, sur laquelle est
gravée l'épi taphe d'Eustache du Câurroy, un
des plus grands musiciens de son siècle, qui
avait présidé à la musique des rois Char-
les IX, Henri 111 et Henri IV. Sauvai dit
qu'il ne reste de lui qu'une messe de tré-
passés, qui se chante tous les ans le jour
des morts, dans le chœur de Notre-Dame, et
que la musique de cette messe est très-lu-
gubre et si savante, qu'elle attendrit les
cœurs les plus durs; et môme les épouvante.
(On ne sait si on chante encore cette messe
le jour des Trépassés à Notre-Dame.) Elle a
paru telle à ceux qui l'ont entendue. Au
reste, cet écrivain était mal informé, quand
il décidait qu'il ne restait de duCaurroy que
cette messe: on a vu autrefois des livres
de musique chez l'abbé Paul Tallemant, de
l'Académie française, qui étaient de la com^
position de ce musicien, et qui appartenaient
a Charles Perrault, aussi de l'Académie fran-
çaise. D'ailleurs, c'est une tradition assez
généralement répandue parmi ceux qui sa-
vent l'histoire de notre musique, que la plu-
part des noëls que l'on chante sont des ga-
vottes et des menuets d'un ballet que du
Caurroy avait composés pour le divertisse-
ment du roi Charles IX. voici l'épitaphe de
cet homme admirable.
D. 0. M. s.
Suspice viator, et stupesce ; quisquis es , fa-
tehere me effari vera, si hoc unuro audies ;
1
1063
PAk
DICTIONNAIRE
PAk
IQM
Euslatius DU Gaurroy, Bellovacensis hic silus
est ; salis est pro lilulo, salis pro tuuiulo, salis
superqiie cineri pio luodesloque, qtem \irum
non Iberia , non Gallia , non Ilalia modo, scd
omnis Europa, musicorura principem invidia ad-
Biiranie confessa est, quera Carolus IX. Ileorici
duo coluere regioque musices sacello prafecerc ;
quem harrooniam ipsam el cœlo devocasse, et
in templa divuin induxisse tcstanlur ingenii
roonumenla ; sluporc el sileniio venerandum
negas ?Tot bona, brevis urna non claudit, hos-
pes, aelernilas bxc sibi Tindicat, non moriuntur
mortales immoriales fama, oriuniur ut soles, cl
si quotidie occidant, valc el bene coroprccarc.
Vixit 60 ann. devixil an. 4609. N. Formé Pa-
Tîsinus, eidem regio muneri succedens.
H* M* F. C.
Bans une petite chapelle, qui est derrière
celle du Saint-Esprit, et qui est fermée à
clef, est le toinbeau de Philippe de la Clite,
plus connu sous le nom de Commines, à
cause que ses ancêtres avaient été seigneurs
de cette ville, mais dont la Clite est le vé-
ritable nom. Tout le monde connaît les ex-
cellents mémoires qu'il a laissés, et qui lui
ont mérité le surnom de Tacite français. Il
quitta le service du duc de Bourgogne, son
5 rince naturel, pour s'attacher au roi Louis
J, dont il fut cnambellan et le favori, sans
qu'on ait jamais su au vrai quel avait été le
sujet de ce changement. Il fut seigneur d'Ar-
genton en Poitou, et mourut en 1509, âgé
de soixante-quatre ans. Marville dit qu'on
voyait autrefois sur ce tombeau un globe en
refief, et un chou cabus, avec cette devise :
Le monde n*est qu'abus.
Dans cette môme chapelle que de Commi'»
nés a fait bâtir sous le nom de Notre-Dame
do Riva, ont été inhumés Hélène de Cham-
bes, femme de Philippes de Commines, el
Jeanne de la Clite de Commines, leur fille,
femme de René de Brosse , comte de Pen-
thièvre en Bretagne. Voici l'épitaphe de cette
dernière :
Quingentis annis bis seplem et mille peractis.
In lucem quarlam posl idis inartius ibat.
Octavaniqueparens, Pbœbusproperabatad borani,
Comminia occubuit generosa a proie Joanna,
Ponlcbriae comilis Brilanni sponsa Renali,
Alque Agentonii domino prognata Pbilippo,
Chambeaque Helena mens hic in pace quiescat.
Dans la chapelle d'Alluye, qui est aujour-
d'hui celle de messieurs Charlet, on a vu pen-
dant longtemps la statue d'un évoque à ge-
noux sur son tombeau, où on lisait deux épi-
taphes. Tune en vers et l'autre en prose.
Voici la dernière t
HIC JaCET
nobilis vir revcrendus in Chrislo Paler, domînus
Pelriis Quiqueranus, episcopus Scnecensis, fdius
doniini Anlonii Quiquerani , equilis el baronis
Bellojocani illuslrissimi in proviiicia ; cujus libri
tresjde Laudibus Provincixextant disciplinamm
ac rerum cognilione efflorescentes. Obiit anoo
Domini 1550, 15 kalend. septembris. annos
nalus 24.
Pierre de Quiqueran était évéque de Sé-
nés, et mourut a* l'âge de vingt-quatre ans.
11 était fils d'Antoine de Quiqueran» baron
de Beaujeu, et d'Anne de Forbin, Qlle du
fameux Palamèdes de Forbin, seigneur de
Soliers. Ce prélat avait beaucoup d'esprit, et
composa un livre à la louange de sa patrie,
intitulé de Laudibus Provinciœ. La famille
de Quiqueranest une des plus illustres deU
ville d'Arles, par son ancienneté, par lesem-
plois qu'elle a eus, et par lesalliancesqu*elle
a laites. Rostan de Quiqueran suivait le pa^
ti de la princesse Etienne Desbaux, dans les
guerres qu'elle avait, l'an 11509avec le comte
de Provence. Honoré de Quiqueran de Bci^u*
jeu, mort évoque de Castres, connu et esti-
mé par la régularité de sa conduite et par
son savoir, était de cette famille.
Le tombeau de marbre noir qu*on voit
dans la chapelle qui est à côté, et presque
vis-à-vis la petite porte du chœur, est celai
de la famille de Barentin, c'est-à-dire, de la
branche qui est établie à Paris. Des deux
bustes qui accompagnent ce tombeau, l'an
est celui d'Honoré Barentin, conseiller d'B-
tat, secrétaire du roi, maison et couronne de
France, mort le 10 mai 1639, et l'autre, celui
d'Anne du Hamel, sa femme, morte le 10
novembre de la même année.
Les autres personnes du môme nom et de
la môme famille, qui ont été inhumées dans
cette chapelle, où on lit les épitaphes ou ins-
criptions que l'on va rapporter, sont :
Jacques-Honoré Barentin, chevalier, vi-
comte de la Mothe, baron de Mauriac, etc.,
maître des requêtes honoraire, ancien pré-
sident au grand conseil, mort le dernier de
février 1689, âgé de soixante-trois ans trois
mois. Dame Françoise de Ribeyre, femme
de Charles-Honore Barentin, morte le 25
juillet 1693, âgée de vingt-six ans. Achilles
Barentin, conseiller de la grande chambre,
qui mourut le 17 juin 1698, âgé de soixante-
huit ans. Cette épitaphe a été posée par
Charles-Honoré Barentin, intendant de Flan-
dre, fils aîné de Jacques-Honoré Barentin,
mari de Françoise de Ribeyre, et neveu d' A-
chilles Barentin.
Outre cette branche des Barentins établie
à Paris, il y en a une autre connue sous le
nom de Barentin-Chissay, laquelle est restée
dans le Yendomois, et a une belle sépulture
aux Cordeliers de Vendôme, où Ton voit
plusieurs figures de ce nom armées de toutes
pièces.
Dans la chapelle de Saint-Charles est un
buste de marbre blanc, sur un piédestal de
marbre noir, et au-dessous est écrit en let*"
très d'or :
Hic UCEt
Carolus Brularius a Leonio , cornes consislori»»
nus, Pelri Brularli a secrelis Augusli filius ; qui
quatuor ac vigtnli, lam legaiioiiibus quani man-*
IC65
PAR
D*EPiGRAPfflE«
^^
lOM
dalls Rogrtîs iterfimclis, omnibasqve fetidler
gejlls, nulla labonim mercede, nec accepta, née
poslutata ; bonis palernis ac regia benigniuie
iuier lot ingénies xtatis sus foruinas contentas;
intègre ac liberaJiter yixit, nec minas constan-
ter obiit, faancque tamulum sibi rooriluro \ÎTens
eitniendam curayit. Ânno Domini 1649, die i5
julii, aîtatis sus anuo 78.
Anielot de la Houssaye dit, dans ses Mé-
moires historiqttesy(]ue Charles Brulart, dont
on vient de lire Tépitaphe, était surnommé
de Léon, d'un prieuré qu'il avait en Breta«
gno. II ajoute qu'en 1612 il avait succédé à
M. deChampigny en l'ambassade de Venise,
où il résida six ou sept ans, et qu'il y gagna
plus de cent mille écus, nar les affaires se-
crètes qu'il y flt avec les marchands du
Levant. Si cela est vrai , il s'était récom*
pensé par ses mains, et l'auteur de son épi-
Uphe n a pas eu raison de dire qu'il n'avait
Bi reçu, ni demandé la récompense de seS
services. Un homme de cette humeur n'a-
Tait eu garde de s'oublier lui-même dans les
vingt-trois autres ambassades ou commis*
sions importantes, où il avait été employé
par le roi. Amelot dit encore qu'il ordonna,
par son testament, que tous ceux de son
nom qui assisteraient a ses anniversaires, au-
raient chaque fois trois écus d'or; et que
les revenus provenant de la rente de sa
maison delà rue Dauphine, où il demeurait,
seraient employés è faire apprendre un mé-
tier è leurs pauvres domestiques.
Dans la cnapelle qui est après celle de
Saint-Charles, est un tombeau élevé de
pierre, et au milieu un ange de marbre blanc,
tenant une tète de mort. Au-dessus, sont
deux statues h genoux, dont l'inscription
qui suit, nous fait connaître les noms :
Hîeronimas Luillier, in Sancl. Régis CoasHio
Cons. et in Caméra Computorura Procuralor
i;eneralis, vivus sibi, et Elisabethac Dreax, con-
jtigi bene meritx, posterisqne posait.
Obiit baee il aprilit I6t9. lUo 28 septena». leSS.
La chapelle de Saint-Augustin est auprès
de la grande porte de cette église. On y
remarque un mausolée de marbre noir,
et deux Hgures de marbre blanc, qui sont
de grandeur naturelle, et à genoux devant
un prie-Dieu, et sur la même ligne. Ces
figures représentent Nicolas de GrimouYîlle,
baron de l'Archant , capitaine des gardes
des rois Henri III et Henri IV , comman-
deur ëe l'ordre du Saint-Esprit , mort d*une
blessure qu'il reçut au talon , étant au siège
de Koueu, l'an 1592; et Diane de Vi-
Tonne, sa femme, fille de Frangois de
Vivonne de la Ch&taigneraye, qui fut tué
par Gui Chabot, comte' de Jarnac , dans
ce fameux combat (}ui se fit en présence
du rot Henri II. Sur ce mausolée est gravée
une épitapbe latine , mais qui n'apprend
autre chose que ce qu'on vient de dire.
Dans le cloître , on voit une statue de
saint François d'Assise, en habit de capu-
DiGTfONN. D^EpIGRAPBIE. L
cin, k genoux, et dans l'attitude où l'on
suppose qu'il était, lorsqu'il reçut les stig-
mates. Cette figure, qui n'est que de terre
cuite , est de Germain Pillon , et le mo-
dèle d'une autre de marbre, que cet illus-
tre artiste avait faite pour la chapelle du
Louvre , et que Le Maire dit qu on Toit
dans un des cabinets de cette maison
royale. Sur la plinthe qui porte cette sta-
tue , on lit :
Stigmata Domini mei Jesu Christi in corpore
meo porte.
On l'a fort g&tée en la peignant.
(HuATAUT et Haont.)
Nous trouvons dans le Recueil manuscrit
des épitaphes des églises de Paris, consenré
à la Bibliothèque nationale, sous le n" 91180,
des Mss. français, quelques autres épitaphes
de l'église des Grauds-Augustins, que nous
rapporterons ici.
I.
Cœur de Louis Ckantereau.
Cy gist le cœur de Révérend Frère Loeis GlMn-
tereau religieux de Tordre de Saini-AagasiiD,
evesque de Mascon, abbé de SaUn-Caoerlie,
conseiller du Roy, qui irespassa le S4« de sep-
lerobre i55i. Priez Dieu pour lay.
II
Tombeaux des Spifames et de leurs femmes.
Les membres de cette famille ont été la
plupart inhumés avec leurs femmes dans
une chapelle qui leur appartenait et qui était
derrière le chœur. On y voyait trois épitaphes
dont la plus ancienne est la suivante. Elle
était eravéo sur une pierre plate posée de-
Tant i autel :
Soobs celte tombe sont Inhumez les sieurs Rar-
fbeIemy,Barihelemy Spifame, natir de Lacques»
et clamoiselle Jebanne de Podolm sa seconde
femme, laquelle deceda le mercredy il* jour
dXktobre Tan i 581, et le dict Spifame le i8«
jour de Septembre 1385. Damoiselle Catherine
de Uottoefleur sa preaûere feomie, laquelle é^
céda le 18* Jour de Septembre 1346. Et depuis
soabs cette tombe a esté inhumée damoiseBe
Marguerite de Lyon, femme de monsieur M*. Jeian
Spifame, conseiller en la Cour de Pariemeal de
Paris, seigneur de Bisseaux, lequel deceda le
mercredy i(h Jour de Juillet 15S0. Et auprès est
enterré Augustin Spilame, leur fils, qui deeeda
en décembre 1586.
Au-dessus sont les armes des SpifiHMi,
des Ruzez» du Lvon, qui est d'azur au lion
d*or; et celles aes Leclercs» qui sont : de
gueules, k trois étoiles d*or : et d^Honnefleiîr,
de gueiûes à six roses d'ofi 3» S» 1.
III.
II y avait une autre éoitaphe en vers de
1067
PAR
)/i composilion (le Clciuent Marol , qui est
gravée sur une lame de cuivre. Elle est faite
en llhonneur de Anne de Marie, femme do
Gaillard Spifame, général des guerres.
Epitapht de noble dame Anne de hiarle.
Vous qui avez aniilié nupliallc.
Vous qui prisez cbarilé coniiallet
Cl qui ioiiéz en un corps réniinin
Un coeur entier gtaiieui el bénin,
Arrcs:ez-vous; cy gisl la DaiuoiscUe»
Qui tout cela el mieux a voit en elle :
Anne est le nom de celle dont je parle.
Fille jadis de Hierosine de Marie,
Du noble liea de Lusnnry Seigneur :
El 8a luerc est Dauioisellc d'iionnour.
Qui porte nom de Pbilîppe Laurens,
Laquelle avec père, frère et parens
Fict la dcffuncle eslre première femme
Du General des ûnances Spifame,
Gaillard de nom et Seigneur de BIsseaux,
'Qui d'on bel arbre a eu neuf arbriiseaux :
Or a vescu très vertueusement
Avec Iny dix ans tant seulement.
Fascheuse mort par son cruel outrage
N'a pas voulu qu'elle y fust davantage :
Mais comme ayant sur sa bonté envie,
Ltiy annonça le despart de sa vie,
1/an de son aage à peine huit et vingt ;
Lors sans respect du lieu dont elle vint.
Et desprisant la gloire que Ton a
En ce bas monde, icclle Anne ordonna,
Que son corps fust entre les pauvres mis
En cette fosse : or prions chers amis,
' Que Tame scit entre les pauvres mise,
Qui bien heureux sont chantez par l'Eglise.
Le mercredy 9<» jour de Juin 1529, heure de
sept heures après midy trespassa la dicte Da-
moisellc.
DICTIONNAIRS PAR m,
corps desquels sont aussi inhumez en cette dile
Chapelle sous la tonihe du Sieur Barthélémy
Spifame Genlilhomme Lucquois, tris-ajeul du
dict S** de Bisseaux : Ies4|uels décédèrent, sça-
voir led. Seigneur Evesque de Nevert en Avril
4578, lad. Damoiselle Marguerite du Lyon en
Juillet 1580. led. S' de Bisseaux en Octobre
4590. Le coeur duquel re|K>se aussy en celte
chapelle, et son corps en Peglise de Nangis en
Bric, et ledit W^ François'deccda le 5* Septem-
bre 1603.
IV.
La troisième é}>ilat»he était aasai sur cui-
vre» dressée contre le mur du fond de ladite
chapelle» vis-à^vis dt> la précédente.
D. 0. et M. ^t.
En la vô!itc de celte Chapelle gisent les coeurs
de Revertnid Père en Dieu M'*" Gilles Spin nie
Evvsquc de Novers, et de feu Mons' M<^ Aiiloiiio
du Lyon, vivant Conseiller en la grand- Chambre
du Parlement de Paris, Seigm ur du (icf el de
Brusilly en Masconnois, père de feu M'* Fran-
çois du Lyon, vivant Conseiller de Sa Majesté en
son Conseil privé et premier Président en sa
Cour des Monuoyes ; et DamoL»elle Marguerite
du Lyon, femniC(!eM'M<^ican Spifame, seigneur
de Bisseaux, Duiiy et Pacy, vivant aussi Con-
seiller en la dicte Cour et (toyeu d*icelle : les
V.
Tombeau de Florimond Roberlet , êecrélnht
d'Estatj rhetalier de Vordre du roy.
Il fit faire en celte église une chapelle qoi
était en suite de celle de Roissy» avec Jeanoe
d'Halnin, sa femme. On tient qu*il y l'ut in-
humé; ce qui semble 6tre certain, parce
qu'on y remarquait son casque et son écti;
ce qui prouve pour les tombeaux des cheva-
liers et des grands seigneurs.
AuGusTiTïs (Petits-), autrement dits h$
Augustins de la reine Marguerite^ au lieu oà
est aujourd'hui l'Ecole des beaux-arts.
Cette maison a été fondée par Marguerio
de Valois, première femme du roi Henri IV.
pour des A uguslins déchaussés, par contrat
du 26 septembre 1609. lorsque lesAucustins
y fuient établis, la reine Marguerite leur lit
bâtir une chapelle qui subsiste encore, <!
dont la voûte en coupe parut d*uu goût
d'architecture tout nouveau; car jusqu'alors
on u*avait rien vu de semblable à Paris.
Mais quatre ans après, la reine changea K.t
sentiment et d'atfectîon à l'égard des Au-
guslins déchaussés , et trouva bient«U des
prétextes pour les faire sortir de ces lieux,
et mettre en leur place des Augustins de la
réi'orikie du P. Kabache, aiitrement dite de
Bourges et de Saint-Guillaume.
On grava sur la nromière pierre de la
chu|)elie, bâtie par la princesse, Tinscrip-
tion suivante^ qui fait connaître les motifs
qui avaient porté la reine à fonder celle
chapelle, et fusage qu'elle voulait que les
Augustins déchaussés en tissent.
Le 21 mars IG08, la relue Marguerite, dudieHe
de Valois, pelite*rille du grand mi Fran^,
sœur de trois rois, et seule reniée de b race
des Valois, ayant éié visitée el saooartte de
Dieu, comme Job et Jacob; et lors lui ayant
voué le vœ:i de Jacob, et DIcii Payant eiaucëe,
elle a l»Aii et fondé ce monastère, pour' tenir
lieu de Tautel de Jacob, où elle veut que perpé-
lueUeiiient soient rendues aetioas de grâces, en
reconnaissance de celles qu*elle a reçues de sa
divine bonté. Elle a nommé ce monaslére de b
Sainte Trinité; el cette Chapelle, de Losaafff.
où clic a logé les Pères Augustins déchaussés.
i0$9
PâU
D^EPIGRAPHIE.
PAR
1070
Conime le cœur de la reine Marguerite y
ftit inhumé, on y lit un magnifique etoge que
M. Servin, avocat-général au parlement de
Paris, composa , et fit apposer, pour servir
d'épitaphe à celte princesse.
D« 0. M. S.
* JEttmx mémorial Mnrgarit» Regins Yalcslx,
Christianissimonim Rcgiim filiae, nepti, sorori
tNHio FRincomm nala; aiino Domiiii i553. Qnae
Ilenrico-Anlonii Borbonii, el ioannx-AIbretiae
Navarrae, superioris et iiiferioris Reginae liliae,
supia omnes beroas rétro forlissimo publicarum
iniplinrniii vincitlo, liberis ad Regix prosapîae
pereiiniiatem qaxrendis, conjux data aliqaando
in malrimofliio adTîxii. Dein , post excessum
llenrici III, Régis Chrislianissimi, Hcnrico IV,
conjiige ad Regiium Fraiicoruin jure sanguinis
delatum divinilus vocaio, ne magno Principe,
Galliae resiitutore, incljla proie orbato, Francise
labasceret : aniiqiii raoris fcmina (quoniam il-
liberis erai) de publica salulc quam de sna di-
gnilate sollicîia Palrioe consulens matrimoniHiii
ob afllnitalis Impedimenlum soivi consensit,
hisce Regiis nsa verbis : Hoc rei pnblic» causa
facio. Joannse Reginx Philippi Augusli uxoris,
el B. Burgundix Caroli puchri exemple, qiix
sese Ecclesix Gaiholicx Kectori suramo Ponli-
fici el SancUe Scdis A. R. nolioni deeadcm re
periniseranl. Unde Henrico illi magno ex Maria
lledicea Aorenlissima augusta quam Ecclesia dî-
6|»eDftaiile, el Gallo Francorum disponenle volo,
usorem duxii; iiberi a Beo dali parenlum fir-
tutibus suppares surrexere ; quorum primo
uunc regnanli Ludovico XIII, quasi parens Mar-
gariia bonorum qux in patrimonio malrimo-
nioque habuil donationc facta; ex usufruclu
^nem exceperat dccumam inopibus, xgris xre
alieno oppressis in carcerem condiiis erogavit.
Inde mater paupenim nuncupata. El qnia bo-
nornm artînm studiosos magnis bcneficiis ol»-
strinxit; bonnm ob id factum Francisci I, avi
soi, sab quo Htlerx viiam et spiriium accepe-
raht; xmulalrix habita isque bonoris litulos ei
delalus ; Reginam esse Margariiani a qua vcl ipsa
mnnificenlia munificenliam posset addiscere.
Piis qnoqne ac religiosis maxime Auguslinianis
Sodalîlîi Bitoricensis, quos Basilica honeslavft,
admirandam se prxbens. Quod memorlis Sanc-
lomm communicarel frequenlissime, et hospi-
lalilalem Francorum virlulem, sectari nunquam
desinerel. Qua lonilate ac beneliceniia pro-
priamexcelsi aninii gloriam adepla,crediloribus
suis tcslamenlo cavii. Postmodum omnia Chri-
siîans Rcligionis implevil officia : remissis
iiuicuiqne a quo se Ixsaro recordari poluerai
oflensis, ac vlcissim pelila veaia. In vocale Jesu
nomioe, quod in ore ipsi novissimum fuit; de-
TÎclîs suiuma palienlia niorbi gravissimi cm-
ctalibus; ClirisUim illum unicum Dei Filium
Dominum servalorem nostrum , capta ser^i
persooa, homiuem faclum.
+
Cruci IHi affixnm, in qua sains noslra preitoso
Domini sanguine patrala est , occiirsantilHis
labiisadorans; exin quasi ex incendie corpus,
animam, et spiritum servatnm firmissimc eredens
lioiHim Ûnem coasecnla dcvixîlannum agens 62,
mcnses 20, dies 13, sex. kal. aprileis, anno
. Domini Dei hominis 1615* Exacio, ab exorsa
Fancisci I Valesii, saeculo. Inter Valesix genlis
heroinas ab antiqua Régis sancti LadOTCÎ
sUrpe prognatas insignis Margarîia de Gallia
Patria, de Francorum regno, de' Pâtema et
Avila génie, de onmi Ghrisiianorum génère me-
ritissima.
LudOTiros ServiBus, Adfocatus Catbolio» BegiM, !§•
beos faciebal uiemoria justi cum iMidibus. Salomoa
Rex io. Prof. cap. 10. v. 7.
Plus bas est fécu des armes de France en
plein.
Au reste , i! y a dans Tépitaphe qu'on
vient de rapporter une faute, qui, selon
toutes les apparences, vient du graveur; car
M. Servin était trop instruit pour ignorer
S rue Philippe-Auguste n'avait point eu de
emme qui portÂt le nom de Jeanne ; c'est
peut-être aAgnës de Méranie qu'on a
voulu parler; et, en ce cas, la comparaison
avec la reine Marguerite n*est pas juste.
L'exemple de Jeanne de France , femme de
Louis Xil , était entièrement semblable k
celui de la reine Marguerite, mais c'est pré-
cisément celle-ci qu*on n*a point alléguée.
Quant à celui de Blanche de Bourgogne,
femme de Charles le Bel , il est amené ici
avec plus de justesse qu'on n'oserait le
dire.
Quelque srande que soit la chapelle qu'on
vient de décrire , elle ne Tétait pas assez
pour une petite communauté , et encore
moins pour une grande , et qui augmentait
tous les jours. Aussi on ne s'en servit qu'en
attendant qu'on pût bAtir une éfflise. Les
libéralités des fidèles mirent les religieux en
état de l'entreprendre, et dès le 15 mai 1617,
la reine Anne d'Autriche, suivie de toute la
cour, y mit la première pierre, qui était d%
marbre noir, et avait un pied en carré. Au
milieu était une plaque cl'argent doré^ sur
laquelle étaient gravées les armes de France
el d'Ëspagno , et autour de la pierre cette
inscription :
Anne d*Aulrjche, reine de France, m'a Ici potée
le 25 mai 4617.
Les travaux furent continués avec taut de
vivacité, qu'eu moins de deux ans cette
église fut achevée et dédiée souft l'invoca*
tion de Saint Nicolas de Tolentin. Elle est
assez grande, mais n'a d'ailleurs rien d*ex«
traorcjinaire pour l'architecture.
«071
PAR
MCTiONNAIRE
PAR
im
Des f>ersonnes illustres , ou par leurs to-
lerfts, ou par leur na'ssance, qui oui été
inhumées dans cette église» le premier qui
se présente selon Tordre des temps» est
François Porbus, peintre, qui a eu beaucoup
de réputation. 11 était Qls de Pierre Porbus»
aussi peintre, et natif de Bruges. François
Porbus fut plus habile que son père; il vint
à Paris et il y travailla beaucoup; c'est de
lui dont on voit de fort beaux portraits à
THÔtei de Ville. Il mourut à Paris, et fut in-
humé dans celte église, le 19 février 1622.
René de TAge, deuxième du nom, cheva-.
lier, seigneur de Puylaurent, gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi , sous-gou-
verneur de Jean-Baptiste Gaston de France «
duc d'Orléans, et ensuite premier écuver de
Madame, duchesse d'Orléans, avait épousé
Jeanne Pot, ûlle de Guillaume Pot, seigneur
de Rhodes, et grand maître des cérémonies
de France, et de Jacqueline de la Châtre, et
firt père d'Antoine de l'Age. René de TAge
(Vtnnt mort h Paris , fut inhumé dans cette
église, proche du grand autel, du côté de
TËvangile. Antoine de TAge, duc et pair de
France, fut favori et confident du même
Jean-Baptiste Gaston de France , duc d'Or-
léans. En 1631^, le roi érigea, en sa faveur,
ia seigneurie d'Aiguillon en duché pairie»
sous le nom de Puylaurent. Il épousa Mar-
guerite du Cambout, nièce du cardinal de
Hichelieu, fille deCh^irles du Cambout, mar-
quis de Coislin, et de Philippe de Beurges »
sa première femme; ce qui n'empêcha pas
que, le U février 1635, le duc de Puylaurent
fie fût arrêté et conduit au château de Vin*
ce^mes, où il mourut sans enfants» au mois
de juillet suivant. Il fut inhumé deux jours
a})rès dans celte église, auprès de son |)ère.
On croit quMl fut une des malheureuses
victimes que ce ministre sacrifiait à son am-
bjtion.
La chapelle de Saint-Claude, è côté du
grand autel , est le lieu de Ja sépulture de
messieurs Le Boulanger, dont la famille était
une des plus illustres de la robe^ ayant eu un
premier président du parlement de Paris»
qui se nommait Jean ue Montigny, et qui
remplit cette place depuis Tan U7i jusqu en
ikSi.
Od dît que, pendant une grande famine, il
fit distribuer aux pauvres une si prodigieuse
quantité de pain, que le public changea son
surnom de Montig4iy en celui de Le Boulan-
ger» surnom que ses descendants ont tou-
jours porté def>uis. Le P. Aadré Le Boulan-
ger» Augustin , fort connu sous le nom du
petit Père André, et dont on parlera dans k
suite, était de celte famille, laquelle vient
de s^éteindre de nos j^ars, en la personne
d'Anne-Claude- Auguste Le Boulanger, fille
unique d'Auguste-Macé Le Boulanger, pré-
sident au çrand conseil; et d'Anne de La
Forest» mariée, en 16%, à Nicolas-Pierre Le
Omntts de PoT^tctirré » premier président du
pirleAenttfeStéoetiitt^rtè PùAs le 10 dé-
c^Mbre 1734, dAiir UKfNxcftiie-fauitième an-
née de son âge. . -••
Dans la nef, du côté de TEvangile» est m
petit monument d'un coût assez médiocre»
et enfermé par une petite grille de fer. On
y lit ces inscriptions, gravées eo lettres dor
sur un marbre noir :
Cy devant repose le corps de dérimie haute ei
puissante dame Itence, dame de Kergouiiadecb»
lemme de haut et puissant setgnenr, nettin
Sébastien» marquis de Rosmadec» comie det
Chapelles et de Crozon, baron de Mobe, de
Tivarlen, de Ponte-Croix, du Jusch» de Penhotl
et de Sorent, vicomte de Beatimanoir, da %§-
80, etc., chevalier, conseiller du roî en ses eos-
seils, gouverneur pour Sa Majesté ea ses viUcs»
châteaux et sénéchaussées de Kiniper et de Diiiaa.
Laquelle dame possédant des qnaliiés éminentes
par-dessus la condition de son sexe, fait voir»
par la brièveté de sa vie, que les corps les plus
parfaits et les plus telles &mes s'arrêtent le
moins en ce monde. Elle éiait r.ée dans le cfai-
lean de Beauligneau, en Bretagne, le 16 juin
1601, et est morte à Paris le 19 de novembre
1643, dans la quarante-troisième année de son
âge, et la vingt-huitième de son mariage, apat
été mère de dix enfants, desquels cinq lui survi-
vent.
Ledit seignetir marquis , son mari, kii a fait
dresser ce monument, et fonde céans un anniver-
saire et autres prières, pour le repos de son
àme, aUendant que le même Dieu qui, par si
grâce, les avait joints et nnis en ce monde, par
sa bonté et miséricorde, les réunisse pour fé-
ternité dans le ciel. Amen.
CT CiST
Le cœur de haut et puissant seigneur messire
Sébastien de Rosmadec, chevalier, marquis de
Motac, lieutenant-général de la province de Bre*
tagne, gouverneur des ville et comté de Nantes,
mestre-de-camp de cavalerie, brigadier des ar^
niées du roi,* baron de Tioursant, du Jusch»
Ponte-Croix, Âudieme , Guéforiant, Jaçay et au-
tres lieux. Il fut marié en 1681, avec demoiselle
Catherine d'Escorailles, fille de haut et puissani
seigneur Jean-Rigal d'Ëscorailles » chevalier,
comte de Roussille, lieutenant de roi d^Auver-
gne, seigneur de Cropières, Morexi, Escalmles,
Saint- Juery, baron de Piiech-Morîer, et de haute
et puissante dame Eléonore de Plas ; laquelle»
pour marquer sa tendresse conjugale» a fait ilé-
poser son cœur au-dessus du tombeau de tes
père et mère, où II est inhume. U décéda le 3
nctverabre ib99, dans son hôtel, à Paris» igo
de 40 ans.
Requiescat in paee.
Dame Catherine d'Escorailles , marquise
de Molac» avait épousé en secondes noces le
marquis de Curton» et a été inhumée auprès
PAR
DEPIGBAPHIE.
PAR
lOU
3 la duchesse de ForUinges « sa
réglîse des religieuses de Part-
lubourg Sai ni- Jacques.
lignard, né à Troyes , surnomraé
, parce qu'il avaii longtemps Ira-
; cette ville, peintre faïueux , et
le Pierre Mijxnard, mort premier
roi en 1695 , et dont oii voit le
ins réglise des Jacobins de la rue
ré, est aussi enterré aux Petits-
Il mourut d'hydropisie à Paris, en
recteur de TAcadémie royale de
de sculpture. Ce peintre habile
le la main gauche.
itas , prélro , docteur en l'un et
t, S(»us-pénitencier de l'église do
snfaiteur de cette maison, mourut
1728 , âgé de quatre-vingt-neuf
s de quatre mois, et fut inhumé
église, où un de ses amis a fait
sa tombe celle épitapbc, qui est
îi d'une Irès-boniie lalinité :
D. 0. M.
Sommes Ponlas , AbrÎDcensisdlgnUnie
n vita, Doctor in iilroque jure, in Ec-
Isiensi propenitcntiarîus. Yir pudore
ancta graviiate, bilari modestia, re-
imabilis. In oralione vel în sacra
erpeiuus : hinc pietatem haiisit et
ulramqiie in omnes refudil cgregiis
; voluminibns. iEgris horlalor, qiios
lam. Scripturae vindex, quam probal
n consonam. Moruin Bf ugislcr , qitos
egnlam. Veri semper ac recii lenai,
n jejuniis, productis ad vesperani,
inecliue ; paupertaiis amator et pau-
inqnam ipsis defuit vivus et moriens
lapientia in virlutum cumule, bumil-
it iu Cbristo pioxime nonagenarius,
ilb, anno 1728. Pio Sacerdoli Syocet-
a€erdos, D. Petrus Rich:«nl.
M. P.
e est un des plus beaux de Paris,
de tableaux f>cints h fresque , à
on desquels plusieurs personnes
>ué. A peine y est-on entré, qu'on
jr un des jambages de l'arc, par
intro, une inscription, qui est un
de la reconnaissancedeces Pères,
Dienf^its qu'ils ont reçus de feu
ia^Monumentum in Ciansiro. Quisquîs
bene precare venerabili Sacerdoli D«
li eum bo€ MoDasteriuni dilexisset,. in
dt. Illi daustra debent de saxe nito»
licem chorus , frons arse fulgorem.
ioilicca landatnnAllicum. Sancta.ejos
liai sacrarîum. Gœloque matura cba-
Uma Sacerdoti «temo Ututnm ercxit
tnoreani. Obiil dîe27 april., an. 17â8.
[N>sucre Atigusliuiaiii.
Le premier tableau- qui se pri^sente fait
voir un graod vestibule (i'}in:hirectiM*e. fuink^
de marbre, où la reine Marguerite donne k
un Augustin le contrat de ibndation qu'elle
a passé en faveur de ses confrères. Dans^
Tattique, on lit cette inscription :
MunificeiHiae et perennilati Augiislissiœas Regina-
Margaritse Valesise. Arcum triumpbift iiisigneuL
dicai AugusUniana coniniuniias Bti.
Dans les tympans triangulaires de Tare de
ce vestibule, on lit : dans l'un , votum vovit
Deo Jacob; et dans l'autre, sicutjuravU Do-
mino.
On ne remarque d'ailleurs dans ce clottre»
que la tombe d'un archevêque de Tours, qui
avait sur sa dignité des sentiments qu'il se-
rait à souhaiter qui fussent plus communs.
Un prélat, ami du défunt, lui a consacré
cette épitaphe, qu'il a fait graver sur sa tombe .
nie JACET
Mattbaens Isoré d^Airvaut, Arcbiepiscopus Turo-
iMsnsis, vir nobiiitate generis apud Pictonas
clarus, ingenii robore, animi niagnîludine,
momm canilore, renun pcriiia clarior. Roiii»-
auditons Rotœ officio per xiv annos functjiis,.
Pnpœ, Régis, Rpgni stiffrngia et îaudcs mecuit.
In Gallia ad Arcbiepîscopatuin Turonenseui
evectus, vilae inlegritaie, lidc, cliaritate et jusU-
lia, Clero cnnctis4|ue fldelibus spectaculum fa-
ctnsetexemplum ; sacrorum Eccleî>i;e dogmatnm
propugnalor invictissimus , Deuni unum Epi-
scopis el Regibus dominari credUlit et dcfendii.
Veritalis ainanlissimus improbo labori non im-
pr, asscrendae Eoclesi» pacis causa Parlsios
jam aeger evocatus, ibidem morbo ingravea»
cenie, ultimom vidll diem, iiec tîmuk, spet
pletius. Obdomiivilin Domino anno. R. S. t7t6,
aptalls 69, die julii 9. Tunlo pnesulî, prsesul
allus antiquœ amiciliœ vinculo conjunctisiiimus..
M. P.
Le Père Etienne Rabâche a été le réforma-
leur des Augustins en France. Le 30 août
159i, il proposa à ses religieux la réforme
et une vie nouvelle, où taules choses fussent
en communauté; car, jusqu'alors les religieux
avaient quelque chose en particulier dont
iJs disposaient h leur volonté. Tous les re-
ligieux de ce couvent y consentirent, et dès
le temîcraain 31 août, ils renouvelèrent
feurs voeux aux pieds du P. Rabâche; et,
pour preuve de la sincérité de leur change-
ment, chacun alla dans sa chambre quérir
ce qu*il avait possédé en propre, et rapporta
aux pieds du supérieur. G est h cause de cette
désappropriation, et de ce que cette réforme
5e fit a Bourges, qu'on nomme cette congré-
Sation les Augustins de la coraimmaute et
e la réforme de Bourges. Le P. Rabâche
mourut a Angers le 5 septembre 1616.
Après !a prolession que font l^s Augustins
i0)5
PAR
DICTIONNAIHE
«■■
PAR
I07C
réformés de ne rien posséder en parlicuKer,
un autre des principaux points de cette ré-
forme est de renoncer aui grades qu'on
prend dans les universités; mais ils n*ont
pas renoncé au titre de doctes, et il y en a
toujours eu parmi eux oui se sont distingués
par leur savoir et par leur attachement à )a
doctrine de saint Augustin, leur Père.
Le P. André le Boulanger, fils et frère
de présidents au parlement de Paris, où il
était né en 1582, y mourut en 1657, âgé de
soixante*quinze ans. C'était un religieui
plein d'esprit et de zèle, qui commença à
prêcher, n'étapt encore que diacre.
On se tromperait si Ton croj^ait que ce
saint religieux eût débité en chaire les Irails
que le peuple lui attribue. 11 l'a confondu
avec un prédicateur de son temps; mais d'un
autre ordre, gui» par la protection de la reine
Anne d'Autriche, parvint à Tépiscopat. Il est
vrai que le P. Anaré avait des saillies d'es-
prit, mais toujours aussi édifiantes que justes
et agréables. Un jour, par exemple, la reino
étant arrivée lorsqu'il était au milieu de
son sermon de la Passion , il s'arrêta tout
court, comme il devait; puis après l'avoir
saluée très-respectueusement, il comm'ença
son oompliment par ce vers de Virgile :
Infanduniy regina^ juba renovare dolorem.
On pourrait cependant objecter que la
citation d'un vers aussi connu d'un auteur
païen était très-déplacée dans la bouche
d'un orateur apostolique , et donnait très-
naturellement lieu de croire que les auteurs
profanes lui étaient plus familiers que l'É-
criture et les Pères. 11 ût ensuite une si belle
et si vive récapitulation de tout ce qu'il
avait dit auparavant , que toute la cour en
fut touchée et remplie d'admiration.
Il a laissé deux volumes in-d»** de sermons
manuscrits, qui sont partie en lalin et partie
en français: ils sont remplie d'esprit là où
il n'en faudrait point, en publiant des véri-
tés aussi terribles que celles de la morale
de Jésus-Christ. 11 fut inhumé dans le cloître
de ce couvent, mais sans épitaphe. (Huhtaut
et Magnt.)
AlTGUSTINS DÉCHAUSSÉS ET RÉFORMÉS, dltS
aussi PetitstPères de la place des Victoires,
église et ancien couvent, dit aussi Notre-
Dame des Victoires.
Louis XIII, reconnaissant des grâces qu'il
avait reçues du ciel jmr la protection de la
sainte Vierge, et lui rapportant toutes les
victoires au'il avait remportées sur les en-
nemis de la religion et de TElat, et surtout
celle qui venaitde lui soumettre La Rochelle,
voulut que l'église que l'on allait bâtir fût
sous rinvooation do Notre-Dame des Vic-
toires. Le 8 décembre, de l'an 1629, François
de Gondi, premier archevêque de Paris,
accompagné des religieux Augustins Dé-
chaussés de cette communauté , planta une
grande croix de bois à l'entrée ae l'empla-
cement où Ton a bâti ce couvent; et le len-
demain, second dimanche de l'Avent, le roi,
accompagné des princes et soigneurs de sa
cour, se transporta, environ sur les dix
heures du matin, en cet endroit, où le pré-
vôt des marchands , les échevins et autres
officiers de ville, s'étaient déjà rendus. Aussi-
tôt que le roi fut arrivé, l'archevêque fit U
bénédiction de la première pierre qui était
de marbre noir, et de tous les fondements;
puis le roi descendit dans les fondements,
posa cette pierre, y ajoutaiU €|uatre mf-
dailles d'argent aux quatre coins. Sur ce
marbre était gravée en lettres d'or l'inscrip-
tion qui suit :
D. 0. H.
LmloviciisXlll,Deignitia,Franconini etNav^irrx
Rex Chrislianîssimns, invictiis el ubiQue vidor,
lot victoriarum cœ'.liiis partamm proflîgalaîqite
hxrescosnon immemor, iii Insigne pietalis mon»-
incntuni F. F. Augusiinianis Discalceatis eon-
venlus Parisiensis lioc icinpluin erexil» Deipa-
ncque et Yirgini Mariae (ut6 tUulo de Vlelorm)
dicavii, anno Domiin m. dc. xxix, die 9 messîs
(Iccembris, Regni vero x«.
Sur la première des quatre médailles qui
accompagnent cetie pierre dc marbre est
l'image de la Vierge assise, tena-nl son Fiis
Jésus debout sur ses genoux d'une main, et
de l'autre mettant avec son Fils unecouronno
de laurier sur une L couronnée de France,
placée entre deux branches de laurier, sou-
tenu«.*s par un petit auge. Autour on lit celle
inscription :
Virgo Bolo, cœlo. sibi, nobis laurea douât.
Sur la seconde est l'image de saint Au-
gustin , habillé en Augustin déchaussé,
tenant de la main droite une église, et de
l'autre un cœur enflammé, percé d'une flèche.
Autour est cette inscription :
Quam teneo sociani, me sacra lucc sastinetaeilet.
La troisième représente le roi Louis XIII
au naturel, ayant une fraise autour du cou,
selon la mode de ce temps-là. Autour est
cette inscription :
Ludovicus Xill, FraDCorum et Navarrae Rex Gbristiin.
Sur la quatrième sont les armoiries de
France et de Navarre, surmontées de la cou-
ronne de France, et entourée des colliers des
ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit;
au-dessus est unoLcouronnée, et mise entre
deux palmes. L'in^cri|)lion est :
Lilia non gignunl lauri, sed iilia buras*
La cérémonie étant finie» on célébra la
messe da'is la chapelle pré)»arée h cet effet ,
oii, après TEvangilo, le roi reçut le serinenl
de Henri de Lorraine, qu'il avait nommé à
rarchevôché de Reims. Après la messe , k's
Augustins déchaussés présentèrent au roi
une estampe de satin blanc, où Ton voyait
l'inscription qui avait été gravée sur la
pierre fondamentale » et la représentation
des médailles qu'on avait mises aux quai: e
coins.
Sa Majesté les reçut avec bonté , et leur
PAR
D*£PIGRAPHIË.
PAU
1078
et une confrérie pour les autres fidèles, jaous
J^iuvocatiori de Notre Doiiie des Sept Dou-
leurs. Celte coufrérie fut approuvée par
Alexandre Vil, qui donna un bref d'indul-
gences le 26 mai 1656, qui fut vii^é par
Alexandre de Hodencq , grand vicaire de
Jean< François-Paul de Gondi, cardital de
Retz, archevêque de Par^s, le -lï d'oui ubre
suivant. Il eut des lollres-palenles du 20 du
mois de décembre de celle môme année, tu
faveur de Tune et Taulre confrérie, dont la
reine se déclara la prolectrice, lu elief et l.i
régente; et le 2k mars de l'année suiianle,
l'our de la fête de Noire-Dame des Sept Dou-
leurs, elle vint dans celle église où elle fut
regue en cette qualité; les princesses, liu-
cliesses, et autres personnes qualiliiMîs cjui
accompagnaient la reine, se firent aussi
inscrire dans les reglsln*sde celte co ifrérie.
Latroisièmecliapelledumêmecôté est celle
de Saiui-Jean-Bapliste , dont le tableau est
de Louis Boul longue.' On y voit le tombeau
de Joan-fiaptiste Lulli. Ce monument ren-
ferme les cendres des deux plus grands mu-
siciens que la France ait eus jusqu*aloi$;
c'est-à-dire, de Cambert (ou Lambert) et de
Lulli. Ce dernier avait épousé la tille de
l'autre, et mourut le 22 mars 1087. MiclieJ
Cambert était né à Vivonne, petite vdie du
Poitou, à quatre lieues de Poitiers, lia été le
(H-emierqui nousait fait connaître les beautés
de la musique et du cbant, et la Justesse et
les grûce» de l'expression. 11 mourut au mois
de juin 10%, âgé de quatre-vingt-six ans.
Quant à Lulli, on remaniuera seulement
qu'il était Florentin; car d*ailleurs ses ou-
vrages et l'inscription qu'on va lire le font
assez connaître. Son tombeau est d'un sculp-
teur nommé Cotlon. On y voit aux deux
côtés deux pleureuses en marbre blanc,
d'une proportion élégante, qui représentent
les deux genres de musique , celui qui est
it sa protection en tout et partout : en
dans le même mois, il Qt expédier des
s patentes, par lesquelles il se déclara
iteur de leur église, couvent et congré-
n, et leur accorda les mêmes privilèges,
5, franchises et exemptions, dont jonSs-
les autres églises et maisons de fonda-
royale.
is comme cette église était trop petite
un quartier qui se peuplait tous les
, et qu'elle ne consistait que dans la
stie qui subsiste aujourd'hui , les Au-
ns commencèrent à agrandir leur cou-
et firent bâtir une nouvelle église sur
îssins d'un ingénieur nonmié Galopin,
levèrent è plusieurs reprises ; mais
le ils étaient encore trop resserrés, ils
t obligés d'en faire bâtir une plus
le, dont Pierre Lemuet, ingénieur et
lecte du roi, donna le dessin.
te église fut commencée en 1656 ,
le devant avoir dans œuvre 21 toijes 5
de longueur, c'cst-a-d.ro 131 pieds
is le m:<itre-autul jusiju'au portail, sur
?ds de largeur, dans la<pielle n'est point
rise celle des chaprlles; entre les deux
les chapelles (pli sont au\ deux bouts de
isée, on devait construire un dôme. Li-
Bruant, archilecte, ({ui avait de la
ation, conduisit cet édifice jusqu'à 0 ou
ds d'élévation : CabricI Leduc, autre
lecte fameux, en prit la conduite après
it, et pcrreclionria le premier dessin en
utant lus tribunes ({ui s(»nl dans les
e gros piliers qtii devait:nt porter le
, et en plaçant le maître-autel d'une
ère connnode. L'ordre d'architecture
Dt est l'ionique surmonté d'une espèce
:|ue composé , qui porte des arcs dou-
xet des arrière-corps, d'où partent des
tes avec des archivoltes, qui renfenuent
itraux au-dessus des cintres des ar-
des chapelles. r|ropre à exprimer les aîrs pathétiques, ei
te église, qui a actuellement six cha- l'autre è chanter les airs plus tendres; et des
i de cliaque côté, a été longtemps à n'en trophées d'instruments de musi<|ue. Au-des-
— . .1».... -A. A ^* . ,i„ i»-...._^ gy^ jjg^ g^jj buste en bronze, accoiupagué de
deux petits anges de marbre blanc. Au bas
est cette inscription :
que trois d'un côté et trois de l'autre,
première du côté du couvent était sous
cation de saint Augustin. Comme ce
est le patron prihci|»al de l'ordre, il
uste qu'il eût ici une chapelle où l'on
invoqutT d'une manière particulière,
idant elle n'a subsisté que jusqu'en
que l'on fut obligé d'y ouvrir un pas-
)our la commodité publique, à cause
and concours de^peupie qui vient dans
église; ainsi l'usage de la chapelle de
Augustin fut pour lors suspendu , et
ô rétabli qu'après l'entier achèvemeot
{lise.
es cette chapelle est celle de Notre-
des Sept Douleurs; c'est la plus an-
e de toutes les dévolions à la Vierge.
t dit qu'elle commença en Orient , et
e passa en Occident du temps descroi-
Ëlle consiste à honorer Marie affligée
îd de la croix. La reine Anne d'Aulri-
|ui était très-dévote a la Vierge , con-
dessein d'établir ici tout h la fois un
pour les dames de la première qualité,
Ici repose Jean-Bapiislc Lulli, ccuyer, con-
sciller-sécrélaire du roi , luuisoii el couronne
de France et de ses Finances , surintendant de
la musique de la chambre de Sa Majesté, cciébre
par le haut degré de perfeaion où il a porté les
beaux chants et la symphonie qui lu! ont fait
mériier la bienveillance de Louis le Grand , et
les applaudissements de ton le FEurope.
Dieu qui Tavaît doué de ces talenis par" dessus
tous les hounncs de son siècle , lui donna , pour
l'écompense de ses cantiques inimitables, com-
posés à sa louange, une patience vraiment chré-
tienne dans les douleurs algues de la maladie
dont il est mort le 22 mars I6H7, dans la 51*
année de son âge, après avoir reçu tous les sa-
eremenls avec une résignation ei une pK*té éiK-
flante.
Il a fondé una messe à perpétnilé, qui st doit
107»
PAR
MCTIOKNÂIRE
MR
oéMbrer tous les joars à onze heures dans eelte
chapelle; et pour rexéculion de cei article de '
soo testament, Madeleine Cambert, sa femme, en
a passé contrat devant Moliueau etMouflDe, no-
taires à Paris, le 28 mai de la même année; et
depuis ayant acquis des révérends Pères reU-
gîeux de cette maison , par un autre conirat
passé devant Chuppin et Houffle, le 5 mai 1688,
cette chapelle et la cave au-dessous pour sa sé-
pulture et celle de ses descendants à perpétuité,
elle a fait dresser ce monument k la mémoire de
son époux , comme une marque de son affection
et de sa douleur.
Priez Dieu pour le repos de leurs âmes.
La chapelle du Saint-Esprit est la première
de celles qui sont de l'autre côté de cette
église; elle est en face de celle gui a été
sous rinTOcation de saint Augustin. £lle a
appartenu à François Bcrthelot, fermier gé*
néral , gui, vers 1 an 1675, fit faire Tautel et
le retable de menuiserie nue. Ce retable est
élevé jusqu'à la fenêtre du fond, et orné de
chaque coté d'une colonne et d'un pilastre
d'ordre corinthien , qui soutiennent une
corniche modillonée , au milieu de laquelle
est une croix posée sur une espèce de pié-
destal ou petit fronton. Au milieu de ce re-
table est un tableau de 6 pieds de haut sur
h de large , qui représente la descente du
Saint-Esprit en forme de langues de feu, sur
la sainte Vierge et les apôtres. Ce tableau,
3ui est dans une bordure dorée , a été copié
'après TAIbane, par Dubreuil, l'un des plus
habiles copistes de son temps. Aux côtés de
cet autel sont deux niches cintrées qui por-
tent un fronton couronné dans une urne
flamboyante. Dans l'une de ces niches était
la statue de saint François d'Assise, et dans
l'autre celle de sainte Anne. Ces deux statues
étaient de bois.
La marquise de THÔpital ayant acquis
cette chapelle des Augustins, par contrat
passé avec eux le 30 de décembre 170â, la fit
dès lors décorer, ainsi qu'on la voit à pré-
sent. Le retable fut orné de marbre et de
dorures; les niches furent aussi décorée s et
dorées, après qu'on en eut ôté les deux sta-
tues. Les deux entrées de la chapelle sont
fermées par des grilles de ferbien travaillées :
au-dessus de la principale est un fronton, au
milieu duquel sont les armoiries du marquis
et de la marquise de l'Hôpital. L'autre porte
de la chapelle est sous la voûte d'un des
balcons, vis-à-vis de l'autel, et a son issue
dans la chapelle de Notre-Dame de Savonne.
Au-dessus de cette porte est l'épitaplie qui
suit :
D. 0. H.
Piis manibus nobilissimi viri Pétri Rioult, do-
mini de Bouilly, Estouy, Cobem , Lits , la Rue,
Saint-Pierre-Curzay, Foraon, Boismétayé, etc.
Cnjus eximia in Deum pielate , templa omata
solemnesque in hoc sing. monsib. preces ia ho-
uorem sanctissimi. Sacraiiieati fundr.t««
LiberaHtate ctijos pauperes patsim sdileviii,
beoeficentiam expert! omnes , virialani tçHoh
dore avHa nobiUtas IHustrata. Hoc amoris su
moimmentum mœrens conjux erexit. Ob&t 19 le-
ptembris anno salutls ■• dc lxxxt, aetatis lxil
La chapelle est revêtue d'an lambris de
menuiserie, et garnie de bancs enfermés par
un grillage à pointes d'environ 5 pieds de
haut, et qui partage la chapelle. Le tombeat
du marquis de l'Hôpital occupe toute l'en-
brasure de la fenêtre qui donne sur la rue.
11 est de marbre noir , et au-dessus est la
figure d'une femme assise pleurante et qui
tient d'une main un mouchoir, et de Tautre
un cœur et un médaillon , sur ieqiial soat
deux têtes qui représentent le marquis de
l'Hôpital et sa femme. Derrière est une py-
ramide ornée de trophées d'armes, au haut
de laquelle est une urne avec les armoiries
du marquis de l'Hôpital. Deux grands ri-
deaux de sluc, qui tiennent au cintre de ia
fenêtre, tombent des deux côtés du monu-
ment, et le laissent entièrement découvert.
Sur une table de marbre noir, qui fait le
principal panneau, du soubassement de ce
mausolée, est l'épitaphe suivante :
D. 0. IL
Perennl memoris nobilissimi Tiri et «mr-
cbionis Francise! de rHopiial, Tulli et provia-
ci» Tullcnsis in Lolbaringias gubernaloris et
proregîs.
Qui ex antiqua, et illustri Uospixationim la-
mtlia, sanguinis et nominis splendorem uactas,
veram et propriam nobiliiatero suis ipse aiori-
bus expressit. In belle. Orouia ducis mania per
triginla annos ea prudenlia, fortitudiiie, et ide
executus» ut régis , regnique giorix dignissime
servire videretur. in aula. Sine ostenlatione
probus, sincerus sine ciijusquam offensione,
sine invidia amabilis. Domi. Inter suos piacidos
et hilaris, nulli acerlnis, omnium omciorum dî-
ligentissimus , erga omnes beneflcus , charissî-
mae uxoris faniiliam pari cum sua benevolentia,
liberosque ex aUero conjugio natos paterne
amore complexus. Ubique. Rcligionis cultor ve-
rus et limens Deum , vir /iJci inconcusss, ge-
nerosae virtutis, erga omnes comis^ei huna-
nus, inimicis, etiam, si quos habuit, non inlea-
sus ; beu ! tan la virtus inter varias Marlis vices,
per lot aunos incolumis,decorisque taiitum pro-
bala vubieribus , in 1er doniesticae pacis delicias,
cômmunem roortalitatis sortem tandem experta.
Anno HRtaUs 72, die aprilis 29, ann. redempts
salutis K. D. ce. II. Amantissimi conjugîs me-
moriae, ut conjux mœstissima parentaret, mo-
numeiitum hoc posuit. Bene precare, vîator, et
imitare.
Au-dessous on lit :
Dame Marie Meslayer, veuve des sienrs
Douilly et marquis de TUopital, a fait poser ces
ëpitaphes k leurs mémoires, et a acquis cette
PAR D^EPIGRAPniE.
i pour servir de sépulture à elle et à ses
ants. Elle est décédée le.... Priez Die«
repos de leurs âmes.
tentions de dame Marie Mestayer
8 été suivies à Tégard de sa sépul-
r étant morte à Cursay en Poitou,
été inhumée. Le marquis de THô-
nt on vient de rapporter Tépitaphe,
de Charles de l'Hôpital, marquis de
et de Charlotte, tille naturelle d*A-
deRoban, marquis de Marigny. Ce
Bt est de Jean-Baptiste Pouletier,
rde rAcadémie royale,
le 23 d'août 173?, que M. Le Blanc,
le Joppé, qui avait été religieux Au-
it pontificalement la bénédiction de
^re pierre des nouveaux ouvrages,
sur cette pierre l'inscription sui-
iii est de la composition du P. Am-
ie Sainte-Félicité, ex-provincial de
)t religieux de celte maison.
D. 0. M.
ilulls 1757, die vero 23augu5ti, post
luni et fcrc octavuin annum incœpli o^i-
esix Augustinorum Discalceatorum Goif-
legii Parisiensis sub Ludovico XIII Gal-
avarrae Rege, qui prosirata et capta Ru-
) gratiis a Deo acceplis lapîdeni prima-
egia , ut decebat, pompa et pietate ,
>pria fuiidavit , sub tiiulo DomiiKe No-
Victoriis, aiino 1629, die noua dccem-
nc régnante Ludovico XV, ejus prone-
tmarius lapis angularis frontis ejusdem
! in dextera parte ad perfeciionem taniî
b iiiuslrissiino et roverendissinio D. D.
0 le Blanc, episcopo Joppensi, beoedl-
, et collocatus in funda mentis, cœmento-
natus , assistentibus P. P. Guillelmo a
ànna , Provinciale , et Michaele Angelt
iCalharina, Yiccpriure.
travaillé d'abord aux six chapelles
lient à faire et au portail. Ces cha-
la partie de la nef où elles sont,
oûtées de nierres ; et ces ouvrages
uois d'avril 1739, on a continué tout
à voilier de môme les anciennes
1 et l'autre partie de la nef; on a
n même temps l'ancien autel, pour
uire un è la romaine. C'est sur les
tsous la conduite dcSil vain Cartaud,
3 de S. A. S. Mgr le duc d'Orléans,
ces ouvrages ont été exécutés,
isus de la porte on lit Tinscription
D. 0. M.
Virgini Deiparae.
sacrum
sub titulo de Vicioriis.
(HuRTAUT et Magny.)
iBiAy ancien couvent dans la rue
oration intérieure de la porte con-
çois statues de pierre ; l'une est
a Vierge tenant le petit Jésus sur
PAR iOtt
son bras ; sur la plinthe est écrit AveMmria.
Au-dessous est cette inscription.
Louis XI et Charlotte de Savoie, fondateurs
de ce moD^^stère, Tan 1475.
Aux cdlés, mais dIus bas, sont les statues
de Louis XI et de Charlotte de Savoie. Cette
dernière porte sur une de ses mains la figure
d'une église qu'elle présente à la Vierge. Ces
trois figures sont l'ouvrage de François-Be-
noît Alasson.
L'église n'a ae remarquable que les tom-
beaux des personnes illustres qui y ont été
inhumées. Dans la muraille, au côté gau-
che du maître-autel, a été mis le cœur de
Dom Antoine, roi de Portugal, chassé de
son royaume, et mort à Paris Tan 1595. Il
en est parlé dans la description de l'église
des Cordeliers. Nous allons rapporter les
deux inscriptions qu'ofa voit au-dessous de
l'endroit où est son cœur> l'une en vers et
l'autre en prose.
Intra cancellos magni praecordia Régis
Invenies, quibus base urbs decorata fuit.
Expuisus regno, sed non e cordibus unquam,
Condidil in teuero, plurinia corda suo.
Hoc augusto loco , cooditur augustîssiinum
cor sereaissimi Régis Portugalliae , D. Antonii
biqus noininis primi, qui paterne jure ac popuii
elecUone regno succedens, ab eo per vim expul-
ses est ; quare in densissiniis , ac nemorosis
sylvis diu latens, tand<;m ab bostibus , animam
ejus sollicite quaerentibus, mirabiliter evasit, et
in Galliani et Angliam , ad suppetias petendas
transmeavit, In qua peregrinatione incredibiles
supra modum passus est calamiiates; in quibus
adeo constantemetinvincibilem aninium semper
exbibuit, ut nec laborîbus faligari, nec periculis,
necrationibussuaderi,nec opulentis pollicitatio-
nibus, neclonga exspeclationefastidiri, necdeni-
qne deQcientibiis pne senio viribus, deficcre
unqunm potuerit , ut juri suo cederet ; sed om-
nibus spretis , libertatem Regni sui ac suonim
cuiictis et bonis fovendis et malisrperferendis va-
lidissime anteposuii ; illud qnoque non parvum
Regiae magnanimitalis argumentum est , quod
jncto post mortem corpore , omnia ejus viscera
tabida ac corrupta inventa sunt , prxter cor»
quod quia in manu Dci erat, ab eo incorriiptum
et ilkesum semper scrvaiuin fuit : obiit Parisiis
picnus pietate , et in sumnia paupertale , aiiiio
xtatis sus 64, Doniiuicse vero Incariialionis
595, die 26 augusti.
L^auteur de ces deux épitaphes est un
cordelier portugais nommé Frey Diego Car-
los, cousin germain d'Antoine. Marville re-
marque que ce que ce faiseur d'éloge attri-
bue presque à miracle est fort naturel. Rio-
lan nous apprend, dans son Livre de Vana-
tomie du corps humain^ qu'au bout de trois
jours, le visage d'un homme se défigure en-
tièrement, qu au bout de neuf joiirs toute la
masse du corps se corrompt ; mais que le
1083
PAR
C(uur ne oommeDce à se corrompre qu après
quarante jours.
Dans le chœur, an-dessus (l*une chapelle
qui est auprès de la sacristie, est un mau-
solée de marbre où est représentée une dnme
h aeuunx ; et quoique ce soit une des plus
b:-iles statues qu*ily ait dans Paris,' personne
n*a pu dire le nom du sculpteur qui Ta
faite ; elle représente la fameuse Chnrlull«-
•".ntKerine de la Triniuuille, femme de Henii
de Bourbon, prince de Condé, do laquelle
sont descendus les princes do Bourbon-
Condc et de Bourbon-Gonti. Elle mourut
le 29 d'août 1629, A^^ée de soixante-un ans.
Voici répitaplie qui accom[)ngne son tom-
beau.
iCTEILNiG MEUORI.C.
lUuslrissîin£ Carloilae-Cailiariiiae TrimoUix ,
llenrici Borbonii-Con<]:vi Principiscoiij'igî, Hen-
rici Primariî et regia s'temmaie Principis inatri,
qiise rorliinae ampliiudinem vicit animi magni-
liidinc, varielatem conslantia per;et|uavil, ea
denique post aeiaiein pie ac iaudabililer exa-
ctaru, apud Luleiiam Parisionim videre desiit
anii. IGâ9, aiig. die 29. Imo cnjiis niiUuni dein-
ceps exiuim limerel, vivendi initium habuU. Vi-
xit annos 61, inensesS, dies 10.
De Taulre côté du chœur est une tombe
plate, où ont été inhumés Jacques de Har-
iay, marquis de Bréval et de Champvalon,
grand écuyer de François de France, duc
d'Alençon, qui le fit meslre de camp du ré-
giment de ses gardes, et de sa cavalerie lé-
gère. Il fut aussi gouverneur de Sons, et
nommé à Tordre du Saint-Esprit en 1602; Il
mourut le 3 d'avril 1630. Odette de Vaude-
tar, femme d*Achilies de Harlay, marquis de
Bréval et de Champvalon, morte h Bréval le
7 décembre 1637. Le cœur de Louis de Har-
lay, marquis de Champvalon, cornette des
chevau-légers de la garde du roi, mort le 10
août de Tan 1674, des blesi^sures qu'il avait
reçues h la bataille de Senef, âgé de vingt-
six ans deux mois et deux jours. Son corps
fut enterré dans l'église paroissiale de Char-
leroi, et son cœur lut aj)porté d;ais celle des
Filles de l'iltje-itfiana, par les soins de Fran-
çois-Bonavenlure de Harlay, lieutenant gé-
néral des armées du roi, et de Geneviève de
Forlia, ses père et mère, le 10 août 1675.
Dans une des chapelles de la nef sont les
_ 4ombeaux d'une mère et d'une fille d'une
naissance illustre, et plus illustres encore
par leur mérite. La mère se nommait Jeanne
de Vivonne, fille d'André de Vivonne, sei-
gneur delà Chateigneraye, sénéchal de Poitou,
et l'un des gouverneurs de François Dau-
I)hin, fils de François 1", et femme de Claude
de Clermont, seigneur de Dampierre, après
la mort duquel elle fut nommée par le Toi
Henri III pour être dame d'honneur de la
reine Louise de Lorraine, sa femme. Cette
dame est représentée à genoux sur un
tombeau do marbre blanc, au bas duquel est
écrit :
D.O. M.
Plis manibus ei xlcrna* iiiciiioriâct gOHcro&l&-
DICTlONNAtRE PAR m\
aim» et illuslristimae D. JoaRMe YiToimse, qme
regia Armoricœ Britannicae regulorum propagtue
et stemmaie puro insigntia , ut UdIo naïaHmi
spiendore clarissiroa, tta sammis pieialis, cari-
tatis conilneniiae, casliiatls el mimificemîaï vir-
tutibas conspicua , rorllssimi et iUiisirissimi
Equitis Claudii Glaroraonlii Dampctrac conjugis
dilcclisslmi jiigalî nexu lil>îlina solulo praccod
lotos 58 orbilatis annos vere vidua liigens« hmb-
rens clarissimuia jiigalis isedae pignus , folgcii-
lissinium aevi jnbar, gnalam ClandiaRt Cailttri-
nani Rezlomm. Ducissam matri orbîqae iinicam
nostro aluit, celait, educavil, omnihusque înge-
nii , corporis et fortiinx dotihus cumulaiii,
Clinique tôt pudoris, casiitalis irrupl» fidei eo-
piilae 8peeimina edidisset, banc famae et virtmii
crgo Ilcnrtcus 111, Francorum et Polonîae Rei
Clirisiianissimus, inter illustrisslnnas ca8(issim«
Rpgiiise Lodoica^ conjiigîs assiiletites berotnus
primariam ascivit , et Regii ibnlami lulebm
siiinmilm fœniinei miinerîs apicein dcmanrlavii,
qtio infegro et (IdcHler g^slo, annis(|ue 68 Irans-
actis, 7 idus aprilis 1583, toU Cbrisfum spîrans
dicm cîausil, inter oscula, el amplexns nioesfis-
sim.'e el Iiicinosissinine iinic^ S!iuî Claromonli.'e,
qua; picnlissiina; gnata pientîssiina mnlri :rlcr-
niiin hxrere lixres salagens, liocce ulcîqiic non
par monumeiitum.
P. P. S. S. D. D.
Dans la même chapelle est un autre mo-
nument de jaspe et de bronze, sur lequel
on voit une statue de femme, à genoux sur
une grande table de marbre noir, soutenue
par quatre colonnes aussi de marbre. Au-
dessous il y a quatre vers latins qui sont
rendus par autant de vers français qui
ne valent pas la peine d'être rapportés ici.
Au-dessous dès vers latins on lit :
Claudia - Calharina Claromontîa , Retiormn
Dux heroina cuni quamvis priscî aevi eompa-
randa, pieiate, pndicltia, îngenîi elec^antia, m
liUeratos exiinio favere , in lenuiores benigni-
tate, ac miinincentia , erga omnes comiiaie in-
sigiiis ; veiusiissîmx gémis , spleiidori eiiam
aliqnid addi posse judicavit , si animum libcra-
liori doclritia supra sexnm excolerel eoqiie no-
mine Regibus , ac princîpihus quorum plures
arcta ncccssitudine conlingelia;, acceptissinia
fuit, ut qui enm s^epîus de rébus gravissiinîs ac
omnibus disciplinis aduiirahili facundia disse-
renlciu, libenlissime audirenl; Fis pneslaniis iii*
gonii dolihtis enituil, prscserlini cuni Putononiin
Legali Caroluni* ÏX llcnricuni uovum Poloni*
Rcgeni , Calbarinani Reginam parenlein lalino
sermone alloqiierenlur. Ipsi enim Principes usi
sunl înlerpreie Claromonlia Lcgalis apposius
respondeiile Joannt Annebaldo, Claudii iHhis
fiiniosi maris Praefecli fliio primum ntipsit; qoo
pro Palria et Rege in pra^lîo Dniidensî fortilcr
diniicanlc occiso, cum Alberto Gondio Reliorun
i083
PAR
D*EP1GRÂPHIE.
pvn
KIM
Dnce, Frnncîx Part, Kqiiittim trihnnornm Prin-
cipe , Irireiniumijiic Gallicaniin gcncr;.!! ob
prudeiiliam et aniini mngniliidinein de Gulli;i
b^.ne merilo ; 36 amios iiiianimi conniilMo vixil.
Obiit Lu letiae Paris, ineiise feb. an. s. Ib05. ;via-
tis60.
Ilenrictis Gondiiis , Rotiomm Dn![ , ex Gnrolo
Bellx insulsB Harchîone Hlio no|K)S aviac pienlis-
simx; Henriens Parisirnsis Episcopns Pliilip-
piis-Emannel Juniaci Gomcs , lriren)iiiin Galti-
canim Pr^cPeclus G^neralis; Jonnnes Divi Albini
Âbbas, filii nialri suavissiinœ uioercnles pqsue-
rani.
Celte Claude-Catherine de ClermonK du-
chesse de Retz, dont on vient de lire Tépila-
phe, était une daofie de beaucoup d^osprit,
et qui |>ossédait en perfection les langues
savantes. Ce fut elle qui répondit en latin
Eour la reine Calherine de Médicis aux am-
assadeurs de Pologne, qui apportèrent au
duc d*Anjou le décret de réieclion à cette
couronne.
Quoique cette dame n'eût eu qu^unjour
pour se préparer à ré{)ondre à ces ambassa-
deurs, son discours remporta le prix d'une
commune voix sur ceux du chancelier de
Birangue et du comte de Chiverny, qui
avaient aussi répondu ; le i)remier pour le
roi Charles IX, et l'autre pour le duc d'An-
jou.
Sur l'un des piliers de la nef de cet
église, est l'épi lapne de :
Rolicrl Tiercelin, cbcvalier de rilltislre mahion
de Saint-Bernard, genilhonime ordinaire delà
chambre do roi, lieulenanl de M. le grand mat-
irè de rartillerie en TArsenal de Paris et Isie
de France; après avoir AdeUement servi qiiaire
rois, décédé au 75 an de son âge , a voulu élre
inhumé en ceUe cbapellc , ei honoré le momis-
lère de ses bienfaits; il fluil ses jours en TAr^e*
liai le i8 octobre 1016.
En face du chœur, et attenant la grande
grille, est une tribune de pierre de liais,
au-dessus de laquelle est un cartouche avec
cette inscription en lettres d'or.
Le corps entier de S. Léonce, martyr, donné
par madame de Guénégaux, en 1709.
Cette tribune cintrés sur le devant, et or-
née de balustres de pierre, sert quelquefois
de chaire aux prédicateurs.
Dans le chapitre des religieuses furent
enterrés, par permission du Pape, MaUhieu
Mole, garde des sceaux de France, et Renée
NicoJaiy sa femme. Matthieu Mole s'était
trouvé premier président du parlement de
Paris dans des temps trës-difliciJes, où il
montra beaucoup do fermeté et de conduite.'
Aussi-a-t*on dit de lui qu'il joignait aux
qualités essentielles à un grand magistrat,
le courage du grand Gustave, ou celui du
*grand Condé.
(HiRTAiT cl Maont.)
Le Recueil manuscrit de la BîbliôlTièque
nationale, ir 9480, renferme Tépilaphe sui-
vante :
Tombeau de Marguerite Tizon^ à i*AvB*
Maria.
Damoise.lo Marguerite Tizon, en son vivant
femme de noble homme Pierre de Chamboct
Escityer Seigneur de Bocl Barrières cl Cham-
boct.
Cette épita;rhe était écrite autour de 1»
tombi^,
Icy pour dernière maison,
Kii repos le corps mort habite
De Margueriite de Tizon,
A : teiidani qu'elle resuscite.
Se!oii sa confiance au mérite
Du sang en la Croix espandu
Qui de péché Pa Tnict quitte
Comme elle a lousjours prétendu.
D*Angoulmois du lieu de FayoUe
Viul en Bourbonnois mary prendre.
Qui jamais en faicls ne paroile
Rien connut en elle à reprendre :
Eu ce lict de soy vît descendre
Un seul fils, beau, sain et prospère
Qu'elle laissa en aage tendre
A Pierre de Chambocl sou père.
Laquelle trespassalelS* jour de May 1£»46.
Barnabites, ancien couvent et éiçlise du is
la Cité.
Proche l'autel, du côté de l'Epttre, est une
tombe de i)ierre, sur laquelle on lit :
HIC JAGET
Vir vencrabilis magna: profundxque scienUae.
Ac mirabilis et subtilis cloqueuUx,
Frater P. Petrus Bcrcorius,
Prior bujus priera tus.
Qui fuit onundns de villa
Sancti Pctri de Itinere, in Epi:>copatu
Mailliziacensi in Pictavia ;
Qui teuipore suo fecit
Quinque Opéra solemnia ;
Scilicct :
Dictionarinnif Reductonum
Brevhtlorinin, Uescriptionem mnudl
El Tramlationem cujusdam libri
Veiustiskimi de lalino in gallicum^
Ad prxcepluu) excellenlissimi Principis
Joaunis Hegis Francorum,
Qui obiit anno 156*2.
On prétend que In livre qne Pierre Bor-
chcurtraduisit en français, et dont il est parlé
dans cette épitaphe, est le Tite-Live. Ce ma-
niiscrit est en Sorbonne : c'est un des Ix^aus
morceaux de la bibliothèque de cette maison.
On garde dans la sacristie dos Barnabites le
Psautier manuscrit de sainte Aure (M. l'ab-
bé Lebeuf assure que ce manuscrit est de
beaucoup postérieur à cette vierge). Ce vo-
lume contient les quatre Evangilts, avec unt
lOST
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
IW
liste des sfations de Téglise de Tours. Ce
manuscrit est du temps de Charles le Simple.
(Histoire du Dioc. de Par.^ tom. II, pari. 22,
p,500.)C'est un livre admirablepourlécrilure
et pour sa belle conserTation.
(HuRTAUT et Magny.)
BftNÉmcTiNS Anglais 9 rue Saint-Jacoues.
Quelques Bénédictinsanglais, pour se déro-
ber à la persécution qu'ils souffraient dans
leur pays , se réfugièrent en France l'an
1618, dans le dessein de s'y établir, s'ils en
trouvaient l'occasion. D'abord ils se logè-
rent au faubourg Saïnt-Germain, dans une
maison qu'ils prirent à loyer, }- célébrèrent
rofBce divin , et administrèrent les sacre-
ments, sans la permission de l'Ordinaire. Le
Promoteur de la juridiction spirituelle de
abbaye de Saint-Germain des Prés en ayant
été informé, fit ses diligences pour les eu
empêcher, et il ne lui fut pas possible d'ob-
tenir ce qu'il demandait. Pour lors le P.
Gabriel de Sainte-Marie, provincial de ces
Bénédictins anglais, présenta requête aux
religieux de l'abbaye de Saint-Germain, aux
Ans d'obtenir la liberté de continuer leurs
exercices. On leur permit d'avoir un oratoire,
d'y célébrer l'office divin, et d'y doimer la
communion à leurs domestiques, et à un pe-
tit nombre de personnes de considération;
à condition cependant que s'ils achetaient
la maison oix ils étaient pour lors, ou quel-
que autre demeure permanente , la permis-
sion deviendrait nulle, et qu'ils seraient
obligés de prendre des lettres d'élabl issement.
Dans la suite ces religieux allèrent s'établir
à demeure dans le faubourg Saint-Jacques,
entre les Feuillantines et le Val-de-GrAce*
La première pierre de leur église fut posée
en 1674, par Mademoiselle Marie-Louise
d'Orléans, depuis mariée le 18 novembre
1679 , h Charles il , roi d'Espagne. La reine
Anne d'Autriche, par ses aumônes considé-
dérables, contribua à leur établissement, de
même que plusieurs personnes de piété,
tant de France que d'Angleterre. L'église de
ce monastère est petite, mais propre, et dé-
corée de pilastres corinthiens. Le grand
autel est orné de colonnes du même ordre,
et de figures assez bien dessinées. La me-
nuiserie des chaires des religieux est propre.
Les chapelles qui sont aux côtés de la |)orte
du chœur sont ornées de tableaux, dont l'un
représente la Vierge ayant l'enfant Jésus
sur ses genoux, et l'autre saint Benoît en
méditation. Le premier a été peint par la
princesse Palaine, abbesse de Maubuisson,
qui donnait à la peinture les moments de
récréation que sa règle et sa grande piété lui
permettaient.
Le corps de Jacques II, roi de la Grande-
Bretagne, mort à Siaint-Germain-en-Laye le
6 septembre 1701, y est en dépôt, de même
que celui de Louise-Marie Stuart, sa fille,
morte à Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril
1712. Le roi Jacques H, mourant, recom-
manda à ceux qu'il chargea du soin de sa
sépulture, de la faire sans faste, et telle qu'on
la ferait pour urt simple geutilbamme, et
ordonna qu'on gravât sur son tombeM cette
épitaphe :
Cy gîsi
Jacqaes U^
roi de la Grande-Breugne*
(HuBTAUT et Maasti.)
BERNARDINS (aneîen oolMge des)^ k Paris.
Benoit XII, qui avait été religieux de Cl-
teaux et professeur en ce eollége, et le car-
dinal Guillaume Curti, surnommé le Blanc,
k cause qu'il avait été aussi religieux de cet
ordre, entreprirent de faire bâtir, à leurs dé-
pens, l'église des Bernardins; mais ni l'en
ni l'autre ne vécurent assez pour la voir
achever. La première pierre fut posée le ii
mai 1338, comme on le voH par les lettres
de Philippe VI. Les murs qui devaient faire
la clôture, et qui restent encore sur pied,
paraissent d'une épaisseur et d'une extrême
solidité, et il semble que Benoit, XII edK
[>lus envie de faire une citadelle qu'un col*
ége de religieux, qui vivaient dans ce temps-
là d'une manière très-austère.
Aux deux côtés de la porte de l'églisa
étaient deux inscriptions placées aa-deasoos
des armes de Benott XII. Elles sont peintes
contre le mur et presqu'entièrement enacë^
Ce pape se nommait Jacques Foumier, oq
Novelli : il était de Toulouse (i).
Ibec arma suiit sanciissinise memoriae BobubL
Benedicli, Papae duodecinii, Cislerciciisis Onli*
nîft, cujiis est praesens stittlenrNini Getlegtoni;
professoris ; qui banc fiindavit Ecclcsnun, et
luulUs dotavii iiidulgeuliis^
Dominus Guilielnus, quondam Cardiiialia, Boc*
tor Tbeologiae, Tolosaoos naiione, Cislerciensia
religione ; Ëcclesiam praesenlem ad perfedia-
neiu qualeiu oblinet produiil : BibJioibecain l
sigoivit, sexdecim Scbolares io Theologia
dénies io perpétue fonda viL
Hic Guillelmus, cognomento Albits, creatns fue^
rat Presbyter Cardinalis, lilali Sancti Sii-phanI
in monte Gœlio, a Benediclo XI!, anno DonîM
1557, et anno ejusdem 1546, PontiOcatus aulein
Clemenlis VI quinte ; obîit Avenionc, audore
OiHiphrio.
Dans une chapelle de cette église, cm voit
le tombeau de Guillaume du Vair, né à Pa-
(I) Jacques Foomier était fils d*un boulanger r
il fut élu pape, et prit le nom de Bemiii lit : ii
qu'ils voulaient lui faire; il la maria an fils d*«i
bon négociant de Toutousc : ces deux époux étant
allés le saluer à Avignon, il les reçut avec beauoeap
d^amitié, les garda une quinxaine de jours auprès de
lui ; ensuite 1^ congédia, eu leur donnant une sowma
assez modique, et leur disant que leur oncle Jaetmeê
Fourmer leur feêuH ce petit ftréuni ; ifu''à Cé§nti 4u
fHÊpe, il n'avait de paretUê et d'alliée que U$ pourra
et le$ malheureux, (£^m. hiit, $ttr Parts, tom. Y>
pag. 137.)
I€8U
PAR
IVKPiCRArniR.
Par
»eM
ris, évèqiie de Lisîeux,et garde dfts sceaui*
honoré pendant sa vie de plusieurs dignités
considérables, è cause de son mérite singu--
lier. Il avait été roattre des requêtes , et
Ïremier président du parlement de Provence,
tant à la suite de Louis XIII, pendant le
siège de Clérac, il tomba malade à Tonneins,
en Agénois, où il mourut le 3 d'août 1633.
Son corps fut apporté dans cette église.
Voici répitaphe qu*il se Gt lui même, qu'on
peut encore lire sur son tombeau.
Guillclmus du Yatr,
Episcopus Lcxoviensis t
Francis Procaocellarius ,
Hic cispeciat resurrectîonem.
H'jiius 7 mai.
1358.
Dom Paul Pezron , religieux de Tordre de
CUeani, docteur en théologie de la Faculté
de Paris, nbbé de la Charmoie,et un des plus
savants hommes des deux siècles derniers,
a denoeuré ei professé long-temps la théolo-
logle dans ce collège. Il mourut dans le ch&-
teau de Chécv, en Brie, où il était allé pour
tâcher de rétablir sa santé, le 9 d'octobre
1706. Il a donné au public plusieurs ouvra-
ges remplis d'une profonde érudition; en-
tre autres celui qui est intitulé : V Antiquité
des temps rétablie et justifiée. Ce livre le mit
aux prises avec le P. Martianay, moine Bé-
nédictin de la congrégation de Saint-Maur,
et avec le P. Lequien , de l'ordre de Saint-
Dominique, qui écrivirent l'un et l'autre
en faveur de la chronologie du texte hébreu,
contre celle de la version des Septante, crue
Dom Pezron préférait à l'autre. On atténuait
encore du môme auteur d'autres productions,
eu l'on espérait qu*il débrouillerait des
obscurités dans lesquelles on demeure de-
puis plusieurs siècles, faute d'étudier l'auti*
quîlé avec réflexion. Le grand ouvrage qu'il
aveîi entrepris, et qui était fort avancé avant
sa mort, était VOrigine des nations; i\ en
avait déjà donné une partie au public, sous
le itlre de VOrigine de la langue celtique^ au-
trement appelée gauloise. Cet ouvrage a été
imprimé en 1703. Plusieurs autres produc-
tions de ce savant religieux, trouvées après
•a mort parmi ses papiers» sont restées dans
robscurité, au grand préjudice de la républi-
que des lettres.
(HuRTAUT et Magnt.)
Nous citons queiques-unes des épitaphes
des Bernardins , que renferme le Recueil
manuscrit de la Bibliothèque nationale
U-M80.
I.
Tombeau d^Âlbéric le Riche^ archidiacre
d^Arras.
IBejaeetvir eximiae pnibilatis ac scienli», m«
nique Juditii, MagUOer Albericus Dhritis, qaen-
dam Archidiaconus Altrebatensis ap illnstrissi-
nii Principis Domînî Ducis Aiirelianensis Pliisi-
cus, qui obiit factus Parisiiis in Faciillale
MfHlicinae anno Douiliil ii05 , dedmâ lertia
DicMsis Maii.
11.
Tombeau d'Antoine de Castillan, abbé de
Fondmont.
Hic jacet Litteranim coosummatissiiiHis Profes-
ser fraier Anlonius de Caslcllione, Mouacbus
Clara^-ValU8 et Abbas Lcclesiae Fundi-monlts,
qui rexit eandem ncclesiam 31 annis ; obiil
autem Parisiis Anno Virginei Parlus 1529, die
9* Februarii. Anima ejus requiescat in paee*
III.
Epitaphe de Raimond de Momae^ moine de
Saint'Benoist.
m
Il était inhumé au milieu du chœur, sous
une tombe de pierre dont le temps avait pres-
que tout effacé l'épitaphe.
Hic jaeei Professor Raimondos de Momacho,
Monacbos boni cordis... Gonvenarum ; qui obiit
Auno MCGC... die Assumptionis Beal» Mari» :
cujus aniu» requiescat In paee.
IV.
Tombeau de Gabriei de Saint-Belm , abbé de
Mormond,
Heverendissiroi in Cbristo Patris Domini Ga*
brielis de S* Belin, Abbaiis Monasterii de
Mormuiido, necnoii Prioris Monasterii
in Bressia Epitapbium.
Quein pedibus calcas Tuwuluni, dum perlegis lai*'*
Egregii, Lecior , conUnec ossa viri.
Gontinei ossa viri, ciijuf slat candida virtus,
Faroaque non ulla deperitura die.
Sdiioet ut noscas , Mormundi gloria Claustri
Saïubelinus erat, Paslor idein que Prier.
Moriuus huic mundo vîxit post funera credeas,
Perpeuio meliiis vivere posée Deo.
Obiil I*arUiis 19^ menais Augtisii, aouo Donlal 1989
lîUUs SQ» 44*.
V.
Tond^eau de Jacques du Faur^ abbé de la
vase-Dieu.
Vwane d'Illustre ei Reverendissime M'« laques
du Paur, Abbé de la Case-lMeu et Prieur de St
Oreni, conseiller du Roy au Pariement deThou*
louse, puis eu son grand Conseil, Président des
Enqucsles à Parus, Maistrc des Reqnestes ordi-
Id^ PAR DICTIONNAIRE
naire de S^ Majn&lc et sou Conseiller d*£M.il«
aa<!é (le pins de soixniile ans, s*en relwirna nu
Ciolen VàiméttMui. Son corps est aUeiidaut
la Rcsurreclion en Jesus-ClirisU
Mft
im
M
Tombeau de Trislm Bixet, évéque de Sainttf.
Il était inhumé dans une chapelle où était
sa statue à genoux et celte inscription au
bas:
Domino Trislando Bizcl Trecensî, Clane-Yallis
Ueligioso, Xaiiloncnsi Episcopo, sanclo Bernar-
<lo, ciijus Kdiqnias argcnlea capsa includi cii-
ravil devollssimo, ac de Bemardilis, quorum
Sluflia Tundalioue juvii, meriiissinio. Frater
Nicolaus Itoucheral Cislercii Cœiiobarclia pos-
lrcm:R volunlalis Execulor posuil.
Yixli flOQOft 80, obUt 6* Idut novembris 1579»
Blancs-Manteaux (Couvent de Bénédic-
tins , dits). Ce monastère fut établi en 1258
])ar des religieux mendiants venus <le Mar-
seille , où leur ordre avait commencé « sous
le titre de Serfs de la Vierge Marie ^ et sous
larégle do saint Augustin; mais parce qu'ils
portaient des manh aux blancs, lo peuple les
nomma Blancs-Monl<'«ux, et ce nom est resié
h leur monastère de Paris et h la rue dans
bupielle il est situé. Saint Louis en est re-
gardé «comme le principal fondateur ^ parce
qu*il donna kO sous de rente h la maison des
chevaliers du Temple de Paris, en dédom-
magenïont des droits de censive qu'elle arait
sur le lieu où fut bâti ce nouveau mona-
stère.
Les principaux bienfaiteurs de ce mona-
stère ont été Aflto ne Robert, Tun des quatre
notaires secrétaires du roi et greflier cri-
minel; et Marguerite d'Orsay, sa femme,
qui , ea 1521 « donnèrent aux Blancs-Man-
teaux leur terre et seigneurie du Plessv-
Gassot, à quatre lieues de Paris, afin de
mettre ces religieux è couvert de la néces-
sité de mendier.
Le monastère des Blancs-Manteaux a été
rebâti en 1685. Le chancelier Letellier, et
Elis2d)ctb Turpin , sa femme « posèrent la
première pierre le 26 d'avril , et tirent ppé-
sentde mille écus.
Jérôme de Hacqueville, premier président
du parlement de Paris, décédé le k novembre
1C!28, fut enterré dans Tancienne église de
ce couvent.
La famille desMallous a sa sépulture dans
\m caveau de celle église , comme descen-
dants de la fille uni(|ue d'Antoine Robert
et de Marguerite d'Orsjiy , principaux bien-
faiteurs de celte maison. 11 y a aussi un ca-
veau pour la famille des firularts.
La nouvelle église est ornée d'un beau mo-
nuruont Je marbre blanc , oui a été sculpté
par Simon Maizières, en 1719 , et érigé en la
mémoire de Jean Lecamus» lieutenant civil,
mort le 98 de juillet 1710, âgé de soixante-
treize ans » et inbumé Je 30 du même mois.
Ce magistrat est représenté è genoux; on
ange tient devant l.ui un livre ouvert, et lei
Ugures sont grandes comme nature.
Sur un des panneaux de ce mausolée est
gravée en lettres d'or Tépitaphe suivante:
D. 0. M.
In expeclalione Judiui.
nie JACET
Inlegerrimus dum viveret Judex
Joannes le Camas,
Primmn hi sanctiore Kegis Consfiio
Liliellonim supUcom Magisler,
Mox Regius Arvemoram Provinche
Prsefecius ,
DamHm Prsior urinnus Parisieasis,
Qiio nomîne ]ii8 diiit civibns
Aiinis ad quadragînia.
Duos habuii fratres cJarissimos,
Allerum Episcop. et Principem,
Graliauop. S. R. E. Cardinaiem»
Alieruui suprem. Paris, sabsidiomm
Curias Principem.*
Clarisslmus ipse, et nevtri împar.
Maximum sui desiderium reliqnit,
V. Kal. Auguslî K. D. ccx. sutis lxxiv.
h\ hac xde sacra ubi corpus suum condi
Vol vil inonumentum
Coiijiigi carissîmo, et sibi
Maria-Calhartna du Jardin.
P. C.
■ Cette maison est aujourd'hui remplie de
religieux très-savants et d'un grand mérite,
auteurs d'ouvrages fort estimables et fort
utiles : comme I Art de vérifier its datn^ qui
est si bien reçu dii public ; la HùuvtiU Ùipi^
maiique; la Collection des historitn$ ie
Francey etc.
(HuaTACT BT Maqnt.)
Le recueil manuscrit de la Bibliothèque
nationale , n" 9ti80 , renferme quelques ioJi-
calions et épitaphes de personnes inhumée^
aux Blancs-Manteaux. Nous en extrayons les
lignes suivantes :
L
Tombe de cuivre derrière Vauiel , od ioul iih
humées les entrailles de Catherine de Rcwr^
bon^ abbesse de Notre-Dame de Soissom.
Cette princesse était fille de Charles de
Bourbon, dQc de Vendôme, et de Françoise
d'Alençon,etnaquitenBourbonnaisrani5î5.
Elle prit l'Iiabil de religieuse au monastère
du Mont de Calvaire, en la ville de ta Fère,
et fut ensuite pourvue de l'abbaye de Sois-
.sons : après sa mort ses entrailles furent in-
humées auprès de TEpitre, dans le choaur de
celle ésçlise.
PAR irEPIGKAPHlE.
H les entrailles tle très Ri'ligttMiso el irès
; Princesse Matlninc (^ttherino Uc Bourbon,
très llliislre Princo, Monseigneur Charles
irbon, premier duc de Yenilnsmoîs, et de
uslre Princesse Françoise d'Âlençon, et
de Henry IV* de ce nom, Roy de France
Navarre, Abbesse de Noslrc-Dame de
ns par Tcspace de einqiianle quiilre ans,
lie sortit à cause des troubles de ce Royau-
il 1591, et décéda à Paris en Tbostel de
le Alercredy 27' jour d*Apuril 1593, aagée
ans.
Priez Dieu pour son Ame.
PAR
1094
II.
teau de Louis Guillart , évéque de
Tournai.
mbp, qui était de cuivre relevro ca
I était autrefois au milieu du chœur»
luliin , et elle fut transportée der-
! grand-autel , lorsqu*on le pava do
.
l Rcverend Pore eu Dîlmi M" Louis Guil-
n son vivant tlves-iue de Tournay et depuis
ue de Chartres, Chaulons et Senlis suc-
ement, et Maisire de FOratoirc du R(»y,
deceda en son bostel nie des I>laucs-
aux, le 10* NoviMubrc l'iGO.
Priez Dieu pour luy.
ill.
pc Iliirault abbé de Maruioutier, Bourgneil
Nicolas d'Angers, qui deceda le ii' jttur
venibre lb59, est cy dessoits enterré.
AIRE (Anciennes religieuses Bénédir-
ujt ruo de Vaugirard. Le P. Joseph
;, qui ii*e$l pas moins connu dans le
que dans Tordre des Capucins, ayant
i une congrégation de Hlles de Tordre
t- Benoit, sous le nom de congrégation
;re-Daino du Calvaire; et la reiuo
le Médicis s'étant trouvée à Angers
I temps que le P. Joseph travaillait
;)lirun couvent de celte congrégation,
alement cette princesse voulut en ôtre
latrice, et planter ellc-môme la c'oix
que ces filles avaient acquis pour
mais encore résolut de leur donner
nastëre à Paris, dans Tcnceinle du
d'Orléans (le Luxembourg) qu'elle
de faire élever. Le P. Joseph, de
té , avait déjà pris des mesures pour
un couvent de ces tilles à Paris.
ques années après , la reine leur fit
ne chapelle ou église, en la place d'ua
de logis qu'elle leur avait donné. La
sre pierre en fut posée en son al)senne,
rie de Bragelongue, femme de Claude
Hier, chancelier de ladite reine, au
le mai de Tan 1625. On encastra dans
lierre une médaille d'argent , sur la-
est cette inscription .*-
A LA GLOIKR DE DIEC,
KT DE L\ TRÈS-SALNTE VIERGE, SA MÈRE.
Marie de Médicis a posé la première pierre de
cette église et monastère, afin que comme elle
reconnoil celte Mère du Roi des rois poar la
conservatrice de son royaume et de sa royale
lignée, et pour le modèle et exemplaire de sa
vie et de son nom, aussi elle la puisse avoir dans
le ciel pour médiatrice de son salut éternel, Tan
de notre réJenqition i(>25.
Comme le P. Joseph voulut que ce cou-
vent fût établi pour honorer et imiter le
Mystère de la compassion de la Vierge aux
douleurs de son adorable Fils , on a sculpté
sur la porte de Téglise une Noire-Dame do
Pitié , qui est d'une bonne exécution, tes
chiffres de la reine Marie de Médicis , et les
autres ornements de sculpture , dont cette
façade est d'ailleurs décorée, n ont rien que
e fort ordinaire.
Il n'y a dans Téglise de ces religieuses
qu'une tombe qui mérite quelque attention;
c est celle de Palris , dont voici Tépilaphe :
CT GIST
Maître Pierre de Patris, premier maréchal des
logis de S. A. R. Monsieur, frère omique du
Teu roi Louis Xlfl, d'heureuse mémoire, capi-
taine et gouverneur du comte et château de Li-
meurs, Montlhéry, et preiider ccuyer de feu
son altesse royale Madame douairière, lequel
est décédé au palais d*Orléans, le 6 d'octo-
bre 1671, ùgé de 88 ans.
La qualité de Maître qu*on a donnée h
Pulris dans cette épitaphe est si déplacée ,
qu'on ne se souvient pas de Tavoir jamais
vu donner h un homme d'épée. Cette qua-
lité est affectée aux docteurs des Facultés ,
des Universités, et à ceux des avocats et
procureurs (|ui s'en font hoimeur; car Mé-
nage qui, à son entrée dans le monde, avait
éié regu avocat au parlement , et puis avait
pris le petit collet , ayant été qualifié par le
P. Bouhours, de Maître Gilles Ménage, il
en fut Irès piqué el s'en plaignit.
Pierre Patris (c'est ainsi qu'il faut écrire
ce nom, et nonnasPatrix, comme on le trouve
dans Scarron, dans La Monnoye et dans Mo-
rcri) était né h Caen en 1583 , mais il était
originaire du Langedoc. Etienne Patris, son
aïeul , était do Beaucaire; et se trouvant à
Caen en 1521, lorsque le parlement de Rouen
y envoya des députés j)Our en réformer
Tuniversilé , ils le choisirent pour être un
d'es professeurs de droit , et quelque tem(>s
après il deviut conseiller au même parle-
ment.
Claude Patris, son Gis, porta son ambition
moins haut, et se contenta d'être conseiller
au bailliage dé Caen , el eut de son mariage
Pierre Palris , qui donne lieu à cet article.
Il Téleva dans Télude des lois; mais l'amé-
nité et l'enjouement de son esprit le dégoû-
tèrent de l'étude épitieuse de la jurisprti-
dence , et il ne songea qu'à rire et h s'a-
muser.
l09iS
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
iW
Il avait déjà quarante ans, quand il pré-
féra le Sfgour de la cour , et qu*il entra au
service de Gaston de France, duc d*Orléans.
1! y acquit une estime universelle, non-seu-
lement pour son esprit , mais encore pour
sa nrobité, pour son courage et pour sa fidé-
lité le caractère et les agréments de son
esprit lui acquirent l'amitié des Voiture» des
Chaudebonne , des La Rivière, des Blot, des
Ségrais , etc. 11 avait apporté de Caen , dit
M. Huet, une niaiserie affectée qui y est fort
fflmilière, et, comme on a dit de Voiture
quMl avait Tcxlérieur niais, Palris disait
souvent qu*il avait enseigné la niaiserie à
Voiture. Le caractère Je ses vers , dit le
même M. Huet , est tout à fait original et
presque inimitable. Sous cet air dp niaiserie»
Ton trouve un sel d*un goût exquis. S'élant
mis dans la dévotion , il fit imprimer un
recueil de ses poésies dévotes , l'an 1660 »
sous le titre de la Miféricorde de Dieu . sur
la conduite d'un pécheur pénitent.
Quoique les vers de ce recueil soient fort
négligés , languissants , sentant le terroir
normand et le déclin de TAge , Ton y voit
néanmoins briller cet esprit original d où ils
sont partis» et l'on y reconnaît un cœur
touché d'une piélé sincère. Patris avait peu
de bien lorsquUI quitta Caen , et n*en avait
guère davantage (luand il mourut : ce n'est
1>as toujours avec de l'esprit cC de la pro-
ûté qu on fait fortune à la cour.
(HuRTAUT et Magnt.)
Capucins de la rue Saint-Honoré. Ce cou-
vent est regardé comme le plus ancien et
lu plus considérable que les Capucins aient
en France.
Dans la nef de l'église est la tombe du P.
Ange de Joyeuse. Il se nommait Henri de
Joyeuse, et porta, en entrant dans le monde»
le nom de marquis d'Arqués, qu*il Quitta
t»our prendre celui de comte du Boucnage.
I servit avec distinction jusqu'au mois de
septembre de Tan 1587, que sa femme Ca-
therine de la Valette, sœur de Jean-Louis de
la Valette, duc d'Ëpernon» mourut h vingt-
un ans» pour avoir fait trop d'austérités; ce
seigneur désolé, ot ne trouvant plus rien
qui le pût retenir dans le monde, le quitta
le k de ce mois, vingt-six jours après la
mort de sa femme» se fit (Tapucin, ei fut
nommé le P. Ange. Anne» duc de Joyeuse»
et Claude, seigneur do Saint-Sauveur» deux
de ses frères, ayant été tués h la bataille de
Coutras, et Antoine-Scipion de Joyeuse»
grand prieur de Toulouse, qui était le troi-
sième» et qui commandait [>our la Ligue en
Languedoc, s'étant noyé dans le Taru h Vil-
iemur»le8habilant$deTouIouseetla i oblcsse
des environs sollicitèrent le P. Ango à
sortir du cloitre, pour venir se mettre A la
tète des troupes révoltées, qu'ils mirent sur
pied. Ils en obtinrent iK>ur lui la dispense
du Pape» et pour lors le P. Ange quitta le
froc pour reprendre le casque. Il soutint la
révolte dans cette province en grand poJiti*
tique» et en grand nomme de guerre; mais le
roi Henri le Grand sVtanl fait catholique, et
ayant obtenu du Pape son absolution^ te
duc de Joyeuse commença à eanitoier avec
le roi son maître» et eu obtint te bAton de
maréchal de France» en 1596. Il maria une
fille unique qu'il avait» à Henri de Bourbon,
duc de Montpensier» l'an 1599. Pour lors,
pressé par sa conscience et par les sollicita-
tions de sa mère» qui était très-dévote» et
piqué aussi par les railleries du roi» qui
s'égayait Quelquefois aux dépens du Ca|iii-
cin marécnal de France» il reprit brusque-
ment l'habit et la vie de capucin» le 15 mars
de cette môme année. Dans la suite» revenu do
. Uome en vrai capucin» c'est-à-dire à pied,
et les pieds nus» il lui prit une tièvre vie-
lente, dont il mourut à Rivoli» près de Turin,
le 27 de septembre de l'an 1608» âgé de qua-
rante-un ans. Son corps fut apporté è Paris,
et inhumé avec pompe dans le sanctuaire,
devant le maître autel de l'église de ce cou-
vent» sous une tombe couverte d'une table
de marbre noir. Mais comme, en 1734 et 17%,
les Capucins ont agrandi leur église» et ont
fait bâtir un nouveau chœur» les tombes du
P. Ange de Joyeuse et du P. Joseph,
dont on va parler» se trouvent aujourd'hui
dans la nef. Sur celle du P. Ange est celle
épitaphe :
Uoc lumulo condîia sniit ossa
Rcverendi Pau*is Aiigdi
De Joyeuse»
Olim Dacis, Paris, ac karescalli
Francia: :
Et in ProvîQcia Auiitana Proreçîs,
Qui in ipso «latis flore.
Ut touini se Christo addicerec,
Toi honores, toi opes ahjeclt.
Et Ordinem Capuciuorain ingressns,
la illo reliquuni ? itae transegil,
Siugttiari pielalls etliumiliiaiis exemplo,
in quo tandem obiit,
Ciim pro secunda vice esset Provincial»
Provindae Francis, et Definîtor
Capituli Generalis; anno Glirisli 1608.
Hcnricia Gatharina,
Henrici Montispensarii Ducis vidua»
Palri chariaaiiuo mœrcDs posait.
Auprès de celte tombe est celle du P.
Joseph. Leclerc» aulre capucin célèbre. 11
était fils atné de Jean Leclerc du ïreuiblav»
ambassadeur à Venise» chancelier du duc
d'Alonçon, président aux requêtes du parle-
ment de Paris; et de Marie de la Fayette»
petite-nièce de Gilbert de la Fayette» maré-
chal de France. Il naquit k Paris le k de
novembre de l'an 1577» et fut nommé au
baplètne François» par le duc d'Alcncoo,
frère des rois François 11» Charles Ix et
Henri 111, le 2 février 1599. 11 entra au novi-
ciat que 1rs Capucins avaient pour lors à Or-
léans, et il quitta le nom de François pour
rendre celui de Joseph. Un an après il vint
Paris pour sa profession qu'il ut dans ce
couvent le 3 février 1600» entre les mains du
P. Ange d(^ Joyeuse. Ses talents et surtoat
son^esprit d'intrigue, l'introduisirent auprès
iWI
PAR
DEPIGRAPHIE.
PAR
1098
da cardinal de Richelieu, et le lui rendirent
même nécessaire. 11 en devint le confident et
le principal ministre. II fut nommé par le
roi au cardinalat, mais sa mort, arrivée a Ruel
le 18 décembre de Tan 1638, Tempécha de
rdùOToir du pape cette éminente dignité. Son
corps fut porté et inhumé arec beaucoup de
pompe ^ans l'église de ce couvent, auprès de
eelui du P. Ange de Joyeuse : le cardinal de
Bichelieu fit mettre sur sa tombe une pierre
de marbre, avec cet épitaphe :
D. 0. M.
JETBRlfJE MEMORIiB
R. p. Joseph le Clerc, Gapucini. Hic jacet cojus
virtas nanquam jacebit, qui ut jugum Domini
ab adolescentia portaret, nobills prosapiae tîUilos
et (qpes, invitis parentibus reliquil. In pauper-
rimo ordine, pauperrimusseniper extitit; Eccle-
aiam scriptis et concionibus illustravit. Provin-
cialis offlcio in Ordine tam sancte quam pru-
denler functus, ad publica negotia , sic ita dis-
ponente Dec, a Ghrisiianisslmo Ludovico vere
Juste vocatur : quo munere Dec, Régi et Patriae
féliciter Inserviens, sumroi ingenii prudentiam
etcoram, cumseraphica devolione, et mira spî-
ritus tranquillitate composuit, iategram pro-
misse regul» observantiam a tribus licet pon-
lificibns pro totius Ecclesi» bono légitime
dispensatus, ad ultimum vit» retinuit. Hxresim
consiliis et missionibus in Gallia et Angiia op-
pugnavit. Orientis Ghristianos erexit. Inter
Guri» delidas et opes austerus et pauper vixit
et mortuus est, Gardinalis designatiis xiv. kal.
jan. Anne Dom. h. d. g. zxxviii.
Il a paru au commencement de ce siècle deux
Vies du P. Joseph, dont Tune est de Tabbé
Richard, chanoine de Sainte-Opportune, et
Vautre est anonyme; mais on soupçonne
avec raison qu'elle est aussi du même auteur.
La première représente le P. Joseph tel
qu*il aurait dû être, et Tautre tel qu'il était.
Outre ces deux hommes illustres^ les ca-
pucins en ont eu plusieurs autres, qui leur
ont fait honneur dans Paris, parmi lesquels
on comte le P. Athanase Mole, frère de
Matthieu Mole, premier président du parle-
ment de Paris, et garde des sceaux; le P.
Jean-Baptiste Brulard, frère du chancelier
de ce nom, et commissaire géjiéral des Capu-
•cins en France; le P. Michel de MarilJac,
fils du garde des sceaux de ce nom, nommé
à révôcné de Saint-Malo, et mort le 29 juil-
let 1631, le p. Bernardin de Grèvecœur,
de la famille des Gouffier, de la branche de
Thois, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem,
abbé de Valloires, puis capucin, qui préféra
les austérités de la profession qu'il avait
embrassée à l'évêché d'Amiens, auquel il fut
nommé ; le P. Séraphin de Paris, l'un des
prédicateurs ordinaires du roi Louis XIV, et
eelui qu'un des fameux critiques (la Bruyère)
des mœurs du dernier siècle, attendait im-
patiemment, et qu'il ne daignait pas espérer
de son siècle, mais qui cependant parut; et
DlGTlONM. d'EpIGRAPHIB. I.
l'on vit alors, dit-il, un prédicateur qui^avec
un style nourri des saintes Ecritures^ expli-
quait la parole divine uniment et familière--
ment. La plupart des homélies de ce prédi-
cateur évangélique ont été imprimées. Il
mourut dans ce couvent le 10 de septembre
1713, Agé d'environ soixante-dix-sept ans.
Depuis Quelques années, plusieurs jeunes
religieux de cet ordre se sont adonnés à
l'étude des langues savantes, et, y ont fait
des progrès admirables. (Hurtaut et Magnt.)
Capucines. Ce couvent était situé dans la
rue Neuve des Petits-Champs, en face de la
place de Louis le Grand ou de Vendôme. La
reine Louise de Lorraine, veuve d'Henri III,
roi de France, par son testament fait à Mou-
lins le 23 de janvier 1601, institua son héri-
tier universel le prince Philippe-Emmanuel
de Lorraine, duc ae Mercœur, son frère, et le
chargea d'employer la somme de soixante
mille livres à la fondation d'un couvent de
Capucines dans la ville de Bourges.
L'histoire ne nous a point conservé les
raisons qui empêchèrent que ces religieuses
ne fussent établies à Bourges, ainsi que Ja
reine l'avait ordonné. Les lettres patentes
du roi Henri IV, pour la construction dé ce
couvent dans la ville de Paris, sont du mois
d'octobre de l'an 1602, et disent que telle
avait été l'ordonnance de dernière volonté
de ladite reine.
Louise de Lorraine, reine de France, ayant
ordonné par son testament qu'on inhumât
son corps dans l'église des Capucines du
couvent dont elle ordonnait rétablissement,
ses pieuses intentions ont été suivies, et ses
cendres reposent dans un tombeau, couvert
d'une simple tombe de marbre noir, qui est
au milieu du chœur de ces religieuses. L'é-
fûtaphe qu'on y lit, est aussi modeste que
e tombeau :
Cy gist Louise de Lorraine, reine de France
et de Pologne, qui décéda à Moulins, .1601, et
laissa vingt mille écus pour la construction de
ce couvent, que Marie de Luxembourg, duchesse
de Mercœur, sa belle-sceur, a fait bâtir, Tan
1605. Priez Dieu pour elle.
Le cœur de Philippe-Emmanuel de Lor-
raine, duc de Mercœur, frère de la reine
Louise, fut inhumé dans l'église des Capu-
cines, où il fut apporté de Lorraine le même
jour que ces religieuses furent introduites
dans leur ancien couvent.
Le corps de Françoise de Lorraine, du-
chesse oe Mercœur et de Vendôme, fut
enterré dans l'église des Capucines. Elle
mourut à Paris le 8 septembre de l'an 1669,
Agée de soixante-dix-sept ans.
Il y a dans cette église trois chapelles, qui,
par les beaux monuments qu'elles renfer-
ment, sont dignes des regards et même de
l'attention des curieux. D'un côté est celle
de Saint-Ovide, laquelle renferme le tom-
beau de Charles, duc de Créqui, pair de
France, etc., qui est aussi celui d'Armande
de Saint-Gelais-Lusignan, sa veuve. Le vrai
surnom de ce seigneur était Blanchefort ;
35
4009
PAR
mais Antoine de Blaîichefort , un de ses
ancêlres, ayant été institué héritier de tous
les biens de la branche aînée de la maison
de Créqui, par le cardinal de Créçjui, son
oncle maternel, à condition que lui et ses
successeurs porteraient le nom et les armes
de Créqui, tous les Blanchefort qui sont des*
cendus dudit Antoine les ont toujours por-
tés depuis.
Cette chapelle est d'une grande magnifia
cence. Elle est toute incrustée de marbre de
différentes couleurs. L'autel est décoré d'un
ordre d'architecture d'ordre corinthien, de
marbre de Barbançon. Au milieu est un beau
tableau, où Jouvenet a représenté le martyre
de saint Ovide.
Vis-à-vis cet autel, sous une espèce d'arc
ou de ceintre, enrichi de rosons de bronze
doré, et d'autres ornements heureusement
ima^nés, est un tombeau de marbre noir,
sur lequel est une statue de marbre blanc,
qui représente le duc de Créqui en grand
habit de l'ordre du Saint-Esprit, et à demi
couché, ayant Tespérance oui lui soutient la
tète, et un génie a ses pieas, qui pleure sa
mort. A chaque angle du grand soubassement,
il y a une figure de marbre, qui représente
une des vertus. Au bas sont les armes du
duc de Créqui, et celles de la duchesse, sa
femme. De tous côtés on ne voit que lampes
sépulcrales, tètes de morts, ailes de chauves-
souris, faisceaux de plantes funèbres, clep-
svdres, et autres ornements symboliques.
Toute cette sculpture est de Pierre Mazeline
et de Simon Hurtelle, l'un et l'autre de
TAcadémie royale de sculpture. Sur la base
de ce monument, est l'inscription qu'on va
lire :
▲ LA GLOIRE DE DIEU,
Et pour perpétuelle mémoire à la pottérité.
Gy gist Charles, duc de Créqui, pair de France,
chevalier des ordres du roi, premier gentil-
homme de sa chambre, et gouverneur de Paris.
Il commença à porter les armes dès Fàge de
17 ans, sous le règne de Louis Xiil; et après
avoir passé toutes les charges de la guerre, il
fui fait lieutenant général des armées par Louis
le Grand, pour lequel il a toujours eu un at-
tachement et une fidélité inviolable durant
tout le cours de sa vie. 11 a éié regardé de toute
la cour, comme un de ses principaux orne-
ments ; et dans les grands emplois du dehors,
en Angleterre, à Rome et en Bavière, il a sou-
tenu partout avec dignité, la gloire de son
maître et Thonneur de sa nation. Mais de quoi
sert à rhomme de se distinguer sur la terre,
si Dieu ne le choisit pour le ciel ? La Provi-
dence, qui l*y destinoit, le prépara à une mort
chrétieime, par une maladie de f 5 mois, ;pen-
dant laquelle il donna de continuelles marques
d*une résignation entière. Enfin, le 15 de fé-
vrier 1687, muni de tous les sacrements de l'E-
glise, el plein de confiance en la miséricorde
divine, il rendit son àme à Dieu dans la soixante-
quatrième aunée de sou âge.
DICTIONNAIRE PAR liei
Armande de LuBignan , duchesse de Graqw,
dame d*honneur de la reine Marie-Thérèse d*Ai-
triche, a hïi ériger ce monamenl à la méaMlit
de son mari, avec lequel eDe a voulu étte ca-
terrée, afin d'être rejointe avec lui daas le Imi-
beau, en atMndaal qa*il plaise à Diea da ha i»»
joindre dans le ciel. Elle a paseé de celle vii«i
Tautre, le II août 1709 , àg^ de uAmum
douse ans et quatre mois.
De l'autre cdté, vis-à-vis la chapelle qu*oo
vient de décrire, est celle de la famille des
Letellier-Louvois. Elle n^ cède point en
magnificence à celle da duo de Créqui^ mis
elle est différemment décorée. Sur l'aiiiel
est un grand bas-relief^ de bronze doré dor
moulu, dans lequel on voit Jésus-Christ
qu'on met au tombeau. Au-dessus est un
tableau d'Antoine Coypel. Vis-à-vis cet au-
tel, est le tombeau du marquis de Louvois,
secrétaire et ministre d'Etat, ayant le difNir-
ment de la guerre, surintendani dee Miti-
ments el jardins de Sa Majesté, arta et ma-
nufactures de France, etc., un des plus
fameux ministres que la France ait eus.
Ce marquis est ici représenté par une fi-
gure de marbre, en habit d'offlcref de Kor-
dre du Saiut-£sprit, dont il a été chancelier,
appuyée sur le bras droit, et couchée sur
un grand sarcophage, ou tombeau de mar-
bre vert d'Egyple : cette figure est de Girar-
don. Anne de Soùvré de Courtenvaux, sa
femme, est à ses pieds, assise, désolée et
levant les yeux au ciel, pour hnplorer son
secours, et en obtenir la coDsahtion qui lui
est néeesaaîre! dans la doi^ur et l'afiSiction
dont elle est ijénétrée. Celle figyre est biea
imaginée et bien exécutée. Elle fut modelée
et presque achevée par Hbilin Desjardins,
qui mourut avant de l'avoir finie ; on char-
gea le nommé Yatf Glève de ce oui reaUit à
faire. A chaque angle du grand socle qui
soutient ce tombeau, est une Yerta de
bronze , de grandeur naturelle. MinerTe
ayant le casqne en tête, et tenant aon égide,
représente la Prudence. De Tautre côté, la
Vigilance est figurée par une statue, qui a
une grue à ses pieds. La première est de
Girardon, et l'autre de Desjardins^. Tous te
ornements qui accompagnent ee mausolée,
et ceux qui décorent cette chapelle sont de
l'invention de Girardon, et d'un goAl admi-
rable. Sur le devant de ce tombeau est gra-
vée en lettres d'or, sur un marbre noir, l'é-
pitaphe ci-après :
Id repose haut et puissani Seigneur, mes-
sire François Leieliier, chevalier, marqois de
Louvois et de Courtenvaux, conseiller éa roi
en tous ses conseils, commandeur el chancelier
de ses ordres, ministiê et secrétaire d*Eiat,
général des postes et relais de France, suria-
leadant et ordonaaiev générai des bàiimeiiii
et jardins de Sa Ib^cilé, aru et maBuaMMms
de France, etc.
Avant sa vingtième année, Louis le Grand kl
donna la survivance de la charge de sacrétain
liOi
PAR
DEPftGRAPHlE.
PAR
iiOi
d*Etai, avec le dépariement de la guerre, dont
pour lors le chancelier Letellier, son père, éloit
pourvu. L*exeniple et les inslractions de ce
grand homme le rendirent bientôt capable
i*eiefcbr cette importante place, au gré du roi :
Étee un génie également étendu, prudent et
solide, il embrassa en peu de temps tout ce
qui reoferinè la science difficile de la guerre,'et
le vaste détail des troupes. A peine avoit-il at-
teint kl trentième année de son âge, que, de-
venu capable des plus grandes affaires, il fut
qipelé par Sa Majesté dans ses conseiH IcHi
plus secrets^ et honoré de sa confiance. Appli-
qué, vigilant, infatigable, prêt en toutes les
saisons à exécuter les ordres du roi, dans les
entreprises isé phis difficiles de Sa Majesié.
Juste et heureux dans ses mesures, il servit son
naître avec une ardeur toujours nouvelle |tts-
qn^à la fin de sa vie, qui Ait terminée par me
mort subite, à Versailles, le seizièine jour du
mois de juillet 1691. li a véeu cinquante ans»
six mois et seize Jours.
Danà ce môme tombeau ont été aussi
inhumés (es corps de madame de Louvois,
sa femme» du marquis de Barbezieux , et de
Tabbé de Louvois, leurs enfants. Jl est à
firopos de faire connaitre ici leurs noms,
eiirs qualités , et Je temps de leur mort.
Feue madauQe de Louvois se nommait
Anne de Souvré, et était Qlle unique et
héritière dé Charles de Souvré, mnrqai$de
Courtenvaux, preiïiief gentilhomme de la
chambre du roi, et de Marguerite Baren-
tin. Elle avait épousé le marquis de Louvois,
le 19 mars 1662 , et mourut le 2 décembre
1715, Si^éé de soixante-neuf ans liu jour.
Louis-François-Marie Letéllier, marquis
de Barbezieux, était né le 23 juin 1668, du
marquis et de la marauise de Louvois, dont
on vient de parler, il fut pourvu en survi-
vance de la chargé de secrétaire d*Ëtat, le
13 novembre 1685, et de la charge de chan-
celier, garde des sceaux des ordres da rui,
le 19 août , 1691. Il mourut le 5 janvier
1701, flgé de trente-deux ans et six mois.
^ Camille Letéllier, connu sous le nom
d'abbé de Louvois, était né en 1670, et
abbé de Bourgueil et de Vauluisant, garde
de la bibliothèque du roi, et un des mem-
bres de l'Académie française, des sciences»
et des inscriptions et belles-lettres. Il fut
nommé à Tévèché de Clermont par le duc
d'Orléans, régent du royaume, mais il ne
l'accepta bas. 11 mourut le 5 de novembre
1718, 8^9 6^ quarante (Joati-e ans.
Dftns M éttapelle suitari^te, du môme côté.
est un grand cartouche de marbre blanc,
dans une bordure d^ marbre noir. On y
lit répitaphe de feu M. de Saint-Pouanges,
ûls de Jean-Baptiste ColBert. seigneur de
Saint-Pouanges et de Villâcéri, e( de Claude
Letéllier, sœur de Michel Letéllier, chance-
lier de France. M. de Saint-Pouanges était
cousin germain de M. de Louvois, dont il
fût aussi premier commis ; mais avec tant
de capacité et tant de distinction, qu'il travail-
lait avec Louis le Grand en Tabsence de
M. de Loutois.
Ici repose, en attendant une heureuse résurrec-
tion, haut et puissant seigneur, messire Gilbert
Colbert, chevalier, seigneur de Saint-Pouanges,
de la principauté de Chabanoîs et autres lieux,
secrétaire du cabinet du roi, et auparavant des
commandements de la feue reine Marie-Tbérése
d*Autriche, conseiller d*Eut, commandeur et
grand trésorier des ordres de Sa Majesté. 11 fut
élevé et employé dès sa plus tendre jeunesse
aux affaires de la guerre, sous feu M. le chan-
celier Letéllier, son oncle, alors ministre et s^
crétaire d'Etal. Les instructions et Texemple de
ce grand homme secondèrent en lui cet amoar
pour la personne du roi, et ce zèle pour le bien
de TEtat, bérédiuire dans sa femiUe^ et qui ont
toujours paru pendant quarante-quatre ans de
services dans les fonctions ordinàiresf, et dsns
plusieurs emplois de confiance importants eé
distingués dont Sa Majesié Ta honoré. 11 fut gé-
néreux, sincère, libéral, obligeant, saHs estaa»
tation, ardent pour ses amis, charitable fMr
les pauvres^ bienfaisant pour tout le momie,
ayant toujours préféré le mérite à la faVeUr, et
Thonneur à rintérét. L*estime générale de hi
cour et de la ville, les regrets et les pleurs 4e
leos les officiers de guerre, sa réputation cbea
les étrangers, et la voix du peuple, font micMx
son éloge que tout ce qu'on en pourroit dire,
n passa de cette tie ft une meileure le ^ d*oc-
tobre 1706, ftgé de soixante-quatre aAs et slèpt
jours, par une àiôrt chrétienne et édifiante,
après s*étre préparé à ce passage pendant les
quatre dernières années de sa retraite et de sa
vie, par de fréquentes médilatious, suivies d'une
pratique continuelle d*actionsdepiétéet de charité.
Marie -Renée de Berthemet, veuve de
Gilbert Colbert de Saint-Pouanges, dont
on vient de lire Tépitaphe , mourut le 28
février 1732 , âgée do quatre-vingtrcinq ans,
ou environ, et fut inhumée dans cette cha-
pelle, auprès de son mari.
Les princes et princesses de la maison
(le Lorraine, résidents en Frafrfce, ont leur
sépulture dans cette église, etc.
La marquise de Pompadour, etc.. étant
morte à Versailles le 15 avril 1764, son corps
fut apporté et inhumé en cette église, le
lendemain 16, à côté de celui de demoi-
selle Âlexandrine Le Normand d'Ktiole, sa
ûlle, dans la chapelle que cette damé y
avait acquise, et qu'elle avait fait revêtir
de marbre.
(HUETAUT et MAGIfT.)
Caehélitbs (les Religieuses) de la granuo
rue du faubourg Saint -Jacques, et pres-
que vis-à-vis le Val-de-Grâce.
Ce monastère était auparavant un prieuré
de Tordre de Saint-Benoit, qui dé()endait
de Tabbaye de Marmoutiers. On le nom-
1105
PAU
DICTIONNAIRE
PAR
Km
mail Notre-Dame des Champs, et Notre-Dame
des Vignes, parce qu'il était dans des champs
et entouré de vignes.
Ce couvent est le plus ancien des soixante-
dix que cet ordre a aujourd'hui en France.
Quoique la règle de ces filles soit très-
austère , la communauté est toujours des
plus nombreuses. C'est dans ce monastère,
où de nos jours Louise-Françoise de la
Baume-le-Blanc , duchesse de la Vallière,
vécut en servante de Jésus-Christ. Elle y a
pratiqué, pendant trente-six ans, toutes les
austérités de la règle d'une manière très-
édifiante. Elle était connue dans la religion
sous le nom de Sœur Louise de la Miséri-
\ corde, et mourut l'an 1710. ^
L'église de ce couvent a été bAtie sous le
règne de Robert, fils de Hugues Capet;
mais la chapelle souterraine est bien d une
autre antiquité. Le dedans de l'église est
magnifiquement décoré par la libéralité de
Marie de Médicis, qui y employa longtemps
Philippe Champagne, son premier peintre.
Le grand autel a été magninquement décoré
par la libéralité de Marie de Médicis.
Les chapelles sont très-bien ornées, il y
en a même une, qui est celle de la Made-
leine, qu'on peut appeler magnifique. Dans
un tableau de Lebrun , qui passe pour être
un de ses chefs-d'œuvre, l'on voit la Made-
leine absorbée dans la douleur et dans le
repentir de ses péchés. Dans cette même
chapelle est la statue à genoux du cardinal
de Bérulle, intituteur de la congrégation de
rOratoire, et introducteur des Carmélites
en France. Cette statue, qui est de marbre,
fut faite par Jacques Sarrasin en 1659, et
est sur un piédestal enrichi de deux bas-
reliefs, dont l'un nous représente le sacri-
fice que Noé fit à Dieu, après sa sortie de
l'arche ; et l'autre, le saint sacrifice de la
messe. Ce piédestal et ces bas-reliefs sont
de d'Estocart, d'Arras, sculpteur l^abile.
Le lambris de cette chapelle est décoré do
plusieurs tableaux, dont les sujets sont
pris de la vie de la Madeleine, et peints
par les meilleurs élèves de Lebrun, et sur
ses dessins. C'est l'abbé Lecamus qui a fait
la dépense de tous les embellissements
de cette chapelle, au milieu de laquelle il a
été inhumé. Sur un carré de marbre blanc,
on lit cette épitaphe :
lu spem resarrectionis hic jacei Eduardus le
Camus, Sacerdos Christi et Dei. Obiit anno sa-
lulis 1674, die 24 febr. Sit io pace loctis ejas.
Au-dessus de la porte de cette église, est
une grande tribune grillée, où les religieu-
ses peuvent entendre le sermon lorsque
l'on prêche dans la nef. Celte tribune est
décorée de colonnes feintes de marbre, et
des statues de saint Pierre et de saint Paul.
Sur l'entablement est ^aint Michel, qui
précipite le démon dans l'enfer; c'est Stella
qui en a donné le dessin , qui est d'une
grande manière.
Les personnes inhumées dans cette église,
sont : Marguerite Tricot ; François Vautier,
premier médecin du roi; trois filles de
Henri'Charles-Aiphonse de Lorraine, prinee
d'Harcourt, et de Marie de Brancas-VilUrs;
Pierre de Bullion, abbé de Saint-Faron ; Jq.
lie d'Angermes, duchesse de Montausi»,
morte en 1671 ; le duc de Montausier,
son mari, mort en 1690 ; Antoine VarilUs,
mort en 1696; Marie-Anne de BcmrboD,
duchesse de Vendôme, morte au mois d'a-
vril 1718 ; le cœur du vicomte de Torenoe,
tué d'un coup de canon en 1675.
Le cœur d'Anne-Marie Martinozzi, prin-
cesse de Conti , morte en 1672, fut aiusi
porté dans l'église de ce couvent , où il |^
avec cette épitaphe, qui est de la composi-
tion de feu M. Dodart, docteur en médedoe
de la Faculté de Paris, et membre de l'A-
cadémie royale des sciences
HIC JACET
Corclarissîmx et potentissimae Prindpis Ana»-
Mariae Martinnozziae, vidus celsissimî ei poiea-
tissimi Principis Armandi Borfoooli, Principis de
Conti ; quod à média sui parte iUustrissimi ac
charissimi conjugis obilu separatam, laoïoii
Cbrlsto gemuit, donecsponso et Deo redderetor,
quem unum uterque amaverai. Nullam in eo
mundi amor locum habult. Hoc altare Deo sa-
crum nuUo alio Igne coluit, quam Dei. Amor
ChrisU, amor spoosi, amor iiberorum elEc-
clesi» îUud sibi viodicamnL Cbarius hujos
cordis nalara est, posiqaaro a Chrisio creatam
est in operibns. bonis, quibas plénum perfecte
Deo vivere cœpit, moriens mundo et sensibas,
qui soam iili lucem abscondebant. Si cor Chri-
sUanom moreretur, obiil prid. nod. feb. 1^
aetatis 35.
Au bas des degrés du çrand autel, à
droite, est une tombe plate de marbre noir,
sur laquelle on lit :
me lAGBT
Marguereta Tricot, uior Domini Ludovic! La-
vocal, illustrissinuB vidu» serenissimi Principis
Conda&i ab omamenlis, dom vixil, ardenii, fide-
lique obsequio auimum Dominie demeniit, erga
omnes ofiiciosa, et qoasi paupenim.pairona;
grata hominibus fuit; Deo cbara, viriutes Cbri*
stians quae vitam decoravere, roorlem illoslra-
runt. Obiit 31 janaarii, ann. 1651, aHatis 51.
Au bas des mêmes degrés, mais à gauche,
est une autre tombe, décorée de même qye
la précédente, et sur laquelle on lit une
éi)itaphe, qui très-certainement n'a pas été
faite par Gui-Patin.
Franciscos Vautier, Archlatromm Gomes lalet
hic, qui divin» artis cUritadine innoUiit ooh
nibus, seroper notissimus ipse sibi, antiquam
Arelalensis imperii gloriam restituens, naialibus
suis, palam fecit perfectis Médicis deberi jus
regnandi etiam in Reges, obiit ann. 1652.
Auprès de cette tombe, on en roit une
autre de marbre blanc, au-dessus laquelle
on lit :
nos PAR
D. 0. M.
Hic Jacenl corpuscula tria sororum trium, ûlia-
rom serenissimi et Lotharingiae Principis Hen-
rid, Garoli, Alphonsi d'Harcourt, et nobilissimx
GOiyugis Marix Brancaccùe de Villars ; bas in-
Dominatas unda baptismatîs lavit, et cas intra
qnindecim circiter dies defunclas in cœlum
Texit , perpetuo regnaturas cum alio Principe
qui Ghristus est. SU bis in bac Ecclesia Vîrgi-
nom Ganneli sponsarum fidelium Jesa, usque
dum adrenerit magnî judicii dies quîeta dor-
miUo 1671.
Dans la nef, vis-à-yis de la seconde cha-
pNelle, est la tombe d*Antoine Varillds, histo-
rien très-connu. On y lit cette épitaphe :
Clarissinio viro Antonio de Varilias, Régi a
Gonûliis» Francise Historiographo, cujus fama
iate per orbem diffunditur, mens in libris lucet,
eorpas hic resurrectiouem expectat, anima re-
qoîesctt in pace. Posoerunt sanguine et ami-
citia com'uncti nobiles viri, Josepbus Couturier
de la Prugne, Régi a Gonsiliis Propraetor urbîs
Waracti, et Claudius Pilion, in suprema Gallia-
mm Goria causarum Patronus, piae et ultima:
Yolontatis execulores, anno Domiiii 1696. ]t
L'on doit savoir gré à l'auteur de Tépita*
phequ'on vient de lire, de n'avoir loué Va-
rilias que sur son esprit, et de n'avoir pas
poussé la flatterie jusqu'à vanter son anaour
pour la vérité.
Au bout de la nef, du côté de la porte, on
voit une erande tombe de marbre, sur la-
quelle on lit cette épitaphe :
HIC^JAOST
Petrus de Bullion» Sacerdos, Abbas Sancti-
Faronis, qui fugiens mundi delicias, mansit in
solitudine monlis bujus Virginum Ganneli» ibi-
que Ghrisium abundantius inveniens pie vixit
anno 1659. Sit babitatio ejus in sancta Sion.
Au bas de cette église est inhumé le cé-
lèbre Philippe Hecquet, docteur en méde-
cine de la Faculté de Paris, sur le mérite
duquel on se dispensera de s'étendre : il
sumt de lire la belle épitaphe dont l'illustre
H. RoHin a honoré sa mémoire ; on en rap-
portera ici seulement la traduction que l'on
trouve imprinàée dans rHistoire de la vie de
ce savant médecin. Il avait nommé pour
exécuteur de son testament, et pour léga-
taire universel de ses manuscrits et du peu
d'effets mobiliers qu'il laissait , le sieur
Lacberie, qui avait mérité toute sa conGance
par l'affection la plus marquée, et par des
soins inûnis depuis plus de vin^t-trois ans.
Celui-ci, par reconnaissance, prit soin des
funérailles de son bienfaiteur, auxquelles il
invita un grand nombre de docteurs et de
gens de mérite, qui se Qrent un devoir de
s'y trouver.
ICI REPOSE.
Philippe Hecquet, docteur régent de la Faculté
de Médecine de Paris. 11 naquit à Abbeville
D'EPIGRAPHIE. PAR !!0«
le 11 de février 1661, et fut élevé par ses pa-
rents avec soin et d«ins la piété. La médecine fut
son étude. H s'y livra tout entier, et Texerça
d*abord dans sa patrie, après avoir pris le de-
gré de docteur dans la faculté de Reims. Dans
la suite, enflammé du désir de se rendre plus
babile dans son art, il vint à Paris. Il y remplit
son cours de médecine avec beaucoup de dis-
tinction, et fut revêtu d*un plus noble titre de
docteur. Appelé dans la solitude de Port-Royal
des Cbamps, pour prendre soin de la santé
d*une illustre demoiselle (Mlle de Vertus), il y
secourut pendant quatre ans, avec autant de
succès que d'assiduité, les malades du dedans
et du dehors. Il revint ensuite apporter à Paris,
non plus de richesses, mais plus de science et
de piété. Ses ouvrages, si remplis d''érudition
médicale, sont des témoignages de la gn)nde
habileté qu*il avoit acquise par un travafl opi-
niâtre, et par une longue expérience. En 1712, .
il fut élu doyen de sa faculté. Ce fut alors quV
près un long et mûr examen, il commença,
conjointement avec un nombre de docteurs
qu'elle avoit choisis, à dresser un excellent
code de pharmacie. L'an 1727, il se relira dans
cette maison des Carmélites, qu'il avoit déjj^
gouvernée pendant trente-deux ans en qualité
de médecin, et passa le reste de sa vie dans la
prière , dans la pratique du jeûne et dans la
méditation continuelle de la mort, auxquelles il
joignit l'abstinence du vin et de la viande. Privé
par les suites d'une ancienne inûrmité, de l'u-
sage de plusieurs de ses membres, mais sain
d'esprit et conservant toute la vigueur des fa-
cultés de son &me, il aida jusqu'à la fin de ses
conseils et de ses aumônes, les pauvres qui ve-
noient sans cesse le consulter dans leurs ma-
ladies. Enfin, après avoir vécu dans le célibat,
et s'être rendu lui-même presque pauvre, il
s'endormit dans le Seigneur le 22 d'avril 1737,
étant âgé de soixante-seize ans et deux mois.
Hors de l'église, et au côté septentrional,
en entrant dans le cimetière, Ton voit une
petite pierre carrée d'un pied ou environ de
diamètre y sur laquelle est la figure de la
Vierge, tenant son Fils sur ses genoux;
^ette figure était autrefois émaillée d'or et
d'azur, et le bon Favin dit qu'elle avait été
copiée sur celle que saint Denis apporta en
France, lorsqu'il y vint prêcher l'Evangile.
Dans la base de ce tableau sont gravés ces
quatre vers :
Siste, Yiator, iter, Mariam reverenter honora ;
Nam fuit h»c saxo primum depicta roinori ,
Quod médium spectas, ad sculptam primitus aedes,
Et basilica tenet tanto de nomine dicta.
Vers l'an 1630, dans le iemps qu'on trn*
vaillait à faire la fontaine du jardin de ces
religieuses, l'on déterra quelques restes d'un
mausolée, entre autres un bas-relief de deux
pieds de haut, où était un sacrificateur de«
IIOT
PAR
DICTIONNAIUE
PAR
il(«
bout, ayant à ses pieds un taureau tout prêt
à être immolé. Auprès de là, Ton découvrit
encore un autre tombeau, où l'on voyait
un licteur haut de quatre pouces' ou envi-
ron, vêtu d'un pallium et d'un habit plissé
aussi long que celui des sénateurs romains.
Dans ce tombeau, on trouva une fibule avec
une boule et un cornet, le tout de bronze
et bien travaillé. Au-dessus on lisait, en let-
tres majuscules et bien formées :
VIBIUS HERMES EX VOTO.
Ces mêmes rcîligieuses ayant depuis ac-
3uis, et enfermé dans leur enclos, une pièce
e terre du voisinage, et faisant creuser pour
y jeter les fondements d'une chapelle, on
rencontra , à quatorze pieds du rez-de-
chaussée, une cave, et dedans, vers le milieu,
un homme à cheval, deux hommes derrière
lui , et un petit enfant, ces trois derniers
à pied et debout. Dans l'un des doigts de la
main ^uche d'un de ces piétons était passé
l'anneau d'une lampe de terre rouge qui ne
brûlait plus, et qui ressemblait à un pied
chaussé d'un brodequin , tout couvert de
clous, ou, si l'on veut, à la caliga clavaia des
soldats romains. Il fallait que ce fût un
joueur, car de la main droite il tenait une
(petite tasse en forme d'écuellede terre, dans
aquelle étaient trois jetons et trois dés d'i-
voH*e. Le petit enfant serrait avec les doigts
de la main droite une cuiller d'ivoire, dont
le manche était long d'un pied, et semblait
vouloir la porter dans un grand vaisseau de
terre proche de lui, qu'on trouva plein d*upe
liqueur si odoriférante, qu'ayant été cassé par
hasard. Pair en fut tout embaumé. Dahâ sa
bouche, de même que daîis celle des autres
ISgures, était une médaille de bronzo de
Faustine, la mère, et d'Antonin, apparem-
ment pour payer le passage de la barque à
Caron. {Voyez Sapv^^, [orne 111, page 337.)
L'on voit dans la yie de Sœur Marie de
rincarnation, par H. Duval, que lorsque les
Carmélites vinrent en France, on les appela
Carmélines.
(HuRTAUT et Magnt.)
Carmes (le grand couvent des), au bas de
la rue de la Monlagne de Sainte-Geneviève,
quartier de la place Maubcrt.
Ce monastère a reçu dans son sein un des
plus excellents mécaniciens de l'Europe,
dans la personne de Sébastien Truchet ,
membre honoraire de l'Académie royale dps
sciences, pensionnaire du roi, et mort V
5 février 1729, Agé de soixante-treize ans. U
a inventé un grand nombre de machines de
toute espèce ; et |)lusieurs dessins très-utiles,
3ui ont été suivis en plusieurs occasions,
énotent le profond savoir de ce religieux
dans les mécaniques. On peut voir son éloge
dans Fontanelle.
Félix fiuy, natif de Lyon, et docteur de
la Faculté de Paris, ne s'est pas moins dis-
tingué dans l'ordre des Carmes et dans le
monde, aue Sébastien Truchet. Le P. Buy
mourut d une pleurésie en 1687, âgé d'envi-
ron cinquante ans, etfutinhumédanslecloître.
Qronce Fine, célèbre mathématicien, est
inhumé dans ce couvent. Il mourut le 6 oc-
tobre 1555. Il avait enseigné les mathéma-
tiques au collège de If^ (Siervais. Les plus
grands du royaume €t les ambassadeurs
même des princes étraiigers ne dédaignaient
point de l'aller visiter et consulter.
La famille de MM. Cbauvelin y a sa se
pulture.
Le cloître est fort grand et environné d'ar-
cades gothiques. On voit sur se5 quatre
faces la vie des prophètes £li§ ^ ^jî^ée, et
l'hisloire de l'ordre ep yieille^j rjlpiês fran-
çaises. Le$ peintures passent bour les plus
anciennes de tous les cloîtrés de'fari^. On
remarque dans le jardin de ce dollre une
chaire de pierre, aussi bien (y^ 90g esca-
lier. Elle a servi à plusieurs doct^r$, et
entre autres à Albert le Graqd, k saint
Bonavenlure, à saint Thomas. C'est là qu'ils
donnaient leurs leçons publiques.
On voit dans le' même cloître répitapiie
gothique de Gilles Corrozei, libraire et au-
teur de plusieurs ouvrages , ieoire 4^tres
d'une description d<4 ^i^s, qjyi pa^^ gijiur
la première et la pitts aftçjifipnjj.
L*an mil cinq cent soiiaiiid-liuil,
A 6 heures avant minuit.
Lé quairième de Juillet,
Décéda Gilles Corrozet,
Agé de cioqgaosie-buit an»,
Qui libraire fut ea son temps.
Son corps repose en ce lieu-^.
A Tàme Dieu fasse merci.
Ces religieux po^^jid^^ #MtA$M$ un
manuscrit, de huit cej^^ ^s d'^q|jquit,é, dm
œuvres de saint Ai^y^^q, ^i pïi^^imi^ su-
ives encore, que le roi leur échangea [)oni
six minots de sel par an è perpétuité ; on les
trouve aujourd'hui dans la Bibliothèque du
roi. Leur Bible de Mayeujce de 14(â passa aussi
entre les mains de JA. f (Mb^t, en ^rte que
la bibliothèq.ue de ce coijffpnt est aujour-
d'hui fort peu de chose.
On voit dans lè cloltire une épitaphe, sin-
gulière par le badinage déplacé qui y règue,
et par la fadeur des pointes d'esprit dfont elle
est remplie. On en peut juger, la voici :
Hic Jacet R. Paler Vinceniius la Ruelie, Carme-
lita Aurebatensif, qui obiriâSapriUs, ai\f . ^i^,
«la lis su» i^L
Yincitar et vincil, superat supcraïur et ipse
Orci Victor abil, du m nece vicius obii.
Dura capitur tumulo, cœlum capil, ei nece raptos
Hoc rapit et rapilur, dum capil, hic capilur.
Eequi^cai in p^c^.
(HURTAUT et IJAGVT.)
Gâbmes BqxfiTTES, dans la rue (^e^Billettes.
Sur la grande porte de Téi^iiset au dehoi.s
était peinte en lettres gothiques noires s\iv
un fond blanc, cette inscription :
Ici est PEglise ei Monastère aux Frères de TOr-
(ire de la Charilé de Notre-Dame, fondée ea
rbpnnear ei révérence da S. ^çreinef|| 4e Ta)^.
PAR
D*EPIGEAPHIE.
PAR
1110
dû le précieux S.ing miracnlonx «le la Sainte
lie a été répandu.
' l'entrée de la chapelle du Miracle,
a toujours conserv(5e, et dans laquelle
îscend par un escalier entouré d'une
Irade, on lisait encore, en 1685, une
ption dont voici les termes :
Ci-dessoas le Juif fil bouillir
la Sainte Hostie.
\s comme depuis quelque temps on a
îrt une partie de cette chapelle soiiter-
par une espèce de tambour de bois,
mis h la place de cette ancienne in-
ion celle qui suit :
Cette Chapelle est le lieu où un Juif
outragea la sainte Hostie.
n voit encore dans cette église le canif
le juif se servit pour percer la sainte
I, comme aussi récuoilo ou jatte de
lur laquelle elle vint se reposer. L'un
tre sont enchâssés dans des reliquaires,
mt des statues de saints, q\\i tiennent
eurs mains les figures des instruments
sont enchAssés, et qu'on expose assez
nt sur le mallre-autel.
ire Masson , écrivain estimé, qui a
oup écrit sur notre histoire, était très-
adé du miracle que Dieu avait opéré
t endroit à l'occasion de la sainte Hos-
la dévotion le porta à demander d'être
lé dans cette église. Voici son épitaphe
[u'elle est sur une tombe plate :
Papinus Massonus
Forensis ,
In Senatu Parisiens! Advocatui,
In hoc loco jacet»
Qaein sihi longe ante obituro elegerat.
Requiescat in pace.
un marbre noir, attaché au pilier qui
»-à-vis cette tombe, on lit :
Malleolo et celte incisum
marmor ait,
•i lepulchra sunt domus mortuonim,
Papinus Ifassonus
innalium scrîptorîn hacdomoquiescU;
de quo alii fortasse aliquid.
ipse (je $e oihil ;
ipM quod olim qui hxc legerit ilium
vidisset cupiet.
Hoc epîtaphiuo) Joannes liassonus
Eodesiae Bajocensis in Lugdunensi
secunda archidiaconus,
ex autographe Fratris, poni curavit.
Beata requie fniatur.
>ire Masson était de Saint-Germain-
-en-Forél, et avait changé son nom de
en celui de Papire. Il fut Jésuite , et
ivocal au parlement de Paris. 11 mou-
u mois de janvier de l'an 1611, flgé
iron soixante-sept ans.
iDCOis-Budes de Mézeray, un de no$
plus fidèles historiens, ordonna que son
cœur fût inhumé dans une des chapelles de
cette église, où l'on lit cette inscription :
D. 0. M.
Ci- devant repose le cœur de François Eudes de
Mezeray, Historiographe de France, Secrétaire
perpétuel de F Académie Françoise. Ce cœur,
après sa foi vive en Jésus-Christ, n*eut rien de
plus cher que Pamour de sa patrie. H fut cons-
tant ami des bons, et ennemi irréconciliable des
méchants. Ses écrits rendront témoignage à b
postérité de Texcellence et de la liberté de son
esprit, amateur de la vérité, incapable de flatte-
rie, qui, sans aucune aifectatioa de plaire, 8*ë-
tait uniquement proposé de servir à Tulilitë
publique, il cessa de respirer le 10 juillet 1683.
(HofiTAUT et Maont.)
Caevbs déchaussés. Ils viennent de la ré*
forme que sainte Thérèse avait introduite
dans Tordre des Carmes, Tan 1568. Cette
réforme s'élant répandue d'Espagne en Ita-
lie, et y ayant fait de grands progrès, le pape
Paul y, informé de la piété et des travaux
de ces religieux, crut qu'ils pourraient être
utiles à l'Eglise de France. Il écrivit au roi
Ilenri IV pour l'engager à les recevoir dans
la capitale de son royaume. Sa lettre, ou
bref, est du 20 uvril de l'an 1610, et il en
chargea le P. Denis de la Mère de Dieu et
le P. Bernard de Saint Joseph, Carmes dé-
chaussés ; comme aussi d'une lettre pour le
cardinal de Joyeuse, à qui il les adressa.
Ces deux religieux étaient encore en che-
min, lorqu'ils apprirent la mort funeste du
roi Henri lY ; mais ce malheur ne leur fit
point discontinuer leur voyage, et ils arri-
vèrent à Paris au mois de juin de cette même
année. Robert Ubaldin, qui pour lors était
nonce du Pane auprès du roi, et dans la
suite cardinal, leur procura un logement
aux Mathurins, proche Thôtel de Cluny, où
il demeurait ; mais ils quittèrent bientôt ce
logement , pour aller dfemeurer au collège
de Cîuny, où dom Laurent Bérard, docteur
en théologie de la Faculté de Paris, et su-
périeur de ce collège, les reçut avec beau-
coup d'humanité, et les retint généreuse-
ment jusqu'à ce qu'ils eussent obtenu un
établissement*. Le cardinal de Joyeuse les
ayant présentés au roi et h la reine régente,
il en obtint pour eux des lettres-patentes,
datées du mois de mars 1611, puis des let-
tres de consentement de Henri de Gondi,
évèque de Paris, en date du 22 mai de la
même annéQ; et dès ce jour-là même les
'eux Carmes déchaussés prirent possession
c'une maison, rue de Vaugirard, laquelle
leur fut donnée par Nicolas Vivian , mattre
des comptes.
La piété de ces nouveaux venus attira
chez eux un concours si extraordinaire de
tous ceux qui s'y rendaient de tous les quar-
tiers de Paris, pour assister aux sermons et
aux autres exercices publics qui s y faisaient,
qu'il fallut penser à bâtir un couvent et une
autre église. On déféra à Nicolas Vi?itii|
lili
PAR
DICTIONNAIRE
PAU
\m
comme principal fondateur, Tbonneur de
poser la première pierre du couvent, et cette
cérémonie se flt le 7 de février de l'an 1613.
Quanta l'église, qui est la* même que celle
que nous voyons aujourd'hui, ce fut la reine
Marie de Medicis, mère du roi Louis XIII,
qui en posa la première pierre, le 20. juillet
de la même année. Sur cette pierre est cette
inscription :
Maria Medicaea,
regina mater,
fundaroentam hujus Ecclesiae posuit 1613.
Cette église ne fut achevée qu'en 1620, et
bénite le 19 mars par Charles de Lorraine,
évèque de Verdun. Eléonor d'Estampes de
Valençay, évégue de Chartres, la dédia so-
lennellement le 21 décembre 1625» sous
l'invocation do Saint-Josenh. Elle est d'or-
dre toscan, mais peu régulière) et cependant
elle séduit ceux qui ne sont pas connais-
seurs en architecture, car elle est grande et
fort ornée.
Le grand autel a été construit aux dépens
du chancelier Séçuier, qui d'ailleurs a fait
des biens considérables à cette maison. Il
est d'un assez beau dessin, et est décoré de
colonnes corinthiennes de marbre de Dinan,
et des statues d'EHe et de sainte Thérèse.
Ces bons Pères croient cjue le premier a
été leur instituteur, et sainte Thérèse leur
réformatrice, qui les a ramenés à l'observa-
tion de leur règle primitive. Le tableau cfui
est au milieu a pour sujet la Présentation
de Jésus-Christ au temple ; il est de Quen-
tin Varin, originaire d'Amiens, un des mat-
tres du fameux Poussin : ce tableau a été
donné par la reine Anne d'Autriche.
( HuRTAUT et Magny. )
CÉLESTiNs. Ancien couvent et ancienne
église sur le quai de l'Arsenal, aujourd'hui
détruite.
Il n'v a point d'église en France, après
celle de l'abbaye de Saint-Denis, qui ren-
ferme un plus grand nombre de tombeaux
de personnes augustes ou illustres, que
celle-ci.
Devant le mattre autel a été inhumé le
cœur du roi Jean, mort à Londres, le 8
avril I36k; celui de Jeanne, comtesse de
Boulogne, seconde femme du roi Jean,
morte en 1361 . Le portrait du roi Jean se
voit dans une vitre qui est au fond du
chœur, vers la sacristie ; et dans une autre,
qui est à l'opposite, est celui de Char-
les V.
Philippe de France, premier duc d'Orléans.
JSIs puîné du roi Philipe VI , dit de Valois ,
et de la reine Jeanne de Bourgogne, sa pre-
mière femme, mourut l'an 1391, et fut
inhumé en cette église, devant le sanc-
tuaire, la chapelle d'Orléans n'étant point
encore bfltie. i
Henri, duc de Bar, Tils de Robert de Bar
et de Marie de France, sa femme, mort à
Venise, l'an 1398 , après s'être trouvé à la
))ataille de Nicopolis, l'ut aussi inhumé de-
yapt le sanctuaire de cette église, en habit
de Célestin, ainsi qu'il l'aTaît ordonné. Le
roi Charles VI et le duc d'Orléans, son
frère, accompagnés de toute la cour, assis-
tèrent à ses lunérailles. Il avait épousé Ma-
rie de Coucy, comtesse de Marie et de Sois-
sons, de laquelle il eut Robert de Bar, qui,
de Jeanne de Béthune, sa femme, eut Jeanœ
de Bar, femme de Louis de Luxembourg,
comte de Saint-Paul, connétable de France,
dont la petite-fille Marie de Luxembourg
épousa François de Bourbon» comte de
Vendôme» et d'eux sont descendus nos rois
depuis Henri IV.
Jean Budé, audiencier de la chancellerie
de France, mort le dernier jour de février
de l'an 1501 , et Catherine le Picard, sa
femme, morte le premier jour d'août de
l'an 1506, ont été aussi innumés dans le
sanctuaire, sous une tombe de cuivre.
C'étaient le père et la mère du savant Guil-
laume Budéy mattre des requêtes sous Fran-
çois I".
Dans le mur, proche du sanctuaire» du côté
de l'Evangile , est le mausolée de Léon de
Lusignan» roi d*Arménie, avec cette épi-
taphe, qui est du P. Etienne Carneau.
Léo Lusignaneos, Ârmenonim Rex noviisiiiiiis
ab Oihomannis solio detnrbatos, a Cart^ YI,
Franconim Rege, benigaissime exceptos ipsias
sompUbus hoc in loco regaiitêr aepaltus fait,
annoDomini 1393.
Léon de Lusignan ayant été chassé de
son royaume par les Turcs, qui avaient mas-
sacré sa femme et ses enfants» se retira à
Paris, l'an 1385, où le roi Charles Vile reçut
avec de grandes démonstrations d*amitié,
et lui donna la maison de Saint-Ouen» pour
lors la plus belle qu'il y eût en France» o»000
Jiv. de rente pour soutenir sa dignité, et
6,000 liv. d'argent comptant pour s*équiper
et pour se meubler. Si l'on croit Froissart,
auteur contemporain, ce prince avait besoin
de ces secours : cet historien assure que le
roi Léon de Lusignan n'avait apporté avec
lui pour tout bien qu'un grand cœur^ beau^
coup de mérite^ et une haute réputation,
Juvénal des Ursins» autre historien contem-
norain» parle bien différemment ; car» selon
lui, les débris de la fortune de ce roi n'a-
vaient pas été si malheureux qu*il n'eût
sauvé quantité de bijoux précieux^ et mém
quelques tréiors. Il mourut le 39 de novem-
bre de l'an 1393, à l'hdtel des Toumelles,
aui appartenait pour lors au chancelier
*Orgemont. Il fut inhumé dans Téglise des
Célestins, et on observa à ses funérailles les
cérémonies que les Arméniens pratiquent
aux funérailles de leurs rois. ImméJiate-
ment après sa mort, son corps fut exposé
sur un lit de parade blanc. 11 était vêtu
d'habits royaux de la même couleur, et sa
tète était ceinte d'une couronne d'or. Les
amis et les domestiques de ce prince étaient
aussi habillés de blanc^ et portaient chacun
un flambeau de cire blanche. Un grand nom-
bre de princes, de seigneurs^ et una popu*
lace infinie, assistèrent è ceite pompe fao^
illS
PAR
b*£PlGRAPHlE.
PAR
au
bre. Les grands biens qu'il laissa persua-
dent que Juvénal des Ursins est plus croya-
ble sur les débris de sa fortune que ne
Test Froissart; car il n'est guère possible
qu'en huit ans, et avant vécu en roi, il eût
fu amasser de grands biens de ses épargnes.
ar son testament, il partaeea ses biens en
quatre parts, dont la première fut pour les
paurres et les religieux Mendiants ; la se-
conde, pour un fils naturel qu'il avait ; la
troisième, pour ses amis ; et la quatrième,
pour les ofnciers de sa maison.
Plus bas et du même côté , est un autre
mausolée, avec une épitapbe latine et fran-
çaise, Tune et l'autre du P. Carneau.
Anna, Joannis Burgandiae Ducis filia, et Joan-
nis Bethfordiae Dada Angli dileciissima consors,
inoomipue mulier vlrlutis, quid<iuid corrupll-
bile habuit liic Ininalari voluit, anno Doniîni
1452.
Cy gist notre dame, Madame Jeanne de Bour-
gogne, épouse de très-noble Prince Monseigneur
Jean, Duc de Beihfort, et régent de France, et
filie de très-noble Prince Monseigneur Jean, Duc
de Bourgogne, laqueiIe trépassa à Paris le 14 de
novembre. Tan de grâce i432.
Su même côté, auprès de la porte du
cloître, fut inhumé Fabio Mirto Frangipani,
nonce des papes Pie V, Grégoire XllI et
Sixte V, auprès des rois Cnarles IX et
Henri III, qui mourut à Paris, lé 31 mars
de l'an 1587. Son épitapbe est gravée sur
une table de marbre, et est conçue ainsi :
Fabîo Mirto Frangipanio, Neapolitano Archie-
piscopo Nazareno, antiqux virtutis et sapientis
viro, qui bis dvitatem Bononiaro, bis Umbriam,
Pieenom, Proviucias bonis iegibus rexit, qui
dudum a Pio Y, deinde a Gregorio Xllf , ad Ga-
rolum IX, nuper a Siito V, ad Henricum m
bellorum civilium componendorum, et Religio-
nis Catholicse toto regno retinendae causa Lega-
tus, anno aetatis 73 viiam exercitam, et lalK>-
riosam placida tandem et quieta in Christo pace
muta vit.
Du côté de l'Epttre, est un tombeau de
marbre noir, sur lequel est couchée une
flgure de marbre blanc, et dans lequel ont
été mises les entrailles de Jeanne de Bour-
bon, femme de Charles Y, roi de France,
ainsi qu'on Tappreud des deux inscriptions
suivantes :
Antiquitale ac ndi)liltate periliustris Borboni-
dum dynastarum stirpis pretiosi surculi Joannae,
scilicet sapientissimi Francorum Caroli Quinti
bujusCœnobiîFundatoris, dilectissinue sponsœ
praecordia boc sarcophage condila sunt.
Ici reposent les entrailles de Madame la Reine
Jeanne de Bourbon, épouse de Charles-le-Quint,
et fille de très-noble Prince Monseigneur Pierre
de Bourbon, qui régna avec son dît époux treiie
ans et dix mois» et trépassa l'an 1377, en fé-
vrier.
Auprès des entrailles de cette reine furent
inhumés les corps de deux fils de Louis, duc
d'Orléans, et de Valentine de Ifilan, lesquels
moururent en bas flge.
Du même coté, est le tombeau d'André
d'Espinay, cardinal, archevêque de Bordeaux
et de Lyon, et pelil-neveu de Louis, duc
d'Orléans. Ce prélat est très-recommandable
dans l'histoire de Charles YIII. Il se trouva
à la bataille de Fornoue, et y tint toujours
compagnie au roi, avec sa mitre, son surplis
et un morceau de la vraie croix. Il mourut
dans l'hôtel des Tournelles, et fut inhumé
dans cette église, où l'on lit cette épitapbe :
Cy gist Père en Dieu Messire André d'Espinay,
Cardinal, Archevêque de Lyon et de Bordeaux,
Primat de France et d^AquiUine , zélateur et
bienfaiteur de TOrdre desCélestins, qui trépassa
à Paris, aux Tournelles, le 10 fjour de novem-
bre. Tan de grâce 1500. Priez Dieu pour lui.
La chapelle d'Orléans, comme on l'a dit
ci-dessus, a été bfttie des libéralités de Louis
de France, duc d'Orléans, fils du roi
Charles V, et un des principaux bienfaiteurs
des Célestins, auxquels il donna, entre autres
choses, la terre de Porché-Fontaine, auprès
de Versailles, 3,000 liv. pour la fondation
d'une messe, qui se dit tous les jours.à l'au-
tel privilégié de cette chapelle, et pour un
obit solennel, que ces religieux célèbrent tous
les ans le 23 novembre, jour du décès de ce
prince. Il n'v a pas de lieu dans le royaume
Elus digne de la curiosité des amateurs des
eaux-arts ; car, les chefs-d'œuvre de sculp-
ture y sont, pour ainsi dire, entassés.
Le tableau qui est sur l'aiîtel de cette cha-
pelle représente une descente de croix ; il
est de François Salviati, peintre florentin,
dont les ouvrages sont assez estimés.
Au milieu de cette chapelle s'élève un
tombeau de marbre blanc , orné dans son
pourtour des statues des douze apdtres, et
de celles de plusieurs saints. Sur ce tombeau
sont couchées quatre figures, qui sont celles
de Louis de France, duc d'Orléans; de Valen-
tine de Milan, sa femme; de Charles, duc
d'Orléans, leur ûis atné, et de Philippe d*Or-
léans, comte de Vertus, leur fils jpumé.
On fera ici une remarque qui entre pour
quelque chose dans l'histoire des progrès de
la vanité. Anne de Bourgogne, duchesse de
Bethfort, du tombeau de laquelle on a parlé,
n*a pour couronne qu'un chapeau de feuilles
d'acanthe, orné de roses, de fleura et de
pierreries. Louis de France, duc d'Orléans ;
Valentine de Milan, sa femme, et GharleSt
duc d'Orléans, leur fils atné, n'ont ici aue
des couronnes rehaussées de petites periea,
Philippe, comte de Vertus, leur second fils,
n'a qirune couronne tout unie sans perles
ni autres ornements. Aujourd'hui le plus
petit commis dans la finance, un peu enri-
chi, ou le plus bas oflicier du roi et de^ la
reine, qui a un peu secoué la poussière d'où
il est sorti, arbore impunément, sur des ar*
moiries imaginaires, une couronne de comtOf
Il n'y a nlus (}e distinction d^éUf.
!115
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
im
Ce fut le roi Louis XII, pelit-fils de Louis
de Frnnee, duc d'Orléans, et de Valentine
de Milan, qui fit ériger ce monument pour
eux et pour lenr postérité. Ce fut aussi lui
qui fit mettre trois grandes tables de marbre
noir, sur lesquelles sont Quatre écussons des
armes de France et d'Orléans, et les inscrii>
lions qu'on va lire.
Sur la première de ces tombes, sont les
rers suivants :
Qiiis lumuluiQ posult? Regum Rex maximus ille
Filius, et Regum Rex Lurlovicus honor.
Quando? Post Ligurem, insubrem, Siculiimque
triurophum,]
Post captos ^eges, Sforcladdsque Duœs.
Quis jace^ hic? Magni heroes, Ludovicus et axor
Aima Ys'lentioa, Regia progenies.
Aiireli procere^, Caroluç ciim jGraUre Philippe;
Ille avus, ille ayia est, jiic pater, bic patruus :
Qui geniis? A Francis çtiidium <quod, Rcgny tyeri,
Rellaque sangiiinea sollicitare manu.
Quae routier? pacis Insubrii pij^cl^errima proies.
Jus MedJQlani, scep^ra/ime dote dedi(.
Vivere debvi^raDl propter facta ipcltia semper;
Debucrvit, sed mors impia iCunda rapit.
Hosergo rapuit proceres? Non : corpora tanium ;
6empec enmt animae^ gloria semper erit.
La seconde table de marbre est auprès d^
la porte de cette chapelle, du côté du chc^r,
et l'on y lit ces autres yer$ :
Hoc teciun iUustris Pario, Ludovice, sepulcio
Juncta Valentinx çonjugisossa cubant;
Et merito Insubris tibî jura dncalia sceplri
Tradita legilimx prœjpia ^pils erant.
Sub J9/:et et C^rolo cja^siis pum Traire Pbilippus,
Inclila jaip vestri pig[nora bina thori.
Magni ÛCU6 Carob nascens Ludovicus ab alto,
Haec posuit larga busta superba manu.
Sforciadem indigna pepulit qui ex sedc lyrannnm;
El sua qui Sicula^ sub juga misit opes.
IJt lanios décora t^. Duces Aurélia jactat
Galiica, sic illo sceptr^ teneole tumc^nt.
La troisième table de marbre noir est
contre un pilier, proche la colonne d'Acinede
Montmorency, et on lit sur celle-ci cette
inscription:
Ludovicus Rex XH, quieti perpetuae et mémorise
percuni illuslrissimorum Principum Ludovici
avi, Yalenlinx avise, Garoli patris, piissimprum
piQUilisiHiIKtrpnaque parentum ac Philippi patrui
fo^ictUr M. D. IIII.
^ Assez près de ce tombeau, et du côté de
Tautel, Ton voit un piédestal, sur lequel sont
les trois Grâces, sculptées en albâtre, et
hautes comme nature. Elles sont debout, le
dos tourné Tune à Vautre : elles se tiennent
par les mains, ainsi que les anciens nous les
ont représentées, et soutiennent sur leurs
têtes une urne de bronze doré, dans laquelle
est le cœur du roi Henri II ; celui de la reine
Catherine de Médicis, sa femme; celui de
Charles IX, roi de France, et celui de
François de France, duc d'Anjou, son frère,
mort à Château-Thierry, le 18 mars de Pan
155V. Ce monument est un des chefs-d'œu-
vre de Germain Pilon, et fut fait par ordre
et aux dépens de la reine Catnerine de
Médicis : sur chacune des trois feces du pié-
destal, sont gravés deux vers latins.
Dans l'une on lit :
Cor junctum ambonun longum (estaUir amoren.
Ante homines junctus, spirilus ante Deuro.
Sur la seconde :
Cor quondam chariium sedem, cor siimma seciittrr,
Très charités summo veriice jure ferunt.
Sur la troisième :
Hic cor deposuit Régis Catbarina mariti,
Id cupiens proprio condere posse sinu.
11 est dilBcile de voir ailleurs un morcela
de sculpture plus parfait que celui-ci, soit
qu'oa considère la noble simplicité de la
composition, ou la correction du dessin, ou
rélégance des contours, ou la disposition ,
la vérité et la légèreté des draperies. Mais on
peut trouver è réélire que Ton ait placé un
monument aussi profane, et digne d'oroer
le temple des faux dieux» dans qo |i.ei;i aussi
respectable que celui-ci.
A l'autre extrémité du tombeau des ducs
d'Orléans, est un piédestal triangulaire et
de porphyre, sur lequel s'élève une colonne
de marbre blanc , semée de flammes , qui
font allusion à la colonne de feu qui condui-
sait leslsraélites dans le désert. Cette colonne
supporte une urne de bronze doré, surmontée
d'une couronne de môp^e, et qui est portée
par un ange. Au pied de la colonne sont
trois enfants ou génies, aussi de marbre
blanc, qui tiennent chacun un flambeau,
avec It^squels ils semblent mettre le feu à
cette colonne. Ils passent pour être de maître
Ponce. Aux trois faces du piédestal, sont ces
devises et ces explications :
COR REGIS IN MANU DEI
Hoc oraculo dignum fuit cor Franchci 11^ Ré-
gis Christianissimi, in urna buic coiumnae su-
perpô^itâe co^iclusupo; lantoverae fidei assertori,
generp^am Gbristi martyrem Mariam Suiard
conjugem habuisse, qusedam fuit verae immor-
talitatis assertio.
LUMEN RECTIS
Taie fuit emblema hyerogliphicum Francisci II,
piissimi Francorum Régis, cujus cor hic situm
est; hic instar igneae columnae Israeli noctu
pnelucentis, rectiludinem , et pro avita Reli-
gione flagranlem zelum , adversus perduelles
hsereticos semper praB se lulit.
D. 0. M.
ET PERENNI MEMORIiE
Francisci II Francorum Régis, Carolus nontis
ejus in regno successor suadenie Regiua Ma-
tre Catbarina banc columnam erigi curavit,
anno salutis 1569.
117
PAR
D*EPI6RAPHIE.
PAR
im
François II, roi de France eJt d'Ecosse,
lont le cœur repose dans l'urnê dont on
ientde parler, avait épousé Marie Stuart,
eine d*Ecosse, et la femme de son tprops la
ihxs accomplie; il mourut le 5 décembre
560, âgé de près de dix-sept ans.
A rentrée ae celte chapelle est une grande
oîonne torse de marbre blanc, ornée de
t'uillages et de moulures, et dont le chapi-
eau, f]ui est d'ordre composite et de fort
oauvais goût, porte une urne de bronze,
lans laquelle repose le cœur d*Anne de
fontmorency, connéi.îble de France, mort
e 12 de novembre de Tan 1567, des blessures
iu*il avait reçues à la bataille de Saint-Denis,
lette colonne n'est point d'une bonne pro-
portion, ni les ornejments qui ]a décorent
'un bon goût de dessin, quoiqu'ils soient
pès - habilement exécutés par Barthélémy
*rieur, sculpteur calviniste, qui a fait aussi
3 tombeau de ce môme connétable, qui est
MontiBorency. La gloire et la recounais-
anee traxraillèrent à V envi à ces deux mo-
uiflyenU; car, Qutre que Prieur avait de la
épjft^tioa dans son art, il devais beaucoup
i§ 'protection d^ la maison dp Montmo-
ency. Cette colonne est élevée sur un pîé-
estal de marbre, et est accompagnée de
rois statues de bronze, qui représentent
rois Vertus.
Sur use table de marbre noir, qui est aux
ieds de Iq première de ces figures, sont des
ers français, qqi ont pu être admirés dans
3ur temps.
Cj-dessous gisl un cœur plein de vaillance.
Un cœur d'honneur, un cœur qui tout sçayoit.
Cœur de vertq qui mille cœurs avoit,
Cœur de trois Rois et de toute la France ;
Cj gist ce cœur qui fut notre assurance.
Cœur qui le cœur de justice vivoii.
Cœur qui de force et de conseil servoit.
Cœur que le ciel honora dès Tenfance,
Cœur non jamais ni trop haut ni remis,
L^ cœur des siens, Teffroi des ennemis,
Cœur qui fut cœur du Roi Henri son maître,
Roi qui voulut qu'un sépulcre commun
Les enfermât après leur mort, pour être
Comme en vivant deux mêmes cœurs en un.
Sous le^ pieds d'une 9M(rfi d^ ce^ fUMl^»
st cette inscription:
D. 0. M. S.
Sisie paruj^i
et audi, Yii^lar-
In Anna Duce Mo^tmo.rantio t^çfa fuU rei {Q}*
liuris scienlia, et in tjracUi)L^i^ et e^plicafidis
negoiiis vigilantia, ut paiilatlija t^nquam j^er
scaiarum gradus, virlulis ergo ascen^uiqa sibi
ad honoris altissimuu) gr8\dum paraverit. Qwa^
dum vixil, teuuii honoriflceniissime cuin ^en-
rici secundi Régis potenLiss.iQQÎ approhaiione
maxima, qui eam ipsam amplissime quam a
Rege Francisco pâtre congecutus erat : Anna
dignitalem augere si potuîsset cogitabat, ut in-
(^pairabilero et ]fem «»îWf껫>» ÏH"? W*
clarissimnm vimm amorero declararet; et si
plerique eiqae Principes virî imminnere qnibus
poterant artificiis çonarentur, augebnt tamen
obtrectatio amorem, ut nihil penitus de jure
publico aut privato statueret, quod Annae non
probarelur. Ut jam onum animum in duobus
Gorporîbus facile oerneres, quae voluntatem et
animorum summa conjunctio, ut posieris mo-
numento innotesceret memorabili, voluit Hen-
ricus amborum corda in eadem jacere aede, igi-
tar consentientibus Carolo Nono, et Catharina -
Regina, matre ejus, lectissima fœroina Magda-
lena conjux, etFranciscoB fllios piissimus niœ-
rentes.
P. P.
La troisième statue est hors l'enceinte de
cette chapelle; et sur un marbre qui est à
ses pieds, on lit :
Asta, viator, non levé praeiiiun moraa,
Hoc grande parvo cor duplex jacet loco
Régis, Ducîsque, Régis Heoriei, Ducis
Montmorantii Ânnae, per gradua qui singulos
Âd militaris ordinis fastigîun
Pervenit, et Rex maximas sob roaximîs
Domi forisque Regibos gessil tribus,
Francisco ei Henrico ultimoqœ Can4o.
Sed prœcipua quo singularis et fidas,
kiler Ducemque Regcm, ei Henricum fonei
Testata, corda jussit ambonii|i simul
Rex ipge poni, pignus faaud dubUahile
Quod juncta eorum vita perpetuo luit,
Hic juncia quorum mors habei vitaUa.
Dans le mur de cette chapelle est un tom-
beau de marbre noir, sur lequel est une
statue è demi-couchée de marbre blanc, qui
représente Phili[»pe Chabot, amiral de France,
qui mourut le premier juin ISW, Ce monu-
ment est de Paul Ponce, selon les uns, et de
Jean Cousin, selon les autres. La composi-
tion en est très-bizarre et du plus mauvais
goût. Les ornements dont elle est surchargée
sont entièrement gothiques et barbares. Sur
un marbre noir qui est auprès^ sont l'épi-
taphe, les armes et les devises du défunt.
L*épiiaphe est latine, et de la composition
d'Etienne Jodelle, poëte, qui mourut en
1573. Comme elle parut dure et équivoque
au P. Etienne Carneau, reli^eux célestin,
il jugea à propos de la traduire en français.
La voici :
Avoue, passant, que si c'est en cette vie un haut
degré de gloire pour un héros de triompher de
Tenvie par une vertu plus forte qu*elle, et qui
ne se reL^che point, c*en est après le trrpas un
bien plus sublime et pins durable de surmonter
la mort par la mémoire, et la réputation con-
tinuelle de cette même vertu toujours en vigueur,
et à répreuve des siècles, liais à quel propos
ceci ? Diras-tu ; c^est que les mânes, ou plutôt
le bon génie du vaillant Philippe Chabot, Amiral
de France, te veut avertir, (quoiqu*en très-peu
4119
PAR
[DICTIOMUIRE
PAR
\W
possession de ce double avantage. Eunt né
heareusemenl d*iin père de Tancienne race de
Chabot, et d^une mère de celle de Luxembourg,
il fut encore plus heureusement élevé et instruit
avec Unt de soin, qu*il passa pour un miracle
d'éloquence, qui ne lui servit pas peu, avec ses
autres bonnes qualités, pour gagner, au delà de
tous les favoris, Testime et les bonnes grâces
du très-auguste roi François I, son maître.
11 eut rhonneur de recevoir par trois fois TOrdre
Royal des mains de trois monarques, et fut Ca-
piuine de cent cuirassiers à cheval ; Chef et
Sur-intendant de la Marine sur les mers Océane
et Méditerranée ; Lieutenant général pour le
Roi, et Gouverneur de la Bourgogne, dont il
était appelé le père, comme il le fut aussi quel-
que temps des pays conquis au-delà des Alpes,
quil soumit presque tous à la Couronne, y
commandant seul les troupes de Sa Majesté.
Diverses occasions le rendirent signalé en plu-
sieurs combats, où il se porta toujours vail«
lamment, et en des traités et des alliances, où
il agit avec autant de conduite que de gran-
deur et de courage ; mais après tant de belles
actions aussi avantageusement exécutées que
généreusement entreprises, et sur mer et sur
terre, au-dedans du Royaume, et chez les
étrangers, le plus grand honneur qu*il mérite,
et la plus glorieuse réputation qui le puisse faire
revivre après sa mort, est fondée sur le
triomphe que sa force d^esprit, accompagnée
d*une vertu vraiment chrétienne, a remporté
sur Tenvie de son temps, tenant toujours comme
Tancre, qui était la marque de son amirauté,
ou plutôt comme un Hercule inébranlable, sa
fortune ferme contre les vagues furieuses des
jalousies et des persécutions de la cour, jusques
à trouver Faugmentatlon de ses louanges dans
les envieuses et déraisonnables procédures de
ses adversaires.
Voilà ce qu*il a fait en sa vie; et pour faire le
reste , Léonor Chabot, son ûls, Grand écoyer
de France, porté de piété et de tendresse pour
sa mémoire, lui a fait dresser ce monument,
quil souhaite ineifaçable, pour en informer la
postérité.
Es-tu satisfait passant? Tu le dois être, et prier
pour rame qui anima ces cendres ici encloses;
après cela tu te peux retirer, à la bonne heure,
avec le désir d*embrasserla vertu, comme il a
fait, et avec la réflexion judicieuse, qu'en la
possédant, Tenvie, et même la mort ae peuvent
facilement mépriser et vaincre.
A côté dece mausolée, l'on en voit un autre
de marbre blanc sur lequel est la statue d'un
homme morty et dont la tète est soutenue par
un amour pleurant. C'est le portrait de Henri
Chabot, duc de Rohan, pair de France, gou-
Terneur d'Anjou. Il étaitsecond filsdeCharles
Chabot y seigneur de Saint-Aulaye , et de
Henriette de Lur, sa femme. Comme il avait
été destiné à l'édise, il n'avait point servi;
mais c'était d'ailleurs un cavalier de beau-
coup de mérite, et qui eut le bonheur de
plaire à Marguerite, duchesse de Rohan, et
de l'épouser en 16(^5. C'est le chef de la
branche des Cbabot-Rohan. Ce mausolée est
du fameux Anguier. On y lit une épitaphe,
S|ue le P. Carneau a traduite du latin en
rançais, et à laquelle il a ajouté une épi-
gramme à la louange de la duchesse de
Rohan.
Arrête un peu, passant.
Et considère Tinconstance de la condition humaine.
Le très-illustre Henri Chabot, de la noble h-
mille des Chabot, Tune des plus anciennes de
Poitou, dont il descendait par les aines. Sei-
gneurs de Jamâc, comme des tiges augustes
de Luxembourg et de Lusignan par les femmes;
Duc de Rohan, Prince de Léon, Pair de France,
et gouverneur d'Anjou, a souhaité et ordonné
qu'après son décès, dans Tattente de la résur-
rection générale, son corps fût ici enseveli sous
le même mausolée qui enferme les cendres du
grand amiral Philippe Chabot, son proche pa-
rent. Ce duc, parfaitement bien né, et capable
de très-grandes choses, était zélé pour la gloire
de Dieu, affectionné au bien de la patrie, coura-
geux et vaillant en guerre, prudent à la Cour,
adroit et agissant dans les affaire d'importance,
toujours agréable aux personnes à qui il com-
mandait ; et ce qui est plus merveilleux en un
courtisan, ce fut un véritable ami, et d'une
fidélité très-éprouvée. Quoiqu'il fût presque le
cadet de sa maison, il paraissait éminemment
entre les plus considérables et les mieux faits
de la cour , possédant tous les beaux avantages
de la nature et de l'institution; et de la sorte,
il s'avança dans la gloire par le chemin de la
vertu. Pour récompenser en quelque façon
cette vertu, le Ciel lui fit mériter équitablemeni,
et malgré l'envie, les bonnes grâces et la so-
ciété conjugale d'un rare parti, tel que la sé-
rénlssime Marguerite, héritière des puissants
Seigneurs de Rc^an, Prince de Navarre,
d'Ecosse et de Bretagne, et fille unique de ce
famedx héros Henri de Rohan, aussi-bien qu'al-
liée de tous les Souverains du monde chrétien ;
laquelle préféra Henri Chabot, son cousin, à
plusieurs potentats de l'Europe. Ayant été élevé
par ce mariage à la dignité d'un des premiers
Du^ et Pairs de France, il se fit valoir avec
tant d'éclat dans le conseil, lorsque le Royaume
était embarrassé d'aifidres très-éptneuses, que
tous les courtisans et même ses envieux, di-
saient, d'une conunune voix, qu'il était digne
des titres les plus relevés. Dans ce haut point
de fortune et de mérite, la mort trop hàiée,
après avoir terrassé deux de ses frères, Charles
et Guy , trèfr-valUanta ^maréchaux de camp.
H21
PAR
DEPIGRAPHIE.
PAR
im
pendant nos guerres contre TEspagne, le ravit
en la fleur de son âge à son Roi, à sa patrie, à
sa femme, à ses enfants et à ses amis; mais
non à la grâce de Dieu, ni à la mémoire des
hommes. Qu*il te suffise, passant; et en quittant
ce lieu, ne perds pas le souvenir des misères
humaines. 11 vécut 59 ans, et mourut en Tan
de grâce i(>55. Sa femme très-aimée, non-seu-
lement affligée à Texcès, mais presque mou-
rante de douleur, et ses chers enfants fondant
en larmes, lui ont fait ériger ce monument.
Par des impressions aussi fortes que tendres, ^j
Le feu d'une Princesse, à qui rien n'est égal,
A suivi son époux, poi^ échauffer ses cendres
El sçut vaincre la mort par Tamour conjugal.
Les seigneurs de la maison de Rohan sont
ici qualifiés de princes de Navarre, d*Ecosse
et de Bretagne, parce que da'ns les royaumes
et les Etats auxquels les filles succèdent,
tous ceux qui sont issus par femmes des
maisons souveraines qui y ont régné, sont
princes du sang de ces royaumes et des
Etats. Ainsi des filles des rois de Navarre,
d*Ecosse et des ducs de Bretagne, ayant été
mariées dans la maison de Roban, tous ceux
3ui en sont descendus, sont princes du sang
e Navarre d*Ecosse et de Bretagne. La mai-
son de Rohan prétend même être descendue
par mflles des anciens comtes de Vannes ,
Eutnés de la première maison de Bretagne.
a qualité de sérénissime est déplacée dans
cette épitaphe. A peine la donnait-on aux
princes du sang de France, dans le temps
qu'on en gratifie ici la duchesse de Rohan.
Vis-à-vis, et de l'autre côté de cette cha-
pelle, sur un piédestal de marbre noir, sont
deux Génies, appuyés chacun sur un bou-
clier, et une colonne de marbre blanc char-
gée de couronnes ducales, et de chiffres d'un
assez mauvais goût, aussi bien que sur tout
Tentablement à quatre faces, qui porte une
urne dorée, dans laquelle est le cœur de
Timoléon de Cessé, comte de Brissac, colo-
nel général de Tinfanterie, grand pannetier
et grand fauconnier de France, qui rut tué au
siège de Hucidan, au mois de mai de Tan 1569,
et dont le corps fut inhumé dans cette cha-
Eelle par ordre du roi Charles IX, qui lui fit
dre des obsèques magnifiques, auxquelles
le parlement et le corps de ville assistèrent.
Sur le dé du piédestal, sont ces trois inscrip-
tions :
TMOLEONTl COSS£0,
Utriusque propatruo Gomili Brissaci, Magistro
peditam, iriom eadem ex génie Marescallorum
Francise, ûllo, fralri, nepoli. Suorum deliciis,
hosUum terrori, qui posl mullas viclorlas ad
Mucîdanum occisus, anno salmis m. d. lxix.
xialis snae xxvi. Hic silus est.
LUDOVICO COS&EO,
Duci Brissaci, et belli pratuli. Pari Francis,
cnjus hic cor situm est. Cor gratiaruni omniam
et virtuium sedes, quas cum summi infimiqiic
ftmarent, etiam inimici venerabantur ; sanctis*
sîme obiit xxvi. februarii, anno saJulisM.o.c.Lii.
aetatis suae xxxv.
lOANRI ARMANDO COSSCEO
Ludovic! fralri, Eqaiti Sancti Joannis flieroso-
limiUni, multis adversus Turcas praeliis inclito,
qui summo Melitensium suorum luciu, terris
ereptus xiii. februarii, anno Chrlsii 1658, aeutis
su» XXIV. Hic condiius est.
Auprès, est un tableau, où sont écrits les
vers français qui suivent :
; Sous ce tombeau gist ce preux chevalier ,
Timoléon, cet heureux capitaine ,
Dit de Brissac : ce ferme bouclier.
Et protecteur de TEglise Romaine ,
Duquel Tardeur, et constance hautaine,
Le cœur vaillant, et le noble courage
En sa tendreur s^est montré martial,
LorsquMl poursuit Tennemi plein de rage.
Et pour son roi , pour le sceptre royal ,
Pour son pays, pour la foi catholique.
S'est haxardé, tant que d'un coup fatal.
Est mort, tué par un lâche bérélique.
L*01IBRE.
Suis-je mort? Oui; non, je suis vif encore,
Puisque mon nom court, et bruit en tous lieux.
Le roi mon corps près ses princes décore.
Dieu mon esprit a rendu glorieux.
La pyramide de la maison d*Orleans-Lon-
gueville est encore un des beaux ornements
ae cette chapelle. Ce monument est de Fran-
çois Anguier, et ne cède en rien à tout ce
qu'il y a de plus parfait en sculpture. C'est
un magnifique obélisque, chargé de trophées
en bas-relief, accompagné des quatre vertus
cardinales, et de deux bas-reliefs de bronze
doré d'or moulu, qui occupent les deux faces
du piédestal et représentent le secours
d'Ârques, et lai)ataille de Senlis. Ce mauso*
lée, q^ui renferme les cœurs de plusieurs
ducs de Longueville et d'Estouteville, sou-
verain de NeufchAtel, etc., avait été com-
mencé pour celui de Henri I", et fut achevé
par ordre de la sérénissime princesse Anne-
Geneviève de Bourbon, duchesse de Longue-
ville, qui y fit mettre aussi celui de Henri JI,
duc de Longueville, son mari. Le premier
mourut à Amiens, le 29 d'avril 1595, d'un
coup de mousquet qu'il avait reçu en la
salve qu'on lui lit en son entrée dans la ville
de Doullens,&gé de vingt-sept ans; et l'autre,
Qls du précédent, mourut à Rouen le 11 mai
1663, âgé de soixante-neuf ans. Charles-
PAris d'Orléans, son fils, duc de Longueville,
etc., ayant été tué le 12 juin 1672, duns
nie de Bethau, après avoir passé le Rhin,
son corps fut apporté à Paris le 9 août de la
même année, et fut inhumé dans cette cha«
pelle. Celui-ci était frère cadet de Jean-Louis-
Charles d'Orléans, duc de Longueville, né le
12 de janvier 1646, qui, en 1669, eoabrassa
l'état ecclésiastique, et céda son droit d'aî-
nesse h Charles-PAris d'Orléans, son frère.
Ce jeune Louis-Chartes mourut dans Tab-
il» PAR
baye de Saint-Georges , près de Rouen, \e i,
de février 16%, âgé de ti ente-buit ans. Ainsi
la maison d'Orléans-LonguevilIe, qui avait
commencé par un héros, a fini par un imbé-
cile. Le héros est Jean d'Orléans, èomté de
Dunois, fils naturel de Louis de Frarïte', duc
d'Orléans, frère du roi Charles TL .
Quoique les bâtards des prin^e^ du sang
ne soietit que de simples gentilshommes,
cependant les grandes qualités du comté de
Dunois, les importants services qu'il était
rendus à l'Etat, et les grandes alliances que
ses descendants avaient contractées, avaient
élevé leur maison au point de grandeur, que
non-seulement ces bâtards sont au rang de
la haute noblesse^ mais que même elle pré-
tendait devoir succéder à la couronne, au
défaut de la maison de Bourbon.
Voici les inscriptions qu'on lit au pied de
cet obélisque :
Mémorise Serenissiroi Principis Heiirîct Aare-
liancDsis, priml ejus nomiiiis Longavillammim
Diicîs, Movi-Caslri afNid Helveiios Gomitîs su-
premi, ex pâtre Leonorio Regum prosapîa
oriundi, et mairis Mariœ Burboniae gencre
stirpe Regiae eliam adnexi, qui Picardi» Prai-
fectus, ante annos animum virilem gerens, am-
bobus HeDricis Francorum Regibus fidem suam
pace bello<]ue dimcillimis temporibus approbavit,
et alteri Silvanectas, fuso fugatoque Albae-
Marlae Duce servavît, aUeruro apad Deppam
cîrcumcessain perrupu's coiiiuratorum coplis
ingentîbus audacier expedivlt. Cunoque à Dur-
lanensi pnesidio honorifice exciperelur, fortuita
iinprovidî militis glande trnjectus in flore juven-
toiis ac rerum occubuit anno Domini 1595,
«tatis XX VII.
Ante biduum tamen quam expiraret, unicum
filium nod^inis ac honorum suoruro haercdeai
futurum , ex Catharina Gonzaga Nivemensi ge-
nitum vidiL Cor tanti herois in hoc genlili Aa-
relianensium Ducam sacello posilom est, corpas
Gasiriim-Duni delatum, huic tu Prineipi pic
alque CathoHco, quicuroque ista legis, sorteffl
justorom precare.
Cordi patris hic adjunclum est fllii cor genero-
sum, Serenissimi Principis Henrici II, eo Do-
mine Longavill» Ducis sumroi Goroitis Novi-
Gastri, Picardiae priniùm, deinde Normanni»
per annos quinquagiuta proregis, qui ms()onim
virtutis, ut ditionum haeres, regnantibus Ludo-
vicis Juste, et a Deodato, multisper Germaniam,
per Ilaliam, et Gailiam expéditioiiibus , victo-
riisque claruit, ac post diuturna bella missus
cum summa potestate de pace ad celebrem
Conventum monasteriensem, ibi inler Europae
proceres, regni jura magno aiiimo ingenioque
défendit : paeem relatunis donium si Deus pla-
catus adfnisset : demam honorum ac vit» satur,
annum 69 ingressus, Rothomagi in cinere et
cilici decessit morte sanclorum ann. salut.
lG65,meiisemiiio.Reliclo optimalibus singulari
DiGT10NNAiR£ PAR ilti
pietatia exemplo.^ Gorpos Gâstrnm-Doni ëe-
portatnn hcrimanlibts sois, ddentibi» omn-
bos bonis;
Serétffàshhâ ktitm Gendtefe Ratfooiifa Cmàett
mœrëHs éttm j^entissimis libetls cunfugi oieH-
tissïtoà MaftfâttlcBbiif qnod ipse Patrî destiBatum
vivu^ hichésHferat, curavit.
Au côté droit de l'auiel, est un tombeaa
dô marbré tïbir, Siif lequel est couchée une
statue de marbre blaùc, qui représente Re-
née d*Orléans, comtesse de Dunois, ainsi
que nous l'apprend ré[)itaphe qui est gravée
sur le tombeauy et qui est conçue en tes
termes : «
Gy gist très-excellente, ei noble Damolsdie
Renée d'Orléans, en son vivant Cooifelse de
Dunois, de Tancarvitle, de Montgommerl, Dame
de Montreuil-Bellay, de Ghâteau-Renavd; fille
unique délaissée de très-c>xeeUent et puissaat
Prince et Princesse, François^ eo son vivaat
Duc de Longueville, Gomte et Seigneur dés^fiff
Comtés et Seigneuries, Gonnétable bétééivti de
Normandie, et Lieutenant générai, et Gdaver-
neur pour le Roi en ses pays de Guyedne; et de
Madame Françoise (TAlençon, son épouse, père
et mère de ladite Demoiselle : laquelle trépassa
en Tàge de 7 aaa au lieu de Paris, le 25 mai,
l*an i5«>.
Dan^ le fond de èette chapèUèV est une
petite arcade vitrée, dans laquelle est une
petite urne peinte et dorée» et àul deui
côtés sont ces inscriptions :
ici sont les entrailles de Mmneigaeaf le Doc
de IFalois, fils unique dé Moniaeigtieiir fê Due
d*Orlëans, et de Madame llatgue^îte de Lorraine,
son épouse, décédé le iOjourd^août 1656.
Gy dessus est renfermé le conir de Mademoiselle
Mari^Anne de Ghartres, dernière fiUe de Mon-
seigneur le Duc d*Orléain, et de madaiïié Mar-
guerite de Lorraine, qui a été élevée an aïo-
nastère de Gharonne depuis sa Daîâ^sàuoe,
jusqu'au mois de juin de Tannée 1656» et dé-
cédée à Bloîsle 17 août de la même année.
L'épitaphe <fe ce jeune du<5 def Valois ftit
connaître combien il était cher au prince,
son père, et à la princesse, sa itaère. On y
voit beaucoup de tendresse très>ingénieu-
sement exprimée, mais (fftf sentiment de
christianisme.
Blandulus, eximfôs, ^ulcher, dulcissînlus infans;
Deilciae matris, delltiaeque pâtf is.
Hic situs est teneris raptus Talèi^Iûs ànnîs
Ut rosa qux subitis imbribus icta cadlt.
Dans la même chapelle ont été inhumés
Jean de Montauban, Bonne Tisconti, de Mi-
lan, sœur de Valentine Tisconti, duchesse
d'Orléans, et Arthus de Montauban, arche-
vêque de Bordeaux, leur fils. Ce Jean de
Montauban, que le P. Anselme nomme mal
à propos Guillaume, mourut à Paiis Tan
1125
PAR
D*£PIGRAf»UlB.
PAR
IIM
ikÇfJf et Bonne Visconti, sa femme, en 1409.
Pour Arthus de Moutauban, leur fils, il porta
auelque temps les armes, et suivit le parti
e Louis, duc d'Orléans, son oncle. Dans la
suite, s'étant dégoûté du monde, il se Ct Cé-
lestîD dans le couvent que Ton décrit, et
non pas dans celui de Marcoussy, comme le
dit le P. Anselme. Sa retraite ne put pas le
soustraire aux persécutions des Anglais, qui,
sur* \à fin du règne de Charles VI, Tobligèrent
de s^àtter cacher dans un ermitage, qu'il fit
bâtfr oton» l'enclos du couvent des Céiestius-
lès-MaHies, où il demeura pendant deux ans.
Hais, sous le règne de Charles VU, ou far-
racha de sa solitude, pour le placer sur !a
chaire' archiépiscopale de Bordeaux. Il con-
serva toujours une tendre affection pour
Tordre des Célestins, Ut du bien à presque
tous les monastères de cet ordre qui furent
fondés de son temps, mais principalement à
celui de Paris, où il avait fait profession, du-
2uél il fit bâtir le clocher et les greniers, et
onna la table de marbre du grand autel, et
les «oloDDes de cuivre. Ses armes, battues
en or, paraissent encore autour du clocher,
et 6D plusieurs endroits do cette niaison. Il
mourut Tau 1468, et laissa ses vertus à imi-
ter à son neveu, Charles d'Ëspinay, cardinal
et archevêque de Bordeaux. La maison de
Hontauban était une des plus illustres de
Bretagne. La postérité masculine s*étant
éteinte, ses grands biens passèrent, par des
filles, dans les maisons de Rohao et de Vo-
luire.
François dTspinay, seiçùeui' de Saint-
Luc, grand maître de TartrlTerie de France,
tué au siège d'Amiens, le T septembre 15117;
et Jeanne de Cossé, sa femme, Biorte le 20
mai 1603, ont été inhumés dans cette cha-
pelle; comme aussi François de Honcherolle,
dit de ilaineville, tué au siégé de Sentis, le
17 mai 1689, âgé de trente-huit ans.
Enfin, nous voici parvenus aut vifres de
cette magniflçiue chapelle, dont les peintures
sont très-curieuses, parce qu'elles bo«s re-
présentent au naturel ooze rois ou princes,
et nous font connaître les modes de leur
temps. Anciennement il n'y avait que sept
portraits ; mais le feu du ciel ayant pris aux
poudres qui étaient dans la tour de Billy, il
ta fit sauter, et brisa les vitres de plusieurs
églises, et surtout celles des Célestins. Fran-
çois 1" fit rétablir celles de la chapelle d'Or-
léans, et aoGHseulemeut y fit remettre les
portraits (jui y étaient auparavant, mais
même y ^outa le sien et ceux de François,
dauphin, et de Benri, duc d'Orléans, ses
deux fils aînés. Ces particularités sont mar-
quées dans cette inscription, qui est au-
dessus de ces peintures.
Uuas 4598 struxii viireas, Ludovicus hic, lufriis
Billia desiruxiï dum 19 julii 1538 fulgure fuit :
15i0 erexii iiovas Franciscus hic, a quo nobills
hx'c proies exurrexil»
Sous chaque portrait, il y a des inscrip-
tions latines, qui font connaître ceux qu'ils
rci>résenlont, et qui sont ainsi conçues :
Carolus Quintos Rex, Fundator hiq'us Cœnobii.
Ludovicus Aureliorura Dux, cjus nalus secanduB,
Fuadator hujus Gapellae.
Ludovici ac Talentinae Carolus Auretiomm Dn, et
Mediolanorum, primo gooiius.
Ludovicus Xli hujus ûlius, Fraocorum Rex.
Virtutum Cornes* Philippus, Ludovici, et Vatoulkm
secundus.
Joaones EngoKsmensis Dux, eornibdem téHlus.
Joannis filius Carolus Engolismensis DuX.
Rex Franciscus primus Caroli proies.
Franciscus Delphiuus, Vienneasis eiRriiaBaomiiiDax,
ejus priniogeniiiis obili Tumoa, vieenarius.
Rex Henricus Secundus, Régis FraaciM filhii.
A tous ces portraits, Charles de ValoiSf
duc d'Angoulôme, fils naturel du roi Char*
les IX, fit ajouter celui du roi sou père, el
mettre cette inscription au-dessous :
Veram hanc Caroli noni Galliarum Régis ima-
ginem, et Rellgionis, et obsequii causa posuii
paiernae pieiatis meinor Carolus Yaiesiu6,'£o-
gollmensiuin Dux ejus filius. Aiin. Domiili 1695.
Au reste, ces portraits sont très-^ma) des-
sinés et d'un goût misérable. Us ne parais-
sent avoir aucune ressemblaaee aux origi-
naux.
Derrière la chapelle dTOriéaDSy il y en a
une petite que Charles, marquis de Rostaiog,
fit faire, en 165i2, en l'honneur el mémoire
delà famille de Rostaing, venue du LyoïmaiSf
en Forez, en Languedoc, en Guyenne, etc.
Les armes de cette famille et celles de ses
alliances sont Tunique ornement de cette
chapelle. La famille de Rostaing a tocgours
été si entêtée de sa noblesse, qu'elle ofirit
aux pères Feuillants de faire reconstruire
leur maître- autel, dont le dessin est très-
pauvre, aux conditions d'y placer ses^ armoi-
ries en soixante endroits. La piété de ces
Pères refusa d'être complice d'une vanité si
déplacée el si peu chrétienne. PoUf ^èil dé-
dommager, elle a fait décorer, ddfrs'Ia mètie
église, une chapelle dissez petite, où est leur
sépulture, el l'on j voit plus de vingt écus-
sons de leurs armoiries, et presque en aussi
grand nombre que celles du cardinal de Ri-
chelieu dans l'église de la Sorbonne.
Au côté méridional de cette église, est une
autre église voûtée, et séparée de la pre-
mière par plusieurs piliefs. C'est en cet en-
droit qu'était la chapelle des dix mille mar-
tyrs, et l'inscription qui suit :
Révérend Père en Dieu, Monsieur de Bourbon,
Cardinal, Archevêque de Lyon, mit la pre-
mière pierre de iVglise de céans, en Fhonneur
el révérence des dix mille Martyrs ; la fête est
célébrée la surveille de S. Jeaâ-Bapliste.
Ce côté de l'église fut dédié, l'an iiUiS, par
Mgr Louis de Beaumont, évoque de Paris,
selon ces deux distiques gravés dans la mu-
raille, et qui se voient au bout dudit bâti-
ment.
ilt7
PAR
DICTIONMAIRE
PAR
m
Ponlificift digni Ludovici Parisiensis,
Fabrica quam cernis ore dicata nitet
M. CCCC. LXXXU.
MUlibos baec dénis transfossis diva CapeUa,
De populi donis uliro patraU fuit.
François, duc de Luxembourg et d'Epinay,
ay^int depuis fait élever une très-belle cha-
pelle au lieu où était celle des dix mille
martyrs, ellQ fut dédiée, le 19 juin 1621, par
Pierre Scaron, évèque de Grenoble, sous
l'invocation de la sainte Vierge, -des dix
mille martyrs, et de saint Pierre de Luxem-
bourg. C'est dans cette chapelle .que fut in-
hume Gérard Manchet, évèque de Castres et
coitfesseur de Charles VU, lequel mourut è
Paris en ikk6. Le cœur de Jean Cœur, arche-
vêque de Bourges, y fut aussi inhumé* en
1493. Cette chapelle, qui est celle des ducs
de Gèvres, a encore changé de nom au^ com-
mencement de ce siècle, par le sacrifice gue
fit à saint Léon, son patron, feu Léon Potier,
duc de Gèvres, d'un saint de la maison du-
quel il avait l'honneur de descendre par Mar-
Îperite de Luxembourg, sa mère. Ce seigneur
it embellir et décorer l'autel de plusieurs or-
nements à dorures en 1702, et y fît mettre
un tableau, dans lequel Paul Hattei a repré^
sente saint Léon, qui, étant allé au-devant
d'Attila, le désarme par ses prières, et non-
seulement le détourne de mettre le siège
devant Rome, mais l'eneage même à épar-
Snef le reste de l'Italie. Ce tableau est digne
e Paul Hattei, peintre napolitain, qui tra-
vaillait avec une vitesse incroyable, et dont
les ouvrages montraient d'ailleurs beaucoup
de génie, quoique peints d'une manière sè-
che, avec peu de correction dans le dessin.
Cette chapelle est remplie de magnifiques
tombeaux de marbre, dont on va parler,
selon l'ancienneté de ceux qui y sont inhu-
més. Du côté de l'Epitre, est un tombeau
avec cette épitaphe :
CT GI8T
Três-haui et très-puissant Seigneur Messire
René Potier, Duc de Tresmes, Pair de France,
Chevalier des Ordres du Roi, Capitaine des
gardes du corps de Sa ligesté, premier Gentil-
homme de sa chambre, Lieutenant général de
ses camps et armées. Gouverneur des pro-
vinces du Maine, Laval et du Perche, Lieute-
nant général de la province de Normandie,
Gouverneur des villes et ehàieaux de Caen et
de Ghàlons, Marquis de Gèvres, d'Ânnebault et
de Gandelus, etc.
Tant de biens et d'honneurs lui sont venus de
la succession de ses pères, et de la récompense
de ses services; mais le plus glorieux de tous
les partages, a été celui d*unc prudence incom-
parable dans tous les changements des cours,
d'un courage ferme et intrépide dans les périls,
et d'une fidélité la plus inviolable et la plus dé-
licate qui fut jamais, laquelle il conserva jusqu'à
la mort, exempte de reproche dans les services
qu'il a rendus à trois grands Rois.
Henri-Ie-Grand a été le premier dont il a saiti
les armées victorieuses, donnant partout du
preuves d'un grand cœur» el dVme capacU
extraordinaire'pour la goene, etc.
Louis le Juste venant k la GNiroone, hd ten
des marques illustres, tant de sa eoiliaaee m
l'honorant de la charge de Capitaiie été
gardes du corps, qoe de son estime par den
ambassades extraordinaires; l'ane ta Ai|^
terre, pour y conduire Henriette de Ffiaee,
épouse du Roi Charles 1; Taulre en Fspigm,
quand il amena Anne d'Autriche» po«r Un
notre Reine, etc.
Sous Louis- le-Grand, s*étant mis à la tHe de
la noblesse , jsuivi de sa compagnie de ceadar-
mes et de ses 'gardes, il eut tant de
quoique déjà fort avancé en âge, qa*fl
cha l'armée ennemie d'entrer dans les provin-
ces dont il était gouverneur; et par ee moyen,
les conserva dans l'obéissance doe an Rd,
malgré les factions des ennemis de TEtat, qn
faisaient soulever tout le royaume, etc.
11 eut pour unique épouse très-haute et tiés*
puissante Princesse Madame Marguerite de
Luxembourg, dont il a eu trois (ils, qui, sooi
le nom de Marquis de Gèvres, se sont signalés
par des actions héroïques; l'atné fut tué au
siège de Thionville, âgé de 52 ans, ayant le
brevet de Maréchal de France; le second, ^é
de 24 ans, fut tué d'une mousquetade au siège
de Lérida, faisant la fonction de Lieutenant gé-
néral de Tannée, etc.
Le troisième, marchant sur le pas de ses il-
lustres déftants, à été conservé à Iraven une
Infinité de périls, par une grâce particulière da
Giel, pour soutenir la grandeur d*une si haute
et si puissante maison. C'est ce digne héritier
de tous les honneurs et de toute la valeur de
ses frères, qui, sous le nom de Duc de Gèvres,
a fait poser ce marbre pour marque étenelle
de sa piété, etc. Il mourut le I février iCTO,
âgé de 93 ans.
Contre le mor du chœur, et du c6té de
l'Evangile, est un tombeau de marbre noir et
blanc, sur leq[uel est une figure à genoux
de marbre blanc, avec Tépitaphe qui suit:
k DIEU TBÈS-GRAND ET TBÈS-BON.
Passant, si tu veux apprendre dès cette vie à
penser sérieusement à la mort, et à ne la crain-
dre pas, tu ne peux te servir d*un plus bel
exemple que de celui de ce tombeau. Cest la
dernière maison que s'est fait construire elle-
même, avec une fermeté de cœur vraiment
chrétienne, Marguerite de Luxembourg, fille de
Messire François de Luxembourg, I>uc d'E^i-
nay, et de Diane de Lorraine, et femme de
Messire René Potier, Chevalier des ordres du
Roi, Duc de Tresmes, Capitaine de cent
hommes deses ordonnances, el des gardes du
IIM PAH D'Iù
CotptdeSa H^eité, BûUi ei GooTernaur de
TaMti ei des TiHe ei Gbàleau de Cmii,
CwiTarBeflr et LietHeiiaiit gëBéral pour le Roi
CD tes payf el comté du Maine» de la Yal et do
Fareba. Gaue Uloatra peraonne, Inné de phi-
ataon Eaiparam, et d^un nombre inflni d*aatrea
tèiea coaroniiéeay a fait wlr» par une modeatîa
lim rare ea eellea de cette nalMancay qa*eUe le
aoudait pan dea couromies de la lerrct et qa*elle
M peDaaii qa*à eellea du del. La tendrciee
naturelle lui a fait désirer que ses cendres fussent
mêlées avee eellea de ses cbers enfants; un mâle»
qui est le Mah|uis de Gèvres et quatre filles ; et
famitié respectueuse qu*elle a eue pour sa beUe-
Bsère Fa eÛîgée de se faire inbumer ici auprèa
de son essor. EHe décéda le 9 août i6i5.1mile
el prie« c*est ce que tu dois comme mortel et
Cbrétien.
PAR
lUi
C*eat h cause de cette alhaoce arec Mar-
guerite de Luxembourg, que les ducs de Gè-
f rea écartèlautt au premier de Luxembourg,
au aeoond d'axur, à trois fleurs de lis d*or,
au biton raccourci de gueules» péri en ban-*
dea, qui est de Bourt)on ; au troisième, de
Lorraine ; au quatrième de Safoie.
L'épitaphe de Louis Potier, marquis ae
Gèvres, et fils de René Potier, et de Margue-
rite de Luxembourg, Tient ensuite, et est
conçue en ces termes :
▲MOI Biau
Et militum.
A Lk LOCINGB bU DBU BIS ABlliBS.
Et à la mémoire du marquis de Gèvres.
Passant, tu as devant les yeux la figure dHin
gentilbomme,de qui la vie a été si exercée, qu*il
était possible que sa mort ne fût pu glorieuse;
elle Ta conduit au lieu où vont tous les bommes,
mais elle l'y a mené par des voies qui ne lui
sont communes qu'avec les plus grands person-
nafea. Ses premiers faiis d'armes lui attirèrent
les éloges du plus grand roi de la terre, au pk»
mémwable riége de son temps. Louis le Juste
le vit combattre devant la Rochelle en sa pre-
mière jeunesse; et des lors il le Jugea digne de
la garde de sa personne, après Tavoirvu exposer
mille fois la aienne pour la querelle du ciel of-
fensé, et pour la vengeance de la royauté mé-
prisée. Cm beaux commencements eurent leur
suite : Trêves, Mastrick, Nancy, la Holbe, Bel-
delberg, b liaUille dcLure, Fonlarabie, Hesdin,
Aire, Bapaume, la Bassce ; bref, Uhis les sièges
de son temps* tous les combats, toutes les ren-
eontrea où il fut presque toijours avec comman-
dement, purent à peine snffire à la noble am-
bition (Tnn si grand coeur. Les ennemis qui Tont
plusieurs fois eu prisonnier, mais bors de
combat par le grand nombre de ses blessures,
Font traité comme un capitaine qu'ils connais-
saient à leurs dépens : ils ont respecté sa valeur,
encore pbis que sa naissance, et ils ont moins
UlGTIO!l!V. d'EpIOKAPHIB. I.
considéré en hd la sang impérial de Lue»*
bonrg que cebû qu'lla bil «vaieni v« lépambe^
aurtout à l'attaque de leurs retrandiemenla ae
combat de SaUy, procbe d'Arras. Là il fit dae
choses qui eurent peu de ses compagnons pour
témoLu, et que tu n'apprendras que des Annalea
de Flandre, afin que tu les puisses croire. Te
attends la fin de tant de bellea acHona : elle est
telle que tu l'as pu imaginer. Ce vaillant homme»
mort les armes i h main, accablé de ses pro-
pres lauriers, chargé des louanges de sa patrie,
et couvert de la terre des ennemis, donnaul
avec nne valeur incroyable dans l'ouvertuie
d'une mine où il voulait faire son logement, et
par laquelle 11 venait de nous ouvrir la fameuse
ThionvIUe; une seconde mine venant à jouer, il
trouva son tombeau dans la ruine d*un baatîon,
aoua la chute duquel il fut glorieuaement enve-
loppé. Passant, un grand homme de guem
pouvali-il avoir une pbis honorable s^ultore ?
Tu es Français, donne des larmea àun cavalier
qui a donné tant de sang à la grandeur de cet
Eut, et qui est mort à S2 ans, percé de 5S
blessures. Cest ce qu'il demande de u ^é,
puisque d'aiUeurs il est content de sa desthiée,
et qu'il aima mieux se perdre en aidant à noua
acquérir l'une des phis ibrtesphices de l'Europe,
que de se conserver pour la charge de Mare»
chai de France, qui lui était promiae au retour
de ceue glorieuse expédition, qui finit ses tn-
vaux avec sa vie; elle a été asseajongue, puis-
qu'elle a été fort iUustre. Tu prieru pour soa
&me, si la tienne est sensible aux belles actiona»
Ceat à quoi te convie Kenardière, plek de
douleur et de regret, coBune tu le doia étie
toi-même. Ifi45.
Via-à-vis de ce tombeau, est celui de
Léon Potier, duc de Gèvres, premier gentil-
homme de la chambre, gouverneur de Jfit»
ris» etc.» avec cette épitapbe :
CTOUT
Très-haut et trèt-puissant Seigneur Messira
Léon, Duc de Gèvres, Pair de France, Chevalier
des Ordres du Roi, premier Gentilhomme de sa
Chambre, Gouverneur de Paris, Gouverneur et
Grand Bailli du Valois, Gouverneur et Capitaine
de Montceaux, Lieutenant pour le Roi au Bail»
liage de Rouen et pays de Caux, troisième fils
de très-haut et très-puissant Seigneur Mesaire
René Potier, Duc de Tresmes, Pair de FrancOt
Chevalier des Ordres du R<h, premier Gentil-
homme de sa Chambre, Gouverneur des pays
du Maine, Perche et Laval, et de Madame Mar-,
guérite de Luxembourg, Princesse de Tingri, a
commencé de servir 1c Roi en 1644, en qualité
de Capitaine dans le Régiment de Cavalerie de
Maiarin, et s'est trouvé à la bataille de Fri-
bourg. En l'année 1645, il a eu deux chevaux
tués sous lui à la bataille de Nortiingue; et y
1151
PAR
nyanl clé fait prisonnier, il a ironvé le moyen
de s*cchapper des mains des ennemis, rejoindre
sa Compagnie, et de retourner à la charge. En
la même année, II a eu un Régiment de Cavale-
rie, et a servi au siège de Phillsbourg. En i6i6,
il enl an Régiment d'Infanterie, et a servi an
siège de Courtr:«y. En 1647, François Poiier,
son frère, ayant été iné au siège de Lcrida, îl
fut reçu en son lien Capitaine des Gardes du
Corps, eti survivance de M. le One de Tresmes,
leur père; il a depuis sem dans toutes les oc-
casions jusqu'au siège d'Ypres; il a été fait
Lieutenant générnl, et a servi en celte qualité
en Guyenne, Fhin'lres, Champagne et Lorraine,
aux sièges de Slenny, Marsnl, Lille, Tournay,
Douay, et de plusicMirs antres villes, jusqu'en
1G69, qu'il a été fait premier Gentilhomme de
la Chambre. I^n 1087, le Roi, voulant reconnaî-
tre la Ûdèlité, rassidnilè avec laquelle il avait
toujours servi, lui a donne le goiivemement de
Paris. En 1G8â, il a, pour la gloire de Dieu et
ponr honorer la mémoire de Monsieur son père
et celle de Madame sa mère, payé aux Religieux
de cette maison le fonds de la fondation qu'ils
y avaient faite dès le 28 février IG20. En 1702,
il a fait démolir rancienne Cliapelle de Luxem-
boui^, Ta fait rebîMîr, fermer et orner comme
elleest présentement; et, après avoir fait faire la
cave qui est dessons, pour conserver les pré-
cieuses mânes de Messieurs et Mesdames ses
Ancêtres, et rendre ses devoirs à des personnes
si Illustres, Il •, pour le repos de leurs âmes,
fondé de nouvelles prières, solvant Tacte qnf
en a été passé avec les Religieux de cette Mai-
son devant L^mbon et le Jeune, Notaires au
Chàtelet de Paris, le 11 décembre de ladite
année
Léon Potier, duc de Gèvres, avait épousé
en 1651, Marie-Françoise-AiiKélique du Val
(ic Fontonny-Mareuij, dont il eut le duc de
Trosiiît's, le cardinal do Gèvres, et plusieurs
autres garçons, dont doux sont morts avant
leur père, qui leur a fait nidlre ici les 6pi-
laphos qu'on va rapporter. En 1703, il épousa
on secondcis noces Marie-Renée de Rouillé
de la Chenelayc, de laquelle il u*eut point
d'enfants, et mourut le 9 décembre 1704, A^é
de quatre-vinçt-quatre ans.
voici les épitaphes de doux de ses enfants
morts avant lui :
A LA. GLOIRE DE JÉSnS-CHRIST,
et à la mémoire
de François de Gèvres,
Chevalier de Blalle, fils de très-baut et très-
puissant Seigneur Monseigneur le Duc de Gèvres,
Pair de France, Chevalier des Ordres du Roi,
premier gentilhomme de la Chambre de Sa
Majesté, el Gouverneur île Paris, s'étaul dévoué
dès sa jennesse à la défense do la Religion
Cîirctiwno, se ro'i.lit à Malte à Page de 17 ans,
pour y faire 4'js Caravanes. Il donna aussitôt
DICTIONNAIRE PAR m
des marques de son courage contre les infldètai
pendant plusieurs courses qu^ii M en laer. U
Grand Maître lui ayant permit d*aHer atee
d*autres Chevaliers assister las VénliieBS, «
leur aider à chasser les Turcs de la Moiêe,tt
fut dans cette expédition si périlleuse, que ee
jeune Chevalier fit davantage paraître aoa la-
trépidiié, son ardeur et son lèle povr b foi à
la prise de plusieurs places et combats eontie
les ennemis du nom Chrëiien, où il sa tfonvait
toujours tians les endroits où le danger était
plus grand-; de s:>rte qu'après pbisieura actisH
de valeur, il fut un de ceux qui nionlèrenC les
premiers à Tassaui, lorsque les Cbrétiens m
rendirent maîtres de la ville de Coron, et a En
sur la brèche de cette importante place qa'i
rencontra une mort glorieuse pour sa méneire,
mais très-donloureuse pour ceux qui ont eotuo
ses vertus. Son corps se trouva pami les
morts, ayant encore à la maiji son épée, qoi
était dans le corps d'un OiBcier Turc, élcada
auprès de lui. H eut la récomitense qo^il avait
toujours désirée, de mourir pour la défense de
la foi de Jésus-Christ, qui fui en raniiéc 1085,
âgé de 21 ans.
▲ LA CLOltE I^E DIEU,
et ù la mémoire
de Louis de Gèvres, marquis de Gandeias,
Qui, à Texemplc de ses illustre Ancêtres, a
passé le peu quMi a eu de vie dans les ar-
mées, et enfin s'esi heureusement sacrifié pour
le service d^e sojf Roi. A Tàge de 17 ans, il fat
Enseigne-Colonelle dans le Régiment du Roi,en-
suite Capitaine; et après avoir commandé I9
R^iment d*Albret, il fut Colonel du Régiment
Royal des Vaisseaux. Pendant que la guerre â
duré, il n'y a point eu d'occasions où il n*alt été
des premiers à se signaler, soit au siège d'Aire,
de Courtray, de Cambray, de Valenciennca et
de Boucha in, soit en plusieurs autres reneon-
très, où il a donné des marques d'une valeur
héroïque et d'une expérience consommée. Quand
la paix fut conclue, notre grand Monarque,
connaissant son mérite, Thonora en lGft7 de k
commission d'Inspecteur général en Frandie-
Comtc; Tannée suivante, il exerça la mène
commission en Alsace, où sa Majesté le fit Bri-
gadier de SCS Armées. Dans tous ces emplois,
il a fait paraître toujours beaucoup <Je capacité,
et une vigilauce extraordinaire* Enfin, lorsqu'il
faisait les fonctions de sa charge eu Allema-
guc, et quil donnait des marques d'iui courage
intrépide dans rattaqued*01>erkircL, U fut blessé
de deux coups de mousquet, dont il mourut le
18 avril 1G89, .^gé de 28 ans. Comme il s'était
toujours conduit avec beaucoup de sagesse et de
piété, il rendit l'àme (îans les dispositions d'un
véritable Chrétien, i.t dans une résignation en*
lière à la volonté de sou Créateur, mais regretté
généralemcat de tout le inoqde. Son cœur a été
PAR
D'EPIGRAPHIE.
PAR
1154
lé CA ce lieu, pour re|>oscr dans le toiu-
[\c »cs Anccire». Trés-liaul cl irès-puis-
leigiieiir Manseigiieur Léon Potier Duc ilc
!S, Pair (le France, Cheviilier des Ordres
«9 premier Gentilhomme de la Gliambre
< Majosic, Gouverneur de Paris, père de
Jiie Seigneur, a fait poser ce marbre, qui
'a à la posicritê d'un monument éternel à
rtu d'un si digne ûls, et à la doulear d'un
ù généreux.
lard-François de Gèvres, ducdeTres-
lair de France, brigadier des armées
, chevalier de ses ordres, premier gen-
me de sa chambre, gouverneur de ta
prévoie ol vicomte de Paris , grand
et gouverneur du Valois et de la ville
Bspy, étant mort le 12 d'avril 1739,
aqualre-vingl-qualrième année de son
3n corps fui porté dans celte église
oute la c(?rémonie et toute la pompe
observe aux convois des gouverneurs
is, et fut inhumé dans le caveau de
entres. Il érait fils do Léon Potier, duc
Très.
slà nef de la chapelle de Sainl-Léon, ou
yres, est uu lombeau de marbre noir,
5 contre le mur du chœur, et sur ce
ment, la Passion de Jésus-(.hrisl est
lèntée en bosse et en marbre blanc,
iscription que voici nous apprend que
ci la sépulture dos deux chanceliers
chefort» et de plusieurs de leurs des-
Qts
ielmi et Guidonis de Rochefort fratrum,
leSas Gancelbriorum , necnon multorum
isque sexus ex eadem familia mortalës
ise diversis temporibus hic depositae fucnint
nibu «478, Usque ad annum 1630.
deux chanceliers avaient longtemps
les armes, et réunissaient le mérite
9UX professions. Guillaume mourut le
août U92, et Guy au mois de janvier
près de ce tombeau, et du même côté,
statue en pierre de Charles de Maigné,
ligni, capitaine des gardes de la Porte,
!St ici représenté assis, en habit de
e, la tète appuyée sur le bras gauche,
tlffure fut louée nar le cavalier Bernin ,
n'étant h Paris, il vint visiter les tom-
t de cette église. On la croit de Paul
). Au-dessous on lit cette ioscription :
)lum Magnœum Equitem Anratum, Excu-
um PorUe Regiae Pnerectum, Regisque Gu-
ilarîum, Martiana Magnœa soror sua piis-
a In spe resurrecluri corporis, hoc luoiulo
;erilali commendavil 1556.
QS la chapelle de la Madeleine, ou de
Doustier, ont été inhumés Claude de
ne, femme de Claude Gouffler, marquis
)issy, duc de Rouanez, morlo en 1561 ;
s de la Trimouille, dont on va ranpor-
^pitajjhe: Charlotlede Beaune, fille de
les de Beaune, vicomte de Tours, ba-
ron de Samblançay, femme de François de
la Trimouille, marquis de Noirmoustier, et
mère de Louis de la Trimouille, qui a fait le
siqet de cet article, laquelle mourut k Paris le
30 de septembre de Tan 161T, Agée de
soixante-sïx ans et demi.
Sur le devant du tombeau, est une table
de marbre noir et blanc, d*uno espèce rare,
6t sur laquelle on Ut :
D. 0. M.
Ici repose .e corps de irès-baoi et très^puissaut
seigneur messire Louis de la Trémouilie, mar-
quis de NoIrmoQslier, vicomte de Tours, bârou
de Gh&teau-Neuf et de Samblançay, seigneur
de la Carte, de la Rochorie, de la Ferté-MiKm,
Ueuteuaut général pour le roi en Poitou, qui dé-
céda le A septembre 1613, âgé de 27 ^ns.
Pries Dieu pour son àme.
Los de Beaune, qui se sont alliés auT
Gouflier, aux la Trimouille et aux Mont-
morency, descendaieiit do Jean de Beaune^
qui prit le nom Je la ville de Bourgogne où
il était né, et vint chercher furtuno à Tours,
sous le rèjjne de Charles VII. Y ayant servi
longtemps un marchand fort riche, il en ob-
tintla Glle en mariage. Guillaume de Beaune,
uu do leurs descendants, eut de Jeanne
Cottereau, Jacques et Claude de Beaune.
Celle-ci fut mariée à Claude Gouffier, duc
dtt Rouanez, et mourut on 15G1.
Jacques de Beaune fut chevalier dos or-
dres da roi, ambassadeur en Suisse, et père
de Jean, qui mourut gentilhomme ordinaire
de la chambre de François, duc d*Alençon,
sans laisser <le postérité, et de CharloUo de
Beaune, qui éi)Ousa Simon de Fizcs, baron
de Sauve, secrétaire d'État ; et en secondes
noces, François de la Trimouille, à qui elle
apporta une partie des grands biens de sa
famille.
Dans la nef, est le tombeau des Zamet,
dans lequel ont été inhumés Sébastien Za-
met, Madelehie Le Clerc, sa femme, et leurs
enfants, Jean et Sébastien Zamet. Sébastien
Zamet, le i)ère, était originaire deLucques,
et, selon les uns, fils d*un cordonnier, et
selon d'autres, cordonnier lui-même du roi
Henri 111. Ce qu'il y a de certain, c^est qu'il
éiait un de ces Italiens affamés, qui vinrent
en France sous la protection de Catherine
de Médicis, pour y introduire toutes sortes
d'impôts et de maltotes, et pour s'engraisser
de la misère du peuple. François Zamet
avait naturellement de Vesprit, et était d'ail-
leurs aussi attentif et aussi complaisant que
le peut être un homme de néant qui veut
faire fortune à quelque prix que ce soit.
Avec ces qualités, il ue fut pas longtemps à
avancer ses affaires ; car, des Tan 1585, il
était inlerressé dans le seul parti du sel
pour la somme de 70,000 écus ; et en 1588,
lo duc d'Epernon avait à prendre sur lui une
somme de 800,000 écus, que le roi Henri
lui avait donnée.
Zamet servit si bien Henri IV dans ses af-
faires et dans ses plaisirs, et le roi avait pour
lui une amitié si i^arliculièrp, qu'il allait
<
fl35 PAR
souvent 80Uf>er lamilièremeDt chez lUi, el
que même il ne l'appelait plus autrement
que Bastion/ La faveur et les bienfaits de ce
Snnce l'enrichirent tellement, que» selon
lézeray, il se disait Seigneur de iTfiOQ
écus ; et qu'après avoir acquis les terres et
seigneuries de Murât, deBiU^, de Beauvoir,
de Cazabelle, etc., ilfi|t gouverneur du châ-
teau de Fontainebleau, et surintendant de
la maison de la reine Marie de Médicis. Il
vécut longtemps en concubinage, ou en ma-
riage secret, avec Madeleine Le Clerc du
Tremblay, de laquelle il eut plusieurs en«
fants, qui furent depuis légitimés. Leur père
mourut le U de juillet 161<h, âgé de soi-
xante-sept ans, et leur mère le 12 mai 1615.
Les plus connus de leurs enfants sont Jean
Zamet, que les calvinistes nommaient le
Grand Mahamei, et qui, étant maréchal de
camp, fut tué d'un coup de canon au siège
âë' Montpellier, en 1622. 11 avait épousé
Jeanne de Goste de Kouillard, de laquelle
il eut un fils, qui mourut Tan 1612, et fut
inhumé dans cette église ; et Sébastien Za-
met, abbé de Saint-Arnoult de Metz, etévê-
que et duc de Langres, qui mourut le 2 fé-
vrier 1655. C'est ce dernier qui, en 163^, fit
ériger à son père et è sa mère, k son frère
atné et à son neveu, les tombeaux que l'on
Toit dans cette église, et qui j a fait mettre
les épitaphes qxion va lire :
DICTIONNAIRE PAR iiSI
gèrent sa minorité, oà il eot ThoBnevr iTèln
employé avec coramandeinent, qoc dans cen
qui furent tuscilés peu après par les béiétîqMi
rebelles, contre lesquels il donna tant de pm-
ves de son lèle el de sa valeur, étant meniB
de camp du régiment de Picardie, qu^il mériu
la charge de maréchal de camp dans raméedi
roi, laquelle, exerçant an siège de Montpellier,
il mardiait à grands pas aux prenlen heo*
neursmiliuires, lorsqu*un boulet, lui brisant h
cuisse, arrêta le cours de sa vie, poar la birt
jouir dans le ciel de la vraie gloire, dont il n*eèt
pu recevoir que les ombres sur la terre, il fnt
blessé un samedi, Jour dédié à la sainte Yierge,
le 3 septembre lOâ, et mourut le jeudi eniai-
vant, jour de la Nativité de la même Tierge,
1654.
Très-illustreet très-révérend PèreenDieu, mes-
sire Sébastien Zamet, évèque, duc de Langres,
pair de France , touché de raflèclkm que la
charité divine donne aux vivants envers les
roorls, a fait dresser ces monuments h son père
et à son frère, afin que les, chrétiens prennent
sqjet de contempler, dans ces marbres luisants,
la gloire solide et immortelle qu'auront les corps
des bienheureux, le jour de la résurrection,
1654
ICI EXPOSI
Le corps de messire Sébastien Zamet, chevalier,
baron de Murât et Billy, seigneur de Beauvoir
et de Caaabelle, conseiller du roi en ses conseils,
capitaine du château et surintendant des bâti-
ments de Fontainebleau, surintendant de la mai-
son de la reine, honoré durant sa vie de la bien-
veillance de nos rois pour ses services et fidé-
lité; aimé des princes et des grands du
royaume , pour son cœur franc et généreux ;
célèbre dans les provinces étrangères, pour sa
magnificence; lequel, âgé de 67 ans, décéda le
lundi 14 juillet 1614 , à Paris, dans son hôtel,
rue de la Cérisayc, regretté des siens pour sa
bonté, pleuré des pauvres pour sa charité et ses
largesses.
Tout auprès, on lit :
▲ Là «ÉMOIRB
de messire Jean Zamet«
Chevalier, baron de Murât et Billy, seigneur de
Beauvoir et de Caiabelle, conseiller du roi en ses
couseils, capitaine du château, et surintendant
des liàtiiiienis de Fontainebleau; lequel, après
avoir passé ses jeunes ans à se rendre parfait
en tous les exercices qui peuvent relever un
grand courage, quitta le repos dont la France
Jouissait alors , pour aller chercher la guerre
Jusque dans TOrient , contre les ennemis du
BOtii chrétien ; d'où il rapporta tant de gloire ,
qa*elle servit de fondement k celle qu*U a depuis
Hr<|iiise, servant le roi en toutes les occasions,
tant dans le» premiers mouvements qui iraver*
Etienne Garneau était né à Chartres ; et
quoique Horeri ait dit qu'il avait été avo-
cat au parlement de Paris, avant que d'entrer
dans le cloître, il y a beaucoup d'apparence
que celte circonstance n'est pas véintable;
car; outre que le^ Célestins de Paris n'en
ont aucune connaissance, on a attentivement
parcouru le tableau des avocats de ce parle-
ment, depuis le commencement du siècle
dernier, et on n'y a point trouvé Etienne
Cameau. 11 entra cnez les Célestins de Paris
en 1630, et s'occupa le reste de sa vie k la
pratique de sa règle, et à cultiver les scien*
ces, et le talent qu'il avait pour la fioésie,
soit latine, soit française. Il possédait aussi
les belles-lettres et les langues latine, grec-
que, italienne et espagnole. Il composa di-
vers ouvrages, dont les uns ont été imprimés
plusieurs fois, et les autres sont manuscrits
dans la bibliothèque de cette maison. Parmi
ses ouvrages imprimés, il y en a un qui est
intitufé : LQEconomie du petit mande, ou
les Merveilles de Dieu dans le carpe humaim.
Ce poëme prouve que l'auteur avait une
grande connaissance de l'anatomie, et est
un éloge continuel de la sagesse et de la
bonté que Dieu a manifestées dans la cons-
truction et l'arrangement des parties du
corps humain. Dans le temps que la Faculté
des médecins de Paris était partagée sur Tu-
sage de rémétique, Dom Carneau composa
un poëme historique sur ce remède, et le fit
imprimer en 16SB, in-8* sous le titre de
Sttmmimachie. Dès l'an 165i, il avait com-
posé un poëme tbéologique de la Carrection
et de la Grdce^ où Ton dit qu'il a fidèlement
recdu les sentiments de saint Augustin sur
PAR
ft*£PifiilÂPHIE«
PAR
I1S8
i matière. Ce poëme est de trois mille
, et est encore maDuscrit dans la biblio-
ue de ce monastère. Ce savant et pieux
[ièux mourut le 17 septembre 1671, et
nhumé dans le caveau, sans épitaphe.
ms la chapelle de Saint-Martin, fut in-
é Simon de Fizes, baron de Sauvé, mort
itaire d*Etat en 1579. Charles-François
mjf baron de Vinzelles, son ami, flt
re une table de marbre noir, sur la-
ie est l'inscription suivante, gravée en
98 d*or :
gbi metsire Simon de Fizes, baron deSaufé,
iieiller du roi en ses conseils d'Elal, ei pre-
if secrélaire de ses commindemenls, lequel
éda le 27« jour de uovenobre, Tan 1579.
I milieu de la grande nef de cotte église,
une tombe de marbre noir, devant le
fil, furent inhumés Garnicr Marcel,
geois et échevin de Paris, et Eudclinei
mme, qui moururent en 1352. C'est ce
ier Marcel qui donna aux Pères Célcs-
,out le terrain que feu son père Jacques
el avait acquis des Carmes, après en
joui trente-deux ans. Son père Jac-
Marcel est aussi inhumé ici, y ayant
transporté d'une des chapelles qu'il
fait Dâtir en ce lieu. Agnès Marcel, sa
sœur de Garnier, morte Tan 13^0, y est
inhumée. Elle avait été mariée à Jean
evilain, échevin de Paris.
f a encore dans cette église plusieurs
eaux de prélats, de présidents, de cou-
rs au parlement ou à la chambre des
tes. et de plusieurs secrétaires du roi ,
il faudrait un volume si on voulait les
re tous]; il suffira donc d'avoir parlé de
des personnes les plus illustres.
is rarrière«sacristie de cette église, on
rque un retable de cuivre jaune ou de
I, sur lequel sont représentées plusieurs
ires saintes ; il a été donné par le roi
es V. On y voit les armes de France ,
les fleurs ue lis réduites h trois, ce qui
fe que cette réduction avait été faite
le règne de Charles VI.
enant cette arrière-sacristie est une
le sallequ*on nomme làChapelle de Mai-
f où est inhumé un Célestin illustre
I vertu et par son savoir, nommé De-
Fèvre. Il était né à Vendôme, et ensei-
tendant dix ans les humanités dans Tu*
site de Paris, avec tant de célébrité, ({ue
mbassadeurs de Venise , qui étaient
lors à Paris, étant un jour entrés dans
uditoire , pendant qu'il expliquait un
r grec, s écrièrent, après l'avoir en-
I : uabeat Roma suum Cieeronem^ iuum
m, êuum Virgilium : Docla Grœcia $uiun
mm, suumque Demoêthenem ; habet oj^
nium Fabrum Paririentiê UniversUtu. Jl
tous ses talents et sa réputation au
le la croix, et se fit Célestin au monas-
le Marcoussy. Il brilla dans la religion
)e il avait brillé dans le monde, et,
avoir gouverné plusieurs monastères,
Cait prieur de celui de Paris, et vicaire
général du provincial Tan 1537, et mourut
un an après , âgé de quarante ans. 11 avait
composé beaucoup d'ouvrages, qui sont pres-
3ue tous manuscrits, n*y en ayant eu que
eux qui ont été imprimes. Le plus intéres-
sant pour les gens de lettres est un manus-
crit en deux volumes in-folio , intitulé : In-
dex atphabetieus Seriptorum veîerum Grm^
corum ae LatinorwHy m onmi génère littera^
turœ^ qu'on garde dans la bibliothèque de ce
monastère.
Le cloître de ce monastère est un des beaux
de Paris, et le plus enrichi de sculpture très-
bien exécutée , et à laquelle il ne manque
qt:e le goût et le dessin. Le côté du jardin
est formé par des arcades portées par de pe-
tites colonnes corinthiennes couplées, de
quatre pouces de diamètre , et d'une assez
belle proportion, très-bien travaillées et par-
faitement conservées. On voit dans un compte
du moine qui était procureur de ce monas-
tère en ce temps-là, et que le P. Becquet a
conmiuniqué, qu'il fut commencé le 8 août
1539, et achevé en 1550; que l'entrepreneur
se nommait Pierre Hannon , tailleur de
I lierre et magon , et que la dépense de ce
lâliment monta h la somme de 10,778 liv. 9
den., et qu'elle fut fournie par la commu-
nauté.
Vis-à-vis le réfectoire est un lave-mains. de
pierre de liais, ingénieusement composé. Le
plan du petit bâtiment qui le renferme est
circulaire et à pans. Il est voûté en dûme ,
et la voûte est soutenue par des colonnes,
et terminée par un lanternin fermé par un
vitrage d'une couleur de feu très-vive.
Dans le même cloître , auprès de la porte
du chapitre, est un marbre noir, sur leouel
on a tiré une liene horizontale , laquelle •
avec le secours d'une inscription latine, qui
est du P. Etienne Carneau , nous fait con-
naître jusqu'oil alla le débordement de la
Seine , qui ût tomber une partie du pont
Marie.
Ânno 1658, mense februtrîo,exuDdanli$ Sequaoae
fluctus liie aliquandiu suignantes mediam hajas
quadri liueam auigere.
Auprès de la porte qui conduit au grand
escalier, on voit l'épitaphe d'Antoine Perez ,
l'un des principaux ministres de Philippe II,
roi d'Espagne, qui, ayant eu le malheur de
tomber en la disgrâce de son maître, se ré-
fugia en France , où il mourut au mois do
novembre 1611.
Antoine Perez, dont est question , fut ac-
cusé d'avoir révélé les secrets de l'Etat, d'a-
voir ajouté et retranché aux dépèches qu'il
déchiffrait, et d'avoir fait assassiner Jean
d'Escobedo, secrétaire de Don Juan d'Autri-
che : ce fait était vrai, mais il avait été or-
donné par le roi. Le crime qui rendait An-
toine Perez coupable aux yeux de Philippe II
fut celui dont ce prince n'osa jamais l accu-
ser. Ce ministre, jeune et aimable, partageait
avec le roi son maître les faveurs d'Anne de
Mendoga de la Cerda , princesse d'Eboli, et
sa part était même Im plus flatteuse , car il
en avait le cœur. Philippe s'en étant aperçu»
(iSd
PAR
MCTIONNAIRE
PAR
n»
chercha oes prétextes pour sacrifier son mi-
nistre à sa jalousie. Voici son épitaphe :
BIC JAGET
IlInstrissimusD. ÀDlonius Perez, olimPhHippo D,
Hispauiarum Régi a secretioribus Consiliis, eu-
jus odium maie auspicaium effugiens» ad Uenri-
cum lY, GaUianifii Regem , inviciissîmum se
coiitaUt, fjusque beneficienliam experuis est.
Demuoi Parisiis diein clausil exiremum, anno
saluiis H. D. CXI.
Cette inscription ne nous apprend ni le
sujet de la disgrâce de Percz, ni son Age» ni
le jour de sa niort. Le P. Etienne Carneau ,
qui savait pailaileiiient i'es|>agnol , el qui
avait lu ce que les historiens de cette na-
tion avaient écrit de la disgrâce de ce luiuis-
Irci composa une autre épitaphe qui est parmi
ses manuscrits, dans la bibliothèque de ce
monastère » et qui mérite d*ètre rapportée
ici.
DEC ET POSTERIS.
Quisqnis bic specias, paalulinn exspecla. Non mi-
^ DBslugeodsequam legemla Ubi prodil inslabîli-
Ulis hnoiaiix ar^uiucula Anionii Perezii , virl
diristiiiiî, sors, quain ad summum dignitatum
jftoeim eveciam ad exiremam infelicîlalcm per»
'•'-r 4inaci ludo foriuna dcturbavit. Is, cum Pbilippî
11, Hispaniaruin Régis absirusioris Consilii non
solum pariiceps, sed quasi arbiter forel, impro-
\k\e apud eum maie audiil, ncquaquam, ul pie-
risque persuasuu), ob cxdem D. Joannis Esco-
vedt, enjus ne conscius quidem fuerai,imosoias
amer ipsi odiuni peperit, sed amor zelotypia
Regfa exasperalus, cujas mysterium yalde Intri*
catnm explicare prolixioris bistoriae munus est.
Catenis quibus in carcere dîu coiislricius emar-
cuerat, generoso fidae conjugis Joanns Goello
stratagemaïc ercplus, tandem GaUiam, oppres«
sorum azîlum, luUimque naufragauiium portun
appulil, ubi ab Heurico IV, ter maxime perbe-
nigne exceptus et in honore babitus, privai! ho-
minis vitam, fastus aulici pertaesus, aliquot an-
Dis duxit,et adsolam ;eterniiatem aspirans, ex-
spiravit anno salut, m. d. cxi. Mortalis ejus,
sarcina bic deposita novissimam de polvere
suscilationem praestolatur.
Dans le chapitre, on voit une tombe, uo
peu élevée de terre, autour de laquelle on
Lit celte inscription en lettres gothiques :
CT GI8T
Monseigneur PtiUippe de Maîiières en Santerre»
chevalier, chancelier de Chypre, conseillère!
banneret de l*hôtel du roi de France, Charles
le Quint de ce nom, qui, de la gloire de THôtel-
Royal, passa à rhumUilc des Célestins, Tan de
grâce 1380, cl rendit son esprit à Dieu le 29*
jour de mai, Tan de grâce iÏ05.
£t au milieu de ladite tombe est encore
gravé :
Ledit chevalier fut fiilt chancelier de Chypre «i
temps de très-vaillant roi Pierre de Lusigiia,
Qnint roi latin de Hicrusab^m, après GoJefMde
Rouillon, roi de Chypre ; lequel, par sa grande
prouesse et antre entreprise, print par balaîle
et à ses Trais, les cités d*Âlexandrie en Egypia,
Trypoly en Syrie, Laya en Arméuîet SaihaUe ei
Turquie, et plusieurs autres cités et château
sur les ennemis de la foi de J.-G. Après la pi-
teuse mort du très-excellent roi, ledit son chao-
celier fut appelle au service du pape Grégoire
Ttl, et finalement an service dé son droit wd-
gneur naturel, lettré, sage, débonoaire,
que, et bien famé et bien fortuné roi de Fi
Charles le Quint de son non; desqudi pape m
roi les bonnes mémoires soient présentées de-
vant Dieu.
Autour de cette tombe, et dans son épais*
seur, sont gravés quatre vers latins eompo*
ses par Philippe de Maizières lui-nième, pour
lui servir d*épitaphe :
Qui beUa seculus, plagas mondi perlustrando,
Et vaiiis allectus, allas xdes frequentando,
MoUibus induclus, lieliciis inliaerendo,
Nunc polvis effecius, sub tumba tubam expecle.
Pendant les vingt-cina dernières années
de sa vie, Philippe de Maizières observa la
règle dos Célestins avec autant de régula-
rité qu'aurait pu faire le plus parfait reli-
gieux, ce qui est d'autant plus louable, ga'il
n*y était point obligé, n'ayant point fait ^
vœux. Il composa plusieurs ouvrages aviiit
et pendant sa retraite, dont le plus curieiut
est Le Songe du vieux pèlerin^ livre dont OÉ
parlera à Tarticle de la Bibliothèque.
Pierre Bard a été aussi inhume en ce lieu.
Il était de Tournay, et avait étudié eu runi-
yersité deLouvain, avec Adrien Florent, qui
fut pape sous le nom d'Adrien VI. II flt pro-
fession dans le monastère des Célestins <^
Paris, le 21 de mars 1489.'C'était unhommfi
d*uno grande vertu et d*un grand saroir, et
qui, à aes dons aussi précieux, joignait*dês
qualités aimables , comme le charme de la
voix et une grande connaissance de la mosi-
sique. Le roi Louis Xli le choisit pour son
confesseur , et avait beaucoup de conQance
en lui. Il eut aussi beaucoup ae part en l'es-
time et en l'amitié d'Etienne Ponchcr, évê-
que de Paris , de Louis Pinelle et do Guil-
laume Briçonnet , successivement évoques
de Meaux , et de George d'Amboise , cardi-
nal, archevêque de Rouen, et principal mi-
nistre de L«uis Xil. Sa piété était si sincère
et son désintéressement si grand , qu'il ne
voulut jamais accepter un archevêché qui
lui fut offert par Louis Xlt, et qu'étant
8rcssé par le pape Adrien VI de 3e rendre è
lOme, oii il avait résolu de Télever aul
premières dignités de l'Eglise, il sufipliaSa
Sainteté de le laisser dans l'état où la Pro-
vidence l'avait mis. Enfin, après avoir été
<|iiatre fois |)rovincial de la congrégation des
Célestins de Franco, il mourut dans cecoih
vent en odeur de sainteté, l'an 1335 , âgé d9
PAR
D^EPiGRAPHIE.
PAR
1113
e-vlngt-'Jou\ «ns. Dans la bibliothèque
tle maison , il y n un Commentaire sur
fie de saint Benoit ^ eu 2 vol. in-folio,
\q vol. ileSermonSf les uns et les autres
iscrits.
n3 le clottre, on voit une porte, au-des-
e Inquelle est cette inscription en lel-
Tor et Lîo'hiquos : Caméra CoUegii No*
rum et Secretariorum Régis , parce cpie
en ce lieu que cette compagnie tient
ssembiées, et oix tous les ans, le jour
int-Jean Porte Latine, elle nomme des
àTS. Outre cette salle , elle en a encore
utro dans ce couvent, le lambris de la-
e est parsemé de fleurs de lis. Dans le
de celle-ci se voit un grand et riche
m où lésus-Christ est ropri^senté en
, et au pied de la croix sont les quatre
;élistes, et d'un c6\6 le roi saint Louis ,
Tautre Henri le (irand. Au-dessus est
inscription :
» Begi, Posieris, Collegiiim, Consillariorum,
iriorum et Sécréta rioniiu Régis, et Goronœ
Dcte, ornamcntum hic aiil;e proprix seriio et
e antea lalentis de sno poauit» ann. salut.
5.
QStitution de la confrérie des secrétai-
lu roi , sous rinvocation d(!S quatre
i^élistes, daus Tégli^e des Célestins, est
ême temps (pie rétablissement de ce
istère. Celto comiuignio a toujours con-
jusqu'à CL» jour d'y tenir ses assera-
• Le roi» en approuvant cette congréga-
n, coniirraa les privilèges dont avaient
ara joui ses notaires et secrétaires. La
sissance des causes nù ils pouvaient
.otéressés, était attribuée aux requêtes
lôtel. Cette association était soumise à
ois aussi utiles ({ue s.iges. Lorsqu'un
acrétaires du roi tombait dans I indi-
}f et qu'il découvrait son état à la eom-
ie» chacun de ses confrères était tenu
i prêter tous les ans vingt sols parisis ,
n'était dans Tobligation de rendre
1 casque ses affaires se rétablissent. Les
ts firescrivaient jusqu'à la forme de Tha-
nenl. Il est dit qu'ils seront velus dé-
aent» qu'ils ub pourront s'habiller de
i rayées» ou mi-parties de deux couleurs
robes étaient pareilles à celles que por*
encore aigourd'hui les bedeaux des
es) qu'ils ne porteront point do tuniq^ues
de longues manches descendantes jus-
sur les mains (on appelait ces manches
nouffles)^ et qu'ils ne chausseront point
pu/oine^ (1)
Chaussure bizarre, du nom peut-être de celui
tvail imaginée. Le $onlier à la poulaine flnis»
D pointe, et son bec était plus on moins long,
nt h qualité de la personne. C'était pour les
du commun, un demi- pied, pour les plus riches
ed, pour les plus grands seigneurs et princes
pieds. On rornait quelquefois de cornes, quel-
isde griffes, ou de quelque autre fi|[ure grotes-
pluft ilélait ridicule, plus il semblait l)eau. Les
les fulminèreul longtemps sans succès contre
mascarade, que le continuateur de Nangis
'â$ fiché contre iiaftcre, d^outrage fait au Créa-
On sort du cloître pour entrer dans un
vestibule, qui conduit h la basse-cour, au
jardin et au pied du grand escalier.
La basse-cour règne le long do la rue du
Petit-Musc, de laquelle elle est séparée |Kir
un grand bâtiment fort solide , que lit cens*
truiro Artlius de Montauban, archevôqn<^ do
Bordeaux, et dans lequ(îl sont les caves et les
grrniersKle ce monastère. Sur la principiite
porte de ce bAtimeiit est une grande pierre
de liais, où sont deux vers assez mauvais ,
gravés en lettres gothiques.
liane fabricam nobis Arturus Burdigalensis
Condidlt ullroneus, dct sibi dona Dcus.
1W5.
Le jardin est spacieux, en bon air , et rà-
gnc le long des cours de TArsenal.
Le vaisseau de la bibliotiièque règne sur
un des dortoirs, et n'est pas dos ni us grands;
mais il est bien éclairé et décore do pilastres
ioniques, qui portent une corniche fort pro-
prement exécutée. 11 est môme agrandi )>ar
un grand cabinet et par un arrière-cabinet »
qui sont de plain-pied et de suite. Cette
bibliothèque était peu considérable» lors*
Ïu'on en confia le soin au P. Antoine
ecquet , et l'on n'y comptait pour lors
qu'environ six mille volumes ; mais ce reli*
gieux a travaillé avec tant de succès à l'enri-
.cbir, qu'aujourd'hui elle est de seize ou dix*
sept mille. Il a été beaucoup aidé par les
bienfaits do Marc-René de Voyer de Paulmy
d'Ar^euson, garde des sceaux do France , et
président du conseil royal des Gnnnces , et
par ceux de Charles de Héiiaut, doyen des
conseillers du grand conseil. Le premier,
pendant qu'il était lieuleuant général do po-
lice de la ville de Paris, donna plusieurs
fois à ce monastère des livres hérétiques,
dont il ordonnait la confiscation. Quant i
M. Hénaut, par son testament du mois de
février 17.V-1, il légua sa bibliothèque aux
religieux de cette maison. Elle n*était pas
fort nombreuse, puisqu'elle n'était que de
tsar. Charles V, pour complaire au clergé, le dé-
clara conlre les bonnes mœurs^ inventé en aériëion de
Dieu et de C Eglise ^ par vanité mondaine , par folle
présomption : et pour alK)lir cet usage, il condamna
a dix florins (faniende ceux <)ui s^obstincraient à le
suivre, et 11 ne fut almli entièrement que sous le
règne suivant. A ceUc mode extravagante succéda
cefie des souliers faits en bec de ctnne, remplacée
ensuite par des pantoufles d'un pied de lar^e. Voici
la plus vraisemblable des dilTérenles opinions sur
Tonaine des souliers à la poulaine. Henri , Gis de
Geoffroy Plantagenet, comte d'Ai\jou, était estimé
Tun des princes Te plus accomplis de son temps. Sa
beauté, sa taille avantaseuse excitaient Fadmiratlon
de tous les courtisans. IJn seul défaut déflsuraft cet
extérieur prévenant , îl avait k rextrémlte du pied
mie croissance de chair assez longue; Pour dérober
la vue de cette difformité , il portait une chaussure,
dont le bout présentait une forme de griffe. Cette
chauBSure bizarre fut aussitôt adoptée par les sei-
gneurs ; et le peuple, vrai singe de la noblesse, ne
tarda pas à Tiuiiler. Celte mode subsista pendant
Çlus de trois siècles. (Voy. Chron. TrivelU Cont. de
fang ; \ellt et Villaret, Hisl. de Fr.^ tom. Ylf,
pag. 75; et tom. X, pag. 109 et suiv.)
1145
PAR
MCTlONNiURE
PàR
M
q[uatre mille Yolumes ; mais elle était con-
sidérable par le choix des livres, et par la
propreté de la reliure. La bibliothèque de
ce monastère est surtout curieuse par les
Urres d*anciennes éditions , et imprimés
a? ant l'an 1500.
Le plus ancien et plus curieux de tous les
livres est un petit in-folio» qui n*a que 68
feuillets, imprimés seulement d*un côté, où
les principaux mystères de notre religion
sont représentés par 58 estampes, sous cha-
cune desquelles sont deux colonnes de latin
rimé, imprimées en gothique. Tout cela est
fort grossier, et Ton n'y voit ni le nom de
l'auteur, ni celui de l'imprimeur, ni celui
de la Tille où il a été imprimé, ni la date de
l'année. On trouve seulement à la tète une
préface, qui commence ainsi : Prohemium
agusdam tficipit novœ compilationis^ cujuê
nomen et iitufus est Spéculum humanœ êatva*
iionis. Ce livre a été cédé à M. le duc de la
Valiière. On garde avec grand soin, dans la
maison de ville de Harlem, un livre pareil
à celui-ci. Ceux qui prétendent que Laurent
Coster est l'inventeur de l'imprimerie en
Europe, disent que ce livre est le troisième
essai public qu'il en fit à Harlem, vers l'an
1440. On voit par la description que l'on
Tient de faire, que tout ce qu'on a dit des
premières planches d'imprimerie lui con-
vient ; car l'inventeur grava d'abord les lettres»
ou caractères, sur du bois , en taille d'épar-
gne , comme on grave les planches des vi->
gnettes et des estampes , et comme on dit
Su 'on imprime à la Chine depuis l'an 930.
ctte manière d'imprimer n'était ni nouvelle,
ni commode ; mais à force d'épreuves et de
réflexions, on inventa les caractères {[raves
et mobiles. Pour revenir au livre intitulé :
Spéculum humanœ êolvatianiêf on qoutera
3ue les Célestins de Paris assurent qu'il est
e la même édition que celui de l'hôtel de
Tille de Harlem.
L'on trouve encore dans cette bibliothè-
Sue la Glose de Nicolas de Lira , imprimée à
ome en 1473, en 5 volumes in-folio ; une
Bible imprimée à Paris l'an 1475, in-folio,
aui est actuellement entre les mains de M.
e Paulmv. Parmi les manuscrits était une
Bible parfaitement bien écrite sur du vélin,
faite par ordre du roi Charles V. Philippe
de Maizières dit qu'il la lisait tous les ans
nue tête et à eenoux. Cette Bible passa
après sa mort è Louis de France, duc d*Or-
leans, et ce prince la donna à ce couvent,
comme il l'a écrit lui-même à la fin de ce
livre. Louis de France, duc d'Orléans, donna
aussi au même monastère une autre Bible
in-folio, qu'on a toiqours lue jusqu'à présent
dans le réfectoire-
L'ouvrage de Philippe de Maizières, inti-
tulé : Le Sonqe du vieux pèlerin^ est un ma-
nuscrit in-folio, divisé en trois livres, et
conoposé en 1388, pour l'instruction de Char-
les Yl. Il renferme des maximes excellentes
pour le gouvernement, et devrait être entre
les mains de tous ceux qui sont préposés à
l'éducation et à Tinstruction de nos rois.
Le cardinal Duperron en taisait tant de cas,
qu'il allait sôufen, aux Célestins e'xpM
pour le lire. Au reste, il ne faut pas, ï
l'exemple.de plusieurs écrivains , coniNidri
cet ouvrage avec un autre, qui est intitulé :
Le Songe du vergier^ qui a été composé jm
Charles deLouviers, contemporaio déni*
lippe de Maizières, et dont Raoul de Prariv
a fiiit un abrégé.
Parmi les religieux Célestins qui, par leur
piété et leur savoir, ont illustré le menai'
tère de Paris, l'on compte non-seulement
Pierre Bard, Denis Le Fèvre et Etienne
Carneau, dont on a parlé, mais encore Pierre
Pocquet, qui était Bourguignon et docteur
en run et l'autre droit. II fit profession dans
le couvent des Célestins de Paris, Tan im,
et six ans après fut fait premier prieur du
monastère de Mantes, que le roi Charles Y
venait de fonder, il était si judicieux et il
savant dans la jurisprudence, que le parie-
ment de Paris conurma souvent ses déci-
sions ; mais ce qu'il y avait de plus estima-
ble en lui était le talent qu'il avait pour
conduire les Ames dans la voie du nlot.
11 fut directeur du bienheureux Pierre de
Luxembourg, cardinal, et de Philip|>e de
Maizières. Ce fut lui aussi que Louis de
France, duc d'Orléans, nomma pour être un
des exécuteurs de son testament. Le fameux
Gerson eut pour lui une estime et une amitié
Earticulières, et le mit au rang des grands
ommes de son siècle , dans une lettre qu'il
écrivit au duc de Berry. Le P. Pocquet
mourut è Paris l'an 11^06.
Jean Bassan était de Besançon, docteur èf-
droits, et prieur de Saint-Paul de Besan^n,
de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-
Augustin, et avait environ trente ans lors-
Ïu'il fit profession dans le monastère dei
élestins de Paris, le 5 janvier de Tao ISM.
Il fut chargé dans la suite de plusieurs com-
missions importantes touchant le gouverne-
ment de son ordre, et ce fut pendant qu'il
tâchait de s'acquitter de la dernière, qa*il
mourut dans le monastère de Collemade lès-
Aquila , dans l'Abbruzze ultérieure , la
26 août de l'an 1U5, ftg[é de quatre-vingt-
cinq ans, dont il en avait passé cinquante,
sept mois et vingt-deux jours dans Tordra
des Célestins. L'évêque d'Aqiiila lui fit
faire des obsèques fort nonorables, et ce fàt
Jean de Capistran, vicaire général de l'ordre
des Frères Mineurs , et qui a été mis depuis
au nombre des saints, qui fit son oraisoo
funèbre, et qui prit pour texte ce que Ttr
vangile dit de saint Jean-Baptiste: PuU
homo misius a Deo^ eui nomen erai Joannee.
On dit qu'il s'est fait plusieurs miracles k
son tombeau. Ce fut a sa persuasion que
Félix y, pape, consentit à sa déposition.
Guillaume Romain, clerc de Paris , ^ ses
VŒUX dans ce monastère , le 97 de juillet de
l'an 14^35. Il fut envoyé en Italie pour les af-
faires de sa congrégation, et s'y fit connaî-
tre du pape Nicolas V. De retour en France,
/il fut trois fois provincial, et prêcha avec
tant d'élonucnce et d'onction, oue le roi
Louis XI allait souvent à Saint-Paul pour
Tentendre. Il fit même plus ; car il prenait
PAa
D'EPIGRAPHfE.
PAR
41^
avis non-seolement pour diriger sa
Dience, mais même pour les affaires
it. Il l'envoya, avec deux seigneurs de
^ar« en ambassade auprès de Charles le
li; duc de Bourgogne. De retour de cette
€Îatîon , Romain , également dégoûté
lonneurs du monde et de ceux de sa
i^ation, ne pensait plus qu*à vivre
luillement en simple religieux; mais
liu'il eût bien servi son prmce» on le
it suspect au roi, qui, ajoutant foi à la
onie et à ses souj^içons, ordonna à
au THermite, ministre ordinaire des
lilés de ce prince, de s*en défaire, et
-ci lui ayant donné un œuf empoisonné,
lin en mourut l*an 1^75.
P. Matthieu de Goussencourt était
Paris au mois d'avril de l'an 1583,
) ancienne et noble famille, qui avait
é plusieurs conseillers au parlement
tte ville. Il fit profession dans ce cou-
le S8 de mai de l'an 1606. Il donna au
c, en 16U, un ouvrage en 2 vol. in-
rempli de pénibles recherches, intitulé
ariyrologe aes Chevaliers de Saint-Jean
ruialemt dits de Malte-. Ce livre fut très-
reçu de cet ordre, et le grand maître
Paul de Rascaris lui fit écrire, en 1640,
étire remplie de remerciements et de
loaissance. Le P. de Goussencourt
ut à Paris le 2 décembre 1660. Il était
aborieux, mais d'ailleurs d'un discer-
nt et d'une exactitude médiocres. Il
beaucoup travaillé sur les armoiries et
is familles nobles durojraume, comme il
t par plusieurs manuscrits qu'il a laissés
i sont répandus dans plusieurs biblio-
les de Paris, surtout dans celles des
nés de la place Royale, et des P. de
drine Chrétienne.
P. Louis Beurrier était né à Char-
et fit profession dans le monastère des
tins de Paris, le 28 avril de l'an 1613.
ma au public, en 1631, une Introduc-
m traité des Sacrements ; en 1633» Les
Ïies et Anthithèses de l'Incarnation du
DieUf et des actions les plus notables
viCf etc. ; en 1634, deux ouvrages bis-
les, dont Tun intitulé : Sommaire des
es Fondateurs et Réformateurs des or*
diaieux ; et l'autre : Histoire du mo-
*€ des Célestins de Paris.
P. Beurrier mourut le 8 avril de l'an
Il était frère du P. Beurrier, abbé
«I des chanoines réguliers de Sainte-
riève.
P. Antoine Becquet était né à Paris,
mort le 20 janvier 1730, bibliothécaire
monastère. Il était très- vei se dans les
^lettres, dans la connaissance des li-
et dans l'histoire de son ordre. Il donna
blic, en 1719, un volume in-4* intitulé:
rœ Celeslinorum congregationis mono*
um FundationeSf etc.
(Hurtâut et Maony.)
mre François de Montagu , prêtre au-
3r du roi, chapelain et grand zélateur
^ Célestins, auxquels il donna une
lapelles où autrefois les Carmes avaient
demeuré, laquelle avait été bâtie par Simon
le Grand, décéda en 1372, et fut enterré
aux Célestins.
Gérard Manchet, évéque de Castres , con-
fesseur du roi Charles VU , mourut à Paris
en 1446 et fut inhumé dans la chapelle des
Dix mille martyrs, aux Célestins.
Rapport sur les fouilles faites aux Célestins
en 1847 et 1848,
▲dresé aa Goniié des moauroenU du ainUière de rint-
unetioa puMiqoe, par une commissioo dont M. Tbierrj
était président et M. A. d* Affry le secréUire ( 1 ).
Les travaux auxquels a donné lieu l'ap-
propriation de la caserne des Célestins au
service de la garde municipale ont entraîné
la démolition de l'ancienne église fondée
par Charles Y, roi de France, dans laquelle
nombre de princes et de personnages illus-
tres ont reçu la sépulture.
Les fouilles préparatoires, opérée s pour re-
connaître la proiondeur des fondations du
monument, ayant amené la découverte de di-
vers objets d'antiauité intéressants, M. Char-
les, architecte, chargé de la direction des
travaux, s'empressa d*en référer à l'adminis-
tration.
H. de Rambuteau, alors préfet de la Seine,
saisit avec empressement l'occasion qui se
[)résentait de recueillir des documents uti-
es tout à la fois aux arts et à l'histoire. En
conséquence, par une lettre du 7 iuin 1847,
il chargea une commission spéciale de con«
stater scientifiquement l'état des lieux , et
d'examiner les objets déjà trouvés, ainsi que
ceux qui pourraient être ultérieurement dé-
couverts. Cette commission fut composée de
ta manière suivante :
HM. L. de Laborde, membre de Tlnstitut;
Du Sommerard, conservateur du musée de
Cluny ; Alb. Lenoir, architecte ; Thierry,
docteur en chirurgie, membre du conseil mu-
nicipal de la ville de Paris; De Paulis, gra-
veur en médailles ; Troche, chef du bureau
de l'état civil à la mairie du 4* arrondisse-
ment municipal; d'Affry de la Monnaie >
chef de bureau à la préfecture de la Seine.
En se constituant , elle nomma pour son
président M. Thierry, et pour son secré-
taire M. d'Affry.
La commission s'est réunie deux fois sur
place, le 13 juin 1847 et le 23 janvier 1848;
les membres qui la composent ont, en ou-
tre, visité isolément les lieux à plusieurs
reprises. Le résultat de toutes les investiga-
tions auxquelles on s'est livré est consigné
dans le rapport suivant.
La commission divisera son travail eu
deux parties : dans la première, elle donnera
le compte rendu quotidien des fotiilles ;
dans la seconde elle traitera la partie ar-
chéologique.
§ 1". — Fouilles.
Dans les derniers jours de mai 1847, on a
découvert un caveau dans lequel gisaient
(1) Ce rapport est inséré dans le Bulletin du
Comité ée$ ans et des monuments da Piois d'avril
1851, p. 105.
11^
^èr
biGTioNNAme
MR
tl«
confontlus des ossements qai ont été renon-*
nus appartenir à une femme de vingt-huit
à trente ans» et oui composent la plus grande
][)artie d'un squelette; au milieu de ces osse-
ments se trouvaient deux petites parties de
Elancbe en bois de chêne, provenant proba-
lement d -un cercueil , ainsi qu*une plaque
de plomb de Qr.Sk de longueur sur 0",19 de
largeur, qui était pliéo en deux : cette pla-
Îue porte rinscription funéraire d'Anne de
ourgogne, duchesse de Bethfort. Le caveau,
placé contre le mur, à droite du chœur, était
construit en moellons sinillés ; le côté qui
touchait le mur était récrépi ; il présentait
une longueur de 2",13 sur 1"*,35 de profon-
deur et 0",70 de largeur à 0'",35; au-des-
sus du sol inférieur étaient scellées trois
barres en fer de 0",027 d'équorîssage : la pre-
mière de ces barres se trouvait à 0^,55 de la
face du caveau la plus rapjirochéc de Tab-
side ; la seconde barre était à 0",66 de la
première, et la troisième à 0"',6d de la se-
conde : le caveau était recouvert par deui
pierres portant une inscription en caractères
orientaux.
A la môme époque, près la partie droite
de l'abside, sur le [)oint où était placée la
chapelle des Rostaing, on a trouvé une bolle
en plomb qui renfermait des débris de serge
blanche, et qui semblait avoir contenu des
entrailles. Cette boite, qui est effondrée , a
0-,«8 de long sur 0",22 de large et 0",15 de
haut; elle présente à sa partie supérieure
une ouverture fermée par une plaque sou-
dée également eu plomb, de O'^ylO carrés.
Quelques jours après, sur rem[)lbcement
du chœur, à gauche, on a mis h découvert
un cercueil en plomb, dont les pieds étaient
tournés vers l'abside; ce cercueil, qui ac-
cuse la forme de la tôte et des épaules, à
1",75 de long sur une largeur qui est, à la
tfite de 0*, 23, au cou de 0",i3, aux épaules
de 0",M ; son épaiss('ur est, à la tôte, de
0-27 , et aux pieds 0"*,19.
Ce cercueil a été ouvert en présence delà
commission, le 13 juin, au moyen d*une in-
cision longitudinale pratiquée sous le cou-
vercle, du côté gauche; il renfermait le
corps d'un homme de 1*,60 de hauteur en-
viron, dont les mains étaient croisées sur le
bassin; ces restes, embaumés et enveloj:)pés
d'un linceul, étaient tournés à Tadipocire ;
on n'a trouvé aucune indication qui per-
mit de reconnaître le personnage auquel ils
appartenaient.
llans le courant de juin suivant, on a re-
trouvé un cœur en cuivre de 0°',18 de hau-
teursur0*,15 de largeur et 0*,13 d'épaisseur;
rinscription qui occupe une de ses faces a fait
reconnaître qu'il renferme le cœur de Louis
de Luxembourg, comte Roucy.
Le 27 octobre, dans un caveau pratiqué
sous Tancienne chapelle des Rostaing , au-
dessous des barres de fer qui garnissaient
le fond comme à l'ordinaire, ou a trouvé un
cèrciieil en |3lomb sans inscription.
Le même jour, on a découvert la pierre de
fondation de la chapelle, ainsi que l'indique
l'iuscriptioD dont elle est chargée; elle était
placée sur lejsol même, dans l'axe priDci^Ni
du monument, et elle était engaséc dans'li
maçonnerie du mur de face du cncaur. Celte
pierre porte 0*,28 de largeur sur autant d'é*
paisseur et sur 0'*,22 de liauleur.
Le 30 du même mois, on a rencontré «n
squelette qui avait été inhumé dans un si»
f>ie cercueil de bois, aujourd'hui détruit pir
e temps; ces ossements, qui étaient évideoh
ment a la place où ils avaieot été iobumii
primitivement, ont été reportés sur pii\f%
dans la position oili ils se trouvaient.
Le lendemain, les fouilles ont mis à dé-
couvert un cercueil en plomb sur leqod
étaient déposés une boite à entrailles et ui
cœur également en plomb, le tout en irai
état de conservation ; ces objets n'étaiW
accompagnés d aucune inscription.
Le ( novembre, on a trouvé un cercueil
en plomb sans inscription, dont le dessous
était en fort mauvais état ; parmi les oi d
les débris d'étoffes qui s'en échappaient, oi
« recueilli une bague.
Le lendemain, on a découvert un car*
cueil en plomb également eu mauvais état et
sani inscription.
Enfin, le k décembre, on a rencontré ni
cercueil en plomb en bon état ; riuscriptioo^
f;ravée sur une plaque de cuivre scellée i
a partie supérieure de ce cercueil, a fait
reconnaître qu'il renfermait les restes du mar-
quis d'Aulède,
Les cercueils ont été trjouvés de deux à
trois mètres au-dessous du niveau du sol
actuel ; quant au squelette découvert le 91
juin, il était à une profondeur de S^ySO n
moins.
L(^s fouilles ont mis à découvert, pendant
toute leur durée, de nombreux ossemenli
provenant de la violation des sépullum
pendant la première révolution ; des débris
de sculpture et d'architecture ; quelques
monnaies et quelques rares ofa»jets d'arti
enQa les anciens caveaux funéraires. On I
également trouvé, près du portail, un visli
caveau voûté et rempli de gravois, comoii
l'étaient aussi tous les autres. Ce cavani,
d'une construction plus récente que le resli
de la chapelle, était transversal à l'axe prior
cipal du monument, et il en occupait près*
que toute la largeur: à la voûte étaîeiA
scellés des anneaux de fer; les parois por*
taient de nombreuses inscriptions, gravées
plus ou moins grossièrement dans la pierre;
ces inscriptions étaient toutes des noms pro-
pres, aceom))agués souvent d'une date et de
quelques mots, soit latins^ soit français;
elles ne présentaient aucun intérêt; la plif
ancienne était do 1615 et la plus modems
de 1731. Elles semblaient avoir été tracéal
perdes moines, auxi^uels le caveau aurait
^ervi de prison ; c'est du moins ce qui peoC
être conclu tant de l'aspect des lieux qos
des deux inscriptions suivantes :
P. ilau Babin novice
1700
Y. P. Nicolavs
Danp Jai IMS
^ /
PAR
irBMGRAPHIE.
PAB
IIM
i 3. — Arcneoiogie.
si que Ton ?icnt do le voir, les fouilles
es dans la chapelle des Célestins ont
il des résultats moins importants qu*on
lieu de l'espérer, malgré la violation
9S. Les objets recueillis ne manquent
intérêt, et ils vont être décrits succès-
ent ; ils se divisent en pierres tumu-
, inscriptions , fragments d'arcliitoc-
leintures» sculptures, bijou x, monnaies
eries.
Pierres lomBlaires.
^Ile en pierre de 3*, 10 de longueur
', 10 de largeur et 0", 10 d*épaisseur :
inument a été trouvé vers la partie
itrionale du cbœur; il est brisé en
morceaux, dont Tun, celui du haut,
âde longueur, et dont Tautre a i", 58;
iqoe deux fragments de cette seconde
; mais on peut rec-onnaitre que la
sur primitive totale D*est que fort peu
e.
cette pierre, oui est très-usée par le
nent, est gravé un personnage revêtu
robe ; la tête, dont les cheveux sont
et coupés en rond, ainsi que les
, qui sont jointes sur la poitrine»
t rapportées en une autre malièrei
blement en marbre (1), et manquent
:d'hui; on ne voit plus que le creux
egnel les pièces de rnp|iort étaient
rées. La figure est renfermée dans ua
ment d'architecture formant dais au-
I de la tète, dont le caractère appar-
au XIV' siècle. A chacun des angles
leurs, dans un entourage formé de
) arcs de cercle réunis par quatre an-
le trouve un écusson, dont on ne dis-
! que diflicilement les traces ; il semble
i de quatre losanges posées deux et
accompagnées en cœur et en pointe
lame ou aune moucheture d'hermine.
nscriptioD, en gothique du xiv* siècle,
avée sur le bord extrême de la pierre :
inscription commence à droite du
6 qui couronne le monument d*archi-
e ci-dessus décrit, et se termine à la
e. Suivant Tusagç, elle courait proba-
intsur tout le pourtour du monument ;
>n n'en trouve plus de traces que sur le
st sur les côtés; voici ce qu'elle oorte :
Ci gist Maistre
e secret ire du Roy nre? Gonseillier
8 Jean Bapt
ovrll
on rapproche cette inscription de celle
onne le recueil manuscrit appartenant
ille de Paris (2), ainsi que des rensei-
eots que fournit le P. L. Beurrier (S),
fiLLiif, Antiquités nationaleê, t. 1,5* parU,
Paris, Drouliin, 1790, iii-fol.
^ueii des sépultures^ tombeaux^ épilaphes et
iiofts qui se trouvent dans toutes les église*^
s et monastèrci de la ville et faubourgs de
5 vol. in-fol. ins. 1645, t. Il, p. 228.
iiiioire du monastère et couvent des Pères Ce'
on ne peut douter que le moQumem qui
nous occu])e ne soit celui de Pierre Cuael
ou Cuvet, seigneur de Tournay. Go persoD-
iiage, qui était tout à la fois secrétaire du
roi Charles V et conseiller de la comtesse
d'Artois et de Buur^^'ogne (1), a été enterré
(Ml 1373, au cùté gauche du grand autel dea
Célestins, sous une tombe en nierre, qui a
éic transportée plus tard près de la porte de
réglise,du côté du préau.
Voici, du reste, l'inscription donnée par
le recueil précité ; il est à remarquer aue le
copiste n a pas respecté l'orthograpne» et
qu'il a même tronque le texte.
Ci-gtt M* Pierre Cuvet, jadis secrétaire du roi no*
tre sire, con*' de noble dame madame la corn-
tcssc d'Artois et de Bourgogne et s*' de Tournai
qui décéda le jour de U S* lean-Baptisle (i)
fan 1575.
La place occupée par cette tombe pendant
longues années explique l'état de détériora-
tion dans leauel elle se trouve ; il est même
éloiinant qu on puisse encore y distinguer
quelques traces de gravure.
2* Deux pierres tumulairos, en forme do
stèle« surmontées de trilobés du xiv* siècle,
et portant chacune une inscription en carac-
tères orientaux : ces pierres sont celles qui
recuuvraient le caveau de la duchesse de
Bethford.
8* Deux fragments d'une pierre tumulaire
du XV* siècle, gravée avec beaucoup de
soin. Sur un de ces fragments, au milieu de
détails très-riches d'architecture, se voient
deux têtes, l'une coiffée d'une couronne et
l'autre accompagnée d'une crosse d'évêaue :
les angles de cette pierre étaient probable-
ment ornés de cartouches contenant les at-
tributs des quatre évangélistes ; ce qui doit
appuyer cette conjecture, c'est que l'aigle
do samt Jean existe encore sur le principal
fragment.
Inscriptions.
1* La pierre de fondation de la chapelle
est, aias; qu'où l'a vu plus haut, de forme
è peu près cubique : lê dessus est chargé
d'une croix fleurdelisée gravée eo creux;
sur la face principale se lisent les mots sui-
vants :
L'an H ccc lxv le xxiv
jovr de luay massit
Charles roy de France
Celte inscription est précieuse pour l'his-
toire du monument ; car elle fixe une date
restée incertaine jusqu'à présent. En effet,
la charte du ik mars 1367, par laquelle
Charles Y donne aux Célestins une somme
de dix .mille francs d'or « pour édifier, fêt'
faire et achever leur église, » apprend uten
que ce monarque avait « mis et assis » la
lestins de Paris^ par le P. Louis Beurrier , Gélestin
profcz de Paris; Paris, lG5i, iu-4«, p 409.
(I) Jeiumc, fille atnée dePUilippo V,rot deFranoei
et de Jeanne , coniicsse paatiiie de Boursogne el
d*Arlois, mariée le 18 juin 1518 à Eludes iV,ducdn
Bourgogne , morte en 1347. (Le P. Amisumb , 1. 1^
I). 91ei548.)
(i) Le 2i juin.
It5l
PAR
mcnoNNAiRE
PAR
lUI
première pierre du monument (1). Le P.
Beurrier iait également connaître (2) que
réglise fut dédiée, le 15 septembre 1570,
gar Guillaume de Helun , archevêque de
ens (3), mais Tépoque de la fondation même
n'était point parvenue jusqu'à nous; ¥oici
cette lacune heureusement comblée.
S* Une autre inscription, non moins im-
portante, est celle d*Anne de Bourgogne,
femme du duc de Bethfort, régent de France :
cette inscription , gravée au ciseau sur une
lame de pTomb qu*on a pliée en deux pour
protéger les caractères, est plus étendue que
celle qui existait sur le tombeau de la prin-
cesse et qui est ra()portée par le Père
L. Beurrier (fc). En voici le contexte (5)
Cy gist très bavlte pvissante princesse Mada
me Anne de Bovrg»» fille de fev iresbavU et pvissat
prince Jehan dvc de Bourg°« C()nte de Flandres d'Ar
tois et de Bovrgi>« famé de treshavU et pviss prince
Jêli govvnat et régent le roy*« de France dvc de Bedfo
rt laqvele trespassa en loslel deBovrbon a Paris le xui*
]ovr de novembre mil qvatre cens trente devx
Anne de Bourgogne, septième enfant de
Jean, duc de Bourgogne, comte de Flandres,
et de Marguerite de Bavière, naquit vers ikOk.
Le 13 avril U23 (6), étant au chAteau de
Montbard, elle fut uancée è Jean , duc de
Bethfort, régent de France. Ce prince, retenu
par les événements de la guerre, était repré-
senté par Pierre de Fontenay, chevalier, sei-
gneur de Rance, son maître d*h6teU qu'il
avait fondé de procuration à cet effet, par
acte du 18 mars précédent (7). Ce ne fut que
le ik juin suvant (8) que le duc et sa femme
purent se rejoindre à Troyes, où leurs noces
furent célébrées avec beaucoup d'appareil.
Après neuf ans de mariage, la duchesse
de Bethfort mourut à Paris, sans laisser d'en-
fants. Le passage suitant d'un contempo-
rain (9) contient un bel éloge de cette prier-
cesse, et donne, sur ses obsèques, quelques
SI) Le P. Beorricr, p. 59.
2) Id. Ibid.
o) GuiUaame, fils de Jean 1«% vicomte deMelun,
cbambellan de France, etc. , et de Jeanne de Tan-
carville, chanoine de Notre-Dame de Paris, élu ar-
chevêque de Sens en 1346, mort le 4 ma. 1578, et
inbtimé aux Gélesiîiis , dans le chœur , devant le
sanctuaire. (Le P. Anselioc, t. Y, p. 225; le P.
Beurrieh, p. 579.)
(4) Voyez Tépitaphe htine, et celle en français qui
suit, col. 1115.
(5) Cette leçon présente qudgoes difiërences avec
celles qui ont été données dans le Bulletin archéolo-
giqne du comité des aru et monumenli^ t. IV, p. 560
et 595; mais elle est le résulut d'un sérieux examen,
et elle est d*une exactitude qui ne peut éire con-
testée.
(6) Hiêtmre générale de Bourgogne^ par D. Plan-
cher et D. Salazard; Dijon, 1759-1781, in-fol. 4 vol.,
t. m, p. 555. — Journal de Paris gous les règnes de
ChaHes VI et de Chartes V// ; Paris, 1729, îna«,
B. 95. — Mémoires de Pierre de Fem'ii, publiés par
[^i« Dupont pour la Société de Thisloire de France;
Paris. 1857, in-8«, p. 199. — Le P. Anselme, t. 1,
p. 240.
. (7) Histoire générale de Bourgogne, t. iV, p. 69.
(8) Table, idem, p. 71.
(9) Journal de Paris, p. 152, 155.
détails qui ne manquent pas d'iotértt:
« Item, en cellui temps estoit toçyounli
mortalité è Paris, laauelle assailli la fin-
chesse de Bethfort, femme du regeot de
France, sœur du duc de Bourgongne, noia-
mée Anne, la plus plaisantedetoattesDÉHMi
qui adonques fussent ea France; car elle
estoit bonne et belle et de b^lle aage :.cir
elle n'avoit que vingt-huit ans quand die
trespassa, et certes elle esloil bien amée da
peuple de Paris, et Tray est qu'elle treqnai
en rOstel de Bourbon emprès le Louvre, le
treizièmejour de Novembre, deux euresanèi
mynuit, entre le Jeudy et le Yendredjr, doa|
ceulx de Paris perdirent moult de leur eipé*
rance; mais à souffrir leur convînt.
« Item, le samedy ensuivant elle fiU en-
terrée aui Célestins, et son cœur fut enterré
aux Augustins, et au porter le corps en terre
estoient tous ceulx de Saint-Germain « ethe
prêtres de la Confrairie des Bourgeois, cfaae-
cun une estolle noire et ung cierge ardeitf
en leur main, et ils chantoient en portant le
corps en terre seulement, les Angioys en la
guise du Pays moult piteusement.
« Item , le Jeudi 8* jour de Janvier fist le
Régent l'obseque de sa femme aux Céles-
tins, et Cst faire une donnée à chascun de
deux blancs, et furent bien quatorze mil tiers
à la donnée, et y ot bien quatre cent lumi-
naires de cire. »
La duchesse de Bethfort fut enterrée sous
une tombe de marbre noir placée à l'entrée
du chœur, du côté de l'Evangile; sur cette
tombe était l'effigie de la princesse, en ula^
bre blanc (1) : cette statue est gravée dam
Millin (2); elle a fait partie du musée des
Petits*Augustins (3); et elle se trouve au-
jourd'hui a Versailles (&).-
3* Fragment d'une inscription du xf*
siècle, trop peu étendue pour offrir un aoBA,
k^ Plusieurs portions d*une inscriptîsa
sur marbre noir, en caractères du %vf
siècle; on voit encore une partie de cartou-
che armoirié soutenu par des lions : nuis
ces fragments ne permettent pas de rétablir
l'écusson, et les lettres qui restent soutia-
suffisantes pour reconstituer un texte quel-
conque.
5* Sur un cœur -en cuivre :
Le cœvr de Loiris de Luxibovrg
conte de RovssI qvi
lres|>as8a le
xi« jovr de
mai
1571
Louis de Luxembourg était le deuxième
fils de Charles de Luxembourg, comté de
(1) Le P. Beuuubr, loc, cti., p. 570. — La Là-
BODREDR, TomdMMX des personnes Uluetreê; Par»,
1642, in-fol. p. 109. — Le P. Anselu, 1. 1, d. 240.
(2) Aniiquités nationales^ L 1, 5* partie, pL xiiu,
fig.2.
(5) Deêcription historique et chronolagiqmê de me*
numents de sculpture réunis au Mmeée dee momumenU
français, par Alexandre Lenoir; Paris, an Xl (1895),
p. 154, n« 85.
(4) Versailles, galerieê historiques; Paris, Gavard;
1858, série ii«, section f*, n* iûi.
PAR
DTPIGRAPHIE.
PAR
ilM
ne» de Ll^ny et de Roussy, baron de
ru el de Pincy, et do Charlotte d'Estou-
9(1).
lui en partage le comté deRoussy ainsi
a baronnie de Saint-Martin d*Ablais et
Nourelle; sa femme, Antoinette d'Am-
/fille de Guy» seigneur de Ravel, et
id'Antoine de la Roclie-Foucault,sei-
*deBarbezieux, ne lui donna pas d'en-
et mourut en 1553 (2).
lis assista son frère alné« Charles,
) de Rrienne, dans la défense de la ville
château deLigny, assiégés par Tempe-
CharlesrQuint, en iikk (3). Il fut capi-
de cinquante hommes aarmes et cbe-
' de l'onire du roi (h).
Dourut , ainsi que Tinaïque riuscrip-
^dessus, le 11 mai 1571 ; son cœur lut
(é aux Célestins, dans la chapelle de
-Pierre-Gélestin, qui devint plus tard
ipelle de Gèvres (5). Quant à son corps,
inhumé à Liçny (6).
Sur le cercueil en plomb découvert le
embre :
Hivt el pvissant seignevr
Messire François Deipbin chevalier
marquis dAvlede baron ùt Margavs
et deoede a Paris le 26 aovst
1746 âge (le 88 ans etans
ne a Bordeavs dans le mois
davril 1660 a ele entere
daiis legUse des RR PP
Gelesiins
Reqviescatin pace.
mçois-Delphin d*Aulède de Lestonac,
uis de Margaux, fils de Jean-Denis ou
lea-Denis d'Aulède de Lestonac, baron
brgaux , premier président au parle-
de Bordeaux (1673-1695), et de Thérèse
)ntac, était ne en avril 1660 (7).
fut marié deux fois, savoir :
Lel7juilletl696,à£lisabeth-Antoinette-
, huitième enfant de Louis-François le
B,' seigneur de Caumartin , conseiller
irlement de Paris, intendant de justice
Ihampagne, conseiller d'Etat, et de
!rine-Madeleine de Verthamon , morte
avril 1713 (8) ,
Le 11 décembre 1715, à Antoinette-
lotte, cinquième enfant dcCharlesHenri-
ard de Lenoncourt, marquis de Blain-
, comte de Tempire, grand chambellan
topold, duc de Lorraine, et de Cbar-
Le F. Anselme, 1. 10, p. 729.
N. YiCNiER, Hiêtoire de la maison de Luxem-
; éd. du Cbcsne, Paris, 1617, in-8% p. 515. —
I. PaTUIoii, Paris, 1619; in-4% p. b08.
Le P. Anselme, loc, cil,
N. YiGNiEa, éd. Pavillon, loc. cit.
MiLLiN. loc. cil. y p. 54.
Le P. AifSELME, YiGNiER , loc. cîL — Lc P.
UEB, p. 574. — Recueil manu$crii d^tucrivtioni^
p. 183.
Tablettes de Thémis, t. U , p. 55. — Mercure
•ance^ octobre 1748, p. 227 el suiv.
Le P* Anselme, 1. 1 v, p. 545.
lotte-Tolande de Nettancourt, dame d*atour
de la duchesse de Lorraine (1).
Le marquis d*Aulède n'eut aucun enfant
de ses deux femmes, et mourut à Paris,
dans sa quatre-vin^t-neuvième année, le 2é
août nw. Le lendemain , après avoir été
présenté à l'église Saint-Paul, sa paroisse»
il fut inhumé aux Célestins (2), dans la nef
de la chapelle de Gèvres (3).
La date de 1746, donnée par Tinscription
ci-dessus rapportée , est fautive ; c*est ce
qu'établissent d'une manière péremptoiro le
registre des sépultures de l'église Saint-
Paul pour l'année 1748, et celui des inhu-
mations faites aux Célestins. U n'y a donc
oas ici de discussion possible.
Architecture.
1** Deux chapiteaux très-anciens; l'un
d'eux, portant 0^,31 de haut sur 0«,40 de
large, rappelle tout à fait les formes corin-
thiennes ; il est orné de quatre têtes humai-
nes , une sur chaque face ; des pommes de
f)in décorent en outre les côtés des grandes
èuilles. Ces deux chapiteaux sont évidem-
ment d'une époque antérieure à la construc-
tion des Célestins, car ils ont été découverts
dans les fondations de la façade, à un mètre
environ au-dessous de l'escalier conduisant
aux'combles; ils portent , du reste* tous les
caractères du xii* siècle.
S* Groupe de trois chapiteaux du xin* siè-.
cle sculptés dans une pierre : ce morceau »
d'un travail simple et d'un beau caractère»
a été également trouvé dans le massif de
fondation de la façade.
Les fragments d'architecture qui précè-
dent, ainsi que quelques fûts de colonnes
rencontrés sous le sol » proviennent» suivant
toute probabilité, des chapelles qui ont été
remplacées par réglise dont Charles Y est
le fondateur.
3* Dix petits chapiteaux du xiv* siècle por-
tant des traces de coloration et provenant de
diverses parties de l'é^j-lise.
h"" Un chapiteau du xv* siècle, de dimen-
sions plus lortes que les précédents : ce
morceau, trouvé sous le sol de la nef, doit
avoir appartenu à un caveau orné, construit
postérieurement à l'église.
5** Un petit chapiteau corinthien , de la re-
naissance, aj ant fait partie des promenoirs
du cloître.
6'' Une tête de sargouille.
7' Un piédestal du xiv* siècle en pierre
tendre, portant des traces de coloration sur
les moulures; les faces de ce fragment , dont
le plan est un polygone , présentent des
quatre feuilles s'enlevant en jaune sur un
fond noir.
8* Une croix surmontée d*un chapeau de
cardinal appliquée sur des moulures décou-
pées du XIV* siècle.
ni /dem, t. Il, p. 64.
, Registre des sépultures de réglise royale et pa^
rotssiale de Saint-Paul de Paris^pour Vannée 1748.
— Registre des inhumations des Céleêtins, (Arcb, de
la préfect. de la Seine.) •
{5) MiLLLN. loc. cit., p. 40.
1165
PAR
dictionnaire;
P4R
il»
9^ Un fragment de pinacle de la même
époque.
10^ Un heaume, un morceau de frise
orné et dirers fragments d'écussons armo-
riés, le tout peint et doré. Ces écussons
sont les suivants :
A. Partie inférieure d'un écusson aux ar-
mes de Bourbon (d*azur à trois fleurs de lis
d'or, au bAton de gueules péri en bandes).
Ce débris doit prOTcnir de la chapelle Sainl-
Louis, construite par Charles, cardinal de
Bourbon : dans cette chapelle se trouvaient
les armes du prélat, accompagnées, de cha-
que cAté , de sa devise , qui était une main
tenant une épée flambloyante entourée d'un
listel, sur lequel étaient les mots n' espoir
ni peur t devise singulière pour un prince de
l'Eglise (1).
Charles, troisième fils de Charles I'% duc
de Bourbon et d'Auvergne, comte de Cler-
mont, pair et chambrier de France, et d'A-
Ïnès de Bourgogne, était né vers lh3i. Nommé
'abord chanoine et chantre de Lyon, il fut
promU| en lï%6, au trône archiépiscop.il de
cette ville; mais il ne fut sacré qu'en IWO.
n fut légat d'Avignon de U6S à U76,
époqMo & laquelle Siite IV lui donna le
chapeau de cardinal, h la demande du roi
Louis XI. Charles de Bourbon réunit, en
oatre^ sur sa tète de nombreux bénéfices,
Après la mort de Jean II, son frère aine,
il prit le titre de duc de Bourbon ; mais
fl fut obligé de transiter avec sa belle-sœur,
la duchesse de Beauieu, et de se contenter
()u Beam'olais et de 2O9OOO livres do pension.
Il mourut à Lyon, le 13 septembre 1488,
et fut enterré dans l'église de Saint-Jean de
cette ville, où l'on voit sa tombe en marbre
blanc (2).
Selon le P. Beurrier (S) et le recueil d'é-
pitapbes ci-dessus cité («}, le corps du car-
dinal, après être resté en dépôt pendant
une année dans l'église Saiat-Jean, fut trans-
porté aux Célestins de Paris, et inhumé
dans la chapelle Saint-Louis; mais ce fait
semble contestable aux auteurs de l'Histoire
des grands ofiiciers de la couronne.
B. Partie supérieure de deux écussons ac-
ciolés et surmontés de la couronne de mar-
quis ; le premier est aux armes de Montmo-
rencv-Laval (d'or à la croix de gueules char*
Jée ae cinq coquilles d'argent et cantonnée
e seize aierions d'azur, quatre dans chaque
canton); le second, aux armes des Hurault
(d'or à la croix d'azur cantonnée de quatre
ombres de soleil de gueules)
C Partie supérieure d'un écusson en lo-
sange aux armes des Hurault , surmonté
également d'une couronne.
Les débris côtés ci-dessus B ei C provien-
nent, sans aucun doute, du tombeau élevé
h MargueriteHurault, dans la chapelle Saint-
Martin.
(1) Le P. Beurrier, p. 385. — Recueil tTépUa"
pkis, t. Il, p. 219.— Le Laboureur, /or. cit. p. 149.
i) Le P. Anselme, L I, p. ô06.
(5) P. 304.
(4) |. n, p. 319.
Marguerite, cinquième enfant de Philippt
Hurault, comte de Chiverny et de Limours,
chancelier de France, et d'Anne de Thoa,
naquit à Paris, le 21 août 1564 ; eile tut
mariée trois fois, savoir :
1° A Guy de Laval, marquis de Mesles,
comte do Joigny, mort sans enfants, le n
avril 1590, des blessures qu'il avait reçoes
h h bataille d'Ivry.
2^ A Anne d'Anglure, baron de Givrj,
mort au siège de Laon, en 1594.
3** A Arnauld le Dangereux, seigneur de
Beaupuy , comte de Maillé.
Elle mourut à Paris, le 13 juin 1614, et fut
enterrée, comme on l'a vu plus haat, dos
là chapelle Saint-Martin, aux Célestins (f).
D, Portion d'un écusson écartelé au 1 etin
4 d'azur à trois dés d'or, au 8 et au S d'tt^
gent à la bande d'azur, chargé au chef d'un
oiseau d'or.
Les recherches faitesjusqu'ècejoiirD'efll
pu faire découvrir la famille & laquelle ap-
partiennent ces armoiries.
11* Une architrave et une corniche de la
renaissance, profilées avec beaucoup de fi-
nesse, qui ont pu appartenir au cv>ltre.
Peiaiiirei.
1"* Dne grande portion de peinture mu-
rale exécutée sur plâtre ; on y distingue les
traces de deux {)ersonnages» dont l^in est
couvert d'une cuirasse.
2* Plusieurs petits fragments de peinture
sur plâtre.
Ces débris, trouvés dans les gros mun
de fondation de l'église, au midi, devaient
décorer les chapelle^ antéiiouros au mona-
ment de Charles Y.
ScDlptures.
l"* Une tête de femme sculptée en pierre.
Ce morceau, bien modelé, appartient an
XVI' siècle ; il a été peint en totalité ; oa
voit encore des traces des couleurs de chair
sur la figure, de l'or sur les cheveux et do
bleu sur le voile qui les-couvre.
2° Portion du pied droit d*une figure en
bas-relief ; il est chaussé d'une sandale, ei
se rattache à une portion de draperie.
3"* Petite statuette en fer fojiidu, d*uoe
époque douteusç. ,Cette figure, agenouillée,
les bras croisés sur la poitrine, est revétuf
d'une cotte de maille, $îur laquelle se IrOuré
un manteau ; elle a 0n,12 dé hauteur, et.
est placée sur un socle haut de 0*,13. La
partie antérieure de ce socle est armée d*im
treillis dont chaque interstice renferme un
gros point.
4° une épée paraissant avoir fait partie
d'un trophée : le plus simple examen suffit
pour établir que ce n'a jamais été une arme
de guerre.
Ces deux derniers otgets ont été décoo-
verts, le premier, dans le massif de l'esca-
lier conduisant à la chaire de l'ancien ré-
fectoire, le second, dans l'épaisseur du mur
sud de cette pièce, sous la corniche.
(i) Le P. AnsELME , t. VI, p, 507. — Le LiMU
HEIR, Ivc, cit. p. 207.
PAR
Bijoux.
1* Une bague en argent doré, trouvée dans
le cercueil n* 7.
L*anneau présente plusieurs filets paral-
IMes ; le cbalon contient un cristal blanc,
transparent» taillé en pyramide » uréseutant
W base en dehors.
9r Fibule ou ornement en cuivre doré,
auquel sont encore attachés des fils do
-iiétal
3" Bouton spbérique en cuivre, gauffré
0ur la partie antérieure.
Monnaies»
!• Deniers de Louis YIII» 1223, 1226.
LVBovicvA KKx dans le champ sur deux ligues, en
boastropbéflon :
FBA
fO!l
i^ + PAMMi CIVI8 : dans le chauip, croix «precque
BiHon : diamètre O^^^OSO.
9r Demi -gros de Jean, roi de France,
1850, lS6b.
Légende extcneure : me d...uv.... (bene-
BKTV; 81T: HOME; DBII ; inV- XPI.
Deo^ùôuie légende couccntrique : iohannes deix
€!▲. Dans le champ, croix bauie dont le pied coupe
k Hgende intérieure, et dont la télé et les bras sont
terminés par une (leur de lis.
il. Bordure de fleurs de lis rcnrermées chacune
^Ifpf UB ovç ; dans le champ, couronne ouverte sur-
HMMMant la légende suivante : FRÂNCoav...RBx.
Biilon : diamètre 0'',026.
Mauvaise fabrication; le flan n'a pris
qtt*une partie de Tcmpreinte du coin ; la
pidce n*a aucunement frayé.
8- Doozain de Henri IV. (1589, 1610.)
■^niCVS.nU.D.6 A.EE ( BBNRICV8.nn.0.G.FlAS.
ET.IIA.RE3l)
Ecusson aux armes de France, surmonté
de la couronne royale fermée.
i|. SIT.S0IE2I.DIII.B (siT.HOMEN.DIII.BBlfBDICTUIl)
Croix ancrée, cantonnée au 1 et au i
d*une couronne fermée, au 2 et au 3, d'une
fleur de lis.
Biilon : diamètre 0-,02V ; fabrication et
conservation mauvaises. •
*• Liard de Louis XIV, (16W, 1715.)
L.XUII.ROY.BE.F (L.XnU.ROT.DE.FR.ET.DE.JIà*)
tme à gauche revêtu des ornements royaux*
R. URR LIARD
DR . DE
ANC FRANGE
B ^
AU dessous» trois fleurs oe lis.
Cuivre : diamètre 0^,0â3.
. Cette pièce, qui porte le différent moné-
taire de Rouen, est fort mal conservée.
5* Jeton de la prévôté de Pari^.
DTPIGRAPHIE.
PAR
1158
Ecu?son armorié, surmonté d'un casque
taré (le trois quarts , orné de ses lambre-
3uins ; il est chargé des armes suivantes :
'or, à trois f ètos de Maurede sable, tortillées
d'argont , écnrtelées d'or, h trois fasces de
gueules.
R. 6 QVO.NVLLA.PRIORVlf 8
Vaisseau pavillonné de France» voguant
à droite.
A Texergne : 1633.
Cuivre ; diamètre : 0~,028.
Michel Moreau» conseiller d'Etat et liea*
tenant civil, à qui ai)partient ce jeton , a
rem{)Ii les charges de prévôt des marcband6«
è.Paris, de 1632 à 1638. Il est mort dans
rexercicc de ses fonctions.
6" Essai de coin représentant des on o-
monls gravés avec beaucoup dp soin.
Cuivre ; diamètre : 0",029. Ineus
Poteries.
1* Deux pots en terre jaune, d'une très-
faible épaisseur, ornés de lignes rouges ap-
pliquées au pinceau : ces vases, qui ser-
vaient à brûler des aromates» ont les flancs
percés de trous destinés à faciliter le pas-
sage de la fumée ; ils se plaçaient auprès
des morts, pendant leur exposition à dé*
couvert dans les églises.
2° Un petit vase garni d*anses» en terre
grise; sa forme paraît peu ancienne.
La commission terminera ici son travail*
Elle eût désiré obtenir des résultats plus
intéressants pour Thistoireet pour la science ;
elle s'estime heureuse» cependant, d*avoir
pu mettre au jour quelques documents
nouveaux.
Ce travail serait plus complet» s*il était
accompagné d'un plan indiquant le mouve-
ment quotidien des fouilles; les relevés
nécessaires avaient été faits dans ce but.
Hais» au mois de février 18&8, la casernç
des Célestins a été occupée par la première
garde républicaine; le bureau des architectes
a été bouleversé, et la plupart des documents
recuillis ne se sont pas retrouvés.
On n a pas respecté davantage les cer-
cueils qui avaient été déposés à la suite du
bureau des architectes. Les restes qu'ils
contenaient» et oui avaient échappé a la
violation de 1793, ont été tirés de leurs
linceuls et dispersés par la révolution de
18^8. Il n*a f)as été possible» dès lors» de
les déposer dans les cavaux de Téglise
Saint-Paul» ainsi que la commission en avait
d'abord eu le proiet ; en conséquence» ils ont
été transportés a l'ossuaire de l'Ouest avec
les ossements découverts dans les fouilles.
Toutefois» quelques-uns de ces ossements»
qui offraient de 1 intérêt sous le rapport de
1 anthropologie ou de la science anatomique»
ont été donnés au Muséum d'histoire na-
turelle.
Quant AUX restes de la duchesse de Belb-
fort, la conimission avait pensé qu'ils de-
vaient ôlre remis ù TAngleterre. Mais lord
Normaiiby, sur les ouvertures qui lui ont
0 DE.Là.PREvusTE\BE.ii<Mi.NOR£Av.uEUT«^civiL été l'altes à co sujct, a cxpiimé l'avis que des
IlSt
PAR
mCTlONNAlRE
restes sppartenènt à une princesse du sang
royal français ne devaient pas être déposés
à Westminster. La commission s'occupe en
ecHiséquence des moyens de les faire trans-
férer dans les cavaux de Saint-Denis.
Les divers objets d'art et d'antiquité ont
été remis au musée de Cluny.
Il n'est pas inutile ici de remaraueraue les
niches qui décoraient la façade de l'église,
et qui, autrefois, avaient renfermé les statues
de Charles V, roi de France, et de la reine
Jeanne de Bourbon, sa femme, ont été trans-
portées à l'église Saint-Denis, oui possédait
déjà les deux statues précitées.
La commission ne terminera pas son trà-
rail sans témoigner sa gratitude toute par*
ticulière à M. de Bourran, architecte ins-
pecteur des travaux, qui lui a prêté son
concours avec un zèle et un bon vouloir
qui ne se sont pas démentis un instant.
Cbaolot, au faubourg de ce nom.
La plus ancienne des trois maisons reli-
gieuses de Chaillot est celle qui est bâtie sur
le fonds, qui a conservé le nom de Nijoo, qui
était le nom primitif de toute la côte.
' Anne de Bretagne , femme du roi Char-
les VIII, ayant eu de ses ancêtres le manoir
de Nijon , ou l'hêlel do Bretagne , en fit la
destination pour l'établissement d'un cou-
vent de Minimes (les Bons-Hommes\ y ajou-
tant un autre hôtel contigu , qu'elle acheta
en 1^96 de Jean de Cérisy , bailli de Hont-
fort-l'Amaurv, lequel hôtel dépendait de la
seigneurie crAuleuil , et contenait sept ar-
Eents entourés de murs , avec un vivier au
as et une chapelle dite Notre-Dame de touten
grâces. La même reine fit commencer une
église plus grande, qui ne fut achevée que
sous le règne de François 1", et peut-être
encore plus tard , puisque ce ne fut qu'en
1563 que le roi donna à ces religieux toutes
les pierres de taille restées sur le bord de
la Seine , du côté de Grenelle. On appela la
nouvelle église du nom de l'ancienne cha-
pelle, Notre-Dame de toutes ardees^ et elle
fut dédiée sous ce titre , le 13 juillet 1578 »
par Henri Le Hei|men, évêque de Digne, au
nom de l'évêque de Paris , qui ordonna que
l'anniversaire seraitfixéau premier dimanche
de juillet. Ce couvent fut le premier que cet
ordre eut aux environs de Paris , et ils en
furent redevables aux soins de deux doc-
teurs de cette capitale, qui s'y étaient
d*abord opposés (on ne dit pas pour quelle
raison), savoir, Jean Quentin, pénitencier
de Notre-Dame , et Michel Standoncht, prin-
cipal du collège de Montaigu. Le premier
logea chez lui les six religieux que saint
François de Paule y envoya , en attendant
que ce couvent de Nyon fût en état, et voulut
par son testament que son cœur fût enterré
dans la chapelle de Sainte-Anne de leur
église, où sont gravés les vers suivants :
Cy gist aa bas de ce pilier
Le cœur da bon Péaiteocier,
PAR un
Maistre Jean Quentin sans ener,
Qai de ce Couvent blenfiyeieQr
Fut, et de TOrdre amaieor.
Les autres sépultures plus remarquibifli
?a*on voit dans la même église sont de dame
rançoise de Veyne , femme d*Aotoine Dn-
Erat , chancelier de France , avant qo^il em-
rassAt l'état ecclésiastiqne ; d*ttn Jean d'A-
lesso, petit-neveu de saint François de Paula,
décédé en 1579 , et de son épouse Marie dt
la Saussaye; de Madeleine d'AlessOt femno
de Pierre Chaillou, secrétaire de la chambre
du roi, morte en 1583 ; celle d'Olivier LeOvre,
seigneur d'Ormesson, d*Baubonne, ete.,i)ré-
sident de la chambre des comptes , dééUi
le 26mai,1600, et Anne d'Alesso, son épovse»
morte dès l'an 1590; celle de Marie de Drae,
veuve de Jacques Avrillot, conseiller âo par-
lement, femme très-pieuse, décédée le 11
septembre 1590, et d'Anne Le Lieuff Teuve
de René Vivian, correcteur des comptai,
aussi d'une très-grande piétéylaquellenioiint
le 3 avril 1591. Dans le dernier siècle, Fru*
cois Jourdan , Angevin, professeur roral m
nëbreu , a été inhumé dans la niôme é^se.
Le village de Chaillot a donné naissance à
Jean du Housset , célèbre reclus du HodW
Yalérien , qui mourut en odeur de aainteCé i
l'an 1609, le 3 d'août.
Sa nourriture ordinaire était du pain bis»
auquel il ajoutait quelques racines, rarement
des œufs ou du poisson, et encore plus rare-
ment de la viande , et sa boisson était da
l'eau. Il ne consentit à boire un peu de vin
2ue quelques jours avant sa mort. La prière
tait son occupation presque continuelle,
avec la lecture. Il couchait dans une bière,
revêtu de son cilice et de sa robe blandie.
C'est ainsi qu'il vécut pendant quarante sii
ans, excepté quelque temps durant les guerres
civiles^ qu'il se retira au collège de Moa-
taigu , à Paris , parmi les pauvres écoliers ,
ou bien chez tes Chartreux ; il mourut
accablé d'austérités , à l'Age de soixante-dix
ans. Il fut honoré , pendant sa vie , de |>lu-
sieurs visites des rois Henri III et Henn lY.
Le premier lui avait £iit bAtir un oratoire,
joignant sa cellule. Les auteurs de sa Tie
(Colletet et de la Croix) disent qu'il prédit à
ces deux monarques le çenre de leur mort.
lis ajoutent que les habitants de Suresoes
et des villages voisins avaient recours à lui .
dans les calamités publiques, et qu'ils avaient
toujours ressenti la puissance de son inte^
cession.
Mézeray , historiographe de France , dont
le vrai nom était François Eudes • avait une
maison de campagne à Chaillot. On dit ou'il
avait eu dessein de se faire enterrer aam
l'enclos de cette maison , sur une émineoee
à l'extrémité de sa vigne » et de sy faire
construire une espèce de mausolée en pvra-
mide , soutenu d'un piédestal , orné de bas*
reliefs , où devaient être gravés cinq ou six
volumes , avec le titre d'Anecdotes , et uns
inscription. Il avait eu même la témérité de
nommer Tabbé de la Chambre pour exéeip
teur d'un orojet si bizarre.
1161
PAR
n*EPIGRAPHlE.
PAR
UdA
Le prësident Jeannin a eu pareillement sa
maison de campagne à Chaillot , en' 1619.
ChANOINESSES du SAi:!<rT-SÉPULCRB , ou COU"
vent de Belle-Chasse, Ce couvent , qui est
situé dans la rue Saint-Dominique, faubourg
saint-Germain, est un couvent Je religieuses
chanoinesses du Saint-Sépulcre , autrement
appelé le couvent de Belle-Chasse , du nom
Sue portait autrefois le lieu oili il esl situé.
e lut la baronne de Plancy qui attira' ces
religieuses de Charleville à Paris , en 1632.
La principale bienfaitrice de cette maison
a été la Mère de Verdaillo , qui en était
Iirieure. Cet ordre a été institué dans la Pa-
cstine par ceux à qui les Sarrasins, et puis
les rois de Jérusalem, confièrent la garde du
Saint*Sépulcre, vers la un du xi' siècle. Les
couvents de cet ordre , tant d'hommes que
de femmes , se sont multipliés en Europe,
excepté en France, oCli il y en a très-peu. De
celui-Kïi sont sorties les chanoinesses du
Saint-Sépulcre, que Louis-Charles d*AIbert,
duc de Luvnes , établit dans sa terre de
Luynes en 1656. (Hurtaut et Maont.)
CHANOIIf ESSES RÉGULIÀRES DE SaINT- AU-
GUSTIN. Ce monastère est dans la rue et du
même côté que les religieuses de Picpus.
Le corps de Marguerite-Louise d'Orléans,
grande duchesse de Toscane, et fille de Jean
iston de France , duc d'Orléans , et de
Ifarçuerite de Lorraine , a été inhumé dans
réglise de ce couvent , où il j a deux épi-
taplies , Tune française et l'autre latine :
Toici l'une et l'autre :
Uà repose le corps de très-haute, très-puissante
el irès-vertueuse princesse M. Aloyse d*Orléans,
époose de magnanime Cosme 111 de MéJicis,
Grand Duc de Toscane, décédée le 27 septem-
bre 1791. Priez Dieu pour le repos de son âme.
D. 0. M.
Margarilœ Aloysrae, Joannis Gastonis Ducis Au-
rdiani Ûlis , Ludovici XIY nupliarum auspicis
palnieli, Henri lY nepti, Magnœ Duci Etruriae,
i^iis corporis, animique doiibus insignî chri-
stiame pietatis exemple conjugt carissimae caris-
. simomm pignorum matri Cosmus 111, Magnus
Bux Etrurix, mœrens monumentum posuit. A.
S. M. D. ce. xxni.
Chartreux (L*ég1ise et couvent des). Saint
Louis y dont le zèle pour la propagation des
ordres religieux était presque sans bornes ,
fol si édifié du récit qu'on lui faisait de la
Tie solitaire et pénitente des disciples de
saint Bruno , qu en 1257 il demanda à dom
Bernard de la Tour , prieur de la Grande-
Chartreuse, général de tout Tordre, quelques-
uns de ses frères , qu'il voulait établir près
de Paris. Dom Bernard envoya aussitôt au
roi dom Jean de Josseran , prieur du Val-
Sainte-Marie , au diocèse de Valence, avec
auatre autres religieux. Le roi les établit à
entilly, et leur donna la maison, les vignes
et les terres qu'il avait achetées des enfants
de Pierre Le Queux. Après un an de séjour
en cet endroit , ces cinq Chartreux suppliè-
rent le roi de vouloir bien leur accorder son
DiCTio?!?!. d'Epigraphie. L
hôtel de Valvert ou Vauvert, maison ùe
plaisance que le roi Bobert avait fait bAtir,
et qui était abandonnée, h cause , disent les
bonnes gens, que les diables s'en étaient
emparés, et y ^usaient un tintamarre épou-
vantable (l);mais que saint Louis l'ayant
accordée aux Chartreux , la présence et les
prières de ces saints religieux les on chas-
sèrent : Aniles fabulœ. Le motif que ces reli-
gieux allé{juèrent était que la doctrine, qui
se répandait de la ville ae Paris dans touto
l'Eglise, ferait refleurir leur ordre. Quoique
celte raison ne fût guère valable , puisque
Gentilly n'est qu'à une petite lieue de Parib,
et que d'ailleurs saint Bruno ait voulu plutôt
former des solitaires et des saints que des
savants , cependant le roi leur accorda leur
demande , et non-seulement leur donna le
lieu et l'hôtel de Vauvert, avec toutes ses
appartenances et dépendances , mais même
leur laissa la maison, les vignes et les terres
où il les avait établis à Gentilly, et ajouta à
tous ces bienfaits cinq muids de nié do
Gonesse , h prendre tous les ans à la Tous-
saint dans les greniers de Paris. L'acte de
cette fondation est daté de Melun, et du mois
de mai de l'an 1259.
On entre dans ce monastère par un portail
qui est sur la rue d'Enfer : une avenue assez
longue et plantée d'arbres conduit à la grande
porte intérieure de cette maison. L'on entre
ici dans la première cour du couvent, et Ton
remarque, a main gauche, une chapelle assez
grande, qu'on nommela chapelle des femmes,
parce que c'est la seule où les femmes aient
entrée. Elle fut consacrée sous l'invocation
de la sainte Vierge et de saint Biaise , le ik
de mai de Tan 1^60. Dans cette chapelle est
une tombe plate de pierre de liais , sur
laquelle on lit une épitaphe qui nous apprend
2ue c'est en cet endroit qu'a été innumé
aurent Bouchel , avocat fameux au parle-
ment de Paris, mort l'an 1629, âgé de soixante-
dix ans. On aurait rapporté ici cette épitaphe,
si la balustrade de l'autftl de la chapelle
permettait qu'on pût la lire tout entière.
Dans le chœur des Pères , sur une petite
lame de cuivre , qui est dans une des ar-
moires pratiquées dans les basses formes ,
vis-à-vis les stalles des religieux , est cette
inscription :
Ces chaises sont des marques de la belle écono'
mie du Y. P. D. Léon Hinselin ; ont été faites
en Tannée 1680, par le Frère Henri Fuziliers.
Dans le ch({iur des Frères , sur une autre
(1) On a môme poussé la crédulité sur ce point ,
jusqu*à s'imaginer que la rue où sont ces religieux n'a-
vait été nommée la rue d'^Enfer^ qu'à cause des ma-
lins esprits qui s'étaient emparés de ce cb&leau, et
cependant, pour peu qu'on veuille approfondir cette
matière, on trouvera dans les auteurs qui ont écrie
le plus correctement sur la recherche des antiquités
de Paris, que cette rue est nommée dans les vieux
titres , via Inferior, comme qui dirait la rue basse »
{»ar rapport à la rue Saint-Jacques, qui était appel-
ée via Superior; et qu'ainsi c'est par corruption et
par contraction de nom, qu'elle est appelée la rue
d'Enfer, (Gerh. Riuce, tom. III. pag. 105.)
37
M 63 PAR DICTIONNAIRE
petite )ame de cuivre , adossée à un petit
▼olet pratiqué vis-à-vis les stalles, on lit :
La menuiserie du chœur des Frères convers
de la Chartreuse de Paris, a été commencée le
20 février 1681, et Unie le tO d^oclobre 1682,
par Tordre et belle économie du V. P. D. Léon
llinselin, Prieur de la Charlreuse de Paris , et
le loul conduil par le Frère Henri Fuziliers
convers.
Plusieurs personnes de grande considéra-
tion ont été inhumées dans cette église.
Philippe de Marigny, évêque de Cambrai,
puis archevêque de Sens, mort en 1325, fut
inhumé dans Tancienne chapelle qui sert
aujourd'hui de réfectoire , et ensuite trans-
porté dans cette église , devant le grand-
autel. Jean de Blangy, docteur en théologie,
évoque d'Auxerre , mort le 15 mars ISV*. Il
était né au bourg de Blangy, dans le comté
d'Eu , et en avait pris le nom. 11 fut grand
théologien et grand négociateur.. Jean de
Chissé , évêque de Grenoble , mort à Paris
le 17 août 1350. Amé de Genève , frère de
Robert de Genève , pape sous le nom de
Clément VII. Amé mourut le k décembre
1369. Son tombeau est à côté deTautel, sous
une arcade; il y est représenté armé, et on
y lit cette épitaphe :
CI GIST
Noble et Puissant Prince 3fessire
Ame de Genève,
qui trépassa Tan degr&ce f5G9,
le 4* jour de décembre.
Jean de Dormans , évêque de Beauvais ,
cardinal deTEglise romaine et chancelier de
Franco ; et Guillaume de Dormans , son
frère , aussi chancelier de France , eurent
leur sépulture dans le chœur de celte église.
Guillaume mourut le 11 juillet 1373, et
le cardinal, le 7 novembre de la même année.
On ôta leur tombeau du chœur en 1611 , à
cauf>e qu'il incommodait dans la célébration
de l'oOice divin; et le chancelier Boucherat,
issu par femmes de la famille des Dormans,
lit placer ce tombeau, en 1696, devant Tautel
de la chanelle Sainte- Anne, et mettre Tépi-
taphc qu on va lire où était Tuncien tom-
beau :
nie JACET
llhislrisslmus Eccicsiae Princeps
Jiannes de Dormano ,
S. R. E. Cardinalis,
Episcopus Belvacensis,
El Francix Cancellarius
Dcsignatus anno u. ccclxiv.
Qui mnnus suuro in regias niantis
Drposuit anno m. ccclxxi,
Fratfe ejus,
Qui hic oliani ndjacct, in idem mumis
Mox sufleclo ;
Hiijus Cirdinalis effigies de métallo,
Cnpreo ante hic exposila,
Pro faciliori divini cultus cl ritus
PAR
Cartusiensis, quibus diutumo
Impediinenio fuît celebratione.
Translata est anle allare
Sacelli Sanclx Annae, consensa,
Pietale et rcUgione illustrissimî
Domiai.Bomlui Ludovic! Boucherai,
Comitis de Compans Lavllle,
Regiorum Ordinum Commendaloris
El Francise Cancellarii, nobili familix
De Dormano affinis,
Qui sumpiibus suis hoc roonomeoto
ParentaviL
Anno Doniini m. dc. xcvi.
ilGi
Marguerite de Châlons , dame de Thieri
et de Puisoye, fille de Jean de Châlons,
comte d*Auxerre et de Tonnerre , et femme
de Jean de Savoie , chevalier, morte le il
octobre 1378.
Guillaume de Sens , premier président du
parlement de Paris, mort le 11 avril 1399.
Michel de Cernaj, évêque d*Auxerre et
confesseur du roi Charles VI, mort le IS
octobre 1W9.
Pierre de Navarre , comte de Mortain, fds
de Charles II, roi de Navarre, dit le Mauvais,
et de Jeanne de France, fille du roi Jean,
mort à Bourges le 29 juillet U12 , d'où son
corps fut transporté en Tabbaye Saint-An-
toine-lez-Paris , et dp là , le 5 août suivant,
en l'église des Chartreux , où l'on Toit son
tombeau , qui est de marbre blanc. Il est
sous une arcade prise dans le mur, qui
sépare le sanctuaire de la chapelle de Saim-
Etienno et de la sacristie. Pierre de Navarre
y est représenté avec Catherine d'Alençoo.
sa femme , quoique cette princesse , qui
mourut à Pans le U juin 1M2, ait été in-
humée à Sainte-Geneviève, où se voit soq
épitaphe sur une tombe de pierre , devant
la chapelle de Saint-Martin, dans la nef, à
droite en entrant.
PhiIippod'Harcourt,premierchambeIlandu
roi Charles VI, mort le 13 d'octobre liU.
Jean d'Arsonvalle , évêqtie de Châlons et
confesseur du dauphin , fils de Charles YI,
mort le 27 d'août de Tan 1W6.
Jean de^ Lune, neveu de l'antipape Be-
noît XIII, mort en U2i.
Adam de Cambray , premier président de
Paris , mort le 15 mars U56; et Charlotle
Alexandre, sa femme, morte le 12 mars 1*72.
Louis Stuard , seigneur d'Aubigny, Ws
d'Edmond Stuard , duc de Lenox , et mort à
Paris l'an 1665 , fut inhumé au milieu du
chœur , sous la cloche. Il avait été envoyé
en France dès T^ge de cinq ans. Il prit
les ordres fort jeune , et fut chanoine de
l'église métropolitaine de Paris. Lors du
rétablissement de Charles II sur le trône de
ses ancêtres , il retourna en Angleterre , et
ce prince le fit grand-aumônier de la reine,
sa femme. Il fut nommé au cardinalat; mais
il mourut à Paris, quelques heures avant
l'arrivée du courrier qui lui en apportait la
nouvelle.
Il en est souvent parlé dans les ouvrages
{ifô
PAR
DEPIGRAPHIE.
PAR
)IN
de Saint-Evremond , avec qui il était uni
d^une étroite amitié. Voici 1 épitapbe qui fut
iDÎse sur sa tombe :
D. 0. M.
Ludovico Stuarlo, Alblni Rcgulo , Edniundi Le-
vini.ne Duels filio, ex rcgia Sluartorum apud
Scotos fainilia oriundo^ Calluirinx Lusitaniae
Caroli II, Magnae Brilannix Régis et conjugis»
magiio Eleemosinario; viro non tara claris nata»
lièus, quam religione, moratn suavilalf^ urba-
nilate, iiigenii eleganlia, cseterisquc animi doii-
bus conspicuo ; qui cum in Cardinalium Colie-
^ium .roox copplaodus essel, immatura morle
peremplus esl. An. aetatis 46, anno Chrisli
1665, 3 idus novemb.
De se pltira oe dicerenlvr*
Supreniis tabolto cifU.
De réglise on passe dans le petit clottre »
qui est orné de pilastres d'orclre dorique ,
arec des tableaui dans les arcs , qui repré-
sentent les circonstances les plus remarqua-
bles d« la vie de saint Bruno» depuis qu'il
eut quitté le monde jusqu'à sa mort, et
même jusqu'à sa canonisation. Euslache
Lesueur commença cet eicellent ouvrage en
16M, et l'acbeva en moins de trois ans (1).
Le grand cloître a été bAti à plusieurs
reprises, de même que les cellules , ou
petites maisons qui l'environnent. La fon-
dation de quatorze cellules, que fit Jeanne
de ChAtillon, comtesse d'AIençon, de Blois,
de* Chartres , etc., est représentée dans ce
grand cloître, du côté de l'église, où l'on a
sculpté sur la muraille cette princesse, qui
J résente à la sainte Vierge, tenant l'Enfant
ésusentreses mains, et à saint Jean-Baptiste,
quatorze chartreux à genoux. £a 1712 , on
couvrit ce bas-relièf avec des planches ,
fermées d'un treillis, et sur ces planches on
a peint, d'après le bas-relief, toutes les figures
' dont on vient de parler; ce qui fait un tableau
de quinze pieds de largeur, sur quatre pieds
de hauteur. Le peintre fait sortir de la bouche
de Jeanne de ChÂtillon cette prière qu'elle
adresse à la Vierge :
Vierge Mère, et Pucelle, à ton cher Fieus pré-
aeole quatorze Frères qui prient pour moi.
L'Enfant Jésus lui répond :
lia fille, je prends le den que tu me fais,
Et te rends tous tes mesfaiis.
Le haut de ce tableau est orné de 17 écus
sons aux armes de France et de Châtillon ,
alternativement.
Au bas du tableau , est Tinscription sui-
Tanld :
Vèu de grâce 1712, cet ancien monument de la
piété de Madame Jeanne de Châtillon, comtesse
de Blois, qui fut accordée à dix ans, et mariée
à douze, â M. Pierre de France, comte d'AIen-
çon, fils de saint Louis, fut dressé, pour cou-
Ci) Ces tableaux sont aujourd'hui au musée du
Louvre.
server la mémoire d'une fondation qa^elle fit de
quatorze Chartreux à Paris, et a été renouvelle
conformément à son original ci-dessous, sur
plâtre, par les ordres de très-hauts et trés-
illustres seigneurs Claude Elzéar, comte de
Châtillon, et Alexis Henri, chevaliers des Or-
dres du roi, frères, pour empêcher que la lon-
gueur des temps n'achevât de le détruire, et
conserver à la postérité la mémoire d'une si
illustre parenté.
Cette inscription n'est pas bien faite; car>
outre quB la date, qui est à la tête, y cause
une équivoçiue, l'auteur qui l'a composée,
ou celui qui Ta écrite, se sont servis d'une
phrase louche, qui jetterait dans l'erreur la
plupart des lecteurs. Claude Elzéar, comte
de ChAtillon , n'a jamais été chevalier des
ordres du roi ; il n'y a qu'Alexis Henri ,
marquis de Châtillon, qui ait été décoré do
ces ordres. Ou n'a garde de porter des sou]^
çons ailleurs cine sur Tauleur, ou sur l'écri-
vain do cette inscription : quand on a l'hon-
neur d'être de l'ancienne et de la grande
maison de Châtillon-sur-Marne, un chovalier
des ordres de plus, ou de moins doit être
une illustration assez indifférente.
Plusieurs personnes de mérite ont été
inhumées dans ce cloître, ou dans le grand
cimetière. Les plus connues sont les trois
dont on va parler.
Jean , Versons, avocat, mort le 26 décem-
bre de Tan 1^88. Il descendait de Jean Le
Tourneur, qui vint s'établir à Paris sous le
règne de Charles VU; et qui, à Texemple de
la plupart des gens de lettres de son temps,
latinisa son nom, et se fit appeler Versoris,
qui est le génitif de Versor. Sa postérité
porta toujours depuis le surnom de Versoris.
Celui qui donne lieu à cet article est connu
pour avoir plaidé pour les Jésuites , contre
Etienne Pasquier, et pour avoir été un si
furieux ligueur, au'ayanl appris la mort du
duc et du cardinal de Guise, il en fut telle-
ment saisi, qu'il en mourut, avec des senti-
ments contre son roi qui probablement ne le
conduisirent point en paradis.
Jean Descordes, né à Langres , mais ori-
ginaire de Tournay, fit paraître, dès son bas
Àgc, beaucoup d'inclination pour les lettres :
cependant , après la mort de son père, ses
parents l'obligèrent do quitter les études
pour se faire marchand ; mais son penchant
dominant l'y ramena, et à l'âge de trente
ans, il reprit les études, et se fit ensuite
Jésuite à Avignon. Ses infirmités l'obligèrent
de sortir du noviciat. Il obtint, quelaue
temps après, un canonicat de Limoges, ou il
achctala bibliothèque de Simon Bosius, ou'iL
augmenta considérablement ; car il était
grand amateur et grand connaisseur de bons
livres. 11 mourut à Paris en 16i^2 , Agé de
soixante-douze ans, estimé et regretté de !
tous les savants de son temps. Le cardinal
Mazarin acheta sa bibliothèque pour le prix
de dix-neuf ou vingt mille livres, et elle a
servi de londs è celle qu'on voit aujourd'hui
au collège Mazarin, ou des Quatre-Nations.
1167
PAR
mcTiONNAine:
PAR
lies
Descordes a composé Quelques ouvrages ,
qui n'ont pas fait grand bruit dans I.e monde
savant.
Pierre Danet, abbé de Saint-Nicolas de
Verdun , et curé de Sainle-Croix de la Cité,
à Paris, mort en 1709. Il a fait un Diction-
naire français-latin , et un autre lalin-fran-
çnis, et un troisième des antiquités grecques
et romaines; le tout à Tusage du dauphin ,
fils du roi Louis XIV. Ses dictionnaires de
la langue latine ont eu beaucoup de cours;
cependant, on peut dire que Danet ne con-
naissait pas assez les nnesses des deux
langues pour faire quelque chose d'excellent
là-dessus.
Avant que l'imprimerie fût connue en
Europe, les Bénédictins, les Bernardins et
les chartreux s'occupaient à copier les an-
ciens auteurs : nous leur avons l'obligation
de nous avoir conservé une infinité de li-
vres. Les Chartreux sachant que Guy, comte
de NeverSy voulait leur faire présent de
vases d'argent, marquèrent qu'il leur ferait
plus de plaisir, s'il voulait leur donner du
f parchemin. L'usage du papier, tel que nous
'avons aujourd'hui, n'est pas bien ancien :
on ne se servait, encore que de parchemin
sous le règne du roi Jean. (Ess. hist, sur
Paris^ tom. I, p. 253.) JHurtaut et Magnt.)
Cherche-Hidi , ou thasse-Midi y ancien
couvent de religieuses.
Madame de Rohan fil sa demeure dans ce
prieuré jusQu'à sa mort, qui arriva le 8 avril
de l'an 1681 : elle n'était âgée que de cin-
3uante-deux ans et quelques mois. On voit
ans l'église de ce prieure, l'épilaphe que le
fameux Pélisson fit, en 1682, pour cette il-
lustre abbesse. La voici :
ICI REPOSE.
Trés-illuslre et vertueuse princesse Marie
£léonore de Rohan , premièrement abbesse de
Caen, puis de Malnoue, seconde Fondatrice de
ce prieuré, qu^elle redonna à Dieu, et ou 'elle
voulait finir ses jours; plus révérée par ses
grandes qualités, que par sa haute naissance, le
sang des Rois trouva en elle une àme royale :
en sa personne, en son esprit, en toutes ses
actions, éclata tout ce qui peut rendre la piété
et la vertu plus aimables. Sa profession fut
son choix, et non pas celui de ses parents :
elle leur Ht violence, pour ravir le royaume des
cieux. Capable de gouverner des Etats, autant
que de grandes communautés, elle se réduisit
volontairement h une petite, pour y servir avec
io droit d'y commander ; douce aux autres , sé-
vère à elle-même : ce ne fut qu^humanité au-
dehom, qu^ausiérité au-dedans. Elle joignit à la
modestie do son sexe, le savoir du nôtre; au
•ièrlo de Louis le Grand, rien ne fut ni plus
poli, ni plus élevé que ses écrits : Salomon y
vil, y parle, y règne encore, et Salomon en
umUii fiii gloire. I^s constitutions qu'elle fit pour
m inonAi»l<^i't*, serviront de modèle pour toutes
Um iiulrf*». Comiiif tii ello n'eût vécu que pour
sa sainte postérité, le même jour qa*eUeacheTt
son travail, elle tomba dans une maladie eoone
et mortelle, et y succomba le 8 d*avril 1681, ea
la 55* année de son &ge. Jusqu'en ses derniers
moments, et dans la mort même, bonne, tei-
dre , vive et ardente pour tout ce qu^elle ai-
mait, et surtout pour son Dieu. Tant que ceUê
maison aura des vierges épouses d^oo seul
époux, tant que le monde aura des cbfétieiiSy
et l'Eglise des fidèles, sa mémoire y sera en
bénédiction : ceux qui l'ont vue n*y pensent
point sans douleur, et n*en parlent poini sans
larmes.
Qui que vous soyez , priez pour elle , encofe
qu'il soit bien plus vraisemblable que c^esl
maintenant à elle à prier pour nous, et ne vont
contentez pas d« la regretter ou de l'admirer;
mais tAcliez de l'imiter et de la suivre.
Sœur Françoise de Longaunay, première prieure
de cette maison, sa plus chère fille, l'autre moi-
tié d'elle-même, dans l'espérance de la rejoîndie
bientôt, lui a fait élever ce tombeau.
Le moindre et le plus aflligé de ses serviteurs
eut l'honneur cl le plaisir de lui faire cette épi-
taphe, où il supprima, contre la coutume, beau-
coup de justes louanges, et n'ajouta rien k la
vérité.
Ou admire tous les jours cette épitapbe,
digne de sou auteur et de rillustre abbesse
pour laquelle elle a été faite. Feu H. Gilbert
deChoiseul,évéquedeTournay, la traduisit
en latin. Elle fut aussi traduite en italien»
Sar Fauteur de la Congiura di Rafaello ddla
'orrcy et elle a été imprimée un grand nom-
bre de fois. . (HuBTAUT et Haght.)
CORDBLIEilS DO GRAND COUVENT (Les). SaiOt
François d*Assise en Ouibrie, est I institu-
teur des frères Mineurs, vulgairement nom*
mes Cordeliersy à cause qu*ils ont une corde
pour ceinture. Il fit une règle, qui fut ap-
pcouvée par le pape Innocent III, en 1210,
et envoya en France quelques-uns de ses
disciples, qui furent Irès-favorableooent reçus
à Paris, en 1216 ou 1217; mais oili ils demeu-
rèrent cependant quelques années sans éta-
blissement fixe. Après la mort de saint Fran-
çois, les disciples qu'il avait à Paris eurent
le père Ange de Pise pour premier gardien»
et changèrent plusieurs fois de demeure,
jusqu'en 1230, que Tévèque de Paris leur
permit de s'établir dans cette ville.
Leur église ne fut dédiée qu'après le retour
de saint Louis de la terre sainte; savoir» le
6 juin 1262 ou 1263, sous Tinvocation do
sainte Madeleine. Le roi laissa aux Corde-
tiers de ce couvent, par son testamentt vue
partie de sa bibliothèque » et quatre cents
livres d'argent» somme alors fort considé-
rable.
Comme les Jacobins et les Cordelicrs
avaient partagé raffection et les bienfaits de
saint Louis, ils partagèrent atissi Tbonneur
d*i nbumer dans leurs églises plusieurs princes
et princesses issus de ce roi.
PAR
UKPIGRAPHIE.
PAR
1170
î
lise des Gondoliers fui brûlée par un
lie arrivé le 19 n'ovembrede l'an 1580,
s neuf ou dix heures du soir, par Tim-
nce d'un religieux de ce couvent, qui,
seul dans Téglise où il voulait achever
e ToOice, attacha une bougie allumée
ûbris de la chapelle Saint-Antoine de
e, où il y avait quantité d'ex-voto en
s'élant endormi, le feu y prit, et se
uniqua avec tant de rapidité et tant de
ce, qu'en un moment toute Téglise fut
sée, sans qu'on pût y apporter le
Ire secours. Les cloches furent fou-
le chœur, la nef, les chapelles, et une
du cloître furent ravagés par le feu,
itruisitla plupart des tombeaux qu'on
lit auparavant , et dont Corrozet nous
ervé la mémoire. Ces tombeaux étaient
rbre noir, et les effigies des princes et
sses qui y avaient été inhumés étaient
rbre ou a albâtre. On peut voir leurs
et épilaphes dans Corrozet.
oi Henri 111 , touché de l'incendie de
église, donna une somme considérable
aire rebâtir le chœur, et les chevaliers
dre du Saint-Esprit, qu'il venait d'ins-
y contribuèrent aussi. On commença
ï rebâtir le chœur en 1582 , et le 19
ibre 1585, il fut béni, et le grand autel
sous l'invocation de sainte Madeleine,
U Roch et de saint Sébastien. La ne!
bas-côtés furent rebâtis l'an 1606, par
ns et les libéralités de Christophe de
premier président du parlement de
et de Jacques de Thou, son fils,
îi les tombeaux qu'on voit encore
etle église, et les noms des personnes
lis distinguées par leur naissance, ou
is connues par leur esprit ou par leur
s, qui y ont été inhumées,
is de Luxembourg, comte de Sainl-
îonnétable de France , à qui le roi
XI fit trancher la tôle en place de
le 19 décembre 14-75.
'ière le chœur, et à côté du grand au-
i voit un tombeau de pierre, sur le-
st couchée la statue d'un prélat : c'est
ire de Pierre Filhol, de Gannat en
înnais, archevêque d'Aix en Provence,
lant général pour le roi François l*%
ivernement de Paris et Ile-de-France ;
, après avoir vécu cent deux ans,
sa le 22 janvier 15W. Ce tombeau est
ceux qui ont échappé à l'incendie de
80.
côté gauche du sanctuaire, près du
-autel, est un monument adossé à la
lu chœur. On y voit une figure de
t, à demi -couchée. L'épilapho qui
^^e ce tombeau, est ainsi conçue:
to Pio de Sabudia , Carpensium Priocipi.
ûsci Régis forlunam secuto, quem pruden-
arisshuum reddidit, doctrina fecil iminor-
, et vera pielas Cœlo inservil. Vixit an-
»5, liaeredes niœi>liss. pos. an. m. d. xxw.
irt Pio, dépouillé de sa principauté de
par le duc de Ferrare, se retira à
Paris, où il employa les dernières années
de sa vie à écrire contre les nouvelfes opi-
nions. S'étant avisé de critiquer les plaisan-
teries gu'Erasme à jetées dans ses Colloques^
il devint l'objet des bons mots de ce bel
esprit , qui même ne l'épargna pas après
son décès ; car ce prince étant mort à Paris,-
revêtu d'un habit de Cordelier, dans lequel
il ordonna qu*on Tinhumât, Erasme com-
posa cette satire ingénieuse, qu'il joignit à^
ses premiers Colloques ^ sous le litre d'Exse-
quiœ Seraphicœ^ Enterrement séraphique.
C'est aussi à l'occasion de cet enterrement
monacal que Marot a dit dans sa seconde
Epitre du coq à l'âne : Témoin le comte de
Carpi, qui se fit moine après sa mort. Ce
tombeau est encore un (le ceux qui ont
échappé à l'incendie de cette église.
Alexandre de Aies, religieux de cet ordre,
fut inhumé dans la nef, vis-à-vis le cru-
cifix, sous un tombeau élevé d'environ deux,
pieds, transféré depuis entre le chœur et le
sanctuaire, sous la grille, à hauteur d'appui^
qui les sépare. Sur cette tombe on lit :
R. P.
AlexandrideAlcs
Docloris irrefragabilis ;
Quondaiu Sanctoruin Thoinx Aquinalis,
El Bonnavenlurae Pneceploris,
Ëpilapliium.
Claudilur hoc saxo fainaro sorlilus abunde,
Gloria Doclorum, Decus, cl flos Pbilosophorum ; .
Âuclor Scriplorum vir Alexandcrvariorum;
Norma modernorom Tons veri, lui alioruni,
Inclilus Anglorum fuir Arcbilcvita, sed horuin
Spretor cuiiclorum, frater collega Minorum,
Faclus egenoriim, fit Doclor primus eoruni.
Ob1it anno Dom. 4215, Cal. Septeinbris.
Si quis bonos meritis, si qui virliite coliintiir
Hune animo praefer, bunc venerare Patreni.
Reverendus Pater Benignus a Genua,
Totius Ordinis Sancll Francisci,
Minisler Generalis,
Pro sua in sanctum Doctorena pielate-,
El Religionis zelo,
Hoc monumentum erigî curavil,
Ann.Dom. 1622, mart. 25.
Alexandre de Aies ou de Haies, dit le Doc^
teur irréfragable et la Fontaine de rt>, était
Anglais, et avait pris le surnom de Aies ou
Haies d'un monastère dans In con)té de
Ohester, oCli îl avait été élevé. Il vint à Paris;
et après y avoir pris le bonnet de docteur^
il y professa la philosophie et la théologie
avec beaucoup de réputation. Son savoip
était soutenu par une eranda piété, et sur-
tout par une grande déTotion à la sainte
Vierge.
Saint Thomas et saint Bonaventure avaient
été ses écoliers. 11 composa, par ordre du
pape Innocent IV, un Commentaire sur les
quatre livres des Sentences, c'est à-dire»
une somme de Théologie, dans laquelle il
fait paraître beaucoup de subtilité, eRina
connaissance médiocre de l'antiquité ecclé-
1171
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
\m
siastique. (Vest le seul des ouvrages qui
l>orte son Dom, qui soit cerlainement de lui.
L'on voil aussi devant le grand autel , au
rôté gauche, la tombe de Jean do la Haye»
reHgieux de Tordre de Saint François, né à
Paris le 20 mars 1593. Il fut prédicateur
ordinaire de la reine Anne d*Autriche. Il a
donné au public quarante volumes ia-folio,
dont il ^ en a dix - neuf intitulés , J5i-
blia maœima. C*esl une polyglotte accom-
pagnée d'interprétations et de commentaires.
M. Simon prétend oue le P. de la Haye
n'avait pas fa capacité nécessaire pour réus-
sir dans un pareil ouvrage ; et le peu de
cas qu'on fait aujourd'hui de celte Bible,
confirme le jugement qu'on a porté cet ha-
bile critique. 11 mourut dans ce couvent le
15 d'octobre de Tan 1661, et l'on voit sur
sa tombe l'épitaphe que le P. Jacques
Seguin, du môme ordre, y a fait mettre.
Dans le chœur, on Ht cette épitaphe :
CY GIST
Haut et puissant seigneur, messire BcmanI de
Beon et du Massé, seigneur de Bouicville, Cor-
nefou, Esclassan, et chevalier de lX)rdre du
Roi, Capitaine de 50 liommes d'armes de ses
ordonnances, son Conseiller en ses conseils d'E-
tat, et lieutenant pour Sa Majesté au puys de
Xainlonge, Angoumois et Limousin, lequel dé-
céda à Monceaux , le 8* jmir d*aoùt 1607.
Priez Dieu pour hiî.
André Thevet fut aussi inhumé dans l'en-
ceinte du chœur, sous une tombe plate, sur
laquelle an mit cette épitaphe :
£1 GlST
Vénérable et scientifique personne, niailre Au-
drc Tbevei, CosnM»grapiie de quatre rois ; le-
quel, étant âgé de 88 ans, seroit décédé dans
celle ville de Paris, le 23» jour de novem-
bre 150O. Priez Dieu pour lui.
ïhevet est auteur <le plusieurs ouvrages
♦rès-médiocres, et qui ne sont aujourd'hui
guère lus. Il était d'Augoulème, et passa la
meilleure partie de sa vie à voyager.
François do Belleforêl, gentjihome, né
dans le comté de Cominges, au mois de no-
vembre 1530, mort à Pans lel" janvier 1583,
âgé de cinquante-trois ans : il était fort sa-
vant et écrivait beaucoup ; mais avec peu
de discernement, et peu de clarté dans le
style.
l>ans la chapelle, on voil la statue de (iilles
le Maître, premier président au parlement
de Paris , et de dame Marie Sapin, sa femme.
Ce premier président mourut le 5 décembre
1562. Auprès de celte sépulture, contre le
mur, sont attachées trois lames de cuivre,
sur lesquelles sont gravées autant d'épi-
taphes.
Dans la chapelle de Gondi a été inhumé
le corps do Dom Antoine, prétendu roi de
Portugal ; il était lîls de Dom Louis, infant
de Portugal, et d'une juive, noumiée Vio-
lente Gomez. 11 iïit pourvu de la comroao-
derie d'Ocrato, ou der Crato, de Tordre de
Saint-Jean de J<*rusalero, qui rapportait eo
ce temps là 25,000 ducats de rente. Le cooi-
mandeur de Crato accompagna le roi Dom
Sébastien en Afrique, et se trouva à la ba-
taille d'Alcaçar, donnée au mois d'août de
l'an 1578, où le roi fut tué, et Dom ADlooio
fait prisonnier. Comme celui-ci avait beau-
coup d*esprit, il cacha si bien ce quMI était,
que sa prison ne fut pas longue, et qu'il se
racheta pour 2,000 cruzades. Après ta mort
•du roi cardinal, Antoine prétendit devoir
succéder au royaume de Portugal , et fat
d'abord assez heureux pour être proclamé
roi à Santarem , puis à Lisbonne, où il fut
mis en possession. Cependant, n'ayant point
de forces pour s'y maintenir contre le duc
d'AIbo, qui commandait l'armée de Philippe
II, et qui prenait sans résistance toutes
les places dont il approchait, it fallut (fu'Ao-
foine se cachât; et il le fit avec tant de bon-
heur, que depuis le mois d*octobre 1580,
jusque à celui de juin 1581, il fut toujours
en Portugal. Enfin , il fut obligé de passer
en France, où il fînit une vie malheureuse
aux yeux des hommes, mais peut-être
heureuse en effet, puisqu'elle semble TavoT
ramené h Dieu. Nous avons de lui des psau-
mes pénitentiaux en latin , qui ont plu-
sieurs fois été traduits en notre Iangue.il
n'y a ici que le corps de Dom Ant(Moe, son
coeur ayant été inhumé dans Téglise des
Religieuses de ÏAve»Maria.
Diego Bothelh, Tun des plus grands sei-
gneurs de Portugal, qui tirait son origine
des rois de Bohême, ent tant d'attacbemeot
pour le roi Antoine, au'il lui sacrifia ses
amis, ses parents, sa lemme, ses enfants,
ses espérances, et les avantages qu'on lai
qffrait, s'il voulait abandonner ce prince;
mais il lui Tut constamment fidèle, et ne
souhaita, pour toure récomnense, que d'être
enterré aux pieds de ce cner maître^ Dom
Diego Bothelh mourut en 1607.
MM. de Longueil, marquis de Maisons,
avaient une chapelle et leur sépulture dans
cette église depuis plus de trois cents ans.
Dans l'épaisseur du mur de cette chapelle,
est un tombeau sur lequel est représenté
Antoine de Longueil, évêque de Saint-Pol
de Léon, qui mourut le 25 août 1500. Jean-
René de Longueil, marquis de Maisons et
de Poissy, présitlent à mortier au parle-
ment de Paris , académicien honoraire de
l'Académie royale des sciences; mort à Paris
le 15 septemlire 1731 , et René-Prosper de
Longueil, manfuis de Maisons et de Poissy,
fils dudit Jean-René de Longueil et de Marie-
Louise Bauyn d'Angervilliers , sa fsmme,
mort à Paris la nuit du 90 au 21 d'octobre
1732, /\gé de 18 mois, sont les derniers qui
ont été inhumés dans cette chapelle, et en
eux a fmi la br«inrhe des Longiieil, marquis
de Maisons et de Poissv, etc.
La chapelle des Besançon renferme les
cendres de plusieurs magistrats de ce nom,
et do plusieurs autres des fomill«.*s des Bul-
PAU
DEPiGRAPIllE.
PAR
t474
des Lainoignon, qui en descendent
irloUe de Besançon, femme de Charles
QOignon, conseiller d'Etat, mort en
lelle chapelle fat décorée d'une belle
îerie, et de plusieurs autres orne-
aux dépens de M. de Bullion, sur-
mt des finances, dont on voit ici le
en marbre blanc, au-dessus d'un
lU de marbre noir. Son corps y fut
i et inhumé au mois de décembre
P. Bouhours , dans ses Remarques
langue française^ lom. I, pag. 21;
âge, dans ses Observationsy tom. il,
12, rapportent que le surintendant
ion ayant fait décorer celte chapelle,
ques Cordeliers étant venus lui de-
* à quel saint il voulait qu'elle filt
il leur avait répondu : a Hélas, me^
ils me sont tous indifférents ; je n'en
nne aucun en particulier. »
!-amoignon sont originaires du Nivor-
îl descendent de Guijiaurae de La-
>n,qui vivait du temps de saint Louis,
i on donne la qualité de chevalier,
I titre de Tan 1288, par lequel Agnès,
ve, acquit de Guillaume Augeron,
er, la maison forte et seigneurie de
. Leur [)Oslérilé suivit la profession
nés jusqu'à Charles do Lamoignon,
ine branche cadette ; lequel vinls'é-
Paris, où il fut conseiller au parle •
puis maître des requêtes, et enfin
ier d'Etat. Son mérite lui acquit l'es-
t la contiance du roi Charles IX. 11
pousé Charlotte de Besançon, et de
âge sont issus tous les Lamoignon,
brillé dans le [)arlement de Paris et
I conseil de nos rois. Charlotte de
non, fille de Charles et de Charlotte
nçon, fut mariée à Jean de Bullion ,
des requêtes ; et de leur mariage
Claude de Bullion, marquis de Gai-
seigneur de Bonnelles, et qui fut
idant des finances , chancelier et
les sceaux des ordres du roi, et
Qt à mortier au parlement de Pa-
bullion sont originaires du Mâcon-
«in de Bullion, deuxième du nom,
élaire du roi, et eut de Jeanne Vin-
femme, Jean de Bullion, troisième
, maître des requêtes. Celui-ci épousa
.6 de Lamoignon, fille de Charles de
non, et de Charlotte de Besançon,
mariage naquit Claude de Bullion,
successivement conseiller au parle-
) Paris, maître des requêtes, conseil-
at, surintendant des finances, chan-
t garde des sceaux des ordres du
ésident à mortier au parlement de
t un des grands hommes de robe de
le, etc.
5it, dans cette même chapelle, les
3s de Charles, de Guillaume et de
ne de Lamoignon. Celle de Charles
imposée par Guillaume de Lamoi-
on petit-fils, premier président du
parlement de Paris. Celle do ce premier
président, mort au mois de décembre de
l'an 1677, est de la composition de Chré-
tien de Lamoignon, son fils, mort président
à mortier du même parlement, qui a été
inhumé à Saint-Leu.
Madeleine de Lamoignon , sœur de Guil-
laume de Lamoignon, preipier président du
i>arlcment de Paris, et fille de Chrétien de
Lamoignon , président h mortier au même
parlement, et de Marie Desiandes, est aussi
inhumée dans cette chapelle; de même que
Chrétien de Lamoignon , marquis de Bas-
ville, président à mortier au parlement de
Paris , mort le 28 d'octobre de l'an 1729,
dans la cinquante-quatrième année de sou
âge.
La chapelle des Briçonnet est auprès de
la petite porte de cette église, vis-à-vis la
rue Hautefeuille. On y voit quatre bustes
de marbre blanc, accompagnés d'inscrif)lions
qui nous apprennent qu'ils représentent
François Briçonnet , conseiller en la cour
des aides , seigneur de Glatigny, mort le
27 septembre 1673, âgé de quatre-vingt-un
ans ; Thomas Briçonnet , conseiller en la
cour <les aides, mort le 20 décembre 1658,
Agé de soixante ans; Charles Briçonnet,
président à mortier au parlement de Metz,
mort le 12 mai 1680, âgé de soixante-un
ans. C'est celui-ci qui vendit au roi Louis
XIV la terre de Glatigny, par contrat passé
par-devant Beauvais, notaire, le 5 juin 1675.
Guillaume Briçonnet, frère aîné du cardinal
Briçonnet, et cinquième aïeul de Charles,
avait acquis cette terre, qui a été possédée
de père en fils, par MM. Briçonnet, pendant
plus de deux cents ans. Le quatrième buste
représente Thomas d'Elbène, secrétaire du
roi, mort Tan 1593. A l'un des piliers de
cette chapelle on voit une figure de mort,
qui tient en ses mains l'épitaphe de Cathe-
rine Briçonnet , femme d'Adrien du Drac,
laquelle mourut le 10 septembre 1680, âgée
de quatre-vingt-deux ans.
Vis-à-vis de la chapelle de la confrérie du
Saint-Sépulcre est la tombe d'un homme qui
a mérité l'estime du public, en fondant une
chaire de théologie dans l'école de Sorbonne.
Sur cette tombe est écrit :
nie MCET
Yenerabilis vir Magister,
• Joannes de Rouen , Roikomageusis,
Singulari pielate, exioiia doctrina,
Et accu rata linguanim peritia,
Dum vixit, conspicuus.
Obiit pridie nan. novemb. 16 15.
Proche de' cette tombe, on voit attachée
à la muraille une autre épitaphe de ce même
docteur.
En 1672, fut bâtie, au bout de cette église,
une fort belle et grande chapelle, sous l'in-
vocation de sainte Elisabeth, reine de Hon-
S;rie , et c'est ici que s'assemblent les con-
rères du tiers-ordre de Saint-François. Une
éoitaphe, qui est au milieu^sur une tombe
1
1175 PAR DlC'ilOiMSAIRE
plaie, nous apprend que Marie - Thérèse
d'Autriche , reine de France , était supé-
rieure de cette confrérie. Voici cette épitaphe :
CY GIST
Trcs-illustre ei puissanle dame, madame Claude-
Françoise-Angélique de Pouilly d'Ene, mar-
quise d'Esne , baronne de Blanouville , etc.,
épouse de trcs-illusire cl puissanl messîrc
Alexandre, marquis de Redon , de Pranzac, et
d*auires lieux, et souverain d'Argilliers, laquelle
étnnl supérieure de celle congrégation , sous la
Reine trés-clirélienne, acheva saintement sa vie
le^â mars iG72.
Ce fut la reine Marie Thérèse d'Autriche,
qui , par ses libéralités, donna au feu P.
Frassen les moyens d'orner celle chapelle
et sou autel comme nous le voyons.
Plusieurs autres familles distinguées dans
la robe ou dan5 Tépée ont eu leurs sépultu-
res dans celte église. Telles sont celles des
Aimerel, des Rianlz-Yilleray, des Hardi-la-
Trousse, de la Palu-Bouligneux, des Verta-
mon, des Faucon de Ris, etc.
C'est dans cette église que MM. de l'Aca-
démie française font célébrer les services
qu'il font faire à la mort de leurs confrères.
Le portail de l'église des Cordeliors se
ressent du goût gothique oui régnait au com-
mencement du xiir siècle, cl qui a régné
encore longtemps après. La statue de saint
Louis qu'on voit, est estimée des antiquaires,
et regardée comme très-ressemblante. Ce
portail est situé sur une petite place, oili
commence la rue de l'Observance, qui fut
percée en 1672, et qui a été ainsi nommée,
a cause que la grande porte du couvent des
Cordeliers y donne. Sur cette porte, qui est
sur la môme ligne que le portail de l'ëgliseï
on lit celte inscri^ition :
Le grand couvent
de rObscrvance de saint François, 1673.
Ce couvent occupe un grand emplace-
ment, et consiste en bâtiments modernes et
réguliers, sous lesquels est le cloître le
|)lus beau qu'il v ait à Paris. Ce bâtiment
est un carré oblong, au milieu duquel il y
a U!) parterre. 11 est construit de pierre de
taille, et d'une môme symétrie, à cela près
(rependant que le corps du bâtiment, qui est
du côlé de l'église, n'a été élevé que d'un
étage, afin de ne pas ôter le jour aux chapel-
les : au lieu que les trois autres corps de
bâliiULMil sont élevés de trois étages, et con-
tiennent ))lus de cent chambres. Le cloître,
<{ui est dessous, consiste en quatre corridors
voûlés correclemenr, et dont les arcades en
reinlre très-surbaissé, sont fermées par des
grilles du fer, faites aux dépens de plusieurs
ncrsoinies, dont on a eu soin de conserver
la mémoire, en y faisant mettre leurs armes.
Ces bâtiments furent commencés en 1G73, et
achevés dix ans après, comme il paraît par
relie Jnscrif)lion mise au-dessus d'une porlc
qui est à côlé du chapitre.
PAR 1176
Hoc claastruDi
decennio elaboratunn,
cxlremani obtinuîl manam
anno 1683.
Celte salle du chapitre est dans un des
côtés du cloître. Elle est ouverte par cinq
arcades gothiques non fermées. Elle est
ornée d'un côté par la peinture d'une église,
du même goût que celle de ce couvent, dont
les bas -côtés sont représentés en perspective.
Dans une très-petite frise, qui règne tout
autour dans le haut de la menuiserie, et di-
rectement souslessolives, sontpeintes, dans
de petits carrés, les tètes des cardinaux,
patriarches, généraux d'ordre, saints et sain-
tes de l'ordre de Saint-François. Au milieu
de cette salle, est une tombe plate, élevée
d'un pied, sur laquelle est écrit :
BIC JACET
Frater Nicolaus de Lira, Sacr» Iheoiogidè vcne-
raliilis Doctor, cujtis vitse eldoctrinae fama diffusa
est per divcrsn mundi climata, poslillavit enlm
priniiis Sacra Bibiia ad Lilteram , a principio
nsqtie adfinem, iniillaquealia scripsit volumina:
Provinciae Francise aluinnus, in Conventu Ver-
noiensi cuslodix Normanix babitum Miiiorum
accepit, quem bonorifice, cxeinplariierque qna-
drnginia octo annis porlavit , el illustrissime
Joannx de Burgundiae, quondain Francise, el
Navarrx Reginx, nec non Altrebalensis, el Bur-
gundiae Comiiiss», etc., a confessio^ibus, etex«
trenix volunlatis , excciUor fuit , mortemqne
obiil annoDomini 1540, die 25 oclob.
F. M. Doles, Rbedonensis, Doclor Parisiensîs, et
bujus Conventus Gardianus,ob summam in bea-
luin Doctoreni pielalem, hune lumulum, et relî-
qiiiini ht^us Capituli ornalum, erigi» et restau-
rari curavil, auuo Domiui 1651.
Des auteurs contemporains lui avaient corn*
posé un autre éloge, qu'ils Grent graver en let-
tres d'or sur un marbre noir, qui fut attaché
vis-à-vis son tombeau; mais on ne le voit plus
aujourd'hui, soit qu'on l'ait ôté, soit qu'il
suit caché par le lambris.
Nicolas de Lyre tirait son nom d'un bourg
du diocèse d'Evreuxoù il était né, et où ses
parents qui étaient juifs,rabandonnèrent,sans
qu'on en sache la raison. S'étantfait baptiser,
il prit l'habit de Saint-François, chez les Cor-
deliers de Yerneuil, au temps de leur fonda-
tion, sous le règne de LouisleHutin, en 1291.
Il vint ensuite à Paris, oili il acheva ses études,
prit le bonnet de docteur, enseigna plusieurs
années, et composala plupart des ouvragés que
nous avons de lui. Non-seulement de Lyre fut
savant dans la langue hébraï(]ue et dans le rab-
binisme, dans un lempsoili l'ignorance régnait
encore parmi nous ; mais aussi dans la théo-
logie. 11 avait môme beaucoup de talens
pour les affaires, et l'on dit que Philippe
d*£vreux prenait ses avis sur tout ce qu*tl
entreprenait de considérable. Nous voycas
H77
PAR
DEPIGRAPHIE.
PAR
4178
flans le codicille delà reine Jean ne, comtesse
de Bourgogne, femrae du roi Philippe V, fait
en 1325, que de Lyre est rtomme un des
exécuteurs testamentaires de cette princesse.
Il mourut le 23 d'octobre 134^0, comme le
marquent les épilaphes qu'on vient de rap-
porter, et non pas en I3tô, comme le disent
Dom Félibiea et Dom Lobineau.
(HURTAUT et MAGÎfY.)
Autres épUaphes des Cordeliers extraits du
Recueil manuscrit de la Bibliothèquenationale.
V9480.
I.
IIjc jacet Rcvereiuliis in Clirislo Pater ac Dominus
Fraler Jobaiincs Arnaldi de Proviucia Turo-
nue, qiiondam Episcopus Sariatensis , Sacrae
Theologîje Docior exiiuius ac sui temporis Hi-
sloricos primaniis, Gonfessitrque lUustrissîiui
Priiicipis Johannis primi Ducis Bilurîae : qui
obiit Anno Domini 1416. Sexta die mensis
Mail : Cujus Anima requiescai in pacc.
II.
Ici gist vénérable et scientifique personne M«*Ni-
colas Lemaislre , en son vivant conseiller du
roy en lad. conr de parlement , prieur et sei-
gneur de Choisy en Brie et de Saint-Georges-lei-
Montaigu^en Poictou, et ctianoine prebendé en
PEglise de Paris, fils dudict feu S' président et
de lad. sa femme; qui ircspassa en cette ville
le 23« may 1568.
Priez Dieu pour leurs âmes.
Collège du cardinal Lbmoinr, quartier
de la place Maubert , rue Saint- Victor. Ce
collège, qui est de plein exercice, a été fondé
en 1302, par J. Lemoine, natif de Créci ,
diocèse d*Amiens.
Le cardinal Lemoine fut apporté d'Avi-
(;non après sa mort, et inhumé dans son col-
ége, comme il l'avait ordonné par son tes-
tament. Son frère André Lemoine, évoque
de No^on, qui avait aussi contribué à la
fondation de ce collège, est inhumé à côté,
dans le même tombeau.
Voici leurs épitaphes renouvellées par M.
Leroi, professeur d'éloquence dans ce collège.
b. 0. M.
HIC JACET
D.D. Joannes le Moine, Cressiacus Ambîanensis.
Tjt. S. Marcelli et Pétri Presbyter, Gard, bujus
Domus Fundator. Obiit Avenio/ic. an. D. 1515.
die îî Aug. bicque sepultus prima die mensis
Octobris.
Hic et ad sinistrnm latus jacet Eminent. Funda-
loris D. D. Andraeas le Moine, Noviodunensis
Episcopus. Obiit anu. 1515. Quos sanguis fralres
conjunxerat arctior ambos junxit religio, leguui
prudenlla, constansin Regem Regnumque lides.
(Juld Clerus utrique debeat et civis , le sat do-
mus ista docebit.
Collège de Navarre , fondé en VSQh , par
Jeanne de Navarre et Philippe le Bel, son
mari, est le seul de TUniversité où rensei-
gnement soit si complet.
Aux deux côtés de la porte de ce collège,
on voit les statues de Jeanne et de Philippe:
on lit au-dessous de la statue du roi, Tins-
cription suivante :
Pbilippus Pulcber Cbrislianissimus , bujus domus
Fundator.
Et sous celle de la reine :
Joanna Franciae et Navarnc Regina, Campanias
Bnaeque Cornes Palatina, bas acdes fundavît
1504.
On a encore gravé ces vers au milieu :
Dextra potens, lex xqua, fides, tria lilia Regem
Francorumy Christo Principe, ad astra ferent.
De tous les collèges, c'est celui dont rem-
placement est le plus grand. La première
pierre de la chapelle fut posée par Simon
Festi), évoque de Meaux, le 12 avril 1309, et
ia dédicace en fut faite en 1373, par Pierre
de Villiers, évèque de Nevers, sous l'invo-
cation de Saint-Louis.
On y voit une bibliothèque établie par la
reine Jeanne. Elle est composée des meil-
leurs manuscrits qu'on pût trouver dans ce
temps-là, où l'imprimerie n'était pas encore
connue. Depuis, elle fut presque ruinée,
mais rétablie en 1&64, sous Louis XL
Le collège acheta, en 1637, la bibliothèque
de feu M. de Peiresc , et cette augmentation
est ce qu'il y a de mieux.
Le fameux Nicolas de Clemengis, natif de
Clamange , diocèse de Châlons, recteur de
l'université do Paris, docteur de cette mai-
son , trésorier de la cathédrale de Langres,
et secrétaire de Benoit Xill, est inhumé au
milieu du chœur, sous la lampe. Voici ce
qu'on lit sur sa tombe :
. Qui lampas fuit £cclesi;e, sub lampade jacet, etc.
On voit aussi dans la nef Tépitaphe de
Jean Teissier, fameux grammairien, natif
de Nevers, connu sous le nom de Ravisius
Textor; il mourut le 3 décembre 1542.
On peut à dire, la gloire de ce collège,
qu'il a élevé un grand nombre de sujets dis-
tingués dans les sciences et dans TËglise ; tels
sont Nicolas Oresme, grand maître de ce col-
lège, depuis précepteur de Charles V, mort
évéque de Bayeux en 1382. On peut voir le
catalogue de ses ouvrages dans VHistoire
du Collège de Navarr^^ par Launoy- Pierre
d'Ailly, évoque de Cambray et cardinal. Gilles
Deschamps, évéque de Coutance et cardinal.
Jean Gerson, dont le vrai nom était Char-
lier, docteur, chancelier de l'université de
Paris, grand maître du collège, et une des
plus grandes lumières de l'Ëglise; il défen*
dit au concile de Constance la bonne doc-
trine et les libertés de l'Eglise gallicane. Il
mourut en 1429, à soixante-six ans, et est
inhumé à Lyon, dans l'église de Saint-Lau-
"enl. On voit cette ènilapho :
il70
PAR
Pœnileiniiii et crédite Evangelio.
DICTIONINAIRË
PAR
il80
Louis Lasseré, élu en 1508 proviseur du
collège, dont on voit le portrait sur une des
vitres de la chapelle, h côté du chœur, où il
est représenté h genoux, et auprès de lui ses
armoiries à trois fasces d'argent, en champ
de gueule, et ailleurs dans le collège. Il
descendait de Tancienne famille de M. de
Lnsseré, conseiller au parlement de Paris.
Il assista avec les grands de TEtat aux con-
seils que Ton tint pour les intérêts de Fran-
çois i", qui était prisonnier en Kspagne. Il
lut nommé curé de Saint-Benoit à Paris.
Nous avons de lui, entre autres ouvrages,
les Vies do saint Jérôme, de sainte Paule et
do saint Louis , et la lettre qui est à la tête
dos sermons de Josse Clictou. Il faisait les
délices des plus grands seigneurs et des
meilleures sociétés, par son esprit, son en-
jouement et sa mémoire prodigieuse. Il est
inhumé dans Téglisé du Temple , où il de-
meurait. Il mourut en 1757. Jean de Launoy,
auteur do l'histoire do ce collège et (Fun
grand nombre d'autres ouvrajçes. César
Egasse du Bouldy, natif de Saint-Ellier dans
le Maine, professeur de rhétorique dans ce
collège, auteur de VHisioire de rUniversiié
de Paris, 6 vol. in-folio. Il avait été recteur
et greflîer dans In même universilè. Il mourut
le 16 octobre 1678, après avoir fondé, en
i61k , une messe et un panégyrique en
rhonneur de saint Charlema^ne, qui se di-
sent tous les ans le 28 ou ie 29 janvier, par
la Faculté des arts, qui, après la messe, va
chanter un Libéra sur la tombe du fonda-
teur. Jacques-Bénigno Bossuet, évéque de
Meaux.
Collège Mazarin, ou les (?aa/re-iVaaon5(l).
Pour entrerdans la chapelle, il faut monter
sur un perron do sept marches; au-dessusde
la baio de la porte, est une inscription en let-
tres d'or, gravée sur une table de marbre
noir, et enfermée dans une bordure : cette
inscription est conçue dans les termes les
plus mesurés, et les plus conformes au culte
que nous devons à Dieu.
D. 0. H.
Sub invocalione Sancti LudovicL
C'est-à-dire, à Dieu tris-bon et tris-grand^
sous rinvocation de saint Louis. On recon-
naît aisément l'université de Paris, à la jus-
tesse et à la précision qu'on remarque dans
cette inscription.
Des gens moins attachés aux grands princi-
pes de la religion, auraient rais :
Sancto Ludovico sacrum.
Sur la frise de ce frontispice , est cette
inscription :
Jul. Mazarin. S. R. E. Gard, basilicam gymnas.
F. C. Â. M. DC. LXI.
Au milieu du fronton triangulaire, est un
cadran ; et à côté et au-dessus, sont six grou-
pes de figures , qui furent i)Osés l'an 167T :
(1) C*esl aujourd'hui rinslitut de France.
les deux premiersdeces groupes représentent
les quatre Evangélises. Les figures de saint
Jean et de saint Luc; avec leurs attributs,
sont de l'ouvrage de De^ardins, sculpteur
estimé; les troisième et quatrième sont com-
posés des figures des Pèr s de l'Eglise grec-
que, qui sont saint Basile, saint Alhanase«
saint Chrjsostorae et saint Grégoire de Na-
zianze. Les cinquième et sixième groupes
représentent les quatre Docteurs de l*Eglise
latine, c^ui sont saint Jérôme, saiui Augus-
tin, saint Ambroise et saiot Grégoire le
Grand.
Le Maire, en décrivant la ville de Paris* a
remaraué que le dôme de cKte église, ou
chapelle, a une beauté singulière dans sa fi-
gure , qui au-dehors est ronde, et ovale en
dedans; ce qui a été pratiqué avec beaucoup
(fart, afin de ménager, dans les épaisseurs,
l'espace dequatreescaliers à-vis, pour monter
non-seulement à autant de tribunes, qui
sontjdans le grand ovale du milieu de l'éfflise,
mais encore pour monter sur le comble de
tout l'édifice.
Ce dôme est décoré, en dehors, de pilas-
tres et de bandes de plomb doré, qui répon-
dent à ces |)ilastres. Il est terminé par un
campanile, entouré d'une balustrade de fer,
et surmonté d'un globe doré, oui porte une
croix. Les proportions de ce dôme sont si
belles, que la plupart des architectes, à
commencer par feu M. Blondcl , le regardent
comme un chef-d'œuvre de l'art.*
Les dedans de l'église sont décorés de pi-
lastres corinthiens, et de pilastres d'ordre
composite. Los ligures de femmes en bas-
relief, qui sont placées dans les angles , au-
dessus des arcades , représentent les huit
Béatitudes, et sont l'ouvrage de Desjar-
dins, de même que les douze apôtres en
médailles, les têtes de chérubins, et plu-
sieurs autres ornemcns de sculptures, qui
sont au-dessus des tribunes.
Le sanctuaire est sous la coupole du dôme;
et aux deux côtés de cet ovale, il y a deux
chapelles ouvertes par deux grandes arcades.
Aux côtés de ces chapelles, sont des places
destinées pour recevoir les tombeaux de
ceux du nom de Mazarin.
Dans la frise ()ui règne sous le dôme, on
lit cette inscription en lettres d'or:
Sedebii sub umbraculo ejus in medto nationum.
(Ëzeeh., XXXI, 17.;
Sur les quatre portes feintes, qui sont en-
tre les pilastres, qui semblent soutenir le
dôme, sont autant d'inscriptions. Les voici:
Prjccedebat sapientiam omnium Orientalîum.
(flfAe9.1T.)
Cor ejus adversum Regem Austri.
{Dan. XI )
Ab Oriente paret usquc in Occidcntera.
{Malth, XXIV.)
Ëxlendel maiinni suam super Al|iiilouein.
{Stip. u.)
PAR
DEPIGIUPHIB.
PAR
1182
armoiries, sculptées sur les clefs des
;, sont colles des (jualre provinces li-
»hes, en faveur desquelles celle fon-
a élé faite.
ableau du grand autel représente la
cision de Jésus-Chrisl, et est d'Alexan-
Tonèse. Ceux des autels des chapelles
5 peints en Italie; mais on n'en connaît
les auteurs. Les petits tableaux, qui
ians des bordures rondes, ont été
{«r feu Jouvenet, un de nos plus ha-
leintres.
ardinal de Mazarin étant mort au châ-
le Vinceiiiies, le 9 de mars de Tan
son cor[)S fut mis en dépôt dans la
le de ce château, et y demeura jus-
S de seplemb; e 168'*, qu'il fut trans-
lans la chapelle de ce collège, où on
fait élever un superbe mausolée de
î, sculpté f>ar Co.ysevox. Le cardinal y
présenté, en marbre blanc, h genoux
tombeau de niarbrc noir. Aux faces
lotnbeau, sont des V^ertirs en bronze,
ideur naturelle, assises dans des atti-
^onvenables.
; l'arc, qui est derrière ce tombeau,
)itaphe que voici :
D. 0. M.
ET PERENMI MEMORIJ:
Duels Mazarini, S. R. Ecclcsise Cardinalis.
ad Gazale, Gennnni;c ad Monasteriam,
denique orbis Chrisiiani ad monies Pyre-
pacaloris. Qui cum res Gallicas, Ludovico
oadhiic impubère, fclicissinic administras-
Ique illum jam aduluini, cl Regni curas
sentem, Ûde, consilio, ac indefesso labore
'»et, depressis uiidique Francio; hostibus,
ue famae sux xmulis, viriulum splendore,
dis, clemcnlia deviclis, ac deviiiciis pla-
t pieobiil, anno R.S. 1661, iciatis lix. Tem-
hoc, et Gymnasium ad educaiionem uobi-
adolesceniium ex ivProvincil&ImperioGal-
îeens addilisoriundorum, extrui lestamenlo
» et magiiilice dolavit.
(Ulrtaut et Magny.)
.É6E DE Beauvais, réuui au collège de
le Grand.
ut au collège de Beauvais que saint
as Xavier professa la philosophie, en
Ians le dessein d'être reçu de la mai-
sociélé de Sorbonne. Il abandonna
î ce proiet, pour se mettre au nombre
ciples de saint Ignace d(3 Loyola,
lud d'Ossat, plus fameux encore par
Srîte que par la pourpre romaine dont
révolu , a aussi professé dans ce col-
i hommes célèbres dans la république
.1res ont eu successivement, de nos
radmiuistralion de ce collège; savoir,
ollin et CofRn.
les Rollin, né le 30 janvier 1661, oc-
'abord, à Tâge de vingt-deux à vingt-
os, la chaire de seconde au collège du
, et peu après il passa à celle de rhé-
torique. Le fameux M. Hersan, à qui il suc-
cédait dans cette place, lui céda encore, en
1688, la survivance d'une chaire d'éloquence
au collège royal. Em 169fc, il fut élu recteur
de l'université; et quatorze ans après, on le
nomma coadjuteur de M. Boutillier, qui,
étant alors principal de Beauvais, avait be-
soin de secours pour la régie de ce collège.
En 1701, M. Rollin fut reçu de l'Académie
royale des inscriptions etbelles-letlres. 11 en
obtint peu après la vétérance,afin d'être plus
en état de vaquer aux occupations que lui
donnait le som de son collège. Lorsqu'il
l'eut mis sur un bon pied, il quitta sa coad-
iutorerie, pour se livrer entièrement au ca-
binet. Son temps fut partagé alors entre Té-
tude et différentes occupations, où il fut
obligé do se livrer, h la prière de Tuniver-
silé. En 1720, il fut promu, pour la seconde
fois, au rectorat, après lequel il ne s'occupa
plus qu'à enrichir le public de différonls
ouvrages, qui ont eu le succès le plus écla-
tant. Tels sont : 1° un Trailé de ta manière
d'étudier et d'enseigner les belles - lettres :
2* \ Histoire ancienne des Egyptiens^ des Car-
thaginois, des AssyrienSy des Babyloniens, des
MèdeSy des Perses^ des Macédoniens et des
Grecs ; 3* VHistoire romaine, depuis la fon-
dation de Rome, jusqu à la bataille d^Actium.
La mort do Pauleur, arrivée le 14. do sep-
tembre 1741,'rempôcha de remplir son pro-
jet. Cet ouvrage a élé continué avec succès
par le savant M. Crévier, l'un de ses plus
dignes élèves, qui a rempli avec honneur la
chaire d'éloquence du collège de Beauvais,
pendant plusieurs années.
M. Rollin, en quittant la coadjutorerie do
la princjpalilé de Beauvais, en 1712, eut pour
successeur l'illustre M. Coflln, qui devint
principal en titre après M. Boutillier, lequel
mourut en 1713.
M. Coffin, né è Buzanci, diocèse de Reims,
le h octobre 1676, montra, dès son enfance,
les plus heureuses dispositions pour les
belles-lettres. M. Rollin, qui recherchait do
toutes parts les meilleurs sujets, l'attacha à
son collège en 1701, en lui donnant une
chaire de seconde, que M. Coflin quitta en
1712, étant devenu coadjuteur et ensulto
principal. 11 fui nommé recteur de l'univer-
sité en 1718. Ce fut à la sagesse de ses né-
gociations que le public fut redevable do
l'instruction gratuite établie dans l'univer-
sité. Il mourut le 20 juin 1749, et repose
dans la chapelle du collège de Beauvais.
Voici son éf)itâphe, dans laquelle on donne»
avec autant de précision (|ue d'élégance, un
détail succinct des vertus, des talents et dos
ouv.^ages de l'illustre défunt. Elle est de
M. Crévier :
D. 0. M.
Hic resurreclipnem exspeclat|Carolu$ Coffin, Cle-
ricus Remensis, anliqiigs Academise Parlsiensis
Rec!or, hujus CoUegii Ptimarius, qui domum
banc, quani per sex et Iriglnta rexit annos glo-
ria auclam , iugenli Discipulorùm mulliludiiie
rrequcnlalam, siudiis doclrinx cl pielalis insi-
IIS3
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
ilS4
gnitnin. Po.nrenio eliani legato non mediocri perT
tesinmcnliim aiijiilam , seternum sui memorcm
mœrendo fecil. Magni Uollini successor etaemu-
lus. G;eleras cjus laudes certalim pnxtdicant
bonse arien. Quas Oralor iJem et Poeta egre-
gitis, Laiioplaudente,coluil. Academica juventus,
ctijus sludia novi prxniii àccessione stimulaYÎt:
Academia princeps (|uam jusiissima Régis op-
timi Lud. XY, munificenlia dolandam curavit.
Deniqiie Ecclesia Parisiensis cui pios,dulcesque
hymnos Ghristianus vales cecinlt. Yiro bonis
omnibus, dum viverel carissimo, bene post mor-
tein precentur omncs boni, \ixil annos lxxii,
menses viii,dies xiv. Obill die vigesiina secunda
Junii, anno 1749. Quo die annivcrsarium pro se
sacrum in perpeluum celebrari pneceptt.
Requiescal in pace.
Par lettres patentes, du 21 novembre 1763,
]es boursiers de tous les collèges, dans les-
quels il n'y avait pas plein et entier exer-
cice, ont été réunis dans le collège de Louis
le Grand. Les bourses sont fixées à la somme
de <^00 liv.
Collège des Cholrts. Ce collège, qui a
donné son nom à la rue Saint-Symnhorien,
a été fondé en 1292, par Jean de Bulles, ar-
chidiacre du grand Caux dans l'église de
Rouen, Evrard de Nointel el Girard dfe Saint-
Just, chanoines de celle de Beauvais, et tous
trois exécuteurs testamentaires du cardinal
Cholet, mort le 2 août 1291.
Le corps de Jean Cholef (1) fut inliumé
dans Téglise de l'abbaye de Saint-Lucien de
Beauvais, dont il avait été chanoine ; cepen-
dant, ce cardinal a, dans la chapelle de ce
collège, une espèce d*épitaphe, eu quatre
vers.
Belgarum me prtmus ager nutrifit, honorât
Roma, seni curae fœdera pacis eranl.
Rcligio, pietas, studiorum insignia crcscunt,
Me duce ; quis fuerim comprobat ista domus.
(HuRTàUT et Magny.)
Collège de Tréguier et de Léo^t, fondé
par Guillaume Roëtmohan, grand chancelier
de l'église de Tréguier, docteur régent en la
Faculté de droit de Paris, et natif de la pa-
roisse de Saint-Gilles de Pommerit, au dio-
cèse de Tréguier. On voit, par la date du
testament du fondateur, que l'inscription
qui était autrefois sur la porte de ce collège,
n'était pas vraie, étant conçue en ces termes:
CoHegium T^ecorense , fundalum anno Domiuî
M. cccc.
car ce collège fut fondé par le testament
de Guillaume Koëtmohan, lait en 13.5, pour
huit écoliers de la famille du fondateur; ou,
(I) Ce cardinal fut envové à Lyon en 4289, par
Philippe IV, pour y faire , en présence du légat, un
traite de paix entre la France et la Castille, et pour
ménager une ligue des deux couronnes contre FAra-
gon. Le pape Martin IV l'employa aussi dans les dIus
grandes négociations.
à leur défaut, pour huit étudiants du diocèse
de Tréguier.
Collège de Tours, rue Serpente.
Etienne de Bourgueil, archevêque de
Tours, fonda ce colléj^e en 1333, pour un
principal et six boursiers, qui doivent être
natifs de Touraine, et qui sont nommés par
J'archevéque de Tours.
Ces années dernières, on a fait des répa-
rations considérables à ce collège, etoaa
mis sur la grande porte :
Collegium Turonense fundat. anno 1335.
Instaurât, anno 1730.
(HuRTAUT et Maght.)
Collège de Notre-Dame de Batbcx, dit de
Mattre-Gervais, rue du Foin.
Deux bourses pour les étudiants en ma-
thématiques ont été fondées par le roi Char-
les V, qui donna aussi à la chapelle de ce
collège, laquelle est sous l'invocation de la
Vierge, un reliquajre de vermeil, sur lequel
est cette inscription :
Charles, par la grâce de Dieu, Roi de France,
Y* de ce nom, a donné ce joyau, avec b croix
qui est dedans, aux Ecoliers du diocèse de Notre-
Dame de Bayeux, le 24 février 1374.
11 ajouta à ces bienfaits la concession des
dtmes de Saineville et de Caënchî.
Les deux bourses, fondées par le roi Char-
les y, pour des étudiants en mathématiques,
ont donné lieu à plusieurs mathématiciens
de professer cette seience dans ce collège.
Parmi ces professeurs, on distingue Oronce
Fine, qui est regardé comme le restaurateur
de la mathématique en France. Le fameux
Postel y enseignait, en 1563, ainsi qu'il pa-
rait par la lettre qu'il écrivit cette année à
Masius, et qui est datée de ce collège. Gilles
Personne, sieur de Roberval, de rAcadémie
royale des sciences, et professeur royal en
mathématiques, a professé aussi jusqu'à sa
mort, dans ce collège, où il avait Oxé sa de-
meure. (HlîRTAUT et MaG5T.)
Collège de Fortet. Sur la porte est une
inscription, qui n^arque Tannée de la fonda-
tion de ce collège, el celle de la construc-
tion du vestibule qu'on y voit encore aujour-
d'hui.
Âureliacensium, et Fortelicae familue décos, D.
Petrus Fortetus, Parisiensis Canonicus, hasaedes
sacratissimis Musis anno Dominî I39i dicavit.
Prudentissiml moderatores ruinosum vestibiilaiD
resiituebanl, anno Domini 1560.
La chapelle est sous l'invocation de saint*
Géraud, en son vivant seigeur d^Aurillac.
Collège des Ecossais, rue des Fossés-
Saint-Victor, quartier de la place Maubert.
Ce collège reconnaît deux fondateurs : sa-
voir, David, évoque de Murray, en Ecosse,
ui le fonda en 1325, pour quatre étudiants
e la nation écossaise, dont un théologien
et trois arlioiis; et Jacques Beatoun ou Bé-
3
PAK
D^EPIGRAPIHE.
PAR
1186
(1), archevêque de Glascow, arabassa-
en France de Marie Stuart, ou du roi
les, son ûls.
l)ert Barclay, principal de ce collège,
a, en 1662, une place sur les Fossés
-Victor, sur laquelle il y fil bâtir la mai-
[ue nous y voyons : elle fut achevée en
et la chapelle en 1672 ; elle est sous
»calion de saint André, apôtre, patron
Ecosse. "On y remarque une urne de
:e doré sur un monument de fort
i marbres, dans laquelle est renfermée
Telle de Jacques II, roi d'Angleterre,
è Saint-Germain-en-Laye, le 16 desep-
re 1701. La nation doit ce monument
ur roi, à Tamour et au zèle du duc de
Parmi les chartes que Jacques Beatoun ap-
d*£cosse, il y en a une qui est d*auianl plus
lante, qu'elle intéresse la royale et infortunée
n de Stuart, et qu'elle détruit absolunnenl la
nie que Buchanan avait impudemment avan-
)ntre elle. Par celte charte, qui est datée du
janvier 1364, Rohert le Sénéchal, second du
Fonda à perpétuité une chapelle dans Téglise
iscow, pour satisfaire à Tohligation que le pape
ait imposée, lorsque Sa Sainteté lui accorda
lense d'épouser Elisabeth More, nonobstant la
é qui était entre lui et elle. 11 est dit, dans
;te de fondation, qu'il y avait quelque temps
sabeth More était morte, et il est signé de Jean
échal, seigneur de Kile, fils aîné et héritier de
t et d'Elisabeth More, lequel régna lui-même
i nom de Robert III. L'on voit, par ce qu'on
Je dire l'impudence de Buchanan qui, sans la
re preuve, et par conséquent sans raison, a
lans son Hiiloire d'Ecosse^ que Robert II avait
S en premières noces, Euphémie Rosse, de
le il avait eu Walter David, et quelques autres
s ; et qu'après la mort de ladite Euphémie, il
pousé, l'an 1374, Elisabeth More, qui avait été
ivant sa concubine, et de laquelle il avait eu
nrs enfants, avant qu'elle fût sa femme, en-
tres Jean et Robert, dont le premier monta
trône, après la mort de son père, sous le
e Robert Ili. Comment Robert II pouvait-il
ir, en 1374, Elisabeth More, puisque, selon la
de fondation, elle était morte avant l'an 1364.
Euphémie Rosse que Robert 11 épousa en
et par conséquent le droit d'aînesse ne pou-
tre disputé à Jean, seigneur de Kile, puisque,
m 1364, il avait signé l'acte de cette fonda-
e charte fut apportée en l'abbaye de Saint-
iId des Prés de Paris, par Louis Inese, priiici-
collége des Ecossais de Paris, Tan 1694, le
mai ; et là, ayant été examinée par MM. Hi-
iouillé du Coudray, Camille Letellier, connu
i nom d'abbé de Louvois , Eusébe Renaudot,
e Baluze, Honoré Caille, sieur du Foumjr ;
s Clément, garde de la Bibliothèque du roi ;
fabillon et Thieri^ Ruinart, moines Bénédic-
îlle fut déclarée véritable, c'est-à-dire être de
ont elle portait le nom, et du temps dont elle
lalée.
es cet examen, on fit faire cinq copies authcn-
de cette charte, par les savants qu'on vient
noier. L'une fut donnée à Jacques II, roi de la
e-Breta^ne, une autre à l'église métropolitaine
université de Cluscow, la troisième à l'abbaye
utrCermain des Prés, la quatrième au collège
cessais de Douai, et la cinquième au collège
ossais de Paris, pour être jointe à la charte
lie, qui fait le sujet de cet article. {Detcrip^
t Parti par Piganiol , Tom. V, p. 204 et
Perth, gouverneur de Jacques III, qui le Gt
érieer h ses frais. Ce seigneur s'était expa-
trie, et avait abandonné ses biens pour ne
pas c^uitter son prince ; exemple de fidélité
gui 1 a immortalisé, et lui a gagné les cœurs
de tout le monde. Ce monument est de
Louis Garnier, sculteur habile de l'Acadé-
mie de peinture et de sculpture de Saint-
Luc de Paris, décédé à quatre-vingt-neuf
ans, le 21 septembre 1728.
L'épitaphe est bien faite. La voici :
D. 0. M.
JACOBI II.
Magnœ Britanniae, etc., Régis, llle partis terra ac
mari triumphis clarus, sed coDstanti in Deum
fide clarior, huic régna, opes, et omnia vitae
florentis commoda postposuit. Per summum
scelus a sua sede pulsus, Absalonis impietatem,
Archîtophelis perfidiam, et acerba Semei con vi-
lla, invicta lenilate et patientia, ipsis etiam ini-
micis amicus superavit. Rébus humanis major,
adversis superior, et cœlestis gloriae studio in-
flammatns, quod regno caruerit, sibi visus bea-
tior, miscram banc vitam felici, regnum terre-
stre cœlesti commutavit.
Haec domus quam plus Princeps labenlem snb-
stinnit, et palriae fovit, cui etiam ingenii sui
monlmenta omnia, scilicet sua manu scripta cu-
stodienda commisit, eam corporis ipsius partem
qua maxime animus vigct, religioso servandam
suscepit.
Vixit annos
LXVIII.
Obiit Kal. Oct. anno
Salutis humanae
M. D. CCI.
Jacobus Dux de Perth,
Praefectus Institution!
Jacobus III.
Magnoe Britannioe Régis,
hujus domus benefactor mœrens posuit.
Collage des Lombabds.
Ce collège fut fondé en 1330 par quatre
Italiens, savoir, André Chinni, né à Flo-
rence, évèque d'Arras, puis de Tournay, et
ci-devant clerc, ou chapelain du roi Charles
le Bel, ensuite cardinal ; François de l'Hô-
pital, bourgeois de Modènc, clerc des arba-
létriers du roi ; Renier Jean, bourgeois de
Pistoie, apothicaire è Paris ; et Manuel Rol-
land, de Plaisance, chanoine de Saint-Mar-
cel-lès-Paris, tous alors domiciliés dans la
capitale.
Le désordre se mit dans le temporel de
cette maison, au point qu'elle se trouva
ruinée et entièrement abandonnée. Deux
prêtres irlandais, Patrice Maginn et Mala-
chie Kelli la demandèrent au roi, i)our y
faire instruire des prêtres de leur nation, et
les rendre capables d'aller faire des missions
dans les royaumes d'Angleterre, d'Irlande et
d'Ecosse, parmi les protestants. Le roi leur
accorda leur demande par ses lettres paten-
tes de l'an 1677.
iiS7
PAR
WCTIONNAIRK
PAR
im
On Ht sur la porte une inscription, qui
marque les deui différenls états de ce col-
lège.
Collegiiim Beakc Mariïe Virginis, pro Clericis
Hibernis in Academia Parisiensi sliuleniibiis,
înstauralum anno 4681, pro lialis fuiHlaluin,
anno 1350.
Guillaume Poslel enseigna autrefois dans
le collège des Lombards, et Ton remarque
que ce fat avec tant de célébrité, que la
grande salle de cette maison ne pouvant
contenir la foule de ceux qui venaient l'en-
tendre, il était obligé de les faire descendre
dans la cour, et de leur faire leçon par une
des fenêtres.
Collège de Cluny. Ce collège fut fon-
dé par Yves de Vergy, abbé de Cluny , en
1269.
Plusieurs abbés, prieurs et docteurs en
théologie de cette congrégation ont été in-
nuraés dans la chapelle de ce collège, sous
des tombes plates. Ou en voit une à l'entrée
du chœur, à droite, en marbre noir, sur la-
quelle on lit cette épitaphe :
D. 0. M.
ANNA dVrCONNA
Rolhomagensis Abbatissa , hic jacel, obilum
lacet ; clara vixit , sed queis salis obsciirala
uUus vix scil ; cauia parum illi iiiediconim
séries, sic incauta labitur ; salis stt el lamen
paleat qiiod nulle arlis volubro dcvolula saxo
landem huic devolvilur. Obiil die 20 seplcnibr.
an. 1650.
Cette épitaphe, rapportée par Le Maire
dans son Parts ancien et nouveau, avait passé
jusqu'ici, dans l'esprit do bien des person-
nes, pour une énigme, et elle en est une
réelle par l'obscurité et la barbarie de son
style, où se lit le mot volubro^ qui ne fut
jamais latin ; d'ailleurs celte épitaphe lais-
sait des impressions désavantageuses à la
mémoire de Madame d'Arconne. Ayant con-
sulté sur cette épitaphe, un savant religieux,
il m'indiqua VHistoire de l'abbaye de Saint-
Amand de Rouen, par le P. de^ la "Pome-
raye, pag. 63. En etfet, on voit là et Texpli-
cation de Ténigme el la justification de ma-
dame d'Arconne, qui a été plus malheureuse
que coupable.
Anne d'Arconne étant abbesse de Saint-
Amand de Rouen, passa les premières années
de son gouvernement dans Tunion et la
tranquillité; maissur la un ellese vit exposée
à derudesépreuves. Trois religieuses, voyant
qu'il s'était glissé divers abus dans l'admi-
nistration de la maison, présentèrent re-
quête contre leur abbesse au parlement de
Rouen. La cour, avant que de faire droit
sur cetterequôte, ordonna que préalablement
il serait fait une visite à l'abbaye de Saint-
Amand, et commit, à cet effet, le célèbre doc-
teurHallier, pourlors grand vicairodeRouen.
Cependant, il arriva que dans le foit de ces
brouilleries, Anne de Souvré, abbesse de
Préaux, vint à passer par Rouen, et y fit
Quelque séjour avec son frère, évèaue
'Auxerre : le peu de temps qu'elle y de-
meura, ouvrit une nouvelle scène contre
Anne d'Arconne. L*abbesse de Préaux, sans
songer à Todieuse tache qu*elle allait impri-
mer sur son nom, en devenant dévolu*
taire, crut qu'elle pouvait se servir de cette
voie, et obtint, sous ce prétexte, des bulles
en cour de Rome sur la nomination du roi,
5 la faveur desquelles elle prit possession de
l'abbaye de Saint-Amand. Procès alors entre
les deux abbesses, qui dura près de deux
ans. Enfin, par arrêt au grand conseil, Anne
d'Arconne fut maintenue dans soo abbaye;
mais victorieuse de tous les sacrifices et de
tous les détours de la chiC'ine, elle moamt
h Paris subitement, avant l'expéditioD de son
arrêt, fut enterrée au collège de Cluny, et
ensuite transférée aux Dames de la Visita-
tion de la rue Saint-Jacques, où elle gtt pré-
sentement.
On sent bien que Fauteur do cette épita-
phe.a voulu s'égayer par rapplicalion qu'il
a faite des différents sens de aevolvere, deto-
lula, mais en pareille occasion, le badinage
est bien froid el bien déplacé. (I>escrip. de
Paris, par Piganiol, tom. VI, pag. 3G7.)
Feuillants, rue Sainl-Honoré.
Le monastère des Feuillants est situé rue
Saint-Honoré, vis-à-vis la place de Louis
le Grand ou de Vendôme : c'est, après l'ab-
baye de Feuillants, la plus belle maison de
cette congrégation. Le poitail fut élevé ea
1676. 11 fait face à la place des Conquêtes, et
a pour point do vue la statue équestre de
Louis le Grand. Il est décoré de quatre co-
lonnes corinthiennes isolées, d'un entable-
ment et d'un fronton. On voit sur celte porte
un bas-relief représentant le roi Henri III,
qui reçoit l'abbé Dom Jean de la Barrière et
ses compagnons. Dans le fronton est l'éca
des armes de France el de Navarre. Vis-à-
vis ce portail, est la porte intérieure ducou-
vent, laquelle est en voussure, avec des re-
fends et d'autres ornements qui font un as-
sez bel effet. A main gauche dans la même
cour, est l'église dont le portail est de Fran-
çois Mansatd. Quoique ce soit une produc-
tion de la jeunesse de cet architecte, et
qu'il y ait bien des défauts, on y voit ce beau
génie et ceis excellentes proportions qui ont
lait augurer que l'auteur ferait un jour un
grand maître dans ce bel art.
Cette église fut commencée en 1601, au
moyen des aumônes qu'on fil. à ces religieux
pendant le jubilé du commencement du
dernier siècle. Le roi Henri le Grand posa la
première pierre, et ordonna que ce monas-
tère jouirait de tous les droits et prérogati-
ves dont jouissent les maisons religieuses de
fondation royale. Le bâtiment fut achevé en
1608, et François d'Escoubleau de Sourdis,
archevêque de Rordeaux et cardinal, en ût
la dédicace la même année, sous l'invoca-
tion de saint Bernard. Marie de Médicis
donna, peu de temps après, de fort beaux
ornements d'église, et fit faire le retable du
maître-autel. Le portail restait encore à
faire; mais le roi Louis XIH ayant bien
PAR
D*EPIGRAPII1E.
PAR
1190
entrer pour une somme considérable
la dépense qu*il con-venait de faire, on
april, et il fut achevé en 1624.
te église a quatorze chapelles, sept de
e c6té, dont quelques-unes sont assez
s pour mériter les regards des curieux,
la première, à main droite, du côté du
^autel , est une figure de marbre
. de grandeur naturelle, portée par
ideslal de marbre nuir et blanc, la-
i représente Raymond Phélippeaux ,
mr d'Herbaut, conseiller et secrétaire
de Louis Xlll, mort le 2 du mois de
le Van 1629. La seconde, du même
appartient à Messieurs Pelletier. On y
que quelques peintures. La troisième
irtenu à HM. de Vendôme. On y voit
tatue de la Vierge, qui est de Jacques
;in, sculpteur fameux. Dans la qua«
î, est un tombeau de marbre noir, ac-
içné de deux Vertus de marbre blanc :
heu est un buste aussi de marbre, qui
»ente Guillaume de Montholon, conseil-
Stat, mort le 11 mai 1722, âgé de cin-
e-trois ans. La cinquième renferme le
(au de Louis de Marillac, maréchal de
e, qui eut la tête tranchée en place de
, le 10 de mai 1631. C'était un des plus
et des ]3ius vertueux hommes de son
; mais il était suspect au cardinal de
lieu, premier ministre, et d'ailleurs
.taché a la reine Marie de Médicis, dans
Qce de laquelle il avait eu l'honneur
er, ayant épousé Catherine de Médi-
te de Côme de Médicis, et de Diane
5se de fiardi. La maréchale mourut
tagrin peu de temps avant l'exécution
1 mari. Voici l'épilaphe qui est gravée
I tombeau qui renferme les cendres de
itde l'autre.
HIC JÀCET
Ludovicus de Marillac,
Fraocîae Marescallus :
li Regionim ordinum Eques ordinatus,
liendore generis, forliiudine gesioruni,
Ei vlrtutis nec quic<|uam intégras.
Sorte funeste clarns.
(H>iit anno R. S. m. d. cjxxxi.
Jacet una cum coi^oge
Galharina de Médicis
Ejus uxor,
Qoœ misère ab ilio divulsa
Et unice pro illo sollicila,
Paucis ante \iri suprenmm diein,
Mensibus vivere desiit.
Vialor ,
Forli viro, et pi» foeminœ,
Facilem apprecare summum
Judicem Deum.
' le jambage, qui est entre ces deux
illes, est le cénotaphe, ou tombeau
de Henri de Lorraine, comte d'Har-
, et d'Alphonse de Lorraine, son fils,
lier de Tordre de Saint-Jean de Jér usa-
Les corps de l'un el de l'autre ont été
inhumés dans Téglise de l'abbajo deRoyau-
mont; mais ces deux princes étaient si cé-
lèbres par leurs exploits, qu'on leur a érigé
ici ce ciénotaphe à l'exemple des anciens. Ce
monument, qui est du dessin et de l'exé-
cution de Nicolas Renard, sculpteur, origi-
naire de Nancy, fut posé en 1693, et con-
siste en une forme ue* tombeau do marbre
noir, porté par un piédestal fort exhaussé,
sur le devant duquel est un .bas-relief d'or
moulu, de môme que les festons. Sur le
tombeau, est la figure du Temps, couchée
au pied d*un grand obélisque, et auprès est
un livre ouvert, sur l'une des pages duquel
on lit ces paroles du troisième chap. du li-
vre de la Sagesse : Spes illorum immortalilaU
plena est; et sur Tautre, colles-ci du qua*
rante-unième chap. de l'Ecclésiastique :
Bonum autem nomen permanebit in œvum.
Une grande figure ailée, qui est debout, et
qui semble triompher du temf)S, désigne
1 immortalité. Elle tient d'une main un mé*
daillon sur lequel est le portrait du comte
d'Harcourt, et de l'autre 1 épée de ce prince.
A côté de cette figure, et au bas, est un au-
tre médaillon, sur lequel est le portrait du
prince Alphonse de Lorraine, tenu par un
Génie. L'obélisque est surmonté d'un globo
doré, sur lequel est un grand aigle aussi
doré, ayant ses ailes éployées. Au bas de ce
monument est celte épita^ihe :
D. 0. M.
Et aeteni:e mcmoriic serenlssimonim Principuni
llenrici a LoUiurinaia , Cômilis Ilarcuriani ,
Frauciu! Paris eisumini Ârnugcri ; el Alphonsi
Liidovici liiijus filii, Equilis , el Melilensium
Triremium PrxUiris, Naiicaet Primatis. Ob vin-
dicatam a pnire rcgni gloriam , represso ad
insulas LeriucnsesHispanorasiu, libérale Casali,
Taurine ex pugnato, fusislerra marique bostibus,
cl asserlam a fiiio Rcligioncm, vicia apud Rbo-
dum Turcarum classe, fraciis ad Cycladas navi-
bus Bizauliuis, fugalis Âlgerix, BizerUcquc pr.c-
donibus. Hic gcnlililiae in Deum pielaiis, in bo-
stcs fortitadinis, in siugulos bumanîlulis bxrcs
clarissimus, paterne memoriaî monumeniumboc
vivens poni manda verat, sed praïctpili morte
prsereplus, prxslanlissimo parenti non indignus
accessil honoris Socius, qui dignisslinus exisle-
rat virlutum xmulus. Obiil paler anno u. d. c.
Lxvi. 13 Kalendas Aug. aetalis lxvi. Filius, vcro
anno m.d. c. lxxxix. 4 Idus Jun. aetalis xliv.
J. B. du Bignon, Principia Malliemalicis olim.,
dehinca secreiis, mœrori juslissimoobsequens
opus absolvenduni cura vil 1695.
Dans la cha'pelle suivante, l'on voit plu-
sieurs peintures de Simon Vouet. Le saint
Michel qui précipite le diable dans le fond
des enfers est regardé comme le chef-d'œuvre
de ce peintre. Entre les sept chapelles, qui
sont de l'autre côté de la nef, l'on en dis-
tingue principalement trois. Dans la plus
proche du maitre-autel, est un tombeau do
marbre blanc en formed'ume, de douze pieds
I19i
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
1192
de longueur, sur douze de hauteur, soutenu
par un piédestal de marbre jaspé. Ce fut
Jeanne-Armande de Schomberg, femme de
Charles de Rohan, second du nom, duc de
Monlbazon, prince de Guemené, etc., morte
le 10 juillet 1706, en sa soixante-quatorzième
année, qui, de son vivant, se fit ériger ce
tombeau, sur lequel il n'y a ni épitaphe, ni
inscription.
La seconde appartient à M. de Béringhen,
premier écuyer du roi; c'est dans celle-ci
qu'a été inhumé le maréchal d'Uxelles, mort
à Paris le 10 avril 1730, dans la soixante-dix-
neuvième année de son âge, sans avoir été
marié. H avait été ambassadeur extraordi-
naire et plénipotentiaire au congrès d'Utrecbt,
ministre du conseil de régence, et président
du conseil des affaires étrangères.
La chapelle de Rostaing est la cinquième
de ce côté-ci, et celle de toutes où l'on a
moins épargné le marbre (1). Vis-à-vis Tau-
tel, il V a une colonne de marbre portor, sur
laquelle est une urne qui renferme le cœur
d'Anne Hurault, fille du chancelier de Chi-
verny, et femme de Charles, comte de Ros-
taing, morte à Paris le 16 avril de l'an 1635,
âgée de cinquante-deux ans. Tout auprès est
un mausolée de marbre noir, sur lequel sont
deux statues de marbre, à genoux, qui ont
chacune leur inscription. Sous Tune, on lit :
Ci-dessus est la représentation de haul el puis-
sant seigneur, messire Tristan de Rosiaing, che-
valier des ordres du Roi, décédé le 7 mars 1691,
kgé de 78 ans.
Sous l'autre figure, est cette inscription :
Ci-dessus est la représentation de haut et puis-
sant seigneur, messire Charles de Rostaing, dé-
cédé le 4 janvier 1 660.
Ce tombeau n*est que le cénotaphe de
Tristan Rostaing, qui fut enterré en l'église
de Vaulx-Apenil , près de Melun; mais
Charles de Rostaing, son fils, a été vérita-
blement inhumé en cet endroit. Sur quatre
colonnes de brèche noir et blanche, dont les
chapiteaux sont dorés, on voit quatre bustes
de marbre blanc, qui représentent Louis,
Jean, Antoine et Gaston de Rostaing, tous
inhumés dans cette chapelle. Dans la cha-
pelle qui est auprès, on voit la statue à ge-
noux, en marbre blanc, de Claude de l'Au-
bépine, femme de Médéric de Barbesières,
qui n'était pas maréchal de France, ainsi que
le ditLemaire, dans son livre intitulé : Paris
ancien el nouveau^ mais grand maréchal des
logis du roi, et chevalier de l'ordre du Saint-
Esprit. Elle mourut le 22 juin 1613, âgée de
soiiante-troisans.
Le chœur est assez propre. 11 est orné de
f)lusieurs grands tableaux, qui représentent
a vie de Jésus-Christ. Ce sont d'assez mau-
Taises copies faites d'après Rubens. Au milieu
du chœur, est une tombe de marbre noir,
sur laquelle est une inscription en l'honneur
de D. Goulu, général de l'ordre.
(i) Nous donnons plus loin une inscription qui se
lisait dans cette chnpcllc.
On voit dans le chapitre plusieurs tombes
Eareilles à celle-ci , entr'autres celles de
K Roger et de D. Pradillon, l'un et Tautre
généraux de cette congrégation; les tombes
et épitaphes de D. Eustache de Saint-Paul
Asseline, docteur en théologie de la Faculté
de Paris ; de D. Jérôme, un des plus fameux
prédicateurs du dernier siècle ; de D. Tor-
quois, autre fameux prédicateur du même
siècle.
Ces deux célèbres prédicateurs ne sont
point les seuls aue cette congrégation ait
produits; ils ont été précédés par trois autres,
qui ont prêché avec plus d'éclat. Le premier
est D. Jean de la Barrière, instituteur de la
congrégation des Feuillants, lequel avait
beaucoup de zèle et de talent pour la pi^édi-
cation. Le second se nommait D. Bernard de
Percin de Montgaillard. il était né gentil-
homme ; et s'étant fait Feuillant, il fut an
de ceux que Dom de la Barrière mena avec lai
à Paris et à la cour. 11 fut d'abord pour le
roi contre la Li^ue; mais après la mort da
duc et du cardinal de Guise, il se déclara
pour la Ligue contre le roi, son maître et
son bienfaiteur. Son attachement à ce mau-
vais parti l'obligea de quitter le royaume :
il se retira en Flandre, où il mourut abbé
d'Orval. C'est lui qui est nommé le peiit
Feuillant dans V Histoire de la Ligue. Le troi-
sième, et celui de tous qui s'est le plus si«
gnalé pour la prédication, est Dom Côme,
prédicateur ordinaire du roi , et ensuite
évêque de Lombez. 11 se nommait Côme
Roger, et était fils d'un avocat de Paris. 11
joignait à beaucoup de douceur, beaucoup
d'esprit. (Hcrtaut et Maght.)
Le recueil manuscrit des épitaphes de
Paris, à la Bibliothèque nationale, nous
fournit encore les inscriptions suivantes de
l'église des Pères Feuillants.
L
Inscription placée dans la chapetle de la fa-
mille Rostaing,
Cette Chapelle appartient à haut et puissant
Seigneur M'« Charles Marquis de Rostaing Che-
valier, Conseiller du Roy en ses Conseils d^Esiat
et privé, Capitaine de cent honnmes d^amies de
ses ordonnances, suivant le contmct qui en a
esté passé entre lediot Seigneur et les Religieux
et Couvent de la maison de céans et Reclus,
passé par-devant De Riges et Bontemps, Notaires
au Chaslelet de Paris, le 28* jour de Janvier
i612. IcoUe Chapelle destinée pour servir aa
dict Seigneur de Rostaing à continuer les priè-
res pour deffunct haut et puissant Seigneur Tris-
tan, Marquis de Rostaing, son père, en ses pre-
mières années premier GcntilhommcL de la
Chambre de.Charles, Duc d'Orléans, troisiesme
fils du Roy François I, despuis Gouverneur des
Provinces de la haute et basse Marche, Grand
Mareschal des Logis de France, Chevalier des
deux Ordres du Roy, Conseiller en ses Conseils
d*Estat et prive, Chamhellan et Capitaine de
«*ï-
?^.».
PAR
eent hommes d^armes de ses Ordonnances ,
Cai|^taine des IFîlle et Gbasteau de Melun et
LîeBteoant général pour le Roy de risle de
Fnnee el Brie» Capitaiiie de Fontainebleau
et de la fiastille» Baron de Brou et de la Guier-
ciie« Seigneor de Yaalx à Penil , St-Seigne»
Mârceao, Thieoxt Yillemouble, de Noizy le
Seeq« après avoir fldellement servy en telles
Charges honorables soixante ans durant soubs
BÎK rois, rendit son Ame à Dieu au chasteau
d*Aonay, le mercredy 7« jour de Mars, Tan
mil cinq cent... aagé de 78 ans ; el Haute et
poissante DameFrançoise Bobertet, Dame d'Hon-
neur de la Beyne Caterine de Médicts, femme
dn Roy Henij B, décodée au chasteau de Yaulx,
le iO« jour de Novembre 1580. Lesquels Sei-
gneur et Dame sont tous deui enterrez jen leur
Egliset paroisse 4e Yaulz à Penil près Mdun.
II.
BoDOiableet très vertueuse Dame, Dame Louise
Du Prat, vefve de feu M'* René de Ghandio,
jadis Comte de Joigny et Marquis de Nesle, s*est
Ihlt enterrer céans par dévotion, laquelle deceda
rsA de Mosire 8^;neur. ... le 28* jour du
de Juin.
Feuillahtb DBS AiieBS GaedibuSv rue d'En-
fer. Ce moDuoiient' fut d*abord destiné pour
gerrir de noviciat. La première pierre en fut
posée le SI juin 1633» par Pierre Séguier,
pour lors garde des sceaux de France. On mit
gur cette pierre une lame de cuivre^ sur
laquelle est cette inscription :
D. 0. M.
Lapis iste»
Pro fundamento hidus Monasterii
Gongiegationis. Fullensis «
Bob auspidis S. S. Angelorum Gustodum»
Erigeodi ah illustrissime ac nobilissimo
Tiro Petro Seguier
Procancellario meritissimo, positusest,
Annoi833« il calendasjulii.
Lea deux pierres fondamentales de Té*
dise y furent posées le 18 juillet de Tan
1859, ayant chacune son inscription particu-
lière. Sur Tune on mit :
NoblHssimus et Ulnstrissimus Dominas Antonius
de Barillon, Toparcha de Morangis, Marchio de
Branges, Gomes Gonsistorianus, necnon iErarii
Galli» Director generalis, bunc primum lapidem
anguUrem in hoc Oratorio. D. 0. M. et S. S.
Angelis Gustodibus sacro, posuit anno 1659»
die 18 julU.
Sur Tautre pierre est écrit :
Aobllissimus et ilhistrissimns Dominas Lodovi-
cus de Rocbechouart» Eques» Gomes de Maure,
magnas Aqultaniae Senescballus, et Régis in eo-
Senescfaallatu Propr»lor, hune primum la*
DlGTIMll. d'EmOEAPHIE. I.
MR nu
pidem angularem in hoc Oratorio. D. 0. M. et
SS. Angelis custodibus sacro, posuit anno 1659,
die 18 julii.
Celte église ayant été achevée dans la même
année 1659, elle fut bénite le premier d'oe-
tobre, par Bom Pierre de Saint-Joseph, pro-
vincial de la province de France.
(HuRTAUT et Maoht.)
Feuillantines (Les}, rue Saint-Jacques.
Le B. Jean de la Barrière, usant de la per-
mission que le pape lui avait accordée d'éta-
blir partout des monastères de sa congréea •
tion de Tun ou de Tautre sexe, en étabut,
dit-on, un à Rome pour des filles^ dont le
couvent est sous le titre de Sainte-Sosanne,
mais dont les religieuses n'ont cependant
jamais porté le nom de Feuillantines. Le
premier couvent de ûUes de cet institut fut
établi à Moutesquiou, dans le diocèse de
Rieux, puis transféré à Toulouse en 1599.
La bonne réputation de ces filles étant
parvenue jusqu'à la reine Anne d'Autricbat
cette princesse écrivit elle-même le 9 mai
1622, aux Pères Feuillants, assemblés pour
lors dans leur chapitre général h Piguerol,
afin d'établir un couvent de ces religieuses à
Paris. (HuETAUT et Maast.)
FiLLBS PÉiriTBHTBS. Nous trouvous dans le
^ recueil manuscrit de la Bibliothèque natio-
^ nale les inscriptions suivantes, comme exis-
tant dans Téglise des Filles Pénitentes. Nous
présumons que cette église, et le monastère
dont elle dépendait, était la oominunauté des
Filles Pénitentes de Sainte-Valère , établie
rue de Grenelle, par de pieuses personnes
^ du faubourg Saint-Germain.
I.
Cj gist religieuse personne Frère Pierve d*As-
bray, en son vivant Religieux Ghevecier de
eeans et Curé de la Chapelle de Houis en Brie,
le<iiiel trépassa le 27* jcur de Mars 1550.
Au milieu de cette tombe était écrit ce
qui suit :
Dec cptimo Haximo. Religiosi ac integenioii Yiri
F. Peiri D*Aubray Parisiens., hujusce Gcenobii
primarii ac sacrist., et de Gbapella a Houis in
Brya Parochi ossa et Gineres ut Code. Baii-
breaiorum familia mœstissima, in diem novis-
sîmum sub hoc lapide conservari curavit 97*
Martui550.
II
Gy gist EsUenne Le Barillier, jadis harillier, de
nostre sire le Roy, qui trespassa Tan iSSS, le
jour de S^ Pol en Janvier.
Priez Dieu pour lui.
m.
HicjacetReverendus in Ghristo Pater et lius
Franciscus Marceau, quondam Abbas hujos Me-
nasterii, qui obiit anno 1474, die 4» meiisis
iunii.
Anima cjos reqoiescat in pace.
IV.
Cy gist honorable liniiiinc cl sire Pierre de PJG^
jadii Siragiei) du Etoy ooflrc Sire et Juré en
. Hm Cliaslelei de Paris, qui trépassa l's
grâce 1377, lejuurtleT«iUe dek ^li-ousl.
Pries Dieu poar lui.
XI.
en Cj gisi GuiDaume Babillepois, jadii «Mer W
de mer et Bourgeois âe i^ariSi'iiui ti^^a^rtmtf
grâce 1332,1g Mercreitj a|ii^ les'firindnw. '
Priei pieu pour Time dfe li, 4"é bieji'baii mcny '-
luy fac«. ■""' ' '
Cy gist noble homme Henry de Harle Chevalier,
en son vivant Conseiller dv Hoy et premiei^
Proaident du Pnricrneni de Tlioulnuse^ lequel
irépafU )'an US5.
Priei Dieu pour son Amu.
VI.
Cy gist it Casboiiigné, jadin cliaiioij^ d^Sl.
Htrds de SoiwHis ei Prévoit de |a GiiHUt,' wi
trespassa Vka de grâce 1533, au mois 0e Jvgnei.
VII.
Cy gist npblq et rf^îQusc PersonnePrere Gnil- '
laume Boulillier, Lice n lier en Décret, Religreui
lie ceà|ÎB, Prieur de $* Jirifen it Vtt'nâtlte; V)o^
. pésç de Pài;ip[ Pt cHiç de §' piètre de Tiiiche-
bray, diKc» 4« Puypuxi qui treiQasta le ^* feb-
vrior Vmu M53. .
' Priez Di<9 pont loy.
VIIL
Cy git discretie persoojie H" Guillanme Piion,
-«Il ten-fivni CiKi 4» U Muiere. dipc^fw ^
ChaNre, et Chap$t*l9. de rcTereod Père ftf
Oka Ut Guy 4e Motfifpirfil & Clurles %^
cher, Abbés tupcewits 4^ ^bb^ea de cq^» |(i
^ dp. qui trépassa le S< May (631.
Priez bien pour iuy. '
IX.
^cfian de FreannuHit, vivant Haisire es uns, ài
yçdecine et Pliisicien prilinaire de la Ro^f ne Je
France ; il ^eda l'an de gr.-ice de Npsire Sei-
gneur UIO, le 13* jour du mois de Uats.
lia Tonde une Hesse cniad. Eglise pour è«l're <licie
entre huit et oeuf heures du malin.
Ij^igit.;.; [effacé]- {^)
(1) Sous legrand tronc, où est la figure d'un abbé
et ses armes aux quatre coins. L'écriture qui était
à feDtouc..eo a été effacée : ou lieui que c'est la
fombeet I êpiuphe du dernier abbrf^le ce rtidnai-
lérfe.ït que l^rte cardinal de Gont^, év#qn«de Baris,
h tl eff»ucr quand U y élablil les religieuses. {Noie
Al Recueil manuscrit des ciiitaphes de la Bibliplliè-
qiic uuiiouale.) '^^
CjrgistSeiiWeifemne feji&MUaiin^ Bpbjlli^
sevier et lta|lt» de Paris, qui (ks|^su ha
ISili, le veiM^r lesliB de Su Initias rJiyMire
ou moi* de (éborier-
PriH Aieu pour r4s|e <C4^
XIU.
Cy gist hoiHtrable.lHimMe RebeH bwrel»» lit.
vivant Clerc de la marchandise de la ville de
Paris, qui treapassa l'ïiif (le grâce IU7, le ves-
dtp^ i8 jour d'Aoust.
Dietf pgr Sjf grâce Iuy bce miteHcwile.
Cy gin Martine-, femme d« Seat \ya«at LmoiL
jadis Bourgeois de Paris, mère de revemd
Père m Dieu f rne f'teft^ Uo^fli èW^ <^ çeUf
pr«senie Eglise, UiiiieUe tretpuia r«n do gncf ,
- 1490, le 17> jour du Bioii de a
Priô^ Bifo pour l'Ame (Tdlé.-
■ ' . XV.
llicjacetnahilis,Ven^l)iIisetlteli^osagVirFn-
ter Slephauus de Mailly, «jucyidani professas el
canlor $MSl:i Benigni Div'ipfiegsis. Prîqr Prio-
ratusde S',", galipo, dç Saya «'ûuçrp : Parisiis
depMiitmijqnauJpiu^iJi^jijrasuaruiii adaii-
oisttaiûunnF i et Fraici; ■Liffili'içii^ ije Aroou-
villa, in jure cauoiiico ii<;^utia|iis, Abbas'S'"
PeiBi(lpbiigdi;iisis, olim PalrïsDomini S'f Be-
nedicii OEdiuîs , Liiigoiieusis Dioœsis , hoc
, .çuravit fere auna Dfïi' lo3rt, et prifliclus Sie-
^ phagus... die seplembrî^ ann^^Ofii ISIS.
, toNTàiNEs ànciBR.\Bs de Pat7À', o se Iro»
valent dés inscriptions. ' •■ ^
Fontaine d'Antin ou de Chamllard, eM
tMiQ.&HUaine.dQpt l'emplacement enlro dem
égouU, a été avec raison iJésanctfouvé du
public. Ces égouls viennent rnfrwla rue
Neuvè-Sainl-Augustin, et l'auIPe dft la rua
(îaillnn, ris-lt-vis de laqneile ceU« fontaioe
esl consiruile, attenunt ImAtel, cî-devaui ap-
pelée de Tra.veEfi, ,au de Cb^millard, ensuite
d'Antin, et aujourd'hui de RicheHeii. Céllt
fontaine a été décorée d'un ordfè Oûrique,
dont t'altiquQ eat cbarg4 (le sculptaieS) et
d'im marbre, sur lequel sont graTés en lettres
d'or Us déiu tels qiiê ymci :
' Rèx loquitur, cadit c saxo Tons ; omen amena :
Instar aqux, o cires ! omnia qxwle floeM.
HfT PAR D'EnGRAPHIE.
Fontaine de Birague, Louis XIII , pour
rendre Tentréc de FEgliso do la maison pro-
ibsse des Jésuites, rue Sainl-Antoioe, plus
libre et jilus spacieuse, donna, eo 1629» la
|;Jace qui ésl vis-à-vis, et que Ton nommait
auparaYsnt le Cimetière des Anglais ; c'est
là qu'on voit la fontaine de Birague, ainsi
nommée^ parce qu'en 1579 René de Birague,
isardinal de TEslise romaine, et chancelier
de France, la fit achever, et fit graver les
inscriptions suivantes sur une table dé
marbre :
HEimico ni ,
Franciae et Poloniae Regc Ghristianissimo.
Rehal. Birag.
Saocix Rçmatiae Ecclesise Presbyt. Cardin.
Et Franc. Ganoellar. illuslriss.
Beneicio Claudii d'Auhray, Praefeoio,
Mercaior ; Johann, le Gomle :
Renat. Bauden ; Jobann. Gedajn ;
Pelr. Laisné, Tribunis plebis
Guranllbus.
Anno Redernplionis m. d. lxiix.
• UoDc deduxit acjuam duplicem BIragus In osom,
Serviat ut domino ; serviat nt populo.
- Publica, sed quanta prlfatis commoda tànto
Prestat amore domus, publicus urbis anor.
Renat. Birag. Franc. Cancell.
Publ. comm.
M. D. LZXVU.
Cette fontaine fut refaite sous la prévôté
des marchands de Nicolas de Bailleul, lieu^
tenant civil, et on y grava cette inscrip-
tion :
Siccatos htrces, et ademptum fontis honorom
Ofiicio ^Édiles resiituere sno.
Ob reditum aqqaruin. 1627.
Elle fat en(K)re reb&tie Tan 17Ô7, en luar
mère de tour à pans ; et son eau, oui rieot
d'une pompe que Ton construisit la roéroe
^anuée auprès du pont Noire-Dame, est distr^
buée dans plusieurs quartiers, surtout danis
le faubours Saint- Antoine. La tour est orné^
.dans ses faces, de plusieurs sculptures et
d'inscriptions en vers latins :
Première face.
Praetor et édiles fontem hune posuere, beati
Sceptrum si Lodoix, duin ffuet unda, regat.
Deuxième.
Ante habuit rares , babei Urbs nunc mille canales
DiUor, bos snmptus oppida longu bibant.
Troisième.
Ebibe quem fuudit purum Gatharina liquorem,
Fonleni at virginem, non nisi punis, adi.
Quatrième.
Nayas exesis maie luta recesserat antris,
Sed notam sequitur, vix reparata vlam.
Cinquième.
Civibns liinc ut voWat opcs> nova mimera largas
Nympha, snpeme fons desinit in fluvium.
PAR *!1M
Ces inscri ntions son t, d i (-on , d'un religieux
qui faisait des vers Irès-f.icilcment, et qijj
avait beaucoup d'esprit; mais qui d'ailleurs
^içianquait d'élévation ot de go<!^t.
Fontaine de ContL II y a nombre d'années
gue l'on voyait couler du mur de l'hôtel dô
onti, quai Malaquaîs, du côté de la rivièrOi
tfû Ton a bâti depuis l'hôtel de la Monnaie,
une fontaine publique, (jui est tarie il y a
85 ou 40 ans. Cette fontaine n'avait ni orne-
ments, ni inscriptions, quoique ce fût pour
elle que Santeuii eût fait colle-ci :
Sequanides flebant Imo sub gurgîie Nyinphae,
Cum premereut densae pigra fluenla rates :
IngenlemLuparam necjam aspectare potestas,
Tarpeii cedat cui domus alta Jovis.
Hue alacres, Rex ipse vocal, siiccc:li le Nympli.T,
Hinc Lupara adverse Ultore lola palet.
Le grand Corneille a traduit ainsi cette
inscription :
C'est trop gémir. Nymphes de Seine,
Sous le poids des bateaux qui cachent votre lit,
Et qui ne vous laissaient entrevoir qu*avec peina
Ce chef-d'œuvre étonnant, dont Paris s'embellit,
Dont la Franee É*^ffiorguëliit.
Var une route aisée, aussi-bieo qu'imprévue,
IHus haut que le rivage, uo Roi vous Hait moater» :
Qu'avez-vous plus à souhaiter t
Nymphes, ouvrez les yeux, tout le Louvre est en vue;
Fontaine de Vabbaye Saint-Germain. Cette
fontaine, qui est pour la commodité de cens
Îui demeurent dans son enceinte, et méQie
es habitants du quartier, appartient aUx
religieux de cette abbaye, qui obtinrent, A
cet effet, de l'eau de la ville , à certaines
conditions. On lit sur un marbre cette in-
scription, où Ton fait ainsi parler cette fon-
taine :
Me dédit Urbs claustro, claustrum me reddidit
[Urbi :
iEdibas'addo decus, faciles do civibus undas.
Cette fontaine est dans un des deux pans
coupés de la rue principale. Tout vis-à-vis,
dans l'autre pan, est un puits qui a pour
inscription ces deux vers latins assez mau-
vais :
Quam puteus non dat saqcta mn proximus sdi
A Christo vivam poscere monstrat aquanu
Fontaine de la rue de Grenelle. Cette fon-
taine est située presque au carrefour de
cette rue et de colle du Bac; c'c^t la villo
qui l'a fait construire : elle est décorée dé
sept statues, dont les trois principales Grou-
pent ensemble, et représentent la ville de
Paris, ayant )a Seine, d'un côté, sous une
ligure masculine , pour marquer q^ue a^'ést
un fleuve; et la Marne, de l'aiitr/e'. "Eiifif
retident hoipin^gQ ^ cett<^ vilje, et fui'apppiv
tent des produçtious et de^ ricoessi^s jA
toutes les saisons; ce qui est désigné par les
statues des quatre saisons, qui sont *àilMfr
du groupe dont on vient, ito pfHrJor, Ces
•^- r,i
ilM
PAR
NCTIONNAïaE
PAR
m
figures $ODt du fameux Bouchardon, profes-
seur de rAcadémie de peinture, et dessina-
teur des inscriptions, mort il y a quelques
années. Après la fontaine des Saiots-lnno*
cents, il n y a pas dans Paris une plus belle
fontaine que celle-ci. L'an 1739, le 19 juillet,
M. Turffot, prévôt des marchands, y Ht poser
une table de marbre noir, sur laquelle est
gravée en lettres d'or cette inscription :
DUM LUDOVICUS \V.
Popult amor et parens oplimus,
Publiée iranquillitatis Asserlor,
Gallici Imperii finll^us,
Innocue propagatis;
Pace Germanos Rusosque
Inter et Ouomanos
Féliciter conciliata,
Gioriose simiil et pacifiée
Regnabat,
Fonteoi hune civium ulilitali,
Urbisque oroanienlo.
GonseeraruDt
Pràfectus et édiles,
Aono Domiui.
M. D. C. C. XXXIX.
Sur un avant-corps de tables de refend,
avec une imposie sous une plinthe profilée,
et une frise ornée de sculpture, est au devant
de la partie circulaire, une table de marbre
noir, sur laquelle on lit :
* DU RÈGfifi J>fi L0CI8 XV.
De la eiiiquième prévôté de messire Michel -Etienne
Turgot, chevalier, marquis de Sousmons, etc.
conseiller d*£tai; de TËchevinage de Louis-
Henri Verron, éeuyer, conseiller du roi et de la
ville; Edme-Louis Meny, éeuyer, avocat au par-
lement, conseiller du roi, notaire ; Louis le Roi
' de Feleuii, éeuyer, conseiller du roi, quarthiier;
Thomas Germain, éeuyer, orfèvre du roi ; étant
Antoine Moriau, éeuyer, procureur et avocat du
^ roi et de la ville; Jean-Baptislc-Julien Taitbout,
grefliier en chef; Jacques Boueot, chevalier de
Tordre du roi, receveur*
Cette fontaine a été construite sur les des-
sins d'Edme Bouchardon, sculpteur du roi,
né h Chaumont en Bassigny : toutes les sta-
tues, bas-reliefS' et ornements ont été exé-
cutés par lui.
Lorsque l'on voit l'auguste nom du roi,
mêlé avec ceux des ofliciers municipaux de
sa bonne ville de Paris, on se rappelle ce que
dit Santeuil à Toccasion du repas que le roi
Louis XIV alla prendre è l'Hôlel-de-Ville en
1687 : Rex prope civis erat^ le roi était
presque devenu un des citoyens.
Fontaine de la Charité. Dans la rue Ta-
ranne, proche une des portes de 1 éjglise de
rjiApital de la Charité, est une fontaine, sur
laquelle sont ces vers de Santeuil :
Qmd pîetas aperit miserorum in commoda fontem,
liistir afHB, larfM ftindem mpiisintopes.
Ces deux vers ont été traduits en franfais
par du Périer, de la manière suivante :
Cette eau qui se répand pour tant de malbeuren,
Te dit : Répands ainsi tes largesses pour eux.
Fontaine de la Croix du Tiroir, Elle était
autrefois au milieu de la rue de TArbre-Sec.
Ce fut François I" qui la fit faire en cet en-
droit, en 1529 ; mais comme elle embarras-
sait les habitants du voisinage, le prévôt des
marchands en ayant porté ses plaintes aa
conseil, elle fut transférée, ainsi que la croii
de ce nom, en 1636, et fut miseà un pavillon
Îui avait été bâti au coin de cette rue, en
606, par les soins de M. Miron, prévôt des
marchands, [)Our servir de réservoir aux
eaux d'Arcueil, qui s'y rendent par des ca-
naux qui passent sous le pavé du Pont-Neuf,
et sont distribuées ensuite en plusieurs en-
droits de la ville. Elle vient d'être réédifiée
cette année 1776. C'est un des beaux mor-
ceaux d'architecture dans le genre des fon-
taines.
Fontaine de la Samaritaine. La Samaritaine
est un des ornements du Pont-Neuf. Ce
bâtiment avait été construit sous le règne
d'Henri III, à la seconde arche du Pont-Neuf,
du côté du Louvre. Il fut détruit en 1713,
parce qu'il périssait, et fut aussitôt rétabli
au même endroit. Ce bâtiment renferme une
pompe qui élève l'eau, et la distribue ensuite
par plusieurs canaux au Louvre, et à quel-
Îues autres quartiers de la ville. Ce petit
difice a élé rétabli avec plus d*art et de
goût qu'il n'était auparavant. Il est composé
de trois étages, dont le second est au niveau
du pont. Les faces des côtés sont percées de
cinq fenêtres à chaque étaee» et de deux sur
le devant. Ces deux dernières. sont séparées
par un avant-corps en bossage rustiquOi
vermiculé, et cintré au-dessus .du cadran,
que Ton a placé dans un renfoncement,
dont le bas est rempli par un groupe qui
représente Jésus-Christ avec la Samaritaine
auprès du puits de Jacob, figuré par un bas-
sin, dans lequel tombe une nappe d*eàu, qui
sort d'une coquille au-dessus.
La première de ces figures est de Bernard,
et la seconde de Fremin, sculpteurs habiles,
de l'Académie de peinture et de sculpture.
Sous le bassin est cetie inscription :
Fons hortorum,
Puteus aquarum viventium.
Inscription d'autant plus heureuse, que
sans changer ni ajouter un mot aux paroles
deTËcriture, elle indique le sujet de la dé-
nomination de cet édifice, et en même temps
sa destination, qui est de fournir de l'eau au
jardin des Tuileries,
Dans le milieu, au-dessus du cintre, l'on
a élevé un campanile de charpente, revêtu
de plomb doré, où sont les timbres de l'hor-
loge, et ceux qui composent le carillon qui
joue à toutes les heures et demi-heures.
En 1771 , le gouverneur de cet édifice
étant mort, on s'est aperçu peu après qu'une
partie de la charpente dont il est composé,
tombait et se détruisait. Le tout a été réparé
i«it
PAR
D^ËMGRAPHIE.
PAR
Ite
en 1775; le groupes et la coquille redorés à
neuf et le carillon rétabli : c est aujourd'hui
un bâtiment digne de la raagniûcence de la
Tille.
Fontaine de Richelieu ^ dans la rue qui
I>orte ce nom» et au coin de la rue Traver-
sière. On y remarque ces deux Ters de
Santeuil :
Qaiquondain magnom tenuii moderameo aquarum
Richelius, fonti plauderet ipse oovo.
Fontaine de Sainle-Avoye. On y lit cette
inscription :
CiYis aquam pelât bis de fonlibus, illa beoigno
De PatrumPatriae munere, jussa Ycnit.
1687.
Imitation.
. Qq*od ne trouve jamais cette soarce tarie»
Obéisses, Nympbe, exactement :
Totre gloire par là ne sera point flétrie ;
Ceux qui vous font un tel commandement»
Sont les Pères de la Patrie.
Fontaine de Vendôme. Elle est située au
bout des murailles de l'enceinte du Temple»
du côté du rempart ou du cours. Elle est
nommée de Vendôme, parce qu'elle fut
eoQstruite du temps que le chevalier de
Vendôme était grand prieur de France. Les
deux Ters qui suivent servent d'inscription
à celte fontaine :
. Qu^ cernis fontem, Malibae debetur et Urbi»
Hic praBbet undas, prsebuil îlla locuro.
Fontaine de Saint-Claude. Elle est située
au bout de la rue du même nom, du côté du
Temple ; elle a été construite depuis quel-
ques années» avec cette inscription :
Faasta Parisiacam, Lodoico
Rege per Urbem,
Pax ut fundet opes, fons
Ita fundit aquas.
Fontaine de Saint-Martin ou du Yertboii.
Les religieux Bénédictins de Saint-Martin*
des-Champs offrirent en 1712» de donner
pour la commodité publique, un emplace-
ment suffisant pour construire une fontaine
publique au bout de leur mur» au coin des
rues Saint-Martin et du Vertbois. Le roi an-
Souva et ratifia» par arrêt de son conseil au
mai de cette même année» les arrange-
ments faits par ces religieux» et fit en même
temps adresser un ordre aux prévôt des
marchands et échevins de la ville de Paris»
à l'effet de donner leur avis sur la requête
des religieux. Leur avis ayant été favorable»
Sa Majesté» par ses lettres patentes du k de
juillet suivant, approuva et confirma son ar-
rêt du 98 mai précédent ; en conséquence»
les religieux de Saint-Martin des Champs
donnèrent » suivant leurs offres , l'emplace-
ment en question; à condition que le regard
de la fontaine serait établi dans une ancienne
tour du couvent» sur la rue Saint-Martin»
près Tencoignure de la rue du Vertbois» et
qu'il y serait fait une porte pour le libre
accès des officiers de la ville » qui ont la
garde des fontaines publiques , sans qu'ils
soient obligés d*entrer dans l'enclos; que
cette tour resterait toujours pour y contenir
le resard public des eaux, sans aucune porte
du côté du couvent; et en considération de
Tabandonnement fiiit par les religieux du
terrain de cette tour, il leur sera donné par
les prévôts des marchands et échevins »
douze lignes d'eau pour le service de leur
maison» et qu'ils les prendront h leurs frais
dans le regard de la tour. Le corps de vilte
posa la première pierre des bâtiments» qu'on
allait élever pour ces religieux » en même
temps que la fontaine» et cela se fit avec
pompe et cérémonie. Sur cette pierre est
l'inscription qui suit :
Anno Domini m. d. cg. zn.
Imperii Ludovic! Magni,
LXX.
Primum bujus aediûcii lapidem
Posuerunt
Hieronymus Bignon,
Gomes Consislorianus»
PRiEFECTUS URBIS,
Ludovicus-Micbd Hason, Pctrus-iacobu8BriikMi«
Nicolaus-Franciscus Tardif, et Gardus-Baldni-
nu8 Presty.
iEDILES ,
Nicolaus-GulIlelmusMoriau» Procurator RegiseC
Urbis; Joannes-Bapiîsta-iulianus Taitboat,
Scriba ; et Jacobus Boucot, Qusstor, die t%
menais augusii.
Aderanl bonoris causa
Joannes Pauius Bignon,
Abbas S. Quintini, ,
Gomes Gonsistorianus ; ^
Roi. Armandus Bignon »
Gomes itidem Gonsistorianus,
Nec non Regius lu Insula Francis
Pnefectus,
Prsesentibus insuper ac probaniibus»
Jul. Pauio de Lyonnc,
Hi^ttsce Monasterii Sancii Mariini,
AGampis,
Priore Gommendalario »
I>omino Paulo Rabusson » stricto^
Regube Ord. Gluniacensis,
Superiore generali»
D. MauriUo Bence» Priore Glaunrali»
Gœterisque toiius GcenobH Monacbis.
Cette fontaine donne de l'eau do l'aqueduc
de Belleville.
Fontaine Saint-Michel. Lorsqu'on 168<^, pn
abattit la porte Saint-Michel , qui était au
haut de la rue de la Harpe . on y bâtit une
niche sous un arc assez élevé, ornée ded^ux
colonnes dorirjues. De cette niche » qui est
du dessin de Bullot» sort une fontaine^ au*
dessus de laquelle est un marbre de Dioan»
où on lit ces deux vers de Santeuil :
1203
PAR
BiCTIWNAlBË
MR
Hoc in monte siios reseral sapienlia foutes ;
Ne tamen hanc puri respue fontis aquam.
Fontaine de Saint-Séverin. Elle est située
h Tantale des mes Saint-Séverin el de Sairitf
Jacques. On y Jilces deux vers de SanleuU :
Dum seandunt jaga moniis anhelo pectoreNympfa^,
' Hic una e sociis, yallis amore, sedet.
■
Fontaine des Capucins. Celte fontaine eiJt
construite dans la rue Saint-Honoré , entre
tes Capucins et les Feuillants. Elle fut rebâ-
tie en 1718; on y a gravé ces vers de San-
teuii, qui font allusion à sa situation auprès
de quatre monastères ( les Capucins , les
Feuillants, les Filles de rAssomptien, et les
Aécolleltes de la Clonception).
Tût loca sacra inter, pura est, qox labittlr unda*;
Hanc non impuro, quisquis es, ore bihas.
Fontaine des Carmes de la place Maubert.
Elle fut bâlie dans cette place en 1674, et
Ton y conduisit Teau de celle qiii 'était au-
près du couvent, et qui fut détruite la môme
année. Les deux vers latins qui lui servent
d'inscription sont de Santeuil, de même que
ceux de presque toutes les autres fontaines
de Paris.
Qtn tôt vénales populo locus exhibet escas.
Hic prsbet faciles, ne siiis urat, aquas.
Imitation.
Pour vous sauver de la faim dévorante.
Si dans ces lieux on vous vend des secours.
Peuples, chez moi, contre la soif brûlante,
Sans intérêt, vous en trouvez toujours.
(BoSQUILLOlf.)
Fontaine des Cor délier s. Cette fontaine fut
b&tie dans la rue des Cordeliers , on 1672,
dans le temps qu'on abattit la porto Saint-
Cermain; mais celle qu'on voit aujourd'hui
a été rebâtie en 1717, et n'a rien que de fort
ordinaire pour l'architecture. Les vers sui-
vants lui servent d'inscription , et sont de
Santeuil : ;
llrnam Nympha gerens dominam properabat in
[Urbera,
Hic stetit, et largas Iseta profudlt aquas.
Il n'y a que ces deux vers gravés en lettres
d*or sur une table de marbre; mnis'dans le
Recueil des poésies de Santeuil, cette inscrip-
tion est eu quatre vers, et mieux faite que
l'autre, où il n'y a point de pensée.
IJrnam Nympha gerens domiuam properabat in
[Urbem/
Dum tamen bic celsas suspicit illa domos :
Fervere tôt populos, quae sitam credidît Urbeiiii
Constitit, et largas Ixta profudit aquas.
M. Bosquillon a fait, en vers français, une
imitation assez plate de cetfe pièce. On la
rapporte néanmoins en faveur des personnes
qui n'entendent pas le latin.
Une Nymphe à son bras tenant son uroepieiMi
S*avançoii vers Paris, la Reine des Cil^ :
Mais en ces lieux vayant tant de beftulés.
Tant de peuples de tous côtés.
Joyeuse, elle croît éite àt ûitk désir la mène,
] Et répandant ses eaux, forme cette fonUune.
Fontaine des Innocents. Dom Félîbfen et
,dpin Lobinau ont fort iiienjromarqoé que la
fontaine des Saints-Innocents est plvk an-
cienne dé plusieurs siècles que ne Vont cni
«les auteurs des descriptioos de Piifis,!qiii
ont avancé unanimement qu'elle oe fut hftid
qu'en 1550. II est cependant fait mention de
cette fontaine dans les lettres patentesde Phi-
lippe le Hardi, de l'an 11278^ qui contienuent
un accord entre ce roi et le chapitre de Saint-
Merry. 11 y a apparence que les arts ayant
commencé à revivre en France au commen-
cement du XVI' siècle, on rebâtit en 1550,
cette ancienne fontaine , et l'on y employa
tous les ornements d'architecture et de sculp-
ture, (\{n font Tadmiration des connaisseurs.
L'anchitoclure est de Pierre Lescot de Cla-
gny, et la scuIplurede^Jean Goujon, l'un des
f>rémiers et des plus habiles sculpteurs que
(1 Franco ait eus. Il n*y a rien dans Paris qui
'égale ce morceau en beauté, surtout pou
les grâces, Télégance (les contours, et la lé*
igèreté des figures, dont les deux &ees de
cette fontaine sont ornées. Ce morceau* qoi
seul illustrerait une vi(Ie, est ici fort oégli*
gé, et serait peut-être entièrement détruit»
si, en 1708, on n'y çûtfait quelgues répa»-
tion»^ qui en ont empêché la ruine, thi viil
une inscription , qtn en est eOEûinô la-tfedi-
çace. ., -
Fontium I^ymphis.
Outre cette inscription , qui est aussi dé
l'an 1550, pn y lit deux vers de Santeuil, le
meilleur poëte latin du dernier siècle]; les
voici :
< *
Quos dure cernis simulâtes marmore fluctns,
Uiyus Nympha loci credidit esse suos*
1689.
Un poëte dont on a souvent rapporté les
traductions , a traduit ce distique en vers
français :
Quand d*un savant ciseau l'adresse singulière,
Sur ce marbre rebelle eut feint ces doux ruisçeaoXt
. La Nymphe de ce lieu s*y trompa U| première,
Et les crut de ses propres eaux.
. Fontaine des Petits-Pères. Cette fontaioe
qui est publique, est située contre.Ie mur de
la cour du. couvent des Augustins déchaus-
sés , appelés Petits-Pires ,.. au poin des
riies Notre-Dame-des-Victoirës et Vide-Gous-
set, où, sur un marbre de Dinan,jS0nt gravés
ces vers de Santeuil, dont la pensée est ingé-,
nîeuse et morale.
Qu9C dat aquas, saxo latet hospita Nympha sub imo ;
Sic tu cum dederis dona, latere velis.
Mm par
imitation.
La Nymphe qai donne celte eau
Au plus créux du rocheir se cacfto :
Suivez un exemple si beau,
Donnct, stins vouloir qu*6A le "^nche.
(QbSiQtlILLON.,
Tôntaine du Calvaire du Tertrple. OêiW
fontaine lest bâtie on manière dcYâdAé^M.
Sur le devant sont deiii Tritonè de scuipturé:
i.bs vers qlii lui servent d'inscription sont
e SanteniL
Félix sorte tua Naias amabiUs*
DîgDum, quo fluercs, nacla siluni loci :
Cui toi splendida lecla
Fluctu lainbere conligii.
, Te triion genunus pcrsonai cemula
Conçluiy le célébrai noniine RVglain,
Lœio non sine canUi,
Portât vasla per sequora.
Cèdent, credo equidem, dolibus bis iîbi,
Poslhac nobilium numina fonlium :
Hac tu sorte beata
Labi non eris immemor :
■
- FoniainiB du Marché Carreau ou du Pilori.
lSi\é est situéeè Felttrénfiité de la place du Pi-
lori,et daria celle où se vendent toutes sortes
de poîsçons. 6l)eftitbAtie Tan 1601, pendant
qiïe H. Antoine Guyot, président en la cham-
bre des con^ptes, était prévôt des marcfaaodst
tnais les eaux n'y furent conduites que sous
ta prévôté de M. François Miron, comme il
tirt marqué dans les vers qu'on y lit :
. Saxeus agger erain, Acti modo Toniis înlâ'g6,
Tiva niihi lalicis Miro fluenla dédit.
Cette fontaine donne de l'eau de l'aqueduc
Wiipré Saint-Gprvais.
• roniaine Garencîère. En entrant dans la
>ue qui porte ce norn, du côté de la rue de
Vaugirard , on remarque une fontaine con-
'^truite avec assez do goût, et sur laquelle on
lit cette inscription Ifttine :
Âqnam
A Prxiecio et ifldilibus
Acceptam
Hic
' Suis iinpensis civibus fluere votait.
Serenissîmà Prlàceps,
Anna t^alaUna,|
Ex BavarîÎH
Relicta screnissinii Principis,
Henrici*liiiii Borbouii,
f^rincipis
Condsei,
Anno Domini
M. D. ce. XV.
. Cette inscription nous apprend que c'est
la princesse Anne Palatine de Bavière, veuve
Ue Henri-Jules de Bourbon, prince de Con-
dé, qui a fait construire cette fontaine à ses
tlépens en 1715.
- (HiiRTAUT et Magni.)
D'ËPIGRAPHU).
PAR
i206
For-l'Kvi:;ole (li*). Lo For-l'EvAque, Fo-
rum IipiscapU t^st un IjAlîment publie, sjtn<^
^u milieu Je la rue Siniii(-ri(?rinain-l'Auxer-
iK)i«, et qui sert de prison ?i roux qui soiit
arrêtés, tjour dettes. Adrien d«^ Valois dit quo
Ton dliFortrlEvéque, au lieu de Four-TEvê^
ijfji<> PL^^>^* '" f<^"^ banal où les vassaux de
révêquc èhvo.\aîcr»t cuire leur pain, occupait
une partie de ce bAlimcnt. Ce n'était ni lin
fort, ni un four; mais un lieu à plaider, et
le siège (le^ia jurisdictiQU épiscopale. Comme
il y avait dans Paris dix-neuf juridictions
de seigneurs, rincertilTlide de leurs limites
causait souvbnt des conflits; mais par édit
de février i^k i toutes cos justices furent
réunies^à. celle du CliAtelct. On conserva seu-
lement les justices d'enclos : celle de rarcHe-
véché ou chapitre de Notre-Dame; Tabbayé
de Saint-Gerqfiain des Prés, celle du gratï^
prieur, celle de Saint-Iean de LatraH et Su
ç#rieuré de Saint-ÏWartin. Le For-rEv6que;
tel qu'il est aujourd'hui , fut bâti en lo5â,
aux. dépend et par les soins de Jean-François
ile ,(iond^, premier arcKevôgue de Paris, ams\
<tu il mra^ pax* cette inscription latine, grir*
vée au-dessus de la porté qui est sur le quai
de la Mégisserie.
Fomm Episcopi saeculare,
Mimla sdium vetdsiale collabens, <
À fundamenliâ excitavit,
, Jfoannes-Franciscus de Gondy»
. iPriraus Parisiorum Archlepiscopus ,
Pads lûtes, jura, iQgesque mediians;
Urbe armis incessa, factionibus
TurlMla,
Aniio Dontlni 4653.
. La porte dé ce lieu, qui est du côté de la
rue Saint - Ciermain , paraît être de quatre
cents ans. On y voit au-dessus en relief, un
évoque et un roi en face, agenouillés devant
une Notre-Dame, symbole de rassocialion a
laquelle Louis le Gros fut admis, Ou du
.traité de paix fait entre Philippe-Auguste et
l'évêque de Paris. Lesarfties de Franco Soiit
h fleuri de lis sans nombre, traversées .d*«ne
crosse droite. A Taulre coin, sont en reli/^fun
juge en robe et en capuchon, desàssesseurs, et
un greffier vôlii comme un homme d'églfse.
C'était quelqueifois des personnes de qualité
8UÎ exerçaient l'office de bailli de Tévèque.
n Henri de Béthune l'était en 1303; et à la
fin du même siècle, un Henri de Marie» Sau-
vai nous apprend, tom. ni, pa^.. 350, qu'en
1US2, il y avait le For-le-Roiy situé devant le
Fort'VEvtque.
ÇHcRTAUT et Maghy.)
fiÔpiTAl Ou HÔTBL-Difeu'. Cet hôpital , lo
Eremier sans contredit et le plus considéra-
he de la ville, ne nous présente aucune con-
naissance certaine sur l'ancienneté de son
origine. L'opinion la plus commune l'attri-
bue à saint Landry, évéque de Paris; mais
elle n'est fondée \\u\i sur une tradition qui
ne remonte pas au delà du siècle passé.
M. Jaillot pense qu'il a toujours été situé
vis-b-vis l'ancienne église de Saint-Etienne,
et que la chapelle/ tombant en ruines ^ fat
p •■r>
IM?
PAR
DIGTIOMNAIRE
PAE
MW
rebâtie il y a environ trois cent soiiante ans,
par les soins d'Oudart de Maucreux , ban-
Îruier, bourgeois de Paris, qui fit plusieurs
ibéralités à cette maison, comme il paraît
par des vers français qui sont dans cette cha-
pelle, sur une lame de cuivre, et gui prou-
Tent le misérable goût de la poésie da xiy*
siècle. En voici quelques-uns :
Oadart de Mocreux en samom».
Changeur, homme de bon renomt
Et Bourgeois de Paris jadis.
Que Dieu mette en son paradis.
A fait faire cette chapelle (i), etc.
On rappela dans la suite , YBôtel-Dieu'
Saini-Chrtitophe , comme il paraît par une
lettre de Renaud de Vendôme, évéque de
Paris, de Tan 1005, par laquelle il donna au
chapitre de Paris, déjà possesseur de la moi-
tié de rHôtel-Dieu-Sainl-Chrislophe, l'autre
moitié de cet Hôtel-Dieu qui lui appartenait :
CapUulojatn poisessori medietatis Domui Dei
Sancli dhriitophori, do alteram medietatem
menta considérablement. Plusieurs person-
nes ont depuis imité un si pieux exemple.
La salle de Sainte-Marthe s'appelle aussi
salle du Légàty parce quelle fut fondée par
Antoine Duprat, chancelier de France, car-
dinal de l'Eglise romaine, et légat en France
de la part ou pape Clément VU. La grande
porte est sur la rue, au bout du Petit-Pont :
on voit , sur la face de ce portail , les figures
de saint Jean-Baptiste, de saint Jean TËvan-
géliste, de François 1", et celle du fonda-
teur , etc. La salle de Saint-Thomas a été
bAtie en 1606, des bienfaits du roi Henri IV.
Sur la porte de celle de Saint-Charles, qui
fut commencée en 1602, et achevée en 1606,
est une grande table de marbre, sur laquelle
on lit une inscription gravée en lettres d'ort
qui est du fameux Olivier Patru. La voici :
Qui que tu sois, qui entres dans ce saint lieu, tu
n*y verras presque partout que des fruits de la
charité du grand Pompone. Le brocard d'or et
d'argent, les meubles piécleux qui parèrent
autrefois sa chambre, par une heureuse méta-
morphose, servent maintenant aux nécessités
des malades. Cet homme divin, qui fut Tome-
roentet les délices de son siècle, dans le combat
même de la mort, a pensé au soulagement des
tfflUgés. Le sang de Bellièvre s'est montré dans
toutes les actions de sa vie : la gloire de ses
ambassades n'est que t^op connue. 11 fut pre-
mier président et petit-fils de deux chanceliers.
Son àme, encore plus grande que sa naissance
(1) Vers 1580.
(t) Avant le règne de saint Louis, les bâtiments qui
eomp^Mient aujourd'hui l'Hôtel- Dieu ne consisiaiem
mw (iBn% trois ou quatre corps de logis, avec l'an-
riaiMie chapelle de Saint-Glirislophe : ce prince les
Miioentâ considérablement, et Ht tant de bien à celle
Miiofii <|a'U «B est regardé comme le fondateur.
et que sa fortune, fat un abine de sagesse. U
France ne porta jamais un enfant plus digae
d'elle. Toute la terre dira ses vertus; maisceiie
salle parlera éternellement de sa piété, et de
l'amour qu'il eut pour les pauvres.
En 1625 , les administrateurs de l*HAtel-
Dieu demandèrent au roi et à la Tille la per-
mission de foire construire un pont de pierre.
Ce pont commence au coin du jardin de
rarcnevécbé , et conduit à la rue de la Bu*
chérie. Il fut fini en I63h. La porte du pont
Îii est de ce côté-là est d'un assez bon (^ût.
u-dessus est cette inscription :
Ludovid Xin, Francis et Navarrae ftegis a«spic3s,
post restitutas a fundamentis novisque, et an-
plissimis aedificiis auctas aedes Naasocomii, et
ex vetustate collabantis, ponlem fume quidrata
lapide Urbis ornamento , cunctis civibns osai,
aegrorum commode, in flnmine extmi connut,
rei apgrorum pauperum curatores, anno Donnl
1636.
Tous ces édifices furent achevés en 1631,
et les habitants et propriétaires , tant des
maisons de la place Maubert que des rues
Toisines, ayant demandé qu*il leur fût per*
mis de passer sur le pont, le roi Louis Xin
ordonna que les gens qui ptuseroni^ pauenmi
un double^ et les gens de cheval^ deux itordf»
ce qui s*est toujours pratiqué depuis; mais
les gens à cheval n*y passent jamais, y ayant
une barrière ou tourniquet, qui n'en laisse
l'entrée libre qu'aux personnes qui sont 1
pied. Les deniers n'ayant plus de coars
actuellement, on paye un liard pour le droit
de péage, et. ce pont a retenu le nom de
Poni-at^Double,
HÔPITAL DU SàiNT-Esparr, place de Grève.
Cet hôpital fut fondé l'an 1363, par quelques
boui^eois charitables, en faveur des pauvres
orphelins de Paris destitués de tout se-
cours. Ils achetèrent pour cet effet une
maison et une grange dans la Grève, atte-
nant l'hôtel du Dauphin, où l'on a bâti de-
puis l'Hôtel-de- Ville. Jean de Heulan , évo-
que de Paris, permit d'v bAtir une chapeUet
où il établit une confrérie du Saint-Es^ti
Eour exciter les fidèles à soutenir cet éta-
lissement par leurs aumônes. Le pape Ur-
bain y confirma cette fondation, et donna m
an et quarante jours d'indulgence à ceux
qui visiteraient ce nouvel hôpital. Cette
concession d'indulgence fut renouvelée de-
puis par les papes Grégoire IX et Clé-
ment VII.
Les administrateurs de cet hôpital et les
maîtres de la confrérie du Saint-Esprit firent
bAtir, en 11^06, Téglise qu'on voit acyoor-
d'hui, qui fut bénite le \ août par Gérard
de Montaigu, évoque de Paris, et dédiée
solennellement le 16 de juillet 1603. L'ad-
ministration de cet hôpital a été réunie à
celle de rhôpilal général, par lettres pa-
tentes du 23 mai 1579, enregistrées le SB
avril de Tannée suivante.
On fonda dans celto église, le 8 septembre
de l'an 1413, une confrérie de Notre-Dame
*«
t»
PkK
D*EPI6RAPHIE.
PAR
Al»
iesse. Le roi Charles VI et Isabelle de
^re, sa femme, eD furent les principaux
Taiteurs. Leurs portraits sont aux vitres,
es du grand autel. Comme ceux qui
nt reçus dans cette confrérie étaient
;és de donner un grand festin, les rieurs
ieot surnommée, à cause de ce repas^
amfrérie aux Goulus.
(HuRTAUT et Magnt.)
iPiTÀL DE LA Trinité. La plupart des
iriens fixent l'origine de cette maison
MS; mais cependant elle existait anpa-
Qi avec sa chapelle. Des lettres de Sully,
ue de Paris, disent : 1* que cet hôpital
été fondé par Guillaume Escuacol, à
ge des pauvres de cet endroit ; 2° qu'il
^lait rhdpital de la Croix de la Reine^
ise d*une croix ainsi nommée placée au
des rues Grenetat et de Saint-Denis, où
Apital fut construit ; 3* que Ton convint
pour ue pas préjudicier aux droits de
se de Saint-Germain, ou pour Tindem-
', il lui serait payé 10 sols chaque année,
i*il n'jT aurait point de cloches h la cha-
; mais ce dernier article ne fut pas
;emps exécuté. Alors cette maison prit
>m de la Sainle-Triniléf qui apparem-
; était le titre de la chapelle,
s lettres de Pierre de Nemours, évêque
*aris, de 1210, nous apprennent que
Q PaAIée et Guillaume Escuacol, son
utérin, étaient fondateurs de cet hôpi-
(u'ils l'avaient donné aux Prémontrés
ibbaye d'Hermières, à condition qu'il y
irait au moins trois d'entre eux chargés
xercer l'hospitalité à l'égard des pèle-
seulement qui ne font que passer;
s célébreraient la messe et l'omce di-
ète. On lit dans les Annales de cet
3, que Tabbé Thomas souscrivit à ces
itions, et y envoya un maître et quatre
18 chanoines.
s religieux ne restèrent en possession
)tte maison que jusau'en 15Û(. Comme
pitaiité avait cessé a'étre observée à la
lié , les confrères de la P.ission v
mi loué une grande salle pour y reuré-
3r les mystères. On sait quelle était
I la complaisance des curés de Paris, oui
ient avancer l'heure des Vêpres les
inches et les fêtes (jours auxquels se
isontaient les mystères), afin de faciliter
irs paroissiens la liberté de se procurer
(laisir d'un spectacle qu'on regardait
ne édifiant. Le roi Charles VI s'était
inscrire dans cette confrérie. Dans la
), ce théâtre dégénéra en farce, et fut
lé le Jeu des Pois piles. Enfin, le parle-
t ordonna, au mois de janvier 15^, que
nfants mâles des pauvresy étant au-dessus
âge de sept ans, seraient ségrégés d'avec
r pires et mireSy et mis à un lieu à part
' y être nourris, logés et enseignés en la
ion chrétienne :'^U dans l'arrêt du 6 août
ant, il est dit que par ci-devant, les
res et gouverneurs dudit hôpital ont mis
lettent journellement à métier plusieurs
its enfants, etc. Personne n'ignore les
iléges que nos rois ont accordés à cet
établissement, qui est devenu de plus en
plus utile.
Aujourd'hui, il est fondé pour cent gar-
çons et trente-six filles, nés a Paris, orphe-
lins de père ou de mère, mais valides. On
donne en entrant MO liv. pour les garçons
et SO liv. pour les filles, qu'on leur rend en
sortant. On leur apprend h lire et à écrire.
Ils sont tous destinés à apprendre des mé-
tiers. L'enclos de la maison est privilégié.
Les artistes gui s'^ établissent gagnent leur
maîtrise en instruisant dans leur art un de
ces enfants, qui acquiert la qualité de fils de
maître. Les maîtres sont tenus de leur nour-
riture et de donner quelques finances à
rhdpital (comme, par exemple, 700 liv. pour
l'horlogerie), et plus ou moins, suivant la
Sualité de leur profession. Il y a d'ailleurs
es personnes préposées pour veiller aux
progrès que font ces enfants.
Le frère et la sœur ne peuvent être reçus
dans cette maison que successivement. Le
procureur général est le chef des admi-
nistrateurs. (HuRTAUT et Magnt.)
Epitaphes de P église de Ihôpital de la Trinité
extraites du Recueil manuscrit de la Bi*
bliothique nationale, n* 9(^80.
I.
Gy devant gist M'* Claude de Bulle, vivant prestre
receveur des eiifans de céans, Jadis chapelain
du cabinet et auiuosnier ordinaire de la chambre
du roy Henry 5*, lequel 8' de Bulle a fondé a
perpetuilé en celte église huit salais , chacun
d'iceulx èx quatre fesies annuelles de l'an et éz
quatre testes de nostre Dame, et deux services
soiemnels tous les ans, Tun d'iceulx services le
i5* aoust, et l'autre le t4« mars , comme plus
amplement est contenu au contract passé par-
devant G. Pourcetet P. Huart, noUires, l'an 1602
le %• jour de juillet.
Hic Bulla jacet nalura ac nomine quorum;
Hinc memor, hœc moriens ullima verba dédit :
Bulla fui ; nunc puluis ero : quid tu ergo superbis,
Homo? puluis erit qui modo Bulla fuiu
Et plus bas :
Gy devant cet autel feras humble prière,
Mon froid tombeau voyant, de triste voix diras
D^estre semblable à toy quelque jour m'adviendra
Dieu te fasse jouir d'éternelle lumière.
IL
Ghreslien fidelle qui viens voir mon repos
Souvienne toy-qu'ainsy que ta me vois,
Pareillement seront réduits tes os :
Retiens cela de quelque estât que sois :
Si tu désire de sçavoir qui je suis,
Loys Pépin chacun ainsy m'a|ipeUe *
Et à bon droit bien vanter je me puis
Avoir servy d'un devoir ires fidelle
Gel hospital tout le temps de ma vie,
Diligemment, sans offenser persoane;
«Il PAR DICTIONISAIRE CAR i^\i
Par quo^ |.our inoy priez le grand Dieu tout pieds en carré, fut ôtée quand oa bfttit Fhô-
[puissant tel de Lorraine, et a élé trouvée deptîs dan$
Qu^en paradis un doux repos me donne.
Mémento mori.
III.
Cy gist nobleliomme Jean de Gaule, vivant advocat
au parlement de Paris, et fils de noble homme
. Nicolas de Gaule, conseiller du roy au parlement
. et commissaire aux requestes au palais de Dijon,
• leqjuei deceda en cette ville le 29* juillet de Tan
1637 et de son aÀge de â2«.
Priez Dieu pour luy.
Non miram Juvenem sic mors hune dira peremit
PrudenteiÀ cernent, credldit esse Senem.
Par perntftsioBde neatieors de THostet-Dieu.
HÔTEL DE Savoist OU DE LORRAINE, quar-
tier Saint-Antoine, rue Pavée, bâti par Char-
tes de 8a vois V, chambellan du roi Char-
hes VI, et un de ses favoris. Cet liôlel est
fameux dans l'histoire de Tuniversilô de
Paris. '
. Voici ce que dit à son sijyet Piganiol.
Descrip. de Paris, torn. IV, paç. 402.
« L'an 1408, le 14 do juilïel, comme la
1)rocession des écoliers passait le long de
arue duRoi'de-Sicile, allant à Téglise de
Sainte-Catherine duYaWes-Ecoliers, un des
valets do Charles de Savoisy revenant d'a-
bréuver un cheval, et le faisant galopper |)âr
la tue aux travers des écoliers, fil rejaillir
de la boue sur l'un d'eux. Cet écolier donna
un coup de poing au valet, qui appela à son
secours les autres domestiques de son mettre,
quipoursuivireutenarmesleségoliersiusciuà
la porte de Téglise de Sainte-Ciatnorine;
et uii des valetis tirant plusieurs flècheis, il
y ôft eut une qui Vola de la porte jusqu'au
mtftre-autel, ou la messe se célébrait. L'u-
niversité poursuivit si vivement celte insulte
(jontre Savoisy, qui avait avoué ses donies-.
tiques, aue, par arrêt du conseil d'Etal, Je
roi y séant avec tous les princes de son
saf)g, il fut ordonné ([iie la maison de Sa-'
voisy serait démolie, el il fut condamné à
1,500 livres d'amende envers les blessés, et
5 1,000 liv. envers TUniversité. Trois de ses
>,'ens furent condamnés à fciirc une amende
honorable, nus en chemise , la torche eu
ihain, devant les églises do Sainte-Genc-
viôyo, de Sainte-Catherine et de Saint-S*-
verin , après quoi ils furent foueilés aux
carrefours de la ville, el bannis pour trois
ans.
En 1416. Savoisjr obtint du roi la permis-
sion de faire rebâtir son hôtel ; mais 1 Uni-
versité s'y opposa avec tant de force, que
ce ne fut qu'après cent douze ans, qu'elle
permit qu'on le rcbflltt, encore fut-ce a con-
dition qu'on mettrait au-dessus de la porte
du nouvel hôtel, une pierre sur laquelle
serait gravée une inscription qui ferait men-
tion de l'arrêt donné en 1409, contre Savoisy,
et de la permission accordée par TUniversité
5}e reb&tir cet hôtel. Cette pierre qui a deux
quelques démolitions, et (Jonnée a M. Fou-
cault, conseiller d'Etat, qui la fit encastre^
dans un mur de son jardin de Paris. On y
lit ce qui suit :
Cette maison de Savoisi, en 1409, fat démolie el
aljaitue par arrêt, pour certaifi« forfaits .et ek-
ccs commis par messire Charles de Sayoisi,die-
valier, pour lors seigneur et propriétaire dlcelle
maison, et ses serviteurs, à aucuns écoliers cl
suppôts de riJniversité de Paris, en faîiaitt la
procession de lad. Université à Sie-Catberlne
du Yal-des-Ecoliers, près dudit Heu, avec autres
réparations, fondations de chapelles, et cbiârges
déclarées .auc(it iarrét, et a demeurée démolie et
abattue Tespacede CQut douie ans, el jusqu^àce
que ladite Université, de grâce spéciale, et pour
' certaines causes, a permis la rééilification dlcelle,
aui cliarges coritcunes et déclarées es lettres,
' sur ce faites cl passées 2t ladite Université; en
' l'an 1517. >
Sauvai dit que Ffaûçois V' donna à Fran-
çoise de Longny, vcûvé de l'amiral Chabot,
rhôtel de Savoisy; qil'ello le vendit, avant
dé mourir, à Charles, duc de Lorraine, qui
lui donna son nom. Nicole, duchesse de
Lorraihe^ étant venue à Paris en 1634,1e
fit reb/ltir et le fit mettre dans Télat où nous
le voyons. Eire y fixa sa demeure, et y mou-
rut en 1657, âfirès avoir élé abandonnée de
Charles , troisième duc de Lorraine , son
mari, et avoir élé dépouillée de ce duché,
qu'elle lui ivail apporté en mariage,
HoTEL DE SouBisE, ouarlicr Sainte-Avoie,
entre le carré <jtie forment les mes du
Chaume, des Quatre-Fils, de Paradis et la
rue Vieille du Templo* Cet hôtd doit ses
premières constructions à Olivier de Clis-
son, coiinj5lablo de France (1). Celait aupa-
ravaîil une grande maison nommée le grani
chantier au Temple^ dont les Parisiens firent
présent à ce seigneur; cette maison a donné
le nom à la rue. L'hôtel de Clisson apparte-
nait, au commencement dn îv* îriècle, rtr
comte de Penlhièvro; il ^nssa ensuite ati
sieur Bnhoii de la Bour<laisière, qui, pir
contrat du U juin 1553, le vendil 16,00011?.
à Anne d'Est, épouse de François de Lor-
raine, duc de Guiso. Celui-ci le donna, le 7
octol3re 1550, au cardinal de Lorraine, son
frère, qui en fil don le h novembre suivant,
à charge de substilion, à Hî^nri de Lorraine,
prince de Joinville, son neveu. Il a porté le
nom de Guise jusqu'en 1697, que François
de Rohan, princo de Soubise, qui Facneta
des héritiers de la duchesse do Guise, le fit
reconstruire presque en entier, tel que nous
le voyons à présent.
On commença à y travailler en 1706, sous
la conduite de Lemaire, excellent architecte.
On ferma la principale porte qui était dans
la rue du Chaume; on en ouvrit une aulre
(I) Voyez la longue note ci-annezée.
■ r^
PAR
D'EPIGRAPIIIE. PAR 1214
Jacobins, Frères PlticHEURS ou Dosinn-
CAIX9, rue Saint-Jacques. Saint Doruiniquo
^..1 _»Yi_;A -'^ 1/ -_ i_ _• ■ S
qui s*élait signalé par la conversion de plu-:
16, vis-à-vis la rue de Braque, pour
)r le passage libre h une rue qui va de
3 de Braque, à travers la cour de cet
, à )a rue Vieille du Teu)ple. On ouvrit
incipale porte dans la rue do Paradis,
-v» la façade principale de l hôtel. Elle
Scorée de chaque côté de deux groupes '^8'.^ ^'*'î^ l**^"^* ^**® <^^ praii<iuée soii une
«onDes corinthiennes, avec leurs cou- f"»;n«"îes les plus connues. Il n'csi personne
:.« 1 1^ ^ tant soil peu son vieux Pans, nui n ait i
îments en ressault, sur lesquels on a
une statue d'Hercule et une de Pallas,
tées par Coustou le jeune, et par Bour-
Âu milieu de Tatticiue, sont les armes
>han-Soubise. Plusieurs trophées d or-
ient on a orné les côtés, servent d ac-
«gnements, et terminent lo décoration,
cour est si spntiouse et si bien décoiée,
"n'y en a point dans Paris (jui lui soit
«rable. Un entablement continu, soutenu
les colonnes couplées, d'ordre compo-
rème en pourtour, et forme un corri-
h la faveur duquel on peut aller à
3rt. Sur cet entablement , règne une
trade, avec les massifs sur les colonnes.
cour est terminée par une grande
e d'architecture |)Iaquee contre l'ancien
e, pour eii cacher la dilTormilé. Deux
ents ordres d'architecture ont servi à
décoration. Au rez-de-chaussée, sont
(ïolonnes couplées d'ordre composite,
lesquelles sont trois grandes ))0rtes
rées, qui conduisent dans un vestibule,
t le grand escalier. Le môme nombre
Jonnes, mais d'ordre corinthien, forme
Hîond ordre sur le premier, et l'un et
e sont terminés par un fronton trian-
re, dans le tympan duquel sont les
s de Rohan-Soubise, sculptées par Lor-
Sur ce fronton sont deux figures à
couchées, et dans les encoignures,
des groupes de génies. Pour raccorder
ind corps d'architecture avec le péristyle
ègne au pourtour de la cour, on a mis
cette porte se sont servis du terme de découverte.
Elle a été découverie en effet, quoique le corps de
de nos
sachant
peu son vieux Paris, qui n'ait mémoire
d*avoir vu deux tourelles placées obliquement sur le
bâlinieni principal des Archives nationales, au bout
de la rue de Braque. On n'ignorait pas non plus que
ces tourelles avaient jadis appartenu à Thôtel du
connétable Olivier de Clisson. Mais à quelle partie
de rhôlcl? c'est ce que la génération actuelle avait
totalement oublié ou plutôt n'avait jamais su; car à
une épo(|ue Incerlaino, mais nécessairement aiilé-
rieuro à notre première révolution, la porte fut mas-
quée de telle sorte que ni du dedans ni du dehors
on n'en pouvait soupçonner Texistence. Il a fallu,
pour la retrouver, que l'entrée des Archives ait été
transportée de la rue du Chaume à la rue de Para-
dis. L'ancienne loge du concierge ayant alors été
visitée, on aperçut, à l'intérieur d'une soupente, le
couronnement d'une grande porte évidemment con-
tenmoraine des deux tourelles. Dés ce moment,
M. Letronne résolut de faire restaurer cette porte,
et do la donner pour entrée à l'Ecole des chartes
tratis|>ortée aux Archives. L'ii-propos de la rencon-
tre a été merveilleux, puisque, du même coup, on a
vu sortir de dessons les plâtras qui l'obstruaient, un
dégagement dont on avait besoin, et un monument
dont rarchilecture annonce l'enseignement professé
à l'Eculc des chartes.
La porie de l'hôtel Clisson est pratiquée dans un
petit pavillon flanqué de deux tourelles en encorbel-
lement. Elle s'ouvre par une double embrasure sur
un couloir do quatre mètres six centimètres de lon-
gueur, par lequel on entre dans une cour entourée
de constructions du xvi^ siècle^ La première en)bra-
surc forme une arcade gothique de cinq mètres
trente centimètres de haut, encadrant la seconde
embrasure qui, elle, est en cintre surbaissé et haute
seulement de trois mètres quatre-vingt centimètres.
Toirtes deux ont pour pieds-droits des colonnettes,
continuées au-dessus (le leur chapiteau pour faire
.- .-, . 11 archivoltes autour de l'un et de l'antre arc. Dans l'é-
haque Côté, des groupes de colonnes, palssnir de la première embrasure, et à son sommet,
'entablement desquelles on a placé les existe une de ces meurtrières qui servaient au be-
3S des quatre saisons, qui ont chacune ' soin à verser de l'oau bouillante du premier étage
" ' ' sur les gens amassés devant la maisoin. Pareille disr
position se remarque à l'hôlel de Sens (a), rue dit
Figuier Saint-Paul, et dans une foule de manoirs
du XV* et du xvi« siècle.
Sur le tympan formé par la différence d'ainortîs-
setnent des deux embrasures, on a retrouvé deux
écussons delà maison de Cuise anciennement peints
à l'huile. Us sont disposés Tun à côté de Tautre sur
un manteau ducal, qui lui-même se déploie sur un
champ de couleur rouge, semé de croix de Lorraine
et d'un chiffic où Ton distingue une H couronnée
avec lieux C en forme de croissants. Ces emblèmes
paraissent dater de différentes époi|ues. Le champ
rouge ainsi que 1^ manteau ducal etrécussondegau*
<the, sont moins chargés de couleurs que l'écusson
de droite. De plus, une ancre d'or qui parait der-
rière l'écusson de gauche est évidemment une ad-
dition postérieure, trahie par l'inhabilité de la main
qui l'a faite. Or celte ancre est une date à elle seule.
Elle ne peut se rapporter qu'au (ils du Balafré, lo
seul de sa maison qui ait possédé un grand olBco
dans la marine.
Charles de Lorraine, duc de Guise, amiral dc||
(a) lue coupo longKuâmale'dè ta meurtrière de ThôteV
de Sens rst • gravée d«ius les laslruclious du Comité deaf
Al is Cl MonunuMiis, publiées par le miuistèfc de Hus*
truclion publique.
ibut (lui leur convient.
[Dand- Gaston de Uohan , évêque de
bourg, grand aumônier ue France, et
nai de l'Eglise i*oinaine, a l'ait bâlir un
1 hôtel sur une portion du torrain de
î! de Soubise, et que Ton nomme Thô-
3 Strasboni'^. Il a sa principale entrée
la rue Vieille du Temple. Ci t édilice
ssez simplement décoré du côté de la
f et a par là quelque beauté ; mais les faces
»Atimenls, qui sont à droite et à gauche»
peu de convenance avec le principal
i d'architecture. La façade qui règne
e iardin, est d'un meilleur goOl. C est
rare dorique au rez-dç-chaussée, avec
ivant-corps au milieu, orné de quatre
iDës. L'ordre ionique est au-dessus du
[ue (1). (HuRTAUT et Magnt.}
M. QuicUerat, professeur à l'Ecole des chartes,
lié la notice suivante sur la porte de l'hôtel
Ml, devenue aujourd'hui la porte d'entrée de
le des Charles.
st avec raison, dit M. Quicherat, dans sa No*
[|ae les journaux en signalant la réouverture de
1115
PAR
blGTIOMNAIRE
PAR
iM
sieurs albigeois, qui soutenaient, dans le
xir siècle, l'hérésie des manichéens, conçut
le dessein de s'associer des personnes ani-
mers du Levant sons Lonis X]H, n'a pas bissé an
grani] renom dans Thisloire, quoiqu'il ait débuié, on
peut dire sur les marches du trône. Gomme prince
et comme capitaine, il ne manquait pas de certaines
qualités. Il était pardessus tout d'un sang-froid ad-
mirable dans le danger; mais distrait, fiicile à re-
buter, et plus curietix d'intrigues que de grandes
affaires. On a conservé un mot plaisant et courageux
qu*il dit au combat naval gagne par lui sur les Ko-
cbeUais, en 162:2. Son vaisseau ayant pris feu, son
second lui criait tout blanc de frayeur: c Monsieur,
nous sommes perdus ! — Tourne, tourne, dit le duc
au pilote ; autant vaut rôti que bouilli (a). » Il eût
été nomme à bien faire au siège de 4628; mais il le
quitta bien avant la fin , ne trouvant pas assez beau
le commandement dont le cardinal de Richelieu Ta-
vait chargé. H mourut aux environs de Florence en
1640, après neuf ans d'un exil auquel il s'était sage-
ment condamné pour avoir soutenu jusqu'au bout le
parti de la reine mère. Il résidait à Marseille comme
gouverneur de Provence. Ayant reçu l'ordre de ve-
nir rendre compte de sa conduite au roi, il demanda
la permission d aller auparavant en pèlerinage à Lo-
rette, 1 obtint et ne revint plus. Les Mémoires du
cardinal de Richelieu rapportent cette fuite au mois
de juillet 1651 (6).
Si c'est nécessairement avant cette époque que
Tancre en question fut ajoutée aux armes hé-
réditaires de Charles de Guise, on peut affirmer aussi
que l'écusson placé à côté du sien n'a pas pu être
peint avant l'année 161 i, car il est parti de Guise
et de Joyeuse et représente par conséquent l'alliance
du prince avec Henriette-Catherine de Joyeuse, al-
liance qui eut lieu dans les premiers jours de 1611.
Oo peut voir par les confidences de Fontenay-Ma-
reuu combien de difficultés éprouva ce mariage, qui
était un retour sur la politique d'Henri IV. Empê-
cher les Guise de se marier avait été Tidce constante
du sage monarque (c). Quant à l'épousée, elle était
fille de ce singulier duc de Joyeuse,
que Paris vit passer tour à tour
Du siècle au fond d^ao clottre et du cloUre k la cour (d)^
et qui finalement mourut capucin. Elle était veuve
en outre de M. de Montpensier (e) et belle-mère fu-
ture du duc d'Orléans, parce que le feu roi, avant
sa mort, avait concerté Tunion du jeune prince,
son dernier fils, avec une fille qu'elle avait eue de
son premier mari. Tous les auteurs du temps ren-
dent hommage à sa beauté et à sa sagesse. Elle avait
vingt-six ans lors de ses secondes noces, et le duc de
Guise quarante passés.
La circonstance des armoiries du duc moins cliar-
ffées de couleur que celles de sa femme, et les chif-
fres dont le tympan de la porte est semé, chiffres
qui ne rapportent pas à Charles de Guise, font re-
monter ces peintures à une époque plus ancienne.
Exécutées peut-être du temps du Balafré, elles fu-
rent corrigées postérieurement, selon ce qu'exi-
{^eaient la position et l'alliance de son fils. Les H et
es doubles C s'accordent très-bien avec cette sup-
Bïsition, puisque le duc assassiné à Blois, s'appelait
en ri et qu'il avait épousé Catherine de Clèves.
M. Lelong, architecte des Archives, oui a examiné
tout cela de très-près, pendant qu'il faisait faire des
(a) TAUBMiNT DBS Ré^ux, 1. 11, p. 24 de la petite édi-
tion.
{b) Livre XXH, p. 333, t. Vlll, 3« série de la collection
Miobaud et Poujoulat.
(e) Collection MIcliand, 2« série, t. V, p. 41.
(d) tlmriade, cliani IV, v»^r« 21.
{e) Ce qu'iudique la cordelière eoroulée autour de son
^cussoii.
mées du infime zèle et du même esprit, pour
[irécher aux peuples les vérités saintes de
'Evangile, et ramener les hérétiques par la
restaurations, ne serait pas éloigné de croire qee
les chiffres eux-mêmes sont une première addilM»,
et qu^avant qu'ils fussent posés, le manteao teilet
l'écusson de gauche, moins quelques icceMouti,
existaient déjà tels ^u'on les voit auioiird'htti. Cette
opinion d*un juge tres-com pètent ferait donc remon-
ter la première application de |>eintare ao docFraa-
çois, père du Balafré, c'est-à-dire à Pépoque mène
où les Guise achetèrent l'hôtel de Clisson.
C'est en i 553 que le vieil hôtel de la me dn Cbaoae
passa des Bahou de la Bonrdaisière, qui le pooé-
daient alors, à la branche cadette de la maiioa ée
Lorraine. Les aaes encore existants de cette Iruw-
mission (a) témoignent qu'il fut vendu pcHirhtomM
de seize mille livres à madame la duchesse de Mie
(Anne d'Est), c soy disant et porUnt fort en cette nartie
du sieur duc de Guise son espoux. i Comme kdoede
Guise se trouvait à Paris le 15 juin 1553, joar oè'fin
passé le contrat, la mise en nom de sa femme dansctt
acte indique un motif qn'il avait de ne pas y ftf^rer pe^
sonnellement, soit pour faire comprendre, soit pair
donner à croire que l'acquisition avait été faite desde-
niers de la duchesse. La seconde hypothèse est peol-
étrela meilleure, eu égard à ce qui se passa parla saiie,
et qui est constaté aussi par documents aotheolî-
ques.
Le 7 octobre i556, le duc et la duchesse de Gaise
allèrent au Châtelet faire renonciation de leur hô-
tel de Clisson en faN'eur de leur frère et beau-frère
le cardinal de Lorraine. Celui-ci accepta, pour re-
noncer à son tour, six mois plus tard, en faînat
passer la propriété sur la tète de son neveu le priace
de Jûinville, fils aîné de la maison. -Or, {|uel était
l'objet de ces renonciations et transmissions sbc-
cessivcs? 11 n'y a qu'une manière de les expliquer,
et la voici : Le grand duc de Guise n*était pas riche
dans la mesure de ses prétentions et de sa gloire;
pour tenir maison de prince, il empruntait k toel le
monde. 11 laissa en mourant plus de deux cent nile
^us de dettes (6), et cela après avoir en à ta dîs|>a-
sition le trésor de l'Etat, où on Taccuse d^avoirpinié
à pleines mains. Qu'était-ce donc dans le leni|Mi ék
sa prospérité ne faisait que de poindre ? Peo ranaré
sur l'héritage de ses enfants, il est visible qu*il vou-
lut au moins sauver celui de Talné, et, pour le
mettre à l'abri de tout recours, il passa, de conDÎ-
vence avec son frère, les accès énoncés ci-dessm,
lesquels n'étaient que des actes fictifs. Ce qui prouve
le parfait désiniéressement du cardinal de Lorraiae
dans cette affaire, c'est que, vers le même temps 3
donna à son frère, pour accroître d'autant la part
de l'héritier présomptif, l'hôtel de Laval, dOBt a
s'était lui-même récemment enrichi (e). Cet hôtel de
Laval occupait l'emplacement où s'est élevé dqpais
le magnifique portail de Thôtel de Soubise.
Mais ces particularités nous éloignent un pea de
notre porte.
En dehors de l'arcade gothique, on voit sur le mr
de face du bâtiment deux médaillons sculptés et
peints, Tun à droite et l'autre à gauche, avec aae
M onciale couronnée au milieu, et les mots paar a
qu'il me plet^ gravés sur une banderolle. Ces orne-
ments n'existaient pas autrefois; c'est M. Letronae
3 ni les a fait faire, pour rappeler l'illustre origine
u monument. Le médaillon de droite figure en efet
l'écu d'Olivier de Clisson (un lion vermeil en chaap
d'argent), et celui de gauche est la copie de son et-
(a) Je les elle d'après d'excellentes copies qui (Sont partll
de la biblioihèque de M. Le Roux de Liocy.
{b) Brântoub, Homm^f Uluêlrei «4 arendi
111, 14.
(c)Copie8de litres k H. Le Roox de Udcj.
PAR
irEPKRAPHie»
FKR
IS18
de la persuasion. Cet ordre fut approuvé
[oDorius III, en 1216, sous le titre de
*$ Prêcheurs, Quelques-uns des disci-
oa, comme on disait au xiv* siècle, de son si^
tel quMl existe au bas d\m titre original qui
iriie du Trésor des Charles (a). On y voit un
le surmonté d*une paire d'ailes ou vol. Le
» tout autour est semé d'M. Pour ce quil me
X la devise de Clisson, tirée de son grand sceau
iiiëlable (6), où elle est gravée avec accoropa-
iiil d*M pareilles à celles du signet. Au dire des
historiens de Paris, la même lettre était ré-
de mille manières dans la décoration tant ex-
re qu'intérieure de Thôtel. La confirmation du
esi trouvée dans les derniers travaux. La lu-
éublie dans le comble de la tourelle de gau-
t ornée d'une M couronnée, dont on n*a euqu*à
r la dorure pour lui rendre Teffet qu'elle pro-
l il j a quatre cent cinquante ans; elle a servi
lèle pour celle qu'on a gravée aundessos de la
p*autres M décorent des carreaux employés à
âen pavement dont les débris existaient sous
i do grand escalier de Soubise. Enfin le même
ne se trouve entremêlé avec des feuillages
ne frise peinte dont l'ancienne chapelle pré-
eneore quelques vestiges. La frise, large de
te centimètres, est composée d'un fond brun
[uei les ornements se détachent en bleu d'a-
Ue a pour bordure deux cordons d*un vermil-
Irémement tendre. Au-dessus sont posés en
les abouts des pièces de bois qui poruient les
X d*ane couverture en charpente. Ces abouts,
is avec un art remarquable, offrent des figures
nés accroupis sous un tailloir bordé d'astra-
le tout enluminé des couleurs les plus vives.
e qui est des carreaux, ils sont en lerre cuite,
» carrés, les autres en losanges, ces derniers
erts d*un'éniail vert, les autres d'un jaune
à celui du marbre antique. Sur ces fonds soni
es les dessins et les M, au moyen d*une pâte
mm rouge, incrustée à deux milllmélres de.
deor.
•sort de tout ceci que l'M élait l'ornement
eellence de la demeure de Clisson. Dieu sait
Ml de contes on a faits à l'occasion de cette
On a prétendu qu'elle était là comme initiale
muéncorde, et que l'hôiel, dans l'origine, s'é-
pelé Hàlei de la miséricorde. La ville de Pa-
«te-l-on, l'avait offert à Olivier de Clisson,
t que ce cadeau fût un monument de son hu-
, après qu'il eut par ses supplications adouci
I VI, irrité contre les Parisiens, en i385 (c).
ndition n'est, comme tontes les traditions,
rhistoire travestie. 11 est bien vrai que Char-
vainqueur à Roosbeck, vint achever la dé-
IS Flamands sur les Parisiens; bien vrai qu'il
arma, qu'il abolit leur gouvernement manici-
l'il les nt emprisonner par centaines, contis-
• uns et pendre les autres. Il est très-vrai
qu'après plusieurs semaines de cette terreur,
roqua le peuple au palais, pour lui faire en-
, le roi présent, que tout ce qu'on avait fait
•là n'était rien, et qu'on aurait k en supplicier
autres. Sur quoi les princes et princesses du
nLavaient le mol, se jetant à genoux et criant
sorde, le gracieux souverain se laissa toucher,
lentlt à ce que le criminel fût converti en ci-
slr^-dire à ce que la coupable cilé se rache-
des écusau lieu de se racheter par le sang (d),
reUves nationales, J, 400, h" 66. Voyez notre plan-
fig«3.
'«Sf.Sla gravure de ce sceau ï la fln du tome II de
ne de Bretagne, |»ar D. Moricb, pi. 10.
WAinoL, Descrtplioii de Paris, t. Il, p. 85.
imkedeChaneê Vif parle religieux anonyme de
eais; Froisstri.
pies de saint Dominique vinrent se loger h
Paris, le 12 septembre 1217, dans une maisou
près de Notre-Dame, entre THôtel-Dieu et
Telle fut la miséricorde de 1385. Les Parisiens
auraient-ils été assez sots pour en consacrer la
mémoire par un monument? Et quand ils l'auraient
voulu, auraient-ils pu le faire, puisqu'après leur
avoir pris leur deniers communs, on se mit à les
écraser d'amendes. Voilà pour ce qui est de la do-
nation de l'hôtel par la ville. Quant à la popularité
de Clisson en 1383, elle est encore plus probléma-
tique. Non-seulement ce capitaine ne passe paspoqr
avoir adouci le courroux du roi, mais au contraire il
est nommé expressément comme l'un des conseillers
de la rigueur. C'est lui qui suggéra et opéra le dés-
armement de Paris, et, en infligeant cette humi-
liation aux habitants, il prit à lâche de la leur faire
sentir le plus qu'il put. Il alla jusqu'à ordonner que
les portes de la ville fussent déposées et couchées par
terre, pour être piétinées par les hommes et par les
animaux. Un vainqueur impitoyable faisait cela le
jour qu'il entrait dans une place rendue à merci :
les Parisiens subirent neuf années durant cet ou-
trage sans exemple. Leurs portes étaient encore par
terre lorsque Clisson faillit périr assassiné par
Pierre de Cfraon, en 1392 : ce qui fait dire à Frois-
sart que c le connéuble fut battu de la verge ou*ii
avait cueillie, > car, les portes fermant de nuit, Fat*
tentât n*aurait jamais eu lieu (a).
Arrivons à une hypothèse plus raisonnable sur
l'origine de l'hôtel Chsson. L*auteor de VHisiairê
généalogique de la maison de France mentionne deux
allocations de quatre mille livres que Charles Y fit
en 1370 et 1371 à Olivier Clisson, pour se pourvoir
d*un hôtel à Paris. N'est-il pas très-supposable que
la demeure achetée en conséquence de ce don royal
fut celle de la rue du Chaume? C'est vers 1370 que
la vieille enceinte de Philippe Auguste, qui oassait
à peu près dafis la direction de la rue des Quatre-
Fils, lut supprimée comme inutile, à cause que la
nouvelle fortification, établie un milier de pas plus
loin, venait d'être terminée. C'est en ce temps aussi
que Ul noblesse commença à habiter le Marais, at-
tirée de ce côté par le séjour de Charles V à rbôtel
Saint-Paul. Un quartier neuf, où le terrain coùuit
nécessairement moins cher qu'ailleurs, dut fixer tout
naturellement le choix d'un étranger au début de sa
fortune. Cette hypothèse admise, le palais des Ar-
chives ne cesse d'être un monument de nos révolu-
tions que pour devenir un monument de nos victoires,
car la première des sommes spécifiées ci-dessus fut
accordée au capi laine breton peu après la bataille de
Pontvallain, au gain de laquelle il contribua puis-
samment sous les ordres de Duguesclin.
Pour qu'il ne reste rien de ki légende qui a voulu
faire Clisson miséricordieux, j'ajoute que bien avant
1383 il avait adopté l'M pour emblème. Le fait a été
établi d^à d'une manière incontestable {b)^ à Taide de
ce même signet dont nous avons fait reproduire le
dessin. L'acte scellé de ce signet est une obligation
relative à la saisine du château de Josselin, nouvel-
lement acquis par Olivier de Clisson. il est date du
ti juillet 1370; ce qui fait remonter les M au teinns
même où il est si vraisemblable que l'hôtel fut
construit. Maintenant, est-ce le mot miséricorde que
cette lettre veut eiprimer? Ceux qui le prétendent
n'ont qu'à produire le texte sur quoi ils fondent leur
opinion, l^récisément du temps de Clisson, c'est-à-
dire à la fin du xiv* siècle, la mode s'établit entre
les nobles d'ajouter à leurs armoiries et à le4ir de-
vise une lettre, qui' depuis a été appelée chifre. Le
chiffre étiit une sorte d'hiéro(j^yphe, une allusiOQ
cachée à quelque aveiilure, orduiairement de galaii-
(a) PaoïsuAT, livre lY, c. xxvm, édition Bo^km.
{b) Par M. Dessales, dans un article du recueU IMM
Fmris pmresqfst (lW)t u il, p. 101.
ni9
PAR
DICnONNATRE
PAR
h rue rFvèquo : Tannée suivante , Jean
Barnstre, doyen de Saint-Quentin, leur en
donna une autre, avec une chapelle près des
lerie. Les conlcmporrtins n'en savaienl pas le mot
la plupart (lu temps. Nousqui sommes postérieurs <le
tant de siècles, comment le devinerions-nous?
-Passons des ornements do la porte à la pince qu'elle
ecGupait par rapport à riiôlcl.
Le renfoncement qu'elle forme sur la rue du
Cbaumo est inintelligible, h moins de connaître
Fancien élat des lieux. Voici comment cet étal est
présenté dans l'acte de vente du 13 juin 1555 :
c Une grand maison contenant plusieurs corps
4*hostelz, estahles, courts et jardins, assise à Paris,
rue du Ghaulnic, api)elce Thostel de Glichon, devant
etàTopposite de la cliupellc de Braque (a); tous
feftdks lieux tenans d'une part et faisant Pun des
coings de la rue de...., et d*autre part et faisant
Pautre coing de la me de....; aboutissant d'ung bout
Kr derrière à la vefve et héritiers de feu noble
mme messire Jacques Doulcet, en son vivant
àdvocat en la court du Parlement, et d'autre bout,
fiar devant, sur ladicte rue du Chaulme, etc., etc. >
I résulte de oe passage que l'hôiel faisait les en-
Ooignures de la rue du Chaume et de deux rues
dont les noms ont été laissés en blanc. Pourquoi ces
kcunesî C'est que les deux mes en question n'a-
viiénipas encore de nom arrêté, et que, baptisées
tantôt d^unc façon, tantôt d'une autre, elle pouvaient^
donner lieu ^^ de» malentendus, qu'on évitait en
•'abslenautr de lés nommer. Cela était ainsi en 1555^
èl n*étaitplus en 1556; car, dans un acte de cette:
année <f»), la inaiion de Jacques Doulcet, sur laquelle
on vient de voir que s'appuyaient MM. de Guise, est
déterminée comme c aboutissant d'un bout par
derrière à la rae des Quatre- Ftls^Aymon, et d'autre
part, devant, à la rue appelée vulgairement de la
Roche. > Ces deux noms t»ont ceux par lesquels il
convient de remplacer les blancs de la description
ei-dessus; et ainsi Fhdtel de Glisson faisant deux
retours d'équerre, Fun de la rue du Chaume sur la^
rue des Quatre-Fils, l'autre de la rue du Chaume
sur celle de La Roche, avait sa porte principale pra«
liquée à celte dernière encoignure.
La me de La Roche était un prolongement de la
rue de Braque, qui originairement avait débouché
dans la me Vieille du Temple, en face de la me
Barbette. Elle fut obstruée au xv< siècle par la
eonstmction d'un hôtel appartenant aux seigneurs
de La Rochcguyon ; dès lors elle n'eut plus d'issue
qu'un pass;ige qui tortillait à travers les communs-
de cei hôtel. I^a Rocheguyon a fait naître le nom
abrégé de La Roche. La rue de Lu Roche séparait
riiôtcl de Ciisson de l'hôtel de Laval. Elle coupa'
donc en deux la propriété de MM. de Guise du mo-
ment que Icsdeui hôtels leur appartinrent. H ne pa-'
raft pas cependant qu'ils aient jamais songé à user
de leur popularité pour faire cesser un état de choses'
qui les gênait si fort. Mais ce que n'avait pas fait la-
maison de Lorraine, le prince do Soiihise l'essaya
dès au*il se fut rendu l'acquéreur tirs deux hôtels
en lo97. Il fit agir de comvrt sa faveur, qui était
grande, et celle de sa fcuinio, qui était plus grande
encore, de sorte qu'à force d'inUMguor et (le con«
tester, il parvint, non fias à faire supprimer la me,-
mais à la convertir en un passage ferinant la nuit
et interdit de jour aux voilures(c). Celte servitude du
Hassage est vraisemhjabicmeni ce qui donna l'idée
de la grande cour (|ni fait aujourd'hui i!u palais des
Archives un monument sans rivai. Le seni moyen
de mettre le prince chez lui était de rejeter tous les
bàtimeiKs d'habitation d'un côté ou de Pautre de la
(a) Repais, les Pères de. la Merci.
{b) (>)Heciioii de M. Lo Roux de Lincy.
{€)■ IkeriDEf . Wirehjiulure, t. Il, p. zm.
murs, et du titre de Saint-^acqaes. C'était la
chapelle d*ui) hôpital pour les pèlerins, qu'on
appcilait VHôpUal de Saint-Quentin, et qui
faisait partie de ladile maison. C'est de cette
chapelle que la rue Snint^Jacquesa pris son
nom, et que les Dominicains onfété appeléi
jfacobinSf non-seulement à Paris» mais dans
tout le royaume.
Ces religieux furent trois ans en cet en«
droit, sans pouvoir obtenir la permission de
chanter romce dans leur chapelle» ni d'avoir
un cimetière. Pendant ce temns-lè, les Béné-
dictins de Notre-Dame des Champs ou des
Vignes, leur permirent de dire la messe
chez eui, d'y assister aux offices et d'y avoir
leur sépulture (1).
En 1221, rùniversité renonça, en leur
faveur, à tous les droits qu'elle pouvait
avoir, ou avoir eus sur ia chapeUe Saint-
voie réservée au public. L'architecte Delamaire, u-
torisé à prendre oe grand parti, sacriAa VhMi de
Laval et fit du vieux manoir de Glisson le palais é$
Soabise. 11 en établit la façade sur le cùlé que loa-
geait jadis la rue de La Roche, et ayant cofistmit le
portique qui enveloppe tout Tespace entre cette ft*
çade et la me de Paradis, il pratiqua, dans Taxe de
la rue de Braque, deux issues pour les passants, Foie
sur hi rae du Chaume, Taulre sur les flancs de
rhôtcl de Hohan qu'il construisit dans le intee
temps à hi place de Thôtel de La Rocheguyon. La
rue de Soubise (c'est le nom que prit le pasea^)
resta ouverte au public jusqu'au moment eu ou wt
là le dépôt des Archives eu 18Ai. Alors eUe Ait fer-
mée pour toujours, et la porte cœbère de la ne da
Chaume devint l'entrée principale ' dn nouvel éta-
blissement. Quant k la porte gothiqllt, sa supprrs-
sion ne remonte pas au tempe dn premier ni néa^
du second prince de Soubise. EUe se miOBtre euceeu
parfaitement dégagée sur le plan de Paris 4|oe il
exécuter le prévôt des marchands Tun»t, en ITD^
Peut-être ne fut-elle bouchée qu'en 1787, à la mert
de M. de Soubise, le maréchal de Fiance* U est cer^
tain toutefois que cela se fit avant la révololîou.
L*existeuoe des armoiries des Guise m est la
preuve.
On peut dire que la restauration de eetle porta,
exécutée sur les dessins de M. Ch. Lelmig, est uae
des plus heureuses du même genre qui aient éié
laites de nos jours ; elle rend à l'histoire et à l'an
un monument perdu depuis nombre d'années, le seal*
vestige d'architecture civile du xnr* siècle qui exisis
maintenant à Paris.
(i) En 1221 , le chapitre de Notre-Dame hm
donna la permission de célébrer le aenrioe divin dM
leur chapeUe, et d'avoir uta cimietiéne pnnkulier;'
Hiaia comme cette maison était située Mis la fk^
loîeae de Saint-Benoit, le chapitre et le cné de
cette é^m s'y opposèrent. Ce diff&rend fot teraiiBé
Car tioLs cominisbaires que les chanoines de Natr»-
>auie choisirent parmi eux, lesquels décidèrent «n
ks Frèies Prêcheurs seraient obliges, aux dif.
fêtes annuelles de Pâques, de la Pentecôte, de le
iransUitiou de saint Benoit, de *Ja Toussaint et ée
Ijioël, de dire ou faire dire en chaire dans leur cha-
pelle, sous peine d'excommunication, que ptnmmi
ne devait quiiier sa paroiue ]four vemr enteaén k
service che» eux ; et qu'ils seraient tenus de payer ta'
curé de Saiiit-Benoil, 15 sols par chacun au en deux
ternies; savoir, l'un à Noël etrautre la à Safhl-JeM,
et 5 sols au chapitre. Par cette espèce de sentence,
il n'est pjis permis aux Frères Prêcheurs de ce coS'
veiîi d';ivoir plus d'une cloche, dont le poids est
limiic à 3(M» liv. (Piganiol, fiesctin. de Paris,
loiihi \, pajjti liO.)
PAR
D*EPlGRAPHiE.
PAU
im
ues, dont elle avait la nomination. On
•par le môino acte, les prières que les
bins seraient tenus de aire, et k-s ser-
5 (ju'ils feraient célébrer; et Ton convint
SI quelqu'un des membres de TUniver- •
îhôisisiîait sa sépulture chez les Jacobins,
rait inhumé dans le chapitre, si c'était
béologien ; et dans le cloître, s*il était
e autre faculté : cntin, que ces religieux
riûaltraient TUniversilé pour leur damo
ironne. Saint Louis les combla <le bien-
, fît achever leur église, sur les ruines
tiâteau des seigneurs de Hautereuille),
leur dortoir et les écoles, et leur donna
: maisons dans la rue de ITHirondelle.
î acquirent plusieurs autres près de leur
ent; elles étaient contiguës au collège
tuny, d'une part, et donnaient de l'outre
a rue Saint-Jacques, touchant k la voûte
t-Quentin, où est aujourd'hui l'entrée
1 côté-là.
ur cimetière, l'inûrmerie et un dortoir
nt situés au delà des murs de Tenceinte
^hilippe-Auguste. Louis X leur avait
lé la partie de ce mur qui régnait le long
&Ur couvent, et les deux tours qui se'
raient dans cet espace : ce qui leur
iirii4a facilité de s'étendre de ce côté-là;
en 1358, on abattit toutes leurs cons-"
ions; pour creuser un fossé autour de*
eintc méridionale. '
taries V l'es indemnisa, en achetant des
ieui de Bourgmoyen, près Biois, la
on et les jardins qu'ils avaient acçiuis
yHle;^el les leur donna francs et quittes
2 den. de cens et de 60 sols de rente,
ils étaient chargés envers le Parloir-
Bourgeois. Il parait, dit M. Jaillot, que
maison occupait une grande partie du
in qui forme aujourd'hui leur jardin. A
rd oe ceux des religieux de Bourgmoyen,
ont aujourd'hui couverts des maisons
forment les rues Saint^Dominique et
t-Thomas.
obtinrent aussi de Louis XII, au mois
lars ISOfc (vieux style), l'ancien Parloir**
Bourgeois. Ce prince leur donna encore
ruelle qui régnait le long du mur de la
, appelée rue du Coupe-gorge , à cause
iccidenls fréquents qu'où y voyait ar-
k
a
; cloître fut reconstruit en 1656, par les
alités d'un riche bourgeois nommé Ni*
; Hennequin; et l'an 1563 , ils tirent ror
' leurs écoles qui tombaient en ruine ,
ioyen (\^s aumônes que leur procura un
fc que le Pape Pie IV leur avait accordé
' cet objet.
lur église est fort grande, mais n'a riea
^gutier ni qui flatte la vue. Bile est par-»
3 en deux dans toute sa longueur, par
ang de piliers, comme ccltô' que les mô-
religieux ont à Toulouse.
encoinle de ce couvent' renferme un as-
grand terrain; mais les bâtiments en
gothiques pour la plupart, et sans sy^
îe.
1 voit dans leur église plusieurs tom-
IX de rois, reines, princes, princesses de
la maison de France ; et, par uu choix sin-
gulier et honorable à ces religieux, on voit
Carmi ces tomhoaux ceux des chefs des trois
ranches royales des Valois, d'Evreux et de
Bourbon. Voici leurs noms :
•Charles de France, comte de Valois, chef
de la branche de ce nom, laquelle a régna!
deux cent soixante années. II porta le titre
d'empereur de Cons(antiuo[)le, du chef de sa
seconde femme , Catherine do Courteuay ,
fdle de Philippe et |)etite fille de Baudouin ,
empereurs de Constantinople; couronnée
en 1300 impératrice titulaire de Goustanti-
nople.
Charles do Valois , comte d'Aleuçon , se- .
cond fils de Charles de Fraoce. Il fut 1» tige
des comtes d'Alençon.
Agnès de France, septième fille do Je^Q de
Ftance, duc de Normandie» titre. Alors da.
l'aillé des enfants de France» qui a^)Our€l'bui
est appelé Dauphin.
. Louis de France, comte d'Evreux » et chef.
de la branche de ce nom.
Bobert de Fraiice» comte de Clermont eo i
Beauvoisis , fils de saint Louis, et chef de la
branche de Bourbon, par so!i mariage avec.
Béatrtx de BourgOc^ne, héritière de. Bour- -.
bou.
Louis P% duc de Bourbon, fils de Robert'
de France» fut comte de Clermont et de la.
Marche. ]
Marguerite de Bourbon, fille de Robejrt» et ;
première femme de Jeao de Flandre» comte,
de Namur.
Pierre , duc de Bourbon et comte de la
Marche, fils de Louis I*'. '
Louis, troisième du nom» fils puîné de
Louis,' deuxième du nom» duo de Bourboit»
et d'Aune» dauphine d'Auvergne.
Béatrix de Bourbon » fille de Louis T' çt
de Marie de Haioaut. On voit sa figure de*
bout et appuyée contre un pilier du sano-
tualre'dd Mnre autel , et son épitaphe au*
dessus, outre un tombeau de marbre qui est
dans la nef, à main gauche.
Anne de Bourbon , fille de Jean I*'» comte
de la Marche, de Vendôme et de Castres.
' Outre ces princeà et princesses du sang» il
y a eu plusieurs autres personnes de dis-
tinction qui ont été inhumées en cette église»
savoir :
Philippe d'Artois, fils atné de Robert»
comte d Artois; etBIauche» sa compagnor
fille du duc de Bretagne ; Gaston, comte cte
Foix, premier du nom , inhumé dans le tom-
beau de Philippe, premier du nom^ comte
d'Artois, sou beau -père; Clémence, fille db
Gharles-Marlel» roi de Hongrie, et seconde
femme du roi de France, Louis X*
Les rois, reines et autres personnes dont
il n'y a dans cette église que les cœurs ou
les entrailles, sont :
Philipfïe 111, dit le Hardi, roi de France»
et fils de saint Louis. Son cœur y e^t inhumé^
Celui de Pierre de France, comte d'Aleuçon»
tinquièmo iils de saint Louis; celui do
Charles IV, roi de Franco; celui de Phi-
lippe, troisième du nom, roi do Navarre, dit
Je Sage» fils de Louis <le Franco» comte d'K-
._^^
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
irreux; celui de Charles de France, roi de
Naples et de Sicile, frère de saint Louis.
On y a inhumé les entrailles de Philippe
V, dit le Long; et de Philippe VI, dit de Va-
lois, rois de France.
Devant le grand autel, est la tombe de
Humbert de la Tour-du-Pin, deuxième du
nom, dauphin de Viennois. Il se consacra à
Dieu après la mort de son fils, gu'il avait eu
le malheur de laisser tomber dans Tlsère,
rivière qui se jette dans le Rhône au-dessus
de Valence, ou il se noya; et après la mort
de sa femme, qui décéda dans rile de Rhodes.
11 céda ses Etats au roi Philippe VI, et étant
entré dans Tordre de Saint-Dominique, il
fut fait prêtre en 1350, par le Pape Clément
VI, ensuite patriarche d Alexandrie, et admi-
nistrateur perpétuel de Tarchevéché de
Reims; il mourut à Clermont en Auvergne
en odeur de sainteté, le 22 mai 1355, et son
corps fut transporté à son couvent de Paris,
auprès du tombeau de sa tante Clémence,
reine de France, sœur de sa mère. Sa tombe
est com{)Osé6 de quatre grandes plaques de
cuivre, jetées en moule. Il est représenté
dans toute sa hauteur, revêtu des habits de
son ordre, la chape plus courte que la robe.
Il a la mitre, les gants et le palliumf qui
descend jusqu'à ses pieds, de même que le
bâton de la croix patriarcale, à deux bran-
ches, qu'il tient sous son bras gauche. La
niche, dans laquelle il est, n;iérite d'être re-
marquée. Voici son épitaphe dans son inté-
grité.
Hic jacet Pr. et Diis. amplissirous D. Himber-
TDft, primo Vieone Deiphinus. Deinde rellcto
Prlcipato, Fr. Ordinis Prë. in hoc Con««^ Pari-
sien, ac deniu. Palriarclia Alexandrinus, et per-
pétuas Àdministrator Remensîs, et precipuus
Bofaclor hujus GonveDUis. Obiit aulem éddo
Doi. Gio CGC Lv, die xxii. mail. Orale pro eo Pr.
Nr. Ave.
Au-dessus de la porte du revestiaire , on
Toit le cardinal Guy de Malsec, à genoux
devant un cruciâx.
Dans la chapelle de Saint-Thomas ou des
Bourbons , sont inhumés Nicolas Coeifeteau
et le P. Noël Alexandre , savants d*une grande
distinction, tous deux de l'ordre des Frères
Prêcheurs; le premier mort évêquede Mar*
seille,et celui de nos écrivains qui a com-
mencé à travailler à la pureté et à la politesse
de notre langue.
Sous une grande tombe, qui est devant la
chapelle de la Passion , fut inhumé Pierre
de la Palu, petit-fils de Jeanne de Savoie, re-
liffieux de Saint-Dominique et patriarche de
lerusalem.
Dans la nef, devant les orgues , sont trois
grandes tombes, sous lesquelles ont été in-
humées trois générales perpétuelles des Bé-
Suiues de Paris : Agnès d'Orchies, Jeanne la
richarde et Jeanne Roumaine. Il y a cruel-
que apparence que c'était ici la sépulture
commune des Béguines de Paris, que saint
Louis fit venir de Flandre.
Dans cette même nef, on voit deux bustes»
celui de Jean Passerat, professeur d'éloqueaea
au collège royal, précepteur de Jean-Jacquai
de Mesme, qui lui a fait ériger le roonumeiil
qu'on y remarque, et le buste de Georges Cril-
ton , Ecossais, savant docteur en droit civil
et canonique , et professeur royal en laogiit
grecque et latine.
Dans l'aile où est la chapelle du Roiaire,
a été inhumé Nicolas de Paris, subf titut du
procureur général du parlement de Paris.
Auprès de 1 œuvre de la confrérie du Rosaire,
on voit sur la porte d'une chapelle un évè-
Sue à genoux : c'est la représentation de
laude Dormy, évêque de Boulogne-sur-
Mer, auparavant moine de Cluny» el prieur
de Saint-Martin des Champs. Près de cette
chapelle , sur une tombe élevée , est cou-
chée une figure d'albAtre , qui est celle de
Pierre de Rostrenan, chamibetlan du roi Cba^.
les VII , etc. ; Jean Clopinel, dit de Mnmff
continuateur du Roman de la Ron » nommé
Clopinel, à cause qu'il bottait , fut aussi in-
humé dans ce couvent; mais on ne sait si es
fut dans l'église ou dans le cloître.
La dévotion et la confrérie du Rosaire at-
tirent dans cette église un grand concours
de peuple tous les premiers dimanches du
mois. La reine Anne d* Autriche engasea le
roi Louis Xill à entrer dans oette confrérie,
et y fit inscrire Louis XIV, son fils, encore
au berceau. Depuis ce temps-là, la coutume
s*est introduite d'y inscrire les enfants de
France , peu après leur naissance. Un reli^
g eux de saint Dominique va les recevoir de
confrérie , et s'oblige de réciter pour eux
le Rosaire.
Le cardinal Mazarin fit décorer le mattre*
autel de colonnes de marbre d'ordre c(HiD-
thien, et donna le tableau qui est au-dessus
de la porte du chœur. Il représente la nais-
sance de la sainte Vierge, et passe non-seu-
lement pour le chef-d'œuvre de Valentin ,
mais encore pour un des plus beaux qu'il y
ait en France.
Les écoles de saint Thomas» qui sont!
cêté de l'église furent commencées aux dé-
pens du P. Jean Binet, docteur en théologie
et religieux de Saint-Dominique, mort en
1S50. La chaire est ornée de marbre, et laile
aux dépens de M. Zamet, abbé de Joijgoy ; on
dit que cette chaire renferme celle qui a servi
à saint Thomas d'Aquin. Cette salle est of^
née de plusieurs statues et portraits des
grands hommes de l'ordre de Saint-Domini-
Îue, qui ont été docteurs en théologie de la
acuité de Paris, et qui ont ensei^ié dans
cette école.
La figure qui est au milieu, en entrant, est
sur un piédestal, et représente saint Domini-
que, instituteur de l'ordre. Celle qui est vis-
à-vis, de l'autre côté, représente Pierre de
Tarentaise, Pape, sous le nom d'Innocent V.
Sur le second piédestal, du même c6té, est
la statue de Hugues de Saint-Cber, en habit
de cardinal , et tenant une couronne de due
à la main. Il fut religieux de Saint-Domini-
que, el cardinal dû titre de Sainte-Sabine, le
premier de cet ordre.
Saint Louis fut le premier de nos rois qui
PAR
D*EPIGRAPH1E.
PAR
Itt6
dès sa jeunesse, des confesseurs dans
"6 de Saint-Dominique. Le premier fut
ienheureux Barthélemi de Bragance,
*e du sacré palais sous Innocent IV,
je de Limisso, de Vicence, et, selon
pitaphe, patriarche de Jérusalem. Quel-
-unes de nos reines ont eu aussi des
inicains pour confesseurs. Marie de
mbourg , seconde épouse du roi Char-
^ les choisit tous dans cet ordre, ^le
it être enterrée aux Dominicains de
arffis, avec leur habit, qu*elle n'avait
i étant novice crue pour des raisons d'E-
Balczb, MiscA. ], pag. 162.)
•rdre de Saint-Dominique est un des
célèbres gu'il y ait dans ITglJse. II a
édouze saints qui ont été canonisés, plu-
s qui ont été oéatifiés; quatre Souve-
ns Pontifes , Innocent v, Benott XI ,
Pie y et Benott XIII ; cinquante-huit
oaux ; vingt-trois patriarches ; tous les
es du sacré palais , depuis saint Domi-
) , qui fut le premier en 1217 ; vingt-
^niesseurs à nos rois, et quarante-deux
X d'Espagne. (Hurtaut et Magrt.)
OBins DU NOVICIAT GÉNÉRAL, ruc Saint-
nique. Cette maison a été fondée en
par le cardinal de Richelieu , pour y
r des novices de différentes provinces,
Tobservance la plus étroite. Ils logè-
d*abord , en petit nombre, dans une
m isolée, au milieu de quelques jar-
3t terres cultivées; et quoique cette
»D fût très-petite, ils y demeurèrent
ante-un ans. En 1682, ils élevèrent le
de logis qui est du côté de la rue de
rersité. En 1735, jusqu'en 17U), ils fi-
>Atir trois autres corps de logis, et les
e ailes voûtées du clottre.
icintbe Serroni, premier archevêque
i , et Anne de Ronan-Monlbazon , du-
e de Luynes, posèrent la première
) de Téglise, le 5 de mars 1683, d*après
ssins de Pierre Bullet, un des meilleurs
ectes de son temps. Cette éslise a 22
de longueur, depuis le portail jusqu'au
lu sanctuaire. La nef en a douze de hau-
sous clef de la voûte , et une largeur
irtionnée.De grands pilastres corinthiens
ent l^intérieur, et soutiennent une cor-
enrichie de toutes les moulures conve-
s. Les vitraux distribuent une lumière
ice que les yeux les plus faibles n'en
»oint offensés. On a fait servir pour la
Ile du Rosaire, Tautel principal ae cette
, gui était du dessin et de l'exécution
irtin, sculpteur, de même que les mar-
it les deux tombeaux,
mi les religieux qui ont illustré ce cou-
on distingue le P. Vincent Baron, et le
François Romain. Le premier était doc-
onventuel de Tuniverstité de Toulouse,
[uisiteur en 1663. Le P.Echard rappelle
nominis theologm. Le second était un
ibiles ingénieurs et architectes de son
I. En 1684, il entreprit la construction
int de Maeslrick, et mit la dernière main
remière arche. Les Etais de Hollande
I témoignèrent leur rcconnaissaiice par
DlGTlOmi. D*fiPI«RÀPUI% I.
une somme considérable. Louis XIV lui con-
fia la conduite et Tinspection du pont Royal,
à Paris, et le commit pour faire les visites,
dresser les devis et les rapports pour la ré-
ception des ouvrages des ponts et chaussées ,
les réparations des bâtiments dépendants
des domaines de Sa Majesté , et autres ou-
vrages publics dans toute la généralité de
Pans. Le grand architecte était la qualité la
moins estimable du Frère Romain, et cédait
à celle du parfait religieux. 11 se comporta
toujours dans le mondfe avec édification, ce
qui a fourni au R. P. Matthieu Texte , son
confrère et son ami, le juste sujet de l'épi-
taphe qu'on va lire.
Qui, finiclis superto Seqaans fluctibas , ar-
cuatae moUs» Pontein Regium , Parisiis prope
Laparam , arte mirabili constmctom , anno
M. B.c. Lxxxv, a fundameniis erexit.
HIC JAGET
PBATER FRANCISC08 lOMAIR,
Gandavns, natus anoo reparatae salatli
M. 0. G. XLi. Gonventas Tnjectensis ad Mosam,
Ordinis Fratrum Praedicalorum, alumnus. Do-
mimi Regalis Arcbitectus, necnoo pontium
aggemmque Conductor in Generalluie Pari-
siensl effectus, ac per totain fere Galliam dele-
gatus, deiiatos Latetiœ Pariaioriun, die vu ja-
nuariii. ». cc.xxxv.
ORA VIATOm,
Utviruni Religiosom, professione conversom,
pradenlla el moribus consplcuuro, quem tôt
ArcUtecturae praeclaris monumeniis celebrem,
terra et pontus ubique commendant, aeihereae
sedes suscipiant glorlosum. Amen. Luge aevi
nostri opiûcum decus, illlusque non immemor
jactane, tuam provide : abi, et resipisce. Sodali
carissiilio mœrens posuit.
F. Matthaeus. Texte.
Dans les murs des côtés de la chapelle du
Rosaire, on a placé en 1722, les tombeaux
de Philippe de Montault, deuxième du nom,
duc de Navailles et maréchal de France; et
celui de Suzanne de Beaudéan de Neuillan
de Parabeyre, son épouse ; les corps de Fran-
çoise Berteau de Freauville, épouse du mar-
quis de Coetenfao, et du sieur Louis le Gay,
qui avait donné une partie de sa bibliothè-
Sue à ce couvent. Dans la chapelle de Saint-
[yacinthe, est inhumé Maximilien de Belle-
fourière , marquis de Soyecourt. Sous la
lampe, vis-à-vis le grand autel, est la sépul-
ture de Hyacinthe Serroni, premier archevê-
que d*Albi, reçu à Tâge de quatorze ans dans
1 ordre de Saint-Dominique, où il lia une
étroite amitié avec le P. Michel Mazarin,
frère du cardinal , premier ministre de ce
nom. Son mérite le fit employer dans plu-
sieurs négociations , où il soutint seul les
intérêts de la Franco.
Auprès de la tombe de M. Serroni est celle
de M. Jacques de Fieux, évéque et comte de
Toul. Du même côté est inhumée Henriette
de Conflans, marquise d'Annentières. Ou
im
PAR
DICTIOMINAIRE
PAR
iW
côlé de la chapelle de Saint-Dominique,
est la tombe de François-René du Bec-Cres-
pin-Grim<ddi , manjuis de VardfS. Après
celte tombe est celle de Marie deDellenave,
veuve de René de Gillier, marquis de Clé-
rembault, mère de la duchesse <le Luxem-
bourg, et aïeule de la duchesse de V'illeroi.
Sur la lace latérale de la chapelle qui est
vis-à-vis celle du Rosaire , est le tombeau
de iMcirguerite de Laigue, veuve de Charles
Olivier, marquis de Leuville, dont le dessin
est de Gilles-Marie Oppenord, premier ar-
cliitecle de feu S. A. R. le duc d*Orléans,
et répitaphe de Ferdinand, comte de Relin-
gue.
Dans le caveau, au pied de ce monaraent,
sont inhumés François-AmabledeMonestay,
marquis de Chazeron, et l'abbé Artus Pous-
sin , docteur en théologie, qui donna sa bi-
hliolhèipie à celte maison.
Sur le confessionnal de la chapelle Saint-
Barthélemi , est Tépilaphe de Barlhélemi
Mascrani, maître des requêtes , qui légua
10,000 liv. aux religieux de cette inaisou, à
condition qu'ils diraient tous les jours une
messe dans cette chapelle. La grille de I'lt
que Ion y voit mérite rallention des con-
naisseurs.
Au preuiier étage est le chœur de Matines.
On y remarque un tableau de trois pieds ,
qui rcm^'isente un crucifix, ayant d'un côte
la Machleine debout, et de l'autre un hom-
me (j«î guerre h genoux. Au bas, et sur la
môme toile , est cette inscription :
En ce tableau est représenté le portrait an na-
turel lie feu inessire Charles Gigault, seigneur
(le Relleibnd, conseiller du roi en ses conseifo,
maréchal de ses camps et années, qn*il a com-
mandées pour Sa Majeslé en plnsienrs lleut,
villes el frontières, gouverneur dn Galelet, lort
(le son décès, qui fut à 55 de son ftge, le iO no*
vembre I64i ; son corps a été Hihumé en celle
£glise. Priez pour le repos de sou ùmc.
Nota. Celui qui a fait cette inscription, a
commis deux fautes : 1" Charles Gigault fut
seigneur du Merlus, et non pas de Bellefond:
2" il poiit avoir commandé en plusieurs lieux
cl ei difTérentes places de guerre, et peut-
ôli(î commanda-l-il aussi quelques corps de
trounes en qualité de maréchal des camps et
armées du roi ; mais cela ne s'appelle pas
commander les armées du roi. Si l'on doit
/youter foi à la généalogie de Gigault, rap-
portée par le P. Simplicien, dans VBistoire
des grands officiers ae la couronne^ il faut
que la terre de Bellefond soit possédée par
iudivis par ceux du nom de Gigault; car de-
puis Jean Gigault, qui vivait en i5V0, tous
ceux de ce nom y sontqualitiés seigneurs de
celte terre. ( Pigamol, Desc. de Paris ^
tom. Vlli , pag. 162. )
Jacobins réformés, rue Saint-Honoré. '
li'orii:c des Frères Prêcheurs avait toujours
suivi les règles que saint Dominique, sou
fontialeur, lui avait prescrites ; mais les mal-
heurs des temps l'avaient insensiblement
C^rté II en adoucir Taustérité. Le P. Sébastai
ichaëlis, désirant de faire revivre Tandensa
ferveur, instituât une réforme de »on ordre;
et «près l'avoir fait recevoir dans quelqyei
couvents de la Provence et du La^^jueUuc,
il vint avec cinq religieux do 4:oite réforme
au chapitre général, qui se tint à Paris eu
1611. Malgré ses elfurts, les JacobÎDS du
grand Couvent de cette ville foruièrent tant
d'oppositions h cet établissemeat, que la
chapitre général ne put l'adopter. Ce r<fus
ne ralentit point le zèle du P. Micbaëlis; il
demanda au roi et à la récente la periuissioQ
de faire bâtir un couvent de Frères Prèi-beiirs
de sa réforme, ce qui lui fut accordé par
lettres patentes du mois de septembre de la
n^me année 1611, enregistrées le 33 mars
1613. U obtint le consentement de Henri dt
Gondi, évoque de Paris, qui donna à ces
Pères 56,060 liv. pour bâtir le couvent et
i'égUse. Avec ce secours, et au moyen des
Kiiér alités du sieur du Tillet de la Buissière
e( de quelques autres personnes riches, ils
achetèrent un enclos de dix arpents, où ils
MiTèrent ia maison que nous voyons aujour-
d*i)Qi. L'église est dédiée sous le titre de
TAmiaiieiation de la saiîite Vierge; le ta-
bleau qui le i*eprésente sur le maître autel,
est de FrAnçois Porbu^, du uiômo que celai
de saint François» qui est dans une des cha-
pelles de la nef.
À côté du mattre-autel, à main gauche,
est une magnitique chAf>ell6, qui a été bâtie
el décorée aux dépens de Cath^Tioe de
Rongé Duplessis-fiellière, veuve de François
deBlanchefortd(iCré(Jui,marécluil de France.
Le tableau de Tautel est une copie de la
descente de Croix de Lebrun, par Uouasse.
Le (ombeau du maréchal a été exécuté ^ut
les dessins du premier peintre. Le héros y
•est représenté h genoux. Sa figure est de
Coysevox.
Cette église est la sépulture de T^icolas de
Verdun, premier président du parlement de
iParis; de Thomas do Campanella, qui étidt
robjet delà haine des Espagnols, et aimé du
cardinal de Richelieu, qui lui donna une
tension de 2,000 liv.; d'André Félibieo,
istoriographe dus bâtiments du roi, qui a
donné au public plusieurs ouvrages estimés;
entre autres, les Entretiens sur Us vies et
les oui>rages des peintres; de Nirolas-Audré
Félibien, son tils, prieur de Saint-Etieune
de Virasel.
Le célèbre Pierre Mignard, premier pein-
tre de Louis XIV, a été aussi inhumé daos
cette église. Il n'avait qu'une fille appelée
Catherine, que le comte de Feuquières
épousa pour sa rare beauté. Aussi HignarJ,
dans les grands morceaux de peinture qu'il
a exécutés, a-t-il eu soin de peindre, ou
l'une des Muses ou l'une des GrAces d'après
sa tille, La regardant, avec raison, comme le'
modèle le plus achevé qu'il pût choisir. Elle
mourut en 1742, âgée de quatre-vingt-dix
ans. Cette dame s'était proposé d^élever un
monument h la gloire do son illustre père.
Cet ouvrage n'a été lini que quelques aunécs
après sa mort; et ce magnitique mausolée a
Pija
étéinveoté et exécuté parle fameux Leraaine,
sculpteur de TAcadémie, h Texception du
basic de Mignard, qui avait él6 fait par
0es1ardins, du vivant de ce grand peintre.
liaoïifm de Fouquières est représciitée de
grandeur naturelle, à genoux^ priant Dii'u
pour son{)ère. Celle statue aiérile l'attention
des counaisseurs, tant par la manière élé-
gante aveclaquelle le savaut artiste a su ex-
primer les gr&ces et la beauté de son modèle,
qm par Tari singulier aveclequel il a manié
la multiplicité des plis des vêtements, et
iittilé la légèreté de Tétoife. Derrière le buste
de lligiiard, s*élève une pyramide de marbre
gris, adossée au mur avec peu de saillie. Le
Temps y est représenté en bronze, un sablier
à la main; ce monument est porté par une
base de marbre de brèche posée de biais,
sur lequel on lit cette inscription :
iEtem» memoriae Pétri Mignaid, Equitis, Regii
Picieris primarii, queni in omni génère Piduna
ftscipuluro, i£inuiuni, quamioque viclorem IM^
Uura semper aniaviu Gatarina Mignard, JuUî
de Pas Coiiiilis de Feuquiére, uior, ipsainel
4|uoudam nauirae pulclierrinium opiis, nane
cIaîs al umbra , hoc pieuiiis amorisque monu-
mentum quod carissirno palri voverat et jan
proxime dicandum curaverat, rooriens perfici
jussil. Obiil Pater 30 maii 1695, œialis 85. Filia
vero 5 februarii 1742, aelatis 90.
La maison des J.tcobins a vu fleurir dans
soa aein plusieurs religieux, qui n'ont pas
fait moins d'bon-ieur à la religion par le«irs
Tertus, qu*aux sciences et aux belles-lettres
par leurs talents : tels que les RK. PP. Goar,
Antoine Lequien, missionnaires; Frangois
Combefis, dont la nombreuse liste des ou-
vrages se trouve dans le Dictionnaire de
Moréri, François Penon, grand bumaniste et
grand théologien; Jacques Quétif, littérateur
en tout genre, et bibliothécaire de ce cou-
rent; Jacques Barelier, botaniste distingué;
lacquesEchard, aussi bibliothécaire; Michel
Lequien, habile dans les langues grecques
et orientales; Jean-Baptiste l.abat, connu
par son voyage aux îles de TAniérique, sa
relation de l'Afrique occidentale, et ses
voyages en Espagne et en Italie, et d'autres
religieux.
HtRTADT et Magnt.
Addition aux Epitaphei de Végli$e des Jaco-
bins réformés^ d'après le Recueil manuscrit
de la Bibliothèque nationale^ n* 9480.
L
Dans la Chapelle auprès de la sacnaUe est
inhumé le corps de vertueuse Dame Madame
Marie Ruzé, dlle de M'* Antoine Ruzc, Marquis
d'Effiat et Marescbal de France , et de Dame
Marie de Fourcy, en son vivant première lèmme
de haut et puissant Seigneur M^» Charles de la
Porte, Seigneur de la Mcillerayc, grand Maisire
de rAnilterie et Marcschal de France ; laquelle
est décédée à Taris en riiôiel de l'Arsenal, Pan
1633, peu après Pasque^.
«*a
II.
Atj fisc noble homme M'« Salvat de la SakiQm
Tîvani Secrétaire de la chambre aux dentera Ai
Roy, Bienfaicteur de cette maison, qui décéda
le 26* may 1664.
fU aussy Dainoiseile NicoUe Jamain aa -ItMaiv
pareillement hienCaiclrio^ de celle Maiaaii, fti
décéda le . . .
Requiescanl in paœ.
faCQVEs DE LA BoccnERTE. (Saint-) Celte
église, qui a donné son nom au quartier xle
la ville où elle est située, et qui a pria le
sieu de la boucherie de la porte de Paria, est
du nombre de celles dont Torigine est incon-
nue. Il existait cerlainemcnt au xii* siàcle,
une chapelle au lieu môme où est Téglise de
Saint-Jacques de la Boucherie, sous Hovo-
calion de sainle Anne selon les uns, on de
sainte Agnès selon d'autres; mais on De
peut adopter aucun de ces sentiments. Les
reliigieux de Saint-Martin ne la possédaient
poiat encore en 1097, ni en 1108; maie die
ne tarda |)as à leur appartenir. Il y a grande
apparence qu'elle fut alors érigée en paroisse
pour iaoommoditt^ des habitants qui se trou-
vaient trop éloignés de Saint-Martin , -où 41s
faisaieot latre loflice, et qui pouvaient aroir
besoin des sacrements la nuit. L'église, teile
que nous la voyons, et la tour, ont été ache-
vées sous lo règne de François V. La cure
est à la nomination du [trieur et des religieux
de Saint-Martin des Champs, lis confèrent
aussi trois cbapolles do cette église,4ilierfia-
tivenaent avec Tai chevèque de Paris.
L*église de Saint-Jaoques élaot devenue
trop petite pour le grand nombre de ses
paroissiens, on a été obligé d'y faire fles
augmentations à diverses reprises, quiront
rendue entièrement iiTégulière, parce iftC^n
n*a |>as été maître do choisir le terrais. Ce
vaisseau est grand et élevé, mais d'un mau-
vais gothique; il y a nombre de cliapaUes
autour.
Au-dessus de la belle grille de fer qui en-
vironne le chœur, et stu* la porte principale,
est un Christ de bois, fait \)àr Jacques flirr-
rasin, sculpteur, qui excellait dans lespièees
de ce genre. C est un morceau admirable.
Nicolas Flamel, natif de Ptuitoise, «et
Femelle, sa femme, sont enterrés dans ceùe
église. Ils sont représentés sur le pilier,
près de la chaire du prédicateur, et sur la
petite (K>rte de cette église, du côté de laine
Marivaux. Ils avaient leur maison aa 'Min
de cette rue. Les inscriptions, les baa^reUefs
les figures hiéroglyphiques dont FJaœel avait
décoré les maisons qui lui appartenaient,
ont excité de tout temps la curiosité des
alohimisles, qui ont prétendu qu'il arait
trouvé la pierre philosophale dans celle de
la rue Marivaux.
L'iilustre Jean Fernel, pre:uier médecin du
roi Henri 11, mort en 1558, est enterré avec
sa femme au bits du j)il;er ({ul t(*rmiue '|a
chapelle de Sai:a-Nicoi:\s. 11 fut un des ^liiia
flM
PAR
Savants médecins qui aient paru en France.
HuRTAUT et Magnt.
Epiiaphet diverses de V église détruite de Saint-
Jacques la Boucherie , d'après le Recueil
de la Bibliothèque nalionate.
I.
Caroli» de la Saussaye » génère Aurelianensis
Epîsoopi Patrni darus» ulroque Parente nobilis,
Theologias Parisiensis Doctor» Ecclesi» Aure-
lianensis dia Decanus, cujus Annales publico
dedîlf demum ad Ecclesi» Parisiensis Ganonica-
tus bojus Basilicae curam assumptus , tanti
Apostoli dignus Parochus, Concionibus pietalis,
iniseroruro cura, opiimi Pastoris spécimen de-
dit : adeoque gregi se toturo incumbens, in
niorbam lelbalem incidil el occidil die 21^ sep-
tembris» anno 1621, quinquagiiita sex annoe
natus.
Eodenimet tempore nonduni Période Lunari
eniersa, Anibonius Martin, illustrissime Prin-
cipi Gondaeo a Secretis» Garoli... raptus, hoc
lapide clauditur, ut... quos affinitas... etcba-
ritatis ofûciis Patrem et filium... bic... arni-
ca... societate coiijuncti, Annum magnum el
Diem Majestatis Christi expectarent.
Tussanus Martin rocerens» amantissimo Patri ac
bene merenti fratri boc roonumentum posuit.
II.
Passant, au pied de ce marbre repose le corps
de Edme Le Roy, natif de Gignac, ville en Lan-
guedoc et Gitoyen de Paris: sa condition fut de
Bourgeois marcband de soye; son négoce fut
plus céleste que terrestre et ses affections plus
spirituelles que corporelles, puisqu'il convertit
son comptoir en oratoire, et vesquit dans le cé-
libat; après auoir durant 75 ans fait heureuse-
ment profiter le talent que Dieu luy avoit donné
de son amour, il expira parmi plusieurs signes
d'élection, le 5« de Novembre 1633. regretté
des hommes d'honneur ses amis pour sa pro-
bité, pleuré de ses Parens pour sa bonté natu-
relle, et lamanté des Pauures pour sa charité.
Passant, prie Dieu pour son Ame et songe à toy.
Pierre Gustol son nepueu , exécuteur de son
testament a voué ce marbre à sa mémoire,
pour tesmoin perpétuel de ses obligations.
Messieurs les Marguillierssont obligez, par con-
tract passé par-devant Gerbaux et Tronson, no-
taires, le6* Mars 1635, défaire dire quatre mes-
ses basses tous les ans, sçavoir le jour de Pas^
ques, de Pjentecoste, de Toussaints et de Noël
Priez Dieu pour luy.
III.
Cy devant sous cette tombe gisent en sépulture
Vénérable et Docte Personne M** Guillaume Les-
mCnONNAIRE PAR ffn
chappe, Prestre, en son vivant Curé de Thiers ei
Lavare, et Sire Alexandre Leschappe son frère,
^ quand il vivoit Marcband et Bourgeois île Paris;
lesquels en leur vivant ont donné et laissé à
Tœuvre et fabrique de céans la somme de
()00 liv. tournois, une fois payée, pour faire et
célébrer à perpétuité deux Messes basses par
chacune semaine, au jour de Luody et Vea-
dredy, comme appert par Lettres passées par
les nottaires du Roy nostre Sire aa Cbastelet de
Paris ; et décédèrent, c'est assauoîr led. Véné-
rable le vendredy dernier jour de feari^ ISSt.
et led. Alexandre le 29* d*Aoust I5S5.
Vous qui ce lisez.
Priez Dieu pour les Trespassez.
IV.
Gy devant gist leGorpsde feu Vénérable ei Docte
Personne M'« Ferry Le Normant, Prestre, natif
de Garcbesprès Sainr-Glou, viuant Tun des
grands Gbapelains de eeans, lequel après auoir
rendu seruice en cette Eglise l'espace de vingt
ans , décéda en la crainte de Dieu le ^« May
1620.
Priez Dieu pour luy.
V.
Cy gisent noble homme Nicolas Lescalopiet
escuyer. Baron de Ginry, Conseiller et Secré-
taire du Roy et de ses finances, et DamoIscUe
Denise Scopart son Espouse; lesquels décédè-
rent, lad. Damoiselle, le 1*' jour de l'année 1605.
et led. Lescalopier, le 29* juin 1610.
Requiescant in pace. Amen. *
Au-dessus de cette épithaphe, on voyait,
sur une lame de cuivre, une grande fondatioa
qui a été faite par Jean Lescalopier, écuyer
et contrôleur de la Maison du Roi, el Marie
THermite sa femme, dès Tan 1560. Ils sont
décédés le
VI.
Epitaphe de Nicolas Flamel.
Feu Nicolas Flamel jadis escriv
ain a laissié par son testament a
Tœuvre de celle église certaines
renies et maisons qu'il avait
acqueslées et achetées à son vi-
vant pour faire certain service
divin et distribucions d*argent
chascun an par aumosne. ton
chans les quinze vins TOslel Di
eu et aultres églises et hospitaux
de Paris. Soit prié pour les irespassez.
Au-dessus de cette inscriplion se trouve
gravé sur la pierre le buste de Jésus-Christ
tenant le globe du monde, ayant a 5d droite
tas
PAR
DEnCRAPillÉ.
PAR
liSi
le soleil et le ouste de saint Pierre avec la
clef, à sa gauche la lune et le buste de saint
Paul avecrépée.
Au-dessous, Timage d*un squelette avec
ces inscriptions :
Domine Deu$^ in tua mitericordia tumu$.
De terre suis venus et en terre returne
Vhme fuis a son Dieu qui les pechics pardonne.
Nicolas Flamel, mort è Paris on 1U8, avait
fait faire cette inscription funéraire de son
vivant. Elle fut placée sur un pilier de réalise
de Saint-Jacques la Boucherie, sa paroisse,
))rès du portail du coté de la rue Marivaux»
Zui avait été reconstruit à ses frais en 1399.
a maison qu*il habitait faisait le coin de la
rue Marivaux et de la rue des Écrivains.
L'inscription enlevée lors de la démolition
de réglise Saint-Jacques la Boucherie en
1797, a été retrouvée chez un marchand
d'antiquités en 18i7. Rachetée par ordre de
M. le Préfet de la Seine, elle a été déposée au
musée de l'hôtel de Cluny.
Landi. Fêle fort ancienne, que les écoliers
de rUniversité célèbrent entre eux tous les
ans, le premier lundi après la Saint-Barnabe.
Voici Tétymologie de ce mot, et l'origine de
cette fête.
Le mot latin indictum signifiait au xir siè-
cle, un jour et un lieu indiqués pour quel-
3ue assemblée de peuple. Ce mot a souffert
eux altérations dans notre langue. L't fut
d'abord changé en e , ensuite en a ; on a pro-
noncé Vindict, Yendict, et ensuite landit. Ce
dernier mot signifie donc la même chose que
le premier, c'est-à-dire un lieu où Ton s'as-
semblait par l'ordre, ou avec la permission
du Prince. Lorsqu'on eut apporté en France
du bois de la vraie croix apportée à Paris le
1^ septembre 12thl, Tévêque de Paris, pour
satisfaire la piété des fidèles de son diocèse,
2ui souhaitaient voir cette précieuse relique,
tablit un indict annuel aans la plaine de
Saint-Denis, n'y ayant pas d'emplacement
assez vaste dans la ville pour contenir tant
de monde. Le clergé y allait en procession,
l'évoque y prêchait, et donnait fa bénédic-
tion au peuple. L'université de Paris, ayant
pris une certaine forme, s'y rendit pareille-
ment avec son recteur, de même qiie le par-
lement, lorsqu'il fut rendu sédentaire. L en-
droit était sec et aride; car il n'y avait ni
ruisseau ni fontaine : on fut donc obligé d'y
apporter des rafraîchissements; peu à peu il
s y forma une foire : elle fut continuée du-
rant plusieurs jours , et devint bientôt fii-
nieuse. Comme le parchemin était alors la
matière dont on se servait le plus communé-
ment pour écrire , il s'en faisait un débit
considérable à cette foire ; le recteur de l'O-
niversité allait lui-même acheter ce qu'il lui
en fallait pour lui et pour tous ses collèges,
et il n'était pas permis d'en vendre aux mar-
chands de Paris avant qu'il eût fait ses em-
plettes. Cette procession du recteur à la foire
ou Landi procura aux écoliers quelques
jours de vacances. Tous voulurent escorter
le chef de l'Université^ ne croyant pas quMI
fût accompagné suffisamment de ses pre-
miers officiers. Le voyage se faisait avec
toute la pompe et toute la magnificence pos-
sibles. Les régents et les écoliers se trou-
vaient à cheval dans la place de Sainte-
Geneviève ; de là , ils marchaient en ordre
jusqu'aux champs du Landi. Cette longue
cavalcade se terminait rarement sans effu-
sion de sang. Malgré la vigilance de leurs
maîtres, ces jeunes gens, après avoir dtné,
se querellaient et en venaient aux mains.
Outre ces petites guerres, le Landi était en-
core sujet à d'autres inconvénients. Plusieurs
vagabonds, domestiques et gens sans aveu,
se joignaiefit au cortège de l'Université; les.
filles et les femmes, en habits de garçons,
s'y mêlaient aussi, et y causaient des desor-
dres épouvantables. Il fallut plusieurs ar*
rets du parlement pour y remédier; encore
ne vitit-on à bout de les faire cesser entiè*
rement que lorsqu'on eut transféré cette
foire célèbre, du milieu de la plaine, dans la
ville même de Saint-Denis. Le temps de la
Ligue qui survint, et l'inutilité d'aller ache-
ter des parchemins, depuis que le papier
était devenu commun, contribuèrent aussi
beaucoup à l'abolissement du Landi. Le
nom cependant en est resté, et Ton appelle
ainsi le congé aue prend encore l'Université,
le lundi après ta Saint-Barnabe.
Les loges des marchands étaient construi-
tes non-seulement dans les champs, du côté
de la rivière, mais aussi sur le bord du che-
min; et c'était dès le premier jour de mai,
que les marchands de IParis venaient les re-
tetiir et les marquer. Un poëte , vers l'ao
1290, composa les vers suivants, sur la dis-
position des loges des diverses professions;
nous les rapporterons pour donner au lec-
teur une idée de la poésie de ce temps-là.
Cy commence le Dit du Lendii rimé*
En Tonneur de la Marcbeandle
M*est pris talent que je vous die
Se il vons pYaist un nouvel Dit.
Bonne gens, ce est du Lendit,
La plus roial Foire du inonde,
Si con Diex la fait à la ronde,
Por qui gl ai m'entention (1^.
Prcmerain (2) la Pourcession
De Notre-Dame de Paris
Y vient, que Dieu gart de péris
Tous les bons Marcbeans qui y sont.
Qui les grans richesses y ont.
Que Dieu les puit tous avancier ;
LEvesque ou le Penancier (3)
Leur f.iit de Dieu beueison (4),
Du digne bras Saint Semion (5) .
Devant après ne doit nus (6) vendre*
(1) Mon intention.
(2) Premièrement.
(5) Pénitencier.
(4) BcnédicUon.
(5) Saint Siméon.
(6) Aucun,
la» PAR
Or vous voudre ge faire eoiendie
La feroaisie qui me vini
Quaat à rimoier me convinu
Att boal par dessi (i) Regraliers
Trouvé, Barbiers et Gervoisiers (2),
Tavemîers et puis Tapiciers;
Assèi près (feux sont H Merciera»
k la Gosie du grand ckemin
Eal la Foire du Parchemin ;
Et après trové li pourpoint (^,
Dont maint iiomme est vesla à point ;
Et puis la grant peleierie.
{Il y a ici un vers oublié dans le mamiaeni.)
La tiretaine dont simple gent
Sont revestu de pou d*argent :
Les Litigieres ne sont pas toutes»
Je m'en retourné par les coûtes :
Puis m'en reviug en une plaine,
La où on vent cuirs craz ei laine ?
Puit adressai au bout arier
Là où je commençai premier
Par devers la Croix du Lendit (i)
Pour miex aconsevoir mon Dit ;
M'en ving par la Ferronerie
Après trouvé la Batterie (5),
Cordouanier et Bourrelier,
Sellier et Frennier (6) et Cordier,
Chanvre, (Ile et cordouan (7).
Assez j ot paine et ahan
Varchans qui là sont assembles»
Faux, après fausilles à blet
Si y trouvé ou qui les set querre,
QuetB (8) d'Ardenne et d*Engleterre»
Haches, coignées et urierreç,
Tranchans de plusieurs manières,
Mortelier (9) bancier trouvai,
Taneur, Megeisde bon conroi (10),
Cbausier, Hucbier (11) et Gbaageoar
Qui ne sont mie le menour (12)
U se sont logié bel et gent (13),
Apres sont li Joûel d'argent (14).
Qui sont ouvré d'Orfavrerie :
Ce me semble grande desverie (15).
Je oi vi que trois Espisiers,
Et si le me convient noncier.
Puis m'en vins en une meRe
(1) Du côté de Pans.
(2) Vendeurs de bière.
5) Vendeurs d'hauts.
i\ C'était une croix de pierre.
5j Chaudronniers.
6i Eperonnîers.
(7) Cuirs.
(8) Pierre à aicuiser.
9) Espèce de fondeur.
10^ Passeurs de peaux flnes.
Il) Faiseurs de coffres.
i2) Qui ne sont pas les moindres.
(13) Bien et agréablement.
U) Bijoux.
15) Sfijet de fâcherie.
BiCliaNMAmE
f
FàR
Eiroite, où l'on vend la leUe,
Y ceuls doi^e bien anoncier,
El après le Chanevacier (I),
Aincois, que je soie a repos
Pialiaux (2), escueles et pos
TroiiTé, qui sont ouvre d^fesUhr.
Or dirai du mestier hautain»
Qu*a ma matere miei apere (3)
C'est cis que tous les autres père (i)
Ce sont li Drapier que Dieu gart
Pour biaus dras l'allions regarl.
Diex gard ceux qui les sevent £aire
Des Maroheans de bon afaire (5)
Doit*on parler en tous bons liena.
Por ce que je ne soie oiseus.
Voudrai nommer selon mon sens
Touies les Villes par assens (6),
Dont la Foire est maintenue (7).
Premier est Paris amentue (8),
Qui est du monde la meiNour,
Si li doit-on porter hounour
Tous bien en viennent, dras et vins;
Apres parlerai de Provins,
Vous savez bien commeni c|u'U sîel
Que c'est Tune des dix^sept:
Apres, Rouen en Normandie,
Or oeB (9) que je vous en die.
En mon Dit vous amenteovrai (îfl)
Gant et Ypre et puis Douay,
Et Maalineet BroiseUes (il)
Je les dfli bien nommer con ceUe»
Qui pki» belles loni à voir;
Ce vous fai-je bien assavoir;
Cambrai cité, et Moncomet,
Haubeuge ; et Anes i met,
Nogent-le-Retro etDinem^
Manueval, Torot et Caén,
Louviers et Breteuil et Vemoaw
Chartres, Bniuvais cité de nonn^
Evreus, et Amiens noble halle»
Et Troie et Sens, et Aubemalte (lî),
Eudelli, DouUens, Saint Lubîn,
Selon con dit en Coostantilà;
Et Monierenl dessus la mer,
El Saint Coioiin (13) ei Saint OiDsr,
Abbeville, et Tenremonde,
Chaalons ou moult de pueple abondé»
Bon Marcheans et plain d'engien (ii^
I) Vendeur de toile de chanvre.
2J Plats.
3) Convienne.
ij Celui qui surpasse.
5) D'importance.
6) Ordre.
7) Fréquentée.
8) Mentionné.
) Or écoulez.
10) Je vou^ ferai mention.
II) Bruxelles.
12) Auniale.
15) Saint-Quenlin»
li) Industrieux.
^Hjr
n
PAR
DEPIGRAPHIE.
PAR
liU
Di estre après el puis Enguicn,
LouYain, Papeiines (1) troiiTai,
ValencicnRes et pnis Tournai,
Torîgnî, et pnis Dnrnestal,
El après Irovai Boneval,
Nogent-le-Roi cl Chasliandun,
MaufiHttîer mcUrai en giiemun (2),
Aubenloa y (ioil élre bel»
El l» Temple de Mondoublel,
Gorbie, Coiirteral er Erre (S),
Baieus, Chambel; m*\ fiiut attraire (4)
Hal ei Giaiil-inonl irel (a) qï\ Brebaiil.
Coiilras, et g<'nl plein» de braos (6):
Villevort ne vent pas lessier ;
Pavilll, ne Mon lier- YiHler,
Mnnsîans y inellrai, et Blangl.
Lille en Flandres, Gressi et Hui,
El Arras cilé, el Yervîn,
Parlant en sarez le coiivin (7):
Estampes mettrai en commua
Et le Ghastian de Meltenn,
Saint Denis où je fui tant aise,
Nommerai et après Pont-aise,
Gamacbe, Bailleul et en Sene.
Par ce que je ne roes-asenc (8),
rToiibli pas Miaus ne Laigny,
Ne Ghasiiau-Landon quant y fùy
Au Lendii ; merci Jhesn-Gbrist,
Je les mis tons en mon escrit.
Si n^oubli pas, comment qu'il aille,
Geux qui amaiuent la bestaUle,
Taches, bueus, brebis et porciaoSf
Et ceux qui Tendent les ehevaos,
Ronsins, palefrois et destrier.
Les meilleurs que Ton pnet trover;
Juroens, poulains et palefrois.
Tels comme por Gonles et pour Roy&
Jbesus qui est souverain Diex,
Leur samre à tretous leur chatîex (9)
Et leur doint grâce de gaa<;nier.
Qiian qu'il est de bon por mengier (Id)
Et bon vin, tout vient au Lendit,
Il me semble que j'ai voir dit (II).
AHDAT (ikiny-) , petite église i^atoisârâle^
e dans la Cité» sur le bord de la rivière
ieine.
ans le chœur de cette église, fut inhumé
>las Lf^loumeux, ecclésiastique f^mc^ux
sa piété, par son savoir et ^lar ses grasdi
Qts pour i'éloquenee chrétienne. Il est
' Poperingne, près d'Y près.
I Ed général ; mais le mot dont il s*agit est iu^
u.
• Aire.
1 11 m'y faut ajouter.
\ Droit.
I D'ëpées, sabres.
Tous ceux qui s'y assemblent.
Il ne manque à rien.
Leurs biens.
I) Tottt ce qui «Mi boa à aanger.
) J'ai dit vrai.
sans épilaphe; el ce n'est que par tradition
qu'on sait où il a été enterre. Il mourut le 28
de novembre 1686, Agé de quarante-six ans
et cinq mois.
Dans le basKîôté, du côté de TEpîtro, ou
voit un tombeau orné de quatre colonnes <io
marhre, au haut duquel sont les armes du
chancelier Boucherai , d'azur au coq d'or,
barbé el crêlé de gueules.
Le chancelier Boucherai, qui avait fait
élever ce monument en 16%, parut ne pas
s*ett souvenir cinq ans après; car, étant mort
le âspptembre 1699, il fut iniiumédans régiis»
de Sainl-Gorvais, comn»e i) Tavait ordonné.
Du même côlé, mais [lus bas, esl un beau
mausolée, c^ue François Girardon fit ériger
pour Catherine Duchemin, sa fcnimo, cl pour
lui. Ce scul})teur fameux en donna lui-mi^me
le modèle, el le lit eiiécuter par Nourrisson
et Leiorrain, deux de ses élèves. Ce mo-
nument consiste en un grand sarcophage de
marbre vert d'Egypte, surmonte d'une croix,
au pied de laquelle est la figure de la
Vierge debout, pénétrée de douleur, et le»
vaut les yeux au ciel. A ses pieds, est I»
corps de son divin Fils, étendu sur le sarco-
phage. Deux anges sont auprès de la léle du
Christ; un autre est assis au pied de la croix,
el deux sont en l'air, qui contemplont la
croTY, et tous sont consternés et dans l'ado-
ration. Ces figures sont de grandeur na»
turelle, et à demi relief, sur un fond de mar-
bre de couleur.
Ce tombeau est un des moindres ouvragef
de Girardon. Quoique la composition en soit
assez belle, l'exécution en esl froide cl dure.
Cet habile sculpteur n'a jamais excellé que
^and il a été conduit , el qu'il a Iravailié
sur les dessins de Lebrun, comme lorsuu'il
a iait le tombeau du cardinal de Richelieu
et plusieurs autres. On peut dire cependant
que sir ne donnait pas au marbre le feu et
la vie qu'on admire dans les ouvrages de
Bemio e^dePuget, il leur donnait une pré-
cision et ane correction de dessin qu'on ne
trouve que dans l'antique, ou dans les ou-
vrages de ce sculpteur. Catherine Duchemin,
dont on vient de décrire le tombeau, était
aussi un excellent peindre, habile surtout à
peifldrt le» Heurs. Depuis son mariage avec
Girardon, elle ne s'occupa plus que de ses
devoirs domestiques, (hurtaut et Magxy.)
Marché Saint-Germain (Le), appelé le
Petit^-BÊorché avant que M. le cardinal de
Brssy, abbé de âaiot-Germain des Prés , y
eût &it construira, en 1736, celui que nous
voyons aujourd'hui , au lieu des loges de
charpente qui servaient aux danseurs et
autres petits spectacles, dans le préau de la
foire Saint-Germain. Au milieu de Tattique
de l'une des quatre portes est une table de
marbre noir, sur laquelle esl gravée, en lettres
d'or, l'inscription qui suit, et qui esl de la
composition du sieur Julien, un des oillciers
du «ardinal de Bissy.
mEOflAfITK LVDOVIGO XV.
llMiricus de Tbiard de Bisii, S. R. E.
Presbyter Cardinalis, Episcopus llddiosis» Si%
IÎ59
PAR
DtCriONNAIRE
PAR
liiO
cii Germaui a Pratis Abbas, RegiiOrdiiiis Coin-
mendator; diruUs Histrîonum iheatris, Tiam,
domos , et amplîssimum forum ad Civiam uUli-
talem, el Urbis ornameiilum , magna cura et
impensa inchoavit et absolvit hdccxxvi.
Au revers des armes do ce cardinal soot
posées celles de l'abbaye de Saint-Gerraain
des Prés, lesquelles sont d*azur à trois fleurs
de lis d'or, qui est de France, et sur le tout
de sable, à trois besans d'argent. Au-dessous
de ces armes est celte inscription de Tabbé
Raguet :
Abite, Mimi, ludiae facessile.
Hinc impudeniem exturbat histrioniam,
Dum Civitatis commoda Henriciis parât,
Quod edule pontus, flumeu, agri procreaot»
Exuberanii deeril haud uiiquam foro.
Adeste, Cives, eligite, emite, vivite.
Au-dessus de la porte qui est du cAté de
la rue de Tournon, il y a une table de mar-
bre noir, sur laquelle sont ces deux vers de
feu M. de la Monnoye.
Hic ubi se ludis pascebat inanibus ollm,
Sorte capit solidas Urbs meliore dapes.
(HCRTAUT et MAeNT.)
Mathurins, ou les Religieux de la Sainte^
Trinité de la Rédemption des Captifs, rue
des Mathurins. Cette église renferme les
sépultures de Robert Gaguin , de Jean de
Sacro-Bosco, grand mathématicien de son
temps, et de François Baudouin ou Balduin,
savant jurisconsulte.
Au bout du cloître est une tombe plate,
sur laquelle sont représentés deux hommes,
avec cette épitapbe :
Hic subtus jacent Leodegarius du Moassel de
Normania, et Olivarius Bourgeois de BrilaDoîa,
oriundi , Cierici Scbolares , qaondam ducti ad
Jusiitiam saecularem, ubi obîerunt, restituti ko-
noriflce, et hicsepultî. Anno DominiiiOS, dîo
16 meusis Mail.
On lit cette inscription française contre
une muraille, et bien plus au long :
Gl-dessoas gissent Léger dn Moassel et Olivier
Bourgeois , jadis clercs écoliers en FUniversité
de Paris , exécutés à la justice du roi notre Sire ,
par le prévôt de Paris, Tan 1407, le id« jour
d*0€tobre, pour certains cas à eux imposés ; les-
quels, à la poursuite de TUniversité, furent res-
titués et amenés au parvis de Notre-Dame, et
rendus à Tévèque de Paris , comme clercs , et
au recteur et aux députés de F Université, comme
suppôts dHcelle, à très-grande solemnilé, et de-
là en ce lieu-ci , Airent amenés , pour être mis
en sépuhure. Tan 1408, le 16* jour de mal, et
furent lesdits prévôt et son lieutenant démis de
leurs oiliccs, à ladite poursuite, comme plus à
plein apperi par lettres- patentes et instnimens
sur ce cas. Priez Dieu qu'il leur pardonne leurs
jpédiés, Atten.
Guillaume de Tignonville, qui était le
prévôt, non-seulement fut destitué de sa
charge, mais on l'obligea d'aller prendre ces
deux corps au gibet deMaufauGon, en céré-
monie , et avec tous ses archers , de les
détacher lui-même du gibet, de les baiser k
la bouche en présence des assistants, et en-
suite de les conduire jusqu'en cette église.
(HuRTAUT et Maght.)
Merci (L'église et couvent des religieux
de Notre -Damb db la RéocvrnoH des
Captifs de la ) » me du Chaume. Cette mai-
son tire son origine d*un hôpital et d'une
chapelle qu'AmouI de Brague fit bitir dans
ce lieu en 1348, et que Nicolas de Braque
augmenta beaucoup en y faisant bâtir un
hôtel. Cet ordre, qui prit naissance à Barce-
lone, n'était en 1218 qu'une congrégation de
gentilshommes qui avaient consacré une
partie de leurs oiens pour la rédemptiou
des captifs, et que l'on appelait les Confrères
de la congrégation de Notre-Dame de Miséri-
corde.
On voit dans cette éxlise le tombeau de la
famille de Braque, et la sépulture du ccMir
de Charles de Thémines, et de celui de Pons-
Charles de Thémines, son fils.
Quoiaue le rachat des esclaves chrétiens
soit la un principale de cet ordre, de même
que celui des Trinitaires-Hathurins , ce qui
les distingue, est que ceux de la Merci font
un quatrième vœu, qui est non-seulement
d'aller racheter les esclaves, ce qui leur est
commun avec les Trinitaires, mais môme
de demeurer en otage pour eux ; vœu que
ces derniers ne font point.
Minimes de la plage Royale. Le roi
Louis XI, instruit de la sainteté de François
de Paule, et des miracles oui l'attestaient,
le fit venir en France en 1482, espérant ob-
tenir par ses prières la guérison de la ma-
ladie dont il était afiliKé. Il lui donna, dans
le chAtean du Plessis-les-Tours, où il fiJsait
sa résidence, un logement pour lui et pour
les religieux qui l'avaient accompagné;
mais le saint religieux, malgré les instances
du roi, ne voulut jamais faire d'autre prière
à Dieu» sinon que son adorable Toionté fAt
accomplie. Charles VIII honora également
les Minimes de son estime et de sa protec-
tion, et leur fit bAtir un couvent où ce saint
bomme'mourut le 2 avril 1807. Il fut cano-
nisé par Léon X le 1** mai 1519. Anne de
Bretagne, en 1(^93, donna aux disciples de
ce pieux instituteur , qui avaient pris
E»ar humilité le nom de Htmiiief , e'esl-
-dire les plus petits des kammee , soa
hôtel de Nigeon, dans la paroisse de Cbailiot,
pour en faire un monastère , et contribua,
par ses libéralités, à faire achever ee mo-
nastère et l'église déjà commencée, oui était
alors sous le titre de Notre-Dame de toutes
Grâces^ nom d'une ancienne chapelle.
Henri III fonda un autre monastère dans le
bois de Vincennes, le 27 octobre 1S3S, pour
remplacer les religieux de Grammont, que
ce prince avait établis au collège Mignon
l'année précédente, et auxquels il avait
substitué des Hiérooimites, et ensuite du
liii
PAtt
D*E34GRAPfflIE.
PAR
itAi
Cordbliers qui ne purent s*v accominoder.
En 1611, un chanoine de I église de Paris,
nommé Olivier Chaillou, et descendant d*une
sœur de saint François de Paule, entra dans
Tordre des Minimes, et par le don qu*il leur
fit de ses biens, il les mit en état d'acheter
une partie des jardins de Tancien palais des
Tournelles. La reine Marie de Médicis, vou-
lant se porter pour fondatrice de cette mai-
son, 6t rendre aux Minimes le prix qu'ils
avaient donné pour l'achat de l'emplacement,
et fit mettre, en son nom, par le cardinal
Henri de Gondi, la première pierre de l'é-
glise que nous voyons aujourd'hui. Plu-
sieurs personnes puissantes, telles que le
marquis de la Yieuville, petit-neveu de saint
François de Paule, le marquis de Sourdis,
MM. Lefèvre d'Eaubonne et d'Ormesson, fi-
rent aussi des dons considérables à cette
maison , et en furent déclarés principaux
bienfaiteurs. Tant de bienfaits mirent bien-
tôt les Minimes en état de bâtir l'église et la
maison qu'ils ont derrière la place Royale.
Elle fut dédiée le 29 août 1679, sous l'invo-
cation de saint François de Paule, par Fran-
çois Bouthillier de Chavigny, évoque de
ïroyes.
La chapelle de Saint-Michel est la sépul-
tuRe des Colbert-Villacerf. Le tableau qui
représente suint Michel est une copie de
celui de Raphaël, qui est au cbAteau de Ver-
sailles. On y voit le médaillon d'Edouard
Colbert de Villacerf, un des beaux morceaux
de sculpture de Coustou Tatné; les armes
sont de Spingola, sculpteur estimé.
La chapelle de Saint-François de Sales
renferme le tombeau du duc de la Yieuville
et de dame Âarie Bouhier, son épouse. Les
Îuatre Vertus cardinales sont de Gilbert
uérin.
Dans la chapelle que l'on nomme de Notre-
Dame de Bon-Secours ou d'Angouléme sont
les tombeaux de Diane de France, duchesse
d'Angouléme, fille naturelle du roi Henri II,
et celui de Charles de Valois, duc d'Angou-
léme, fils naturel de Charles IX. Sous cette
chapelle est un caveau oia sont les cercueils
de presque tous ceux ou celles qui ont ap-
partenu au duc d'Angouléme, savoir : le
cœur de François de Valois , comte d'Alès ;
le corps de Charlotte de Montmorency,
épouse de Charles de Valois, duc d'Angou-
léme ; Louis de Valois, comte d'Auve^ne ;
Marie Touchet de Belleville, veuve de Fran-
çois de Balzac , et Armand de Valois, comte
d'Auvergne.
La cinquième chapelle du même côté, où
sont trois ossements du bienheureux Jean
de Dieu, a servi de sépulture à plusieurs
personnes de la famille de Lecamus.
Dans celle de Sainte-Marçuerite est celle
d'Octave de Périgny, président en la troi-
sième chambre des enquêtes, et précepteur
de Louis de France, dauphin de Viennois.
La chapelle de Saint-Nicolas renferme le
mausolée en marbre blanc du premier pré-
sident Lefay et de Madeleine Marchand, son
épouse, ei les bustes de Guillaume d^ Le-
frat, seigneur de Lancrau, et de Charles
Lejay, baron de Maison-Rouge, etc.
Plusieurs seigneurs et dames de la maison
de THÔpital-Vitry sont inhumés dans lâcha*
pelle de Saint-Charles Borromée.
Dans cette môme église sont inhumés
Jean de Launoy, docteur en théologie de la
Faculté de Paris ; personne n*a défendu avec
plus de force que lui les droits des rois,
l'autorité des conciles, etc.; Abel de Sainte-
Marlhe, doyen de la cour des aides, garde
de la Bibliothèque royale de Fontainebleau.
(HuRTAUT et Maght.)
Textes de diverses épitaphes des Minimes ^
d'après le Recueil manuscriê de la BibliO"
thique nationale^ n" 9(^80.
I.
Dans la chapelle de M. le duc d'Angou-
léme se voyait une sépulture de marbre noir
de Diane de France, cfuchesse d'Angouléme,
fille naturelle de Henri IL Sur le tombeau
était une figure de marbre blanc représen*
tant la duchesse à genoux, les mains jointes
et le visage vers l'autel. On voyait aux deux
côtés deux grandes tables de marbre noir
avec ses armes au-dessus. Sur celle placée
du côté de l'autel était gravé ce qui suit :
Pin Manibus Memoriœque,
DiaiueFranciae, Ducisssc Engolismensis , Ghri-
slianiss. Régis Henrici II naturalîs filiae et in
jura legitimoruin nalaliuro adscriplœ , qiue pri-
mum Horatii Farnesil DucisCasterensis, inobsi-
dione Hediiia caesi paacis diebus uxor, postmo-
duni Francisco Monmorantio illustrissimae fi^
miliœ Principi eloquata , susceptoque ex eo
unius diei et longi mœroris filio vidua relieli
diu superstes fuit , euro aliarum virtuturo coa-
cursu , tum intégra pudîcitiae fama insignia ,
cultuque in Deum Regemque încomparabili,
cujus vel maximum documenturo dédit sub inl*
tio Belli ciuilis, deposilo apud lUam fidei plgnore
înter duos potentissimos Reges Henricum lU et
ejus mox successorem Henricum Navarrae Re-
gero mutua Goncordia atque amicitia slabilita
est : et tandem ut quod acerbe occasu per-
dideral, adoptione resarciret, morieus, Francl-
scum Valesium ex Regia stirpe Pronepotem
sibi bxreJem ex asse insliluit , atque incertse
morlalium vit» memor Ludovicum fratrem dm
minus virtutis quam sanguinis substituit.
Obiit octogenaria major, anno salutis supra
mille et sexcentos undevigesimo , tertio nonai
Jannarii.
Sur ce même cercueil était une lame de
cuivre sur laquelle on lisait :
Diane de France, Fille et Soénr légitimée de Roy,
Duchesse d'Angoulesme, Douairière de Montmo-
rency, decedée à Paris en Janvier I6I9«
i±a
PAR
DKnONNAIflR
MR
IMI
II.
Daos la cave de cette même chapelle on
voyait gravé sur un cœur de plomb :
Cœur de François de Talois» Comie d'Alez, dé-
cédé durant le Siège de Montpellier en iG2i.
Son Corp» est enterré eu ia grande £glise d^Agde.
m.
On y remarquait aussi deux petits cercueils
de plomb. Sur Tuu était écrit :
Louis de Valois, Com le d'Auvergne, decedé au
Chasteau d^Ëseoûeii en Tanuée 1(>37.
Et sur l'autre :
Armand de Valois, Comte d'Auvergne, decedé à
Paris en novembre 1659.
IV.
. Cy gist haute et puissante Princesse Charlotte
de Montmorency, Duchesse d'Augouiesme, Es-
pouse de trèshautel puissant Prioce Monseigueur
Charles de Valois, Duc d'Angoalesnie , Pair de
France : est décodée en Tan I(j56, le jour
de
V.
Cy gist le corps de haute et puissante Dame,
Madame Marie Touchet de Belleviilc , au jour
de son decés vefve de feu haut et puissant' Sei-
neur Messire François de Balsac, Seigneur d*En-
tragues Chevalier des Ordres du Roy et Gou-
verneur d'Orléans , laquelle décoda le 28* Mars
1638, âgée de 89 ans.
VI.
Chapelle de Maréchal de Vitry.
Premièrement y repose le corps de haut et pinV
sant Seigneur Messire Louis de THospital Che-
valier Marquis de Vitry , Seigneur de Caubert ,
Clievalier des deux Ordres du Roy, lequel est de-
cedé en Angleterre en Tan 1612, le jour de
et depuis a esté apporté pour estre Inhumé en
celte chapelle.
VII.
Aussi y gist et repose le Corps de haute et
puissante Dame Mad*. Françoise de Brichan-
teau, vivante vefve de M'« Louis de THospiul,
Marquis de Vitry, la quelleest décodée le... jour
(le Janvier 1640, et est inhumée avec soud.
Mary.
Montmartre (Ancienne abbaye de) , près
Paris.
Su 1153, la reine de France Adélaïde se
retira dans celle abl)aye dont elle était Ibri-
dalrice, pour unir ses jours dans la retraite
et dans les exercices de piété. Elle y mourut
environ un an après, en 115% ; son corps fui
inhumé devant le grand autel; son tombeau
n'avait rien de remarquable, sinon qu'on n%
voyait que quatre fleurons à sa eourooo»
royale, conformémentà rusagedecetemps-tt.
En 16i3, Marie de Beauvilliers, ftol>esse dé
Montmartre, fit tra[)S[)orter et» tombeatt dast
le chœur des religieuses; et, quelques années
après, Renée de Lorraine, pour lors «bbessa
de la même abbaye, le fit renoaveler, et y H
graver l'inscription et épitaphe modenif
que voici :
Ici est le tombeau de trés-îUusiFe el tréft-pieuse
Priocesse, Madame Alix de Savoye,
de France , femme du Roi Louis Vl dn
surnommé le Gros, mère du Roi Louis Vil dit te
Jeune, et fille de Humbert IT, Comte de Savoye,
et de Glble de Bourgogae, sœur du Pape Câ-
line IL
Cy gist Madame Alix, qui de France fnt Reine,
femme du Roi Louis sixième, dit le Gros.
Son ame vit au ciel, et son corps en repos»
Attend dams ce tombeau la gloire seavenine.
Sa beauté, ses vertus ia rendirent aimabla
Au Prince son -époux, comme à tons ses nqels;
Mais Montmartre fut Tob de ses plus do»x el)jett|
Pour y vivre, et trouver une mort délectable.
Un exemple si gi*and, ô passant! te couvie.
D'imiter le mépris qu'elle fti des grandeucs;
Gomme elle, sèvre-ioî des pAaisirs de ia vie»
Si tu veun des élus posséder las splendeuis.
NoTRE-TTiBis, cathédrale de Paris.
Peêcription de Véglin de Notri-Bame , lelb
quelle était avant ta révohtHon.
Notice par Hurtaot et Maont.
C'est un bâtiment gothique , grand et
mj^estueui. Sa longueur est de soixante-
cinq toises, sa largeur de vingt-quatre et sa
hauteur de dix-sepl. La feçade se fait remar-
Ïuer par soi> élévation et par sa sculpture.
>n y voi t des statues de vingt-huit de nos rois,
dont celle de Childebort est lia première, et
celle de Philippe-Auguste la dernière. Cette
façade est terminée par deut grosses toon
carrées qui sont dans les deui angles et qrd
ont trente-quatre toises de haut chacune.
On y monte par trois cent quatre-Tingts
degrés, et Ton va de Tune à Tautre par deux
Salerifs hors d'œuvre. Dans la tour qui est
u côté de rarch.vêché, il n'y a que deoi
S rosses cloches, d(»nt la plus considérable
it donnée en 11^00 par Jean de Montaigu,
qui la nomma Jacqueline, du nom de Ja^
quelinede la Hrange, sa femme. Cette clocht
ne s'étant point trouvée d'accord anec ïm
autres, le Ghai>itre la fit refondre en M6f,
et le roi Louis le Grand la nomma, avec li
reine Marie-Th:'rèse d'Autriche, sa femme;
le môme défout subsistant encore , le cba-
f)itre de Paris la fit retondre une seconde
bis on lb86, et quoique ia reine fût morte
en 1683, on mit cependant sur cette cloche
la même inscrtptiou qu'e» y evîail piecée à
iwr
PAE
DIIPIGRAPIUE.
PAR
iiie
la première' refonte, en changeant seule-
ment la date. Cette inscription est conçue en
ces termes :
Qiiac prius Jacquelina Joaimis Comitis de Moule
Aculo ctoniim Pond, xv M«. ounc duplo aucia,
EmoMUMiel Ludovica-Theresia vo<'or, a Ludo-
nce Magoo , cl Maria-Tliereaia Austriara f)us
eonjuge nominala ; et a Francisco Ilarl.'eo, pri-
mo ex Archiepiscopis Parisiensibus Duce et
Pari Francire, beoedicia » die 29 Aprilis anno
Domiiii 1686.
Dans l'autre tour, il y a sept cloches, et
sindans le petit clocher qui est sur la croi-
sée. Ces quinze cloches sont estimées pour
leur sonnerie harmonieuse. Au-dessus de
ces deux tours sont deux terrasses, d'où
l'on peut voir le plan et toute l'étendue de
Paris. Les voûtes de cette église sont toutes
couvertes de plomb.
Cette façade est percée de trois grandes
portes, par lesquelles on entre dans ré.-;lise,
dont la nef et le chœur sont accompagnés
de doubles ailes, au-dessus des voûtes
desquelles > ont d(»s galeries spacieuses aussi
voûtées et qui régnent autour do celte église.
Ces galeries ont été longtemps sans balus-
trades; mais comme dans K'S cérémonies
extraordinaires elles sont remplies do peuple
que la dévotion ou la curiosité y attire, le
chapitre a voulu prévenir les accidents, et
y a fait mettre une balustrade de fer, qui
aurait été beaucoup plus riche et plus con-
venable en pierre. C'est à ces galeries ou
tribunes que, pendant la guerre, on expose
les drapeaux et les étendards pris sur les
ennemis de la France : on les ote en temps
de paix.
En entrant dans cette église, on remarque
une colonne qui est adossée au premier
pilier à main droite, sur laquelle est I&
figure d'un homme armé de toutes pièces,
à genoux, et qui semble prier saint Chris-
tophe, dont la statue colossale est adossée
an pilier suivant. Au bas de la figure de cet
homme est cette inscription :
C'est la représentation de noble boniine Mes-
sire Antoine des Essarts, Chevalier, jadis Sieur
de Tbienx et de Glatigiiyau Val-deGalie, Con-
seiller et Chambellan du Roi notre Sire Char-
les XI de ce nom, lequel Chevalier Ût faire ce
grand image en rhonaeiir el révérence de Mon*
siear Sw Cliristopbe, en Tan 1413. Priez Dieu
pour son ame.
On voit au-dessous les armes des Essarts,
qui sont de gueules à trois croissants d'or.
Antoine des Essarts, valet tranchant et garde
des deniers de l'épargne du roi, suivit le
parti du duc de Bourgogne avec Pierre des
Essarts, son frère aine; mais ayant l'un et
l'autre changé de |Mirti, il en coûta la vie à
Pierre, qui eul la tôte tranché.^ aux halles,
eu 1^13, et Antoine courut grand ris(]ue
d'avoir le u)éiue sort. Ce fut en reconnais-
swc« de ce danger évité qu'Antoine lU ftirQ
cette statue colossale de saint GhristO(rfi«
qu'on voit ici.
Contre le dernier pilier de la nef, et vis-
à-vis la chapelle de \i\ Vierge, est appuyée
la statue équestre de Philippe le Bel. C'est
en cet élflt que ce nd vint, dit-on , rendre
grîkes à Dieu et à la Vierge de la victoire
qu'il avaii remportée sur Tes Flamands à
Mons-en-Puelle, le 18 d'août 13aV. D'aiUres
prétendent que c*est la statue votive de ce-
roi, qui la tit mettre dans cette église eo
actions de grâces de cette grande victoire.
Il donna en même temps 100 livres de renie
annuelle pour la fondation d'une tête qui se
célèbre tous les ans le 18 d'août, en mémoire
de cet avantage signalé, il y a néanmoins
des savants, [)arini lesquels est le P. Mont*
faucon , qui [)rétendeiit (|ue cette statue
équestre est celle de Philippe de Valois, ()ui
fit ériger ce monument en mémoire d'uQ
vœu qu'il avait fait à la sainte Vierge, s'é-
tant trouvé en très-grand danger à la bataille
de Montcassel, qu'il gagna sur les Flamand»
le 22 d'août 1328.
Vautei et le chmur de V église Noire-Ikme.^^
Le roi Louis Xlil, ayant fait vœu de faire
élever un maltre-autel dans celte église, qiû
fût digne de sa piété et de sa magniticence,
en laissa l'accomplissement à Louis le Grand»,
son fils. Ce prince est allé au delà des inteor
tiens de Louis le Juste, son pèrOi et a fait
faire cet autel avec des ornements et uo^
magniticence fort au-dessus du premier pro-
jet, tout ma^^nifique qu'il était.
Ce grand ouvrage, qui est du dessin de»
Robert de Cotte, premier architecte du raî^
fui commencé au mois de septembre de l'an
IG^ ; mais ayant été discontinué pendaat
plusieurs années, on ne recommença à y
travailler qu'en 1708, et il a été achevé en
1714.
Ce nouvel et magnifiiue autel est isolée!
placé presqu'au centre du chevet ou roadf
I)oint du sanctuaire. Le corps de l'autel est
construit de marbre d'Egypte, et taillé ett
forme de tombeau anti(pie. 11 est décoré par
i\Qs chérubins et autres riches ornements de
hro ize doré au feu. Deux grands anges ett
adoration, l'un h droite et Tautre à gauehe^
sont sur des enroulements de même matière^
et ont été jetés d'après les modèles de Cajoi^
de l'actidémie de sculnture. Entre ces deux
anges est un gradin devé, de marbie bleue»
chargé d'un bas-relief ovale, et de plusieurs
ornemenis symboliques de bronze doré, (>et
Vassé, sculpteur habile. Sur ce gradin en
voit un crucitix et six chandeliers d'argeol
d'un excellent travail. Cet autel est élevé
sur trois luarches circulaires dc^ marbre d^
Liinguedoc, qui forment un marchepied ea
demi-ovale, l'ait en marqueterie de mai'bre
de diverses couleurs. Ce Iravail est des plus
parfaits en ce genre, de monte que le marche*
pied qui est au-dessous de la niche, derrièr|e
le maître-autel, lechiU'ni et lesarmQsdaroî^
et les ornements desa igles; tout le reste da
pavé du chœur est incrusté de grands cooft^
liartiments de marbre de divers<'S couleurs»
On monte au sanctuaire (ler quatre .mai'chet'
iUl
PAR
DICTIONNAIRE
PAft
IW
de Languedoc, bordées de part et d'autre
par une balustrade, en portion de cercle,
dont les tablettes et les soubassements sont
de marbre de Rancé, et les balustres de
bronze doré au feu, et ciselés avec beaucoup
de soin.
Pour accompagner cet autel, on a incrusté
de marbre blanc, veiné de gris, sir des ar-
cades qui forment le rond-point du sanc-
tuaire, de même que les jambages ou pieds
droits oui sont posés sur des soubassements
de marnre de Languedoc. Ces arcades sont
séparées par des espèces de pilastres ou
montants en saillies, dont les impostes ser-
vent de chapiteau, et sur lesquels ces mômes
montants s'élèvent encore en forme de pi-
lastres atliques, terminés d'une corniche ou
plate-bande en ressaut, sans amortissement.
Les uns et les autres de ces pilastres ont
leurs ravalements de marbre de Languedoc,
chargés de trophées de métal doré. Les
anges en bas-relief qui sont placés dans les
tympans de marbre rouge, au-dessous des
archivoltes des arcades, sont aussi de métal
doré, de môme que les ornements que Ton
a mis sous les bandeaux de ces arcs, dont
les dosserets sont aussi incrustés de marbre
de Languedoc ; enfin, au bas de chacun des
montants ou pilastres, on voit un grand ange
de métal dore, posé sur une espèce de cul-
de-lampe. Deux de ces anges ont été mode-
lés par Vanclerc, un autre par Poirier, un
par Hurtrelle, un par Nagnier, et le sixième
par Anselme Flamen. Vanclerc a jeté en
fonte les deux dont il a fait les modèles, et
Robert Schabol les quatre autres.
La baie de Tarcade du milieu qui est der-
rière le grand autel, est formée en niche oc-
cupée par un groupe de marbre blanc, com-
posé de quatre figures. Celle de la Vierge
domine sur tout le groupe, et nous la fait
voir assise, ayant les bras étendus et les
yeux en larmes, et levés vers le ciel. La
douleur d'une mère et sa parfaite soumis-
sion à la volonté de Dieu sont ici exprimées
de la manière la plus vraie. Sur ses genoux
est la tête et une partie du corps de son fils
descendu de la croix. Le reste du corps de
Jésus-Christ est étendu sur un suaire. Cn
ange à genoux soutient à droite une main
du Sauveur, un autre tient la couronne d'é-
pines, et regarde douloureusement les im-
pressions meurtrières qu'elles a faites sur la
tête du Christ. Ce groupe deCoustou Taîné est
un ouvrage admirable. La tête du Christ est
d'une rare beauté par la belle expression et
la dignité du caractère. Le soubassement
ravalé au-dessous, est incrusté de marbre
vert campan , et semé de fleurs de lis de
bronze doré. On y voit une croix de marbre
blanc et une écharpe volante de même. Au-
dessous est un autel ou crédence pontificale
de marbre blanc jaspé, chargé de consoles,
de chérubins, de festons et d'un cartouche
au milieu, le tout de bronze doré. Le haut
de celte niche est rempli d'une gloire, au-
dessus (le lar]uollcdes anges soutiennent la
sainte Eucharistie d'où partent de grands
r«yons de lumière.
Dans les baies des arcades les plus pro-
ches de l'autel, l'on a pratiqué deux piédes-
taux de marbre blanc, chargés des armes du
roi. Celui qui est du côté de l'Epttre, sou-
tient la statue de Louis XIII à genoux, aui
offre son vœu et sa couronne ; et du coté
de l'Evangile, est la statue du roi Louis k
Grand, qui accomplit ce même voeu. La sta-
tue de Louis XIII est de Coustou le jeune,
et celle de Louis le Grand, de Coysevox.Ces
deux statues sont de marbre blanc.
Au-dessus des arcades sont les vertus dé-
signées par les attibuts qui leur convien-
nent. A droite en commençant du côté de
l'autel. Ton voit la Charité et la Persévé-
rance, sculptées par Poulletier ; la Prudence
et la Tempérance par Fremin; l'Humilité et
l'Innocence, par Lepautre. A gauche soot la
Foi et l'Espérance, par Lemoine ; la Justice
et la Force par Bertrand ; la Virginité et U
Pureté, par ïhiéry.
Les portes latérales sont entre les der-
nières arcades, ornées de marbre de diver-
ses couleurs, et chargées au-dessus de ché-
rubins et de chiffres de bronze doré. Auprès
de ces portes, et à la tête des stalles des
chanoines, s'élèvent deux espèces de chai-
res épiscopales d'une belle sculpture, enri-
chies d'ornements et de bas-reliefs. Sur
celle de l'archevêque, le sculpteur a repré-
senté l'histoire du martyre de saint Denis;
sur l'autre chaire, qui est vis-à-vis, est repré-
sentée en bas-relief la guérison du roi Cnil-
debert, par Tintercession de saint Germain,
évoque de Paris.
Les stalles des chanoines sont aussi or-
nées de sculptures et de cartouches alterna-
tivement carrés et ovales, dans lesquels
sont des bas-reliefs qui représentent des su-
iets choisis delà vie delà sainte Vierge, ou de
l'histoire du Nouveau Testament. Les onze
sujets qui sont du côté de la chaire de Tar-
chevêque sont la Naissance de la Vierge, sa
Présentation au temple, la Vierge instruite
[)ar sainte Anne, le Mariage de la Vierge,
'Annonciation, la Visitation, la Naissance
de Notre-Seigneur, l'Adoration des Rois, la
Conception, la Purification et la fuite en
Egypte. De l'autre côté, dans les basHrelie&
des stalles, on voit la Sainte-Famille, Jésus-
Christ disputant avec les docteurs, les Noces
de Cana, la Vierge au pied de la croix, la
Descente du Saint-Esprit, rAssooQptioa ;
une femme è genoux qui représente la
Prière; la Prudence, la Modestie et THumi-
lité. Toute cette sculpture est de Du Goulloo,
sculpteur du roi, et l'un des plus fameux
sculpteurs en bois.
Au-dessus des chaires épiscopales et des
stales des chanoines, l'on a placé huit grands
tableaux dans des bordures magnifiques. Le
premier représente l'Annonciation de la
sainte Vierge : il a été peint par Halle ; la
Visitation de la sainte Vierge, peint par Jou-
venet; la NativitédeJésus^hrist, peint parla
Fosse ; l'Adoration des Mages, par le rnêflie
peintre; la Présentation de Jésus-Christ au
temple par Louis Boulogne; la fuite en
Egypte, |)ar le même ; Jésus-Christ dans It
i249
PAR
DEPIGRAPUIË.
PAR
{«Bè
temple, où il dispute avec les docteurs, par
Antoine Coypel ; KAssomption de la Vierge,
du môme peintre.
La principale porte du chœur, c'est-h-dire
celle qui est du côté de la nef, les deux
moyennes et les six arcades sont fermées
par des grilles de fer, d*un travail et d*uoe
richesse qui méritent Tattention des con-
naisseurs. On n'enterre jamais dans le chœur
de cette église que des princes,, des prin-
cesseSydes archevèguesde Paris, ou d'autres
prélats , par une faveur particulière ; tels
qu'ont été Renaud de Beaune, archevêque de
Sens, et Jean-Baptiste duChfttelier, nonce du
pape Grégoire XIII, mort à Paris en 1583.
Le 5 mai 1699, eu reconstruisant le grand
autel, comme il est aujourd'hui, on trouva
au bas des degrés de l'ancien grand autel,
une petite tombe de cuivre, où étaient gra-
vées les armes de Frauce et de Savoie, et un
cœur couronné qui représentait celui de
Louise de Savoie, ûlle de Philibert, comte
de Bresse, puis duc de Savoie, et femme de
Charles, comte d'Angouléme, mère du roi
François 1", laquelle décéda le 22 septem-
bre lo31. On y lisait cette épitaphe :
Cor magnorum Opifex,Francùm qux et vlsceraRegein
Poriavere hic saiit ; spiritas, in superis.
Sous cette tombe était un petit coffre do
f>lomb de demi-pied en carré, qui enfermait
e cœur de cette princesse.
Au bas des degrés du grand autel , au
milieu, et sous une pierre carrée de mar-
bre noir, sont, dans un barrillet de bois,
les entrailles du roi Louis Xill, avec cette
inscription :
Yiscera Ludovicî Xlli, Régis CbrisUanissirai,
posuit Liidovicus de Bernage, Régis Eleeniosina-
rius , et Ecclesiae Parlsiensis Canonicus. Anno
Doniini 1643, 14 Maii.
Derrière l'autel, sous la châsse de saint
Marcel, on trouva un tombeau de plâtre,
placé autrement que les autres, ayant la tôte
tournée du côté droit, et les pieds du côté
gauche. Il n'était couvert que d'une pierre
de taille, et il n'y avait dedans que la tôte,
quelques ossements, des morceaux de pan-
toufles de cuir et des petits pots de terre
rouge, dans lesauels il ^ avait des charbons
et de l'encens. Sur la pierre qui couvrait ce
tombeau étaient ces mots :
Hic jacet Pliilippus fillus Ludovicî Grassi, Re
gisFraticoruni,ArchidîacoousEccleske Parisien-
sis, qui obiil anno 1161.
Le mercreci 6 mai 1699, on découvrit le
tombeau d'un évoque, proche l'autel, du côté
de l'Evangile. Il était d'environ un pied plus
grand que les autres tombeaux, et était cou-
vert d'une triple tombe,"dont deux de pierre,
et la troisième de cuivre, sur laquelle il v
avait eu une inscription qui était effacée. Il
y avait quelques morceaux de bois de cèdre,
3ui étaient les restes d'une bière, une bague
'or dont le chaton était d*un faux rubis de
oristal convexe, environné d'autres fausses
pierreries, et plusieurs morceaux d'étoffe à
(leriii pourris, qui paraissaient avoir été des
orfrois de chasuble brochés d'or.
Le môme jour on ouvrit un tombeau.de
marbre noir, de huit pieds de long, sur quatre
de large, où était inhumé Pierre d*Orgemont,
évoque de Paris. Ce tombeau était élevé
d'environ trois pieds, et situé entre deux
gros piliers du chœur, du côté de l'Evangile;
dessus était couchée une statue de marbre
blanc, et autour du bord supérieur du loin*
beau, étaient gravés ces mois :
Hic jacet Reverendus in Christo Pater Domiinis
'Petrus deOrdeimonte, Parîsiis oriundus, in utro-
que Jure Licentiatus, olim Morinensis, posimo-
dum vero Parisiensis Episcopus, qui obiit aano
1409, die mcnsis Julil (1).
Sous ce marbre on trouva un cercueil de
pierre en façon d'auge, où il n'y avait ni
ossements, ni habits, le tout étant pourri et
réduit en poussière, hormis une bague d*or,
dont le chaton était d'un doublet vert, façon
d'émeraude.
Le môme jour fut ouvert le tombeau de
Louis de France, duc de Guyenne, dauphia
du Viennois, fils de Charles VI et d'Isabeau
de Bavière, mort le mercredi 18 décembre
1)^15, âgé de dix-neuf ans, et inhumé le
lundi 23 du même mois, du côté de l'EpItre,
au pied des sièges où se mettaient autrefois
le prêtre, le diacre et le sous-diacre durant
la célébration de la sainte messe. Dans ce
tombeau qui était à fleur de terre, on trouva
un cercueil de plomb qui était enfermé dans
un autre de bois, dans lequel il n'y avait que
des cendres.
Le jeudi 7 mai 1699, on trouva derrière
l'autel, du côté de TEvangiie, un tombeau à
six pieds de terre, fait d'une seule pierre
concave, dans lequel étaient les cendres d'E-
tienne 11, dit Jempter, évoque de Paris, avec
sa crosse de cuivre et sa bague d'or ; le
chaton d'un doublet blanc, de nulle valeur,
quelques morceaux d'étoffe et une plaque
de cuivre rompue en deux, et sur laquelle
on lisait:
Hic jacet Slepbanus de Aurelianîa, quondâm
Parisiensis Episcopus , qui decessit Dominica
anle Mativiialem beatae Mariae Virginia, anoo
1S79. Anima ejus requiescal in pacc.
Le vendredi 8 du même mois, on décou-
vrit le corps d'un évoque qui était è quatre
ou cinq pieds en terre, dans une tombe fort
étroite du côté des pieds, avec une crosse
de cuivre et une bague d'or; le chaton d'un
doublet bleu, façon de turquoise , et une
partie des ossements en ipouare. 11 était ad
coin postérieur de l'autel, du côté de l'EpI-
tre. On ne sait de qui il est, parce qu'il n*y
avait aucune inscription.
(i) On trouvera répiiaphe de Pierre d*Orgemont
un peu plus exacleniciil rapporlce dans les exlraiu
du liecueil ins. de la Bibliothèque naiionale, que
BOUS donnerons à la suite de la notice d'Hurtaut.
im
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
liSS
Le lendemain samedi, on découvrit le
tombeau de Denis Dumoulin, évè(|uc de
Paris, qui élail à lleur de terre, du cùié <Je
r£pilre,dans lecjuel était le haut de sa crosse
de cuivre, et un tiès-gros anneau pastoral
d'oii; le chaton d'un doublet blanc de crii^lal,
60 forme d«^ diamani entouré de {tetitcs {>er-
les, quelques ossements, des cendres et des
pièces d'étoffes. Ce tombeau était couvert
4'une lame de cuivre, autour de la(]uelle,
par-dessus, était gravée cette épita[)he :
Hic jacet recolendœ memorine Domîniis Dioiiy-
siiis é» Moltiidifio, duin decessit Palriarcha An-
iioclienus^ Ëpisoopus Parisieiisis , et per aiitea
Arcbiepiscopus 1 olosaiiiis , de Foro Meidensi
oriundus. Régi Caroli septiini (k)n8iliariiis faiiio-
sîssimus, vir niagni coiisilii, nique priidentissi-
nius, probttatis cximicC , et liiigiia discrtissiinus,
qui plurcs fecli fundalioiies hic, Tolosne ar Mel-
dis, et olnil Parisiis die vencris décima quinia
Septeinbris, anno Doiuini 1447. Auiina ejus rc*
qiiiescal iii paoe. Amen.
Ce Denis du Moulin ou Dumoulin avait
été marié avec Marie do Courtcnay, dont il
hvail eu Jean du Moulin ; après la mort de
8a femfire, il embrassa Télat ecclésiastique,
iet parvint aux dignités dont il est parl(» dans
l^ipilaphe ci-dessus. De ce Jean du Moulin
sortirent plusieurs branches de ce nom, <*n-
tre autres culb' dont était issu le fameui:
Charles du Moulin, avocat au parlement de
Paris et le nlus grand jurisconsulte qu'il y
ftit eu pour le droit français. La famille des
du Moulin était alliée à celle de Bolevne ou
de Boulen, de laqiu^lle était Anne de Boulen,
mariée le 14- novembre 1532 avec Henri VIII,
roi d Angleterre. La reine Elisabeth qui sor-
tit de ce mariage ne rougit pas de dire au
maréchal de Montmoreiicy, envoyé parle roi
en Angleterre, Tan 1572, |K)ur Falliance des
deux royaumes, qu'Anne du Moulin, fille de
Charles, et ses enfants, qui a\ aient été mas-
sacrés avec elle à Paris, par ûcs voleurs, la
nuit du 10 février de cette même année,
étaient de ses parents.
Le même jour, 9 mai, on démolit laulel
de la Saix)te;Trinit6, vulgairement dit Tautel
des Ardents,* qui était derrière le grand aiJlel,
entre les dt ux gros piliers du fond, au-dessus
duquel était U'ie figure de la sainte Vierge,
d'albûtre, parfaitement bierï travaillée. Cet
autel était élevé de telle sorte qu'on le voyait
des stalles du chœur par-dessus le grand
autel ; dessous était le lieu nommé le Con-
diVotre, fermé à clef par une porte à deux,
battants, et ouverte à jour par de petits ba-
lustres. C'est en ce lieu que Ton serrait dans
des armoires tout ce nui était nécess«iire
J>our célébrer les grandes messes. Dans le
ond^du conditoire était un petit tabernacle
doublé en dedans de brocard d'or et d'argent
à fond rouge, où l'on mettait le Saint sacre-
ment, (prf>n y portail en cérémonie, l()rs(iu'il
y avait des prières de Otiaranle-Heures pour
quelque nécessité publique. Oîi iiîOîilail à
cet autel par deux rampes à balustres de
cuivre. Sous la grande pierre supérieure du
même autel, on découvrit un petit sépulcre
de plo;; b d'environ un demi-pied de long,
sur trois pouces de large, avec son couver-
cle, dans le^iucl H y avait des reliques enve-
loppées dans du l^lTetas ( ramoisi ; et sur ce
petit sépulcre était placé un vase de verre
de com|K)sition, en formt*. de ciboire avec.%Âi
couvercle, dans lequel étaient plusieurs re-
liques, et un morceau du procès-verlial écrit
sur du velin à demi pourri, où Ton nut seu-
lenient lire le nom cle Hatton, secrelaire de
Tévéque de Paris.
Le lundi 11 mai 1699, on trouva à cioji
pieds de terre un tombeau de pierre qui était
celui d^Aymericde Magniac, cardinal et évè-
que de Paris, dans lequel é^ait son cor(i5
embaumé, et enveloppé d*uu suaire doul il
était couvert. Sur le même tombeau était en*
diâssée une grande plaque de cuivre, sur la-
quelle était gravée i'épitaphe qui suit :
Hic jacet in Christo Pater Reverendissimiis îkh
minus Âyinericus de Magniaco, nalione Lemofi-
censis in Yitla Sancii Juniani , ex nobilibus pa-
reniibus , ulriusque Juris Professer, quoiuUm
Rogiim Joannis et Caroli quinli Consiliarius et
M:)gislcr Kequestanim liospiiii. Primo fuit De-
caiius Kcolesisc Parisiensis notninatus , deînde
ad Poiitificaleni assumpiusestdigniuiiein : un-
dem faclus fuit tHuii Sancii Ëusehii Sanct«
Roinana^ Ecclcsiae Preshiter Cardinalis. Obiit
anno 1584 Avenione, 20 die Marlis; cujos cor-
pus iutegrum Parisios asportaium sub bac
tomba requiescit. Aniiua f^jus requiescat in pace.
Amen.
Sa statue était élevée sur un pilier dans le
chœur, près la porte du côté (^ r£vangi'e.
A côté du tombeau de Piene d*OrgemoDt
étfiit élevé sur une grande colonne de pierre,
adossée à Tun des gros piliers du chœur, la
statue de Philippe-Auguste, fds de Louis VU,
et grand-père de saint Louis.
Tous les ossements énoncés dans leproc^
verbal ci-devant énoncé, a()rès avoir été <lé-
cemment déposés dans la cha})elle d * Saint-
Léonard, furent nus ensemble le 6 juin 1699,
dans un tombeau de pierre de taille, couvert
de même, et fait exi)rè$, de cinq pieds da
long sur deun pieds de large, et de luiit pou-
ces de prcdbndeur, placé sous terre dans k
sancluiiire près le grand autel du côté de
TEpître, vers l'endroit où le célébrant dit le
De profundis à la messe avant le Lapabo.
Le lundi 7 décembre 1699» après midi,
entre Noues et Vêpres, Tarcbevéque en ha-
bits pontificaux, accompagné des chanoines
et du chœur, flt la bénédiction de (a pre-
mière pierre de l'autel, comme il est marqué
au rituel pour la première pierred*uneéglise,
en cliangeant seulement le mot d'fce/fftm
en celui iVallare.
Dans la plus haute pierre des fondements,
on creusa l'espace d'un demi-pied carré, et
Ton y mit d'abord une couche de changea
broyé, et [>ar-dessus une lame de cuivre car-
rée, sur laquelle est celte inscri|Hion :
Î^Z
PAR
D*El1GRAl>fllE.
PAU
ItU
Louis le GrAii;!, (Us de Louis le Jiisie , et piïiil-
fils (rileiiri k?ï <ir.ind , apnl'S avoir doiiipK^ l'Iiô-
rcsii», rclîibli I:i vraie ï\ 'l'gion daiis lotil son
Royaume , tcnniné gloriouscinciit plusioiirs
graiides guerres par Icrre el p.ir mer ; voulant
accomplir le vœu du Roi soivpère, cl y ajoulci*
des marques ile sa piété , a fait faire dans TE-
glisc cathédrale de Paris, un Autel avec ses or-
nemonls, d*uue magnificence au-dessus du pre-
mier projet, et Ta dédiée au Dieu des armées ,
Maiire de la paix el de la victoire, sous Piuvoca-
tron de la Sainle Vierge, Patronne et Protectrice
de ses Elals. L'an de N. S. KiOO.
Par-dessus cette lame on 'roînil «lu char-
bon hro.yé, et sur ce ciiarb')ti on mit quatre
médaillés, savoir* une d'or, pesant un marc
un. gros, faile par Besnard, rep;Y;senlanl d'un
icùié le roi Louis Xill en bûsto, avec C43Uo
légende :
LudovicusXllL Fr. et Nav. Rex
«t sur le revers est représenlé une Noire-
•DAme de Pitié qui tifint Jésus-Chrisl moit
-siir ses gen ux et le munie Louis Xlll à ge-
noux, qui lui présente son sceptre et sa cou-
Tonne, avec ces mots dans Tcxergue :
Aram vovit 1055.
pour légende :
Se et Rcgnum Deo, sub B. Mariic tulela consecravU.
Une autre médaille d'or, pesant un marc
juste, faile par Roussi 1, repiéso'UaiU d'un
côté Louis XIV^ en l)u^le, avec celle inscrip-
tion autour :
Ludovicus Magnus Rex Cliristianissimus,
et sur le revers est représenté Tautei comme
il devait être selon le preiuier projet» avec
ces mots dans Texergue :
Aram posuit 1609.
et celte légende autour :
Volum a paire nuncupntum solvit.
Ou y mit aussi deux autres médailles d'ar-
gent de la uiùme grandeur, el rei)réseiilant
les mômes choses que 1rs deux «1 or, pesant
chacune, celle d • Louis XIII cinq onces un
gros, et celle de L'>uis XlVriiq onces juste.
Kntro les lombes des évùques el archevê-
ques qui ont été inhumés dans ce chœur, il
Y e'1 avait uuelque>-uMe8 sur lesquelles il y
avait des éjâliiphes. Celle de Renaud de
Beau'ie, arcnevéïiue de Bourges , puis de
Sens, et grand-aunjônier de France, était de
marbre noir, et on y lisait cette épitaphe :
D. 0. M.
Et eternae memoriaî viri immortalitate dignis-
timi Reginaldi de Beaune , qui sex Gbristianis-
simis Regibus , Francisco 1, llenrico II, Fran-
cisco H, Carolo IX, llenrico III, llenrico IV,
lldelcm strenuuuH|ne navavito))eraui; Francisci
Andium, et Allençoiiii Diicis (^ancellarius , iii
A ula Palatious, in Seiiatu Piirisiensii Sanctiorque
Corsilio Senator; in Saccrdotiim Convenio £e-
clesiasticis Otiieiis gl«>rlose perfunciuft, priimiiii
Miiu:itensis Flpi'sropus, deinde RiturisensisPa-
Iriaivlia Archiepiscopus, Aquitani:e Primas, post
ea Senonum Arcliiepiscopus, Galliœ et Gorma-
niîc Primas , IHa<^uu9que Fnifict:c lUeeniesina-
rîus. plenus lionoribiis et annis animam scit^tiis
omnibus, et virtuiibos decoratam Deo redilidit
Anno a^tati^Td, 1046. Garola et Maria de Beaune,
e fratribus filioe mœrentes posuerunt.
On remarque que Renaud de Beaune,étant
devenu ar In'vûque de Sens, continua h faire
poi'ter devant lui la double croix (pi*il faisait
porter h Bourges en qualité de patriarche, et
que ses successeurs archevêques de Sens
ont toujours continué depuis à la faire [iov^
ter de môme, quoique les piédécessours 4le
Renaud de Beaune n*en eussent jamais porté
qu'une sim|ile.
Suis u»io aulre tombe do marbre noir qui
est vis-à-vis la chaire épiscopale, gît le cOrps
de Pierre de Marca, président au parlement
de Navarre, puis évOque de Couserans;, en-
suite arciievùipie de Toulouse, et enfin ar-
chevôque de Paris. Celait un liommc d'un
grand sens et d'une grande érudition. Le
plus considérable des ouvrages qu'il a don-
nés au public, est son traité />c conx:ordiu «a-
cerdotii et mpcrii, livre également savant et
polititpie» dans lerpicl Fauteur travaille à
établir une médiation entre les droits du
rrd et les prétentions de la Cour de Rome.
Cet archevcVjue était d*une ancienne no^
blesse de Béarn, qui porte pour armes d'a-
zur à la barre d or, accompagnée de deux
lions passants d'or. Garsias de Marca com-
mandait la cavalerie de Gaston, prince de
Béarn , au siège de Saragosse, Tan 1118.
Quoique ses descendants aient suivi la pro-
fession des armes, on trouve néamnoms,
vers Tan U40, un Pierre de Marca qui était
grand jurtscoiisulie, et président des oon-
seiis du )M'ince son maître. M. de Marca nV
vail jamais été ministre du parti des préten-
dus réformés, ni môme jamais été engagé
dans leur secte, comme l*a préleuda Guv
Patin, (pii avance aussi sans preuve|loiu» I,
letlre 09) que ce prélat était de i>asse lex-
traction. Voici son épitapbe :
Peu-us de Marca illustri et antîqua gentc nobilia
Bearmis, moribiis, virltitibus, pielaie, rerum ge-
reudanimperitia, scriptis.Juris puhlici, diviiii el
bumani, Eeclesiasiici atqiie Civilisbcieiitiainler
omnesperînsigiiis. ExNavarrx Parlamenti Prae-
sidcSacri Gonsistorii Cornes ordioarius,perRu-
scinoiiem et Catalouiam inissiis Domiiiicus, et
Regias Visitator, et Conseranoriim Episco[K>j Ar-
chiepiscopus Tolosaniis,unusex summis Regni
Admiiiistris; a LudovicoXIV Archiepiscoptis Pa-
^isica^isnominatus, ab Alexandre Vil confirma
Uis,obdormivit in Domino. mazimobnjusSedis,
cl toliiis Ecclesia', Rcgni, Rrîp. luclii, iic 29 Ju-
nii 16Ui.
ifss
PAR
DIGTIOMMAIRL
PAR
IS5«
Vis-à*fM la chaire archiépiscopale, mais k
maia gauche, était aussi la tombe d*IIar-
douiû de Péréfixe, archevêque de Paris.
▲ et a
Hicjiicct Hardouinutt de Perefiie de Beaoïnoui,
Luderici XIV Reguin sapieuiissimi sapieiilissH
mus PrsBceplor. PhiBiun Episcopus Rulheoeii-
sis, detade Parîsiensis Archiepiscopus, Sorbon»
Provisor, Regii Torquatonim Equiiuro Ordînis
Coromendaler et CanceUarius, vir corporis di-
giiilale, ingenîi prseslanlia, aniini candore, iiio-
rum et dectriiue puritate , bonis omnibus corn-
meadatos, in luendis repeiendisque su» Sedis
et Ecdeske bonoribus ; diligens» feiiZyipodestus,
* tîbi parcus, tibi sevems , etpL caHeros liberaiîs
et îndalgent; qui dura bancEcclesiam per leptea-
DiuHipiaei assîdua sollicîtudine regU, omat,
amplillcaty toi tantis laboribus non defessus, sed
eihaustus, corpore deficiens non animo, iaspe*
rata morte suis ereptus est dum sese omnibus
toCum daret: sic Deo plenus, Ccelo matunis,
obiit ineante aonno i67i «tatis (>5.
François de Harlay, archevêque de Paris»
premier duc de Saint-Cloud, pair de France,
fut aussi inhumé dans ce chœur. Il n'j[ avait
sur sa tombe qu'une inscription fort simple;
mais M. Legendre, chanoine de cette église,
et très-cooDU dans la république des lettres
er les ouvrages dont il Ta enrichie, a écrit
Vie de ce prélat son bienfaiteur, et a com-
posé en son honneur Tépitaphe suivante :
HIC JàCBT
Reverendissîmus in Cbristo Pater Franciscus ex
au tiqua atque illuslri Harlxorum gente, Rotbo-
magensis primum, deinde Parîsiensis Arcbiepi-
SGopus , Dux et Par Francix: , Regioruiu Ordi-
Mm €ommendalor, vir magiii nominis : forma
egregia, TiTîdo satHimiqae ingénie : praRcellenti
llUerarum omnium notitia , facundia supra û-
dem, eaqne exieniporanea : morum suavitate et
eleganlia : incredibili de omnibus bene merendi
stadio : exquisitissiiiio rerum usu : singulari in
pertrtciandis negoUis solenia : eximia in Re-
' gem tlde : ampliflcandae Religionis zelo longe
darissimus. Rothomagensi Arcbiepiscopatu an»
;- .aisunde viginti sapientissime administra to , ad
Parlsiensem Catbedram provertus est a Ludo-
vioo UV, Regum maxime. Tum Régis volun-
tate» omniumque existîmaiione, Ecclesiae Galli-
cane Arbiter, controversias omnes, pacis aman-
tissimus, aut composuit, aut dijudicavit. Cleri
Comitiis novies quaier solus, praefuit. A Ghri-
stianissimo Rege designalus est Cardinalis, por
purae tamen caruil bonoribus ; repeniina quippe
morte correptus , rébus huuianis excessit, se-
ptuagenarins, minus octodiebua, vin. Idus Aug.
aan. 1695. Ponlificatus Parîsiensis ferexxv.
Lorsqu'on 1711 on creusa une crypte pour
servir de sépulture aux archev^^ques de Pa-
taphes qui étaient dans ce chœur, et desquels
on vient de parler pour en conserver la mé-
moire à la postérité. Ce fut en ce même lieu
et en ce même temps qu'on trouva plusieurs
bas-reliefs el inscriplions antiques. C'est en-
core \\i que furent inhumées les entrailles
du cardinal deNoailles, archevêque de Paris,
mais sans aucune inscription.
Au bas des marches par lesijueUes on
monte au grand autel, ont été mises les en-
trailles des rois Louis XIU et Louis XIV,
avec ces inscriptions :
Yiscera Ludovici XIO Régis Chislianîssîmi ,
anno mpcxlih , xiv Mail.
Tiscert Ludovici XiV, Régis Gbristiantssiml ,
anno mbccxv» i Septembris.
Le cardinal de Noailles ût faire au chevet
de ce chœur une grande niche fort ornée,
dans laquelle on a placé la chAsse de saiot
Marcel, évêque de Paris, et Tun des patrons
de cette ville. Ou ne porte ordinairement
cette chAsse en procession qu'une fois Tan,
qui est le jour de l'Ascension; ce sont les
orfèvres qui la portent.
En sortant du chœur par la porte princi-
pale pour entrer dans la nef, le premier ob-
jet qui se présente est une tombe de marbre
noir, sous laquelle a été inhumé H. de la
Porte, chanoine-jubilé de cette église, qui a
donné les huit tableaux dont il est parlé.
Voici l'épitaphe qui est gravée sur cette
tombe:
STÀ VIATOa.
Adoraloqoe Deo mireris commemorandam lîbe-
ralitatcm DD. Antonii de la Porie Parisiens.
Sacerd. bi^us EccL Canon. Jubikci, cujus cine-
res hic beatam resurrcciionem expecianl. Ho-
sii» satutari tabernaculum in sole ex argenlo
deaurato pondo Ubrarum cenlum posuit. Tabu-
lis octo legregie piclis bunc Cborum exomavit
redilu anuuo 8(M) librarum Eccl. Parisi. auxit.
Nosocomii vero panperes bairedes ex asse insU-
luii. Qq» dona non mors extorsit exaaimi , sed
pietas imperavit ineoinmi, denique gravis annis,
meritis gravier, qnas Cœlo consecravitopes, mul-
tiplicato fœnore percepturus. Oblît xxnr Decemb»
anno Dom. 1710, a:taiis 83>Can. 60 Desiderium
sui relinquens el exemplum. Tôt beoeftcioniB
memor Eccles. Paris, solennl sacrlftcio qooi-
annis xxv, die benefactori soo paraotat.
Dans la croisée, et k chaque côté de la
i)rincipalo porte du chœur, est une chapelle
ort ornée et adossée au jubé.
Celle qui est vers le midi était autrefois
nommée la cha(>ello de Saini-Jean TEvangé-
listc, et ensuite la chapelle de la Vierge, et
l'autel des Paresseux, ainsi nommé à cause
qu'on ; devait dire tous les jours une messe
à onze heures du matin pour ceux qui se le-
vaient tard. Jean Lemoine, chanoine de l'é-
lise de Paris, fonda un chapelain pourdes-
ris, on détruisit toutes les tombées et les épi- servir cette chapelle. Voici ce qu*oa lit à ce
ns7
PAR
frpvràpuie.
PAR
liSê
stijetdans leTfécrotoge de celte église : «2Ca-
lendas Jiinii obi tus Joannis Monachi Sacerdo-
lis Concanonici nostri, cujas anniversarium
celebrntur die 21 Junii, hoc est 10 calendas
Juin. Dictus etiam Monachus fundavitunam
Capellaniampftrpeluam, sitam juxta chorum
efimaginem B. Mariœ in navi Ëcclesiœ, alias
dictam altare pigrorum. »
Cette chapellonie est la plus riche qu'il y
ait dans cette (église métropolitaine; elle rap-
portait au moins 2,000 livres à celui qui en
était pourvu. Mais le titre en a été éteint, et
réuni par Son Eminence le cardinal de
Noaiiles au chœur de celte église, pour aug-
menter les appointements des musiciens qui
ne sont point prêtres. Ce cardinal qui lavait
fait décorer avec le goût et la magnificence
qu'on y remarque, fil la cérémonie d'en bé-
nir Tautei le 6 mai de Tan 1719. 11 est de
marbre vert campan, et taillé en forme de
tombeau. Le milieu est omé d'un cartouche»
dans lequel est le chiffre de la Vierge, et .les
Gns ou encoignures sont enrichis de conso-
> de bronze, le tout doré d'or moulu: sur
cet. autel est un gradin qui porte un taber-
nacle de bronze d'un dessui Irès-riche et
d'une exécution très-légère. Au-dessus de
ce labernacle est élevée sur des nuées une
statue de marbre blanc de cinq pieds et demi
de hauteur. Cette figure représente la sainte
Vierge tenant entre ses bras le libérateur du
genre humain; le tout est renfermé par deux
groupes de colonnes corinthiennes entre les-
quelles sont des torchères de bronze à quatre
branches chacune, qui servent de chandeliers
d'une manière très-convenable à l'endroit où
elles sont placées. Les arrière - corps sont
composés de deux pilastres chacun, et ren-
ferment des bas-reliels de métal doré qui re-
Ïirésenlenl l'Annonciation et la Visitation,
/entablement est une corniche architravée,
accompagnée de consoles qui tiennent lieu
de modiilons. Du milieu de cette corniche
s'élèvent quatre grandes consoles qui for-
ment une espèce de baldaquin avec deux
Anges groupés qui tiennent dans leurs mains
des palmes, des lis et des couronnes. Sur
Tattique sont des groupes d'enfants tenant
des cartouches dans lesquels sont les attri-
buts de la Vierge. Cet atlique est terminé (>ar
deux grandes torchères fort ornées. Toute
cette sculpture est d'Aiiloine Vasse, de TA-
cadémie royale de sculpture.
Le corps du cardinal de Noailles, archevê-
que de Paris, mort le k mai 1729, fut inhumé
devant cette chapelle, ainsi qu'il l'avait or-
donné. Voici l'épitapho qu'on lit :
AD PEDES DEIPARiE.
Quand semper religiose coluerat, liic jacel ut
teslainentojussrLudovicu$i-Antoniu8 de Noailles,
S. R. E. Cardinalis, Archiepiscopus Parisiensis,
Dux S. Clodoaldi, Par Francias : Regii Ordinis
S. Spiritus Comniendator , Provisor Sorborue ,
ac Regiae Navarrae Superior; commissi sibi gre-
gis sollicitudiiic Pastor, charilate paler; inori-
bus, forma domui suœ benc prxpositus, Domus
Domini zeloaccensus, in oralione nssiduns , in
DiCTio?(i*f. d'Epiqraphir. L
labore indefessas , In cultn nodestos , in Ticto
simplex, sibi parcus, in csteros sancte prodigns;
a teneris ad senium xqualis idemque, semper
pnidens, mitis, paciflcus, vîlam transegit bcne*
faciendo. Ecclesiam Parisiensem annis xxxiv
rexit, dilexit, excoluit, ornavit : ejus beneficen-
tiam horoines si taceant, hujus basilioc lapides
clamahunl : obiil plenus dierum, omnibus flebi-
lis, die Mail 4, ann. Domini i7i9, xtalis 78, viro
misericordi divinam misericordiara apprecare.
Au-dessus de celle tombe on voit sept
lampes d'argent d'un beau travail, données
par Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche
sa femme. Elles sont entretcDues par la ville.
Depuis, le chapitre a fait faire à ses frais, par
Ballin, une nouvelle branche plus magnifique
que la première.
La cnapelle de Saint-Denis, qui est de
l'autre côté de la grande norte du chœur,
fait symétrie avec celle de la Vierge, et est
également magnifique; elle est aussi l'ou-
vrage de la pieuse libéralité du cardinal de
Nouilles. La statue de saint Denis, et toute
la sculpture de cette chapelle, sont de Cous-,
tou l'ainé, un de nos plus fameux sculpteurs
selon l'ancien usage. Il y a sous l'autel qua-
tre châsses où Ton conserve plusieurs reli-
ques. La première du côté du cloître ren-
ferme celles do saint Justin, martyr; la se-
conde, celles des saintes vierges martyres de
Cologne; la troisième, celles de saint Gen-
dulphe, dont le corps fut mis en dépôt dans
cette église vers le xiii* siècle ; et la qua-
trième, celles de saint Séverin, solitaire de
Paris, qui fut le père spirituel de saint Cloud,
et qui lut inhumé dans cette cathédrale vers
le milieu du vi* siècle. Une petite grille qui
ferme le devant de cet autel laisse voir ces
châsses, et c'est en présence de ces reliques
que ceux qui ont reçu le. bonnet de docteur
en théologie de l'a main du chancelier de l'é-
glise et de l'université de Paris, viennent
sur-le-champ jurer qu'ils défendront la vé-
rité de cette divine doctrine jusqu'à l'effu-
sion de leur sang.
C'est sous cette croisée que fut inhumé
Paul Emile, chanoine de cette église et au-
teur d'une Histoire de France. Il était de Vé-
rone, et un des plus beaux esprits de son
temps. Louis XII, qui connut son mérite^
l'amena en France, et lui donna une pensioo
considérable. Il fut trente ans à composer
les dix livres de son Histoire de France. Il
copia Gaguin, fit de nouvelles recherches, et
observa l ordre chronologiaue dans son his-
toire, ce qu'aucun de nos historiens n'avait
fait avant lui. Voici l'épitaphe qu'on lisait
autrefois sur sa tombe :
Paulus iCmilius Vcronensis hnjus Ecclesiae Ga-
nonicus, qui praeter eximiam vilae sanclitatem
quanta quoque docirina pracstiterit, index aiqae
leslis erit blsloria de rébus geslis Franconim
posteris ab eodem edita.^ Obiit anno Domini
4529, die 5 mensis Mali.
La voûte et la rose méridionale de ceUe
croisée meniçant ruine, l'on commença à les
40
,1
ii59
PAR
mCTlONNAlRfi
PAR
iî60
réparer au mois de janvier 1725. Ces répa-
rations, qui out coûté plus de 200,000 lirreSy
ont été faites aux frais du cardinal de NoaiU
les, archevêque de Paris. Ce fut Claude Pi-
net, appareilleur, qui exécuta celle entre-
prise on 1727, sous les ordres de Boffrand,
architecte du roi.. En 1728, on grala et on
' reblanchit le dedans du chœur et de la croi-
sée de colle église.
En 1731, on a fait la même réparation dans
la nef. On a aussi fait mettre tous les vitraux
en verre blanc et réparer la rose qui est au-
-dessus de l'orgue. Celle dépense a éié faite
^par le chapitre, de môme que celle de l.i res-
tauration de Torgue , et d'une augmentation
de quatorze cents tuyaux, ce qui fait un des
-orgues le plus fort et le plus parfait qu'il y
ait en Europe.
On compte quarante-cinq chapelles aulour
de celte vaste église. On ne décrira ici que
celles où il y a des monuments qui peuvent
servira l'histoire ou à la perfoctjon des arts.
Attenant le portail qui est du côté du cloî-
tre, et en allant du côté du levant, est la
chapelle de Saint-Marcel, autrefois nommée
de Saint-Juiien du Mans, mais qu'on nomme ^
souvent la chapelle Noire, ou la chapelle du
-Damné, à cause de Thisloire ou plutôt de la
fable que Ton va rapporter. On dit que Rai-
mond Diocres , chanoine de Notre-Dame,
mourut en odeur de sainteté vers l'an i08i,
et que son corps ayant été porté dans le
chœur de cette église, il leva la tôle hr.rs du
cercueil à ces mots de l'oflice des morts :
ÎResponde mihi quantas habeo iniquitates, etc.,
«t dit : Justo Dei iudicio accusatus sum. Les
assistants, saisis aétonnement et de frayeur,
discontinuèrent le service et le remirent au
lendemain, et cependant le corps lut déposé
dans la chapelle qui donno lieu à cet arlicle.
1^ lendemain on recommença l'office, et
lorsqu'on fut au même verset, le mort parla
de nouveau, et dit : Jusio Dei judicio judi^
catus 8um. L'on remit encore Tollice au Jour
suivant , et au môme verset le mort dit :
Justo Dei judicio condemnatus sum. D'autres
rapportent autrement cette fable, et disent
que le mort se leva trois fois le môme jour
pondant Toffice, c'est-à-dire une fois à cha-
que nocturne. Les uns disent qu'on jeta le
corps de Diocres à la voirie, et les autres
qu*un spectre l'emporta. On ajoute que ce
terrible miracle fut la cause de la retraite de
saint Bruno, qui y était présent. Le docteur
Launoy, dansle siècle dernier, s'inscrivit en
faux contre cette tradiiion, et publia desdis-
seilutions fort curieuses, intitulées : De vera
causa decfssus sancti Brunonis in eremum.
Aux raisons de Launoy on en a ajouté d'au-
tres, en sorte que la fausseté de ce prétendu
mirarlo est aujourd'hui démontrée.
Dans la chapelle de Saint-Eustachenntélé
inhumés Jean-Baplisie Budes de Guébi iant,
maréchal de Frani;e, et Renée de Bec-Cn'pin,
%n femme. Ce maréchal mourut le 24- novem-
bre de l'an iOV.'l, d'un coup de f «uconrienu
qu'il avait re^u sept jours auparaxanl de-
vant Hotweil,dunt il futsait le siège. Sa veuve
lit ttttniporter sou corps à Paris^ où il fut
déposé h Saint-Lazare, puis porté è Notre-
Dame avec beaucoup de |)ompe, le 8 de juin
de l'an IGH, à dix heures du soir. Le len-
demain on tit I onr lui un service dans c«'lle
église, auquel assistèrent toutes les cours
supérieures et le corps de ville, par ordre de
la reine récente, honneur qu'on n'avaii ja-
mais rendu jusqu'alors qu'aux rois et aux
fils de France,
La maréchale de Guébriant, de son rôle,
était une femme de beaucouf) d*esprii, tièie,
dissimulée et ambitieuse. C'est jusqu'ici la
seule femme qui ait eu de son chef ta qua-
lité d'ambassadrice. On lui dunna ce carac-
tère eu 16^5, lorsqu'on la nomma pour con-
duire en Pologne la reine Marie de Gonza|$ue,
et elle le soutint avec tout le courage et toute
la prudence qu'on nourrail trouver dans uu
homme consommé dans les négocialiois.
Celle héroïne mourut à Périgueux le 2 sep-
tembre 1659, et son corps fut mis auprès du
maréchal son mari. Voici leurs épitaphes,
qu'on lit sur un marbre noir qui est daus
cette chapelle :
Piiset heroicisnianibus Joannis-Baptislae de Ba-
des, Coiiiilis de Giicbrianl , Gailiœ Poleniarclii,
qui ex aniiqua Biilanniœ minoris génie edilus,
per onines milili;e gradiis ad rei bellic:e apicein,
solo virtulis sutTragio evectus, Germaiiiam iui-
plcvit reruin geslaruin gloria, el posl mulias vi-
ctorîus, in obsidione UolucHi;c urliis lellialiter
vulncralus, capla urbe uiagno exercilus ileside-
rio et Heip. dauino , e vivis sublaliis esl die ii
Novemb. 1645, a^lalis 4i. Delpbiuo filio mode»
ralorem desiinavetai Ludo viens jnsins, Galiis
Uex, dcmuni regio funere elatns, Crequeiiii or-
dinum concnrsu in liac Orbis Gullici principe
basilica liononlice condilusest.
Hic eliamsila Uenala duBec-Crepin, incompara-
bilis fœinina, nalalinui splendore , et virlutnin
gloria, non inipar marilo uxor quac inler vi.luî-
latis luctum et lachryinas a Cbrisiiantssimo liè-
ge, Serenissinice Poloniie lleginae Marias Goiiza-
guae, cornes ilineris addila , supra sexiis cou j-
tioneni, et ad singularcin piudentix comiiien-
dalione<n legationis niunere fungens, apu 1 sep-
tentrionis Ptincipes, Gennaniam, Poloniam, ha-
liam, et alias Orbis plagas in admiralionem sui
traxit, tandem a Ludovico Magno Regise spoiis^
Marix-Tlieresise elecla cornes lionorarîa, diini in
Aquiianiam ad Regiiiam pergerel, apu t Pein»-
corios obiit die 2 Septenibris 1659, aetatis59.
Hic ciiain marilo justa persolvl singulis aniiis
curavii die 2i Novembris.
Les chapelles de Saint-Martin el de Sainte-
Anne n'en font plus qu'une, qui esl déclinée
h la sépulture de la mai^-^on de Noailles. L'ar-
chiteclure intérieiire « été ordonnée et con-
duite par le sieur de Bolfrand.
L'autel est enrichi des plus beaux marbres,
qui «ml été travaillés par Tarlel, marbrier el
contrôleur des marbres du' roi. Au-dessus
de cet autel e>t un grand has-relief de mêlai
doré; qui représente l'Assomptioa de la
1261
PAU
D'LPIGUAPHIE.
PAR
liôf
Vierge et sert de tableau à cette chapelle.
Le pourtour est enrichi de nu^es et do ché-
rubins aussi de métal doré. Tout cet ou-
vrage est de Uené Fremin, sculî^teur du roi.
Les deux statues de marbre blanc sont de
Jacques Biiusseau, sculpteur du roi; celle
du c6téde TEf^ître représunte saint Maurice,
•et celle qui est du cùlé de l'Evangile, saint
Louis. DansTatlif^ue de cet autel est un bas-
relief de bronze, qui représente Jésus-Christ
donnant les clefs à saint Pierre. Ce bas-reliei
et les autres ornements de bronze qui rac-
compagnent sont aussi de Jacques Bousseau.
Entre les deux croisées de cette chapelle,
et en face de Taulel, est une urne enrichie
dune tête de chérubin et de festons do
feuilles de cv.près, le tout sculpté par du
Goulon, excellent sculpteur en bois. C'est
dans celte urne qu*a été mis le cœur du feu
cardinal de Noailles. Le lourde cette cha-
pelle est aussi orné de panneaux de marbre,
dont il y en a deux plus grands que les au-
tres, dans l'un desquels le chapitre a fait
mettre Tinscriplion suivante t
Enilneiil. el Revereiul. Ludov. Ant. de Noailles,
S. R. E. Cardinali Paris. Ardiicpisc. Duel
Saiicli Clod. Pari Franc. Regii Ordinis S. Sptr.
Conuiiend. ob resarcilas, el iiisignilcr decoralas
complures hiijus acdis parles. Cadiica multis lo-
tis bu;c Basilica graviorcs in poslerum ruinas
niinabalur. Nccessarios Umli operis snmplus in
se uniim recipere voluil pie muriificus Ponlifex.
Nec salis babuil inslaurare sarla lecla Templi,
aUiue infirma el lal>oranlia fulcire, nisi insuper
carissimam sibi spoiisain, alienus ipse ab omni
faslu eleganler adornaret. Sic aulein Divinae Do-
mus decori coiisuluil, ul inde nibil delrimenli
\iva Cbrisli Teinpla caperent. Cui muniûccnliae
non inagis ex annuisrediiibus quam ex uberi noo-
desii:R et frugal! lalis fundo sudicit. Locandae
deceniius S. Marcelli capsae xdiculum pone
Sancluarium condidit. Duplicem ambonem, et
appticala ulrique Altaria excitavit. Camerani
decussalam sub minore canipantli faliscenteni
démoli tus, novam conslruxit. Templum inte-
rius, deterso vcleri silu, prislino nitorl resliluit.
Plumbeuin tectum vetustale detrilum instaura-
vit. Effîclam in modum rosae majorera fenestram
quui spécial ad meridlem, refeciu Sacellum hoc
humandis gentiltum suorum corporibus assigna-
lum decoravit. €apitulum Parisiense hoc grati
animi erga optimum patrem, et sanctissimum
Prsesulem monimentum posait. Anno R« S. H.
HPCCXXVlII.
Anne-Jules de Noailles, pair et maréchal
de France, etc., mort à Versailles le 2 d'octo-
bre 1708, en sa cinquante- neuvième année,
a été inhumé dans cette chapelle.
Les chapelles de Saint-Louis et de Saint-*
Rigobert n'en font plus qu'une, depuis qu'el-
les ont été destinées à la sépulture de la fa-
mille de Gondi, originaire de Florence, et
illustrée en France.
On voit ici une statue de marbre blanc è
eenoux, sur un tombeau do marbre noir.
L'épitaphe, qui est au bas, nous fait con-
naître que c'est le tombeau de Pierre de
Gondi, évéque de Paris, et cardinal de l'E-
glise romaine.
Pelrus S. R. E. Presbyter Cardlnalis de Gondi,
vir nota in Deum pieUite, in Ecclesiam obser-
vanlia, in Regem ûde, ïn Subdilos-cura, ia Pa-
Iriam charitale, in suos amore, demi digniute,
publiée pneseriim in pauperesvinclos religiosas-
que faniiiias liberalitate, autorilatis, juris, dis-
cipliuaé ecclcsiaslicae tenax, sacrarum iEdium
collapsanun Reslaiiralor , novarum iEdiflcalor,
frequens ad PonliGces maximes Legalus, Regi-
bus Carolo IX et Ilenrico III imprimis cbarus,
Ilenrici Magni cum Ponlifice maxinm et Eccle-
sia Concilialor, Ludovici XUI in Chrislo Proge-
nilor; morlalilalis memor hoc sibi funeri suo
annis quatuordecim superslesmonumenlum poni
curavit. Excessit anno Dumiui 161^6, aetaiis 84,
13 calend. niartii.
Vis-à-vis ce tombeau, et dans la même
chapelle, on en voit un autre, au bas duquel
esl écrit :
iElernx memorLe illusirisslmi, ac generosissimî
Alberli de Gondi, Ducis Relzii, Marcbionis Bel-
insulae, Paris Francise; Equitum Magistri, Reg.
Trirem. Prxfecti, duorum Regum Cbristianissi-
morum Caroli IX et Henrici ili Cubicukrii,
utriusque Mililiae regio torque donati , quinque
Regibus noslris, quibus trium maximarum Pro-
vinciarum ProrexocliesqueËxerciium regiorum
cum imperio Duetor, qtiinque praeliis permultis- •
que obsidionibus egregiam opcram navavit, ob
induslriam, ei Ûdem pergrati, gravissimis , et
dillicillimis legationibus, omnibusque belli aepa-
cis muneribus summa cum integritatislaudeper-
funcii. Frater, uxor, fdii, nepotes, posuere 1602«
Les chapelles de Saint-Eutrope et deSainle«
Foi ne font plus qu'une même chapelle,
depuis que le chapitre de l'église de Paris
les a accordées à Charles-Gaspard-Guillaume
de Veniimille du Luc, des comtes de Mar-
seille, duc de Saint-Cloud, pair de France,
chevalier, commandeur de l'ordre du Saint-
Esprit, et archevêque de Paris, pour servir
de sépulture à sa famille. 11 lut inhumé
dans la cave du choeur, le 13 mai 17&.6. Ce
prélat a fait orner cette chapelle avec beau-
coup de goût« h ses frais et dépens. Le tableau
de 1 aulel représente saint Charles BorroiDée,
cardinal, qui communie les pestiférés; il a
été peint par le fameux Carie Vanloo. Le
grand tableau vis-à-vis représente saint Pierre
en prison, dans le moment que l'ange du
Seigneur le délivre de ses chaînes ; il a été
peint par Simon Vouet, le père, en 16W. Au-
dessous des deux croisées de la chapelle,
sont deux tables de marbre blanc, sur les-
quelles le chapitre de Téglise de Paris, en
mémoire des bienfaits domt ce prélat a com«
blé cette église, a fait graver les deux ins-
criptions suivantes :
1865
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
l«6l
Garolus-Gaspar Guîlielmus de Vinlimille, ex Ck>-
milibus Massiliae Duluc,PansiensîsArcbiepisco-
pus, Dux S. ClodeaUli, Par Francix, Regii Sancti
Spirilus Ordinis Gomniendalor, hoc sacellum
ad suae genlîs sepullurani decoravit. Tum edito
novo Breviario, tum%traiislalo Gâpiliiio San-
Germniio Aulissiodorcnsi ad Ecclesiam Pari-
siensem, ciilUim divinum ampliGcavit. In Scdi-
dibus Massiiiensi, Aqucnsi, Parisiens!, pcr an-
nos sexaginta et très Ponlifex, In Urbe etiam
Aqucnsi, dum peslis grassarelur, Garoli Medio-
lanensis cbarilatem et fortitudinem xmulalus
mulh's ubique rébus, pie, sapienier, conslanter,
ac liberaliler gestis, Gommitiorum Clcri Galli-
cani Praeses octîes Religion! profuit; nioram
facililale et dignîtate, quas in ipso vultu, toto-
que corporis habitu gcrebat,aroorem pariter ac
venerationem privatim et publiée consecuius,
Septemdecim anaorum spalio, qnibus Parisien-
sem Diœcesim gubernavit, cnm hujus Ecclesiae
Ganonicis vixit et amicus et pater, in eorumdem
auimis perpétue victitrus. Obiit dîe xiii Martir,
anno D. mdccxlvi, selaiis lxxx\i, dîe xyh ojus-
dem inensis in cboro bumaïus. Oplimo PrsesuU
hoc grati animi monumentuni capilulum posuic.
Sur Vautre marbre :
Carolo-FranciscodeVintimille,exGomilibusMas-
sîliœ Duluc, Gomiii Duluc, D. D. Arcbiepiscopi
Parisiensis fratri RcgiorumOrdtnumEquiti tor- ^
quato; Régis in Provincia Legato, Insulanim
Porquerolles et Lingousiier Praefecto Gomitis
Gonsistoriano Militari, etc., viro deregnobene
merilo 6b suas precipue legationes apud Helve-
lîos, et apud Garolnm VI Imperatorem, ad quos
inissus est à Rege Ludovico XÏV. Ganonici Pa-
risienses hoc roonumentum posuere. Quin et
genti Yintimilitianx genus ab îHo ducenii , no-
nen ipsius et insignia gestanii, ad propagandain
nemoriam arctas necessitudinis quae 0. D. Ar*
chiepiscopum ejus fratrem et Gapilulum semper
conjunxil. Hoc sacellum iidem ad sepulcbrum
dedere* Obiit in Gastro de Savigni, die xxix
. Julii, anno d. mdccxl, setatis Lxxxviii.
Dans la chapelle de Saint-Remi, que Ton
notnme la chapelle des Ursins, on voit sur
un tombeau de pierre, élevé d'environ deux
pieds, deux statues à genoux, dont Tune est
celle de Jean Juvénal, qui est ici représenté
l'épée au côté, vêtu d'une cotte d'arraes ar-
nioriée devant et derrière. L'autre représente
Michelle de Vitry, sa femme.
Ce Jean Juvénal fut conseiller au Châte-
let de Paris, depuis le 8 janvier 1380 jusqu'en
1W4., qu'il fut avocat du roi au parlement ;
et dès l'an 1380, il avait été élu prévôt des
marchands de cette ville. C'était, disent les
historiens, un homme entier, sage, politique
et courageux, qui maintint les privilèges des
bourgeois, et s'opposa si courageusement
oui usurjtations et à la tyrannie des grands
ei des gens de guerre, qu'il pensa lui eu
coûter la vie, La ville de Paris, par recon-
naissance de ce qu'il avait fait pouf elle, lui
donna l'hôtel des Ursins. Ce fut sur ce frivole
fondement que les descendants de Jean Ju-
vénal prirent le nom et les armes de (a mai-
son des Ursins, Tune des plus anciennes et
des plus illustres de l'Italie. On prétend que
ce lut Jean Juvénal, second fils du prévôt
des marchands, et archevêque de Reims, qui
commença à donner cours à o^tte chimère,
et prit le nom et les armes de la maison des
Ursins; au lieu que dans Tobituaire de Notre-
Dame de Paris, et dans d'autres livres, ceut
de cette famille sont nommés Juvénal de
LurcineSyOn Juvénal tout court. Le roi Char-
les Vli, pour reconnaître l'attachement que
Jean Juvénal avait eu pour son service, le fit
président au parlement, pour lors séant h
Poitiers,oùil mourut le l"avril 1431.11 avait
eu seize enfants, dont la plupart lui survécu-
rent, ainsi que Michelle de Vitry, sa femme,
qui ne mourut que le 12 de juin de Tan 1456,
et qui fut inhumée dans cette chapelle que lo
chapitre de Paris lui avait accordée pour elle
et pour sa postérité, par lettres du ik juin
ikhS. Son mari et elle sont représentés sur
cette tombe ; et au-dessus est un grand ta-
bleau où ils sont peints au naturel, avec onze
de leurs enfants, tous habillés selon la mode
du temps. Guillaume Juvénal, qui était le
cinquième de ces enfants, fut chancelier de
France ; il mourut sans postérité.
II paraît, par ce tombeau et par le tableau,
que, dès le temps qu'ifs furent faits, la fable
3ui fait descendre les Juvénal de la maison
es Ursins était bien établie dans cette Ca-
mille; car le père et les fils ont les armes
des Ursins sur leur cotte d'armes. Le P. Mont-
faucon parle de ce tableau dans le troisième
tome des Monuments de la monarchie fran-
çaise^ page 35<k, où il en a fait mettre une
estampe, et remarque que dans toutes les
inscriptions qui sont sur ces deux monu-
ments, le nom des Ursins est toujours écrit
par deux ss^ au milieu, Vrssins.
Jean Juvénal n'est qualifié en plusieurs
endroits qu'avocat au parlement de Paris,
parce que, dans ce temps-là, les avocats du
roi travaillaient et plaidaient pour les parti-
culiers qui s*adressaient à eux, et ils n'a-
vaient d autre avantage sur les avocats leurs
confrères, que celui d'avoir In pratique du roi.
La postérité masculine de Jean Juvénal des
Ursins s*étant éteinte, les biens de celte fa-
mille furent portés dans celle de Harville,
qui est très-ancienne et tiès-noble, par Fran-
çois Juvénal dos Ursins. marquis de Trainel,
qui mourut le 9 d'octobre 1650, âgé de quatre-
vingt-un ans. 11 avait substitué son nom, ses
armes et ses biens à François de Harville,
son petit neveu, n'ayant eu qu'une fille nom-
mée Charlotte, qui mourut jeune. La posté-
rité de François de Harville des Ursins,
marquis de Trainel, subsiste encore, et c'est
dame Louise -xMadeleine Le Blanc, veuve
d'Esprit Juvénal de Harville dos Ursins, mar-
quis de Trainel, qui a fait mettre ici lesepi-
laphes d'Esprit Juvénal de Harville, marquis
de Trainel, premier lieutenant des gendar-
m% PAR
mes de la garde du roi, lieutenant général
des armées de Sa Majesté, son beau-père ;
d'Esprit Juvénal de Harville des Ursins,
mestre de carap du régiment de dragons
d'Orléans, son mari ; de Madeleine Petit de
Passy, sa mère; de Claude Le Blanc, secré-
taire d'Etal, son père; et de Simon Tristan
de Harville, son fils puîné.
In hoc nvito Ursiiiorum sacelio, reconditum est
cor Spirilus Jiivenalis de Harville des Ursins»
Marchionisde. Traincl, qui bellica virlule însignis
fuit, et EqiiUum Pnetorianorunri Legalus aller ,
Legalique Primarii locumtenens, obfit anno
«Dccxx, décima die Novembris.
Hic eliam reqiiiescunt Spirilus Juvenalis des Ur-
slns, Marcbîo de Trainel, quem Regni Modera-
tor Phiiippus suae Draconum Turmae prsefecit,
Horentem in média juvenlutis spe iovida mors
uxori, Hberis, Regno eripuit, anno aetaiis xxviu^
salulis Hi>ccxxvi, die xi Julii.
Magdalena Petit de Passî , mulier rari ezempli,
prope pit generi cineres sepulta est , anno
MDccxxvii, die xni Aprilis. Yixit ann. Lviii ge-
nero dileclissimo et nxori piissimae diu super-
sles non fuit Claudius le Blanc, Régi a Sanctio-
ribus Gonsiliis, et rei beliicoi Administer. Vir
privatim et publiée clarus, qui non sibi sed Pâ-
trix vixit. Agressa est virum forluna, probavit
non vieil. Celer fuit ingénie, ore suavis , aditu
facilis, civis , paler, amicus oplimus , mililum
Palronus , omnium amor , et delicium. Obilt
anno hdccxxvui, die Maii xix. Viicil annos lix,
quos virlus, pieias, Religio dum vivereiit, con-
junxeranU variis, post obilum, dislrabi lumulis,
noluit bujusc^ Urbis et Regni primarix Basilic»
unanimis Canontcorum consensus. Hune liluluiil
marilo amanlissimo, colendîssimis, ac dîlectissi-
rois parenlibus :
Ludovica-Magdelena le Blanc , Marchionissa de
Trainel, ipsa iides , mœrens, lugensque posuit.
Dumque nullis serumnis augeri posse luctum
exislimabal, en heu! Infans dulcissimus:
Sim6n4faria Trislanus Cornes de Harville, in quo
spes, e sinu ejus ereplus est die Julii , anno
MDCcxxvni. Yixil menses xvni.
On trouve dans la nef de cette église les
épitaphes de plusieurs chanoines connus par
leur esprit et par leur savoir.
Joachim du Bellay était né à Lire, dans les
Manges en Anjou, Il fut fort estimé à la
cour de François 1" et de Henri II, On re-
marque dans ses vers beaucoup de facilité
et de douceur, ce qui Ta fait nommer le Ca-
tuUe français. Il se vantait d'avoir inventé
les odes françaises. Il fut chanoine et archi-
diacre de Paris, et mourut d'apoplexie en
1560, âgé de trente-sept ans, et ayant élé dé-
signé archevêque de Bordeaux; voici Tépi-
ta[)he qu'il se fit lui-môme, mais on ne Ta
point mise sur sa tombe :
Clara progenie, et domo vetusta,
(Oiiod nomer> tibi, sat meum indicavit)
D^EPIORAPHIE.
PAR
itae
Nalus, contegor hac, vialor, Urna.
Sum Bellaius, et Poêla, jam mo
Sat nosti, pu ta, non bonus Poêla,
Hoc versus tibi sat mei indicarint.
Hoc solura tibi, sed queam, Yiatpr,^
De me dicere, me piqm fuisse,
Nec Ixsisse pios,. pius si ipse es.
Mânes Ixderetu meos caveto.
Claude Chasfelain, chanoine decette église,
est mort en 1712. Il s'était occupé toute sa
vie à Tétude des rites ecclésiastiques, et de
l'histoire du culte des saints. Il fit imprimer,
en 1709, un Martyrologe universel, qui con-
tient le texte du Martyrologe ronaain, traduit
en français ; et deux addition? à chaque iour
des saints qui ne s'y trouvaient point ; I une
des saints de France, l'autre des saints des
autres nations, avec un catalogue des saints
dont on ne trouve point le jour.
Les ornements de cette église sont magni-
fiques; il y en a un entre autres qui eil
loutbordéde perles. Le trésor renferme plu-
sieurs reliques, parmi lesquelles on voit un
morceau considérable de la vraie croix, un
doigt desaint Jean-Baptiste, le chef de saint
PliiTlppe, apôtre, etc. Le morceau de la vraie
croix fut envoyé à cette église, sous le pon-
tificat de Gallon, évoque de Paris, par An-
selme, chantre du Sépulcre de Jérusalem, qui
avait été chanoine de Notre-Dame. On cé-
lèbre tous les ans, le premier dimanche
d'août, la réception de celte relique, qui e^l
portée en procession sous un dais, et ensuite
exposée à la dévotion du .peuple. Là lampe
d argent h dix branches, qui est au milieu
du chœur, est l'accomplissement du vœu
que fit Louis XHI pour la naissance de Louis
le Grand. Aux jours de grandes fêtes, on tend
dans la nef ujie.tapiçserie magnifique, qui
représente la vie de la Vierge. Champagne
en fil les carions eu 1636, et Michelle Le
Mâle la fiî l^ire à ses dépens, et la donna à
cette église. Elle consiste en quatorze pièces
qui lui coûtèrent 42,000 livres.
Il njy a pas. d'église où le service divin se
fasse avec autant de régularité, de décence
et dejnaieslé, que dans celle-ci. La musique
est, une des plus excellentes qu'il y ait.
Il n'y a pas non plus d'église particulière
qui ait donné un aussi grand nombre de
papes. Grégoire IX, Adrien V»Boniface VIII,
Innocent VI, Gréçoire XI et Clément VII en
avaient été chanoines. Elle adonné aussi un
nombre infini de cardinaux, d'archevêques
et d'évôques (1). y
Parmi \e$ fondations que nos rois ont fai-
tes ici, il y en a une de Louis XII, qui est
plus cOBnue que les autres, et qu'on nomme
Yobit salé, parce qu'on donne deux ,Q[Mnots
de sel à chaque chanoine qui assiste à l'an-
niversaire qui se célèbre tou$ les ansvle 4
janvier.
(1) Alexandre II! demanda comme une fareurqua
ses neveux fussenl élevés dans le cloître de Noire-
Dame. Louis Vil el plusieurs de nos princes y ont
puisé Pespril de la religion et des sciences. Henri,
fils de Louis le Gros, fut cbanoine de Notre-Dame, et
Philippe, son fràre, préféra ?« slmpU iiir« d*arclu-
«37
PAR
DICTIORNAIKE
I^AR
lifiS
Le corps de ville venait tous les ans dans
retle é;^lise, Je premier vendredi d'après Pâ-
ques, el, après avoir entendu la messe à la
chapelle de la Vierge, il assistait au Te Deum
qui y élàil chanté en musique, [^our reraor-
cierDieu d'avoir délivré la ville de Paris de
la domination des Anglais, en H36.
Le cliapitre de cette métropole fait, tous
les ans, le 22 mars, une procession pour
rendre grâces à Dieu de ce qu'à p;ireil jour»
l'an 1594, la ville de Paris se soumit è Henri
le Grand, et rentra par là sous l'obéissance
de son légitime souverain. Cette proces-
sion va aux Grands- Augustins, accompa-
gnée des cours souveraines, et là le cha-
{litre chante une grand'mcsse; mais lorsque,
e 22 mars arrive dans la semaine sainte, on
remet cette procession après Quasimodo.
Le 15 d'août, jour que l'Eglise célèbre la
fête de l'Assomption ae la Vierge, on fait ici,
tous les ans, après Vôpres, une procession
très-solennolle, qui fut instituée le 10 de
février de l'an 1638, par Louis XHI, dans
toutes les églises de son royaume, pour re-
mercier Dieu de la grossesse de la reine,
après vingt-trois ans de stérilité. Les cours
supérieures, le gouverneur de Paris et le
corps de ville assistent à cette cérémonie. Il
y eut d'abord, à cette occasion, de grandes
contestations pour la préséance, entre le
parlement et la chambre des comptes, ce qui
fit que pendant plusieurs années ces deux
compagnies ne s'y trouvèrent plus En 1372,
le roi régla le différend, et ordonna que ni
l'une ni l'autre de ces deux compagnies n'en-
Irer'ait, en arrivant, dans le chœur; que le
parlement, après s'être assemblé dans le
chapitre de cette église, viendrait joindre la
procession à la porte du chœur, dans la nef
a droite, et que chaque membre marcherait
h la file, pendant que, de l'autre côté, la
chambre des comptes viendrait de l'ollicia-
jité pour joindre aussi le clergé, et le suivre
h la file à gauche, en sorte que le premier
président de la chambre des comptes mar-
cherait à la gauche du premier président du
parlement, et ainsi des autres; que la pro-
cession étant faite, le parlement sortirait du
chœur par la porte qui est sous le crucifix,
et la ch imbre des comptes, par celle qui est à
droite, vis-à-vis la chaire archiéj)iscopale. En
I7i7, le duc d'Orléans, régent du royaume,
assista à cette procession, au nom du roi,
avec le cortège et les honneurs royaux.
Claude Joly, chantre et chanoine de celte
qu'elle serait publique; condition qui jus-
qu'ici n'a pas été observée. Parmi les livres
curieux de cette bibliothèque, on y remar-
que un manuscrit de Grégoire de tours, en
caractères mérovingiens.
La grande sacristie et le trésor sont pra-
tiqués dans l'arcade qui est entre la chapelle
de Saint-Pierre, martyr, et celle de Saint-
diîicre de Véglise de Paris aux ëvécbés que sn haute
naififance et ses venus lui dcsiinaienc.
Denis el Saint-jGeorge, sur le même an'gne-
KDent des autres chapelles qui éclairent le
bas côté méridional du chœur. Le bâtiment
qui les contenait étant très-ancien, et me-
naçant ruine, on l'a démoli pour en cons-
truire un plus solide, et en même temps plus
commode et plus convenable pour le service
de l'éij^lise. On Ta commencé en l'année
1756, et il a été fini en Tannée 1738
Cette reconstruction a été faite de la libé-
ralité du roi Louis XV, sous les ordres et la
conduite de M. le marquis de Mariçny, di-
recteur général des tiâtiments du roi, et sur
les plans et dessins de l'illustre M. Soufllot,
architecte et contrôleur des bâtiments de Sa
Majesté.-
La grande sacristie, destinée à l'usage seul
des grands offices, forme la pièce principale;
elle est précédée d'une espèce de vestibule
noble et majestueux, de plain-pied avec le
chœur et son bas-côté. La porte est de forme
carrée h deux vantaux ; elle est entourée
d'un chambranle de marbre de Languedoc,
de la hauteur de seize pieds; au-dessus fst
une, table de marbre de bleu tur.^uin, sur la-
quelle est en relief le mot Sncrisiiey en let-
tres de bronze doré d'or moulu. Les van-
taux, sont enrichis, ainsi que l'imposte,
d'une sculpture admirable. L'imposîe re-
présente l'écusson de France, décoré de pal-
mes et de guirlandes. Les vantaux repré-
sentent sous la forme d'éf»is de froment et
de vigne charg^'e de raisin, b'S attributs el
symboles des saints mystères, les vases
sacrés, et généralement les principaux orue-
ments du service de l'église.
Dans ce vestibu'e, h droite, est une porte
entourée d'un chauibranle de marbre de
Languedoc, laquelle communique dans la
chapelle de Saint-Pierre, martyr. Cette cha-
pelle est ornée d'une bellf* menuiserie. Elle
a son arcade fermée d'une belle grille de fer.
En face do cette grille, et iminédiatenuiK
au-dessous de la croisée, est une fontaine en
niche avec une cuvette, le tout de marbre,
destinée pour le lavement des mains iies
officiers. Dans l'angle, à droite de celte fén-
laine, est un escalier par lequel on descend
dans deux voûtes souterraines , et néan-
moins éclairées ; l'une est sous la chapelle,
et l'autre, qui est sous la sacristie, est desti-
née à la sépulture de MM. les chanoines.
A gauche, dans ce beau vestibule, est une
gorteen face de l'autre, et décorée de même,
ar celte porte on descend h une sacristie
basse, destinée pour l'habillement cie MM. les
chanoines, lorsqu'ils veulent célébrer les
messes basses dans les chapelles autour du
chœur. Cette sacristie est pratiquée en voûte
sous les chapelles de Saiht-Géraud, de Saint-
Denis et de Saint-Georges.
De ce vestibule on entre tout de suite et
de plein pied dans la grande sacristie, desti-
née uniquement pour le service du chœur;
elle est ornée d'une belle menuiserie. La
voûte en forme sphérique, est très-riche-
ment sculptée, ainsi que les panaches.
Le mur du fond de cette sacristie est ter-
miné, en face du vestibule, par un escalier à
f^9
PAR
D*£PlGRAPIl]b!.
PAR
l»70
deux rampes^ servant h monler dans une
pièce voûtée en forme sphérique, h la hau-
teur de celle de la sacristie, destinée à met-
tre une partie des châsses et des reliques de
1 église de Paris. A Tarcade qui sépare celte
pièce d'avec la sacristie, est une très-belle
grille (ie for ouvrant à d^ux halt-inls, sur-
in )ntée d'un couroimeraent m<ngninque.
On monte ensuite au second étage, dans
une très-grande |;)ièce, éclairée par quatre
grandes croisées, dont deux donnent sur la
première cour, et les deux autres sur la se-
conde cour de Tarchevôché. Cette pièce est
destinée à serrer toute Targenlerie et une
partie des ornements. La voûle, construite
en briques mises sur le plat, fait Tadmira-
lion des connaisseurs. Au bout de cette
pièce est un escalier qui conduit dans une
pièce, dont un côté communique à la galerie
qui est autour du chœur, et l'autre à un ré-
servoir contenant soixante muids d'eau avec
des tuyaux de descente, qui communiquent
dans lés voûtes basses de la sacristie, pour
fournir do Teau en cas d'incendie.
Au troisième éiage est une grande pièce
de même grandeur que celle de dessous,
destinée pareillement à serrer des orne-
ments, et tout ce qui est nécessaire pour le
serviee de l'église.
Au-dessus est une plate-forme couverte
de plomb laminé, ornée de balustrades, qui
couronne l'édifice entier sur l'une et l'autre
cour de l'arclievéché.
Pour ce qui concerne le bâtiment exté-
rieur, les deux façades sur les deux cours
do l'archevêché, sont très-riches en archi-
tecture. Du côté de la [»remière cour de l'ar-
chevôché, ce bâtiment présente une très-
belle façade, ornée d'un soub.issement, dé-
coré en refend de deux arcades, au milieu
desquelles est une tahie de marbre blanc,
sur laquelle est gravée cette inscrijition :
Ludovici XV Oplimi ac RcUigiosissimi Rpgis
pietas erga Capitiiliim Parisiense pliiriinis jain
speciata lieneGciis hoc sacnc siipeliecltlis condî-
toriuin longi leiuporis lal)e caJuoiim a ftindainentis
rcfici; et in aiiiplioreni speciem reslilui regio l
suiiiptu curavil anno D. 4758.
Au-dessus sont deux rangs do croisées,
couronneras par un grand entablement orné
de consoles. Entre les croisées du premier
rang est une niche surmontée d'un tympan,
soulerm de deux consoles scul|)tées. Dans
celte niche est la Piété royale. Cette figure
est vôtue à l'anlicpie. Elle tient dans sa main
gauche une corne d'abondance, remplie de
fleurs, qu'elle prend de sa main droite, pour
répandre sur un autel déforme antique, qui
est à son côté droit. Sur cet autel est une
croix rayonnanie qui paraît en relief au de-
vant d'une de ses f ires, ornée de guirlandes
de fleurs. Sur le piéleslal est celte inscrip-
ption en lellres de relief do bronze, doré
d'or moulu :
Piclas Rcgalis.
Au-dessus de celle ligure, entre les croisées
du second rang, est un médaillon qui contient
le buste du roi en profd, tourné du côté de
l'église, autour duquel sont ces mots en let-
tres de relief de bronze doré d'or moulu :
Lud. XV, Rex Chris.
Ce médaillon, soutenu par une tète de lion,
est renfermé dans une bordure enrichie de
sculpture, et environné de guirlandes et de
branches de palme. Toute la sculpture de ce
bâtiment, tant intérieure qu'extérieure, a
été faite par le fameux Michel-Ange Slodtz,
sculpteur du roi. Des deux arcades qui pa-
raissent à ce bâtiment, l'une est feinte, Tau-
tre est percée, et forme l'entrée principale
du palais archiépis(*opal.
Le pjlnis archiépiscopal est au midi de
l'église. Il a été fort augmenté et embelli
par le canlinal de Noailles. Les vues sur la
rivière en sont très-agréables. C'est dans une
des galeries de l'arcnevèché qu'on a placé
la bibliothèque qu'Etienne Gabriau, seigneur
de Riparfond, avocat au parlement, distin-
gué |)ar sa naissance et pour son habileté
dans sa profession, légua, en 170^, aux avo-
cats, à condition qu'elle serait ouverte à tout
le monde certainsjours de la semaine. L'ou-
verture de cette bibliothèque se fit avec
beaucoup de solennité le 5 mai 1708. La cé-
rémonie commença par une messe qui fut
célébrée par le cardinal de Noailles, dans la
chapelle haute de l'archevêché : le corps des
avocats y assista. Son Eminence, et tous
ceux qui composaient cette assemblée, se
rendirent ensuite dans la bibliothèque, où.
le bâtonnier des avocats prononça un dis-
cours pour prouver l'utilité de cet établisse-
ment. La vivacité de notre nation, et les
charmes de la nouveauté loi donnèrent d'a-
bord un grand brillant. Elle fut ouverte à
tout le monde certainsjours de la semaine ;
on y fit des consultations gratuites toutes
les semaines, en faveur des plaideurs pau-
vres; et tous les quinze jours on y fit des
conférences sur lajuris|)rudence, où les avo-
cats qui étaient nommés pour parler, ve-
naient, préparés sur les matières qu'on y de-
vait discuter. 11 eût été à souhaiter pour l'uti-
lité publique et pour l'honneur de la nation,
que de si beaux commencements se fussent
toujours soutenus avec la môme ardeur.
Cette bibliothèque est ornée des portraits
de plusieurs illustres magistrats, et de ceux
de quelques avo(;ats fameux. Celui de feu
M. de Riparfond est au milieu. A droilB
sont ceux de Gilles Rourdin, de Jérôme Bi-
gnon, de Jacques Talon, de Denis Talon, de
Chrétien-François de Lamoignon, et de Jo-
seph-Ou)er Joly de Fleury. Les portraits des
avocats sont de l'autre côté, et l'on y voit
ceux de Malhias Maréchal de N Gorilton,
de Jean-Marie Ricard, de Germain Billard,
de Jean Issalis, de Ronaventure de Four^
croix, de Louis Dupré et de Denis Lebrun.
La superbe église de Notre-Dame de Paris
a élé^depuis peu reblanchie totalemeni; et,
en 1771, pavée tout à neuf avec des pièces
carrées de marbre blanc et d'un marbre bleu.
On doit remarquer aussi la principale porte,
dont on vient de changer la forme, quoi-
f27l
PAR
DICTIONNAIRE
PAR
iri
qu'on ait conservé le genre gothique, la
• l)enutéde ses vantaux, ornés en dehors de
lieux figures en relief, dont Tune représente
Noire-Seigneur portant sa croix, et Taulre
Ja sainte Vierge dans une attitude pieuse;
on dedans, toute la ferrure magnifique de
fer poli qui soutient les vantaux, et toutes
les pièces de serrurerie dorées en partie, qui
en font la fermeture; le tout du goût le plus
parfait et de la plus grande magnificence.
On a de plus nettoyé les vantaux des deux
grandes portes qui sont à droite et à gauche
delà principale porte; et, par les couleurs
qu'on a employées, on a ftit revivre, autant
qu'il a été possible, toute la beauté des or-
nements en fer, qui sont répandus comme en
broderie sur les anciens vantaux. On doit
pareillement remarquer les deux autres por-
tes collatérales, aux extrémités de la croisée
de cette église, et dont toute la boiserie et le
tambour ont été refaits à neuf aussi depuis
peu; enfin les dix-huit nouvelles bornes de
bronze qui bordent toute la longueur du
grand portail, et la grille au devant de la prin-
cipale porte, et qui en défend l'approche.
Les dehors de ce grand édifice, et les dif-
férentes parties destinées à son ornement,
ou pour en assurer la solidité, tels que les
arcs-boutants qui épaulent des deux côtés la
nef, le chœur et le pourtour ; les pyramides
et les obélisques qui régnent autour, sont le
fruit d'un grand travail.
Le cloître est au «ord de l'église, et les
maisons canoniales y sont enfermées par une
enceinte de vieilles murailles. Il y avait au-
trefois dans ce cloître une maison royale,
qui subsistait encore du temps du roi
Louis VII,' qui reconnut, en 1157, y avoir
passé ses premières années : Nos^ dit-il, Ec-
ctesiam Parisiensem^ in cujus claustro quasi
quodam materiali gremio tncipientis vitœ et
pueriiiœ nostrœ exegimus temporoj anteces"
soribus nostris clcniorem et inter regni EccUt
sias eminenlem considérantes ^ etc. Il y alla
encore demeurer, en 1158, avec Constance
de CastiUe, sa femme, ayant cédé le palais à
Henri II, roi d'Angleterre. On ignore abso-
lument en quel endroit du cloître était située
cette maison. On entend par le cloître tout
l'espace compris depuis le Terrain jusqu'au
Pont-Rouge, et de là, en suivant les rues
d'Enfer et de la Colombe, jusqu'à la porte
qui est à l'extrémité de la rue des Marmou-
zels, suivant ensuite l'alignement qui va re-
joindre la principale porte qui est à côté de
J'église de Notre-Dame- Dans cette étendue
est située la chapelle de Sainl-Agnan; on y
voyait encore celle de Saint-Jean le Roncf,
qui a*été abattue depuis quelques années.
Parvis Notre-Dame.-^La place appelée Par-
vis Notre-Dame, nom dérivé d<j Paradisus, se-
lon Ménage. On appelait ainsi les endroits des-
tinés à la promenade. De Paradisus on a fait
Paravisusj et enfin ParvisiM par contraction.
A l'entrée de cette place était une statue de
pierre longue et mal faite, qui tenait un livre
.d'une main, et de l'autre un bâton entouré
d'uu serpent. Quelques-uns ont prétendu
Sue c'était Esculape, dieu de la médecine,
ont le serpent est un des symboles. D'au-
tres ont imaginé que,«comme anciennement
les écoles publiques se tenaient en cet en-
droit , celte figure représentait Mercure
ou le dieu Terme, car les anciens mettaient
de ces figures aux carrefours , dans les
places publiques, et auprès de leurs écoles.
D'autres ont cru que c'était la figure d'Ar-
chambaud, maire du palais sous le règne
de Clovis II, lequel, selon Fauchet, était
affectionné à Fendrait des ecclésiastiqueg et
Prêtres. Ils disent qu'on lui avait élevé cette
statue, parce quil avait fait du bien à Té-
fjlise de Notre-Dame, et nu'il avait donné le
onds sur lequel l'Hôtet-Dieu a été bâti.
Les hermétiques, qui regardent Guillaume
de Paris comme un de leurs patriarches,
assurent que c'est lui gui à fait bâtir le por-
tail de Notre-Dame qui est vis-à-vis, et qu'il
y a marqué tous les chemins qu'il faut sui-
vre pour parvenir à ce grand œuvre qu'ils
croient voir partout, et ou'ils ae trouvent
nulle part. M. l'abbé Lebeuf, après avoir
bien examiné cette statue, a prétendu qu'elle
représentait Jésus-Christ tenant dans sa
main le livre des Evangiles. Il croit que cette
figure antique avait fait partie des ornemeuts
du portique de l'ancienne cathédrale, et que
lorsque l'on travailla à rebâtir cette église, la
statue fut plantée vis-à-vis l'HôtelDieUydaos
l'endroit où on l'a vue jusqu'en 17i8.
Derrière cette statue était une fontaine qui
fut construite en 1639 , et sur laquelle ou
avait mis cette inscription:
Qui sitis, hue lendas; désuni, si forte liqiiores,
Progredere, seternas diva paravit aquas.
Cette fontaine n'existe plus, ni la statue
derrière laquelle elle était. Ou a supprimé
l'une et l'autre en 17W, lorsqu'on a tra-
vaillé à donner au parvis une forme plus
régulière : on a ôté aussi plusieurs noarches
par lesquelles on descendait dans le parvis;
et pour rendre la pente plus aisée, on en
adonné une presqu'insensible à la rue Neuve
Notre-Dame qui y conduit. On peut juger
de combien on a baissé celte rue par les
maisons qui sont dans le voisinage ae THô-
tel-Dieu ; on entrait de plain-pied dans les
boutiques , et aujourd'hui il faut monter
cinq à six marches assez raides.
L archevêque de Paris avait autrefois une
échelle patibulaire dans le Parvis, et une
autre au port Saint-Landry. Ces échelles
étaient des marques de haute justice
Epitaphes diverses de Notre-Dame^ extraites
du Recueil manuscrit des Epitaphes de Paris
de la Bibliothèque mationale^ n*" 9i80.
L
Tombeau d*Eiieone , dit de Paris, cardinal éfèqoe dt
Paris.
Il était inhumé sous une tombe plate de
cuivre , devant le sanctuaire » avec cette
épitaphe :
CUudriur lioc tumulo Lux Juris, Parisionim
Pasior voce, fide Dux Régis coasiUoruai,
*1273 PAR DEPICRÂPHIE.
Fautor Egeiioruiu, damiiaiis hereses reproborum,
Slephaiius hic sedis Romanae collaleralis ;
Deserlis terris, spe sanclis jungilur alis :
M. c. ter iioc anno tribus aucto sepluageno,
Oclobris décima sexla Domiiii qiioque prima.
Il mourut à Avignon le 16* jour des ca-
lendes de novembre 1373.
Le roi lui donna pour armes, trois fleurs
de lis sur un chevron d'azur, que Ton
voyait aux extrémités de sa tombe.
i
II.
Tombeau de Eudes de Sully, évéque de Paris.
Ce tombeau était de cuivre, élevé de deux
ieds dans le chœur, auprès de Taigle, sur
equel un évêque était représenté gisant, en
relief.
Uuem cathedrae decoravit honos, quem sanguis avilus,
Quera morum gravitas; hic jacet Odo situs.
Pnesulis liujus erat, quod habent haec tempora rarum ;
Mens sincera, manus munda, pudica caro.
Lenibus bic lenis, toga nudis, victus egeois :
Vita fuit juvenis clara, probala senis.
Bis sex centeno Cbristi« quarioque bis anno, ^
Tredecimo Julii traosiit Odo die.
III.
Tombeau de Pierre d'Orgemoot, évèqne de Paris.
Il était représenté gisant, en marbre blanc,
stir un tombeau élevé et couvert de grilles
de fer, bâti contre la muraille à gaucne du
maflre-autel, autour duquel on lisait cette
éjiitaphe :
Hic jacet Reverendus in Christo Pater Petrus
de Ordeomonle, Parisius oriundus, in utroque
Jure Liceiicialus; olini Morinensis, post modum
Parisiensis Episcopus, qui obitt aiiuo Domioi
1109 16 a die mensis Juiii (t),
IV.
Tombeaa de Gaillaio Chanier, évoque de Paris^
Il était inhumé devant le maître-autel,
sous une tombe de cuivre, autour do laquelle
éiail répilaphe suivante :
Ilic jacet Reverendissimus in Ghristo Pater
Dominus Guillelmus Çb^'^rtier deBnjocis, utrius-
que Juris Professer per orbem faniosus; qiû
vita, verbo et exemplo comniissi gregis Pastor
vigilans, pius ad paupercs Largitor, in Gleroet
Populo milissimus pacificusque ; qui 24 <* anno
suse assumplionis ad Ecclesiam Parisienseni per
\iam sanctorum fœliciter in pace quievit 147i.
prima Mali.
II succéda à Denis du Moulin en Tévôché
de Paris, et fut sacré dans Toctavo de sain(
Victor, ran 1U7.
V.
Tombeaa de Louis de Beaumoot, évèque de Paris.
(1) Le jour du mois a été omis d^ns Tépitaphe de
cet cvéqué donnée par Hurtaut.
PAR 1274
Son tombeau était semblable aux précé-
dents et environné do Tépilaphe suivante :
SepuUum est bic corpus Revercndi in Cbrisâ)
Patris et Domini Ludovici de Bellomonle, prae-
cipui Lilteranim amaloris, qui in carnis aflli-
clione, in multis jejuniis, in deemosynarum
largitionc, in ofliciorum divinorum tani dieî
quam noclis assidua pnesentia lauJabiliier du-
cens vitam, in Praesulalu anno vigesimo magis
Ecclesiam muneribus donans excessil fœliciter
1492, tertio nonasiulii.
VI.
Tombeau de Jean Simon, évêque de Paris.
Il était inhumé près de Eudes de Sullj.
Parisiis ortus, Praesul qui ex gente Simonum,
Quo Duce sub sancto tramile calla viget.
Consule qui fuerat vix justtor aller,
Cuique reformandi spes erat una gregis^
Glarus Jobannes sculpio jacet xre sepultus :
Ipse feras illi, chare Yialor, opem.
Obiit anno Domini 1502. 25^ die mensis De-
cembris.
VII.
Tombeaa de François de Pencher, évéque de Paris, et
depuis archevêque de Sens.
Le corps de François et le cœur d'Etienne
de Poncher étaient enterrés au milieu du
chœur, Tuu contre Tautre, sous des lames
de cuivre, sur lesc]uelles ils étaient repré-
sentés, avec les épitaphes suivantes :
Cy gist le corps de feu de bonne mémoire
M*"* François de Poncher, en son vivant Eves*
que de Paris, Abbé de S^ Maur des Fossez, qui
deceda le 1*' jour de Septembre 1532.
Priez Dieu pour son Ame.
Cy gist le cœur de feu M^» Esiienne de Pon-
cher, Archevesque de Tours, Maislre des Re-
questesde Thostel du Roy, qui deceda le 15* jour
de Mars, 4552 avant Pasques.
Priez Dieu pour luy.
VIII.
Tombeau de Guillaume Viole, évêque de Paris.
L'épitaphe suivante était gravée sur une
lame de cuivre, qui lui servait de tombeau.
Cy gist de bonne mémoire Uevereiid Père en
Dieu M'* Guillaume Viole, en son vivant EJvesque
. de Paris, lequel deceda le mardy 1" jour de
May 1558.
Priez Dieu pour luy.
Il fut conseiller au parlement de Paris ,
abbé d'Oriiiac et de Notre-Dame de Laon.
IX.
Tpmbeau de Fraoçois Halle, archevêque de Narbonoe.
A côté du tombeau d'Eudes de Sully, on
voyait une lame de cuivre gravée, de la fi-
gure d'un archevêque en bas-relief, avec
répitaphe suivante :
1275
Par
DlCTlONNAiRC
PAR
JiT6
Cy gislfeu 1res Révérend Père en Dieu M'« Fran-
çois Uallé, natif de Paris, en son vivanl Ar-
clievesqiie de Narbonne et grand Archidiacre
de PEIglise de céans, qui trépassa le Jeudy 2d«
jour de feburier 1491.
Priez Dieu pour luy. Amen.
X.
Tombeau de Jacques Ruberlet, évêqiie d*Âlby.
Il élait représenlé comme le précé.ientsur
sa tombe de cuivre» qui était immédiatement
au-dessous.
Ista Roberlcti cineres tegit urna Jacobi
Quem vigilem experta est Aibia Pontificero.
Corporis ac animi praeclaris dotibus auclum
Ame suos rapuit sors truculenta dies.
Obiit nono Kalendas Januarii, anno 4519.
Il fut promièremonl chanoine de Notre-
Dame de Paris, comme porte le Martyrologe,
et Tan 1515 il fut évêque d^Alhy, dont il tint
le siège quatre ans seulement, n'ayant pas
encore atteint la trentième année de son âge«
XI.
Tombeau de RenA du Bellay, é^êque du Mans frère de
Jeau, cardinal, ei de Louis du Bellay.
Il gisait (!ans le milieu du chœur, sous une
lame de cuivre.
Renatus Cœnomanensîs Episcopus, singulari
pielate insignis ac ex gcnerosa Bellaïorum fa«
inilia nains, poslquam fratri primogenilo justa
magnifiée fecisset, Parisiis magno omnium
mœrore diem riausit cxtrcmum annoDôi 1547,
die 17 • mensis Augusti.
Requiescat In pace.
Cy gist noble et vénérable personne ^U* Louis
du Bellay, en son vivant Conseiller du Roy nostre
Sire en sa Cour de Parlement et grand Archi-
diacre et Chanoine en TEglise de céans. . . «
du Breûil, Thibaut, Selles et Ville-
quier, lequel a esié inhumé par le Reverendis-
sime Cardinal du Bellay, Evesque de Paris le
5* jour de Janvier 1541.
Priez Dieu pour luy.
XII.
Tomb(>andpRpn3n1ddeBeanne. archPvAqni» d<» S'^ns, grand
auniAnier de Prauce ei de Tordre du Salni-Esiinl.
Au milieu du chœur, nu-dessous de Taigle,
on V lyait une lar^^e tombe de marbre noir,
a/ec Tépilaplie suivante :
Yiri immortalitate dignissimi , Renaldi de
Beaune, qui apud sex Chrisiianissimos Franco-
rnm Reges, Fraiiciscum l, Henricum II, Fran-
ciscum H, CarolumlX, Henricum 111 et Henri-
cum IV, fidelem slrenuamque navans operam;
Fr;mcisci Andegaviae et Alenconiae Ducis, Can-
cellarius, ex Auhc Palatinisjn Scnatu Parisiens!
sanctiorique Consilio Senator, in Saccrdotum
conventu Ecclcsiaslicos, orTicio graviore per-
functus, primum Biturîcensis Palriarcha, Ar-
chiepiscopus, Aquitania* Primas, dein Senonum
Archiepiscopus, Galliae et Germaniae Primas,
magnusque Francise Eleemosynarius, plenus
honoribus et annis, animam sapieuliis omnibus
et virtuiibus plenam reddidil anno selatis sep-
luagesiiuo nono 1606.
Karola el Maria de Beaune fratri suo mœren-
tes DD.
XllI.
Tombeau de Simoa Mauras de Bucy, évèqae de Paris.
Il était inhumé dans sa chapelle, derrière
le chœur, sous un grand tombeau de marbre
blanc el noir.
Hic jacei bonae mémorise Domînns Simon Maii-
fas de Bucy, Sncssonensis Diocesis, quondam
Episcopus Parisiensis, fundator quatuor Capel-
laniarum hnjus Ecclesiae et complurium alio-
• mm bonorum hnic Ecclcsiae el st-rviloribus
ejus largitor, qui per qniudecim annos
anno Domiui in vigilia Sancii Joaniu's Baptistx.
Orate pro eo.
Autres tombeaux.
XIV.
Hic jacel nobilis et discrelns vir Slephanus de
Montediderio, Canonicns Parisiensis, Régis in
sua Parlamenti Curia Consiliarius, ac in Caméra
Inquestarum dum viveret Presidens prîmus, qui
obiit die Lunx 26* mensis Maii, anno Dooiini
1468.
Requiescat in pace.
Il y avait, contre le mur de la chapelle oit
il était inhumé, une autre inscrifition de cui-
vre, qui faisait mention d'une m<»sse perpé-
fuelle par lui fondée, el qui devait être dite
dans la môme chapelle.
XV.
Cy gist Jean de Bucy, Archidiacre de Brie, Cha-
noine de Paris, et Conseiller du Roy en sa Cour
de Parlement, qui trespassa Tan 1452, le i*'
jour de ieburier.
XVI.
Cy gist M* Gaillard Ruzc, en son vivant cha-
noine de TEglise de ccans. Archidiacre de
Tonnerrois en reg1isedeLangres,Scholastique
d*Orléans el Conseiller du Roy en sa Cour de
Parlement, qui trespassa le 6* jour d^Aoust 1540.
XVII.
Sub hoc lapide posilum est cadaver Jacobi Luil-
licr, quondam Canonici Parisiensis ei'in Tlieolo-
gia Professons : obiit anno 1489, die 19 Augusti.
XVIII.
Cy gist noble homme M* Jean Luillier Licencié
ez Loix, en son vivant doyen et Chanoine dt
«n
PAR
D*EP1GRAPHIE.
PAR
IÎ78
TEglise de ceàns et grand Arcliidiacre de Laon»
qui irespassa le !•' jour du mois de noTembre
1510.
XI\.
Cy gi^t noble liomme et Sire Jean-Juvena> des
Ursiiis, ciievalier Baron de. . • . Conseiller du
Roy nostre Sire, qui irespassa à Poiciiers Tan
de grâce 1431, le premier jour d*Apuril, jour de
Pasques : et Dame Michelle de Vitry sa femme*
qui Irespassa à Paris Tan de grâce U57, le 50*
jour de Janvier.
Dieu ait TAme de luy. Amen.
XX.
Icy gist noble homme M^* Guillaume des Ursins,
.... ou voyage de son sacre, et fut capitaine
de gens d'armes, 1415. le 24* jour de Juin
147:2.
Dieu ait TAme de luy. Amen.
* XXI.
Cy gist noble et discrète personne M' M* Louis
Jiiveiial des Ursiiis, en son vivant Conseiller du
Roy nostre sire en sa Cour de Parlement, Cha-
noine de PEgliso de céans, Archidiacre de
Cliampagne en TEglise de céans, et Prieur de
Coincy au diocèse de Soissons, qui trespassa le
i2* jour de novembre 15i0.
Priez Dieu pour luy.
XXII.
Cy gist vénérable et discrète personne M« Jean
Picot, en son vivant Chanoine de TEglise de
céans. Conseiller du Roy nostre Sire et Prési-
dent éz enquestes de sa Cour de Parlement,
qui trespassa le 20* jour d*Auril 15d4, avant
Parques.
XXÏIL
Tombeau de Jean du Breuil,
Cy gîst veneralle et discrète personne M* Jean
du Bretiil, en son vivant Archidiacre de Bour-
ges, Chanoine de Paris et Conseiller du Roy en
sa Cour de Parlement, qui trespassa le Samcdy.
jour de Décembre, Tan de. grâce 1463.
XXIV.
Tombeau de Nicolas Seguier.
Cy gist Noble et Scientifique personne M^'Nico
las Srguirr, vivant Conseiller et Aumosnier du
Roy, Chanoine de TEglise de céans et Abbé
Commeinlalaire de TAbhaye de Provins, qui
dcccda le 14* jour du mois de Septembre 1624.
XXV.
Tombeau de Jean de Montigny.
Cy devant cette Chapelle gist Vénérable et docte
persône M* Jean de Montigny, en son vivant
Docte il r Regcnl en la Faculté de Décret âi Paris» .
Archidiacre de Sezane en TEglise de céans et
Chanoine de céans , Conseiller du Roy nostre
Sire en sa Cour de Parlement, qui trespassa Tan
1471, le 5* jour du mois d^Octobre. Dieu par
sa grâce de ses péchez pardon lui face.
XXVI.
Tombeau de Jean de Ifangest,
Cy gist nohle et discrète personne M* Jean de
]lai>gest,en son vivant Prieur de Lelion en Bre-
tagne et de Beajimonl en Auge, Chanoine en
TEglise de céans, qui trespassa lo 13* jour de
Juin Tan 1568.
Priez Dieu pour luy.
Oratoire de Notre -Seignfur Jésus-
Christ (1). Congré^alion inslituéft en France
le 11 novembre 1611, |:)ar Piorre de Bérulle,
plus l«rd cardinal. Dès le mois de décembre
de la même année, lo roi Tantôt isa ipardes
letlres-patentes, qui furent vérifiées ef régis-
tréesau parlemenl le 4 SJ'plembre 1612. Le
Eape Paul V approuva relie insiilulion par sa
ulledu 10 mai 1613. Celte congréjjalion fut
surnommée de France ^ pour la distinguer de
celle de rOratoire de Rome, appelé^.» /a Va//tVf/-
/«, qui fut inslituée p<r saint Philippe de Néii.
La congrégation des Prftlies de l'Oraloire
de France et une société de prêtres sé-
culiers, dépendants de leur supérieur gé-
néral, et qui, en môme lemps, sont sou-
mis aux évô.jues. C/esl un corps, disait le
célèbre Bossuet, où tout le monde obéit et
où personne ne commande, M. de Béruile,
pour commencer rexérulion de son dessein,
s'élait associé cinq ecclésiastiques verlueux,
et presque tous docteurs en thénlogie de la
faculté de Paris. C'étaient Jean Bance, Fran-
çois Bourgoiiig, Paul Me ezeau, Antoine
Berard < t Guillaume Gibieuf.
Le portail de celle église sur la rue Saint-
Honoré est d*une assez bonne architecture.
Le rez-de-chau*sée est élevé sur plusieurs
marches. Il est composé d'un avant-corps
d'ordre dorique, dont les colonnes sont
isolées. L'iirchileclure desdeux arrière-corjis
est en |)ilaslres du môme ordre. Les deux
petites portes, carrées de ces arrière-corps
j»orlenl deux grands médaillons ovales, qui
représeulenl Jésus naissant et Jésus agonie
sant.
Dans la chapelle qui est à main gauche,
du côté du maltre-autel, est un mausolée de
marbre noir, sur lequel est la statue du car-
dinal de Bérulie à genoux, ayant devant lui
un livre ouvert porté par un ange : le tout
de marbre blanc. Au bas est une é|)itaphe
écrite en lettres d'or, que sa longueur ne
nous permet pas d(* transcrire ici.
Le cardinal de Bérullc mourul en disant
la misse, el au mnment qu'il prononçait
ces mots du canon : Hanc iyitur oblationem;
ainsi il lut lui-môim^ la victime du sacrifice
qu'il n'eut pas le temps d'achever, comme
(1) L'Oratoire de Paris est aujourdMiui, commft
Ton sait, aiiecté au culte de Fane des coufeb8lon& du
protestantisme.
1^79 PAR
l'ont dtlVauteurdeson épitaphe, et celui du
distique ci-après.
Cœpia sub extremis nequeo diiin sacra Sacerdos
Perficere ; et sallem victima pcrflciam.
Ce magnifique tombeau est de François
Anguière, un des plus habiles sculpteurs du
règne de Louis le Grand.
Des cinq supérieurs généraux de cette
congrégali(n, qui sont morts depuis le car-
dinal de Bérullc, il y en a quatre qui ont
élé inîjuniés dans celle église. Le R. P. de
Sainte-Marthe est le seul dont il n'y ait que
le cœur: leurs tombes sont plates elsans or-
nements : on lit sur chacune une inscription
sinij.le et uniforme : il n'y a de différence
que dans les noms et les dates. Quelques
personnes séculières, mais en petit nombre,
ont aussi été inhumées dans cette église.
Dans une des niches qui ont vue sur le
chœur et sur le grand aulel est un petit mo«
Dûment de marbre blanc, dont la sculpture
est d'une bonne main ; il est encastré dans
le mur, et Ton y voit une femme affligée et
assise, tenant dans ses mains un rouleau
aussi de marbre blanc, sur lequel on lit une
fondation bien singulière.
Louis Bafboteaii, Conseiller du Roi, Contrôleur-
Général de la Trésorerie de sa maison, ayant
vécu en tout hoimeur cl piété, et rempli d'un
zèle ardent pour Paugmenlation du Service di-
vin , a fondé à perpétuité en cette Maison de
l'Oratoire, une Messe basse chacun jour de
Tannée, et un Service complet chacun le 26
d'Octobre, auquel assisteront le Gardien ou
Vicaire, et trois Religieux du Couvent des Ca-
pucins de la rue S. Honoré, selon qu'il est
énoncé au contratde ce passé par-devant Desjean
cl TEvesque, notaires, le premier Février 1667,
avec les Exécuteurs lestamentaires du Sieur
Barboteau, décéiié le 26 d'Octobre 1766 : Priez
Dieu pour $on âme.
Dans une des chapelles on lit cette épi-
taphe.
D. 0. M.
Anton lus d*Auhrny Cornes d'OssemonI, vir na-
lalibus ac moribus inclitus, qui in suprema Pa-
risiensi Ciiria Senator, ann. vm, Libellorum
supplicum Magister, ann. vu, apud Aurelianos
roissus Dominicus, postrenio Prselor urbanus,
ann. m, collapsam fori disciplinam reslituit,
singulari in jure dicundo religione ac diligenlia.
Obiit XV k. Julii, anno salulis rep. mdclxx, aeta-
tis suxxxxvu. Theresia Mangol, fœmina, majo-
rum a secretis Uegni sigillis secretisque claro-^
rum génère spectatissima , dulcissimo conjugi
uxor unice amans ac mœrens posuil , anno«
SalUtis MDCLXXI.
M. d'Aubray, lieutenant civil, dont on
vient de lire répitaphe, était le frère aîné
de la marquise de Brinvilliers et fut la se-
conde victime de sa famille, que celte scélé-
rate sacrifia à sa barbare cupidité. Thérèse
DICTIONNAIRE PAR Vm
Mangotde Yilarceaux était la digne épouse
d'Antoine d*Aubray, et ne lui survécut que
pour venger sa mort, et pour pleurer nuit
et jour la perte qu'elle avait faite ; elle mourut
le 29 juillet 1678, huit ans après son mari.
Dans lanefy sur une tombe plate, on lit:
I
Ici git haut et puissant Seigneur, Messire
Charles de Moy, Marquis de Uiberpré et de
Bove, Lieutenant Général des Armées du Roi,
Gouverneur de la ville et château de Ham, le-
quel esl décédé le 15 Février 16 Priez Diea
pour son ame.
Assez près, mais à côté, on lit celle-ci.
Ci git Messire Claude de Noce, Chevalier, Sei*
gneur de Fontenay, sous-Gouverneur de S. A.
R. Monseigneur le Duc d^Orléans, illustre par
Tancienneté de sa noblesse, plus illustre encore
par son mérite. H conserva dans un commerce
continuel du grand monde, une probité sans
tache. 11 joignit à tous les agréments de Tesprit,
toute la solidité de la raison. Aux qualités de
rhonncte homme, les vertus les plus sublimes
du Chrétien. Après le cours d^une longue vie,
il mourut de la mort des justes, le 10 mars
I70i, âgé de quatre- vingt sept ans. Dame Marie
le Roi de Gomherville, son épouse, lui a fait met-
tre ce monument, en attendant que la mort la
rejoigne dans le tombeau à celui dont la mort
seule Ta pu séparer.
Philippe de France, duc d'Orléans, avait
apporté un soin oxtr-ôme pour ne mettre
auprès du duc de Chartres, son Gis, que des
personnes du plus grand mérite, et Ton peut
dire qu'il y avait réussi ; car sans parler des
illustres maréchaux de France, et du seigneur
qui occupèrent successivement la première
place dans Téducntioa de ce prince, il lui
avait donné deux sous-gouverneurs d*un mé-
rite distingué. L'un était M. de Noce de Fon-
tenay, dont on vient de lire l'éloge, et l'autre
était M. delà Bertière,homme sans naissance,
mais qui, par sa bravoure, sa probité, s'était
fait une grande réputation à la cour et dans
les armées.
La chapelle des Tubeuf oui est à gaucho,
a élé peinte par Philippe ue Champagne en
16i3.
Tous les ans, le jour de la fête de saint
Louis, TAcadémie des sciences, et celle des
inscriptions et belles-lettres, font chanter
dans cette église une messe en musique,
avec un motet, et on y prononce le panégy-
rique de ce saint roi.
Dès que cette église fat bâtie, la plupart
des gens de la cour n'en fréquentaient point
d'autre, et aûn de les rendre plus attentifs
aux offices divins et plus dévots, le P. Bour-
going, qui était habile musicien, s'avisa de
mettre les psaumes et quelques cantiques
sur des airs qu'on chantait pour lors ; et voilà
l'origine du chant particulier que les prêtres
de l'Oratoire de la congrégation de France
ont substitué dons leur église au chant
grégorien.
i28(
PAR
D£HGRÂrHlE.
PAR
I28i
Le roi Louis XIIJ, par ses lettres-patentes
du mois d'avril 1627, voulut que les prêtres
de rOratoire de cette maison fussent ienuê
ses chapelains, etdes rois ses successeurs.
La bibliothèque de celte maison n'est
composée que d'environ vingl-deux mille
volumes ; mais elle est une des plus curieu-
ses. M. de Bj^rulle commença par v mettre
un petit nombre de livres uien choisis, et
surtout de très-bons livres de controverse.
Il y en mit aussi quelques-uns qu'il avait
ra[)portés d'Fspagne, et qui sont fort rares
on France. Plusieurs persoimesontcontribué
depuis h augmenter cette bibliothèque; mais
ce qu'il y a de [)Uis curieux et de plus rare,
sont les manuscrits qu'Achille de Harlay,
marquis de Sancy, et ambassadeur de Cons-
tanlinople, apporta de son ambassade. Parmi
ces manuscrits, l'on remarque un beau Pen-
taleuque samaritain, que Pietro délia Valle
avait acheté dans le Levant pour ce ministre,
et quelques Bibles, dont il y en a deux ou
trois qui sont d'un grand prix. L'on y voit
aussi un exemplaire grec des œuvres de saint
Ephrem, une chaîne grec(iue sur Job, et une
autre sur l'Evangile de saint Jean» écrites ea
grands caractères grecs qui sont liés ensem-
ble comme les caractères arabes^
La communauté de cette maison est tou*
jours composée de sujets distingués» soit
f)ar un profond savoir, soit par la beauté de
'esprit. Voici les noms des plus fameux
dans l'un et l'autre genre.
Nicolas Bourbon, chanoine de Langres,
professeur en langue grecque au Collège
royal, reçu à l'Académie française en 1637,
entra dans In congrégation de l'Oratoire
Quelques années avant sa mort, et mourut
ans cette maison Tan iùkky âgé d'environ
soixante'diians,aveclarépulationd'avoirélé
un des meilleurs poêles latins que la France
ait jamais produits. Ses poésies furent impri-
luées à Paris en 1630, en un volume in-12.
Le P. Jean Morin était très-habile dans les
langues orientales et dans la théologie posi-
tive. Les ouvrages qu'il a donnés au public
sur les ordinations et sur la pénitence sont
très-estimés. Il mourut le 2S février 1659.
Le P. Jérôme Vignier était aussi très-versé
dans les langues orientales, dans- l'histoire
et dans les généalogies des maisons souve-*
raines de l'Europe. Il mourut le 14 décembre
1661.
Le P. Denis Amelotte a traduit le.Nouvcau
Testament.
Le P. Charles Lecointe était très-savant
dans l'histoire, et eut le courage et la capa-
cité nécessaires pour composer les Annales
ecclésiastiques françaises. Il mourut le 18
février 16^1, âgé de soiiante-dixans.
Le P. Gérard Dubois était aussi très-habile
dans l'histoire et dans la critique. Feu M. de
Harlay, archevêque de Paris, le choisit pour
écrire rhistoiie de son église. H mourut en
1696.
Le P. Nicolas Malebranche était de Paris,
et quoiciue sectateur de Descartes, il trouva
le moyen de paraître original. Ç'<a été un des
plus grands philosophes et des plus sublimes
métaphysiciens qu'il y ait eu en France,
même en Europe. Il niourut le 15 octobre
1715, âgé de soixante-dix-sopt ans.
Le P. Jacques Leiong, bibliothécaire de
cette maison, avait une grande connaissance
des livres et des auteurs. Il a donné plusieurs
ouvrages au public, entr'autres une biblio-
thèque sacrée, intitulée : Bibliotheca sacra^
in binos syllabos distincla^ etc., et une Bihlio'^
ihêque historique de la France. Il mourut l'an
1721.
Le P. Charles Reyneau était de l'Académie
des sciences, et connu par d'excellents ou-
vrages de mathématiques. Il est mort le 2h
février 1728, âgé de soixante-douze ans.
Les prédicateurs fameux qui ont illustré
cette maison sont Guillaume le Boux, mort
évêque de Périgueux; Jules Mascaron, mort
évêque d'Agen; Jean Soanen, évêque de
Sénés; le P. de la Tour, général de la con-
(;régation; le P. Huban, le P. de la Roche;
e P. Massillon, évoque de Clermoni ; le
P. Jean-Joseph Maure, mort le 27 février
1728; le P. Jurian» évêque de Vence; les
PP. Terrasson, etc.
(HoRTAUT et Magnt.)
Palais De Justice (Le). Rien ne prouve
mieux la difTiculté qu'il y a de découvrir le
temps de la fondation et le nom du fondateur
du Palais, que l'extrême rapidité avec la-
Suelle nos écrivains passent sur cet article,
uelques-uns ont avancé sans preuve qu'il
y avait un palais bâti dès le temps de Clovis,
au même lieu où est celui que nous voyons
aujourd'hui ; mais outre que la ville de Pa-
ris était a'ors trop serrée et trop petite,
pour qu'il y eût un palais au milieu, il est
d'ailleurs constant que Clovis étant venu de
Tours à Paris l'an 508, il établit sa demeure
au palais des Thermes , que les Romains
avaient fait bâtir hors la ville, du côté du
midi, et dans lequel Julien et Valentiniea
V avaient demeuré. Ce fut pour lors que ce
roi Ht bâtir toutauprès une église, sous le
nom de Saint-Pierre et de Saint-Paul, pour
accomplir le vœu qu'il en avait fait, en par-
tant |)Our aller faire la guerre aux Wisigoths.
Childebert demeurait aussi dans le palais des
Thermes , auprès duquel il fit bâtir l'église
de Saint-Vincent, qu'on nomme aujourd'hui
Saint-Germain des Prés. Fortunat rapporte
que ce roi allait de son palais par ses jardins
à l'église de Saint-Vincent, ce oui ne peut,
en aucune manière, s'entendre du palais qui
aurait été dans la Cité. Cela s'accorde avec
ce que dit Grégoire de Tours dans le trente-
deuxième chapitre du sixième livre, que le
roi Chilpéric s'en retourna de la grande
église h son palais, par la nlace ot par le
port, sur lequel il y avait, aès ce temps-lh,
des maisons de marchands. Les premiers rois
de la race carlovingienne firent peu de sé-
jour à Paris, et après Louis et Carloman,
petit-fils de Charles le Chauve, ils n'y firent
plus de résidence. Adrien de Valois co'^jec-
ture que la crainte des Normands obligea
Eudes et les princes suivants de transférer
leur demeure dans la Cité , et d'y bâtir ce
que nous appelons aujourd'hui le Palais.
1285
PAR
DlCTlONiNAIRE
PAR
lî^
Ce nouveau Palais fut cause qu'on appela
celui des bains le vieux Palais; car c'est
liiisi qu'il est uomiuéiians une Chronique de
ïézflay^ coiiqiosée par un moine di* celie
ibbaye. « Les moines de V(^zrl.iy, suivis <lu
peuple, étant sorlis du paliiis de Louis le
JeuiH», tous les reljj^ieuï de Saiiil-Germain
Jes Pn^s vinrent au-devant d'eux jusqu'au
vieux Palais et les reçurent avec Lûmes. »
Le palais qui était dans la Cité, était ap|>elé
'if'l/K
or
fants de France. EUe était ornée de statues
de nos rois , à commencer par Pharamund,
et au-dessous de chacnoe il y avait une
inscription qui apprenait le nom du roi
qu'elle re[)résentait, la durée de son règne,
et l'amée de sa mort.
Cette salle occupe la place d'une chapelle
que le roi Robert avait fait bâtir sous Tinvo-
catioi de saint Nicolas. C'est en mémoire de
cetie ancienne chapelle, que cellQ qui est
|(» grand Palais du temps de saint Louis; car ^à un des bouts de cette salle est encore sous
Maithi* u Paris dit qu'Henri 111, roi d'Angle- l'invocation du même saint, et que les pro-
terre, fut reçu Tan 1254, in majore domini cureurs du parlement y ftmt dire l'office de
Régis Francorum Palatio ^ quod est in medio
civilaiis Parisiaaœ.
Saint Louis y tit d^s réparations considé-
rables, et l'augmenta de la Sainte-Clianelle,
de la pièce qu'un appelle encore la salle de
Saint Louis, et de la petite salle qu'on nomme
aujotjrd'hui la GrandXhambre, Cela n'em-
pùeha pas que sous Philip()e le Bel, ce palais
ne lût encore considérablement agrandi.
Duhaillon insinue même qu'il fut bâti à
neuf; il dit que Philippe le Bel a fil bâtir
dedans ilsie de Paris, au lieu même où était
l'ancien château de la demeure dc^s rois, le
Palais tel qu'il est aujourd'hui étant
conducteur de celte œuvre, messire Enguer-
rand de Marigny, comte de Longueville, et
su)>er-iii(enuaiit des (Inances. » Belieforest
parle clairement, et dit que Philippe le Bel
« (it construire un autre palais tout à neuf,
tel (|ue nous le voyons , et qu'il fut achevé
l'an 1313, le 28 et dernier an du règne de ce
bon roi, » Mais, quoicju'ils puissent dire , il
est constant que la salle de Saint-Louis , la
Grarid'Chambre ei la Sainte-Chapelle sont
d> s édifices du temp^ de saint Louis. Nos
hisloriens ne s'explii{uent pas [>lus nette-
ment sur la manière dont Louis le Hutin
voulut que le parlement tint ses séances au
Palais. A les entendre, il semble que nos rois
Tithandonnèrent tellement, qu'ils n'y tirent
plus Itur demeure, cependani nous trouvons
qu'ds y ou^emeuré souvent depuis (1).
En 1383, le roi Charles VI y demeurait,
lorsqu'étant victorieux des Flamands, il fit
élever un dais sur le perron du grand esca-
lier, où tout le peuple <ie Paris vint lui crier
miséricorde, les hommes têtes nues, et les
fennnes échevelées, pour avoir excité une
sé'iition pendant le voyage du roi. François
l"y demeurait l'an 15*il, et cette année-là
il rendit le pain bénit en l'église de Saint-
Barhi lemy, en qualité de premier parois-
sien. Cotait dans la grande salle du Palais
que nos rois recevaient' autrefois les am-
b.tssadeurs, qu'ils donnaient des fesliiis pu-
biicSy et qiie l'on faisait les noces des en*
(1) En 1557, Etienne Marcel prcvôi des marchands,
fil assassiner dans la Chambre, eien présence même
(in danphin, Hoberi de Clernioni, niai-échal «te ^u^-
nianuie, ei Jean de Conllans, nianchal de Champa-
gne, ns elaienl pour luis l'un el Tauire si pies uu
clan|ihin, qne leur sang rejaillit sur ses habils, et
<j»e ce prince craignit qnon n'en voulût aussi a sa
vie ; mais Marcel le rassura el lui jela un chaperon
ixn'ge et bleu pour le garantir de l'insolence du
peuple.
saint Nicolas, le jour que l'Eglise fait la fête
de ce saint. La tour qui y est encore servait
de clocher ^ celte ancienne chapelle. Ce fut
Louis XI, en 1V77, qui tit construire une
chapelle à l'endroit oi^ est celle que l'on voit
aujourd'hui, et qui la fit décorer de deui
colonnes, sur Tune desquelles était la statue
de Charlemagne, et 6ur l'autre celle de saint
Louis.
A l'autre bout de la grand'salle était une
grande table de marbre qui en occupait
presque toute la largeur, et qui d'ailleurs
était si large et si épaisse, qu'on n*a jamais
vu une tranche de marbre aussi grande que
l'était celle-ci; elle fut brisée et mise en
pièces lors de l'incendie de 1618. C'était sur
celte table que se faisaient les festins royaux,
et à lauuelle on n'admettait que les empe-
reurs, les rois, les princes du sang, les pairs
de France, et leurs femmes ; car tous les
seigneurs qui étaient au-dessous de ce rang,
mangeaient à d'autres table^i. C'était encore
sur cette vaste table que les clercs de la
basoehe représentaient leurs farces. C'était
[>uur eux un théâtre toujours prêt, et dont
a construction ne leur coûtait rien. Outre
cette table de marbre qui, selon Froi>sart
(liv. IV, ch. 11), est continuellement au Palaii,
et point ne sebouge^W y en avait une autre qii
était en bas, dans la cour du Palais; c'est de
celle-ci dont il est parlé dans la Chronique de
Saint-Denis, où il est dit que les corps des
seigneurs qui furent tués en 1357, au Palais
dans la chambre du dauphin, et eu sa pré-
sence, furent traînés jusqu'à la cour du Pa-
lais devant la pierre de marbre , el qu'on
pouvait les voir de la chambre du dauphii.
On ne sait point ce qu'est devenue cette table
de marbre.
Cette magniGque salle et la chapelle furent
donc consumées, comme aussi une grande
partie des b timenls du Palais , par un in-
cendie arrivé le 7 de mars de l'an 16i8,saus
qu'on ait jamais su au vrai comment le feu y
avait pris. L'opinion la plus commune est
que ce fut par la faute d une servante qui y
avait laissé un réchaud plein de leu. D au-
tres disent que ce furent les complices de la
mort du roi Henri le Grand , qui préten-
daient par la brûler le greife, el le procès de
Uavaillac. Chacun en jugea comme il voulut,
sans qu'on [)ût lui prouver le couiraire; 03
qu'il y a de constaut, c'est que sans l'atten-
tion el les soins du greflier Voisin , qui tit
enlever et mellre en lieu de sûreté les re-
gistres du parlement, ces précieux moiia-
te
HS5
PAR
DEPlGiUPinS.
Par
«îse
uicnts auraient élé brûlés. On pensa aussitôt
il rélahlir celte salle sous la conduite de Jac-
ques Dcbrosse , un des habiles architectes
cjuc la France ait eus : elle le fut eniièrement
en 1622. Elle est voûtée de pierre de taille,
avec une suile d'arcades au m^ieu, soutenues
par de gros piliers garnis de boutiques.
L'an 1683, o a ouvrit six foiiôtres dans la
voûie, pour donner plus de jour ; on y cons-
truisit aussi en même temps une riche
rha[)elle à Tun des bouts, fermée par une
balustrade de fer doré. Cetle clianelle a en-
cort» élé réparée'et enrichie de uorures et
autres ornements en 1723, aux dépens de la
communaulé des [irocureurs du parlement.
Au-dessus est un caciran i\uï règle les séan-
ces «lu parlement. On lit au-dessous ce vers
de iM. de Monlmor, de TAcadémie française.
Sacra Tlicmis mores, ul penJuIa dirigil horas?
La grand'chambre a élé construite sous
le règne de >aint Louis ; sous celui de
Louis XII, elle a été répîirée et ornée comme
nous l'avons vue, il y a quelques années ; le
plafond môme en subsiste encore aujour-
d'hui. Il est de bois de chêne, et tout entre-
lacé d'ogives , qui n<î sont ni ovales ni en
plein-cintre, mais qui tiennent des unes et
des autres, el se terminent en cul-de-lampe.
On a conservé ce plafond jusqu'en 1722.
On a cha'igé la décoration intérieure de
cette chambre, et on l'a môme redorée ; on
a aussi remis en couleur tous les e «droits
qui en avaient besoin ; et le lambris qui
règne au |»ourlour a été orné de sculptures
et de dorures. Sur la cheminée est le mo-
dèle en plûlre d'un bas-relief de marbre,
qui représente Louis XV, entre la Vérité et
la Jus ice, parCoustou le ieune ; les lrot)hées
de métal doré (]ui accom[)agnent ce mor-
ceau sont de Rousseau. On a aussi ouvert
en môme lem|)S, à côté de celte cheminée,
une grande porte qui fait face à la galerie
des merciers. C'est Germain Bostrand, ha-
bile architecte , qui a conduit les nouveaux
.ouvragjïsqu'on a faits d.ins la grand'chambre.
Xes chambres des enquêtes et des requêtes
sont aussi ornées de plafonds et de lambris.
On reii.anpie dans la viedlecourdu Palais
un grand arbre d'environ cinquante pieds de
haut, a[)pelé le Mai, que les clercs de pro-
cureurs du parlement font planter tous les
ans au mois de mai, et quelquefois plus tard
en cérémonie, avec une espèce de fête et de
cavalcade, qui dure pendant trois jours. On
voit des d ux côtés de cet aibre des cartou-
ches qui ret)résentent les armes de la baso-
che, qui sont d'azur à trois écritoires d'or ,
avec deux anges pour supports. L'inscrip-
tion qui est au-dessous de ces armes, mar-
que le jour (jue l'arbre a é é piaulé.
Le premier président est h>gé dans le
Palais ; son hôtel est vaste, accompagné de
jardins, et de tout ce qui peut rendre celle
demeure commode el agréable. Comme les
tours étaient autrefois rornemenl des bâ-
timents royaux, l'on en remarque un bon
nombre au Palais. Celle de l'horloge flanque
le Palais, au coin du quai des Morfondus,
et h un des bouts du pont au Change. En
1370, Charles V y fit mettre la premièro
grosse horloge qu'il y ait eu h Paris ; il fit
venir môme d'Allemagne un horloger nommé
Henri de Vie, exprès pour en avoir soin. Il
le logea dans celte même Io't, et lui assi-
gna 6 sols parisis par jour sur les revenus de
la ville de Paris. Outre Thorloge, il y a dans
cette tour une grosse cloche, qui fut jetée
en fonte l'an 1371, par Jean Jnuvento. On
ne la sonne que dans les Grandes réjouis-
sances ; mais le 2V (Paortt 1572, on s'en ser-
vit pour une expédition bien horrible, puis-
que ce fut au signal de cette cloche que
commença le massacre de la Sainl-Barthé-
lemy. Le cadran de cette horlo:^e est orné
de quelques fiiçnres de terre cuite, qui son»
de Ciermain Pilon. Lorsque ce cadran 'ul ré-
paré par ordre d'Henri Hf, on y mit les ar-
mes de France et ci'lles de Pologne accolées.
Sans parler des tours qu'on compte en-
core aujourd'hui dans l'enceinte du Palais,
il y en avait autrefois plusieurs autres qui
ne subsistent plus, comme celles de Beau-
vais, de la Question, des Joyaux du Trésor,
la tour Carrée, la tour Civile, la Grosse
tour, la Tournelle, dont le nom est demeuré
à une des chambres du parlement, etc.
Quoique le Palais soit comfiosé de plu-
sieurs corps de bAtiments, joints les uns
aux autres en différents temps, sans beau-
coup d'ordre ni de symétrie, c'est néan-
moins un édifice qui a un air de grandeur
digne de nos rois.
L'incendie arrivé la nuit du 10 ou il de
janvier 1776, ayant dévasté toute la partie
où était la chancellerie, la ga'erie des pri-
sonniers, etc. , jusqu'à la Sainte-Chapelle,
on s'occupe aujourd'hui des réparations de
celle partie.
Voici la description du cadran de la tour
de l'horloge du Palais-de-Juslice de Paris,
que l'on vient de restaurer tout récemment.
Ce cadran, le plus beau qui ait élé cons-
truit h l'époque de la Renaissance, est placé
sur le mur est de la tour de l'Horloge, è 7
mètres du sol. Le diamètre du cercle des
heures est de 1 mètre 50 centimètres. Au
centre de ce cercle sont des rayonsflamboyants
dorés. Sur ces rayons tournent deuj aiguil-
les en cuivre repoussé el bronzé, les chiffres
indicatifs dus heures sont sculptés en relief
dans la pierre el sont peints en noir. La
plus grande de ces aiguilles, destinée à mar-
quer les minutes, représente le ferd'une lance
avec partie deson manche ;rautreaiguille mar-
que les heures au moyen d'une fleur de lys
supportée par deux sphinx, l'autre extré-
mité de celle aiguille représente un croissant
et ne sert qu'à établir un contre-f)0 ds. Ce
cadran est inscrit dans un encadrement orné
de rosaces aux angles.
De chaque côté du cadran est une figure
bas-relief ayanl 1 mètre 90 cent, de hauleur,
La figure qui se trouve sur le côté gauche
représente la Force, s'appuyanl de la main
gauche sur un faisceau en tenant entre le
oouce et l'index la main de. justice dont
les deux derniers doigts sont fermés ; dans la
1287
PAR
DICTIOiNNAIRE
PAR
IttS
main droite, elle lient la table de Ja loi sur
laquelle est écrit :
Sacra Dei cclehrare pins, rcgale lime jus.
Traduction.
Pieux observateur de la loi divine « respecte le
droit royal.
La figure qui se trouve sur le côté droit re-
présente la Justice lenanldanslamaingauche
fa balance et dans la main droite un glaive.
Au-d(»ssus de rencadremenl est une table
en marbre noir sur laquelle est gravée en
lettres dorées Tinscription suivante :
Qui dedil anle duas , triplicem dabit ille coronam.
Traduction.
Celui qui lui a déjà donné deux couronnes lui
donnera la iroisième.
El de chaque cùié de celte inscription se
trouvent deux D entrelacés et entourés de
feuilles de chêne. .
Celte table est surmontée d'un fronton sur
lequel deux génies tenant des guirlandes
viennent supporter les armes de Henri III.
Ces armes sont composées de deux écus ac*
colés,celuidela France portant sur un champ
d'azur trois fleurs de lis d*or , sommé de
la couionne royale ; et celui de Pologne, di-
visé en deux parties égales par une ligne
perpendiculaire, portant sur un champ de
gueules, à gauche, un aigle éplovéc, en argent,
couronnée à l'antique, et h droite, un cheva-
lier tenant en sa main droiti» une épée nue,
et en sa main gauche la bride^ de son cour-
sier cabré ; le cavalier et le cheval sont d'ar-
gent, et l'écu est aussi sommé de la couronne
royale de Franco. Au-dessus de ces deux
écus est une couronne de laurier suspendue
par une colombe signifianl le Saint-Esprit ;
au-dessous de ces mêmes écus est une H, et
le tout est environné du collier de l'ordre
du Saint-Esprit (1), composé de coquilles,
de fleur de lis, dH couronnées, qui sont le
chiirre de Henri HI. Au bas de ce collier
pend une croix pattée à huit pointes bou-
tonnées par les bouts, et émaillée de blanc
par les bords, et dont les angles sont garnis
d'une fleur de lis ; sur un des côtés est une
colombe émaillée de blanc représentant le
Saint-Esprit ; sur l'autre côlé est l'image de
saintiMicîiel combattant le dragon. Ces armes
sont enfermées dans un cartouche sommé de
la couronne royale de France.
Au-dessous de l'encadrement principal
est placée une seconde table en marbre noir,
mais plus grande que celle dont nous venons
de parier, et sur laquelle sont gravés aussi
(1) L'ordre du Sainl-Esprit a élé institue le !«'
jour de Pan 1579, par Henri 111, en reconnaissance
des bienfaits qu'il avait reçus de Dieu le jour de la
Pentecôte, anniversaire de sa naissance; où il fut élu
roi de Pologne et succéda à la couronne de France,
par la mort de Cbarles IX, son frère.
en lettres dorées les deux vers laivanls de
Passerai :
Machina quft bis sex tara juste dividil boras,
Juititiam servare monel, legesque lueri.
Traduction.
Celte machine qui divise si justement les dooze
heures, vous avertit qu'il faut observer la justice et
sauvcgariier les lois.
Celle tableest soutenue parun cartoucheop-
néd'unelèted'angeetdeplusieurs ornements.
Les diverses parties de celte décoration,
qui est sur un fond couleur azur et parsemé
dWnemenls figurant broderies (1), sont
formées de corniches et d'encadrements
d'architecture, ornés de chiffres de Henri II,
de guirlandes, de tôles de bélier, de faune
et autres ornements d'une sculpture très-
délicate. Toutes ces parties sont, pour la
plupart, dorées, argentées et ornées de tons
de couleurs qui donnent à cet ensemble un
aspect des plus élégants.
Celle riche décoration est garantie de la
pluie par un auvent demi-circulaire, en bois
sculpté, et soutenu par deux grandes conso-
les en formes de cariatides. Le dessus de
cet auvent est couvert par des feuilles de
cuivre estampées, en forme d'écaillés ; et
des dauphins servant de gouttières, placés
à chacun des côtés de Tau vent, écoulent les
eaux pluviales. * "^
Dans les compartiments de la voûte de
l'auvent sont des D et des H et V croisés et
entrelacés d'ornement; ces chiffres, placés
alternalivement dans ces compartiments,
sont ceux de Henri H et de Henri lit.
Au centre de la partie la plus élevée de
l'auvent, et sur une ornementation variée,
est le millésime 1585, c'est la date de la-
chèvement du monument sous Henri HL
Atix deux ailgles inférieurs du fond de la
décoration, on lit : à gauche, R. Anno D. ,
et au-dessous, le millésime 1G85, c'est la
dale de la restauration faite par Louis XIV ;
et à droite, R. Anno />., et au-dessous, 185-2,
c'est la dale de la restauration qui vient
d'ôlre faite sous la direction de MM. Duc et
Dommey, architectes de la ville «le Paris,
chargés des travaux d'isolement et d'agran-
dissement du Palais-de-Juslice. M. Tous-
saint, statuaire, a exécuté les figures décora-
tives; M. Flandrin a fait toute la sculpture
d'ornementation; M. Vivet, peintre-décora-
teur, a exécuté toutes les peintures, qui sont
à la cire, et les dorures ; M. Henry Lepaute,
après des dillicullés sans nombre, a établi
l'horlogerie, et il est à remarquer que les
aiguilles du cadran ont un mouvement parfai-
tement régulier et sans secousse.
La hauteur totale de la décoration du ca-
dran est de 7 mètres 60 centimètres, tt sa
largeur totale de 5 mètres 60 centimètres.
( 1 ) Ce fond représentait autrefois le manteaa
royal couvert de fleurs de lis.
Fi:f DU PREMIER VOLUME.
%^i^^<M(yX:'^j^